m ^^^ %. ..^^^ ^^^\ <^^^\ /^^m^s ^ v-^^^ % .^ — ,. t::|j! %._ ,^*' ^fiil! % %„ aIi. '■\ r e^^ iD/^ifi ENCYCLOPEDIE PRATIQUE DU NATURALISTE VI. E. P. N. VI. ENCYCLOPEDIE PRATIQUE DU NATURALISTE I. Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers par C, L. GATIN. Avec 100 planches coloriées. IL Les fleurs des bois par C. L. GATIN. Avec 100 planches coloriées. III. Les fleurs des prairies et des pâturages par E. G. CAMUS. Avec 100 planches coloriées. IV. Les fleurs des moissons, des cultures, du bord des routes et des décombres (Plantes envahissantes) par E. GADECEAU. Avec 100 planches coloriées. V. Les fleurs des marais, des tourbières, des cours d'eau, des lacs et des étangs. (Planies palustres et aqua- tiques) par A. CAMUS. Avec 100 planches coloriées. Chaque volume cartonné, fers spéciaux: 12 francs. VII. Les Algues marines par E. WUITNER. Avec 96 planches coloriées et 16 planches noires. Car- tonné, fers spéciaux: 15 francs. VIII. Les Champignons par MAUBLANC. Avec 96 plan- ches coloriées et 16 planches noires. (En préparation.) Le Naturaliste au bord de la mer. Avec 96 plan- ches coloriées. (En préparation.) <;8 LES PLANTES ET LEURS ENNEMIS. LES INSECTES ET S LEURS DEGATS PAR E. DONOÉ ET P. ESTIOT MEMBRES DE LA SOCIETE ENTOMOLOGI QUE DE FRANCE 100 PLANCHES COLORIEES, 91 FIGURES D'APRÈS LES AQUARELLES DE Mlle L. DONGÉ PAUL LECHEVALIER éditeur 12. rue de tournon PARIS VI. 1921 Introduction. La vie de tout organisme est une lutte constante. Les plantes n'échappent pas à cette loi naturelle; elles ont non seulement à lutter contre les variations atmosphériques et les actions chimiques contraires à leur développement, mais encore à résister au dépérissement qu'entraîne l'envahissement de leurs organes par les productions cryptogamiques vivant de leur substance et à réparer les blessures que leur cause l'attaque incessante des animaux qui se nourrissent à leurs dépens. La liste seule des champignons et des insectes nui- sibles à nos plantes indigènes remplirait plusieurs centaines de pages ; nous envisagerons dans ce volume, uniquement les Insectes et nous nous bornerons à passer en revue quelques uns des dégâts le plus fré- quemment commis par eux, sur celles des plantes de notre pays qui intéressent particulièrement l'Homme, soit qu'il les cultive pour ses besoins, soit qu'il les entretienne pour son agrément ou qu'il les utilise pour son industrie. Nous espérons, grâce au plan adopté dans l'ouvra- ge, faire reconnaître facilement par l'observateur inté- ressé, cultivateur, horticulteur ou simple curieux, l'auteur du dégât d'après le dégât lui-même et nous indiquerons, lorsqu'il en existe de réellement pratiques, les moyens à employer pour débarrasser la plante de son IV ennemi; mais nous pensons qu'il n'est pas inutile, avant de passer aux notices accompagnant les planches en couleurs, de consacrer quelques pages à l'organisation et aux particularités biologiques des animaux dont nous aurons à parler; la lecture de ces pages, per- mettra aux personnes qui ne se sont jamais occupées d'Entomologie, de feuilleter avec plus de profit les planches constituant la partie principale de l'ouvrage. Montrouge, 10 janvier 1921. E. Dongé et P. Estiot. CHAPITRE I. Place des Insectes dans le Règne animal. Pour coordonner leurs études au milieu de l'ex- trême diversité des êtres qui peuplent notre globe, les naturalistes se sont vus obligés d'échafauder des systèmes de classification ; le plus généralement admis actuellement de ces systèmes, range les Insectes dans l'embranchement zoologique des Arthropodes^ les autres principaux embranchements du Règne animal étant respectivement constitués par: les Vertébrés (Homme, Mammifères, Oiseaux, Poissons, Reptiles, Batraciens), Tuniciers^ Mollusques (Pieuvre, Escargot, Limace, Huître, Moule etc.), Annélides (Lombric, Sangsue, Ver solitaire etc.), Echinodermes (Oursin, Etoile de mer etc.). Coelentérés (Méduse, Eponge, Corail etc.), Protozoaires (Infusoires etc.). Les Arthropodes sont des animaux dont l'extérieur est composé de sortes d'anneaux plus ou moins durs, plus ou moins étroitement articulés les uns aux autres (d'où le nom d'Articulés donné par Cuvier à cet embran- chement dans lequel il englobait également les Vers) et dont le corps à symétrie bilatérale porte des organes de locomotion également articulés ; les organes internes sont donc protégés par une sorte de carapace, d'armure solide, au dedans de laquelle les muscles viennent se fixer. VI La nomenclature que nous donnons plus bas, des principaux types A"" Arthropodes connus de tout le monde, indiquera plus simplement qu'une longue défi- nition scientifique, quels genres d'animaux sont com- pris dans cet embranchement, qui a été sectionné en Classes dont les quatre principales sont: les Crustacés (Homard, Crevette des ruisseaux-fig. 2, Crabe — fig. 1, Cloporte — fig. 3, etc.), Arachnides (Araignée — fig. 5, Scorpion — fig. 4, Tique du Chien — fig. 6 et 7 ; Acarus du fromage). Myriapodes (Iule — fig. 8, Lithobie — fig. 9). Insectes (Hanneton, Papillon, Sauterelle, Abeille, Fourmi, Mouche, Libellule, Cigale, Punaise, Puce etc.). Les Insectes devant uniquement figurer dans ce volumo (sauf luliis terrestris L. et Strongylosoma palli- pes Obr. (PI. 76) qui sont des Myriapodes)^ nous nous occuperons d'eux seuls dans les pages qui vont suivre mais nous indiquerons très brièvement auparavant, les caractères principaux sur lesquels on se base pour répartir les Arthropodes en différentes Classes. Les divers types d^ Arthropodes groupés sous les caractères communs mentionnés plus haut se distin- guent les uns des autres par les particularités sui- vantes: Crustacés: 5 à 7 paires de pattes ambulatoires; les autres pattes servant à la natation, la palpa- tion, etc. Arachnides: 4 paires de pattes; corps paraissant composé de deux parties. Myriapodes: au moins 24 paires de pattes; corps formé de nombreux anneaux semblables. Insectes ou Hexapodes: 3 paires de pattes; corps le plus souvent pourvu d'ailes et divisé en trois parties: tête, thorax, abdomen^ (fig. 10). Voir pages X, XVI, XIX. VII Fig. 1: CrsLhe (Crustacés). Fig. 2: Crevette des ruisseaux (Crustacés). Fig. 3: Cloporte des caves (Crustacés). Fig. 4: Scorpion (Arachnides). Fig. 5: Araignée (Arachnides). Fig. 6: Tique du chien (Arachnides). Fig. 7 : Tique du chien gorgée de sang. Fig. 8: Iule (Myriapodes). Fig. 9: Lithobie (Myriapodes). VIII CHAPITRE IL Organisation des Insectes. Les Insectes (ou Hexapodes) sont définis par les caractères suivants: animaux dépourvus de squelette intérieur, dont leur tient lieu une enveloppe extérieure plus ou moins solide; corps à symétrie bilatérale, A k d Fig. 10: A) tête. B) thorax. C) abdomen, k) œil. d) antenne, f) aile antérieure ou supérieure, g) aile postérieure ou inférieure, h) cuisse ou fémur, i) tibia, k) tarses. composé d'anneaux placés à la file les uns des autres, soudés ou articulés entre eux et groupés en trois parties presque toujours distinctes (tête, thorax, abdomen^); le corps est muni de trois paires de pattes et générale- ment de deux paires d'ailes, ou d'organes représentant ^ Voir pages X, XVI, XIX. IX des modifications de cet appareil; ces membres sont attachés au thorax; l'abdomen ne porte jamais d'ap- pendices locomoteurs; respiration de l'air en nature à l'aide de trachées; tête supportant à la partie supé- rieure, des appendices implantés par paires et formés de petits articles ajustés à la file (antennes). îl reste entendu que les généralisations qui pré- cèdent, s'appliquent seulement à la forme adulte des Insectes (imago) et non à leur forme larvaire et nym- phale^ Le plus souvent en effet, les Insectes diffèrent totalement pendant leurs états primaires, de la forme qu'ils revêtiront lorsqu'ils auront achevé leur dévelop- pements Chez les larves et les nymphes, les diverses parties du corps ne sont pas toujours groupées en masses distinctes; le nombre des pattes est variable, ces organes manquant parfois complètement ou bien au contraire des appendices qui ne subsisteront pas chez l'adulte, venant s'adjoindre à elles pour aider à la locomotion; d'ordinaire les ailes n'existent pas. § 1. ^ — Enveloppe du corps. — L'enveloppe du corps des Insectes, que nous avons qualifiée de «solide» faute d'un terme précisant mieux sa consistance, est en réalité tantôt réellement rigide et dure, tantôt souple et facilement pénétrable; mais quelle que soit sa flexibilité, elle est toujours composée de deux tissus superposés et en rapport intime l'un avec l'autre, l'un intérieur, mou, mince (peau), l'autre extérieur, formé d'une sub- stance particulière dénommée chitine; on appelle cuticule cette couche externe de l'enveloppe de l'insecte. A l'extérieur de l'enveloppe, presque toujours tein- tée et souvent revêtue des plus brillantes couleurs, peuvent être implantés des poils épars ou serrés, des écailles, des soies, etc. dont la couleur propre vient modifier celle des téguments qu'ils recouvrent. ^ Voir Chap. III Métamorphoses page LU. § 2. — Division du corps et organes extérieurs. — Chaque anneau composant le corps est formé de plu- sieurs pièces; un arceau ventral, le sternum et un dorsal le notiim ou tergum. Le notum et le sternum sont réunis de chaque côté par des pièces latérales prenant le nom de pleures ou flancs. Cette disposition qui n'apparaît bien que chez les larves, est cependant visible lorsqu'on regarde de côté l'abdomen des adultes. Dans l'ensemble du corps d'un insecte adulte, on distingue trois groupements d'anneaux : La tête. Le thorax. L'aMomen. Tête. — La tête formée d'un seul tronçon, porte les yeux, les antennes et les appareils buccaux. Nous dirons quelques mots des ijeux^ en parlant des organes des sens à la suite des indications concernant le système nerveux (fig. 23 et 24). Les antennes^ vulgairement appelées cornes^ sont au nombre de deux; insérées sur le sommet ou sur les côtés de la tête, elles ont leur base implantée en avant ou en arrière des yeux ou entre ces organes; elles sont comme tout le corps composées d'articles placés à la file les uns des autres mais ces articles présentent une infinie variété de formes. L'antenne peut dans son ensemble présenter l'as- pect d'un fil, d'un poinçon, d'un chapelet, d'une massue, d'un fuseau, d'un peigne, d'une scie, d'une plume, d'une raquette, etc., etc.; elle peut être droite coudée, très courte ou démesurément longue; quel- ques larvés ont les antennes bifurquées à leur extré- mité; enfin les articles sont tantôt presque semblables entre eux, tantôt étrangement diversifiés; ils diffèrent même souvent du mâle à la femelle. L'opinion des naturalistes n'est pas complètement fixée sur le rôle XI que jouent les antennes dans la vie des Insectes; pour les uns elles servent au toucher, pour d'autres ce sont des appareils olfactifs; certains admettent qu'elles sont le siège de l'ouïe; la vérité est peut-être qu'elles servent à la fois à percevoir les contacts, les sons et les odeurs et qu'elles sont en plus le siège d'un ou plusieurs sens que l'homme ne peut définir parce qu'il ne les possède pas lui-même. Appendices buccaux. — Le tube digestif des Insectes a son orifice d'entrée (bouche) en dessous de la partie antérieure de la tête; cette bouche est entourée d'or- ganes servant à la palpation, à la préhension, à la division des aliments et à leur introduction dans le tube digestif. L'ensemble de ces organes (appareil buccal) est approprié au mode de nutrition de l'insecte; tantôt il est conformé pour broyer, tantôt pour lécher, pour piquer, ou pour sucer. Les Coléoptères, sauf de rares exceptions, broient leur nourriture avant del 'absorber; les Hémiptères, les Dip- tères perforent les tissus pour pomper les liquides cir- culant dans leur épaisseur; certains Hyménoptères, pourtant munis de mâchoires leur servant à triturer la nourriture de leurs larves ou à préparer les matériaux entrant dans les constructions qu'ils édifient, ne se nourrissent qu'en léchant les sucs végétaux; tels In- sectes voient leur appareil buccal se modifier aux différents stades de leur évolution; ainsi les Papillons, qui à l'état larvaire possèdent un appareil buccal broyeur, puisque les chenilles mangent les feuilles, voient en passant à l'état adulte leurs organes de mastication se transformer en une sorte de trompe, destinée à pomper les liquides suintant des tissus végétaux. Les différentes façons d'absorber la nourriture entraînent des modifications de construction si pro- fondes dans l'appareil buccal, qu'il est fort difficile XII d'embrasser d'un coup d'oeil, l'ensemble de ces modi- fications ; nous parlerons donc successivement et rapi- dement des principaux types d'appareils buccaux pos- sédés par les Insectes. Fig. 11: Schéma de l'appareil buccal, vu en dessous, d'un Insecte broyeur — Calosome (Coléoptères). a) labre, b) languette, c) mandibules, d) palpes labiaux, e) palpes maxillaires, f) mâchoire;, g) antennes, h) menton, i) œil. Appareil broyeur (fig. 11). — Il se compose essentiellement des pièces suivantes: Le labre (a), plaque supérieure paraissant continuer la tête et s'articulant en arrière avec Vépistome ou bord anté- rieur du front. En dessous deux lames épaisses généralement pointues, dont le bord interne est aminci ou porte des dents, se rapprochent l'une de l'autre comme les branches coupantes d'une cisaille; ce sont les mandibules (c); elles servent à saisir et à déchirer. Sous le plan des mandibules apparaissent les deux pièces des mâchoires (f), se joignant ou s'écartant également comme des ciseaux et portant en dedans XIII une partie coupante et dentelée; sur chaque pièce sont implantées une ou deux courtes tiges composées d'articles; ce sont les palpes maxillaires (e) qui servent à palper les aliments. Enfin sous les mâchoires se trouve une plaque rappelant, dans la partie inférieure de l'appareil buccal, le labre qui en recouvre la partie supérieure; c'est le labium ou léçre inférieure; le labium porte deux palpes nommés palpes labiaux (d); son bord antérieur souvent divisé, est prolongé par une petite plaque membraneuse nommée languette (b). La partie principale du labium est sa pièce postérieure nommée menton (h) qui pro- tège en dessous l'entrée de la bouche. Toutes ces différentes piè- ces buccales se retrouvent, mais plus ou moins profon- dément modifiées ou atro- phiées dans les autres types d'appareils de manducation. Appareil lécheur (fig. 12). — C'est une modification partielle de l'appareil bro- yeur. Les organes supérieurs, labre et mandibules, sont à peu près conformés comme dans l'appareil broyeur, mais les mâchoires et surtout le menton et la languette, qui sont courts dans l'ap- pareil broyeur, s'allongent ici fortement; le menton devient une sorte de gouttière qui enveloppe la lan- guette; celle-ci plus libre par rapport au menton, forme avec lui une sorte de trompe. Les mandibules se chargent de broyer les substances sohdes et la languette hume les sucs ainsi exprimés. Fig. 12: Schéma de l'appareil buccal, vu de face, d'un Insecte lécheur — AbeiUe — (Hyménoptères). a) antennes, o) ocelles, e) œil. f) front, s) épistome. 1) labre. m) mandibules, j) palpes maxillaires, i) mâchoires. p) palpes labiaux, k) languette. XIV Appareil piqiieiir (fig. 13 à 14). — La forme géné- rale de l'appareil buccal, prend ici l'aspect d'un poinçon soit court et robuste, soit long et flexible. Les mandi- Fig. 13: Schéma de l'appareil buccal, vu de face, d'un In- secte piqueur — Réduve — (Hémiptères). Fig. 14: ISchéma de l'appareil buccal, vu de côté, d'un In- secte piqueur — Réduve — {Hémiptères).' {'-'i " bules et les mâchoires se transforment en soies dente- lées, renfermées dans un fourreau qui n'est qu'une modification de la lèvre inférieure des broyeurs; l'en- semble de ce fourreau prend le nom de rostre ou bec. Fig. 15: Schéma de l'appareil buccal, vu de face (organes étalés) d'un Insecte piqueur — Moustique — (Diptères). Fig. 16: Schéma de l'appareil buccal, vu de côté, d'un In- secte piqueur — Moustique — (Diptères). Chez certains Hémiptères (fig. 79 à 85) (Punaise des bois fig. 79, Réduvo, Notonecte fig. 83 etc.) le rostre (fig. 13 et 14) agissant comme un trocart de chirur- gien, s'enfonce tout entier dans le tissu à perforer; XV chez les Diptères piqueurs (Moustique, etc.) l'extré- mité libre du rostre (fig. 15 et 16) s'applique sur le point à attaquer; le fourreau souple ploie, dégageant les soies rigides qui s'enfoncent pour traverser le tissu et pomper les liquides qui s'y trouvent enfermés. Fig. 17: Schéma de l'appareil buccal, vu de côté, d'un In- secte suceur — Papillon — {Lépidoptères). a) base d'une antenne, e) nnil. p) palpes labiaux, t) trompe. Fig. 18: Schéma de l'appareil buccal d'un Insecte suceur — Mouche — (Diptères). Appareil suceur (fig. 17 à 18). — Ici les pièces buc- cales sont en partie dissimulées sous des poils ou des écailles. On peut diviser l'appareil suceur en deux types représentés par celui des Papillons et par celui de la Mouche domestique. Chez les Papillons la seule pièce bien visible est une sorte de lanière enroulée au repos sous la tête de l'insecte comme un ressort de montre (fig. 17); cette lanière ou trompe est creuse; au moment d'entrer en action, elle se déroule, s'étend, formant un tuyau souple que l'insecte plonge dans le cœur des fleurs pour y pomper les sucs végétaux. Le plus souvent de chaque côté de l'insertion de la trompe sur la tête, les palpes labiaux sont apparents. E.P.N.VI. 2 XVI La trompe dont l'enveloppe représente un véritable canal formé par une modification des mâchoires ac- colées, possède des appareils particuliers coopérant à la succion. Chez certains Papillons des pays chauds (Ophi- dères) la trompe est armée de dents, d'épines, de stries qui la transforment en une tarière râpeuse avec laquelle l'insecte peut traverser la peau épaisse de divers fruits, notamment des oranges et pomper en même temps le jus de la pulpe. Fig. 19: Schéma d'un Insecte {Oryctes nasicornis L., Coléoptères) vu de côté, les grands segments étant séparés. A) tête. B) prothorax. C) mésothorax. D) écusson ou partie supérieure de l'arceau dorsal du mésothorax (mésonotum). E) méta- thorax. F) abdomen, g) aile inférieure membraneuse, h) aile supé- rieure chitinisée (élytre). i) cuisse ou fémur. 1) œil. m) antenne. Chez les Diptères du type de la Mouche domestique, la trompe est très courte (fig. 18) et terminée par deux tampons charnus, entre lesquels s'ouvre l'entrée du tube digestif; ces tampons aspirent les sucs à la façon de ventouses. Thorax. — Le thorax est composé de trois segments auxquels sont attachés à la face ventrale, les pattes, à la face dorsale, les ailes (fig. 19). Les trois segments du thorax dont dénommés en partant de la tête: prothorax (B), mésothorax (C), métathorax (E). XVII Le prothorax, articulé librement avec la tête d'un côté, avec le mésothorax de l'autre ne porte que la première paire de pattes. Fig. 20: Schéma d'un Insecte (Oryctes nasicornis L., Coléoptères) vu de dos, tête, corselet, abdomen séparées. A) tête. B) pronotum ou corselet (anneau dorsal du prothorax), C) mésonotum ou arceau dorsal du mésothorax (partie recouverte par la base du corselet). D) scutellum ou écusson, partie de l'anneau dorsal du mésothorax (mésonotum) non recouverte par les élytres. E) Métanotum, arceau dorsal du métathorax. F) abdomen. H) aile inférieure membraneuse. I) tibia, M) tarses. O) antenne. P) œil. R) aile supérieure chitinisée (élytre). Le mésothorax, soudé étroitement au métathorax, porte la deuxième paire de pattes et la première paire d'ailes. XVIII Le métaihorax soutient la troisième paire de pattes et la deuxième paire d'ailes. Les arceaux dorsaux des protkorax, mésothorax et métathorax (fig. 20) prennent le nom de pronotum (B), mésonotiim (C et D), métanotum (E); les arceaux ven- traux, ceux de prosternum, mésosternum, métasternum. Dans les espèces munies d'ailes qui se replient au repos en recouvrant une partie du corps (Coléop- tères, Orthoptères, etc.), l'ensemble des trois anneaux du thorax n'est visible qu'en regardant le dessous de l'insecte; en dessus, le mésothorax, le métathorax et tout ou partie de Vabdomen, sont cachés par les ailes ; on n'aperçoit du thorax, que le pronotum (B), c'est-à-dire l'arceau dorsal du prothorax (cette surface paraissant former la partie médiane de l'insecte, est souvent appelé corselet (B) ) et une partie du mésono- tum (arceau supérieur du mésothorax) qui se montre sur le dos de l'insecte sous la forme d'un petit triangle, cercle, trapèze, quadrilatère, etc., situé en arrière et au milieu de la base du corselet, en haut de la ligne longitudinale marquée par la séparation des ailes au repos ; cette surface prend le nom à'écusson ou scu- tellum (D); elle est très visible chez la Punaise des bois (fig. 79). Le pronotum ou corselet semble (notamment chez les Coléoptères), constituer une masse séparée distincte; aussi quelquefois, mais à tort, on donne à lui seul le nom de thorax; inversement en parlant des insectes chez lesquels l'ensemble du thorax est très visible en dessus (Papillons, Guêpes, etc.) on applique fréquem.- ment le nom de corselet à tout le thorax. C'est là prendre le tout pour la partie ou la partie pour le tout, le mot corselet ne devant s'appliquer qu'au pronotum ou partie dorsale du prothorax des Coléoptères, Orthop- tères, Hémiptères. De même on entend parfois appeler corps, par opposition à la tête et au thorax, la partie recouverte XIX chez les Coléoptères, Orthoptères, etc., par les ailes au repos; c'est là une désignation impropre, puisque cette partie est en réalité formée par deux anneaux du thorax (le mésothorax et le métathorax) et par l'ensemble de Vabdomen. Lorsqu'on s'occupe de Vanatomie d'un Insecte les désignations de corps et corselet doivent être évitées; une observation détaillée ne permet pas pareille simpli- fication; cependant lorsqu'on n'envisage seulement une description d'ensemble et succincte, cette division si apnarente, est fréquemment adoptée^. Abdomen. — Vabdomen (fig. 21. E., fig. 22. 5) vient à la suite du thorax; il est attaché au métathorax tantôt par une large base, tantôt par un étroit article nommé pédoncule (Guêpes, Fourmis, etc.) et selon le cas, il est ou presque immobile ou très libre par rapport au thorax. Composé de trois à neuf anneaux visibles plus ou moins soudés les uns aux autres, Vabdomen renferme une partie de l'appareil digestif ainsi que les organes de la reproduction; il est souvent muni à son extrémité inférieure, d'un appareil servant à la ponte {tarière^ oviducte^ etc.) ou à la défense {aiguillon). Nous reparlerons de ces appareils au paragraphe Armures génitales. Organes de la locomotion. — Les Insectes se dé- placent par différents moyens. Chez les adultes ce sont les pattes et les ailes qui servent à la locomotion; ces dernières manquent toutefois dans certains types, alors que d'autres comme les Papillons emploient pres- que uniquement leurs ailes pour progresser. Signalons un groupe de Thysanoures-Collemboles, les Podurelles, (fig. 43) petits insectes vivant dans les endroits humides, sous les feuilles tombées, etc., qui avancent ordinai- rement par sauts effectués au moyen d'une sorte de fourche formée de deux soies épaisses insérées à l'extrémité de l'abdomen; cette fourche repliée sous ^ Voir Addenda. XX Fig. 21: Divisions du corps d'un Insecte {Nécrophore — Coléoptères), vu en dessus. A) tête. B) corselet ou pronotum (arceau dorsal du protliorax). C) écusson ou scutellum (partie visible en desuss du mésothorax). D) élytre (aile supérieure chitinisée). E) abdomen, f) front ou vertex. g) épistome. i) labre. 1) palpe maxillaire, h) antenne, m) œil. n) tibia, o) cuisse ou fémur, p) tarses, r) onychium. s) ongles. t) mandibules. le corps peut s'en écarter brusquement à la façon d'un ressort qui se détend, projetant en avant l'animal lorsqu'il est inquiété. XXI d b Fig. 22: Divisions du corps d'un Insecte {Calosome — Coléoptères vu en dessous. 1) tête. 2) prosternum (arceau ventral du prothorax). 3) méso- sternum (arceau ventral du mésothorax). 4) métasternum (arceau ventral du métathorax). 5) abdomen, a) mandibule, b) palpe labial, c) palpe maxillaire, d) languette, e) œil, f) antenne, g) cuis- ses ou fémurs, h) tibias, i) tarses. 1) trochanter. m) hanches. 0) labre, p) mâchoires, r) menton, s) épipleure des élytres. t) onychium. Les nymphes chez les Insectes à métamorphoses complètes (voir Chap. III, Métamorphoses) n'opèrent que des déplacements insignifiants, se retournant XXII simplement dans leur coque ou leur loge, ou ne remuant même que l'abdomen; chez les Insectes à métamorphoses incomplètes elles jouissent presque de la même mobilité que les larves. Les larves possèdent des moyens de locomotion variant suivant les groupes; tantôt ce sont les pattes qui assurent cette faculté, les ailes n'existant pas lors- que l'insecte est sous sa deuxième forme, (voir Chap. III, Métamorphoses) ou ne se montrant qu'à l'état embry- onnaire; tantôt les pattes elles-mêmes manquent et alors l'animal se déplace par reptation en s'aidant des mandibules (Mouches), de soies, d'épines, de mame- lons, etc., répartis sur les anneaux du corps; tantôt au contraire (chenilles des Papillons) les larves portent en plus des trois paires de pattes qui seront seules conservées par l'adulte, des tubercules [fausses pattes) aidant la bête à progresser. Certaines larves de Libellules, bien que munies de pattes, emploient en outre pour se déplacer vivement dans l'eau un moyen singulier; elles expulsent brusque- ment par l'anus l'eau contenue dans leur intestin et le liquide ainsi refoulé les projette en avant par secousses successives. Pattes. — Les pattes chez les adultes présentent des modifications aussi variées que l'exige la diversité extrême des mœurs des Insectes, mais elles ont tou- jours la même composition qui est la suivante: En allant de la base vers l'extrémité libre, on ren- contre (voir fig. 22) : La hanche (m) encastrée dans le thorax; elle assure l'adhérence solide de la patte au corps. Le trochanter (1) petit article très court permettant à l'ensemble des articles suivants de tourner en tous sens. Le trochanter apparaît souvent (Coléoptères) sous forme d'un appendice inséré entre la hanche et la cuisse ou fémur (voir ci-dessous) mais semblant accolé latéralement au haut de ce dernier. XXIII La cuisse ou fémur (g): elle est très développée chez certains Insectes (Sauterelles, Altises, Puces, etc.), pour permettre les déplacements brusques et étendus (sauts) ou la progression lente et puissante dans un milieu compact tel que terre, sable, bois décomposé, etc.; elle est souvent munie de dents, d'épines, de sillons, etc. La jambe ou tibia (h) : très variable de forme suivant les familles; elle prend place entre la cuisse et le tarse. Le tarse (i): il est formé de plusieurs segments, dont le dernier nommé onychium (t) porte des ongles recourbés. Nous avons dit que le fémur ^ le tibia et les tarses se modifiaient à l'infini selon le genre de vie des espèces. Les Insectes nageurs ont les tibias et surtout les tarses, comprimés en rames et garnis sur les bords de franges de cils raides, permettant l'appui au sein de l'élément liquide; les fouisseurs ont les cuisses et les tibias, principalement ceux des membres antérieurs, larges, raccourcis, aplatis et munis de dents épaisses et robustes (Bousiers, Courtilière (PI. 8), etc.; les tarses manquent aux tibias antérieurs du Scarabée sacré qui creuse profondément un sol souvent durci; ils gêneraient sans doute l'insecte pendant ses fouilles pénibles; la Mouche domestique possède au contraire des tarses perfectionnés puisqu'ils sont munis en plus des ongles, de sortes de ventouses ou poils adhésifs servant à fixer l'insecte sur les surfaces les plus lisses. Beaucoup d'Hyménoptères ont les pattes pourvues d'appareils comphqués (brosses, peignes, corbeilles, etc.) leur permettant de recueillir les matériaux et les substances (cire, propolis, débris de feuilles, duvets etc.) dont ils ont besoin pour la construction des abris de leurs larves. Les Cousins, les Tipules ont les pattes extrêmement longues, grêles, et fragiles. Chez la Mante rehgieuse, (fig. 60) le tibia antérieur muni d'épines XXIV aiguës peut s'appliquer en dessous contre le fémur semblablement armé, pour saisir la proie que cette sorte de pince porte ensuite à la bouche. Certains papillons (Vanesses, etc.) ne se servent pas de leurs pattes antérieures pour marcher ; ces pattes demeurent repliées sous le thorax^ et l'insecte paraît ainsi ne posséder que deux paires de pattes. Plusieurs pages ne suffiraient pas pour exposer l'extraordinaire diversité des formes de pattes chez les animaux qui nous occupent; il en est de même des ailes dont nous allons dire quelques mots ; leur examen détaillé ne procurerait pas un moins grand sujet d'études et d'étonnement. Ailes. — Les ailes des Insectes sont constituées par deux replis membraneux de la peau, soutenus par des nervures; elles sont insérées: la première paire sur le mésothorax, la deuxième paire sur le métathorax. Quelques groupes considérés comme dégradés n'ont pas d'ailes (Thysanoures fig. 41 — 42 — 43) ; certains en ont deux (Diptères fig. 86 à 91); le plus grand nombre en possèdent quatre (Coléoptères, Papillons, Libellules, etc.). Chez les Diptères (Mouches), on remarque deux petits organes insérés vers la place occupée dans les autres Ordres par les ailes de la deuxième paire; ces organes formés d'une tige terminée par un renflex- ment, s'appellent balanciers: leur fonction pendant le vol n'est pas encore nettement connue. La constitution des ailes, présente des caractères qui ont servi de base principale pour la classification actuellement adoptée; on a en effet groupé les In- sectes, en partie d'après les particularités de structure ou de nervation que présentent leurs ailes et on a donné à ces groupes des noms rappelant cette structure ou cette nervation (voir Chap. IV Classification). Au point de vue de la nervation, on remarque des ailes phssées en éventail (Orthoptères fig. 60 à 63) ; XXV soutenues par des nervures formant réseau (Névrop- tères fig. 64 à 69), ou par des nervures se rapprochant à la base pour s'écarter vers l'extrémité (Hyménop- tères fig. 70 à 75, Diptères fig. 86 à 91). Si l'on envisage leur consistance, certaines sont presque molles (Névroptères); d'autres incrustées d'une substance chitineuse sont dures ou coriacées, exemple, les ailes antérieures (ou supérieures) des Coléoptères; elles prennent alors le nom d'élytres; quelques groupes (Hémiptères fig. 79 à 85) ont ces mêmes ailes mi-partie membrareuses, mi-partie coria- cées; les Papillons ont les ailes recouvertes par des écailles, d'où le nom de Lépidoptères (du grec lepis, lepidos: écaille et ptéron: aile) donné à ces Insectes; les Mouches, les Bourdons, Guêpes, Libellules ont des ailes nues; des Papillons dégradés (Ptérophores) pos- sèdent des ailes divisées en lanières plumeuses (fig. 78) ; de petits Hyménoptères fréquentant les eaux, ont des ailes longuement ciliées dont ils se servent comme de rames. Enfin la coloration des ailes ne diffère pas moins que leur consistance, leur forme et leur nervation. Le vol des Insectes varie beaucoup entre les diverses espèces comme mécanisme, rapidité et puis- sance. Puissant, soutenu, chez certains papillons (Sphinx, Nymphales), il est court et saccadé chez d'autres. Quelques mouches se déplacent plus vite qu'un train de chemin de fer, puisque tout en volant de côté elles se maintiennent face à la même portière, malgré la chasse d'air énorme qui tend à les repousser. Au contraire plusieurs Coléoptères (Lucanes, Scara- bées) ont un vol lourd et maladroit dont ils paraissent à peine maîtres car ils vont souvent se cogner contre des obstacles qu'ils pourraient semble t'il, facilement éviter. D'un groupe à l'autre la tenue et les mouvements des ailes pendant le vol varient beaucoup. XXVI A ne considérer que les seuls Coléoptères on peut avancer que chaque genre a une façon spéciale de maintenir pendant le vol les ailes supérieures (élytres); ces ailes, durant ce mode de déplacement, ne servent probablement que de parachute ou de gouvernail. Le Hanneton commun ou^tc largement les éhi:res on les maintenant perpendiculaires à l'axe longitudinal du corps, tandis que le Hanneton des roses (Cétoine) les laisse appliqués sur l'abdomen, dans la position qu'ils ont au repos, les soulevant à peine pour laisser passer les ailes qui battent l'air: le Nécrophore les retourne complètement dans le sens du corps, appliquant l'une contre l'autre les parties dorsales de chacun d'eux. § 3. — Système nerveux. — Le système nerveux des Insectes est fondamentalement composé de gangli- ons (constitués par deux noyaux soudés), réunis entre eux comme les grains d'un chapelet, par un cordon double dont les brins portent le nom de connectifs; ces ganglions émettent des filaments qui vont innerver les différentes parties du corps. La portion principale du système nerveux forme un réseau construit de la façon suivante : (voir fig. 23 et 24). Dans la tête un collier situé en arrière de la bouche, entoure la partie antérieure du tube digestif dénommée oesophage^ Cet anneau est formé à sa partie sus- oesophagienne d'un gros ganglion à deux lobes plus ou moins volumineux et à sa partie sous-oesophagienne d'une masse assez compacte émettant deux bras, qui formant cordon autour de l'oesophage, vont rejoindre le gros ganglion sus-oesophagien; ce dernier est sou- vent dénommé cen'eaii bien que ses fonctions ne rappel- lent que de fort loin celles qui sont dévolues au cer- veau de l'Homme; il envoie des filaments nerveux aux yeux, aux antennes, à la lè\'Te supérieure et est le point de départ d'un réseau particuher dont nous parlerons plus loin. 1 Voir page XXXVII. XXVII La partie sous- oesophagienne de l'anneau entou- rant l'oesophage innerve les mandibules, les mâchoi- res, la lè^Te inférieure et émet en arriére une chaîne ganglionnaire qui s'étend tout le long de la face ven- trale du corps au dessous ^ , ^ du tube digestif. Cette / ^ ' t , chaîne que l'on peut com- parer à un chapelet, com- prend un nombre de grains ou plutôt de ganghons doubles, variable suivant les types. Chez la plupart des In- sectes, le nombre de ces ganghons est de trois pour îe thorax (un correspon- dant à chacun des anneaux du thorax) et de neuf (ou moins) pour l'abdomen, ces ganghons abdominaux ayant souvent les deux noyaux distincts ou même séparés, tandis que les deux noyaux des ganghons thoraciques restent pres- que toujours accolés l'un à l'autre. Dans quelques types, les ganghons au heu d'être éloignés les uns des autres sur les cordons ner- veux (connectifs), se rapprochent et même se fusion- nent ; chez le papillon les ganghons thoraciques sont groupés en une seuel masse : chez l'abeille le gan- ghon prothoracique est isolé mais les ganglions méso et métathoraciques sont réunis; de plus chez ce dernier insecte, trois des ganghons abdominaux sont confondus avec le ganghon métathoracicpie. Fig. 23: Schéma du système ner- veux d'un Insecte, a) enveloppe du corps, c) ganglions cérébr<3ides ou cerveau, d) collier oesophagien, e) ganglion frontal, f; nerf récurrent, g) Chaîne ner- veuse ganglionnaire ventrale, h) ganglions nerveux du tube digestif, i) ganglions sous-oeso- phagiens, r) grand sympathique, s) tub digestif, t) entrée du tube digestif. 'v)_v aisseau dorsal (coeur). Fig. 24: Schéma de la chaîne ner- veuse ganglionnaire ventr. xxvrii Le degré de centralisation des ganglions nerveux indique d'ailleurs le degré de perfection auquel est parvenu le type, ces ganglions étant d'autant plus groupés que le type est plus évolué dans l'échelle animale. Les ganglions thoraciques envoient des prolonge- ments innerver les ailes et les pattes; le ganglion pro- thoracique anime les muscles de la première paire de pattes, le ganglion mésothoracique ceux de la deuxième paire et des ailes antérieures, le ganglion métathoraci- que ceux de la troisième paire et des ailes posté- rieures ; de plus des filaments nerveux sortis du ganglion miétathoracique font agir les muscles abaisseurs et élévatoires de l'abdomen qui collaborent aux fonctions respiratoires; ces muscles en effet font se dilater ou se resserrer l'abdomen qui fait ainsi arriver l'air dans le corps à la façon d'un soufflet (voir § 4 Respira- tion). Les ganglions abdominaux émettent des filaments qui se rendent aux organes de reproduction, de sécré- tion et aux pièces anales de l'abdomen; l'ensemble du réseau nerveux céphalique et ventral inférieur que nous venons de décrire, préside donc aux fonctions de la vie animale ou de relation; il émet la volonté du mouvement, reçoit les sensations du toucher, de la vue, du goût, etc. ; c'est pourquoi on l'a souvent com- paré au système cérébro-rachidien des Vertébrés. Nous avons mentionné plus haut, que le gros gang- hon sus-oesophagien ou cerveau était le point de départ en outre des fibres se rendant aux antennes, aux yeux, etc., d'un réseau nerveux particulier; ce réseau est construit de la façon suivante: Deux filaments pro- longent en avant la masse ganglionnaire cervicale et se réunissent en un ganglion (ganglion frontal, fig. 23, e) qui émet à son tour un nerf unique; ce nerf (nerf récurrent, fig. 23, f) revient en arrière, passe sous le cerveau, s'allonge le long de la ligne dorsale du corps XXIX au dessus du tube digestif et porte de petits noyaux d'où se détachent des nerfs très déliés qui vont intéres- ser l'appareil digestif, l'appareil circulatoire et aussi, en agissant sur les trachées (voir § 4 Respiration), une partie de l'appareil respiratoire. Comme ce réseau préside aux mouvements de la vie végétative, aux fonc- tions inconscientes de la digestion, de la circulation, de la respiration, on a pu dire qu'il rappelait le système pneumo-gastrique des Vertébrés. Un troisième réseau nerveux (que certains natura- listes ont appelé grand-sympathique (fig. 23, r), en raison de son analogie de fonctions avec le système du même nom chez les Vertébrés, se détache de la partie sous-oesophagienne du collier céphalique et accompagnant dans toute sa longueur le gros chapelet ganglionnaire ventral, il s'étend sous le tube digestif mais au dessus de ce chapelet, avec les ganglions duquel il prend contact au moyen de filaments ner- veux s'unissant à ceux qu'émettent ces ganghons. Ce réseau commande aux muscles chargés de l'oc- clusion des stigmates (voir § 4 Respiration). Nous venons de voir en examinant la structure du système nerveux ganglionnaire, que ce système ner- veux ne présentait pas chez les Insectes, une centrali- sation semblable à celle que l'on rencontre chez les Vertébrés, dans lesquels un centre (le cerveau) reçoit toutes les sensations et commande seul à la volonté. Les Insectes en somme, possèdent au moins trois centres nerveux, un dans la tête, un dans le thorax, un dans l'abdomen, et, bien que le centre céphaUque ait pour le fonctionnement de l'organisme une importance supérieure à celle des autres, sa liaison immédiate avec ceux-ci n'est pas une condition exclusive de la per- ception de toutes les sensations. Chez les Insectes, le ganghon de la tête n'est pas l'organe unique qui ressent tout, qui commande à tout; il partage ces facultés avec les autres ganglions et c'est ce qui nous XXX explique pourquoi chez un insecte sectionné en tron- çons, on voit ces tronçons séparés, non seulement manifester longtemps de l'agitation, mais encore ef- fectuer des gestes précis de défense, de maintien d'équi- libre, de locomotion, etc., indiquant sinon une coor- dination de mouvements vers une idée com.plexe, du moins une perception de sensations très nettes et une volonté d'agir en raison de ces sensations. Organes, des sens. — Les Insectes perçoivent toutes les sensations physiques que l'homme lui-même peut ressentir; mais si la netteté des manifestations ex- térieures des ces sensations ne permet pas de douter de leur existence, il s'en faut de beaucoup que nous con- naissions de façon précise quels sont les organes qui les transmettent au système nerveux. Si l'étude de la vision et du toucher a pu être poussée suffisamment loin pour que la question soit éclairée d'une façon satisfaisante, nous ne possédons sur les organes du goût, de l'odorat et de l'ouïe que des données très incomplètes; nous constatons que certains appareils rencontrés à la surface du corps, paraissent plus parti- culièrement adaptés aux facultés gustatives, olfactives et acoustiques, mais nous connaissons très mal leur structure et nous ignorons presque tout de leur fonc- tionnement. Vue. — La vision chez les Insectes, est assurée par des yeux immobiles, enchâssés dans la tête. La puis- sance et l'étendue de la vue varient beaucoup dans les différents groupes, ainsi que l'indiquent la grosseur ou la réduction des yeux, leurs formes diversifiées et leur convexité plus ou moins forte. Les yeux sont de deux sortes: simples ou composés. Les yeux simples appelés aussi stemmates ou ocelles, sont en général de très petite dimension et leur cornée Hsse les fait distinguer facilement des yeux composés dont la cornée semble un réseau formé de surfaces XXXI ordinairement hexagonales, rarement rondes que l'on nomme facettes; cette apparence fait souvent donner aux yeux composés, le nom di'yeiix à facettes (voir fig. 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, etc.). Les facettes dont le nombre peut varier de 12 (Lépismes) à 25000 (Mordelles, Sphinx) et plus, sont les bases de petits cônes très allongés (bâtonnets opti- ques) accolés les uns aux autres, recevant un filament nerveux partant d'un ganglion situé à leur base com- mune d'insertion et constituant chacun un appareil de vision indépendant. Sauf quelques exceptions, les larves ne possèdent que des yeux simples; l'adulte, au contraire porte des yeux composés, auxquels viennent souvent s'adjoindre des yeux simples, ceux-ci se rencontrant presque tou- jours en avant ou sur le dessus de la tête entre les yeux composés. Palpation. — Tous les segments d'un Insecte, même les plus durs, les plus chitinisés, doivent perce- voir l'impression de l'approche d'un corps; les poils dont ils sont plus ou moins revêtus leur transmettent cette sensation. Certains de ces poils, nommés poils tactiles sont toutefois mieux adaptés que les autres à cet office car ils traversent tout le tégument chitineux et reçoivent à leur base un filament nerveux. Les poils tactiles étant surtout répartis sur les palpes, sur l'extrémité des pattes et sur les antennes, l'insecte se sert de ces organes pour apprécier la nature de l'ob- stacle rencontré, reconnaître la substance dont il s'est approché, etc.; les antennes, toujours portées en avant et sans cesse agitées paraissent être l'organe prin- cipal du sens du toucher; c'est par l'intermédiaire de celles ci que les fourmis, les abeilles prennent con- tact entre elles lorsqu'elles s'abordent au cours de leurs occupations. Gustation. — On ne connaît rien des organes du goût ; on suppose simplement que cette sensation doit E. p. N. VI. 3 XXXII être perçue à l'aide d'appareils spongieux placés à l'intérieur de la cavité buccale ou répartis sur certaines pièces entourant la bouche, telles que les palpes, la languette, l'extrémité de la trompe, (Mouches, Papil- lons) etc. Olfaction. — D'après les résultats de diverses ex- périences faites en vue de rechercher le siège de l'odorat, on peut admettre que l'antenne est l'organe principal de cette sensation; les papillons mâles de Bombyx, privés de leurs antennes ne semblent pas percevoir les effluves émanant de femelles cachées à leur vue, mais placées tout près d'eux, tandis que les mâles non mutilés des mêmes espèces, arrivent de fort loin pour retrouver un individu de l'autre sexe enfermé dans une boîte placée à l'intérieur d'une chambre close. C'est peut-être un sens de nous inconnu et tout autre que l'odorat, qui révèle aux insectes mâles la lointaine retraite de la femelle, mais il est manifeste que la perte des antennes les prive de cette faculté pourtant extraordinairement développée chez certains d'entre eux. Ouïe. — La faculté de percevoir les bruits de la mêm.e façon que l'Homme est moins évidente chez les Insectes que la possession d'autres sens tels que la vision ou le toucher. Des expériences contradictoires faciles à reproduire, autorisent la discussion sur ce point. Les Grillons cachés au fond de leurs terriers obhques ou derrière la plaque du foyer ne peuvent apercevoir l'expérimentateur; tantôt ils cessent leur stridente musique quand celui-ci claque des mains, tantôt ils continuent leur mélancolique chanson; de même se comportent le^ Cigales perchées dans le feuil- lage d'un platane touffu et la grande Sauterelle verte tapie sous les hautes tiges des céréales; le fait qu'un insecte qui vous tourne le dos se laisse tomber soudain de la plante le supportant, au bruit produit par l'ob- servateur n'indique pas forcément qu'il vous ait XXXIII entendu; c'est aussi bien la vue qui peut lui avoir révélé votre présence; le Papillon posé sur une fleur ne s'envole pas toujours lorsque le curieux caché à sa vue parle ou fait craquer une branche morte sous le pied. La constatation lorsqu'un orage menace, de la rentrée précipitée à la ruche des abeilles butinant par les champs, ne prouve pas qu'elles entendent les roule- ments lointains du tonnerre; elles peuvent être aver- ties de la perturbation atmosphérique qui se prépare par d'autres sens que l'ouïe; certaines personnes ne ressentent elles pas un malaise qui leur fait annoncer l'orage, bien avant que soit visible l'amoncellement des nuages ou que les grondements de la foudre se fassent entendre ? Mieux que par l'expérimentation indirecte, l'exi- stence de l'ouïe chez les Insectes nous est démontrée par la présence de petits appareils semblant nette- ment adaptés à la perception des vibrations sonores; ce sont dans la plupart des types entomologiques des cellules réunies en groupes et réparties sur différents points de la surface du corps ou de ses appendices; du côté de l'enveloppe extérieure, les nerfs qu'elles con- tiennent s'épanouissent en filaments écartés et sont en contact avec un ligament, prolongement intérieur de la peau, tandis qu'ils se relient par l'autre extrémité avec le réseau nerveux général. Dans quelques types d'Orthoptères, ces cellules affectent nettement la struc- ture d'un tympan formé d'une membrane tendue sur un cadre qui cerne l'ouverture d'une fossette en relation nerveuse avec le réseau général; cette timbale [organe tympanal) est placée, chez les Grillons et les Locustes, de chaque côté des tibias antérieurs et chez les Acri- diens sur les côtés du premier anneau de l'abdomen. Bruits produits par les Insectes. — Si les Insectes ne possèdent pas de voix, au sens physiologique du mot, ils ont tous vraisemblablement, la faculté d'émettre des 3* XXXIV sons, des vibrations, constituant des appels sexuels ou les manifestations de sentiments divers. L'oreille humaine est incapable de percevoir la plupart de ces bruits; cependant quelques uns par- viennent jusqu'à nous et leur mécanisme a fait l'objet d'études plus ou moins approfondies; on peut les classer de la façon suivante: Stridulations: Elles sont produites par la friction de deux organes l'un contre l'autre. Chez les Orthop- tères^ les mâles seuls stridulent; les Grillons (Grillon champêtre. Grillon domestique) et les Locustiens (Grande Sauterelle verte) frottent l'élytre gauche muni à la base d'une grosse nervure dentée, contre l'élytre droit portant dans la région correspondante une mem- brane transparente à bords rugueux; les Acridiens frottent les cuisses postérieures contre le bord des élytres. Parmi les Coléoptères quelques uns produisent un faible crissement, soit en frottant le bord postérieur du prothorax contre le bord antérieur du méso- thorax, soit en faisant agir de même le bord des élytres contre l'abdomen (Criocère du Lis). Craquements: Nous citerons comme type de cette catégorie de sons, le chant des Cigales, bruit assour- dissant bien connu de quiconque s'est promené pen- dant l'été dans nos campagnes du Midi; il est produit par un appareil assez compliqué. Dans une cavité située de chaque côté du corps à la base du thorax, en arrière des pattes postérieures, cavité masquée par une sorte de large écaille pouvant se soulever (volet), s'ouvre une fossette renfermant une membrane sou- tenue par des nervures et tiraillée d'avant en arrière par deux muscles puissants; le va et vient rapide de cette membrane produit un craquement strident, ren- forcé par des plaques de natures différentes formant les côtés de la grande cavité qui sert ainsi de caisse de résonance. XXXV Bourdonnement. — Le bourdonnement des mou- ches, des abeilles, des bourdons, le sifflement aigre des moustiques ne sont pas uniquement produits par les vibrations de l'air fouetté par les ailes de l'insecte au vol; là preuve en est qu'une mouche amputée de ces organes et tenue entre les doigts, fait entendre un son d'une tonalité voisine de celle produite pendant le vol; le bourdonnement résulte surtout des vibrations du thorax et de l'abdomen et du frémissement des stig- mates (voir § 4 Respiration) au travers desquels passe l'air entrant dans le corps ou en sortant au cours de la respiration. Notons pour mémoire les bruits secs de percussion entendus souvent dans les immeubles renfermant des vieux bois; ils sont le résultat de chocs donnés par certains petits Coléoptères (Vrillettes), frappant de la tête les parois des galeries qu'ils creusent dans les charpentes, les planchers ou les meubles. § 4. — Respiration. — Les Insectes respirent, c'est- à-dire qu'il se passe chez eux le même phénomène chimique que chez tous les êtres vivants, les tissus absorbant de l'oxygène et émettant de l'acide car- bonique; ce sont même de tous les animaux ceux qui possèdent l'appareil respiratoire le plus comphqué et le plus parfait. La plupart ne peuvent s'assimiler que l'air atmosphérique; seules quelques larves adaptées complètement à la vie aquatique, ont la faculté de recueillir dans l'eau, l'air qui s'y trouve dissous. A l'inverse de ce qui se passe chez les Vertébrés où le sang se rend des organes aux poumons pour se régénérer au contact de l'air que ceux-ci contiennent, c'est chez les Insectes, l'air qui se rend dans tous les organes pour vivifier directement les cellules. Il est aspiré puis expulsé par les mouvements de l'abdomen agissant à la façon d'un soufflet; il entre par les stigmates; ce sont des sortes de boutonnières XXXVI aux bords garnis de membranes élastiques et de cils barbelés, qui se trouvent disposées de chaque côté de l'individu sur les anneaux de l'abdomen, parfois du thorax et qui constituent les ouvertures tour à tour ouvertes et fermées des trachées; celles-ci formant des conduits extraordinairement divariqués pénètrent dans le corps, se ramifient dans toutes ses parties, s'insi- nuent dans tous les membres, entourent et tapissent tous les viscères, s'infiltrent dans tous les tissus et apportent à l'organisme le gaz dont il a besoin. Certains Coléoptères (Dytiques, Hydrophiles, etc.) et Hémiptères (Notonectes, Ranâtres, Nèpes) vivent à l'état adulte presque toujouro dans l'eau; ils doivent cependant venir de temps à autre à la surface pour emmagasiner dans leurs trachées une provision d'air, pénétrant par des stigmates spécialement organisés qu'ils laissent émerger quelques moments. Quant aux larves exclusivement aquatiques elles absorbent l'air en dissolution dans l'eau, non plus par des stigmates mais au moyen d'appareils particuliers nommés branchies trachéennes ; ce sont des houppes de poils ou de lamelles parcourues de trachées extrême- ment ténues; tantôt ces houppes sont à l'extérieur du corps, tantôt elles se trouvent renfermées à l'intérieur comme chez les larves de Libellules où elles tapissent les parois du rectum que remplit l'eau aspirée par la dilatation de l'abdomen. § 5. ■ — CirculatiOD. — L'appareil circulatoire des Insectes est loin de présenter le môme degré de per- fection que l'appareil respiratoire; il est au contraire rudimentaire puisque le sang n'est pas conduit aux diverses parties du corps dans une canalisation spé- ciale, mais baigne simplement les organes en remplis- sant les lacunes qu'ils laissent entre eux. Il existe cependant un système central faisant circuler dans le corps le liquide sanguin; c'est un appareil de refou- XXXVII lement constitué par un tube allongé (vaisseau dorsal, fig. 23, v) placé au dessus du canal digestif (fig. 23, s) et s'étendant comme lui sur toute la longueur de l'individu; la partie du tube contenue dans l'abdomen est en général renflée et ce renflement contractile, divisé en compartiments successifs séparés les uns des autres par des valvules, constitue un cœur poussant d'arrière en avant le liquide sanguin qui sort du vais- seau dorsal par l'avant du tube pour s'épandre libre- ment dans tout l'organisme. Le sang des Insectes est formé comme celui de tous les animaux d'une partie liquide tenant en sus- pension des globules solides; il est incolore ou parfois à peine teinté. § 6. — DigestioD. — Le tube digestif des Insectes est situé dans le grand axe de la cavité générale du corps, au dessus de la chaîne ganglionnaire nerveuse ventrale et au dessous du vaisseau dorsal; décrivant une ou plusieurs circonvolutions, il est de longueur variable chez les différents types. Ses parties principales sont en allant de la bouche vers l'anus: Le -pharynx^ qui chez les insectes suceurs se développe en une poche pouvant se dilater et aspirer les liquides. 1^'' oesophage. Le jabot dans lequel les Abeilles, Bourdons, etc. transforment en miel le nectar des fleurs. Le ventricule chylijique\o\xd.ni dans la digestion le rôle prépondérant dévolu à l'estomac, chez les Vertébrés. Le rectum et V iléon recevant les résidus de l'assi- milation. Le tube digestif est complété par des organes annexes tels que: Glandes salivaires^ nulles chez la plupart des Coléop- tères, très développées dans d'autres Ordres, notam- ment chez les Orthoptères. xxxvrii Caecums gastriques, petits culs de sacs débouchant dans le ventricule chylifique qu'ils hérissent extérieure- ment d'une sorte de villosité; ils servent d'organes d'absorption des sucs alimentaires élaborés par le tube digestif. Tubes de Malpighi, conduits longs, sinueux et fins implantés vers le point de jonction de l'estomac et de l'intestin inférieur; ils servent d'organes excréteurs ou de canaux urinaires; leur nombre très variable n'est pas supérieur à 6 chez les larves mais oscille chez les adultes entre 2 et 100, voire plus, selon les différents types. § 7. — Système musculaire. — Nous n'entrerons pas dans les détails de la construction de l'appareil musculaire des Insectes; il est impossible de donner en quelques lignes une vue d'ensemble suffisamment claire de la constitution de ce système d'ailleurs peu étudié. Nous nous bornerons à indiquer que les In- sectes sont capables de développer un effort beaucoup plus considérable comparativement que les Vertébrés. Chacun a pu remarquer le volume des fardeaux traînés par les fourmis; des Hyménoptères emportent au vol dans leur nid, des proies plus lourdes qu'eux- mêmes. Nous ajouterons que des expériences précises faites par M. F. Plateau, ont permis de constater que chez les Insectes, la puissance musculaire est en raison inverse de la taille ; ainsi un hanneton, une abeille sont respectivement 20 fois et 30 fois plus forts qu'un cheval puisque ce dernier ne peut exercer un effort supérieur à 1/67 de son poids tandis qu'un hanneton entraîne une charge égalant 14 fois et une abeille 30 fois son poids. Une autre expérience de M. de Lucy a établi qu'un Lucane cerf-volant (fig. 53) pesant 2 gram- mes pouvait soulever entre ses mandibules une règle d'acier de 30 centimètres de long et pesant 400 grammes. xxxrx § 8. — Roprodiiction. — Les Insectes ont toujours des sexes distincts, sur deux individus différents; l'accouplement est direct et la femelle assure la per- pétuation de l'espèce par la production d'œufs, dont la ponte survient peu de temps après l'accouplement; en règle générale l'insecte ne peut s'accoupler et se reproduire qu'après avoir terminé tout son développe- ment et être parvenu à l'état d'insecte parfait (imago). Il y a cependant des Insectes qui échappent à cette loi; leurs femelles n'ont pas besoin pour repro- duire d'être fécondées par le mâle (parthénogenèse); certaines mettent au monde des petits vivants (vivi- parité); on connaît même des Insectes chez lesquels la reproduction peut présenter le phénomène qui a été appelé «poedogénèse». Ce phénomène consiste dans la production par la larve (forme primitive et transitoire de l'individu) de larves semblables à elle- même, ou bien dans la ponte par la nymphe (forme également transitoire qui suit l'état larvaire) d'œufs véritables et fécondés. Bien plus, les larves de quel- ques rares insectes s'accouplent comme les adultes des types normaux et pondent des œufs féconds comme les femelles adultes de ces types (progénèse). Nous reparlerons en causant des Pucerons, de la parthénogenèse et de la viviparité, formes les plus communes de la reproduction anormale. Une des modifications les plus intéressantes de l'appareil génital est celle que l'on rencontre chez les Insectes vivant en société (Abeilles, Guêpes, Fourmis, Termites). La population d'une ruche, d'une fourmi- lière, d'une termitière est surtout composée de neutres, c'est-à-dire d'individus chez lesquels les organes sexuels se sont atrophiés dès les premiers états et qui sont incapables de reproduire ; ils rempHssent les fonctions d'ouvriers et de soldats et se chargent des soins à donner aux larves, de l'entretien de l'habitation et de la défense de la colonie. XL Les œufs des Insectes ont une enveloppe coriace; ils affectent des formes, des dessins et des couleurs extrêmement variés; ils sont tantôt déposés isolément, tantôt groupés les uns à côté des autres en plaques, en colliers, en rubans, etc., parfois ils forment une masse protégée par une enveloppe fabriquée par la femelle; certains sont rassemblés dans une capsule commune produite par la mère. Les milieux auxquels sont confiés les œufs, diffè- rent autant que les mœurs mêmes des Insectes; beau- coup sont pondus en terre, d'autres dans l'eau, dans les matières en putréfaction, sur les feuilles, aux fentes des écorces, sur les poils des mammifères ou les plumes des oiseaux, etc. Certains Insectes introduisent les leurs dans le bois ou les tiges des végétaux, dans les boutons à fleurs ou dans les fruits, enfin dans le corps même des animaux à sang chaud ou des Insectes. Généralement le mâle meurt peu après l'accouple- ment et la femelle ne vit pas longtemps après que la ponte a été effectuée. Cependant les femelles de quel- ques Insectes sociaux (Abeilles, Termites) voient leur existence se prolonger durant plusieurs années au cours desquelles elles ne cessent de pondre tout au moins par périodes discontinues; chez certains types, un premier et unique accouplement suffit pour dé- terminer toute la ponte; le nombre d'œufs que ces femelles peuvent ainsi produire est extraordinaire ; on estime qu'une seule reine d'Abeille pond au moins 60000 œufs pendant sa vie et certaine espèce de ter- mite donnerait deux millions d'œufs en un an. L'individu une fois sorti de l'œuf, subit avant d'arriver à l'état d'insecte parfait des transformations profondes dont nous parlerons au chapitre Métamor- phoses (Chap. III). Armures génitales. — Il ne serait pas inutile de dire quelques mots sur les pièces qui entourent les XLI orifices externes des organes de la génération; nous laisserons cependant de côté les organes mâles et ceux qui cachés clans l'abdomen des femelles ne sont pas visibles ordinairement, pour ne parler que des organes susceptibles d'attirer l'attention de l'observateur le moins prévenu, par leurs effets ou leur évidence. Ces pièces servent soit à la défense de l'individu, soit à l'attaque de la proie convoitée, soit à la ponte des œufs. On rencontre celles de la première et de la deuxième catégorie chez beaucoup d'Hyménoptères (Abeilles, Guêpes, Bourdons, Fourmis, Iclmeumons, etc.); parmi celles de la troisième catégorie il en existe de très remarquables chez les Hyménoptères et chez certains Insectes appartenant à d'autres Ordres. Le type des appareils de défense est Vaigiiillon porté par les ouvrières des Abeilles et des Guêpes. H est constitué par: P le gorgeret forte pièce terminée en pointe acérée, formée de deux lames soudées dans leur longueur par le bord inférieur mais dont les bords supérieurs sont simplement juxtaposés; 2" le stylet, composé de deux dards accolés, grêles, aigus, barbelés à l'extrémité, creusés en gouttière à leur face interne et qui peuvent glisser dans le canal du gorgeret. 3^ les supports, pièces en arc, très élastiques, for- mant la base du gorgeret et du stylet; les muscles moteurs de l'aiguillon s'insèrent sur des plaques avec C{uoi elles sont en rapport; 4° un appareil à venin, comprenant deux longs con- duits où s'élabore le venin; ces tubes se réunissent avant de déboucher dans une vésicule servant de réser- voir et celle-ci débouche par un court canal à la base du gorgeret. Lorsqu'une Abeille veut piquer, elle fait saillir de l'abdomen l'aiguillon et le fixe au moyen du stylet XLII qui poussé hors du gorgeret, pénètre dans la peau et s'y maintient par ses barbelures ; elle enfonce enfin le gorgeret et celui-ci appuyant sur le réservoir qui est pressé en même temps par les muscles constricteurs, instille dans la plaie le venin, coulant par le canal central du stylet. Les Bourdons possèdent aussi un aiguillon mais la douleur causée par leur piqûre est beaucoup moins vive que celle occasionnée par les Guêpes ou les Abeil- les; d'ailleurs le caractère débonnaire des Bourdons permet même à l'observateur de toucher au nid de ces insectes sans qu'on ait à craindre leur attaque. Quelques Fourmis sont pourvues d'un dard et peuvent piquer qui les irrite ; mais les espèces d'Europe sauf une, ne font qu'une blessure à peine sensible à l'Homme. Dans la catégorie des armures génitales servant à la capture d'une proie, nous signalerons l'aiguillon armant les Sphex et les Ammophiles, Hyménoptères dont quelques espèces françaises ont été magistrale- ment étudiées par l'entomologiste J. H. Fabre. Le Sphex à ailes jaunes approvisionne ses larves de Grillons préalablement paralysés d'un coup d'aiguil- lon; VAmmophile des sables emmagasine pour sa nichée des chenilles d'Agrotis qu'il a rendues de la même façon incapables de remuer; tous deux emploi- ent le même procédé pour paralyser leur proie; quel- ques coups d'aiguillon sont données dans les ganglions nerveux de la chaîne ventrale et le gibier définitive- ment engourdi se conservera vivant mais immobilisé pour servir de nourriture aux petits du ravisseur pen- dant leur existence larvaire. L'armure externe des pièces génitales est souvent adaptée à la ponte. Si elle est construite de manière à percer une sub- stance dure, à traverser une paroi avant de déposer l'œuf, elle prend le nom de tarière. XLIII On voit à l'extrémité de l'abdomen des femelles de Sirex (PL 47) grands et beaux Hyménotères qui pen- dant leurs premiers états vivent à l'intérieur du bois, une pointe large et robuste ; c'est une tarière analogue à l'aiguillon des Abeilles; seulement chez le Sirex le dard aigu du stylet est remplacé par une lame faisant office de scie et de râpe à l'aide de quoi la femelle incise le tronc de l'arbre assez profondément et dépose l'œuf dans l'entaille. Les Rhyssa (fig. 74) (Hyménoptères-Ichneumoni- des) sont parasites dans leurs premiers états des larves de ces Sirex vivant à l'intérieur des troncs d'arbres. Le Rhyssa qui dépose ses œufs dans le corps de la larve devant servir plus tard de nourriture à sa pro- géniture, possède une tarière ou plutôt une sonde affectant l'apparence d'une soie, d'un crin, dépassant de beaucoup la longueur du corps de son propriétaire; cette tarière très souple peut s'insinuer dans les moin- dres fissures du bois et est capable en outre en se rai- dissant de percer de minces parois ligneuses. Lorsque la femelle du Rhyssa qui explore extérieurement un tronc d'arbre, reconnaît la présence dans le bois d'une larve de Sirex, elle fait pénétrer lentement sa sonde au travers de toute l'épaisseur la séparant de sa victime, puis l'extrémité de cette sonde entrant en contact avec la larve, elle pique la peau et l'œuf glissant entre les valves de l'organe est introduit dans le corps. D'autres Hyménoptères pondent leurs œufs sous la peau des chenilles au moyen d'une tarière sem- blable mais plus courte. Si l'armure externe des pièces génitales est con- struite non plus pour percer une substance dure, mais simplement pour s'insinuer dans les fentes du bois, les gerçures du sol, etc. afin de déposer l'œuf dans le milieu convenable, elle prend le nom à^oviscapte; telles sont les lames qui prolongent l'extrémité de l'abdomen des femelles chez certains Coléoptères et XLIV chez quelques sauterelles; chacun connaît le «sabre» de la Grande Sauterelle verte (fig. 63) ; ce sabre n'est qu'un oviscapte destiné à conduire les œufs dans les fissures du sol. § 9. — Sécrétions. — Indépendamment de l'éli- mination des déchets organiques, fonction commune à tous les Insectes, il se produit chez la plupart d'entre eux des sécrétions adaptées aux particularités biologiques de chaque type; ces sécrétions servent tantôt à la protection de l'individu pendant ses pre- miers états, tantôt à la défense de l'adulte; certaines contribuent au temps des amours à attirer les représen- tants de l'autre sexe. Protection des premiers états. — Les femelles de beaucoup d'Insectes possèdent la faculté d'émettre en même temps que leurs œufs, des substances qui agglo- mèrent ceux-ci ou les entourent d'une enveloppe protectrice. Un grand nombre de Papillons enduisent leurs œufs d'une gomme qui les fait adhérer fortement aux végétaux sur lesquels ils sont pondus. Quelques Or- thoptères produisent avec les œufs une matière qui en se coagulant rapidement à l'air, entoure la ponte d'une capsule mettant cette ponte à l'abri de la dessic- cation ou de l'humidité (coques ovigères, oothèques). Un gros Coléoptère aquatique, VHydrophile brun pond ses œufs dans un volumineux cocon tissé d'une soie que la femelle émet par son extrémité abdominale; ce cocon est ensuite attaché aux feuilles des plantes immergées. Les larves ne peuvent en général se protéger que par des moyens de défense purement passifs: certaines sécrètent des substances dont elles se font un abri ou qui éloignent l'adversaire par leur odeur ou leur causticité. XLV La soie filée par beaucoup de chenilles, est sécrétée par des organes analogues aux glandes salivaires; émise par la bouche, cette substance, fluide dans l'appareil séricigène, prend une consistance visqueuse dès sa sortie de l'appareil et aussitôt hors de la bouche, elle se solidifie en filaments agglutinants pour former le cocon où la chenille doit se transformer. Quelques larves se construisent également avec de la soie un étui ouvert par un bout; elles consolident extérieure- ment cet étui en y collant des brins de graminées, des feuilles (chenilles des Psyché) ou des herbes, des grains de sable, des coquillages (larves aquatiques des Phry- ganes). Les larves des Fourmis se filent une coque avant d'effectuer leur nymphose; c'est cette coque nym- phale qui souvent est considérée à tort comme l'œuf de la Fourmi. La larve du Criocère du Lis (PL 93) se protège en se recouvrant de ses excréments qu'elle s'étale sur le dos. La larve de V Aphrophore âciimeuse (Hémiptères), s'enferme dans une mousse blanche rejetée par l'anus; le langage populaire désigne sous les noms de Crachat de Coucou, Écume de Grenouille, etc. les petits flocons d'écume qu'elle forme ainsi sur les feuilles. Le Puceron lanigère (PI. 44) secrète par tout le corps, des filaments blancs et cireux qui l'enveloppent d'une toison poisseuse. La larve de Melasoma populi L. (PL 66) laisse pour se défendre, suinter par des glandes dermiques, un liquide acre dégageant une forte odeur d'amandes amères. Nous devons faire rentrer dans la catégorie des sécrétions destinées à protéger les premiers états de l'individu, la production de substances servant à la construction d'une habitation commune. XLVI La cire des Abeilles est sécrétée sur des lamelles insérées entre les segments de l'abdomen; ramassée par les brosses des pattes elle est employée par l'insecte à l'édification des cellules où sont élevées les larves. Pour fabriquer la substance ressemblant à du papier dont sont formés l'enveloppe et les rayons de leurs nids, les Guêpes arrachent aux arbres des frag- ments de feuilles et d'écorces et les triturent des mandibules et des pattes en les agglutinant à l'aide de leur salive, mélangée peut-être d'une autre sécrétion. On rencontre souvent sur les feuilles et les jeunes rameaux des chênes, des petites boules, grosses comme une bille, vertes, rosées ou noirâtres selon la saison; ce sont des galles causées par la piqûre de ponte des Cynips (Hyménoptères); au centre de la boule vit la larve qui se nourrit des tissus végétaux anormale- ment développés autour d'elle. Une piqûre simple ne suffirait pas à produire une excroissance aussi volumi- neuse sur le point attaqué; on est donc en droit de supposer que la déformation végétale est causée par un produit de sécrétion introduit dans le tissu en même temps que la ponte. La piqûre des Guêpes, Abeilles, etc. n'est rendue douloureuse que par l'inoculation d'un venin introduit sous la peau en même temps que l'aiguillon; la même cause produit l'irritation succédant à la piqûre du «Cousin». Sécrétions également, l'odeur repoussante qu'exhale la Punaise des bois, le parfum d'essence de rose émis par la Cicindèle champêtre, l'arôme de cuir de Russie qui imprègne l'Osmoderme, etc., etc. Le moyen qu'emploient pour se défendre, les Bra- chines ou Bombardiers est vraisemblablement fourni par une sécrétion spéciale; lorsque ces petits Coléop- tères sont poursuivis, ils laissent échapper par l'anus un liquide caustique qui se vaporise instantanément, en produisant une crépitation faible, bien perceptible cependant à l'oreille humaine. XLVII Signalons pour terminer ce paragraphe, la produc- tion de lueurs phosphorescentes constatée chez cer- tains Insectes. Parmi ceux ci le plus connu est cer- tainement le Lampyre ou Ver luisant (fig. 54à55); le mâle ailé ne ressemble nullement à la femelle, qui présente l'aspect d'une larve. L'intensité du pouvoir photogénique est soumis à la volonté de l'insecte; la lueur est émise par un organe situé sur la face ventrale des derniers segments abdominaux ; bien que la struc- ture anatomique de cet organe soit suffisamment con- nue, aucune explication physique ou physiologique satisfaisante n'a encore été fournie sur la façon dont se produit le phénomène. D'autres Insectes de nos contrées sont plus phos- phorescents que les Vers luisants; les Lucioles qui la nuit voltigent en troupes scintillantes dans les jar- dins du littoral méditerranéen, sont presque aussi connues que les Lampyres; mais les facultés photo- géniques de nos espèces indigènes sont de beaucoup dépassées par celles de certains types exotiques. Les Pyrophores notamment. Coléoptères voisins de nos «jTaupins », possèdent un pouvoir éclairant tel, qu'autrefois les naturels des contrées de l'Amérique centrale où vivent ces insectes, s'en servaient comme de lanternes pour s'éclairer dans leurs courses noctur- nes; ils les nomment Mouches de feu, Cucujos, etc.; actuellement encore les femmes créoles rehaussent parfois l'éclat de leur toilette, en fixant des Cucujos vivants dans leur robe de gaze ou dans leur coiffure. § 10. — Mimétisme — Homochromie. — Puisque, à propos des sécrétions, nous venons de citer quelques uns des procédés passifs de défense dont certains In- sectes disposent, nous devons placer ici une courte définition des particularités auxquelles on a donné les noms de Mimétisme et d' Homochromie. E.P. N. VI. 4 XLVIII On appelle Mimétisme, la similitude d'aspect, qui permet jusqu'à un certain point, de confondre un être vivant, soit avec le milieu, les objets qui l'entou- rent, soit avec des espèces mieux armées ou avec celles aux dépens desquelles il vit. ITHomochromie est le même phénomène limité à la similitude de coloration. Le Mimétisme et l'Homocliromie se combinent souvent chez le même individu. Beaucoup d'Insectes exotiques présentent des cas absolument remarquables d'Homochromie et de Mimé- tisme, mais même dans la faune entomologique de nos régions, on rencontre des espèces chez lesquelles ces phénomènes se manifestent d'une façon fort nette. Le Lasiocampa quercifolia L. (PI. 16) posé sur les feuilles mortes est presque invisible, tellement il res- semble comme forme et comme couleur aux feuilles desséchées des hêtres ou des charmes (mimétisme et homochromie). Les chenilles arpenteuses parcourant les branches, redressent tout leur corps dès qu'un danger les menace et se tiennent raidies et immobiles, simulant à s'y méprendre des tronçons de ramilles privées de feuilles (homochromie et mimétisme). Le Bacillus Gallicus Charp. (fig. 61) Orthoptère mince, sec, raide et droit comme une brindille, con- serve pendant des heures sur les buissons la même attitude à l'extrémité des branches dont il semble être un prolongement (mimétisme et homochromie). La Sésie apiforme, papillon pacifique, ressemble beau- coup de loin au Frelon redoutable que peu d'animaux osent attaquer. La Catocale du Frêne et nombre de Noctuelles (Lépidoptères) se confondent absolument avec l'écorce des arbres sur lesquels elles se tiennent appliquées (homochromie). XLIX Les Psithyres (Hyménoptères) vivent en parasites des Bourdons auxquels ils ressemblent étonnamment (mimétisme). Nous pourrions multiplier ces exemples pendant des pages entières sans épuiser la liste des Insectes, qui en France seulement, sont intéressants à ce sujet. § 11. — Différences sexuelles extérieures. — Dans la presque totalité des espèces, le mâle (ç^) diffère de la femelle (Ç) par des modifications plus ou moins grandes des antennes, des pattes, des ailes, de la tête, du corselet, etc. ou par quelque particularité de taille ou de couleur, les mâles étant en général plus petits et d'une coloration plus variée ou plus accentuée. Mais à côté de ces modifications relativement peu accentuées, on constate entre les deux sexes de cer- taines espèces, des différences de forme, de coloris et même de mœurs, si profondes, qu'il ne viendrait pas à l'idée de réunir le mâle et la femelle sous un même nom, si la constatation de leur accouplement ne venait révéler leur affinité complète. Bien des naturalistes s'y sont d'ailleurs trompés et tandis que les mâles de certains Insectes ont été placés dans une Famille, leurs femelles se sont vues classées dans un groupe très éloigné. On ne compte plus les erreurs de moindre importance consistant à considérer comme espèces différentes d'un même Genre les deux sexes d'un même type, mais ces erreurs semblent bien naturelles lorsqu'on voit rapprochés dans une collection le mâle et la femelle des espèces en question. Voici quelques exemples de différences sexuelles faciles à vérifier, les Insectes qui les présen- tent se rencontrant communément: Les mâles des Dytiques (fig. 51), Coléoptères aquati- ques ont les tarses antérieurs élargis en cupules pour qu'ils puissent se cramponner aux élytres de la femelle qui sont en général sillonnés longitudinale ment, ceux des mâles restant lisses. Disposition analogue des mêmes tarses chez le mâle do V Hydrophile brun^ autre Coléop- tère aquatique. - Le mâle du Lucane cerf-volant (fig. 53), possède des mandibules développées en longues bran- ches cornues, tandis que celles de la femelle se rédui- sent à une pince courte et pointue. — Le mâle du Ver- luisant (fig. 54), est ailé; sa femelle (fig. 55) aptère se traîne lourdement sur le sol. Môme différence sexuelle chez Hyhernia defoliaria L. (PI. 56), Orgyia antiqua L. (Lépidoptères), etc. — Les antennes des mâles de Bombyx (Lépidoptères) ressemblent à des plumes; celles des femelles sont comme des soies. Chez les Taons^ les Cousins (Diptères) les femelles ont les pièces buccales construites pour piquer; les mâles n'ayant que des mandibules rudimentaires sont incapables de percer un tissu. Les mâles des Abeilles^ des Guêpes, etc. sont privés de l'aiguillon qui arme les femelles et les ouvrières; l'abdomen des femelles de Sirex (PI. 47) des V aigus (PI. 6) est prolongé par une tarière qui manque chez le mâle. Les différences de structure ou de coloration entre deux individus d'une même espèce, constituent le phé- nomène auquel on à donné les nom.s de dimorphisme et de polymorphisme.^ selon que le type peut se présen- ter sous deux ou plusieurs formes distinctes. Certaines espèces de Papillons affectent un dimor- phisme ou un polymorphisme sexuel très accentué: Les femelles de Papilio Memnon L. qui habite la Malaisie, les îles de la Sonde, sont différentes des mâles et existent sous deux formes n'ayant entre elles aucune ressemblance. Dans l'Afrique du Sud, le Papilio Merope Cram. présente trois types femelles tous très distincts de la forme mâle. LI Le dimorphisme peut être saisonnier, c'est-à-dire que les représentants d'une espèce, nés en été ne res- semblent pas aux individus de cette même espèce éclos au printemps. Tel est le cas du papillon de nos bois nommé vulgairement « La Carte géographique)) ^i scien- tifiquement Vanessa levana L. sous sa forme de prin- temps, Vanessa prorsa L. sous sa forme d'été. On rencontre sa chenille sur l'ortie depuis Juin jusqu'en Septembre. La forme de printemps ( Vanessa levana L.) est composée des papillons éclos en Mai qui étant chenilles en Septembre de l'année précédente ont subi à l'état de chrysabde^ les rigueurs de l'hiver; leurs ailes, de couleur fauve rougeâtre sont parsemées de nombreuses taches noires. La forme d'été (prorsa) est constituée par les insectes nés d'oeufs pondus en Mai par la forme levana; ils ont vécu en Juin à l'état de chenille, en Juillet à l'état de chrysahde et sont devenus adultes en Août; toutes leurs transform.ations s'étant accomplies pendant la belle saison, ils ont subi sous tous leurs états, l'action de la chaleur; leurs ailes sont noir-bleuté, barrées et tachées de marques blanches. Cette forme d'été prorsa pondra en Août l'œuf qui produira au printemps suivant la forme levana. Pour démontrer que la différence entre les deux formes de «La Carte géographique» n'est due qu'à l'influence de la température sur les chrysalides, on a modifié et en quelque sorte transposé expérimentale- ment cette différence saisonnière; en soumettant à l'action de la chaleur les chrysalides d'hiver, on a obtenu la forme adulte d'été, Vanessa prorsa; inverse- ment après avoir soumis à l'action du froid les chrysa- hdes d'été, on a obtenu la forme adulte de printemps, Vanessa levana. Voir Chap. III Métamorphoses p. LU. LU CHAPITRE III. Développement et Métamorphose des Insectes. On appelle Métamorphoses, la série de transforma- tions par lesquelles passe un Insecte entre le moment où il est pondu et l'instant où il revêt sa forme défini- tive. Pendant chacune de ces transformations l'insecte dépouille son enveloppe, pour apparaître tel qu'il restera jusqu'à la transformation suivante; ces trans- formations sont séparées par un laps de temps durant lequel l'individu ne modifie pas sa forme; ces périodes de stationnement prennent le nom de stade ou de phase; on appellera par exemple stade larvaire le temps qui s'écoulera entre la sortie de l'œuf et la transformation en nyînphe. Avant d'examiner les différentes sortes de métamor- phoses, il est bon de tracer une esquisse schématique de l'ensemble du phénomène type c'est-à-dire d'énu- mérer dans l'ordre où elles se produisent chez la majeure partie des Insectes les modifications de forme qu'ils subissent au cours de leur existence. On peut diviser cette existence en trois phases nettement tranchées pendant lesquelles l'individu revêt quatre formes bien distinctes. 1^ La phase embryonnaire, où l'insecte reste inclus dans l'œuf. 2^ La phase larvaire, s'étendant de la sortie de l'œuf à la transformation en nymphe. 3^ La phase nymphale, allant de la transformation en nymphe à l'éclosion de l'adulte. L'individu passe donc, par les états d'œw/, de larve, de nymphe, et d^adulte. Pendant la phase embryonnaire, c'est-à-dire entre le moment où les principes mâle et femelle se sont rencontrés pour produire un nouvel être et celui où cet être déjà très évolué sort de l'œuf, l'individu subit tnuDïir Larves et nymphes. Fig. 25: Larve de Coléoptère (Dytique). Fig. 26: Larve de Coléop- tère (Calosome). Fig. 27 : Larve de Névroptère (Libellule). Fig. 28: Larve de Névroptère (Libellule). Fig. 27: Larve d'Orthoptère (Sau- terelle). Fig. 30: Larve de Diptère (Muscide). Fig. 31: Larve (chenille) de Lépidoptère (Vanesse). Fig. 32 : Nymphe de Coléoptère (Charançon). Fig. 33: Nymphe (chrysalide) de Lépidoptère (Bombycide). Fig. 34: Nymphe (pupe) de Diptère (Muscide). Fig. 35: Nymphe de Diptère (Culicide). Fig. 36: Larve de Névroptère (Fourmilion). LIV des modifications essentielles, puisque de simple masse protoplasmique il devient animal organisé; mais ces changements ne se manifestent pas au dehors de la coque qui le renferme. Sorti de l'œuf sous forme de larçe. l'animal qui a l'aspect plus ou moins vermiforme, mène une vie active; il mange, grossit, se meut et se développe. A l'état nymphal il se rapproche de la forme adulte, ses ailes sont déjà indiquées et les pattes lorsqu'elles manquent chez la larve, commencent à apparaître; mais chez le plus grand nombre de types il reste im- mobile, comme endormi, ne se nourrit pas, n'augmente pas de volume. Enfin en passant à l'état d^ insecte parfait, adulte, imago il revêt sa forme définitive et reproduit l'espèce. Une telle série de transformations constitue ce qu'on appelle des métamorphoses complètes. Les larves et les nymphes variant autant de formes que les adultes eux-mêmes, nous n'entrerons pas à leur sujet dans des généralités descriptives; les figures 25 à 36 qui représentent quelques types caractéristiques renseigneront mieux le lecteur que plusieurs pages de texte. Tous les Insectes n'évoluent pas exactement de la façon typique indiquée plus haut; nous allons passer rapidement en revue les différents modes suivant les- quells ils se transforment. Chez les uns, l'individu au lieu de passer brusque- ment de l'état larvaire actif à la forme nymphale à vie ralentie, possède dès sa sortie de l'œuf un aspect et un genre de vie peu différent de l'adulte; il parvien- dra à cette dernière forme par de simples change- ments de peau successifs (mues) qui modifieront peu son aspect général. Les métamorphoses sont alors dites incomplètes. LV En revanche quelques types (Coléoptères vésicants) subissent des transformations plus nombreuses que les Insectes à métamorphoses complètes, car ils revêtent pendant leur seule existence larvaire plusieurs formes différentes. On appelle Hyper métamorphoses la série de leurs curieuses transfigurations. La division en métamor- phoses complètes^ métamorphoses incomplètes, hyper- métamorphoses ne correspondant pas avec une exacti- tude suffisante à toutes les manières dont évoluent les Insectes, on emploie actuellement un classement, répondant de façon plus précise aux séries différentes des transformations subies. Voici ce classement: Amétabolie ou absence de métamorphoses. — l'In- secte sort de l'œuf avec la forme qu'il conservera toute sa vie et se développe par une série de mues ; ( Thysa- noiires, Poux, Punaise des lits, femelles parthénogéné- tiques des Pucerons). Paurométabolie ou métamorphoses graduelles à nymphe active. — L'insecte au sortir de l'œuf res- semble déjà à V adulte, mais il ne possède pas d'ailes; lorsqu'à la suite de mues celles-ci commencent à paraître sous la peau, on considère qu'il est parvenu à l'état de nymphe; la lar<^e et la nymphe se meuvent d'ailleurs de même façon et prennent de la nourriture {Orthoptères, la plupart des Hémiptères). Hypométabolie ou métamorphoses graduelles à nym^- phe immobile. — L'insecte commence son développe- ment comme dans la série précédente, mais arrivé à l'état nymphal il s'enfonce dans le sol et demeure immobile tout en prenant de la nourriture jusqu'à sa transformation en adulte {Cigales fig. 85). Hémimétabolie ou métamorphoses incomplètes. — La larve est active; à la suite de plusieurs mues, elle acquiert des rudiments d'ailes et entre ainsi dans la forme nymphale; elle continue à se mouvoir, à man- ger et Vadulte sort de la dépouille desséchée de la LVI nymphe comme d'un fourreau qui reste tout entier accroché à la plante sur laquelle s'est opérée la trans- formation (Libellules fig. 69 et fig. 27, 28). Holométabolie ou métamorphoses complètes. — Les insectes holométaboliens sont ceux qui passent par les séries de transformations indiquées au commen- cement de ce chapitre. D'un œuf pondu par un adulte sort une larçe qui se meut, mange et grossit à chacune des mues qu'elle subit. Arrivée au terme de sa croissance elle s'immo- bilise, soit qu'elle s'enterre, se construise une loge ou se cache dans un abri; en peu d'instants elle revêt une forme toute différente de sa forme larvaire et restera sous cette enveloppe nymphale sans manger, sans grossir, sans effectuer d'autres mouvements que de faibles et rares contractions abdominales jusqu'au jour où, de la peau de la nymphe sortira la forme adulte de l'individu, qui durant cette dernière phase généralement courte de son existence se chargera d'assurer la continuation de l'espèce. Les Lépidoptères, Coléoptères, Hyménoptères, Dip- tères subissent des métamorphoses complètes. La larve des Lépidoptères prend le nom de chenille, leur nymphe celui de chrysalide, l'adulte celui de papillon. Chez les Diptères (Mouches, Cousins, etc.) la larue, après sa dernière mue se contracte dans une coque ovoïde formée de sa peau même et sous cette enveloppe protectrice qui bientôt durcit, s'opère la transforma- tion en nymphe; l'enveloppe avec la nymphe ainsi enfermée et cachée aux regards jusqu'à sa trans- formation en adulte, prend le nom de pupe. Hypermétamorphoses. — La série des transforma- tions groupées sous ce vocable, se déroule de la même façon que V Holométabolie, avec cette complication que pendant la période larvaire, l'individu change plusieurs fois de forme et de genre de vie. LVII Vhypermétamorphose a été étudiée d'abord par Newport en Angleterre en 1851, puis par J. H. Fabre en France (1857) sur deux sortes de Coléoptères vési- cants, le Méloé et le Sitaris (fig. 56 et 57) qui vivent aux dépens des Anthophores (Hyménoptères). Plu- sieurs observations très intéressantes ont été faites depuis par M. Valéry Mayet (1875), Riley (1877), Lichteinstein (1879), etc. sur V Hypermétamorphose de divers Coléoptères vésicants; mais c'est surtout en suivant les transformations de Sitaris humeralis F. = muralis Forth. que Fabre a pu nous faire connaitre d'une façon suffisamment détaillée ce curieux mode d'évolution. Résumons d'après ce naturaliste (Sou- venirs entomologiques 2eme Série): les phases de V hypermétamorphose du Sitaris humeralis. Les Anthophores (Hyménoptères) creusent dans les talus bien exposés au soleil des terriers au fond des- quels elles maçonnent des cellules approvisionnées d'un miel destiné à la nourriture de la larve qui sortira de l'œuf déposé dans cette cellule. Au commencement de Septembre, la femelle du Sitaris pond ses œufs en amas, à l'entrée d'un terrier d^ Anthophore; vers la fin du mois ces œufs éclosent donnant naissance à des larves longues d'un milli- m.ètre, de couleur noir-verdâtre, agiles, munies de mandibules fortes, courbes, pointues, et d'antennes prolongées par une longue soie ; ces larves sont pour- vues de quatre yeux simples et de pattes terminées par trois ongles puissants, aigus, mobiles; les membres sont parsemés de poils raides; sous l'abdomen, entre le huitième et le neuvième anneau on remarque deux épines courtes, arquées, fortes, divergeantes, pouvant disparaître ou surgir entre les deux anneaux; le neuvième anneau porte à son bord postérieur deux longs cils qui se recourbent en haut; l'anus susceptible de saillir au dehors sous forme de mamelon peut se LVIII coller aux surfaces au moyen d'un liquide gluant qu'il laisse exsuder. Cette laj^çe primaire a été consi- dérée longtemps comme un type particulier d'Insecte; on ne soupçonnait pas qu'elle fût un des premiers états des Sitaris et on l'appelait Triongiilin, Les iriongiilins ou larves primaires passent l'hiver rassemblés en tas, mêlés aux enveloppes desséchées des œufs d'où ils sont sortis; ils ne prennent aucune nourriture mais restent éveillés. En Avril les mâles à'Anthophores qui éclosent avant les femelles, quittent le terrier; dès qu'ils se glissent dans l'étroit couloir de sortie, les iriongiilins les cramponnent au passage, se fixent aux poils du thorax et sohdement accrochés dans l'épaisse toison de l'hyménoptère grâce aux ongles, aux soies, aux cils, aux épines, au bouton collant dont ils sont munis ils se laissent emporter par l'insecte dans toutes les pérégrinations qu'il accomplit en volant de fleur en fleur ou des buissons à son nid. Violemment véhiculés pendant plusieurs jours, les triongulins ne lâchent pas prise et attendent l'instant favorable pour passer sur la femelle de VAnthophore, c'est-à-dire le moment de l'accouplement. La femelle d'Anthophore éclôt quelque temps après le mâle; elle s'active aussitôt au creusement de son nid, l'ap- provisionne de miel et s'accouple; au premier con- tact, le triongiilin passe de la fourrure du mâle dans celle de la femelle et se fait transporter par elle dans la cellule où un œuf va être pondu; dès que l'œuf sort de l'abdomen, le triongulin tombe sur cet œuf qui doit surnager à la surface du miel, s'y maintient comme sur une nacelle pour ne pas être noyé dans la substance visqueuse et se laisse enfermer dans la cellule par V Antophore qui clôt son nid afin de mettre à l'abri sa progéniture; la larve du Sitaris désormais tranquille et pourvue de la nourriture qui lui est nécessaire va terminer en paix la série de ses méta- morphoses. LIX Le triongiilin cramponné sur l'œuf de l'abeille, d'où il ne doit choir sous peine de noyade dans le miel, commence par déchirer de ses mandibules acé- rées l'enveloppe de son esquif, puis se met à en dévorer le contenu ce qui est l'affaire d'une huitaine de jours; lorsque l'œuf est vidé et réduit à une membrane, la larve primaire du Siiaris campée sur la dépouille comme sur un radeau se transforme en une sorte de ver (2^"'^ forme lanmire ou seconde larve du Sitaris) qui ne ressemble aucunement au triongulin; ce ver est mou, d'un blanc laiteux; il est aveugle, ne possède que des rudiments de pattes et sa bouche est à peine formée; d'abord ovalaire, aplati, mesurant 2 milh- mètres de longueur, il prend en se développant une forme elliptique et parvient à la taille de 13 milli- mètres de long; sa face ventrale devient fortement convexe, son dos restant aplati. Dès qu'il a quitté la peau du triongulin^ le Siiaris possédant une forme qui lui permet de flotter sur un milieu gluant, se laisse tomber de son radeau sur le miel et se nourrit de la provision amassée dans la cellule par V Anthophore; la bombance dure de 35 à 40 jours pendant lesquels notre larve grossit, puis le miel consommé, elle subit dans sa peau même, décollée tout d'une pièce de son corps ainsi qu'un liallon de baudruche subitement gonflé, sa troisième transformation larvaire. La pseudo-nymphe (c'est le nom donné à cette troi- sième forme larvaire), est ovale, sans pattes, de couleur fauve ardent, de consistance cornée; elle demeure complètement immobile, ne prend aucune nourriture et passe en général l'hiver en cet état. En Juin suivant, survient une quatrième trans- formation larvaire; la peau de la pseudo-nymphe se décolle du corps de même façon que l'a fait celle de la 2^'"^ larve et sous ces deux outres gonflées et con- tenues l'une dans l'autre, un animal se forme qui ressemble beaucoup à la deuxième larve, celle qui LX vivait dans le miel; mais il possède des mandibules terminées en pointe aiguë et son abdomen est moins gros; comme la pseudo-nymphe il ne mange pas au cours des quatre ou cinq semaines que dure cette phase de régression vers la forme primitive; on le désigne sous le nom de troisième larve. Durant les quarante huit heures qui suivent son apparition, la gème larve peut se mouvoir et même se retourner dans sa loge à double paroi, mais ensuite elle retombe dans une inertie aussi complète que celle de la pseudo- nymphe. A la fin de Juillet la 5^'"^ larve voit sa peau se fendre sur le dos et de cette mue sort la véritable nymphe qui laisse nettement apparaître les formes particulières à V insecte parfait. Six semaines environ se passent; vers le milieu d'Août l'animal se dépouille une dernière fois et le Sitaris enfin parvenu à l'état d'imcUgo^ perce le cou- vercle de la cellule de V Antophore^ sort du nid et se met immédiatement en quête de l'autre sexe; dès que les fonctions de reproduction ont été accomplies, l'in- secte meurt; son cycle évolutif a duré deux ans. U Hyper métamorphose du Méloé s'effectue de façon analogue à celle du Sitaris, mais la femelle pond ses œufs non plus sur le sol à l'entrée du terrier des Anthophores, mais en terre dans le voisinage d'une colonie de ces Hyménoptères; pour se faire trans- porter dans la cellule où il doit opérer la suite de ses métamorphoses, le triongulin du Méloé grimpe sur les fleurs fréquentées par VAnthophore et lorsque celle-ci vient butiner, il s'accroche dans sa toison comme le fait le trionguHn du Sitaris lors du passage de l'abeille dans le couloir de son terrier. Durée de la vie des Insectes. — La durée de la vie des Insectes varie beaucoup d'un type à l'autre; elle est répartie très inégalement entre les différentes phases composant leur existence; en général la phase adulte LXI est la plus courte, la plus grande partie de la vie s'écoulant pendant les premiers états; c'est du reste au cours de ces premiers états que l'individu augmente de volume et de taille. Les insectes à métamorphoses complètes n'effectuent même leur croissance que pen- dant la phase larvaire\ V imago reste jusqu'à la mort, identique à ce qu'il était à sa sortie de la peau nym- pliale et les différences de taille constatées fréquem- ment entre individus d'une même espèce, proviennent uniquement des conditions de développement plus ou moins favorables rencontrées pendant l'état larvaire. Bien qu'on ait constaté qu'une reine Abeille peut vivre deux ou trois ans à l'état adulte, l'existence de l'insecte parfait ne se prolonge pas généralement au delà d'une saison; au contraire beaucoup passent des années sous les formes larvaire et nymphale. Le Cossus ronge-bois (PI. 67) reste en chenille au moins deux années au bout desquelles il atteint 10 à 12 centimètres de longueur. Un autre papillon {Hydriomena iinifasciata Hw.) demeure le même temps sous la forme de chrysalide; certains Lépidoptères passent 5 et 7 ans, paraît-il, avant de devenir adultes. La Cigale septemdécennaire^ met d'après Ch. Riley, 13 à 17 ans à se transformer en adulte; elle passe ce temps sous terre, accrochée immobile à une racine d'arbre dont elle suce la sève avec son rostre et subit 25 à 30 changements de peau; après sa dernière mue nymphale, elle apparaît à la surface du sol et n'y vit que 30 à 40 jours. Quelques insectes vivent sous la forme adulte, juste le temps de se reproduire; tels sont les Ephé- mères {Névroptères) qui éclosent, s'accouplent, pondent et meurent dans l'espace de vingt quatre heures. Les Insectes présentent aux intempéries, une rési- stance beaucoup plus grande qu'on le croit générale- ment; on a vu des larves survivre à un abaissement LXll de température atteignant — 50 degrés centigr. ; un hiver rigoureux et prolongé ne diminue donc pas sen- siblement le nombre des insectes devant éclore l'été suivant; une série d'années froides et humides sur- tout pendant la belle saison, est nécessaire pour res- treindre leur multiplication; ces animaux ne sont d'ailleurs pas trompés par l'apparition d'un printemps trop précoce et on trouve souvent dans l'abri de la nymphe, des adultes éclos et prêts à quitter leur re- traite mais attendant que la moyenne de température qui leur est nécessaire, soit définitivement établie. CHAPITRE IV. Classification des Insectes. Le seul groupement naturel est celui qui est cons- titué par Vespèce, c'est-à-dire par l'ensemble des individus pouvant reproduire indéfiniment des êtres semblables à eux-mêmes; mais pour se reconnaître au milieu de l'immense variété des espèces et pour rendre plus facile l'étude de celles-ci, les naturalistes ont dû établir des rapprochements tout artificiels, entre les espèces ayant certains rapports de forme et d'organisation; ces rapprochements constituent les systèmes de classification. Diverses bases ont été choisies pour la classifi- cation des espèces d'Insectes. Des naturalistes ne se sont occupés que de la structure des ailes (Linné); d'autres ont proposé les caractères fournis par les pièces de la bouche (Fabricius); certains n'ont voulu s'appuyer que sur la nature des métamorphoses (Swammerdam); un plus grand nombre ont préco- nisé un groupement étayé à la fois sur des caractères tirés des ailes, de la bouche et des métamorphoses (Latreille 1832); une école moderne tient compte surtout de l'organisation de l'embryon; etc., etc. Lxrii Nous adopterons ici la classification couramment employée par la plupart des entomologistes descrip- teurs modernes; entre autres avantages elle présente celui, important pour nos lecteurs, d'être basée sur des caractères assez faciles à contrôler. Ce système divise les Insectes en 12 Ordres: 7 prin- cipaux et 5 secondaires. Les Insectes composant les Ordres secondaires^ sont souvent placés dans des sous-ordres rattachés aux Ordres principaux; mais comme ils représentent un petit nombre d'espèces ayant des formes et une struc- ture qui ne permettent que difficilement de les rap- procher des autres Insectes, il est préférable à notre avis de les répartir en des Ordres distincts. Les Ordres d'Insectes sont les suivants: Ordres principaux. Coléoptères — types: Carabe, Dytique, Staphylin, Ce- rambyx, etc (fig. 50 à 59). Orthoptères — types: Mante, Phasme, Grillon, Saute- relle, Cafard, etc. (fig. 60 à 63). Névroptères — types: Termite, Libellule, Ephémère, Fourmilion, etc. (fig. 64 à 69). Hyménoptères — types: Abeille, Bourdon, Guêpe, Fourmi, Iclmeumon, etc. (fig. 70 à 75). Lépidoptères — ■ types: Vanesse, Bombyx, Sphinx, Teigne des lainages, etc. (fig. 76 à 78). Hémiptères — types: Punaise des bois. Puceron, Cigale, Hydromètre, etc. (fig. 79 à 85), Diptères — ■ types: Mouche, Cousin, Taon, etc. (fig. 86 à 91). Ordres secondaires. Aphaniptères — quelquefois rattachés en Sous-Ordre aux Diptères (type: Puce — fig. 37). Strepsiptères — (ou Rhipiptères) quelques fois ratta- chés aux Coléoptères (type: Xénos fig. 38. 39). E. p. N. VI. 5 LXIV Thysanoptères — quelques fois rattachés en Sous-Ordre aux Orthoptères (type Thrips — fig. 40). Thysanoures — quelques fois rattachés en Sous-Ordre aux Orthoptères (type: Lepisme — figr. 41). Anoploiires — quolqu^^s fois rattachés aux Hémiptères (type: Pou, Podure — fig. 42. 44. 45). Le tableau ci-dessous, les figums 11 à 18, 37 à 91 et les dessins des planches en couleurs permettront dans la plupart des cas, de reconnaître dans lequel des Ordres principaux on doit ranger l'Insecte que l'on se propose d'examiner, pourvu toutefois que cet Insecte soit dans sa forme adulte. On pourra avancer d'un pas dans la classification, en consultant aux para- graphes consacrés plus loin à l'examen de chaque Ordre, les tableaux indiquant les caractéristiques des principaux Sous-Ordres; mais nous ne conduirons pas plus loin le lecteur dans les chemins compliqués de la détermination, car ce livre n'a pas la prétention d'aider à trouver le nom de la Famille, du Genre et encore moins de l'Espèce auxquels appartient un In- secte quelconque rencontré par hasard; nous voulons simplement faire reconnaître quelques uns des In- sectes les plus communs, nuisibles à nos cultures, donner des indications générales sur leur organisation, leurs mœurs, les dégâts qu'ils commettent et indiquer parmi les moyens préconisés pour atténuer ou pré- venir ces dégâts, ceux qui n'exigeant pas de connais- sances spéciales ou un matériel dispendieux, se trou- vent réellement à la portée de tout le monde. Résumé des caractères des Ordres principaux. 4 ailes; les supérieures {ély- tres) plus ou moins dures {chi- tinisées), ne se croisant jamais; les inférieures membraneuses, repliées sous les élytres. — Mé- tamorphoses complètes. 3.2 o E rt Coléoptères LXV là c 2 ^ rf o i- '^ P cAi =5 o 4j fS a ■S I su t-i > — «Cela dépend Monsieur! une, deux, trois, quelquefois quatre, rarement cinq, jamais six! d Haut le corps de l'exa- minateur qui gémit « Mais où diable avez-vous vu cela, jeune homme! » — « Dans les collections du lycée. Mon- sieur! ». En réalité quand les Anthrènes ont élu domi- cile dans une boîte d'insectes rarement ouverte, il n'y a pas que les pattes qui manquent; la collection est ordinairement réduite à une collection d'épingles ! LXXVII Les Liicanides ou Pectinicornes sont caractérisés par la forme des antennes qui sont coudées et terminées par une sorte de peigne (type: Cerf-volant fig. 53). Les mâles présentent un développement remarquable des mandibules; les larves vivent dans le bois carié des vieux arbres; les adultes qui se nourrissent des exsudations de sève, circulent sur les troncs et les feuilles. Les Scarahéides ou Lamellicornes ont des antennes analogues à celles des Liicanides, mais le dernier article est formé de lamelles qui peuvent s'ouvrir et se fermer comme les branches d'un éventail. Les Insectes qui composent la famille des Scarahéides ont des mœurs très dissemblables. Les Copridiens^ les Aphodiens, les Géotriipes (ou Bousiers) vivent de matières stercoraires ; les Oryctes vivent dans le terreau, la tannée, les tas de sciure, etc.; les Mélolontlùens ou Hannetons sont en général très nuisibles aux plantes, car les adultes mangent les feuilles tandis que les larves rongent les racines; parmi eux le Hanneton commun {Hoplosternus melolontha L. = Melolontha vulgaris F.) peut être considéré comme un des princi- paux ennemis de nos cultures et des forêts d'essences feuillues. Il est trop connu (voir dessin de la couverture) pour que nous jugions utile de lui consacrer une planche en couleurs, mais nous devons dire quelques mots de sa vie larvaire. L'adulte apparaît généralement au commencement de Mai; l'accouplement peut durer plusieurs jours. La femelle pond ses œufs en petits tas dans les terrains meubles, à une profondeur de quelques centimètres; au bout de cinq semaines environ les larves (dites «vers blancs », « mans », « turcs », « mulots » etc.) éclosent, rongent le chevelu des racines et à la fin de Septembre elles s'enfoncent plus ou moins dans la terre; on en trouve pendant l'hiver à 80 centimètres de la surface du sol. Quand la température s'élève elles remontent; Lxxvrii lorsque le thermomètre baisse elles évitent le froid en s'enfonçant à nouveau; durant les trois années que dure la phase larvaire elles ne cessent de dévorer les racines qu'elles vont chercher en cheminant sous terre. Au bout de trois ans vers la fin d'Août, elles pénètrent à 1 m. environ de profondeur, se changent en nymphe et avant l'hiver, l'adulte est éclos; mais il passe la mauvaise saison dans le sol d'où il ne sort qu'au prin- temps suivant. Les ravages commis par les adultes, qui dépouillent parfois de leurs feuilles des hectares de bois et de vergers, sont considérables, mais ces dégâts sont de beaucoup surpassés par ceux que font les larves qu'on a vu détruire sur d'immenses étendues, des luzernes, pommes de terre, betteraves, des plantations de jardins maraîchers, des champs de céréales, des semis forestiers, des pépinières, etc. Une expertise officielle concernant le département de l'Aisne a estimé à 60% la diminution par le fait des vers blancs, de la récolte betteravière pendant certaines années. Des Commissions agricoles ont évalué à 12 millions de francs les dégâts commis par les Hannetons en 1880 dans le département de Seine-et-Marne. Le seul procédé de destruction des Hannetons, qui soit réellement pratique est le hannetonnage ou ramas- sage des adultes immédiatement après leur éclosion ; ce procédé qui doit, pour devenir efficace, être appliqué en grand pendant plusieurs années consécutives reve- nait de 1909 à 1912 aune moyenne annuelle de Ofr.,14 par hectare. Les Cétoines dont certains représentants comptent parmi les plus beaux de la faune entomologique, ont le corps aplati en dessus et généralement revêtu de vives couleurs métalliques. Ces insectes se trouvent sur les fleurs à l'état adulte et dans le terreau des vieux arbres à l'état larvaire. La Cétoine dorée très connue dans nos régions sous le nom de Hanneton des LXXIX roses^ se rencontre communément sur les roses, les fleurs de sureau, etc. Les Buprestides ou Serricornes ont le corps très dur, allongé, pointu en arrière; les derniers articles des antennes prolongés de côté donnent un peu à ces organes l'aspect d'une scie; le corselet peu mobile est aussi large que les élytres; les pattes sont courtes; beaucoup de Buprestides sont revêtus de brillantes couleurs métalliques, ce qui leur a fait donner vulgaire- ment le nom de «Bichards)). Les larves d'un grand nombre de Buprestides portent préjudice aux arbres en creusant des galeries dans le tronc ou dans les branches (PL 14). Les Elatérides^ (vulgairement « Taupins ») rappellent comme aspect les Buprestides, mais ils en sont séparés par des caractères anatomiqucs importants. Une particularité de leur construction leur permet, lors- qu'ils sont tombés sur le dos, de sauter sur place pour retomber sur leurs pattes qui sont trop courtes pour permettre à l'insecte de se retourner facilement; ils exécutent cette manœuvre en se cambrant appuyés sur le haut du corselet et sur l'extrémité du corps; puis par une détente brusque, ils viennent frapper du dos la surface sur laquelle ils sont tombés, se projetant par contre-coup à une certaine hauteur; quand on les tient par les élytres ils donnent de haut en bas avec le corselet une série de saccades accompagnées d'un bruit sec, au moyen desquelles ils espèrent se délivrer; ces manœuvres leur ont fait donner les noms vulgaires de «Sauter illots, Toque-maillet, Maréchaux, Forcerons, etc. ». Les larves vivent sous terre ou dans le bois pourri; quelques unes (notamment celles à^ Agriotes) se rendent très nuisibles aux céréales et aux diverses plantes cultivées, en rongeant les grains en germina- tion ou les radicelles; elles sont connues des agricul- teurs sous le nom de « Vers fil de fer». Les adultes se trouvent sur les fleurs, sur les feuilles, sous les écorces. E. p. N. VI. 6 LXXX Les Téléphorides ou Malacodermes ont des tégu- ments mous et des élytres souples; ils sont presque tous carnassiers aussi bien à l'état larvaire qu'à l'état adulte et rendent service à l'agriculture en dévorant les petites larves phytophages. Les Lampyres ou Vers-luisants (fig. 54, 55) qui animent de lueurs discrè- tes les gazons pendant les bellos nuits d'été, les Lucio- les, gracieux feux-follets des jardins du littoral médi- terranéen, sont rangés dans cette famille. Les Télé- phores, insectes étroits, allongés, bruns ou roux, que l'on rencontre communément sur les tiges des grami- nées, les Malachius, petits Coléoptères verts qui lais- sent saillir de chaque côté des élytres lorsqu'ils sont inquiétés, des petites vésicules rouges ou orangées, ce qui leur a valu le nom populaire de (.^ Cocardiers))^ constituent les principales tribus de nos Malacodermes indigènes. Les Clérides ont les antennes terminées par une sorte de massue et les tarses munis en dessous de lamelles; ce sont des insectes revêtus en général de couleurs gaies, leurs larves vivent sous les écorces, dans le bois mort, dans les rainures des planchers, les matières animales desséchées, etc.; elles sont carnas- sières ainsi que les adultes et poursuivent les larves xylophages, celles d^Anthrènes, de mouches, etc. Les plus gros représentants de la famille, les Clairons, beaux insectes, communs sur les fleurs, ont les élytres barrés transversalement de bandes rouges et noir- bleuté; ils vivent à l'état larvaire en parasites des Abeilles domestiques ou des Melhfères sauvages. Les Ptinides ont le corps globuleux; leur corselet très convexe recouvre la tête; ils fuient la lumière se tenant dans les recoins des greniers, dans les fagots, sous les mousses; ils se nourrissent de hchens, de débris végétaux et sont nuisibles aux tapis, aux four- rures, aux provisions, aux collections d'histoire na- turelle. Lxxxr Les Anohiides^ voisins des précédents quoique de forme toute différente, mangent les matières végétales sèches, bois, graines, etc. h^ Anohiiitn paniceiim L. très petit insecte brun vivant dans les herbiers des botani- stes, les bocaux de plantes médicinales des herboristes, les boîtes contenant des pâtes alimentaires n'est que trop commun dans les maisons. Le Xestobium tessel- latiim Oliv. ou Vrillette beaucoup plus gros, creuse des galeries dans le bois de nos habitations, dans les par- quets, les plinthes en menuiserie, les charpentes, les meubles ; l'adulte trouble souvent le silence de la nuit en frappant de la tête les parois de sa retraite; cet appel sexuel produit un bruit sec et réguhèremxcnt espacé que la superstition populaire ne sachant à quelle cause attribuer a dénommé c Horloge de la Mort » ; entendu dans la chambre d'un malade il est censé présager son prochain trépas. Citons aussi les Ptilinus dont les larves criblent de trous les vieilles charpentes. Les Ténébrionides groupent une quantité de types hétérogènes qui n'ont d'autres caractères communs que celui de posséder 4 articles aux tarses des pattes antérieures et 5 articles aux tarses des pattes médianes et postérieures. Les formes, les mœurs des divers groupes diffèrent considérablement. Nous citerons: Les Ténébrioniens ou Melasomes dont quelques représen- tants vivent sous les mousses, les écorces, dans les champignons poussant sur les arbres, tandis que d'autres se trouvent dans la farine, les coffres à pro- visions, ou habitent les plages et les terrains sablon- neux même les plus brûlés du soleil. Le Tenebrio moli- tor L. se rencontre dans les boulangeries, les moulins, les huches à pain; sa larve bien connue sous le nom de Ver de f urine ^ se nourrit de cette substance. Le Blaps mortisaga L. fréquente les tuyaux d'évacua- tion des eaux ménagères, les boîtes à ordures, les cel- liers. Les Asida, Pimelia, Akis^ Scaurus^ etc. vivent dans le sable de nos plages méridionales, se nour- LXXXII lissant de détritus de toutes sortes; en Afrique on les rencontre en grand nombre dans les régions désertiques les plus arides; leur existence y est sans doute mal assurée car dès qu'un débris d'aliments tombe sur le sol, on les voit accourir de tous côtés pour se disputer cette manne inespérée. Un ento- mologiste nous a raconté que campant un jour aux environs de Djibouti et prenant assis par terre un frugal repas, une goutte d'huile tomba d'une boîte de sardines sur son pantalon; aussitôt surgirent du sable quantité de Melasomes d'espèces diverses, qui vinrent affamés se cramponner au vêtement pour dévorer avec avidité l'étoffe imbibée de matière grasse; la boîte vide ayant été jetée, elle disparut bientôt sous un monceau d'insectes grouillants. Les Cistéliens, les Mordeïliens, les Anihiciens sont des groupes de Téné- hrionides dont les formes sont variées; leurs mœurs ne sont pas très bien connues. Les Cantharidides ou Vésicants, sont remarquables non seulement par leurs formes, mais surtout à cause de leurs mœurs et de leurs métamorphoses dont nous avons parlé précédemment; ils sont parasites de dif- férents Insectes, principalement d'Hyménoptères. Un insecte rare, d'une forme bizarre, le Rhipiphore para- doxal, vit dans les nids de Guêpes. Les Méloé, lourds Coléoptères d'un noir bleu, sans ailes, à l'abdomen énorme et traînant, aux élytres écourtés (fig. 56), vivent pendant leurs premiers états en parasites de diverses Abeilles; les Sitaris (fig. 57) ont les mêmes mœurs. Les Cantharides (PI. 58) sont de beaux in- sectes d'un vert doré soyeux, qui introuvables en temps ordinaire forment parfois des essaims tellement considérables, que les arbres, notamment les frênes et les lilas, sur lesquels ils s'abattent sont en quelques heures complètement dépouillés de leurs feuilles. On se demande quels peuvent être les hôtes capables d'entre- tenir un tel nombre de parasites à la fois. Les Myla- LXXXIII hres aux élytres en toit, marqués de bandes ou de taches sur fond jaune ou rouge âtre, vivent sur les fleurs;, leurs métamorphoses sont mal connues. Les Curciilionides ou Charançons forment une des plus vastes familles qui existent dans le règne animal; environ 12000 espèces sont actuellement décrites et chaque exploration scientifique d'un pays peu par- couru en fait connaître de nouvelles variétés. Le carac- tère distinctif des Charançons est le prolongement de la tête en une sorte de bec {rostre) qui porte à son extrémité les organes buccaux; ce rostre les fait désigner quelquefois sous le nom^ de Rhynchophores et de Rostrifères. Le corps généralement globuleux peut, comme chez les Lixiis, être au contraire extraordinaire- ment étroit et allongé. Leurs larves dépourvues de pattes ont le corps incurvé. Tous les Curciilionides sont phytophages et chaque espèce s'attaque à une ou plusieurs sortes de plantes déterminées, en dehors desquelles on la trouve rarement; chaque sorte de plante peut d'ailleurs être attaquée par des types de Charançons différents, l'un vivant des racines, l'autre des fruits, celui-ci de la tige ou des feuilles. Les Sitones (PI. 1) ont le corps assez allongé et le rostre court; quelques espèces sont nuisibles aux Papilionacées (pois, fèves, luzernes). Les Rhynchiies (PL 25) revêtus souvent de belles couleurs métalliques, s'attaquent aux feuilles des arbres, de la Vigne, etc. Les Apions, petits Charançons de forme conique et au rostre grêle, forment un groupe très nombreux vivant aux dépens d'une quantité de plan- tes basses. Les Brachycères aux élytres très durs par- courus de sillons sinueux et profonds, bosselés de protubérances, dévorent les bulbes de Liliacées telles que Narcisse, Ail, Echalote et causent dans le midi de la France de graves dommagps à la culture do ces plantes. Les Hylobiiis, les Pissodes (PI. 51) sont très nuisibles aux résineux. Les Balaninus^ aux formes LXXXIV triangulaires, au rostre grêle et démesurément long, pondent leurs œufs dans les noisettes, noix, châtaignes. Les Anthonomes (PI. 39) comptent parmi les plus dan- gereux ennemis de nos arbres à cidre. Les Otiorrhynchus (P]. 100), charançons répandus surtout dans les régions montagneuses vivent à terre et rongent les radicelles et les feuilles; Otiorrhynchus ligiisiici L. qui se montre souvent par grandes masses est dans ce cas très nuisible aux céréales et aux plantes fourragères. Les Orchestes que l'on rencontre sur les feuilles, peuvent exécuter, grâce au développement de leurs cuisses postérieures des sauts étendus; leurs larves minent les feuilles et VOrcheste du Hêtre qui apparaît parfois en grandes quantités sur les représentants de cette essence, cause des dommages sérieux aux plantations forestières. Les Calandra (PI. 83) étroits et allongés commettent des dégâts énormes dans les approvision- nements de céréales, leurs larves mangeant l'intérieur des grains. Les Polydrosus^ Chlorophanus, couverts souvent d'écaillés d'un vert tendre et brillant, se trou- vent sur les feuilles des taillis et des buissons, sur les orties, etc. Ces citations que nous arrêtons ici, permettent de se rendre compte que nombre de Curculionides sont pour l'agriculture des ennemis redoutables. Les Bruchides très voisins des Curculionides, vivent aux dépens des graines d'une foule de plantes, princi- palement des Papilionacées; les larves de plusieurs espèces telles que la Bruche des pois; (PI. 9) la Bruche des lentilles, celle des jèves, celle des haricots, commet- tent des dégâts considérables dans les approvisionne- ments destinés à l'alimentation ou à la semence; elles rongent tout l'intérieur de la graine avant de se transformer et on a vu des stocks, dont 60% des graines étaient dévorées par les Bruches. Les Scolytides ou Xylopha^es, sont des insectes de petite taille; leur corps est cylindrique avec un corselet LXXXV très développé aussi large que les élytres ; la tête formant un museau court est en général engagée sous le pronotum. Certaines espèces perforent les tiges ou les racines de plantes herbacées (Trèfle, Luzerne) ou comme le Xyle- boriis dispar Fab. s'enfoncent dans le bois même des végétaux ligneux; quelques unes minent les bourgeons des Conifères; le plus grand nombre vit entre l'écorce et l'aubier des arbres. Les Xylophages cjui s'attaquent aux plantations de nos forêts et de nos promenades leur causent un préjudice immense, soit qu'ils dévorent les pousses terminales, soit qu'ils amènent en creusant de très nombreuses galeries, une déperdition de sève entraînant en peu d'années la mort du sujet infesté. Dans nos régions ce sont principalement les Coni- fères qui ont à subir leurs ravages et il n'est pas rare de voir de grandes étendues de forêts de pins, sapins, épicéas, sécher sur pied à la suite d'une invasion de Xylophages ; ces Coléoptères doivent donc être mis au nombre des principaux ennemis de la sylviculture. En règle générale l'insecte adulte pénètre jusqu'à l'aubier en traversant l'écorce; il trace alors une galerie, quelques fois deux à la surface interne de l'écorce et dans le sens des fibres de l'arbre puis il pond ses œufs tout le long de cette galerie; chaque larve établissant à son tour dès son éclosion, un couloir perpendiculaire à la galerie de ponte, le dessous de l'écorce se trouve bientôt entaillé de rainures sinueuses, parallèles les unes aux autres, qui s'allon- gent et s'élargissent au fur et à mesure de la crois- sance de l'occupant (PI. 50). Chaque espèce de Scolytide creuse ses couloirs suivant un plan qui lui est particulier; tantôt ces couloirs serpentent entre l'écorce et l'aubier, tantôt ils s'enfoncent dans le cœur du bois ; ceux que trace une espèce restent toujours séparés tandis qu'une autre espèce les fait se rejoindre de manière à dessiner un réseau comphqué, de sorte qu'on peut en l'absence LXXXVI de l'insecte, connaître l'auteur du dégât par l'examen du dessin ramifié formé par les galeries qu'il a creusées. Lorsque le Xylophage est devenu adulte il perce l'écorce sous laquelle il vivait et effectue sa sortie. Les Cérambycides ou Longicornes présentent par suite du développement de leurs antennes et de l'allon- gement général du corps un faciès particulier. Ils se nourrissent de végétaux; beaucoup de larves vivent dans le bois et bien qu'elles ne s'attaquent le plus souvent qu'aux arbres languissants elles n'en sont pas moins nuisibles puisqu'elles en activent le dépérisse- ment et que les galeries qu'elles font dans le bois entraînent une diminution de sa valeur marchande; en outre il n'est pas rare de voir certaines de ces espèces se développer dans les poutres de nos habitations au point de compromettre leur soHdité {H jjlotnipes bajii- lus L. PL 52). Quelques Longicornes passent leur existence larvaire dans les tiges de plantes herbacées et produisent parfois de sérieux dégâts {Calamobius filiim Rossi PL 79). De petites espèces telles que Gra- cilia pygmaea F., Leptidea breidpennis Muls., etc. ron- gent dans les celhers et ]es caves, les cercles en bois des tonneaux, l'osier des paniers et causent de ce fait aux cultivateurs des pertes appréciables. Les Chrysomélides diffèrent des Cérambycides par des caractères anatomiques peu importants; cepen- dant leur aspect général n'est pas le même ; les Chryso- mélides se distinguent par une forme générale ramassée par une grande convexité du corps en dessus. Ils vivent aux dépens des végétaux ; quelques espèces, notamment VAltise de la Vigne (PL 73) qui se montrent certaines années en grande abondance causent aux cultures des dommages importants. Les Coccinellides n'ont que 3 articles aux tarses des pattes postérieures; leur corps hémisphérique les fait reconnaître aisément, ce sont pour la plupart des insectes carnassiers, qui rendent service à l'agriculture, LXXXVII car sous la forme larvaire comme sous la forme adulte, ils s'attaquent principalement aux pucerons. § 2. — Orthoptères. Pièces buccales disposées pour la mastication; 4 ailes, les 2 supérieures souples se croisant l'une sur l'autre, les deux inférieures membraneuses et pliées en éventail. Métamorphoses incomplètes; les larves rappellent malgré l'absence d'ailes, la forme adulte à laquelle elles parviennent par des mues successives. On sépare les Orthoptères en deux Sous-Ordres: Les Orthoptères coureurs dont les pattes postérieures grêles ne sont pas construites pour le saut. Les Orthoptères sauteurs qui possèdent des membres postérieurs allongés présentant un renflement des cuisses dénotant des facultés pour le saut plus ou moins développées. Familles Principales. Orthoptères coureurs: Forficulides — Blattides — M a ni ides — Phasmides. Orthoptères coureurs: Acridides — Lociistides — Gryllides. Les Forficulides^ comprennent les Forficiiles, vul- gairement appelées Perce-Oreilles (PI. 21) à cause croit-on des pinces terminant leur abdomen et rappe- lant celles qui servaient aux bijoutiers pour percer le lobe de l'oreille à laquelle on voulait fixer un pendant. Les Blattides veniermeni les Blattes (PI. 95) (vulgaire- ment appelés Cafards^ Cancrelats, Kakerlacs, Ravets, etc.) insectes plats allongés et mous qui vivent à l'état naturel sous les feuilles mortes dans les bois, mais qui s'accommodant malheureusement très bien d'une cohabitation avec l'homme, infestent aussi nos mai- sons, les usines, la cale des bateaux, dévorant ou souillant les matières les plus diverses; les cuisines des restaurants, les boulangeries, les bâtiments des LXXXVIII Orthoptères. Fig. 60: Mantide (Mante religieuse). Fig. 61: Pbasmide (Bacillus). Fig. 62: Gryllide (Grillon champêtre). Fig. 63: Locustide (Gde, Sauterelle verte). LXXXIX sucreries, la cambuse des navires ont principalement à subir leur répugnante présence. Les Mantides (Fig. 60) et les Phasmides (Fig. 61) remarquables par leurs formes bizarres et leurs mœurs singulières ne présentent pas d'intérêt au point de vue de la nocuité. Les Acridides sont souvent dans le langage courant, confondus avec les Lociistides sous le nom de Sauterel- les ; les deux familles présentent cependant des diffé- rences faciles à constater, notamment dans les antennes et dans les tarses ; les Acridides ont des antennes courtes et des tarses de 3 articles, tandis que les Lociistides possèdent des antennes très longues fili- formes et des tarses de 4 articles; l'aspect général du corps n'est pas le même. C'est parmi les Acridides que l'on range les insectes auxquels on donne le nom général de Criquets et qui forment les légions dévastatrices s'abattant de temps à autres sur des contrées qu'ils ravagent; cependant le nom de Criquet doit, plus spécialement s'appliquer aux larves et aux nymphes de l'insecte, le nom de Sauterelle étant réservé à l'adulte: voici en effet comment se produisent les invasions du Criquet Marocain {Stauronotus Maroccanus Thunb.) l'une des espèces qui ravagent le plus fréquemment l'Algérie: En été, généralement vers le soir, une nuée d'adul- tes ailés {Sauterelles) venant des hauts plateaux de l'Atlas où l'espèce vit en permanence, apparaît dans le ciel et s'abat sur une région; les plantes herbacées, les fourrages sont dévorés en peu de temps; après un séjour plus ou moins long variant de quelques heures à un jour, les Sauterelles s'envolent à nouveau et vont se poser à une distance souvent considérable surtout si un vent assez fort les soutient dans leur vol. Les ravages pourtant effrayants de ces adultes n'appro- chent pas de la dévastation qui résultera plus tard de leur présence; en effet pendant leur séjour sur le xc point où ils se sont abattus, ils ont effectué une ponte dans les fissures du sol et huit mois après, d'ordinaire en Avril, les larves sortant de terre se groupent en colonnes comprenant une quantité innombrable d'in- dividus, pour entreprendre suivant une direction dont rien ne peut les détourner, la migration au cours de laquelle leur transformation en adulte s'opérera pro- gressivement ; ces larves ou Criquets étant privées d'ailes, cheminent sur le sol avec une vitesse qui varie de 200 mètres par jour au début à 4 kilomètres environ au moment de leur complet développement; comme la transformation en adulte n'a heu que trois mois après l'éclosion, les désastres résultant de cette migration sont immenses; son passage fait disparaître toute substance végétale telle que herbe, feuillage, écorce des arbres, jeunes branches, etc. dont la dureté n'est pas suffisante pour résister aux mandibules robustes des Criquets ; les pays les plus verdoyants sont transformés en déserts. Dès que l'insecte devenu adulte est pourvu d'ailes, il s'envole en troupes et va porter au loin la ruine et la désolation. Une espèce qui apparaît plus rarement en Algérie, Acridium peregrinum 01. {Criquet pèlerin), part du Soudan central; elle cause dps dégâts moins grands que Stauronotus Maroccanus Thunb. {Criquet Marocain) parce que sa croissance étant plus rapide, la migration des larves et nymphes ne dure que 30 à 40 jours. Beaucoup d'autres espèces à'' Acridides peuvent éclore sur un même point en masses assez nombreuses pour formor des nuées envahissantes et sauf les pays absolument froids, presque toutes les régions de la terre, voisines de contrées désertiques ont eu à subir à des intervalles plus ou moins rapprochés les ravages de ces Orthoptères. En Europe, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, la Rou- manie, la Hongrie, la Russie méridionale ont été déso- lées à plusieurs reprises; la France même n'a pas été XCI épargnée ; les grandes invasions signalées en Provence, notamment aux i^ème et ilème siècles sont peut- être le fait du Pachytylus cinerascens Fab. (PL 85) ou du Calopteniis Italiens L. (PI. 85) espèces indigènes toujours fort communes; cependant elles peuvent avoir été produites par des vols de Staiironotus Maroc- caniis ou d\Acridium peregriniim poussés d'Algérie en France au dessus de la Méditerranée par une tempête de vent du Sud. En 1901 une espèce, dont la déter- mination n'a pas été vérifiée par des spécialistes, (peut- être Calopteniis Italiens), s'est montrée extrêmement abondante dans les Charentes; bien que son apparition n'ait pas revêtu le caractère d'une invasion, les dégâts commis furent très appréciables. Les Lociistides ne comprennent que peu d'espèces nuisibles; nous représentons cependant (PI. 74) deux types d^Éphippigères qui causent dans les vignes des dégâts sensibles. La Grande Sauterelle verte, [Loeusta ç'iridissima L. fig. 63), appelée improprement Cigale dans le Nord de la France, où ce dernier insecte n'existe pas, appartient à la famille des Lociistides. Les Gryllides, renferment les Grillons, plus connus du grand public par le chant strident et mélancolique qui leur a fait donner le nom vulgaire de «Cri-Cri», que par leur conformation; ils demeurent en effet cachés pendant le jour dans leurs retraites, d'où ils ne sortent qu'à la nuit tombée. Le Grillon des champs (fig. 62) vit dans les friches, les talus exposés au soleil; le Grillon domestique habite nos maisons où il se tient blotti dans les endroits tièdes, tels que les fournils, les cuisines, derrière les plaques de cheminées, etc. Un autre Gryllide la Taupe-Grillon, Courtilière, etc. {Gryllotalpa vuJ/^aris Lat. — PL 8) redouté des jardiniers parce qu'il coupe les racines en creusant ses galeries souterraines, leur rend pourtant des ser- vices en se nourrissant au moins partiellement de larves et de vers. XCII § 3. — Névroptères. Les Névroptères forment un Ordre de transition c'est-à-dire un Ordre réunissant des types que l'on ne peut faire entrer nettement dans les Ordres voisins bien qu'ils présentent des caractères les rapprochant de ces groupes; il rassemble des insectes ayant seulement entre eux de nombreux rapports; ainsi une grande partie des Névroptères pourrait être à juste titre classée dans les Orthoptères. Bouche conformée pour la mastication; 4 ailes semblables toutes membraneuses soutenues par des nervures formant réseau; métamorphoses soit com- plètes soit incomplètes; le groupe a été divisé en deux sous-ordres: Les Pseudo-Névroptères ayant des métamorphoses incomplètes; ils sont souvent rattachés aux Orthop- tères. Les Névroptères yrais qui ont des métamorphoses complètes. Les Pseudo-Névroptères comiprennent comme prin- cipales familles: les Termitides (fig. 64), les Perlides (fig.65), les Ephémérides (fig.67), les Lihellnlides (fig.66). Les Névroptères vrais renferment les Myrmécoléo- nides, les Hémérobiides (fig. 69), les Semblides, les Panorpides (Fig. 68), les Pkryganides, etc. Aucune famille de Névroptères, sauf les Termitides ne renferme d'insectes nuisibles. Les Termites ou Fourmis blanches vivent en sociétés nombreuses, comprenant une reine, des mâles et des neutres (ouvriers et soldats); leurs mœurs qui dif- fèrent considérablement d'une espèce à l'autre sont toujours des plus curieuses; malheureusement, sur la plupart des espèces, nous connaissons fort peu de chose, ces insectes vivant dans les pays chauds et dans des conditions qui rendent très difficile une observation minutieuse et suivie. En France, nous ne possédons que le Termite à cou jaune {Calothermes flavicollis Fab.) qui existe en petites familles inoffensives dans les xciri Névroptères . Fig. 64: Termitide (termite lucifuge ouvrier). Fig. 65: Perlide (Perle). Fig. 66: Libellulide (^schne). Fig. 67: Ephéméride (Ephé- mère). Fig. 68: Panorpide (Panorpe). Fig. 69: Hémérobide (Asealaphe). XGIV vieilles souches d'oliviers, en Provence et en Languedoc et le Termite lucifiige ( Termes lucifiigus Rossi — fig. 64). Cette dernière espèce longue de 5 à 6 mm. se trouve dans les Pyrénées Orientales, dans le Lot, dans la Charente-Inférieure et surtout dans les Landes où elle établit son nid dans les souches souterraines des Pins; de ce nid elle étend au loin, en restant constam- ment à l'abri de la lumière, des galeries lui permettant d'atteindre les objets à sa convenance qu'elle mine com- plètement tout en évitant soigneusement afin de ne pas déceler sa présence, de toucher à leur surface visible. Dans les campagnes et les bois, le Termite liici- fuge semble fuir le voisinage de l'Homme et ne cause que des dégâts peu importants, d'autant que dans cet habitat ses colonies ne comptent qu'un nombre res- treint d'individus; mais en 1797 il apparut à Roche- fort dans une maison abandonnée, et depuis cette époque, il s'est répandu dans cette ville et s'est installé dans plusieurs autres du littoral de la Saintonge, notam- ment à Tonnay-Charente, Saintes, La Rochelle, etc. infestant littéralement certains quartiers, au point de créer pour les habitants, non seulement une incom- modité très grande par suite des précautions qu'ils doivent constamment prendre pour préserver des atteintes des Termites, provisions, vêtements, livres, etc., mais encore une insécurité réelle, les poutres, les planchers, les toitures étant fréquemment minés com- plètement par les redoutables destructeurs, avant qu'on ait pu soupçonner leur présence. A Rochefort des maisons se sont écroulées subitement et on ne compte plus celles que leurs habitants ont dû évacuer ou qu'on a été obligé de reconstruire entièrement. A la Rochelle, la Préfecture envahie a vu sa charpente, ses boiseries, ses archives complètement détruites, les arbres de son jardin minés jusqu'aux branches; l'Ar- senal de cette ville a également beaucoup souffert. D'autres centres moins atteints sont cependant menacés. XGV Nous signalerons encore dans l'Ordre des Névrop- tères : Les Fourmilions dont les larves (fig. 36) creusent dans le sable des petits entonnoirs au fond desquels elles s'enterrent pour guetter les insectes; dès qu'un imprudent s'engage sur le talus mouvant, un jet de sable lancé d'un coup de tête par la larve accélère sa chute; il est alors saisi et sucé jusqu'à dessèchement; un nouveau coup de tôte projette hors du trou son cadavre inutile. Les Phryganes dont les larves aquati- ques, recherchées comme amorces par les pêcheurs à la ligne sous le nom de « Porte-bois », s'enferment dans des fourreaux formés de brindilles, de coquillages ou de graviers. § 4. — Hyménoptères. Appareil buccal composé de mandibules servant à déchirer et à broyer et de pièces conformées pour lécher le suc des substances broyées. Quatre ailes transparentes soutenues par des nervures peu nombreuses, les ailes inférieures beau- coup plus petites que les supérieures. Tête mobile; antennes souvent coudées; corselet globuleux; ab- domen nettement séparé du thorax auquel il est le plus souvent rattaché par un mince ligament {pédi- cule). Métamorphoses complètes. Deux Sous- Ordres: . 1 , [ Abdomen des femelles pédicule por- Aculcatesou ^ aieuiUon rétractile - Porte-aigmllonsl Larves apodes. Phytophages. — Abdomen pédicule. Larves munies de pattes et res- semblant à des chenilles. Gallicoles. — Larves apodes. Entomophages. — Abdomen pédi- cule et portant chez les femelles une tarière saillante. — Larves apodes. Térebrants ou Porte-tarières Abdomen des fe melles portant une tarière sou vent rentrée à l'intérieur. E. p. N. VI. XCVI Familles Principales. . , . . , f Avides, Bomhides, Vespides, Sphési- Aculeates(ou ' des PompiUdes, SeoUides^or^ Porte-aiguillons) ( ^ -^ -^^^^ Matillides, Chrysides. Phytophages. — Tenthrédides, Siri- cides. Térébrants (ou Gallicoles — Cynipides. Porte-tarières) ] Entomophages — Ichneumonides, Chalcidides, Evaniides, Procto- trupides. Sauf la division en sous-Ordres, le classement qui précède est basé non pas sur des caractères anatomi- ques mais sur des similitudes de mœurs; tout impar- fait qu'il soit il est fréquemment employé, un travail d'ensemble sur les Hyménoptères n'existant pas encore. Les Apides (fi?. 70) comprennent des espèces qui ont pour caractère commun de construire des nids dans lesquels elles amassent une pâtée mielleuse pour la nourriture de leurs larves. Ils vivent tantôt en sociétés organisées où chacun travaille pour l'entretien de la communauté toute entière, tantôt en groupes formés de nids distincts (quoique réunis parfois sous le même abri) dans les- quels chaque larve est nourrie par les soins de la seule femelle qui l'a produit {Abeilles sociales). D'autres construisent des chambres complètement séparées, mais groupées à côté les unes des autres sur le même point d'un talus, d'une vieille muraille, etc. Certains élèvent leur couvée isolément sans chercher à se rap- procher de leurs congénères {Abeilles solitaires). Quel- ques Apides ne bâtissent aucun abri; ils sont para- sites d'autres Apides et pondent leurs œufs sur la pâtée amassée par une autre espèce; leurs larves vivent donc de la nourriture d'autrui dans la maison d'autrui, affamant ainsi le légitime propriétaire {Abeilles parasites). XCVII Hyménoptères. Fig. 7\//îa//a sp/narum F. Noms français: Tenthrède de la Rave; Mouche à scie de la Rave. Aspect des dégâts: Feuilles des navets, du Colza, des raves, du Chou et autres Crucifères, rongées. Caractères généraux et mœurs: Les Tenthrèdes sont appelées vulgairement « ^Mouches à scie » parce que leur abdomen est pourvu d'une tarière dentelée qui leur permet d'entailler les feuilles ou l'écorce des plantes et de déposer leurs œufs dans la fente. Les larves qui se nourrissent de tissus végétaux ressemblent beaucoup à des chenilles; on les désigne souvent sous le nom de «fausses-chenilles »;^ elles se distinguent facilement des vraies chenilles de Lépidoptères en ce que celles-ci n'ont jamais plus de 16 pattes tandis que les larves de Tenthrèdes en possèdent toujours un plus grand nombre. Beaucoup de Tenthrèdes sont nuisibles aux cultures; Athalia colibri est une des espèces qui commettent les dégâts les plus impor- tants; certaines de ses invasions en Angleterre, en Allemagne, en Russie etc. prirent les proportions d'un véritable fléau. Celle de 1901 aux environs de Paris, amena sur le seul territoire de la commune de Croissy, la destruction complète de la moitié au moins de la récolte de navets; plus de 30 hectares de semis furent anéantis; le total des pertes pour la région fut évalué à 25 000 francs. L'insecte a deux générations annuelles. L'adulte ne vit que 15 jours et ne cause aucun dégât; sa première apparition a lieu en Mai; la femelle introduit un œuf dans une entaille faite sur le bord d'une feuille à l'aide de sa tarière et renouvelle l'opération 200 à 300 fois. Au bout de 5 à 10 jours les larves munies de 22 pattes, éclosent, se mettent à ronger les feuilles, grossissent pendant trois semaines en subissant trois mues et atteignent une taille de 10 milli- mètres environ; elles sont alors de couleur ardoisée. A ce moment elles quittent la plante et s'enfoncent en terre pour se transformer à l'intérieur d'un petit cocon soyeux, en nymphe puis en adulte qui sortira au commencement d'Août. Cette nouvelle génération d'adul- tes donne à la fin du mois des larves qui exerceront leurs ravages jusqu'au milieu d'Octobre, époque où elles. s'enfonceront dans le sol pour passer l'hiver dans un cocon et devenir adultes en Mai suivant\ Explication de la planche I: En haut au milieu, Sitona lineatus L. (double nature); à gauche, tige de pois rongée par l'insecte. — Au milieu de la planche Athalia colibri Christ, adulte, en dessous sa larve (un peu grossis) à droite, feuilles de Navet attaquées par- cette larve. ^ Procédés de destruction: Voir Addenda. Plantes potagères Sitoiia lineatus L. — Sitone rayé. A îJialia colibri Christ. — T enthrède de la Rave. Plantes potagères A croie pia assecîeUa Zeller. — Teigne du Poireau Ti pilla oleracea L. — Tipule des jardins. Acrolepia assectella Zeller. Lépidoptères - f am. Tinéides. Envergure; 12 millimètres. Synonymes: Lita vigeliella Duponchel — Tinea alliella Boisduval — Acrolepia betulella (H. S.). Nom français: Teigne du Poireau. Nom vulgaire de la larve: Blanc. Aspect des dégâts: Feuilles des poireaux jaunissant; ensuite la plante pourrit. Caractères généraux et mœurs: Nous aurons plusieurs fois l'occa- sion de parler des Lépidoptères de la famille des Tinéides (planches 24, 78, 83, 89) et nous avons donné (p CV) quelques uns des caractères qui les distinguent des familles voisines, Tortricides et Pyralides. L'adulte â' Acrolepia assectella apparaît en Août; la femelle pond ses œufs sur la surface interne des feuilles engainantes des poireaux. Les petites clienilles qui éclosent vers la fin du môme mois s'enfoncent d'abord dans l'épaisseur des feuilles qu'elles minent par de longues galeries sans en entamer l'épiderme; plus tard elles pénétreront dans le cœur du poireau et le perceront dans toute sa longueur; à la fin d'Octobre, leur croissance est terminée; elles mesurent 5 mm. de long et sont d'une couleur verte très pâle. Elles quittent alors l'inté- rieur de la plante et se filent sur les feuilles un petit cocon de la grosseur d'un grain de blé. Les dégâts que causent ces chenilles sont parfois très importants; en 1885 autour du Mont-Valérien (Seine) où la culture des poireaux prend un grand développement, les pertes ont varié de 20 à 75 % de îa récolte^ Tipula oleracea L. Diptères. - fam. Tipulides. Envergure: 50 millimètres. Nom français: Tipule des jar- dins. Noms vulgaires: Adulte: Mouche faucheux. — Larve: Ver de cuir. Aspect des dégâts: Salades, légumes, plantes d'ornement, etc. languissant. Caractères généraux et mœurs: Les larves de ce Diptère sont cylindriques, couleur de terre et revêtues d'un épiderme très dur qui leur a fait donner parles Anglais le nom ûe n jaquettes de cuir». Elles atteignent 25 millimètres de longueur et la grosseur d'une plume d'oie. Vivant sous le sol depuis Mai jusqu'en Août, elles sont surtout abon- dantes dans les terrains humides des potagers plantés sur le bord des ruisseaux. Elles causent dans certaines régions de sérieux dommages aux plantes potagères et d'agrément en rongeant les radicelles. Avant la mauvaise saison, elles se mettent en pupe pour se transformer à la fin de l'hiver. L'adulte remarquable par ses longues pattes grêles, a l'abdomen bleu-cendré, le corselet plus brun rayé de noir, les membres jaunâtres ; il vole dans les jardins au printemps et en été\ Explication de la Planche 2. — A gauche; en haut Acrolepia assectella Zeller adulte; en dessous, sa chenille (grossis 4 fois). — A droite: en haut Tipula oleracea L.; en dessous sa larve (gr. nat.) feuilles de poireau minées par la chenille d' Acrolepia assectella; une des feuilles porte deux cocons. ^ Procédés de destruction: Voir Addenda, Agrotis exclamationis L. Lépidoptères, — fam. Noctiiellides. Envergure: 30 à 40 millimètres. Nom français: Noctuelle Point-d' Exclamation. Noms vulgaires: Adulte: La double tache. — Chenille: Ver gris, ver court. Aspect des dégâts: Salades, épinards, fleurs, radis, carottes, navets, asperges, betteraves, etc., languissant; les racines sont ron- gées ou la plante est coupée au collet. Caractères généraux et mœurs: Beaucoup d'espèces d'Agrotis sont pour l'agriculture des ennemis redoutables, l'une d'elles V Agrotis des moissons (Agrotis segetum Scliiff. = clavis Rott.) constitue même certaines années un véritable fléau; en 1865 cet insecte a presque anéanti la récolte des betteraves dans le Nord de la France. Les papillons sont de couleurs ternes; ils se cachent pendant le jour et ne volent qu'après le coucher du soleil, sauf lorsqu'ils sont dérangés; ils courent alors rapidement avant de se décider à prendre leur essor; au repos, leurs ailes sont repliées horizontalement à plat sur le corps, les supérieures se recouvrant un peu par leur bord interne. Les chenilles vulgairement appelées « vers gris », « vers courts » sont de couleur sombre; leur corps est cylindrique, robuste; elles vivent durant la journée dans la terre, sous les pierres, se tenant enroulées sur elles-mêmes et ne sortent qu'à la nuit pour ronger la base des tiges ou le sommet des racines. Agrotis segetum Schif f . attaque les plantes de grande culture (bette- raves, pommes de terre) et les plantes potagères, mais c'est surtout l'espèce représentée ci contre {Agrotis exclamationis L.) que l'on rencontre dans les jardins; le papillon de cette dernière espèce bien que très variable se reconnaît facilement aux deux taches noires en forme de point-d'exclamation qui marquent ses ailes supérieures. La chenille lilas sombre avec des lignes longitudinales plus claires, est très nuisible; elle ronge souvent, outre les plantes citées plus haut, les fraises qui touchent le sol. Elle éclôt en Juillet-Août; à l'arrière saison elle a presque toute sa taille et passe l'hiver en terre, se réveille au premier printemps, continue ses ravages jusqu'en Avril-Mai et se chrysalide alors dans le sol dans une coque grossière formée d'un peu de soie et de terre L'adulte éclôt en Mai- Juin. Procédés de destruction: Il est plus facile de détruire les Agrotis adultes que les chenilles. Les attirer la nuit, du milieu de Juillet au milieu d'Août avec des feux allumés où ils viennent se brûler (choisir des nuits tièdes et sans lune). Les lampes à acétylène sont très prati- ques pour cette chasse. — On peut aussi disposer sur des cordes tendues, des appâts enduits de mélasse empoisonnée avec des com- posés arsenicaux. Explication de la Planche 3. — En haut: Agrotis exclamationis L. femelle (gr. nat.); en dessous la chenille grossie. — Fraisier attaqué. Plantes potagères Agvotisexckuruitnn,'., l.. Noctuelle Point d'exclamation. Plantes potagères Cas s ida ch flova ta S iiffr — Casside de TArtichaut, Cassida deflorata Suffr. Coléoptères. — fam. Chrysomélides. Longueur: 6 à 8 millimètres. Synonyme: Cassida herbealjMC. Xom français: Casside de V Artichaut. Nom vulgaire: Tortue verte. Aspect des dégâts: Parencliyme des feuilles des artichauts rongé. Caractères généraux et mœurs: Les Cassides sont de singuliers Coléoptères brièvement ovalaires, absolument plats en dessous, très bombés en dessus. Le corselet et les élytres débordent la tête (d'ail- leurs repliée sous le prosternum) et tout le corps, de sorte que l'insecte au repos collé sur une feuille, pattes et antennes rétractées, a l'aspect d'une tortue rentrée dans sa carapace. La plupart des espèces sont revêtues en dessus de couleurs délicates, vert gai, roux clair, rouge ou rose tendre, quelquefois avec des bandes et des reflets dorés ou opalins; ces teintes vives passent au roussâtre lorsque l'insecte est desséché. Leurs larves sont vertes, ovales, aplaties, munies d'expansions brancbues, de tubercules, et pourvues de deux longues soies caudales qu'elles recourbent au dessus du corps; elles laissent s'amonceler sur ces soies, leurs excréments, qui forment ainsi une sorte de bouclier protecteur contre les ardeurs du soleil et les attaques des parasites. En France, deux espèces de Cassides se montrent nuisibles à certaines cultures: 1" Cassida nebulosa L. de couleur roux clair ou verdâtre mou- cheté vaguement de noir ; elle ronge les feuilles de semis de betteraves. 2° Cassida deflorata Suffr. de couleur vert tendre à peine lavé de rougeâtre sur la suture des élytres; elle s'attaque aux artichauts. Cette dernière espèce apparaît sous sa forme adulte d'abord en Avril-Mai et pond ses œufs sur la plante. Quinze jours ou trois semaines plus tard les larves éclosent, rongent le parenchyme des feuilles jusqu'au commencement de Juillet et deviennent adultes vers la fin du mois. L'adulte vit également sur les feuilles, qu'il per- fore complètement ; il hiverne à terre sous les débris végétaux et réapparaît en Avril ou Mai suivant. Dans la Charente les ravages commis par cet insecte dans les plantations d'artichauts, prirent plusieurs années de suite des pro- portions telles, que les maraîchers avaient renoncé à la culture de cette Carduacée. Procédés de destruction: Pulvérisations de bouillie arsenicale cuprique (formule 12) pour détruire les larves. Explication de la Planche 4. — En haut: Cassida deflorata Suffr., larve et adulte (gi'ossis une fois). — Dégâts sur les feuilles d'artichaut (parenchyme rongé par la larve, limbe de la feuille perforé par i'adulte). Pieris brassicae L. Lépidoptères. - fam. Piérides. Envergure: 6 centimètres. Nom français: Piéride du Chou. Nom vulgaire: Grand papillon blanc du Chou. Aspect des dégâts: Feuilles des choux et autres crucifères ron- gées, quelquefois jusqu'aux nervures. Caractères généraux et mœurs: Ce papillon qui est toujours très commun se montre parfois extrêmement abondant ; il a deux géné- rations par an. La première apparition des adultes a lieu en Mai- Juin et provient de chenilles écloses en Septembre de l'année précé- dente qui ont passé l'hiver en chrysalides; cette première génération d'adultes pond en Juin des œufs qui deviendront en Août et Sep- tembre les papillons de la deuxième apparition; ceux-ci à leur tour produiront aussitôt des œufs d'où sortiront les chenilles d'automne qui passeront l'hiver en chrysalides. La femelle de Pieris brassicae dépose ses œufs en plaques à la face inférieure des feuilles de Crucifères, principalement des choux; au bout de quelques jours, l'éclosion a lieu; les chenilles, verdâtres, rayées longitudinalement de trois bandes jaunes, portent des petits tubercules noirs; elles rongent avec voracité les feuilles, causant parfois d'immenses dégâts dans les cultures potagères, car il n'est pas rare de ne voir subsister de champs entiers de choux que des troncs complètement dépouillés. Arrivées au terme de leur croissance (5 centimètres), les chenilles se retirent dans des fentes d'écorces, dans les trous, sous les chape- rons des murs, etc. et se transforment en chrysalides blanchâtres tachetées de noir et de jaune, fixées à leur abri par une de leurs extrémités et par des fils de soie formant ceinture. On voit souvent voler dans les potagers et dans les champs, en compagnie du Piéride du Chou, deux autres espèces de papillons blancs ce sont: le Piéride de la Rave, plus petit que le précédent et dont le sommet de l'aile supérieure est en dessous lavé de jaune; le Piéride du Navet ayant le dessous des ailes inférieures jaunâtre et les nervures dessinées en noirâtre. Ces deux papillons moins abondants que le Pieris brassicae sont beaucoup moins nuisibles. Procédés de destruction: Les chenilles de Piérides sont, heureu- sement pour nos cultures, détruites en grand nombre par plusieurs sortes de parasites; toutefois dans le cas d'apparition en masse de ces chenilles il sera utile de traiter les végétaux attaqués en pulvéri- sant sur les feuilles une des émulsions indiquées aux formules 7, 8, 9, 9 bis ou en les saupoudrant le soir après arrosage avec de la chaux en poudre. Dans les petites cultures, pratiquer matin et soir le ramassage des chenilles surtout à l'époque où encore toutes jeunes elles sont groupées par plaques à l'envers des feuilles. Explication de la Planche 5. — Pieris brassicae L. adulte femelle; chenille; chrysalide sous un chaperon de mur (un peu grossis) — Feuilles de chou rongées par la chenille. Plantes potagères Pieris hvassicae L. — Piéride du Chou. Piquets. Clôtures en bois V aigus hcmipterus L. — Valgue hémiptère, Valgus hemipterus L. Coléoptères. - fam. Scarabéides ou Lamellicornes. Longueur: 8 à 10 millimètres. Nom français: Valgue hémiptère. Aspect des dégâts: Bois de la partie enfoncée en terre des pieux, échalas, piquets de clôtures, palissades etc. rongé, parfois totalement. Caractères généraux et mœurs: Le Valgue hémiptère est un Coléoptère noir, moucheté légèrement et éparsément de blanchâtre, avec les élytres plats et plus courts que l'abdomen qui est prolongé chez la femelle par une tarière servant à introduire les œufs dans le bois. On trouve fréquemment l'insecte dans les troncs pourris, notam- ment ceux des saules mais il est malheureusement aussi commun dans les pieux et dans tous les bois de soutien plantés en terre; c'est le principal destructeur des clôtures rustiques. L'adulte apparaît dès Mars-Avril; la femelle pond ses œufs dans la partie enterrée des charpentes fichées en terre et les larves en rongent l'intérieur, traçant des galeries qui ne dépassent pas la surface du sol et qui amènent en peu de temps la rupture de la pièce attaquée. Les larves se transforment dans leurs galeries et devien- nent insectes parfaits en automne. L'adulte hiverne dans le bois pour ne sortir qu'au printemps. Les préjudices causés sont parfois considérables et rendent fort onéreux l'entretien des clôtures. Nous avons vu 63 piquets en cha- taîgner, sur 140 soutenant le treillage en fil de fer entourant un jar- din, complètement détruits en dessous du sol, par les larves de Valgus, moins de deux ans après leur mise en place. Procédés de préservation: On ne peut songer à détruire les larves quand elles sont dans la place, mais il est possible de préserver les piquets de leurs atteintes. Pour cela il faut badigeonner à chaud avec du carbonyl la partie qui doit être enterrée et recouvrir cette partie d'une couche de céruse (carbonate de plomb) délayée à l'huile; on saupoudre ensuite la peinture fraîche, de grès en poudre et on laisse bien sécher avant de planter le piquet. Explication de la Planche 6. — A droite Valgus hemipterus L. grossi environ 5 fois ; en haut le mâle, en bas la femelle. — Fragment de piquet attaqué par les larves. Les Attises sont de très petits Coléoptères de la famille des Chrysomélides qui vivent à découvert sur les plantes et qui sont remarquables par la faculté qu'ils possèdent d'exécuter des sauts d'une certaine étendue grâce à leurs cuisses postérieures fortement renflées. Leurs espèces très nombreuses sont réparties en un grand nombre de genres; quelques unes apparaissent souvent par millions causant d'immenses ravages dans différentes cultures (voir planclie73 Attise de ta Vigne). On désigne vulgairement les Altises sous les noms de tiquets, puces de terre, pucerotes, etc. Nous reproduisons ici deux espèces du genre Phyllotreta: Phytlotreta consobrina Curtis. Nom français: Attise du Chou, d'un noir-bleuâtre, longue â peine de 2 millimètres, avec les antennes entièrement foncées. Phytlotreta nemorum L. Nom français: Attise à bandes. Un peu plus grande (3 à 4 millimètres) avec les élytres noirs marqués de deux bandes longitudinales jaunes. Ces deux espèces sont très nuisibles aux Crucifères cultivées (choux, navets, radis, colza, etc.) sur lesquelles elles pullulent cer- taines années sèches et chaudes. Les adultes rongent et perforent le limbe des feuilles; les larves minent le parenchyme puis s'enfoncent en terre pour y subir leurs dernières transformations. Une autre espèce Phyttotreta poeciloceras Com. = colerca Fondr. = cruciferae Weise est également très nuisible aux mêmes plantes; elle ressemble beaucoup. à Ph. consobrina, mais ses élytres sont d'un bleu-verdâtre et les 2^™e et 3ème articles de ses antennes son! roussâtres. Procédés de destruction: Les Altises peuvent donner deux et même trois générations successives; il faut donc agir énergiquement contre elles au moyen d'arrosages et de pulvérisations d'eau addi- tionnée de jus de tabac, d'eau et de sufate de cuivre, etc. Les adultes qui hivernent sous des abris, seront attirés par des paillasson?, des fagots de brindilles, etc. que l'on brûlera à la fin de Janvier. Phaedoii cochleariae Fab. Coléoptères. - fam. Chri/sofuélides. Longueur: 3 à 4 millimètres. Nom français: Chrysomèle du Cresson. Caractères généraux et mœurs: Ce joli Coléoptère, globuleux, LniLi ;. •=. . — Mouche de l'Asperge. Crioceris as para gi L. — Criocère de l'Asperge. 10 Platyparea poeciloptera Schrank. Diptères. - fam. Miiscides, Envergure: 10 millimètres. Nom français: Mouche de l'Asperge. Aspect des dégâts: Jeunes pousses de l'Asperge (turions) d'abord marquées de sillons jaunâtres puis se pourrissant; tiges plus âgées sillonnées de cicatrices longitudinales brunes et pourrissant; plus tard sommet de la tige se recourbant en crosse et se desséchant. Caractères généraux et mœurs: Sous le climat de Paris, la Platy- parée apparaît demi- Avril à fin Juin. Aussitôt éclos, l'adulte s'ac- couple et la femelle incise avec sa tarière le tissu du turion ou de la tige de l'asperge; puis elle dépose un œuf dans cette incision; une femelle peut pondre une centaine d'œufs. Au bout de trois jours en moyenne, l'œuf éclôt; la larve s'enfonce sous la surface de la tige et trace des galeries qu'elle descend jusqu'au dessous de la surface du sol; ce sont ces galeries qui apparaissent en brun sur la tige de la plante. Pendant 15 à 20 jours environ, la larve se livre à ce travail; au bout de ce temps elle descend vers l'extrémité inférieure de sa galerie à 10 centimètres à peu près au dessous du niveau du sol et se change en une pupe brunâtre de 7 à 8 millimètres de long; l'adulte n'éclora qu'au printemps de l'année suivante. Les dégâts que cause la Mouche de l'Asperge sont très impor- tants dans certaines régions, surtout pendant les années chaudes et sèches^ Crioceris asparagi L. Coléoptères. — fam. Chrysomélides. Longueur: 6 millimètres. Synonyme: Crioceris campestris {!) L. Nom français: Criocère de l'Asperge. Aspect des dégâts: Rameaux des asperges montées, rongés; écorce de la tige rongée également. Caractères généraux et mœurs: L'adulte apparaît en Mai; les œufs pondus sur les rameaux donnent des larves qui mangent ces rameaux feuillus jusqu'à fin Juin, quelquefois plus tard; à cette époque elles descendent à terre, s'enfoncent dans le sol et se chrysali- dent dans une sorte de coque; elles passent ainsi l'hiver. L'adulte ronge également les rameaux et l'écorce de la tige. Comme cet insecte apparaît en grand nombre sur un même pied, il amène un dépéris- sement sensible de la plante^. Explication de la Planche 10: A gauche, en haut: Platyparea poeciloptera Schrank. adulte, sur une asperge « montée >>; en dessous: la larve ; en bas à gauche : dégâts de la larve dans la tige de la plante (grossi 2 fois). A droite, en haut: Crioceris asparagi L. adulte (grossi 3 fois); à côté, sur la plante, larve grossie deux fois; la plante montée à graine montrant les feuilles et l'écorce rongées par la larve (dégâts gr. nat.); en bas: larve de Crioceris asparagi L., grossie 4 fois. Moyens de défense: Voir Addenda. 11 Molytes coronatus Goeze. Coléoptères. — fam. Ciirculionides. Longueur: 12 à 15 millimètres. Synonyme: Liparus coro- natus. Nom français: Charançon couronné. Aspect des dégâts: Racines des carottes rongées. Caractères généraux et mœurs: Molytes coronatus est un gros charançon noir, avec des élytres souvent mouchetés de rares poils jaunes et le corselet marqué de deux points formés de poils de même couleur. L'adulte qui apparaît d'abord en Avril, puis en Juillet ronge les feuilles et les racines des carottes; les dégâts qu'il commet sont de peu d'importance au regard de ceux causés par les larves. Celles-ci, d'après les dernières observations de Mr. Fallou^ nais- sent en Mai et Juin, d'œufs pondus quelques semaines auparavant sur l'extrémité des racines de carottes; elles s'introduisent dans ces racines et y creusent des galeries qui ne montent pas plus haut que le collet de la plante; les parois de ces galeries se corrompent bientôt, la pourriture envahit rapidement toute la racine et le légume devient impropre à la consommation. De Mai à Novembre les larves exercent leurs ravages, puis s'enfonçant en terre à 10 ou 20 centimètres de profondeur elles se construisent une loge où elles passent l'hiver et se transforment. En Juillet suivant l'adulte éclôt, sort de terre, vit quelque temps à l'air libre; à l'approche de l'hiver il s'enfonce en terre pour passer engourdi la mauvaise saison; au premier prin- temps il se réveille, réapparaît à la surface du sol, s'accouple, pond et meurt. Les plantations de carottes sont souvent dévastées par cet insecte et les larves peuvent continuer leurs dégâts même quand les racines sont arrachées et conservées dans les maisons. Procédés de destruction: Arrachage précoce des carottes; après l'arrachage faire un labour profond de 20 centimètres; inspecter soigneusement les racines au moment de la rentrée et les visiter sou- vent pendant la conservation. Ramassage des adultes au premier printemps. Explication de la Planche 11: A gauche: adulte et larve de Molytes coronatus Goeze gr, nat. — Coupe d'une racine de Carotte rongée par le larve. ^ Bulletin Soc. Entomologique de France 1893 p. CX. 11 Plantes potagères Molytes covonatus Gœze. — Charançon couronné, 12 Arbres fruitiers A^n'Ius si)uiatiis 01. — Bupreste sinueux. 12 Agriliis siDiiatus 01. Coléoptères. - fam. Buprestides. Longueur: 9 millimètres. Nom français: Bupreste sinueux. Aspect des dégâts: Branches ou tiges des poiriers, principalement des arbres en espaliers dépérissant; leur écorce brunit à l'endroit attaqué, se dessèche puis se fendille et devient chancreuse. Caractères généraux et mœurs: Dans les traités d'Entomologie horticole que nous avons pu consulter, on signale comme faisant des dégâts sur le Poirier une espèce d'Agrilus qui est désignée indifférem- ment sous les noms û'Agrilus viriàis L., Agrilus sinuatus 01., Agrilus pyri ( ?), bupreste vert, bupreste du Poirier, etc. On confond ainsi deux espèces au moins û'Agrilus qui sont cependant distinctes l'une de l'autre. Agrilus viridis L. qui offre d'ailleurs des variétés nombreuses, est généralement d'un vert plus ou moins cuivreux et vit à l'état larvaire dans un grand nombre d'essences forestières (Chêne, Charme, Hêtre, Tremble, Bouleau, Saule marceau, etc.). Agrilus sinuatus 01. est plus grand (8 à 10 millimètres) et sa couleur est un violet pourpré brillant; il n'a été observé jusqu'ici que dans le Poirier (Dr. Puton, P. Passy, Gitton, etc.) le Pommier, le Sorbier (Dr. Puton), le Néflier. — MM. Puton (Revue d'Entomologie 1883), Gitton (Revue horticole Mars 1897), P. Passy (Journ. Soc. Nat. Horticulture de France. Juin 1897), ont publié des observations précises sur les mœurs û'Agrilus sinuatus 01.; c'est à leurs travaux que nous empruntons les renseignements suivants. En Juin- Juillet la femelle dépose ses œufs sur les branches; la larve perce l'écorce, trace dans son épaisseur une galerie descen- dante puis arrive au bois; elle creuse alors entre la partie ligneuse et l'écorce, un couloir ayant comme direction générale l'axe longi- tudinal de la branche ou du tronc attaqués, mais qui décrit des zigzags réguliers et qui tourne souvent autour de la branche. Ce travail est continué jusqu'en Septembre de l'année suivante; à ce moment la larve, d'un blanc nacré, apode, aplatie, avec l'ex- trémité antérieure renflée en massue, est arrivée au terme de sa croissance; elle mesure 15 à 22 millimètres et a fait une galerie de 50 à 90 centimètres de long d'après MM. P. Passy et Gitton qui n'ont observé Agrilus sinuatus que sur les poiriers (espalier ou plein vent). Le Dr. Puton qui rencontra l'insecte sur les pommiers et les poiriers de plein vent seulement, n'a pas vu de galeries dépassant 30 centimètres. Au moment de se changer en nymphe la larve creuse dans le bois une petite loge oblongue, d'où l'adulte sort en Mai en faisant un trou dans l'écorce. L'atteinte û'Agrilus sinuatus a des suites bien plus funestes que le ferait supposer l'apparence des blessures faites à l'arbre. Soit que la larve sécrète une toxine qui empêche la guérison (P. Passy) soit pour toute autre cause, l'emplacement des galeries se cicatrise très mal; l'écorce et le bois touchés périssent rapidement sur une assez grande profondeur\ Explication de la Planche 12: En haut, à gauche: Agrilus sinuatus 01. adulte; à droite: larve (grossis). — Branche de Poirier portant le trou de sortie de l'adulte et montrant l'aspect de l'écorce sous laquelle il y a des galeries de larves. ^ Procédés de destruction: Voir Addenda. 13 Phalera bucephala L. Lépidoptères. — fam. Bombycides. Envergure: 65 millimètres. Synonyme: Py- gaera bucephala. Nom français: Bombyx bucéphale. Aspect des dégâts: Feuilles rongées. Caractères généraux et mœurs: Ce beau papillon assez rare dans les vergers est plus commun autour des petits bois clairs plantés de peupliers, d'aulnes, de hêtres et d'ormes, essences dont la chenille mange les feuilles; elle s'attaque parfois aux arbres fruitiers, et l'on a constaté sa présence sur les rosiers. On ne trouve jamais ces chenilles réunies en grand nombre et les dégâts qu'elles causent sont en somme peu impor- tants. Le papillon éclôt en Juin- Juillet et se tient pendant le jour appliqué contre le tronc des arbres, les ailes allongées le long du corps; il a ainsi l'aspect •d'un étroit cylindre. La femelle pond ses œufs sur les feuilles; la chenille s'enfonce dans le sol pour se chrysalider. Procédés de destruction: Pulvériser le soir sur les feuilles par temps sec, une émulsion de nicotine et savon (formule 8). Explication de la Planche 13: Phalera bucephala L. Papillon femelle grossi; chenille parvenue au terme de sa croissance (gr. nat.). — Dégâts sur un Ceriser . chenilles géomètres » ou de «chenilles arpenteuses ». La femelle de Cheimatobia brumata L. ne possède que des moi- gnons d'ailes absolument impropres au vol; en revanche ses longues pattes lui permettent de grimper sur les arbres avec facilité. L'insecte est très nuisible certaines années aux bois de chênes et de charmes, mais c'est surtout pour les vergers qu'il constitue une ennemi redoutable. L'adulte apparaît du 15 Octobre au 15 Novembre; la femelle monte au sommet des arbres où le mâle vient la féconder; elle pond ses œufs isolément dans les fentes de l'écorce et ceux-ci passent l'hiver. Au premier printemps les chenilles éclosent; leur petite taille (1 millimètre) leur permet de pénétrer d'abord dans les bourgeons dont elles rongent l'intérieur; ensuite elles attaquent les fleurs puis les feuilles dès qu'elles paraissent; en acquérant une plus grande taille elles roulent les feuilles en cornets et les lient en paquets avec quelques fils de soie; c'est à l'intérieur de l'abri ainsi formé qu'elles arrivent à leur dimension définitive (2 centimètres). On a en outre constaté que les chenilles pénétraient parr«œil» dans le fruit en formation, déterminant ainsi sa chute dès qu'il commence à grossir. Vers la mi- Juin, la chenille sort de son paquet de feuilles, se suspend à un fil, se laisse glisser à terre, s'enfonce dans le sol et s'y métamorphose en nymphe dans un petit cocon; elle reste sous cet état pendant 4 mois environ. L'adulte éclôt à l 'arrière-saison. Procédés de destruction: Au moyen d'anneaux gluants et de bandes pièges (formules 22 et 22 bis) empêcher la femelle de grimper sur les arbres pour s'y accoupler et y effectuer sa ponte. — Au prin- temps, pulvérisations sur les chenilles, d'émulsions au savon et pétrole (form. 1, 2) ou de bouillies arsenicales (torm. lia 14). Explication de la Planche: Au milieu, à gauche: Cheimotobia brumata L. femelle (gr. 2 fois). — Au dessous: mâle (gi\ nat.); en bas, à droite: la chenille (gr. nat.). — Jeunes feuilles de Poirier rongées. 31 Carpocapsa pomonella L. Lépidoptères. — fam. Tortricides. Envergure: 20 millimètres. Synonymes: Tortrix pomonana Schif. — Tinea pomonella. Nom français: Pyrale des pommes. Nom vulgaire de la chenille: Ver des pommes. Aspect des dégâts: Pommes et poires rongées intérieurement par une petite chenille (fruits véreux). Caractères généraux et mœurs: Ce papillon a deux générations par an; la première apparition des adultes se produit d'Avril à Juin. A cette époque la femelle pond dans les fleurs « passées » un œuf d'où 8 jours plus tard, sort une petite chenille qui pénètre dans le fruit en formation; celui-ci continue à se développer malgré le parasite qui petit à petit le ronge, mais il tombe dès qu'il a acquis une certaine grosseur (fruits « tombés verts ») ; à ce moment la chenille adulte qui atteint 14 mm. environ de longueur, sort du fruit, se réfugie en quelque fente d'écorce et devient papillon vingt à trente jours plus tard. Les femelles de cette seconde génération, qui dans la région parisienne apparaît en Août, pondent sur les fruits restés aux arbres un œuf, d'où sort une chenille qui se comportant comme celles de la génération précédente, s'enfonce au coeur du fruit où elle va se développer. Les fruits attaqués mûrissent d'abord plus vite que les autres mais tombent généralement avant d'arriver à leur complète maturité. Si le fruit n'est pas consommé avant le complet développement de la chenille, celle-ci en sort et se retire sous un abri où elle se tisse un cocon solide dans lequel elle passera l'hiver pour devenir papillon d'Avril à Juin de l'année suivante La Pyrale des pommes cause tous les ans de très graves préju- dices aux propriétaires de vergers, mais les fruits à cidre sont généra- lement moins attaqués que les fruits de table. Procédés de destruction: Pendant les belles nuits de Juin captu- rer les papillons à l'aide de pièges lumineux. — Ramasser les fruits tombés au fur et à mesure de leur chute et les donner à manger aux porcs s'ils sont trop verts pour être cuits en compote. — Entourer le tronc des arbres avec de la paille, des copeaux, des vieilles toiles pour attirer les chenilles qui cherchent un abri pour filer leur cocon; brûler dès Février ces abris qui ont passé l'hiver. — Gratter pendant l'hiver les vieilles écorces, recueillir les débris, les brûler et passer les troncs au lait de chaux. — Aussitôt après la floraison, pulvériser sur les arbres une solution arsenicale (formules 11, 12, 14) pour préser- ver les fruits de la ponte des femelles de la première génération. Explication de la Planche 31: A gauche: poire (Vs gr. nat.) coupée par la moitié pour montrer le dégât causé par la chenille de Carpocapsa pomonella L. — A droite, en haut: chenille de Carpo- capsa pomonella L. (un peu grossie); en dessous: l'adulte (un peu grossi). 81 Arbres fruitiers Carpocapsa potnonella L. — Pyrale des Pommes. 32 Arbres fruitiers Scolytiis pruni Ratz. — Scolyte du Prunier Scolytus pruni Ratz. Coléoptères. — fam. Scolytides. Longueur: 4 millimètres. Synonymes: Eccopiogaster pruni — Scolytus pyri Ratz(— castaneus Ratz — nitidulus Chap, — mali Bechst.) Nom français: Scolyte du Prunier. Aspect des dégâts: Arbre languissant; écorce percée de petits trous; bois sillonné sous l'écorce de galeries aboutissant à une plus large galerie centrale. Caractères généraux et mœurs: Il existe en France de nom- breuses espèces de Scolytes ; ces Coléoptères comptent parmi les plus redoutables ennemis des arbres; leurs larves blanches, cylindriques, légèrement incurvées, rongent le bois sous l'écorce, amenant un dépérissement rapide du sujet attaqué; on les rencontre souvent par centaines sur un même pied; des plantations entières d'arbres fores- tiers ou d'alignement sont parfois envahies en même temps. Pres- que toutes nos essences sont exposées aux atteintes de ces redou- tables parasites, dont chaque espèce vit de préférence sur une ou deux sortes d'essences déterminées. Les arbres fruitiers (Prunier, Poirier, Pommier, etc.) sont souvent attaqués par le Scolytus pruni Ratz., insecte aux élytres marrons creusés longitudinalement de stries et au prothorax brun foncé. L'adulte éclôt en Juin; la femelle perce l'écorce du tronc ou des grosses branches et creuse entre l'écorce et le bois dans le sens de la longueur de l'arbre, une galerie au long de laquelle elle dépose ses œufs. Les jeunes larves dès leur éclosion rongent le bois et l'écorce dans une direction d'abord perpendiculaire à celle de la galerie de la femelle, s'éloignant peu à peu de cette galerie et produisant des sillons de plus en pins larges au fur et à mesure de leur croissance; à quelques centimètres de la galerie maternelle ces sillons s'in- ïléchissènt, deviennent sinueux mais s'entrecroisent rarement. Arrivées au terme de leur croissance les larves se creusent une cellule arrondie où elles passent l'hiver et au printemps suivant elles sortent de l'arbre en perçant l'écorce. Procédés de destruction: Les Scolytes ne s'attaquent guère qu'aux arbres en voie de dépérissement et ne font que hâter la mort de ces malades. Lorsqu'un pied est complètement envahi, la seule mesure à prendre est d'éviter si possible la contamination des plants voisins; on doit donc procéder au plus tôt à l'abatage de l'arbre et à l'enlèvement de l'écorce et de l'aubier que l'on brûle aussitôt. Si le pied est légèrement atteint, il faut chercher à augmenter sa vigueur par des soins de culture (binages, arrosages, fumure, etc.) puis enlever la vieille écorce avec un outil bien tranchant et badigeonner les parties ainsi dénudées avec une lessive alcaline (formule 21) ou avec du goudron végétal mélangé d'un quart d'alcool de bois. Explication de !a Planche 32: En haut, à droite: larve et adulte passent l'hiver sous le bouclier maternel et donnent naissance en Mai à des petites larves blanches, agiles, qui se répandent sur l'écorce de l'arbre; elles se fixent bientôt et vers le milieu de Juillet, l'animal est devenu insecte parfait. Il ne paraît y avoir qu'une ponte par an. Procédés de destruction: Les Cochenilles, protégées par un bouclier, ne peuvent être détruites qu'au moyen d'insecticides- énergiques. Il est indispensable de faire subir deux traitements aux 1 « Traitement d'hiver. — Opérer à la fin de l'hiver; tailler court,, brûler les rameaux coupés, brosser le tronc et les grosses branches puis badigeonner avec une lessive alcaline formée de 150 grammes de soude caustique dans 5 litres d'eau, ou mieux avec une émulsion composée d'après la formule de Riley (formules 1 et 2) en épargnant soigneusement les bourgeons et les parties tendres. La formule suivante donne de bons résultats: Faire dissoudre d'une part: 2 kilogs de savon noir dans 50 litres d'eau; d'autre part: 1 litre de nicotine titrée riche à 10% dans 5 litres d'alcool dénaturé; mélanger les deux dissolutions en agitant fortement; brasser l'émulsion avant de l'appliquer. 2° Traitement d'automne. — Opérer aussitôt après la chute des- feuilles et employer à chaud autant que possible le mélange suivant: faire dissoudre 1 kilog. environ de savon résineux ou à, base d'huile de poisson dans 5 litres d'eau; ajouter la quantité d'eau nécessaire pour que la dissolution reste bien fluide à froid et pulvériser sur les^ arbres. On pourra renouveler cette pulvérisation au printemps avant la floraison, au moment où les larves quittent le bouclier maternel, en ne mettant que 30 grammes de savon par litre d'eau. Explication de la Planche 33: A droite: branche de Pommier en espalier recouverte des carapaces de Mytilaspis pomorum Bouché. En bas: à gauche; bouclier (vu en dessous, grossi 8 diam.) montrant la ponte avec la femelle blottie sous sa carapace; à droite ce même bouclier (vu en dessus) sécrété par la femelle; à la pointe du bouclier se voient les dépouilles des deux premières mues larvaires. :v,i Arbres fruitiers Mytilaspis pomoriiin Bouché. Kermès coquille. — Kermès virgule, 34 Arbres fruitiers Abraxas grossidariata L. — Phalène du Groseillier Abraxas grossiilariata L. Lépidoptères. — fam. Géomètres. Envergure: 45 millimètres. Synonymes: Geometra grossularia L. Nom français: Phalène du Groseillier. Aspect des dég'âts: Feuilles et fleurs de divers arbres et arbustes (Prunier. Abricotier, Amandier, Fusain, Aubépine, Groseillier, etc.) rongées. Caractères généraux et mœurs: La chenille de ce papil- lon est nuisible aux Groseilliers; ordinairement peu com- mune, elle se montre certaines années en telles quantités sur ces arbustes que la récolte espérée est complètement perdue. Le papillon qui éclôt en Juillet, pond sur les feuilles; la chenille sort de l'œuf en Août et jusqu'à la fin de Septembre elle ronge les feuilles. A l'approche de la mauvaise saison elle se retire sous la mousse, dans les feuilles sèches tombées et passe l'hiver engourdie; au printemps suivant elle se réveille et s'attaque aux feuilles naissantes; c'est à ce moment que les dégâts causés sont surtout importants. Vers la fin de Juin elle s'attache à des brindilles au moyen de quelques fils formant berceau, se change en chrysalide brune avec les anneaux bordés de jaune et devient adulte en Juillet. Procédés de destruction: Rechercher les chenilles et saupoudrer sur les arbustes un mélange de suie et de chaux en parties égales, ou bien pulvériser sur les plantes atta- cfuées soit le mélange indiqué formule 9, soit le mélange suivant qui sera également employé avec succès contre toutes les espèces de chenilles et larves à peau nue vivant à l'air libre. Eau de pluie: 100 litres; savon noir: 500 grammes; solution titrée de nicotine à 10%, 1 litre V^', alcool déna- turé à 90°: 3 litres. A l'automne, ramasser et brûler les feuilles tombées au pied des Groseilliers, Explication de la Planche 34: Abraxas grossulariata L. adulte (gr. nat.). — la chenille (un peu grossie) sur Groseil- lier épineux (Groseillier à maquereau). 35 Cecidomyia nigra Meigen. Diptères. — fam. Cécidoîmjides. Envergure: 7 millimètres. Synonyme: Diplosis pyrivora Riley, Nom français: Cécidomye des poirettes. Aspect des dégâts: La présence de la larve de Cecidomyia nigra se manifeste de la façon suivante: Au moment où les poires « se nouent », les fruits attaqués grossis- sent plus vite que les autres ; bientôt au lieu de s'allonger, ils devien- nent globuleux, se renflent en forme de calebasse («poires calebas- sées » des jardiniers); en Mai- Juin, ils noircissent, mollissent et tombent. Caractères généraux et mœurs: Cette petite mouche est un des insectes les plus nuisibles à la récolte des poires. Les dégâts qu'elle commet sont si considérables que certaines communes des environs de Paris dans lesquelles la culture des fruits de table est très dévelop- pée en vue du commerce, consacrent des sommes importantes à la destruction de cet insecte. A Chatenay où une prime de 1 franc est allouée par kilogramme de poires parasitées apporté à la mairie, 200 à 250 francs sont de ce fait chaque année déboursés par la commune; en 1904 et 1905 les dégâts furent particulièrement graves. L'adulte vole en Avril; la femelle dépose ses œufs dans les bourgeons à fleurs; les larves pénètrent aussitôt dans l'ovaire et se mettent à le ronger. Le fruit se développe, anormalement il est vrai, mais il pourrit et tombe bien avant d'arriver à maturité. Les larves ont terminé leur croissance en Mai- Juin; elles sont alors rougeâtres et longues de 3 mm. à peine; à ce moment elles sortent du fruit encore sur l'arbre et s'enfoncent en terre où elles hivernent pour se transformer en adultes au printemps suivant. Procédés de destruction: Cueillir les poires dès que leur dévelop- pement anormal peut être constaté (poires cabelassées) c'est-à-dire au commencement de Mai et les brûler ; le ramassage et la destruction des poir-s tombées ne donnerait aucun résultat, car à ce moment les larves so t déjà sorties du fruit et se sont enterrées. Explication de la Planche 35: En haut à gauche; Cecidomyia nigra Meigen. adulte et en dessous la larve (grossis 5 à 6 fois). — Rameau de Poirier portant en bas un fruit sain, en haut deux fruits attaqués. — En bas, à droite: coupe d'une poirette attaquée d'où les larves sont sorties. 35 Arbres fruitiers Cecidomyia uigraMg. — Cecidomie des Poirettes. m Arbres fruitiers Tmgis pyri Geoffroy. — Tigre du Poirier 37 Odonestis pruni L. Lépidoptères. — fam. Bombycides. Envergure: 45 à 50 millimètres. Synonymes: Lasiocampa pruni — Gastropacha pruni. Nom fran- çais: Bombyx du Prunier. Aspect des dégâts: Feuilles des arbres fruitiers- rongées. Caractères généraux et mœurs: L'adulte est un beau papillon d'une teinte générale roux ferrugineux clair; on le rencontre parfois dans les vergers, quoique sa chenille vive aussi bien sur certains arbres forestiers (Orme, Chêne, Bouleau) que sur différents arbres frui- tiers (Prunier, Pommier). Il n'est d'ailleurs jamais commun. La chenille passe l'hiver collée contre les branches- ou sous les feuilles mortes ; elle est alors fort petite et n'arrive à son complet développement qu'en Juin; à ce moment elle se file entre les feuilles un cocon roux d'où le papillon sort en Juillet. Les dégâts que cause la chenille sont insignifiants- et nous ne donnons ici cette espèce qu'à cause de sa grande taille, susceptible d'attirer l'attention des pépi- niéristes et des amateurs de jardins. Explication de la Planche 37: En haut: la chenille A''Odonestis pruni L. un peu grossie : au milieu : l'adulte mâle (gr. nat.); en bas: feuilles de Prunier rongées par la chenille. 36 Tingis pyri Geoff. Hémiptères-hétéroptères. — fam. Tingidides. Longueur: 3 millimètres. Nom vulgaire: Tigre du Poirier. Aspect des dégâts: Feuilles des poiriers, surtout de ceux qui sont plantés en espalier, portant à la face inférieure de très nombreuses petites punaises, qui sucent la sève pro- duisant sur le parenchyme des petites granulations brunes et amènent ainsi rapidement le dessèchement et la chute des feuilles. Caractères généraux et mœurs: C'est du milieu d'Août à la fin de Septembre que le Tigre du Poirier manifeste sa présence. Ce curieux petit Hémiptère est très reconnaisable à son corselet et à ses élytres qui sont d'un jaune très pâle, marqués de taches brunes et qui débordent fortement le corps; ils portent un réseau de nervures simulant une gaze à larges maille>. Les larves et les nymphes se trouvent sous les feuilles en même temps que les adultes qui pendant la journée s'envolent comme des mouches dès qu'ils sont dérangés. Les œufs sont pondus à l'automne sur le tronc, les branches et passent l'hiver. Cet insecte se montre souvent en quantités considérables et dans ce cas il porte un préjudice sérieux aux arbres, dont il ralentit la végétation. Procédés de destruction: Cueillir et brûler les feuilles atteintes . — Faire {de bas en haut, car Tingis pyri se tient toujours à l'envers des feuilles), des pulvérisations aves les émulsions de savon et nicotine indiquées aux formules 8 et 8 bis, ou avec celle donnée formule 9. Insufflation de poudres insecticides: Opérer le soir, les adultes ne s'envolant pas quand le soleil est couché. Après le traitement, arroser le sol à l'eau bouillante pour tuer les insectes qui seraient tombés simplement étourdis. — En hiver badigeonner le tronc et les grosses branches avec des lessives alcalines (formule 21) pour tuer les œufs. Explication de la Planche 36: En bas, à gauche: Tingis pyri Geoff. adulte (gr. 4 fois). — Au milieu: rameau de Poirier portant des feuilles attaquées. 37 Arbres fruitiers Odonestis pruni L. — Bombyx du Prunier. 38 Arbres fruitiers Neurotoina ftavivenîris, var. pyri Schrk. Mouche à scie du Poirier. 38 Neurotoma flaviventris Retz. Var. pyri Schrk. Hyménoptères. — fam. Tenthrédides. Envergure: 18 millimètres. Synonymes: Lyda pyri Schrk. — Tenthredo clypeata Klug. Nom français: Mouche à scie du Poirier. Aspect des dégâts: Feuilles des poiriers enveloppées par paquets dans une toile transparente, sous laquelle vivent des larves jaunes à. tête noire, qui rongent les feuilles. Caractères généraux et mœurs: Les larves ressemblent beaucoup à des chenilles, mais elles n'ont que 6 pattes, tandis que les chenilles de papillon possèdent de 10 à 16 pattes. L'adulte apparaît en Mai- Juin; le mâle a l'abdomen jaune foncé tandis que l'abdomen de la femelle est noir bleu; cette der- nière pond sur l'extrémité d'un rameau ou à l'envers des feuilles ses œufs jaunâtres d'où sortiront fin Juin les larves qui mettront environ un mois à parvenir à toute leur taille (3 centimètres de longueur). Ces larves s'assemblent dès leur naissance en colonies compre- nant de 30 à 50 individus et tissent une toile soyeuse, transparente, englobant un paquet de feuilles qu'elles rongent voracement sous cet abri. Quand le contenu de leur garde-manger est épuisé, elles agrandissent leur toile et continuent leurs ravages sur les feuilles voisines qu'elles viennent d'envelopper. Vers le milieu d'Août elles quittent le nid en se laissant tomber au bout d'un fil qu'elles sécrètent, s'enfoncent en terre, tissent une coque et passent l'hiver pour se transformer en adultes au mois de Mai suivant. Cet Hyménoptère a causé à différentes reprises des dégâts sérieux dans les vergers, en Allemagne notamment; on trouve souvent ses nids sur l'Aubépine. Procédés de destruction: Détruire les colonies de larves en récoltant les nids ou en employant des pulvérisations de la compo- sition indiquée dans la formule 10. Explication de la Planche 38: En haut à gauche: Neurotoma flaviventris var. pyri Schrk. adulte (grossi 2 fois); au milieu: nid (^2 gr. nat.) sur une branche de Poirier et larves (gr. 2 fois). 39 Anthonomus pomoriim L. Coléoptères. — fam. Ciirciilionides. Longueur: 5 millimètres. Nom français: Anthonome du Pommier. Nom vulgaire: Ver du Pommier, rousset, etc. Aspect des dégâts: Boutons à fleurs des pommiers devenant roux-ferrugineux, se desséchant et prenant l'aspect d'un clou de girofle. Caractères généraux et mœurs: Ce petit charançon est un des fléaux les plus redoutés dans les pays où la production du cidre constitue une des principales sources de revenu. II cause chaque année des dégâts considérables dans les cultures de pommiers. L'adulte fait son apparition du milieu de Mars à la fin d'Avril selon la température; les couples s'unissent aussitôt; la femelle perce un bouton à fleur, dépose un œuf et se porte sur un autre bouton, continuant ainsi son manège jusqu'à la fin de la ponte qui est d'environ 60 œufs. La larve éclose au bout d'une semaine, ronge les étamines, le pistil, souvent l'ovaire; la fleur roussit, se dessèche et avorte en prenant un aspect caractéristique. Cette larve se transforme en nymphe à l'intérieur du bouton et devient ensuite un adulte; qui sort de son abri dès que ses tégu- ments sont raffermis. Un mois environ s'écoule entre la ponte de la femelle et la sortie de l'adulte. Celui-ci passe le printemps et l'été parmi les feuilles des pommiers ou sur les branches chargées de lichens des arbres mal entretenus; dès le début de l'automne il se réfugie sous les feuilles mortes tombées, sous les mousses, les lichens, dans les fentes de l'écorce ou du sol et y passe engourdi la mauvaise saison; l'année suivante du milieu de Mars à la fin d'Avril, il sort de sa retraite, s'accouple et commence la ponte. Procédés de destruction: 1" Au printemps, à l'apparition des adultes sur les arbres, secouer les branches au dessus d'un drap étendu à terre pour recueillir les insectes. 2" En hiver, entourer étroitement d'un drap étendu k terre le tronc des arbres; gratter l'écorce du tronc et des grosses branches pour en détacher la mousse et les lichens, brosser ensuite avec une brosse en chiendent ces troncs et ces branches, brûler les débris tombés sur le drap. Enfin chauler avec un des mélanges indiqués aux formules 18, 19 et 20. — 3» Il €St bon de ramasser dès Septembre les paquets d'herbes, les feuilles mortes qui entourent le pied des arbres, de les brûler et de les rem- placer par des petits fagots de brindilles, des bouchons de paille dans lesquels les Anthonomes se réfugieront dès les premiers froids; ces abris constituent des pièges que l'on brûlera pendant l'hiver. Ces procédés de destruction ne seront réellement efficaces qu'autant qu'ils seront appliqués par tous les propriétaires d'une région car l'Anthonome du Pommier vole très facilement d'un arbre à l'autre. Explication de la Planche 39: En haut; à gauche; fleur au début de l'attaque de la larve; au milieu: Anthonome du Pommier adulte (gr. 2 fois) et larve (gr. 2 fois 1/2)- — Branche de Pommier montrant des fleurs indemnes et des fleurs « roussies » avec le trou ■de sortie de l'insecte. 39 Arbres fruitiers Anthonomiis pomorum L. — Anthonome du Pommier 4<) Arbres fruitiers Acctlla variegana Schiff. — Acalla conîmviuaua Hhn. Acalïa hobuiaua L. — Vul,() Arbres non résineux Hyberuui dejoliaria L. -— Phalène défeuillante. 56 Hybernia deîoliaria L. Lépidoptères. — • fam. Géométrides. Envergure du mâle: 40 millimètres. Synonyme: Geomeira defoliaria. Nom français: Phalène défeui liante. Aspect des dégâts: Bourgeons et feuilles des arbres forestiers et fruitiers rongés. Caractères généraux et mœurs: La Phalène défeuillanie a des mœurs analogues à celles de la Phalène hiémale (Cheimatobia brumata L.) qui appartient à la même famille et dont il a été parlé à la PI. 30. Comme chez cette dernière espèce, le mâle et la femelle ont un aspect très différent, celle-ci ne possédant point d'ailes tandis que le mâle vole fort bien. La chenille &' Hybernia defoliaria L. est très préjudiciable aux arbres fruitiers quand elle les attaque, elle recherche de préfé- rence les Chênes et les Hêtres bien que n'épargnant pas les Bouleaux, Charmes, Tilleuls et autries essences forestières. Le papillon éclôt en Novembre ou Décembre; le mâle vole après la nuit tombée, recherchant la femelle qui, aptère, comme nous l'avons dit plus haut, ne peut que grimper aux arbres pour y attendre le mâle et déposer ses œufs à la base des bourgeons; ces œufs pondus en Décembre au nombre de 300 à 400, éclosent au printemps suivant vers la fin d'Avril. Les chenilles rongent d'abord l'intérieur des bourgeons, puis le limbe des feuilles en respectant généralement les nervures; en Juin- Juillet ayant atteint tout leur développement (30 millimètres), elles quittent les arbres et s'en- foncent dans le sol pour s'y chrysalider. Procédés de destruction: Dès le commencement d'Octobre disposer autour du tronc des arbres, des anneaux gluants (formules 22 et 22 bis) que l'on entretiendra en bon état pendant toute la période d'apparition des adultes, c'est-à-dire jusqu'à fin Décembre; ces anneaux arrêtent les femelles lorsqu'elles veulent grimper dans les branches pour effectuer leur ponte et il est facile de les détruire. Explication de la Planche 56: En bas, à droite: Hybernia defoliaria L.. femelle, chenille et mâle (gr. nat.); à gauche: feuilles de Chêne rongées par la chenille. 57 Cerambyx cerdo L. Coléoptères. — fam. Céramhycides {ou Longicornes) . Longueur: 30 à 50 millimètres. Synonyme: Hammaticherus héros Scop. Nom français: Grand Capricorne du Chêne. Nom vulgaire de la larve: Gros ver du Chêne. Aspect des dégâts: Sur le Chêne, écorce des grosses branches et du tronc, perforée d'orifices elliptiques laissant suinter de la sève mélangée de sciure brunâtre; les parties attaquées de l'arbre sont creusées, souvent jusqu'au centre, de galeries elliptiques sinueuses, allant en tous sens et d'un diamètre à peu près égal à celui du petit doigt. Caractères généraux et mœurs: Le Cerambyx cerdo L. ressemble comme forme à Cerambyx Scopolii Fuessl. dont il a été parlé à la planche 26, mais il est beaucoup plus gros et sa couleur est brun marron tandis que le second a le corps noir brillant. C'est en Juin- Juillet qu'a lieu l'éclosion de l'adulte; il suit la galerie qu'il a creusée pendant son état larvaire et arrivé à l'orifice il attend la tombée du jour pour sortir de l'arbre; on le voit au crépuscule, courant sur le tronc ou volant lourdement autour du feuillage des gros chênes. Après l'accouplement, la femelle dépose ses œufs dans les rides profondes de l'écorce des vieux chênes. Les larves traversent bien- tôt les couches corticales et atteignent rapidement les parties les plus dures où elles creusent leurs couloirs pendant les 3 ou 4 années que nécessite leur développement; à la fin de cette période elles atteignent 60 à 80 millimètres de longueur et ont parfois la grosseur de l'index; elles se transforment alors en nymphes dans une coque formée de sciure de bois, agglomérée avec une sorte de soie. On se rend compte des dommages que de tels parasites peuvent causer k l'arbre qui les nourrit et de la dépréciation subie en tant que bois d'œuvre par la grume qu'ils ont fouillée; d'autant qu'ils attaquent aussi bien les arbres parfaitement sains, pourvu qu'ils soient vieux, que les sujets déjà languissants. Procédés de destruction: Lorsque l'arbre commence à être atta- qué on peut essayer de détruire les larves en introduisant dans les galeries dont on bouche ensuite l'entrée avec du mastic, des capsules de gélatine contenant du sulfure de carbone. Explication de la Planche 57: En haut, à gauche; la larve de Cerambyx cerdo L.; à droite, l'adulte (environ moitié gr. nat.). — En bas: coupe transversale d'une grosse branche de Chêne creusée par les galeries des larves. 57 Arbres non résineux MÏÏM- Cerainbyx ccrdo L. — Grand Capricorne du Chêne. 58 Arbres non résineux Lytta vesicatovia L. — Cantharide vésicante 58 Lytta vesicatoria L. Coléoptères. — fam. Vésicants. Longueur: 20 millimètres. ?>ynonyvae: Cantharis vesicatoria. Nom français: Cantharide vésicante. Noms vulgaires: Mouche- cantharide; mouche d'Espagne. Aspect des dégâts: Feuilles des Troënes, des Lilas, des Frênes, rongées. Caractères généraux et mœurs: La Cantharide est un joli insecte entièrement d'un beau vert soyeux et cuivreux; le corps et les élytres sont mous, les pattes grêles, la tête presque carrée est inclinée, le corselet bossue; l'insecte répand une odeur forte. Beaucoup plus commune dans le midi de la France, que dans le nord, la Cantharide apparaît durant le mois de Juin s'abattant soudainement par masses sur les Troënes, les Lilas, surtout sur les Frênes; elle dépouille complètement en quelques heures ces arbres de leurs feuillage et s'envole ensuite par essaims pour porter plus loin ses dégâts. Sous ses premiers états, l'insecte doit vivre en parasite d'Hymé- noptères sociaux ou d'Orthoptères (on ignore d'ailleurs lesquels) et doit subir comme tous les Vésicants pour arriver à l'état adulte, une série de métamorphoses plus compliquée que celles des Coléop- tères appartenant à d'autres familles. (Voir Hypermétamorphose p. LVI). Procédés de destruction: On ne peut que restreindre l'étendue et la durée des ravages, en détruisant l'adulte qui représente d'ailleurs une certaine valeur commerciale dont il est facile de tirer parti. Profiter d'une matinée fraîche qui engourdit les Cantharides ; étendre des draps sous les arbres envahis dont on secoue alors les branches; les insectes tombent sur le linge sans chercher à s'envoler; on les recueille et on les fait périr en les jetant dans du vinaigre bouillant ou en les exposant dans des sacs fermés, à la chaleur d'un four; on les fait ensuite bien sécher et on les enferme dans des vases herméti- quement clos, tenus à l'abri de l'humidité, en attendant qu'on puisse les vendre aux droguistes ou pharmaciens. Il faut manier avec précaution les Cantharides, éviter de respirer longtemps leur odeur et de porter les mains aux yeux après les avoir touchées; leur produit actif très volatil (cantharidine) risque de déterminer des irritations cutanées ou des ophtalmies graves et très douloureuses. Explication de la Planche 58: Lytta vesicatoria L. adultes gr. nat. — Feuilles de Frêne rongées. 59 Croesus septentrionalis L. Hyméîioptères. — fam. Tenthrédides, Envergure: 25 millimètres. Synonyme: Nematus septentrionalis. Nom français: Mouche à scie du Bouleau. Aspect des dégâts: Feuilles des Bouleaux rongées. Caractères généraux et mœurs: Cet insecte a deux géné- rations par an; les premiers adultes apparaissent en Mai, ceux de la seconde génération éclosent en Août. La femelle dépose 100 à 150 œufs sur les nervures de la face inférieure des feuilles. Les larves d'abord vertes, deviennent noires quand elles ont atteint leur complet développement (30 mil- limètres); elles ressemblent à des chenilles dont on les distingue cependant aisément en comptant le nombre des pattes qui est de 20 chez les larves de Croesws tandis qu'il varie de 10 à 16 chez les chenilles. Ces larves qui se tiennent le plus souvent à la file l'une derrière l'autre, rongent pendant environ 6 semaines les feuilles des Bouleaux, quelquefois aussi celles des Frênes, des Aulnes, des Peupliers. Au moment de se transformer en nymphes elles s'enfoncent dans le sol et se construisent une coque avec de la terre. Procédés de destruction: Les dégâts causés sont en général trop peu importants pour qu'il soit nécessaire de recourir à des moyens de défense spéciaux; il suffira la plupart du temps pour enrayer le développement de l'insecte, de recueillir les larves en secouant au dessus d'une nappe les branches qui les portent. Explication de la Planche 59: En bas, à gauche: Croesus septentrionalis L. adulte (à peu près gr. nat.); au milieu, à gauche: larve (gr. nat.); feuilles de Bouleau attaquées par la larve. 59 Arbres non résineux Crocsus septenirionalis L. — Mouche à scie du Bouleau. 60 Arbres non résineu GaleriiceUa lutcola F. Miilhy. Galéruque de l'Orme. 60 Galeriicella liiteola F. Muller. Coléoptères. — • fam. Chrysomélides. Longueur: 7 millimètres. Synonymes: Galeruca ulmi Geoff. — Galeruca xanthomelaena Schrank. Nom français: Galéruque de l'Orme. Aspect des dégâts: Les larves rongent le parenchyme en respec- tant les nervures des feuilles, en sorte que celles-ci devenues sembla- bles ta de la dentelle se dessèchent et tombent. Les adultes perforent complètement le limbe. Caractères généraux et mœurs: Galeriicella luteola s'attaque sur- tout aux Ormes des parcs et à ceux qui bordent les routes; cepen- dant en Côte d'Or l'insecte envahit pendant 7 années consécutives (de 1900 à 1906), certaines forêts renfermant parmi d'autres essences, de nombreux pieds d'Ormes; beaucoup de ces arbres périrent. Il se produit souvent des invasions telles que les Ormes sont au mois d'Août complètement dépouillés de leur feuillage; en 1906 notam- ment, dans plusieurs localités des environs de Paris, on pouvait après un coup de vent ramasser sous les arbres nourrissiers Galeru- cella luteola à la pelle. La première apparition de l'adulte a lieu au commencement de Mai. L'insecte ronge les feuilles pendant quelque temps puis s'ac- couple, la ponte a lieu fin Mai et peut durer jusqu'à fin Juin; les œufs déposés en petites plaques sur la face inférieure des feuilles, éclosent au bout de 8 jours et comme la larve n'atteint son dévelop- pement complet (10 mm.) qu'en 20 à 25 jours, les arbres sont ravagés par les générations successives jus u'au commencement d'Août. Au moment de se transformer, les larves descendent à terre et s'enfoncent dans le sol; 10 jours après la nymphose, l'adulte éclôt et attaque à son tour jusqu'à l'automne la verdure épargnée par les larves. La deuxième apparition d'adultes se produit vers le milieu d'Août. Un point du cycle biologique de l'insecte n'est pas encore éclairci; certains observateurs disent que les adultes éclos en Août ne s'accouplent pas cette même année; d'autres entomologistes affirment que ces adultes reproduisent aussitôt et que les nymphes de cette génération passent l'hiver en terre. Quoi qu'il, en soit, il est certain que les adultes éclos trop tardi- vement pour avoir eu le temps de reproduire, hivernent sous les feuilles mortes, dans les fentes d'écorces, à l'intérieur de nos habita- tions, etc. et se réveillent en Mai pour perpétuer l'espèce. D'ordinaire les attaques de Galerucella luteola n'entraînent pas immédiatement la mort des arbres, mais elles les anémient, pré- parant ainsi le terrain aux meurtrières atteintes des Scolytes (voir p. 92). Procédés de défense: Déposer au pied des arbres un lit de foin ou de mousse pour recueillir les larves qui veulent se transformer; brûler ces pièges en temps voulu. — Pulvérisations de bouillies arsenicales (formules 11 à 14) sur le feuillage des arbres attaqués. Explication de la Planche 60: Adulte et larve (grossis environ 2 fois) de Galerucella luteola F. Mùller. — Feuilles d'Orme rongées par les larves (au milieu) et perforées par les adultes (en bas, à droite). 61 Stilpnotia salicis L. Lépidoptères. — fam. Bomhycides. Envergure: 45 à 55 millimètres. Synonymes: Li- paris salicis — Leucoma salicis — Dasychira salicis — Bombyx salicis. Nom français: Bombyx du Saule. Aspect des dégâts: Feuilles des Saules et des Peupliers mangées. Caractères généraux et mœurs: Ce beau papillon, entière- ment d'un blanc soyeux, fait son apparition de la fin de Juin à la fin de Juillet. La femelle pond ses œufs sur le tronc des Saules et des Peupliers; elle les recouvre d'un enduit blanc vernissé sous lequel ils passent l'hiver. Les chenilles éclosent de la fin d'Avril au milieu de Mai, se répandent sur les feuilles et les rongent jusqu'en fin Juin, causant des dégâts appréciables, surtout lorsqu'elles sont nombreuses sur un même pied, ce qui arrive assez souvent. Elles sont surtout préjudiciables aux jeunes oseraies. Au début de Juillet ces chenilles, remarquables par leur jolie coloration, sont parvenues au terme de leur croissance et atteignent une longueur de 40 millimètres environ; elles se blotissent alors dans les fentes des écorces ou dans des feuilles, dont elles rapprochent les bords et s'entourent individuellement d'un réseau de soie assez lâche, dans lequel s'opère la transformation en chrysalide puis en adulte. Procédés de destruction: Rechercher les plaques de ponte qui s'aperçoivent facilement grâce à leur couleur blanche et à leur aspect brillant ; à l'aide d'une raclette les faire tomber sur une nappe pour les brûler ensuite. — Badigeonner les troncs avec une mixture à base de créosote. — Empêcher le dépôt des œufs sur l'écorce, en recouvrant celle-ci d'un lait de chaux (formules 18, 19, 20). — Tuer les chenilles par des pulvérisations arsenicales (formules 11, 12, li). — Arrêter le passage des chenilles d'un arbre à l'autre au moyen d'anneaux gluants (formule 22). Explication de la Planche 61: Au milieu: Stilpnotia salicis L. adulte femelle; au dessous: chenille et chrysalide (tous de gr. nat.). — Feuilles de Saule commençant à être attaquées. 61 Arbres non résineux Stilpnotia salicis L. — Bombyx du Saule 62 Arbres non résineux Coroi'biis fasciaius Viil. — Bupreste du Chêne. 62 €orocbHS fasciatus Vill. Coléoptères. — fam. Buprestides. Longueur: 15 millimètre?. Synonyme: Coroebus bifasciatus 01. Nom français: Bupreste du Chêne. Aspect des dégâts: Jeunes branches de la cime des Chênes, flétries et se cassant facilement. Caractères généraux et mœurs: Dans l'Est, l'Ouest et le Centre de la France, ce Bupreste s'attaque principalement au Chêne pédon- cule et au Chêne-rouvre; dans le Midi où il commet depuis quelques années des dégâts très sérieux, il s'attaque au Chêne-liège et au Chêne-vert. L'adulte qui apparaît de Mai à Juillet suivant les régions, dépose un œuf à l'extrémité d'un rameau de l'année. La larve pénètre dans l'écorce, creuse en descendant une galerie sinueuse, atteint bientôt la branche soutenant le rameau et toujours en descen- dant y prolonge sa galerie jusqu'au moment de sa nymphose; or comme cette transformation se produit au plus tôt vingt mois après la naissance de la larve, la galerie atteint souvent 1 à 2 mètres de longueur. Certains observateurs ont même prétendu que la période larvaire pouvait durer jusqu'à quatre années. Lorsque la larve sent approcher le moment de sa nymphose elle arrête sa marche descendante et changeant la direction de sa galerie, lui fait décrire une courbe tout autour de la branche; elle fait remonter ensuite cette galerie de quelques centimètres et se creuse en plein bois une loge où s'opérera la transformation en nymphe. 1/adulte sort de cette loge en perçant les fibres ligneuses qui la séparent de l'extérieur. La branche attaquée ne tarde pas à se dessécher et le moindre coup de vent la casse à l'endroit où la galerie forme un anneau. Procédés de préservation: A l'aide d'une perche k crochet, casser les branches aussitôt qu'elles paraissent attaquées et les brûler. Explication de la Planche 62: Adulte et larve (gr. nat.) de Coroebus fasciaius Vill. — Branche de Chêne, écorcée et entaillée pour montrer les galeries de la larve (V2 gr. nat.). 63 lïylosinus varius Fabr. Coléoptères. — fam. Scolytides. Longueur: 3 millimètres. Synonyme: Hylesinus fraxini Panz. Nom français: H y lésine du Frêne. Aspect des dégâts: Ecorce du Frêne (aussi de l'Olivier) percée de trous. Caractères généraux et mœurs: UHylésine du Frêne attaque surtout les branches cassées, le bois tombé, les arbres languissants, les troncs abattus s'ils sont revêtus de leur écorce; cependant il envahit aussi des arbres simple- ment blessés mais encore sur pied, qui sous ses atteintes ne tardent pas à dessécher; dans les grandes invasions il fait même périr des arbres parfaitement sains. L'adulte apparaît souvent deux fois dans une année, d'abord en Avril puis vers la fin d'Août. La femelle pénètre sous l'écorce et trace dans le liber une galerie horizontale en forme d'accolade dont l'orifice d'entrée forme le centre; elle pond ses œufs le long de cette galerie ; dès leur éclosion, les larves commencent à creuser des couloirs perpendicu- laires à la galerie de la mère. Quand la larve est parvenue au terme de sa croissance, elle façonne à l'extrémité de son couloir une loge dans laquelle a lieu la nymphose. L'insecte parfait sort en perçant l'écorce. Un certain nombre d'adultes, principalement des femel- les, ne meurent pas avant l'arrivée de l'hiver; ils se creusent dans l'écorce une petite galerie où ils se réfugient pendant la mauvaise saison. Procédés de destruction: Enlever des forêts les branches desséchées, le bois tombé, les arbres languissants; écorcer les arbres abattus. — Etablir des pièges en déposant de place en place des fagots de grosses branches de Frêne gar- nies de leur écorce, que l'on brûlera de Janvier à Mars. Explication de la Planche 63: En haut: Hylosinus varius Fabr., adulte (gr. environ 7 fois). — Au milieu: dessous d'un morceau de l'écorce d'un Frêne attaqué par l'insecte; l'écorce est creusée par les galeries des femelles et sillonnée par celles des larves. 63 Arbres non résineux T 4^ I^PI -^^^^^^KKmj p^ MRRi^^/^ @^^ ^M If ^^^r. IéT Hylosiiius vavius Fahr. — H y lésine du Frêne. 64 Arbres non résineux Thaïunetopoea pvocessionea L. Processionnaire du Chêne. 64 Thaumetopoea processionea L. Lépidoptères. — fam. Bomhycides. Envergure: 25 à 35 millimètres. Synonyme: Cnethocampa processionea. Nom français: Bombyx processionnaire du Chêne. Aspect des dégâts: Feuilles rongées. Caractères généraux et mœurs: Nous avons parlé à la notice 46 du Bombyx processionnaire du Pin, qui dans notre pays habite surtout les régions méridionales; le Bombyx processionnaire du Chêne, espèce voisine et de mœurs analogues se rencontre surtout dans le Centre et le Nord. Sa chenille mange d'habitude les feuilles des Chênes, bien que, si l'insecte se montre abondant, d'autres essences forestières voire même les arbres des vergers puissent souffrir de ses attaques. L'adulte qui vole au crépuscule apparaît du commencement d'Août au milieu de Septembre. La femelle dépose sa ponte de 100 à 200 œufs, par rangées sur les branches des grands chênes ou sur le tronc des arbres de moyenne dimension, principalement ceux formant bordure. Elle recouvre cette ponte d'un matelas de poils détachés de son abdomen. Les œufs passent l'hiver sous cet abri et les chenilles naissent en Mai; elles tissent en commun un nid qu'elles agrandissent au fur et à mesure de leur croissance, en sorte qu'il devient une vaste poche brunâtre accolée au tronc ou plus souvent à l'enfourchure de grosses branches; ce nid peut atteindre 35 centimètres de large sur 80 de long. Cette poche munie d'une ouverture, abrite pendant le jour et au cours des mues les chenilles qui n'en sortent généralement que la nuit pour ronger les feuilles et les bourgeons; lorsqu'elles la quittent ou qu'elles y rentrent, elles marchent en procession formée d'un guide de tête puis de rangs de plus en plus larges se suivant tête à queue. Les poils des chenilles processionnaires du Chêne possèdent des propriétés urticantes qui rendent assez redoutable le maniement de l'insecte et même son voisinage ou celui de son nid, car ces poils occasionnent des inflammations et des démangeaisons fort pénibles. Les chenilles croissent pendant deux mois, causant des dégâts souvent sérieux et atteignent une longueur de 45 mm. Vers le milieu de Juillet, elles se filent à l'intérieur du nid, des Cocons placés côte à côte et liés entre eux; elles s'y métamorphosent en chrysalides pour devenir papillons au commencement d'Août. Procédés de destruction: Détruire les chenilles en brûlant les nids à l'aide de torches fixées au bout de longues perches, ou mieux, lorsque cela est possible, en arrosant ces nids avec un liquide com- posé de 100 parties d'eau et dix parties d'huile lourde de gaz (For- mule 4); pour ces pulvérisations le mélange indiqué à la formule 10 donne également de bons résultats. Explication de la Planche 64: A gauche: Thaumetopoea proces- sionea L. adulte femelle (gr. nat.); chenille (plus petite que nature). — A droite: nid (très réduit) au commencement de sa construction. 65 Tortrix viridana L. Lépidoptères. — fam. Tortricides. Envergure: 22 millimètres. Synonyme: Heterogno- mon viridana. Nom français: Tordeuse verte du Chêne. Aspect des dégâts: Feuilles du Chêne rongées ou roulées et pliées de différentes façons. Caractères généraux et mœurs: La Tordeuse verte du Chêne envahit fréquemment nos bois de Chênes; l'invasion persiste presque toujours pendant plusieurs années de suite sur un même point; on a vu des forêts la subir durant 7 ou 8 années consécutives. La femelle pond ses œufs en Juillet sur les bourgeons; les œufs passent l'hiver. Les chenilles qui éclosent au com- mencement de Mai de l'année suivante, rongent d'abord les bourgeons à fleurs puis les jeunes feuilles dès leur apparition, A l'aide de fils de soie, chaque chenille roule ou replie une ou plusieurs feuilles, se construisant ainsi une sorte de nid où elle se met à l'abri et où elle se retire quand vient le moment de se chrysalider. Les chenilles se suspendent volontiers au bout d'un fil pour gagner les branches in- férieures. Les dégâts durent jusqu'au commencement de Juin; à cette époque les larves se chrysalident dans leur étui de feuilles et le papillon fait son apparition vers la fin du mois. Les invasions de la Tordeuse du Chêne, en dépouillant les arbres de leur feuillage de printemps, ralentissent con- sidérablement leur végétation et en les affaiblissant elles les exposent aux attaques des insectes xylophages. On ne connaît pas de moyen pratique pour combattre l'insecte; seuls les parasites ou les intempéries peuvent s'opposer à sa multiplication. Explication de la Planche 65: En bas, à droite: papillon et chenille de Tortrix viridana L. (gr. nat.). (i5 Arbres non résineux Tovtrix viridana L. — Tordeuse du Chêne 66 Arbres non résineux Melasoma populi L. — Chrysomèle du Peuplier. Phyllodecta vulgatissima L. — Phyllodecte vulgaire. 66 Melosoma populi L. Coléoptères. — fam. Chrysomélides. Longueur: 9 millimètres. Synonymes: Melosoma populi; Lina populi. Nom français: Chrysomèle du Peuplier. Aspect des dégâts: Parenchyme des feuilles du Peuplier et du Saule rongé par les larves; les feuilles ressemblent à des dentelles. Les adultes mangent tout le limbe de la feuille en ne laissant que les grosses nervures. Caractères généraux et mœurs: En Mai, les adultes qui viennent d'hiverner sous les détritus végétaux recouvrant le sol, se répandent sur le feuillage et y déposent des œufs rougeâtres disposés en petits groupes. Six semaines plus tard les larves éclosent ; elles sont ovales, bombées, portent des petites verrues noires, des protubérances blanchâtres et exhalent, surtout quand elles sont inquiétées, une forte odeur d'amandes-amères. Pour se transformer elles se fixent à une feuille par leur extrémité anale et la nymphe demeure suspen- due la tête en bas jusqu'à l'éclosion de l'adulte. L'insecte parfait éclôt vers la fin de Juillet. Il y a deux, quelquefois trois générations par an, les adultes de la dernière passant l'hiver engourdis sous les euilles mortes pour se réveiller au printemps suivant. Phyllodecta vulgatissima L. Coléoptères. — fam. Chrysomélides. Longueur: 5 millimètres. Synonymes: Phratora vulgatis- sima; Chrysomela vulgatissima. Nom français: Phyllodecte vulgaire. Aspect des dégâts: Mêmes dégâts que ci dessus. Caractères généraux et mœurs: Cet insecte fait parfois de grands dégâts dans les cultures d'osier; on l'a vu s'y développer au point de faire périr tous les jeunes rejets, récolte de l'année. Les œufs sont pondus au printemps sur les jeunes rameaux; ils donnent naissance à des larves qui rongent le parenchyme des feuilles jusqu'en Juillet; au commencement de ce mois, les larves s'enterrent et deviennent des adultes une vingtaine de jours plus tard. Aux approches de l'hiver l'adulte se réfugie sous les débris végétaux ou dans les fentes des écorces, demeure engourdi pendant la mauvaise saison, se réveille en Avril, recommence à ronger les jeunes pousses et ne meurt qu'un certain temps après l'accouplement et la ponte, de sorte qu'il n'est pas rare de voir à la fois sur les mêmes feuilles des larves et des adultes. Procédés de destruction: Lorsqu'il devient nécessaire de défendre les oseraies contre les espèces d'insectes ci-dessus mentionnées, on doit employer les deux procédés suivants: 1 » Secouage des branches au dessus d'un récipient quelconque pour recueillir les larves et les adultes. 2» Pulvérisations de bouillie bourguignonne (formule 23) à laquelle on ajoute 1,3 pour mille de nicotine titrée; ou pulvérisations avec la solution indiquée à la formule 8 bis. Explication de la Planche 66: A droite, en haut: Melosoma populi L,., adulte et larvC; un peu grossis; en bas: Phyllodecta vulgatis- sima L. (gr. 2 diam.). — A gauche: feuilles de Saule rongées par ces insectes (commencement des dégâts). 67 Cossus cossus L. Lépidoptères. — fam. Bomhycides. Envergure: 80 millimètres environ. Synonyme: Cossus ligni- perda Fdih. Nom français: Cossus gate-bois. Nom vulgaire de la larve: Ronge-bois; Ver rouge du bois; Ver puant. Aspect des dégâts: L'écorce de l'arbre attaqué laisse suinter par de petites ouvertures, de la sève mélangée de sciure rougeâtre; l'intérieur de l'arbre est creusé de galeries plus ou moins nombreuses qui se croisent en tous sens. Caractères généraux et mœurs: Le Cossus gâte-bois est un très redoutable ennemi pour les arbres de toutes essences sauf pour les résineux; il s'attaque aux arbres d'avenue ou de bordure de préfé- rence à ceux des massifs forestiers. La chenille du Cossus gâte-bois est commune dans l'Orme, le Saule, le Peuplier, le Marronnier, fré- quente dans le Hêtre, le Pommier, le Pêcher, plus rare dans le Chêne. L'adulte éclôt de fin Juin à fin Juillet ; il vole la nuit, pen- dant le jour il se tient immobile, les ailes repliées en toit, sur le tronc des arbres avec l'écorce desquels sa couleur le confond si bien qu'il faut avoir l'œil exercé pour le distinguer. La femelle pond ses œufs au nombre de 700 à 1000, dans les fissures des écorces et surtout sur les plaies laissant à nu le liber. A peine écloses les chenilles commencent leur œuvre de destruction ; elles percent d'abord l'écorce et s'enfonçant vers l'intérieur de l'arbre au fur et à mesure qu'elles grossissent elles traversent l'aubier pour atteindre le cœur du bois. Leur croissance dure de deux à trois années au cours desquelles elles fouillent l'arbre de galeries se croisant en tous sens et s'élargissant à la taille toujours plus grande dn minier. Le travail des mandibules est facilité par une sécrétion fétide que dégorge la chenille et qui ramollit les fibres dubois. Parvenue à toute sa croissance, la chenille de Cossus cossus L. mesure 70 à 80 millimètres de longueur sur un diamètre transversal de 15 millimètres; son dos légèrement aplati est rouge lie de vin foncé; les côtés sont plus clairs; elle exhale une odeur forte et désagréable. La métamorphose en chrysalide a généralement lieu à l'entrée d'une galerie, où l'insecte se construit un cocon de sole mélangée de fibres de bois; plus rarement la chenille sort de l'arbre pour opérer sa transformation; elle fait alors son cocon mélangé de terre au pied du sujet qu'elle a ravagé. L'arbre atteint est presque toujours perdu pour l'industrie et son existence même est fort compromise. Procédés de destruction: Chercher à tuer es chenilles en enfon- çant dans les galeries un fil de fer flexible erminé par un crochet pointu, ou en introduisant dans ces galeries que l'on bouche ensuite avec du mastic, des tampons d'ouate imbibée de benzine ou des capsules de gélatine contenant du sulfure de carbone. — Préserver les arbres de la ponte de la femelle, en goudronnant les plaies qui laissent le bois à nu, et en faisant l'hiver sur l'écorce, des appli- cations de lessive alcaline ou de lait de chaux (formules 18, 19, 20, 21 ). Explication de la Planche 67: Dans le coin, en haut, à gauche: galerie de chenille de Cossus dans une branche de Chêne; en haut, à droite: la chenille et l'adulte (14 gr. nat.); en bas: dégâts des chenilles dans un tronc d'arbre. 67 Arbres non résineux CossKs cossus L. — Cossus gâte-bois. 68 Arbres non résineux Sapi'yda carchanas L. — Saperde chagrinée 68 Saperda carcharias L. Coléoptères. — fam. Longicornes. Longueur: 25 à 30 millimètres. Synonyme: Anaerea car- charias. Nom français: Saperde chagrinée. Aspect des dégâts: Ecoulements de sève mêlée de sciure apparais- sant au pied des arbres attaqués ou dans les fentes de l'écorce au dessous de l'entrée de la galerie larvaire ; tronc et branches creusés de galeries. Caractères généraux et mœurs: La Saperde chagrinée s'attaque au Peuplier et au Tremble, surtout aux jeunes arbres. L'adulte apparaît à la fin de Juin; la femelle pond çà et là dans les gerçures de l'écorce, ses œufs qui passent l'hiver à l'air libre. Au printemps suivant, les œufs éclosent donnant naissance à des larves qui rongent immédiatement l'écorce et la traversent jusqu'à l'aubier; elles attaquent alors le bois et creusent une galerie ascendante qu'elles prolongent et élargissent au fur et à mesure de leur croissance qui dure deux années; les sciures et les débris provenant de ce travail sont rejetés en arrière et tombent au dehors par l'entrée de cette galerie. Le moment de la nymphose arrivé, la larve se construit dans son couloir une sorte de coque avec des fibres agglomérées. L'adulte sort de l'arbre en faisant un trou près de l'endroit où il s'est trans- formé. La larve arrivée au terme de sa croissance mesure environ 30 mm. de longueur sur 8 mm. d'épaisseur. Les dégâts qu'elle cause amènent rapidement le dépérissement de l'arbre attaqué et la rupture des branches évidées en leur centre; ces dégâts peuvent être confondus avec ceux causés par la chenille de la Sésie apiforme (Sesia apiformis L.) sorte de papillon qui de loin ressemble plutôt à une guêpe qu'à un Lépidoptère; les mêmes moyens de défense peuvent être employés contre les deux insectes. Procédés de destruction: Secouer les branches en Juillet pour faire tomber l'adulte de Saperda carcharias L. sur une nappe étendue au pied de l'arbre. — Empêcher les pontes en enduisant les troncs jusqu'à deux mètres de hauteur de glu, ou d'un mortier composé de chaux, terre glaise et bouse de vache. Tuer les œufs pendant l'hiver en brossant et lavant les troncs avec une lessive alcaline. — Détruire si possible la larve dans sa galerie; à cet effet chercher l'entrée de cette galerie qui est révélée par des petits tas de sciure mélangée de sève collés au tronc en dessous du trou, ou amassés au pied de l'arbre, élargir le trou avec un couteau et introduire dans la galerie un long fil de fer pour percer la larve; si la galerie est déjà trop avancée pour que l'insecte puisse être atteint, enfoncer le plus loin possible un tampon de ouate imbibée de benzine ou une capsule asphyxiante et boucher l'entrée avec de la terre glaise; badigeonner ensuite avec du goudron, la plaie faite par le couteau. Explication de la Planche 68: En haut: coupe longitudinale d'un tronc de Peuplier attaqué montrant la galerie de la larve, la coque de la nymphe et le trou de sortie de l'adulte. — En bas, à gauche: Saperda carcharias L. adulte; à droite: la larve; le tout gr. nat. 69 Bromius obscurus L. Var. yillosulus Schrank. Coléoptères. — fam. Chrysomelides. Longueur: 4^4 à 6 millimètres. Synonymes: Adoxus vitis. Fourc. — Eumolpus vitis. Nom français: Eumolpe de la Vigne. Noms vulgaires: Gribouri; Ecrivain; Piquebroi, etc. Aspect des dégâts: Ceps languissants ; feuilles trouées d'entail- les allongées, décrivant souvent des zig-zags; ces entailles sont pro- duites par les morsures de l'adulte. Caractères généraux et mœurs: Le type de l'espèce vit aux dépens d'une plante sauvage, l'Epilobium spicatum Lam. (Osier fleuri. Laurier de Saint Antoine) ; sur la Vigne on ne rencontre que la variété villosulus Schr. L'adulte apparaît sur les feuilles des cépages, du milieu de Mai à la fin de Juillet; il se laisse tomber à terre dès qu'il est inquiété. La larve qui vit dans le sol en rongeant les racines de la plante ressemble à une toute petite larve de Hanneton: elle est molle, blanchâtre, avec la tête brune et mesure à son complet développe- ment, environ 8 millimètres de longueur; elle se tient habituelle- ment recourbée; ses pattes sont assez développées. Les dégâts causés par l'insecte ont pris souvent, notamment en Bourgogne et dans l'Hérault, des proportions inquiétantes; les vignes attaquées ne meurent généralement pas mais elles dépéris- sent et sont exposées de ce fait à toutes les maladies qui se dévelop- pent sur les plantes languissantes. Il paraît que depuis le remplace- ment, nécessité par l'invasion du Phylloxéra, des plants français par des cépages américains, les apparitions en masse de Bromius obscurus L. sont devenues beaucoup plus rares ; en outre les nouveaux plants supporteraient sans s'affaiblir les attaques de l'insecte. En plusieurs endroits, on a signalé sa présence dans les serres à forcer le raisin; il y cause de graves dommages. Procédés de destruction: Ramassage des adultes au moyen de l'entonnoir à Altises. — Contre les larves, injections souterraines de sulfure de carbone. Explication de la Planche 69: Feuilles de Vigne rongées par l'adulte; à gauche: l'adulte; à droite: la larve (un peu grossis); dans le coin, en bas, à droite: racines de Vigne rongées par la larve. 69 Vigne Bromius obscuriis L. — Eumolpe de la Vigne. 70 Vigne A rctm caja L. — l'Ecaillé martre. A relia villica L. — l'Ecaillé fermière. 70 Arctia. Le genre Arctia Schrk. {Chelonia Latr.) comprend un groupe de beaux papillons d'assez grande taille appartenant à la famille des Bombycides. Leurs ailes sont ornées de couleurs vives, leur oorps est velu; les chenilles sont revêtues de longs poils serrés qui leur ont fait donner les noms vulgaires de « chenilles bourrues », « taures bourrues »; les papillons sont désignés en français sous le nom d'« Ecailles )) par allusion aux marbrures bigarrées des ailes. Les clienilles de deux espèces qui vivent habituellement aux dépens de diverses plantes basses, se rencontrent souvent sur la Vigne dont elles rongent les feuilles et les bourgeons ; ces espèces sont : Arctia caja L. Envergure: 8 centimètres environ. Synonyme: Chelonia caja Nom français: Ecaille martre. Certaines années elle a fait dans les vignes du midi de la France des dégâts importants, notamment en 1889 aux environs de Mont- pellier. Dans le nord de notre pays, l'insecte n'a qu'une génération annuelle sauf les années chaudes où il en a quelquefois deux; dans le Midi cette exception devient la règle. En cette région, les chenilles apparaissent d'abord vers le milieu de Mars et broutent les bourgeons jusqu'à fin Avril; à ce moment elles se tissent sous les écorces ou sous les feuilles, un cocon lâche laissant voir la chrysalide ; le papillon éclôt vers la fin de Mai et pond en plaques ses œufs sur les feuilles; les chenilles sortent fin Juin et jusqu'en Août elles rongent les végé- taux, commettant peu de dégâts par suite de la dureté des feuilles en cette saison; au milieu d'Août elles se mettent en cocon et la deuxième génération d'adultes éclôt à la fin de l'été; la ponte a lieu aussitôt et les chenilles nées de cette deuxième génération ont atteint la moitié de leur taille à l'entrée de l'hiver qu'elles passent engourdies sous un abri quelconque. Aux premiers beaux jours les chenilles se réveillent, et achèvent leur croissance en rongeant les jeunes bour- geons jusqu'à la fin d'Avril; c'est à ce moment qu'elles sont le plus nuisibles. A la fin d'Avril elles se mettent en cocon comme nous l'avons vu plus haut et le cycle recommence. Arctia villica L. Envergure: 6 centimètres. Synonyme: Chelonia villica. Noms français: Ecaille fermière; Ecaille marbrée. Cette espèce, d'ailleurs moins commune que la précédente ne s'attaque qu'exceptionnellement à la Vigne et ses chenilles n'appa- raissent jamais en masse sur un point déterminé. Procédés de destruction: Dans le cas peu fréquent où la chenille û'Arctia caja L. se montre assez abondante pour inquiéter le viti- culteur, il est facile de limiter les dégâts en ramassant l'insecte qui, diurne et de grande taille se voit aisément au milieu des feuilles. Explication de. la Planche 70: En haut: Arctia caja L. adulte; en dessous à droite: la chenille. — En bas: Arctia villica L. adulte (insectes gr. nat.). E. P. N. VI. 14 71 Oenophtira Pilleriana Duponchel. Lépidoptères. — fam. Tortricides, Envergure: 23 millimètres. Synonymes: Oenectra Pilleriana — Tortrix Pilleriana — Tortrix luteolana Hubn. — Pyralis vitina Fabr., etc. Noms français: Pyrale de la Vigne — Chape de la Vigne — Pyrale de Florensac, etc. Noms vulgaires: Ver de la Vigne- ver à tête noire, ver d'été, couque, babote, etc. Aspect des dégâts: Bourgeons, feuilles et jeunes grappes de la Vigne dévorés et rapprochés en paquets, liés entre eux par des fils, enveloppés plus tard par des toiles soyeuses. Caractères généraux et mœurs: L'éclosion du papillon commence dès la fin de Juin et se poursuit souvent presque jusqu'à la fin de Juillet; il se déplace d'un vol court, le soir au crépuscule, le matin avant le lever du soleil ou lorsque le ciel reste couvert; on ne le voit plus dès que le soleil brille ou si le vent s'élève. L'adulte s'accouple aussitôt après son éclosion. La femelle effectue sa ponte par plaques d'une cinquantaine d'oeufs en moyenne; ces œufs sont fixés à l'aide d'une substance visqueuse sur la face supérieure des feuilles; elle meurt aussitôt cette fonction accomplie. Les œufs éclosent au bout d'une quinzaine de jours. Les jeunes- chenilles ne mangent pas, elles se dispersent immédiatement après leur naissance, se laissent glisser au bout d'un fil qu'elles sécrètent et vont se réfugier sous les écorces ou dans les fissures des échalas, pour se filer un fourreau où elles passeront l'été, l'automne et tout l'hiver. Ce n'est qu'en Avril suivant qu'elles quitteront leur abrr pour commencer leurs dégâts; elles se répandent alors sur les plants, se construisent dans les feuilles, des abris soyeux, relient les feuilles entre elles par des fils enveloppant également les bourgeons nais- sants, enlacent plus tard les grappes, entourent le tout d'une sorte de toile lâche et dans ces sortes de nids elles dévorent toute la végé- tation en provoquant par leurs morsures et l'enveloppement de leurs toiles l'étiolement et le dessèchement des rameaux. Elles vivent ainsi pendant 50 jours environ, subissant 4 mues et causant au vignoble envahi des dommages très considérables. Vers la seconde quin- zaine de Juin elles se retirent dans les feuilles réunies par leurs fils et desséchées par leurs atteintes; après s'être construit un cocon, elles se chrysalident pour devenir papillons à la fin du mois. Parmi les fléaux qui menacent la Vigne, la Pyrale est dans la série entomologique, le plus redoutable après le Phylloxéra^ Procédés de destruction: Après la taille de Février-Mars procéder à l'ébouillantage (ou écha dage) des ceps et des échalas ou à leur sulfurisation (clochage); on trouvera dans tous les traités de viti- culture la technique de ces opérations qui se pratiquent à l'aide d'appareils spéciaux; elles constituent le moyen de lutte le plus efficace contre la Pyrale. — En hiver pulvériser sur les ceps soit la solution indiquée à la formule 10, soit de la bouillie bordelaise ad- ditionnée de nicotine (Sulfate de cuivre 2 kilogs; chaux vive 1 kilog,- nicotine titrée 1 kilog 400 ; eau 100 litres). — Au moment de l'éclosion des papillons, les attirer et les détruire au moyen de lampes-pièges à acétylène. — Après la ponte rechercher sur les feuilles et détruire les plaques d'œufs. Explication de la Planche 71: Au milieu: rameau de Vigne atta- qué (commencement des dégâts). — En haut, à gauche: la chenille ûe Oenophthira Pilleriana Duponchel — gr. nat.). — à droite: le- papillon un peu plus petit que nature. ^ Voir Addenda. 71 Vi gne Œnophthira Pilleriayia Duponchel. Pyrale de la Vigne. 72 Vigne Pulvinaria vifis, var. ribesiae Signoret. Cochenille rouge de la Vigne. 72 Pulvinaria vitis L. var. ribesiae Signoret. Hémiptères. — fam. Coccides. Longueur de la femelle: 4 à 5 millimètres. Synonymes: CocciiS vitis — Lecanium vini Bouché — Lecanium vitis — Calypticus spumosus Costa — Calypticus ampelocecis Amyot — Chermes vitis, etc. Nom français: Cochenille rouge de la Vigne. Nous avons déjà parlé des Coccides à la notice 17; plusieurs espèces s'attaquent à la Vigne; citons notamment: La Cochenille rouge (Pulvinaria vitis L.); la Cochenille blanche {Dactylopius vitis Niedelsky = longispinus Targioni); la Cochenille grise (Aspidiotus vitis Signoret = Diaspis Blanckenhornei Targioni); la Cochenille oblongue de la Aligne {Lecanium corni Boucher et Lecanium persicae Fab.); ces cochenilles vivent sur les vignes de pleine terre; ajoutons Dactylopius adonidum L. (Pseudococcus adonidum) ou Pou blanc des serres qui est souvent très nuisible aux vignes cultivées en serre. Caractères généraux et mœurs: La Cochenille rouge de la Vigne {Pulvinaria vitis L.) est une des espèces les plus communes; elle se présente sous différents aspects dont le plus remarquable est celui de petites écailles brun-rouge reposant sur un coussin de matière blanche, cotonneuse, gluante, qu'on rencontre en Mai- Juin fixées sur le jeune bois de la Vigne; ces écailles sont formées du corps de la mère qui a sécrété le coussinet cireux; elles recouvrent la ponte. La femelle pond ses œufs sous elle au mois de Mai, sécrète la sub- stance cireuse et meurt sur sa ponte ; en Juin les petits éclosent et se répandent sur les sarments, et sur les feuilles qu'ils piquent de leur suçoir: ils se développent pendant tout l'été devenant fin Septembre des femelles aptères et des mâles ailés qui s'accouplent au commencement d'Octobre; la femelle fécondée se fixe pour passer l'hiver; elle ressemble alors à une coque rougeâtre, bombée en- dessus, segmentée, ovale, un peu élargie vers la partie postérieure qui est légèrement échancrée. Procédés de destruction: Pendant l'hiver, frotter les ceps à l'aide d'un gant de mailles de fer, les gratter avec un fer plat un peu denté, les brosser avec une brosse en chiendent et les badigeonner avec une solution de sulfate de fer à 40%. En Mai, écraser les femelles en train de pondre. En Juin pulvériser sur les vignes une solution contre les pucerons (formules 1, 2, 7, 8, 8 bis, etc.). Tailler court et brûler aussitôt les sarments enlevés. Explication de la Planche 72: En bas, à gauche: Pulvinaria vitis L. var. ribesiae Signoret mâle, grossi environ 7 fois (d'après Buck- ton); à droite: femelles sur leur ponte, fixées sur un jeune sarment (gr. 3 fois). 73 Haliica ampelopbaga Guérin. Coléoptères. — fam. Chrysomélides. Longueur: 4 à 5 millimètres. Synonyme: Graptodera ampelo- phaga. Nom français: Altise de la Vigne. Noms vulgaires; Puce de vigne — Pucerotie, etc. Aspect des dégâts: Feuilles de la Vigne ayant le parenchyme rongé et le limbe criblé de petits trous. Caractères généraux et mœurs: L'Altise de la Vigne est un petit insecte bleu métallique, brillant, qui saute comme une puce dès qu'il est inquiété. Très nuisible dans tout le vignoble français jusqu'à la Bourgogne il, devient un fléau en Algérie, où il a détruit certaines années la moitié de la récolte; dans ce pays les arbres avoisinant les vignes paraissent quelquefois bleus sous la masse des Altises qui se disposent à hiverner. Les adultes de la dernière géné- ration passent en effet la mauvaise saison sous les écorces, les herbes sèches, les feuilles mortes, dans les interstices des murs en pierres sèches, le long des troncs d'arbres bien abrités du vent, etc.; dès le premier printemps ils quittent en volant leur retraite et s'abattent sur les jeunes feuilles qu'ils se mettent à dévorer. Après l'accouple- ment, la femelle pond au revers des feuilles une trentaine d'œufs répartis par plaques. Six à huit jours plus tard, les larves éclosent et pendant une vingtaine de jours elles rongent le parenchyme des feuilles; durant ce temps elles subissent deux mues; après sa pre- mière mue la larve est noire et ressemble à une petite chenille; par- venue au terme de sa croissance elle s'enfonce dans le sol, se con- struit une loge, se transforme en nymphe et devient 8 à 10 jours plus tard un adulte qui commence aussitôt ses dégâts; en France trois à quatre générations se succèdent ainsi d'Avril à Septembre. Procédés de destruction: En Octobre, déposer de place en place dans les vignes, des poignées de paille liée, des paillons à bouteilles etc., dans lesquels les Altises viendront se réfugier pour hiverner; en Février on brûlera ces pailles ; si on veut les faire servir à nouveau on les trempera dans l'eau bouillante. En hiver, badigeonner les souches et les troncs des arbres avoi- sinant les vignes avec une solution composée de: eau 100 litres, sul- fate de fer 50 kilogs, acide sulfurique 1 litre. Pendant la saison des dégâts, détruire les adultes en les recueil- lant le matin avant le lever du soleil, à l'aide de l'entonnoir à Altises et en pulvérisant sur les feuilles avant la floraison de la vigne une solution composée de: eau 100 litres, arsénite de cuivre 100 grammes; ce dernier procédé est celui qui a permis de mettre à l'abri du fléau le vignoble algérien; on peut également employer avec succès des pulvérisations de l'émulsion de Riley (formules 1 et 2) mélangée à la Bouillie bordelaise. Explication de la Planche 73 : Feuilles de Vigne rongées par la larve et par l'adulte de l'altise; en bas, à gauche: Haltica ampelophaga Guérin, adulte et larve grossis environ 4 fois. 73 Vigne Halttca (iiHpilopJiaga Giiérui. — Altise de la Vigne. 74 Vigne Ephippiger Bitterensis M arque t. Ephippigère de Béziers. Ephippiger vitium Serv. — Ephippigère de la Vigne. Les Ephippigères sont des Orthoptères d'aspect bizarre; leurs ailes sont avortées et la plaque dorsale relevée en arrière ressemble vaguement à une selle, d'où le nom vul- gaire de Porte-se/Ze donné souvent à ces insectes; ils appar- tiennent à la famille des Locustides et bien que surtout carnassiers comme la plupart des représentants de ce groupe ils s'attaquent fréquemment à différentes cultures. Ephippiger bitterensis Marquet. Longueur: 27 à 39 millimètres. Nom français: Ephippigère de Bézicrs. Nom vulgaire: Cousi-coiisi (Lan- guedoc). Cette espèce se rencontre dans le sud-ouest de la Fran- ce; extrêmement abondante certaines années dans le Bas-Languedoc aux environs de Béziers, de Montpellier, etc. elle commet dans les vignes des dégâts considérables en rongeant les feuilles, les raisins et même les écorces; dans une commune du département de l'Hérault on a pu en 1888 ramasser environ 7000 kilogrammes de cousi-cousi présen- tant à peu près 2.400.000 individus. Ephippiger \itium Serville. Longueur: 19 à 30 millimètres. Synonyme: Barhi- tistes ephippiger Charpentier. Nom f r an çais : Ephippigère des vignes. Noms vulgaires: Tizi; gril; hotteux; porte- selle, etc. Cette espèce remonte beaucoup plus au nord que la précédente; très commune en Bourgogne, elle n'est pas rare aux environs de Paris; dans ces régions elle ne peut être considérée comme nuisible et bien que rencontrée fréquem- ment au milieu des vignes, on n'a pas observé qu'elle s'atta- quât spécialement au raisin; dans le Midi cependant on l'a vue ronger les grappes en compagnie de VEphippigère de Béziers. Procédés de destruction: Ramassage de l'insecte par des femmes ou des enfants. Explication de la Planche: 74 En haut: grains de raisin rongés par les Ephippigères: au milieu: Ephippiger Bit- terensis Marquet; en bas: Ephippiger vitiiun Serville (in- sectes et dégâts: gr. nat.). 75 Conchyîis ambiguella Hubn. Lépidoptères. — fam. Tortricides. Envergure: 14 millimètres. Synonymes: Pyralis ambiguella — Clysia ambiguella — Tinea ambiguella — Tinea omphaciella Faure- Biguet — Cochylis omphaciella — Tortrix omphaciana Serv. — Tortrix ambiguana — Tortrix Roserana Froelich. Noms français: Cochylis — Teigne de la grappe. Noms vulgaires: Ver rouge — Ver coquin — Ver de vendange. Aspect des dégâts: En Juin, grains de la jeune grappe fanés, brunâtres, se desséchant et réunis en paquets par un réseau de fils de soie. En Septembre, grains (surtout ceux de l'extrémité de la grappe), perforés, vidés, devenant comme spongieux en se pour- rissant et reliés les uns aux autres par des fils de soie. Caractères généraux et mœurs: La Cochylis est un des princi- paux ennemis entomologiques de la Vigne. Bien que les ravages qu'elle commet soient en général moins fréquents que ceux de la Pyrale (pi. 71), elle cause les années où elle apparaît, des dégâts énormes; c'est surtout en Champagne, en Bourgogne, dans le Beaujolais et dans les vignes plantées dans le sable du littoral médi- terranéen que sa présence se manifeste le plus fréquemment. La Cochylis a deux générations par an. Les papillons de la première génération apparaissent en Avril-Mai; la femelle pond ses œufs sur la grappe en formation; quinze jours plus tard les chenilles éclosent et chacune d'elles pénétrant dans un bouton à fleur en ronge les étamines et l'ovaire ; ce grain épuisé la chenille en attaque un autre, puis un autre, réunissant successivement par des fils le grain qu'elle a dévoré avec celui qu'elle attaque ; elle opère ainsi pendant 5 semai- nes environ, puis devenue adulte elle se file soit dans la grappe, soit sous l'écorce du cep, soit même dans une feuille qu'elle roule, un cocon où elle se chrysalide pour devenir papillon vers la fin de Juillet. Ce papillon pond ses œufs sur la rafle de la grappe ou sur le grain; huit jours plus tard, c'est-à-dire avant la fin d'Août, les chenilles de la deuxième génération éclosent; celles-ci mangent la pulpe du grain déjà bien formé, entamant la peau par un trou arrondi et pénétrant souvent entièrement dans le grain; chaque chenille détruit ainsi une trentaine de grains. En Septembre, elles quittent les grappes, se réfugient sous les écorces, dans les fentes des échalas, etc. et se tissent un cocon résistant où elles passeront l'hiver pour devenir papillons au printemps suivant.» Procédés de destruction: La Cochylis est beaucoup plus difficile à détruire que la Pyrale (Pi. 71) ; l'ébouillantage et le clochage n'ont que très peu d'action sur l'insecte qui passe l'hiver à l'état de chry- salide et non de chenille comme la Pyrale, mais le grattage des ceps, les pulvérisations insecticides indiquées à la page précédente et pratiquées en temps voulu, les pièges lumineux, permettent de limiter ses ravages. Explication de la Planche 75: Conchylis ambiguella Hubn. En haut: aspect des dégâts commis par la Chenille de la première géné- ration (petite grappe) et par celle de la deuxième génération (grosse grappe). — En bas, à gauche: le papillon (gr. 2 fois); à droite: chenille adulte de la deuxième génération (gr. 3 fois). Voir Addenda. /n Vi g ne Conchylis ambiguella Hubu. — Cochylis. 76 Grande culture Strongylosonia pallipi-s Obv. — Millepattes. Juins ter y es tri s L. — Jule terrestre. 7G L'Embranchement des Myriapodes comprend les ani- maux vulgairement appelés mille-pattes. Un certain nombre d'espèces, sont nuisibles aux cul- tures; elles mangent les semences en terre, les jeunes pous- ses, rongent les fruits pulpeux et tendres, creusent des galeries dans le collet des racines alimentaires telles que les betteraves, carottes, navets, etc. Une petite espèce Blaniulus guttulatus Gerv. (Noms français: Blaniule moucheté, Iule des Fraises) très mince, longue de 12 à 18 millimètres, blanchâtre avec une série bilatérale de taches rouge vif, abonde dans les jardins où elle cause des dégâts sérieux en rongeant l'intérieur des fraises, le germe des haricots récemment plantés, les oignons à fleurs, etc. Nous représentons ci contre deux espèces communes qui s'attaquent aux graines et aux racines des betteraves: 1" Strongylosoma pallipes Obr, — Ordre des Chilognathes ou Diplopodes. — Longueur: 20 mm, — Aplati, rougeâtre. 1^ lulus terrestris L, — Ordre des Chilognathes ou Diplo- podes. — Longueur: 20 à 40 mm. — Nom français: Iule terrestre — cylindrique, noir ou grisâtre; il se roule en ressort de montre lorsqu'il est inquiété. Leurs morsures sont accompagnées de l'émission d'une sorte de venin qui amène la décomposition des tissus avoi- sinant les parties entamées, de sorte que la plante attaquée périt fréquemment. Pour s'opposer aux ravages des Myriapodes il faut asperger les semis avec une solution de sulfo-carbonate de potasse et de chaux; on devra aussi tremper les graines dans une solution d'acide phénique et de sulfate de magnésie. Explication de la Planche 76: A gauche, en haut : Stron- gylosoma pallipes Obr. (gr. env. 2 fois); en bas: lulus ter- restris L. (grossi). — A droite: betterave rongée au collet par les Iules. 77 Pegomyia hyosciaini Panz. Var. betae Curt. Diptères. — fam. Muscides. Envergure: 10 millimètres. Nom français: Mouche de la Betterave. Aspect des dégâts: Feuilles des betteraves minées dans leur épaisseur et présentant des parties transparentes. Caractères généraux et mœurs: Dans la deuxième quinzaine de Mai, la femelle pond sur les feuilles des betteraves un grand nombre d'œufs, par groupes de 2 ou 3; les larves s'enfoncent dans la feuille et rongent les tissus en respectant les surfaces extérieures; leur développement dure une vingtaine de jours; au bout de ce temps elles se transforment tantôt à l'intérieur des feuilles tantôt après s'être enfoncées dans le sol. Vers la fin de Juillet apparaît une deuxième génération d'adultes; les larves issues de ceux-ci font les mêmes dégâts que celles de la génération précédente et passent l'hiver sous forme de pupes à 20 centimètres environ dans la terre, pour devenir des adultes vers le milieu de Mai de l'année suivante. Les feuilles minées par les larves pourrissent et si plusieurs feuilles sont attaquées la plante périt. L'insecte cause des dommages très graves aux cultures de betteraves à sucre; en 1890-1891 il a détruit 40 à 50% de la récolte dans les communes de Lanchères et de Pandé (Somme). Procédés de destruction: L'époque la plus propice pour la des- truction des larves est la première quinzaine de Juin. On peut faire recueillir puis brûler les feuilles contaminées et semer sur les plantes après la pluie, un mélange en parties égales de suie et de cendres; il est bon d'arroser par temps couvert avec du purin de ferme; pulvériser une émulsion de pétrole et savon noir (formule 2) ou la dissolution suivante: Eau: 1500 grammes; savon noir: 400 grammes, pétrole 1000 grammes (P. Marchai); enfin il est recom- mandé après une invasion, de labourer profondément en Décembre ou Janvier après l'arrachement des betteraves puis au commen- cement de Mars et de semer au milieu de ce même mois. Explication de la Planche 77: En haut, à gauche: Pegomyia hyosciami Panz. adulte (grossi environ 3 fois 34)- — En bas, à gauche: larve grossie 5 fois. — Feuilles de Betterave rongées par les larves de Pegomyia hyosciami Panz. 77 Grande culture Pegoniyia hyosciami, var, hetae Curt. Mouche de la Betterave. 78 Grande culture Plithoviiudcd opfrciilcUa Z. Teigne de la Pomme de Terre. 78 Phthorimaea operculella Zeller. Lépidoptères. — fam. Tinéides. Envergure: 10 millimètres. Synonyme: Lita solanellaBox^ô.. Nom français: Teigne de la Pomme de terre. Aspect des dégâts: Feuilles minées dans leur épaisseur par un canal sinueux apparaissant en brun; pétioles minés de même et alors feuilles se desséchant; tubercules percés de trous, sillonnés de galeries et pourrissant bientôt. Caractères généraux et mœurs: Cette Tinéide commet des dégâts énormes dans plusieurs pays chauds, notamment au Bengale et au Maroc. En France elle était jusqu'à 1913 localisée au littoral du département du Var, dans une bande de territoire s'étendant au pied de la chaîne des Maures, de Hyères à Saint Tropez; Bormes et ses environs semblait la région la plus gravement atteinte. L'insecte apparut pour la première fois à Cogolin en 1906, depuis 1913 il aurait été signalé sur d'autres points de notre territoire. Le papillon se rencontre surtout dans les locaux où les pommes de terre arrachées sont conservées en tas pour le plant ou la con- sommation et c'est sur ces tubercules que la chenille exerce princi- palement ses ravages. L'adulte pond ses œufs sur la pomme de terre; la chenille dès son éclosion se tisse un petit fourreau puis entamant la peau du tubercule elle creuse celui-ci de galeries qui en- traînent bientôt la pourriture. Arrivée au terme de sa croissance la chenille sort de la pomme de terre et se tisse un cocon entre deux tubercules, dans l'ourlet des sacs, dans les fentes ou les trous des murs, etc.; quelquefois elle se chrysalide dans la pomme de terre même. Plusieurs générations se succèdent au cours d'une année; il y en a au moins 6 en France. D'ailleurs l'insecte ne vit pas que dans ces conditions ; en dehors des maisons, il pond sur les feuilles de la plante, sur les pétioles ou sur les tiges et la chenille travaille en mineuse dans ces organes qui ne tardent pas à se faner; elle peut même descendre et attaquer le tubercule qui se trouve ainsi infesté avant son arrachage; pour se transformer elle s'enfonce en terre. Phthorimaea operculella Zeller. vit également sur plusieurs autres Solanées, notamment sur la Tomate verte (épidémie à Hyères en 1912), la Douce-amère, la Morelle; en Algérie elle est fort nuisible au Tabac. Les cultivateurs français de la région contaminée ne savent pas reconnaître les dégâts commis par l'insecte en plein champ sur la plante et les attaques manifestées sur les tubercules conservés sont souvent confondus par les récoltants sous le nom de « pourriture » avec les dégâts causés par le Mildiew de la pomme de terre {Phytoph- iora infestans). Procédés de destruction: Ramassage des feuilles minées. — Butage des pieds dans les champs. — Examen minutieux des pommes de terre avant leur emmagasinement et destruction immédiate des tubercules gâtés. — Désinfecter les locaux envahis au moyen d'un badigeonnage avec une émulsion de pétrole et de savon. — Con- server les tubercules sains sous une couche de sable de 10 centimètres d'épaisseur. Explication de la Planche 78: En haut, Phthorimaea operculella Zeller. adulte, au vol et au repos; au dessous: la cheniUe; en bas: pommes de terre attaquées par la chenille. 79 Calamobius filuui Rossi. Coléoptères. — fam. Céramhycides. Longueur: 8 millimètres env. Synonymes: Cala- mobius gracilis Greutz — Agapanthia marginella F. — Sa- perda marginella. 'Nom îrdinçdiis: Saperde ?narginée. Nom vulgaire: Aiguillonnier. Aspect des dégâts: Epis du Blé se détachant de la tige. Caractères généraux et mœurs: L'insecte est surtout méridional; la femelle qui apparaît en Juin, perce les tiges vertes du Blé au dessous de l'épi et dépose dans ce trou un œuf qui tombe dans le vide central du chaume jusqu'au premier nœud; de cet œuf sort une larve [Ver des Blés) qui remonte dans l'intérieur de la tige jusqu'à la base de l'épi et ronge circulairement la paroi interne de cette tige; celle-ci affaiblie se casse bientôt et l'épi tombe à terre. A ce moment la larve descend dans le chaume, puis s'arrêtant à 8 centimètres environ du pied, elle se change en nymphe, hiverne sous cet état et devient adulte à la fin du printemps suivant. Calamobius filum Rossi a fait des dégâts sérieux dans différentes contrées, notamment dans les Charentes; en 1845 les ravages qu'il commit dans cette région furent particulièrement graves. Procédés de destruction: Couper les blés très bas pour enlever avec la paille la nymphe qui sera tuée par le battage. Après la moisson arracher les chaumes et les brûler. Explication de la Planche 79: En haut, à gauche: Cala- mobius filum Rossi adulte (gr. env. 3 fois); à droite: tige de blé creusée par la larve. — Epis de blé détachés de leur tige par la morsure de la larve. 79 Grande culture CalamohiMS filum Rossi. - — Aiguillonnier. 80 Grande Culture Blitophaga opaca L. — Silphe opaque. 80 Blitophaga opaca L. Coléoptères. — fam. Silphides. Longueur: 10 millimètres. Synonyme: 5/7p/ia opaca. Noms rançais: Silphe opaque; Silphe de la Betterave. Aspect des dégâts: Feuilles des betteraves rongées. Caractères généraux et mœurs: Le Silphe opaque vit normale- ment dans les dunes et les terrains des bords de la mer du Nord et de la Manche; comme la plupart des insectes appartenant au même genre, il se nourrit habituellement de matières animales et végétales en décomposition, mais si sa multiplication devient exubérante il s'attaque à différentes plantes de la famille des Chénopodées notam- ment à la Betterave; c'est ainsi qu'il cause souvent des dégâts extrêmement importants dans les cultures sucrières du nord de la France. En cas d'invasion, sa biologie peut être résumée de la façon sui- vante. L'adulte aplati, d'un noir soyeux, apparaît vers le milieu de Juin ; il est peu nuisible bien qu'il ronge comme la larve les feuilles des betteraves; mais à l'époque de son éclosion les plantes sont déjà fortes et peuvent supporter ses atteintes sans grand dommage. On le voit courir dans les champs pendant l'été. A l'entrée de l'hiver il s'enfonce dans le sol et reste engourdi durant la mauvaise saison; au premier printemps il se réveille et les femelles pondent en terre une quarantaine d'oeufs qui en Avril donnent naissance aux larves. Ces larves, noires, agiles, ressemblant à des cloportes, rongent les feuilles des betteraves alors fort petites, entravant ainsi le dévelop- pement de la plante et la faisant souvent périr; elles apparaissent certaines années en nombre tel, que la récolte peut être anéantie. Il y a d'ailleurs plusieurs générations de larves qui vivent sous cet état 15 jours environ; au bout de ce temps elles atteignent la taille de 1 centimètre 14 et s'enfoncent dans le sol pour se transformer; l'adulte éclôt une"dizaine de jours plus tard; l'évolution complète de l'insecte dure un mois. Au commencement de Juin les larves ont disparu; pendant le reste de l'année on ne rencontre que le;> adultes qui reproduisent l'espèce au printemps suivant. Un autre Silphe, Blitophaga undata Mull. très voisin du précédent est également fort nuisible aux betteraves ; en Allemagne lors des invasions on voit souvent les deux espèces mélangées. Procédés de destruction: Pulvériser sur les jeunes feuilles des betteraves, des bouillies arsenicales (formules 11 à 14). — Détruire les adultes en les capturant dans des pots en terre vernissée enfoncés dans le sol et amorcés avec des détritus animaux. Il est recommandé de semer des variétés hâtives de betteraves qui forment des plantes déjà robustes lorsque l'éclosion des larves se produit. Explication de la Planche 80: En haut, à gauche: Blitophaga opaca L. adulte; à droite: sa larve (grossis environ 1 fois ^). — En bas: feuilles de Betterave rongées. 81 Agrotis segetum Schiff. Lépidoptères. — fam. Noctuellides. Envergure: 40 millimètres. Synonyme: Agrotis clavis Rott, Nom français: Noctuelle des moissons. Caractères généraux et mœurs: Nous avons déjà parlé (pi. 3) des Agrotis; les chenilles de plusieurs espèces sont extrêmement nuisibles à différentes cultures; celles d' Agrotis segetum Schiff. attaquent surtout les betteraves, qu'elles font souvent périr en ron- geant la racine au collet ainsi que la base des feuilles, elles attaquent aussi les pommes de terre dont elles creusent profondément les tubercules. Le papillon apparaît au milieu de Mai et se rencontre jusqu'à la fin de l'été; il ne vole qu'après le coucher du soleil; la femelle pond de fin Mai à fin Août de nombreux œufs qu'elle dépose par 3 ou 4 au pied des plantes basses; quinze jours après la ponte, les chenilles éclosent. Ces chenilles connues vulgairement sous le nom de « Vers gris » atteignent à la fin de leur croissance 4 à 5 centimètres de longueur; elles sont d'une couleur grisâtre teinté de vert sombre; elles demeurent durant le jour cachées dans le sol et ne manifestent leur activité, du moins à la surface du sol, que pendant la nuit. Elles ravagent les cultures jusqu'à l'entrée de l'hiver, s'engourdissent en terre durant la mauvaise saison, se réveillent au premier prin- temps et recommencent à ronger les plantes jusqu'au début dp Mai. époque où elles se chrysalident pour devenir des adultes vers le milieu du même mois. Elles causent certaines années des dégâts énormes surtout dans les sols bien ameublis où elles peuvent plus facilement circuler. Procédés de destruction: Pour préserver les betteraves, la métho- de des pulvérisations arsenicales (formules 11 à 14) est la plus efficace. Pour défendre les autres cultures on pourra recourir aux pièges lumineux installés dans les champs du 15 Juillet au 15 Août pendant les nuits noires et tièdes, aux appâts sucrés et engluants (barils défoncés par un bout ou torches de paille enduits d'un mélange de mélasse et d'éther nitreux) ; on détruira ainsi beaucoup de papillons. Explication de la Planche 81 : A gauche, en haut: Agrotis segetum Schiff. adulte (gr. nat.); en dessous: la chenille un peu grossie. — A droite: betterave rongée par la chenille. Grande culture Agrotis scgetHui Schiff.— Agr otis des moissons. 82 Arbres non résineux Eriogaster lanestris L. — Bombyx laineux, 82 Eriogaster lanestris L. Lépidoptères. — fam. Bomhycides. Envergure: 30 à 40 millimètres. Synonymes: Bom- byx lanestris— Lasiocampa lanestris — Gastropacha lanestris. Nom français: Bombyx laineux. Aspect des dégâts: Feuilles du Bouleau rongées; la che- nille s'attaque aussi mais moins fréquemment au Saule, au Prunier, à l'Aubépine, etc. Caractères généraux et mœurs: Aux environs de Paris^ et dans beaucoup déréglons, une première éclosion d'adultes, de ce papillon a lieu en Septembre-Octobre, puis une seconde génération éclôt en Mars, Avril ou Mai de l'année suivante; dans d'autre contrées il n'y aurait qu'une éclosion , celle de Septembre. La femelle dépose en spirale ses œufs autour d'une petite branche et recouvre sa ponte d'un feutrage laineux. Les chenilles groupées habituellement sur les feuilles qu'elles rongent, construisent en commun une tente soyeuse enve- loppant plusieurs ramilles; elles se retirent sous cette enve- loppe en cas de mauvais temps et pendant la grande chaleur du jour; ce nid que les chenilles agrandissent au fur et à mesure de leur croissance est divisé en cellules et finit par former une grosse bourse pendante, remplie d'ex- créments et des dépouilles des mues. Quand arrive le moment de se transformer, les chenilles, se dispersent, descendent sur le sol et se cachent sous les feuilles mortes ou en terre le long du tronc des arbres, chacune se construit une coque soyeuse où elle se change en chrysalide; l'insecte demeure fort longtemps dans ce der- nier état, car le papillon n'éclôt qu'au bout d'une période pouvant varier de 1 à 5 ans. Procédés de destruction: Profiter d'une journée de mau- vais temps, qui oblige les chenilles à se réfugier dans leurs nids, pour cueillir ceux-ci avec un échenilloir afin de les brûler. Explication de la Planche 82: En haut: Eriogaster lanes- tris L. adulte et chenille (gr. nat.); en dessous: feuilles de- bouleau rongées par la chenille. 83 Limothi'ips cerealium Haliday. — Thysanoptères. Longueur: 1 à 2 millimètres. Nom français: Thrips des céréales. Caractères généraux et mœurs: Les Thrips sont des insectes pres- que microscopiques; ils vivent sur différentes sortes de plantes dont ils piquent les tissus pour sucer les sucs végétaux. Limothrips cerea- lium Haliday se voit certaines années en grandes quantités sur les épis du Blé et du Seigle. La femelle est pourvue d'ailes, le mâle est aptère, Sitotroga cerealella Oliv. — Lépidopt. — fam. Tinéides. Envergure: 15 millimètres. Nom français: Alucite des céréales. Caractères généraux et mœurs: S'attaque aux céréales. Il a deux générations annuelles; dans l'une l'œuf est pondu sur le grain avant la maturité; les chenilles y pénètrent et sont rentrées dans les greniers avec la récolte; ces chenilles deviennent des papillons qui pondant sur les grains engrangés, produisent une nouvelle génération de larves qui continuent les ravages; les adultes provenant de cette deuxième ponte s'envolent à l'entrée de l'été pour aller déposer leurs ceufs sur les grains en formation. La chenille ronge complètement l'intérieur du grain et s'y métamorphose; les grains attaqués devien- nent quand on les broie une bouillie nauséabonde formée d'albumen décomposé mêlé des chenilles et des chrysalides écrasées.* Tinea granella L. — Lépidoptères. — fam. Tinéides. Envergure: 8 millimètres. Nom français: Teigne des grains. Caractères généraux et mœurs: Ne s'attaque qu'aux grains ren- trés dans les greniers. Une seule génération par an. L'adulte appa- raît vers la fin de Juin; il pond sur les tas de blé. Les chenilles éclosent en Août; elles relient entre eux plusieurs grains par des gaines de soie, rongent les grains ainsi enveloppés et transforment parfois les amas de blé en une masse cohérente d'aspect répugnant; elles se transforment dans les fentes des murs ou des planchers. Sitophilus granariiis L. — Coléoptères. — Curculionides. Longueur: 3 millimètres. Synonyme: Calandra granaria. Nom français: Charançon du Blé. Caractères généraux et mœurs: C'est l'ennemi le plus redoutable ^t le plus commun des céréales conservées dans les greniers. Quatre à six générations par an. La femelle creuse les grains à l'aide de son rostre et dépose un seul œuf dans chaque grain; la larve dévore tout l'intérieur, y opère ses transformations et devient adulte quarante jours après la ponte de l'œuf; pendant l'hiver l'adulte s'abrite dans les fentes des murs et des poutres; quatre à six générations au cours de l'été. Explication de la planche 83: En haut Limothrips cerealium Hali- day — à gauche, femelle: au milieu, mâle: à droite, épi de blé dont un grain porte des Limothrips sous les glumelles soulevées. Au centre Sitotroga cerealella Oliv. En bas, à gauche, Tinea granella L. : à droi- te, Sitophilus granarius L. ; en dessous grains de blé rongés par la larve de Sitophilus granarius L. (Insectes très grossis). Voir Addenda. Grande culture 83 \ / r*^ ■f --^^ e ^^^^, ^^m 4: Limothrips ccrealium Halidav. — Thrips des Céréales. Sitotroga cerealella 01 iv. — Alucite des Céréales. Tinea grave! la L. — Teigne des Grains. Sitophihis granarius L. — Calandre du Grain. 84 Grande Culture Colaspidema atva 01. — Altise noire de la Luzerne. 84 €olaspidema atra 01. Coléoptères. — fam. Chrysoméîides. Longueur: 4 à 5 millimètres. Synonymes: Dans différents traités d'Entomologie appliquée Colaphus ater 01. — Colaspis barbara F. Nom français: Altise noire de la Luzerne. Noms vulgaires: iV^gri7 — Babotte. Aspect des dégâts: Feuilles de la Luzerne rongées. Caractères généraux et mœurs: Cet insecte apparaît souvent en masses dans les luzernes de nos provinces méri- dionales, causant alors des dégâts très considérables. L'adulte sort de terre au commencement de Mai et dévore les feuilles des luzernes; la femelle pond environ 200 œufs (adhérant entre eux par groupes, au moyen d'une substance gluante) sur les feuilles basses des luzernes ou quelquefois sur le sol même. Douze jours après la ponte, les larves éclosent: d'abord jaunâtres elles deviennent bientôt d'un noir brillant et sécrètent un liquide visqueux analogue à celui qui réunit les œufs; pendant un mois elles dévorent les feuilles des luzernes, puis descendent en terre pour se transformer en nymphes; elles deviennent adultes deux mois plus tard c'est-à-dire vers la fin d'Août. Les adultes font alors dans les champs une courte apparition (certains observateurs assurent même que le plus souvent, ils ne sortent pas de terre avant le printemps de l'année suivante), puis s'enfonçant dans le sol pour hiverner ils s'engourdissent et ne se montrent plus qu'en Avril -Mai. Lorsque les larves ont dépouillé de ses feuilles une luzer- nière, elles se réunissent et passent dans une autre en par- courant s'il le faut des distances assez considérables, de sorte que des régions étendues peuvent être ravagées tout entières. Procédés de défense: Semer sur les feuilles envahies par les larves de la chaux vive ou à défaut des cendres. Re- cueillir les adultes au moyen d'un appareil spécial. Explication de la Planche 84: A gauche: Colaspidema atra 01. adulte (grossi environ 4 fois). — Feuilles de Luzerne rongées. E. P. N. YI. . 15 85 Orthoptères sauteurs. Les Orthoptères sauteurs se divisent en trois grands groupes: 1' Les Locustides qui ont le corps presque cylindrique, les anten- nes au moins aussi longues que le corps et des tarses de 4 articles. 2" Les Acridides dont le corps est comprimé latéralement, qui ont des antennes plus courtes que la moitié du corps et des tarses de 3 articles, 3" Les Gryllides (ou Grillons). Dans le langage courant, les Locustides et les Acridides sont con- fondus sous le nom de Sauterelles; cependant on réserve plutôt l'ap- pellation de Sauterelles aux Locustides pour donner aux Acridides le nom de Criquets. Ajoutons qu'en Algérie si souvent ravagée par les invasions de deux espèces d'Acridides, on donne le nom de « Sauterel- les » aux adultes ailés et celui de « Criquets » aux larves qui ne peu- vent sauter, ou qui, commençant à sauter, ne peuvent pas encore voler (voir p.LXXXIX). La France n'a pas à souffrir d'invasions proprement dites de Criquets, bien que le Criquet marocain {Stauroriotus marocanus Thunb.) celui qui ravage le plus souvent l'Algérie, ait apparu en masse dans la Camargue en 1901. Cependant plusieurs espèces ordinairement peu nuisibles peuvent certaines années se développer chez nous au point de causer à l'agriculture des pertes considéralbes. Nous indiquons ci-dessous deux de ces espèces: Caloptenus italicus L. Orthoptères. — fam. Acridides. Longueur: 15 à 35 millimètres. Synonymes: Gryllus Italicus — Acridium Italicum. Nom français: Criquet Italien. Nom vul- gaire: Langoute. Ravage fréquemment l'Italie; très abondant dans le centre et le midi de la France; a commis des dégâts très importants dans la Charente en 1901 et 1902. Pachytylus cinerascens Fab. Orthoptères. — fam. Acridides. Longueur: 30 à 60 millimètres. Synonyme: Acridium cine- rascens. Nom français: Criquet cendré. Très commun dans le midi de la France où il cause des dégâts, surtout dans les jardins; il est souvent confondu avec le Criquet- pèlerin (Acridium peregrinumQl.) qui ravage trop souvent l'Algérie et avec le Criquet-voyageur {Pachytylus migratorius L.) qui envahit la Hongrie et le sud de la Russie, de sorte que plusieurs observateurs ont signalé des invasions de ces dernières espèces dans notre pays alors que le Criquet cendré était seul en cause. Explication de la Planche 85: En haut: Caloptenus Italicus L, au vol (gr. nat.). — En bas: Pachytylus cinerascens Fab. (Criquet, cendré) gr. nat. 85 Grande Culture Caloptenus Italiens L. — Criquet Italien. Pachytylns cïverascens Fab. — Criquet cendré 86 Grande culture Cecidomyia destrucior Say. Cecidomye destructive. 86 Cecidomyia destructor Say. Diptères. — fam. Cécidomyides. Longueur: 3 millimètres environ. Envergure: 5 millimètres. Synonymes: Oligotrophus destructor — May étiola destructor — Cecidomyia secalina H. Loew. Nom français: Cecidomye destruc- tive. Nom vulgaire: Mouche de Hesse. Aspect des dégâts: Tiges du blé renflées par places, se desséchant et se cassant ensuite. Caractères généraux et mœurs: La Cecidomye destructive s'atta- que au Blé et au Seigle dans les régions tempérées ; elle est également fort nuisible surtout dans les régions chaudes à l'Orge et au Maïs. L'insecte qui en Amérique est un fléau pour la culture des céréa- les commet souvent en France des ravages considérables. En 1894 le Bocage Vendéen fut envahi et le déficit de la récolte en blé et en seigle atteignit une moyenne de 50%. Dans notre pays, l'adulte se montre dès le commencement d'Avril; la femelle qui disparaît aussitôt la reproduction faite, pond de 80 à 100 œufs orangés, ayant la forme de bâtonnets, sur la face supérieure des feuilles. Les larves écloses de 2 à 6 jours plus tard s'engagent entre la partie engainante des feuilles et la tige, se fixent sur celle-ci au voisinage d'un nœud ou au collet de la plante et creusant une fossette dans le chaume elles sucent la sève, subissent plusieurs mues et parviennent à la taille de trois millimètres environ. A ce moment elles se transforment à l'intérieur d'une sorte de coque blanche puis rose enfin brunâtre ; cette coque ressemble alors à une graine de lin ; elle ne constitue pas à proprement parler une « pupe » identique à celle de la plupart des Diptères. Ces coques pupales restent fixées au végétal, qui à l'endroit de leur insertion, s'élargit en un renflement caractéristique de la présence du parasite. L'adulte sort de la coque au bout d'un laps de temps très variable selon le degré de chaleur et d'humidité de l'atmosphère. Les générations se succèdent pendant toute l'année: leur nombre augmente ou diminue selon les conditions climatériques et les méthodes culturales de la région envahie; l'humidité favorise le développement de l'insecte mais la sécheresse ne fait que ralentir ses transformations sans détruire les larves. En France il y a le plus souvent 3 ou 4 généra- tions par année; cependant Mr. P. Marchai a pu élever dans son laboratoire de l'Institut agronomique sur une terrasse et à l'air libre jusqu'à 6 générations annuelles. Les tiges infestées dessèchent puis se cassent au niveau des points attaqués par les larves. En France d'autres espèces de Cécidomyes sont nuisibles aux céréales, notamment la Cecidomye de l'Avoine (Cecidomyia avenae March.) et la Cecidomye du Froment (Diplosis tritici = Contarinia iritici) Kirby ; cette espèce s'attaque non pas à la tige du Blé comme Cecidomyia destructor Say, mais au grain en formation; ses moeurs diffèrent sensiblement de celles de cette dernière. Procédés de destruction: Les nombreux parasites des Cécidomyes sont nos meilleurs auxiliaires dans la lutte contre ces insectes; on peut toutefois recommander l'incinération des éteules après la moisson et l'ensemencement tardif des céréales. Explication de la Planche 86: A droite: Cecidomyia destructor Say; en haut: la femelle; en dessous le mâle (gr. environ 10 fois). — À gauche: tiges de Blé attaquées: en haut: larves fixées sur le chaume; en bas: coques pupales insérées au niveau d'un nœud (Gr. env. 3 fois) et ponte d'œufs sur une feuille. 87 Lasiocampa trifolii Esp. Lépidoptères. — fam. Bombycides. Envergure: 40 à 50 millimètres. Synonyme: Bombyx trifolii. Nom français: Bombyx du Trèfle. Aspect des dégâts: Feuilles du Trèfle, de la Luzerne, rongées. Caractères généraux et mœurs: Le Bombyx du Trèfle n'est pas un ennemi redoutable pour nos cul- tures fourragères; bien que sa chenille soit fort vorace, elle n'apparaît jamais en quantités suffisantes pour causer de sérieux dégâts; nous signalons cet insecte, parce que la présence de cette grosse chenille velue (elle atteint 7 centimètres de long) dans les prairies artificielles intrigue et inquiète parfois les cultivateurs. Le papillon vole dans les mois de Juillet, Août et Septembre; les œufs pondus à ce moment donnent naissance à des petites chenilles qui se mettent à ronger les feuilles et qui ayant à peine grossi, passent l'hiver blotties sous les plantes basses, dans les feuilles sèches etc. L'hiver passé, elles recommencent à manger et acquièrent rapidement un développement considérable ; à la fin de Juin elles sont parvenues à toute leur taille et se filent dans les feuilles mortes, dans les herbes épaisses du pied des haies, un cocon jaunâtre, gommé et très dur; cette coque est souvent enfoncée à peu de profondeur dans le sol. Explication de la Planche 87: Chenille et adulte mâle de Lasiocampa trifolii Esp. (gr. nat.). — Tiges de Trèfle rongées. 87 Grande Culture ^l# ^^^ <^^„^ ^^ik^ y^gm, ^1 "^ ^^^ ^ I^N ^^^ fik ^m1 "^ w ^^l^^^l^^d^i '?'J^^^ ^F^ Mè Lasioccunha trifolii Esp. — Bombyx du Trèfle. 88 Arbres d'agrément .4 ;nyr' • ' Zeuzera pyvina L. — ^Zeuzère du Marronnier. Zeuzera pyrina L. Lépidoptères. — fam. Bombycides. Envergure: 50 à 65 millimètres. Synonymes: Zeuzera aesculi L. — Cossus aesculi. Nom français: Zeuzère du Marronnier. Nom vulgaire: La Coquette. Aspect des dégâts: Arbre languissant: le tronc est percé d'un trou laissant échapper de la sève et des débris de sciure rougeâtre qui s'amassent à son pied ; la tige ou les branches sont creusées d'un canal souvent fort long. Les dégâts rappellent beaucoup ceux du Cossus ligniperda Fabr. (Pi. 67). Caractères généraux et mœurs: La Zeuzère du Marronnier est un joli papillon aux ailes blanches, pointillées de taches noir-bleuâtre; quelquefois la teinte de fond des ailes supérieures tire vers un gris- rosâtre, qui n'est cependant jamais aussi accentué que sur la planche ci-contre; le thorax est orné de 6 taches bleues. L'insecte, d'ailleurs peu commun, s'attaque à toutes les essences sauf les résineuses; il choisit de préférence les jeunes arbres; nous avons rencontré plusieurs fois sa chenille dans le Troëne et le Lilas. L'adulte paraît en Juillet; la femelle dépose ses œufs dans les rides des écorces; dès son éclosion la chenille s'enfonce dans l'arbre en forant une galerie cylindrique, dirigée sitôt le bois atteint, selon l'axe longitudinal de la tige ou de la branche attaquée; souvent c'est le centre même de cette tige qui est évidé. La chenille met trois années à se développer et à se transformer; la chrysalidation s'opère tout près de l'orifice par lequel la chenille rejetait au dehors les détritus et les sciures qui s'accumulaient dans sa galerie; l'adulte opère sa sortie par ce même orifice. Procédés de destruction: Dès qu'on a découvert l'orifice de la galerie, agrandir les bords avec un outil tranchant et aller chercher la chenille dans sa retraite à l'aide d'un fil de fer terminé en hameçon ; on peut aussi tenter de l'asphyxier avec une capsule de gélatine au sulfure de carbone, un tampon d'ouate imbibée de benzine, etc. Explication de la Planche 88: Branche de Lilas fendue en deux pour montrer les galeries de la chenille et la chrysalide. — Chenille et adulte (gr. nat.) de Zeuzera pyrina L. 89 Gracilaria syiingella F. Lépidoptères. — fam. Tinéides. Envergure: 9 à 12 millimètres. Synonymes: Tinea syrin- gella — Ornyx ardeaepenella Treits. Nom français: Teigne du Lilas. Aspect des dégâts: Feuilles des Lilas boursouflées, recoquiliées. puis fanées et desséchées ; parenchyme rongé intérieurement ; plus tard les feuilles sont roulées sur elles-mêmes et réunies en paquets. Caractères généraux et mœurs: L'insecte a trois générations par an; les adultes de la première génération apparaissent au com.men- cement d'Avril, ceux de la seconde en Juillet et ceux de la troisième en Septembre; les chrysalides provenant de cette dernière géné- ration passent l'hiver pour devenir adultes en Avril suivant. Le papillon vole à la tombée de la nuit; la femelle pond ses œufs sur le pétiole des feuilles du Lilas et une dizaine de jours plus tard il sort de ces œufs des petites chenilles qui perçant le limbe des feuilles s'introduisent dans leur épaisseur et rongent le parenchyme sans e :tamer les deux faces; en général elles sont réunies plusieurs dans une même feuille. Lorsqu'elles ont augmenté de taille et qu'elles ne trouvent plus dans leur abri une place et une nourriture suffisantes, elles sortent en perçant l'épiderme, lient ensemble plu- sieurs feuilles à l'aide de fils de soie et groupées par petites colonies, dévorent ce qui 1 s entoure jusqu'au terme de leur croissance. A ce moment les chenilles qui sont d'un vert pâle mesurent environ 10 mm. de longueur; elles se dispersent et chacune se laissant glisser au bout d'un fil, cherche un abri soit dans une fente d'écorce soit dans une feuille qu'elle roule, se tisse un cocon et se transform.e en chrysalide. Gracilaria syringella F. comm.et souvent de grands dégâts dans les parcs et les jerdins où, lors des invasions importantes, les massifs de Lilas entièrement défeuillés présentent l'aspect désolé qu'ils ont pendant l'hiver. Procédés de destruction: Cueillir et brûler les feuilles dès qu'elles paraissent attaquées. Explication de la Planche 89: En haut, à gauche: Gracilaria syringella F. adulte grossi environ 2 fois; à droite: feuilles de Lila attaquées (commencement des dégâts). 89 Arbres d'agrément Gracilaria syringella F. — Teigne du Lilas. 90 Plantes d agrément SiphonopJiora rosae L. Puceron des pousses du Rosier. 90 Siphonophora rosae L. Hémiptères. — fam. Aphides. Longueur: 2 à 3 millimètres. Synonyme: Aphis rosae. Nom français: Puceron des pousses du Rosier. Aspect des dégâts: Jeunes pousses et boutons à fleurs des Ro- siers flétris. Caractères généraux et mœurs: Tous les amateurs de jardins connaissent les petits pucerons verts qui se tiennent en colonies nom- breuses sur les jeunes pousses et sur la face inférieure des feuilles des rosiers; ils appartiennent à deux espèces distinctes; ceux qui sucent les pousses ont été dénommés Siphonophora rosae L. {Pucerons des pousses du Rosier); ceux qui piquent les feuilles sont désignés par l'appellation de Aphis rosarum Kalt. {Pucerons des feuilles du Rosier). Ces derniers sont plus petits que les premiers, plus allongés, d'un jaune verdâtre et marqués de petits points obscurs qui leur donnent un aspect chagriné, tandis que le corps des Pucerons des pousses est lisse et d'un vert gai. Aphis rosarum Kalt. se rencontre surtout sur les rosiers forcés en serre; Siphonophora rosae L. est de beaucoup le plus commun dans les jardins; les mœurs des deux espèces sont d'ailleurs à peu près identiques. La succion des pucerons des rosiers épuise la plante; de plus ces insectes sécrètent une liqueur poisseuse qui en se mélangeant avec la sève s'écoulant par les piqûres, favorise le développement d'un champignon microscopique dont la présence à la surface des rameaux et des feuilles constitue la maladie appelée Morfée ou Fu- magine; cette maladie entrave la respiration du végétal. La reproduction des Pucerons composant le groupe auquel appar- tiennent Siphonophora rosae et Aphis rosarum présente des parti- cularités intéressantes. Au printemps, on voit sortir des œufs pondus à l'arrière-saison précédente, des insectes aptères qui une quinzaine de jours après leur apparition donnent naissance sans V intermédiaire d'aucun mâle à des petits vivants semblables à la mère ; ceux-ci à leur tour produi- sent sans accouplement des larves presque pareilles à eux-mêmes (voir p. XXXIX parthénogenèse). Huit ou neuf générations se succè- dent ainsi pendant la belle saison, mais à partir de la 3ème génération on voit apparaître parmi les individus aptères, des femelles munies d'ailes qui s'envolent pour fonder aux environs de la plante où elles sont nées une nouvelle colonie; ces femelles ailées produisent égale- ment sans accouplement des petits vivants. Vers la fin de l'été il naît moins de femelles vivipares mais en revanche il apparaît des mâles généralement ailés et des femelles sexuées aptères qui s'accouplent; ces femelles sexuées pondent sur les tiges, des œufs enduits d'une matière gommeuse qui passeront l'hiver pour donner naissance au printemps suivant aux femelles parthénogénétiques auxquelles incombera le soin de perpétuer l'espèce. Procédés de destruction: Pulvérisations ou applications au pin- ceau d'une solution à base de nicotine (formule 8 et 8 bis). Explication de la Planche 90: En haut: femelle vivipare ailée de Siphonophora rosae L. ; en dessous : individus aptères (très fortement grossis). — Colonie de Siphonophora rosae L. sur les jeunes pousses d'un rosier (gr. nat.). 91 Lygus campestris Reut. Hémiptères. — fam. Capsides. Longueur: 6 millimètres. Nom français: Punaise des Chrysanthèmes. Aspect des dégâts: Boutons à fleurs des Chrysanthèmes avortant. Caractères généraux et mœurs: Depuis un certain nom- bre d'années, les préférences des amateurs de Chrysan- thèmes se sont portées sur les variétés à très grandes fleurs richement colorées. Pour obtenir ces fleurs énormes, gloire des expositions horticoles d'automne, on force la plante au moyen d'engrais et d'une culture appropriée et on sup- prime la plupart des boutons floraux pour n'en laisser que 3 ou 4, souvent même un seul où afflue toute la sève du végétal; mais si cette pousse vient à périr, la plante ne constitue plus qu'un bouquet de feuilles et l'on conçoit le désappointement de l'horticulteur qui perd avec ce bouton unique la fleur merveilleuse que des soins assidus lui lais- saient espérer. Or depuis quelque temps les chrysanthémis- tes de différentes régions voient pareils mécomptes se multi- plier de désolante façon; des insectes piquent ou roiigent les boutons floraux et la fleur tant désirée avorte. 11 est certain que les méfaits doivent être causés par plusieurs sortes d'insectes, la plupart ont été insuffisamment observés et leur détermination exacte n'a pas encore été faite; cependant il en est un que la presque unanimité des témoignages semble désigner comme le principal coupable; c'est la petite punaise que nous représentons pi. 91. De Juin à Septembre, on rencontre cette punaise sur les Chrysanthèmes, piquant les pédoncules des boutons floraux et suçant la sève; celle-ci ne monte plus et la fleur avorte. La biologie de l'insecte est d'ailleurs mal connue. Procédés de destruction: Pulvérisation d'émulsions à base de nicotine (formules 8 et 8 bis) ou d'émulsions à base de savon noir et de poudre insecticide (formule 9). Explication de la Planche 91: A gauche: pied de Chry- santhème attaqué. — A droite; en bas: Lygus campestris Reut. adulte (gr. environ 4 fois). 91 Plantes d'agrément Lys lis caïupestris Reiit. Punaise des Chrysanthèmes 92 Arbres non résineux Scolyiiis destnictor. 01. — Scolyte destructeur. 92 Scolytns destruetor 01. Coléoptères. — fam. Scolytides. Longueur: 4 à 6 millimètres. Synonymes: Eccoptogaster scoly-tus Fat. — Scolytns Geoffroyi Goeze — Scolytus scolytus Fab. Noms français: Scolyte destructeur. — Grand Scolyte de POrme. Nom vulgaire: Rongeur de l'Orme. Aspect des dégâts: Ormes languissants; Técorce du trône est cril)lée de petits trous et montre souvent de lonsrues taches noirâtres; plus tard cette écorce se soulève et se détache" facilement; on voit alors qu'elle est sillonnée en dessous de nombreuses ealeries ainsi que la surface du bois. Caractères généraux et mœurs: Nous avons déjà parlé des Sco- lytes (page LXXXV, Planches -29, 32, 41, 50, 63) et inditiué qu'ils envahissent le^ ari>res en voie de dépérissement, déterminant ou précipitant la mort de ceux-ci. Les Ormes sont attaqués par plusieurs espèces de Scolytes {Scolytus destruetor 01.; Scol. mulîisîriatus Marsh. = ulmi Redt.; Scol. ensifer Eich. ; Scol. pygmaeus Fab. ; etc.'» parmi lesquelles Scoly- tus destruetor 01. est de beaucoup la plus commune. Les Ormes d'âge avancé bordant les routes, n'ont que trop fréquemment à souffrir de ses attaques mais ceux qui sont plantés sur les trottoirs bitumés, canalisés de conduites à gaz des boulevards des grande villes modernes, finissent presque tous par périr sous ses atteintes: se trouvant dans des conditions d'existence très défavorables, ils végètent péniblement et constituent pour le ravageur un terrain d'invasion bien préparé. L'adulte de Scolytus iestnzctor 01. apparaît de fin Mai à fin Juin: la femelle perce avec ses mandibudes un court tunnel dans l'écorce, puis elle sort à demi de ce couloir en laissant saillir son abdo- men au dehors: après l'accouplement elle rentre dans son tunnel, le prolonge, y dépose environ 100 œufs et meurt : les larves dès qu'elles sont écloses. rongent l'écorce dans la partie qui touche au bois, traçant des galeries parallèles entre elles, qui partent de la chambre de ponte et se dirigent perpendiculairement à ceUe-ci: leur ensemble rayonne en éventail autour de la galerie maternelle. Le travail des larves dure tout l'hiver; au commencement de Mai elles se trans- forment en nymphes et vers la fin du mois, l'adulte sort de sa galerie en perçant l'écorce. La multiplicité des galeries entrave la circulation de la sève et l'arbre ne tarde pas à se dessécher. Procédés de destruction: Relever la vigueur de l'arbre par une taille, des fumures, des Irrigations appropriées. Pendant l'automne ou l'hiver, enlever avec une plane bien tranchante la partie dure et rugueuse de l'écorce et badigeonner avec du goudron la surface ainsi dénudée: il suffit parfois de tracer à l'aide d'ime gouge, d'une rainette, etc.. dans l'écorce minée, une large rigole longitudinale; ces opérations amènent à l'endroit traité un afflux de sève qui noie les larves et crée une nouvelle écorce. Explication de la Planche 92: En bas. à droite: Scolytus destrue- tor 01. adulte et larve ^grossissement 5 diamètres^ ; à gauche: dessous d'un fragment d'écorcè d'Orme montrant les galeries des larves. 93 Crioeeris lilii Scop. Coléoptères. — fam. Chrysomélides. Longueur: 8 millimètres. Synonyme: Crioeeris merdigera Fab. Nom français: Criocère du Lis. Aspect des dégâts: Feuilles des Lis et des Fritillaires rongées. Caractères généraux et mœurs: Nous avons parlé précédemment (pi. 10) d'un Criocère vivant sur l'Asperge; l'espèce représentée ici ronge les Lis et surtout le Lis blanc; on rencontre très communé- ment l'adulte pendant la matinée, sur les touffes de la plante nour- ricière, d'abord du milieu d'Avril à la fin de Mai, ensuite vers le milieu de Juillet; dès qu'on veut le saisir il se laisse tomber à terre. La femelle dépose sur la face inférieure des feuilles, par plaques de cinq à six, une vingtaine d'oeufs cylindriques d'un rouge orangé vif, d'où sortent dix jours après la ponte, des larves longues à leur nais- sance d'un millimètre et demi, ovales, obèses, d'abord jaune d'ambre, plus tard jaune orangé; elles rongent les feuilles, les tiges, parfois les fleurs et en même temps qu'elles prennent leur nourriture elles se recouvrent de leurs excréments qu'elles rejettent sur leur dos, de façon à se constituer un manteau protecteur contre l'ardeur du soleil et les atteintes des parasites. La larve demeure une vingtaine de jours sur la plante, après quoi, se débarrassant de sa couverture d'immondices, elle s'enfonce dans le sol, se construit avec delà terre consolidée d'une sécrétion agglutinative, une petite niche de la grosseur d'un pois et se transforme en nymphe; l'adulte qui éclôt quinze jours plus tard apparaît à l'air libre vers le milieu de Juillet. Les nymphes provenant de cette deuxième génération passent l'hiver en terre et ne deviennent adultes qu'au printemps suivant. Une espèce très voisine du Criocère du Lis, le Criocère du Muguet, ne diffère de la première qu'en ce que sa tête et ses fémurs sont rouges tandis que chez le Criocère du Lis les mêmes parties du corps sont entièrement noirs. Procédés de destruction: Récolte des adultes et des larves sur la plante attaquée. Explication de la Planche 93: A gauche: Lis rongé par les adultes et les larves de Crioeeris lilii Scop. — A droite: en bas, l'adulte (gr. nat.); au dessus sur une feuille, la larve recouverte de son manteau d'excréments; en haut, la même, débarrassée de cette couverture d'immondices. 93 Plantes d'agrément Crwcens lilii Scop. — Criocère du Lis 94 Plantes d'agrément Megachile centuncularis L. — Mégachiledu Rosiei 94 Megachile centuncularis L. Hyménoptères. — fam. A p ides. Envergure: 20 millimètres. Nom français: Mégachile du Rosier. Aspect des dégâts: Feuilles des rosiers échancrées circulairement sur les bords. Caractères généraux et mœurs: Les Mégachiles sont souvent désignées sous les noms d'«Abeilles coupeuses de feuilles » et d'« Abeilles tapissières» à cause delà façon singulière dont elles cons- truisent leur nid. L'espèce figurée ci-contre, très répandue dans nos jardins, nous renseignera sur les mœurs curieuses des insectes composant ce groupe. L'adulte de Mégachile centuncularis L. apparaît au commen- cement de Juin ; le mâle est roussâtre, la femelle est noire. Lorsque celle-ci veut établir son nid, elle fait choix d'une galerie quelconque abandonnée, creusée dans le bois ou dans le sol par une larve, un grillon, un lombric, etc.; souvent elle adopte un trou de mur, l'intérieur d'une tige creuse, etc.; elle découpe à l'aide de ses mandi- bules dans les feuilles des rosiers, des morceaux circulaires qu'elle emporte dans la galerie choisie; de ces lambeaux elle tapisse les parois de la galerie et façonne des sortes de dés ou de godets qu'elle approvisionne d'une pâtée mielleuse destinée à la larve; elle pond sur cette pâtée un œuf puis ferme le dé avec des rondelles de feuilles; immédiatement à la suite de ce godet elle en construit un autre s'emboîtant légèrement dans le premier et le garnit également de pâtée et d'un œuf; elle continue de la sorte fabriquant en tout de 6 à 10 cellules. L'ouverture du couloir qui renferme les godets est hermétiquement close avec des débris de bois ou avec de la terre. Si en démolissant une paroi de la galerie, on met à nu la file des cellules, l'ensemble de celles-ci présente l'aspect d'un long étui formé de fragments arrondis de feuilles de rosier. La larve sortie de l'œuf se nourrit de la pâtée amassée par la mère et arrivée au term^ de sa croissance elle se tisse une coque de soie où elle se métamorphosera. Au printemps suivant les insectes parfaits éclosent; celui qui occupe la cellule située à l'entrée de la galerie sort le premier, les autres suivent à tour de rôle. Procédés de destruction: Détruire les adultes en les attirant sur des papiers, des planchettes, etc. enduits d'une substance sucrée et gluante (mélasse et glu) et placés dans les rosiers. Explication de la Planche 94: A droite: Mégachile centuncularisTu. femelle adulte; au dessous: la larve (grossies). — Feuilles de Rosier découpées par la femelle. 95 Periplaneta orientalis L. Orthoptères. — fam. Blattides. Longueur: 19 à 25 millimètres. Synonyme: Blatîa orientalis. Nom français: Blatte orientale; blatte des cui- sines. Noms vulgaires: Cafard; cancrelat; kakerlac; babarotte; etc. Caractères généraux et mœurs: Ces répugnants insectes ne sont que trop communs dans les cuisines des vieilles habitations des villes, dans les magasins, entrepôts, boulan- geries, brasseries, restaurants, dans la cale des navires, etc. Ils recherchent les locaux bien chauffés, se réfugiant durant le jour dans les coins sombres, ne sortant que la nuit pour ronger les matières alimentaires laissées à leur portée et empester de leur odeur nauséabonde tout ce qu'ils ont touché. La température élevée et humide qui règne dans les serres favorise leur développement; aussi les voit-on y abonder souvent. Lorsqu'ils se sont établis dans un tel îocal ils rongent les boutures, les jeunes pousses, les graines; dans les serres à Orchidées il commettent des dégâts impor- tants à cause de la grande valeur marchande des plantes qu'ils peuvent détruire. Procédés de destruction: Etablir des pièges au moyen de vases en verre ou de pots en terre vernissée à l'intérieur, enterrés au ras du sol et amorcés avec des matières qui attirent les Blattes, notamment de la JDière sucrée, de l'eau miellée, etc.; placer dans les coins sombres des torchons humides sous lesquels les « cafards » viendront se réfugier pendant le jour; se servir de pâtes empoisonnées à l'ar- senic; pulvériser dans les fentes des murs, sous les caisses à fleurs, etc. de la poudre insecticide. Explication de la Planche 95: A gauche: Periplaneta orientalis L., adulte mâle (gr. nat.) rongeant la tige d'une orchidée; à droite: le même insecte à l'état de nymphe. 95 Plantes d'agrément Periplaneta ori entalisL. — Blatte orientale. 96 Plantes d'agrément Chariclea delphinii L. — Noctuelle de la Dauphinelle. 96 Chariclea delphiiiii L. Lépidoptères. — fam. Noctuellides. Envergure: 31 millimètres. Nom français: Noctuelle de la Dauphinelle. Aspect des dégâts: Fleurs et fruits du Pied d'Alouet- te (Dauphinelle) et de l'Aconit rongés. Caractères généraux et mœurs: La chenille de ce joli papillon vit de Juin à fin Août sur les plantes ornementales citées plus haut; elle n'est d'ailleurs pas commune et les dégâts qu'elle commet sont insigni- fiants. Nous ne signalons cette espèce qu'en raison de la beauté de la chenille et surtout de celle de l'adulte, dont le délicat coloris rose et lilas retient forcément l'attention de l'horticulteur le plus étranger à l'ento- mologie. Explication de la Planche 96: En haut; à droite: Chariclea delphinii L. adulte; au dessous: la chenilte (grossis). — Pied-d'Alouette des jardins. 97 Tortrix Bergmanniana L. Lépidoptères. — fam. Toriricides. Envergure: 15 millimètres. Synonymes: H etero gnomon Bergmanniana — Pyralis Bergmanniana — Tortrix rosana Hubn. No m. s français: Tordeuse de Bergmann — Pyrale du Rosier. Aspect des dégâts: Feuilles des rosiers réunies en paquets et rongées ainsi que les boutons floraux. Caractères généraux et mœurs: Plusieurs espèces de Microlépi- doptères s'attaquent aux pousses du rosier. Nous représentons ici une des espèces les plus communes; elle nuit considérablement dans toute l'Europe à la production des roses. L'adulte de Tortrix Bergmanniana L. apparaît de la fin de Juin au milieu de Juillet; il voltige le soir après le coucher du soleil autour des rosiers sur les rameaux desquels la femelle pond ses œufs. Si l'année est chaude une deuxième génération de papillons apparaît en Septembre mais en général les œufs pondus en Juillet ne donnent naissance aux chenilles qu'au mois d'Avril suivant. . La chenille d'abord vert-pâle devient plus tard jaune clair avec «luelques taches vertes sur le dos: elle porte deux plaques noires contlgues sur la face dorsale du premier anneau et quelques poils épars sur la surface du corps. Cette chenille réunit en paquets à l'aide de fils de soie les jeunes feuilles et les boutons à fleurs et sous cet abri qu'elle agrandit au fur et à mesure de sa croissance, elle ronge tout ce qui l'entoure. Fin Mai elle est parvenue au terme de sa croissance et mesure environ 12 mm. de longueur; elle enroule alors une foliole, tapisse l'intérieur de cet étui d'un réseau soyeux et se change en une chrysa- lide brune dont chaque anneau porte sur le bord deux rangées de petites épines. L'adulte éclôt un mois plus tard. Procédés de destruction: Rechercher les paquets de feuilles, les entrou\Tir et écraser la chenille. — Capturer les adultes à l'aide de pièges lumineux. Explication de !a Planche 97: Adulte grossi de Tortrix Berg- manniana L. — Feuilles de Rosier rongées par la chenille et liées par les fils que tisse celle-ci. 97 Plantes d'agrément Torivix Bergmanniana L. — Tordeuse de Bergmann. 98 Plantes d'agrément / . ^ \M^ j^ ,«i^ y .— Y ^ M, z' k IT^ J 1^ Hylotoma rosac L. — Hylotome du Rosier, 98 Hylotoma rosae L. Hyménoptères. — fam. Tenihrédides. Envergure: 20 millimètres. Noms français: Hylotome du Rosier — Mouche à scie du Rosier — Tenthrède du Rosier. Aspect des dégâts: Feuilles des Rosiers rongées; rameaux où sont pondus les œufs devenant raccornis et noirs. Caractères généraux et mœurs: Les larves des Tenthrèdes res- semblent à des chenilles, d'où le nom de « fausses chenilles » qu'on leur donne souvent; mais tandis que les chenilles, c'est-à-dire les larves des papillons, ont de 10 à 16 pattes, les larves des Tenthrédides en possèdent moins ou davantage suivant les groupes (Voir pi. 19, 38, 55). Les larves de l'Hylotome du Rosier atteignent 15 à 20 mm. de longueur; d'un vert jaunâtre parsemées de points verruqueux noirs, elles possèdent 18 pattes. On les trouve de Juin à Octobre sur les rosiers dont elles dévorent les feuilles qu'elles attaquent par le bord du limbe; les variétés grimpantes paraissent préférées; nous avons vu près d'Orange (Vaucluse) des rosiers qui tapissaient un mur, couverts des larves d'une espèce voisine (Hylotoma pagana Panz.); les arbustes étaient complètement dépouillés de leurs feuilles. Hylotoma rosae L. a deux générations annuelles; les premiers adultes apparaissent en Mai; la femelle pratique à l'aide de sa tarière dentée une entaille dans l'écorce des jeunes rameaux, à quel- ques centimètres du sommet et dépose un œuf dans cette fente; elle pond ainsi de 5 à 15 œufs à la file sur le même rameau et recom- mence sur d'autres branches jusqu'à la fin de sa ponte; elle meurt aussitôt cette opération terminée. Les œufs éclosent au bout de huit à dix jours; pendant un mois les larves dévorent les feuilles du rosier où elles sont nées; au bout de ce temps elles se laissent glisser à terre suspendues à un fil qu'elles sécrètent, s'enfoncent dans le sol, se construisent un cocon à double paroi, l'extérieure rugueuse et résistante, l'interne souple et soyeuse, se transforment dans ce cocon et en sortent adultes en Août; ces adultes s'accouplent aussitôt. Les larves provenant de cette deuxième génération sont géné- ralement plus abondantes que celles de la première, on les voit sur les rosiers quelquefois jusqu'au milieu d'Octobre; pour se trans- former elles s'enfoncent en terre comme celles de la génération précédente mais demeurent sous forme de seconde larve dans leur cocon jusqu'au printemps de l'année suivante; à ce moment elles se changent en nymphes ne restent dans cet état que durant quel- ques jours, deviennent adultes et perçant leur cocon elles apparais- sent dans les jardins. Procédés de destruction: Capturer les adultes au moyen de pièges gluants Voir notice f>4). — Détruire les larves par des pulvéri- sations à base de nicotine (Formules 8 et 8 bis). Explication de la Planche 98: A droite, en haut: larve de Hylo- toma rosae L. ; en dessous: l'adulte (Gr. nat.. — A gauche: Rosier attaqué par les larves. Phylosomia Cynthia Driiry. Lépidoptères. — fam. Bombycides. Envergure: 120 millimètres. Synonymes: Samia Cynthia — Attacus Cynthia — Bombyx Cynthia — Saturnia Cynthia. 'Noms ÎTânçàis: BombyxdeVAilante —Bombyx du Ricin. Aspect des dégâts: Feuilles de l'Ailante (Faux- Vernis du Japon) rongées. Caractères généraux et mœurs: Ce grand et beau papil- lon est acclimaté en France. depuis une cinquantaine d'an- nées seulement. Originaire du Japon, il a été importé chez nous en 1858, de Chine où on l'élève, pour tenter l'utili- sation de la soie fabriquée par sa chenille. L'industrie ne put cependant tirer sérieusement parti de ce produit et l'élevage de l'insecte fut peu à peu abandonné; mais l'espèce s'est propagée partout où existent des plantations d'Ailantes un peu importantes et elle est devenue commune à Paris. Dans nos squares, sur certaines avenues, on voit en hiver son gros cocon gris enroulé dans une feuille, suspendu aux branches des Vernis du Japon; des fils de soie entou- rant le pétiole de la feuille relient solidement celle-ci à la branche. En Juin- Juillet, l'adulte voltige à la nuit tombée autour des lampes électriques de nos promenades. Sous le climat de Paris, il y a certaines années deux générations. Bien que la chenille du Bombyx de V A Hante soit vorace, l'insecte ne peut être considéré comme nuisible et nous ne le faisons figurer ici qu'en raison de la curiosité qu'il éveille chez les personnes qui le capturent pour la première fois. Explication de la Planche 99: En haut: Phylosomia Cynthia Drury adulte ( y^ gr. nat.); en dessous la chenille et le cocon ( I/2 gr. nat.). 99 Arbres d'agrément Philosairn'a cvuthia Dvitry. Bombyx del'Ailante. 100 Plantes d'agrément Brachyrrhinus tenebricosus Herbst. (Seine). Vnlgair^ « D i a b 1 o t ». 100 Brachyrrhinus tenebricosiis Herbst. Coléoptères. — fam. Curcalionides. Longueur: 10 à 13 millimètres. Synonyme: Otior- rhynchus fuscipes 01. Nom vulgaire: Diahlot (Seine). Aspect des dégâts: Feuilles, pousses, bourgeons des jeunes arbres fruitiers et surtout des Lilas rongés. Caractères généraux et mœurs: Habituellement, cet insecte se rencontre isolé ça et là; cependant il apparaît parfois en masse sur un point déterminé, notamment dans les pépinières où le sol très ameubli présente des conditions favorables à sa multiplication. C'est ce qui s'est produit en 1905 et 1906 à Vitry (Seine), où les vastes pépinières entretenues dans ce pays pour la production en serre chauffée du lilas blanc (« lilas forcé ») furent complètement ravagées; les pépinières d'arbres fruitiers voisines des plan- tations de Lilas eurent également beaucoup à souffrir, les greffes étant dévorées par les « diahlots ». Le ramassage des adultes encouragé par une prime de 5 à 8 francs par kilogramme, produisit 378 kilogs en 1905 et 125 kilogs en 1906, si on ne tient compte que des quantités apportées à la mairie. L'adulte ne circule que la nuit; pendant le jour il se tient ,caché au pied des arbres ou dissimulé parmi les feuil- les. Eclos dès le le premier printemps, il attend pour sortir de terre que la température soit suffisamment adoucie, et apparaît en général vers le milieu d'Avril; jusqu'en Août il ronge bourgeons, pousses et feuilles. L'accouplement a lieu en Mai; les œufs pondus en terre donnent naissance trois semaines plus tard à des insectes qui pendant leur existence larvaire paraissant durer deux années, rongent les radicelles des jeunes arbres. Procédés de destruction: Ramassage des adultes; pul- vérisation de bouillie arsenicale (formules 11 à 14) sur les plantes attaquées. Explication de la Planche 100: Feuilles de Lilas rongées. — A droite: Brachyrrhinus tenebricosus Herbst. adulte et larve (gr.nat.). Addenda. Généralités. Organisation des Insectes, (§ 2, pages 10 et suite). En parlant de l'enveloppe extérieure du corps, nous avons volontairement négligé, pour ne pas compliquer la description, de mentionner certaines pièces dont il est fréquemment parlé dans les ouvrages de détermination; le lecteur pouvant être amené fi con- sulter ces ouvrages, nous indiquons brièvement ici quelques unes de ces pièces. Episternes. — Partie des pièces latérales (pleures) des anneaux du thorax, entre l'arceau dorsal (notum ou tergum) et l'arceau ventral {sternum). Epimères. — Partie des pleures; elles sont placées immédiate- ment en arrière ou au coté des episternes. Epipleures. — Replis latéraux, réfléchis inférieurement, des élytres, chez les Coléoptères. Pygidium. — Dernier segment visible de l'abdomen. Suture des élytres (ou suture élytrale). — Ligne de jonction des élytres. PL 1. Sitona lineatus L. Procédés de destruction: Ramasser l'adulte en secouant au dessus d'un parapluie renversé, les pois déjà haut. Athalia colibri Christ. Tous les individus de la même génération n'évoluent pas dans le même laps de temps; on peut donc voir certaines années, les larves exercer leurs ravages pendant toute la belle saison. Procédés de destruction: Larves. — 1° Pulvériser sur les plantes attaquées une émulsion à base de pétrole et de savon noir (formules 1 ou 2) ou encore; Eau 1500 grammes — Savon noir 400 grammes — Pétrole 1000 grammes; mettre un litre de ce mélange dans dix litres d'eau et pulvériser. 2' Quand un terrain ne peut plus nourrir les larves, celles-ci se transportent dans un champ moins dévasté. S'opposer à ces migra- tions en entourant les champs que l'on veut préserver, de rigoles profondes de 0,30 m., ayant les deux parois verticales ou la paroi extérieure en surplomb; les larves ne pouvant escalader cette paroi restent au fond de la rigole où il est facile de les détruire. 3° Les larves qui tombent sur le sol pendant leur mue ne peuvent plus opérer cette mue et périssent. Promener à plusieurs reprises à la surface des champs infestés, des balais de brindilles ou des branches de sapin, pour détacher les larves des feuilles où elles sont fixées. Addenda. 102 Adultes. — Capturer les adultes en plantant dans les champs, des piquets coiffés d'un bouchon de paille dans lequel les Tenthrôdes, qui ne volent que le jour, viendront se réfugier après le coucher du .soleil; de grand matin on ira recueillir ces bouchons de paille pour les tremper aussitôt dans un seau plein d'eau de savon et détruire ainsi les insectes qui encore engourdis par la fraîcheur de la nuit, s'y tiennent accrochés. PI. 2. Aerolepia asscctella Zeller. Procédés de destruction: Dès que les papillons apparaissent, essa- yer d'éloigner des plantes les femelles pondeuses, en répandant de la suie sur les feuilles. Quand les poireaux sont attaqués, couper les feuilles minées sitôt qu'elles commencent à jaunir et les brûler. Au besoin couper la plante elle-même à quelques centimètres du sol; si des soins appropriés lui sont donnés (binages, arrosages) elle repous- sera. Tipiila oleracea L. Procédés de destruction: Rechercher les larves en fouillant de grand matin la terre, au pied des plantes paraissant souffrir. PI. 8. Gryllotalpa viilgaris Latr. Procédés de destruction: Lorsqu'un terrain est infesté de Courtilières, il faut recourir au procédé suivant préconisé par W. Béziat. Vers la fin de Septembre, creuser des rigoles sinueuses espacées entre elles de 3 ou 4 mètres et ayant une largeur et une profondeur de 0^ 30; remplir aux trois-quarts ces rigoles avec du fumier, bien fourni de crottin de cheval et achever de les combler avec de la terre. En Mai de l'année suivante, fouiller minutieusement le fumier où se seront réfugiées pour y passer l'hiver, les larves et les jeunes Courtilières que l'on détruira ainsi facilement. Persévérer dans ce système durant 3 années. PI. 9. Grapholita nigricana Steph. Grapholita nebritana Treitschk. ressemble beaucoup à nigricana Steph. mais ses ailes sont moins trapues, plus allongées; les petites lignes plombées qui existent sur les ailes de nigricana sont ici plutôt dorées avec des reflets métalliques plus vifs. Grapholita dorsana Fab. a les ailes antérieures brun foncé, vaguement striées de lignes plombées; leur bord antérieur porte des petites marques blanc jaunâtre dont quelques unes se prolon- gent en lignes plombées métalliques; au bord interne une tache blanc jaunâtre un peu arquée, étroite. Ailes postérieures du mâle très largement bordées de noirâtre, blanchâtres à la base; celles ■de la femelle entièrement noirâtres. PI. 10. Platyparea poeciloptera Schrank. Moyens de défense: Décoller d'après la griffe, les turions et les tiges montées, aussitôt après que leur dépérissement se manifeste et les brûler complètement. Ne pas laisser en terre après Novembre les débris de tiges mortes et brûler, au plus tard le 20 Mars, les tiges desséchées subsistant sur le sol. E. P. N. YI. 16 103 Addenda. Crioceris asparagi L. Moyens de défense: II est facile de ramasser les adultes dès leur apparition, au moyen d'un entonnoir à Altises. Les larves peuvent être recueillies, en secouant le feuillage après avoir répandu sur une nappe étendue au dessous de la chaux pulvérisée ou des cendres fines. Un autre Criocère, le Criocère à 12- points {Crioceris duodecim- punctata L.) dont le dessus est entièrement rouge-jaunâtre et qui porte 6 points noirs sur chaque élytre, se montre également très abondant parfois sur l'asperge; sa larve mange non pas les feuilles, mais les fruits de la plante. PL 12. Agrilus slnuatus 0]. Procédés de destruction: Chauler les troncs et les grosses branches (formules 18 à 19) pour empêcher la ponte. Dès qu'on découvre l'emplacement d'une galerie, la mettre à découvert dans toute sa longueur en enlevant l'écorce avec une serpette et tuer la larve; la blessure faite à l'arbre par l'instrument tranchant se refermera promptement, tandis que la cicatrisation de la galerie aurait été suivie d'un chancre. PI. 22. Nygmia phaeorrhoea Donovan (« Le Cul-brun ») et Arctornis chrysorrhooa L. (« Le Cul-doré »). Il est maintenant reconnu sans doute possible, que Linné lorsqu'il décrivit son chrysorrhoea, entenlait désigner, non pas le papillon si nuisible auquel a été attribué jusqu'aujourd'hui ce nom, inais une espèce voisine, inoffensive et d'ailleurs assez rare, que Fuessly baptisa du nom de similis. Linné semble avoir ignoré l'espèce nuisible, connue en français sous le nom de« Cul-brun»; cette dernière a reçu en 1813 de Donovan^ le nom de phaeorrhoea qui doit lui rester {Nygmia ou Leucoma phaeorrhoea Donovan), tandis que la véritable espèce de Linné, prendra le nom de Arctornis chrysorrhoea L. (en français « Le Cul- doré »). Procédés de destruction pour le Cul-brun {Nygmia phae- orrhoea Donovan). Pratiquer, surtout pendant l'hiver qui suit la naissance des chenilles, un enlèvement soigneux des nids que l'on brûle aussitôt. Pulvérisations sur les nids avec les liquides indiqués aux formules 4 et 10. PI. 25. Byctiscus betulae L. La femelle qui réunit plusieurs feuilles quand elle s'attaque au Bouleau, au Poirier etc., se contente d'en rouler une seule à la fois lorsqu'elle opère sur la Vigne. L'adulte éclos en Août ne séjourne pas toujours en terre jusqu'au printemps suivant; parfois il sort fin Septembre, se montre un certain temps sur les feuilles et ne se réfugie sous les débris végétaux pour y passer l'hiver que lorsque les premiers froids se font sentir. Addenda. 104 PL 39. Anthonomus pomorum L. M'" Decaux a signalé un second mode de transformation de linsecte; selon lui, d'un certain nombre de boutons desséchés tombés à terre avant l'éclosion de l'adulte, sortent des larves qui s'enfonçant dans le sol s'y construisent une coque où elles se trans- forment pendant l'hiver pour sortir vers le milieu d'Avril suivant. Une espèce très voisine û' Anthonomus pomorum L., mais moins commune, V Anihonome du Poirier {Anthonomus pyri Bohem.), pond ses reufs dans les bourgeons du Poirier; cette ponte a lieu avant l'hiver et non au printemps comme celle de l' Anthonomus pomorum. PI. 41. Dacus oleae F. Procédés de destruction: i° Dès que les premières olives tom- bent, les ramasser et les détruire ou les faire manger sous les arbres par les porcs, les moutons, etc. ; on s'oppose ainsi à la reproduction des générations suivantes. — S" Balayer soigneusement, dès que les olives ont été portées au moulin, les locaux où elles étaient renfer- mées et brûler les balayures. — 3" Les années d'invasion, récolter les fruits avant leur complète maturité et les porter de suite au moulin; on n'a ainsi qu'une demi récolte de médiocre qualité, mais elle n'est pas perdue toute entière et l'invasion est atténuée. PL 71. (Enophtira Pilleriana DuponcheL Les invasions de « la Pyrale », (c'est par ce nom que les vignerons désignent couramment l'insecte qui nous occupe) ont jadis produit dans le vignoble français des désastres immenses. De 1827 à 183 8, la perte annuelle atteignit en moyenne 3 à 4 millions de francs pour les seuls départements du Rhône et de Saône et Loire. Actuel- lement, bien que les moyens de combattre l'insecte soient suffisam- ment connus, il cause encore chaque année, tantôt dans une région, tantôt dans une autre, des pertes très importantes. PL 75. Conchylis ambiguella Hubn. Les dégâts causés par « la Cochylis », comme la nomment les vignerons, se distinguent aisément de ceux causés par « la Pyrale » (PI. 71). Les deux papillons ne peuvent pas non plus être confondus, surtout lorsqu'ils sont au repos; dans cette position « la Cochylis », d'ailleurs moitié plus petite que « la Pyrale », tient serrées le long du corps, ses ailes qui se joignent en forme de toit, de façon que leur extrémité est relevée en une sorte de crête; chez « la Pyralt » au contraire, les ailes maintenues à plat horizontalement l'une sur l'autre, donnent au papillon un aspect presque carré. PL 83. Sitotroga cerealella OL Non seulement l'insecte détruit parfois les trois-quarts d'une récolte, mais il constitue encore un danger sérieux pour les consom- mateurs du grain attaqué. La chenille de Sitotroga cerealella possède en effet des propriétés vésicantes qu'elle communique à la farine des grains avec lesquels elle se trouve broyée; cette farine occa- sionne des ulcérations de la gorge presque toujours graves. 16* 105 Addenda. Observé rour la première fois en France vers 1750 dans la Saintonge {papillon de l'Angoumois). l'insecte étendit ses ravages au cours du siècle suivant, dans la Beauce puis dans le centre et le midi de notre pays. Heureusement VAlucite des céréales devient de plus en plus rare par suite des battages mécaniques qui tuent les chenilles et en raison des conditions économiques nouvelles qui évitent aux grains un long séjour dans les greniers après la récolte. Cependant M^" P. Lesne a signalé une invasion importante sur le Maïs en Septembre et Octobre 1893, dans les Landes et les Basses-Pyrénées; les grains étaient attaqués non seulement dans les greniers mais encore dans les épis sur pied. Index alphabétique (les noms scientifiques et vulgaires et des synonymes français et étrangers. Abdomen XIX Abeille VI Abeilles parasites XCVI — sociales . . . XCVI — solitaires . . XCVI Abraxas grossularia- ta 34 Acalla coniaminana 40 — Holmiana 40 — variegana 40 Acanthocinus aedilis 4 9 Acanthosoma ... CIX Acariis VI Acidalia brumata . .30 Acridides LXXXIX 85 Acridium cinerascens 85 — italicum 85 — peregrinum XC, 85 Acrolepia asseciella 2 addenda 2 — beiulella 2 Acronycta aceris . CIV Adoxus viiis 69 adulte LIV JEdilis montana . . .49 .Eschne XCIII Agapanthia margi- nella 79 Agrilus pyri 12 — sinuatus 12 ad- denda 12 — viridis 12 Agriotes ... LXXIX Agrotis clavis .... 3,81 Agrotis des moissons 3 Agrotis exclamatio- nis 3 Agrotis segetum 3, 81 aiguillon XLI Aiguillonnier 79 ailes XVI Airote 8 Akis LXXXI Altise à bandes .... 7 — de la Vigne ... .73 — du Chou 7 — noire de la Lu- zerne 84 Altises 7 Alucite des céréales , cm, 83, addenda83 1 Alucites cm I Alucitides CI, CII, CV I amétabolie LV ; Amniophile . . . XLII Anaerea carcharias 68 Annélides Y Anobiides . . LXXXI Anobium paniceum LXXXI Anoploures LXIY, LXVI, LXVII antennes X Anthiciens . .LXXXII Anthomyia . . CXV Antbonome LXXXIV Antbonome du Poi- rier add. 39 — du Pommier . . .39 Anthonomus pomo- rum add. 39 — pyri add 39 Antbophore . LVII Anthrène des musées LXXVI Aplianiptères LXIII LXV, LXYII Apbides CX, 17, 42 Aphis amygdali . , .42 — persicae 42 — rosae 90 — rosarum 90 Aphodiens . LXXVII Aphrophore . . XLV Apides XCVI, XCVII Apions . . . LX XXIII appareil à venin XLI — buccal XI Arachnides . VI, V^II Araignée . . VI, VII arceau X Arctia caja 70 — villica 70 Arctornis chrysor- rhoea 22 addenda 22 Arête 8 Aridelle 8 armures génitales XL Arthropodes . . V, VI ; Articulés V Ascalaphe . . . XCIII ! Asida LXXXI ! Asile CXIII Asilides CXIII, CXIV Asopiafarinalis CVI Aspidiotus ficus CXII — minor CXII ; — ostreaeformis ... 17 ■ — perniciosus CXII I — pyri 17 j — vitis 72 \ Astynomus aedilis .49 Athalia colibri 1 ad- ! denda 1 |. — spinarum 1 j Attacus Cynthia . . .99 I — pavonia-major . .18 107 Attagéne des pelleteries- Céphe comprimé. Attagène des pelle- teries L XXVI Attelabe 25 Avant-taupe 8 Babarotte 95 Babote . . . 71 Babotte . . 84 Bacillus LX XXVIII Bacillus gallicus XLVIII balanciers XXIV. CXIV Balaninus LXXXIII Barbitistes e phi p pi- ger 74 bâtonnets optiques XXXI Batraciens V bec XIV Becan . . . 25 Bêche 25 Becmare . 25 Bête à Bon -Dieu CXII Bibionides .. CXIV Bibions ... CXIV Blanc .... 2 Blaniule moucheté .76 Blaniuhis guttulatus 76 Blaps mortisaga LXXXI Blastophagits pini- \ perda 45 Blatta orientalis ... 95 Blatte des cuisines .95 Blatte orientale ...95 Blattides LX XXVII Blitophaga opaca ..80 — undata 80 ! Bombardier . . XLVI Bombides . . XCVIII BombycidesLIII.CIII Bombyx bucéphale 13 — cul-doré 22 — Cynthia 99 — de l'Allante 99 — disparate 28 — du Pin 53 — du Poirier 18 — du Prunier 37 — du Ricin 99 — du Saule 61 — du Trèfle 87 — étoile cm — feuille morte . . .16 — laineux 82 Bombyx lanestris. . . 82 — moine 48 — neustria 27 — neustrien 27 — pini 53 — processionnaire du Chêne 64 i du Pin 46 — quercifolia 16 — salicis 61 — trifolii 87 Bostriche sténogra- phe 50 Bostrychus steno- graphius 50 bouche XI bouclier CXI bourdonnement XXXV Bourdons . . XCVIII Bousiers LXXVII Bouvillon 47 Brachélytres LXXIV Brachine XLVI Brachycères L X X XIII Brachyrrhinus tene- bricosus 100 branchies trachéen- nes XXXVI Bromiiis obscurus 69 Bruche des fèves LXXXIV — des haricots LXXXIV — des lentilles LXXXIV — des pois LXXXIV 9 Bruchides . LXXXIV Bruchus pisi 9 Bupalus piniarius CIV Bupresteà 11. points 14 — du Chêne 62 — du Poirier 12 — sinueux 12 — vert 12 Buprestides LXXIX Buprestis mariana 49 — novemmaculata 14 Bystiscus betulae 25, addenda 25 Cafard 95 Calamobius filum ..79 — gracilis 79 Calandra LXXXIV — granaria 83 Calandre du Blé . . .83 Calcidides C Callidie des charpen- tes 52 Callidium bajulus . .52 Caloptenus Italicus XCI, 8 5 Calothermes flavi- collis XCIî Calosome XXI, LUI Calypticus ampeloce- cis 72 — spumosus 72 Cancrelat 93 Cantharides LXXXII Cantharide vésicante 58 Cantharidides LXXXII Cantharis vesicatoria 58 Capricorne (grand) 57 Capricorne charpen- tier 49 — noir 26 — savetier 26 Capsides CVIII Carabe ... LXXIII Carabides LXXII, LXXIII Carpocapsa pomo- nella 31 Carpocoris baccarum CVII Carte géographique LI Cassida deflorata . . 4 — herbea 4 — nebulosa 4 Casside de l'Arti- chaut 4 Catocale du Frêne XLVIII Cecidomye des feuil- les du Poirier 43 — des poirettes . . .35 — destructive ... .86 Cecidomyes . . CXIV Cecidomyia destruc- tor 86 — nigra 35, 43 — pyri 43 — secalina 86 Cecidomyides CXIV Céphe comprimé ..23 Cephus compressus - cuticule. 108 Cephus compressus 23 Cérambvcides LXXIII, LXXXV Cerambyx cerdo L. 57 — cerdo Scop 26 — héros 57 — Scopolii 26 Cerceris bupresticide IC Cercope CIX Cercopides CIX cerebro-rachidien XXYIII Cerf- volant LXXYII cerveau XXVI Cétoine . LX XVIII Chalcophora mariana 49 Cbalibert 25 Chape de la Vigne 71 Charançon couronné 1 1 — du Blé 83 — du Pin (Petit) . .51 Charançons LUI, LXXXIII Chariclea delphinii 96 Cheimatobia brumaiaSO Chelonia caja 70 — villica 70 Chenille LUI, LVL Cil Chenilles arpenteuses CIV — bourrues 70 Chermes vitis 72 Chermesides 17 Cherson 41 Chilognathes 76 Chitine IX Chlorophanus LXXXIV Chlorops CXV Chsysalide . LVL Cil Chrysides IC Chrysomela vulgatis- sima 66 Chrysomèle du Cres- son 7 — du Peuplier ... .66 Chsysomèlides LXXXVI Chrysomphalus ficus CXII — minor .... CXII Cicadellides CX Cicadides CVIII. CIX Cicindèle ... LXXII Cicindèlides .. LXXII Cigale VI, XCI, CIX, CX — septemdécennaire LXI Cigarier 25 Cimicides CVIII circulation XXXVI Cistéliens . . LXXXII Clairons .... LXXX classification . . LXII dérides LXXX Cloporte .. VI, VII Cloque 42 Clysia ambiguella 75 Cnethocampa pityo- campa 46 — processionea ...62 Cocardier ... LXXX Coccides CXI, 17, 33, 42, 72 Coccinelle .. .LXXIII Coccinellides LXXIII, LXXXVI Coccus vitis 72 Coccyx buoliana ... 54 Cochenille blanche de la Vigne 72 — — de l'Oranger CXII — du Pommier . . .33 — grise de la Vigne 72 — noire de l'Oranger CXII Cochenille oblongue de la Vigne 72 — rouge de la Vigne 72 Cochenilles CXI, 17 Cochylis 75, adden- da 75 — omphaciella ,...75 cœcums gastriques XXXVIII Coelentérés V Cœur XXXVII Colaphus ater 84 Colaspidema atra . . 84 Colaspis barbare ... 84 Coléoptères LXIII, LXXIII Collembole . . LXVII Conchylis ambiguel- /aCVI, 40, 75 addenda 75 connectifs . . . XXVI 1 Conopides . . . CXIV ; Copridiens .. LXXVII j Coque ovigère XLIV I Coquette 88 j Corail V Coreides CVII Coroebus bifasciatus 62 I — fasciatus 62 ! corps XVIII i corselet XVIII I Cossus aesculi 88 — cossus 67 — gftte-bois 67 — ligniperda ... .67 Coupe-bourgeon . . .25 I Couque .71 I Courcoussoun 9 i Courtilière 8, aclden- I da 8 I Cousi-cousi 74 Cousin L Crabe VI, VII ! Crabronide . . XCVII I Crevette des ruisse- aux VI, VII Cri-cri XCI Criocère à 12 points addenda 10 — de l'Asperge ... .10 — du Lis 93 — du Muguet 93 Crioceris asparagi 10 — campestris 10 — duodecimpunctata addenda 10 — lilii 93 — mer digéra 93 Criquet cendré ....85 — italien 85 — Marocain LX XXIX — pèlerin XC Criquets LXXXIX, 85 Croesus septentriond- lis 59 Crustacés . VI, VII Cryptophagides LXXVI ! Cucujos XLVTI i cuisse XXIII 1 Cul-brun 22 add. 22 i Cul-doré 22 add. ..22 I CulicidesCXIII, CXIV I Cunche 25 I Curculionides : LXXXIII i cuticule IX •109 Cynipides - Guêpes. Cynipides XCYII, C Cynips XLYI, XCYII, C Dactylopius adoni- dum CXII, 72 — citri CXII — longispinus .... 72 — vitis 72 Dacus oleae 29, 41, add. 41 Darbon 8 Dasychira pudibun- da cm — salicis 61 Dendrolimus pini ..53 Dermeste du lard LXXYI Dermestides LXXYI Diablot 100 Diaspines 17,33 Diaspis Blancken- hornei 72 — pentagona CXI Y digestion XXXYII dimorphisme L Diplopodes 76 DiplQsis pyrivora ..35 Diptères LUI, CXIII, CXI Y Double-tache 3 Dytique XLIX,LIII, LXXII, LXXIII Dystiscides LXXII, LXXIII Ecaille fermière . . .70 — marbrée 70 — martre 70 Ecailles 70 Eccoptogaster pruni 32 — scolytus 92 Echinodermes .... Y Ecrivain 69 écusson XYIII Elatérides ..LXXIX élytre XX Y, LXXI Empides ... CXIY Ephémère LXI, XCIII Ephémèrides XCIII Ephestia Kuehniella CYI Ephip piger bitteren- sis 74 — vitium 74 Ephippigère de Bé- liers 74 — des vignes 74 épimère? sp. addenda éplipleures sp. addenda épisternes sp. addenda epistome XII Eponge Y Eriocampoides lima- cina 19 Eriogaster lanestris 82 Eriosoma mali ... .44 Escarbot ... LXXY Escargot Y espèce LXII Etoile de mer Y Eudemis botrana . CY Eumolpe de la Yigne 69 Eumolpus vitis .... 69 Euproctis chrysor- rhoea 22 Eurydema oleracea CYII — ornata CYII Evaniides C Evetria buoliana ...54 Exoascus deformans 42 Facettes XXXI famille LXIY fémur XXIII Fertatou 41 Fidonia piniaria CI Y flancs . .* X Forjicula auriculariali Forficulides LXXXYII Forgeron ... LXXIX Formicides IC Fourmi . , . . YI, IC Fourmilion LUI, XCY Fourmis-blanches XCII Frelon XCYII, XCYIII Fumagine 90 Fumagine de l'Oli- vier CXII Fumerolle 8 Galeruca ulmi 60 — xanthomelaena .60 Galerucella luteola . . 60 Galéruque de l'Orme 60 Galleria cereella . . CYI — mellonella . . CYI Gallinsectes 17 ganglion frontal XXVIII Gastropacha lanestris 82 — pini 53 — pityocampa ... .46 — pruni 37 — quercifolia 16 genre LXIY Géocorises . . . CYIII Geometrabrumata ..30 — defoliaria 56 — grossularia 34 Géomètres CIY Géomètrides CY, 30 Géotrupes LXXYII glandes salivaires XXXYII gorgeret XLI Gracilaria syringella 89 Gracilia pygmea LXXXYI Grand Paon de nuit 18 grand sympathique XXIX Grapholita dorsana 9 add. 9 — jiingiana 9 — lunulata 9 — nebritana 9 add. 9 — nigricana 9 add. 9 — pisana 9 Graptodera ampelo- phaga 73 Gribouri 69 Gril 74 Grillon champêtre LXX XYIII — des champs .. XCI — domestique . XCI Grillons XCI Grimaud 25 Grisette de la Yigne CYIII Gros ver du Chêne 57 Gryllides LXX XYIII, XCI Gryllotalpavulgaris 8 addenda Gryllus gryllotalpa S — italiens 85 Guêpe commune XCYIII Frelon . . XCYII — germanique XCYIII Guêpes .... XCYIII Guêpes fouisseuses - Lucane. 110 Guêpes fouisseuses IC — parasites XCVIII — sociales XCVÏIi — solitaires XCVIII gustation XXXI ayrinides .. LXXIV Hadena brassicae CIV — oleracea . . . CIV Haltica ampelophagalS Hammaticherus héros 57 hanche XXII Hanneton VI,LXXVII — des roses LX XVIII hannetonnage LX XVIII Heliophobus popiila- ris CIV Hémérobide. . . XCIII hémimétabolie . LV Hémiptères LXIII, CVII, CIX Hérat 8 Herina frondescen- tiae CXV Hétérocères Cil Heterognomon Berg- manniana 97 — viridana 65 Hétéromères . LXXI Hétéroptères . CVII Hippobosque CXIII CXIV Histérides . . LXXV îiolométabolie . , LVI Homard VI bomochromie XLVIII Homoptères . CVII Hoplosternus melo- lonthaîuXXYIl Hoiioge de la Mort LXXXI Hotteux 74 Huître V Hybernia defoliaria 56 Hydriomena unifas- ciata LXI Hydrocanthares LXXII Hydrocorides CVIII Hydrocorises CVIII Hydromètre LXIII, î CIX i Hydromètrides î CVIII, CIX I Hydrophile brun XLIV, LXXIV Hydrophllides LXXIV Hylésine de l'Olivier 41 — du Frêne 63 — du Pin 45 Hylesinus fraxini ..63 Hylobius . . LX XXIII Hylosiniis oleiperda 41 — piniperda 45 — varias 63 Hylotoma pagana ..98 — rosae 98 Hylotome du Rosier 98 Hylotriipes bajulus 52 Hylurgus piniperda 45 Hyménoptères LXIII, XCV. XCVII hypermétamorpho- ses LVI Hypoborus ficus ... 29 hypométabolie . . . LV Hyponomeiita mali- nellus 24 — padellus 24 Icerya Purcliasi CXII Ichneumonides XCVII. C iléon XXXVII imago LIV Infusoires V insecte parfait . . LIV «insect pest» ... CXI Insectes V Ips sexdentatus . . .50 Iule VI, VII — des fraises ... ,76 — terrestre 76 lulus terrestris .... 76 jabot XXXVII jambe XXIII Janus compressas 23 Kakerlac 95 Keiroun 41 Kermès coquille . .33 — virgule 33 Labium XIII Laboureuse 8 labre XII Lamellicornes LXXVII Lampyres XLVII, LXXX,LXXIII languette XIII Langoute 85 Larentia brumaria 30 Laria pisorum 9 larve primaire LVIII larves LU, LUI, LIV Lasiocampa lanestrisSI — pini 53 — pruni 37 — quercifolia XLVIII, 16 — trifolii 87 Lecaniam corni ... .72 — oleae CXII — persicae 72 — vini 72 — vitis 72 Lépidopf.ères LXIII, CI, 6 Lepidosaphes ulmi .33 Lépisme LXVII Leptidea brevipennis LXXXVI Leucoma phaeorrhoea addenda 22 — salicis 61 lèvre XIII Libellule VI, LUI, XCIII Libellulides .. XCIII Limace V Limot'nrips cerealium LXVI, 83 Lina populi 66 Liparis chrysorrhoea 22 — dispar 28 — monacha 48 — salicis 61 Liparus coronatus . 1 1 Lisette bleue 25 Lita solanella 78 — vigeliella 2 Lithobie . .VI, VII Livrée (la) 27 Lixus . . . LX XXIII Locustides LX XXVIII, LXXXIX, 85 Lombric V Longicornes LXXIII, LXXXVI Lophyre du Pin .,55 Lophyras pini ....55 Lapas sulcatas CVIII Lucane XXXVIII, L, LXXIII 111 Lucanides- ordre. Liucanides LXXIII, LXXVII Luciole LXXX Lyda pyri 38 Lygée aptère CVIII Lygéides CVIII, CIX Lygus campesiris CVIII, 91 Lymantria dispar .28 — monacha 48 Lymantriides 22 Lytta vesicatoria . . .58 ïTîâclioires XII Malachius .. LXXX M alaco dermes LXXIII, LXXX Malacosoma neustria 27 Mamestra brassicae CIV — oleracea .... CIV Mammifères V Man LXXVII mandibules .... XII Mante religieuse XXIII, LXXXVIII Mantides LXXXVIII, LXXXIX Maréchaux LXXIX Mayetiola destructor 86 Méduse V Megachile centuncu- laris 94 Megachile du Rosier 94 Melasoma XLV — populi 66 Melasomes LXXXI Meligèthe bronzé LXXV Meligethes aeneus LXXV Meloe LX, LXXIII LXXXII Melolontha vulgaris LXXVII Melolonthiens LXXVII Meïophage CXIII, CXIV Melosoma populi 66 — tremulae 66 menton XIII mesonotum . . XVIII mesosternum XVIII meso thorax XVI, XVII métamorphoses LU metanotum XVIII metasternum XVIII metathorax . . XVI, XVII, XVIII Microlépidoptères Cil, CV Mille-pattes 76 mimétisme . XLVIII Mollusques V Molorchus.. LXXIII Molytes coronatus . i 1 Monostegia antipoda 19 Mordelliens LXXXII Morfée 90 Mouche VI, XV Mouche à scie de la Rave 1 — à scie du Bouleau 59 — à scie du Poirier 38 — à scie du Rosier 98 — cantharide 58 — de Hesse 86 — de la Betterave 77 — de l'Asperge . . .10 — de l'olive 41 — d'Espagne 58 — faucheux 2 Moule V Moustique XV, CXIII mue LIV Mulot LXXVII Musca olearia 41 Muscide LUI Muscides acalyptérées CXIV — calyptérées CXIV Mutille LXIX, XCVII — euroDéenne. . IC Mutillides XCVII, IC Mycétophilides CXIV Myelophilus pini- perda 45 Mylabres . LXXXIII Myriapodes VI, VII Mytilaspis pomorum 33 -Nécrophore XX, LXXV Négril 84 Neiroun 29 Nematus septentrio- nalis 59 i Némocères. . . CXIV i Nèpe CIX Nèpides CVIII, CIX nerf récurrent XXVIIl Neurotoma flaviven- tris 38 neutre ... XXXIX Neuronia popularis CIV Névroptères LXIII, XCII, XCIII Nitidulides .. LXXV Noctuelle de la Dau- phinelle 96 — des fourrages CIV — des moissons . .8! — du Chou . . . CIV — point d'exclama- tion 3 — potagère . . . CIV Noctuellides . . . CIV Nonne (la) 48 Notonecte XIV, CIX Notonectides CVIII, CIX notum X Novius cruentatus CXII Nygmia phaeorrhoea 22 addenda 22 nymphe LU, LUI, LIV ocelles XXX Ocneria dispar ....28 — monacha 48 Ocypiis LXXIII Odonestis pruni . . .37 Œnectra PiUeriana 71 Œnophthira PiUeriana 40, 71, addenda 71 œsophage .. XXXVII Œstrides CXIV œuf XXXIX, LU Oiseaux V olfaction XXXII Oligotrophus destruc- tor 86 onychium ... XXIII oothèque . . . XLIV Ophidère XVI Orcheste du Hêtre LXXXIV Orchestes . LXXXIV ordre LXIII organe tympanal-Ptosima undecimmaculata. 112 organe tympanal XXXIII Orgya antiqua CIII — pudibiinda CIII Orneodes CI, Cil Ornithomyères CXIV Ornithomyide CXIII Ornyx ardeaepenella 89 Ortalis cerasi . CXV Orthoptères LXIII, LXXXVII, LXXXVIII Orvctes XVI, XVII, LXXVII Otiorrhynchus LXXXIV — fuscipes 100 — ligustici LXXXIV ouïe XXXII Oursin V ouvrier XXXIX oviscapte .... XLIII Pachytylus cineras- cens XCI, 85 — migratorius ... .85 palpation .... XXXI palpes XIII Palpicornes LXXIV Panorpe XCIII Panorpides . XCIII Papilio Memnon . . L — Merope L Papilionides CI. Cil Papillon . . LVI, C — blanc du Chou 5 — de l'Angoumois addenda 83 — gris de la farine CVI — Machaon CI Parlatoria zizyphi CXII parthénogenèse XXXIX pattes XVI paurométabolie LV Paururus juvenciis 47 Pectinicornes LXXVII Pegomyia acetosa CXV — hyosciami CXV, 77 Pentamères LXXI Pentatoma dissimilis CVII Pentatomides CVII, CIX Perce-oreille 21 Periplaneta orienta- lis 95 Perle XCIII Perlides XCIII Perrisia pyri 43 « peste entomologi- que» CXI Phaedon cochleariae 7 Phalène défeuillante 56 — du Groseillier 34 — du Pin CIV — hyémale 30 Phalénides . . . CIV Phalera bucephala 1 3 pharynx. .. XXXVII phase LU Phasme LXIII Phasmides LXXXVIII, LXXXIX Philanthe apivore IC Phloeotribus scara- beoïdes 29 Phratora vulgatissi- ma 66 Phrygane XLV, XCV Phthorimaea over- ciilella 78 Phyllodecta vulgatis- sima 66 Phyllodecte vulgaire 66 Phylloecus compres- sas 23 Phyllotreta colorea . . 7 — consobrina 7 — criiciferae 7 — nemorum 7 — poeciloceras 7 Phylloxéra de la Vigne ex — vastatrix . . CX, 17 PhylosomiaCynthia 99 Piéride de la Rave 5 — du Chou cm, 5 — du Navet 5 Piérides CIII Pieris brassicae .... 5 — napi cm — rapae CIII Pieuvre V Pimelia ... LXXXI Pique-bourgeon ..23 Piquebrot 69 Pissodes LX XXIII — notatus 51 — ponctué 51 Platyparea poecilop- tera 10, add. Platy parées . . , CXV pleures X Plusia gamma CIV pneumo, gastrique XXIX Podure LXVII Podurelles XIX poedogénèse XXXIX Poissons V poils tactiles XXXI Polydrosiis LXXXIV polymorphisme ... L Pompilides IC Porte-bois XCV Porte-selle 74 Porthesia auriflua 22 — chrysorrhoea ...22 — similis 22 Pou LXVII — blanc des serres CXII, 72 — de la tête de l'Homme LXVII — de l'Olivier CXII — de San- José CXII — du Canard LXVII — du Pommier. . .17 Proctotrupides ... C progénèse.. XXXIX pronotum . . XVIII prosternum . . XVIIT prothorax XVI, XVII Protozoaires V Pselaphides LXXV Pseudococcus adoni- dum CXII, 72 — citri CXII Pseudo-névroptères XCII — nymphe .... LIX Psilura monacha. . A8 Psithyres XLIX Psyché XLV Psyllides CX Pterophorides . . . CV Ptilinides . . . LXXX Ptilinus LXXXI Ptosima undecim- maculata 14 113 Puce -Spongieuse (La) Puce .. YI, LXYII — de terre 7 — de vigne 73 Puceron CX, 9 — des écorces 17 — des feuilles du Rosier 85 — des pousses du Rosier 90 — du Pêcher 42 — lanigère 44 — sanguin 44 Pucerotte 7, 73 Pulvinaria vitis. . . .72 Punaise VI — d'eau CYIII — des bois XIV, CYli — des choux CVII — des chrysanthè- mes 91 — des lits . . . CYIII — grise CVII — ornée CVII — terrestre CYIII — verte des jardins CVII pupe LUI, LYI Pygaera bucephala 13 pygidium addenda Pyrale CVI, 71, 75 addenda — de Florensac . . .71 — de la Vigne CVI, 71 — des pommes . . .31 — du Rosier 97 Pyralides CY, CVI, 40 Pyraîis ambiguella 75 — Bergmanniana .97 — vitina 71 Pyrophore . . . XLYII Pyrrhocoris apierus CYIII, CIX Rataillon 8 rectum ... XX X VU Réduve XIY — masquée CYIII Réduvides . . . CYIII Reduvius personatus CYIII reproduction XXXIX Reptiles Y respiration . . XX X Y Retinia huoliana 54 Retinia resinella . . .54 — iurionana 54 Rhinomacer viola- ceus 25 Rhipiphore para- doxal LXXXII Rhipiptères LXYI Rhopalocères . . Cil Rhynchite bleu. . . .25 — du Bouleau, . . .25 Rhynchites LX XXIII — alni 25 — betuleti 25 — caeruleus 25 — conicus 25 Rhvnchophores LXXXIII Rhynchotes . . , CVII Rhyna XLIII, XCVII Richard LXXIX, 49 Ronge-bois 67 Rongeur de l'Orme (grand) 92 — du Pin (grand) 50 rostre XIV, LXXXIII, CVII Rostrifères LXXXIII Rouleur 25 Rousset 39 sabre XLIV Saissetia oleae CXII S ami a Cynthia 99 Sangsue Y Saper da car char ias 68 — marginella 79 — scularis 15 Saperde à échelons 15 — chagrinée 68 — marginée 79 Satiirnia Cynthia 99 — pyri 18 Sauterelle YI, LUI. LXXXIX, 87 — verte (grande) LXXXYIII, XCI, CX Sauterillot . LXXIX Scarabéides LXXYII Scaurus LXXXI Schizoneura lanigera 44 Scoliides IC Scolyte de l'Olivier 29 — dé l'Orme (grand) 92 — du Figuier ... .29 — du Prunier 32 Scolytides LXXXIV Scolytus casianeiis 32 — destructor 92 — ensifer 92 — Geoffroyi 92 — mali 32 — muUisîriaîiis ...92 — niiidulus 32 — oleae 29 — pruni 32 — pygmaeus 92 — Pyr- 32 — scolytus 92 — ulmi 92 Scorpion YI, YIî, LXXIV scutellum .... XYIII Serrieornes LXXIX Sesia iipuliformis 20 Sésie apiforme XLVÏII, 68 — Frelon CIII — tipuliforrne CIII. 20 Sésiides CIII Silpha opaca 80 Silphe de la Bette- rave 80 — opaque LXXY. 80 Silphides LXXY Simulides ... CXIV Siphonophora rosae 90 Sirex XLIII — commun 47 — géant 47 — gigas 47 — juvencus 47 Siricides IC Sitar is L XXIII LXXXII — humeralis . . LYII Sitona lineatus .... 1 addenda Sitone rave 1 Sitones .. . LXXXIII Sitophilus granarius 83 Sitotroga cerealella cm, 83, addenda Smynthurus LXYII soldat XXXIX sonde XLIII sous-Ordre . . . LXIII Sphégides CI Sphex XLII Sphingides CI, CIII Sphinx CI Spongieuse (La) 2 S stade larvaire - Vanessa levana. 11 stade larvaire . . . LU Staphylin odorant LXXIV staphylinides LXXIII, LXXIV Siauronotus Maroc- canus LXXXIX. 85 stemmates .... XXX Stenopteryx CXIII, CXIV sternum X stigmate=î . . . XXXV Stilpnotia salicis ..61 Siracliia ornata CVII Stratiomyides CXIV Strepsiptères LXIII, LXVII Strongylosoma pal- lipes 76 stylet XLI suisse CVIII support XLI suture élytrale addenda Synanthedon tipuli- formis 20 Syrpliides ... CXIV système musculaire XXXVIII — nerveux . . XXVI Tabanides CXIII. CXIV Tachinaires ... CXV Taïocebo 8 Taon ... L. CXIII Taragnon 41 tarière XLII Tarrette 8 tarse , XXIII Taupe-grillon 8 Taupin LXXIX Taures-bourrues . . .70 Teigne de la cire CVI — de la farine CVI — de la grappe 75 — de la pomme de terre 78 — de la résine 54 — des blés CIII — des fourrures CVII — des grains .... .83 — des pois verts . 9 — des vêtements CVII — du Lilas 89 Teigne du Poireau . 2 — du Pommier ... 24 Teignes CVI Téléphores. . LXXX Téléphorides LXXX Tenebrio molitor LXXXI Tenebrioniens LXXXI Tentiirède compri- mée 23 — de la Rave .... 1 — du Poirier 19 — du Rosier 98 Tenthrédides IC i Thentliredo adembra- ta 19 — clypeata 38 — compressas 23 Termes lucifugus XCIV Termite à cou jaune XCII — lucifuge XCIII, XCIV Termites XCII. XCIII tête X Tétramères. . . LXXI Thaumetopoea pityo- campa 46 — processionea . ... 64 thorax XVI Thrips LXVII, 83 Thysanoptères LXIV, LXVI, LXVII Thysanoures LXIV, LXVI, LXVII tibia XXIII Tigre du Poirier . .36 Tinea alliella 2 — ombiguella 75 — granella 83 — omphaciella ... .75 — pellionella CVII — pomonella 31 — syringella 89 Tinéides CVI, CIII, CV, 40 Tingides CVIII Tingis pyri CVIII, 36 Tipula oleracea .... 2 addenda Tipule des jardins . 2 Tipules CXIV Tipulides CXIV Tique du Chien VI, VII Tiquet 7 Tizi 74 Tomicus pinasiri 50 — piniperda 45 — sexdentatus ....50 Toque-maillet LXXIX Tordeuse de Berg- mann 97 — de la grappe CV — des bourgeons du Pin 54 — des pousses du Pin 54 — verte du chêne 65 Tordeuses . . . CV, 40 Tortricides . CV, 40 Tortrix ambigiiana 75 — Bergmanniana .97 — contaminana. . . .4it — Holmiana 40 — luteolana 71 — nebritana 9 — omphaciana . . . .75 — Piller iana 71 — pomonana 31 — proximana 9 — rosana 97 — Roserana 75 — tenebrosa 9 — variegana 40 — viridana 65 Tortue verte 4 Tourniquet. . LXXIV trachées XXXVI Trichophaga tapet- zella CYll Trimères LXXI Triongulin LVIII Tripoxylon. . . XCVII trochanter . . . XXII Trochilium ap if or me cm trompe XV tube digestif XXXVII tubes de Malpighi XXXVIII Tuniciers V Turc LXXVII Urbec 25 vaisseau dorsal XXXVII Valgue hémiptère . 6 Valgiis hemipterus . 6 Vanessa levana . . LI 115 Vanessa prorsa - Zygènides. Vanessa prorsa . . . LI Vanesse XXIV, LUI ventricule chylifique XXXVII Ver à tête noire 71 — blanc . . LXXVII — coquin 75 — court 3 — de cuir 2 — de farine LXXXI — de la Vigne . . .71 — des pommes . . .31 — d'Eté 71 — de vendange , . .75 — du Pommier ...39 — fil-de-fer LXXIX — gris 3 — limace 19 Ver luisant LXIX, LXXX Ver puant 67 — rouge 75 — rouge du bois .67 — solitaire V Vertébrés V Vésicants .. L XXIII, LXXXII Vespa crabro XCVIII — germanica XCVIII — vulgaris XCVIII Vespides . . . XCVII, XCVIII viviparité . XXXIX volet XXXIV Vrillette LXXXI vue XXX Xénos LXVI, LXVII Xestobium tessella- tum LXXXI Xyleborus dispar LXXXV Xylocope . . . XCVII Xylophages LXXXIV yeux XXX Zabre bossu LXXII Zabrus LXXII Zeuzera aesculi ... .88 — pyrina 88 Zeuzère du Marron- nies 88 Zig-zag (Le) 28 Zygènides CIII Table des Matières. Page Introduction III Chapitre I: Place des Insectes dans le règne animal V Chapitre II: Organisation des Insectes 1 Enveloppe du corps IX 2 Division du corps et organes ex- térieurs X 3 Système nerveux et organes des sens XXVI 4 Respiration XXXV 5 Circulation XXXVI 6 Digestion XXXVII 7 Système musculaire XXXVIII 8 Reproduction et armures génitales XXXIX 9 Sécrétions XLIV 10 Mimétisme et homochromie . . XLVII 11 Différences sexuelles extérieures. XLIX Chapitre III: Développement et Méta- morphoses des Insectes .... LU Chapitre IV: Classification des Insectes LXII Chapitre V: Mœurs des Insectes . . . LXX 1 Coléoptères LXX 2 Orthoptères LXXXVII 3Névroptères XCII 4 Hyménoptères XCV 5 Lépidoptères C 6 Hémiptères GVII 7 Diptères CXIV 8 Ordres secondaires CXV Destruction des Insectes nuisibles .... CXVI Planches en Couleurs et notices 1 à lOO Addenda 101 Index alphabétique des noms scientifiques et vulgaires et des synonymes français et étrangers 106 ?m lECHEVIlLItR, Eter, 12, Rue de tenon. PUBISr (oXôKsXôXsXsXâXs)®®®®® ®<2)(^ ®®<2)®(2XSX2)®®<2XS)®<2) FAUNE DE FRANCE Torne I: LES ECHINODERMES par R. KOEHLER Professeur à la Faculté des Sciences de Lyon 1921. 1 volume gr. in 8^ de 210 pages. 153 figures . . 25 fr. Tome II: LES OISEAUX par PARIS Professeur à la Faculté des Sciences de Dijon 1921. 1 volume gr. in 8**. 406 pages avec 440 figures . 40 fr. 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