SMITHSONIAN INSTITUTION NOIinillSN! NVINOSHXIIMS S3IÜV SMITHSONIAN INSTITUTION NOIlfUllSNI NVINOSH1IWS S3IBV O q JNVIN0SH1IWSZS3 I H VH 8 11 ~*L I B R AR ! ES^SMITHSONIAN " INSTIT! co * __ Z SMITHSONIAN INSTITUTION^NOlifUllSNI NV!N0SH1IWS~’S3 I HV w z oo z w S /■^CÎSTITfy^X Xn z co V Z B RAR! ES SMITHSONIAN INSTITUTION NOilfUUSN! NVINOSHJLIW O - — è lliniüSNI^NVINOSHlIWS S 3 J èlVd 8 II U B RAR I ES SMITHSONIA B RAR! ES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIlfUIiSMf NVINOSH1IIA <2 ^ ^ z g S - 40^/' z > * ~ )iiniiisNi^NviNosmiwsOJS3 1 avaanzuB rar i es^smithsonia — ”” t O W O * W Z O Z ~i Z — B RAR 1 ES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIlfUIISNI NVJNQSH1M z r- ^ z r* DIlfUllSNI NVIN0SH1IWS SBtaVHSIl L! B RAR I ES SMITHSON!/ ifiES mwmmMt LES ARACHNIDES ET LES INSECTES. TOME I. IMPRIMERIE D’HIPPOLYTE TILLIARD RÜE DE LA. HARPE ^8. LES ARACHNIDES ET LES INSECTES DISTRIBUÉS EM FAMILLES NATURELLES , ■ ’i . / OUVRAGE FORMANT LES TOMES l\ ET 5 DE CELUI DE M. LE BARON CUVIER sur le règne animal ( deuxième éditior} ) , fl-.'-'; Par». LATREILLE , CHEVALIER DE LA LÉgION-d’hONNS DR , MEMBRE DE L’iNSTITUT ( ACADÉMIE DES SCIENCE?-) , * : DE LA PLUPART DES AUTRES SOCIÉTÉS SAVANT3S d’eUROPE ET D’AMÉRIQUE, elC. TOME PREMIER. ' pari# , CHEZ DÉTERVILLE, LIBRAIRE , RUE HAUTEFEUILLE, N° 8 ; ET CHEZ CROCHARD , LIBRAIRE , CLOÎTRE SAINT-BENOÎT, N° l6. AFR 1& 1348 M •»*'' - ■ ■ ' ■ AVERTISSEMENT (i). Surchargé de travaux, et cédant peut-être trop facilement à Fimpolsion de l’amitié , à mon em- pressement à lui être utile , M. Cuvier m’a confié la rédaction de îa partie de cet ouvrage qui traite des insectes. Ces animaux ont été l’objet de ses premières études zoologiques , et le principe de ses liaisons avec un des plus célèbres" disciple de Linnæus , Fabricius , qui lui donne souvent dans ses écrits des témoignages de son estime particulière. C’est même par des observations curieuses sur plusieurs de ces anima i\x(Journal . Mithrax ..... 57 Acanthonyx ... 58 Pise ib. Pe'ricère ib. Maïa 69 Micippe . s . . & ib. Stenocionops. . . ib. Camposcie . . « , 60 Halime ib. Hyas 61 Libinie, ... » . ib. Docle'e , j Ége'rie. . ib. Leptope Ç2 Hymënosome. . . 63 Jnacbus ib. Acbée 64 Ste'norbinque. . . ib. Leptopodie. . . . ib. Pactole . s . . . ib. Lithode 65 Crabes cryptopodes. . ib. Calappe 66 Æthra 6y Crabes notopodes. . . ib. Honiole ib. Dorippe 68 Pages. Droraie 68 Dynomène .... 69 Panine ib. Décapodes macroures. 70 Ecrevisse. ... 72 Macroures anomaux. . 73 Albune'e . . * . . 74 Hippe ..... ib. Pemipède 7 5 Birgus ....... 76 Hermite ib. Ce'nobite, Pagure. 77 Prophylace ... 78 Macroures locustes. . . 79 Scyllare . . : . . ib. Thène , ibacus. . . 80 Langouste .... ib. Macroures homards. . 82 Galathe'e 83 Grymotée , muni- dée ib. Ægle’e , Janire. . 84 Porcellane. . . . ib. Monolépis .... 85 Me'galope ib. Gébie 86 Thalassine. . . . ib. Callianasse .... 87 Axie . ib. Eryon ...... 88 Ecrevisse propre, ib. JYephrops. .... 89 Macroures salicoques, 91 Pëne'e 92 Ste'nope 93 Atye. ib. Crangon 94 Processe . . * . . 95 Hymenocère « . . ib. DU QUATRIÈME VOLUME. XV ï\ Pages. Gnathophylle. . . 96 Pontonie ib. Alpliée. ..... ib, Hippolyte .... ib. Autonomée. . . . ib. Pandale 97 Pale'mon ib. Lysmate 98 Athanas 99 Pasyphaéi .... ib. Mysis .100 Cryptope ib. Mulcion ib. CRUSTACÉS STOMA- PODES 101 STOMAPODES UNICU1RASSÉS. IO7 Squille ib. S quille propre. ; 108 Gonodactyle . . . 109 Coronis ib. Erichthe ..... 1 1 o Alime ib. Stomapodes bicuirasses. ib. Phyllosome. . . m Malacostracés à yeux sessiles ib. CRUSTACÉS AMPHI- PODES n4 Crevette. . . . n5 Phronime 116 Hyperie 1 1 7 Phrosyne . .... ib. Dactylocère . . ib Ione ....... 1 18 Orcliestie 119 Talitre ib. Atyle 120 Pages Crevette propre. . 1 20 Me'lite ...... ib. Me'ra 121 Amphilioé .... ib. Phéruse ib. Déxamine .... ib. Leucothoé .... 122 Ce'rape. ib. Podocère ib. Jasse ib „ Coropîiie 123 Ptérygocëre ... 124 Apseude ib. Typliis. . . . . . ib. Ance'e 125 Pranize ib. Ergine ib. CRUSTACÉS LAEMODI- PODES 126 Cyame. ...... 127 Leptomère .... ib. Nauprédie .... 128 Chevrolle. .... ib. Cyame propre . . ib. CRUSTACÉS ISOPO- DES 129 Cloporte i3i Bopyre i32 Serole ib. Cymothoe' .... 1 33 Ichthyopliile . . . ib. Ne'rocile ib. Livonèce ib. Canolire 1 34 Æga ib. Rocinèle ib. Conilire ..... ib. Synodus i35 Cirolane ib . xviij TABLE MÉTHODIQUE Pages. "Nélocire - . • • l^5 Eurydice &• Limnorée ib- Zuzaie Sphérome .... ib- Nesée. . . ... - ib. Campécopée . . . ib- Cilicée ^8 Cymodocée. ... ib. Dynamène .... ib. Anthure . . . • • ib. Idotée l39 Sténosome. ... ib- Arcture .... ib. Aselle i4° Oniscode. .... ib. Jæra *4* Tylos ...... ib. Ligie i4^ Philoscie 14^ Cloporte propre, ib. Porcellion .... ib. Armadille . ... *44 Page*. Latone 162 Sida ib. Polyphème. . . . i63 Daphnie .... 164 Lyncée 171 Monocles phyllopes. . ib. Limnadie. .... 172 Artémie 17$ Branchipe . . . . 174 Eulimène 178 Apus 179 Lépidure 182 CRUSTACÉS PAECILO- PODES i83 Pæcilopodes xyphosures. Limule iB4 Tachyplee. . . . 188 PoECILOPODES SIPHONOSTO- MES 189 Caugides ib. Argule 190 Calige 195 DEUXIÈME DIVISION GÉNÉRALE DES CRUSTACÉS. LES ENTOMOSTRA- CÉS i45 CRUSTACÉS BRAN- CHIOPODES. ... i49 Monocle i5o Monocles lophyropes. ib. - Zoé i52 jNTébalie . . . i53 Condylure. . . . ib. Cyclope . . . . i54 Calane 167 Cythérée. . . . . 1 58 Cypris j 59 Calige propre. . 197 Ptérygopode . . . ib. Panda re ib. Dinemoure. . . . ib. Anthosome. ... 198 Cécrops 199 Lernæiformes ib. Dicliéiestion.. . ib. Nicothoé. ... 201 TR1LOB1TES 202 Agnoste. . . . 204 Calymène. . . 2o5 Asaphe ib. Ogygie ib. Paradoxide. . . ib. DU QUATRIÈME VOLUME. xix Pages- DEUXIÈME CLASSE. LES ARACHNIDES. . . 206 ARACHNIDES PULMO- NAIRES 21 1 A. Pulmonaires fileu- SES OU ARANE1DES. . 2l3 Mygale 227 Cténize 23 1 A type 23a Eriodon 233 Dysdère ..... 234 Filistale ib. Araignée 235 Tubitèles ib. Clotlio ... . 236 Brasse ...... 238 Ségeslrie* . . . 240 Clubione 241 Araignée propre, ib. Arygronète. . . . 242 Inéquitèles ib. Scylode ib. Tbéridiou .... 243 Épisine 2^4 Pbolcus ib. Orbitèles ib. Linyphie ?45 Ulobore ..... 246 Tétragnathe . . . 247 Epeïre ib. Latérigrades 2 5o Micrommate ... 25 1 Sélénope ib. PbiloJrome. . . . 254 Thomise 255 Storène 266 Citigrades .... .257 Oxyope. ... 258 Page* Ctène a58 Dolomède. . . . ib. Lycose. ..... 269 Myrmécie . . . . 261 Saltigrades ib. Tessarops a63 Palpimane. . . . ib. Erèse ib. Saltique 264 A. PULMONAIRES PEDI- PALPES 265 Tarentule. . . . ib. Phryne 266 Thélyphone» . . . ib. Scorpion 267 Buthus » 270 Scorpion propre. • ib. ARACHNIDES TRA- CHÉENNES 271 Faux-Scorpions. . . . 273 Galéode ib. Pince. . • o • • 276 Pycnogonides 276 Pycnogonon. . . 278 Phoxichile. . . . ib. Nymphon. . . . ib. Ammotliée. . . . 279 Holetres ib. Ph ALANG1ENS ib. Faucheur . . . . 281 Gonolcpte . ... ib. Si ron 282 Macrochèle.. . . ib. Trogule. .... ib. Agarïdies. 283 Mite ib. XX TABLE MÉTHODIQUE Pages. Trombidion . . . 284 Erythrée ib. Gamase ib. Cheylète ..... 285 Oribate ib. Uropode 286 Acarus. ..... ib. Bdelle ib* Smaride ..... 287 ïxode ib. Argas 288 Eylaïs 289 Hydraçhne. ... ib. Limnochare . . . 290 Caris. ...» Lepte- . . • • Aclysie . . - Atome . . ? . • » 291 Ocypète ib. TROISIÈME CLASSE. LES INSECTES. . . • • *• Leur division en ordres. 32 1 MYRIAPODES 326 Chilognathes 32g Iule 3oo Lepisme . . * . . , Machile. . ... 34 1 Lépisme propre. . ib. PODERELLES 34*2 Podure ib. Podure propre. . 343 Smyxithure. ... ib. PARASITES ib. Pou. . . V . . • 344 Pou proprement dit . 345 Hæmatopine. . . 346 Ricin ib. Trichodecte. . . . 348 Gyrope ib. Liotlice ib. Philoptère. ... ib. Goniode. .... 349 Triongulin. .... ib. SUCEURS ib- Puce 35o COLÉOPTÈRES 35a Coléoptères pen- tamères. . . • 355 Carnassiers ib. Gloméris. ib. Iule propre. . • • 334 Polydème .... ib. Craspedosome . . 335 Pollyxène ib. ChilopODES lb- Scolopendre. . . ib. Scutigère 337 Litliobîe 338 Scolopendre pro- pre ib. THYSANOUB.es 339 Lépismenes. . .... 34o PREMIÈRE TRIBU. CiCINDÉLETES 35g Cicindèle. . • . ib. Manticore 36o Mégacépliale . . . ib. Oxycheile ib. Euprosope . . . . 36 1 Cicindèle propre, ib. Cténostome. . . . 363 Tiiérate 364 ( Colliure ib. Tricondyle. . . . 365 DU QUATRIEME VOLUME. XXj Pages. SECONDE TRIBU. Carabiques. . . . . ' 365 Carabe. ib. Les Etuis tronque's. . . . 366 Anthie 867 Graphiptère ... ib. Aptine 368 Brachine 36g Corsyre. 370 Casnonie. , . . . 3^1 Leptotrachèle . . ib. Odacanthe . . . .372 Zupiiie ib. Polis tique . . . . 373 Helluo ib. Drypte 374 Tricliognathe. . . ib. Galerite ..... 375 Cordiste ib. Ctënodactyle. . . 376 Agre ib. Cymindis 377 Collëide ib. Dëmétrias ib. Dromie. ..... ib. Lëbie. 878 Plocbione. . . v . ib. Orthogonie. . . . 379 Coptodère .... ib. Les Bipartis ib. Encélade, .... 38o Siagone ib. Carénum ib. Pasimaque .... 382 Acanthoscèle. . . 383 Scarite. . ib. Oxygnathe .... 384 Oxystome 385 Camptodonte. . . ib. TOME I. Pages. divine. ..... 385 Dyschirie 386 Morion ib. Ozène ib. Ditome 387 triste ib. Apotome. .... 388 Les Quadrimanes. . . ib. Acinope ..... 389 Dapte ib Harpale 3go Ophone 391 St.e'nolopbe. ... ib. Acupalpe ib. Les Simplicimanes . . ib. Zabre 392 Pogone ib. Te'tragonodère . . 398 Fe'ronie ib. Amare ...... 3g4 Pœcile. . . . , . ib. Argutor ib. Plalysme ib. Omasée ib, Ccitadrome, ... ib. Cophosc ib. Abax ib. Cheporus 396 Plérostiche. . . . ib. MolopsT . .... ib. Sterope 397 Myas ib. Trigonotome . . 398 Céphalote .... ib. Slomis ib. Catascope. .... ib. Pseudomorphe. . ib. Colpode ..... 399 Pe'ricule ib. b xij TABLE MÉTHODIQUE Pages. Mormolyec. . . . 4°° Sphodre. ib. Ctënipe ib. Calatlie 401 Taphrie .... ib. Les Patellimanes . . . ib. Dolique ..... 402 Platyne .... 1 ib. Agone ib. Andiomèüe . . . 4°3 Calliste ib. Gode ...... ib. Cldœnie ib. Epomis 4°4 Dinode ib. Lissauchenus. . . ib. Rembe ib. ’Dicæle 4°^ Licine' ib. Badister ib. Pële'cie 4°^ Cyntbie ib. Panagëe . . • • . 4°7 Loricère ib. Patrobe ib. Les Grandipaîpes. . . 4°8 Pambore 4°9 Cycbrus ib. Scapbinote . , . . 410 îjpbœrodère . . . ib. Tefflus. ..... ib. Procérus 4 1 1 Procruste ib. Carabe propre. . . ib. Plectès 412 Cechenus ib. Calosome 4*3 Pogonophore ... 4 1 4 Nébrie 4*5 Alpée ib. Pages. Omopbron . . . . ^iô Élapbre ..... ib. B lethise ib. Pélophile ib. Noliophile . . . 4 '8 Les Subulipalpes . . . ib. Bembidion. . . . * ib. Tachypus .... ,ib. Lopha 4ï8 Notaphus .... ib. Peryphus ... ib. Leja ib Tre'chus ..... 4^o Blemus ib. TROISIÈME TRIBU. Hydrocanthares. ... ib. Dytisque. . . . 4 ‘1<1 Dytisque propre. 424 Colymbète .... 42^ Hygrobie ib. Hydropore. . . . 427 Notère ib. Haliple 42& Gyiin ib. Dineiites 43 1 Bracrélytres ib. Staphylin. . . . ib. Les Fissilabres 4^3 Oxypore ib. Astrape'e ib. Staphylin propre. 4^4 Xaniholin .... 4^5 Pinophile ib. Lathrobie ..... ib. Les Longipalpes. . . . 4^6 Pëdère ib. Stilique ib. Procirrus ib. DU QUATRIEME VOLUME. XX11J Pages. Evæsthète . . . . 4^7 Stène ib. Les Denticrures. ... ib. Oxytèle. . . . 438 Osorius. ..... ib. Zirophore ib. Prognathe .... 4^9 ' Coprophile . . . ib. Les Applatis ib. Omalie ib. Lytève. ..... ib. Micropèple. . . . 44° Proteine ib. Ale'ochare .... ib. Les Microcéphales. . . ib. Lome'chuse. ... 44 1 Ta chine ib. Tachypore. ... 44 2 5erricorn.es ib. PREMIERE SECTION. Sternoxes 444 PREMIÈRE TRIBU. BUPRESTIDE3 ib. Bupreste 445 Bupresie propre. . 44^ Trachys 4-4 7- Aphanistique. . . 448 Me'iasis ib. SECONDE TRIBU. El a té p.ideSv ib. ïaupin. . . , . 44q Galba 45 1 /Eucnémis ib. Aclelocère .... ib. Lissorae 45*2 Chelonaire. ... ib. Pages. Throsque, .... ib Cérophyte .... 4^3 Cryptostome. . . ib. INe'matode .... 4^4 Hemi'rhipe .... ib. Cténicère. . . . . ib. Taupin propre. . , ib. Carapyle l\56 Phyllocère .... ib, SECONDE SECTION. Malacodermes. . . . 4^7 PREMIÈRE TRIBU. CÉBRTON1TES ib. Cebrion ib. Physodactyïe. . . 4^8 Ce'brion propre . . ib. Anëlaste 4^9 Callirhipis .... ib. Sandalns 4^0 Rhipicère ib. Ptilodaetyle. . . . 4^i Dascille ib. Élode 4&* Scyrte ib. Nyctëe. ib. Eubrie ib. SECONDE TRIBU. Lampyrides ib. Lampyre. . . . 463 Lycus 464 Dictyoptère. ... ib. Omalise 4^5 yimydète 4^7 Phengode ib. Lampyre propre, ib, Drile 4^8 Cochleoclone . . . 469 Te'iéphore . . , . 47° b. Xxiv TABLE MÉTHODIQUE Pages. Siïis 4?1 Maltbine. .... 4? 2 TROISIÈME TRIBU. Melyrides . . ib. Mélyre ib. Malacbie 47 3 Dasyte ib. Zygie 474 Mélyre propre. . ib. Pélocophore . . . 47^ Diglobicère . ... ib, QUATRIEME TRIBU. Clairones ib. Clairon Cylidre ib. Tille ib. Piocère 477 Axine ib. Eurype ib. Thanasime .... 478 Opile ib. Clairon propre. . ib. Kécrobie 479 Enoplie. ..... 480 CINQUIÈME TRIBU. Ptiniores. ...... ib. Ptjne 481 Pline propre. . . ib. Hedobie .... 482 Gihbie ib. Ptilin 488 Xyléline ib. ; Dorcatome. ... ib. j Vrilïette ib. f TROISIÈME SECTION ' i ET TRIBU DES Luvieroîs: 485 i Pages. Lyméxylon. * . 485 Hyléeœte. . . 5 . 486 Lyméxylon pro- pre ib. Cupès. . . * . . . 487 Rhysode . . , . . ib. Clavicornes. . .... PREMIÈRE SECTION. PREMIÈRE TRIBU. Palpeurs 488 Mastige. f . . . . 489 Mastige propre. . ib. Scydmène ib. SECONDE TRIBU. HlSTÉROÏDES 4gO Escarbot 492 Ê Hololepte ib. Escarbot propre. . 4p8 Platysome. . . . ib. Dendrophile . . . ib. Ahrde 494 Onthophile. ... ib TROISIÈME TRIBU. SlLPHALES ib. Bouclier 455 Spbérite , . . . ib. Nécropbore. . . . 49® Nécrode 498 Bouclier propre. . ib. Thanalophile. . . 499 . Oiceptome ... ib. Phosphuge. . . . 5op Btécrophile. . . . ib. A g yriès. ..... 5o! DU QUATRIEME VOLUME. XXV Pages, QUATRIÈME TRIBU. SCAPHIDITES 5o Scaphidie. . . . 5oi Scaphidie propre, ib. Cholève ib. CINQUIÈME TRIBU. Nitidulaires 5o3 Nitidule ib. Colobique . . . . 5o4 Thymale ib. Ips , 5o5 Nitidule propre. . ib. Cerque 5o(5 Byture ib. SIXIÈME TRIBU. Engidites ib. Dacné 507 Dacne propre. . . ib. Cryptophage. . . . ib. SEPTIÈME TRIBU. Dermestins 5o8 Dermeste .... ib. Dermeste propre . 5o9 Me'gatome . . . . ib. Limnichus . . . . 5io Attagène ib. Trogoderme. . . . 5.i Ânlhrèae ib. Globicorne .... ib: HUITIÈME TRIBU. j Byrrhiens 1 5 12 j Byrrhe ib Nosodendre . . . ib. j il Lisez : Lei’ï'odactti.es (voyez l’érralà). Pages. Birrlie propre . . 5ia Trinode 5i3 SECONDE SECTION. PREMIERE TRIBU. Acanthopqdes 5 1 5 Hétérocère . . . ib. SECONDE TRIBU. Macrodactyles (i) . . 5i6 Dryops ib. Potatnophile . . . ib. Dryops propre. . 5 1 7 Eimis ib. Macronyque . . . ib» Géorisse ib. Palpicornes ib. PREMIÈRE TRIBU. Hydrqphiliens 519 Hydrophile. . . ib. Élophore. ... 520 Hydroclius. . . . ib. Ochthébie . . . . ib. Hydrœne ib. Sperclie' 52i Giobaire. .... ib. Hydrophile pro- pre 52 a Limnébie. . . . (>24 Hydrobie. .... ib. Be'rose ib. SECONDE TRIBU. Sphæridiotes 5^5 Sphëridie. . . . . ib. Cercidion 526 Lamellicornes. . . . ib. XXV) TABLE MÉTHODIQUE Pages. PREMIÈRE TRIBTJ. ScARABElDES 5o.g Scarabée 53o Coprophages .... ib. Ateuchus 53a Pachysome. . . .534 Gymnopleure. . . ib. Circellie 535 Coprobie ib . Chœridie .... ib. Hybome ..... ib. Eurysterne. . . . ib. OniLicelle 536 Onthophage . . . ib. Onitis 53^ Phanée ib. Bousier 538 Apliodie .... 539 Psamroodie. . . . ib. Euparie ib. Arénicoles 54o Ægialie ib. Chiron 5^i Léthrus. ..... 54a Géotrupe 543 Ochodée ..... 544 Athyrée ib. Éléphastome . . . 545 Bolbocéras .... ib. Hybosore 546 Acanthocère . . . ib. Trox . 547 Pliobère ib. Cryptodus .... ib. Mcecliidius. ... ib. Xy'opbiles ib. Oryctès 548 Agacépbale. . . . 54q Orphnus ib. Pages. Scarabée propre.. 54g Phileure ..... 55o Hexodon 55 1 Cyclocéphale. . . 55a Gbrysopbore. . . ib. Rutèle 553 Macraspis .... ib. Chasmodie . . . ib. Ométis. 554 Pliyllopbages ib. Pachype ..... 555 Arablytère . . . 556 Anoplognathe . . ib. Leucothyrée . . . 55 7 Apogonie. .... ib. Géniate ib. Hanneton propre. 558 Ehisotrogue. ... 56 1 Ce' raspis ib. Aréode ib. Dasyus 56a Sérique ..... ib. Dipliucépbale' . . ib. Macrodactyle. . . ib. Plectris 563 Popilie ib. Eucblore ib. Anisoplie ib. Lépisie ib. Dicranie 564 Hoplie ....... ib. Monocbèle ... 565 Antliobies ib. Glapbyre 566 Ampbicome . . . ib. Ànthipne .... 567 Cbasmoptère . . . ib. Cliasmé ib. Dicbèle. ..... 568 Lépitrix ib • DU QUATRIEME VOLUME. XXVI j Pages. Pachycnème . . . 568 Anisonix ib. Melitophiles 569 Trichie 570 Platy génie ....571 Crémastocheile . . 5^2 Goliath ib. Inca 578 Cétoine 5^ Gymnétis ib. Macronote. ... ib. SECONDE TRIBU. LuCANIDES 675 | Pages. Lucane 576 Sinodendre. . . . ib . Æsale 677 Lamprime .... ib. Ryssonote . ... 5 78 Lucane propre. . ib. Platycère. . . . A79 Syndèse 58o Passale ib. Paxille 58 1 Additions et correc- tions 583 DES ANIMAUX ARTICULÉS 9 ET POURVUS DE PIEDS ARTICULÉS (1) ou DES CRUSTACÉS, DES ARACHNIDES ET DES INSECTES. Ces trois (2) dernières classes des animaux arti- culés que Linnœus réunissait sous le nom à’ insec- tes, se distinguent par des pieds articulés, au moins (1) Je les ai désignés plus laconiquement par la dénomination de Con- dylopes. Cette se'rie d’articulations , dont se compose leur corps , a été comparée par quelques naturalistes à un squelette , ou à la colonne ver- tébrale. Mais l’emploi de cette dénomination est d'autant plus abusif que les articles ouïes prétendues vertèbres ne sont que des portions plus épais- sies de la peau , et que cette peau est continue , mais simplement plus mince et presque membraneuse par intervalles ou dans les jonctions arti- culaires. Un caractère général qui distingue cesanimaux de tous les au- tres , pareillement dépourvus de squelette , est leur exuviabilité ou leur aptitude à changer de peau. La situation de l’encéphale, du pharynx et des yeux, établissent, ainsi que dans les animaux plus élevés , lesTimites du dos et du ventre et de leurs appendices respectifs. (2) Le docteur Leach forme une classe particulière des insectes myria- podes ou mille-pieds. Les arachnides trachéennes pourraient encore, sous des considérations anatomiques , en composer une autre .5 mais elles ont tant d’affinités avec les arachnides pulmonaires , que nous n’avons pas cru devoir les séparer classiquement. TOME I. 1 2 ANIMAUX ARTICULÉS au nombre de six (1). Chaque article est tubuleux et contient, dans son intérieur, les muscles de l’article suivant , qui se meut toujours par ^yn- glime, c’est-à-dire dans un seul sens. Le premier article , qui attache le pied au corps , et qui est le plus souvent composé de deux piè- ces (2) , se nomme la hanche j le suivant , qui est d’ordinaire dans une situation à peu près horizon- tale , est la cuisse ; le troisième , le plus souvent ver- tical, se nomme la jambe j enfin, il en reste une suite de petits qui posent à terre, ce qui forme proprement le pied , ou ce qu’on appelle le tarse . La dureté de l’enveloppe calcaire ou cornée (5) du plus grand nombre de ces animaux tient à celle de l’excrétion qui s’interpose entre le derme et l’épiderme , ce qu’on appelle dans l’homme le tissu muqueux . C’est aussi dans cette excrétion que sont ,(r) Hexapodes. Ceux où leur nombre est au-delà de sixs, sont appelés spiropodes par M. Savigny. Je les ai désignes , d’une manière plus pré- cisé V-'&ous la dénomination d’hyperhéxapes (au-delà de six pieds] . . (2) Dans beaucoup de crustacés , la seconde pièce des hanches paraît faire partie des -cuisses. Les jambes , ainsi que celles des arachnides, sont divisées énndêux articles. (3) D’après les recherches de M'. Auguste Odièr delà soc. •dJMist. natur. de Paris , 1823 , t. ief , p. 29 et suiv. ) , la substance de cette enveloppe est d’une nature 'pat Lie ulière , qu’il nomme chitine. Suivant lui , le phosphate de chaux forme la plus grande partie des sels des téguments des insectes; tandis que la carapace ou le test des crusta- cés en offre peu , et abonde en carbonate de chaux, que l’on ne trouve point dans les animaux précédents. D’autres recherches , celles de M. S traus -surtout , démontrent que les téguments remplacent ici la peau des vertébrés , ou qu’ils ne forment point de véritable squelette. Les ob- servations de M. Odier combattent aussi toutes les analogies que Fou avait voulu établir à cet égard. A PIEDS ARTICULES. O déposées les couleurs sou veut brillantes et si va- riées qui les décorent. Ces animaux ont toujours des yeux qui peuvent être de deux sortes; ies yeux simples ou lisses (i)7 qui se présentent sous la forme d’une très petite lentille , communément au nombre de trois, et dis- posés en triangle sur le sommet de la tête ; et les yeux composés ou à facettés ,. dont la surface est divisée en une infinité de lentilles différentes , ap- pelées facettes , et à chacune dekjuelles répond un filet du nerf optique. Ces deux sortes peuvent être réunies ou séparées selon les genres ; on ne sait pas encore si, lorsqu’elles existent simultanément, leurs fonctions sont essentiellement différentes ; mais dans l’une et l’autre la vision se fait par des moyens très différents de ceux qui ont lieu dans l’œil des vertébrés (2). D’autres organes qui paraissent ici pour la pre- mière fois, et qui se trouvent dans deux de ces classes, les crustacés elles insectes (3) , les antennes, sont des filaments articulés et infiniment diversifiés pour la forme , souvent même selon les sexes , te- nant à la tête, paraissant éminemment consacrés à (1) Ocelli sternmata. (2) Voyez un mémoire de M. Marcel de Serres sur les yeux compose'» et les yeux lisses des insectes , Montpellier, i8i5 , i vol. in-8°. Voyez aussi les observations de M. de Blain ville sur les yeux des crustacés , consignées dans le Bulletin de la Société philomatique . Nous reviendrons plus bas sur ce sujet. (3) Et même dans les arachnides , mais sous des formes et avec des fonctions différentes. i ANIMAUX A HT! Cti LUS •4 un toucher délicat, et peut-être à quelque autre genre de sensation dont nous n’avons pas d’idée , 'mais qui pourrait se rapporter à l’état de l’atmosphère. Ces animaux jouissent du sens de F odorat et de celui de l’ouïe : quelques-uns placent le siège du premier dans les antennes (1); d’autres, comme M .Duméril , aux orifices des trachées ; d’autres encore, comme M. Marcel de Serres, dans les palpes ; mais ces opinions ne sont pas appuyées sur des faits posi- tifs et concluants. Quant à l’ouïe , les crustacés dé- capodes ^ et quelques orthoptères ont seuls une oreille visible. La bouche de ces animaux présente une grande analogie qui, d’après les observations de M. Savi- gvny (2), s’étend même , du moins relativement aux insectes héxapodes , à ceux qui ne peuvent que sucer des aliments liquides. Ceux qu’on appelle broyeurs, parce qu’ils ont des (1) Relativement aux insectes , et lorsqu’elles se terminent en massue: plus ou moins développée , ou bien qu’elles sont accompagnées d’un PTand nombre de poils. Suivant M. Robineau Desvoidy , les antennes in- termédiaires des crustacés décapodes sont l’organe olfactif ( Bull, des Scie ne. nai..'mkii8r>.n )> Mais il né cite à l’appui de son sentiment aucune expérience directe. Il semblerait d’ailleurs que, dans les crustacés très 5 carnassiers , tels que les gécarcins et autres , cet organe devrait être com- parativement plus développé , et nous observons positivement le con- traire. Ses idéjes sur la composition extérieure des crustacés décapodes, supposent l’existence d’un squelette. Mais pour ne pas agir arbitrairement, il aurait dû. commencer par établir la connexion de ces animaux avec les poissons , et ne pas admettre, comme fait positif, ce qui est, au moins, en question. . (2) Mémoires sur les animaux sans vertèbres. L’idée mère avait été con- signée, mais sans développement, dans monHist. génér. des insectes. A. PIEDS ARTICULÉS. 5 mâchoires propres à triturer les aliments , les pré- sentent toujours par paires latérales , placées au- devant les unes des autres; la paire antérieure se nomme spécialement mandibules ; les pièces qui les couvrent en avant et en arrière portent le nom de lèvres (i), et celle de devant en particulier celui de labre . On appelle palpes ou antennules des fija- mens articulés attachés aux mâchoires ou à la lèvre inférieure, et qui paraissent servir à l’animal pour reconnaître ses aliments. Les formes de ces divers organes déterminent le genre de nourriture aussi nettement que les dents des quadrupèdes. A la lèvre inférieure (2) adhère communément la langue (1) Il s’agit ici plus particulièrement des insectes à six pattes ou hexa- podes. (2) Ou plus simplement lèvre , puisque l’autre a reçu le nom de labre. Elle est protégée , en devant , par une pièce cornée , plus ou moins grande, formée par un prolongement cutané et articulé à sa base d’une portion inférieure de la tête, appelée menton. Ses palpes, toujours au nombre de deux , sont distingués des maxillaires , par l’épithète de la- biaux. Lorsque ceux-ci sont au nombre de quatre , on les désigne par les dénominations d’externes et d’internes. On regarde les derniers comme une modification de la division extérieure et terminale de la mâchoire. Cette pièce, que Fabricius, relativement à ses ulonates ou les orthoptères, nomme galea , n’est encore que la même division maxillaire , mais plus dilatée , voûtée et propre à recouvrir la division interne qui, ici, à raison de sa consistance écailleuse et de ses dents , ressemble à une mandibule. Dans les derniers insectes, et surtout dans les libellules ou demoiselles , l’intérieur de la cavité buccale offre un corps mou ou vésiculeux, distinct de la lèvre, et qui, comparativement aux crustacés, paraît être la langue proprement dite ( Labium , Fab. ). Cette pièce est peut-être représentée par ces divisions latérales de la languette qu’on nomme paraglosses ( voyez les coléoptères carnassiers , les hydrophiles , les staphylins , les deux pièces en forme de pinceau qui terminent la lèvre des lucanes , les apiaires, etc.). Les insectes précités, savoir les orthoptères et les libel- lules de Linnœus , nous montrent évidemment , que cette portion mem- 6 AIN IM AUX ARTICULÉS (ou laoguelte, ligula ). Tantôt (les abeilles , et plu- sieurs autres insectes hyménoptères) elle se prolonge considérablement , ainsi que les mâchoires , et forme une sorte de fausse trompe ( promuscis ) , ayant le pha- rynx à sa base , souvent recouvert par une espèce de sous-labre, appelé par M. Savigny épipharjnx (i) ; tantôt {hémiptères et diptères) les mandibules et les mâchoires sont remplacées par des pièces écail- leuses, en forme de soies ou de lancettes, reçues dans une gaine tubulaire, alongée , soit cylindrique et articulée, soit plus ou moins coudée et terminée par des espèces de lèvres. Ces parties composent alors une véritable trompe. Dans d’autres insectes suceurs ( lépidoptères ) , les mâchoires seules se prolongent considérablement , se réunissent pour former un corps tubulaire , en forme de soie , ayant l’appa- rence d’une langue longue , très déliée et roulée en spirale (spiritrompe , Latr.) ; les autres parties de braneuse et terminale de la lèvre inférieure , qui fait plus, ou moins de saillie entre ses palpes , très prolongée surtout dans plusieurs hyménop- tères, est très distincte de cette caroncule intérieure , que je considère comme la langue proprement dite ; et cependant presque tous les ento- mologistes désignent cette extrémité extérieure de la lèvre sous le nom de languette. Mais il est vrai de dire que la langue proprement dite est ordinairement si intimement unie avec la lèvre , que ces parties se con- fondent au premier coup d’œil, Le pharynx est situé au milieu de la face antérieure de cette lèvre , un peu au-dessus de sa racine , et dans les co- léoptères , pourvus de paraglosses, au point de leur réunion. Pour bien connaître la composition primitive de la lèvre inférieure , il faut l’étudier dans les' larves mêmes , principalement dans celles des coléoptères car- nassiers aquatiques ( voyez les généralités de la classe des insectes). (i) Dans beaucoup de coléoptères, au-dessous du labre est une pièce membraneuse, qui me paraît être l’analogue de l’épipharynx. Le labre est relativement à elle , ce qu’est le menton par rapport à la lèvre. A PIEDS ARTICULÉS. la bouche sqnt très rappetissées. Quelquefois ^ comme dans beaucoup de crustacés^ les pieds an- térieurs se rapprochent des mâchoires , en prennent la forme, exercent une partie de leurs fonctions , et Ton dit alors que les mâchoires sont multi- pliées; il peut même arriver que les vraies mâ- choires soient tellement réduites , que(i) * * * 5 les pieds maxillaires , autrement pieds - mâchoires , soient obligés de les remplacer en entier. Mais quelles que soient les modifications de ces parties, il y a toujours moyen de les reconnaître, et de ramener ces changements à un type général (i). PREMIÈRE CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS ET POURVUS DE PIEDS ARTICULES. LES CRUSTACÉS (crustacea) Sont des animaux articulés , à pieds articulés y respirant par des branchies, recouvertes dans les uns par les bords d’un test ou carapace, extérieures (i) C’^st par F étude comparative et graduelle de la bouclie des crusta- cés, que Ton pourra acquérir des notions exactes sur les diverses transfor- mations de ces parties et le moyen d’établir une concordance générale , sinon certaine , du moins probable^ entre ces divers organes considérés dans lés trois classes. Les mandibules , les mâchoires et la lèvre sont, au fond , des sortes de pieds appropriés aux fonctions masticatoires ou buc- caux , mais susceptibles , par des modifications , de devenir des organes locomotiles. Ce principe s’étend même au! antennes , ou du moins aux deux intermédiaires de celles des crustacés. En l’adoptant , il sera facile de ramener la composition de ces organes à un type général. Les arach- nides et les myriapodes , ainsi que nous le verrons plus bas , ne présen- teront plus , sous ce rapport, d’anomalie s DES CRUSTACÉS dansles autres, mais qui ne sont renfermées dans des cavités spéciales du corps , recevant l’air par des ouvertures placées à la surface de la peau. Leur circulation est double et analogue à celle des mollusques. Le sang se rend du cœur, situé sur le dos, aux différentes parties du corps, d’où il revient * aux branchies , et de là retourne au cœur (1). Ces branchies, situées, tantôt à la base des pieds, ou sur les pieds mêmes, tantôt sur les appendices inférieurs de l’abdomen , forment , soit des pyramides composées de lames empilées ou hérissées de barbes, soit des panaches, de simples lames, et paraissent même dans quelques-unes uniquement constituées par des poils. Quelques zootomistes, et spécialement M. le ba- ron Cuvier, nous avaient fait connaître le système nerveux de plusieurs crustacés de divers ordres. Le même sujet vient d’être traité à fond par MM. Victor Audouin et Milne Edwards, dans leur troisième Mémoire sur l’anatomie et la physiologie des animaux de cette classe ( Ann . des scienc . nat . , xiv, 77 ), et il ne nous manque plus, pour complé- ter ces recherches , que la publication de celles qu’a faites M» Straus sur les branchiopodes , et no- tamment sur leslimules, dont ces deux naturalistes n’ont point parlé. * « Le système nerveux des crustacés, soumis à (i) Voyez y ci-après, l’ordre des de'capodes. EN GÉNÉRAL. 9 leurs observations, se présente, nous disent-ils, sous deux aspects très différents , qui constituent les deux extrêmes des modifications qu’il offre dans les crustacés. Tantôt , comme cela a lieu dans le tali- tre, cet appareil est formé par un grand nombre de renflements nerveux, semblables entre eux, dis- posés par paires, et réunis par des cordons de com- munication } de manière à former deux chaînes ganglionnaires , distantes l’une de l’autre et occu- pant tonte la longueur de l’animal. Tantôt , au contraire, il se compose uniquement de deux gan- glions ou renflements noueux , dissemblables par leur forme, leur volume et leur disposition, mais toujours simples et impairs, et situés l’un à la tête et l’autre au thorax. C’est ce que l’on rencontre dans le maja. »> » Certes , au premier abord , ces deux modes d’organisation semblent être essentiellement diffé- rents, et si l’on bornait l’étude du système nerveux des crustacés à ces deux animaux, il serait bien difficile de reconnaître dans la masse nerveuse cen- trale du thorax du maja, l’analogue des deux chaînes ganglionnaires qui occupent la même par- tie du corps dans le talitre. Mais si l’on se rappelle les divers faits que nous avons rapportés dans ce Mémoire , on arrivera nécessairement à ce résultat remarquable. » Ils y ont été conduits par l’étude exacte du sys- tème nerveux de divers crustacés intermédiaires. 10 DES CRUSTACÉS formant autant de chaînons de cette série, tels que les cymothoés ( 1 ) , les phyllosomes ( 2 ) , le homard ( 3 ), les palémons et les langoustes. Ils se sont aussi étayés des observations de M. le baron Cuvier et de M. Tréviranus. Ils en déduisent cette conséquence , que malgré ces différences de disposition , le système nerveux des crustacés est cependant formé des mêmes éléments qui, isolés chez les uns , et uniformément distribués dans toute la longueur du corps , présentent chez les autres divers degrés de centralisation^ d’abord de dehors en dedans , ensuite dans la direction longitudinale ; et qu’enfîn ce rapprochement dans tous les sens est porté à son extrême, lorsqu’il n’existe plus qu’un noyau unique au thorax (les crabes proprement dits ou brachyures). De tous les décapodes macroures observés par MM. Victor Audouin et Milne Edwards , la langouste serait celui dont le système veineux serait le plus cen- tralisé ; et dans notre méthode , en effet , ce crustacé est peu éloigné des brachyures. Mais il n’en serait pas de même des palémons et du ho- mard; car, suivant eux, les premiers se rappro*- cheraient plus sous ce rapport des langoustes que le homard , tandis que , dans notre distribution , ce dernier crustacé précède les palémons , dispo- (1) Ordre des isopodes. (2) Ordre des stomapodes. (3) Voyez pour ce sous-genre et les deux suivants l’ordre des décapodes, ftimilie des macroures. EN général. U sition qui nous paraît fondée sur plusieurs carac- tères très naturels. Les crustacés sont aptères ou privés d’ailes mu- nis de deux jeux à facettes, mais rarement d’yeux lisses , et communément de quatre antennes. Ils ont , pour la plupart (les pœcilopodes exceptés), trois Paires de mâchoires (les deux supérieures qu’on désigne sous le nom de mandibules y comprises) , autant de pieds-mâchoires (i), mais dont les quatre derniers deviennent, dans un grand nombre , de vé- ritables pieds et dix pieds proprement dits , tous terminés par un seul onglet. Lorsque les deux der- nières paires de pieds-mâchoires remplissent les mêmes fonctions , le nombre de pieds est alors de quatorze. La bouche présente aussi, de même que dans les insectes , un labre , une languette, mais point de lèvre inférieure proprement dite ou com- parable à celle de ces derniers ; la troisième paire de pieds-mâchoires ou la première, ferme extérieu- rement la bouche et remplace cette partie. Les organes sexuels, ou ceux des mâles au moins, ,(i) Mâchoires auxiliaires , dans la nomenclature de M.Savigny , du moins quant aux crustacés décapodes. Les deux supérieurs formant, dans les amphipodes et les isopodes , une sorte de lèvre, il les appelle, dans ce cas , lèvre auxiliaire . Relativement aux, faucheurs ou phalangium , genre d'arachnides, il distingue leurs mâchoires, en mâchoires principales , celles qui tiennent aux palpes [faux palpes selon, lui) et en mâchoires surnumé- me'raires , celles qui tiennent aux quatre premières pattes. Les pièces des mêmes animaux qu’on a considérées comme des mandibules, sont pour lui des mandibules succédanées . Al’ égar d des scolopendres , il admet deux lèvres auxiliaires. DIVISIONS GÉNÉRALES I 2 sont toujours doubles , et situés sous la poitrine ou à l’origine inférieure de cette partie postérieure et abdominale du corps qu’on nomme communément queue, et jamais postérieurs. Leurs téguments sont ordinairement solides, et plus ou moins calcaire. Ils changent plusieurs fois de peau , et conservent gé- néralement leur forme primitive et leur activité naturelle. Ils sont carnassiers pour la plupart, aqua- tiques, et vivent plusieurs années. Ils ne deviennent adultes ou propres à la génération qu’après un cer- tain nombre de mues. A l’exception d’un petit nombre, où les changements de peau influent un peu sur leur forme primitive , modifient ou aug- mentent leurs organes locomotiles, ces animaux sont en naissant, et à la grandeur près, tels qu’ils seront toute leur vie. DIVISION DES CRUSTACÉS EN ORDRES. La situation et la forme des branchies , la ma- nière dont la tête s^articule avec le tronc (1), la mobilité ou la fixité des jeux (2) , les organes mas- (1) Voyez , à l’égard de cette expression et celle du tliorax, employées souvent d’une manière arbitraire, les généralités de la classe des in- sectes. (2) Ces organes sont pédiculés et mobiles ou sessiles et fixes. Tel est DES CRUSTACES. U) ticatoires, les téguments, seront la base de nos divi- sions^ et donneront lieu aux ordres suivants (i). Nous partagerons cette classe en deux sections^ les Malacostracés et les Entgmostracés (2). Les premiers ont généralement des téguments très so- lides ^ d'une nature calcaire, et dix ou quatorze pieds (3) ordinairement onguiculés; la bouche , si- tuée comme d’ordinaire, est composée d’un labre , d’une langue , de deux mandibules (portant sou- vent un palpe), de deux paires de mâchoires re- couvertes par des pieds-mâchoires* Dans un grand nombre , les jeux sont portés chacun sur un pédi- cule articulé et mobile , et les branchies sont cachées sous les bords latéraux du test ou de la carapace ; dans les autres, elles sont ordinairement placées sous le post - abdomen. Cette section se compose de cinq ordres : les Décapodes , les Sto- mapodes , les Læmodipodes , les Amphipodes , et les le caractère d’après lequel M. De Lamarck a divisé la classe des crustacés en deux grandes coupes , les pédiocies et les sessiliocles , dénominations auxquelles le docteur Leacli a substitué, mais en restreignant cette ap- plication aux malacostracés , celles de podoplitbalmes et d’édriophthal- mes. Gronovius avait, le premier , employé cette considération. (1) Quoique nous n’ayons pas encore un grand nombre d’observations sur le système nerveux des crustacés , celles qu’on a recueillies appuient néanmoins nos divisions. (2) On pourrait encore , d’après la présence ou l’absence des mandi- bules, les diviser en dentés et en édentés. Jurine fils avait déjà proposé ces divisions, dans son beau Mémoire sur l’argule foliacé. (3) Les quatre antérieurs, lorsqu’il y en a quatorze, sont formés par les quatre derniers pieds - mâchoires. Dans les décapodes, les six pieds- mâchoires sont appliqués sur la bouche et font l’office de mâchoires. l4 DI VJ Si OIS S GÉNÉRALES isopodes. Les quatre premiers embrassent ie genre cancer de Linnœus, et le dernier, celui qu’il nomme oniscus (cloporte). Les entomostracés ou insectes à coquille de Mul- ler se composent du genre monocidus de Linnœus. Ici les téguments sont cornée, très minces , et un test en forme de bouclier d’une à deux pièces, ou bien en forme de coquille bivalve , recouvre ou renferme le corps du plus grand nombre. Les jeux sont presque toujours sessües , et souvent il n’j en a qu’un. Les pieds, dont la quantité varie, sont dans la plupart uniquement propres à la natation et sans onglet au bout. Les uns, ayant une bouche antérieure, composée d’un labre , de deux mandi- bules (rarement pourvues de palpes), d’une lan- gue, d’une à deux paires de mâchoires au plus^, dont les extérieures à nu ou point recouvertes par des pieds-mâchoires , se rapprochent des crustacés précédents. Dans les autres entomostracés , et qui semblent à plusieurs égards avoisiner les arachnides, tantôt les organes masticateurs sont simplement for- més par les hanches des pieds, avancées et disposées en manière de lobes , hérissés de petites épines , autour d’un grand phary nx central ; tantôt ils com- posent un petit siphon ou bec , servant de suçoir, ainsi que dans plusieurs arachnides et dans plusieurs insectes , ou bien ne se montrent point ou presque pas à l’extérieur, soit que îe siphon soit interne, soit que la succion s’opère à la manière d’une ventouse. DES CRUSTACÉS J 5 Ainsi les entomostracés sont dentés ou édentés. Les premiers formeront notre ordre des branchio- podes (i) , et les seconds, celui de pæcilopodes, qui dans la première édition de ce t ou vrage n’étaien t qu’une section de l’ordre précédent. Les fossiles singuliers appelés Trilobit es, et dont M. Brongniart , notre confrère à l’académie royale des sciences, a donné une excellente monographie , étant considérés par lui , ainsi que par beaucoup d’autres naturalistes, comme des crustacés voisins des entomostracés , nous en traiterons succintement , à la suite de ceux-ci. (i) Dans mon ouvrage intitulé : Familles naturelles du règne animal , les entomostracés sont partagés en quatre ordres : les lophyropodes , ies phj llopodes 3 les x ip ho. su res et les siphonostomes . i6 DES CEUST. DÉCAPODES PREMIÈRE DIVISION GÉNÉRALE. DES M ALAGOSTR.\CÉS. (Maracostraca. ) Les malocostracés se partagent naturellement en ceux dont les yeux sont portés sur un pédicule mo- bile et ceux où ces organes sont sessiles et immo- biles. DES MALACOSTRACÉS A YEUX PORTÉS SUR UN PÉDICULE MOBILE ET ARTICULÉ , ou des DÉCAPODES et des STOMAPODES en ge'neral. Des yeux (1) portés sur un pédicule mobile , de deux articles, se logeant dans des fossettes, dis- tinguent ces crustacés de tous les autres. Considérés anatomiquement, ils paraissent s’en éloigner encore ( Leçons anatom. comparée de M. Cuvier; An- nales des scienc. natur tom. xie ) , en ce qu’ils sont les seuls qui nous offrent des sinus où le sang veineux se rassemble , avant que de se rendre aux branchies pour revenir au cœur. Les décapodes et stomapodes se ressemblent par plusieurs caractères communs. Une grande écaille, quelquefois divisée en deux , appelée test ou cara- (i) Suivant M. de Blahrviile , derrière leur cornée est une choroïde percée d’une infinité' de trous, puis un véritable cristallin, appuyé sur un ganglion nerveux et divisé en une multitude de petits faisceaux. ET STOMAPODES EN GÉNÉRAL. l7 pace recouvre par devant une portion plus ou moins étendue de leurs corps. Ils ont tous quatre antennes (i), dont les mitoyennes terminées par deux ou trois filets ; deux mandibules portant cha- cune près de leur base un palpe , divisé en trois ar- ticles et ordinairement couché sur elles; unelangue bilobée; deux paires de mâchoires ; six pieds-mâ- choires , mais dont les quatre postérieurs sont , dans quelques-uns, transformés en serres; dix ou quatorze ( dans ceux où les quatre pieds-mâchoires ont celte forme ) pieds. Dans le plus grand nombre , les branchies, au nombre de sept paires , sont cachées sous les bords latéraux du test ; les deux paires antérieures sont situées à l’origine des quatre derniers pieds - mâ- choires , et les autres à celle des pieds proprement dits. Dans les autres crustacés, elles sont annexées sous forme de houppes, à cinq paires de pattes en nageoire, situées sous le post-abdomen. Le dessous de cette partie postérieure du corps est pareille- (i) Il faut y distinguer le pédoncule ( stipes ) et la tige (caulis , funiculus ). Le pe'doncuîe est plus épais , cylindracé , et composé de trois articles , nombre qui semble propre à ces organes , considérés dans un état rudimentaire ou imparfait. La tige est sétacée et divisée en une quan- tité variable de très petits articles. Celle des extérieures est simple \ mais celle des intérieures est formée de deux filets au moins et dans plusieurs décapodes macroures , de trois. En passant graduellement de ceux-ci aux brachyures , ces antennes se raccourcissent, de manière que les latérales au moins sont très petites dans plusieurs quadrilatères. Les deux divisions terminales des intermédiaires forment alors une sorte de pince à deux branches, ou doigts inégaux et articulés. TOME I. 2 8 DES CRUSTACÉS ment muni, dans les autres , de quatre à cinq paires d'appendices bifides. PREMIER ORDRE DES CRUSTACÉS. LES DÉCAPODES ( Decapoda. ) Ont la tête intimement unie au thorax, et re- couverte avec lui par un test ou carapace entiè- rement continu , mais offrant le plus souvent des lignes enfoncées , le divisant en diverses régions, qui indiquent les places occupées par les principaux organes intérieurs (i). Leur mode de circulation offre quelques caractères qui les distinguent des autres crustacés. Ce cœur ( 2 ) bien circon- scrit, de forme ovalaire et à parois musculaires, (1) M. Desmarest , dans son Histoire naturelle des crustacés fossiles , et dans son ouvrage ayant pour titre Considérations générales sur la classe des crustacés , a présenté à cet égard une nomenclature ingénieuse, fondée sur la concordance des portions de la surface extérieure de la carapace avec les organes qu’elles recouvrent. Mais outre que le test de plusieurs crustacés décapodes ne présente aucune impression , ou qu’elles y sont presque oblitérées , ces dénominations peuvent être remplacées par d’autres beaucoup plus simples , plus familières , et en rapport avec ces mêmes organes, comme le milieu ou le centre , l’extrémité antérieure et l’extrémité postérieure , les côtés , et c. ; il nous parait inutile de sur- charger ici la nomenclature. (2) Ces observations sont extraites du beau Mémoire de MM. Victor Àudouin et Milne-Edwards , inséré dans les Annales d’histoire naturelle , lom. Xï, 283-3i4, et Sôs-SgS. On pourra encore consulter les Mé- moires du muséum d’histoire naturelle , où M. Geoffroi S t-Hilaire a inséré le fruit de ses curieuses recherches sur les parties solides et la circulation du homard. décapodes en general. îg donne naissance à six troncs vasculaires , dont trois antérieurs, deux inférieurs et le sixième posté- rieur. Des trois artères antérieures, la médiane ( V ophthalmique ) se distribue presque exclusive- ment aux yeux ; les deux autres ( les antennaives se répandent sur la carapace, les muscles de l’estomac, sur une portion des viscères et sur les antennes; les deux in férieures ( les hépatiques ) portent le sang au foie ; la dernière ( ou l’artère sternale ) , la plus volumineuse de toutes , et qui naît tantôt à gauche, tantôt à droite de la partie postérieure du corps , est principalement destinée à porter le fluide nourri- cier à l’abdomen et aux organes delà locomotion. Elle fournit un grand nombre de vaisseaux d’un volume considérable, parmi lesquels il faut surtout remarquer celui que MM. Audouinet Milne-Edwards nomment l’artère abdominale supérieure, parce qu’elle sort de la partie postérieure de cette artère (un peu avant F articulation du thorax et de l’abdo- men , appelée vulgairement la queue ) , et qu’elle pénètre bientôt dans l’abdomen (la queue), où elle se partage en deux grosses branches, continuant son trajet en arrière, et se terminant à l’anus, en s’amincissant de plus en plus. Le sang qui a servi à la nutrition de ces divers organes , et qui est ainsi devenu veineux , afllue de toutes parts dans deux vastes sinus (i) , un de chaque côté, au-dessus des (i) Ces savants naturalistes les comparent aux deux cœurs latéraux des céphalopodes , et cette analogie a reçu la sanction de M. le baron Cuvier, 2* 20 DES CRUSTACÉS pâlies, et formés de golfes veineux, réunis en une série longitudinale , en manière de chaîne. Il se rend dans un vaisseau externe ( efférent ) des branchies , s’y renouvelle, redevient artériel , passe dans un vaisseau interne ( afférent ) , et se dirige ensuite vers le cœur, en traversant des canaux ( branclùo-cardlaques ) logés sous la voûte des flancs. Tous les canaux d’un même côté se réunissent en un large tronc , s’abouchent avec la partie latérale et correspondante du cœur, par une ouverture unique, dont les replis formant une double valvule ou soupape, et s’ouvrent pour que le sang puisse aller des branchies à ce viscère , mais se fermant pour lui interdire une marche opposée , ou l’empêcher dans son Rapport general sur les travaux de l’académie royale des sciences, pour 1827 ; mais c’est une idée que j’avais communiquée à M. Audouin, et qui était une conséquence toute naturelle de mon opinion sur la circu- lation des crustacés , et que j’avais consignée dans une note de mon Esquisse d’une distribution générale du règne animai, pag. 5. Comme ces naturalistes n’ont fait aucune mention de ce que j’avais écrit à cet égard, soit dans cette brochure , soit dans mon ouvrage sur les familles du règne animal, je rapporte ici, à la suppression près des mots ventricule gauche , cette note : « Une opinion que je soumets au jugement des zoo- tomistes, et plus spécialement de M. Cuvier, est que, dans les invertébrés où il existe une circulation, l’organe appelé cœur représente, par ses fonc- tions, le tronc artériel et dorsal, des poissons et des larves des batra- ciens ; une ou deux artères, et qui, dans les céphalopodes, ont la forme de cœurs, remplaceraient le ventricule droit. Le foyer de la circulation , très concentré dans les premiers vertébrés, s’affaiblirait ainsi graduelle- ment , et de manière qu’enfîn il n’y aurait plus de circulation. Le vaisseau dorsal des insectes ne serait plus que l’ébauche du cœur des mollusques et des crustacés. » J’ajouterai que, dans mon Histoire naturelle des crustacés et des insectes , qui date de plus de vingt-cinq ans, j’avais rectifié l’erreur de Rœsel par rapport au cordon nerveux de la moelle épinière, qu’on avait pris pour un vaisseau. DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 2:1 de passer du cœur aux organes respiratoires. Exa- miné à l’intérieur , le cœur offre un grand nombre de faisceaux et de fibres musculaires entre-croisés dans divers sens , et composant plusieurs petites loges , au-devant des orifices des artères. Ces loges sont autant de petites oreillettes , qui communi- quent facilement entre elles, lorsqu’il se dilate, mais qui paraissent former , pour chaque vaisseau , dans sa contraction , pareil nombre de petites cellules , dont la capacité est en rapport avec la quantité du sang des vaisseaux qui leur sont propres. Ces vaisseaux débouchent dans l’intérieur du cœur par huit ouvertures, les deux latérales à soupape, dont nous avons parlé plus haut, com- prises; tel est, à quelques modifications près ( i), le système général de la circulation des décapodes. La face supérieure du cerveau (2) est partagée en quatre lobes, dont les mitoyens fournissent chacun, de leur bord antérieur, le nerf optique, qui se porte directement dans le pédoncule de l’œil , et s’y divise en une multitude de filets, se ren- dant chacun à autant de facettes de la cornée de ces organes. La face inférieure du cerveau produit quatre autres nerfs qui vont aux antennes et don- nent aux parties voisines quelques filets. De son (1) Voyez les généralités de la famille des macroures. (2) Ces observations sont extraites des Leçons dy anatomie comparée de M. le baron Cuvier. Voyez, pour d’autres détails et quelques faits particuliers , le Mémoire précité de MM. Audouin et Milne Edwards. 2 2 DES CRUSTACÉS bord postérieur naissent deux, cordons nerveux fort alongés, embrassant latéralement l’œsophage, et se réunissant en dessous. Là, comme dans les bra- chyures, cette réunion n’a lieu qu’au milieu du thorax , et la moelle médullaire prend ensuite la forme d’un anneau , et sous des proportions huit fois plus grandes que le cerveau; cet anneau donne naissance, de chaque côté, à six nerfs , dont l’anté- rieur se rend aux parties de la bouche , et les cinq autres aux cinq pattes du même côté. Du bord pos- térieur par un autre nerf, se rendant dans la queue, sans produire de ganglions sensibles , et paraissant représenter le cordon nerveux ordinaire. Ici , comme dans les macroures , les deux cordons ner- veux, avant que de se réunir sous l’œsophage , don- nent chacun naissance, au milieu de leur longueur, à un gros nerf, se rendant aux mandibules et à leurs muscles. Réunis , ils forment un premier ganglion médian ( sous-cervical ) , fournissant des nerfs aux mâchoires et aux pieds-mâchoires (1). Rapprochés, ensuite, dans toute leur longueur, ils offrent suc- cessivement onze autres ganglions, dont les cinq premiers donnent chacun des nerfs à autant de (0 D’après M. Straus, îa division antérieure du corps des limules , celle qui est recouverte par un bouclier semi-lunaire , ne présente aussi , outre le cerveau , que le même ganglion ; d’où l’on peut déduire que les organes locomotiles inférieurs correspondent' aux parties de la bouche des décapodes , des stomapodes , et même dés arachnides , et que ceux de l’autre division du corps ou du second bouclier sont analogues aux pieds des mêmes décapodes. DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 2 3 paires de pattes, et les six autres fournissent ceux de la queue; celle des pagures a quelques gan- glions de moins , et ces crustacés paraissent ainsi faire le passage des brachyures aux macroures. Nous ajouterons que M. Serres a cru reconnaître, dans ces crustacés décapodes, des vestiges du grand nerf symphatique (i). Les bords latéraux de la carapace ou test se re- plient en dessous pour recouvrir et garantir les bran- chies, mais laissent antérieurement un vide pour le passage de l’eau. Quelquefois meme ( voyez Do- rippe ) l’extrémité postérieure et inférieure du thorax présente , à cette fin , deux ouvertures par- ticulières. Ces branchies sont situées à la naissance des quatre derniers pieds-mâchoires et des pattes ; les quatre antérieures sont moins étendues. Les six pieds-mâchoires sont tous de forme différente appliqués sur la bouche , et divisés en deux bran- ches, dont l’extérieure a la forme d’une petite an- tenne, formée d’un pédoncule et d’une tige sétacée et pluriarticulée : on l’a comparée à un fouet ( Palpus flagelliformis .) (2) Les deux pieds antérieurs, quelquefois même les deux ou quatre suivants, sont en forme de serres. L’avant-dernier article est dilaté , (1) MM. Audouin et Milne Edwards ont observe' dans le maja et la langouste un nerf analogue à celui que Ljonet nomme récurrent , dans son Anatomie de la chenille du saule. On leur doit aussi la de'couverte de s autres nerfs gastriques. (2) Leur base offre une lame tendineuse , longue et yel.ue*. 24 DES CRUSTACÉS comprimé et en forme de main ; son extrémité in- férieure se prolonge en une pointe conique , .repré- sentant une sorte de doigt, opposé à un autre, formé par le dernier article, ou le tarse propre. Celui-ci (i) est mobile, et a reçu le nom de pouce ( pollex ); l’autre , ou le fixe, est censé être l’index ( index). Ces deux doigts sont aussi appelés mor- dants. Le dernier est quelquefois très court, sous la forme d’une simple dent , l’autre alors se replie en dessous. La main, ainsi que les doigts forme- ront pour nous la pince proprement dite. On nomme carpe l’article précédent , ou l’antépénultième. Les proportions respectives et la direction des organes locomotiles sont telles, que ces animaux peuvent marcher de côté^ ou àreculon. Excepté le rectum, qui va s’ouvrir au bout de la queue (2) , tous les viscères sont renfermés dans le thorax , de sorte que cette portion du corps repré- sente le thorax et la majeure partie de l’abdomen des insectes. L’estomac , soutenu par un squelette cartilagineux, est armé à l’intérieur de cinq pièces osseuses et dentelées, qui* achèvent de broyer les (1) La main posée de tranche, le doigt est supérieur. (2) Cette suite de segments qui , dans les crustacés des premiers ordres , succèdent immédiatement à ceux auxquels sont annexées les cinq dernières paires de pieds, compose ce que j’appelle post-abdomen. La dénomination de queue, qu’on a coutume de lui donner, et que nous conservons , afin de nous prêter au langage ordinaire , est très impropre j elle ne peut convenir qu'aux appendices terminant postérieurement le corps et le débordant notablement. Voyez mon ouvrage sur les familles jaatureiles du règne animal , pag. a55 et suiv. DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 25 aliments. On y voit, dans le temps de la mue., qui arrive vers la fin du printemps , deux corps cal- caires, ronds, convexes d’un côté et planes de l’autre , qu’on appelle vulgairement jeux d’écre- visse y et qui, disparaissant après la mue , donnent lieu de présumer qu’ils fournissent la matière du renouvellement du test. Le foie consiste en deux grandes grappes de vaisseaux aveugles, remplis d’une humeur bilieuse , qu’ils versent dans l’in- testin, près du pilore. Le canal alimentaire est court et droit. Les flancs offrent une rangée de trous , placés immédiatement à l’insertion des branchies, mais qu’on ne découvre que lorsqu’on enlève ces organes. Le plastron, vu à l’intérieur, présente, du moins dans plusieurs grandes espèces, des loges transverses formées par des lames crustacées, et séparées dans leur milieu par une arête longitu- dinale de la même consistance. Les organes sexuels des mâles sont situés près de l’origine des deux pieds postérieurs. Deux piè- ces articulées , de consistance solide , sous la forme de cornes , de stylets ou d’antennes sétacées y pla- cés à la jonction de la queue et du thorax , et remplaçant la première paire d’appendices souscau- daux , sont regardés comme les organes copulateurs mâles, ou du moins leurs fourreaux. Mais, d’après nos observations sur divers décapodes, ils consiste- raient chacun en un petit corps membraneux , tantôt en forme de soie , tantôt filiforme pu cylindrique , 26 DES CRUSTACÉS sortant d’un trou situé à l’articulation de la hanche des deux pieds postérieurs avec le plastron. Les deux vulves sont placées sur cette pièce, entre ceux de la troisième paire , ou à leur premier ar- ticle , dispositions qui dépendent de rélargissement et du rétrécissement du plastron. L’accouplement se fait ventre à ventre. La croissance de ces animaux est lente , et iis vivent long-temps. C’est parmi eux qu’on trouve les plus grandes espèces et les plus utiles à notre nourriture , mais leur chair est difficile à digérer. Le corps de quelques langoustes acquiert jusqu’à un mètre de longueur. Leurs pinces , comme on le sait , sont fort redoutables , et d’une telle force, dans quelques grands individus , qu’on en a vu soulever et faire perdre terre à une chèvre. Ils se tiennent habituellement dans l’eau , mais ne périssent pas sur-le-champ , à l’air ; quel- ques espèces même y passent une partie de leur vie , et ne vont à l’eau que dans le temps de l’amour, et afin d’y déposer leurs œufs. Elles sont cependant obligées de faire leur séjour soit dans des terriers, soit dans des lieux frais et humides. Le naturel des crustacés décapodes est vorace et carnassier. Cer taines espèces vont jusques dans les cimetières pour y dévorer les cadavres et en faire leur pâture. Leurs membres se régénèrent avec une grande prompti- tude : mais il est nécessaire que les fractures aient lieu à la jonction des articles, et ils savent y suppléer, lors- que la cassure se fait autrement. Lorsqu’ils veulent DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 27 changer de peau , ils cherchent un lieu retiré , afin d j être à l’abri des poursuites de leurs ennemis , et s’y tenir en repos. La mue opérée^ leur corps est mou, et, suivant quelques personnes, d’un goût plus délicat. L’analyse chimique du vieux test nous a fait connaître qu’il est formé de chaux carbonatée et de chaux phosphatée unie , en diverses propor- tions, à la gélatine. De ces proportions dépend 1a. solidité du test; il est bien moins épais et flexible dans les derniers genres de cet ordre , plus loin il devient presque membraneux. M. de Blainviîle a observé que celui des langoustes, est composé de quatre couches superposées , dqnt les deux in- férieures etla supérieure membraneuses; la matière calcaire est interposées entre elles et forme l’autre couche. Par l’action de la chaleur, l’épiderme prend une teinte d’un rouge plus ou moins vif, et le principe colorant se décompose à l’eau bouil- lante ; mais d’autres combinaisons de ce principe produisent dans quelques espèces un mélange de couleurs très agréable, et qui tirent souvent sur le bleu ou le verd. Le plus grand nombre des crustacés fossiles dé- couverts jusqu’à ce jour appartient à l’ordre des décapodes. Parmi ceux des contrées européennes , les uns et les plus anciens , se rapprochent des espèces actuellement vivantes dans les zones voisines des tropiques; les autres , ouïes plus modernes , ont une grande affinité avec les espèces vivantes, propres a 28 CRUSTACÉS DÉCAPODES. nos climats. Mais les crustacés fossiles des régions tropicales, m’ont paru avoir les plus grands rapports avec plusieurs de ceux que l’on y trouve aujour- d’hui en état vivant , fait qui serait intéressant pour la géologie , si l’étude des coquilles fossiles de ces pays , et recueillies dans les couches les plus pro- fondes, nous donnait un semblable résultat. La première famille (i) ou celle Des DÉCAPODES BRACHYURES (Kleistagnatha, Fab. ) A la queue plus courte que le tronc y sans ap- pendices ou nageoires à son extrémité , et se re- ployant en dessôus, dans l’état de repos, pour se loger dans une fossette de la poitrine. Triangulaire dans les mâles et garnie seulement à sa base de quatre ou deux appendices , dont les supérieurs plus grands, en forme de cornes, elle s’arrondit, s’élargit et devient bombée dans les femelles (2), (1) Les coupes que nous qualifions ainsi sont fondées sur un ensemble de caractères anatomiques importants , et repondent ordinairement aux genres de Linnœus, et quelquefois aussi à ceux que Fabricius avait établis dans ses premiers ouvrages. Ces familles sont dès lors plus e'tendues que tes coupes que je nomme ainsi dans mes autres écrits ; mais si on les con- sidère comme des premières divisions ordinales , et si Ton regarde comme familles ce que j’appelle ici tribus , Ton jugera qu’à ces dési- gnations près , la méthode est toujours essentiellement la même. Il n’y a donc point , contre l’opinion de quelques naturalistes ^ de discordance réelle à cet égard. D’après les mêmes principes , les sous-genres , à l’ex- ception néanmoins de quelques-uns dont les caractères sont peu tranchés ou trop minutieux , deviendront , dans une méthode plus détaillée ou plus spéciale, des coupes génériques. (2) Le nombre apparent des segments, qui est généralement de sept, FAMILLE DES BRACHIUR.ES. 2Q Son dess ous offre porte quatre paires de doubles filets velus (i) , destinés à porter les œufs , et analo- gues aux pieds natatoires sous-caudaux des crustacés macroures et autres. Les vulves sont deux trous placés sous la poitrine, entre les pieds de la troisième paire. Leurs antennes sont petites; les intermédiaires, ordinairement logées dans une fossette sous le bord antérieur du test , se terminent chacune par deux filets très courts. Les pé- dicules oculaires sont généralement plus longs que ceux des décapodes macroures. Le tube auriculaire est presque toujours pierreux. La première paire de pieds se termine par une serre. Les branchies sont disposés sur un seul rang , en forme de languettes pyramidales, composées d’une multitude de petits feuillets empilés les uns sur les autres, parallèle- ment à l’axe. Les pieds-mâchoires sont générale- ment plus courts et plus larges que dans les autres décapodes; les deux extérieurs forment une sorte de lèvre (i). Leur système nerveux diffère encore de celui des macroures ( voyez la généralité des décapodes). vaïie aussi quelquefois selon les sexes : il est moindre dans les femelles. Le docteur Leach a fait un grand usage de cette considération , mais qui nous paraît peu importante et contraire à l’ordre nature. (1) Plusieurs de ces filets existent dans les males , mais dans un ctat rudimentaire. (2) Ceux des macroures sont plus alongés et plus étroits. C’est sur cette différence que Fabricius a établi son ordre des exochnata. 3 o CRUSTACÉS DÉCAPODES. Cette famille pourrait, comme dans plusieurs mé- thodes antérieurs à la distribution de ces animaux par Daldorf, ne former qu’un genre, celui de Crabe. (Cancer.) Le très-grand nombre a les pieds tous attachés aux côtés de la poitrine, et toujours découverts; les cinq premières sections sont dans ce cas. La première, ou les Nageurs ( Pinnipèdes ) (i), joint à ce caractère celui dJavoir les der- (i) Cette distribution méthodique des décapodes brachyures est arti- ficielle ou peu naturelle sous quelques points ; aussi y avons-nous fait quelques changements dans notre ouvrage sur les familles naturelles du règne animal. Les quadrilatères composent notre première tribu , à la tête de laquelle sont les ocypodes et les autres crabes de terre ou tourlou- roux, et qui finit par les crabes de rivière ou les telphuses. Les arqués forment la seconde. Celle des cryptopodes, nous paraissant plus rap- prochée de la précédente que de celle des triangulaires viendra immé- diatement après, et sera la troisième, et non la quatrième, comme dans cette méthode. Dès lors nous placerons à la fin de la tribu des arqués , des genres dont les pinces sont en forme de crête , dont les antennes latérales sont toujours très courtes , et dont le troisième article des pieds-mâchoires a une forme triangulaire et ne présentant souvent ancune échancrure ; tels sont les hépates , les matutes , les orithyies et ' les mursies. Des braçhyures se rapprochant des derniers , quant à la forme du même article, mais dont les serres sont différentes, et qui ont les an- tennes latérales saillantes , avancées et souvent velues , tels que les' thia , les pirimèles, les atélécycles, précéderont immédiatement ces derniers sous-genres. Comme les telphuses semblent se lier avec les ériphies , les pilumnes , et que de ceux-ci Ton passe naturellement aux crabes propre- ment dits, il s’ensuit que les portunes et autres arqués nageurs commen- ceront cette tribu. Viendront ensuite les orbiculaires, les triangulaires et les notopodes. Mais parmi ceux-ci, les dromies et les dorippes de- vraient remonter plus haut. Les homoles, les lithodes et les ranines me paraissent être de tous les brachyures ceux qui tiennent de plus près aux macroures. Les pieds-mâchoires extérieurs des homoles et des lithodes ont, par leur alongement et leur saillie , une grande ressemblance avec ceux des macroures. Quoique nous r/ayons divisé les décapodes qu’en deux genres, on pourrait cependant , pour se rapprocher dés dernières méthodes , et afin FAMILLE LES BRACHYU UES r 3i niers pieds au moins terminés par un article très-aplati en nageoire ( ovale ou oibicülaire, et plus large que le 'même article des pieds précédents , même lorsqu’ils sont aussi en nageoire ). Ils s’éloignent plus souvent du rivage et se portent en haute-mer. Si l’on en excepte les orithyies , la queue des males n’offre bien distinctement que cinq segments, celle des femelles en a sept. Nous commencerons par ceux dont tous les pieds , les serres exceptées, sont natatoires. Les Matutes. (Matuta. Fab. ) Ont le test presque orbiculaire et armé de chaque côté, d’une dent très forte, en forme d’épine; les mains dentelées * supérieurement en manière de crête , et hérissées, à leur face extérieure , de tubercules pointus ; et le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs sans échancrure apparente , se terminant en pointe, de sorte qu’il forme avec l’article pré- cédent un triangle aîongé, presque rectangle. Les antennes extérieures sont très petites. Les pédicules oculaires sont un peu arqués. De Géer en mentionne une espèce ( Cancer latipes.)7 qu’il dit être des mers d’Amérique, et avoir le front terminé par un bord droit et entier. Mais toutes celles que nous avons vues (i) venaient des mers orientales, et le milieu de ce bord offre toujours une saillie bidentée ou échancrée. Les Polybies. (Polybius. Leach. ) Avoisinent les étrilles ou portunes; mais leur test est pro- portionnellement moins large et plus arrondi; ses côtés n’of- frent que des dents ordinaires. Le troisième article des pieds- mâchoires extérieurs est obtus et échancré. Les yeux sont de diminuer le nombre des sous-genres , convertir nos sections en tribus, re'pondant à autant de genres , que l’on partagerait ensuite en diverses coupes sous-géne'riques. (i) M. victor , Fab. ; Ilerbst. , yi, 44- — planipes , Fab. ; Herbst. xlviii, 6; M. lunctris , Leach, Zooî. , Miscell, , cxxvn , 3-5, var. ; — • M. Peronii , ib , tab. ead. , î-2. Peut-être faut-il rapporter à ce genre ou à celui de mursie de M. Leach, l’espèce fossile que M, Desmarest nomme portune cV flericart, Hist. nat. des crust. foss. , v, 5, 52 CRUSTACÉS DÉCAPODES, beaucoup plus épais que leurs pédicules, et globuleux. On n’en Connaît encore qu’une seule espèce (i), qui a été trouvée sur la côte de Devon sliire, et que M. Dorbigny, correspondant dix Muséum d’histoire naturelle , a aussi observée sur nos côtes maritimes des départements de l’ouest (2). Dans tous les nageurs suivants , les deux pieds postérieurs sont seuls en nageoire (3). On peut d’abord en détacher ceux dont le test est presque ovoïde, rétréci et tronqué transversalement en devant; dont la queue offre distinctement dans les mâles (seuls indivi-» dus connus ) sept segments. Tels sont : Les Orithyies. ( Orithyia, Fab. ) La seule espèce connue (O. mamillaris , Fab., cancer bimaculatus , Herbst., XVÎÏI, 101 ) se trouve dans les mers de la Chine, ou du moins fait partie des collections d’insectes que ses habitants vendent aux Européens. Les pédicules oculaires sont proportionnellement plus longs que ceux des étrilles ou portunes. Le test des derniers nageurs est notablement plus large en devant que postérieurement, en forme de segment de cercle , rétréci vers la queue et tronqué, ou bien soit en trapèze, soit presque en cœur. Son plus grand diamètre transversal surpasse généralement le diamètre opposé. La queue des mâles ne présente que cinq segments , au. lieu de sept, nombre de ceux de la femelle, et qui est généralement propre à la queue des décapodes ; le troisième et les deux suivants se soudent et se confondent ou n’en forment' qu’un; cependant on en découvre souvent les traces, du moins sur les côtés. Nous séparons d’abord ceux dont les yeux sont portés sur des pédicules grêles et très longs, partant du milieu du bord antérieur du test, se prolongeant jusqu’à ses angles latéraux, et se logeant dans une rainure pratiquée sous le bord. (1) Polybius Henslowii , Leach, Malac, Brit. , ix , B. (2) Les portumnes du docteur Leach ont les tarses des pieds inter- médiaires comprimés , presque en nageoire , et pourraient venir après les polybies. (3) Toujours plus large et plus ovale que les tarses précédents., FAMILLE DES BR ACHYETIiES. 53 Tels sont Les Podophthalmes. ( Podophthalmtjs. Lom. ) Le test est en forme de trapèze transversal , plus large et droit en devant, avec une dent longue, en forme d’épine, derrière les cavités oculaires. Les serres sont alongées , épineuses et semblables à celles de la plupart des espèces du genre Lupa du docteur Leach. La seule espèce vivante connue (i) habite les côtes do l’île de France et celles des mers voisines. Le riche cabinet d’un naturaliste des plus versés dans la connaissance des coquilles fossiles, M. de France, offre le moule intérieure d’un podophthalme fossile, auquel M. Des marest a donné le nom de ce savant (2). Les pédicules oculaires des autres crustacés de cette sec- tion sont courts, n’occupent qu’une très petite portion du diamètre transversal du test , se logent dans des cavités ovales, et ressemblent en général à ceux des crabes ordi- naires, avec lesquels ces crustacés nageurs se lient presque insensiblement. Ces crustacés peuvent être réunis en un seul sous-genre , celui D’étrille ou Portune. ( Portunus. Fab. ) Quelques espèces (3) propres aux mers des Indes orienta- les, telles que Y Admete d’Herbst (LVI1 , 1.), se distinguent de toutes les suivantes par leur test en forme de quadrila- tère transversal, rétréci postérieurement , et dont les cavités oculaires occupent les angles latéraux antérieurs ; les yeux sont ainsi distants l’un de l’autre, par un intervalle égalant presque la plus grande largeur du test. L’insertion des an- tennes latérales est très éloignée de ces cavités. D’autres espèces , dont le test est en forme de segment de cercle, tronqué postérieurement et plus large dans son mi- lieu , sont remarquables par la longueur de leurs serres , (1) Podophihalmus spinosus , Latr., Gener. crust. et insect., 1, 1 , et ir , j ; Leach, Zool. Miscel , cxlviii; portunus vigil , Fab. (2) Hist. nat. des crust. fossil. , y , 6 , 7 , 8. (3) Genre thàlamite , thalamita , Lat. TOME t. 3 34 CRUSTACÉS DÉCAPODES, qui est double au moins de celle du test. Ses côtés offrent chacun neuf dents , dont la postérieure beaucoup plus grande, en forme d’épine. La queue des mâles est souvent très différente de celle de leurs femelles. Ces portunes com- posent le genre Lupée (Lupa) du docteur Leach, et sont , pour la plupart, assez grands et exotiques. La Méditerranée nous en offre une espèce (i). Une troisième division se composera d’espèces analo- gues aux dernières pour la forme du test , mais dont les dents latérales , au nombre de cinq communément, sont presque égales , ou dont la postérieure au moins diffère peu des précédentes ; la longueur des serres excède peu celle du test. Celles qui ont de six à neuf dents de chaque côté , sont toutes exotiques. Le Portime de Tranquebar ( P. tranqueba- ricusj Fab., Herbst., Cane., XXXVIïI, 3. ), est la seule con- nue, ayant neuf dents et toutes égaies à chaque bord latéral. Elle est grande et sa chair est estimée. Nous soupçonnons que leportune Leucodonte, deM. Desmarest(Hist. nat. des crust. foss. , VI, i. — 3 ) est la même, en état fossile $ il nous vient aussi des Indes. Les espèces suivantes, toutes des mers d’Europe (a) , ont cinq dents à chaque bord latéral de la carapace. (1) Portunus Dufourii , Latr. , nouv. Dict. d’hist. nat., 2e édit. Cette espèce, figurée dans le Dictionnaire classique d’histoire naturelle , se rapproche beaucoup du Cancer hastatus de Linnceus , qu’il dit se trou- ver dans la mer Adriatique. Rapportez à la même division les espèces suivantes : Cancer pelagicus , Herbst, lviii, 55; — C. forceps , ejusd. , lv , 4 7 Leach., Zool, Mise., liv; — C. sanguinolenlus , Herbst. , vin , 56 , À7 ; — Ejusd. , C. cedonulli , xxxix et reticulatus , l ;i — ejusd., C. hastatus , lv, 15 — C. menestho , ibicl . 3 ; — C . ponticus , ibid. , 5. (2) P oyez , pour les espèces de la Méditerranée, les ouvrages de Pé- ! tngna, de^Risso , d’Olivi ; pour celles de nos côtes occidentales et des mers de lai Grande-Bretagne, le Catalogue méthodique des crustacés du département du Calvados , de M. de Brébisson, et surtout l’excellent ou- vrage du docteur Leach , intitulé Malacostraca podophthalmia Briian- niœ. M. Desmarest a très bien développé la méthode de cet auteur , dans j ses Considérations générales sur les crustacés , livre qui sera très utile à ceux qui s’occupent de l’étude <3e ces animaux. Voyez aussi notre article Porlune de l’Encyclopédie méthodique. famille des bu ac hydre s. 35 L’ Étrille commune. {Cancer puber. L.) Penn. Zool. Brit. IV, iv. 8} Herbst. Vil. 5g. Leach. Malac. Brit. vi. Est couverte d'un duvet jaunâtre , avec huit petites dents entre les yeux, dont les deux mitoyennes plus Ion* gués, obtuses et divergentes ; les serres sillonnées, armées d’une dent forte et dentée, au côté interne du carpe , et d’une autre sur l’article suivant ou la main} les doigts sont noirâtres. Cette espèce porte communément le nom à' étrille 7 et sa chair est très délicate. La petite Étrille. {Cancer cor ru gatus. Penn. Zooî. Brit. ÎV. pl. v. 9. Leach. Maiac. Brit. Vil. 1, (l.) A le test tout ridé , garni d’un duvet jaunâtre -, avec trois dents égales , presque en forme de lobes, au front. Les troisdents postérieures des bords latéraux sont très aiguës, en forme d’épines. Le P. ménade ou le Crabe commun de nos côtes. {C. mœnas. Lin . Fab. ) Et qu’on appelle vulgairement crabe enragé , me paraît appartenir plutôt aux portunes qu’aux crabes proprement dits } seulement les nageoires postérieures sont plus étroites. Tel a été le premier sentiment du docteur Leach, qui en a fait ensuite un genre particulier , sous le nom de carcin { Carcinus , Malacost. Brit., XII, tab. v ). Il a aussi cinq dents de chaque côté, et pareil nombre au front, les oculaires internes comprises. Le dessus du test est glabre, finement chagriné, avec des lignes enfoncées, profondes. Les tarses sont striés } la tranche supérieure des mains est comprimée en manière d’arête arrondie , ter- minée par une petite dent} on en voit une autre, mais plus forte, au côté interne de l’article précédent} les doigts sontstriés, presque également dentés , aveclebout noirâtre. On trouve dans le calcaire marneux du Monte-Bolca , un crustacé fossile qui, selon M. Desmarest ( Hist. nat. des crust. foss., pag. ia5), a de grands rapports avec cette espèce. Dans le portune de Pwndelet de M. Risso , le front est sans dents. Celui qu’il nomme longipes présente le même 3 36 CRUSTACÉS décapodes. caractère , mais ses pieds sont proportionnellement plus longs que ceux des autres espèces analogues. Nous formerons une quatrième division avec le sous-genre. Platyonique ( Platyonichus. ) Dont la dénomination a remplacé celle de porlumne ( portumnus ) de M. Léach , trop rapprochée du mot por- tune, déjà employé. Ici le test est aussi long au moins que large, presque en forme de cœur. Tous les tarses des pieds, les serres exceptées, se terminent par une petite lame semi - elliptique , alongée et pointue; Tindex est très comprimé. Cette division 11e comprend encore qu’une es- pèce, qui est le cancer latipes de Plan eus ( De conchis minus notis , III , 7, B. C.), etqui a été figurée aussi par Leach (Malac. Bïit»,IV). Le front offre trois dents, et chaque bord latéral du test cinq. ( Voyez l’article Platyonique de l’Ency- clopédie méthodique.) Des crabes nageurs nous passons à ceux don t tous les pieds se terminent en pointe, ou par un tarse conique , quelque- fois comprimé, mais ne formant point de nageoire pro- prement dite. Ceux d’entre eux dont le test est évasé , coupé par devant en arc de cercle , rétréci et tronqué eu arrière , dont les serres sont identiques dans les deux sexes, où la queue offre le même nombre de segments que celle des portunes , et qui , à l’exception des tarses , leur ressemblent presque entièrement, composeront notre seconde section, celle des Arques ( Arcuata ). Les Crabes proprement dits. (Cancer. Fab. ) Ont le troisième article des pieds -mâchoires extérieurs échancré ou marqué d’un sinus , près de l’extrémité in- terne et presque carré. Les antennes , ne dépassant guère le front, et à articles peu nombreux, sont repliées , glabres ou peu velues. Les mains sont arrondies, et ne présentent point supérieurement d’apparence de crête. Les uns ont l’article radical des antennes extérieures beaucoup plus grand que les suivants , en forme de lame , terminée, par une dent saillante et avancée , fermant infé- rieurement le coin interne des cavités oculaires. Les fosset- tes des antennes mitoyennes ou internes sont presque lon- gitudinales, Tel est FAMILLE DES BRACHYURE5. 37 Le Crabe poupart eu tourteau ( Cipagurus . Lin.) Herbst. IX, 5g7 dont le test est roussâtre, large, plan , presque lisse en dessus, avec neuf festons à chaque bord latéral, et trois dents au front. Ses serres sont grosses , unies, avec les doigts noirs et garnis intérieurement de tubercules mousses. Il acquiert pies d’un pied de largeur, et pèse alors jusqu’à cintj livres. Il est commun sur les côtes de France de l’Océan , et moins abondant dans la Méditerrannée. Sa chair est estimée. Le docteur Leach ( Malac. Brit. , XVli , x ) le sépare génériquement des autres crabes. Dans les autres, les articles inférieurs des antennes sont cylindracés; le premier, quoiqu’un peu plus grand, ne diffèrepoint des suivantsquantà la forme et aux proportions, et ne dépasse point le canthus interne des fossettes ocu- laires ; celles des antennes intermédiaires s’étendent plutôt dans le sens de la largeur du test , que dans celui de sa lon- gueur. Il en est parmi eux ( C . 1 1. dentatus , Fab.) , don.t les doigts ont leur extrémité creusée en manière de cuiller; ce sont les Clorodies ( Clorodius . ) de M. Leach. Plusieurs des es- pèces, où ils se terminent en pointe , sont remarquables en ce que l’arqùre des bords du test se termine postérieure- ment par un pli et une saillie débordante, en .manière d’angle. Celles dont le front est tridenté, et dont le test n’of- fre de chaque côté que cette saillie ou dent postérieure , composent son genre Carpilie ( Carpilius ). Les espèces de cette subdivision ( C. corallinus , F.; C. maculatus , ejusd. ) présentent des marbrures ou des taches rondes couleur de sang. Elles habitent plus particulièrement les mers des Indes orientales. Beaucoup de crabes fossiles me paraissent appartenir à cette subdivision. Les Xanthes ( Xantho. ) du même, et dont quelques-uns ( Xantho Jloridus , Leach, Malac. Brit., XI ; — Cancer p or es&ay Oliv., Zool. adriat., 11, 3. ) habitent nos côtes, ont leurs antennes insérées dans le canthus interne des cavités oculaires , et non en dehors , comme dans les précé- dents. D’autres considérations permettraient d’augmenter le 38 CRUSTACÉS DÉCAPODES. nombre de ces coupes. Mais nous avons dû nous borner à indiquer les principales. Le Crabe vulgaire de nos côtes , de la première édition de cet ouvrage , a été placé dans celle-ci avec les portunes ( P. mënade. ) Les Pirimeles (Pirimela. Leach.) Ressemblent tout-à-fait aux crabes, mais leurs antennes extérieures se prolongent notablement au-delà du front, et leur tige, plus longue que leur pédoncule, se compose d'un grand nombre d’articles. Les fossettes des intermé- diaires sont, ainsi que dans le crabe tourteau , plutôt longi- tudinales que transversales. On n'en connaît qu’une espèce ( P. denticulata , Leach., Malac. Brit. , Vilï , in. ), qu’on trouve dans la Manche et dans la Méditerranée. Peut-être faut-il rapporter à cette espèce le crustacé fossile, décrit par M.Desmarest, sous le nom dé A télécycle rugueux. (Hist. nat. des crust. foss. , IX, 9. ) Les Atélécycles (i). ( Atelecyclus. Leach.) Ont, ainsi que les piri mêles, les fossettes des antennes intermédiaires longitudinales') les àntennes latérales alon- gées, saillantes, et composées d’un grand nombre d’articles; mais elles sont très velues ainsi que les serres; ces serres sont fortes, avec les mains comprimées. Le troisième article des pieds-mâchoires est sensiblement rétréci supérieurement en manière de dent obtuse ou arrondie. Les tarses sont coni- ques, et les pédicules oculaires sont de grandeur ordinaire. La queue est plus alongée que dans les crustacés précédents. On en a décrit deux espèces (2), l’une des côtes d’An- gleterre , à forme suborbiculaire , et l’autre de celles de France, tant océaniques.que méditerranéennes. Les Tries. (Thia. Leach.) Se rapprochent des atélécycles, à raison de leurs antennes (1) Nous avions d’abord placé ce sous-genre, ainsi que le suivant , dans la section des orbiculaires. (2) Voyez les Considérations générales sur la classe des crustacés , de M. Desmarest, pag. 88 et 89. FAMILLE DES Bit ACH Y LIRES. *9 latérales, de la direction des fossettes logeant les intermé- diaires, de la forme du troisième article des pieds-mâchoi- res extérieurs, de leur test suhorbiculaire ; mais leurs yeux ainsi que leurs pédicules sont très petits et à peine saillants. Leurs tarses sont très comprimés et subelliptiques. Le front est arqué, arrondi, sans dentelures prononcées. L’espace pectoral compris entre les pieds est très étroit et de la même largeur partout. Les serres sont proportionnellement bien moins fortes. Le test est uni, et sous quelques autres rap- ports ces crustacés avoisinent les leucosies et les corisies. L’espèce (i) prototype, dont on ignorait la patrie, a été découverte par M. Milne Edwards , dans le sable des bords de la Méditenannée , près de Naples. M. ïlisso ( Journ. de phys. , 1822 , p. 25 1. ) en a décrit une autre, qu’il a dédiée â M. de Blainville , et qu’il a trouvée dans la rivière de Nice. Les Mursies. (Mursia. Leacli. ) (2). Dont on ne connaît encore qu’une seule espèce , et qui est propre à cette partie de l’Océan qui environne l’extré- mité méridionale de l’Afrique. Elle avoisine les matutes el plusieurs portunes, à raison d’une longue épine dont chaque côté du test est armé postérieurement* elle se rapproche aussi des crabes proprement dits, pour la forme du test et des pieds- mâchoires extérieurs, avec cette différence que leur troi- sième article est en forme de carré aîongé, rétréci et tron- qué obliquement à son extrémité supérieure; mais, ainsi que dans les calappes et les hépates, les mains sont très com- primées supérieurement, avec une tranche aiguë et dentée, en manière de crête (3). Les Bépates. ( Hepatus. Latr. ) Ont, quanta la forme évasée de leur test, la brièveté de leurs antennes latérales, une grande affinité avec les crabes pro- prement dits , et se rapprochent des mursies et des calappes, (1) Tliia polita , Leach , Zool. Miscel. , cm. (2) Dénomination qu’il faudrait changer, parce qu’on peut facilement la confondre avec celle de nursia , autre sous-genre de crustacés. (3) De smar. , Consid. , ix, 3. 4o CRUSTACÉS DÉCAPODES, à raison de leurs mains comprimées et terminées supérieu- rement en manière de crête; mais le troisième article de leurs pieds - mâchoires extérieurs est en forme de triangle alongé, étroit et pointu, sans échancrure apparente, carac- tère que Fou observe aussi dans les matutes et les leucosies. L’espèce (i) qui a servi de type à l’établissement de cette coupe a été confondue avec les calappes par Fabricius. Elle est de la grandeur d’un crabe tourteau de moyenne taille. Son test est jaunâtre, ponctué de rouge , avec les bords finement et inégalement crénelés. Les yeux sont petits et rapprochés. Les pieds sont entrecoupés de bandes rouges. Quoique la queue des mâles n’ait que cinq segments complets, on dé- couvre néanmoins très distinctement sur les côtés , les traces des deux autres. Cette espèce est commune aux An- tilles. Une troisième section, celle des Quadrilatères ( Qua- drilatera), a le test presque carré ou en cœur, avec le front généralement prolongé, infléchi ou très incliné, et formant une sorte de chaperon. La queue des deux sexes est de sept segments, distincts dans toute leur largeur. Les an- tennes sont généralement fort courtes. Les yeux de la plu- part sont portés sur de longs pédicules ou gros. Plusieurs vivent habituellement à terre, dans des trous qu’ils se pratiquent; d’autres fréquentent les eaux douces. Leur course est très rapide (2). Une première division comprendra ceux dans lesquels le quatrième article des pieds-mâchoires extérieurs est inséré à l’extrémité supérieure interne de l’article précédent, soit sur une saillie courte et tronquée, soit dans un sinus du bord interne. Ce sont ceux qui se rapprochent le plus des crabes propres. Les uns ont un test tantôt presque carré ou trapezoïde , mais point transversal, tantôt presque en forme de cœur (U Hepatus fascialus , Latr. ; Desmar. , Consid. , ix, 2; Calappa anguslata , ïab. ; Cancer pr incep s , Bosc. ; Herbst, xxxyu, 2. Voyez aussi son cancer armadillus , vi , 4 2 pt 43. (2^ Je les considère, sous le rapport des habitudes et de quelques ca- ractères d’organisation , comme s’éloignant le plus des autres décapodes, et comme devant être placés à l’une des extrémités de cet ordre. FAMILLE DES BRACHYUKES. 4i tronqué. Les pédicules oculaires sont courts et insérés soit près des angles latéraux et antérieurs du test, soit plus intérieurs, mais toujours à une distance assez grande du milieu du front. Ici viennent : Les Eriphies. (Eriphia. Lat. ) Qui ont les antennes latérales insérées entre les cavités oculaires et les antennes médianes • le test presque en forme de cœur, tronqué postérieurement , et les yeux éloi- gnés de ses angles antérieurs. Nos côtes en fournissent une espèce {Cancer spinifrons, Fab. • Herbst., XI , 65 j Desmar., Cons. , XIV , i ) , qui est le pagurus d’Aldrovande. Les côtés de son test ont chacun cinq dents , dont la seconde et la troisième bifides. Le front et les serres sont épineux. Les doigts sont noirs. Les Trapésies. ( Trapezia, Latr.) Semblables aux ériphies par l’insertion des antennes la- térales , mais dont le test est presque carré, déprimé, uni , avec les yeux situés à ses angles antérieurs , et les serres très grandes, comparativement aux autres pieds. Toutes les espèces ( i ) sont exotiques et des mers orien- tales. Les Pilumnes. ( Pilumnijs, Leach. ) Différents des deux sous -genres précédents à raison de leurs antennes latérales insérées à l’extrémité interne des cavités oculaires, au-dessous de la naissance des pédicules des yeux. Ils sont plus rapprochés, quant à la forme du test, des crustacés de la section précédente que les autres quadri- latères, et ambigus , à cet égard, entre les deux sections. Comme dans la plupart des arqués, le troisième article de leurs pieds-mâchoires est presque carré ou pentagone. Les antennes latérales sont plus longues que les pédi- cules oculaires, avec une tige sétacée , plus longue que le (i) Cancer cymodoce , Herbst, li, 5;.— C. rufo punctatus , ejusd. , xlvii,6; — ejusd. , C. glaberrimus , xx, 11 5. Voyez l’article Trapézie de l’Encyclopédie méthodique. 42 CRUSTACÉS DÉCAPODES. pédoncule et composée d’un grand nombre de petits articles. Les tarses sont simplement velus (i). Les Thelphuses (2). ( Thelphusa. Latr. ) A antennes latérales situées comme dans les pilumnes , mais plus courtes que les pédicules oculaires, de peu d’arti- cles ? avec la tige guère plus longue que le pédoncule, et cy- lindrico-conique. Le test est d’ailleurs presque en forme de cœur tronqué, et les tarses sont garnis d’arêtes épineuses ou dentées.^ On en connaît plusieurs espèces , vivant toutes dans les eaux douces, mais pouvant, à ce qu’il paraît, s’en éloigner durant un intervalle de temps assez considérable. L’une, citée par les anciens, se trouve dans le midi del’Eu- rope, le Levant et en Egypte; c’est le crabe fluviatile de Belon, de Rondelet etdeGesner .{Voyez Olivier, Voyage en Egypte , pî. XXX, 2 ; et les planches d’hist. nat. du grand ouvrage sur cette contrée. ) II est très commun dans plu- sieurs ruisseaux et divers lacs des cratères du midi de l’Italie; et on voit son effigie sur plusieurs médailles an- tiques grecques , celles de Sicile notamment. Son test a environ deux pouces de diamètre en tout sens. Il est grisâtre ou jaunâtre , selon que l’animal est vivant ou sec, lisse en grande partie , avec de petites rides incisées et des aspérités aux côtés antérieurs. Le front est transversal, incliné, rebordé , sans dents. Les serres ont des aspérités, avec une tache roussâtre à l’extrémités des doigts, qui sont longs, coniques et inégalement dentés. Les moines grecs le mangent cru, et il est , pendant le carême, l’un des aliments des Italiens. Deux naturalistes, voyageurs du gouvernement, trop tôt enlevés aux sciences naturelles , Delalande- et Leschenault- de-Latour , ont découvert deux autres espèces ; l’une recueil- li) Voyez Farticle Pilumne de l'Encyclopédie méthodique et Fou- yrage de M. Desmarest précité , pag. 111. (2) Les Potamophiles de la première édition de cet ouvrage. Ce nom ayant déjà été consacré à un genre de coléoptères , je Fai remplacé par celui de thelphuse. ( Voyez ce mot dans la seconde édition du nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle.) Ce sont les potamobies de M, Leach, et les potamons de M. Sayigny. FAMILLE DES BRACHYURES. 4^ lie par le premier dans son voyage au sud de l’Afrique, et l’autre par le second dans les montagnes de Ceylan. Le cancer senex de Fabricius (.Herbst. XL, 5 ), me paraît devoir se rapporter au même sous-genre. Cette espèce habite les Indes orientales. Une espèce propre à l’Amérique ( telphusa serrata, Iierbst. X, n ) est proportionnellement plus aplatie et plus large que les autres, et offre quelques autres ca- ractères qui semblent indiquer une division particu- lière (i). D’autres quadrilatères ayant, de même que les précé- dents , le quatrième article des pieds-mâchoires extérieurs inséré à l’extrémité interne de l’article précédent, s’en éloi- gnent par la forme trapézoïdale, transverse et élargie en-de- vant de leur test, ainsi que par leurs pédicules oculaires qui, comme ceux des podophthalmes , sont insérés près du milieu du front, longs, grêles, et atteignent les angles anté- rieurs. Les serres des mâles sont longues et cylindriques; tels sont : Les Gonoplaces ou Rhombilles. ( gonoplax. Leach. ) Nos mers en fournissent deux espèces, dont l’une cepen- dant ne pourrait être qu’une variété de l’autre. Le gonoplace à deux épines ( Cancer angulatus. Lin. ) , Herbst. , î. i3; Leach, ,Malac. Brit., XIII, a les angles anté- rieurs du test prolongés en pointe , et une autre épine , mais plus petite en arrière. Les serres des mâles en offrent deux autres , une sur l’article appelé bras et l’autre au côté interne du cape; les mains sont alongées, un peu rétrécies (i) Voyez aussi , plus bas, îc sous-geisre ocypode.Ten ai formé un nou- veau , sous le nom de Trichodactyle ( Trichôdactylus J , avec un crus- tacé des eaux douces du Brésil , analogue aux précédents , mais ayant le test presque carré, le troisième article des pieds- mâchoires extérieurs en forme de triangle alongé et crochu au bout, et les tarses couverts d’un duvet serré. Le graspus ■ tesselalus des planches (cccv, 2) d’histoire naturelle de l’ Encyclopédie méthodique est encore le type d’un autre nouveau genre Mélie ( Me lia') , trop peu important pour être exposé avec détail dans cet ouvrage. 44 CI1U5TACES DÉCAPODES. à leur base ; Ton observe une autre dent à l’extrémité supé- rieure des cuisses des autres pieds. Le corps est roussâtrë. Cette espèce se trouve sur les côtes occidentales de France' et celles d’Angle terré. Dans le gonop lace rhomboïde ( cancer rhomboïdes , Lin.), la carapace n’offre d’autres épines que celles formées parle prolongement des angles antérieurs. Le corps est plus petit et d’un blanc rougeâtre ou couleur de chair. On la trouve dans les lieux rocailleux de la Méditerranée (i). Dans la seconde division des quadrilatères, le quatrième article des pieds - mâchoires extérieurs ou de ceux qui re- couvrent inférieurement les autres parties de la bouche est inséré au milieu du bout de l’article précédent ou plus en- dehors. Tantôt le test est soit trapezoïde ou ovoïde, soit en forme de cœur tronqué postérieurement. Les pédicules oculaires, insérés à peu de distance du milieu de son bord antérieur, s’étendent jusque près de ses angles antérieurs ou les dépas- sent même. En commençant par ceux dont le test a la forme d’un qua- drilatère transversal , élargi en avant et rétréci en arrière , ou bien celle d’un œuf , s’offrent d’abord Les Macrophthalmes. ( Macrophthalmus. Lat. ) Ainsi que dans les gonoplaces, le test est trapézoïde , les serres sont longues et étroites ; les pédicules oculaires sont grêles, alongés et logés dans une rainure, sous le bord an- térieur du test. Le premier article des antennes intermé- diaires est plutôt transversal que longitudinal , et les deux divisions qui les terminent sont très distinctes et de gran- deur moyenne. Les pieds-mâchoires extérieurs sont rappro- chés inférieurement, au bord interne, sans vide entre eux, et leur troisième article est transversal. Ces crustacés (2) habitent les parages des mers orientales et de la Nouvélle-Hollande. (1) VoyezX article Rhombille de F Encyclopédie méthodique. (2) Gonoplax transversus , Latr. , Encyclop. méthod. , Hist. nat. , ccxcvii ,25 — Cancer brevis , Herbst, lx , l\. Ee gonoplace de Latreille , espèce fossille décrite par M. Desmarest (Hist. nat. des crust.foss. , FAMILLE DES BRACHYURES. /|5 Les suivants, et qui forment les sous -genres géîasime , ocypode etmyctyre , vivant tous dans des terriers, et remar- quables par la célérité de leur course, ont la quatrième paire de pieds et la troisième ensuite plus longues que les autres 5 les antennes intermédiaires sont excessivemen t petites et à peine bifides au bout ; leur article radical est presque longitudinal. Ces animaux sont propres aux pays chauds. Ici le test est solide, en forme de quadrilatère ou de tra- pèze, plus large en devant. Les Gelasimes ( Gelasimus. Latr. — Uca. Leacli. ) Les yeux terminent leurs pédicules, en manière de petite tête. Le troisième article de leurs pieds-mâclioires extérieurs est en carré transversal. Le dernier segment de la queue des mâles est presque demi-circulaire; celle des femelles est presque orbiculaire. Les antennes latérales sont proportionnellement plus lon- gues et plus grêles que les mêmes des ocypodes. L’une des serres, tantôt la droite , tantôt la gauche, ce qui varie dans les individus de la même espèce, est ordinairement beau- coup plus grande que l’autre; les doigts de la petite sont souvent en forme de spatule ou de cuiller. L’animal ferme l’entrée de son terrier, qu’il établit près des rivages de la mer ou dans des lieux aquatiques , avec sa plus grande pince. Ces lerriers sont cylindriques, obliques, très profonds, très rapprochés les uns des autres, mais ordinairement habités par un seul individu. L’usage où sont ces crustacés de tenir la grosse pince élevée en avant du corps, comme s’ils faisaient un geste pour appeler quelqu’un , leur a valu le nom de crabes appelants ( Cancer vocans ). Une espèce observée dans la Carôline-Sud par M. Bosc , passe les trois mois de l’hiver dans sa retraite, sans en sortir, et ne vient à la mer qu’à l’époque de sa ponte (i). ix, i~4), et peut-èire aussi son G , incisé (ix, 5, 6), pourrait être un ma- cro phtli al me; mais en general ses gonoplaces fossiles sont des ge'la- simes. L’espèce qu’il nomme gélasime luisante (viu , 7,8) ne me semble pas différer de l’espèce vivante que je nomme maracoani ( Encyclop . méthod. , ibid. , ccxcvi , 1). (1) Voyez l’article Gélasime de la seconde édition du nouveau 46 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Ocypodes. (Ogypode. Fab. ) Les yeux s’étendent dans Ja majeure partie de la longueur de leurs pédicules , et forment une sorte de massue. Le troi- sième article des pieds - mâchoires extérieurs est en carré long. La queue des maies est très étroite, avec le dernier article en forme de triangle alongé ; celle des femelles est ovale. Les serres sont presque semblables, fortes, mais courtes , avec les pinces presque en forme de cœur renversé. Ainsi que l’annonce l’étymologie du nom générique, ces crusta- cés courent avec une grande vélocité; elle est telle, qu’un homme monté à cheval a de la peine à les atteindre/; de là l’origine de l’épithète de cavalier ( eques ), que leur donnè- rent d’anciens naturalistes. Parmi les modernes , quelques- uns les ont nommés crabes de terre ; d’autres les ont con- fondus avec les gécarcins, sous la dénomination générale de tourlouroux. Les ocypodes se tiennent pendant le jour dans les trous ou terriers qu’ils se creusent dans le sable, près des rivages de la mer. Ils les quittent après le coucher de soleil. L’O. chevalier { Cancer cursor, Lin. ), Cancer eques , Bel. ; O. ippeusy Oîiv. Yoy. dans l’emp. ott., IL xxx, i , se distingue de tous les autres par le faisceau de poils qui termine les pédoncules oculaires. Il habite les côtes de la Syrie, celles d’Afrique, situées sur la Méditerranée, et se trouve même au Cap-Verd Dans VQ. cérathophthalme ( Cancer cerathopthalmus Pall., Spicii. zol. fasc. IX, v, 2-8), l’extrémité supérieure de ces pédicules se prolonge au-delà des yeux et d’un tiers ou plus de leur longueur totale, en une pointe conique et Dictionnaire d’histoire naturelle, et le même article de Fouyrage de M. Desmarest sur les animaux de cette classe. Les crabes cietie-ete7 cietie- panama de Marcgrave , me paraissent synonymes de la ge'lasime combat- tante. D’après uïïe observation de M. Marion, communiquée à Lacad. roy. des sc. par M. de Blainville, cette inégalité' des pinces ne serait propre qu’aux mâles, du moins dans des espèces dont il a observe' un grand nombre d’individus dans son voyage aux Indes orientales. FAMILLE DES BR ACHYURES. 47 simple. Les pinces sont en cœur , très chagrinées et dente- lées sur leur tranche. Cette espèce vient des Indes orientales. Dans quelques autres , les yeux terminent leurs pédi- cules et forment une sorte de massue. Quelques-unes, de l’ancien continent ( O. rhombea , Fab. ) , et toutes celles du nouveau , sont dans ce cas. Mais “celles-ci ont un carac- tère particulier , qui annonce qu’elles vont plus fréquem- ment à l’eau ou qu’elles nagent plus facilement*; leurs pieds sont plus unis, plus aplatis , et garnis d’une frange de poils. Tel est Y O. blanc de M. Bosc (Hist. nat. des crust, I , i ). Le crabe cunuru de Marcgrave est de cette divi- sion (i). En classant la collection du Muséum d’histoire naturelle, nous avions rangé avec les ocypodes, sous le nom spécifi- que de quadridentala, un crustacé qui nous semble avoir une grande conformité avec le gécarcin trois-épines de M. Des- marets, espèce fossile ( Hist. nat. des crust. foss., VIII, io.); il soupçonne qu’elle pourrait appartenir au genre telphuse. Ici le test, dans les femelles au moins , est très mince, membraneux et flexible , le corps est presque rond ou sub~ ovoïde. Les pédicules oculaires sont sensiblement plus courts que dans les sous-genres précédents. Viennent d’abord Les Mictyres. (Mictyris. Lat. ) Leur corps est subovoïde , très renflé, plus étroit et obtus en devant, tronqué postérieurement, avec le chaperon très rabattu , rétréci en pointe à son extrémité. Les serres sont coudées à la jonction du troisième et du quatrième article ; celui-ci est presque aussi grand que la main ; les autres pieds sont longs , avec les tarses anguleux. Ajoutons à ces caractères essentiels , que les pédicules oculaires sont courbes , couronnés par des yeux globuleux ; que les pieds-mâchoires extérieurs sont très amples, très velus au (i) Voyez ausssi, pour les ocypodes du nouveap continent, les obser- vations de M. Say , consignées dans le Journal des sciences naturelles de Philadelphie. Son O. réticulé est urîgrapse. Nous renverrons aussi à l’ar- ticle Ocypode de la seconde édition du nouv. Dictionn d’hist. naturelle, et à l’ouvrage de M. Desmarest. 4$ CRUSTACÉS DÉCAPODES. bord interne, avec le second article fort grand et le suivant presque demi-circulaire. On en connaît deux espèces; Tune qui se trouve dans TOcéan australasien (i) , et l’autre en Égypte (2) où elle a été observée par M. Savigny, Immédiatement après les mictyres nous placerons Les PlNNOTHERES. ( PlNNOTHERES. Latl\ ) Crustacés très petits, vivant une partie de l’année, sur- tout en novembre, dans diverses coquilles bivalves, les mou- les et les jambonneaux particulièrement. Le test des femelles est suborbiculaire, très mince et fort mou, tandis que celui des mâles est solide , presque globuleux et un peu rétréci en pointe en devant. Les pieds sont de longueur moyenne, et les serres sont droites et conformées à l’ordinaire. Les pieds-mâchoires extérieurs n’offrent distinctement que trois articles , dont le premier grand , transversal , arqué , et dont le dernier muni à sa base interne d’un petit appendice. La queue de la femelle est très ample et recouvre tout le dessous du corps. Les anciens croyaient qu’ils vivaient en société avec les mollusques des coquilles où on les trouve, et qu’ils les aver- tissaient dans le danger , et allaient à la chasse pour eux. Aujourd’hui le peuple de certaines côtes attribue , peut-être sans de meilleurs raisons, à leur présence dans les moules, les qualités malfaisantes que celles-ci prennent quelquefois (3). Nous arrivons maintenant à des crustacés qui, analogues aux derniers, à raison de l’insertion de leurs pédicules ocu- laires, s’en éloignent cependant à l’égard du test. Il a la forme d’un cœur, tronqué postérieurement ; il est élevé , dilaté et arrondi sur les côtés, près des angles antérieurs; les pédicu- (1) Latr., Gener. , crust. etins., 1. 40 ; Encyclop. méthod. , atl. d’hist, nat. , ccxcvn, 3 5 Desmar. , Consid. , xi, 1. Ge sous-genre et celui du pinnothère faisaient partie , dans la première édition de cet ouvrage, de la section des orbiculaires ; mais dans un ordre naturel, ils avoisinent les ocypodes, les gécarcins , etc. (a) Planches d’hist. nat. du grand ouvrage sur l’Égypte. (3 ) Voyez, quant aux espèces, Leach, mainte,, podoph , Brii. , et Desmar. , Consid. ge'n. sur les erust. , 1 16. FAMILLE DES RRACHYURES. 4o les oculaires sont plus courts que ceux des sous-genres précédents, et n’atteignent pas tout-à-fait les extrémités latérales du test. Les antennes intermédiaires sont toujours terminées par deux divisions bien distinctes. Nos colons amé- ricains ont désigné ces crustacés sous diverses dénominations, telles que celles de tourlouroux , de crabes peints , de cra- bes de terre , de crabes violets , et qui peuvent s’appliquer à diverses espèces ou à diverses variétés d’âge ; mais aucune recherche digne de confiance n’a encore fixé cette nomen- clature. Ces animaux habitent plus particulièrement les con- trées situées entre les tropiques et celles qui les avoisinent. Il est bien peu de voyageurs qui n’aient parlé de leurs ha- bitudes. Mais en dépouillant leurs récits des faits invraisem- blables ou douteux, leur histoire se réduit essentiellement aux suivants. Il passent la plus grande partie de leur vie à terre, se cachant dans des trous et ne sortant que le soir. Il y en a qui se tiennent dans les cimetières. Une fois par année, lorsqu’ils veulent faire leur ponte, ils se rassemblent en bandes nombreuses, et suivent la ligne la plus courte jusqu’à la mer , sans s’embarrasser des obstacles qu’ils peu- vent rencontrer $ après la ponte, ils reviennent très affai- blis. On dit qu’ils bouchent leur terrier pendant la mue : lorsqu’ils l’ont subie et qu’ils sont encore mous, on les ap- pelle boursiers , et on estime beaucoup leur chair, qui ce- pendant est quelquefois empoisonnée. On attribue cette qualité au fruit du mancenillier , dont on suppose, fausse- ment peut-être, qu’ils ont mangé. Dans les uns, tels que Les U ca s ( Uca Latr, ),' La grândeur des pattes , à commencer inclusivement à celles de la seconde paire, diminue progressivement ; elles sont très velues , avec les tarses simplement sillonnés, sans dentelures ni épines notables. La seule espèce connue ( Cancer uca , Lin.), Herbst. VL, 38, habite les marais de la Guianne et du Brésil. Dans les autres , la troisième et la quatrième paire de pieds sont plus longues que la seconde et la cinquième $ les tarses ont des arêtes dentelées ou très épineuses. Ce§ crustacés forment deux sous-genres. TOME I. 4 5o CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Cardïsomes. (Cardisqma Latr. ) Ayant les quatre antennes et tous les articles des pieds» mâchoires extérieurs à découvert $ les trois premiers articles des mêmes pieds-mâchoires droits , le troisième plus court que le précédent , échancré supérieurement , presque en forme de cœur; enfin le premier des antennes latérales pres- que semblable et large. On les désigne aux Antilles sous le nom de crabes blancs ; quelquefois cependant le test est jaune , avec des raies rouges (i). Les Gécarcins. ( Gecarcinus. Leach. ) Dont les quatre antennes sont recouvertes par le chape- ron; dont le second et le troisième article des pieds-mâ- choires extérieurs sont grands , aplatis , comme foliacés, arqués, et laissant entre eux, au côté interne, un vide; ou le dernier de ces articles est en forme de triangle curviligne , obtus au sommet; il atteint le chaperon et recouvre les trois articles ( 4 , 5 et 6 ) suivants. L’espèce la plus commune ( Cancer ruricola , Lin. ), Herbst, III, 36, jeune âge ? IV : XX, n6; xlix , i, est d’un rouge de sang plus ou moins vif, et plus ou moins étendu, quelquefois tacheté de jaune , avec une impres- sion en forme de H, très marquée. Divers voyageurs lui ont. donné le nom de crabe violet , de crabe peint; celui de tourlourou me paraît plus spécialement propre à cette espèce (2). Tantôt ie tesi est presque carré , subisométi ique, ou guèiA plus large que long, aplati, avec le front rabattu dans (1) Cancer cordatus ; Lion. ; — Cancer camifex ■; Herbst. , xli , 1 , iv, 3y ; — - C. guanhumi , Marcgrave. Les tarses on; quatre arrêtes; iî y en a deux de plus dans les gécarcins. (2) Voyez l’article Tourlouroux de FEncycIopédie méthodique. MM. Viétor Audouin et Miîne-Edwards ont communiqué dernièrement à l’académie royale de sciences des observations très curieuses sur un organe propre à ces animaux , et formant une sorte de réservoir susceptible de contenir une certaine quantité d’eau , et placé immédiatement au-- dessus des branchies. Voilà pourquoi ces crustacés ont les côtés anté- rieurs du thorax plus bombés que d’ordinaire. FAMILLE DES BRACHYÜliÈS. 5l presque toute sa largeur. Les pédicules oculaires sont courts et insérés aux angles latéraux antérieurs. Les deux divisions ordinaires des antennes intermédiaires sont très distinctes. Les pieds-mâchoires extérieures sont écartés entre eux inté- rieurement , et forment par cet écart ^ un vide angulaire; leur troisième article est presque aussi long que large. Les serres sont courtes, épaisses, et les autres pieds sont très aplatis ; la quatrième paire et ensuite la troisième sont plus longues que les autres ; les tarses sont épineux. Les Plagusies. ( Plagusia. Latr. ) Ont leurs antennes mitoyennes logées dans deux fissures longitudinales et obliques, traversant toute l’épaisseur du milieu du chaperon (i). Elles sont inférieures ou recouvertes par cette partie, dans Les Grapses. ( Grapsus. Lam. ) Lêur test est un peu plus large en devant qu’en arrière , ou du moins pas plus étroit, tandis qu’il s’élargit un peu de devant en arrière dans les plagusies. Les grapses sont répandus dans toutes les parti es du monde, mais plus particulièrement dans celles qui sont situées près des tropiques. On n'en trouve plus en Europe au-delà du 5o° environ de latitude. Il me paraît qu’à la Martinique on les appelle cèriques. Marcgrave en a figuré des espèces du Brésil , sous les dénominations d ’aratu, aratu pinima(Grap - sus cruentatus , Latr. ), et de carara-tina. A Cayenne on les appelle ragabeumba , qui veut dire soldat. Ces animaux se tiennent cachés pendant le jour sous les pierres et autres corps qui sont dans la mer. Quelques-uns même, à ce qu’il m’a été raconté, grimpent sur les arbres du rivage et se retirent sous leurs écorces. La forme large (i) P. Depressa , Latr.; Herbst. , ni, 35; -—P. clcivimana , Latr , Herbst. , lix , 3; Desm. , Consid. , xiv, 2. La queue ne m’a paru com- posée que de quatre segments bien distincts. Le troisième offre cepen- dant une ou deux lignes enfoncées et transverses. Dans les grapses, ces segments sont au nombre de sept, et le troisième est dilaté, de chaque côté de sa base , en manière d’angle ou d’oreillette 52 CRUSTACÉS DÉCAPODES, et aplatie de leur corps et de leurs pieds leur donne la fa- culté de se soutenir momentanément sur l’eau ils marchent toujours de côté, tantôt à droite, tantôt à gauche. Certaines espèces vivent dans les rivières, où la marée monte, mais plus souvent sur les bords ou hors de l’eau. Ils se ras- semblent en nombre considérable , et lorsqu’il paraît quel- qu’un dans les lieux où ils se trouvent, ils se sauvent dans l’eau, en faisant un grand bruit avec leurs serres, qu’ils frappent l’une contre l’autre. Leur manière de vivre est d’ailleurs la même que celles des autres crustacés carnassiers. ( Voyez Fliist. nat. des crust., par M. Bosc. ) Nos côtes offrent Le grapse madré ( Grapsus varius . Latr.; Cancer marmo - ratus. Fab.; Oliv., ZooL, Adr., Iï , i ; le cancre madré de Rondelet; Herbst,, XX, i i4); 11 est de taille moyenne, pres- que carré, à peine plus large que long, jaunâtre ou livide , très alongé en dessus, avec un grand nombre de lignes très fines et de petits points, d’un brun rougeâtre; quatre émi- nences, aplaties, disposées transversalement , à la base du chaperon, et trois dents à F extrémité antérieure de chaque bord latéral. Ses tarses sont épineux. Le G. porte -pinceau, ( Cuv., Règne anim. IV, xii, i; Rumph., Mus. X2; Desm., Consid., XV, 1) est remarquable par les poils nombreux, longs et noirâtres, qui garnissent le dessus des doigts des pinces. Les tarses n’ont point d’é- pines , caractère qui lui est exclusivement propre. Cette espèce (1) se trouve aux Indes orientales. Notre quatrième section, les obbiculaires (Orbiculata) (2), a le test soit sub-globuîeux ou rhomboïdal, soit ovoïde, et toujours très solide; les pédicules oculaires toujours courts ou peu alongés; les serres d’inégale grandeur, selon les sexes ( plus grandes dans les mâles); la queue n’offre jamais sept segments complets ; la cavité buccale va en se rétrécis- fi (1) Voy. , pour d’autres , l’article plctgusie de l’Encyclopédie métho- dique, et l’Histoire des animaux sans vertèbres de M, Delamarck , genre grapse , (3) Les orithyies et les dorippes me paraissent, dans une série natu- relle , appartenir à cette section , et conduire aux coristes ; leur test est en forme d’ovoïde tronque'. FAMILLE DES BRACHYURES. 53 sant vers son extrémité supérieure, et le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est toujours en forme de trian- gle alongé. Les pieds postérieurs ressemblent aux précé- dents, et aucun de ceux-ci n’est jamais très long. Les Corystes. ( Cqrystes. Latr. ) Ontle-test ovoïdo-oblong , crustacé, avec les antennes la- térales longues, avancées et ciliées; les pédicules oculaires de grandeur moyenne, écartés ; et le troisième article des pieds- mâchoires extérieurs plus long que le précédent, avec une échancrure apparente, pour l’insertion de Farticlesuivant. La queue est de sept segments , mais dont deux oblitérés au mi- lieu dans les mâles. On en connaît une de nos côtes ( Cancer personatus , Herbst. Xli, 71 , 7 2; Leach., Malac. Brit., vi, 1 ; à trois dentelures à chaque bord latéral du test. Feu Deialande, naturaliste-voyageur, en a rapporté une autre du cap de Bonne-Espérance. Les Leucosies. ( Leucosia. Fab. ) Ont un test dont la forme varie , mais plus généralement presque globuleux ou ovoïde, et toujours d’une consistance très dure et pierreuse ; les antennes latérales et les yeux très petits. Les yeux sont rapprochés. Le troiaièmearticle des pieds- mâchoires extérieurs est plus petit que le précédent et sans sinus interne apparent ; ces parties sont contiguës inférieurement, le long du bord interne , et forment un triangle alongé, dont l’extrémité est reçue dans deux loges supérieures de la cavité buccale. La queue, très ample et suhorbiculaire dans les femelles, n’offre ordinairement que quatre à cinq segments, mais jamais sept. Le docteur Leach (1) a partagé ce genre de Fabricius en plusieurs autres, mais que nous présenterons comme de simples divisions. Les espèces dont le test est transversal , avec le milieu des côtés fortement prolongé ou dilaté en manière de cylindre ou de cône, forment son genre ixa (ixa) (*2). (1) Leacli, Zool. Mise, in ; Desm. , Consid. (2) Leucosici cylindrus , Fab. , Herbst. , 11, 29-01. CRUSTACÉS DÉCAPODES. 54 Celles dont le test est rhomboïdal, avec sept pointes co- niques, en forme d’épines , de chaque côté, composent ce- lui d ’iphis ( iphis ). Si le test ayant toujours la même forme rhomboïdale ne présente que des angles ou des sinus sur les côtés , on aura son genre nursie ( nursia ) ; et celui d ’ébalie ( ebalia ) , si ces bords latéraux sont unis. Les leucosies à test ovoïde ou presque globuleux, et distin- guées en outre de plusieurs des précédentes, en ce que les serres sont toujours plus longues que le corps , plus épais- ses que les autres pieds , et que les tarses sont sensiblement striés, peuvent se diviser ainsi. Les unes ont le front avancé ou du moins point débordé par l’extrémité supérieure de la cavité buccale. La branche externe des pieds-mâchoires ( le flagre ) extérieurs est alon- gée, presque linéaire. Ici les serres sont grêles, avec les mains cylindriques et les doigts longs. Tantôt le test est presque globuleux, et soit très épineux, comme dans le genre arcanie ( arcania soituni, comme dans celui à’ i lie ( ilia ). Tantôt le test est suborbiculaire et déprimé , ainsi que dans le g. persephone (persephona) ) ou bien ovoïde, ainsi que dans celui de myra ( myra ). Là, les serres sont épaisses , avec les mains ovoïdes et à doigts courts. Ce sont les vraies Leucosies ( Leucosia ) de ce naturaliste. Dans les autres, l’extrémité supérieure de la cavité buc- cale dépasse le front. La branche externe des pieds-mâchoires extérieurs est courte et arquée. Le test est arrondi et déprimé. Cette dernière division comprend son genre phylire (phy- lira ). D’autres considérations prises des proportions des pattes et de la forme des pieds-mâchoires extérieurs , appuient ces caractères. La leucosie noyau ( ilia nucléus , Leachj cancer nucléus. Lin y Herbst., XI. il\. ) commune dans la Méditerranée, a le test globuleux, granuleux sur les côtés et postérieure- ment, avec le front échaucré, deux dents au bord posté- FAMILLE DES BRACIÎYÜRES. 55 rieur, et deux autres très écartées l’une de l’autre, à chaque bord latéral ; la postérieure est plus forte , en forme d’é- pine, et située au - dessus de la naissance des deux pieds postérieurs. Les côtes maritimes de nos départements occidentaux fournissent quelques autres espèces , qui rentrent dans le genre ebalia de M. Leach (i). Toutes les autres sont de l’Océan indien et américain. Les Indes orientales nous offrent quelques leucosies fossiles. M. Desmaretsen a décrit trois espèces, dont deux se rapportent, selon lui, aux leucosies proprement dites de Leach , et qui en état vivant sont propres aux mêmes contrées. La cinquième section , celle des Triangulaires (Trigon a ), se compose d’espèces, dont le test est généralement trian- gulaire ou subovoïde, rétréci en pointe ou en manière de bec par devant , ordinairement très inégal ou raboteux , avec les yeux latéraux. L’épistome ou l’intervalle compris entre les antennes et la cavité buccale est toujours presque carré , aussi long ou presque aussi long que large. Les serres , ou du moins celles des mâles, sont toujours grandes et alon- gées. Les pieds suivants sont très longs dans un grand nom- bre , et quelquefois même les deux derniers ont une forme différente des précédents. Le troisième article des pieds- mâchoires extérieurs est toujourspresque carré ou hexagonal, dansceuxaux moinsdontles pieds sontde longueur ordinaire. Le nombre apparent des segments de la queue varie. Il est de sept dans les deux sexes de plusieurs; mais dans d’au- tres, ou du moins dans leurs mâles, il est moindre. Plusieurs de ces crustacés sont désignés vulgairement sous Se nom collectif à1 Araignées de mer Quoique les espèces de cette tribu soient fort nombreuses, on n’en a encore découvert que deux en état fossile , et dont l’une au moins ( Maia squinado ) existe encore aujourd’hui , en état vivant, dans les mêmes localités ( Voÿ. Desm. Hist, natur. des crust. fossi î . ) Une première division comprendra ceux dont les seconds (1) Malar. Brit. , xxv. 66 CRUSTACES DÉCAPODES. pieds et les suivants sont semblables, et dont la grandeur diminue progressivement. Parmi ceux-ci nous formerons un premier groupe de tou- tes les espèces dont la queue, soit des deux sexes, soit des femelles , est de sept articles. Le troisième article des pieds- mâchoires extérieurs est toujours presque carré, et tron- qué ou échancré à l'angle supérieur interne. Des serres très grandes, surtout comparativement aux au- tres pieds, qui sont très courts , dirigées horizontalement et perpendiculairement à Taxe du corps jusqu’aucarpe ou l'ar- ticle précédant la main , repliées ensuite , par devant sur elles mêmes , avec les doigts fléchis brusquement , en for- mant un angle; des pédicules oculaires très courts, et point ou peu saillants hors de leurs cavités ; un test rocailleux et très inégal ou très épineux , signalent Les Parthenopes. ( Parthenqpe. Fab. ) Les unes ont les antennes latérales très courtes, de là longueur des yeux au plus; leur premier article est totale- ment situé au-dessous des cavités oculaires. Si la queue offre dans les deux sexes sept segments , ces espèces composeront le genre Parthenope proprement dit (i; deM. Leach. Si celle des mâles n'en présente que cinq, on aura son genre Lambrus (à). Les autres ont les antennes latérales très sensibîeïnent plus longues que les yeux; leur premier article se prolonge jusqu'à l'extrémité supérieure interne des cavités propres à ces derniers organes, et paraît se confondre avec le test. Ici le post-abdomen est toujours de sept segments. Les serres des femelles sont beaucoup plus courtes que celles de l'autre (1) P. horrida , Fab. ; Rumpli. , Mus. , ix , i ; Seba , III , xix j 16, 17; Herbst., xiv, 88. (2) P. longimana , Fab. ; Rumph., Mus. , vm ? — P . giraffiz, Fab. ; Herbst., xix, 108 , 209; — P. lar, Fab. ; — P. rubus , Latr. ; Cancer contrarius , Herbst., lx, 3 ; — P. macrocheles , Latr. , Herbst., xix, 107 5 — C. longhnanüs, Linn. , fem. , P. trigonimanu , Latr. ; Cancer p rens or > Herbst. , xlt , 3. FAMILLE DES BRACHYUU ES. 5 7 sexe. Le même naturalistedistingue génériquement ces crus- tacés sous la dénomination à? Eurynome (eurynoma). On n’eu connaît qu’une seule espèce , qui se trouve sur les côtes de France et d’Angleterre (i). , Toutes les autres parthenopes , à l’exception d’une (2) , sont de l’Océan indien. Dans les suivants, les serres sont toujours avancées, et leur longueur, est tout au plus double de celle du corps ; leurs doigts ne sont point brusquement et angulairement inclinés (3). Ici la longueur des pieds les plus longs ( les seconds ), n’ex- cède guère celle du test, mesurée depuis les yeux jusqu’à l’origine de la queue. Le dessous des tarses est généralement soit dentelé ou épineux, soit garni d’une frange de cils ter- minés en manière dé massue. Nous présenterons, en premier lieu, ceux dont les pédicu- les oculaires sont très courts et de longueur moyenne, sus- ceptibles de se retirer entièrement dans leurs cavités, et dont les serres, dans les mâles au moins, sont notablement plus épaisses que les autres pieds. Les Mithrax. (Mithrax. Leach.) Leurs serres sont très robustes , avec lés doigts creusés en cuiller au bout. La tige des an tenues latérales est sensiblemen t plus courte que leur pédicule. La queue est composée de sept articles dans les deux sexes. Toutes les espèces connues (4) sont de l’Océan américain;, (1) Cancer asper , Penh., Brit. Zool. , iv; Eürynoma aspera * Leach , Malac. Brit. , xvii. (2) P arthenope angulifrons , Latr. , Encyci. méthod. ; Cancer longi- manus , Oiivi. (3) Le premier article des antennes latérales paraissant faire partie du test, a été méconnu de plusieurs naturalistes; le second a été pris' pour lé précédent. (4j Mithrax spaiicinclus , Latr. ; Desmar. , Gonsid. , p. i5o; — Cancer hispidus , Herbst., xvm , 100 Cancer aculealus , Herbsl., xix, io4; — ■ C.^spmipeS) ejusd. , xyn, 94. Uinachus hircus de Fab. est peut-être congénère. 58 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Acanthonyx. ( Acanthonyx. Lat. ) Ont un avancement en forme de dent ou d’épine au côté inférieur des jambes ; le dessous des tarses velu et comme pectiné , et le dessus du test uni. La queue des mâles offre., au plus, six segments complets (i). Les Pises. (Pisa. Leach. ) Dont les serres sont de grandeur moyenne, avec les doigts pointus. Les jambes n’ont point d’épine endessous, etla queue est de sept segments dans les deux sexes. Ainsi que dans les sous-genres précédents , les antennes latérales sont insérées à égale ‘distance des fossettes recevant les intermédiaires et des cavités oculaires, ou plus rapprochées de celles-ci. Ceux-ci, comme dans le genre naxia (2) du docteur Leach, ont deux rangées de dentelures sous les tarses. Ceux-là n’ont qu’une seule rangée de dentelures ou qu’une simple frange de gros cils en massue, sous le même article. Ceux qui sont dans ce dernier cas forment le genre lissa (3) du même. Parmi ceux qui ont une rangée de dentelures , tantôt comme dans ses Pisa( 4) proprement dits, la longueur des pieds diminue graduellement ; tantôt les troisièmes pieds sont brusquement plus courts que les précédents dans les mâles : c’est ce qui a lieu dans ses Chorinus (5). Les Péricères. (Pericera. Lat. ) Rapprochés des pises par la forme et les proportions des serres et le nombre des segments de la queue, s’en éloignent ainsi que des sous-genres antérieurs, en ce que les antennes latérales sont insérées sous le museau et sensiblement plus (ï) Maia glabra , Collecta du Mus. d’hist. nat. ; maia lunulata , Risso. ; ! , 4 ; Libinia lunulata , Desmar. (a) Pisa aurita , Latr. , Encycîop. mëthod. — P. monoceros , ibid. (3) Pisa chiragra, Latr.; ibid. Desmar. , Consid. (4) Pisa xypliias , Latr., ibid.; - — ejusd. ,ibid, P. aries ,• — P. barbi- cornis ,• — - P. cornigera ,' • — P. styx ; — P. bicornula — P. trispinosa ,* P. arm ata , Leach, Malac. Brit , xvn ; Cancer muscosus ? Linn- ; — - P. tetraodon , Leach, ibid , xx. (5) Pisa héros, Latr., Encycîop. mëthod. FAMILLE DES BRACHYUUES. 69 rapprochées des fossettes, logeant les intermédiaires , que de celles recevant les pédicules oculaires (1). Dans les deux sous-genres suivants, les pédicules oculai- res sont courts ou moyens, ainsi que dans les précédents. Mais les serres, même celles des mâles, sont à peine plus épaisses que les pieds suivants. La queue est toujours com- posée de sept segments. Les Maïa. (Maia. Leach.) Où le second article des antennes latérales semble naître du canthus interne des cavités oculaires. La main et l’article qui la précède sont presque de la même longueur. Le test est ovoïde. Ce sous-genre, établi par M. de Lamarck, et composé d’a- bord d’un grand nombre d’espèces , n’en comprend plus maintenant, dans la méthode de M. Leach, qu’une seule , le cancer squinado d’Herbst. (jXÏV, 84; 85, LVÎ; inachus cornu- tus , Fab.). Elle est très commune sur nos côtes et dans la Mé- diterranée, où elle porte le nom à’ araignée de mer: c’est l’un de nos plus grands crustacés et le maïa des anciens grecs, figurésurquelques unes de leurs médailles. Ils lui attribuaient une grande sagesse et le croyaient sensible aux charmes de la musique. Les Micippes. ( Mscippe. Leach. ) Ont le premier article des antennnes latérales courbe, di- laté à son extrémité supérieure , en manière de lame trans- verse et oblique , fermant les cavités oculairés ; l’article sui- vant est inséré au-dessous de son bord supérieur. Le test , vu en dessus, paraît comme largement tronqué en devant* son extrémité antérieure est inclinée et se termine par une sorte de chaperon ou de bec denté (2). Les Stenocionops. (Stenociowops, Leach. } Se distinguent de tous les sous-genres de cette tribu par (1) Maia taurus , Lam. ; Cancer cor nudo , Herbsl. , lix, 6, (2) Cancer crisiatus , Linn. ; Rumpîl. , Mus, , vii; , 1, le raàle.-— Cati~ cer phy hra , Hèrbst , lviu , 4 j Desmar, , Consid. , x’x , 2, 6o cuustacés décapodës. leurs pédicules oculaires longs, grêles , et très saillants hors de leurs fossettes (i). Là, le dessous des pieds ne présente ni de rangées de den- telures 7 ni de frange de cils en massue. Ceux des premières paires, au moins, sont d’une demi-fois au moins plus longs que le test, et souvent beaucoup plus longs. Le corps est généralement plus court que dans les précédents, soit pres- que globuleux , soit en forme d’œuf raccourci. Un crustacé de cette tribu ( maia retuja, Coll, du Jardin du Roi. ) , dont le test est en ovoïde tronqué ou émoussé en devant et laineuxg dont les pédicules oculaires alongés, très courbes, vont se loger en arrière dans des fossettes situées sous les bords latéraux d u test ; dont le carpe, ainsi que dans les maïas], est alongé, offre un autre caractère, qui le distingue exclusivement : la longueur des pieds, à partir des seconds , semble augmenter progressivement, ou du moins différer peu. M. Leach en a formé le genre De Camposcie. (Camposcia. ) Dans les autres, ainsi que de coutume, la longueur des pieds diminue progressivement , de la seconde paire à la dernière. Nous en connaissons dont les pédicules oculaires , quoi- que beaucoup plus courts que ceux des stenocionops , sont toujours saillants; dont les antennes latérales ont le troisième article de leur pédoncule aussi long ou même plus grand que le précédent, et se terminent par une tige longue et sétacce. Ils se rapprochent des micippes; tels sont Les Halimes. ( Halimus. Latr. ) (2). Ceux qui forment les deux sous-genres suivants ont les pédicules oculaires susceptibles de se retirer entièrement dans leurs fossettes et garantis postérieurement par une (1) Cancer cervicornis , Herbst. , lviii , 2, île de France. M. Des- marels , Consid. gén. sur les crust., pag. i53 , s’est trompe' en citant pour type le maia taurus de M. Delamarek. (^) Deux espèces , dont l’une paraît être très voisine du Cancer super- dliosus de Linnœus , Herbst. , xiv , 89. FAMILLE DES BRACHYURES. 6l saillie en forme de dent ou d'angle des bords latéraux du test. Le second article du pédoncule des antennes latérales est beaucoup plus grand que le suivant’ elles sont termi- nées par une tige très courte, en forme de stylet alongé. Les Hyas. (Hyas. Leach.) Ont les bords latéraux de leur test dilatés en manière d'o- reillette; par-derrière les cavités oculaires qui sont ovales et assez grandes; le côté extérieur du second article de leurs an- tennes latérales comprimé et caréné, et les pédicules ocu- laires susceptibles d’être entièrement à découvert, lorsque l’animal les redresse. Le corps est subovoïde (i). Dans Les "Libinies ( Libinia , Leach ) , Les fossettes oculaires sont très petites et presque orbi- culaires. Les pédicules oculaires sont très courts et fort peu exsertiles, Le second article des antennes latérales est cylin- drique et point ou peu comprimé. Le corps est presque glo- buleux ou triangulaire. Nous y réunirons les Doclées ( Doclçea ) et les Egéries (Egeria ) de M. Leach. Dans ses libinies proprement dites (2), les serres des maies sont plus épaisses que les deux pieds suivants et presque aussi longues. La longueur de ceux qui sont les plus longs n’égale pas tout-àfait le double de celle du test. Les serres des mâles des doclées (3) sont notablement plus courtes que les deux pieds suivants. La longueur de ces pieds ne surpasse guère que d’une fois et demie celle du test, qui est presque globuleux et toujours recouvert d’un duvet brun ou noirâtre. Dans les égéries (4) les serres sont filiformes, avec les (1) Cancer araneus , Linn. ; Leach, Malâc. Brit. , xxi, A; Herbst. , xvii , 59; — Hyas coarctaîa , Leach, ibid. , xxi , B. (2) Libinia canaliculata , Say , Journ. acad. des sc. nat. de phys, , tom I, pag. 77, iv, 1 ; — 2h emarginata , Leach, Zool. Mise. , cvm. (3) Doclœa rissonnii , Leach, Zool. Mise., lxxiv. Rapportez -y les incichus ocA, hybridus , de Fab. (4) Egeria inclic a , Leach, Zool. Mise., ’lxiii; Inachiis s pin fer . Fab. 62 CRUSTACÉS DÉCAPODES. mains fort alongées , presque linéaires. Les pieds suivants sont cinq ou six fois plus longs que le test. Le corps est triangulaire. Après avoir passé en revue les sous-genres de cette tribu , dont les pieds, venant après les serres, sont de forme identi que, et dont la queue se compose , dans les femelles au moins, et le plus souvent dans les deux sexes, de sept articles ou seg- ments complets , nous passons à ceux où elle en offre six au plus. Les pieds sont généralement longs et filiformes, ainsi que dans les derniers sous-genres. Si Ton en excepte les lep- topes, ces crustacés s’éloignent encore des précédents sous le rapport de la forme du troisième article des pieds-mâ- chires extérieurs, il est proportionnellement plus étroit , ré- tréci à sa base, et l’article suivant paraît être inséré au mi- lieu de son bord supérieur ou plus en dehors. Le sous-genre suivant diffère de ceux qui lui succèdent , en ce que la queue ne présente dans les mâles que trois segments. La forme du troisième article des pieds - mâchoires extérieurs , m’a paru d’ailleurs être la même que dans les sous-genres précédents. Les Leptopes. ( Leptopus. Lam. ) La queuedes femelles est formée de cinq segments. Le corps est convexe, et ies pieds sont très longs. Nous ne connaissons qu’une seule espèce, qui fait partie de la collection du Muséum d’histoire naturelle , sous la dé- nomination de maia longipes. Le docteur Leach s’était pro- posé de désigner ce genre sous celle de stenopus , que nous n’avons point adoptée , attendu qu’on l’avait déjà appliquée à un autre genre de crustacés. Celui de leptope de M. de Lamarckse compose de plusieurs espèces, mais qui , d’après ies caractères exposés ci-dessus , doivent , à l’exception de celle que j’ai mentionnée, en être exclues. Si l’on en excepte quelques espèces d’hyménosomes , où la queue n’offre distinctement, au plus , que quatre ou cinq articles, dans tous les sous-genres suivants , cette partie du corps en a six , soit dans les deux sexes , soit dans les mâles. Le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est tantôt en forme de triangle renversé ou d’ovale, rétréci inférieure- ment , tantôt en forme de cœur. L’article suivant est inséré FAMILLE DES BRACHYUEES. 65 au milieu de sou bord supérieur , ou plus en dehors que dedans. Quelques-uns, tels que les trois sous-genres suivants , se rapprochent de ceux que nous venons d’exposer, par la forme presque isométrique ou du moins transversale de Fépistome. La base des antennes intermédiaires est peu éloignée du bord supérieur de la cavité buccale. L’un de ces sous-genres se distingue des deux autres par l'aplatissement de son test, et en ce que l’extrémité supé rieure du premier article ( libre dans plusieurs) de ses an- tennes latérales , ne dépasse pas celle des pédicules ocu- laires. Tels sont : Les Hymenosomes. ( Hymenosoma. Leach. ) Le test est triangulaire ou orbiculaire (i). Les espèces sont généralement petites, et propres à l’Océan indien et aux côtes de l’Australasie. Le nombre des segments de la queue varie ; mais il ne s’élève jamais au-delà de six. Dans les deux^sous-genres suivants , le test est plus ou moins convexe toujours triangulaire, et terminé par de- vant en manière de bec. Le premier article des antennes latérales, toujours fixe, forme une arête ou ligne en saillie, entre les fossettes des antennes mitoyennes et celle des veux, et qui se prolonge au-delà du bout des pédicules oculaires. Les Inachus. (Inachus. Fab. ) Ont tous six segments à la queue ; tous les tarses presque droits ou peu arqués ; les pédicules oculaires unis , suscep- tibles de se cacher dans leurs fossettes , et une dent ou épine, dans les mâles au moins, à l’extrémité postérieure de ces cavités Le docteur Leach a beaucoup restreint l’é- tendue primitive de ce groupe (2). (1) Hyménosome orbiculaire , Desmar. , Consid. , xxvi , 1. (2) Cancer do décos ? Linn, ; Inachus scorpio7 Fab. j — - Inachus dorsettensis , Leach, Malac. Brit. xxu A; — Inachus phalangium , Fab. ; Inachus dorynchus , Leach, ibid. , xxii , 7,8; — Inachus leptorin - chus , ojusd. , ibid. , xxn , B ; Cancer tribulus. , Linn. ? Près des inachus vient se placer un nouveau genre e'tabli dernièrement par M. Gue'rin , sous le nom d’Eurypcftîe. 64 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Achees. (Achaeus. Leach.) Ont tous pareillement six segments à la queue; mais leurs quatre tarses postérieurs sont très arqués ou en faucille; leurs pédicules oculaires sont toujours saillants % et présen- tent eu devant un tubercule (i). Viennent maintenant ceux dont l’épistome est plus long que large, en forme de triangle alongé et tronqué aü som- met, et où l’origine des antennes mitoyennes est éloignée , par un espace notable , du bord supérieur de la cavité buccale. Les pédicules oculaires sont toujours saillants lors- que letest est triangulaire et terminé en une pointe plus ou moins bifide ou entière. LesSTÉNORHYNQUES. (Stenorhynchus. Lam. — Macropodia Leach.) Ont six segments à la queue, dans les deux sexes. L’extré? mité antérieure du test est bifide (2). Les Leptopodies. ( Leptopodia. Leach. ) La queue des mâles est de cinq segments ; celle de la fe- melle en a un de plus. Le test se prolonge antérieurement en une longue pointe entière et dentelée (3). Les derniers triangulaires diffèrent des précédents parla dissemblance des pieds postérieurs. Les Pactoles. (Pactolus. Leach. ) Ont les quatre ou six pieds antérieurs simples pu sans pince. L’extrémité interne de l’avant-dernier article des quatre postérieurs se prolonge en une dent, formant avec le dernier article, une pince ou main didactyle, Le test a la forme de celui des leptopodies, et la queue présente le même nombre de segments; mais les pieds sont beaucoup (1) Achaeus cranchii , Leach , Malac., Brit. xxn , C. (2) Macropodia tenuirostris , Leach , Malac . Bril. , xxm , 1-5 • Ina- clius longiroslris? Fab. 5 — Macropodia phalangium , Leach, ibid. , xxm , 6. (3) Inachus sagiltarius , Fab.; Leach, Zool. Mis,c. , lxvii. FAMILLE DES Bl\ AGHYURES. 65 plus courts; ceux de la troisième paire manquaient dans l’individu qui a servi à rétablissement de cette coupe (i). Les Lithodes. (Lithodes. Latr. ) Ressemblent, quanta la forme des huit premières paires de pieds, auxautres triangulaires; leur longueur, cependant, semble augmenter progressivement des seconds aux qua- trièmes, mais les deux derniers sont très petits, repliés, peu apparents , mutiques et comme inutiles. La queue est mem- braneuse , avec trois espaces crustacés et transversaux sur les côtés, et un autre au bout, représentant les divisions seg- mentaires. Les yeux sont rapprochés inférieurement. Les pieds-mâchoires extérieurs sont alongés et saillants. Le test est triangulaire , très épineux, et terminé antérieurement en une pointe dentée; Ces crustacés sont propres aux mers du Nord (2); Notre sixième section , celle des Cryptopodes ( Crypto- poda ) (3) , se compose de crustacés brachyurçs , singuliers en ce que les pieds , à l’exception des deux antérieurs ou des serres, peuvent se retirer entièrement et se cacher sous une avance, en forme de voûte, des extrémités postérieures de leur test. Ce test est presque demi-circulaire ou triangulaire. La tranche supérieure des pinces est plus ou moins élevée, et dentée en manière de crête. Dans les espèces où elles sont les plus grandes , elles recouvrent le devant du corps; et de là l’origine des noms de coq de mer , de crabe honteux , que l’on a donnés à quelques-uns de ces crustacés. L’un dés sous- genres de cette section , celui d ’œthra , ayant par les autres (t) Pactolus Boscii , Leach , Zool. Mise., lxviii. (2) Cancer maj a , Linn. ; Parthenope maja , Fab. ; Inachus maj a , ejusd. ; Lithodes arctica , Leach, Malac. Brit. xxiv. Voyez aussi le maja camptschensis de Tilesius , dans les Me'moires de Facadémie de Saint-Pétersbourg , 1812, Y et VI. (3) Plusieurs crustace's de la section des arqués , tels que les hépates , les mursies, les matutes, parmi les nageurs , ont des pinces en crête, et semblent se lier naturellement avec les cryptopodes, de sorte que cette section devrait remonter plus haut. Il en est de même de la dernière ou des notopodes, car les uns se rapprochent des arqués , et les autres des orbiculaires et des triangulaires. TOME I. 5 66 CIUJSTACÉS DÉCAPODES, caractères de grands rapports avec les parthenopes de Fabri- cius , premier sous-genre de la section précédente, il s'en- suivrait que ; dans un ordre naturel, les cryptopodes de- vraient être placés entre les orbiculaires et les triangulaires. Les Calappes ou Migranes. ( Calappa. Fab. ) Ont le test très bombé, les pinces triangulaires , très com- primées , dentées supérieurement en manière de crête, et recouvrant perpendiculairement le devant du corps, dans la contraction des pieds. Le troisième article des pieds-mâ- choires extérieurs est terminé en manière de crochet. L’extré- mité supérieure de la cavité buccale est rétrécie, et divisée longitudinalement en deux loges par une cloison. Les uns , et les plus nombreux, ont les deux dilatations postérieures et latérales du test incisées et dentées. La Méditerranée nous en fournit une espèce, le Calappe migrane {Cancer granulatus r\Ân .), Calappa granulata , Fab. • Herbst., XIII , ^5, 76, vulgairement Coq de mer, Crabe honteux. Son test est rougeâtre, avec deux sillons profonds, et des tubercules inégaux, d’un rouge carmin. La portion des bords latéraux précédant les dilatations postérieures, est d’abord presque entière, et se termine par quatre dents très courtes, dont les deux dernières plus prononcées- celles des bords des dilatations sont fortes, au nombre de six, dont deux au bord postérieur et les autres latérales. Le front en offre deux autres. Les pinces ont aussi des tubercules rouges , et leur crête est formée par sept dents, dont les supérieures sont aiguës (1). Les autres , tel que le C. voûté ( Cancer calappa , Lin.) , Calappa for nie ata ; Fab. , Herbst.; Xll , 73,74? ont les bords des dilatations du test entiers. Cette espèce habite l’Océan australasien et les mers des Mojuques. (1) Dans cette division, se rangent les espèces suivantes, de Fabri eius : C. luberculata , Herbst. , xm , 78; nvm, 1 ? — C. lophos , Herbst. ? xm, 77 ; — - C. crislaius , Herbst. , xn , 3 ; — C. mar/no ratus , Herbst. xl , 2, — Le guaja apura de Pison et de Marcgràve paraît devoir se rapporter à cette espèce , et serait y d’après une citation de Barrère, îe crabe des palétuviers, des colons de Cayenne, Le cancer hepaticus de Linnacus est aussi un calappe. FAMILLE DES BUACHYÜKF.S. 67 Les AEthra£ (-AEthra. Léacli . ) Diffèrent des calappespar leur test très aplati , par leurs pinces qui ne s’élèvent point perpendiculairement et n’om- bragent point le devant du corps 5 et par la forme presque carrée du troisième article des pieds-mâclioires extérieurs. Tantôt (1) le test est en ovale transversal, tantôt (2) en forme de triangle court , fort large, dilaté et arrondi latéra- lement. Les serres sontpeu alongéeset assez épaisses $ ici elles sont plus longues , anguleuses , et nous rappellent, ainsi que la forme du test , les parthenopes. Ces dernières espèces pourraient former un sous-genre propre. Enfin une septième et dernière division , les Notgpodes (Notopoda), est formée de brachyures-, dont les quatre ou deux derniers pieds sont insérés au-dessus du niveau dés autres, on semblent être dorsaux et regarder le ciel. Dans ceux où ils se terminent par un crochet aigu , l’animal s’en sert ordinairement pour retenir divers corps marins , tels que des valves de coquilles , des alcyons , dont il s& recou- vre. La queue a sept segments dans les deux sexes. Les uns ont, de même que les autres brachyures, la queue repliée en dessous. Leurs pattes se terminent par un crochet aigu, et ne sont point propres à la natation. Ici le test est presque carré et terminé antérieurement par une pointe avancée et dentée, ou bien il est subovoïde ou tronqué en devant. Les Homoles. ( Homola. Leach. ) Ont les yeux portés par de longs pédicules, très rappro chés à leur base, et insérés au-dessous du milieu du front. Les deux pieds postérieurs sont seuls relevés. Les serres sont plus grandes dans les mâles que dans les femelles. Le test est très épineux , avec une saillie avancée et dentée, (1) Æthra depressa, Lam., Hist. des anira. sans vert. ; Cancer scru- posus , Linn. ; Cancer polynôme , Herbst , lui , 4 > ô ; Desmar. , Con - sid. , x , 2. (2) P arihenopc fornicala , Fab. 5 68 CRUSTACÉS DÉCAPODES. au milieu du front. Les pieds-mâchoires supérieurs sont alongés et saillants. Ces crustacés habitent la Méditerranée et ont été désignés par Aldrovande , sous le nom à’hippocarcins } ce sont les thelxiopes deM. Rafinesque. On en trouve des espèces d’une grande dimension (i). Les Dorippes. (Dorippe. Fab. ) Ont les yeux très écartés entre eux, et situés aux angles latéraux et antérieurs du test , les quatre pieds postérieurs relevés, les serres courtes dans les deux sexes, le test en ovoïde, largement tronqué , sans saillie, en manière de bec , et aplati. Ainsi que l’avait observé M. Desmarest, on voit de chaque coté, au-dessus delà naissance des serres, une fente en forme de boutonnière, oblique, coupée longitudinalement par un diaphragme, ciliée ainsi que lui sur ses bords, communi- quant avec les branchies , et servant d’issue à l’eau qui les abreuve. La%iéditerranée en fournit trois espèces (2); les autres sont des mers orientales, et dont l’une ( D . quadridens , Fab. ; Hcrbst., Xï , 70 ) s’y trouve aussi en état fossile. Là le test est tantôt presque orbicuîaire ou globuleux , tantôt arqué en devant et rétréci postérieurement , denté ou épineux sur les côtés. Les yeux sont situés près du milieu du front et portés sur de courts pédicules. Les Dromies. (Dromia. Fab.) Ont les quatre pieds postérieurs insérés sur le dos, et ter- minés par un double crochet; le test suborbiculaire ou pres- que globuleux, bombé et laineux ou très velu. (1) Ilomola spinifrons , Leach , Zool. Miscell. , lxxxviii ; Cancer spinifrons , Fab. Voyez l’article Homole du nouveau Dict. d’hist. natur., ae édit. , et Desm. , Consid. , xvii , 1. L ç. Dorippe Cuvier de M. Risso, appartient à ce sous-genre. (2) Dorippe lanata; Cancer lanalus , Linn. ; Desm. , Cons. , xvii, 2 ; — D. affinis , ejusd. ; Herbst. ; xi, 67 ; — Cancer mascarone , Herbst. , x i , 68. FAMILLE DES BRACHYURES. 69 ils saisissent, avec leurs pieds de derrière, des alcyons , des valves de coquilles , et autres corps sous lesquels ils se mettent à l’abri, et qu’ils transportent avec eux. L’espèce la plus connue (Cancer dormia, Lin.), Rumph., Mus., XI, ï- Herbst. , XVIII, io3, est répandue dans tout l’Océan , celui du nord excepté. Elle est couverte d’un duvet brun , avec cinq dents à chaque bord latéral et trois au front. Les doigts sont forts, très dentés sur les deux bords , et en partie couleur de rose. Quelques- uns l’ont dite venimeuse^. La Dromie tête de mort ( Cancer caput morluum , Lin.) , JDormia clypeata , Act. Hafn., 1802, est plus petite, plus bombée, presque globuleuse, avec trois dents de chaque côté, à ses bords antérieurs, le front court, échancré au milieu et sinué latéralement. On la trouve sur les côtes de Barbarie (1). Les Dynomenes. ( Dynomene. Latr. ) Où les deux pieds postérieurs beaucoup pi us petits que les autres, sont seuls dorsaux, et nautiques , à ce qu’il nous a paru. Le test est évasé, presque en forme de cceurren- A^ersé et tronqué postérieurement, comme celui des derniers quadrilatères, et simplement velu. Les pédicules oculaires sont plus longs que ceux des dromies. Nous n’en connaissons qu’une seule espèce , et qui se trouve à Pile de France (Dynomène hispide , Desmarest, Consid., XVIII, 2. ). Les derniers notopodes diffèrent des précédents, en ce que tous les pieds , à l’exception des serres, sont terminés en nageoire, et de tous les brachyures, en ce que la queue est étendue. Tels sont: Les Ranines. (Ranina. Lam. ) Leur test est alongé , va en se rétrécissant de devant en ar- rière, et a généralement la forme d’un triangle renversé, avec la base dentée. Les pédicules oculaires sont alongés. Les antennes latérâles sont longues et avancées. Les pieds- (1) Voyez , pour les autres espèces, Desmarest, Consid. ge'n. sur la classe des crust. , pag. 1 36 et suiv. deux céphaliques Formeraient autant de petites masses circulaires, situées sur la ligne médiane du corps ; mais les cordons de communication qui servent à les unir entre eux pour former une chaîne con- tinue, resteraient isolés et accolés l’un à Faulre. Il semblerait , diaprés ces faits , que ces derniers crustacés seraient, sous ce point de vue , plus élevés dans l’échelle animale , que les précédents ; mais d’autres considérations nous paraissent éloigner for- tement les talitres des cloportes, et placer dans un rang intermédiaire les cymothoés et les idotées. Les organes sexuels sont situés inférieurement vers la naissance de la queue. Les deux premiers appen- dices dont elle est garnie en dessous, et qui sont les analogues de ceux que cette partie nous a offerts dans les crustacés précédents, mais plus diversifiés ici , et portant toujours, à ce qu’il paraît, les branchies , different , sous ces rapports, selon les sexes. L’ac- couplement se fait à la manière de celui des in- sectes, le mâle étant placé sur le dos de la fe- melle; celle-ci porte les œufs sous la poitrine, entre des écailles, formant une sorte de poche. Ils s’y développent , et les petits restent attachés aux pieds ou à d’autres parties du corps de leur mère , jusqu’à ce qu’ils aient assez de force pour nager et se suffire à eux -mêmes. Tous ces crustacés sont petits , et vivent, pour la plupart, soit sur les rivages de la mer, soit dans les eaux douces. Quelques-uns sont terrestres; on en connaît de parasites. TOME 1. 8 CMJSTACÉS ll4 Ces animaux se partagent en trois ordres : ceux dont les mandibules sont munies d’un palpe pa- raissent se lier naturellement avec les crustacés precedents, tels sont les amphipodes; ceux où 'ces organes en sont dépourvus composeront les deux ordres suivants, les læmodipodes et les isopodes. Les cyames, genre du second, étant parasites, nous conduiront naturellement aux bopyres et aux cymothoés , par lesquels nous commençons les isopodes. LE TROISIÈME ORDRE DES CRUSTACÉS , Les AMPHIPODES. (Amphipoda. ) Sont les seuls malacostracés à yeux sessiles et immobiles , dont les mandibules soient , ainsi que celles des crustacés précédents, munies d’un palpe ; j les seuls encore dont les appendices sous-caudaux , toujours très apparents, ressemblent , par leur forme étroite et alongée , leurs articulations et leurs bifur- cations ou autres découpures, ainsi que par les poils ou les cils dont ils sont garnis, à de fausses pattes ou à des pieds nageoires. Dans les malacostracés des ordres suivants, ces appendices ont la forme de la- mes ou d’écailles ; ces cils ou ces poils paraissent constituer ici les branchies. Beaucoup offrent., ainsi que les stomapodes et les læmodipodes, des bourses AMPHJPODES. Il 5 vésiculaires, placées soit entre les pattes , soit à leur base extérieure, dont on ignore Dusage. La première paire de pieds y ou celle qui cor- respond aux seconds pieds-mâchoires , est toujours annexée à un segment propre, le premier après la tète. Les antennes, dont le nombre, à une-seule excep- . tion près ( les phronimes ) est de quatre , sont avan- cées, s’amincissent graduellement pour se terminer en pointe, et se composent, comme dans les crus- tacés précédents, d’un pédoncule, et d’une tige unique, ou accompagnée au plus d’un petit rameau latéral, et le plus souvent pluriarticulée. Le corps* est ordinairement comprimé et courbé en dessous postérieurement. Les appendices du bout de la queue ressemblent le plus souvent à de petits stylets articulés. La plupart de ces crustacés nagent et sautent avec facilité, et toujours de côté. Quel- ques-uns se trouvent dans les ruisseaux et les fon- taines, et souvent réunis par couples, composés des deux sexes; mais le plus grand nombre habite les eaux salées. Ces crustacés sont d’une couleur uniforme, tirant sur le rougeâtre ou le verdâtre. Ils pourraient être compris dans un seul genre, celui Des Crevettes. ( Gammarus. Fab. ) Que l’on peut partager d’abord , d’après la forme et le nombre des pieds , en trois sections. i° Ceux qui ont quatorze pieds, tous terminés par un crochet, ou en peinte et au nombre de quatorze. 8* 1 l6 ‘CRUSTACÉS 2° Ceux dont le nombre des pieds est encore de quatorze, mais où ces organes, ou les quatre derniers au moins, sont nautiques et simplement natatoires. 3° Ceux qui n’ont que dix pieds apparents. La première section se partagera en deux. Les uns (Uropteres, Uroptera. Latr. ) ont la tête généra- lement grosse, les antennes souvent courtes et simplement au nombre de deux dans quelques-uns, et le corps mou ; tous les pieds, la cinquième paire au plus exceptée, simples ; les antérieurs courts ou petits, et la queue, soit accompagnée au bout de nageoires latérales, soit terminée par des appen- dices ou pointes élargis et bidentés ou fourchus à leur extré- mité postérieure. Ils vivent dans le corps de divers acalèphes, ou méduses de Linnæus, et de quelques autres zoophytes. Ici, comme dans * ! Les Phronimes (Fhronima. Latr. ) , Il n’y a que deux antennes (très courtes et biarticulée.s ); ; la cinquième paire de pieds est la plus grande de toutes, et terminée en pince didactyîe; les appendices du bout de la queue sont au nombrede six, et en forme de stylets, alongés, fourchus ou bidentés à leur extrémité; l’on voit six sacs vé- siculeux entre les dernières pattes. Il paraît qu’il en existe plusieurs espèces, mais qu’on n’a point décrites d’une ma- nière comparative et rigoureuse. Celle qui a^ servi de type est Le Phronime sédentaire ( Cancer sedentanus , Forsk. , Faun. arab., p. 95 ; Latr., Gener. crust. et insect, I, 1 1 , 2, 3. ) se trouve dans la Méditerranée, et se loge dans un corps membraneux , transparent, en forme de tonneau, paraissant provenir du corps d’une espèce de beroë. Le Phronime sentinelle de M. Risso (Crust. , II, 3. ) vit dans l’intérieur des méduses, formant les genres équorée et géronie de Péron et de Lesueur. Une autre espèce, selon M. Leach , a été observée sur les côtes de la Zélande. Là, les antennes sont au nombre de quatre; tous les pieds sont simples ; la queue a , de chaque côté de son extrémité, une nageoire lamelleuse ou foliacée, dont les lames sont acuminées ou unidentées aubout. A MPH1P0DES. il 7 Les Hyperies. (Hyperia. Latr. ) Dont le corps est plus épais en devant 5 dont la tête est occupée, en majeure partie , par des yeuxoblongs et un peu échancrés aü bord interne ; dont deux des antennes sont aussi longues au moins que la moitié du corps , et terminées par une tige sétacée, longue et composée de plusieurs pe- tits articles (1). Les Phrosines. (Phrosine. Risso.) Semblables, pour la forme du corps et celle de la tête , aux hyperies, mais dont les antennes sont au plus de la longueur dë cette partie, de peu d’articles en forme de stylet, ou terminées par une tige en cône alongé (2). Les Dactylocères. ( Dactylocera. Latr.) Dont le corps n’est point épaissi en devant 5 dont la tête est de grosseur moyenne, déprimée, presque carrée, avec les yeux petits; et dont les quatre antennes, fort courtes et de peu d’articles, ainsi que dans les phrosines , sont de for- mes diverses : les inférieures étant menues, en* forme de stylet, et les supérieures étant terminées par une petite lame | concave au côté interne, et représentent une cuiller ou une pince (3). i Les autres (Crevettines; Gammarinœ . Lat. ) ont toujours ! quatre antennes ; le corps revêtu de téguments coriaces, élastiques , généralement comprimé et arqué; l’extrémité | postérieure de la queue est dépourvue de nageoires; ses appendices sont en forme dé stylets cylindriques ou | — — ’ —r-— - ~ (1) Cancer monoculoides , Montag. , Trans. , linn. Soc., XI, 11, 3 ; — Hypërie de Lesueur , Latr., Encyclop. méthod. , atl. d’hist. nat. ! cccxxviii, 17, 18; Desmar. , Consid. , pag. 258. (2) Phrosina macropthalma , Risso, Journ. de phys. , octob. 1822 ; j Desmar. , ibid. , p. 2595 Cancer galba , Montag, Trans. linn. , Soc. jj XI, n, a. (3) Phrosina semilunata , Risso , ibid . y Desmar. , ibid. La tige des an- tennes inférieures présente deux ou trois articles , au lieu que, dans les phrosines , e,lle est inarticulée. Ici encore, les articles des pédoncules des mêmes antennes sont plus courts. Il8 CRUSTACÉS coniques. Deux au moins de leurs quatre pieds antérieurs sont le plus souvent terminés en pince. Les bourses vésiculaires , dans ceux où on les a observées (les crevettes. Lat. ); sont situées à la base extérieure des pieds , à commencer à la seconde paire -, et accompagnées d’une petite lame. Les écailles pectorales renfermant les œufs, sont au nombre de six. Tantôt les quatre antennes, quoique de proportions dif- férentes dans plusieurs, ont essentiellement la même forme et les mêmes usages ) les inférieures ne ressemblent point à des pieds et n’en font point les fonctions. Un sous-genre, que nous avons établi sous la dénomi- nation D’Ione (ïone.), Mais uniquement d’après une figure de Montagu ( Oniscus thoracicus , Trans. , linn. Soc., IX , ni , 3 , 40 ? nous présente des caractères très particuliers et qui l’éloignent de tous les autres du même ordre. Le corps se compose d’environ quinze articles, mais que l’on ne distingue que par des incisions latérales , en forme de dents. Les quatre antennes sont très courtes ) les externes , plus longues que les deux autres, sont seules visibles, lorsque l’animal est vu sur le dos. Les deux premiers segments du corps sont pourvus chacun, dans la femelle:, de deux cirrhes alongés, charnus, aplatis, sem- blables à des rames. Les pattes sont très courtes , cachées sous le corps et crochues. Les six derniers segments sont munis d’appendices latéraux , charnus, alongés, fascicuîés, simples dans le mâle, en rameaux dans l’autre sexe. On voit aussi, à l’extrémité postérieure du corps, six autres appen-r dices simples , recourbes , et dont deux plus grands que les autres. Les valves abdominales sont très grandes, recouvrent toute la partie inférieure du corps , et forment une espèce de réceptacle pour les œufs. Ce crustacé se tient caché sous le test de la callianasse souterraine , ety forme sur l’un de ses côtés une tumeur. Montagu a conservé en vie, pendant plu- sieurs jours, ce crustacé, qu’il avait retiré de sa demeure. Les femelles sont toujours accompagnées de leurs mâles , qui se fixent solidement sur leurs appendices abdominaux, à AMPHIPODES. 1 l9 Faide de leurs pinces. Ce crustacé est rare , et se rapproche , à l’égard de ses habitudes, des bopyres. ( Voyez les Annales des sciences naturelles , décembre 1826 , XL!X, 10, le mâle ; 1 1, la femelle. ) Tous les amphipodes suivants ont les segments du corps parfaitement distincts dans toute leur étendue, et aucun d’eux et dans aucun sexe 11’offre ces longs cirrhes, en forme de rames , que l’on voit aux deux premiers des iones. Dans ceux-ci, la griffe ouïe doigt mobile, lorsqu’il existe des pieds terminés en pince, m’est formée que d’un seul ar- ticle. Parmi ces derniers, il en est dont les antennes supérieures sont beaucoup plus courtes que les inférieures et même que leur pédoncule; la tige de celles-ci est composée d’un grand nombre d’articles. Les Orchesties. (Orchestia. Leach. ) Ont les seconds pieds terminés , dans les mâles , par une grande pince , avec la griffe ou le doigt mobile long , un , peu courbe; et par deux doigts dans les femelles. Le troisième article des antennes inférieures est au plus de la longueur de celles des deux précédents réunis (1). Les Talitres. (Talitrus. Lat. ) N’ont aucun pied en forme de serre. Le troisième article des antennes inférieures est plus long que les deux précédents réunis ; ees antennes sont grandes, épineuses (2). Dans les suivants, les antennes supérieures ne sont jamais beaucoup plus courtes que les inférieures. Quelques-uns, ayant d’ailleurs leurs antennes alongées, sétacées, et terminées par une tige pluriarticulée et sans serres remarquables, se rapprochent des précédents, en ce que (1) Oniscus gamarellus , Pall, Spicil. zool. , fasc. IX., iv , 8; Cancer gammarus littoreus , Montag. ; Desmar. , Consid. , pag. 26 1, xlv, 3. (2) Oniscus locusta, Pall., Spicil. zool., fasc. IX, iv , 7; Cancer gammarus saltator , Montag. ; Desm. , Consid. , xlv, 2. i 20 CU U STAGES les antennes snpérièures sont un peu plus courtes que les inférieures , et s’éloignent encore des suivants par la forme de leur tête, rétrécie par devant, en manière de museau. Tels sont Les Atyles (âtylus. Leach. ) (i), lous ceux qui succèdent oïit les antennes supérieures aussi longues ou plus longues que les inférieures, et leur tête n’avance point en manière de museau. Ici , comme dans les cinq genres suivants du docteur Leach, le pédoncule des antennes est formé de trois arti- cles (2). Quelques-uns offrent, dans leurs antennes supérieures., un caractère unique dans cet ordre j l’extrémité interne du troisième article de leurpédoncule porte unpetitfilet articulé. 11 distingue Les Crevettes ou Chevrettes, (Gammarus. Lat. ) Les quatre pieds antérieurs sont en forme de petites serres, avec la griffe ou le doigt mobile se repliant en dessous. L’espèce la plusconnue, et d’après laquelle cette coupe a. été établie, est la Crevette des ruisseaux ( Cancer pulex , Lin. ), Squilla pulex , Deg., însect., VH, xxxm, 1,2. Les autres espèces sont marines (3). Les antennes des suivants sont, ainsi que dans tous les au- tres amphipodes, simples ou sans appendices. Les Mélîtes. (Melita. Leach.) Ont les seconds pieds terminés , dans les mâles, par une pince grande, comprimée, avec la griffe repliée sous sa face (1) jtlylus carinatus , Leach,, Zooh mise., lxix j Desmar. , Consid. , pag. 262 » xlv , 4 ; Gammarus carinatus , Fab. • — G . nugax ? ejusd. ; Phipps , Voy. au Pol. bor. , xn , 2 ? (2) Le troisième article du pédoncule peut devenir très petit , et s’assi- miler ainsi aux suivants , ou ceux de, la tige 5 ce pédoncule , comme dans les dëxamines , ne parait alors composé que de deux articles. La tige, dans la méthode du docteur Leach , est censée former un autre article , mais composé. * (3) Voyez Desmar. , Consid. , pag. 265-267, ÂMPEIPODES. 121 interne. Les antennes sont presque d’égale longueur. L’extré- mité postérieur^ du corps offre, de chaque côté, une petite lame foliacée (i). Les Mæra. (Mæra. Leach.) Dont les seconds pieds sont pareillement terminés dans les mâles en une grande pince comprimée, mais dont la griffe se replie sur sa tranche inférieure et n’est point ca- chée. Les antennes supérieures sont plus longues que les inférieures , et l’extrémité' postérieure du corps ne présente point de lames en feuillet (2). Les. Ampithoes. (Ampithoe. Leach. ) Où. les quatre pieds antérieurs sont à peu près identiques dans les deux sexes, et dont l’avant-dernier article ou la main est ovoïde (3). Les Pheruses. (Pherusa. Leach.) Qui 11e diffèrent des ampitlioès qu’en ce que les mains des serres sont filiformes (4). I Là, le pédoncule des antennes n’est composé que de deux articles ( le troisième se confondant par sa petitesse avec ceux de la tige, ou formant celui de sa base ) ; les supérieu- res sont plus longues que les inférieures. Tous les pieds sont simples ou sans pinces. Tels sont „ Les Déxamines. ( Dexamine. Leach. ) (5) Dans ceux-là la griffe ou le doigt mobile des deux pinces est Inarticulée. Les antennes sont d’égale longueur. (1) Cancer palmatus, Montag., Trans.linn. Soc., VII, p.69; Encyclop. méthod. , atl. d’hist natur. , cccxxxvi , 3i ; Desmar. , Consid. , xlv , 7. (2) Cancer gammarus grosimanus , Montag., Trans. Soc. linn. , IX, IV, 5 ; Desmar. , Consid. , pag. 264. (3) Cancer rubricatus , Montag. „ Trans. linn. Soc.,, IX , pag. 99. 5 Encyclop. métliod., atl. d’hist. natur., cccxxxvi , 33 ; Desmar., Consid.^ xlv, 9; — O nis eus cancellas , Pall. , Spicil. zool. , fasc. IX, ni, ï8 • Gammarus cancellus , Fab. (4) Pherusafucicola , Leach; Trans. linn. Soc., XI, p. 36o; Desmar., Çonsid. , p. 268. (5) Cancer gammarus spinosus , Montag. , Trans. Soc. linn., XI , pag. 3 ; Desmar. , Consid. , xlv, (>. 122 CRUSTACÉS Les Leucothoes. ( Leucothoe. Leach. ) Qui ont les antennes courtes, avec le pédoncule de deux articles y les quatre pieds antérieurs terminés fortement en pince ; les griffes des deux antérieurs Inarticulées ; celles de la seconde paire d’un seul article et longues, (i) Les Cérapes. ( Cerapus. Say. ) Dont les antennes sont grandes , avec le pédoncule de trois ( les supérieures ) ou quatre ( les inférieures ) articles; dont les deux pieds antérieurs sont petits , avec une griffe d’un seul article, et dont les deux suivants se terminent par une grande main triangulaire, unie, dentée, avec la griffe inarticulée. Le Cérape tubulaire {Cerapus tubularis , Thom. Say, Jourfof the Acad, of nat. scienc. of Pliilad. , I, îv, 7-1 1 ; I Desm., Consid., XLVI, 2. ) vit dans un petit tube cylindri- que et se rapproche, à cet égard, du sous-genre suivant. On le trouve, en grande quantité, près de Egg-Harbourg , sur les côtes maritimes des États-Unis, parmi les sertulai- ï es , dont il paraît se nourrir. Tantôt enfin les antennes inférieures, beaucoup plus grandes que les supérieures , et dont la tige est com- posée au plus de quatre articles, ont la forme de pieds , et paraissent servir, du moins quelquefois, d’organes de préhension. Ici les seconds pieds sont terminés par une grande pince. Les Podoceres. ( Podocerus. Leach. ) À yeux saillants (2). Les Jasses. (Jassa. Leach.) A yeux non saillants (3). Là aucun des pieds n’est terminé par une grande pince. (1) Cancer arliculosus , Montag. , Trans. linn. Soc. , VII, 6 ; Des- mar., Consid., pag. 263, xly, 5. (2) Podocerus variegalus , Leach, Trans. linn. Soc. , XI, pag. 36 1 ,* Desmar. , Consid. , pag* 269. (3) Jassa pulchella , Leach, ibid. , pag. 36 j ; Desmar. , Considér. , pag. 269. À M PI! I P O L) E S . 125 Les Corophies. ( Corophium. Lat. ) La Corophie longues-cornes ( Cancer grossipes , Lin. )j Gammarus Ion gic omis yFab.- Oniscus volutator, Pall., Spicil. zoôl. , fasc. , IX , iy , 95 Desm. , Consid. XL VI , i , appelée pernys sur les côtes de La Rochelle , vit dans des trous qu’elle se pratique dans la vase, couverte en grande partie de parcs en bois, nommés bouchots , par les habitants. L’a- nimal ne commence à paraître qu’au commencement de mai. Il fait une guerre continuelle aux néréides, auxamphinomes, aux arénicoles et à d’autres annelides marins qui font leur séjour dans les mêmes lieux. Il n’est rien de plus curieux que de voir, à la marée montante , des myriades de ces crus- tacés, s’agiter en tout sens, battre la vase de leurs grands bras, et la délayer, pour tâcher d’y découvrir leur proie. Ont- ils trouvé l’un de ces annelides, souvent dix et vingt fois plus gros qu’eux, iis se réunissent pour l’attaquer et le dévorer. Ils ne cessent leur carnage que lorsqu’ils ont aplani et fouillé toutes les vases. Ils se jettent même sur les mollusques, les poissons et les cadavres restés à sec. Ils mon- tent aux clayons renfermant les moules , et sur elles. Les boucholeurs prétendent même qu’ils coupent les soies qui y retiennent ces coquillages, afin de les faire tomber dans la vase et pouvoir ensuite les dévorer. Ils paraissent se multi- plier pendant toute la belle saison, puisqu’on trouve à di- verses époques des femelles portant leurs œufs. Les oiseaux de rivage et plusieurs poissons les dévorent à leur tour. Nous sommes redevables de ces intéressantes observations à M. d’Orbigny père, conservateur du Musée de La Rochelle et correspondant de celui d’histoire naturelle de Paris ( Voy. l’article Podocère de l’Encyelop. méthod. ). La seconde section ( Heteropes, Heteropa. Lat. ) est com- posée de ceux qui ont quatorze pieds , dont les quatre der. niers au moins nautiques au bout et uniquement propres à la natation, comprend deux sous-genres (i). (ï) Cette section et la suivante forment, dans la première édition de cet ouvrage, la seconde des isopodes, celle des phyîibr anches. Mais outre que nous avons aperçu , dans quelques-uns de ces crustacés , des palpes mandibulaires , la /orme des appendices sous-caudaux nous a paru 124 CRUSTACÉS Les Ptérygoçères. (Pterygocera. Lat. ) Qui ont le thorax partagé en plusieurs segments* quatre antennes garnies de soies ou de poils, formant des panaches; tous les pieds natatoires, el dont les derniers grands et pinnés ( i ); et des appendices cylindriques , articulés^ à l’extrémité postérieure du corps. Les Apseudes. (Apseuites. Leach. — Eupheus. Risso. ) Qui ont aussi le thorax divisé en plusieurs segments, mais dont les deux pieds antérieurs sont terminés en une pince didactyîe; dont lesdeux suivants sont élargis en une massue, terminée en pointe et dentelée sur les bords; dont les six suivants sont grêles et onguiculés au bout ; dont les quatre derniers sont natatoires. Les antennes sont simples. Le corps est étroit, alongé, avec deux longs appendices, en forme de soie, à son extrémité postérieure (2). La troisième et dernière section (Decempèdes, Decem - pedes. Latr. ) se compose d’amphipodes n'offrant que six pieds distincts. Les Typhis. (Typhis. Risso.) N’ont que deux antennes très petites. La tête est grosse, avec les yeux point saillants. Chaque paire de pieds est an- nexée à un segment propre; les quatre antérieurs sont ter- minés en pince didactvle. De chaque côté du thorax sont deux lames mobiles, formant des sortes de battants ou de valves, qui, réunies, et l’animal repliant ses pieds et sa queue en dessous, ferment inférieurement le corps, et lui donnent les rapprocher beaucoup plus des amphipodes que dès isopodes. Au surplus, ainsi que nous l’observons plus bas, ces-animaux, dont nous n’avons vu qu’un petit nombre, n’ont pas encore été bien étudiés. (r) D’après la figure de Slabber ( Oniscits arenarius , Encylop. méthod., atî. d’hist. natur. , cccxxx, 3 , 4*)» nombre des pieds ne serait que de huit ; mais je présume , par analogie, qu’il est de quatorze ; au surplus, si la figure est exacte, ce genre appartiendrait à la section suivante. (2) Eupheus , ligioides , Risso, Crust. , lïl , 87; Desmar. , Consid. , s85 ; — - Apseudes talpa , Leach; Cancer gammar us talpa , Montag. , Trans. linn. Soc., IX, îv , 6, ; Desmar. , Consid. , xLvi , g. Eoy. aussi h gammarus heieroclitus de Vivian i , Phosphor. maris, II * 11, n. ÀMPHIPODES. 125 la forme d’un sphéroïde. L’extrémité postérieure de la queue est dépourvue d’appendices (i). Les Ancées. (Anceus. Risso. — Gnathia. Leach.) Qui ont aussi le thorax divisé en autant de segments que de paires de pieds, mais où tous ces organes sont simples et monodactyles. Ils ont d’ailleurs quatre antennes ( sétacées). La tête est forte, carrée, avec deux grandes saillies en forme de mandibules. L’extrémité de la queue a des appendices foliacés, en forme de nageoires (2). Les Pranizes. (Pranïza. Leach. ) Ont quatre antennes sétacées, ainsi que les ancées 5 mais leur thorax , vu en dessus, ne présente que trois segments , dont les deux premiers, très courts , transversaux, portant chacun une paire de pieds, et dont le troisième , beaucoup plus grand, longitudinal, portant les autres. Tous les pieds sont simples. La tête est triangulaire, pointue en devant, avec les yeux saillants. L’extrémité postérieure du corps offre aussi, de chaque côté, une nageoire (3). A ce même ordre des amphipodes paraissent appartenir divers autres genres de MM.Savigny, Rafinesque et Say (4), mais dont les caractères n’ont pas été donnés ou suffisam- ment développés. Ceux même de quelques-uns des sous- genres que je viens de citer sollicitent un nouvel examen. M. Milne Edwards a recueilli sur plusieurs de ces crusta- cés, des observations précieuses et détaillées, qui contribue- ront certainement à éclaircir ce sujet. (1) Tjphis ovoïdes , Risso , Crust. ,11, 9- Desmar. , Consid. , pag. 281 , xlvi, 5. (2) Anceus forficularis , Risso, Crust. , II, 10; Desmar., Consid. , xlvi, 6 j — • Anceus maxillaris ,* * Cancer maxillaris , Montag. , Trans. linn. Soc. , VII, vi, 2; Desmar., ibid. , xlvi, 7. (3) Oniscus cœruleatus , Montag. , Trans. linn. Soc. , XI, iv, 2 ; En- cyclop. me'thod. , ail. d’hist. nat. , cccxxix, 28, et cccxxix , 24 > 2Ô ; Desmar. , Consid. , xlvi , 8. • (4) Je ne puis encore rien dire du G. ergine de M. Risso : il semble , par le nombre des pieds , appartenir à la dernière section ^es amphy- podes , et par la manière dont ils se terminent et le nombre des segments du corps , se ranger avec les isopodes. 126 CRUSTACÉS LE QUATRIÈME ORDRE DES CRUSTACÉS , Les LÆMODIPODES. ( Læmodipoda.) Sont, parmi les malacostracés à jeux sessiles , les seuls dont l’extrémité postérieure du corps n’offre point de branchies distinctes; qui n’aient presque pas de queue } les deux dernières pattes étant in- sérées à ce bout, ou le segment leur servant d’at- tache n’étant suivi que d’un à deux autres articles très petits. Ils sont encore les seuls où les deux pieds antérieurs, et qui répondent aux seconds pieds-mâchoires, fassent partie de la tête. Ils ont tous quatre antennes sétacées et portées sur un pédoncule de trois articles, des mandibules sans palpes , un corps vésiculaire à la base de quatre paires de pieds au moins , à commencer à la seconde ou à la troisième paire , y compris ceux de la tête. Le corps, le plus sou vent filiforme ou linéaire, estcom» posé, en comptant la tête, de huit à neuf articles^ avec quelques petits appendices , en forme de tuber- cules, à son extrémité postérieure et inférieure. Les pieds sont terminés par un fort crochet. Les quatre antérieurs, dont les seconds plus grands, sonttoujours terminés en pince monodactyle ou en griffe. Dans plusieurs, les quatre suivants sont raccourcis , moins articulés , sans crochet au bout , ou rudimentaires , et nullement propres aux usages ordinaires. Les femelles portent leurs œufs sous les second LÆMODIPODES. 127 et troisième segments du corps, dans une poche formée cTécailles rapprochées. Ces crustacés sont tons marins ; M. Savigni les considère comme avoisinant les pycnogonicles, et * faisant avec eux le passage des crustacés aux arach- nides. Dans la première édition de cet ouvrage , ils formaient la première section de l’ordre des iso- podes, celle des çistibranches. On pourrait n’en former qu’un seul genre, auquel , par droit d’ancienneté, on conserverait le nom De Cyame. ( Cyamus. Latr. ) Les uns ( Filiformes , Filiformia , Latr. ) ont le corps long et très grêle ou linéaire, avec les segments longitudinaux ; les pieds pareillement alongés et déliés, et la tige des an- tennes composée de plusieurs petits articles. Ils se tiennent parmi les plantes marines, marchent à la manière des chenilles arpenteuses, tournent quelquefois avec rapidité sur eux-mêmes, ou redressent leur corps en faisant vibrer leurs antennes. Ils courbent, en nageant, les extrémités de leur corps. Les Leptomeres. (Leptomera. Latr. — Proto. Leach. ) Ont quatorze pieds (les deux annexés à la tête compris) complets et dans une série continue. Ici, comme dans nos Leptomeres propres ( Gammarus pe~ datus , Mull. , Zool. dan. , Cl i , 2 ) , tous les pieds, à l’ex- ception des deux antérieurs, ont un corps vésiculaire à leur base. Là, comme dans les Protons de M. Leach ( Cancer pe~ datus , Montag., Trans. linn. Soc., il, 6- Encyclop. méth., atl. d’hist. natur. , CÇÇXXXVI, 38.), ces appendices ne sont propres qu’aux seconds pieds et aux quatre suivants (1). (1) Rapportez encore aux leptomeres la scjuilla venlricosa de Müiler, Zool. dan., lyi, 1 — 3 ; Herbst., xxxvi ,11: — le Cancer linearis de Lin- næus est peut-être conge'nère. Il lui donne six pieds, mais sans compter la tête. 1 2 8 CRUSTACÉS Les Nauprédies. (Naupredia. Latr.) N’ont que dix pieds, tous dans une série continue; les seconds et les deux paires suivantes ont à leur base un corps vésiculaire (i). Les Chevrolles. (Caprella. La met. ) N’ont pareillement que dix pieds, mais dans une série in- terrompue, à commencer inclusivement au second segment, la tête non comprise; ce segment et le suivant offrent cha- cun deux corps vésiculaires et sont totalement dépourvus de pattes (i). Les autres (Ovales, Ovcilia. Latr.) læmodipodes ont le corps ovale, avec les segments transversaux. La tige des an- | tennes paraît être inarticulée. Les pieds sont courts ou peu alongés; ceux des second et troisième segments sont impar- i faits et terminés par un long article cylindrique et sans cro- chets; ils ont, à leur base, un corps vésiculaire alongé. Ces læmodipodes forment le sous-genre Des Cyames proprement dits. ( Cyamus. Latr. — Larunda. Lêach. ) J’en ai vu trois espèces , qui vivent toutes sur des cé- tacés, et dont la plus connue, le Cyame de la baleine ( Oniscus ceti , Lin.;Pall., Spicii. zool., fasc, IX, iv, 1 4 ; Squille de la baleine , Degéer. , Ins J, VII, 6, v i ; Pycno - gomun ceti , Fab. ; Savig. , Mém. sur les anim. sans vert. , (1) Sous-genre établi sur une espèce de nos côtes, qui me paraît inédite. (2) La squilla lobata de Müller, Zool. dan. lvi, 4“6;son Gammar rus quadrilobatus , ibid. , exiv, 1 2; V Oniscus scolopendroides de Pallas , Spicii. zoool. , fasc. IX , iy , 1 5 , sont des cbevroles ; mais lëur distinc- tion spécifique n’est point rigoureusement caractérisée. Nous avions rapporté à, la première le cancer Linearis de Linnæus , ce qui ( voyez la note précédente ) nous paraît aujourd’hui douteux. Son cancer filifor- mis est probablement une chevrolle; le Cancer phasma de Montagu, Trans. linn. Soc., VII, yï, 2 , est congénère. La figure qu’il en a donnée a été reproduite dans l’atl. d’hist. natur. de l’Encyclop. méthod. , pL cccxxxyi, 37. Voyez , pour cet ordre et ses genres, la seconde édition du nouv. Dict. d’hist. natur., et l’ouvrage de M. Desrnar. , sur les crustacés. CRUSTACÉS ISOPODES. I2() fa sc. 1 , v, i. ) se trouve aussi sur le maquereau : les pê- cheurs Tout désignée sous le nom de Pou de baleine. Une autre espèce, très analogue , a été rapportée par feu Dela- lande de son voyage au cap de Bonne-Espérance. La troi- sième , beaucoup pîus petite, se trouve sur des cétacés des mers des Indes orientales. LE CINQUIÈME ORDRE DES CRUSTACÉS , Les Isopodes. (Isopoda. — Poiygonata , Fab. , le genre Monoculus retranché. ) (i) Se rapprochent des lœmodipodes par l'absence de paîpes aux mandibules mais ils s'en éloignent sous plusieurs rapports; les deux pieds antérieurs (j)MM. Yictor Audouin et Milne Edwards nous ont donne' (Annales des sciences nat.,août 1827, p. 379-381), des observations inte'ressantes sur la circulation des isopodes, et notamment les ligies. Le cœur a la forme d’un long vaisseau, e'tendu au-dessus de la face dorsale de l’intestin. Sou extrémité antérieure donne naissance à trois artères , les mêmes que celles des décapodes. On voit aussi des branches latérales se dirigeant du cœur vers les pattes. Au niveau des deux premières articulations de l’ab- domen (la queue), cet organe reçoit, à droite et à gauche , de petits canaux ( vaisseaux branchio-cardiaques ) , qui semblent venir des bran- chies. D’après leurs expériences sur les ligies , il paraîtrait que le sys- tème veineux est moins*complet que dans les décapodes macroures ; que le sang , chassé du cœur dans diverses parties du corps , passe dans des lacunes que les organes laisseraient entre eux à la face inférieure du corps, et qui communiqueraient librement avec les vaisseaux afférents des bran- chies. Le sang, après avoir traversé l’appareil respiratoire, reviendrait au cœur, en traversant les vaisseaux branchio-cardiaques. Cette disposi- tionTétablirait le passage du système circulatoire des crustacés décapodes à celui de certains crustacés branchiopodes. Selon M. Cuvier, les deux eordons anomaux composant la partie moyenne du système nerveux des cloportes (et probablement des autres isopodes et même des amphipodes), ne sont pas entièremeut rapprochés , et on les distingue bien dans toute leur étendue. Il y a neuf ganglions sans compter le cerveau ; mais les deux premiers et les deux derniers sont si rapprochés , qu’on pourrait les TOME 1 . 9 1 )0 CSUJSTAGÉS ne sont point annexés à la tête , et dépendent , ainsi que les suivants, d’un segment propre. Ils sont tou- jours au nombre de quatorze, onguiculés, et sans ap- pendice vésiculeux à leur base . Le dessous de la queue est garni d’appendices très apparents, sous la forme de feuillets ou de bourses vésiculaires, et dont les deux premiers ou les extérieurs recouvrent ordinaire- ment, totalement ou en grande partie, les autres. Le corps est générament aplati, ou plus large qu’é- pais. La bouche se compose des mêmes pièces que dans les crustacés précédents ( voyez les généralités des inalacostracés) ; mais ici celles qui répondent auxdeux pieds-mâchoires supérieurs des décapodes, présentent encore plus que dans les derniers l’apparence d’une lèvre inférieure , terminée par deux palpes. Deux des antennes , les mitoyennes , s’oblitèrent presque dans les derniers crustacés de cet ordre , qui sont tous terrestres, et diffèrent encore des autres par leurs organes respiratoires. Les organes sexuels mas- culins s’annoncent le plus souvent par la présence d’appendices linéaires ou fïiifornfës , et quelque- fois de crochets placés à l’origine interne des pre- réduire à sept. Le second et les six suivants fournissent des nerfs aux sept paires de pattes; les quatre antérieures, quoique analogues, par l’ordre de succession des parties, aux quatre derniers pieds-mâchoires des décapodes , sont réellement des pieds proprement dits. Les segments qui viennent intmédiatement après , ou ceux qui forment la queue , re- çoivent leurs nerfs du dernier ganglion ; ces segments peuvent être con- sidérés comme de simples divisions d’un segment unique , représenté par ce ganglion ; aussi voyons-nous que le nombre de ces segments posté- ISOPODES. i5i mières lames sous-caudales. Les femelles portent leurs œufs sous la poitrine,, soit entre des écailles, soit dans une poche ou sac membraneux qu’elles ouvrent,* afin de livrer passage aux petits, qui nais- sent avec la forme et les parties propres à leur es- pèce , et ne font que changer de peau en grandis- sant. Le plus grand nombre vit dans les eaux. Ceux qui sont terrestres ont encore besoin, ainsi que les autres crustacés vivant aussi hors de l’eau , d’une certaine humidité atmosphérique, pour pouvoir respirer et conserver leurs branchies dans un état propice à cette fonction. Cet ordre , dans Linnæus , embrasse le genre Des Cloportes. (Oniscus. ) Que nous partagerons en six sections. La première (Épic arides, Epicarides , Latr. ) se compose d’isopodes parasites, sans yeux ni antennes, dont le corps est très plat , très petit, et oblong dans les mâles; beaucoup plus grand dans les femelles , en forme d’ovale rétréci et un peu courbé postérieurement, creux en dessous , avec un re- bord thoracique, divisé de chaque côté en cinq lobes mem- braneux; les pieds sont situés sur ce rebord, très petits, re- coquillés, et ne peuvent servir à la marche ni à la natation. Le dessous de la queue est garni de cinq paires de petits feuillets ciliés, imbriqués, répondant à autant de segments , et disposés sur deux rangées longitudinales; mais l’extré- | mité postérieure est dépourvue d’appendices. La bouche ne présente distinctement que deux feuillets membraneux, appliqués sur un autre de même consistance, en forme de grand quadrilatère. La concavité inférieure, formant une sorte de corbeille plate, est remplie par les œufs. Près de leur issue se trouve constamment l’individu que l’on pré- sume être le mâle. Son extrême petitesse semble interdire ■ ■ 9* 102 CRUSTACES toute possibilité de copulation. Suivant M. Desmarest, il est pourvu de deux yeux; son corps est droit et presque linéaire. Ces crustacés ne forment quhin seul sous-genre, celui Des Bopyres. ( Bopyrus, Latr. ) L’espèce la plus commune est le Bopyre de f chevrettes { Bopyrus crangorum, Latr., Gener. crust. et insect., 1, i i4; Monoculus c ranger u ni , Fab.; Fouger. de Bondar. , Mém. de l’Àcad. roy. des scienc. , 1772, pl. 1 ; Desmar. , Cons. , XL1X , 8 — 13 ), vit sur les palémons squille et porte- scie. Placée immédiatement sur les branchies et au-dessous du test, elle, produit surFun de ses côtés une grosseur en forme de loupe. Les pêcheurs de la Manche croient que ce sont des individus très jeunes de plies ou de soles. M. Risso en a décrit une autre espèce ( B. des palémons ), et sous la femelle de laquelle il a observé huit à neuf cents petits vivants (1). La seconde section ( Cymothoàdes , Cymothoada , Latr.) comprend des isopodes à quatre antennes très apparentes, sétacées et presque toujours terminées par une tige pluriar- ticulée ; ayant des yeux, une bouche composée comme d’or- dinaire (voyez les généralités des malacostracés à yeux sessiles); des branchies vésiculeuses , disposées longitudinalement par paires; la queue formée de quatre à six segments, avec une nageoire de chaque côté; près du bout, et les pieds anté- rieurs le plus souvent terminés par un fort onglet ou cro- chet. Ces crustacés sont tous parasites. Tantôt les yeux sont portés sur des tubercules, au sommet de la tête ; la queue n’est composée que de quatre segments. Les Séroles. ( Serolis. Leach. ) Dont on ne connaît qu’une seule espèce (Cymothoa para * doxa , Fab. ). Les antennes sont placées sur deux lignes , et terminées par une tige pluriarticulée.Sous les trois premiers segments de la queue, entre les appendices ordinaires, il y en a trois autres transverses et terminés postérieurement en (1) Voyez , sur ce sous-genre, l’ouvrage de M.Desmarest, qui l’a de'crit très complètement. iSOPODES. l3v> pointe ( Voyez , pour d’autres détails, Desmar. , Consid. sur la classe des crust., pag. 292-294). Tantôt les yeux sont latéraux et point portés sur des tu- bercules. La queue est composée de cinq à six segments. Ici les yeux ne sont point composés d’yeux lisses, rappro- chés et en formé de petits grains ; les antennes sont sur deux lignes et de sept articles au moins 5 les six pieds antérieurs sont communément terminés par un fort onglet. Dans les uns, et dont la queue est toujours de six seg- ments , la longueur des antennes inférieures ne surpasse jamais la moitié de celle du corps. Nous commencerons par ceux dont les mandibules, comme de coutume, ne sont point ou très peu saillantes. Ici viennent Les Cymothqés. (Cymothoa. Fab.) Dont les antennes sont presque d’égale longueur, les yeux peu apparents, avec le dernier segment de la queue en carré transversal, et les deux pièces terminant les nageoires latérales, linéaires et égales, en forme de stylet (1). Les Ichthyophiles. ( Ichthyopiulus. Latr. ; — Nerocilciy Livoneca, Leach. ) Ayant aussi les antennes d’égale longueur et, les yeux peu visibles, mais dont le dernier segment du corps est presque triangulaire, avec les deux pièces terminant les nageoires latérales, en forme de feuillets ou de lames (dont l’extérieure plus grande dans les Nérociles , et de la grandeur de l’autre dans les Livonèces) ( 2). Dans les quatre sous-genres suivants, les antennes supé- rieures Sont manifestement plus courtes que les supérieures. Plusieurs ont, ainsi que les cymothoés , tous les pieds ter- minés par un onglet fort et très arqué; les huit derniers ne sont point épineux ; les yeux sont toujours écartés et con- vexes. Ils forment trois genres dans la méthode de M. Leach, (1) Cymothoa œslrum , Fab.; Desmar. , Consul. , xlvï, 6, 7;-— C. im- bricata , Fab. V oyez , pour les autres espèces , Desmar. , ibid. (2) Voyez le même ouvrage de M.. Desmarest» pag. 307 , genres nè- rociîe et Iwonèce , et diverses espèces de cimoihoe's de M. Rissso, pag. 3 10 et 3 1 1 . l34 CRUSTACÉS mais que l’on peut réunir en un seul sous-genre, sous la dé- nomination commune de l’un d’eux, celui De Canolire. (Canolira. Leach. — ejusd .Anilocra. Olencira ,) Les olencires (i) ont les lames de leurs nageoires étroites et armées de piquants. Dans les anilocres (2) , la lame exté- rieure de ces nageoires est plus longue que l’intérieure ; c’est l’inverse dans les canolires (3). Ici , en outre, les yeux sont peu granulés, tandis qu’ils le sont très sensiblement dans le précédent. Dans les trois sous-genres suivants, les second, troisième et quatrième pieds sont seuls terminés par un onglet forte- ment courbé, et les huit derniers sont épineux. Les yeux sont ordinairement peuconvexes, grands, et convergent anté- rieurement. Les AEga. ( AEga. Leach. ) Ont les deux premiers articles de leurs antennes supé- rieures très larges et comprimés, tandis que dans les deux sous-genres qui succèdent, ces articles sont presque cylin- driques (4). Les rocineles. (Rocjnela. Leach. ) Diffèrent des æga, ainsi que nous venons de le dire , par la forme des deux premiers articles de leurs antennes supé- rieures , et s’en rapprochent d’ailleurs par leurs yeux grands et rapprochés antérieurement (5). Les Conilîres. ( Conilîra. Leach. ) Ressemblent aux rocinelles par leurs antennes 5 mais les yeux sont petits, écartés, et les bords des segments sont presque droits et non en forme de faulx et proéminents (6). Le dernier sous-;genre, parmi ceux de cette section dont (1) Desmar. , Consid. , pag. 3o6. (2) — Ibic , Item. , anilocre du Cap , xlviiï , 1 . (3) — Ibid. , pag. 3o5. (4) — Ibid. , pag. 3o4, cega entaille'e , xlvxi , .4* 5. (5) — Ibid. , item. (6) — Ibid. , item . ISOPODES. i55 les antennes sont sur deux lignes, dont la queue est de six segments, et dont les antennes inférieures sont toujours courtes, se distingue de tous les précédents par ses mandi- bules fortes et saillantes. C’est celui De Synodus. (Synodus. Latr.) Etabli sur une seule espèce (-Voyez cet article dans YEn- cyclop. méth Dans ceux qui suivent, la queue n’est le plus souvent composée que de cinq segments. La longueur des antennes inférieures surpasse la moitié de celle du corps. Les Cirolanes. (Cirolana. Leach.) Ont six segments à la queue (i). Les Nélocires. ( Nelocira. Leach. ) ÎN’en ont que cinq. La cornée des yeux est lisse (h). Les Eurydices. (Eurydice. Leach. ) Semblables aux nélocires par le nombre des segments caudaux, s’en éloignent sous le rapport de leurs yeux gra- nuleux (3). Ce sous-genre nous conduit à ceux où. ces organes sont formés de petits grains ou d’yeux lisses rapprochés, qui ont d’ailleurs les quatre antennes insérées sur une même ligne horizontale, de quatre articles au plus, et tous les pieds am- bulatoires. La queue est composée de six segments, dont le dernier grand et suborbiculaire. Tels sont Les Limnories. ( Limnoria. Leach. ) La seule espèce vivante connue, la Limnorie térébrante ( Limnoria terebrans , Leach, Èdimb., Encyclop., VII, pag. 433; Desm., Consid., pag. 3i2 ) , quoique n’ayant guère plus de deux lignes de long, est néanmoins, par ses habitudes et sa multiplication, très nuisible. Elle perce le bois des vaisseaux en divers sens, avec une promptitude alarmante. (1) Desmar. , Consid. , p. 3o3. (2) — Ibid , . pag. 3o2 ; nélocire de Swainson , xlvui , 2. (3) — Ibid. , item . iS6 # ClOjSTACl's Elle se roule en boule, lorsqu’on la saisit. On la trouve dans diverses parties de l’Océan britannique. Le professeur Germar a envoyé à M. le comte Dejean la figure et la description d’un petit crustacé fossile, qui nous a paru se rapporter à ce sous-genre (i). La troisième section ( Spherqmides , Sphœromides , Lat. ) nous offre quatre antennes très distinctes, sétacées ou coni- ques, et, un seul sous-genre excepté ( anthure ), toujours ter- minées par une tige divisée. en plusieurs petits articles, et courtes; les inférieures, toujours plus longues, sont insé- rées sous le dessous du premier article des supérieures, qui est épais et large. La bouche est composée comme de cou- tume. Les branchies sont vésiculeuses ou molles , à nu, et disposées longitudinalement par paires. La queue ne pré- sente que deux segments complets et mobiles, mais ayant souvent sur le premier des lignes imprimées et transverses , indiquant les vestiges des autres segments ; de chaque côté de son extrémité postérieure est une nageoire terminée par deux feuillets, dont l’inférieur est seul mobile, et dont le supérieur (2) est formé par un prolongement in- terne du support commun. Les appendices branchiaux sont recourbés intérieurement; le côté interne des premiers est accompagné, dans les mâles, d’une petite pièce linéaire et aiongée. La partie antérieure de la tête située au-dessous des antennes est triangulaire ou en forme de cœur ren- versé. Les uns ont le corps ovale ou oblong, prenant ordinaire- ment, dans la contraction la forme d’une boule ; les anten- nes terminées par un article pluriarticulé, et les inférieures au moins sensiblement plus longues que la tête. Les nageoi- res latérales et postérieures sont formées d’un pédoncule et de deux lames, composant avec le dernier segment une na- geoire commune en éventail. (1) Idoniscus prcegustator , figure dans Parkinson, et trouvé dans des roches cariées, avoisine cette espèce , ou paraît du moins appartenir à la même section. (2) Ï:1 se replie sur le bord postérieur du dernier segment , et dans plu- sieurs, tels que les znzares, les nése'es, de M. Leach , en manière de cintre. isopoDES. i3y Dans ceux-ci , les lignes imprimées et transverses du seg- ment antérieur de la queue , toujours plus court que le sui- vant ou dernier , n’atteignent pas les bords latéraux. Le pre- mier article des antennes supérieures est en forme de pa- lette triangulaire. La tête , vue en-dessus , forme un carré transversal. Les feuillets des nageoires sont très aplatis , et la pièce inter- médiaire ou le dernier segment est élargi et arrondi latéra- lement. Les Zuzares. ( Zuzara. Leach. ) Ou les feuillets des nageoires sont très grands , et dont le supérieur, plus court, s’écarte de l’autre, pour former une bordure ou cintre au dernier segment (i). Les Spheromes. (Sphæroma. Lat. ) Où les feuillets sont de grandeur moyenne, égaux et ap- pliqués l’un sur l’autre (2). Dans ceux-là , les lignes imprimées ou sutures transverses du segment antérieur de là queue atteignent ses bords la- téraux et le coupent. Le premier article des antennes supé- rieures forme une palette alongée , carrée ou linéaire. Les feuillets des nageoires sont ordinairement plus étroits et plus épais que dans les précédents; l’extérieur emboîte quelquefois ( cymodocées ) l’autre; celui-ci est prismatique; leur point de réunion présente l’apparence d’un nœud ou d’un article. Tantôt le sixième segment du corps est sensiblement plus long dans toute sa largeur que les précédents elle suivant. L’un des deux feuillets des nageoires est seul saillant. Les Nesees. (Næsa. — Campecopea. Leach.) (3).*’*** Tantôt le sixième segment du corps est de la longueur des précédents et du suivant. (1) Desmar. , Consid. , pag. 298. (1 2 3) — Ibid. t pag. 299-302. Sphémme denté, h lvii, 3;'— Oniscus serralus , Fab. (3) Desmar. , Consid. ; nesde bidentée , xlvii , 2 ; — - Campeeopee velue , ibid. , item, 1. i38 CRUSTACÉS Les Cilicées. (Cilicæa. Leach.) Ou Tan des feuillets des nageoires est seul saillant , l'au- tre s’adossant contre le bord postérieur du dernier seg- ment (i). Les CymodocéeSo (Cymodoceà. Leach.) Où les deux feuillets des nageoires sont saillants et pa- reillement dirigés en arrière ; dont le sixième segment n’est point prolongé postérieurement, et dont l’extré- mité du dernier offre une petite lame , dans une échan- crure (2). Les Dynamènes. ( Dynamene. Leach. ) Semblables aux cymodocées par la saillie et la direction des feuillets des nageoires, mais où le sixième segment se prolonge en arrière, et où le dernier n’offre qu’une simple fente, sans lame (3). Les autres , tels que Les Anthures (Anthura. Leach. ), Ont le corps vermiforme et les antennes à peine aussi lon- gues que la tête, de quatre articles. Les feuillets des na- geoires postérieures forment, par leur disposition et leur rapprochement , une sorte de capsule. Les pieds antérieurs sont terminés par une pince mono- dactyle (4). | Dans la quatrième section (Idoteïdes, Idoteides , Leach.), les antennes sont aussi au nombre de quatre, mais sur une même ligne horizontale et transverse ) les latérales se termi- nent par une tige finissant en pointe, s’amincissant graduel- lement et pluriarti culée ; les intermédiaires sont courtes, filiformes ou un peu plus grosses vers le bout, de quatre (1) Desm. , Consid. , Cilicee de Latreitte , xlviii, 3. (2) Desmar, ibid. , item , xlyiii , l\. (3) Desmar. , ibid. , pag. 297. (4) Desmar., ibid. , anthure grêle , xlvi , i3; Oniscus gracilis, Montag. , Trans. linn. Soc., IX, v, 65 — Gammarus heteroclitus , Vivian. , Phosph. maris, , n, 1 1 , 12. ÏSOPODES. iZÿ articles , dont aucun n’est divisé. La composition de la bou- che est la même que dans les sections précédentes. Les bran- chies sont en forme de vessies ( blanches dans la plupart ) , susceptibles de se gonfler , de servir à la natation , et recou- vertes par deux lames ou valvules du dernier segment, ad- hérentes latéralement à ses bords, longitudinales, biarticu- lées, et s’ouvrant au milieu, par une ligne droite, comme deux battants de porte. La queue est formée de trois seg- ments, dont le dernier beaucoup plus grand, sans appendi- ces au bout, ni nageoires latérales. Ces crustacés sont tous marins. Les Idotées. (ïdotea. Fab.) Ont tous les pieds fortement onguiculés, identiques; le corps ovale ou simplement oblong, et les antennes latérales plus courtes que la moitié du corps (i). Les Stenosomes. (Stenosomà. Leach. ) N’en diffèrent que par la forme linéaire du corps et la longueur des antennes, surpassant la moitié de celle du corps (2). Les Arctures. ( Arcturüs. Lat. ) Sont très remarquables par la forme des seconds et troi- sième pieds , qui se dirigent en avant , et se terminent par un long article barbu , et nautique ou faiblement ongui- culé; les deux antérieurs sont appliqués sur la bouche et onguiculés; les six derniers sont forts, ambulatoires , re- jetés en arrière et bidentés à leur extrémité. Sous le rap- port de la longueur des antennes et de la forme du corps, ils se rapprochent des stenosomes. Je n’ai vu quJune seule espèce ( Arcturus tuberculatüs ) (1) Oniscus entomon , Lin.; Sc/uilla entomon j Deg. , Insect., YII, xxxii , 1,2; - — Ïdotea tricuspidata , Latr. ; Desm. , Consid. , xlvj, i i„ Voyez , pour les autres espèces, cet ouvrage et fardcle Idote'e du nouv, Dict. d’hist. natur. , 2e édit. (2) Stenosomà lineare , Leach; Desmar. , ibid. , item , xlvi , 12; — Stenosomà hecticum , ibid.; ïdotea viridissima , Risso , Crust. , III , Voyez , pour les autres espèces , l’ouvrage de M. Desmarest, l40 CRUSTACÉS et qui a été rapportée des mers du Nord, dans l’une des dernières expéditions anglaises au pôle arctique. La cinquième section ( Asellotes , Asellota , Lat. ) nous présente des isopodes à quatre antennes très apparentes, disposées sur deux lignes, sétacées, terminées par une tige pîuriarticulée ; deux mandibules, quatre mâchoires, recou- vertes à l'ordinaire par une espèce de lèvre formée par les premiers pieds-mâchoires • des branchies vésiculeuses , dis- posées par paires, recouvertes par deux feuillets longitudi- naux et biarticulés, mais libres; une queue formée d’un seul segment, sans nageoires latérales, mais avec deux sty- lets bifides ou deux appendices très courts , en forme de tu- bercules , au milieu de son bord postérieur. D'autres appen- I «lices en forme de lames, situées à sa base inférieure, plus nombreux dans les mâles , distinguent les sexes. Les àselles. ( Asellus. Geoff. ) Ont deux stylets bifides à l’extrémité postérieure du corps, les yeux écartés, les antennes supérieures de la longueur au moins du pédoncule des inférieures, et les crochets du bout des pieds entiers. La seule espèce connue de ce sous-genre , YAseîle d3eau douce ( Geoff. , Ins. , II , xxii , 2 ; Squille aselle , Deg. , In - sect. , VII, xxi , 1 ; Desm. , Consid. , xlix, 1 , a ; Idotea aquatica , Fab.), est très abondante dans les eaux douces et stagnantes , ainsi que dans les mares des environs de Pa- ris. Elle marche lentement, à moins qu’elle ne soit ef- frayée. Au printemps, elle sort de la vase où elle a passé l’hiver. Le mâle, beaucoup plus gros que la femelle, porte celle-ci une huitaine de jours, en la retenant avec les pattes de la quatrième paire. Lorsqu’il l’abandonne , elle est chargée d’un grand nombre d’œufs , renfer- més dans un sac membraneux, placé sous la poitrine , et s’ouvrant par une fente longitudinale, à la naissance des petits. Les Oniscodes. (Oniscoda. Lat.) Ou les janires (1) de M. Leach, diffèrent des aselles par le (0 Nom employé par M, Risso pour un genre de la même classe, et qu’il m’a fallu dès lors remplacer ici par un antre. I50P0DES, rapprochement de leurs yeux, leurs antennes supérieures plus courtes que le pédoncule des inférieures, et par les cro- chets des tarses, qui sont bifides. La seule espèce connue ( J cintra maculosa , Leach. ; Desm., Consid., pag. 3i5.) a été trouvée sur les côtes d’An- gleterre, parmi les varecs et les ulves. Les Jæra. ( Jæra. Leach. ) N’ont à la place des stylets du bout de la queue, que deux tubercules. On n^enaaussi décrit qu’une seule espèce {Jæra albifrons , Leach $ Desm., Consid., pag. 3i6), et qui est très com- mune sur les côtes d’Angleterre , sous les pierres et au milieu des varecs. Enfin , les isopodes de la sixième et dernière section (Clo- îortides, Oniscides , Lat. ) ont bien quatre antennes, mais dont les deux intermédiaires très petites, peu apparentes et de deux articles au plus ; les latérales sont sétacées. La queue est composée de six segments, avec deux ou quatre appen- dices, en forme de stylets, au bord postérieur du dernier et sans nageoires latérales. Les uns sont aquatiques et les autres terrestres. Dans ceux-ci, les premiers feuillets du dessous de la queue offrent une rangée de petits trous, où l’air pénètre et se porte aux organes de la respiration , qui y sont renfermés. Les uns ont le sixième article de leurs antennes ou leur tige composé, de manière qu’en comptant les petites articu- lations de cette partie, le nombre total de tous les articles est au moins de neuf. Ces isopodes sont marins et forment deux sous-genres. Les Tylos. (Tylos. Lat.) Paraissent avoir la faculté de se rouler en boule. Le der- nier segment du corps est demi circulaire et remplit exacte- ment l’échancrure formée par le précédent* les appendices postérieurs sont très petits et entièrement inférieurs. Les ! antennes n’ont que neuf articles, dont les quatre derniers composant la tige. De chaque côté est un tubercule enfoncé? représentant chacun l’une des antennes intermédiaires ) l’es- pace intermédiaire est élevé. 3 42 CRUSTACÉS Les branchies sont vésiculeuses, imbriquées , et recou» vertes par des lames (i). Les Ligies. ( Ligia, Fab. ) Ont la tige des antennes latérales composée d’un grand nombre de petits articles et deux stylets très saillants , par» tagés au bout en deux branches , à l’extrémité postérieure du corps. La Ligie océanique ( Oniscus oceanicus, Linn. ), Desm. , Consid., XLIX, 3, [\ y est longue d’environ un pouce, grise, avec deux grandes taches jaunâtres sur le dos. Les anten- nes latérales sont de moitié plus courtes que le corps , et leur tige est divisée en treize articles. Les stylets sont de la longueur de la queue. Elle est très commune sur nos côtes maritimes , où on la voit grimper sur les rochers ou sur les parapets des constructions maritimes. Lorsqu’on cherche à la prendre , elle replie promptement ses pattes et se laisse tomber. Dans la Ligie italique {Ligia italica , Fab.), les anten- nes latérales sont presque de la longueur du corps, avec la tige ou la sixième articulation divisée en dix -sept pe- tits articles. Les stylets sont beaucoup plus longs que la queue. La Ligie des mousses ( Oniscus hypnorum , Fab. • Cuv. , Journ. d’hist. natur. , II , xxvi, 3, 4> 5; Oniscus agilis , Panz. , faun., 1ns. gérai., fasc., IX, xxiv). Les antennes latérales sont plus courtes que la moitié du corps, et leur tige n’a que dix petits articles. Le pédoncule des stylets postérieurs a , au côté interne , une dent et une soie. Dans les autres , et tous terrestres, les antennes latérales n’offrent au plus que huit articles, dont les proportions, vers l’extrémité, diminuent graduellement, ou sans qu’aucun d’eux paraisse être divisé ou composé. Ici les appendices ou stylets postérieurs s’avancent au delà du dernier segment. Le corps ne se contracte point ou que très imparfaitement en boule. (i) Tylos armadillo , Latr. , figuré sur les planches d’bist. natur. du grand ouvrage sur l’Egypte ; de la Méditerranée. ISOPODES. JL 43 Les Philoscies. ( Philoscia. Lat. ) Ont les antennes latérales divisées en huit articles et dé- couvertes à leur base. Les quatre appendices postérieurs sont presque égaux. On ne les trouve que dans les lieux très humides (1). Les Cloportes propres. (Oniscus. Lin.) Ont aussi huit articles aux antennes latérales, mais leur base est recouverte, et les deux appendices extérieurs du bout de la queue sont beaucoup plus grands que les deux internes. Ces crustacés et ceux des deux sous - genres sui- vants sont appelés vulgairement clous-a-porte , et par abré- viation cloporte porcelets de Saint- Antoine. Ils fréquen- tent les lieux retirés et sombres , comme les caves, les cel- liers, les fentes des murs, des châssis, et se. trouvent aussi sous les pierres et les vieilles poutres. Ils se nourrissent de matières végétales et animales corrompues , et ne sortent guère de leurs retraites que dans les temps pluvieux ou hu- mides. Ils marchent lentement, à moins que quelque dan- ger ne les menace. Les œufs sont renfermés dans une poche pectorale. Les petits ont à leur naissance un segment thora- cique de moins, et n’ont , par conséquent, que douze pattes. On a généralement renoncé à l’usage médical qu’on en fai- sait anciennement (2). Les Porcellions. ( Porcellio. Lat.) Se distinguent des cloportes par le nombre des articles des antennes latérales, qui n’est que de sept. Ces isopodes leur ressemblent d’ailleurs par les autres caractères (3). (1) Oniscus sflvestris , Fab. ; Oniscus muscorum , Cuv. , Journ. d’hist. natur. , II, xxvi, 6,8; Coqueb. , ïllust. icon. insect., déc. I, VI, 12. (2) Oniscus murarius , Fab. ; Cuv. , Journ. d’hist. natur. , II,xxvi, 11 , 1 3 ; le Cloporte ordinaire , Geoff., Insect., II, xxu, 1 ; Cio - porte aselle, Deg. Insect. , YII , xxxv , 3 ; Desmarest , Considér. , xlix, 5. (3) Oniscus asellus, Cuv., ibid. ; Panz. , Faun. Ins Germ., IX , xxi; Cloporte ordinaire, var. C, Geoff.; — Porcelio lœvis , Latr. ; Cloporte ordinaire , var. B, Geoff. l44 CRUSTACÉS TSOFODES. Là, comme dans Les Armàdilles (Armadillo. Lat. ), Les appendices postérieurs du corps ne font point de sail- lies ; le dernier segment est triangulaire j une petite lame, en forme de triangle renversé, ou plus large et tronquée au bout , formée par le dernier article des appendices latéraux, remplit, de chaque côté, le vuide compris entre le segment et le précédent. Les antennes latérales n’ont que sept arti- cles. Les écailles supérieures sous-caudales ont une rangée de petits trous (i). (i) Oniscus armadillo , Lin.; Cuv. , ibid, 1 4 » là ; Oniscus cine- reus , plnz, ibid. , fasc. LXII , xxit ; — Oniscus variegatus , Vil]., Entom. 1Y, xi, 16; Armadille pustule', Desm. , Consid. , xlxix,6; — Armadille des boutiques, Dumér., Dict. des se. natur. , III, pag. 117, espèce venant d’Italie , et employée anciennement par les apothicaires. DES EN l’OMOST RACÉS DEUXIÈME DIVISION GÉNÉRALE. DES E N T 0 M O S T R AC È S. ( Entomostraca. MülL ) Sous cette dénomination formée du grec et si- gnifiant insectes a coquille , Oihon Frédéric Muller comprend ie genre monoculus de Linnæus, au- quel il faut adjoindre quelques-unes de ses lernées* Ses recherches sur ces animaux, dont L’étude est d’autant plus difficile qu’ils sont pour la plupart microscopiques, et celles de Schaeffer et de lurine père ont excité l’admiration , et mérité la recon- naissance de tous les naturalistes. D’autres travaux, mais partiels, tels que ceux de Ramdohr, Straus, Herman fils , Jurine fils , Adolphe Brongniart, Victor Audouin et Miîne Edwards, ont étendu ces connaissants , sous les rapports surtout de l’anatomie; mais, à cet égard , M. Straus, quoique devancé , ainsi que Jurine père , pour plusieurs faits importants d’organisation par Ramdohr, dont ils ne paraissent pas a\oir connu le mémoire sur les monocles, publié en i8o5, les a tous surpassés. Fabricius s’est borné à adopter le/ genre limulus de Muller , qu’il a placé dans sa classe des kleista- gnathes ou notre famille des brach jures, ordre des décapodes. Tous les autres entomostracés sont TOME I. 10 DES EN TOMOST RACÉS 1 /|6 réunis., comme dans Lionæus , en un seul genre, celui de monoculus f qu’il met dans sa classe des polygonales ou nos isopodes. Ces animaux sont tous aquatiques et habitent pour la plupart les eaux douces. Leurs pieds, dont le nombre varie, et va dans quelques-uns jus- qu’au delà de cent, ne sonCordinairement propres qu’à la natation , et tantôt ramifiés ou divisés , tantôt garnis de pinnules ou composés d’articles la- mellaires. Leur cerveau n’est formé que d’uo ou deux globules. Le cœur a toujours la forme d’un long vaisseau. Leurs branchies, composées de poils ou j de soies , soit isolés , soit réunis , en manière de barbes , de peigne, d’aigrettes, font partie de ces pieds ou d’un certain nombre d’entre eux , et quelquefois des mandibules et des mâchoires supé- rieures ( voyez cjpris ) ; de là l’origine du mot de branchiopodes y que nous avons donné à ces ani- maux, dont nous n’avions d’abord formé qu’un seul ordre. Ils ont presque tous un^pst d’une à deux pièces, très mince elle plus souvent presque mem- braneux et presque diaphane , ou du moins un grand segment thoracique antérieur, souvent confondu avec la tête et paraissant remplacer le test. Les téguments sont généralement plutôt cornés que calcaires ; ce qui rapproche ces animaux des insectes et des arach- nides. Dans ceux qui sont pourvus de mâchoires ordinaires, les inférieures ou extérieures sont tou- jours découvertes, tous les pieds-mâchoires faisant EN GÉNÉRAL. *4-7 l’office de pieds proprement dits , et aucun d’eux n’étant appliqué sur la bouche. Les secondes mâ- choires^ celles des phjllopodes au plus exceptées, ressemblent mênae à ces derniers organes; Jurine les a quelquefois désignées sous le nom de mains. Ces caractères distinguent les entomostracés broyeurs, des malacostracés ; les autres entomos- tracés, ceux qui composent notre ordre des pœcilo- podes , ne peuvent être confondus avec les malacos- tracés, parce qu’ils sont dépourvus d’organes propres à la mastication ; ou parce que les parties qui pa- raissent servir de mâchoires ne sont point rassem- blées antérieurement et précédéesd’unlabre, comme dans les crustacés précédents et les insectes broyeurs, mais simplement formées par les hanches des or- ganes locomotiles et garnies , à cet effet, de petites épines. Les pæcilopodes représentent dans cette classe, ceux que dans celle des insectes l’on distingue sous le nom de suceurs. Ils sont presque tous para- sites, et semblent conduire par nuances auxlernées ; mais la présence des yeux, la propriété de changer de peau , ou même d’éprouver une sorte de métamor- phose (1), la faculté de pouvoir se transporter d’un (1) Les petits des daphnies et de quelques autres sous-genres voisins , ceux probablement encore des cypris, des cythérées, ne diffèrent point ou presque pas, à la grandeur près, de leurs parents, à leur sortie de F oeuf ; mais ceux des cyclopes , des phyllopodes , des argules, e'prouvent, dans leur je1 me âge , des changements notables, soit quant à la forme du corps , soit quant au nombre des pattes. Ces organes subissent même dans quelques-uns, comme les argules, des transformations qui modi- fient leurs usages. 1 O* ï48 BJES ENT0MOST RACÉS EN GENERAL, lieu à l’autre , à la faveur des pieds , nous paraissent établir une ligne de démarcation positive entre ees derniers animaux et les précédents. Nous avons consulté, à l’égard de ces transformations , divers naturalistes instruits, et qui ont eu occasion d’ob- server fréquemment des lernées, et aucun d’eux, ne les a vues changer de peau. Les antennes des ento- mostracés, dont la forme et le nombre varient beau- coup, servent dans plusieurs à la natation. Les jeux sont très rarement portés sur un pédicule, et dans ce cas, ce pédicule n’est qu’un prolongement latéral de la tête, et jamais articulé à sa base ; souvent ils sont très rapprochés et même n’en composent qu’un seul. Les organes delà génération sont situés à l’origine de la queue; c’est à tort qu’on avoit considéré les antennes de quelques mâies comme leur siège. Cette queue (i) n’est jamais terminée par une nageoire en éventail , et n’offre point ces fausses pattes, que nous avons observées dans les malacostracées. Les œufs sont ras- semblés sous le dos , ou extérieurs, et sous une enve- loppe commune, ajant la forme d’une ou de deux petites grappes situées à la base de laqueue ; il paraît qu’ils peuvent se conserver long-temps dans un état de dessication, sans perdre pour cela leurs propriétés. Ce n’est au plus qu’après la troisième mue, que ces animaux deviennent adultes et capables de se multi- plier. On a constaté, à l’égard de quelques - uns, (i) Si Ton en excepte les phyllopes, les derniers pieds sont thoraciques ou des pïeds-màchoires ( Cf pris ). CRUSTACÉS BKANCHIOPODES. l4g qu’une seule copulation peut féconder plusieurs gé- nérations successives. LE PREMIER ORDRE DES ENTOM O ST R A CÉS , OU LE SIXIEME DE LA CLASSE DES CRUSTACES , Celui des BRAINCHIOPODES. (Branchiopoda. ) À pour caractères : bouche composée d’un labre, de deux mandibules, d’une languette,, d’une ou de deux paires de mâchoires; branchies, ouïes premiè- res, lorsqu’ils j en a plusieurs, toujours antérieures. Ces crustacés sont toujours vagabonds , généra- lement recouverts par un test en forme de bouclier ou de coquille bivalve , et munis de quatre ou deux antennes. Leurs pieds, quelques-uns exceptés, sont uniquement natatoires. Leur nombre varie ; il n’est que de six dans quelques-uns, de vingt à 'qua- rante-deux, ou déplus de cent, dans d’autres. Beaucoup n’offrent qu’un seul œil. Ces crustacés, étant pour là plupart, comme 1 nous l’avons dit, presque microscopiques, on sent que l’application de l’un des caractères dont nous j avons fait usage , celui de la présence ou de l’absence des palpes rnandibulaires, présenterait maintenant des difficultés presque insurmonta- bles (i). La fornfe et le nombre des pattes, celui * — ; (1) Nous mettrons cependant en tète tous les, branchiopodes dont les j mandibules sont munies de palpes ; ils composeront les deux premières^.- divisions des lopbjropcs. 100 CRUSTACÉS BR AJN CHIGPODES* des jeux , le test , les antennes , nous fourniront des signalements plus faciles et à la portée de tout le monde. L’ordre des bratichiopodes ne composait , dans la mé- tbode de De Géer, de Fabricius, et dans celle de Lin- næus , moins une seule espèce (M. pùlyphemus) , que le genre Des Monocles (Monoculus. Lin. ) , (1) Que nous partagerons en deux sections principales. La première , celle des Lophyropes (Lophyropa.) , se dis- tingue par le nombre des pieds qui ne s’élève jamais au- delà de dix leurs articles sont d’ailleurs plus ou moins cy- lindriques ou coniques et jamais entièrement lamelliformes ou foliacés %7 leurs branchies sont peu nombreuses , et la plupart n’ont qu’un seul œil. Plusieurs, en outre, ont des mandibules munies d’un palpe (2); les antennes sont pres- que toujours au nombre de quatre , et servent à la locomo- tion. Dans la seconde section , celle des Phyllopes ( Phyllopa. ), le nombre des pieds est au moins de vingt, et dans quel- ques-uns beaucoup plus considérable ; leurs articles, ou du moins les derniers, sont aplatis, en forme-de feuillets ciliés. Leurs mandibules n’offrent jamais de palpes, ils ont tous deux yeux ( situés, dans quelques-uns , à l’extrémité de deux pédicules mobiles ) ; leurs antennes, dont le nombre dans plusieurs n’est que de deux, sont généralement petites et point propres à la natation. Nous partagerons les lophyropes en trois groupes prin- cipaux, très naturels, et dont les deux premiers se rappro- chent des crustacés des trois premiers ordres , à raison de (1) Et de plus , celui de binocle , dans celle de*Geoffroi. (2) M. Straus paraît attribuer exclusivement ce caractère aux cypris et aux cythére'es , composant son ordre des ostrapodes; mais il résulte des oÎDservations de Jurine père et de M. Ramdohr, qu’il est encore propre aux cyclopes. SECTION DES LOPHYROPES, l5l leurs mandibules, portant chacune un palpe, et de quel- ques autres caractères. i° Ceux (.Carcinoïdes, Carcinoida. Lat.j dont le test, plus ou moins ovoïde ou ovalaire, n’est point plié en deux en manière de coquille bivalve , et laisse à découvert la partie inférieure du corps. Ils n’ont jamais d’antennes en forme de bras ramifiés. Leurs pieds sont au nombre de dix et plus ou moins , cylindriques ou sétacés. Les femelles, dont on a ob- servé la gestation , portent leurs œufs dans deux espèces de sacs extérieurs, situés à la base de leur queue. Quelques-uns offrent deux yeux. 2° Ceux ( Ostracodes , OslrcLcoda , Latr. ; Ostrapoda , Straus.) dont le test est formé de deux pièces ou valves re- présentant celles de la coquille d’une moule', réunies par une charnière et renfermant dans l’inaction le corps. Ils n’ont que six (i) pieds, et dont aucun ne se termine en manière de nageoire digitée et accompagnée de lame branchiale. Leurs antennes sontj simples, filiformes ou sétacées. Ils n’ont ja- mais qu’un œil. Leurs mandibules et leurs mâchoires supé- rieures sont munies d’une lame branchiale. Les œufs sont si- tués sous le dos. 3° Les derniers ( Cladoceres , Cladocera , Latr.; Daphni- des . Straus. ) n’ont aussi qu’un seul œil et le test plié en deux, mais sans charnière (Jurine), terminé postérieure- ment en pointe, et laissent la tête, qui est recouverte d’une espèce de bouclier en manière'de bec, à nu. Ils ont deux an- antennes , ordinairement très grandes, en forme de bras, divisées en deux ou trois branches , à la suite du pédoncule, garnies de filets, toujours saillantes et servant de rames. Leurs pieds , au nombre de dix (2) , se terminent par une na- (1) La première paire de pieds, suivant M. Straus; mais quoique ces parties en remplissent les fonctions, en servant de rames , je les consi- dère neanmoins comme les analogues des antennes latérales des crus- tacés supérieurs et des deux supérieures des cyclopes, qui , ici encore , concourent, avec les pieds, à la locomotion. (2) Müller en donne huit aux cylhérées; mais on peut supposer , par analogie, qu'il y a erreur ou méprise. 1 1)2 CRUSTACÉS BRAIS CIHOPOUES.. geoire comme digitée oupectinée, et accompagnée , à l’ex-* ception des deux premiers , d’une lame branchiale (i). Leurs œufs sont pareillement situés sous le dos ; leur corps se termine toujours postérieurement en manière de queue, avec deux soies ou filets au bout. L’extrémité anté- rieure du corps tantôt se prolonge en manière de bec, tantôt forme une approche de tête presque entièrement occupée par un gros œil. La première division des branchiopodes lophyropes (celle des carcinoïdes) peut se subdiviser en deux, d’après le nombre des yeux. Les uns en ont deux. Ici le test recouvre entièrement le thorax; les yeux sont grands et très distincts; les antennes intermédiaires sont ter- rai nées par deux filets. Les Zoes. (Zoea. Bosc.) Ont les yeux très gros, globuleux, entièrement décou- verts, et des saillies en forme de cornes sur le thorax. La Zoé pélagique ( Zoe pelagica 7 Bosc., Hist. nat. de& trust. , II, xv, 3, 4* ) a le corps demi transparent, quatre antennes insérées au-dessous des yeux, et dont les exté- rieures coudées et bifides; une sorte de long bec sur le devant du thorax, entre les yeux, et une élévation poin- tue , longue , rejetée en arrière sur son dos. Les pieds sont très courts, à peine visibles, à l’exception des deux der- niers, qui sont alongés ou terminés en nageoire. La queue est de la longueur du thorax , courbée, dé cinq articles, dont le dernier grand, en croissant, épineux.' Ce crustacé- a été trouvé par M. Bosc dans l’Océan atlantique. Le Monoculus taiirus de Slabber ( Microsc., V) et le Can- cer germanus de Linnæus paraissent avoir des rapports avec lui (2), (1) Ce caractère s’applique particulièrement aux daphnies, sous-genre le plus nombreux de cette division, et par analogie , aux polyphénies et aux lynce'es. (2) Voyez i’PIist. nat. des crust. et des insectes de Latreille, et I’oih vrage de M. Desmarets sur ces premiers animaux. On 11’a pas encore décrit d’une manière complète, ou du moins satisfaisante, ce genre, et nous n’avons pu nous en procurer un seul individu. SECTION X>£S LOPHYROPES. i53 Les Nébalies. (Nebalia. Leach.) Ont les yeux triangulaires , aplatis, en partie recouverts par une écaille triangulaire et voûtée. Les pieds sont -fourchus, et les appendices du bout de la queue sont en forme de soies (i). Là, le thorax ou le test, vu en dessus , est divisé en cinq segments, dont le premier, beaucoup plus grand , porte les antennes, les yeux et les pieds-mâchoires* dont le second et Je troisième ont chacun unepaire de pieds; dont le quatrième porte les deux paires suivantes, et le cinquième, la dernière. Les yeux sont petits et point saillants ; toutes les antennes se terminent par un filet simple. Les CoNDYLURES. (CoNDYLURA. Latl’. ) Les antennes inférieures sont plus longues. Les côtés an- térieurs du premier segment sont prolonges en pointe, et forment deux écailles rapprochées en manière de bec. Les pieds se terminent en pointe soyeuse; quelques-uns des in- termédiaires ont, comme dans les schizopodes, un appendice extérieur, près de leur base; la queue est étroite, de sept anneaux, dont le dernier, alongé, conique, s’avance entre les deux appendices latéraux, qui sont grêles , en forme de stylets, de deux articles, dont le dernier soyeux (2)," Nota. Le genre Nicothoë de MM. Audouin et Miîne Ed- wards, dans la supposition qu’il ait des mandibules et des mâchoires, appartiendrait à cette section; mais comme le crustacé d’après lequel il a été établi est parasite, et que j’ai cru y apercevoir les vestiges d’un suçoir, je l’ai placé dans l’ordre des pœcilopodes. «Je remarque néanmoins que les (1) Nebalia Herbstii, Leacîi , Zool. miscelî. , xlv ; Desmar. , Consid. , xl , 5 ; Rarnd, , monoc. ,1,8? La nëbalie ventrue de M. Risso (Journ. de phys. , octobre , 1822) con- | siitue probablement, dans la section des scbizopodes, un sous-genre propre. Dans le cyclops exiliens de Viviani , le thorax est divise' en plu- sieurs segments , ce qui l'exclut des nébalies. Il forme aussi un nouveau j sous-genre intermédiaire entre le précédent et le suivant. (2) Condylure de Dovbigny, Lat. ,, sur les côtes maritimes de La Rochelle. 3 54 CRUSTACÉS BR A'N CHIOPODES . pattes , à l’exception des antérieures ressemblent beaucoup à celles des cyclopes ; et que les femelles portent aussi leurs œufs dans deux sacs situés à la base de la queue, de même que celles des derniers. Le second de ces naturalistes vient de publier , dans le tome XIIIe des Annales des Sciences naturelles, de nouvelles, recherches sur les nébalies et les caractères de trois autres genres nouveaux de crustacés. Notre travail sur les animaux de celte classe étant terminé au moment où le mémoire de M. Milne Edwards a été communiqué à l’Académie, et n’ayant pas alors le temps de revenir sur cet objet, nous avons renvoyé l’exposition de ces genres, ainsi que de ceux établis dans la famille des aranéides par M. Savigny , et de quelques autres introduits récemmentparM. le comte Dejean, dans celle des coléoptères carnassiers, au supplément de cet ouvrage. Nous y donnerons aussi les caractères de quelques j autres coupes génériques , établies par MM. Guérin , Lepel- tier de Saint-Fargeau et Servilîe. Je n’aurais pu les intercaller dans mon travail sans précipiter un examen, qui doit être d’autant plus réfléchi , que l’on multiplie plus facilement les groupes génériques. Les autres lophyropes de notre première division, et dont le thorax, ainsi que dans les condylures, est divisé en plu- sieurs segments, et dont le premier beaucoup plus grand , ne présentent plus qu’un seul œil , situé au milieu du front entre les antennes supérieures. Tels sont Les Cyclopes ( Cyclops. Mu 11. ), Si bien observés par Jurine père et M. Ramdohr. Leur corps est plus ou moins ovalaire, mollet ou gélatineux , et se partage en deux portions, l’une antérieure, composée de la tête et du thorax , et l’autre postérieure , ou la queue. Le segment précédant immédiatement les organes sexuels, et qui, dans les femelles, porte deux appendices en forme de petites pattes ( supports ,fulcra, Jurine. ) , peut être consi- déré comme le premier de la queue, qui n’est pas toujours bien nettement ou brusquement distinguée du thorax. Elle est formée de six segments ou articles , le second porte en dessous, dans les mâles, deux appendices articulés, tantôt SECTION DSvS LOPHYKOPES. i55 simples, tantôt ayant au côté interne une petite division ou branche, de formes variées, et constituant en tout ou en partie les organes de la génération. La vulve est située, dans l’autre sexe, sur le même article. Le dernier se termine par deux pointes ou stylets, formant une fourche , et plus ou moins garnie de soies ou de filets penniformes. L’autre por- tion du corps, ou l’antérieuip, est divisée en quatre segments, dont le premier, beaucoup plus grand, compose la tête et une portion du thorax, qui sont ainsi recouverts par une écaille commune.il porte l’œil , quatre antennes, deux mandibules (mandibules internes, Jurine) munies d’un palpe simple ou divisé en deux branches articulées , deux mâchoires (mandi- bules externes, ou lèvre avec des barbillons , Jurine.) (i) et quatre pieds divisés chacun en deux tiges cylindriques, gar- nies de poils ou de filets barbus; la paire antérieure, représen- tant les secondes mâchoires, diffère un peu des suivantes; elle est comparée à des espèces de mains par Jurine. Chacun des trois segments suivants sert d’attache à une paire de pieds, conformés ainsi que les deux derniers des précédents. Deux des antennes, supérieures aux autres, sont plus longues, séta- cées, simples et composées d’un grand nombre de petits arti- cles; elles facilitent, par leur action, les mouvements du corps et font presque l’office des pieds. Les inférieures (an- tennules, Jur.) sont filiformes, n’offrent le plus souvent que quatre articles, et sont tantôt simples, tantôt fourchues; elles font, par leurs mouvements rapides, tourbillonner l’eau. Dans les mâles, les supérieures ou l’une d’elles seule- ment (C. Castor.) offrent des étranglements et un renflement, suivi d’un article à charnière. Au moyen de ces organes ou de l’un d’eux, ils saisissent soit les dernières pattes, soit le bout de la queue de leurs femelles, dans leurs préludes amou- reux, elles retienneutmalgré elles dans des situations appro- priées à la manière dont ils se fixent. Elles emportent leurs mâles, lorsqu’elles ne veulent pas d’abord se prêter à leurs (i) D’après l’ordre successif des parties de la bouche, quia lieu dans les crustacés décapodes , la pièce située immédiatement au-dessous des mandibules est la languetle ; mais les dentelures des pièces dont il s’agit ici indiquent des organes maxillaires. La languette a pu échapper aux re- gards de cet observateur. ï56 CRUSTACÉS BRÀNCHIOPODES. désirs. La copulation s’opère comme dans les crustacés pré- cédents et par des actes prompts et réitérés , Jurine en a vu trois dans l’espace d’un quàrt-d’heure. On avait cru jusqu’à lui que les organes copulateurs des mâles étaient placés aux an tenu es supérieures, et cette erreur parai ssait d’autant mieux fondée , que les aranéides présentent dés faits analogues. De chaque cote de laqueue des femelles, est un sac o v al e> rempli d’œufs (ovaire externe, Jurine), adhérant par un pédicule très délié au second segment, près de sa jonction avec la troisième, et où l’on voit aussi l’orifice du canal déférent de ces œufs. La pellicule formant ces sacs , n’est qu’une conti- nuation de celle de Fovaire interne. Le nombre des œufs: qu’ils contiennent augmente avec l’âge; d’abord bruns ou obscurs, ils prennent ensuite une teinte rougeâtre, et de- viennent presque transparents , lorsque les petits sont prêts d’éclore, mais sans grossir. Isolés ou détachés, du moins jus- qu’à une certaine époque , le germe périt. Une#seule fécon- I dation , mais indispensable , peut suffire aux générations successives. La même femelle peut faire jusqu’à dix pontes dans l’espace de trois mois. En n’en comptant que huit, et en supposant chacune d’elles de quarante petits, la somme totale des naissances s’élèverait à près de quatre milliards et. demie. La durée du séjour des fœtus dans les ovaires varie de deux à dix jours , ce qui dépend de la température des saisons et de diverses autres circonstances. Les sacs ovifères présentent quelquefois des corps alongés , glaudiforaies , plus ou moins nombreux, et qui paraissent être des réunions, d’animalcules infusoires. A leur naissance , les petits n’ont que quatre pattes, et leur corps est arrondi et sans queue. Millier avait formé avec ces jeunes individus son genre amymone ( amymone ). Quelque temps après (quinze jours, de février en mars), ils acquièrent une autre paire de pieds : c’est le genre nauplie ( nauphus ), du même 3 après la première mue, ils ont la forme et toutes les parties qui caractérisent l’état adulte , mais sous des proportions plus exiguës; leurs antennes et leurs pattes sont proportionnellement plus courtes. Au bout de deux autres mues , ils sont propres à la génération. La plupart de ces entomostracés nagent sur le dos, s’élancent avec vivacité,. SECTION DES LOPHYROPES. et peuvent se porter aussi-bien en arrière qu'en avant. A défaut de matières animales, ils attaquent les substances vé- gétales; mais le fluide dans lequel ils vivent habituellement ne passe point dans leur estomac. Le canal alimentaire s’é- tend d’une extrémité du corps à l’autre. Le cœur, dans le cvciope Castor , est immédiatement situé sous le second et le troisième segment du corps, et ovalaire; chacune de ses extrémités donne naissance à un vaisseau , dont l’un va à la tête et l’autre à la queue. Immédiatement au-dessous de lui est un autre organe analogue, mais en forme de poire, pro- duisant aussi, à chaque bout, un vaisseau représentant peut-être les canaux brrnchio-cardiaques dont nous avons parlé en traitant de la circulation des crustacés décapodes. 11 résulterait de plusieurs expériences de Jurine, sur descyclo- pes alternativement asphyxiés et rappelés à la vie, que dans cette sorte de résurrection, l’extrémité du canal intestinal et les supports donnent les premiers signes de vie, et que l’ir- ritabilité du cœur est moins énergique; celle des antennes, et plus spécialement de celles des mâles, des palpes et des pattes ensuite, est inférieure. Lorsqu’on coupe une portion d’antenne , il ne s’y fait aucun changement; la réintégration s’effectue sous la peau, puisque cet organe reparaît dans toute son intégrité à la mue suivante. Le cyclope staplrylin forme, à raison de ses antennes plus courtes, et dont les su- périeures ont beaucoup moins d’articles que les mêmes des autres cyclopes , taudis que les inférieures en offrent, au contraire, davantage; à raison encore de son corps, qui s’a- mincit graduellement^vers son extrémité postérieure , de i manière qu’il semble n’avoir point de queue, du moins i brusquement formée, et que son dessous est armé, dans la femelle, d’une sorte de corne arquée en arrière, une division particulière. Le cyclope castor et quelques autres, dont les antennes inférieures et les palpes mandibulaires sont divi- sés, au-delà de leur base, en deux branches, peuvent aussi composer un autre groupe. Celui que M. Leach désigne sous le nom générique de Calane ( Calanus ) pourrait, en effet, former un sous-genre propre , s’il était vrai que l’animal dont il est le type n’eût point d’antennes inférieures; mais I 58 CRUSTACÉS BRAKCHIOPODES. s’en est-il assuré par lui-même, ou n’en parle-t-il que d’après Muller ? c’est ce que j’ignore. Le Cyclope quadricorne ( Monoculus quadricornis , Lin-.") • Mull., Entom., XV11I, i-i4; Jurine, Monoc., I, ÏI, III. a toutes les antennes simples ou sans divisions. Les infé- rieures ont quatre articles, et leur longueur n’égale guère que le tiers des supérieures. Ee corps proprement dit est assez renflé et presque ovoïde $ la queue est étroite et de six segments. La couleur varie beaucoup • les uns sont rougeâtres , les autres blanchâtres ou verdâtres. La lon- gueur totale est de deux lignes. Cette espèce est très commune (i). y 7 La seconde division générale des branchiopodes lophyro- pes, celle où le test est formé de deux valves, réunies par i une charnière ( nos Ostracodes ou l’ordre des ostrapodes de M. Straus), se compose de deux sous -genres, dont le j premier, celui de cythérée , nous paraît , depuis les belles recherches de ce savant sur le second , celui de cypris , sol- : liciter , pour que ses caractères ne soient plus équivoques , une étude plus approfondie que celle qu’en a faite Millier, notre unique garant à cet égard. Suivant lui, Les Cythérees (Cythere. Müll. —• Cytherina, Lam. ) Auraient huit pieds (a) simples et finissant en pointe ; et deux antennes, pareillement simples, sétacées , composées de cinq à six articles , avec des poils épars. On les trouve dans les eaux salées et saumâtres des bords de la mer , parmi les varecs et les conferves (3). (j) Desmar. , Consid. , pag. 364- Voyez , pour les autres espèces , le même ouvrage , pag, 36 1 -364, lîy 5 Müller, Entom. , G. cyclops ; Ju- rine, Hist. des monoc. , pag. 1-84, première famille des monocles à co- quille univalve 5 Eamd, monoc., I, II, III. (2) Il est probable qu’il n’y en a que six. Voyez , ci-après , l’article cypris , note (1). 1 (3) Si ces enlomostracés sont uniquement marins , il est naturel que Jurine et d’autres observateurs , dont les recherches , à raison des lieux SECTION DES LOPHYROPES, )5g Les Cypris. (Cypris. Müll.) N’ont que six pieds (i), et leurs deux antennes sont ter- minées par un faisceau de soie , en manière de pinceau. Le lest ou la coquille forme un corps ovalaire, comprimé latéralement , arqué et bombé sur le dos , ou du côté de la charnière , presque droit et un peu échancré, en manière de rein , au côté opposé. En avant de la charnière , dans la ligne médiane, l’œil forme un gros point noirâtre et rond. Les antennes, immédiatement insérées au-dessous , sont plus courtes que le corps, sétacées , composées de sept à huit articles, dont les derniers plus courts , et terminées par un faisceau de douze à quinze soies , servant de nageoires. La bouche est composée d’un labre caréné ; de deux grandes mandibules dentées, portant chacune un palpe divisé en trois J articles et au premier desquels adhère une petite lame bran- I chiale offrant cinq digitations (2), et de deux paires de mâ- 1 choires ; les deux supérieures , beaucoup plus grandes, ont au bord interne quatre appendices mobiles et soyeux , et au j côté extérieur une grande lame branchialepectinée à son bord antérieur; les secondes sont composées de deux articles, avec un palpe (3) court , presque conique, inarticulé, soyeux au bout, ainsi que l’extrémité de ces mâchoires. Une sorte de sternum comprimé fait l’office de lèvre inférieure (4). Les 1 de leur résidence , ne pouvaient avoir pour objet que des entomostracés d’eau douce , n’aient point parlé des cythérées. > Voyez Müller, Entora. , genre cy~tkere , et Desmar. , Consid. , pag. 387 , 388 , lv , 8. (1) Quatre suivant M. Ramdohr , huit suivant M. Jurine; le pre- mier considérant les deux derniers comme des appendices du sexe mas- I culin , et le second prenant les palpes des mandibules et la lame branchiale |j de chaque mâchoire supérieure (les deux premiers pieds de sa seconde divi- sion du corps , ceux qu’il dit n’être composés que d’un seul article , et ter- ! minés en cuiller dentelée) pour autant de pieds. Celui-ci 11e compte pas non plus, dans ce nombre, ceux que le précédent présume être des organes J sexuels ; il les regarde (pag. 161-166) comme des filets de cinq articles , | sortant latéralement de la poche de la matrice, et dont il ignore l’usage. (2) Lèvre intérieure, Ramdohr. j (3) Fourchu dans les cypris strigata , du même. (4) Lèvre extérieure, du même. l60 CRUSTACÉS B II A N C H IOPO UES. pieds sont divisés en cinq articles , dont le troisième re- présentant la cuisse et le dernier le tarse. Les deux anté- rieurs sont insérées au-dessous des antennes, beaucoup plus forts que les autres, dirigés en avant, avec des soies roides, ou de longs crochets, rassemblés en un faisceau , à l'extré- mité des deux derniers articles. Les quatre pieds suivants en sont dépourvus. Les seconds, situés au milieu du des- sous du corps, sont d’abord rejetés en arrière, arqués, et ter- minés par un long et fort crochet, se portant en avant. Les deux derniers ne se montrant jamais au dehors , se relèvent et s’appliquent sur les côtés postérieurs du corps , pour sou- tenir les ovaires, et se terminent par deux très petits cro- chets (i). Le corps n’offre aucune articulation distincte , et se termine postérieurement en une espèce de queue, molle, repliée en-dessous, avec deux filets conicjues ou sétacés, garnis de trois soies ou crochets au bout, se dirigeant en arrière et sortant du test. Les ovaires forment deux gros vaisseaux, simples et coniques, en cul-de-sac à leur origine, situés , sur les côtés postérieurs du corps, au-dessous du test, et sJouvrent , l’un à côté de l’autre, à la partie anté- rieure de l’abdomen, où le canal formé par la queue établit entre eux une communication. Les œufs sont sphériques. Les pontes et les mues de ces crustacés ne sont pas moins nombreuses que celle des cyclopes et autres entomostracés, et leur manière de vivre est la même. Ledermuller dit en avoir vu d’accouplés. Cependant aucun des naturalistes mo- dernes qui les ont le plus observés n’a pu découvrir posi- tivement leurs organes sexuels, ni être témoin de leurs réu- nions. M. Straus a vu, au-dessous de l’origine des mandibu- les, l’insertion d’un gros vaisseau conique, rempli d’une substance gélatineuse, paraissant communiquer avec l’œso- phage par un canal étroit, qu’il soupçonne être un testicule ou une glande salivaire. Les individus soumis à cette obser- vation ayant des ovaires, les cypris seraient, dans la pre- mière de ces suppositions, hermaphrodites. Mais cela est (l) Dans la figure de ttamdohr, ces pieds n’ont que trois articles, et îe dernier est un peu dilate' et e'chaucré au bout, avec un crochet au raiJieu de cette e'chancrure. SECTION DES LOPHYROPES. l6l d’autant plus douteux , qu’il remarque lui -même que les. mâles pourraient bien n’exister qu’à une certaine époque de l’année, et que le vaisseau dont il parle, communiquant avec l’œsophage, paraît avoir plus de rapports avec les fonc lions digestives qu’avec la génération ( i }. Suivant Jurine, les antennes sont de véritables nageoires, dont ces animaux développent et- réunissent à volonté les filets, selon le degré de rapidité qu’ils veulent donnera leur progression ) tantôt ils n’en font paraître qu’un seul, et d’autres fois ils les éparpillent tous ensemble. Nous pensons aussi que ces filets et ceux des deuxpattes antérieures peuvent tout aussi bien concourir à la respiration que ces lames des mandibules et des deux mâchoires supérieures, queM. Straus distingue par l’épithète de branchiales. Les dernières où celles de ces mâchoires me paraissent être un véritable palpe, mais très dilaté, et les deux autres un appendice des palpes mandibulaires. ( Voyez Jurine, Hist. des mon., VI, 3. ) D’après le naturaliste génevois précité , ces animaux , lorsqu’ils nagent, meuvent avec autant de rapidité que les antennes, leurs deux pattes antérieures, mais lentement, quand ils marchent sur la surface des herbes marécageuses. Ces pattes, conjointement avec les deux, terminées par un long crochet ou les pénultièmes, supportent alors le corps. 11 suppose que celles qui , selon lui , forment la seconde paire , sont destinées à établir un courant aqueux et à le di- riger vers la bouche : ce qui assimilerait leurs fonctions à celles des antennes inférieures, qu’il nomme antennules. Les deux filets compésant la queue se réunissent et semblent n’en former qu’un seul , lorsqu’ils sortent du test* ils ser- vent, à ce qu’il présume, à nettoyer son intérieur. La fe- melle dépose ses œufs en masse, en les fixant, au moyen d’un gluten ,. sur les plantes ou sur la boue. Cramponnée I alors, à l’aide des seconds pieds, et de manière à ne pas ! craindre les secousses de l’eau, elle emploie environ douze heures dans cette opération, qui, dans les plus grandes espèces , fournit jusqu’à vingt-quatre œufs. Il a recueilli de (i) Voyez le canal alimentaire de la daphnia pulex , figuré par Jurine, X , 7 , et Ramdohr, Monoc ^Jtab. V , 1 1 > d , d et x. TOME I. 11 162 crustacés brvnchiopodes. ces paquets d’œufs , à leur sortie, et après les avoir isolés, il en a vu éclore des petits, et il a obtenu une autre généra- tion sans l’intervention des mâles. Une femelle qui avaitfait sa ponte le 12 avril, a, jusqu’au 18 mai suivant inclusive- ment , changé six fois de peau. Le 27 du même mois , elle a fait une seconde ponte, et deux jours après, ou le 29, une troisième. Il en conclut que le nombre des mues de l’en- fance est en rapport avec le développement graduel de l’in- dividu 5 que ce développement 11e peut se manifester que par la séparation générale d’une enveloppe devenue trop petite pour loger l’animal , et que celui-ci a pour limite une grandeur déterminée qu’il lui faut atteindre (1). Les lophyropes de notre troisième division (nosCLADOCERES ou les daphnides de M. Straus), composent, dans l’histoire des monocles de Jurine sa seconde famille. La forme de deux de leurs antennes , qui ressemblent à deux bras ramifiés et servant de rames , la faculté qu’ils ont de sauter , ont valu à l’une des espèces des plus communes, la dénomination de puce aquatique arborescente. Le premier de ces naturalistes, qui nous a donné une excellente monographie des daphnies, sous-genre de cette division, en a établi deux nouveaux, l’un sous la dénomi- nation de Latone (Latona), ayant pour caractère d’avoir les antennes en forme de rames, divisées en trois branches, d’un seul article (2)* et l’autre, celui de Sida {Sida) , së rapprochant des sous-genres connus de la même division à l’égard des mêmes antennes , divisées seulement en deux branches, mais dont l’une n’a que deux articles, et l’autre trois (3). Suivantlui,les daphnies se distingueraient des pré- cédents et des lyncées, en ce que l’une des deux branchés (1) Voyez Müller, Entonu , genre cypris; Jurine, Hist. des monoe. , seconde divis. , moro à coquille bivalve, pag. 159-179, xvii-xix ; Rarad. , Mon.,iv; Straus, Mém. du mus. d’hist. nat., vn , if Desmar., Consul., pag. 38o-386 , lv, 1-7. M. Desmarest ( Crust. fossil. , xi, 8) en a figuré une espèce fossile , qu’il nomme cypris f ère, trouvée en grande abon- dance près de la montagne de Gergovie , département du Puy-de-Dôme, et à la balme d’ Allier, entre Vichy-Les-Bains et Cussac. (a) Daphnia seiifera , Müller, Entom. (3) Daphnia cnstallina , ejusd. , ibid. SECTION DES LOPHYROPES. 1 65' des rames se composerait de trois articles et l'autre de qua- tre. Cependant, selon Jurine (Hist. des mon., pag. 92), chaque branche serait composée de trois articulations ) mais il paraît qu'il n’a pas tenu compte du premier, à la vérité très court, de la branche postérieure (1). Le dernier , dans tous ces lophvropes, est terminé par trois filets, et chacun des précédents en jette un autre ; ces filets sont simples ou barbus. 11 existe aussi deux autres antennes, mais très cour- tes, surtout dans les femelles, situées à l’extrémité anté- rieure et inférieure de la tête, et qui n’ont un seul article, avec une ou deux soies au bout. Les Polyphèmes. ( Polyphemus. Miili.) Ont, de même que les daphnies et les lyncées, leurs an- j tennes en forme de rames, divisées en deux branches j mais chacune d’elles est composée de cinq articles. De plus, leur I tête, très distincte et arrondie, portée sur une espèce de cou, est presque entièrement occupée par un grand œil. Leurs pattes sont entièrement à découvert. On n’en connaît encore qu’une seule espèce , le poly- phèmé des étangs (2). ’ , Selon Jurine, les pattes ne ressemblent en rien aux mo- nocles de cette division. Elles se composent d’une cuisse, d’une jambe , d’un tarse de deux articles , et de l’extrémité duquel sortent, celui de la dernière paire excepté, quel- ques petits filets. De l’extrémité antérieure de la tête sail- lent deux petites antennes , d’un seul article, terminé par deux filets. La coquille est tellement transparente, qu’on peut distinguer tous les viscères. La matrice, lorsqu’elle est pleine d’œufs, occupe la majeure partie de son intérieur. Leur nombre, dans les fortes pontes, 11’excède pas celui de dix. Lorsqu’on suit le développement graduel des fœtus, on est frappé de la prompte apparition de l’œil, (1) M. Ramdohr l’a rendu dans les figures n et vu, tab. v, de ces antennes. (2 ) Monoculus pediculus , Lin ; Deg. , Insect. , VII, xxvm, 6-1 3 j P olyphemus oculus , Muller, entom. xx, 1 -5 i Cephaloculus stagno- rum , Lam. ; Jurin. , Monoc. , xv, i-3 ; Desmar., Cousid. , liv, 1, 2. l64 CRUSTACÉS BR ÀN ch IOPOD'Ê s « comparativement à celle des autres parties du corps. Il est d’abord verdâtre et ne passe qu’insensiblement au noir foncé. L’abdomen , après s’être contourné sur lui -même, de der- rière en avan t , se replie subitement en arrière pour former une longue queue, grêle, pointue, de laquelle.sortent deux longs filets articulés. L’animal nage toujours sur le dos et le plus souvent horizontalement , communiquant à ses bras ou rames , et à ses pattes des mouvements vifs et répétés ; il exécute, avec beaucoup de prestesse et d’agilité, toutes sortes d’évolutions. 11 est sujet, dans sajeunesse et après sespremiè- resmues, àlamaîadiedela selle (voy. ci-après); mais cette selle a toujours une figure déterminée, et ne renferme jamais les deux boules ovales qu’elle présente dans les daphnies. Rédui t en captivité , ce crustacé ne vit pas long-temps, et les petits ne peuvent s’élever, du moins Jurine n’a-t-il pu les conserver après les premières mues, ni observer la suite de leurs géné- rations. Il n’a reconnu de mâles dans aucun des individus qu’il a gardés. A la vérité, il n’a pu s’en procurer qu’une petite quantité, cette espèce étant rare dans les environs de Genève 5 mais il paraît qu’elle est très commune dans les marais et les étangs du Nord , et qu’elle y forme des attrou- pements considérables. Les Daphnies. (Daphnia. Miiiî. ) Ont leurs rames toujours découvertes jusqu’à leur base ou l’origine de leur pédondule, aussi longues ou presque aussi longues que le corps, divisées en deux branches, dont la postérieure de quatre articles, avec le premier très court , et l’autre ou l’antérieur de trois 5 leur œil est petit ou en forme de point, et si l’on en excepte quelques espèces, l’on ne voit point, comme dans les lyncées, en avant de lui une petite tache noire, en forme de point, que Millier avait prise pour un second œil (1). Quoique l’organisation de ces crustacés semble, par l’ex- (1) C’est aussi le sentiment de Ramdohr , Monoc. , pi. v, %. n et 111 , 65 et comme il l’a découvert dans la daphnia sima , il serait possible que ce caractère fût commun, quoique peu sensible dans diverses espèces, à ce sous-genre et aux lyncées. Schaeffer avait déjà observé cette tache. SECTION DES LOPHYIiOPES. l65 trême petitesse de ces animaux, devoir se soustraire aux re- gards de l’obsérvateur, il n’en est guère cependant de mieux connue. Sans parler de ceux qui se sont spécialement occu- pés de recherches microscopiques , quatre naturalistes des plus profonds, Schæffer, Ramdohr, Straus , Jurine père , mais surtout le troisième , ont étudié ces animaux avec l’at- tention la plus scrupuleuse. Si quelques détails d’organisa- tion ont échappé au dernier, les recherches de MM. Ramdohr et Straus y suppléent; Jurine, d’ailleurs, complète les obser- vations de ceux-ci sous le rapport* des habitudes, qu’il a long- temps suivies et très bien observées. La bouche est si tuée en dessous, à la base du bec; nous considérons, avecM. Ramdohr, comme un chaperon de forme alongée , la portion inférieure de la tête, que M. Straus appelle labre, et nous appliquerons cette dernière dénomination à la partie qu’il nomme lobule postérieur du labre. Immédiatement au-dessous sont deux mandibules (mâchoires intérieures, Ramd.) très fortes, sans palpes, dirigées verticalement et appliquées sur deux mâchoires (i) horizontales, terminées par trois épines ro- bustes, cornées, en forme de crochets recourbés. Viennent ensuite dix pattes, ayant toutes le second article vésiculeux; les huit premières se terminent par une expansion en forme de nageoire, garnie sur ses bords de soies ou de filets barbus, disposés en manière de couronne ou de peigne; les deux anté- rieures paraissent plus spécialement propres à la préhension: aussi M. Ramdohr les prend-il pour des palpes doubles (l’ex- terne et l’interne) : ce sont les mêmes pièces que Jurine ap- i pelle ailleurs (cvclopes) des mains. Dans les figures qu’ils en ont données , les soies terminales paraissent être barbues : nous ne voyons pas dès lors pourquoi ces appen- dices ne pourraient pas servir à la respiration, propriété (2) | {1) Les mâchoires extérieures, dans la nomenclature de M. Ramdohr. Jurine n’ayant pas détaché ces parties des précédentes, a supposé que celles - ci étaient accompagnées d’une espèce de souspape et d’un palpe. Hist. des monoc. , IX , fig. 13-17. (2) Suivant M. Straus, les cypris et les cythérées ne sont point de véritables branchiopodes, attendu que leurs pattes n’ont point de bran^ | cliies ; mais, comme nous l’ayons déjà observé, les soies ou poils des l66 CRUSTACÉS BRANCHIOPODES. que M. Straus n’accorde qu’aux suivantes , parce que celles- ci ont de plus au côté interne une lame qui, à l’exception des deux dernières, est bordée d’une rangée de soies, en manière de peigne, et pareillement barbue, à en juger d’a- près les figures de Jurine et M. Ramdolir. Les deux dernières pattes ont une structure un peu différente, et M. Ramdolir les distingue sous le nom de serres. L’abdomen , ou le corps proprement dit, est divisé en huit segments , parfaitement libre entre ses valves , grêle , alongé, recourbé en-dessous à son extrémité, et terminé par deux petits crochets dirigés en arrière. Le sixième segment présente en-dessus une rangée de quatre mamelons, formant des dentelures, et le quatrième une sorte de queue (i). Les ovaires sont placés le long des côtés, entre ce segment et le premier , et s’ouvrent séparé- ment près du dos, dans une cavité (matrice, Jurine) située entre la coquille et le corps, où les œufs restent quelque temps après la ponte. Muller a donné le nom d ’ephippium ou de selle à une grande tache obscure et rectangulaire qui, à certaines épo- ques de l’année et surtout en été , se montre, après la mue : des femelles, à la partie supérieure des valves de la coquille, , et que Jurine attribue à une maladie. Selon M. Straus, cet t ephippium présente deux ampoules ovalaires , transpa- rentes, placées l’une au-devant de l’autre, et formant avec celles du côté opposé deux petites capsules ovales, s’ouvrant comme une capsule bivalve. 11 se partage, ainsi que les valves dont il fait partie, en deux moitiés latérales, réunies par une suture le longdeleur bord supérieurs; son intérieur en offre un autre semblable, mais plus petit, à bords libres, si ce n’est le supérieur, qui lient aux valves, et dont les deux moitiés jouant en charnière l’une sur l’autre, présentent les mêmes ampoules que les battants extérieurs. Chaque capsule renferme un œuf à coque cornée et verdâtre , sem- deux antérieures et celles des antennes , pourraient, tout aussi bien que celles des palpes et des premières mâchoires , remplir les fonctions branchiales. ( i) Nous omettons d’autres détails d’organisation, parce que les uns ne peuvent être saisis qu’au moyen de figures^ et que lesautres paraissent être communs à la plupart des branchiopodes. SECTION DES LOPHYROPES. 167 blable , du reste , aux œufs ordinaires, mais demeurant plus long-temps à se développer et devant passer l’hiver sous cette forme. A l’époque de la mue , l’éphippium , ainsi que seS œufs, est abandonné avec la dépouille dont il fait partie : elle sert d'abri à ces œufs pendant le froid. La cha- leur du printemps les fait éclore, et il en sort des petits abso- lument semblables à ceux que donnent les œufs ordinaires. Schaeffer a dit qu’ils peuvent rester fort long temps dans l’état de dessiccation sans que le germe soitaltéréj mais aucun de ceux que M. Straus a conservés dans cet état n’est éclos. Ils sont absolument libres, ou sans adhérer les uns aux autres^ dans les cavités qui leur sont propres. Selon J urine, ils peu- vent , en été, éclore au bout de deux ou trois jours. Sous le climat de Paris , où M. Straus les a observés à toutes les époques de l’apnée , il faut au moins cent heures. Le fœtus, vingt heures après la ponte, n’offre qu’une masse arrondie et informe, sur laquelle on remarque, quand on l’examine de près, les rudiments obtus des bras, en forme de moignons très courts et imparfaits, collés contre le corps ; la tête ni l’œil ne sont visibles • le corps , vert ou rougeâtre, et ponctué de blanc comme les œufs , ne fait encore aucun mouvement. Ce n’est qu’à la quatre-vingt-dixième heure , et lorsque l’œil a paru, que les bras et les valves se sont alongés, que le fœtus commence à se mouvoir- A la centième heure, il est déjà très actif- enfin à 3a cent dixième , il ne diffère du petit venant de naître, qu’en ce que les soies des rames sont encore collées contre leur tige, et que 3a queue des valves est fléchie en dessous et reçue entre les bords inférieurs de ces pièces. "Vers la fin du cinquième jour , la queue , qui termine les valves dans le jeune âge, et les soies des bras, se débandent comme un ressort, et les pattes com- mencent alors seulement à s’agiter. Les petits étant en état de paraître au jour, la mère abaisse aussitôt son abdomen , et ils s’élancent au dehors. Des œufs nouvellement pondus et placés dans un bocal , où M, Straus les a suivis, se sont développés de la même manière. Jurine nous a aussi donné, sur les changements progressifs des fœtus des daphnies , des observations analogues, mais faites en hiver ; et comme les petits ne sont écios que le dixième jour, il a eu l’avantage l68 CRUSTACÉS liRANCHtOPODES» de pouvoir mieux saisir et préciser ces développements. Le premier jour, l’œuf présente une bulle centrale, entourée d’autres plus petites , avec des molécules colorées dans les intervalles. Ces molécules et ces bulles paraissent destinées à former, en s’agglomérant , en se rapprochant du centre et finissant par disparaître, les organes. Le sixième jour, la forme du fœtus commence à se prononcer ; le septième, l’on distingue la tête et les pattes ; le huitième , l’œil paraît ainsi que l’intestin ; le suivant, l’on commence à distinguer le réseau de cet œil; les bulles ont presque entièrement disparu, à l’exception de la centrale, qui occupe le canal alimentaire, sous le cœur; le dixième, le développement du fœtus est terminé , le petit sort de la matrice , et reste un moment immobile. Les mâles, du moins dans les espèces observées par M. Straus, sont très distincts des femelles. La tête est pro- portionnellement plus courte ; le bec est moins saillant ; les valves sont moins larges et moins gibbeuses supérieurement et baillantes en devant , de sorte qu’elles présentent en cette place une large ouverture presque circulaire. Les antennes sont beaucoup plus grandes, offrent l’apparence de deux cor- nes dirigées en dessous, et que Millier a considérées comme les organes sexuels de ce sexe. M. Straus n’a pu découvrir ces parties sexuelles; mais il a remarqué que l’onglet terminant le dernier article des deux pattes antérieures (les secondes, en supposant que les rames soient les premières) est beau- coup plus grand que dans la femelle, qu’il a la forme d’un très grand crochet , fortement recourbé en dehors, et que la soie du troisième article est également beaucoup plus lon- gue; ces crochets lui servent à saisir la femelle. Les marne- lonsfiu sixième segment de l’abdomen sont beaucoup moins sensibles et sous la forme de tubercules, dans le premier âge. Aux antennes inférieures près, plus longues dans les mâles, les deux sexes se ressemblent presque, et les deux valves de leur coquille se terminent, dans l’un et l’autre, par un stylet dentelé en dessous , arqué vers le bas et d’une longueur éga- lant presque celle des valves. A chaque mue, ce stylet se rac- courcit, de sorte qu’il ne forme plus, dans les adultes, qu’une simple pointe obtuse. SECTION DES LOPHTltOPES. l6c ) Les mâles sont très ardents à la poursuite de leurs femel- les et souvent du même individu. Un seul accouplement féconde la femelle pour plusieurs générations successives et jusqu’à six au moins, ainsique l’a constaté Jurine. M. Straus remarquant que les orifices des ovaires sont placés très profondément sous les valves, et que dès lors aucune partie du corps du mâle ne pourrait y atteindre, soupçonne qu’il n’existe point chez lui d’organe copulateur, et qu’il se borne à lancer la liqueur fécondante sous les valves de la femelle, d’où elle s’introduit dans les ovaires; mais l’analogie semble repousser une telle conjec- ture (i). Jurine a vu leur accouplement , qui dure au plus de huit à dix minutes. Le mâle, placé d’abord sur le dos de la femelle, la saisit avec les longs filets de ses pattes anté- rieures ; se portant ensuite vers le bord inférieur de la co- quille de celle-ci , et approchant la sienne de son ouverture, il y introduit ces filets, ainsi que les crochets ou harpons de ces pattes. Il rapproche ensuite sa queue de celle de sa compagne , qui d’abord se refuse à ses désirs , court avec une grande vitesse, le transportant avec elle, mais qui finit par céder. De petits corps, en forme de grains colorés en vert, en rose ou en brun , selon les saisons, composant les ovaires, remontent graduellement dans la matrice et y de- viennent des œufs. Jurine observe que les mâles de la ( D , puce) sont en petit nombre, comparativement à celui des femelles; qu’au printemps et en été, on n’en trouve que difficilement , tandis qu’ils sont moins rares en automne. Environ huit jours après leur naissance, les jeunes daph- nies changent pour la première fois de peau, et continuent ensuite la même opération , tous les cinq à six jours, selon le plus ou moins d’élévation de la température ; non seule- ment le corps et les valves , mais encore les branchies et les soies des rames se dépouillent de leur épiderme. Ce n’est qu’à la troisième mue que ces crustacés commencent à pro- duire. Leur ponte n’est d’abord que d’un seul œuf, puis de deux ou trois , et augmente progressivement , et va même jusqu’à cinquante-huit dans une espèce ( D. magna). Un (i) Voy. Jurine, Hist. des mon. , pag. 106 et suiv. lyo CRUSTACÉS BRANCHIOPODES. jour après ia ponte , la feraeile change de peau, et Ton trouve dans les téguments qu’elle abandonne, les coques des œufs de sa dernière ponte. Un moment après, elle en fait une nouvelle. Les jeunes d’une même portée, sont presque toujours du même sexe, et il est assez rare de trou- ver dans une portée de femelles deux ou trois mâles, et vice versa. Mais sur cinq à six portées des mois d’été, il s’en trouve au plus une de mâles. On rencontre souvent des in- dividus dont les téguments sont d’un blanc laiteux , opaque et épaissi , sans que pour cela ils en paraissent affectés; au renouvellement de leur test, on n’aperçoit sur lui que de légères traces de cette altération , et qui se manifestent, par des rugosités. Ces crustacés cessent de se reproduire et de muer aux ap- proches de l’hiver , et finissent par périr avant le commen- ccmentdes gelées. Les œufs contenus dans les ephippi unis, et qui avaient été pondus pendant l’été , éclosent dès les pre- mières chaleurs du printemps suivant; bientôt les mares sont de nouveau peuplées d’une infinité de daphnies. Plu- sieurs naturalistes ont attribué la couleur sanguine que ces eaux prennent quelquefois, à la présence de myriades de la. D. puce ; mais M. Straus dit n’avoir jamais observé ce fait,, et que cette espèce est en tout temps peu colorée. Le matin et le soir, et même pendant le jour, lorsque le ciel est cou- vert, les daphnies se tiennent habituellement à leur surface. Mais dans les grandes chaleurs, et lorsque le soleil donne arec ardeur sur les mares ou eaux stagnantes qu’elles habi- tent, elles s’enfoncent dans l’eau, et se tiennent à six ou huit pieds de profondeur ou davantage; souvent on n’en voit pas une seule à la surface. Elles nagent par petits bonds, plus ou moins étendus, suivant que leurs rames sont plus ou moins longues , et que le bouclier recouvrant le devant de leur corps déborde plus ou moins , la grandeur de cette saillie pouvant gêner leurs mouvements. Au témoignage de M. Straus, leur nourriture consiste exclusivement en petites parcelles de substances végétales, que ces animaux trouvent au fond de l’eau , et très souvent en coriferves. Ils ont con- stamment refusé les substances animales qu’il leur a offertes. Il leur a souvent vu avaler leurs propres excréments, en- SECTION DES LOPHYROPES. 171 traînés par Je courant d’eau que produit l’action d»e leurs pattes, et qui porte leur aliment ordinaire vers leur bou- che. Les crochets qui terminent l’extrémité de leur* queue léur servent à nettoyer leurs branchies. La Daphnie puce , la plus commune de toutes ( Mcmoculus pulex7 Lin.)* Pulex aquaticusarhorescens , Swami n. , Bib. nat. , xxxi 5 le Perroquet Peau , Geoff. , Hist. uns. , II , pag. 455; Scliæff., Die Grün., arm., Polyp. , ir]5!5? I, 18; Straus. , Mem. du Mus. d’hist. , Y, xxix, 1 — 20 ; Jurin., Mon., vin — xi, a, selon M. Straus, lebec grand, convexe; les soies des rames plumeuses ; le premier mamelon du sixième segment en languette; les valves dentelée; î au bord inférieur, terminées par une queue courte, obtuse dans les femelles. Ce dernier caractère la distingue d’uue autre espèce avec laquelle on Ta confondue , la D . longue épine ( D. longispina , Str. , Deg. insect, Yil, xxvii, 1 —4 )* La femelle est longue de quatre millimètres (1). Le dernier sous-genre des lopliyropes est celui de Lyncée ( Lyngeus. Müll. — Chilodorus. Leach. ), Qui ne se distingue guère du précédent que par sesicames, évidemment plus courtes que la coquille, et dont la por- tion inférieure 11e fait point ou presque pas de saillie. Selon M. Straus, les articulations dé leurs branches seraient plus nombreuses que dans les sous-genrès précédents. Tous ont au-devant de leur œil une petite tache qui a l’apparence d’un autre œil. Le bec est proportionnellement plus pro- longé que celui des daphnies , courbé et pointu (2). La seconde section des branchiôpodes , celle des Phyllo- pes (Phyllopa) , est distinguée, ainsi que nous l’avons dit, de la première, à raison du nombre des pieds, qui est au moins de vingt (3) et de la forme lamellaire ou foliacée de (1) V oyez , pour les autres espèces , le Mémoire précité de M. Straus ; Müller , Entom., et Juriue, Hist. des monocles, seconde famille , pag 1 85-58, et pag. 181-200. Payez aussi, pour les D. sima et longispina , Ramd. , Monoc. , v-vii. (2) Voyez Müller , Entom., G. lynceus,- Jurine , Monoc. , pag. i5i~ j 58, et Desmar. , Consid. , $7 5-3^8. (3) Ces animaux représentent, dans la classe des crustacés , les myria- podes de celle des insectes. 172 CRUSTACÉS BRANCHIOPODES. leurs iarticles. Les yeux sont toujours au nombre de deux, et quelquefois pédiculés: plusieurs encore ont un œil lisse. Ces crustacés se distribuent dans deux grouppes princi- paux. Les vj ns (Cératophthalmes, Ceratophthalma , Lat.) ont dix paires de pattes au moins et vingt-deux au plus, sans corps vé- siculaire à leur base, et dont les antérieures, jamais beaucoup plus lomgues que les autres, ni ramifiées. Leur corps est ren- fermé d ans un test en forme de coquille bivalve , ou nu , avec les divisions thoraciques portant chacune une paire de pattes à découvert. Les yeux sont tantôt sessiles, petits et très rap- prochés ; tantôt, et le plus souvent, situés à l’extrémité de deux pédicules mobiles. Les œufs sont intérieurs, ou exté- rieurs et renfermés dans une capsule de la base de la queue. Ici les yeux sont sessiles, immobiles , et le corps est ren- fermé dans un test ovale, ayant la forme d’une coquille i bivalve ; les ovaires sont toujours intérieurs. Tels sont Les Limnadies. (Limnadia. Adolp. Brong. ) (1) Qui se lient tellement avec les précédents que la seule espèce connue avait été placée parmi les daphnies par Hermann fils. Le test est bivalve, ovale, et renferme le corps, qui est alongé, linéaire et infléchi en avant. A la tête, se confondant pres- que avec lui , sont : i° deux yeux placés transversalement et très rapprochés; 2° quatre antennes, dont deux beaucoup plus grandes, composées chacune d’un pédoncule de huit articles, et de deux branches ou filets, sétacées, divisées en huit articles, et un peu soyeuses, et dont les deux autres et intermédiaires, petites, simples, élargies à leur extrémité; 3° la bouche j située au-dessous, consistant en deux mandi- bules renflées, arquées et tronquées à leur extrémité infé- rieure, et en deux mâchoires foliacées. Ces parties forment, réunies, une sorte de bec inférieur. Le corps proprement dit est divisé en vingt -trois segments, portant chacun , à (1) Dans mon ouvrage sur les familles naturelles du règne animal, ce sous-genre compose, avec celui d'apus, ma famille des aspidiphores ; il se rapproche de celui-ci par le nombre des pattes, et des daphnies par le test. SECTION DES PHYLLOPES. 17$ l’exception du dernier , une paire de pattes branchiales. Toutes ces pattes sont semblables , très comprimées, bifides, avec la division extérieure simple , ciliée au bord extérieur, et l’autre quadriarticulée et fortement ciliée au bord interne. Les douze premières paires sont de même longueur et plus grandes que les autres; la longueur de celles-ci diminue pro- gressivement. La onzième paire et les deux suivantes ont à leur base un filet mince, remontant dans la cavité qui est entre le dos et le test, et sert de support aux œufs. Le der- nier segment ou la queue se termine par deux filets. Les ovaires sont intérieurs et situés sur les côtés du canal intes- tinal , depuis la base de la première paire de pieds jusqu’à la dix-huitième , et leur issue paraît être située à la racine de quelques-uns d’entre-eux. Les œufs, après la ponte, oc- cupent la cavité dorsale, dont nous avons parlé, et y sont attachés au moyen de petits filets, adhérant eux -même à ceux des supports, ils sont d’abord ronds et transparents ; ils prennent ensuite une teinte jaunâtre , qui s’obscurcit après au centre, et leur figure devient irrégulière et angu- laire. Tous les individus observés par M. Adolphe Brongniart, en étaient pourvus. Les mâles, supposé qu’il en existe, ne paraissent pas à la même époque que les femelles , c’est-à- dire au mois de juin , et sont inconnus. . La Limnadie dJ Hermann ( Limnadia Ilermani , AdoL || Brong. , Mém. du mus. d’hist. natur. , VI, xm; Daphnia gigas, Herm., Mém. apterol , V. ) a été trouvée en grand nombre dans les petites mares de laforêt de Fontainebleau. | Là, chaque œil estsitué à l’extrémité d’un pédicule , formé par le prolongement latéral et en forme de corne de chaque j coté de la tête. Le corps est nu, sans test, et annelédans toute sa longueur. Les femelles portent leurs œufs dans une cap- J suie alongée située vers la base de la queue, dans ceux où il se termine ainsi , ou à l’extrémité postérieure du corps et du thorax, dans ceux où il n’yapoint de queue. ] Ceux-ci ont une queue. Les Artémies. (Artemia. Leach. ) Dont les yeux sont portés sur de très courts pédicules; 1 CRUSTACÉS BRAJNCHIOPODES. dont la tête se confond avec un thorax ovale, portant dix paires de pattes, et terminé par une queue longue et pointue. Leurs antennes sont courtes et subulées. U Artémie saline ( Cancer salinus , Lin.), Montage Trans. soc. linn. , XI , Xiv, 8-10; Gammarus salinus , Fab.^ Desm., Consid. , pag. 3g3, est un très petit crustacé, que Ton trouve communémentdans les marais salants de Lyming- ton, en Angleterre, lorsque F évaporation des eaux est très avancée, mais sur lequel nous n’avons encore que des renseignements très imparfaits. Les Branchipes. (Branchipus. La t.—Chirocephalus. Bénédict Prévost. Jurin.) Ont les yeux portés sur des pédicules très saillants, le corps étroit, alongé et comprimé ; la tête distincte du tronc, diversement appendicée selon les sexes, avec deux saillies en forme de cornes entre les yeux ; onze paires de pattes , et'la queue terminée par deux feuillets plus ou moins alon- gés et bordés de cils. Quoique Scbæffer et Bénédict Prévost (i) aient donné des monographies très détaillées sur deux espèces de ce genre , ces travaux néanmoins sont encore imparfaits, quanta la connaissance approfondie et comparative de l’or- ganisation buccale et de quelques autres parties de la tête. Considérés dans les deux sexes, ces animaux nous pré- sentent les généralités suivantes : le corps est presque filiforme, composé d’une tête distincte du tronc par une espèce de cou; d’un tronc ou thorax creux en dessous dans sa longueur , divisé , du moins en dessus , le cou non compris, en Onze segments, portant chacun une paire de pattes branchiales , très comprimées , généralement com- posées de trois articles lamellaires, avec les bords garnis d’une frange de poils ou filets barbus; et d’une queue alon- gée, allant en pointe, de neuf segments , terminée par deux feuillets plus ou moins alongés, bordé de cils. Le dessous (i) Mémoire sur le chirocéphale , imprimé à la suite de l’Histoire des monocles de feu I^ouis Jurine, et qui avait déjà paru dans le Journal de physique. SECTION DES PHYLLOPES. iy5 de son second segment présente les organes sexuels mas- culins, et dans la femelle un sac alongé, contenant les œufs qu’elle est près de pondre. La tête offre, i° deux yeux à réseau écartés , situés à l’extrémité de deux pédoncules flexibles, formés par des prolongements latéraux de la tête ; 2° deux antennes au moins , frontales , guères plus longues que la tête, menues, filiformes, composées de très petits articles; 3° deux saillies, au-dessous d’elles , tantôt en forme de cornes et d’un seul article, tantôt digitiformes ( le pre- mier doigt des mains, Bénéd. Prévost ) , de deux articles ; 4° une bouche inférieure, composée de deux sortes de mandibules dentées, sans palpes, et de quelques autres pièces. Nous présumons que ces saillies en forme de cornes ne sont qu’un appendice ou division , mais plus grand et autrement conformé dans les mâles, des an- tennes frontales ; les deux autres antennes peuvent man- quer ou s’oblitérer dans les femelles , et former dans l’autre sexe de l’une de ces espèces ( Chirocéphale dia- phane , Prév ost ) ces singuliers tentacules, appendicés et dentés, en forme de trompe mollasse, pouvant se rouler en spirale , que Bénédict Prévost désigne sous le nom de doigts des mains. Il est probable que la, bouche a ainsi que dans les apus , deux paires de mâchoires, une languette et un labre, mais dont les formes et les situations respectives n’ont pas encore été bien reconnues. Il me paraît hors de doute qne cette pièce , en forme de bec , dont parle Schaef- fer, et que M. Prévôt appelle soupape, ne soit le labre; que les quatre corps ou mamelons placés sur les côtés et mentionnés par le premier ne soient les mandibules et les deux mâchoires supérieures ; et que les pièces , considé- rées par le second comme des barbillons ne soient aussi maxillaires. Les deux premières pattes , qui, suivant Schaef- fer, ne sont composées que de deux articles, et dont le dernier allant en pointe, représenteraient les deux premiers pieds-mâchoires des crustacés décapodes , et les deux gran- des pattes antenniformes des apus. ( Voyez la ir® partie des j Mémoires sur les animaux sans vertèbres, de M. Savigny.) I Les principaux organes sexuels masculins, ou du moins ceux que l’on regarde comme tels , consistent en deux 176 CRUSTACÉS BRANCHIOPODES. corps conoïdcs , biarticulés et ne sortant que par la pres- sion ( Schæffer ) , situés sur le dessous du second anneau , et auquel aboutissent des vaisseaux , partant du premier. M. Prévost présume que les deux vulves de la femelle sont à l’extrémité de la queue, mais ne donnent point issue aux œufs. Cette issue (deux ouvertures, selon Schæffer) est au second anneau, et communique intérieurement avec le sac renfermant les œufs et servant de matrice extérieure. Mais nous ne connaissons aucun crustacé dont les organes sexuels féminins soient placés à l’extrémité postérieure du corps , et dès lors cette opinion nous paraît peu fondée. Les observations de Schæffer sur les poils des pattes de ces crustacés nous montrent qu’ils sont autant de canaux aériens , et la surface même des pattes dont elles se compo- sent , paraît absorber une portion de l’air, qui s’y attache sous la forme de petites bulles. Le Chirocéphale diaphane de Bénédict Prévost , et qui nous semble avoir les plus grands rapports avec notre hran- chipe des marais, si toutefoismême ilen diffère, aen sortant de l’œuf, le corps partagé en deux masses à-peu-près égales, et presque globuleuses. La première offre un œil lisse, deux antennes courtes, deux très grandes rames ciliées au bout, et deux pattes assez courtes, grêles, de cinq articles. A la suite delà première mue, les deux yeux composés paraissent , le corps s’est alongé postérieure- ment, et se termine en une queue conique, articulée, avec deux filets au bout. Les mues suivantes développent graduellement les pattes, et les rames s’évanouissent. La soupape, qui dans le jeune âge s’étend jusque sur le ventre et le recouvre, diminue aussi à proportion. Les bran chipes se trouvent, et ordinairement en grande abondance , dans les petites mares d’eau douce et trouble, et souvent dans celles qui se forment à la suite des grandes pluies , mais particulièrement , à ce qu’il paraît, au prin- temps , et en automne. Les premiers frimats les font périr. Ils nagent avec la plus grande facilité sur le dos, et leurs pattes, incapables de leur servir à la marche, présentent alors un mouvement ondulatoire très agréable à voir. Ce mouvement établit un courant d’eau entre elles, et qui sui- / SECTION DES PHYLLOPES. LJ ij 1 ’Apus canciforme ( le Binocle à queue en filet, Geoff. Insect., XXI, 4; limulus palustris , Müll.; Schæff. , Monoc., 1 — V. ; l’apus vert, Bosc. ; Desmar. , ibid> LI, 1. ); celle-ci n’a point d’ailleurs de lame entre les filets de la queue; elle est le type du genre apus , proprement dit , du doc- teur Leach. 11 en a figuré ( Edimb. Encyclop. , Suppl., 1. XX) une autre espèce ( Apus Montagui). CRUSTACÉS PÆCILOPODES. i85 LE SECOND ORDRE DES ENTOMOSTRA CÊS , OU LE SEPTIÈME ET DERNIER DE LA CLASSE DES CRUSTACÉS , Celui des PÆCILOPODES. (Pæcilopoda. ) Se distingue des précédents par la diversité de formes de leurs pattes, dont les antérieures, en nombre indéterminé , sont ambulatoires ou propres à la préhension , et dont les autres , lamelliformes oupinnées, sont branchiales et natatoires. Mais c’est surtout par l’absence de mandibules et de mâchoires ordinaires , qu’ils s’éloignent de tous les autres crus- tacés ; tantôt ces parties sont remplacées par les hanches hérissées de petites épines des six pre- mières paires de pieds ; tantôt les organes de la manducation consistent , soit en un siphon extérieur, en forme de bec inarticulé , soit en quelques autres instruments propres à la succion, mais cachés ou peu distincts. Leur corps est presque toujours recouvert , en to- talité, ou en grande partie par un test en forme de bouclier , d’une seule pièce dans la plupart , de deux dans quelques-uns^ et offrant toujours deux yeux lorsqu’ils sont distincts. Deux de leurs antennes ( chélicères , Latr. )sont, dans plusieurs, en forme de pince et en font les fonctions. Le nombre de leurs l84 CRUSTACÉS PÆCILOPODESo pieds est de douze dans le plus grand nombre (i)^ et de dix ou de vingt - deux dans presque tous les autres. Ils vivent , pour la plupart , sur des animaux aquatiques, et plus communément sur des poissons. Nous partagerons cet ordre en deux Familles (2)^ La première, celle Des XYPHOSURES ( Xyphosura.J, Est distinguée de la suivante par plusieurs ca- ractères : il n’y a point de siphon ; les hanches des six premières paires de pattes sont hérissées de petites épines, et font l’office de mâchoires; le nombre des pattes est de vingt-deux ; les dix pre- mières, à l’exception des deux antérieures des mâles, j sont terminées en pince à deux doigts, et insérées y ainsi que lesdeux suivantes , sous un grand bouclier semi-lunaire; celles-ci portent les organes sexuels, et ont la forme de grands feuillets , de même que les dix suivantes , qui sont branchiales et annexées au dessous d’un second test, terminé par un stylet très dur, en forme d’épée, et mobile. Ces animaux, en outre, sont errants. Ils composent le genre Des Limules. (Limulus. F ah.) Dont les espèces ont reçu dans le commerce le nom de crabe des Moluques. Le corps suborhiculaire , un peu (1) Quatorze, dans plusieurs, selon M. Leach ; mais celles qu’il con- sidère alors comme les deux premières me paraissent être deux antennes inferieures. Les àrgules, qui, sous le rapport delà locomotion, semblent être des plus favorisés, n'ont que douze pattes. (2) Elles forment deux ordres dans mon ouvrage sur les familles natu- relles du règne animal. FAMILLE DES XYPHOSURES. 1 85 alongé et rétréci postérieurement, est divisé en deux par- ties, recouvert par un test solide de deux pièces, une pour chaque division, très creux en dessous , offrant en dessus deux sillons longitudinaux, un de chaque côlé,et au milieu du dos une carène. La première pièce du test, ou celle qui recouvre le devant du corps, estbeaucoup plus grande que l’autre, forme un grand bouclier semi-lunaire , rebordé , portant en dessus deux yeux ovales , à facettes très nombreuses, en forme de petits grains, situés, un de chaque côté, sur le côté extérieur d’une carène longitu- dinale , et à l’extrémité antérieure de celle du milieu et commune aux deux pièces du test , deux petits yeux lisses (1) rapprochés ; ces carènes sont armées de quel- ques dents ou tubercules aigus. La duplicature de ce test forme en dessous, à son extrémité antérieure, un rebord plan , très arqué et terminé inférieurement par un double arc , avancé en manière de dent au centre de réunion. Immédiatement au-dessous de cette saillie , dans la concavité du bouclier, est un petit labre renflé , I caréné au milieu, terminé en pointe, etau-dessus duquel sont insérées deux petites antennes , en forme de petites serres didactyles et coudées au milieu de leur longueur, à la jonction du premier article et du suivant ou de la pince proprement dite. Immédiatement au-dessous sont insérées et rapprochées par paires, sur deux lignes, douze pattes , dont les dix premières , les deux ou qua- tre antérieures des mâles seules exceptées, terminées en ! pince didactyle, et dont l’article radical est avancé in- térieurement en manière de lobe , hérissé de petites épi- nes, et fait Toffice de mâchoire. La grandeur de ces pattes augmente progressivement ; si l’on en excepte celles de la cinquième paire, elles sont composées de six articles, en y comprenant le doigt mobile de la pince. Celles-ci ont un article de plus , et diffèrent en outre des précé- (t) Ün de cnaqae côte de la dent terminant cette carène. l86 CRUSTACÉS PÆCILOPODES. dentes en ce qu’elles ont extérieurement à leur base un appendice arqué et rejeté en arrière, de deux articles, dont le dernier comprimé et obtus ; que leur cinquième article est terminé, au côté interne, par cinq petits feuillets mobiles; cornés, étroits, alongés, pointus et mobiles , et de plus en ce que les deux doigts de la pince sont mobiles ou articulés à leur base. Les deux pièces situées dans l’entre-deux de ces pattes , que M. Sayigny considère comme une languette , ne me paraissent être que deux lobes maxillaires de ces organes , mais dé- tachés ou libres. Le pharynx occupe l’intervalle compris entre toutes ces pattes. Les mâles sont distingués dès femelles par la forme des pinces qui terminent les deux ou quatre antérieures : elles sont renflées et dépourvues de doigt mobile. Les deux dernières pattes de ce bou- clier sont réunies et sous la forme d’un grand feuillet membraneux , presque demi-circulaire , portant les or- -j ganes sexuels à sa face postérieure , et offrant au milieu d’une échancrure du bord postérieur deux petites divi- sions triangulaires , alongées et pointues , qui paraissent représenter les doigts internes des pinces; des sutures indiquent les autres articulations. La seconde pièce du test, articulée avec la précédente au milieu de son échan- crure postérieure et remplissant le vide qu’elle forme , est presque en forme de triangle , tronqué et échancré angulairement à son extrémité postérieure. Ses bords latéraux sont alternativement échancrés et dentés, et les échancrures , à partir de la seconde , offrent chacune, dans leur milieu , une épine alongée et mobile ; il y en a six de chaque côté. Dans la concavité inférieure sont renfermées et disposées par paires , sur deux séries lon- gitudinales , dix pieds-nageoires presque semblables , pour la forme , aux deux dernières pattes , mais unis simplement à leur base , appliqués les unes sur les au très, et portantà leur face postérieure les branchies, qui pa- raissent composées de fibres très nombreuses et très ser- FAMILLE DES XYPHOSUftES. 187 rées, disposées sur un seul plan, les unes contre lesautres. L’anus est si tué à la racine inférieure du stylet, terminant le corps. D’après une observation qui nous a été com- muniquée par M. Straus, l’intérieur du premier bou- clier ne présente , outre le cerveau, qu’un seul ganglion, le sous-œsophagien (1). Les deux cordons nerveux se prolongent ensuite dans l’intérieur du second bouclier, n’y forment , à l’origine des pattes branchiales, que de faibles ganglions, qui jettent des rameaux sur ces or- ganes. Suivant M. Cuvier, le cœur, comme dans les stomapodes, est un gros vaisseau garni en dedans de colonnes charnues , régnant le long du dos, et donnant des branches des deux côtés. Un œsophage ridé , remon- tant en avant, conduit dans un gésier très charnu, garni intérieurement d’un velouté cartilagineux , tout hé- rissé de tubercules , et suivi d’un intestin large et droit. Le foie verse la bile dans l’intestin par deux canaux de chaque côté. Une grande partie dù test est remplie par l’ovaire dans la femelle , par les testicules dans le mâle. Ces crustacés atteignent quelquefois deux pieds de longueur; ils habitent les mers des pays chauds et s’y tiennent le plus souvent sur leurs rivages. Il me paraît qu’ils sont propres aux Indes orientales et aux côtes de l’Amérique. Ici on désigne l’espèce qu’on y trouve (Li- mule cyclope) sous la dénomination de poisson casse- role, parce qu’elle en a, en quelque sorte la forme, et qu’en enlevant les pattes, son test peut servir à puiser l’eau. Au témoignage de M. Leconte, naturaliste des plus instruits, et qui a si fort contribué par ses recher- ches et ses découvertes aux progrès de l’entomologie , on la donne à manger aux porcs. Les sauvages emploient le stylet de leur queue à faire des flèches ; on en redoute (1) Les deux pieds antérieurs pourraient représenter les mandibules des dé- capodes; les quatre suivants, leurs mâchoires, et les six derniers, leurs pieds- mâchoires ; ceux du second bouclier répondraient aux pieds thoraciques. l88 CRUSTACÉS PÆ CIL OPODE S.- l'a pointe. On mange leurs œufs à la Chine, Lorsque ees animaux marchent, on ne voit point leurs pieds. On en trouve de fossiles dans certaines couches d’une ancien- neté moyenne (j). Les uns ont les quatre pieds antérieurs terminés, du moins dans l’un des sexes, par un seul doigt. On ne connaît qu’une seule espèce de cette division y et que j’ai vu figurée sur des vélins chinois, c’est le limule hetérodactyle , servant de type au genre tachypleus du docteur Léach (2). Dans les autres, les deux serres antérieures au plus, sont seules monodactyles. Tous les pieds ambulatoires son t di- dactyles, au moins dans les femelles. Cette division se compose de plusieurs espèces, mais qui, j vu le peu d’attention qu’on a donnée à la forme détaillée de leurs parties , aux différences de sexe et d’âge, des lo- calités qui leur sont propres , n’ont pas encore été caracté- j risées d’une manière rigoureuse et comparative. C’est ainsi, par exemple, que le limule que l’on trouve communément en Amérique, vu dans son jeune âge, est blanchâtre ou de couleur blonde , avec six dents fortes tout le long de l’arête du milieu supérieur du test , et deux autres égale- ment fortes et pointues, sur chaque arête latérale du bouclier ou de la première pièce du test* tandis que dans les individus les plus âgés , et qui ont quelquefois plus d’un pied et demi de long, la couleur est d’un brun très foncé, ou presque noirâtre, et que les dents, particuliè- rement celles du milieu, s’oblitèrent presque. Ici encore les bords latéraux de la seconde pièce du test ont de fines dentelures, qui sont nulles ou peu sensibles dans les pre- miers. On rapportera aux jeunes individus le limule (1) Knorr., Monum. du déluge, I, pi. xrv; Desmar. Crust. fo&sil. , XI, 6 , 7. Il semblerait , d’après ces figures, que les épines latérales de la seconde pièce du test ne forment que des dents plus petites, au lieu d’épines , s’articulant par leur base * mais ces articulations ont peut-être disparu. (2) Ce limule est probablement le kabutogani ou unkia des Japonnais ^ et représentant, sur leur zodiaque primitif, la constellation du Cancer, famille des siphon OSTOjVIES. 189 cyclops de Fabricius et le 1. de sowerby de Leach ( Zooh mise. LXXIV); son limule à trois dents et le limule blanc deM. Bosc;et aux seconds individus, ouïes plus grands, mon limule des Moluques ( monoculus polyphemus , Lin.; dus., «xot. , liv. 6, cap. 14 , pag. 128; liumph., mus., XII, a. b.), que j’avais d’abord distingué spécifiquement , dans la croyance que ces grands individus habitaient exclusivement ces îles. Dans les uns et les autres, ou à tout âge , la queue est un peu plus courte que le corps , triangulaire , fine- ment dentelée à l’arête supérieure, sans sillon prononcé en dessous. Nous désignerons cette espèce sous le nom de limule polyphénie'. Ces derniers caractères la distingueront de quelques autres , décrites par moi et M. Leach. ( Voyez la seconde édition du nouveau dict. d’hist. naturelle ; Des- marets , Consid. , pag. 344 — 358. ) La seconde famille , celle Des SIPHONOSTOMES ( Siphonostoma. ), Ne nous offre aucune espèce quelconque de mâ- choires. Un suçoir ou siphon , tantôt extérieur et sous la forme d’un bec (1) aigu , inarticulé , tantôt caché ou peu distinct, tient lieu de bouche. Le nombre des pattes ne s’élève jamais au-delà de quatorze. Le test est très mince, et d’une seule pièce. Ces entomostracés sont tous parasites. Nous partagerons cette famille en deux tribus. La première, celle desCALiGiDEs(é7^/z^Æ^,Latr.), lj (1) La composition de ce bec n’est pas encore bien connue. Il est evi- | dent, d’après la figure qu’a donnée J urine fils de Targuie foliacé, qu’il renferme un suçoir; mais en est-ii ainsi de celui des autres , et quel est le | nombre de ses pièces ? C’est ce qu’on ignore. Je présume cependant que j ce siphon se compose du labre, des mandibules et de la languette, qui forme la gaine du suçoir; Dans l’ en tomos trace precedent, les quatre pieds antérieurs , et dont la forme est très differente de celle des sui- vants , correspondraient aux quatre mâchoires des décapodes. CRUSTACÉS PÆCJLLOPODES. 19° est caractérisée parla présence d’un lest , en forme de bouclier ovale on semi-lunaire; par le nombre des pieds visibles, qui est toujours de douze ( ou de quatorze, si, avec M. Leach, on prend pour tels ceux qui sont pour moi deux antennes inférieures ) ; par la forme et la grandeur de ceux des dix dernières paires, qui sont, tantôt multifides , pinnés ou ter- minés en nageoire , et très propres , à toutes les époques et dans l’état adulte, à la natation ; tantôt en forme de feuillets , ou larges et membraneux. Les côtés du thorax ne présentent jamais d’expansions en forme d’ailes , rejetées en arrière et renferment postérieurement le corps. Ici le corps, offrant en dessus plusieurs segments, estalongé et se rétrécit postérieurement , pour se ter- miner en manière de queue, avec deux filets ou deux autres appendices saillants, au bout ; cette extrémité n’est point recouverte par une division des téguments supérieurs, en forme d’une grande écaille arrondie, et fortement échancrée au bord postérieur. Le test occupe la moitié au moins de la longueur du corps. Cette subdivision comprendra deux genres de Muller. Le premier , celui D’Argule ( Argulus. Müll.), Avait d’abord été désigné par nous sous le nom d’o- zole , et décrit d’une manière incomplète. Jurine fils a, depuis, observé l’espèce qui lui sert de type, avec l’at- ientiorsL la plus scrupuleuse , l’a suivie dans tous ses FAMILLE DES SIPHONOSTOMES. IÇ)l âges, et nous en a donné une mon ogi'aphie qui ne laisse rien à désirer. Il a restitué à ce genre le nom que Müî- îer lui avait primitivement imposé. Les argules ont un bouclier ovale, échancré posté- rieurement , recouvrant le corps, à l’exception de l’ex- trémité postérieure de L’abdomen , portant sur un espace mitoyen, triangulaire , et distingué sous le nom de cha- peron, deux yeux, quatre antennes très petites, pres- que cylindriques , placées en avant , dont les supérieu- res, plus courtes et de trois articles , ont à leur base un crochet fort, édenté et recourbé ; et dont les inférieu- res, de quatre articles, avec une petite dent au premier. Le siphon est dirigé en avant. Les pieds sont au nombre de douze. Les deux premiers se terminent par un em- pâtement annelé transversalement , élargi circulaire- ment au bout, strié et dentelé sur ses bords, offrant à 1 intérieur une sorte de rosette formée par les muscles, et paraissant agir à la manière d’une ventouse ou d’un suçoir. Peux de la paire suivante sont propres à la pré- hension, avec les cuisses grosses , épineuses , et les tarses composés de trois articles, dont le dernier, muni de deux crochets. Les autres pieds se terminent par une nageoire, formée de deux doigts ou pinnules alongés , garnis sur leurs bords de filets barbus ; les deux pre- miers de ceux-ci , ou ceux de la troisième paire , en y comprenant les quatre précédents , ont un doigt de plus, mais recourbé. Les deux derniers sont annexés à cette ' portion du corps qui fait postérieurement saillie hors j du test ou la queue. Les femelles n’ont qu’un seul ovi- ducte et recouvert par deux petites pattes, situées en ! arrière de ces deux palettes. L’organe considéré comme le pénis du mâle est placé à l’extrémité interne du pre- mier article des mêmes pattes , près de l’origine des deux doigts. Sur le même article des deux patrtes précédentes, et en regard avec ces organes copulateurs, est une vési- cule présumée séminale. L’abdomen , en considérant IQ2 jCRUSTACÉS PÆClLOPODES. comme tel , cette partie du corps , qui s’étend en arrière, depuis les pattes ambulatoires , le bec et un tubercule renfermant le cœur, est entièrement libre, depuis sa naissance, sans articulations distinctes, et se termine immédiatement après les deux dernières pattes , par une sorte de queue, en forme de lame , arrondie , profondé- ment écbancrée ou bilobée, et sans poils au bout : c’est une sorte de nageoire. La transparence du corps permet de distinguer le cœur. Il est situé derrière la base du sipbon , logé dans un tubercule solide , demi transpa- rent et formé d’un seul ventricule. Le sang, composé^ de petits globules diaphanes, se dirige en avant, sous la forme d’une colonne, qui se divise bientôt en quatre ra- meaux, dont deux vont directement vers les yeux, et Ij deux autres vers les antennes ; ceux-ci * réfléchis ensuite en arrière et réunis aux premiers , forment de cha- que côté une seule colonne qui descend vers la ven- -j touse , en contourne la base et disparaît. Un peu au- dessous des deux pattes suivantes , l’on distingue , de t; chaque côté , une autre colonne sanguine , qui se re- courbe en dehors, s’étend ensuite près des bords du test, et, arrivée près des deux avant-dernières pattes, se replie en avant et cesse d’être visible. Une autre co- lonne, et où le sang, ainsi que dans la précédente , va de devant en arrière, parcourt longitudinalement le mi- lieu de la queue; elle se réunit postérieurement à deux i autres courants que l’on observe sur les bords de cette < queue , mais allant en sens contraire ou paraissant ra- mener le sang au cœur. Jurine fils a évité d’employer le mot vaisseau , parce que le sang chassé dans la partie antérieure parait s’y répandre et s’y disséminer , de manière à faire croire que les globules du sang sont dispersés dans le parenchyme de ces parties, plutôt que d’être contenus dans des vaisseaux particuliers. Mais , d’après ce que nous avons dit à l’égard de la circulation des décapodes, on voit qu’ici le sang se distribue d’à- FAMILLE DES SIPHOKOSTOMES. j g5 bord de la même manière , et les courants ou colonnes, dont nous venons de parler , semblent indiquer l'exis- tence de vaisseaux propres. Aussi cet babile observateur convient-il après, que la circulation ne se fait point par- tout d’une manière aussi diffuse que dans la partie an- térieure dû test , où cependant elle paraît, selon nous, s’effectuer comme dans les décapodes. Le cerveau, placé derrière les yeux , lui a paru divisé en trois lobes égaux , un antérieur et deux latéraux. La partie antérieure de l’estomac donne naissance à deux grands appendices , divisés chacun en deux branches, qui se ramifient dans les ailes du test. Les matières alimentaires et de couleur bistrée qu’ils contiennent rendent ces ramifications sensibles. Le caecum est pourvu , vers son origine , de deux apendices vermiformes. Les mâles sont très ardents en amour, ce qui leur fait sou- | vent prendre un sexe pour l’autre , ou les fait adresser à des femelles pleines ou mortes. Ils sont placés, dans l’accou- plement, sur leur dos , auquel ils se cramponnen t au moyen I de leurs pieds à ventouse , et ils restent dans cet état plu- j sieurs heures. La durée de la gestation est de treize à dix- j neuf jours. Les œufs sont unis , ovales, et d’un blanc de lait, lis sont fixés, avec un gluten, sur les pierres ou autres corps durs, soiten ligne droite, soit sur deux rangs, au nombre d’un à quatre cents; étant pressés les uns contre les autres, leur forme en devient presque hexagonale. Yingt-cinq jours après la ponte, et après avoir d’a- \ bord pris une teinte jaunâtre et opaque, on commence à y distinguer les yeux et quelques parties de l’embryon. Au bout ensuite d’environ dix jours, ou vers le trenle- cinquième après la ponte, la coquille se fend longitudi- nalement, et le petit ou têtard vient au monde. XI n’a || guère alors que trois huitièmes de ligne de long. Sa forme, en général, ressemble à celle qn’il aura dans 1 état adulte , mais ses organes locomotiles présentent des différences essentielles. Millier l’a décrit dans cet ! TOME i. i5 i()4 CRUSTACÉS l’ÆCt LOPODES » état, sous le nom à’argulus charon. Quatre rames ou longs bras , dont deux placés au-devant des yeux et les deux autres derrière , terminées chacune par un pin- ceau de soies flexibles et pennées , que Fanimal meut simultanément et au moyen desquelles il nage facile- ment et par saccades /sortent de l’extrémité antérieure du test; elles ne représentent point les antennes, puisque l’on voit aussi ces derniers organes. Les pieds à ven- touse sont remplacés par deux fortes pattes , coudées près de leur extrémité et terminées par un^fort crochet, avec lequel ce crustacé peut se cramponner sur les pois- sons. D’autres pattes, propres à l’état adulte , celles delà seconde et de la troisième paire , ou les deux ambulatoires et les deux premières des natatoires , sont les seules qui soient développées et libres; les suivantes sont comme emmaillotées et appliquées sur l’abdomen. Le cœur, la trompe et les ramifications des appendices de l’estomac sont distincts. La première mue, qui s’opère au moyen d’une rupture de la face inférieure, ayant eu lieu, les rames ont disparu , et toutes les pattes natatoires se mon- trent. Trois jours après arrive la seconde mue , qui ne pi’oduit aucun changement important Mais à la troi- sième, qui s’opère deux jours après, l’on commence à apercevoir, vers le milieu des deux pattes antérieures, le. commencement de la formation des ventouses. A la quatrième mue, qui a également lieu, au bout de deux jours , ces mêmes pattes sont enfin transformées en pattes à ventouse , en conservant néanmoins le crochet ter- minal. Au bout de six jours, nouveau changement de peau, et apparition des organes générateurs de l’un et l’autre sexe; mais il faut encore une mue, retardée de six jours, pour que ces animaux puissent se réunir et se multiplier. Ainsi , la durée de leur état d’enfance ou de leurs métamorphoses est de vingt -cinq jours. Ils n’ont cependant encore atteint que la moitié de leur grandeur. D’autres mues, et qui se font tous les six ou sept jours, FAMILLE DES SIFHOTNOSTOMES. 1 q5 sont pour cela nécessaires. Jurine s’est assuré que les femelles ne pouvaient devenir mères sans l’interven- tion des mâles. Celles qu’il avait isolées ont péri d’une maladie s’annonçant par l'apparition de plusieurs glo- bules bruns, disposés en demi -cercle vers la partie posté- rieure du chaperon , et qui se forment , à ce qu’il paraît, dans le parenchyme, puisque les mues ne les détruisent point. La seule espèce connue de ce genre, VArgule foliacée (Jurine fils, Ann. du Mus , d’hist. , nat. Vil , xxvi ; Mo- noculus foliaceus , Linn. ; argulus delphinus et argulus charon , Miill. , Entom. ; argulus delphinus , Herm., fils , Mëm. apter., Y, 3, VI, n ymonoculus gyrini , Cuv., Tabl. élem. de l’hist. nat. des anim. , pag. 4^4; ozolus gaste- rostei , Lat. , Hist. nat. des crust. et des ins. , IV, xxix , 1-7 ; Desmar. Consid. L. , 1 ; pou du gastéroste, Baker, Microsc. , 11, xxiv,), se fixe sur le dessous du corps des têtards des grenouilles, des épinoches ou gasterostes et suce leur sangJ. Son corps est aplati, d’un vert jaunâtre clair, et long, d’environ deux lignes et demi. Hermann fils, qui avait très bien décrit ce crustacé dans son état parfait , et qui cite un manuscrit de Léonard Baldaneur , pêcheur de Strasbourg, portant la date de 1666, où le même animal est figuré, dit qu’on ne le rencontre guè- res , dans les environs de cette ville , que sur les truites, et qu’il leur donne souvent la mort , surtout à celles des viviers; on le trouve aussi sur les perches , les brochets et les carpes. Il ne l’a jamais rencontré sur les ouïes. Ainsi que les gvrins, ce crustacé se tourne sur lui-même en manière de girouette. Il dit que son corps est divisé en cinq anneaux, mais peu distincts sur le dos. Les Caliges. (Galigus. Müll.) N’ont point de pattes à ventouse ; celles des paires antérieures sont onguiculées; les autres sont divisées en un nombre plus ou moins considérable de pinnules , ou en forme de feuillets membraneux. Le test laisse à découvert une bonne partie du corps , qui se termine i5* ig6 CRUSTACÉS FÆC1LOPODES. postérieurement , dans la plupart , par deux longs filets, et dans les autres par des appendices en forme de nageoire ou de stylet (i). . , Le nom de poux de poissons , sous lequel on les dési- gne collectivement, nous annonce que leurs habitudes sont les mêmes que celles des argules et des autres sipho nos tomes. Plusieurs naturalistes ont considéré les filets tubulaires de l’extrémité postérieure de leur corps comme des ovaires ; j’ai quelquefois trouvé des œufs au-dessous des pieds postérieurs et branchiaux , mais jamais dans ces tubes. On ne voit d’ailleurs d’oviductes extérieurs , ainsi prolongés, que dans les femelles, qui doi- vent pondre leurs œufs dans des trous ou cavités pro- fondes ; or les femelles des caliges ne sont point dans ce cas. Millier et d’autres zoologistes ont remarqué que ces crustacés redressent et agitent ces appendices. Nous pensons avec Jurine fils , et telle est aussi l’opinion de son père, qu’ils servent à la respiration, de même que les filets du bout de l’abdomen des apus (2). Les uns, dont tous les pieds sont libres et annexés, à l'exception des deux derniers, à la partie antérieure du corps (céphalothorax, Latr.), recouverte par le bouclier; où quelques-uns au moins des pieds postérieurs sont garnis de filets nombreux et pennacés; où le siphon n’est point ap- (1) Leur entre-deux offre aussi souvent quelques autres appendices , mais petits ou beaucoup moins saillants. (2) On trouve dans le tome troisième (p. 343) des Annales générales des sciences physiques, imprime'es à Bruxelles, un extrait des observa- tions de M. le docteur Surriray , sur le foetus d’une espèce de calige, qu’il croit être Yelongatus, et qui est très commune sur l’opercule de l’or- phie (esox beloné ;Çe; naturaliste nous apprend qu’ayant froissé les deux filets de la queue de ce crustacé , il en fit sortir beaucoup d’œufs transpa- rents et membraneu? , renfermant chacun un fœtus vivant, très différent de sa mène , et dont il donne la description. De ces observations , l’on pourrait déduire que ces filets sont des espèces d’oviductes extérieurs. Mais n’y a-t-il pas eu ici quelque méprise? car j’ai étudié avec beaucoup d’attention ces mêmés organes sur plusieurs individus , conservés , à la vérité , dans de la liqueur, et je n’y ai jamais découvert aucun corps. ï 1 I - FAMILLE DES SIPHOHOSTOMES. 3 97 parent, ont l’abdomen nü en dessus et terminé par deux, longs filets ou par deux stylets; ils composent le sous genre. Des Caliges proprement dits. (Caligus. — Caligus , risculus. Leacli.) (i) Dans tous les autres , le dessus de l’abdomen est imbri- qué, ou cette partie du corps est renfermée comme dans une espèce d’étui, formé par les dernières pattes qui res- semblent à des membranes et se replient en dessus. Parmi ces derniers, il en est dont les antennes ne sont jamais avancées en manière de petites serres , dont tous les pieds sont libres, et dont les derniers n’enveloppent point le corps en manière d’étui membraneux. Ils forment les sous-genres suivants. Les Pterygqpodes. (Pterygopoda. Latr. — Nogaus ? Leach.) Qui ont l’extrémité postérieure du corps terminée par deux espèces de nageoires ; des pieds pinnés ou digités sur le dessous du post-abdomen , ou de la seconde division du corps non recouverte par le bouclier, et un bec dis- tinct (2). Les Pan dares. (Pandarus. Leach.) Qui ont deux filets à l’extrémité postérieure du corps; les pattes delà première et de la cinquième paire onguiculées et les autres digitées, mais dont le siphon n’est point appa-^ rent (3). Les Binemoures. (Dinemoura. Latr. ) Ayant aussi deux longs filets à l’anus, mais dont le si- (1) Caligus piscinus , Lat. ; Caligus curtus , Müll. , Entomost. , xxi, 1, 2 ; Monoculus piscinus , Linn, ..5 — Caligus Mulleri , Leach. ; Desmar., I Consid. , t , 4 ; sa® la morue. V oniscus lutosus de Slabber (Encyejop. méthod , atl. d’his't. nalur. , cccxxx ,7,8,) paraît , à raison des appen- dices en nageoires de la queue, devoir formel’ un sous-genre propre. Le binocle à queue en plumet de Geoffroy pourrait y être place'. H (1 2 3) Une seule espèce vivante , trouve'e sur le requin. Voyez le genre nogaus,. Desmar. , Consid. , pag. 34o. (3) Pandarus bicolor , Leach 5 Desmar. , L, 5 5 — Pandarus Bosciiy I Leach, Encycl. brit. , suppl. I , xx. Voyez , pour d’autres espèces, i Desmar. , ibid. , pag. 33q 1C)8 CRUSTACÉS PÆCILOPODES. phon est apparent. Leurs deux pattes antérieures sont on- guiculées ; les deux suivantes se terminent par deux longs doigts ; les autres sont en forme de feuillets membraneux (1). Le dernier sous-genre de cette sous-division , celui d’ANTHOSOME ( Anthosoma. Leach. ), Se rapproche du précédent, quanta l'existence d'un siphon, et quant aux deux filets du bout de la queue ; mais il s'en éloigne, ain si que de ceux qui le précèdent , à raison de deux de ses antennes, portées en avant, en forme de petites sery res monodactyles , et des six dernières pattes qui sont mem- braneuses, réunies inférieurement, repliées latéralement sur le post-abdomen , pour l’envelopper , en manière d’étui ; celles de la première et de la troisième paire sont onguiculés ; les secondes se terminent par deux doigts courts et obtus (2).' Là le corps est ovale , sans appendices saillants , en manière de queue, composée de filets ou d’appendices en forme de nageoires, à son extrémité postérieure. Une por- tion de téguments supérieurs forme d’abord et par devant un bouclier, ne recouvrant pas sa moitié antérieure , plus étroit qu’elle , arrondi etéchancré antérieurement, élargi et comme bilobé à l’autre bout; puis viennent successivement trois autres pièces ou écailles arrondies et écbancrées postérieurement, dont la seconde, la plus petite de toutes, est presque en forme de cœur renversé, et dont la dernière et la plusgrande est voûtée. Les quatre pieds postérieurs sont en forme de lames et réunies par paires ; celles de la première et de la troisième sont onguiculées; les secondes ont leur extrémité bifide. Le siphon est apparent. Les œufs sont recouverts par deux grandes pièces ovales , contiguës , coriaces , placées sous l’abdomen et le surpassant en longueur. Tels sont les caractères du genre (1) Caligus productus , Müll. , Entom. xxxi , 3, 4; Monoculus salmo neüs , Fab. (2) ylnthosdnia Stnilhii , Leach ; Desm. , Consid. , l , 3 • Caligus im~ bricatus , Risso. FAMILLE DES SIPHONOSTOMES. 199 DesCécrops. (Cecrops. Leach. ) Dont on ne connaît qu’une seule espèce , qu’on a trouvée fixée aux branchies du thon et du turbot , le Cécrops de Latreille . (Leach , Encyclop. brit. , Supp. i, pl.xx; 1, 3, mâle; 2, 4 femelle; 5, antennes grossies ; Desmar. , Consid. , L, 2.) La seconde tribu , celle des Lernæiformes (’Zçr- nœijormes . Lat.), se compose d’entomostracés encore plus rapprochés que les précédents , par leurs formes exté- rieures, des iernées. Le nombre des pattes discernables n’est que dix (1) , et ces organes sont, pour la plupart , fort courts et point ou peu propres à la natation. Tantôt le corps est presque vermiforme , cylindracé , avec le segment antérieur simplement un peu plus large, et muni de deux pinces didactyîes, avancées; tantôt, à raison de deux expansions latérales en forme de lobes ou d’ailes , rejetées en arrière du thorax , et de deux ovaires postérieurs, il forme une petite masse quadrL Jobée. Cette tribu se compose de deux genres. Le pre- mier , celui De Dichelestion ( Dichelestium. Herm. fils), Nous présente un corps étroit et alongé , un peu dilaté en devant, composé de sept segments, dont l’antérieur (le corselet, Hermann) plus large, rhomboïdal , formé | de la tête et d’une portion du thorax ré unies 4 II porte i i° quatre antennes courtes, dont les latérales filiformes, de sept articles, et dont les intermédiaires, avancées en manière de petits bras , de quatre articles , avec le dernier en forme de pince didactyle ; 2° un siphon inférieur, membraneux et tubulaire ; trois sortes de (1) Il y en a probablement deux de plus , comme dans les sous-genres prece'dents ; mais elles sont ou très peu distincts , ou sous une forme par- ticulière , qui les fait me'connaître. 200 CRUSTACÉS PÆCILOPODES. palpes difformes (deux pieds multifides?) de chaque côtê„ situés sur une éminence ; Sp quatre pattes propres à la- préhension , dont les deux premières formées d’une cuisse et d’une jambe, et terminées par divers crochets inégaux et dentelés , et dont les secondes consistant en une cuisse renflée, terminée par un fort onglet. Les second et troi- sième segments sont presque lunulés, et portent chacun une paire de pieds formés d’un article , terminé par deux sortes de doigts , dentelés au bout. Au quatrième- segment est attachée une autre paire de pattes, la cinquième et dernière, mais sous la forme de simples vésicules ovales, divergentes et immobiles, et qu’Her- mann présume être plutôt des ovaires que des pattes. Ce segment, ainsi que le suivant , sont presque carrés. Le sixièmeest beaucoup plus longetcylindrique. Le septième et dernier est trois fois plus court, presque orbiculaire , aplati et terminé par deux petites vésicules. Les yeux ! ne sont point distincts. Le Dichélestion de V esturgeon ( Dichelestium sturionis , 1 Hermann, fils, Mém. apterol. , pag. 12S, v. 7, 8; Desmaiv Coïisid. L. , v. ) a environ sept lignes de long , sur une de large. Le second segment, prolongé de chaque côté en une papille obtuse , et les quatre suivants sont rouges au milieu et d’un jaune blanchâtre latéralement. Les pattes ne paraissent point lorsqu’on voit l’animal en des- sus. IL s’insinue profondément dans la peau et recouvre les arcs osseux des branchies, mais sans se placer, à ce qu’il paraît , sur leurs peignes. Hermann en a recueilli jusqu’à douze sur un seul poisson. Deux ou trois de ce nom- bre, des mâles peut-être, étaient d’un tiers plus courts que les autres et avaient le corps courbé; l’un de ces douze individus vécut trois jours. Ces crustacés se tournent beaucoup et avec vivacité. Ils s’accrochent très fortement au moyen de leurs pinces frontales. FAMI1LLE DES SIPHOINOSTQMES. 201 Les Nicothoés. (Nicothoe. Aud. et Miln. Edw. ) Terminent la classe des crustacés, et s’en distinguent par leur forme hétéroclite. Ils n’offrent , à la vue simple, qu’un corps formé de deux lobes réunis en manière de fer à cheval, en renfermant deux autres; mais observés au microscope , l’on découvre que les deux grands lobes sont de grandes expansions latérales du thorax, en forme d’ailes, presque ovales et rejetées en arrière ; que les deux autres lobes sont des ovaires extérieurs ou des grappes d’œufs , analogues à ceux des cyclopes femelles, insérés, un de chaque côté, au moyen d’un court pédicule, à la base de l’abdomen ; et que le corps dé l’animal se com- pose des parties suivantes : i° une tête distincte , portant deux yeux écartés, deux antennes latérales, courtes , ‘sétacées, de onze articles, ayant chacun un poil au côté interne, avec la bouche formée d’une ouverture circu- laire, faisant l’office de ventouse, et accompagnée, de chaque côté , d’appendices maxilliformes ( pieds anté- rieurs); 2° un thorax de quatre segments, ayant en dessous cinq paires de pieds , dont les deux antérieurs terminés par un fort crochet, bidenté au côté interne, et dont ! les huit autres, composés d’un grand article, terminé | par deux tiges presque cylindriques , presque égales , j garnies de soies et de trois articles chaque ; 3° un abdomen , allant en pointe, de cinq anneaux , dont le premier, plus grand, donnant naissance aux sacs ovi- ! fères, et dont le dernier terminé par deux longs poils, j Les expansions latérales ne paraissent être qu’un déve- loppement excessif du quatrième et dernier anneau du thorax. Gn aperçoit, dans leur intérieur, deux espèces ! de boyaux, partant de la ligne moyenne du corps, et que l’on peut considérer comme deux cæcums ou di- i visions du canal intestinal, qui auraient fait hernie. Ils sont doués de mouvements péristaltiques très pronom 202 CRUSTACÉS PÆCILOPODES, cés. Nous avons yu, en parlant des argules, que leur estomac offrait aussi deux cæcums, qui se ramifiaient dans l’intérieur des ailes de leur test, et peut-être les expansions thoraciques des nicothoés sont- elles aussi deux lobes analogues (j). Nous devons la connaissance de la seule espèce, com- posant le genre La Nicothoé du homard ( Nicothoé astaci. Annal, des sc. nat. , déc. 1826, XLIX, i, 9) à MM. Victor Audouin et Milne Edwards - elle est longue d’une demi-ligne sur près de trois lignes de largeur , y compris les prolonge- ments thoraciques. Elle est de couleur rosée, plus tendre sur les sacs ovifères , avec les expansions jaunâtres. Elle adhère intimement aux branchies du homard, et s’enfonce profondément entre les filaments de ces organes. On la trouve en petit nombre et simplement sur quelques indivi- dus. Tous les Nicothoés observés par ces deux naturalistes I étaient pourvus d’ovaires ; il est probable que ces crustacés j peuvent nager, avant que de se fixer, et que leurs lobes thoraciques aient acquis leur développement ordinaire; de même qu’à l’égard du corps des ixodes, il pourrait être le produit de la surabondance des sucs nutritifs. DES TRILOBITES. (Trilobites.) Dans le voisinage des limules et des autres entomos- tracés pourvus d’un grand nombre de pieds, se rangent, dans l’opinion de l’un de mes confrères à l’Académie royale des sciences , M. Alexandre Brongniart, et de divers autres naturalistes , ces singuliers animaux fossiles , con- fondus d’abord sous la dénomination générale d ’ento- molithe paradoxal , désignés aujourd’hui sous celle de trilobites , et dont il a donné une excellente monographie, enrichie de très bonnes figures lithogra- phiées ( 2 ). Il faut, dans cette hypothèse, admettre (1) On pourrait dès lors placer ce genre près du précédent. (2) M, Eudes Dcslongchamps , professeur à l’université de Caen, CRUSTACÉS TRILOBITES. 200 comme un fait positif , ou du moins très probable , l’existence d’organes locomotiles , quoique , malgré toutes les recherches , on n’ait pu en découvrir de ves- tiges (1). Supposant, au contraire, que ces animaux en étaient dépourvus , j’ai pensé qu’ils venaient plus natu- rellement près des oscabrions , ou plutôt qu’ils for- maient la soucbe primitive des animaux articulés , se liant d’une part avec ces derniers mollusques , et d’au- tre part avec les crustacés ci-dessus, et même avec les gloméris (2) , dont quelques trilobites , tels que les caly- mènes , paraissent se rapprocher, ainsi que des osca- M. le comtede Rasoumowski, M. Dalman et quelques autres savants, ont publié depuis de nouvelles observations sur ces fossiles. M. Victor Au- douin , embrassant avec ardeur l’opinion de M. Brongniart , a combattu , dans un Me'moire particulier, celle que j’avais émise à cet égard, et d’après laquelle je les rapprochais des oscabrions. Le plus essentiel de la difficulté était de constater l’existence des pattes, et c’est ce qu’il n’a point fait. Quant à l’application de sa théorie du thorax des insectes aux trilobites , elle me paraît d’autant plus douteuse que, suivant ma manière de voir, les premiers anneaux cle l’abdomen des insectes représentent seuls le thorax des crustacés décapodes. (1) M. Ondines (Oryctology) droit cependant en avoir aperçu, et soupçonne qu’ils sont onguiculés, ^oyez axissiY enlomostracite granuleux, Brong., Trilobites, m , 6. (2) Première édition de cet ouvrage, tom. III, pag. i5o et i5i . Aucun branchiopode connu ne se contracte en manière de boule. Ce caractère n’est propre, dans la classe des crustaeés , qu’aux typhis, aux sphéromes, aux tylos , aux armadilles $ et parmi les insectes aptères , qu’aux glo- méris , genre qui est à la tête de cette classe , et qui laisse en tre lui et les derniers crustacés un vide considérable. Les calymènes se rapprochent évidemment , à l’égard de cette contractibilité , de ces derniers insectes , des typhis et des sphéromes 5 mais il ne paraît pas que l’extrémité posté- rieure de leur corps soit pourvue d’appendices natatoires latéraux, carac- tère négatif qui les éloignerait des sphéromes , mais les rapprocherait des armadilles, et surtout des tylos, dont le dessus des segments thoraci- ques est divisé en . trois. L’examen d’un individu bien conservé m’a convaincu qu’ils avaient , de même que les limules , des yeux adossés à deux élévations, et dont la cornée était granuleuse ou à facettes. Sous le rapport de la non existence d’antennes supérieures, ces mêmes trilobites auraient encore une nouvelle affinité avec les limules. 2o4 crustacés trilobites. binons , en ce qu’ils pouvaient prendre aussi , en se con- tractant, ia forme d'un sphéroïde. Depuis la publica- tion du travail de M. Brongniart, quelques naturalistes n’ont point partagé son sentiment, et ont, en tout ou en partie, adopté le mien* d’autres hésitent encore. Quoi qu’il en soit, ces animaux paraissent avoir étéanéan- tis par les antiques révolutions de notre planète. Si l’on en excepte un genre hétéromorphe , celui d’a- gnoste, les trilobites ont, de même que les limuies , un- grand segment antérieur, en forme de bouclier, pres- que demi circulaire ou îunulé, et suivi d’environ douze à vingt-deux segments ( i) , tous , hormis le dernier , transversaux , et divisés par deux sillons longitudinaux en trois rangées de parties ou de lobes, et de là l’origine de la dénomination de trilobites (2). Ce sont pour quel- ques savants, des entomostracit.es . Le genre Agnoste (AgnoSTUS, Brong. ) est le seul dont le corps soit demi circulaire ou réniforme. Dans (1) Il semblerait que dans divers trilobites, et. particulièrement dans les asapbes , ie corps se compose, non compris le bouclier, d’une douzaine de segments bien détachés sur les côtes, et d’un autre formant le post- abdomen ou une queue, triangulaire ou semi-lunaire, n’offrant que des di- visions superficielles, etquine coupent pas ses bords. Dansles paradoxides, au contraire , les lobes latéraux se terminent par des prolongements aigus bien prononcés, et on en compte bien vingt-deux. Une espèce de trilo- bite, dont M. le comte de Rasoumowsky a fait mention dans son Mémoire sur les fossiles (Annal, des scienc. nat. , juin 18-26, pl. xxvm , 11), et qu’il présume devoir constituer un nouveau genre , est , sous ce rapport , très remarquable. Ses lobes latéraux forment dés sortes de lanières très longues et allant en pointe. Les pattes des nymphes des cousins sont en forme de lames alongées, aplaties , sans articulations , terminées par des filets, et repliées sur les côtés. Elles sont dans un état rudimentaire, et peuvent être analogues aux divisions latérales de cette espèce de trilo- bite , voisine des paradoxides. (2) Les squilles, divers crustacés amphipodes et. isopodes , ont aussi plusieurs de leurs segments divisés en trois par deux lignes enfoncées et longitudinales} mais ces lignes sont plus rapprochées des bords, et ne forment pas de profonds sillons. € RU S T AC 6$ TRILOBITES. 2C>5 tous les autres genre?, il est ovale ou elliptique , et offre les caractères généraux que nous venons d’énoncer. Les Calymènes (Calymene, Brong. ) se distinguent de tous les autres trilobites, par la faculté de pouvoir contracter le corps en boule , et de la même manière que les sphéromes, les armadilles , les gloméris, c’est-à-dire en rapprochant, en dessous, les deux extrémités de leur corps. Le bouclier, aussi large ou plus large que long, présente, ainsi que dans les asapbes et les ogygies, deux éminences oculiformes. Les segments ne débordent pas latéralement le corps, sont réunis jusqu’au bout, et le corps se termine postérieurement en une sorte de queue triangulaire et alongée. Dans les Asaphes ( Asaphus, Brong. ), les tubercules oculiformes semblent présenter une paupière ou sont granuleux; l’espèce de queue qui termine postérieu- rement le corps est moins alongée que dans les caly- mènes , et soit presque demi circulaire, soit en forme de triangle court (1). Le bouclier des Ogygies ( Ogygia , Brong. ) est plus long que large, avec les angles postérieurs prolon- gés en manière d’épine. Les éminences oculiformes n’offrent ni paupière ni granulation. Le corps est el- liptique. Ces éminences , ayant l’apparence d’yeux , n’existent point ou ne se montrent point dans le genre ParadOXIDE (Paradoxides , Brong.). Les segments, ou du moins la plupart d’entre eux, débordent latéralement le corps , et sont libres à leur extrémité latérale. Tels sont les caractères des cinq genres établis par M. Alexandre Brongniart, et que l’on pourrait distri- buer en. trois groupes principaux : les réniformes ( le G. (x) Dans Yqsaphe de Brongniart , décrit et figuré par M. Eudes Des- longcbamps, les angles postérieurs du bouclier, au lieu de se diriger en arrière , comme dans les autres epèces , sont recourbés. LES ARACHNIDES 2ü6 agnoste ) , les contractiles ( le G. calymène ) et les éten- dus ( les G. asaphe , ogygie et paradoxide ). Nous renverrons, quant à la connaissance des espèces et de leurs gissements, au beau travail de ce célèbre na- turaliste , qui , à l’égard des crustacés fossiles propre- ment dits ou bien reconnus pour tels, s’est associé l’un de ses premiers élèves et correspondant de l’Académie des sciences, M. Anselme -Gaëtan Desmarest, souvent cité par nous, tant pour cette partie que pour son ouvrage sur les crustacés vivants. D’autres savants ont proposé à l’égard des trilobites quelques autres coupes génériques ; mais devant me borner aux considérations les plus générales , je m’arrête à celles que nous présente le meilleur ouvrage que nous ayons encore sur ce^singu- liers fossiles. DEUXIÈME CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS ET POURVUS DE PIEDS ARTICULES. LES ARACHNIDES, (arachnides. ) Sont, ainsi que les crustacés, dépourvues d’ailes, et ne sont point pareillement sujettes à changer de forme , ou n’éprouvent pas de métamorphoses, mais de simples mues. Elles ont aussi leurs organes sexuels éloignés' de l’extrémité postérieure du corps , et si- tués , à l’exception de ceux de plusieurs mâles , à la hase du ventre ; mais elles diffèrent de ces ani- maux, ainsi que des insectes, en plusieurs points. De même que dans ceux-ci, leur corps offre à sa sur- face des ouvertures ou fentes tran verses, nommées EN GÉNÉRAL. 207 stigmates (1) > destinées à l’entrée de l’air, niais en très petit nombre (huit au plus., plus communé- ment deux), et uniquement situées à la partie in- férieure de l’abdomen. La respiration d’ailleurs m’opère, soit au moyen de branchies aériennes', ou faisant l’office de poumons, renfermées dans des poches dont ces ouvertures forment l’entrée , soit au moyen de trachées (2) rayonnées. Les organes de la vision ne consistent qu’en de simples petits yeux lisses , groupés de diverses manières , lors- qu’ils sont nombreux. La tête , ordinairement con- fondue avec le thorax, ne présente à la place des antennes, que deux pièces articulées, en forme de petites serres didactyles ou monodactyles , qu’on a mal à propos comparées aux mandibules des in- sectes et désignées de même, se mouvant en sens contraire de celles-ci, ou de haut en bas , coopérant néanmoins à la manducation , et remplacées dans les arachnides dont la bouche est en forme de si- phon ou de suçoir, par deux lames pointues, ser- vant de lancettes (3). Une sorte de lèvre ( labium , Fab. ) ou plutôt de languette, produite par un pro- (1) Désignation vague et impropre , et que l’on pourrait remplacer par celle de pneumostome, bouche à air, ou celle de soupirail, spiraculum. (2) Voyez , pour ces organes respiratoires , les généralités de la classe des insectes. (3) Des chelicères ou antenne-pinces : c’est ce qui résulte évidemment de leur comparaison avec les antennes intermédiaires des divers crustacés, et notamment de ceux de l’ordre des pæcilopodes. Il n’estdonc pas rigou- reusement vrai que les arachnides n’aient point d’antennes, caractère négatif qu’on leur avait jusqu’à nous exclusivement attribué. 2o8 arachnides longe ment pectoral, deux mâchoires formées par l'article radical du premier article de deux petits pieds ou palpes (ï), ou par un appendice ou lobe de ce même article , une pièce cachée sous les man- dibules, appelée langue sternale par M, Savigny ( description et figure du Phalangium copticum) ? et qui se compose d’une saillie en forme de bec, pro- duit de la réunion d’un très petit épistome ou chape- ron , terminé par un labre très petit, triangulaire, et d’une carène longitudinale, inférieure, ordinaire- ment très velue ; voilà ce qui, avec les piècesappelées mandibules, constitue généralement, à quelques modification près , la bouche de la plupart des arach- nides. Le pharynx ( 2 ) est placé au-devant d’une (i) Ils ne diffèrent des pieds proprement dits que par leurs tarses , composés d’un seul article, et ordinairement lermine's par un petit cro- chet; ils ressemblent, en un mot, aux pattes ordinaires des crustacés, j Voyez, ci-après, les généralités du premier ordre. Ces mâchoires et ces palpes paraissent correspondre aux mandibules palpigères des deçà* podes, et aux deux pieds antérieurs deslimules. Dans les faucheurs ou pha- langium , les quatre pieds suivants ont , à leur origine , un appendice maxillaire, de sorte que ces quatre appendices sont les analogues des quatre mâchoires des animaux précédents. Dans une Monographie des espèces de ce genre, propres à la France, et publiée long-temps avant les Mémoires de M. Savigny sur les animaux sans vertèbres, j’avais décrit ces parties. D’après ces observations et les précédentes, il est facile dè rame- ner la composition de ces animaux au même type général qui caractérise tous les animaux articulés, à pieds articulés. Les arachnides ne sont donc pas des sortes de crustacés sans tête, ainsi que l’avait dit ce savant, si exact etsi admirable d’ailleurs dans ses observations anatomiques, et dont il a été , pour le malheur des sciences naturelles , une déplorable victime. [o) Je n’ai jamais vu , ainsi que M. Straus , qu’une ouverture , quoique M. Savigny en admette deux; je pense que c’est l’effet d’une illusion optique, provenant de ce qu’il n’a aperçu que les extrémités latérales de la fente , son milieu se trouvant caché par la langue , dont la face anté- rieure est épaissie dans sa partie moyenne. ÈX GENERAL. 20() saillie sternale, qu’on a considérée comme une lèvre mais qui, d’après sa situation immédiate en arrière du pharynx et l’absence de palpes , est plutôt une languette. Les pieds , ainsi que ceux des insectes, sont communément terminés par deux crochets, et même quelquefois par un de plus , * et tous annexés au thorax ( ou plutôt céphalothorax ) , qui , un petit nombre excepté , n’est formé que d’un seul article, et très souvent intimement uni à l’ab- domen. Cette dernière partie du corps est molle ou peu défendue dans la plupart. Envisagées sous le rapport du système nerveux , les arachnides s’éloignent notablement dés crus- tacés et des insectes; car si l’on en excepte les scorpions , qui , à raison des nœuds ou articles for- mant leur queue , ont quelques ganglions de plus ? le nombre de ces renflements des deux cordons nerveux est de trois au plus; et même dans ces derniers animaux n’est-il , tout compris , que de sept, I La plupart desarachnides se nourrissent d’insectes, qu’elles saisissent vivants, ou sur lesquels ils se fixent, et dont iis sucent les humeurs. D’autres vivent en parasites , sur des animaux vertébrés. Il en est cependant que l’on ne trouve que dans la farine , sur le fromage, et même sur divers végétaux. Celles qui se tiennent sur d’autres animaux s’y multiplient souvent en grand nombre. Dans quelques* espèces, deux de leurs pattes ne se développent qu’avec uri - TOME I, l/j. 2 10 A K AC H NI D ES changement de peau, et en général, ce n’est qu’a- près la quatrième ou cinquième mue au plus , que les animaux de cette classe deviennent propres à la génération (i). DIVISION DES ARACHNIDES EN DEUX ORDRES. Les unes ont des sacs pulmonaires (2), un cœur avec des vaisseaux bien distincts , et six à huit yeux lisses. Elles composeront le premier ordre , celui des Arachnides pulmonaires. Les autres respirent par des trachées, et ne pré- sentent point d’organes de circulation , on , s’ils en ! ont , cette circulation n’est point complète. Les trachées se partagent près de leur naissance , en 1 divers rameaux, et ne Forment pas, comme dans les insectes, deux troncs, s’étendant parallèlement dans toute la longueur du corps, et recevant l’air de ses ('t) Nous ayons vu, d’après les observations recueillies siir les argules par Jurine fils, qu’ils n’acquièrent cette faculté qu’après la sixième mue. Ce fait s’applique aussi aux insectes lépidoptères, et probablement à d’autres insectes changeant plusieurs fois de peau ; car les chenilles muent ordi- nairement quatre fois avant da passer à l’état de chrysalide , qui est une cinquième mue. L’insecte ne devient parfait qu^au bout d’une autre : voilà donc six mues. (3) Sacs renfermant des branchies aériennes ou faisant l’office de pou- mons, et que j’ai distinguées de ces derniers organes parla dénomination de pneiimo- branchies. PULMONAIRES. 211 diverses parties ^ par des ouvertures (ou stigmates) nombreuses. Ici on n’en voit bien distinctement que deux au plus , et situées près de la base de l’abdo- men (i). Le nombre des jeux lisses est de quatre au plus. Ces arachnides formeront notre deuxième et dernier ordre , celui des Arachnides Tra- chéennes. LE PREMIER ORDRE DES ARACHNIDES , Les PULMONAIRES. (Pulmonariæ.— Unogata. Fab.) Nous présente, ainsi que nous l’avons dit, un système de circulation bien prononcé et des sacs pulmonaires, toujours placés sous le ventre, s’annon- çant à l’extérieur par des ouvertures ou fentes transverses (stigmates), tantôt au nombre dé huit , quatre de chaque côté, tantôt au nombre de quatre ou de deux. Le nombre des jeux lisses est de six | à huit (2) , tandis que dans l’ordre suivant , il n’ j en a (1) Les pycnogonides n’offrent aucun stigmate, et sembleraient, sous I ce rapport, se rapprocher des derniers crustace's, tels que les dicliéles- tions, les cécrops et autres entomostracés suceurs. M. S a vigny leur trouve plus d’affinité avec les lœmodipodes , dont cependant ils s’éloignent beaucoup, tant par l’organisation buccale que par les yeux et les pattes. Nous pensons néanmoins que , par l’ensemble de leurs caractères , ils . appartiennent plutôt à la classe des arachnides, et qu’ils avoisinent sur- tout les phalangium , avec lesquels divers auteurs les ont rangés. Nous croyons aussi qu’ils pourraient respirer par la surface de leur peau. Il faut, au surplus, attendre que l’anatomie nous ait éclairés à cet égard. (2) Les tessarops de M. Rafînesque n’auraient que quatre yeux j mais je présume qu’il n’a point aperçu les latéraux. Voy. le sous-genre drèm* 2 12 ARACHNIDES PULMONAIRES, tout au plus que quatre , le plus souvent que deux , quelquefois même très peu apparents ou nuis. L’organe respiratoire est formé de petites laines. Le cœur est un gros vaisseau qui règne le long du dos et donne des branches de chaque côté et en avant (i). Les pieds sont constamment au nombre de huit. Leur tête est toujours confondue avec le thorax, et offre à son extrémité antérieure et supérieure deux pinces ( mandibules des auteurs , chelicères ou antenne- pinces de Latreille ) , terminées par deux doigts dont Lun mobile ; ou par un seul en forme de cro- chet ou de griffe , et toujours mobile (2). La bouche se compose d’un labre ( Voyez les généralités de la classe ) , de deux palpes , simulant quelquefois des bras où de serres de deux ou quatre mâchoires, for- mées, lorsqu’il n’j en a que deux , par l’article ra- dical de ces palpes, et de plus lorsqu’il yen a quatre^ par Je même article de la première paire de pieds, et d’une languette d’une ou de deux pièces (5).Enpre- (1) Suivant M. Marcel de Serres (Me'moire sur le vaisseau dorsal des nsectes), le sang , dans les aranéïdes et Jes scorpions, se porterait d’abord aux organes respiratoires , et de là , par des vaisseaux particuliers , aux diverses parties du corps. Mais, à en juger d’après les rapports qu’ont ces animaux avec les crustace's , cette circulation paraît devoir s’effectuer en sens contraire, t'oyez le Mémoire de M. Tréviranus sur l’anatomie des araignées et des scorpions. (2) Ces pièces sont formées d’un premier article très grand et ventru ^ dont un des angles supérieurs, lorsque la pince est didactyle, forme le doigt fixe , et d’un second article , celui qui forme le doigt oppose' et mo- bile, ou le crochet, lorsqu’il n’y a qu’un doigt. Dans ce dernier cas, comme relativement à divers crustacés , j’emploierai le mot de griffe. (3) . Celle des scorpions paraît se composer de quatre pièces , ep forme de twangle alongé et pointu, et dirigées en avant; mais FAMILLE LES fileüses. 2 l 3 nant pour base la diminution progressive du nombre des sacs pulmonaires et des stigmates , les scorpions, où il est de huit, tandis que les autres arachnides n’en offrent que quatre ou deux, devraient former le pre- mier genre de cette classe, et dès lors notre famille des pédipalpes, à laquelle il appartient, devrait précéder celle des fileüses ( i ) . Mais ces dernières arachnides s’i- solent en quelque sorte, à raison des organes sexuels masculins, delà griffeoucrochetdeleursserres fron- tales , de leur abdomen pédiculé et de ses filières , et de leurs habitudes ; les scorpions d’ailleurs parais- sent former une transition naturelle des arachnides pulmonaires , à la famille des faux-scorpions ^ la pre- mière de l’ordre suivant. Nous commencerons donc, ainsi que nous l’avions fait, par les arachnidesfileuses. La première famille des Ar achnides pulmonaires, celle Des FILEÜSES ou ARANÉIDES , ( Araneides. ) Se compose du genre des A r aignées ( Aranea , Lin . ) . Elles ont des palpes en forme de petits pieds , sans les deux late'rales sont évidemment formées par le premier article des deux pieds antérieurs, et peuvent être considérées comme deux mâchoires, analogues aux deux premières. On voit, par les mygales, les scorpions, etc., que les palpes sont divisés en six articles, dont le radical, dans les autres araneïdes, se dilate intérieurement et en avant, pour former le lobe maxilliforme. Ce lobe même, dans quelques espèces, s’articule à sa base , et devient ainsi un appendice maxillaire de ce même ar- ticle. Si on fait abstraction de cet article, le palpe n’en offre que cinq, et tel est le mode de supputation le plus général. Dans les scorpions , le doigt mobile des pinces forme, ainsique dans les serres des crustacés , le sixième- article. : (i) Dans mon ouvrage sur les familles naturelles du règne animal , je 2x4 ARACHNIDES PULMONAIRES. pince au bout , terminés au plus dans les femelles , par un petit crochet, et dont le dernier article ren- ferme ou porte dans les mâles divers appendices plus ou moins compliqués, servant à la génération (1). Leurs serres frontales ( mandibules des auteurs ) sont terminées par un crochet mobile replié in- férieurement, ayant en dessous, près de son extré- mité, toujours très pointue , une petite fente, pour la sortie d’un venin renfermé dans une glande de l’ar- ticîe précédent. Les mâchoires ne sont jamais qu’au nombre de deux. La languette est d’une seule piece^ toujours extérieure^ située entre les mâchoires , soit plus ou moins carrée , soit triangulaire ou semi- circulaire. Le thorax (2) ayant ordinairement une impression en forme de Y , indiquant l’espace occupé par la tête , est d’un seul article , auquel est suspendu en arrière , au moyen d^un pédicule court, un ab- domen mobile et ordinairement mou ; il est muni dans tous, au-dessous de l’anus , de quatre à six mamelons, commence par les pe'dipalpes. Mon.ami, M. Léon Dufour, pense aussi que les scorpions doivent être mis en tête. (1) D’après toutes les observations qu'on a recueillies sur le mode d’accouplement des aranéïdes , je suis toujours porté à croire que ces ap- pendices sont les organes de la copulation. J’ai vainement cherché à dé- couvrir, sur la base' du ventre d’une grande mygale male conservée dans de la liqueur, quelques organes particuliers. Il ne faut pas toujours juger d’après l’analogie : c’est ainsi que les organes sexuels des femelles des gloméris, des jules et autres chilognates, sont situés près de la bouche , ? ait dont on ne trouve pas un second exemple. , (2) L’expression de céphalo-thorax serait plus rigoureuse et plus juste ; mais n’étant pas usitée, je n’ai pas cru devoir m’en servir. Je n’em- ploierai pas non plus celle de corselet, quoique généralement admise , parce que , dans son application aux coléoptères , aux orthoptères , etc. , elle ne convient qu’au prothorax ou au premier segment thoracique. FAMILLE DES PILEUSES* 2 1 5 charnus au bout, cylindriques on coniques, articulés, très rapprochés les uns des autres et percés à leur extrémité d’une infinité de petits trous (1), pour le passage des fils soyeux d’une extrême ténuité^ par- tant des réservoirs intérieurs. Les pieds, déformés identiques, mais de grandeurs variées ^ sont compo- sés de sept articles , dont les deux premiers forment les hanches, le suivant la cuisse , le quatrième (2) e^ le cinquième la jambe , et les deux autres le tarse : le dernier est terminé par deux crochets ordinairement dentelés en peigne , et dans plusieurs par un de plus , mais plus petit et sans dentelures. Le canal intestinal est droit ; il a d’abord un premier estomac , composé de plusieurs sacs ; puis, vers le milieu de l’abdomen , une seconde dilatation stomacale , entourée de soie. Suivant les observations de M. Léon Dufour (Annal, des scienc. physiq., tom. 6), il occupe la majeure partie de la capacité abdominale , et se trouve immédiatement enveloppé par la peau. Il est d’une consistance pulpeuse , formée de petits grains (3), dont les conduits excréteurs particuliers se réunissent en plusieurs canaux hépatiques, versant (1) Ces trous sont sur le dernier article, qui est souvent rentre'. Si on Je presse fortement, on en fait sortir, du moins dans plusieurs espèces, de très petites papilles percées au bout, et qui sont les filières propres. Quelques naturalistes pensent que les deux petits mamelons situés au milieu des quatre extérieurs ne fournissent point de soie. (2) Cet article , ou le premier de la jambe , est une espèce de rotule. (3) Le foie des scorpions se compose de lobules pyramidaux et fasci~ culés, ce qui semble annoncer une organisation plus avancée. 2ID ARACHNIDES PULMONAIRES. dans le tube alimentaire le produit de la sécrétion. Au milieu de sa face supérieure est une ligne en- foncée, où se loge le coeur, et qui divise cet organe en deux lobes égaux. Sa forme varie comme celle de l’abdomen, suivant les espèces ; ainsi son contour est festonné dans l’épeïre soyeuse. Dans ce sous-genre ainsi que dans la lycose- tarentule , sa surface est Recouverte d^un enduit d’un blanc de chaux , fen- dillé en aréoles , qui s’aperçoivent même aisé- ment , à travers la peau glabre de plusieurs espè- ces ; on les voit obéir au mouvement de sislole et de diastole du cœür. Les individus des deux sexes lancent souvent par l’anus une liqueur excrémen- tielle, composée d’une partie d’un blanc laiteux et d’une autre noire comme de l’encre. Le système nerveux se compose d’un double Cor- don, occupant la ligne médiane du corps, et de ganglions qui distribuent des nerfs aux divers orga- nes. M. Dufour n’a pu déterminer le nombre et les dispositions de ces ganglions; mais, d’après la figure cpi’à donnée de ce système Treviranus ( Veber deninnern, bau des arachniden, tab. 6, fîg. 4b* )> le nombre des ganglions ne serait que de deux. Les observations de celui-ci suppléeront encore à celles de M. Dufour , relativement à l’organe de circulation qui, suivant lui ne paraît consister qu’en un simple vaisseau dorsal, ainsi que par rapport aux testicules et aux vaisseaux spermatiques, sur les- quels il n’a aucune donnée. Camille dés pileuses. 217 La région dorsale de l’abdomen offre dans plu- sieurs aranéides, notamment dans celles qui sont glabres ou peu velues, des points enfoncés oir om- bilics , dont le nombre et la disposition varient. M. Dufour a reconnu que ces petites dépressions or- biculaires étaient déterminées par l’attache des muscles filiformes qui traversent le foie , et qu’il a aussi observés dans les scorpions. Les cavités pulmonaires , au nombre d’une ou de deux paires , s’annoncent à l’extérieur par autant de taches jaunâtres ou blanchâtres , placées près de la base du ventre , immédiatement après le segment , qui, au moyen d’un filet charnu, unit l’abdomen avec le thorax. Chaque bourse pulmonaire est formée par la superposition d’un 'grand nombre de feuillets triangulaires , blancs , extrêmement minces , qui deviennent confluents autour des stigmates , dont le nombre est le même que celui des sacs pulmonai- res. Lorsqu’il y en a quatre, une sorte de pli ou Vestigê d’anneau , existant même dans ôeuxoùiln’y en a que deux, et placé immédiatement après eux, forme une ligne qui sépare lès deux paires. Les aranéides femelles ont deux ovaires bien dis- tincts , logés dans une espèce de capsule formée, par le foie. N’étant point fécondés, ils paraissent com- posés d’un tissu spongieux, comme floconneux, et constitué par l’agglomération de corpuscules ar- rondis , à peine sensibles , qui sont les germes des œufs. A mesure que la fécondation fait des progrès, la 21 8 ARACHNIDES PULMONAIRES. grappe formée par ces œuîs( i) devient moins serrée* et on voit qu’ils sont insérés latéralement sur plu- sieurs canaux. Leur grande analogie avec les ovaires du scorpion fait présumer, au même observateur qu’ils forment des mailles aboutissant à deux oviduc- tes distincts qui débouchent dans une même vulve. La configuration de celle-ci varie beaucoup ; tantôt c’est une fente longitudinale bilabiée, comme dans la micrommate argelasienne* tantôt elle est abritée par un opercule prolongé et terminé en manière de queue , comme dans l’épéïre-diadème , ou bien elle se présente sous la forme d’un tubercule. A l’égard des jeux lisses , il remarque qu’ils bril- lent dans l’obscurifé comme ceux des chats , et que les aranéïdes ont vraisemblablement la faculté de voir de jour et de nuit. L’abdomen des aranéïdes se putréfie et s’altère tellement après la mort , que ses couleurs et même sa forme sont méconnaissables. M Dufour est par- venu * au moyen d’pne dessication très prompte , et dont il indique le procédé , à remédier , autant que possible , à cet inconvénient. Selon Réaumur , la soie subit une première éla- boration dans deux petits réservoirs ayant la fi- gure d’une larme de verre , placés obliquement , un de chaque côté , à la base de six autres réser- voirs * en forme d’intestins * situés les uns à côté (i) Voyez sur leur développement et celui du fœtus le beau travail de M. Hérold. FAMILLE DES PILEUSES. 2l9 des antres, recoudés six ou sept fois, partant un peu au-dessous de l’origine du ventre, et venant aboutir aux mamelons par un filet très mince. C’est dans ces derniers vaisseaux que la soie acquiert plus de consistance et les autres qualités qui lui sont propres; ils communiquent aux précédents par des branches , formant un grand nombre de coudes et ensuite divers lacis (1). Au sortir des mamelons , les fils de soie sont gluants ; il leur faut un certain degré de dessiccation ou d’évaporation d’humidité, pour pouvoir être employés. Mais il paraît que lorsque la température est propice , un instant suffit, puisque ces animaux s’en servent tout aussitôt qu’ils s’échappent de leurs filières. Ces flocons blancs et soyeux que l’on voit voltiger au printemps et en automne, les jours où il y a eu -du brouillard, et qu’on nomme vulgairement fils de la Vierge , sont certainement produits, ainsique nous nous en som- mes assurés en suivant leur point de départ , par diverses jeunes aranéïdes, et notamment des épéires et des thomises ; ce sont principalement les grands fils qui doivent servir d’attache aux rayons de la toile , ou ceux qui en composent la chaîne , et qui devenant plus pesants à raison de l’humidité , s’af- faissent, se rapprochent les uns des autres, et fi- nissent par se former en pelotons; on les voit sou- vent se réunir près de la toile commencée par l’animal, et où il se tient. Il est d’ailleurs probable que beaucoup de ces aranéïdes n’ayant pas en- (t) Voyez, sur le meme sujet, Trcviranus. 220 ARACHNIDES PULMONAIRES. core une provision assez abondante de sqie, se bor- nent à en jeter au loin de simples fils. C’est, à ce qu’il me paraît , à de jeunes lycoses qu’il faut at- tribuer ceux que l’on voit en grande abondance, croisant les sillons des terres labourées , lorsqu’ils réfléchissent la lumière du soleil. Analysés chimi- quement, ces fils delà vierge offrent précisément les mêmes caractères que la soie des araignées ; ils ne se forment donc point dans l’atmosphère, ainsi que l’a conjecturé , faute d’observations propres ou ex visu , un savant dont l’autorité est d’un si grand poids, M. le chevalier de Lamarck. On est parvenu à fa- briquer avec cette soie des bas et des gants; mais ces essais n’étant point susceptibles d’une application en grand; et étant sujets à beaucoup de difficultés, sont plus curieux qu’utiles. Cette matière est bien plus importante pour les aranéides. C’est avec elle que les espèces sédentaires , ou n’allant point à la chasse de leur proie, ourdissent ces toiles (1) d’un tissu plus ou moins serré; dont les formes et posi- tions varient selon les habitudes propres à chacune d’elles, et qui sont autant de pièges où les insectes dont eliqs se nourrissent , se prennent ou s’embar- rassent. A peine s’y trouvent-ils arrêtés, au moyen des crochets de leurs tarses ; que l’aranéïde , tantôt placée au centre de son réseau ou au fond de sa (i) Celles de quelques aranéïdés exotiques sont si fortes , qu’elles ar- rêtent de petits oiseaux, et opposent même à l’homme une certaine résistance. FAMILLE DES FILEÜSES. 22 1 toile , tantôt dans une habitation particulière située auprès et dans l’un de ses angles, accourt , s’ap- proche de l’insecte , fait tous ses efforts pour le piquer avec son dard meurtrier, et distiller dans sa plaie un poison qui agit très promptement; lorsqu’il oppose une trop forte résistance, ou qufil serait dangereux pour elle de lutter avec lui , elle se retire un instant afin d’attendre qu’il ait perdu de ses forces ou qufil soit plus enlacé ; ou bien, si elle n’a rien à craindre , elle s’empresse de le garrotter en dévidant autour de son corps des fils de soie, qui l’enveloppent quelquefois entièrement et forme rit une couche , le dérobant à nos regards. lister avait dit que des araignées éjaculent et lancent leurs fils , de 1a. même façon que les porcs- épics lancent leurs piquants, avec cette différence qu’ici ces armes, suivant une opinion populaire, se détacheraient du corps, tandis que dans les araignées, ces fils, quoique poussés au loin , y restent attachés. Ce fait a été jugé impossible. Nous avons ce- pendant vu des fils sortir des mamelons de quelques thomises, se diriger en ligne droite, et former comme des rayons mobiles, lorsque l’animal se mouvait eir- culairement. Un autre emploi de la soie, et coin mun à toutes les aranéïdes femelles^a pour objet la cons- truction des coques destinées à renfermer leurs oeufs. La contexture et la forme de ces coques est di- versement modifiée selon les habitudes des races. Elles sont généralement sphéroïdes; quelques-unes 22 2 ARACHNIDES PULMONAIRES. ont la forme d’un bonnet ou celle d’une t ymbale ; on en connaît qui sont portées sur un pédicule , ou qui se terminent en massue. Des matières étrangères, comme de la terre, des feuilles, les recouvrent quelquefois, du moins partiellement; un tissu plus fin, ou une sorte de bourre ou de duvet \ enveloppe sou- vent les œufs à l’intérieur. Ils y sont libres ou ag- glutinés, et plus ou moins nombreux. Ces animaux étant très voraces, les mâles, pour éviter toute surprise, et n’être pas .victimes d’un désir préma- turé , ne s’approchent de leurs femelles , à l’époque des amours, qu’avec une extrême méfiance et la plus grande circonspection. Ils tâtonnent souvent long-temps avant que celles-ci se prêtent à leurs caresses; lorsqu’elles s’y déterminent, ils appli- quent alternativement , avec une grande prompti- tude, l’extrémité de leurs palpes, sur le dessous du ventre delà femelle, font sortir, à chaque contact, et comme par une espèce de ressort^ l’organe fécon- dateur, contenu dans le bouton formé par le dernier article de ces palpes, et ^introduisent dans une fente située sous le ventre, près de sa base, entre les ouvertures propres à la respiration ; après quelques courts instants de repos, le même acte se renou- velle plusieurs Cois. Voilà l’accouplement d’un petit nombre d’espèces fet de la division des orbitèles. On ne lira pas sans éprouver un vif intérêt, ce qu’a écrit sur ce sujet le savant qui a le plus approfondi Ffiistoire de ces animaux, le célèbre M. Walcke- FAMILLE t)ES FILETJSES. 2 2,5 naer, membre de l’académie des inscriptions et belles-lettres, et dont je m’honore d’être un an- cien ami. L’appareil de la génération des mâles , ou du moins présumé tel , est ordinairement très compliqué et très varié , formé des pièces écail- leuses, plus on moins crochues et irrégulières, et d’un corps blanc , charnu , sur lequel on aperçoit quelquefois des vaisseaux d’une apparence sanguine, et que l’on regarde comme l’organe fécondateur proprement dit ; mais dans les arachnides à quatre sacs pulmonaires, et dans quelques autres de la division de celles qui n’en ont que deux, le der- nier article des palpes des mêmes individus n’ofïre qu’une seule pièce cornée , en forme de crochet ou de cure-oreille, sans la moindre ouverture distincte. Quoique Millier et d’autres aient eu tort, relati- vement à quelques entomostracés , de placer les organes sexuelsmasculinssurdeuxde leurs antennes, il n’en est pas moins vrai que les parties considérées comme analogues dans les aranéïdes , sont très diffé- rentes de cellesque l’on observe aux antennes de ces j crustacés, et que l’on ne conçoit pas quelle pour- rakêtre leurdestination, sion leur refuse celle-ci (x). I D’après les expériences d’Audebert , qui nous a j donné une histoire des singes , digne des talents de ce grand peintre, il est prouvé qu’une seule fécondation j peut suffire à plusieurs générations successives; mais, comme dans tous les insectes et autres classes analo- (i) Elles seraient au moins des organes excitateurs. -;P\ \ " ' w ê. i : ■ . % : 2 24 A RACHIS IDES PULMONAIRES. gués , les œufs sont stériles si les deux sexes ne se sont pas réunis. L’accouplement , dans nos climats, a lieu depuis la fin de l’été j usqu’à la fin de septem- bre, Les œufs pondus les premiers éclosent souvent avant la fin de l’automne ; les autres passent l’hiver. On a remarqué que les femelles de quelques espèces de lycoses. ou d’ araignées-loups déchirent la coque des œufs , lorsque les petits doivent venir au monde. Les nouveau - nés grimpent sur le dos de leur mère et s’y tiennent pendant quelque temps. D’autres aranéïdes femelles porten l leurs cocons sous le ventre, j ou veillent à leur conservation , en se fixant auprès d’eux. Les deux pattes postérieures ne se dévelop- j pent, dans quelques petits, que quelque jours après leur naissance. Il en est qui , à la même époque , sont rassemblés pendant quelque temps en société et paraissent filer en commun. Leurs couleurs alors sont souvent plus uniformes, et le naturaliste qui aurait peu d’expérience pourrait multiplier mal à propos les espèces. L’un de nos collaborateurs pour l’Encyclopédie méthodique , JVI. A médée Lepelletier de Saint-Fargeau , a observé que ces animaux jouis- saient y ainsi que les crustacés , de la faculté de dé- générer les membres perdus. J’ai constaté qu’une seule piqûre d’aranéïde de moyenne taille Fait périr notre mouche domestique dans l’espace de quelques minutes. Il est encore cer- tain que la morsure de ces grandes araneïdes de FA- mérique méridionale, qui y sont connues sous le nom •FAMILLE DES F ILE USE S. 225 d’araignées crabes et que nous rangeons dans le genre mygale, donne la mort à de petits animauxver- tébrés,tels que de petitsoiseaux, comme des colibris, des pigeons, et peut produire dans l’homme un accès violent de fièvre; la piqûre même de quelques espèces de nos climats méridionaux a été quelquefois mor- telle. L’on peut donc , sans adopter toutes les fafiles que Baglivi et d’autres ont débitées sur le compte de la tarentule, se méfier, surtout dans les pays chauds ,, de la piqûre des aranéïdes et particu- lièrement des grosses espèces. Diverses espèces d’in- sectes du genre Sphex de Linnæus saisissent des aranéïdes, les percent de leur aiguillon et les trans- portent dans les trous où elles déposent leurs œufs , afin qu’elles servent de pâture à leurs petits. La plu- part de ces animaux périssent à l’arrière-saison , mais il en est qui vivent plusieurs années , et de ce nombres ont les mygales, les lycoses et probablement plusieurs autres. Quoique Pline dise que les phalan- gium sont inconnus en Italie , nous présumons néan~ | moins que ces dernières aranéïdes et d’autres grandes il espèces ne faisant point de toile , de même encore que les galéodes ou solpuges, sont les animaux que l’on désignait collectivement de la sorte , et dont l’on distinguait plusieurs espèces. Telle était aussi l’opinion de Mouflet qui a figuré ( Theatr. insect. , p. 2 tq ) comme une espèce de phalangium une lycose ou une mygale de l’île de Candie. Lister, qui a, le premier, le mieux observe les . TOME I. 1 5 226 A R ACNHIDES PÜLMON AI RES. araneïdes dont il était à portée de suivre les habi- tudes, celles de la Grande-Bretagne , a jeté les bases d’une distribution naturelle , et dont celles qu’on a publiées depuis ne sont pour la plupart que des mo- difications. La connaissance plus récente de quel- ques espèces particulières aux pays chauds, telles que r araignée maçonne , décrite par l’abbé Sauvages, et de quelques autres analogues , l’emploi des or- ganes de la manducation , introduit dans la méthode par Fabricius , une étude plus précise de la disposi- tion générale des yeux et de leurs grandeurs respec- tives , celle encore des longueurs relatives des pattes , ont contribué à étendre cette classification. M. Walckenaer est entré, à cet égard dans les plus petits détails , et il serait difficile de découvrir une espèce qui ne trouvât sa place dans quelqu’une des coupes qu’il a établies. Il existait cependant un ca- ractère dont on n’avait point généralisé l’applica- tion, la présence ou l’absence du troisième crochet du bout des tarses. M. Savigny.nous a présenté , sur ce point de vue, une nouvelle méthode, mais dont je ne connais qu’un simple aperçu. ( J^ojez Walck. , Faune franc., note terminant le genre Atte. ) (i) M. Léon Dufour, qui a publié d’excellents mé- (i) Nous n’avons eu connaissance des observations de M. Savigny sur Jesaranéïdes faisant partie de Fexplication des planches d’instoire natu- relle du grand ouvrage Sur FÉgypte , que long-temps après la re’daction de notre article relatif aux mêmes animaux. Ne pouvant interrompre la continuation de notre travail , et revenir sans cesse sur ce que nous avons déjà rédigé, nous exposerons succinctement la .distribution méthodique des araneïdes proposée par M. Savigny, dans un supplément. FAMILLE DES FILEU5ES. 22 J moires sur l’anatomie des insectes^ qui a fait une étude spéciale de ceux du royaume de Valence , où il en a découvert plusieurs espèces nouvelles , et auquel la botanique n’est pas moins redevable , a donné une attention particulière aux organes respiratoires des aranéïdes, et c’est d’après lui que nous les partagerons en celles qui ont quatre sacs pulmonaires > (et à l’extérieur quatre stigmates, deux de chaque côté et très rapprochés) , et en celles qui n’en ont que deux (i ).Les premières, qui embras- sent l’ordre des aranéïdes théraphoses de M. Valc- kenaer, et quelques autres genres de celui qu’il désigne collectivement sous la dénomination d’arai- gnée , n’en composent d’après notre méthode , qu’un seul, celui De Mygale. (Mygale. ) Leursyeux sont toujours si tués à Textrémi té antérieure du thorax et ordinairement très rapprochés. Leurs chéîi- cères et leurs pieds sont robustes. Les organes copulateurs des mâles sont toujours saillants et souvent très sim- ples. La plupart n’ont que quatre filières, dont les deux latérales ou extérieures , et situées un peu au-dessus des deux autres, plus longues, de trois articles, sans compter l’élévation formant leur pédoncule. Elles se fabriquent (les tubes soyeux , leur servant d’habitation , et qu’elles cachent , soit dans des terriers qu’elles ont creusés , soit sous des pierres, des écorces d’arbres ou entre des feuilles. Les théraphoses de M. Waîckenaer formeront une pre- (i) Section des araignées territèles de la première édition de cet ouvrage ARA CHNIDES PULMONAIRES. 22le chevalier de Schrei- bers, directeur du cabinet impérial deVienne, m’en a en- voyé des individus recueillis dans les mêmes lieux. M. Du- four l’a .aussi trouvée dans les montagnes de Narbonne, j dans les Pyrénées, et dans les rochers delà Catalogne. On ! lui doit, outre la connaissancedes caractères extérieurs de cettè aranéide, des observations curieuses sur ses habitu» j des. « Elle établit, nous dit-il, à la surface inférieure des grosses pierres ou dans les fentes desrochers unecoqueen i forme dé calotté ou de patelle, d’un bon pouce de diamètre. ] Son contour présente sept à huit échancrures, dont les an- ] gles seuls sont fixés sur lapierre, au moyen de faisceaux de fils, tandis que les bords sont libres. Cette singulière tente ! est d’une admirable texture. L’extérieur ressemble à un j taffetas des plus fins, formé, suivant l’âge de l’ouvrière, i d’un plusou moins grand nombre de doublures. Ainsi lors I que i’uroctée, encore jeune, commence à établir sa retraite, elle ne fabrique que deux toiles entre lesquelles elle' se ! tient à l’abri. Par la suite, et je crois, à chaque mue, elle il - i '! I (i) J’ai vu , dans un individu bien conservé, six filières , dont les deux supérieures beaucoup plus longues, terminées par un article alongé en forme de lame elliptique , et quatre autres petites, les inférieures surtout , i disposées en carré. L’anus, placé sous un petit avancement, en forme de chaperon et membraneux; offrait, de chaque côté, un pinceau de poils j rétractiles. Ces pinceaux sont les pièces que M. Dufour nomme valves pectiniformes , et distinctes des deux filières intermédiaires, qui sont ca- jchées par les deux inférieures. 258 ARACHNIDES PULMONÀIRËS. ajoute un certain nombre de doublures. Enfin, lorsqu^ l’époque marquée pour la reproduction arrive, elle tisse un appartement tout exprès, plus duveté, plus moelleux , où doivent être renfermés et les sacsdes œufs elles petits ré- cemment éclos. Quoique la calotte extérieure ou le pavil- lon soit, à dessein sans doute, plus ou moins sali par des corps étrangers qui servent àen masquer la présence, lJap- partement de l’industrieuse fabricante est toujours d’une propreté recherchép.. Les poches ou sachets qui renferment les œufs, sont au nombre de quatre, de cinq ou même de six , pour chaque habitation , qui n’est cependant qu une seulehabitation; ces poches ont une forme lenticulaire, et ont plus de quatrelignes de diamètre. Elles sont d’un taf- fetas blanc comme laneigeetfournies intérieurement d’un édredon des plus fins. Ce n’estque vers la fin de décembre ou au mois de janvier que la ponte des œufs a lieu. 11 fallait prémunir la progéniture contre la rigueur de la saison et les incursions ennemies. Tout a été prévu : le réceptacle de ce précieux dépôt est séparé de la toile, immédiatement appliquée sur la pierre par un duvet moelleux, et de la ca- lotte extérieure par lesdivers étagesdont j’ai parlé. Parmi les échancrures qui bordent le pavillon les unes sont tout-à-fait closes parla continuité de l’étoffe, les autres ont leurs bords simplement superposés , de manière que l’uroctée soulevant ceux-ci , peut à son gré sortir de sa tente et y rentrer. Lorsqu’elle quitte son domicile pour aller à la chasse, elle a peu à rédouter sa violation , car elle seule a lé secret des échancrures impénétrables , et la clef de celles où l’on peut s’introduire. Lorsque les petits sont en état de se passer des soins maternels , ils prennent leur essor et vont établir ailleurs leurs logements parti- culiers , tandis que la mère vient mourir dans son pavib Ion. Ainsi ce dernier est en même temps le berceau et le tombeau de l’uroctée. » Les Drasses. ( Drassus. Walck. ) Diffèrent des clothos par plusieurs caractères. Leurs cheii- cères sont robustes, saillantes et dentelées en dessous; leurs mâchoires sont tronquées obliquement à leur extrémité, et la languette forme un ovale tronqué inférieurement ou un FAMILLE DES FILBUSES. 2,3g triangle curviligne alongé; les yeux sont plus rapprochés du bord antérieur du thorax, et la ligne formée par les quatre postérieurs est plus longuè que l’antérieure ou la déborde sur les côtés. Les proportions des filières extérieures diffè- rent peu , et l’on ne voit point entre elles ces deux valves pectiniformes qui sont propres aux clothos. Enfin , les quatrièmes pieds et ensuite les deux premiers sont très manifestement plus longs que les autres. Les jambes et le premier article des tarses sont armés de piquants. Ces aranéïdes se tiennent sous les pierres , dans les fentes des murs, l’intérieur des feuilles, et s’y fabriquent des cel- lules d’une soie très blanche. Les cocons de quelques-unes sont orbiculaires, aplatis et composés de deux valves appli- quées l’une sur l’autre. M. Walckenaer distribue les drasscs en trois familles , d’après la direction et le rapprochement des lignes formées, par les yeux, et le plus ou moins de dila- tation du milieu des mâchoires. L’espèce qu’il nomme vert ( viridissimus , Hist. des aran., fasc. iv , g. ) , et qui compose seule sa troisième division , construit sur la surface des feuilles une toile fine, blanche et transparente, sous laquelle elle s’établit. L’un des côtés des feuilles du poirierm’a quelquefois offert une toile sembla- ble, mais anguleuse sur ses bords, en forme de tente , ainsi que celle que font les clothos, et sous laquelle était le cocon. Elle est, je présume, l’ouvrage de cette espèce de drasse, et nous montre l’analogie de ce sous genre avec le précédent. M. Léon Dufour nous a donné dans les Annales des sciences physiques ( Drassus segestriformis , VI, xcv, i.) une description très complète d’une espèce de drasse qu’il a trouvée sous les pierres, daps les hautes montagnes des Pyrénées, et jamais au-dessous de la zone alpine. C’est une des plus grandes de ce sous-genre , et qui me paraît avoir de grands rapports avec celle que j’ai nommée melanogas- tery et que je crois être le drasse lucijuge de M. Walcke- naer (Schœff. , Icon. , CI , 7, )/% L’une des plus jolies espèces, et que l’on trouve asse& communément aux environs de Paris, courant à terre, est le drasse reluisant ( D . relucens.). Elle est petite , pres- que cylindrique , avec le thorax fauve, recouvert d’un ARACHNIDES PULMONAIRES. 240 duvet soyeux et pourpré 5 l’abdomen mélangé de bleu -, de rouge et de vert avec des reflets métalliques et deux lignes transverses d’un jaune d’or, dont l’antérieure arquée. On y voit aussi quelquefois quatre points do- rés (1). Dans les autres araignées tubitèles, les mâchoires ne for- ment point une espèce de cintre renfermant la languette; leur côté extérieur est dilaté inférieurement , au-dessous de l’origine des palpes. Quelques-unes n’ont que six yeux, dont quatre antérieurs, formant une ligne transverse, et les deux autres postérieurs, situés, un de chaque côté, derrière les deux latéraux de la ligne précédente. Tel est le caractère essentiel Des Ségestries. (Segestria, Latr.) Leur languette est presque cariée et alongée. La première paire de pattes et ensuite la seconde sont les plus longues ; Ta troisième est la plus courte. Ces arariéides se filent, dans les fentes des vieux murs, des tubes soyeux, cylindriques, alongés, où elles se tiennent, ayant leurs premières paires de pattes dirigées en avant; des fils divergents bordent exté- rieurement l’entrée de l’habitation et forment une petite toile propre à arrêter les insectes. L’organe génital de la sé~ gestrie perfide ( arcmea Jiorentina , Ross., Faun. etrusc. , XIX, 3. ), espèce assez grande, noire , à chéîicères vertes, et qui n’est pas rare en France, est en forme de larme ou ovoïdo- conique, très aigu au bout, entièrement saillant et rouge (2). Les autres tubitèles ont huit yeux. On peut, à raison de la différence du milieu d’habitation , les partager en terres- tres et en aquatiques. Quoique M. XValckenaer ait fait de celles-ci sa dernière famille des aranéïdes, celle des nayadcs , elles ont tant de rapport avec les autres tubitèles que , nonobstant cette disparité d’habitudes, il faut les placer avec elles. Dans celles qui sont terrestres, la languette est presque (1) Voyez, quant aux autres espèces, la Faune parisienne de M. Walc- kenaer, et son tableau des aranéïdes. (2) Ajoutez la ségestrie senoculee , Walck. , Hist. des aran. , Y , va; uranea senoculata Lin. , Deg. FAMILLE DES PILEUSES. 2/j.l carrée ou très peu rétrécie , très obtuse ou tronquée au som- met; les mâchoires sont droites ou presque droites et plus ou moins dilatées vers leur extrémité; les deux yeux de chaque extrémité latérale du groupe oculaire sont générale- ment assez écartés Tun de l’autre, ou du moins ne sont point géminés et portés sur une petite éminence particulière , comme ceux des tubitèles aquatiques. [Les Clubiones. (Clubiona. Latr.) Ne se distinguent, guère du sous-genre suivant qu’en ce que les longueurs des filières extérieures sont peu diffé- rentes, et que la ligne formée par les quatre yeux antérieurs est droite ou presque droite. Elles font des tubes soyeux leur servant d’habitation et qu’elles placent soit sous des pierres, dans des fentes des murs, soit entre les feuilles. Les cocons sont globuleux (i). Les Araignées propres. ( Àranea. ) Que nous avions d’abord désignées sous le nom générique de tégénaire (tegenaria) , conservé par M. Walckenaer, et auxquelles nous réunissons ses agélènes ( agelena ) et ses nysses (nyssus) , ont leurs deux filières supérieures notable- ment plus longues que les autres, et leurs quatre yeux anté- rieurs disposés en une ligne arquée en arrière ou formant une courbe. Elles construisent dans l’intérieur de nos habitations, aux angles des murs, sur les plantes, les haies et souvent sur les bords des chemins, soit dans la terre, soit sous des pierres, une toile grande, à peu près horizontale, et à la partie supérieure de laquelle est un tube où elles se tiennent sans faire de mouvement (2). (1) Aranea holosericea , Lin. 5 De G. , Fab. , Walck., Hist. des aran., iY , ni, fem. ; — Aranea atrox , De G. t; List. , Aran., lit. xxi, 21; Albin , Aran. , x , 48 et xvn , 82. Voyez aussi le tableau des aran. et la Faune parisienne de M. Walckenaer. (2) Aranea domestica , Lin. , De G. , Fab. ; Clerck. , Aran. suec. , ph 11, tab. ix ; — Tegeneria civilis , Walck., Hist. des aran., Y, y; — Aranea labyrinthica , Lin. , Fab.; Clerck , Aran. suec,, p!. n , iab. vm. Voyez le tableau des aran. de M. Walckenaer, TOME I. l6 A LIA CH NI D E S PUL MON VIRES. 242 Viennent maintenant les nayades de M. Walckenaer, ou nos tubitèles aquatiques , et qui composent le genre D’Argyronète. (Argyroneta. Latr.) Les mâchoires sont inclinées sur la languette, dont la forme est triangulaire. Les deux yeux de chaque extrémité latérale du groupe oculaire sont très rapprochés l’un de l'autre et placés sur une éminence spéciale ) les quatre autres forment un quadrilatère. L ’ Argyronète aquatique ( Aranea aquatica , Lin., Geoff. , î)e G.), est d’un brun noirâtre, avec l’abdomen plus foncé, soyeux, et ayant sur le dos quatre points enfoncés. Elle vit dans nos eaux dormantes , y nage, l’abdomen renfermé dans unebulle d’air, ets’y forme, pour retraite, une coque ovale , remplie d’air , tapissée de soie, de la- quelle partent des fils, dirigés en tout sens et attachés aux plantes des environs. Elle y guette sa proie, y place son cocon, qu’elle garde assiduement, et s’y renferme pour passer l’hiver. Le seconde section des araignées sédentaires et recti gra- des , celle des Inéquiteles, ou les Araignées filandieres , a les filières extérieures presque coniques, faisant peu de sail- lie, convergentes , disposées en rosette, et les pieds très grêles. Leurs mâchoires sont inclinées sur la lèvre et se rétré- cissent, ou du moins nes’élargissent pas sensiblement, à leur extrémité supérieure. La plupart ont la première paire de pieds, et ensuite la quatrième pluR longues. Leur abdomen est plus volumi- neux, plus mou, et plus coloré que dans les tribus précé- dentes. Elles font des toiles à réseau irrégulier , composées de fils qui se croisent en tout sens et sur plusieurs plans. Elles garottent leur proie, veillent avec soin à la conserva- tion de leurs œufs, et ne les abandonnent point qu’ils ne soient éclos. Elles vivent.peu de temps. Les unes ont la première paire de pieds et ensuite la qua- trième plus longues. Telles sont Les Scytodes. (Scytodes. Latr.) Qui n’ont que six yeux, et disposés par paires. Selon FAMILLE DES FÎLEUSES. 243 M, Dufour, les crochets des tarses sont insérés sur un arti- cle supplémentaire. On en connaît deux espèces, dont Tune, la thoraci- que (i), habite l’intérieur de nos appartements , et dont l’autre, la blonde ('Annal, des scienc. phys., Y, lxxvi, 5.), a été trouvée , par ce naturaliste, sous des débris calcaires, dans les montagnes du royaume de Yalence. Elle se fabri- que un tube, assez informe, d’une toile mince, d'un blanc laiteux, à peu près comme la dysdère erythrine. Les Theridions. (Théridion. YValck. ) Dont les yeux sont au nombre de huit, et disposés ainsi : quatre au milieu en carré , dont les deux antérieurs pla- cés sur une petite éminence, et deux de chaque côté , situés aussi sur une élévation commune. Le corselet est en forme de cœur renversé ou presque triangulaire. Ce sous-genre est très nombreux (a). Le Théridion malmignatte ( Aranea i.3 -guttata , Fab. • Ross., Faun. etrusc., II, ix, io.) Yeux latéraux écartés en tre eux; corps noir, avec treize petites taches rondes, d’un rouge de sang, sur l’abdomen. — Toscane, île de Corse. On croit que sa morsure est très venimeuse , et même mortelle (3). L 9 A. maclans de Fabricius, autre espèce de théridion, mais de l’Amérique méridionale , y inspire les mêmes craintes. Il semble que ces préventions ont leur source dans la couleur noire, coupée par des taches sanguines, de ces animaux. (il i Scytodes ihoracica, Latr. , Gener. crust. et insect. , I, v,4? Walck. , Hist. des aran. , I, x et II , suppl. (2) Voyez le Tableau et l’Histoire des arane'ïdes de M. Walckenaer, les Annales des sciences naturelles et celles des sciences physiques. Il ! faut rapporter à ce genre les araignées bipunctata , redimita de Linnæus, V aranea albo-maculata de De Géer , etc. [j (3) Cette espèce est le type du genre latrodecte de M. Walckenaer , qu’il distingue de celui de théridion d’après les différences des longueurs ] respectives des pieds ; mais il nda paru qu’il y avait erreur à cet égard. | Son théridion bienfaisant ( benignuni ), Hist. des aran. , fasc. Y, ym , dont il a étudié avec beaucoup de soin les habitudes , s’établit entre les grappes de raisin, et les garantit de l’attaque de plusieurs insectes. ARACHNIDES PULMONAIRES. 244 Les Episines. (Episinus. Walck.) v Ont aussi liuit yeux, mais rapprochés sur une élévation commune, et le corselet étroit, presque cylindrique (i). Les autres Inéquitèles ont la première paire de pieds et la seconde ensuite, plus longues. Tels sont Les Pholcus. (Pholcus. Walck.) Dont les yeux, au nombre de huit, sont placés sur un tubercule , et divisés en trois groupes : un de chaque côté , formé de trois yeux, disposés en triangle, et le troisième au milieu , un peu antérieur, composé de deux autres yeux, et sur une ligne transverse. Le Pholcus phalangiste ( Araignée domestique , à lon- gues pattes, Geof. ), Ph. Phalangioides.? Walck., Hist. des aran., fasc. 5 ,tab. x. Corps long, étroit, d'un jaunâtre très pâle ou livide, pubescent ; abdomen presque cylin- drique, très mou, et marqué en dessus de taches noirâ- tres } pattes très longues , très fines , avec un anneau blan- châtre à l’extrémité des cuisses et des jambes. Commun dans les maisons , où il file aux angles des murs une toile composée de fils lâches et peu adhérents entre eux. La femelle agglutine ses œufs en un corps rond , nu , qu’elle porte entre ses mandibules. M. Dufour en a trouvé une seconde espèce, le Pholque à queue (Annal, des scienc. physiq., V, lxxvi, 2.), dans les fentes des rochers, à Moxente, royaume de Valence. Son abdomen se termine en une saillie conique et for- mant ainsi une sorte de queue, comme celui de l’épeïrc conique. De même que les précédentes, elle balance son corps et ses pattes. Les palpes du mâle ont l’organe génital très compliqué. La troisième section des Araignées sédentaires rectigrà- des, celle des Orbiteles, ou les Araignées tendeuses de plu- sieurs, a les filières extérieures presque coniques, peu sail- lantes , convergentes et disposées en rosette, et les pieds (1) Episinus truncatus , Latr. , Gener. crust. et inseet. , tom. IV > pag. 371. Italie, environs de Paris. FAMILLE DES FILEÜSES. 245 grêles comme la précédente , mais en diffère par les mâ- choires , qui sont droites et sensiblement plus larges à leur extrémité. La première paire de pieds , et la seconde ensuite , sont, toujours les plus longues. Les yeux sont au nombre de huit, et disposés ainsi : quatre au milieu, formant. un quadrilatère, et deux de chaque côté. Elle se rapprochent des Inéquitèles par la grandeur, la mollesse, la variété des couleurs de , l’abdomen., et par la courte durée de leur vie y mais elles font des toiles en réseau, régulier, composé de cercles concentriques croisés par des rayons droits, se rendant du centre, où elles se tiennent presque toujours, et dans une situation renversée, à la cir- conférence. Quelques -unes se cachent dans une cavité ou dans une loge qu’elles se sont construite près des bords de la toile, qui est tantôt horizontale, tantôt perpendiculaire. Leurs œufs sont agglutinés, très nombreux, et renfermés dans un cocon volumineux. On se sert pour les divisions du micromètre, des fils qui soutiennent la toile, et qui peuvent s’alonger d’environ un cinquième de leur longueur. Cette observation nous a été communiquée par M. Arrago. Les Linyphies. ( Lïnyphia. Latr. ) Bien caractérisées parla disposition de leurs yeux : quatre au milieu, formant un trapèze dont le côté postérieur plus large, et occupé par deux yeux beaucoup plus gros et plus écartés 5 et les quatre autres groupés par paires , une de cha- que côté , et dans une direction oblique. Leurs mâchoires ne s’élargissent qu’à leur extrémité supérieure. | Elles construisent sur les buissons , les genêts, une toile horizontale , mince, peu serrée, et tendent au-dessus, sur |i plusieurs points, ou cBune manière irrégulière , d’autre fils, j Cette toile est ainsi un mélange de celles des inéquitèles et j des orbitèles. L’animal se tient à la partie inférieure et dans I une situation renversée (1). j (1) Linyphia triangularis , Walck. , Hist. des aran. , Y , ix , fem. ; | Aranea resupina silvestris , De Geer ; Aranea montana ,• Lin. 5 Clerclc , aran. , Suec. , pi. 111, lab. 15 — Aranea resupina domeslica , De G. 246 ARACHNIDES PULMONAIRES. Les Ulobores. ( Uloborus. Latr® ) Ont les quatre yeux postérieurs placés, à intervalles égaux, sur une ligne droite , et les deux latéraux de la première li- gne plus rapprochés du bord antérieur du corselet que les deux compris entre eux de sorte que cette ligne est arquée en arrière. Leurs mâchoires , ainsi que celles des épeïres , commencent à s’élargir un peu au-dessus de leur hase, et se terminent en forme de palette ou de spatule. Les tarses des trois dernières paires de pattes se terminent par un seul on- glet. Le premier article des deux postérieurs a une rangée de petits crins. Ces fileuses , ainsi que les espèces du sous-genre suivant, ont le corps alongé et presque cylindriqu e. Placées au centre de leur toile , elles portent en avant et en ligne droite les quatre pieds antérieurs , et dirigent les deux derniers dans un sens opposé^ ceux de la troisième paire sont étendus la- téralement. Ces arachnides font des toiles semblables à celles des au- tres orbitèles, mais plus lâches et horizontales. Elles em- maillotent, en moins de trois minutes, le corps d’un petit coléoptère qui s’est pris dans leur filet. Leur cocon est étroit, alongé, anguleux sur ses bords, et suspendu verti- calement , par un de ses bouts, à un réseau. L’autre extré- mité est comme fourchue, ou terminée par deux angles pro- longés , dont l’un plus court et obtus ; chaque côté a deux angles aigus. Je suis redevable de ces observations intéressantes à mon ami M. Léon Dufour. L’ Ulobore de Walckenaer(UL TValckenaerius , Latr.) ( i ), long de près de cinq lignes, d’un jaunâtre roussâtre, cou- vert d’un duvet soyeux, formant sur le dessus de l’abdo- men deux' séries de petits faisceaux -7 des anneaux plus pâles aux pieds. — Des bois des environs de Bordeaux ? et dans d’autres départements méridionaux. (i) Latr. , Gener. crust. et insect. , I, 109; voyez aussi l’article Ulo- bore de la seconde e'dit. du Nouv. Dict. d'hist. natur. FAMIELE des fieeüses. 247- Les Tetragnathes. (Tetragnatha. Latr. ) Dont les yeux sont situés, quatre par quatre , sur deux lignes presque parallèles , et séparés par des intervalles pres- que égaux • et qui ont les mâchoires longues, étroites, élar- gies seulement à leur extrémité supérieure. Leurs chéli- cères sont aussi fort longues, surtout dans les mâles. Leur toile est verticale (1). Les EpeÏres. (Epeira. Walck.) Qui ont les deux yeux de chaque côté rapprochés par paires et presque contigus, et les quatre autres formant au milieu un quadrilatère. Leurs mâchoires se dilatent dès leur base , et forment une palette arrondie. L’epeïre cucurbitine est la seule connue dontlatoilesoitho- rizontale; celle des autres est verticale ou quelquefois inclinée. Les unes s’y placent au centre, le corps renversé ou la tête en bas; les autres se font auprès une demeure, soit cintrée de toutes parts, tantôt en forme de tube soyeux, tantôt composée de feuilles rapprochées et liées par des fils, soit ouverte parle haut et imitant une coupe ou un nid d’oi- seau. La toile de quelques espèces exotiques est composée de fils si forts, qu’elle arrête de petits oiseaux, et embarrasse même l’homme qui s’y trouve engagé. Leur cocon est le plus souvent globuleux, mais celui de quelques espèces a la figure d’un ovoïde tronqué ou d’un #cône très court. Les naturels de la Nouvelle-Hollande (Voyage à la recher- che de La Peyrouse, pag. a3g) et ceux de quelques îles de la mer du Sud, mangent, au défaut d’autre aliment, une espèce d’épeïre, très voisine de Y aranea esuriens de Fabricius. . M.Walckenaer mentionne, dans son Tableau desaranéïdes, soixante -quatre espèces d’epéïres , et généralement remar- quables par la variété de leurs couleurs, de leurs formes et (1) Tetragnatha extensa , Waîck , Hist. des aran. , "V , vi; aranea ex- tenso. , Lin. , Fab. , De G. ; — ; Aranea virescens ? Fab. ; — Aranea maxii- losa P ejusd. Voyez îe Tableau des Arane'ïdes de M. Walckenaer. 248 ARACHNIDES PU LALO-N AIRES, de leurs habitudes. Ï1 les a distribuées en diverses petites fa- milles très naturelles , et dont nous avons cherché, à l’article Epeïre de la seconde édition du Nouveau Dictionnaire d’his- toire naturelle, à simplifier l’étude. Quelques considérations importantes, telles que celles des organes sexuels, ont été négligées ou n’ont pas été assez suivies ; c’est ainsi, par exemple, que l’épeïre diadème femelle et d’autres offrent à la partie qui caractérise leur sexe , un appendice fort singu- lier, qui nous rappelle le tablier des femmes des Hottentots* Ces espèces doivent former une division particulière. On pourrait probablement en établir d’autres, non moins natu- relles, en poursuivant cet examen. Nous nous bornerons à citer quelques espèces principales, en commençant par les indigènes. L ’ Epeïre diadème ( Aranea diadema , Lin., Fab.) Rœs., Insect. y IY , xxxv — xl. Grande , roussâtre, veloutée. Ab- ! domen très volumineux dans les femelles , surtout lors- qu’elles sont sur le point de faire leur ponte ; d’un brun j foncé ou d’un roux jaunâtre, avec un tubercule gros et arrondi , de chaque côté du dos , près de sa base , et une triple croix formée de petites taches ou de points blancs; palpes et pieds tachetés de noir. Très commune en Europe , en automne. Les œufs éclo- sent au printemps de l’année suivante. JJ Epeïre scalaire ( Aranea scalaris , Fab. ; Panz. Faun. , IY, xxiv.) a le corselet roussâtre, le dessus de l’abdomen ordinairement blanc, avec une tache noire, en forme de triangle renversé, oblongue et dentée. Elle fait sa toile sui\ le bord des étangs , des ruisseaux, etc. U Epeïre a cicatrices ( Aranea cica tricosa , De G. ; A. impressa , Fab.), dont l’abdomen est aplati, d’un brun grisâtre ou d’un jaunâtre obscur, avec une bande noire, festonnée et bordée de gris , le long du milieu du dos , et huit à dix gros points enfoncés, situés sur deux lignes. Elle file sa toile contre les murailles ou d’autres corps , et se tient cachée dans un nid de soie blanche, qu’elle se forme sous quelque partie saillante ou dans quelque cavité, à proximité de sa toile. Elle ne travaille et ne prend dé nourriture que dans la FAMILLE DES F'ILEÜSÉS. 2^9 nuit, ou lorsque la lumière du jour est faible. Elle se re- tire sous les vieilles écorces des arbres ou des pieux. U Epeïre soyeuse ( Sericca ,’Walck., Hist. des aran. ,111, il) est couverte en dessus d’un duvet soyeux argenté ; son ab- domen est aplati, sans taches et festonné sur ses bords. On latrouve dans le midi de l’Europe et au Sénégal. U Epeïre brune ( Fusca , Walck. , Hist. des aran., H, i, fem.) est très commune dans les caves de la ville d’Angers, Son cocon est blanc, presque globuleux, fixé par un pé- dicule, et composé de fils très fins et doux au toucher, comme de la laine. Celui deÀ’ Epeïre fasciée(Fasciala, Walck., Hist. des aran., 111, i,fem. ) est long d’environ un pouce, ressemble à un petit ballon, de couleur grise, avec des raies longitudinales noires , et dont une des extrémités est tronquée et fermée par un opercule plat et soyeux. L’intérieur offre un duvet très fin , qui enveloppe les œufs. Cette espèce s’établit sur les bords des-ruisseaux, et y file une toile verticale, peu régulière, au centre de laquelle elie se tient. Elle est très commune au midi de la France. Son corselet est couvert d’un duvet soyeux et argenté ; son abdomen est d’un beau jaune, entrecoupé, par intervalles, de lignes transverses, noires ou d’un brun noirâtre, arquées et un peu ondées. M. Léon Dufour nous a donné, dans les Annales des Sciences physiques (tom. Al, pl. XCY, 5 ) , une descrip- tion détaillée de cette espèce, de ses habitudes, et nous a, le premier , fait connaître son mâle. 11 en a représenté Forgane sexuel. La verge est en forme de crin tortillé. L 1 Epeïre cucurbitine. ( Aranea cucurbitina , Lin. • A» senoculata , Fabr. ) Walck. , Hist. des aran., 111, ni. Petite; abdomen ovoïde , d’un jaune citron , avec des points noirs; une tache rousse à l’anus. Elle file, entre les tiges et les feuilles des plantes, une toile horizontale peu. étendue. Epeïre conique ( Aranea conica , De G., Palî.) Walkc., Ilist, nat. des aran., 111, m. Remarquable par son abdo- men bossu en devant et terminé en forme de cône, avec l’anus placé au centre d’une élévation. Elle suspend à un fil l’iilsecte qu’elle a sucé. 2 5o arachnides pulmonaires. On peut placer à la suite de cette espèce celle que M. Dufour nomme Epeire de V opuntia (Annal, des scienc. phys. , V, lxix , 3), parce qu’elle se tient constamment au milieu des feuilles de l'agave et de l’opuntia et y éta- blit ses filets au moyen d*un réseau à fils lâches et irrégu- lièrement entrelacés. Elle est noire, avec des poils blancs et couchés, formant des apparences d’écailles. Son abdo- men a de chaque côté deux tubercules pyramidaux, et se termine postérieurement par deux autres, mais obtus et séparés par une large échancrure. La face postérieure de chacun de ces tubercules pyramidaux offre une tache d’un beau blanc de neige nacré ; ces taches se lient entre elles et avec une ou deux autres qui leur sont postérieures, par des lignes blanches eu zig-zag. Ces tubercules n’existent point dans les individus qui viennent de naître. Les cocons sont ovales, blanchâtres et formés de deux tuni- ques, dont l’intérieure est une espèce de bourre envelop- pant les œufs. On trouve souvent sept, huit et même dix de ces cocons à la file l’un de l’autre. Cette espèce habite la Catalogne et le royaume de Valence. Parmi les espèces exotiques, il y en a de très remar- quables. Les unes ont l’abdomen revêtu d’une peau très ferme, avec des pointes ou des épines cornées (i). D’autres ont des faisceaux de poils aux pieds (2). Nous passerons maintenant à des araignées sédentaires, ainsi que les précédentes, mais qui peuvent marcher de côté, à reculons et eu avant , en un mot en tous sens. C’est la section des araignées latérigrades. Les quatre pieds anté- (1) Les araignées militaris , spinosa , cancriformis , hexacantha , tetra- caniha , geminata , fornicata de Fabricius. M. Vauthier, Fun de nos meilleurs peintres d’histoire naturelle , a décrit et figuré , dans les An- nales des sciences naturelles (tom. I , pag. 261) , une espèce de cette divi- sion (curvicauda), très remarquable par son abdomen élargi postérieurement et terminé par deux longues épines arquées : elle est de Java. Ces espèces épineuses pourraient former un sous-genre propre. (2) Les araignées pilipes, clavipes , etc., de Fabricius. M. Leach forme avec son A . maculata le genre nephisa. Voyez le Tableau et FHistoire des aranéides de M. Walckenaer. FAMILLE DES FILEUSES. 25 l rieurs sont toujours plus longs que les autres; tantôt la se- conde paire surpasse la première, tantôt l’une et l’autre sont presque égales; l’animal les étend, dans toute leur longueur, sur le plan de position. Les chélicères sont ordinairement petites, et leur cro- chet est replié transversalement , comme dans les quatre tribus précédentes. Leurs yeux sont toujours au nombre de huit , souvent très inégaux, et forment, par leur réunion, un segment de cercle ou un croissant; les deux latéraux postérieurs sont plus reculés en arrière , ou plus rapprochés des bords latéraux du corselet que les autres. Les mâchoires sont, dans le grand nombre, inclinées sur la lèvre. Le corps est d’ordinaire aplati , à forme de crabe , avec l’abdomen grand, arrondi et triangulaire. Ces arachnides se tiennent tranquilles, les pieds étendus , sur les végétaux. Elles ne font point de toile, et jettent sim- plement quelques fils solitaires , afin d’arrêter leur proie. Leur cocon est orbiculaire et aplati. Elles se cachent entre des feuilles, dont elles rapprochent les bords, et le gardent assidûment jusqu’à la naissance des petits. Les Micrommates. (Micrommata. Latr. — Sparctssiis. Walck. ) Qui ont les mâchoires droites, parallèles et arrondies au bord, et les yeux disposés quatre par quatre, sur deux lignes transverses, dont la postérieure plus longue, arquée en ar- rière. Les seconds pieds et les premiers ensuite sont les plus longs de tous. La languette est demi circulaire (i). On trouve communément dans les bois des environs de Paris : La Micrommate smaragdine .( Aranea smciragdula , Fab.; A . viridissima , De (L ) Clerck. , Aran. Suec., pl'. 6, tab. iv, qui est de grandeur moyenne, d’un vert de gra- men, avec les côtés bordés d’un jaune clair, et l’abdomen (i) M. Walckenaer place ce genre dans la série de ceux qui sont com- posés d’espèces à la fois vagabondes et sédentaires , tels que les attes , ou nos saltiques , les thomises , les philodrotnes , les drasses , les clubiones 5 et qui n’ont que deux crochets aux tarses. ARACHNIDES PULMONAIRES. 52 d’un jaune verdâtre, coupé sur le milieu du dos par une ligne verte. Elle lie trois à quatre feuilles en un paquet triangu- laire, en tapisse l’intérieur d’une soie épaisse, et place au milieu son cocon , qui est rond , blanc , et laisse apercevoir les œufs. Ces œufs ne sont point agglutinés. Le Micromniate argelas (Dufour, Ann. des Scienc. pliys., VI, pag. 006, XGV, 1 '7 Walck. , Hist. des aran. , IV, 11), dont la dénomination rappelle aux naturalistes l’un de nos savants les plus zélés, que j’ai signalé à leur estime comme mon sauveur dans la tourmente révolutionnaire , est l’une de nos plus grandes espèces, et dontM. Dufour a complété la description que j’en avais donnée, et observé les habitudes. Son corps est long de sept à huit lignes, d’un blond cendré, garni de duvet, et plus ou moins mou- cheté de noir. Le dessus de l’abdomen offre, depuis son milieu jusqu’au bout, une bande formée d’une suite de petites taches, en forme de hache , de cette dernière cou- leur. On voit sous le ventre une bande longitudinale, pa- reillement noire, mais grise dans son milieu. Les pieds sont annelés de noir. Cette espèce avait été découverte, aux environs de Bordeaux, par le naturaliste auquel je l’ai dédiée. M. Dufour l’a depuis trouvée dans les mon- tagnes les plus arides du royaume de Valence. Elle court avec vélocité, les pattes étendues latéralement- ses pe- iottes onguicuiaires lui donnent la facilité de s’accrocher sur les surfaces les plus lisses et dans toute position. Elle établit à la face inférieure des fragments de rochers, une coque qui a beaucoup d’analogie, par sa contexture, avec celle du clotho de Durand. Elle s’y retire pour se- mettre à l’abri des mauvais temps , échapper à ses enne- mis et faire sa ponte. C’est une tente ovale, de près de deux pouces de diamètre, appliquée sur les pierres, à peu près comme les patelles miarines. Elle se compose d’une enveloppe extérieure, d’un taffetas jaunâtre, fin comme de la pelure d’ognon , mais résistant, et d’un fourreau intérieur plus souple, plus moelleux et ouvert aux deux bouts. C’est par des ouvertures, munies de sou- papes , que l’animal sort. Le cocon est globuleux, placé- FAMILLE DES PILEUSES. 2 55 au-dessous de sa demeure, de manière qu’il peut le cou- ver ., et renferme environ une soixantaine d’œufs. Le même naturaliste a décrit et figuré une autre espèce, le M. a tarses spongieux (Ann. des scienc. phys. , V, lxix , 6. ), qu’il a trouvée sur un arbre, dans un jardin de Barcelone. Mais je présume, d’api ès ses habitudes, et quelques caractères descriptifs , que cette aranéïde appar- tient au genre philodrome de M. Walckenaer (i). Les Senelqpes. ( Senelops. Duf. ) Font le passage du sous-genre précédent au suivant. Les mâchoires sont droites ou très peu inclinées, sans sinus la- téral , et vont en pointe, étant tronquées obliquement au côté interne. La languette est demi circulaire, comme celle desmicrommates. Mais les yeux ont une autredisposition.On en voit six en devant, formant une ligne transversales deux autres sont postérieurs et situés , un de chaque côté, derrière chaque extrême de la ligne précédente. Les pattes sont longues; les seconds et ensuite ceux des deux paires suivantes surpassent les deux premiers en longueur. L’espèce servant de type, le Senelops omalosome{J)\iÇo\i\\ Ann. des scienc. phys. , V, lxix, 4 ), a été trouvée par M. Dufour dans le royaume de Valence, mais elle y est fort rare. Son corps est long d’environ quatre lignes, très aplati, d’un roussâtre gris, avec des mouchetures cen- drées, et des anneaux noirs aux pattes. L’abdomen semble présenter postérieurement des vestiges d’anneaux, for- mant latéralement des apparences de dents. Elle habite les rochers, et fuit avec la rapidité d’un trait. On la trouve aussi en Syrie ( Collection de M. Labillardière ) et en Egypte. Le Sénégal , le cap de Bonne-Espérance et l’île de France en fournissent d’autres espèces. (i ) Voyez , pour d’autres espèces, le tableau des aranéïdes de M. Walc- kenaer, et son Hist. des araüéides, fasc. IV, Sparassus roseus , X , mâle ibid. , fasc. II , vin , mâle. Je crois qu’il faut rapporter à ce sous-genre Yaranea venatoria de Linnæus (Sloan, Hist. nat. de la Jam. , ccxxv ï, 2; Nhamdiu, 2? Pison) ; et une autre espèce des Grandes-Indes , très analogue à la précédente , que l’on voit figurée sur des dessins et des tapisseries venant de la Chine. 2 54 ARACHNIDES PULMONAIRES. Les Philodromes. (Philodromus. Walck. ) (i). Diffèrent des deux sous-genres précédents par leurs mâ« choires inclinées sur la languette; cette partie est en outre plus haute que large. Les yeux, presque égaux entre eux, forment toujours un croissant ou un demi-cercle. Les laté- raux ne sont jamais portés sur des tubercules ou sur des éminences. Les chélicères sont alongées et. cylindriques. Les quatre ou les deux derniers pieds ne diffèrent pas notable- ment en longueur des précédents. Suivant M. Walckenaer, ces aranéides courent avec rapi- dité, les pattes étendues latéralement, épient leur proie, tendent des filets solitaires pour la retenir, se cachent dans des fentes ou dans des feuilles, qu’elles raprochent pour faire leur ponte. Les unes ont le corps aplati, large, l’abdomen court, élargi postérieurement et les quatre pattes intermédiaires plus alongées. Telle est le Philodrome tigré ( thomise ti- grée, Latr. ; Araneus margaritarius , Clerck. , VI, ni; Schæff. , Icon . , lxxi, 8; Frisch., Ins., io , centur., II, xiv ; Aranea levipes , Lin. ? ). Cette espèce est longue de trois lignes. Ses deux yeux intermédiaires antérieurs et les quatres latéraux sont situés sur un espace un peu plus élevé, et les latéraux, selon le même naturaliste, sont un peu plus gros ou du moins plus apparents. Le thorax est très large, aplati, d’un fauve rougeâtre, brun latérale- ment et postérieurement, et blanc par devant. L’abdomen, qui semble former un pentagone, est tigré , à raison des poils roux, bruns et blancs dont il est revêtu. Il est bordé de brun sur les côtés, et a, au milieu du dos, quatre ou six points enfoncés. Le ventre est blanchâtre. Les pattes sont longues, fines, rougeâtres, avec des taches brunes. Cette espèce est très commune sur les arbres , les cloi- sons de bois, les murailles, etc. , et s’y tient les pattes étendues et comme collées. Dès qu’on la touche, elle s’en- fuit avec une extrême rapidité, ou. se laisse tomber en dévidant un fil qui la soutient. Son cocon est d’un beau (i) Ce sous-genre formait, dans la première édition de cet ouvrage , notre première division des Thomises. FA-MILLE DES FILEUSES. 2 55 blanc et renferme environ cent œufs qui sont jaunes et libres. Elle le place dans les fentes des arbres ou des po- teaux exposés au nord, et le garde assidûment. Les autres philodromes , qui , dans la méthode de M. Walc- kenaer , forment plusieurs petits groupes, ont le corps et quelquefois les chélicères proportionnellement plus longs. L’abdomen est tantôt pyriforme ou ovoïde, tantôt cylindri- que. La seconde paire de pattes, et ensuite la4 première ou la quatrième sont les plus longues, Nous citerons le Philodrome rhornbif&re (Faun. franc. , ara.néide, vi, 8, mâle). Son corps est long de trois lignes et demie, roussâtre; les seconds pieds et les deux derniers ensuite sont les plus longs; le thorax est brun sur les côtés; l’abdomen est ovoïde et offre en-dessus une tache noire ou brune, eo losange, et bordée de blanc. Le Philodrome oblong{ Walck., ibid.y tab: ead., fig. g), appartient à la même division, sous le rapport des propor- tions relatives des pattes et de la disposition des yeux; mais l’abdomen est plus long, presque cylindrique ou en cône alongé , avec trois raies longitudinales et des points bruns, sur un fond jaunâtre, qui est aussi la couleur du thorax. Cette partie offre, dans son milieu, deux raies brunes, formant un Y alongé. Ces deux espèces se trouvent aux environs de Paris. Voyez , quant aux autres, la Faune française, d’où nous avons extrait les descriptions précédentes. Les Thomises. ( Thomisus. Walck. ) Diffèrent desphiîodromespar leurs chélicères, proportion- nellement plus petites et cunéiformes, et par leurs quatre pieds postérieurs, très sensiblement où même subitement plus courts que les précédents. Les yeux latéraux sont sou- ! vent situés sur des éminences, tandis que ceux .des philo- ! dromes sont constamment sessiles. ici encore les deux laté- raux postérieurs sont plus rejetés en arrière que les deux ! intermédiaires de la même ligne, tandis que dans les tho- mises ces quatre yeux sont à peu près de niveau. - Lesespècesde cesous-genre sont cellesqu’on a plus particu- lièrement désignéessous le nom à’ Araignées crabes. Les mâles» ARACHNIDES PULMONAIRES. 256 sont souvent très différents, par les couleurs, des femelles , et beaucoup plus petits. Les unes, toutes exotiques(i) ont les yeux disposés, quatre par quatre, sur deux lignes transverses, presque parallèles, et dont la postérieure plus longue. Dans les autres, qui forment le plus grand nombre, l’en- semble de ces yeux représente un croissant, dont la con- vexité est antérieure et en dehors. ' Le Thomise arrondi ( Aranea glohosa , Fab. ) Aranea ir~ regularis , Panz. , Faun. , Insect. Gérai. , fasc. 74 ? tak* xx? fem. ; Walck. Faun., franc., aranéid. , vi , 4. Long de près de trois lignes , noir , avec l’abdomen globuleux, rouge ou jaunâtre tout autour du dos. Le Thomise à crête. {Cris ta tu s ; Clerck., Aran. suec.,pl.6, tab. vi.Taille du précédent; corps d’un roussâtre gris, quel- quefois brun, parsemé de poils , avec de petites épines aux pieds; yeux latéraux plus gros, et portés sur un tuber- cule; une raie transverse , jaunâtre , sur le devant du cor- selet; deux autres formant un V, de la même couleur, ! sur son dos ; abdomen arrondi , avec une bande jaunâtre, ayant de chaque côté trois divisions, en forme de dents, sur le milieu de son dos. Cette espèce est commune, et j se trouve souvent à terre. Le Thomise cilron{Aranea citrea., De G.; Schœff., ïcon. 1 Insect. , tab. xix , i3. D’un jaunâtre citron , avec l’abdo- ) men grand , plus large en arrière, et ayant souvent, sur 1 le dos , deux raies ou deux taches rouges, ou couleur de souci. Sur les fleurs (2). v;: ! Un sous-genre, établi par M. Walckenaer, sous le nom de Storene {Storena) , mais qui n’est encore connu qu’ini. parfaitement, paraît devoir terminer cette section et con- duire aux onyopes, qui tiennent autant des araignées-crabes (1) Thomisus Lamarck , Latr. , espèce voisine de Y aranea nobilis de Fab. ; — T. canceridus , Walck., ejusd. • — T . leucosia {aranea régi a ? Fab. ) ; — T. plagusius ; — T. pinnotheres. (2) Voyez le tableau des aranèides de M. Walckenaer, laFaunefran- caise , les Annales des sciences physiques, pour des espèces d’Espagne décrites par M. Dufour; et l’article Thomise du Nouv. Dict. d’hist. nat. , 2e édition. V FAMILLE DES FILEUSES. 267 que des araignées - loups. Les storènes ont les mâchoires inclinées sur la languette, qui estpresque aussi longuequ^elle, et en forme de triangle alongé; les chélicères coniques* les deux pieds antérieurs et ensuite les seconds les plus longs de tous ; les deux suivants surpassent les derniers. Les yeux sont disposés sur trois lignes transveres , 2 , 4 •> 2 7 les deux postérieurs forment avec les deux intermédiaires de la se- conde ligne, un petit carré, et les deux antérieurs sont écartés ( Voyez le Tabh des aran. de M. Walck., IX, 85, 86. ). D’autres araignées, dont les yeux, toujours au nombre de huit, s’étendent plus dans le sens delà longueur du cor- selet que dans celui de sa largeur, ou du moins presque autant dans l’un que dans l’autre, et qui forment, par leur réunion , soit un triangle curviligne ou un ovale , tronqués, soit un quadrilatère, composent une seconde division gé- nérale , les Araignées vagabondes , que je nomme ainsi par- opposition à celles de la première division ou des sédentaires. Deux ou quatre de leurs yeux sont souvent beaucoup plus gros que les autres ; le thorax est grand et les pieds sont robustes; ceux de la quatrième paire, les deux premiers, ou ceux de la seconde paire ensuite , surpassent ordinaire» ment les autres en longueur. Ces araignées ne font point de toiles, guettent leur proie, la saisissent à la course ou en sautant sur elle. Nous les partagerons en deux sections. La première, celle des Citigrades, se compose des x\raignées- Loups de plusieurs. Les yeux forment, par leur disposition, soit un triangle curviligne ou un ovale, soit un quadrila- tère , mais dont le côté antérieur est beaucoup plus étroit que le thorax, mesuré dans sa plus grande largeur. Cette ! partie du corps est ovoïde, rétrécie en devant, et en carène, dans le milieu de sa longueur. Les pieds ne sont générale- ] ment propres qu’à la course. Les mâchoires sont toujours | droites et arrondies au bout. La plupart des femelles se tiennent sur leur cocon, ou l’emportent même avec elles, appliqué contre la poitrine et à la base du ventre, ou suspendu à l’anus. Elles ne l’aban- donnent que dans une extrême nécessité , et retournent le chercher lorsqu’elles n’ont plus rien à craindre. Elles veil- TOME I. 17 25$ ARACHNIDES PULMONAIRES. lent aussi , pendant quelque temps, à la conservation de leurs petits. Les Oxyopes. ( Oxyopes. Latr. — S phasus. Walck. ) Qui ont les yeux rangés deux par deux , sur quatre lignes transverses, et dont les deux extrêmes plus courtes ; ils dessinent une sorte d’ovale, tronqué aux deux bouts. La languette est alongée , plus étroite à sa base, dilatée et ar* rondie vers le bout. La première paire de pattes est la plus longue; la quatrième et la seconde sont presque égales; la troisième est la plus courte (i). Les Ctènes. ( Ctenus. Walck. ) Ont les yeux disposés sur trois lignes transverses, s’alon- geant de plus en plus (2, 4, 2) , et formant une sorte de triangle curviligne, renversé, tronqué en devant ou à sa ; pointe. La languette est carrée et presque isométrique; la quatrième paire de pieds et la première après sont les plus longues; la troisième est la plus.courte. Ce genre a été établi sur une espèce d’arachnide assez grande, qui se trouve à Cayenne. Depuis, on en a découvert quelques autres, soit de la même colonie, soit du Brésil, mais toutes inédites. Les Dolomedes. ( Dolomedes. Latr. ) Dont les yeux, disposés sur trois lignes transverses, 4? 2, 2 / représentent un quadrilatère, un peu plus large que long , avec les deux derniers ou postérieurs situés sur une éminence ; et qui ont la seconde paire de pieds aussi longue ou plus longue que la première , ceux de la quatrième sont plus longs. La languette est carrée et aussi large que haute, ainsi que celle des ctènes. (1) Sphasus heterophthalmus , Walck., Hist. des aran. , fasc. III, tab. vin , fem. ; Oxyopes variegatus , Latr. -Sphasus italicus , Walck., ibid. , fasc. IV , tab. vni, fem. ; Oxyopes lineatus, Latr. , Gener. crnst. et ins. , tom, I , v, 5, fem. Voyez l’article Oxyope de la partie entomo- logique del’EncycI. méthodique, le tableau des aranéïdes de M, Walc-. kettâer, et la Faune française. FAMILLE DES FILEUSES. Les uns ont les deux yeux latéraux de la ligne antérieure plus gros que les deux mitoyens compris entre eux, et l’ab* domen en ovale oblong et terminé en pointe. Les femelles se construisent, aux sommités des arbres chargés de feuilles , ou dans les buissons, un nid soyeux, en forme d’entonnoir ou de cloche, y font leur ponte, et lorsqu’elles vont à la chasse, ou qu’elles sont forcées d’a- bandonner leur retraite, elles emportent toujours avec elles leur cocon, qui est fixé sur la poitrine. Clerck dit avoir vu des individus sauter très promptement sur des mouches qui volaient autour d’eux (i). Les autres ont les quatre yeux de devant égaux , et l’abdo- men ovale et arrondi au bout. Ils habitent le bord des eaux, courent sur leur surface avec une yitesse surprenante, y entrent même un peu sans se mouiller. Les femelles font , entre les branches des végé- taux , une grosse toile irrégulière , dans laquelle elles pla- cent leur cocon. Elles le gardent jusqu’à ce que les œufs soient éclos (2). Les Lycobes. (Lycosa. Latr. ) Qui ont encore les yeux disposés en us quadrilatère , mais aussi long ou plus long que large, et dont les deux pos- térieurs ne sont point portés sur une éminence. La première paire de pieds est sensiblement plus longue que la seconde, mais plus courte que la quatrième, qui surpasse, sous ce rapport, toutes les autres. Les mâchoires sont tronquées obliquement à leur extrémité interne. La languette est carrée, mais plus longue que large. Les lycoses se tiennent presque toutes à terre, où elles (1) Araneus mirabilis , Clerck. , Aran. Suec. , pl. v, tab. 10; Aran. rufo-fasciata , De G. $ A. obscura , Fab. Voyez la Faune française (Do- 1 lomèdes sylvains) et les Annales des sciences physiques ( dolomède spini- 1 mane, Dufour, V, lxxvi, 3). 1 (2) Dolomedes marginatus , Walck.; Araneus undatus , Clerck , V , tab. 1 ; De G., Insect., VII , xvi , fig. i3-i5 ; Panz , Faun. , lxxi ; 22; — Dolomedes fimbriatus , Walck. ; De G., Insect. , VII, xvi, 9-1 1 ; — Araneus fimbriatus , Clerck., V, tab. ix. Ces espèces composent la division des dolomedes riverains de M. Walck enaer. *7 2()0 ARACHNIDES PULMONAIRES, courent très vite. Elles s’y logent dans des trous, quelles trouvent formés, ou qu’elles ont creusés, en fortifiant les parois avec de la soie, et les agrandissent à mesure Qu’elles croissent. Quelques-unes s’établissent dans les c&vités et les fentes des murs , y font des tuyaux de soie , qu’elles recou- vrent à l’extérieur de parcelles de terre ou de sable. C’est dans ces retraites qu’elles muent etiju’elles passent l’hiver, après en avoir fermé , à ce qu’il paraît, l’ouverture. C’est là aussi que les femelles font fëur ponte. Elles emportent, lors- qu’elles vont en course, leur cocon, qui est fixé par des fils à l’anus. Les petits se cramponnent, à leur sortie de l’œuf, sur le corps de^eur mère, et y demeurent attachés, jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour chercher eux-mêmes leur nourriture. Les lycoses sont très voraces, et défendent courageusement la possession de leur domicile. Une espèce de ce genre , la Tarentule , ainsi nommée de la ville de Tarenie , en Italie, aux environs de laquelle elle est commune, jouit d’une grande célébrité. Dans l’o- pinion du peuple, son venin produit des accidents très graves, suivis même souvent de la mort, ou le tareniisme , et qu’on ne peut dissiper que par le secours de la musi- que et de la danse. Les personnes éclairées et judicieuses pensent qu’il est plus nécessaire de combattre les terreurs de l’imagination que les effets de ce venin , et la médecine, au surplus, offre d’autres moyens curatifs. M. Chabrier a publié {Soc. Acad, de Lille , 4 e cahier) des observations curieuses sur la lycose tarentule du -midi de la France. Ce genre est très nombreux en espèces, mais qu’on n’a pas encore bien caractérisées. La Lycose tarentule ( Aranea tarentula , Lin. , Fab.) Albin. , Aram, tab. xxxix; Senguerd. de Tarent. Longue d’environ un pouce. Dessous de l’abdomen rouge, traversé dans son milieu par une bande noire. La Tarentule du midi de la France {Lycose narbonnaise, Walck. , Faun. franç. , aran. , I, i — -4*) est un Peu moins grande, avec le dessous de son abdomen très noir, bordé de rouge tout autour. FAMILLE DES FILELSES. 261 On trouve aux environs de Paris une espèce analogue , la Lycose ouvrière ( Fabrilis , Clerck. , Aran. Suec. , pl. 4, tab. 11 ; Walck. , Faun. franc. , aran. ÏI, 5. ) La Lycose à sac ( Aranea saccata , Lin. ; Araneus arnen tatus , Clerck., IV, tab. vm ; Lister, tit. 25, fig. 25). Pe- tite, noirâtre: carène du corselet d’un roussâtre obscur, avec une ligne cendrée; un petit faisceau de poils gris, à la base supérieure de l’abdomen ; pieds d’un roux livide, entrecoupé de taches noirâtres ; cocon aplati et verdâtre, — Très commune aux environs de Paris (1). Nous terminerons cette section par le sorn-genre, De M.yrmécie (Mvrmecia. Latr. ) , Qui semble conduire à la suivante, et dont nous avons exposé les caractères dans les Annales des Sciences natu- relles (tom. 111 , pag. 27). Les veux forment un trapèze court et large; il y en a quatre en devant, sur une ligne transverse; deux autres, plus intérieurs que les deux extrêmes précé- dents, composent une seconde ligne transverse; les deux derniers sont en arrière des deux précédents. Les chélicères sont fortes. Les mâchoires sont arrondies et très velues au bout. La languette est presque carréeyun peu plus longue que large. Les pieds sont longs, presque filiformes; ceux de la quatrième paire et de la première sont les plus longs de tous Le thorax semble être partagé en trois parties , dont l’anté- rieure, beaucoup plus grande, est carrée, et dont les deux autres en forme de nœuds ou de bosses. L’abdoinèn est beau- coup plus court que le thorax, et recouvert, depuis sa nais- sance jusque vers son milieu, d’un épiderme solide. La Myrméciejauve y sur laquelle j’ai établi ce genre, se trouve au Brésil ; mais il paraît qu’il en existe d’autres espèces dans la Géorgie américaine. La seconde section des Araignées vagabondes , celle des Sàltigrades, désignées par d’autres sous le nom à’ Araignées (1) Voyez , pour les autres espèces, le Tableau et rHistoire des ara- ne'ïdes de M. Walckenaer , et la partie des arane'ïdes du même, dans ia Faune française. Consultez encore l’article Lycose de la seconde édition du Nouv. Dict. d’hist. natur. 2Ô2 ARACHNIDES PULMONAIRES. phalanges j a les yeux disposés en un grand quadrilatère , et dont le côté antérieur , ou la ligne formée par les premier^ , s’étend dans toute la largeur du corselet; cette partie du corps est presque carrée ou en demi-ovoïde , plane ou peu bombée en dessus, aussi large en devant que dans le reste de son étendue , et tombe brusquement sur les côtés. Les pieds sont propres à la course et au saut. Les cuisses des deux pieds de devant sont ordinairement remarquables par leur grandeur. L’araignée à chevrons blancs de Geoffroy , espèce de saltique, très commune en été , sur les murs ou sur les vitres exposés au soleil, marche comme par saccades, s’ar- rête tout court après avoir fait quelques pas , et se hausse sur les pieds antérieurs. Vient-elle à découvrir une mou- che, un cousin surtout, elle s’en approche tout doucement, jusqu’à une distance qu’elle puisse franchir d’un trait, et s’élance tout d’un coup sur l’animal qu’elle épiait. Elle ne craint pas de sauter perpendiculairement au mur , parce qu’elle s’y trouve toujours attachée par le moyen d’un fil de soie, et qu’elle le dévide à mesure qu’elle avance. Il lui sert encore à se suspendre en l’air j à remonter au point d’où elle était descendue, ou à se laisser transporter par le vent d’un lieu à l’autre. Ces habitudes conviennent, en général , aux espèces de cette division. Plusieurs se construisent, entre des feuilles, sous des pierres, etc., des nids de soie, en forme de sacs ovales et ouverts aux deux bouts. Ces arachnides s’y retirent pour se reposer, changer de mue, et se garantir des intempéries des saisons. Si quelque danger les menace , elles en sortent aussitôt et s’enfuient avec agilité. Des femelles se font , avec la même matière, une espèce de tente, qui devient le berceau de leur postérité , et où les petits vivent, pendant quelque temps, en commun avec leur mère. Quelques espèces , semblables à des fourmis, élèvent leurs pieds antérieurs, et les font vibrer très rapidement. Les mâles sé livrenfquelquefois des combats très singu- liers par leurs manœuvres, mais qui n’ont aucune issue funeste. FAMILLE DES F1LEUSES. 263 Un sous-genre, établi par M. Rafinesque , celui De Tessarops (Tessarops. ), Nous paraît se rapprocher beaucoup du suivant, à raison de la plupart de ses caractères et de ses habitudes, mais s’en éloigner beaucoup, s’il n’y a pas d’erreur, sous le rapport du nombre des yeux, qui ne serait que de quatre. ( Voy. les Annales générales des Sciences physiques, tom. Y1IÏ , p. 88. ) Un autre sous-genre, qui ne nous est pareillement connu que par sa description, est celui De Palpimane (Falpimanus. ), Publié par M. Dufour, dans les Annales des Sciences phy- siques (V, lxix, 5), et qui lui paraît intermédiaire entre les érèses et les saltiques. La disposition des yeux est à peu près la même que dans le premier de ces deux sous-genres. La languette est pareillement Triangulaire et pointue , et les mâchoires sont encore dilatées et arrondies au bout; mais, suivant ce naturaliste , elles seraient inclinées et non droites comme celles des érèses. L’article terminal des tarses anté- rieurs serait inséré latéralement et dépourvu de crochets, il n’en décrit qu’une espèce ( Palpimane bossu)* Elle ne saute point, marche avec assez de lenteur, et se trouve sous les pierres , dans le royaume de Valenc’e; mais elle y est très rare. M. Lefèvre a rapporté de Sicile une nouvelle espèce d’aranéïde , qui me paraît être de ce genre. Dans les deux sous-genres suivants, le nombre des yeux est toujours de huit, et les mâchoires sont droites. Les Erèses. (Eresus. Walck.) Qui ont près du milieu de l’extrémité antérieure du corse- let, quatre yeux rapprochés en un petit trapèze, et les quatre autres sur ses côtés, et formant aussi un autre quadrilatère , mais beaucoup plus grand. Leur languette est triangulaire et pointue. Leurs tarses sont terminés par trois crochets (1). (1) Eresus cinnaberinus , Walck.; Aranea quatuor-guitata , Ross., Faun. etrusc. , tom. II, 1, 8 , 9; Coqueb. , Illust. , icon. Insect. , decas. III , xxvn, 12 ; — - Aranea nigra + Ve tag., Specim, insect. Ca- 264 ARACHNIDES PULMONAIRES. Les Saltiques. (Salticus. Latr. — Attus. Walck.) Qui ont quatre yeux , dont les deux intermédiaires plus gros , en avant du corselet, sur une ligne transverse, et les autres près des bords latéraux, deux de chaque côté ; ils for- ment ainsi un grand carré ouvert postérieurement, ou une parabole. La languette est très obtuse ou tronquée au som- met. Les tarses n’offrent, à leur extrémité, que deux cro- chets. Plusieurs mâles ont de très grandes chélicères. Les uns ont le corselet épais et en talus, très incliné à sa base. Le Saltique de Sloane. ( Aranea sanguinolenta , Lin.) Noir , une ligne blanche formée par un duvet , de chaque côté du' corselet; abdomen d’un rouge cinabre, avec une tache alongée , noire, au milieu du dos. — Midi de la France , sur les pierres (i).* Les autres ont le corselet très aplati, et presque insensi- j blement en pente , à sa base. Tantôt leur corps est simplement ovale, garni de poils ou de duvet épais, avec les pieds courts et robustes. Le Saltique chevronné {Aranea scenica , Lin.; Y Arai- gnée a chevrons , Geoff. ) Araignée à bandes blanches , De G. , Insect., YIÏ , xvn, 8, 9. Long d’environ deux lignes et demie ; dessus noir , avec les bords du corselet et trois lignes en forme de chevrons sur le dessus de l’abdomen, blancs. — Très commune (2). lab. M. Dufour a décrit, dans les Annales des sciences physiques, deux espèces d’Espagne, l’une , Vërèse acanihophile (VI, xcv ,3,4) est mon érèse rayé du nouy. Dict. d’hisL natur. ; l’autre , Ve'rèse impérial ( V , Lxix , 2 ) a de grands rapports avec V aranea nigra de Pétagua , citée ci- dessus. Ces deux espèces sont représentées dans la Faune française, aran. , pl. iv , 3, 4? 5. Voyez aussi, même planche, fîg. 7, Yérèse 1 cinabre. (1) Cette division comprend les attes suivants de M. Walckenaer : bicolor , chalybeius , niger, cup reus , muscorura , Y aranea grossipes de De Géer, (2) Ajoutez aitus tardigradus , Walck, Hist. des aran. , V, iv, fera. Vo vez son tableau des aranéides. FAMILLE DES PÉ DIP ALPES. 265 Tantôt leur corps est étroit , al o âgé , presque cylindrique et ras ; les pieds sont longs et grêles. Le Saltiqu efou rm i{ Form icarius .) Avança formicaria^De G . Insect., tora. VII, xvm, i, 2; atte fourmi, Walck.,Faun. Franc., aran , V, i -3. Roux; devant du corselet noir ; des bandes noires et deux taches blanches sur l’abdomen (i). La seconde famille des Arachnides pulmonaires, celle Des PÉDIP ALPES (Pédipalpi.) , Nous offre des palpes très grands, en forme de bras avancés , terminés en pince ou en griffe ; des chélicères ou antenne-pinces à deux doigts , dont Pun mobile ; un abdomen composé de segments très distincts , sans filières au bout , et les organes sexuels situés à la base du ventre. Tout le corps est revêtu d’un derme assez solide; le thorax est d’une seule pièce , et présente , près des angles antérieurs, trois ou deux jeux lisses, rapprochés ou groupés ; et près du milieu de son extrémité antérieure , ou postérieurement , mais dans la ligne médiane, deux autres yeux lisses, pareillement rap» prochés. Le nombre des sacs pulmonaires est de quatre ou de huit. Les uns^, qui forment le genre Tarentule (Tarantula. Fabric.), Ont l’abdomen attaché au thorax par un pédicule ou par une portion de leur diamètre transversal, sans la- CO Voyez y pour toutes les autres espèces de ce sous-genre, la partie des aranëïdes de la Faune française. M. Walckenaer , auteur de cette partie, mentionne , dans son tableau des aranëïdes, une espèce renfermée dans du succin. 266 ARACHNIDES PULMONAIRES, mes en forme de peigne à sa base inférieure, ni d’ai- guillon à son extrémité. Leurs stigmates , au nombre de quatre, sont situés près de l’origine du ventre, et recou- verts d’une plaque. Leurs anteqne-pinces ( mandibules des auteurs ) sont en griffe, ou terminées simplement par un crochet mobile. Leur languette est alongée, très étroite , en forme de dard et cachée. Ils n’ont que deux mâchoires, et formées par le premier article de leurs palpes. Ils ont tous huit yeux , dont trois , de chaque côté , près des angles antérieurs, disposés en triangle; et deux près du milieu, au bord antérieur et portés sur un tuber- cule commun ou sur une petite éminence , un de chaque côté. Les palpes sont épineux. Les tarses des deux pieds antérieurs diffèrent des autres; ils sont composés de beaucoup d’articles , en forme de fil ou de soie ; et sans onglet au bout. Ces arachnides n’habitent que les pays très chauds de l’Asie et de l’Aniérique. Leurs habitudes nous sont inconnues. On en fait aujourd’hui deux genres. Les Phrynes. ( Phrynus. Oliv. ) Qui ont des palpes terminés en griffe, le corps très aplati, le thorax large, presque en forme de croissant ; P abdomen sans queue , et les deux tarses antérieurs très longs , très me- nus, semblables à des antennes en forme de soie (i). Les Tuélyphones. ( Thelyphonus. Latr. ) Se distinguent des phrynes par leurs palpes plus courts , plus gros, terminés en pince ou par deux doigts réunis; par leur corps long, avec le thorax ovale , et le bout de l’abdo- men muni d’une soie articulée, formant une queue ; leurs (i) Phalangium reniforme , Lin.; Pall., Spicil. zool. , fasc. IX, m, 5,6; Herbst. , Monog. phal. , m ; Indes orientales, îles Séchelles ; Herbst. , ibid , iv , i , Amérique méridionale; — Tarentula reniformis , Fab. ; Pall. , Spicil. zool. , 9 , m , 3 , 4 ; Herbst. , ibid , v . 1 ; ejusd, , iv , 2 , var. ? Antilles. famille des pédipalpes. 267 deux tarses antérieurs sont courts , d’une même venue , et à articulations peu nombreuses (1). Les autres ont l’abdomen intimement uni au thorax par toute sa largeur, offrant à sa basé in- férieure deux lames mobiles en forme de peigne , et terminé par une queue noueuse, armée, d’un ai- guillon à son extrémité ; leurs stigmates sont au nombre de huit, découverts et disposés quatre par quatre , de chaque côté , de la longueur du ventre ; leurs antenne-pinces sont terminées par deux doigts», dont l’extérieur mobile. Ils forment le genre Des Scorpions. (Scorpio. Lin. Fab.) Qui ont le corps long et terminé brusquement par une queue longue, grêle , composée de six nœuds, dont; le dernier finit en pointe arquée et très aiguë, ou en, un dard , sous l’extrémité duquel sont deux petits trous, servant d’issue à une liqueur venimeuse, contenue dans un réservoir intérieur. Leur thorax , en forme de carré long et ordinairement marqué , dans son milieu , d’un sillon longitudinal, a dfe chaque côté, près de son extrémité antérieure , trois ou deux yeux lisses , for- mant une ligne courbe , et vers le milieu du dos deux autres yeux lisses rapprochés. Les palpes sont très grands, avec une serre au bout, en forme de main ; leur premier article forme une mâchoire concave et arrondie. A l’origine de chacun des quatre pieds (1) Phalangium caudaium, Linn. ; Pall. , Spicil. zool. fasc. IX, 111 , 1 , 2, de Java, L’Amérique méridionale fournit une autre espèce, décrite | et figurée dans le Journal de Physique et d’Histoire naturelle ( 1777 ) ; les habitants de la Martinique l’appellent le vinaigrier. Une troisième es- pèce, plus petite que les précédentes , et dont les pattes sont fauves , ha- bile la presqu’île en-dcçà du Gange. 268 ARACHNIDES PULMONAIRES, antérieurs , est un appendice triangulaire , et ces pièces forment, par leur rapprochement, l’apparence d’une lèvre à quatre divisions , mais dont les deux latérales peuvent être considérées comme des sortes de mâchoires, et dont les deux autres forment la languette. L’abdomen est composé de douze anneaux , ceux de la queue compris; le premier est divisé en deux parties, dont l’antérieure porte les organes sexuels , et l’autre les deux peignes. Ces appendices sont composés d’une pièce principale, étroite, alongée, articulée, mobile à sa base, et garnie , le long de son côté inférieur , d’une suite de petites lames, réunies avec elle par une articulation, étroites, aiongéés , creuses intérieurement, parallèles, et imitant des dents de peigne ; leur nombre est plus ou moins considérable , selon les espèces ; il varie quel- quefois d’une certaine quantité, et peut-être avec l’âge, •dans la même. On n’a pas encore déterminé, par des i expériences positives , quel est l’usage de ces appendices « Les quatre anneaux suivants ont chacun une paire de sacs pulmonaires et de stigmates. Immédiatement après le sixième, l’abdomen se rétrécit brusquement, et les six autres anneaux, sous la forme de nœuds , composent la queue. Tous les tarses son ^semblables, de trois arti- cles, avec deux crochets au bout du dernier. Les quatre derniers pieds ont une base commune , et le premier article de leurs hanches est soudé ; les deux derniers sont même adossés, en partie, à l’abdomen. Les deux cordons nerveux, partant du cerveau, se réunissent par intervalles , et forment sept ganglions , dont les derniers appartiennent à la queue. Dans toutes les autres arachnides , le nombre des ganglions est de trois au plus. Les huit stigmates donnent dans autant de bourses blanches , renfermant chacune un grand nombre de petites lames très déliées, entre lesquelles il est probable que l’air se filtre. Un vaisseau musculeux règne le long FAMILLE DES PÉDIDÀLPES. 269 du dos, et communique avec cliaque bourse par deux vaisseaux (1) ; d’autres branches en partent pour toutes les parties. Le canal intestinal est droit et grêle. Le foie se compose de quatre paires de grappes glanduleuses, qui versent leur liqueur dans quatre points de l’intestin. Le mâle a deux verges sortant près des peignes , et la femelle deux vulves. Ces dernières donnent dans une matrice composée de plusieurs canaux qui communi- quent les uns avec les autres, et que l’on trouve au temps du part, remplis de petits vivants: les testicules sont aussi formés de quelques vaisseaux anamostosés en- semble (2). Ces arachnides habitent les pays chauds des deux hémisphères, vivent à terre, se cachent sous les pierres ou d’autres corps , le plus souvent dans les masures ou dans les lieux sombres et frais, et même dans l’in- térieur des maisons. Ils courent vite, en recourbant leur queue en forme d’arc sur le dos. Ils la dirigent en tout sens , et s’en servent comme d’une arme offensive et défensive. Ils saississent avec leurs serres les cloportes et les différents insectes , tels que des carabes , des cha- rançons , des orthoptères , etc. , dont ils se nourrissent, les piquent avec l’aiguillon de leur queue , en la portant en avant, et font ensuite passer leur proie entre leurs chélicères et leurs mâchoires. Ils sont friands des œufs d'aranéïdes et de ceux d’insectes. La piqûre du Scorpion d’Europe n’est pas , à ce qu’il paraît, ordinairement dangereuse. Celle du scorpion de Souvignargues , de Maupërtuis, ou de l’espèce que j’ai nommée roussdtre ( Occitanus ) , et qui est plus forte que la précédente, produit, d’après les expériences que le (1) Voyez nos remarques pre'ce'dentes sur la circulation des arach- nides pulmonaires. (2) Consultez, sur l’anatomie des scorpions, Tréviranus , Marcel de Serres et Leon Dufour (Journ. de physique , juin 1817). 2 y O ARACHNIDES PULMONAIRES, docteur Maccary a eu le courage de faire sur lui-même, des accidents plus graves et plus alarmants; le venin pa- raît être d’autant plus actif que le scorpion est plus âgé. On emploie , pour en arrêter les effets, l’alkali volatil, soit extérieurement , soit à l’intérieur. Quelques naturalistes ont avancé que nos espèces indi- gènes produisent deux générations par an. Celle qui me semble la mieux constatée a lieu au mois d’août. La femelle , dans l’accouplement , est renversée sur le dos. Suivant M. Maccary, elle change de peau avant de mettre bas ses petits. Le mâle en fait autant à la même époque. La femelle fait ses petits à diverses reprises. Elle les porte sur son dos pendant les premiers jours, ne sort pas alors de sa retraite , et veille à leur conservation l’espace d’environ un mois , époque à laquelle ils sont assez forts pour s’établir ailleurs et pourvoir à leur sub- sistance. Ce n’est guère qu’au bout de deux ans qu’ils sont en état d’engendrer. Les uns ont huit yeux, et forment le genre Buthus de M. Leach. heScorpion d? Afrique {Afer,, Lin., Fab.). Rœs., insect., 3 , lxv . — Herbst. , monog. , scorp. , i . Long de cinq à six pouces, d’un brun noirâtre, avec les serres grandes, en cœur, très chagrinées et un peu velues. Bord antérieur du corselet fortement échancré. Treize dents à chaque peigne. — Des Indes orientales, de Ceyian, etc. Le Scorpion roussâtre ( Occitanus , Amor. ),- Tunetanus} Herbst., monog., scorp., 111, 3 :■ Buthus occitanus , Leach., Zoolog. Misceil. cxlîii. Jaunâtre ou roussâtre; queue un peu plus longue que le corps, avec des lignes élevées et finement crénelées. Vingt-huit dents et au-delà (52-65 , Maccary.) à chaque peigne. — Midi de l’Europe, Barbarie, et très commun en Espagne. Les autres n’ont que six yeux, et composent le genre Scor- pion, proprement dit, du même naturaliste. Le Scorpion dJ Europe ( E uropœus7 Lin., Fab.). Herbst., Monog. scorp., 111, i, 2. D’un brun plus ou moins foncé, ÀI1 ACTINIDES TRACHÉENNES. 271 avec les pieds et le dernier article de la queue d’urx brun plus clair ou jaunâtre ; serres en forme de cœur et angu- leuses^ neuf dents à chaque peigne. — Les départements les plus méridionaux et orientaux de la France. LE SECOND ORDRE DES ARACHNIDES Les TRACHÉENNES. (Tkacheariæ. ) Différent du précédent par des organes respira- toires, consistant en des trachées (i) rajonnées ou (1) Les trachées sont des vaisseaux qui reçoivent et distribuent le fluide aérien dans tout l’intérieur du corps, et suppléent ainsi au défaut de circulation. Elles sont de deux sortes. Les tubulaires ou élastiques sont formées de trois membranes , dont l’intermédiaire, composée d’un filet cartilagineux, élastique, roulé en spirale, et dont les deux autres celluleuses. Les trachées vésiculaires ne sont formées que de deux mem- branes et de cette sorte. Ce sont des espèces de poches pneumatiques , susceptibles de se gonfler et de s’abaisser. Les insectes aquatiques et plu- sieurs autres aériens en sont dépourvus. Elles communiquent entre elles par des trachées tubulaires. Dans plusieurs orthoptères, où elles sont bien déve- loppées, des arcs cartilagineux, formés par des appendices des demi-anneaux inférieurs de l’abdomen , servent'd’attaches aux muscles qui les retiennent. Les trachées sont divisées en deux troncs principaux , s’étendant longitu- dinalement, un de chaque côté , et recevant l’air au moyen d’ouvertures latérales appelées stigmates, et jetant ensuite des branches et des rameaux nombreux qui répandent ce fluide. Mais dans plusieurs insectes , il existe aussi deux autres troncs plus ou moins longs , situés entre les deux précé- dents et communiquant avec eux. M. Marcel de Serres les distingue par la dénomination de pulmonaires : les deux ordinaires sont ^pour lui des trachées artérielles. Il distingue aussi deux sortes de stigmates : les uns, 1 simples , ou les stigmates ordinaires , consistent en deux lèvres membra- neuses, ayant des fibres ou stries transverses , s’ouvrant au moyen d’une simple contraction 5 les autres stigmates, ceux qu’il nomme trémaères , sont formés d’une ou de deux pièces, mais leplüs souvent de deux, cornées, mobiles, s’ouvrant ou se fermant comme des volets. De Geer (Descript. du criquet de passage) les compare à des paupières. Ils sont propres à ' certains orthoptères , et leur position indique que ce sont les stigmates du mésothorax. M. Leon Dufour (Ann. des sc. natur., mai 1826) a donné ARACHNIDES TRACHÉENNES. 272 ramifiées , et ne recevant l’air que par deux ou- vertures ou stigmates; par l’absence d’organe cir- culatoire (1) , et à l’égard du nombre des jeux qui n’est que de deux à quatre (2). Faute d’observa- tions anatomiques assez générales , les limites de cet ordre ne sont pas encore rigoureusement tra- cées. Quelques-unes mêmes de ces arachnides, telles que les pycnogooides , n’offrent aucun stigmate, et leur mode de respirer est inconnu. Les arachnides trachéennes se partagent très na- turellement en celles qui sont pourvues d’antenne- pinces terminées par deux doigts, dont l’un mo- de 1res bonnes figures de ces diverses sortes de stigmates , mais sans em- ployer les désignations du naturaliste précédent. Il paraîtrait , d’après sa description des stigmates abdominaux, que ceux-ci ont les caractères des trémaères, tandis que ceux qu'il décrit ensuite comme différents , sont les stigmates ordinaires. Nous croyons, au surplus, que ces dissemblances ne tiennent qu’à de simples modifications des lèvres. Réaumur (Mem., I, iv, 1 6 ) a figuré un stigmate de cette dernière sorte , mais dont les lèvres ont un rebord intérieur, qui doit, selon toute apparence, être corné. Supposons qu’elles soient presque entièrement de cette consistance, nous aurons alors cette espèce de stigmate que M. Serres nomme trémaère. Quelques larves aquatiques ont des appareils respiratoires particuliers et dont nous parlerons en traitant de ces insectes. (1) La présence des trachées exclut toute circulation complète, c’est- à-dire la distribution du sang aux diverses parties , et son retour des or- ganes de la respiration au cœur. Ainsi, quoique l’on ait récemment découvert des vaisseaux dans quelques insectes (phasmes) , quoique leur existence soit possible dans diverses arachnides trachéennes , ces animaux ne rentrent pas moins, sous ce rapport, dans le système général. M. Mar- cel de Serres a observé que le tube intestinal des phalangium ou fau- cheurs jette un très grand nombre de cæcums ou d’appendices verrai- formes, qui semblent avoir de l’analogie avec les vaisseaux hépatiques , et que les trachées rampent et se ramifient à l’infini sur ces cæcums. (2) Suivant Müller, Vhydrachne umbrata a six yeux ; mais n’est-ce pas «ne erreur d’optique ou une méprise ? FAMILLE DES FAUX SCORPIONS. 2 Ij7) bile, ou bien par un seul, pareillement mobile, en forme de griffe ou de crochet ; et en celles où ces organes sont remplacés par de simples lames ou lancettes, et cpii, avec la languette, consti- tuent un suçoir. Mais la plupart de ces animaux étant fort petits, cet examen entraîne de grandes difficultés , et l’on sent que de tels caractères ne doivent être employés que lorsqu’on ne peut faire autrement. La première famille des Arachnides trachéen^ nés , celle Des FAUX SCORPIONS (Pseudo Scorpiones. ), A le thorax articulé, avec le segment antérieur beaucoup plus spacieux, en forme de corselet; un abdomen très distinct et annelé , des palpes très grands, en forme de pieds ou de serres ; huit pieds dans les deux sexes, avec deux crochets I égaux au bout des tarses , les deux antérieurs au plus exceptés; deux antenne-pinces ou ehélicères ! apparentes y terminées par deux doigts, et deux mâchoires formées par le premier article des palpes. Ils sont, tous terrestres et ont le corps ovale ou oblong ; cette famille ne comprend que il deux genres. . Les Galéodes. (Galeodes. 01 iv. — Solpuga. Licht. Fab. ) Ont deux antenne-pinces très grandes , à doigts ver- ticaux, fortement dentés, F un supérieur, fixe et sou- tome i. 18 2^4 ARACHNIDES TRACHÉENNES, vent muni , à sa base, d’un appendice (i) grêle , alongé, terminé en pointe , et Fautre mobile ; les palpes grands, avancés , en forme de pieds ou d’antennes , terminés par un article court, en forme de bouton , vésiculeux et sans crochet au bout; les deux pieds antérieurs d’une figure presque semblable, pareillement mutiques, mais plus petits; les autres terminés par un taÉse, dont le dernier article, muni au bout de deux petites pelotes et de deux longs doigts, avec un crochet à leur extrémité; cinq écailles en forme de demi-entonnoir et pédicellées , sur chaque pied postérieur , disposées en une rangée le long de leurs premiers articles ; et deux jeux très rapprochés sur une éminence antérieure du premier segment thora- cique , qui représente une grande tête, portant , outre les parties de la bouche les deux pieds antérieurs. Leur corps est oblong , généralement mou et hérissé de longs poils. Le dernier article des palpes, ou leur bouton, renferme , suivant M. Dufour, un organe parti- culier, en forme de disque ou de cupule, d’un blanc nacré, et qui ne se présente en dehors que lorsque l’a- nimal est irrité. Les deux pieds antérieurs peuvent être considérés comme de seconds palpes. Le labre a la forme d’un petit bec très comprimé , recourbé , pointu et velu au bout. La languette est petite , en forme de carène , et sc termine par deux soies barbues, divergentes, pos- tées chacune sur un petit article. Les autres paires de pieds sont annexées à autant de segments. J’ai aperçu un grand stigmate , de chaque côté du corps , entre les premiers et les seconds pieds, ainsi qu’une fente a la base du ventre. L’abdomen est ovalaire et composé de neuf anneaux. [Voyez , pour d’autres particularités, la description d’une espèce découverte en Espagne par M. Dufour, et décrite et figurée par lui dans les An- nales des sciences physiques, tom. Y, pl. lxix, 5. ) (i) Je ne crois pas qu’il soit exclusivement propre à F un des sexes» FAMILLE DES FAUX-SCORPIONS. 2j5 On soupçonne que les anciens ont désigné ces arach- riides sous les noms de phalangïtim , solifuga, telra- gnatha , etc. M. Poe en a découvert une espèce dans les environs de la Havane ; mais les autres sont propres aux pays cbauds et sablonneux de l’ancien continent. Ces animaux courent avec une extrême vitesse, re- dressent leur tête , semblent vouloir se défendre, lors- qu’on les surprend, et sont réputés venimeux (1). Les Pinces. ( Chelifer. Geoff. — Obisium . Ilig. ) Ont les palpes aïongés, en forme de bras, avec une pince en forme de main et didactyle au bout ; tous les pieds égaux, terminés par deux crochets , et les yeux placés sur les côtés du tborax. Ces animaux ressemblent à de petits scorpions privés de queue. Leur corps est aplati , avec le thorax presque carré, et ayant de chaque côté un ou deux yeux. Ils courent vite , et souvent à reculons ou de côté , comme les crabes. Rœsel a vu une femelle pondre ses œufs et les rassembler en tas. Hermann père dit que Il ces individus les portent réunis en une pelotte sous leur ;j ventre. Il croit même, d’après une autre observation, | que ces arachnides peuvent filer. ISon fils ( Menu aplérol. ) divise ce genre en deux sections. Les uns ( Chelijer, Leach.) ont le premier segment du tronc, ou du thorax, partagé en deux par une ligne imprimée et transversale; les tarses d’un seul article; une espèce de stylet au bout du doigt mobile des cbéiicères , et les poils du I corps en forme de spatule. ! La Pince crabe (Phalangium cancroides 7 Lin.; Scorpio cancroides , Fab. ) Rœs. , 1ns., 111, supp. lxiv, ' vulgaire- ] (i) Solpulga falalis , Fab. ; Herbst. , Monog. , solp. ï , i , du Bengale : — S. chelicornis , Fab. } Herbst. , ibid. , H, ï ; — Phalangium arancoides, \ Pall., Spicil. zool, , fasc. IX, ni, 7, 8, 9. Payez, enoulre, la Mono- graphie de ce genre publiée par Herbst. , et les Voyages de Pallas et d’Olivier. 18' 276 ARACHNIDES TRACHÉENNES. ment Scorpion des livrées , se trouve dans les herbiers , les vieux livres , etc., où elle se nourrit des petits insectes qui Içs rongent. Une autre ( Scorpio cimicoides , Fab.)Herm., Me ni. aptér. , VII, 9, habite sous les écorces d’arbres, les pierres, etc. D’autres {Obi 'sium , Leach.) ont le thorax sans division , les chélicèjres sans stylet , les poils du corps en forme de soies (1). Mais le nombre des yeux nous fournit un caractère plus important. 11 est de quatre dans les Obisies et de deux dans les Pinces proprement dites (2). La seconde famille des Arachnides trachéen- nes , celle Des PYCNOGON1DES. (Pycnogonides. ) A le tronc compose de quatre segments, occu- pant presque toute la longueur du corps ^ terminé à chaque extrémité par un article tubulaire, dont Y antérieur plus grand , tantôt simple , tantôt ac- compagné d’antenne-pinces et de palpes , ou d’une seule sorte de ces organes, constitue la bouche (3). Les deux sexes ont huit pieds propres à la course; mais les' femelles offrent , en outre , deux fausses j pattes, situées près des deux antérieurs, et servant uniquement à porter les œufs. (1) lierai. , Mém. aptér. , y, 6; yi, i/p (2) Voyez la Monographie des scorpionides du docteur Leach , dans j le troisième volume de son Zoological misceilany, tab. ipï et 142 ; et un j Mémoire sur les insectes du Copal, par M. Dalman, où. il en décrit et figure une espèce sous le 110m d’ eucarpus , et où il présente des observa- j lions sur d’autres espèces. (3) Le siphon d’une grande espèce du sous-genre phoxichilë , apportée j du cap de Bonne-Espérance par feu Belalande , m’a offert des sutures longitudinales , de manière qu’il me paraît composé du labre, de la lan- guette et de deux mâchoires, le tout soudé ensemble. Les palpes sont dès lors ceux de ces mâchoires. FAMILLE DES PYCNOGONIDES. 2 77 ' Les Pjcnogonides sont des animaux marins (1), ayant de l’analogie , soit avec les Cjames et les Chevrolles y soit avec les arachnides du genre Pha - langium , ou les Faucheurs, auxquels Linnæus les a réunis. Leur corps est ordinairement linéaire , avec les pieds très longs, de huit à neuf articles , et ter- minés par deux crochets inégaux, paraissant n’en former qu’un seul , et dont le plus petit est fendu. Le premier article du corps, et qui tient lieu de tête et de bouche , forme un tube avancé , presque (Cylindrique ou en cône tronqué , ayant à son extré- mité une ouverture triangulaire ou en trèfle. Il porte à sa base les antenne-pinces et les palpes. Les antenne - pinces sont cylindriques ou linéai- res , simplement prenantes, composées de deux pièces , dont la dernière en pince , avec le doigt inférieur, ou celui qui est immobile, quelquefois plus court. Les palpes sont en forme de fil, de cinq on neuf articles, avec un crochet au bout. Chaque- •segment suivant, à l’exception du dernier y sert d’attache à une paire de pieds (2); mais le pre- —f. ^ — (1) Suivant M. Savigny, ils font le passage des arachnides aux crus- tacés. Nous ne les plaçons ici qu’avec doute. (2) M. Milne Edwards, qui a observé ces animaux sur le vivant, m’a dit avoir vu dans l’intérieur de ces organes des expansions laté- rales du canal intestinal, ou des cæcums. J’en avais effectivement aperçu les traces, sous la forme de vaisseaux noirâtres, dans divers nymphons. Cette observation me porterait à croire que ces animaux respirent par la peau, caractère d’après lequel ils pourraient former un ordre particulier, et peut-être intermédiaire entre les arachnides et les insectes aptères ds l’ordre des parasites. 278 ARACHNIDES TRACHÉENNES. mier , on celui avec lequel s’articule la bouche ; a sur le dos un tubercule portant y de chaque côté,^ deux jeux lisses, et en dessous, dans les femelles seulement, deux autres petits pieds, repliés sur eux-mêmes , et portant les œufs qui sont rassemblés tout autour d’eux, en une ou deux pelotfes. Le dernier Segment est petit , cylindrique , et percé d’un petit trou à son extrémité. On ne découvre aucuns vestiges de stigmates. Ces animaux se trouvent parmi les plantes ma- rines, quelquefois sous les pierres, près des rivages, et quelquefois aussi sur des cétacés. Les Pycnogonons. (Pycnogonum. Brun. Müll. Fab.) ij Sont dépourvus d’antenne-pinces et de palpes , et la longueur de leurs pieds ne surpasse guère celle du corps, qui est proportionnellement plus court et plus épais que dans les genres suivants. Ils vivent sur des cétacés (1). Les Phoxichiles. (Phoxichilus. Latr. ) N’offrent point de palpes, de même que les précé- dents, mais ont des pieds fort longs et deux antenne- pinces (2). Les Nymphons. (NYMPHON^Fab. ) Ressemblent aux Phoxichiles par la forme très étroite (ij Müll. , Zool. dan. , exix , 10-1 2 , femelle. Trouvé sur nos côtes par MM. Surirey et d’Orbigny. (2) Rapportez à ce genre le pycnogonum spinipes d’Otlion Fabricius, ; sa variété du P. grossipes, sans antennes 5 les phalangium aculeatum , spi- nosum de Montagus (Lin. Traîis. ), le njrmphon femoratum des Actes | de la Soc. d’hist. natur. de Copenhague (1797) ; 1 c nymphon hirtum | de Fabricius, qui peut-être ne diffère pas des phalangium spinipes , s pi- | nosum , cités plus haut. \ FAMILLE DES HOLÈTRES. et oblongue de leur corps, îa longueur de leurs pieds, et la présence des au tenue -pinces ; mais ont, en outre, deux palpes (1). La troisième famille des Arachnides trachéen- nes , celle Des HOLÈTRES. (Holetra. Hermann.) A le thorax et l’abdomen réunis en une masse, sous un épiderme commun : le thorax est tout au plus divisé en deux, par un étranglement, et l’ab- domen présente seulement dans quelques-uns des apparences d’anneaux, formés par des plis de l’é- piderme. L’extrémité antérieure de leur corps est souvent avancée en forme de museau ou de bec y la plupart ont huit pieds et les autres six (2). 9 Cette famille ce compose de deux tribus. La première tribu des Arachnides Holètres , celle des Phal ancien s ( Phalangita * Latr. ) , a des antenne-pinces très apparentes , soit en (1) Pycnogorum grossipes , Olh. Fab. ; Müll. , Zool. dan. , cxix, 5-g , fem.; à comparer avec les nymphons gracile et femoratum du docteur Leach. (Zool. miscell. , xix , i , 2). Son genre ammothea ( A . carolinen- sis, ibid. , xui) diffère de celui des nymphons par les antenne - pinces beaucoup plus courtes que la bouclie , leur première pièce , ou celle de la racine, étant fort petite. Les palpes ont neuf articles, tandis que ceux des nymphons n’en offrent que cinq. Dans ce genre , ainsi que ceux de phoxiehile et de pycnogonon , le second article des tarses est fort court. Le tubercule portant les yeux est quelquefois place sur une saillie qui s’avance au-dessus de la base de l’article antérieur, ou la bouche. (2) Le trombidium longipes d’Herman fils , Mém. aptér. , pl. 1,8, est représenté avec dix pieds, dont les deux premiers très longs. Il ne lui en donne que huit dans le texte. 280 ARACHNIDES TRACHÉENNES. saillie au-devant du tronc, soit inférieures , et tou- jours terminées en une pince cliclactyie , précédée d’un à deux articles. Ils ont deux palpes en forme de fil, de cinq ar- ticles , dont le dernier terminé par un petit onglet ; deux yeux distincts , deux mâchoires formées par le prolongement de l’article radical des palpes , et souvent quatre de plus (1) , et qui ne sont aussi qu’une dilatation de la hanche des deux premières paires de pieds; le corps ovale ou arrondi, re- couvert, du moins sur le tronc, d’une peau plus solide ; des apparences d’anneaux ou des plis sur l’abdomen. Les pieds, toujours ay nombre de huit ,, sont longs et divisés distinctement à la manière de cqjix des insectes (2). Plusieurs au moins ( faucheurs), ont à l’origine des deux pieds postérieurs, deux stigmates, un de chaque côté , mais cachés par leurs hanches. (1) Dans la supposition quoies deux mâchoires supérieures représen- tent, avec leurs palpes, les mandibules des crustacés décapodes , les quatre autres représenteront aussi les quatre mâchoires des mêmes crus- tacés, et les deux mâchoires, ainsi que la lèvre inférieure des insectes broyeurs. M. Marcel de Serres nous apprend que le ganglion venant im- médiatement après le cerveau , est en face de la troisième paire de pattes , qui, d’après ces rapprochements, serait l’analogue de la première des insectes ; or c’est là aussi qu’est placé , dans ceux-ci , le même gan- glion. Voyez l’ordre des myriapodes. (2) Hanches , cuisses, jambes et tarses de même que dans les familles précédentes. Mais les pieds des autres arachnides trachéennes sont com- posés d’articles courts , dont les proportions relatives ne diffèrent que graduellement, de sorte que ces distinctions de parties sont moins ap- préciables. FAMILLE DES HOLÈTRES. 28l La plupart vivent à terre, sur les plantes, au bas des arbres , et sont très agiles ; d’autres se ca- chent sous la pierre , dans la mousse. Leurs organes sexuels sont placés sous la bouche et intérieurs. Les Faucheurs. (Phalaxgium. Lin. Fab. ) Qui ont les antenne - pinces saillantes , beaucoup plus courtes que le corps , et les jeux portés sur un tubercule commun. Leurs pieds sont très longs, fort menus; et détachés du corps, ils donnent, pendant quelques instants, des signes d’irritabilité. Les deux sexes sont placés vis-à-vis l’un de l’autre dans la copulation , qui a lieu vers la fin de l’été. L' organe générateur du mâle a la forme d’un dard , terminé en demi-flèche. La femelle a uoroviducte mem- braneux, en forme de fil, flexible et annelé. Les tra- chées sont tubulaires. Le Faucheur des murailles (Cornutum , Lin., mâle; Opilio , ejusd. , femelle.) Herbst., Monog. pliai., 1, 3, mâle; ihid. 1, femelle. Corps ovale , roussâtre ou cendré en des- sus,- blanc en dessous; palpes longs; deux rangées de petites épines sur le tubercule portant les yeux, et des piquants sur les cuisses. Antenne-pinces cornues dans Se mâle; une bande noirâtre, avec ses bords festonnés, sur le dos, dans la femelle (1). Un célèbre entomologiste anglais, M. Kirbv, a formé , sous le nom de Gonolepte ( Gonoleptes .), un genre propre sur des espèces qui ont les palpes épineux, avec les deux derniers articles presque de la même grandeur, subovalaires, et un fort onglet terminal ; et dont les hanches des deux pieds postérieurs sont fort grandes, soudées et forment une plaque sous le corps. Ces pieds sont éloignés des autres (1) Consultez les Monographies de ce genre publie'es par Latreille (à la suite de l’Histoire des fourmis), Herbst et Hermann fils (Mem. aptérologv). 2b>2 ARACHNIDES TRACHÉENNES. et rejetés en arrière (1). Dans les Faucheurs proprement dits, les palpes sont filiformes, sans épines , terminés par un article beaucoup plus long que le précédent, avec un petit crochet au bout. Tous les pieds sont rapprochés, à à hanches semblables et contiguës à leur naissance. Telles sont toutes nos espèces indigènes. Les SlRONS. (SiRO. Latr. ) A les antenne - pinces saillantes , presque aussi lon- gues que le corps , les yeux écartés et portés chacun sur un tubercule isolé ou sans support (2). Les Macrochèles. ( Macrocheles. Latr. ) Ont aussi les antenne - pinces très-saillantes et fort longues ; mais leurs yeux sont nuis ou sessiles. Les deux pieds antérieurs sont fort longs et antenniformes; le dessus du corps forme une plaque ou écaille sans anneaux distincts. Je rapporte ace genre les Acarus màrginatus et testa- dinarius d’Herman fils (Mémoire aptérol. pag. 76 , pl. VI , fig. 6 , et pag. 80 , pl. ix , fîg. 1 . ). Les Trogules. (Trogulus. Latr.) Dont l’extrémité antérieure du corps s’avance en forme de chaperon , et reçoit dans une cavité inférieure les antenne-pinces et les autres parties de sa bouche. Leur corps est très aplati et recouvert d’une peau très ferme. Sous les pierres (3). (1) Gonoleptes horridus , Trains. Lin. Soc. XII, xxn, 16 ; espèce du Brésil. (2) Siro rubens , Latr. , Gener. crust. et insect. , I , vi , 2 $ ■— Acarus crassipes , Herm. , Mém. aptér. , m, 6 et ix , Q. N. (3) Trogulus nepœformis , Lat. , Genèr. , crust. et insect. ,1, vi , 1 ; Phalangium tricarinalum , Lin. ] Midi de la France , Espagne. FAMILLE DES HOLÈTRES. 283 La seconde tribu des Arachnides Holètres, celle des Acarides ( Acarides ), a tantôt des antenne- pinces , mais simplement composées d’une seule pince , soit didactyle , soit en griffe , et cachée dans une lèvre sternale ; tantôt un suçoir , formé de lames en lancette et réunies, ou n’a même pour bouche qu’une cavité, sans autres pièces apparentes. Cette tribu est formée du genre .■ Des Mites. (Acarüs. L.) La plupart de ces animaux sont très petits ou presque microscopiques. Ils sont dispersés partout. Les uns sont errants , et parmi eux on en rencontre sous les pierres , les feuilles, les écorces des arbres, dans la terre, les eaux, ou bien sur les provisions de bouche, comme la farine, la viande desséchée, le vieux fromage sec, sur les substances animales en putréfaction; d’autres vivent, en parasites, sur la peau ou dans la chair de divers ani- maux, et les affaiblissent souvent beaucoup par leur excessive multiplication. On attribue même à quelques espèces l’origine de certaines maladies , et particulière- ment de la gale. Il paraît résulter des expériences du doc- teur Galet , que les mites de la gale humaine, mises sur le corps d’une personne saine, lui inoculent le virus de cette maladie. On trouve aussi diverses sortes de mites sur des insectes , et plusieurs coléoptères vivant de sub- stances cadavéreuses ou excrémentielles , en sont quel- quefois tout couverts. On en a observé jusque dans le cerveau et les yeux de l’homme. Les mites sont ovipares et pullulent beaucoup. Plu- sieurs ne naissent qu’avec six pieds , et les deux autres se ; développent peu de temps après. Leurs tarses se termi- 284 ARACHNIDES TRACHÉENNES, nent de manières diverses et appropriées à leurs habi- tudes. Les unes ( Ses Acarides propres, Acarides , Latr.) ont huit pieds, uniquement propres à la course, et des antenne-pinces. Les Trombidions. ( Trombidium. Fab. ) Qui ont des antenne- pinces en griffe ou terminées par un crochet mobile ; des palpes saillants, pointus au bout, avec un appendice mobile ou une espèce de doigt sous leur extré- mité; deux yeux, situés chacun au bout d’un petit pédicule fixe , et le corps divisé en deux parties, dont la première ou l’antérieure très petite, et porte, outre les yeux et la bou- che , les deux première paires de pieds. Le Trombidion satiné ( T. holosericeum , Fab. ) Herm. , Mém. aptér. , pl. I, 2, et II, 1 , très commun, au prin- temps , dans les jardins; d’un rouge couleur de sang , ab- domen presque carré, rétréci postérieurement, avec une échancrure; dos chargé de papilles velues à leur base, et globuleuses à leur extrémité. On trouve aux Indes orientales une autre espèce trois à quatre fois plus grande, et qui donne une teinture rouge : c’est le T. colorant ( T. tinctorium , Fab.) Herm., Mém. apt. I, 1, (1). Les Erythrees. (Erythræus. Latr. ) Qui ont les antenne -pinces et les palpes des Trombidions , mais dont les yeux ne sont point portés sur de pédicule, et dont le corps n’est pas divisé (2). Les Gamases. (Gamasus. Lat. Fabr.) Dont les antenne-pinces sont didactyles, et qui ont des palpes saillants ou très distincts, et en forme de fil. (1) T . fuliginosum^ Herm. , Mém. apt. , 1 , 3 ; — T. bicolor , ibid. , 11, 3 ; — T. assimile , ibid. , 3 ; — T. curtipes , ibid. , 4 ; — T. trigonum , ibid. , 5 ; — T. trimaculalwn , ibid. , 6. (3) Erythræus phalan gioides , Latr. ; Trombidium phalangioides , Herm. , ibicl., 1 ,®io; — Trombidium quisc/udiarurn , ibid. , 9 ; — T. par rietinum, ibid., 135 — T. pus ilium . ibid , 1.1 , 4 ) — T. tnuroru.ni ibid. , 5. FAMILLE DES HOLËTIIES. 285 Les uns ont le dessus du corps revêtu , en tout ou en par- tie, d’une peau écailleuse (i). Les autres ont le corps entièrement mou. Quelques espè- ces de cette division vivent sur différents oiseaux et quadru- pèdes. On en connaît, tels surtout .que Y Acarus telarius de Linnæus, ou le Gamase tisserand , qui forment sur les feuil- les de plusieurs végétaux, particulièrement sur celles du tilleul, des toiles très fines, et leur nuisent beaucoup* Cette espèce est rougeâtre, avec une tache noirâtre de chaque côté de l’abdomen. Les Cheyletes. (Cheyletus. Lat.) Qui ont aussi des antenne- pinces didactylcs , mais dont les palpes, sont épais , en forme de bras et terminés en faulx (2). Les Oribates. ( Oribata. Latr. — Notaspis. Herm. ) Dont les antenne-pinces sont encore didactyles, mais dont les palpes sont très courts ou cachés 5 qui ont le corps recou- vert d’une peau ferme, coriace ou écailleuse, en forme de bouclier ou dJécusson , et les pieds longs ou de grandeur moyenne. . * Le devant du corps est avancé en forme de museau. On voit souvent une apparence de corselet. Le bout du tarse est terminé par un seul crochet dans les uns , par deux ou trois dans les autres, sans pelotte vésiculeuse. ils se trouvent sur les pierres, les arbres, dans la mousse, et marchent lentement (3). (1) Gamasus marginatus , Latr.; Acarus marglnatus , Herm., Me'm. apt. , vi, 6, trouve' sur le corps calleux du cerveau d’un homme; — Trombidium longipes , Herm. , ibid. , 1, 8; — Acarus coleoptrato- I rum, Fab. ; De Geer, Mém. insect. , VII , vi, 5; — Acarus hirundinis , J| Herm., ibid. , 1 , * i3 ; > — A. vsspertilionis , ibid., i4; — Trombidium bipuslulatum , ibid. , 11, 10;- — T. socium , ibid. , n, 1 3 ; — T. tiliarium , ji ibid. ,12 ; — T. telarium , ibid. , i5 : ces trois espèces vivent en société' | sur les feuilles, les recouvrent de fils soyeux et très fins ; — T. celer , ! ibid. , i4; — Acarus gallinœ , De Geer, Insect. , VII, vi, i3. (2) Acarus eruditus , Schrank , Enum., Insect. , Àust. , n° io58, tab, ! 11, 1 ; ejusd. , peciculus musculi , ibid., n° 1024» 1, 5. (3) Voyez Hermann, Mém. apie'r. , genre notaspe ; et Olivier, Encycb aiélliod. , insect. , article Oribate. 286 ARACHNIDES TRACHÉENNES. Les Uropodes. ( Uropoda. Lat. ) Qui ont, à ce que l’analogie nous fait présumer, des ché- licères en pince; dont les palpes ne sont point apparents ou saillants; dont le corps est encore recouvert d’une peau écailleuse, mais qui ont des pieds très courts , et un fil à Y a* nus, au moyen duquel ils se fixent sur le corps de quelques insectes coléoptères, et se suspendent en l’air (i). Les àcarus. ( Acarus. Fab. Latr. — Sarcopte s. Latr. ) Ayant, ainsi que les précédents, deux antenne-pinces didactyles, des palpes très courts ou cachés, mais dont le corps est très mou ou sans croûte écailleuse. Les tarses ont, à leur extrémité, une pelotte vésiculeuse. Plusieurs espèces se nourrissent de nos substances alimen- taires. D’autres se trouvent dans les ulcères de la gale de l’homme, de celles du cheval, du chien, du chat (a). D’autres Mites ( les Tiques , Riciniœ , Latr. ) ont aussi huit pieds et uniquement propres è la course, mais sont dépour- vus d’antenne-pinces proprement dites; ces organes sont remplacés par deux lames en lancettes, formant, avec la lan- guette , un suçoir. Tantôt elles ont des yeux distincts , des palpes saillants , filiformes et libres; un suçoir composé de pièces membra- neuses et sans dentelures , et le corps très mou. Elles sont vagabondes. Les Bdelles. (Bdella. Lat. Fab — Scirus. Herm. ) Qui ont les palpes alongés, coudés, avec des soies ou des poils au bout; quatre yeux et les pieds postérieurs plus longs. Leur suçoir est avancé en forme de bec conique ou en alêne. (O Acarus vegelans , De Ge'er, Insect. , VII, vu, i5. L’ acarus spini tarsus d’Hermann, Me'm. apt, , vi, 5 , forme peut être un genre inter- mediaire entre celui-ci et le précédent. (2) Acarus domesticus , B 3 G. , ibid. , v, i-/j ; — Acarus siro , Fab. ; A. scabiei , ibid., 12, i3 ; voyez la Dissertation en forme de thèse du docteur Galet; — A. fzrinœ , ibid. , i5 5 — A. avicularum , ibid. - vi? 9 ; — A. passerinus , ibid. , 12 , remarquable par la grandeur de sa troisième paire de pieds ; — A. dimidiatus , Herm. , Mém. apt. vi,4j — Trombidium expalpe , ibid., 1 1 , 8. FAMILLE DES IIOLÈTRES. 287 Elles se trouvent sous les pierres, les écorces d'arbres, ou dans la mousse. h&Bdelle rouge (Acarus longicornis , Lin.' La Pince rouge , Geoff. ) Scirus vulgaris , lierai. , Mém. apt. , 111 , 9 ; ÎX , S. Longue à peine d’une demi-ligne , d’un rouge écar- late, avec les pieds plus pâles. Suçoir en forme de bec alongé et pointu. Palpes à quatre articles, dont le premier et le dernier plus longs; celui-ci un peu plus court et terminé par deux soies. — Commune aux environs de Paris; sous les pierres (1). Les Smarides. (Smaridia. Latr. ) Se distinguent des bdelles par les palpes, qui ne sont guère plus longs que le suçoir, droits et sans soies au bout; par leurs yeux au nombre de deux, et en ce que les deux pieds antérieurs sont plus longs que les autres (2), Tantôt ces mites à huit pieds et sans antenne-pinces n’ont point d’yeux perceptibles ; leurs palpes sont , soit antérieurs et avancés, mais en forme de valvules élargies ou dilatées vers le bout, servant de gaine au suçoir, soit inférieurs; les | pièces du suçoir sont cornées, très dures et dentées; le corps ! est revêtu d’une peau coriace, ou a, du moins en avant, une plaque écailleuse. Ces tiques sont parasites, se gorgent du sang de plusieurs animaux vertébrés , et d’abord très aplaties, acquièrent, par I la succion , un très grand volume et une forme vésiculaire. Elles sont rondes ou ovales. Les Ixodes. ( ïxodes. Lat. Fab. — - Cynorœsthes. Hcrm. ) Dont les palpes engaînenl le suçoir et forment avec lui un bec avancé, court, tronqué et un peu dilaté au bout: Les ixodes fréquentent les bois fourrés , s’accrochent aux (1) Scirus longirostris , Herm. , Mém. apt. , vi , 2 5 — S. laürostris , ibid. , 11 , 1115 — S. setirostris l'ûiïà. , ni , 12 ; ix, T. (2) Acarus sambuci , Schrank, et peut-être les trombidions suivants d’Herman ; Miniatum ,1,7; — Papillosum ,11, 65 — Scjuammatum , ibid. , 7. Le second est même très voisin de l’espèce qui sert de type au genre. 288 ARACHNIDES TRACHÉENNES, végétaux peu élevés, par les deux pieds antérieurs , et tien- nent les autres étendus. Ils s’attachent aux chiens, aux bœufs , aux chevaux , à d’autres quadrupèdes, et même aux tortues, engagent tellement leur suçoir dans leur chair, qu’on ne peut les en détacher qu’avec force et en enlevant la portion de chair qui lui adhère. Ils pondent une quantité prodigieuse d’œufs, et par la bouche, suivant M. Chabrier. Leur multiplication sur un bœuf, un cheval , est quelque- fois si grande, que ces animaux en périssent d’épuisement. Leurs tarses sont terminés par deux crochets insérés sur une palette, ou réunis à leur base sur un pédicule commun. 11 paraît que les anciens désignaient ces arachnides sous le nom de Ricin. Les piqueurs appellent Louvette l’espèce qui se fixe sur le chien , ou la suivante. U I jc ode ricin {Acarus ricinus, Lin.) Acarus reduvius De G. , Insect. , VII, vi , i., 2 ; d’un rouge de sang foncé , avec la plaque écailleuse antérieure plus foncée ; côtés du corps rebordés, un peu poilus; palpes engainant le suçoir. UIxode réticulé ( Reticulatus , Latr., Fab. ), Acarus rj reduvius , Schrank, Enum. insect. , Aust., n° io43 , 111, s I , 2; Cynorhœstes pictus , Hermann ; cendré, avec de pe- tites taches et de petites lignes annulaires d’un brun rou- geâtre ; bords de l’abdomen striés; palpes presque ovales. , II s’attache aux bœufs , et a, lorsqu’il est tuméfié , cinq ; à six lignes de longueur. L’étude des espèces de ce genre n’a pas été suffisamment 1 approfondie (1). Les Argas. ( Argas, Latr. — Rhynchoprion. Herm. ) Diffèrent des Ixodes par la situation inférieure de leur bouche et par leurs palpes qui n’engaînent pas le suçoir, ont une forme conique et sont composés de quatre articles, : et non de trois, comme dans le genre précédent. (1) Acarus cegyjJtiuSy Lin. ; Herm. , Mém. apt. , iv, 95 L. 5 iv, i3 ; Acarus rhinocerolis , De G., Insect., VII, xxxvm, 5, 65 — Acarus americanus, Lin.; — A. nigud, De G. , ibid. , xxxvir, 9, i3. Voyez le genre ixodes de Fabricius , et le travail ge'ne'ral du docteur Leach sur les insectes aptères de Linnæus (Trans. linn. Soc. , tom. XI). FAMILLE DES HOLÈTRES. 289 UArgas borde ( Ixodes rejlexus , Fab. ) Lat. , Gen. crust. et insect. , I, vi, 3 ; Herm., Mém. apt. , IV, 10, iî; d’un jaunâtre pâle, avec des lignes couleur de sang foncé , ou obscures et anastomosées. — Sur les pigeons, dont il suce le sang. Une autre espèce , VArgas de Perse ( Malleh de Mianeh ). décrite par des voyageurs sous le nom de punaise veni- meuse de Miana, a été , ainsi que d’autres ixodes, l’objet d’une notice très curieuse, publiée par M. Gotthéf Fis- cher de Waldheim. D’autres Mites ( les Hydrachnelles, Hydrachnellœ , Lat. ) ont encore huit pieds, mais ciliés et propres à la natation. Elles forment le genre Hydrachna de Millier (1), ou celui d 'Athaxde Fabricius, et vivent uniquement dans l’eau. Leur ! corps est généralement ovale ou presque globuleux et très mou. Celui de quelques mâles se rétrécit postérieurement, d’une manière cylindrique ou en forme de queue ; leurs par- ties génitales sont placées à son extrémité; la femelle les a sous le ventre. Le nombre des yeux varie de deux à quatre, ; et va même jusqu’à six, suivant Millier, jî La bouche des espèces que j’ai pu étudier m’a offert les trois modifications suivantes, et qui ont servi de base à trois coupes génériques , mais auxquelles il est presque im- possible de rapporter toutes les espèces d’hydrachnes de J Millier, ce naturaliste ne les ayant pas décrites avec assez de détails. ; Les Eylaïs. (Eylais. Latr. ) ! Oui ont des antenne-pinces terminées par un crochet mo- bile (2). Les Hydrachnes. ( Hydrachna. Latr. ) ji Dont la bouche est composée de lames formant un suçoir | avancé, et dont les palpes ont, sous leur extrémité, un ap pendice mobile (3). (1) Hydrarachna , Herm. (2) Atax exlendens , Fab. ; Müll. , îx , 4- (3) A. geograp/iicus , Fab. ; Müll. , vm ,3*5 A. globator, Fab. , Müll. ; îx , i . TOME I. U) i 2Q0 ARACHNIDES TRACHÉENNES. Les Limnochares. (Limnochares. Latr.) Semblables aux Hydrachnes pa.x la bouche en suçoir, mais dont les palpes sont simples (i). D’autres Mites ( les Microphthires , Microphthira , Latr. ) enfin s’éloignent de toutes les autres arachnides par le nom- bre des pieds, qui n’est que de six. Elles sont toutes parasites. Les Caris. (Caris. Lat. ) Qui ont un suçoir et des palpes apparents, le corps ar- rondi, très plat et revêtu d’une peau écailleuse (2). Les Leptes. ( Leêtus. Latr. ) Ayant aussi un suçoir et des palpes apparents, mais dont le corps est très mou et ovoïde. Le Lepte automnal ( Autumnalis) , Acarus autumnalis , Shaw., Mise. zooî. , tom. Iî , pl. xlii , espèce très com- j mune en automne sur les graminées et d’autres plantes. Elle grimpe , s’insinue dans la peau , à la racine des poils, et occasione des démangeaisons aussi insupportables que celles produites par la gale. On le connaît sous le nom. de Rouget. ïl est en effet de cette couleur et très petit. Les autres espèces se trouvent sur différents insectes, et rentrent dans la division des Trombides hexapodes d’Her- mann (3). Les Aclysies. (âclysia. Aud. ) Dont le corps a la forme d’une cornemuse, avec un si- phon, sans palpes distincts 7 situé au-dessous de son extré- (C Acarus arjuaïicus , Lin. 5 — Acarus aquaticus holosericeus , De G. , Insect. , VIL, ix , i5, 205 — Trombidium aqua'icum , Herm. , Mém. apt. , I, n. (2) Caris vespertilionis , Latr., Gener. crust. et insect. , Ij 16 1. (B) Trombidium inseclorum , Herm. , Mém. apt. 1 , 16 ;De G. , insect , VII, vu , 5 j — T. latirostre , Herm. , ibid, , i5} — T. cor nutum , ibid., II, 11 ^ — T. aphidis , ibid. ; De G. , Insect. , VII , vn , 1 4 •— -T7, libellulœ, Herm. , ibid. ; De G. , ibid. , vu, 9 ; — T. culicis, Herm. , ibid 5 DeG. , ibid., vit, 12; T. lapidwn , Herm. , ibid., vu, 7. INSECTES EN GÉNÉRAL. 2Q1 mité antérieure, qui est rétrécie , courbée et obtuse; les pieds sont très petits. Les aclysies vivent sur le corps des dytiques. On n’en avait d’abord découvert qu’une seule espèce {A. du dytique , Mém. de la Soc. d’hist. natur. de Paris, tom. i , pag. 98, pl. v, fig. 2), celle d’après laquelle M. Victor Audouin a établi ce sous-genre. Mais M. le comte de Manheircn , na- turaliste de Russie, qui a déjà bien mérité de la science par ses essais entomologiques et par son empressement à seconder les efforts de ceux qui s’y livrent , en a décou- vert, à ce qu’il paraît, une autre espèce. Les Atomes. ( Atoma. Latr. ) N’orit ni suçoir ni palpes visibles ; leur bouche ne consiste qu’en une petite ouverture située sur la poitrine. Leur corps est ovale , mou, avec les pieds très courts (1). Les Ocypetes. ( Ocypete. ) De M. Leach appartiennent à cette tribu par le nombre des pieds, mais ont, suivant lui, des mandibules (2). TROISIÈME CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS et pourvus de pieds articulés. LES INSECTES. (Insecta.) Ont des pieds articulés, un vaisseau dorsal, te- j ^ant lieu de vestige de cœur, mais sans aucune branche, pour la circulation (5) ; respirent par deux 1 T j (1) Acurus parasiticus , De G., VII. , vu, 7; Trombidium parasiti- ij cum , Hermann. . (2) Ocypete rubra , Leach, Trans. lin. Soc. , lom. XI, 3p6. Sur les tipu] aires. ! (3) Les anatomistes sont très partages à FègardMe la nature de cet >9* DES INSECTES 292 trachées principales , s’étendant , parallèlement Fune à Vautre, dans tonte la longueur du corps, ayant par intervalles des centres d’où partent beaucoup de rameaux , et qui répondent à des organes : plusieurs y voient un véritable cœur; d’autres, et telle est l’opi- nion de M. Cuvier , et qui nous paraît avoir été pleinement confirmée par les belles recherches de M. Marcel de Serres (Mémoire sur le vaisseau dorsal des insectes, inséré dans le Recueil des Mémoires du Muséum ddiist. natar.), lui refusent cette qualité. Suivant ce dernier, il sécréte- rait la graisse , qui serait ensuite élaborée dans le tissu adipeux qui 1 en- veloppe. Lyonet dit qu’il renferme une substance gommeuse de couleur orangée. Quelques observations très' récentes paraissent établir l’exis- tence de quelques petits vaisseaux; mais, outre que cette circulation serait très partielle, les insectes différeraient toujours beaucoup sous ce rapport des crustacés vnn ce que le sang ne reviendrait point au cœur. M. Straus, en rendant compte (Bulletin univers, de M. le baron de j Rérussac) d’un Mémoire de M. Hérold sur ce sujet , nous a fait connaître Fopinion qu’il s’est formée à cet égard , d’après ses recherches anato- miques sur le hanneton. « Le vaisseau dorsal, dit-il, est le véritable cœur des insectes, étant, comme chez les animaux supérieurs, l’organe ij locomoteur du sang , qui, au lieu d’être contenu dans des vaisseaux, est répandu dans la cavité générale du corps. Ce coeur occupe toute la lon- gueur du dos de l’abdomen , et se termine antérieurement par une artère 1 unique , non ramifiée, qui transporte le sang dans la lete, où elle 1 épan- che, et d’où il revient dans l’abdomen, par Feffet même de son accumu- lation dans la tête , pour rentrer de nouveau dans le cœur ; et c’est à quoi se réduit toute la circulation sanguine chez les insectes, qui n'ont ainsi qu’une seule artère sans branches, et point de veines. Les ailes du cœur ne sont pas musculeuses, comme le prétend Hérold ; ce sont de simples ligaments fibreux qui maintiennent le vaisseau dorsal en place. Le cœur, c’est-à-dire la partie abdominale du vaisseau , est divisé intérieurement en huit chambres ( melolontha vulgaris ) , séparées les unes des autres par deux valvules convergentes, qui permettent au sang de se porter d’arrière en avant d’une chambre dans l’autre, jusque dans l’artère qui le I. conduit dans la tête, mais qui s’opposent à son mouvement rétrogradé. Chaque chambre porte latéralement, à sa partie antérieure , deux ouver- tures en forme de fentes transversales , qui communiquent avec la cavité abdominale, et par lesquelles le sang contenu dans cette dernière peut entrer daus le cœur. Chacune de ces ouvertures est munie intérieurement d’une, petite valvule en forme de demi-cercle, qui s’applique sur elle EN GÉNÉRAL, 2C)ê> ouvertures extérieures ou des stigmates (i) pour l’entrée de l’air. Ils ont tous deux antennes et une tête distincte. Le système nerveux de la plupart des insectes ( les héxapodes ) , est || lors du mouvement de systole. D’après cette courte description, on con*- ; çoit que, lorsque la chambre postérieure vient à se dilater, le sang con- tenu dans la cavité abdominale y pénètre par les deux ouveriures dont nous venons .de parler, et que nous nommons auriculo-ventriculaires , Quand la chambre se contracte, le sang qu’elle contient ne pouvant pas retêurner dans la cavité abdominale , pousse la valvule interventricu- laire, passe dans la seconde chambre, qui se dilate pour le recevoir, et qui reçoit en même temps une certaine quantité de sang par les propres, ouvertures auriculo-ventriculaires. Lors du mouvement de systole de cette seconde chambre, le sang passe de même dans la troisième, qui en î reçoit également par les ouvertures latérales, et c’est ainsi que le sang î est poussé d’une chambre dans l’autre jusque dans l’artcre. Ce sont ces I contractions successives des chambres du cœur qu’on aperçoit au travers de la peau des chenilles. » Le cœur des crustacés décapodes , des squilles , des limules, des araignées , etc. , offre aussi, d’après ce que m’a assuré ce profond observateur, des valvules semblables. Il est renfermé dans une : espèce de sac ou péricarde, qui, suivant lui, tient lieu d’oreillette. Ces i divisions ou chambres du vaisseau dorsal sont ce que Lyonet nomme ailes, et il a pareillement vu le vaisseau dorsal se prolonger jusqu’à la tête, et s’y terminer de la même manière ; mais il n’a point aperçu les ouver- j tures et les valvules dont parle M. Straus. La de'finition du vaisseaudorsal donnée par ce naturaliste , quelle que soit la composition intérieure de cet organe, prouve évidemment que ce n’est point un véritable cœur, i Ces observations, d’ailleurs, ne nous apprennent point quelle est la na^ ture de ce liquide, ni comment il se répand dans les autres parties du corps pour opérer leur nutrition. Toujours est-il certain, d’après les obser- ' vations de Lyonet, que toutes les parties du corps communiquent avec le corps graisseux au moyen de fibrilles. Les trachées jettent des rameaux qui s’étendent jusque dans les extrémités des divers appendices du corps. L’action de l’air peut déterminer l’ascension des sucs nutritifs dans 4s interstices, formant des sortes de tubes capillaires- (i) Le-nombre des segments du corps des myriapodes, étant indéter- miné , celui de leurs stigmates l’est aussi, et va souvent au-delà de vingt> Dans les insectes hexapodes , il est souvent de dix-huit , neuf de chaque côté. Cette évaluation, néanmoins, est plutôt fondée sur ranimai en état de larve que dans son état parfait. Les chenilles , les larves de coléoptères 2g4 DES INSECTES généralement composé d’un cerveau formé de deux ganglions opposés, réunis par leurs bases, donnant huit paires de nerfs et deux nerfs solitaires, et de douze ganglions (1) , tous inférieurs. Les deux pre- miers sont situés près de la jonction de la tête avec le thorax, et contigus longitudinalement; l’antérieur donne des nerfs à la lèvre inférieure et aux parties et celles d’un grand nombre de divers autres insectes, ont une paire de stigmates sur le premier segment, ou celui qui porte la première paire de pieds; le second et le troisième en sont de'pourvus, parce que, je pré- sume, le développement des ailes qui a lieu dans ces anneaux, rend ici inutile la présence d’ouvertures respiratoires. Le quatrième anneau et les sept suivants en offrent chacun une paire ; mais dans les coléoptères en état parfait, outre les deux stigmates antérieurs, cachés dans la cavité du prothorax ou corselet, et qu’on n’avait pas aperçus, on en voit deux autres , situés entre l’origine des ély très et celle des ailes ; ce sont ceux du mésothorax. Il n’y en a point au métathorax , à moins qu’on ne consi- dère les deux du premier segment abdominal comme supplémentaires du thorax, en se fondant sur ce qui a lien dans les hyménoptères à abdomen pédiculé et les diptères, où ces deux stigmates, avec le demi-segment dont ils dépendent, font partie du thorax. Ainsi, en gé- néral, tous les insectes hexapodes ont huit paires de stigmates à l'abdo- men , mais dont les deux dernières souvent oblitérées. Dans les criquets, les truxales, les libellules , les côtés du mésol^iorax offrent chacun un stigmate, ceux que M. Marcel de Serres nomme trémaères. Dans ces derniers insectes, ainsi que dans les autres à ailes nues ou sans élytres, les deux premiers stigmates thoraciques sont placés en dessus , entre le prothôrax et le mésothorax. Les libellules exceptées, le thorax proprement dit ne présente plus ensuite de stigmates distincts ; je dis le thorax pro- prement dit, parce que, comme nous l’avons remarqué plus haut, les deux premiers de l’abdomen sont reportés , dans plusieurs, à l'extrémité postérieure du thorax. Le métathorax des pentatomes , des scutellères, offre inférieurement une paire de stigmates. Dans les spectres aptères , le second segment ou mésothorax en est dépourvu ; mais le segment sui- vant ou le métathorax en a deux paires , l’une antérieure , et qui étant située près de l’articulation de ce segment avec le précédent, peut être censée appartenir à celui-ci , et l’autre plus petite et placée très près de celle du premier segment abdominal. (0 Divers coléoptères lamellicornes, en état parfait, font exception. EiN GÉNÉRAL. 2q5 adjacentes ; le second et les deux suivants sont propres à chacun des trois premiers segments ou ! ceux qui dans les insectes hexapodes, composent le thorax; les autres ganglions appartiennent à l’ab- domen , de manière que le dernier ou le douzième ! correspond à son septième anneau, suivi immédia- tement de ceux qui composent les organes sexuels ; chacun de ces ganglions donne des nerfs aux parties de leurs segments respectifs. Les deux derniers, très i rapprochés, en donnent aussi aux derniers anneaux ! du corps. La région frontale offre trois ganglions s particuliers, désignés par Lyonet sous le nom de frontaux y et dont le premier produit postérieure- ment un gros nerf ayant des renflements , le plus long de tous, et qu’il nomme récurrent . Le premier ganglion ordinaire ou le sous-œsophagien pousse 9 selon lui, quatre paires de nerfs^ et les suivants deux paires chacun; de sorte qu’en y comptant les huit paires du cerveau , les dix brides épinières que l’on peut considérer comme autant de paires de nerfs , on en a , en tout , quarante-cinq paires, indépen- damment des deux nerfs solitaires , ou douze à qua- torze de plus que n’en offre le corps humain. Les deux cordons nerveux, qui forment par leur réu- nion les ganglions , sont tubulaires et composés de deux tuniques, dont l’extérieure offre des trachées; une substance médullaire remplit le canal central. Le bel ouvrage de M. Hérold , sur l’anatomie de la chenille du grand papillon du chou , étudiée dans INSECTES 296 sa croissance progressive et jusqu’à sa transforma- tion en chrysalide, nous montre que le système ner- veux et celui des organes digestifs éprouvent des changements notables ; que les cordons nerveux sont dans l’origine plus longs et plus écartés, obser- vation qui favorise l’opinion de l’un des plus grands zootomistes de notre époque , le docteur Serres , sur l’origine et le développement du système ner- veux. Nous avons exposé dans les généralités com- munes aux trois classes des animaux articulés et pourvus de pieds articulés, les divers sentiments des physiologistes sur le siège des sens de l’ouïe et de l’odorat. Nous nous bornerons à ajouter qu’à l’égard du premier, les petits ganglions nerveux , situés sur le front , dont nous avons parlé, semblent confirmer l’opinion de ceux qui, tels que Scarpa, placent ce sens près de la naissance des antennes. Quelques lépidoptères m’ont offert deux petits trous situés près des yeux, et qui sont peut-être des con- duits auditifs. Si, dans plusieurs insectes, no- tamment ceux qui ont les antennes filiformes, ou sétacées et longues , ces organes servent au tact , il nous paraît difficile de rendre raison du développe- ment extraordinaire qu’ils acquièrent dans certaines familles, et plus particulièrement dans les mâles, si l’on n’admet point qu’ils sont alors le siège de l’odorat. Peut-être aussi que, relativement au goût, les palpes jouent, dans quelques cas, comme lors- qu’ils sont très dilatés à leur extrémité, le principal EN GÉNÉRAL. 297 rôle ; la languette encore peut n’être pas étrangère à cette fonction. Un appareil préparateur ou buccal, le canal in- testinal , les vaisseaux biliaires , nommés aussi hé- patiques y ceux qu’on appelle salivaires , mais qui sont moins généraux , ces vaisseaux libres ou flot- tants qui ont reçu la dénomination d’excrémen- tiels, l’épiploon ou le corps graisseux, et proba- blement encore le vaisseau dorsal , telles sont les considérations qu’embrasse le système digestif. Il est singulièrement modifié selon la diversité des aliments, ou forme un grand nombre de types particuliers, dont nous ferons l’exposition , en traitant des famil- les. Nous dirons seulement un mot de l’appareil buc- cal, et des divisions principales du canal intestinal , en commençant par celui-ci. Dans ceux, tels que les coléoptères carnassiers , où il est le plus composé , on y distingue le pharynx, l’œsophage, le jabot, le gésier, l’estomac ou ventricule chylifique , et des intestins que l’on divise en intestins grêles, en gros intestin ou cæcum , et en rectum. Dans les insectes où la langue proprement dite est appliquée sur la face antérieure ou interne de la lèvre, ou n’est pas dégagée , le pharynx est situé sur cette même face : c’est ce qui a généralement lieu(i). Nous ajoute- rons encore qu’à l’égard des vaisseaux biliaires , un naturaliste qui nous avait donné le premier dé bonnes (i) Voyez ce que nous avons dit ? dans les géne'ralite's des trois classes^ à Poccasion de la languette DES INSECTES 298 observations sur les organes respiratoires des my- gales, M.Gaëde, professeur d’Histoire naturelle à Liège, ne considère point ces vaisseaux comme sécréteurs, ainsi qu’on le pense communément; mais celte opinion ne paraît pas suffisamment mo- tivée, et les observations de M. Léon Dufour (1), semblent même la détruire. Des insectes, en petit nombre et toujours sans ailes, tels que les Myriapodes ou les Mille-pieds y se rap- prochent de plusieurs crustacés , soit par la quantité des anneaux du corps et de leurs pieds , soit par quelques traits d’analogie dans la conformation des parties de la bouche ; mais tous les autres n’ont constamment que six pieds, et leur corps, dont le nombre des segments ne surpasse jamais celui de douze , est toujours partagé en trois portions prin- cipales, la tête y le tronc et X abdomen. Parmi ces derniers , quelques-uns n’ont point d’ailes , con- servent toute leur vie la forme qu’ils avaient en naissant, et ne font que croître et changer de peau (2). Ils ont, à cet égard, des rapports avec les animaux des classes précédentes. Les autres in- (1) Ce dernier naturaliste, que j’aurai souvent occasion de citer, a exposé avec le plus grand détail tout ce qui a rapport au système diges- tif des insectes , dans une suite de beaux Mémoires , qui ont contribué à enrichir les Annales des sciences naturelles. M. Victor Audouin en a offert tm résumé très bien fait, à son article Insectes, du Dictionnaire classique d’histoire naturelle. (2) Ce sont ceux que je nomme homotènes (semblable jusqu’à la fin) , ou les arnetobolia de M. Leach. EN GÉNÉRAL. 2C)Q sectes à six pieds ont presque tous des ailes ; mais j ces derniers organes, et souvent même les pieds, ne paraissent pas d’abord , et ne se développent qu’à la suite de changements plus ou moins remar- quables, nommés métamorphoses, et que nous fe- rons bientôt connaître. La tête (1) porte les antennes P les jeux et la bou- che. La composition et la forme des antennes varient beaucoup plus que dans les crustacés, et sont sou- !! ventplus développées ou plus longues dans les mâles que dans les femelles. Les jeux sont composés ou lisses : les premiers , d’après les recherches de M. le baron Cuvier, Marcel, j de Serres et autres, sont formés : i° d’une cornée, divisée en une multitude de petites facettes, d’au - | tant plus convexe que l’insecte est plus carnassier, enduite à sa face interne d’une substance peu li- quide, opaque, diversement colorée, mais ordi- nairement noire , ou d’un violet sombre; 2° d’une choroïde, fixée dans son contour et par ses bords, à la cornée, recouverte d’un vernis noir, offrant une multitude de vaisseaux aériens , provenant de troncs assez gros de trachées situées dans la tête, et dont les rameaux forment autour de l’œil une tra- (t) Sa surface est divisée en plusieurs petites régions ou aires, qu’on nonime chaperon ( nés, Kirby, ), la face, le front, le vertex ou sommet , les joues. La dénomination de chaperon étant équivoque , je l’ai rem- placée par celle d ' epistome ou sur-bouche. Cette partie sert d'insertion au labre ou lèvre supérieure. 300 DES INSECTES chée circulaire : elle manque ainsi que la choroïde, dans divers insectes lucifuges ; 3° de nerfs qui nais- sent d’un gros tronc, partant immédiatement du cerveau , s’épanouissant ensuite en forme de cône renversé , et dont la hase est du côté de la cornée , et dont les rayons ou filets traversant la choroïde et l’enduit de la cornée , aboutissent chacun à l’une de ses facettes; il n’y a ni cristallin, ni humeur vitrée. Plusieurs ont^ outre les yeux composés, des yeux lisses, ou dont la cornée est tout unie. Ils sont ordinairement au nombre de trois , et disposés en triangle sur le sommet de la tête. Dans la plupart des insectes aptères et des larves de ceux qui sont ailés, ils remplacent les précédents, et sont souvent réunis en groupe ; à en juger par ceux des arachnides, ils devraient être propres à la vi- sion. La bouche des insectes à six pieds est , en gé- néral, composée de six pièces principales, dont quatre latérales , disposées par paires , et se mou- vant transversalement ; les deux autres , opposées l’une à l’autre, dans un sens contraire à celui des précédentes , remplissent les vides compris entre elles : l’une est située au-dessus de la paire supé- rieure , et l’autre au-dessous de l’inférieure. Dans les insectes broyeurs ou qui se nourrissent de ma- tières solides , les quatre pièces latérales font l’office de mâchoires, et les deux autres sont considérées EN GÊNÉ UAL. 001 Comme des lèvres ; mais comme nous Lavons déjà observé , les deux mâchoires supérieures ont été distinguées par la dénomination particulière de mandibules j les deux autres ont seules conservé celle de mâchoires ; elles ont d’ailleurs un ou deux filets articulés, qu’on appelle palpes ou antennules , ca- ractère que n’offrent jamais, dans cette classe , les mandibules. Leur extrémité se termine souvent par deux divisions ou lobes , dont l’extérieure est nom- mée, dans l’ordre des orthoptères , galète. Nous avons encore dit qu’on était convenu d’appeler labre la lèvre supérieure. L’autre, ou la lèvre pro- prement dite, est formée de deux parties; l’une plus solide et inférieure est le menton j la supé- rieure ; et qui porte le plus souvent deux palpes, est la languette (1). ' Dans les insectes suceurs , ou ceux qui ne pren* (i) Voyez ce que nous avons dit à cet égard dans îeS généralités qui precedent F exposition particulière de chaque classe. La lèvre inférieure ne nous paraît être qu’une modification des secondes mâchoires des crus- tacés décapodes, combinée avec leur languette. Les changements qu’é- prouvent graduellement ces parties dans les crustacés , les arachnides et myriapodes, nous donnent lieu de le présumer. Dans cette hypothèse, les six pieds thoraciques seraient les analogues des pieds-mâchoires , et cela a déjà été reconnu par rapport aux crustacés du genre apus. Dès lors les cinq premiers segments de l’abdomen des insectes hexapodes repré- senteraient ceux qui, dans les crustacés décapodes, portent les pieds proprement dits, ou bien les troisièmes et les quatre suivants des crustacés amphipodes et isopodes. Tous les travaux qu'on a publiés sur le thorax des insectes , quoique très utiles et très recommandables d’ailleurs , subi- ront nécessairement des changements essentiels , lorsqu’on comparera cette partie du corps dans les trois classes des animaux articulés et à pieds articulés. La nomenclature est loin d’être fixée à cet égard. DES INSECTES 3o2 nent que des aliments fluides , ces divers organes de la manducation se présentent sous deux sortes de modifications générales : dans la première , les mandibules et les mâchoires sont remplacées par de petites lames en forme de soies ou de lancettes , composant , par leur réunion , une sorte de suçoir, qui est reçu dans une gaine tenant lieu de lèvre, soit cylindrique ou conique et articulée en forme de bec ( le rostre ) , soit membraneuse ou charnue , inarticulée et terminée par deux lèvres ( la trompe ). Le labre est triangulaire , voûté, et recouvre la base du suçoir. Dans la seconde sorte d’organisation , le labre el les mandibules sont presque oblitérés ou extrêmement petits ; la lèvre n’est plus un corps libre et ne se distingue que par la présence de deux palpes, dont elle est le support; les mâchoires ont acquis une longueur extraordinaire , sont trans- formées en deux filets tubuleux , qui, se réunissant par leurs bords, forment une espèce de trompe, se roulant en spirale, et qu’on nomme langue , mais que , pour éviter tout équivoque , il serait pré- férable d’appeler spiritrompe (spirignatha) ; son in- térieur présente trois canaux, dont celui du milieu est le conduit des sucs nutritifs. A la base de chacun de ces filets est un palpe , ordinairement très petit, et peu apparent. Les myriapodes ou mille-pieds sont les seuls dont la bouche offre un autre type d’organisation, que j’exposerai en traitant de ces insectes. EN GÉNÉRAL. Le tronc (1) des insectes y ou cette portion inter- médiaire de leurs corps portant les pieds , est gé- néralement désigné sous îe nom latin de thorax y qu’on a rendu dans notre langue par celui de cor- selet. Il est composé de trois segments, qu’on n’avait pas d’abord bien distingués, et dont les proportions relatives varient. Tantôt,, comme dans les coléop- tères, l’antérieur beaucoup plus grand, séparé du suivant par une articulation , mobile et seul découvert, paraît au . premier coup d’œil com- poser à lui seul le tronc , et porte le nom de thorax ou corselet ; tantôt , comme dans les hymé- noptères, les lépidoptères, etc., beaucoup plus court que le suivant, il a la forme d’un collier ou d’un rebord, et il constitue avec les deux autres un corps commun , tenant à l’abdomen par un pédicule, ou intimement uni avec lui, dans toute sa largeur postérieure , et qu’on appelle encore 1 thorax . Ces distinctions établies à cet égard , étaient ji (i) Cette dénomination est ici synonyme de celie de thorax. Je pense qu’afin d’éviter tout embarras , il ne faudrait appliquer la première qu’aux insectes aptères de Linnæus , ayant plus de six pieds , et où ces organes J seraient portés sur des segments propres, c’est-à-dire où la tête serait distincte du tronc. A l’égard des crustacés où ces parties du corps se || confondent, le thorax prendrait le nom de thoracide ( thoraciJa ), et celui de céphalothorax ( céphalothorax ) , quant aux arachnides , animaux pré- I sentant le même caractère , mais où le tronc ou thorax est plus simple et muni d’appendices moins nombreux. Les entomoslracés se rapprochent même, sous ce rapport , de ces derniers animaux ; mais comme ils appar- tiennent à une autre classe , l’on conserverait encore pour eux l’ exprès- : sion de thoracide ,• celle de thorax serait exclusivement réservée aux in- j sectes hexapodes. DES INSECTES DO 4 insuffisantes et souvent ambiguës, attendu qu’elles ne reposaient point sur une division ternaire , que j’ai nettement annoncée dans la première édition de cet ouvrage , comme un caractère propre aux insectes hexapodes. M. Kirby ayant déjà employé la dénomination de métathorax , pour distinguer V arrière -thorax (i) , celles de prothorax et de meso - thorax , la division ternaire une fois établie, se pré- sentaient naturellement à la pensée, et c’est le cé- lèbre professeur Nitzscb, qui en a le premier fait usage. Quelques naturalistes ont depuis nommé (i) Ce segment ne doit pas être restreint, dans l'es hyménoptères, à cette division supérieure , très courte et transverse du thorax , sur les ! côtés de laquelle sont insérées les secondes ailes. Il est encore formé de cette portion thoracique qui s’étend en arrière jusqu’à l’origine de l’ab- domen, et c’est ce que prouve évidemment la position des deux derniers stigmates du tronc , puisqu’ils sont placés sur les côtés de cette extré- mité , derrière les ailes, et au-dessus des deux dernières pattes. Je pense même que cette observation doit s’appliquer à tous les insectes ailés. Leur métathorax sera divisé, du moins supérieurement, en deux parties ou demi-segments , l’une portant , dans les tétraptères , les secondes ailes et sans stigmates , et l’autre en étant pourvue ; celle-ci tantôt paraît dépendre de l’abdomen, comme dans presque tous les insectes, à l’exception des hyménoptères à abdomen pédicule', les rhipiptères et les diptères; tantôt elle est incorporée avec le tronc ou le thorax, etleferme postérieurement, comme dans ces derniers insectes : c’est pour cela que j’ai nommé cetté seconde division du métathorax segment médiaire. Ainsi , tous les seg- ; ments du thorax auront chacun une paire de stigmates , mais dont ceux du mésothorax peu sensibles , ou oblitérés, dans les hyménoptères et les diptères ; et dont les deux postérieurs ou métathoraciques sont situés sur le segment qui vient immédiatement après celui qui porte les secondes ailes. Dans les orthoptères , les hyménoptères, les lépidoptères* et les diptères , les deux antérieurs ou prothoraciques sont placés entre le prolhorax et le mésothorax. L’abdomen sera composé de neuf seg- ï ments complets, dont les trois derniers composant les organes de la génération. EN GÉNÉRAL. 5o6 collier, collare , le prothorax ou le segment anté- rieur, celui qui porte les deux premiers pieds. Voulant conserver la dénomination de corselet, mais en restreindre l’application dans de justes limites, nous nous en servirons dans tous les cas où ce seg- ment surpasse de beaucoup les autres en grandeur, et où ceux-ci sont réunis avec l’abdomen et semblent en faire partie intégrante ; c’est ce qui est propre aux co- léoptères , aux orthoptères et à plusieurs hémiptères. Lorsque le prothorax étant court, formera avec les suivants une masse commune et à découvert, le tronc, composé destrois segments réunis, conservera la dénomination de thorax. Nous continuerons en- core d’appeler poitrine la surface inférieure du ; tronc, en la divisant suivant les segments, entrois j aires , l’avant-poitrine , la médi-poitrine et l’arrière- poitrine. La ligne médiane sera aussi le sternum , que nous partagerons encore en trois : l’avant-ster- oum, le médi -sternum et l’arrière sternum. ; Les téguments des segments thoraciques, ainsi que ceux des segments abdominaux , sont généra- lement divisés en deux anneaux ou demi-anneaux, t l’un dorsal ou supérieur, l’autre inférieur , et réunis latéralement au moyen d une membrane molle et j flexible , qui n’est, au surplus, qu’une portion des mêmes téguments , mais moins solide dans beau- | coup d’insectes, notamment les coléoptères. L’on j voit à la jonction de ces anneaux un petit espace plus ferme, ou delà consistance de ceux-ci, et DÈS INSECTES 5o6 portant chacun on stigmate, de sortë que les côtés de l’abdomen présentent une série longitudinale de petites pièces, ou que chaque segment est comme partagé en quatre. D’autres pièces , pareillement cornées, occupent les côtés inférieurs du méso- thorax et du métathorax , et immédiatement au- dessous de l’origine des élytres et des ailes ^ qui sont appuyées elles -mêmes sur une autre pièce disposée longitudinalement. Les relations de ces parties, la grandeur et la forme du premier article des hanches , la manière dont elles s’articulent avec le demi-anneau dont elles dépendent , l’étendue et la direction de ce demi-anneau variant , le thorax considéré sous ce point de vue, présente une combi- naison de caractères , qui est très avantageuse pour la méthode. Quelques naturalistes , notamment Knoch , en avaient déjà fait usage , mais sans aucun principe fixe, et avec des dénominations arbitraires. Il aurait fallu ; au préalable , étudier soigneusement la composition du thorax, et la suivre comparati- vement dans tous les ordres de la classe des in- sectes. Feu Lâchât, d’après mon invitation , avait commencé un tel travail. Son ami , M. Victor Audouin, a poursuivi ces recherches , et a pré- senté à l’Académie des sciences, un Mémoire sur ce sujet, qui a obtenu ses suffrages. Mais il ne nous est encore connu que par l’esquisse générale qu’en a donnée M. le baron Cuvier , dans son Rapport (i) , (1) L1 exposé des parties du thorax et une nomenclature fixe crée'e pour EN GÉNÉRAL. 3oj et par l'extrait qu’en a présenté l’auteur à l'article insectes , du Dictionnaire classique d’histoire na- turelle. Pour adopter cette nomenclature, et en faire une application générale, nous attendrons que son travail et les figures qui doivent l’ac- compagner aient vu le jour; dans la pratique, d’ailleurs, les dénominations déjà introduites peu- vent suffire. Un antre travail se rattachant au même elles , ditM. le baron Cuvier dans son Rapport, devaient naturellement se placer en tête de l’ouvrage. Le tronc de l’insecte se laisse toujours diviser en trois anneaux, dont chacun porte une paire de pattes, et que | M. Audouin nomme, d’après leur position , le prothorax , le mésothorax j et le métaihorax. Outre ces pattes , le mésothorax porte la première J paire d'ailes, et le métaihorax la seconde. Chacun de ces trois segments j est composé de quatre parties : une inférieure , deux latérales (formant à I elles trois la poitrine) , et une supérieure, qui forme le dos; l’inférieure prend le nom de sternum ,• la partie latérale ou le flanc se divise en trois j pièces principales , une qui tient au sternum et se nomme épisternum , J l’autre, placée en arrière de celle-ci, et à laquelle la hanche s’articule, ! est nommée épinière . On nomme trochantin , par opposition à trochan- I ter, une petite pièce mobile, jusqu’ici inconnue, qui sert à l’union de 1 l’épimère et delà hanche. La troisième pièce du flanc , qui, dans le I mésothorax et le métaihorax, est placée en avant de Fépislernum et sous j Rade, est appelée hfpopthère. Quelquefois il y a encore autour du stig- 1 male une petite pièce cornée qui se nomme péritrème. La partie supérieure !; de chaque segment, que l’auteur nomme tergum , se divise en quatre ; pièces nommées , d’après leur position dans chaque anneau , prœscutum , j scutum , postsculellum. La première est souvent, et la quatrième presque toujours, cachée dans l’intérieur. Les naturalistes n’ont guère distingue qne le scutellum du mésothorax , qui est souvent remarquable par sa J grandeur et sa configuration , mais on retrouve son analogue dans les trois j segments. Ainsi, le tronc des insectes peut se subdiviser en trente-trois pièces principales , et, si l’on compte les hypoptères , le nombre de ces j pièces peut aller à quarante-trois, plus ou moins visibles à l’intérieur. Une partie de ces pièces donne, en outre , au dedans, diverses productions ! qui méritent aussi des noms, à cause de leur importance et de leurs usages ; | ainsi, de la partie postérieure du sternum de chaque segment , s’élève en dedans une apophyse verticale, quelquefois figurée en Y , et que M. An | ' 2 0* I ■ ' , 1 H 3o8 DES IIS SECTES sujet, et que la justice ainsi que l’amitié nous commandent de signaler aux naturalistes , est celui de M. Chabrier, ancien officier supérieur d’artil- lerie, sur le vol des insectes. Il fait partie des Mé- moires du Muséum d’histoire naturelle, mais se vend aussi séparément. Les figures sont exécutées sur une très grande échelle > ainsi que celles d’un Mémoire de Jurine père, sur les ailes des hymé- noptères, ouvrage d’une admirable patience, de même que le précédent. douin nomme entoihorax. Elle fournit des attaches aux muscles , et pro- tège le cordon médullaire; son analogue se montre dans la tête , et quel- quefois dans les premiers anneaux de l’abdomen. D’autres proéminences intérieures résultent du prolongement des pièces externes voisines soudées ensemble. M. A udouin les nomme apodèmes. Les unes donnent attacheaux muscles , d’autres aux ailes ; enfin , il y a encore de petites pièces mobiles , soit à l’intérieur entre les muscles, soit à la base des ailes , que l’auteur nomme épidèmes. Nous avons dit que l’on retrouve toujours les pièces principales ou leurs vestiges ; mais il s’en faut bien qu’elles se laissent toujours séparer. Plusieurs d’entre elles sont même toujours unies dans certains genres ou dans certains ordres, et ne se distinguent que par dés traces de sutures. » M. Àudouin a depuis changé , dans son article In- sectes du Dictionnaire classique des sciences naturelles, la dénomination d’hypoptères en celle de paraptère. Celle d’enlhorax changera aussi dans quelques circonstances, et s’appellera entocéphale (relativement à la tête ), et entogastre ( par rapport à l’abdomen ). Il remarque que la tête des insectes est composée de plusieurs segments. Nous avons aussi observé que le bec de la cigale, représentant la lèvre inférieure, ne tient pas à la tête, mais à la membrane qui l’unit avec le thorax. Aussi les deux cor- dons médullaires forment-ils „ sous la bouche., deux ganglions contigus. D’après ces motifs , considérons-nous le premier segment du corps des scolopendres, celui qui porte les deux crochets, comme une division de la tête analogue. Il paraît que Knoch avait distingué les épimères sous les dénominations de scapuloe et de parapleurce ; l’arrière-poitrine, par celle d’ acetabulum , tandis que la m edi-poitrine est le peristœthium. Le premier article des quatre hanches postérieures forme, dans la plupart des coléoptères, une lame transverse, s’emboîtant dans les flancs, et c’est , à ce qu’il me semble , la pièce qu’il nomme mcerium . EN GÉNÉRAL. OO9 Les insectes ayant toutes sortes cle séjours, ont aussi toutes sortes d’organes du mouvement , des ailes et des pieds , lesquels servent , dans plusieurs, de nageoires. Les ailes sont des pièces membraneuses, sèches, élastiques, ordinairement transparentes et attachées sur les côtés du dos du thorax : les premières, lors- qu’il j en a quatre ou qu’elles sont uniques, sur ceux de son second segment, et les secondes sur ceux du suivant ou du métathorax. Elles sont com - posées de deux membranes appliquées l’une sur ; l’autre et parcourues en divers sens par des ner- |j vures plus ou moins nombreuses, qui sont autant | de tubes trachéens , et formant tantôt un réseau , tantôt de simples veines. Un célèbre naturaliste , Jurine père, a tiré, pour la méthode,, un parti avantageux de la disposition et du croisement de ces nervures (1). Les demoiselles, les abeilles, les guêpes, I les papillons, etc., ont quatre ailes; maiscelles des pa- pillon s sont couvertes de petites écailles , qui , airpre- I miercoup d’œil, ressembientà de la poussière , etleui donnent les couleurs dont elles sont ornées. On les en ! lève aisément avec le doigt , et la portion de l’aile qui les aperdues est transparente. On voit au microscope , ) que ces écailles, de figures très variées, y sont implan - lées, par le moyen d’un pédicule , et disposées, gra- duellementetpar séries, ainsi que des tuilessur un toit. (0 V oyiez les généralités des hyménoptères. 3io DES INSECTES Au devant des ailes supérieures de ces insectes, sont deux espèces d’épaulettes (ptéry godes) , qui se pro- longent en arrière, le long d’une partie du dos , sur lequel elles s’appliquent. Dans certains insectes, les ailes restent droites, ou se replient sur elles-mêmes. Dans d’autres , elles sont doublées ou plissées longi- tudinalement en éventail. Tantôt elles sont horizon- tales, tantôt elles sont inclinées ou en toit ; dans plu- sieurs, elles se croisent sur le dos, ailleurs elles sont écartées (i). Les insectes à deux ailes , de l’ordre des diptères, ont au-dessous d’elles deux petits filets mobiles, terminés en massue , et qui, selon l’opinion la plus commune (2), semblent remplacer les deux ailes qui manquent. Onies nomme balanciers . D’autres insectes à deux ailes , et des plus extraordinaires , ont aussi deux balanciers, mais situés à l’extrémité antérieure du thorax, et que nous nommerons, pour les distinguer des autres , des prébalanciers . Au- dessus des balanciers est un petite écaille membra- neuse, formée de deux pièces réunies par l’un des bords , et semblables à deux battants de coquille (1) L’insecte est supposé en repos. La rapidité des vibrations de ces organes nous paraît etre Tune des principales causes du bourdonnement de divers animaux de cette classe. Les explications que Ton en a données ne sont pas encore satisfaisantes. (2) Appendices, selon moi, des trachées du premier segment abdornh nal et correspondants à cet espace, percé d’un petit trou, adjacent au côté antérieur d’une ouverture, avec un diaphragme membraneux et intérieur, que l’on voit, de chaque côté, au même segment, dans plusieurs criquets ou acrydiums . ( V^oyez mon Mémoire sur les appendices articulés des insectes, dans le Recueil des Mémoires du Muséum d’hist. natur.) EN 'GÉNÉRAL. 3 11 bivalve ; c’est Y aileron ou le cueilleron . Quelques coléoptères aquatiques en offrent aussi au-dessous de leürs élytres, et insérés à leur base. Beaucoup d’insectes, tels que les hannetons, les cantharides, etc. ^ ont, au lieu des deux ailes supé- rieures ou antérieures, deux espèces d’écailles plus ou moins épaisses et plus ou moins solides, opaques, qui s’ouvrent et se ferment, et sous lesquelles les ailes se replient transversalement dans le repos. Ces espèces d’étuis ont reçu le nom d 'élytres (i). Les insectes qui en sont munis sont appelés coléoptères , ou insectes à étuis. Ces pièces ne leur manquent jamais; mais il n’en est pas toujours ainsi des ailes. Dans d’autres insectes, l’extrémité de ces écailles est tout-à-fait membraneuse , comme les ailes ; on les nomme des demi-étuis ou héméljtres . L’écusson est une pièce ordinairement triangu- laire, située sur le dos du mésothorax, entre les attaches des élytres ou des ailes. Elle est quelquefois très grande, et recouvre alors la plus grande partie du dessus de l’abdomen. Divers hyménoptères of- frent en arrière d’elle, sur le mêlai borax , un petit espace qu’on nomme arrière-écusson ou faux-écus son. Les pieds sont composés d’une hanche de deux articles, d’une cuisse, d’une jambe d’un seul arti- (i) V oyez, pour leur composition chymique , un Mémoire précité de M. Odier , inséré dans le recueil des Mémoires de la Société d’histoire natur, de Paris, et l’article Insectes dudit Dict. classique d’hist. nât. 3i2 DES INSECTES cle, et d’un doigt, qu’on nomme habituellement tarse , et qui est divisé en plusieurs phalanges. Le nombre de ses articulations varie de trois à cinq^ ce qui dépend beaucoup des changements qu’é- prouvent, dans leurs proportions, la première et l’avant- dernièrè. Quoique leur supputation puisse quelquefois embarrasser, et que cette série numé- rique ne soit pas toujours en rapport avec l’ordre naturel, elle fournit néanmoins un bon caractère pour la distinction des genres : la dernière articu- lation est ordinairement terminée par deux crochets. La forme des tarses est sujette à quelques modifi- cations, suivant les habitudes des insectes. Ceux des espèces aquatiques sont ordinairement aplatis, très ciliés et en forme de rames (1). L’abdomen , qui forme la troisième et dernière partie du corps , se confond avec le corselet dans les myriapodes ; mais il en est distinct dans tous les autres insectes, ou ceux qui n’ont que six pieds. Il renferme les viscères, les organes sexuels, et pré- sente neuf à dix segments, mais dont quelques-uns sont souvent cachés ou très rapetissés. Les parties de la génération sont situées à son extrémité postérieure, et sortent par l’anus. Les ïules et les libellules font seuls exception. Les derniers anneaux de l’abdomen (i) M. Kirby, dans sa Monographie des abeilles d’Angleterre, désigne les deux tarses antérieurs sous le nom de main. Le premier article est la paumé {palma ). Conjointement avec M. Spence , il a publié des élémens d’entomologie , très détaillés et des plus complets. E» GÉNÉRAL. 5i5 forment , dans plusieurs femelles , un oviducte (oviscapte , Marcel de Serres) rétractile ou toujours saillant, plus ou moins compliqué, et leur servant de tarière. Il est remplacé par un aiguillon dans les femelles de beaucoup d’hyménoptères. Des cro- chets ou des pinces accompagnent presque toujours l’organe fécondateur du mâle (1). Les deux sexes ne se réunissent ordinairement qu’une seule fois, et cet accouplement suffit même, dans quelques genres, pour la fécondation de plusieurs générations succes- sives. Le mâle se place sur le dos de sa femelle , et leur jonction dure quelque temps. Celle-ci ne tarde pas à faire sa ponte (2) , et dépose ses œufs de la ma- nière la plus favorable à leur conservation, de sorte que les petits venant à éclore , trouvent à leur portée les aliments convenables. Souvent même elle les ap- provisionne. Ces soins maternels excitent fréquem- (1) Les organes gëne'rateurs mâles se composent d’un appareil prépara- teur de la semence et de pièces propres à la copulation. L’appareil pre'pa- rateur est formé de testicules , de canaux déférents et de vésicules sémi- nales. L’organe* copulateur nous présente le pénis et une armure constituée par des pièces environnantes, de diverses formes, faisant l’office de pinces , et avec lesquelles ces individus saisissent l’extrémité posté- rieure du corps de la femelle. L’organe générateur de ces derniers indi- t vidus a pour éléments l’ovaire, le réceptacle ou calice, formé par sa base, et l’oviducte. (Consultez, pour plus amples détails, les Mémoires de S M. Dufour, faisant partie des Annales des sciences naturelles, et une Dis- j sertation latine de M. Hegetsclrvveiler, Zurich, 1820.) (2) M. Audouin suppose qu’à l’égard d’un grand nombre d’insectes , les œufs sont fécondés, à leur passage, dans une poche située près de l’anus ; mais cette opinion a besoin d’être confirmée par des expériences 5 | et l’un dès naturalistes , qui a le plus étudié l’anatomie de ces animaux , ! M. Léon Dufour , ne la partage point DES INSECTES 3i4 ment notre surprise , et nous dévoilent plus particu- lièrement l’instinct des insectes. Dans des sociétés très nombreuses de plusieurs de ces animaux , tels que les fourmis, les termès, les guêpes, les abeilles, etc., les individus composant la majeure partie de la po* pulation, et qui , par leurs travaux et leur vigilance, maintiennent ces sociétés , ont été considérés comme des individus neutres ou sans sexe. On les a aussi désignés sous les noms à' ouvriers et de mulets . Il est reconnu aujourd’hui que ce sont des femelles dont les organes sexuels ou les ovaires n’ont pas reçu parfaite élaboration , et qui peuvent devenir fécon- des, si une amélioration dans leur nourriture déve- j loppe^ à une certaine époque de leur jeune âge, ces mêmes organes. * s Les œufs éclosent quelquefois dans le ventre de la mère; elle est alors vivipare . Le nombre des gé- nérations annuelles d’une espèce dépend de la durée de chacune d’elles. Le plus souvent il n’y en a qu’une ou deux par année. Une espèce , toutes choses égales, est d’autant plus commune, que les générations se succèdent avec plus de rapidité, et que la femelle est plus féconde. U u papillon femelle , après s’être accouplé, pond des œufs, desquels il naît, non pas des papillons y mais des animaux à corps très alongé , partagé en anneaux, à tête pourvue de mâchoires et de plu- sieurs petits yeux, ayant des pieds très courts , dont six écailleux et pointus, placés en avant, et d’au- EN GÉNÉRAL. 3l5 très en nombre variable , membraneux , attachés aux derniers anneaux. Ces animaux, connus sous le nom de chenilles y vivent un certain temps dans cet état, et changent plusieurs Fois de peau. Enfin il arrive une époque où , de cette peau de chenille , sort un être tout différent, de forme oblongue, sans membres distincts , et qui cesse bientôt de se mou- voir , pour rester long-temps avec l’apparence de mort et de dessèchement, sous le nom de chrj solide . En y regardant de très près , on voit en relief', sur la surface extérieure de cette chrysalide, des linéaments qui représentent toutes les parties du papillon, mais dans des proportions différentes de celles que ces parties auront un jour. Après un temps plus ou moins long, la peau de la chrysalide se fend , et le papillon en sort humide , mou , avec des ailes flasques et courtes ; mais en peu d’instants il se dessèche , ses ailes croissent , se raffermissent, et il est en état de voler. Il a six longs pieds, des antennes, une trompe en spirale, des yeux composés; en un mot, il ne ressemble en rien à la chenille dont il est sorti , car on a vérifié que les changements d’état ne sont autre chose que des développements successifs des parties contenues les unes dans les autres. Voilà ce qu’on appelle les métamorphoses des in- sectes. Leur premier état se nomme larve j le second, nymphe j le dernier, état parfait . Ce n’est que dans celui-ci qu’ils sont en état de produire. Tous les insectes ne passent point par ces trois DES INSECTES 3l6 états. Ceux qui n’ont point d’ailes sortent de l’œuf avec la forme qu’ils doivent toujours garder (l) : on les appelle insectes sans métamorphose . Parmi ceux qui ont des ailes, un grand nombre ne subit d’autre changement que de les recevoir : on les nomme insectes à demi-métamorphose . Leur larve ressemble à l’insecte parfait , à l’exception seule- ment des ailes, qui lui manquent tout-à-fait. La njmphe ne diffère de la larve que par des moignons ou rudiments d’ailes, qui se développent à sa der- nière mue pour mettre l’insecte dans son état parfait. Telles sont les punaises , les sauterelles , etc. Enfin , le reste des insectes pourvus d’ailes, nommés à mé- tamorphose complète , est d’abord une larve de la forme d’une chenille ou d’un ver, devient ensuite une njmphe immobile , mais présentant toutes les parties de l’insecte parfait, contractées et comme emmaillottées. Ces parties sont libres , quoique très rapprochées et appliquées contre le corps, dans les nymphes des coléoptères , des nevroptères , des hyménoptè- res, etc. ; mais elles ne le sont pas dans celles des lépidoptères, de beaucoup d’insectes à deux ailes. Une peau élastique ou d’une consistance assez ferme se moule sur le corps et ses parties extérieures , ou lui forme une sorte d’étui. Celle des nymphes ou chrysalides des lépidop- (ï) La Puce , les femelles des Mulilles , les Fourmis ouvrières , et quel- ques autres insectes , mais en petit nombre , excepte's, .ETS GÏllNÉRAL. 3ij tères, ne consistant qu’en une simple pellicule, ap- pliquée sur les organes extérieurs, suivant tous leurs contours, et formant, pour chacun d’eux, autant de moules spéciaux , comme l’enveloppe d’une momie , permet de les reconnaître et de les distinguer (1) ; mais celle des mouches, des syrphes, formée de la peau desséchée de la larve, n’a que l’apparence d’une coque en forme d’œuf. C’est une espèce de capsule ou d’étui , où l’animal est ren- fermé (2). Beaucoup de larves, avant de passer à l’état de nymphe, se préparent, avec de la soie qu’elles tirent de leur intérieur , et au moyen des filières de leur lèvre, ou avec d’autres matériaux qu’elles réunis- sent^ une coque où elles se renferment. L’insecte parfait sort de la nymphe par une fente ou une scission qui se fait sur le dos du corselet. Dans les nymphes des mouches , une de ses extrémités se dé- ! tache , en forme de calotte, pour le passage de l’in- | secte. Les larves et les nymphes des insectes à demi- métamorphose ne diffèrent de ces mêmes insectes en état parfait, qu’à raison des ailes. Les autres organes extérieurs sont identiques. Mais dans la métamorphose complète, la forme du corps des larves n’a point de rapport constant avec celle qu’au- ront ces insectes dans leur dernier état. 11 est ordi- i; (1) Pupa obtecia , Lin. 3i8 DES INSECTES nairement plus alongé ; la tête est souvent très dif- férente , tant par sa consistance que par sa figure , n’a que des rudiments d’antennes ou en manque absolument, et n’offre jamais d’yeux composés. Les organes de la manducation sont encore très disparates, ainsi qu’on peut le voir en comparant la bouche d’une chenille avec celle d’un papillon, la bouche de la larve d’une mouche avec celle de l’insecte entièrement développé. Plusieurs de ces larves m’ont point de pieds ; d’autres , telles que les chenilles , en ont beaucoup , mais qui, à l’exception des six premiers, sont tous membraneux et n’ont point d’ongles au bout. Quel# ques insectes , tels que les éphémères, nous présen- 1 tent, dans leur métamorphose , une exception sin- gulière. Parvenus à l’état parfait , ils se dépouillent i encore une fois de leurs ailes. Les insectes qui composent nos trois premiers ordres conservent toute leur vie la forme qu’ils ont ! en naissant. Les myriapodes, néanmoins, nous mon- trent une ébauche de métamorphose. Ils n’ont d’a* bord /que six pieds, ou en sont même, suivant M. Savi, tout- à- fait privés; les autres, ainsi que les segments dont ils dépendent , se développent avec l’âge. Il est bien peu de substances végétales qui soient à l’abri de la voracité des insectes; et comme celles qui sont nécessaires ou utiles à nos besoins ne sont pas plus épargnées que les autres, iis nous causent EN GÉNÉRAL. 3l9 de grands dommages , surtout dans les aimées favorables à leur multiplication. Leur destruction dépend beaucoup de la connaissance de leurs habi- tudes et de notre vigilance. Il en est d’omnivores, et tels sont les termes, les fourmis, etc., dont les ravages ne sont que trop connus. Plusieurs de ceux qui sont carnassiers, et les especes qui se nourrissent de matières soit cadavéreuses, soit excrémentielles, sont un bienfait de Fauteur de la nature , et com- pensent un peu les pertes et les incommodités que les autres nous font éprouver. Quelques-uns sont employés dans la médecine, dans les arts et dans l’économie domestique. Ils ont aussi beaucoup d’ennemis : les poissons détruisent une grande quantité d’espèces aquaii- I ques; beaucoup d’oiseaux, de chauves-souris, de lézards, etc., nous délivrent d’une partie de celles qui font leur séjour sur terre ou dans les airs. La plupart des insectes essaient de se soustraire, par la fuite ou par le vol, aux dangers qui menacent ' leur existence; mais il en est qui emploient, à cette fin , des ruses particulières ou des armes naturelles. Parvenus à leur dernière transformation , ou jouissant de toutes leurs facultés , ils se hâtent de j propager leur race, et ce but étant rempli , ils cessent bientôt d’exister. Aussi, dans nos climats, j chacune des trois belles saisons de l’année nous offre-t-elle plusieurs espèces qui lui sont propres. Il paraît cependant que les femelles et les individus 320 DES INSECTES neutres de celles qui vivent en société , ont une car- rière plus longue. Plusieurs individus, nés en au- tomne , se dérobent aux rigueurs de l’hiver, et repa~ raissent au printemps de l’année suivante. Ainsi que les végétaux , les espèces sont soumises à des circonscriptions géographiques. Celles , par exemple, du Nouveau-Monde, à l’exception d'un petit nombre et toutes boréales , lui sont essentielle- ment propres; il offre aussi plusieurs genres parti- culiers. L’ancien continent en possède à son tour qui sont inconnus dans l’autre. Les insectes du midi de l’Europe , de l’Afrique septentrionale et des con- trées occidentales et méridionales de l’Asie ont de grands rapports entre eux. Il en est de même de [ ceux des Mol tiques et des îles plus orientales, celles de la mer du Sud comprises. Plusieurs espèces du nord se retrouvent dans les montagnes des pays méridionaux. Celles d’Afrique diffèrent beaucoup de celles des contrées opposées de l’Amérique. Les insectes de l’Asie méridionale , à partir de l’Indus ou du Sind, et en allant à l’est , jusqu’aux confins de la Chine, ont de grands traits de ressemblance. Les régions intertropicales, couvertes de très grandes forêts et très arrosées, sont les plus riches en in- sectes; et, sous ce rapport, le Brésil et la Guyane sont le plus favorisés. Toutes les méthodes générales relatives aux in- sectes se réduisent essentiellement à trois. Swam- merdam a pris pour base les métamorphoses ; Lin- ÉN GÉNÉRAL 32! ïiæus s'est fondé sur la présence et l'absence des ailes , leur nombre , leur consistance , leur superpo- sition, la nature de leur surface, et sur l’existence ou l’absence d’un aiguillon; Fabricius n’a employé que les parties de la bouche. Les crustacés et les arach- nides, dans toutes ces distributions, font partie des insectes, et ils en sont, même les derniers dans celle de Linnæus, qu’on a généralement adoptée. Frisson cependant les en avait distraits, et sa classe des crus- tacés, qu’il place avant celle des insectes, renferme tous ceux de ces animaux qui ont plus de six pieds, c’est-à-dire les crustacés et les arachnides de if. de Lamarck, ou les insectes a.piropodesAe M. Savigny. Quoique cet ordre fût plus naturel que celui de Linnæus, il n’avait pas été suivi, et ce n’est que dans ces derniers temps que des observations ana- tomiques et l’exactitude rigoureuse des applications qu’on eu a faites, nous ont ramenés à la méthode naturelle (i). Je partage cette classe en douze ordres, dont les trois premiers, composés d’insectes privés d’ailes, ne changeant point essentiellement de formes et d’habitudes, sujets seulement, soit à de simples mues, soit à une ébauche de métamorphose, qui accroît le nombre des pieds et des anneaux du corps, j (i) Cuvier, Tabl. élém. de l’Hist. nat. des anim., et Leçons d’anat | compare'e ; Larnark , Système des anim. sans vertèbres ; Latreilie, Précis des caract. gènér. des insectes, et gener. crust. et insectorum. Consultez, I pour plus de details, Pexcellente introduction à l’Entomologie de MM. Kirby et Spence, déjà citée, p. 3 12. TOME I. o . 52 2 DES IJN SECTES répondent à l’ordre des arachnides antennistes de M. de Lamarck. L’organe de la vision n’est ordi- nairement , dans ces animaux , qu’un assemblage plus ou moins considérable d’yeux lisses , sous la forme de petits grains. Les ordres suivants compo- sent la classe des insectes du même naturaliste. Par ses rapports naturels , celui des suceurs , qui ne comprend que le genre puce , semble devoir ter- miner la classe. Mais comme je mets en tête les insectes qui n’ont point d’ailes, cet ordre ^ pour la régularité de la méthode, doit succéder immédia- tement à celui des parasites. Quelques naturalistes anglais ont établi, d’après la considération des ailes, de nouveaux ordres ; mais je ne vois pas la nécessité de les admettre , à l’exception cependant de celui des strésisptères , dont la dénomination me paraît vicieuse (i), et que j’appellerai rhipiptères (2). Le premier ordre , les Myriapodes , a plus de six pieds ( 24 et au-delà ), disposés dans toute la longueur du corps, sur une suite d’anneaux, qui en portent chacun une ou deux paires, et dont la première , et même dans plusieurs la se- conde, semblent faire partie de la Louche. Ils sont aptères (5). (x) Ailes torses. Les parties que Ton prend pour des éljrtres n’en sont pas. Voyez cet ordre. (2) Ailes en éventail. (3) Privés d’ailes et d’écusson. EN GÉNÉRAL. 3 2 5 Le second ordre, les Thysanoures , a six pieds , et l’abdomen garni sur les côtés de pièces mo- biles, en forme de fausses pattes, ou terminé par des appendices propres pour le saut. Le troisième ordre, les Parasites, a six pieds, manque d’ailes, n’offre pour organes de la vue , que des jeux lisses ; leur bouche est , en grande partie, intérieure, et ne consiste que dans un museau renfermant un suçoir rétractile , ou dans une fente située entre deux lèvres, avec deux mandibules en crochet Le quatrième ordre , les Suceurs, a six pieds, manque d’ailes (i) ; leur bouche est composée d’un suçoir renfermé dans une gaine cylindrique, de deux pièces articulées. Le cinquième ordre, les Coléoptères, asix pieds, quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’é- j tuis; des mandibules et des mâchoires pour la mas- tication ; les ailes inférieures pliées simplement en j travers , et les étuis crustacés (toujours horizontaux). Ils subissent une métamorphose complète, j Le sixième ordre , les Orthoptères (2) , a six (1) Us subissent des métamorphoses , et acquièrent des organes loco- motiles, qu’ils n’avaient pas à leur naissance. Ce caractère est commun | aux ordres suivants , mais dans ceux-ci la métamorphose développe une i autre sorte d’organes locomoliles, lés ailes. j (2) De Ge'er avait établi cet ordre et lui avait donné le nom de der j maptères , qu’Olivier a changé mal à propos en celui d’ orthoptères . Nous j conservons cependant ce dernier, parce que les naturalistes 'français l’ont généralement adopté. DES INSECTES 024 pieds; quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’étuis; des mandibules et des mâchoires pour la mastication ( recouvertes à leur extrémité par une galète ) ; les ailes inférieures, pliées en deux sens , ou simplement dans leur longueur, et les étuis ordinairement coriaces, le plus souvent croisés au bord interne ; ils ne subissent que des deipi-méta- inorplioses. Le septième ordre , les Hémiptères, a six pieds; quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’étuis crustacés, avec l’extrémité membraneuse , ou semblables aux inférieures , mais plus grandes et plus fortes ; les mandibules et les mâchoires rem- placées par des soies formant un suçoir, renfermé dans une gaine d’une seule pièce, articulée, cylin- drique ou conique, en forme de bec. Le huitième ordre , les Névroptères, a six pieds; quatre ailes membraneuses et nues; des mandibules et des mâchoires pour la mastication ; leurs ailes sont finement réticulées, et les inférieures sont or- dinairement de la grandeur des supérieures , ou plus étendues dans un de leurs diamètres. Le neuvième ordre, les Hyménoptères, a six pieds; quatre ailes membraneuses et nues ; des man- dibules et des mâchoires pour la mastication ; les ailes inférieures plus petites que les supérieures; l’abdomen des femelles presque tonjours terminé par une tarière ou par un aiguillon. Le dixième ordre , les Lépidoptères, a six pieds; EN GÉNÉRAL. 32 5 quatre ailes mepibraneuses >■ couvertes de petites ! écailles colorées, semblables à une poussière ; une pièce cornée, en forme d’épaulette , rejetée en ar- rière, insérée au-devant de chaque aile supérieure ; les mâchoires remplacées par deux filets tubulaires, réunis et composant une espèce de langue roulée en spirale sur elle-même (1). Le onzième ordre , les Rhipiptères , a six pieds ; Jl deux ailes membraneuses et plissées en éventail ; ' deux corps crustacés, mobiles, en forme de petits élytres , situés à L'extrémité antérieure du thorax (2); et pour organes de la manducation, simples mâ- choires , en forme de soies , avec deux palpes. Le douzième ordre , les Diptères, a six pieds ; i deux ailes membraneuses, étendues, accompagnées, | dans presque tous, de deux corps mobiles , en forme de balanciers, situés en arrière d’elles; et pour ! organes de la manducation , un suçoir d’un nombre variable de soies , renfermé dans une gaine ioarti- culée , le plus souvent sous la forme d’une trompe , j terminée par deux lèvres. S| (1) Spiritrompe. Voyez les .généralités de la classe. Le thorax des Lé | pidoptères a plus d’analogie avec celui des Névroptèrei qu’avec celui des Hyménoptères, la segment que j’ai nommé médiaire paraissant faire partie de l’abdomen , tandis que , dans ceux-ci et les Diptères , il est in corporé avec le thorax. (à) Formés , à ce que nous présumons, par des pièces analogues aux épaulettes ou pléry godes des lépidoptères. } 326 INSECTES MYRIAPODES. LE PREMIER ORDRE DES INSECTES, Les MYRIAPODES. (Myriapoda. — Mitosata . Fab.) Nommés vulgairement mille-pieds y sont les seuls animaux de cette classe qui aient plus de six pieds dans leur état parfait , et dont F abdomen ne soit pas distinct du tronc. Leur corps, dépourvu d’ailes, est composé d’une suite ordinairement considérable d’anneaux, le plus souvent égaux, et portant géné- ralement chacun, à l’exception des premiers, deux paires de pieds, le plus souvent terminés par un seul crochet, soit que ces anneaux soient indivis, soit qu’ils soient partagés en deux demi - segments y ayant chacun une paire de ces organes, et dont l’un seulement offre deux stigmates (i). Les myriapodes ressemblent, pour la plupart, à de petits serpents ou à des néréides, ayant des pieds très rapprochés les uns des autres , dans toute la longueur du corps. La forme de ces organes s’é- tend même jusqu’aux parties de la bouche. Les mandibules sont biarticulées et immédiatement suivies d’une pièce en forme de lèvre , quadrihde , (i) Les anneaux du corps des insectes ont généralement deux stig- mates. Si l’on considère sous ce point de vue les anneaux du corps des scolopendres, notamment des grandes espèces, celles qui ont vingt-une paires de pattes , l’on verra qu’ils sont alternativement pourvus ou privés de deux stigmates , et qu’ainsi , comparativement à ces derniers animaux, ce ne sont réellement que des demi' anneaux. Dès lors chaque segment complet a deux paires de pattes , mais dont une surnuméraire , puisque , dans les autres insectes, les anneaux munis de pattes n’en ont que deux. INSECTES MYRIAPODES. O27 à divisions articulées ou semblables à de petits pieds, et qui par sa situation correspond à la languette des crustacés ; viennent ensuite deux paires de petits pieds, dont les seconds en forme de grands crochets dans plusieurs, paraissent remplacer les quatre mâchoires de ces derniers^ ou bien les deux ainsi que la lèvre inférieure des insectes : ce sont des | sortes de pieds buccaux. Les antennes , au nombre j! de deux, sont courtes, un peu plus grosses vers le bout ou presque filiformes, de sept articles dans les uns, d’un grand nombre dans les autres et sé | tacées. Leurs jeux sont ordinairement formés d’une réunion d’jeux lisses , et si dans les autres , ils offrent une cornée à facettes, ces lentilles sont néanmoins proportionnellement plus grandes, plus rondes et plus distinctes que celles des yeux des insectes. Les stigmates sont souvent très petits, et leur quantité , à raison de celle des anneaux, est ordinairement 1 plus considérable que dans ces derniers , où elle n’est au plus que de dix-huit ou vingt. Le nombre de ces anneaux et celui des pieds augmente avec l’âge , j caractère qui distingue encore les myriapodes des || insectes, ceux-ci naissant toujours avec le nombre de j segments qui leur est propre, et toutes leurs pattes à j crochets, ou proprement dites, se développai! ta la j lois, soit à la même époque , soit lorsqu’ils passent à l’état de nymphe. M. Savi, fils, professeur de minéra j logie à Pise, qui a fait u ne étude particulière des iules; : a. observé qu’ils sont privés , à la sortie de l’œuf, de 328 INSECTES MYRIAPODES. ces organes : ces animaux éprou vent donc une vé- ritable métamorphose. Dans les uns, les organes sexuels masculins sont toujours placés immédiate- ment après la septième paire de pattes, sur le sixième ou septième segment du corps , et ceux de la femelle près de l’origine des seconds pieds ; dans les autres, ces deux sortes d’organes sont situées comme d’ordinaire , à l’extrémité postérieure du corps . La position des parties masculines des premiers^ comparée avec celle qu’elles ont dans les crustacés et les arachnides , semblerait indiquer la séparation du tronc et de l’abdomen ; à l’égard des autres myriapodes , où les organes sexuels sont posté- rieurs , l’on remarque qu’il s’opère dans une portion analogue du corps de certaines espèces ( scolopendra morsitans un inversion dans Tordre successif des stigmates , ce qui paraîtrait annoncer la même dis- tinction. Les myriapodes vivent et croissent plus long- temps que les autres insectes, et suivant M. Savi, il faut au moins deux ans à quelques-uns ( les ïules), pour que les organes génitaux deviennent apparents. De cet ensemble de faits , l’on peut conclure que ces animaux se rapprochent d’une part des crus- tacés et des arachnides , et de l’autre des insectes ; mais sous la considération de la présence, de la forme et de la direction des trachées , ils appar- tiennent à la classe des derniers. Nous les partagerons en deux familles, parfaite- FAMILLE DES CHILOGJN ATHES. 5 29 ment distinctes , tant à raison de leur organisation , que de leurs habitudes , et composant dans Linnæus, deux coupes génériques. La première famille des Myriapodes, celle Des CHILOGNATHES ( Chilogkatha. Latr. ) , ou le genre des IULES (. laïus ) de Linnæus , À le corps généralement crustacé et souvent cylindrique ; les antennes , un peu plus grosses vers le bout ou presque d’égale grosseur, et com- posées de sept articles ; deux mandibules épaisses , sans palpes, très distinctement divisées en deux portions par une articulation médiane , avec des dents imbriquées et implantées dans une concavité | de son extrémité supérieure ; une espèce de lèvre ( languette ) (i) , située immédiatement au-dessous d’elles, les recouvrant, crustacée, plane, divisée à sa surface extérieure par des sutures longitudinales et des échancrures, en quatre aires principales, tuberculées au bord supérieur^ et dont les deux in- termédiaires plus étroites et plus courtes , situées à l’extrémité supérieure d’une autre aire, leur servant de base commune; les pieds très courts et toujours terminés par un seul crochet ; quatre pieds situés immédiatement au-dessous de la pièce précédente , ! de la forme des suivants, mais plus rapprochés à |; a ( _ a (1) Lcvre inferieure composée des deux paires de mâchoires des crus- i lacés , selon M. Sayiftny. INSECTES MYRIAPODES. 35o leur base, avec l’article radical proportionnellement plus long ; et la plupart des autres, attachés pardon* ble paire, à un seul anneau. Les organes génitaux masculins sont situés immédiatement après la sep- tième paire de pieds , et ceux de l’autre sexe derrière les seconds. Les stigmates sont placés alternative- ment, en dehors de l’origine de chaque paire de pieds, et très petits. Les chilognathes marchent très lentement ou se glissent , pour ainsi dire , sur le plan de position, et se roulent en spirale ou en boule. Le premier segment du corps, et dans quelques-uns le suivant , est plus grand, et présente la forme d’un corselet ou d’un petit bouclier. Ce n’est guère qu’au quatrième dans les uns, qu’au cinquième ou au sixième dans les autres, que la duplicature des paires de pieds com- mence; les deux ou quatre premiers pieds sont même entièrement libres jusqu’à leur naissance, ou ils n’adhèrent à leurs segments respectifs, que par une ligne médiane ou sternale. Les deux ou trois derniers anneaux sont apodes. On voit de chaque côté du corps une série de pores , qu’on avait pris pour des stigmates , mais qui; d’après M. Savi, sont simplement destinés à la sortie d’une liqueur acide et d’une odeur désagréable , qui paraît servir à la défense de ces animaux; les ouvertures propres à la respiration , et dont on lui doit la découverte , sont placées sur la pièce sternale de chaque segment , et commtiniqnent intérieurement avec une double série FAMILLE DES CH1L0GN ATHES. 55 I de poches pneumatiques , disposées en chapelet , tout le long du corps, et d’où partent des branches trachéennes qui vont se répandre sur les autres or- ganes. Suivant une observation de M. Straus, les poches ou trachées vésiculeuses ne sont point liées les unes aux autres, ainsique de coutume, par une trachée principale. Aux environs de Pise, où M. Savi a recueilli les observations précitées ,, les amours de Fïule commun commencent vers la fin de décembre et finissent vers la mi-mai. Les organes copulateurs du mâle sont placés dans cette espèce sous le sixième segment , mais ils ne se montrent sous cette forme que lors- que l’individu est parvenu environ au tiers de sa taille ordinaire ; jusqu’alors cette place est occupée par une paire de pattes , la quinzième , et qui existe toujours dans les femelles; ici, l’orifice des parties sexuelles est placé entre le premier et deuxième segment. Des gloméris et des ïules femelles m’ont jj offert par derrière la naissance de la seconde paire de pattes, deux petits mamelons convexes qui pa- raissent caractériser ce sexe ; celui des mâles con- || siste aussi en deuxmamelons, mais terminés chacun par un crochet écailleux et contourné. Dansl’accou- plement, ces insectes redressent et appliquent Lune contre l’autre, face à face, les extrémités antérieures ! de leurs corps, et s’entrelacent inférieurement. Le corps des individus venant de naître est en forme ■de rein, parfaitement uni et sans appendices. Dix- 352 INSECTES MYRIAPODES. huit iours après, il subissent une première mue ,, et ils prennent seulement alors la forme des adultes ; mais ils n’ont encore que vingt-deux segments , et le nombre total de leurs pattes est de vingt-six paires. M. Savi paraît contredire l’assertion de De Géer ^ qui dit n’en avoir compté que trois paires et que huit anneaux dans les jeunes individus ; mais est-il bien certain que la mue dont parle M. Savi soit réellement la première , et ne doit-on pas , au contraire, présumer que ces jeunes individus ne passent pas subitement d’un état où ils n’offrent aucun appendice locomotile, à celui où ils en montrent jusqu’à vingt-six paires, ou qu’en un mot d’autres changements de peau, mais qui ont pu échapper à M. Savi, ont eu lieu et ont développé successivement ce nombre de pattes? Les observa- tions du Réaumur suédois ne confirment-elles pas ces transitions graduelles? Quoi qu’il en soit , selon M. Savi , les dix-huit premières paires de pattes servent seules à la locomotion ; à la seconde mue, l’animal en offre trente-six paires et à la troisième quarante-trois; le* corps alors se compose de trente segments. Enfin, dans l’état adulte, le mâle en a trente-neuf et la femelle soixante-quatre ; deux ans après, ils muent encore, et c’est alors seulement qu’apparaissent les organes de la géné- ration. Depuis îa naissance, qui a lieu en mars, jus- qu’en novembre, époque où M. Savi a cessé ses observations , ces changements de peau se renou- FAMILLE DES CHILOGTN ATHES. 555 vellenl à peu près de mois en mois. On découvre dans la dépouille jusqu’à la membrane qui tapisse intérieurement le canal alimentaire et les trachées. Les organes de la bouche sont les seules parties que M. Savi n’a pu retrouver (1). Ces insectes se nourrissent de substances soit vé- gétales , soit animales, mais mortes et décomposées, et pondent dans la terre un grand nombre d’œufs. Us ne forment dans Linnæus , qu’un genre. Les Iules. (Iulus. L. ) Que nous divisons comme il suit : Les uns ont le corps crustacé, sans appendices au bout , et les antennes renflées vers leur sommet. Les Gloméris. ( Glomeris. Latr. ) Semblables à des cloportes , ovales, et se roulant en boule. Leur corps, convexe en dessus et concave en dessous, a, le long de chacun de ses côtés inférieurs^, une rangée de petites écailles, analogues aux divisions latérales des trilo- bites. Il n’est composé , la tête non comprise, que de douze segments ou tablettes, dont le premier, plus étroit, forme une sorte de collier en demi-cercle transversal , et dont le suivant et le dernier les plus grands de tous; celui-ci est I voûté et arrondi au bout. Le nombre des pattes est de trente- quatre dans les femelles, et de trente-deux dans les mâles, ses organes sexuels remplaçant la paire qui manque. Ces ani- (i) Voyez le Bulletin général et universel de M. le baron de Férussac, décembre 1823. Les observations de M. Savi , dont ce journal offre un extrait , sont consignées dans le mémoire suivant : Osservazioni per ser - vire alla sloria di una speeie di julus communissima , Bologna , 1817. Le même savant en a publié un autre , en 1819, suri e Juins fœtidissimus. INSECTES MYRIAPODES. 334 maux sont terrestres et vivent sous les pierres dans les ter- rains montueux (i"). Les Iules propres. (ïultjs. Lin.) Qui ont le corps cylindrique et fort long, se roulant en spirale, et sans saillie en forme d’arête ou de bord tranchant sur les côtés des anneaux. Les plus grandes espèces vivent à terre, particulière- ment dans les lieux sablonneux, les bois, et répandent une odeur désagréable. Les plus petites se nourrissent de fruits, de racines ou de feuilles de plantes potagères. On en trouve quelques autres sous les écorces d’arbres , dans la mousse, etc. Ulule très- grand (7. maximus, Lin.)Marcg., Bras., p. 255. Propre à l’Amérique méridionale, a jusqu’à sept pouces de long. Ulule des sables ( I. sabulosus , Lin. ) Schæff. , Elem., entom, lxxiii. — J. fasciatus , De G., Insect., Vil, xxxvi , i g, io ; Leacli. , Zooî. , misccll . , cxxxm ; long d’environ seize lignes, d’un brun noirâtre, avec deux lignes rous- sâtres le long du dos; cinquante- quatre segments, dont l’avant-dernier terminé par une pointe forte, velue et cornée au bout. — En Europe. Ulule terrestre (/. terrestris. Lin. ) Geoff. , Insect. ,11, xxn, 5; d’un quart plus petit , cendré bleuâtre , entrecoupé de jaunâtre clair ; quarante - deux à quarante - sept segments. — Avec le précédent (2). Les Polydemes. (Polydesmus; Lat.), Semblables aux ïules par la/ forme linéaire de leur corps et l’habitude de se rouler en spirale, maïs dont les segments (1) Iulus ovalis, Lin. ; Gronov., Zooph., pl. xvn, 4 ■> à 5 — Qnisciis zonalus , Pariz. , Faun. , Insect; gérai. , IX , xxm ; Glomeris marginata , Leach , Zool. miscell. , cxxxii; — Oaiscus pustulatus , Fab. ; Panz., ibid. , xxn. (2) Voyez les deux Meïnoires précités de M. Savi, et le Zoolog. miscel ; de M. Leach, lom. III, à l’égard de ces deux espèces et de quelques autres d’Angleterre. Ajoutez Iulus indus, Lin.; De G, >VIï, xliii , 7 p Séb. , Mus. II , xxiv ,4 ,5; — Séb. , Mus. I, lxxxi, 5 ; — Schræt., Ab- bandl. , I , 11157. FAMILLE DES CHILOPODES. 535 -sont comprimés sur les côtés inférieurs, avec une saillie en forme de rebord ou d’arête au-dessus. On les trouve sur les pierres, et le plus souvent dans les lieux humides (i). Les espèces qui ont des yeux apparents forment le genre Craspedosome de M. Leach pi). Les autres ont le corps membraneux., très mou, et terminé par des pinceaux de petites écailles. Leurs antennes sont de la même grosseur. Tels sont Les* Pollyxènes. ( Pollyxenus. Latr. ) Qui ne comprennent encore qu’une seule espèce, rangée avecles Scolopendres (Se. lagitra. L. )par Linnæus, Geoffroy et Fabricius. C’estl eluleàqueue en pinceau de DeGeer, ïnsect. , Vil, xxxvi, 1 , 2, 3; Zool. miscell. , cxxxv, B. Cet insecte est très petit, oblong, avec des aigrettes de petites écailles sur les côtés, et un pinceau blanc à l’extrémité postérieure du. corps. Il a douze paires de pieds, placées sur autant de demi-anneaux. Il se tient dans les fentes des murs et sous les vieilles écorces. La seconde famille de Myriapodes , Les CHILOPODES (Chilopoda. Lat. ) , ou le genre des Scolopendres (Scolopendra) de Linnæus, etc. ! Ont les antennes plus grêles vers leur extrémité, de quatorze articles et au-delà; une bouche composée ! de deux mandibules, munies d’un petit appendice en forme de palpe , offrant dans leur milieu l’ap- parence d’une soudure , et terminées en manière J (1) Les Iules complanatus (Zool. miscel., cxxxv. À) dep ressers, stigma , jl trideritatus de Fabricius; Ses Scolopendres ? dorsales , cljpeata. (2) Les espèces, inconnues avant M. Leach, paraissent propres à la || Grande-Bretagne. Voyez la planche cxxxiv de son Zoological miscel- lany, tom. IIL INSECTES MYRIAPODES. 536 de cuilleron dentelé sur ses bords; d’une lèvre (i) quadrifide , dont les deux divisions latérales plus grandes, annelées transversalement, semblables aux pattes membraneuses des chenilles ; de deux palpes ou petits pieds réunis à leur base, ongui- culés au bout; et d’une seconde lèvre (2) Formée par une seconde paire cte pieds dilatés et joints à leur naissance, -et terminés par un Fort crochet, mo- bile et percé sous son extrémité d’un trou, pour la sortie d’une liqueur vénéneuse. Le corps est déprimé et membraneux. Chacun de ses anneaux est recouvert d’une plaque coriace ou cartilagineuse , et ne porte y le plus souvent, qu’une paire de pieds (5) ; la dernière est ordinai- (1) Pièce analogue à la lèvre inferieure des Cbilognates, représentant, selon moi, la langue des crustacés , mais pouvant aussi faire l'office de mâchoires ; c’est ce que M. Savigny nomme première lèvre auxiliaire. (2) Seconde lèvre auxiliaire du même. Elle n’est point annexée avec la tête , mais avec l’extrémité antérieure du premier demi-segment. Les deux pieds a crochets forment , par la réunion et la dilatation de leur premier article, une plaque en forme de menton et de lèvre. Le même demi-segment porte les deux premiers pieds ordinaires. Dans les Scolo- pendres propres de M. Leach , les deux premiers stigmates sont situés sur le troisième demi-segment, abstraction faite du premier; le second et le suivant composeront le premier anneau complet , et alors les deux pre- miers stigmates se trouveront placés , comme dans les autres insectes , sur un espace correspondant au prothorax. Cette seconde lèvre auxiliaire pourra ainsi représenter la lèvre inférieure des insectes hexapodes broyeurs. Mais ici le pharynx est situé en avant de celte lèvre, au lieu que, dans les myriapodes , il est placé au-devant de la première lèvre auxiliaire. C’est d’après ces rapports et plusieurs autres, fournis parles entomos- tracés et les arachnides , que je considère les pieds des insectes hexapodes comme les analogues des six pieds-mâchoires des crustacés décapodes. (3) Ils ne sont, dans ce cas , que des demi-anneaux. Voyez les géné- ralités de l’ordre. FAMILLE DES CHILOPODES. SSj ment rejetée en arrière, et s’alonge en forme de queue. Les organes de la respiration sont composés en totalité ou en partie de trachées tubulaires. Ces animaux courent très vite, sont carnassiers, fuient la lumière, et se cachent sous les pierres, les vieilles poutres, les écorces des arbres, dans la terre , le fumier, etc. Les habitants des pays chauds les redoutent beaucoup, les espèces qu’on y trouve étant fort grandes, et leur venin pouvant être plus actif. La scolopendre mordante est désignée aux Antilles par l’épithète de malfaisante . On en connaît qui ont une propriété phosphorique. Les organes sexuels sont intérieurs et situés à l’extrémité postérieur du corps, comme dans la plupart des insectes suivants. Les stigmates sont plus sensibles que dans la famille précédente , et latéraux ou dorsaux. Cette famille , qui, dans la méthode de M. Leach, forme son ordre des Syngnathes , peut, d’après ces I derniers caractères , la nature des organes respira- toires et les pieds , se diviser ainsi : Les unes n’ont que quinze paires de pattes (ij, et leur corps vu en dessus présente moins de segments qu’en dessous. Les Scutigeres. ( Scutigera. Lam. — Cermatia. tlig. ) Qui ont le corps recouvert de huit plaques en forme d’é- cussons, sous chacune desquelles M. Marcel de Serres a ob- servé deux poches pneumatiques ou trachées vésiculaires, (i) Le docteur Leach compte deux paires de plus, parce qu’il comprend dans ce nombre les palpes et les pieds en forme de crochets de la têter TOME I, 23 INSECTES ’MÎ Kl APODES* 338 recevant l’air, et communiquant avec des trachées tubu- laires latérales et inférieures. Le dessous du corps est di- visé en quinze demi-anneaux, portant chacun une paire de pieds terminés par un tarse fort long , grêle et très articulé j les dernières paires sont plus alongées ) les yeux sont grands et à facettes. Elles ont des antennes grêles et assez longues } les deux palpes saillants et garnis de petites épines. Le corps est plus court que dans les autres genres de la même famille , avec les articles des pieds proportionnellement plus longs. Les scuti gères , qui, d’après ces caractères , font le passage delafamille précédente à celle-ci, sont fort agiles, et perdent souvent une partie de leurs pieds lorsqu’on les saisit. L’espèce de notre pays (i) se cache entre les poutres ou les solives des charpentes des maisons. Les Lîthobies. (Lithobius. Leach. ) Qui ont les stigmates latéraux, le corps divisé, tant en dessus qu’en dessous, en un pareil nombre de segments , portant chacun une paire de pieds, et les plaques supérieu- res alternativement plus longues et plus courtes, en recou- vrement , jusque près de l’extrémité postérieure. L eLithobie fourchu ( ScoLopendra forficata^ Lin.) Fabr., De G. ; Geoff. , Hist. des insect; , II, xxn, 3 ; Panz., Faun., insect.Germ. L. , xm ; Leach. , Zool., misceil., cxxxvii (2). Les autres ont au moins vingt -une paires de pattes et les segments sont, tant en dessus qu’en dessous, de gran- deur égale et en même quantité. Les Scolopendres propres. (Scolopendra, Lin.) Celles qui à partir des deux pieds venant immédiatement après les deux crochets formant la lèvre extérieure, n’en of- (1) La Scolopendre à vingt-huit pattes de Geoffroy, qui paraît différer de la coleoptrata de Panzer, Faun. insect. Germ. , L. , xn , et de celle de.Linnæus; — - lulus araneoides , Pall. ; Spicil. Zool., ÏX, îv, i6j — Scolopendra longicornis , Fab. 5 de Tranquebar. Voyez aussi Leach , Zool. miscel, Cermatia Iwida , cxxxvi , et le 1 4e volume des Transactions îinne'ennes. (2) L. variegatus , lœvilabrum , Leach, Trans. îinn. Soc., XI. Voyez aussi le troisième volume de son Zoological nrisceîîany. INSECTES THYSANOURES. 55f) frent que vingt-une paires, et dont les. antennes ont dix-sept articles composant les genres Scolopendre et Crytops de M. Leach. Les yeux sont distincts, au nombre de huit, quatre de chaque côté, dans le premier et celui qui comprend les plus grandes espèces; ils sont nuis ou très peu visibles dans le second. Les départements les plus méridionaux de la France et d’autres contrées du sud de l’Europe nous offrent une es- pèce ( Scolopendre cingulata , Latr.; Sc. morsitans , Vill. , entom., tom. IV, xi, 17, 18.) presque aussi grande quelque- fois que l’espèce ordinaire des Antilles, mais ayant le corps plus aplati (1). Les crytops ont leurs antennes plus grenues que les scolopendres et les deux pieds postérieurs plus grêles. Le docteur Leach en mentionne deux espèces trouvées dans les environs de Londres (2). Dans les Scolopendres composant le genre Géophile ( Geophilus) du même, le nombre des pieds est au-dessus de quarante-deux et souvent très considérable. Les anten- nes n4ont que quatorze articles et leur extrémité est moins amincie; le corps est proportionnellement plus étroit et plus long. Les yeux sont peu distincts. Quelques espèces sont électriques (3). LE SECOND ORDRE DES INSECTES , ■ . Les THYSANOURES (Thysanoura.), | Comprend des insectes aptères , portas seulement sur six pieds, sans métamorphose , et ayant de j (1) Scolopendre/, morsitans. Lin.; De Géer, Insect. , VII, xliii, 1. Voyez , pour d’autres espèces, le troisième vol. du Zoolog. miscellany du docteur Leach; la Scolopendra gigantea de Linnæus (Brown., Jam. , xlîi, 4 ), et d’autres grandes espèces, mais incomplètement décrites. (2) Crytops hortensis, Zool. misc.,cxxxix; ejusd., ib. ; Crytops S avignii, ' (3) S . electrica , Lin. ; Frifch. , Insect, , XI, vin, 1; — - S. occiden- ta lis , lin.; List. itin. , vi ; — S. phosphorea , lin. Tombée du ciel 54o INSECTES THYS ANOURES. plus, soit sur les côtés, soit à l’extrémité de l'ab- domen , des organes particuliers de mouvement. La famille première des Thysanoures, celle Des Lépismènes (Lepismenæ. Lat. ), À les antennes en forme de soies, et divisées, dès leur naissance, en un grand nombre de petits ar- ticles ; des palpes très distincts et saillants à la bou- che; l’abdomen muni de chaque côté , en dessous, d’une rangée d’appendices mobiles, en forme de fausses pattes , et terminé par des soies articulées , dont trois plus remarquables; et le corps toujours garni de petites écailles luisantes. * . Elle ne comprend qu’un genre de Linnæus. Les Lépismes. (Lepisma. L.) Leur corps est alongé et couvert de petites écailles, souvent argentées et brillantes, ce qui a fait comparer l’espèce la plus commune à un petit poisson. Les an- tennes sont en forme de soies, et ordinairement fort lon- gues. La bouche est composée d’un labre, de deux man- dibules presque membraneuses, de deux mâchoires à deux divisions, avec un palpe de cinq à six articles, et d’une lèvre à quatre découpures et portant deux palpes à quatre articulations. Le thorax est de trois pièces. L’abdomen , qui se rétrécit peu à peu vers son extrémité postérieure, a, le long de chaque côté du ventre, une rangée de petits appendices portés sur un court article, sur un vaisseau , à 100 milles du continent. Voyez le tome troisième du ■Zool. miscelîaoi. de M. Leaeh. Geophilus maritimus , cxl , x , 2; — * G. Jongicornis , Tab. ead. , 3-6, et quelques autres espèces, FAMILLE DES LÉPISMÈNES. 34 1 et terminés en pointes soyeuses ; les derniers sont plus longs ; de l’anus sort une espèce de stylet écailleux , comprimé et de deux pièces; viennent ensuite les trois soies articulées , qui se prolongent au-delà du corps. Les pieds sont courts, et ont souvent des hanches très grandes , fortement comprimées et en forme d’écailles. | Plusieurs espèces se cachent dans les fentes des châssis qui restent fermés , ou qu’on n’ouvre que rarement, sous des planches un peu humides, dans les armoires. D’autres vivent retirées sous les pierres. Ces insectes courent très vite ; quelques-uns sautent par le moyen des filets de leur queue. On en fait deux sous-genres. Les Machiles. (Màchilis. Latr. — Petrobias. Leach. ) Dont les yeux sont très composés, presque contigus, et occupent la majeure partie de la tête; qui ont le corps con- vexe et arqué en dessus , et l’abdomen terminé par des petits filets propres pour le saut, et dont celui du milieu, placé au- dessus des deux autres , est beaucoup plus ioug. Les palpes maxillaires sont très grands et en forme de pe- tits pieds. Le thorax est étranglé, avec son premier segment plus petit que le second et en voûte. Ces insectes sautent très bien et fréquentent les lieux pierreux et couverts. Toutes les espèces connues sont d’Eu- j rope(i). Les Lépismes. (Lepisma. Lin. — Forbicina. Geoff. Leach. ) Qui ont les yeux très petits, fort écartés, composés d’un petit nombre de grains ; le corps aplati , et terminé par trois filets de la même longueur , insérés sur la même ligne , ét ne | servant point à sauter. (i) Lepisma polypoda , Lin.; L saccharina , Vill , Entom. ? Lin., IV, xi, i; Roem., Gener. , insect. , xxix, i ; Éorbicine cylin- drique, Geoff. ; — Lepisma thezeana , Fab. ; — Petrobius marilimus, , Leach, Zoolog. miscellan. , cxlv. INSECTES THYSANOURES. 542 Leurs hanches sont très grandes. La plupart des espèces se trouvent dans l'intérieur des maisons. Le Lépisme du sucre ( L. saccharina , Lin. ), — la Forbi - cine plate. y Geoff. , Insect., Il, xx, 3 y Schœff., Elem. en- * tom., lxxv 5 long de quatre lignes, d'une couleur argentée et un peu plombée, sans taches, est, dit-on , originaire de l'Amérique, et devenu commun dans nos maisons. On trouve souvent avec lui et dans les mêmes lieux le Lépisme rubanné ( vittata , Fab.), qui a le corps cendré , pointillé de noirâtre, avec quatre raies de cette dernière couleur le long du dos de l'abdomen. 11 y en a d'autres es- pèces sous les pierres. La seconde famille des Thysanoures, celle Des PODURELLES ( Podurellæ. Lat. ), Dont les antennes sont de quatre pièces, dont# la bouche n’offre point de palpes distincts et sail- lants , et qui a l’abdomen terminé par une queue fourchue, appliquée, dans l’inaction, sous le ventre, et servant à sauter , ne forme aussi dans Linnæus qu’un genre. Des PODURES. (PODURA. L. ) Ces insectes sont très petits, fort mous, alongés, avec la tête ovale et deux yeux formés chacun de huit petits grains. Leurs pieds n’ont que quatre articles distincts. La queue est molle , flexible et composée d'une pièce in- férieure , mobile à sa hase , à l'extrémi té de laquelle s’ar- ticulent deux tiges, susceptibles de se rapprocher, de s’écarter ou de se croiser , et qui sont les dents de la fourche. Ces insectes peuvent redresser leur queue , la pousser avec force contre le plan de position , comme s’ils débandaient un ressort, et s^élever ainsi en l’air, et sauter , de même que les puces , mais h une hauteur INSECTES PARASITES. 5/^î) moindre. Ils retombent ordinairement sur le dos, la queue étendue en arrière. Le milieu de leur ventre offre une partie relevée , ovale et divisée par une fente. Les uns se tiennent sur les arbres, les plantes, sous les écorces ou sous les pierres ; d’autres , à la surface des eaux dormantes, quelquefois sur la neige même, au temps du dégel. Plusieurs se réunissent en sociétés nom* breuses , sur la terre , les chemins sablonneux , et res- semblent de loin à un petit tas de poudre à canon. La multiplication de quelques espèces paraît se faire en hiver. Les Podures proprement dites. (Podura. Latr.) Ont les antennes de la même grosseur et sans anneaux ou petits articles à la dernière pièce. Leur corps est presque li- néaire ou cylindrique, avec le tronc distinctement articulé, et l’abdomen étroit et oblong(i). Les Smynthures. ( Smynthurus. Latr. ) Ont les antennes plus grêles vers leur extrémité, et termi- nées par une pièce annelée ou composée de petits articles. Le tronc et l’abdomen sont réunis en une masse globuleuse ou ovalaire (2). -AAUL— ■■■ ■«- ■ 1 ■J-'.-'J .J'-EfU 11 1 ■■J"™1 ■ 1 ■■ . l.’M . ■"1I" ni ■«■■■ H ■■■.■_■ . ■■ ■ . . — 1.— JP- LE TROISIÈME ORDRE DES INSECTES , Les PARASITES (Parasita. Lat. — Anoplura. Leach.), Ainsi nommés de leurs habitudes ( voyez plus bas ) , n’ont que six pieds , et sont aptères de même i (1) Podura arborea. Lin. ; De Géer, Insect., VII , 11, 1-7; — P. J nivalis , Lin. ; De G. ibul. , 8-105 — P. aquatica , Lin. ; De G., ibid. . 11 175 — P. plumbea , Lin. ; De G. , ibid , iit , 1- 4 ; — P. ambulans , Lin. ; De G., ibid. , 5-6 ; — P. aquatica grisea , De G., ibid. , 11 , 18, ai. Les Podures vaga , villosa , cincta , annulata , pus ilia , lignorum , fimttaria , de Fabricius. (2 ) Podura atra , Lin.; De Géer, ibid.y ni, 7-1 4 5 les Podures vi- \ridis , polypoda , minuta , signala , de Fab. INSECTES PARASITES. 344 que les thysanoures; mais leur abdomen n'a point d'appendices articulés et mobiles. Ils n'ont, pour organes de la vue , que quatre ou deux petits yeux lisses ; leur bouche est en grande partie intérieure, et présenté au dehors soit un museau ou un ma- melon avancé renfermant un suçoir rétractile , soit deux lèvres membraneuses et rapprochées , avec deux mandibules en crochets. Ils ne forment dans Linnæus que le genre des Poux. (Pediculus. L.) Leur corps est aplati , presque transparent , divisé en douze ou onze segments distincts, dont trois pour le tronc , portant chacun une paire de pieds. Le premier de ces segments forment souvent une espèce de corselet. Les stigmates sont très distincts. Les antennes sont courtes , de la même grosseur , composées de cinq arti- cles et souvent insérées dans une échancrure. Chaque côté de la tête offre un ou deux petits yeux lisses. Les pieds sont courts et terminés par un ongle très fort ou par deux crochets, dirigés l’un yers l’autre. Ces animaux s’accrochent ainsi facilement , soit aux poils des qua- drupèdes, soit aux plumes des oiseaux, dont ils sucent le sang, et sur le corps desquels ils passent leur vie et se multiplient. Ils attachent leurs œufs à cçs appendices cutanés. Leurs générations sont nombreuses et se succè- dent très rapidement. Quelques causes particulières^ et qui nous sont inconnues, les favorisent d’une manière extraordinaire, et c’est ce qui a lieu, par rapport au pou de U homme r~dans la maladie pédiculaire ou phti- riase, et même dans notre enfance. Ces insectes vivent constamment sur les mêmes quadrupèdes et sur les mê- mes oiseaux , ou du moins sur des animaux de ces classes INSECTES PA K'ASITES. 545 qui ont des caractères et des habitudes analogues. Un oiseau en nourrit souvent de deux sortes. Leur démar- che est, en général , assez lente. Les uns ( Pediculea, Leach ), tels que Les Poux proprement dits (Pediculus. Deg. ), Ont pour bouche un mamelon très petit, tubulaire , situé à l’extrémité antérieure de la tête, en forme de museau , et renfermant, dans l’inaction , un suçoir. Leurs tarses sont composés d’un article dont la grosseur égale presque celle de la jambe , terminé par un ongle très fort, se repliant sur une saillie, en forme de dent de la jambe, et faisant avec cette pointe l’office de pince. Ceux que j’ai observé ne m’ont offert que deux yeux lisses, un de chaque côté. L’homme en nourrit de trois sortes ; leurs œufs sont connus sous le nom de lentes. Dans les deux espèces suivantes, le thorax est bien di- stinct de l’abdomen , de sa largeur et de longueur moyenne. Elles forment le genre pediculus, proprement dit, du docteur Leach (i). „ Le Pou humain du corps ( P. humanus corporis , De G. , Insec.t., VII, ï, 7). D’un blanc sale, sans taches, avec les découpures de l’abdomen moins saillantes que dans îa sui- vante. Elle vient uniquement sur le corps de l’homme, et pullule d’une manière effrayante dans la maladie pédicu- laire. Le Pou humain de la tête. ( P. humanus capitis , De G., ïnsect., "VII , 1 , 6. ) Cendré, avec les espaces où sont situés les stigmates bruns ou noirâtres; lobes ou découpures de l’abdomen arrondis. — Sur la tête de l’homme, et particu- lièrement des enfants. Les mâles de cette espèce et de la précédente ont, à l’extrémité postérieure de leur abdomen , une petite pièce écailleuse et conique, en forme d’aiguillon, probablement l’organe sexuel. Les Hottentots, les Nègres, différents singes, mangent les (t) Zoolog. misceîlan., III . INSECTES PARASITES. 346 poux, ou sont phtirophages. Oviedo prétend avoir observé que cette vermine abandonne, à la hauteur des Tropiques, les nautoniers espagnols qui vont aux Indes, et qu’elle les re- prend au même point, lorsqu’ils reviennent en Europe. On dit encore que dans l’Inde, quelque sale que l’on soit, l’on n’en a jamais qu’à la tête. Il fut un temps où la médecine employait le pou de l’homme pour les suppressions d’urine , en l’introduisant dans le canal de l’urètre. Le docteur Leach forme un genre propre, phthirus , avec le Fou du pubis ( P. pubis , Lin. ), Red. , Exp. , xix, i • qui a le corps arrondi et large, le thorax très court , se confondant presque avec l’abdomen , et les quatre pieds postérieurs trè^forts. On le désigne vulgairement sous le nom de Morpion. Il s’attache aux poils des parties sexuelles et des sourcils. Sa piqûre est très forte. Consultez , pour ces espèces vivant sur l’homme ? le beau traité des maladies de la peau du docteur Alibert, médecin j du roi. Redi a figuré, mais grossièrement, plusieurs autres espè- ces, qui se trouvent sur divers quadrupèdes. Celle qui vit sur Iç porc a le thorax très étroit , avec l’abdomen fort large. Elle est le type du genre Hœmatopinus de M. Leach (i), le pou du bufle , figuré par De Géer ( insect., VII, i, 12), présente des caractères plus importants. Les autres ( Nirmidea , Leach ), tels que Les Ricins (Ricinus. De G.; — Nirrnus , Herm. Leach. ), Ont la bouche inférieure , et composée à l’extérieur de deux lèvres et de deux mandibules en crochet. Leurs tarses sont très distincts, articulés et terminés par deux crochets égaux. A l’exception d’une seule espèce , celle du chien , toutes les autres se trouvent exclusivement sur les oiseaux. Leur P) Zoolog. miscellan, , cxlvi ; P. suis , Panz. , Faun. insect. Gerrn. , LI , xvi. Le Pou du cerf , Panz , ibid. , xv, appartient au genre Mélophage , de l’ordre des Diptères. INSECTES PARASITES. 54-7 tête est ordinairement grande , tantôt triangulaire , tantôt en demi-cercle ou en croissant, et a souvent des saillies angulaires. Elle diffère quelquefois dans les deux sexes , de même que les antennes. J’ai aperçu , dans plusieurs , deux yeux lisses rapprochés de chaque côté de la tête. Suivant des observations que m’a communiquées M. Savigny, ces insectes ont des mâchoires avec un palpe très petit sur cha- cune d’elles , et cachées par la lèvre inférieure , qui a aussi deux organes de la même sorte. Ils ont encore une espèce de langue. M. Leclerc de Laval m’a dit avoir vu , dans leur estomac , des parcelles de plumes d’oiseaux, et croit que c’est leur seule nourriture. De Géer assure cependant avoir trouvé l’estomac du ricin du pinçon rempli de sang7 dont il venait de se gorger. L’on sait aussi que ces insectes ne peuvent vi- vre long-temps sur les oiseaux morts. On les voit alors se promener avec inquiétude sur leurs plumes, particulièrement sur celles de la tête et des environs du bec. Kédi en a aussi représenté un grand nombre d’espèces. Les unes ont la bouche située près de l’extrémité anté- rieure de la tête. Les antennes sont insérées à côté, loin des yeux ,et très petites (i). Dans les autres 7 la bouche est presque centrale $ les an- tenues sont placées très près des veux, et leur longueur égale presque la moitié de celle de la tête (*2). Un célèbre naturaliste allemand, le docteur Nitzsch, pro- fesseur à Halle, a fait une étude très approfondie dei’organi sation tant intérieure qu’extérieure de ces animaux, ainsi que l’atteste son Mémoire sur les insectes épizoïques , inséré dans le Magazin entomoîogique de M. Germar. Le genre ,(i) Pediculus sternœ himndinis , Lin.; De G., Insect. , VII, rv, 12; — Pediculus corvi coracis, Lin.; De G., ibid. , 11; — Ricinusjrin- gillcs De G., ibid. ., 5,6, 7; — Pediculus tinnunculi , Panz., ibid. , xvn. (2) Picinus gallinœ , De G. , ibid. , 1 5 : sur îa poule , les perdrix et les faisans; — P. emberizœ , De G. , ibid. , g; — P. mergi , De G. , ibid. , i3, i4; — P. canis , De G., ibid. , 16; — Pediculus pcivonis , Panz., ibid., xix ; Latr. , Hist. nat. des 'Fourni. , 389 , xii, 5. Voyez encore Panzer, ibid. , pl. xx-xxxv. Son Pediculus ardece , xvm , paraît être le même que le Ricin du plongeon de De G. , iv, 1 5. 548 INSECTES PARASITES-. pediculus proprement dit , ou celui dont les espèces sont munies d’un suçoir, est rangé, par lui , avec les hémiptères épizoïques. Les ricins de De Géer et d’autres, ou les nirmes d’Hermann fils , c’est-à-dire les espèces pourvues de mandi- bules, de mâchoires, sont rapportés à l’ordre des orthop- tères , et désignés collectivement par la dénomination de mallophages. Deux genres de cette division se rapprochent des précédents, en ce que ces animaux vivent aussi sur des mam- mifères , tels sont ceux de Trichodecte ( Trichodectes) et de Gyrope ( Gyropus ). Dans le premier, les palpes maxillaires sont nuis ou indistincts, et les antennes sont filiformes et de trois articles. Les espèces se trouvent sur le chien , le blai- reau, la belette, la fouine, etc. Dans le second, les palpes maxillaires sont apparents, les antennes sont plus grosses vers le bout et de quatre articles. Ses mandibules n’ont point de dents, les palpes labiaux sont nuis et les quatre tarses postérieurs n’ont qu’un seul crochet au bout. Ces der- niers caractères le distinguent d’un autre genre ayant aussi ij des palpes maxillaires visibles , des antennes de quatre arti- cles et plus grosses vers le bout, et la bouche antérieure, celui de Liothee ( Liotheum ). Ici les mandibules sont biden- tées; les palpes labiaux sont distincts, et tous les tarses sont terminés par deux crochets. Les espèces se trouvent i. sur divers oiseaux, au lieu que les gyropes vivent sur les quadrupèdes nommés vulgairement Cochons dJinde. 1 Un quatrième et dernier genre, dont les espèces sont exclusivement propres aux oiseaux, est celui de Philop- tere ( Phi lop te rus ). Les antennes ont cinq articles, dont le troisième offre souvent, dans les -mâles, un rameau, formant avec le premier une pinee ; ces organes sont i. filiformes. Les palpes maxillaires sont invisibles. Les tarses ont deux crochets à leur extrémité, mais non diver- gents , comme le sont ceux des liothées. Ici, d’ailleurs, les mâles ont six testicules , trois de chaque côté , et leurs quatre vaisseaux biliaires sont épaissis vers le milieu de leur lon- gueur. Ceux des trichodectes et des phiioptères n’offrent point ce renflement, et leurs testicules ne sont qu’au nom- bre de quatre, deux de chaque côté. Dans ces deux genres , encore, il y a dix ovaires, cinq de chaque côté • dans les INSECTES SUCEURS. 54g îiothées femelles, où ce savant a pu les observer, il n’en a vu que six, trois de chaque côté. Ï1 n’a point de connais- sance positive sur le nombre de ceux des gyropes femelles et de celui des tèsticules de l’autre sexe. Dans tous ces genres, le thorax est biparti , c’est-à-dire que le prothorax et le méso- thorax composent le tronc apparent, et que sa troisième di- vision ou le métathorax se réunit et se confond avec l’abdo- men. M. Kirbv avait le premier, à ce que jecrois, désigné ainsi ce segment ; mais M. Nitzsch me paraît avoir aussi employé, le premier les deux autres dénominations ( voyez les généra- lités de la classe des insectes). Les limites de cet ouvrage nous interdisent l’exposition des sous-genres qu’il a établis. Nous remarquerons seulement que celui qu’il nomme Goniodes , le quatrième du genre philoptère, est uniquement propre aux gallinacés. Dans le recueil de mémoires qui termine notre histoire des fourmis, nous avons décrit avec détail une es- pèce de ricin ( Philoptère ). . M. Léon Dufour a formé avec le pou de la mélilte de i M. Kirbv , déjà très bien observé par De Géer , qui le prend pour la larve du méloe proscarabée , ainsi que par ce cé- lèbre entomologiste anglais, un nouveau genre ( Trion - j gulin des andrenettes ) , dont il a publié et représenté les caractères dans le tome treizième (g, li. ) des Annales des sciences naturelles. Si cet insecte n’était point la larve de ce méloe, ainsi que le pense M. Kirby, nul doute qu’il ne formât, dans l’ordre des parasites, un sous-genre propre; 'mais, d’après les recherches de MM. Lepeletier et Servile , le sentiment de De Géer est confirmé. |j LE QUATRIÈME ORDRE DES IJYSECTES, Les SUCEURS(Suctoria .De G.; — Siphonaptera.'Lâ.tT.'), Qui composent le dernier des insectes aptères , ont pour bouche un suçoir de trois (i) pièces, ren- fermeés entre deux lames articulées, formant , réu- (i) Roesel n’en représente que deux ; mais MM. Kirby et Straus en INSECTES SUCEURS. 55o nies, une trompe ou un bec, soit cylindrique, soit conique, et dont la base est recouverte par deux écailles . Ces caractères distinguent exclusivement cet ordre de tous les autres , et même de celui des hé- miptères , dont il se rapproche le plus sous ces rap- ports , et dans lequel Fabricius a placé ces insectes.' Les suceurs subissent en outre de véritables méta- morphoses, analogues à celles de plusieurs insectes à deux ailes } comme les titulaires. Cet ordre n’est composé que d’un seul genre, celui Des Puces. (Pulex. L. ) Leur corps est ovale , comprimé , revêtu d’une peau assez ferme , et divisé en douze segments , dont trois composent le tronc, qui est court, et les autres l’abdo- men. La tête est petite, très comprimée, arrondie en dessus, tronquée et ciliée en devant; elle a, de chaque côté, un œil petit et arrondi, derrière lequel est une fossette où l’on découvre un petit corps mobile, garni de petites épines. Au bord antérieur, près de l’origine du bec , sont insérées les pièces que l’on prend pour les antennes, qui sont à peine de la longueur de la tête et composées de quatre articles presque cylindriques. La gaine ou bec est divisée en trois articles. L’abdomen est fort grand , et chacun de ses anneaux est divisé en deux ou formé de deux lames, Fune supérieure et l’autre 'in- férieure. Les pieds sont forts, particulièrement les der- niers, propres pour le saut, épineux, avec les hanches et les cuisses grandes , et les tarses composés de cinq ar- out observe une de plus. Suivant celui-ci, les deux écaillés, recouvrant la base du bec , sont des palpes. INSECTES SUCEURS. 55 1 ticles, dont le dernier se termine par deux crochets alongés; les deux pieds antérieurs sont presque insérés sous la tête , et le bec se trouve dans leur entre-deux. Le mâle est placé, dans Eaçcoupîement , sous sa fe- melle , de manière que leurs têtes sont en regard. La fe- melle pond une douzaine d’œufs , blancs et un peu vis- queux ; il en sort de petites larves sans pieds , très alon- gées , semblables à de petits vers, très vives, se roulant en cercle ou en spirale, serpentant dans leur marche; d’abord blanches et ensuite rougeâtres. Leur corps est composé d’une tête écailleuse, sans yeux, portant deux très petites antennes , et de treize segments , ayant de petites fondes de poils, avec deux espèces de crochets au bout du dernier. Leur bouche offre quelques pe- tites pièces mobiles, dont ces larves font usage pour se pousser en avant. Après avoir demeuré une douzaine de jours sous cette forme, les larves se renferment dans une petite coque soyeuse, où elles deviennent nymphes , et dont elles sortent en état parfait au bout d’un espace de temps de la même durée. Chacun connaît la Puce commune ( Pulex irritons , L.), Rœs., 1ns., 11, n, ïv, qui se nourrit du sang de l’homme , du chien, du chat; sa larve habite parmi les ordures, sous les ongles des hommes malpropres, dans les nids des ij oiseaux, surtout des pigeons, s’attachan t au cou de leurs |i petits, et les suçant au point de devenir toute rouge. |i La Puce pénétrante (Pul. pénétrons , L.), Catesb., Caro!., III, x, 3 (i), forme probablement un genre particulier. Son 1 bec est de la longueur du corps. Elle est connue en Amé- rique sous le nom de Chique. Elle s’introduit sous les I ongles des pieds et sous la peau du talon , et y acquiert bientôt le volume d’un petit poids par le prompt accrois- | (i) M. Dumëril a donne une excellente figure de cet animal, dans j son ouvragé intitulé : Considérations générales sur la classe des insectes; i et dans la Dictionnaire des sciences naturelles. 552 INSECTES COLÉOPTÈRES. sement des œufs qu'elle porte dans un sac membraneux sous le ventre. La famille nombreuse à laquelle elle donne naissance occasione, par son séjour dans la plaie, un ulcère malin difficile à détruire, et quelquefois mortel. On est peu ex- posé à cette incommodité fâcheuse si on a soin de se laver souvent, et surtout si l’on se frotte les pieds avec des feuilles de tabac broyées, avec le roucou et d’autres plantes âcres et amères. Les Nègres savent extraire avec adresse l’animal de la partie du corps où il s’est établi. Divers quadrupèdes et oiseaux nourrissent des puces qui paraissent différer spécifiquement des deux précédentes. LE CINQUIÈME ORDRE DES INSECTES, LesCOLÉOPTÈRES(Coleoptera;— - Eleutherata.'Fab.), Ont quatre ailes, dont les deux supérieures crusta- eées, en forme d’écailles, horizontales, et se joignant au bord interne par une ligne droite; des mandibules et des mâchoires; et les ailes inférieures pliées seu- lement en travers , et recouvertes par les deux autres, qui leur forment des sortes d’étuis , et que l’on dé- signe sous ce nom ou par celui d’élytre (i). Iis sont, de tous les insectes, les plus nombreux et les mieux connus. Les formes singulières, les couleurs brillantes ou agréables que présentent plu- sieurs de leurs espèces, le volume de leur corps, la consistance plus solide de leurs téguments, qui rend leur conservation plus facile , les avantages (i) Voyez, pour les caractères anatomiques des insectes de cet ordre , les Annales des sciences naturelles , tome VIII, pag. 36, où M. Dufour en présente un résume. INSECTES COLÉOPTÈRES. 353 nombreux que l’étude retire de la variété de formes de leurs organes extérieurs, etc. , leur ont mérité l’attention particulière des naturalistes. Leur tête offre deux antennes de formes variées , et dont le nombre des articles est presque toujours de onze ; deux yeux à facettes, point d’yeux lisses ( i) ; et une bouche composée d’un labre, de deux man- dibules, le plus souvent de consistance écailleuse, de deux mâchoires, portant chacune un ou deux palpes., et d’une lèvre formée de deux pièces, le menton et la languette, et accompagnée de deux palpes, ordinairement insérés sur cette dernière pièce. Ceux des mâchoires, ou leurs extérieurs, lorsqu’elles en portent deux, n’ont jamais au-delà | de quatre articles ; ceux de la lèvre n’en ont ordinairement que trois. Le segment antérieur du tronc, ou celui qui est I au-devant des ailes , et qu’on nomme habituellement le corselet, porte la première paire de pieds, et |j surpasse de beaucoup, en étendue, les deux autres | segments (2). Ceux-ci s’unissent étroitement avec j la base de l’abdomen, et leur partie inférieure, ou la poitrine , sert d’attache aux deux autres paires de ij : — - | (1) On a aperçu dans quelques brachéîytres deux petits points jau- | nàtres, que Ton a pris pour des yeux lisses, mais, à ce que je pense , j sans examen approfondi, d’autant plus que les forficules, genre d'or- thoptères le plus voisin des coléoptères, n’en offrent point, j (2) La membrane intérieure offre, de chaque côté , par derrière , un j stigmate, caractère qu’on n'avait pas encore, à ce que je crois, retnar- ! qué, mais dont l’existence était présumable. TOME l. 2 0 INSECTES COLÉOPTÈRES. 55^ pieds (1). Le second, sur lecjuel est placé l’écusson, se rétrécit en devant, et forme un court pédicule qui s’emboîte dans la cavité intérieure du premier, et lui sert de pivot dans ses mouvements. Les élytres et les ailes prennent naissance sur les bords latéraux et supérieurs de l’arrière-tronc. Les élytres sont crustacées , et , dans le repos, s’appli- quent l’une contre l’autre, par une ligne droite , le long* de leur bord interne , ou à la suture , et tou- jours dans une position horizon taie. Presque toujours elles cachent les ailes, qui sont larges et pliées trans- versalement. Plusieurs espèces sont aptères, mais les élytres existent toujours. L’abdomen est sessile ou uni au tronc par sa plus grande largeur. Il est composé, à l’extérieur, de six à sept anneaux, membraneux en dessus, ou d’une consistance moins solide qu’en dessous. Le nombre des articles des tarses varie depuis trois (2) jusqu’à cinq. Les coléoptères subissent une métamorphose com- plète. La larve ressemble à un ver, ayant une tête écailleuse , une bouche analogue , par le nombre et les fonctions de ses parties , à celle de l’insecte parfait , et ordinairement six pieds. Quelques es- pèces, en petit nombre, en sont dépourvues, ou n’ont que de simples mamelons. (1) Le me'sothorax est toujours court et e'troit, et le me'ta thorax , sou- vent spacieux, est sillonne' longitudinalement dans son milieu. (2) A en juger par analogie , les coléoptères dits monomères ont proba- blement trois articles aux tarses , mais dont les deux premiers e'chappent à la vue ; cette section et celle des dimères ont e'te' supprime'es. FAMILLE DES CARNASSIERS. 355 La nymphe est inactive, et ne prend pas de nourriture. L’habitation, la manière de vivre et les autres habitudes de ces insectes , soit dans leur pre- mier âge, soit dans le dernier , varient beaucoup. Je divise cet ordre en quatre sections, d’après le nombre des articles des tarses. La première comprend les Pentamères , ou ceux dont tous les tarses ont cinq articles, et se compose de six familles, dont les deux premières distinguées des autres par l’existence d’un appareil excrémentiel double (i). La première famille des Coléoptères Penta- mères , Les CARNASSIERS Cuv. (CARN1VORA. — Adéphages . Clairv. ) (2). A deux palpes à chaque mâchoire , ou six en tout. Les antennes sont presque toujours en forme de fil ou desoie, et simples. j Les mâchoires se terminent par une pièce écail- I leuse , en griffe, ou crochue, et le côté intérieur est I garni de cils ou de petites épines. La languette est ! enchâssée dans une échancrure du menton. Les deux pieds antérieurs sont insérés sur les côtés d’un ster- j (1) D’après M- Dufour, les boucliers ou Silpha , genre de la quatrième famille , en offrent aussi un , mais unique , ou sur un seul côte'. (2) Cette famille, l’une des plus considérables des cole'optères , déjà illustrée, quant à la méthode, par les travaux de MM. Weber, Clairville et Bonelli, sortira enfin du calios, sous le rapport des espèces , si M. le comte Dejean continue le Specïes des coléoptères de sa collection, dont il a publié deux volumes, ouvrage remarquable par F exactitude des descriptions. 25* 356 INSECTES COLÉOPTÈRES. mira comprimé et portés sur une grande rotule ; les deux postérieurs ont un fort trochanter à leur nais- sance; leur premier article est grand, paraît se confondre avec F arrière-poitrine , et a la forme dm n triangle curviligne , avec le côté extérieur axcavé. Ces insectes font la chasse aux autres, et les dé- vorent. Plusieurs n’ont point d’ailes sous leurs ély- tres. Les tarses antérieurs de la plupart des mâles sont dilatés ou élargis. Les larves sont aussi très carnassières. Elles ont , en général, le corps cylindrique, alongé, et com- posé de douze anneaux ; la tête , qui n’est pas com- prise dans ce nombre , est grande , écailleuse , ar- mée de deux fortes mandibules recourbées à leur pointe , et offre deux antennes courtes et coniques , deux mâchoires divisées en deux branches, dont l’une est formée par un palpe , une languette portant deux palpes plus courts que les précédents, et six petits yeux lisses de chaque côté. Le pre- mier anneau est recouvert d’une plaque écailleuse ; les autres sont mous ou peu fermes! Les trois pre- miers portent chacun une paire de pieds , dont l’ex- trémité se courbe en avant. Ces larves diffèrent selon les genres. Celles des ci- cindèles et de l’ariste bucéphale ont le dessus de la tête très enfoncé dans son milieu , en forme de cor- beille , tandis que sa partie inférieure est bombée. Elles ont, de chaque côté, deux petits yeux lisses beaucoup plus gros, et semblables à ceux des ly- famille des carnassiers. 55/ coses ou clés araignées-loups, La plaque supérieure du premier segment est grande ; et eu bouclier de- mi-circulaire. Le huitième au 0 eau a sur le dos deux mamelons à crochets; le dernier n’a point d’appendices remarquables. Dans les autres larves de cette famille qui nous sont connues , à l’exception de celle des oiùophrons, la tête est moins forte et plus égaie. Les yeux lisses sont très petits et semblables. La pièce écailleuse du premier anneau est carrée , et ne déborde point le corps. Le huitième n’a point de mamelons ,, et: le dernier est terminé par deux appendices co- niques, outre un tube membraneux formé par le prolongement de la partie du corps ouest F anus» Ces appendices sont cornés et dentés dans les larves des calosomes et des carabes. Ils sont charnus, ar iiculés et plus longs dans celles des harpales et des | iicines. Le corps des avant-dernières est un peu plus ! court, avec la tète un peu plus grosse. La forme des mandibules des unes et des autres se rapproche de celle qu’elles ont dans l’insecte parfait. La larve de l’omophron bordé, d’après les observations de M. Des uiarest, a une forme conique, une tête grande, avec deux très fortes mandibules, et n’offre que J Jeux yeux; l’extrémité postérieure du corps, qui se rétrécit peu à peu/se termine par un appendice Je quatre articles. Je n’en ai compté que, deux à ceux des» larves des Iicines et des harpales,. Celte famille a toujours un premier estomac: 358 INSECTES COLÉOPTÈRES. court et charnu ; un second alongé, comme velu à l’extérieur à cause des nombreux petits vaisseaux dont il est garni, un intestin court et grêle. Les vaisseaux hépatiques, au nombre de quatre, s’in- sèrent près du pylore. Il y en a de terrestres et d’aquatiques. Les terrestres ont des pieds uniquement propres à la course, et dont les quatre postérieurs sont in- sérés à égales distances, les mandibules entièrement découvertes, la pièce terminant les mâchoires, droite inférieurement, et seulement courbée à son extré- mité, et, le plus souvent, le corps oblong, avec les yeux saillants. Toutes leurs trachées sont tubu- laires ou élastiques. Leur intestin se termine par un cloaque élargi, muni de deux petits sacs qui sé- parent une humeur âcre (i). (i) M. Léon Dufour a présenté, dans les Annales des sciences natu- relles (VIII , p. 36) , le résumé suivant des caractères anatomiques des insectes de cette division : « Les Carabiques sont chasseurs et carnassiers. La longueur de leur tube digestif ne surpasse pas plus de deux fois celle de leur corps. L’œso- phage est court; il est suivi d’un yn &o£ musculo-membraneux bien déve- loppé, très dilatable; puis vient un gésier ovale ou arrondi , à parois cel- luleuses et élastiques, armé intérieurement de pièces cornées mobiles , propres à la trituration, et muni d’une valvule à ses deux orifices. Le ventricule chylifique , qui lui succède , est d’une texture molle èt expan- sible, constamment hérissé de papilles plus ou moins prononcées, et rétréci en arrière. U intestin grêle est assez court. Le coecwn a la forme du jabot. Le rectum est court dans les deux sexes. Les vaisseaux hépatiques ne sont qu’au nombre de deux, en arc diversement reployé, et s’im- plantent, par quati e insertions isolées, autour de la terminaison du ven- tricule chylilique. Les testicules sont formés chacun parles circonvolu- tions agglomérées d’un seul vaisseau spermatique , tantôt presqu’à nu . tantôt revêtues d’une couche adipeuse , d’une sorte de tunique vaginale . FAMILLE DES CÀ IlN ASSIERA. 3% Ils se divisent en deux tribus. La première, celle des Cicindélètes ( Cicinde - letœ , Lat. ), comprend le genre Des Cicindèles. ( Cicindela . L. ) Qui a , au bout des mâchoires , un onglet qui s’arti- cule , par sa base , avec elles . Leur tête est forte, avec de gros yeux, des maudL bules très avancées et très dentées, et la languette fort courte, cachée derrière le menton. Leurs palpes labiaux sont composés distinctement de quatre articles; ils sont I généralement velus, ainsi que les maxillaires. La plupart des espèces sont exotiques. Les unes ont une dent au milieu de l’échancrure du ni en ton ; les palpes labiaux écartés à leur naissance, avec le pie- rnier article presque cylindrique, sans prolongement angu- laire à son extrémité; et les palpes maxillaires extérieurs manifestement avancés au-delà du labre. Ici les tarses sont semblables et à articles cylindriques dans les deux sexes ; L’abdomen est large , presque en forme de ! cœur, et entièrement embrassé par des élytres soudées, et | dont le bord extérieur forme une carène. Les canaux déférents sont souvent repliés en épididyme. Les vésicules \ séminales , au nombre de deux seulement, sont filiformes. Le conduit ! ejaculateur est court , la verge grêle et alongée , V armure coputalricè I plus ou moins compliquée. Les ovaires n’ont que sept à douze gaines lf ovigères à chacun, multiloculaires, réunies en un faisceau conoïde. L’oré ducte est court. La glande sébacée , composée d’un vaisseau sécréteur , tantôt filiforme, tantôt renflé à son extrémité, et d’un réservoir. La vulve S s’acecompagne de deux crochets rétractiles. Les œufs sont ovales-oblongs, || L’existence d’un appareil de sécrétion excrëmenlitielle est un des traits anatomiques les plus saillants de tous les Carabiques. Il consiste en une -s |j ou plusieurs grappes d’ utrieules sécrétoires dont la forme varie selon les genres , en un long canal efférent , en une vessie ou réservoir contractile , en un conduit excréteur dont le mode d’excrétion varie, et en un liquide J excrété qui a des qualités ammoniacales. L 'organe respiratoire a des stig mates ou boutons bivalves , et des trachées toutes tubulaires, ^e System < nerveux ne diffère pas de celui de Coléoptères en général ». 56o UN SECTES COLÉOPTÈRES. Les Manticores. (Manticora. Fab.) Les deux seules espèces (i) connues habitent exclusive- ment la Cafrerie • ce sont les plus grandes du genre. L’une d’elles (Manticorapallida, Fab.) est rapportée, avec doute, par M. Williams Mac-Leay, à un nouveau genre, qu’il nomme Platychile ( Platychile •) , et qui ne nous paraît guère différer des manticores qu’en ce que les élytres ne sont point soudées (2). Là les trois premiers articles des deux tarses antérieurs sont sensiblement plus dilatés ou plus larges dans les mâles que dans les femelles. Tantôt le corps est simplement ovale ou oblong, avec le corselet presque carré, sub-isométrique, ou plus large que long, et point globuleux, ni en forme de nœud. Le troi- sième article des tarses antérieurs des mâles ne s’avance point intérieurement, et le suivant est inséré à son ex- trémité. Parmi celles-ci, les espèces dont les palpes labiaux sont sensiblement plus longs que les maxillaires externes , avec le pénultième article plus long que le dernier, forment deux sous-genres. Les Mégacéphales. ( Megacephala. Lat. ) Qui ont le labre très court, transversal, et le premier ar- ticle des palpes labiaux beaucoup plus long que le suivant, et saillant au-delà du menton (3). Les Oxy cheiles. (Oxycheila. Dej . ) Dont le labre est en forme de triangle alongé , et dont le premier article des palpes labiaux n’est pas beaucoup plus (1) Manticora maxïllosa , Fab. 5 Oliv. , col. III, 37, 1, 2 5 Hist. nat. des coléopt. d’Eur. ,1,1,15— Manticora pallida , Fab. (2) Annulosa javanica , I , pag. g. (3) Cicindela megalocephala , Fab. ; Oliv. , II , 33 , 1 1, 12 ; C, caro~ lina , Oliv. , ibid. , xi , 225 — Magacephala euphratica , Hist. natur. des cole'opt. d’Eur. , I, 1, 2. Voyez , pour les autres espèces , le Species general des cole'opt. de M. le comte Dejean, tom. I, pag. 6 et suiv. FAMILLE DES CARNASSIERS.' 56 t long que le suivant, et ne dépasse point l’échancrure du menton (i). Dans les espèces suivantes , les palpes labiaux sont tout au plus de la longueur des maxillaires externes, avec le dernier article plus long que le précédent. Elles composent aussi deux sous-genres. Les Euprosopes. (Euprosopus. Lat., Dej.) Où le troisième article des palpes labiaux est plus épais que le dernier, et dont les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont peu alongés, aplatis , carénés en dessous, et également ciliés des deux côtés. Les yeux sont très gros, ces insectes se tiennent sur les arbres (2). Les Cicindèees propres. ( Cicindela. Lat. Ne s’éloignant guère des euprosopes qu’en ce que le troi- sième article des palpes labiaux nJest pas notablement plus épais que le suivant} et par leurs tarses antérieurs, dont les trois premiers articles sont, dans les mâles, fort alongés, plus fortement ciliés au côté interne qu’à l’opposé, et sans carène en dessous. Leur corps est ordinairement d’un vert plus ou moins foncé, mélangé de couleurs métalliques et brillantes, avec des taches blanches sur les étuis. Elles fréquentent les lieux secs, exposés au soleil, courent très vite, s’envolent dès qu’on les approche , et prennent terre à peu de distance. Si on continue de les inquiéter, elles ont recours aux mêmes moyens. Les larves de deux espèces indigènes , les seules qu’on ait observées , se creusent dans Ja terré un trou cylindrique assez profond, en employant leurs mandibules et leurs pieds. Pour le déblayer, elles chargent le dessus de leur tête des molécules de terre qu’elles ont détachées, se retournent , (1) Cicindela trisiis , Fab. ; Oliv. , Coléopt., II, 33 , m, 35; Oxy- cheîla trislis , Dej. , Species génér. des coléopt. , I, pag. 165 — Cicindela hipustulata , Latr.} Voyag. de MM. Humb. et Bonpl. ; Obsery. d’anat. et de zool. , no i3, xvi, 1, 2. (2) Cicindela [\~notata , Hist. natur. des coléopt. d’Eur. , I, 1 ,65 Euprosopus 4 -notalus , Dej. , Spec. gêner, des coléopt. , I, pag. i5i. 362 INSECTES COLÉOPTÈRES, grimpent peu à peu, se reposent par intervalles, en se cramponnant aux parois intérieures de leur habitation, à Laide des deux mamelons de leur dos, et arrivées à l’orifice du trou , rejettent leur fardeau. Dans le moment qu’elles sont en embuscade, la plaque de leur tête ferme exactement et au niveau du sol l’entrée de leur\ cellule. Elles saisissent leur proie avec leurs mandibules , s’élancent même sur elle et la précipitent au fond du trou, en inclinant brusquement et par un mouvement de bascule, leur tête. Elles y descen- dent aussi très promptement , au moindre danger. Si elles se trouvent trop à l’étroit ou que la nature du terrain ne leur soit point favorable , elles se font un nouveau domi- cile. Leur voracité s’étend jusqu’aux autres larves de leur propre espèce qui se sont établies dans les mêmes lieux. Elles bouchent l'ouverture de leur demeure, lorsqu’elles doivent changer de peau ou se métamorphoser en nymphe. Une partie de ces observations m’a été commun iquée par feu M. Miger , qui a étudié avec beaucoup de soin un grand nombre de larves de coléoptères, et en a découvert plusieurs qui avaient échappé aux recherches des naturalistes. La C. champêtre ( C. campestris , Lin. ) , Panz. , Faun. y insect., Germ., LXXXV , m. Longue d’environ six lignes , d’un vert-pré en dessus, avec le labre blanc, faiblement unidenté au milieu. Cinq points blancs sur chaque élytre. Très commune en Europe, au printemps. La C. hybride ( C. hybrida , Lin. ) , Panz., ibid., iv , qui a sur chaque élytre deux taches en croissant et une bande blanche; une de ces taches située à la base extérieure et l’autre au bout; suture cuivreuse. — Dans les sablonnicres, ' ne se mêlant point avec la précédente (i). Une autre espèce de notre pays, la Cicindèle germani- que ( Cicindela germanica , Lin. ), et quelques autres, ont une forme plus étroite et plus alongée, et semblent for (i) Aj. Cicindela sylualica , Lin'.; Clairv. , Enlom. helv. , II, xxiv, A. — C. sinuata , Fab. ; Clairv. , ibid. , B , b ; — C. germanica , Lin . ; Panz, Faun. insect. Germ. , VI, v. V oyez aussi, pour ces espèces et les autres d’Europe, l’Hist. natur. clés coléopt. d’Eur. par MM. Latreille et le comte Dejean, iasc. I, pag. 37 et suiv ; et tant pour les mêmes que pour un grand nombre d’exotiques , le Species gêner, de ce dernier savant FAMILLE DES CARNASSIERS. 565 mer une coupe particulière. Elle ne s'envoie paà , ainsi que les précédentes , dès qu’on veut la saisir , mais s’é- chappe, en courant très vite. M. Gotth. Fischer, dans son Entomog. de la Russie, en a placé une espèce du Brésil dans le sous-genre thérate ( T. marginatus ). loutes ces especes ont des ailes ; mais on en connaît d’ap- tères, dont l’abdomen est d’ailleurs plus étroit et ovalaire, et dans lesquelles la dent de l’échancrure du "menton est très petite, à peine sensible. Telle est celle que nous avons représentée dans notre Hist. natur. des coléopt. d’Europe (1, i, 5.), sous le nom de Coarctata. M. le comte Dejean (Spec. gén. des Col., II, p. 434) a formé avec elles un nou- veau genre, celui de Dromica. Tantôt le corps est long et étroit, avec le corselet aîongé, en forme de nœud , rétréci en devant. Le troisième article des deux tarses antérieurs des mâles est en forme de palette et avancé intérieurement; le suivant est inséré extérieure- ment près de sa base. Les Cténostomes. (Ctenostoma. Klüg. — Caris , Fisch.) Ce sous -genre paraît être jusqu’ici particulier aux con- trées intra-tropicales de l’Amérique méridionale. La tête est grosse, avec les antennes presque aussi longues que le corps et presque sétacées ; les palpes extérieurs très saillants et terminés par un article plus gros , en forme de poire alon- gée; le pénultième article des maxillaires externes plus court que le suivant ; les deux premiers des labiaux fort courts , et le lobe terminal des mâchoires sans onglet sensible au bout. L’abdomen est ovalaire, étranglé à sa base et pédi- cuîé. Les pattes sont longues et déliées. Les cténostomes se rapprochent, sous le rapport de la gran- deur des palpes, des mégacéphaîes et à d’autres égards des tricondylés et des thérates (i). f (t) Voyez P Entomologiœ brasilianœ spécimen de M. Klug ; le Species général des coléopt. d’Eur. de M. le comte Dejean, tom. i, pag. 1 5-2 et suiv. , et le Suppl, du tom. H;THist. natur. des coléopt. d’Eur., Fasc. J, pag. 35 ; FEntomograplne de la Russie , de M. Gotthelf Fischer, to m. I ; Gener. insect , pag. 98. 564 IIS SECTES COLÉOPTÈRES. Les autres n’ont point de dent au milieu de l’échancrure du menton. Les palpes labiaux sont contigus à leur nais- sance, avec leur premier article obconique ou en forme de pyramide renversée , et dilaté ou prolongé intérieurement , à son extrémité, en manière d’angle ou de dent • les maxillai res extérieures ne dépassent guère lelabre.Ces espèces ont été j réparties dans trois sous-genres. Les Therates. (Therates. Latr. — Eurychile , Bonelli.) Semblables , pour la forme générale, aux cicindèles pro- pres, mais qui s’en distinguent, ainsi que de tous les sous- ■ genres analogues, par leurs palpes maxillaires internes très petits, et d’une forme aciculaire. Les tarses sont semblables dans les deux sexes, avec le pénultième article en forme de cœur, sans échancrure, et simplement creusé en-dessus pour Linsertion du dernier. Ces insectes sont exclusivement propres aux îles les plus orientales de l’Asie, comme Java, celles de la Sonde, et celles qui sont au nord de la Nouvelle-Hollande (i). Dans les deux sous-genres suivants , et tous propres aux Indes orientales ou aux lies plus reculées vers l’est , le corps est étroit et alongé, avec le corselet presque cylindrique ou en forme de nœud. Le troisième ou le quatrième article des tarses est prolongé intérieurement en manière de lobe. Les Colliures. (Colliuris. Latr. — Collyris , Fab. ) Ils sont ailés. Les antennes sont plus grosses vers le bout. Le dernier article des palpes labiaux est presque en forme de hache, et le précédent souvent courbe. Le corselet est pres- que cylindrique, rétréci et étranglé en devant , avec le bord antérieur évasé. L’abdomen , qui est aussi presque cylijidri que, s’élargit et s’agrandit postérieurement. Les tarses sont semblables dans les deux sexes, avec le pénultième article prolongé obliquement, au côté interne, aussi grand que le (i) Eoyez Latr. et Dej.*, Hist. natur. des coléopt. d’Eur , fasc î pag. 63^ le Spee. ge'nér. des eole'opt. de'M. le comte Dejean, tom. T . pag. 57 , et le Supplém. du torm lT, et surtout le Mémoire de M. BonelU sur ce genre. FAMILLE DES CARNASSIERS. 365 precedent , et celui-ci en forme de triangle renversé, avec, les angles aigus (i). Les Tricondyles. (Trscondyla. Lat.) Ici les ailes manquent, les antennes sont filiformes, et IV vant-dernier article des palpes labiaux est le plus long et le plus épais de tous. Le corselet est en forme de nœud , sub- ovoïde, étranglé, tronqué et rebordé aux deux bouts. L’ab domen est ovalaire, oblong, rétréci vers sa base , et un peu gibbeux postérieurement. Les trois premiers articles des tarses antérieures sont dilatés dans les mâles; le troisième est prolongé obliquement, au côté interne, en manière de lobe ; le suivant est presque semblable, mais beaucoup plus petit et moins prolongé (9>). La seconde tribu , celle des Carabiques ( Cara - iici9 Lat.), comprend le genre Carabe. ( Car abus. L. ) Qui a les mâchoires terminées simplement en pointe ou en crochet, sans articulation à son extrémité. Leur tête est ordinairement plus étroite que le cor- selet, ou tout au plus de sa largeur; leurs mandibules, à l’exception de celles d’un petit nombre, n’ont point, ou que très peu de dentelures ; la languette est ordi- nairement saillante, et les palpes labiaux n’ofïrent que trois articles libres (3). Beaucoup sont privés d’ailes et n’ont que des élytres. Ils répandent souvent une odeur fétide , et lancent par l’anus une liqueur âcre et caus- ] T il (i) Voyez les mêmes ouvrages que ci-dessus. L’espèce que j’ai décrite et figurée sous le nom de longicollis est distincte de celle que Fabricius ! désigneainsi; c’est le Colîiuris epïarginata de M. Dejean, Spec. gêner., 1, ! Pag. i65, (2) Item . 1 (3) Dans les Cicindèles, l’article radical est dégagé, et c’est pour cela que les palpes ont quatre articles; mais ici il est entièrement adhérentiel ne forme qu’un support , dont on ne tient pas compte. 366 INSECTES COLÉOPTÈRES, tique. Geoffroy a présumé que les anciens les avaient dé- signés sous le nom de Buprestes , insectes qu’ils regar- daient comme un poison très dangereux, particulière- ment pour les bœqfs (i). Les carabes se cachent dans la terre , sous les pierres, les écorces des arbres, et sont, pour la plupart, très agiles. Leurs larves ont les mêmes habitudes. Cette tribu est très nombreuse, et d’une étude difficile. Nous composerons une première division générale avec ceux dont les palpes extérieurs ne sont point terminés en manière d’alène; leur dernier article n’est point réuni avec le précédent pour former un corps soit ovalaire et très pointu au bout, soit conoïde, avec une pointe grêle et aciculaire au bout. Ces carabes peuvent se subdiviser en ceux dont les deux jambes antérieures ont au côté interne une forte échancrure séparant les deux épines, qui, d’ordinaire, sont placées > l’une près de l’autre , à l’extrémité de ce côté; et en ceux où les jambes n’ontpoint d’échancrure, ou ne présentent qu’un canal oblique, linéaire, n’avançant point sur le côté anté- rieur de ces jambes. Nous partagerons cette subdivision en plusieurs sections. i°LesETUis-TRONQUÉs (Truncatipennes) , ainsi nommés à raison de leurs ély très presque toujours tronquéesà leur extré- mité postérieure. La tête et le corselet sont plus étroits que l’abdomen. Lalanguette est le plus souvent ovale ou carrée; et rarement accompagnée , sur les côtés , de divisions ( para- glosses ) saillantes. Les unes ont les crochets des tarses simples ou sans den- telures, disposées en manière de peigne. Nous commencerons par ceux dont la tête n’est point ré- trécie brusquement à son extrémité postérieure, et ne tient point au corselet par une sorte de cou formé brusquement, ou par une espèce de rotule. Le corselet est toujours en forme de cœur tronqué. Les palpes extérieurs ne sont jamais ter- minés par un article beaucoup plus gros et en forme de ba- (2) Voyez le genre Méloë. FAMILLE DES CARNASSIERS. 56^ die. Les deux tarses antérieurs des mâles ne sont point ou que très peu dilatés ; le pénultième article de ces tarses et des autres, n’est jamais profondément bilobé. Les trois sous-genres suivants ont un caractère négatif commun , celui d’être privés d’ailes. Les ànthie£. (Anthia. Web., Fab.) Ont une languette cornée, ovale, et s’avançant entre les palpes, jusque près de leur extrémité. , Le labre est souvent grand et denté ou anguleux. Leurs palpes extérieurs sont filiformes , avec le dernier article presque cylindrique ou en cône renversé et alongé. L’échancrure du menton n’offre point de dent. L’abdomen est ovalaire, le plus souvent convexe et les élytres sont presque entières ou peu tronquées. Ces insectes, ainsi que ceux du sous-genre suivant, ont le corps noir , tacheté de blanc, couleur formée par un duvet , et habitent les déserts ou des lieux semblables de l’Afri- que (i) et de quelques parties de l’Asie. Les anthies, d’après une observation de feu Leschenault de Latour, jettent, par l’anus , lorsqu’on les inquiète, une liqueur caustique. Les ! espèces sont généralement grandes, et dans les mâles de quelques-unes, le thorax se dilate plus1 ou moins en arrière ! et se termine par deux lobes (a). ! Les Graphipteres. ( Graphipterus. Lat. — Anthia , Fab. ) Qu’on avait confondu avec les précédents, mais qui en j diffèrent par leur languette entièrement membraneuse , à l’exception du milieu ; par leurs antennes comprimées et dont le troisième article est beaucoup plus long que les au- tres. Leur abdomen est d’ailleurs toujours aplati, orbicu- — (1) Quoiqu’on ait trouvé dans la partie méridionale de l’Espagne et de l’Italie plusieurs insectes du nord de l’Afrique , on n’y a pas encore dé- couvert une seule espèce d’anthie ni de graphiptère. (2) Voyez le second fascicule de l’Histoire naturelle des coléoptères d’Europe; le premier volume du Species de M. le comte Dejean; l’excel- lent ouvrage de M. Scliœnherr sur la Synonymie des insectes , et la partie ! œnologique du Voyage de M. Cailliaud , où j'ai décrit et figuré les in- 1 sectes recueillis par lui en Afrique. 368 INSECTES COLÉOPTÈRES. iaire, et Tune des deux épines terminant les jambes postée rieures est beaucoup plus grande que l’autre, et en forme de lame. Les espèces de ce sous-genre sont exclusivement propres à l’Afrique, et plus petites que les pre'ce'dents (i). Les Aptines ( Àptinus. Bon. B rachinus, Web., Fab.) Ont le dernier article des palpes extérieurs un peu plus gros, celui des labiaux surtout, et une dent au milieu de l’échancrure du menton. Leur languette ressemble d’ailleurs à celle des graphiptères , mais les divisions latérales ou pa- raglosses forment une petite saillie pointue. Mais ce qui les distingue plus particulièrement, ainsi que le sous -genre suivant, est que leur abdomen ovale et assez épais, ren- ferme des organes sécrétant une liqueur caustique , sortant avec explosion par l’anus , se vaporisant aussitôt , et d’une odeur pénétrante. Cette liqueur, lorsqu’on tient l’animai entre les doigts, produit sur ]a peau une tache analogue à ! celle qu’y ferait de l’acide nitrique, et même, si l’espèce est assez grande, une brulure, avec douleur. M. Léon Dufour nous a fait connaître (2) les organes qui la sécrètent.^ ^ Ces insectes se trouvent, et souvent rassemblés en société, du moins au printemps, sous les pierres, ils font usage de ce moyen de défense pour épouvanter leurs ennemis, et peu- vent réitérer l’explosion un assez grand nombre de fois. Les plus grandes espèces se trouvent entre les tropiques et dans les autres pays chauds, jusqu’aux limites de la zone tem- pérée. Nous citerons , i° YAptine tirailleur ( Brachium disp la - sor , Duf.j Aptinus balista , Dej., Hist. uatur. des coiéopt. d’Eur., Iî, viii, 1 ). Il est long de cinq à huit lignes, noir, avec le corselet fauve et les élytres sillonnées. Dans la Na- varre , diverses contrées de l’Espagne et en Portugal. (1) Voyez le second fascicule deFHist. nat. des cole'opt. d’Eur. , et le premier volume du Species de M. le comte Dej eau; VAnthia exclamatio- nis de Eabricius est un Grapbiptère figure dans le Dict. d'Iiist. nat. , tom. X , E, 2 , 7 , sous le nom de trilinëe, (2) Mém. sur le Brachine tirailleur , Ann. du Mus. d’hist. natur , XVII, 70, v, et les Annales des sciences naturelles, VI , p. 820. FAMILLE DES CARNASSIERS. 369 2°L ' Aptine des Pyrénées {Aptinus pyrenœusy Dej. , Hist. natur. des coléopt. d’Eur , ÏI , vm , 3. Il est long de trois à quatre lignes , d’un noir foncé , avec les antennes et les palpes fauves, et les pattes d’un jaune roussâtre. Les élytres sont sillonnées. 11 a été découvert dans le département des Pyrénées-Orientales par M. le comte Dejean (i.) Les Brachines. (Brachinus. Web. Fab.) Ne diffèrent guère des aptines qu’en ce qu’ils sont pour vus d’ailes, et que l’échancrure du menton n’offre point de dent. Les uns , et généralement plus grands, et pour la plupart exotiques, ont les élytres très distinctement sillonnées ou à côtes, et de ce nombre est une espèce commune aux Antilles et à Cayenne, Le Brachine aplati ( Brachinus complanatus , Fab. ; Ca- rabus planas , Oliv., 111, vi, 63). Son corps est long de six à huit lignes, d’un jaune roussâtre, avec les élytres noires, et offrant un point huméral, une bande sinuée, traver- sant leur milieu, et une tache à leur extrémité, de la cou- leur du corps; c’est aussi celle de leur bord extérieur. Les angles postérieurs du corselet se prolongent en pointe. Les autres brachines ont les élytres unies ou légèrement j sillonnées. | On trouve communément aux environs de Paris les espè- ces suivantes : j Le Brachine pétard ( Brachinus crépi tans , Fab.; liist - uatur. des coléop. d’Eur., ï[,vm, 6; Panz., Faun., insect gémi. , XX , 5 ). Sa longueur moyenne est de quatre h , gnes. Il est fauve, avec les élytres tantôt d’un bleu foncé, ! tantôt d un vert bleuâtre, faiblement sillonnées, et les antennes fauves; mais ayant le troisième et le quatrième article noirâtres. La poitrine, à l’exception de son milieu, J et l’abdomen , sont de cette couleur. On avait confondu I avec cette espece celle que M. Duftschmid a nommée ex- | plodens (W\st. natur. des coléop. d’Eur., II, vm, 7), et qui (0 y °rez le second fascicule de l’Hist. natur. des coléopt. d’Eur. , et je premier volume du Species de M. le comte Dejean. ! TOME I. 2/f 3 jo INSECTES COLÉOPTÈRES. est aussi très commune. Elle est de moitié plus petite, avec les élytres bleues et presque lisses. Celle que M. Bo nelli a distinguée sous le nom de glabratus n’en diffère que par le défaut de taches aux antennes. Le Brachine pistolet ( Brachinus sclopeta , Eab. • Hist. natur. des coléop. d’Eur., Il , ix ? 3) ressemble tout-à-fait à la dernière, mais s’en distingue, ainsi que des précé- dentes, par la suture des élytres, qui est d’un rouge fauve, depuis la base jusqu’au milieu. Le corps est aussi propor- tionnellement plus large et de la même couleur, tant en dessus qu’en dessous. Une autre espèce , le Brachine bombarde ( Brachinus bombarda , llig.j Hist. nat. des coléopt. d’Eur., II, ix , 2), tient le milieu entre la dernière et la première. Les ély- tres ont autour de Eécusson une taéhe fauve, mais qui ne se prolonge pas le long de' la suture. Le département de l’Hérault nous offre deux autres jo- lies espèces, l’une ( exhalans ) ayant les élytres d’un bleu obscur, avec quatre pointsjaunâtres , et l’autre ( causticus ) J. toute fauve, avec une bande le long de la suture et une i{ tache postérieure noirâtre (1). Nous avions d’abord (Hist. nat. des coléopt. d’Eur.) placé le genre Catascopus de M. Kirby après les brachines. Nous 1 pensons, d’après un nouvel examen, qu’il appartient plu- tôt à la section des simplicimanes. L’extrémité postérieure 1 des élytres offre bien une échancrure profonde , mais elle se termine en pointe, du côté de la suture, et n’est point tron- quée. Plusieurs espèces de cette division présentent aussi le même sinus, quoique cependant moins profond et moins 1; aigu. Entre les brachines et les catascopes, M. le comte Dejean ( Spec., I, p. 226) place le genre Corsyra de M. Steven , qui a pour type le Qymindis fusilla de l’Entomographie delà 'Russie par M. Fischer ( I, xn, 3 ). Il diffère de ce dernier par ses tarses, dont les crochets sont simples. Le corps est d’ail- leurs aplati , comme dans le précédent et autres sous-genres voisins, court , assez large, avec les palpes filiformes, lemen- (1) Voyez les ouvrages cités aux sous-genres précédents. FAMILLE DES CARNASSIERS. 3jl ton unidenté, le labre transversal , le corselet plus large que la tête et presque demi orbiculaire. On n’en connaît qu’une seule espèce. Les autres Carabiques de la même division , et dont les chrocbets sont pareillement simples , s’éloignent des précé- dents par la forme de leur tête, qui est resserrée brusque- ment dès sa naissance, et présente l’apparence d’un cou ou d’une rotule. Viendront d’abord ceux dont les tarses sont presque iden- tiques dans les deux sexes, subcylindriques ou linéaires, et dont le pénultième article au plus est profondément échancré ou bilobé. Tantôt les palpes extérieurs sont filiformes ou peu renflés au bout, avec le dernier article presque ovalaire; la tête a la même forme , et se rétrécit graduellement en arrière des yeux. Le premier article des antennes est tou jours court ou peu alongé. Le corselet est toujours étroit et aîongé. Le corps est assez épais. L’échancrure du menton offre une dent dans son milieu. La languette est presque carrée, avec les paraglosses saillantes et allant en pointe. Les Casnonies. (Casnonia. Latr.* — Ophîonœa . Rlug.) Dont le corselet a presque la forme d’un cône tronqué ou d’un cylindre rétréci antérieurement (i). Les Leptotracheles. ( Leptqtrachelus. Latr. ) Où cette partie du corps est à peu près cylindrique, sans rétrécissement sensible en devant* où les élvtres ne sont point tronquées, et dont les tarses ont leur pén ultiëme article bilobé (2). (1) Consultez l’Entomol. brasil, de M. Klüg ; le Species général de M. le comte Dejean,tom I, pag. 170 ; FHist. nat. des coléopt. d’Euï. , fasc. Il, vit , 6. L’espèce qui est figurée ( cycinocephala ) forme, à raison du pénultième article des tarses , une division particulière. Elle se trouve au Bengale. Toutes les autres , et dont la principale est F altelabus pen - sylvanicus de Linnæus , sont américaines, et ont îous les articles des tarses entiers. (2) Odocantha dorsaiis ,'Eab . ÔJ 2 UN SECTES COLÉOPTÈRES. Les Odacanthes. QOdacantha. Payk., Fab. ) Semblables, quant au corselet , mais à élv très tronquées et à articles des tarses entiers. L’espèce servant de type au genre, YOdacanthe mêla - nure ( OcLacantha melanura , Fab. ; Ciairv. , Entom. Helv. IL v.: Hist. nat. des coléopt. d’Eur., 11, x. 6) , est longue de trois lignes, d’un bleu verdâtre, avec les élytres, leur -extrémité excepté , d’un jaune roussâtre. La base des antennes, la poitrine et la majeure partie des pattes sont aussi de cette couleur. Le bout des élytres est d’un bleu noirâtre. Cette espèce fréquente les lieux aquatiques, et habite plus particulièrement les départements du nord de la France , l’Allemagne et la Suède ( i ). Tantôt les palpes extérieurs sont terminés par un article plus gros, en forme de cône renversé ou triangulaire ; la tête, immédiatement après les yeux , est brusquement rétrécie, et d’une forme triangulaire ou de celle d*un cœur. Les uns, dont le corps est aplati , et que Fabricius a placés avec ses galérites , ont tous les articles des tarses entiers, le corselet en forme de cœur, tronqué postérieurement, et les mandibules ainsique les mâchoires de longueur ordi- naire ou peu saillantes. Le premier article des antennes est en cône renversé et alongé.'La languette est carrée, et ses divisions latérales sont lepîus souvent aussi longuesqu’elie. On aperçoit une dent au milieu de l’échancrure du menton. Ces carabiques, dont les espèces indigènes se trouvent sous les pierres, les écorces d’arbres, et lepîus souvent près des eaux, forment les trois* sous-genres suivants : Les Zuphies. (Zuphium. Latr. ) Qui ont le premier article des antennes aussi long au moins que la tête, et les palpes maxillaires extérieures fort alongés (a) (1) L ' Odavantha tripustulata de Fab. est une espèce de notoxe. (2) Galerila olens , Fab. ; Ciairv., Entom. Helv., II, xvn , A , a , Hist. nat, des coîe'opt, d’Eur. , fasc. II, x, 3. FAMILLE DES CARNASSIERS. JJ.') Les PoLlSTIQUES. (PoLiSTI CHUS. Bon. ) IOù, comme dans le sous-genve suivant , le premier article des antennes est plus court que la tête, et où les palpes maxil- laires sont de longueur ordinaire ; mais dont les second, troi- sième et quatrième articles des tarses, ceux des deux anté- rieures surtout, sont courts , presque orbiculaires, et dont la languette terminée supérieurement par un bord droit, a ses divisions latérales saillantes, en forme d’oreillettes arquées, étroites et pointues (i). Les Helluo. (Helluo. Bon. ) IQui ne se distinguent guère du sous-genre précédent que par leur languette entièrement cornée, arrondie au bout supérieur, et sans divisions distinctes. Les espèces sont toutes exotiques (2). Les autres, et qui, avec ceux qui suivent immédiatement, paraissent se rapprocher beaucoup des brachines (3), ont le pénultième article de tous les tarses profondément bilobé ; les mandibules et les mâchoires longues, étroites et avancées; le corps assez épais , avec la tête en forme de triangle étroit et alongé , et le corselet presque cylindrique, un peu rétréci j postérieurement. ; Le premier article des antennes est fort long et rétréci à ;i ■ ' (1) Galerita fasciolata , Fab. ; Clairv. , ibid. , B, b; Hist. natur, des |) coléopt. d’Eur. , ibid., 4; — Polislicus discoideus , ibid. , 5. V oyez le ! Species génér. de M. le comte Dejean , ï , pag. \ 94. (2) Helluo costatus , Hist. nat. des coléopt. d’Eür. , fasc. IL, vi, 5, — - Galerita hirta , Fab. Voy ez le Species génér „ de M. le comte Dejean , Il I , pag. a83. Un helluo inédit du Brésil me paraît devoir former un nouveau sous- ! genre, à raison de ses palpes filiformes, et dont le dernier article est cylin- |j drique. (3) Les Dryptes ont aussi des rapports avec les Gychrus., et paraissen t j lier les Cicindelètes avec la section des Carabiques grandipalpes. Plu- j sieurs sections de cette famille semblent se rattacher , comme autant de rameaux, aux Cicindèîes. La plupart des autres familles d’insectes sont j dans le même cas, ou forment des troncs ramifiés. En un mol, des séries continues n’existens pas dans la nature. 374 INSECTES COLÉOPTÈRES, sa base. Le menton est presque en forme de croissant, sans dent au milieu de l’échancrure. La languette est saillante , étroite, presque linéaire , et terminée par trois épines, et accompagnée de deux petites paraglosses. Le dessous des tarses est garni de duvet. Tels sont les caractères Des Dryptes. (Drypta. Latr. , Fab. ) Toutes les espèces connues sont de Fancien continent ou delà Nouvelle-Hollande. On en trouve deux en Europe, et toujours à terre. La plus commune et la Drypte échan- crée ( Drypta emarginata , Fab. ) Clairv., Entom. Helv., Iï , xvïi } Histoire naturelle des coléoptères d’Europe , fasc. Iï, x, i )$ elle est longue d’environ quatre lignes, d’un beau bleu azuré, avec la bouche, les antennes et les pattes fauves. L’extrémité du premier article des antennes et le milieu du troisième sont noirâtres. Les élytres ont des stries pointilléesj elle est plus commune dans le midi de la France qu’au nord. M. Blondel fils l’a trouvée ce- pendant en abondance dans une localité des environs de Versailles (i). Succèdent maintenant des carabiques très analogues aux précédents par leurs caractères divisionnaires , mais qui s’en éloignent par la forme des tarses. Les quatre premiers arti- cles, ou du moins ceux des tarses antérieurs des, mâles, sont très dilatés et bifides ÿ le pénultième de tous est dans les deux sexes constamment échancré ou dilaté. Les palpes extérieurs et le premier article des antennes sont toujours longs. Les Trichognâthes. ( Trichognatha. Latr. ) Ont le dernier article des palpes extérieurs en forme de cône renversé et alongé , et une saillie triangulaire et velue au côté extérieur des mâchoires. Les palpes sont fort longs. Le labre offre deux crenelures et trois dents obtuses. Le sommet de la languette est armé de trois épines. Les quatre Tarses posté- (i) Voyez , pour les autres espèces, FHist. natur. des cole'opt. d’Eur., fasc. Il, x, 2, et le Species géne'r, de M. le comte Dejean, tom. I , pag. 182. FAMILLE DES CARNASSIERS. 5j5 rieurs ne sont point dilatés , du moins dans les femelles. L’insecte ( marginipennis) servant de type a été apporté du Brésil , par le célèbre botaniste M. de Saint-Hilaire. Les Galerites. (Galerita. Fab.) Qui diffèrent des sous-genres précédents par leurs palpes extérieurs, dont le dernier article est triangulaire, ou eri forme de hache , et par leurs mâchoires non dilatées au côté extérieur. Les deux tarses antérieurs des mâles sont élargis ; les échancrures des quatre premiers articles sont aiguës , et leurs divisions internes sont plus grandes et plus prolongées que les extérieures. La languette est tridentée au sommet et ses paraglosses sont très distinctes. L’échancrure du menton est unideutée. Quelques espèces ( Galerita occidentalis , Dej . * — G. a fri cana , ejusd.), forment par leur tête ovalaire , leur cor selet plus alongé et plus étroit, une division particulière La plupart sont américaines (1). Les Cordistes. ( Cordistes. Latr. — Calophœna . Klüg. — Odocantha. Fab. ) Ont les palpes extérieurs filiformes et terminés par un ai ticle ovalaire et pointu. Les quatre premiers articles de tous les tarses sont dilatés. Le premier est en forme de cône renversé et alongé m7 les lobes des deux suivants sont égaux, étroits et pointus ; le quatrième est en forme de cœur ou de triangle renversé , sans échancrure; sa face supérieure est excavée, pour Fin sertion du suivant. La tête est presque ovalaire (•’■}• Nous terminons cette section par ceux dont les crochets des tarses sont dentelés en dessous, en manière de peigne, (x) Voyez le second fascicule de FHist. natur. des coléopt. d’Eur,, et îe premier volume du Spec. génér. deM. le comte Dejean. (2) VojezXe. second fascicule de FHist. natur. des cole'opt. d’Eur, ■ le ! premier volume du Spec. génér. de M. le comte Dejean, et principale- | ment FEntom. brasiF, specimen de M. le doct Klüg. Toutes les espèces décrites sont de F Amérique méridionale. Oj6 INSECTES COLÉOPTÈRES. et nous commencerons par ceux dont la tête ovalaire ou ovoïde, est séparée du corselet par un étranglement brusque , très prononcé, formant une sorte de nœud ou de rotule. Le pénultième article de leur tarse est toujours divisé jusqu’à sa base en deux lobes; les précédents sont larges, en forme de cœur ou de triangle renversé. Le premier article des an- tennes est peu alongé. Toutes les espèces connues sont du nouveau continent. Les Cténodactyles. (Ctenodactylâ. Dej.) Leurs palpes extérieurs sont filiformes, avecle dernier article,, ovalaire. Le corps est peualongé aplati, avecle corselet presque en forme de cœur alongé et tronqué postérieurement (1). Les Agrès. (Agra. Fab. ) Les palpes maxillaires extérieurs sont filiformes , et les la- biaux. se terminent par un article plus grand , sécuriforme ou triangulaire. Le corps est long, étroit, avec le corselet en forme de cône alongé , rétréci en devant. Le menton est suborbiculaire, avec une dent au milieu de l’échancrure, La languette est presque cylindrique, sans pa- raglosses bien distinctes (2). Maintenant la tête n’est point distincte du corselet par un étranglement très brusque , en forme de nœud ou de rotule (3). Les articles des tarses sont entiers dans plusieurs, et les premiers sont rarement dilatés. Le corps est toujours aplati. Les paraglosses ne sont jamais saillantes, et forment simplement une marge membraneuse , arrondie ou obtuse au bout. Ici le corselet est isométrique ou plus long que large , eti (1) Ctenodaclyla Chevrolatii , Dej. , Spec., I, pag. 223.; de Cayenne. (2) Voyez l’excellente Monographie de ce genre publiée par le doc- teur Klüg ; le second fasc. de l’Hist. nat. des coiéopt. d’Eur. , et le pre- mier tome du Spec. géne'r. deM. le comte Dejean. Toutes les espèces sont de l'Amérique intra tropicale. (3) Un peu retre'cie postérieurement dans les Démètrias et les Dro- mies , mais point fîxc'c au corselet par une rotule. FAMILLE DES CARNASSIERS, forme de cœur, tronqué postérieurement. Le corps estalongé. Tels sont : Les Cymindis. (Cymindis. Latr. — Cymindis , anomæus. Fisch. — Tarus. Clairv. — Carabus. Fab. ) Qui ont les palpes maxillaires extérieurs filiformes ou guère plus gros à leur extrémité, avec le dernier article presque cylindrique; et le même des labiaux plus grand, presque en forme de hache ou de triangle renversé, dans les mâles au moins; dont la tête n’est point rétrécie postérieu- rement, et dont tous les articles des tarses sont entiers et presque cylindriques (i). Les Calleïdes. (Calleida. Dej. ) Entièrement semblables aux cymindis, aux tarses près, le pénultième article étant bifide, et les précédents triangu- laires. Ce sous-genre est propre à FAmérique (2) Les Démétrias. (Démétrias. Bon.) Analogues aux calléides par les tarses , mais ayant la tête ovalaire, rétrécie postérieurement, et tous les palpes exté- rieurs presque filiformes, avec le dernier article presque ovoïde ou subcylindrique. Ce sous-genre, ainsi que le suivant, se compose de très petites espèces, fréquentant, pour la plupart, les lieux aqua- tiques ou humides et couverts, et presque toutes européen- nes (3). Les Dromies, ( Dromias. Bon.) - Généralement aptères, à articles des tarses entiers, d’ail- leurs semblables aux démétrias (4). Là , le corselet est sensiblement plus large que long , en forme de segment de cercle ou de cœur, largement et trans- versalement tronqué postérieurement. , (1) Voyez les second et troisième fascicules de l’Histoire natur. des cole'opt. d’Eur. , et le premier vol. du Spec. ge'nér. de M. le comte De], (2) Les mêmes ouvrages que ci-dessus. (3) Item. (4) Item , O 78 INSECTES COLÉOPTÈRES. Il en est où le milieu du bord postérieur du corselet se prolonge et arrière. Telles sont : Les Lebies ( Lebia. Latr. — - Lebia , lamprias. Bon. ) Les palpes extérieurs se terminent par un article un peu plus grand, presque cylindrique ou ovalaire et tronqué au bout. Les quatre premiers articles des tarses sont presque triangulaires, et le quatrième est plus ou moins bifide ou bilobé. Ces insectes sont agréablement colorés. Une espèce des plus communes en Europe , est la Lébie tête-bleue ( Carabus cyanocephalus , Lin., Fab. ; le Bupreste bleu à corselet rouge ? Geoff. • Panz. , Faun. insect. Gérai. , LXXV , 5 y Hist. natur. des coléopt. d’Eur., fasc. III, xn, 7). Son corps a de deux lignes et demie à trois lignes et demie de long. ïi est bleu ou vert et très luisant en dessus, avec le premier article des antennes, le corselet et les pattes, d'un rouge fauve ; l’extrémité des cuisses noire, et les élytres pointiilées , marquées de stries légères et ponctuées. Une autre espèce de nos environs est la Lébie hémor- rhoidale ( Carabus hœmorrhoidalis , Fab.; Hist. natur. des coléopt. d’Eur., fasc. 111 , xm , 8 ), qui n'a guère plus de deux lignes de long, dont le corps est fauve, avec les élytres noires, et terminées par une tache d’un fauve jaunâtre ; elles ont des stries peu enfoncées, ponctuées, et deux points enfoncés plus distincts, près de la troisième, en commençant par la suture (1). Dans les suivants, le corselet se termine postérieurement par une ligne droite , sans avancement au milieu. Les Plochiones. (Plochionxjs. Dej.) Qui ont les antennes presque grenues, le dernier article des palpes labiaux grand , presque sécu ri forme, les quatre premiers des tarses courts, en forme de cœur renversé, et dont le quatrième est biiobé (2). (1) Les mêmes ouvrages que ci- devant (sO Item. FAMILLE DES CARNASSIERS. '>79 Les Orthogonies. ( Qrthogonius. Dej. ) Ayant des tarses conformés de même, mais à antennes filiformes et à palpes extérieurs terminés par un article pres- que cylindrique (i). Les Coptoderes. ( Coptodera. Dej. ) Ayant les palpes des orthogonies, les antennes plus ou moins grenues, les trois premiers articles des tarses anté- rieurs courts, larges, les mêmes des quatre tarses postérieurs étroits, presque filiformes, et le pénultième de tous bifide, mais non divisé en deux lobes. Toutes les espèces mention- nées par M. le comte Dejean (Spec. 1, pag. ) sont étran- gères et pour la plupart américaines. 2° La seconde section , celle des Bipartis ( Bipartiti . — Sca- ritides. Dej .), que Ton pourrait, sousles rapport des habitudes, appeler aussi celle des fouisseurs, est formée de carabiques à élytres entières ou légèrement sinuées à leur extrémité posté- rieure ; ayant des antennes souvent grenues et coudées, la tête large, le corselet grand, ordinairement en forme de coupe, ou presque demi orbiculaire , séparé de l’abdomen par un intervalle, ce qui fait paraître celui-ci pédicule; les pieds | généralement peu alongés, avec les tarses le plus souvent courts, semblables ou peu différents dans les deux sexes, sans brosse en dessous et simplement garnis de poils ou de jj cils ordinaires. Les deux jambes antérieures sont dentées extérieurement, comme palmées ou digitées, dans plusieurs, et les mandibules sont souventfortes et dentées. L’échancrure | du menton offre une dent. Ils se tiennent tous à terre , se ij cachent soit dans des trous qu’ils y creusent, soit sous des pierres, et souvent ne quittent leur retraite que pendant la nuit; leur couleur est généralement d’un noir uniforme. La larve du Ditomebucéphaîe, la seule que l’on ait observée, a la forme et la manière de vivre de celles des Cicindèles. ! Ces insectes habitent plus particulièrement les pays chauds. Trois sous-genres, et par lesquels nous débuterons, for- ment, à raison de leurs palpes labiaux terminés par un ar~ (i) Dej., Spec. , ï, p. 279, espèces toutes exotiques; près de ce sous ; genre ' doit peut-être venir celui d 'Hexagonia de M. Kirby (Lin,, ! Trans. . \T\ \ 58o mSEGTÉS C0LÉ0PTÈKE5. ticle plus graêd , en forme de hache ou triangulaire , un groupe particulier; le dernier de ces sgus- genres nous conduit aux scarites, tandis que le premier, qui , à l’égard de l’absence d’échancruré au côté interne des deux jambes anterieures , fait exception , semble se lier avec les premiers sous-genres de la famille. Ils ont tous des mandibules fortes et dentées. Les palpes maxillaires extérieurs se terminent par un article un peu plus gros; le corselet est en forme de coupe, ou de cœur tronqué ; l’abdomen est pédiculé. Deux de ces sous-genres forment dans ce groupe une sub- division spéciale. Leurs jambes antérieures ne sont point palmées. Leurs antennes se composent d’articles presque cylindriques ou eu forme de cône renversé. Le menton re- couvre presque tout le dessous de la tête jusqu’au labre, et souvent n’offre point de suture tvansverse à sa base. Le corps est très aplati, et dépourvu d’ailes dans plusieurs. Ils sont tous de l’ancien continent ou de la Nouvelle-Hollande. Les Encélades. (Enceladus. Bon.) Leurs jambes antérieures n’ont point d’échancrure au côté interne. Le premier article de leurs antennes est peu alongé et presque cylindrique; le troisième est plus court que le second. Le milieu du bord supérieur de la languette est avancé en manière d’angle ou de dent. Le corselet est pres- que en forme de cœur, largement tronqué, avec les angles postérieurs un peu dilatés et pointus. Le labre est échancjé ou presque bilobé. La seule espèce décrite, V Encelade géant (Enceladus g'igas } Bon., Mém. de l’acad. des^cien. de Turin ), est de la côte d’Angole. Les Siagones. (Siagona. Latr. — Cucujus j galerita. Fab.) Ont une échancrure bien prononcée au côté interne des deux jambes antérieures ; le premier article des antennes alongé, en cône renversé, et le second plus court que le troi- sième ; le sommet de languette droit , sans avancement ; le corselet presque en forme de coupe, presque aussi long que large et sans saillies postérieures , et le labre dentelé. Les unes ont l’abdomen ovale et sont aptères (i). Dans les (r) Siagona rufipés , L'air. , Geiîer. crust. cl insect. . I , vu, 9 ; Cn- cijits rujfipes , Fab.; — Siagona fuscîpes , Dcj. , Spec . , 1 , p. 35p. FAMILLE DES CARNASSIERS. 58l autres il est ovale, tronqué à sa base, et ces espèces sont ailées. M. Lefèvre en a découvert une nouvelle en Sicile. Toutes les autres, tant de cette division que de la précé- dente, habitent l’Afrique septentrionale ou les Indes orien- tales (i). Le troisième sous-genre, par ses antennes moniliformes, ! les dents du côté extérieur de ses deux premières jambes, les proportions ordinaires du menton, la forme générale du corps, se rapproche évidemment des scarites. Les Carenums. (Carenüm. Bon.) Les mâchoires sont droites , sans crochet terminal. La I languette est arrondie à son sommet. Le dernier article des palpes maxillaires extérieurs est renflé et une fois plus long que le précédent. La seule espèce connue ( Scarites cyaneus , Fab. ) habite la Nouvelle-Hollande. Aucun des autres carabiques de cette section n’offre de pal-- , pes labiaux terminés par un article plus grand et sécuriforme; | le dernier est en forme de cône renversé et aîongé , ou pres- que cylindrique et aminci à sa base j le même des maxil- : -ladres extérieurs est aussi presque cylindrique ] tous ces pal- pes sont à peu près de la même grosseur partout , ou queî- |j quefois amincis à leur extrémité. Une première subdivision très naturelle, et qui comprend Ij les scaritesde Fabricius, moins l’espèce précédente, se com- !| posera des carabiques bipartis , dont les deux jambes ante- j rîeures sont palmées, ou du moins digitées au bout, c’est- ! à-dire terminées extérieurement par une longue pointe, en ! forme d’épine, opposée à un éperon interne très fort. Leurs antennes sont grenues, avec le second article aussi long et ; souvent même plus long que le suivant. Les mandibules, i celles d’un petit nombre excepté , sont robustes , avancées, ! anguleuses ou dentées au côté interne. Le labre est très court, transversal et crustacé. La languette est le plus souvent en- i — (i) Les Siagones atrata , depressa ( Galerita depressa , Fab.), Fejus ( Galerila flejns , Fab.), Schupeîii , Dej., ibid . — Scarites lœv.igatus , TIerbst. , col. clxxv, 6. 582 IIS SECTES COLÉOPTÈRES, tièrement cornée , hérissée de poils ou de cils , largement échancrée ou évasée au sommet , avec les angles latéraux avancés. Les uns ont les mandibules très fortes, avancées et ordi- nairement dentées; le labre crustacé, très denté au bord antérieur; la languette courte, point saillante au- delà du menton, entièrement cornée ou crustacée, hérissée de poils, évasée au bord supérieur. Leurs jambes antérieures sont toujours palmées. Les espèces sont généralement grandes. L’un de ces sous-genres, celui De Pasimaque. (Pasimachus. Bon.) Se rapproche du dernier relativement aux mâchoires , qui sont droites et sans crochet terminal. Les antennes sont d’égale grosseur. Le corps est très aplati , ovale, avec le corselet en forme de cœur, largement tron- qué en arrière , presque aussi large à son bord postérieur qu’en devant et que la base des élytres ; ce bord est presque droit et simplement un peu concave dans son milieu. Ce sous-genre est propre à l’Amérique (i). '' Selon M. le comte Dejean ( Spec., U, pag. 471 ) ; après les pasymaques doit venir le genre qu’il a formé sous la déno- mination de Scaptere ( Scapterm ) et sur une espèce des Indes orientales qui lui a été communiquée par l’un de nos plus zélés entomologistes, M. Guérin , auquel elle est dé- diée. J’ignore si les mâchoires ressemblent à celles du sous- genre précédent, mais le corps a des proportions différentes; il est alongé et cylindrique. Les antennes sont proportion- nellement plus courtes que d’ordinaire ; le second article est carré, un peu plus gros que les autres, qui sont courts, presque carrés, et vont en grossissant. Les suivants ont les mâchoires arquées et crochues au (i) Rapportez à ce sous-genre les Scarites depressus et marginatus de Fabricius et cVOlivier. Voyez le premier volume du Species de M. le comte Dejean , pag. 4o5 ; les Observations entomologiques de M. Bonelli, et Toüvrage de Palisot de Beauvois sur les insectes recueillis par lui en Amérique et en Afrique, FAMILLE DES CARNASSIERS. 583 bout. Les antennes grossissent insensiblement vers le bout. Le corselet est toujours séparé postérieurement de la base des élytres par un vide ou par un angle rentrant , bien pro- noncé. Ici les palpes extérieurs sont terminés par un article pres- que cylindrique , point rétréci en pointe , au bout. Les Acanthosceles. ( Acanthoscelis. Lat. ) Sont remarquables par leurs quatre jambes postérieures, qui sont en forme de palette aiongée, arquées, planes et un peu concaves à leur face interne, convexes , chargées de petits grains et de petites épines sur la face opposée, avec la tranche supérieure dentée, et les dents postérieures grandes et comprimées ; le trochanter des deux cuisses postérieures est fort grand. Le corps est court, large, convexe en dessus , avec le cor- selet transversal , arrondi latéralement, siriué au bord posté- rieur ; les éperons des jambes antérieures fort longs et les au- tres presque en forme de lames. La seule espèce connue ( Scarites rufic omis , Fab. ) ha- bite le Cap de Bonne-Espérance. ,i Les Scarites. (Scarites. Fab.) Ont les quatre jambes postérieures étroites, généralement unies, n’offrant de petites épines que sur leurs arêtes; les intermédiaires ont au plus sur le côté extérieur une ou deux dents; le trochanter des cuissès postérieures est beaucoup plus, petit qu’elles. Les mandibules sont en forme de triangle alongé, et fortement dentées à leur base. Les second et troi- sième articles des antennes sont en forme de cône renversé, presque de la même épaisseur, et les suivants sont grenus. Les uns ont deux dents au côté extérieur des jambes inter- médiaires. Les Scarites pyracmon ( Scarites pyracmon , Bonelïi ; Dej., Spec. I, p. 3 67 ; Scarites gigas, Oiiv., col. III, n° 30 ; I. 1; Clairv. , Entour. ,Helv. II, ix. à). Il est long d’environ un pouce, sans ailes, aplati, d’un noir luisant, avec les élytres un peu élargies postérieurement , marquées de stries très fines, légèrement ponctuées, et dont la troisième offrant 384 INSECTES COLÉOPTÈRES * près de l’extrémité deux points enfoncés plus distincts. La tête, selon M. Dejean , est beaucoup plus grande dans le mâle que dans la femelle ; elle a deux impressions et de petites rides sur Je front. Le corselet a postérieure- ment une dent de chaque côté. On en compte trois aux jambes antérieures. Il se trouve sur les bords de la Médi- terranée, dans le midi de la France, et la partie orientale de l’Espagne. M. Lefebvre de Cerisy , officier distingué de marine et très bon entomologiste , a publié quelques observations sur ses habitudes. Le Scarite terricole. ( Scarites terricola , Bonelli.; Dej., Spec. I, p. 3q8. ) Son corps est ailé, long de huit à neuf lignes, et noir. Les jambes antérieures ont trois fortes dents, suivies de trois autres très petites j le côté exté- rieur des deux jambes suivantes n’en offre qu’une. ' Les élytres sont alongées , striées et un peu rugueuses , etdont deux points enfoncés près de la troisième strie. 11 se trouve avec le précédent. Le Scarite des sables ( Scarites sabulosus , Oliv., col. III, 36, ï, 8;Clairv., Entom. Helv.,11, ix, Q.'7Scarites lœvigatus, Fab., Dej. ), ressemble beaucoup au précédent , mais il est un peu plus petit, plus déprimé, sans ailes, avec les élytres faiblement striées. Les jambes antérieures n’ont que deux dentelures, après les trois dents ordinaires. Il habite encore les mêmes localités que le premier, et se trouve aussi en Sicile, d’où il a été apporté par M. Lefèvre. Les OxYGNATHES. ( OxYGNÀTHTTS. Dej. ) Semblables essentiellement, quant ^aux antennes et aux palpes, aux scarites, mais ayant, ainsi que les deux sous- genres suivants, des^mandibules longues, étroites, sans dents, se croisant fortement en manière de pince 5 et le corps étroit, alongé et cylindrique. Les antennes sont plus courtes que la tête et les mandibules réunies. Le labre est peu distinct. Le corselet est presque carré. L’espèce servant de type ( Scarites elongatus , Wiedemq Oxygnathus elongatus , Dej., Spec., 11, p. 474*) est des Indes orientales. Là, les quatre palpes extérieurs, ou les labiaux au moins, - fe I FAMILLE DES CARNASSIERS. 385 se terminent par un article en forme de fuseau et finissant en pointe. Le corps est alongé et cylindrique, et les mandi- bules sont longues, étroites, sans dents notables, ainsi que celles des oxygnathes. Les Qxystomes. ( Oxystomus. Latr. ) Dont les palpes labiaux, presque aussi longs que les maxillaires externes, sont recourbés, avec le premier article saillant , cylindrique , le suivant peu alongé et le dernier, en fuseau , long et très pointu au bout; les antennes sont par- faitement moniiiform.es , à partir du milieu de leur lon^ gueur , avec le premier article aussi long que les trois sui- vants réunis (i). Les Camptodontes, (Camptodontus. Dej. ) Où les palpes labiaux sont sensiblement plus courts que les maxillaires externes, non recourbés, et terminés, ainsi qu'eux , par un article en fuseau, et dont les antennes sont composées en majeure partie d'articles en forme de cône renversé; la longueur du premier ne surpasse guère celle des deux suivants pris ensemble (2). Les autres, et dont les jambes antérieures ne sont point dentées extérieurement, mais simplement didactyles au bout, ont des mandibules courtes , peu avancées au-delà du labre; le labre coriace, entier; la languette saillante au-delà de l’é- chancrure du menton , glabre ou peu velue, avec des para- glosses séparées , saillantes et membraneuses; les palpes ex- térieurs sont terminés par un article ovalaire, acuminé au bout. Ces carabiques sont petits, fréquentent les lieux humides, et ne sont pas étrangers aux régions septentrionales. Les Clivines. (Clivina, Lat. ) Ont trois fortes dents au côté extérieur des deux jambes antérieures et une à celui des deux suivantes (3), (1) Oxystomus cylindricus, Dej. , Spec. ,I,p.4io,du Brésil. (2) Camptodontus cayennensis , ibid. , II, pag. 477- 1 (3) Tenebriofossor , Lin.; Scarites arenarius , Eab. ; Clairv. , Entom. Uelv., II, vm. A., a, espèces; les divines de M. Dej ean (Spec. 1 f jpag. 4 1 1) , 1-7. TOME I . 25 586 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Dyschiries. ( Dyschirixjs. Bon. — Clivina, Dej. ) Qui n’ont auplus que des dentelures ou de petites épi nés très peu distinctes, au côté externe des deux jambes anté- rieures, et où ce côté se prolonge ordinairement à son extré- mité en une longue pointe, en forme d’épine ou de doigt, et opposée à un autre doigt constitué par un fort éperon du côté interne. Le dernier article des palpes labiaux est pro- portionnellement plus gros que le même des divines, et presque , en massue sécuriforme. Le corselet est ordinaire- ment globuleux (i). Notre seconde et dernière subdivision des bipartis com- prendra ceux dont les jambes antérieures ne sont ni dentées extérieurement ni bidigittées au bout, et dont le second article des antennes est sensiblement plus court que le sui- vant. ils se rapprochent beaucoup, quant aux organes de la manducation des deux derniers sous-genres, et ils avaient I été confondus par quelques auteurs avec les scarites, dont ils ont, en effet, le port et les habitudes. Les uns ont lecorps étroit, aiongé, presque parallélipipède, avec le corselet presque carré j les antennes en tout ou en partie grenues 5 le dernier article des palpes extérieurs pres- que cylindrique , et le même des labiaux presque en forme de cône renversé ou de hache. Ils sont tous exotiques. Les Morions. (Morio. Lat. ) Ont des antennes d’égale grosseur partout, le labre pro- fondément échancré , les palpes extérieurs filiformes, les cuisses ovales et les jambes triangulaires (2). Dans Les Ozenes. ( Ozæna. Oliv. ) Les antennes sont plus grosses ou renflées à leur extré- mité, le labre est entier , les palpes labiaux se terminent (1) Cli^ines, nos 8-21, de M. le comte Dejean ; mais la huitième , ou Yarctica , semble offrir les caractères des Céphalotes. (2) Harpalus monilicornis , Latr. , Gener. crust. et insect. , I, p. 20 6; Morio monilicornis, Dej., Spec. I, p. /j3o ; Scarit. Georgiœ , Palis.de Beauv. , VII, xv, 5; — Morio brasiliensis , Dej, ibid. ,* — Morio orientalis , ejusd. , ibid. F A MT L LE DES CARNASSIERS. 387 par un article plus large, presque en forme de hache ou de triangle; les cuisses et les jambes sont étroites et alon- gées (i). Les autres ont le corps ovale ou oblong , avec le corselet soit presque en forme de coupe ou de cœur, soit presque orbi- culaire; les antennes filiformes, composées d’articles, pour la plupart presque cylindriques , surtout les derniers ( les autres plus amincis à leur base, presque en forme de cône renversé ), et le dernier article des palpes extérieurs presque ovalaire ou en fuseau. Le labre est éch ancré. Ceux-ci sont propres aux pays chauds et sablonneux des contrées occidentales de l’ancien continent. Les Ditomes. (Ditomus. Bon. — Carahus , Calosoma , Scaurus , Fab. ) * Dont les palpes sont plus courts que la tête ; dont le cor- selet est en forme de coupe ou de cœur, et dont les tarses sont courts. Quelques espèces , celles auxquelles M. Ziégler restitue | îa dénomination générique de ditomus , ont le corps plus alongé, de la même largeur, avec la tête séparée de chaque côté du corselet par un angle rentrant, et ordinairement I armée, dans les mâles, d’une ou de deux cornes (a). Les autres, ou celles qui composent le genre Aristus , du I même, ont le corps plus court , plus large en devant, avec la tête presque continue avec le corselet, *s’y enfonçant jus- qu’aux yeux ; ses angles antérieurs sont pointus (3). f 2 (1) Ozœna dentipes , Oliv. , Encyclop. me'thod. ; — Ozœna Rogerii , Dej , Spec. , p. 434 ; — Ozœna brunnea , ejusd. , ibid. 5 — Ozœna Gyl- !| lhenalii, ejusd., ibid. (2) Dej., Spec. , I, pag. 439, première division des Ditomes. Le Ca- rabus calydonius de Fabricius, d’après une étiquette mise par lui sous ' un individu provenant de la collection de M. Desfontaines, forme upe espèce très distincte du Ditomus calydonius de M. le comte Dejenn. Le mâle a les mandibules fourchues ou comme partagées en deux cornes 5 îa j corne du milieu se termine en pointe , ou plutôt en fer de lance. Le Ca- losoma longicornis de Fabricius est probablement la femelle de cette espèce ou d’une autre très voisine. I (3) Seconde division des Ditomes_de M. le comte Dejean, ibid. , p. 444 • 25* 3 88 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Âpotomes. (Apotomus. I \ o ffm . — Scan' tes , Ross.) Dont les palpes antérieurs sont fort longs, dont le cor- selet est orbiculaire ? et dont les tarses sont filiformes et aîongés. Les palpes maxillaires extérieurs sont beaucoup plus longs que la tête, et terminés par un article ovoïdo- cvlindrique; le même des labiaux est en forme de fuseau aîongé. Je n’ai pas aperçu de dent dans l’éclianerure du menton (i). 3° Notre troisième section des carabiques , celle des Qua- drumanes ( Qaadrimani — Harpaliens) , Dej. (2), renferme ceux qui , semblables d’ailleurs aux derniers par leurs élytres terminées postérieurement en pointe, ont, dans les mâles, les quatre tarses antérieurs dilates; les trois ou quatre pre- miers articles sont en forme de cœur renversé ou triangu- laires, et presque tous terminés par des angles aigus; leur dessous est ordinairement (les ophones exceptés ) garni de deux rangées de papilles ou d’écailles, avec un vide li- néaire, intermédiaire. Le corps est toujours ailé , généralement ovalaire et arqué en dessus ou convexe, avec le corselet plus large que long, ou tout au plus presque isométrique, carré ou trapézoïdal. La tête n’est jamais brusquement rétrécie postérieurement. Les antennes sont de la même grosseur partout, ou un peu et insensiblement épaissies vers le bout. Les mandibules ne sont jamais très fortes. Les palpes extérieurs sont terminés par un article plus long que le précédent, ovalaire ou en fuseau. La dent de l’échancrure du menton est toujours en- tière, et manque dans quelques-uns (3). Les pieds sont ro- bustes, avec les jambes épineuses et les crochets des tarses (1) Scarites rufus , Oliv. , col. III, 36, ii, i3 , a, b ; Rossi, Faun. etrusc., I , iv, 3 ; Apotomus rufus , Dej. , Spec. , I , pag. 45o ; — ejusd., Apotomus testaceus , ibid. , pag. 45 1. (2) Cette dénomination est en harmonie avec celle des deux sections suivantes , et fondée sur un caractère exclusif; elle me semble donc pré- férable à celle d harpalici , employée par M. Bonelli, (3) La languette, ainsi que dans les deux sections suivantes, est tou- jours notablement saillante, obtuse ou tronquée au bout, et accompagnée de deux paraglosses distinctes, membraneuses, en forme d’oreillettes. FAMILLE DES CARNASSIERS. 5Sq simples. Les tarses intermédiaires, dans les femelles mêmes, sont courts, et, à la dilatation près, conformés à peu près ai nsi que les précédents. Ces carabiques se plaisent dans les lieux sablonneux et exposés au soleil. Cette section se compose du genre harpule , tel que M. Bo- nelli Fa restreint dans le tableau présentant la distribution générale des carabiques. De nouvelles coupes en ont encore depuis diminué l’étendue. Elles sont subordonnées aux trois divisions suivantes. La première aura pour caractères: échancrure du menton uni dentée (i), labre échancré, tête et extrémité antérieure du corselet" aussi larges ou plus larges que l’abdomen (2). Elle comprend trois sous-genres. Les Acinopes. (Acinopus. Ziégl., Dej.) A antennes filiformes, composées d’articles courts, mais cylindracés, et à corselet rétréci insensiblement de devant en arrière . avecles angles postérieurs très obtus ou arrondis. Le labre est fortement échancré ; les mandibules n’ont point de dents $ celle du milieu de l’échancrure du menton est îargementtronquée(3). Les Daftes. ( Daptus. Fisch. — Acinopus, Dej.) A antennes, à commencer au cinquième article, monili- formeS'j à corselet rétréci brusquement vers ses angles posté- ! rieurs , qui se terminent en pointe. L’une des mandibules est avancée et très pointue. Les quatre jambes antérieu- res, surtout celles des mâles, sont très garnies de petites épines (4)* 1 I ‘ — (1) Si les Cyclosomes ( Voy. la pag. 3g4. ) ont les quatre tarses an- I n'rieurs dilale's , ils formeront une quatrième division , à raison des deux dents de Fécliancrure du menton. (2) Tête forte , paraglosses assez larges , comparativement à la lan- guette propre, et arrondies an bout; second article des antennes un peu plus court que le suivant; tarses intermédiaires des mâles un peu moins’ dilatés que les antérieurs. (3) Harpalus megacëphalus , Lalr. , Gener. crust. et insect., I, p. 206 ; Car abus megacephalns, Fab.; Ross., Faun, etrusc., Append., tab. III, H; Acinopus megactphalus , Dej. , Catal. (4) Acinopus maculipcnnis , Dej. ; Daptus p ictus , Fisch. , Enlom. de 3cjû INSECTES CÂIIN ASSIE US. Pi ès des daptes paraît, devoir venir le genre Pangus de M. Megerle, mentionné par M. le comte Dejean dans le ca- talogue de sa collection de coléoptères. D’après -l’étude de l’une ( P ensylvanicm ) des deux espèces que celui-ci y rapporte, je n’ai pu découvrir les caractères qui distinguent cette coupe de la précédente. La seconde division se compose dMiarpales , ayant aussi l’échancrure du menton unidentée , mais dontle corps, plus ou moins ovalaire ou ovoïde, est plus étroit en devant, et dont le labre est entier ou simplement un peu concave. Ce sont : Les Harpales propres. (Harpalus. Dej. ) Une espèce des plus communes dans toute l’Europe est YHarpale bronzé ( Çarabus œncus , Fab. ; Panz. , Faun. insect. Germ., LXXV , 3,4*)? son corPs est long d’en- viron quatre lignes , d’un noir luisant, avec les antennes et les pattes fauves; le dessus du corselet et des élytres le plus souvent vert ou cuivreux et brillant, quelquefois d’un noir bleuâtre. Le corselet est transversal , rétréci pos- térieurement, finement rebordé sur les côtés et au bord postérieur, avec un enfoncement pointillé de chaque côté, près des angles postérieurs. Les élytres sont striées, ont une incision près de leur bout, et de petits points enfoncés dans les intervalles des stries extérieurs. On lui a aussi donné le nom de protée , h raison des changements nom- breux de ses couleurs (i). L’absence de toute dent sensible dans l’échancrure du menton , distingue les carabiques dé la troisième et de la dernière division de cette section , et qui , par la forme du la Russie, II, xxvi, 2, xlvi, 2 ; — D. vittatus , ejusd. , ibid. , 7 , var. ? Ditoma vittiger , Germ. ; — D. chloroticus , ejusd. , ibid. (1) Voyez , pour les espèces, le Catalogue de la collection de M. le comte Dejean , genre Harpalus , pag. i4, et, quant à leur synonymie , Schœnherr, Synonymia insectorum , et la Faune d’Autriche de M. Duft- schmid. Fabricius n’en a décrit qu’un petit nombre, et parmi lesquels nous citerons celles qu’il nomme : caliginosus , ruficornis , binotatus , lardas , héros , analis , flavïlabris , etc. Les Carabus signa tus , hirtipes de Panzer font aussi partie de ce sous-genre. FAMILLE 1>ÊS CAU1N ASSIEli S. corps et le labre , ressemblent d’ailleurs à ceux de la division précédente. Les Ophones. (Ophonus. Ziégl., Dej. ) Dont les mâles ont les quatre tarses antérieurs fortement dilatés ou sensiblement plus larges et généralement garnis en-dessous de poils nombreux et serrés, formant une brosse continuelle pénultième article n’est point bilobé. Le der- nier des palpes extérieurs est tronqué ou très obtus. Le dessus du corps est très finement pointillé. Le corselet est le plus souvent en forme de cœur , tronqué postérieure ment (i). Les Stenolophes. ( Stenolophus. Ziég. , Dej.) Qui ne différent des opliones que parla forme de l’avant- dernier article des quatre tarses antérieurs, du moins dans les mâles, et même des postérieurs, dans quelques-uns ; il est divisé jusqu’à sa base en deux lob’es (2,). Les Acupalpes. ( àcupalpus. Lat. — Stenolophus , Dej . ) Dont les quatre tarses antérieurs des mâles diffèrent peu des postérieurs, avec les articles intermédiaires arrondis, presque grenus et velus y et dont les palpes extérieurs se ter- minent par un article pointu au bout. Ces carabiques sont très petits et semblent se lier avec le 1 tréchus (3). 4° La quatrième section , celle des Simplicim ânes ( Simplici ~ mani), se rapproche de la précédente, quant à la manière dont se terminent les élytres; mais les deux tarses antérieurs sont ! seuls dilatés dans les mâles, sans former néanmoins de pa» lette carrée ou orbiculaire; tantôt les trois premiers articles sont notablement plus larges , et le suivant alors est tou- ! , (0 Voyez la Catalogue de M. le comte Dejean , pag. 1 3. (2) Stenolophus vaporariorum , Dej., ibid. j Carabus vciporariorum , Lin. 5 Panz, Faun. insect. Germ, , XVI, y ; Harpalus saponarius , Dü- ! four. Du .Sénégal. (3) Les Stenolophes du Catalogue de M. Dejean , à l’exception du pré- I cèdent. Nous citerons, entre autres, le Carabus meridianus de Linnæus I eide Fabricius , et L C. vespertinus de Panzer, XXXVII, 21. 5g2 insectes coléoptères. jours beaucoup plus petit que le précédent $ tantôt celui-ci et les deux précédents sont plus larges , presque égaux, en forme de cœur renversé ou triangulaires : les premiers arti- cles des quatre tarses suivants sont plus grêles et plus alon- gés, presque cylindriques ou en forme de cône alongé et renversé* Les uns ont les crochets des tarses simples ou sans dente- lures* Ici le troisième article des antennes est> au plus, une fois plus long que le précédent. Les pieds sont généralement robustes , avec les cuisses épaisses, plus ou moins ovalaires; le corselet, mesuré dans son plus grand diamètre transver- sal , est aussi large que les élytres. Tantôt les mandibules sont évidemment plus courtes que la tête, et ne dépassent le labre que de la moitié au plus de leur longueur. Nous commencerons par ceux dont tous les palpes exté- rieurs sont filiformes. Les Zabres. (Zabrus. Clairv. Bon. — Pelor. Bon.) Se distinguent de§ suivants par le dernier article de leurs palpes maxillaires, qui est sensiblement plus court que le précédent , et par les deux épines qui terminent les deux jambes antérieures (i). Les Pogones. (Pogonüs. Zieg. , Dej. ) Qui, dans Tordre naturel, nous paraissent très rapprochés des amara de M. Bonelli , s’éloignent des autres carabiques de cette division par le mode de dilatation propre aux deux tarses antérieurs des mâles ; les deux premiers articles, et dont le radical plus grand , sont seuls dilatés; les deux sui- vants sont petits et égaux. Leur corps est généralement plus oblong que celui des amara. Ces insectes paraissent d’ail- (i) Carabus gibbus , Fab* ; Zabrus gibbus , Clairv*, Entom. Helv. , II, xi. Voyez, pour les autres espèces, le Catal. delà coll. de M. le comte Dëjean , et le troisième vol. de son Species. Les espèces aptères , telles que le Blaps spinipes de Fabricius (Panz. , Faun. insect. Germ. , xcvi * 3 ) , forment ie genre Pelor. FAMILLE DÈS CARNASSIERS. OCj5 I&urs habiter presque exclusivement les bords de la mer ou les bords des étangs salés (i). Ce n’est guère encore que par un caractère analogue que l’on peut distinguer de ces derniers Les TÉTRAGONODÈrES. ( ÎETRAGCmODERUS. Dej. ) Les tarses antérieurs des mâles sont proportionnellement moins dilatés que dans les suivants , leurs premiers articles étant plus étroits et plus alongés, et plutôt en forme de cône renversé qu’en forme de cœur. Ces insectes sont propres à l’Amérique méridionale (2); Les Féronies. ( Feronia. Lat. ) Où les tarses antérieurs des mâles ons leurs trois premiers articles fortement dilatés , en forme de cœur renversé, et dont le second et le troisième plutôt transversaux que lon- gitudinaux. Ce sous^genre comprendra un grand nombre de coupes génériques, indiquées dans le catalogue de la collection de M. le comte Dejean, tels que les suivantes : Amara , Pœci- lus , Argutor , Ornaseus , Platysma, Pterosticlius , Abax , Ste- ropus 7 Perçus , Molops 7 Copliosus. Ce savant entomologiste a reconnu depuis ( troisième volume de son Speci.es ) (3) l’im- possibilité de les signaler, et, à l’exception du premier, qu’il conserve encore , il réunit les autres dans une grande coupe générique, qu’il nomme avec moi, Féronie. Mais quant aux amara même, vainement ai-je cherché, dans les antennes, les parties de la bouche , des caractères qui les distinguas- sent nettement des autres genres. Celui que l’on tire de la dent du milieu de l’échancrure du menton , sans parler de son peu d’importance, est très équivoque ) cette dent, dans tous ces carabiques, m’a paru avoir au bout une échan- (1) Voyez le Catal. de M. le comte Dejean. M. Germar en a repré- sente', dans sa Faune des insectes d’Europe , deux espèces : Pogonus halo- philus , X , 1 ; Harpalus luridipennis , VII , 2 , voisine du Pogonus pallidipennis du premier. (2) Harpalus circumfusus de M. Germar, Insect., Speciesnov., 1,26? (3) Actuellement sous presse et dont il m’a communiqué quelques passages. %4 INSECTES COLÉOPTÈRES, erure , mais un peu plus distincte ou plus profonde dans les uns que dans les autres. Les antennes de plusieurs sont un peu grenues ou composées d'articles relativement plus courts et plus arrondis au sommet; mais on ne peut assi- gner d’une manière rigoureuse les limites de cette distinc- tion. J’en dis autant de la concavité du bord antérieur du labre et de la forme du corselet. Les félonies peuvent former trois divisions : i° les espè- ces , généralement ailées, dont le corps, plus ou moins ovale, est un peu convexe ou arqué en-dessus , avec les an- tennes plus filiformes, la tête proportionnellement plus étroite et les mandibules un peu moins saillantes. Parleurs habitudes, ces espèces se rapprochent des zabres et des har- pales. Tels sont les Amares'( Amara ) (i), dont le corselet est transversal; les Poeciles '( Pæcilus ) , où il est presque aussi long que large, et dont les antennes , assez courtes, ont le troisième article comprimé et anguleux; et les Argutors ( Argutor ), semblables aux pœciles, mais à antennes propor- tionnellement plus longues, etdont le troisième article n’est point anguleux. 2° Les espèces généralement ailées, mais dont le corps est droit , plan ou horizontal , en dessus , avec la tête pres- que aussi large que lui. Elles fréquentent les lieux frais ou humides; Tel est le genre Platysme ( Platysma ) de M. Bo- neili, auquel nous réunissons celui âJ ornas eus , de MM. Zié- gler et Dejean , et celui de catadromus , de M. Mac Leay fils (à). (1) Des espèces plus raccourcies , dont le corselet s’élargit de devant en arrière , forment le genre Leirus de quelques auteurs. Le Scolytus flexuo -> sus de Fabricius semblerait se rapporter à cette division ; mais, suivant M. le comte Dejean , les quatre tarses antérieurs sont dilatés : il m’a paru qu’ils l’étaient plus en dehors qu’en dedans. Cet insecte peut former un sous-genre propre (Cyclosomus). ployez, quant aux précédents, le troisième volume du Species de ce naturaliste. (2) Celles dont le corps est très aplati , avec le corselet notablement rétréci postérieurement , en forme de coeur tronqué , formeront une première division , tel est le Car abus picimanus de M. Duftschmid, ou le C. monticola de quelques autres; M. le comte Dejean le place avec les Plcrostichus ; quelques espèces du Brésil y entreront aussi. M. Germar FAMILLE DES CA UN ASSIEDS. 5 (J 5 3° La troisième division des féronies se composera d’espè- ces analogues à celles de la précédente par l’ensemble de leurs caractères, mais qui en diffèrent par l’absence des ailes. Parmi ces espèces, les unes, et les plus nombreuses, et dont le corselet n’est pas toujours en forme de cœur tronqué, ont à la base des élytres un pli ou rebord transversal , bien marqué, continu, s’étendant jusqu’à la suture. Tantôt le corselet est presque carré ou en cœur tronqua, avec les angles postérieurs aigus. Celles dont le corps est en carré long ou cylindrique avec Je corselet presque carré, guère plus étroit postérieurement qu’en devant, forment le genre Cophose ( Cophosus) de MM. Ziégier et Dejean. SI a été établi sur une espèce ( Cylin- dricus) d’Autriche (i). Celles dont le corps est généralement ovale, déprimé, ou peu convexe en dessus, avec le corselet grand, presque_carré etsubisométrique, toujours fortement rebordé latéralement, aussi large ou presque aussi large à son bord postérieur que la base des élytres, composent le genre Abax (.Abaoc) de M. Bonelli. (Insect. nov. spec.» I , pag. 21) en a décrit une sous le nom de Mo- lops Corinlhius. Ceux dont le corps est presque parallélipipède, avec le corselet presque carré, point ou peu rétréci en arrière , formeront une seconde division. De ce nombre sont le Platysma nigra de MM. Bonelli et Dejean, les Omaseus du dernier (Catal. , pag. 1 2) , et le Carabus tenebrioides d’Oli- vier , type du sous-genre Catadromus de M. Mac Leay fils (Annul. jav. „ I, pag. 18 , 1, v) , qui ne diffère de celui à" Omaseus que par la dent du menton, qui est beaucoup plus grande et entière. Ses élytres ont à leur extrémité un grand sinus , ou plutôt une échancrure. C’est une des plus grandes espèces de cette famille. Les Harpales , nigrita , anthracinus et alerrimus de M. Gyllenhail , sont des omaseus. Le dernier a les angles postérieurs du corselet obtus , ce qui le distingue de tous les autres, On place dans le même sous-genre le Carabus leucopthalmus de Fabricius , ou le Melanarius d’Iliger , mais il est aptère. (1). Nous y joindrons V Omaseus melanarius de M. le comte Dejean , ainsi qu’une autre espèce d’Allemagne , intermédiaire entre les précé- dentes elle Cophosus cylindricus , et qui est, je crois, Y Omaseus e/o/z- gains de M. Ziégier. 096 insectes coléoptères. L’Allemagne en fournit plusieurs espèces. Celle qu’on a nommée metallicus et le molops striolatus de M. le comte Dejean , qui ont les antennes composées d’articles plus courts , ou qui sont presque grenues , ont paru devoir former un nouveau genre , celui de cheporus (i). On trouve souvent dans les parties froides ou humides des Forêts de nos environs, l’ Abax petites-stries {Carabus striolay Fab.; Carabus depressus , Oliv., col. III, 35, IV, 460 (2). Tantôt, le corselet toujours terminé postérieurement par deux angles bien prononcés ou aigus , est sensiblement ré- tréci par derrière. Sa coupe se rapproche plus ou moins de celle d’un cœur tronqué. Parmi ces espèces, plusieurs ont le corps déprimé ou plan en dessus, et les antennes composées d’articles assez alongés, plutôt obconiques que turbinés. M. Bonelli les distingue gé- néralement sous le nom de Ptérostiche ( Pterostichus. ) Elles habitent plus particulièrement les hautes montagnes de l’Europe et le Caucase. Les environs de Paris n’en fournissent qu’une seule ( Carabus oblongo-punctatus , Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ., LXXI1I, 2. ) (3) D’autres, dont lesautennes sont presque grenues, ont le des- sus du corps assez convexe, et proportionellement plus large, avec l’abdomen plus court. C’est le genre Molops ( Molops ) de M. Bonelli , qui conduit évidemment à d’autres félonies très analogues , mais dont le corselet est arrondi aux angles postérieurs, et dont l’abdomen est ovalaire, l’angle exté- rieur de la base des élytres étant obtus ou point saillant. Le corps et lesautennes sont, en général, proportionellement plus longs. Ces dernières espèces ont été détachées des pté- (r) Les Platysmes , de'criLs et fîgure's par M. Fischer (Entomol. de la- Russie, II , xix , 4 et 5), sont probablement des abax analogues. (2) Voyez, pour les autres espèces, le Catalogue de M. le comte Dejean, et la Faune d’Autriche de M. Duftschmid. (3) V oyez , pour les autres espèces, le Catalogue de M le comte Dejean, et le bel ouvrage de M, Fischer sur les insectes de la Russie (Il , p. 1 e3 , xix , fîg. 1 ; xxxvii , 8, 9). Je pense avec lui que le G. myosodus de M. Mègerlc ne diffère pas essentiellement de celui de Pterostichus. FAMILLE DES CARNASSIERS. 3ç)J rostiches pour former un nouveau genre , celui de Sterope ( Steropus , Meg. ) (i). Nous terminerons enfin ce sous- genre par des espèces gé- néralement assez grandes, dont le corselet a presque toujours la forme d'un cœur tronqué, et dont la base des élytres n’a point de pli transversal, ou ne présente au plus qu’un espace lisse, s’effaçant, et sans bord postérieur bien terminé. Tel est le caractère qui me paraît le mieux signaler le genre Perçus ( Perçus ) de M. Bonelli. Ni la longeur relative des deux derniers articles des palpes maxillaires, ni l’inégalité des proportions des mandibules, ni quelques légères diffé- rences sexuelles prises des derniers anneaux de l’abdomen ,' ne le distinguent nettement des autres sous-genres. Ces es- pèces habitent exclusivement l’Espagne , l’Italie et les grandes îles de la Méditerrannée. Quelques-unes sont aplaties en dessus (2). Les Myas ( Myas. ) De M. Ziégler, ressemblent aux félonies, avec lesquelles on a formé le genre cheporus ; mais leur corselet est plus dilaté latéralement, rétréci près des angles postérieurs, et offre immédiatement avant eux une petite échancrure. Les palpes labiaux se terminent par un article évidemment plus épais, presque triangulaire. On en connaît deux espèces, (1) Voyez, tant pour celui-ci que pour le précédent, le Catalogue de M. le comte Dejean et M. Germar (Insect. spec. nov. , I, p. 26 et suiv.). Quelques espèces , telles que le Molops terricola ( Scarites piceus , Pan z , Faun. insect. Germ. , XI , 2 ) ; le Molops elalus ( Scarites ga gates, ejusd., XI, 1); le Steropus hotlentota ( Scarites hottentotus , Oliv., col. III , 36, 11 , 19), avaient été rangés avec les Scarites. Le Carabus madidus de Fabricius (Faun., insect. Cur., Y, 3), espèce assez comramune dans quelques départements méridionaux, est un stérope. M. le comte Dejean forme un nouveau genre avec le St. hottentot, à raison de ses pieds anté- rieurs , dont les jambes sont arquées, et de quelques autres caractères. | (2) Carabus Paykulii, Ross. , Faun. etrusc , mant. 1, tab. Y , f. C , — Perçus ebenus , Charp. Hor. Entom. , Y, I. Voyez aussi les Annales des sciences naturelles, et celles des sciences physiques par MM. Bory de Saint-Yincent, Drapiez et Yan-Mons. Je rapporte au même sous-genre VA bax corsiçus de M. le comte Dejean. INSECTES COLÉOPTÈRES. Tune de Hongrie ( Chafybœus ), et l’autre de l’Amérique sep- septentrionale , où elle a été découverte par M. Leconte (i). Tantôt les mandibules sont aussi longues que la tête, et s’avancent fortement au-delà du chaperon. Le corps est tou- jours oblong, avec le corselet en forme de cœur alongé. Les uns ressemblent à des scarites, et les autres à des lébies. Les Céphalotes. ( Cephalotes. Bon. — Broscus. Panz.) Ont des antennes dont la longueur égale au plus la moitié de celle du corps, composées d’articles courts, et dont le premier plus court que les deux suivants pris ensembles* la mandibule droite fortement unidentée au côté interne, et le labre entier (2). Les Stomis. (Stomis. Clairv. ) Où les antennes sont plu.s longues que la moitié du corps, composées d’articles alongés, et dont le premier plus long que les deux suivants réunis; dont la mandibule droite offre près du milieu de son côté interne une forte entaille, et dont le labre est échancré (3). Le sous-genre suivant, celui De Catascope (Catascopus. Kirb. ), Se distingue des deux précédents , dont il se rapproche d’ailleurs par la longueur relative du troisième article des antennes, en ce que le corps est aplati, proportionnelle- ment plus large, avec le corselet plus court, les élytres fortement échancrées latéralement à leur extrémité posté- rieure, et que le labre est alongé. Les yeux sont grands et (1 ) Quelques autres espèces , analogues par la forme des palpes labiaux, mais à mandibules plus fortes , dont la dent mitoyenne du menton est beaucoup plus grande , et propres aux Indes orientales , forment le genre Trigonotoma de M. Dejean, dont les caractères sont expose's dans le troi- sième volume de son Species. Ici encore paraît devoir se placer le genre Pseudoinorpha deM. Kirby (Lin., Trans , XI Y , 98). (2) Carabus cephalotes, Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ. , lxxxitj, i; Ind. entom. , p. 62. (3) Stomis pumicatus , Clairv. , Entom. helv. , II , vi. FAMILLE DES CARNASSIERS. 5gg saillants. Ces insectes ont des couleurs brillantes, et ressem- blent, a u premier aspect, à des cicindelés oü à des éiâphres (i). Là, la longueur du troisième article des antennes est triple, ou peu s’en faut, de celle du precedent. Ces organes ainsi que les pieds sont généralement grêles'. Dans ceux-ci , les quatre premiers articles des tarses ante-* rieurs des mâles sont larges, et le pénultième est bilobé. Les Colpodes. (Colpodes. Macl.) Ce sous-genre, établi par M. Mac Leay fils (Ànnul. javan., 1, p. 17, t. 1 , fig. 3), paraît avoir de grands rapports avec le précédent et les suivants. Suivant lui , le labre est en carré transversal et entier. L’échancrure du menton est simple ou sans dent. La tête est preque de la longueur du corselet. ! (1) Ce sous-genre a été établi par M. Kirby sur une espèce de cara- bique ( Catascopus Hardwickii , Trans. lin. soc., XIV, ni, ij Hisfc. nat. des coléopt. d’Eur. , Il , vit , 8) des Indes orientales , ayant la tète et le corselet verts, les elytres d’un bleu verdâtre, avec des stries ponc- tuées, et le dessous du corps presque noirâtre. M. Mac Leay fils ( Annul. javan., I, p. i 4) place les Catascopes dans sa famille des Harpalides, immédiatement après les Chlænies, et y rapporte le Carabe élégant de Fabricius , rangé avec les Eîaphres par M. Weber. Il les distingue d’un autre sous-genre très voisin, qu’il établit sous la dénomination de Péri - calus , par ses antennes, dont le second et le troisième articles sont presque de longueur égale , tandis qu’ici le troisième est plus long 5 par les mandibules , qui sont courtes , épaisses et courbées , au lieu d’être avancées et presque parallèles; à raison encore des palpes, qui sont courts, épais, avec le dernier article ovoïde , presque tronqué, tandis que ceux des Péricales sont grêles et cylindriques ; enfin parce qu’ici la tête est plus large que le corselet , ce qui n’a pas lieu dans les Catascopes. Les yeux , en outre , sont très saillants et globuleux dans les Péricales , ce qui leur donne quelque ressemblance avec les Eîaphres elles Cicindèles. Il n’en décrit qu’une espèce ( Periccilus cicindeloicles , 1,2); mais nous igno- rons encore quelles sont les différences sexuelles , surtout relativement aux tarses. La forme de la languette des Catoscopes et celle de leurs jambes les éloignent des Eîaphres et des Tachys. Ces insectes se rappro- chent beaucoup plus des Chlænies, des Ànchomènes, des Sphodres, etc. Plusieurs Carabiques simplicimanes ont l’extrémité de leurs élytres for- tement sinuée au bout , et se distinguant à peine , sous ce rapport, des Troncatipennes. 4-00 INSECTES COLÉOPTÈRES. Celui-ci est presque eu forme de cône tronqué; échancré en devant , avec les côtés arrondis et un peu rebordés. Les élytres sont un peu échancrées. Les lobes du pénultième article des tarses antérieurs du mâle sont plus grands. Le corps est un peu convexe. Il ne cite qu’une seule espèce ( Brunneus ). Dans ceux-là; tous les articles des tarses des deux sexes sont entiers. Les Mormolyces. ( Mormolyce. Hegemb. ) Le corps est très aplati , foliacé, et beaucoup plus étroit dans sa moitié antérieure. La tête est fort longue, très étroite, presque cylindrique. Le corselet est ovalaire et tronqué aux deux bouts. Les élytres sont très dilatées et arquées extérieurement; avec une échancrure profonde au côté interne; près de leur extrémité. La seule espèce connue ( Phyllodes ) a été l’objet d’une monographie particulière publiée par M. Hagembaeh , et se trouve à Java. Les Sphodres. ( Spèodrus. Clairv, Bon. — Lœmcsthenus . Bon. — Carabus. Lin. Ont le corps déprimé; mais non foliacé, avec la tête ovoïde, le corselet en forme de cœur et les élytres sans dilatation extérieure ni échancrure interne. Plusieurs de ces insectes se tiennent dans les caves (i). Les derniers simplicimanes se distinguent de tous les autres par les dentelures intérieures des crochets du bout de leurs tarses. Les uns ont tous leurs palpes extérieurs filiformes, et le corselet soit en forme de cœur rétréci et tronqué postérieu- rement , soit en trapèze et s’élargissant de devant en arrière. Les Ctenipes. ( Ctenipus. Latr. — Lœmosthenus , Bon. ) Dont le corps est droit, alongé , avec le corselet en forme (i) Carabus leuboptlialmus , Lin.; Carabus planus , Fab.; Panz., Faun. insect. Germ. , XI , 4- Dans le Sphodrus terricola ( Carabus terricola , Payk; Oliv. Col. III, XXXV , 1 1 , 124) , les crochets des tarses offrent quelques petites dentelures , comme dans le sous-genre suivant. FAMILLE DES CARNASSIERS» /^O I de cœur, rétréci et tronqué postérieurement. Le troisième article des antennes est alongé (i)* Les Calathes. ( Calathus. Bon. ) Dont le corps est ovale, arqué en dessus, avec le corselet carré ou trapézoïde , plus large postérieurement (2). Les autres ont les palpes labiaux terminés en massue,* en forme de toupie ou de cône renversé, et le corselet presque orbiculaire0 Les Taphries. (ïaphria. Bonelli.-^m/c/iw.y. Gyllenli. ) L’échancrure du menton est bidentée, ainsi que dans le sous-genre précédent (3). 50La section cinquième, celle des Patellvmanes. ( Palelli - manï) , n’est distinguée delà précédente que par la manière dont se dilatent dans les mâles les deux tarses antérieurs^ les premiers articles (ordinairement les trois premiers, le .quatrième en sus ou les deux premiers seulement dans d’au- tres), tantôt carrés, tantôt en partie de cette forme, et les autres. en forme de cœur ou de triangle renversé , mais tou» jours arrondis à leur extrémité, et point terminés comme dans les sections précédentes, par des angles aigus, forment une palette orbi,culaire ou un carré long , dont le dessous est le plus souvent garni de brosses ou de papilles serrées, sans vide au milieu. Les pieds sont ordinairement grêles et alongés. Le corselet est souvent plus étroit dans toute sa longueur que l’abdo- (1) Les Sphodres janthinus , complanatus , et plusieurs autres de M. le comte Dejean , qui se distinguent des vrais Spliodres par le raccourcisse- ment du troisième article des antennes et les dentelures des crochets des tarses. Ces deux sous- genres se confondent presque insensiblement. M. Fischer a figuré plusieurs espèces de l’un et de l’autre, sous la déno- mination générique de Spliodre , dans le second volume de son Entomo- graphie de la Russie. I (2) Carabus melanocephalus , Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ., XXX, 19; — C. cisteloïdes , ibid. , XI, 12; • — C. fus eus , Fab. $ — Ç. fri - gidus , ejusd. Voyez le Catal de la coll. de M. le comte Dejean , et M. Germar. ïnsect. Spec. nov. , I, pag. i3. (3) Carabus ywalis , llig. ; Panz, , ibid. , XXXVII', 19. TOME I. 26 4o2 INSECTES COE É OPTÉ LIES. men. Ils fréquentent, pour la plupart, les bords des rivières ou les les lieux aquatiques. Nous partagerons les patellimanes en ceux dont la tête se rétrécit insensiblement par derrière ou à sa base, et en ceux on le rétrécissement se forme brusquement derrière les yeux, de manière que la tête semble être portée sur une espèce de cou ou de pédicule. Les premiers peuvent aussi se subdiviser en deux. Les uns, dont les mandibules se terminent toujours en pointe, et dont la palette des tarses est toujours étroite, alon^- gée, et formée par les trois premiers articles, dont le second et le troisième carrés ont le labre entier ou sans échancrure notable, et une ou deux dents dans l'échancrure du menton- l'extrémité antérieure de la tête n’est point rebordée. Ici le dessous de la palette des tarses offre, comme dansles précédents, deux séries longitudinales de papilles ou de poils, avec un vide intermédiaire, et non une brosse serrée et continue. Les palpes extérieurs sont toujours filiformes et. terminés par un article presque cylindrique ou cylindrico- ovalaire. Tantôt le corps est très aplati. Les Doliques (Dolichus. Bon. ) Qui se rapprochent des derniers sous-genres et s’éloignent ‘de tous les suivants, par les crochets de leurs tarses dentelés en dessous. Leur corselet est en forme de cœur tronqué (i). Les Platynes. ( Platynus. Bon. ) ■ Semblables , quant à la forme du corselet , mais à crochets des tarses simples. Les ailes manquent ou sont imparfaites dans quelques- uns (2). Les àgones. ( Agonum. Bon. ) Où le corselet est presque orbiculaire (3). (1) Ccirabus jlavicornis , Fab. 5 Preysl. , Bohem. inseet. , I, ni , 6 , et quelques autres espèces du cap de Bonne-Esperance. (2) -Platynus complanatus , Bon. ; — Ccirabüs angusticollis , Fah. ; Panz. ,'Faun. inseet. Gérai. , LXXÏK ,95 — Platynus blandus , Germ. iUsect. , Spec. nov. , I, p. 12 ; — Carabus scrobiculatus , Fab. ; — Bar- palus livens , Gyll. (3) Harpalus viduus y Gyll- ; Panz. , Ibid. , XXX VU, 18 ^ Ca- FAMILLE DES CARIS ASSIERS. 4^5 Tantôt le corps est d’une épaisseur ordinaire Le corselet toujours en forme de cœur tronqué. Les Anchomenes. (Ànchomenxjs. Bon.)(i) Là le dessous de la palette des tai ses est garnie d’une brosse serrée et continue. Les palpes extérieurs et surtout les la- biaux sont, dans plusieurs, terminés par un article plus épais ou plus large, en forme de triangle renversé* Nous commencerons par ceux où ils sont filiformes. Les Callistes. ( Callistus. Bon. ) Ont la dent de l’échancrure du menton entière, les palpes extérieurs terminés par un article ovalaire et pointu au bout, et le corselet en forme de cœur tronqué (2). Les Oodes. ( Oodes. Bon.) Ressemblent aux callistes quant à la dent de réchancruYe du menton , mais ont le dernier article des palpes maxillaires extérieurs cylindrique , et le même des labiauxen ovaletron- qué. Le corselet est trapézoïdal, plus étroit en devant, et de ! la largeur de la base de l’abdomen à son bord postérieur (~3). Les Chlænies. (Chlænius. Bon. ) Où la dent de l’échancrure du menton est bifide ; qui ont les palpes maxillaires extérieurs terminés par un article pres- que cylindrique, un peu aminci à sa base, et le dernier des labiaux en forme de cône renversé etalongé. | rabus marginatus , Fab.; Panz. , ibid., XXX, t/^ — C. 6-punctatus , Fab.; Panz., ibitl., XXX , t 3 et XXXYHI, 17 ? — C. parum-punctatus , Fab. ; Panz. , ibid. , XCII , 4 ; — C. 4- punctatus , Fab. ; Oliv. , col. III, 35, | xiii,^i58. Voyez îe Catal. de M. le comte Dejean. VA. rotundatum | et quelques autres forment, pour lui, un nouveau genre. (1) Car abus prasinus , Fab. ; Panz. , ibid. , XVI , 6 y — - Carabus al- j[ bipes , Fab. ; Panz., ibid. , LXXIII , 7 ; — C. oblongus , Fab. ; Panz. , ibid. , XXXIV, 3. (2) Carabus lunatus , Fab. 5 Panz., Faun. insect. Germ , XVI, 5- Dej. , Spec. , II, p. 296. (3) C. helopioides , Fab. ; Panz. , ibid. , XXX, 1 1 . Voyez le second volume du Spccies de M . le comte .Dejean, pag.. 374 . 4b4 INSECTES COLÉOPTÈRES. Le Carabe savonnier d’Olivier (col. 10, 36, îïi, 26), dont on se sert au Sénégal, en guise de savon , est de ce sous-genre (1). Dans les suivants les palpes extérieurs sont terminés par un article plus largé , comprimé , en forme de triangle ren- versé ou de hache , et plus dilaté dans les mâles La dent de l’échancrure du menton est toujours bifide. Les Épomis. ( Epomis. Bonelli.) Auxquels nous réunirons les Dinodes (Dinodes) 7 dont le dernier article des palpes est un peu plus dilaté (2). Le genre Lissauchenus, de IVL Mac-Leay fils (Annul. javan. 1 , 1 j 1 ) me paraît peu différer du précédent. Les autres ont le plus souvent les mandibules très ob- tuses , ou comme tronquées et fourchues ou bidentées à leur extrémité. Leur labre est distinctement échancré ou bilobé, et la portion antérieure delà tête? qui lui donne naissance, est rebordée et souvent concave. L’échancrure du menton n’offre point de dent. La palette des tarses de plusieurs est large, presque orbiculaire. j Ceux-ci ont les mandibules terminées en pointe, sans échancrure ni dent au dessous d’elle. La palette des tarses des mâles est formée par les trois pre- miers articles. Les IIembes. (Rembus. Latr. ) Le labre est bilobé. Les palpes maxillaires extérieurs sont (1) C. cinctus , Fab.; Herbst. , Archiv. , XX IX , 7 ; ■ — C.festivus , Fab.; Panz., ibid. , XXX, i5; — C. spoliatus , Fab. ; -Panz., ibid. , XXXI, 6 ;< — Çhlœnius velutinus , Dej. ; Carabus cinctus , Oliv., col. III , 35, m, 28; — C. holqsericeus , Fab. ; Panz. , ibid. , XI, 9, a; — C. nigri cornis , Fab. ; Panz. , ibid. , XI , 9 , b , c. ; — C. agrorum, J3liv. , ibid. , XII , 44; — C. 4 -sulcalus, Payk. , et plusieurs autres espèces exotiques de Fabricius , telles que les suivantes : tenuicollis , oculalus , posticus , micans , quadricolor, stigma, ammon , carnifex , etc. Voyez le second vol. du Spec. de M. Dejean , pag. 297 et suiv. (2) Dinodes rufipes , Bon.,- Dej., Spec., Il, pag. 372; Carabus azureus , Duft. ; Chalœnius azureus, Sturm. , V,cxxviï; — Epomis circwnscriptus , Dej., Spec. , II, p. 369; Carabus cinctus, Ross. , Faun. etrusc. , I , iv , 9 5 Carabus crcesus , Fab. famille des carnassiers. 4o5* filiformes, et le dernier ai ticle des labiaux est un peu renflé, en forme de cône renversé et aîongé. La tête est étroite, relativement à la largeur du corps. Les antennes et les palpes sont grêles (i). Les Dicæles. ( Dicælus. Bon.) Le labre estsimpiement échancré,avec une ligne imprimée et longitudinale au milieu. Le dernier article des palpes extérieurs est plus grand et presque en forme de hache. Le corps est presque parallélipipède , avec la tête presque aussi large que le corselet , elles élytres fortement striées eî souvent carénées latéralement. Les mandibules sont arquées inférieurement, au bord interne, et comme tronquées ensuite et terminées en pointe. Les espèces connues sont américai- nes (2). • Ceux-là on des mand*ibuîes très obtuses , échancrées à leur extrémité, ou. uuidentées en dessous. Les Ligines. (Licinus. Latr.) Ont' le dernier articles des palpes extérieurs plus grand , presque en forme de hache. La palettedes tarses des mâles est large, suborbicuîaire etformée par les deux pj emieis articles, ! dont le basilaire fort grand (3).. I Les Badister. ( Badister* Clairv. Amblychus. Gyllenh. ) . Où le dernier article des palpes extérieurs est ovalaire y jj celui des labiaux est simplement un peu plus gros ( terminé souvent en pointe aigue). La palettedes tarses est en carré long et formée* par les trois premiers articles (4). ^ ^ . . - ■ ; ; || (i) Rembus polhus , Dej ; Carabus pohtus , Fab. ; Herbst. , Arcbiv. » j| XXIX , 2 ; - — R. impressus , Dej. ; Carabus impressus , Fab. 1(2) Voyez le Spec. gen. des col. de M. le comte Dejean., II., 283, (3) Carabus agricola , Oliv., coî. IIJ, 35, V, 53; — C. silphoides, Fab.; Sturm. III , lxxiv , a ; — C. emarginatus , Oliv. , ibid. , XIII , i5o ; Ca- rabus cassideus , Fab/; — C. deprçssus , Payk.; Sturm. , ibid, , LXXIV» o,0; — C. Hoffmanseggii , Panz, , Faun. insect. Germ. , LXXXIX, 5. Voyez le Species de M. le comte Dejean , -Il , pag. 392-401 (4) Carabus bipustulaius , Fab ; Cîairv. , Enlom. Heiv, , IJ , xm ; — C. peltaius , Iîig. ; paaz. , ibid., XXXVII, 20. Voyez le. second1 * 3 4* volume du Spec, de M. le comte Dejean , par. 4°5~4 ! 1 • 4o6 in~seqt.es COLÉOPTÈRES* Les derniers patellimanes , ou ceux qui composent leur se- conde division générale, ont leur .tête rétrécie brusquement derrière les yeux, et comme distinguée du corselet par une espèce de cou ou de pédicule. Elle est souvent petite , avec les yeux saillants. Dans plusieurs, la languette est courte et s’avance peu au-delà de l’échancrure du menton. Ici cette échancrure n’a point de dent* les mandibules sont fortes, et le labre est fortement échancré et presque bilobé. Tels sont Les Pélecies. ( Peleciüm. Kirby.) Le dernier article des palpes extérieurs est en forme de hache. La languette est courte. Le corps est oblong , plus étroit en devant. Les quatre premiers articles des tarses an- térieurs dés mâles sont en forme de triangle renversé , gar- nis de brosse en-dessous , et le quatrième est bifide. Les espèces de ce sous-genre et du suivant sont propres à l’Amérique méridionale (i). Là, l’échancrure du menton offre une dent ; les mandibu- les sç>nt généralement petites et moyennes dans les autres. Le labre est entier ou faiblement échancré. Quelques-uns se rapprochent des péiécies à l’égard des palpes extérieurs , terminés aussi par un article plus grand, en forme de hache ou de triangle renversé. Leur tête est toujours petite, et le corselet est orbiculaire ou trapézoïde. Les Cynthies. (Cynthia. Latr — Aupar. Microceplialus.) Dans les mâles desquels les premiers articles des tarses antérieurs sont en forme de triangle renversé et composent la palette; ils sont garnis de brosse en-dessous , et le qua- trième est bifide. La tête et les mandibules sont proportionnellement plus fortes que dans le sous-genre suivant. Les palpes extérieurs sont moins alongés, mais plus comprimés au bout. Le corps est ovale , avec le corselet trapézoïdal, plus large postérieu- rement , plan , rebordé , sillonné longitudinalement (2). (i) Peleciüm cyampes , Kirb. , Transmet, iimi. soc. , XII-, xxi, j. p_>.) Sous-genre établi sur des espèces du Brésil, ayant, ainsi que Iesdicleà, le port dçs Abax de M, Bonelii. ■gpp . • A FAMILLE DES CARNASSIERS. 4°7 Les Panagées. ( Panagæus, Lat. ) Dont la palette des tarses, propre aux mâles , n'est formée que parles deux premiers articles. La tête est très petite, comparativement au corps, avec les yeux globuleux. Les mandibules, les mâchoires et la lan- guette sont aussi très petites. Le corselet est le plus souvent suborbiculaire (i). Dans les sous-genres suivants, et qui terminent cette sec- tion , les palpes extérieurs sont filiformes ; le dernier article des maxillaires est presque cylindrique et le même des la- biaux est presque ovalaire ou presque e n cône renversé et alongé. Le premier sous-genre, celui De Loricère. (Lorigera. Lat. ) Est très remarquable. Ses antennes sont sétacées , cour- bes, avec le second article et les quatre suivants plus courts que les derniers et garnis de faisceaux de poils. Les* mandi- bules sont petites. Les mâchoires sont barbues extérieure- ment. Le labre est arrondi en devant. Les palpes labiaux sont plus longs que les maxillaires. Les yeux sont très sail- lants. Le corselet est presque orbiculaire ou en forme dé cœur, largement tronqué et arrondi aux angles posté- rieurs. Les trois premiers articles des tarses antérieurs sont dilatés dans les mâles (2). Les Patrobes. (Patrqbus. Meg. ) Ont des antennes filiformes, droites, sans faisceaux de poils, avec le quatrième article et les suivants égaux , pres- que cylindriques; les mandibules de grandeur ordinaire; le labié en carré transversal , avec le bord antérieur droit. La (1) Carabus crux-major , Fab. ; Clairv. , Entom. Helv. , II, xv; — ■ Carabus nolulatus , Fab. 5 — Cfchrus reflexus , Fab. 5 Oliv. , col III, 35, vii , 77 ; — • Carabus angulalus , Fab. ; Oliv. , ibid. , vu, 76 ;• — Pa- 11 âgée à quatre taches , G uv. ,Reg. anim., IV, xiv, 1. V^oyez l’article Panage'e de l’Encyclop. méthod. , "et le second volume du Species de M. le comte Dejean , pag. 283 et suiv. (2) Loricera œnea, Latr. ; Carabus pilicornis , Fab.; Panz. , Faun. ï insect. Germ. , XI , 10 ; Oliv. ; col. III , 35 , xi , 119; Dej. , Spec. , II , pag. 2q3. ; f • ' 4-OS INSECTES COLÉOPTÈRES, longueur des paipes labiaux n’excède pas celle des maxil- laires. Le corselet est en forme de cœur tronqué-, avec les angles postérieurs aigus. Les deux premiers articles des tarses antérieurs sont seuls dilatés dans les mâles. Les yeux sont moins saillants et le cou est moins étroit que dans le sous- genre précédent (i). Nous passerons maintenant aux carabiques dont les jam- bes antérieures n’ont point d’échancrure au côté interne, ou qui en offrent une, mais commençant très près de l’ex- trémité de ces jambes, ou ne s’avançant point sur leur face antérieure et ne formant qu’un canal oblique et linéaire. La languette est souvent très courte, terminée en pointe au milieu de son sommet , et accompagnée de paraglosses allant aussi en pointe. Les mandibules sont robustes. Le dernier article des palpes extérieurs est ordinairement plus grand, comprimé en forme de triangle renversé ou de hache dans les uns, presque en forme de cuiller dans les autres (2). Les yeux sont saillants. Les élytres sont entières ou simple-* ment sinuées à leur extrémité postérieure. L’abdomen est ordinairement volumineux , comparativement aux autres parties du corps. Ces carabiques sont , pour la plupart, de grande taille, ornés de couleurs métalliques brillantes, cou- rent très vite et sont très carnassiers. Us composeront une section particulière, la sixième du genre , et que nous nom- merons Grandipalpes ( Grandipalpi ) (3). Une première division aura pour caractères : corps tou- jours épais, sans ailes ; labre toujours biîobé ; dernier arti- cle des palpes extérieurs toujours très grand; échancrure du menton sans dent ; côté interne des mandibules entière- ment ou presque entièrement dentelé dans sa longueur. Ici les mandibules sont arquées, fortement dentées dans toute leur longueur, et l’extrémité latérale et extérieure des (^) Car abus rufipes , Fab. ; C. excaualus , Payls . ; Panz., ibid. , XXXIV 2. M. le comte Dejean , dans le Catalogue de sa collection, en mentionne deux autres espèces, l’une du Portugal et l’autre de l’Amér. septent. (2) Il est souvent plus dilate' dans les mâles ; cela est surtout très sen- sible dans les Procèrus. (3) Dénomination plus caractéristique que celle d? abdominaux , que nous lui avions donnée auparavant. FAMILLE DES CARNASSIERS. 4 09 deux premières jambes est prolongée en une pointe. Le der- nier article de leurs palpes extérieurs est en demi-ovale , longitudinal, avec le côté interne arqué ; les palpes maxil- laires internes sont droits, avec le dernier article beaucoup plus grand que le premier et presque ovoïde. L’échancrure du menton est peu profonde. Tels sont les caractères Des Pambores. ( Pàmborus. Latr. ) On n’en connaît encore qu’une seule espèce , le Parti - bore alternant (Cuv . , Règ. anim., V, xiv, 2 ; Dej., Spec., H , p. 18, 19)5 et qui a été apportée de la Nouvelle-Hollande par Peron et M. Lesueur. Là les mandibules sont droites , simplement arquées ou crochues et dilatées à leur extrémité. Les deux jambes antérieures ne se prolongent point en manière d’épine à leur extrémité latérale. Le dernier article des palpes extérieurs est beaucoup plus large que les précédents, concave en des- sus, presque en forme de cuiller. Le menton est profondé- ment échancré, proportionnellement plus alongé que dans * les sous-genres suivants , épaissi sur les côtés dans la plupart, et comme divisé longitudinalement en trois espaces. Les élytres sont soudées, carénées latéralement, et embras- sent une partie des côtés de l’abdomen. Ces carabiques com posent le genre Cychrus de Pykull et de Fabricius, mais qu’on a modifié depuis, de la manière suivante : Ceux dont les tarses sont semblables dans les deux sexes, dont le corselet est en forme de cœur tronqué , plus étroit postérieurement, ou presque orbiculaire, et point relevé sur les côtés, avec les angles postérieurs nuis ou arrondis, ont seuls conservé la dénomination générique De Cychrus. ( Cychrus. Latr.,Dej. ) (1) Ceux où les mâles ont les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés, mais faiblement et sous forme de pa- (1) Cychrus ro stratus , Fab. ; Panz. , Faun. insect. Gérai. , LXXIV, 6; Çlairv., Entom. Helv. , II, xix, A; — C. attenualus , Fab. • Panz. , ibid.\ II, 3; Clairv. , ibid. , xix, B ; — .C. italiens , Bonel. , Observi entom. (Me'm. de l’Acad. de Turin). Poyez, pour les autres espèces , Spec. de M. le comte Dej eau, II , pag. 4 et suiv. 4lO INSECTES COLÉOPTÈRES, lelte, et dont le corselet est en trapèze, large, échancré aux deuy bouts, relevé sur les côtés avec les angles posté- rieurs aigus et recourbés, composent une autre coupe géné- rique, celle Des Scaphinotes. (Scaphinotus. Latr., Dej.) (i). D'autres espèces enfin, ayant le port des cychrus, mais dont les taises antérieurs ont, dans les mâles, les deux premiers articles très dilatés et formant avec le suivant, qui l'est moins, et dont la figure est celle d'un cœur, une palette, sont pour M. le comte Dejean Des Sphærodères. ( Sphæroderus.) (2). Les espèces de ces deux derniers sous- genres sonfcpar- ticulières à l'Amérique. La seconde division de cette section nous offrira des cara- biques ayant aussi comme les précédents le corps épais, le plus souvent privé d'ailes, mais dont le menton est muni, ■ au milieu de son échancrure, d'une dent entière ou bifide, et dont les mandibules sont, au plus, armées d'une ou de deux dents et situées à leur base. Le corselet est toujours en forme de cœur tronqué. L'ab- domen est le plus souvent ovalaire. Les uns, dont le labre est quelquefois entier, ont tous les tarses identiques dans les deux sexes. Les Tefflus. (Tefflus. Leach. ) Sont les seuls de cette division dont le labre soit entier ou sans échancrure. Le TeJJlus de Megerle ( Carabus Megerlei, Fab. - Voet., col. H, xxxix, 49)? a Pr^s de deux pouces de long, et habite la côte de Guinée et l’extrémité orientale du Séné- gal. Ï1 est tout noir, avec le corselet ridé, et les élytres divisées par des côtes longitudinales et ayant dans leurs sillons des points élevés. Le dernier article des palpes extérieurs est très grand, en forme de hache alongée, (1 ) Cychrus elevalus , Fab. ; Knoch , Beytr. , I, vin ,12; Dej. , Spec., II,pag. 17. (2) Dej. , Spec. , II, pag. i4 etsuiv. FAMILLE DES CARNASSIERS. 4*1 avec le côté interne curviligne. La dent de l’échancrure du menton est petite. Le troisième article des antennes est trois fois au moins plus long que le second. Les Procerus. ( Procerus. Meg. ) Ont le labre bilobé. Toutes les espèces connues sont pareillement de grande taille, soit entièrement noires , soit de cette couleur en dessous, et bleues ou verdâtres en dessus, avec les élytres très chagrinées. Elles. habitent géné- ralement les montagnes des contrées orientales et méridio- nales de l’Europe, et celles du Caucase et du Liban (i). Les autres, et dont le labre est. toujours divisé en deux ou trois lobes, ont les tarses antérieurs très sensiblement dila- tés dans les mâles. Ceux-ci n’ont jamais d’ailes. Leurs mandibules sont lisses, et l’on remarque à leur base , ou à l’une d’elles au moins , une ou deux dents. Le corselet est en forme de cœur tronqué, subisométrique ou plus long que large. L’abdomen est ova- laire. Les Procrustes. (Procrustes. Bon.) Dont le labre est trilobé, et dont la dent de l’échancure du menton est bifide (a). Les Carabes. (Carabus. Lin. Fab. — Tachypus. Web.) Où le labre est simplement échancré ou bilobé, et dont la dent de l’échancrure du menton est entière. M. le comte Dejean en a décrit cent vingt quatre espèces, qu’il a distribuées dans seize divisions. Les treize premiè- res comprennent celles dont les élytres sont convexes ou (1) Carabus scabrosus , Fab'. ; C. gigas , Oeutz. , Entom., I, n, i3;-— C. scabrosus, Oliv., col. III, 35, vu, 83, décrit et figuré depuis longtemps par Mouffet , Ins. theath. , 1 5g; — P. tauricus , Dej. , Spec. , II, 24; Carabus scabrosus, Fisch. , Entom. de fa Russie, I, n, i,b, d, f; — Procerus caucasicus*, Dej., ibid. ,*p. 25; Carabus scabrosus , Fisch. , ibid. , c. , e. M. Lahillardière a trouvé, dans le Liban, une autre espèce , mais inédite . (2) Carabus coriaceus , Fab. ; Panz., Faun. inseet. Germ., LXXXI,j. Voyez le second volume du Species de M. le comte Dejean, pag. 26 etsuiv. 4 1 2 INSECTES COLÉOPTÈRES, bombées , et les trois dernières , celles où elles sont planes , et dont M. Fischer forme deux genres , plectes et cechenus ( i ) , fondés sur les proportions relatives de la tête et du corselet. La considération de 1a. surface des élytres fournit les autres caractères secondaires de ces divisions, et telle a été la méthode de MM. Clairville et Bonellî. La ma- jeure partie de ces espèces habite l’Europe , le Caucase , la Sibérie, l’Asie mineure, la Syrie et le nord de l’Afrique, jusqu’au trentième degré environ de latitude nord. On en trouve aussi quelques-unes aux deux extrémités de l’Amé- rique , et il est probable que les montagnes des contrées in- termédiaires en possèdent aussi quelques-autres. Parmi les espèces à corps convexe et oblong , l’une des plus communes est le C. doré ( C. auratus , Lin. ), Panz., Faun. insect. Gérai., LXXX!, 4? qu’on nomme vulgai- rement le Jardinier. Long de près d’un pouce, d’un vert doré en dessus, noir en dessous, avec les premiers articles des antennes et les pieds fauves; élytres siionnées, uni- dentées au bord extérieur, près de leur extrémité , surtout dans la femelle, avec trois côtes unies sur chaque. Ce carabe disparaît au midi de l’Europe, ou ne s’y trouve plus que dans les montagnes (ah (1) Car abus hisp anus , Fab.; Germ. Faun. insect. Europ. , VÏII , 2; — C. cyaneus , Fab. ; Panz. , Faun. insect. Germ., LXXXI, 2; — C. Creutzeri , Fab. ; Panz. , ibid. , CIX , 1 ; — C . depressus , Bonel. ; — C- osseticus , Dej.; Plectes osselicus , Fiscb. , Enlom. de la Russie, II, xxxiii, 3, ; —C. Fabricii, Panz., ibid. , CIX, 6; — C. irregularis , Fab. Panz. . ibid. , V, 4; — C. pyrenœus , Dufour. — Les deux dernières ren- trent dans le genre Cechenus de M. Fischer. Leur tête est proportionnel- lement plus large que celles des espèces pre'cêdentes ou des Plectes de M. Fischer. (2) Ajoutez C. auro-niiens , Fab. ; Panz. , ibid. , IY , 7 ; — C. nitens ^ Fab. ; Panz. , ibid. , *LXXX V , 2 ; — C. cœlatus , F. ; Panz, , ibid. , LXXXVII, 3 ; — C. purpurascens, F. ; Pank , ibid. , ÏV, 5, — C.catena- tus , F. ; Panz., ibid., LXXXVII, 4î — C. catenulalus , F. ; Panz., ibid ; IV, 6 ; — C. afjinis, Panz., ibid. , CIX , 3 ; — C. Scheidleri , F.; Panz., ibid. , LXVI, 2 ; -r- C. monilis , F. ; Panz. , ibid. , CVIII , 1 ; — G. cou - àitus , Panz. , ibid. , 3 ; — C. cancellatus , F. ; Panz. , ibid. , LXXXV, J ; — C. arvensis , F, ; Panz. , ibid. , LXXÏV , 3 , LXXX.Î , 3.; — C. mor - FAMILLE DES C AIUN ASSISES , Ceux-là sont le plus souvent ailés. Leurs mandibules sont striées transversalement, sans dents sensibles au côté in- terne. Le corselet est transversal , également dilaté et ar* rondi latéralement , sans prolongements aux angles posté- rieurs. L’abdomen est presque carré. Leurs palpes exté- rieurs sont moins dilatés à leur extrémité. Les mâchoires se courbent brusquement à leur extrémité. Le second article des antennes est court et le troisième aSongé. Les quatre jambes postérieures sont arquées dans plusieurs mâles. Les Câlosomes. (Calosoma. Web. Fab. Caloso'ma7 Callis~ thenes 7 Fischer.) Ce sou s-genre *est beaucoup moins nombreux que le pré- cédent, mais ses espèces s’étendent depuis le nord jusqu’à l’équateur. Le C. sycophante ( Carabus sycophantha , Lin.) , Clairv., Entom. Helvet., II, xxi, A. Long de huit à dix lignes, d’un noir violet, avec les élytres d’un vert doré ou cuivreux très brillant , très fine- ment striées, et ayant chacune trois lignes de petits points enfoncés et distants. Sa larve vit dans le. nid des chenilles processionnaires , dont elle se nourrit. Elle en mange plusieurs dans la même journée $ d’autres larves de son espèce, encore jeunes et petites, l’attaquent et la dévorent , lorsqu’à force de s’être repue , elle a perdu son activité. Elles sont noires, et on les trouve quelquefois courant -à terre ou sur les arbres, et sur le chêne particulièrement (i). billosus , F. ; Panz. , ibid. , LXXXI ,5; — C. granulaius , F. ; Panz., ibid. ,6; — C. violaceus , F. Panz. , ibid. , IV , !\ ; — C. mayginalis, F.; Panz., ibid., XXXIX, 7; — C. glabratus , F. ; Panz. , ibid. , LXX1V, 4? — C. convexus , F. ; Panz.., ibid., 5 ; — C hortensis; F. ; Panz. ,’ibid ., V, 2 • — C. nodulosus , F. 5 Panz. , ibid. , LXXXI V , 4 ; — - C. sylvestris , F. ; Panz , ibid. , Y, 3; — C. gemmatus, F.; Panz., ibid. , LXXIY, 25 — C. cœruleus , Panz., ibid. , CÎX , 2; — C. coricolor , F.; Panz.; ibid., CYIII, 2 ; — C. Linncei , Panz., ibid., CIX, 5; — C. angustcdus , Panz. , ibid. . 4- Voyez, quant à la synonymie de ces espèces et quant aux autres du même sous-genre, le second volume du Species de M. le comte Dejean , pag, 30-189. (1) Ajoutez C. inquisitor -, Fab, ; Panz., Fa un, insect. Gérai,, LXXXI, 4l 4 INSECTES COLÉOPTÈRES. La troisième et dernière division des grandipalpes noas offre un ensemble de caractères qui la signalent distincte- ment des précédentes. La plupart ont des ailes. Les tarses an- térieurs des mâles sont toujours dilatés, le labre est en- tier. Les palpes extérieurs sont simplement un peu dilatés ou un peu plus gros à leur extrémité , avec le dernier article en forme de cône renversé et alongé. Le côté interne des mandibules ne présente point de dents notables; celle du milieu de l’échancrure du menton est bifide. Le milieu du bord supérieur de la languette s’élève en pointe. Les jambes antérieures de plusieurs ont au côté interne une courte échancrure ou l’un des deux éperons inséré plus haut que l’autre, de sorte que ces carabiques sont sous ce rapport am- bigus et pourraient venir, ainsi que ceux de la section sui- vante , immédiatement après les palellimanes (i). Ils fré- quentent généralement les lieux humides et aquatiques. Quelques-uns même, comme les omophrons, paraissent lier cette tribu avec la suivante ou les carnassiers aquatiques. Les uns, dont le corps est aplati , ou bombé et subor- biculaire , ont des yeux de grandeur ordinaire , les anten- nes linéaires et composées d’articles généralement alongés, presque cylindriques ,1e côté extérieur des mâchoires barbu et les deux éperons internes des deux jambes antérieures de niveau à leur origine; ces jambes n’ont qu’un simple canal longitudinal. Tantôt le corps est ovale-oblong , aplati, avec le corse- let en cœur tronqué, rétréci postérieurement. L'écusson est distinct. Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont dilatés. Les Pogonophores. ( Pogonophorus. Lat., Gyllenh. — - Leis- tus , Frœl., Clairv. — Carabus , Fab. — Manticora , Panz. ) Remarquables par l’alongement de leurs palpes extérieurs, 7 ; — C. reticulatum , F. , Panz. , ibid:, g ■ — ■ C. indagator , F. ; Clairv., Ent. Helv. , II , xxi , B ; — C. scrutator , F. ; Leach , Zool. mise., xcm; — C. calidum, F.; Oîiv. , col. III, 35, iv , 45, et 11/21. — Le C.por - culatum de Fabricius est un Hélops. Voyez le second volume du Species de M. le comte Dejean , pag. 190 et suiv. (1) Les Pogonophores sont très voisins des Loricères • FAMILLE DES CARNASSIERS. 4 1 5 et dont les labiaux plus longs que la tête } par leurs mandi- bules , dont le côté externe forme un angle saillant et aplati ; enfin par leur languette avancée et terminée par trois épines. Leur tête est brusquement rétrécie derrière les yeux, et les articles de leurs antennes sont longs et menus. Toutes Jes espèces connues sont européennes (i). Les Nébries. (Nebria. Lat. ) Qui ne diffèrent des pogonophores que par des caractères négatifs, ou en ce que les palpes sont beaucoup plus courts, que le côté externe des mandibules est peu ou point dilaté et Déformé plus qu’une très petite oreillette, ne s’avan- çant point au-delà de la base des mâchoires ; que la languette est courte, et que la tête n’offre point d’étranglement ou de cou. Les antennes sont aussi proportionnellement plus épaisses et composées d’articles plus 'courts (2). Les âlpées. ( Alpæus. ) de M. Bonelli. Ne sont que des nébries aptères , un peu plus oblongues, et qui habitent plus spécialement les hautes montagnes (3). Tantôt le corps, bombé ou convexe en dessus”, est presque orbiculaire avec le corselet fort court, transversal, très échan- créen devant , plus large et lobé postérieurement. L’écusson n’est point apparent. Le premier article des deux tarses anté- ! rieurs des mâles ( et quelquefois le même des tarsjes inter- ji médiaires , comme dans Y O. mélangé ) est seul sensiblement dilaté. (1) Carabus spinibarbis , Fab ; Leistus cceruleus , Clairv. , Entom. Helv. , II, xxm, A, a; — C. spinilabris , Fab. ; Leîstrus rufescens , ibid., B, b- — C. rufescens, Fab.; Carabus lerminalus , Panz', Faun. insect. Germ. , VII, 11. Voyez, pour les autres espèces, le second volume du il Species de M. le comte Dejean, pag. 212 et suiv. il (2) Nebria arenaria , Latr. , Gêner, crust. et insect, I 2, vu , 6; — Ca- 1 rabus brevicollis , Fab. ; Panz. , ibid. , XI , 8 ; Clairv. , ibid. , XXII,' B; • — C. subulosus , Fab. ; Clairv. , ibid. , A; Panz. , ibid. , XXXI , 4 ; — C. pic ico rnis , Fab.; Panz., ibid. , XCII, i; — C. psammodes , Ross. , Faun. etrusc , mant. I, v, M. (3) Le C. Helwigiï dePanzer, ibid., LXXX1X, 4«* est un Aîpée. Voyez le Species de M. Te comte Dejean , II , pag. 22 1 et suiv. 4 1 G INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Omophrons. Omopron. Latr. — Scolytus. Fab. Ce sous - genre se compose d’un petit nombre d’espèces que i’on trouve sur les bords des eaux, en Europe, dans l’Amérique septentrionale, en Egypte et au cap de Bonne- Espérance. M. Desmarest a fait connaître la larve de l’espèce la plus commune. Sa forme se rapproche de celle des larves de dytiques. Les observations anatomiques de M. Dufour paraissent confirmer ces rapports (i). Les autres, dont le corps est assez épais, ont de grands veux et très saillants 5 des antennes grossissant un peu vers leur extrémité, et composées d’articles courts, pour la plu- part en forme de toupie ou de côoe renversé ; l’ün des deux éperons de l’extrémité interne des deux jambes antérieures in'séré plus haut que l’autre, avec une entaille dans l’entre- deux. Les quatre ou trois premiers articles des tarses anté- rieurs des mâles sont peu dilatés dans la plupart. Les palpes ne sont jamais alongés. Ces insectes sont riverains et tous d’Europe ou de Sibérie. Tantôt le labre est très court, transversal et terminé par une ligne droite. Le dernier article des palpes extérieurs est pres- que en forme de cône renversé, plus gros et tronqué au bout. Les mandibules s’avancent notablement au-delà du labre. Les tarses antérieurs des mâles sont sensiblement dilatés. LesÉLAPHRES. (Elaphrus. Y ah. -Elaphrus , Blethisa , Pelo- phila. Dej.) Les uns, et les plus grands ( Bléthises, Blethisa , Bonelli ), ont le corselet plus large que long, plan , rebordé latérale- ment,presque carré, un peu rétréci versles angles postérieurs.] Ici les trois premiers articles des tarses antérieurs sont for- tement dilatés et cordiformes dans les mâles. Ce sont les Pelophiles ( Pelophila ) de M. Bejean (2). (1) Eoyez Farticle omopkron d’Olivier, Encyclop. method. ; l’En- tomoî. Helvet. , lï, xxvij Latr. , Gener. crust. et insect. , I , 225, vu, 7 , et le second vol. du Spec. de M. le comte Dejean , p. 257 et aniv.-. (2) Carahus borealis , Fab. ; JSfebria borealis , Gylienh. ; Panz. , Faun. insect. Gérai, , LXXV, 8. FAMILLE DES CARIS ASSIE RS. 4*7 Là, les quatre premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont faiblement dilatés ; ce sont les Blethises ( ble- tliisa ) du même (i). Les autres ont le corselet aussi long au moins que large, convexe, en forme de cœur tronqué. Le corps est propor- tionnellement plus convexe que dans les précédents. Les quatre premiers articles des tarses antérieurs sont légèrement dilatés dans les mâles. Ceux-ci composent exclusivement son genre Elaphre. Id Elaphre uligineux ( C. uliginosus , Fab. ; elaphrus riparius , Oliv., col. , Il , 34 , I, i. A-E. ) est long d’environ quatre lignes, d’un bronzé noirâtre , très ponc- tué , avec des impressions ou petites fossettes sur le front et sur le corselet, et d’autres à fond violet, élevées dans leur contour et réunies les unes aux autres, sur les éiytres. Les tarses sont d’un noir bleuâtre; mais, les jambes sont tantôt de cette couleur tantôt roussâtres. Ces derniers indi- vidus ont été considérés comme formant une espèce pro- pre ( Cup reus) 7 par MM. Megerle et le comte Dejean. Il est très rare aux environs de Paris, mais commun dans d’au- tres parties de la France, en Allemagne, en Suède, etc. h’ Elaphre des rivages ( Cicindela , riparia , Lin. ; Ela- phrus riparius , Fab.; Cîairv. , Entom. helvet. , Il , xxv , A. a.; elaphrus 7 paludosus , Oliv., col. II, 34, i , 4? a b; Panz. ,Faun. insect. Germ., xx, i. ). D’un tiers environ plus petit que le précédent, très finement pointillé et d’un cuivreux mat et mêlé de vert, en dessus, avec des impressions circulaires , mamelonées au centre, vertes, disposées sur quatre lignes, et une tache cuivreuse , polie et luisante, près la suture, sur chaque élytre. Commun aux environs de Paris (2). Tantôt le labre est presque demi-circulaire et arrondi en devant; les palpes extérieurs se terminent par un article su- bovaîaire, rétréci en pointeau bout. Les mandibules s’avan- cent peu au-deJa du labre. Les tarses sont identiques dans les deux sexes. (1 \ Car abus multipunctalus , Fab. 5 Panz. , ibicl. , XI, 5. (2) Voyez pour les autres espèces, le second volume du Speeies de M. le comte Dejean , pag. 268 et süiy. TOME î. 27 4 1 8 INSECTES COLÉOPTÈRES. L’extrémité antérieure de la tête forme un petit museau. Le dessus du corps est plan, avec le corselet trapézoïde, presque aussi large que la tête, un peu rétréci postérieu- rement. Les Wotiofhiles. ( Notiophilits. Dumér. — Elaphrus. Fab. , Qliv. ) (i) Notre seconde division générale de cette tribu, lesSuBULi palpes ( Subulipalpi ) , est distinguée de la précédente par la forme des palpes extérieurs, dont l’avant-dernier article, en forme de cône renversé, se réunit avec le suivant, et compose avec lui un corps commun ovalaire ou en fuseau , terminé, soit insensiblement ^ soit subitement , en pointe ou en ma- nière d’alène. Les deux jambes antérieures sont toujours échancrées au côté interne. Ces insectes ressemblent beau- coup aux derniers, tant pour les formes que pour lamanière de vivre. Les Bembidions. ( Bembidion. Latr, — Bembidium, Gyllenh., Dejean. ) Ont l’avant-dernier article des palpes extérieurs grand , renfle, en forme de toupie, et le dernier beaucoup plus grêle, très court, conique ou aciculaire. Le premier article des deux tarses antérieurs est dilaté dans les mâles. MM. Ziégler et Megerle ont divisé ce sous-genre en plu- sieurs autres (2) , mais sans en donner les caractères et en se (1) Cicindela acjualica , Lin. 5 Elaphrus ac/ualicus, Fab. ; Panz., Faun. 1 2 însect. Gérai. , XX, 3 ; — Elaphrus biguttatus , Fab. , et auquel M. le comte Dejean rapporte son C. semipunctatus, Consultez îe Species de ce dernier, II, p. 276 et suiv. (2) Ce sous-genre peut se diviser ainsi. Les uns ont le corselet moins j déprimé, aussi long au moins que large, beaucoup plus étroit postérieu- rement qu’en devant, en cœur tronqué, à angles postérieurs très courts ou peu prolongés. Ceux où cette partie du corps n’offre aux angles postérieurs aucune I j impression bien marquée , et dont les yeux sont très gros et font paraître 1 la tète un peu plus large que le corselet , forment le G. tachypus de . M. Megerle. Ceux dont les yeux, ainsi que dans tous les suivants , ont moins de * FAMILLE DES CARNASSIERS. 4*9 fondant uniquement, à ce qu’il paraît, d’après les change- ments de formes du corselet. L’espèce suivante est rangée par M. le comte Dejean avec ses tachypes. Le B. à pieds-jaunes ( Cicindela flavipes. Lin. ) Panz. Faun. insect. Germ. XX, très semblable à l’élaplire des rivages, long de deux lignes ; corselet un peu plus étroit que la tête , en forme de cœur tronqué , aussi long que large ; yeux gros ; dessous du corps d’un vert-noirâtre ; dessus bronzé, marbré de rougecuivreux ; deux gros points enfoncés près de la suture, sur chaque étui ; base des an- tennes , palpes et pieds jaunâtres. — Très commun aux en- virons de Paris (i). saillie , de manière que le corselet n’est pas plus large que la tête , mais offre d’ailleurs les mêmes caractères, sont les Bembidiums proprement dits de M. le comte Dejean. Avec M. Megerle, il range dans le genre Lopha , ceux dont le corselet- ayant la même forme et les mêmes proportions, offre, à chaque angle postérieur, une impression bien prononcée , de sorte que ces angles sont bien rebordés. Les autres Bembidions ont* le corps plus aplati, le corselet plus large quelong, et proportionnellement moinsrétréci postérieurement; ses angles postérieurs ont toujours une forte impression et une petite carène oblique. Des espèces dontle corselet, quoique rétréci pi'ès des angles postérieurs, l’est cependant moins que dans les autres , de sorte que le bord posté- rieur n’est guère plus étroit que l’antérieur , composent lé genre Nota- phus du même et de M. Megerle. J Parmi celles dont le corselet est notablement rétréci en arrière, tantôt il sa longueur est seulement un peu plus grande que sa largeur et il est en Il forme de cœur tronque; tels sont les Peryphus de ces savants. Tantôt, |j beaucoup plus court proportionnellement , sa forme se rapproche de ■celle d’une coupe ou d’un coeur vlrès évasé; dans quelques-uns même, il est I arrondi aux angles postérieurs. Ces espèces constituent, pour eux, le I genre Leja. Les Tachypes , à raison de la saillie extraordinaire de leurs jj yeux, de leurs autres rapports avec les Élaphres, sont assez distincts ; II mais il n’en est pas ainsi des au tres genres : il est impossible de les signaler i par des caractères rigoureux. Ceux que l’on pourrait tirer des longueurs 1 respectives et comparées des second et troisième articles des antennes jj m’ont encore paru incertains. Voyez le Calai, de la coîl. des coléopt. de 3 M. Dejean. (i) Ajoutez Ccirabus Iricolo r, ïab. ; — ejusd. , C, inode s tus ,—cuvsor. 420 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Tréchus. (Trechus. Clairv. ) Qui ont le dernier article de leurs palpes extérieurs aussi long ou plus long que le précédent, de sa grosseur à son origine , de sorte que ces deux articles forment réunis un corps en fuseau(i). Les Coléoptères pentamères carnassiers aquatiques forment une troisième tribu , celle des Hydrocan- thares ( Hydrocanthari , Lat. ) ou des Nageurs. Elle a des pieds propres à la natation ; les quatre derniers sont comprimés, ciliés ou en forme de lame, et les deux derniers sont éloignés des autres; les mandibules sont presque entièrement recouvertes; — bi-guttatus , — quatuor- guttatus , — guttula ; — C. minutus , Panz. , Faun. insect. Germ. , XXXVIII , io ; — C . pygmœus, F. ; Panz. , ibid. , 1 1 ; — C. articulalus , Panz. , ibid. , XXX , 21 ; — Cicindela quadri- maculata , Lin.; Carabus pulchellus , Panz., ibid ., XXXVIII, 85 XL , 5 ; — C. doris , Panz. , ibid. , 9 ; — - Elaphrus rupestris , Fab. ; Panz. , ibid. , XL, 6 ; — C. déco rus, Panz. , ibid. , LXXÏII, 4 J — C. ustulatus , Lin. ; Panz., ibid., XL, 7, 95 — C. bi-punctatus , Lin. ; Oliv., col. III, 35, xiv, i63; — Elaphrus rufcollis , Panz., ibid. , XXXVIII, 21; — Elaphrus impressus , F. ; Panz. , ibid. , XL, 8; — ■ Elaphrus palu- dosus -, ibid. , XX , 4» (1) Trechus rubens , Cïairv. , Entom. belv. , II, 11 , B , b. Le Carabus meridianus , qu’il représente même planche , A, a, est un sténolophe. — Carabus micros , Panz., Faun. insect. Germ., XL, — Le G. ma- soreus de MM. Ziégler et Dejean , me paraît avoisiner celui de Trechus. L’espèce sur laquelle ii est fondé est très voisine de ¥ Harpalus collaris de M. GyllenÜall. Les palpes maxillaires se terminent , .ainsi que ceux des' S Tréchus, en manière de fuseau 5 seulement Pavant dernier article est beaucoup plus court que le suivant. Les tarses antérieurs sont légèrement dilatés dans les mâles. Cet insecte semble lier les Tréchus avec diverses petites espèces de sténolophes de M. Dejean. Ses Beemus (j Blemus') des mêmes naturalistes sont des espèces de Trechus plus étroits et plus aiongés, à corselet subisométrique, en forme, de triangle renversé et tronqué, et à mandibules notablement plus' grandes et prolongées au-delà du labre. On les trouve sous des pierres, sur nos j côtes maritimes ou dans ’a mer même. FAMILLE DES CARNASSIERS. /j2 5 Le corps est ton jours ovale ,ravee les yeux peu saillants et le corselet beaucoup plus large que long. Le crochet qui termine les mâchoires est arqué dès sa hase; ceux du bout des tarses sont souvent inégaux.. Ces insectes composent; les genres Djtiscus et Gjrinus de Geoffroy. Ils passent le premier et le dernier état de leur vie dans les eaux douces et tranquilles des lacs, des marais, des étangs, etc. Ils nagent très bien et se rendent de temps en temps à la surface pour respirer. Ils y remontent aisé- ment en tenant leurs pieds en repos et se laissant flotter. Leur corps étant renversé, iis élèvent un peu leur derrière hors de l’eau, soulèvent l’extré- mité de leurs étuis ou inclinent le bout de leur ab- domen , afin que l’air s’insinue dans les stigmates | qu’ils recouvrent , et de là dans les trachées. Ils || sont très voraces et se nourrissent des petits anb maux qui font, comme eux, leur séjour habituel dans cet élément. Ils ne s’en éloignent que pendant jj la nuit on à son approche. Lorsqu’on les retire de l’eau, ils répandent une odeur des plus nauséa- bondes. La lumière les attire quelquefois dans l’in- té rieur des maisons. ij Leurs larves ont le corps long et étroit , com- posé de douze anneaux , dont le premier plus grand, | avec la tête forte et offrant deux mandibules puis- santes , courbées en arc et percées près de leur pointe, de petites antennes, des palpes, et de ! chaque côté six yeux lisses rapprochés. Elles ont 4-^ INSECTES COLÉOPTÈRES. six pieds assez longs , souvent frangés de poils , et terminés par deux petits ongles. Elles sont agiles carnassières, et respirent soit par Fanus, soit par des espèces de nageoires, imitant des branchies. Elles sortent, de l’eau pour se métamorphoser en nymphes. Cette tribu se compose de deux genres principaux. Les Dytisques. (Dytiscüs. GeofT. ) Qui ont des antennes en filets plus longues que la tête, deux yeux, les pieds antérieurs plus courts que les suivants, et les derniers terminés le plus souvent par un tarse comprimé , allant en pointe (1). Ils nagent avec beaucoup de vitesse, à l’aide de leurs pieds garnis de franges de longs poils , et particulièrement des deux derniers. Ils s’élancent sur les autres insectes , les vers aquatiques, etc. Dans la plupart des mâles, les quatre tarses antérieurs ont leurs trois premiers articles élargis et spongieux en dessous; ceux de la première paire sont surtout très remarquables dans les grandes espèces; ces trois articles y forment une grande palette , dont la sur- face inférieure est couverte de petits corps, les uns en papilles, les autres plus grands , en forme de godets ou de suçoirs, etc. Quelques femelles se distinguent de leurs mâles par. les étuis sillonnés. Les larves ont le corps com- posé de onze à douze anneaux et recouverts d’une plaque écailleuse ; elles sont longues , ventrues au milieu , plus (i) Selon M. Léon Dufour , leur jabot se termine en arrière par un bourrelet annulaire, caractère qu’on n’observe pas dans la tribu précé- dente. Leur cæcum forme une vessie natatoire. Leur poitrine renferme une ou deux utricules pneumatiques , tandis que les trachées des autres parties sont tubulaires. Le tissu adipeux splanchnique a les caractères d’un véritable épiploon ou d’un mésentère. Leurs stigmates diffèrent aussi de ceux des carnassiers terrestres. F A MJ LL E DES CARNASSIERS. 4-2:5 grêles aux deux extrémités , particulièrement en arrière > Ai les dern iers anneaux formen l un cône alongé, garni su r les côtés d'une frange de poils flottants , avec lesquels ra- nimai pousse l’eau et fait avancer son corps, qui est terminé ordinairement par deux filets coniques , barbus et mobiles. Dans l’entre-deux sont deux petits corps cy- lindriques, percés d’un trou à leur extrémité $ et qui sont des conduits aériens, auxquels aboutissent les deux {radiées ; on distingue cependant sur les côtés de l’ab domen des stigmates. La tête est grande, ovale, atta- chée au corselet par un cou , avec des mandibules très arquées, et sous l’extrémité desquelles De Géer a aperçu une fente longitudinale; de sorte qu’à cet égard ces or- ganes ressemblent aux mandibules des larves de four- mis-lions y et servent de suçoirs; la bouche offre néan moiris des mâchoires et une lèvre avec des palpes. Les trois premiers anneaux portent chacun une paire de pattes assez longues , dont la jambe elle tarse sont bordés de poils, qui sont encore utiles à la natation. Le pre- mier anneau est plus grand ou plus long , et défendu en dessous, aussi -bien qu'en dessus, par une plaque écailleuse. Ces larves se suspendent à la surface de l’eau au.- -moyen des deux appendices latéraux du bout de leur queue , et qu’elles tiennent à sec. Lorsqu’elles veulent changer su bitement de place , elles donnent à leur corps un mou- vement prompt et vermiculaire , et battent l’eau avec leur queue. Elles se nourrissent plus particulièrement des larves de libellules, de celles des cousins et des sti- pules, et d’aselles. Lorsque le temps de leur transfor- mation est venu, elles quittent l’eau, gagnent le rivage et s’enfoncent dans la terre; mais il faut qu’elle soit toujours mouillée ou très humide. Elles s'y pratiquent une cavité ovale et s’y renferment. Suivant Rœseî, les œufs du 'dytisque bordé éclosent dix à douze jours après la ponté. Au bout de quatre à cinq , 4-2 4 INSECTES COLÉOPTÈRES, la larve a déjà quatre à cinq lignes de long , et mue pour la première fois. Le second changement de peau à. lieu au bout d*un intervalle de même durée, et l’animal est une fois plus grand. La longueur de deux pouces est le terme de son accroissement. En été, on en a vu se changer en nymphe au bout de quinze jours , et en in- secte parfait quinze ou vingt jours après. Outre le cloaque des insectes de cette famille, les dy tisques ont un cæcum assez long, qui s’aperçoit dès l’état de larve. Ce grand genre se subdivise comme il suit : Lès uns ont les antennes composées de onze articles dis- tincts, les palpes extérieurs filiformes ou un peu plus gros vers leur extrémité, et la base de leurs pieds postérieurs, ainsi que celle des autres découverte. Tantôt -l'épaisseur des antennes diminue graduellement depuis leur origine jusqu’à leur extrémité; le dernier article des palpes labiaux est simplement obtus à son extrémité, sans échancrure. Tels sont Les Dytisques proprement dits. (Dytisgus. ) Dont tous les tarses ont cinq articles très distincts, et dont les deux antérieurs ont, dans les mâles, les trois pre- miers articles très larges, et formant ensemble une palette, soit ovale et transverse, soit orbiculaire. Le IJ. très large {JD. latissimus , Lin.), Panz. , Faun. insect. Gérai. , LXXXVi, i, long de près d'un pouce et demi , et très distinct par la dilatation comprimée et tran- chante delà marge extérieure des étuis, dont le- rebord est jaunâtre; corselet bordé tout autour de la même* couleur; étuis sillonnés et à côtes dans la femelle-. Dans le départe- ment des Vosges , -au nord de l'Europe et en Allemagne. Le j D. borde' ( D . marginalis , Lin.), Panz., ibid. , 3, d'un quart environ plus petit, ayant aussi une bordure jaunâtre tout autour du corselet, et une ligne de la même couleur sur le bord extérieur et non dilaté des étuis; ceux delà femelle sillonnés depuis leur base jusqu’aux deux tiers environ de leur longueur. FAMILLE DES CARNASSIERS. 42^ Fabricius dit que , renversé sur le dos , il se rétablit , en sautant, dans sa position ordinaire. Espcr conservait depuis trois ans et demi , dans un grand bocal de verre, un dytisque bordé et toujours bien portant, il lui donnait chaque semaine, et quelquefois plus souvent , gros comme une noisette, du bœuf cru, sur lequel il se jetait avec avidité, et dont il suçait le sang de la manière la plus complète. Il peut jeûner au moins quatre semaines. Il tue Fhydrophiie brun , quoiqu’une fois plus grand que lui , en le perçant entre la tête et le corselet , la seule partie du corps qui est sans défense. Suivant Esper, il est sensible aux changements de Tat- mosphère , et les indique par la hauteur à laquelle il se tient dans le bocal. - Le D. de Rœsel ( D. Rœselii , Fab. ) , Kœs. , Snsect. ,11, Aquat. , class. I, u, plus étroit ou plus ovale, et plus dé- primé que les précédents; bord extérieur du corselet et des étuis jaunâtre; ces étuis très finement striés dans la femelle. Aux environs de Paris et en Allemagne. Le' Z?, a antennes en scie ( D. serricornis , Payk. , Nov. act. Acad, scient. Stockh. , XX, i , 3.) très singulier par la forme anomale des antennes du mâle, dont les quatre derniers articles forment une masse comprimée et dentée eh scie(i). (i) Le docteur Lee ch a fondé sur ce caractère son genre Agabus (Zooh miscell. III, pag. 69 et 72). Quelques légères différences dans îa forme elles proportions relatives des articles des palpes . maxillaires extérieurs Font aussi déterminé à en établir quelques autres , telles que ceux d’IÏY- datîcus ( D. Hybneri , transversale , slagnalis , 4 -vitlalus); d’Acimus (D. sulccitus) , et de Trogus (Z>. latérale). Le dernier seul pourrait être conservé , à raison de quelques autres caractères. Les pieds postérieurs ont les jambes courtes, très larges, et leurs tarses ne sont terminés que par un seul crochet. Aux espèces décrites ci-dessus, ajoutez D. sulcatus , Fab.; Clairv. , Entom. helv. , Il , xx ; — D. costalis , Oliv. , col. III, 4° ? 1, 7 ; — D. pnnetatus , ibid., 1,6, b, et 1, e; — D. aciculatus , ibid., 111, 3o; — D. lœvigalus , ibid. , 28 ;—D. tripunctatus , ibid., r2.l\\—Rujicollis „ ibid. , 11 , 20 ^ — ■ D. vütaius , ibid. , 1 , 5 ; — D. griseus , ibid. 11,12 » D. siicticus, ibid, 11 , 11 ; — D. circumflcxus . F. 426 INSECTES COLÉOPTÈRES. LeS COLYIVLBETES. ( COLYMBETES. Clail’V.) Dont tous les tarses ont aussi cinq articles très distincts, mais dont les quatre antérieurs ont, dans les mâles, leurs trois premiers articles presque également dilatés, et ne for mant ensemble qu’une petite palette en carré long; leurs, antennes sont au moins de la longueur de la tête et du cor selet. Le corps est parfaitement ov ale, a plus de largeur que^ de hauteur; les yeux ne sont point ou peu saillants (i). Les Hygrobies. ( Hygrobia. Lat. — Hydraclma. Fab., Clairv. — Pœlobius. Schœnh.) Qui ont encore des tarses à cinq articles distincts, et dont les quatre antérieurs dilatés presque également, à leur base, dans les mâles, en une petite palette en carré long; mais, dont les antennes sont plus courtes que la tête et le corse- let ; qui ont le corps ovoïde , très épais dans son milieu, et les yeux saillants (2). (1) D. fus eus , Panz. , Faun. insect. Germ. , LXXXVI ,5; — D. cine - reus , F. ; Panz., ibid. ,XXXI , 11; — D. zonatus , F. ; Panz. , ibid. , XXXVIII- , 3 ; — D. bi-punctcitus , F. ; Panz. ; ibid. , XGI , 6 ; — D. fenestratus , F. ; Panz. , ibid. , XXXVIII, 16; — • D. chcdconatus , F. ; Panz. y ibid. , 17 ; — D. alsr , F. ; Panz. , ibid , 1 5 ; — D. guttatus , Payk. ; Panz., ibid. , XC , 1 ; — D. fulginosus , F.; Panz., ibid. , XXXVIII, 1 4 9 — D. bi-pustulalus , F.; Panz. , ibid. , CI, 2 ; — D stagnalis , F. ; Panz. , ibid. , XCI , 7 ; — D. tr ans ver salis , F. ; Panz. , ibid., LXXXVI, 6; — D. abbreviatus , F.-; Panz., ibid. , XIV , 1 ; — B. maculants , F. ; Panz., ibid. ,7; — D. agilis , F. ; Panz. , ibid. , XC, 2; — D. adspersus, F. ; Panz. , ihid. , XXXVIII, 18; — D. minutas % F. ; Panz. , XXVI, 3, 5; — D. leander , Oliv., ibid. , ni , *5; — D varias , Oliv. , ibid , ,11, 17 ; — D. bimacutatus , Oliv. , ibid. , 18. P oyez Clairville, Entom. belv. , tom. II, genre Colymbètes. Quelques petites espèces n'ayant point d’écusson distinct, et dont les tarses antérieurs sont peu dilatés dans les mâles , composent le genre La copHiLUs du docteur Leacb. II cite les suivantes : D. hyalinus , Marsli. ; - — D. interrup'ius , Panz ? — D. minulus , Lin. ; — D. marmoreus , Oliv. Voyez son Zool. miscell. , III , pag. 72. (2) Hydrachna Hermanni , Fab.; Latr. , Gen. crust. et insect. ; I , vi, 5; Clairv. , Entom. helv, II, xxvn A, a: -—H. ulsinosa, Clair v, , ibid. , B, b. Ces insectes et les Haiîples forment, dans la méthode de M. Lcaoh FAMILLE pES CARNASSIERS. 427 Les Hydropores. ( Hydroporus. Clairv. — Hyphydrus. Lat., Schœnh. ) Dont les quatre tarses antérieurs, presque semblables et spongieux en dessous , dans les deux sexes , n’ont que quatre articles distincts, le quatrième étant nul ou très pe- tit et caché , ainsi qu’une partie du dernier, dans une fissure profonde du troisième. Ils n*ont point d’écusson apparent (i). On pourrait en détacher quelques espèces (2) , dont le corps est très bombé ou presque globuleux, et dont le dernier ar- ticle des quatre tarses antérieures est très petit et peu sail- lant au-delà du 'précédent ( Hyphydrus . Latr. ). Les autres ont le corps ovale et moins épais (3). Tantôt les antennes sont un peu dilatées et plus larges vers le milieu de leur longueur • le dernier article des palpes labiaux a une échancrure, et paraît fourchu. Les Noteres. (Noterus. Clairv.) L’écusson manque ; les tarses ont cinq articles distincts ; les deux premiers des quatre antérieurs sont dilatés dans les mâles et forment une palette alongée. Le premier arti- cle des deux tarses antérieurs est recouvert dans les mêmes (Zool. miscell. , III, pag. 68) , un groupe particulier , ayant pour carac- tères : un écusson , tous les pieds propres à la marche, cinq articles à tous les tarses , deux crochets au bout du dernier Les Hygrobies ont les palpes extérieurs un peu renflés à leur extré - Imité, deux forts éperons et rapprochés au bout des jambes, et leurs tarses antérieurs susceptibles de se replier sous les jambes , dont ils dé- pendent. I (1) Les précédents , à l’exception de quelques petites espèces , en ont un très sensible. | (2) Les Hydrachnes : gibba, ou ali s , scripta , de Fabricius ; Hyphydrus I lyratus , Schœnh., Synon. insect. , II , iy , 1. j| (3) Les Dytiscus : irwequalis , reticulatus , confluens , picipes , pictus , i| geminus , lineatus , halensis , duodeci/n-pustulatus , dors ails , sex-pustu ~ ! la tus , palustris , depressus , liluratus , planus , erythrocephalus , nigrita , j granularis , de Fabricius. Voyez Schoenherr. , Synon. insect. > tom. IJ , l genre Hyphydrus ,■ — Panzer, Index, enlom. , genre Hydroporus y et Clairv. , ! Entour helv, , loin. II . même genre. 4-1? 8 INSECTES COLÉOPTÈRES, individus par un large éperon , en forme de lame. La pièce pectorale, qui porte les derniers pieds, a, de chaque côté, une rainure ou coulisse profonde (i). Les autres n’ont que dix articles distincts aux antennes ; leurs palpes extérieurs se terminent en alêne ou par un ar- ticle plus grêle et allant en pointe ; la base de leurs pieds postérieurs est recouverte d’une grande lame en forme de bouclier. Le corps est bombé en dessous et ovoïde, comme dans les hygrobies; mais ils n’ont point d’écusson, et tous leurs tarses sont filiformes , à cinq articles distincts et presque cylindriques , et ont à peu près la même forme dans les deux sexes. Ce sont : Les Haliples. (Haliplus. Lat. — Hoplitus. Clairv. — Cue- illi do tus. llig.) (a) Le second genre ou celui Des Gyrins. (Gyrinus. L.) Comprend ceux dont les antennes sont en massue,, plus courtes que la tête; les deux premiers pieds sont longs , avancés en forme de bras , et les quatre autres très comprimés , larges et en nageoires. Les yeux sont au nombre de quatre. Le corps est ovale et ordinairement très luisant* Les antennes, insérées dans une cavité, au devant des yeux, ont le second article prolongé extérieurement , en forme d'oreillette, et les articles suivants (3) , très courts , fort serrés , et se réunissent en une masse, près- que en forme de fuseau et un peu courbe. La tête est enfoncée dans le corselet jusqu’aux yeux, qui sont (1) Drtiscus crassicornis , Fab. ; Clairv. , Entom. lielv., II, xxxn. (2) Les Dytisques : fulvus , impressus , obliquus de Fabricius. Voyez Latreille , Gener. crust. etinsect. , I, pag. 234; Clairv. , Entom. lielv. , tom. Il, genre Hoplitus , XXXI; Pana., Ind. enlom. genus ,'id. , et. Schœnberr. , Synon. insect. , II, 'genre Cnemidolus. (3) On n’en voit bien que sept, dont le premier et le dernier plus longs. FAMILLE DES CARNASSIERS. 4^0 grands, et partagés par un rebord, de manière qu’il en paraît deux en dessus et deux en dessous. Le labre est arrondi et très cilié en devant. Les palpes sont très pe- tits , et l’intérieur des maxillaires manque ou avorte dans plusieurs espèces , notamment dans les plus grandes. Le corselet est court et transversal. Les élytres sont obtuses ou tronquées au bout postérieur, et laissent à découvert l’anus , qui se termine en pointe. Les deux pieds anté- rieurs sont grêles, longs, repliés en double et presque à angle droit avec le corps , dans la contraction , et termi- nés par un tarse fort court, très comprimé, dont le dessous est garni d’une brosse fine et serrée dans les mâles. Les quatre autres sont larges, très minces, comme membraneux, et les articles des tarses fprment de petits feuillets, disposés en falbalas. Les gyrins sont en général de taille petite ou moyenne. On les voit, depuis les premiers jours du printemps jus- qu’à la fin de l’automne, à la surface des eauxdorman tes, etmême sur celles delà mer, souvent assemblés en troupes, y paraître, par PefTet de la lumière, comme des points brillants, nager ou courir avec une extrême agilité, y faire des tours et détours circulaires , obliques et dans toutes les directions, et de là le nom àepuce aquatique, de tourniquet , que des auteurs leur ont donné. Quel- quefois ils se reposent sans se donner le moindre mouve- ment ; mais pour peu qu’on les approche , ils se sauvent I aussitôt à la nage et s’énfoncent dans l’eau avec une grande célérité. Les quatre derniers pieds leur servent d’avirons , et ceux de devant à saisir leur proie Placés à la surface de l’eau , le dessus de leur corps reste toujours à sec, et lorsqu’ils plongent, une petite bulle d’air, semblable à un globe argentin, reste attachée à leur derrière. Si on les saisit, ils font suinter de leur corps | une liqueur laiteuse qui se répand sur lui , et qui pro- duit peut-être cette odeur désagréable et pénétrante qu’ils exhalent alors, et qui se conserve long-temps aux 43 O INSECTES COLÉOPTÈRES, doigts. Ils s’accouplent sur la surface de l’eau. Quelque- fois ils restent au fond , accrochés aux plantes : c’est là aussi probablement qu’ils se cachent pour passer F hiyer (i). Le G. nageur. ( G. natator. Lin. ) Panz. Faun. Insect. , Germ., III ,. 5 ’7 De Géer , Insect. , IV , xm , 4 ? içp Long de trois lignes , ovale, très glabre, fort luisant , .d’un. noir bronzé en dessus , noir en dessous, avec les pattes fauves. Ecusson triangulaire, très pointu, un peu plus long que large , élytres arrondies au bout, avec des petits points enfoncés, formant des lignes régulières et longitu- dinales. La femelle pond ses œufs sur les plantes aquatiques. Ils sont très petits , en forme de petits cylindres, et d’un blanc un peu jaunâtre. La larve a le corps long, effilé , linéaire , composé de treize anneaux , dont les trois pre- miers portent chacun une paire de pieds. La tête grande, en ovale alongé et très aplatie, offre* les mêmes parties que celles des larves des dytisques ; mais , ici , le quatrième anneau eî les sept suivants ont, de chaque côté , un filet conique, membraneux, flexible et barbu sur ses bords. Le douzième anneau en a quatre semblables, mais beau- coup plus longs, et plus dirigés en arrière. Deux trachées très fines parcourent toute la longueur du corps , et re- çoivent de chaque filet un vaisseau artérien. Le dernier an- neau du corps est très petit , et terminé par quatre cro- chets longs et parallèles. Cette larve vit dans Feau , et en sort au commencement d’août pour passer à l’état de nym- phe. Elle forme avec une matière qu’elle tire de son corps, et semblable à du papier gris, une petite coque ovale, pointue aux deux bouts, qu’elle fixe aux feuilles de ro- seau, et o ii elle s’enferme. Celte espèce est très commune en Europe (2). (1) M. Léon Dufour a publié dans les Annales des sciences naturelles ('octobre 1824) quelques observations anatomiques sur ces insectes. L’in- testin grêle est remarquable par sa longueur. Le cæcum n’est point laté- ral comme celui des dytisiques. Les organes génitaux mâles diffèrent de eeux des autres carnassiers. (2) Voyez , pour les autres espèces, Olivier, col. III, n° 41 2» et Scliœn- FAMILLE DES BR ACHÉLYTRES. 4 5 I La seconde famille des Coléoptères pentamères, Les BRACHÉLYTRES, Cuv. (Microptera, Graven- liorst.) N’ont qu’un palpe aux mâchoires, ou quatre en tout ; les antennes, tantôt d’égale épaisseur , tantôt un peu plus grosses vers le bout, sont ordinairement composées d’articles en forme de grains ou lenticu- laires ; les étuis’ sont beaucoup plus courts que le corps, qui est étroit et alongé, avec les hanches des deux pieds antérieurs très grandes, et deux vé- sicules près de l’anus, que l’animal fait sortir à son gré. Ces coléoptères composent le genre Staphylin (Staphylinus) de Linnæus. j On les a considérés comme faisant le passage des co~ | léoptères aux forficules ou perce-oreilles , premier genre de l’ordre suivant. Sous quelques rapports, ils avoisinent encore les insectes de la famille précédente, et sous | plusieurs autres les boucliers, les néerophores, genre | de la quatrième. Ils ont, le plus souvent, la tête grande et aplatie^ de fortes mandibules , des antennes — __ berr, Synon. insect. Il, n° 55. On trouve encore aux environs cle Parisîes ; Gyrins minutus et bicolor deFabricius. Les espèces les plus grandes, et toutes exotiques, n’ont .pas d’ écusson sensible, et leurs palpes ne sont j qu’au nombre de quatre. M. Mac Leay fils (Ànnul. javan., I,pag. 3o), forme un genre propre , Isous le nom de DinFutes , avec des espèces dont le labre n’est point cille', dont les palpes sont en massue , qui ont les pieds ante'rieurs de la longueur du corps , et les antennes termine'es un peu en pointe. Il ne mentionne j qu’une seule espèce (. Politiis }. 432 INSECTES COLÉOPTÈRES, courtes, le corselet aussi large que l'abdomen , les étuis tronqués à leur extrémité, et recouvrant néan- moins les ailes, qui conservent leur étendue ordinaire. Les demi-anneaux du dessus de l’abdomen sont aussi écailleux que les inférieurs. Les vésicules de l’anus con- sistent en deux pointes coniques et velues que l’animal fait sortir et rentrer à volonté; il s’en échappe une va- peur subtile, et qui , dans quelques espèces, sent forte- ment l’éther sulfurique. M. Léon Dufour ( Annales des sciences natur. , t. vin, pag, 16 ) a donné la description de l’appareil qui la produit. Le dernier segment de l’ab- domen, celui où est l’anus, se prolonge et se termine en j pointe. Ces coléoptères, lorsqu’on les touche ou qu’ils courent, relèvent le bout de leur abdomen et lui donnent toute sorte d’inflexions. Ils s’en servent aussi pour pousser leurs j ailes sous les étuis et les y faire rentrer. Les deux pieds antérieurs ont souvent les tarses larges et dilatés ; leurs hanches , ainsi que celles des pieds intermédiaires, sont fort grandes. Ils vivent, pour la plupart, dans la terre, le fumier, les matières excrémentielles ; d’autres se trou- vent dans les champignons, la carie ou les plaies des ar- j bres, sous les pierres; quelques-uns n’habitent que les lieux aquatiques. On en connaît encore, mais de très petits , qui se tiennent sur les fleurs. Tous sont voraces, marchent d’une grande vitesse, et prennent vol très promptement. Leurs larves ressemblent beaucoup à l’insecte parfait; elles ont la forme d’un cône alongé, dont la base ou la partie la plus épaisse est occupée par la tête, qui est très grande; le dernier anneau se prolonge en manière de tube, et est accompagné de deux appendices coniques et velus. Ces larves se nourrissent des mêmes matières que l’insecte dans son dernier état. Le premier estomac des stapliyîins est petit et sans FAMILLE DES B II A CHEL YTRES . 4^5 plis; le deuxième très long et très velu; l’intestin est très court (i). Ce genre est considérable. Nous le divisons en cinq sections. La première, celle des Fïssilabres (Fissilabra) , a la tête entièrement nue et séparée du corselet, qui est tantôt carré ou en demi ovale , tantôt arrondi ou en cœur tron- qué, par un cou ou un étranglement visible. Le labre est pro- fondément divisé en deux lobes. Tels sont : Les Oxypores. ( Oxyporits, Fab. ) Dont les palpes maxillaires sont filiformes, et les labiaux terminés par un article très grand et en croissant. Les antennes sont grosses, perfoliées et comprimées. Les tarses antérieurs ne sont point dilatés; le dernier article et le second ensuite sont les plus longs, lis vivent dans les bolets et les agarics. ÙO .roux [S tapir/ linus rufus7 Lin.) , Panz.,Faun. insecF Gérai.', XVI, 19, long d’environ trois lignes , fauve, avec la 'tête, la poitrine , l’extrémité et le bord intérieur des étuis, ainsi que l’anus, noirs(2). Les Astrapees. (Astrapætjs. Gravé) Gilles quatre palpes sont terminés par un article plus grand et presque triangulaire. Les tarses antérieurs sont très dilatés; ïe premier et les dernier articles sont le plus longs (3). \ (1) Selon M. Dufour , leur canal alimentaire ne diffère essentiellement de celui des coléoptères carnassiers que par l’absence du jabot. Leurs vaisseaux biliaires sont insérés sur un même point latéral, et, dans quel- ques espèces au moins, offrent, vers leur milieu, un nœud ou une vésicule, ! ce qu’on ne remarque dans aucun insecte Leur appareil générateur dif- | fère beaucoup de celui des coléoptères carnassiers ( Voyez Annal, des il sc. nat. (octobre, 1825). . (2) Ajou tez O. maxiüosus , Fab. ; Panz. , ibid. , 20. Les autres Oxy- ij pores de Fabricius appartiennent à des sous-genres de notre quatrième i section. Voyez Olivier, Encyclop. méthod., genre Oxy-pore, et M. Gra- J venborst , Coleoptera micropterci. (3) Slaphylinus ulmi , Qliv. 5 B.oss. , Faun. etrusc. , î, v, 6; Panz., ibid. , LXXXYIII , 4 ; Latr, , Gener. crust. et insect. , 1 , 284. TOME I. 28 INSECTES COLÉOPTÈRES. 434 Les Staphylins propres. (Staphylinus. Fab.) Qui ont tous les palpes filiformes , et les antennes insérées au-dessus du labre et des mandibules, entre les yeux. Les uns, et surtout les males, ont les tarses antérieurs très dilatés , les antennes écartées à leur naissance, et dont le premier article égale au plus en longueur le quart de leur longueur totale. La tête est peu alongée. Les espèces offrant ces caractères composent seules dans quelques méthodes le genre Staphylin. On en a même séparé, pour en former un auti;e, le Y. dilate (S. dilatatus 7 Fab., Germ., Faun. insect. d’Europe , VI , xiv ) , à raison de ses antennes formant une massue alongée et dentée en scie. Selon les observations de M. Chevrolat, entomologiste très zélé, cet insecte se nourrit de chenilles , qu’ils va chercher sur les arbres. Le Y. bourdon (S. hirtus , Lin. ) , Panz., Faun. insect. Germ., IV, 19, long de dix lignes, noir, très velu, avec le dessus de la tête, du corselet et les derniers anneaux de l’abdomen couverts de poils épais , d’un jaune doré et lustré; étuis d’un gris cendré, avec la base noire; dessous du corps d’un noir bleuâtre. — Nord de l’Europe, France et Allemagne. Le S. odorant {S. olens , Fab. ), Panz., ibid . , XXVII, 1, long d’un pouce , d’un noir mat , avec la tête plus large que le corselet , et les ailes roussâtres. Ses œufs sont d’une grosseur très remarquable. Très commun aux environs de Paris , sous les pierres. LeY. a mâchoires ( S . maxillosus , Lin.), Panz., ibid., 2, ayant près de huit lignes de longueur, noir, luisant; tête plus large que le corselet; grande partie de l’abdomen et des élytres d’un gris cendré , avec des points et des taches noires. — Dans la terre et le fumier. Le S. gris de souris [S. murinus , F.), Panz., ibid., LXVI, 16 , long de quatre à six lignes ; tête, corselet et étuis d’un bronze foncé, luisant, avec des taches obscures ; écusson jaunâtre , marqué de deux taches très noires ; abdomen noir; majeure partie des antennes roussâtres. — Avec les précédents. Le S. à élytres rouges ( S . erythropterus , Lin. ), Panz., FAMILLE DES BR ACHÉLYTREJ», 455 XXVIII , 4 , long de six à dix lignes , noir , avec les étuis , la base des antennes et les pieds fauves (i). Les autres, dont la forme est linéaire avec la tête et le corselet alongés, en forme de carré long, ont les antennes rapprochées à leur base, fortement coudées et grenues; leurs tarses antérieurs ordinairement ne sont point ou que trespeu dilatés. Les jambes antérieures sont épirteuses, avec une forte épine au bou*t. Le labre est petit. Ceux-ci composent le genre Xantholin ( Xantholinus ) de quelques entomologistes (2), Les Pinophiles. ( Pinophilus. Grav. ) Qui ont aussi les palpes filiformes, mais dont les antennes sont insérées au-devant des yeux, en dehors du labre, et près de la base extérieure des mandibules (3). Les Lathrobies. (Lathrobtum. Grav. — Pœderus , Fab.) Dont les palpes sont terminés brusquement par un article beaucoup plus petit que le précédent, pointu, souvent peu distinct. Les maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux, et ^insertion des antennes est la même que dans le genre précédent. Les tarses antérieurs sont très dilatés dans les deux sexes. La longueur du dernier article des quatre postérieurs égale presque celle des quatre articles précédents réunis (4). (1) P oyez la Monographie de cette famille ( Coleoptera microptera) de M. Gravenhorst ; Panz. , Index entom. , pars 1 , pag. 208 et suiv. ; Latr., ibid , 1 , 280. Rapportez à ce genre les espèces suivantes d’Olivier : au- reus , œneus , hœmorrohidalis , oculalus , erythrocephalus , similis , cya • neus , pubescens ; cupreus , slercorarius , brunnipes , pilosus, polilus , amœ~ nus , en outre des cinq dont nous donnons ici la description. (2) Les Staphylins fulgidus , fultnineus , pyropterus , elegans , elonga- tus , ochraceus , allé ma ns , melanocephalus de M, Gravenhorst. _(3) Pinophilus latipes , Grav., Amer, septent. Il est re'uni au genre suivant dans son Mantissa. (4) Poyez Gravenhorst, Coleopt. microp . , et Latr. j Gener. crust, et insect. , I, 289. Le L. elongatum ( S. elongatus Lin. ), a été figure' par Panzer, ibid. , I X , 1 2 ; — Stapliyluius linearis P Oliv. , col. III , 2 , iv , 436 insectes' coléoptères. La seconde section , les Longipalpes ( Longipalpi ) , qui ont aussi la tête entièrement découverte , mais dont le labre est entier , et dont les palpes maxillaires sont pres- que aussi longs que la tête, terminés en massue, formée par le troisième article , avec le quatrième caché ou très peu distinct, et sous la figure d’une petite pointe, terminant cette massue lorsqu’il est visible ; le précédent est très ren- flé. Ces insectes vivent sur les bords des eaux. Les Fédères. ( Pæderus. Fabr. ) Où les antennes , insérées devant les yeux, sont filiformes ou grossissent insensiblement, et plus longues que la tête; dont le corps est long et étroit, avec les mandibules dentées au côté interne et terminées en une pointe simple. Les uns ( Fédérés , Latr. ) ont le pénultième article des tarses bifide (i). Le P. des rivages ( Stapliy lirais riparius , P anz. Faun. insect. Gérai. IX , 1 1 ), long d’environ trois lignes, très j étroit et fort alongé, fauve, avec la tête, la poitrine, l’extrémité supérieure de l’abdomen et les genoux noirs; élvtres bleus. Très commun dans îe sable humide, sous les pierres , à la racine des arbres , etc. Les autres (Stiliques, Sti liais , Latr.) ont tous les arti- cles des tarses entiers (2). 38. Voyez aussi Gyllenb. , Insect. Suec. I , pars Iï . pag. 363 et suiv. , et le Catal. de la cqîlect. de M. ie comte Dejean , pag. 24. (1) M. Lefèvre a rapporte de Sicile un insecte voisin des Pédères, mais formant évidemment un nouveau genre. Le quatrième et dernier article des palpes maxillaires est ici très distinct, et les termine en manière de massue. Le dernier des antennes est plus grand que le précédent et ovoïdo-conique. La. tête tient au corselet par un pédicule alongé et de niveau, à son origine, avec la tête. Le corselet est étroit et alongé. Les deux tarses antérieurs sont très dilatés ; le premier article des autres est fort long , et leur pénultième m’a paru épi) ancré ou bifide. Je désignerai ce genre par la dénomination de Procirrus , et cette espèce sera consacrée au zélé naturaliste ( Lefeburi ) qui l’a découverte. . (2) Voyez Latr., Gener. crust. et insect., T, pag. 290 et suiv., et Gyilenh , , Insect. Suec. I, pars. II , pag# 372. FAMILLE DES ÈR ACHÉLYTHES. Les Evæsthetes. ( Evæsthetus. Grav. ) 43; Dont les antennes sont pareillement insérées (levant les veux, mais guère plus longues que la tête et presque entiè- rement monili formes ; le corps est peu aiongé , avec la tête aussi large que le corselet (1). Les Stenes (. Stenus. Latr. ) Où les antennes, insérées près du bord interne des yeux, sont terminées par une massue de troià articles. Ils ont i’ex> trémité des mandibules fourchue et de gros yeux. Le S. à deux points • ( S taphy linus ‘i-gutlatus , Lin.), Fanz., Faun. insect. Germ., X1 , 18 , long de deux lignes , tout noir, avec un point roussâtre sur chaque étui (2). La troisième section , celle des Denticrxjres. ( Deniicrurd)\ diffère de la précédente par les palpes maxillaires , qui sont beaucoup plus courts que la tête, et toujours de quatre articles distincts j Ses jambes antérieures au moins sont den- tées au épineuses au côté extérieur. Les tarses qui, dans la plupart, se replient sur les jambes, ont Se dernier article aussi long ou plus long que les précédents pris ensemble; le premier ou les deux premiers sont ordinairement si pe- tits ou si cachés , que leur nombre total ne paraît être que de deux ou de trois. Le devant de la tête,, et quelquefois même le corselet, est armé de cornes dans plusieurs mâles. Les antennes sont insérées devant les yeux. Les uns, dont les palpes se terminent en manière d’alène, dont les antennes sont en majeure partie grenues et vont en grossissant, n’offrent distinctement que trois articles aux tarses (3). !(i) Evæsthetus scaher , Grav. ; Gérai. Faun. insect. Europ. , VU , i3 ; Gyllenh. , Insect., suec. I, pars. Il, pag. 461 i M. Blondel fils , de Versailles, en a jdecouvert une nouvelle espèce dans les environs de cette ville. (2) Ajoutez Staphy linus juno , Payk. — Pœderus proboscideus , Gliv. , . col. III , 44? b 5 — Staphy linus clavicornis , Panz., Faun. insect. Germ. XXVII , 2. Voyez Gravenhorst, Coleopt. microp.'; Latr., Gener. crust. et insect. , gènre S ienits , et GylL , ihid. , p. 4^3. (3) Si Ton en excepte les Tacliiries , Les tarses anterieurs ne sont plus j notablement dilatés. 438 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Oxyteles. (Oxytelus. Grav.) (i). Les autres ont les palpes filiformes et quatre articles au moins, bien apparents, aux tarses. Les Osorius. ( Osorius. Leach. Dej. ) Ont le corps cylindrique, toutes les jambes élargies et den- tées; la tête aussi longue que large, le corselet presque en forme de cœur rétréci et tronqué postérieurement, et les an- tennes, en majeure partie , grenues, grossissant insensible- ment vers le bout, plus courtes que la tête et le corselet; les mandibules beaucoup plus courtes que la tête, très croisées, terminées en une pointe simple, et le menton grand et en forme de bouclier. On n?en connaît qu’un petit nombre d’espèces, qu’on n’a pas encore décrites , et qui habitent la Guiane française et le Brésil. Les Zirophores. (Zyroprorus. Daim. — Leptochire. Germ. — Irenœus. Leach. Oxytelus. Oliv. — Piestus. Grav. ) Dont le corps est déprimé; dont les jambes antérieures, plus larges que les autres, sont seules dentées extérieure- ment; qui ont la tête transverse, le corselet carré, les an- tennes de la même grosseur partout , aussi longues au moins que la tête et le corselet, composées d’articles pour la plupart ovalaires, ou cylindriques et arrondis aux deux bouts, et les mandibules aussi longues que la tête, et dentées à leur extrémité (2). ( 1) Voyez l'article Oxytf.le de lEncycIop. méthod. ; la Monographie précitée de M. Gravenhorst, et Gyllenhall, Insect. Suée., I, pars, n f pag. 444. (2) Voyez Dalman, Anal, entom. , pag. 28; son Z. Fronticornis , iv, fig. 1 , paraît être Y Oxytelus bicornis d’Olivier { Encyclop. méthod. ). Celui qu’il nomme penicillatus , ibid. , fîg. 2 , paraît avoir de grands rap- ports avec le Piestus sulcatus de M. Gravenhorst. Le Leptochirus scoria- ceus de M. Germar (Insect. Spec. nov. , 1 , 1) est une espèce ‘très dis- tincte des précédentes. F A MI IjLE DES BR A G ME L Y TRES . 4% Les Prognathes. (Prognatha. Latr. , Blond. — ■ Siagona . Kiiby. ) Qui ne diffèrent guère des zirophores que par leurs antennes filiformes, composées d'articles alongés (i). Les Coprophiles. (Coprophilits. Latr. — Omalium. Grav., Oliv., Gy H. ) Oiï le corps est encore aplati , mais dont toutes les jambes sont dentées ou épineuses extérieurement; dont les antennes, beaucoup plus longues que la tête, sont grenues grossis- sent insensiblement vers le bout; et dont les mandibules arquées extérieurement, presque en croissant, ne sont point sensiblement dentées, et se prolongent peu à leur extrémité (2). La quatrième section, celle des Aplatis ( Depressa )y nous offre, ainsi que la précédente, une tête dégagée, un labre entier, des palpes maxillaires courts et à quatre arti- cles distincts; mais les jambes sont simples ou sans dents ni épines au côté extérieur , et les tarses ont manifestement cinq articles. Ici les palpes sont filiformes. Les Omalies. (Omalium. Grav.) Dont le corselet est de la largeur des élytres, plus large que la tête, presque en carré transversal ( avec les angles ou du moins les antérieurs arrondis ), et souvent rebordé latéralement, et dont les antennes vont en grossissant vers leur extrémité (3). Les Lesteves. ( Lesteva. Latr. — Anthophagus. Grav. ) Qui ont le corselet en forme de cœur, rétréci et tronqué postérieurement, presque isométrique , de la largeur de la (1) Siagonum cjitadricorne , Kirb. et Spence, Introd. entom. , I, 1, 5 ; Blondel, Annal, des sc. natur. , avril 1817 , XVII , 14-17» (2) Omalium rugosum , Gravenborst , et d’autres espèces à élytres courtes. (3) Voyez Gravenhorst , l'article Omalie de l’EncycIop. me'thod», et Gyllenbal , ihid. , pag. î 98, 440 INSECTES COLÉOPTÈRES, tête, plus e'troit que les élytres et les antennes générale- ment filiformes et à articles alongés (i). Là, les palpes se terminent en alêne. Les Micropeples. ( Micbopeplus. Latr. ) Distingués par leurs antennes finissant en une massue solide et se logeant clans des fossettes du corselet (2). Les Proteines. ( Proteinus. Latr. ) Où les antennes grenues, un peu perfoliées et plus grosses vers le bout, mais sous forme de massue et toujours à dé- couvert, sont insérées devant les yeux 5 où le corselet est court, et dont les élytres recouvrent la majeure partie de l’abdomen (3). Les Aleochares. (Aleochara. Grav. ) Où îes antennes sont insérées entre les yeux ou près de leur bord inférieur , et à nu , à leur naissance , avec les trois premiers articles sensiblement plus longs que les suivants, ceux-ci perfoliés , et le dernier aiongé et conique. Le corselet est presque ovale, ou en carré arrondi aux angles (4). La cinquième section, les Microcéphales (Microcepliala) , ont la tête enfoncée postérieurement jusque près des yeux, (1) Voyez Latr., Gener. crust. et insect. , I, p. 296, 297; Graven- horst et Gyllenhall , genre Anihophagus. (2) Voyez Latr., Gener. crust. et insect. , IV, p. 377 ; Omcdium por- caîum , Gyll . , Insect. Suec. , ï, pars II, pag. 21 1; Micropeplus por- catus , Charp. boræ entom., VIII, 95 — Gyll., ibid. , O. staphy- linoides , pag. 21 3. (3) Voyez Latr. , ibid. , I, pag. 298 , et les Omcdium ovatum et ma- cropterum de Gravenborst. (4) Staphylinus canaliculatus , Fab. ; Panz. , ibid. , XXVII , i3; — Staphylinus impressus , Oliv., Col. , ibid. , v, 4i; — A. Boleti, Lin ; Oliv. , Col. , ibid. ,111 ,25; — S. collaris , ejusd. , ibid. , ù, i3 ; — S. miûutus , ejusd. , ibid. , vi , 53 ; — -S. socialis , ejusd. , ibid. , m , 25 , et généralement les trois premières familles du genre Aleochara de Graven- borst, Col. mic., tom. II. Voyez aussi Gyîlenball , Insect. Suec, I, pars II, pag. 377. Mais on observera que ni cet auteur , ni M. Gravenborst , n’ont point assigné aux Ale'ocbares et aux Lomécbuses de caractères clairs, et rigoureux; ces deux sous-genres réclament un nouveau travail. FAMILLE DES BR A Cil E L Y T RES. 44 1 dans le corselet; elle n’est point séparée par un cou , ni par un étranglement visible ; le corselet a la forme d’un trapèze , et s’élargit de devant en arrière. Ils ont le corps moins alongé que les précédents, et se rapprochant davantage de la forme elliptique; la tête beau- coup plus étroite, rétrécie et avancée en devant; les mandi- bules de grandeur moyenne, sans dentelures, et arquées # simplement à la pointe. Les éiytres, dans plusieurs, recou- vrent un peu plus de la moitié de la longueur du dessus de l’abdomen. Les uns vivent dans les champignons, sur les fleurs , et les autres dans les fientes. Fabricius en a réuni plusieurs espèces avec les oxypores. Les Lomechuses. ( Lqmechusa , Aleochara. Grav. ) Qui n’ont point d’épines aux jambes, et dont les antennes, depuis le quatrième article, forment une massue perfoliée I ou en fuseau alongé, et dont les palpes sont terminés en j alêne; les antennes sont souvent plus courtes que la tête et j le corselet (i). Les Tachines. ( Tachinus. Grav. ) Qui ont les jambes épineuses ; dont les antennes sont j composée^ d’articles en cône renversé ou en poire, et i grossissant insensiblement , et dont les palpes sont fili- | formes (2). (1) Les unes ont le corselet uni et non relevé sur ses bords ; telles sont latus , Lin. ; Oliv. , Col. , III , q2 , v, l\ !\)\fumata, nana de Gravenîiorst, ou ses familles' 111-vi (Col. micropt, , tom. 2). Les autres ont les bords du corselet relevés et forment son genre Lomechusa • L. paradoxal Staphy- linus emarginatus , Oliv. , ibid. , n , 12 ; - — L. dentata , Grav. ; Staphyli- nus strumosus , Payk, , Y. (2) Oxyporus suhterraneus , Fab. ; — O . bi-pustulatus , ejusd., Panz., Faun. insect. Germ, , XVI, 21;— -O. marginellus , Panz., ibid. , IX, i3; Staphylinus fuscipes , ibid. , XXYII ,12; — Oxyporus suluralis , ibid. , •XVIII, 20 ; — -O. pygmœus , ibid., 27 ; — O. lunulalus , ibid. XXII, 19; i5 ; — 1 Staphylinus atricapillus , F.; - — Oxyponts rnerdarius , Panz. , ibid. , XXYI , 18 ; — Staphylinus str/a tus, Oliv. , ibid. ; v, 47 j ■ — A- lu- natus , Lin. Voyez aussi, tant pour ce sous-genre que pour le suivant , la seconde partie du premier volume des Insectes de Suède de M . .Gyllen™ 44 2 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Tachypores. ( Tachyporus. Grav. ) Semblables aux tachines par les jambes et les antennes, mais ayant des palpes terminés en manière d’alène (i). Le genre Callicerus de M. Gravénhorst m’est inconnu. Celui de Stenosthettjs de M. Megerle, indiqué dans le Cata- logue de la collection des Coléopt. de M. le comte Dejean, offre tous les caractères d’un véritable psélaphe, et doit être supprimé; telle est aussi maintenant l’opinion de ce dernier naturaliste. La troisième (2) famille des Coléoptères Pen- tamères , Les SERRICQRNES (Serricornes), Ne nous offrent, ainsique la famille précédente et les suivantes du même ordre, que quatre palpes. Leurs hall. On y trouve d’ excellentes remarques sur les diffeTences sexuelles de plusieurs espèces, et dont l’application pourrait être très utile. Les Tachines qui, telles que V Atricapillus , ont le corselet presque aussi long que large , le museau avancé, les quatre tarses postérieurs sen- siblement plus longs que leurs jambes respectives, paraissent devoir for- mer une coupe particulière. (1) Oxyporus rujtpes , Fab. ; Panz. , ibid., XXVII, 205 — O. mar- ginatus , F.; Panz, ibid. , 1.7; — O. chrysomelinus , F.; Panz.. ibid. , IX, i4; — O. ahalis , F.; Panz., ibid. , XXII, 16; — O. abdotninalis , F. (2) Les Boucliers ou Silpha sont les seuls coléoptères pentamères qui présentent, ainsi que les précédents, un appareil excrémentiel, encore n’est-il point binaire, comme dans ceux-ci , et le conduit extérieur se dé- gorge directement dans le rectum , comme l’urèthre des oiseaux. Il paraî- trait donc, d’après ccs rapports, que les Boucliers devraient venir , ainsi que d’autres Clavicornes, immédiatement après les Brachélytres. D’autres considérations m’avaient conduit au même rapprochement. [Vpyez la Préface de mon ouvrage intitulé. Considérations générales sur l’ordre na- turel des crustacés, etc.). Suivant M. Léon Dufour, qui m’a fourni ces observations anatomiques , les conduits hépatiques des Bupreslides et des Entendes, ou de mes Sternoxes, ressemblent, par leur nombre, leur longueur et leur mode d’insertion , à ceux des Çarabiques. Les Lampyres et les Mélyrides n'ont aussi que deux vaisseaux hépatiques,- mais il y en FAMILLE DES SERRICORNES. 443 élytres reeonvent l’abdomen , ce qui les distingue avec quelques autres caractères des brachélytres , dont nous venons de faire l’exposition. Les an- tennes, à quelques exceptions près, sont de la même grosseur partout , ou plus menues à leur extrémité, dentées , soit en scie, soit en peigne , ou formant même l’éventail , et plus développées sous ce rapport dans les mâles. Le pénultième article des tarses est souvent bilobé ou bifide. Ces caractères se présentent très rarement dans la famille sui- vante , celle des clavicornes , et à laquelle on arrive par des transitions si nuancées , qu’il est très difficile d’assigner rigoureusement ses limites. Les uns, dont le corps est toujours de consistance ferme et solide , le plus souvent ovale ou elliptique , avec les pieds en partie contractiles , ont la tête engagée verticalement jusqu’aux yeux dans le cor- selet; et le présternum, ou la portion médiane de cette dernière partie du corps, aiongé, dilaté, ou avancé en devant jusques sous la bouche, distingué ordinairement de chaque coté, par une rainure ou s’appliquent les antennes (toujours courtes), et prolongé postérieurement en une pointe , reçue dans un enfoncement de l’extrémité antérieure du mésosternum. Ces pieds antérieurs sont éloignés ' a quatre dans les Télépïiores, les Lycus elles Ptiniores. Les Maîacliies „ | lesDriles et les Vrillettes, sont, de tous les insectes de la famille des Serri- cornes dont il a étudié Porganisation , ceux où le tube alimentaire est le plus long. 444 INSECTES COLÉOPTÈRES. de l’extrémité antérieure du corselet. Ces serri- cornes formeront une première section , celle des Sternoxes (Slernoxi ). D’autres , ayant aussi la tête engagée postérieu- rement dans le corselet, ou du moins recouverte par lui à sa hase', mais dont le présternum n’est point dilaté et avancé antérieurement en manière de mentonnière , ni ordinairement (i) terminé pos- térieurement en une pointe reçue dans une cavité du mésosternum ; dont le corps est le plus souvent, en tout ou en partie , He consistance molle ou flexible, composeront une seconde section, celle des Malacodermes ( Malacodermi ). Une troisième et dernière, celle des Lime-bois , ( Xjlotrogi ) , comprendra des serricornes dont le présternum n’est point pareillement prolongé à son extrémité postérieure , mais dont la tête est entièrement à découvert et séparée du corselet, par un étranglement ou espèce de cou. Nous diviserons les Sternoxes en deux tribus. La première , celle des Buprestides (Bupreslides) , a la saillie postérieure du présternum aplatie et. point terminée en une pointe comprimée latérale- ment, et simplement reçue dans une dépression ou (i) Les Cébrions font exception et se rapprochent , à cet egard, des Taupins ; mais l’extrémité inférieure du préstemqm ne s’avance point sur le dessous de la tête. Les mandibules sont avancées, arquées et simples;, lesjpalpes sont filiformes; les pieds ne sont point contractiles, et les deux antérieurs sont peu éloignés, à leur naissance , de l’extrémité antérieure du corselet, et très rapprochés. FAMILLE DES SERRICORNES. 445 dans une échancrure du mésosternum. Les man- dibules se terminent souvent en une pointe en- tière ou sans échancrure ni fissure. Les angles postérieurs du corselet ne sont point ou très peu prolongés. Le dernier article des palpes est le plus souvent presque cylindrique, guère plus gros que les précédents, et globuleux ou ovoïde dans les autres. La plupart de ceux des tarses Sont commu- nément larges ou dilatés , et garnis en dessous de pelottes. Ces insectes ne sautent point, caractère qui les distinguent éminemment de ceux de la tribu suivante (i) ; ils composent le genre Bubreste ( Buprestis) de Linnæus. La dénomination générique de Richard donnée par Geoffroy à ces coléoptères, nous annonce la beauté de leur parure. Plusieurs espèces indigènes et beaucoup d’exotiques,- d’ailleurs remarquables par la grandeur de leur taille, ont l’éclat de For poli sur un fond d’éme- raude ; dans d’autres, l’azur brille sur For-, où sont réu- nies plusieurs autres couleurs métalliques. Leur corps, en général, est ovale, un peu plus large et obtus, ou tronqué , en devant, et rétréci en arrière depuis la base de Fabdomen , qui occupe la plug grande partie de sa longueur. Les yeux sont ovales t le corselet est court et large. L’écusson est petit ou nul. L’extrémité des élytres est plus ou moins dentée dans un grand nombre. Les pieds sont courts. (i) Les insectes de cette tribu diffèrent encore de tous les autres dé cette famille par leurs trachées vésiculaires, tandis qu’elles sont tubulaires dans les autres serriçornes. Voyez les Observations anatomiques de M. Léon Dufour. 446 INSECTES COLÉOPTÈRES. Ils marchent lentement, mais leur vol est très agile, lorsque le temps est chaud et sec. Si on veut les saisir, ils se laissent tomber à terre. Les femelles ont à l’extré- mité postérieure de l’abdomen, une partie coriace ou écornée, en forme de lame conique, composée de trois pièces (les derniers anneaux), et qui est probablement une tarière avec laquelle elles déposent leurs œufs dans le bois sec, où vivent leurs larves. On rencontre plusieurs des petites espèces sur les fleurs et les feuilles; mais les autres se tiennent pour la plupart dans les forêts, leschan- tiers : ils éclosent quelquefois dans les maisons , y étant transportés en état de larve ou de nymphe, avec le bois. Tantôt les antennes sont tout au plus en scie. Les articles intermédiaires des tarses sont en forme de cœur renversé et le pénultième au moins est bifide. Les palpes sont filiformes ou légèrement plus épais au bout. Les mâchoires sont bi~ lobées. Les Richards propres. ( Buprestis, Lin.) Dont les antennes sont de la même grosseur partout, et en scie, depuis le troisième ou quatrième article. Les uns n’ont point d’écusson. Le R. à faisceaux {B. fasciculata. Lin.), Oïiv., Col. 1 1, 3?., iv, 38, long d’environ un pouce, ovoïde, convexe, très ponctué et ridé , d’un vert doré ou cuivreux, quelquefois obscur, avec de petites touffes de poils jaunâtres ou rou- geâtres; étuis entiers. — Au cap de Bonne-Espérance, et quelquefois en si grande abondance sur le même arbuste, qu’ü semble tout char^f de fleurs. Le R. sternicorne (B. sternicornis , Lin.), Qliv., Col. ibid.} vi , 5 a, a , un peu plus grand, même forme, d’un vert un peu doré, très brillant; de gros points enfoncés, dont le fond 1 est garni d’écailies blanchâtres, sur les étuis : trois dents k leur extrémité; sternum postérieur avancé en forme de corne. — - Indes orientales. Le R. chrysis(B . chrysis , Fab.), Oliv., ibid., II, 8, vi, 5a , b, diffère du précédent par les étuis d’un brun marron et sans taches blanchâtres. FAMILLE DES SERRICOKHES. 44/ Le R. bande-dorée ( B . vittata F.), Oliv., ibid ., 111 , 17, long de près d’un pouce et demi , plus étroit et plus alongé que les précédents, déprimé, d’un vert bleuâtre; quatre, lignes élevées et une bande dorée et cuivreuse sur chaque étui , dont le bout a deux dents. — Des Indes orientales. Le R. ocellé ( B. ocellata F. ), Oliv., ibid., I, 3, presque semblable , pour la taille et la forme , a sur chaque étui une grande tache jaune et phosphorique , située entre deux autres de couleur d’or ; le bout de chaque étui est terminé par trois dents. Les autres ont un* écusson. Le R. géant {B. gigas Lin.), Oliv., ibid., I, i , long de deux pouces; corselet cuivreux , mêlé de vert brillant, avec deux grandes taches lisses, couleur d’acier bruni ; étuis terminés par deux pointes, cuivreuses dans leur milieu , d’un vert bronzé sur leurs bords, avec des points enfoncés, des lignes élevées et* des rides. — De Cayenne. Nous citerons parmi les espèces de notre pays, Le R. à fossettes ( B. affinis. F. ), B. chrysostigma , Oliv. , ibid., VI, 54, bronzé en dessus, cuivreux et brillant en des- sous, dont les élytres, dentelées en scie à leur pointe, ont trois lignes longitudinales élevées, et deux impressions do- rées sur chacune. Le R. vert ( B . viridis. Lin.), Oliv., ibid. XI, 127 , long d’environ deux lignes et demie, à forme linéaire, d’un vert bronzé, avec les étuis entiers et pointillés. — Sur les arbres. Fabricius a détaché des richards propres ceux qui ont le corps court , plus large proportionnellement et presque triangulaire ; le front excavé, le corselet transversal et lobé postérieurement , et les tarses fort courts, avec les pelotes larges; les cinq derniers articles des antennes forment seuls des dents de scie; les précédents, à l’exception des deux premiers, sont petits, presque grenus, ou en cône renversé; les deux premiers sont beaucoup plus gros. Ces espèces corn- posent le genre Trachys ( trachys). De ce nombre (1) est (1) Voyez les autres espèces citées par Fabricius, System, eleuî. , II , 218, et, quant aux divisions à établir dans ce genre nombreux , l'ou- vrage de M. Schœnherr sur la synonymie des insectes. 448 UN SECTES COLÉOPTÈRES. Le R. nain (B. minuta Lin. ), Oliv., ibid., lï , i4|, noir er* dessous, d’un brun cuivreux en dessus, avec le milieu du front enfoncé, le corselet sinué à son bord postérieur, et des raies blanchâtres, ondées, formées par des poils et transYerses , sur les étuis. -—Commun sur le coudrier, dont i! ronge les feuilles. Les àphanistiqtjes. ( Aphanisticus. Latr. ) Ont les antennes terminées en une massue brusque, oblorïgue, comprimée, légèrement en scie, formée parles quatre derniers articles. Le dernier de» palpes est un peu plus gros, presque ovalaire. L’entre -deux des yeux est excavé, ainsi que dans les tracliis. On en connaît deux ou trois espèces, toutes très petites et à forme linéaire (i). Tantôt les antennes sont très pectinées ( d’un seul côté ) dans les mâles, fortement en scie dans l’autre sexe; les arti- cles des tarses sont presque cylindriques et entiers; les palpes sont terminées par un article beaucoup plus gros que les précédents et presque globuleux. Les mâchoires se terminent par un .seul lobe. Les Melasis. (Melasis. Oliv.) Leur corps est cylindrique, et les angles postérieurs du corselet sont prolongés en une dent aiguë, caractères qui, dé même que ceux pris des tarses et des palpes, annoncent que cès insectes font le passage de cette tribu à la sui- vante (a). . Jbj La seconde tribu , celle des Elàtérides, ne différé essentiellement de la précédente qu’en ce que le stylet postérieur de Lavant-sternum , terminé en j une pointe comprimée latéralement et souvent un peu arquée et unidentée, s’enfonce à la volonté f (1) Bupreslis émargïnata , F., Oliv., ibid., x, 11 6; Gérai. Faim, insect. Europ, îïï , 95 — ejusd. , B après iris lineola , ibiJ. , 10. (2) Melasis bupresloides , Oliv- , II, 36, 1, 1 ; — Melasis elaleroid.es , j Illig. , diffe'rant suivant lui , cle Y dater bupresloides de Linnæus. FAMILLE DES SERRICORNES. 449 cle l’animal, dans une cavité de la poitrine , située immédiatement au-dessus de la naissance de la seconde paire de pieds, et que ces insectes, pla- cés sur le dos , ont la faculté de sauter ( voyez ci- après). Ils ont, pour la plupart , des mandi- bules échancrées ou fendues à leur extrémité , les palpes terminés par un article beaucoup plus grand que les précédents, en forme de triangle ou de bâche, et les articles des tarses entiers. Cette tribu ne comprend que le genre Taupin (Elater) deLinnæus. Leur corps est généralement plus étroit et plus alongé que celui des bupreslides, et les angles postérieurs du cor- selet se prolongent en pointe aiguë , en forme d’épine. On les a nommés en français scarabées a ressort , et en latin notopeda, elater . Couchés sur le dos, et ne pouvant se relevez", à raison de la brièveté de leurs pieds, ils sautent et s’élèvent perpendiculairement en l’air jus- qu’à ce qu’ils retombent dans leur position naturelle ou sur leurs pieds. Pour exécuter ces mouvements , ils les serrent contre le dessous du corps , baissent inférieure- ment la tête, et le corselet, qui est très mobile de haut en bas, puis, rapprochant cette dernière partie de l’ar- rière - poitrine, ils poussent avec force la pointe du présternum contre le bord du trou situé en avant du mésosternum, où elle s’enfonce ensuite brusquement et comme par ressort. Le corselet avec* les pointes laté- rales, la tête, le dessus des élytreS', heurtant avec force contre le plan de position , surtout s’il est ferme et uni, concourent, par leur élasticité, à faire élever le corps en l’air. Les côtés de P avant-sternum sont distingués par une rainure où ces insectes logent , en partie, leurs an- TOME I. 29 45û INSECTES COLÉOPTÈRES. ternies , qui sont en peigne ou en longues barbes, daus plusieurs mâles. Les femelles ont à l’anus une espèce de tarière alongée , avec deux pièces latérales et pointues au bout , entre lesquelles est l’oyiducte proprement dit. Les taupins se tiennent sur les fleurs, les plantes, et même à terre ou sur le gazon ; ils baissent la tête en mar- chant, et quand on les approche, ils se laissent tomber à terre, en appliquant leurs pieds sous le dessous du corps. De Géer a décrit la larve d’une espèce de ce genre ( nndulatus ). Elle est longue, presque cylindrique, pour- vue de petites antennes , de palpes , de six pieds, a douze anneaux couverts d’une peau écailleuse, dont celui de l’extrémité postérieure forme une plaque rebordée et an- guleuse sur les bords avec deux pointes mousses et cour- bées en dedans; au-dessous est un gros mamelon charnu et rétractile, qui fait l’office de pied. Elle vit dans le terreau de bois pourri ; on en trouve aussi dans la terre. Il paraît même que celle du T . strié de Fabricius ronge les racines du blé , et fait beaucoup de dégât lorsqu’elle se multiplie. L’estomac des taupins est long, ridé en travers, quel- quefois gonflé à la partie postérieure ; leur intestin est médiocre. On peut rapporter à deux divisions principales les divers sous-genres qu’on a formés dans cette tribu. Ceux dont les antennes peuvent se loger entièrement dans des cavités in- férieures du corselet composeront ia première. Tantôt elles sont reçues , de chaque côté, dans une rai- nure longitudinale , pratiquée immédiatement au-dessous des bords latéraux du corselet, et toujours filiformes et sim- plement en scie. Les articles des tarses sont toujours entiers et sans prolongements, en forme de palette, en dessous. Le corselet est convexe ou bombé , du moins sur les côtés, et se dilate vers les angles postérieurs en manière de lobe, FAMILLE DES SERR1C0RNES, 4^1 allant en pointe , ou triangulaire. Ces insectes se rapprochent des buprestides. Les Galba. (Galba. Lat. ) « * Dont les mandibules se terminent en une pointe simple; dont les mâchoires n’offrent qu’un seul lobe; dont le der- nier article des palpes est globuleux et le corps presque cy- lindrique (i). Les Eucnémis. ( Eucnemis. Arh. ) Où les mandibules sont bifides et les mâchoires bilobées ; où le dernier article des palpes est presque en forme de ha- che et le corps presque elliptique (2). Tantôt les antennes , quelquefois en massue, se logent, du moins en partie , soit dans les rainures longitudinales des bords latéraux du présternum, soit dans des fossettes situées sous les angles postérieurs du corselet. Les tarses ont souvent des petites palettes, formées par le prolongement des pelottes inférieures, ou le pénultième article est bifide. 'Quelques-uns, à antennes filiformes, ont les articles des tarses entiers et sans palettes en dessous; les deux pattes an- térieures se logent, dans la contraction , dans des enfonce- ments latérômx du dessous du corselet. Tels sont Les Adéloceres. ( Adelocera. Lat.) (3). D’autres, à antennes pareillement de la même grosseur par- tout , ont les articles des tarses entiers , mais avec les pelottes (1) J’en ai vu trois espèces et toutes du Brésil. L’une a de grands rap- ports avec le Melasis tuberculata de M. Daîman (Anal, entom.). Les mâ- choires se terminent par un lobe très petit et pointu. (2) M. le comte de Mannherheim a publié une très belle Monographie de ce sous-genre, dont on a donné un extrait, et reproduit les planches dans le troisième volume des Annales des sciences naturelles. J’y ai ajouté quelques observations sur la trop grande étendue que ce savant a donné à ce sous-g ?nre. L’espèce qu’il nomme Capucinus est , selon moi, la seule qui doive y rester , et telle fut d’abord l’opinion de celui qui l’établit. (3) Elater ovalis , Germ. 5 — Elaier fuscus , Fab. , et quelques autres des Indes orientales, rapportés par M. de Labillardière. 29 452 INSECTES COLÉOPTÈRES, inférieures prolongées et avancées en manière de petites pa- lettes ou de lobes. Leur tête est découverte. Ce sont Les Lissomes (Lissomus. Daim.-— Lissodes. Lat. — Drapete s. Meg. Dej.) (i). D’autres à antennes pareillement filiformes , mais dont le second et troisième article plus grands que les suivants et aplatis, se logeant seuls dans les rainures sternales; les tarses sout semblables à ceux des lissomes; la tête est cachée en dessous et comme recouverte par un corselet demi circu- laire, où elle est enfoncée. Tels sont Les Chelonâires. ( Chelonabïum. Fab. ) Les antennes, dans le repos, s’étendent parallèlement îè long de la poitrine; le premier et le quatrième article sout les plus petits de tous ; les sept suivants sont de la même grandeur, et, à l’exception du dernier qui est ovoïde, presque en forme de cône renversé et égaux. Le corps est ovoïde, avec les jambes antérieures plus larges que les au- tres. Toutes les espèces connues sont de l’Amérique méri- dionale (a)* Le dernier sous-genre de cette première division , celui De Thrqsque. (ThroSctjs. Lat. — Trixagus. Kugel. , Gylleniî. — Elater. Lin. ) Se distingue de tous ceux de cette tribu par ses antennes terminées en une massue de trois articles, et logée dans une cavité latérale et inférieure du corselet. Le pénultième arti- cle des tarses est bifide. La pointe des mandibules est en- tière (3). (1) Daim., Epliem. enloni. , 1824. Son Lissomus punctulatus a de grands rapporîs avec le Drapetes castaneus de M. le comt Dejean, et V Elater lœvigaius de Fabricius. L'Europe possède une espèce de ce sous-genre, V Elater equeslris de celui-ci, iiguré par Panzer, Faun. insect. Germ., XXXI, 21. (2) Fab. , Syst. eleut. , I, 10 x; Lat., Gener. crust insect., I, vnx; 7 et II, 44, 5 Daim. , Epliem. entom. , 1824, pag. 29. (3) Elater dermestoides , Lin. 5 E. clavicornis , Oliv. , col II, 3i, VIII, 85, a, b. 5 Dermestes adstrictor, Fab.; Panz. , Faun. insect. Germ., LXXV , i5. Sa larve vit dans le bois du chêne. FAMILLE DES SEltRICORNES. 455 Notre seco'nde division de cette tribu comprendra tous les élatérides dont Jes antennes sont toujours à découvert ou extérieures. Nous en détacherons d’abord ceux dont le dernier article des palpes , des maxillaires surtout, est beaucoup plus grand que les précédents, presque en forme de hache. Un seul sous-genre, celui De Cerophyte. (Cerophytum. Lat.) S’éloigne des suivants par ses tarses, dont les quatre pre- miers articles courts, en forme de triangle, et dont le pénul- tième article est bifide. Les antennes des mâles sont branchues au côté interne, la base du troisième article et des suivants se prolongeant en un rameau élargi et arrondi au bout^ celles de la femelle sont en scie (1). Dans tous les autres sous-genres, les articles des tarses sont presque cylindriques et entiers. Tantôt la tête s’enfonce, jusqu’aux yeux dans le corselet. L’extrémité antérieure du présternum s’avance sur le dessous de la tête et son bord est arqué. Quelques-uns ont le labre et les mandibules cachés par l’extrémité antérieure du présternum , le chaperon ou épi- stome étant élargi et s’appliquant sur cette partie. Tels sont : Les Cryptqstomes. f Cryptostoma. Dej. — Elater. Fab. ) Qui ont l’angle interne du sommet du troisième article des antennes et des sept suivants se prolongeant en manière de dent ^ les second et quatrième articles plus courts , le der- nier long et étroit, et un rameau droit et linéaire au côté interne du troisième, près de son origine. Les mandibules sont unidentées sous la pointe. Les mâ- choires ne présentent qu’un seul lobe ) elles sont , ainsi que (t) Latr. , Gen. crust. et insect. , IV, 375. Le Melasis sphondyloides de Germar, Faun. insect. Europ, XI, 5, a une grande affinité avec la femelle de l’espèce servant de type. Le Melasis picea de Palisot de Beau- vois , Insect. d’Afr. et d’Amér. , VII , 1 , a aussi de Fanaiogie avec les Cérophytes. 454 INSECTES COLÉOPTÈ UES. la languette , petites et membraneuses. Les palpes sont très courts. Les tarses sont petits , menus et presque sétacés. La seule espèce connue ( Elater denticorjiis , Fab.) se trouve à Cayenne , d’où elle a été envoyée au Muséum d’histoire naturelle par M. Banon. Les Nemàtodes. (Nematodes. Lat.) Où les antennes ont le premier article alongé , les cinq suivants en cône renversé, égaux , à l’exception du premier d’entre eux ou du second , qui est un peu plus court, et les cinq derniers plus épais, presque perfoliés, et celui du som- met ovoïde. Le corps est presque linéaire (i). Le labre et les mandibules sont maintenant découverts. Ici , les antennes des mâles sont terminées en éventail. Ce sont Les Hemirhîpes. ( Hemirhipus. Lat.) Les espèces sont toutes exotiques (‘2). Là, ces organes, dans le même* sexe, sont pectines, dans leur longueur. Les Cteniceres. (Ctenicera. Lat.) (3). Dans le sous-genre suivant, ou Les Taupins proprement dits (Elater), Les antennes des mâles sont simplement en scie (4). Le T . cucujo ( E . noctiiucus , Lin.), Oliv., col., II, 3i, 11 , 1 4 ? a /long d’un peu plus d’un pouce, d’un brun obscur, avec un duvet cendré; une tache jaune, ronde, convexe, luisante, de chaque 'cô Lé du corselet, près de ses (ï) Eunemisfdum , Manner. (2) Elater flabellicornis , Fab. 5 ejusd. , E. Jascicularis , etc. (3) Ses Elater pectinicornis , cupreus , hœmalodes ,* — T . double- croix , Cuv. Eegm anim,, IY, xiv, 3. (4) L’extrémité anterieure de la tête est tantôt de niveau avec le labre ou sur le même plan horizontal , tantôt plus élevée et termine'e brusque- ment; mais ces différences, souvent inappréciables, ne peuvent servir à établir des coupes génériques, et le genre que j’avais nommé Ludie sollicite un nouvel examen. FAMILLE DES SERRICORNES. 455 angles postérieurs; des lignes de petits points enfoncés sur les étuis. — De l'Amérique méridionale. Ses taches répandent pendant la nuit une lumière très forte, et qui permet de lire récriture la plus fine, sur- tout si on réunit plusieurs de ces insectes dans le même vase. C’est à cette lueur que des femmes font leurs ouvra- ges; elles le placent aussi, comme ornement, dans leurs coiffures, f our leurs promenades du sojr. Les Indiens les attachent à leur chaussure , afin de s’éclairer dans leurs voyages nocturnes. Brown prétend que toutes les parties intérieures de l’insecte sont lumineuses , et qu'il peut suspendre à volonté sa propriété phosphorique (i). Nos colons l’appellent Mouche lumineuse , et les Sauvages Cu- cuyos , Coyouyou ; de là le nom espagnol Cucujo. Un in- dividu de cette espèce, transporté à Paris, dans du bois, en état de larve ou de nymphe , s’y est métamorphosé, et a excité, par la lumière qu’il jetait, la surprise de plu- sieurs habitants du faubourg Saint-Antoine, témoins de ce phénomène , inconnu pour eux. Le T. bronze ( E.. œncus , Lin. ), Oiiv., Col., ibid ., viii, 83, long de six lignes, d’un vert bronzé, luisant, avec les étuis striés et les pattes fauves. — En Allemagne et au nord de l’Europe. Le T. germanique ( E . germanus , Lin. ) 01i\p, ibid,, 11, i*2, très commun aux environs de Paris, ne diffère du précédent que par la couleur des pieds, qui sont noirs. Le Taupin porte-croix ( E . cruciatus , Oliv. , ibid. , IV, 4o), jolie espèce d’Europe, ayant le port du T. bronzé, mais plus petite, noire, avec deux bandes rouges et longitudi- nales sur le corselet, près des bords latéraux; les ëlytres sont d’un rouge jaunâtre, et ont près des angles antérieurs de leur base une ligne noire, et deux bandes de cette cou- leur formant une croix à la suture. Elle est rare aux en- virons de Paris. LejP. marron ( E . castaneus. Lin.)z01iv. ibid., 111,25; v, 5i , ( i ) M. de la Cordaii e , qui a observe cet insecte vivant , m’a dit que le principal réservoir de la matière phosphorisque était situé inférieurement à la jonction de l’abdomen avec le thorax. 456 INSECTES COLÉOPTÈRES. noir '7 corselet couvert d’un duvet roussâtre;-élytres jaunâ- tres , avec l’extrémité noire ) antennes du mâle en peigne. — D’Europe. Le T. corselet fauve ( E. ruficollis, Lin. ), Oliv., Ibid., VI, “ 6 i, a, b, long de trois lignes, d’un noir luisant, avec la moitiépostérieure du corselet rouge. — Du nord de l’Europe. Le T . ferrugineux [E .jerru gin eus. Lin.), Oliv., ibid.y 111, 35 , long de dix Ijgnes , noir avec le corselet , à l’exception de son bord postérieur , et les étuis d’un rouge de sang foncé. Sur le saule. C’est la plus grande espèce d’Europe (i). Tantôt la tête est dégagée postérieurement ou ne s’en- fonce pas jusqu’aux yeux, qui sont saillants et globuleux. Les antennes sont insérées sous les bords d’une saillie fron- tale, déprimée et arquée en devant. Le corps est long et étroit, ou presque linéaire. Tels sont Les Campyles. ( Campylits. Fischer. — Exophthalmus . Latr. — Hammionus . Miihfeld. ) (2). Des élatérides à palpes filiformes, à antennes pectinées , depuis le quatrième article, composeront un dernier sous- genre, celui De Phyllocère. ( Phyllocertjs. ) (3). (1) E oyez,*pour les autres espèces , Oliv. , ibid. ; Panz. , Faun. insecL Germ. , et son Ind. entom. ; ainsi qu’Herbst. , Col. , et M. Palisot de Beauvois, Insect. d’Afr. et d’Amér. Le genre Dimà de M. Ziégler, et dont F espèce nommée elateroides a e'te' figurée par M. Charpentier, dans son ouvrage intitulé Horœ entomolog. , VI , 8 , ne m’a offert aucun ca- ractère qui le distingue nettement du précédent. (2) V oyez Fischer, Entomog. de la Russie, tom. II, pag. i53. Ce sous- genre comprend F Elater linearis de Linhæus , dont son Mesomelas n’est qu’une variété- VE. borealis de Gyllenhall , et son E. cinctus. (3) M. le comte Dejean n’ayant recueilli qu’un seul individu, je n'ai pu le sacrifier, pour en étudier en détail les caractères. Deux insectes de Java m’ont offert un port semblable. Ici seulement (et probablement des femelles) les antennes sont simplement en scie. Les “mandibules m’ont paru se terminer en une pointe entière ou sans dent. Le dernier article des palpes est un peu plus grand, presque oblonique. Supposé que les mandibules des phyllocères soient semblables , ces espèces exotiques se- ront congénères. FAMILLE DES SERRICORNES. 45/ Notre seconde section , celle des Malacodermes, sera partagée en cinq tribus. La première , les Cébriotsites ( Cébrionites ) , ainsi nommée du genre Cébrion d’Olivier, auquel se rattachent les autres, a les mandibules termi- nées en une pointe simple ou entière , les palpes de la même grosseur ou plus grêles à leur extrémité, le corps arrondi et bombé dans les uns , ovale ou oblong, mais arqué en dessus, et incliné par de- vant , dans les autres. Il est le plus souvent mou et flexible , avec le corselet transversal , plus large à sa base, et dont les angles latéraux sont aigus ou même prolongés, dans plusieurs, en forme d’é- pine. Les antennes sont ordinairement plus longues que la tête et le corselet. Les pieds ne sont point contractiles. Leurs habitudes sont inconnues. Beaucoup se tiennent sur les plantes y dans les lieux aquatiques. Ces insectes peuvent être réunis un seul genre, celui De Cébrion. (Cebrio. Oliv., Fab. ) Les uns, établissant une connexion de cette tribu avec la précédente, dont la consistance est même aussi solide que celle des sternoxes , dont les pieds ne sont jamais propres à sauter, et dont le corps est généralement ovale oblong, avec les antennes soit flabellées ou pectinées, soit en scie, dans les mâles, les palpes filiformes ou un peu plus gros à leur extrémité, les angles postérieurs du corselet prolongés eu pointe aiguë, nous offrent des mandibules s’avançant au-delà du labre, étroites et très arquées, ou en forme de crochets. Le labre est ordinairement très court , échancré ou bilobé. 458 IN SECTES COLÉOPTÈRES. Là, ainsi que dans les élatérides , le presternum se ter- mine postérieurement en une pointe, reçue dans un enfon- cement du mesosternum. % Les antennes, longues dans les mâles de quelques espèces , sont composées de onze articles , pectinées ou en scie. Le dernier article des palpes est presque cylindrique oji en cône renversé. Les Physodactyles. ( Physodactylus. Fisch. ) Où les trois articles intermédiaires des tarses présentent en dessous une pelotte membraneuse Qsole ou semelle) , orbi- culaire; dont les cuisses postérieures sont renflées, et dont les antennes, du moins dans F un des sexes, sont fort courtes, en scie et insensiblement amincies vers le bout. Ce sous-genre a été établi par le célèbre auteur de Lento- mographie de la Russie, sur un insecte de l’Amérique sep- tentrionale ( P. Henningii , lettre sur le pbysodactyle , Moscou, 1824, Annales des scienc. nat. , décem. 1824, XXV1Ï, B. ). Les Cébrions propres. ( CEBRio.Oliv.Fab. ), Dont tous les articles des tarses sont entiers et sans pe- lottes , et où les cuisses postérieures ne sont guère plus grosses que les autres. Les espèces propres à l’Europe paraissent en quantité après les pluies d’orage. La femelle (1) de l’espèce la plus connue ( gigas , Fab.; C. Ion gic omis , Oliv., col. Il, 3o bis. 1 , 1, a, b, c; Taupin, ï,.i, a, b, c. ), diffère singulièrement du mâle; ses antennes ne sont guère plus longues que la tête; leur premier article est beaucoup plus long que les (1) Cebrio brevicornis , Oliv. , col. îï , 3o bis , I , 2 , a, b, c; Tem- brio dnbius, Rossi, Faun. etrusc. , ï, 1, 2. Cette femelle m’avait paru , à raison de ses antennes, devoir former un nouveau genre , que j’avais nomme' Hammonie. On trouve au cap de Bonne-Espérance une espèce dont les articles des antennes jettent chacun, à la base de leur côté in- terne, un rameau long et linéaire, et dont les palpes se terminent par un article ovoïde, et non en forme de cône renversé, comme dans les- autres espèces. Celle-ci pourrait en être séparée. / FAMILLE DES SERRICORNES. 4% autres j Je quatrième et les suivants composent, réunis , une petite massue oblongue et presque perfoliée. Les ailes avor- tent en partie. Les pieds sont plus courts, mais proportion- nellement plus robustes que ceux des mâles. La larve vit probablement en terre. Le C. hicolor de Fabricius (i) et quelques autres espèces d’Amérique dont le corps est alongq? moins arqué en dessus ou presque droit, avec les antennes plus courtes, ont paru au docteur Leach , devoir composer une nouvelle coupe générique (2)'. Ici le présternum ne s.e prolonge point notablement en pointe, et le mésosternum n’offre point antérieurement de cavité. Tantôt tous les articles des tarses sont entiers et sans pa- lette membraneuse et avancée en dessous. Les Anelastes. (Anelastes. Kirby.) • . Dont les antennes sont écartées à leur naissance, courtes , presque grenues, avec le dernier article (3) presque en crois- sant* et dont le même des palpes est presque en forme de cône renversé. M. Kirby n’en mentionne qu’une seule espèce (A. Drurii , Lion. Trans., XII, xxi , 2). Les Callirhlpis. (Callirhipis. Latr. ) Dont les antennes sont très rapprochées à leur naissance, insérées sur une éminence, et à partir du troisième article, forment dans les mâles un grand éventail. Le dernier des palpes est ovoïde. Le même des tarses est presque aussi long que les autres pris ensemble , et présente entre ses crochets un petit appendice ^linéaire et soyeux. (1) Palis, de Beauv. , ïnsect. d’Afr. et d’Am. , 1 , 1 , 2 , a , b. (2) Les Cebrions fuscus et ruficollis de Fabricius ont la forme de l'es- pèce qu’il nomme Gigas. M. Lefèvre a rapporte' la seconde de Sicile. Le Cebrio femoratus de M. Germar n’appartient point au genre Ane- lastes de M. Kirby, ainsi que je l’avais d’abord soupçonne. (3) Le troisième est plus Iqng que le pre'ce'dent et le suivant, tandis que, dans les Ce'brions, cet article et le second sont plus eourts que le quatrième et suivants. Ges organes, de même que ceux des Elatérides , semblent avoir douze articles , le onzième e'tant brusquement aminci vers le bout , et terminé en une pointe, ayant l’apparence d’un petit article conique ou triangulaire 46o INSECTES COLÉOPTÈRES. L’espèce servant de type ( C . Dejeanii ) , se trouve à Java et a été envoyée au Muséum d’Histoire naturelle par M. Diard et feu M. Duvaucel. Les antennes n’ont que onze articles, et diffèrent par là de celtes des rbipicères , qui ont bien la même figure, mais dont les articles sont beaucoup plus nombreux, dans les individus du même sexe, ou les mâles. Tantôt les tarses ont en dessous des palettes membraneu- ses, ou leur pénultième article est profondément bilobé. Dans les deux sous-genres suivants, les quatre premiers articles des tarses offrent chacun, en dessous, deux lobes membraneux et avancés ; le dernier est long et terminé, entre. les crochets, par un petit appendice soyeux. Les an- tennes des uns sont composées déplus de onze articles, et disposés en éventail ; celles des autres n’en ont que onze, en dent de scie, et dont les quatre derniers plus gros, for- mant une massue. Les Sandalus. (Sandalus. Knoch.) Les antennes, du moins celles des femelles , sont simple- ment un peu pîuslqngues que la tête, composées de onze articles , dont le troisième et suivants , le dernier excepté , en forme de dents de scie, et dont les quatre- derniers , un peu plus dilatés, composent une massue; le terminal est presque ovoïde, arrondi ou très obtus au bout (i). Les RhipicÈres. ( Rhipicera. Lat. Kirb. — Ptyocerus. Hoffman s. — Polytomus. Daim. ) Les antennes forment dans les deux sexes un éventail , et sont composées d’un grand nombre d’articles ( 20 -4o ), mais en moindre quantité dans les femelles. Ce sous-genre se compose de cinq à six espèces , dont deux de la Nouvelle - Hollande et les autres d’Améri- que (2). (1) Sandalus pelrophya , Knog , N. Beyt. , I, p. i3i, V, 5 5 — S. niger , ejusd. , ibid. (2) Rhipicera marginata , Latr. , Cuv. , Kegn. anim., III, p. ‘io5 ; FAMILLE DES SERRICORNES. 46 1 Les trois premiers articles des tarses des deux sous-genres suivants sont en forme de cœur renversé, sans prolonge- ments membraneux en dessous -, le quatrième est profondé- ment bilobé; le dernier, peu alongé, ne présente point, en- tre ses crochets, d’appendice saillant et soyeux. Les antennes sont filiformes , simples ou tout au plus pectinées, et n’ont jamais au-delà de onze articles. Les Ptilodactyles. ( Ptilodactyla. ilig. — Pyro - cliroa , De G. ) Se distinguent par leurs antennes demi pectinées ou en scie dans les mâles. Ce sous-genre se compose d’espèces propres à l’Améri- que (i). Les Dascillés. (Dascillus. Lat. — Atopa. Fab. ) N’en diffèrent que par leurs antennes simples dans les deux sexes (2). Les autres cébrionites ont des mandibules petites, peu ou point saillantes au-delà du labre, le corps généralement mou, presque hémisphérique ou ovoïde, et les palpes ter- minées en pointe. Les antennes sont simples ou faiblement dentées. Dans plusieurs, les pattes postérieures servent à sauter. Ces insectes habitent les plantes des lieux aquatiques. Ceux-ci ont le pénultième article des tarses bilobé. Le se- cond et le troisième des antennes sont plus courts que le suivant. Kirb., Lin. trans. , XII, xxi, 3 mas. ; Polytomus marginatus , Daim. , Anal, entom. , p. 22; — ejusd. , P . femoratus , ibid. , 215 — ejusd. , P. fnystacinus , p. 22; Tîispa mystacina , Fab.; Drur. ins. , III, vin, 7. J’ai vu, dans la Collection de M. le comte Dejean, une autre espèce , toute fauve, recueillie dans l’Amer, sept, par M. Leconte. (1) Ptylodactyla elalerina, Ilig. ; Pyrochroa nitida, DeG., Insect., V, xin, 6-17. (2) Atopa cervina , Fab. ; ejusd. , A. cinerea , var. ; Ptinus testaceo ~ villosus , De G. , IV, ix , 8 ; Cistela cervina , Oliv. , col. III , 54 , 1, 2, a . 462 INSECTES COLÉOPTÈRES* Les Elodes. (Elodes. Lat. — Cyphon. Fab. , Dej.) Où les cuisses postérieures diffèrent peu en grosseur des précédentes (i). Les Scyrtes. (Scyrtes. Lat. — Cyphon. Fab.) Dont les pattes postérieures ont les cuisses très grosses, et les jambes terminées par deux forts éperons, dont l’un très long, ce qui donne à ces insectes la faculté de sauter. Les palpes labiaux sont fourchus. Le premier article des tarses postérieurs est aussi long que les autres pris ensem- ble (2). * Ceux-là ont tous les articles des tarses entiers. Les Nyctees. (Nycteus. Lat. — Hamaxohium. Zîegl. — Eucynetus. Schiippel. ) Où le troisième article des antennes est très petit et beau- coup plus court que le second et le suivant, et où les der- niers sont presque grenus j et dont les quatre pieds ont les ‘ jambes terminées par deux éperons très distincts, avec les tarses longs, plus grêles vers le bout (3). Les Eubries. (Eubria. Ziég. , Dej.) Qui ont les antennes un peu dentées en scie, avec le se- cond article très petit, les deux suivants les plus grands de tous, et le dernier un peu échancré au bout et allant en pointe. Les éperons des jambes sont très petits ou presque nuis. Les tarses sont filiformes (4). La seconde tribu des malacodermes, celle desLAM- p yrides (Lampjrides), se distingue de la précédente, . par le renflement qui termine leurs palpes , ou du moins les maxillaires, à raison de leurs corps, toujours (1) La première division des Cyphons de Fabricius. (2) La seconde. Voyez le Catal. de la Coll, de M. le comte Dejean. (3) Eucineius hœmorrhoïdalis , Germ. , Faun, insect. Europ. , Y , ri. Voyez le Catal. de la collect. des Cole'opt. de M. le comte Dejean , p. 35. (4) Cyphon palus tris , Germ., ibid. , IV, 3, FAMILLE DES SERRICORINES . 4^3 mou, droit, déprimé ou peu convexe^ et dont le corselet, tantôt demi circulaire, tantôt presque carré ou en forme de trapèze, s’avance sur la tête, qu’il recouvre entièrement ou en partie. Les man- dibules sont généralement petites, terminées en une pointe grêle, arquée, très aiguë et entière au bout dans la plupart. Le pénultième article des tarses est toujours bilobé , et les crochets du dernier ne sont ni dentés , ni appendicés. Les femelles de quelques-uns sont dépourvues d’ailes , ou n’ont que des élytres très courtes. Lorsqu’on saisit ces insectes, iis replient leurs antennes et leurs pieds contre le corps,, et ne font aucun mouvement, comme s’ils étoient morts. | Plusieurs recourbent alors l’abdomen en dessous, j Ils comprennent le genre Des Lampyres (L amp y aïs. Lin.) Antennes très rapprochées à leur base, tête soit dé- couverte et prolongée antérieurement ën manière de mu- seau, soit cachée entièrement ou en majeure partie sous Je corselet , avec les yeux grands et globuleux dans les maies , bouche petite , tel est le signalement d’une première divi- j sion de cette tribu , et que nous partagerons en ceux dont jl aucun des sexes n’est phosphorescent et en ceux où les fe- melles au moins jouissent de cette propriété. Tous les indi- |i vidus des premiers sont ailés, ont la têle découverte, sou- | vent rétrécie et avancée par devant, ou sous la forme d’un j museau , et le corselet élargi postérieurement, avec les angles j latéraux pointus. Les deux ou trois derniers anneaux de leur abdomen ne présentent point cette teinte d’un jaune pâle ou blanchâtre, qui affecte cette partie du corps dans les lampyres propres et annonce leur phosphorencc. Les 464 IJN SECTES COLÉOPTÈRES, éiytres vont, dans plusieurs, en s’élargissant, et sont même quelquefois très dilatées et arrondies postérieurement, dans les femelles particulièrement. Elles sont très ponctuées et souvent réticulées. Les Lycus. (Lycus. Fab. Oliv. — Cantharis. Lin.) Nous restreindrons ce sous genre aux espèces de Fabri- cius, dont le museau est aussi long ou plus long que la por- tion de la tête qui le précède, et dont les antennes sont en scie. Les éiytres sont le plus souvent dilatées, soit latérale- ment, soit à leur extrémité postérieure, et les deux sexes diffèrent ordinairement beaucoup à cet égard , particulière- ment dans quelques espèces propres à l’Afrique (t). D’autres espèces du même auteur, mais à museau très court, et dont les antennes comprimées, tantôt simples , et tantôt en scie ou pectinées, ont leur troisième article plus long que le précédent , et où les articles intermédiaires des tarses sont en forme de cœur renversé , composeront un autre sous-genre, celui De Dictyoptère. ( Dictyoptera. Latr.) L’on trouve dans quelques bois des environs de Paris, sur les fleurs de millefeuille et autres, et quelquefois abon- damment, r%7=^v i&- cv‘ • I Le Lycus sanguin ( Lampyris sanguinea , Lin., Fanz., Faun. insect. Gérai. , XLÏ, 9 ). Il est long d’environ trois lignes , noir, avec les côtés du corselet et les éiytres d’un rouge de sang. Ces éiytres sont soyeuses et faiblement striées. Sa larve vit sous les. écorces du chêne. Elle est linéaire, aplatie, noire , avec le dernier anneau rouge , en forme de plaque, ayant à son extrémité deux espèces de cornes cylindriques, comme annelées ou articulées et ar- quées en dedans. Elle a six petits pieds. Uue autre espèce, mais plus petite, toute noire , à l’ex- ception des éiytres qui sont rouges , et du bout des anten- (r) Les Lycus latissimus , roslralus , proboscideus , etc, , de Fabricius. Voyez , pour d’autres espèces, l’appendix de la troisième partie du pre- mier tome de la Synonymie des insectes de M. Schoenher , où il en dé- • erit et figure plusieurs. FAMILLE DES SEURICORNES. 465 nés qui est roussâtre , le Lycus nain ( Lycus minutas , Fab.; Panz. , Faun. insect. Gérai., XL1, 2 ), se trouve aussi en France, mais dans les bois de sapins desmontagnes (i). Les Omalises. (Omalisus. Geoff. , Oiiv. , Fab. ) N’ont point de museau sensible. Les articles de leurs an- tennes sont presque cylindriques, un peu amincis à leur base, et le second et le troisième sont beaucoup plus courts que les suivants. Le pénultième des tarses est seul en forme de cœur renversé; les autres sont alongés et cylindriques. Les élytres sont d’une consistance assez solide. L ’Omalise suturai (O. suturalis , Fab.; Oiiv., col. IL, 24, 1, a) est long d’un peu plus de deux lignes, noir, avecles étuis, leur portion intérieureou lasuture exceptée, d’un rouge de sang. Dans les bois des environs de Paris, et particulièrement dans la forêt de Saint-Germain , sur les chênes , au printemps (2). I^es autres lampyrides de notre première division se dis- tinguent des précédentes, non-seulement, en ce qu’aucune n’offre de museau, que leur tête, presque entièrement oc- cupée par les yeux dans les mâles, est cachée totalement ou en majeure partie, sous un corselet demi circulaire ou carré, mais encore par un caractère très remarquable, soit com- mun aux deux sexes, soit propre aux femelles, celui d’être phosphorescent ; et de là les noms de vers luisants , de mou- ches lumineuses , mouches a feu , donnés à ces insectes. Le corps de ces insectes est très mou, surtout l’abdomen, qui est comme plissé. La matière lumineuse occupe le dessous des deux ou trois derniers anneaux de cette dernière partie^ qui sont autrement colorés, et ordinairement jaunâtres ou blanchâtres. La lumière qu’ils répandent est plus ou moins vive, d’un blanc verdâtre ou blanchâtre, comme celle des différents phosphores. Il paraît que ces insectes peuvent, à volonté, varier son action ; ce qui a lieu surtout lorsqu’on les saisit ou qu’on les tient dans la main. Ils vivent très long- temps dans le vide et dans différents gaz, excepté dans le gaz acide nitreux , muriatique et sulfureux, dans lequel ils meu- (1) Les Lycus reticulalus , bicolor , serraticornis, fasciatus, aurora, etc ('j) Voyez l’article Omalise de l’Encyclop. me'lhod. TOME r. 5 O 466 INSECTES COLÉOPTÈRES, rent en peu de minutes. Leur séjour dans le gaz hydrogène le rend , du moins quelquefois, détonnant. Privés, par mu- tilation, de cette partie lumineuse du corps, ils continuent encore de vivre, et la même partie, ainsi détachée , conserve pendant quelque temps sa propriété lumineuse, soit qu’on la soumette à l’action de différents gaz, soit dans le vide ou à Pair libre. La phosphorescence dépend plutôt de hétat de mollesse de la matière, que de la vie de l’insecte. On peut la faire renaître en ramollissant cette matière dans l’eau. Les lampyres luisent, avec vivacité, dans de l’eau tiède, et s’éteignent dans l’eau froide: il paraît que ce liquide est le seul agent dissolvant de la matière phosphorique (i). Ces insectes sont nocturnes; on voit souvent des mâles voler, ainsi que des phalènes, autour des lumières , d’où l’on peut conclure que l’éclat phosphorique que jettent principale- ment les femelles a pour but d’attirer les individus de l’autre sexe; et si les larves et les nymphes de l’espèce de notre pays sont , suivant de Géer, lumineuses , on doit seulèment en conclure que la substance phosphorique se développe dès le premier âge. On a dit que quelques mâles n’avaient pas la même propriété; mais ils en jouissent encore, quoique très faiblement. Presque tous les lampyres des pays chauds, tant mâles que femelles, étant ailés, et s’y trouvant en grande quantité , offrent à leurs habitants , après le coucher du soleil , et pendant la nuit, un spectacle amusant, une illumination naturelle , par cette multitude de points lumi- neux, qui , comme des étincelles ou de petites étoiles, er- rent dans les airs. On peut s’éclairer en réunissant plusieurs de ces insectes. Suivant M. Dufour (Annal, des sc. natur.,111, p. 225), le canal alimentaire de la femelle de notre lampyre commun, ( splendidula ) est environ une fois plus long que le corps. Son œsophage est extrêmement court et se dilate aussitôt (i) Outre les expériences rapportées dans les Annales de chimiç, con- sultez les Annales générales des sciences physiques , par MM. Bory de Saint-Vincent, Drapiez et Van Mons , tom. VIII , pag. 3i, où sont expo- sées les recherches de M. Grotthuss sur la phosphorence du Lampyris lalica. FAMILLE DES SERRICORNES. 46? ën un jabot court et séparé du ventricule chylifique par un étranglement valvulaire. Cette dernière partie est fort lon- gue, lisse, boursouflée et cylindrique jusqu’aux deux tiers de sa longueur, et ensuite intesti ni forme. L’intestin grêle est fort court, flexueux, et offre un renflement représentant le cæcum, mais peut-être inconstant, et qui se termine par un rectum alongé. Du genre Lampyris de Linnæus, on en a séparé quelques espèces du Brésil, dont les mâles ont des antennes compo- sées de plus de onze articles, en forme de barbes déplumés. Ces espèces forment le genre d’AMYDÈTE ( Amydetès , Hoffm., Germ. ) (1). D’autres lampyres , et propres aussi à l’Amérique méridio- nale, n’ayant que onze articles aux antennes, nous offrent des caractères particuliers qui leur ont valu la même dis- tinction générique, celle de Phengode (Phengodesy Hoffm.). Le troisième article de* ces organes et les suivants jettent chacun, au côté interne, deux filets longs, ciliés, parais- sant articulés , et roulés sur eux-mêmes. Les élytres sont rétrécies brusquement en pointe. Les ailes sont étendues dans toute leur longueur, et simplement plissées longitudi- nalement. Les palpes maxillaires sont très saillants et pres- que filiformes. Le corselet est transversal. Les tarses sont fili- formes, avec le pénultième article fort court et à peine bilobé. Le corps est étroit et alongé, avec la tête découverte (2). Les autres espèces composent maintenant le genre De Lampyre proprement dit ( Lampyris. ) Qui, à raison de la forme des antennes, de la présence ou de l’absence des élytres , des ailes, etc. , est susceptible de plusieurs divisions. Le L. luisant ( L. noctiluca , Lin.)? Panz., Faun. insect. Germ., XLI , 7. Mâle long de quatre lignes, noirâtre: an- tennes simples • corselet demi circulaire, recevant entière- ment la tête, avec deux taches transparentes, en croissant 5 ventre noir ; derniers anneaux d’un jaunâtre pâle. ' (1) Lampyris plumicornis , Latr. , Voyag. de MM. Humb. et Bonpl. , Zool. , XVI, — Amydetes apicalis , Germ. insect. , Sp. nov., p. 67. (2) Illig./Mag., VI, p. 342. 468 INSECTES COLÉOPTÈRES. L. splendidule ( L. splendidula , Lin. ) , Panz., ibid ., 8, très voisin du précédent, un peu plus grand. Corselet jau- nâtre, avec le disque noirâtre et deux taches transparentes en devant ^ él y très noirâtres ; dessous du corps et pieds d’un jaunâtre livide; premiers anneaux du ventre tantôt de cette couleur, tantôt plus obscurs. Femelle privée d’élytres et d’ailes, noirâtre en dessus, avec le pourtour du corselet et le dernier anneau jaunâ- tres j angles latéraux du second et du troisième anneaux, couleur de chair; dessous du corps jaunâtre, avec les trois derniers anneaux couleur de soufre. C’est particulièrement à ces individus qu'on a donné le nom de vers luisants. On les trouve paroutà la campagne, et aux bords des chemins, dans les haies, les prairies, etc., auxmois de juin, de juillet et d’août. Ils pondent un grand nombre d’œufs, qui sont gros , sphériques et d’un jaune ci tri n , dans la terre ou sur les plantes; ils sont fixés au moyen d’une matière visqueuse qui les enduit. La larve ressemble beaucoup à la femelle; mais elle est noire, avec une tache rougeâtre aux angles postérieurs des anneaux; ses antennes et ses pieds sont plus courts. Elle marche fort lentement, peut alonger , raccourcir ou recourber en dessous son corps. Elle est probablement carnassière. Le L . d’Italie ( L . italica. Lin.),01iv., col. Il, 28, 11, 12, nommé parles habitants Lucciola. Corselet ne recouvrant pas toute la tête, transversal, rougeâtre, ainsi que l’écus- son, la poitrine, et une partie des pieds; tête, étuis et abdomen noirs; les deux derniers anneaux du corps jau- nâtres. Les deux sexes sont ailés (1). Dans notre seconde division des lampyrides , les antennes sont notablement écartées l’une de l’autre à leur naissance; la tête n'est point prolongée ni rétrécie antérieurement en forme de museau , et les yeux sont de grandeur ordinaire dans les deux sexes. Les Driles. ( Drilus. Oliv. — Ptilinus. Geoff., Fab. ) Les mâles sont ailés, et le côté interne de leurs antennes, (î) Voy ez Fabricius , et Olivier, col. II, n° 2rimé,avec le corselet plus large que long. On voit souschaque crochet du bout des tarses un appendice membraneux, en forme de dent. Les Malachies. (Malachius. Fab., Oliv. — Cantharis. Lin.) L’un des sexes a, dans quelques espèces, un appendice en forme de crochet, au bout de chaque étui, que l’individu de l’autre sexe saisit par derrière , avec ses mandibules, pour l’arrêter lorsqu’il fuit ou qu’il court trop vite. Les premiers articles des antennes sont souvent dilatés et irréguliers dans les mâles. Ces insectes ont des couleurs agréables. Le M. bronzé ( Cantharis œnea , Lin.), Patiz., ibid., X, 2, long de trois lignes, d’un vert luisant, avec les étuis rouges au bord, et le devant de la tête jaune. Le M. à deux pustules ( Cantharis bipustulata , L.), Panz., ibid. , 3 , un peu plus petit, d’un vert luisant, avec le bout des étuis rouge (i). Parmi les mélyrides suivants, à palpes filiformes, et dont le corselet et l’abdomen sont dépourvus de vésicules rétrac- tiles, nous placerons d’abord ceux dont les antennes sont de la longueur au moins de la tête et du corselet ; dont le corps est généralement étroit, alongé et quelquefois linéaire, et dont les crochets des tarses sont ordinairement, ainsi que ceux des malachies, bordés inférieurement par un appen- dice membraneux. *. Les Dasytes. ( Dasytes. Payk. , Fab. — Derniestes. Lin. ) Le D. bleuâtre ( JD. cœruleus , F. ), Panz., Faun. insëct. Germ., XCVI, io,long de trois lignes, alongé, vert ou bleuâtre, luisant et velu. — Très commun aux environs de Paris, sur les fleurs, dans les champs. Le D. très noir ( Dermestes hirtus , Lin. ), Oliv., col. II-, 21, ii , 28, un peu plus grand, moins oblong, tout noir et (1) Voyez les mêmes ouvrages , et Schœnh., Sya. insect., ÏI, p. 6n, 4j4 INSECTES COLÉOPTÈRES. très velu. Uneépine à la base des tarses antérieurs, beau coup plus forte et très crochue dans l’un des sexes. — Sur les graminées ( i). D’autres mélyrides à crochets des tarses unidentés, ainsi que ceux dtfs dasytes, dont ils sont très voisins, et avec les- quels Olivier les confond, s’en éloignent par des antennes plus courtes que la tête et le corselet, et dont le troisième article est une fois au moins plus long que le second. Leur corps est moins alongé, de consistance plus solide, avec la tête un peu prolongée et rétrécie en avant, le corselet pres- que semi-orbiculaire et tronqué en devant. Us ont une cer- taine ressemblance avec les coléoptères du genre silpha de Linnæus. Tels sont Les Zygies. ( Zygia. Fab. ) Le quatrième article des antennes et les suivants forment presque une massue alongée, comprimée, dentée en scie, et la plupart de ces articles sont transversaux. Le corselet est très convexe. La Zygie oblongue ( Z. oblonga, Fab. ) se trouve en Es- pagne et en Egypte, dans l’intérieur des maisons et plus particulièrement, à ce que m’a appris M. le comte Dejean, dans les greniers, il paraît qu’on la rencontre aussi quel- quefois en France, dans le département des Pyrénées- Orientales. On en a découvert une autre espèce en Nubie. Les Mélyres. (Melyris. Fab. ) Dont les antennes grossissent insensiblement, sans former de massue, etdont les articles sont moins dilatés latéralement et presque isométriques. Le corselet est moins convexe (2). Les autres et derniers mélyrides ont les palpes maxillaires terminés par un article plus grand et en forme de hache. Ce (1) Voyez , pour les autres espèces, Fabricius; les Mélyres d’Olivier, u° 6- 1 7 ; Panz. , Ind. entom. , p. i43 ; Latr. , Geji. crust et Insect. , I, p. 2645 Gérai. insect. Spec. nov. Le Bre'sil en fournit d’assez grandes, et dont quelques-unes forment une division particulière. (2) M. viridisj Fab. 5 Oliv. , Col., II , 21, 1, 1 ; — M. abdominalis, Fab.; Oliv., ibid. , I, 7; — Opatrum granulatum , Fab.; Coqueb. , ïllust. icon. insect. . III, xxx , r. FAMILLE DES SE1IRIC0RNES. 475 caractère, la brièveté du premier article des tarses et quel- ques autres considérations semblent les rapprocher des in- sectes de la tribu suivante. Ce sont Les Pelocophores. ( Pelocophorus. ) De M. le comte Dejean , qui les place avec les coléoptères té tram ère s ( i).: La quatrième tribu des Malacodermes , celle des Clairon es {Clerii)y dont le nom nous rappelle celui de Clairon , genre principal de cette tribu , se dis- tingue par l’ensemble des caractères suivants. Deux de leurs palpes au moins sont avancés et terminés en massue. Les mandibules sont dentées. Le pénul- tième article des tarses est bilobé , et le premier est très court ou peu visible dans plusieurs. Les antennes sont tantôt presque filiformes et dentées en scie, et tantôt terminées en massue , ou grossissent insensi- blement vers le bout. Le corps est ordinairement presque cylindrique, avec la tête elle corselet plus étroits que l’abdomen, et les yeux échancrés. La plupart de ces insectes se trouvent sur les fleurs, les autres sur les troncs des vieux arbres ou dans le bois sec. Celles des larves que l’on a ob- servées sont carnassières. (1) Catalogue de la collection des Coléoptères de M. Dejean, p. 11 5 , IVoloxus Iligeri , Schœnli. , Synon. insect. , I, 2, p. 53, iv, 7 , a. Je rapporterai à la même subdivision des Mélyrides un sous-genre nouveau que je nommerai Diglobicère {jDiglobicerus) . Les antennes n’ont que dix articles distincts, et dont les deux derniers sont plus gros et glo- buleux. Il est établi sur un insecte qui m’a été envoyé par M. Lefébure de Ce'risy, INSECTES COLÉOPTÈRES. 476 Cette tribu comprendra le genre Des Clairons. (Clerus. GeofF.) Il y en a dont les tarses vus sous leurs deux faces, offrent distinctement cinq articles. Leur.s antennes sont toujours dentées, en majeure partie, en manière de scie. Quelques-uns, parmi eux, ont des palpes maxillaires fili- formes ou légèrement plus gros vers le bout. Les Cylidres. ( Cylidrus. Lat. ) Ont des mandibules longues , très croisées , terminées en une pointe simple, avec deux dents au côté interne. Les quatre premiers articles des antennes sont cylindriques et alongés 5 les six suivants ont la figure de dents de scie, et le dernier est oblong. Les palpes sont terminés par un article alongé; celui des maxillaires , est cylindrique et le même des labiaux est un peu plus gros et en cône renversé. Le pé- nultième article des tarses est formé de deux lobes distincts. La tête est alon gée. La seule espèce connue ( Trichodes cyaneus , Fab.) se trouve à File de France. Les Tilles. ( Tillus. Oliv., Fab.) (1) Ont des mandibules de grandeur moyenne , et refendues oubid'entées au bout ; des antennes tantôt dentées en scie, depuis le quatrième article jusqu’au dixième inclusivement, avec le dernier ovoïde, tantôt terminées brusquement, de- puis le sixième, en une massue dentée en scie. Le dernier article des palpes labiaux est très grand, en forme de hache. La tête est courte, arrondie. Le troisième et le quatrième (1) Tillus elongatus , Oliv. , col. II , 22,1, 15 Chrysomela elongata , Lin. 5 — Clerus unifascialus , Fab.; Oliv., ibid. , IV, 76, 11, 21. Le premier a les antennes en scie depuis le quatrième article , et le corselet cylindrique. Dans le second, les antennes se terminent, à partir du sixième article, en une massue dente'e en scie. Le corselet est rétréci pos- térieurement. Le dernier article des palpes maxillaires est proportionnel- lement plus long que le même de la première espèce, et comprimé. FAMILLE DES SE R H J CORNES. 477 article des tarses sont dilatés et en forme de triangle ren- versé. On trouve ces insectes sur les vieux bois ou sur les troncs d'arbres. Les autres insectes de cette tribu, et toujours distinctement pentamères, ont les quatre palpes terminés en massue; le dernier article des labiaux est presque toujours en forme de hache. Ici les quatre premiers articles des tarses sont garnis en dessous de pelottes membraneuses, avancées, en forme de lobes. Le corselet est alongé, presqrÇcylindrique. Les Prioceres. (Priocera. Kirb.) Le corps est convexe , avec le corseiet resserré postérieu- rement. Le dernier article des palpes maxillaires est moins dilaté que le même des labiaux, en forme de triangle ren- versé etoblong. Le labre est échancré. On 11’en connaît qu’une espèce ( Priocera variegata , Kirb., Lin. Trans. Xlï, p. 38g, 390, xxi, 7). Les Axines. ( Axina. Kirb. ) Le corps est déprimé. Le dernier article des quatre palpes est fort grand , eu forme de hache. On n’en a encore décrit qu’une seule espèce ( Axina analis, Kirb., ibid ., fig. 6. ), et qui se trouve au Brésil. Là, le pénultième article des tarses est seul distinctement bilobé. Le corselet est carré. Le corps est d’ailleurs déprimé, comme dans le sous-genre précédent, et les palpes se termi- nent de même. Les Eurypes. (Eurypus. Kirb. ) UE. rougeâtre (Eurypus rubens , Kirb. , ibid., fig. 5.), habite aussi le Brésil. J’en ai vu une seconde espèce, du même pays, dans la belle collection de M. de la Cordaire. -Maintenant les tarses , vus en dessus, ne paraissent com- posés que de quatre articles, le premier des cinq ordinaires étant fort court et caché sous le second (1). (1) Les insectes de cette subdivision composent le genre Clairon pro- prement dit de .Geoffroy; AT. Dufour admet que les tarses postérieurs 4-7^ INSECTES COLÉOPTÈRES. Tantôt les antennes grossissent insensiblement ou se ter* minent graduellement en massue ; les articles intermé- diaires, à partir du troisième , sont presque en forme de cône renversé ; les deux à quatre avant-derniers sont pres- que en forme de triangle renversé, et le dernier est ovoïde. Les Thanasimes. (Thanasimus. Lat. — Clerus. Fab. ) Ont les palpes maxillaires filiformes et le dernier article des labiaux grand , en forme de hache (i). Les Opiles. ( Otilo. — Notoocus. Fab. ) Dont lesquatre palpes sont terminés par un grand article, en forme de hache (2). Tantôt les trois derniers articles des antennes sont beau- coup plus larges que les précédents, et forment une massue brusque, soit simple et en forme de triangle renversé, soit en scie. Ceux où cette massue est simple ou point dentée en scie composent deux sous-genres. Les Clairons proprement dits. (Clerus. Geoff. — Tri- chodes. Fab. ) Leurs palpes maxillaires sont terminés par un article en forme de triangle renversé et comprimé ; le dernier des la- biaux, qui sont plus grands que les précédents , est en forme de hache. La massue des antennes n’est guère plus longue que large, et se compose d’articles serrés; le troisième est plus long que le second. Les mâchoires se terminent par un lobe saillant et frangé. Le corselet est déprimé en devant. Ces insectes se trouvent sur les fleurs; leurs larves dé- vorent celles de quelques apiaires. Leur estomac est plus large en avant, sans rides; leur in- testin est court, avec deux renflemeuts en arrière. Suivant ont cinq articles, mais dont le premier est fort court ; le même article n7 est que rudimentaire aux tarses intermédiaires, et nul aux deux an- térieurs. (1) Attelabus formicarius , Lin.; Clerus formicarius , Oliv. , col. IV, 76 , 1 , 1 3 ; — Clerus miitillarïus , Fab. ; Oliv. , ibid. ,1,12. (2) Altelabus mollis , Lin. ; Clerus mollis , Oliv. , ibid. , 1 , 10. FAMILLE DES SERRICOIiNES. 479 M. Dufour, leursjabot est si court, qu’il est presque entière- ment caché dans la tête (1). Le C. des Ruches (Àttclabus apiarius , Lin.* Tricliodes apiarius , Fab. ; Oliv. , col. IV , 76 , 1 , 4 ) > est bleu , avec les étuis rouges. Ils sont traversés par trois bandes d’un bleu foncé, dont la dernière occupe l’extrémité. La larve dévore celle de l’abeille domestique, et nuit beaucoup aux ruches. Celle d’une autre espèce (Tricliodes ahearius , Fab.* • Oliv , ihid.j i , 5 a, b* Reaum. , insect., Vî, vm, 8-10), presque semblable à la précédente, mais ayant une tache d’un noir bleuâtre à l’écusson, vit dans les nids des abeilles maçonnes ( G . osmie) de Réaumur, et se nourrit aux dépens de leur postérité. Les Nécrobies. (Necrobia. Latr. — Corynet.es . Fab. ) Ont les quatre palpes terminés par un article de la même grandeur, en forme de triangle alongé et comprimé; les second et troisième articles des antennes presque égaux, et la massue terminale alongée et à articles lâches. Le devant du corselet n’offre point de dépression „ La Nécrohie violette ( Necrobia violacea , Oliv., col., ibid, , 76 bis , 1, 1 ; Dermestës violaceus , Lin. ) est petite, d’un bleu violet ou verdâtre , avec les pieds de la même couleur. Ses étuis ont des points disposés en séries longi- tudinales. Elle est très commune au printemps, dans les maisons. On la trouve aussi dans les charognes (2). Nous terminerons cette tribu par un sous-genre, dontles deux avant-derniers articles des antennes, plus ou moins dilatés au côté interne, en manière de dents, composent avec le dernier, qui a une forme ovalaire, une massue en scie ou semi-pectinée. Les palpes sont terminés par un ar- (1) L’organe générateur male est beaucoup plus compliqué que celui des Me'lyrides, des Lampyrides , et autres Malacodermes. Le dernier anneau de l’abdomen est largement écbancré. Ce sont , avec les Peltis de Fabri- cius, les seuls coléoptères qui aient six vaisseaux biliaires. Leur inser- tion est ccecale. (2) Voyez Olivier, genre IVécrobie -, et Scœhnb . , Synon. insect., I, 2^ pag. ôo. 4So INSECTES COLÉOPTÈRES, ticle plus grand, soit en forme de triangle alongé et com- primé, soit, en forme de hache. Tels sont Les Énoplies. ( Enoplium , Latr. — Tillus , Oliv., Fab, — - Corynetes , Fab. ) (i). La cinquième tribu des Malacodermes, celle des Ptiniores ( Ptiniores ) , a pour type le genre Fti- nus de Linnæus et quelques autres qui en déri- vent , ou qui s’en rapprochent le plus. Le corps de ces insectes est de consistance assez solide , tantôt presque ovoïde ou ovalaire , tantôt pres- que cylindrique , mais généralement court et ar- rondi aux deux bouts. La tête est presque globu- leuse ou orbiculaire, et reçue, en grande partie, dans un corselet très cintré ou voûté , en forme de capuchon. Les antennes des uns sont filiformes ou vont en s’amincissant vers le bout, soit • simples , soitflabeîlées, pectinéesouen scie; et celles des au 1res se terminent brusquement par trois articles plus grands et beaucoup plus longs. Les mandibules sont courtes, épaisses et dentées sous la pointe. Les palpes sont très courts et terminés par un article plus grand , presque ovoïde ou en triangle renversé. Les jambes sont sans dentelures, et les éperons de leurs extrémités sont très petits. Les couleurs sont toujours obscures et peu variées. Tous ces insectes sont de petite taille. Lorsqu’on les touche, ils con- (i) Tillus serraticornis , Oliv. , col. II, 22, 1, 2; — T. , JEeberi , Fab.; — ejusd., T. damicornis ,• — Dermes toïdes , Scbeff., Elem., entom., 1 38 ; Ccuyneies sanguinicollis , Fab. V oy ez Schoeuh. , Synon. insect. , 1,3, pag. 46. FAMILLE DES SERRICORJN ES. 4^1 t refont le mort, en baissant la tête, en inclinant leurs antennes et en contractant leurs, pieds? ils de- meurent quelque temps dans cettè léthargie appa- rente. Leurs mouvements sont, en général, assez lents ; les individus ailés prennent rarement le vol pour s’échapper. Leurs larves noussont très nuisibles, et ont une grande ressemblance avec celles des scarabées. Leur corps,, souvent courbé en arc, est mou , blanchâtre, avec la tête et les pieds bruns et écailleux. Leurs mandibules sont fortes. Elles se con- struisent , avec les fragments des matières qu’elles ont rongées, une coque, où elles se changent en nym- phes. D’autres espèces établissent leur domicile à la campagne , dans le vieux bois , les pieux et sous les pierres ; elles ont d’ailleurs les mêmes habitudes. Tels sont les caractères généraux du genre Des Ptines. (Ptinus. Lin.) Les uns ont la tête et le corselet , ou la moitié antérieure du corps,. plus étroits que l’abdomen , des antennes toujours terminées d’une manière uniforme , simples, ou très peu en scie, et presque aussi longues au moins que le corps. Les Ptines propres (Ptinus. Lin. , Fab. — BrucJius. Geoff.) Ont les antennes insérées entre les yeux , qui sont saillants ou convexes. Leur corps est oblong. Ils se tiennent, pour la plupart, dans l’intérieur des mah sons, principalement dans les greniers et les parties inhabi- tées. Leurs larves rongent les herbiers et les dépouilles pré- parées et sèches d’animaux. Les antennes des mâles sont plus longues que celles des femelles, et dans plusieurs espèces ces derniers individus sont dépourvus d’ailes. Le P. voleur (P. fur. , Lin. , Fab. ; P. latro , striatus , F. ), TOME I. 3* 4^2 INSECTES COLÉOPTÈRES. Oliv., col. II , 17 , i , i,3; 1 1 ; 9, var. du mâle ;~long d’une ligne et demie; d’un brun clair * antennes de la longueur du corps' j corselet ayant de chaque côté une éminence pointue, et deux autres arrondies et couvertes d’un duvet jaunâtre, dans l’intervalle ; deux bandes transverses, grisâtres, for- mées par des poils, sur les étuis. Suivant de Géer, il se nourrit de mouches et autres in- sectes morts qu’il rencontre. Sa larve fait un grand dégât dans les herbiers et les collections d’histoire naturelle. L. P. impérial ( P. imperialis , Fab. ) , Oliv. , ibid. ,1,4? remarquable par deux taches des étuits représentant , par leur réunion, la figure grossière d’une aigle à deux têtes. Yit sur le vieux bois (i). J’ai trouvé fréquemment sur des excréments le P. germain ( Latr. , Gen. crust. et insect., I, pag. 279), qui a beaucoup de rapports avec le P. voleur (2). Les Gibbies. ( Gibbium. Scop. — Ptinus. Fab., Oliv.) Où les antennes sont insérées au-devant des yeux, qui sont aplatis et très petits ; où l’écusson manque ou n’est point distinct, et dont le corps est court, avec l’abdomen très grand, renflé, presque globuleux et demi transparent. Les antennes sont plus menues vers leur extrémité, et les étuis sont soudés. Ces insectes font aussi leur séjour dans les herbiers et les collections (3). Les autres ont le corps soit ovale ou ovoïde, soit presque cylindrique; le corselet de la largeur de l’abdomen, du. (1) Cette espèce nous paraît devoir être place'e dans le genre Hédobte ( Hedobia ) du Catalogue de la collection de M. îe comte Dejean. Il dih 1ère de celui de Pline par les antennes plus e'carte'es , un peu en scie , et surtout par les tarses , qui sont courts et compose's d’articles presqu’en forme de cœur, larges, le dernier surtout; les crochets de celui-ci sont même cachés. Dans les Ptines , ces tarses sont étroits , avec le dernier article en forme de cône renverse'. Les antennes sont rapproche'es à leur base. (2) Voyez, pour la Synonymie des espèces de ce genre, Schœnherr, Synon. insect. , Il , p. 106. (3) Ptinus scotias , Fab.; Oliv., col., ibid. , 1,(2; Panz. , Faun. insect. Germ., Y, 8; — P. sulcatus, Fab. fà'mille DES SERRICORNES. 4^5 moins à sa base; les antennes tantôt uniformes et en scie ou pectinées, tantôt terminées par trois articles beaucoup plus grands que les précédents ; elles sont plus courtes que le corps. Les Ptilins. ( Ptilinus. Geoff. , Oliv. — Ptinus . Lin. ) Dont les antennes, depuis le troisième article, sont forte- ment pectinées ou en panache dans les mâles , et en scie dans les femelles. Ces insectes vivent dans le bois sec, et le percent de petits trous. C’est là aussi qu’ils s'accouplent ; l’un des sexes est en dehors et suspendu en l’air (i). Les Xylétines. { Xyletinus. Latr. — Ptilinus . Fab. ) Auxquels nous réunissons les Ochines ( Ochina ) de MM. Ziégler et Dejean, ont les antennes simplement en scie dans les deux sexes (2). Les Dorc atomes. (Dorcatoma. Herbst, Fab. ) Où les antennes finissent brusquement par trois articles plus grands, et dont les deux avant-derniers en forme de dents de scie; elles ne sont composées que de neuf arti- cles (3). Les Vrillettes. ( Anobium. Fab., Oiiv. - — Ptinus. Lin. — Byrrhus. Geoff. ) Où les antennes sont également terminées par trois arti- cles plus grands ou plus longs, mais dont les deux avant- derniers en cône renversé et alongé, et celui du bout ovale ou presque cylindrique; elles ont onze articles. (1) Ptilinus p ectinico rnis , Fab.; Oliv. col. II, 17 bis, 1 , 1 ; — P. peotinalus Fab.; ejusd. , P. serralus ,• Ptinus denticornis , \ ar ; Panz., ibid., YI, 9; XXXV, 9. (2) Ptilinus pollens , Germ. ; — Ptinus serricornis , Fab. Dans 1’ Ochina hederœ , les antennes sont un peu plus longues que celles des Xylétines , un peu moins en scie , avec les second et troisième articles presque de longueur égale Je n’ai point examiné les autres espèces d’Ochines men- tionnées par M. le comte Dejean dans son Catalogue (p. 4°). (3) Dorcatoma dresdensis , Uerbst. , col. IV, xxxtx , 8. 3i« 484 INS BOTES COLÉOPTÈRES. Plusieurs espèces de ce genre habitent l’intérieur de nos maisons, où elles nous font beaucoup de tort dans leur pre- mier état, celui de larve, en rongeant les planches, les so- lives, les; meubles en bois, les livres, qu’elles percent de petits trous ronds, semblables à ceux que Ton ferait avec une vrille très fine. Leurs excréments forment ces petits tas pulvérulents de bois vermoulu que nous voyons souvent sur le plancher. D’autres larves de vriîlettes attaquent la fa- rine, les pains à cacheter que l’on garde dans les tiroirs, les collections d’oiseaux, d’insectes, etc. Les deux sexes, pour s’appeler dans le temps de leurs amours et se rapprocher l’un et l’autre, frappent plusieurs fois de suite et rapidement, avec leurs mandibules , les boi- series où ils sont placés, et se répondent mutuellement. Telle est la cause de ce bruit, semblable à celui du batte- ment accéléré d’une montre, que nous entendons souvent, et que la superstition a nommé 1 horloge de la mort . La V . damier ( A . tesselatum. Fab. ), Oliv., col. Iï, 16, 1,1, longue de trois lignes, d’un brun obscur et mat, avec des taches jaunâtres, formées par des poils; corselet uni; étuis sans stries. La V. opiniâtre (P Linus pertinax , Lin.; A. striatum , F.), Oliv., ibid. ï, 4? noirâtre; corselet ayant, à chaque angle postérieur , une tache jaunâtre, et près du milieu de sa base une élévation comprimée, divisée en deux, en devant, par une dépression ; étuis à stries ponctuées. Elle préfère, d’après les observations de de'Géer, se laisser brûler à petit feu, plutôt que de donner le moindre signe de vie, lors- qu’on la tient. La V. striée d’Olivier, ou Y Anobinm pertinax de Fabri- cius (Panz., ibid., LXVI, 5), ressemble beaucoup à la pré- cédente; mais elle est plus petite et n’a pas de taches jaunes aux angles postérieurs du corselet. Elle est très commune dans les maisons. M. Dufour a observé que des appendicesforaientautourde son pylore une sortedefraise. La V. de la farine ( A. paniceurn,Y&h.j A. minutum , ejusd.), Oliv., ibid. 11, 9, est très petite, fauve, avec le corselet lisse, et les étuis triés. Elle ronge les sub- stances farineuses, et ravage les collections d’insectes, famille;- des seiiricornes. 485 lorsqu’on la laisse s’y multiplier. Elle s’établit aussi dans le liège (i). La troisième et dernière section des Serricornes, f ormant aussi une dernière tribu , celle des Lime- bois ( Xylotrogi), et se distinguant , comme nous l’avons déjà dit , des deux précédentes à raison de la tête entièrement dégagée y se compose du genre De Lymexylon. (Lymexylon. Fab. ) Nous le partagerons ainsi : Les uns ont les palpes maxillaires beaucoup plus grands que les labiaux, pendants , en forme de peigne ou de houppe dans les mâles , terminés par un grand article ovoïde dans les femelles. Les antennes sont courtes , un peu élargies vers leur milieu -et amincies vers le bout. Les tarses sont fi- liformes, avec tousles articles entiers ; les quatre postérieurs sont longs et très grêles. Ceux dont les élytres sont très courtes, sous la forme d’une petite écaille, composent le genre D’àtractocÈre. (âtractocerus. Palis, de Beauv. — Necyda- lis , Lin. — Lymexylon. Fab. ) Les antennes sont comprimées, presque en fuseau. Le cor- selet est carré et l’abdomen déprimé. L ' A. necydaloide ( A . necydaloides , Pâlis, de Beauv., Magaz. encycl.; Nccydalis brevicornis , Lin.; Lymexylon abbreviatum , Fab.; Macrogaster abbreviatus , Th un b. ) se trouve en Guinée , et paraît peu différer d’un autre espèce qUe l’on reçoit du Brésil. Le Muséum d’histoire naturelle eu possède une seconde beaucoup plus petite, et parfaite- ment distincte, renfermée dans du succin. On en trouve une autre à Java. Ceux où les élytres sont de ja longueur de l’abdomen ou g-uères plus courtes forment deux sous-genres. (i) Voyez Sclicenh. , Syrien . iusecc, , I, a,tp. roi. Quelques espèces de Fabricius se rapportent au genre Cis, 486 INSECTES COLÉOPTÈRES. Ici les antennes sont comprimées, en scie et à articles transversaux; le corselet est presque carré. Tels sont Les Hylécoetes. ( Hylecoetus. Latr. — Meloe, cantharis . Lin. — Lymexylon. Fab.) UH dermestoide ( Meloe. Marci , Lin., le mâle; Lyme- xylon morio , Fab., et L. proboscideum , item; Cantharis dermestoides , Lin . , la femelle; L. dermestoides , Fab., item.; 01 iv., col. U, 25; ï, i , 2, item ). La femelle est longue de six lignes, d’un fauve pâle, avec les yeux et la poitrine noirs. Le mâle est noir, avec les étuis tantôt noi- râtres, tantôt roussâtres, avec l’extrémité noire. — En Allemagne, en Angleterre et au nord de l’Europe. Là, les antennes sont simples, peu ou point comprimées, presque moniliformes. Le corselet est presque cylindrique. Les Lymexylons propres. (Lymexylon, Fab. — Cantharis . Lin. — Elateroides. Schæff. ) Le L. naval {L. jlavipes , Fab., mâle ; ejusd., L. navale , fem.; Oli v.,ibid. 1, 4) , de la longueur du précédent, mais plus étroit, d’un fauve pâle, avec la tête, le bord extérieur et le bout des étuis noirà ; cette dernière couleur domine un peu plus dans le mâle. Cet insecte est très commun dans les forêts de chênes du nord de l’Europe , mais assez rare aux environs de Paris;, sa larve est fort longue et très grêle, presque semblable à une filaire. Elle s’était, il y a quelque temps , tellement multipliée à Toulon , dans les chantiers de la marine, qu’elle y avait causé de grands ravages (i). Les autres ont les palpes fort courts et semblables dans les deux sexes (2). Les antennes sont toujours simples et de (1) Le Lymexylon proboscideum d'Olivier, dont l’individu a servi de type à sa description , et qui fait maintenant partie de la collection de M. le comte de Jousselin, à Versailles, doit former un genre propre. Voyez aussi le Lymexylon flabellicorne de Panzer, Faun. insect. Gérai., XI, 10. (3) Le dernier article , celui des maxillaires au moins , est un peu plus gros, presque ovoide. FAMILLE DES CLAVICORNES. 4&7 la. meme grosseur partout. Les tarses sont courts, et le pé- nultième artième article est bilobé dans quelques-uns. Le corps est de consistance solide, avec le dessus de la tête inégal ou sillonné, et le corselet presque carré ou suborbi oulaire. Les Cupes. (Cupes. Fab.) Où les antennes sont composés d’articles presque cylin- driques , et où le pénultième des tarses est bifide. Les mandibules sont unidentées sous la pointe. Les palpes, les mâchoires et la languette sont découverts. La languette est bilobée, et le menton est presque semi-orbiculaire. On par M. Paykull comme la larve d'une espèce de ce sous- genre est celle d’une espèce de syrphe ou de mouche (i). Les autres histéroïdes, dont le présternum s’avance sur la bouche, dont les mâchoires se terminent par un lobe court, avec les palpes peu avancés et composés d’articles qui , à l’exception du dernier , sont plutôt en cône renversé que cylindriques, et dont le menton , enfin , est légèrement échancré, rentreront dans le sous-genre. D’Esgarbot proprement dit. ( Mister. ) Quelques espèces dont les quatre jambes postérieures n’ont , ainsi que les hololeptes, qu’une seule rangée de petites épines, et vivent aussi sous les écorces d’arbres, composent les genres Platysome ( Platysoma ) 7 etDEis- drophile ( Dendrophilus ) , de M. Leach. Le premier (2) ne diffère du second (3) qu’en ce que le corps est aplati en dessus , et que le corselet est plus court , et rétréci en devant. Une espèce de la même division, Yescarbot à trompe ( H . proboscideus , Payk., Monog., VIII, 4); a une forme particulière. Son corps est long et étroit, avec le corselet plus d’une demi-fois plus long que large. Les autres escarbots ont deux rangées d’épines aux quatre jambes postérieures. Ce sont les seuls que M. Leach laisse dans le genre hister. VE. unicolor (Jff. unicolor, Lin. ; Payk., ibid.y Iï, 7), long de quatre lignes , entièrement noir, luisant* trois dentelures au côté extérieur des deux premières jambes ; deux stries de chaque côté du corselet , et quatre sur la partie extérieure de chaque étui, de leur longueur, et dont la plus voisine du bord interrompue. Très commun. Le nombre des dentelures des jambes, celui des stries du corselet et des élytres, leur ponctuation , la forme du corps ont fourni à M. Paykull d’excellents caractères, au moyen desquels il a bien signalé les espèces. Une dernière division de cette tribu comprend des histé- (1) Hister. monog. , pag. joi et suiv. (2) Hister picipes , Fab. ; Payk. , ibid. , Ylïl , 5 ; — - //. flavicorms , ejusd. , VIII , G ; — H. oblongus , ejusd. , X, 3. (3) A. punctalus , ejusd. , VIT , 5. 494 INSECTES COLÉOPTÈRES, îoïdes très petits, à corps épais, presque globuleux, dont le présternum peu ou point comprimé latéralement, point avancé sur la bouche, est droit en devant.Dans les uns (Abrée, Abrœus , Leacli . ), il se prolonge jusqu’aux angles antérieurs du corselet, et recouvre entièrement les antennes dans leur contraction ; il est plus étroit dans les autres (Onthophile , Onthophilus , ejusd. ); mais ici la massue des antennes se loge dans une cavité orbiculaire et très distincte, située sous l’angle antérieur du corselet. Les jambes antérieures sont souvent étroites , presque linéaires et sans dents. Le dernier demi-segment supérieur de l’abdomen est courbé inférieurement et paraît le terminer (i). Les autres cîavicoroes ont les pieds insérés à égale distance les uns des autres. Ceux de ces co- léoptères où ces organes ne sont point contractiles , ou dont les tarses, à plus , se replient contre la jambe , qui ont des mandibules le plus souvent saillantes et aplaties, ou peu épaisses, et dont le présternum n’est jamais dilaté antérieurement, com- poseront cinq autres tribus. La troisième tribu de la famille , celle des Sil- phales ( Silphales ) , offre cinq articles très distincts à tous les tarses, et les mandibules ter- minées en une pointe entière, ou sans échancrure ni fissure (2). Les antennes se terminent en une (1) Le docteur Leacli rapporte au G. abrœus VH. globosus, Payk. , VITI , 2 ; — VH. minutus , ejusd. , VIII , i • et à son genre Onthophilus , les escarhots suivants : H, striatus , Payk., ibid. , XI, i; H. sulcalus , X , 8 ; WH. hispidus du même, XI, 2 , paraît être conge'nère. Le genre. ceutocerus de M. Germar i'Insect. Spec. nov., I, p. 85, 1 , 2) semble ve- nir naturellement après les Hisléroïdes , d’après la forme des antennes , des pattes, etc.; mais les êlytres recouvrent l’abdomen, et les mandi- bules ne sont point saillantes. Je n’ai vu aucun individu de ce genre. (2) Le côté interne cependant offre quelquefois des dentelures, et telles sont celles des Sphe'rites. FAMILLE DES CLAVICORNES. 495 massue le plus souvent perfoliée, et de quatre à cinq articles. Les mâchoires ont dans la plupart une dent cornée au côté interne* Les tarses anté- rieures sont souvent dilatés , du moins dans les mâles. Les élytres du plus grand nombre ont au bord extérieur une gouttière, avec un fort re- bord. Cette tribu se compose du genre Des Boucliers. (Silpha. Lin. — Peltis. GeofT.) Ici les antennes se terminent brusquement en une massue courte et solide, formée par les quatre derniers articles -7 le second est plus grand que les suivants. Le corps est presque carré, avec les élytres tronquées, les jambes dentées, les tarses simples, les mandibules bidentées au côté interne, et le dernier article des palpes maxillaires aussi long que les deux précédents réunis. Les mâchoires ont une dent cornée au côté interne. Ces* insectes ressemblent tellement aux escarbols , que Fabricius les a confondus avec eux. Tels sont Les Spherites. (Sphærites. Dufst. — Sarapus. Fisch. — His- ter. Fab. — Nitidula. Gyîl. ) (1) Là , les antennes se terminent en une massue perfoliée. Tantôt le corps est obiong , avec la tête étranglée posté- rieurement, aussi large ou guère plus étroite que le bord antérieur du corselet ; cette partie est en forme de carré ar- rondi aux angles ; les élytres sont en carré long, brusque- ment et fortement tronquées à leur extrémité postérieure. Les cuisses postérieures, du moins dans les mâles , sont or- dinairement renflées. Le dernier article des palpes maxillai- res est un peu plus grêle que le précédent, presque cy iindri- (^1) Dufst , Faun. aust. , I, p. 206 ; Hister glabralus , Fab.; Sturra. , I , xx ; Sarapus , Fisch. , Mém. delà Soc. des natur. de Moscou. 4;/> insectes coléoptères. que, un peu aminci vers le bout et obtus. Les tarses anté- rieurs sont dilatés dans les mâles. Les Ne'crophores. ( Necrophorus. Fab. — Silpha. Lin. — Dermestes. Geoff.) Les antennes , guère plus longues que la tête, sont ter- minées brusquement en une massue presque globuleiwe , de quatre articles; le premier est long et le second beau- coup plus court que le suivant. Le corps est presque parallé- îipipède, avec le corselet plus large en devant, toutes les jambes fortes , élargies à leur extrémité et terminées par de forts éperons, et les éiytres tronquées à angle droit. Les mâchoires sont dépourvues d’onglet corné. L’instinct qu’ils ont d’enfouir les cadavres des taupes, des souris, et autres petits quadrupèdes, les a fait nommer enterreurs , porte-morts. Ils!se glissent dessous, creusent la terre, jusqu’à ce que la fosse soit assez profonde pour contenir le corps, et l’v font entrer peu à peu , en le tirant à eux ; ils y déposent leurs œufs , et leurs larves trouvent ainsi leur nourriture. Elles sont longues, d’un blanc grisâtre, avec le dessus de leurs anneaux antérieurs revêtu d’unie petite plaque écail- leuse d’un brun fauve, et de petitespointes élevées sur les derniers. Elles sont munies de six pattes et de mandibules assez fortes. Pour passera l’état de nymphes, elles s’en*fon. cent profondément dans la terre , et s’y construisent une loge, qu’elles enduisent d’une substance gluante. Ces in- sectes, ainsi que beaucoup d’autres qui vivent dans des matiè- res cadavéreuses, ont une forte odeur de musc. Leurs habitu- des ont, dans ces derniers temps, fixé l’attention de ceux qui font métier de la destruction des taupes , et l’ouvrage inti- tulé l’Art du taupier, nous offre à cet égard quelques faits qui avaient échappé à l’observation des naturalistes. 11 faut que ces insectes aient un odorat très fin , puisque peu de temps après qu’une taupe a été tuée , l’on ne tarde pas à voir voler autour des nécrophores, qu’on eût vainement cherché dans ce lieu auparavant. Le canal digestif des nécrophores et des boucliers est trois fois au moins plus long que le corps. L’œsophage est très court et suivi d’un gésier ellipsoïde, dont la tunique interne FAMILLE DES CLAVICORWES. et un peu scarieuse est hérissée, du moins dans plusieurs , espèces , de soies pointues, dirigées en divers sens, mais disposées en huit bandes longitudinales , séparées par des intervalles lisses. Le tube intestinal est fort long , surtout dans les nécrophores et les nécrodes. La surface de l’intes- tin, dans les derniers, ainsi que dans les boucliers, est toute couverte de points saillants et granuleux. 11 s’ouvre, soit latéralement, soit directement, dans un renflement lisse que l’on peut, selon M. Dufour (Annal, des scienc. nat., octob. 1824 ) comparer à un cæcum. ïl reçoit par côté une bourse pédicellée, ovalaire ou oblongue , faisant partie de l’appareil excrémentiel. Le nombre des vaisseaux biliaires, qui sont grêles, très longs, fort repliés, et ont chacun une insertion propre, autour de l’extrémité du ventricule chylifique ( Du- four, ibid ., juillet 1825 ) , est de quatre. Il paraît, d’après la figure du canal digestif du necropJiorus vespillo, donnée par Ramdohr, quesom gros intestin, au lieu d’être couvert de pa- pilles granuleuses , aurait des rubans musculeux, transver- saux , formant des plis annulaires. Le N. fossoyeur ou point de Hongrie ( Silpha vespillo , Lin. ; Oliv. , col. Il , 10 , 1 , 1 ), est long de sept à neuf li- gnes , noir, avec les trois derniers articles des antennes rouges, et deux bandes orangées, transverses et dentées sur les étuis et les hanches des deux pieds postérieurs ar- mées d’une forte dent /leurs jambes sont courbes. Le N. des morts ( N, mortuorum, Fab.; Panz., Faun. in- sect. germ., XLÏ, 3 ), est plus petit, avec les antennes en tièrement noires. La seconde bande transverse orangée des élytres de l’espèce précédente, ne forme ici ordinai- rement qu’une grande tache en croissant. I On la trouve spécialement dans les bois et souvent dans les champignons. Le N. germanique ( N. . germanicus , Fab. • Oliv. , ibid. , 1, 2, a, b), a souvent plus d’un pouce de longueur. 11 est tout noir , avec le bord extérieur des élytres fauve , et une tache d’un jaune ferrugineux sur le front. Le N. inhumeur ( humator , Fab.j Oliv., ibid., i, 2, c. ), diffère du précédent par la couleur orangée de la massue des antennes. Il est aussi constamment plus petit. TOME i. 52 INSECTES- COLÉOPTÈRES. L'Amérique septentrionale en fournit plusieurs espè- ces, dont une surtout {grandis , Fab.-) surpasse toutes les autres en grandeur. Ce genre paraît, jusqu’ici, re- streint aux contrées septentrionales de ce continent et de l’Europe (i). Les Nécrqdes» (Necrodes. Wilk. — Silpha. Lin., Fab.) Ont des antennes manifestement plus longues que la tête, terminées en une niassue aîongée, de cinq articles; le se- cond est plus grand que Je troisième. Le corps est ovaîe- oblong, avec le corselet presque orbiculaire, plus large dans son milieu, les jambes étroites, alongées, peu élargies au bout, et terminées par deux éperons de grandeur ordinaire , et les étuis tronqués obliquement. On trouve des espèces de ce sous-genre en Europe, dans les contrées équatoriales du nouveau monde , aux Indes orientales et à la Nouvelle-Hollande (a). . Tantôt le corps est ovalaire ou ovoïde, avec la tête peu ou point étranglée postérieurement, plus étroite que le corse- let; le corselet soit presque demi circulaire et tronqué en devant, soit trapézoïde et plus large en arrière; les élvtres arrondies ou simplement éclian crées a leur extrémité posté- rieure. Les pieds postérieurs ne diffèrent point ou peu sexuel- lement. Les mâchoires sont armées intérieurement d’une dent ou crochet écailleux. Les Boucliers proprement dits. (Silpha. Lin. , Fab. — Peltis . Geoff. ) Dont le corps est presque en forme de bouclier, déprimé ou peu élevé, avec le corselet demi circulaire, tronqué ou très obtus en devant, les élytres fortement rebordées et creu- sées en goutière extérieurement, les palpes filiformes, et dont le dernier article est presque cylindrique et terminé en pointe dans plusieurs. La plupart vivent dans les charognes (1) Voyez, pour les autres espèces, Fabricius, Olivier, et Schoeuh. , I,n,p. 117. (2) Silpha littorales , Lab. ; Oliv. , co!., II,ii, i9 8, a, b,c; — S. surinamensis , Fab.; OÜV. , ibid. , II, 11 ; —• S. lachrymosa , Scbreib. , Lin. Trans. , VI , xx , 5 ; — S. indica , Fab. , etc. FAMILLE DES CLÀVICOBNES 499 et diminuent ainsi la quantité des miasmes qu’elles répan- dent. Quelques autres grimpent sur les plantes, et notam- ment les tiges de blé, oix sont de petits hélix, pour en man- ger l’animal. D’autres se tiennent sur des arbres élevés et dévorent les chenilles. Les larves sont pareillement agiles, vivent de la même manière , et souvent rassemblées en grande quantité. Elles ont beaucoup de ressemblance avec l’insecte parfait. Leur corps est aplati , composé de douze segments dont les angles postérieurs sont aigus, avec l’ex- trémité postérieure plus étroite et terminé par deux appen- dices coniques. Dans la plupart des espèces , les deux tarses antérieurs des mâles sont seuls plus dilatés que les autres. Les antennes grossissent insensiblement ou se terminent brusquement en une massue de quatre articles au plus; les second et troisième articles sont peu différents; le dernier des maxil- laires est de la longueur au plus du précédent, et souvent un peu plus court et un peu plus menu. Les espèces où l’extrémité des antennes est distinctement perfoliéeoucomposéed’articles,qui, à l’exception du dernier, sont transversaux et plus larges que longs, où cette massue est brusque, et dont lesélytres spntéchancréesà leur extrémité , dans les mâles au moins, forment le genre Thanàtophile ( thanatophilus ) de M. Leach (1). Celles où les élytres sont entières , mais qui ont d’ailleurs des antennes semblables, composent celui qu’il nomme Oiceptome ( Oiceptoma ). Le B. thoracique ( S. thoracica , Lin. , Fab. ; Oliv. , col. II, 11, 1, 3, a, .b. ), dont le corps est noir, avec le corselet rouge , soyjeux , et trois lignes élevées, flexueuses, dont l’extérieure plus courte, formant une carène et se termi- nant près d’un tubercule transversal, sur chaque élytre. Dans le mâle, l’extrémité postérieure de ces élytres finit en pointe à la suture. Cette espèce habite plus particuliè- Une autre espèce, propre aussi aux forêts, mais qui (1) Silpha sinuala , Fab. ; Oliv,, ihid. , II, 12; — S.dispar, Ilig., Gyllenb , etc. rement les bois. 500 INSECTES COLÉOPTÈRES. se tient communément sur les jeunes chênes, pour y vi- vre de chenilles, est le B, h quatre points ( S . quadripunc- tata , Lin., Fab.; Oliv. , ibid. , 1 , 7 , a , b. ). Son corps est noir, avec le limbe du corselet et les ély très jaunâtres. Elles ont chacune deux points noirs, l’un à la base et l’autre au milieu (1). Les boucliers dont les antennes sont pareillement per- foliées à leur extrémité, mais dont la massue est formée graduellement, conservent seuls, dans la méthode du même naturaliste, la dénomination générique de Silpha. Ces es- pèces se tiennent habituellement dans les champs , sur les bords des chemins , etc. Le B. lisse ( S . lœvigata , Fab.; Oliv., ibid., ï, i,a, b), qui est d’un noir luisant, très pointillé, avec le corselet beaucoup plus étroit en devant , et les élytres sans lignes élevées. Le IL obscur (S. obscura, Lin., Fab.; Oliv., ibid., 0, 18 ), d’un noir obscur, avec le corselet tronqué en devant , les élytres plus profondément ponctuées, et trois lignes élevées, mais peu saillantes, courtes, et dont l’in terme» diairqplus longue, sur chaque éiytre. Le B. réticulé {S. reticulatçt, Lin.; Panz., Faun. insect. Germ. , Y , 9 ), d’un noir opaque , avec le corselet tron- qué en devant, trois lignes élevées sur chaque éiytre, dont l’extérieure plus forte, formant une carène , terminée par un tubercule, et des rides transverses dans les inter^ valles (2). Dans quelques-uns, les antennes ne sont point nettement perfoliées à leur extrémité, les derniers articles étant presque globuleux. Ce sont Les Phosphuges j- Phosphuga) du même (3). Une espèce de bouclier d’Allemagne, et qui pourrait former un sous-genre propre (Necrophilus , Latr.), s’é- loigne des précédentes par plusieurs caractères. Les quatre (1) Ajoutez A. rugosa, Fab.; Oliv. , II, ibid., 17 ; — S. laponica , Fab, (2) Ajoutez S. opaca, Fab. ; Herbst. , col., LI , 16; — S. tristis, Illig., etc. (3) 1 S. atrata , Fab, ; ejusd. , Pedemonlana , ^ar. ; Oliv. , ibid. , I, 6* FAM.LLLE DES CLAVICORNES. 5o 1 tarses antérieurs sont semblables et dilatés à leur base , les deux premiers articles étant sensiblement plus larges , du moins dans les mâles, que les deux suivants. Le troi- sième article des antennes est plus long que le précédent, et les cinq derniers forment brusquement une massue perfoliée. Le dernier des maxillaires est aussi long que les deux précédents réunis. Cette espèce est la Silpha sub- îerranea d’Iliger et de divers autres entomologistes. Les Agyrtes. ( Agyrtes. Frœh. — Mycelophagu's, Fab.) Ont le corps assez épais, convexe ou arqué en dessus, point en forme de bouclier, avec le corselet presque carré, un peu plus large que long et un peu plus étroit en devant, la marge extérieure des élytres inclinée et sans canal , le dernier article des palpes maxillaires plus gros et ovoïde (i). Des clavicornes qui nous paraissent se rappro - cher par plusieurs caractères et par leurs habitudes des agyrtes, mais dont les mandibules sont fendues ou bidentées à leur extrémité, composeront une quatrième tribu, celle des Scaphidites ( Scaphi - dites ). Leurs tarses ont cinq articles très distincts et entiers. Leur corps est ovalaire, rétréci aux deux bouts, arqué ou convexe en dessus, épais au milieu , avec la tête basse , reçue postérieurement dans un corselet trapézoïde, point ou faiblement rebordé, plus large postérieurement. Les antennes sont généralement aussi longues au moins que la tête et le corselet, et terminées en une massue alongée , de cinq articles. Le dernier article des (i) Agy rtes castaneus , Gyllenh. , Insect. Suec., I , m , p. 682; My~ eetophagus caslaneus, Fab. ; M. spinipes , Panz, , Faun. insect. Germ „ XXIY, 20 Je soupçonne que VA. subniger de M, Dejean n’est que la femelle. 5o2 insectes coléoptères. palpes est conique. Les pieds sont alongés et grêles. Si Ton en excepte quelques espèces (les cholèves), les tarses sont presque identiques dans les deux sexes. Cette tribu composera le genre De SCAPHIDIE. ( ScAPHIDIÜM.) Les Scaphîdies propres. (Scàphidium. 0!iv.,Fab. — Silpha. Lin. ) Les cinq derniers articles de leurs antennes sont presque globuleux et composent la massue. Les palpes maxillaires sont peu saillants et se terminent graduellement en pointe le pénultième article n’étant guère pl us épais que le dernier, à leur jonction. Le corps auneformenaviculaire, avec le corse- let un peu rebordé et les étuis tronqués. Ils vivent dans les champignons On n’en connaît qu’un petit nombre d’espèces, dont l’une de Cayenne, et les autres du nord de l’Europe (i). Les Cholèves. (Choleva. Latr., Spence. — Catops. Fab. — Pellis. Geoff. ) • > . Ont la massue de leurs antennes composée d’articles, pour la plupart, presque én forme de toupie, et plus ou moins perfoliée ; les palpes maxillaires très saillants et ter- minés brusquement en manière d’alène ; le corps ovoïde, avec le corselet plan , sans rebords. Les quatre premiers ar- ticles des tarses antérieurs et le premier des intermédiaires sont dilatés dans les mâles de quelques espèces ( Catops blapoides , Germ. ). Dans les Cholèves proprement dits , les antennes sont de la longueur environ de la tête et du corselet ; leur huitième article ou le second de la massue , est sensiblement plus court que le précédent et le suivant , et même quelquefois peu distinct; le dernier est serni-ovoïde et pointu (2). Dans es Myloeques. ( Myloechus. Latr. , Oîiv. — Catops. Payk. (1) Oîiv. , col. 11, '20. (2) Latr., Gener. crust. et insect. , II, pag. 26. Voyez ia Monogra- phie de ce genre publiée par M. Spence , dans les Transactions de la So- ciété' linnéenne de Londres, Paykulï et GylIenbaU. FÀMILLE DES CL AVICORNES. 5ü3 CJylî. ) les antennes sont plus courtes , le huitième article est plus grand que le précédent et presque égal au suivant, le dernier est arrondi et obtus au sommet (i). La cinquième tribu, celle des Nitidulaires ( Nitidulariœ ) , se rapproche de celle des sil- phales, par le corps en forme de bouclier et re- bordé ; mais les mandibules sont bifides ou éch an- crées à leur extrémité ; leurs tarses semblent n’être composés que de quatre articles x le premier et le suivant, dans les uns, ne se montrant qu’en dessous et n’j formant qu’une petite saillie, le pénultième dans les autres étant très petit et sous la forme d’un nœud, renfermé entre les lobes du pré- cédent. La massue des antennes est toujours per- foliée, de trois ou deux articles , et ordinaire- rement courte ou peu alongée. Les palpes sont courts , filiformes ou un peu plus gros à leur extrémité. Les élytres .sont courtes ou tronquées dans plusieurs. Les pieds sont peu alongés, avec les jambes souvent élargies à leur extrémité , et les tarses garnis de poils ou de pelotes. L’habi- tation de ces insectes varie selon les espèces; on en trouve sur les fleurs ^ dans les champignons , les viandes corrompues et sous les écorces d’arbres. Ils forment le genre Des Nitîdules. (Nitidula.) Dans quelques-uns, ia massue des antennes n’est que de (i) Latr. , ibid. , p. 3o , VIII , n ; Oliv. , Encyclop. metbod. , article Mylœque, 5o4 I INSECTES COLÉOPTÈRES.- deux articles ; et le devant de la tête s'avance en manière de chaperon demi circulaire , aplati , recouvrant les mandibules et les autres parties de la bouche. Les pOLOBiQUES. ( Colobicus. Latr. ) Dans ce sous-gençe et le suivant, les tarses, à partir du point où ils sont mobiles, semblent n'avoir que quatre ar- ticles, dont les trois premiers, beaucoup plus courts que le dernier, entiers et simplement garnis en dessous de poils plus ou moins abondants ; ainsique dans plusieurs clairons d’Olivier , le premier proprement dit ne se montre qu’en dessous, et y fait une petite saillie 5 il est aussi garni de poils. Les palpes des colobiques et ceux du sous-genre sui- vant se terminent par un article un peu plus gros que le précédent (1). Dans les autres nitidulaires, la massue des antennes est de trois articles , et la tête ne s'avance point au-dessus de la bouche. Tantôt le premier article des tarses, ainsi que dans les colo- biques, estfort court, les trois suivants sont alongés, entiers, égaux et simplement velus en dessous y les palpes sont plus gros à leur extrémité. Les Thymales. ( Thymalus. Latr. — Peltis. Fab. — 1 Silpha. Lin. ) Dans les espèces dont le corps est presque hémisphérique ( limbatus ), la massue des antennes est proportionnelle- ment plus courte, le troisième article et les suivants sont plus menus que le second- les éperons des jambes sont extrêmement petits (2). Tantôt les trois premiers articles des tarses, du moins ceux des mâles, sont courts , larges, échancrés ou bilobés; le quatrième est très petit , peu ou point apparent '7 les palpes maxillaires, au moins, sont filiformes. Ici les jambes, ou du moins les antérieures, sont élargies à leur extrémité, en forme de triangle renversé 7 le premier. (1) Latr. , Gener. crust. et insect, II , p. 9 , et I , xvi , 1. (2) Voyez Fabricius, Gyllenhall et Schœnîierr. FAMILLE DES CLA'VICORNES. 5o5 article des antennes est ordinairement plus grand que le second; les élytres sont généralement tronqués ou très ob- tus au bout. Dans les deux sous-genres suivants, le troisième article des antennes est sensiblement plus long que le suivant; la massue est formée brusquement, presque orbiculaire ou presque ovalaire. Les Ips. (îps. Fab.— Nitidula. Oliv., Latr. — Silpha. Lin.) Dont le corps est toujours ovale-oblong, déprimé, avec l’extrémité postérieure de l’abdomen découverte; dont l’une de leurs mandibules (la gauche) est comme tronquée et tri- dentée à son extrémité, et l’autre élargie et largement échan- crée ou concave au même bout; et où le lobe terminal des mâchoires est alongé (1), m W Les Nitidules propres. ( Nitidula. Fab. — Nitidula. Strongylus. Herbst. — Silpha. Lin. ) Où les deux mandibules se rétrécissent vers le bout et se terminent en pointe échancrée ou bifide. Les unes sont aplaties, oblongues ou ovoïdes; les autres sont orbiculaires et bombées, ou proportionnellement plus convexes que les précédentes. Aussi quelques auteurs en ont-ils placé certaines espèces dans des genres d’une forme analogue, mais très différents, tels que ceux des sphéridies et des Tritomes. On trouve en grande abondance sur les fleurs , la N. bronzée ( N. . œnœa , Fab., ejusd. , N. viridescens , rufipes , Yar.; Oliv., col. Iï, 1 1, 12 ; III, 20, a, b ; V, 33, a, b ). Elle est petite, ovoïde-oblongue , d’un vert bronzé brillant, très ponctuée, avec les antennes noirâtres, terminées par une grande massue obtuse; le corselet transversal, légè- rement échancré en devant , rebordé latéralement, et les pieds tantôt d’un brun noirâtre, tantôt fauves (2). Maintenant , le second et le troisième article des antennes (1) Quelques espèces de Fabricius paraissent devoir être rapporte'es à Son genre Engis. (2) Voyez Fab. , Oliv. > GryUenb. , Schœnh. , etc. 5o6 INSECTES COLÉOPTÈRES. sont presque de la même grandeur , et la massue est alongée, en forme de cône renversé ou de poire. » Les Cerques. (Gercus. Latr. — Catheret.es. Herbst., llig. — Dermestes. Lin. , Fab. — Sphœridium. Fab. ; Gyllen. — Nitidula. Oliv.) Le corps est déprimé, avec les élytres tronqués. Les deux premiers articles des antennes sont beaucoup plus grands dans les mâles de quelques espèces que dans leurs femelles, et peut-être ce sous-genre ne devrait-il comprendre que ces espèces; les autres seraient reportées dans le précédent (i). Là y les jambes sont longues, étroites, presque linéaires; les élytres recouvrent l'abdomen et ne sont point tronquées. Le corps est ovale, avec le corselet trapézoïde; la massue des antenne^ est oblongue, les deux premiers articles sont presque égaux et le troisième n’est guère plus long que le suivant. Les Bytures. (Byturus. Lat., Schœnb. — Dermestes. Geoff., Fab. , Oliv. — Ips. Oliv.) (a). Une sixième tribu , celle des Engidites ( Engi - dites), analogue aux dernières, quant à l’échan- crure de l’extrémité des mandibules, s’en distingue en ce qu’elles ne débordent point ou de très peu , et simplement sur les côtés, le labre. Le corps est ovalaire , ou elliptique , avec l’extrémité antérieure de la tête un peu avancée en pointe obtuse ou tron- quée. Les tarses ont cinq (3) articles distincts, en- tiers, et tout au plus un peu velus en dessous; le pénultième est simplement un peu plus court que le (1) Voyez Gyllenli., ïnsect. Suec. , i, p. 245. (2) Voyez Schoenh. , Synon. irisect. , I , n , p. 95. (3) Suivant des auteurs, quelques Cryptophages , ou du moins leurs mâles, sont hete'romères. * FAMILLE DES , CLA VICORNES . 5oj précédent. Les antennes se terminent en une massue perfoliée, de trois articles; les élytres recouvrent en- tièrement Fabdomen ; les palpes sont un peu plus gros à leur extrémité. Quelques espèces, très petites, vivent dans l’intérieur des maisons, et on les trouve souvent derrière les vitres des croisées. Ces clavicornes seront réunis en un seul genre, celui De Dance. (Dacne.) Les Dacwes propres. ( Dacne. Lat. — ■ Engis , Fab. , Dej. — Erotylus. Oliv. ) Leurs antennes se terminent brusquement en une massue assez grande, orbiculaire ou ovoïde, comprimée, composée d’articles serrés, et dont celui du milieu au moins beaucoup plus large que long; le troisième article est plus long que le précédent et le suivant. Le milieu du bord postérieur du corselet est dilaté en ar- rière ou lobé, et l’extrémité supérieure du menton est avan- cée, terminée en pointe tronquée ou bidentée (i). Les Cryptophages. (Cryptophagus. Herbst., Scliœnh. — Der- 7?2(?5?e5.Lin.,Fab. — Ips. Oliv., Lat. — Antherophagus. Knoch.) Dont les antennes monilïformes , avec le second article aussi grand ou plus grand que le précédent , se terminent en une massue moins brusque, plus étroite que dans les dacnés, et espacée (2). (1) Voyez Fabricius, Syst. eleut. (2) Voyez Schœnb. , Synon. insect. , I, 11 , pag. 96. Les antennes des Antherophagus sont proportionnellement plus grosses, compose'es d’articles plus transversaux , et terminées presque graduelle- ment en massue; à partir du second jusqu’au huitième , ils sont presque e'gaux. Le Cryptophagus silaceus de M. Gyllenhall a de chaque côté du dessous de la tête, une saillie en forme de dent ou de corne. Les Tri- phylles de MM. Mégerle et Dejean ne diffèrent des Cryptophages que par le nombre des articles des tarses. 5o8 INSECTES COLÉOPTÈRES. Nous passerons maintenant à quelques tribus où le présternum est souvent dilaté antérieurement en manière de mentonnière, et qui diffèrent des pré- cédentes par leurs pieds en tout ou en partie con- tractiles ; les tarses peuvent être libres , mais les jambesau moins se replient contre leurs cuisses. Les mandibules sont courtes, généralement épaisses et dentées. Le corps est ovoïde > épais , garni d’écailles ou de poils caduques, qui le colorent diversement. Les antennes sont ordinairement plus courtes que la tête et le corselet , et droites. La tête est en- foncée dans le corselet jusqu'aux yeux. Le cor- selet est peu ou point rebordé , trapézoïde , plus large postérieurement ; le milieu de son bord pos- térieur est souvent un peu prolongé ou lobé.’ Les larves sont velues, et se nourrissent pour la plupart, de dépouilles ou de cadavres d’animaux. Plusieurs d’entre elles sont très nuisibles aux collections en-, tomologiques. Ceux donc, dont les pieds ne sont pas complète- ment contractiles, les tarses restant toujours libres, avec les jambes étroites et alongées , forment notre septième tribu , les Dermestins ( Dermestini ) , et le genre Des Dermestes. ( Dermestes. ) Les Aspidiphores. ( Aspidiphorus. Ziegl. , Dej.) Sont les seuls de cette tribu dont les antennes n’offrent que dix articles distincts ; et dont les palpes très courts et FAMILLE DES CL AVICORNES. 5og renflés inférieurement vont ensuite en pointe. Le corps est orbi cul aire (i). Parmi ceux dont les antennes ont onze articles distincts, et dont les palpes sont filiformes ou vont en grossissant, nous séparerons d’abord ceux dont les antennes ne sont point reçues dans des fossettes spéciales du dessous du cor- seîet. Le présternum avance rarement (2) sur la bouche. Bans les uns, les antennes sont terminées brusquement en une massue perfoliée, grande, formée- par les trois derniers articles. Les Dermestes propres., ( Dermestes. Lin., Geoff., Fab. ) Où les antennes sont semblables ou peu différentes dans les deux sexes* la longueur du dernier article ne surpasse jamais notablement celle des précédents. Quelques espèces font de grands ravages dans les pellete- ries, les cabinets d’histoire naturelle; aussi de Géer les dési- gne-t-il sous le nom de disséqueurs . Le Dermeste du lard , en effet, coupe et réduit en pièces les insectes des collec- tions oii il pénètre. Les autres dévorent les cadavres. Le Dermeste du lard ( D . lardarius , Lin. ; Qliv. , col. H, 9, 1, 1 ) est noir, avec la base des étuis cendrée et ponctuée de noir. Sa larve estalongée, diminuant insen- siblement de grosseur de devant en arrière, d’un brun marron en dessus, blanche en dessous, garnie de longs poils , avec deux espèces de cornes écailleuses, sur le der- nier anneau. Elle jette des excréments en forme de longs filets (3)* Les Mégatomes. ( Megatoma. Herbst, Lin. , Geoff., Fab. ) Ne diffèrent des dermestes que par la massue de leurs an- tennes, qui est beaucoup plus alongée dans les mâles que dans les femelles; le dernier article est en forme de triangle alougé ou lancéolé. (1) ISitidula orhiculala , GyUenh. (2) Le Dermestes undatus ( Megatome ) de Fabricius et les Lirnnichus font seuls exception. (%) Ajoutez D. vulpinus , mûri nus , affinis , laniarius , lesselalns , tri- fasciatus de Gyllenhall (Tnsect. Suec., I , p. il\S et suiv.). 5 10 INSECTES COLÉOPTÈRES. Le M. des pelleteries ( Dermestes pellio , Lin. ; Oliv. , ibid.j II; ii ) n’a que deux lignes et demie de long. Son corps est noir, avec trois points blancs sur le corselet, et un sur chaque étui ; ils sont formés par un duvet. La larve est fort alongée , d’un brun roussâtre, luisante, garnie de poils roux et dont ceux de l’extrémité posté- rieure forment une queue. Elle marche en glissant, et comme par secousses, ce que fait aussi i’insecte parfait, ainsi que les dermestes (i). Dans les autres , tels que Les Limnichus (Limnichus. Ziég. , Dej. ), Les antennes grossissent insensiblement, et se terminent par un article plus grand et ovoïde; elles sont grenues et se logent sous les angles antérieurs du corselet. Les mâchoires se terminent par deux lobes, dont l’extérieur étroit, en forme de palpe. Les palpes labiaux sont très petits, et le derni-er article des maxillaires est plus grand que les précé- dents, et ovoïde (2). Dans tous les sous-genres suivants, les antennes, ou du moins leur massue, se logent dans des cavités particulières et latérales du dessous du corselet. Le présternum est tou- jours dilaté ou avancé en devant, en manière de menton- nière. Ici la massue des antennes est perfoliée et non solide. Les Attagenes. ( Attagenus. Lat. — Megaloma. Ejusd. — Dermestes. Fab. ) Où la massue des antennes est fort grande, presque en scie, et composée seulement de trois articles, dont le pre- mier et le dernier , dans les mâles surtout, plus grands. Le corps est ovoïde , court , peu convexe. Le dernier arti- cle des palpes maxillaires est plus grand et ovoïde (3). (1) Ajoutez le Dermestes megatoma de Fab. , dont son Macellarius paraît être la femelle ; le D. emarginatus de Gyllenhall ; le D. undatus de Fab. Le pre'sternum, dans cette dernière espèce, s’avance sur ïa bouche. (2) Byrrhus sericeus , Duft. ; B. pygmœus , Sturm. (3) Dermestes serra, Fab. ; Attagenus serra, Lat., Hist. nat. des crust. FAMILLE DES CLAVICORNES. 5ll Les Trogodermes. (Trogoderma. Lati\,Dej. — Anthre- nus. Fab. ) Où la massue des antennes est de quatre articles au moins. Le corps est ovoïde , obîong, et les palpes' sont filifor- mes (i). La massue des antennes est maintenant solide ou formée d’articles très serrés. Le corps est ovoïde, court, tout couvert de petites écailles caduques. Le corselet est lobé postérieure- ment. Les Ânthrènes. (Anthrenus. Geoff. , Fab. — Byrrhus. Lin. ) Dont les antennes, terminées en une massue en forme de cône renversé , se logent dans des cavités courtes , prati- quées sous les angles antérieurs du corselet. Ces coléoptères sont très petits, vivent sur les fleurs en état parfait , et rongent, sous la forme de larves, les matiè- res animales sèches et particulièrement les insectes des col- lections. Ces larves sont ovales et garnies de poils, dont plusieurs sont dentelés; ils y forment des aigrettes, et les derniers se prolongent en arrière, sous l’apparence d’une queue. Leur dernière dépouille sert de coque à la nymphe. L ’A. à bandes ( Byrrlms verbasci , Lin. ; Oliv., coi. Il , 10, i, 2), gris en dessus, d’un jaune roussâtre en des- sous, avec les angles postérieurs du corselet, deux bandes transverses sur les étuis et une tache près de leur extré- mité gris (2). Les Globicornes. ( G lobi cornis. Latr. ) Où les antennes terminées en une massue globuleuse, se logent dans, .des fossettes prolongées jusque près des angles postérieurs du corselet (3). et des insect. , IX, p. a44; ejusd. , Megatoma serra , Gener» crus et in- sect. , I, vin, 105 Anthrenus viennensis , Herbst. , Col. VII, cxv , 10, k. (1) Anthrenus elongatus , Fab. 5 A. rufîcornis , Latr., Gen. crost. et insect., II , p. 5»9 ; — A. versicolor, Creutz. , Ent. vers. , 1 , 11 , 21, a Dermestes subfasciatus , Gy 11. , Insect’. Suec. , I, pag. i55. (2) Koyez Oliv. , ibid. , et Fabricius, Syst. eleut. , I , p. 106. (3) Megatoma rufitarsis , Latr. , Gener. crnst. et insect. , II, p. 35 Dermestes rufitarsis , Panz. , Faun. insect. Germ., xxxv , 6. 5 l 2 INSECTES COLÉOPTÈRES. La huitième tribu, celle des Byrrhiens (Bir~ rhii diffère de la précédente en ce que les pieds sont parfaitement contractiles, les jambes pouvant se replier sur les cuisses et les tarses sur les jambes ( j ), de sorte que l’animal semble , lorsque ces organes sont contractés et appliqués sur le dessous du corps, être absolument sans pattes et inanimé. Les jambes sont ordinairement larges et comprimées. Le corps est court et bombé. Cette tribu se compte principalement du genre Byrrhe (Byrrhus) de Linnæus. Les Nosodendres. (Nosodendron. Latr. ) Qui s’éloignent des autres bvrrlies par leur menton en- tièrement découvert, très grand , en forme de bouclier. Leurs antennes se terminent brusquement en une massue courte, perfoliée, de trois articles. On les trouve dans les plaies des arbres , de l’orme parti- culièrement (2). Les Byrrhes propres. (Byrrhus. Lin. — Cistela . Geoff. ) Diffèrent des nosodendres par leur menton de grandeur ordinaire et enclavé , du moins partiellement, par le pré- sternum , dont l’extrémité antérieure est dilatée. Dans les uns les antennes grossissent insensiblement ou se terminent en une massue alongée , formée de cinq à six articles. Le B. pilule (B. pilula , Lin. $ Oliv. , col. ïî, i3 , 1 , 1 ) , long de trois à quatre lignes, noir en dessous, d’un bronzé noirâtre ou couleur de suie, et soyeux en dessus , (1) Dans les Anthrènes , toutes les jambes se replient sur le côte' pos- térieur des cuisses; mais dans les autres, les deux antérieures se replient du côté de la tête , et les autres en arrière. (2j Latr, ibid. , ÏI , p. /j.3 ; Oliv. , Encyclop. méthod., art. Nosodendre. FAMILLE DES CLAVICOKNES. 5l3 avec de petite taches noires , entrecoupées par d’autres plus claires , disposées en lignes. M. Waudouer a découvert la larve d’une variété de cette espèce. Elle est étroite, alongée, avec la tête grosse, la plaque du premier segment grande, et les deux derniers plus longs que les autres. Elle se tient sous la mousse. Une autre espèce ( Striato-punçlatus , Bej. ), ayant des antennes conformées de la même manière, forme, à raison de ses tarses, dont le quatrième article est très petit et caché entre les lobes 'du précédent , une division particu- lière. Un autre byrrhe, très petit et hérissé de poils , a des antennes terminées en une massue de trois articles. Bette espèce forme le genre Trinode ( Trinodes ) de MM. Mé- gerie et Dejean (i).| D’après cette considération, on pourrait aussi détacher des byrrhes quelques - autres espèces analogues (2), dont la massue antennaire n’est composée que de deux articles, et dont le dernier beaucoup pîus.gros , presque globuleux. Tous les byrrhes se tiennent généralement à terre, dans les lieux sablonneux (3). On ne peut signaler les cîavieornes de notre se- conde section , quoique très naturelle, que par la réunion de plusieurs caractères; quelques-uns de ces insectes s’éloignent de tous les autres cîavi- cornes à raison de leurs antennes, de neuf ou six articles ; ce sont ceux qui, à cet égard , semîolent le plusse rapprocher de la famille suivante. Les antennes des autres cîavieornes de la même section (ï) Anthrenus hirtus , Fab. ; Panz. , Faun. insect. Germ. , XI, 16. (2) Byrrhus erinaceus , Ziegl. ; — B. setiger , Ilig. (3) Voyez , pour les autres espèces, Fabricius , Olivier , Sehœnlierr , Gyllenlxall , etc. Le G. murmidius de M. Leach appartient, suivant lui , à cette tribu. Les antennes n’ont que dix articles , dont le dernier forme une massue ovoïdo-globuleuse. Voyez le 1 3e vol. des Trans. linn. , p. 4T • TOME I. 53 I INSECTES COLÉOPTÈRES. sont composées de onze ou dix articles ; mais tantôt elles ne sont guère plus longues que la tête, et for- ment dès le troisième article une massue presque cylindrique , ou en fuseau, arquée et un peu den- s telée en scie; tantôt elles sont presque filiformes, de la longueur de la tête et du corselet; mais ici, ainsi que dans la plupart des- autres sous-genres de la même division , les tarses sont terminés par un grand article , avec deux fort crochets au bout. Ceux de quelques-uns {Hétérocère , géonsse ) n’ont que quatre articles. Le corps de ces coléoptères est généralement ovoïde , avec la tête enfoncée jusqu’aux yeux dans un corselet trapézoïde, rebordé latéralement et ter- miné postérieurement par des angles aigus , le pré- sternum dilaté antérieurement (t), et les pieds im- parfaitement contractiles. On les trouve dans l’eau, sou s les pierres, près des rivages, et souvent enfoncés dans la boue ; par la construction et la brièveté de leurs antennes, quelques-uns {Dryops^oot del affi- nité avec les gyrins. Je diviserai cette section en deux tribus (2) ; la ( | ) Les Poi amopbiles excep te's. (2) On pourrait encore partager cette section de la manière suivante : I. Antennes de onze articles. A. Antennes en massue , très courtes. a. Jambes épineuses ; tarses de quatre articles. Le G. hétérocère. b. Jambes simples 5 tarses de cinq articles. Les G . potamophile , Dryops . FAMILLE DES CLAVICORKES. 5 1 5 première, celle des Acahthopodes ( Acanthopoda ), est remarquable par leurs jambes aplaties, assez larges, armées extérieurement d’épines; les tarses courts , de quatre articles , et dont les crochets de grandeur ordinaire, et par leur corps déprimé. Le présternum est dilaté. Les antennes sont un peu plus longues que la tête , arquées, de onze articles, dont les six derniers forment une massue presque cylindrique, un peu dentée en scie ; le second est court et sans dilatation. Cette tribu se compose d’un seul genre, celui D’Hétérocère. (Heterocerxjs. Bosc, Fab.) Ces insectes se tiennent dans le sable on dans la boue , près des bords des ruisseaux ou des mares, et sortent de leurs trous lorsqu’on les inquiète par la marche ou le trépignement des pieds. La forme de leurs jambes leur permet de fouiller la terre, et de s’y cacher; les tarses peuvent se replier sur elles. C’est là aussi que vit la larve, que feu M. Miger a observée le premier. L ’Hétérocère bordé [H. marginatus , Fab.; ejusd. , H. lœvigatus , Panz., Faun. insect. Germ. , XXIXI, 12) est un petit insecte noirâtre , soyeux , avec de petites taches jaunâtres ou roussâtres , dont le nombre et la forme varient, disparaissant même quelquefois sur les élytres. M. Gyilenhal remarque que les tarses ont réellement B. Antennes filiformes ou légèrement plus grosses vers le bout, de la longueur de la tête et du corselet . Le G. eltnis. II. Antennes de neuf ou six articles. Ijes G . macro ny que , géo risse. 35* 01 6 INSECTES COLÉOPTÈ UES. cinq articles , mais dont le premier petit et oblique. ( Insect. Suec. I, p. i38 . ) La seconde tribu , celle des Macrodactyles ,( Macrodactjla )J> renferme des clavicornes à jambes simples, étroites, à tarses longs, tous composés , à l’exception d’un seul sous-genre ( géorisse) , bien distingué de tous les autres de cette tribu , par ses antennes de neuf articles, et dont les trois derniers forment une massue presque solide , de cinq ar- ticles distincts, dont le dernier grand, avec deux forts crochets au bout. Le corps est épais ou con- vexe. Le corselet est moins arrondi, et se termine le plus souvent de chaque côté par des angles aigus. Cette tribu a pour type principal le genre * Dryops ( Dryops ) d’Olivier , Ou celui de Parnus de Fabricius, qui se divise de la manière suivante : i° Ceux dont les antennes, jamais guère plus longues que la tête, sont composées de dix à onze articles qui, à partir du troisième , forment une massue presque cylindrique ou un peu en fuseau, arquée, et un peu en scie. Les Potamophiles. ( Potâmophilus. Germ. — Parnus, Fab. ) Que, sans connaître rétablissement de ce sous-genre, nous avions nommé (Regin. anim. , Ilï? p. 268) Bydere ( Hy- dera ) , ont leurs antennes à découvert, ne se logeant point dans des cavités particulières un peu plus longues que la tête, avec le premier article presque aussi long que les sui- vants pris ensemble , et le second court et globuleux. Les palpes sont saillants, la bouche est entièrement à nu, le FAMILLE DES CL AVICGRJSES. 5lJ présternum ne s’avançant point sur elle, caractère exclusive- ment propre dans cette tribu à ce sous-genre (i). Les Dryops proprement dits. (Dryops. Oliv. — Parnus. Fab, ) Dont les antennes plus courtes que la tête sont reçues dans une cavité située sous les yeux, et recouvertes, en grande partie , par le second article, qui est grand , dilaté , en forme de palette presque triangulaire, et fait une saillie en manière d’oreillette ; de là le nom d eDermeste à oreilles , donné par Geoffroy à l’espèce la plus commune (2). Les palpes ne sont point saillants. 20 Ceux dont les antennes , composées de onze articles , sont filiformes où à peine un peu plus grosses vers le bout, et presque aussi longues au moins que la tête et le corselet. LesELMis. (Elmis. Latr. — Limnius. lîig.) On les trouve dans l’èau , sous les pierres, ou sur les feuilles du nénuphar (3). 3° Ceux dont les an tennes, toujours fort courtes, n’offrent que neuf ou six articles et qui se terminent en une massue presque solide, ovale ou presque globuleuse. Xes Mâcronyques. (Macronychus. Midi., G crm. ) Ont cinq articles distincts aux tarses , le corps oblong, des antennes de six articles, dont le dernier (composé peut- être de trois ) formant une massue ovale pelles sont suscep- tibles de se replier sous les yeux (4). (1) Parnus acuminatus , Fab. ; Panz. , Faun. insect. Gérai., VI, 8; — Dryops picipes , Oliv. , III ,4 s, i-, 2. (2) Latr. , Gen. erust. et insect. , II , 55; Schoenli. , Synon. insect. , 1 , 11, p. 11 6. Le Dryops de Duméril présente quelques différences dans la longueur des pattes , la forme des antennes et du corselet, et d’après lesquelles le docteur Leach a cru devoir former avec cette espèce un genre propre , Dyops. Les autres espèces rentrent dans celui de Parnus. (3) Latr. , ibid. ,11, p. 49; Schoen. , ibid. , I n, p. 117 ; Gyllenh. , Insect. Suec, I, p. 55 1. (4) Macronychus yuadriluberculaLiis , Midi. ; Ilig. , Mag. , V ; Latr. , Gener. crust. et insect. , II , pag. 58; Parnus obscurus , Fab. ; Germ insect. Spec. nov. , I , p. 89. 5l8 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les GioRissES. (Georissus. Latr., Gyl3. — Pimelia. Fab.) Où les tarses ne paraissent composés que de quatre arti- cles ) dont le corps est court , renflé, presque globuleux , avec l’abdomen embrassé par les élytresj et dont les antennes offrent neuf articles , et se terminent en une massue ronde, formée par les trois derniers (i). La cinquième famille des Coléoptères penta- mères , celle Des PALPICORNES (Palpicornes), Nous offre , comme la précédente , des antennes terminées en massup et ordinairement perfoliée, mais de neuf articles au plus dans tous , insérées sous les bords latéraux et avancés de la tête, guère plus longues qu’elle et les palpes maxilliaires , souvent même plus courtes que ces derniers or- ganes. Le menton est grand et en forme de bou- clier. Le corps est généralement ovoïde , ou hémi- sphérique , bombé ou voûté. Les pieds sont , dans plusieurs, propres à la natation , et n’ont alors que quatre articles bien distincts, ou cinq , mais dont le premier beaucoup plus court que le suivant ; tous les articles sont entiers. Ceux dont les pieds sont propres à la natation , avec le premier article des tarses beaucoup plus court que les suivants , et dont les mâchoires sont (ij Pimelia ppgmœa, Fab.; Georissus pygmœus , Gyll., Insect. Suce., I y ni, p. 6y5 ; Trox dubius , Panz. , Faun insect. Gérai. , LXII , 5. FAMILLE DES PALPICORNES. 5 l’Q en tièremenl cornées , composeront une première tribu, celle des Hydrophiliens ( Hydrophilii ), qui embrasse le genre Des Hydrophiles (Hydrqphilus) de Geoffroy. Linnæiis n’en a formé qu’une division ( la première) de son genre Dyiiscus ; mais l’anatomie de ees insectes diffère essentiellement. Le canal digestif des hydrophiles a beaucoup d’analogie, par sa longueur, surpassant quatre ou cinq fois celle du corps , et par sa contexture , de celui des lamellicornes, et ne se rapproche de celui des carnassiers que sous le rapport des vaisseaux biliaires. Ils n’ont ni la vessie natatoire ni l’appareil excrémen- tiel qui caractérisent les hydrocanthares. Dans les fe- melles seulement, cet appareil est remplacé par des or- ganes sécrétant la matière propre à former le cocon ren- fermant les œufs, et l’anus présente, à cet effet, deux filières. Enfin, les organes génitaux masculins ont les plus grands rapports avec ceux des coléoptères de la fa- mille précédente (i). Les uns, dont le corps est tantôt ovale, oblong, et dé- primé, ou alongé et étroit, avec le corselet inégal ou rabo- teux et rétréci postérieurement, les jambes grêles, munies de petits éperons, et les tarses filiformes, peu ou faiblement ciliés et terminés par deux forts crochets , ont des antennes (toujours composéesde neuf articles) finissant en unemassue presque en forme de cône renversé, légèrement perfoliée ou presque solide, et l’extrémité des mandibules entière ou terminée par une seule dent. Ces palpicornes sont tous très petits , nagent peu ou mal, habitent les eaux stagnantes et s’en éloignent quelquefois, pour se cacher dans Ja terre (i) « La conformation et la structure des organes génitaux mâles des palpicornes justifient pleinement la place que M. Latreille leur a assignée dans le cadre entomologique, (Léon Dufour , Annal, des sc. nat. , VI , pag. 172). 520 INSECTES. COLÉOPTÈRES, ou sous des pierres. Ils composent la famille des Helophori- dées ( Helophoridea ) de M. Leach , dénomination qui nous rappelle le genre Elophorus de Fabricius. Ici la longueur des palpes maxillaires ne surpasse pas celle des antennes ou lui est même inférieure. Le chaperon est entier ou sans échancrure notable. Tantôt les palpes maxillaires sont terminés par un article plus gros et ovalaire. Les Elophores. (Elophorus. Fab. — Silpha. Lin. — Dermes- tes . Geoff. — Hydrophilus. De G. ) Ont le corps ovale, le corselet transversal, et les yeux peu élevés (i). Les Hydrochus. (Hydrochus. Germ. — Elophorus. Fab. ) Qui ne se distinguent des précédents que par leur forme étroite et alongée , leur corselet en carré long , et la proémi- nence de leurs yeux (2). Tantôt les palpes maxillaires se terminent en manière d’a- lène, ou par un article plus grêle, court et conique. Les Ochthébies. (Ochthelius. Leach., Germ. — Elophorus . Fab. — Hydrœna. Ilig. , Latr. ) Le corselet est presque semi-orbiculaire (3). Là, les palpes maxillaires, terminés par un article plus grand que le précédent, en forme de fuseau et. pointu au bout, sont beaucoup plus longs que les antennes et la tête. Le chaperon est fortement échancré. Us ont d’ailleurs le port des Ochthébies. Les Hydrænes. (Hydræna. Kugel., Leach.) (4) Les autres Hydrophiüens ont le corps ovoïde ou presque ( 1 ) Les Elophores de Fabricius, à l'exception des espèces des sous-genres suivants. (2) Elophorus eîongatus , Fab. ; E. crenuius , ejusd. ; — E. brevi s* Gyllenh.; Voyez Germ. insect. Spec. nov. , I , pag. 90. (3) E. pygmœus , Fab. ; Hydrœna riparia , Latr. ; — ■ Hydrœna mar- gipallens, Latr. ; Elophorus marinas , Gyll.; Voyez Germ., ibid. p. 90. (4) E. minimus , Fab ; GylL • Hydrœna riparia , Kugel.; H. longi- pajpis , Schœnh. ; Germ. , Faun. insect. Europ. , VIII , 6 ; Voyez , pour d’autres espèces , Germ. insect. Spec. nov. , I, p. 98. FAMILLE DES PALP1C0RNES. 521 hémisphérique et généralement convexe on bombé , avec le corselet toujours beaucoup plus large que long, et uni , les jambes terminées par de forts éperons, et les tarses le plus souvent ciliés. L’extrémité de leurs mandibules présente deux dents. Ils embrassent la famille des Hydrophi lidés {Hy~ drophilidea ) du docteur Leach , ou le genre hydrophile de Fabricius. Quelques-uns n’ont que six articles aux antennes , et leur chaperon est échancré. Tels sont Les Sperchés. (Spercheus. Fab. ) (i) Dans les suivants, les antennes sont toujours composées de huit ou neuf articles , et le chaperon est entier ou légè- rement concave au bord antérieur. Une espèce qui nous a été communiquée par notre ami M. Leach, nous a présenté des caractères singuliers, et qui m’ont déterminé à considérer cet insecte comme le type d’un nouveau sous-genre (2), celui De Globaire. (Globaria.) Que je nommerai ainsi parce que son corps est presque sphérique, comprimé latéralement , et qu’il paraît suscepti- ble de se mettre en boule, à la manière des agathidies. Ses antennes ne m’ont paru composées que de huit articles, dont le cinquième dilaté en manière d’épine au côté interne, le suivant en cône renversé, alongé, le septième cylindrique et le dernier ou le huitième conique; ces derniers articles forment une massue fort alongée, presque cylindrique et terminée en pointe. Lés palpes maxillaires sont un peu plus courts que les antennes. Les yeux sont gros et saillants. Le (1) Spercheus e ma rginatus , Fab. ; Panz. , Faun. insect. Germ., XCI, 4 M, Bourdon , naturaliste français, qui explore maintenant les états de la république de la Colombie, a le premier découvert cette espèce aux environs de Paris. (2) Il semble venir plus naturellement près de celui de Bérose de M. LeacL ; mais , à raison du nombre des articles des antennes , j’ai cru devoir le placer immédiatement après les Spercbés. On pourrait , au sur- plus , renverser cet ordre , en commençant par les sous-genres qui ont neuf articles aux antennes , et en terminant par ceux ou elles en ont un et trois de moins, ou par les Globaires et les Spercliés, 52 2 INSECTES COLÉOPTÈRES, corselet est presque semi-lunaire. Les élytres embrassent en- tièrement l’abdomen. La poitrine est dépourvue d’épine sternale. Les quatre jambes postérieures ont à leur extrémité un faisceau de soies , presque aussi long que le tarse : l’é- cusson est petit , en triangle alongé et étroit. La seule espèce connue ( G. de Leach) est petite et exotique. Je la crois de l’Amérique méridionale. Tous les autres hydropliiliens ont neuf articles aux an- tennes , et la massue est ovalaire ou ovoïde. Le corps n’est point susceptible de se contracter en boule. Les espèces les plus grandes ont les deux articles inter- médiaires de la massue antennaire, ou le septième et le huitième , en forme de rein ou de croissant irrégulier , obtus à l’un de leur bout , prolongés , arqués et pointus à l’autre, avec un vide ou écart notable entre eux • le pre mier de cette massue est cupulaire, plus prolongé au côté antérieur. Le milieu du sternum est relevé en carène , et terminé postérieurement en une pointe plus ou moins longue et très aiguë. Les palpes maxillaires sont plus longs que les antennes, avec le dernier article plus court que le précédent. Les tarses, surtout les derniers , sont com- primés , garnis d’une frange de poils ou de cils au côté interne, et terminés par deux crochets généralement pe- tits, inégaux et unidentés inférieurement. L’écusson est assez grand. Ces espèces composeront le sous-genre D’Hydrophile proprement dit (Kydrophilus. Geoff., Fab. h Leach. — Dytiscus . Lin. ) Ici l’épine sternale est fortement prolongée en arrière. Le dernier article des deux tarses antérieurs des mâles est dilaté en manière de palette triangulaire. L’écusson est grand. Ce sont les Hydrous de M. Leach (i). Les larves ressemblent à des espèces de vers, mous, à forme conique et alongée, pourvus de six pieds, avec la. tête assez grande, écailleuse, plus convexe en dessous qu’eu dessus et armée$ de mandibules fortes et crochues. Elles (i) Zooh miscel. , III, pag, 94. FAMILLE DES FALPICORNES. 525 respirent par l’extrémité postérieure du corps. Elles sont très voraces et nuisent beaucoup aux étangs , en dévorant le frai. VH. brun ( H . piceus , Fab. • Oliv., col. III, 89,1, 1 ) , est long d’un pouce et demi, ovale, d’un brun noir, comme poli ou enduit d’un vernis , avec la massue des antennes en partie roussâtre, et quelques stries peu marquées sur les ély très , dont l’extrémité postérieure est arrondie extérieu- rement et prolongée en une petite dent à l’angle interne. Il nage et vole très bien , mais il marche mal. Sa pointe sternale peut quelquefois blesser , lorsqu’on le tient dans la main , et qu’on lui laisse la liberté de se mouvoir. L’anus de la femelle a deux filières, avec lesquelles elle forme une coque ovoïde, surmontée d’une pointe en forme de corne arquée et de couleur brune. Son tissu ex- térieur est une pâte gommeuse , d’abord liquide, se dur- cissant ensuite et devenant impénétrable à l’eau. Les œufs qu’elle enveloppe y sont disposés avec symétrie et main- tenus par une sorte de duvet blanc. Ces coques flottent sur l’eau. La larve est déprimée, noirâtre, ridée, avec la tête d’un brun rougeâtre, lisse, ronde et pouvant se renverser en arrrière. Cette faculté lui donne le moyen de saisir les petites coquilles qui nagent à la surface de l’eau. Son dos lui sert de point d’appui, et c’est sur cette sorte de table qu’elle les casse et dévore l’animal qu’elles renferment. Le corps de ces larves devient flasque, lorsqu’on les prend. Elles nagent avec facilité, et ont, au-dessous de l’anus, deux appendices charnus, qui servent à les maintenir à la surface de l’eau , la tête en bas , lorsqu’elles y viennent respirer. Suivant M. Miger, qui nous a fourni ces obser- vations ( Annal, du Mus. d’hist. natur., XIV , 44 1 ) ? d’au- tres larves d’hydrophyles sont dépourvues de ces appen- dices, ne nagent point et ne se suspendent point comme les précédentes. Les femelles de ces espèces nagent diffi- cilement, et portent leurs œufs sous l’abdomen, dans un tissu soyeux; mais ces espèces appartiennent aux derniers sous-genres de cette tribu. Celui d 'hydrophile propre du docteur Leacfi se compose 52/i insectes coléoptères. des espèces dont les tarses sont identiques dans les deux sexes et point dilatés , dont l’épine pectorale se termine avec l’arrière-sternum, et dont l’écusson est proportionnellement plus petit (i). Dans tous les hydropliiliens suivants , les deux articles intermédiaires de la massue des antennes sont parfaitement transversaux, de forme régulière, point prolongés en ma- nière de dent à l’un de leurs bouts , et sans vide entre eux * le dernier est obtus ou arrondi au bout. La poitrine n’offre ni carène ni épine. Les tarses sont moins ou peu propres à la natation , peu ou point ciliés et terminés par des crochets grands, égaux et simples. Ceux dont les palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les antennes, avec le dernier article plus court que le précédent et cylindrique ) dont le corps est peu élevé, avec le bout des élytres tronqué ou très obtus, composent le genre De Limnébie ( Limnèbius ) du docteur Leach (2). Ceux dont les padpes maxillaires ne sont guère plus longs que les antennes, avec le dernier article aussi long ou plus long que le précédent, presque ovalaire et dont le corps est bombé, sont compris par le même savant anglais, dans deux autres genres. L’un , celui D’Hydrobie ( Hydrobius ) À les yeux déprimés ou peu convexes. L’ extrémité anté- rieure de la tête n’est point rétrécie brusquement, et la base du corselet est de la largueur de celle des élytres (3). Les Béroses. ( Berosus. ) Ont, au contraire, des yeux très saillants, l’extrémité antérieure de la tête brusquement rétrécie et le corselet 0) Rapportez aux Hydroiis de M. Leach , outre le piceus , les espèces suivantes de Fabricius : ater, olivaceus , rufipes , etc. Celles que celui-ci nomme Caraboides , ellip tiens , etc., sont des Hydrophiles proprement dits, pour le naturaliste anglais". (2) H. g ris eus , truncatellus , Fab. (3) Les H. scarabceoides , melanocephalus , orbicularis , etc. FAMILLE DES PALPICORNES. 52 5 "plus étroit à sa base, que les élytres. Le corps est très bombé (i)« La seconde tribu , les Sphæridiotes ( Sphœri- diota ), est formée de palpicornes terrestres, à tarses composés de cinq articles . très distincts et dont le premier aussi long au moins que le suivant. Les palpes maxillaires sont un peu plus courts que les antennes , avec le troisième article plus grand, renflé, en forme de cône renversé. Les lobes maxillaires sont membraneux. Le corps est presque hémisphérique , avec le pré- sternum prolongé en pointe à son extrémité posté- rieure, et les jambes épineuses; les antérieures sont palmées ou digitées dans les grandes espèces. Les antennes sont toujours composées de neuf articles, ou simplement de huit , si l’on considère le dernier comme un appendice du précédent. ( Voyez les taupins et plusieurs antres genres de coléoptères). Ces insectes sont petits, et habitent les bouzes et autres matières excrémentielles ; quelques espèces se tiennent près du bord des eaux. Ils composent le genre Des Sphéridies (Sphæridium) de Fabricius. Mais dont il faut séparer plusieurs espèces, ce qu’a- vait déjà fait Olivier. Le docteur Leach n’y conserve même que celles dont les tarses antérieurs sont dilatés dans les males. Tel est Le S. à quatre taches (Dermestes scarahœoides, Linn.; (1) H. luridus , Fab. 526 INSECTES COLÉOPTÈRES. Oliv. y col. II , i5 , i et 3, II, il ). 11 est d’un noir lui- sant, lisse, avec l’écusson alongé, les pieds très épineux, une tache d’un rouge de sang à îa base de chaque étui , et leur extrémité rougeâtre. Ces taches diminuent ou s’oblitèrent dans plusieurs individus. Les espèces dont les tarses sont semblables dans les deux sexes , et dont la massue des antennes est lâche- ment imbriquée , composent le genre Cercydion (î) de ce savant. On pourrait, d’après la considération de la forme des jambes , de la disposition de leurs épines ou de leurs dentelures , diviser les sphéridies en plusieurs autres coupes qui faciliteraient Fetude des espèces , et dont le nombre paraît avoir été trop multiplié (2). La sixième et dernière famille des coléoptères Pentamères, celle Des LAMELLICORNES (Lamellicornes), Nous offre des antennes insérées dans une fossette profonde, sous les bords latéraux delà tête, tou- jours courtes , de neuf ou dix articles le plus sou » vent, et terminée dans tous eri une massue, ordi- nairement composée des trois derniers , qui sont en forme de lames, tantôt disposées en éventail, ou à la manière des feuillets d’un livre, s’ouvrant ou se fermant de même , quelquefois contournées et s’emboîtant concentriquement, le premier ou l’inférieur de cette massue ayant alors la forme (1) Les Sphéridies , unipunctatum , melanoçephalum , etc.; Zool. rais- cell. , III , pag. 95. (2) Voyez , pour les autres espèces , Olivier , Schcenherr, Gyllenhaï, Dejean , etc. FAMILLE DES LAMELLICORNES. £>27 cl’ un demi-entonnoir, et recevant les autres , tantôt disposées perpendiculairement à l’axe et formant une sorte de peigne. Le corps est généralement ovoïde ou ovalaire et épais. Le côté extérieur des deux jambes antérieures est denté, et les articles des tarses , à l’exception de quelques mâles , sont entiers et sans brosses ni pe- lotte en dessous. L’extrémité, antérieure de la tête s’avance ou se dilate le plus souvent en manière de chaperon. Le menton est ordinairement grand , recouvre la languette, ou est incorporé avec elle et porte les palpes. Les mandibules de plusieurs sont membraneuses, caractère qu’on n’observe clans au- cun autre coléoptère. Souvent les mâles diffèrent des femelles , soit par des élévations en forme de cornes ou de tubercules du corselet ou de la tête , soit par la grandeur de leurs mandibules. Cette famille est très considérable, et l’une des plus belles des insectes de cet ordre, sous le rapport de la grandeur clu corps, de la variété de formes du corselet et de la tête, considérés dans les deux sexes, et souvent aussi, quant aux espèces, vivant en état parfait, de substances végétales, par l’éclat des couleurs métalliques dont il est orné. Mais la plupart des autres espèces, se nourrissant de végé- taux décomposés,, tels que le fumier, le tan , ou de matières excrémentielles, sont communément d’une teinte noire ou brune et uniforme. Quelques copropliages cependant ne le cèdent point , à cet 528 INSECTES COLÉOPTÈRES. égard aux précédents. Tous ont des ailes et la démarche lourde. Les larves ont le corps long^ presque demi cy- lindrique, mou , souvent ridé, blanchâtre, divisé en douze anneaux, avec la tête écailleuse, armée de fortes mandibules, et six pieds écailleux. Chaque côté du corps a neuf stigmates ; son extrémité pos- térieur est plus épaisse, arrondie et presque tou- jours courbée en dessous, en sorte que ces larves, ayant le dos convexe ou arqué, ne peuvent s’é- tendre en ligne droite, marchent mal sur un plan uni et tombent à chaque instant à la renverse ou sur le côté. On peut se faire une idée de leur forme par celle de la larve si connue des jardiniers , sous le nom de ver blanc, celledti hanneton ordinaire. Quel- ques-unes ne se changent en nymphe qu’au boni de trois à quatre ans ; elles se forment dans leur séjour, avec de la terre ou les débris des matières qu’elles ont rongées, une coque ovoïde ou en forme de boule alongée , dont les parties sont liées avec une substance glutineuse , qu’elles font sortir du corps. Elles ont pour aliments les bouzes, le fu- mier, le terreau, le tan, les racines des végétaux, souvent même de ceux qui sont nécessaires à nos besoins , d’où résultent pour le cultivateur des pertes considérables. Les trachées de ces larves sont élastiques, tandis que celles de l’insecte parfait sont tubulaires. Le système nerveux, considéré dans ces deux âges , présente aussi des différences FAMILLE DES LAMELLICORNES. 52g remarquables. Les ganglions sont moins nombreux et plus rapprochés dans l’insecte parvenu à sa der- nière transformation ., et les deux postérieurs jettent un grand nombre de filets disposés en rayons. D’après les observations de M. Marcel de Serres sur les yeux des insectes, ceux de la plupart des lamellicornes offrent des caractères particuliers, et qui rapprochent leur organisation de celle des yeux des ténébrionites, des blattes et autres in- sectes lucifuges. Le tube alimentaire est généralement fort long, surtout dans les coprophages, contourné sur lui- même, et le ventricule ehylifique est hérissé, de papilles , que M. Dufour a reconnu être des bourses destinées au séjour du liquide alimentaire. Les vais- seaux biliaires ressemblent, par leur nombre et leur mode d’implantation , à ceux des coléoptères carnassiers, mais ils sont beaucoup plus longs et plus déliés. Nous partagerons cette famille en deux tribus (1). La première , celle des Scarabéïdes ( Scara - bœides') , nous offre des antennes terminées en massue feuilletée et plicatile dans la plupart , com- posée, dans les autres , d’articles emboîtés , soit en forme de cône renversé, soit presque globuleux. (i) L’anatomie est, selon M. Dufour, si différente, que ces deux tribus devraient constituer deux familles. Les sections seraient alors des tribus f et formeraient quelques-unes de leurs divisions , autant de genres princi- paux ( Bousier , Aphodie , Géotrupe , Scarabée , Rutèle, Hanneton , Gla- phyre , Cétoine , pour la première tribu ). TOME I. 34 55o ITM SECTES COLÉOPTÈr.ES, Les mandibules sont identiques ou presque sem- blables dans les deux sexes; mais la tête et le cor- selet des individus mâles offrent souvent des saillies ou des formes particulières; quelquefois aussi leurs antennes sont plus développées. Cette tribu répond au genre Des Scarabées. ( Scarabæus. Lin.) Le tube alimentaire est généralement beaucoup plus long que celui des lamellicornes de la tribu suivante ou des lucanides , et P œsophage est proportionnellement beaucoup plus court. Le tissu adipeux ou l’épiploon est gé- néralement presque nul, tandis qu’ici il est bien plus pro- noncé. Mais c’est surtout par l’appareil génital masculin que les scarabéïdes se distinguent , non-seulement de ces derniers , mais encore de tous les autres pentamères. Leurs testicules, d’après les observations de M. Dufour, consistent en capsules spermatiques (des houppes selon M. Cuvier ) assez grosses, bien distinctes, pédicellées, et dont le nombre varie selon les genres. Les larves (Cuv. , Règne anim. ) ont un estomac cylin- drique entouré de trois rangées de petits cæcums, un intestin grêle très court, un colon extrêmement gros, boursouflé, et un rectum médiocre. Nous diviserons ce genre en plusieurs petites sections , établies sur la considération des organes masticateurs, des antennes, des habitudes, coupes dont la distinction a été confirmée par les recherches anatomiques du savant pré- cité. Les Coprüphages (Coprophagi ), ou les scarabéïdes de notre première section, ont des antennes ordinairement composées de neuf articles et de huit dans les autres , et dont les trois derniers forment la massue. Le labre et les mandibules sont FAMILLE DES LAMELLICORNES. 5oi membraneux et cachés. Le lobe terminant les mâchoires est aussi de cette consistance , large et arqué au bord supé- rieur et courbé en-dedans. Le dernier article des palpes maxillaires est toujours le plus grand de tous , presque ova- laire ou presque cylindrique ; mais le même des labiaux est presque toujours plus grêle que les précédents, ou très petit. Derrière chacun de ces derniers palpes est une saillie mem- braneuse, en forme de languette. Le menton est échancré. Le sternum n’offre aucune proéminence particulière, et les crochets des tarses sont toujours simples. Les tarses anté- rieurs manquent souvent dans plusieurs, soit par naissance, soit parce qu’ils sont caduques. Le tube alimentaire est toujours fort long , et cette lon- gueur est même quelquefois ( copris lunaris ) dix à douze fois plus considérable que celle du corps. Le ventricule chy- îifique, en occupantla majeure partie , est hérissé de papilles conoïdes ou en forme de clous, très replié sur lui-même et maintenu dans cet état d’agglomération par de nombreuses brides trachéennes. L’intestin est filiforme et terminé par un renflement. Les testicules des coprophages disséqués par M. Dufour, lui ont paru composés de six capsules sper- matiques, orbiculaires, un peu déprimées, ordinairement réunies, par des trachées, en un paquet, portées cha- cune sur un pédicule tubuleux, assez long, et qui aboutit à un cafial déférent de peu de longueur. Il n’v a qu’une paire de vésicules séminales; elles sont filiformes, très lon- gues et fort repliées. Cette première section répond à la troisième division du genre scarabée d’Olivier, ou à celui de Bousier ( copris),. mais en y ajoutant quelques scarabées ( aphodies ) de ce natura- liste. Les uns ont les deux pieds intermédiaires beaucoup plus écartés entre eux à leur naissance que les autres ; les palpes labiaux très velus, avec le dernier article beaucoup plus petit que les autres ou même peu distinct; l’écusson nul ou très petit et l’anus découvert. Des coprophages de cette division , propres à l’ancien con- tinent, à corps arrondi, ordinairement déprimé en-dessus ou peu bombé, semblable ou peu différent et sans cornes, 54* 552 INSECTES COLÉOPTÈRES, dans les deux sexes ; dont les antennes de neuf articles se terminent en massue feuilletée; sans écusson, ni hiatus sutu- rai indiquant sa place; dont les quatre jambes postérieures, ordinairement garnies , ainsique les tarses , de franges de poils ou de cils, sont grêles, alongées, point ou peu dila- tées à leur extrémité, tronquées obliquement et terminées par un seul éperon, robuste et en forme d’épine ou de pointe, dont le chaperon enfin est plus ou moins lobé ou denté, for- ment le genre D’Ateuchus ( Ateuchus ), de M. Weber et de Fabricius. Mais restreint depuis auxespèces dontlesélvtres ont le bord extérieur droit ou sans échancrure ni sinus, près de leur base, et mettant à découvert la portion correspondante des bords supérieurs de l’abdomen . Les jambes et les tarses des quatre derniers pieds sont garnis de longs poils; les quatre premiers articles des tarses sont généralement plus longs que dans les autres ; le premier des labiaux est presque cylin- drique ou en cône renversé ; le chaperon est le plus souvent divisé en trois lobes ou festons, et son contour présente six dents. Ces insectes , que M. Mac Leay fils, dans un livre plein de recherches et d’aperçus ingénieux, intitulé Horæ entomo - log. (i vol. , ire part. , p. i84) ? désigne sous le nom géné- rique de scarabée , comme étant celui qu’ils reçurent pri- mitivement des latins (i) , et dont il a donné, dans le même ouvrage ( part. 2e, p. 497 ) ? une excellente monographie , enferment leurs œufs dans des boules de fiente, et même d’excréments humains, semblables à de grandes pilules, ce qui leur a fait donner par quelques auteurs le nom de pilulaires. Ils les font rouler avec leurs pieds de derrière et souvent de compagnie, jusqu’à ce qu’ils aient trouvé des trous propres à les recevoir, ou des lieux oii iis puissent les enfouir. Deux espèces d’ateuchus faisaient partie du culte reli- gieux des anciens Egyptiens et de leur écriture hiérogly- phique. Tous leurs monuments nous en retracent, et sous (i) Les heüocantharos des Grecs. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 555 diverses positions, et souvent sous des dimensions .gigan- tesques, leur effigie. Ou les représentait aussi séparément, en employant même les substances les plus précieuses, comme l’or; on en formait des cachets, des amulettes, que Pon suspendait au cou, et que Pou ensevelissait avec les momies. On a trouvé Pinsecte lui-même renfermé dans quelques-uns de leurs cercueils (i)« heScarab'ée sacre de Lin næ us, ou P Ateuchus sacré (Oiiv., col. I, 3 , viii, 59), que Pon trouve, non-seulement dans toute PÉgypte , mais dans les contrées méridionales de la France, en Espagne, en Italie, et en général au sud de l'Eu- rope!, avait été regardé jusqu’ici comme Pobjet de cette superstition; mais une autre espèce, découverte dans le Sennâri par M. Cailîaud de Nantes, paraît, à raison de ses couleurs plus brillantes, du pays oii 011 la trouve, et qui fut le premier séjour des Égyptiens, avoir d’abord fixé leur attention. Celle-Ci, que j’ai nommée Y Ateuchus des Egyptiens ( Voyage à Mçroé, au fleuve Blanc, IV, p. 272 , Atl. d’hist. nat. et d’anliq., IL, lviii , 10), est verte , avec une teinte dorée, tandis que la première est noire. Le chaperon a de part et d’autre six dentelures, mais ici le vertex a deux petites éminences ou tubercules, au. lieu que celle de l’autre ou de l’A. des Égyptiens n’offre qu’une faible éminence alongée, lisse et très luisante. Le corselet, à l’exception du milieu du dos, est entièrement ponctué, et même chagriné latéralement, avec les bords dentelés. Les intervalles des stries des élvtres sont, eu outre, finement chagrinés , et offrent des points enfoncés, assez nombreux et assez larges. Le côté interne des deux jambes antérieures présente une série de petites dents. Dans notre Ateuchus sacré , ce même côté a ordinairement deux dents assez fortes. Des ateuchus ( S. œsculapius , Oliv., et une autre es- pèce , Hippocrates ) dont Je corselet et l’abdomen sont plus courts, plus arrondis et plus convexes; dont le pre- mier article des palpes labiaux est aussi plus court et (1) Voyez mon Mémoire relatif aux insecles peints et sculptés sur les monuments, antiques de l’Égypte, et les ouvrages de M de Champob iion le jeune. 554 INSECTES COLÉOPTÈRES. plus large, en forme de triangle renversé, composent le genre Pachysoma de M. Kirby (i). Les ateuchus dont les élytres ont au côté extérieur, près de leur base, une forte échancrure, sont maintenant Des Gymnqpleures. (Gymnopleurus. llig.) Les quatre jambes postérieures sont ordinairement sim- plement ciliées ou munies de petites épines, et le dernier article de leurs tarses est aussi long ou plus long que les pré- cédents pris ensemble. Le premier des labiaux est dilaté au côté interne, presque triangulaire. Le corselet a de chaque côté une fossette (2). D’autres coprophages très an. gués aux précédents, et rangés aussi avec les ateuchus par Fabricius, s’en distin- guent par leurs jambes intermédiaires, dont l’extrémité, ainsi que celle des deux dernières, souvent dilatée ou en massue, offre deux éperons ou épines. Le chaperon n’a, dans plusieurs , que quatre ou deux dents. Le premier article des palpes labiaux est toujours plus grand que le suivant , et di- laté au côté interne. Le troisième et dernier article est distinct. Viendront d’abord Les Sisyphes. (SiSYPHXis. Latr.) Qui diffèrent des autres coprophages par leur antennes n’ayant que huit articles , et à raison de la forme triangu- laire de leur abdomen. Les quatre derniers pieds sont longs, étroits, avec les cuisses en massue. Le corps est court et épais. L’écusson manque (3), (1) Outre les Ateuchus précite's, rapportez au même sous-genre les A . laticollisjvariolosus, semipunctatus , miliaris , sanctus , etc., de Fabri- cius, et quelques autres. Payez Fouvrage pre'cite de M. Mac Leay fils , et l’En tomographie de la Russie, où quelques espèces de ce sous-genre et des suivants sont parfaitement figure'es. (2) Les Ateuchus, sinuatus, pilularius ,Jlagellalus , Leei, hcenigif cu~ p reus , p ro fanus , etc. , de Fab. • le Sc.fulgidus d’Oliv. , etc. Les Ateu- chus de Fabricius , qui sont propres à F Amérique , appartiennent à d’au- tres sous-genres. M. Mac Leay fils (Hor. entom. , I, pars n , pag. 5 10) , conserve encore les Gymnopleures avec les Ateuchus ou ses Scarabe'es , mais il en fait une division dont il indique les espèces. (3) Ateuchus Schcefferi, Fab. ; — 8c. longipes , Oliv. , et quelques au- res espèces ine'dites du cap de Bonne-Espérance. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 555 Les ClüCELLIES. (Circellium. Latr.) Dont le corps est hémisphérique, bombé, avec l'abdomen presque demi circulaire, et les bords latéraux du corselet droits ou point dilatés dans leur milieu, il n’y a point d’écus son. Le chaperon offre quatre ou six dentelures (i). Les Coprobies. (Coproduis. Latr. ) Pareillement sans écusson , et dont le corps est ovoïde, point ou peu bombé, avec le milieu dos bords latéraux du corselet dilaté en manière d’angle mousse ou arrondi , l’ab- domen presque carré, et le chaperon biden té. Ces insectes sont plus particulièrement propres au nouveau continent (2). Les espèces dont les quatre jambes postérieures sont pro- portionnellement plus courtes , dilatées ou élargies notable- ment à leur extrémité , avec les premiers articles des tarses plus larges, composent le genre Choeridie ( Cliœridium ) de MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Servi lie (Encyclop. nié- thocL). -Nous réunirons encore aux coprophiîes celui qu’ils nomment Hyboma (i bld . ) . Un autre sous-genre, voisin des précédents, dont les espèces saut aussi américaines; celui qu’ils appellent Æs~ chroteSy mais que M. Balman avait publié (Ephém. Entom., 1824) avant eux sous une autre dénomination. Celle d’EuRYSTERNE. (Eurysternus.) Diffère des précédents par la présence d’un écusson. Le corps est d’ailleurs ovale - oblong, plan en dessus , avec les côtés postérieurs du corselet coupés brusquement et d’une manière oblique. Les hanches intermédiaires sont dirigées dans le sens de la longueur du corps, et parallèlement à ses côtés. Dans tous les coprophages suivants, les quatre jambes postérieures sont toujours dilatées à leur extrémité et presque en forme de triangle aiongé ; lès intermédiaires se termineu t (1) Les Ateuchus Bacchus , Hollandiœ , de Fab. (2) Les A. volvens , violaceus , triangularis , 6-jJunctalus , etc. , de Fabricias 556 INSECTES COLÉOPTÈRES. • d’ailleurs , comme dans les derniers7 par deux fortes épines ou éperons; mais la tête, ou le corselet, ou l’un et l’autre offrent, dans les mâles, des cornes ou des éminences qui les distinguent de l’autre sexe. Dans plusieurs, les trois derniers articles des antennes, en forme de demi-godets, ou semi- cupulaires, s’emboîtent ou s’empilent concentriquement. Ces insectes serapportentaux genres Onilis et Copris de Fabricius. Deux sous-genres à massue antennaire feuilletée nous pré- sentent un caractère qui leur est, dans cette section , ex- clusivement propre : le troisième article des palpes labiaux est peu ou point distinct, et le précédent est plus grand que le premier. (Les Oniticelles. ( Oniticellus. Ziég. , Dej.) Ont lecorps oblong, déprimé, avec le corselet grand, pres- que ovale et presque aussi long que large, toujours uni. L’écusson est distinct. De simples lignes élevées ou des tuber- cules de la tête distinguent les mâles des femelles (i). Les Onthophages. ( Onthophagus. La t. — Copris. Fab. ) N’offrent point d’écusson. Leur corps est court, avec le corselet assez épais, plus large que long, soit presque semi- orbiculaire, soit presque orbiculaire, mais fortement échan- cré ou tronqué en devant. La tête, et souvent aussi le cor- selet, est cornue dans les mâles. L’O. taureau ( S. taurus , Lin.; Oiiv., col. 1. 3, vin, 63 ),, petit , noir; deux cornes arquées en demi - cercle sur la tête du mâle; deux lignes élevées et transverses sur celle de la femelle. — Dans les bouses de vache. L’O. nuchicorne ( S . nu chic o rnis , Lin.; Panz. , Faun. insect. Gerrn. ï, i , etXLIX,8), petit, noir, avec les étuis gris et parsemés de petites taches noires; une éléva- tion comprimée et en forme de lame, et terminée en une pointe presque droite sur le derrière de la tête du mâle; deux lignes élevées et transverses sur celle de la femelle ; un tubercule à la partie antérieure de son corselet. Avec le précédent. (i) Dej. , Calai., p. 53. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 55j L’Afrique et les Indes orientales en offrent plusieurs autres espèces, dont quelques-unes très brillantes, mais toutes de petite taille (i). Deux autres sous-genres offrant un écusson ou un hiatus suturai, indiquant sa place, dont les pieds antérieurs sont souvent dépourvus de tarses et souvent encore plus longs, grêles et arqués dans les mâles, sont distingués de tous les autres coprophages par la forme de la massue de leurs an- tennes • son premier article, ou le septième de tous, est en forme de demi-cornet, emboîte le suivant, dont une por- tion au moins est cachée et a la figure d’un fer à cheval ; le troisième, ou le dernier, est en forme de cupule renversée. Le corselet est grand, et offre ordinairement, près du milieu du bord postérieur, deux petites fossettes. Les Onitis. (Onitis. Fab.) Où le second article des palpes labiaux est le plus grand de tous, et où l’écusson , quoique très petit et enfoncé, est ce- pendant visible. Les pieds antérieurs sont généralement plus longs, plus grêles et arqués dans les mâles. Leurs tarses manquent le plus souvent. Le corselet, un petit nombre excepté , est sans cornes (2). Les Phanées. (Phanæus. Mac L. — Lonchophorus . Germ. — Scarcibœus. Lin. — Copris , onitis* Fab.) Où le premier article des palpes labiaux est le plus grand de tous et dilaté au côté interne. Un simple vide suturai indique la place de l’écusson. Les mâles diffèrent beaucoup de leurs femelles par les proéminences, en forme de cornes, delà tête et du corselet 5 mais les longueurs respectives des pattes sont identiques. Plusieurs grandes et belles espèces de bousiers ou co- pris de Fabricius, propres au nouveau continent et plus particulièrement à ses contrées équinoxiales, composent ce sou s- genre (3). (1) Dej. , ibid. V oyez Latr. , Gener. crust. et ipsect. , Il , p. 83. (2) Consultez l’article Onitis de t Encyclopédie méthodique. (3) Ibid., article Phanee , et surtout l’ouvrage de M. Mac Leay fils. 538 INSECTES COLEOPTERES. Les Bousiers proprement dits. (Copris. Geoff., Fab. — Scarabœus. Lin.) Ne comprennent plus maintenant que ceux dont les an- tennes se terminent par une massue à trois feuillets; dont les quatre jambes postérieures sont fortement dilatées et tronquées à leur extrémité; qui n’ont ni écusson , ni vide à sa place; dont le corps est toujours épais , et diffère, en dessus', selon les sexes; et qui ont les palpes labiaux com- posés de trois articles distincts, dont le premier plus grand, presque cylindrique, point dilaté au côté interne. Les plus grandes espèces habitent les contrées de 1’ A- frique et des Indes orientales, situées entre les tropiques ou dans leur voisinage. On trouve très communément en Europe le lunaire ( S . lunaris , Lin. ; Oliv. , ibid. , v, 36), qui est long de huit lignes, noir, très luisant, avec la tête échancrée au bord antérieur, portant une corne élevée, plus longue et pointue dans le mâle, courte et tronquée dans la femelle ( $. emarginatus , Oliv. , ibid , 'Un, 64). Le corselet est tronqué en devant, avec une corne de chaque côté. Les étuis sont profondément striés (i). Ainsi que les lamellicornes des sections suivantes , les der- niers coprophages ont tous les pieds insérés à égale dis- tance les uns des autres, et un écusson très distinct. Les palpes labiaux sont glabres ou peu velus , avec le troisième et dernier article plus grand ou plus long au moins que les précédents. Les élytres enveloppent entièrement le pourtour de l’abdomen , ou lui forment une voûte, caractère qui les rapproche des scarabéïdes de la section suivante. Ces insec- tes ont d’ailleurs les plus grands rapports, quant aux an- tennes et aux pattes, avec ceux du sous -genre précédent; intitulé Horæ entomolog. , I, pars I, p. 124. H y rapporte les Scarabées suivants d’Olivier : bellicosus, Icincifer, Jasius, Mimas , Belzehut, festisvus, carnifex , etc. (1) Les Copris : Antenor , Hamadryas , Midas , gigas , bucephaius , mo- bossus, hispanus , nemetrinus, nemestrinus , saboeus , Jachus , etc., de Fa- bricius; VAteuchus Tmolus de ML Fischer ( Entom. de la Russ. , I , vin , 1 , 2 ) est un Copris. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 53g mais les différences sexuelles sont moins prononcées», et ne consistent souvent qu’en de simples petites éminences, en forme de tubercules. Tous ces coprophages sont d’ailleurs de petite taille. Plusieurs espèces paraissent dès les premiers jours du printemps. Ils composent deux sous-genre. v. Les Aphodies. (Aphodius. 1 1 i g . ? Fab. — Scaràbœus. Lin. ; Geoff. — Copris . Oliv. ) Le dernier article des palpes est cylindrique ; celui des labiaux est un peu plus grêle que les précédents, ou du moins pas plus gros. Les mâchoires n’ont point au côté interne d’appendice ou de lobe corné et denté. Le corps est rare- ment court, avec l’abdomen très bombé, et lorsqu’il offre ces caractères, le corselet n’est point sillonné transversa- lement. L ’A. du fumier ( S . finie tarins , Lin.; Panz., Faun. insect. Germ.,- XXXI , 2 ) , long de trois lignes, noir, avec les étuis et une tache de chaque côté du corselet , fauves ; trois tubercules sur la tête; des stries ponctuées sur les élytres (i). Les Psammodies. ( Psammodixjs. Gyll. ) Dont le dernier article des palpes est presque ovalaire , et le plus long et le plus épais de tous, et dont le lobe interne des mâchoires est corné et divisé en deux dents. Le corps est court, avec le corselet sillonné transversalement et l’ab- domen renflé (2). (1) Voyez Schoenh. , Synon. insect,., I, 1, p. 66; Panz., Ind. entom. , p. 7. . (2) Je n’y rapporte que le Psammodius sulcicollis de M. Gyllenhall (Insect. Suec. , I , p. 9). Los autres espèces , la première exceptée ( voye% Ægialie ), sont de vrais Aphodies. Voyez l’Encyclopédie raélhod. , article Psammodie. Le genre Euparie (Euparia) établi dans l’Encyclopédie méthodique , par MM. Lepeletier et Serville, appartient, sans aucun doute, à cette section; mais comme ils ne l’ont point signalé compléteïnent , et que je n’ai point vu l’espèce servant de type , je ne puis assigner sa place. Selon eux, les côtés de la tête sont dilatés, et forment un triangle. Les angles postérieurs du corselet sont écliancrés, et les angles huméraux des élytres 54<) INSECTES COLÉOPTÈRES. Ce sous- genre nous conduit naturellement au premier de la section suivante, celle des Arénicoles (Arenicoli). Ces sca- rabéïdes sont, avec les aphodies et les psammodies , les seuls dont les élytres recouvrent entièrement l’extrémité postérieure de l’abdomen ., de sorte que l’anus est caché; mais plusieurs caractères les distinguent de ceux-ci. Le labre est coriace et déborde le plus souvent le chaperon. Les man- dibules sont cornées, ordinairement saillantes et arquées. Le lobe terminant les mâchoires est droit et point courbé en dedans. Le troisième et dernier article des palpes labiaux est toujours très distinct, et presque aussi long au moins que le précédent. Quelques-uns exceptés , les antennes sont composées de dix ou onze articles. Ces coléoptères vivent aussi de fiente, creusent des trous profonds dans la terre, volent plus spécialement le soir, après le coucher du soleil, et contrefont les morts, lorsqu’on les prend à la main. M. Léon Dufour nous apprend que le canal digestif des géotrupes, l’un des principaux sous-genres de cette section , a un peu moins d’étendue que celui des Copris , et que le ventricule chilifique n’offre aucun vestige de papilles (Annal, des sc. natur. , III , p. 234). Ici (Geotrupides , Mac L.) la lèvre est terminée par deux lobes ou languettes saillantes ; les mandibules sont générale- ment saillantes et arquées; le labre est en tout ou en partie découvert; les antennes sont composées, dans le plus grand nombre, de onze articles. Le corps est noir ou rougeâtre , avec les élytres lisses ou simplement striées. Les mâles ont le plus souvent des saillies en forme de cornes, ou dif- fèrent extérieurement, par d’autres caractères, des indivi- dus de l’autre sexe. Ces insectes se nourfisent plus par tien fièrement de matières excrémentielles. Les uns ont neuf articles aux antennes. Les AEgialtes. (AEgialia. Latr. — ■ Aphodius. Fab.) Ont le labre très court, transversal, à peine apparent, eu- sont prolongés en avant, en manière de pointe. La seule espèce indiquée est TjE1. marron [Castanea). Ces caractères et la couleur même me font- soupçonner que ce genre est très voisin de celui d 1 Èuryslei ne de M. Bal- man , dont nous avons parlé. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 5/f I lier ; les mandibules terminées en pointe bifide; le lobe in- terne des mâchoires corné et bidenté ; le corps court, renfle, avec le corselet transversal et l’abdomen gibbeux; les quatre jambes postérieures épaisses , incisées , et dont les deux der- nières terminées par deux éperons comprimés, presque elliptiques ou en forme de spatule; les deux antérieures n’ont point de dent au côté interne ; les cuisses postérieures sont plus fortes (i). Les Chirons. (Chiron. Mac L. — Diosomus. Daim. — Sino - dendron. Fab.) Se rapprochent, par la massue des antennes, plutôt semi- pectinée que feuilletée, des lamellicornes de la seconde tribu , et y ont en effet été placés par M. Mac Leay fils; mais ils appartiennent, par l’ensemble des autres caractères, à la présente section. Leur labre est entièrement découvert, grand , cilié et quadridenté. Leurs mandibules sont robustes, en forme de triangle alongé, avec deux dents au côté in- terne. Les deux lobes maxillaires sont coriaces et inermes. Le corps est étroit, alongé, presque cylindrique, avec le corselet longitudinal , séparé de l’abdomen par un profond étranglement; l’abdomen alongé, et les jambes antérieures larges, digitées, et munies, au côté interne, à la suite de* Féperon , d’une dent soyeuse au bout. Les cuisses ont une forme lenticulaire, et les antérieures sont plus grandes. L’extrémité antérieure delà tête offre une rangée transverse de petits tubercules (a). D’autres ont onze (3) articles aux antennes. (1) Psammoclius arenarius , Gyll. , Insect. Suec.,I, pag. 6; Scara- bœus globosus , Panz. , Faun. insect. Germ. , XXXVII, 2; Aphodius arenarius , Fab. (2) Sinodendron digitatum , Fab. 5' Chiron digitatus , Mac L. , Hor. en» tom. I, parsi, pag. 107 ; Diasomus digitatus , Daim., Ephem. entom., I > pag. (3) Cette supputation est quelquefois douteuse, attendu qu'il n'est pas toujours facile de distinguer l’article qui précédé la massue, et qu’il peut, en apparence , se confondre avec le premier de cette massue. La base du second forme aussi une sorte de nœud ou de rotule , que Ton peut prendre pour un article. 542 INSECTES COLÉOPTÈRES. Quelques-uns sont distingués de tous les autres par la massue en cône renversé, et composée d’articles ou de feuil- lets contournés en manière d’entonnoir et emboîtés concen- triquement ; et par leurs mandibules entièrement dentées en scie au côté interne , offrant en dessous , surtout dans les mâles , un avancement ou corne. Le corselet est très échan- cré en devant , dans ces individus, avec les angles antérieurs très prolongés en avant. L’abdomen est fort court , presque semi-circulaire, et les dernières pattes sont peu éloignées de son extrémité. Les palpes labiaux sont un peu plus longs que les autres, avec le second article alongé et les deux autres presque d’égale longueur. Les mâchoires sont munies inté- rieurement de poils et de cils en forme de petites épines; leur lobe terminal est étroit et alongé. Le menton est en forme de triangle, tronqué transversalement à son extrémité. Tels sont Les Léthrus. (Lethrus. Scop., Fab. ) Dont les espèces, en très petit nombre, sont propres à la Hongrie et aux contrées occidentales de la Russie. Le Léthrus céphalote ( Lethrus cephalotes , Fab.; Fisch., Entom. de la Russ., 1. p. i33, XIII, i ) , distingué des au- tres espèces par sa couleur entièrement noire, son cor- selet et ses élytres lisses, est , suivant le célèbre profes- seur Gothelf Fischer , un animal très nuisible aux endroits cultivés , parce qu’il cherche de préférence les gemmes ou feuilles à peine apparentes , et les coupe net- tement avec les pinces tranchantes de ses mandibules. C’est pourquoi on l’appelle en Hongrie, où il fait beau- coup de mal aux vignes , coupeur, schneider . La poitrine avançant beaucoup au-dessous del’abdomen , et les pattes dederrière paraissant être insérées près de l’anus, il grimpe très bien, et fait son chemin de retour en reculant. Après avoir coupé le cœur d’une plante, il recule comme une écrevisse, portant sa proie dans chaque trou. Chaque trou creusé dans la terre est occupé par paire; mais du temps de l’accouplement, il se montre souvent un mâle étran- ger qui désire y être admis. Là se livre un combat véhé- ment, durant lequel la femelle, ferme l’entrée du trou et pousse toujours le mâle du derrière. Ce çombat ne FAMILLE DES LAMELLICORNES. 54$ cesse qu’avec la mort ou la fuite du mâle étranger. Ce savant en décrit trois autres espèces , inconnues avant lui {Ibid. y p. i36-i4o). Tous les autres arénicoles ont la massue des antennes composée de feuillets de forme ordinaire, et appliqués les uns sur les autres dans un même sens , ou comme ceux d’un livre. Ils composent notre sous-genre de Géotrupe ( Geo - tropes ) , ou celui de Scarabée ( Scarabœus ), de Fabricius, et dont on a détaché depuis les sous-genres suivants. Ceux dont la massue des antennes est ovale ou ovoïde, et dont tous les feuillets ont, même dans la contraction , leurs tranches ou bords totalement ou partiellement découvertes, en composent deux. Les Géotrupes proprement dits. (Geotrupes. Lat. ) Ont le labre en carré transversal , entier ou simplement denté; les mandibules arquées, très comprimées, dentées à leur extrémité et souvent sinueuses au côté extérieur ; les mâchoires garnies d’une frange très épaisse de poils; le der- nier article de leurs palpes guère plus grand que le précé- dent, mais le même des labiaux plus grand ; le menton pro- fondément échancré; les jambes antérieures alongées, avec un grand nombre de dents au côté extérieur, et un seul épe- ron ou épine à leur extrémité interne; et le chaperon en forme de lozange. Tantôt les mâles ont le corselet armé de cornes. Ce sont les ceratophyus de M. Fischer, ou les armidens de M. Zié- gier. Le G. phalangiste {S. typhœus , Lin.; Oliv., col. 1,3, vii, 5a"), noir; trois cornes avancées, en forme de pointes, et dont l’intermédiaire plus courte, au-devant du corse- let du mâle. Etuis striés. Daus les lieux sablonneux et élevés. Le G. momns (S. momus , Fab. ), découvert en Espa- gne par M. le comte Dejean , diffère du précédent par ses élytres lisses, et lui ressemble pour le reste. Le G. dispar mâle ( Ceratophyus dispar , Fisch., Entom. de la RusSr, il, xviu), espèce que l’on trouve en Italie et en Russie, a une corne sur la tête et sur le corselet. 544 INSECTES COLÉOPTÈRES. Tantôt les deux sexes sont dépourvus de cornes. Ce sont les géotrupes propres. Le G. stercoraire ( Scarabœus stercorarius , Lin. ; Oliv. , ib.y V, 3g), d’un noir luisant ou d’un vert foncé en dessus , violet ou d’un vert doré en dessous; un tubercule sur le vertex; des raies pointillées surles élytres , les intervalles lisses; deux dentelures à la base des cuisses postérieures. Le G. printanier ( S. vernalis , Lin.; Oliv., ibid., iv, si3), plus court que le précédent, se rapprochant de la forme hémisphérique, d’un noir violet ou bleu, avec les anten- nes noires et les élytres lisses. Les Ochodées. ( Ockodæus. M eg. — Melolontha. Fab.) Ont le labre fortement échancré et presque en forme de cœur tronqué postérieurement ; les mandibules eu forme de triangle alongé, et dont l’une, terminée en une pointe simple , avec une entaille en dessous , et l’autre par deux dents obtuses; le lobe extérieur des mâchoires bordé de pe- tites épines ou de gros cils, crochus au bout, avec deux pe- tites dents cornées et égales, internes ; l’autre lobe, ou l’in- terne, formé dhm pinceau de soies et rétréci en pointe; le dernier article de leurs palpes beaucoup plus long que le précédent, cylindrique; le second des palpes labiaux plus grand que les autres, et le suivant ou dernier en ovoïde tronqué. Les jambes antérieures n’ont que deux dents au côté extérieur, et l’extrémité du côté opposé ou l’interne a deux épines, dont l’inférieure plus petite. Le corps est pro- portionnellement moins élevé que celui des autres géotru- pes et sans cornes (i). Les géotrupes où la massue des antennes est grande, or- biculaire ou presque globuleuse , et dont le premier et le dernier feuillet enveloppent entièrement, dans la contrac- tion, l’intermédiaire ou le dixième, ou lui formant une sorte de boîte, composant trois autres sous-genres. Celui d’ATHYREE. (ATHYREUS.MaC L.) • Se rapproche des coprophages par ses pattes inter- et) Melolontha chrysomelina , Fab. ; Panz,, Faun, insect. Germ. , XXXI Y, 2. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 54-5 médianes plus écartées à leur naissance que les au- tres (i). Les Éléphastomes. ( Elephastqmus. Mac L. ) Sont remarquables par leur chaperon dilaté de chaque côté et prolongé , en devant, dans leur milieu, en une lame presque carrée, plus épaisse et fourchue au bout; en outre, par la longueur de leurs palpes maxillaires, qui est presque triple de celle des labiaux. Le menton est profondément échancré, et les deux mandibules sont dentées à leur extré- mité (2). Les Bolboceres. ( Bolboceras. Kirb. — Odontœus. Ziégl, — Scqmbœus. Lin. , Fab.) Où, comme dans les ochodées, dont ils se rapprochent beaucoup, l’une des mandibules est simple et Fautre bi- dentée au bout 5 où les palpes maxillaires ne sont guère plus longs que les labiaux, et dont le menton n’offre point d'échancrure. Nous eu avons une espèce en France, celle qu’on a nommée Mobilicorne {S. mobilicornis , Fab. 5 Panz., Faun. insect.j Germ., Xll, 2), elle est petite, noire en dessus, fauve en dessous, avec une corne très longue, linéaire , un peu recourbée et mobile, sur la tête; le corselet pro- fondément ponctué , canaîiculé au milieu, et muni anté- rieurement de quatre tubercules. Les ély très ont des stries pointillées. Son corps est quelquefois entièrement fauve ( S. testaceus , Fab. ). L’un des fils du célèbre voyageur et ornithologiste Le Vail- lant a remarqué que les grenouilles et les crapauds étaient très friands de cet insecte, et il s’en est procuré un grand nombre d’individus en éventrant ces reptiles (3). Notre première division des scarabéïdes arénicoles se terminera par ceux dont les antennes, ainsi que dans la pîu- (1) Horæ entomol. , 1 , 1 , p. 1 23. (2) Ibid., p. 121; Scarabœus proboscideus, Scbreib., Trans. lin. Soc., VI ,p. 189. (3) Bolboceras A ustralasiœ, Kirb. , Trans. linn. Soc. , XII , xxm , 5 ; — les Scarabées quadridens , cyclops , lazarus , de Fabricius. TOME I, 55 546 INSECTES COLÉOPTÈRES. part des autres scarabéïdes venant après , ont dix articles aux antennes. Le dernier article de leurs palpes est alongé. Les lobes maxillaires sont membraneux. Le labre est moins saillant que dans les précédents ou peu avancé. Les mandibules ne sont point ou que très peu dentées. Le chaperon est court, soit arqué et arrondi, soit avancé en manière d’angle. Ces insectes sont tous très petits, avec le corselet sans cornes. Les Hybosores. (Hybosorus. Mac L. — Scarabœus , geotrupes* Fab. ) Le premier article de leurs antennes est en forme de cône renversé et alongé , et l’article intermédiaire delà massue est enveloppé entièrement par les deux autres, ainsi que dans les derniers sous-genres. Les jambes sont étroites et aiongées. Le chaperon est arrondi par devant (i). Les Acanthoceres. ( Acanthocerus. Mac L.) Les antennes ont leur premier article fort grand, dilaté supérieurement, en forme de lame , et les bords du feuillet intermédiaire de la massue, lorsqu’elle est pliée, décou- verts. Les jambes, surtout les quatre dernières , sont lamel- liformes et recouvrent les tarses, repliés sur elles dans la contraction des pieds. Le chaperon va en pointe ou se ter- mine par un angle. Le corselet est presque semi-lunaire (2). Là, ou dans notre seconde division des arénicoles ( Trogi- des , Mac L.), les antennes, guères plus longues que la tête, sont toujours composées de dix articles, dont le premier grand et très velu. La languette est entièrement cachée par le menton. Le labre et les mandibules saut peu découverts; ces dernières parties sont épaisses. Les palpes sont courts. Le menton est très velu. Les mâchoires sont armées de dents au côté interne. Le corps, cendré ou couleur de terre, est (x) Mac L. , Horæ entom. , 1 , 1 , p. 120 ; Geotrupes arator , Fab. (2) Mac L. , Ibid. , pag. i36; A. œneus , espèce dont je dois la com- munication à l’un de nos plus habiles ingénieurs constructeurs de la ma- rine , M. Lefebure de Cerisy, et non moins instruit en Entomologie, M. Mac Leay rapporte au même genre le Trox. spirticornis de Fab. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 5/j7 très raboteux ou tuberculeux en dessus. La tête est inclinée, se termine par un angle ou va en pointe. Le corselet est court, transversal, sans rebords latéraux , sinueux posté- rieurement , avec les angles antérieurs avancés. L'abdomen est grand, bombé, et recouvert par des éiytres très dures. Les pieds antérieurs sont avancés, et leurs cuisses recou- vrent le dessous de la tête. Ces insectes produisent une stri- dulation au moyen du frottement réitéré et alternatif du pédicule du mésothorax, contre les parois internes de la ca- vité du corselet. Ces insectes se tiennent dans la terre ou dans le sable, pa- raissent ronger les racines des végétanx. Ils forment le genre Trox (Trox) de Fabricius et d'Olivier. M. Mac Leay fils en a séparé , sous le nom générique de Phobere ( Phoherus ), ceux dont les côtés du corselet sont déprimés , dilatés, et bordés d'épines et qui n'ont point d’ailes. Le bord postérieur du corselet a , de chaque côté , une forte échancrure , et le chaperon est arrondi par devant (i). Une troisième section, celle des Xylophiles ( Xylophili ) , comprendra les géotrupes de Fabricius et quelques-unes de ses cétoines. Ici l’écusson est toujours distinct, et les ély- tres ne recouvrent point l’extrémité postérieure de l'abdo- men. Les crochets des tarses de plusieurs sont inégaux. Les antennes ont toujours dix articles, dont les trois derniers for- ment une massue feuilletée , et dont le feuillet intermédiaire (1) Tj'ox horridus , Fab. 5 Mac L. , Horse entom. , I, 1, p. 13*7. Les Trox de Fabricius ne changent point de place. Voyez cet auteur, Oli- vier et Schoenher. Les genres Cryptodus et Mœchidius , que M. Mac Leay met dans sa famille des Trogidœ , immédiatement après celui de Phoberus , ont l’ex- irémité postérieure de l’abdomen découverte , et neuf articles aux an- tennes, caractères qui paraissent les éloigner du Trox. Je soupçonne que les Mæchidies, à raison de la forme et de l’échancrure du labre, et de quelques autres caractères , avoisinent les Mélolonthes. Les cryptodes se distinguent de tous les autres Scarabe'ïdes par leur menton , qui recouvre presque entièrement la bouche en-dessous, et même par les palpes labiaux, situés , ainsi que la languette , derrière lui. Ces deux genres ont été éta • biis sur des insectes de l’Australasie, et que je n’ai point vus. 35* 548 INSECTES COLÉOPTÈRES, n’est jamais entièrement caché parles deux autres ou emboîté. Le labre n’est point saillant, et son extrémité antérieure au plus est découverte. Les mandibules sont entièrement cor- nées et débordent latéralement la tête. Les mâchoires sont cornées ou de consistance solide, droite et ordinaire- ment dentées. La languette est recouverte par un menton de forme ovoïde ou triangulaire , rétréci et tronqué à son extrémité, dont les angles sont souvent dilatés. Tous les pieds sont insérés à égale distance les uns des autres. Une première division comprendra les géotrupes deFabri- cius. Les mâles diffèrent de leurs femelles par des éminences particulières, sous la forme de cornes, de tubercules, soit de la tête ou du corselet, soit de ces deux parties , et quel- quefois aussi par la forme de la dernière. Le chaperon est petit, triangulaire, soit pointu, soit tronqué ou bidenté au bout. Le labre est presque toujours entièrement caché. Ici les mâchoires se terminent par un simple lobe coriace , crustacé, plus ou moins velu , sans dents* là elles sont en- tièrement écailleuses, vont en pointe, et n’offrent qu’un petit nombre de dents, accompagnées de poils. Le menton est ovoïde ou en triangle tronqué. La poitrine n’offre point de saillie. Les crochets des tarses sont généralement égaux. L’écusson est petit ou moyen. Les couleurs tirent sur le noir ou sur le brun. Tantôt les mâchoires sont terminées par un lobe coriace ou crustacé, sans dents , et simplement velu ou muni de cils spinuliformes. Les Oryctès. ( Oryctes. Ilig. — Scarabœus. Lin.) Dont les pieds diffèrent peu en longueur, et dont les quatre jambes postérieures sont épaisses, fortement incisées ou échancrées , avec l’extrémité très évasée, comme étoilée dans plusieurs. L’O. nasicorne ( S. nasicornis , Lin. ; Rœs. , II , vi , vu ), long de quinze lignes, d’un brun marron luisant, avec la pointe du chaperon tronqué; une corne conique, plus ou moins longue, arquée en arrière, sur la tête 3 devant du corselet coupé obliquement, avec trois dents ou tu- bercules à la partie élevée et postérieure de la troncature; FAMILLE DES LAMELLICORNES. 54q étuis lisses. — îl vit , ainsi que sa larve , dans les couches de tan. On trouve7 dans le midi de l’Europe, une autre espèce, ( G. silenus , Fab.; Oliv. , col. 1,3, vin, 62, a — c. ), plus petite que la précédente, d’un brun marron plus clair; une petite corne, recourbée et pointue, sur la tête du mâle; une excavation profonde au milieu de son corselet; le dernier article de ses deux tarses antérieurs renflé , avec deux crochets très inégaux ; ély très finement et vaguement pointîliées (1). Les Agacéphales. ( Agacephala, Manh.) Dont les pieds antérieurs, dans les mâles au moins, sont plus longs que les suivants, et dont les quatre jambes posté- rieures sont grêles ou peu épaisses, presque cylindriques, légèrement dilatées à leur extrémité, sans entailles ou inci- sions latérales profondes. Le labre est entièrement caché. Le lobe terminant les mâ- choires est simplement velu. Les antennes ont dix articles, et c’est par erreur que dans i’Encyciop. méthod. (art. Sca- rabée), on ne leur en donne que neuf. J’en connais deux espèces, et l’une et l’autre du Bré- sil (2). Tantôt les mâchoires, ordinairement cornées ou écailleu- ses, sont plus ou moins dentées. Les Scarabées proprement dits. (Geotrupes. Fab.) Ont le corps épais, convexe, et le côté extérieur des man- dibules sinué ou denté. (1.) Ajoutez les Geotrupes boas , rhinocéros , stentor, etc., de Fa- bricius. Le G. orphnus de M. Mac Leay , établi sur le G. bicolor de Fab. , 11e diffère pas du pre'ce'dent. Le bord antérieur du labre est saillant ou dé- couvert. Les mâchoires sont terminées par un faisceau de cils spinuli- formes, arqué extérieurement, avec un lobe crustacé, triangulaire. La massue des antennes est presque globuleuse. Son genre Dasygnathus , qu’il place dans sa famille des Dynastide's, nous est inconnu ; mais nous soupçonnons , d’après l’exposition de ses caractères , qu’il se rapproche des précédents et du suivant. Les mâchoires ne sont point dentées. (2) Le G. Ægeon de Fabricius est peut-être congénère. 000 INSECTES COLEOPTERES. Les contrées équatoriales des deux mondes en fournis- sent des espèces très remarquables. LeV. Hercule ( S . Hercules , Lin. ) ; Oliv. , col. 1,3, i x.xm, i), long de cinq pouces, noir , avec les étuis d’un gris verdâtre , mouchetés de noir; le mâle a sur la tête une corne recourbée et dentée , et une autre lon- gue, avancée, velue en-dessous, avec une dent, de cha- que coté, sur le corselet. — Amérique méridionale. Quel- ques voyageurs l’ont nommé Mouche cornue (i). Le S . branchu ( S. dichotomus , Oliv., ibid ., xvu, i56 ), d’un brun marron ; une grande corne fourchue et à bran- ches divisées en deux, sur la tête; une autre plus petite, courbée et bifide à son extrémité, sur le corselet. Mâle. — Indes orientales. Le S . longs-bras (S. longimanus , Lin. ) ; Oliv. , ibid. , iv, 27 , d’un brun fauve, sans cornes ni tubercules sur la tête et le corselet. Les deux pieds antérieurs de moitié plus longs que le corps, et arqués. — Indes orientales. La France ne nous offre qu’une seule espèce de ce sous. genre , le S"* ponctué ( Oliv. , ibid. , VIII ,70); son corps est noir, ponctué, sans élévation en forme de corne, dans aucun sexe. Le chaperon est tronqué en devant, avec les angles de la troncature un peu relevés , en manière de dents. Le milieu de la tête offre deux tubercules rappro- chés (2). Les Phileures. (Phileurus. Lat. — Geotrupes. Fab.) Ne diffèrent des scarabées que parleurs mandibules plus étroites , sans sinus ni dents au côté externe , et par leur corps déprimé, et dont le corselet est dilaté et arrondi sur les côtés (3). (1) Cette espèce est le type du genre Dynastes de M. Kirby. Le S. Ae- tœon en forme un autre , celui de Megasoma. Voyez le i4e volume des Transactions linnéennes. (2) Les Ge'otrupes deFabricius, à l'exception des espèces pre'citées , /ormant le G. oryctes et de celles du genre suivant. (3) G. dydimus , v aigus , depressus , de Fab. Quelques espèces me'- dites du Brésil et de Cayenne , ayant quelque analogie avec les Sinodcn • FAMILLE DES LAMELLICORNES. 55 1 NoLie seconde division offre des scarabé'ides très voisins des précédents, à quelques égards, mais très rapprochés aussi de divers hannetons et particulièrement des cétoines, dont ils ont le port extérieur, mais dont l’organisation buc- cale est différente^ c’est même avecellesque Fabricîus et Oli- vier ont placé la plupart de ces insectes. Leur corps est gé- néralement plus çourt, plus arrondi, plus lisse que celui des scarabées, et orné de couleurs brillantes. La tête elle corselet sont identiques et sans éminences particulières dans les deux sexes. Le bord antérieur du labre est presque tou- jours découvert ou apparent. Les mâchoires sont entière ment écailleuses , comme tronquées au bout, avec cinq à six fortes dents au côté interne. Le menton est proportion- nellement plus court et plus large que celui des mêmes co- léoptères, et moins rétréci supérieurement. Le mésoster- num se prolonge souvent en manière de corne ou de pointe mousse entre les secondes pattes et au-delà. L’écusson est ordinairement grand. Les crochets des tarses sont continu nément inégaux. Un petit nombre excepté, ces xylophiles sont particuliers aux contrées équatoriales du nouveau con- tinent. Ici , de même que dans tous les scarabéïdes précédents , l’on ne voit point entre les angles postérieurs du corselet et Ses extérieurs de la base des élytres de pièce axillaire (i), remplissant le vide compris entre ces parties. Exposons d’abord les sous-genres où le milieu de la poi tripe ne présente aucun prolongement, en manière de pointe ou de corne. Les Héxodons. (Hexodon. OSiv., Fab.) Leur corps est' presque orbicuîaire , plan en dessous , drons, ont le corps plus épais, et lient les IJhileures avec nos Scarabées ou les Géotrupes de Fabricîus , genre dont l’élude n’a pas été assez appro- fondie , sous le rapport de l’organisation buccale. (i) Pièce latérale du mésosternum, plus grande et plus épaisse que d’ordinaire, et qui répond peut-être à cette petite écaille arrondie , nom- mée Te'gule par quelques auteurs, que l’on voit à l’origine des ailes supé- rieures des Hyménoptères. Voyez , à cet égard, le Mémoire de M. Au™ douin sur le thorax des insectes. 552 INSECTES COLÉOPTÈRES, avec la tête carrée , reçue dans une échancrure profonde du corselet , le bord extérieur des élytres dilaté, et précédé d’une gouttière, les pieds grêles, et les crochets des tarses très petits , égaux. Le labre n’est point apparent. La massue des antennes est petite. Les mâchoires sont fortement dentées (i). Les Cyclocephales. ( Cyclocephalà. Latr. — Chalepus ... Mac L. — Melolontha . Fab.) Ont le corps ovoïde , avec la tête dégagée , les élytres fai- blement rebordées, sans dilatation ni gouttière latérales , et les tarses antérieurs terminés par un article en massue, à crochets inégaux, l’un et l’autre bifides. Le bord antérieur du labre est apparent. Les mandibules sont étroites, sans échancrure ou sinus notable au côté exté- rieur, et peu débordantes (2). Dans les sous-genres suivants , le sternum s’avance en pointe conique, plus ou moins longue', pointue ou arron- die au bout , entre les secondes pattes. Le bord antérieur du labre est toujours apparent. Les man- dibules sont ordinairement crenelées ou dentées au côté extérieur. Les crochets des tarses sont inégaux. Les Chrysophores-, ( Chrysoprora. Dej.) Dont les mâles ont les pieds postérieurs très grands , avec les cuisses grosses, les jambes arquées et terminées à l’angle interne en une pointe très forte (3). (1) Voyez Olivier et Latr. , Gener. crust. , II, p. 106. (2) Les Me'lolonthes geminata , barbata , castanea , signala , ferru - ginea , melanocephala , pallens , etc. , de Fabricius. Dans les premières, les mandibules sont fortes, arquées et crochues au bout. Celles des M. si- gnala , melanocephala , etc , sont plus petites , droites , tronquées ou obtuses au bout Les sommités des mâchoires et du menton sont , en outre, garnies de poils. On pourrait, d’après cela , former avec ces es- pèces et leurs analogues, un sous-genre propre. Tous ces insectes sont de l’Amérique méridionale. (3) Melolontha chrysochlora , Latr,; Voy. de. MM. Humb. et Bonpl. , II, xv, 1, fem.*, 2 mâle; — Scarabœus macropus , Shaw., Nat. mis. * CCCLXXX, iv. FAMILLE UES LAMELLICORNES. 555 Les Rutèles. ( Rutela. Latr. — Rutela, pelidnotci. Mac L., Kirb. — Oplognathus . Kirb., Mac L. ) Dont les pattes ne diffèrent point notablement sous le rapport des proportions, dans les deux sexes; dont le men- ton est presque isométrique ; où l’écusson est petit ou de grandeur moyenne , et où la pointe sternale est courte, n’at- teignant pas l’origne des deux pieds antérieurs. Le corps est ovoïde ou ovalaire (i). Les Macraspis. (MACRASPis.Mac L.-~ Cetonia. Fab.) Qui diffèrent des rutèles, sous le rapport des proportions du menton , qui est sensiblement plus long que large ; de la forme courte et arrondie du corps ; de la longueur de l’écus- son, égalantau moins le tiers de celle des ély très, et de celle de la pointe sternale, dont l’extrémité atteint ou dépasse la nais- sance des deux pieds antérieurs. Les mandibules sont pres- que triangulaires, avec l’extrémité pointue et écliancrée. Les mâchoires ont plusieurs dents. Le menton est en forme de carré alongé, légèrement rétréci près de son extrémité supé- rieure, et sans cils à son bord supérieur. L’un des crochets des tarses ou des quatre antérieurs au moins est bifide, et l’autre entier (2). .Les Chasmodies. (Chasmodia. MacL.) Semblables aux macraspides par la forme générale du corps, les proportions de l’écusson et de la pointe sternale, mais dont les mandibules, plus étroites, ont l’extrémité obtuse et entière ; où les mâchoires n’ont que deux dents, avec un pinceau de cils; et dont le menton est en forme d’ovoïde alongé , notablement rétréci vers son extrémité supérieure , avec son bord garni de cils. Tous les crochets des tarses sont en outre entiers (3). ( 1) V oyez le Catal de la coll. de M. le comle Dejean ; M. Mac Leay fils , Horae entomol., I, pars I, et l’article Rutèle de l’Encyclop. me'thod. Les caractères des G. pelidnota et oplognathus ne me paraissent point suffisamment tranchés. (2) Item , ibid. (3) Voyez l’article Rutèle de l’Encyclop. méthod. , et l’ouvrage pré- cité' de M. Mac Leay fils. 554 INSECTES COLÉOPTÈRES, Là, une pièce axillaire (la même que celle que l’on voit à la même place dans les cétoines ou celle que M. Audouin nomme épimère ) remplit le vide compris entre les angles postérieurs du corselet, et les extérieurs de la base des élytres. Les Ometis. ( Ométis. Latr. ).(i). Le genre melolontha de Fabricius composera nos qua- trième et cinquième sections. La quatrième, celle des Phyllophages (phyllophagi) , est formée de scarabéïdes très rapprochés de ceux des derniers sous-genres; mais les mandibules sont recouvertes en dessus par le chaperon, et cachées en dessous par les mâchoires; leur côté extérieur estseul à découvert, sans déborder néanmoins; elles n’offrent point extérieurement les sinus ou les dentelures que l’on y observe dans les rutèles et autres sous-genres analo» gués. La tranche antérieure du labre est à découvert, et tantôt sous la figure d’un triangle renversé et large, et tantôt et le plus souvent sous la forme d’une lame transverse, échancrée dans son milieu. Le nombre des articles des antennes n’est point constant , et varie de huit à dix; il en est de même de ceux de la massue, et dans plusieurs, les deux sexes dif- fèrent beaucoup à cet égard,, La languette est entièrement recouverte par le menton, ou incorporée avec sa face anté- rieure, et les élytres se joignent entièrement tout le long de la suture, caractères qui distinguent ces insectes de ceux de la cinquième section. La famille des anoplognathides deM. Mac Leay, etquelques autres sous-genres, très voisins de quelques-uns de ceux de la section précédente, composeront notrupremière divi- sion. Le chaperon est épaissi antérieurement, et forme avec le labre ou seul, une facette verticale^ en triangle renversé, et dont la pointe s’appuie sur le menton. Cette dernière pièce est tantôt presque ovoïde, très velue, avec l’extrémité (i )Rutela cetonioides, Encyclop. méthod. ; — Rutela car ata , Gérai. ; —Anisoplia hislrio? Dej. , mais antennes de neuf articles. Ce sous -genre semble lier ces insectes et les precedents avec les Cétoines. FAMILLE DGS LAMELLICORNES. 555 soit arrondie, soit tronquée et sans échancrure; tantôt en carré transversal, avec le milieu du bord supérieur prolongé en manière de dent simple , ou échancré. Les mâchoires des uns se terminent par un lobe coriace ou membraneux, très velu , sans dents, ou n’en ayant que de très petites, et situées près du milieu du bord interne; celles des autres sont en- tièrement cornées , ressemblent à des mandibules, soit tron- quées ou obtuses et entières au bout, soit terminées par deux ou (rois dents. Ceux dont le menton est presque ovoïde et très velu, et dont les mâchoires se terminent par un lobe triangulaire, pa- reillement velu , sans dents ou n’en ayant que de très petites, et situées près du milieu de son bord interne, forment deux sous-genres (i). Les Pachypes ( Pachypus. Dej. — Geotrupes , Melolontha* Fab. ) Les antennes des mâles n’ont que huit articles, dont les cinq derniers composent la massue. Les mandibules sont en forme de feuillets très minces, triangulaires, alongés, et en- tièrement cachés, ainsi que le labre. Le lobe terminal des mâchoires est très petit, à peine distinct, sans dents. Le men- ton est très proéminent, avancé et arrondi au sommet. Le dernier article des palpes est le plus long de tous, presque cylindrique. Le corps est épais, avec le chaperon demi circulaire, creusé en dessus en manière de corbeille, et distingué postérieure- ment du vertex par une carène transverse. Le corselet des mâles est excavé et armé en devant d’une corne; les quatre jambes postérieures sont fortes, incisées profondément en travers, avec leur extrémité évasée et couronnée d’une rangée de petites épines ; les éperons sont grands. Les tarses sont longs, grêles, velus, et terminés par deux crochets petits, égaux et simples. Aux antennes et à la forme du chaperon près, ce sous- genre se rapproche beaucoup plus des oryctès que des han- netons (2). (1) Le sternum n’offre aucune saillie. (?.) Geotrupes cxcaoatus , Fab., mâle; Melolonthà eornuta , Oliv. , 556 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Amblyteres. ( Amblyteres. Mac L. ) Ont dix articles aux antennes , dont les trois derniers composent la massue. Le labre est découvert et lobé. Les mandibules sont fortes et écailleuses. Le lobe maxillaire est de grandeur moyenne et armé de dents cornées au côté in- terne. Le milieu de l’extrémité supérieure du menton est un peu prolongé, tronqué, avec les angles arrondis et portant les palpes; leur dernier article est ovoïde, le même des mâ- choires est fort alongé et presque cylindrique. L’écusson est grand (i). Dans les autres sous-genres de la même division, le men- ton est en carré transversal, avec le milieu du bord supé- rieur avancé en manière de dent, entier ou éch ancre. Les mâchoires sont entièrement cornées, ressemblent à des man- dibules, terminées par une forte dent, penchée, alongée, soit entière et très obtuse au bout, soit divisée à son extré- mité en deux ou trois pointes. Les mandibules sont tou- jours écailleuses et robustes. Le labre est à découvert. Les uns, et propres à l’Australasie, ont une pointe ster- nale, et les crochets des tarses entiers et inégaux. Tels sont Les Anoplqgnathes. ( Anoplognathus. Repsimüs. Leach. ) Les antennes sont composées de dix articles, et l’extrémité des mâchoires est tronquée ou obtuse et entière. Ces in- sectes sont généralement assez grands et ornés de belles couleurs (2). col. ï, 5, vu, 74? a> b, mâle; Scarabœus candidœ , Petag. , Insect. Calab. , I, 6; a, b, mâle; var. noire, observe'e aussi en Corse par M. Pejraudeau et ensuite en Sicile par M. Lefèvre; — M. atriplicis ,, Fab. , femelle d’une autre espèce. (1) Mac L. , Horæ entoin. , I, pars I , p. 142. Ce savant ne parle point des crochets des tarses , ni des différences sexuelles. D’après la description de l’espèce servant de type , le corselet n’aurait point de cornes ; les jambes antérieures ont trois dents au côté extérieur ; on n’en voit que deux aux mêmes des Pachypes. , (2) Voyez Mac Leay fils, Horæ entpmol. , I , pars I , p. 1 43 , et le ? 2e vol. des Trans. de la Soc. linn. , p. 01 et 4o5. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 55 7 Les autres, et propres aux pays chauds des deux conti- nents, n’ont point de saillie sternale; les crochets des tarses, ou l’un d’eux, sont bifides; leurs mâchoires se terminent souvent par deux ou trois dents. Tantôt les antennes ont dix articles, et l’extrémité supé- rieure des mâchoires est entière ou tout au plus échancrée ou bidentée. Les Leucothyre'es, ( Leucothyreus. Mac L. ) Où l’un des crochets tarsiers est entier et l’autre bifide. Les tarses, ou du moins les antérieurs, sont garnis de brosses en dessous; ceux-ci sont dilatés dans les mâles. Le dessous de leur tète est plus velu que dans l’autre sexe (i). Les Âpqgonies. (Apogonia, Kirb. , Mac L. ) Où tous les crochets des tarses sont bifides ( i ). Tantôt les antennes n’ont que neuf articles , et l’extrémité des mâchoires offre trois dents. #- Les Geniates. ( Geniates. Kirb. ) L’extrémité des mandibules est échancrée. Le menton des mâles offre en dessous une espèce de brosse circulaire, for- mée de poils très serrés, plane ou comme coupée en ma- nière de vergette. Les quatre premiers articles de leurs tarses antérieurs sont dilatés et garnis de brosses en dessous. L’un des crochets de tous les tarses est entier, et l’autre bifide. L’antérieur des deux premiers est accompagné à sa base, d’une lame cornée, échancrée inférieurement, arrondie au bout, formant une espèce d’ergot (3). (1) Mac L. , Hor. entom. , I , pars I , p. 1 45 ; — Melolontha sulcicollis , Germ. insect. Spes nov. , p. 124. (2) Kirb. , Trans. linn. Soc. , XII , p. l±o\; — A. gemellata , ejusd. , ibid. XXI , 9. (3) Kirb. , ibid., p. 4oi; — Geniates barbatus, ibid., xxxi , S. Les Méiolonthes obscura , lanata de Fabricius , l’espèce nommée nigrifons par M. Stevens , et décrite dans la Synon. des insect de M. Schœnh. (I, 3, app. ï i5), et probablement d’autres espèces , paraissent devoir former un sous-genre propre, voisin de celui de Géniate , mais à tarses non dilatés. 558 INSECTES COLÉOPTÈRES. Une seconde division des xylophiles, et qui comprendra 3a famille des mélolonthides de M. Mac Leay fils, nous offre les caractères suivants : le labre est en forme de feuillet transversal, et le plus souvent fortement échancré en des- sous, dans son milieu , de sorte que vu en devant, il a pres- que la figure d’un coeur renversé et à demi tronqué. Le menton est aussi long ou plus long que large , un peu rétréci avant le sommet, soit presque carré, soit presque en forme de cœur ; son bord supérieur est droit, ou plus ou moins échancré ou concave dans son milieu, mais sans dilatation en forme de dent. Les mâchoires sont ordinairement écail- leuses et armées de plusieurs ( 5 à 6 communément ) dents. On peut partager cette division en deux coupes, dont l’une embrassera le G. melolontha de Fabricius , tel qu’L liger et moi l’avions restreint; et l’autre, celui â’hoplia de ce dernier. La première de ces subdivisions pourrait con- server le nom de melolonthides , et l’autre recevoir celui àhoplides . % Nousf^lgnalerons ainsi la première. Nombre des feuillets complets de la massue de plus de trois dans plusieurs. Corps ordinairement épais. Mandibules fortes, entièrement ou en majeure partie cornées, n’offrant au plus, qu’un appendice membraneux et velu, situé dans la concavité ou. l'échan- crure du côté interne; l’extrémité supérieure fortement tronquée, avec deux ou trois dents ou saillies angulaires. Tous les tarses terminés par deux crochets ; le premier article des deux antérieurs point prolongé inférieurement en un appendice crochu. Labre ordinairement apparent. Dents maxillaires robustes. Les espèces de melolonthes de Fabricius qui formeront le sous-genre De Hanneton proprement dit ( Melolontha. Fab.) Ont les antennes de dix articles, dont les cinq ou sept der- niers , dans les mâles, et les six ou quatre derniers dans les femelles, composent la massue. Lelabreest épaiset fortement échancréen dessous. Tousles crochets des tarses sont égaux, terminés en une pointe entière et simplement unidentés à leur base. L’extrémité postérieure de Fabdomen finit le FAMILLE DES LAMELLICOKNES. plus souvent en pointe ou en un stylet, du moins dans les mâles. Parmi les espèces où la massue antennaire est de sept feuillets dans les mâles et de six dans l’autre sexe, nous ci- terons : Le H. foulon ( Scarabœus fullo y Lin. ; 01 iv. , col. 1,5, iii, 28 ) , long d’environ un pouce et demi, brun ou noi- râtre, avec trois lignes sur le corselet, deux taches ovoï- des à l’écusson ,fet beaucoup d’autres, irrégulières, sur les élytres, blanches. La massue des antennes du mâle est très grande* On le trouve sur les côtes maritimes, dans les dunes. Le H, ordinaire {S. melolontha , Lin.; 01 iv., ibid 1, 1, a — d, ) (1), noir, velu, avec les antennes, le bord anté- rieur du chaperon , les élytres et la majeure partie des pieds , d’un bai rougeâtre. Corselet un peu dilaté et mar- qué d’une impression , vers le milieu de ses bords laté- raux , tantôt noir , tantôt rouge. Quatre lignes élevées sur les élytres, dont le bord extérieur est de la couleur du fond. Des taches triangulaires blanches sur les côtés de Dabdomen. Stylet anal rétréci insensiblement en pointe. Le H. de l’ Hippocastanum (M. Hippocastani,¥dh .; 01 iv., ibid., I, 3, a, b, c.), qu’on avait d’abord confondu avec le précédent, est Un peu plus petit, plus court , plus con- * vexe, avec les élytres bordées de noir, le stylet anal pro- portionnellement plus court et resserré avant l’extrémité, qui paraît ainsi plus large et obtuse. Le tube alimentaire du hanneton commun est, suivant M. Dufour (Annal, des sc. natur. , III, p. 234), moins étendu que celui des bousiers, mais à parois plus robustes. Le ven- tricule chyîifique est tout-à-fait dépourvu de papilles, et (i) Au moment où nous livrions cet ouvrage à l’impression, celui de M. Straus sur l’anatomie de cet insecte était offert à FAcadémie royale des sciences , qui Favait fait exécuter à ses frais. Nous regrettons vivement de n’avoir pas eu le temps de mettre à profit ce beau travail. Déjà M. Léon Dufour nous avait fait connaître tout ce qui est relatif au système digestif et aux organes de la génération. M. Cliabrier avait aussi décrit et figuré avec une grande exactitude les muscles des ailes et le thorax. M. Straus a rempli parfaitement les autres lacunes. 56o INSECTES COLÉOPTÈRES, offre à sa surface des franges élégantes formées par des vaisseaux hépatiques. L'intestin grêle est suivi d'une espèce de colon , ayant des valvules intérieures, sous la forme de petites poches triangulaires, imbriquées, disposées sur six séries longitudinales, séparées par autant de cordons mus- culeux. Ce savant a souvent trouvé ces poches remplies d’une pulpe végétale verte. Les vaisseaux biliaires sont d'une struc- ture très délicate , forment des replis très multipliés et plu- sieurs d'entre eux ont , à gauche et à droite , de petits bar- billons en manière de frange. L’armure copulatrice du mâle est fort grosse, très dure, terminée par deux crochets ro- bustes, et présente , vers son tiers postérieur , une articula- tion favorable à ses mouvements. Chaque testicule est une agglomération de six capsules spermatiques, orbiculaires , comme ombiliquées et munies chacune d’un conduit pro- pre, tubuleux, de manière qu’elles ressemblent à ces feuilles désignées par les botanistes sous la désignation de peltées ou ombiliquées. Cet insecte paraît , certaines années, en si grande abon- dance, qu'il dépouille, en peu de temps, de feuilles, de grandes étendues dé bois. La larve n’est pas moins nuisible aux plantes de nos jardins. Elle est vulgairement nommée ver blanc. Une quatrième espèce, le H. cotonneux {M. villosa , Oliv., ibid. , 1,4), se distingue des précédentes par la massue des antennes, qui est de cinq feuillets dans le?s mâles et de quatre dans les femelles. Le corps est d’un brun plus ou moins foncé, quelquefois rougeâtre en -dessus, avec trois lignes grises, formées par un duvet, sur le cor- selet 'y l'écusson et le dessous du corps sont garnis d'un duvet semblable, et formant des taches sur les côtés de l’abdomen (i). Désormais la massue antennaire ne nous présentera, dans les deux sexes , que trois feuillets. (0 Ajoutez 31. hololeuca , Fisch. , Ëntom. de la Russ. , II , xxviii , 3 ; — ejusd. , M. 'Anketeri , 4 i — M. pilosa , Fab. ; Fisch.9, ibid. , 9 . — M. occidentalis , Fab., etc. Voyez Schoenh. , Synon. insect. , I, 3 , p. 1 62. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 56 L Lés Rhisotrogues. ( Rkisotrogus. Lat. ) Ressemblent parfaitement aux hannetons , quant à la forme générale du corps , celle du labre et des tarses ; mais leurs antennes, de neuf ou dix articles, n’ont que trois feuillets à la massue (i). Les Ceraspis. (Ceraspis. Lepel., Serv.) Ont au milieu du bord postérieur du corselet deux petites incisions longitudinales, et l’espace compris forme une dent, dont l’extrémité est reçue dans une échancrure cor- respondante de l’écusson. Les antennes ont dix articles. Tous les crochets des tarses, à l’exception des antérieurs, sont inégaux; le plus fort des intermédiaires est entier dans le mâle; les autres et les six dans la femelle sont bifides. Le corps est recouvert ou parsemé de petites écailles. On n’en connaît que peu d’espèces et toutes du Bré- sil (2). Les Aréodes. ( Areodes. Leach , Mac L. ) Ont dix articles aux antennes, le sternum cornu, et tous les crochets des tarses égaux dans les individus présumés femelles ( Lepel. et Serv. ), et inégaux dans les mâles; le plus gros des deux antérieurs de ceux-ci est bifide, et tous les au- tres sont entiers. Ces insectes ont des couleurs brillantes (3). Tous les phyllophages précédents, quelques-uns exceptés, nous ont présenté des antennes de dix articles. Dans tous les (1) Comme il n’est pas toujours facile de bien distinguer le nombre des articles qui précèdent immédiatement la massue des antennes , je réunis le genre que j’avais nommé Amphimalle , et où ces organes n’ont que neuf articles, à celui de Rhisotrogue. Les M. solstilialis , pini, serrata , fervidci , aira f œquinoxialis , rufteornis , etc., de Fabricius. Le troisième article paraît se décomposer. (2) Le Ceraspis pruinosa de MM. Lepel. et Serv. (Encycl. méthode) esL le M. bivulnerata de M, Germar. Le M, . variegata de celui-ci me pa- raît être aussi un Ce'raspis. (B) Mac L. , Hor. entom. , I , pars I, p. i58. TOME I. 36 502 INSECTES COLÉOPTÈRES. suivants et de la même division , ou celle des melolonthi- des, nous n’en compterons plus que neuf. Ici tous les crochets des tarses sont égaux; l’un des deux antérieures au plus est quelquefois plus gros. Les Dasyus. (Dasyus. Lepel. et Serv. ) Où les crochets des deux tarses antérieurs, du moins dans les mâles , sont bifides , et les autres entiers (i). Les Seriques. (Serica. Mac L. — Oma/opia. Dej.) Qui ont tous les crochets des tarses bifides, le corps ovoïde, bombé ( soyeux et souvent avec un reflet chan- geant ) , avec le corselet beaucoup plus large que long (2). Les Diphucephales. ( Diphucephala. Dej. ) Ont aussi tous les crochets des tarses bifides; mais le corps est étroit, alongé, avec le corselet presque carré. Les pre- miers articles des quatre ( mâle) ou deux ( femelles)] tarses antérieurs sont courts et garnis en-dessous de brosses; ces mêmes articles sont dilatés ou plus larges aux quatre pre- miers tarses des mâles. Le chaperon est fortement et angu- lairement échancré. Ces insectes sont propres à LÀustralasie (3). Les Macrodactyiæs. ( Macrodactylus. Latr. ) Ressemblent aux diphucéphaîes , quant aux crochets des tarses et à Falongement du corps; mais ici le corselet est plus long , presque hexagonal , et tous les articles des tarses sont semblables dans les deux sexes, alougés et simplement velus. Ces insectes sont particuliersau nouveau continent (4). Là, les crochets des tarses intermédiaires sont seuls iné- gaux. (1 j Encyclop. mëthod. , article Scarabéïdes. (2) Mac L. , Hor. entom, , ï , pars I , p, 1 4 6 • Les 31. brunnea , varia » hilis , ruricola , etc., de Fabricius. M. Mac Leay dit que les antennes ont dix articles, mais je nén ai compte' que neuf. La longueur et la forme de ceux des tarses varie. (3) lŸlelolontha colaspidoides , Schôenh. , Synon. insect. , I, 3 app. , pag. 101 . Voyez le Catal. de la coll. de M. le comte Dejean , p. 53. (4) M. subspinosa , Fab. , et plusieurs autres espèces ine'dites. FAMILLE LES LAMELLICORNES. 563 LesPLECTRis. ( Plectris. Lèpel . etServ.) Le plus gros’ de ces crochets et les deux des autres tarses sont bifides; le premier article des tarses postérieurs est fort long (i). Dans les autres, tous les crochets des tarses sont inégaux; ceux des deux postérieurs au moins sont toujours entiers; Fun au moins des deux ou quatre tarses antérieurs des mâ- les et quelquefois des femelles , est bifide. Les Popiltes. ( Popîlia. Leach. ) Où le sternum s’avance, entre les premières pattes, en manière de lame comprimée et tronquée ou très obtuse (2). Les Euchlores. (Euchlora. Mac L. — Anomala . Meg., Dej.) N’ayant point de saillie sternale; où l’un des crochets des quatre tarses antérieurs est bifide dans les mâles, et où Je corps est bombé , avec le chaperon court et transversal (3). Les Anisoplies. (Anisoplia. Meg., Dej.) Pareillement sans prolongement sternal , mais où Fun des crochets des quatre tarses antérieurs est bifide dans les deux sexes, où le dos est déprimé, et le chaperon ordinaire- ment rétréci en devant et relevé à son extrémité (4). Les Lépisies. (Lepisia. Lepel. et Serv. ) N’offrant pas non plus de corne sternale, et distincts des précédents par leurs quatre tarses antérieurs , dont les deux crochets sont bifides (5;. Les Jîoplides , ou les phyllophages de notre troisième et dernière division , ont les mandibules petites, déprimées. ( i) Encyclop. raéthod., article Scarabéïdes. (2) Trichius z-punctatus , Fan. (3) Les M. uiridis , bicolor, errans, marginata , cfanocephala , vàis , Julii , Fruchii , holosericta aurata, etc., deFab. Voyez Mac L., Hcr. entorn. , I, pars I, p. 1 47 - Le genre Mimela de M. Kirby me paraît se rapprocher beaucoup de celui d’Euchlore; mais n’en ayant vu aucun in- dividu, je me borne à cette simple indication. (4) Les M. horticolci , Jloricola , aroîcola , fruticola , agricola , U- neata , etc. , de Fab. (5) Encyclop. méthod. , article Scarabéïdes. 36: 564 INSECTES COLÉOPTÈRES, comme divisées longitudinalement en deux parties, dont l’interne membraneuse et l’autre cornée; l'extrémité supé- rieure n’offre point de dentelures sensibles. Le labre est ca- ché ou peu apparent (i). Les mâchoires n’ont souvent que de petites dentelures. Le corps est court, déprimé, large, avec les élytres Rétrécies postérieurement, au côté extérieur. Les deux derniers tarses n’ont ordinairement qu’un seul crochet; dans ceux o*ii tous en ont deux (Dicranie) , le pre- mier article des tarses antérieurs est prolongé inférieure- ment, et, offre au côté interne , une forte dent crochue. M. Léon Dufour remarque que le canal digestif des ho- plies est beaucoup moins long que celui des hannetons , et qu’il se rapproche davantage de celui des cétoines. Le ven- tricule chylifique est lisse et flexueux. L’intestin grêle est moins court que dans les hannetons, et présente souvent à son origine un renflement ovoïde. Il est suivi d’un gros in- testin alongé, dépourvu d’anfractuosités valvuleuses. Le rectum en est distinct par un bourrelet et bien marqué. Les organes de la génération ne diffèrent presque pas de ceux du hanneton. Les Bicranies. (Dicrania. Lepel. et Serv. ) Ont deux crochets, tous égaux et bifides, à tous les tarses, et dont les deux antérieurs ont leur premier article pro- longé inférieurement en une dent crochu. Le corps est très lisse, sans écailles , avec l’écusson assez grand, deux fortes épines à l’extrémité des quatre jambes postérieures; le bout inférieur des deux dernières jambes est dilaté. Ces insectes habitent le Brésil (2). Les Hoplies, (Hoplia. Ilig. ) Ont un seul crochet aux deux tarses postérieurs ; les deux des autres sont inégaux et bifides. L’extrémité des quatre dernières jambes est couronnée par de petites épines, et dont aucune n’est manifestement plus longue que les autres. Le (1) Dans les derniers sous-genres précédents, cette pièce, vue en de- vant, n’offre non plus qu’une tranche linéaire, transverse, entière, ou légèrement échancrée dans son milieu. (2) Encyclop. méthod. , article Scarubéïcks . FAMILLE DES L AM E LL-ÏCOR.K ES « 565 corps est généralement garni d’écaiiles. Le chaperon est pres- que carré ou presque semi-circulaire. Les cuisses des deux pieds postérieurs sont médiocrement renflées, et leurs jambes sont longues, droites, sans dent crochue à leur extrémité. On trouve très communément dans le midi de la France, près des bords des ruisseaux ou des rivières, la plus belle espèce connue de ce sous-genre , Y H. violette ( H. for- tnosa , 1 lig. ) Melolontlia farinosa , Fab.j Oliv., col. i, 5 , il , i4 , a , c. ). Ses antennes ont neuf articles. Tout son corps est recouvert d’écailles brillantes, argentées, dont les supérieures ont un reflet d’un bleu violet, et dont les inférieures sont un peu verdâtres ou dorées. Les antennes de quelques autres ont dix articles (i ). Les Monocheles. ( Monocheles. llig. ) Ne diffèrent des hoplies que par leur chaperon , qui est en forme de triangle tronqué à son extrémité antérieure, et parles deux pieds postérieurs, dontles cuisses son ttrès grosses, et dont les jambes sont courtes, avec une forte dent crochue à leur extrémité (a). Des scarabéïdes, très voisins des derniers de la section précédente, et qu’on avait d’abord réunis avec eux dans le genre méloionthe, mais dont les paraglosses ou les deux divisions de la languette font saillie au-delà de l’extrémité supérieure du menton , et dont les élytres sont béantes ou un peu écartées du côté de la suture , à leur extrémité pos- térieure, ce bout étant rétréci en pointe ou arrondi, com- posant une cinquième section, celle dés Ànthqbies {an- thobii. ) Les antennes ont neuf à dix articles, dont les trois der-: niers forment seuls la massue dans les deux sexes. Le lobe terminant les mâchoires est souvent presque membraneux, soyeux, en forme de pinceau, coriace, et dentelé au bord interne dans les autres.. Le labre et les mandibules sont plus ou moins solides selon que ces parties sont à nu ou cachées. Ces insectes vivent sur les fleurs ou sur les feuilles. (i) Voyez Latr. , Gener. crust. et ’rnseel. , Il , p. i <5. (a) Eucyelop. mcîbod. , article Scarabéïdes. 566 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les nos ont les mandibules et le labre saillants, et deux crochets entiers et égaux à tous les tarses. Lés antennes ont dix articles ; les palpes maxillaires sont un peu plus gros vers le bout , avec le dernier article court ou peu alongé et tronqué ; les mandibules sont cornées. Quelques-uns de ces insectes habitent le nord de l’Afri- que et d’autres contrées situées sur la Méditerannée; la plupart des autres fréquentent les pays élevés de l’Asie occi- dentale. Dans ceux-ci , le premier article de la massue des antennes est concave, et emboîte les autres. Les Glaphyres. ( Glaphyrus. Latr. ) Ont le bord interne des mandibules dentelé et un au- gle aigu à l’autre bord; la massue des antennes presque ovoïde; les téguments fermes et les cuisses postérieures ren- flées. Les palpes maxillaires sont notablement plus grands que les labiaux, avec le dernier article plus long que le précédent. Le lobe interne des mâchoires est en forme de dent ; l’extérieur ou le terminal est coriace. Le corselet est oblong. Les pieds postérieurs sont grands (i). Les Amfhicomes. ( Amphicoma. Latr. ) Ont des mandibules arrondies et arquées au côté exté- rieur, sans dentelures au bord interne; la massue des an- tennes globuleuse, l’abdomen mou, et tous les pieds de grandeur ordinaire. Le chaperon est très rebordé. Les jambes antérieures ont trois dents au côté extérieur. Les quatre premiers articles de leurs tarses sont fortement ciliés dans les mâles. Dans ce sous-genrç et le suivant, les mâchoires se termi- nent par un lobe membraneux, étroit, alongé, en forme de lanière. Leurs palpes ne sont guère plus longs que les labiaux, et la longueur de leur dernier article ne surpasse guère celle du précédent (à), * 1 (i) Latr. , Gener. crust. et insect, , II, pag. i iy, (i) Voyez Latr. , Gener. crust et insect , II , pàg. 118; G. amphU epma , ï> <• division,. FAMILLE DES LAMELLICORNES. Daii s ceux là, tels que Les Ajnthipnes. ( Ànthipna. Escholtz. ) La massue des antennes est formée de feuillets libres et ovale. Le chaperon n’est point rebordé en devant; la portion médiane de la tête forme avec lui une plaque en carré long , rebordée latéralement et postérieurement. Les jambes anté- rieures ont deux dents au côté extérieur. Les quatre pre- mi ers articles des tarses sont dilatés et en forme de dents , dans les mâles. Ces insectes ressemblent d’ailleurs aux amphicomes (i). Les autres ont le labre et les mandibules recouverts ou point saillants, et quelques-uns au moins des crochets de leurs tarses sont bifides. Le menton est alongé et velu. Tantôt, tous les tarses ont deux crochets. Les antennes n’ont jamais que neuf articles. Le chaperon est ordinaire ment transversal. Les palpes sont peu alongés, avec le der nier article ovalaire. Ici les pieds postérieurs diffèrent peu des autres. Les Chasmopteres.(Chasmopterus. Dej. — Melolontha . lîüg.) Ont tous les crochets des tarses bifides; le lobe terminal des mâchoires étroit, alongé, avec deux dents écartées au bord interne; le corps presque ovalaire, avec le corselet arrondi, et les élytres d’égale largeur partout (2). Les Chasmés. ( Chasme, Lepel. et Serv. ) Ne paraissent différer des chasmoptères que par les cro- chets des deux tarses postérieurs, dont le plus gros est seul bifide (3). Là, les pieds postérieurs ont, du moins dans les mâles, les cuisses très grosses, dentées, les jambes épaisses et ter- minées par un fort crochet. (1) Amphicoma abdominalis , Latr., Gen. crust. et insect.. Il, p. i 19 ; M. alpina , Oliv. , col. I, 5 , x , 1 1 2. (2) Voyez Dej., Catal. de sa coll. des Cole'opt , p. 60. (3) Encyclop. melhod. . art. Scarabemes, 568 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Dichèles. (Dicheles. Lepel. et Serv. — Melolontha * Fab., Oliv.) Le corps est court , peu velu , avec les élytres rétrécies vers leur extrémité, en triangle alongé. Les pieds postérieurs sont en partie contractiles. Tous les crochets des tarses sont égaux et bifides. Le lobe terminal des mâchoires est dentelé le long du bord interne , comme dans les hoplies, dont ce sous-genre se rapproche beaucoup (i). Tantôt les deux tarses postérieurs n’ont qu’un seul cro- chet ( ceux des autres sont inégaux et bifides ). Quelques-uns n’ont? comme les précédents, que neuf arti- cles aux antennes. Les Lepitrix. ( Lepitrix. Lepel. et Serv. — Trichius , Me- lolontha. Fab. ) Le corps est court, avec le corselet plus étroit que l’abdo- men , presque carré, un peu rétréci postérieurement; l’ab- domen large, et les pattes postérieures grandes. Le dernier article des palpes maxillaires est beaucoup plus long que dans les sous-genres précédents. Le lobe terminal des mâ- choires est très petit, en forme de triangle court (2). Les autres ont dix articles aux antennes. Le corps est court, très velu, avec le chaperon en forme de triangle alongé, tronqué ou très obtus au bout : les palpes saillants, terminés par un article long et cylindrique, le lobe maxillaire long, étroit, saillant à son extrémité, sans dents; l’abdomen grand, et les pieds postérieurs longs. Les Pachycnemes. ( Pachycnemtjs. Lepel. et Serv. — Me- lolontha , Trichius. Fab. ) Ont les élytres rétrécies vers leur extrémité, les cuisses et les jambes des deux pieds postérieurs renflées; celles-ci pres- que en massue , avec l’un des deux éperons du bout beau- coup plus fort que l’autre. Les Anisonyx. ( Anisonyx. Lat. — Melolontha. Fab.) Dont les élytres forment un carré long, arrondi posté- (i)Encyclop. méthod. , art. Scarabe'ides. £?.) Ihll. y item,. FAMILLE DES LAMELLICORNES» 56g rieurement; où les jambes postérieures sont presque cylin- driques , ou en forme de cône alongé , avec les deux éperons du bout de grandeur égale. La sixième et dernière section des scarabéïdes , celle des Mélitophiles (Melitophili) , se compose d’insectes dont le corps est déprimé, le plus souvent ovale, brillant, sans cornes, avec le corselet trapéziforme ou presque orbiculaire; une pièce axillaire occupe, dans le plus grand nombre, l’es- pace compris entre les angles postérieurs et l’extérieur de la base des élytres. L’anus est découvert. Le sternum est sou- vent prolongé en manière de pointe ou de corne avancée. Les crochets des tarses sont égaux et simples. Les antennes ont dix articles, dont les trois derniers forment une massue, toujours feuilletée. Le labre et les mandibules sont cachés , en forme de lames aplaties, entièrement ou presque entière- ment membraneuses. Les mâchoires se terminent par un lobe soyeux, en forme de pinceau, sans dents cornées. Le men- ton est ordinairement ovoïde, tronqué supérieurement, ou presque carré, avec le milieu du bord supérieur plus ou moins concave ou échancré. La languette n’est point sail- lante. Des observations anatomiques faites sur plusieurs de ces insectes par M. Léon Dufour , l’on peut conclure qu’ils sont, de tous les scarabéïdes, ceux où le tube alimentaire est le plus court. Le ventricule chylifique a, communément, sa tunique externe couverte de fort petites papilles superfi- cielles, en forme de points saillants. Le renflement qui ter- mine l’intestin grêle n’est point caverneux, comme celui des hannetons. L’armure copulatrice des mâles diffère aussi de celle de ces derniers. Les capsules spermatiques sont au nombre de dix ou de douze par chaque testicule. Leurs con- duits propres ne confluent pas tous ensemble en un même point, pour la formation du canal déférent, mais ils s’a- bouchent entre eux de diverses manières. Le nombre des vésicules séminales est d’une ou trois paires. Le conduit éjâculateur se contourne et se renfle beaucoup, avant de pé- nétrer dans l’appareil copulateur( Voyez Annal, des scienc. n-atur.j tom. 111, p. ^35, et IV, p. 178. ) Les larves vivent dans le vieux -bois pourri. On trouve OJO INSECTES COLÉOPTÈRES. l’insecte parfait sur les fleurs, et souvent aussi sur les troncs d’arbres d’où il suinte une liqueur qu’ils sucent. Cette section est susceptible de se partager en trois divi- sions principales qui correspondent , la première, au genre trichius de Fabricius; la seconde, à celui de goliath de M. de Lamarck ; et la troisième , à celui de cetonia du premier, mais réduit et simplifié par le retranchement du second genre, ainsi que des rutèles et autres coupes analogues. Les méiitophiles des deux premières divisions n’ont point de saillie sternale bien prononcée ; la pièce latérale du mé- sosternum que nous avons désignée par l’épithète d’axil- laire (épimère d’Àudouin) ne se montre point générale- ment en dessus, ou n’occupe qu’une portion de l’espace compris entre les angles postérieurs du corselet et la base extérieure des élytres. Le corselet ne s’élargit point de de- vant en arrière, ainsi que dans les cétoines. Le côté exté- rieur des élytres n’est point brusquement rétréci ou unisinué, un peu au-dessous des angles huméraux, comme dans ces derniers insectes. Mais un caractère qui nous paraît plus rigoureux, c’est qu’ici les palpes labiaux sont insérés dans des fossettes latérales de la face antérieure du menton, de sorte qu’ils sont entièrement à découvert , et que les côtés de ce menton les débordent même à leur naissance et les protègent par derrière. Dans les deux premières divisions, ces palpes sont insérés sous les bords latéraux du menton ou dans les bords mêmes, de manière que les premiers articles ne paraissent point, vus par devant. Les uns ( trichides ) ont le menton soit presque isométri- que, soit plus long que large, et laissant à découvert les mâchoires. Ce sont : Les Trichies ( Trichius. ) de Fabricius. La T . noble (Scarabœus nobilis7 Lin.* Oliv. , col. 1, 6, 111, 10), longue d’environ un demi-pouce, d’un vert doré en dessus, cuivreuse, avec des poils d’un gris jau- nâtre , en dessous; sur les fleurs ombeüifères. La T. rayée ( S. fasciaius , Lin. ; Oliv., ibid., ix, 84 ), un peu pi us petite, noire, avec des poils épais, jaunes; étuis de cette dernière couleur, avec trois bandes noires, trans- FAMILLE DES LAMELLICORNES. 5jl verses, interrompues à la suture. Très commune, au printemps, sur les fleurs. La T. ermite (S. eremiiay Lin.; Oliv. , ibid . , ni, 17 ), grande, d’un noir brun ; bords de la tête relevés; trois sil- lons sur le corselet. Sur le tronc des vieux arbres, dans l’intérieur desquels vit la larve. La femelle de la T. hemiptère ( S. hemipterus , Lin.; Oliv., ibid. 7 IX, 83 , xi , io3 ), et celles de quelques autres espèces de l’Amérique septentrionale sont remar- quable^ par la tarière cornée, en forme de dard, de l’ex- trémité postérieure de leur abdomen , et leur servant à introduire leurs œufs. Ces espèces se tiennent communément à terre, où elles marchent très lentement. Le dernier article de leurs pal- pes maxillaires est proportionnellement plus court et plus épais que celui des autres tri chies ; il m’a paru que le pre- mier des tarses postérieurs excédait beaucoup plus en longueur le suivant, tandis que, dans les autres trichies, il n’est guère plus long (1). La seconde division ( Golicilhides ) se distingue de; la précédente, sous le rapport du menton, qui est beaucoup plus grand, large, et recouvre les mâchoires. Ici le menton est concave dans son milieu, ayant la figure d’un cœur élargi, ou d’un carré transversal. L’extrémité antérieure du chaperon n’est ni dentée ni cornue. Le cor- selet est en forme decœur tronqué aux deux bouts et ré- tréci brusquement en arrière, ou bien en forme de carré transversal, arrondi latéralement. Le premier article des antennes est fort grand, triangu- laire, ou en cône renversé. Les palpes sont courts; Je der- nier article des maxillaires est alongé. Le côté extérieur des deux premières jambes offre deux dents. Les Platygenies. (Platygenia. Mac L. ) Leurs corps est très aplati, avec le corselet presque en forme de cœur , largement tronqué aux deux bouts; les mâ- choires terminées par un faisceau de poils, et dont Je lobe (1) T'oyez Schœnh. , Synon. insect. , I, m , p. 99. 5 7 2 INSECTES COLÉOPTÈRES, interne est triangulaire , échancré au bout , le dernier article de leurs palpes ovoïdo-cyiindrique; le menton presque carré, échancré au milieu du bord supérieur et un peu sur les côtés j et les jambes postérieures très velues au côté interne (î). Les Cremastqcheiles. ( Cremastocheilus. Knoch. ) Dont le corselet est presque en forme de carré transversal ; dont les mâchoires sont terminées par une forte dent, cro- chue ou en fauîx, avec des soies ou petites épines , à la place du lobe interne* qui ont le dernier article des palpes fort long et cylindrique^ et le menton en forme de cœur élargi , ou de triangle renversé et arrondi aux angles supérieurs,, sans échancrure sensible {‘ï). Là , le menton est en forme de cœur très évasé , sans con- cavité discoïdale , échancré ou sinué au bord supérieur. L’extrémité antérieure du chaperon des mâles se divise en deux lobes , en forme de cornes tronquées ou obtuses. Le cor- selet est presque orbiculaire. Les Goliath. (Goliath. Lam., Kirb. — Cetonia. Fab., Oliv.) Sous-genre qui se compose, d’après M. Belamarck , de grandes et belles espèces, les unes d’Afrique et des Indes orientales, les autres de l’Amérique équatoriale. MM. Le- peletier et de Serville, (Encyclop. méthod.', article scara- béïdcs) , en ont séparé celles-ci, sous le nom de générique d’iNCA ( Inca ). La pièce axillaire n’est point proéminente (1) Mac L.,Hor. eirtom., I, pars I, p. i5i; Trichius barbatus, Schœnlu Synon. insect., I, m, App. 38. (2) Latr. , Gener. crust. etinsect. , p. 121. M. Dupont, naturaliste de son altesse le duc d’Orléans , et dont la collection en insectes coléoptères est, après celle de M. le comte Dejean, la plus riche de celles de Paris , a reçu de Lamana (Guiane française) un insecte offrant tous les carac- tères essentiels des Crémastocheiles , mais où les pièces axillaires sont plus Apparentes, l’animal étant vu par dessus. Les jambes antérieures sont arquées , et ont au côté interne une forte saillie en forme de dent. Tous les tarses sont courts , gros, cylindriques, et terminés par deux crochets très longs. Le chaperon est relevé à son extrémité antérieure, en manière de lame presque carrée. L’extrémité postérieure de la tête offre une éléva- tion divisée en deux dents ou tubercules. Cet insecte est long d’un pouce,_ noir, avec une tache rouge sur le dessus de chaque éîytre. La Cetonia elongala d’Olivier parait être un crémaslochèiîb. FAMILLE DES LAMELLICORNES. Les deux pieds antérieurs ont les cuisses munies d’une dent , et une échancrure h leur hase interne. Le bord supérieur du menton est fortement échancré dans son milieu ; cette pièce, dans les goiiaths proprement dits , offre quatre lobes ou dents, deux supérieurs et les deux autres latéraux. Les palpes labiaux sont insérés sur ses bords, dans les échancrures de ces derniers lobes. Toutes les espèces que nous connaissions étaient de grande taille; mais M. Verreaux fils, neveu et compagnon de voyage de feu Delalande, et qui est retourné au cap de Bonne-Espérance, vient d’envoyer une espèce qui n’est pas plus grande que la C. gagates , à laquelle elle ressemble d’ailleurs par les couleurs, et qui offre tous les caractères des Goliath. Le C. géotrupine de M. Schœnherr est peut-être aussi congénère. Le corselet des Goliath est moins rond et plus rétréci en devant que celui des Inca. Les cuis- ses antérieures ne sont point dentées, et leurs jambes n’ont point d’échanciure au côté interne (i). Dans la troisième division des mélitophiles , division ré- pondant à la famille des Cétoniides ( cetoniidœ ) de M. Mac Leay fils, le sternum se prolonge plus ou moins en pointe obtuse , entre les secondes pattes ; la pièce axillaire se montre toujours en dessus, et occupe tout le vide séparant les angles postérieurs du corselet de la base des élytres; le corselet s’élargit ordinairement de devant en arrière, et a la forme d’un triangle tronqué antérieurement ou à sa pointe (2). Le menton n’est jamais transversal; son bord supérieur est plus ou moins échancré au milieu. Le lobe (1) J^oyez l’Encyclop. méthod. , article Scarahéïdes ; FHist. des ani- maux sans vertèbres de M. Delamarck ; les Observ. entom. de M. We- ber, et le 1 2e volume des Transact. linn. ,-pag. 4°7 > où M. Kirby de'crit deux espèces. On trouve dans File de Java un insecte que F on prendrait, au premier coup d’œil , pour un Goliath , et que MM. Lepeîetier et Ser- ville ont considéré comme tel; mais il a tous les caractères essentiels des Cétoines ; seulementle corselet est plus arrondi et rétréci postérieurement. Le mâle a une corne fourchue sur la tête. (2) Presque orbicuîaire dans quelques-uns( C. cruenta , Fab, ; C. ven- cosa , Schœnh, etc.). M. Chevrolat, possesseur d’un très belle collection de coléoptères, et dont plusieurs provenant de celle de feu Olivier, m’a montré une espèce 674 INSECTES COLÉGPTÈUES. terminal des mâchoires est soyeux, ou en forme depinceau. Le corps est presque ovoïde , déprimé. Cette division comprend re genre Des Cétoines ( Cetonia , de Fabricius. ) Moins les espèces appartenant au sous-genre précédent, et à celui de rutèle (Gener. crust., et insect. ). Les unes ont le corselet prolongé postérieurement en forme d’angle , de manière que l’écusson disparaît tout-à-fait. Elles forment le genre Gymnetis ( Gymnetis ) de M. Mac Leay fils, (Hor. entomol, I , pars., i, p. i5a). Le nouveau continent en produit plusieurs espèces. L’île de Java et d’autres contrées orientales de l’Asie en offrent d’au 'très, où le corselet est pareillement prolongé, mais où l’écusson, quoique très petit, est encore visible (i). Le menton est plus profondément échancré en manière d’angle, et le dernier article de palpes labiaux est proportionnellement plus long. Le chaperon est plus ou moins bifide. D’autres espèces des Indes orientales ou de la Nouvelle-Hollande, où cette pièce est encore bifide, ou armée de deux cornes dans les mâles, dont Je corps est proportionnellement plus étroit et plus alongé, avec l’abdo- men se rétrécissant notablement de devanten arrière, presque triangulaire même, et la massue des antennes est fort alongée, composent le genre macronola de M. Wiedemann. Mais toutes ces coupes n’acquerront de la solidité que lorsqu’on aura fait un étude particulière des nombreuses espèces du genre Cetonia de F&brici us. Celles d’Europe sont pourvues d’un écusson de grandeur ordinaire. Telles sont : La C> dorée ( Scarabœus aura tus , Lin. j Gliv., col., I, 6,1, i ), longue de neuf lignes, d’un vert doré brillant, en dessus , d’un rouge cuivreux en dessous , avec des ta- ches blanches sur les élytres. — Commune sur les fleurs, et souvent sur celles du rosier et du sureau. trouvée dans frie de Cuba par M. Poë, ayant le port des Tricînes, mais avec les pièces axillaires et le prolongement sternal des Cétoines. Quelques espèces de ce dernier genre (C. cornuta , Fab.) ont le corselet muni d’une petite corne, et ressemblent, au premier coup d’oeil, à des Scarabées. (i) C. chinensis , Fab. ; ejuscL. C. regia j les C. plana , impériales de Scboenhrr. FAMILLE DES LAMELLICORNES. DJO La C. Jastueiise ( C, fastuosa , Fab.; Panz., Faim. insect. Germ., XL! , 16 ), plus grande que la précédente , d’un vert doré uniforme , sans taches , avec les tarses bleuâtres. — Midi de la France. La C. drap mortuaire ( S. s tic tiens ,, Lin = ; Panz., ibid . , 1,4)? longue de cinq lignes, noire, uil peu velue, avec des points blancs ; ceux du ventre disposés sur deux ou trois lignes, selon le sexe. — Très commun sur les char- dons (i). La seconde tribu des lamellicornes , les Lu- canibes ( Lucqnides ) , ainsi nommés du genre Lucanus de Linnæus, ont la massue des antennes composée de feuillets ou de dents disposés per- pendiculairement à l’axe , en manière de peigne. Ces organes sont toujours de dix articles , dont le premier ordinairement beaucoup plus long'. Les mandibules sont toujours cornées, le plus souvent saillantes et plus grandes, et même très différentes dans les mâles. Les mâchoires de la plupart se ter- minent par un lobe étroit, alongé et soyeux ; celles des autres sont entièrement cornées et dentées. La languette du plus grand nombre est formée de deux petits pinceaux sojeux, plus ou moins saillants, au-delà d’un menton presque semi-circulaire ou carré. Les pieds antérieurs sont le plus souvent alongés, avec les jambes dentelées, tout le long de leur côté extérieur. Les tarses se terminent par deux crochets égaux, simples, avec un petit ap- (i) V'oyez la Ire division des Ce'toines d’Olivier; Latr., Gener. crust. et insect. , I . ni » p. 1 26. ; Scbœn. , Synon. , I , in , p. 1 1 2 ; et le i4e vo- lume des Trans. linn., à Pe'gard des genres genuckus , schizorhina el gna~ thocera , établis aux dépens de celui des Ce'toines. 5y6 IESECTES COLÉOPTÈRES. pendice terminé par deux soies, dans l’entre-deux. Les élytres recouvrent tout îe dessus de l’abdomen. Nous la partagerons en deux sections, qui ré- pondent aux genres Lucane et Passale d’Olivier., Des antennes fortement coudées , glabres ou peu velues; un labre très petit ou confondu avec le chaperon ; des mâchoires terminés par un lobe mem- braneux ou coriace, très soyeux, en forme de pinceau, sans dents, ou n’en offrant qu’une au plus ; une languette , soit entièrement cachée ou incorporée avec le menton , soit divisée en deux lobes étroits, alongés, soyeux, plus ou moins saillants au-delà du menton , signalent la première ; l’écusson, en outre , est situé entre les élytres. Cette première section formera le genre Des Lucanes. (Lucanus.) Nous ferons une première division avec ceux dont la massue des antennes n’est composée que de trois à quatre articles ou feuillets. Nous la commencerons par des insectes presque entière- ment semblables , aux antennes près, aux orvctès, sous- genre de la tribu précédente. Les mandibules sont cachées , sans dents, et semblables dans les deux sexes. Le menton est presque triangulaire , cache entièrement la languette ; ainsi que la base des mâchoires. Le corps est épais et convexe en dessus, presque cylindrique et arrondi postérieurement. Le corselet est tronqué et excavé en devant. La tête des mâles est munie d’une corne. Les SlNODENDRES. ( SlNODENDP.ON. Fab. ) La massue des antennes est formée par les trois derniers articles (i). (i) Scarahœus cylindricus , Lin. ; Oliv., col. 1,3, ix,88. C’est la seule famille des lamellicornes. 577 Ceux dont lecorps est épais, convexe, ovoïde, avecîes man- dibules en pince comprimée et s’élevant verticalement, dans le s mâles j la tête beaucoup plus étroite que le corselet, mesuré dans sa plus grande largeur; et les jambes, ou du moins les deux antérieures, larges, en forme de triangle renversé, forment deux sous-genres. Les ÀEsales. (AEsalus. Fab.) Où les mandibules , même dans les mâles , sont plus cour- tes que la tête, et se terminent supérieurement en manière de corne; où le menton cache les mâchoires; dont la lan- guette est très petite; dont le corps est court , bombé, avec la tête presque entièrement reçue dans l’échancrure du cor- selet, les jambes comprimées, triangulaires, et le sternum simple ou sans saillie (1). Les Lamprimes. ( Lamprimà. Latr. ) Où le corps est plus alongé, avec les mandibules beaucoup plus longues que la tête, dans les mâles, en forme de lames verticales , anguleuses, très dentées et velues intérieurement; les mâchoires découvertes jusqu’à leurbase; la languette bien distincte; le labre alongé; les deuxjambes antérieures élargies, et offrant, dans les mâles, une palette (éperon) en forme de triangle renversé , et une pointe sternale (2). Deux autres sous-genres, établis par M. Mac Leayfiis, se rapprochent des lamprimes, à raison de leur mésosternum prolongé et avancé , moins cependant que dans les précé- dents, de leur tête notablement plus étroite que le corse- let, et de leurs mandibules garnies de duvetau côté interne; mais leur corps est aplati ou peu élevé , surtout dans les femelles. Le labre est caché. Les jambes antérieures sont étroites et sans palette. Les palpes et les lobes de la languette sont plus a'ongés. espèce connue 5 les autres Synodendres de Fab. appartiennent à d’autres genres. (1) Æsalus scarabœoides , Fab.; Panz. , Faun. insect. Germ. , XXVI, i5, 16. (2) Latr. , Gener. crust. et insect. , II , p. i32; Lethrus œneus , Fab.; Schreib. , Trans. linn. Soc., Vï , r. — Voyez aussi , quant à cette espece et autres , Mac L. , TTar. enlom. , T , pars ï , pag. 99 TOME I. >7 / DtB iis sectes coléoptères. Les Ryssonotes. (Uyssonotus. Mac L. ) Bout îes mandibules des mâles foraient , comme dans les lamprimes, des pinces comprimées verticalement, angu- leuses et dentées (i). Les Pholidotes. ( Pholidotus. Mac L. — Chalcimon. Daim.— Lamprima. Schœnh. ) Ou les mandibules, dans le même sexe, sont fort longues, étroites, arquées , terminées en crochet courbé intérieure- ment, et dentelées en scie au côté interne. La massuedes antennes, forméeparles troisderniers articles, est moins pectinée que dansles autres, et presque perfoliée. Le menton recouvre les mâchoires (2). Dans les suivants, le mésosternum ne fait point de saillie. La tête est aussi large ou même plus large ( divers mâles) que le corselet. Les mandibules sont glabres, ou du moins sans duvet épais, au côté interne. Le corps est toujours aplati. ïci les yeux ne sont point coupés transversalement par les bords de la tête, les mâchoires se terminent par un lobe très grêle, en forme de pinceau, et sans dents cornées. Les Lucanes propres. ( Lucanus. Lin.) Le canal digestif est bien moins alongé que celui des sca- rabéïdes, mais l’œsophage est beaucoup plus long. Les orga- nes mâles de la génération diffèrent aussi beaucoup de ceux des précédents , les testicules étant formés par les circonvo- lutions d’un vaisseau spermatique, et non par une agglomé- ration de capsules de cette nature. Le tissu adipeux, pres- que nul dans les scarabéïdes, est ici abondant et disposé en grappes , qui convergent à la ligne médiane. L’on présume que la larve de notre grand lucane, qui vit dans l’intérieur des chênes et y passe quelques années, avant (1) Lucanus ncbulosus , Kirb. , Tians. linn. Soc., XII* xxi, 12; Mac L. , Ilor. entorn. , ï, pars î, p. 98. (2) Lamprima Humboldii , Scbœrrh. 5 Chalcimon Humboldii , Daim. , E pli cm ent'om. , I , p. 3 \ Pholidotus lepidosus , MacL. , Hor. entom. , î, pars I, p. 97 , !e mâle; ejusd. , Cassignetus geotrupoid.es , la femelle,. FAMILLE DES LAMELLTCOliJSES. 679 de subir sa dernière transformation , est le cossus des Ro- mains, ou cet animal, ayant ia forme d’un ver, qu’ils re- gardaient comme un mets délicat. Le L. cerf-volant ( L. cervus , Lin • Oliv. , col. 1 , 1, 1 ; Rçes., insect. , il • Scarab. , I , iv ., v. ) , mâle long de deux pouces, plus grand que la femelle, noir, avec les élytres bruns ) tête plus large que le corps -j mandibules très grandes , arquées, avec trois dents très fortes , dont deux au bout, divergentes, et l’autre au côté interne, qui en ont aussi de petites. Les femelles , désignées sous le nom de biches , ont la tête plus étroite et les mandibules beaucoup plus petites. Cet insecte vole le soir, au solstice d’été. Sa grandeur et ses mandibules varient. C’est à l’une de ces variétés qu’il faut rapporter le lucane chèvre d’Olivier, ou le L . chevreuil de Fabricius. Le lucane désigné ainsi par Linnæus est une espèce de l’Amérique septentrionale et bien distincte de la précédente Le L. vert {L. caraboid.es> Lin.j Oliv., col., ibid ., II, 2.), long de cinq lignes, d’un brun verdâtre, avec les mandi- bules en croissant et dont la longueur ne surpasse point , même dans les mâles , celle de la tête (1). Là les yeux sont divisés transversalement et intégralement par les bords de la tête. Les mâchoires se terminent par un lobe plus court et moins étroit que dàns les précédents, et offrent souvent une dent cornée au bord interne. Les Platyceres. (Platycerus. Lat. ) Les palpes , les lobes maxillaires et la languette , sont pro- portionnellement plus courts que dans le sous-genre précé- dent. Le menton forme un carré transversal, tandis que dans les précédents il est souvent en demi-cercle. Il cache, de part d’autre , la base des mâchoires. Les mandibules sont généralement courtes (2). (1) Aux Lucanes , je re'unis les Ceruchus et les Platycerus cîe M. Mac Leay. Les proportions des mandibules , des palpes, des lobes maxillaires , de la languette et la massue des antennes, ne peuvent fournir de carac- tères constants et rigoureux. (2) Le Lucanus parallelipedus deFab,, espèce formant avec une autre ' 37* 58o INSECTES COLOÉPTÈRES. Les autres lucanides ont la massue des antennes composée des sept derniers articles. Les Syndeses. (Syndesus. Mac L. — Sinodendron . Fab. ) Le corselet offre antérieurement une petite corne, et de même que celui de la plupart des passales , un sillon dans son milieu. Sa séparation d’avec l’abdomen est aussi plus prononcée que dans les lucanes. Les deux pieds postérieurs sont plus reculés en arrière. Les antennes sont moins cou- dées (i). Les lucanides de notre seconde section ont des antennes simplement arquées ou peu coudées et velues; un labre toujours découvert, crustacé, transversal ; des mandibules fortes et très dentées, mais sans disproportions sexuelles très remar- quables ; des mâchoires entièrement cornées, avec deux fortes dents au moins ; une languette pareille- ment cornée ou très dure , située dans une échan- crure supérieure du menton et terminée par trois pointes ; l’abdomen porté sur un pédicule , offrant en dessus l’écusson , et séparé du corselet par un étranglement ou un intervalle notable. Ces insectes composent le genre Des Passales. (Passalus. Fab.) Que M. MacLeay restreint aux espèces dont la massue des antennes n’est que de trois articles , dont le labre forme un carré transversal , et dont les mâchoires ont trois fortes le G. Dorcus deM. MacLeay. Je re'unis encore aux Platycères les JYigi- cllus , les Ægus et les Figulus de ce savant entomologiste. (Lj Srnodenuron cornutum , Fab.; Donov. , Insect. of. New. HoU. , tab. 4î syndesus cornutus , Mac L,, hor. entom., ï , pars I , p. io4- FAMILLE DES LAMELLICORNES. 58 1 dénis aubout, et deux au côté interne , à la place du lobe in- térieur. Les espèces où la massue est de cinq articles , où le labre est très court et dont les mâchoires n’ont que deux dents, l’une terminale et l’autre interne, forment son genre Paxille ( Paxillus). Enfin il réunit aux précédents, dans sa famille des passa- lides, le G . chiron , que nous savons placé dans la tribu de coprophages(i). Ces insectes sont étrangers à l’Europe, et, à ce qu’il paraît, à l’Afrique. C’est dans les contrées orientales de l’Asie, et par- ticulièrement en Amérique, qu’on lés trouve. Mademoiselle de Me'rian dit que la larve de l’espèce qu’elle représente se nourrit de racines de patates. L’insecte parfait n’est pas rare dans les sucreries (i). (1) Hor. entora. , I , pars I, pag. io5 et suiv. (2) Voyez iFabricius , Syst. eleuth. , II , p. 205 ; Web. , Observ. en- tom. ; Palis, de Beauv. , insect. d’Afr. et d’Ame'r. ; Latr. , Gener. crust. et insect, II, p. i36; et Schœnh. , Synon. insect., I, 111, p. 33 1 , et Append. , p. 143, i44* CORRECTIONS ET ADDITIONS. 585 CORRECTIONS ET ADDITIONS. P. 20, ligne huitième de la note. Dans le passage que je cite, ou peut conserver les mots ventricule gauche; il fut seulement lire : « l’organe appelé cœur représente; par ses fonctions, un ventricule gauche». P. 3o, ligne huitième. Pinnipèdes. Afin que l’on distinguât plus facilement les sections et les tribus, j’ai, à commencer aux arachnides ; employé, pour leurs dénominations latines ou formées du grée, des caractères italiques. P. 63. Seconde note. Le genre Eurypode est décrit et figure avec détail dans le tome XVIe des Mémoires du Muséum d’histoire naturelle ; il se rapproche de celui d ''ïnaclius ; mais les pédicules oculaires sont toujours saillants; le post-abdo- men est composéde sept segments, entièrement séparés, dans les deux sexes, et l’avant-dernier article des pieds ou le mé- tatarse est dilaté et comprimé inférieurement. P. 7Q. Ligne cinquième. Lisez notre seconde section. Cette erreur numérique affecte les sections suivantes des mêmes décapodes macroures; lisez .‘ troisième, quatrième et cin- quième, au lieu de quatrième, cinquième et sixième. P. 1 17, près des Hypéries, doit être placé un autre genre de crustacés, celui de Themisto, établi par le même natura- liste, et décrit ainsi que figuré, avec le même soin , dans le tome IVe des Mémoires de la Société d’histo;re naturelle de Paris. Comme dans lesHypéries , les yeux sont très grands et occupent la majeure partie de la tête; deux des antennes, les inférieures, toutes terminées par une lige rnultiarticulée et allant en pointe, sont manifestement plus longues que les deux autres. La pièce qu’il nomme lèvre inférieure est la languette; celles qui lui paraissent former la troisième paire de mâchoires sont la première des pieds-mâchoires, et qui , de même que dans les amphipodes et les isopodes , fer- ment la bouche inférieurement sous la forme d’une lèvre; les quatre autres pieds-mâchoires sont très courts, dirigés en avant, appliqués sur la bouche, de sorte qu’ils semblent en CORRECTIONS ET ADDITIONS. 584 faire partie, et qu’en ne les comptant pas, ou qu’en ne con* sidérant que comme des pieds les organes locomotiles sui- vants et beaucoup plus apparents, cet animal, de même que leshypéries etlesphrosines, neparaît avoir, au premier coup d’œil, que dix pieds au lieu de quatorze. La troisième paire de pieds-mâchoires est terminée par une petite pince didac- tyle. La même paire des pieds proprement dits est beaucoup plus longue que les autres 5 son avant-dernier article est fort long, et armé d’un rang de petites épines, formant une sorte de peigne. On n’en connaît encore qu’une fceule espèce. P. 124, ligne septième. Les Apseudes. Le genre reoe ( rhœa ), de M. Milne Edwards (Annales des sciences naturelles, XIII, 292, xiii , A), diffère du précédent par les antennes supé- rieures qui sont plus grosses, plus longues et bifides. P. 1 53'- Les Nébalies. Une nouvelle espèce de ce genre, la N. de Geoffroy Saint-Hilaire (ibid., xv , 1) , a été décrite par M. Milne Edwards d’une manière très détaillée. Le test se termine antérieurement par un rostre articulé à sa base, ou mobile, et pointu; les yeux sont pédoncules; les antennqs supérieures sont insérées au - dessous d’eux , et le second article de leur pédoncule porte une lame; la bou- che est entourée de trois paires d’appendices, qui nous pa- raissent répondre, dans leur ordre progressif, aux man- dibules palpigères, et aux quatre mâchoires de crustacés décapodes; au-dessous sont cinq paires de lames foliacées et ciliées, qui paraissent être branchiales, et plus bas quatre paires de pieds bifides et propres à la natation ; l’abdomen est composé de sept anneaux, dont les premiers supportent deux petits filaments rudimentaires, et dont le dernier est terminé par deux styles alongés et garnis de longs poils. Comme il est infiniment probable qu’il existe, ainsi que d’or- dinaire, une paire de pieds de plus , les deux appendices in- férieurs et branchiaux, dont il est .parlé plus haut, pour- raient bien représenter cette paire de pieds. Dans les autres appendices nous verrions des pieds-mâchoires, et les pièces de la languette; il faudrait dès lors reporter les nébalies dans la dernière section des décapodes macroures. ( ployez pour la suite le volume suivant. ) FIN du quatrième volume. ISH1IWS SaiaVdan^LIBRARI ES^ SM ITHSONIAN-1 INSTITUTION Z r~ 2 r~ O ““ jS^sQ Aj>v O ISONIAN INSTITUTION NOIinitlSNI NVIN0SH1IWS SaidVaan z v CO 2 CO 1 \ =>» .,ja. «t- =** H 4 Z CO Z * ^ /' > ÎSHIIWS^SH I HVaan LIBRAR I ES SMITHSONIAN ^INSTITUTION O X^OSVA^X " ' O X^OSVAj>. 2 _J Z 1S0NIANJNSTITUTI0N NOIiniIISNI NVIN0SH1IWS S3 I H V H a l| z / Jg.* r~ f xw J— w — ' ^ co \ îE _ )SH1IWS SHIHVdan LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION co z v.,*. co 2: 2 ^ f g S Ær\ < a&y > i g ^ i 2 W * Z to k ISONIAN INSTITUTION NOIlfUIXSNI NVINOSHilWS S3 I 8V8 8 11 CO O v^y- d -4^ __ NgUusgX o )SHI1WS^S3 lavaan^LIBRARI ES^SMITHSONIAN^INSTITUTION Z r~ Z ” ISONIAN INSTITUTION NOimillSNI NVINOSHilWS S3IHVaai1 ^ Z \ co Z CO , < V 2 < I 3l| 1 jPæ I '^y 1 %^4/L-y,/ t