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LES
ANNÉLIDES CHÉTOPODES
DU
GOLFE DE NAPLES
Ce travail est lire des Mémoires de la Société de Physique, lome XX.
Genève. — Imprimerie Raniboz et Scbucliardt, rue de la Pélisserie , 18.
LES
AMÉLIDES CHÉTOPODES
GOLFE DE NAPLES
EDOUARD GLAPAREDE
SUPPLÉMENT
ACCOMPAGNÉ DE XIV PLANCHES
GENÈVE et BALE
H. GEORG, LIBRAIRE, 10, CORRATERIE 1870
LES
ANNÉLIDES CHÉTOPODES
DU
GOLFE DE NAPLES
FAR
EDOUARD CLAPARÈDE
SECONDE PARTIE
ORDRE ire
ANNÉLIDES SÉDENTAIRES
(Aud. et Edw.)
Famille des CIRRATULIENS Vict. Carus.
Genre CIRRATULUS Lam. (Qtrfg. rev.)
M. de Qualrefages a subdivisé le genre Girratulus en plusieurs, et les deux espèces les mieux connues, le C. borealis Lam. et le C. La- marckii Aud. el Edw., ont été en particulier attribuées par lui, la pre- mière au genre Cirratulus, la seconde au genre Âudouinia. Ces deux genres sont caractérisés de la manière suivante. Chez les Cirratules les branchies latérales et dorsales se montrent à la fois ou presqrie en même temps et l'extrémité postérieure du corps en est dépourvue; en outre les pieds ne portent que des soies capillaires aux deux rames. Chez les Audouinies au contraire, les branchies latérales se montrent avant les branchies dorsales ' et persistent jusqu'à l'extrémité posté-
1 Nous verrous plus loin qu'il s';ij,nl là de deux catégories d'organes à tondions distinctes.
Tome xx, lre Partie. 1
2 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
rieure ; de plus les pieds portent des soies capillaires à la rame su- périeure et des acicules à la rame inférieure au moins, et parfois aux deux rames. Ces deux genres peuvent être adoptés, mais les carac- tères tirés des branchies sont seuls bons, encore le presque est-il un peu choquant. Quant aux caractères tirés des soies, ils ne signifient rien. Lorsque M. Grube découvrit les crochets aciculiformes chez les Cirratuliens, c'était chez le C. Lamarckii, c'est-à-dire chez une Au- douinia dans le sens de M. de Quatrefages. Mais depuis lors ces crochets aciculiformes ont été revus et figurés chez bien d'autres espèces, en particulier par M. Keferstein chez le C. borealis Lam., et le C. bioculalus Kfrst. dont M. de Quatrefages ne fait pourtant point des Audouinies, puisqu'il prend le premier pour type du genre Cirratule restreint et le second pour type du genre Girrineris.
ClRRATULUS CHRYSODERMA.
PI. XXIII, fig. 4
Corpus lottgitudine 20—22mm, latitudinv O,4—0,°"m5, sec/mentis circa 150, filiforme, ocu- lis nullis, setis omnibus capïllaribus. Cutis lij/alina.gra/mdis auratis undique sparsis. Fila dorsualia tentacularia a segmenta quarto iiicipiaifia, lateralibus branchialibus strudwra haud similia.
Ce Cirratule habite constamment de petites quantités de vase accumulées entre des balanides. Les quatre premiers segments sont toujours dépourvus de filets dits bran- chiaux. Ceux-ci apparaissent, pour la première fois, au nombre de deux à trois paires sur le dos du cinquième (4me sétigère). Chacun des segments suivants en porte une paire seulement, dont l'implantation est aussi dorsale, mais recule graduellement en dehors, si bien que dès le 10me segment elle est complètement latérale. Le nombre des segments branchies est très-inconstant. Les filets naissent d'une manière irrégu- lière, deviennent de plus en plus courts, et cessent en général complètement vers le milieu de la longueur du corps.
1 Ce caractère assignerait une place à ce Cirratulien dans le genre Timarete Kinberg. Mes études sur les Cirratuliens portent sur un trop petit nombre d'espèces pour que j'ose porter un jugement sur les nombreux genres nouveaux proposés par \1 Kinberg. (Annulata nova •creusiiil J.-O.-H. Kinberg.— Uefvers. af K. Vel. Akad. Furli. 1865, n» i, p. 253.)
DU GOLFE DE NAPLES. 3
Cette espèce, vu sa petitesse, est plus commode que d'autres pour déterminer avec certitude la naissance de chaque filet branchial et le mode de distribution des deux catégories d'organes qui ont été confon- dues sous le nom de branchies. Certains filets ont en effet une circula- lion complexe, d'autres une circulation très-simple. Je réserve le nom de branchies aux premiers, je donne celui de filets lenlaculaires aux se- conds.
Les véritables branchies (4 B) sont des cylindres un peu comprimés, revêtus à l'extérieur d'une cuticule mince, qui repose sur une épaisse couche de parenchyme. Celte couche renferme sans doute des fibres musculaires, comme chez les Audouinia, toutefois je n'ai pas réussi à y reconnaître de différenciation de tissu. L'axe de la branchie est occupé par une cavité (e) communiquant librement avec la chambre periviscé- rale. Les faces comprimées de la branchie sont ornées dans toute leur longueur d'une gouttière large et peu profonde. Ces deux gouttières sont couvertes de cils vibraliles très-courts (d) et reconnaissables seulement dans une position favorable. Ces cils entraînent les particules suspen- dues dans l'eau de l'extrémité de la branchie vers la base1.
La cavité axiale de la branchie renferme deux vaisseaux longitudinaux (4 B,a et b) dont l'un est constamment plus large que l'autre. M.deQuatre- fages et Johnston n'ont su en voir qu'un seul. Ils auraient pu trouver cependant la duplicité du vaisseau branchial mentionnée par divers au- teurs, entre autres par M. Grube*, M. Williams 3 et M. Schmarda \ Ces vaisseaux sont réunis par deux séries d'anses très-fines. Celles-ci arrivent presque jusqu'au contact de la cuticule et doivent par suite facilement subir l'action de l'oxygène dissous dans l'eau. La projection de l'arc de
1 Le l'ait que ces cils fort courts et fort ténus sont logés dans deux gouttières, en rend la recherche difficile. Aussi ne puis-je m'étonner de voir certains auteurs, comme M. Williams, insister énergique- ment sur l'ahsence de cils aux hranchies des Cirratuliens. Cependant je dois les contredire d'une manière positive.
* Zur Anat. u. Physiol. (1er Kiemenwurmer, p. 33. 5 Heporl on britisli Annelida, loc. cit. p. 200.
* iVeue wirbetlose Thiere, 11, p. 56.
4 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
l'anse apparaît comme une lâche d'un rouge plus foncé (c) sur le bord de la branchie. C'est là ce que M. de Quatrefages a pris pour une ampoule contractile. En y regardant de plus près, il aurait trouvé sur chaque vaisseau deux séries de taches semblables produites par la projection des courbes des anses vasculaires à leur naissance des vaisseaux longi- tudinaux. Tous ces vaisseaux de la branchie ont des parois fort minces et sont dépourvus de contractilité, ou du moins de pulsations rhylh- miques. Sous l'influence d'une pression exercée sur l'animal, les bran- chies peuvent se gorger de sang et dans ce cas les anses latérales se distendent beaucoup. Mais dès ce moment elles restent distendues et ne se contractent point. A sa base, la branchie est fortement étranglée avant de s'insérer à la paroi du corps, et les vaisseaux longitudinaux prennent part dans une certaine mesure à cet étranglement.
Les filets tentaculaires sont, pour l'œil nu ou armé de faibles grossis- sements, entièrement semblables aux branchies. Toutefois, une étude approfondie à l'aide de grossissements plus forts enseigne que chacun d'eux ne renferme qu'un seul vaisseau longitudinal (4 C, a) se termi- nant en cœcum à l'extrémité. Les anses latérales font complètement dé- faut. Une autre particularité qui frappe l'observateur, c'est que la paroi de ce vaisseau, au lieu d'être mince, incommensurable même comme celle des vaisseaux branchiaux, est fort épaisse (4 C, b), incolore et plissée en travers. Enfin cette paroi estéminemmenlcontractile et le vaisseau pré- sente des pulsations rhythmiquesqui font circuler le sang alternativement dans un sens et dans l'autre. En un mot, la circulation des filets tenta- culaires chez les Cirratuliens est entièrement semblable à celle des ten- tacules chez les Spiodiens, les Amphicténiens et les Phérusiens, ou à celle des antennes latérales des Staurocéphales.
Les filets tentaculaires sont placés en avant des branchies. Cependant je ne suis pas certain qu'ils soient restreints au quatrième segment sé- tigère '. Il m'a semblé parfois que les trois ou quatre segments suivants
1 Déjà Audouin et Edwards ont songé à établir une distinction fonctionnelle entre les lilamenls latéraux
DU GOLFE DE NAPLES. 5
avaient encore des tentacules et pas de branchies. Ceux qui répéteront ces observations, impossibles sans l'aide d'assez forts grossissements, excuseront celle incertitude. Il n'est, en effet, pas toujours facile dans l'enchevêtrement des fdets branchiaux et tentaculaires qui souvent ne sont favorables à l'étude que dans une partie de longueur, il n'est pas facile, dis-je, de déterminer exactement l'origine d'un tentacule donné.
Chez quelques individus, certains filets tentaculaires prennent un dia- mètre supérieur à celui des branchies, mais ce n'est point le cas chez tous et il m'a été impossible d'attribuer à ce caractère, à cause de ses variations mêmes, une valeur spécifique. Parfois la prépondérance d'un ou deux tentacules (qui se creusent en même temps d'un sillon longi- tudinal très-profond) devient si frappante qu'on serait tenté de classer l'animal dans le genre Helerocirrus.
Le vaisseau dorsal renferme les mêmes organes bruns que je décrirai plus loin chez l'Audouinia [digéra. Ces organes ne se prolongent pas en avant au delà du neuvième segment sétigère. D'ailleurs le vaisseau dor- sal s'arrête en ce point, ou du moins ne se prolonge-l-il en avant que sous la forme d'un petit rameau fort mince. La masse du sang se dé- verse en cet endroit dans deux vaisseaux latéraux qui se recourbent immédiatement en arrière. Après avoir cheminé d'arrière en avant jus- qu'au neuvième segment sétigère, le sang retourne donc d'avant en arrière dans les vaisseaux latéraux sans pénétrer dans la région antérieure du corps. J'ai remarqué cette disposition chez tous les Cirratuliens du golfe de Naples, et elle est sans doute générale dans la famille. M. Kefer- stein l'a constatée chez le Cirratulus fliformis des côtes de la Normandie, seulement les vaisseaux latéraux naissent chez celte espèce au troisième et non au neuvième segment.
Chaque branchie latérale reçoit son artère du vaisseau latéral et sa
dorsaux. Ils proposaient d'appeler les premiers des cirres et les seconds des branchies. Nous venons de voir que ce dernier nom conviendrait bien plutôt aux premiers. M. Kinberg a été mieux inspiré en appelant les lilaments dorsaux des « branchies tentaculaires. »
6 ANNËL1DES CHÊTOPODES
veine ou artère épibranchiale va se jeler dans le vaisseau ventral. On comprend dès lors que, dans tous les segments situés en avant du neu- vième, la circulation doive s'opérer d'une autre manière. En effet le vaisseau latéral faisant défaut, ne peut plus fournir l'artère bran- chiale. Aussi la partie antérieure du ver n'a-t-elle plus de véritables blanchies, mais seulement des tentacules à vaisseau unique. Ce vais- seau aveugle paraît provenir du vaisseau ventral; je n'en suis pourtant pas certain.
Le C. chrysoderma, comme tous les Cirratuliens, n'a qu'une seule paire d'organes segmentaires débouchant au second segment (1er sé- tigère) par une ouverture ovale (lig. 4, e) située en dedans de la rame ventrale. L'organe est enroulé en spirale anguleuse. Sa partie externe est étroite, mais bientôt elle s'élargit brusquement en un tube cilié large de Oram,lL L'ouverture interne m'a échappé.
Les tissus de la paroi du corps de ce petit Cirralulien offrent une apparence très-particulière. L'épaisseur de cette paroi est de 13micr. Je n'ai pas réussi à y découvrir les couches musculaires habituelles. Elle est formée essentiellement par une substance homogène traversée par des fibres (fig. 4 A, c) dirigées normalement à la surface. Au point où chaque libre arrive sous la cuticule, elle s'élargit en une sorte de massue renfermant un noyau de couleur jaune d'or (d). En réalité, chacune de ces fibres n'est qu'un prolongement d'une cellule étoilée de la couche chitinogène. La cuticule forme une petite saillie, au-dessus de chaque granule doré.
Le sang du C. chrysoderma, comme celui de tous les Cirratuliens que j'ai examinés sous ce rapport, est chargé de globules fusiformes aplatis, qui ne pénètrent cependant pas dans les anses latérales des branchies.
J'ai rencontré à Naples deux autres espèces de Cirratules filiformes et jaunes, que je n'ai pas étudiées assez bien pour autoriser une descrip- tion dans ce Mémoire.
DIT GOLFE DE NAPLES. 7
Genre AUDOUINIA Qtrfg.
AUDOUINIA FIUGERA.
Lumbrinerus filigerus Délie Chiaje, Memorie, III, 178, t. XLV, I.
Cirratulus filiijerus Délie Chiaje, Descrizione, III, 85; V,99; tav. 91, fig. 1-2; tav. 80, lig. 1.
Cirratulus Lamarckii, var. Grube, Act. Echinod. und Wûrmer, p 70.
PI. XXIII, lig. 3.
Ce ver est très-proche parent de VAudouinia Lamarckii, dont il n'est peut-être qu'une variété. La seule différence entre les deux espèces est, en effet, la suivante : Chez VAudouinia filigera le faisceau do filaments dorsaux est porté par le cinquième segment sétigère1, chez VA. Lamarckii par te septième*. Quant aux paires de bran- chies latérales, elles naissent dès le premier, quelquefois seulement dès le second seg- ment sétigère.
Je ne puis affirmer que cette espèce n'ait pas, comme le Cirratulus chrysoderma, de tentacules distincts des branchies. Cependant, je n'ai réussi à reconnaître dans aucun filament la structure des filets tentacu- laires. Tous ceux que j'ai examinés étaient de véritables branchies avec deux vaisseaux dans l'axe et deux rangées d'anses. Leur surface paraît aussi toujours creusée de deux sillons longitudinaux couverts de cils vi- braliles. Cependant, il n'est pas impossible que les tentacules m'aient échappé au milieu de la foret de branchies. Je suis d'autant plus dis- posé à l'admettre, que les grands traits delà circulation sont les mêmes chez les Audouinies que chez les Cirratules. Le vaisseau dorsal ne se continue pour ainsi dire en avant pas au delà du septième au hui- tième segment, lieu où le sang se divise dans les deux vaisseaux laté-
' M. Grube (Arcliiv fur Naturg., XXI, 1855, p. 100) a identifié le Cirratulus filigerus Délie Chiaje avec le Cirratulus Blainvillei Gr. de Trieste (.cette espèce doit rentrer dans le genre Cirrhineris Qtrfg., bien que M. de Qnatrefages, ignorant la description de M. Grube, ait décrit de son côté une Cirrhineris Hlanii'illei), qui n'a pas de filaments dorsaux. Les dessins imparfaits de Délie Chiaje semblent, il est vrai, donner raison à M. Grube. Toutefois, l'extrême abondance à Naples de l'espèce que je décris ici, met pour moi hors de doute qu'elle est bien le véritable Cirratulus filigerus de Délie Chiaje
* M. Kiuberg les placerait donc toutes deux dans son genre Timarete.
8 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
raux1, et revient en arrière. En avant de ce point le vaisseau dorsal n'est plus qu'un mince filet. En arrière, c'est-à-dire dans sa partie large et con- tractile, il est accompagné de trois cordons d'une substance brune gra- nuleuse. Ils ont été déjà vus et figurés par Délie Ghiaje, et M. Keferstein les mentionne comme trois bandes de pigment brun chez le Cirratulus filiformis. Aucun autre auteur ne paraît s'en être occupé. Ces corps sin- guliers existent chez tous les Cirratuliens et leur liaison avec le vaisseau dorsal est intime. Ce dernier est enveloppé d'une tunique musculaire (3 B, b) de laquelle dépendent ses mouvements rhythmiques. Les fibres annulaires qui forment celte tunique ont une largeur de 5micr,5 et s'anastomosent quelquefois les unes avec les autres. Les cordons bruns sont placés en dedans de la tunique et prennent part aux mouvements ondulatoires du vaisseau. Sont-ils placés entre la tunique musculaire et la paroi propre du vaisseau ou dans lintérieur même de ce dernier? C'est une question que je n'ai pu résoudre. On réussit bien à isoler les cordons par la préparation, mais alors on déchire toujours le vaisseau. Dans la partie postérieure du corps, les gouttelettes brunes qui remplis- sent les cordons sont moins abondantes et moins foncées. Les cordons deviennent alors indistincts.
La circulation des Audouinia et même des Cirratuliens en général est mal connue. M. de Quatrefages la résume dans son Histoire des Annelés en quelques traits entièrement erronés , empruntés à un travail de M. Grube. Mais M. Grube n'avait étudié que des Cirratuliens conservés dans l'alcool, et l'auteur de Y Histoire des Annelés aurait eu la main plus heureuse en profitant des travaux plus récents de M. Keferstein et même des anciennes recherches de Délie Chiaje, puisque ces deux savants ont examiné et disséqué des individus vivants.
En somme, la description de M. Keferstein est exacte et s'accorde avec les quelques détails que j'ai donnés. Je complète ceux-ci par une coupe
1 Ce sont sans demie ces deux vaisseaux latéraux que M. Schmarda a en vue, lorsqu'il attribue aux Cirratuliens des mers d'Europe un double vaisseau dorsal (Neue wirbellose Tliiere, p. 56). Le véritable vaisseau dorsal lui aura échappé sous les coulons bruns que je vais décrire.
DU GOLFE DE NAPLES. 9
du ver indiquant les troncs principaux (fig. 3). On y voit le vaisseau dorsal (a), le vaisseau ventral (b), les vaisseaux latéraux (</) principaux que j'ai déjà décrits et une seconde paire de vaisseaux latéraux (c) placés un peu plus bas. Les vaisseaux latéraux sont réunis entre eux et avec le vaisseau dorsal par de nombreux rameaux anastomotiques. Les uns et les autres sont animés de pulsations rbythmiques. En outre, il existe des vaisseaux inférieurs de l'intestin. Tout cet appareil vasculaire a été par- faitement connu de Délie Gliiaje, qui figure tous les troncs principaux et leurs anastomoses'. Je ne diffère de lui que sur un point. Il représente le vaisseau ventral comme double. Je l'ai toujours vu simple.
Les segments antérieurs ne sont ornés que de soies capillaires, auxquelles se joi- gnent plus en arrière des crochets aciculiformes. L'apparition de ces derniers à un segment plutôt qu'à un autre ne peut fournir de caractères spécifiques. Chez les indi- vidus de grande taille, je vois paraître les premiers crochets isolés, à la rame supé- rieure, vers le 4Ûn" ou 42me segment, et leur nombre commence à l'emporter sur celui des soies capillaires vers le G5me segment environ. A la rame inférieure les crochets aciculiformes apparaissent dès le 23me segment et deviennent vite prédominants. Tels sont les chiffres pour un individu comptant environ 200 segments. Mais, chez les in- dividus plus jeunes, l'apparition des crochets a lieu relativement bien plus vite: j'ai vu par exemple un individu de petite taille chez lequel les crochets apparaissaient dès le 2Gme segment à la rame dorsale et dès le 10me à la rame ventrale.
Les ouvertures de la paire unique d'organes segmenlaires sont au premier segment sétigère, en dedans de la rame ventrale. Chez quelques individus elles sont entourées d'un cercle de pigment noir et peuvent être distinguées par suite à l'œil nu.
Les corpuscules du sang (5 A) sont fusiformes, longs de 0ram,033 à 0ram,55, dépourvus de nucléus. Leur couleur paraît identique à celle du liquide rouge dans lequel ils flottent.
1 Voyez Délie Chiaje, Descrizinne <■ notomia degli animal) senza vertèbre, lav. 91, lig. 1 fi i.
Tome xx, lre Partie. 2
10 ANNÉLIDES CHÊTOPODES
Famille des CAPITELLIENS Grube '.
Genre CAPITELLA Blnv.
LUMBHICUSAIS Œrst., VALLA Johnston, ANCISTHIA Qlrfg. «
Capitella capitata.
Lumbricus capilatus Fabr. Fauna Grônl., p. 279.
Capitella Fabricii Blnv. Dict. des Se. natur., tome 57, 1828, p. 443.
Lumbriconais marina Œrst. Krôyer's Naturh. Tidsskrift, 1842, p 132, lab. III, fig. 6, Il et 12
Lumhriconais cuiniaia Frey et Leuck, Beilrâge z. Kenntn. wirbeiloser Thiere, 1817, p. 151.
« 1 Leuckart, Archiv f . Naturgeschichle, XV, 1 849, p 163,
Capitella capitata Van Ben. Bull. Acad. de Belg., 1857 ; III, n°9 el 10, et pi.
» » Clprd. Rech. Anat. Annélides des Hébrides, 1861, p 42, pi I, fig, 9 à 14.
Valla eiliata Johnsl Catalog of non paras Worms, 1865, p. 67,
Var. mina.
PI. XX Vil. fig. 1.
La Capitella capitata paraît jouir d'une circonscription géographique très-étendue. Dans toutes les mers du Nord, du Groenland au Spitzberg, des Hébrides à la Baltique el aux côtes de France, c'est une des Anné- lides les plus communes. A Naples elle fourmille dans le port, quoi-
1 Je ne saurais donner, avec M. Malmgren, la préférence au nom de Halelminthes Carus. M. Victor Carus n'a ni saisi, ni même entrevu la famille des Capitelliens. Au mépris de toutes les affinités, il a élevé les Capitelles avec les Polyophthalmes en un ordre des Haloscolecina parallèle aux Polychètes, aux Onychophores, aux Oligochètes et aux Discophores. Dans cet ordre malheureux, le seul genre Capitelle forme la famille des Halelminthes, tandis que d'autres Capitelliens, comme les Dasybranches, par exemple, sont placés parmi les Polychètes. Mon ami M. Haeckel (Geiierelle Morpholoi/ie der Ort/anismen. Berlin 1866. Band II, p. LXXXIII) a poussé à l'extrême le point de vue faux de M. Carus en créant sous le nom de Dr il amorphes une classe à part pour l'ordre des Oligochètes et celui des Haloscolecina. Pour ma part, je ne saurais voir dans le mol Ralelminthea qu'un synonyme du genre Capitelle. La famille des Capitelliens a été fondée, en réalité, par M. Grube. En fait de genres bien caractérisés, elle renferme les Capitelles, les Notomastes et les Dasybranches, mais il est probable qu'il faudra lui incorporer, en outre, les Hy- boscolex Scbmrd. et les Oncoscokx Schmrd., rangés par M.Schmarda parmi les Anciens et jusqu'ici très- imparfaitement connus.
4 Le genre Ancistria (Jtrfg. est établi sur une véritable Capitelle.
DU (10LFE DE NAPLES. 11
qu'elle n'ait pas encore élé signalée avec certitude dans la Méditerranée. Je crois impossible, malgré les vues théoriques de M. de Quatrefages sur la circonscription géographique des Annélides, de séparer spécifique- ment l'espèce napolitaine de l'espèce ordinaire. Sa taille excède, il est vrai, rarement 5 centimètres pour les ç? et 5 pour les Ç, tandis que j'ai rencontré des individus de li centimètres dans les Hébrides. Toutefois M. van Beneden trouve sur les côtes de Belgique les cf longs de 5 à 6 centimètres, les Q de 10 à 11 ; M. Œrsted parle de 10 à 12 lignes pour les individus du Sund; Johnston dit que les individus observés par lui étaient longs de 3 pouces, mais susceptibles de s'al- longer jusqu'à 6; enfin M. Frey et Leuckart attribuent une longueur de 7 pouces aux individus de la mer du Nord.
Tout cela parle pour une grande variabilité de la taille de l'espèce suivant les localités, plutôt que pour des différences spécifiques. Du moins il m'est impossible de distinguer les individus de Naples de ceux que j'ai étudiés dans les Hébrides par d'autres caractères que par le suivant : dans les Hébrides j'ai toujours vu les soies en forme de crochet simple, comme le figurent aussi MM. Œrsted et van Beneden ; les individus de Naples au contraire ont souvent le crochet bifide (1 A), le rostre supé- rieur, plus court que l'inférieur, étant lui-même bidenté. Mais baser là- dessus une distinction spécifique, sans être certain que cette différence apparente ne résulte pas seulement de la puissancedes objectifs employés, c'est ce que je n'oserais faire. Il est d'ailleurs certain que chez les Capi- telles de Naples ce caractère est inconstant.
Mes observations ne font que confirmer sur tous les points importants, en les étendant, les résultats obtenus précédemment par M. van Bene- den et moi-même. Les petits yeux que le savant belge attribue aux seuls embryons existent bien toute la vie durant, comme M. Œrsted le savait déjà. Cependant ils sont rudimentaires et difficiles à voir chez l'adulte tandis que chez les jeunes individus ils sont relativement plus grands et même munis de cristallin.
Le lobe céphalique présente la particularité de laisser surgir à sa
12 ANNÊLIDES CHËTOPODES
base et de chaque côté comme chez les Notomastus, une paire d'organes vibra liles dont les cils engendrent de très-vifs tourbillons dans l'eau (1, a et 1 G, a). Dès que le ver est inquiété, il les rétracte et l'on n'en voit plus aucune trace à l'extérieur. L'ouverture môme par laquelle l'organe est rentré s'efface aux regards. Mais lorsque l'Annélide est abandonnée en sécurité à elle-même, elle étale fréquemment ses appareils rotaloires. La surface du lobe céphalique est en outre couverte de larges papilles circulaires, mesurant Hmicr en diamètre, percées chacune d'un canal dans l'axe et hérissées de petits poils roides, fort courts.
Relativement à la distribution des soies, il y a quelques divergences entre les au- teurs. M. Œrsted attribue des soies subulées aux faisceaux externes seulement des segments 4 à 6. M. van Beneden indique des soies toutes subulées aux faisceaux in- ternes et externes des six premiers segments ; dans le 7mc et le 8mc chaque faisceau serait composé de six soies subulées et de deux crochets ; enfin, à partir du 9me seg- ment on ne trouverait plus que des crochets. Moi-même j'ai indiqué chez les Capi- telles des Hébrides rien que des soies subulées à tous les faisceaux des sept premiers segments, et rien que des crochets à tous les suivants. A Naples, je trouve régulière- ment pour les adultes la distribution suivante : Chez les Ç> les six premiers segments (buccal compris) ont quatre faisceaux de soies subulées chacun. Au 7mo segment les faisceaux externes n'ont que des soies subulées, mais le faisceau interne est formé dans sa moitié externe par des soies subulées, dans sa moitié interne par des crochets. Dès le 8mc segment on ne trouve plus que des crochets. Chez les çf les six premiers segments n'ont que des soies subulées à tous les faisceaux. Au 7me segment le faisceau externe est formé de huit à dix crochets, suivis en dedans d'une soie subulée et le faisceau interne compte à peu près autant de soies subulées (en dedans) que de cro- chets (en dehors). Le 8mc et le 9mo segment n'ont que des crochets aux faisceaux externes, les faisceaux internes sont modifiés pour former l'appareil copulateur; dès le 10mc segment les quatre faisceaux sont formés exclusivement de crochets.
Toutefois cette description n'est vraie que des adultes. Les embryons, dont je décrirai le développement dans une autre occasion, n'ont pas de soies au sortir de l'œuf, mais au bout de quelque temps les soies se forment dans une série de segments et cela au nombre d'une seule par
DU GOLFE DE NAPLES. 13
faisceau. Je fus très-étonné de voir chez Ions ces jeunes individus les trois premiers segments seuls munis de soies subidées, et les crochets apparaître déjà au quatrième. Il ne pouvait y avoir de doute sur l'iden- tité spécifique des jeunes et des adultes, car les embryons étaient éclos, dans mon aquarium, d'œufs pondus sous mes yeux. Celte restriction des soies subulées aux trois premiers segments se maintient pendant une longue période de la croissance du ver, même à l'époque où les soies de chaque faisceau sont devenues nombreuses. Le ver a déjà acquis plus du tiers de sa taille définitive lorsque les soies en crochet du quatrième au sixième segment tombent successivement pour être rem- placées par des soies subulées, et l'on trouve à cette époque une foule de variations dans la distribution des soies des segments 5 à 7 '.
Si j'insiste si longuement sur ces détails, c'est qu'ils prouvent ample- ment qu'on ne saurait, chez les Capilelles, établir de différences spécifiques basées comme chez les Serpulacés sur le numéro des segments où le changement de soies a lieu. Au moins la comparaison devra-t-elle être faite seulement entre des adultes. Ainsi la Capitella fUiformis Clprd. est bien une bonne espèce, car ses soies n'ont pas de ressemblance avec celles de la C. capitula, cependant un des caractères sur lesquels j'in- sistais le plus dans la description de cette espèce"2, l'existence des soies subulées au quatrième segment seul se trouve n'avoir plus qu'une valeur très-douteuse.
M. van Beneden a été le premier à nous faire connaître l'appareil copulateur des mâles, et la figure donnée par lui des soies extrêmement vigoureuses qui le constituent ! est assez exacte. Il en est de même de celle de Johnston4. Toutefois ces savants paraissent n'avoir pas bien vu l'appareil dans sa totalité et n'en pas avoir saisi les homologies. L'appareil n'est point formé comme le pense M. van Beneden d'un
1 Les chiffres île M. Œrsted, cilés plus haut, comme aussi sa figure, la grandeur des yeux qu'il repré- sente, tout indique que le savant danois n'a eu sous les yeux que de jeunes individus. - Voyez Glanures zootomiques, p 49.
3 Loc. cit., fig. 3.
4 Catalogue, p. (38, fig. L
'
14 ANNÉLIDES CHËTOPODES
demi-cercle de lames cornées, mais bien de quatre groupes distincts de larges soies recourbées (1 F) dont les' pointes convergent vers l'ouver- ture génitale par laquelle les plus longues d'entre elles font saillie. Cette ouverture est placée en effet sur la ligne médiane entre le 8me et le9me segment', et les quatre groupes en question ne sont que les fais- ceaux de soies internes et transformés de ces deux segments. Les rames pédieuses sont devenues ici un appareil accessoire de la génération \
Entre les deux groupes postérieurs de soies copulatrices on trouve la poche que M. van Beneden interprète comme testicule. J'avoue n'avoir jamais trouvé de zoospermes dans l'intérieur. Elle me semble d'ailleurs bien petite en regard de fonctions si importantes. Je crois plutôt qu'il s'agit d'une poche sécrétant un liquide propre a diluer la semence.
« C'est par la partie postérieure du corps que les œufs se frayent « un passage à travers la peau et c'est par l'extrémité caudale que la « ponte s'effectue. » Ainsi s'exprime le savant belge à propos des Capi- lelles femelles. Sur ce point il est décidément dans l'erreur. Les pores sexuels des femelles sont en réalité au nombre de deux et il est facile de les trouver sous la forme de fentes transversales, sur le ventre, entre le 7me et le 8me segment, un peu en dedans de l'alignement des faisceaux de soies externes. A l'époque de la maturité sexuelle le pourtour de ces deux ouvertures se renfle et prend une apparence qui rappelle le cli- tellum des Oligochèles. Il en résulte, lorsqu'on observe l'animal à la lumière transmise, deux grandes taches opaques dans lesquelles les pores sexuels apparaissent comme des fentes claires
Les pores sexuels des femelles sont donc situés d'un segment plus en avant que le pore sexuel des mcâles. J'en ai pu faire souvent l'élude, les Capitelles ayant pondu chaque jour pendant près de deux mois dans un de mes aquariums.
Les ovaires ont été déjà très-bien vus par MM. Frey et Leuckart et
1 M. van Beneden dit, il est vrai, entre le 9me et le 10me, mais il figure bien l'ouverture entre le 8me et le 9mo, où elle est placée réellement.
4 Voilà une analogie indubitable avec certains Oligochètes, auxquels on a si souvent tenté de réunir les Capitelles.
DU GOLFE DE NAPLES. 15
par M. van Beneden. Ce sont dans chaque segment, sauf les premiers, deux poches situées de chaque côté de la chaîne ganglionnaire. Leur paroi incolore (1 E, a) est très-épaisse, et presque tous les ovules qu'ils renferment paraissent mûrir simultanément. C'est en quelque sorte une exception lorsqu'on aperçoit un ovule en retard de croissance(l E) entre deux œufs arrivés à maturité. Les œufs mûrs sont mis en liberté, pro- bablement par déchirure de la poche ovarique, et flottent dans la cavité périviscérale.
Le système nerveux (1 D) ne m'a pas présenté à la chaîne ganglion- naire la grosse fibre tubulaire que j'ai signalée chez d'autres Capitel- liens. Les commissures interganglionnaires sont intimement accolées et dans chaque ganglion les cellules se distribuent tout autour. Le cerveau est échancré en arrière (b) ; son bord antérieur décrit exactement un demi-cercle, les parties latérales donnant naissance à deux gros nerfs destinés au lobe céphalique. Le plus gros rameau de chacun de ces nerfs aboutit à l'un des yeux (a), bien plus petit que le diamètre du nerf lui-même.
Les globules rouges de la cavité périviscérale atteignent un diamètre de 12raier et renferment de nombreuses petites granulations. L'acide acétique fait naître un précipité dans chaque vésicule et fait ressortir un nucléus circulaire parfaitement distinct. J'insiste de nouveau sur ce fait qui a été contesté, mais à tort, par M. Beichert.
Capitella costana.
pi. xxvn, r.g. 2.
Corpus longiùudine /.'/""". latitiuline 0,0 (spccimimi vit nuit /mi) teres, filiforme, fnsco- rubrwn, ocidis jjlwibus. Sitarum sjiirirs très; sci/mriito s<tis ilrstititta nutta.
Cette Capitelle ' est remarquable par la très-grande élongation des anneaux cylin- driques de la région moyenne de son corps (2 A) et par la forte saillie de ses mame- lons pédieux, surtout dans la région postérieure.
1 Je me fais un plaisir de la dédier à M, le prof. Achille Costa.
16 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Le lobe céphalique est conique (fig. 2), très-pointu et porte sur les côtés un groupe de taches oculiformes dont j'ai vu le nombre varier de deux à huit selon les individus. Auprès des yeux sortent les deux organes vibratiles (a). On peut s'assurer, lorsque l'animal les a fait saillir, qu'ils renferment un prolongement de la cavité périviscérale dans lequel pénètrent les globules rouges.
Cette espèce présente la particularité rare chez les Capitelliens ' de posséder trois sortes de soies au lieu de deux. Les deux premiers segments (buccal compris) sont armés de soies simples subulées et bordées (2 B) à tous les faisceaux. Dans les neuf segments suivants ces soies sont remplacées par d'autres (2 D), simples aussi, mais à extrémité large, tronquée, s'étalant en une mince et large palette, tronquée elle-même suivant une ligne parfaitement droite. Enfin, au 12mB segment commencent les cro- chets (2 C) qui sont très-finement tridentés, et divisés en deux parties par un étran- glement, comme c'est fréquemment le cas chez les Capitelliens.
Capitella major.
PI. XVII, fig. 3.
Corpus latitudme 5mm,longitudine ignota, fusco-rubrwm, antrorsum rigidtm,lobo cepha-
iico minimo. Segmenta antica setis destitnta quatuor. Reyio antica sidris in areas polygo- nales divisa. Organa segmentalia distincta. Setarwm speeies duœ.
Je n'ai obtenu de celte espèce que deux fragments qui ne me permettaient pas de fixer la longueur de l'animal. La largeur autorise cependant à conclure à une espèce bien plus grande que toutes les Capitelles connues.
Le lobe céphalique, très-petit, sort en avant comme une petite languette conique de l'anneau charnu formé par le segment buccal. Ce dernier est aussi large que les sui- vants. Les quatre premiers segments sont achètes. A partir du 5nie, chaque segment porte quatre faisceaux de soies, très-distants les uns des autres. Jusqu'au llme seg- ment ce sont des soies subulées, à partir du 1 2me des crochets. Toute la région anté- rieure du corps présente des sillons qui la divisent en une espèce de carrelage hexa- gonal rappelant celui de divers Notomastes, mais à partir du sixième ou septième seg- ment ce carrelage devient indistinct.
Jusqu'au neuvième, tous les segments sont biannelés, mais à partir du dixième cette division en deux anneaux secondaires cesse : en même temps les segments de- viennent de moitié plus courts. Ces neuf premiers segments constituent d'ailleurs une
1 Elle n'était connue jusqu'ici que chez la Capitella filifurmis Glprd.
DU GOLFE DE NAPLES. 17
région à part qu'on pourrait appeler thoracique. Cette région est très-charnue, résis- tante et colorée en rouge-brun par un pigment. Au dixième segment, le corps de- vient tout à coup flasque, flexible, et la coloration est due, à partir de ce moment, presque exclusivement aux globules du liquide périviscéral, vus a travers la paroi semi-transparente. Au thorax, dès le segmenl buccal, on voit sur les côtés de chaque segment une ouverture circulaire placée au centre d'un carreau de la cuticule. Ces larges ouvertures disparaissent plus loin. En revanche, dès le dixième segment se mon- trent les organes segmentaires recourbés, semblables à ceux des Notomastus.
Je ne puis pas me dissimuler que cette espèce fait par tout son ha- bitus une grande disparate avec le genre Capitelle. La consistance diffé- rente des diverses régions du corps, les ouvertures thoraciques, le grand développement des organes segmentaires, tout cela se retrouve chez les Notomastes, mais paraît étranger aux Capitelles '. Cependant, si l'on s'en tient aux caractères génériques adoptés jusqu'ici, la C. major est bien une Capitelle et point un Notomaste.
Le système nerveux de cette Capitelle est fort approprié à l'étude, les ganglions de la chaîne ventrale atteignant un diamètre de 0mm/t. A l'oeil nu la chaîne ventrale paraît entièrement double en avant, les deux cor- dons longitudinaux s'accolant l'un à l'autre vers le milieu de la longueur de l'animal seulement. Toutefois ce n'est là qu'une apparence due à l'existence d'un cordon médian plus transparent que les latéraux. Dans chaque ganglion les cellules nerveuses forment trois amas (5A,(/,e),l'un médian, entre les deux cordons nerveux, les deux autres externes. Les cel- lules ganglionnaires y sont, les unes grandes, à nucléus large de 12micr, les autres petites, à nucléus mesurant seulement 5micr. Les grandes sont beaucoup moins nombreuses que les petites et paraissent occuper géné- ralement la périphérie. Les cordons longitudinaux sont formés comme
1 Les Notomastes sont peut-être de toutes les Annélides celles chez lesquelles les organes segmen- laires sont le plus faciles à voir. Ces organes ne sauraient échapper aux regards de quiconque les re- cherche. Au contraire, malgré des tentatives répétées, je n'ai jamais réussi à en découvrir la moindre trace chez la Capitelia capitula. Ce serait là une étude à poursuivre, en regard peut-être de l'appareil générateur. 11 ne faut pas oublier que jusqu'ici personne n'a vu chez les Notomastes d'appareil copula- teur semblable à celui des Capitelles.
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chez tant d'Annélides par de minces fibrilles ondulées, seulement ils sont ici semés de nombreux petits nucléus (acide acétique) ovales, dont le grand axe est dans le sens des fibres. Ces nucléus sont tout semblables à ceux du névrilème. Chaque cordon est composé lui-même de deux faisceaux ou colonnes (b, c). Quant au cordon transparent médian (a), il prend sous l'influence du carminate d'ammoniaque, suivie d'une ma- cération dans de la glycérine, une apparence parfaitement semblable aux autres. On ne peut donc l'assimiler aux grosses fibres tubulaires, de quelques autres Capitellacés et des Oligochètes. Dans l'intérieur des ganglions les fibres des cordons nerveux deviennent indistinctes, noyées qu'elles sont dans une substance finement granuleuse, identique sans doute à la fibrillare P unktsubstanz de M. Leydig. On peut cependant s'assurer de l'existence dans cette région, au cœur même du ganglion, de nombreux nucléus ovales dont le grand axe est perpendiculaire à la direction de la cbaîne nerveuse. Des noyaux semblables existent dans les trois paires de nerfs qui naissent de chaque ganglion, au moins dans la partie de leur trajet.
Genre NOTOMASTUS Sars.
{A RENIA Qtrfg. '; SANDANIS Kinberg *.)
NOTOMASTUS L1NEATUS.
P1./XVI1, fïg. I.
Notomastus longifudine ultra 12""', latititclme2m",5> mdrorsu/m teres, fusco-ruber,abdo- mine atbido, depresso, Hmea dormait rubra notato. Abdominis segmenta utrïnqiic macula nigra insignia. Tori mewigeri in branchiam ligidatam supernt jtrodndi.
' L'espèce pour laquelle M. de Quatrel'ages a établi son genre Arenia (A. cruenla Qtrfg.) est à n'en pas douter le Notomastus rubicundus (CapUella Kfrst.), nom qui a pour lui la priorité.
s M. Kinberg (Oefvers. af'K. Vet. Akad. Fùrh. 1866, n°9, p. 343) sépare le Notomastus rubicundus(Ca- pitellu Kfrst.) des autres Notomastes à cause de ses tentacules rétractiles. Mais ce caractère est commun à tous les Notomastes et probablement à tous les Capitelliens. La position que M. Kinberg assigne à ce genre Sandanis, parmi les Amniocbariens, est injustifiable. Ce savant ne paraît, du reste, point avoir étu- dié lui-même ces vers.
DU GOLFE DE NAPLES. 19
Le iV. linealus compte dix segments à la région thoracique. Le premier (buccal) est achète les suivants portent chacun quatre faisceaux de soies simples (4 G), bor- dées d'un limbe étroit. La paroi de cette région est charnue et pigmentée de ronge- brun. Chaque segment y est divisé par un sillon en doux anneaux secondaires. Toute cette région présente un carrelage hexagonal de la cuticule. Les trois derniers seg- ments thoraciques ont, dans le sillon transversal médian du segment et dans l'aligne- ment de la rangée dorsale de soies, une ouverture de chaque côté'.
Au 1 lme segment commence la région abdominale, caractérisée par des crochets aviculaires (4 H) dont le bec principal est surmonté de deux denticules accessoires. L'extrémité du crochet est enfermée dans une espèce de large gaine, percée d'une ouverture ovale par laquelle sort le bec. La tige du crochet est renflée en son mi- lieu et coudée près de la base. La région abdominale a des parois musculaires d'une épaisseur extrême, sauf au dos. Il en résulte qu'elle présente en général la couleur blanchâtre des muscles (le pigment fait ici défaut), mais que la ligne médiane dorsale est rouge. En effet, le long de cette ligne la couleur rouge des globules de la cavité périviscérale apparaît à travers la paroi amincie. Les crochets sont implantés à chaque segment de la région abdominale sur un bourrelet (4 B, d), qui naît très-près de la ligne médiane ventrale et remonte" sur les côtés jusqu'au dos. Le nombre des crochets disposés en une seule rangée sur l'un de ces bourrelets s'élève parfois à 130 et au delà. Au point où le bourrelet cesse sur le dos, il donne naissance à une languette (4 B, a; 4 C, a), dans l'intérieur de laquelle pénètrent librement les corpuscules rou- ges de la cavité périviscérale. Ces languettes à paroi mince doivent sans doute être considérées comme des branchies lymphatiques.
Leur surface est, il est vrai, dépourvue de cils vibraliles, mais l'organe lui-même est éminemment contractile et par ses mouvements irréguliers de systole et de diastole permet le renouvellement constant de la lymphe rouge qui le remplit2. Le faisceau dorsal est réduit, comme chez les autres espèces du genre, à 3 ou 4 petites soies implantées dans un ma-
1 Comparez la Capitella major (ci-dessus, page 17).
2 Bien des zoologistes actuels, amateurs de la multiplication des genres, me blâmeront d'avoir laisse cette espèce branchiée parmi les Notomastes. Je rappellerai toutefois que les branchies ne peuvent pas toujours fournir un bon caractère générique, témoin les Glycères. Dans le cas particulier, je considére- rais l'établissement d'un genre pour les Notomastes branchies comme entièrement fautif. Chez plu- sieurs espèces, en effet (iV. Sarsii Clprd.; N. Benedeni Clprd.), le bourrelet ventral se renfle en un ma- melon très-appréciable à son extrémité dorsale. La languette branchiale du N. lineatus n'est que l'exa- gération de ce mamelon et une limite serait impossible à tracer.
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melon à peine appréciable (4 B, d). Entre la languette branchiale et le mamelon dorsal s'élève un bouton comprimé, large; de 0mm,17, hérissé d'une forêt de soies très-délicates, mais roides (4 C, b). J'ai déjà fait connaître cet organe chez divers autres Notomastes.
Le corps de ce Notomaste est très-attenué en avant, grâce à l'étroi- lesse du lobe céphalique. Les organes vibratiles exsertiles qui surgissent parfois sur les limites de ce lobe et du segment buccal, ont l'apparence de gros tubercules mamelonés (4 A) comme ceux du Nol. rubicundus Kfrst. de la Manche.
Les taches noires signalées dans la diagnose comme caractérisant chaque segment abdominal, sont dues à la coloration sombre des organes segmentaires. Ces boyaux qui ont une position presque transverse, sont très-larges dans la partie tournée vers la paroi externe du segment, très- amincis au contraire à l'extrémité opposée (4 D, 6), où paraît être la communication avec la cavité périviscérale. Le canal excréteur naît du milieu de la partie renflée. Il est cylindrique et va s'ouvrir en droite ligne à l'extérieur sur une petite papille (a) de la surface dorsale du segment.
Le système nerveux (4 F), comme celui d'autres Notomastes, se dis- tingue par l'existence d'une large fibre tubulaire reposant sur la ligne médiane de la chaîne ganglionnaire. Le cerveau est formé de deux lobes principaux , et de deux autres postérieurs plus petits. Les nerfs naissent non-seulement des ganglions, mais aussi des connectifs inter- ganglionnaires, comme je l'ai déjà signalé chez d'autres espèces du même genre.
Les globules rouges (4 E) de la cavité périviscérale, larges de 20micr, traités par l'acide acétique, permettent toujours de reconnaître, en outre de quelques granulations, un nucléus circulaire, large de 8micr.
DU C.OLFE DE NAPLES. 21
Genre DASYBRANCHUS Grube.
DaSYBKANCHUS CADUCL1S.
Dasybranchus caducus Grube, Arth. fur Nalurg., 1864, p. 166, tab. V, lit;. 3-4. Da.sybranchiis cailucus Clprd. Glanuies zoot.. p. 56 (516), pi. VIII, fig. 8.
PI. XXVII, lit;. 5.
J'ai rencontré rarement ce Dasybranche à Naples. Les plus grands individus (murs) comptaient 1 20 segments. Le segment buccal est constamment achète et suivi de treize segments à soies subulées. Le premier segment hamifère est donc en réalité le 15m* et pas le 1 4me, comme je l'avais indiqué dans mes Glanures. La figure 5 B repré- sente l'un des crochets qui ressemble beaucoup à ceux des Notomastes.
Chez les mâles approchant delà maturité, le liquide de la cavité péri- viscérale m'a présenté des caractères fort remarquables. Il tient en sus- pension deux natures d'organites : d'une part des cellules rouges (5 A), larges de 26micr, dans lesquelles l'acide acétique fait naître un préci- pité et permet de reconnaître le nucléus rond, large de 8micr ; et, d'autre part, des disques formés par l'agrégation d'une très-grande quantité de nucléus larges de 8micr, à peine séparés par une substance granuleuse peu abondante. Sur tout le pourtour de ce disque (5 E) est une auréole de grandes cellules pâles atteignant un diamètre de 26micr. Les nucléus correspondent aux corps framboises des autres Annélides. Ils se trans- forment en régimes de zoospermes. Si l'on compare ces disques et leur couronne aux testicules que j'ai décrits chez les Néréides, l'analogie ne peut échapper, et il faut considérer ces organes comme de véritables testicules flottants. Les cellules de la couronne sont les homologues du tissu connectif sexuel des Lycoridiens. Ces testicules circulent avec la lymphe rouge dans la cavité périviscérale. Les branchies lymphatiques des Dasybranches sont parfaitement transparentes et on peut les obser- ver sous le microscope chez un ver non mutilé. On voit alors les testi-
22 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
cules pénétrer dans les branchies et en ressortir avec les corpuscules lymphatiques.
La structure de ces branchies (fig. 5) est d'ailleurs fort remarquable. Malgré leur extrême contractilité, elles ne renferment aucune libre mus- culaire. Sous la cuticule (5 D, a) fort mince et dépourvue de cils vibra- tiles, on trouve un seul tissu dans toute l'épaisseur de la paroi. C'est une trame aréolaire (5 D), formée par des sphéroïdes d'une substance amorphe et incolore, serrés les uns contre les autres. Dans les intersti- ces sont semés de petits nucléus ronds (c) et çà et là des amas de gra- nules bruns (b). Cette trame parait contractile comme du sarcode.
Chaque organe segmentaire (5 C) forme une anse qui court paral- lèlement à la rangée de crochets ventraux. L'une des branches s'ouvre à l'extérieur non loin de l'extrémité de la rangée, du côté dorsal, l'autre se prolonge vers la partie lergale de l'animal. Toutefois je n'ai pu re- connaître sa terminaison. L'organe est jaune avec des taches claires dis- posées très-régulièrement et résultant des nucléus des cellules qui le constituent.
Famille des OPHELIENS Grube (Mlnigr. Qtrfg.)
(Indus. POLYOPHTHALMIENS Qtrfg.)
La réunion des Ophéliens aux Polyophthalmiens peut surprendre au premier abord. L'organe vibratile et le genre de vie errant des Po- lyophthalmiens semblent devoir les éloigner entièrement des Ophélies. Cependant on verra plus loin que les Ophélies sont munies d'organes ciliés, rétractiles, homologues des appareils ciliés des Polyophthalmes, organes dont la présence fait disparaître l'absurdité du nom iïOphelia bicomis donné par Savigny à une espèce de cette famille par suite d'une méprise. L'objection tirée du genre de vie n'a qu'une valeur très-secon-
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claire. A ce poinl de vue la différence entre les Ophélies et les Polyoph- thalmes est moins grande que celle qui sépare les Néréides des Hétéro- néréides 4.
Le rapprochement des Ophélies et des Polyophthalmes n'est du reste point nouveau. Il a déjà été fait, soit par F. de Filippi J, soit par M. Gruhe3. M. de Quatrefages ne le mentionne même pas, mais les mémoires dans lesquels ces auteurs ont exprimé leur opinion parais- sent lui être restés inconnus4. Les pages qui suivent, seront une ample justification de la fusion des deux familles \
Genre OPHELIA Sav. (D. Chiaje, Œrsted rev.)
On sait que Savigny ' prit la tète des Ophélies pour la queue, et que sa diagnose en a été rendue méconnaissable. M. Œrsted 7 a du la refaire telle qu'elle est aujourd'hui généralement adoptée, et M. de Quatre- fages8 revendique en faveur du savant danois l'honneur d'avoir délivré la science d'une grande erreur. Il n'est cependant que justice de rappeler que longtemps avant Œrsted, soit Délie Chiaje9, soit M. Sars'0, soit M. Gahr. Costa" avaient très-explicitement réfuté l'erreur de Savigny.
1 M. de Quatrefages représente les Polyophthalmes comme nageant à l'aide de leur appareil cilié. Je ne les ai jamais vus en faire un semblable usage. Les Polyophthalmes nagent comme des anguilles par le mouvement ondulatoire de leur corps.
2 Archivio per la Zooloyia, l'Anatomia e la Fisiologia. Genova, 180), p. 315.
" Ausflity nack Triesl und Quarnero, p. 49 et Archiv fur Nalury., XXIX, 1863, p. 51.
4 S'il en eût été autrement, M. de Quatrefages n'aurait point passé complètement sous silence le genre Arntandia Fil. dans son Histoire nat. des Annelés.
5 Les nombreux genres nouveaux établis par M. Kinherg dans la famille des Ophéliens ne sont connus jusqu'ici que par des diagnoses fort brèves. Il m'est impossible d'en apprécier la valeur.
,; Système des Annélides, p. 38. ' Grônland's Anmilata dorsibrancliiata, p. 51. 8 Histoire naturelle des Annelés, II, p. 270.
" Meimrie, etc. Napoli, 1825, II, p. il i cl [ksaizione e Notomiti, etc. Napoli, 1841, III, p. 80. lu Sur quelques animaux invertébrés des côtes de Norwége. Comptes rendus de l'Acad. de Paris, t. V, 1837, p. 97, et Ann. des Sciences natur., t. VII, 1837, p. 246. " Annali dell' Accademia degli Aspiranli naturalisti, vol. II, fascic. 3, Napoli, 1843.
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Ophelia RADIATA.
Lumliricus radialus Délie Chiaje, Memorie, II, 329, lav. XXIX, fig. 1-4.
Lumbricus radialus Délie Chiaje, Descrizione e notomia, lav. 93, fig. 1 -4.
Opltilia bicurnis Délie Chiaje, Descrizione, vol 111, p. 86 et vol. V, p. 99 ; tav. 100, fig. 1-5.
Neomeris urophylla Gah. Costa ', Annali d. Accad. d. aspir. naliir.,11, 81.
Ophelia neapolilana Qlrfg. Hist. nat. des Annelés, II, p. 275.
Lumbricus radialus Qlrfg. sp. incertae sedis fam. Ophel. lhid , p. 279*.
PI. XXVI, fig. 1 et pi. XXIX, fig. 1.
Corpus longitwdine 33°"", latitudine i""1' carnewm, iridescens; regio thoracica segmentis decem setigeris composita; regio abdominaUs supra convexa, subtus plana, sulco îongitudi- nali ornata, e segmentis circa 20 constatas, quorum anteriora quatuordeeim branehifera. PapUlarum atialinm paria octo, inferiori cœteris crassiori.
Cette espèce, extrêmement commune à Naples, est jusqu'ici la seule Ophelia connue du golfe. La scinder en deux espèces comme le fait M. de Quatrefages d'après les deux noms employés par Délie Chiaje est impossible dès qu'on lit le texte du zoologiste napolitain. En effet, ce texte dit positivement que le nom (YOphilia bicornis doit remplacer ce- lui de Lumbricus radialus par suite de la priorité du nom de Savigny appliqué à la même espèce. Aujourd'hui qu'il semhle douteux que 1 es- pèce de Naples puisse "être identifiée avec l'espèce-lype de Savigny, il faut revenir au nom premier de Délie Chiaje \
1 Je ne sais en vertu de quels principes de législation zoologique M. Gahriel Costa a créé ce nom de Neomeris urophylla. En effet, l'auteur n'ignore nullement qu'il s'agit d'un animal appartenant au genre Ophelia et spécifiquement identique avec le Lumbricus radiatus de Délie Chiaje, comme son Mémoire en fait foi.
- Pour compléter cette synonymie, il faudrait peut-être ajouter ÏO. roarclata Edw. (Règne animal il- lustré. Annélides, pi. 17, fig. 2.) Le peu qu'en dit et figure M. Edwards est, en effet, applicable à ÏO. radiata. M. de Quatrefages (Annelés, II, p. 273), indique bien, dans une diagnose faite d'après les figures de M. Edwards, les papilles anales comme égales entre elles, tandis que les deux papilles inférieures sont beaucoup plus grosses que les autres dans l'espèce napolitaine. Toutefois la diagnose de M. de Qua- trefages est sur ce point en contradiction avec la figure de M. Edwards. L'O. coarctatu est des Antilles.
" Pour ma part, je ne suis point convaincu que les deux espèces soient différentes. L'espèce type de Savigny est très-mal connue. Nous en devons une diagnose fort brève à M. de Quatrefages, d'après des individus de la collection du Muséum de Paris, qui proviennent de la Rochelle. Cette diagnose s'applique de tous points à l'espèce napolitaine, sauf que le nombre des papilles anales est de quinze au lieu de seize, ce qui impliquerait l'existence d'une papille impaire Mais est-ce là un caractère bien certain chez des Annélides conservées dans l'alcool, et bien important? Il est vrai que la taille est indiquée comme bien supérieure à celle de la moyenne des individus de Naples.
DU GOLFE DE NAPLES. 25
Le lobe céphalique est fort petit, en forme de cône très-atténué et séparé du seg- ment buccal par un étranglement marqué. L'animal s'en sert pour fouiller le sable. Cet organe parait n'avoir été considéré par la plupart des auteurs que comme un appen- dice conique de la tête, mais c'est bien le lobe céphalique dans sa totalité. Il renferme, en effet, le cerveau (fig. 1, c et 1 B, d), et, à la surface de celui-ci, deux petits yeux noirs, faciles à méconnaître ' .
Le segment buccal est conique, relativement fort long et divisé en un grand nombre d'anneaux par des crêtes de la cuticule (1 B). La bouche (1 B, a), au côté ventral, est largement béante et comprise pour ainsi dire entre quatre lèvres. La lèvre antérieure et la postérieure, doucement arrondies, sont, en effet, comme emprisonnées entre deux lèvres latérales à bord tranchant et dentelé par les crêtes de la cuticule. De chaque côté de la bouche se voient les deux premiers faisceaux de soies. Le segment buccal est donc sétigère. Immédiatement en avant de ces soies est de chaque côté une grande fosse (1 A, b, b'), dont la profondeur est sujette a variations. Cette fosse est, en effet, déterminée par la traction du point d'attache de muscles qui vont se fixer par l'autre extrémité à l'angle externe des lèvres.
La partie antérieure du segment buccal paraît d'ordinaire entièrement dépourvue d'appendices, et je ne pensais pas qu'il put y avoir d'erreur à ce point de vue. Aussi grand fut mon étonnement le jour où je vis pour la première fois une Ophélie faire surgir de chaque côté une espèce de petit bouton cilié (t A, a, a'), tout à fait semblable à celui des Capitel- liens. Les cils engendrent des courants rapides dans l'eau. Ces courants cessent subitement dès que l'animal rétracte les organes qui en sont la cause. On reconnaît là sur une petite échelle les organes vibratiles si bien connus chez les Polyopblhalmes.
La région antérieure comprend neuf segments en outre du segment buccal. Ils ne sont point délimités par des sillons, et leur existence n'est trahie que par une série de dix faisceaux géminés de soies simples, de chaque côté. Le double faisceau représente deux rames rudimentaires,
1 Délie Chiaje se félicitait d'avoir détruit l'erreur de Savigny, lequel avait attribué des yeux auxOphé- lies. Il serait étonné de voir la vue rendue à ces prétendus aveugles. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que les yeux mentionnés par Savigny sont bien différents de ceux que je décris, puisqu'il les plaçait près de l'anus (pour lui, la bouche). M. Sars signale aussi des yeux cliez une Opbélie du N'ord.
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26 AXNELIDES CHÉTOPODES
mais la surface du corps ne se relève pas même en papilles à leur nais- sance. A l'extrémité postérieure de cette région, les parties latérales du corps font saillie sous forme de deux gros tubercules qui délimitent les deux régions.
La forme de la région abdominale est très-remarquable. Elle ressemble de tous points à celle que j'ai fait connaître chez les Polyophtbalmes. Le corps comprimé est extrêmement convexe en dessus; en dessous il est déprimé en une sorte de plante ou de sole canaliculée sur la ligne médiane, et les bords de cette sole forment deux carènes latérales très- accentuées. Celte forme remarquable est due aux mêmes causes que chez les Polyophthalmes. La cavité périviscérale des Opbélies est en effet partagée, pour ainsi dire, en trois parties par deux planchers musculaires obliques don! les ais sont disjoints. Les bandes musculaires qui constituent les ais de chaque plancher s'attachent d'une part à la paroi latérale de la cavité du corps, en dessus de la carène latérale, d'autre part à la paroi ventrale, auprès de la chaîne ganglionnaire. Les planchers délimitent, par conséquent, sur les côtés du ver deux chambres longitudinales prismatiques à trois faces, la face interne étant formée par le plancher musculaire, les deux autres par les parois de la carène. A chaque segment correspondent cinq bandes musculaires pour chaque plancher'. Une jeune Ophélie assez transparente pour laisser voir ces muscles, présente sa face ventrale comme divisée en une série de bandes parallèles. Il suffit de comparer la lïg. 1 F avec celle que j'ai publiée d'un Polyophthalme dans mes Glanures (pi. 1, fig. 19), pour se con- vaincre que l'identité est complète. Cette similitude a même donné lieu dans les deux cas aux mêmes erreurs. Dujardin, chez le Polyophthalmus pictus, avait pris chaque bande musculaire pour un segment du ver; chez les Ophélies, Délie Chiaje fait naître les branchies de cinq en cinq segments : il a, par conséquent, considéré aussi chaque bande comme un
1 Ces muscles ont d'ailleurs été tort bien vus et ligures par li.ilhke chez les Ammotrypanes, qui appar- tiennent à la famille des Ophéliens. Voyez Beitray zur Fauna Niirwearns dans Nova Acla A nul. bup. Curiosorum naturœ, tome XX, pi. 1, 1843, p. 202.
PU GOLFE DE VAPLES. 27
segment à pari. La contraction des planchers musculaires a pour effet d'augmenter la profondeur du sillon ventral.
Les segments abdominaux portent de chaque côté deux faisceaux de soies capillaires, naissant très-près l'un de l'autre comme au thorax. Les quatorze premiers segments sont ornés en outre d'une branehie ligulée, naissant par une base un peu étranglée immédiatement au- dessus de ces faisceaux. La surface de la branehie est couverte de cils vibraliles extrêmement lins (1 G), visibles seulement avec des objectifs puissants. La structure de l'organe est d'ailleurs celle d'une branehie normale. Il renferme, en elfet, une anse vasculaire (a, a') dont les deux branches sont réunies par une double rangée de rameaux transversaux (b, b'), larges de 6mici. Le sang des Ophélies, comme celui de quelques Térébelles, est fort riche en globules sanguins circulaires (d), dont le diamètre dépasse quelque peu celui des petits vaisseaux branchiaux. Aussi lorsqu'on examine la circulation dans une branehie intacte sous le microspe, on voit les globules passer à Ilot continu de l'artère branchiale dans la veine branchiale (soit artère épibranchiale), mais pas un seul ne s'engage dans les anses latérales à circulation purement plasmatique'.
Le liquide de la cavité périviscérale offre des caractères fort remar- quables. Il tient en suspension des corpuscules de deux espèces. Les uns sont des disques circulaires (pi. XXIX, fig. 1 a, b, c), mesurant en dia- mètre lia 28micr, dont tout le pourtour donne naissance à des prolon- gements liliformes, quelquefois bifurques ou trifurqués. Soit le disque, soit ses prolongements sont très-granuleux. Au premier abord on croit avoir sous les yeux des milliers d'Actinophrys, mais c'est en vain qu'on croirait surprendre le moindre mouvement dans les prolonge- ments pseudopodiques D'ailleurs la constance de ces éléments exclut
1 M. Williams [Report m l>nt. Annelides, p. 175) a donc été trop loin en allumant que chez aucune Au- nélide, sans exception, il n'existe de corpuscules sanguins. Sans doute, quelques auteurs, comme MM. de Quatrefages, Milne Edwards, Wharton Jones et d'autres, ont pris, dans certains cas, les corpuscules de la lymphe pour des corpuscules du sang. Mais il n'en est pas moins certain que chez plusieurs espèces il existe des corpuscules plasmatiques en suspension dans le sang proprement dit.
28 ANNÉLJDES CHÊTOPODES
l'idée d'un parasitisme. Beaucoup de disques renferment une ou deux vésicules claires, peu distinctes, mais d'autres ne présentent rien de semblable, et aucun réactif n'a pu me révéler l'existence d'un nucléus dans ces singuliers organites '.
Les corpuscules de la seconde espèce ont une certaine ressemblance avec ceux de la première, mais ils sont incomparablement plus gros, leurs processus plus larges, leur contenu est souvent rendu comme aréolaire par la présence d'un grand nombre de vésicules, mais ce qui les caractérise avant tout, c'est la présence d'un corps dur dans leur in- térieur (1 A, 1 B, 1 C). Ce corps, dont la couleur varie d'un brun clair à un noir intense , représente une sorte de baguette cylindrique rec- liligne ou arquée, quelquefois sinueuse, dont les deux extrémités se renflent en massue comprimée ou en palette. On en trouve de toutes les longueurs, depuis 0mm,25 jusqu'à 0mm,03. Les plus grandes font tou- jours saillie par les deux extrémités hors du corpuscule de protoplasma dans lequel ils se sont formés. Cependant ces extrémités ne sont jamais à nu ; une mince couche de protoplasma les revêt toujours. Il est évi- dent que ces corps s'accroissent par apposition à leurs extrémités. Les parties nouvellement formées sont toujours plus claires que les parties médianes de la baguette plus anciennes. La valeur physiologique de ces singuliers corps est très-problématique. Peut-être doit-on y voir des substances excrétionnelles. Leur apparence est celle de la chitine, mais leur insolubilité dans l'acide acétique et l'acide azotique étendus ou con- centrés est complète.
Je ne veux point d'ailleurs m'attribuer la découverte de ces étranges organites qui ne peuvent guère échapper à quiconque étudie les Ophélies, car les plus gros se distinguent à l'œil nu. M. Gabr. Costa2 a été le premier à les voir et à les décrire. Seulement, par une singulière méprise, il se figure les avoir vus dans les vaisseaux sanguins, et il les
1 Tel est, du moins, le résultat de mes observations sur les individus Irais. Sur d'autres conservés dans l'alcool, je crois distinguer très-clairement un nucléus circulaire. - Loc. cit., p. 84.
DU GOLFE DE NAPLES. 29
représente cheminant dans le vaisseau dorsal, tantôt dans un sens, tan- tôt dans l'autre, entin il les fait s'accumuler dans le cœur (distinct pour M. Costa du vaisseau dorsal), où ils apparaissent sous la forme d'un caillot noir. A une époque plus récente M. Ivowalewsky ' en a fait aussi brièvement mention.
La bouche conduit directement dans un tube digestif cylindrique qui s'étend en ligne droite jusqu'à l'anus. Sur ce point je suis d'accord avec Délie Chiaje, comme aussi avec les résultats publiés par M. OErsted au sujet des Ophélies du Nord (0. borealis Qlrfg., et O. mamillala OErsted) tandis que la ressemblance avec les Ammotrypane de M. Rathke est moindre '. Toutefois il est un point sur lequel je dois contredire M. OEr- sted de la manière la plus formelle. Il décrit et figure sur le dos de la partie antérieure du tube digestif un cœcum, s'ouvrant au fond de la cavité buccale, et considéré par lui comme une glande salivaire3. L'organe existe bien réellement. Il a été vu déjà par Délie Chiaje et par M. Gabr. Costa, mais tous ces anatomisles se sont mépris sur sa signification. Délie Chiaje y voit une double vésicule respiratoire animée de mouve- ments rhythmiques et pleine d'un liquide aqueux*; M. Gabr. Costa en fait un cœur charnu, comparable à celui des vertébrés et rempli de sang noir.
M. Gabr. Costa est certainement celui qui a étudié cet organe problé-
1 Enlwkkelungsyeschichte. der Rippengiiallen, p. VI. — Mémoires île I Acnd. im/j. des Sciences du Saint- Pétersbourg, Mb1 série, lonicX, p. 404, 1866.
Os deux notices bibliographiques ont passé complètement inaperçues, au moins la première qui ren- fermait déjà pourtant les caractères essentiels de ces singulières productions. J'ai su, en outre, de M. Mecz- nikow que ces organites ne lui étaient point inconnus.
■ Il y a d'ailleurs une grande variation du tube digestif chez les Ammotiypanes. D'après Rathke, ce tube, chez l'.l. oestniides, est très-tortueux et muni de deux cœcum stomacaux semblables à ceux des Arénicoles; chez Y A . aulogaster, il est droit et muni de cœcum ; chez l'.l . limacina, enfin, il est droit et dépourvu de cœcum.
s M. de Quatrefages, qui parait avoir examiné les figures d'Œrsted sans avoir pris connaissance du texte, prétend (pie le savant danois aurait décrit une trompe dépassant la bouche en avant et commu- niquant avec cette ouverture par un canal étroit évidemment dilatable au gré de l'animal. Libéralités pures à l'endroit de M. Œrsted, car le texte ne dit pas un mot de tout cela. Il ne parle que de Spylte- kjertel (glande salivaire) et l'explication des planches de Blindtarm (boyau aveugle). M. Sars en revanche signale bien une trompe.
* Descrizione e Nolomia, etc. ; vol. III, p. 89.
30 ANNÊUDES CHÉTOPODES
matique avec le plus de soin et qui L'a le mieux vu, malgré les singulières divagations physiologiques qui accompagnent sa description anatomique- El d'abord il a raison, de même que Délie Chiaje, contre M. UErsted en séparant entièrement cet organe du tube digestif, avec lequel il n'a que des connexions de voisinage. Sa nature est essentiellement musculaire. II est formé (pi. XXVI, 1 B, b) de deux sacs ou cœcum coniques, em- boités l'un dans l'autre et réunis par une série de dissépiments. L'ex- trémité atténuée du double cœcum est libre au-dessus de l'œsophage. L'autre extrémité s'élargit et va se lixer sur le pourtour de la paroi du corps. La partie antérieure du tube digestif se glisse sous cette base du double cùne en en soulevant la paroi pour atteindre la bouche. L'organe forme donc en réalité une double cloison musculaire ' qui sépare complè- tement la partie céphalique de la cavité périviscérale d'une part, de la partie principale de cette cavité d'autre part, seulement celte double cloi- son envoie un prolongement conique tubuleux en arrière. Le corps des Ophélies présente presque continuellement des ondes successives de contraction, courant pour l'ordinaire d'arrière en avant, quelquefois aussi en sens inverse. Ces ondes ont pour effet d'entretenir une circu- lation constante dans la lymphe périviscérale. Or, chez les jeunes indi- vidus, la transparence permet de suivre sous le microscope les mouve- ments des corpuscules de la lymphe, surtout de ceux qui renferment des baguettes noires. On voit alors que leur mouvement est complè- tement arrêté en avant par la double cloison musculaire. Souvent la lymphe est embarrassée par une multitude de corpuscules à baguettes en arrière de la cloison, sans qu'un seul se voie en avant d'elle. Par exception, cependant, on voit parfois quelques corpuscules passer subi- tement à travers la première cloison dans sa région périphérique et s'accumuler entre elle et la seconde; quelquefois aussi ils traversent celle-ci pour pénétrer dans la région céphalique de la cavité périvis- cérale. Il faut en conclure nécessairement que la double paroi est per-
1 M. Costa a déjà reconnu la duplicité de cette paroi, comme aussi sa nature musculaire (Loc. cit., p. 83). La paroi externe est, à ses yeux, le péricarde.
1)1 GOLFE DE NAPLES. 31
cée d'une ou plusieurs ouvertures contractiles, fermées pour l'ordi- naire, mais susceptible^ de se dilater dans certaines circonstances pour permettre le renouvellement du liquide lymphatique de la région anté- rieure.
Voici maintenant quelle est la fonction de ce singulier appareil. 11 est, comme nous l'avons dit, de nature musculaire, et l'épaisseur des couches de fibres est surtout considérable dans le prolongement aveugle conique. Ce prolongement est animé de contractions déjà vues par Délie Chiaje qui les taxe de systole et de diastole, et par M. (Jabr. Costa qui les appelle rhythmiques. Elles sont en définitive assez irrégulières. Dans tous les cas la systole a pour effet de diminuer la cavité du cône, et le liquide ne pouvant s'échapper qu'en avant dans la chambre céphalique, dilate celle chambre et donne une grande rigidité à ses parois, en par- ticulier à celles du lobe céphalique. Or ce lobe est évidemment doué d'un sens tactile délicat. Le ver s'en sert continuellement pour fouiller à droite et à gauche et se frayer un chemin à travers le sable. Tout cela n'est possible que grâce à une certaine rigidité de la pointe du lobe céphalique et l'expérience enseigne que cette rigidité est bien autre- ment considérable qu'on ne pourrait le supposer chez un organe dé- pourvu de squelette dur. Cette rigidité provient de la grande tension intra-céphalique, tension déterminée par la contraction de cet organe singulier qu'on a interprété tour à tour comme un organe respiratoire, un cœur, une glande salivaire et une trompe. C'est en réalité un appa- reil injecleur du lobe cêphaliuue, appareil riaidi fiant si l'on veut '.
Le système circulatoire des Ophélies est à proprement parler resté inconnu jusqu'ici. Délie Chiaje l'a brièvement décrit, mais les caractères les plus remarquables lui ont échappé. Quant à M. Gahr. Costa, il en traite fort longuement, mais tout ce qu'on peut conclure de sa descrip-
1 Cet appareil parait Faire défaut aux Ammotrypanes, à en juger par les dessins de Rathlce. Toutefois ce savant nous représente la cavité périviscérale de I \ Ammotrypqne aulogaster comme pourvue de deux cloisons très-rapprochées l'une de l'autre. Ces cloisons sont certainement l'homologue de l'appareil injecteur des Ophélies.
32 ANNÉLIDES CHETOPODES
lion obscure, c'est qu'il n'a absolument rien vu du système circulatoire véritable \
Les deux principaux troncs vasculaires, le vaisseau dorsal (pi. XXVI, fig. 1, g) et le ventral (h) sont tous deux accolés à l'intestin, le premier dans la région abdominale tout au moins. Au neuvième segment deux grosses anses (i), contractiles comme le vaisseau dorsal, se détachent de celui-ci et se dirigent obliquement en arrière sous un angle très- aigu, en embrassant le tube digestif, pour aller se jeter dans le vaisseau ventral. La grande masse du sang poussée en avant par la systole du vaisseau dorsal s'engage dans ces deux anses et revient en arrière dans le vaisseau ventral. Une faible partie seulement du liquide sanguin s'en- gage plus en avant dans la partie antérieure du vaisseau dorsal qui de- vient subitement d'une grande ténuité de même que la partie corres- pondante du vaisseau ventral. Le vaisseau dorsal (1 B, g) continue sa marche en avant, traverse l'organe injecleur, passe dans la chambre cé- phalique et atteint le cerveau ; de là le sang revient en arrière par deux troncs latéraux qui convergent l'un vers l'autre pour se réunir en arrière de la bouche et former le vaisseau ventral. Sur tout ce parcours le vais- seau dorsal et le vaisseau ventral sont mis en communication par une série d'anses. Le caractère le plus remarquable de cet appareil, c'est que tous ces vaisseaux, surtout le dorsal et les anses, sont munis de centaines d'appendices aveugles, contractiles, dont le jeu alternatif de systole et de diastole est. fort curieux à observer. Ces appendices sont surtout nombreux dans l'intérieur de la chambre périviscérale céphalique. En arrière de l'organe injecteur ils sont relativement rares. Au dernier seg- ment thoracique est une paire de cœcum sanguins se distinguant de tous les autres par leur grand diamètre.
Dans chaque segment de la région abdominale les vaisseaux ventral
' Nous avons déjà vu ce qu'il avnit pris pour le cœur. Dans le vaisseau dorsal, il l'ail circuler tantôt dans un sens, lantiM dans l'autre des grumeaux noirs formés par des agglomérations de corpuscules à baguettes. Evidemment il a eu vue les ondulations irrégulières de la lymphe dans la cavité périviscérale. Quant aux véritables vaisseaux à sang rouge, pas un mot.
DU GOLFE DE NAPLES. 33
et dorsal sont réunis par une paire d'anses qui fournissent en même temps les vaisseaux branchiaux. Au moment d'entrer dans la branchie, chacun de ces vaisseaux porte un riche pinceau de cœcum contractiles (fig. 1, k, k', k"), nageant librement dans la cavité périviscérale, cœcum dont le jeu doit contribuer à activer la circulation branchiale. C'est la seule partie de tout ce singulier appareil contractile que Délie Ghiaje paraisse avoir vue. Il signale en effet l'anse respiratoire avec un fiocchetto vasculare. — Les corpuscules du sang ont été déjà mentionnés plus haut.
Le système nerveux paraît avoir été aperçu par Délie Ghiaje, qui si- gnale son extrême ténuité ; par OErsted, qui l'a trouvé sur le côté consi- déré comme dorsal par Savigny ; peut-être aussi par M. G. Costa qui, à l'inverse de Délie Ghiaje et de la vérité, le taxe de svilupatissimo. Personne cependant n'a relevé ses caractères les plus remarquables. Le cerveau (pi. XXVI, fig. 1 E, a) est minime, légèrement bilobé ; il porte les deux petits yeux sur sa surface supérieure et fournit en avant deux nerfs au lobe céphalique. Les deux connectifs œsophagiens sont très-grêles et longs : ils vont se réunir en arrière de la bouche au premier ganglion de la chaîne ventrale. Ce ganglion est simple, de même que le suivant ; chacun d'eux donne naissance à trois paires de nerfs. Mais à partir de là, chaque ganglion (b) s'allonge beaucoup et se divise par deux étran- glements en trois parties, de sorte que chaque segment semble renfer- mer trois ganglions, donnant chacun naissance à une paire de nerfs.
Les Ophélies mâles se distinguent facilement des femelles à leur cou- leur blanchâtre, comme Délie Ghiaje et M. Costa l'ont déjà su. Les ovules (pi. XXVI, fig. I II), de couleur verdàtre, sont longs de 77 microm., en forme d'ellipsoïde allongé et aplati. Les vésicules germinatives sont très- grandes et dans le vitellus granuleux on aperçoit toujours quelques ta- ches claires, multilobces, de forme très-caractéristique.
Les organes segmenlaires (1 D) existent dans toute la région abdo- minale et rappellent ceux des Oligochètes '. L'ouverture externe se
J1 Haihke a déjà connu les organes segmentaires des Ammotrypanes, el les a considérés comme des glandes imiripares.
Tome xx, lre Paktie. 5
34 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
montre tout auprès des soies de chaque segment sous la forme d'un pore triangulaire (b). Elle conduit dans un tube cilié, sinueux, dont la paroi est colorée en brunâtre. Le tube (d) est dilaté dans la partie la plus voisine du pore externe. L'ouverture interne de l'appareil a la forme d'un entonnoir cilié (e), fixé à la paroi du corps au niveau des soies du segment précédent. Tout à côté se voit le pinceau de vaisseaux contractiles (/) situé à la base de la branchie.
Genre POLYOPHTHALMUS Qtrfg.
Après avoir étudié de nouveau avec soin une espèce de Polyophthalme différente du P. pleins de Port-Vendres, je ne puis que confirmer les ré- sultats anatomiques publiés dans mes Gkmures et maintenir énergique- ment les points nombreux et importants sur lesquels je suis en désa- cord avec M. de Quatrefages.
POLYOPHTHALMUS PALLIDUS. PI. XXXI, fig. 7.
Corpus longitndiiie 16mm, anteriora versus dûide brunneum, postice paUidius, segmentis setigeris 27. OctiU cerébro insidentes très. Macularum oculiformin/m laiercUium paria àe- cem a segmenta setigero sexto weipientia. Pedes obsoleti («I instar inamillœ vnter setarum
fasckidos siti.
Ce Polyophthalme se distingue immédiatement de l'espèce de Port-Vendres, par l'absence des taches qui ont fait donner à cette dernière par Dujardin le nom spécifique de pictus. D'ailleurs la structure anatomique est à peu près identique dans les deux espèces, et je m'en tiendrai ici aux quelques différences que j'ai constatées.
D'abord, chez le P. piclus, les faisceaux de soies naissent en deux groupes très-rap- prochés, de chaque cùté de chaque segment, sans aucune trace de rames pédieuses. Chez le P. pallidus il existe, au contraire, entre les deux faisceaux un tubercule ar- rondi (fig. 7), surmonté d'une petite papille qu'on doit peut-être considérer comme un rudiment de pied, avec son cirre dorsal. Une seconde petite papille à peine appré- ciable représenterait le cirre ventral.
M GOLFE DE NAPLES. 35
Les papilles anales sont, en général, un pou renflées immédiatement au-dessus de leur base, quelques-unes sont bifurquées à l'extrémité. Mais, en somme, elles sont très- inconstantes quant à la forme et au nombre, et ne sauraient être utilisées comme carca- tère spécifique. J'en ai compté jusqu'à dix-sept, mais souvent bien moins, et même une Ibis j'ai constaté leur absence totale. Quatre ou cinq petits mamelons à peine appré- ciables en étaient les seuls représentants.
Les bandes musculaires des deux plancbers obliques n'offrent point l'extrême ré- gularité que j'ai signalée clvz le P.pictus. On en compte, en général, cinq par segments, toutes de largeur égale ou à peu prés. Sur ces cinq bandes, une ou deux se subdivi- sent parfois de manière à porter le nombre total en apparence à six ou à sept. Dans les cinq premiers segments sétigères, leur nombre est seulement de trois.
Les paires de taches oculaires latérales commencent seulement au sixième segment. Il y en a dix paires, qui paraissent toujours dépourvues de cristallin'.
Dans la région antérieure, les segments sont quadriannelés sur le dos; leur couleur est en même temps brunâtre par suite de l'existence de deux ou trois bandes trans- verses de pigment. La cuticule est fort épaisse, criblée de petits pores, mais dépourvue de cils vibratiles.
Famille des TELETHUSIENS Savigny (Mgr. rev.)
(DOHSALÉES Lam. pr. parte. ARENICOLIENS Qtrfg.)
M. Malmgren a restreint, peut-être avec raison, la famille des Téléthu- siens en en éloignant les Extmenia QErst. ', et les Scalibregma Rthk., dont il forme la famille des Scalibregmidœ. Le premier de ces genres mériterait surtout une étude anatomique approfondie. M. Malmgren
1 II me semble me souvenir d'avoir eu entre les mains, dans les premiers temps de mon séjour à Naples, un Polyophthalme à cristallins latéraux. Peut-être appartenait-il a une autre espèce.
3 M. de Quatrefages a banni le genre Eunenin (Ersted de son Histoire des Annelés, ou du moins en a-t-il échangé le nom contre celui de Polyphysia Qtrfg. Cette substitution, comme le fait remarquer M Malmgren (Annulata polyclitctn, 77), repose sur une méprise. M. de Quatrefages croit, en effet, que Risso aurait déjà employé le nom d'Eumenia pour des Phyllodociens. Or, Risso s'est, en réalité, servi du nom bien différent à'Eunomia, terme qu'il faut substituer à celui d'Eumenia à la page 161 du tome se- cond de {'Histoire des Annelés.
36 ANNÊLIDES CHÉTOPODES
trouve dans chaque pied des Euménies un certain nombre de soies courtes et profondément bifurquées qui avaient échappé à M. QErsled aussi bien qu'à M. Sais. Ce caractère serait entièrement nouveau dans ce groupe.
Genre ARENICOLA Lamarck.
1. ARENICOLA CiKUBM.
Arenicola sp. Grube, Zur Anat. u. Phys. der Kieraenwiirmer, p. 3.
PI. XIX, fig. 2.
Corpus longUucHne 6-7""t,laHtudine 3-4""", niyruni, »hs, • iirr riridisccns. scf/nirntis miti- cis branchiis destitutis decem, posteriorïbus branehkdis viginti, couda fere uullu.
On pourrait songer au premier abord à identifier cette espèce avec l'A. branchialis (Aud. et Edw.) de la Manche, qui est d'ailleurs bien plus grande. Toutefois Audouin et Edwards indiquent la première paire de branchies au treizième ou quatorzième sétigère. Johnston, qui parait décrire la même espèce sous le nom de A. ecauda, l'in- dique même au quinzième ou seizième. Dans l'espèce napolitaine, la première paire de branchies est toujours au dizième sétigère. Je n'ai pas rencontré un seul individu qui présentât d'exception à cet égard. M. Grube a déjà recueilli cette espèce à Catane en 1838 et l'a reconnue comme distincte des autres. Ce n'est donc que justice de lui donner son nom. Ce savant lui accorde, il est vrai, jusqu'à vingt-sept paires de bran- chies, tandis que je n'en compte que vingt. Cependant les branchies se continuant jus- qu'à l'extrémité du corps, il est naturel que leur nombre soit sujet à varier avec l'âge.
Les crochets (2 I; de cette espèce sont renflés en leur milieu, géniculés à la base, et bidentés à l'extrémité.
Les travaux anatomiques sur les ïéléthusiens ont été si nombreux depuis Meckel, Home, Cuvier, Rud. Wagner, Johannes Mùller, jusqu'à M. Grube, M. Edwards et tous les auteurs récents, que je n'insisterai ici que sur certains points où mes observations s'écartent des opinions au- jourd'hui généralement accréditées.
Relativement au système vasculaire, je n'ai pu me mettre d'accord ni
DU GOLFE l>E IVAPLES. 37
avec Hume, ni aVec Guvier, ni avec Johannes Millier. En revanche je puis confirmer entièrement les recherches de M. Grube el de M. Ed- wards. Mais je renvoie pour ce sujet à l'espèce suivante, chez laquelle le système circulatoire peut s'étudier avec beaucoup plus de facilité.
Tous les auteurs depuis Oken, Home et Guvier, décrivent sur la pa- roi latérale du corps une série de sacs qu'on a généralement rapportés à l'appareil générateur, tantôt sous le nom d'ovaires, tantôt sous celui de testicules'. Home en faisait le l'oie. L'auteur le plus récent* les men- tionne brièvement sous le nom d'organes génitaux. Déjà M. Grube s'était assuré qu'on ne peut y chercher des ovaires, car il avait vu les ovules se former sous la paroi de vaisseaux aveugles dans la cavité périviscé- rale 3. Mais il paraissait incliner à y voir des testicules. Celte interpréta- tion dût être abandonnée par lui le jour où il reconnut que les Aréni- coles ont des sexes séparés.
Ces organes problématiques sont en réalité des organes segmentaires de structure très-particulière. Ils ne sont en tous cas liés aux phénomènes de reproduction que comme organes efférenls. J'en compte toujours cinq paires, placées du quatrième au huitième segment sétigère. On peut distinguer dans chacun de ces organes trois parties: l'entonnoir, la glande el le réservoir vasculaire.
L'entonnoir (lig. 2, 6) est trilobé et comprimé. L'un des lobes est beaucoup plus grand que les autres el leur est opposé. Sa structure n'a aucun rapport avec la leur. C'est une membrane mince, dont le bord libre, sémicirculaire, renferme un gros vaisseau (2 A, b). Ce vaisseau porte une rangée d'appendices aveugles (c), les uns simples, les autres
1 M. Schmarda revendique encore récemment en leur faveur le nom île testicules, oubliant que les
\i rnimles ont très-décidément des sexes séparés. Voyez Neue wirbellosc Tliiere, p. 52. Histoire naturelle îles Annclès, tome II, p. 261. h On trouve, en effet, une partie de ces vaisseaux entourés d'une couche de cellules (■', A), dont les ovules pourraient l'on bien dériver. Je prose que M. de Quatrefages a aussi vu cette couche. Il parle du moins de petits cœcum très-rapprochés et présentant l'aspect de villosités aux branches vasculains de la partie inférieure du corps. Il ne peut, en effet, avoir en vue des cœcum vaseulaires, puisqu'il les com- pare au chloragogène des Lombrics. (Voyez Types inférieurs de l'embranchement (la Amielés, par A. de Quatrefages. Ann.dessc. nal., XIV, IN5U, p. 284.)
38 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
divisés en deux ou trois branches '. Le vaisseau marginal el ses appen- dices sont couverts par une membrane délicate, formant un grand nombre de replis et couverte de petits cils vibratils (e). -- Les deux pe- tits lobes (fig. 2, c ; 2 A, d) sont opposés au premier. Chacun d'eux est à peu près semi-circulaire, membraneux, à bord libre, formé par un bourrelet épais et pigmenté de brun, qui ne renferme pas de vaisseaux. Le reste de la membrane recèle en revanche un réseau capillaire assez riche. Dans l'épaisseur de la membrane est une couche de grandes cel- lules hyalines, qu'on prendrait au premier abord pour le tissu d'une corde dorsale de poisson. Cependant leur paroi n'est pas très-épaisse el les lobes ne perdent pas pour cela de leur flexibilité. Les plus grandes cellules atteignent un diamètre de 55 micr. L'intérieur de l'entonnoir est cilié partout.
La glande a une forme virgulaire (lig. 2, d). Elle est colorée par un pigment brun, très-abondant. Sa partie la plus large aboutit au fond de l'entonnoir dont la cavité se continue sous la forme d'un tube cilié dans toute la longueur de la région glanduleuse. L'extrémité étroite s'ouvre dans le réservoir vasculaire (fig. 2, e). C'est une partie vésiculeuse de l'appareil, à paroi fort riche en vaisseaux sanguins et pigmentée çà et là de brun. Les dimensions de ce réservoir sont très-variables, selon qu'il est distendu par une quantité de liquide plus ou moins abondante. Il débouche directement à l'extérieur par une ouverture (g), près des soies ventrales.
Il est probable que la grande abondance de vaisseaux dans ces or- ganes leur permet d'entrer dans une sorte de turgescence érectile à l'é- poque où ils saisissent les éléments sexuels pour les conduire au de- hors2. Ils sont d'ailleurs conformés de la même manière dans les deux
' Ce vaisseau a été, eu réalité, découvert par Délie Chiaje qui le ligure d'une manière assez exacte, bien que son dessin ait passé inaperçu. (Voyez, en particulier, Uesrritione, lab. 91, fig. 5.) M. Grube le décrit aussi assez exactement comme un peigne d'appendices du rameau envoyé par le vaisseau dorsal aux organes générateurs.
- Soutenir, comme le fait M. Williams (Report on britisli Annelida, p. 171), que chez les Arénicoles les véritables ovules ne pénètrent jamais dans la cavité du corps est une erreur manifeste.
ni' GOLFE DE NAPLES. 39
sexes. Je n'ai jamais vu d'ovules dans l'intérieur. Une seule fois j'ai surpris quelques zoospermes engagés dans l'entonnoir. Ces zoospermes sont remarquables par la forme de leur tête, qui ressemble à une urne (2 C) avec deux taches sur le bord antérieur.
Le système nerveux de VA. Grubii est aussi digne d'intérêt. Ce système, chez les Arénicoles en général, a été étudié par bien des observateurs, mais avec des résultats divers. On a été jusqu'à contester l'existence du cerveau, que Rathke et MM. Frey et Leuckart ont cependant bien su voir. M. de Quatrefages a donné de ce cerveau un dessin que M. Mettenhei- mer ' trouve avec raison peu exact. Le cerveau (2 H, a) est en réalité fort petit, à peine plus large que les connectifs œsophagiens, mais formé de deux lobes bien distincts. La chaîne nerveuse ventrale est une bande- lette, partout de largeur égale. Elle n'offre, malgré la description con- traire de M. de Quatrefages, aucune trace de renflements ganglionnaires, circonstance déjà connue de M. Metlenheimer. Considérée en dessus, elle ne permet pas de voir de cellules nerveuses. Elle est formée de fi- brilles à peine, commensurables, légèrement ondulées, et de deux larges fibres tubulaires (2 E, a), dont le diamètre est de 15 micr. Ces deux grosses fibres2 cheminent parallèlement l'une à l'autre et chacune d'elles pénètre dans l'intérieur d'un connectif œsophagien pour se perdre vers le cerveau. Si l'on considère le système nerveux de profil (2 F), il est facile de s'assurer que ces deux grosses fibres tubulaires sont dor- sales (a) et tout à fait superficielles, comme c'est aussi le cas pour les grosses fibres des Oligochètes d'après la découverte de M. Leydig. Elles paraissent remplies d'un liquide dont l'indice de réfraction ne doit pas s'éloigner beaucoup de celui de l'eau de mer. Dans cette position du système nerveux, on peut aussi s'assurer que la couche inférieure de la bandelette nerveuse est colorée en brun par un pigment. Celte couche colorée est formée par les cellules ganglionnaires. Quelquefois cepen-
1 Beobachtungen iiber niedere Seethiere. — Abhandt. d. Senkenberg'schen naturf Gesellschoft, Band III. 1859-1801.
2 M. Mettenheimer représente une seule de ces libres, et la considère à toit comme une étroite fissure divisant la chaîne nerveuse en deux parties symétriques.
40 ANNËUDES CHÊTOPODES
tlant les cellules ganglionnaires débordent un peu les cordons nerveux sur le côté. M. Mettenheimer n'a vu que cette partie-là, et décrit les cellules nerveuses comme bordant le cordon nerveux dans toute sa lon- gueur et de chaque côté. Mais elles existent, je le répète, sur toute la surface inférieure du cordon.
Sur le bord externe de la partie antérieure des connectifs œsophagiens se trouvent les organes auditifs. La plupart des descriptions qu'on en a données sont très-insuffisantes. Seul M. Mettenheimer les représente avec une grande exactitude, et mes observations ne sont qu'une confir- mation des siennes. Chacun de ces organes (2 D) est formé par une masse spliéroïdale, finement granuleuse (peut-être ganglionnaire ?), large de 0mm,17. Sur cette masse repose un disque (0""n,088 de diamètre) formé de granules sphériques. Dans l'épaisseur du disque sont logés les ololithes. Pas plus que M. Mettenheimer je n'ai vu de cavité ni de cils vibraliles. Le nombre des ololithes est variable, comme aussi leur di- mension. Ils sont tous circulaires et en général de couleur jaune pâle. Un seul parmi eux, beaucoup plus grand que les autres (=0m,u ,008 en diamètre) est de couleur brune foncée, avec une couche périphérique jaune.
2. Arenicola marina '.
Lumbrigia marinus Linn., Miill., Kaihke, Fabr.
Arenicola piscatorum Lmk Syst desAnim. s. vert. 1802, p. 324
Arenicola marina Mlgr. Annulala polychaeta, p. 78.
PI. XIX, Qg. 3.
Je crois inutile de citer ici toute la bibliographie relative à X Arenicola marina, d'autant plus que celte synonymie pourrait ne pas être à sa place. L'Arénicole de Naples que j'ai étudiée, correspond aux principaux caractères de l'espèce type. Elle possède en particulier six segmenls séti-
1 Le nom A' Arenicola piscatorum Lmrck esl adopté si généralement, que j'aurais à peine osé réta- blir le nom spécifique de Linné, si M. Mahngren ne m'en avait donné l'exemple. Il est incontestable pourtant que ce nom spécifique de Linné a la priorité, et je ne sais comment il à été peu à peu détrôné par celui de Lamarck.
IX GOLFE DE WPI.ES. H
gères abranches, suivis de treize segments branchies, el d'une région caudale achète, couverte de papilles jaunâtres. Mais cesonl de véritables pygmées relativement aux Arénicoles du Nord. La Longueur moyenne des adultes mûrs est de six à sept centimètres '. Le plus grand que j'aie rencontré, mesurai! douze centimètres, y compris un appendice caudal assez long. Ce dernier n'a pas de valeur spécifique, car il varie d'une manière extraordinaire", jusqu'à disparaître entièrement. Une étude com- parée plus approfondie ne révélera -l-elle pas des différences spécifiques entre les individus de la mer du Nord ou de l'Océan et ceux de la Médi- terranée?
Les auteurs qui ont déjà étudié l'Arénicole des pécheurs méditerra- néenne, sont d'abord Délie Ghiaje qui l'a désignée tantôt sous le nom de Lumbricus marinus i, tantôt sous celui d'Ârenicola piscatorum, puis M. Grube, enfin M. Schmarda. M. Grube indique pour la longueur des Arénicoles des côtes de Sicile treize centimètres. Il ajoute en outre qu'il a eu entre les mains un individu long de vingt-trois centimètres. La taille de cette Annélide est donc sujette à des variations considérables.
La coloration des individus de Naples est remarquable. Ils sont ro- saires et d'une transparence admirable qui permet avec facilité l'étude des vaisseaux. Quelques individus pourtant sont comme enfumés, sur- tout dans la partie antérieure.
Les branchies offrent une apparence que je ne vois signalée nulle part chez (A. Marina. Poules les branchies sont disposées dans un même plan, comme les nervures d'une feuille, el ne forment pas de buisson touffu. Ce caractère a été relevé chez une Arénicole des Antilles par M. Lûlkeu qui a fondé pour elle, d'après ce caractère, un sous-genre Pleroscolex ".
' I. Arénicole du Nitrd mesin jusqu'à vingt-cinq centimètres
1 M. de Qualrefages croil pouvoir se baser sur une ancienne el mauvaise figure de Dette Chiaje, <»i une partie des branchies manquent, pour former un nouveau genre sous le nom de Chorizobrtmckui IMIi- Ghiaje a cependant cité cette ligure i Voyez Dest rizione, vol. V, p. nn.li parmi les synonymes de I I piscatorum, reconnaissant implicitement par là l'incorrection de son ancien dessin.
"■ En ni/ vestindisk Sandorm, Arenioila [Pterotcolex) antilleruis, beskreven uj Ur C/tr. LBtken. Videnskab. Meddetelter f. d. mit. Foretiing i Kjôbenhavn, 25 n&t IHOi. Espèce omise dans \'tlist nat du \nnetii
J'attire surtout l'attention des naturalistes sur cette conformation des branchies. Les branchies de la
Tome x\, lre Partie. U
42 ANNÉLIDES CHÉT0P0DES
Chaque rameau branchial esl tubulaire el ne renferme qu'une artère el une veine passant l'une à l'autre à l'extrémité, sans aucune anse la- térale. Le réseau vasculaire mentionné par M. Grube est donc absent. Sous l'influence de l'eau douce, la couche sous-cnticulaire se rétracte et se sépare de la cuticule à l'extrémité de la branchie (3 B).
Au point de vue de la circulation, je dois donner raison à M. Grube et à M. Edwards contre tous leurs devanciers el leurs successeurs. Ce n'est qu'à partir du septième segment branchifère qu'on voit les pieds recevoir des anses vasculaires normales, c'est-à-dire formées par une branche portant le sang du vaisseau ventral au pied el à la branchie el par une branche ramenant le sang de la branchie au vaisseau dorsal. Plus en avant, celte seconde branche, au lieu de se rendre au vaisseau dorsal, va se jeter dans le vaisseau médian inférieur de l'intestin '. Aussi lorsqu'on examine l'animal par dessous (fig.5), croit-on voir l'anse partir du vaisseau ventral el y revenir. Il y a donc deux modes bien dis- tincts de circulation branchiale. Dans les six premiers serments bran- chifères, l'artère naît du vaisseau ventral pour se rendre directement à la branchie, et le sang en revient par une \eine accolée pour ainsi dire à cette artère, veine qui va le déverser dans le vaisseau ventral de
véritable Arenicula marina ne sont, en général, pas représenté*** avec cette structure pennée. I.a ligure la plus grande que je connaisse (The powers vftlie Creator displuyed >n /'»• Création, bu sir John Graham Ualyell. vol. II. London. 1853, pi. XIX. tig. 8) représente décidément une branchie en buisson. Il pu esl de même de la ligure de YArenicola Lovent, publiée avec grande élégance par M. kinbeig. Cependant je vois M. Williams déchirer inexacte la description faite par ions les auteurs de la forme des branchies el représenter ! Report un bntish Atméhda, p 195) les branchies de \'A renirola piscatorum des côtes d'Angleterre, comme se ramifiant dans un plan et ne formant pas de buisson. A moins que ce savant n'ait commis une erreur dans la détermiualion de I espère, il serait permis d en conclure que les Arénicoles se comportent toutes comme celles de \aples au point de vue de la conformation des branchies, et le sous- genre Pteroscolex devrait èire rejeté. — Du reste, M. Williams représente les branchies comme formées par les vaisseaux à nu, ce qui esl décidément erroné.
' Oken (Isis, 1817 I est en réalité le premier qui ail vu ce singulier mode de distribution des vaisseaux. Seulement il a l'ait erreur en l'étendant à tous les segments Home, doni les ligures sont d'ailleurs excel- lentes (Voyez Lectures on comparative Anatomy, vol. IV, pi XL), a commis, comme Joli. Millier, l'erreur inverse en faisant jeter toutes les anses dans le vaisseau dorsal : cependant son dessin accuse beaucoup moins la branche dorsale des premiers segments branchifères que celle des suivants, montrant par là que le parcours de cette branche n'a pas été aussi évident pour l'observateur dans les premiers que dans les seconds
Ml GOLFE OF. WIM.IS. i3
l'intestin. Dans toute cette région, le vaisseau «iorsal ne reçoit que des ramuscules intestinaux. Mais à partir du septième segment, le sang mené par l'artère ventrale à la branchie revient par la veine (soit artère epihrant liiale) se jeter dans le vaisseau dorsal. Les anses vasculaires de la région antérieure (prébranchiale) suivent un parcours tout sem- blable. M. S) lunarda ' contredit implicitement MM. Edwards el Grube par son exposition récente de la circulation de l'Arénicole. Il la décrit exactement connue Oken, en étendant à tous les segments le mode de circulation spécial que nous avons vu cesser au septième segment hran- chifère. Il est certainement dans Terreur sur ce point'. De chaque anse vasculaire naît, dans toutes les régions, un connu contractile, dirigé en dedans et en arrière. Soit ce cœcum, soit les anses elles-mêmes sont recouvertes d'une épaisse couche celluleuse, jouant sans doute un rôle dans la formation des éléments sexuels'. Les vaisseaux cutanés sont aussi contractiles.
Les organes segmeulaires ont une grande analogie avec ceux de l'Ârenicola Grubii.
Le système nerveux el les organes de l'ouïe me sont restés inconnus.
1 Ntut wirbellou Thiste, II, p, .">;!.
•' .le iif saurais trop insister ici sur l'importance <lu Mémoire de M. Grube, surtout à l'égard du système vasculaire des Arénicoles. Il méritera toujours d'être consulté en première ligne.
* Parmi le- autres auteurs qui -e sont occupés do système vasculaire de P Arénicole, DeJle Chiaje mé- rite une mention spéciale. Il a vu. en effet, le trajet des vaisseau» aussi bien que M. Grube et \l. Edward-. Seulement, pour comprendre sa description, il ne Eanl pas perdre de vue qu'il a pris le dos pour le ven- tre el vice versa. — Voyez Istitutioni <li anatomia rumparata,i' édit., tome 11. p. 76 el 77. — La confu- sion qni règne dans la science à l'endroit du système vasculaire de l'Arénicole est d'ailleurs inouï1' C'esl ainsi que M.Owen {Lectures on Iht comparut. Anatomy and Physiology of invertebrate. animais, Ixmdon, 1843, p. 139), tout en reproduisant la figure très-exacte de M. Milne Edwards, l'accompagne d'un texte en con- tradiction formelle avec celte ligure, texte qui ne fait que répéter les idée- ei rouées de Joli. Millier el de Home. M. Williams i/ir/mr/ nu british Antielida, Inc. cit., p. IXM, lig. 10i cite également le tra- vail de M. Edwards avec les paroles les plus élogieuses, disant qu'il ue reste rien à ajouter à la descrip- tion de ce naturaliste. Cela ne l'empêche pas de passer outre immédiatement et de décrire la circulation de l'Arénicole d'une manière fort inexacte et eu complète contradiction avec les paroles de M. Edwards. Dans cette description, i adicalement fausse. M Williams parait prendre souvent, comme Délie Chiaje, le dos du ver pour le ventre.
44 ANNÉUDES CHfcTOPODES
Fam. des ARICIENS And. et Edw. (Sars, Mlgr. rev.)
La famille des Anciens, telle qu'Audouiri cl Edwards l'ont comprise '. renfermait des types assez hétérogènes. M. CErsted* sentit le premier la nécessité d'y établir deux tribus, celle des Ariciœ verœ cl celle des Ariciœ naidinœ, tribus qui furent adoptées par M. Grube, la seconde sous le nom de Spiodea'. M. Sais insista à son tour des l'année 1850 sur celle distinction el sur la convenance qu'il y aurait à (''lever les Spionea au rang d'une famille distincte '. Enfin, en 1861, il caractérisa celte famille d'une manière parfaitement claire, sous le nom de Spionidœ5, en la purifiant des éléments hétérogènes que M. Grube avait encore laissés dans sa tribu des Spiodea. M. Schmarda arrivait en même temps au même résultat'. On peut dire que, depuis ce moment, la famille des Anciens et celle des Spiodiens sont aussi clairement délimitées (pie possible.
M. de Quatrefages1 ne tint aucun compte de cette constitution lente et sûre de deux familles naturelles. Vainement j'attirai * son attention sur les travaux de M. Sars. Son Histoire naturelle des Annelés* distingue de la façon la plus malencontreuse trois familles: (elles des Anciens, des
1 \inmlrs des Srienciw naturelles, tome XXIX, 1834, p. 388 — Audouin el Edwards, tout en introdui- sanl des éléments hétérogènes dan> cette famille, n'\ placèrent point le* Spiodiens qui leur étaient incon- nus. Les l'olydores el le* Spio furenl laissés provisoirement par eux aux genres incertee sedts.
' Annulaturum danicorum arnspectus. Hafhiae, 1843, p 35 La famille des Ariciens, telle qu'Œrsted la comprend, englobe celle îles Arénicoliens d'Audouin el Edwards.
3 Ihc Familien der Aimeliden, p.fii.
' Fiiiiim Httoralis Norweuiœ. \ed Sars. Koren og Dauielssen. Andet Haefle, Bergen, 1856. p. 7.
s tiiitriiti lil Kundskaben om Norç/es Annelider (fjerde Afhandling). — Vidensk Forhandl. for INtil (Saerskilt Aftryck, p 10).
6 iW«f Turbellarien, Rolatorien und Aimeliden, p. 05.
' Compta rendus de l'Acad. des Sciences, 27 mars IN65, p. 7.
s Rihlinth. Univ. — Archives des Sciences physiques et naturelles, IK65, tome XXII, p. 346.
s Histoire naturelle des Annetes, tome I, p. 435 ; tome II, p. 281 et 291 .
1)1 GOLFE DK NAPt.KS. 15
Leucodoriens el des Nériniens, classées les deux premières parmi les Annélides sédentaires el la troisième parmi les Annélides errantes. Les Leucodorieus el les Nériuiens sont 1rs Spiodiens de M. Sars, à tel point qu'on voit parfois le même genre, peut-être la même espèce, reparaître dans les deux familles sous des noms différents, une fois comme forme errante, l'autre lois comme forme sédentaire. Même la famille des Ari- ( ieus n'a pas été clairement comprise par l'auteur qui y laisse des Spio- diens pur s.11114, avec leurs longs tentacules île Spio si caractéristiques, savoir les Magelona l-'r. Midi.
Aux caractères indiqués par M. Sais comme distinctifs des deux fa- milles des Spiodiens cl des Anciens, il faut en ajouter encore un, celui de la structure des branchies. Chez les Anciens, ces organes ont la structure typique, c'est-à-dire qu'elles renferment une artère el une veine réunies par une double série d'anses vasculaires. Ces anses foui au contraire défaut aux branchies des Spiodiens.
Genre ARICIA Sav. (Aud. et Edw. rev.)
Le genre Aricia a élé établi par Saviguy1 pour une espèce (Aricia èértulata) munie de quatre antennes rudimenlaires. Plus lard MM. Au- douin el Edwards' ont décrit sous le même nom générique des espèces, il esi vrai l'ori voisines, mais entièrement dépourvues d'antennes. D'après les principes qui guident la taxonomie actuelle, ces espèces doivent être réparties dans des genres différents. C'est bien là ce que M. de Quatre- fages a compris. Malheureusement, par une méprise étrange, il a créé un nom nouveau, celui d'Orbinia, pour l'espèce type de Savigny, el transport)'' l'ancien nom d'Aiïcie aux espèces récentes d'Audouin el Milne Edwards. Ce procédé esl inadmissible, et le nom d'Orbinia est mort-né pour la science. Si le genre doit être divisé, les Aricies de
Système des Annélides, a. \'l el '■'•'<■ ' innaies des Sciences naturelles, \ti'.i\. tome XXIX, p. 391.
tfi iNNÈLIDES CHETOPOnES
MM. Audouin et Milne Edwards recevront un nouveau baptême et V An- na sertulata Sav. (Orbmia sertulata Qtrfg.) restera le type du genre Aricie. Dans ce cas, l'espèce ci-dessous décrite suivra le sort des Aricies d'Audouin et M. Edwards. Je laisse à d'autres le soin de fabriquer ce nom nouveau '.
AkICIA FOET1DA.
? Artcia Cuvieri Grube, Act. Eehinodem. und Wùrmcr, p. 69.
PI. .\.\, fig. "2.
Aricia longittidine 8°tnt, latUmdine ■!""". segmentis 130-150, lobo cephalico conico, apice nttennato, oculis miuitins duobus. Pedtou mntntio set/wn/fo rirrsimo secundo, setis simpli- dbus ûnntdccùis.
La fétidité de celle espèce est Tort remarquable. J'ai toujours deviné à l'odeur la présence d'une seule Aricie au milieu d'un peloton d'Anné- lides apporté par les pêcheurs.
Le lobe céphalique (fig. 2) est beaucoup plus étroit que les segments qui le suivent et se présente sous la forme d'un cône très-atténué, entièrement dépourvu d'antennes. Les yeux sont réduits à deux petites taches pigmentaires, noires, à peines visibles à la loupe.
Les vingt et un premiers segments sétigères ont des pieds qui rappellent beaucoup ceux de ['Aricia Cuvieri. Les deux rames sont peu séparées (fig. 2 B). La supérieure porte un faisceau de soies simples, subulées, très-distinctement annelées (2 K.), et un cirre dorsal subulé. conique (2 B,c), qui parait jouer le rôle de branchie, car une anse
1 Je vois que M. Malmgren a déjà fait exactement la même remarque et qu'il « voue à l'oubli » le nom d'Orhinm. Ce savant fait en nuire remarquer que VA. sertulata Sav., connue seulement par une descrip- tion fort brève, n'a pas été retrouvée. Peut-être même une erreur s' est-elle glissée ilans la description de Savigny, et ce savant a-t-il eu sous le> yenx l'.t Cuvieri Ami . et Bdw. qu'on trouve dans la localité noême à laquelle il attribue VA. sertulata (La Rochelle). M. Halmgren en conclut qu'il est convenable de conserver le nom d' Aricie dans le sens d'Audouin et M. Edwards, aussi longtemps que l'espèce type de Savigny u a pas été retrouvée. M Kinberg pense il est vrai, un peu différemment. Il conserve le nom d,' Aricia pour les \rieiens un pen bvpolliéliques auxquels M. de Ouatrefages donne le nou) d'Orbinia, el crée les genres /'//y/u, Lacides, Leodamas, Labolas pour les Anciens dépourvus d'antennes (Efvers. uf K. Vet. Akad. Forli., 1865, n° i, p 251). Toutefois l'espèce ci-dessous décrite, pas plus que Y Aricia Cuvieri Aud. et Edw., ne répond exactement à la diagnose d'aucun de ces genres Je préfère donc, plutôt que de eieei un genre nouveau, me ranger à l'avis de M. Malingren.
I>1 GOLFE DE NAPLES. 47
vascuJaire pénètre dans l'intérieur et son boni externe est frangé de cils vibratiles. Aux trois premiers segments, ce cirre est radimentaire et à l'étal d'un simple mamelon : mais, dès le quatrième, il présente la forme branchiale.
La rame inférieure forme une crête saillante, très-régulièrement découpée en pa- pilles liguliformes (a), subitement atténuées vers le milieu delà longueur. Ces papilles sont formées par une gerbe de follicules bacillipares (2 C), revêtue seulement de la cuticule. Chaque papille, dans sa totalité, a on diamètre de 0"'m,l2, celui des follicules n'est que de rj'""r; les bâtonnets (2 C, b) sont longs de I l"'"'r. Par une longue fente, placée sur la face antérieure de la rame ventrale, sort un éventail de soies très-parti- culières (2 ti.b). L'éventail est triple ou quadruple : les soies, juxtaposées très-régu- lièrement, forment trois ou quatre couches superposées, donl chacune est un peu en retrait de la précédente, de manière à ce que les terminaisons des soies s'échelonnent les unes derrière les autres, (les soies sont simples (2 I). comprimées, coudées à une petite distance de l'extrémité. Cette extrémité, fort obtuse, est fendue dans un sens parallèle à la surface de la soie, et son bord est légèrement crénelé du coté correspon- dant à la convexité du coude. Les extrémités de toutes ces rangées de soies forment comme un pavé régulier qui ne s'avance pas même jusqu'à la base des papilles de la rame. Entre les soies de la rangée la plus avancée, surgissent à des intervalles réguliers îles soies d'une forme ires-ditlerente. Ce sontdes suies simples, coudées aussi, mais se terminant en une pointe très-acérée qui dépasse l'extrémité des papilles. Elles ressem- blent donc à celles de la rame supérieure. Du côté convexe ces soies sont très-distinc- tement annelées. Enfin, cet éventail complexe est accompagné d'une soie unique, brune, beaucoup plus grosse que les autres, en l'orme d'épieu (d). On pourrait, sans doute, la considérer comme un acicule, mais cet acicule fait saillie hors de la rame de près de la moitié de sa longueur. Il manque aux premiers segments.
Au 22""' segment sétigère l'apparence des pieds change brusquement. Les deux rames ne portent plus qu'une seule forme de soies (en outre de l'acicule saillant du pied), savoir des soies capillaires rectilignes et fort ténues. A un fort grossissement, toutefois, elles se montrent annelées (2 H), comme formées par une série de cornets emboités obliquement lés uns dans les autres.
Les pieds de cette région postérieure (2 L) sont d'ailleurs forts complexes. La rame supérieure se prolonge en une sorte de languette lancéolée (b). à la base de la- quelle sort le faisceau supérieur de soies. Cette languette renferme un plexus san- guin (</) fort riche; elle est en outre frangée de grands cils vibratiles à son bord su- périeur. Il n'est donc pas permis de douter qu'elle ne remplisse des fonctions respira- toires. Immédiatement au-dessus de cette languette pédieuse riait, de la surface
i8 ANNËLIDES CHÉTOPODES
dorsale et latérale du segmeDt, la branchie proprement dite (a). Elle est cirriforme et renferme une anse vasculaire, dont les deux branches sont mises en communication par une double série de petites anses sanguines fort nombreuses. Cette branchie est convexe d'un côté, un peu aplatie de l'autre, et ce côté aplati porte une double rangée de franges vibratiles. C"est donc une branchie de la forme typique.
La rame inférieure est très-comprimée, presque réduite à un lobe membraneux {c); sou extrémité se divise en deux languettes, dont l'une, savoir la supérieure, plus grande que l'autre. L'anse vasculairn (A) qui pénétre dans-l'intérieur) forme bien deux circonvolutions, mais pas de réseau, el la surface ne porte pas de franges vibratiles. Au-dessus de cette partie principale de la rame est un appendice cirriforme (d) assez long; un autre tout semblable, mais plus court (é) se voit en dessous. Ce dernier peut être considéré comme le cirre ventral.
A l.i l»ase de chaque ramede la région postérieure on trouve un grand sac (Ki d'un blanc crétacé, <|iii paraît s'ouvrir au dehors à la base de la rame inférieure.
La trompe exsertile (2 A) de cette espèce offre une structure assez curieuse. Elle l'ail s;iillie en formant deux cercles de lobes ampulli- formès, dont les extérieurs, au nombre «le six seulement, sonl les plus grands'. Chacun de ces lobes, vu par-dessus, montre une figure vascu- laire très-constante. Un gros vaisseau (2 I), In entre dans la paroi supé- rieure du lobe, décrit un orbe à peu près ovale el ressort tout auprès du point où il est entré. L'espace ainsi délimité (a) est complètement anan- gien. En revanche, du côté externe de l'orbe vasculaire, naissent une foule de petites branches, qui se dirigent en rayonnant et se ramifiant vers la périphérie du lobe ampulliforme. A la face opposée du lobe tous ces vaisseaux convergent vers la base, mais sans laisser subsister d'es- paie anangien. La cavité' du lobe est remplie par le liquide de la cavité périviscérale.
Le système nerveux (2 (ii rappelle celui des Spiodiens. La chaîne nerveuse ventrale parait, connue chez ceux-ci, divisée en deux moitiés complètement distinctes. Cependant, celle apparence est due à la pré-
1 Savigny [Syst. de* Annétides. p 1-4) ilit [tositi veinent que les Aricies n'ont pas de tentacules à la trompe II est possible que les lobes que je décris lui aient paru Ifop insignifiants pour mériter ce nom.
1)1 GOLFE OE NAPLES. 49
sence d'une grosse fibre tabulaire sur la ligne médiane A chaque seg- incnl correspondent deux ganglions, donl l'antérieur, qui est d'ailleurs le plus gros, donne naissance à trois paires de nerfs et le postérieur à une seule. Dans chaque ganglion, les cellules nerveuses (a) sont accu- mulées principalement au côté interne des connectifs.
Chez les femelles, les ovaires tonnent des grappes à la hase des pieds à peu près comme chez les Nérines. Les œufs n'ont pas de chorion.
La couche sous-cuticulaire renferme, dans plusieurs régions du corps, îles follicules hacillipares semblables à ct^w des rames pédieuses. On trouve, en particulier, ces follicules disposés très-régulièrement sous la chaîne nerveuse ventrale, et s'ouvrant au dehors par de petits pores très-distincts.
La région antérieure du corps et surtout la partie dorsale du lohe cé- phalique renferment, dans la couche sous-cuticulaire, semés à de grands intervalles, d'autres organes qui doivent peut-être se relier au système nerveux. Ce sont de petites baguettes ("2 F) renflées à l'une des extré- mités, parfois à toutes les deux, mais alors l'un des renflements est plus gros que l'autre. L'axe de la baguette est marqué d'une ligne distincte. Tout l'organe est entouré d'une suhstance finement granuleuse. La lon- gueur des baguettes varie de 27 à 66micr.
Il n'échappera à personne que YÂricia fœtida est très-voisine de YA- ricia Cuvieri And. et Edw. Moi-même, j'ai longtemps pensé que les dif- férences dans la forme des pieds et dans bien d'autres détails provenaient uniquement de ce que, venu après Audouin et M. Edwards et m'appuyan! sur leurs recherches, j'avais dû finir par voir plus qu'eux. Cependant, la somme de ces petites différences est considérable. En outre, les savants français disent positivement que leur Ariria Latreillii (bien distincte de la notre) « a les soies de la rame supérieure annelées vers le bout, dis- position qui n'existe pas chez l'Aricie de Cuvier. » Or les anneaux des ^>ies de YAricia fœtida sont d'une observation trop facile pour avoir pu échapper à ces excellents mieroscopisles.
Tome xx, lre Partie. 7
50 ANNÊLIDES CHÉTOPODES
Genre THEODISCA Fr. Mùller (Clprd. rev.)
ThEODISCA LIR10ST0MA.
PI. XXIV. lig. 2.
Corpus longitudine i5c<"", laHtudine 2"'m.4 supra depresstvm subtus convexum, segmentis cvrca. 210. Proboscidis margo qmnque-lobatus. Setcepedum amteriorum spinif ormes. Aper- tu/ra analis in dorso segmentonim quatuor tdtimorum patens, rirris avuûibus <ii«<tt<<>r mi- ni mis.
Cette Theodisca de couleur brunâtre est voisine dp la T. anserina, que j'ai décrite dans mes Gl;i mires'. Elle s'en distingue toutefois facilement non-seulement par sa grande taille, mais encore par les soies en baïon- nette an lien de soies <>n lancette aux rames inférieures.
Le lobe céphalique (3 A) est plus large que long, arrondi en demi-cercle an bord frontal, étranglé en arrière. Il porte en son milieu deux petits points noirs oculifor- mes. reposant directement sur le cerveau. Il n'y a aucune trace d'antennes.
Le segment buccal, apode, présente de chaque côté une fossette ovale (3 A, a) à bords proéminents, remplie de cils vibratiles. Elle rappelle celle qu'on voit à la même place chez certains Syllidiens et Euniciens.
Les pieds (3 E) sont biramés'. La rame supérieure est un court cylindre qui donne passage au faisceau de soies, et qui se prolonge au-dessus de ce faisceau en une lan- guette cirriforme (b) contenant un vaisseau sanguin. Au-dessus de la base de cette rame dorsale naît la branchie (a), entièrement semblable à celle des Aricies. La rame ventrale est divisée en deux lèvres verticales, entre lesquelles sort un éventail de soies. En-dessous on voit un petit cirre ventral cylindrique (c).
La languette de la rame supérieure n'est bien développée qu'à partir du quatrième segment. Aux deux précédents elle existe, mais à l'état nidimentaire. Ea première
' Les Anthosloma Schmarda, qui ont aussi la trompe digitée, se rapprochent beaucoup plus par la conformation des rames pédieuses du genre Aricie que du genre Theodisca.
- Voyez Glanures, p. 44, pi. IV, fig. fi.
3 A la hase de chaque pied l'anse vasculaire du segment se renfle en un large sinus très-rouge. Cette disposition rappelle les glomérules vasculaires qu'on trouve à rette place chez les Spiodiens, d'ailleurs si proches voisins des Ariciens.
1)1 GOLFE DE NAPLES. 51
pain' de branchies est au septième segment. Les neuf ou dix derniers segments en sont dépourvus. Les suies de la rame supérieure sont très-ténues (3 C), légèrement coudées sur leur trajet et annelées à partir du coude. Celles de la rame inférieure (3B) sont semblables, mais relativement plus fortes, plus courtes, beaucoup plus coudées et ressemblent par suite à une baïonnette. Du reste, cette légère différence entre les soies des deux rames n'existe que dans les segments antérieurs. Plus en arriére, les suies de la raine inférieure deviennent de tous points semblables à celles de la rame supérieure. Partout la rame intérieure renferme, dans son éventail, eu outre des soies annelées, quelques soies courtes et obtuses (3 D), légèrement crochues à l'extrémité. En revanche, il n'y a pas d'aricules.
Le dernier segment (3 K) se termine par deux paires inégales de cirres coniques. La plus longue est la supérieure. L'anus se présente comme une large fente bordée de lèvres renflées en bourrelet, lente qui parait occuper les quatre derniers segments. Il est. cependant, facile de se convaincre que ce n'est là qu'une apparence, et que le dernier segment chevauche sur les précédents dont la position est oblique'.
La trompe exsertile (fig. 3) se termine par cinq digitations très-souples, qui la t'ont ressembler à une Heur à corolle très-divisée. Chaque digita- lion renferme deux vaisseaux principaux, mis en communication l'un avec l'autre par un réseau capillaire fort riche. L'œsophage rectiligne va s'ouvrir dans l'intestin étranglé en patenôtre au 2i"'e segment; toutefois il se continue sous la forme d'un raphé sur la paroi de l'intestin jus- qu'au 56me segment. Comme en même temps l'intestin est vert dans celle région, tandis qu'il devient jaune dès le 36me, on peut facilement prendre la partie verte pour deux cœcum, placés à droite et à gauche de l'œsophage et venant s'ouvrir dans l'intestin au 36me segment. Mais ce serait une illusion'2.
Les organes segmentaires forment un peloton à la base des pieds, avec un appendice cilié (ouverture interne). La paroi renferme une mul- titude de cellules (3 1), larges de 8micr, et remplies de petits corps sphé- riques.
1 La Chùru riibrocincta, chez laquelle M. Sars indique un anus occupant les dix ou treize derniers segments, offre peut-être une disposition analogue. De même les Euchone Malmgren.
J'ai décrit dans mes (jlanures \p. 13> deux cœcum offrant exactement cette position chez l'Aricia Œrsiedii .Ne s'agirait-il point là aussi d'une apparence devant s'interpréter comme ci-dessus?
o2 ANNÈIJDES CHÉTOPODES
Les ovaires forment îles grappes de chaque côté de chaque segment. Chacun d'eux amène cinquante à soixante œufs à développement si- multané. Ils sont enserrés dans un lacis de vaisseaux. Il est facile d'iso- ler un ovaire à l'aide de fines aiguilles, mais alors on en voit pendre en tous sens les vaisseaux qu'on a dû rompre. Les organes segmeulaires ci- dessus décrits sont tout à côté, d'un grisâtre opaque à la lumière trans- mise. Il est possible que ces organes servent à conduire les œufs au dehors. Mais ils doivent avoir encore une antre fonction. Gela me semble résulter du fait qu'ils existent aussi dans la région antérieure du corps où les ovules ne pénètrent jamais.
Les zoospermes (3 H) ont une tête corniculée1, longue de 5micr,5. Leur juxtaposition très-régulière dans les régimes (3 (1) donne à ceux-ci nue apparence très-élégante.
Le système nerveux ()» F) présente sur la ligne médiane dorsale une libre (d) tubulaire claire, large de 5micr, qui le l'ail paraître comme chez les Aricies divisé en deux moitiés entièrement distinctes. Les renfle- ments ganglionnaires se touchent tons; chaque segment en compte trois (a, 6, c), correspondant chacun à la naissance d'une pairede nerfs. Comme • liez les Aricies, les cellules ganglionnaires (q) sont accumulées au côté interne des cordons nerveux longitudinaux.
Famille des SP10D1ENS Sars.
Gomme je l'ai déjà fait remarquer ailleurs, tous les Spiodiens, sans
' Malgré la longueur relative de celte tète, je n'ai pas pu me convaincre qu'elle présentât une con- tractibilité appréciable. Je ne voudrais point par là infirmer les observations, d'ailleurs chaudement con- testées, de .M. Grohe [Ueber </«■ Bewegung der Samenkôrper. Archiv F. patbol. Anat. und Physiol Baud XXXII, 1865, p. 10 1 ) sur les contractions de la lète de certains zoospennes, car j'ai décrit dès 1S01 la locomotion des zoopermes de la Convolai u /laruduxti Œrst., à l'aide des contractions de la tète l'oit allon- gée. Ces zoospennes cheminent, il est vrai, à reculons. (Voyez Recherches anat. sur les Annèlides, Tur- betlariés et Grégarines observes dans les Hébrides par Ed. Claparède, Genève 1861, p. 62. \lém. Soc. de Phys. et d'Hist. nat.)
DU GOLFE HE NAPLES. 53
exception, offrent une simplification remarquable des branchies. L'artère et la veine fissent directement l'une à l'autre, et ne sont jamais réu- nies par des anses latérales. Le diamètre de ces deux vaisseaux est tou- jours assez inégal. Le vaisseau axial el les lacunes latérales que M. de Qualretages décrit dans les branchies des Polydores1, ne peuvent pas même être expliqués comme une illusion d'optique. Peut-être cet auteur a-l-il été trompé par des extravasations dues à l'action d'un compresseur. Le caractère le [tins saillant de cette famille, celui des longs tentacules à apparence si spéciale, qu'on ne retrouve que chez les Ghéloptériens, ce caractère est-il bien constant? Plusieurs Spiodiens oui déjà été dé- crits comme eu étant dépourvus, qui en possédaient pourtant, car la ca- ducité de ces organes est grande. Dans le genre Prionospio Malmgr. cependant, les tentacules paraissent bien l'aire défaut. 11 ne semble guère possible, malgré l'absence de ce caractère important, de leur assigner' une place dans le système ailleurs que dans la famille des Spiodiens2.
Genre POLYDORA Bosc.
(LEUCODORE Johnst. : LEUCODORUM Œrsted.)
Déjà en 18613 je faisais remarquer (pie le genre Leucodore de John-
stou ne peut être distingué des Polydores de Bosc. Cette opinion vient d'être reprise el très-justement développée par M. Alex. Agassiz*. Bien donc que le nom de Leucodore ail été employé par moi-même, el qu'il ait reçu une certaine consécration de la part de plusieurs aulorilés scientifiques (MM. Œrsted,Leuckart, Keferstein, Mecznikow, Malmgren),
' Annales des Sciences naturelles, \l\. 1*50, p. 192.
2 H. Victor Carus (Handbuch der Zoologie, 1863, p MO) adopte la Famille des Spiodiens, mais il en défigure la diagoose en n'accordant qu'exceptionnellement des branchies à ces Annélides. Tous les genres en sont au contraire pourvus.
' I eber Polydora cumula Bosc. Archiv fur Anal. « . l'Iiysiolw/ie, 1861, p. 542.
4 On tlie ijuun<i stages ofa fétu Annélides bj Alex Agassiz. — Annals u[ tlie Lyceum u/ New-York, vol. VIII, Juiic I8titi, i». 323.
54 ANNÊLIDES CHETOPODES
je considère comme un devoir, eu face du dédale laxonomique qui règne dans celle famille, de rétablir le nom primitif de Bosc'.
I. POLYDORA AgASSIZII.
Pi. XXII, fig. 1
Corpus l&ngitvMne circa '-'"" dépression. Lobus cephalicus marginefrontali vedde em/our- ginato, angtdis externis ml instar antennarwn productis. Segmetvtwm quintum setis ediis vedidissimis, ediis tenuiorïbus. Mutatio setarum in segmenta septimo. Bronchite mvmero- sissinus. 11min ubique simiïes.
Cetle espèce" est très-commune dans la vase noire du port, où elle se construit des tubes délicats et friables à l'aide de Unes particules de cette vase.
Le lobe cépbatique est dans sa partie postérieure aussi large que les anneaux sui- vants. Mais, en avant, il se rétrécit brusquement pour former un prolongement charnu, étroit, simulant une trompe. Ce prolongement est bifide a l'extrémité (fig. 1), donnant lieu par là à ce que M. de Quatrefages nomme les antennes. Ici, toutefois, ces papilles méritent peu ce nom. leur tissu ne se distinguant en rien de celui du reste du lobe céphalique. Cette sorte de trompe se continue en arriére sous la forme d'une carène aplatie et ù bords parallèles, sur h' dos du lobe céphalique et du segment buccal, et jusqu'au milieu du troisième segment (lig. 1. th. Cette carène, dans sa partie anté- rieure, présente une paire d'échancrures, colorées en noir par un pigment granuleux. Plus en arrière, à la région occipitale, elle porte deux tardes oculaires rondes, qui ne sont pas parfaitement constantes. Parfois on en compte quatre.
1 M. di' Quatrefages (Hist. mil. des Annelés, II, p. 2Hb ci 303) Irouve moyen de conserver, soil le genre folydora Bosc, soil le yenre Leucodore Johnst., mais c'est en attribuant au premier, ce qui est décidément erroné, des branchies inférieures, el non supérieures connue celles du second. Je sais qu on peut à la rigueur donner ce sens à une phrase forl embrouillée de Bosc (///,W nul. îles ni s, tome I, Paris, an X, 152), mais celle interprétation est certainement fausse. — C'est à ce genre Polydore qu'i| faut l'apporter la Nerek conlorta de Dalyell {The Powers of the Creator, vol. Il, p. 15(i, pi. XX, lig. ll)-"20).
- Il est difficile de dire si la Leucodore dilata, var. minuta Grube, de Villafranca, appartient à cette espèce'Jou à une autre, \l Grube avant négligé certains caractères, importants pour la distinction des espèces, comme le numéro du segmenloù a lieu la mutation des soies. Chez la véritable Polydora ciliata, cette mutation a lieu au septième segment sétigère ; les branchies commencent au septième segment et cessent subitement au douzième (Keferstein). La var. minuta, dont les branchies s'étendenl jusqu'au Lrente-huilième segment, eu parait spécifiquement différente.
1)1 GOLFE DE NAPI.ES. 55
Le segment buccal, intimement soudé au lobe céphalique, porte déjà nue rame dor- sale, un cirre dorsal et des soies comme chez les autres Polydores. Les tentacules dorsaux sont implantés aux deux côtés de la carène, pourvus d'une gouttière et de cils vibratiles dû côté interne. Ils sont annelés de jaune de distance en distance, et les
papilles de la surface, dont nous devons la première description chez les Spiodiens à M. Strethill Wright, son) très-développées. Chaque papille a la forme d'un petit cylindre large de 7""",7, du haut duquel s'élève un poil roide, court, ténu, semblable aux suies tactiles de tant d'Annélides. La longueur des tentacules est variable; elle égale en moyenne celle des dix à douze premiers segments. La structure de ces organes ne s'écarte pas de celle des tentacules typiques de la famille.
Dès le second Segment les pieds sonl biramés. deux des segments 2, :\. \ et 6 sont entièrement semblables. Chaque rame se présente sous la forme d'un mamelon un peu déprimé, armé d'un faisceau de soies simples, subulées. La supérieure porte le cirre dorsal en-dessus, l'inférieure le cirre ventral en-dessous, (les deux cirres sont cylindriques et courts. Au cinquième segment qui est. à proprement parler, apode comme chez les autres Polydores, le faisceau inférieur de soies reste pourtant normal. Quant au supérieur, il est transformé pour constituer l'appareil de crochets caractéris- tique du genre. Dans ce faisceau très-large on voit alterner régulièrement un crochet unirostre, à tige fort large, avec uni' soie lancéolée très-mince 1 1 D). Il va en moyenne sept crochets accompagnés de sept lances.
A partir du septième segment apparaissent les branchies ilii:. Le./'). En même temps la rame inférieure perd ses soies subulées. qui sont remplacées par des cro- chets birostres (1 E), encapuchonnés d'uni' lame protectrice. Le rostre supérieur de la soie, quoique plus petit que l'inférieur, est toujours bien marqué et aigu.
Les branchies ont la forme de cirres épais et charnus: elles renferment une anse vasculaire '. et sont frangées eu dedans de deux rangées de cils vibratiles fort longs. Leur nombre est inconstant, mais on en compte une trentaine de paires environ, ce qui distingue suffisamment cette espèce de la Polydora ciliala,qu\ n'en compte que six paires (Keferstein). De la hase de chaque branchie part un bourrelet saillant qui m' dirige en travers de la surface dorsale du segment jusqu'à la hase de la branchie Correspondante. Le trajet du bourrelet n'est poinl direct, mais décrit une espèce de V
Sans insister de nouveau sur la description entièrement erronée que M. de Quatrefages donne des branchies des Spiodiens, je rappellerai que M. Williams a été le premier à décrire exactement l'anse vasculaire ilans les branchies de la Polydora ciliala (Leuadore Johnst.). Ce savant commet malheureu- sement plusieurs erreurs manifestes dans la description de ces branchies. C'est ainsi qu'il leur attribue un «.e* cluisuiiiié, formé par un lurtilage semblable à celui (1rs Serpuliens : qu'il indique la frange de cils vibratiles disposée en spirale, comme chez les Sabeltaria, etc.
56 ANNÉLIDES CHÊTOPOPES
sur le dos du segment. Cet organe (fig. 1,6) porte deux rangées de cils vibrati les beaucoup plus courts que ceux des branchies. Il a, vraisemblablement, pour rôle de contribuer au renouvellemenl de l'eau autour des branchies et de la surface dor- sale de l'animal, surface <|ui participe, sans doute, aux fonctions respiratoires. Cette disposition m'était, déjà connue chez les larves de la côte de Normandie que j'avais attribuées à des Leucodores (Polydores), mais que M. Alex. Agassiz a montré ap- partenir à des Nérines (ou >\<^ Spio?). D'ailleurs elle n'était point étrangère à .lohnston, sinon chez les Polydores. du moins chez les Nérines, à en juger par une de ses figures relatives à la Nerine mlgaris. Le bourrelet est. en effet, très-répandu chez les Spiodiens. Peut-être existe-t-il chez tons. Les branchies diminuent de taille dans la partie postérieure du corps. La ventouse anale est semblable à celle des autres
espèces (lu genre.
.l'ai étudié avec soin, chez la P. Agassi zii, les singulières poches glan- duleuses des parties latérales des segments, poches que j'ai déjà signa- lées, il y a quelques années, chez une autre espère, el qui paraissent caractériser le genre dans son entier, (les poches (1 B) apparaissent dès le septième segment, c'est-à-dire en même temps que les branchies el les crochets ventraux. Elles sont piriformes el s'ouvrenl à l'extérieur à la rame pédieuse inférieure. On les trouve dans les segments 7, 8,9 el 10, où elles sont fort larges. Puis elles cessent, ou du moins ne les retrouve-t-on plus que rudimentaires dans quelques-uns des segments qui suivent immédiatement. Chaque pot lie recèle un faisceau de boyaux aveugles, incolores, en forme de larmes bataviques (1 B, a), qui sont sans doute des follicules glandulaires. La partie renllée de chaque folli- cule renferme une sphère homogène </;), qui, sous le microscope, offre une couleur faiblemenl rosée, el donl le pouvoir réfringenl ne s'écarte guère de celui de l'eau. Cesl là sans doute la substance sécrétée. Enlre les follicules son! disséminées quelques cellules (c), larges de 16micr, à gros noyau sphérique. Elles ressemblent à s'y méprendre aux vésicules germinatives déjeunes ovules.
Je n'enlends point dire cependant qu'il faille en faire dériver les œufs, car les ovules germent, comme dans loul le reste de la famille, à la sur-
1)1 GOLFE DE NAPLES. 57
face des vaisseaux contenus dans la base des pieds, et forment des grap- pes ovariques accolées aux organes segmentaires.
Les organes segmentaires (1 A) ont une forme assez complexe. Leur ouverture interne est înfundibuliforme (6) et engagée comme chez les Oligoehètes dans un dissépiment, de telle sorte que l'organe s'ouvre dans le segment qui précède celui auquel il appartient. Cette ouverture esl garnie de longs cils vibratiles(ô'), qu'on trouve dans les segments à po- ches folliculeuses, immédiatement derrière celles-ci (h). L'entonnoir que je viens de décrire, après s'être rétréci en un tube étroit, se continue en un tube qui se dilate bientôt (c), en décrivant une courbe dont la con- vexité regarde la ligne médiane. Puis le tube se rétrécit de nouveau et se dirige en ligne droite vers le bord latéral du segment, où il arrive, en avant de la rame pédieuse, jusque sous les téguments. J'ai cru d'abord qu'il fallait chercher là l'ouverture de l'organe. Mais il n'en est rien. Le tube revient sur lui-même en décrivant une courbe assez complexe (d) et monte sur le dos de l'animal, en restant toujours sous les téguments; il parcourt transversalement en ligne droite (/) le dos du segment et se termine, à une faible distance de la ligne médiane, par une petite ouver- ture (e), autour de laquelle on voit parfois une sorte de sculpture étoi- lée. Dans tout cet appareil les cils vibratiles sont continuellement en mouvement et poussent quelquefois de petits granules vers l'ouverture extrême, où je les ai vus pendant longtemps présenter un mouvement gyratoire, mais jamais gagner l'extérieur. Ces organes servent évidem- ment à conduire au dehors une partie du contenu de la cavité périviscé- rale; leur paroi esl en outre glanduleuse et pigmentée de brun dans la région dilatée.
A l'époque de la maturité sexuelle, les organes segmentaires prennent une apparence différente dans toute la région occupée par les éléments sexuels, mais leur étude devient aussi plus difficile, et je ne l'ai pas menée à bonne fin. Je dois me borner à dire que l'appareil augmente de volume et que la paroi devient plus épaisse, plus charnue, au point que je n'ai plus réussi à distinguer le calibre intérieur. Chez les mâles la Tome xa, lre Partie. 8
58 ANNÉLTDES CHETOPODES
paroi parait comme formée de longs corps elliptiques, juxtaposés, inco- lores, noyés dans du pigment brun (1 C). .le ne doute pas que ces or- ganes ne servent à l'élimination des éléments sexuels, malgré l'extrême dilatation à laquelle doit être soumis le tulte dont le diamètre n'est nor- malement que de 1 1 micr., et surtout l'ouverture externe qu'on ne peut reconnaître qu'à l'aide de très-forts grossissements. Toutefois, ce n'est point là le seul rôle des organes segmentaires. J'en ai la preuve dans le l'ait qu'ils existent aussi dans la région antérieure du corps où les élé- ments sexuels ne pénètrent jamais. Ils ne subissent d'ailleurs aucune transformation dans cette région-là à l'époque de la maturité sexuelle.
2. POLYDORA HOPU'RA.
PI. XXII. fig. ">.
Corpus longititdme 35"*, latitudine /""".7. segmentis circa l32.Mutatio setarum rentra- liwmmsegmento septimo.Cu/m P. Agassizii valde affmis, segmentis tamen idtimis 15 ha/mis dorswtlibm vcUidissimis mstructis, ah ea d/iffert.
Cette Polydore a des mœurs bien différentes de la précédente. C'est une espèce perforante qui creuse ses galeries dans les tests de Balanides.
Par toute la partie antérieure du corps on la distinguerait à peine de la P. Agassizii. Les tentacules renversés en arrière s'étendent jusqu'au 12™'' segment: les branchies commencent au 7rae. ainsi que les poches folliculeuses et les crochets de la rame ven- trale. Toutefois les soies du groupe dorsal au 5""' segment sont beaucoup plus larges que dans l'espèce précédente. Ce sont des crochets obtus (2 D), bidentés, tous à peu près semblables. Les crochets des rames ventrales sont aussi peu différents de ceux de la P. Agassizii. Ils sont un peu plus arqués, et leurs rostres plus puissants (2 A), plus acérés. D'ailleurs, comme eux, ils sont comprimés;') l'extrémité et encapuchonnés d'une gaine bivalve (2 B).
Mais le caractère le plus saillant de l'espèce, caractère lié sans doute à la locomotion de l'animal dans ses galeries à parois dures, c'est d'avoir dans les quinze derniers seg- ments du corps (fig. 2) une armure toute particulière dos rames dorsales. Celles-ci portent, en effet, une ou deux soies subulées normales, accompagnées d'une lame cornée (2 C, b) unique, striée, recourbée à l'extrémité pour former un grand croc
DU GOLFE DE NAPLES. 59
extrêmement aigu. Les soies en crocs, dont le diamètre est de 19micr dans la partie large, sont constamment dirigées en arrière. Les soies de la rame ventrale ne subissent pas de modification dans cette région.
La ventouse terminale est très-petite, à paroi mince, et dépourvue de follicules bacillipares.
Le système vasculaire offre aussi une particularité très-caractéristi- que. Dans toute la région occupée par les éléments sexuels, on voit dans chaque segment, du côté ventral, quatre espaces d'un circuit bizarre (2 E, c et d), enceints d'un vaisseau. La forme de ces circuits vasculai- res se laisse plus aisément figurer (voyez 2 E) que décrire. Il m'a paru que chacun d'eux est formé par un vaisseau naissant de l'anse vascu- laire du segment, et revenant s'y jeter toul auprès de son point de départ. J'ai lieu de croire que ces vaisseaux sont liés à la production des élé- ments sexuels, cependant mes observations sur ce point ne sont pas suffisantes.
Les vaisseaux respiratoires forment à la base de la blanchie une espèce de peloton ou de glomérule (2 E, e). Toutefois ce n'est point une particularité de l'espèce. On trouve un glomérule ou un plexus vascu- laire à cette place chez toutes les espèces du genre.
J'ai figuré les cellules (2 F) de l'épithélium cylindrique de l'intestin pour montrer que leur substance colorante (bile?) est accumulée surtout dans la partie périphérique de la membrane épithéliale. La couche in- terne, portant les cils vibratiles, est formée par un protoplasma homo- gène et incolore.
L'organe segmentaire rappelle celui de la P. Agassizii. Seulement, au point où nous avons vu l'organe s'ouvrira l'extérieur chez cette dernière, je vois, chez la P. hoplura, son tube excréteur se replier et revenir pa- rallèlement à lui-même vers le bord externe du segment. L'ouverture externe m'a échappé. L'organe est pigmenté de brun dans sa plus grande étendue. La première paire d'organes segmentaires est au neuvième segment.
60 ANNÉL1DES CHÉTOPODES
3. POLYDORA ANTENNATA:
PI. XXI, flg. 3.
Corpus longitudine ?, lattiudme 0mm,9, depresswm, lobo cephaMco cmtennis f/rmiinis qua- tuor prcedito. Setarum ventralium mutât io in segmento octavo, branchiis a septimo mci- pientibus. Setœ validions quinti scgmenti ventrales.
J'ai trouvé cette espèce dans les galeries (l'un morceau de bois habité par des tarets.
Cette Polydore n'a pas seulement de fausses antennes, comme les précédentes, c'est- à-dire de simples expansions plus ou moins cirriformes du lobe céphalique, mais de véritables antennes, séparées du lobe céphalique par une articulation, et formées d'un tissu distinct (flg. 3). La carène aplatie qui existe ici, comme chez les autres espèces, sur la ligne médiane du lobe céphalique et des premiers segments, se termine en avant par une. espèce d'épatement pentagonal. Le côté antérieur du pentagone porte les deux antennes frontales, cylindriques et indistinctement annelées. Les côtés adja- cents portent les antennes latérales, coniques, beaucoup plus larges que les précé- dentes et presque aussi longues qu'elles.
Les branchies commencent au 7rac segment et sont remplacées dans les précédents (5rae excepté) par de petits cirres dorsaux cylindriques. Par ces caractères, comme aussi par les soies et la conformation des rames pédieuses, l'identité avec les espèces voisines est complète. L'armure du 5UUi segment est, en revanche, caractéristique. Les soies (3 A) qui la composent sont toutes à peu près de même diamètre; elles se renflent à l'extrémité en un bulbe coupé obliquement par une troncature concave et oblique qui se termine par une pointe acérée. Ces Soies sont disposées en peigne, de manière à ce qu'une partie d'entre elles fassent saillie, tandis que les autres sont en retrait, et les premières alternent régulièrement avec les secondes. Celles qui font saillie se distinguent, d'ailleurs, par leur pointe très-obtuse (3 A, a), ce que je pense devoir rapporter à l'usure, aux ruptures, plus qu'à la conformation originelle. Le nombre de ces soies est, d'ailleurs, beaucoup plus considérable que dans les espèces précédentes, car il s'élève jusqu'à trente-quatre. Ce faisceau de soies modifiées est ventral. Les soies du faisceau dorsal ne diffèrent pas de celles des segments voisins. L'inverse a lieu chez la P. Agassizii, où le faisceau dorsal est modifié, tandis que le faisceau ventral est normal.
Le changement des soies de la rame ventrale a lieu au 8""-' segment, c'est-à-dire
DU GOLFE DE YAl'I.KS. 61
plus en arrière d'un segment que chez les autres espèces. Il existe, par conséquent, un segment, le sixième, portant à la fois des soies suhulées aux deux rames et des bran- chies, ce qui ne se voit ni chez la P. Agassizii, ni chez la P. hoplura.
Le sixième et le septième segmenl ont les grandes poches folliculeuses caractéristiques du genre Polydore, mais chacun d'eux en possède deux paires, ce qui n'est connu d'aucune autre espèce. Les segments 8-12 en ont aussi chacun une paire, mais fort petite ou même rudimentaire.Dès le treizième segment on n'en trouve plus trace.
Je représente une coupe de la blanchie (5 C), ligure qui est valable d'ailleurs pour la famille loul entière. Ou voit que la cavité (d) de l'or- gane esl limitée par une paroi très-épaisse d'un côté, très-mince de l'autre. Elle renferme une anse vasculaire dont l'une des branches (6) offre une surface de section bien moindre que l'autre (a). Enfin, les deux rangées de cils vibratiles (c), destinées au renouvellement de l'eau, sont implantées sur le côté à paroi mince, au travers duquel ont lieu les phé- nomènes de diosmose respiratoire.
Genre SPIO Otto Fabr. (Œrsted rev.)
{COLOBRANCHUS Schmarda ; MALACOCEROS Qtrfg. ; UNC1NIA Otrlg.)
Les Spio ont eu une destinée bizarre. Ils ont été vus de tous et mé- connus de tous. Cependant les Spio typiques de Fabricius sont déter- minâmes, au moins génériquement, et M. Œrsted en a renouvelé la description d'une manière très-suffisante '. Nous lui devons une diag- nose générique parfaitement claire. Cela n'a [tas empêché même les auteurs les plus récents d'embrouiller singulièrement la synonymie. Ainsi M. Schmarda ' a fait pour de véritables Spio le genre Colobran-
' En revanche, le prétendu S/nu setieornis ligure par Blainville dans le Dictionnaire des Science» natu- relles est une Polydore.
' C'est ce que M. Meczuikow a <Uj;i relevé.
f>2 ANNÉLIDES CHËTOPODES
ehe\ et M. de Qualrefages fait figurer successivement ce malheureux genre dans la famille des Nériniens sous les noms de Malacoceros*, d'Uncinia et de Colobranche, sans compter qu'il le laisse subsister sous son véritable nom de Spio dans la famille des Leucodoriens". A propre- ment parler, le genre Nerine John st. devrait encore être réuni aux Spio, comme je le montrerai plus loin ; mais ce mauvais genre étant généralement reconnu, nous le conserverons provisoirement'.
Spio fuliginosus.
PI. XXIII, fig. I.
< 'orpus longibudme 3°™",latitudine 2am,cmteriora versus fidajinosam. sripurutis circa'JO. Branchies a segmento primo setigero ineipientes, lobo ad/nato basUari lanceolato. Lobus ce- phalirns m processus duos antenniformes productus. Pœpïttœ anales quatuor îtsque ad oefo.
Ce Spio est très-commun dans la vase du port, où il vit en société de la Capilella capitata et de la Polydora Agassizii. Il prospère facilement pendant des mois en captivité, où j'en ai vu une foule pondre des œufs ou les féconder.
Chez ce Spio la carène du lobe eéphalique ne se prolonge pas en arrière du seg- ment buccal et porte quatre yeux disposés en carré. En avant, elle se continue en une espèce de petite trompe charnue, dont les parties latérales donnent lieu à deux ex- pansions antenniformes très-développées.
1 -If s.iis bien i|uc ML Sclimarda (Neue wirbellose Thiere, II, |i. (>M) attribue aux Spio deux tentacules et aux Colobrancb.es quatre. Mais il emploie ici le tenue tentacule dans deux acceptions très-différentes. I.a prétendue seconde paire de tentacules des Colobranches se résout en une proéminence des angles latéraux du lobe eéphalique.
- M de Qualrefages a établi son genre Malacoceros dès l'année I8i;i (Magasin de Zoologie de Guérm; année 1813, p. 8). M. Leuckarl montra plus tard (Archiv fur Naturg., 1855, XXI, p 77) que ce genre n'a qu'une valeur de synonyme M. de Qualrefages le maintient dans son Histoire des Annelés sans mentionner les objections parfaitement fondées de M Leuckarl.
■ Une même espèce parait figurer à plusieurs reprises sous ces noms génériques différents.
* Lorsque Johnston (Catalogue, p. J20"2) caractérise les Spio par des soies simples seulement;! la raine inférieure, et des soies simples accompagnées de soies à crochets à la rame supérieure , il est évidemment victime d'une méprise qui lui fait renverser les rapports vrais. Quant aux ellipticul bodies, qu'il figure avec les soies, ce sont les follicules bacillipares. M. Williams (Report, p. 208) commet la même erreur relativement à la position des soies à crochets chez les Polydores.
DU GOI.FE DE NAPLES. 63
Les tentacules sont de longueur très-variable. Recourbés en arrière ils atteignent. Chez certains individus, le lll""' nu le I I""' segment. Chez, d'autres, adultes aussi, ils ne dépassent pas le quatrième. Ces tentacules ont, d'ailleurs, la même apparence que chez les autres membres de la famille. Ils renferment une cavité parcourue par un \ aisseau aveugle, contractile, à trajet régulièrement spiral (1 F. a). La paroi du vais- seau est incolore, semée de gros nucléusde distance en distance. La cavité elle-même est remplie d'une sorte de tissu mobile (c), formé par une multitude de gouttelettes homogènes, d'apparence sarcodique. Cette cavité est limitée par une paroi, mince du côté externe, extrêmement épaisse du côté interne qui correspond à la gouttière ciliée. Ce côté interne est hérissé d'un grand nombre de petites soies roides (/). Le côté op- posé n'en porte que très-peu.
Dès le second segment commencent les branchies (I E, b) qui sont conformées comme celles des Polydores, si ce n'est qu'elles portent à leur base, du côté externe, un lobe membraneux de forme largement lancéolée (a). Un second lobe foliacé (c) re- couvre la rame inférieure. Dans la région antérieure du corps les deux rames ne por- tent que des soies simples, subulées (1 B). Mais, à partir du 32ma segment, on voit apparaître, dans chaque faisceau ventral, un fort crochet (1 C), dont le rostre porte sur son vertex une petite dent. L'extrémité très-comprimée du crochet est enfermée entre deux valves. Plus en arrière le nombre de ces crochets s'élève à deux par rame, et il v associe encore une forte soie simple, cullriforme. à pointe acérée (I D).
s
Les organes segmentaires (1 A) se présentent sons la forme d'une anse tubulaire (a), placée transversalement à droite et à gauche de chaque segment. La branche antérieure de l'anse a son extrémité enga- gée dans le dissépimenl où se ironve l'ouverture interne de l'organe; la liranclie postérieure vienl s'ouvrir au dehors (b) entre deux pieds con- sécutifs. On aperçoit à ce point un mouchel de cils vibratiles. La paroi de l'organe est très-épaisse et pigmentée de brun vers la courbure de l'anse. On voit d'ailleurs facilement vibrer les cils dans l'intérieur.
Les tissus du Spio fuliginosus sont très-riches en follicules bacillipa- res, dans certaines régions au moins. On en trouve déjà dans les bran- chies proprement dites, sous la forme de boyaux virgulaires (1 I, b) dont la pointe s'attache à la cuticule. Là se trouve un pore servant à l'émis- sion des bâtonnets. Mais ce sont surtoul les lobes foliacés des rames pé-
64 ANNÉLIDES CHÊTOPODES
dieuses, el les antennes (1 K), qui snnl littéralement bourrés de ces folli- cules. On les trouve aussi, mais de forme beaucoup plus cylindrique (1 L) et rectilighe, dans les papilles anales1.
La couleur enfumée de ce ver est due à un pigment granuleux dis- posé assez irrégulièrement, mais laissant toujours subsister certains espaces blancs de forme constante. C'est ainsi qu'on trouve sur le dos de chaque segment, jusqu'au onzième inclusivement, une ligure blanche en forme d'anse (voyez fig. 1).
Les œufs mûrs sont ovoïdes, longs de 0mm,12, et flottent dans la cavité périviscérale. Ils sont enveloppés d'un cborion mameloné, épais de i"'icI',4. Pendant leur croissance ils sont emprisonnés dans un stroma aux côtés de la chaîne nerveuse ventrale. Les zoospermes ont une tête corniculée, longue de 4 micr.
Malgré sa grande ressemblance avec les Polydores, celle espèce est privée des poches folliculeuses que nous avons décrites chez ces Anné- lides.
Spio Mecznikowianos.
PI. XXIII. fig. 2.
Corpus longitudine lJ'"m, latitudine 0mm,5, segmentis rinn :-U>, ilepressum, lobo ceplmlim antennis destitwto. Tentaada vittis anmdaribus flavo-fuscis insignia. Bramhùe lobo folin- ceo destitutœ, prvmi paris obsolètes.
Je dédie celte espèce à M. Elias Mecznikow, qui fut le premier à la rencontrer et à découvrir chez elle de très-curieux spermatophores, que nous espérons décrire plus tard dans un travail commun sur l'embryo- génie des Annélides.
Le lobe céphalique se prolonge en avant en forme de trompe cylindrique, très-lé- gèrement échancrée à l'extrémité, mais dépourvue de processus an ten ni formes. Ce lobe ne se continue pas en arrière sous ,1'orme de carène sur les premiers segments. L'occiput porte régulièrement quatre yeux, les deux antérieurs plus grands et plus es- pacés que les deux postérieurs.
1 On trouve d'ailleurs ces follicules bacillipares semés dans louie la peau, mais à des intervalles plus grands.
1)1 GOLFE UF NAPLES. 63
Sur le dos de chaque segment un pigment brunâtre est disposé en forme de o.
Les branchies commencent an second segment sétigère. An précédent elles n'exis- tent du moins qu'à l'état rudimentaire, sous la forme d'une paire de mamelons. Ces branchies sont entièrement semblables à celles des Polydores, et sont, par conséquent, dépourvues du lobe membraneux caractéristique des autres Spio. Elles subsistent jusqu'à lavant-dernier segment.
Les rames pédieuses (2 A) ne portent que des soies simples, bordées (2 C, c'). jusqu'au septième segment sétigère. Mais, à partir du 8""*, je vois s'associer à chaque faisceau ventral le crochet encapuchonné (2 D), qui existe chez toutes les espèces.
Le segment anal se termine par une paire de papilles.
Les tissus de cette espèce, surtout les branchies (2 A) et les rames pédieuses (2 B), sont bourrés de follicules bacillipares bien plus grands que ceux du S. fuliginosus.
L'intestin hépatique, de couleur verte, commence au 8me segment. Cette espèce présente à la rame ventrale des poches follieuleuses, très- semblables à celles des Polydores.
Les éléments sexuels remplissent la cavité périviscérale dès le 13,ne segment.
Genre NERINE Johnst. (Sars rev.)
M. Sars fait remarquer, avec raison, que si Johnston avait eu connais- sance des Spio de Fabricius, il n'aurait jamais créé le genre Nérine; en effet, quelques efforts que l'on fasse pour modifier et compléter la carac- téristique première de Johnston, on n'arrive jamais qu'à faire une carac- téristique de Spio. M. Sars, après avoir étudié le sujet avec beaucoup de soin, parvient cependant à conserver les deux genres, tout en laissant sentir combien la distinction lui semble artificielle. En effet, le seul caractère différentiel est le suivant : chez les Nérines, chaque pied est muni d'une lamelle, soit lèvre foliacée, tandis que chez les Spio celte lèvre n'est plus représentée que par un petit lobe ou un mamelon. Mais où tracer la limite entre le petit lobe et la lèvre? M. Sars a raison : la
Tome \x, l" Partie. 9
66 ANNÈLIDES CHÉTOPODES
distinction est artificielle, et je crois bien qu'un jour il faudra réunir les Nérines aux Spio. Dans la pratique j'ai interprété la distinction telle que l'exprime M. Sars de la manière suivante : J'ai laissé dans le genre Spio les espèces où la lèvre membraneuse de la rame supérieure ne constitue qu'un lobe soudé à la base de la branchie ou même disparaît complètement (S. Mecznikowianus). En revanche, j'ai placé parmi les Nérines celles chez lesquelles cette lèvre membraneuse borde la bran- chie à peu près jusqu'à son extrémité, du moins dans les segments an- térieurs.
Il y aurait peut-être eu un moyen de subdiviser d'une manière plus simple ce groupe homogène. Certaines espèces, en effet, ont le segment anal terminé par un cercle de papilles, d'autres par une petite ventouse rappelant celle des Polydores, on même par un simple mamelon. Éta- blir des coupes génériques nouvelles sur celte base m'eût obligé à bou- leverser toute l'économie du groupe. En effet, soit les Spio typiques de Fabricius, soit les Nérines typiques de Johnston ont des papilles termi- nales, et M. Sars classe parmi les Nérines des espèces à papilles et des espèces sans papilles J'ai donc préféré conserver les coupes établies, quelque imparfaites qu'elles soient.
1. Nerine Cirratulus.
Lumbricus Cirratulus Délie Chiaje, Mem. su gli Anim. s. vert., IV, 196.
Lumbricus Cirratulus Délie Chiaje, Descrizione, pi. 165, fig. 16
Cirratltulus Lumarckii Délie Chiaje, Descrizione, III, p. 84 et V, p 99.
Nereis foliota Dalyell, The powers of the Creator, etc., vol. II, p. 155. Plate XX, fig. 11-18.
PI. XXIV. fig. 1.
Corpus UmgtiucUne 4-6""", latitudine 2™m,5,depreasiim, lobo cephcHico cmiiro. acmmnato. Hami rnmornm ventraliwm apice vqlde recurvo. Sanguin roseo-niber.
Par une méprise singulière, Délie Chiaje considéra cette Annélide comme un Cirratule. Il suffit cependant de jeter un coup d'œil sur sa ligure pour voir qu'il s'agit bien d'une Nérine. Que ce soit exactement cette espèce qu'il ail eue entre les mains, c'est ce dont on ne peut douter
1)1 GOLFE I)E NAPLES. 67
en songeant que l;i .V. Cirratulus est une des Annélides les plus com- munes du golfe de Naples, où elle pullule dans le sable fin, en société des Ophélies.
Le faciès est tout h lait celui de la .V. cuniucei>hala, à en juger par les figures de Johnston. Toutefois, tandis que celle-ci se termine par un cercle de papilles anales, la N. Cirratulus porte à son segment anal un appendice semi-circulaire, membraneux et bilobé, en dessus duquel Couvre l'anus. Cet appendice rappelle la ventouse anale des Polydores. Il a déjà été vu et figuré par Dalyell.
Le lobe céphalique est très-acuminé, et le m un d'oxycephala, que M. Sars a déjà at- tribué à une espèce norwégienne, conviendrait parfaitement à la nôtre. Ce lobe cépha- lique se termine eu une espèce de carène ou de mamelon sur le dos du segment buccal '. Sur le bord occipital de la carène se voient quatre petits yeux presque rudimentaires, disposés en une ligne transversale.
Les tentacules sont semblables à ceux des autres Spiodiens. Toutefois, ils sont rela- tivement peu contractiles, et l'animal les porte, en général, dirigés en arrière.
Les branchies (1 A) apparaissent au second segment sétigère, et semblent être un prolongement de la rame dorsale. Leur bord postérieur est bordé d'une lèvre membra- neuse (c), qui s'étend de la base presque jusqu'au sommet. L'intérieur de la branchie renferme une seule anse vasculaire2, dans les parois de laquelle on distingue, même sans l'emploi de réactifs, des cellules fusiformes (1 D, c), obliques, à noyaux arrondis, qui sont vraisemblablement de nature musculaire. Les rangées de cils vibratiles (b) sont placées sur le côté de la branchie opposé à la lèvre membraneuse.
Dans la légion antérieure on ne trouve que des soies simples, subulées, aux deux rames. Même le premier segment, qui est, à proprement parler, apode, a déjà ses deux faisceaux de soies. Ces faisceaux sortent en éventail par deux fentes placées l'une à la base de la branchie (1 A, d), l'autre à la base du feuillet membraneux se- mi-circulaire de la rame inférieure (1 A, e). A partir du 40"K' segment environ, mi voit apparaître les crochets (1 B) au faisceau ventral. Ils sont légèrement courbés en S, et leur extrémité forme un bec extrêmement obtus, à surface pointillée. Cette ex- trémité comprimée est renfermée dans une gaine ouverte en avant (1 C), de manière à paraître bivalve, et à laisser passer la pointe du crochet.
' S\. Sars attribue à plusieurs de ses espèces une antenne impaire rudimentaire (tentacule Saisi. — A en juger par les figures de Johnston, cette antenne ne serait que ce mamelon, très-peu accusé dans l'es- pèce de Naples, mais dans lequel je ne puis voir autre chose qu'un homologue delà carène des Polydores.
' Johnston et M. Williams l'ont déjà vue et bien vue, malgré les données de M. de Quatrefages. Voyez surtout à ce sujet la description de M. Williams Jiepurl un the british Anndida , Iuï. cit., p. 199, lig. IN).
68 ANNÊLIDES CHÉTOPODES
Le segment buccal et le lobe céphalique renferment des réseaux vas- cnlaires contractiles fort élégants (fig. 1). Au second segment sétigère, le vaisseau dorsal donne naissance à une paire de grosses branches (déjà connues de Délie Chiaje'), qui se rendent obliquement en dehors jusqu'à la base du cône céphalique terminal. Là elles se recourbent en- dessous, reviennent en arrière et vont se réunir l'une à l'autre en ar- rière de la bouche pour former le vaisseau ventral. Les deux branches de chacune de ces anses sont réunies entre elles par un grand nombre de vaisseaux à peu près parallèles. Tout ce réseau est animé de contrac- tions rhytbmiques. Un autre réseau assez complexe (1 A, /') se voit à la base de la branchie, sur le trajet du vaisseau qui revient de la blanchie au vaisseau ventral. C'est l'homologue du glomérule qui se voit à cette place chez les Spio et les Polydores. Délie Chiaje, qui connaissait déjà ces glomérules, les appelait des cœurs.
L'œsophage a dans la partie antérieure du corps une forme de ruban ; toutefois, à partir du 24me segment, il commence à s'étrangler en pate- nôtre. L'intestin biliaire commence au 38me segment.
La chaîne nerveuse ventrale parait au premier abord divisée sur toute sa longueur en deux moitiés distinctes. C'est ainsi, du reste, que M. de Quatrefages l'a représentée chez ses Nériniens. Mais cette apparence provient de l'existence sur la ligne médiane dorsale du système nerveux d'une large libre (1 M, a) tubulaire, semblable à celles qui sont déjà con- nues chez les Oligochètes, les Téléthusiens, et certains Capitelliens. Ce tube incolore parait rempli d'un liquide dont la réfringence ne s'éloigne guère de celle de l'eau. Son diamètre est de 48 micr., c'est-à-dire équi- vaut au moins à la moitié de la largeur des connectifs interganglion- naires. Cette grosse libre tubulaire est accompagnée de deux ou trois autres toutes semblables, mais ne mesurant que 8 micr. eu diamètre. Les fibrilles des connectifs sont, en revanche, pour ainsi dire incom- mensurables. Les renflements ganglionnaires sont à peine marqués. Je n'en ai pas étudié les cellules.
1 Istiluzioni (H analomia comparut*, 2e édit., tome II, p. 74.
DD GOLFE DE NAPLES. H9
Les ovules mûrs ( l F et 1 G) frappent immédiatement les regards par leur conformation exceptionnelle. Ils ont la forme de disques ovales et sont entourés d'un ehorion' incolore («), épais, revêtu de papilles. Le vitellus est granuleux et renferme une énorme vésicule germinative (c). Tout autour du disque, dans l'intérieur du vitellus, apparaît un cercle de vésicules sphériques et incolores (b).
Chacun reconnaîtra une très-grande ressemblance entre ces œufs et ceux que j'ai décrits chez YAonides auricularis Glprd. de Port-Vendres'. Seulement, chez cette espèce, j'ai constaté que les vésicules sont eu communication avec l'extérieur par un petit tube qui traverse le eho- rion. M. Mecznikow, auquel je lis part de mes observations, étudia aussi avec grand soin les œufs des Nérines, et reconnut que vers la (in de la croissance les vésicules contractent une adhérence intime avec le eho- rion. Pour ma part, je n'ai pu acquérir de conviction complète à cet égard. Voici quel a été le résultat de mes observations personnelles sur ce sujet :
Les ovaires se présentent sous la forme de grosses grappes, situées à la hase des pieds et accolées aux organes segmentaires dont elles ren- dent l'étude difficile. Le centre de la grappe (1 E, a) est occupé par les plus petits ovules; à partir de ce point, les ovules se succèdent en aug- mentant de diamètre jusqu'à la périphérie, où les œufs mûrs se déta- chent pour flotter dans la cavité périviscérale. Les jeunes ovules ont un vitellus clair et seulement peu granuleux. Toutefois, de très-bonne heure déjà, on voit apparaître à leur périphérie un cercle de taches, plus claires que le reste de la masse, et peu définies. A mesure que les ovules croissent, le vitellus se remplit de granulations, devient opaque, et les taches se laissent de mieux en mieux reconnaître comme des vésicules
' J'emploie partout, dans celle Famille, le terme de eborion pour désigner la membrane très-épaisse et couverte de papilles qui enferme l'oeuf. Toutefois, il esl certain que c'est en réalité la membrane vi- telline. Celle membrane joue d'ailleurs un rôle important dans l'évolution de plusieurs espèces, comme M. Mecznikow el moi-même nous nous en sommes assuré ; car elle devient la peau de l'embryon et se charge de cils vibratiles.
* Glanures, p. 45, pi. III, lig. 3.
70 ANxNÉLlDES CHÈTOPODES
incolores. Au moment où les œufs se détachent de l'ovaire, le cercle de vésicules occupe exactement la périphérie du vitellns discoïdal. A ce moment, le vitellus subit une contraction lente qui a pour résultat l'ac- cumulation d'une couche de liquide (1 H, c) entre sa surface et celle du chorion. Les vésicules font alors légèrement saillie au-dessus de la sur- face du vitellus qui devient concave dans les intervalles (1 D.Plus tard, la contraction augmentant encore, les vésicules sont comme rejelées au dehors du vitellus (1 K), et la surface de celui-ci apparaît convexe dans les intervalles. Les vésicules paraissent donc à ce moment libres dans la couche de sérosité qui sépare le vitellus du chorion. Si l'on écrase les ovules, le vitellus s'écoule, mais les vésicules restent toujours em- prisonnées dans la membrane de l'œuf. Cependant, je dois avouer que je n'ai point réussi à voir de connexion organique entre les ovules et la membrane.
Les téguments de la V. Cirratulus sont remplis de follicules bacilli- pares, surtout les rames pédieuses et leurs appendices.
± Neiu.ne Saksiana '.
PI. XXI, lig. i.
Ncruie longitmlnic '? '. latitwdine '<"""'. lobo cephalico conico obtuao. Rumorum ventral m m ha/mi vix recurvi. Sanguis ndirrrinins.
La N. Sarsiana, beaucoup plus rare que la N. Cirratulus, eu est au fond très-voisine, bien qu'elle s'en dislingue à première vue par sa plus grande largeur et surtout par la couleur de son sang.
Le lobe céphalique est beaucoup moins aigu que celui de la N. Cirratulus, et pa- rait complètement dépourvu d'yeux. Toutefois, le microscope y fait découvrir de très-petits points oculaires, disposés entre les bases des tentacules à peu près dans l'ordre suivant : . . :. Le nombre ordinaire est six, quelquefois il n'y en a que quatre.
Le dos des segments présente un relief assez particulier (4 A), dans la région an-
' Je me lais un plaisir de dédier celte espèce au savant uonvégien, qui a compris les affinités réci- proques des Spiodiens mieux que personne.
Dl GOLFE DE NAPLES.
1
térieure au moins. D'abord un bourrelet transversal cilié (c) s'étend de la base d'une des branchies à la base de l'autre, comme chez les Polydores et les Spio. Puis, dans le sillon qui sépare deux segments l'un de l'autre, se voient deux mamelons ovales (b) peu élevés, autour desquels le sillon circule en se bifurquant, si bien que les mame- lons apparaissent comme deux îles dans les sillons intersegmentaires.
Les branchies ligulées rappellent celles de l'espèce précédente, seulement la lèvre membraneuse en atteint le sommet (4 G). L'anse vasculaire branchiale est formée d'une branche très-large et d'une branche très-étroite. Toutes deux ont un cours spiral.
Les quarante premiers segments ont à chaque rame un éventail de soies simples, brunâtres, ornées près de l'extrémité d'un double limbe incolore. Le corps de la soie est élégamment strié en long et en travers. Dans chaque éventail des soies minces (4 D) alternent régulièrement avec, des soies épaisses (4B. 4C). A partir du 41me segment, l'armure de la rame inférieure change. On y voit alterner des soies (4 F) subulées (une large toujours accompagnée d'une mince) avec des crochets légère- ment courbés en S (4 E). Cependant, ces soies ne méritent le nom de crochets que par leur homologie avec les crochets des espèces voisines. En effet, la pointe obtuse ne porte ni bec ni dent. Elle n'en est pas moins encapuchonnée dans une gaîne à l'extré- mité.
Les follicules bacillipares sont beaucoup plus abondants que chez l'espèce précé- dente. Le lobe céphalique, en particulier, en est chargé.
Sens tous les autres rapports la ressemblance avec la .V. Cirratulus est parfaite.
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3. Nerine auriseta.
PI. XXIV, lïg. 2.
Corpus longitudine .v. latitudine 5-6""", depressum, lobo cephalico conico, valde obtuso, apice tumido. Lahium mcnibraitosKiH linuirlnrirum apicem superans. Ha/mi ventrales l>ifi- di.Sctanini flabetta awrata, nitentia.
.le dois dire, dès l'abord, que je ne place qu'avec une certaine hésita- tion celle Annélide peu connue parmi les Nérines. En effet, les trois ou quatre individus que j'ai reçus des pêcheurs étaient dépourvus de ten- tacules. Toutefois, si l'on songe que ces organes sont éminemment caduques chez les Spiodiens, que plusieurs espèces ont déjà été décrites comme dépourvues de tentacules par les auteurs, quoique ce caractère
72 ANNÊLIDES CHÉTOPOUES
fût le résultat d'une mutilation, on ne me blâmera pas trop de n'avoir point formé de genre à part pour la .V. auriseta. En effet, à tous les autres points de vue, celte espèce est une Nérine génuine, an point que le genre qu'on créerait pour elle, devrait avoir pour diagnose: « Nérines sans tentacules. »
Cette espèce a le cône céphalique (fig. 2) encore pins obtus que la N. Sarsia?ia, et sur son sommet s'élève un petit bouton terminal. Les pieds et les branchies (2 A) sont aussi semblables à ceux de la N. Sarsiana, sauf que la lèvre adnée à la brancbie est beaucoup plus large, et se prolonge au delà du sommet de celle-ci. En revanche, les soies, dorées comme les palées des Pectinaires, sont différentes. Dans la partie antérieure du corps les éventails sont formés aux deux rames par des soies rectilignes très-pointues (2 C), bordées de deux limbes fort étroits. A partir du 20me ou du 30me segment on voit s'associer à l'éventail d<j la rame inférieure un long crochet (2 B) qui se coude en S à peu de distance de son extrémité, et se termine par deux dents à peu près égales. Cette extrémité est encapuchonnée d'une gaine. Plus en arrière le nombre des crochets va croissant, et finit par l'emporter sur celui des soies subniées.
Le nombre des paires de branchies n'est guère que de quatre-vingts. Au delà elles deviennent entièrement rudimentaires.
L'intestin biliaire commence vers le 40""" segment. Le système vasculaire et le ner- veux semblables à ceux des autres Nérines. Téguments remplis de follicules bacili- pares.
La particularité la plus remarquable de l'espèce est relative aux œufs. Les ovules mûrs ont la forme de disques elliptiques (2 D, 2 E), dont le grand axe est long de 0mm,14. Le vitellus, finement granuleux, con- tient une énorme vésicule germinative. Le chorion, épais de 7 microm., est couvert de petites papilles. Enfin le vitellus renferme les mêmes vésicules que chez les espèces voisines. Seulement, au lieu de former une simple couronne, elles constituent sur tout le pourtour de l'œuf une large zone, formée de trois rangées irrégulières (2 D). Ces vésicules, larges de tl microm., paraissent se comporter relativement au vitellus comme celles de la Nerine Cirratulus. L'action d'une faible solution de car mina le d'ammoniaque les modifie d'une manière remarquable. Elles
I>r GOLFE DE \ A PIES. 73
se colorent assez rapidement en rouge intense, tandis que le vitellus ne se teint qu'en rouge pâle, et que le ehorion reste parfaitement incolore. Je ne puis m'empécher de supposer que ces vésicules (ou peut-être mieux ces sphères protoplasmiques) jouent un rôle important dans l;i formation du blastoderme.
Genre PRIONOSPIO Mlmgr. (Char, em.)
Spionidœ antennis tentacuUsque destitutœ, branchiis aliis pennatis ediis svmpMcibus in nul n a corporis parte tamtwmmodo sitis. Pedwm anteriorum remi distindi lobo membra- iinsn ma/ryinati, posteriorum ml instar iiisl«- transversee coaliti.
Je conserve le genre Prionospio de M. Malmgren', mais j'en abrège beaucoup la diagnose : c'est dire que j'en étends les limites. En effet, dans la diagnose très-circonstanciée du savant finlandais, je vois beau- coup de caractères qui n'ont à mes yeux qu'une valeur spécifique, ainsi le nombre des yeux, celui des branchies, la présence d'un denticule au rostre des crochets, etc. ; d'autres appartiennent à la famille des Spio- diens tout entière, comme lexistence aux deux rames de la région antérieure de soies capillaires seulement et l'apparition de crochets à la rame inférieure dans la région moyenne et la postérieure.
Prionospio Malmgreni.
PI. XXII, lig. 3.
Corpus lonaitudine U-iT"" rrl ultra, latitudine n""".:!. segmentis ultra 50, paVÀdwm, lobo cephalico latissimo, oculis quatuor. Bronchite alùe permutée, aliee simplices usque «d jiiiriu novem. Hamorwm rostrum superne bidentatwm.
Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à l'observateur scrupu- leux qui, le premier, nous a fait connaître le genre remarquable des Prionospio. Elle n'est point fréquente dans la baie de Naples, où j'en ai
1 Voyez Annulata polychœla Spetsbergiœ, Greenlandiœ, Islandiœ el Scamtinoviœ hactenus cognita, auc- tore h1 A .1 Malmgren. Relsingfors, 1867, p. 93.
Tome xx, lre Partie. 10
74 ANNÊLIDES CHÈTOPODES
reçu des pêcheurs, cinq ou six fois seulement, des individus isolés et incomplets. Ce chiffre peut paraître suffisant pour permettre une élude approfondie de ce curieux type. Il n'en est rien cependant, grâce à la fra- gilité de l'animal et à l'extrême caducité de tous ses appendices. Le caractère sans contredit le plus remarquable de cette Annélide, ce sont les branchies pennées. Cependant je n'ai pu acquérir de certitude quant au nombre normal de ces organes. Ils paraissent alterner plus ou moins régulièrement avec des branchies simples, mais j'ai rencontré tous les chiffres entre zéro et quatre paires pour les branchies composées, et en maximum le nombre neuf pour l'ensemble des branchies simples et composées. Pendant qu'on étudie l'animal, les branchies se détachent avec la plus grande facilité, et je ne puis m'empêcher de croire que des accidents semblables doivent arriver fréquemment dans la mer. De là l'idée très-naturelle que les branchies simples, toujours plus courtes que les autres, pourraient bien n'être que des branchies composées en voie de régénération. Cette hypothèse acquiert une vraisemblance très- grande, si l'on réfléchit que les segments porteurs de branchies compo- sées ne paraissent pas présenter un numéro d'ordre constant. Dans le Prionospio Sleenstrupi Malmg., espèce-type rapportée d'Islande par M. To- rell, M. Malmgren indique des branchies pennées au premier et au qua- trième segment, et des branchies filiformes au deuxième et au troisième; mais a-t-il eu entre les mains un nombre d'individus assez considérable pour que la constance de ces chiffres soit hors de doute?
Les branchies simples sont semblables à celles des Polydores. Les branchies composées (fi g. 3 et 3 H) sont formées d'un axe cirriforme portant plusieurs rangées de rayons cylindriques. Deux de ces rangées sont très-complètes et régulières' et donnent à la branchie une apparence pennée ; les autres, en général au nombre de deux, sont moins com- plètes. Toutes sont placées sur le côté interne ou dorsal de la branchie. Les deux rangées de cils vibratiles existent comme sur les branchies
1 Le Prionospio Sleenstrupi Mlmg. parait ne posséder que cesdeux-ià, du moins la ligure de M.Malm- gren représenle-t-elle les rayons branchiaux comme régulièrement disiiques.
DU GOLFE DE NAPLES. 75
«les autres Spiodiens; elles sonl (railleurs restreintes à l'axe branchial el ne s'étendent point sur les rayons. L'extrémité de l'axe est nue, euliè- remenl dépourvue de rayons. L'absence de cils pourrait faire douter que les rayons participent aux fonctions respiratoires. Il m'a cependanl semblé voir pénétrer un vaisseau dans l'intérieur.
Le lobe céphalique est très-large, à bord frontal arrondi. Son tissu présente une structure aréolaire très-particulière. Sur l'occiput existent quatre taches oculaires, les deux antérieures circulaires, tes postérieures oblicpjement allongées et un peu irré- gulières.
Dans les segments de la région antérieure, branchifère, les deux rames pédieuses sont bien distinctes, même au premier segment, où elles sont pourtant plus petites qu'aux suivants. Chacune d'elles se prolonge en un lobe foliacé (3 H, a). Plus en ar- rière, elles semblent se fondre pour former une sorte de crête membraneuse (3 A), qui passe comme une ceinture autour du segment, car la crête de droite se soude sur le dos avec celle de gauche. Cette crête est bordée de cils vibratiles. Les faisceaux de soies restent néanmoins toujours séparés.
Dans les neuf premiers segments^ les deux rames portent exclusivement des soies simples en forme de sabre (3 D), dont la moitié dorsale est rugueuse, tandis que le bord tranchant est lisse. A partir du 10me segment se mêlent à chaque faisceau des soies (3 G), assez semblables aux autres, mais plus courtes et coudées à la base, de manière à ressembler à une baïonnette munie de sa douille. Au 1 5mc segment et à tous les suivants, la rame ventrale porte, en-dessous des soies précédentes, quelques crochets encapuchonnés d'une gaine (3 E), à rostre armé en-dessus de deux petites dents. Enfin, dans la partie postérieure du corps, les soies simples deviennent pure- ment capillaires.
La trompe est exsertile, courte, couverte de cils vibratiles. Un organe segmentaire brun, rappelant celui des Polydores, existe aux segments 3, 4 et 5.
Le système vasculaire est remarquable par l'existence d'une foule d'appendices contractiles et aveugles. Sang rouge pâle.
Chez les femelles, les ovules forment dans chaque segment à partir du quinzième une grappe orangée de chaque côté de l'intestin.
Les téguments renferment beaucoup de follicules. On en voit eu par- ticulier deux rangées transversales au milieu de chaque segment (3 G)
76 ANNÉLIDES CHfiïOl'OhES
du côté ventral. Chacun d'eux est large de 2 micr., el aboutit à un pore très-distinct de la cuticule. La crête membraneuse qui réunit les pieds d'un même segment, est remplie de longs follicules bacillipares, cylin- driques (5 B), qui se terminent en pointe sur le bord de la crête. Il existe même en général une petite proéminence à cel endroit, peut-être un corpuscule bacillaire en voie de sortir.
L'extrémité postérieure du ver m'est inconnue.
Famille des CHETOPTERIENS Aud. et Edw.
Les auteurs qui ont le mieux compris les affinités naturelles des Chétoptériens, sont sans contredit M. Rud Leuckart et .M. Sars. Dès 1849, le premier' rapprochait ces Annélides des Anciens, el en 1856, le second'2 leur assignait une place tout auprès des Spiodiens. Soit M. Schmarda5, soit M. de Quatrefages4 ont depuis lors méconnu les affinités si bien reconnues par leurs devanciers et éloigné les Chétopté- riens, soit des Anciens, soit des Spiodiens. M. Schmarda les place dans son ordre des Annélides abranches qui esl inadmissible en face des pro- grès modernes de la science. M. de (Quatret'ages les érige en un sous- ordre à pari sous le nom A" Annélides aberrantes. Chose étrange, à propos de la formation de ce sous-ordre, cel auteur s'exprime de la manière suivante: « 11 me semble que les résultats dus au savant norwégien con- firment entièrement celte manière de voir. » M. Sars a dû être étonné de cette appréciation, car il s'était exprimé textuellement de la manière suivante : « Après la découverte des Spiochœtoplerus, la famille Chœlop- terea n'est plus isolée, et pour ainsi dire étrangère dans cette classe d'a-
1 Ueber Cnœtopterus pergamentaceus Cuv. Arcliiv f. Naturg., 1849. XV, p.:j40.
; Fauna littaralis Norwegiœ, "2e livr., p. 7.
"' ATewc Turbellarien, etc., II, p. 16.
1 Histoire naturelle îles Annelés, 11, p. 207.
I>l GOLFE DE N'AIMES. 77
nimaux, mais elle se trouve en liaison intime avec les formes, depuis longtemps connues, de la famille Spionea '. »
En effet, les genres Spiochœtopterus, Phyllochœtopterus et Telepsavus ont entièrement le faciès des Spiodiens, et ne s'en distinguent que par la conformation des rames pédieuses et l'absence complète du système vasculaire, caractères qu'ils partagent avec les Chétoptères.
L'affinité avec les Poli/clora Bosc et les Disoma OErst. est surtout très-frappante. Ces deux genres se distinguent de tous les autres Spio- diens par l'existence d'une armure de soies très-particulière à l'un des segments de la région antérieure. Ce caractère parait également com- mun à tous les Cliétoptériens. Le segment porteur de cette armure spéciale est le cinquième sétigère chez les Polydores, c'est le troisième chez les Disoma et le quatrième chez les Cliétoptériens. Les affinités de ces Annélides entre elles sont si grandes, qu'on pourrait désirer une nouvelle élude des Disoma, avant d'être parfaitement certain qu'il s'agit de Spiodiens et pas de Cliétoptériens.
Le caractère le plus remarquable des Cliétoptériens, celui par lequel ils se distinguent de toutes les autres Annélides, c'est la duplicité de la rame ventrale, que M. Leuckart a comparée ingénieusement à la bifur- cation si fréquente des appendices ventraux chez les crustacés. Celte duplicité existe dans toute la région postérieure, et aussi, comme M. Sars * a été le premier à le montrer, dans une partie de la région moyenne. Ce caractère singulier, le seul sur lequel M. de Quatrefages eût pu pa- raître fondé à établir un sous-ordre pour les Cliétoptériens, a précisé- ment été laissé de côté par ce savant3. 11 était pourtant déjà connu d'Audouin et Edwards ' qui représentent la rame ventrale comme for- mée, à la région postérieure, de deux tubercules charnus bien distincts. Ces observateurs ne connaissaient, il est vrai, pas l'existence de crochets
1 Loc. cit., p. 7.
'■ Uddrag «/' en med Afbildningei ledsaget Beskrivelse over Chœtopterus Sarsii, etc. — Vidensk, Forh. i Christiania, I8ti0 (Sârskill Aftryk, u. 3). J Lin moins ne le mentionne-t-il qu'en passant chez une espèce de la famille. * Annules des Science* naturelles, XXX, 1834, p. il(>.
78 ÀNNÊLIDES CHÊTOPODES
pecliniforincs à la surface de ces tubercules. Il étail réservé à MM. Sais. Leuckart et Schmarda de les découvrir chez quelques espèces. Nous verrous qu'ils existent dans toute la famille.
L'absence complète de vaisseaux chez les Chéloptériens n'avait été constatée jusqu'ici que par M. de Quatrefages chez le Chœtopterus Valencinii. Toutes les espèces que j'ai étudiées à Naples sont aussi complètement anangiennes. Cependant Renier a décrit fort en détail le système vasculaire du Chœlopterus variopedatus dans son Prodromo délia Classe dei Vermi, ouvrage qui n'a point vu le jour, mais dont M. Meneghini a extrait une longue citation relative à ce sujet. Je ne puis, il est vrai, accepter comme entièrement probante la description du savant vénitien. Du moins certaines particularités très-exceptionnelles, signalées par lui, mériteraient-elles confirmation ? C'est ainsi qu'il attri- bue aux Chéloptères un cœur placé du côté gauche, et formé d'une oreillette et d'un ventricule, cœur qui, séparé de l'animal, continue de présenter des pulsations rhythmiques. Une telle conformation s'éloigne- rait certes bien de tout ce que nous connaissons chez les autres Anné- lides.
Genre CH^GTOPTERUS Cuvier.
TRICŒLIA Renier '.
Ch.etopterls variopedatus.
Tricœlia variopedata Renier, Osservazioni postume di Zool. Adriatica, p. 35.
» » Meneghini, ibid., p. 38.
Chœtopterus pergamentaceus Will, Archiv fur Naturg., I8ii, t. X, 328.
» » Leuckarl, Archiv fur Nalurg. (non Cuv ). t. XV, |j. 340.
» Leuckartii Qtrfg., Histoire natur des Annelés, H, p. 216.
y pergamentus Kowalewsky, Entwick. d. Rippenquallen, p. VI.
' Je ne voudrais certes point faire tort à Renier, cependant je n'ose nie ranger du côté de M. Mene- ghini, lorsque ce savant relègue au rang de synonyme le nom si généralement adopté de Cliœtoplerus et le remplace par celui de Tricœlia, pour obéir aux exigences de la loi de priorité, le nom de Renier datant de 1804. Or, à celte époque, comme M. Meneghini nous l'apprend, Renier préparait un travail
T>V GOLFE DE NAPLES. 70
Je ne cite ici guère colle espèce que pour rétablir le nom spécifique de Renier et de M. Meneghini, ignoré de tous les auteurs récents. Je n'ai pas eu en effet le bonheur d'examiner vivante celte magnifique Annélide, et si j'ai pu en étudier quelques individus conservés dans l'alcool, soit à Naples, soit à Genève, c'est grâce à la libéralité de mon ami M. Panceri. Cependant l'examen de ces individus me prouve sur- abondamment que l'espèce de Naples est bien la même que celle de Venise et de Trieste, localités où elle parait avoir été étudiée, non-seule- menl par Renier et M. Meneghini, niais encore par MM. Nardo et Koch. Les beaux dessins de Renier sont très-exacts. Une légère différence dans le nombre des pieds de la région antérieure n'a pas en effet l'importance qu'on pourrait être tenté de lui attribuer. M. Meneghini porte ce nombre à huit paires, mais tous les dessins de Renier en indiquent nette- ment neuf. Deux individus du golfe de Raja que j'ai sous les yeux en comptent l'un neuf paires, l'autre dix. Peut-être s'agit-il d'une différence sexuelle.
Dans tous les cas, c'est la quatrième paire de pieds qui présente une armure spéciale.
Je ne veux pas en dire davantage après des recherches faites sur des animaux conservés dans l'alcool. Le mémoire annoncé par M. Kowa- lewsky sur ce sujet, comblera sans doute bientôt cette lacune \
intitulé: Prodromo degli Animait ilella classe dei Vermi, ouvrage que l'auteur ne put mènera bonne lin et dont il n'imprima qu'une partie: Prospetto dei Vermi. Dans ce Prospetto fut établi le genre Tri- l'clm longtemps avant que Cuvier eût fondé son genre Chaetopterus. Mais le Prospetto imprimé île Re- nier Tut-il distribué on vendu? Je ne le pense pas, lu moins ne l'ai-je vu cité nulle part, el dans ce cas la seule inipressiim ne saurait sullîre à établir la priorité du nom de Renier. Les paroles mêmes de M. Me- neghini ne sont pas parfaite ni claires sur ce point. La Philosophia toologica île .M. van der lloeven ne
renferme aucune règle décisive pour un point douteux de cette nature. En revanche, dans les Lois île lu nomenclature linlaniijiie, telles qu'elles ont été proposées par M. Alpli de Candulle au congrès des bota- nistes réuni à Paris en IS(i7, je trouve deux articles ainsi conçus: Art. il. La date d'un nom ou d'une combinaison de noms est celle de leur publication effective, c'est-à-dire d'une publicité irrévocable. Art. ii. La publication résulte de la vente ou de la distribution dans le publie d'imprimés, de planches, d'aulograpliies ou seulement d'étiquettes accompagnant les échantillons d'heibiet
1 H. Panceri m'écrit que la mucosité sécrétée par les flhétoplères est phosphorescente. C'est une con- firmation des données de Will.
80 ANNÉUDES CUETOPODF.S
Genre TELEPSAVUS Gabr. Costa. (Char, em.)
Uhœtopteridœ quatuor tentaeulis aliis brevibus, aliis longissimis sulcoque longitudinali i/niiitis munitœ. Corpus <■ regionibus constants duabus: omkriori depressà, suhtus convexa, pedibus swydicïbus compressis, flabeîlo setarwm unir,,; posteriori pedibus compositis instructa, romo dorsuali foliaceo ac verticali, setis simpKciibus, rame ventrali thi/>li< i un- cinis permultis a/rmato.
Lorsque M.Gab. Cosla décrivit le curieux Ghétoptérien que nous allons étudier, il ne connaissait pas le genre Spiochœtopterus, établi plusieurs années auparavant par M. Sars. Sans cela, il lui eût sans doute rapporté sa trouvaille, et n'eût point formé de genre JTelepsavus*. Cependant à tout prendre, après avoir mis de côté tout ce qu'il y a de fautif dans la description de M. Cosla, il subsiste des divergences assez considérables pour permettre aux deux genres de coexister l'un à côté de l'autre. La distinction principale est la suivante: Chez les Spiocbéloptères les lobes foliacés, que nous verrons être des branchies, ne se trouvent qu'aux segments onze et douze, tandis que chez les Telepsavus ils existent à tous les segments du corps dès le onzième*.
Telepsavus Costa rum s.
Telepsavus xp. Gabr. Costa, ,\l re d'Italia, etc., p. 53.
PI. XX, 6g. i.
Corpus, longitudine 5 ad (i'""" (nbsipic toitaeulis), hititiidine lmn,7, segmentis ultra 100, mit ire roseo-riolamnii. postire viridescens, lobo cephalico conico, oculis duobus ornato, branchiis a segmento undecimo incipientibus usque ad cauda/m ultimam persistentibus. Segmenta 11 ad 14 seriebus dorsualibus verrucarurn depressarwm granulosarumque ins- triK-fu. Tentaeula 3 cent, longâ. Tribus rit nus. armulatus.
1 Di un nuovo génère di Andliile delt'ordine ilei Tubicolarii e délia famiglia dei Chelopterini, scoperlo net mure di Napoli, dcl prof. Oronzio Gabriele Costa. — Al re ttllalia Victoria Emmanuele, omaggio rfell' Accademia Pontoniana, in-4°. Napoli, 186), p 53.
* La diagnose que j'ai donnée ci-dessus ne ressemble guère ii ce que sérail celle de M. Costa, s'il venait à la formuler. Toutefois, il ne faut pas oublier que je l'établis d'après l'espèce-type de ce zoologiste.
5 L'espèce est dédiée non- seulement à M. Gabriel Cosla, fondateur du genre Telepsavus, mais encore
DU GOLFE DE NAPLES. 81
Les tubes de celte espère sont très-fréquents dans la baie de Naples. On les trouve surtout en grande abondance dans le sable habité par 1rs Owenia (Àmmochares Grube). Ces tubes sont cylindriques, incolores, par- faitement diaphanes, et comme régulièrement articulés. A chaque arti- culation correspond une petite dilatation annulaire. Ces tubes résistent énergiquement à la décomposition, ce qui explique leur fréquence. Les vers sont en effet beaucoup plus rares que leurs habitations. L'animal se voit très-bien par transparence dans l'intérieur du tube, et l'on distingue en particulier facilement les deux longs tentacules sortant par l'ouver- ture antérieure du tube, et semblant palper lentement au dehors.
Le lobe céphalique est conique et repose sur la partie dorsale du segment buccal. Il présente deux taches noires, sans doute oculaires. Le segment buccal est cylindrique, et son extrémité antérieure s'ouvre en large entonnoir pigmenté de violet: la bouche avec ses lèvres charnues. En dessous (1 A), ce segment présente une sorte de ceinture pigmentaire d'un violet plus intense à son bord postérieur. En dessus s'attachent les doux longs tentacules, semblables à ceux des Spiodiens'. Ils sont jaunâtres, tachetés de pigment brun de chaque côté de la gouttière ciliée qui en parcourt tout le bord interne*. Ces organes sont évidemment préhensiles. Ils contribuent aussi à la respi- ration, en aidant à entretenir un renouvellement constant de l'eau, lorsque l'animal est retiré au fond de son tube.
Les neuf segments3 suivants constituent une région à part, thoracique si l'on veut.
;'i H. Achille Costa i|ni longtemps avant son père avait reconnu dans cette Annélide un Chétoptère. (Voyez Cenm intorno aile osservazinni ;oo/«/ic//c faite durante i tremesi vemali rfi'l 1H-14, da A. Costa. — Annali il. Accid il. Aspiranli naturalisli, II, "1S marzol844.) Les tubes de ce ver auraient été [iris pré- cédemment, selon cet auteur, pour des Tabulaires.
' M. Gabriel Costa (lor. cit. p 54 ■l'ail naître ces tentacules de la face inférieure du ver, aux côtés de la bouche. Cette erreur s'explique lorsqu'on examine la figure 4 du zoologiste napolitain. Ce que l'auteur appelle « una specie di labbro inferiore, » est, en effet, le lobe céphalique. L'auteur a renversé l'animal et pris le ventre pour le dos
! M. Gabriel Costa fait courir tout le long du bord supérieur du tentacule un vaisseau qui, arrivé à l'extrémité, se bifurque pour formel' deux branches ramenant le sang en arrière. Je conteste de la ma- nière la plus positive l'existence de ces vaisseaux.
"' Je ne m'accorde guère avec M. Gabriel Costa quant au nombre des segments, mais cela lient à ce que ce savant n'a point su reconnaître les limites des zoonites. C'est ainsi qu'il attribue une paire de pieds à chacun des deux premiers segments, plus une paire intermédiaire entre les deux; le troisième segment porterait trois paires de pieds, etc. Tout cela ne résiste pas à la critique. Toutefois, sur le point essentiel, le nombre des paires de pieds (9) de la région thoracique, je suis parfaitement d'accord avec M. Costa.
Tome xx, i» Partie. 11
82 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
très-aplatie ou même concave en dessus, fortement convexe en dessous. Dans la pro- nation (fig. 1), on aperçoit de chaque côté du segment un amas de très-petites taches violettes, et l'œsophage apparaît par transparence d'un brun violâtre. Mais le reste de la surface est incolore. En dessous (1 A), les segments trois à sept présentent une sorte de bouclier ou de plastron violet, à raie transversale mitoyenne plus foncée. En dehors du plastron, la coloration est nulle, sauf trois taches violettes de chaque côté. Des taches semblables se voient au côté des segments neuf et dix. La surface ventrale du huitième segment (septième sétigère) est d'un rose pâle. Tout le tissu de ce seg- ment semble offrir une structure particulière. A la lumière incidente, il ne se diffé- rencie guère de ses voisins, mais à la lumière transmise, il devient entièrement opaque, tandis que les précédents et les suivants sont transparents. Chez tous les autres Chétop- tériens de la baie de Naples, on trouve au thorax un segment caractérisé par ces mêmes propriétés. Vue à un fort grossissement, la surface ventrale de ce 8me segment est ornée d'un pavé très-régulier de carreaux en forme de parallélogramme. Les seg- ments suivants sont à peu près incolores.
Tous les pieds de la région thoracique, sauf ceux du 5me segment (4me sétigère), sont semblables. Ce sont des palettes (1 B) triangulaires, portant un éventail oblique de nombreuses soies simples, dorées et lancéolées. La forme de ces soies se modifie un peu de l'une des extrémités de l'éventail à l'autre. A l'extrémité la plus saillante, le fer de lance de chaque soie est à peu près équilatéral ; à l'autre extrémité, l'un des côtés du fer de lance est rectiligne, l'autre fortement convexe. La série des soies pré- sente dans chaque éventail un passage graduel de l'une des formes à l'autre'. Le 5me segment a, de chaque côté, une rame pédieuse bien plus large et bien plus courte que les rames voisines. Il ne compte qu'un très-petit nombre de soies semblables à celles que je viens de décrire. En revanche, il est armé d'une soie, gigantesque (1 D) par sa largeur, renflée à l'extrémité en une grosse massue et tronquée brusquement par une surface plane et oblique.
Au llme segment (10me sétigère) commence la région abdominale,
' M. G. Costa (loc. cit., p. 54) mentionne déjà et figure exactement ces soies. Mais il ajoute que chaque segment en renferme une autre d'apparence très-différente, élargie et bilobée à l'extrémité et servant de soie de soutien, c'est-à-dire d'acicule. Or, cet acicule n'existe pas. Un coup d œil jeté sur la planche de M. Costa, rend vite compte de cette divergence. La figure (Costa, fig .10) est, à n'en pas dou- ter, celle du feuillet branchial bilobé que nous décrivons plus loin. Sans doule, M. Costa a rédigé son travail longtemps après avoir fait ses dessins, et, par un lapsus de mémoire, il a interprété comme une soie le dessin d'une branchie fait sur une petite échelle. M. Costa représente cependant les cils de cette blanchie, ce qui aurait dû le prémunir contre cette malencontreuse interprétation.
DU GOLFE DE NAPLES. 83
caractérisée par un grand allongement des segments et des étranglements intersegmentaires très-accusés. A la partie postérieure de chaque seg- ment, au niveau par conséquent de l'étranglement, s'élèvent de très- singuliers appendices foliacés, qui doivent être considérés comme des rames pédieuses transformées et revêtues de fonctions branchiales. De chaque côté de la ligne médiane dorsale, s'élève en effet un feuillet ver- tical, étroit à sa base, mais s'élargissant au sommet pour former deux lobes très-divisés, de forme constante. En dehors de ce premier feuillet en surgit un second, réuni d'ailleurs à la base du premier par une sorte de bourrelet. Ce second feuillet s'élève verticalement, mais à une hauteur moindre que le précédent. Il se prolonge sur les côtés du segment comme un croissant membraneux et va se perdre dans la rame ventrale (1 C, b). Tous ces lobes membraneux sont minces, mais se ren- flent sur le pourtour en un bourrelet charnu, couvert de cils vibratiles. Ces cils prennent les proportions de franges très-vigoureuses dans les parties de chaque lobe qui regardent les lobes voisins. Enfin il est digne de remarque que le premier feuillet décrit ci-dessus, renferme toujours un faisceau de longues soies capillaires (a), entièrement noyé dans les tissus. L'extrémité des soies pénètre dans le lobe interne du feuillet, mais dans celui-là seulement. L'existence de ce faisceau permet, ce me semble, d'interpréter les feuillets membraneux du dos des segments comme des rames pédieuses, supérieures, modifiées. Je pense en outre qu'on doit les regarder comme remplissant des fonctions respiratoires. Elles ne renferment, il est vrai, pas de vaisseaux, puisque l'animal est entièrement dépourvu de système vasculaire. Ce seraient donc des bran- chies lymphatiques (Qtrfg.). La vigueur des franges vibratiles, propres à entretenir un courant d'eau continuel à la surface, est favorable à cette manière de voir. La plus grande partie du corps de l'animal est, il est vrai, couverte aussi de cils vibratiles, mais ce sont des cils très-courts et très-faibles, comparés aux franges énergiques des lobes foliacés.
La rame pédieuse ventrale est double (1 C, b, c), c'est-à-dire divisée en deux palettes ou bourrelets très-saillants, placés l'un derrière l'autre.
84 ANNÊLIDES CHÊTOPODES
Leur crête est couverte de très-petits crochets, fort nombreux, disposés en plusieurs rangées et très-semblables à ceux que je figurerai chez les Phyllochéloptères.
Le dos des segments 11-14 est entièrement couvert par deux séries de mamelons, très-allongés dans le sens transversal, et d'apparence succu- lente (fig. 1, /"). Ces mamelons ont déjà été aperçus par M. Costa, mais il les représente comme existant à tous les segments de la région abdo- minale. Chaque mamelon, couvert de cils vibratiles, est formé lui-même par l'agglomération d'une foule de papilles, larges de 8 à 22 micr Ces papilles sont bourrées de petits corps sphériques incolores, larges de 4 micr.
La bouche conduit directement dans un œsophage pigmenté de vio- lâtre. Il est rectiligne et inerme, bien que M. Costa lui attribue une armure complexe. Au onzième segment l'œsophage passe à une partie brunâtre et cylindrique du tube digestif, qui décrit une série de sinuo- sités (fig. 1, d; 1 A, a) dans ce segment et le suivant, pour aller s'ouvrir au treizième segment dans l'intestin hépatique. Celui-ci est beaucoup plus large, de couleur verte, teintée de brun. C'est à lui que la région posté- rieure doit sa coloration.
Genre PHYLLOCH^ETOPTERUS Grube (Char, emend.).
Corpus in très regiones divisum. Eq/io antica jmlilins simplicibus, compressis, flabéUo setarum simpliciim instructis prœdita ; média tamis pedwm ventrdiibus dupKcibus, uitci- nigeris, ac ronds dorsualibus, vertical dm s. foliaceis, multiloiaiis, flabell/wm setarum cap/Sir lariwn inclttdentibus insignis ; postica ramis ventralibus sicut in regione média duplicibus,
nuiiisijtii tliDsiadibio ri/limhm't is si tas m irnhm s !■ union s nul ml, idilms pin dita. Lobus cephalicus miniums segmcnto buccali ïnsidcns. Tentaculorwm paria duo, inœqucdia, attero Spionidarum tentaculis simillimo, attero multo breviori acicida cupdlaria trnuissiina in- cludente.
Cette diagnose s'écarte de la caractéristique primitive de M. Grube, d'abord par la suppression de quelques caractères secondaires qui me semblent n'avoir qu'une valeur spécifique et non générique, comme
DU GOLFE DE NAPI.ES. 85
l'existence des taches oculaires, puis par la mention des deux grands tentacules semblables à ceux des Spiodiens et surtout A ceux des Telep- savus et des Spiochétoptères. Déjà M. Grube s'est posé la question si le Phyllockœtopterus gracilis qu'il avait trouvé à Crivizza, près de Lussin piccolOj n'avait pas perdu accidentellement ses grands tentacules. Celle question, il la résolut par la négative, parce que celte Annélide portail deux petits tentacules rudimentaires, qu'il supposa être les homologues des grands tentacules des Spiochétoptères. Toutefois cette homologie n'existe pas, et la question aurait dû être résolue en sens inverse. Les Phyllochéloptères possèdent les petits tentacules en outre des grands, et la structure des premiers est tout autre que celle des seconds. Ils offrent en particulier le caractère très-remarquable de renfermer toujours quel- ques soies capillaires, sorte de lins acicules perdus dans les chairs. Ce caractère, rare chez les Annélides, se retrouve pourtant chez les Tonio- pleris. Celle seconde paire de tentacules suffit à distinguer générique- inenl les Phyllochéloptères des Spiochétoptères, avec lesquels ils offrent d'ailleurs une tort grande ressemblance. L'existence de ces grands tenta- cules a été constatée déjà par M. kowalewsky '.
Phylloch^topterds socialis.
Pliyltvcliœloplerus sp. Kowalewsky, Enlwickl. der Bippeuquallen, p. vi
PI. XXI, lig. I.
Corpus circa 2 cent, longum. Regio antica sive thoracica e segmentis 13 (preeter seg- mentum buccal) cous/mis ; média branéhiata e segmentis 9 quorum tria anteriora brevis- sniiii, ccetera preesertim septimum octavumque longiora; postica segmentis idtra 35 ef- formatur.
Celte Annélide est probablement l'espèce la plus abondant*! dans le golfe de Naples, où ses tubes juxtaposés, grisâtres, papyïacés et enche- vêtrés les uns dans les autres par leur extrémité postérieure, paraissent
1 Eiitwickelwigsyrschichle der lïippenquulkn, \>. vi. — Mé.noires de I \ endémie ™//. <k Sainl-Péters- btmrg, tome X, n" 4, 1866.
86 ANNÉLIDES CHËTOPODES
former d'immenses prairies. Du moins les pécheurs apportent-ils à pre- mière réquisition, sous le nom de ceppa grande des pièces, qu'on pren- drait pour de grands quartiers de gazon, et qui sont formées presque exclusivement par les tubes de ce Phyllochétoptère.
L'étude de cette Annélide a fait surgir quelques curieux problèmes physiologiques. Les ceppe grandi qu'apportent les pécheurs sont formées exclusivement par des individus d'un même sexe, généralement des mâles, les femelles étant à ce qu'il semble beaucoup plus rares que les mâles. En outre, chaque tube est régulièrement habité par deux ou trois individus, tous adultes et mûrs. Le tube est cependant si étroit, que seul l'individu antérieur peut faire sortir ses tentacules par l'ouverture, tandis que les suivants sont emprisonnés derrière lui. Dans de pareilles conditions, on doit supposer tout naturellement que ces derniers ont été engendrés par bourgeonnement postérieur à l'extrémité du premier, et que peut-être même tous les individus d'une même ceppa sont nés par gemmation. Toutefois je n'ai pas réussi à vérifier l'exactitude de cette bypothèse. Je ne suis pas même très-certain des rapports des tubes entre eux. Ces petites habitations cylindriques, larges à peine d'un milli- mètre et longues parfois de 8 à 10 centimètres, sont irrégulièrement con- tournées dans leur partie postérieure, soudées les unes aux autres, et ne peuvent se séparer sans déchirures. Il m'a semblé qu'elles s'anastomo- saient parfois, cependant j'éprouve quelque hésitation à affirmer ce point. Il y a donc, on le voit, encore bien des questions à vider au sujet de ces vers.
Le lobe céphalique (i A, d) est conique, obtus et repose sur la partie dorsale du segment buccal, comme celui des Telepsavus et des Spiochétoptères. En arrière, très- distants l'un de l'autre, les deux petits tentacules contenant les soies aciculaires sur- gissent du segment buccal aux côtés du lobe céphalique, tellement qu'on pourrait les prendre au premier abord pour des antennes. Le nombre de leurs soies (1 A, c) est en général d'une ou de deux. Chacun de ces tentacules est comme étranglé à la base et légèrement renflé immédiatement au-dessus. Leur surface antérieure est ciliée (b), la postérieure glabre. Le segment buccal est cylindrique, et la bouche s'ouvre en avant
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comme un large entonnoir à bords très-charnus. Les grands tentacules, semblables d'ailleurs à ceux des Telepsavus, sont relativement un pou plus courts et munis de la gouttière ciliée habituelle.
La région thoracique. est composée de treize segments sétigères. Elle est très-con- vexe en dessous, plane et même canaliculée sur la ligne médiane en dessus. Les pieds sont dirigés vers le haut, coniques, plus courts que chez les Telepsavus; leur éventail de soies présente d'ailleurs à peu près la même forme que chez ces derniers, mais les soies sont moins nombreuses (1 B). Encore ici c'est le 3me segment (4mc sétigère) qui, en outre d'un petit nombre de soies normales, porte une soie cylindrique, colossale par son diamètre, tronquée et irrégulièrement dentée à l'extrémité. Quelquefois on compte deux de ces soies, mais alors l'une est plus courte; c'est une soie de rem| (la- cement en genèse.
An quinzième segment commencent les lobes foliacés. Les segments 15 à 18 sont forts courts, et leurs feuillets presque appliqués les uns contre les autres. Mais les segments suivants s'allongent, surtout le 22me et le 25me, et les feuillets placés à l'extrémité de chacun d'eux se trouvent très-distants les uns des autres. Comme chez les Telepsavus et les Spiochétoptères, on trouve (1 E) de chaque côté de la ligne médiane un feuillet vertical, étroit à la base, large au sommet qui est profondé- ment divisé en deux lobes inégaux (l'externe est le plus petit). En de- hors de ce premier feuillet vertical, s'en trouve un second, intimemenl uni avec le premier par sa base; il se prolonge sur les côtés du segment en forme de croissant, pour aller se confondre avec la rame ventrale (d). Tous ces lobes ont le bord renflé en bourrelet charnu et cilié. Les cils qui garnissent les intervalles entre les lobes, intervalles qui ont la forme d'un 0 ouvert en haut, acquièrent des proportions (l E, b) bien plus considérables que les autres. Le faisceau des soies aciculaires (composé souvent de vingt à trente soies) aboutit au lobe interne du feuillet médian. La dernière paire de ces rames branchiales est au 23mc segment.
Dès le 2-4me segment, les rames dorsales prennent une apparence tout autre, semblable à celle que M. Sars ligure de la région postérieure de son Spiochœtopterus lijpicus. Ce sont des cylindres (1 C) un peu ren-
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dés en boulon à l'extrémité et couverts de petits cils vibratiles au moins à leur surface supérieure et postérieure. Des soies tactiles sont semées çà el là. De légers étranglements à des intervalles réguliers font paraître les rames comme indistinctement annelées. Ces cylindres renferment une cavité, prolongation de la chambre périviscérale. La paroi est relati- vement mince dans la plus grande partie de cette rame pédieuse, mais à l'extrémité, elle s'épaissit beaucoup (b). L'axe de la rame est occupé par une. soie (a), en général unique, se terminant par une palette en forme de fer de lance. La pointe, mais la pointe seulement, traverse les tégu- ments et fait saillie au debors. Celte soie n'est (railleurs point libre dans la cavité de la rame, mais recouverte d'une coucbe (d) d'un tissu inco- lore, homogène, semé de nucléus. Au point où la soie perce le paren- chyme du pied, ce tissu se réfléchit pour venir tapisser toute la paroi de la cavité, où on le retrouve avec les mêmes caractères. Enfin de nombreuses brides (e) s'étendent de la gaine molle de la soie, à travers la cavité, jusque la paroi de la rame. Quelquefois au lieu d'une soie on en trouve deux, dont l'une est évidemment une soie de remplace- ment.
Soit dans la région moyenne branchifère, soit dans la région posté- rieure dépourvue de branchies, la rame inférieure est double, comme chez tous les Chétoptériens. Elle se présente en effet sous la forme de deux bourrelets, soit tores uncinigères (1 F, d, e). Le tore postérieur est le plus long des deux ; il arrive presque jusqu'à la ligne médiane ven- trale,et va se confondre, sur les côtés, avec le lobe foliacé qui descend de la rame dorsale. Le second tore est placé un peu en avant et en dehors de l'autre. Il est beaucoup plus petit. Chacun d'eux est chargé d'une multitude de petites palettes chitineuses, transparentes, disposées en
plusieurs rangées qui empiètent les unes sur les autres
Ces palettes, uncini modifiés, étant très-semblables à celles du Phjlh- chœtopterus fallax, j'en renvoie la description à cette espèce.
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Le dernier segment du P. socialis esl simplement arrondi sans trace de cirres terminaux.
L'œsophage, d'un brun rougeâtre, parcourt en ligne droite toute la région thoracique. Dans les trois premiers segments abdominaux, il est suivi d'une partie brune et cylindrique du tube digestif, qui décrit un grand nombre de sinuosités. Au 18me segment commence l'intestin hépatique, d'un vert foncé, presque noirâtre, qui se renfle dans chaque segment, et donne sa coloration à la région moyenne et postérieure du ver.
Dans chaque segment de la région moyenne et de la postérieure, il existe une paire de boyaux glanduleux (1 F, b) fort longs (organes seg- mentantes?). Ils s'étendent du côté ventral dans toute la longueur de chaque segment. Aussi pourrait-on, au premier abord, prendre la série de ces boyaux pour un seul organe, traversant toute une suite de seg- ments, tandis qu'il s'agit d'une succession de boyaux distincts. L'ex- trémité antérieure de ces organes (celle où doit se trouver l'ouverture interne que je n'ai pas pu distinguer), est plus large que l'autre et d'ap- parence grisâtre. A partir de là , le boyau diminue graduellement de diamètre jusqu'au niveau de la rame pédieuse, où il se recourbe brus- quement pour remonter vers le dos, et venir s'ouvrir à la base du feuillet branchial externe. Cette portion recourbée (f) est de couleur jaune brunâtre. Dans les deux régions, la grise et la brune, on dislingue facilement le calibre interne de l'organe et les cellules opaques de la paroi glanduleuse avec leurs nucléus plus clairs.
Les tissus de cette Annélide, comme en général de tous les Chélopté- riens que j'ai étudiés, sont d'une délicatesse extrême, et, malgré l'emploi de divers réactifs, je ne suis pas arrivé à en faire une étude satisfaisante. Toute l'extrémité antérieure de l'animal (segment buccal et tentacules) jouit de la propriété, lorsqu'on l'irrite, d'émettre une multitude de très- longs filaments (1 A, g) aussi ténus que des cils vibra tiles, et légèrement ondulés. Je n'ai jamais surpris ces filaments in situ, ni assisté directe- ment à leur émission. J'inclinais même dans l'origine à penser que celte
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forêt de filaments, surgissant au bout de peu de temps autour de l'ex- trémité antérieure de l'animal examiné est le résultat de la coagulation d'un mucus sécrété par la région antérieure. Toutefois cette opinion a cédé devant l'examen du Ph. fallax, où, comme nous le verrons, ces fila- ments sont plus gros et plus faciles à étudier.
Des follicules glandulaires, bacillipares et non bacillipares, sont répan- dus un peu partout dans l'animal : ainsi un groupe de follicules sphé- riques à la base de la rame supérieure dans la région postérieure (1 G, /"et g); ainsi encore des follicules cylindriques, beaucoup plus pe- tits, dans la paroi interne et ciliée des tentacules, bien plus épaisse que l'externe, etc.
Les tentacules, en dedans de la couche glanduleuse que je viens d'in- diquer, présentent une couche de fibres circulaires et une couche de fibres longitudinales. La cavité axiale est remplie par une matière sar- codique, groupée en gouttelettes qui se mettent en mouvement et s'é- coulent à la moindre compression. Je n'ai pu reconnaître dans ce tissu de cellules proprement dites.
2. Phvlloch.etopteuus faixax.
PI. XXI, fie;. 2.
Phyiïochcetopterus eirca 3 cent, longus, lmm,7 lattis, tvbum incolens vitrewni, annidatum, tubo Télepsavi simittimum. l\c</i<> antica e 19 segmentais (segmente- buccali tncluso) cons- tans; régie nudin segmentis br<mcMatii$ 13, postica rennis darsualibus cylindrawis hisi- gnis. Tentacida meucima, flaoa, it/irutn, anntdis hpunnceyi.
Je donne à cette espèce le nom de fallax, parce qu'elle habite un tube vitreux, incolore et annelé, très-semblable à celui du Telepsavus Coslarum, seulement l'animal qui habile ce tube n'est point unTelepsave, mais bien un Phyllochétoptère. Du reste, avec un peu d'habitude, on parvient h distinguer les tubes des deux espèces avec assez de certitude. Les tubes du P. fallax sont un peu plus larges, un peu plus solides, et souvent enfumés ou même encroûtés çà et là d'une substance noirâtre étrangère. En outre, j'ai toujours trouvé ces tubes engagés par leur par-
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lie postérieure dans des éponges, conditions dans lesquelles je n'ai jamais rencontré les Telepsavus. Ces vers vivent en société et l'on en reçoit des pécheurs dix à vingt à la fois, mais point des milliers comme cela arrive pour le Ph. socialis.
Sauf les lulies entièrement différents, la plus grande taille et quel- ques différences de coloration, la ressemblance est grande entre le P. fallax et le P. socialis. Toutefois la confusion entre eux est impos- sible à cause du nombre tout différent des segments à chaque région.
Les caractères de coloration les plus saillants sont: la teinte jaune d'or des grands tentacules, interrompue ça et là par des taches transversales brunes; l'existence d'une raie d'un brun violàtre entre le 1er et le 2,u'' segment sétigère; enfin une coloration analogue au bord du sixième.
Au point de vue des rames pédieuses des différentes régions et des feuillets bran- chiaux bilobés, l'identité avec l'espèce précédente est complète. La grosse soie du 4me segment sétigère a une forme un peu différente. Elle se renfle à quelque distance de l'extrémité en une massue cylindrique, tronquée obliquement par une surface con- cave, abords crénelés (2D). Deux des crénelures se développent en dents vigoureuses, mais obtuses. Les deux crêtes de la rame pédieuse sont couvertes d'un grand nombre de rangées de petites palettes chitineuses, très-serrées, qui ressemblent entièrement à celles du Ph. socialis et des Télepsaves. Leur forme est à peu près triangulaire (2 B); le côtéadné est concave; le côté recouvert par l'imbrication de la palette voisine est légèrement courbé en S; enfin le coté libre est convexe, avec une petite échanerure, très-profonde, près de l'angle antérieur, échancrure qui transforme cet angle en une dent crochue. Le limbe de ce côté du triangle est strié, grâce à une série de petites dentelures, visibles seulement à un fort grossissement'. De chacune de ces dentelures part d'ailleurs une strie très-fine qui traverse la palette entière en ligne droite. La longueur des palettes est de 19 à 20micr. Il n'est pas difficile de reconnaître dans ces petits organes cuticulaires de véritables uncini, comparables à ceux des Térébelliens. Leur nombre varie de 80 à 200 et davantage dans un seul des tores ventraux.
L'œsophage, de couleur violàtre, s'étend en ligne droite jusqu'au 18me segment. A sa suite vient, comme chez les autres espèces, la partie contournée du tube digestif, qui occupe trois segments, et, enfin, l'intestin biliaire.
' Les plaques onciales du génie Chœtopteriu sont relativement bien plus grandes, fortement dentées, et ressemblent davantage à celles des Térébelles.
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Chez cette espèce, comme chez les précédentes, la partie antérieure du corps, surtout le lobe céphalique et le segment buccal, déchargent pendant la manipulation des milliers de filaments. Ces éléments sont beaucoup plus gros que chez le Ph. socialis, et il est facile de s'assurer qu'il ne s'agit pas seulement de stries dans un mucus coagulé, car on peut les isoler facilement. Leur longueur varie deOmm,ll à 0,19. Le diamètre moyen est de 0mm,0011, mais l'une des extrémités est tou- jours un peu renflée, l'autre au contraire très-ténue. Ces fils gisent épars en tous sens autour de l'animal, formant des anses et des boucles. L'extrémité renflée parait être la dernière à sortir de la peau. Il ne faut pas les confondre avec les follicules fusiformes disséminés çà et Là dans le tissu des tentacules. Ces follicules sont en effet simplement ba- cillipares.
Le tissu des branchies peut être facilement étudié, en traitant ces or- ganes, d'abord par l'alcool absolu, puis par une faible solution de carmi- nate d'ammoniaque. On voit alors (2 A) que le bourrelet périphérique est formé par une agglomération de petites cellules sphériques, portant le revêtement de longs cils vibratils. La surface de la partie membra- neuse de l'organe est formée par un pavé assez régulier de cellules larges de 22 microm. Chacune d'elles renferme un grand nucléus de forme irrégulière, qui ne se colore point par la solution de carmin.
Vu à la lumière transmise, le corps du ver présente au thorax, comme celui des autres espèces, une région à tissu opaque. Elle occupe les segments 6 à 15. Le maximum d'opacité est du onzième au quin- zième.
3. PHYLLOCHiETOPTERUS major. PI. XIX, fig. 1.
PhyJJocliœtopteriis 25-30 cent, longus, latitudiue maxima 4-5mm, regione cmtica média que flava, postica obscure violaceo-pwrpwea. Tentaeula majora tœniis duahus violaceis instructa. Regio antica e segmentis 11 constans, média e segmentis tribus quorum duo branchia gcrimt, postica segmentis circa 160. Tubus corneus.
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Cette magnifique espèce habite des tubes cylindriques cornés, fermés en dôme à l'extrémité postérieure; le milieu de ce dôme étant percé d'une petite ouverture circulaire. Une seule fois, par l'intermédiaire de M. Mecznikow, je reçus un tube habité, renfermant deux vers femelles l'un derrière l'autre. Deux autres fois des tubes vides me furent appor- tés par les pécheurs. Ces tubes ont un diamètre de 4 à 5mm et une lon- gueur de près d'un mètre.
Le lobe céphalique est petit, arrondi, orné de taches oculaires vagues, comme celui du Phyllochétoptôre social. Il repose sur une dépression dorsale du segment buccal. Celui-ci est plus large relativement que chez les autres espèces; il se dilate en avant pour former un vaste entonnoir buccal. Les grands tentacules sont pâles et ornés de deux raies longitudinales d'un beau violet. Les tentacules courts sont à peu près inco- lores et renferment une ou deux soies aciculaires.
Toute la région thoracique est jaune, très-convexe en dessous, concave en dessus; la section transversale en est, par conséquent, semi-lunaire. Elle est composée de onze segments sétigères. Les palettes pédieuses ressemblent à celles des autres espèces. Les soies, à extrémité obliquement lancéolée, sont coudées avant la dilatation terminale (1 B). La grosse soie (1 A) du 4me segment sétigère est parfaitement,, droite, à peine sensi- blement renflée à l'extrémité. Celle-ci est tronquée obliquement par une surface con- cave, finement crénelée sur le bord.
A la région moyenne, plus étroite que la précédente, commencent les doubles rames ventrales avec leurs plaques onciales en palette. Tandis que les segments de la région antérieure sont très-condensés, ceux de la région moyenne sont allongés. Chacun d'eux est plus long que celui qui le précède, si bien que le troisième égale en longueur les deux précédents, soit k peu près sept ou huit segments thoraciques. Les deux premiers portent à leur extrémité postérieure les rames foliacées verticales (branchies). Au pre- mier de ces segments, ces feuillets rappellent beaucoup ceux des espèces précédentes: le feuillet principal est bilobé, seulement celui de droite est beaucoup plus largement soudé à celui de gauche que chez les autres espèces. Au segment suivant l'appendice membraneux rappelle davantage les « poches dorsales » des Chétoptères, seulement cette « poche » est ici bilobée par une profonde division sur la ligne médiane. Cette modification intéressante du type des Phyllochétoptères permet de supposer que les poches des Chétoptères ne sont que des branchies. Le troisième segment porte déjà 'les rames dorsales, cylindriques, blanches, avec soie axiale, comme celles de la région
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postérieure. Je ne classe cependant pas ce segment dans cette région, parce que soit par sa couleur, soit par sa grande longueur, soit enfin par le sillon médian de sa sur- face dorsale, et par l'étranglement qui le sépare de la région postérieure, il se rattache évidemment à la région moyenne.
La région postérieure se distingue des précédentes non-seulement par ses rames dorsales cylindriques, blanches, mais encore par sa forme générale et sa coloration. Immédiatement à la suite de l'étranglement qui la sépare de la région moyenne, elle se renfle rapidement et atteint un diamètre presque égal à celui de la région antérieure ; elle s'atténue ensuite graduellement jusqu'à l'extrémité. Cette région est à peu près cylindrique. Sa couleur est d'un beau violet pourpre, très-foncé, sur lequel se déta- chent en blanchâtre les rames supérieures et les inférieures, la ligne dorsale et la ven- trale, ainsi que les intervalles des segments. La coloration violette appartient, à pro- prement parler, à l'intestin biliaire qu'on perçoit à travers la paroi semi-transparente du corps. A la base de chaque rame dorsale est une tache rose, produite par l'ovaire. Les ovules mûrs ont en effet une belle couleur rose.
Fam. des STERNASPIDIENS V. Carus (Mlgr. rev.)
(ANNULOSA THALASSEAUCA Délie Chiaje, pro parte.)
J'ai déjà félicité M. Malmgren, dans les Prolégomènes de ce Mémoire, d'être revenu à l'opinion de Délie Chiaje, de M. de Siebold et de M. Max Mùller, qui assignaient aux Sternaspis une place parmi les Annélides. Ce sont en effet des Annélides pur sang, et je ne sais comment M. Carus et M. de Quatrefages pourraient justifier la place qu'ils ont assignée à ces vers parmi les Géphyriens. J'ai déjà dit que le dernier de ces au- teurs était retombé dans l'erreur autrefois commise par Oken et par Otto, en prenant la tète des Sternaspis pour la queue. Les recherches anato- miques de M. Krohn et de M. Max Mùller ' dont il n'a sans doute connu
1 « Jam de Sternaspide, dit M. M. Mùller, quam et ipsam multi in aostiam familiam (i. e. Thalasse- « maceorum) retulerunt, eorum sequor sentenliam, qui Sternaspidem non ad Bchiuridas vel Thalasse-
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que les titres, auraient pu l'éclairer entièrement sur ce sujet. Dans tous les cas, les Sternaspidiens sont encore plus déplacés parmi les Ecbino- dermes, où les reléguaient Otto, Meckel et Cuvier.
Quant à la position à assigner aux Sternaspidiens dans la série des Annélides, elle parait fort discutable. M. Malmgren les place auprès des Phérusiens, ce qu'avait déjà fait Délie Chiaje. Bien que cette opinion ne me satisfasse pas entièrement, je m'y range, vu l'impossibilité pour moi, de faire mieux.
Genre STERNASPIS Otto.
Sternaspis scutata '.
Mentula citeurbilacea Plancus, De Conchyl. minus nolis. Romœ CI310CCLX, p. 110; tab. V, /*, K. Echinorhynchus sculatM, vel clypeatus Rcn. Tav. per servira alla classif. degli Animali; Nov. Act. Acad.
Cup. Nat., XI, 531. Titillassent!! sritlnlnm Ranzani, Memorie ili Stor. nat. I, lav. 1, 1 0-1 â. — Isis, XI, p H57. Sternaspis llialassemoïdes Olto, 1X21, Nova Acta Acad. C;es. Leopold. Nat. Cur. X, pars 2, p. 619, tab. 50. » » Rudolphi, Entozoorum Synopsis, 573.
» » Cuvier, Règne animal, III, p. 215.
» i> Délie Chiaje, Memorie su gli Anim. senza vert. IV, 204, tab. XLII, fig. IX, et
Descrizione, III, p. 76 ; V, p. 96, lav. 43, fig. 4; tav. 94, fig. 1 à 5; et lav. 106, fig. 18. . » » Guérin-Méneville, Iconogr. du règne animal, t II; Zooph.. tab. VI, fig. 4 et 4 a.
Sdireiherius Brenuii Renier' (fide Ottonis, Nova Act. Acad. Crr-s. Leop. Nat. Cur. X, p. I7X).
« mac.eos pertinere, sed ad Chaetopodes exislimant, quorum in numéro de Siebold nominare sufficiat, « quum prœsertim etiatn analogia selarum analium Krohnii observationibus refutata sil, alque quem « aiiiiiu hucusque lialuierunt, ut oris orificium cognoverint » — Observ. onatom. île Vermibus quibus- tltim maritimis. Berolini, 1X52, p. 17.
' M.Malmgicn rejette le nom spécifique de thalnssemoïdes, aujourd'hui généralement accrédité, pour reprendre le nom de Stutata déjà employé par Renier et Ranzani. A proprement parler, la loi de priorité devrait taire revenir au nom de Bianchi et, dans ce cas, l'espèce de Naples porterait le nom de Sternaspis cueurbitacea. Les ligures de Bianchi sont d'ailleurs fort reconnaissables.
2 Ce nom de Schreiberius Hremiii ne m'est connu que par une citation d'Otto (Auimalium maritim. nondum editorum gênera duo, Nova Acta Acad. Cces. Cur. Nul. .V, pars 2, p. 626) laite de mémoire, ainsi que ce savant le remarque expressément. Je ne sais cependant si ce nom, cité également par Délie Chiaje, mais sans doute sur la foi d'Otlo, est bien authentique, .le suis porté à croire plutôt qu'il esl le résultat d'un défaut de copie du mémoire de Cbamisso et Eysenhardt [Nova Acta Anal Cœt. Leop. Cur. .X«/. A, p. 351), dans lequel je trouve à propos du genre Sternaspis la phrase suivante : « Secunda hujus generis species ea est cui licnkrus olim nomen Echiiiurliiiiiclii scttlali, dein Sclireibersius, lSniu sérias et Kanzianus nomen Thalassematis scutati indidere. »
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Sternaspls thalassemoides Lamarck, llisl. des animaux sans vert.. V, p. 535. » » Grulie, Echinod. Act. und Wiirmer, p. 67.
» » Krolin, Mùller's Archiv fur Anat. und Phys., 1842, p. i26.
» » Max Mûller, Observât, anal, de Verni, quib. maritimis, 1852, p. 1, tali. I.
» » Quatrefages, Histoire nalur des Annelés, l. II, p. 590.
» scutiila Mlnigr. Annnlala polych Spelsh. Grœnl., etc., p. 85.
PI. XXXI, fig. 9.
Je n'ai disséqué que trois Slernaspis pendant mon séjour à Naples, mais ce nombre a été suffisant pour me convaincre de la parfaite exacti- tude des recherches, soit de M. Krolm, soit de M. Max Mùller. Sans insister sur les faits que ces savants ont déjà fait connaître, qu'il me soit permis d'attirer l'attention sur une particularité anatomique assez remarquable de l'appareil respiratoire.
Dans la partie postérieure du corps des Sternaspis, on trouve deux houppes vasculaires, placées sous les écussons branchiaux. Ces houppes frappent les yeux dès qu'on ouvre la cavité du corps. Elles ont été dési- gnées par M. Millier sous le nom de vaisseaux branchiaux. Ces houppes ne sont point formées par des rameaux vasculaires isolés. Chaque vaisseau (fig 9, b) est au contraire accolé à un axe solide, élastique et cylindrique, dont le diamètre est a peu près égal à celui du vaisseau qu'il supporte. Cet axe (fig. 9 a), de consistance cartilagineuse, est formé par une substance finement fibrillaire, dont les fibrilles sont disposées dans le sens de la longueur. Il est entouré d'une gaine formée par de petites bandelettes obliques à l'axe. Chacune d'elles présente un gros noyau avec nucléus (c); tous ces noyaux sont placés le long de la ligne de contact du vaisseau et de l'axe solide. Le vaisseau et l'axe sont en- fermés dans une tunique musculaire commune. Celle-ci est formée moins par une gaîne continue, que par une série d'anneaux musculaires (d), indépendants les uns des autres, et de largeur variable.
Je n'ai malheureusement pas poursuivi mes recherches sur la sin- gulière conformation de ces houppes vasculaires, et je n'ose hasarder d'hypothèse sur le rôle des divers éléments que je viens de décrire. D'autres combleront celle lacune.
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Famille des PHÉRUSIENS Grube.
(CHLORËMIESS (jtrfg.J Genre STYLARIOIDES Délie Chiaje.
TROPHONl\ Edw.; PHERUSA Blnv. ; L0PH10CEPHALA Costa.
Pour ce genre, qui a reçu tant de noms divers , M. de Quatrefages ;i adopté celui de Pherusa Blnv. dans son Histoire naturelle des An- nelés. M. Malmgren le rejette, parce qu'il a déjà été attribué en 1815 par Leach à des crustacés, et en 181G, par Lamouroux à des polypes, et il le remplace par celui de Trophonia Edw. qui a d'ailleurs l'avan- tage de la priorité. Mais alors la justice demande qu'on fasse un pas de plus et qu'on revienne au nom de StylarioïdesD. Cl»., antérieur à celui de Trophonia1. Je le fais d'autant plus volontiers que Délie Chiaje a connu ces vers mieux qu'aucun de ses successeurs, et que nous lui devons des figures nombreuses et exactes, et surtout une étude anato- mique fort soignée, à laquelle il y a peu de chose à réformer.
Le caractère essentiel du genre Stylarioïdes, c'est d'avoir l'appareil branchial porté par un large pédicelle membraneux, et les soies des deux premiers segments développées d'une manière exceptionnelle pour former la cage cephalique. Le corps ne sécrète pas de mucus d'une manière appréciable.
M. Gabriel Costa, auquel nous devons une étude anatomique de l'es- pèce déjà disséquée par Délie Chiaje, mais qui paraît n'avoir pas connu les travaux de son prédécesseur, en a fait, sous le nom de Lophiocephala, un genre à part, parce qu'il a méconnu l'une des paires de faisceaux de soies des segments qui suivent les deux premiers.
1 Je conserve d'ailleurs le genre Trophonia en restreignant un peu ses limites, comme on le verra pins loin.
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Stylarioïdes monilifer.
Stylarioïdes moniliferus Délie Chiaje, Memorie, IV, p. 178, tav. LUI. Descrizione e Notomia, III, p. 75-
V, p. 96; tav. 94, fig. 6, et tav. 134, fig. 5. Siphonostoma papillosum Grube, Echinod., Ad. und Wûrmer, 1840, p. 68.
Lophiocephala Edwardsii Gab. Costa, Annales des Sciences natur., 1841, t. XVI, p. 276, pi. 12, fig 2. Trophonia barbata Aud. et Edw., Règne animal illustré, pi. 22, fig. I. Stylarioïdes moniliferus Qtrfg. ', spec. incert. sedis. Histoire natur. des Annelés, I, p. 487. Pherusa bnrbnla Qtrfg., Histoire natur. des Annelés, 1. 1, p. 481.
PI. XXV, fig. 1
Comme figure de faciès, celle de M. Gabr. Costa (loc. cit., fig. 2) est sans contredit la meilleure. L'élude anatomique que nous devons à ce savant, est au contraire très-imparfaite. En revanche, les dessins anato- miques de Délie Chiaje sont généralement fort exacts, quoique sché- matiques, et me permettent de supprimer la plus grande partie des miens. Je me référerai souvent, dans la description qui va suivre, aux planches de ce grand anatomiste'2.
Laçage céphalique de cette espèce est très-incomplète. Elle est formée par les soies (fig. \,f) des rames pédieuses supérieures et inférieures des deux premiers segments sétigères. Ces soies sont dirigées en avant, fort longues et an nombre de deux à quatre seulement par rame. Dans l'espace qu'elles enserrent peut saillir l'appareil céphalique rétractile. Ces deux segments sétigères sont en réalité, comme nous le verrons, le se- cond et le troisième. Le premier ou segment buccal est achète, plissé en travers et susceptible de s'invaginer dans la partie antérieure du corps. Souvent, cependant, l'appareil branchial se rétracte seul et le segment buccal reste visible sous la forme d'un entonnoir évasé, transparent (1 I). Tous les segments suivants sont armés de soies
1 Voici encore un des exemples où M. de Quatrefages fait le plus grand tort à Délie Chiaje: « Ce genre, dit-il, a été établi par Délie Chiaje pour une Annélide appartenant bien certainement à cille fa- mille, mais qui se distingue aisément de toutes les espèces précédentes par l'absence de branchies ('?)» — (Le point de doute appartient à M. de Quatrefages) Or, si M. de Quatrefages, non content d'examiner les ligures (dans lesquelles les branchies auraient d'ailleurs dû le frapper), avait recouru au texte du savant napolitain, il aurait trouvé la phrase suivante: « Ma nello stilarioïde pella disposizione rassomi- gliano le branchie ad una corona imbutiforme, essendo anche semplici e terminale ne' due tronchi lale- rali » (Descrizione, III, p. 78), ce qui est, en effet, le caractère des branchies chez les Stylarioïdes.
* La description de M Grube, quoique très-concise, est fort exacte. Mais elle ne s'attache qu'à quel- ques caractères externes, et ne nous enseigne rien sur l'analomie de l'animal.
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tétrastiques, niais dépourvus de mamelons [h'mIîcux. Ces soies sont bien plus courtes que colles de la cage céphalique, et, en outre, celles des rangées dorsales sont plus Unes et plus petites que celles des rangées ventrales. Voilà pourquoi M. Costa ne les a pas aperçues. Moi-même, j'ai douté quelque temps de leur existence. Les soies de la cage céphalique sont subulées, larges de H micr., et régulièrement annelées (1 E), comme si elles étaient composées de segments superposés à l'instar d'un pédoncule d'encrinite. On peut y distinguer deux couches: l'une axiale, d'apparence fibreuse, l'autre corticale, homogène. Les soies courtes (1 D) des segments suivants ne dépas- sent pas un diamètre de 19 micr. Elles sont légèrement recourbées à l'extrémité, mais présentent d'ailleurs la même structure que les précédentes.
La peau est grisâtre et offre chez les adultes la même apparence dans loule la longueur du corps qui mesure jusqu'à 18 centimètres, el compte au delà de 140 segments. Mais chez les jeunes individus (1 1), la moitié antérieure du corps est rosaire et très-évidemment striée en travers. La moitié postérieure est plus pâle, un peu moins large, et à peu près lisse. Les derniers segments sont parfois beaucoup plus étroits que les autres, et simulent un appendice caudal. La couleur grisâtre, terreuse, est due à une substance incrustante, sans doute de provenance étrangère. La peau est hérissée de nombreuses papilles, déjà connues de Délie Chiaje el de M. Costa. Elles offrent, pour l'ordinaire, la forme d'un cylindre (1 C, m), mais cette forme est due à la substance incrustante, agglutinée sans doute par une quantité de mucosité inappréciable. Lorsqu'on les en dépouille, on voit que leur forme véritable est celle d'un boulon sphérique, à l'extrémité d'un pédicule (1 C, b). Soit le pédicule, soit le boulon, sont formés de deux couches, l'une externe, homogène, qui n'est qu'un prolongement de la cuticule (c), l'autre interne, finement granuleuse. Celle-ci est en communication avec la couche sous-cuticu- laire par un pore étroit (d) qui perce la cuticule générale sous la papille. Aucun réactif n'a réussi à me faire découvrir de nucléus dans la couche granuleuse'.
1 M. Costa considère ces « tubercules cylindriques» comme vasculaires, ce qui est erroné. La belle couleur verte des vaisseaux sanguins ue pourrait pas se soustraire à l'observation dans ces organes
100 ANNÈLIDES CHËTOPODES
Le segment buccal porte en avant un entonnoir membraneux, tendu sur la ligne ventrale. C'est le lobe céphalique avec le pédoncule branchial (tig. 1). Les limites entre le lobe céphalique et le segment buccal ne sont d'ailleurs point tranchées. Dans tous les cas, l'entonnoir qui nous occupe, renferme dans sa paroi dorsale le cerveau (e). Les branchies sont disposées sur tout le bord de l'entonnoir, sous la l'orme de lanières parallèles. Un sillon se prolonge de chaque espace interbranchial sur la partie supérieure de l'entonnoir membraneux. Cet appareil branchial en fer à cheval présente par suite une certaine ressemblance avec celui d'une Serpule. Toutefois, cette ressemblance n'est qu'extérieure, car le bord de l'entonnoir ne porte pas seulement une rangée de rayons bran- chiaux, mais plusieurs (trois au moins). Si l'on compte les branchies à la rangée externe, on n'en trouve guère que 28, tandis que le nombre total est d'environ 90.
Chaque rayon branchial ' est couvert de cils vibratiles, sauf une bande glabre sur la ligne médiane externe. Dans l'intérieur sont deux vais- seaux, auxquels les branchies doivent leur couleur verte, tempérée d'ail- leurs par un pigment brun, qui accompagne les anses latérales (b). Les branchies ont une cuticule beaucoup plus mince et délicate que celle du pédoncule infundibuliforme.
En dessous de l'appareil branchial sont deux tentacules2, naissant aux côtés de la bouche. Ces tentacules charnus (fig. 1, a), déjà fort bien
transparents. Le même savant place au sommet de la papille une ouverture par laquelle transsuderai le mucus. Cette ouverture n'existe pas, ou, du moins, M. Costa n'a-t-il en vue que la solution de conti- nuité de la substance incrustante au sommet du cylindre, à travers laquelle on voit surgir le haut de la papille comme un dôme incolore C'est ce dôme qu'il a pris pour du mucus. La véritable papille, privée de la substance incrustante, lui est restée inconnue.
1 Les cirres de la plupart des auteurs ; les ovaires pour Otto Fr. Millier.
2 M. Fritz Millier, en revendiquant pour les branchies le rôle respiratoire que beaucoup d'auteurs ont semblé leur dénier (puisqu'ils les ont appelées des antennes ou des tentacules supérieurs), semble con- tester aussi le nom de tentacules aux deux organes que nous considérons ici (Voyez Arcliiv /'. Naturg., XXIV, 1858, p. 218). Leurs fonctions sont pourtant bien préhensiles. Au moins les cils vibratiles qui garnissent leur gouttière conduisent-ils à la bouche les particules nutritives. — M. Edwards les considère comme des branchies lymphatiques. Peut-être jouent-ils accessoirement ce rôle. Le savant académicien ignorait d'ailleurs l'existence d'un vaisseau dans leur intérieur. (Voyez Leçons sur l'anatomieet la physio- logie, tome II, p 105.)
DU GOLFE l>lî NAPLES. 101
vus par Délie Chiaje, sont formés d'une partie axiale et de deux limites littéraux. Les limbes sont bien plus longs que l'axe, ce qui les oblige à se raccourcir en formant un grand nombre de replis très-caractéris- tiques. Ces replis ' sont placés de manière à transformer la face infé- rieure des tentacules en une large gouttière, couverte de cils vibra tiles (1 A). Grâce à cette organisation, les tentacules conduisent sans cesse des particules nutritives à la bouche. Dans l'axe de chaque tentacule est un vaisseau aveugle, à paroi eelluleuse et épaisse, dépourvu de ramifi- cations.
La bouche est une large ouverture entre les tentacules ciliés et la lèvre inférieure, bilobée, et non ciliée. Souvent on voit saillir de l'ou- verture buccale jusqu'à trois languettes ciliées (fig. 1, b), remplies d'un réseau de vaisseaux sanguins. Elles doivent prendre part à l'ingurgita- tion des aliments. Ce sont les trois antennes de M. Costa.
L'œsophage conduit dans un estomac de couleur orangée"2, qui se pro- longe, en avant, en un large cœcum 5 de même couleur, mais plus foncé. Le cœcum est désigné par Délie Chiaje sous le nom de «bourse biliaire aveugle'.» La couleur orangée appartient à la couche interne de l'es- tomac; l'externe est incolore. Cette disposition est rare chez les Anné- lides". L'intestin forme une grande anse qui remonte sous l'estomac, et qu'on trouve en général vide d'aliments {duodénum Délie Chiaje) '. Au delà, le trajet du tube digestif est recliligne. Ce tube est en général distendu par du sable fin, comme Délie Chiaje et M. Costa l'ont déjà remarqué.
Auprès du tube digestif, la cavité générale renferme dans sa partie antérieure, trois organes qui ont échappé à M. Costa, ou ont été mal
1 Ils paraissent exister chez tous les Phêrusiens, et ne sont point un résultat de l'action de l'alcool, comme l'a cru Rathke (HeUr. z. vergl. Anat. a. Phys. — Reisebemerk. aus Skandinavien, p. 86).
* Voyez Délie Chiaje, Descrizione, pi. 9i, fig. G, 7. "' lbid., fig. 6, //.
* La même qu'Otto appelle vesira suctoria chez les Siphonostomes.
5 Chez les Polycirrides, les Tliysanopka Sclmidt {Ctenodrilm Clprd.) et quelques autres. 8 Délie Chiaje, lue. cit., fig. (i, i.
102 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
compris par lui, mais que Délie Chiaje a fort bien vus. C'est d'abord un boyau aveugle, d'un noir intense, tirant parfois sur le verdàlre'. Il s'étend en arrière jusqu'à l'estomac, à la paroi duquel il adhère par son extrémité aveugle. Ce tube paraît s'ouvrir en avant au plancher dorsal de la cavité buccale. C'est ce que Délie Chiaje appelle «la bourse aveugle gastro-œsophagienne. » La structure de cette glande est remar- quable. Elle est formée de deux couches. L'externe, très-épaisse, est in- colore, musculaire, riche en réseaux sanguins. La couche interne est un épilhélium d'un noir intense. Les cellules (fig. 1 G), larges de 5 à 11 micr., doivent leur couleur à une foule de granules complètement insolubles dans l'acide acétique. Sous l'influence de l'acide azotique froid, les granules dégagent lentement quelques bulles de gaz; à chaud, ils se dissolvent rapidement, et la couleur noire disparaît pour faire place à un jaune brunâtre. Les fonctions de cette glande, confondue par M. Costa avec le vaisseau dorsal, sont entièrement problématiques. C'est l'organe qu'Otto paraît avoir considéré chez les Siphonoslomes comme un se- cond œsophage.
Les deux autres organes sont symétriques. Ce sont des glandes tubu- laires2 qui s'ouvrent au dehors, près de la bouche. Elles se terminent en cul-de-sac aux côtés de l'estomac dans le 8me segment. Ces glandes sont d'un beau blanc, grâce à de nombreuses concrétions sphériques et dures, déjà mentionnées par Délie Chiaje. Ralhke les a fort bien décrites chez son Siph. plumosum5. M. Kolliker ', sans connaître les observations de ses prédécesseurs, a retrouvé ces concrétions dans les mêmes glandes, chez un Siphonostome des côtes d'Ecosse, et il compare ces organes pour leur structure à des reins (de Gastéropodes). Il ajoute seulement qu'il n'a pu en obtenir de cristaux d'acide urique. En réalité, la ressem- blance avec les reins de certains mollusques est grande. La glande est
1 Délie Chiaje, lor.. cit., lig. 6, g.
- Ibid., fig. 6, d.
'• Reisebemerk. ans Skandinavien, p. 87. Les concrétions lui étaient aussi connues.
4 Knrz-er Benrht , etc. — Wunburger naturwisnenscliaflliche Zeitschriff, 1864 (Separat-Abdruck,
P. 10).
DU GOLFE DE NAPLES. 103
remplie de corps sphériques (1 F), ressemblant à des cellules, mais dans lesquels je n'ai pu découvrir de nucléus. Chacun renferme une seule concrétion sphérique ou plusieurs (diam. = 2 à 11 micr.).
L'action de presque tous les réactifs a pour effet immédiat la destruc- tion de la sphère organique, dans laquelle il n'y a d'ailleurs aucune vacuole comparable au Sekrelblâschen de Meckel de Hemsbach. Quant aux concrétions, elles sont insolubles dans l'acide acétique, mais se dissolvent avec effervescence dans l'acide azotique, ce qui permet de supposer de l'oxalate de chaux'.
Délie Chiaje représente faussement la chaîne nerveuse comme une bandelette à bords parallèles, sans aucun renflement. Cette fois, M. Costa a mieux vu les ganglions et les a mieux figurés. Je trouve (1 "H) le cer- veau oblong, relativement petit, et les connectifs œsophagiens longs et grêles. Le premier ganglion de la chaîne ventrale est trois fois aussi long que large, épaté en avant, atténué en arrière. Les suivants sont plus petits et ovoïdes. Dans tous, les cellules nerveuses occupent les parties latérales. Les connectifs interganglionnaires sont étroitement soudés l'un à l'autre. De chaque ganglion naissent trois paires de nerfs.
D'après M. Costa, le système vasculaire s'écarterait beaucoup de ce- lui des autres Annélides céphalobranches, étudiées par M. Edwards. Les différences me paraissent minimes ou nulles. Le vaisseau dorsal et le vaisseau ventral sont simples tous deux et suivent le cours habituel chez les espèces à intestin non rectiligne. Les anses latérales de chaque segment offrent la particularité de ne pas naître du vaisseau ventral exactement au même niveau du côté droit et du côté gauche. L'intestin
1 Délie Chiaje a donné à ces deux glandes excrémentitielles, malgré leur structure, le nom de vési- cules contractiles. Il les considérait comme un appareil accessoire de la respiration. M. Costa les passe sous silence, bien que je croie reconnaître l'une d'elles dans une de ses figures. — Nous verrons plus loin, en parlant des Amphicténiens, <|ue ces glandes doivent être considérées comme des organi s segmen- taires. Je n'ai pas reconnu en elles, il est vrai, la forme typique de ces organes, mais je ne doute pas qu'on ne finisse par la constater. Itéjà Rathke, chez la Troplwnia plumosa (Amphitrite plumosa Huiler; Siphonostomum plumosum Rathke), a constaté dans celte glande l'existence d'une cloison longitudinale, la parlageanl en deux moitiés. Je pense que celle observation (dont l'exactitude semble, il est vrai, contestée par M. Kôlliker] est très-juste. Elle établirait une conformité entière avec les organes segmentant des Ampliicléniens et des Térébelliens.
104 ANNÉL1DES CHÉTOPODES
est accompagné de deux vaisseaux enlériques inférieurs juxtaposés. Délie Chiaje n'en figure à tort qu'un seul.
Les organes générateurs sont intimement liés à l'appareil vasculaire. Délie Chiaje les a étudiés au moment du repos fonctionnel, et il repré- sente les ovaires' comme quatre petites glandes piriformes et granu- leuses, situées par paires aux côtés de l'estomac, et réunies au vaisseau ventral par des pédoncules vasculaires. C'est parfaitement juste. Le pédoncule de chaque glande est un vaisseau large de 17 micr., qui se continue dans l'axe de la glande et se termine en cœcum à l'extrémité opposée. Ce vaisseau axial donne naissance à une multitude de ramifi- cations aveugles et contractiles, qui forment une grappe vasculaire verte, très-élégante. Les rameaux sont réunis en une seule masse par une trame cellulaire, dans laquelle sont disséminés quelques petits ovules. A l'époque de la maturité sexuelle, les quatre ovaires se déve- loppent énormément, prennent une couleur brunâtre, qui est celle des œufs mûrs, et enveloppent complètement l'estomac et une partie de l'intestin. C'est l'état dans lequel ils ont été vus par M. Costa.
Les Stylarioïdes ne sont point hermaphrodites comme le pense M. Costa. Chez les mâles, les testicules sont attachés au même point du vaisseau ventral que les ovaires chez les femelles, mais il n'y en a qu'une seule paire. Ce sont deux bandes, longues de 20 à 2omm, et larges de lmm à 1,5. L'axe est occupé par un vaisseau, duquel naissent des cen- taines et même plus d'un millier de cœcum renflés en ampoule â l'ex- trémité. Tous ces vaisseaux sont animés de pulsations rhythmiques. La couleur verte du sang est en partie masquée par des granulations brunes, placées dans la paroi des vaisseaux. Les régimes de zoospermes se développent entre les cœcum.
La cavité périviscérale est divisée en deux parties par une cloison verticale, placée à peu près à la fin du premier tiers de la longueur totale de l'animal. Une cloison toute semblable existe chez le Siphonos- tomum diplochaïtos, où elle a déjà été fort bien vue par Otto.
' Luc. cit., fig. 6.
DU GOLFE DE NAPLES. 105
Genre TROPHONIA Aud. et Edw. (sensu str.)
Syn. PBERUSA Dluv.
Ce genre Trophonia, soit Pherusa, comme la plupart des auteurs l'ont entendu, renferme des types assez divers. Aussi, après en avoir séparé les Stylarioïdes Délie Chiaje, voyons-nous rester un certain nombre d'espèces qui ne sont point absorbées par le genre Stylarioïdes, et pour lesquelles il me semble convenable de conserver le nom de Trophonia.
Le genre ainsi restreint ' renferme des animaux dont le faciès est tout autre que celui des Stylarioïdes. Ceux-ci sont des vers nus, à soies fort petites, tellement qu'on peut au premier abord les croire absentes, sauf dans les deux premiers segments, où elles prennent des propor- tions colossales, et forment la cage cépbalique. Cbez les Tropbonies, au contraire, les soies sont bien développées, et celles du faisceau supé- rieur, filiformes, se redressent sur le dos pour former une véritable forêt de poils. Dans les segments antérieurs, les soies s'allongent quel- que peu, et se dirigent en avant, de manière à former une sorte de cage cépbalique. Toutefois cette cage n'est point clairement délimitée comme chez les Stylarioïdes, et il n'est point possible de dire que les segments antérieurs soient armés d'une manière particulière.
Tkophonia ep.uca.
PI. XXV, fig. 2.
Corpus longitttdme 3oent,5, loMtudme 3mm, hispidum, aremdis incrustatum, papillis cu- taneis antrorswm widigue sparsis, posteriora versus in pedibus tcmtwm ocewrentibus. Anus
inter tubercula quatuor ciliuta situs.
1 Je ne me dissimule pas que l'espèce-type d'Audouin et Milne Edwards (Trophonia barbala) ne reste plus le type du genre tel que je le comprends ici, car elle est identique au Slijliarioïdes monilifer. Cette espèce exclue forcément du genre Trophonia, je pense pouvoir néanmoins conserver cette dénomination pour des espèces qu'on a classées généralement dans le même genre, lors même que la définition restreinte de ce genre ne puisse désormais plus s'appliquer à la Trophonia barbota.
Tome xx, lre Partie. 14
106 ANNÊLIDES CHÉTOPODES
Je ne saurais mieux comparer le faciès de ce ver qu'à celui d'une chenille de Bombycide à poils hérissés. Cette apparence est due aux soies du faisceau supérieur, qui sont normalement dressées sur le dos. La peau est incrustée de petites pierres, abondantes surtout à la face tergale'. Malgré ces différences dans le faciès, si grandes qu'on ne se douterait guère avoir à faire à des vers de la même famille, la T. Eruca est par toute son organisation très-proche voisine des Stylarioïdes.
L'appareil branchial forme un fer à cheval, ouvert au côté ventral. Chaque moitié de cet appareil ne porte qu'une douzaine de rayons semblables à ceux des Stylarioïdes. Il n'est porté par aucun pédoncule appréciable. En dessous, insérés auprès de la bou- che, sont les deux tentacules ciliés, à gouttière ventrale, épais et médiocrement longs.
Dans toute la longueur du corps, les rames pédieuses (fig. 2) sont représentées par deux éminences, très-distantes l'une de l'autre, de chaque côté de chaque segment. La rame supérieure porte un faisceau de soies simples, annelées, pointues à l'extrémité, comme chez la plupart des autres Phérusiens. Les soies de la rame ventrale sont beaucoup plus robustes (2 B), plus courtes et terminées par un crochet unirostre, avec une dent ou aiguille sous-rostrale. Elles sont d'ailleurs annelées et striées en tra- vers. En outre, chaque pied renferme huit à dix acicules, très-larges à la base, à pointe acérée (2 G).
Le corps est couvert de papilles cylindriques (2 A) ; quelques-unes d'entre elles, plus longues que les autres, forment sur le ventre trois lignes longitudinales, l'une médiane, les autres latérales. Dans la région postérieure, les papilles sont plus rares et restreintes aux rames pédieuses. D'ailleurs leur organisation rappelle celle des pa- pilles homologues chez les Stylarioïdes. Leur apparence cylindrique tient à une ma- tière incrustante, ferme, laissant percer seulement le sommet de la véritable papille, comme un dôme incolore (2 A, a). Celle-ci est un bouton sphérique à long pédicule, avec substance centrale granuleuse (b).
L'appareil digestif est semblable à celui du Si. monilifer, seulement
1 La collection du Muséum de Paris possède, conservé dans l'alcool, un Phérusien à corps rugueux, que M. de Quatrefages a baptisé du nom de Pherusa incrustât a. Serait-ce peut-être la môme espèce? La courte diagnose que donne M. de Quatrefages devrait pourtant être contredite à chaque mot, si j'acceptais l'identité spécifique des individus en question. Mais ce n'est pas une raison pour que cette identité n'existe pas. L'avenir nous montrera peut être que la Pli. incrustait n'est que la variété alcoolique delà Tr. Eruca,
DU GOLFE DE NAPLES. 107
l'estomac est d'un rouge brun intense, et son cœcum antérieur est beau- coup plus long. Les ovaires et leur grappe vasculaire n'ont rien de spécial, si ce n'est la couleur brun-rougeàtre des œufs, qui, sous l'in- fluence de l'acide acétique, passe à l'orangé. Les ovaires, à l'époque de la maturité, enveloppent complètement l'estomac.
La glande noire impaire et les deux glandes excrémenlitielles à con- crétions blanches, sont semblables aux organes homologues des Styla- rioïdes, et se comportent de la même manière qu'eux à l'égard des ré- actifs.
Genre SIPHONOSTOMA Otto*.
Syn. FLABELUGERA Sars, Mlmgr. *; CHLORAEMA Duj., Qtrfg.
On est généralement d'accord pour reconnaître les Ghlorèmes de Du- jardin comme synonymes des Siphonoslomes d'Otto. Toutefois M. de Quatrefages vient de maintenir les deux genres l'un à côté de l'autre, en maltraitant, il est vrai, le genre Siphonostome d'une manière qui équivaut à le bannir de la science. En effet, il admet que les Siphonos- tomes se distinguent des Ghlorèmes par l'absence des papilles de la peau
1 Otto écrivait Sipltostoma, mais j'adopte l'orthographe Siphotwstoma , comme plus correcte.
4 M. Malmgren (Annulata polyctueta, etc., p. 83) rejette le nom de Sipltostoma Otto, parce qu'il a été employé déjà précédemment pour un genre de poissons. 11 le remplace par celui de Flubelligera Sars, qui date de 1829. M. Malmgren, je le sais, ne fait en cela qu'obéir aux principes de la Philosophia holanka : « Nomen genericum unum idemque, disait Linnée, ad diversa designanda gênera assumtum, altero loco s excludendum erit i> (PMI. botan., Ed. IV, Sprengel, § 217, p. 259). Je ne pense cependant pas devoir le suivre dans cette voie. Le nombre des genres homonymes est devenu si considérable que la plupart des zoologistes jugent opportun de se départir de la règle établie par le législateur Suédois. On ne rejette aujourd'hui un homonyme que lorsque d'autres raisons militent contre lui, en outre de l'homonymie; pourvu, du moins, que les deux genres homonymes n'appartiennent pas à un seul et même embranche- ment. Il convient d'éviter les homonymes autant que possible, mais les extirper partout où ils se présen- tent bouleverserait la science. J'ai moi-même suivi un certain temps le principe de Linné aussi stricte- ment que M. Malmgren. C'est ainsi que j'ai rejeté par la seule raison d'homonymie le nom iVErvilia, formé par Uujardin pour un genre d'infusoires ciliés, et que je l'ai remplacé par celui d'Aegyria Clprd. Lachm. Plus tard, M. Stein n'a pas trouvé ce remplacement amplement justifié, et il a reconnu la priorité du nom Ervilia Dujardin. Je pense aujourd'hui, tout bien considéré, que M. Stein a eu raison. Je fais comme lui, et je conserve la dénomination Siphunosloma Otto, d'ailleurs consacrée par l'usage.
108 ANNÉLIDES CHÊTOPODES
et du mucus. Or c'est entièrement inexact. La description de l'espèce- type par Otto est, il est vrai, en partie insuffisante, mais le fait que ce zoologiste pécha son ver dans le golfe de Naples et insiste sur son extrême transparence, sans parler de nombreux autres détails, n'a jamais laissé de doute sur son identification. Il n'est d'ailleurs point vrai que le mémoire d'Otto soit obscur1 comme le pense M. de Quatrefages. Ce travail et celui de M. Max Millier sont au contraire les meilleurs que nous possédions sur le genre Siphonostoma. Otto a même connu cer- tains détails d'organisation qui ont échappé à tous les auteurs plus récents, sauf Délie Chiaje. Quant à la mucosité, elle a été vue et décrite par lui. Tout lecteur impartial devra le reconnaître; seulement Otto considère cette mucosité comme formant une couche de la peau : « Integumenta communia, dit-il, duabus constant lamellis, quarum « exterior s. vera cutis, tenera, pellucida, sed respecta tenuitatis salis « firma, interior vero, seu peritomeum, multo adhuc tenuior et subti- « lissima, laxe lantum priori adhœret*. »
Pour les douleurs incorrigibles qui hésiteraient encore à voir dans la cutis vera tenera la couche de mucus, et dans la lamella interna, sive peritonœum les véritables téguments, je recommanderai l'examen de la figure 4 d'Otto et de l'explication qui l'accompagne. La couche désignée dans cette bonne figure sous le nom de cutis externa, est le mucus, celle désignée sous celui de cutis interna, la paroi du corps Les deux couches sont en effet traversées par les soies, et la première présente une épais- seur qu'on ne trouvera dans la paroi somatique d'aucune Annélide, sur- tout d'aucun Siphonostome, mais qui est parfaitement exacte dès qu'il s'agit de la couche de mucus.
Déjà Délie Chiaje, dont M. de Quatrefages ignore, il est vrai, les des- criptions et les nombreux dessins, Délie Chiaje dis-je, n'a jamais éprouvé de difficulté dans sa détermination. Les observateurs postérieurs sont
1 Plusieurs de ses dessins sont pourtant excellents.
8 Animalium mantimoriim nondum editorum gênera duo. De Sternaspide et Siplionostomate. Vratislaviœ, 1820.
DU GOLFE DE NAPLES. 109
dans le même cas, et tous ont vu le mucus et les papilles1. Le nom de Chlorœma doit donc rester au rang de synonyme.
SIPHONOSTOMA DIPLOCHAÏTOS.
Siphonostoma diplochaïtos Otto, De Sternaspide et Siphostomate. Loc. cit.
» » Blnv., Dict. des Sciences natur., t. LVII, p. 494, t. II, p. 21.
h » Cuvier, Régne animal, t. III, p. 196.
» » Guérin, Iconographie du règne animal de Cuvier. Annélides, pi. III, lig. 2.
Figure copiée d'Otto Chlorœma Edwardsii Duj., Ann des Sciences natur., 2rae série, XI, "298, pi. VIII, 4. Siphonnstuma diplochattos Délie Chiaje ', Descrizione, III, p. 74, 98 etsuiv. ; V, p 96; II, p. 75, tav. 99, fig. 8; tav. 100, fig. 6; tav. 109, fig. 1-5.
» » Gah. Costa, Ann. des Sciences natur., 1841, XVI, p. 272, pi. 12, fig. 1.
» » Edwards, Règne animal illustré, Annélides, pi. V, fig. 3 (copié d'après Otto).
? Siphonostoma uncinata Edwards, Règne animal illustré, pi. VII, fig. 4.
» diplochaïtus Max Millier, Observationes anatomicœ, p. 7.
Siphonoslomum diplochaïtus Grube, Familien der Anneliden, p. 72.
» Edwarsii Grube, Familien der Anneliden, p. 72.
Chlorœma Edwardsii Qtrl'g. ; Chlorœma dubium Qtrfg. ; Siphostoma diplochaïtum Qtrfg. ; S. uncinulum Qtrfg., Hist. natur. des Annelés, I, p. 475-478.
PI. XXV. Bg. 3.
Cette espèce est aujourd'hui fort bien connue, grâce au beau travail anatomique que lui a consacré M. Max Mùller, et que M. de Quatre- fages passe entièrement sous silence dans son Histoire naturelle des Annelés*. Il me sera donc permis d'être concis et de me borner à quel-
1 Toute cette question dej Chlorèmes et des Siphonostomes est restée pour M. de Quatrefages enve- loppée d'un nuage; de la maintes contradictions dans son ouvrage. Ainsi le S. diplochattos d'Otto a été étudié anatomiquement par M. G. Costa, qui a vu le mucus et les papilles. M. de Quatrefages en conclut que M. Costa n'a pas étudié le véritable Siphonostoma diplochaïtus, mais bien un Cldorème qu'il introduit dans la science sous le nom de C'iloraema dubium Qtrfg. Histoire naturelle des Annelés, tome I, p. 475). Cela ne l'empêche pas, deux pages plus loin {Ibid., p. 178), de citer le à', diplochaïtos Costa (avec renvoi au même texte et aux mêmes figures) parmi les synonymes du .S. diplochaïtos Otto.
4 M. Schmarda (Neue wirbellose Thiere, p. 20) dit que les plus anciennes descriptions et figures de Siphonostomes sont celles de Délie Chiaje (Memorie, IV, p. 178), bien que ce savant se soit refusé à leur assimilation aux Siphonostomes. Délie Chiaje n'avait pas si tort, car il s'agit de ses Stylarioïdes qu il comprenait être génériquement distincts des Siphonostomes. Cela est si vrai que dans sa Desc-izione il sait fort bien employer le nom de Siphonoslomum diplochaïtos pour le véritable Sipbonostome d'Otto.
3 Le Mémoire de M. Millier n'était point inconnu à M. d e Quatrefages ; il le cite dans la bibliographie imprimée à la fin de son volume. En revanche, lorsqu'il s'agit des Pbérusiens, il en ignore totalement l'existence. Le zoologiste français aurait cependant pu améliorer beaucoup ses généralités de la famille des Chlorémiens en tenant compte des travaux de M. Max Millier.
110 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
ques remarques historiques, ainsi qu'à un petit nombre de rectifications anatomiques.
Une partie des figures de Délie Chiaje, restées ensevelies dans l'oubli, sont d'entre les meilleures publiées jusqu'ici. Les recberches anato- miques de ce zoologiste, sans pénétrer aussi avant dans les détails que celles de M. Max Mùller, renferment peu d'inexactitudes.
Je représente l'extrémité antérieure du ver, vue en pronation (fig. 3) et en supination (5 A), pour remédier aux figures de quelques auteurs récents, qui ont été exécutées d'après des Chlorémiens comprimés. Remarquons que le segment porteur des deux éventails de soies qui forment la cage céphalique, reçoit ses nerfs du premier ganglion de la chaîne ventrale. Chaque éventail compte plus d'une centaine de soies, et chaque moitié de l'appareil respiratoire inclus plus de quarante filets branchiaux.
Les deux glandes tubulaires (fig. 56), que Délie Chiaje appelle «vési- cules contractiles,» sont aussi figurées par M. Max Mùller. Cet anato- miste, suivant l'exemple de M. Leuckart, combat l'opinion d'Otto, Rathke, etc., qui prétendent voir dans ces organes des glandes sali- vaires. Cette opinion, insoutenable aujourd'hui, est encore représentée par M. de Quatrefages (Annelés, I, p. 471). Et pourtant M. Mùller montre déjà, comme Délie Chiaje, que ces organes ne s'ouvrent point dans la bouche, mais se prolongent au delà du cerveau, jusqu'à la base des branchies. Il a vu également les concrétions qu'ils renferment, mais il les interprète à tort comme des nucléus de cellules.
Une grave erreur a cependant été commise par M. Max Mùller à l'instar de M. Gabr. Costa ', erreur à laquelle Délie Chiaje est le seul à avoir échappé jusqu'ici. Le S. diplochaïtos renferme dans sa région antérieure ce même boyau impair de couleur noir verdâtre (fig. 3, a) que nous avons décrit chez les Stylarioïdes et les Trophonies, boyau que Délie Chiaje a connu sous le nom de « bourse gastro-œsophagienne, »
' Rathke a commis la même erreur pour la Troplwniu plumosa.
nU GOLFE DE NAPLES. 111
et qu'Otto avait pris pour un « second œsophage '. » Je reconnais à n'en pas douter cet organe dans le gros vaisseau aveugle que M. Millier décrit comme placé sur l'œsophage et adhérant par son extrémité aveugle à l'estomac. L'erreur dans laquelle ce savant est tombé ainsi que M. G. Costa, s'explique par la couleur de la glande qui se rapproche de celle des vaisseaux sauguins, tout en étant bien plus foncée. Les éléments histologiques de cet organe sont semblables à ceux que j'ai décrits chez le Stylarioïde monilifère.
Les rapports des ovaires avec le vaisseau ventral ont déjà été connus de Délie Chiaje, comme aussi plus tard de M. Max Mùller.
Les singulières papilles disséminées dans la mucosité ont été vues et figurées par tous, mais interprétées de manières bien différentes. Du- jardin en faisait les glandes qui sécrètent la mucosité. Délie Chiaje y vit des parasites pédicellés qu'il décrivit sous le nom d'animalcules botryoïdes. M. Leuckart crut y voir pénétrer des vaisseaux sanguins, dont M. Mùller nia avec raison l'existence, tout en reconnaissant à ces organes la pro- priété de sécréter le mucus. M. Costa les appelle des glandes conglobées, M. de Qualrefages des poils. Mais celui qui a le mieux vu et à mon avis le mieux compris ces organes, c'est M. Kôlliker \ Il les décrit comme des papilles du toucher de taille colossale. Mes observations sur ce sujet sont une confirmation complète des siennes.
Chez le S. diplochaïtum, les papilles sont toutes longuement pédicel- lées, mais pourtant de deux formes bien distinctes. Les unes (5 C) sont restreintes exclusivement aux rames pédieuses, et s'accolent aux soies comme des plantes grimpantes au tronc d'un arbre. Les autres (3 D) sont disséminées sur toute la surface du corps. Dans les premières, le
1 Otto, dans la description de son aller œsophmjus qui lui a valu tant de critiques, avait en somme bien mieux vu que ses successeurs Dujardin, Costa, Huiler, Quatrefages etc. Seul Délie Chiaje a saisi cette organisation mieux que lui. Otto mentionne deux ouvertures placées l'une auprès de l'autre au lobe céphalique. Elles existent réellement. 11 décrit ensuite deux tubes mettant en communication ces ouvertures avec l'estomac ; l'un incolore est l'œsophage, l'autre est la glande tubulaire noire : «Alter vero œsophagus, dit-il, semper materia brunnea uti latus canalis intestinalis repletus fuit.» Cette méprise est excusable en ce sens que l'extrémité aveugle de la glande noire est intimement unie à la paroi stomacale.
* Kurzer Berichl, etc. — Wiirzb. naturw Zeitsclt., Band V (Separal-Abdruck, p. 17).
112 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
pédoncule se dilate en une massue très-allongée qui s'atténue à l'extré- mité et se termine par une sorte de renflement hérissé de soies sem- blables aux soies tactiles des autres Annélides. Le pédoncule est formé d'une enveloppe cuticulairc et d'une couche axiale granuleuse, distri- buée en fibres longitudinales, mal accusées. L'acide acétique y révèle de nombreux nucléus elliptiques (3 E), dont le grand axe est parallèle à l'axe du pédoncule. La base de la massue est remplie de masses globu- leuses, finement granuleuses, qui ne présentent aucune structure cellu- laire. Au delà, la substance centrale reprend son arrangement vague en fibres, et aboutit dans le bouton terminal à plusieurs corps piriformes, de couleur jaune soufre (c). Quelques autres corpuscules jaunes, sou- vent irréguliers, sont disséminés dans le reste de la massue. Dans les papilles de la seconde espèce, la massue est beaucoup plus large, plus courte et remplie de masses finement granuleuses, bien plus grosses que les corpuscules décrits plus haut. L'extrémité des papilles de cette seconde forme n'est jamais terminée par des soies tactiles. — Chez une autre espèce de Siphonostome du golfe de Naples, dont la mucosité est en général souillée de substances étrangères, mais dont je n'ai pu faire une étude suffisante, à cause de sa rareté relative, les papilles ont une forme un peu différente. Leur pédoncule se renfle en une sphère très-régulière, surmontée d'un appendice cylindrique. Leur organisation est du reste la môme1.
Entre les papilles et la mucosité au sein de laquelle elles sont plon- gées, il subsiste toujours une mince couche d'eau (3 C, e), couche, qui existe également autour des soies (3 B, a). Le grand développement de ces papilles du tact me semble en rapport évident avec la quantité de mucus sécrétée par la surface de l'animal. Grâce à cette épaisse couche protectrice, très-molle, l'animal serait inaccessible aux sensations tactiles, si les papilles n'allaient pas jusqu'à la périphérie du mucus chercher le contact médiat ou immédiat des corps extérieurs. Aucun vaisseau ne
1 M. de Quatrefages décrit dans les « poils » des Chlorémiens des cloisons cellulaires Je n'ai rien vu de semblable cbez les Sipbonostomes du golfe de Naples.
DU GOLFE DE NAPLES. 113
pénètre dans les papilles. Chez les individus de grande taille, le mucus prend dans la région postérieure du corps, une teinte d'un liel azur. Celte couleur est due à un dépôt de granulations bleues dans les pa- pilles.
Famille des AMPHICTÉNIENS Grube (Carus ').
Genre PECTINARIA Lamarck (Mlmgr. rev.)
M. Malmgren a restreint le genre Pectinaria aux espèces qui ont le bord du plan céphalique charnu entier (inleger), et dont le tube est en- tièrement droit. La Pectinaria belgica (Amphitrite belgica Pallas) est le type du genre ainsi conçu. J'entre dans la manière de voir de M. Malm- gren, bien que les différences entre le genre Pectinaria et le genre Am- phictène me semblent d'ordre très-secondaire.
Pectinaria neapolitana.
Amphitrite auricoma Délie Chinje, Memorie, tav. LXXXV1II. — Descrizione, lav, XXXIX, fig. 5-7 elfig. 10. Pectinaria auricoma belle Chiaje, Descrizione, III, p. 74. Ibid., V, p. 95.
PI. XXVIII, fig. 1.
Corjms sjurimiiiitm uitifxrontm longitudine 12-30mm, 1iitifiidiiico-7mm,cariiei)-/)iiïïid>ini, tubo arenaeeo, 20-4^m longo. Scapha amaiis postice tnmcata, in appendicem membrano- sniii valde contractUem margwe papiUoso desinens, paria cirrorum lateralium cylindrico- rum, brevissimorwm tria prcébens. Undni pectiviformcs, dent Uns sitl/aqiialihiis. parti- pos- teriore dentioidis minimis armata.
Cette Pectinaire est extrêmement voisine de la P. belgica Lam. (Am- phitrite belgica Pallas), et je l'aurais décrite sous ce nom, si M. Malm- gren ne figurait, pour la véritable P. belgica, des plaques onciales difïe-
1 M. Malmgren indique le nom i'Amphicténiens comme dû à Savigny. Toulefois il doit y avoir erreur à cet égard, puisque Savigny classait les Amphiclènes parmi ses Amphitritiens.
Tome xx, lre Partie. 15
114 ANNELIDES CHÉTOPODES
rentes de celles de l'espèce napolitaine. Le savant Finlandais a montré que dans toute la famille des Amphicténiens, ces plaques sont extrême- ment caractéristiques, et cette différence mérite par conséquent d'être prise en considération '. Nous n'avons d'ailleurs sur la P. belgica aucun travail correspondant aux exigences modernes. La forme de la scaphe et celle de ses appendices sont inconnues. Il n'est donc pas improbable qu'une étude plus approfondie montre bien d'autres différences entre l'espèce du Nord et celle de la Méditerranée.
Les variations de taille chez cette espèce sont fort remarquables, la grandeur des individus mûrs des deux sexes variant du simple au double et davantage. Cette différence est surtout frappante dans les tubes, car par suite de leur forme régulièrement conique, l'ouverture d'un tube deux fois plus long qu'un autre offre une surface quatre fois plus étendue que celle de l'ouverture de ce dernier. La longueur moyenne est de 15mra environ, et l'on peut estimer approximativement, que pour trente individus, dont la taille varie entre 12 et 20mm, on en obtient tout au plus un dont la longueur atteint 25 à 50m,u.
Le limbe du plan céphalique charnu est entier, sans aucune trace de dentelures. Les palées (palmiilœ Pallas), au brillant éclat métallique, sont très-inconstantes quant au nombre. On en compte de 7 à 14 par éventail chez les individus mûrs. Elles jouent le rôle d'organes préhen- siles. Chez les Pectinaires captives, on s'assure facilement que l'animal sort de temps à autre en partie de son tube, pour harponner et tirer à lui les objets voisins à l'aide de ces palées. La manière dont se comportent les Pectinaires en captivité a d'ailleurs été décrite d'une manière si exacte par Pallas2, qu'il est inutile d'entrer ici dans des détails à ce sujet.
1 .M Malmgren fait même l'entrer les petits détails de dentelure îles crochets dans la caractéristique des genres. Ainsi par ses crochets la Peetmaria neapolitana devrait rentrer dans le genre Cistenides Mlnigr. ; mais par son tube non courbé elle rentre dans le genre Peclinaire Créer un nouveau genre pour ce cas intermédiaire me semble superflu, .le pense bien plutôt que les genres de M. Malnigren sont quelque peu artificiels et ont tout au plus une valeur de sous-genres.
5 Miscelknea soologiea. Hagae comitum 1766, p. 124 et suiv., et Dierkundiy Menijelwerk verlauld en met Aanmerkinyen voorzien duor /'. oddaert, IV Stuk, bevat tende de Zeeduizendheenen en Zeejiissebedden. Uirecht, 1769, p. U et 15.
DU GOLFE. DE NAPLES. 115
Le voile céphalique que M. de Quatrefages considère comme une an- tenne transformée, est frangé sur le bord. Sa structure singulière est assez complexe. Il est formé d'une série de couches membraneuses. La couche médiane est réticulée ou alvéolaire, les limites des alvéoles (1 \,a) étant formées par une substance assez réfringente qui se prolonge en une série de petites lanières, inclinées sur le plan du voile. Cette substance que j'aurais crue au premier abord fort résistante, se détruit avec la plus grande facilité, et a complètement disparu dans les préparations que j'ai conservées du voile des Pcctinaires. Les alvéoles sont remplis d'une substance homogène, gélatineuse, renfermant parfois de larges boules incolores. Sur cette couche médiane repose tout un réseau très- complexe de libres granuleuses (1 1,6), larges de 3 a 11 micr., dont les dernières ramifications sont fines et homogènes. Bien que ces fibres diffèrent notablement de l'apparence normale des fibres nerveuses des autres Aunélides, j'incline pourtant à les considérer comme étant de nature nerveuse. Cette opinion ne repose pas seulement sur la forme du réseau du voile, mais encore sur le fait qu'un faisceau de quatre ou cinq fibres, provenant de ce réseau, pénètre dans chacune des franges du bord. Or ces organes sont de nature vraisemblablement tactile. En- fin le voile est tapissé de chaque côté d'une couche hypodermique pleine de nucléus, et d'une cuticule fort mince.
Les deux antennes filiformes (antennulœ minores Pallas) sont placées cà droite et à gauche du voile, et parfaitement semblables aux cirres tentaculaires du second segment (antennulœ majores Pallas). Ces quatre appendices renferment chacun un vaisseau contractile aveugle, comme les tentacules des Spiodiens et des Phérusiens.
Les six premiers segments du corps sont extrêmement courts et condensés, et pour- raient être considérés comme une région à part. Le 3me, le 4me, le 5me et le 6me se distinguent par l'existence d'écussons ventraux. Le premier ou segment buccal porte de chaque côté de la bouche un faisceau de tentacules en nombre très-variable. Le second présente sur sa partie externe une paire de cirres tentaculaires renfermant
116 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
chacun un vaisseau, dont je viens déjà de parler'. Le 3mo et le 4rae sont branchifères ; ce dernier est muni, en outre, sur la face ventrale de deux dents charnues, ou papilles de couleur jaune, l'une à droite, l'autre à gauche de l'écusson médian. Le cinquième et le sixième ont un faisceau de soies dorsal, mais pas encore de crochets ventraux. Ceux-ci se montrent dès le septième segment qu'on peut, par conséquent, considérer avec M. de Quatrefages, comme le premier segment abdominal. A partir de ce point les rames pédieuses prennent une forme de croissant, concaves en avant, convexes en arrière. Les crochets y sont distribués en une longue rangée (comprenant jusqu'à cent cinquante ou même deux cents crochets). Comme chez tous les Amphicténiens, le nombre des segments sétigères est de dix-sept.
Les tentacules buccaux fort contractiles, ne renferment pas d'anse vasculaire, et Rathke s'est décidément trompé lorsqu'il en mentionnait une dans les tentacules de Y Amphictene auricoma. Leur forme est celle d'un ruban, un peu plus épais sur la ligne médiane que sur les bords, et plié suivant cette ligne médiane, de manière à former une gouttière. La figure L G représente une coupe d'un de ces tentacules. La face con- cave seule est couverte de cils vibratiles; la face dorsale porte des soies tactiles, rares et courtes. Chaque tentacule est creux, renfermant un prolongement de la cavité périviscérale (1 F, c); la paroi dorsale est beaucoup plus mince que la paroi ventrale ou concave. On peut y dis- tinguer, surtout à l'aide de l'acide acétique, les couches suivantes : Une mince cuticule; une couche de fibres musculaires transversales (1 H, a); enfin une couche de fibres musculaires longitudinales (1 H, 6). Les deux couches musculaires n'ont aucune ressemblance entre elles. La première est formée de fibres extrêmement minces, à peine commensurables, sur lesquelles sont disséminés de nombreux nucléus, larges de 5 micr. Ces nucléus constituent évidemment la couche hypodermique ou matrice de la cuticule, qui ne paraît par suite pas très-distincte de la couche de fibres transversales. Les fibres longitudinales sont au contraire de larges rubans sinueux, dont le diamètre varie de 4 à 11 microm. Les fibres
' Je ne suis pas très-certain que ce segment soit distinct du segment buccal. Dans ce cas les branchies seraient portées par les segments 2 et 3.
DU GOI.FE DE NAPLES. 117
même ne m'ont pas montré de nucléus. En revanche on trouve dissé- minées entre elles de petites masses granuleuses brunâtres, dont chacune renferme un nucléus allongé et clair, large de 8 micr. La cavité du ten- tacule est traversée par une multitude de brides contractiles (IF, e), dont chacune a son nucléus, large de 1 microm. Ses régions latérales renferment beaucoup de globules non cellulaires. Enlin dans toute la longueur du tentacule courent deux faisceaux de fibres pâles (1 F, c), larges chacune de 11 microm., devenant sinueuses lorsque le tentacule se raccourcit. Seraient-ce là les nerfs du tentacule?
Dans tous les faisceaux dorsaux je trouve les soies de deux espèces, les unes simplement subulées (1 D, a) et bordées, les autres coudées en outre à l'extrémité (1 D, b). Les unes comme les autres présentent dans la région bordée une structure pointillée élégante. Cette apparence est produite par les fibres constitutives de la soie, dont les extrémités se redressent pour former une fine mosaïque à la surface. Dans le limbe de la partie coudée, ces fibres se groupent souvent en faisceaux distincts, de manière à faire paraître ce limbe comme discontinu (1 D', a).
Les soies dorées (1 G) de la scaphe sont peu nombreuses, je n'en compte ordinairement que six de chaque côté, dont les externes sont les plus grosses et les plus fortement recourbées à l'extrémité. Ce sont en réalité les soies dorsales du dernier segment abdominal, c'est-à-dire de celui qui précède immédiatement la scaphe. Ce segment n'a pas de soies ventrales; le précédent n'a ni soies ventrales, ni soies dorsales.
La scaphe, convexe en dessous (fig. 1), a ses bords externes à peu près parallèles. Elle est distinctement divisée en cinq segments, dont les trois premiers portent chacun une paire de cirres dorsaux (b). Ces cirres (1 A) sont courts, cylindriques, larges de 0mm,05, et portent à l'extrémité trois ou quatre petites fossettes hérissées de cils courts, raides et très-fins. Le bord postérieur de la scaphe vue par-dessous, est presque recliligne, et passe aux bords latéraux par des angles arrondis. Du milieu de ce bord postérieur, nait du côté dorsal un appendice membraneux (fig. 1, a), très-contractile, se terminant par un bord
118 ANNÊLIDES CHÊTOPODES
arqué et hérissé de petites papilles. Cet appendice porte en dessus une papille cirriforme (1 A, a).
La scaphe est traversée par l'intestin, qui s'ouvre à son dernier seg- ment. On doit donc la considérer comme un postabdomen achète, formé de cinq segments.
Relativement au système digestif, je ne puis que confirmer l'excellente description de Rathke. Je suis aussi d'accord avec lui pour les grands traits de la circulation du corps. Je trouve en effet un vaisseau ventral et deux vaisseaux dorsaux (presque latéraux); le troisième vaisseau dor- sal (médian), indiqué par Rathke, fait défaut. Les deux vaisseaux intes- tinaux et les anses latérales sont conformes à la description du grand anatomiste, mais les nombreux appendices aveugles contractiles qu'il signale chez YAmphiclene auricoma n'existent point chez notre Pectinaire. Voilà pour les différences anatomiques. Les divergences physiologiques sont plus frappantes encore. Rathke indique le sang comme se mouvant d'arrière en avant dans le plus gros des deux vaisseaux intestinaux et le vaisseau dorsal; au contraire d'avant en arrière dans le vaisseau ventral. Ce mouvement, dit-il, est la règle; parfois cependant il l'a vu se renverser pour quelques instants. Mes observations m'ont conduit à un résultat bien différent. Le sang se meut en effet d'arrière en avant dans le gros vais- seau intestinal, mais c'est aussi là sa direction dans le vaisseau ventral; au contraire, les deux vaisseaux dorsaux le poussent d'avant en arrière. Je sais tout ce que cette assertion a d'invraisemblable. Mais ce n'est point à la légère que je contredis un observateur comme Rathke, et que j'assigne aux Pectinaires une circulation inverse de celle des autres Annélides. L'observation peut être répétée à satiété, et avec la plus grande facilité, parce que chez notre Pectinaire, tous les gros troncs vasculaires, et même toutes les anses latérales et leurs subdivisions dans les pieds, sont contractiles. J'ai bien vu quelquefois le mouvement se renverser pour quelques secondes, mais seulement chez des indivi- dus placés sous le compresseur, et parlant dans des conditions anor- males.
DU GOLFE DE NAPLES. 119
Le vaisseau ventral n'est cependant contractile que dans sa partie postérieure, à savoir depuis la scaphe jusqu'au neuvième segment. Là il reçoit le gros vaisseau intestinal, dont le diamètre dépasse le sien. A partir de ce moment sa contractilité disparaît. Son diamètre devient en même temps bien plus considérable. 11 aboutit aux branchies auxquelles il porte le sang veineux. Les vaisseaux dorsaux en ramènent le sang artériel. C'est un véritable renversement de la circulation normale des Annélides.
Le gros vaisseau intestinal est accompagné dans toute sa longueur par un cordon jaune (1 K) irrégulier, adhérant à sa paroi, et formé de cellules (1 L) larges de 11 micr. , et pourvues d'un nucléus clair. Cet organe est sans doute comparable aux boyaux celluleux qui adhèrent au vaisseau dorsal chez tant d'Annélides. J'insiste sur ce fait, parce que ce vaisseau dorsal de l'intestin joue chez les Pectinaires le rôle d'un vaisseau dorsal véritable.
Les branchies des Pectinaires ont été déjà décrites d'une manière assez satisfaisante par Rathke, mais il n'en existait jusqu'ici aucune figure (V. fig. 1 P). Ces organes remarquables sont formés d'un axe sur lequel est implantée toute une série de feuillets membraneux. Je trouve l'axe occupé par deux vaisseaux, une artère et une veine, se ré- unissant à l'extrémité. L'artère fournit une branche à chaque feuillet branchial; cette branche fait tout le tour du feuillet pour venir se jeter dans la veine. L'aire qu'elle enserre ainsi, et qui est la partie principale du feuillet, est une membrane fort mince, traversée par un réseau respiratoire très-riche. Sa surface est couverte de cils vibratiles.
Le voile céphalique ne participe point à la respiration, car il n'y pénètre aucun vaisseau sanguin.
Une partie du mémoire de Rathke, qui, dans l'état actuel de la science, doit être profondément modifiée, est celle concernant une série de glandes de la région antérieure du corps. L'auteur les rattachait aux fonctions sexuelles. Il regardait les plus antérieures de ces glandes comme des ovaires de couleur blanchâtre, remplis d'œufs, dans les-
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quels il crut reconnaître une tache germinative. Les plus postérieurs étaient à ses yeux des testicules de couleur jaune doré. Rathke ne faisait d'ailleurs en cela,, pour les ovaires tout au moins, que répéter l'opinion de Pallas'. Les Pectinaires ont des sexes séparés, et les glandes vues par Pallas et Rathke ne sont point sexuelles. J'en compte trois paires : la première, beaucoup plus grande que les autres, parait déboucher à l'extérieur au second segment, les deux autres piriformes s'ouvrent au quatrième et au cinquième segment au-dessous des faisceaux de soies. Toutes offrent la même structure. Ce sont des sacs tapissés de cils vibra- tiles à l'intérieur, sacs dont les parois renferment une multitude de corps d'apparence cellulaire, formés d'un protoplasma homogène ren- fermant une concrétion sphérique dure d'un beau jaune d'or (1 0). Ces éléments sont entièrement semblables à ceux des glandes excrémen- litielles (glandes salivaires des auteurs) des Phérusiens. Pas plus que chez ces derniers on ne peut découvrir de nucléus dans le protoplasma très-destructible des corps pseudo-cellulaires. Les réactions chimiques sont les mêmes. Souvent un grand nombre de ces boules protoplasma- tiques sont enfermées dans une membrane commune, offrant ainsi l'image d'un groupe de cellules-filles dans une cellule-mère. Nous avons évidemment à faire aux homologues des glandes excrémentitielles des Phérusiens.
Nous pouvons faire un pas de plus et reconnaître dans ces glandes des organes segmentaires. C'est ce dont je me suis assuré pour la se- conde paire de glandes, mais je suppose que les autres doivent se com- porter de la même manière. Au niveau de la base de la première bran- chie on découvre, avec un peu d'attention, chez les individus assez petits pour être observés par transparence, un large entonnoir vibratile à pa- rois incolores (1 N). Cet entonnoir est béant dans la cavité périviscérale, mais l'un de ses côtés est adhérent à la paroi du corps. Les cils qui en tapissent l'intérieur s'étendent même quelque peu sur cette paroi, et leur mouvement engendre parmi les corpuscules de la cavité périviscé-
1 Miscvllanea zoologica. Hagœ Comitum, p. 130, et Dierkundig Mcnyelwerk,lX Stuk, p 20.
DU GOLFE DE NAPLES. 121
raie un tourbillon qui est le guide le plus sûr dans la recherche de l'en- tonnoir. L'entonnoir se continue dans le boyau jaune doré constituant la seconde paire de glandes décrites ci-dessus. Ce boyau est recourbé, comme Ralhke l'a déjà fort bien représenté. L'ensemble est identique aux organes segmentaires que je décrirai plus loin chez les Térébelles. Les glandes excrémentitielles sont donc des organes segmentaires, et je pense que les glandes correspondantes des Phérusiens sont dans le même cas.
Je ne conteste point d'ailleurs que ces glandes excrémentitielles ne puissent être liées indirectement avec les phénomènes de reproduction, à savoir comme organes efférents. Cela expliquerait l'assertion de Bathke qui déclare avoir trouvé des œufs dans l'intérieur. Il est vrai que ces œufs pourraient bien n'être que les sphères à concrétions, et j'insisterai moins sur celte indication que sur celle de Pallas, qui a vu les organes en question augmenter beaucoup de volume au printemps, c'est-à-dire à l'époque de la ponte*. Quoi qu'il en soit, ces organes sont identiques chez les deux sexes, et leur entonnoir vibratile est fort bien constitué pour saisir des corps flottants dans la cavité périviscérale. Dans les cir- constances ordinaires, le mouvement des cils est tel que les granules du liquide périviscéral, attirés d'abord dans l'entonnoir, en sont immédia- tement repoussés.
Le lieu même de formation des éléments sexuels n'est pas facile à reconnaître. On trouve ces éléments flottant dans la cavité périviscérale à des degrés de développement fort divers. Il m'a semblé pourtant que les plus jeunes ovules sont constamment logés dans la cavité des pieds sous les petits muscles qui servent à mouvoir les plaques onciales. C'est peut-être là leur lieu de formation. Il ne faut cependant pas oublier que les très-jeunes ovules peuvent se glisser jusque-là en venant de la cavité périviscérale, tandis que les ovules plus âgés ne peuvent prendre cette route à cause de leurs dimensions.
1 « Primo vere autem, dit-il" adolescunt in magna ovaria seu massas e granulis albis, arennlo liauil majoribus, coacervatas, anticam cavi corporis partem effarcientes.»
TOME XX, IMPARTIE. 16
122 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Les régimes de zoospermes ont été déjà ligures par Rathke, qui les considéra d'abord comme des zoospermes isolés de forme bizarre. Chaque zoosperme est, en réalité, filiforme, avec une tète sphérique, large de 2 micromètres.
Mes observations sur le système nerveux sont une confirmation et une extension de celles de Rathke. Dans la région thoracique ce savant a vu un seul ganglion par segment. Il en décrit, en revanche, deux, un grand et un petit dans chaque segment de la région abdominale. C'est très- juste. Cependant les segments abdominaux comprennent, en réalité, trois ganglions, le gros ganglion antérieur de Rathke étant histologiquemenl double (fig. 1 M).
Les deux cordons nerveux sont juxtaposés dans les connectifs inter- ganglionnaires. Ils s'écartent l'un de l'autre dans l'intérieur des gan- glions, et, dans l'intervalle, viennent se loger des cellules ganglionnaires. Les parties latérales des ganglions sont aussi formées par les cellules nerveuses. Chacun des trois ganglions donne naissance à une seule paire de nerfs.
Genre AMPHICTENE Sav. (Mlmgr. rev.)
M. Malmgren a rétabli le genre Amphiclene de Savigny comme dis- tinct du genre Pectinaria en prenant pour type YAmphitrite auricoma de Millier, et en restreignant le genre aux espèces qui ont le limbe du plan céphalique charnu découpé en petites dents cirriformes et le tube aré- nacé légèrement incurvé.
Amphictene auricoma.
Amphitrite auricoma Millier, Zoologia danica, vol. I, p. 26, lab. XXVI.
» >- H. Rathke, Beitr. z. v. Anat. — Reisebem. a. Skandin., p. 56, taf. V.
» » Sars Reise i Lofoten og Finm. 18i9, Xyt Mag. for Nalur. I85Û, VI, p. 86.
Pectinaria auricoma Grube, Familien der Annellden, p. 138.
» » Danielssen, Norsk. Vid. Selsk. i Trondhjem, 2, p. 27 (fide Malmgr.).
» yranulata Jolinst., Catalog of Worms of Brit. Mus., p. 245.
DU GOLFE DE NAPLES. 123
Amphicteneauricoma Malmg., Oefvers. af k. Vet. Akad. Fôrh., 1S65, n"5, p. 3.r>7, laf. XXVIII, fig. 41. Pectinaria betgica (pro parte) Qtrfg., Hist. uat. îles Annelés, 1866, II, p. W.V1. » aurieoma Qtrfg., Hist. uat. des Annelés, 1866, II, p. 335.
PI XXVIII, fig. 2.
Les auteurs ont fait une contusion perpétuelle entre X Amphictene au- rieoma et la Pectinaria belgica, confusion qui dure encore. M. de Qua- trefages attribue à M. Grube le mérite (ravoir, le premier, distingué clairement ces deux espèces, malheureusement il n'a pas su lui-même mettre à profit ce mérite de son prédécesseur. M. Grube avait, en effet, distingué les deux espèces par les mêmes caractères sur lesquels M. Malm- gren base sa distinction des genres Amphictene et Pectinaria. M. deQua- trefages oublie ces caractères dans l'établissement de sa synonymie, et attribue à la Pectinaria belgica le meilleur travail que nous possédions sur VAmphictene aurieoma, celui de Kalbke.
Loin de moi, d'ailleurs, l'idée de jeter un blâme sur les auteurs de cette confusion. Je m'en suis moi-même rendu coupable pratiquement pendant longtemps. Je croyais, dans le principe, n'avoir à faire, pour mes recherches anatomiques, qu'à une seule Pectinaire dont la scaphe va- riait, il est vrai, beaucoup de forme, ce qui pouvait être une différence sexuelle. Je me convainquis bientôt qu'il n'en était rien, et qu'il s'agis- sait de deux espèces distinctes'.
L'Amphiclène auricome est bien plus rare que la Pectinaria neapoli- tana dans le golfe de Naples, et je crois n'en avoir reçu en tout que qua- tre ou cinq individus. La forme de son tube permet de la reconnaître au premier coup d'œil. La structure analoinique paraît coïncider de tous points avec la P. neapolitana.
Une seule chose peut permettre de douter que cette Amphictene de la Méditerranée soit identique avec celle du Nord. C'est un détail de la
1 Cette confusion a sans doute été faite à chaque instant. Dalyell (The Povien oftlie Creator, vol. Il,
p. ISll) rapporte, par exemple, à propos de sa Siiln'llu belgica (Pectinaria belgica) ipie les tubes sont ré- gulièrement coniques, mais qu'il eu rencontra une fois un exemplaire recourbé comme une défense d'élé- phanl C'était sans doute une Amphictene aurieoma.
124 ANNÊLIDES CHËTOPODES
description de Rathke qui attribue des cœcum vasculaires contractiles à Y A. auricoma. Ils existent aussi peu chez l'Amphictène de Naples que chez la P. neapolilana' . Mais, à tous les autres points de vue, l'identité avec ce que nous savons de la véritable A. auricoma, est complète. La scaphe (fig. 2) qui semble fort caractéristique n'a pas, il est vrai, été étudiée d'une manière suffisante dans l'espèce septentrionale.
Chez les individus de Naples, la scaphe est entièrement dépourvue de cirres latéraux. En revanche, ses bords membraneux sont découpés de chaque coté en quatre languettes de forme très-constante, toujours re- courbées sur le dos. L'extrémité postérieure se prolonge en un appendice triangulaire. Une papille cirriforme (fig. 2, a), cylindrique, est placée en avant de l'anus. Enfin les soies de la base de la scaphe (2 A) sont beau- coup plus nombreuses et plus minces que chez la Pectinaria neapoli- lana \
Il existe quelques autres caractères différentiels de VA. auricoma com- parée à la P. neapolilana. Les segments 3-6 forment des bourrelets ven- traux beaucoup plus marqués. Le quatrième segment porte aux côtés de l'écusson ventral, au lieu de deux grosses dents charnues, deux appen- dices membraneux très-minces. L'écusson ventral du sixième segment est divisé en deux par un sillon longitudinal, etc. Je n'ai pas vu les pa- lées céphaliques dépasser le nombre de 9 dans chaque palmule.
' Les anatomistes devront diriger leur attention sur ce point important. L'abondance des cœcum vasculaires contractiles chez certaines espèces, comme l'Amphictène eu question d'après Rathke, la lJro- tula Dysteri d'après M. Huxley, un Ammocliarien du Brésil d'après M. Fr. Mùller, i'Ophelia radiata, la Dasyekone lucullana, le Prionospio Malmgreni, le Lumbriculus variegatus d'après mes propres observa- tions, cette abondance, dis-je, doit avoir une signification physiologique. Faut-il y voir avec M. Huxley un appareil destiné à pomper une partie des éléments dissous dans la lymphe?
2 Le ver que M. Williams a identifié avec l'Amphictène auricoma [Amphitrite Mûll.) doit appartenir à une tout autre espèce, à moins qu'il n'y ait eu une confusion dans ses dessins. Les soies qu'il décrit et qu'il figure (Report un british Annelida, p 208, fig. 28) n'ont rien à faire avec celles des autres Amphic- ténieus et rappellent bien plutôt celles de certains Polynoïdes.
DU GOLFE DE NAPLES. 125
Famille des TÉRÉBELLIENS Gnibe (Qtrfg. rev.)
La famille des Térébelliens, telle que l'ont délimitée en dernier lieu M. Quatrefages et M. Malmgren, l'orme un tout très-naturel. V Histoire des Ânnelés y distingue trois tribus: les Térébelliens branchies, les Téré- belliens abranrhes et les Hétérotérébelliens. Les deux premières sont très- naturelles; la dernière ne l'est pas, chacun de ses genres ayant beau- coup plus d'affinité avec certains genres déterminés de Térébelliens branchies qu'avec les autres Hétérotérébelliens. Je ne distinguerai donc que deux tribus, celles des Térébellides (T. branchies, Qtrfg.) et celle des Polycir rides (T. abr anches, Qtrfg.). Les dénominations de M. de Quatre- fages ne peuvent être conservées. En effet, M. Malmgren vient de faire connaître plusieurs genres qui, bien que dépourvus de branchies, of- frent toute l'organisation des Térébellides et nullement celle des Poly- cirrides. En outre de ces deux tribus, M. Malmgren en admet trois autres: celle des Artacamides, celle des Trichobranchides et celle des Ca- néphorides. Comme elles reposent sur des types qui me sont inconnus, je ne puis guère les juger. Elles ne me semblent pourtant point équiva- lentes aux premières.
Les espèces de Térébelliens jusqu'ici décrites sont fort nombreuses. Beaucoup d'entre elles sont toutefois mal caractérisées et à peu près in- déterminables. Certains caractères d'observation facile et d'une fixité assez remarquable, comme ceux tirés des plaques onciales (uncini), soit crochets ventraux, n'ont pas été utilisés comme ils auraient pu l'être. M. Malmgren a été, je crois, le premier à faire entrer en ligne de compte d'une manière conséquente, non-seulement la forme des plaques oncia- les, mais encore le nombre de rangées qu'elles forment sur chaque tore unchiigère. En effet, le nombre de Térébelliens portant une seule ran-
126 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
gée de plaques onciales sur chaque tore est minime. La plupart en por- tent une sur les premiers segments (sauf les deux premiers de tous qui en sont dépourvus dans la règle) et deux sur tous les suivants, ou au moins sur une partie d'entre eux. Le plus souvent les sept premiers segments sétigères ont une rangée simple de plaques, mais à partir du huitième la rangée devient double '.
Un examen attentif des tores uncinigères m'a fait trouver dans les plaques onciales d'autres caractères importants jusqu'ici restés inaper- çus. Ces plaques n'ont point toujours la même direction, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer chez une espèce delà Manche, et cette direction peut varier, soit dans les différentes rangées, soit dans les différentes plaques d'une même rangée. En effet, les petits crochets qui arment le bord des plaques onciales ont leur pointe dirigée tantôt en arrière, tan- tôt en avant. Leurs fonctions sont inverses dans les deux cas. Les pla- ques dont les crochets ont la pointe recourbée en arrière, servent à l'ani- mal à cheminer en avant dans son tube, celles dont les crochets ont la pointe dirigée en avant favorisent au contraire la marche à reculons. Je désigne par suite les premières sous le nom de plaques progressives, les secondes sous celui de plaques rétrogressives. Il y a des rangées entière- ment progressives, d'autres entièrement rétrogressives, d'autres, enfin, dans lesquelles des plaques progressives alternent régulièrement avec des plaques rétrogressives. Un degré intermédiaire entre cette dernière forme et les deux précédentes est formée par le cas où deux rangées, l'une progressive, l'autre rétrogressive, sont très-rapprochées l'une de l'autre, sur un même tore, et où les éléments de l'une se glissent en partie entre les éléments de l'autre, c'est ce que j'appelle les rangées en- grenantes.
Enfin, il peut arriver que les plaques onciales forment une rangée continue qui se recourbe pour former une parabole dans laquelle l'une des branches est progressive, l'autre rétrogressive. C'est ce que j'appelle une rangée parabolique. Les différents cas sont donc les suivants:
' Ce fait a aussi été relevé par M. Williams.
DU GOLFE DE NAPLES. 127
1° Rangée progressive : I I I I M M I 1 I I
2° Rangée rélrogressive: M I I I I I i i I I I
3° Rangée alterne: l I I I I I I I M i I
4° Rangées engrenantes : I j I | I ) I j I ) I
111111/
5° Rangée parabolique
l l L I l L n<
En tenant compte de ces différents modes de distribution des plaques onciales, et du numéro d'ordre des segments où ils font leur apparition, la détermination des Térébelliens se trouve singulièrement facilitée. Les jeunes individus ne ressemblent aux adultes dans cette famille ni par leurs proportions, ni par leur couleur. Mais en tenant compte de tous les caractères tirés des plaques onciales, je n'ai jamais éprouvé de diffi- culté à rapporter les jeunes individus du golfe de Naples aux formes adultes de la môme espèce.
Un autre caractère, trop souvent négligé dans la description des espè- ces, est celui de l'existence ou de la présence de soies de soutien dans les palettes de la région abdominale. Gbez beaucoup de Térébelliens, en effet, les tores uncinigères de l'abdomen s'allongent beaucoup et méri- tent le nom de palettes. Rs ne cessent point pour cela de porter les pla- ques onciales sur leur bord ; mais ces plaques s'articulent par chacune des extrémités de leur base avec une soie chitineuse rectiligne. Ces soies, dont le nombre est, par conséquent, dans la règle double de celui des plaques onciales, forment un faisceau au centre de la palette, faisceau qui confère à celle-ci une certaine rigidité et facilite ses fonctions d'or- gane moteur. Souvent ces soies internes paraissent n'être que les ten- dons chitinisés des muscles qui servent à mouvoir les plaques onciales. On peut les désigner sous le nom de soies de soutien ou de soies-tendons. M. Williams, qui a déjà reconnu très-exactement la liaison de ces soies avec les mouvements des plaques onciales', les appelle tensores hamulo-
1 liepurt un british Annelida, loc. cit., p. 200.
128 ANNELIDES CHÉTOPODES
rutn et laxatores hamulorum; mais ces noms devraient être réservés aux muscles môme qui agissent sur les tendons.
1. TRIBU DES TÉRÉBELLIDES.
Genre HETEROTEREBELLA Qtrfg. '
Syn. LEPRXEA Malmgr.
HETEROTEREBELLA SANGU1NEA.
l'I XXX. fig. 1, et pi. XXIX, lig. 3.
Corj)iis(fi iilnriills r.rrhtsis) loiigifitdine 30-35""", latitttdinr marinm 6mm, rxhrrrinmm, disco rentrait fhoradco pàMùVorr. teittaculis rvlbris. Setce dorsuales segmentorv/m- setigero- rum duodeàm anticorwm volubUes, ceeterce ealycigerœ. Uncini sérient wiicam progressi- vam in segmentis 3 ad 8, duplicem vero a segmente nono, scïlicet anticam progressivam, posticamque retrogressivam efficientes. < 'orpnsnilu lijmpliœ peririsrcntlis ntlmi.
Ce Térébellien est de tous le plus commun à Naples, où il abonde dans la vase du port. Il s'y construit ses tubes entre les Pballousies. On le reconnaît immédiatement (pi. XXX, fig. 1) à sa couleur rouge foncé, au corps large dans la région thoracique, rapidement atténué dans la région abdominale, c'est-à-dire dans celle où les soies dorsales^ changent de forme. Les jeunes individus qui n'ont encore que quelques millimè- tres de long sont, il est vrai, à peu près incolores, mais la conformation et la distribution des soies permettent toujours de les reconnaître La coloration n'est du reste point due uniquement aux corpuscules rouges de la cavité périviscérale2, mais aussi à un pigment de la paroi du corps.
1 Le nom de Leprœa est, il est vrai, antérieur à la publication de ï Histoire naturelle des Annelés. Toutefois M. de Quatrefages avait fait connaître dès le mois de mars 1865, c'est-à-dire un peu avant la publication de M. Malnigren, une diagnose concise du genre Heteroterebella (Comptes rendus de l'Acadé- mie des Sciences de Paris, séance du 'il mars 1S65). La priorité lui est donc acquise. La Terebella mndida Frey et Leuck. (Beitrciije zur Kenntn. wirbelloser Thiere, p. 154), omise dans Y Histoire nalur. des Annelés, doit rentrer dans le genre Heteroterebella.
2 C'est, je crois, le premier exemple d'un ver cbez lequel la coloration rouge des corpuscules de la ca-
DU GOLFE DE NAPLES. 129
Le lobe céphalique a la forme d'une lèvre semi-circulaire, derrière laquelle sur- gissent les tentacules. Ceux-ci sont encore très-peu nombreux chez les individus (pi. XXIX, fig. 3) qui ont déjà atteint une longueur de deux centimètres. Le seg- ment buccal est achète comme chez tous les Térèbelliens, et porte de nombreuses petites taches oculaires dans le jeune âge. Le second segment est le premier porteur d'une pharètre avec soies dorsales': au troisième commencent les tores uncinigères.
Les soies pharétrales des douze premiers segments sétigères sont formées d'une hampe très-forte (pi. XXX, 1 C), bordée dans la dernière partie de sa longueur de deux limbes étroits qui vont en mourant et disparaissent avant d'atteindre l'ex- trémité. A partir de ce point la hampe s'aplatit au point de devenir membraneuse, s'enroule en une spire allongée, finement denticulée sur l'un des bords, ' et se ter- mine en une pointe acérée. C'est ce que j'appelle des soies simples à extrémité voluble. Elles se rapprochent de celles de la Terebella pterochœta Schmrd. du Cap1. A partir du 1 4me segment, ces soies sont remplacées par d'autres (1 B), dont l'extré- mité se dilate en une sorte de calice à paroi striée, finement denticulé sur le bord ; celui-ci se prolonge sur un point (quelquefois sur deux) en une longue épine. Les plaques onciales (1 D) sont partout semblables, de forme aviculaire, unirostres, avec deux dentelures au sommet; elles reposent sur des tores peu saillants et dépourvus de soies-tendons. Dans les tores de la région postérieure, la rangée antérieure des plaques onciales (progressives) devient graduellement plus courte, et dans les deux ou trois derniers elle disparait même complètement; la rangée rétrogressive persiste alors seule. J'ai même vu chez un individu de 70 segments les 16 derniers n'avoir que la rangée rétrogressive. On voit donc que si les premiers segments ne sont munis que de crochets progressifs, les derniers ne portent en revanche que des crochets rétro- gressifs, et que seule la région moyenne a les deux sortes d'instruments de progres- sion. L'anus est terminal, entouré de six papilles à peine marquées.
Les branchies arborescentes sont au nombre de trois paires, qui vont en décrois- sance d'avant en arrière, mais les jeunes individus n'en possèdent qu'une ou deux paires. L'époque de l'apparition de ces organes paraît sujette à de grandes variations. J'ai rencontré un individu de 74 segments, long déjà de 18mm, qui n'avait encore qu'une seule paire de branchies bien développées, et une seconde paire représentée
vite périviscérale coexiste avec une circulation sanguine. Chez les Capitelliens, les Glycériens, les Polycir- rides, enfin chez les Glyeinde Fr. Midi., où il existe des corpuscules rouges de la cavité périviscérale, le système vasculaire fait défaut.
* J'ai déjà remarqué dans les Proléi/omènes que la duplicité du vaisseau axial des branchies, ignorée de M. de Qualrefages, avait été indiquée depuis longtemps par M. Gruhe, puis par M. Williams.
Tome xx, lre Partie. 1"
130 ANNÈLIDES CHÉTOPODES
par un petit tubercule vasculaire à peine appréciable. En revanche, j'ai vu des indi- vidus de 60 à 70 segments posséder déjà les trois paires de branchies, la première à peine plus grande que les autres. La première branchie paraît portée par le premier segment (achète), les deux autres par les deux suivants.
Les branchies Irès-contractiles et dépourvues de cils vibraliles comme celles des autres Térébelliens, sont continuellement parcourues en sens alternatif par un (lot de disques rouges, qu'on peut être tenté au pre- mier abord de considérer comme des corpuscules du sang. Cependant un examen attentif enseigne que ces corpuscules (1 A, d) sont exlra- vasculaires. Ils appartiennent à la lymphe périviscérale. Les vaisseaux (1 A, a, b, c) renferment un liquide rouge dépourvu d'éléments cellu- laires et sont disposés comme dans les branchies des autres Térébelliens. Chaque rameau branchial renferme, en effet, une veine (a) et une artère (b), mises en communication par deux séries d'anses vasculaires trans- versales (c). La circulation du sang dans cet appareil vasculaire est en grande partie sous l'influence des mouvements systoliques et diastolibues du vaisseau dorsal. Les contractions de la branchie même sont efficaces surtout pour la circulation de la lymphe rouge. Il est, en effet, probable que les branchies servent à la fois à la respiration sanguine et à la lym- phatique.
Le système vasculaire est semblable à celui des Térébelles si bien connu, grâce aux beaux travaux de M. Milne Edwards.
Lorsqu'on a à faire ta déjeunes individus susceptibles d'être étudiés par transparence, on est frappé, dans certaines positions, d'une image très-particulière présentée par la région abdominale. Je veux parler d'une série de parallélogrammes (3 A, c) incolores, placés entre l'intestin et la paroi ventrale. Le liquide de la cavité périviscérale forme des torrents rouges (d) entre ces parallélogrammes. J'ai déjà représenté ailleurs une apparence très-semblable des Polyophth aimes. L'explication est la même dans les deux cas. Il s'agit de deux séries de bandes musculaires qui s'attachent d'une part à la ligne latérale de la paroi du corps, d'autre part à côté de la chaîne nerveuse. Elles constituent deux sortes de plan-
1)1 GOLFE DE 1VAPLES. 131
chersàais disjoints qui séparent la cavité périviscérale en trois chambres. La chambre supérieure ou principale renferme l'intestin (3 A, e) et les brides qui le fixent à la paroi dorsale.
UHeteroterebetta sanguinea possède une seule paire d'organes seg- mentaires (3 B) qui parait s'ouvrir au dehors à une petite distance de la bouche. L'organe est formé, comme dans toute la famille, de deux bran- ches lubulaires de largeur très-inégale, soudées l'une à l'autre dans (ouïe la longueur, mais ne communiquant ensemble par leur cavité qu'à l'extrémité postérieure. L'ouverture interne de l'appareil (3 B, a) se trouve à la base de la première paire de branchies, sous la forme d'un entonnoir vibratile adhérant à la paroi du corps. Les cils de l'entonnoir entretiennent un tourbillon dans les corpuscules rouges de la lymphe, qui sont continuellement adirés et repoussés par lui, sans que jamais aucun d'eux s'engage dans la cavité de l'organe segmenlaire. L'entonnoir conduit dans la branche étroite, colorée d'un brun orangé et ciliée à l'in- térieur. Cette branche (b) flotte librement dans la cavité périviscérale du 1er au 8me segment; là elle se recourbe pour former la branche large (e), de couleur plus paie, qui s'accole à elle. Cet organe segmenlaire est l'homologue évident de ceux des Àmphicléniens dont nous avons re- connu les fonctions excrétoires. 11 est possible qu'il serve aussi d'appa- reil elféranl pour les éléments sexuels, toutefois je n'ai jamais vu de zoospermes ni d'ovules pénétrer dans l'intérieur.
Genre TEREBELLA Linn. (Qtrfg. rev.).
I ■»! « I IO\. Térébelles à soies de soutien ( soies-tr lirions) dans les pinnules abdominales.
I. Terebella Meckelii.
Axnphàtrite Meckelii Délie Chiaje, Memorie, III, p. 180, tav. xlv, le. — Descrizione, III, p. 70, etV,
p. 94, i.-iv. 80, fig. 10 Terebella nebulosa M. Edw. (hum Montagu), Ann des Sciences nalur. , '.}•'•' série, III, p. 11", pi. 8.
132 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Terebella nebulosa Grube, Archiv fur Naturg., 1855, XXI, p. 115.
Amphitritoides rapax Ach. Costa, Annuario zool. d. r. univ. di Napoli, anno 1°, 1862, p. 32. Pallonia rapax Ach. Costa, Annuario zool d. r. univ di Napoli, anno 1", 1862, p. 89. Terebella nebulosa Qtrfg. (pro parle), Histoire natur. des Annelés, II, p. 389.
PI. XXV11I, fig. 3.
Commis longUudine 4-5"°', ledit uéline eintrorsnm usque ml l°cat, mfo-brunnetvnt, punctis albis urulique sparsis, tridundis ntps. l'hurctreirum dors/ml iwm paria 17. Uncmorum sé- ries unica progressives a segmenta tertio usque ad octewum ; a segmento nono usque ad 18mum séries utrmque binée, anterior progressiva, posterior retrogressiva.
Les auteurs n'ont pas réussi jusqu'à présent à identifier l'AmpkUrite Meckelii Délie Chiaje. Cependant, pour quiconque étudie les Annélides du golfe de Naples à l'état vivant, l'hésitation n'est pas possible une seconde. La multitude de petites perles blan- ches semées sur le fond rouge brun, que Délie Chiaje a déjà décrite est trop caracté- ristique pour que l'incertitude trouve encore de la place. Il est vrai que ce caractère de coloration disparaît dans l'alcool. Les taches blanches s'étendent même aux bran- chies qui en sont toutes piquetées.
Il est incontestable que la T. Meckelii est voisine de la T. nebulosa Montagu de la Manche (T. luberculata Dalyell), cependant il est à peine douteux qu'elle doive en être distinguée, comme M. Grube et M. de Quatrefages l'ont du reste supposé. La T. ne- bulosa atteint une taille de six à sept pouces, c'est donc un géant, comparativement à la. T. Meckelii. En outre ses tentacules sont blancs*, tandis que ceux de la T. Meckelii sont toujours d'un rouge de brique tirant sur l'orangé, quelquefois piqueté de blanc. Je ne doute pas qu'une étude plus approfondie ne révèle encore d'autres différences.
Les soies subulées sont dos soies de Térébelles normales, à limbe entier. Les pla- ques onciales (3 A) sont aviculaires, a^ec deux dentelures au vertex. Les six premiers tores uncinigères n'en portent qu'une rangée, mais les suivants en portent deux, en- grenées l'une dans l'autre, jusqu'à l'extrémité du thorax. Dès le 1 9me segment, c'est- à-dire le premier abdominal, les tores se transforment en palettes ou pinnules qui ne portent plus qu'une seule rangée de crochets.
' M. Costa indique une taille supérieure, mais je suppose qu'il comprend les tentacules dans sa mesure.
2 Telle est au moins la description de M. de Quatrefages. Montagu (Description of fwe british speeies uf the Genus Terebella of Linné. Transaet. of the Linnean Society, vol. XII, 1818, p 343) indique, il est vrai, les tentacules comme d'un orangé pâle piqueté de blanc. Cette coloration doit être dans tous les cas bien plus pâle que chez la T. Meckelii, car Dalyell (The powers of the Creator, etc., vol. II, p. XXIX) représente les tentacules de la T. luberculata (identique avec la T. nebulosa) complètement incolores, comme M. de Quatrefages. Il s'agit dans tous les cas de deux espèces représentatives, jouissant toutes deux d'une mobilité extrême, quittant leurs tubes coquilliers pour y rentrer ou les échanger contre d'autres, etc.
DU GOLFE DE NAPLES. 133
Chaque palette renferme un large faisceau de soies-tendons (3 A, a, a'), dont le nombre est double de celui des plaques onciales. En effet, la base élargie du crochet porte une dent à chaque extrémité, et cette dent sert de point d'attache à une soie-tendon. Le tissu de ces palettes (3 B) est remarquable. Il est formé d'une masse homogène dans laquelle sont disséminées d'abord des cellules granuleuses, fusiformes ou étoilées, à petit nucléus (b), puis des capsules (c) sphériques ou ovoïdes, dont la paroi épaisse montre toujours un double contour très-accusé et une pe- tite ouverture (5 C). Au premier abord, j'ai pris ces dernières pour des vé- gétaux parasites. Cependant, comme elles existent chez tous les indivi- dus de cette espèce, non-seulement dans les palettes, mais aussi dans le reste du corps, en moindre abondance il est vrai, et comme, d'autre part, on ne les rencontre jamais chez d'autres Térébelles, je pense devoir les considérer comme une particularité histologique de cette espèce. Ce sont sans doute de petites glandes.
Les tentacules sont extrêmement nombreux et contractiles. Ils servent non-seulement d'organes de préhension, mais encore d'organes de pro- gression lorsque l'animal quitte son tube pour aller faire une excursion, ce qui lui arrive assez souvent. Chaque tentacule contient un prolonge- ment de la cavité du corps, mais point de vaisseaux'. La paroi est très- mince du côté dorsal (3 D, (3), fort épaisse au contraire du côté ventral («).. Au côté dorsal se succèdent de dehors en dedans la cuticule (a), une couche sous-cuticulaire granuleuse (b) et une couche de fibres muscu- laires longitudinales (c), portant de distance en distance des cellules étoilées (g) qui constituent une sorte d'épi thélium discontinu de la cavité du tentacule. Dans la paroi ventrale, à peu près sept ou huit fois plus épaisse, la couche granuleuse (b') sous-cuticulaire est remplie de folli- cules fusiformes, et la couche musculaire (c') renferme des granulations
1 II semble à peine nécessaire de mentionner celte anangie îles tentacules qui est générale dans la famille des Térébelliens. Cependant M. Williams est tombé ici dans la mémo erreur que Rathke à pro- pos des Amphicléniens. H décrit dans l'intérieur des tentacules des Térébelliens un vaisseau sanguin, il est vrai fort mince. Ce vaisseau n'existe point (Voyez Report un british Annelida, p. 194).
13i ANNÉLIDES CHÈTOPODES
de pigment et une foule de petites capsules à paroi épaisse (e), qui res- semblent à celles des palettes abdominales, mais sont de moitié plus petites (3 E). La partie ventrale de la cavité intratentaculaire est traver- sée par une multitude de brides contractiles (3 D, f) qui se fixent à la paroi par leurs extrémités un peu élargies. Elles paraissent remplacer les fibres musculaires circulaires que je n'ai pu découvrir dans le ten- tacule. Dans la même partie de cette cavité court un cordon accompa- gné de cellules fusil'ormes (h), qui est peut-être le nerf du tentacule. A l'aide de fines aiguilles on peut isoler les fibres musculaires longitudi- nales (3 F) du tentacule, dont le diamètre n'est que de 0mm,0022. On voit souvent, appliqué contre elles, un nucléus elliptique, long deOmm,016 et large de 0m,u,0()3.
A l'époque de la maturité sexuelle, la région tboracique se dilate beaucoup, car c'est elle qui renferme la plus grande quantité d'éléments reproducteurs. Après la ponte, le corps des femelles devient flasque et prend une couleur très-terne.
2. Terebella flexuosa '.
Amphitrité flexuosa Délie Chiaje, Memorie, III, p. 180, tav. xun, 5. — Descrizione, III, p. 70; V, p. 94,
lav. 105, fig. 5. Amphitrite Tondi Deile Chiaje, Memorie, tav. xlv, 3. — Descrizione, tav. 80, fig. 2 (mutilata).
Corpus 4-7°"n lougum, 6mm loin m. thorace pallido, colluri rnbm, hilubo, segment is 2»>s- ticis sex macula communi rentrai! trigona insignïbus, toris uncinigeris rvbro limbatis. Begio àbdominàlis virictis vêt griseo-viridis. Segmenta pha/retris instructa 16. Tori nnei-
nigrri anteriores sex série»/ imicam uncénoritm progressivonon néréides ; cœtcri uncinos 2)rogrcssitvs eum rctrogressieis alternâmes, série unica, gérant.
PI. XXXI, lig. 1.
Cette espèce est assez commune et a dû passer par les mains de Délie
1 Le nom spécifique de flexuosa a été employé pour deux espèces différentes : d'une part, Délie Chiaje l'applique à une Téréhelle du golfe de Naples ; d'autre part, M Grube et M. Œrsted l'ont donné à une espèce d'Islande (Archiv fur Naturgesch., XXVI, 1860). Il y a d'autant moins d'inconvénient à conseiver le nom de Terebella flexuosa {Amphitrite flexuosa D. Ch.) pour la première de ces deux espèces, que la se- conde, ne possédant qu'une paire de branchies, doit rentrer dans le genre ldaliu Qlrfg., où M. de Quatre- fages l'a déjà inscrite avec raison sous le nom à'Idalia flexuosa.
DU GOLFE DE NAPLES. 135
Chiaje, mais il n'est pas facile de déterminer sous quel nom il l'a dé- crite. Il a reconnu toutefois (Descrizione, V, p. i)i) qui1 son Àmpkitrite Tondi, dont l'abdomen est indiqué comme vert de pistache, est spécifique- ment identique avec son Ampkitrite jlvxuosa '. Or, chez l'espèce que nous considérons ici, l'abdomen prend en effet celte couleur à l'époque de la maturité sexuelle. 11 me semble probable qu'il avait établi dans le prin- cipe VA. flexuosa d'après les individus non mûrs et VA. Tondi d'après les individus mûrs.
Cette espèce est facile à reconnaître à sa belle coloration, surtout à l'écusson ventral d'un rouge intense (I a) qui s'étend dul2meau 17me segment, et qui se détache sur la couleur jaunâtre des parties voisines. Des angles antérieurs de cet écusson partent deux lignes rouges très-minces qui bordent la partie antérieure de la région sternale; cette dernière est elle-même d'un rouge pâle. Les tores uncinigères thoraciques sont aussi entourés d'un liséré rouge.
A partir du 9mo segment, les plaques onciales (1 A) sont, dans chaque rangée tho- racique, alternativement progressives et rétrogressives. On peut d'ailleurs se convaincre que les secondes sont toujours un peu en retrait des premières, et qu'il s'agit au fond de deux rangées profondément engrenées l'une dans l'autre. En effet, chez les jeunes individus, ces deux rangées sont beaucoup plus faciles à reconnaître comme distinctes l'une de l'autre que chez les adultes.
Cette espèce m'a présenté quelques exemples d'irrégularité dans la distribution des plaques onciales. J'ai vu un individu chez lequel la première rangée de crochets
alternes était au 10 serment et non au 9n"\ Chez un autre j'ai vu l'alternance cesser
déjà au 18"ie segment, c'est-à-dire au dernier segment thoracique au lieu du premier abdominal. Toutefois ce sont là de rares exceptions.
Les jeunes individus ont jusqu'à une centaine de taches oculaires qui n'existent pas chez les adultes.
La couleur verte à l'époque de la maturité sexuelle est due au déve- loppement dans la cavité périviscérale d'une multitude de cellules constituant une sorte de corps graisseux. Ces cellules (1 B, a, b, c) sont
1 Cette identification faite par Délie Chiaje n'est admissible que dans l'hypothèse d'une mutilation des individus représentés sous le nom d'Amphitrite Tondi. L'auteur ne figure, en effet, que deux paires de branchies chez l'.l. Tondi, taudis qu'il en dessine trois chez VA. flexuosa.
136 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
sphériques, munies d'un nucléus ovale très-distinct et contiennent un amas de granules verts. Leur diamètre habituel est de 26 microm., mais on en trouve de bien plus petites : quelques-unes n'atteignent pas la sixième partie de cette largeur. Entre ces cellules tlottent les régimes de zoospermes en voie de formation (1 B, d) chez les mâles, les ovules chez les femelles. Elles jouent incontestablement un rôle médiat ou immédiat dans la production des éléments reproducteurs et doivent être comparées au tissu sexuel des Néréides et d'autres Annélides. On trouve d'ailleurs chez toutes les Térébelles des cellules analogues à l'é- poque de la maturité.
3. Tekebella flavescens.
PI XXIII. fig. c.
Corjpus longitudine AS""". lotituMne /""".*. flavwm, paUidvm, abdomine mactdis non- nullis cupro-viridibus notato. Segmenta pharetris instructa 17. Tori uncinigeri wnteriores sex utrinque seriem u/ncinohm progressivorum unicam gerentes. Ceeteri tori thoracici uncinos progressives cum retrogressivis alternantes, série unica, gerunt. Pinnœ abdomi- nales série unica uncinorum semper retrogressivorv/m instructœ. Organorum segmentaliwn paria sex.
Toutes les espèces jusqu'ici considérées paraissent n'avoir qu'une seule paire d'organes segmenlaires, conformée exactement comme celle de Y Heleroterebella sanguinea. La T. flavescens en porte en revanche six paires, placées dans les six premiers segments, comme plusieurs Téré- belles étudiées par M.Milne Edwards et M. Sars. La paire antérieure est beaucoup plus grande que les suivantes.
Aux palettes abdominales, les plaques onciales (fig. 6) forment une rangée un peu en arrière du bord de la palette.
Les tentacules sont colorés en brun par un pigment péritonéal, c'est- à-dire par un pigment qui n'appartient pas à la couche sous-cuticulaire, mais qui tapisse la cavité du tentacule. Celle-ci renferme souvent des Grégarines qu'on prendrait facilement pour des œufs de forme oblongue.
Je n'ai eu entre les mains que des individus mâles.
DU GOLFE DE NAPLES. 137
4. Terebella VESTITA.
PI. XI, fig. 4.
Corpus limi/i/ittliiii: lsmm, laiitudine thoratis .5°"", flavo-viride, pcnieiUis setarum tacti- timit fascicidisgue cUiorum vibratïïiu/m u/ndigue sparsis. Segmenta pluiretris instruda 17. Tori nuciuigrri thorucici imriiios progressivos cwm, retrogressivis alternantes, série unica, gerentes; pmnœ abdominales uncinis semper retrogressivis, cirroqae dorsuali hrevissimo instructee.
Cette Térébelle, d'ailleurs peu commune, présente plusieurs caractères remarquables qui pourraient faire croire à une forme larvaire. Je tiens donc à déclarer d'emblée que les quelques individus que j'ai eus entre les mains étaient en état de pleine maturité sexuelle.
Le premier caractère digne d'être relevé est l'existence aux palettes abdominales d'un petit appendice (4 B, a) hérissé de soies tactiles, qui doit sans doute être consi- déré comme un cirre dorsal. C'est la seule Térébelle chez laquelle j'aie remarqué ce petit organe. Ensuite la peau est couverte de cils vibratiles distribués par petits mou- chets (4 A, b), caractère étranger à ce groupe. Entre ces mouchets de cils sont dissé- minés, sur de petites éminences de la cuticule, d'autres pinceaux de cils plus longs et roides (4 A, a) qui doivent être sans doute comparés aux soies tactiles d'autres Anné- lides. Enfin, un dernier caractère plus remarquable encore, c'est l'existence de cils vibratiles sur la paroi de la cavité périviscérale : seule la partie dorsale de cette cavité en est dépourvue. C'est le premier exemple de cils vibratiles tapissant la cavité du corps d'une Annélide à système vasculaire développé'.
Les tentacules sont de couleur jaune-soufre.
J'ai trouvé cette espèce en compagnie de Polycirrus sur des colonies de Vermets.
1 Je rappelle que la question des vaisseaux de VAphrodita aruleata est encore indécise.
Tome xx, lre Partie. 18
138 ANNÉLIDES CHÊTOPODES
•-Î"1" SECTI©\. Terébelles sans soies de soutien à l'abdomen . palettes remplacées par des tores peu saillants.
5. Terebella multisetosa.
Terebclla multisetosa Grube, Z. Anat. und Physiol. der Iviemenwùrmer , p. 19.
PI. XXIII, fig. 5.
Corpus longitiidine 40ent, latitudinc 4mm, segmentis 70, atro-bnmnmm, segmentis phare- tras gerentïbus 22, thorace a segmento 16° attenuato1. Tori uncinigeri anteriores >tt ri ti- que sex seriem unicam micinorum progressive») gerentes. Cceteri tori thoraeid abdomi- nalcsqiie séries binas anteriorem progressivam posterioremque retrogressivam gerunt. Collare bifidum.
Dans tous les segments à doubles rangées de plaques onciales, ces rangées sont si profondément engrenées l'une dans l'autre qu'elles pa- raissent n'en former qu'une seule.
La couleur habituelle de cette curieuse espèce est d'un palissandre tantôt foncé, tantôt tirant sur la nuance du vin de Madère. La panache des tentacules est toujours d'un beau blanc. Les écussons ventraux qui s'étendent jusqu'au 10me sétigère inclusivement, sont aussi blanchâtres. Le pigment brun, auquel le corps doit sa teinte générale, n'est point sous-cuticulaire, mais péritonéal.
En revanche, la couche sous-cuticulaire présente de chaque côté de chaque segment deux bourrelets, ordinairement d'un noir intense dans la région abdominale, plus pâles dans la région thoracique. Ces deux bourrelets forment un angle droit l'un avec l'autre, le sommet de cet angle étant placé à l'extrémité externe du tore uncinigère. Si l'on isole l'une de ces masses noires et qu'on la déchire avec des aiguilles, on met infailliblement à découvert une grande quantité de petites baguettes (5 B) qui étaient cachées dans l'intérieur; ces baguettes sont renflées à l'une
1 D'après M. Grube ce serait le 18me, mais cela tient à ce qu'il compte trois segments en avant du premier sétigère cbez toutes les Térébelles, tandis que je ne vois pas de raison pour en compter plus d'un. Nous sommes donc d'accord au fond.
I>l GOLFE DE NAPLES. 139
des extrémités en une petite masse large de 0mm,006. Chacune d'elles renferme une libre axiale, devenant plus évidente par l'action de l'acide acétique. Peut-être, faut-il voir dans ces singuliers corps des terminai- sons nerveuses. La masse noire elle-même est un amas de granulations sans apparence cellulaire.
Le vaisseau dorsal de cette espèce offre la particularité de renfermer une substance d'un noir profond, distribuée en cordons irréguliers et occupant la plus grande partie du calibre du vaisseau (5 e). Les mou- vements de systole ont bien pour effet de comprimer ces masses, mais ils ne les déplacent point. La portée physiologique de ces corps, qui semblent devoir entraver singulièrement la circulation, me semble fort difficile à apprécier.
J'ai rencontré quelquefois une Térébelle identique à celle que je viens de décrire, sauf la couleur un peu plus pâle et les bourrelets noirs sous- cuticulaires qui faisaient défaut. Le vaisseau dorsal renfermait aussi chez ces individus une masse obstruant la plus grande partie du calibre. Cette masse était seulement de couleur brune. Ces exemplaires sont tout particulièrement favorables à l'étude des vaisseaux dont la distri- bution est entièrement conforme aux descriptions de M. Edwards. Je ne doute d'ailleurs pas qu'on ne doive les considérer comme une variété de la T. multisetosa. Cette variété est peut-être même celle sur laquelle M. Grube a établi l'espèce.
La T. multisetosa n'a qu'une paire d'organes segmentaires semblable à celle de YHeteroterebeUa sanguinea.
6. Terebella uevirostris.
PI. XI, flg. 5.
Corpus flavo-paUidum, segmentis pharetras gercntibus 18. Tori uncinigeri anteriores utrinquesex série unica uncinorum progressivorum instructi, cœteriusque ad ultimam pa/rtem àbdominis seriebus binis alternantïbus, oMica progresswa, postica retrogressiva mmiiti. Senta sterrwlia usque ad scgmentum nomma.
Je n'ai vu de cette espèce que des individus longs de deux centimètres et n'ayant
140 ANNÉLIDES CHÉTOl'ODES
qu'un petit nombre de tentacules. Je pense qu'ils étaient loin d'avoir atteint leur taille définitive, quoique les trois paires de branchies fussent déjà bien développées. La forme et la distribution des plaques onciales suffit d'ailleurs à la bien caractériser. Ils sont de forme aviculaire (fig. 5), unirostres, sans véritable dentelure au vertex, qui présente pourtant quelques stries. De là le nom de l'espèce. Les tores uncinigères de l'abdomen sont très-peu saillants.
Il n'existe qu'une seule paire d'organes segmentaire s'étendant en arrière jusque dans le 6mo segment, et s'ouvrant au dehors au niveau de la première branchie.
7. ÏEKEBELLA SULC1GERA. PI. XVIII, fig. 5.
Corpus longitudine 35mm, latifudiiie 2mm, segmeidis circa GO, /tuna». judliditm. Tori un- cinigeri tmteriores utrmque sex, série wtcmorwm progressieonii» unien, en-teri omncs sc- riebus lirais mgredientibus anteriore progressiva, posteriori- retrogressim instracti. Teiita- cida poMida, numerosissima ; scuta sterncdia «squc ad segmeniwm seUgerum nonum.
Cette espèce par son faciès rappelle la précédente, dont il est pourtant facile de la distinguer, soit par le nombre des pharètres qui est bien plus considérable, soit par la forme très-ditférente des plaques onciales (fig. 5). Dans la région postérieure du thorax et à l'abdomen, les deux rangées de plaques onciales sont plus distantes que dans la région antérieure et séparées l'une de l'autre par une vallécule assez profonde qui parcourt le tore uncinigère d'un bout à l'autre. Cette disposition est représentée de profil dans la fig. 5 A. C'est à elle que l'espèce doit son nom spécifique. Sans doute cette particularité existe plus ou moins chez toutes les Térébelles, mais nulle part je ne l'ai vue aussi accusée que chez celle-ci. Souvent les tores sont très-distendus et la vallécule, subissant une extension maximum en son milieu, prend la forme d'une ellipse, sur tout le pourtour de laquelle sont distribués les crochets. Les crochets sont, comme on le comprend, progressifs en avant du grand axe de l'ellipse, rétrogressifs en arrière. L'existence de la vallécule facilite l'action des petits crocs aviculaires lorsqu'ils en- foncent leurs rostres dans les parois du tube.
Une seule paire d'organes segmentaires s'ouvre au premier segment et s'étend jus- qu'au sixième. L'entonnoir de la branche interne présente un mouvement vibratile très-intense.
Taches oculaires nombreuses (une cinquantaine de chaque côté).
DU GOLFE DE NAPLES. 141
Genre HETEROPHENACIA Qtrfg.
Syn. NEOTTIS Mlmgr. ; GItYM.EA Mlmgr., et TI1ELEPUS (Leuck.) Mlmgr.
HETEROPHENACIA NUCLEOLATA.
PI. XVIII, lig. 8.
Uorpux longitudine 3°mt,5 (femince matvrce), viride, bromchiis fiïiformïbus rubris. Seg- menta aittcrioru tria taris uncmigeris destituta, pharetras tamen dorsucdes gerentia ; seg- menta seqitentia decem toris uncinigeris seriem wnicom uncmorum retrogressivorwn prœ- bentibtcs mstrueta : a segmente quarto decimo tori uncinigeri '•seriem parabolicam unchm- riiDi gerwnt, cujus ramus anterior progressims, posterior autem ret/rogresswus est.
La distribution des plaques onciales est toute différente chez cette espèce de ce qu'elle est chez les Térébelles. Je suis porté à croire qu'un grand nombre d'autres Hétérophénacies se comportent de même. Cette hypothèse gagne encore en vraisem- blance lorsqu'on voit une Phénacie, décrite plus loin, présenter cette même disposition de crochets. Or les Phénacies sont bien plus proches parentes des Hétérophénacies que celles-ci des Térébelles et des Hétérotérébelles.
La disposition remarquable des plaques onciales consiste en ceci : d'abord les ran- gées antérieures au lieu d'être progressives, comme chez les Térébelles, sont rétrogres- sivrs. Puis à partir d'un certain segment, dans le cas particulier le 14me sétigère (Hme uneinigère), l'extrémité externe, soit dorsale de la rangée se recourbe en arrière, puis en dehors, pour venir former une seconde rangée parallèle à la première. En d'autres termes les crochets forment une parabole dont le sommet est à l'extrémité dorsale du tore uncinigère. Les deux branches restent parfaitement parallèles et ne se rappro- chent point l'une de l'autre à l'extrémité sternale du tore. Les crochets conservent toujours la même position dans la série, mais, par suite de la courbe de la parabole, ils sont progressifs dans la branche postérieure, puisqu'ils étaient rétrogressifs dans
. . . . . . J J .1 J .1 J.l J J JJ/ ,
la branche antérieure : — . Les plaques onciales sont identiques par
r r r r r r r r r f r ^
leur forme à celles des Phénacies.
Une autre particularité relative aux soies, c'est qu'il existe trois segments à pha- rètre sétigère dépourvus de tores uncinigères. Chez les Térébelles il n'y en a généra- lement qu'un seul dans ce cas.
142 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Les branchies sont disposées en rangées transversales au nombre de six sur le pre- mier segment et de quatre sur le second. En réalité, les quatre branchies internes du premier segment naissent deux à deux comme d'une base commune et offrent, par conséquent, l'apparence d'un V.
Ce petit Térébellien présente un grand nombre de taches oculaires comme presque tous les jeunes individus appartenant à cette famille. Il s'agit pourtant bien d'une forme adulte qu'on rencontre souvent pleine d'éléments sexuels. Les ovules présentent même une petite particularité très-constante, qui suffit à faire reconnaître l'espèce. Elle a donné lieu au nom spécifique: La vésicule germinalive renferme une grosse tache de Wagner (fig. 8, a), à peu près centrale, et une seconde, plus petite (8, b) excentrique. M. Mecznikow fut le premier à reconnaître la con- stance de cette seconde tache que je n'ai retrouvée chez aucun autre Térébellien.
Les tentacules sont incolores.
Genre PHENACIA Qtrfg.
Les Phénacies sont extrêmement proches parentes des Hélérophéna- cies, et ne s'en distinguent réellement que parce que les pharètres, au lieu d'exister dans toute la longueur du corps, sont restreintes à la région antérieure. Placer ce genre à côté des Térébelles, dans une autre tribu que les Hétérophénacies, c'est rompre les affinités naturelles de la ma- nière la plus évidente.
1. Phenacia ambigrada.
PI. XVIII, fig. 6.
Corpus longitudine T™', segmentis circa 34, flavum. Segmenta pharetris instructa vi- ginti, quorum tria anteriora toris uncinigeris destituta. In segmentis uncinigeris tribus anticis tori série unica uncinorum progressivorum nmniti ; cceteri sericm paraholleam un- clnorum plus minusve imperfectam prcebent.
DU GOLFE DE NAPLES. 143
La distribution des plaques onciales fournit, comme on le voit par la diagnose, des caractères très-remarquables. J'insiste sur le petit nombre des segments antérieurs, ne présentant qu'une rangée de plaques onciales, rangée d'ailleurs rétrograde. Ce nombre ne peut pas être fixé exactement, parce qu'il y a deux ou trois segments in- termédiaires, où l'on ne peut pas encore parler de deux branches parallèles, mais où la parabole est pourtant naissante. La rangée de crochets est alors comparable à une canne à corbin couchée horizontalement. Dans les segments suivants le corbin s'al- longe et finit par former une branche parallèle à la canne.
Les plaques onciales (fig. 6) ont une petite échancrure à la base et une forme assez différente de celle propre aux Térébelles. Cette forme parait se reproduire chez les autres Phénacies et Hétérophénacies. Les soies des pharètres sont lancéolées et bordées.
Les tentacules sont peu nombreux, incolores, en forme de lanière aplatie. Je n'en ai jamais compté plus de dix à douze. Les branchies très-courtes sont au nombre de deux seulement. J'ai compté trente-six taches oculaires environ de chaque côté.
Les boucliers ventraux cessent au '11™13 segment sétigère. L'estomac biliaire s'é- tend du 5moau 18me.
Malgré sa petitesse, cette Phénacie est adulte. J'ai rencontré des femelles et des mâles mûrs. Pas plus que l'espèce suivante ni que la précédente, je ne l'ai trouvée dans ses tubes. Elle errait dans la vase de mes bocaux.
2. PHENACIA RETROGRADA.
PI. XVIII, fig. 7.
Corpus longitudme 5mm,5, pallidwm, segmentais circa ■?(>. Segmenta pharetris immita 16, quorum anteriora tria toris uncinigeris destituta. Uncini toris oninilms sérient unicam semper retrogressivam efficientes.
L'individu unique de cette espèce que j'ai rencontré n'était pas adulte, et il est pos- sible qu'il atteigne une taille bien plus grande. Toutefois je n'ai pas cru devoir le passer sous silence à cause de la disposition très-remarquable de ses plaques onciales. C'est le seul exemple que je connaisse d'un Térébellien à crochets tous rétrogrades. On m'objectera que cette disposition peut être modifiée avec l'âge. Mais c'est peu pro- bable. Il est, en effet, possible de déterminer des Térébelles, à nombre de segments biens moins considérable, uniquement par la disposition des pharètres et des crochets.
144 ANNÊLIDES CHÊTOPODES
Lorsque le premier tore ambigrade (succédant à un nombre constant de tores pro- grades) apparaît chez une larve du genre Térébelle, son caractère ambigrade se ma- nifeste presque aussitôt.
Les tores abdominaux sont assez saillants, cependant pas plus que chez les autres Phénacies et Hétérophénacies, ils ne renferment de soies de soutien.
Il ne serait pas impossible que cette espèce ne représentât que le jeune âge de la Phenacia triserialis (Terebella triserialis Grube '). La description de M. Grube ne nous apprend malheureusement rien sur les plaques onciales 5.
Le nombre des tentacules n'était encore que de quatre, en forme de lanières apla- ties, ciliées sur la ligne médiane ventrale. Les branchies n'avaient point encore apparu. Toutefois la conformation des plaques onciales (flg. 7) ne permet guère de douter qu'il s'agisse d'une véritable Phénacie \
Les taches oculaires sont au nombre de vingt-cinq environ de chaque côté.
L'estomac biliaire, rouge-brun, s'étend du 0me au I6me segment sétigère.
2. TRIBU DES POLYCIRMDES (mlmgr.).
(Terebklliens abranches Qtrfg. *)
Nous devons à M. Malmgren la connaissance d'un grand nombre de Polycirrides nouveaux, parmi lesquels certains genres remarquables, comme les Lysilla et les Am;ea. En revanche, je ne puis accepter le prin- cipe de classification adopté par ce savant. Pour lui, le numéro d'ordre auquel apparaissent les crochets ventraux détermine le genre. Or, à ce
1 Archiv fiir Naturg., tome XXI, 1855, p. 118.
* M. de Quatrefages (Uist. nat. des Aimelés, II, p. 364) place la Phenacia triserialis dans le genre Térébelle restreint. 11 imprime tout au long la diagnose de M. Grube qui énumère cependant tous les ca- ractères du genre Phenacia Qtrfg. !
3 Si les branchies faisaient réellement défaut à cette espèce, elle devrait rentrer dans le genre Lapha- nia Mlmgr. ou dans le genre Lanassa Mlmgr. A proprement parler, cependant, M. Malmgren formerait pour elle un genre à part. En effet, la seule différence pour lui, entre les Lanassa et les Lapbania, c'est que les premières ont quinze segments à pharètre, et les secondes dix-sept. La Phenacia rétrograda en a, au contraire, seize. Ces genres, basés sur le nombre des segments, sont détestables.
4 Le nom proposé par M. de Quatrefages ne saurait être adopté, comme je l'ai remarqué plus haut, surtout depuis que M. Malmgren a décrit des Térébelliens proprement dits, complètement abranches, savoir les Leœna, les Lanaisa et les Lapltnnia. Le caractère essentiel des Polycirriens n'est pas l'absence de branchies, mais bien l'absence de vaisseaux, comme je l'ai fait ressortir ailleurs.
DU GOLFE DE NAPLES. 115
point de vue, chaque Polycirride, jusqu'ici connu, devrait former un genre à part. Les études que j'ai faites sur ce groupe m'ont convaincu que ce caractère ne saurait avoir de valeur générique. Je doute même qu'il ait, comme chez les Térébelles, une valeur spécifique. On rencontre en effet dans la même localité des Polycirrides parfaitement semblables entre eux, si ce n'est que chez les uns les crochets apparaissent plus en avant, chez les autres plus en arrière. En outre, les premiers tores sont à peu près insignifiants et ne portent souvent qu'un ou deux crochets, au lieu de former d'emblée une rangée nombreuse comme chez les Térébelles. Plus loin, les crochets deviennent bien plus nombreux. Je désire attirer l'attention sur ces faits, afin qu'un examen plus appro- fondi nous enseigne s'il s'agit là de simples variations accidentelles ou d'espèces distinctes. Dans tous les cas, je ne puis admettre que les genres Leucariste Mlmgr., Ereutho Mlmgr., Polycirrus Grube, soient dis- tincts les uns des autres, ni que YApMebina hœmatodes Glprd., VA.pallida Clprd. et le Polycirrus Médusa Grube doivent former trois genres diffé- rents de ceux-là, comme le voudrait M. Malmgren.
En face de tout le dédale de synonymes qui embarrasse l'étude de cette famille, je pense nécessaire d'établir dans un tableau les caractères essentiels des genres, tels qu'ils me semblent devoir être admis aujour- d'hui.
A. Des pharètres sétigères et des tores uneinigères. a. Plaques onciales aviculaires. » Soies dorsales jusqu'à l'extrémité du corps . . . Aphlebina Qtrfg. '.
(Apneumœa Qtrfg. ; Polycirrus Mlmgr.) S Soies dorsales dans In région antéire seulement. Polycirrus Grube* non Mlmgr.)
(Leucariste Mlmgr.; Ereutho Mlmgr.) /'. Plaques onciales sublinéaires, aciculiformes. . . . Am.ea Mlmgr. 13. Des pharètres dorsales. Point de plaques onciales. . Lysilla Mlmgr.
1 M. de Quatrefages a remplacé, il est vrai, plus tard le nom A' Aphlebina par celui A' Apneumœa, voyant moins d'inconvénient à faire dériver le nom générique d'un caractère physiologique que d'un caractère anatomique. L'opinion inverse trouverait, sans doute, plus de défenseurs. Dans tous les cas, le nom A' Aphlebina est excellent et rappelle un caractère essentiel; celui A' Apneumœa est, au contraire, condamnable quant au sens, car il est certain que les Polycirrides ne sont point privés de respiration. Il est préférable par suite de revenir au nom premier de M. de Quatrefages.
2 L'espèce-type de ce genre est le Polycirrus Médusa Gr. et non le /'. aurantiacus Gr., comme l'ail l
Tome xx, lre Partie. 19
146 ANNÈLIDES CHÉTOPODES
Genre POLYCIRRUS Grube.
POLYCIRRUS CALIENDRUM '.
PI. XXIX, fig. 2.
Corpus longifudine 40-4">mm, latUudine -l-i""°. aurantiacum. Orgomorum segmmtdliwm paria sex, in segmmtis setigeris anterioribus se.r. Segmenta plia refris minuta eirea 75, segmentis sequemtïbus eirea éOpha/retris setisque dorsicaUbus destitutis.
Ce Polycirrus est remarquable par l'extrême délicatesse de ses tissus qui se lacèrent à la moindre manipulation. Il périt et se dissout avec une rapidité singulière dans les aquarium, particularité déjà signalée par M. Grube pour le P. Médusa. La belle couleur orangée est due non- seulement à l'intestin et aux glandes ou organes segmentaires, mais encore à un pigment péritonéal.
Les parois de la cavité périviscérale sont couvertes de cils vibratiles, qui entretiennent dans un mouvement continuel le liquide périviscéral et les corpuscules fusiformes et incolores qu'il lient en suspension.
La ressemblance avec le P. aurantiacus Gr. de Cherso est grande, ce- pendant ce dernier ne compte, d'après M. Grube, que trois paires de glandes segmentaires, tandis que le P. Caliendrum en possède six. Or, les erreurs sur ce point ne sont pas facilement admissibles. La paroi du corps esl en effet très-transparente, et les organes segmentaires, formés comme ceux des Térébelles de deux branches recourbées et accollées l'une à l'autre, ont toujours la plus large des branches colorée d'un orangé foncé, qui permet de les distinguer à l'œil nu. En outre, M. Grube
M. Malmgren Dans le genre Polycirrus, ainsi compris, rentrent l'Aphlebina tiœmatodes et Y A. pallida que j'ai décrites dans mes Glanures. Remarquons, d'ailleurs, que le mot Polycirrus est une vox hybrida et devrait, si l'on suivait les usages puritains, être rejeté comme barbarisme. Toutefois, ce nom est em- ployé aujourd'hui par tous les auteurs, et il y aurait, semble -t-il, une certaine pédanterie à l'exclure. Ne conservons-nous pas généralement une autre vox hybrida, à savoir le nom même lYAnnélides, créé par Lamarck, en dépit des élymologies?
' Me Caliendrum, perruque (voyez Horace, Sat., lib. I, VIII).
DD GOLFE DE NAPLES. I 17
indique seulement quarante paires de faisceaux de soies dorsales, tandis que j'en ai compté soixante-quinze chez les individus de Naples. Ce der- nier caractère peut, il est vrai, varier avec l'âge. Les premiers faisceaux de soies dorsales sortent de pharètres cylindriques, à languette terminale inférieure. Les suivants sortent directement de la surface du segment. Toutefois, le nombre de segments à pharètre n'est point constant.
Je pense ne pas devoir distinguer de cette espèce des individus très- courts, ne comptant que huit à dix segments sétigères, mais presque aussi larges que les individus de cent quinze segments. Peut-être sont- ils des adultes, ayant perdu accidentellement une partie de leur corps. Cependant ils ont tous un segment terminal renflé et achète, portant un anus entouré d'une couronne de plis très -réguliers. Ces individus courts ne renferment jamais d'éléments sexuels. Le volume de leurs tentacules considérés en masse, excède parfois de beaucoup celui du corps lui-même.
La membrane tentaculifère est élégamment striée et pigmentée sur le dos. Son bord antérieur s'étale en une collerette délicate qui embrasse la basa des tentacules. Ceux-ci, chez beaucoup d'individus, sont de deux espèces: les médians sont jaune-soufre, les externes presque incolores. La couleur des premiers est due à la couche la plus interne du tissu. Les deux espèces de tentacules fonctionnent comme cordes de hàlage dans la locomotion de l'animal. Ils ne renferment aucune trace du vais- seau (lymphatique) percé à claire-voie , dont M. de Quatrefages parle chez son Aphlebina leoncina '.
On remarque parfois, de chaque côté du corps, un profond sillon qui détache en quelque sorte la partie médiane dorsale comme un bourrelet longitudinal de la masse du corps placée au-dessous. Ces sillons corres- pondent à l'insertion de muscles transverses, semblables à ceux que j'ai fait connaître chez les Polycirrus (Aphlebina) de Port-Vendres.
Le segment, auquel apparaissent les plaques onciales (2 A), m'a paru inconstant. C'est chez certains individus le sixième sétigère, chez d'autres
1 Quatrefages, Ann. des sciences naturelles, tome XIV, 1850, p. 300.
148 ANNÊLIDES CHÉTOPODES
le neuvième. S'agit-il peut-être d'espèces différentes que j'aurais con- fondues?
Chez les individus de grande taille, les tores uncinigères deviennent dans la région postérieure de véritables palettes très-saillantes (2 C), dans lesquelles on trouve des soies de soutien, correspondant à chaque plaque onciale. Ces soies internes ne se montrent point seulement comme chez certaines Térébelles dans les segments dépourvus de soies dorsales, mais il existe toujours une série de segments, ayant à la fois les faisceaux dorsaux et les soies de soutien des palettes ventrales. Dans l'extrémité postérieure du corps, ces dernières existent seules.
Les régimes discoïdaux de nucléus aux dépens desquels se déve- loppent les zoospermes, atteignent un diamètre de 0lum,2i.
Famille des SERPULIENS Bumieister.
La famille des Serpulicns forme un tout extrêmement homogène sur les limites duquel tout le monde est généralement d'accord aujourd'hui. La subdivision en tribus paraît rencontrer plus de difficultés. M. de Quatrefages en distingue trois : les Sabellides, les Hétérosabellides et les Serpulides'. La dernière tribu est operculée, les deux autres ne le sont pas, mais les Hétérosabellides ont les régions du corps indistinctes, tan- dis que chez les Sabellides le thorax est distinct de l'abdomen.
M. de Quatrefaees a eu dans cette subdivision la main très-mal- heureuse. Ses Hétérosabellides n'ont les régions indistinctes que parce que l'auteur n'a pas su les reconnaître, car chez eux l'abdomen se dis- tingue du thorax par les mêmes caractères que chez les Sabellides. Il est donc nécessaire de réunir ces deux tribus en une seule. Mais les tribus naturelles des Sabellides et des Serpulides doivent être caracté-
1 Histoire naturelle des Annelés, il, p. i20.
PI' GOLFE DE NAPLES. 1 \S)
risées loul autrement que ne le fait YHistoire des Ânnelés, savoir celle des Serpulides par l'existence d'une membrane thoracique couverte de cils vibratiles, celle des Sabellides par l'absence de celte membrane. La distinction d'après la présence ou l'absence d'opercule est mal choi- sie. Elle conduit M. de Quatrefages à placer les Protules et lesPsygmo- branehes, malgré leur membrane thoracique, parmi les Sabellides. Le sens du mot opercule n'étant pas d'ailleurs déterminé pour l'auteur, il l'applique au moindre renflement de l'extrémité des branchies. Il est ainsi conduit à distraire du genre Protule certaines espèces, comme la P. Dysteri par exemple, et à les placer dans la tribu des Serpulides, tandis que les autres espèces sont reléguées parmi les Sabellides. Tout cela est artificiel. Il en est de même de la position des Phoronis Wright parmi les Sabellides. Ce genre ne peut pas occuper de place parmi les Serpuliens. Il doit même être exclu de la classe des Annélides'.
M. Malmgren * a mieux réussi en divisant les Serpuliens en trois familles: Sabellides, Eriographides et Serpulides. Je lui reprocherai toutefois de n'avoir pas conservé le groupe des Serpuliens dans le sens de Burmeister comme un ordre comprenant ces trois familles, car ce groupe est parfaitement naturel. En outre, je ne trouve pas ces trois familles équivalentes: les Eriographides n'étant que des Sabellides chez lesquels les branchies sont réunies par une palmure. Or, cette palmure pouvant être développée à des degrés très-divers, fournit un très-mau- vais caractère. Je réunis donc les Eriographides aux Sabellides, et je ne
1 Les affinités immédiates de ce singulier type sont avec les Géphyriens, d'une part, et les Bryozoaires d'autre part. C'est ce qu'on peut déjà entrevoir par le travail de M. Dyster que M. de Quatrefages cite bien, mais dont il ne semble pas avoir pris connaissance. La juxtaposition de la bouche et de l'anus constatée déjà par M. Dyster et M Allinan, est étrangère au type des Annélides. Les Phoronis pullulent dans le port de Naples, et j'ai pu en faire une étude approfondie. Je n'en rendrai point compte ici, ayant appt is que M. Kowalewsky est sur le point de publier un .Mémoire étendu sur ce sujet. Qu'il me soit per- mis de dire seulement, en confirmation d'une découverte importante de M Kowalewsky, (pie la larve des Phoronis est une Actinolrocha. Il est probable, par conséquent, que les jeunes Sipunculidesque M.Schnei- der a vu résulter de la transformation de-- Actinotrocha sont de jeunes Phoronis. Il en est sans doute de mémo du Géphyrien cilié du golfe de la Clyde que j'ai fait connaître, il y a quelques années.
' Nordiska Hafs-Annulaler. —Œfvers. ufK. Vet.-Akad.Fôrh-, 1S65, n° 5, p. 397 et 408.— Annulata jmlyclueta, etc., p. 1 19.
150 ANNËLIDES CHÉTOPODES
distingue que deux tribus: celle des Serpulides, à membrane thoracique, et celle des Sabellides, dépourvue de membrane thoracique.
Dans la tribu des Sabellides on trouve très-généralement sur la ligne médiane du ventre un sillon parfois très-profond. Chez beaucoup d'es- pèces, ce sillon s'arrête, en avant, à l'extrémité postérieure du thorax, ou plutôt il s'infléchit à cet endroit, passe sur le côté droit du corps, et se rend sur le dos, pour se continuer sur la ligne médiane dorsale, jusqu'à l'extrémité antérieure du thorax. Ce sillon, bizarre dans ses allures, a souvent été utilisé par les auteurs dans la distinction des espèces; mais je ne sache pas que personne ait encore reconnu sa valeur physiologique. Il est couvert de cils vibratiles dans toute son étendue, et les cils battent de manière à chasser d'arrière en avant les particules étrangères qui pénètrent dans le sillon. Les cils se reconnaissent en portant sous le microscope un fragment de la paroi du sillon. Quant à la direction du mouvement, on s'en assure facilement en semant dans le sillon d'une grande Sabelle ou d'un Spirographe une poudre fine, du carmin par exemple. Cette poudre est transportée en avant d'un mouvement régu- lier. Le rôle du sillon est d'emmener au dehors les matières fécales ex- crétées dans le tube. De là le nom de sillon copragogue que je lui applique. L'utilité de la déviation du sillon au thorax est évidente. Si le sillon se continuait en avant jusqu'au bord antérieur du thorax, les matières fé- cales seraient entraînées dans la bouche par le mouvement ciliaire des tentacules. Mais le sillon se détourne au contraire sur le dos et les en- traîne au loin. Chez les espèces dans lesquelles le sillon copragogue est ventral dans toute sa longueur, il devient de moins en moins profond dans la région antérieure et n'existe en réalité plus dans les premiers segments thoraciques. Lorsque le ver est en partie sorti de son tube, le thorax fait en général un angle avec l'axe du tube, au point où il sort de l'ouverture. Les matières fécales étant rejetées par le sillon dans la direction de l'axe du tube, n'arrivent point à la bouche '.
1 Si cette conformation eût été connue de Hunter, il se serait moins étonné de ce que les Serpulieus ont un anus, tandis que les Polypes n'en ont point. Le grand anatomiste était surpris de ce que les ma-
DU GOLFE DE NAPLES. 151
Chez les Serpulides, où le sillon copragogue n'existe à proprement |Kii'ler pas, l;i surface ventrale (quelquefois la dorsale) est en partie ciliée ainsi que M. de Quatrefages a été le premier à le constater. Ces cils jouent sans doute un rôle analogue à celui du sillon copragogue des Sabellides. Quant aux cils de la membrane thoracique, leur fonction est sans doute différente. La richesse vasculaire de cette membrane me porte à la considérer comme un organe respiratoire accessoire.
M. de Quatrefages a découvert que chez certains Serpuliens le canal intestinal est renfermé dans une lacune, ou plutôt dans une véritable gaine vasculaire tenant lieu de vaisseau dorsal. Cette observation est parfaitement juste et parait s'appliquer à la majorité, peut-être à la totalité des espèces de cette famille.
Les dernières années nous ont révélé divers cas d'hermaphrodisme parmi les Serpuliens. Les pages qui suivent en feront connaître de nou- veaux exemples dans les genres Laonome, Salmacina et Pileolaria.
I. TRIBU DES SABELLIDES.
Genre FABRICIA Blainv. ' Fabricia Sabella.
Amphicara Sabella Ehrb., Mitlheil. der Ges. naturf. Freunde, 1836.
Qthonia Fabricii Johnst., Loud. Mag. of Nat. Hist., vol. VIII, p. 181, fig. 19.
Fabricia quadripunctala Frey und Leuck., Beitràge zur K. wirb. Thiere, p. 157 (1847).
Amphicora Sabella Ose. Schmidl, Neue Beitràge zur Naturg. der Wûrmer, 1848, p. 21.
Fabricia affinis Leuck., Archiv fur Naturg., 1840, l. XXIX, p. 193.
Fabricia Sabella Grube, Familien der Anneliden (1851), p. 95.
Othonia Fabricii Gosse, Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2me série, t. V, p. 33.
Fabricia Sabella Clprd., Recherches anat. sur les Annel. Turb. etc., des Hébrides, 1861, p. 50.
Fabricin quadripunctala Mecznk., Zeitsch. fur wiss. Zool., XV, Band I (1865), p. 328.
Fabricia Amphicora Qtrig., Histoire naturelle des Annelés, 1866, II, p. 444.
Fabricia quadripunctala Marcusen, Archiv fur Naturgeschichte, 1867, p. 358.
tières lécales doivent et peuvent voyager de l' extrémité postérieure du tube jusqu'à l'extrémité antérieure. Voyez Description of a neiu marine Animal, in a letter from M. Everard Home, surgeon, toi. Hunier Esq. with a postscript by M. Hunter. — Philos. Transact., Mardi 1785, vol. LXXV, p. 333. 1 M. Malmgren donne la préférence au nom d' Amphicora, qui ne date que de 1836, sur celui de Fabri-
152 ANNÈLIDES CHÉTOPODES
Celle espèce n'est poinl rare aux environs de Naples, où on la distin- gue immédiatement de ses voisines, grâce à ses deux cœurs branchiaux de couleur rouge. M. Mecznikow, auquel nous devons un mémoire cir- constancié sur la T. Sabella du Nord, s'est aussi convaincu qu'on ne saurait en distinguer spécifiquement celle de Naples.
M. Marcusen l'a trouvée à Odessa, et, ignorant son existence dans la Méditerranée, il y voit un argument en faveur de sa thèse, que la faune delà mer Noire ressemble plus à celle de la mer du Nord qu'à celle de la Méditerranée. Il est clair que la force de cet argument-là (je ne parle pas des autres), se trouve invalidée.
En face de la longue synonymie de cette espèce si bien caractérisée, je tiens à relever de nouveau la priorité du nom spécifique de Sabella, proposé par M. Ehrenberg. M. de Qualrefages a cru mettre un terme à toutes ces difficultés en créant récemment un nom nouveau, destiné à remplacer les anciens. Ce principe révolutionnaire de législation zoolo- gïque trouvera difficilement des défenseurs \
cia établi par Blainville dès 18*28, et cela parce que le nom de Fabricia a déjà été employé, soit en bo- tanique, soit en entomologie. Je ne pense pas que cette raison soit suffisante pour annuler la priorité du nom de Blainville. (Voir plus haut la note à propos du genre Siphonostoma Otto, page 107.) D'ailleurs le nom de Fabricia, dût-il être abandonné, celui d'Othonia Jolinst. primerait le nom d'Aniphicora. Il est vrai que M. Malmgren ne peut supporter le nom d'Othonia, parce qu'il est formé d'après un nom de baptême (Christningsnamnet). Sa législation zoologique est décidément bien draconienne. Pour ma part, quelque peu chrétien que je sois, je ne saurais repousser un nom de genre par la seule raison qu'il rappelle aussi indirectement une cérémonie de l'Église. Parce que la nomenclature zoologique parle quasi latin, il n'est pas nécessaire qu'elle s'affuble d'un paganisme intolérant. Combien de genres bien établis ne faudrait-il pas dénommer à nouveau ? Un zoologiste oserait-il rejeter, par exemple, l'excellent genre d'Annélides Armandia dédié par feu mon ami F. de Filippi à M. de Quatrefages. Fau- dra-t-il peut-être le transformer en Quatrefagesiu ? Dans ce cas, un Romain ressuscitant pourrait nous demander de prendre un peu moins à cœur l'intolérance de sa nation et un peu plus l'harmonie de sa langue.
1 La synonymie de cette espèce est d'ailleurs faite peu exactement dans l'Histoire naturelle des An- nelés. L'auteur indique parmi ses synonymes le nom de Fabricia auadripunctata, comme employé par M. Grube, par M. Schmidt et par moi. Nous nous sommes, au contraire, servis expressément, M.Grube et moi, du nom de Fabricia Sabella, M. Schmidt de celui d'Amphicora Sabella.
1)1 GOLFE DE NAPLES. 153
Genre ORIA Qtrfg.
Syn. AMPHICORINA Clprd. non Utrlg.
Oria Armandi.
*Fabrkia (Amphicorina) Xrmandi Clprd., Glanures, p. 36, pi. III, fig. 2. Onu Armandi Qlrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 462.
Celle espèce est commune à Naples. Je n'ai rien à ajouter à son sujel aux études anatomiques publiées dans mes Glanures.
J'avais cru pouvoir rapporter ce ver au genre Amphicorina Qtrfg., qui n'était alors connu que par un passage méritant à peine le nom de diagnose. Depuis lors M. de Quatrefages a caractérisé ce genre d'une manière plus précise, et il a cru devoir en séparer Y Amphicorina Ar- mandi sous le nom générique tYOria. J'adopte ce nom. Toutefois je ne puis étouffer une remarque. Je ne doute pas que le genre Amphicorina ne tombe comme tant d'autres dans le caput mortuum de la science. Le genre Amphicorina est en effet censé se différencier des Oria par l'absence de transposition des soies caractéristique des Oria et de tant d'autres Sabellides. Quoique étudiée par de nombreux observateurs, la Fahricia Sabella a passé pour échapper à la loi de la transposition des soies, jusqu'au jour où, par un examen plus attentif, j'ai montré qu'elle y était en réalité soumise. Les études de M. de Quatrefages sur ses Amphicorines sont antérieures à la constatation de ce fait ; il n'est donc point étonnant qu'il ait cru que ces petites Annélides ne présentent aucune interversion des soies. Mais aujourd'hui, il est au contraire vrai- semblable que cette transposition existe bien réellement, et qu'elle a échappé à l'observateur.
Tome xx, lre Partie. 20
154 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Genre AMPHIGLENA Clprd. Amphiglena mediterranea.
AmphicoTd mediterranea Leydig, Zeitschr. fur wissens. Zool., III, 1851, p. 325. ? Fabricia gracilis Grube, Archiv fur Naturgesch., 1855, p. 123. Amphiglena Armandi Clprd., Glanures zootomiques, 1864, p. 32 (492). Amphiglena mediterranea Clprd., [bid., p. 128 (588), pi. III, fig. I. » o Qlifg-, Histoire naturelle des Annelés, II, 4G3.
PI XII, fig 6.
Cette Amphiglène abonde partout dans le golfe de Naples et remplit les aquarium. Je n'ai pas négligé cette occasion de répéter les obser- vations que j'avais faites à Port-Vendres sur l'hermaphrodisme de ce Serpulien. La chose était d'autant plus nécessaire que M. de Quatrefages avait jeté dans l'intervalle quelques doutes sur l'exactitude de ma des- cription'. L'hermaphrodisme des Amphiglènes est au-dessus de toute espèce d'incertitude. M. Mecznikow, pendant son séjour à Naples, s'en est convaincu tout aussi bien que moi. Si, comme M. de Quatrefages le remarque, j'ai négligé de parler de mouvements chez les prétendus zoospermes, c'est que je considère une pareille indication comme super- flue chez les Annélides. Pour dissiper tous les doutes du savant Acadé- micien, je publie les dessins représentant divers stades d'évolution des régimes de zoospermes (6 A; 6 B et 6 G). Ces stades n'exigent pas de description, car ils correspondent exactement à ce que chacun connaît chez d'autres Annélides. Cependant je ne négligerai pas de dire expres- sément cette fois, que les zoospermes mûrs sont tout aussi mobiles que ceux d'autres Annélides.
Les œufs mûrs sont d'une belle couleur rose.
La tache pigmentaire que j'ai signalée à la base de chacun des tenta-
1 M. de Quatrefages se plaint de mon laconisme. (Voyez Hist. nat. des Annelés, tome II, p. 411.) Ce blâme m'a fait sensiblement plaisir. J'ai toujours eu pour ma part le sentiment cme nos successeurs nous reprocheront, à moi et à la plupart de mes contemporains, notre extrême verbosité.
DU GOLFE DE NAPLES. 155
cules ciliés, ne saurait être considérée comme un œil. A l'aide d'un fort grossissement, on peut s'assurer que la substance colorante est renfer- mée dans un boyau tordu sur lui-même en forme de 8 (6 D).
Les branchies', traitées par la glycérine colorée en vert pâle par de l'acide chromique, laissent facilement reconnaître les grands nucléus de leur coucbe sous-culiculaire (6 E, c). Dans les rayons, les cellules de l'axe cartilagineux forment une série unique, dans laquelle chaque cel- lule est quatre ou cinq fois plus longue que large (6 E, b).
Genre SPIROGRAPHIS Viviani (Qtrfg. rev.).
A la diagnose du genre Spirographis, telle que l'a donnée en dernier lieu M. de Quatrefages, il est nécessaire d'ajouter un caractère important, celui d'une rangée de soies en pioche, à côté de la rangée de crochets sur les tores unchngères de la région thoracique2.
Spirographis Spallanzanii.
CoraUma tubulariu melitensis Ellis, Corallines, p. 107, pi. 33.
Amphitrite Penicillus Gmel. (non Linné), Syst. natur. , lom. I, pars 6, p. 31 10.
Amphitrite Ventilabrum Gmel., Syst. natur., tom. 1, pars 6, p. 3111 i, pro parte.
1 Est-il besoin de dire que les cils vibratiles forment une double rangée sur le côté interne seulement des branchies, comme chez tous 1rs autres Serpuliens? M. Williams affirme pourtant que celte disposition est particulière à quelques espèces de la famille seulement! (Report on british Annelida, p. 192.)
4 Les seuls auteurs qui, à ma connaissance, aient déjà mentionné les soies en pioche des Spirographes sont M. Grube et M. Williams. Le premier les décrit comme des leviers susceptibles d'agir sur les soies à crochets. Voyez Zur Anal. u. Physiol. d. Kiemenwiïrmer, Kônigsberg, 1838, p. 25.) Le second (Report on british Annelida, p. 205) en donne, d'ailleurs, une description assez inexacte.
5 La confusion qui règne dans la science relativement à Y Amphitrite Ventilabrum et à ['Amphitrite Pe- nicillus m'oblige à rejeter ces deux noms et à adopter celui de Spirographis Spallanzanii proposé par Viviani. En effet, Gmelin dans son édition du Systema nature donne comme synonyme à son Amphitrite \enttlubrum la Sabella Penicillus Linn., de l'édition précédente du Syst. nat. En outre, bien qu'il l'indique comme habitant la Méditerranée, il lui donne comme synonyme la Tubularia Penicillus 0. -F. Midi, du Groenland. UAmph. Penicillus Gmel. du golfe de Naples (loc. cit.. p.3110)est probablement bien iden- tique à notre espèce. Quant à Y Amphitrite Ventilabrum Dalyell (Vie powers of the Creator, vol. II, p. 212, pi. XXX) ce n'est point un Spirographe. U faut peut-être l'identifier avec la véritable Sabella Penicillus Linn. non Gmel.
156 ANNÉL1DES CHÊTOPODES
Spirographis Spallansanii Viviani ', De phosphor. maris. Genuœ, 1805, p. 14. Specie di Tuhularia Spallanzani, Vlemoric délia Società italiana, vol. II, p. 2 (fide Viviani). Ampkitrite Ventilabrum Lamarck, Histoire des animaux sans vert., tome V, p. 610. Sabella unispira Cuvier, nouvelle édition, 1830, tome III, p. 193.
» Ventilabrum Sav., Syst. des Annélides, p. 81.
» unispira Sav., Ibid., p. 80. Ampkitrite Ventilabrum Blnv., Dict. des Sciences natur., art. Vers, p. 434.
» Spallanzanii Dlnv., Ibid., p. 434.
» Ventilabrum Piisso, Histoire natur. Eur. mûrid., IV, p. 410.
* Josepltinœ Uisso, Ibid., p. 410. Sabella Ventilabrum Délie Cliiaje, Desmzione e notom , tome III, p. 71.
» unispira Grime, Zur Anat. und Phys Kiemenwurmer, p. 24.
» unispira Edwards, Règne animal illustré, Annélides, pi. 4. ? > Josepbinœ Grube, Archiv fur Naturgesch., 1846, p 53, taf. II, fig 6.
» Ventilabrum Grube, Familien der Anneliden, p. 88.
» Spallanzanii, Grube, ibid., p. 88. Spirographis Spallansanii Qtrfg , Histoire naturelle des Annelés, 11, p. 427.
» elegans Qtrfg., Ibid , p. 430.
» brerispirti Qtrfg., Ibid., p. 430.
Sabella Ventilabrum Qtrfg., Ibid., p. 554.
? Spirographis longispira Qtrfg., Ibid., p 129.
PI. \\\. fig. 2
L'abondance de cette magnifique Annélide dans le golfe de Naples m'a permis d'en étudier de riches séries et de débrouiller sa synonymie fort confuse. Les auteurs l'ont partagée en plusieurs espèces, d'après divers caractères que l'étude comparée d'un grand nombre d'individus, montre dépourvus de toute valeur taxonomique. Je vais les examiner les uns après les autres.
Chez les Spirographes, l'une des branchies est constamment plus développée que l'autre. C'est tantôt la droite, tantôt la gauche indiffé- remment2. Sans doute à ce point de vue il y a des races plus ou moins
1 Dalyell (Tlie Powersofthe Creator, vol. II, p. 228), sans doute par une erreur de copie, écrit Spino- graphU au lieu de Spirographis, et cite à l'appui ces prétendues paroles explicatives de Viviani : « Spino- gruphis, id est penicillus in spinam ilepictus. » Cette pbrase ne serait point dépourvue de sens. Eu effet, j'ai rencontré souvent des Spirographes qui ont perdu les barbules des branchies et dont les rayons, ou du moins leurs axes cartilagineux restent seuls sous la forme de longues épines. Mais ce caractère est purement maladif, comme le fait remarquer Dalyell, auquel il n'avait point échappé. D'ailleurs la phrase de Viviani, inexactement citée par l'illustre Écossais, est textuellement: « Penicillus in spiram efficlus. »
* Ce fait n'est point nouveau. Il a été déjà affirmé de la manière la plus positive par M. Grube (Zur Anal. u. Plujs. d. Kiemenwurmer, p. 25) dès 1838 Cela n'empêche pas Al. de Quatrefages d'établir en
DI GOLFE l>E NAl'I.ES. 157
permanentes. J'ai loul au moins remarqué que dans le produit de la pèche d'un seul pêcheur, faite généralement dans une seule et même lo- calité, l'atrophie frappe la même branchie chez la majorité des individus.
Le nombre des tours de spire de la branchie développée est très-in- constant. Je l'ai vu varier de un à six et demi. En général, les plus gros individus ont aussi le plus grand nombre de tours de spire. La longueur et la finesse des barbules des rayons branchiaux est également sujette à variation.
La coloration des branchies varie tellement que, sur une douzaine d'individus, on en trouve difficilement deux chez lesquels elle soit parfai- tement semblable. Quelques-uns ont les branchies pâles et entièrement monochromes. D'autres ont les rayons de la branchie jaunes, avec une série d'anneaux blancs et violets ou bruns; les anneaux blancs sont en général restreints à la base de la branchie. Ces anneaux colorés, étant pla- cés à la même hauteur dans tous les rayons, forment en apparence des bandes spirales parallèles très-élégantes, dont le nombre peut s'élever jusqu'à six pour une seule couleur (violet). Entre ces deux colorations extrêmes, on rencontre tous les intermédiaires, soit sous le point de vue du nombre des anneaux colorés, soit sous celui de l'intensité de la colo- ration \
Le seul des caractères prétendus spécifiques, qui m'ait semblé très- constant, c'est celui du nombre des segments thoraciques. Je l'ai trouvé toujours de huit. M. Grube affirme, il est vrai, le contraire2. Il dit l'avoir vu varier de la manière la plus positive. S'il en est ainsi, il devient im- possible de distinguer1 la Snbella Josephinœ Gr., et le Spirographis lon- gispira Qtrfg. du Sp. SpaUanzanii.
Lorsque je communiquai le résultat de ces recherches à mon ami, M. le professeur Panceri, il me dit que le musée de Naples possédait
1865 des espèces de Spirographes basées uniquement sur ce caractère variable. Ellis décrit la grande branchie comme étant toujours la gauche ; et ce cas est peut-être au moins le plus fréquent.
1 Cette grande variabilité dans la coloration des branchies des Sabelles est déjà relevée par 0 Fabri- cius chez la TuMaria Penicillusdu Groenland. (Yoy. Faunu Grœnlandica. Hafniœ etLipsiœ, 1780, p. 110.)
* An-hiu fur Naturgesch., 1846, XII, p. 55.
158 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
une riche série de Spirographes et qu'il n'avait jamais eu de peine à distinguer le Sp.SpaUanzanii de la Subella Venlilabrum. Toutefois, ayant à ma demande revu ses bocaux, il acquit la conviction que tous les in- dividus de grande taille avaient été attribués au Sp. Spallanzanii et tous les individus plus jeunes à la Sab. Venlilabrum ou la Sab. Josephinœ. Il est en effet impossible de trouver de jeunes individus dont la bran- chie fasse six tours de spirale (Sp. elegans Qtrfg.), ou même seulement trois à quatre (Sp. Spallanzanii Qtrfg.), tandis que ces chiffres sont très- fréquents pour les individus de grande taille. Cbez les individus qui n'ont encore que 5,5 centimètres de long sur 3 à 4 mm. de large, indi- vidus dont les branchies sont aussi longues que le corps et fort grêles, c'est à peine si la base de l'une des branchies commence à s'enrouler en spirale. Je n'ai compté dans ce cas que vingt-cinq rayons à la grande branchie contre vingt-deux à la petite. Sans le secours de la numéra- tion on ne se douterait pas que l'une des branchies soit plus développée que l'autre. Les jeunes Spirographis sont donc de vraies Sabelles.
Le tube des jeunes individus a d'ailleurs la même apparence que celui des adultes, sa surface externe grise, paraissant formée d'un limon très-fin. Mais les couches internes, nombreuses, incolores sont purement organiques, comme Ellis et Viviani le savaient déjà, et fort extensibles. Je ne doute pas qu'elles ne soient susceptibles d'une extension considé- rable pendant la croissance en diamètre de l'animal1.
Nous devons à M. Grube une monographie anatomique de cette espèce (Sabella unispira Grube) à laquelle il n'y a que peu de chose à changer. C'est chez elle qu'il fit la découverte du cartilage branchial des Serpuliens % cartilage qui a été vu depuis lors par MM. Schmidt,
1 On ne saurait trop recommander, pour l'étude de la formation du tube des Sabellides, la lecture de Dalyell. Chez des Sabella Penicillus (Amphitrite Venlilabrum Dal.) eu captivité, il a pu suivre pas à pas l'édification du tube pendant des mois entiers (Voyez The pawers of the Creator, vol. 11, p. 212-235). La régénération des branchies tombées par accident y est suivie avec beaucoup de soin.
s M.Edwards attribue la découverte des cartilages branchiaux chez les Serpuliens à M. de Ouatrefages (Leçons sur l'anat. et la physiol., II, p. 103). Toutefois M. Grube les avait déjà signalés bien plus tôt, et, à une époque où le nom même d'histologie était encore à créer, Viviani écrivait : « Honnit jîlamcntorum (i. e. branchialium) particula microscopio subjecta tubum exhibet carlilagineum, totum in annulos sectum, etc.»
DU GOLFE DE NAPLES. 159
Quatrefages, Leytlig, Huxley, Williams' et d'autres, mais qui a fait sur- tout l'objet d'une étude histologique soignée de la part de M. Kôlliker*. M. Kôlliker paraît n'avoir eu entre les mains que des Spirographes conservés dans l'alcool, de là certaines erreurs qui seraient impossibles chez les individus frais. Il décrit très-exactement la cuticule, la couche sous-cuticulaire, les muscles longitudinaux occupant le côté dorsal de la branchie et l'axe cartilagineux. Je ne puis que confirmer entièrement sa description en ajoutant que le cartilage est toujours enveloppé d'une épaisse gaine hyaline (fîg. 2, e), que M. Kôlliker paraît d'ailleurs avoir vue quelquefois \ Le reste de l'organisation lui a échappé. Le côté convexe de l'axe cartilagineux est adjacent à une cavité tubulaire qui s'étend d'un bout à l'autre de la branchie, et dans laquelle pénètre le liquide périvis- céral. Cette cavité est tapissée d'un épithélium pavimenteux (fig. % f). Elle renferme le vaisseau sanguin (</), adhérant dans toute sa longueur à la tunique hyaline (e) de l'axe cartilagineux (c). Ce vaisseau unique' pousse le sang alternativement en avant et en arrière, comme M. Crube le savait déjà en 1858. Les mouvements de systole sont dus à une couche externe de larges fibres musculaires. Quant à la diastole, elle paraît due à la simple élasticité des parois, du moins n'ai-je pu découvrir aucune fibre longitudinale dans la paroi du vaisseau. Chez les individus conser- vés dans l'alcool, ce vaisseau a été vu par M. Kôlliker, qui l'a tenu pour un corps solide et l'a considéré comme un nerf. A ses côtés, il ligure deux cordons celluleux qui n'existent pas, ou du moins ne sont que la
1 M. Williams représente le squelette branchial comme formé par un cartilage flexible, dont les chambres, remplies par un fluide limpide, sont en communication avec la cavité péritonéalel
2 Untersuchungen sur viryleii-hruilrn lieurlirlehrr, angcstellt in Nizza im Herbste 1856 von A. Kôlliker. — Wùrzburger Yerlutniilungcn, p. Ili du tirage à part.
3 En dépit des travaux sur le cartilage branchial des Sabelles, Jolmston décrit encore dans son t Ca- talogue» les filaments branchiaux des Sabelles comme cloisonnés à la manière des Conl'erves!
1 J'ai déjà remarqué ailleurs (voyez Prolégomènes, p. 331) que les Serpuliens seuls, dans toute la classe des Annélides, ont un vaisseau branchial unique, aveugle et contractile dans chaque rameau branchial, mais sont dépourvus du système d'ampoules contractiles que leur attribue M. de Quatrefages. M. Wil- liams, qui paraît ignorer les observations de M. Grube, décrit et figure chez les Serpuliens (Hepurt on british Annelida, p. 192, fig. 11, B) le vaisseau branchial comme double (artère et veine). C'est une er- reur manilesle.
160 ANNÉMDES CHÉTOPODES
lymphe de la cavité branchiale coagulée aux deux côtés du vaisseau \
La collerette du Sp. Spallanzanii est d'un beau violet et porte sur les lobes ventraux plusieurs papilles digitiformes (2 B), assez longues. Entre ces lobes ventraux sont les deux tentacules inférieurs, également violets, charnus, convexes en dehors, concaves en dedans. Leur surface concave est couverte de cils vibratiles (2 A, à). Les tentacules supérieurs, soit antennes, sont beaucoup plus longs, en forme de lanières trian- gulaires, jaunes, ciliés sur toute la surface. Le mouvement de leurs cils est tel, que les substances étrangères montent le long du côté ventral de l'organe et redescendent du côté dorsal.
Le sillon copragogue* est ventral dans toute la longueur de l'animal, seulement sa profondeur diminue dans les segments thoraciques anté- rieurs.
M. Grube n'a point réussi à se former une idée exacte des organes générateurs. Il a considéré comme testicules les glandes antérieures que chacun a, depuis cette époque, rattachée à l'appareil sexuel. Ce sont en réalité des organes segmentaires dans lesquels les éléments sexuels ne prennent certainement point naissance.
A l'époque de la maturité sexuelle, la cavité périviscérale se remplit de cellules flottantes (2 C), renfermant de petits granules oranges et des gouttelettes pâles, d'apparence huileuse8. Le nombre de ces der- nières varie d'un («) à une vingtaine et au delà (b, c). Ces cellules sont
1 M. Kôlliker remarque, d'ailleurs, lui-même que ces corrlons lui ont semblé parfois absents et rem- placés par une vaste lacune sanguine autour du nerf. S'il eût parlé d'une lacune lymphatique autour du vaisseau, sa description eût été tout à fait juste. Les erreurs d'interprétation de M. Kôlliker proviennent de ce qu'il n'avait pas une connaissance suffisante de la circulation de la blanchie chez l'animal vivant. H paraît avoir considéré les branchies comme purement lymphatiques, erreur partagée par M. Milne Edwards (Leçons sur fanât, el In phys., tome II, p. f 03). Ce serait donc à tort, semble-t-il, que j'ai rangé, dans les Prolégomènes, M. Kôlliker parmi les auteurs qui ont connu exactement la circulation branchiale des Sabelles. Toutefois ce savant décrit ailleurs (Zeitschr. fur iviss. Zooi, IX, p. 339) le vaisseau bran- chial et contractile chez les Dasychones d'une manière parfaitement exacte.
* Voir pour l'explication de ce terme les généralités de la famille.
3 Ces cellules qui paraissent exister avec quelques modifications chez tous les Térébelliens et Serpu- liens ont été déjà signalées par M. Williams (Report on the british Annelida, loc. cit., p. 170) sous le nom de smooth-edged oval cells chez la Tcrebella nebulosa, mais il leur dénie tout nucléus. Chez toutes les es- pèces examinées par moi, ces cellules sont nucléées.
DU GOLFE DE NAPLES. 1G1
sans donle destinées à élaborer les substances nécessaires à la formation des éléments sexuels. Entre elles apparaissent en effet chez les femelles les jeunes ovules (2 1), a), chez les mâles les cellules aux dépens des- quelles se forment les régimes de zoospermes. Peut-être ces éléments se forment-ils dans le principe à la surface de la paroi de la cavité péri- viscérale. Dans ce cas ils s'en détachent de très-bonne heure, car des ovules de fort petite taille flottent déjà dans le liquide périviscéral. La tache germinalive présente d'ordinaire plusieurs zones d'apparence diffé- rente (2 D, b).
Genre SABELLA Linn. (Sars em.).
M. Sars a rendu un service réel à la zoologie, comme je l'ai déjà remarqué ailleurs' en restreignant le grand genre Sabelle de Linné à l'aide d'un caractère important et bien défini. Il a réservé en effet ce nom aux Sabelles dépourvues de pinnules dorsales aux branchies et por- tant sur chaque tore uncinigère thoracique une rangée de crochets et une rangée de soies en pioche. M. de Quatrefages n'a pas admis cette nouvelle délimitation du genre Sabella dans son Histoire naturelle des Annelés, et le genre Dasychone n'y a, par conséquent, pas trouvé place. Sous ce rapport, M. de Quatrefages ne s'est pas élevé au niveau de la zoologie moderne. Le genre Sabelle est subdivisé aujourd'hui en plu- sieurs, à bien plus juste titre que tant d'autres dont les débris ont trouvé place sous des noms divers dans l'Histoire naturelle des Annelés.
En revanche, je ne puis donner entièrement raison à M. Sars, quant à la dénomination de Dasychone- qu'il a créée en 1861. Déjà en 1858 M. Kôlliker3 a formé le nom de Branchiomma pour des Sabelles munies
' Olanures, p. 33.
- Ridrag iil Kundskaben am Norges Annelider; fjerie ifhandling. — Vidensk Selsk. Forhandl. f. 1861 (Saerskill \ftryck, p. 28 et 33).
3 Ueber Kopfkiemer mil Augen an dm Kiemen. Zeilschr. fur wiss. Zool., IX, p. 536.
Tome xx, lre Partie. 21
162 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
d'yeux sur les branchies ', et il prit pour type de ce genre YAmphilrite Bombyx Dalyell. Lorsque M. Sars créa son genre Dasychone, il insista surtout sur les pinnules des branchies. Or, le Branchiomma Bombyx (Branchiomma Datyelli Kùll.)est une véritable Dasychone. On peut diffi- cilement admettre que l'espèce-type du genre Branchiomma passe ainsi dans un autre genre. M. Sars aurait dû se contenter de modifier la diagnose du genre Branchiomma, en plaçant le caractère des pinnules en première ligne, d'autant plus que ce caractère n'était point ignoré de M. Kôlliker. Il a sans doute été détourné de cette marche régulière par la pensée qu'il existe peut-être des Dasychones dépourvues d'yeux.
Quoi qu'il en soit, le nom de Dasychone a pris place dans la science, et celui de Branchiomma est à peu près oublié. Je pense pourtant pou- voir ressusciter celui-ci, en tenant compte des scrupules de M. Sars, et sans proscrire le nom de Dasychone. Dans son mémoire sur le genre Branchiomma, M. Kôlliker décrit en outre de la Dasychone Bombyx une autre espèce qu'il n'a étudiée que d'une manière très-cursive, il est vrai, dans le golfe de Naples, et qui est caractérisée par des yeux à l'extrémité des branchies. Cette espèce que j'ai retrouvée n'est point une Dasychone. Elle pourra rester dorénavant l'espèce-type du genre Branchiomma.
Il existe dans le golfe de Naples plusieurs espèces du genre Sabelle proprement dit. Toutefois, mes études sur ces espèces, très-voisines les unes des autres, sont trop imparfaites, pour que je les relate ici, et que j'enrichisse de quelques descriptions imparfaites le dédale inextricable de mauvaises espèces cataloguées dans la science.
Genre BRANCHIOMMA Kœllkr. char. em.
SahctthJce toris ventraUbus thomcicis série duplici setarum, aliis u/nematis ediis jaculi- formibus (soies en pioche, Qtrfg.) munitœ, branchiis oculis compositis stétermindibus oruatis.
1 La première indication d'yeux sur les branchies des Sabelles est due à M.Leuckart. Après lui et an- térieurement à M. Kôlliker, M. de Quatrefages et M. Kroyer ont fait aussi de nombreuses observations sur ce sujet.
DU GOLFE DE NAPLES. 103
Le fait que des yeux composés existent chez d'autres Serpuliens ne m'arrête pas dans le maintien de ce genre. En effet, les yeux des Bran- chiomma sont beaucoup mieux localisés, beaucoup plus développés. Leur position est caractéristique. Les tubes de ces animaux sont aussi très-différents de ceux des Sabelles, étant recouverts d'une épaisse couche de sable agglutiné '.
1. Branchiomma Kollikeri.
PI. XXII, iig. 4.
Corpus longitudineâ-5"nt,latitudine 2mm,5-3, pallide flavescens, segmentis 80, branchus fusco-violaceis, brunneo annidatis. FUamenta branchialia dorsualia duo ocidis majorions preecbita, for souper erecta, ventredia oculis destituta duo. Segmenta thoracica octo.
Ce Branchiomina est très-remarquable par la manière dont il étale son panache branchial (fig. i), et par sa sensibilité aux impressions visuelles. Dès qu'il sort de son tube arénacé, ses filaments branchiaux retombent en courbe douce tout autour de l'extrémité antérieure. Seuls, les deux filaments dorsaux médians, porteurs des deux yeux un peu plus gros que les autres, se redressent comme deux antennes. Au moindre mou- vement dans l'air, mouvement de la main par exemple, à plus d'un mètre de la surface de l'eau, tous les Branchiomma de mon aquarium se retiraient avec la rapidité de l'éclair dans leurs tubes, tandis que les Sabelles aveugles restaient parfaitement indifférentes et immobiles.
Les yeux (4 A) sont piriformes, adnés au côté concave de la branchie a une petite dislance de l'extrémité. On compte jusqu'à trente cristallins dans la section optique d'un seul œil. Ils sont piriformes, la pointe cachée dans le pigment central violet. Leur diamètre est de 0inm,013. Celui de la cuticule pellucide* qui les recouvre atteint 0inm,004.
1 Je ne sais si la Sabella candela Grube devra rentrer dans ce genre. Il semble toutefois peu probable que les appendices terminaux portés par les branchies soient des yeux. (Voyez Archiv fur Naturgetch., XXIX, 1863, p. 60, taf. VI, fig. 8)
- Je pense, avec M. Hensen, qu'il convient de ne pas étendre le nom de cornée à la membrane pellucide des yeux de la plupart des invertébrés.
164 ANNÉLIDES CHÊTOPODES
Les deux branchies ventrales les plus rapprochées de la ligne médiane sont plus courtes que les autres et dépourvues d'yeux.
Les tentacules sont au nombre de deux paires, toutes deux ciliées. Les inférieurs sont les plus grands et s'étendent en dehors en un lobe membraneux discoïdal, renfermant un réseau vasculaire, fort riche. Les supérieurs ont un axe cartilagineux'. Tous renferment un très-grand nombre de follicules bacilli pares qui déchargent leur contenu avec une extrême facilité (4 B).
La collerette du segment buccal est profondément divisée en six lobes; l'échancrure dorsale est la plus profonde. Le corps est cylindrique, d'un gris jaunâtre, pale, très-finement piqueté de blanc. Les taches blanches sont dues à un pigment diffus, disséminé dans la couche sous-cuticulaire, qui ne renferme point de follicules bacillipares. Les boucliers ventraux sont blancs; le sillon copragogue seul est brun. Ce sillon est ventral dans toute la longueur de l'abdomen, mais, à sa base, il passe au côté droit sur la face supérieure et se continue le long de la ligne dorsale du thorax.
Je doute à peine que celte espèce soit la même que M. Rôlliker a eue sous les yeux. Elle n'est en effet point rare dans le golfe de Naples. M. Ivolliker n'indique, il est vrai, que huit filaments branchiaux, tandis que j'en ai compté jusqu'à trente-deux. Mais cela peut ne tenir qu'à une différence d'àse.
.-
2. Branchiomma vesiculosum, var. Neapolitana.
Amphitrile vesiculusa Montagu, Linn. Trans , XI, p. 10, lab. v. fig. 1.
» » Lamarck, Animaux sans vert., 2m<? édition, p. 010.
Subclla vesiculusa Jobnst., Ann. and Mag. ofNat. Hii-l , XVI, p. 440.
a « Edwards, Itègne animal illustré, pi V, fig. 3.
>• » Grube, Familien der Anneliden, p. 88.
» » Williams, Report of Brit. Assoc ., 1851, p. 205, et Ann. and Mag., XII, p 205.
» » Jolmston, Catalogue of Worms, p. 250.
» » Qtrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 450.
PI. XXII, fig. 5.
' M. Kollikera déjà décrit un axe cartilagineux dans les tentacules de la Dusychone Bombyx (loc. cit., p. 530).
nu GOLFE DE NAPLES. 1(55
Corpus I /""'" longum, latitttdine l°mt, obscure vinosum, albo tenuissvme punctatum, col- lari oXbicante, branchiis olbo antudatis, toris uncinigeris fhoracicis sternum versus macula rubra minuta ornatis. Segmenta thoracica octo. CoUare bUobum.
Il ne m'est pas possible de différencier les individus de la mer de Naples de ceux que les auteurs ont décrits de l'Océan. Leur taille est un peu supérieure, mais Là se borne la différence. Je ne puis, en effet, attribuer une grande importance à la coloration des branchies (olive green, moltled witb gray Montagu); ces organes offrent en général peu de fixité de couleur parmi les Sabellides. La couleur de l'abdomen tirant un peu sur le violet dans l'espèce d'Angleterre, ne peut également caractériser qu'une variété locale1. Le corps est à peu près semblable par son diamètre à celui du Spirograpkis Spattanzanii, mais la brièveté des branchies, longues seulement de 2cent ta 2 7*cenS et groupées en un entonnoir conique, brun, à quatre zones blanches., détruit toute ressem- blance.
Chacune des moitiés de la collerette a le bord entier, mais ces deux moitiés sont séparées l'une de l'autre, du côté dorsal, par un large inter- valle concave, au fond duquel se voient deux lobes membraneux, bruns (lig. 5), qu'on pourrait peut-être considérer comme deux autres lobes de la collerette, bien qu'ils soient tout à fait indépendants des premiers.
Les filaments branchiaux sont au nombre d'environ trente-deux de chaque côté et leurs barbules d'une longueur très-remarquable. L'extré- mité de chaque filament (5 A) dépasse l'œil beaucoup moins que dans l'espèce précédente. L'œil lui-même esta peu près hémisphérique, large de 0""u,19, c'est-à-dire relativement beaucoup plus petit que celui du Br. Kbllikeri. La largeur des cristallins est de 15 microm.; l'épaisseur de la membrane pellucide 4 microm.
' En revanche, c'est par erreur que M. Leuckart (Archiv fur Naiurtj , 1860, Rericht [Separatabdruck, p. 3]) rapporte à la S. vesiculosa Y Ampliitrite fioscula Dalyell (The puwers of the Creator, etc., vol. II, p. ti VT>, p|. XXXI, fig. 9). Cette magnifique espèce ne peut rentrer que dans le genre Ghone Krôyer, mais elle se distingue de toutes les Chones jusqu'ici décrites par un œil à l'extrémité de chaque Idet branchial. L'Histoire naturelle r/cs Annelés la passe sous silence, comme toutes les espèces de Dalyell, les ouvrages de cet auteur étant restés inconnus à M. de Quatrefages.
166 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Les boucliers ventraux sont entiers au thorax, divisés a l'abdomen par le sillon copragogue. Celui-ci (5 B, b) passe au dos du côté droit', en se divisant en deux branches, dont l'une passe entre le dixième et le onzième, l'autre entre le neuvième et le dixième segment. Ces deux branches confluent en dehors du bouclier ventral du dixième segment, et la partie droite de ce bouclier, d'ailleurs bien plus petite que la gauche, se trouve comprise entre elles, comme entre les bras d'un fleuve. Puis le sillon copragogue continue obliquement sa marche sur le côté du neuvième segment et atteint la ligne médiane dorsale au huitième. A partir de là, il continue son chemin sur la ligne médiane dorsale, jusqu'à l'extrémité antérieure.
Le tube du ver est encroûté d'un sable très-fin. D'après Monlagu, l'espèce des côtes de la Grande-Bretagne aurait son tube couvert de pe- tits cailloux. Celte différence tient peut-être uniquement à une nature autre du fond de mer sur lequel vivent les individus dans les deux loca- lités. Cependant il est possible qu'une étude plus approfondie conduise à établir une différence spécifique entre ces deux variétés.
Je ne suis pas parfaitement certain que le Br. Kollikeri ne doive pas être considéré comme le jeune âge du Br. vesiculosum, d'autant plus que les deux seuls exemplaires que j'aie reçus de ce dernier étaient en état de maturité sexuelle, et le Br. Kollikeri jamais. La coloration, bien que très-différente, offre ce trait commun que l'une des formes comme l'autre est finement piquetée de blanc. Les circonstances qui m'ont em- pêché de les réunir sont l'absence d'intermédiaires, la forme de la colle- rette, le port tout autre des branchies, l'absence des deux filaments branchiaux à position spéciale et le manque de follicules mucipares dans les antennes chez le Br. vesiculosum.
' Montagu dit au côté gauche, mais il a pris le dos pour le ventre. Cette erreur s est perpétuée pour toutes les Sabelles jusque dans le Catalogue de Johnston (1865); M. Williams l'étend à tous les Serpu- liens chez lesquels il représente les plaques onciales thoraciques comme appartenant à la surface dor- sale.
DU GOLFE DE NAPLES. H)7
Genre LAONOME Mlmgr.
M. Malmgren a séparé du genre Sabelle sous le nom de Laonome les espèces qui ne portent sur chaque tore uncinigère qu'une seule rangée de soies, à savoir des crochets très-semblables à ceux des vraies Sabelles. Les soies en pioche leur l'ont totalement défaut.
Laonome Salmacidis '.
PI. XXIV, 6g. i.
Corpus hi/ihiiliiir :;"". flavum, segmentas 50, brcmchia/rwn penicïtto longo, tenui, fusco annulato : coUari obsoleto : maculis ocidiformibus parum conspicuis duobus. Segmenta tko- racica octo. Tîibus paMidus translucidus, ut cartUaginosus. — Speoies hermaphroditica.
M. Mecznikow m'apporta un jour cette Annélide en me l'annonçant comme un nouvel exemple d'hermaphrodisme parmi les Serpuliens. Il ne s'était point trompé. Chez les deux seuls individus que j'aie eus entre les mains, la cavité du corps était remplie d'ovules et de zoospermes. Les jeunes ovules (4 C), larges de 0mm,022, étaient parfaitement trans- parents, munis d'une vésicule et d'une tache germinalive, fort grandes. Les œufs adultes (4 D), larges de 0inm,07, avaient le vitellus opaque, rempli de petites granulations. Les régimes de zoospermes présentaient toutes les phases d'évolution habituelles chez les Annélides (4 E, 4 F). Les zoospermes mûrs ont une tète tronquée en avant, de grandeur assez variable. La forme de cette tête est celle d'une urne large et ventrue.
Dans chaque moitié de l'appareil branchial, j'ai compté jusqu'à seize branchies pectinées, dépourvues d'yeux, puis de chaque côté, auprès des tentacules, un filet simple, sans barbules, mais renfermant un vaisseau comme les branchies.
Le premier segment thoracique n'a que les soies dorsales, qui sont de deux espèces, comme dans le reste du corps. Les soies supérieures du faisceau sont en arête, à peine
1 Dédiée à la nymphe Salmacis, qui, éprise d'Hermaphrodite, obtint des dieux de ne faire qu'un seul corps avec lui.
168 ANNÉLIDES CHETOPODES
géniculées et finement dentées (4 A) sur le bord de l'arête; les inférieures sont relati- vement plus grosses (fig. 4) et bordées à l'extrémité d'un large limbe qui s'atténue brusquement pour former la pointe acérée, mais molle, de la soie. Au second segment thoracique commencent les crochets aviculaires (4 B), très-semblables à ceux des Sa- belles. L'interversion des soies a lieu aux segments '/8-
Bien que le sang soit vert comme dans la majorité des Serpuliens, les anses vascu- laires latérales paraissent brunes par suite d'un vêtement de cellules pleines de pig- ment.
Genre DASYCHONE SarsV
(? CLYMENEIS H. Rathke.)
Dasychone Lucullana.
Sabella LucuIIana Délie Chiaje, Uemorie, III, p. 226, tnv. xlii, p. 23. — Descrizione, III, p. 72, et V,
p. 91, tav. 96, fig. 23. Sabella Lucutlatia Grube, Arcliiv fiir Nalurg , IN Kl, XII, p. 16, laf. il, lig. 3, et Fam. der Annel., p. 88. (Non Sabella Lucu\l<ma Sars, Iteis. i Lof. og r'inm. Nvt Mag. for Naturv , 1849, p 82.) Sabella polyzonos Grube, Archiv fur Nalurgescli. XXIX, 1863, p. 113, taf. vi, lig. 5. Sabella LucuIIana Qlrfg., Histoire naturelle îles Annelés, II, p. 442.
PI. XXX, fig. i.
Je ne puis que confirmer les recherches de Délie Chiaje et de M. Grube sur cette espèce2. J'ajouterai que le nombre des pinnules dorsales aux branchies est soumis à de nombreuses variations même chez les adultes (huit à douze paires). Les yeux pré- sentent naturellement les mêmes variations, puisqu'une paire d'yeux accompagne régulièrement une paire de pinnules. Ils sont composés comme ceux delà Dasychone Bombyx et ceux des espèces étudiées par M. Sars, mais bien moins développés que
1 C'est dans ce genre que rentre Y Amphilrite Bombyx Dalyell, dont la synonymie doit être établie de la manière suivante :
DASYCHONE BOMBYX.
Amphitrite Bombyx Dalyell, Tlie powers of the Creator, etc., 1853, p. 236-2», pi. XXXI, fig. 1-7,
et pi. XXXII, fig. 1-13. Branehiomma Dalyelli Kolliker, 1858, Zeitscb. fur wiss. Zool., IX, p. 536. Dasychone Argus Sars, 1861, Bidrag til Kundsk. om Norges Annelider, loc. rit., p. 34. Dasychone Ar/jus Mlmgr., 1865, Nordiska Hafs-Annulater, loc. cit., p. 403. Dasychone Dalyelli Mlmgr., 1867, Annulata polychaeta Spelsbergiœ, etc., p. 115. * La couleur de cette Dasychone étant assez variable, je ne puis reconnaître la Sabella polyzonos Grube comme en étant spécifiquement distincte.
DU GOLFE DE NAPLES. 169
ceux des Branchiomma. Quant aux taches violettes qu'on voit aux côtés des segments, elles ne renferment pas de cristallin. Sur le dos du premier segment sont constam- ment deux petites taches allongées., semblables aux taches oculaires dépourvues de cristallin de tant d'Annélides.
Les cellules du cartilage branchial renferment une figure étoilée, due a des traînées de protoplasma granuleux, qui partent du nucléus. Un prolongement du cartilage pé- nètre dans chaque pinnule dorsale.
Le système vasculaire présente quelques particularités dignes d'in- térêt : d'abord une gaine vasculaire enveloppant l'intestin comme chez la plupart des Serpuliens; puis des anses latérales portant toute une série d'appendices contractiles aveugles. Une disposition semblable n'existe, à ma connaissance, parmi les Serpuliens que chez la Prolula Dysteri Huxl., où M. Huxley l'a décrite. Une partie des appendices contractiles sont simples, d'autres ramilles. Les anses transversales ont leur paroi recou- verte d'une couche multiple de cellules (fig. 4, b), qui fait entièrement dé- faut aux appendices aveugles. Est-ce peut-être la couche dans laquelle se forment les éléments générateurs? Je n'ai pas d'observations sur ce point.
Les femelles portent leurs œufs fécondés comme un collier autour de la partie antérieure de leur tube, ainsi que Délie Chiaje et M. Grube l'ont déjà vu.
Les figures 4 A, 4 B et 4 C représentent les soies.
Genre DIALYCHONE.
SabcUidœ regione thoracica hamis manubrio longo armata insignes; branehiœ mem- hriDin palmari pwtiiisque dorsualibus omnino deditidce. Collare integrum.
Ce genre est très-voisin des Chone Kroyer {Arripasa Johnst.) et des Euchone Mlmgr. Il partage avec eux le caractère remarquable de cro- chets à long manubrium, crochets qui paraissent exister aussi dans le genre Bispira ' Kroyer (Dislylia Qtrfg.), à en juger par les recherches de
' Ce genre a été établi dés l'iinnée 1850 par M. Kroyer {Meddelelser om Ormeslàylen Sabella, isaerdens
Tome xx, lre Partie. 22
170 ANNELIDES CHÉTOPODES
Rathke sur la Bispira volutacornis (Amphitrile volutacornis Montagu). Toutefois l'un des caractères essentiels des Chones et des Euchones, savoir la membrane interbrancliiale, lui fait défaut. Je ne le trouve mentionné du moins nulle part dans mes notes et mes dessins, et j'ai de la peine à croire qu'un tel organe eût pu m'échapper.
DlALYCHONE ACUSTICA.
PI. XXX, fig. 3.
Corpus longitudine '.' '.'<', latitudine :'"'"'.'>. flavescens, branchiis rvbro wnutlatis, Teai,4
longis. Seymnita thoracica 8, primo ociilis ilasiioMbus duobus mimito. Vesiadœ auditivœ duce.
Les adultes comptent une douzaine de branchies de chaque côté. Elles sont d'un jaunâtre pâle, ornées de sept à dix anneaux rouge cinabre: leur base présente en outre cinq ou six anneaux d'un blanc crétacé, dus à un dépôt de granulations blanches dans l'intérieur des cellules du cartilage. Le pigment rouge est, au contraire, sous-cuticu- laire. Chaque branchie se termine par un filament incolore long de 2ram,5, qui apparaît comme un fouet à l'extrémité de la partie barbelée. Le cartilage axial pénètre dans cet appendice.
Le corps du ver est d'un jaune très-pâle, souvent presque incolore, transparent, à boucliers ventraux à peine appréciables. Le segment buccal porte une collerette en- tière, fendue seulement sur la ligne ventrale jusqu'à la bouche, mais entièrement dépourvue d'échancrure sur le dos. Les tentacules ciliés sont élargis et rouges à la base. En outre de leur vêtement ciliaire serré, court et se mouvant avec ensemble, ils portent quelques cils épars, beaucoup plus gros et battant isolément. Les deux taches oculaires sont dorsales, placées en avant de la collerette. En arrière des soies, le seg- ment buccal présente une ceinture blanche, opaque, qui parait noire à la lumière transmise.
Les soies des faisceaux dorsaux, aux segments thoraciques, sont de deux espèces: les supérieures plus longues, atténuées à l'extrémité et bordées d'un long limbe strié (3 A) ; les inférieures plus courtes, mucronées à l'extrémité et bordées de deux limbes inégaux (3 A'). Les tores uncinigères dans tous les segments thoraciques, sauf le
Nordixke Arter, dans Oversigt ufKtmtjl. danske Seiskab, Forhandlitiger, 1856, p. 13). L'Histoire naturelle des Annelés ne le mentionne point et crée à sa place le genre Uistylia (tome II, p. 421), qui ne saurait avoir qu'une valeur de synonyme. Le même Mémoire de M. Krôyer établit le genre Sabellastarte pour les Sabellœ astarlœ de Savigny.
DU GOLFE DE NAPLES. 171
premier, portent une série de crochets à long manubrium (3 B) et extrémité avieu- laire, denticulés sur le vertex. A l'abdomen, les tores dorsaux portent des plaques on- ciales en forme de lames pectinées (3 D), ordinairement à sept ou huit dents, avec la dent inférieure plus forte que les autres. Les soies ventrales sont géniculées (3 C), à hampe beaucoup plus courte que l'arête qui l'ait suite au genou. Cette arête est bordée d'un limbe finement denticulé.
Le premier segment renferme une paire d'organes segmentaires, sous la forme d'un tube cilié contourné, très-s imblable à ceux des Âmphiglènes et des Dasycbones. Tout auprès sont les organes auditifs, consistant en deux capsules entourées d'une couche de larges cellules (fig. 3). L'otolithe est unique, lenticulaire, large de 0ram,02 et orné de stries rayonnantes.
L'œsophage est pour ainsi dire nul, car l'intestin biliaire commence aux segments '/„. Le premier des étranglements qui lui donnent une apparence moniliforme, est au niveau des segments 2/5- A partir de là, les dissépiments échancrent de plus en plus l'intestin et sa gaine vasculaire. Celle-ci est le véritable cœur et présente des mouve- ments alternatifs de systole et de diastole. Le sang est d'un vert rougeâtre.
Les zoospermes (3 E) ont une tète ovoïde, surmontée en avant d'une petite pointe conique, qui réfracte la lumière d'une manière spéciale.
2. TRIBU DES SERPULIDES.
Genre PROTULA Risso (Phil. rec.) Protula Intestinum.
Serpula Intestinum Lamarck, Animaux sans vertèbres, éd. I™, tome V, p 363; éd. "2mc, tome V, p. 619
Sabella Protula Cuv., Iconographie de Guérin. Annélides, pi. I, lig. 5.
Prutulti Rudolphii Risso, Europe mérid., tome IV, p. 406.
Sabella grœca Brullé, Expédition de Morée. Entomologie {fide Qtrfg.).
Protula Intestinum Phil., Arcliiv fur Naturg., XIX, 1844, p. 196.
» a Grube, Familien der Anneliden, p. 89 et 145.
» » Môrch, Revisio critica serpulidarum (fuie Qtrfg.).
s> Rudolphii Môrch, Ibid. id.
» grœca Môrch, Ibid. id.
» Rudolphii Qtrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 168.
PI. XVI, 0g. 4. Le seul individu de cette magnifique Annélide que j'aie eu entre les mains mesurait
I
172 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
sept centimètres, sans les branchies; le diamètre interne du tube 8mm, celui de l'ani- mal avec la membrane thoracique étalée 1 2mm. Son tube était enroulé en 8.
Nous devons à M. de Quatrefages' une nouvelle description de cette Protule, d'après un individu conservé dans l'alcool. Je ne puis que la confirmer entièrement, sauf pour ce qui concerne la collerette qu'il indique comme trilobée, tandis qu'elle est en réalité profondément quadrilobée, à lobes ventraux triangulaires. Cette différence n'a pas grande importance, puisque les parties membraneuses sont toujours raccor- nies et déformées par l'alcool.
Je compléterai la description de M. de Quatrefages par quelques détails empruntés à l'animal vivant.
Les branchies sont orangées, avec base commune, jaune. Les filets branchiaux, fort nombreux, s'enroulent volontiers en spirale. Dans le tiers inférieur de chacun d'eux on aperçoit des taches rouges que le microscope montre être des yeux composés. Ces yeux (4 C) sont au nombre de quatre paires. Ceux de chaque paire sont réunis entre eux par une bande brune sur le dos de la branchie. Il s'agit, du reste, moins d'yeux composés proprement dits que de groupes d'ocelles, tant les éléments composants sont séparés les uns des autres. Chaque cristallin est sphérique, entouré d'un amas de pigment rougeàtre.
Le thorax est d'une teinte orangée tirant sur le jaune soufre. La membrane thoraci- que et le dos sont variés de stries rouge-cinabre en sens divers. Les plaques onciales font entièrement défaut dans cette région, et leur absence n'est point due, comme le supposait M. de Quatrefages, à une chute des téguments superficiels. L'abdomen porte, en revanche, des séries de plaques onciales, pectinées, de forme très-caractéris- tique (fig. 4). Les soies subulées sont bordées au thorax (4 A), en baïonnette oblique à l'abdomen (4 B).
Genre PSYGMOBRANCHUS Phil.
PSYGMOBRANCHUS PROTENSUS.
"? Serpula protensa Rumph, Thesaur., p. 11.
>> s Gmelin, Linn., Syst. natur., éd. XIII, t. I, pars VI. p. 3744.
1 M. de Quatrefages, tout en reconnaissant l'identité de la Protula Rudolpliii Risso et de la Serpula Intestinum Lam , donne la préférence au premier de ces deux noms spécifiques, ce qui est contradictoire aux droits de priorité. Donner rang à Lamarck, d'après la date de la seconde édition des Animaux sans vertèbres, c'est faire tort à l'auteur. Il est vrai que M. de Quatrefages considère plus loin la S. Intestinum de Lamarck comme une vraie Serpule, mais alors il ne peut guère l'identifier à la frotula Rudolphii.
DU GOLFE DE \APLES. 173
Serpula protenta Scacchi, Catalog. coochyl. regni neapolitani, 1836, p. 18. Protula protensa Grube, Familien der Anneliden, p, 90 et 141. Psygmobranchus protensus Phil., Archiv fur Naturg., X, 1844, p. 196.
» » Murch, Rcvisio critica serpulidartim, p. 13 (fuie Otrfg.).
t » Qlrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 471.
PI. XXV, fig. 7.
M. tle Quatrefages fait justement remarquer que l'espèce de Ru m pli, provenant d'Amboine, n'est sans doute pas la même que celle de IMiilippi. de la Méditerranée. Toutefois, comme il serait difficile d'identifier l'espèce de Ruraph, on peut, sans inconvénient, conserver le nom de Pliilippi pour l'espèce méditerranéenne, facile à reconnaître malgré la brièveté de la diagnose de l'auteur.
Les individus mûrs atteignent une longueur de 3'cnl-4,5, sur une largeur de 4mm, membrane thoracique non comprise. Je compte jusqu'à 45 branchies dans chaque moitié de l'appareil respiratoire, dont les filets sont ornés de 5-7 anneaux orangés. La partie basilaire, enfermée dans la palmure commune, est complètement incolore. A partir du point où il quitte la palmure, chaque filet branchial porte une double ran- gée d'yeux simples, rouges, piriformes, munis chacun d'un cristallin conique et rappe- lant ceux de la Sabella stichophlhalmos Grube'. Ces ocelles sont d'abord très-rappro- chés, surtout les '12 ou 18 premiers, puis ils s'espacent toujours davantage. La moitié terminale de la branchie en est complètement dépourvue.
Le corps compte environ 55 segments sétigères dont 7 appartiennent au thorax. Le premier segment porte, soit en dessus, soit en dessous, une paire de petites taches rouges, dans lesquelles je n'ai pu trouver de cristallin. Les pieds thoraciques sont ornés d'orangé vif au bord antérieur et à la pointe. Cette coloration se continue, sous forme d'une bande transversale, jusqu'au bord externe de la membrane thoracique qui recouvre et dépasse les pieds en dessus. Le reste de cette membrane est incolore, sauf son bord postérieur qui est très-saillant et bordé d'orangé. La collerette est entière, peu développée. Le thorax même est verdâtre et sa paroi ventrale si transparente que la double chaîne ganglionnaire frappe immédiatement les regards. L'abdomen est de couleur orangée.
Au thorax, les soies subulées (7 C) sont rectilignes et largement bordées de chaque côté dans leur partie terminale. A l'abdomen, elles sont larges (7 E), aplaties, sinueu- ses, courbées en faucille à l'extrémité, faucille dont le tranchant est denté en scie. A
' Voyez Archiv fur Naturg., tome XX1X, 1863, p. 62, taf. VI, fig. 3.
174 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
l'extrémité postérieure les segments portent de très-longues soies capillaires. Les soies en faucille coexistent d'abord avec elles. Plus tard les soies capillaires existent seules.
Les tores uncinigères commencent seulement au 3me segment sétigère. Les plaques onciales (7 D) ont une forme bizarre : elles ne sont nullement crochues et conservent la même apparence dans toute la longueur de l'animal. On n'en trouve d'abord que 40 à 60 dans une rangée, mais plus tard ce nombre s'élève à 230 et même au delà.
L'extrémité postérieure du corps est carénée en dessus. La carène, d'un blanc de neige (fig. 7, a), est formée par des cellules (7 A, a) remplies de granules, larges de 0mm,001 à 0'"m,003. Chacun de ceux-ci (7 A, b) renferme une grande vacuole, et le plus souvent une ou deux autres plus petites. C'est vraisemblablement un organe glandulaire.
Le système nerveux est fort remarquable. Ainsi que Rudolph Wa- gner', M. Grube' et tons leurs successeurs l'ont vu chez d'autres Serpu- liens, les deux moitiés de la chaîne ganglionnaire sont très-distantes l'une de l'autre et les ganglions réunis entre eux par des commissures transversales5. La chaîne prend par suite, pour employer l'expression de llud. Wagner, l'apparence d'une échelle de corde. Mais cette double chaîne nerveuse offre la particularité de présenter trois paires de gan- glions dans chaque segment thoracique (7 B). La paire médiane est la plus grosse et très-rapprochée de la paire antérieure; la postérieure est beaucoup plus éloignée. Dans la région abdominale (7 B, c, d,e,f), il n'existe plus qu'une seule paire de ganglions par segment et les deux moitiés de la chaîne se rapprochent beaucoup. Cette disposition remar- quable n'est sans doute pas isolée chez les Serpuliens. « La commissure « qui réunit les premiers ganglions, dit M. de Quatrefages4 à propos de « sa Protula desiderata, est forte, et m'a semblé présenter dans son mi- ce lieu un ganglion allongé; ce fait, s'il est exact, serait tout à faitexcep-
1 Ve.rgleichende Anatomie, tome II, p. 381.
s Zitr Anat. u. Plujs. lier Kiemenwiïrmer, p. 30.
5 C'est avec raison que M. Leyclig considère cette forme du système nerveux comme caractérisant des types inférieurs. Chez la plupart des larves d'Annélidcs les deux moitiés du système nerveux sont bien plus séparées l'une de l'autre que chez les adultes.
* Annules des Sciences naturelles, tome XIV, 1850, p. 375.
DU GOLFE DE NAPLES. 175
« tionnel, aussi je ne le présente qu'en taisant les [tins amples réserves.» Le savant académicien avait sans doute parfaitement bien vu.
Les ovules mûrs pénètrent jusque dans l'intérieur des tores abdomi- naux.
L'intestin forme des sinuosités dans sa gaine vasculaire à l'abdomen.
Le tube est très-semblable à celui du Ps. simplex Qtrfg., mais la partie postérieure est en général plus tordue. Cette partie adhère à des coquilles d'acéphales ou à des fragments de bois. L'animal sorti de son tube fait des soubresauts très-brusques au moindre attouchement.
PSVGMOBRAXCHUS MULTICOSTATUS.
P). XXX, fig. 6.
( 'orptts :.'""" longwm, segmentis circa 7 i . tubo calcareo costis longitudinal/bits munerosis ornato. Segmenta thoraeica septem. Uncini pectiniformes. Oculi itamcrosissinii in tota parte branckiarum pennata occurentes.
Les branchies de ce Psygmobranche, longues de 7-8°™, sont d'un beau rouge orangé très-vif, annelé çà et là de zones d'une teinte plus pâle. L'extrémité de chaque filet branchial est incolore et dépourvue de rameaux secondaires (fig. 6). Dans toute la région colorée, l'axe porte de chaque côté une double rangée d'ocelles très-rappro- chés (6 b et G A), à cristallins coniques, longs de 0mm,022, dont la pointe est noyée dans un pigment orangé très-foncé. Chaque moitié de l'appareil branchial compte vingt filets, dont un libre de ta palmure basilaire.
Le corps est d'un rose pâle, tirant sur le brun. La collerette est grande, entière Sur le dos du premier segment se voient deux taches diffuses de pigment noirâtre, dépourvues de cristallin.
Les soies subulées sont bordées d'un double limbe. Les plaques onciales des tores ancinigères commencent au second segment et ne ressemblent point à celles du P. protensus. Elles sont pectiniformes (6 B) et comptent en général une douzaine de dents pointues, plus une treizième inférieure, obtuse ou même échancrée à l'extré- mité. On compte jusqu'à GO de ces plaques pectinées sur un seul tore, ce qui fait plus de 1 iOO petites dénis pniir un seul segment.
Les ovules larges de 0,nm,l2 ont une très-grande vésicule germinative, dépourvue de tache de Wagner. Le vitellus est formé d'une substance homogène d'un orangé
176 ANNÊLIDES CHÉTOPODES
pâle, augmentant d'intensité d'un des côtés de l'ovule. Dans cette substance son! dis- séminées des gouttelettes sphériques à pouvoir réfringent tout autre. Les tubes calcaires sont enroulés autour de ceux des Vermets.
Genre S ALMACINA ' .
Scrpididœ membrana thoracica insiriedee, brcmChiis œquaVdms basi circtdari, opcrodo destïtutis. Segmenbum thoracicum primwtn utrinque fascicido setarum tlursualium seqiten- tibus midto majorum, formaque distinctarum munitvm. Tubas calcareus.
Le genre Salmacina se distingue des Protides par les soies très-gros- ses du premier segment. Ce caractère les rapproche des Serpules et des Filigranes. L'absence complète d'opercule le distingue amplement de ces deux genres. La parenté avec les Filigranes est cependant incontes- table, d'autant plus que les Salmacina se reproduisent comme les Fili- granes par bourgeons postérieurs. La Protula Dijsteri Ilxl. que M. de Qualrefages a réunie aux Filigranes devra probablement être placée parmi les Salmacina, car on ne peut guère donner le nom d'opercules aux rendements qui terminent ses branchies2.
Salmacina incrustans.
? Serpulu intrkata (Linn.) Grube, Echinod. Actin. unil Wiirmer, p. 62.
? Serpula filoyrana Scacchi, Catalog. concliyl. regni neapolitani, 1836, p. 19.
PI. XXX, fîg. 5.
Corpus 2mm-2mm,5 longum, aurantiacum, sc.gmcntis thoracicis octo, setis dorsucdibus tri- fariis, uncinis pedmiformïbus. Tubus flexuosus calcareus, zosteras attaque eorpora ma- rina incrustans. Species liermaphroditica.
Les branchies de cette espèce sont fort simples, incolores. Je n'en ai jamais vu plus de quatre de chaque côté. Elles sont renflées au niveau de la naissance de chaque
1 D'après la nymphe Salmacis, unie à Hermaphrodite. Le nom de Siilmacis a déjà été employé par M. L. Agassiz pour des Echinides.
* Si l'on donnait au nom d'opercule une extension pareille, il faudrait classer bien des Sabellides Qtrfg. parmi les Serpulides Qtrfg. Les yeux des Branchiomma ont tout autant de droit que les massues ter- minales de la Protula Dysteri à être identifiées avec des opercules.
DU GOLFE DE NAPLES. 177
barbule, soit rameau secondaire, par la présence de chaque côté d'un petit coussinet charnu, formé d'un paquet de cellules granuleuses.
Le premier segment présenti! deux taches oculaires sur le dos. Il est dépourvu de tores uncinigères, mais porte de chaque côté un faisceau de grosses soies géniculées (5 A). Le genou de la soie est armé de quatre ou cinq fortes dents; au delà, l'extré- mité de la soie est bordée d'un limbe étroit. Dans les segments suivants les soies subulées sont bien plus petites et de deux espèces dans chaque faisceau. Les unes sont presque capillaires, mais bordées d'un limbe près de l'extrémité (5 B) ; les autres sont recourbées en faucille (5 U) dans leur partie périphérique et leur tranchant est dentelé rn scie. Il n'existe jamais qu'une seule soie de cette dernière forme dans cha- que faisceau. A l'abdomen, les soies subulées sont toutes capillaires (5 C). Les tores uncinigères commencent dès le second segment. Les plaques onciales pectiniformes (5 E) n'ont qu'une longueur de Omm,011. L'espace achète entre le thorax et l'abdo- men paraît équivaloir à deux ou trois segments.
A la partie antérieure du ver sont deux organes segmentaires recourbés (fig. 5), formés d'une branche incolore mince, et d'une branche plus large pigmentée de brun. La première est dorsale et s'ouvre dans la cavité périviscérale par un entonnoir vibra- tile (a) peu large. La seconde se recourbe vers le bas et paraît déboucher à l'exté- rieur à la région ventrale du premier segment.
L'hermaphrodisme de celte espèce avait déjà été constaté avant mon arrivée à Naples par MM. Mecznikow et Kowalewsky. Il en est de même du bourgeonnement postérieur.
J'ai rencontré une fois chez cette espèce une monstruosité qui mé- rite d'être signalée, luit ces cas sont rares chez les Annélides. L'extré- mité postérieure était double et L'intestin bifurqué aboutissait à deux anus (5 F). Peut-être cette anomalie s'était-elle formée à la suite d'une lésion.
M. Grube a déterminé des tubes calcaires rampant sur des Millépores du golfe de Naples comme la Serpula intricata Linn. Ne s'agirait-il pas de notre Salmacina ?
Tome xx, lre Paktie. 23
178 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Genre SERPULA Linn.
1. Serpula Philippii.
Serpula vermicularis Phil. (non Linn.), Archiv fur Naturg., 1844, p. 191. Serpula Philippii Môrch, Revisio ciitira serpulidarum (fide Qtrlg.). Serpula interrupla Qtrfg., Histoire natur. des Annelés, 11, p. 502. Serpula Philippii Qtrfg. , Ibid., p. 5U5.
PI. XXXI, fig. 2.
M. de Quatrefages en signalant l'extrême ressemblance de la S. inler- rupta avec la S. Philippii, remarque que l'opercule est cependant tout différent. Il doit y avoir quelque méprise, car la description de M. de Quatrefages répond exactement à la figure de M. Philippi.
Les individus adultes ont une longueur de 2 centimètres sur une largeur de 2,5 à 3mm et comptent environ 110 segments. Le corps est orangé, la membrane thoracique est bordée d'un liséré à teinte rouge orangée plus foncée, surtout au bord postérieur. Chaque moitié de l'appareil branchial compte de vingt à vingt-trois filets. Ceux-ci sont d'un violet pourpre dans toute la partie où ils sont réunis par la palmure; au delà ils sont blancs avec un large anneau rouge pourpre. L'appareil branchial est fort court, car il n'atteint pas la longueur du thorax.
L'opercule a le centre blanchâtre et couvert de papilles; tout autour il est d'un rouge pourpre, avec les rayons intercostaux incolores; le bord est blanc. Le nombre des crénelures du bord est très-variable. Il augmente avec l'âge. En considérant l'o- percule par la face supérieure (fig. 2), on peut toujours reconnaître le point où une côte s'est divisée dans sa croissance pour en former deux. J'ai compté en moyenne 40 à 50 côtes à l'opercule.
Le premier des sept segments thoraciques porte deux taches oculaires brunes.
La grosse pharètre du premier segment se termine par un cercle de papilles. Il en sort un faisceau de soies de deux espèces, groupées par paires, les unes simplement filiformes, les autres renflées à l'extrémité. Le renflement se termine par trois dents dont deux courtes et obtuses, et une fort longue, arquée et aiguë. Dans les seg- ments suivants, les soies subulées sont plus minces, légèrement coudées et bordées. A l'abdomen elles font défaut et sont remplacées par des soies rectilignes, élargies à
DU GOLFE DE NAPLES. 179
l'extrémité en une sorte de spatule dentée sur le bord. En outre, l'extrémité posté- rieure porte, comme chez tant d'autres Serpulides, de longues soies capillaires. Les plaques onciales sont, dans tout le corps, de forme pectinée. Elles ont cinq dents, dont l'inférieure est plus grande que les autres.
Le tube est épais, rosâtre, cylindrique bien que légèrement aplati du côté adhé- rent. Il est muni d'une seule carène interrompue, représentée par quelques dents irrégulières sur le dos. Ce tube est donc identique à ceux que MM. Philippi et Quatre- fages ont eus entre les mains.
1. Serpula ASPERA.
Serpula aspera Philippi, Archiv fur Naturg , 1844-, X, p. 191. » » Grube, Familien der Anneliden, p. 91 et 142. » » Qtrfg., Histoire natur. des Annelés, II, p. 805. > octocosluta Qtrfg., lbid., p. 496.
PI. XIX, 6g. i.
M. Philippi indique comme caractère de la S. aspera de la Méditerra- née un tube blanc cylindrique, orné décotes crénelées au nombre d'en- viron sept. M. de Quatrefages attribue à sa S. oclocoslata du golfe de Biscaye huit côtes. Les individus du golfe de Naples que j'ai étudiés, paraissent tellement identiques ta la description de M. de Quatrefages, que je ne puis les considérer comme une espèce distincte de celle de TOcéan. Seulement le nombre des carènes crénelées du tube ne s'élève en général qu'à sept ou même souvent à cinq, les carènes latérales in- férieures devenant indistinctes.
Les adultes comptent une centaine de segments et atteignent une longueur d'un centimètre ou un peu plus. Le nombre des branchies varie de 8 à 12 dans chaque moitié de l'appareil respiratoire. La partie basilaire palmée est pourpre; la partie' libre, d'un jaune intense, annelée de rouge dans la moitié inférieure, de blanc dans la moitié terminale. Cette coloration est d'ailleurs peu caractéristique, car chez les indi- vidus plus jeunes, les branchies sont complètement incolores ou munies seulement d'une tache rouge à la base de chaque filet branchial.
Le nombre des côtes de l'opercule membraneux (fig. 4) est variable; il augmente avec l'âge, mais ne paraît pas dépasser une vingtaine. Le pédoncule operculaire est annelé de rouge chez les adultes.
180 ANNÉLIDES CHÊTOPODES
Les sept segments thoraciques sont très-condensés. Les soies (4 A), de la grande pharètre du premier segment sont telles que les décrit M. de Quatrefages. Il en est de même des soies subulées (4 B) des autres segments thoraciques et des soies capillai- res des derniers segments abdominaux. Dans toute sa longueur, l'abdomen porte à la place des soies subulées du thorax, des soies droites, élargies à l'extrémité en une spa- tule pectinée (4 E). M. de Quatrefages représente ces soies, qu'il a fort bien vues, comme remplacées dans la partie postérieure du corps par les soies capillaires. Il n'en est pas tout à fait ainsi. Les soies capillaires (4 C) se trouvent dans les trente derniers segments environ, où elles coexistent avec les soies à spatule pectinée, mais ne les remplacent point. Cette coexistence est, d'ailleurs, la règle chez les Serpules. Toute la région antérieure de l'abdomen est achète.
Les plaques onciales (4 D) des tores uncinigères sont pectinées ; les deux dents inférieures sont plus fortes que les autres. M. de Quatrefagns ne les mentionne pas.
Le sang est rouge, opalisant en vert. Dans chaque segment abdominal, il existe une anse profonde et une superficielle ; cette dernière passe dans les tores uncinigères.
De chaque côté de l'œsophage il existe une grosse poche (organe segmentaire?) renfermant un liquide granuleux orange et opaque, qui ne développe pas de gaz lors- qu'on le mélange à de l'acide acétique.
Genre EUPOMATUS Phil.
{POLYPHRAGMA Qtrfg.)
M. de Quatrefages a annulé le genre Eupomatus Phil. en le fondant dans le genre Galeolaria Lam. Mais, chose incompréhensible, il admet un genre Pohjp/iragma auquel il attribue exactement la diagnose que M. Philippi avait donnée de son genre Eupomatus. En effet, d'après l'honorable académicien, les Polyphragmes sont des Serpules dont l'o- percule corné est comme doublé par une pièce surnuméraire, tandis que lesGaléolaires seraient des Vermilies (c'est-à-dire des Serpuliens à oper- cule calcaire), dont l'opercule est souvent composé de plusieurs pièces juxtaposées, surmontées d'un grand nombre d'épines fort Tariables. Or, c'est par méprise que les Eupomatus ont dû êlre placés dans le genre Galéolaire ainsi conçu. 11 suffit, en effet, de jeter un coup d'œil sur le
DU GOLFE DE NAPLES. 181
texte de M. Pliilippi, pour voir que ce savant attribue à ses Eupomatus un opercule corné (c'est lui-même qui souligne le mot), et qu'il indique les pièces qui le surmontent comme cornées aussi et flexibles, mais point comme des épines calcaires.
Eupomatus lunulifer.
pi. xxxi, ns. 3.
Corpus 12-14mm longwm, segmmtis thorwiris septem, abdominalïbus circa 60. Oprrm- lum inftmdibuliforme, calyce quadam ex imo infundibulo mrgente, margine laciniato, ap- pcndicibus lunidiferis omato. Ttibidi cretacei, cylindracei, agglomerati, flexuosi.
J'ai reçu cet Eupomatus une seule fois, mais en nombre très-consi- dérable. Il avait été trouvé fixé à la coque d'un bâtiment en radoub.
Les branchies sont pâles, annelées de jaune brunâtre, au nombre d'une dizaine seu- lement de chaque coté. Les opercules sont en général au nombre de deux dont un seul complètement développé. Souvent aussi l'on n'en voit qu'un seul. Leur forme est très- caractéristique. La partie inférieure est infundibuliforme, élégamment crénelée sur le bord. Du milieu de l'entonnoir s'élève une urne de forme élégante, dont le bord est découpé en lanières, étalées en un croissant à l'extrémité. La couleur de ce bel opercule est d'un vert opalisant en rouge. Elle est due aux vaisseaux sanguins. Ceux-ci forment en effet un premier plexus très-serré, soit glomérule, dans l'entonnoir inférieur, et un second dans la base de la coupe. Du glomérule supérieur part une anse vasculaire pour chacune des lanières lunulifères.
Les bras flexibles de la coupe operculaire paraissent avoir pour fonction de retenir les corps étrangers à l'aide de leur croissant terminal. On trouve, en effet, un grand nombre d'individus chez lesquels tout l'espace entre l'entonnoir et les croissants termi- naux est rempli par un manchon cylindrique de vase noire. Ce manchon sert à fermer le tube, bien mieux que l'opercule lui-même.
On voit, d'après ce qui précède, que la duplicité de l'opercule ne saurait être un caractère spécifique, comme M. Schmarda ' l'admet pour son Eupomatus dipoma, à plus forte raison pas un caractère générique; aussi le genre Codonytes Qtrfg. - doit-il
1 iVeue wirbellose Tliiere, tome II, p. 29.
* Histoire naturelle des Annelés, tome II, p. 493.
182 ANNÉLIDES CHÊTOPODES
être rayé. Olivier', il y a plus de 60 ans, savait déjà que le second opercule est un oper- cule de remplacement, en voie de formation plus au moins avancée.
Le premier segment thoracique porte une paire de petites taches oculaires trian- gulaires sur le dos. La grande pharètre renferme de grosses soies groupées deux à deux : une soie filiforme avec une soie à renflement terminal tridenté, dont l'une des dents se prolonge en une longue épine. Les soies subulées des autres segments thora- ciques sont bordées d'un limbe étroit. A l'abdomen elles sont remplacées par des soies droites à spatule terminale finement dentelée. Les plaques onciales sont pectinées, à sept ou huit dents, soit au thorax, soit à l'abdomen. Leur nombre ne s'élève pas à plus de 60 ou 70 à la plus longue rangée thoracique.
Genre POMATOCEROS Phil.
POMATOCEROS TRIQUETROIDES.
Serpula vermicularis Cuv. (non Linn), Règne animal. Édit. de 1830, tome III, p. 191.
» Iriquetro des Délie Chiaje, Memorie su gli Anim. senza verteb., IV, 208, tav. xlu, p. 23.
» triquetroides Délie Chiaje, Descrizinne, III, p. 71 ; V, p. 94. ? Serpula triquetra, Scacchi, Catalog. conchyl. regni neapolilani, 1836, p. 18 Pomatoeeros tricuspis Phil., Archiv fur Nalurg., Band X, 1844, p. 194. Serpula tricuspis Grube, Familien der Anneliden, p. 92 et 143. l'omalacerus tricuspis Môrch, Revisio critica serpulidarum (fide Qtrfg.). Vermilia trifula Qtrfg., Histoire uatur. des Annelés, II, p. 582 Vermilia tricuspis Qtrfg., Ibid., p. 530.
PI. X.\, fig. 3.
La Vermilia Irifida Qtrfg., de la Manche, à en juger d'après les descriptions de M. de Quatrefages, ne peut être distinguée spécifiquement du P. iriquetroides du golfe de Naples, déjà clairement décrite par Délie Chiaje. La forme de l'opercule est sujette à d'assez grandes variations, sur lesquelles il n'est pas possible de baser des espèces. Le cône calcaire (3 A) est tantôt plus surbaissé, tantôt plus allongé. Il porte au som- met tantôt trois branches ou dents, tantôt seulement deux. Les deux ailerons mem- braneux au-dessous de l'opercule sont en revanche très-constants, de même que la carène que je vois courir tout le long de son pédoncule. Celui-ci est annelé tantôt de brun, tantôt de bleuâtre.
Les adultes ont sept à huit branchies de chaque côté, sept segments thoraciques et
1 Bulletin de la Soc. Philomathique, thermidor, an X de la République, p. 130.
DU GOLFE DE NAPLES. 183
environ cinquante abdominaux. Les soies subulées thoraciques sont légèrement bor- dées; celles du premier segment ne sont pas plus grandes que les autres. A l'abdomen elles sont remplacées par des soies qui s'élargissent au sommet en une sorte de cor- net comprimé (3 B, 3 C), dont le bord se prolonge d'un côté, suivant le pli de com- pression, en une longue aiguille. Le bord du cornet est épaissi et finement denticulé. Près de l'extrémité postérieure, ces soies deviennent fort longues, mais ne changent point de forme. Elles remplacent les soies capillaires qu'on trouve à cette place chez tant d'autres Serpulides.
Les plaques onciales des bourrelets uncinigères sont pectinées; elles comptent dix ou douze dents dont la plus inférieure est obtuse ( 3 D).
La membrane thoracique est couverte de cils vibratiles comme chez les autres Ser- pulides. Chez les femelles la cavité périviscérale est remplie d'ovules discoïdaux, roses, larges d'environ 88 micr. Chez les mâles leur place est occupée par des zoospermes (3 E) à tête ovoïde, longue de 2 micr. et ornée d'un granule fortement réfringent à la base de la queue.
La coloration de l'animal est fort bien décrite par M. de Quatrefages. Elle souffre d'ailleurs certaines variations.
Genre SPIRORBIS Lmrck Spirorbis Pagenstecheri.
? Serpula Spirillum Scacchi, Catalog. conchyl. regni neapolitani, 1836, p. 18.
Spirorbis Spirillum Pgstch. (an Pallas?), Zeitschr. fur wiss. Zool., XII, 1863, p. i86, pi. 38.
Spirorbis Payensteclten Qtrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 491.
Je n'ai rien à ajouter au sujet de celte intéressante espèce au curieux travail de M. Pagenstecher. Je me suis convaincu de l'exactitude des faits remarquables découverts par ce savant. Le Sp. Pagenstecheri est, en effet, hermaphrodite, et les larves se développent dans la cavité du pé- doncule operculaire.
Genre PILEOLARIA.
Serpulidœ membrana tJwracica munitœ, hnoirliiis /ni/tris, ajjrrario eompresso, caJcareo. dentato. l'abus cnlarriis spindits.
184 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Les Pileolaria sont aux Spirorbis ce que les Eupomatus sont aux Ser- pules, les Galeolaires et les Pomatoceros aux Vermilies. Ce sont des Spirorbis, dont l'opercule, au lieu d'être formé par une plaque unie, est hérissé d'un certain nombre de dents calcaires.
Pileolaria militaris.
PI. XVI, fïg. 5. ? Serpula Spirorbis Scacchi, Calalog. conchyl. regni neapolitani, 1836, p. 19.
Pileolaria Jiermaphroditica, scgiucntis thoracicis tribus. Pars calcarea operculi pileo militum forma huai dissimilis, apirc airrnaqnc froutali deittata.
Cette Piléolaire vit dans les mêmes conditions que la Spirorbis Pagetistecheri. Elle s'en distingue cependant à première vue par la taille un peu plus grande de son tube spiral. La forme de l'opercule calcaire (fig. 5) est fort caractéristique. Je la compare à un bonnet de police. Toutefois le nombre des dents, leur diamètre, leur courbure sont autant de caractères variables.
Le premier segment thoracique a une grosse pharètre avec soies spéciales (5 C) : d'une part des soies filiformes géniculées, d'autre part des soies beaucoup plus fortes, également géniculées, mais échancrées sur le genou. L'écbancrure est entourée de pe- tites dents; la partie terminale de ces grosses soies est munie d'une fine serrature. Les deux autres segments thoraciques ont des soies dorsales beaucoup plus petites, géniculées, à limbe entier. Ces soies sont remplacées à l'abdomen par d'autres (5 B), comparables aux soies abdominales des Vermilies; seulement la spatule pectinée n'est étendue que d'un côté de l'axe'. Les plaques onciales des tores uncinigères sont, au thorax, dès le second segment, de forme pectinée et comptent jusqu'à vingt-six dents. Elles atteignent une longueur de 0",m,05. On en compte environ soixante dans une seule rangée. Les crochets de l'abdomen sont tout semblables, mais ne dépassent pas une longueur de 0mm,02.
L'hermaphrodisme des Pileolaria est entièrement semblable à celui des Spirorbis. L'incubation des œufs a lieu sous le bonnet calcaire qui
• M. Mecznikow a décrit, chez un Spirorbis de la mer du Nord, des soies qui concordent entièrement avec celles de la partie antérieure du corps de la Pileolaria militaris. Mais il ne mentionne pas les soies en spatule pectinée à l'abdomen, qu'il connaissait pourtant chez les Vermilies. Lui ont-elles échappé ou manquaient-elles réellement? (Voyez Zeitschr. fur wiss. Zool., XV, 1865, p. 331.)
DU GOLFE r>E NAPLES. 185
forme le sommet de l'opercule. On y trouve constamment fies larves à tous les degrés de développement.
Ne seraient-ce point les tubes de cette espèce que M. Grube' a déter- minés comme le Spirorbis nautiloïdes Lmrck?
Famille des AMMOCHARIENS Malmgr.
(Gen. SANDANIS Kinberg eoccludendum.)
Lorsque M. Malmgren1 sépara les Ammochariens des Maldaniens, soil Clyméniens, il fut certainement bien inspiré. Je dis inspiré, parce qu'il ne paraît pas avoir étudié analomiquement ce singulier type, et qu'il semble avoir été guidé par celle justesse de coup d'oeil dont il a fait preuve plus d'une fois. La cause déterminante de cette séparation a été sans doute la singulière armure de crochets ventraux, si différente de celle des Maldaniens. Mais, à ce caractère remarquable viennent s'en ajouter bien d'autres, tellement que, tout bien considéré, les Ammocha- riens n'ont de commun avec les Maldaniens que l'allongement extraor- dinaire d'une partie des segments et l'habitation dans un tube. L'inclu- sion de l'intestin dans un vaisseau est, en particulier, un caractère remarquable, complètement étranger au type des Maldaniens, et qui ne trouve d'analogie chez les Annélides que parmi les Serpuliens. Il en est de même des branchies céphaliques. On peut donc considérer les Am- mocbariens comme un type intermédiaire entre les Maldaniens et les Serpuliens. M. Sars' a déjà émis l'idée, il y a plus de quinze ans, que les Ammochariens devaient être réunis aux Serpuliens, mais cette opi- nion paraît avoir passé inaperçue.
1 Echinod. Acl. u. Wiirmer, p. 05.
• Œfversigt af K. Vet. Akai. Fôrh., 1865, n° 2, p. 185.
' Nyt Magas. for Naturvidenskaberne. Sjettu Bind, 1851, p. 202.
Tome xx, lre Partie. 24
186 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Genre OWENIA Délie Chiaje.
Syn. AMMOCHARES Grube.
Lorsque M. Grube établit en 1846 son genre Ammochares pour une Annélide tubicole de la Méditerranée, il ignorait qu'un ver appartenant au même genre, peut-être à la même espèce, avait déjà été ligure quatre ans auparavant par Délie Chiaje sous le nom à'Owenia filifonnis. Le zoologiste napolitain n'a, il est vrai, laissé aucune description de cette Owenia, mais les bonnes figures que nous lui devons sont bien préfé- rables pour la fixation du genre et de l'espèce à tant de diagnoses insuf- fisantes qui embarrassent la bibliographie, et qu'on fait peser lourdement dans la balance lorsque la Thémis scientifique doit décider des questions de priorité. En fait, Délie Chiaje parait avoir connu les Ammochariens aussi bien et mieux qu'aucun de ses successeurs. Cela se conçoit facile- ment si l'on réfléchit qu'il les étudia vivants et que tous les autres, sauf M. Ivôlliker, paraissent n'avoir vu que des individus conservés à l'alcool. Aussi pensé-je bien faire de tirer le nom à'Owenia filiformis de l'oubli injuste dans lequel il est tombé. Le nom générique d'Owenia a été, il est vrai, attribué par M. Kôlliker' à des Cténophores et plus ancienne- ment par M. Prosch* à des Céphalopodes. Mais ces noms sont posté- rieurs à celui de Délie Chiaje et doivent lui céder le pas'.
OWENIA FILIFORMIS.
Owenia filiformis Délie Chiaje, Descrizione e nolomia, tav. 175, fig. 1-6. Ammocliares Ottonis Grube, Archiv fur iNalurg., Band XII, 1846, p. 63.
PI. XXVI, fig. 5.
11 est à peine douteux que l'espèce de M. Grube soit identique avec celle de Délie
1 Zeitschrift fiir wiss. Zoologie, VI, p. 315. - Kongle danske Vidensk. Selsk. Skrifler, 5le Rœkke, 1847.
3 Ils appartiennent d'ailleurs à d'autres embranchements et ne peuvent par suite provoquer aucune confusion.
DU GOLFE DE NAPLES. 187
Chiaje. Cependant ce zoologiste attribue aux deux segments antérieurs du ver une paire d'appendices charnus en l'orme de massue, que ni Délie Chiaje, ni moi, nous n'avons vus dans l'espèce napolitaine. M. Grube dit, il est vrai, qu'il a rencontré quel- ques individus qui en étaient dépourvus, ce qui l'ait penser à la possibilité de boutons rétractiles comme ceux des Ophélies et des Capitelliens '.
Les limites des segments ne sont guère indiquées chez ce ver cylindrique que par les bourrelets ou tores ventraux sur lesquels les petits crochets sont implantés. Les deux premiers segments ne portant pas de crochets, mais seulement quatre faisceaux de soies capillaires, forment an cylindre non interrompu jusqu'au premier bourrelet qui est celui du 3me segment (voir fig. 5). M. Kôlliker remarque, chez une Ovvenia du Frith of Clyde, qu'il y a encore une autre paire de soies capillaires avant le bourrelet, et qu'il faut, par conséquent, compter un segment de plus. La même apparence s'observe chez l'espèce napolitaine, toutefois le faisceau en question est le faisceau dorsal correspondant à la première paire des tores ventraux. Les segments suivants augmentent rapidement de longueur, comme tous les auteurs l'ont signalé. Le troi- sième segment est déjà deux fois aussi long que les deux premiers pris ensemble ; le quatrième est une fois et demie aussi long que le troisième; les suivants gardent à peu près les mêmes dimensions. Mais à partir du huitième les segments diminuent rapi- dement de longueur, et, dans la région postérieure, ils sont fort courts.
1 es soies capillaires qui constituent les faisceaux dorsaux de tous les segments et les faisceaux ventraux des deux premiers ne sont pas simplement fdiformes comme les auteurs les représentent, mais très-élégamment pennées à l'extrémité (ô A). Les cro- chets ventraux sont distribués en rangées longitudinales, très-régulières2. Leur rostre est fort acéré (5 B); je compte jusqu'à 35 crochets dans une rangée longitudinale et environ 150 rangées sur un seul tore. Cela fait en tout 5,250, soit plus de 10,000 crochets pour un seul segment. Si l'on réfléchit que 18 ou 20 segments sont armés de cette manière, on voit que chaque Owenia peut s'accrocher aux parois de son tube par plus de 150,000 crocs3. Aussi l'adhérence de ces vers à leur tube est-elle réel-
1 Une circonstance nie fait encore garder par devers moi le soupçon que l' Ammoeliares Otlonis Gr. pourrait bien être une espèce à part, c'est que I' immochares assimilis Sars, de la Mer Glaciale, porte en effet les lobes en question, qui sont les petits pieds porteurs de soies des deux premiers segments. Voyez à ce sujet Halmgren, Annulata pulychœta, p 101, lab. XI. fig. 65 A'.
' M. Kôlliker l'a déjà vu très-exactement, mais la description de M. Grube était très-différente.
r> Jl. Halmgren insiste tout particulièrement à propos de son genre Myriochele sur cet arrangement des crochets en plusieurs rangées (« selae uncinatîe inferiores, minutissinue, multiseriales r ). Mais, on le voit, ce caractère n'a aucune valeur différentielle. Le vrai caractère des Myriochele, c'est d'être des Owe- nia dépourvues de branchies, à supposer que ces organes n'eussent point été enlevés par accident.
188 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
lement extraordinaire. Ils résistent très-fortement à la rupture, mais finalement se rompent plutôt que de lâcher prise.
L'extrémité antérieure du ver porte une élégante membrane laciniée constituant, au dire de M. Grube, environ six arbuscules dichotomique- ment ramifiés. Je ne trouve pas que le nombre en soit parfaitement constant, mais en moyenne il faudrait quadrupler le chiffre de M. Grube. La membrane laciniée forme un vase élégant, fendu longitudinalement sur le ventre. Elle repose sur une espèce de petit segment cylindrique fort court, en avant du premier segment sétigère. Est-ce là comme un lobe céphalique ou le segment buccal*? La question me semble indécise. Que la membrane laciniée doive être considérée comme un faisceau de branchies céphaliques, c'est ce dont il est à peine permis de douter. En effet, non-seulement toute la surface interne de l'appareil est revêtue de cils vibratiles, comme M. Kôlliker Ta fort bien vu', mais encore son tissu est parcouru par un réseau capillaire sanguin d'une richesse extraordinaire. Les branchies en paraissent parfois complètement rou- ges, mais le plus souvent la couleur du sang est masquée par un pig- ment brun ou même noirâtre, accumulé dans la couche sous-cuticulaire. Ce même pigment se retrouve d'ailleurs, mais en bien moindre abon- dance dans le reste du corps, qui lui doit sa couleur d'acajou pâle.
Le système vasculaire est fort singulier. L'œil est immédiatement frappé par le vaisseau ventral (fig. 5, e) et par le grand nombre d'anses parallèles qu'il émet et qui se dirigent vers le dos. Le nombre de ces anses s'élève jusqu'à 35 paires et davantage dans un seul des grands segments. Immédiatement après avoir quitté le vaisseau ventral chaque anse se renfle eu une espèce d'ampoule peu marquée. Toutes ces anses vont se jeter dans un vaisseau dorsal d'une largeur extraordinaire, dans lequel on voit des séries d'ondes de contraction se succéder d'arrière en avant. Ce gros vaisseau renferme le canal alimentaire, qui ne se voit très-bien que lorsqu'une contraction diminue sur une partie de son par-
1 M. Fr. Mùller les décrit aussi chez une espèce brésilienne.
DU GOLFE DE NAPF.ES. 180
cours l'épaisseur de la couche de fluide rouge qui l'enveloppe. Cette gaînê vasculaire de l'intestin ne s'étend pas en avant au delà du premier tore uncinigère. En ce point le vaisseau dorsal se résout en une série de rameaux qui portent le sang au réseau branchial d'où il est ramené par d'autres branches au vaisseau ventral1.
Le tube intestinal ainsi renfermé dans sa gaine vasculaire est parfai- tement rectiligne, sans armure pharyngienne, sans ventricule. Il prend un peu en avant de la troisième paire de tores uncinigères une belle couleur verte (fig. 5, g). C'est la région hépatique.
Les Owenia possèdent des glandes assez particulières dont la fonction est de sécréter le tube. Délie Chiaje les a déjà connues et figurées. Il en représente une seule paire s'étendant à travers plusieurs segments. M. Kolliker,le seul qui paraisse les avoir revues depuis lors, en attribue une paire à chaque segment. Pour l'espèce de Naples tout au moins, la vérité est entre ces deux extrêmes. Elle en possède quatre paires de lon- gueur très-inégale. La première (fig. 5, a) s'ouvre auprès des soies ca- pillaires ventrales du premier segment, et son extrémité s'étend jusqu'à l'arrière du second segment. La seconde (b) s'ouvre aux soies capillaires ventrales du second segment et s'étend, en arrière, jusqu'au même point que la première paire. Elle est, par conséquent, bien plus courte qu'elle. La troisième paire (c) est de toutes la plus longue : elle s'étend dans toute la longueur du troisième segment, et s'ouvre auprès de l'extrémité dorsale du premier tore uncinigère. Enfin la quatrième (d) est fort courte et s'ouvre au second tore uncinigère. Les segments suivants en sont dé- pourvus.
Toutes ces glandes (5 C) sont des tubes cylindriques, larges de 0mm,17, formées par une membrane homogène, tapissée d'épithélium. Les cel- lules de l'épithélium (5 C, d) sont dépourvues d'enveloppe et formées par un protoplasma rempli de granules sphériques mesurant 2 microm.
1 Chez un Ammochaiïen du Brésil, M. Fi\ MûUer indique une foule de cœcum vasculaires flottant dans la cavité périviscérale (Arcltiv fiir Naturg., XXIV, 1855, p. 218). 11 n'existe rien de semblable chez V Owenia fihformis.
190 ANNÉLIDES CHETOPODES
en diamètre. Leur nucléus (13 microm.) vésiculaire est parfaitement in- colore et dépourvu de nucléole. Le calibre du tube est occupé par une substance filamenteuse ressemblant à s'y méprendre à des faisceaux de zoospermes. Toutefois,;! la rupture de la «lande, on reconnaît qu'il s'agit d'un liquide fort dense, coulant avec difficulté', et dans lequel des stries sont produites sans doute par des différences de densité dans les diffé- rentes couches du liquide sécrété (5 C, c).
La formation des éléments sexuels est d'une étude plus facile que chez toutes les autres Annélides. Chez les Q les ovaires forment une épaisse couche sur la paroi ventrale de la paroi viscérale. Ce sont en réalité des cordons d'ovules dont l'axe est occupé par un vaisseau (5D, a), Un de ces cordons transporté sous le microscope, présente l'apparence suivante : au contact même du vaisseau on ne voit qu'une couche de nucléus (5 D, b), entièrement semblables a ceux qu'on trouve dans beau- coup d'autres organes. A mesure qu'on s'écarte du vaisseau, les nucléus deviennent plus grands et s'entourent d'une couche de protoplasme, d'abord homogène, puis quelque peu granuleux. L'apparence de ces cel- lules est déjà entièrement celle d'un ovule avec tache germinalive. S'é- loignant toujours davantage du vaisseau, on arrive jusqu'à la périphérie du cordon occupée par les ovules mûrs, larges de 0ram,12. Ces ovules(/) ne sont point libres, mais enfermés chacun dans une sorte d'alvéole ou d'ovisac, à paroi épaisse de 5 micr. et semée çà et là de nucléus (e) bien distincts, à sa face interne. On retrouve cet ovisac également dans des couches plus profondes de l'ovaire. Mais sa paroi devient graduelle- ment plus mince à mesure qu'on se rapproche de l'axe du cordon, si bien qu'on ne réussit plus à la distinguer déjà longtemps avant d'arriver au vaisseau axial. Comment faut-il considérer ce tissu alvéolaire d'ovisacs? Peut-être comme une sécrétion des ovules. Mais dans ce cas d'où vien- nent ses nucléus? Comme les ovules eux-mêmes, je suppose, de la
1 Cette substance est destinée à agglutiner les particules arénacées avec lesquelles l'animal construit son tube. Elle durcit dans l'eau, « like the Aberthaw lime » ainsi que du ciment romain! comme s'écrie M. Williams, à propos du tube des Sabelles.
DU GOLFE DE NAPLES. 191
couche de nucléus périvasculaire. Toutefois je ne puis pas en fournir la preuve positive. Pour terminer ce sujet, je dirai que les ovules arrivés à maturité, les ovisacs se déchirent et les mettent en liberté. Du moins trouve-t-on les ovules mûrs circulant librement avec la lymphe périvis- cérale et pénétrant même dans la cavité des branchies.
Les zoospermes sont filiformes, avec une petite tète ovoïde, large de 2 micr. Je n'ai pas observé leur genèse, mais je ne doute pas qu'elle ne soit périvasculaire comme celle des ovules.
Le système nerveux est d'une étude difficile. Je trouve la chaîne ner- veuse ventrale sous la forme d'une bandelette, large de Omm,3(i, à bords parfaitement rectilignes, et par conséquent sans traces de renflements ganglionnaires. L'axe est occupé par un cordon (largeur =0mm,0o) de fibres à doubles contours, un peu sinueuses, très-différentes par consé- quent des fibres nerveuses de la plupart des autres Annélides. A droite et à gauche de ce cordon est une bande (largeur =0mm,16) d'une sub- stance finement granuleuse, et en même temps délicatement striée en long, semblable par conséquent à ce que M. Leydig appelle la fibrillàre Punctsubstanz. Une matière colorante détermine dans chacune de ces deux bandes une série de zones transversales brunes. Nulle part je n'ai réussi à découvrir de cellules ganglionnaires.
J'ai été frappé par la fréquence dans le golfe de Naples d'Owenia aussi larges que les autres, mais n'ayant que trois ou quatre segments nor- maux et un segment terminal conique fort court. Je ne sais s'il s'agit d'individus en voie de réparer une mutilation ou peut-être d'une espèce distincte.
192 ANNÉUDES CHÉTOPODES
Famille des MALDAMENS Savigny.
CLYMENIENS Qtrfg.
Genre PRAXILLA Mlmgr.
M. Malmgren, en publiant une diagnose étendue de son genre Praxilla, dit qu'il a dû le séparer des Clymènes, parce que le genre Clymene Sav. a pour espèce-type la Cl. amphisloma Sav. Or celle-ci doit former dans sa pensée un genre à part. 11 est regrettable que le zoologiste finlandais n'ait pas donné une diagnose du genre Clyrnène dans ce sens restreint. En comparant, en effet, la description et les ligures de Savigny avec la diagnose de M. Malmgren, on reconnaît qu'il s'agit de types fort voisins. Pour ma part, laissant de côté certains caractères auxquels je ne puis accorder avec M. Malmgren de valeur générique, comme le nombre des segments, celui des denticules aux crocbets ventraux, etc., je ne vois subsister que la crénelure du lobe céphalique qui fait défaut aux Praxil- les et donne une apparence, il est vrai très-particulière, aux véritables Clymènes. Il aurait été peut-être préférable de n'attribuer aux Praxilles qu'une valeur de sous-genre parmi les Clymènes.
Praxilla simplex.
PI. XXVII, fig. 7.
Corpus 25mm longum, segmentas 22, truncatura cephalica minima, rhomboidali, nov Jim- bata, uncinis segmeiitorum cmteriorwn duorum setigerorum cœteris hawl simUibus. Seg- mentiim nonum decimumque cœteris multo longiora. Segmenta ultima setis destituta tria.
Comme beaucoup de Clymènes cette Praxille est ornée d'un certain nombre d'anneaux d'un rouge vif. M. de Qualrefages indique cette colo- ration comme distribuée cbez les Clyméniens autour des bourrelets unci-
DU GOLFE DE NAPLES. 193
nigères. Ce caractère n'esl dans tousles cas point général. Pour ma part, chez aucun Maldanien je n'ai vu les zones rouges liées aux lores. Leur position est variable avec les segments et avec les espèces, mais elle paraît fort constante chez une même espèce. Leur valeur physiologique ne parait pas avoir été reconnue jusqu'ici. Ce sont, en effet, de véritables ceintures respiratoires, caractérisées par un amincissement de la cuti- cule et un réseau sanguin d'une richesse remarquable, dans lequel les vaisseaux transverses dominent. Ce réseau appartient à la couche sous- cuticulaire. Chez la Pr. simplex chaque ceinture respiratoire (fig. 7) est en même temps une conslriction du corps de l'animal, due en partie à l'amincissement de la cuticule. Leur distribution est la suivante: la pre- mière ceinture, fort étroite, est en réalité double, formée de deux petits lisérés, l'un à l'extrémité postérieure du troisième segment, l'autre au bord antérieur du quatrième; la seconde ceinture est au bord postérieur du quatrième segment; la troisième, plus large que les précédentes, au bord postérieur du cinquième; la quatrième, de même largeur que la précédente, au bord postérieur du sixième; enfin la cinquième, beau- coup plus large que les autres, occupe la moitié postérieure du septième segment.
Le lobe céphalique et le segment buccal forment ensemble un cône obliquement tronqué par une surface presque rhomboïdale, sans limbe marqué. Le second seg- ment est le premier sétigère. Les soies dorsales sont, dans tous les segments sétigères, de deux espèces, comme chez les autres Praxilles : de grandes soies capillaires margi- nées (7 A) et d'autres plus petites, pennées. Les soies ventrales du 2mcet du 3""' seg- ment, au nombre d'une seule ou de deux de chaque côté, sont des crochets (7 B) à peu près partout d'égale largeur, faiblement courbés en S, à rostre relevé et surmonté d'un ou deux denticules à peine appréciables. La première rangée de crochets carac- téristiques des Maldaniens (7 C) est au quatrième segment. Ils sont fortement courbés en S, se renflent graduellement de l'extrémité postérieure jusqu'au delà du milieu, puis se rétrécissent subitement et se terminent par un rostre orné de trois denticules au vertex. Les tores sur lesquels ils sont implantés deviennent très-saillants à partir du 7me ou 8me segment. Les huit premiers segments sont relativement courts, surtout le 4™e, le 5me et le 6rac. Le neuvième segment et principalement le dixième sont très-
Tome xx, lre Partie. 25
194 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
longs. Les trois suivants sont derechef courts. A partir du 14me, les segments rede- viennent longs et le restent jusqu'au pénultième. Le dernier est fort court. Le pénul- tième et l'antépénultième segments ont encore les tores ventraux, mais pas plus de crochets ventraux que de soies dorsales; le dernier ne porte ni tores ni soies. La cou- ronne anale est formée par un cercle de longues papilles presque filiformes dont le nombre le plus fréquent est de sept. Dans les intervalles qui séparent les longues pa- pilles anales, on en trouve quelques autres beaucoup plus courtes, en général au nombre de deux ou trois entre deux papilles longues consécutives. Les papilles cour- tes, mais celles-là seulement, se terminent par trois ou quatre dentelures.
Chacun des segments 7, 8 et 9 renferme une paire de glandes fà b, b, b), en forme de tube aveugle jaune, dont la longueur est proportionnée à celle du segment. Ces glandes s'ouvrent à l'extérieur auprès des tores ventraux. Elles sont sans doute desti- nées à sécréter le tube du ver.
2. PRAXILLA COLLAR1S.
PI. XXVI, fig. 2.
Praxilln limbo crphalico maximo ad instar coUaris ornata, cingulis vascv&a'nbus a seg- menta quint o usque ad nonmn occurentibus. Segmenta anteriora setigera tria hamorwm forma a cœteris différent.
Le lobe céphalique (2 A) se prolonge en une pointe conique portant deux petits points oculaires. Sa base se relève en une collerette très-développée, ouverte en ar- rière. Dans tous les segments sétigères les faisceaux dorsaux sont composés de deux groupes : l'un de soies capillaires très-fines et très-nombreuses qui ne m'ont pas paru barbelées, l'autre de soies marginées, plus grosses et moins nombreuses. Les soies ventrales des trois premiers segments sétigères, au nombre d'une seule de chaque côté, sont des crochets simples, semblables à ceux des deux premiers segments séti- gères de la Pr. simplex. Les crochets de Clymène ne commencent qu'au cinquième segment (4me sétigère). Ce cinquième segment est remarquable par sa forme (fig. 2). Non-seulement il est plus court que le précédent et surtout que les suivants, mais encore il est plus large qu'eux. Il porte deux ceintures vasculaires : l'une à son bord antérieur, l'autre à son bord postérieur. Les anneaux suivants, bien plus longs que les précédents, portent, du moins les trois premiers, une ceinture vasculaire dans leur partie postérieure; le 9me segment présente une ceinture semblable dans sa partie antérieure. Toutes ces ceintures respiratoires sont moins distinctes que dans l'espèce précédente. Elles sont, en effet, colorées par un pigment brun très-abondant qui masque en grande partie les vaisseaux.
DV GOLFE DE NAPLES. 195
La Pr. collaris possède trois paires de glandes tabulaires pour la sécrétion du tube. On les trouve dans les segments 7",c, 8me et 9mu, mais leurs ouvertures sont au bord postérieur des segments 6mc, 7m8 et 8rao.
Genre AXIOTHEA Mlmgr.
Le genre Axiothea, dont la diagnose donnée par M. Malmgren est fort claire, a pour caractères principaux d'avoir les quatre derniers segments achètes, et les crochets ventraux des premiers segments sétigères sem- blables à ceux des suivants, à savoir des crochets de Glymène, à rostre orné de plusieurs dents sur le vertex et à barbules sous-rostrales. Les véritables Glymènes ont au contraire, comme les Praxilla, les crochets des deux ou trois premiers segments sétigères différents des suivants. Enfin les Axiolhées n'ont pas de crénelure au limbe céphalique.
Axiothea constricta.
PI. XXVI. lii;. "2.
Axiothea rubra, limbo cephalico angustissimo, segmenta buccal) longo, setis destituto ; segmento pemdtimo ultimum ad instar collaris complectente. (Jorona analis papillis œqaa- libus, una cœteris longiore excepta, formata. Regio postica inter segmenta profonde con-
stricta.
Cette espèce présente le même faciès que VÀx. catenata Mlmgr. de la Mer Glaciale. Elle s'en distingue pourtant, sans peine, par la form* des trois derniers segments.
Le lobe céphalique, intimement soudé au segment buccal, se prolonge en avant en cône obtus, à la base duquel, en dehors du limbe céphalique, se voient de chaque côté quatre à six petits points oculaires (fig. 3, b). La troncature terminale est large, concave, et son bord forme de chaque côté du lobe céphalique un limbe étroit.
Le segment buccal est irrégulièrement cylindrique, presque trois fois aussi long que large. Le second segment a déjà une série de crochets ventraux (3 C), avec un ren- dement médian et tous les caractères des crochets de Clyméniens. Les faisceaux dor- saux comprennent deux groupes: l'une de soies bordées, fines et courtes (3 B), l'autre de soies barbelées beaucoup plus grandes.
Les segments de la région postérieure (3 A) sont à peu près campanuliformes; la
190 ANNËLIDES CHÉTOPODES
partie large, correspondant au bord de la cloche, porte les soies. Les quatre derniers segments sont achètes, toutefois les deux premiers conservent encore exactement la forme des précédents; le pénultième n'est plus qu'une étroite collerette, et le dernier, beaucoup moins large que les autres, est cylindrique, bordé à l'extrémité d'un cercle de papilles dont celle qui correspond à la ligne médiane ventrale est souvent beaucoup plus longue que les autres.
Genre MALDANE Grube (Malmgr. rev.).
CLYMENIA Œrst. ; PETALOPHOCTUS Qtrfg
Ce n'est qu'avec une certaine hésitation que j'admets le genre Mal- dane dans le sens que lui a donné M. Malmgren. M. Grube avait créé en 1800 son genre Maldane pour un Clyménien très-anormal, dont le ca- ractère le plus exceptionnel est le renversement des soies; les crochets sont en effet indiqués comme dorsaux, les soies subulées comme ven- trales. Or, M. Malmgren admet que M. Grube aurait été victime d'une étrange méprise. Un prolapsus ani, ressemblant à une trompe, lui au- rait fait prendre l'extrémité caudale de son ver pour la céphalique. L'anus, dont la position est dorsale, une fois interprété comme bouche, M. Grube devait forcément prendre le ventre pour le dos. Cette opinion de M. Malmgren est fort séduisante, la méprise dont il s'agit fort pos- sible et excusable, lorsqu'on tient compte de la grande ressemblance entre l'extrémité anale et l'extrémité céphalique dans ce genre. Toutefois certains détails de la description de M. Grube sont propres à laisser pla- ner quelques doutes sur cette question. Ce zoologiste parle, en effet, d'un vaisseau dorsal se contractant d'arrière en avant; il mentionne aussi le système nerveux. Comment ces observations peuvent-elles se concilier avec un renversement de l'animal? En tous cas, si M. Malmgren a raison, le genre Petaloproclus Qtrfg. devra descendre au rang de syno- nvme.
DU GOLFE DE VAPLES. 197
MaLDANE CkISTAGAI.U.
PI. XXVI, lig. 1.
Corpus longitudine 43""", latitudme T"m,5, antrorsum roseum, dein fusco-rvbrwm, re- gione postica annulis lacteis insigni, lubo cephaUco rotundato haïul trmcato. Segmenta setigeraanterioru triatieitleis eeittmlibits in Juco Itainonim, ccetera Jaunis instrurta, quibus rostrum est crista dentata ornatwm.
La couleur rose pâle de l'extrémité antérieure de ce ver s'étend jusqu'au milieu du 5me segment, où commence d'une manière brusque le pigment brun, rougeâtre, qui donne au reste du corps sa colaration (flg. 4). Dans la région postérieure chaque seg- ment est orné, près de son extrémité aborale, d'une large ceinture blanche en re- lief (4 A, à). Ces ceintures rappellent par leur apparence le cingulum, soit ephippium des Oligochètes. Le bord antérieur de chaque ceinture est formé par une ligne circu- laire parfaitement franche; le bord postérieur est au contraire fort sinueux; la lar- geur maximum est au dos, où la ceinture forme une espèce de processus empiétant quelquefois sur le segment suivant. Au côté ventral, la ceinture présente un pro- fond sillon transversal qui remonte sur les côtés et se termine par une petite dilata- tion. Dans cette dilatation est implanté le faisceau de soies dorsal; dans le reste du sillon court la rangée de crochets ventraux. Les trois derniers segments n'ont plus de ceinture blanche, en revanche ils possèdent encore, sauf le dernier, des faisceaux de soies capillaires.
Le dernier segment est embrassé par un limbe à pourtour ovale, comme par une large collerette. Les deux extrémités du limbe viennent mourir sur le dos, sans se rejoindre (4 A); la collerette est donc ouverte. Dans l'évasement de la collerette, le segment anal forme une protubérance conique, au sommet de laquelle l'anus se voit comme une fente, entourée d'une quinzaine de papilles à peine saillantes.
Les soies des faisceaux dorsaux forment à tous les segments sétigères deux groupes: l'un de soies fines et barbelées (4 C), l'autre de soies bordées, beaucoup plus grandes (4 D). Aux trois premiers segments sétigères, la rame ventrale est représentée de cha- que côté par une soie unique, forte, droite et atténuée à l'extrémité comme un épieu (4 E). Aux segments suivants on trouve des rangées ventrales de crochets deClymènes, comprimés, renflés en leur milieu, à rostre vigoureux et acéré, orné sur le vertex de six denticules qui décroissent régulièrement d'avant en arrière et ressemblent à une crête de coq (4 B). La barbule sous-rostrale est forte, longue et recourbée vers le haut.
198 ANNE LI DES CHÉTOPODES
Les ovules sont en forme de disque ovale.
La Maldane spalhulata (Clymene spathulata Grube') est voisine de la M. Crisla- galli. M. Grube ne mentionne, toutefois, pas les singuliers caractères de coloration que j'ai décrits ; il n'indique pas que les premiers segments aient des soies ventrales dif- férentes de celles des suivants. Enfin, il ne dit rien des singulières ceintures blanches qui ne lui auraient pas facilement échappé.
1 Archiv fur i\uluryesch.,X\\, 1855, p. 114.
M' GOLFE DE NAPI.ES.
199
CATALOGUE
DES
ANNÉLIDES GHÉTOPODES
JUSQU'ICI OBSERVEES DANS LE GOLFE DE NAPLES.
yB Les espèces que je n'ai pas rencontrées moi-même sont accompagnées du nom de l'auteur sur la foi duquel je les cite. Ce nom est imprime en lettres italiques. On astérisque désigne les espèces que je considère comme indéterminables.
Aphroditiens.
Aphrodita aculeala Linn.
Hermionc hystrix (HalHhea hystrix Sav.)
Pontogenia chrysocoma ( Hermione chrysocoma
Baird). Polynoe (Evarne) lunulata Délie Chiaje. Polynoe exlenuata Grube. Polynoe iHarmothoe) areolata Rrtibe. Polynoe (Harmothoe) spinifera Ehl. Polynoe (Antinne) torquata Clprd. Polynoe squamata Sav. — Grube. Polynoe plumosa Grube. — Grube. Polynoe fasciculosa Grube. — Grube. Polynoe maculata Grube. — Grube. Polynoe élegans Grube. — Grube. 'Polynoe astericola Délie Ch. — Délie Chiaje. Hermadion fragile Clprd. Pholoe synophlhalmica Clprd. Polyodonlcs maxillosus ( Phyllodoce maxillosa
Ranzani). Polyodontes Blainvillei [Sigalion BlainiilleiCosta.).
— Gabr. Costa. Sthenelaïs ctenolepis Clprd. Sthenelaïs fuliginosa Clprd. Sthenelaïs I, iol, pis Clprd. Sthenelaïs dendrolepis Clprd. Sigalion squamatum Délie Cbiaje. {?)Sigalion Mathildœ Aud. Edw. — Grube.
Psammoh/ce arenosa (Sigalion arenosum DelJe
Chiaje). Lepidopleurus inclusus Clprd.
Palmyriens. Chrysopetalum fragile Ehl.
Amphinomiens.
Euphrosyne Audouini (Lophiocephala Audouini Costa).
EUNICIENS.
Staurocephalus Chiaji Clprd.
Slaurocephalus rubro-vitlatus Grube. — Délie
Chiaje1. Diopatra neapolilana Délie Chiaje. Diopatra simplex Grube. — Grube. Onuphis Panccrii Clprd. Onuphis tubieola Millier. — Grube'. ' Onuphis filicornis Délie Chiaje. — Délie Chiaje. Hyalinœcia rigida Clprd. Eunicc vittata Délie Cbiaje. Eunice gigantea Délie Chiaje. — Délie Chiaje. Eunicc cingulata Clprd. Eumice Tania Clprd.
Eunice sanguinea Délie Chiaje. — Délie Chiaje. Eunice Bertoloni Délie Chiaje. — Délie Cliiaje. Eunice gallica Sav. — Grube.
1 En admettant que la Syllù Rudolphiana Délie Chiaje, soit Nereis Rvdolphii Délie Chiaje, soit identique avec le Staurocephalus rubrovitlatns Grube, et dans ce cas le nom spécifique de M. Grube aurait à céder le pas à celui de Délie Chiaje.
* Appartiendrait au genre Hyalinacia Mlmgr. si la détermination de M. Gnibe est exacte.
200
AN'XÉUDES CHÉTOPODES
Eunice Harassii Aud. Edw. — Grube.
Halla parthenopeia (Lysidice parthenopeia Délie
Chiaje). Lysidice margaritacea Clprd. Lysidice torquata A. Costa. — A. Costa. Lysidice communia Délie Chiaje'. Lumbriconereis Filum Clprd. Lumbriconereis impatiens Clprd. Lumbriconereis Nardonis Grube. Lumbriconereis coccinea (Lumbrinerus coccineus
Délie Chiaje). — Délie Chiaje. 'Lumbrinerus nisidensis Délie Chiaje — Délie
Chiaje. ' Lumbrinerus Rolandi Délie Chiaje — Délie Chiaje. Notocirrus geniculatus Clprd. Notocirrus Hilairii (Lumbrinerus Sancti-Hilairii
Délie Chiaje). Nematonereis unicornis (Lumbriconereis unicornis
Grube).
Lycokidiens.
Nereis (Leontis) coccinea Délie Chiaje.
Nereis peritonealis Clprd.
Nereis perivisceralis Clprd.
Nereis (Lipephile) cultrifera Grube.
Nereis (Ceratonereis) guttata Clprd.
Nereis (Nereilepas) parallelogramma Clprd.
Nereis (Nereilepas) caudata Délie Chiaje.
Nereis imbecillis Grube — Grube.
Nereis splendida Grube — Grube.
Nereis Costce Grube. — Grube. ' Nereis Hameau Délie Chiaje. — Délie Chiaje. 'Nereis Edwardsii Délie Chiaje. — Délie Chiaje. 'Nereis Ventilabrum Délie Chiaje — Délie Chiaje. 'Nereis 4-cornis Délie Chiaje. — Délie Chiaje. ' Nereis thethycola Délie Ch. — Délie Chiaje. ' Nereis jkxuosa Délie Ch. — Délie Chiaje. 'Nereis 6-ientaculata Délie Ch. — Délie Cldaje. ' Nereis delineata Délie Ch. — Délie Chiaje. ' Lycastis Blainvittei Délie Ch. — Délie Chiaje. • Lycastis Ottonis Délie Ch. — Délie Chiaje. ' Lycastis Okenii Délie Ch. — Délie Cliiaje.
Heteronereis Mahngreni Clprd.
Nephthydikns.
Nephthys scolopendroides Délie Chiaje. Nephthys Hombergii Aud. Edw. — Grube.
Glycébiens.
Rhynehobolus siphonostoma (Gh/cera siphonostoma
Délie Chiaje.) Rhynehobolus conïolutus(Glyccra convolutaKfrst.) Rhynehobolus Meckelii (Glycera Meckelii Aud.
Edw.).
Syllidiens. Syllis gracilis Grube.
' Syllis gracilis Délie Chiaje. — Délie Chiaje.
Syllis hamata Clprd.
Syllis simillima Clprd.
Syllis bacilligera Clprd.
Syllis aurita Clprd.
Syllis aurantiaca Clprd. 'Syllis Tkdemanni Délie Chiaje. — Délie Chiaje.
Odontosyllis ctenostoma Clprd.
Trypanosyllis cœliaca Clprd.
Sphœrosyllii pirifera Clprd.
Grubea tenuicirrata Clprd
Grubea hnibata Clprd.
Syltidcs pulliger (Syllis pulligera Krohn).
Ftedophylar claviger Clprd.
Padophylax veruger Clprd.
Oophylax Oerstedii (Exogone Oerstedii Kollik.)- Kolliker.
Anoplnsyllis edentula Clprd.
Autolytux Hesperidum Clprd.
Proceraa aurantiaca Clprd.
Myrianida maculata Clprd.
Pterosyllis lineolata (Nicotia lineolata A. Costa). — A. Costa.
Hésioniens.
Psamathc cirrata Kefrst.
Tyrrhena Claparedii(Castalia Claparedii A. Costa).
felamone sicula (Hesione sicula Délie Chiaje).
Phyllodociens. Phyllodoce corniculata Clprd. Phijllodoce Paretti Blnv. — Délie Chiaje. Phyllodoce Rathkii Grube. — Grube. Phyllodoce clavigera Aud. Edw. — Grube. Phyllodoce Gcqff'royi Aud Edw. — Grube. Anaïtis cepiialotes Clprd. Eteone armata Clprd. Eteone siphonodonta (Lumbricus siphodonta Délie
Chiaje). Eteone lactea Clprd. Eidalia (Eumida) pallida Clprd. Eulalia (Eumida) microceros Clprd. Enlalia (Pterocirrus) hmbata Clprd. Eulalia (Pterocirrus) marginata Clprd. Eulalia (Pterocirrus) velifera Clprd
Alciopiens. Alciopa candida Délie Chiaje. — Délie Cliiaje. Alciopina parasitica Clprd. Pane. Liocapa Cantrainii (Nnjades Cantrainii D . Chiaje). Liocapa vertebralis A. Costa. Rhynchonerella gracilis A. Costa. — A. Costa.
TOMOPTÉBIDIENS.
Tonwpteris sp.
ClRIÎATULIENS.
Cirratulus chrysoderma Clprd.
1 Cette espèce n'est, dans tous les cas, point un véritable Mmicien. Je soupçonne fortement Délie Cliiaje de 1 avoir établie sur un Hermadion privé de ses êîytres. H dessine pourtant les cirres dorsaux d tous les pieds.
DU GOLFE DE NAPI.ES.
201
Audouinia filigera (Lumbricus filigerus Délie Chiaje).
Capitelliens.
Capitella capitata (Lumbricus capitatus Fabr.).
var. Capitella Cosiana Clprd. Capitella major Clprd. Notomaslus lineatus Clprd. Dasybranchu8 caducus Grube.
Ophéliens.
Ophélia ratliata\Luinbriru* radiatus Délie Chiaje). ' IVois (Ophelia?) de HoratiisD. Ch. — Délie Chiaje. ' Lumbricus (OpheliaV ) pusillus D. Ch. — D. Cil.
Polyophthalmus pallidus Clprd.
Téléthusikns.
Aroucola marina (Lumbricus marinus Linn.) var.
minor. Arenicola Grubii Clprd.
Ariceens.
Aricia fœtida Clprd.
Aricia Latrcillii Aud. Edw. — Grube
Theodisca liriostoma Clprd.
Spionidiens.
"Polydora Agassizii Clprd.
Polydora hoplura Clprd.
Polydora antennata Clprd.
Spio fidiginosus l 'lprd.
Spw Mecznikowii Clprd.
Nerine Cirratulus ( Lumbricus Cirratulus Délie
Chiaje). Nerine Sarsii Clprd. Nerine auriseta Clprd. Prionospio Malmgreni Clprd.
Ch^etoptériens.
Chœtopterus variopedatus (Tricœlia variopedata
Renier). Telepsavus Costarum Clprd. Phyllochtetopterus socialis Clprd. Phyllochœtopkrus falla c Clprd. Phyllochtetopterus major Clprd.
Phérusiens.
Stylarioides moniliferus Délie Chiaje. Trophonia Eruca Clprd. Siplionostoma diplochaïtos Otto
Sternaspidiens.
Sternaspis scutata (Echinorhynchus scutatus Re- nier).
Amphicténiens.
Pectinaria tieapolitana Clprd.
Amphictene auricoma (Amphitrite auricoma Pallas).
Tome xx, lr0 Partie.
Hermelliens. Sabellaria alvcolata (Sabella alveolata Linn.) — Pameri.
Tébébelliens.
Heteroterebella sanguvnea Clprd.
Terebella Meckelii {Amphitrite Meckelii D. Ch.).
Terebella Jtexuosa [Amphitritt- jle.ïuos , b. Ui i.
Terebella vestita Clprd.
Terebella multisetosa Grube.
Terebella lœoirostris Clprd.
Terebella cirrata Sav. — Grube.
Terebella misenensis G. Costa. — • G. Costa.
Meterophenacia nucleolata Clprd.
Plienacia ambigrada Clprd. 'Amphitrite Olfersii D. Ch. — Délie Chiaje. ' Amphitrite neapolitana D. Ch — Délie Chiaje. 'Amphitrite nesiderms D. Ch. — Dette Chiaje.
Pulyarrus Caliendrum Clprd,
Serpuliens. Fabrieia Sabella (Amphicora SabellaEhrb.). Oria Armandi (Amphicorina Armandi Clprd.) Amphigb. na medikrranea (Amphicora mediterra-
nea Leydig). Spvrographis SpaUanzanii Viviani. Sabella latisetosa Grube. — Grube. Sabella gracilis Grube. — ■ Grube. 'Sabella denudaia D. Ch. — Dette Chiaje. ' Sabella euplaa D. Ch. — Dette Cliiaje. Branchiomma Kbllikeri ( lprd. Branchiomma vesiculosum (Sabella vesiculosa Mon-
tagu). var. Laonome Salmacidis Clprd. Dasyclwne lucullana (Sabella lueullana D. Ch.). Dialychone acustica Clprd. Protula Intestinum (Serpula Inteslinum Lam.). Psygmobranchus protensus ( Serpula protensa
Rumph). Psyyinobranchus intricatus ( Serpula intricata
Linn.). Grube. Psygmobranchus multicostatus Clprd. Salmacina incrustans Clprd. Eupomatus lunulifer Clprd. Eupomatus vermicularis ( Serpula vermiculari*
Linn.) — Délie Cliiaje. Vermilia Injundibulum (Serpula Infundibulum Gmel ). i — Dette Cliiaje. ' Vermilia fimbriata (Serpula fimbriata D. Ch.). Délie Chiaje. Serpula Philippii Môrch. Serpula aspera Phil. Serpula echinata Gmel. — Scacchi. Serpula crixtallina Scacchi. — Scacchi. Serpula Cereolus Gmel. ■ — Scacchi. Serpula torulosa D Ch. — Délie Chiaje. Serpula glomerata Linn. — Grube. Serpula plicaria Lam. — Grube. Serpula proboscidca Gmel. — Grube. Serpula contortuplicata Linn. — Grube.
26
202 ANNÉLIDES CHËTOPODES
Maldaniens.
Pomatoceros triqaetroïdes (Serpula triquetroïdes
Délie Ckiaje). Spirorbis Pagenstecheri Qtrfg. Pileoiaria militaris Clprd.
Ammochariens.
Oivenia filiformis Délie Chiaje.
Praxilla simpïex Clprd. Praxiïïa milans Clprd. ' Clymene neapolitana D. Ch. — Délie Cliiaje. Axiothea constricta Clprd. Maldane Oristagalli Clprd.
LISTE DE NOMS VULGAIRES
USITÉS PAR LES PÊCHEURS NAPOLITAINS
POUR
DÉSIGNER DIFFÉRENTES ESPÈCES DE VERS.
Coracora = Serpules (et Vermets).
Cazzetlielli di mare = Phascolosomes.
Esca canita = Glycères, Etéones, etc.
Esca di arena = Owenia.
Esca difango = Spiodiens divers, Capitelliens, Cirratuliens, Térébelliens, Néréides.
Esca di fango colla lana in coppa = Arénicoles.
Esca di palo = Diopatra neapolitana.
Esca di palo canita = Onuphis Pancerii.
Esca di ponte = Ophélies.
Esca rossa = Hésioniens.
Fioccliettielli blanchi = Phoronis.
Fiocchi = Sabelles.
Idngua di bove = Balanoglossus.
Mustacielli = Stylarioides et Sternaspis.
Riccio = Chœtopterus.
Ricci piccoli = Amphicténiens.
Sanguette = Siphonostomes.
Ti veggo = Aphrodites, Polynoés, etc.
Ti veggo rosso sema spine = Euphrosyne Audouini.
Tremolinc = Lumbriconéréides.
Tremoline bianche = Nepbthys.
Vermidi ceppa = Hermelles, Phoronis, Phyllnchsetoptère social.
Vernie di vromma — Alciope.
Vernie rosso = Halla parthenopeia.
Venne solitario = Cérébratules, Némertes, etc.
Zecca di raja = Pontobdella.
Zecca di tremola = Branchellion.
Dl GOLFE DE NAPLES.
203
INDEX
N.B. La désineuce idée désigne les familles, la désinence ida les tribus. Les synonymes sonl imprimés en italique.
Pages
ACOETIDA I, 391
Actinotrocha II, 149
ALCIOPID.E I, 562
Alciopina I. ■t>t>3
parasitica I, 563
Amaea II, 145
Ammochares II, 185
Ottonis II. 186
assimilis II. 1N7
Ammotrypane II. 33
aulogaster II. :il
limacina 11, 31
œstroïdes Il, 29
I mphicora 11. 151
mediterranea . . . . II, 131
SabeUa II. 151
Amphicorina II, 153
Armandi II. 153
Amphictene II, 122
auricoma . ... II, 116, 122
AMI'llICTENlIl.E II, 113
Amphiglena II, 154
Armandi Il, 154
mediterranea II, 134
Amphinome
rostrata I, 335
AMl'HIXuMID.E I, 418
Amphitrite
auricoma. ... II, 113, 122
belgica II, 113
Bombyx .... II, 162, 168
flexuosa II, 134
(loscula II, 163
Josephinœ II, 156
Pages
Meckelii II, 131
Penicittus II, 155
plumosa II, 103
Tondi II, 134
Ventilahrum II, 155
vesiculosa II, 164
volutacornis II, 170
.1 mphitritoïdes
rapax 11, 132
Amytis I, 500
Anaitis 1, 547
cephalotes I, 548
Ancistria II, II)
Anisoceras I, 422, 500
vittata I, 426
ANKULusA TIIALAS-
SEMICA II, 94
Anoplosyllis I, 514
edentula I, 524
Anthostoma II, 50
Antinoe I, 69
Aonides
aurieularis II, 69
Aphlebina U, 145
amantiaca II, 145
hœmatodes II, 145
pallida Il, 145
Aphrodita I, 351
aculeata I, 351
borealis I, 352
heptacera J I, 359
hystrix I, 358
Unujn I, 387
minuta I, 387
nitens i,
sericea I,
APHRODITIDA I,
APHRODITID^: I,
Apneumœa II,
A rabella
qiutdristriata .... I,
Aracoda I,
Arenia Il,
cruenta II,
Arenicola II.
antillensis II,
Grubii II,
Loveni II,
marina II,
piscatorum II,
ARENICOLID^E .... II,
Aricia II,
Cuvieri II,
fœtida II,
Latreillii II,
Oerstedii II,
sertulata II,
ARICID.E II,
Armandia II,
Arripasa II.
ARTACAMIDA II,
Audouinia II.
fdigera II,
Laniaickii II,
Autolytus .... I, 501,
Hesperidum I,
prolifer I,
Axiothea II,
352 353 351 345 145
460 454 18 18 36 41 36 42 40 40 35 45 46 46 49 51 45 44 152 169 125
1,7
7 7 525 526 532 195
i Dans le texte, sous le nom île hoptakero, cité d'après AuJoum et Edwards; Otto écrivait en réalité lieptacera.
20i
Pages |
||
constrieta |
II, |
195 |
catenata |
II, |
195 |
Bispira |
II. |
169 |
volutacornis . . . |
II. |
170 |
Branchiomma .... |
II. |
162 |
Bombyx |
II. |
162 |
Dalyelli |
n, |
162 |
Kollikeri |
ii. |
163 |
vesiculosum .... |
ii. |
164 |
CANEPHORIDA .... |
n. |
125 |
Capitella |
n. |
11) |
capitata |
ii. |
10 |
Costana |
n, |
15 |
Fabricii |
n, |
10 |
liliformis I] |
, 13 |
. 16 |
major |
II. |
10 |
rubicunda .... |
I. |
337 |
rAl'ITELLIDAE .... |
II. |
10 |
Carobia |
I. |
545 |
Castalia |
1. |
537 |
Claparedh .... |
I. |
538 |
punctata |
• I, |
535 |
Ceratonereis .... |
• I, |
474 |
475, |
482 |
|
CHiETOPTERDOjE . . . |
11. |
76 |
Chaetopterus .... |
II, |
78 |
Leuckarti |
II, |
78 |
pergamentaceus . |
II, |
78 |
pergamentus . . . |
II. |
78 |
variopedatus . . . |
II, |
78 |
Chlorœma |
II, |
107 |
dubium |
II. |
109 |
Edwardsii |
II. |
109 |
CEWBMUIDM . . . |
II, |
97 |
Chone II. |
165. |
169 |
ûoscula |
II. |
165 |
rubrocincta .... |
II. |
51 |
Chorizobranchus . . . |
II, |
41 |
CHRYSOPETAL1D.E |
I, |
417 |
Chrysopetalum . . . |
1. |
417 |
fragile |
I, |
417 |
CIRRATULID.E .... |
II, |
1 |
Cirratulus |
II. |
1 |
bioculatus .... |
II, |
2 |
Blainvillei .... |
11. |
7 |
ANiNÉLlDES CHÉTOPODES
Pages
borealis II, 7
chrysoderraa II. 2
filiformis . . 1. 337. Il, 5
fUigerus II. 7
Lamarckii ... II. 1. 60
Lamarckii var. ... II, 7 Cirrineris
Blainvillei II, 7
Blainvillei II, 7
bioculata II, 2
t:<r,;,r<>roS I, 500
Cirrosyllis I, 536
Claparedia I, 502
Clymene II. 192
amphistoma II. 192
spathulata II. 198
ClymeneU II, 168
Clymenia II, 196
CLYMENIDJE II, 192
Codomjtes II. 181
Colobranchus II. 61
Corattina
tubularia melitensis. II. 155
Ctenodrilus II. 101
Dasybranchus . . , . II, 21
caducus II. 21
Dasychone II, 168
Argus II. 168
Bombyx .... II. 162, 168
DaiyeUi II, 168
lucullana ... II, 121, 168
Dialychone II, 169
acustica II. 170
Diopatra I, 43
Baeri I, 433
cuprea I, 432
iridicolor I, 432
longissima I, 440
ueapolitana I. 432
Diplocerœa I, 500
Disoma II,
Dtstijlia II, 169
DORS A LE jE II. 35
Ecbinorhynchus.
clypeatus II, 9
Pages
scutatus II, 95
Eone I, 491
Ephesia I, 501
Eracia I, 554
Ereutho II, 145
ERIOGRAPHIDA ... II, 149 Enwa
echinata I, 352
marina I, 352
Escholtzia I, 570
Eschscholtzia I, 570
Eteone I, 550
armata I, 550
laetea I, 553
siphonodonta . . I, 551
Euchone II, 51, 169
Eulalia I, 554
limbata I, 558
marginata 1, 559
microceros I, 557
pallida I, 556
sangiiinea I, 555
xolifera I. 560
Eumenia II. 35
Eumenia II, 35
lunulata II, 35
Eumida I, 554
microceros I. 557
pallida I, 556
Ettmolpe
maxima I, 392
Eunice I, 443
cingulata I, 444
Claparedii I. 445
Roussaei I, 437
Tamia ... I, 363, 424, 445
torquata I. 445
vittata I, 443
Eunicida I, 432
EUNICID.E I, 421
Eunomia II, 35
Euphrosyne I, 418
Audouini I, 418
laureata I, -418
mediterranea .... I, 418
polybranchia
racemosa . .
Pages I I. 121 I. «8
Eupomatus II. ISO
dipoina II. 181
lunulifèi II. 181
Eupompe I. 396
Eurysyllis I, 500
Eusyllis 1. 517
Evarne
lumilata 1. 376
Exogone I, 520
maculosa I. 511
pusilla I. 515
Exotocas I. 520
brevipes I, 520
Kefersteinii I, 521
Fabricia II, 151
af'fiitis II, 151
Amphicora II. 151
Armandi II. 153
gracilis 11.151
,;tiitilrijiii>iclitlii ... II, 151 Sabella II, 151
Fallacia I, 511
Filograna
Vysteri Il, 176
Flabelligera II, 107
Galeolaria II. 180
Gattiola I, 534
apectàbilis I, 534
Genetyllis I, 545
Glycera I, 491
convoluta. ... I, 492, 496
Meekelii I, 499
Rouxii I, 499
siphonostoma .... I, 492 unicornis I, 491
glychriDjE i. mil
Glycinde ... I. 491 : II. 129 Gnathosyllis .1. SOI, 502
Goniada I, 491
Grubea I, 516
clavata I. 516
limbata I, 518
puMlla I, 516
DU GOLFE DE NAP1.ES.
Pages
tenuicirrata I, 516
Grymcea II. lil
Halla I, 422, 446
brasiliensis [,446
parthenopeia .... [,446 HALELMINTHEA ... II. 10 HALOSCOLECINA ... II, 10
Halimede I, 536
venusta I, 536
Halithea
aculeata I, 352
aurata I, 352
hystrix 1. 358
Harmothoe
areolata I, 38
spinifera I, 378
Hediste I, 479
Hemipodus I, 491
Hermadion I, 382
fragile I, 383
Hermione ... I. 349, 357
chrysocoma I, 368
hystricella I, 358
hystrix I, 358, 368
Kinbergi I. 355
Hesione I. 322
pantherina I, 543
proctochona . ... I, 545
Savignyi I, 548
sicula I, 541
Siculi I, 541
HESIONDDjE I, 535
Heterocirrus II. 5
Heteronereis I, 482
fucicola I, 482
Malmgreni I. 483
Oerstedii I. 486
Heterophenacia ... II, 141
nucleolata II, 141
HETEROSABELLIDA . II. 148 Heteroterebella ... II. 128
madida II. 128
sanguinea II. 128
HETEROTEREBELLIDA II, 125 Hyalinoecia I, 441
205
Pages
rigida I, 441
Hyboscolex II, 10
Hi/strix
marina I, 351
Idalia II, 134
llexuosa II, 134
Toida I, 500
Iphinereis
fucicola I. 482
Isosyllis
maculosa I, 511
Kefersteinia .... I, 500, 536 cirrata .... I, 536, 537
Claparedii I, 537
Labotas II, 46
Lacides II, 46
Lui,, imiicc I, 358
Lœtmatonice I, 358
Lalage I, 502, 504
Lanassa II, 144
Laonome II, 167
Salmacidîs II, 167
Laphania II, 144
Lesena II, 144
Leanira
tetragona I, 402
Leodamas II, 46
Leontis I, 463
coci'inea ...... 1, 464
Dumerilii. ... I, 463, 482
Lepidonotus I, 382
Lepidopleurus .... I, 415
Inclusus I, 415
Leprœa . . . • I, 388
Leucariste II, 115
Leucodore II, 53
liliata II, 54
ciliata, var. minuta . II, 54
Leucodorum II, 53
Liocapa I, 562
Cantrainii I, 562
vertebralis I, 562
vitrea I, 562
Lipephile I. 1"2
cultrifera I. 472
206
ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Lophiocephala II,
Edwardsii II, 98
Lophonota
.1 udouini I, 418
Lumbriconais II. 10
capitata II. 10
marina II, 10
UWIBRICONEREIDA. . . I, 453
Lumbriconereis ... I. 151
coccinea I. 461
Filum I, 454
fragilis I, 455
Grubiana I, 458
impatiens 1. 455
Laurentiana I. 363
Nardonis I. i57
quadristridta .... 1, 460
unicornis I. 461
Lumbriculus
variegatus II, 124
Lumbricus
capitatus 11. 10
Cirratulus II. 66
fragilis I. 455
marinus Il, 10
radiatus 11. 21
siphodonta I. 155
siphonostoma .... 1. 492
bumbrineris
mandata I. 460
quadristriata .... I, 460
Rolandi I, 459
sipfwnodonta .... I, 551
Lumbrinerus
Cirratulus 11. 7
fragilis I, 455
St. HUairii I, 460
Lycaretus
neocephalicus .... I, 341
Lycidice I, 453
LYCORID.E I, 462
Lysarete I, 446
brasiliensis I. 446
LYSARETIDA I, 445
Lysidice I, 453
Pages
margaritacea .... I, 453
parthenopeia .... I, 447
Valentina I. 454
Lysilla II, 1 15
Macrochœta I, 500
Magelona I, 305
Malacoceros H, 61
Maldane II, 196
Cristagalli II. 197
spathulata II, 198
MAl.lUNlIi.E II. 192
Mentula
cucurbitacea II, 95
borealis . Monocolea
tessellata Myrianida .
fasciata .
maculata Myriochele
I. :',;..»
I. I, l. i. Il,
Mysta I.
Najades
Cantrainii I.
Nematonereis I
Grubci I,
unicornis I,
Neomeris
urophylla II.
Neottis II.
NEPHTHYD.E 1,
Nephthys I.
bononensis I.
Hombergii I,
neapolitana I.
rosea I,
scolopendroides ... I,
NERElDsE I.
Nereilepas I,
caudata I. 338,
parallelogramma . . I,
Nereis I,
bilineata I,
caudata I,
coccinea I,
373 532 552 532 187 550
562 ICI 161 461
24 141 486 486 489 488 486 488 486 463 476 478 477 463 474 478 461
coccinea I, 464
cuprea I, 432
cnltrifera I, 476
Dumerilii ... I, 163, 48?
Dumcrilii I, 464
guttata .... I, 175, 482
incerta I, 474
margaritacea .... I, 474
peritonealis I. 467
perivisceralis .... I, 471
pulsatoria . I, 450. 467, 473
pulsatoria I, 477
Ranzani I, 473
Rudolphii I. 125
oittata I, 443
Nerilla
antennata I, 525
Nerine Il, 62, 65
auriseta II, 71
Cirratulus II, 66
coniocephala .... II, 67
oxycephala II, 67
Sarsiana II, 70
vulgaris II, 56
Vicotia I, 534
lineolata I, 534
Notocirrus I, 158
geniculatus I. 159
Hilairii I, 160
Notomastus II, 18
Benedeni II, 19
lineatus II, 18
rubicundus. . I, 337. II, 18
Sarsii II, 19
Odontosyllis I, 511
ctenostoraa I. 512
Œnone
maculata I, 160
Oncoscolex II. 10
Onuphis I, 138, 110
Eremita .... I, 138, 141
longissima I, 110
Pancerii I, 438
Oophylax I, 520
Ophelia II, 23
Pages II, 22
29 24 29
bicornis ....
borealis
coarctata
mamillata
neapolitana II, 24
radiata II. 21. 124
OPHELID.E II. 22
Ophilio
bicornis II, 24
Otfnnia II, 45
eertulctfa II. 16
Oria II, 153
Ârmandi II. 153
Othonia II, 152
Fàbricii II. 151
Owenia II, 186
assimilis II. 187
filiformis II, 186
Paedophylax 1. 5211
claviger I, 521
veruger I. 523
Pagenstecheria I, 517
Pallonia
rapax II. 132
Palolo I, 453
Palmyra
debilis I 417
Evelinœ I, 417
PALMYRID.£ I, 417
Pahmjropsis
Evelinœ I, 417
Panthalis I. 396
Pectinaria II. 113
auricoma Il, 123
belgica II, 113, 123
granulata II. 123
neapolitana Il, 123
Pelogenia I, 415
PeUUoproctus II, 196
Phenacia II, 142
ambigrada II, 1 12
rétrograda II, 143
triserialis II, 144
Pherusa II, 97, 105
barbata II, 98
DU GOLFE DE NAPLES.
Pages
incru&tata II. 106
rm:i;i sin.K II. 97
Pholoe I, 387
assimilis I, 387
baltica I, 387
eximia I, 387
inornata I, 387
longa I, 387
minuta I. 387
synoplithalmiea ... I, 389
PHOLOIDA I, 387
Phoronis ... I, 330; II, 149 Phyllochaetopterus II, 77, 84
fallax II, 88, 90
gracilis II, 85
major II. 92
socialis II. 85
Phyllodoce I, 545
clavigera corniculata lamelligera maxillosa .
Phyllodocidœ
Phylo ....
Physalis . . .
Pionosyllis .
Pileolaria . . militaris . .
Pleione . . . carunculata
Pollicita . . . .
Polybostrichus .
POLYCIRhïDA
Polycirrus . aurantiacus
< . 1 1 1< ! I<1 1 1 11 1 1
Medusa . .
Polydora . .
Agassizn . .
antennata .
ciliata . . .
cornuta . .
hoplura . .
POLYLEPIDA .
Polymastus . .
. . II. . . II.
I,
I.
I,
■ I,
• f,
II,
I, I.
II,
H,
I.
I,
1,
I.
125,
145,
II.
Il
II.
53,
II.
11.
11.
Il,
II,
I,
I,
547
546
547
392
545
46
352
517
183
184
332
332
501
500
lii
146
145
146
145
77
54
60
54
53
58
415
207
Pages
Polynice I, 500
Polynoe I, 371
areolata I. 381
extenuata I, 380
lunulata I, 373
plumosa I, 380
spinifera I. 376
tessellata I, 373
torquata I, 378
POLYNOIDA I, 371
Polyodontes I. 391
aplwoditœus .... I, 392
Gulo I, 395
maxillosus I, 392
POLYOPHTKALMIDJE . II. 22
Polyophthalmus ... II, 34
pallidus II, 34
pictus II, 26, 34
Polyphragma II, 180
Polyphysia II, 35
Pomatoceros Il, 182
tricuspis II, 182
triquetroïdes .... II, 182
Pontogenia I, 367
chrysocoma I, 368
Portelia I, 488
rosca I, 488
Praxilla II, 192
eollaris II, 194
simplex II. 192
Prionognathus ... I, 422, 500
ciliata . ... I, 423. 431
Prionospio ... II, 53, 73
Malmgreni ... II, 73, 124
Steenstrupi II, 74
Procersea . . I, 501, 529, 532
aurantiaca I, 529
picta I, 529
Protula II, 171
desiderata II, 174
Dysteri. I, 333; II, 124, 149
169, 176
grœca H, 1"!
Intestinurn II. 171
protensa II, 173
208
ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Rudolphii . Psamathe .
cirrata . . .
fiisca ■ ■ ■
punctata . Psammolyce
arenosa . . Pseudosyllis . . Psygmobranchus
multicostatus
protensus . .
simplex . . . Pterocirrus . .
limbatus . . .
marginatus .
velifer .... Pteroscolex . .
antillensis . . Pterosyllis . .
dorsigera . .
finmarchica ,
formosa . . .
lineolata . . .
spectabilis . . Rhynchobolus
convolutus .
Meckelii . . .
siphonostoma Sabella ....
belrjica . . ■
Candela . . .
grœca . . .
Josephinœ ■
lucaUana . .
Penicillus .
polyzonos . ,
Protula . .
Spallanzanii
stichophthalmo:
Ventilàbrum
vesiculosa .
unispira . Sabellastarte SABELLIDA . . Sacconereis . .
. . II I, 424 I, 363 I I I
II,
I I II
II II II I I I I
II II I I I 1 I I 491 I I I
II II II II II II 155 II II II II II II II II lis I
Pages 171 535 537 535 535 412 412 502 172 175 172 175 558 558 559 560 4! 41 534 534 535 534 534 534 492 496 499 492 161 123 163 171 156 168 158 168 171 156 173 156 167 156 170 151 500
Helgolandica Salmacina . .
incrustans . SSandanis . . . . Scalibregma . SCALIBHEGMIDjE Schreibersius
Bremsii . . Scolopendra
marina . . . Serpula . . . .
aspera . . . .
Filograna . .
interrupta .
Intéstiny/m .
intricata . .
octocostata .
Philippii . . .
protensa . .
Spiritlum . .
Spirorbis . .
tricuspis . .
triquetra . .
triquetroides
vermicuXaris . SERPULIDA . . SERPULID.E . . Sigalion . . . .
areitosum . .
Herminiœ .
Iduiiae . . . .
limicola . . .
M.-itliildas . . .
tetragonutn . SIGAJLIONIDA . Sigambra
Gnibii . . . . Siphonostoma
diplochaitos ■
Edwardsii . .
papillosum ■
plumosum .
uncinatum . Siphostoma . . . Spermosyllis
11
178
148
II
1
397
Pages 424 176 176 185 35 35
95
331
178
179
176
I7S
171
176
179
I
172
183
184
182
182
182
182
171
148
410
412
412
402
349
111
402
396
424 107 109 109 98 103 109 107
Pages
torulosa I, 520
SPH.ERODORID^E .... 1, 343
Sphaerodorum .... I, 500
Claparedii 1, 327
Peiïpatus 1, 326
Sphaerosyllis 1, 514
clavata . ... 1, 515, 517
Hystrix 1, 515
pirifera 1, 515
pusilla . ... 1, 515, 517
tenuicirrata . . 1, 515, 517
Si'innijfuphis 11, 156
Spio Il, 61
caudattts 1. 478
coecinews I, 464
fuliginosus 11, 62
Mecznikowianus ... Il, 64
seticornis 11, 61
Spiochœtopterus. 11, 77, 80
typicus 11. 87
SPIODEA 11, 44
SPIONEA H, ^
SPIONLD.E H, 44. 52
Spirographis U, 155
brevispira 11, 150
elegans 11, 150
longispira U, 150
Spallanzanii 11, 155
Spirorbis 11, 183
nautiloides H, 185
Spirillum 11, 183
Pagenstecheri . ... 11, 183
STAUROCEPHALIDA . . 1, 422
Staurocephalus. I. 422, 500
Chiaji 1, •ilS
ciliatus I, 431
erucœformis . . . . 1, 424
rubrovittatus .... 1, 425
vittatus 1, 426
Stephanosyllis 1, 529
picta 1, 519
STERNASPIDjE . 1, 343, 11, 94
Sternaspis H, 95
cucurbitacea .... 11, 95
scutata H, 95
Pages thalassemoid.es ... M, 95
Sthenelais 1, 397
Audouini 1, 397
ctenolepis 1, 398
dendrolepis 1, 409
fuliginosa 1, 404
leiolepis 1, 406
limicola. 1, 397,401,403, 408
Stratonicc 1, 476
Stylarioides 11, 97
moniliferus 11, 98
SYLLID.E 1, 500
Syllides 1, 519
pulliger 1, 519
Syllidia 1, 500
Sylline 1, 520
brevipes 1, 520
subrubropunctata . . 1, 520
Syllis 1, 502
aurantiaca 1, 510
aurita 1, 509
bacilligera I, 508
fasciata 1, 514
gracilis 1, 503
hamata 1, 503, 505
maculosa 1, 511
oblonga 1, 337
proliféra 1, 526
pulligera 1, 519
DU GOLFE DE NAPLES.
Pages Rudolphiana .... 1, 425
simillima 1, 505
spongicola ... 1, 503, 507
Telamone 1, 541
sicula 1, 541
Telepsavus 11, 77
Costarum 11, 80
TELETHUSID.E 11, 35
Terebella 11, KSI
Qavescens 11, 136
lloxuosa 11, 134
gelatinosa 1, 337
laevirostris 11, 139
madida 11, 128
Meckelii 11, 131
multisetosa 11, 138
nebulosa .... 11, 132, 160
pterochaeta 11, 129
sulcigera 11, 140
209
Pages 11, 101 2, 7
Thysanoplea
Timarele U,
TOMOPTERID.E 1, 569
Tomopteris 1, 569
TRICHOBRANCHIDA . . 11, 25
TrichosyUU 11, 500
Trophonia 11, 97, 105
barbata 11, 98, 105
Eruca Il, 105
plumosa .... Il, 103, 110
Trypanosyllis
1, 513
triserialis
11, 144
tuberculata II, 132
TEREBELLID.E TEREBELLIDA . Thalassema
scutatum .
. 11, 125 128, 125
. 11, 93
Thelepus Il, 141
Theodisca Il, 50
anseiina 11, 50
liriostoma 11, 50
cœliaca 1, 513
Krohnii 1, 513
Tubularia
Penicillus 11, 157
Tyrrhena I, 537
Claparedii 1, 538
Vucinia 11, 61
Valla 11, 10
ciliata 11, 10
Vermilia 11, 180
tricuspis 11, 182
Irifida U, 182
Veniiis
aureus I, 351
Zyyolobus
Grubianus 1, 458
Laurentianus .... 1, 363 quadrislriatus .... 1, 460
Tome xx, lre Partie.
27
210 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
EXPLICATION DES PLANCHES.
Planche XVII.
Fig. 1. Phyllodoce corniculata Clprd. Partie antérieure, prouation; a mamelon exsertile. Gr. ^. 1 B, Id. Soie composée ensigère.
1 C. Id. Deux ganglions de la région médiane du corps ; a cordons nerveux ; b cellules gan- glionnaires; c névriléme. Gr. ^ . 1 D. Id. Partie antérieure de la chaîne ganglionnaire. Gr. ^j2. 1 E. Id. Base d'un acicule; a couche périphérique homogène ; b masse axiale granuleuse.
1 F. Id. Papille de la trompe renfermant des follicules. Gr. i-f-3.
Fig. 2. Eulalia (Pterocirrus) velifera Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. *£.
2 A. Id. Deux papilles de la trompe avec les follicules baeillipares.
2 B. Id. Cellule hacillipare isolée et corps bacilliformes déchargés. Fig. 3. Anaïtis cephalotes Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. ^.
3 A. Id. Pied de la région moyenne vu de profil ; a cirre supérieur ; b sa rangée de cils vibra-
tiles ; c cirre inférieur. Gr. ~ .
3 B. Id. Cirre supérieur de l'un des pieds de la région postérieure; a rangée de cils vibra- tiles ; b follicules baeillipares. Gr. *-p.
3 C. Id. Partie antérieure de la chaîne ganglionnaire, pronation. Gr. ïf.
3 D. Id. Coupe transversale d'un ganglion ; a partie celluleuse du ganglion ; b section des cor- dons et fibres ; c nerf.
3 E. Id. Partie du tissu aréolaire (épithélium ?) recouvrant les cirres; a granules verts.
3 F. Id. Bégion latérale da lobe céphalique et du segment buccal, pronation ; a lobe cépha- lique; b mamelon exsertile; c cirre lenticulaire. Fig. 4. Eteone siphonodonta (Lumbricas siphonodonta délie Chiaje). Partie antérieure, prona- tion. Gr. f .
i A. Id. Pied vu de profil; a cirre dorsal jaune; b son article basilaire violet; c cirre ventral jaune. Gr. \6-.
i B. Id. Soie composée ensigère. Gr. ^. Fig. 5. Eteone armata Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. ".
5 A. Id. Segment isolé de la région moyenne, pronation; a cirre dorsal; b cirre ventral; c rame pédieuse. Gr. -^ .
5 B. Id. Deux papilles de la trompe avec les denticules cornés. Gr. *-f*.
5 C. Id. Antenne isolée avec ses organes tactiles.
5 D. Id. Groupe de follicules de la peau. Gr.
4 54
5 E. Id. Soie falcigère. Gr. -^-6.
Planche XVIII.
Fig. 1. Eulalia (Petrocirrus) marginata Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. 1î2.
1 A. Ib. Soie composée ensigère. Gr. ^-f5.
Fig. 2. Eteone lactea Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. ^.
2 A. Id. Partie antérieure du système nerveux. Gr. ^.
2 B. Id. Pied vu du profil; a cirre dorsal foliacé; b cirre ventral. Gr. *£.
OU GOLFE DE NAPLES. 211
Fig. 3. Tyrrhem Claparedii {Castalia Claparedii Ach. Costa). Animal entier, pronation. Gr. -f.
3 A. M Pied vu de profil ; a acicule de la petite rame dorsale; /; ses soies; e acicule de l'ar- ticle basilaire du cirre dorsal; d commencement de ce cirre; e cils vibratiles, /'gros aci- cule de la rame ventrale; g cirre ventral. Gr. ^.
3 B. Id. L'une des mâchoires, profil; a paroi de la trompe. Gr. ^.
3 C. Id. Mâchoire dans la supination; a gouttière. Gr. l,s.
3 D. Id. Partie antérieure du système nerveux, pronation ; <i, b. c, il les nerfs des quatre paires de cirres tentaculaires ; e nerf du premier pied sétigère. Gr. Y-
3 E. Id. Trois cellules ganglionnaires isolées.
3 F. Id. Partie d'un cordon testiculaire. Gr. '-fi; u vaisseau axial, —a cellules de développe- ment des zoospermes traitées par l'acide acétique; (/' cellule pédicellée. Gr. -S-f5.
3 G. Id. Partie d'un cordon testiculaire traitée par l'acide acétique : v vaisseau ; n couche de gros nucléus ; r manchon de cellules d'évolution des zoospermes. Gr. if-8.
3 H. Id. Soie subulée de la rame supérieure.
3 I. Id. Soie falcigère de la rame inférieure; a lame dissectrice qui termine les serpes en voie de formation.
3 K. Id. Lobe céphalique, pronation ; a antennes frontales ; b tubercule frontal ; c son cercle
de cils; d antenne occipitale ; e palpes. Gr. ^. Fig. i. Telamone sicula (Hesione sicula délie Chiaje). Animal entier, pronation. Gr. -j-.
4 A. Id. Soie falcigère. Gr. if-.
i B. Id. Pied vu de profil ; a acicule du cirre dorsal ; b acicules du pied ; c cirre ventral ; '/ papille terminale, soit lèvre supérieure ; e e' cils vibratiles. Gr. ^.
i C. Id. Lobe céphalique, pronation; a les deux petites antennes. Gr. f.
i D. Id. Lambeau de cuticule emprunté à la ligne médiane ventrale ; a groupes de pores d'ex- crétion des follicules bacillipares; b petits pores disséminés dans toute la cuticule. Gr. ^-J-2.
i E. Id. Portion d'un groupe de follicules bacillipares, avec des corpuscules bacillaires isolés. Gr. ip.
i F. Id. Portion d'une grappe ovarique ; a vaisseau sanguin axial. Gr. ^-.
i G. Id. Base d'un cirre tentaculaire ; a acirulesdu cirre Gr. ^.
i H. Id. Fragment d'un cirre tentaculaire; a organes tactiles; b cuticule; c couche de fibres transversales. Gr. ^. Fig. 5. Terebetla sulcigera Clprd. Plaque onciale isolée des tores uncinigères. Gr. ^-f-5.
5 A. Id. Tore uncinigère vu de profil. Gr. ^.
Fig. 6. Phenacia ambigrada Clprd. Plaque onciale isolée des tores uncinigères Gr. ^. Fig. 7. Phenacia rétrograda Clprd. Plaque onciale isolée des tores uncinigères, Gr. ï^. Fig. 8. Heterophenaeia nucleolata Clprd. Ovule; a tache germinative principale; b tache germi- native accessoire. Gr. if-2.
Planche XIX.
Fig. I. Phyllochœtoplerus major Clprd. Pronation, (ir. f.
1 A. Id. Grosse soie tronquée du quatrième segment sétigère. Gr. ™.
1 B. Id. Soie simple en spatule du même segment. Gr. ™. Fig. 2. Arenicola Grubii Clprd. Organe segmentaire; a vaisseau en gloire autour de la valve
212 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
principale de l'ouverture interne ; fi ouverture interne de l'organe ; c les deux petites valves ; d partie glanduleuse brune ; e poche riche en vaisseaux ; f partie de la cuticule ; g ouver- ture externe de l'organe. Gr. ^.
2 A. Id. Extrémité interne d'un organe segraentaire ; n ouverture de l'entonnoir comprise entre trois valves; fi vaisseau entourant comme une gloire la grande valve; f ses appendices aveugles ; d les petites valves ; e revêtement ciliaire des appendices aveugles ; f frange vi- bratile des petites valves. Gr. ^.
2 B. Id. Une branchie avec ses ramifications dans un plan Gr. j.
2 C. Id. Deux zoospermes provenant d'un organe segmentaire. Gr. ' B,3 8 .
2 D. Id. Organe auditif; a masse granuleuse (ganglion auditif?) sur laquelle repose l'organe de l'ouïe ; fi corps cellulaire ; c otolithes homogènes ; d gros otolithe à deux couches. Gr.1^.
2 E. Id. Partie de la chaîne nerveuse ventrale, pronation; a, a' les deux grosses fibres tabu- laires. Gr. J-p.
2 F. Id. Partie de la chaîne nerveuse vue de profil ; a l'une des deux grosses fibres tabulaires dorsales; fi fibrilles nerveuses; c couche ventrale de cellules nerveuses pigmentées de brun. Gr. '-p.
2 G. Id. Fragment de la chaîne nerveuse tordu sur lui-même; a, a' les deux grosses fibres tabulaires; fi couche de cellules nerveuses (ventrale). Gr. if9-
2 H. Id. Partie antérieure du système nerveux ; a ganglions susœsophagiens rudimentaires ; fi, fi' les deux grosses fibres tabulaires. Gr. *£-.
2 I. Id. Crochet birostre de la rame ventrale. Gr. ^-p.
Fig. 3. Arenicola marina [Lumbricus marinus Linn.) rar. minor. Un segment de la région moyenne en supination ; a vaisseau se rendant du tronc ventral à la branchie , fi vaisseau revenant de la branchie au tronc intestinal ; c vaisseau aveugle à paroi entourée d'une couche de cellules ; d intestin ; e rangée de crochets. Gr. f .
3 A. Id. Vaisseau avec son revêtement cellulaire. Gr. ^-f-8-
3 B. Id. Extrémité d'une branchie traitée par l'eau distillée; a cuticule; 6 couche sous-cuti-
culaire refoulée par la diosmose à travers la cuticule; c anse vasculaire. Gr. ^-p. Fig. i. Serpula aspera Phil. Opercule isolé. Gr. ^2.
i A. Id. Soie à trois andouillers du premier segment sétigère. Gr. '-p.
i B. Id. Soie sétacée. Gr- 4-p.
i C. Id. Soie capillaire de la région postérieure. Gr. *-p.
i D. Id. Plaque onciale de l'un des tores uncinigères. Gr. *p.
i E. Id. Soie en spatule pectinée de l'abdomen.
4 F. Id. Extrémité d'une branchie; a bouton celluleux (rayon branchial en voie de formation);
fi dernier rayon branchial.
Planche XX.
Fig. 1 . Telepsavns Costarum Clprd. Partie antérieure, pronation ; a entonnoir buccal ; fi lobe cé- phalique ; c quatrième segment sétigère à armure spéciale ; d mamelons glandulaires du dos; e première branchie ; /' partie sinueuse du tube digestif; g intestin biliaire. Gr. Y- 1 A. Id. Bégion antérieure, supination ; a partie sinueuse du tube digestif. Gr. Y- 1 B. Id. Pharètre pédieuse de la région antérieure avec le faisceau flabelliforrue de soies ; a cils vibratiles. Gr. &%&.
DU GOLFE DE NAPLES. 213
I C. Id. Portion du corps au point de réunion de deux segments, profil; a acicules des bran- chies ; b première rame ventrale avec ses nombreuses rangées de crochets ; c seconde rame ventrale également chargée de crochets; d intestin biliaire vert. Gr. ^.
1 D. Id. Soie en massue tronquée du quatrième segment sétigêre. Gr.1-^.
1 E. Id. Mamelons glandulaires dorsaux avec leur revêtement vibratile. Gr. *-p. Fig. 2. Aricia fœtida Clprd. Lobe céphalique, pronation. Gr. f .
2 A. Id. Partie antérieure avec la trompe extroversée, supination. Gr. f .
2 B. Id. Pied de la région antérieure, profil; a créneaux pédieux chargés de follicules bacilli- pares; h pavé formé par les extrémités des soies coudées mousses ; c branchie; d acicule à pointe saillante. Gr. Lf2.
2 C. Id. Créneau pédieux avec ses follicules bacilipares; a follicule isolé; b corps bacilliformes isolés. Gr. ^.
2 D. Id. L'une des digitations ampulliformes de la trompe; pronation; a espace anangien ; b vaisseau. Gr. ™.
2 E. Id. Pied de la région postérieure, profil; a branchie; b rame supérieure; c rame infé- rieure ; (/. e appendices cirriformes ; /'acicule à pointe saillante ; g vaisseaux empelotonnés de la rame supérieure ; h anse vasculaire de la rame inférieure ; k sac d'un blanc crétacé. Gr. i-f5.
2 F. Id. Corps bacillaires de la peau (région antérieure). Gr. ^f2.
2 G. Id. Fragment de la chaîne nerveuse ventrale ; les deux ganglions d'un segment ; a cellules ganglionnaires; b névrilème. Gr. ^.
2 H. Id. Soie sétacée et annelée, à fine serrature (rame supérieure). Gr. 2-p.
2 I. Id. Soie arquée obtuse (rame inférieure de la région antérieure). Gr. ^p.
2 K. Id. Soie arquée pointue à extrémité annelée. Gr. ^p .
Fig. 3. Pomatoceros triquetroides (Serpula triquetroides délie Chiaje). Tube calcaire. Gr. \.
3 A. Id. Opercule. Gr. }.
3 B. Id. Soie en entonnoir oblique à bord pectine, profil. Gr. 6-^.
3 C. Id. La même soie vue de face. Gr. ^-p.
3 D. Id. Crochet de l'un des tores uncinigères. Gr. ^-p.
3 E. Id. Deux zoospermes. Gr. ' 8,6 3 .
Planche XXI.
Fig. 1. Phyllocliœtopterus socîaZis'CIprd. Le ver entier, pronation. Gr. J.
1 A. Id. Extrémité antérieure, profil; a les acicules des antennes; b revêtement ciliaire sur
la face inférieure de celles-ci ; c cavité de l'antenne; d lobe céphalique; e œil; /"cavité
pour l'insertion du tentacule droit ; g filaments déchargés par les tissus du ver ; /* segment
buccal. Gr. -Lf-°. i B. Id. Pharêtre pédieuse avec le faisceau tlabelliforme de soies; a vêtement ciliaire. Gr. 3-^. 1 C. Id. Pied de la région postérieure, pronation; a soie lancéolée; b vêtement ciliaire;
c, c' soies tactiles; (/ gaine cellulaire autour de la soie; e brides; f follicules à contenu
granuleux ; g follicules à contenu homogène. Gr. ^-f2. i E. Id . Partie du corps du ver, profil ; a acicules capillaires des branchies ; b franges vibra-
tiles des branchies; c vêtement ciliaire général; (/ petites plaques cornées (uncini) des
bourrelets ventraux. Gr. ^.
214 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
1 F. Id. Partie du corps du ver, supination; aligne médiane ventrale; b organes segmen-
tâmes ; c branchies ; d tore uncinigère principal ; e tore uncinigére accessoire ; / ouverture externe de l'organe segmentaire; g muscles du tore uncinigère. Gr. iîs. Fig. 2. Phyltochœtopterus fallax Clprd. Cellule bacillipare.
2 A. Id. Partie d'une branehie traitée par le carminate d'ammoniaque. Gr. -^p. 2 B. Id. Plaque onciale, soit crochet des tores uncinigéres. Gr. ' Y ° .
2 C. Id. Corps filiformes déchargés par les tissus de la région antérieure. Gr. ±^2-^.
2 D. Id. Grosse soie en massue tronquée du quatrième segment sétigère. Gr. 3~p. Fig. 3. Polydora antennata Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. ™.
3 A. Id. Une couple de soies du cinquième segment sétigère; a soie saillante; b soie en re-
trait. Gr. if-8. 3 B. Id. Crochet à un seul haira d'une rame inférieure (région moyenne). Gr. ^f8.
3 C. Id. Section transversale d'une branehie ; a section de la veine ; b section de l'artère ;
c franges vihratiles ; d cavité de la branehie. Fig. 4. Nerim Sarsiana Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. |.
i A. Id. Sculpture du dos dans la région antérieure; a, a' sillons intersegmentaires ; /; ilôts
en relief; c bourrelet transversal. Gr. -f . i B. Id. Soie marginée large, profil (des deux rames dans les 40 premiers segments). Gr. *-p.
4 C. Id. Extrémité de la même, face. Gr. ^-p.
4 D. Id. Soie marginée ténue (les deux rames des mêmes segments). Gr. ^P-
4 E et E'. Id. Soies en S (crochets modifiés) de la rame inférieure, à partir du 4 lme seg- ment. Gr. ^p .
4 F. Id. Les deux formes de soies subulées (à partir du 4ime segment). Gr. *-p.
4 G. Id. Mamelon pédieux avec sa branehie, profil; a artère; b veine branchiale; c faisceau flabelliforme de soies de la rame supérieure; d id. de la rame inférieure; e limbe mem- braneux de la branehie ; /' frange vibratile.
Planche XXII.
Fig. i. Polydora Agassiziï Clprd. Partie antérieure, pronation; a, a' sacs glandulaires; b bourre- lets ciliés interbranchiaux ; c enroulement du vaisseau aveugle contractile dans le tentacule; d extrémité postérieure de la carène céphalique ; e branchies rejetées en dehors ; f bran- chies recourbées sur le dos ; g papilles tactiles des tentacules ; h gouttière vibratile des tentacules. Gr. ^.
1 A. Id. Partie latérale de deux segments, pronation; a dissépiment intersegmentaire ; b en- tonnoir, soit extrémité interne de l'organe segmentaire ; b' ses cils vibratiles, libres dans le segment précédent ; c partie glanduleuse de l'organe segmentaire ; d sa circonvolution externe; e son ouverture sur le dos du segment; /"sa branche sous-cutanée; g base de la branehie ; h sac glandulaire du segment précédent. Gr. -^f9.
1 B. Id. Sac glandulaire isolé ; a follicules lagéniformes ; b la sphère homogène renfermée dans leur cavité ; c cellules rondes à gros nucléus. Gr. ^f1.
t C. Id. Partie de l'organe segmentaire d'un individu mâle. Gr. -3-p.
i D. Id. Une couple de soies du cinquième segment sétigère. Gr. ±p.
1 E. Id. Crochet birostre d'une rame inférieure (région postérieure), ^-p.
DU GOLFE DE NAPLES. 215
Fig. "2. Polydora hoplara Clprd. Extrémité postérieure, supination. Gr. ^. 2 A. Id. Crochet birostre, profil (région moyenne). Gr. ^-f2. 2 B. Id. Le même, pronation. Gr. ^ . 2 G. Id. Une couple de soies de la rame ventrale (région postérieure); a soie capillaire; b soie
crochue. Gr. i-f2. 2 D. Id. L'une des grosses soies bidentées du cinquième segment sétigère. Gr. 3-f2. 2 E. Id. Un segment de la région postérieure, supination; a branchie; b vaisseau ventral;
c et d les deux circuits vasculaires ; e peloton vasculaire à la base de la branchie. Gr. ™.
2 F. Id. Epithélium vibratile de l'intestin hépatique. Gr. ^p.
Fig. 3. Prionospio Malmgreni Clprd. Extrémité antérieure, pronation. Gr. ^.
3 A. Id. Deux segments, région moyenne, pronation ; a intestin ; b ovaires. Gr. -^j-5. 3 B. Id. Partie d'une crête pédieuse (région moyenne) avec ses follicules. Gr. ±^2..
3 C. Id. Fragment de la double rangée de follicules de la face ventrale des segments. Gr. -L2_2i.
3 D. Id. Soie ensiforme à dos couvert d'aspérités (région antérieure).
3 E. Id. Crochet à rostre bidenté, profil. Gr. *p.
3 F. Id. Le même, supination. Gr. 9-f-2-.
3 G. Id. Soie en baïonnette (dès le dixième segment).
3 H. Id. Pied de la région antérieure, profil ; a cirre dorsal ; b cirre ventral ; c branchie. Fig 4. Branchiomma Koellikeri Clprd., à moitié sorti de son tube. Gr. j.
b. A. Id. Extrémité d'une branchie avec l'œil composé. Gr. ^.
b B. Id. Partie de l'un des tentacules avec les follicules bacillipares ; a contenu déchargé de quelques follicules. Gr. ^-p. Fig. 5. Branchiomma vesiculosum (Sabella vesiculosa Mont.) var. Partie antérieure dans la pro- nation ; <t point où le sillon copragogue passe de la face ventrale à la face dorsale. Gr. {.
5 A. Id. Extrémité d'une branchie avec l'œil composé. Gr. iîê.
5 B. Id. Partie du ver dans la supination ; </ boucliers ventraux; b sillon copragogue se di- visant en deux branches en avant; c dixième segment. Gr. {.
Planche XXIII.
Fig. 1. Spio fuliginosus Clprd. Partie antérieure d'un individu à tentacules courts, pronation. Gr. V-
1 A. Id. Bégion latérale de deux segments ; a organe segmentaire ; b son ouverture externe. Gr. 12.
i B. Id. Soie sétacée (région antérieure). Gr. ^p.
1 C. Id. Crochet à rostre orné d'une dent sur le vertex (région moyenne). Gr. ^-f5.
1 D. Id. Soie subulée, région postérieure. Gr. ^-p-.
1 E. Id. Pied, de profil ; a lobe membraneux supérieur adné à la base de la branchie b; c lobe inférieur. Gr. ^.
1 F. Id. Partie d'un tentacule, profil; a vaisseau sanguin spiral et contractile; b couche ho- mogène; c cavité centrale pleine de globules de protoplasma ; d couche musculaire; e stra- tum de pigment à la face inférieure ; f vêtement vibratile semé de soies tactiles à la face inférieure ; g cuticule hérissée de soies tactiles, mais dépourvue de cils vibratiles au côté dorsal. Gr. ^.
216 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
1 G. Id. Zoospermes. Gr. i-^-6-.
1 H. Id Extrémité postérieure avec les papilles anales. Gr. *g.
1 I. Id. Extrémité d'une branchie; a anse vasculaire ; b follicules bacillipares ; c cuticule hé- rissée de soies tactiles. Gr. -*-p. 1 K. Id. Un des pseudotentacules du lobe céphalique, plein de follicules bacillipares. Gr. ^-f2.
1 L. Id. Deux follicules bacillipares des papilles anales. Gr. -1 °l° ° .
Fig. 2. Spio Mecznikowiauus Glprd. Partie antérieure dans la pronation. Gr. -y.
2 A Id. Un pied de la région antérieure, vu de profil ; a branchie avec son anse vasculaire et
ses follicules bacillipares ; b rame inférieure avec follicules bacillipares. Gr. -^. 2 B. Id. Extrémité d'une rame pédieuse de la région postérieure avec follicules bacillipares et
soies tactiles. Gr. ^f5. 2 C. Id. Soie marginée à limbe long ; C à limbe court. Gr. J-2-2.
2 D. Id. Crochet birostre de la région postérieure. Gr. 3-p.
Fig. 3. Audouinia filigera (Cirratulus filigerus délie Chiaje). Section transversale; a vaisseau dorsal ; b vaisseau ventral ; c et d vaisseaux longitudinaux latéraux ; c intestin. Gr. \.
3 A. Id. Corpuscules sanguins. Gr. i-{i.
3 B. Id. Partie du vaisseau dorsal ; a, a', a" les trois cordons bruns ; b tunique musculaire.
Gr. -4-6. Fig. i. Cirratulus chrijsoderma Clprd. Partie latérale des deux premiers segments sétigères, su- pination; a ouverture de l'organe segmentaire. Gr. i2-2. i A. Id. Partie du corps vue de profil, une partie de la paroi enlevée; a vaisseau ventral;
b cordon nerveux; c fibres rayonnantes de la peau; d granules jaunes. Gr. ^-f2. i B. Id. Fragment d'une branchie ; a artère ; b veine ; c anses latérales ; d bande vibratile de la surface; e cavité de la branchie. Gr. ^-f5.
4 C. Id. Fragment d'un tentacule ; a vaisseau contractile unique ; b sa paroi musculaire fort
épaisse. Gr. ^ . Fig. 5. Terebella multisetosa Grube. Soie marginée voluble. Gr. ^A».
5 A. Id. Crochet aviculaire d'un tore uncinigère. Gr. e-^-.
5 B. Id. Eléments du tissu noir ; a masse pigmentaire ; b bâtonnets transparents avec baguette
axiale. Gr. ±f°. 5 C. Id. Fragment du vaisseau dorsal avec les masses noires incluses. Fig. 6. Terebella flavescens Clprd. Plaque onciale d'un tore uncinigère. Gr. ^f5.
Planche XXIV.
Fig. \. Nerine Cirratulus (Lumbricus Cirratulus délie Chiaje). Partie antérieure, pronation. Le tentacule gauche a été enlevé pour laisser voir le réseau admirable du segment buccal. Gr. f .
1 A. Id. Mamelon pédieux avec la branchie ; a anse vasculaire respiratoire ; b frange vibra- tile ; c lobe membraneux adné à la branchie ; (/ faisceau supérieur de soies ; e faisceau in- férieur;/glomérule vasculaire. Gr. ^j2.
1 B. Id. Crochet à bec obtus de la rame inférieure (région postérieure), profil. Gr. ^f5.
1 C. Id. Le même, supination. Gr. ^ffl.
1 D. Id. Fragment d'une branchie; a et i les deux vaisseaux; c les cellules musculaires des
DU GOLFE DE NAPLES. 217
vaisseaux ; d couche homogène ; e frange vibratile ; f cils vibratiles ; </ limbe membra- neux; h cuticule. Gr. ^p.
1 E. Id. Fragment d'un ovaire. Gr. J-p.
l F. Id. Oeuf, mùr vu de face ; a chorion papillaire ; b auréole de vésicules claires ; c vésicule germinative. Gr. J-p.
1 G. Id Oeuf mùr, vu de profil; mêmes désignations. Gr. -Lp.
1 H. Id. Fragment d'un œuf mùr; a chorion; b vitellus; c couche de liquide qui les sépare; (/ vésicule claire. Gr. ^p.
1 I. Id. Le même dans lequel les vésicules commencent à faire saillie au-dessus de la surface du vitellus. Gr. *f».
1 K. Id. Le même après contraction complète du vitellus. Gr. 4-0-
1 L. Id. Deux cellules bacillipares des téguments. Gr. k^i.
1 M. Id. Partie de la chaîne nerveuse ventrale; a grosses fibres tabulaires; // cellules ner-
veuses. Gr. -4-°. Fig. 2. Nerine auriseta Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. f .
2 A. Id. Mamelon pédieux avec la branchie, profil. Désignations comme dans la fig. 1 A.
Gr. -5-f . 2 B. Id. Crochet bifide de la rame ventrale (région postérieure), ^p. 2C. Id. Soiesubulée. Gr. *p. 2 D. Id. Oeuf mùr, profil; k chorion; // auréole de vésicules claires ; c vésicule germinative.
Gr. ±fs- 2 E. Id. Le même vu de face. Gr. Ljs.
2 F Id. Portion du même plus fortement grossie; a chorion. -p.
Fig. 3. Theodisca liriostoma Clprd. Avec la trompe extroversée, pronation. Gr. |.
3 A. Id. Lobe céphalique et segment buccal, pronation ; a fosses vibratiles. Gr. i^. 3 B. Id. Soie en baïonnette courte et annelée (rame inférieure). Gr. ^p.
3 C. Id. Soie en baïonnette longue et annelée (rame supérieure). Gr. ^P.
3 D. Id. Soie simple en serpette (région postérieure). Gr. 3jp.
3 E. Id. Pied vu de profil ; a branchie; b appendice cirriforme et vasculaire de la rame supé- rieure ; c cirre ventral. Gr. -^ .
3 F. Id Partie de la chaîne nerveuse ventrale; a, b et c les trois renflements appartenant à un même ganglion; d grosse fibre tabulaire. Gr. ^. — e les accumulations de cellules ganglionnaires. Gr. *p .
3 G. Id. Un régime de zoospermes. Gr. —p.
3 H. Id. Une couple de zoospermes isolée. Gr. ^-p.
3 I. Id. Une cellule pleine de corpuscules sphériques, de l'organe segmentaire. Gr. ^p.
3 K. Id. Extrémité postérieure avec l'ouverture anale, pronation. Gr. ±f.
3 L. Id. Coupe verticale de la région antérieure du corps. Gr. |.
Planche XXV.
Fig. 1 . Stylaricndes monilifer délie Chiaje. Partie antérieure, profil ; a antennes soit tentacules ci- liés ; b papilles buccales ciliées exsertiles ; c papilles labiales ; '/ branchies ; e cerveau ; f soies du premier segment sétigère. Gr. Y .
Tome xx, lre Partie. 28
218 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
1 A. Id. Fragment d'une antenne ciliée, supination. Gr. ±±.
\ B. Id. Base d'une branchie; a, a' les deux vaisseaux longitudinaux; /; anses vasculaires.
entourées de pigment brun; c vêtement ciliaire. Gr. J-p . 1 C. Id. Trois papilles cutanées ; a papille encore enfermée dans le cylindre d'incrustation;
b papilles débarrassées de la couche incrustante ; c cuticule du corps ; d pore mettant en
communication la papille avec les tissus du corps. Gr. *-p . 1 D. Id. Soie isolée. Gr. H~2-
1 E. Id. Fragment d'une des soies des segments antérieurs. Gr. x\i. i F. Id. Eléments des deux glandes excrétoires (organes segmentaires?) Gr. s-p. 1 G. Id. Eléments de la glande noire impaire. Gr. ^p. 1 H. Id. Partie antérieure du système nerveux. Gr. f .
1 I. Id. Jeune individu, branchies rétractées. Gr. f.
Fig. 2. Trophonia Entra Clprd. Tubercule pédieux vu de profil ; a rame inférieure avec ses soies et ses papilles, // rame supérieure. Gr. -j2.
2 A. Id. Deux papilles, l'une a encore enveloppée de la couche incrustante, l'autre b débarras-
sée de ses incrustations. Gr. ^f2. 2 B. Id. Soie crochue, rame inférieure. Gr. Lp.
2 C. Id. Acicule à base spatulilbrme. Gr. ^f3.
Fig. 3. Siphonostoma diplochuïtos Otto. Partie antérieure, pronation; a glande noire impaire; b glandes excrétoires à concrétions (organes segmentaires?); c branchies; d soies de la cage céphalique ; e mucosité renfermant les papilles. Gr. f .
3 A. Id. Partie antérieure, supination; a antennes soit tentacules ciliés. Gr. f.
3 B. Id. Soie crochue, rame inférieure; a limite du mucus séparé de la soie par une mince couche de liquide. Gr. if-5.
3 C. Id. Quelques papilles tactiles des faisceaux de l'une des rames supérieures ; a, a' deux soies subulées ; b les corps granuleux ; c les corps jaunes ; d les soies tactiles ; e limite du mucus séparé des papilles par une mince couche de liquide. Gr. ^p.
3 D Id. Deux papilles de la surface du corps; a corps jaunes; b corps granuleux.
3 E. Id. Fragment d'un pédoncule d'une papille (traité par l'acide acétique), avec ses nucléus .
Gr. tp. Fig. 4. Laonome Salmacidis Clprd. Soie subulée à limbe.
4 A. Id. Soie en arête dentelée. 4 B. Id. Crochet aviculaire.
4 C. Id. Jeune ovule. Gr. ^p .
4 D. Id. Ovule mûr. Gr. ^f».
4 E. Id. Corps framboise (cellules d'évolution d'un régime de zoospermes). Gr. ^p.
4 F. Id. Zoospermes mûrs. Gr. LS^L3-
Planche XXVI.
Fig. 1 . Oplwlia radiata (Lumbricus radiatus délie Chiaje). Partie antérieure du corps, profil ; a bouche; b appareil d'injection du lobe céphalique; e cerveau; d, d', d", d'" premières paires de branchies ; e œsophage ; f intestin ; g vaisseau dorsal ; h vaisseau ventral ; i la grosse branche de communication du vaisseau dorsal au vaisseau ventral ; k, le', k" les grappes vasculaires à la base des branchies. Gr. \ .
DU GOLFE DE NAPLES. 219
1 A. Id. Extrémité antérieure, pronation ; a, a' les deux organes vibratiles extroversés ; b les fosses latérales. Gr. f .
1 B. Id. Partie antérieure profil; a bouche; //. b' paroi externe de l'appareil injecteur; c, c' paroi interne du même; </ cerveau ; e commissure œsophagienne ; f vaisseau ventral; (/ vaisseau dorsal avec ses appendices contractiles ; h. h.' h" anses vasculaires avec leurs appendices contractiles ; i œsophage. Gr. ~.
1 C. Id. Extrém. postérieure du corps, supination ;a la paire de grosses papilles ventrales. Gr.f.
1 D. Id. Organe segmentaire; a, a' deux fragments de cuticule portant les groupes de soies de deux segments consécutifs ; //. 1/ pores externes de deux organes segmentaires ; c tube cilié à paroi glanduleuse ; il renflement vésiculeux de l'organe segmentaire ; e son ouver- ture interne infundibuliforrae. Gr. ™.
1 E. Id. Partie antérieure du système nerveux; a cerveau portant les deux yeux; b troisième segment de la chaîne ventrale composé de trois renflements. Gr. ".
\ E. Id. Deux segments de la région abdominale, supination; a.n', a" les ais des planchers musculaires ; b pinceaux vasculaires contractiles vus à travers les parois du corps ; c vais- seau ventral. Gr. f .
1 G. Id. Fragment d'une branchie ; a, a' les deux vaisseaux longitudinaux ; b, b' les anses transversales ; c le vêtement ciliaire ; d les corpuscules sanguins. Gr. —p.
1 H. Id. Ovule avec sa vésicule germinative et ses taches claires. Gr. *-p.
Fig. 2. Prnrilla col/mis Clprd. Partie antérieure, pronation; a. a', a" etc., les anneaux pigmentés de brun, à réseau vasculaire cutané fort riche;/', b'Jf, etc., les glandes tubulaires. Gr.f.
2 A. Id. Extrémité antérieure, pronation. La trompe est extroversée. Gr. Y-
Fig. 3. Axiothea conslrictaCAprà. Extrémité antérieure, profil; «bouche; b groupe latéral d'yeux; c, c anneaux à riche vascularisation. Gr.f.
3 A. Id. Extrémité postérieure, vue par le côté gauche. Gr. f. 3 B. Id. Soie sétacée à double limbe (rames dorsales).
3 C. Id. Crochet aviculaire, à vertex multidenté (rame ventrale). Fig. i. Maldane GristagalM Clprd. Partie antérieure, profil. Gr. f.
i A. Id. Bégion postérieure du côté droit, extrémité en pronation ; u. n' les ceintures blanches. i B. Id. Crochets aviculaires à vertex en crête multidentée (rames ventrales). Gr. ^-f^. i C. Id. Soie barbelée (rames dorsales). i D. Id. Soie marginée (rames dorsales). i E. Id. Soie en pal (rame inférieure des segments antérieurs). Fig. 5. Uicenia filtformis Belle Chiaje. Partie antérieure dans la supination; n, b, r, il les quatre
paires de glandes qui sécrètent le tube ; e vaisseau ventral ; f vaisseau dorsal renfermant
le tube digestif; g intestin hépatique vert. Gr.f. 5 A. Id. Soie barbelée (rames supérieures). Gr. -{— . 5 B. Id. Crochet unirostre (rames inférieures). Gr. s-jâ. 5 C. Id. Extrémité aveugle de l'une des glandes sécrétrices du tube; n membrane homogène;
// nucléus clairs; e masse sécrétée visqueuse; il cellules isolées; e leur partie finement
granuleuse ; f leur partie à gros globules. Gr. -^p. 5 D. Id. Partie d'un cordon ovarique; a vaisseau sanguin axial; b cellules qui l'enveloppent
immédiatement; c jeunes ovules ; </ ovules plus âgés avec ovisacs déjà distincts ; e nucléus
des ovisacs; f ovules mûrs. Gr. 3-^-.
I
220 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Planche XXVII.
Fig. 1. Capitella capitata (Lumbricus capitatus Fabr.). Extrémité antérieure, pronation; a or- gane vibratile gauche extroversé ; a' organe vibratile droit rétracté ; b cerveau ; c yeux ; d muscles rétracteurs du lobe céphalique. ^p.
1 A. Id. Crochet armé de deux dents au-dessus du rostre (région postérieure). Gr. -—-.
1 B. Id. Soie coudée avec limbe (région antérieure). Gr. ^ .
1 C. Id. Région latérale du lobe céphalique; a organe vibratile extroversé; b, b' papilles per- cées d'un pore. Gr. 1ya.
1 D. Id. Partie antérieure du système nerveux; a nerf optique ; b échancrure postérieure du cerveau, c, c, c partie celluleuse des ganglions; d cordons de fibres. Gr. -p.
1 E. Id. Partie d'une ovaire comprenant deux ovules mûrs et un autre plus jeune ; a paroi de l'ovaire. Gr. if-1 .
1 F. Id. Armure de soies entourant l'ouverture du canal déférent chez les cf. Gr. *-£-.
Fig. 2. Capitella Costana Clprd. Partie antérieure vue de profil; a organe vibratile gauche ex- troversé ; b trompe extroversée ; c cerveau ; d groupe de tiches oculaires. Gr. ^p.
2 A. Id. Partie de la région postérieure du corps, pronation. Gr f. 2 B. Id. Soie sétacée, marginée (région antérieure). Gr. 1{3-.
2 C. Id. Crochet en S multidenté (région postérieure). Gr. ^-f-5.
2 D. Id. L'une des soies particulières à la région moyenne.
Fig. 3. Capitella major Clprd. Extrémité antérieure, côté droit. Gr. {.
3 A. Id. Partie de la chaîne ganglionnaire ventrale, traitée par l'acide acétique ; a cordon mé-
dian; b, c les deux cordons latéraux; d amas latéral de cellules ganglionnaires; e amas médian de cellules ganglionnaires ; /' partie intraganglionnaire des cordons de fibres pre- nant une apparence ponctuée ; y, h, i origine de nerfs chargés de nucléus ; />: névrilème. Gr. i-p.
3 B. Id. Cellules ganglionnaires isolées, trois petites et une grande.
Fig. 4. Notomastus lineatus Clprd. Le ver à peu près complet, trompe extroversée. Gr. {.
i A. Id. Extrémité antérieure, pronation. Les deux organes vibratiles sontextroversés.Gr. Y-
4 B. Id. Coupe transversale d'un segment de la région abdominale ; a branchie lymphatique ;
mamelon hérissé de cils roides; c tore uncinigére ventral ; d soies dorsales. Gr. \.
4 C. Id. Partie de la même coupe, plus fortement grossie. Désignations semblables. Gr. ^.
4 D. Id. Organe segmentaire; a pore externe; b extrémité inlerne.
4 E. Id. Deux cellules rouges de la lymphe périviscérale, traitées par l'acide acétique. Gr. ^-j-4-.
i F. Id. Partie antérieure du système nerveux central. Gr. 1f-.
4 G. Id. Soie sétacée, marginée (région thoracique). Gr. ^~.
4 H. Id. Crochet unirostre, à vertex bidenté (région abdominale). Gr. ^f-5-.
Fig. 5. Dasybranchus caducus Gr. Fragment d'une branchie; a nucléus de la couche sous-cuti- culaire, le lymphe rouge circulant dans l'intérieur.
5 A. Id. Corpuscules rouges de la lymphe périviscérale, traités par l'acide acétique. Gr. ^. S B. Id. Crochet unirostre à vertex denté (région abdominale).
5 C. Id. Partie d'un organe segmentaire illustrant la position de cet organe; a rangée de cro- chets du tore ventral ; b extrémité dorsale enroulée de cette rangée (point de sortie de la branchie rétractilej ; c branche de l'organe segmentaire se continuant vers le dos.
DU GOLFE DE NAPLES. 221
S D. Id. Tissu d'une brandie; a cuticule ; h amas de granules bruns; c nucléus.
5 E, Id. Deux testicules flottants, l'un de face, l'autre de profil ; a auréole de grandes cellules
pâles ; b régime de nucléus engendrant les zoospermes. Gr. -^-f-9 . Fig. 6. Eulalia limbata Clprd. Extrémité antérieure, pronation. Gr. \i-.
6 A. Id. Un cirre dorsal renfermant des follicules bacillipares. Gr. ".
6 B. Id. Cirre tentaculaire inférieur du second segment; a son limbe. Gr. \5~.
6 C. Id. Soie isolée.
Fig. 7. Pnixilbi simplex Clprd. Partie antérieure, pronation; a, a, «, «... les anneaux à réseau vasculaire riche ; b, b, b les glandes tubulaires. Gr. f .
7 A. Id. Soie marginée (rame supérieure). Gr. — .
7 B. Id. Crochet à manche uniforme (premiers segments). Gr. ^-ip.
7 C. Id. Crochet à manche renflé en son milieu (segments suivants). Gr. *-p.
Planche XXVIII.
Fig. 1 . Pectinaria neapolitana Clprd. Scaphe postabdominale, supination ; a appendice foliacé ter- minal ; b, b, b les cirres dorsaux des segments postabdominaux.
1 A. Id. Cirre dorsal de la scaphe avec deux des faisceaux de cils roides. Gr. '-J— .
1 B. Id. Appendice foliacé terminal de la scaphe, pronation ; a cirre impair. Gr. -L5-.
1 C. Id. L'un des groupes flabelliformes de soies crochues dorsales à la base du postabdomen. Gr. if0.
i D. Id. Soies marginées des rames dorsales ; a forme subulée; b forme à extrémité coudée en baïonette. Gr. ^-f-2.
1 D'. Id. Baïonnette terminale de l'une des soies coudées; a profil ; b supination. Gr. '-jj-1.
1 E. Id. Plaque onciale des tores ventraux. Gr. *-p.
1 F. Id. Extrémité de l'un des tentacules; a côté dorsal hérissé de soies tactiles; b côté ven- tral cilié, creusé en gouttière; c groupe de fibres (nerveuses?); à gros granules margi- naux ; e cavité traversée par des brides musculaires.
1 G. Id. Coupe transversale d'un tentacule.
i H. Id. Fragment de la paroi d'un tentacule , cuticule non dessinée ; a couche sous-cuticu- laire de minces fibres transversales avec nombreux nucléus ; b couche de fibres muscu- laires longitudinales; c nucléus entourés d'un protoplasme granuleux rougeàtre. Gr. ^p .
1 I. Id. Partie du voile céphalique, cuticule et couche sous-cuticulaire non dessinées; a les grands alvéoles; /; faisceau de fibres se résolvant en un réseau de mailles. Gr. A°^-.
1 K. Id. Boyau celluleux accompagnant le vaisseau dorsal. Gr. *;-.
1 L. Id. Trois cellules de ce boyau isolées. Gr. s^3-.
1 M. Id. Les trois ganglions nerveux successifs d'un seul et même segment; a amas externe; b amas médian de cellules ganglionnaires. Gr. y-.
1 N. Id. Extrémité interne d'un organe segmentaire avec son entonnoir vibratile. Gr. ^°-.
1 0. Id. Éléments celluleux à concrétions des organes segmentaires. Gr. S-J— .
1 P. Id. Extrémité d'une branchie. Gr. 1{JL.
Fig. 2. Amphictene auricoma (Amphitrite auricoma O.-F. Millier), i-ar. Scaphe, soit postabdo- men, pronation ; a cirre impair; b groupes dorsaux de soies. Gr. ^-.
2 A. Id. L'un des groupes flabelliformes de soies de la base du postabdomen.
222 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
2 B. Id. Plaque onciale des tores uncinigères. Gr. i^i.
Fig. 3. Terebella Meckelii (Amphitrite Meckelii Defte Chiaje). Partie antérieure, profil. Gr. \.
3 A. Id. Crochet de l'un des tores uncinigères. Gr. -^p.
3 B. Id. Tissu de l'une des palettes abdominales; a cuticule; b cellules nucléées; c capsules.
Gr. ip. 3 C. Id. Capsules du même tissu, plus fortement grossies. Gr. ^f-2. 3 D. Id. Partie d'un tentacule ; a côté dorsal; S côté ventral ; (/ a' cuticule ; b b' couche sous-
cuticulaire ; c d couche de fibres musculaires longitudinales; (/ cavité du teniacule; e
capsules à contenu granuleux ; /' brides musculaires ; g cellules étoilées tapissant la paroi
de la cavité du tentacule; h cellules fusiformes. 3 E. Id. Capsule isolée du tissu desjtentacules. Gr. -^f-. 3 F. Id. Cellule musculaire d'un tentacule. Gr. ^±.
Planche XXIX.
Fig. 1 . Oplielia radiata (Lumbricus radiatus Délie Chiaje). Corpuscules de la lymphe périviscé-
rale ; a, b, c vus de face; '/ de profil. Gr. -^-. 1 A. Id. Corpuscule lymphatique renfermant un bâtonnet chitineux entièrement développé.
Gr. ip. 1 B. Id. Autre corpuscule renfermant un bâtonnet plus petit. Gr. ^jp-,
1 C. Id. Troisième corpuscule à bâtonnet encore fort petit. Gr. if5.
Fig. 2. Polycimts Caliendrum Clprd. Jeune individu en pronation; //, «', a" organes segmen- tâmes; b anus. Gr. iî-.
2 A. Id. Crochet des rames ventrales.
2 B. Id. Pharètre (rame dorsale) de la région thoracique ; a ouverture de l'organe segmentaire.
2 C. Id. Palette abdominale de profil; a crochets; /; bâtonnets chitineux; c muscles des
crochets. Fig. 3. HeteroterebeUa sanguinea Clprd. Individu jeune n'ayant qu'une paire de branchies bien développée et une seconde naissante, profil; a cœur; b organe segmentaire; c vaisseau ventral. Gr. ~.
3 A. Id. Partie de la région abdominale, profil; a tores uncinigères; b dissépiments interseg-
mentaires ; c coupe optique des ais du plancher musculaire sous-intestinal ; d amas de corpuscules rouges de la lymphe périviscérale , e intestin. Gr. ^. 3 B. Id. L'un des deux organes segmentaires ; a ouverture interne infundibuliforme ; b bran- che mince colorée en brun orangé ; c branche large, pâle.
Planche XXX.
Fig. 1. HeteroterebeUa sanguinea Clprd. Animal entier, supination. Gr. [.
1 A. Id. Fragment d'un rameau branchial; a, b l'artère et la veine branchiale; c les anasto- moses transversales d les corpuscules lymphatiques.
\ B. Id. Les soies infundibuligéres de la région abdominale; a forme exceptionnelle ; b, c formes normales. Gr. ^jp.
t C. Id. Soie sétacée voluble (région thoracique). Gr. i~L.
1 D. Id. Crochet des tores uncinigères. Gr. ^-p.
DU GOLFE DE NAPLES. 223
Fig. 2. Spirographes Spallanzanii Viviani. Fragment d'un rayon branchial; a cuticule; b couche épithéliale sous-cuticulaire ; c couche musculaire , d axe cartilagineux ; e gaîne homogène du cartilage ; f cavité branchiale tapissée d'un épithélium polygonal ; g vaisseau sanguin contractile avec ses fibres musculaires annulaires.
2 A. Id. Tentacule isolé de couleur violette ; a sa face interne ciliée. Gr. \.
2 B. Id. Lobe ventral de la collerette avec ses papilles. Gr. \.
2 C. Id. Éléments du tissu sexuel tlottant; a cellule avec un seul globule graisseux; b, c cel- lules remplies de globules.
2 D. Id. Ovules: a jeune, b mûr.
Fig. 3. Dialychone acustica Clprd. Capsule auditive. Gr. ^-f9.
3 A. Id. Soie marginée (rames dorsales thoraciques). 3-js.
3 A. Id. Soies à ailerons (rames dorsales thoraciques). Gr. ^y3.
3 B. Id. Crochet à long manubrium (rames thoraciques ventrales). Gr. ^f5.
3 C. Id. Soie simple en baïonnette marginée (rames abdominales ventrales). Gr. î-f2.
3 D. Id. Plaque en crochet multilide (rames abdominales dorsales). Gr. *-p.
3 E. Id. Une couple de zoospermes. Gr. ^y-9 .
Fig. 4. Dasychone lucullana (Sabella lucullana délie Chiaje). Fragment du système circulatoire; « anse vasculaire latérale ; b son revêtement cellulaire ; c, c' appendices aveugles. Gr. ^f-3.
4 A. Id. Soie marginée. Gr. 8T1.
4 C. Id. Crochet aviculaire isolé. Gr. ^f*.
4 D. Id. Plaque portant les crochets des tores uncinigères. Gr. 8-p.
Fig. 5. Satmacis incrustons Clprd. Organe segmentaire isolé ; a ouverture interne ; b ouverture externe. Gr. *-p.
5 A. Soie géniculée, à genou en crête dentée (premier segment sétigére). Gr. 3-\s-. 5 B. Id. Soie bordée (rames dorsales thoraciques). Gr ^-f3.
5 C. Id. Soie capillaire (rames ventrales abdominales). Gr 3-~.
5 D. Id. Soie en taux dentée (rames dorsales thoraciques). Gr. 3-fJ.
5 E. Id. Plaque onciale multidentée (rames dorsales abdominales). Gr. 3-\î.
5 F. Id. Extrémité postérieure d'un individu monstrueux ; a, a' les deux anus.
Fig. 6. Psygmobranckus multicostatus Clprd. Extrémité d'une branchie à vaisseau contractile aveugle, profil ; b les ocelles. Gr. ™.
6 A. Id. Ocelle isolé avec son corps cristallin piriforme. Gr. ±-f-4. 6 B. Id. Plaque onciale multidentée. Gr. ^f*.
6 C. Id. Ovule mûr. Gr. ^p.
Fig. 7. Psygmobrancfius protemus Phil. Extrémité postérieure de l'abdomen, pronation ; a corps glanduleux d'un blanc crétacé. Gr. | .
7 A. Id. Éléments de ce corps glanduleux blanc ; a vésicule pleine de granules ; b granules
isolés avec leurs vacuoles. Gr. ^-p.
7 B. Id. Partie du système nerveux en échelle ; 0 et 6 chaîne nerveuse des deux derniers seg- ments thoraciques ; c, il, c, f chaîne nerveuse des quatre premiers segments abdominaux.
7 C. Id. Soie sétacée à double limbe (rames dorsales thoraciques). Gr. \.
7 D. Id. Plaque cornée (crochet rudimentaire).
7 E. Id. Soie simple en faux dentée.
224 ANNÉLIDES CHÉTOPODES
Planche XXXI.
Fig. 1. Terebella flexuosa (Amphitrite flexuosa D. Ch.). Animal entier en supination, tentacules supprimés ; a l'écusson rouge ventral. Gr. f . 1 A. ld. Plaque onciale aviculaire de l'un des tores uncinigères.
1 B. Id. Éléments flottants de la cavité périviscérale chez un çf ; a, b, c cellules pleines de
granules verdàtres à divers degrés de croissance ; il régime discoïdal de nucléus, aux dépens desquels se développent les zoospermes. Fig. 2. Serpula Philippii Môrch. Secteur de l'opercule vu par-dessus ; a centre de l'opercule, sous lequel se trouve le glomérule vasculaire ; b, b' vaisseau sinueux des côtes de l'opercule. Cette figure est destinée à montrer comment le nombre des créneaux de l'opercule augmente avec l'âge. Ce secteur compte six côtes, et par conséquent six créneaux ; mais lorsque son diamètre n'atteignait que le niveau c, il comptait seulement quatre côtes et quatre créneaux ; d et e les sillons surajoutés qui ont subdivisé deux des côtes primitives.
2 A. Id. Soies du premier segment; a soie sétacée; b grosse soie à trois andouillers. 2 B. Id. Soie marginée thoracique.
2 C. Id. Soie en spatule pectinée (abdomen).
2 D. Id. Plaque onciale pectinée des tores uncinigères.
Fig. 3. Eupomatus lunvMfer Clprd. Opercule jeune, n'ayant pas encore le nombre complet d'appen- dices lunuligères; a vaisseau de l'opercule; b méandres vasculaires, formant une sorte de glomérule dans l'intérieur de l'opercule ; c vaisseaux sinueux des appendices lunuligères.
3 A. Id. Soies du premier segment; a soie subulée; b grosse soie à trois andouillers. 3 B. Id. Soie marginée de la région thoracique.
3 C. Id. Plaque onciale pectinée des tores uncinigères.
3 D. Id. Soie abdominale en spatule pectinée.
Fig. 4. Coupe verticale transverse à travers le corps de la Halla parthenopeia ; a bandes muscu- laires longitudinales supérieures ; // bandes musculaires lougitudinales inférieures ; c muscles annulaires; d plancher musculaire horizontal à claire-voie et muscles des soies; e gaîne musculaire du vaisseau ventral ; /' gaîne musculaire du cordon nerveux ventral ; y fibres annulaires autour des chambres inféro-latérales ; h paroi musculaire de la poche vasculaire avec un caillot sanguin dans l'intérieur ; i repli du péritoine supportant l'anse vasculaire transverse; k mésentère péritonéal ; /vaisseau ventral avec un caillot dans l'intérieur; m vaisseau dorsal; n anse vasculaire transverse; o vaisseau de la gouttière formée par les muscles longitudinaux inférieurs ; /) cordon nerveux ; </ les trois grosses fibres de la partie supérieure de ce cordon ; r paroi de l'intestin ; s cavité de l'intestin ; t chambre princi- pale de la cavité périviscérale ; u, u' les chambres inféro-latérales de la cavité périviscé- rale ; v soies pédieuses ; x vaisseaux du plancher musculaire ; y vaisseaux de la face péri- tonéale des muscles longitudinaux supérieurs.
4 A. Hiilln parthenopeia. Coupe tangentielle verticale à travers quatre segments; a cuticule;
h muscle longitudinal supérieur ; c muscle longitudinal inférieur ; d fibres musculaires transverses ; e muscle du plancher à claire-voie ; f sections de vaisseaux ; g groupes de soies ; h paroi des poches intestinales avec vaisseaux dans l'intérieur ; i couche interne des poches intestinales ; k cavité des poches intestinales. Fig. 5. Coupe verticale transverse du Myiichobolus siphonostoma. a cuticule; b couche de fibres
DU GOLFE DE NAPLES. 225
musculaires transverses ; c bande musculaire longitudinale supérieure ; d bande mus- culaire longitudinale inférieure ; e péritoine ; f muscles des soies ; y plancher musculaire à claire-voie ; /; paroi de l'intestin ; i système nerveux ; k cavité de l'intestin ; / chambre supérieure de la cavité périviscérale ; m chambre inférieure de la même cavité. 5 A. Coupe transversale de la région dentaire de la trompe chez le Rh. siphonostoma, la trompe non extroversée ; <t mâchoires ; b leur système de muscles ; c paroi de la trompe proprement dite ; d papilles internes (devenant externes pendant l'extroversion) -, c cavité de la trompe rétractée.
Fig. (i. Section verticale transverse au travers de la région thoracique du Telepsavtis Costarum Clprd. ; a parenchyme du corps avec ses fibres rayonnantes et ses nucléus ; b tube digestif.
Fig. 7. Polyophthalmtts pallidus Clprd. Partie de la section verticale transversale du corps ; a pied rudimentaire avec les deux faisceaux de soies ; b cirre rudimentaire ; c papille inférieure ; il carène latérale.
Fig. 8. Aphrodita aculeata Liun. Partie du vaisseau dorsal ; a paroi incolore ; // couche de pigment.
Fig. 9. Sternaspis scutata (Echinorhynchus scutatus Renier). L'un des vaisseaux branchiaux et son squelette; <i axe solide; // vaisseau ; c nucléus des fibres obliques de l'axe ; d anneaux musculaires.
Tome xx, lre Partie. 29
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