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This BOOK may be kept out TWO WEEK S OXLY, and is subject to a fine of FIVE CENTS i, day thereafter. It is due on the day indicated below:

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LES MALADIES PARASITAIRES DES PLANTES

M. NICOLLE ET J. MAGROU

(DE l'institut pasteur)

LES MALADIES

PARASITAIRES

DES PLANTES

(INFES TA TION - INFECTION)

MASSON ET G^« EDITEURS

LIBRAIRES DE l'aCADÉMIE DE MÉDECIXE

120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS

=-= 1922 ======

rr Tous droits de Traduction r= de Reproduction et d'Adaptation = réservés pour tous pays. =

Copxjright 19?t ^=Masson et C'

LES MALADIES PARASITAIRES DES PLANTES

AVANT-PROPOS

Le médecin qui a approfondi l'étude des mala- dies parasitaires [largo sensu] de l'homme sur- tout s'il connaît l'essentiel des affections animales de même nature -- ne peut échapper au besoin d'acquérir une série de vues d'ensemble. Qu'y a-t-il au fond de tous ces symptômes et de toutes ces lésions; à quoi se réduit l'action de cette infinité de parasites et la réaction des organismes envahis; quel sens exact ont les expressions : virulence, immunité et tant d'autres, que l'on emploie avec une incroyable facilité? Comment répondre et ne généraliser ni trop ni trop peu? En interrogeant toutes les « pièces du procès » ; en considérant non seulement la pathologie des animaux supé- rieurs, mais encore celle des animaux inférieurs et surtout celle des plantes. On peut le dire sans exa- gération : pas de Médecine générale, si l'on ignore ce qui se passe dans le monde végétal. Il^^(^iJ^h

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alors, qu'un « bon » livre de phyLopalhologie résoudra facilement la question. Or, un tel livre n'existe pas; nous entendons par un ouvrage, bref et assez complet cependant, conçu avec l'es- pril proprement médical (qu'on ne voie pas une critique, aussi malveillante que peu déguisée, des publications actuelles sur les affections des plantes; rien de plus éloigné de notre pensée). Le livre désiré faisant défaut, il a fallu l'écrire. Nous espé- rons avoir ainsi satisfait, en même temps que la nôtre, la curiosité de beaucoup de savants : méde- cins et vétérinaires, dont nous parlons la langue; biologues, de diverses " directions », qu'intéresse ce qu'on eût appelé jadis, si heureusement, V « his- toire naturelle » des parasites; phytopathologues, enfin, auxquels, en échange des documents pré- cieux qu'ils nous ont fournis, nous proposons un plan que nous croyons nouveau et des vues per- sonnelles qui ne sauraient les laisser indifférents.

D'ailleurs, l'expérience est déjà faite; plusieurs de nos amis, médecins ou « naturalistes », qui ont pris connaissance du manuscrit, en affirment l'in- térêt; MM. les Professeurs Marchai, xMoUiard et Foëx, de leur côté, après lecture, nous ont mani- festé leur approbation et donné d'utiles avis, dont nous sommes heureux de les remercier.

Voici maintenant, les principes suivis dans la composition de notre ouvrage. Rassembler le plus grand nombre possible de matériaux. Après exa- men critique, rejeter tous les documents incom-

DES PLANTES

plets OU suspects. Parmi les données utilisables, faire une seconde élimination, afin d'éviter un encombrement stérile et ne retenir que les mala- dies, soit très importantes, soit très instructives [nous serions donc volontairement incomplets) . Clas- ser les affections des plantes, suivant la nature des parasites qui les engendrent; puis, dans chaque groupe ainsi établi, répartir les diverses maladies en s'inspirant de l'observation clinique. Donner alors une interprétation claire et raisonnable du mécanisme de chaque affection, de chaque groupe, de la totalité des maladies végétales. Nous avons été excessivement brefs sur les caractères des para- sites (et de leurs hôtes), écrivant un livre de patho- logie, non un traité d'histoire naturelle. Ajoutons encore que notre ouvrage concerne les maladies « spontanées » ; parmi les maladies « expérimen- tales », seront seules envisagées celles qui repro- duisent fidèlement les premières ou en éclaircis- sent le mécanisme.

Quelques définitions indispensables et nous entrerons, comme l'on dit, m médias res.

Certains êtres vivants se nourrissent exclusive- ment de substances inorganiques, telle la majorité des plantes et diverses bactéries; on les appelle souvent autonomes.

D'autres, les saprophages, utilisent, pour leurs besoins, la matière qui a vécu.

Les derniers, auxquels convient le nom de bion- lophag'es (employé par quelques auteurs), s'alimen-

MALADIES PARASITAIRES

tent aux dépens d'organismes étrangers. Le mode de vie correspondant est dén-ommé prédatisme ou parasitisme, suivant, aime-t-on à répéter, que l'agresseur « dévore ou exploite l'être auquel il s'en prend » : formule commode, mais un peu imagée et très insuffisante. On ajoute, habituelle- ment, qu'il existe tous les intermédiaires entre le « prédatisme » et le « parasitisme «, ce qui diminue la valeur de la distinction.

Les parasites se relient, cela va sans dire, aux prédateurs par leur action spoliatrice; action par- fois encore purement mécanique, mais d'ordinaire bien plus complexe. Ils s'en différencient profon- dément par toute une série d'effets, liés à des sécrétions spécifiques : empoisonnement local ou général, irritation de nature variée, digestion des éléments cellulaires ambiants.

On doit donc nommer maladie parasitaire, l'en- semble des altérations anatomiques et fonction- nelles qu'engendre un parasite chez un être vivant.

Encore quelques remarques. On se sert généra- lement du mot infeslation en matière de « gros » parasites et du mot infection en matière de parasites « microscopiques », pour désigner l'état de l'organisme envahi. Nous respectons cet usage, mais il semble que le terme infection conviendrait très bien pour tous les cas. Nous sommes con- traints d'employer couramment des expressions telles que : moyens d'attaque, moyens de résis- tance, faute de pouvoir les remplacer par des

DES PLANTES

termes tels que : mode d'action, mode de réaction, plus scientifiques mais infiniment trop généraux. Il faut, avant tout, être compris. ' Pour ce qui concerne les caractères généraux des enzymes (ou diastases) et des toxines, dont on parle à chaque instant dans cet ouvrage, nous renvoyons au livre de l'un de nous, « Antigènes et Anticorps », 1920. Nous tenons à remercier ici notre éditeur, M. Masson, de la confiance qu'il nous a témoignée, en acceptant un ouvrage quelque peu inattendu et en le présentant avec son soin habituel. Après mûre réflexion, il a paru, à M. Masson et à nous, indispensable de sacrifier les figures (que nous possédons toutes), afin de rendre le livre plus abor- dable, surtout au monde des étudiants. Du reste, les descripfions nécessaires se trouvent dans le texte et ceux qui ont lu ce texte n'ont pas été arrêtés par le manque d' « illustration ».

M. NIGOLLE J. MAGROU

I

MALADIES DES PLANTES DUES AUX ANIMAUX

Les végétaux ne sont attaqués que par des métazoaires, sauf l'unique exception suivante.

Un flagellé, le Leptomonas Davidi (Lafont), habite le latex de diverses euphorbes, en des points variés de la zone tropicale; on le rencontre également en Portugal. Le parasite peut atteindre toutes les parties des plantes sensibles, mais il offre une tendance particulière à se limiter. Son pouvoir pathogène semble réel, quoique variable. La maladie naturelle paraît transmise par les hémiptères ; la maladie expérimentale peut-être repro- duite par eux (Bouetet Roubaud) ou par inoculation directe de suc infecté (Noc et Stévenel) Laveran et Franchini ont apporté de récentes contributions à la flagellose des euphorbes; nous ne pouvons malheureu- sement insister davantage sur le sujet.

Nous ne dirons que quelques mots des altéra- tions que déterminent les métazoaires chez les végétaux inférieurs.

Chez les algues (surtout marines), des nématodes, des rotifères et même des copépodes peuvent déterminer des excroissances; on a vu parfois la moule commune en produire (fucus). Les poly pores offrent éventuelle- ment des nodosités dues aux uématodes ou aux dip- tères. Les acariens infestent, dans certains cas, les lichens. Les bryophytes sont assez souvent attaqués par

MALADIES PARASITAIRES

les nématodes (galles en artichaut) ; les ptéridophytes, par les acariens, les hyménoptères et, plus fréquem- ment, les diptères, qui les détruisent ou y provoquent la formation de cécidies.

// ne sera question, maintenant, que des mala- dies des phanérogames.

Eliminant les prédatem'S sans intérêt, tels que les escargots et limaces, nous devrions examiner, en allant des êtres les plus évolués aux êtres les moins évolués (comme nous avons cru devoir le faire, systématiquement, dans cet ouvrage) : les acariens, les insectes et les nématodes. La néces- sité d'éviter des redites nous oblige à faire pré- céder l'étude des acariens de celle des insectes.

MALADIES DUES AUX INSECTES

INSECTES PARASITES EN GÉNÉRAL

Nombre d'insectes se nourrissent de tissus végétaux ; d'une manière générale, ce sont de simples prédateurs et il semble que nous pour- rions les éliminer de notre travail. Deux raisons nous conduisent à les y maintenir : d'abord, cer- tains d'entre eux passent toute leur vie sur la plante attaquée,, ce qui leur donne vraiment figure de parasites; en second lieu, les destructions, opérées par les prédateurs, constituent de vérita- bles expériences, qui nous montrent comment les végétaux souffrent quand tel organe se trouve, totalement ou partiellement, brutalement ou len- tement supprimé. Les notions, ainsi acquises, offrent le plus grand intérêt.

Beaucoup d'autres insectes sucent le contenu cellulaire; ils demeurent sur les plantes durant toute leur existence. Ces spoliateurs, dont l'action est du reste plus complexe qu'on ne le croit communément, représentent de vrais parasites : nulle contestation là-dessus.

MALADIES PARASITAIRES

En face des phytophages (prédateurs et spolia- teurs), se groupe la masse des insectes qui pro- duisent des galles (ou cécidies) : insectes cécido- gènes, caractérisés par la. réaction qu'ils déter- minent et utilisent. Notons, sans tarder, que, dans un même genre, on rencontre, communément, des espèces phytophages et des espèces cécidogènes.

Les insectes sont parasites à l'état adulte et surtout à l'état de larve. Certains n'attaquent qu'une seule espèce de plantes; d'autres, des espèces diverses, parfois même excessivement variées. L'existence de deux hôtes successifs peut représenter la condition sine quci non de l'évo- lution complète des parasites.

Ceux-ci offrent souvent des particularités inté- ressantes, quant à leur forme et à leur reproduc- tion. De telles particularités ne sont pas spéciales au parasitisme, mais elles s'y rencontrent avec une fréquence indéniable. Nous les rappellerons briè- vement.

FORME

Les adultes présentent, dans certains cas, le phénomène du dimorphisme sexuel, qui atteint son maximum chez les coccides, la femelle se transforme en un corps globuleux sans caractères, véritable sac à œufs. On sait que les coccides demeurent immobiles pendant la majeure partie

DES PLANTES 17

de leur vie, fixés aux parties dont ils sucent les liquides.

Les larves des hémiptères ne diffèrent guère des adultes que par l'absence d'ailes. Pour les autres familles, elles offrent des aspects fort variables, en relation avec leur mode dexistence. Chez celles qui évoluent librement sur les parties aériennes, c'est le type classique de la chenille. Chez celles qui mènent une vie libre dans le sol, à l'abri de la lumière, les pattes sont courtes et les mouvements lents : on connaît « le ver blanc », lourd, mou et gras. Chez celles qui habitent les tissus végétaux, le caractère vermiforme s'accuse de plus en plus : les pattes s'effacent, les yeux s'atrophient puis disparaissent, la tête devient in- distincte. Les larves des muscidés^ plongées dans la pulpe des fruits, constituent le type le plus dé- gradé de la série.

REPRODUCTION

Les insectes parasites jouissent souvent d'une incroyable Jécondité. La parthénogenèse, très répandue, favorise cette multiplication et la vivipa- rité, assez commune chez certains groupes, en accélère encore la vitesse.

NicoLLE et Magrou. M. P. des plantes.

18 MALADIES PARASITAIRES

PARTHENOGENESE

Elle se caractérise par le développement de l'ovule non fécondé et assure une prolifération intense, dans les conditions favorables de tempéra- ture et de nutrition. Le plus souvent, elle fait place à la gamogénèse, dans les circonstances inverses, mais on la voit parfois persister indéfiniment.

La parthénogenèse, accidentelle chez plusieurs espèces, représente unpA<?;?omèwe7iorma/chez beau- coup d'autres Nous en citerons quelques exemples, regrettant notre brièveté sur ce sujet intéressant, mais étranger au plan de nos études actuelles.

Cr 'lipides cécidogènes.

Chez les Bhodites, la reproduction sexuée demeure exceptionnelle et semble même manquer pour certaines espèces. La raison en est bien simple : rareté ou absence des individus mâles. Chez d'autres cynipides, on observe le curieux phénomène de la parthénogenèse cyclique régu- lière (Adler) : la forme agame éclot de l'automne au printemps, la forme sexuée au printemps ou en été. Ces deux formes, tellement dissemblables qu'on les avait jadis classées dans des genres séparés (nouveau type de dimorphisme), déter- minent, sur le même hôte, des galles dissemblables comme aspect et souvent comme situation.

DES PJ.AXTES

Voici 3 exemples classiques.

La Biorrhizaaptera, forme agame, sort, soit à la fin de l'automne, soit au début de l'hiver, de cécidies ligneuses, ovales ou rondes, développées sur les racines des chênes. Elle pique les bourgeons, engendrant ainsi des galles sphériques pluriloculaires, d'où sortent, soit à la fin du printemps, soit au début de l'été, les sexués de la Biorrhiza pallida. La lemelle fécondée dépose ses œufs dans les racines ; les cécidies ligneuses se dévelop- pent et le cycle recommence.

En automne et en hiver, les individus agames de la Drifophanta folii sortent de galles arrondies, unilocu- laires et d'un jaune verdâtre plus ou moins teinté de rouge, situées à la face inférieure des feuilles des chênes. Ces individus déposent leurs œufs dans les bourgeons, engendrant ainsi des cécidies en artichaut, uniloculaires, veloutées et d'un violet foncé, d'où sortent au printemps suivant les sexués de la Dryo- phanta Tascheiibergi. La femelle fécondée dépose ses œufs à la face inférieure des feuilles; les galles en cerise se développent et le cycle recommence.

Les cécidies du Neuroterus lenlicularis sont circu- laires, très légèrement coniques, d'un jaune blanchâtre ou rougeâtre et ornées de poils roux, disposés en étoiles. Elles siègent à la face inférieure des feuilles des chênes. Au printemps, sortent des individus agames, qui vont pondre sur le pédoncule des chatons mâles, engendrant ainsi des cécidies sphériques, uniloculaires, qui res- semblent à des grains de raisin. Au printemps, sortent les sexués du Neuroterus baccarum. La femelle dépose ses œufs sur la face inférieure des feuilles; les galles circulaires, ornées de poils, se développent et le cycle recommence.

Pucerons cécidogènes.

Dans les conditions favorables, la parthénoge- nèse paraît indéfinie; Slingerland a pu obtenir

20 MALADIES PARASITAIRES

ainsi plus de 90 générations agames. La repro- duction agame peut se doubler de viviparité, mais tel n'est pas le cas pour les exemples que nous allons rapporter.

Phylloxéra des vignes américaines. Au printemps, on voit sortir de Vœuf d'hiver, caché dans l'écorce des ceps, une femelle parlhénogénétique aptère, la fonda- trice. Celle-ci gagne les feuilles, y devient galiicole et donne naissance à 6-7 générations également agames, aptères et gallicoles. A la fin de la belle saison, les gallicoles de la dernière génération descendent vers les racines et deviennent des radicicoles. Leurs géné- rations, toujours aptères et agames, se succèdent sur les racines, déterminant les nodosités caractéris- tiques.

En août et septembre, certains radicicoles se trans- forment en femelles ailées qui pondent, sur les parties aériennes, les œufs d'où proviennent les sexués. La femelle fécondée dépose un seul œuf (œuf d'hiver) dans l'écorce et le cycle recommence. Les ailées peuvent disperser au loin la maladie.

Evolution sur les vignes européennes. Il résulte des recherches des auteurs italiens (Grassi et ses élèves) que, sur les vignes européennes, le cycle évolutif se trouve le plus souvent amputé de toute sa partie épigée : ailés, sexués et gallicoles des feuilles sont supprimés. L'œuf d'hiver n'est que très rarement pondu. Les générations gallicoles sont exceptionnelles ou abortives. La reproduction parthénogénétique indé- finie radicicole constitue la règle.

Nous avons dit que la présence de deux hôtes était parfois indispensable pour le développement complet des insectes parasites. Citons quelques exemples classiques, dans lesquels le cycle, tantôt

DES PLANTES 21

complet, tantôt incomplet, coïncide avec la parthé- nogenèse.

Cycle du Cynips Calicis. (Cycle régulier).

En avril, la femelle agame pond sur les bourgeons mâles du Ouercus cen^is, engendrant de petites galles coniques (formées aux dépens d'une moitié d'anthère), qui sont mûres en mai. Il sort alors des sexués (Andri- ciis cerris), jadis classés dans un autre genre. Les femelles fécondées pondent entre le gland et la cupule des jeunes fruits du Ouercus peduncula fa, engendrant des cécidies tronc-coniques, ligneuses, à 5-8 carènes, dont la chambre larvaire est précédée d'une anticham- bre ouverte, cécidies qui se détachent au printemps suivant (quelquefois au printempsde la troisième année seulement). Il en sort des femelles agames. Elles pon- dent sur les chatons mâles du Quercus cerris et le cycle recommence.

Cycle des Chermes (Adelges).

(Cycle, complet ou non, avec parthénogenèse Blo- chman, Dreyfus, Chlodkowski, Marchai. Nousrenvoyons aux intéressants travaux de ce dernier, pour les nom- breux détails qu'il nous faut omettre ici).

Chermes pini. La rcice indigène se reproduit indé- finiment, par voie agame, sur le pin. La race orientale offre une évolution complète, dont voici le résumé.

Sur le Picea orientalis, naît la fondatrice, venue d'un œuf fécondé; elle engendre des femelles parthénogéné- tiques, aptères comme elle, qui produisent des galles en ananas. Il en sort des émigrantes ailées, allant sur le pin et donnant naissance aux exilées (aptères), les- quelles hivernent et engendrent, lors du printemps, les sexupares . Celles-ci retournent sur le Picea et donnent naissance aux sexués. Les femelles fécondées pondent

MALADIES PARASITAIRES

des œufs, d'où sortiront les fondatrices et le cycle recommence.

La race indigène dérive certainement de la race orientale; en l'absence de l'hôte, Picea orientalis, elle a perdu le mode de reproduction sexué.

Chermes strobi. La race indiejène se multiplie indé- finiment par voie agame sur le Piniis strobiis. La race américaine donne vraisemblablement des sexués sur le Picea nigra.

Chermes Nùsslini. Parthénogenèse sur Abies; sexués sur Picea orienlalis. (Le Chermes piceœ, a repro- duction indéfinie sur Abies, dérive sans doute du Cher- mes Niisslini) .

INSECTES PHYTOPHAGES

ENUMÉRATION {PRINCIPAUX TYPES]

Diptères. (Tipulides et cécidomyies).

Ils ne sont dangereux qu'à l'état larvaire.

Les femelles pondent : dans le sol; sur les feuilles, tiges, bourgeons, fleurs, fruits (quelquefois, dans la peau d'un fruit mouche des oranges).

Les larves rongent: les feuilles, racines, tiges herba- cées, bulbes. Elles peuvent pénétrer dans les fruits mûrs (mouches des cerises et des olives} et se nourrir de leur pulpe.

Hémiptères (hornoptères).

Les phytophtires (poux des plantes), à l'état larvaire et adulte, absorbent les sucs des feuilles, tiges, racines, bourgeons, fruits. Ils comprennent sui-toul les aphides

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(pucerons) et les coccides. Les pucerons causent d'énormes dégâts chez les plantes les plus variées. Les cochenilles ne sont pas moins redoutables. Citons, parmi elles, les Aspidiolis de divers arbres fruitiers, la Diaspis pentagona du mûrier, la cochenille blanche de la vigne, le Lecaniiim de l'olivier (le « miélat » de ces deux derniers constitue un excellent milieu de culture pour la fumagine), VIceri/a purchasi, couvrant divers arbres de taches neigeuses et détruit par le Novius car- dinalis (originaire, comme lui, de l'Australie et importé pour en avoir raison).

Lépidoptères.

Ils ne sont dangereux qu'à l'état larvaire.

Les femelles pondent sur les diverses parties des plantes.

Les larves rongent : les tiges hei^bacées, feuilles, fleurs, bourgeons, jeunes pousses, racines (ver gris). Elles peuvent pénétrer dans les graines (alucite), feuilles (teigne du poireau), fruits (pyrales, Cochylis, Eiidemis), tubercules (teigne de la pomme de terre), tiges herbacées (pyraledumaïs), bois (cossus ronge-bois, zeuzère du marronnier, sésie apiforme) et détruisent peu à peu ces diverses parties. Les chenilles demeurent souvent 2-3 ans dans le bois.

Htjménoptères. (Tenthrédinides et urocérides.)

Les femelles pondent : sur les feuilles et les écorces ; dans les feuilles (lophyres), les tiges herbacées (cèphe des chaumes), les bourgeons (cèphe commun).

Les larves^ nées à la surface des plantes, rongent les feuilles et les pousses ou pénètrent dans le bois et le minent [Sirex). Les larves, nées dans les feuilles, les liges, les bourgeons, les détruisent peu à peu.

24 MALADIES PARASITAIRES

Coléoptères.

Ils sont dangereux à l'état adulte et surtout à l'état de larve.

Les adultes rongent les feuilles, bourgeons, fleurs, grains, jeunes pousses, tiges herbacées. Certains creu- sent des galeries entre le bois et l'écorce et même en plein bois.

Les femelles pondent : dans le sol (hanneton) ; dans les tiges herbacées (saperde grêle), les bourgeons (antho- nomes), les fruits (charançon des noisettes); entre le bois et l'écorce ou dans le bois (scolytides) ou : sur les feuilles, bourgeons, fruits, écorces.

Les larçes, nées dans le sol ou à la surface des plantes, rongent les feuilles, bourgeons, fleurs, racines (ver blanc) ou pénètrent dans les feuilles (orchestes), graines (bru- ches), racines (charançon de la carotte), écorces (buprestes), bois (cérambycides). Les larves, nées dans les fruits, graines, écorces, bois, les détruisent peu à peu. Elles peuvent demeurer dans le bois plusieurs années (2-5 ans, selon les espèces).

Certains groupes de coléoptères, habituellement saprophages, deviennent parfois phytophages (sil- phides). Certains autres, parasites des arbres récemment abattus ou affaiblis, s'attaquent ensuite aux arbres vigoureux (scolytides) .

Orthoptères.

Les acridiens, jeunes et adulles, dévorent tout ce qu'ils rencontrent; chacun connaît leurs méfaits.

EFFETS

Nous distinguerons, à cet égard, les prédateurs et les spoliateurs. Ces derniers sont surtout repré-

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DES PLANTES 25

sentes par les hémiptères; les premiers, par la majorité des autres insectes.

PRÉDATEURS

Les lésions produites, peu intéressantes en elles- mêmes, retentissent sur le développement et la reproduction des végétaux attaqués ; elles amènent souvent aussi la mort des plantes ou organes jeunes. Affaire de siège, d'étendue et de rapidité. La marche des accidents se compte, suivant les cas, par jours, par semaines, par mois, par années.

Lésions des feuilles.

D'autant plus graves qu'elles surviennent plus près du début de la végétation.

Chez les espèces herbacées, la dénudation totale entraîne souvent la mort : l'individu atteint se dessèche bientôt. Ladénudationaccentuéeengendre un état chétif de la plante, avec diminution de la quantité des fruits, qui n'arrivent pas d'ordinaire à maturité; avec atrophie des racines et tuber- cules, qui demeurent pauvres en amidon et en sucre.

Chez les végétaux ligneux jeunes, la dénudation totale ou très marquée peut amener une dessicca- tion rapide des pousses, suivie de la mort de cel- les-ci. Chez les arbres adultes, les rameaux ne périssent point ; ils se couvrent de nouvelles

26 MALADIES PARASITAIRES

feuilles, soit pendant l'été, soit l'année suivante, selon que la perte a eu lieu tôt ou tard et, aussi, selon l'espèce affectée. Mais les fruits manquent ou avortent, les nouvelles feuilles restent clairse- mées, les pousses ultérieures débiles et peu abon- dantes, le bois mince. La dénudation renou- velée peut tuer la plante.

Mécanisme. La perte des feuilles supprime l'élaboration de la sève et, partant, la formation des réserves. On comprend donc qu'elle soit très grave au printemps et relativement peu en été. En été, la formation de l'anneau ligneux a pris fm, les bourgeons de l'an suivant sont constitués, les réserves emmagasinées.

Lésions des fleurs^ fruits, graines.

Sans retentissement général.

Fleurs. Selon les cas, destruction ou arrêt de développement.

Fruits. De même. Parfois, la croissance con- tinue un certain temps (éventuellement accentuée au début), mais la chute précoce demeure inévita- ble. Les graines avortent.

Graines. Selon les cas, elles ne germent pas ou donnent des plantes naines, qui meurent vite.

Lésions des i^ameau.x.

{Végétaux ligneux). Les jeunes sujets peu- vent succomber aux lésions étendues des rameaux,

DES PLANTES

parfois même en peu de temps. Les adultes résis- tent. Si, cliez eux, la lésion est grave, on voit, au- dessus d'elle, les feuilles tomber, le plus souvent après avoir jauni (ou rougi, quand il s'agit de résineux) ; la branche se dessèche ensuite et, après sa mort, un bourgeon adventice fournit le rameau de remplacement. Lorsque de nombreuses bran- ches ont péri et que la régénération s'opère nor- malement, l'arbre prend des aspects imprévus et souvent décrits. Si la lésion reste moins sévère, les rameaux ne meurent pas, mais souffrent ; leur souffrance se traduit parmi arrêt de développement plus ou moins accentué, la diminution des feuilles et des fruits, souvent par l'avortement de ces der- niers.

Mécanisme. Dans les parties situées au-dessus de la lésion, l'ascension de la sève brute se trouve soit arrêtée soit gênée, ce qui provoque une inani- tion totale ou partielle : mort ou état de souffrance. Dans les parties situées au-dessous, la descente de la sève élaborée se trouve, soit arrêtée, soit gênée; le pronostic qiioacl vilam est lié, pour le cas d'arrêt, à l'étendue des lésions et à la quantité des réserves disponibles.

Lésions des tiges herbacées et troncs ligneux.

Tiges herbacées. Chez les plantes annuelles^ la mort survient le plus souvent; ailleurs, les pieds restent chétifs et stériles. Chez les plantes invaces,

28 MALADIES PARASITAIRES

l'organisme résiste, le rhizome formera une nou- velle tige.

Troncs ligneux. Les lésions étendues sont souvent fatales chez les résineux : le sujet atteint dépérit peu à peu, perd ses aiguilles et succombe dans l'année. Les feuillus résistent mieux, mais montrent des signes non équivoques de maladie : bourgeons moins abondants, feuillage peu fourni, fruits plus rares. Cette déchéance progressive ne conduit que lentement à la mort.

Même mécanisme que précédemment.

Lésions des racines.

Chez les espèces herbacées, la destruction totale amène un flétrissement plus ou moins rapide, sui- vant la richesse en eau; la mort, fatale, peut sur- venir dans l'espace de quelques jours. La destruc- tion partielle permet quelquefois la survie.

Chez les végétaux ligneux jeunes, la destruction totale demeure très grave, la destruction partielle amène un état chétif des pousses, avec développe- ment médiocre des feuilles et des fleurs. Chez les végétaux ligneux âgés, les lésions étendues des racines ne sont guère le fait des insectes.

Même mécanisme que plus haut.

Lorsque les lésions ne provoquent point une mort rapide, des régénérations sont possibles, comme nous l'avons vu. L'étude des divers modes de

DES PLANTES 29

cicatrisation des blessures (formation d'assises subéreuses^ de cals ou de bourrelets) sort de notre élude. Par contre, nous devons rappeler que tout traumatisme ouvre la porte aux parasites les plus divers.

SPOLIATEURS

i\e qui caractérise surtout leur action, c'est la fréquence d'anomalies de développement, dans les- quelles nous refusons de voir des cécidies (galles organoïdes de Kiister), De quoi s^agit-il réellement? Il s'agit d'un processas alrophique et d'une déchéance fonctionnelle, bien que l'on puisse noter, éventuellement, la multiplication de certaines par- ties et l'apparition de bourgeons adventices mais jamais la naissance de tissus nouveaux. Ce qui domine, c'est le « phénomène-tassement », don- nant le faux aspect d'hypertrophie, alors qu'il tra- duit simplement le « phénomène-réduction ». Les plantes atteintes languissent plus ou moins et demeurent souvent stériles. Examinons, avec quel- ques détails. Les entre-nœuds, arrêtés dans leur croissance, se ramassent sur une faible longueur et les parasites se trouvent ainsi abrités par la multi- tude des feuilles atrophiées et tassées, dont l'agglo- mération revêt des aspects très variés. Semblable « foisonnement » n'est pas rare non plus au niveau des sommités florales. Dans les deux cas, les feuilles ou les enveloppes des fleurs peuvent, tantôt s'affronter, tantôt se souder. Lorsqu'il s'y joint une

30 MALADIES PARASITAIRES

néoformation véritable et seulement alors on peut parler de galle. Les cécidies coexistent volon- tiers avec les anomalies dont nous venons de parler, mais une identité de cause ne doit jamais se con- fondre avec une identité de nature moins que jamais quand il s'agit de processus diamétralement opposés (atrophie néoformation).

Nous pensons que la spoliation se double souvent d'un empoisonnement général, aux sécrétions toxiques des parasites. Notre manière de voir s'appuie sur deux ordres de preuves. D'abord, l'absence fréquente de proportionnalité entre la gra- vité des accidents et les pertes subies. Ensuite, l'existence assez commune de lésions maculeuses au niveau des parasites, lésions manifestement nécrotiques, que l'action d'un poison peut seul expliquer.

Les spoliateurs, comme les prédateurs, peuvent amener la mort des plantes, dans un temps fort différent selon les cas.

MÉCANISME DE L'INFESTATION

ÉLECTIVITÉ DES PARASITES

Essentiellement variable. Certains détruisent des plantes très diverses, d'autres un nombre modéré de genres, voire d'espèces. Deux cécido- mjïes, absolument identiques sous tous les rapports,

DES PLANTES

attaquent : l'une le blé seul (mouche de Hesse), la seconde l'avoine seule (cécidomyie de l'avoine) ; c'est leur unique caractère distinctif (Marchai). L'instinct (sur lequel nous n'avons pas à nous expliquer ici, mais que nous admettons comme fait) guide les insectes et les larves libres; pour les larves qui naissent au sein des tissus et y demeu- rent jusqu'à leur transformation, l'instinct de la mère joue un rôle décisif, lors de la ponte. L'élec- tivité reflète la nature des besoins alimentaires, la voracité en mesure l'étendue.

SENSIBILITÉ DES PLANTES

Très variable également. Elle se relie aux ques- tions à' espèce, d'individu, d'âge, de fonctionnement (normal ou non). Elle diffère d'un organe à un autre, comme on le sait.

MOYENS d'attaque DES PARASITES

Prédateurs. (^e qui domine^ c'est, avant tout, la puissance de l'armature buccale. Mais d'autres agents peuvent se joindre à ce facteur mécanique ou même le remplacer. Ainsi, le cossus ronge-bois secrète une bave susceptible de ramollir les tissus ligneux; ainsi, les larves vermiformes de mus- cides, vivant dans les fruits, doivent produire des enzymes qui solubilisent le contenu et les parois cellulaires.

32 MALADIES PARASITAIRES

Spoliateurs. L'importance de la succion ne fait pas le moindre doute : le Dactylopius vitis saigne littéralement la vigne. L'importance de l'intoxication nous semble aussi peu niable. Nous en avons dit les raisons; ajoutons que, dans bien des cas, l'épuisement seul demeure incapable d'expliquer la gravité des accidents, comme le remarquent, brièvement mais nettement, certains auteurs. Il convient donc d'admettre que les deux causes s'associent diversement selon les circons- tances.

MOYENS DE RÉSISTANCE DES PLANTES

L'immunité naturelle des végétaux, mal connue en sa nature, apparaît comme liée, isolément ou conjointement : à la résistance matérielle des tissus, à l'absence de composés nutritifs appro- priés, à la présence de corps nuisibles (produits de désassimilation, notamment, s'accumulant, on le sait, dans la périphérie, donc aux portes d'entrée). Mais il n'existe pas de résistance absolue, car certains parasites peuvent, soit forcer les obstacles mécaniques, soit se contenter d'aliments qui parais- sent médiocres, soit encore rester indifférents devant les substances habituellement toxiques (ou les neutraliser).

Une fois attaquée, la plante ne saurait se défendre contre les prédateurs; on conçoit qu'elle résiste aux effets des spoliateurs si elle compense

DES PLANTES

ses pertes et si elle demeure insensible à l'action des poisons émis (ou les neutralise).

INSECTES CÉCJDOGÈNES

ENUMERATION (PRINCIPAUX TYPES)

Les chiffres que nous allons citer, pour fixer les idées, ont été établis par Ilouard (Zooeécidies de l'Europe et du bassin de la Méditerranée) et se rapportent aux galles vraies et aux « galles organoïdes ». Ils sont donc inexacts, si l'on admet notre point de vue.

Les diptères fournissent (actuellement) 486 es- pèces gallicoles, les hyménoplères 290, les hémip- tères 233, les coléoptères 113, les lépidoptères 59.

Diptères.

On rencontre près de 500 espèces chez les cécydo- myides (genres : Cecidomyia, Conlarinia, Dasyneiira, Mayetiola, Oligotrophus, Perrisia, Rhabdophaga, Rho- palomyia, notamment) et près de 70 chez les muscides (genres Tephritis et Trypeta, surtout).

Hémiptères [homoptères).

Les coccides, qui donnent rarement des cécidies chez nous, en déterminent beaucoup et de très compli- quées, chez les plantes d'Australie. Les aphides four- nissent près de 200 espèces (genres : Adelges, Aphis, Myzoxylus, Pemphigiis, Tetraneiira, avant tout). Les

NicoLLE et Maohou. M. P. des plantes. 3

34 MALADIES PARASITAIRES

psyllides sont représentés par plus de 40 espèces (genres Psylla et Trioza, principalement).

Lépidoptères.

On y l'encontre une cinquantaine d'espèces gallicoles, principalement chez les torlricides (genre Cochylis, notamment).

Hyménoptères.

Les cynipidcs fournissent environ 250 espèces (genres : Andriciis, Aiilax, Biorrhiza, Cyjiips, Dryo- phanta, Neurolenis, Rhodiles, notamment); les chalci- dides, une vingtaine (genres Isosloma et Blaslopfiaga^ surtout); les tenthrédinides, un peu plus (genre Pon- tania, entre autres).

Coléoptères.

On trouve peu d'espèces cécidogènes chez les buprestides, scolylides, cérambycides, chrysomélides; on en rencontre une centaine chez les curculionides (genres : Apion, Mecinus, Ceiitorrhynchus, principale- ment).

La femelle pond ses œufs sur les organes des végétaux ou dans leur intérieur. Celles des larves qui naissent extérieurement gagnent ou non les tis- sus profonds. Sur et dans les galles, les larves évoluent tantôt jusqu'à la nymphose (quand celle- ci doit avoir lieu), lantôt jusqu'à l'état parfait.

DES PLANTES

EFFETS ÉTUDE DES GALLES

Elle date de Malpighi. L'illustre savant en a décrit plus de 60 espèces ; il a indiqué clairement le mécanisme de leur formation, ainsi que les rapports du parasite et des tissus développés sous son influence. Contentons- nous de citer encore Réaumur et, parmi les contempo- rains : Schlechtendal, Hartig, Nalepa, Riibsaamen, Lacaze-Duthiers, Beyerinck, Thomas (créateur du mot cécidie), Kûster, Kieffer, Houard etMolliard.

(A) Siège.

Les galles occupent surtout les organes aériens, mais ne sont pas exceptionnelles sur les racines (agents : les ceutorrhynqueschez les crucifères, les biorrhizes sur les chênes, le phylloxéra sur la vigne). Les racines aériennes des Cattleya peuvent être atteintes par une cécidomyie, les rhizomes des chrysanthèmes par une rhopalomyie.

Les cécidies des feuilles et des bourgeons abon- dent; nous en avons cité et nous en citerons encore des exemples.

Les galles des tiges et des rameaux (bien étu- diées dans la thèse de Houard), offrent une extrême fréquence et traduisent l'attaque d'insectes très variés.

Les galles desjleurs sont relativement peu com- munes, celles des fruits charnus exceptionnelles, celles des Jruits secs moins rares.

MA LA DIE S PA RA SI TA IIŒS

(B) Forme.

La plus simple est représentée par les erineums, que nous étudierons avec les acariens. Puis vien- nent : les galles développées en surface et les galles développées en profondeur. Cette division, due à Kuster, bien qu'arbitraire, offre l'avantage d'être simple et claire.

GALLES DEVELOPPEES EN SURFACE

Enroulements et plissements. (Des enveloppes florales el siirloal des feuilles).

Grande variété de forme et d'étendue ; transition nette ou insensible avec les parties saines; cou- leurs diverses (normale, vert clair, jaune, rouge); bords soudés ou simplement accolés; épaississe- ment habituel des parties atteintes.

Les parasites siègent à la surface du limbe, dans la concavité de la volute, souvent tapissée de poils. D'ordinaire, la feuille est enroulée de bas en haut. Parfois, on la voit totalement repliée et la soudure de ses bords lui donne l'aspect d'une gousse, aspect particulièrement curieux chez les légumineuses, il est aux Perrisia. [Les Per- risia et les Pemphigus sont peut-être les deux genres qui déterminent le plus souvent l'enrou- lement des limbes].

DES PLANTES 37

Les cécidies dont nous venons de parler meurent, soit avec la feuille elle-même, soit auparavant.

Galles en bourse. {A peu près spéciales aux feuilles).

Le limbe, hypertrophié, se déprime en doigt de gant; la face supérieure bombe, affectant des aspects fort variés (sphérique, claviforme... éven- tuellement articulé ou rameux) et offrant volontiers des colorations anormales. La cavité de la poche ainsi produite regarde donc vers le bas; l'orifice d'entrée, étroit, est épaissi et fréquemment villeux. Des poils se rencontrent souvent aussi à l'inté- rieur, éventuellement garni de saillies. Nombre d'insectes engendrent des galles en bourse; celle du Pemphigus cornicularius peut acquérir 20 cen- timètres de long; nous retrouverons bientôt celles des Tetraneura (aunes).

Les cécidies dont nous parlons sèchent ou noir- cissent, avant ou après la mort des feuilles.

GALLES DÉVELOPPÉES EN PROFONDEUR

Tumeurs.

Elles siègent sur les racines, tiges, rameaux, pétioles et affectent, suivant les cas, l'apparence globuleuse, fusiforme, mamelonnée... Elles répon- dent à des néoformations, tantôt superficielles,

38 MALADIES PARASITAIRES

tantôt profondes; chez les premières, le parasite demeure extérieur et fait ainsi le diagnostic.

Les tumeurs, dues aux parasites superficiels, évoluent d'une façon différente suivant que l'atta- que est circonscrite et temporaire ou étendue et répétée. Dans le premier cas, le nodule s'efface après le départ de l'insecte et il ne reste aucune trace apparente de la maladie. Dans le second cas, les lésions s'accroissent et se compliquent. Ainsi dégénèrent les racines de la vigne, infestée par le phylloxéra et les rameaux du pommier, infestés par le puceron lanigère. Les tumeurs se fissurent; sur le bord des fissures, apparaissent des nouvelles nodosités, qui se trouvent dénudées à leur tour et ainsi de suite, pendant des années. On sait que l'infection secondaire par la JSeciria ditissima mul- tiplie fréquemment les dégâts du puceron lanigère.

Les tumeurs, dues aux parasites profonds, évo- luent très simplement. L'insecte sorti, la perte de substance se trouve limitée par une couche de liège et l'état normal se rétablit progressivement.

Productions plus différenciées .

Ce sont les galles au sens vulgaire du mot; le prototype est fourni par la «noix de galle », due au Cynips tinctoria. Leur nombre et leurs variétés défient toute description d'ensemble. Aussi nous bornerons-nous à rappeler quelques types clas- siques.

DES PLANTES 30

Cécidies des feuilles. Excessivement fré- quentes sur les chênes : sphériques, ovoïdes, len- ticulaires, réniformes, cylindriques, fusiformes... ; de couleur et de consistance très diverses; dues, le plus souvent, aux cynipides. Communes sur beaucoup d'autres plantes; citons : la galle sphéri- que de la Ponlania salicis du saule et la galle de VOligotrophus reaiimiirianus du tilleul. Cette der- nière se compose d'une production interne ovoïde, contenue dans une cupule (comme un œuf dans son coquetier) et l'abandonnant pour tomber sur le sol.

Cécidies des bourgeons. Excessivement fré- quentes, aussi, sur les chênes : en artichaut, en citron, encorne, sphériques, ovoïdes... ; de couleur et consistance très variéees; dues encore, le plus souvent, aux cynipides. Communes chez bien d'autres végétaux; rappelons les galles en ananas, que les Adelges déterminent sur les Plceas.

Cécidies des fruits. Chênes : galle de l'amande et de la cupule (cynipides). Figuier sauvage : galles arrondies et brillantes de la Blastophaga psenes. Pavois : galles de V Aiilax. papaçeris (fruit gonflé et déformé).

La Blastophaga psenes, qui infeste le fruil du figuier sauvage (caprifiguier) , paraît indispensable pour la fécondation du figuier cultivé et, surtout, pour l'obten- tion de figues savoureuses. Le procédé de la ^< caprifi- cation », connu de toute antiquité dans la zone médi- terranéenne, a été importe avec succès en Californie

40 MALADIES PARASITAIRES

Le Rhodites rosœ produit, sur les diverses par- ties du rosier, les cécidies chevelues que tout le monde connaît (bedeguars). Mentionnons sim- plement les galles des fleurs et rappelons la ressemblance, notée depuis longtemps, entre les cécidies et les fruits. Cette ressemblance est particulièrement étrange quand elle simule le fruit de l'arbre attaqué (galles des Adelges et cônes femelles des Picéas galles de VAndricus gian- diilœ et glands).

A l'intérieur, les cécidies bien différenciées montrent plusieurs loges, habitées par les larves. Ces loges occupent le centre du tissu néoformé, dont la consistance varie avec la nature et l'âge de la galle.

La durée des cécidies oscille dans d'énormes limites (quelques semaines, de nombreux mois). Elles tombent, d'ordinaire, le moment venu. Elles s'ouvrent quelquefois d'elles-mêmes, suivant des modes fort divers; habituellement, c'est le parasite qui en perfore les parois pour sortir.

Le plus souvent, la galle meurt quand l'évolu- tion in vivo de la larve a atteint le degré voulu, mais on peut voir celle-ci demeurer longtemps dans la cécidie morte ou, inversement, la cécidic survivre longtemps au départ de son producteur (artificiellement cultivées, les galles de la Pontania du saule restent fraîches et vertes pendant des mois\

DES PLANTES

(C) Structure.

Enroulememenis et plissements. La lésion consiste dans une hypertrophie du mésophylie et surtout du parenchyme lacuneux. Les méats intercellulaires de ce dernier disparaissent ou s'atténuent, l'assise en palissade perd son aspect normal et se trouve remplacée par un tissu com- pact, formé d'éléments irréguliers. Au niveau de la cécidie, les faisceaux vasculaires croissent anormalement et leur partie libérienne assure une nutrition plus intense des tissus néoformés (Houard). L'enroulement est dû, dans la règle, à l'épaississement du parenchyme lacuneux, qui entraîne l'incurvation des parties sus-jacentes.

Galles en bourse. Mêmes caractères généraux.

Tumeurs superficielles, -r- Lors d'attaque cir- conscrite et temporaire, les tissus situés sous le parasite s'hypertrophient, formant un parenchyme dont les cellules, volumineuses, conservent des parois minces pendant la vie active de la larve (qui se nourrit à leurs dépens). Les faisceaux vascu- laires augmentent d'épaisseur, pour les raisons indiquées. Finalement, lorsque le parasite est parti, les éléments anatomiques, dans la région correspondante, épaississent leurs membranes et diminuent de volume (Houard). Zoys d'attaque étendue et répétée, les lésions deviennent d'autant plus confuses que l'infection s'y joint volontiers.

MALADIES PARASITAIRES

Tumeurs profondes et galles bien différenciées. Leur structure, parfois fort complexe, peut être cependant schématisée sans difficulté, grâce aux travaux de Houard et de Molliard.

Pendant la vie active du parasite, la chambre larvaire plonge dans un parenchyme néoformé, qui se différencie bientôt autour d'elle. Les assises voisines de la larve constituent le tissu nourricier : cellules au protoplasma dense et granuleux, riches en réserves albuminoïdes, grasses et amylacées (notons, toutefois, que l'amidon diminue à mesure qu'on s'approche du parasite).

Le tissu nourricier se trouve séparé du paren- chyme indifférent par un anneau de sclérenchyme, d'ailleurs fort perméable alors.

La partie libérienne des faisceaux vasculaires voisins assure la nutrition du tissu alimentaire. Lorsque le parasite siège un peu loin de ces fais- ceaux, on voit s'en détacher de minces conduits d'irrigation néoformés, qui vont s'insérer sur l'anneau du sclérenchyme (Houard). Ajoutons que le système vasculaire, d'où émanent ces canaux, se trouve toujours fortement dissocié (multiplica- tion des éléments parenchymateux qui entourent fibres et vaisseaux).

La croissance de la galle suit, pari passa, celle de l'insecte.

Au moment de la métamorphose (totale ou non), le développement s'arrête; les cellules de l'anneau scléreux épaississent de plus en plus leurs parois,

DES PLANTES 43

dont les ponctuations permettent cependant les échanges liquides et gazeux strictement indispen- sables à la vie des parasites; le tissu nourricier dégénère, ses éléments se flétrissent et sèchent.

Qa'arrive-t-il finalement Chez les végétaux herbacés, les galles meurent un peu après la plante qui les porte, Chez les végétaux ligneux, tantôt la cécidie tombe, tantôt elle reste en place. Dans le premier cas, son élimination est due à la formation d'une couche subéreuse; les structures normales des parties atteintes se rétablissent ensuite, mais le microscope décèle toujours des traces de la lésion passée. Dans le second cas, après le départ du parasite, la galle se trouve isolée des tissus sains par le même processus (^formation de liège) et le développement de ceux- ci continue.

AUTRES EFFETS DES INSECTES CÉCIDOGENES

Les insectes cécidogènes ne sont guère dange- reux que lorsqu'ils agissent en spoliateurs (phyl- loxéra, puceron lanigère). On retrouve d'ailleurs fréquemment, associées aux galles, les anomalies que provoquent volontiers ces spoliateurs et sur la nature desquelles nous nous sommes expliqués plus haut.

Mais la formation des cécidies, par elle-même, comporte de réels inconvénients. La nutrition des parties sus-jacentes se trouve diminuée ou abolie

MALADIES PARASITAIRES

pour deux raisons, tantôt isolées, tantôt réunies : gêne mécanique apportée à la circulation des sucs nourriciers et déviation de ces sucs, au profit des tissus néoformés. Les parties en question deviennent chétives, se déforment parfois et meurent assez souvent.

MÉCANISME DE LA CECIDOGÉNÈSE ÉLECTIVITÉ DES PxVRASITES

Variable, comme pour les phytophages. Bornons- nous à rappelei- iciles races des chermes (Marchai). Mentionnons également un fait très intéressant. Les œufs de certains Rhodiles, qui n'attaquent jamais les rosiers, déterminent la formation de galles, quand on les dépose sur ces végétaux (Beyerinck).

SENSIBILITÉ DES PLANTES

Citons quelques chiffres, fournis par Houard et indiquant les familles les plus fréquemment atteintes (ces chiffres, qui englobent les cécidies « organoïdes», ne sont point exacts d'après notre point de vue).

Monocotylédones. 173 espèces se montrent sensi- bles; les graminées occupent le premier rang, parmi les familles infestées.

Dicoti/lédones. 2. 053 espèces; familles principale-

DES PLANTES

ment attaquées; fagacées (901 espèces), composées (664), salicacées (573), rosacées (500), légumineuses (481), crucifères (359), labiées (217), ombellifères (181)^ rubia- cée (162), scrophulariées (139).

MOYENS D ATTAQUE DES PARASITES

Pour Malpighi, la galle traduit la réaction de l'organisme vis-à-vis d'un venin, que la femelle insère en déposant ses œufs. Mais il ajoute que la larve peut produire éventuellement une substance de nature semblable lors de sa croissance et irriter ainsi les tissus qui l'environnent.

Lacaze-Duthiers, Darwin, Kieffer... ont adopté soit la première, soit la seconde de ces concep- tions. Beyerinck a prouvé que, selon les circons- tances, le liquide toxique émis durant la ponte,

l'œuf ou la larve devaient être incriminés.

*-

Dans le cas de la Pontania, la cécidie débute rapide- ment, même si l'œuf avorte ; dans le cas de la Bior- rhiza, le liquide demeure inactif et l'œuf seul inter- vient; pour la plupart des cynipides, la larve constitue l'agent cécidogène.

Il semble que, le plus souvent, ce soient les sécrétions larvaires qui agissent. L'évolution des galles suit d'ordinaire, avec régularité, celle des parasites, s'arrêtant prématurément quand ceux-ci meurent d'une manière inopinée, « normalement », quand ils ont terminé leur évolution in vivo.

La belle expérience qui suit, due à Moliiard, confirme cette idée.

4G MALADIES PARASTTAIBES

La femelle de VAulax papaveris dépose ses œufs sur les lamelles placentaires des pavots. Ces lamelles s'hypertrophient, se soudent et forment une masse compacte, creusée de logettes (galle typique). Le liquide, obtenu en faisant macérer dans l'eau les larves qui habitent les logettes, engendre la tuméfac- tion des placentas, quand on l'injecte suivant l'axe du pistil [Papaver rhoeas).

Les galles sont donc déterminées par des venins, c'est-à-dire des toxines. La diversité des cécidies, siégeant sur un même organe de la même plante, reflète la diversité des poisons qui les ont engen- drées.

MOYENS DE RESISTANCE DES PLANTES

Mêmes réflexions générales que pour les phyto- phages. L'exemple le mieux connu d'immunité est celui des vignes américaines, qui résistent (d'une façon d'ailleurs fort variable, selon les races) aux attaques du phylloxéra. Il s'agit d'un caractère propre des racines, transmissible par les graines. Les greffons européens, entés sur des souches américaines, bénéficient de cette immunité, mais ne l'acquièrent jamais personnellement, même après des années.

CÉCIDOGENÈSE

La femelle, avons-nous dit, dépose ses œufs à la surface ou à l'intérieur des végétaux. Lors d'éclo- sion extérieure, la larve peut continuer son déve-

DES PLANTES

loppement in situ ou pénétrer au sein des tissus. La pénétration s'effectue tantôt passivement, tantôt activement. Dans le premier cas (le plus habituel), les tissus irrités se soulèvent, englobent le parasite, puis se réunissent, formant une chambre close. Dans le second cas (divers cynipides), la larve se creuse une cavité, par nécrose et dissolution des éléments anatomiques voisins; cette cavité se ferme, le moment venu et l'irritation, persistante, cesse désormais d'être accompagnée de la fonte des tissus (Weidel, Magnus).

Superficielle ou interstitielle, la larve entretient, durant sa vie active, la réaction dont elle bénéficie, réaction cellulaire et vasculaire. Grâce à cette dernière, la sève élaborée afflue abondamment par les conduits libériens.

Les auteurs ne donnent guère de précisions sur la manière dont le parasite s'alimente. Il semble que, le plus souvent, il suce le contenu des élé- ments nourriciers. En tout cas, on ne saurait douter que la larve secrète des enzymes, qui solu- bilisent les réserves de la couche alimentaire. On le voit pour l'amidon; l'étude chimique des céci- dies le démontre, pour les autres substances nutri- tives.

Les recherches de plusieurs savants et notamment celles de MoUiard (cécidies de la Tetraneura ulmi), ont étabh nombre de faits intéressants, au sujet de la chimie des galles. Voici les principaux.

Augmentation de la teneur en eau, des sucres réduc-

MALADIES PARASITAIRES

leurs, des tannins, des acides libres, de l'azote nitrique et ammoniacal, de l'asparagine. Disparition du saccha- rose; diminution des polysaccharides et de l'azote pro- téinique. Le parasite consomme donc avidement les réserves de l'hôte, en même temps qu'il gêne leur éla- boration (locale; surtout quand il siège dans les feuilles). L'analogie est réelle et pas seulement appa- rente avec les fruits; l'insecte joue, dans la galle, le rôle que l'embryon joue dans ceux-ci (Molliard).

A un moment donné, le parasite ne secrète plus rien et va, désormais, mener une vie latente, jus- qu'au jour de sa sortie. L'irritation formative cesse; la galle tombe ou non. Elle meurt quand ses réserves sont épuisées, époque fort variable. Avant de mourir, elle utilise une partie des ali- ments accumulés pour épaissir l'anneau de scléren- chyme; la couche nourricière dégénère.

Houard a étudié, microscopiquement, Vaciion cécidogène qui détermine l'hyperplasie caractéris- tique des tissus et montré qu'elle décroit en s'éloi- gnant du parasite. Il existe, conséquemment, un rayon d'activité; sa longueur dépend de la taille des larves et de leur nombre, de l'âge et de la structure des organes attaqués (certainement, aussi, de la ♦< force » du poison émis par les larves).

Les parasites sécrètent donc : des toxines, qui irritent et des enzymes, qui solubilisent; double type de sécrétions que nous retrouverons dans toute la série des agents pathogènes, animaux, végétaux et bactériens.

Comment agissent les poisons cécidogènes?

DES PLANTES

Plusieurs auteurs ont comparé les néoformations parasitaires des végétaux avec celles que produi- sent les solutions hypertoniques. Nous admettons parfaitement que des changements osmotiques interviennent. Le mécanisme doit donc être le sui- vant : suractivité fonctionnelle, amenant l'augmen- tation des déchets et, partant, une concentration plus grande du suc cellulaire d'où : afflux de sève et transformation de l'excitation désassimila- trice en excitation formative (désassimilation sur- compensée).

Encore un mot, pour terminer. Les rapports entre la larve et les tissus nouveaux ont été mis en parallèle, avons-nous dit, avec ceux qui unissent l'embryon et le fruit. Une comparaison plus éloi- gnée, mais toujours de même ordre, se trouve chez Malpighi. Pour lui, la larve, dans la galle, rappelle à bien des points de vue, le fœtus dans la matrice. Le grand anatomiste inaugurait, par cette vue suggestive, l'histoire du « parasitisme embryon- naire », aux modalités variées, au mécanisme fon- damental univoque.

PROPHYLAXIE ET TRAITEMENT

Il n'est pas sans intérêt d'en rappeler les lignes essentielles.

On interdira l'entrée et la circulalion des végétaux étrangers, susceptibles d'héberger les parasites (nous

NirouLE et MioBou. -> M, P. dos plantes, 4

MALADIES PARASITAIRES

devons le phylloxéra et le puceron lanigère à l'Amé- rique, VEiidemis à l'Italie, VIcerya piirchasi à l'Aus- tralie). On ne sèmera que des graines intactes.

On collectera les insectes dangereux, par divers moyens; on les détruira par écrasement, flambage, submersion. On les arrêtera éventuellement dans leur marche (barrages, fossés).

On en débarrassera les plantes : par le pétrole, les huiles lourdes, le phénol, le jus de tabac, les sels de cuivre, le sulfure de carbone, l'anhydride sulfureux, l'acide cyanhydrique, les arsenicaux en ayant soin de ne pas intoxiquer les végétaux infestés.

On les « déviera », à l'aide de plantes-pièges.

On leur opposera des insectes entomophages, des champignons et bactéries pathogènes.

On pratiquera l'alternance des cultures, les labours profonds en fin de saison; on sèmera et récoltera à des époques choisies.

[Des moyens analogues seront employés dans la lutte contre les acariens et les némalodes].

Inutile de faire observer que le traitement demeure externe et rien de plus.

MALADIES DUES AUX ACARIENS

Nous ne parierons ici que des ériophyides, dont plus de 250 espèces attaquent les phanérogames. Ces acariens se comportent, en gros, comme les hémiptères. Ils sont donc, avant tout, spoliateurs, mais souvent aussi cécidogènes.

ACTION SPOLIATRICE

(Souvent doublée, selon nous, d'une action toxique). Elle se traduit par l'épuisement, d'inten- sité fort variable, auquel s'ajoutent fréquemment les anomalies de croissance, que nous avons déjà étudiées avec détails. Anomalies tantôt localisées, tantôt généralisées. Voici un exemple typique de ces dernières (Molliard).

L'extrémité des bourgeons de la menthe poivrée, siège VEriophyes menthœ, rappelle, dans son aspect, les sommités défleuries du basilic (menthe poivrée basi- hquée). Les tiges, qui portent ces masses foliacées terminales, se ramifientconsidérableraent et deviennent presque circulau'es. Les grandes feuilles de la base des rameaux apparaissent serrées, larges, sans dents, ner- vatipalmées (nanisme des cellules du mésophylle, déve- loppement réduit du parenchyme en palissade). L'es-

52 MALADIES PARASITAIRES

sence est plus abondante que normalement, mais contient moins de menlhone.

Chez la menthe poivrée, comme chez beaucoup d'autres plantes hébergeant des ériophyides, la stérilité résulte de Tinfestation.

ACTION CECIDOGENE

Les parasites peuvent déterminer des erineiims (caractéristiques des acariens), des enroulements et plissements des feuilles (n'offrant rien de spé- cial), des galles en bourse (identiques aux types déjà cités), des galles profondes (rares).

Erincwns.

Fossettes siégeant à la face inférieure des feuilles, avec boursouflures correspondantes à la face supé- rieure. Dans les fossettes, feutrage argenté ou rose pâle, logeant les parasites. Au microscope : poils de forme extrêmement variée, que sucent les aca- riens et qui meurent, soit avant, soit après la fin de révolution de ceux-ci.

Galles projondes.

Les parasites habitent tantôt le tissu cortical, tantôt la moelle des tiges ou des rameaux; ils sont entourés de parenchyme néoformé {Eriophyies pini, Eriophyies obiones Molliardy). On peut aussi les rencontrer dans le niésophylle hypertrophié (variole des pomacées).

MALADIES DUES AUX NÉMATODES

Il s'agit toujours d'anguilliilides. Certains de ces némathelminthes, les dori^laimes, sont exclusi- vement pr^'flfa^ewrs; ils mènent une vie libre et per- forent les radicelles de la betterave. Les autres, seuls intéressants pour nous, libres au début du stade larvaire, puis parasites, se montrent soit spo- lialeiirs, soit destrucleiirs, soit cécidogènes.

SPOLIATEURS

Nous prendrons ponv type VHeierodera Schachtii, qui attaque les racines de nombreux végétaux, notamment de la betterave.

Peu après la levée des plants, les feuilles deviennent jaunes et se flétrissent; parfois même la betterave noircit et meurt. Lorsqu'elle résiste, de nouvelles feuilles apparaissent, petites et vert sombre. L'état général demeure médiocre. Les racines, atrophiées et pauvres en sucre, offrent un chevelu très développé; à leur surface, se voient des semis de points blancs (femelles remplies d'œufs).

Les larves, d'abord libres dans le sol, pénètrent sous l'écorce des racines, puis deviennent adultes et sexuées. Les femelles font hernie extérieurement, comme on vient de le noter, transformées en masses globuleuses (sacs h œufs) et souvent vivipares. Les mâles, aux

MALADIES PABASITAIBES

métamorphoses plus complexes, sortent de la racine, fécondent les femelles et meurent.

Il s'agit donc de phénomènes d'épuisement, dou- blés sans doute de phénomènes d'intoxication.

DESTRUCTEURS

Nous citerons comme exemple le Tylenchiis devas- tator, qui infeste des végétaux fort variés, notamment les graminées et les plantes à oignons.

Graminées. Les tiges deviennent bulbeuses à leur base, ce qui tient au « tassement >^ que provoquent les entrenœuds raccourcis. Poiu'le môme motif, les plantes se montrent courtes et trapues. Les premières feuilles jaunissent, les suivantes apparaissent atrophiées, élar- gies de la base, souvent épaissies et crispées. Les épis avortent ou demeurent rudimentaires.

Les larves, plus résistantes à la dessiccation que celles de VHeterodera Schachtii, pénètrent dans le^ enlrenœuds des jeunes tiges, s'y développent, détrui- sent les tissus, deviennent sexuées et engendrent de nouvelles larves qui arrivent au sol , le moment venu .

Plantes à bulbes. Tiges trapues et contoarnées. Feuilles pâles, tachetées de jaune, épaissies çà et là, gaufrées. Inflorescences incomplètes ou avortées. Entrenœuds raccourcis, avec renflements noueux. Tuniques des bulbes tuméfiées, gommeuses, foncées (souvent par anneaux concentriques). Infections consé- cutives fréquentes.

Parasites dans la tige et le bulbe, au sein de cavités. Tissus plus ou moins hypertrophiés, puis fonte muqueuse des cellules.

Fèves. Taches vertes et, successivement : rouges, brunes, noires sur les tiges, feuilles et gousses.

OEUlels. Entrenœuds raccourcis, extrémité des

DES PLANTES

pousses renflées ; élargissement des feuilles et parfois des enveloppes florales.

[Nota. Contrairement aux Heterodera, les Tylen- chus n'offrent pas de dimorphisme sexuel.]

Par conséquent : anomalies de déi^eloppement, désintégration des tissus (éventuellement associée à leur hypertrophie) et, dans certains cas, taches nécrotiqiies donc : troubles de nutrition, empoi- sonnement local et général, digestion des éléments cellulaires.

CECIDOGENES

Parasites des feuilles.

Divers Tylenchus déterminent, chez YAchillea millefolium^ VArlemisia vulgaris, V Agî'opgviim repens.., des tuméfactions du limbe plus ou moins accentuées. Le parenchyme lacuneux, épaissi, offre des cavités remplies de parasites. Au voisi- nage de ceux-ci, les cellules sont totalement dégé- nérées (Molliard). Semblables lésions se voient aussi sur la tige, les pétioles, les enveloppes florales.

Parasites des fruits.

Tylenchus phalaridis, Tylenchus ay?'oslidis. Ovaires énormes, en bouteille, brun pourpre, contenant des nématodes. Glumelles épaissies, étaraines avortées. Tylenchus dipsaci. Dans la tête et les ovaires du chardon, parasites nombreux. Les tissus atteints se

MALADIES PARASITAJREi^

tuméfient, puis brunissent et sèchent. Nématodes très résistants à la dessiccation.

Tijlenchns tritici (Needham, 1743). Plantes plus courtes et jaunissant prémalurément ; aspect chétif ; feuilles plissées, épis irréguliers et avortés. Grains noirs, arrondis, atrophiés; enveloppe épaisse et ligneuse; con- tenu blanc, farineux (milliers de larves, en état de vie latente).

Les grains de « blé niellé » pourrissent dans le sol, les parasites libérés « ressuscitent » sous l'influence de l'humidité et gagnent lesjeunes plantes. Montant entre les gatnes, ils arrivent aux fleurs, y pénètrent, déter- minent les galles caractéristiques des ovaires et devien- nent sexués. La femelle dépose ses œufs dans la cécidie, puis elle meurt, ainsi que le mAle. Les larves éclosent et se trouvent bientôt en état de vie latente, par suite de la dessiccation des tissus. Elles peuvent « renaître » après plus de '20 ans, dit-on, si on les humecte (nous les avons vues revivre au bout de 14 ans).

La cécidie du blé se compose d'un tissu homogène quele parasite consomme et d'une enveloppe scléreuse, qui s'épaissit progressivement.

Parasites des racines.

On doit citer, avant tout, VHelerodera radicicola, qui atteint de nombreuses plantes. Celles-ci périssent, après avoir présenté, sur leurs racines, des renflements hébergeant les parasites.

Suivant Molliard, le nématode, situé dans le paren- chyme cortical hypertrophié, se trouve entouré de cel- lules géantes multinucléées ('200 noyaux et plus), qui lui servent d'aliment et dont il ne reste aucune trace quand sa taille est devenue définitive. Ces cellules proviennent de la transformation d'éléments vasculaires (phénomène déjà vu par 'Vuillemin et Legrain). La transformation commence au niveau de la tête du parasite. Finalement, un manteau scléreux isole ce dernier.

DES PLANTES

Tandis que le Tylenchus devastator se montre surtout destructeur, les nématodes dont nous venons de parler se montrent surtout cécidogènes. Ils n'en occasionnent pas moins de graves altéra- lions locales et, surtout, des troubles généraux fort marqués.

Les maladies, déterminées par les nématodes, sont d'ordinaire subaiguës. Leur mécanisme se résume dans les procès déjà mentionnés : spolia- tion, intoxication, destruction et, 1res fréquemment, néoformation.

II

MALADIES DES PLANTES DUES AUX PHANÉROGAMES

PRINCIPALES PLANTES PARASITES

Un millier de dicotylédones, dont environ 500 loranthacées, peuvent vivre aux dépens de nombreux phanérogames.

Certaines de ces plantes parasites continuent à produire de la chlorophylle et à former des feuilles ; d'autres^ dépourvues de pigment, remplacent leur feuillage par des écailles ou peuvent même offrir un système végétatif étonnamment réduit. Parmi les premières, nous citerons : diverses rhinantées (rhinantes et mélampyres, parasites des grami- nées — pédiculaires et euphraises, parasites des plantes des prairies) ; diverses santalacées ; le gui (loranthacée); la cassyihe (lauracée). Parmi les secondes, mentionnons : les orobanches (parasites des légumineuses, du trèfle notamment); les cus- cutes (convolvulacées); les cyiinacées.

Les phanérogames parasites offrent, dans la règle, une réduction marquée de leur appareil reproducteur (des organes femelles, principale- ment) et un état peu différencié des embryons. Pareilles modifications peuvent du reste exister

62 MALADIES PABASITAIMES

chez les végétaux saprophytes et même autonomes. L'infestation s'opère par les fruits ou les grai- nes. Ces dernières sont excessivement nombreuses et conservent fort longtemps le pouvoir de germer. Fruits et graines doivent surtout leur dis- sémination au vent et aux oiseaux.

DESCRIPTION SOMMAIRE DES PARASITES ET DE LEURS EFFETS

PARASITES DES RAMIFICATIONS PRINCIPALES

Gui.

Voici coTnment évolue cette plante singulière. Le fruit, collé en hiver sur Farbre, germe au prin- temps; la tigelle perce l'écorce des jeunes rameaux et forme une plaque adhésive, d'où naît un suçoir. Au printemps de la troisième année seulement, apparaissent les deux premières feuilles; pendant la quatrième année, un rameau naît à l'aisselle de chaque feuille et se termine par deux feuilles nou- velles. Et ainsi de suite. Parallèlement, le suçoir se ramifie entre le bois et l'écorce, formant des veines verdâtres, d'oii émanent des suçoirs secon- daires. Tous ces suçoirs résorbent les tissus de l'hôte sur leur passage ; leurs vaisseaux s'anasto- mosent avec les siens.

Le gui peut se développer sur beaucoup d'ar- bres, mais il est souvent difficile d'infester une

DES PLANTES 03

espèce sensible, en s'adressant à du gui développé sur une autre espèce, également sensible. Il existe donc des races, plus ou moins étroitement spécia- lisées dans leur aptitude parasitaire. Le gui du tilleul constitue la moins différenciée, car on « l'inocule » aisément à des arbres très divers.

Il faut observer, également, que l'affinité du gui pour une espèce végétale donnée varie selon l'ha- bitat de celle-ci, c'est-à-dire la nature du sol et les autres conditions de vie qui régissent sa com- position intime.

On connaît les inconvénients du parasite pour son hôte, dont les branches atteintes produisent peu de fruits et se couvrent de bois mort. Ces branches offrent souvent des intumescences nodu- laires ou fusiformes.

PARASITES DES TIGES

Cuscutes.

Aussi connues que le gui et infiniment plus redoutables pour les dégâts qu'elles occasionnent (notamment dans les champs de luzerne et de trèfle). Elles ont été étudiées surtout par Mirande, dont nous suivrons le travail, aujourd'hui clas- sique.

La graine germe au printemps dans le sol et produit une plantule filiforme, douée de mouve- ments de nutation irréguliers. Si cette plantule ne

MALADIES PARASITAIRES

rencontre pas un hôte approprié, elle meurt en quelques jours, car ses racines rudimentaires sont incapables de la nourrir. Au cas contraire, elle croît, s'élève en s'enroulant autour de la tige para- sitée et offre des mouvements de nutation régu- liers dans un sens constant. Elle se fixe par des suçoirs; la racine dégénère et la plante s'isole ainsi de la terre.

Le développement, souvent très rapide, produit ce lacis inextricable des tiges grêles, rouges ou jaunes, que chacun se rappellera immédiatement. A mesure que le parasite lianoïde s'élève, les par- ties inférieures dépérissent et meurent peu à peu, alors même que l'hôte n'offre encore aucun signe d'épuisement. Il est aisé d'obtenir l'infestation des plantes sensibles, en plaçant sur elles un brin de cuscute; la croissance progresse très vite.

Les suçoirs cheminent dans les tissus de l'hôte, s'attaquant d'abord au contenu des cellules, puis à leurs parois. De la surface des suçoirs émanent des filaments (cellules absorbantes), tandis que de leur axe partent des vaisseaux qui s'anastomosent avec ceux de la plante nourricière. Les suçoirs laissent diffuser des enzymes, qui solubilisent les réserves de la zone voisine de l'hôte ; ils résorbent ensuite ces produits, rendus mobilisables, tandis que leurs vaisseaux puisent, par continuité avec ceux de l'hôte, les sels dissous venus du sol.

On répète que les phanérogames parasites se nourrissent directement de la sève élaborée qu'ils

DES PLANTES

prélèvent; rien de plus inexact : ils modifient le contenu cellulaire de l'hôte, afin de pouvoir l'ab- sorber, puis édifient leurs tissus et constituent leurs réserves aux dépens de ces matériaux, en les transformant selon leur manière propre. Seul, peut-être, le glucose « passe droit », de la plante nourricière au parasite ; ni les alcaloïdes^ ni les glucosides ne traversent les suçoirs.

La cuscute emmagasine de l'amidon. Sa crois- sance correspond à la solubilisation de celui-ci. Il se reforme ensuite dans les parties supérieures de la tige, quand elles sont fixées. Avant la floraison, la réserve d'amidon est énorme ; elle disparaît en entier, au cours du développement des organes reproducteurs.

Chez la cuscute, les écailles remplacent les feuilles. La chlorophylle, toujours insuffisante pour jouer un rôle utile, se montre d'autant plus abondante que l'hôte souffre davantage ; le pig- ment, jaune ou rouge, évolue d'une façon opposée.

Le parasite dont nous parlons épuise les plantes herbacées ; il peut faire périr les rameaux jeunes des arbustes, mais reste inoffensif pour les arbres véritables. L'hôte réagit par des hypertrophies légères, localisées au niveau de la pénétration des suçoirs.

[La cassythe se comporte en gros comme les cuscutes. Cependant les jeunes plantes forment parfois des racines normales, qui leur permettent de mener temporairement une vie indépendante].

NicoLLE et Magrou. M. P. des plantes. 5

or. MALADIES PARASITAIRES

PARASITES DES RACINES

Rhinanthées.

Elles revêtent l'aspect de végétaux autonomes, bien que leurs racines soient fixées sur celles d'au- tres espèces. Cette fixation s'opère au moyen de suçoirs, dont les vaisseaux s'anastomosent avec ceux de l'hôte. Malgré le caractère apparemment accessoire de ce parasitisme, les rhinanthées ne sauraient atteindre leur complet développement, ni donner des fleurs, sans le secours des plantes nourricières (auxquelles elles sont peu nuisibles d'ordinaire).

[Pour certaines santalacées, la vie parasitaire demeure facultative].

Orobanches.

On en connaît les tiges squameuses et les fleurs sessiles. La graine ne germe qu'au contact d'une racine appropriée. L'embryon émet un suçoir, qui pénètre dans cette racine et assure la croissance ultérieure du parasite. Celui-ci développe alors des racines propres, pouvant pénétrer à leur tour dans celles de l'hôte et engendrer, l'an suivant, des hampes florifères. Les vaisseaux des suçoirs com- muniquent librement avec ceux de la plante nour- ricière.

Les orobanches épuisent les végétaux herbacés.

DES PLANTES 07

Cijtinacées.

Ces parasites, cachés dans les tissus de Tliôte, sont atrophiés au plus haut point. Les fleurs paraissent seules extérieurement, après avoir crevé Técorce ; fleurs parfois énormes (un mètre de diamètre) chez les Rajflesia, parasites des Cissiis (lianes de l'Insulinde). L'appareil végétatif des Rafflesia se réduit à quelques filaments « mycé- liens » ; celui du Cytiniis hypocystis (parasite des cistes) forme une sorte de thalle, situé entre le bois et le cambium et composé de cellules indiffé- renciées.— Lors de la floraison des parasites, des bourgeons se constituent sous l'écorce et déchi- rent celle-ci pour s'épanouir librement.

Les maladies^ dues aux phanérogames parasites, se montrent, suivant les cas, aiguës ou lentes. Les plantes herbacées, attaquées par la cuscute ou par les orobanches, deviennent chétives, jau- nissent et n'arrivent pas à maturité; les jeunes sujets succombent rapidement. Les vignes, infes- tées par la cuscute, prennent un aspect languis- sant, les sarments s'arrêtent dans leur développe- ment, les fruits « grillent » au soleil; si la maladie récidive plusieurs années de suite, les souches se rabougrissent. Les rhinanthées et le gui sont bien moins dangereux.

MALADIES PARASITA IMES

MÉCANISME DE VINFESTATION

ÉLECTIVITÉ DES PARASITES

Notons d'abord que certains d'entre eux peuvent mener, éventuellement, une vie libre [Santalam album). Les autres ont toujours besoin d'envahir les végétaux étrangers, pour assurer leur crois- sance ou, tout au moins, leur reproduction. Cnmme on l'a vu, les rhinanthées sont reliées par leurs racines aux racines de la plante nourricière, les cuscutes par leurs tiges à la tige de celle-ci; les orobanches s'implantent dans les racines de l'hôte, le gui dans ses rameaux; les cytinacées constituent de véritables endoparasites. Le gui présente des races, plus ou moins spécialisées. Les cuscutes et orobanches, suivant Vespèce à laquelle elles appartiennent, se montrent capables d'infester un nombre fort variable de végétaux.

SENSIBILITÉ DES PLANTES

Elle dépend, avant tout, de l'espèce et des con- ditions d'existence. Nous venons de rappeler qu'elle diffère selon les organes, d'où la localisa- tion caractéristique de chaque agent d'infestation. D'ordinaire, les tissus jeunes sont seuls atteints ; mais le parasite, une fois installé, peut croître pendant longtemps avec eux (gui).

DES PLANTES 60

Pierce a montré que la cuscute s'enroule pure- ment et simplement autour d'un bloc de moelle de sureau, tandis qu'elle ébauche des suçoirs, dès que le bloc est imprégné de l'extrait de plantes sensibles.

MOYENS d'attaque DES PARASITES

Les parasites pénètrent toujours de la même façon, développant des suçoirs qui digèrent les tissus sur leur passage. La curieuse expérience suivante (Molliard) imite bien le phénomène.

On introduit, dans l'axe hypocolylé d'un haricot, une graine de cresson alénois en germination. La racine principale de la plantule pousse, forme de vrais suçoirs et dissout les parenchymes de l'hôte.

Grâce aux enzymes qu'ils sécrètent, les para- sites s'approprient d'abord le contenu des cellules et, le moment venu, dissolvent complètement le reste. Ce sont donc des spoliateurs « perfection- nés » et des « destructeurs méthodiques ». Secrètent-ils aussi des poisons « toxiques » (si l'on peut dire) et des poisons « irritants » (au sens de Malpighi)? Le dépérissement, parfois très rapide, des hôtes, plaide pour l'existence des pre- miers, les hypertrophies locales pour celle des seconds.

Nous avons parlé, tout à l'heure, de spoliation perfectionnée, s'exercant par le jeu des enzymes; une autre spoliation, bien plus simple et portant

MALADIES PARASITAIRES

seulement sur la sève jjrute, s'exerce en même temps par les anastomoses vasculaires qui unis- sent l'hôte et le parasite.

Cette union rend compte du fait original que rap- portent Viala et Boyer. La cuscute de la vigne, croissant avec brutalité, isole quelquefois du reste de l'hôte des graines, fragments de grappe, feuilles, ramuscules, qui lui restent attachés. Ces parties demeurent vivantes, les raisins se développent et mûrissent, grâce au pont vasculaire représenté par la cuscute.

MOYENS DE RESISTANCE DES PLANTES

Suivant l'espèce du végétal, naturellement ou artificiellement infesté, la croissance des parasites sera nulle, précaire, florissante. On peut entre- tenir la cuscute en vie, pendant au moins 4 ans, sur des plantes sensibles; l'inoculation échoue ou ne donne que des développements chétifs, quand on choisit des plantes résistantes. Gomment con- cevoir cette résistance? Elle tient évidemment, soit à l'absence de matières nutritives convenables, soit à la présence de substances hostiles. Parmi ces dernières, on incrimine souvent les glucosides et les alcaloïdes qui, d'après Mirande, entrave- raient la croissance des suçoirs en neutralisant les enzymes qu'ils laissent diffuser. Dans les rares cas la cuscute progresse au milieu de tissus gorgés d'alcaloïdes, on trouve les suçoirs remplis de gouttes huileuses; pour Mirande, les acides gras,

DES PLANTES

issus de ces gouttes, vont insolubiliser les poisons voisins.

La prophylaxie (cuscute, orobanches) consiste à ne semer que des graines, pures de tout mélange avec celles des parasites. Une fois les champs infestés, on com- mencera par arracher les pieds malades et les brûler; si l'envahissement continue, il faudra retourner la terre et souvent pratiquer des assolements.

Le traitement (gui) se résume daus la section des rameaux atteints; quand le parasite occupe les grosses branches, on l'enlève avant sa fructification.

Les agents d'infestation, que nous venons de passer en revue, possèdent tous les stigmates des parasites. D'autre part, leur taille permet de les étudier avec une parfaite exactitude. Aussi repré- senteront-ils à nos yeux comme le « grossissement naturel » des parasites plus petits et nous fourni- ront-ils, sur le mode d'action de ces derniers, des éclaircissements précieux et de bon aloi.

L'histoire des phanérogames parasites offre de frappantes analogies avec celles de la greffe et du « parasitisme embryonnaire » végétal.

L'expérience séculaire prouve que, dans le pre- mier cas, les deux individus associés conservent leurs caractères propres et les travaux récents n'ont jamais permis de saisir le passage de subs- tances chimiques définies de l'un à l'auti-e. Il se produit donc, au niveau du bourrelet, la même chose qu'au niveau du raccord entre le parasite et son hôte. Tel un parasité, le greffon ne peut vivre

MALADIES PARASITAIRES

que sur certains sujets et il s'y développe d'autant mieux que ceux-ci lui conviennent davantage.

Strictement parlant, l'embryon représente tou- jours, lui aussi, un parasite; mais, quelquefois, la plantule n'abandonne la plante-mère qu'après avoir atteint une taille assez grande (genres Rhizophora et Avicennià) : on a pu alors, sans abus de lan- gage, prononcer le mot de viviparité.

III

MALADIES DES PLANTES DUES AUX THALLOPHYTES

III

Nous ne diroDS qu'un mot sur les maladies des végétaux, déterminées par les algues.

Diverses algues infectent d'autres algues (surtout marines), produisant en général des hypertrophies cel- lulaires ou des ramifications anormales. On a cité des excroissances, chez les lichens et les hépatiques, dues à des cyanophycées. Enfin, VAnabœna cycadeariim (cyanophycée également) détermine des déformations des racines chez diverses cycadées (nodules, affectant volontiers l'aspect coralloide).

Pareillement, nous serons bref, quant auxaltéra- iions que produisent les champignons chez les végétaux inférieurs.

Des champignons des genres Olpidium, Synchitriiim et Pyihiiim (oomycètes) peuvent se développer sur diverses algues ou à leur intérieur; dans le premier cas, ils épuisent le contenu des cellules; dans le second, ils désintègrent les éléments anatomiques ou en déter- minent l'hypertrophie. Des représentants du genre Hypomyces (ascomycètes) peuvent occasionner des maladies chez les champignons supérieurs, notamment la « môle », caractérisée par des déformations variées, de profondes altérations et une tendance marquée à la pourriture. Des champignons du genre Pylhiiim amè

76 MALADIES PARASITAIRES

nent, par épuisement, la mort de certaines équisétacées et filicinées. Enfin, des exoascées (ascomycètes) peu- vent engendrer de véritables galles chez les fougères.

Il ne sera question, maintenant, que des mala- dies cryptoganiiques des phanérogames.

PRINCIPAUX CHAMPIGNONS PATHOGENES

ÉNUMÉRATIOS

Nous rappellerons, en quelques mots, les carac- tères des différents groupes de champignons, men- tionnant, à propos de chaque groupe, ceux de ces représentants dont nous aurons à parler ici, ainsi que le nom des maladies qu'ils déterminent.

BASIDIOMYCÈTES

Thalle à membrane cellulosique, formé de filaments cloisonnés (mycélium).

Spores naissant sur desbasides.

Le mycélium peut former des cordons et des sçlé- rotes.

Les basides représentent des cellules à deux noyaux. Ceux-ci se fusionnent (caryogamie), se divisent (en 4 le plus souvent), gagnent la surface, s'entourent de proto- plasma et s'isolent par une sorte de bourgeonnement. Ainsi naissent les basiodiospores, qui, en germant, redonnent un nouveau mycélium.

Chez les ustilaginées et les urédinées, la baside résulte de la transformation d'une probaside (appelée téleutospore, chez les urédinées). Chez les urédinées, il peut exister, en dehors des téleutospores, des urédo- spores, des œcidiospores et des œcidiolispores, ces der- nières semblant incapables de germer.

78 MALADIES PARASITAIRES

Voici rénumération des basidiomycètes dont il sera question plus loin.

Hétérobasidiées (baside généralement cloisonnée).

UsTiLAGiNÉEs. Giiampignons dwcrs produisant le charbon des céréales; Ustilago violacea (char- bon des caryophyllées).

TiLLETiÉEs. Tillelia triiici (carie du blé).

Urédinées. Puccinia graminis (rouille liné- aire des céréales, rouille de l'épine- vinette). Uro- mycespisi (rouille des légumineuses et de Y Eiiphor- bia cyparissias), Melampsora pinitorqiia (rouille du peuplier et rouille courbeuse du pin sylvestre), Melampsorella caryophyllaceariim (rouille des caryophyllées, chaudrons et balais de sorcière du sapin pectine).

Homobasidiées [baside anicellulaire).

PoLYPORÉES. Nombreux polypores, détermi- nant la pourriture du bois des tiges et des rameaux (parfois des racines).

Agaricinées. Armillaria mellea (pourridié de divers arbres).

ASCOMYCÈTES

Thalle à membrane cellulosique, formé de fdaments- cloisonnés (mycélium).

Spores naissant dans des asques, entourées ou non d'un périthèce.

DES PLANTE >

Le mycélium peut former des cordons et des scié- cotes.

Les asques ont pour origine une cellule à deux noyaux, qui se fusionnent (caryogamie). Cette cellule, née de Vascogone^ s'allonge ensuite en massue et, dans son intérieur, naissent les ascospores (8, le plus souvent). Celles-ci, lors de leur germination, redonnent un nou- veau mycélium. Le périthèce manque chez les gymno- ascées et les exoascées.

Conidies. On peut observer des appareils coni- diens, d'ailleurs très variés. Les pycnides ne sont que des conceptacles conidiens.

Œufs. Certains ascomycètes produisent des œufs, tantôt par isogamie, tantôt et le plus souvent par hétéro- gamie (plus ou moins marquée; chez les laboulbénia- cées, on distingue nettement l'oosphère et l'anthé- rozoïde). En germant, l'œuf produit un embryon fila- menteux (ascogone).

Chez les ascomycèles qui ne forment pas d'œufs, il peut y avoir un oogone, véritable ascogone parthénogé- nélique, mais le plus souvent l'ascogone se développe sur un rameau mycélien non difl'érencié [apogamie).

Voici rénumération des ascomycètes dont il sera question plus loin.

Exoascées. Exoasciis deformans (cloque du pêcher), Exoasciis pruni (pochettes du prunier), Exoascus cerasi (balais de sorcière du cerisier).

DiscoMYCÈTES. Dasyscijpha Willkommii (chan- cre du mélèze), Sclerotlnia fuckeliana (pourriture grise de la vigne), Sclerotinia libertiana (nécrose progressive de diverses plantes), Sclerotinia trifo- lioriim (nécrose progressive de diverses légumi- neuses), Sclerotinia biilboriim (nécrose progres- sive de diverses plantes à oignons).

80 MALADIES PARASITAIRES

Pyrénomycètes. Diverses Rosellinia (pourri- dié d'arbres variés), Giiignardia Bidwellli (black rot de la vigne), Sphoerella labifica (pourriture du cœur de la betterave), Nectria ditissima (chancre des arbres fruitiers), J^MSûrmm vadnfecliim {^éiris- sure du melon d'eau, du cowpea et du cotonnier).

PÉRispoRiAcÉES. Divcrscs érysiphées (blancs des céréales), Uncinula necalor (blanc de la vigne), champignons, encore mal connus, des fumagines.

OOMYCÈTES

Thalle a membrane cellulosique, formé de filaments non cloisonnés (mycélium).

Sporanges, naissant à l'extrémité de filaments mycé- liens; il en sort des spores, qui, germant, redonnent un nouveau mycélium.

Formes levure, chez certaines mucorinées immer- gées.

Conidies = spores exogènes, formées à l'extrémité de filaments mycéliens. Chez les péronosporées, elles don- nent des sporanges, d'où sortent des spores, qui se transforment en zoospores.

Œufs. Dans certaines espèces, dus à la fusion de deux gamètes, naissant à l'extrémité de deux filaments mycéliens. L'œuf produit une sorte d'embryon, le zygote, qui engendre un tube germinalif, d'où résulte- ront, suivant les cas, soit un sporange, soit un mycé- lium. Les gamètes peuvent être semblables (isogamie) : mucorinées ou dissemblables (hétérogamie): sapro- légniées, entomophthorées, péronosporées. Dans le second cas, on distingue aisément l'oogone et l'anthé- ridie. Les mucorinées pathogènes ne donnent jamais d'œuf en culture, chaque thalle étant unisexué.

DES PLANTES

Nous n'étudierons que les oomycètes suivants, appartenant aux péronosporées : Phytophthora injestans (mildiou de la pomme de terre), Plasmo- para viticola (mildiou de la vigne), Peronospora Schachtii (mildiou de la betterave), Albugo candida (rouille blanche des crucifères), Albugo tragopo- gonis (rouille blanche des composées).

MYXOMYCÈTES

Thalle nu et mobile (plasmode). Les plasmodes représentent des plaques de protoplasme, semées de nombreux noyaux et se déplaçant au moyen de pseudo- podes. Ils forment des sporanges, d'où sortent des spores, qui se transforment en zoospores, lesquelles se transforment à leur tour en myxamibes. Celles-ci se multiplient, puis engendrent les plasmodes par leur fusion. Amibes et plasmodes peuvent s'enkyster, lors de conditions défavorables.

Nous n'étudierons que le Plasmodiophova bras- sicœ (déterminant la hernie du chou).

Un dernier groupe de champignons est constitué par les/«/ig-i imper fecti. Nous ne ferons ici aucune allusion aux maladies qu'ils déterminent chez les plantes.

HABITAT

Les spores d'un grand nombre de champignons tombent sur le sol. Elles peuvent y demeurer long-

NicoLLE "A Maurol-, M. p. des plante?. 6

82 MALADIES PARASITAIRES

temps vivantes (œufs des oomycètes, téleiitospores des urédinées, spores des ustilaginées) et ger- ment d'ordinaire à un moment donné. Quand il s'agit de parasites facultatifs, le développement continue, grâce aux débris organiques présents et rien n'empêche l'espèce de se perpétuer ainsi. Quand il s'agit de parasites stricts, le mycélium, de la spore, périt en l'absence d'un hôte appro- prié ou reste filamenteux, donnant éventuellement des conidies, mais jamais des fructifications com- plexes.

Chez les champignons qui déterminent des mala- dies chroniques, le mycélium hiverne dans les rameaux, le tronc, les racines, pour reprendre son activité le printemps venu et s'étendre plus ou moins loin.

Beaucoup d'urédinées infectent successivement deux hôtes, parcourant de la sorte un cycle dis- continu. Chez d'autres, le cycle se réalise sur la même plante. Chez d'autres enfin, l'évolution demeure très simple. Le tableau suivant, emprunté à Schrôter, fixera les idées.

I. QEcidiolispores, œcidiospores, urédo- spores, cL téleutospores :

Sur le même hôte Àuteuformes.

Sur deux Ilotes différeiils. . . . Hétéreuf ormes. II. Œcidiolispores, œcidiospores et téieu-

tospores Formes opsis.

III. Œcidiolispores, urédospores, et téleu-

tospores Brachy formes.

IV. Urédospores et téleutospores . . . . Hémiformes. V. OEcidiolispores et téleutospores (ou

téleutospores seules) Microformes.

DES PLANTES

Il existe des urédinées qui, bien que ne possédant pas les 4 types de spores, sont cependant hétéroïques : les gymnosporangiums (acidiolispores, œcidiospores et téleutospores), le Puccinaslrum Gœppertianum (œci- diospores et téleutospores).

Peu de champignons, strictement parasites, ont été cultivés sur les milieux artificiels, lesquels conviennent fort bien aux parasites facultatifs.

AGENTS DE PROPAGATION

Plantes malades . En été, les spores (conidies, urédospores, œcidiospores), disséminées par le vent, vont infecter les végétaux sensibles, situés au voisinage. Les organes copiantes atteints con- taminent le sol, les fumiers, les eaux. Les graines, racines, bulbes, tubercules, constituent des fac- teurs de transmission redoutables.

Le rôle des oiseaux, msecles (y compris leurs larves) et mollusques terrestres, comme agents de diffusion, n'est pas niable dans bien des cas.

Enfin, les lésions dues à d'autres parasites ouvrent souvent la porte aux champignons patho- gènes.

PRINCIPALES AFFECTIONS CRYPTOGAMIOUES

Les maladies cryptogamiques des plantes, connues de tout temps, n'ont été étudiées que depuis une époque relativement récente. Parmi les savants duxviiF siècle, il faut citer : Tillet, Duhamel du Monceau et Tessier. Parmi ceux du xix^ : Mathieu de Dombasle, Bénédict Prévost, les Tulasne, Duchartre, Planchon, Millardet, Prillieux, Berckeley, Hartig, Brefeld, Zopf, Sorauer, Franck, von Tubeul', de Bary, Woronine.

Nous décrirons sommairement diverses affec- tions, choisies entre les plus importantes, en y joignant quelques maladies sans grand intérêt pra- tique, mais très instructives au point de vue général.

MALADIES AIGUËS ET S UB AIGU ES

MALADIES LOCALES

AFFECTIONS DES PARTIES AERIENNES

Fumag-ines.

Certains ascomycèles déterminent, sur les feuilles et les jeunes rameaux de l'olivier, de l'oranger, du saule...

DES PLANTES

l'apparition de dépôts noirs, épais, pulvérulents, lai- neux ou veloutés. Le mycélium ne pénètre pas dans l'épiderme (sauf chez les astérinées) et les dégâts sont dus au trouble de la fonction chlorophyllienne, occa- sionné par r « écran » cryptogamique. Nous avons vu que le miélat de divers hémiptères constituait un excel- lent milieu de culture pour les organismes des fuma- gines.

Blancs.

Symptômes. Blanc des céréales. Les feuilles se recouvrent d'un duvet floconneux, auquel succède une poudre fine (spores); maladie en général bénigne. Blanc de la vigne. On aperçoit d'abord un revêtement gris terne, à odeur de moisi {Oïdium Tiickeri des an- ciens auteurs), puis les feuilles brunissent et sèchent (les fleurs et jeunes pistils également); les fruits dur- cissent et se fendent.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Blanc des céréales. Agent : Erysiphe graminis. Infection par les ascopores, puis les conidies. Elles germent à la surface des feuilles; le mycélium y forme un lacis et enfonce des suçoirs au sein des cellules épidermiques, dont la structure est moins gravement altérée que dans le cas suivant (spoliation et intoxication modérée). Périthèce et asques. Les ascopores se forment et germent au printemps suivant. Blanc de la vigne. Agent : Un- cinula necalor (origine américaine). Infection par les conidies, reproduite expérimentalement. Spoliation et intoxication marquée. Périthèces rares, mode d'hiver- nage du parasite inconnu.

Rouilles.

Nous prendrons comme type la rouille linéaire des céréales et la maladie de l'épine-vinette qui alterne avec elle.

SG MALAT)IKS PARASITAIRES

Symptômes. Chez les céréales. En été, sur les feuilles, pustules allongées, qui se fendent et libèrent une poussière orangée. A l'arrière-saison, mêmes apparences, mais poudre noire. Chez l épine-vinelte . Au printemps, sur la face supérieure des feuilles, taches rouges, avec points noirs saillants (orifice des œcidioles); puis, sur la face inférieure, taches oran- gées, bomlDées, avec de petiles pustules qui ne tardent pas à s'ouvrir (œcidiums) .

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Piiccinia graminis. Chez les céréales. Le mycélium, dîme œcidiospore (venue de répine-vinelte), pénètre par les slomates, se multiplie sous l'épiderme des feuilles et envoie des suçoirs dans les cellules. Après 7- 8 jours, taches caractéristiques et urédospores, que libère la déchirure de l'épiderme et qui disséminent la maladie jusqu'en automne. A ce moment, le mycélium forme le-^ télciilospores, d'où naîtront, l'hiver terminé, les basidiospores, susceptibles d'infecter Fépine-vinette et non h-s graminées. Chez lépine-vinette, le mycé- lium, issu de la basidiospore, traverse la cuticule entre deux cellules et se répand dans le mésophylle (toujours extérieur aux éléments anatomiques). Après 7-8 jours, les œcidioles (en cloche) naissent d'un lacis serré de filamenls; ensuite, on voit apparaître des œcidiums (en bouteille), qui ne lardent pas à déchirer l'épiderme. Le rôle des œ(:7'c//o//s/)o/'es demeure obscur; les œcidio- spores infectent les graminées, non l'épine-vinette.

La puccinie épuise, puis nécrose les éléments super- ficiels des feuilles, chez les graminées. Chez l'épine- vinette, il se produit d'abord une hypertrophie du mésophylle.

Mildious. (Affections maciileuses).

[Les auteurs anglo-saxons emploient le mot «mildew» dans le sens de « blanc »>

Symptômes. Mildiou de la pomme de terre. La

DES PLANTES

maladie éclate subitement clans les temps humides et se propage avec rapidité. Taches brunes, qui aug- mentent vite d'étendue; les feuilles atteintes se fanent, se crispent, prennent un aspect grillé et tombent. Au- tour des taches, apparaît le duvet blanc caractéristique. Mildiou de la vigne. Mêmes symptômes sur les feuilles et les fleurs; nombre de grains, mal nourris, n'arrivent pas à maturité. Les grains mûrs, infectés, offrent des macules livides, reposant sur une base indurée; le reste du fruit, altéré dans sa nutrition, se ramollit, puis sèche et tombe. Les temps humides favorisent l'extension de la maladie. Mildiou de la betterave. Ici, les feuilles atteintes offrent un épaissis- sement marqué. La végétation s'arrête; tantôt la plante meurt, tantôt l'afTection guérit (temps sec), mais les racines demeurent petites et pauvres en sucre.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Mildiou de la pomme de terre . Agent : Phytoplithora infestans (venu des Andes). Cultivé par Matruchot et Moliiard. Les conidies germent (comme toujours) sous l'influence de l'humidité. Il en naît des zoospores, qui produisent un mycélium. Celui-ci pénètre à travers l'épiderme, circule entre les cellules sous-jacentes et envoie des suçoirs dans leur intérieur. Finalement, il les nécrose : le contenu se coagule, se contracte, brunit et devient indistinct. Les filaments du parasite émigrent des parties qu'ils ont altérées vers les régions saines, en développant des conidiophores à la limite des taches. Les conidiophores sortent par les stomates et les spores qu'ils portent disséminent la maladie. Taches et coni- dies se forment très vite. Le Phytoplithora infestans ne produit pas d'œufs, semble-t-il, dans la nature, mais Clinton et Pettybridge en ont obtenu in vitro; son mode d'hivernage demeure inconnu. Mildiou de la vigne. Agent : Plasmopara viticola (origine améri- caine). Même Aiécanisme, mais le parasite donne des œufs (spores d"hiver) dans les feuilles mourantes. Ces œufs, libérés par la pourriture, germent au printemps et infeclent les plantes; les infections suivantes sont

88 MALADIES PARASITAIRES

dues aux conidies. Les escargots jouent un rôle impor- tant comme agents de diffusion de la maladie. Mildiou de la betterave. Agent : Peronospora Schachtii. Même mécanisme. Œufs. Tandis que le Phytophthora infestans et la Plasmoparaviticola épuisent et nécrosent simplement les tissus, le Peronospora détermine auparavant leur hypertrophie.

[Les jeunes tubercules de pomme de terre peuvent être infectés par les conidies du Phytophthora, tombées sur le sol humide. On voit alors apparaître des taches, qui brunissent rapidement, sous l'influence d'une pourri- ture bactérienne (Matruchot et Molliard)].

Antres affections maciileuses. (Pourriliire grise et black roi de la vigne).

Symptômes. Pourriture grise. Taches brunes, auxquelles succède l'apparition d'un duvet caractéris- tique. Après la mort des feuilles, sclérotes noirs, puis pézizes brunâtres. Sur les jeunes rameaux, le parasite peut atteindre les tissus profonds. Les grains jeunes sont détruits, les grains plus anciens n'offrent que des lésions superficielles, sous lesquelles la pulpe se con- centre; le vin acquiert alors un goût qui rappelle celui des vins cuits et la lésion, bénigne et favorable, prend le nom de pourriture noble. Black-rot. La maladie se développe par poussées successives, pendant les temps pluvieux et n'éclate pas brusquement, comme le blanc ou le mildiou. Elle ne frappe que les parties jeunes. Sur les feuilles, taches entourées d'une marge saillante plus foncée et se recouvrant de points noirs (fruits conidiens). Sur les jeunes rameaux, mêmes taches caractéristiques, qui se fendillent souvent. Les grains sont détruits et semés de fruits conidiens, d'où leur aspect chagriné typique.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Pourriture grise. Agent : Sclerotinia fuckeliana. Habituellement saprophyte, elle devient pathogène en milieu chaud et

DES PLANTES 89

humide. Facile à cultiver (conidies et sclérotes, pas de pézizes). L'infection se fait par le mycélium; même mécanisme que pour les autres Sderotinia (voir plus loin), mais, ici, la maladie demeure limitée. Black rot. Agent : Guignardia Bidwellii (origine américaine). Cultivée par Viala et Pacottet, qui ont reproduit l'af- fection avec des cultures pures. Première invasion, due aux ascospores: attaques suivantes, dues aux sty- lospores (des pycnides). Le mycélium traverse la cuti- tule entre deux cellules, puis gagne les éléments sous- jacents. Les taches évoluent en quelques jours; sur les feuilles, une lame de liège bride leur extension; sur les fruits, cette réaction manque et la totalité de l'or- gane périt. Les parasites détruisent les tissus par nécrose. Ils ont besoin d'un milieu très acide, que les cellules jeunes seules peuvent fournir. Ils forment des périlhèces et asques, qui hivernent.

[Une foule de Sepioria et de Phyllosticta (asco- mycètes) engendrent des aflections maculeuses des feuilles] .

AFFECTIONS DES RACINES

Hernie du chou.

Symptômes. On voit apparaître^ sur les racines, des excroissances de forme et de volume très variables. A la coupe, elles sont formées d'un tissu blanc et charnu. Elles pourrissent rapidement, surtout par les temps humides ; leur teinte devient alors grisâtre et leur consistance molle.

MÉCANISME DE LiNFEGTioN. LÉSIONS. Agent : Plas- modiophora brassicœ. Les spores du parasite, trans- formées successivement en zoospores et en myxamibes, pénètrent sous ce dernier état par les poils radicaux. Arrivées dans le parenchyme cortical, les amibes y forment des plasmodes. Les éléments anatomiques envahis augmentent de A-^olume et se multiplient, puis

90 MALADIES PARASITAIRES

perdent leur protoplasme et leur no\au. Le plasmode, après avoir détruit une cellule, pénètre dans la cellule voisine, perforant ses parois. Quand les aliments sont épuisés, il produit des spores. Bientôt, des bactéries, qui coexistent avec les plasmodes {Ajanl été introduits par les myxamibes Pinoy), mais sont demeurées jusque inertes, prolifèrent et amènent la pourriture des parties malades et la libération des spores. Et le cycle recommence.

Le Plasniodiophora détermine par conséquent l'hy- pertrophie et rhyperplasie des cellules, dont il tue ensuite et absorbe le contenu.

MALADIES LOCALISEES

Les descriptions qui suivent montreront en quoi les maladies localisées diffèrent des maladies locales.

CHARBONS

Charbons des céréales.

Symptômes. Toutes les parties de la fleur sont hypertrophiées et converties en ime masse blanche, à laquelle succède la poudre noire caractéristique. Chez le maïs, les altérations s'exagèrent énormément et peuvent siéger dans des points variés des parties aériennes (rarement, des racines). Il s'agit de tumeurs, souvent plus grosses que le poing, formées d'une pulpe blanchâtre veinée de noir, qui fait place à un amas de poudre olivâtre (spores), bientôt libéré par rupture des parois. On peut voir apparaître des fleurs femelles chez les inflorescences mâles, mais l'ovaire avorte toujours.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agents : Usti- laginées diverses. Le mycélium infecte les végétaux au

DES PLANTES

moment de leur germination, pénétrant par les sto- mates des cotylédons. Il chemine ensuite, de bas en haut, le long de la moelle, entre les cellules, sans les léser et croît parallèlement à l'hôte. Le contenu mycé- lien s'accumule dans les parties supérieures du parasite, qui fructifieront et abandonne les parties inférieures, dont il ne reste plus trace chez la plante adulte. L'Ustilago maijdis peut attaquer directement les por- tions jeunes des végétaux adultes. h'Ustilago trilici détermine une maladie bénigne des fleurs; celles-ci produisent des grains fertiles, mais infectés (on voit le parasite dans l'embryon) : il en naîtra des pieds char- bonneux {charbon héréditaire Brefeld) .

Le mycélium des ustilaginées , d'abord inoffensif (spoliation minime) détermine, au niveau des organes il va fructifier, la néoformation d'un parenchyme riche en amidon, qu'il consomme entièrement. Il sera remplacé, lui-même, par ses spores colorées. Celles-ci (probasides) germent à partir de l'été ou de l'hiver, donnant des basides, d'où naissent des basiodiospores. Les basiodiospores peuvent germer, aussitôt produites et engendrer le charbon, soit naturel, soit expéri- mental.

Charbon des caryophyllées.

L'Ustilago violacea fructifie dans les anthères de diverses caryophyllées, dont les grains de pollen se trouvent remplacés par une poudre violette (spores). Il détermine; chez les fleurs femelles de Melandryiim album et rubrivn (dioïques), l'apparition d'organes mâles, aux dépens de rudiments normalement indis- tincts.

CARIE DU RI.É

Symptômes. ■— La tige des plantes malades est plus forte et d'un vert plus sombre. Après floraison, les pis-

MA LA DIE S FA RA SI TA INES

tils prennent une teinte foncée et les épis, droits, avec leurs glumes et leurs glumelles très écartées, offrent l'aspect ébouriffé typique. Le contenu des grains, d'abord blanchâtre, se transforme en une poudre brune, à odeur de poisson pourri.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : 77/- letia iritici. Le mycélium pénètre au niveau de la radi- cule, pendant la germination du végétal ; il se comporte ensuite comme celui des ustilaginées « charbonneuses » et fructifie dans les grains. Infection expérimentale facile, avec les basiodiospores que l'on fait préalable- ment germer. Quand on inocule trop de parasites, il s'ensuit un développement massif et la plante meurt (Kûhn) .

ROUILLES BLANCHES

Symptômes. Rouille blanche des crucifères. Les feuilles sont déformées et boursouflées; les tiges d'inflorescence, hypertrophiées, s'incurvent; les enve- loppes florales apparaissent épaissies et vertes; à l'ex- trémité des filets, volumineux, les anthères man- quent ou restent vides; les ovaires, foncés et oblongs, ne renferment pas d'ovules. Sur les parties malades, pustules éburnées, qui se déchirent et libèrent une poudre blanche. Rouille blanche des composées. Affection limitée aux feuilles.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Rouille blanche des crucifères. Agent : Albugo candida. Même mécanisme que pour les charbons. Conidiospores, bri- sant l'épiderme et essaimant des conidies ; œufs, dans les tissus malades. Ces œufs germent au printemps; le mycélium, venu des zoospores, infecte les jeunes plantes. Les végétaux adultes sont réfractaires aux conidies. Rouille blanche des composées. Agent : Albugo Iragopogonis. Peut infecter les plantes adultes.

DES PLANTES 03

MALADIES GÉNÉRALES

Nous en distinguerons 3 types : infections mas- sives, maladies çasculaires, nécroses progressives.

INFECTIONS MASSIVES

Chez les jeunes végétaux, peu résistants, les para- sites envahissent volontiers tout l'organisme, qui périt très vite.

Nous avons déjà signalé le cas du blé, infecté expéri- mentalement par un excès de spores de Tilletia.

Citons encore la maladie des Jeunes semis. Elle &'observe sur divers arbres forestiers, notamment en milieu humide et chaud. La tige et les cotylédons noir- cissent, la plante meurt et les parties nécrosées se recouvrent d'un duvet blanc. Agent : Phytophthora cac- toriim, formant des conidies (les conidiospores sortent par les stomates ou à travers la cuticule) et des œufs (dans les tissus morts): double source d'infection. Le mycélium, issu d'une zoospore et cloisonné (fait excep- tionnel chez les oomycètes), pénètre au niveau du collet, se multiplie abondamment entre les cellules, les spolie (suçoirs), puis les tue.

MALADIES VASCULAIRES

Pourriture du cœur de la betterave.

Symptômes. Les grandes feuilles s'abaissent vers la terre, jaunissent et sèchent ; les pétioles offrent, à leur face supérieure, des taches blanchâtres, entou- rées de points bruns (périthèces). Toutes les feuilles naissantes noircissent et se dessèchent. L'apogée de la

MALADIES PARASITAIRES

maladie s'observe en septembre; un nouveau feuillage apparaît alors autour du cœur mort, mais il demeure chétif et les racines restent petites et pauvres en sucre. Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Sphœrella labifica. Le mycélium, venu des ascospores qui ont hiverné, pénètre dans le pétiole et le nécrose (tissus bruns et secs, au-dessous des taches), d'où la mort des feuilles. Puis, il suit les gros vaisseaux et arrive jusqu'au collet, d'où la mort du bourgeon ter- minal. La parasite fait périr les organes par oblitéra- tion vasculaire ; il semble également jouir d'un pouvoir nécrosant direct.

Fléirissement du melon d'eau, du cowpea et du cotonnier.*

{Bien étudié par E. Smith). Symptômes. Melon d'eau. Flétrissement subit et terminaison fatale rapide, surtout chez les jeunes plantes. Chez les plantes plus âgées, quand arrive la pluie, il peut se manifester une « résurrection transitoire », suivie de mort défi- nitive dès que le temps redevient sec. Sur le végétal qui a périj apparaissent des conidies et périthèces rouges. Cowpea. Au travers de la tige, verte et translucide, les vaisseaux altérés se reconnaissent à leur aspect sombre. Cotonnier. Moins sensible, Gué- rison possible ; on voit alors de nouvelles pousses s'élever de la base de la tige et masquer celle-ci (qui a succombé) .

MÉCANISME DE l'iNFECTION. LÉSIONS. Agciit :

Fusarium uasinfectum. Se trouve dans le sol, que l'on peut infecter avec des cultures pures; on reproduit ainsi la maladie sans difficulté. Melon d'eau. Le mycélium, issu des ascospores qui ont hiverné, pénètre par la racine près de la base des tiges, oblitère les vaisseaux d'une façon progressive et amène le flétris- sement, en arrêtant le cours des liquides. Post morfem, il gagne les parenchymes, puis la surlace il fructifie.

DES PLANTES

Au déi3ut du flétrissement, les vaisseaux peuvent être remplis jusqu'à proximité de la racine ; ilô offrent une coloration brune, ainsi que les éléments voisins. Quand l'envahissement vasculaire reste encore relativement limité, si on sectionne la tige au-dessus des parties malades et qu'on la plonge dans l'eau, le flétrissement disparaît. Cowpea. Tout le système vasculaire peut être pris lors de la mort. Cotonnier. Parasites moins nombreux, mais répartis sur une longue étendue.

Nécroses progressives (dues a des Sclevolinia)

Dans le cas de la Sclerolinia fuckeliana, les lésions, engendrées par le mécanisme qui va être décrit, demeurent limitées, comme kous l'avons déjà dit. Il n'en est pas de même pour les mala- dies suivantes.

Affections dues à la S. libertiana.

Symptômes. La surface des tiges, chez beaucoup de plantes cultivées (milieu chaud et humide), se recouvre d'un revêtement ouaté, puis la plante meurt.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Habituelle- ment saprophyte, la Sclerolinia devient pathogène lors des conditions indiquées. C-ulture facile (pas de coni- dies, sclérotes). L'infection, naturelle ou expérimentale, se fait par le mycélium, qui pénètre jusqu'à la moelle, nécrosant les tissus devant lui. Dans la moelle et l'extrémité des tiges, après dessiccation, se forment des sclérotes qui, en présence de circonstances favorables, engendrent des pézizes. De Bary a suivi de près le mode d'action du parasite. Le mycélium, placé sur une jeune tige de fève, se fixe, par des crampons, aux cellules épidermiques et secrète un poison qui tue d'abord celles-ci, puis les éléments du parenchyme

96 MALADIES PARASITAIRES

cortical (contraction du protoplasma et brunissement). Dans les tissus détruits, le parasite se développe et nécrose les parties plus profondes, il se multiplie ensuite. 11 s'agit donc d'un organisme qui ne peut croître que chez les tissus préalablement tués par lui ; il les attaque alors chimiquement. De Bary a montré que les substances actives, contenues dans le suc de carottes infectées, amènent d'abord la mort des cellules végétales, puis la dissolution des lamelles moyennes (expériences in vitro). La Sclerotinia produit donc une toxine nécrosante et des enzymes dissolvants.

Affections dues à la S. triJoUoruni.

La Sclerotinia trifolioriini tue diverses légumi- neuses, par le même mécanisme. Les parties vertes jaunissent puis brunissent, les feuilles se fanent et tombent, la plante meurt, couverte d'un velouté blanc. Il s'y forme ensuite des sclérotes et des pézizes.

Affections dues à la S. bulborum.

Le parasite attaque divers végétaux à oignons (déterminant, entre autres, la « morve » noire des jacinthes). Peu après la floraison, les feuilles jaunis- sent, le bulbe brunit et la plante meurt. On voit ensuite apparaître superficiellement sclérotes et pézizes.

Chez les Sclerotinia, les ascopores des pézizes ger- ment au printemps et engendrent un mycélium qui, tantôt mène une vie indépendante, tantôt infecte les végétaux voisins. Répétons que la chaleur et l'humi- dité favorisent le passage de l'état saprophyte à l'état pathogène.

DES PLANTES 97

MALADIES CHRONIQ UES

Ce soni, toutes, des maladies locales^ à marche plus ou moins extensive. L'affection de VEiiphor- bia cyparissias, envahie par V Uromyces pisi, peut cependant être considérée comme générale, au point de vue clinique ; nous l'étudierons en terminant.

AFFECTIONS DES PARTIES AÉRIENNES NÉCROSES

Rouille coiirbeiise du pin sylvestre.

Symptômes. Sur les rameaux des plantes adultes, on voit apparaître des taches jaune pâle, qui s'accom- pagnent d'un arrêt de développement unilatéral, occa- sionnant l'incurvation caractéristique. Selon la gravité de la maladie, le rameau sèche ou continue à pousser (il prend alors, en se redressant, la forme d'une s. ita- lique). Chez les plantes de 1-2 ans, l'infection de la tige peut amener la mort ; cliez les végétaux plus âgés, celle-ci ne survient que lorsque les points d'attaque sont très nombreux.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Melampsora pinitorqaa. Elle détermine une rouille typique sur les feuilles du peupUer, se développent les téleutospores. Ces spores germent au printemps, engendrant le mycélium, qui pénètre le tissu cortical du pin et le détruit. Dans la concavité des rameaux malades, se forment les œcidioles et œcidiums ; les œcidiospores, libérées par rupture de l'épiderme, infectent les feuilles du peuplier.

NicoLLE et Maghoc. M. P. des plantes. 7

98 MALADIES PARASITAIRES

Le mycélium hiverne chez le pin, au sein des lésions ; chaque année, il se « réveille » et étend ses ravages. Le parasite, intcrcellulaire, envoie des suçoirs dans les éléments voisins; il peut envahir toute la profondeur du liber et les rayons médullaires. 11 spolie et nécrose.

Les pins sont indemnes à partir de 30 ans.

CHANCRES

Chancre du mélèze.

Symptômes. Au printemps, sur un rameau, les aiguilles rougissent et meurent ; à la base de ce rameau, l'écorce cède et la résine coule. L'affeclion s'arrête pen- dant l'été ; les parties mortifiées s'affaissent ; les tissus voisins bourgeonnent, mais ils sont détruits vers l'au- tomne par la reprise de l'infection. Celle-ci s'aggrave chaque année et l'ulcère gagne concentriquement. Sur récorce morte, apparaissent des pézizes rouges.

La maladie peut durer jusqu'à 80 ans; inversement, elle peut atteindre des arbres centenaires (Hartig).

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Dasyscijpha Willkommii [parasite de blessure). Le mycélium se glisse entre les éléments de l'écorce, les lue et les envahit. Il détruit ensuite le cambium et arrête ainsi tout développement dans le territoire nécrosé. En été, un bourrelet limite les parties morti- fiées ; en automne, il est lui-même mortifié par le mycélium redevenu actif. Hartig a réalisé l'infection expérimentale.

Chancre des arbres fruitiers.

Symptômes. Sur une branche, en un point, l'écorce se déprime, brunit et meurt. La nécrose gagne, surtout en long; il se forme des fissures concentriques pro- fondes et l'écorce s'en va par lambeaux. La plaie ne

DES PLANTES 99

présente aucune tendance à guérir. Au centre, tissus morts et desséchés; à la périphérie, bourrelets cicatri- ciels, successivement formés et rongés, qui montrent souvent de petits points rouge corail (périthèces et fruits conidiens). Le chancre fait facilement le tour des jeunes rameaux et amène la mort des parties situées au-dessus, au niveau des branches plus fortes, la lésion demeure limitée, mais aucun fruit ne se développe.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Nec- tria ditissima [parasite de blessure). Le mycélium cir- cule entre les cellules; il envahit ainsi l'écorce et les parties superficielles du bois (par les rayons médullaires) les tue et « s'installe » dans les éléments détruits. A la périphérie des lésions corticales, il forme des coussi- nets, recouverts de conidies et de périthèces, qui appa- raissent bientôt au dehors. Alternatives de nécrose et de réparation, caractéristiques des chancres. Le mycé- lium hiverne au sein des tissus morts et redevient actif, le printemps arrivé.

POURRITURES

Pourritures du bois, dues aux gros champignons.

Les gros champignons, notamment divers poly pores, mènent d'ordinaire une vie saprophytique, sur les bois abattus qu'ils détruisent; mais il n'est pas rare de les voir s'attaquer aux arbres vivants, avec une préférence incontestable pour les individus vieux ou affaiblis. Tout le monde connaît leurs fructifications en « chapeaux », surtout celles de l'amadou vier.

Ils rongent le tronc et les branches, progressivement; un peu moins lentement, dans le cas du Polyporus hispidus, le plus dangereux, qiioad vitam. Ce sont des parasites de blessure, affectant les feuillus et les rési- neux.

100 MALADIES PARASITAIRES

Le mycélium gagne le bois de cœur, par les rayons médullaires. Les parties malades prennent une teinte brune, puis blanchissent (pourriture blanche), se trans- formant en masses légères, semblables à de la charpie etbientotpulverulentes.il nait ainsi des cavités, tapis- sées de mycélium blanchâtre et séparées des régions saines par une ligne brun foncé; cavités qui augmen- tent de nombre et de volume, se réunissent et évident le cylindre ligneux. Le mycélium envahit ensuite l'écorce et va fructifier à la surface ; les chapeaux s'accroissent chaque année. Dans certains cas, les par- ties malades gardent un ton vineux (pourriture rouge) ; parfois, les altérations débutent au niveau de l'aubier; ailleurs, le bois âgé est miné en anneaux ou en crois- sants... le mécanisme fondamental demeure toujours le même. Le mycélium dissout d'ordinaire les lamelles .moyennes avant les parois internes des cellules, mais pas constamment. Les éléments du bois, d'abord bruns, blanchissent à mesure qu'ils sont désintégrés; concur- remment, le parasite prend leur place.

HYPERTROPHIES

Cloque du pécher.

Symptômes. Les feuilles apparaissent bosselées, crispées, épaissies, cassantes, jaune pâle ou rosées. Elles se recouvrent, à un moment donné, de fins dépôts veloutés. L'extrémité des rameaux montre des bour- souflures charnues et décolorées. Sur les fruits (quand il s'agit de brugnons), on observe des taches pales et saillantes.

MÉCANISME DE l'infection. LÉSIONS. Agent : Exoascus deformans. Le mycélium, d'une ascospore, pénètre dans l'écorce, puis dans la moelle et les rayons des jeunes rameaux. Au printemps (mais pas l'été), il gagne les feuilles, cheminant entre les cellules épidét- raiques et détermine l'hypertrophie du mésophylle, qui

DES PLANTES 101

se transforme en parenchyme homogène et décoloré, à développement surtout superficiel (d'où le boursoufle- ment). Le mécanisme de l'infection est le même pour l'extrémité des jeunes rameaux et les fruits : action cécidogène typique. Le parasite forme des asques, qui apparaissent après rupture de la cuticule. Il hiverne dans l'écorce.

Pochettes du prunier.

Symptômes. Les jeunes pistils se transforment en sacs allongés et pâles, à surface inégale. Les fruits (pochettes, prunescornichonnées), sans noyaux, devien- nent absolument méconnaissables.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Exoascus pruni. Le mycélium pénètre dans l'écorce, d'où il envahit les fleurs au printemps. Il se glisse entre les cellules épidermiques, produisant une défor- mation des parois du pistil (hyperplasie du mésocarpe, qui devient homogène), avec atrophie de l'endocarpe et des embryons. Parfois, les étamines se tuméfient . Asques sous la cuticule, visibles après déchirure de celle-ci. Le parasite hiverne dans l'écorce. Action céci- dogène type, ici encore.

BALAIS DE SORCIERE

Balais de cerisier.

Symptômes. Sur un ou plusieurs rameaux tumé- fiés, apparaissent des touffes qui se dressent d'ordinaire verticalement (mais pendent quelquefois!, plus rami- fiées que les pousses normales. Les feuilles, épaisses, brillantes, plissées, tachées de rouge, se couvrent de fins dépôts veloutés et tombent de bonne heure. Pas de fleurs, comme on le voit immédiatement de loin, au printemps. Le balai meurt après quelques années.

102 MALADIES PARAS ITAIBES

MÉCANISME DE l'infection. LÉSIONS. Agent : Exoasciis cerasi. Le mycélium, d'une ascospore, pénètre dans un bourgeon, circule entre les cellules et envahit la moelle, les rayons et l'écorce, dont il déter- mine l'hypertrophie (tissu homogène, avec vaisseaux larges, mais à parois minces). Il gagne ensuite les feuilles (asques, apparaissant sur le cuticule rompue). Il hiverne au sein des rameaux.

h'Exoascus secrète un poison, qui irrite les tissus et en détermine l'hypertrophie. 11 provoque également, suivant le même mécanisme, la croissance prématurée des bourgeons dormants. Par contre, il entraîne la sté- rilité du balai. La mort de celui-ci lient peut-être, pro parte, à l'intoxication chronique, mais nous pensons qu'elle relève surtout d'une irrigation insuffisante, comme cela se voit dans beaucoup de néoformations pathologiques.

Chaudrons et balais du sapin pectine.

Symptômes. Chaudrons. On voit apparaître, sur le tronc et les rameaux, des renflements au niveau des- quels Fécorce sèche et se crevasse, produisant des ulcé- rations qui augmentent d'étendue chaque année. Balais. Us coexistent souvent avec les chaudrons. Une ou plusieurs branches portent alors comme de petits arbres nains, d'aspect singulier, dont la « tige » engen- dre souvent des jets latéraux; d'où l'ensemble brous- sailleux caractéristique. Les feuilles de ces balais sont courtes, larges, épaisses, presque décolorées et distri- buées sans ordre (au lieu d'être longues, étroites, min- ces, vertes, disposées sur deux rangs). Elles se recou- vrent d'œcidioles et d'œcidiums orangés et tombent vers la tin de l'été. En hiver, les balais se reconnaissent de loin à leur aspect de petits buissons dépouillés, au milieu de branches dont la verdure persiste. Après un nombre d'années parfois long, la curieuse production se détache, laissant une ulcération persistante.

DES F LA y TES

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Melampsorella caryophyllaceariim, déterminant la rouille chez les caryophyllées. Sur les feuilles de celles- ci se développent des téleutospores, origine du mycé- lium qui infecte le sapin. Le parasite pénètre dans l'écorce, le liber et même le bois du second hôte, circu- lant entre les cellules^ au sein desquelles il envoie des suçoirs. Les parties atteintes s'hypertrophient, puis se nécrosent. Les balais sont dus à l'envahissement des bourgeons, comme chez le cerisier. Le mycélium hiverne dans les tissus malades.

Les chaudrons représentent des néoplasies de faible vitalité; les balais, des réactions moins étendues loca- lement, mais compliquées du développement des bour- geons dormants. Ici encore, les balais demeurent sté- riles.

AFFECTIONS DES RACINES

POURRITURES (POURRIDlÉs)

Pourridié au Polyporiis annosiis.

Symptômes. La maladie atteint surtout les rési- neux. Habituellement, évolution lente : les branches se dessèchent, les unes après les autres. Parfois, cours subaigu : mort en quelques mois. Plus rarement, mar- che aiguë : au moment de l'apparition des premières feuilles, les pousses se flétrissent subitement et la plante périt.

Mécanisme de l'infection. Lésions. D'ordinaire, le parasite, vivant librement dans le sol, envahit les plaies du collet. Ailleurs, on observe la contamination d'une racine par une racine malade, voisine. Le mycé- lium se développe au sein du liber, puis gagne le bois, le long des rayons; il tue les éléments anatomiques, les dissout (pourriture rouge) et prend leur place. Il va ensuite fructifier extérieurement (conidies et chapeaux).

104 MALADIES PARASITAIRES

Poiirridié à V Armillaria mellea.

Symptômes. La maladie atteint les feuillus et les résineux. Elle évolue comme la précédente, plus sévère dans les terrains humides que dans les terrains secs.

MÉCANISME DE l'infection. LÉSIONS. Dcux modcs d'envahissement, ici encore, mais les lésions demeurent limitées à l'écorce (pourriture blanche) . Le mycélium forme, entre le liber et le bois, des lames blanches; phosphorescentes, d'où naissent des rhizomorphes, qui traversent l'écorce, rampent extérieurement, se répan- dent dans le sol et peuvent infecter les racines voisines. Des chapeaux apparaissent, en automne, au pied des souches, sur les arbres morts (rarement sur les parties mortes des arbres vivants).

Pourridié à la Rosellinia necatrix.

Symptômes. La maladie atteint surtout vigne et arbres fruitiers. Mêmes formes cliniques. Noter la pre- mière année, des fruits souvent très nombreux.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Toujours deux modes d'envahissement. Le mycélium se ramifie entre le liber et le bois, puis envahit ce dernier et le détruit. Il produit ensuite, sous l'écorce, des sclérotes qui engendrent des conidiophores. Les racines se recouvrent alors d'un revêtement floconneux, blanc puis grisâtre, formant des cordons qui disséminent la mala- die. Sur les souches mortes, pycnides et périthèces.

MALADIE DE L EUPHORBIA CYPARISSIAS, DUE A

l'uromyces PISI

Symptômes. Les plantes atteintes offrent une curieuse transformation de leurs caractères habituels. La tige, droite et élancée^ montre des entre-nœuds 4-6 fois plus longs que normalement; les ramifications

DES PLANTES 105

manquent; les feuilles, petites, ovoïdes et épaisses, s'étendent jusqu'à la cime, portant les œcidioles et œcidiums du parasite; les fleurs font défaut. Les parties aériennes meurent après fructification de VUromyces. Chaque année, la maladie recommence.

Mécanisme de l'infection. Lésions. 'UUromyces pisi détermine une rouille typique chez les légumineuses; les téleutospores formées constituent l'origine du mycélium qui envahit l'euphorbe. Ce mycélium pénètre au niveau du collet de la jeune plante, croît avec elle, en suivant surtout les faisceaux vasculaires et la moelle et sporule dans les feuilles. Il hiverne dans les rhi- zomes. Les œcidiospores infectent les légumineuses.

11 s'agit donc d'une anomalie de développement, accompagnée de stérilité et suivie de mort précoce des portions aériennes. Seul, le mésophylle présente de Ihyperplasie; la tige, étirée, conserve sa structure normale. Le mycélium, intercellulaire, n'envoie des suçoirs, au sein des éléments voisins, que lorsque ceux- ci ont franchi le stade « embryonnaire » et commencent à montrer des vacuoles (époque s'arrête la croissance de la plante). Quand les suçoirs ne sont pas encore formés, si on soumet le végétal au double effet de la chaleur et de l'humidité, il se débarrasse des parasites. Le point végétatif, ainsi guéri (par un mécanisme inconnu), produit des feuilles normales, que le mycé- lium du rhizome ne saurait infecter désormais. Mais dès que les vacuoles des cellules et les suçoirs de l'uro- myces ont apparu, c'est-à-dire quand le développement du végétal va prendre fin, la chaleur humide ne fait plus disparaître le parasite (Tischler).

Faut-il considérer la maladie de l'euphorbe comme locale ou comme générale? Cliniquement, il s'agit bien d'une maladie générale, puisque la plante est frappée dans toutes les parties qui émergent du sol et attaquée dans le rhizome. Au point de vue du mécanisme, on peut assimiler l'affection à une maladie chronique du rhizome, avec extension périodique chez la tige et ses dépendances.

MÉCANISME DE L'INFECTION

PARASITES FACULTATIFS

ET PARASITES STRICTS

Les parasites faciiltalifs sont ceux qui, pouvant mener indéfiniment la vie saprophytique, devien- nent plus ou moins souvent pathogènes. Ils conti- nuent, d'ailleurs, leur vie saprophytique dans l'organisme, n'envahissant les tissus qu'après les avoir tués tout d'abord. Ils sont repiésentés par les agents des nécroses progressives (genre Scle- rolinla) et les parasites de blessure (Dasyscypha, Nectria, polypores, armillaire, RoselUnia).

Les parasites stricts comprennent la totalité des autres champignons mentionnés précédemment. Certains se cultivent dans les milieux artificiels (plus rarement dans le sol) et méritent ainsi le nom, un peu superflu, de saprophytes facultatifs. Les parasites stricts, seuls, peuvent croître au sein des tissus vivants, dont ils n'amènent la nécrose qu'après les avoir envahis; ils abandonnent ensuite les parties mortifiées, se comportant d'une façon exactement opposée à celle des parasites facul- tatifs.

DES PLANTES 107

Facultatifs ou stricts, les parasites ne forment leurs fructifications caractéristiques que dans les organes morts ou mourants (plus rarement, dans les milieux artificiels).

VIRULENCE DES PARASITES {STRICTS)

Ce qui caractérise les parasites stricts, c'est donc la végétabilité in vivo, en d'autres termes la virulence. 11 ne faut pas confondre le mot virulence avec le mot pouvoir pathogène, lequel signifie pouvoir de déterminer une maladie et rien de plus.

La virulence offre deux aspects : qualitatif et quantitatif.

ASPECT QUALITATIF

[Nous l'avons appelé électivité, quand il s'est agi de « gros » parasites ; on verra tout à l'heure pourquoi].

Tantôt un champignon n'est pathogène que pour une espèce, un genre, une famille; tantôt (et moins souvent) il attaque des plantes fort diverses. Nous savons que certains représentants des urédinées se développent alternativement sur deux espèces différentes, accomplissant ainsi le cycle que d'autres parcourent sur le même hôte.

La différenciation peut rester purement fonc-

108 MALADIES PARASITAIRES

lionnelle (au moins en apparence), une espèce cryp- togamique donnée formant des j^aces physiolo- giques, exclusivement adaptées à tel ou tel végétal.

Exemples : les races de la Puccinia graminis (Eriks- son). Chacune produit, sur « sa » graminée, des téleuto- sporesqui infectent régulièrement l'épine- vinette; mais les œcidiospores, nées sur celle-ci, n'infectent que la « graminée-origine ». Marchai et Salmon ont décrit des races de VErysiphe graminis, Jordan des races de VUromyces pisi.

ASPECT QUANTITATIF

Divers échantillons d'une espèce parasitaire donnée offrent, chez le même végétal, un pouvoir envahissant variable (éventuellement nul). On mesure celui-ci par la quantité minima de germes, susceptibles de déterminer sûrement l'infection.

[Chez les gros parasites, la virulence se réduit pratiquement à son aspect qualitatif. On nous approuvera donc d'avoir préféré, dans ce cas, le terme électivité, parfaitement clair, au terme « aspect qualitatif de la virulence », inutilement compliqué].

SENSIBILITÉ DES PLANTES

L'influence de Vespèce, de la race et même de Vindiçidu est de notion courante. Celle de Vâge,

DES PLANTES 109

également; certains champignons n'attaquent que les plantes en germination, d'autres infectent les végétaux ou organes en voie de croissance, d'au- tres enfin, les tissus adultes et même séniles.

Derrière cette étiologie abstraite, se cachent des facteurs concrets encore très mal connus. Tout ce que l'on sait actuellement peut tenir dans les lignes suivantes.

Pour que le parasite se développe, il faut évi- demment que la somme des conditions favorables l'emporte sur celle des conditions hostiles. Nous parlerons plus loin des dernières ; les premières ont été étudiées par Massée et Miyoshi, in vitro et in vivo. Voici le résumé de quelques expériences, figurant dans leurs travaux.

In vitro. On incorpore à de la gélatine le suc ou la décoction de plantes, soit sensibles, soit réfractaires. On recouvre le milieu d'une lame finement perforée, sur laquelle on répand les spores du champignon que l'on veut étudier. Le plus habituellement (pas toujours), les spores ne germent et le mycélium résultant ne tra- verse les orifices que si le suc ou la décoction provien- nent d'une espèce végétale sensible.

In vivo. On injecte, dans les feuilles de plantes réfractaires, des substances favorables au développe- ment d'un champignon donné, puis on répand les spores de celui-ci sur le limbe. La germination et la pénétration consécutive du mycélium s'observent fré- quemment (pas toujours) et il peut même arriver qu'après plusieurs passages le champignon envahisse la feuille, même sans injection favorisante préalable.

Les recherches de Massée et de Miyoshi consti-

110 MALADIES PARASITAIRES

tuent d'utiles indications, mais le problème reste encore bien obscur dans sa complexité.

INFLUENCE DES CONDITIONS AMBIANTES

L'humidité (de l'air et du sol) joue un rôle consi- dérable, en favorisant la formation et la germina- tion des spores. La chaleur n'est pas moins impor- tante, ainsi que Vomhre excessive dans bien des cas.

On connaît l'influence de ï encombrement et celle de la nature du terrain. Les engrais azotés sura- bondants favorisent diverses infections, notam- ment le mildiou de la pomme de terre.

MOYENS D'ATTAQDE DES PARASITES

Les mêmes que chez les gros parasites ; comme eux, les champignons pathogènes peuvent spolier, intoxiquer, détruire.

SPOLIATION

Par la diffusion de leurs enzymes, les parasites cryptogamiques solubilisent les matières nutri- tives contenues dans les cellules végétales et les

DES PLANTES 111

absorbent ensuite. Il faut bien savoir que la spoliation se complique couramment de nécrose.

NTOXICATION

Nous distinguerons : V intoxication proprement dite, de connaissance banale et [irritation, que l'on doit rapporter, depuis Malpighi, à des poi- sons doués de propriétés excitantes. S'agit-il, dans ce dernier cas, de substances spéciales ou de toxines faibles, mais opérant d'une façon continue? La question ne semble avoir fait l'objet d'aucune recherche; nous indiquerons, plus tard, les raisons qui militent en faveur de la seconde hypothèse.

INTOXICATION PROPREMENT DITE

Elle se manifeste par des lésions locales et des troubles généraux.

Lésions tocales. Dégénérescences mal connues, qui aboutissent ordinairement à la nécrose : contenu cellulaire indistinct et rétracté, puis brunissement, gagnant les parois.

Tantôt la nécrose apparaît d'abord (parasites facultatifs), tantôt elle résulte du développement mycélien (parasites stricts). Dans ce dernier cas, elle succède à la spoliation et, éventuellement, à l'hyperplasie. Selon la teneur en eau des tissus et de l'atmosphère, l'eschare sera sèche (cas le plus

Ii2 MALADIES PARASITAIRES

habituel) ou humide. La nécrose est souvent suivie de destruction, tantôt légère, tantôt d'inten- sité variée.

Troubles généraux. Il faut faire intervenir, croyons-nous, le facteur empoisonnement dans l'explication des anomalies de croissance, de la stérilité, de l'affaiblissement général, dont la spo- liation et les désordres mécaniques sont loin de rendre toujours un compte suffisant.

IRRITATION

Hypertrophie et surtout hyperplasie des tissus. Formation de parenchymes indifférenciés. Cellules riches en eau ; offrant des membranes minces et d.es noyaux volumineux; contenant parfois beau- coup d'amidon, rarement beaucoup de chloro- phylle (le contraire est de règle). Vaisseaux rela- tivement peu nombreux, larges, à parois minces.

D'ordinaire, les parties néorformées sont finale- ment détruites par l'agent pathogène lui-même ; mais, dans certains cas, la mort résulte simple- ment de l'insuffisance d'irrigation.

Il faut attribuer aussi à un effet excitant la croissance prématurée des bourgeons dormants (balais de sorcière) et le développement d'organes reproducteurs rudimentaires (charbons du maïs et des caryophyllées).

DES PLANTES 113

DESTRUCTION

Causée par les enzymes cytolytiques des para- sites. Toujours précédée de nécrose, elle se mani- feste au plus haut point dans les pourritures (généralement sèches).

Les destructions étendues engendrent des trou- bles mécaniques d'une extrême gravité les obli- térations vasculaires pareillement, rappelons-le.

En résumé, les champignons pathogènes spo- lient et détruisent par leurs enzymes, nécrosent et irritent par leurs toxines.

MOYENS DE RÉSISTANCE DES PLANTES

Les causes de l'immunité naturelle demeurent obscures. On sait toutefois qu'il est possible de produire, par sélection, des races de blé réfrac- taires à la rouille, des races de cotonnier réfrac- taires à la flétrissure, des races de chou réfractaires à la « jaunisse ».

La jaunisse, maladie très grave, reconnaît pour agent le Fusarnim conglutinans, qui s'éternise dans le sol. Jones ensemence, en terrain infecté, des graines d'indi- vidus exceptionnellement résistants. Parmi les plantes qui se développent, il choisit les sujets indemnes et sème encore leurs graines en terrain infecté. Et ainsi de suite. Après plusieurs années, il obtient des races héré- ditairement résistantes.

NicoLLi et Magboc. M, P. des pl^-.ntes. 8

114 MALADIES PARASITAIRES

Tisdale a étudié, comparativement, l'infection chez les individus sensibles et réfractaires d'une même espèce végétale.

Un Fusarium, voisin de celui de la jaunisse, se montre irrégulièrement pathogène pour le lin. Chez les sujets sensibles, il pénètre dans les vaisseaux, puis envahit toute la plante, qui succombe rapidement. Chez les sujets résistants, le développement du parasite se trouve ralenti (par quel mécanisme?) et le végétal a le temps de former une assise subéreuse, qui élimine le champignon avant qu'il ait atteint le système vascu- laire.

Les croisements entre individus sensibles et individus résistants donnent des résultats variables, mais avec tendance à l'état réfractaire. (Dans le cas du blé, indemne contre la puccinie, il s'agirait au contraire, suivant Biften, d'un caractère mendélien simple).

PATHOGÉNIE

INFECTIONS EXPERIMENTA LES

Complétant l'étude anatomo-clinique, elles ont aidé puissamment à reconstituer le mécanisme intime des maladies cryptogamiques.

On réalise le plus souvent l'infection avec les spores, parfois avec le mycélium comme cela se produit d'ailleurs naturellement.

Infection avec les spores. Il faut déposer celles-ci dans une goutte d'eau, au point choisi (spores des péro- nosporées et ustilaginées ; urédospores et œcidiospores

DES PLANTES 115

des urédinées....). Pour les téleutospores, il est indis- pensable de les faire germer d'abord in vitro, afin d'obtenir les basidiospores, seules directement actives. Infection avec le mycélium. Pour les Sclerotinia, on dépose les filaments sur des jeunes tiges. Pour les parasites de blessure, on prélève un fragment de bois infecté, on l'insère dans une entaille faite à l'arbre sain, puis on applique un bandage protecteur (afin d'éviter î'évaporation et les contaminations étrangères).

MODES DE PÉNÉTRATION DES PARASITES

Les plantes et organes jeunes sont protégés par la cuticule et quelquefois les dépôts cireux ; les adultes, par le liège. La cuticule constitue une barrière très peu résistante.

Chez les érysiphées, véritables épiphytes, les suçoirs seuls pénètrent in iuVo. Les Sclerotinia n'envahissent les tissus qu'après les avoir nécrosés. Les autres parasites s'introduisent, suivant les cas, par les stomates (filaments des urédospores et œcidiospores, majorité des filaments des péronos- porées), la cuticule (filaments des téleutospores, majorité des filaments des ustilagiuées le mycé- lium du Phyiophthora in/estans pénètre soit par les stomates, soit par la cuticule), les blessures (parmi les parasites de blessure, les agents des pourridiés peuvent seuls attaquer éventuellement les organes intacts).

Au sein des tissus, les filaments, d'abord extra- cellulaires, envoient ou non des suçoirs dans les

H 6 MALADIES PARASITAIRES

éléments anatomiques voisins. Certains mycéliums envahissent ensuite électivement les vaisseaux; d'autres, le moment venu, prennent la place des cellules qu'ils ont tuées. Le Plasmodiophora brassicœ représente un endophyte type.

Chez le blé, infecté par VUstilago tritici, le parasite pénètre dans l'embryon; la plante-fille, née d'une graine fertile mais contaminée, montre un charbon héréditaire.

EVOLUTION DES ACCIDENTS

Après le stade d'incubation, parfois fort court, la maladie se déroule, essentiellement variable suivant les cas. Elle peut être, avons-nous dit : aiguë, subaiguë, chronique locale, localisée, générale curable ou mortelle.

AFFECTIONS AIGUËS, SUBAIGUES, CHRONIQUES

Quelles sont les causes qui régissent la durée des accidents? Les unes tiennent à la plante, les autres au parasite. Un végétal annuel ne saurait offrir d'infection chronique, cela va sans dire. Les végétaux herbacés, avec leurs tissus riches en eau et en substances nutritives dissoutes, constituent des terrains favorables aux envahissements rapides (surtout lorsque l'humidité intervient) ; pour des raisons opposées, l'état ligneux impose une longue

DES PLANTES 117

évolution aux troubles morbides. Sur la même espèce végétale, au même âge, le cours des acci- dents sera évidemment lié à la virulence et à la toxicité des parasites.

AFFECTIONS LOCALES, LOCALISEES, GENERALES

Dans les maladies locales, l'agent pathogène ne possède certainement qu'une virulence ou une toxicité modérées, mais il faut admettre aussi que la plante se défend contre lui. Comment? Quel- quefois, par la formation d'assises subéreuses ; ailleurs (maladies chroniques), grâce au sommeil hivernal, qui réduit considérablement l'alimenta- tion du parasite et transforme l'affection continue en affection intermittente ; dans tous les autres cas, par des réactions humorales de nature inconnue, mais qui seules peuvent expliquer la limitation des accidents.

Dans les maladies localisées, tant que le para- site ne fructifie pas encore, ses besoins et ses moyens d'attaque restent médiocres et la résis- tance de l'hôte n'a pas besoin d'être bien mar- quée. Mais, finalement, les organes d'élection, s'achève le développement de l'agent pathogène, deviennent le siège de lésions très graves, que la plante subit passivement. Nous disons passive- ment, car il est impossible de considérer l'hyper- trophie initiale des tissus atteints comme un acte de défense, puisqu'elle augmente en réalité le stock alimentaire du parasite.

118 MALADIES PARASITAIRES

Dans les maladies générales^ la résistance de Téconomie ou celle du système électivement touché (vaisseaux) demeurent nulles, tandis que la virulence et la toxicité de l'agent causal appa- raissent fort élevées.

CAS CURABLES, CAS MORTELS

La gaérison s'accompagne toujours de pertes, d'étendue variée. Elle n'est jamais suivie d'im- munité. Le mécanisme, sans doute humoral dans bien des cas, nous échappe; à cet égard, les expé- riences de Tischler (sur V Euphorhia cyparissias) constituent une « amorce » intéressante.

La mort semble due, en dernier ressort, aux facteurs mécaniques : désordres considérables (infections massives, nécroses progressives), des- tructions du feuillage (mildiou de la betterave), oblitérations étendues (maladies des vaisseaux), altérations énormes du système conducteur de la tige ou des racines (pourritures). Il serait cepen- dant indiqué de rechercher, dans certaines circons- tances tout au moins, si l'empoisonnement général n'intervient pas.

[Réflexions identiques, pour la mort locale des parties non infectées, mais situées en dessus des lésions. Toutefois, un facteur nouveau apparaît chez les balais de sorcière, qui se comportent réellement comme des phanérogames parasites : ils arrêtent au passage une grande quantité de

DES PLANTES ll'J

substances alimentaires, dont se trouvent privées les parties sus-jacentes. De même, à un degré variable, pour bien des mycocécidies, dont le rôle spoliateur propre ne diffère point de celui que nous ont montré les zoocécidies 1.

PROPHYLAXIE ET TRAITEMENT

Nous nous contenterons de les résumer en quelques mots.

Interdire l'entrée et la circulation des végétaux étran- gers, susceptibles d'être contaminés (nous devons à l'Amérique les mildious de la vigne et de la pomme de terre, le blanc de la vigne, le black rot).

Désinfecter les graines et boutures (opération déli- cate). Evitei l'humidité et l'encombrement.

Brûler les plantes ou organes malades, le plus tôt possible après le début des accidents.

Stériliser le sol (problème très ardu). Alterner les cultures.

Enlever largement les chancres et les polypores.

Combattre l'infection par les traitements classiques, purement externes : composés cupriques (Bénédict Prévost, Millardet), pour les charbons, les mildious, le black rot...; soufre (Duchartre), pour le blanc de la vigne.

CHAMPIGNONS SYMBIOTIQUES

Les maladies parasitaires, suivant les circons- tances, comportent un degré fort variable de gra- vité. 11 en est de très bénignes. Certains auteurs admettent même qu'il peut y en avoir de « profi- tables » et les désignent sous le nom de symbioses. Ce point de vue téléologique, que nous ne saurions admettre, oppose donc maladie et symbiose, agents pathogènes et agents symbiotiques.

Pour élucider la question, interrogeons les prin- cipaux exemples, fournis par les ^ associations » figurent les champignons.

CHAMPIGNONS ET ORCHIDÉES

[D'après les travaux de Noël Bernard]. Les orchidées adultes montrent toujours des champi- gnons, au sein de leurs racines. Ces champignons représentent des formes stériles de basidiomycètes inférieurs, du genre Rhizoclonia. Leur rôle est décisif pendant toute la vie du végétal, car ils

MALA biE^ PARASJTAlHEb

interviennent obligatoirement dans la germination des graines, dans la production du tubercule embryonnaire et dans celle du bulbe (facteur essentiel de l'état vivace).

GERMiyATIO\ DE8 GRAINES

Les orchidées sont rares, comparées à l'abon- dance de leurs graines ; même chez les horticul- teurs, souvent pas une semence sur mille ne germe. En voici la raison. Pour que le parasite, nécessaire, amène un développement régulier, il faut que sa virulence soit optima, qualitativement et quantitativement.

Le mycélium pénètre, alors, par le pôle posté- rieur de l'embryon, s'installe dans les cellules de cette région, puis envahit les éléments anato- miques d'arrière en avant, respectant le point végétatif. L'immunité de celui-ci tient à des réac- tions humorales, que traduit le pelotonnement des filaments parasites (comparé, par N. Bernard, au phénomène de l'agglutination).

Lorsque la virulence des rhizoctones est quali- tativement nulle, aucune germination ne saurait se produire. (Juand elle est quantitativemcnl insuj- fîsante, le développement commence, mais s'arrête bientôt. La croissance du mycélium reste limitée, puis ses filaments se trouvent digérés par les cellules qui les contiennent et transformés en

jje.'^ plantes

masses amorphes; la plante, « guérie », devient incapable de réinfection et meurt fatalement. Lorsque la virulence est quantitativement exa- gérée, le parasite, après avoir formé des pelotons, se multiplie sans ordre et envahit le jeune végétal, déterminant une infection massive, rapidement mortelle.

Les expériences que nous venons de résumer ont été faites en semant des graines aseptiques d'orchidées et des cultures pures de rhizoctonessur gelée nutritive.

FORMATION DU TUBEHCULE EMBRYONNAIRE

IPROTOCORMUS)

Quand le développement de l'orchidée peut continuer (virulence optima du parasite), on voit apparaître un tubercule embryonnaire; puis, la tige et les radicelles se flétrissent et il ne reste que le bourgeon terminal, dont naîtront lesorgaaes de la plante adulte. Toutes les parties infectées se trouvent ainsi éliminées et le sommet végétatif, indemne, persiste seul.

La formation du protocormus, constante chez les espèces parasitées, manque chez la Bleiilla hyacinthina, dont les graines peuvent germer sans le secours des rhizoctones. Il s'ensuit que ceux-ci représentent bien la cause productrice du tubercule embryonnaire.

124 MALADIES PARASITAIRES

FORMATION DU BULBE

Le bourgeon, qui survit à rélimination des tissus infectés, engendre le bulbe, d'oii émaneront les racines et les organes aériens. Les racines ne tardent pas à être pénétrées par un nouveau mycé- lium, venu du sol et habituellement de même espèce que celui auquel les graines ont leur développement. Il apparaît, ici encore, constitué de filaments pelotonnés, que limite, dans leur extension^ la réaction humorale de l'hôte. Suivant N. Bernard, il faut admettre que le bulbe doit son origine aux parasites des racines : d'abord, en vertu de l'analogie avec le protocormus, puis en vertu d'autres similitudes, que nous allons bientôt rencontrer. Sauf chez la Neotlia nidus-avis^ le bulbe n'est jamais contaminé; cela tient à la pré- sence de substances fungicides, sécrétées par ses éléments.

La Neottia nidus-avis demeure infectée sa vie durant; les rhizoctones occupent tous les tissus, moins le point végétatif; ils envahissent les graines, qui peuvent ainsi germer sans contamina- tion extérieure.

MÉCANISME DE L'INFECTION

Dans le cas on leur virulence est optima, les parasites vivent aux dépens des tissus envahis et

DES PLANTES 125

s'y comportent comme des agents d'irritation. Ils provoquent ainsi la germination des graines qu'ils infectent, ni plus ni moins que VUstilago violacea provoque le développement des étamines dont elle attaque les rudiments. Ils déterminent également la formation du protocormus et du bulbe, en vertu de leurs sécrétions excitantes. N. Bernard a montré que les graines aseptiques de Bletilla et de Cattleya pouvaient germer dans les milieux concentrés; d'autres auteurs ont obtenu des hypertrophies d'organes végétaux par le même mécanisme. Nous pensons avoir montré, à propos de la cécidogénèse, qu'il n'existe aucune contra- diction entre l'idée de changements osmotiques et la notion de poisons irritants.

Lorsque la virulence s exagère, c'est l'infection massive type, contre laquelle la jeune plante reste désarmée. Ailleurs, avons-nous vu, le végé- tal répond de la façon la plus évidente, confinant les parasites au sein des cellules et agglomérant leurs filaments. La maladie de la Neottia nidus- avis, qui traduit une réaction moins énergique, est triplement intéressante par son caractère héréditaire (la rapprochant du charbon du blé, que détermine VUstilago Iritici), sa continuité et son extension.

12(3 MALADIES PARASITAIRES

CHAMPIGNONS ET POMME DE TERRE

N. Bernard s'est demandé si le tubercule de la pomme de terre ne devait pas, lui aussi, son ori- gine à des parasites radicicoles. Comme ces para- sites font défaut chez la plante cultivée, il suppose qu'elle s'en est affranchie progressivement, grâce surtout aux conditions de culture.

De fait, chez la pomme de terre sauvage [Solarium Maglia), il existe, à l'état naturel, des champi- gnons et des tubercules, disparaissant tous deux par la culture, sauf dans certains sols, tels que ceux qui portent des douces-amères. (La douce- amère montre, constamment, des rhizomes et des parasites radicicoles) ,

Les recherches de Magrou confirment l'opinion de N. Bernard. L'auteur sème des graines de pomme de terre cultivée sur un terrain pauvre, au voisinage de douces-amères. Les racines sont rapidement envahies par des champignons, iden- tiques à ceux que l'on trouve chez cette dernière; puis, suivant les cas, il se forme ou non des tubercules. L'étude histologique rend compte de ces résultats contraires.

Tout d'abord, les parasites pénètrent dans les poils absorbants et gagnent l'assise pilifère. Le mycélium se dilate en disques adhésifs, accolés aux éléments subé- reux. Le centre de chaque disque émet un bourgeon

DES PLAXJ^ES iÈZ

qui perfore la paroi voisine, s'allonge, traverse la cellule et atteint le tissu cortical. Puis : ou bien l'infection continue et il se forme des tubercules ou bien elle s'arrête et il ne s'en forme point. Affaire de résistance individuelle des plantes infectées,

P'' cas. Pelotons mycéliens intracellulaires dans rassise corticale moyenne. Ces pelotons engendrent des arbuscules^ que les cellules digèrent. Le parasite ne continue pas moins à s'étendre, mais son envahissement demeure limité par la résistance de l'hôte; les couches corticales profondes ne sont jamais prises.

2" cas. Les pelotons se trouvent digérés avant la formation des arbuscules et le mycélium dégénère rapidement.

Le champignon, étudié ici, est un Miicor; quand on le met au contact de la pomme de terre, cultivée asepti- quement, il pénètre dans les radicelles.

Les tubercules semblent donc bien devoir ici leur origine aux parasites des racines. D'ailleurs, des recherches du même auteur, sur VOrobus tuberosus et les mercuriales, viennent de mettre pareillement en évidence la relation entre la sym- biose et la genèse des organes pérennants (tuber- cules ou rhizomes).

CHAMPIGNONS DES MYCORRHIZES

Presque toutes les plantes herbacées vivaces et les végétaux arborescents hébergent des champi- gnons radicicoles (le plus souvent impossibles à cultiver), tandis que les plantes annuelles en sont

128 MALADIES PARASTTAIBES

indemnes. Cette association des parasites et des racines constitue les mycorrhizes (Franck, Shi- bata, Janse, Gallaud). Nous connaissons déjà celles des orchidées et des Solarium, les autres ont été moins complètement étudiées et ne méritent qu'une brève mention. On divise les mycorrhizes en deux groupes.

Mycorrhizes ectoirophes. Le parasite entoure la racine d'une revêtement serré; il ne pénètre pas, s'jnsérant seulement entre les cellules épidermiques.

Mycorrhizes endotrophes. Le parasite pénètre, Dans les couches superficielles, il est tantôt intra, tantôt extracellulaire; dans les régions profondes, il est toujours intracellulaire, formant des arbuscules qui sont digérés, le moment venu.

[Les champignons des mycorrhizes sont totalement inofïensifs. Pour certains auteurs, ils transmettraient à leurs hôtes les matières azotées de l'humus].

D'après N. Bernard, la répartition des mycor- rhizes impose l'idée que, parmi les végétaux, tous primitivement annuels, ne sont devenus vivaces que ceux dont les racines ont été régulièrement infectées. Si l'on juge, dit-il, une telle conception trop absolue, on conviendra au moins que le para- sitisme a représenter le facteur le plus impor- tant de cette évolution. Des recherches récentes de Magrou, sur diverses plantes annuelles (Orobus coccineus, Mercurialis annua, Solarium nigriim), montrent que ces végétaux peuvent se laisser pénétrer, comme leurs congénères vivaces, par des endophytes, mais s'en affranchissent rapide-

DES PLANTES 129

ment (destruction intracellulaire). Ces faits con- firment l'idée de N. Bernard,

Chez les hépatiques, on trouve communément des champignons intracellulaires au sein du thalle; ils semblent jouer un rôle important dans la germination des spores et le développement de la plante. Chez les lycopodes et les ophioglossées, des champignons associés se rencontrent dès la germination des spores, à laquelle ils sont sans doute indispensables.

COACLUSION CAS DE LICHENS

Les symbioses, dues aux champignons, ne sauraient être séparées du groupe des infections cryptogamiques. Elles ne possèdent aucun carac- tère mystérieux et les soi-disant « avantages » que l'hôte retirerait de sa maladie, ne sont que des modifications anatomiques et fonctionnelles, relevant des mécanismes biologiques ordinaires.

On cite toujours le cas des lichens, comme type de symbiose. Ici, les deux « associés » appar- tiennent aux végétaux inférieurs, d'où la physio- nomie particulière de l'organisme résultant.

Schwendener a démontré que tout lichen provient de la fusion intime d'un champignon (ordinairement ascomycète) et d'une algue. Les hyphes représentent le mycélium épaissi du premier, les apothécies, ses

Ni COLLE et Magrou. M. P. des plantes. 9

130 iMALALIES PARASITAIRES

périLhèces; les gonidies ne sont autres que les cellules de la seconde. Celle-ci fournirait au champignon les substances hydrocarbonées qu'elle élabore ; le cham- pignon lui transmettrait de l'eau, des matières miné- rales, des substances azotées.

On peut isoler facilement l'algue, moins aisément le champignon.

Bonnier a réalisé la synthèse des lichens.

M. et Mme Moreau ont établi, par des recherches précises, le caractère nettement pathologique de la symbiose lichénique (infection d'un champignon par une algue).

IV

MALADIES DES PLANTES DUES AUX BACTÉRIES

IV

Leur étude, de date relativement récente, com- mence avec les travaux de Burrill sur la nécrose du poirier. Elle se continue ensuite par les recher- ches de Prillieux, Savastano, Vuillemin, Arthur, Jones.... et surtout E. Smith, C'est à l'œuvre, désormais classique, de ce dernier que nous emprunterons la matière du chapitre qui suit, nous limitant aux maladies les mieux connues, lesquelles affectent exclusivement les phanérogames.

PRINCIPALES BACTÉRIES PATHOGENES

CARACTERES ENUMERATION

Celles dont il va être parlé ici constituent des bacilles ou bactériums, mobiles et sans spores, inoffensifs pour les animaux. Toutes ont été cul- tivées et leurs cultures pures ont permis de repro- duire les maladies naturelles correspondantes. Très peu croissent à la température du corps humain. Certaines forment des colonies jaunes [Bàct. hya- cÏTilhi, Bact. phaseoli, Bacl. campestre, Bacl. Stewarti), quelques-unes sécrètent un pigment vert fluorescent (i5ac/. maculicolum, Bact. lachry- mans).

Voici la liste des germes qui vont nous occuper.

Agents des affections macaleuses. BacLerium malva- cearum, bacterium sorghi, baclerium maculicolum, baclerium lachrymans, baclerium Woodsii, baclerium pruni, baclerium phaseoli, bacillus carolovorus, bacillus destructans, bacillus phylophtorus, bacillus melonis(E. Smith, Jones, Appel, Potier...).

Agents des mcdadies vasculaires. Baclerium cam- peslre (Pammel), bacillus tracheiphilus (E. Smith), bacillus hyacinthi (Heinz), bacillus Slewarti (Stewart), bacillus solanacearum (E. Smith), bacterium vascu- larum (Gobb).

DES PLANTES 133

Agents des nécroses. Bacillus amylovorus (Bur- rill), bacillus mori (Boyer et Lambert).

Agents des tumeurs. Bacillus olete (Savastano), bacillus tumefaciens (E. Smith).

HABITAT

La majorité de ces bactéries doivent pouvoir vivre dans le sol, d'où un petit nombre seulement ont été isolées jusqu'ici {Bac. solanacearum, Bac. phytophtoras, Bac. lumefaciens). Les agents des nécroses, par contre, semblent se conserver exclu- sivement dans les lésions qu'ils déterminent. Certains germes sont très sensibles à la lumière et à la dessiccation [Bac. carotovoras, Bac. trachei- philas); d'autres demeurent vivants et virulents, pendant un an au moins, sur les graines sèches [Bact. canipestre, Bac. Slewarli).

AGENTS DE PROPAGATION

Nous les mentionnerons brièvement.

Organes malades. Graines (Bacterium campestre, Bacillus Stewarli), bulbes (Bacillus hyacinthi), greffons (Bacillus tumefaciens, Bacillus amylovorus).

Sol, eaux, fumiers. (Bacillus phytophtorus, Bacte- rium campestre, Bacterium solanacearum, Bacillus tumefaciens).

Oiseaux. (Bacillus amylorovus).

Insectes. (Bacillus amylovorus, Bacillus Irachei- philus).

Limaçons. (Bacterium solanacearum).

Nématodes . (Bacterium solanacearum).

136 MALADIES PARASITAIRES

Les affections dues aux champignons ouvrent souvent la porte aux bactéries pathogènes.

On ne saurait dire s'il faut classer parmi les bactéries l'organisme invisible qui détermine la maladie de la mosaïque (ou nielle) du tabac et que Beyerinck a dénommé contagium vivum fluidum.

Quelques mots sur cette affection. Elle atteint les feuilles, en voie de développement, des bourgeons ter- minaux puis latéraux. Le limbe apparaît tacheté de vert pâle, avec des plages plus foncées que normale- ment. Les autres symptômes n'offrent rien de constant. Floraison parfaite, graines fertiles, pas d'hérédité. Le virus se trouve dans la sève et, abondamment, dans les feuilles altérées. On peut reproduire les accidents avec les sucs virulents, en piquant la tige, en contaminant le sol (si les racines offrent des plaies), en répandant les germes sur les feuilles. La maladie naturelle est transmise par divers aphidiens.

Il s'agit doue d'une infection générale, qui ne mani- feste guère ses effets qu'au niveau des feuilles jeunes.

Les deux maladies suivantes : enroulement des feuilles de la pomme de terre et mosaïque du même végétal, semblent dues à des germes invisibles (Quanjer).

PRINCIPALES AFFECTIONS BACTÉRIENNES

MALADIES AIGUËS OU SUBAIGUES MALADIES LOCALES AFFECTIONS MACULEUSES

Des feuilles (leaf -spots des auteurs américains).

Cotonnier. Taches d'abord humides, puis brunes et plissées, apparaissant à la face inférieure du limbe et gagnant ensuite la face supérieure. ~ Agent : Bacte- rium malvacearwn.

Sorgho. Bandes rouges ou brunâtres, qui devien- nent confluentes et amènent le froncement des feuilles. -- Agent : Bacteriiim sorgJii.

Chou-fleur. Taches brunes ou rouge sale, plus ou moins agminées; lorsqu'elles atteignent les nervures, on voit le limbe se plisser. Agent : Baderium macu- licolum. Les inflorescences résistent à l'infection expé- rimentale.

Concombre . Taches anguleuses, humides (gouttes d'exsudat bactérien), puis brunes, froncées et desqua- mantes ; elles occupent la face supérieure des feuilles. Les pétioles et les jeunes tiges peuvent être pris; ils se dessèchent en se crevassant ou se ramollissent, suivant les cas. La récolte des fruits diminue. Agent : Bacte- rium laclirymans. L'inoculation dans les fruits amène leur destruction rapide.

1H« MALADIES PARASITAIRES

Œillet. Taches humides, puis brunes et dépri- mées. Elles peuvent siéger également sur les sépales et les tiges. Agent : Bacteriiim Woodsii.

Les parties atteintes sont plus ou moins altérées, mais la plante résiste. On reproduit aisément les lésions caractéristiques en pulvérisant des cultures pures. Dans la maladie, naturelle ou expérimen- tale, l'agent pathogène pénètre par les stomates, se développe au niveau de la chambre sous-stoma- tique et envahit ensuite le mésophylle (incubation : 1-2 semaines). Il détermine la nécrose des tissus (habituellement sèche, parfois humide) et peut gagner ultérieurement la surface, en traversant les stomates.

Notons, une fois pour toutes, que, dans les affec- tions bactériennes, le rôle de la spoliation demeure secondaire : aussi sera-t-il simplement sous-entendu désormais.

Des fruits (fruit-spots des auteurs américains).

Prune. Taches d'abord humides, puis noires, qui s'étendent, s'affaissent et se déchirent. Un exsudât bac- térien sort des macules encore intactes ou des fissures. Agent : Bacterium pruni. Infection par les stomates, développement dans la chambre sous-stomatique, inva- sion ultérieure des tissus profonds (où se forment des cavités, remplies de microbes et de débris cellulaires), issue à travers les stomates ou l'épiderme déchiré.

Haricot. Taches vert foncé, grasses graisse des haricots »), entourées d'une bordure rouge diffuse. Elles demeurent sèches ou se ramollissent; elles exsu- dent un liquide visqueux, rempli de microbes. Les

DES PLAXTES 131

lésions gagnent en profondeur et les graines offrent bientôt des macules brun clair. La maladie se propage par semis de ces graines malades. Agent : Bacterium phaseoli. Môme mécanisme que dans le cas précédent.

On reproduit aisément les fruits-spots, en pul- vérisant des cultures pures (incubation : 1-2 se- maines); il est également facile d'infecter les feuilles des végétaux correspondants.

Les maladies maculeuses des fruits (affections toujours locales) représentent des nécroses, volon- tiers humides, auxquelles succède une digestion plus ou moins marquée des tissus.

POURRITURES (lIUMIDEs)

Des racines, tubercules, fruits. [Soft-rots des auteurs américains).

Carotte. Destruction rapide. Agent : Baciltus carotoQorus. On reproduit facilement la maladie par piqûre des tissus avec une aiguille infectée (culture pure); de même, chez le concombre. Les feuilles résis- tent à la pulvérisation des germes ou n'offrent que des lésions minimes.

Navet. Les feuilles jaunissent et tombent; les racines brunissent et présentent un ramollissement aigu. Agent : Baciltus clestructans. On reproduit aisément la maladie par inoculation.

Pomme de terre. (Basai stem-rot et tuber rot). - Les feuilles jaunissent et sèchent. Taches livides à la base des tiges, macules jaunes puis brunes au niveau des tubercules; finalement, fonte des tissus, Agent : Baciltus pliytophtorus. L'infection suit les vaisseaux, mais prédomine toujours dans le parenchyme. Maladie facile à reproduire par inoculation.

140 MALADIES PARASITAIRES

Melon. ~ Mêmes phénomènes, même mécanisme. Agent : Bacillus melonis.

Les agents des soft-rots sont tous des parasites de blessure. Après une incubation de 1-2 jours, ils détruisent les tissus et tuent les plantes en 1-2 semaines (nécrose humide, suivie de pourriture humide).

MALADIES GÉNÉRALES

Il s'agit exclusivement ici de maladies vascu- laires.

JSerçation noire des crucifères (black rot).

Symptômes. [Nous prendrons comme type la maladie du chou]. Les feuilles jaunissent, leurs ner- vures se dessinent en noir, les limbes sèchent et offrent l'aspect du cuir. Dans les cas sévères, on observe une chute assez rapide, précédée de flétrissement. Parfois, développement de pousses latérales. 11 faut plusieurs mois pour tuer la plante ou l'altérer gravement (nanisme, asymétrie). Chez les individus atteints pen- dant la germination, tantôt la mort survient en quel- ques semaines, tantôt la croissance demeure incom- plète (absence de « tète »). Chez les individus âgés ou les races à développement lent, la destruction n'est jamais totale. Ce sont les graines qui propagent la maladie.

MÉCANISME DE l'infection. LÉSIONS. Agent : Bac- terium campesire. L'infection a lieu au niveau des pores aquifères, les stomates étant protégés par les dépôts cireux. Chez les jeunes plantes, seulement, les microbes peuvent pénétrer au niveau des racines. 11 est aisé de

DES PLANTES i41

reproduire la maladie (pulvérisation ou trempage cultures pures) . L'incubation dure plusieurs semaines, mais, déjà après 4-6 jours, les dents des feuilles noircis- sent. Les germes se développent dans la chambre sous- stomatique, puis envahissent le système vasculaire du limbe et du pétiole (les vaisseaux de pétioles sains en apparence offrent déjà, à la coupe, le ton noir caracté- ristique). La tige se prend ensuite; les vaisseaux du cylindre ligneux apparaissent totalement ou partielle- ment obstrués par les bactéries; le progrès reste d'au- tant plus lent que la lignification est plus avancée. De la tige, la maladie gagne les feuilles encore saines, avec une rapidité et une intensité variables suivant les cas.

Partout, les vaisseaux, bientôt désintégrés, laissent sortir les microbes, qui gagnent les tissus voisins. Ils se multiplient entre les éléments anatomiques, qu'ils dissocient d'abord et détruisent ensuite (cavités, rem- plies de bactéries et de débris cellulaires). Dans les feuilles, l'envahissement du mésophylle demeure lent et atteint rarement la surface. Dans les racines charnues (turneps), le parenchyme est rapidement et profondé- ment attaqué et tout se termine par une pourriture aiguë, due à la collaboration d'agents des soft-rots.

[On peut reproduire la maladie par piqûre des tiges; les feuilles offrent les altérations caractéristiques, après un temps variable. On peut aussi contaminer les crucifères avec des larves de Plusia (lépidoptère) ou des, Agrio Umax infectées].

En résumé : multiplication locale des germes; enva- hissement des vaisseaux; obstacle croissant au cours de la sève; altération des vaisseaux; envahissement des tissus voisins. La rapidité avec laquelle se produit l'oblitération vasculaire {lésion dominante) décide du sort de la plante.

Maladie des ciicurbiiacées {wilt-flélrissement).

Symptômes. Les feuilles prennent tout à coup une coloration vert sombre, mate, se flétrissent, se recro-

142 MALADIES PARASITAIRES

quevillenl et brunissent. Généralement, ce sont les feuilles inférieures qui s'altèrent les premières. Chez les individus résistants, on voit le feuillage, flétri pen- nant les jours chauds et secs, redevenir normal pendant les jours frais et humides. Cet état de mal intermittent peut se prolonger et permet d'observer des modifica- tions curieuses dans le développement de la plante : nanisme, tassement des ramifications et des fleurs. Chez les individus sensibles, la mort arrive vite.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Bacil- lus iracheiphilus (parasite de blessure). L'infection naturelle doit être transmise presque toujours par la Diabrotica vitlala (coléoptère). L'infection expérimen- tale se réalise facilement en piquant les feuilles avec une aiguille chargée de germes (cultures pures). L'in- cubation dure un temps très variable. Au voisinage des premières feuilles malades, les vaisseaux sont déjà gorgés de microbes (exsudât blanc et gluant, à la coupe). Le système vasculaire se prend ensuite progressive- ment; des tiges, normales en apparence, peuvent être infectées sur une très longue étendue.

En résumé: oblitération vasculaire progressive, débu- tant à la base de la tige (maladie naturelle) ou au niveau des feuilles (maladie expérimentale) et com- portant les suites que l'on aurait pu prévoir d'avance.

Maladie jaune des jacinthes.

Symptômes. On voit apparaître, à l'extrémité des feuilles, des bandes humides et blanchâtres, puis jau- nes, puis brunes. Elles s'étendent lentement de haut en bas, plus lentement encore sur les côtés. Les lésions gagnent les tuniques du bulbe et le plateau, d'où elles envahissent les écailles encore saines. Finalement, le bulbe est détruit par un ramollissement auquel com- tribuent, d'ordinaire, les microbes de pourriture venus du dehors .

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Bacil-

DES PLANTES U:-

liis lujacinlhi. Les bulbes infeclés propagent la mala- die naturelle, dont le mécanisme est encore discuté. L'affection expérimentale se réalise facilement par piqûre des feuilles (émulsions de cultures pures). Incu- bation variable; bulbe pris au bout de 2-4 mois. Les vaisseaux sont rapidement envahis (glaire jaunâtre) et cet envahissement s'étend ensuite à tout le végétal. Après désintégration des parois vasculaires, les bac- téries pénètrent dans les parenchymes, mais s'y déve- loppent lentement; elles se multiplient d'abord entre les éléments anatomiques, puis les détruisent (cavités, contenant des microbes et des débris cellulaires). Le bulbe peut se ramollir sans ingérence de germes étran- gers, mais c'est l'exception.

En résumé : histoire d'une oblitération vasculaire, se terminant ordinairement par pourriture (infection secondaire).

Maladie du mats de Stewart.

Symptômes. Nanisme, parfois très marqué. Déve- loppement prématuré et mort précoce des inflorescen- ces mâles (aspect blanchâtre, caractéristique, de l'extré- mité des plantes). Les feuilles sèchent, de bas en haut, sans s'étioler. Finalement, la tige se ride et sèche à son tour. Quelquefois, du mucus bactérien sort au niveau des glumes. Guérison exceptionnelle.

MÉCANISME DE l'iNFECTIOU. LÉSIONS. Agciit :

Bacillus Stewarti. Infection, lors de la germination, par les stomates et les pores aquifères du haut des feuilles. Maladie expérimentale aisément reproduite avec des cultures pures (piqûre). Incubation de 1-3 mois, pendant laquelle la plante croît en apparence norma- lement. Les bactéries se multiplient dans la chambre sous-stomatique et envahissent lentement le système vasculaire. Successivement, se prennent les vaisseaux de la tige, des racines, des feuilles, des inflorescences. Avant que la tige ne présente d'altérations visibles, le

144 MALADIES PARASITAIRES

tissu conducteur apparaît, à la coupe, rempli de mucus bactérien jaune, brun ou mélangé (le mucus est d'abord jaune). En résumé : maladie vasculaire pure.

Maladie des solanées [brown-rot] .

Symptômes. (Pommes de terre, tomates). Chez les plantes déjà assez développées, on voit le feuillage jaunir et mourir peu à peu; chez les sujets jeunes, il se flétrit subitement. Les grandes feuilles et les tiges molles des tomates s'incurvent et se froncent.

Au travers des parties translucides (tige, pétioles), les vaisseaux malades apparaissent comme des bandes brunes.

Les plantes jeunes périssent rapidement; les adultes résistent plus ou moins selon les cas. Les tomates montrent parfois un début de racines adventives.

Dans les infections précoces de la pomme de terre, les tubercules ne se forment pas; dans les infections ultérieures, ils demeurent chétifs et s'altèrent bientôt ; dans les infections vraiment tardives, ils sont à peine touchés (lésions minimes, près du point d'insertion).

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Bac- térium solanacearum (parasite de blessure). La maladie naturelle débute généralement au niveau de la base de la tige; les limaçons et les nématodes jouent un rôle important dans sa propagation. La maladie expérimen- tale se réalise facilement par inoculation de cultures pures. Incubation variable (avec des germes très actifs et chez des plantes jeunes, flélrissement après 2 jours et mort en 6 jours). Les vaisseaux se remplissent de mucus bactérien, blanc ou brunâtre, sur une étendue croissante; quand ils sont détruits, les germes envahis- sent les tissus voisins. Ils dissocient les cellules, puis les détruisent, formant des cavités à parois foncées qui confluent. Dans les tiges relativement âgées, le tissu ligneux brunit, mais n'est pas dissocié; le développe-

DES PLANTES 14:

ment intravasculaire demeure du reste assez lent. Chez la tomate, la moelle peut être au contraire totalement ramollie et le magma produit s'évacue parfois au dehors. Dans les tubercules de pomme de terre, des taches brunes apparaissent autour des faisceaux malades, s'étendent, se réunissent, « fondent » ; les tissus sont profondément altérés et les téguments cèdent. Les bac- téries du sol précipitent alors la pourriture de l'organe atteint.

En résumé : oblitération vasculaire, évoluant plus ou moins vite et compliquée de destruction plus ou moins intense des parenchymes.

Maladie de la canne à sucre de Cobb.

Symptômes. Nanisme, étiolement, diminution de la richesse saccharine. Sur les feuilles, bandes blanches ou jaunes, puis dessiccation et mort du limbe. Quel- quefois, un mucilage bactérien s'épanche à la face interne des feuilles supérieures et les accole au-dessus du bourgeon terminal, qui s'incurve et sort de côté. D'ordinaire, ce bourgeon s'arrête dans sa croissance et l'on voit apparaître des pousses latérales (il peut même naître des racines adventives). Selon les cas, la plante meurt (parfois très vite) ou guérit. Chez les jeunes sujets, l'affection progresse rapidement.

Mécanisme de l'infectiOxV. Lésions. Agent : Bac- terium vascularum. Facilement inoculable (cultures pures). Incubation variable. Les vaisseaux de la tige se remplissent d'un mucilage bactérien jaune, rouge ou mélangé (le mucus est d'abord jaune). Après destruc- tion de ces vaisseaux, les germes envahissent le voisi- nage et détruisent les tissus par le mécanisme déjà indiqué plusieurs fois. Les parties situées au-dessous du bourgeon terminal sont en général profondément alté- rées, d'où la perte de celui-ci. Des cavités du méso- phylle, les germes peuvent s'épancher à travers les stomates {supra).

NicoLLE et Maouoi. M. P. ites piaules. 10

MALADIES PARA SIX AIRES

En résumé : oblitération vasculaire et destruction des parenchymes, avec siège électif dans les régions supérieures de la plante.

MALADIES CHRONIQUES

MALADIES LOCALES

NÉCROSES

Nécrose du poirier (pear blight).

Symptômes. (Poirier, pommier, cognassier). Les fleurs se fanent et brunissent; les lésions gagnent les pédoncules et les jeunes rameaux, dont les feuilles deviennent brunes et plissées, L'écorce meurt peu à peu; elle laisse exsuder un liquide gommeux, foncé, rempli de microbes. Les grosses branches (voire le tronc) peuvent se prendre et périr lorsque la nécrose s'y développe circulairement. L'infection, rapide et sévère dans les printemps chauds et humides, s'arrête d'ordinaire après quelques semaines, mais il faut tou- jours craindre de la voir réapparaître l'an suivant; c'est pourquoi nous l'avons classée parmi les maladies chro- niques. — La greffe et l'émondage constituent des modes de propagation redoutables.

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Ba- cillus amylouorus. L'affection naturelle est due au transport des germes par les insectes. On la reproduit en pulvérisant des émulsions de cultures pures sur les fleurs. Les germes se multiplient dans les nectaires, envahissent l'ovaire, puis les rameaux, d'où ils gagnent les pétioles et les feuilles (on réalise très bien l'infec- lion, quand on pique les rameaux avec une aiguille chargée de microbes). Les plus souvent, l'agent patho- gène meurt au sein de l'écorce nécrosée, mais il peut

I)E.S PLANTES 14-7

hiverner, loco loeso, protégé par les exsudais et les insectes l'y reprennent l'an suivant.

[Lorsqu'on inocule les poires, elles brunissent, devien- nent molles, se rident. Tout le fruit se transforme en une gelée grisâtre, poisseuse, fourmillant de germes qui sortent à travers les crevasses et les stomates].

Nécrose du mûrier.

Moins complètement étudiée. Les feuilles montrent des taches d'abord humides, puis brunes, puis noires. Mêmes lésions sur les jeunes pousses, qui périssent rapi- dement. Au niveau des rameaux malades, apparaissent des sortes de verrues de couleur sombre. Agent : Bacillus mori. Il est aisé de reproduire la maladie; celle-ci se traduit exclusivement par des altérations nécroliques.

MALADIES GÉNÉRALES

Tumeurs de lolivler.

Symptômes. La maladie atteint surtout les jeunes rameaux. Les nodules, de forme et de dimension varia- bles, sont souvent confluents; aux tumeurs primitives viennent se joindre les tumeurs secondaires. Les unes et les autres finissent par se crevasser, dégénérer et sécher; le rameau qui les porte périt fréquemment. L'olivier sauvage jouit d'une immunité absolue.

Mécanisme de l'infection. Lésions. A.gent : Bacillus olese (son activité se conserve longtemps in vitro). AfCection naturelle toujours consécutive à des blessures. Il est aisé de reproduire la maladie, en piquant des jeunes pousses ou des feuilles jeunes avec

148 MALADIES PARASITAIRES

des émulsions de cultures pures; il est difficile ou impossible d'infecter les parties plus anciennes du végétal. Voici comment évoluent les phénomènes. La tumeur primitive débute au bout de 1-2 semaines et acquiert son volume maximum en 3-4 mois; les tumeurs secondaires apparaissent ensuite, sur les pousses et les feuilles. Les microbes, introduits dans le parenchyme cortical, détruisent les cellules après avoir provoqué leur hyperplasie; d'où la formation de cavités, qui creu- sent peu à peu les tumeurs et de fissures, par pénètrent les germes étrangers (lesquels activent la désintégration des néoplasmes).

Les nodules secondaires sont dus à la migration intra- vasculaire de l'agent pathogène. Par suite du dévelop- pement de la tumeur primitive, les microbes arrivent près du bois interne et de la moelle, pénètrent dans les vaisseaux, s'y multiplient (généralement de bas en haut), en altèrent les parois, envahissent les tissus voi- sins et y provoquent la naissance de nodules caracté- ristiques. On peut reconnaître, à l'œil nu, le trajet suivi par les germes, de la tumeur primitive à la tumeur secondaire; il se dessine sous la forme d'une mince ligne brun foncé (vaisseaux altérés).

En résumé : hyperplasie des tissus jeunes (dévelop- pement de parenchyme inditïérencié), aboutissant à leur destruction; généralisation du parasite par la voie vasculaire.

Crown-gall.

[E. Smith rappelle que le mot croivn, dans l'argot des jardiniers américains, signifie collet et estime défec- tueuse l'expression de crown-gall, car la néoformation peut intéresser n'importe quelle région des plantes].

Symptômes. Les végétaux sensibles sont excessi- vement nombreux : marguerite de Paris (Paris daisy ou Chrysanthemum frutescens, qui a servi, avant tout, aux expériences de E. Smith), pêcher, poirier, rosier, peuplier, vigne, navet, laitue, luzerne.... Tumeurs de

DES PLANTES 149

forme, volume, consistance très divers, selon les plantes et les organes affectés. Elles s'accroissent, restent sta- tionnaires, puis se crevassent et dégénèrent; les galles molles sont fréquemment envahies par des bactéries étrangères et leur destruction s'en trouve accélérée. Le Bacillus amylovorus peut s'introduire dans les néopla- sies et infecter l'arbre qui les porte.

Aux nodules primitifs, succèdent couramment des nodules secondaires; les tumeurs initiales récidivent souvent sur place, après ablation incomplète. La maladie est bien ou mal tolérée, selon les espèces frappées ; les jeunes boutures et les jeunes rameaux meurent d'ordinaire assez vite, les vignes succombent fréquemment en .3-4 ans, les pêchers, rosiers, aman- diers, framboisiers s'altèrent à la longue, les pommiers résistent indéfiniment. L'affection du poirier, dite hairy- root, est caractérisée par des tumeurs radiculaires apla- ties, d'où naît un chevelu abondant (véritable balai de sorcière).

Mécanisme de l'infection. Lésions. Agent : Bacillus tumefaciens (parasite de blessure). Sous ce nom, il convient d'entendre un groupe de bactéries appartenant soit à la même espèce, soit à des espèces très voisines (la question n'est pas encore tranchée). Tous ces germes se comportent pareillement chez les végétaux sensibles et l'on infecte d'ordinaire sans peine une plante donnée avec des cultures provenant d'une plante très différente. La virulence disparaît rapidement in vitro.

Le Bacillus tumefaciens ne détermine guère de tumeurs que dans les tissus en voie de développement. Les néoplasies, qui débutent parfois après quelques jours, offrent généralement un volume notable au bout de 1-2 mois. Elles peuvent être provoquées sur des points variés du végétal ; elles contiennent les divers tissus de la partie inoculée, mais avec dominance cons- tante de l'élément parenchymaleux. Les vaisseaux demeurent peu abondants, d'où la nécrose centrale, inévitable (précoce pour les organes charnus) et les cre-

150 MALADIES PARASITAIRES

vasses, à travers lesquelles s'introduisent les germes étrangers. Les tissus néoformés amènent la mort des tissus normaux par compression.

Chose singulière, les parasites sont très peu nom- breux au sein des lésions; on les obtient par culture, mais il n'est pas sûr qu'on les ait vus in silii. E. Smilh pense que les germes se multiplient dans les cellules infectées, déterminant ainsi leur division; lors de cette division, la majorité des parasites périrait, le reste se multiplierait dans les cellules-filles et ainsi de suite.

Comment se forment les métastases? De la tumeur primitive partent des cordons, généralement ascen- dants, qui s'insinuent entre les éléments sains et deviennent de place en place l'origine d'une tumeur secondaire. Celle-ci, comme le nodule initial, gagne la surface en écrasant les tissus interposés. Les tumeurs secondaires offrent la même structure que les néopla- sies qu'elles prolongent; ainsi, un nodule secondaire de la feuille, issu d'un nodule de la tige, présente les caractères histologiques de ce dernier et non ceux des tumeurs primitives des feuilles.

E. Smith compare la crovvn-gall aux néoplasmes malins des animaux supérieurs, particulièrement aux sarcomes. Il a obtenu de véritables embryomes, par inoculation du Bacillus tumefaciens dans certains points déterminés des végétaux. La surface de ces curieuses productions montre des racines et des bourgeons (végé- tatifs ou floraux) rudimentaires; dans l'intérieur, on rencontre des ébauches d'organes, disposées sai>s ordre au sein d'un parenchyme indifférencié, qui tend à les supplanter. Les métastases sont constituées, tantôt par les embryomes, tantôt par leurs éléments parenchy- mateux seuls.

E. Smith admettait d'abord que le Bacillus tume- faciens provoque l'hyperplasie des cellules en sécrétant un poison spécifique. Il voit aujourd'hui, dans les néoplasies, la conséquence de simples troubles osmo- liques. On obtient, en effet, des développements très nets (bien que limités), quand on fait agir diverses

DES PLANTES 151

substances chimiques sur les tissus de plantes variées. Comme certaines de ces substances résultent de la croissance in vitro de l'agent pathogène, E. Smith pense que c'est leur production in inço qui détermine la multiplication des cellules, par élévation de la pres- sion osmotique; il ne nie pas d'ailleurs l'influence possible de facteurs chimiques concomitants.

En résumé : hyperplasie des tissus jeunes (dévelop- pement dominant d'un parenchyme indifférencié), abou- tissant à leur dégénérescence; généralisation du néo- plasme par continuité. Dans la crown-gall, ainsi que dans la maladie de l'olivier, la mort des organes ou plantes atteints reconnaît pour cause principale l'obstacle mécanique apporté au cours de la sève.

MECANISME DE L'INFECTION

Le même, sous beaucoup de rapports, que chez les maladies cryptogamiques. Aussi nous borne- rons-nous à rappeler brièvement les analogies, pour n'insister que sur les différences.

PARA SITES FA C UL TA TFFS

E TPARA SITES S TR ÎC TS

Ceux des germes étudiés ici qui peuvent vivre dans le sol constituent en réalité des parasites facultatifs. Mais, contrairement aux champignons facultativement pathogènes, ils ne tuent les cellules des plantes infectées qu'après setre multipliés autour d'elles. [E. Smith fait remarquer qu'il n'existe aucun exemple probant de la transforma- tion de microbes vraiment saprophytes en agents pathogènes].

Comme type de parasite strict, on peut citer le Bac. amylovorus.

DES PLANTES 153

VIRULENCE DES PARASITES

Aspect qualitatif, Certains n'attaquent qu'une espèce ou une famille {Bac. hyacinthi, Bac. Stewarti, Bac. vasciilarum, Bac. olœc...; Bact. campestre, Bac. tracheiphilas, Bact. solanaceariim, Bac. amylovoriis...), d'autres se montrent suscep- tibles d'infecter des plantes fort éloignées (agents des soft-rots, Bac. tumefaciens).

Aspect quantitatif. Divers échantillons d'un même organisme possèdent souvent une activité très variable; celle-ci se conserve plus ou moins longtemps en culture, suivant les cas.

SENSIEILITÉ DES PLANTES

Liée, ici encore, à lespèce, la race, Vindividu. Presque toujours maxima chez les sujets ou organes jeunes. Obscure dans ses causes intimes.

INFLUENCE DES CONDITIONS

AMBIANTES

Comme pour les infections cryptogamiques.

lo4 MALADIES PARASITAIRES

MOYENS D'ATTAQUE DES PARASITES

Nous avons déjà fait remarquer que la spolia- tion, constante, ne joue qu'un rôle effacé chez les maladies bactériennes.

INTOXICATION

INTOXICATION PROPREMENT DITE

Lésions locales. Nécrose. Toujours secon- daire à la multiplication des germes; sèche ou humide, selon la teneur en eau des tissus et de l'atmosphère; souvent suivie de destruction.

Troubles généraux. Les anomalies de crois- sance et l'affaiblissement des végétaux malades tiennent sans doute, pour une part (variable, selon les circonstances), à des phénomènes d'empoison- nement.

IRRITATION

Hypertrophie et surtout hyperplasie des tissus; formation soit exclusive (tumeurs de l'olivier), soit dominante (crown-gall), de parencjiymes indifférenciés. Généralisation du parasite par les

DES PLANTES 155

vaisseaux (tum. de Toi.); généralisation du néo- plasma par continuité (cr.-g.). Parasite extracel- lulaire (tum. de l'ol.) ; vraisemblablement intra- cellulaire (cr-g). Nécrose des néoplasies (tum. de roi.); mort liée à une insuffisance d'irrigation (cr-g).

Rappelons que nous admettons parfaitement, dans la formation de toutes les hyperplasies, l'influence, subordonnée, des modifications osmo- tiques.

11 faut attribuer certainement à un effet d'exci- tation : le développement prématuré des fleurs, la naissance de racines adventives, la formation du chevelu exubérant qui caractérise le hairy-root.

DESTRUCTION

Les bactéries désintègrent les tissus, après les avoir nécrosés, par le moyen d'enzymes cytolyti- ques. La pourriture, ainsi produite, revêt d'ordi- naire le type humide (soft-rot), parfois le type sec (tumeurs de l'olivier).

Nous avons vu que beaucoup de parasites envahissent électivement le système vasculaire, l'oblitèrent peu à peu et apportent ainsi une gêne croissante au cours des liquides. Cette gêne cons- titue parfois la cause unique, presque toujours la

156 MALADIES PARASITAIRES

cause essentielle des troubles observés dans les affections correspondantes.

MOYENS DE RÉSISTANCE DES PLANTES

Rappelons que les causes de Y immunité natu- relle demeurent encore fort obscures.

PATHOGENIE

Nous savons que toutes les maladies bacté- riennes, mentionnées ici, ont été reproduites expé- rimentalement (piqûre des organes; pulvérisations à la surface des feuilles et des fruits; immersion des parties dans les émulsions virulentes).

310 DE DE PÉNÉTRATION DES PARASITES

Les germes peuvent pénétrer par les stomates (affections maculeuses, maladie de Stewart), par les pores aquifères , situés au niveau des dents des feuilles (nervation noire des cruci- fères, maladie de Stewart), par les nectaires (nécrose du poirier), par des blessures, de cause variée (soft-rots, maladie des cucurbitacées, maladie des solanées, tumeurs de l'olivier, crown- gall). Les parasites de blessure ne se développent que s'ils sont portés directement dans les tissus; les autres croissent à leurs portes d'entrée élec- tives, pourvu qu'ils y rencontrent un degré suffi- sant d'humidité.

15S AlALADIES PARASITAIRES

Aux maladies acquises, dont les agents viennent du dehors, s'opposent les maladies héréditaires, caractérisées par l'infection des graines. Nous n'en connaissons, dans les affections bactériennes, qu'un seul exemple (malheureusement peu étudié), celui qui concerne YArdisia crispa (myrsinacée).

Les dénis des feuilles, blanches ou jaunes et légère- ment tuméfiées, renferment des amas de microbes bien tolérés (pas de nécrose); aussi avait-on jadis pris ces apparences pour des glandes. Les germes, moins abondants chez le reste de la plante, ne font jamais défaut chez les graines, lesquelles demeurent cepen- dant fertiles (iMiehe).

ÉVOLUTION DES ACCIDENTS

Les bactéries qui pénètrent par les stomates ou les pores aquifères, se développent d'abord dans la chambre sous-stomatique. Puis, tantôt elles envahissent les vaisseaux (nervation noire des crucifères, maladie de Stewarl), formant ensuite, éventuellement, des foyers ramollis au sein des tissus; tantôt, elles se multiplient entre les cel- lules des parenchymes, se bornant à les nécroser ou bien les détruisant ultérieurement (affections macuieuses).

Comme exemple de germes pénétrant par les nectaires, rappelons l'histoire du Bac. amylo- K'orus.

DES PLANTES ir.9

Les parasites de blessure se comportent de façon fort diverse. Les uns désintègrent les par- ties (soft-rots), faisant d'ordinaire la tache d'huile, mais manifestant parfois une électivité relative pour les vaisseaux. D'autres envahissent d'emblée le système conducteur et déterminent ensuite des lésions destructives des parenchymes, soit loca- lisées (maladie de Gobb), soit étendues (maladie des cucurbitacées, maladie des solanées). Le Bac. olese prolifère entre les cellules, dont il amène l'hyperplasie, puis la désingrégatiôn; il se généra- lise par les vaisseaux. Le Bac. tamefaciens se développe sans doute dans les cellules, dont il provoque seulement l'hyperplasie; le néoplasme s'étend par continuité.

La durée de l'incubation, nous le savons, varie beaucoup selon les maladies. Quant aux causes qui régissent le cours des accidents, leur degré d'ex- tension, leur issue, elles ne diffèrent nullement de celles que nous avons invoquées en parlant des affections cryptogamiques.

PROPHYLAXIE ET TRAITEMENT

Prophylaxie. Identique à celle des maladies cryp- togamiques. Rappelons simplement les dangers éven- tuels de la greffe et de l'émondage (pear-blight, tumeurs de Tolivier).

Traitement. Pour protéger les organes encore sains, enlever les parties atteintes : feuilles de jacinthe, au début de la maladie jaune; feuilles de chou, au début de la nervation noire... Pendant l'hiver, chez les poiriers qui ont souffert de pear-blight, réséquer les lambeaux d'écorce altérés, peuvent persister les bactéries spécifiques (Waite a obtenu ainsi de parfaits résultats). L'emploi des germicides reste toujours délicat ; celui des insecticides rendra de grands ser- vices. — En somme, le traitement se résume dans l'in- tervention chirurgicale et la désinfection externe; les effets de celte dernière demeurent, on le sait, fort limités.

BACTÉRIES SYMBIOTIQUES

Les bactéries peuvent vivre en « association » avec les levures (képliir , ginger-beer) , mais l'exemple classique de « symbiose » est fourni par l'histoire des nodosités radicales des légumineuses. Hellriegel et Wilifarth ont établi une relation, aujourd'hui incontestée, entre la fixation de l'azote atmosphérique, la présence des nodosités et la physiologie des bactéries radicicoles. On doit la culture de celles-ci à Prasmowsky, Beyerinck, Béai... et l'étude de leurs effets à Hellriegel et Wilifarth, Schloesing et Laurent, Nobbe et Hiltner, Mazé...

Rejetant, ici encore, tout point de vue téléolo- gique, nous considérerons successivement : la maladie bactérienne des racines et ses effets sur la nutrition des plantes infectées.

MALADIE BACTÉRIENNE DES RACINES

Elle se traduit, dans les cas typiques, par l'appa- rition de nodules, d'aspect et de dimensions varia- bles, qui s'accroissent, demeurent stationnaires et dégénèrent finalement. Il s'agit d'une hypertrophie

NnoLLE et Macbou. M. P. des plantes. H

162 MALADIES PARASITAIRES

énorme des éléments de l'écorce jDrimaire, toujours suivie d'hyperplasie. Les parasites, intracellulaires et très nombreux, offrent au début l'apparence de bacilles, puis affectent des formes diverses et irré- gulières, en même temps qu'ils s'entourent d'une gangue muqueuse (bactéroïdes).

L'agent pathogène. (/?/i/so&/«m radicicola) vit dans le sol et pénètre par les poils radicaux. Il provoque d'abord l'hypertrophie et la multiplication des cellules, les tue ensuite et les désintègre; bien des parasites nous ont déjà montré pareil mode d'action. Malpighi, qui a décrit le premier les nodo- sités des légumineuses, les classe, fort justement, parmi les galles. Molliard réalise l'épaississement des radicelles, avec les cultures filtrées du Rhi- zobiinn.

Tel est le cas classique. Mais, selon la virulence des germes, variable qualitativement et quantitati- vement, on peut obtenir des effets très différents, que nous allons résumer en suivant Tordre croissant.

Qiialilalivemenl parlant, certaines races de Rhizobiwn n'infectent que certaines espèces de légumineuses. (Juanlilalivcinent, voici ce que l'on observe. Virulence nulle : aucun résultat. Virulence limite : les germes pénètrent, mais sont détruits rapidement. Virulence faible : formation de nodules, qui se résorbent (au moins partiellement i. Virulence optima (par définition) : cas classique. Virulence 1res grande : si la plante est normale, nodosités et état général médiocre du végétal; si elle est déjà ailaiblic, po- de nodosités et dépéris-

DES PLANTES 163

sèment progressif (les bactéries, extracellulaires, enva- hissent alor3 les tissus infection diffuse).

Chez les sujets préalablement inoculés avec une culture de virulence optima, la réinoculation de germes plus actifs augmente le nombre et le volume des nodules; la réinoculation de germes aussi actifs échoue absolument (immunité).

EFFETS SUR LA NUTRITION DES PLANTES INFECTEES

Les bactéries radicicoles fixent « au passage » l'azote de l'air, qui s'est dissous dans les liquides du sol et pénètre avec eux par la sève ascendante. Cette fixation s'opère sur la gangue muqueuse que forment les parasites (le moment venu) et que le végétal résorbe au fur et à mesure de sa produc- tion. Pour que le phénomène classique ait lieu, il faut donc que les germes ne soient ni trop, ni trop peu virulents : dans le premier cas, ils demeurent bacillaires et la sécrétion du mucus fait dé'faut; dans le second, ils sont détruits prématurément par l'organisme.

Telle est, brièvement résumée^ l'histoire des nodosités des légumineuses. Elle paraîtrait moins singulière, tout en gardant son grand intérêt, le jour oij l'on montrerait que d'autres parasites exercent également une influence marquée sur la nutrition de leurs hôtes. Or, tout porte a admettre que la chose ne doit pas être rare.

VUE GENERALE SUR

LES MALADLES PARASITAIRES

DES PLANTES

Nous nous proposons de faire, pour l'ensemble des affections parasitaires des végétaux, ce que nous avons déjà fait pour chaque groupe en parti- culier : rechercher, derrière l'extrême variété des apparences, le petit nombre des éléments irré- ductibles. On se limitera aux maladies des phané- rogames, causées : par les métazoaires, phanéro- games, champignons et bactéries; le reste ne permet pas, actuellement, une synthèse sérieuse.

CA RA CTÈRES GÉNÉRA UX

DES PARASITES

PAPxASITES FACULTATIFS ET PARASITES STRICTS

Parasites facultatifs. Certains organismes peuvent mener « indifféremment » la vie libre ou la vie parasitaire. Reste à savoir si, pour une lignée déterminée, l'existence libre prolongée ne diminue pas l'aptitude pathogène. 11 est impossible de le dire a priori.

iC8 MALADIES PARASITAIRES

Exemples de parasites facultatifs. Quelques colé- optères, habituellement saprophages, attaquent parfois les végétaux vivants. Le Santalum album évolue, le cas échéant, sans hôte. Les Sclerotinia et les champi- gnons « parasites de blessure » croissent très bien dans le sol. La majorité des bactéries pathogènes également, pense E. Smith.

Parasites stricts. Certains ne sont dangereux que pendant une partie de leur existence [parasites périodiques), les autres durant toute leur vie ou presque (parasites permanents). Rappelons briève- ment les divers groupes de parasites stricts.

Insectes. Un certain nombre de coléoptères; les hémiptères. Acariens. Nématodes. Libres seulement au début de la phase larvaire. Phanérogames. Certains ne germent que sur l'hôte; les autres périssent rapide- ment s'ils ne rencontrent pas une plante nourricière. Champignons. Chez les parasites stricts, les tubes de germination meurent bientôt en l'absence d'hôte convenable. Bactéries. Les agents des nécroses sem- blent incapables de vivre dans le milieu extérieur,

PARTICULARITÉS MORPHOLOGIQUES ET PHYSIOLOGIQUES DE CERTAINS PARASITES STRICTS

Ces particularités ne sont pas spéciales au para- sitisme, mais elles s'y rencontrent avec une fré- quence indéniable.

Forme. Parfois anormale (voire très .anor- male), surtout en ce qui concerne les organes végé- tatifs.

DES PLANTES 169

Insectes. Dimorphisme sexuel (coccides). Différence d'aspect entre deux générations alternatives, que l'une comprenne des sexués et l'autre des agames ou que les deux soient constituées par des sexués (cynipides gallicoles). « Dégradation » de nombreuses larves parasites. Nématodes. Dimorphisme sexuel (genre Heterodera). Phanérogames. Dégradation habi- tuelle, atteignant son maximum chez les cytinacées.

Appareil reproducteur., fonction reproductrice. Grande fécondité habituelle, salliant volontiers à des modifications anatomiques et surtout physio- logiques.

Insectes. Parthénogenèse (reproduction sexuée ex- ceptionnelle chez les Rliodites ; parthénogenèse cyclique de certains cynipides ; parthénogenèse des pucerons céci- dogènes). Viviparité(pucerons). vYe'ma/oc/es. Viviparité éventuelle. Phanérogames. Réduction habituellement marquée des organes femelles; état peu différencié des embryons. Champignons. Multiplicité des formes de reproduction chez certaines urédinées.

Résistance aux influences extérieures. Sou- vent très prononcée.

Insectes. Grande résistance des œufs fécondés (œufs d'hiver), comparée à la faible résistance des œufs par- Ihénogénétiques. Nématodes. Résistance des larves à la dessiccation (genre Tylenchiis). Phanérogames. Longue durée de la faculté germinative des graines. Champignons. Résistance marquée des œufs des péro- nosporées, des spores des ustilaginées, des téleutos- pores des urédinées.

170 MALADIES PARASITAIRES

CYCLES DE CERTAINS PARASITES PERMANENTS

L'évolution complète des parasites permanents se réalise habituellement sur le même hôte, par un développement continu aux points d'élection ; quel- quefois, cependant, elle a lieu en deux temps, soit sur les mêmes organes, soit sur deux organes diffé- rents (cas le plus fréquent). Ailleurs, le cycle nécessite la présence de deux hôtes, d'espèce dis- tincte et éventuellement fort éloignée. Nous ren- voyons aux exemples cités antérieurement avec détails (insectes, urédinces).

MODE DE PROPAGATION

L'instinct intervient dans la dissémination des parasites animaux et dans le dépôt de leurs œufs. Partout ailleurs, le hasard reste seul en jeu. (Nous prenons les mots instinct et hasard avec leur sens banal).

Les plantes ou parties de plantes attaquées cons- tituent des agents de propagation redoutables; de même, les fruits et graines des phanérogames parasites. Le rôle des oiseaux, de la pluie, du vent, saute aux yeux.

Pour les parasites « microscopiques », les eaux et fumiers d'une part, les insectes (y compris leurs

JJES PLANTES 171

larves), mollusques terrestres et nématodes d'autre part, devront être souvent incriminés.

Bornons-nous à rappeler, en terminant, l'exis- tence du virus « invisible » de la nielle du tabac.

CARACTERES GENERAUX

DES MALADIES PARASITAIRES

SEMEIOLOGIE

Nous distinguons les maladies parasitaires en : locales, localisées, générales. Après avoir justifié cette division par de nombreux exemples, il con- vient, pensons-nous, de la formuler verbalement. Inutile de définir les affections locales. Les affec- tions localisées traduisent la croissance, pratique- ment exclusive, des parasites loin de leur porte d'entrée. Quant aux maladies générales, elles résultent d'un envahissement de la majeure partie* (voire de la presque totalité) de l'organisme ou du système vasculaire; elles reconnaissent, unique- ment, pour cause les champignons et les bactéries.

Nous ne pensons pas qu'il faille appeler également maladie générale, le retentissement, sur l'ensemble de réconomie, des désordres, soit locaux, soit généraux. Une semblable lerminologie manquerait d'autant plus de clarté qu'elle conduirait à admettre des affections « doublement générales », conception ridicule.

172 MALADIES PARASITAIRES

On étudiera, successivement, les signes géné- raux, les signes locaux et l'évolution des maladies.

SIGNES GÉNÉRAUX

Tantôt, ils représentent la conséquence directe d'une infection envahissante, tantôt, ils marquent l'effet, sur la totalité de l'individu, d'une attaque plus ou moins circonscrite. Voici comment ils peuvent se manifester.

Aspects anormaux. Lésions étendues des rameaux, ayant amené leur mort et leur remplace- ment suivant des types insolites (insectes préda- teurs). Destruction du bourgeon terminal (pourri- ture du cœur de la betterave, maladie de la canne à sucre). Habitus étrange, résultant de l'action directe du parasite et compliqué de stérilité (menthe poivrée basiliquée, euphorbe infectée par VUro- myces). Inutile de multiplier les exemples.

Arrêts de développement du type pseudo-hyper- trophique [soi-disant galles organoïdes). Rac- courcissement des entre-nœuds, tassement des feuilles (et des ileurs, quand il ne survient point de stérilité). Tantôt, apparence trapue et ramassée de toute la plante, tantôt, dominance de la défor- mation soit à la base, soit à l'extrémité de la tige. Causes : insectes spoliateurs, acariens, nématodes, rarement champignons et bactéries.

Etat débile. Avec nanisme plus ou moins marqué. Bourgeons moins nombreux et pousses

DES PLANTES 173

chétives; feuilles clairsemées, petites, pâles, tom- bant prématurément chez les feuillus, caduques chez les résineux; fleurs peu abondantes, fruits n'arrivant pas d'ordinaire à maturité. Conséquence: de l'épuisement général ; des lésions sévères des rameaux, tiges, racines; des oblitérations vascu- laires accentuées. Les dénudations étendues du feuillage engendrent les mêmes effets, sauf, bien entendu, l'altération des feuilles (disparues). Causes : insectes, nématodes, phanérogames para- sites, champignons, bactéries.

Flétrissement, dessiccation. Généralisés. Plus ou moins rapides et annonçant la mort. Consé- quences: de l'épuisement total; de la dénudation complète du feuillage chez les végétaux herbacés ; des lésions très étendues des tiges vertes ou des rameaux (jeunes arbres); des altérations très graves du tronc et des grosses branches (arbres adultes); des vastes destructions des racines; des oblitérations vasculaires massives. Causes : insectes, nématodes, cuscute, orobranche, cham- pignons, bactéries.

Noircissement. Total; stigmate de mort rapide. Chez les jeunes sujets (infections générali- sées, nécroses progressives).

SIGNES LOCAUX

Ils font souvent défaut dans le cas des insectes spoliateurs et se traduisent par une ablation pure

174 MALADIES PARASITAIRES

et simple dans celui des insectes prédateurs. Ailleurs, on observe des modifications variées, dues, les unes à l'action directe, les autres à l'ac- tion indirecte de l'agent pathogène.

Symptômes traduisant Faction directe des parasites.

Lésions nécrotiqiies. Affections maculeuses, nécroses proprement dites (champignons, bac- téries) ; rouilles, chancres (champignons).

Pourritures. Sèches (champignons), généra- lement humides (bactéries). Les insectes (sur- tout leurs larves), les acariens et les nématodes déterminent volontiers une désintégration des tissus profonds, qui ne diffère en rien de la pourriture.

Gécidies. Tous les types de parasites peuvent en produire. Les entomocécidies, qui contiennent les formes les plus différenciées, demeurent souvent intactes pendant longtemps. Les nématocécidies sont rapidement détruites par leurs agents. De même, pour la plupart des mycocécidies (exception : les hypertrophies pures, cloque du pécher, pochettes du prunier). Les bactériocécidies dégénèrent à un moment donné ; désintégrées par le parasite (tumeur de l'olivier) ou « victimes » de leur irrigation insuf- fisante (crown-gall).

Développements anormaux. Apparition de racines adventives; croissance prématurée de bour- geons dormants (balais de sorcière, hairy root);

DES PLANTES

formation d'organes reproducteurs inattendus, aux dépens de rudiments minimes.

Symptômes dûs à i action indirecte des parasites.

Parties situées au-dessus des lésions. (Organes aériens). Déformations variées, débilité, flétrisse- ment; dessiccation.

Parties situées au-dessous des lésions. Atro- phie des organes souterrains, lors d'altérations étendues du feuillage.

Chez les végétaux malades, le parasite se voit ou non du dehors. Dans le premier cas, il peut frapper immédiatement les yeux (plantes couvertes de coccides, plantes infestées par le gui et la cus- cute); ailleurs, on doit le rechercher avec soin. Dans le second cas, il échappe forcément, soit en raison de son siège profond (intérieur des tissus), soit en raison de sa localisation au niveau des par- ties souterraines. Il n'est pas rare que l'agent pathogène masque les lésions qu'il a produites d'emblée ou après quelque temps.

ÉVOLUTION DES ACCIDENTS

Ce qui suit s'applique surtout aux maladies cryp- togamiques et bactériennes. Après une incuba- tion de durée très variable, les accidents apparais- sent, tantôt brusquement, tantôt rapidement,

176 MALADIES PARASITAIRES

tantôt lentement. Début brusque ne veut pas dire, ipso facto, infection brutale, comme le montre l'histoire des oblitérations vasculaires et celle de certains pourridiés.

Puis, l'infection suit un cours différent selon les circonstances. Nous avons montré ce que sont les maladies aiguës, subaiguës et chroniques; il nous faut, maintenant, tenter de les définir. Dans les maladies aiguës, l'évolution se compte par semaines (voire, par jours); dans les maladies subaiguës, par mois; dans les maladies chroniques;, par années (une maladie chronique ne saurait durer moins d'un an). Il est impossible d'apporter plus de pré- cision en l'espèce; à idée vague, formule quelque peu flottante. Les maladies chroniques des plantes comportent habituellement de longs entr'actes (sommeil hivernal de l'hôte), auxquels elles doivent leur physionomie spéciale.

Les affections parasitaires se terminent, le moment venu, par la guérison ou la mort. La gué- rison entraîne toujours des pertes de substance, que des régénérations peuvent compenser dans une mesure fort diverse. Elles laissent souvent le sujet définitivement affaibli.

Bornons-nous à rappeler les métastases, caracté- ristiques des tumeurs bactériennes et mentionnons les infestations ou infections secondaires.

Comme conséquence des lésions qu'ils provo- quent, les parasites ouvrent souvent la porte à d'autres agents, de même nature ou de nature diffé-

DES PLANTES 177

rente; il s'ensuit des désordres complexes, d'une interprétation quelquefois fort difficile. [Certains -^ros parasites, même sans déterminer d'altérations notables, inoculent aux plantes des champignons ou bactéries pathogènes].

LESIONS

Nous laisserons de côté les pertes de substance que produisent les insectes prédateurs, ainsi que leurs divers modes de cicatrisation et les régénéra- tions qui peuvent s'ensuivre.

On se limitera donc aux lésions « véritablement parasitaires ». Les voici, brièvement résumées.

Lésions nécrotiqiies. Aboutissant de dégéné- rescences variées et assez mal connues. Sèches ou humides, selon la teneur en eau des tissus et de l'atmosphère. L'escharifîcation sèche se traduit par l'apparence indistincte du contenu des éléments anatomiques, lequel brunit et se rétracte; la paroi brunit ensuite. Les parties atteintes, privées d'eau, reviennent sur elles-mêmes et se fissurent volon- tiers. Uescharification humide, également caracté- risée par l'aspect homogène des cellules, ne sau- rait s'accompagner de rétraction; elle peut aboutir au ramollissement et à la désintégration passive des tissus, sans aucune ingérence microbienne. Les foyers nécrosés sont quelquefois limités par la formation d'assises sM6e>g«5e5. Dans les c/ia/zcre5,

NicoLLK et Magrol. - M. P. des plante». 12

178 MALADIES PARASITAIRES

on observe des alternatives pathognomoniques de mortification et de cicatrisation (bourrelets).

Pourritures. Les parasites digèrent souvent les tissus (qu'ils ont éventuellement hyperplasiés et toujours tués, avant de les détruire). Ici encore, le processus affecte soit la forme sèche, soit la forme humide, suivant les circonstances. La pour- riture sèche (champignons) débute d'ordinaire par la dissolution des lamelles moyennes, moins fré- quemment par celle des membranes cellulaires internes. Les éléments anatomiques s'émiettent, le volume global des parties diminue et l'on voit apparaître des lacunes pleines d'air. Dans la pour- riture humide (bactéries), même mécanisme essen- tiel, mais en milieu gorgé d'eau; les tissus « fon- dent » et leurs débris flottent au sein de cavités remplies de liquide; l'ouverture extérieure de la «collection » n'est pas rare. La disparition des cellules de l'hôte, que déterminent les phanéro- games parasites, diffère de la pourriture en ce que les éléments sont résorbés au fur et à mesure de leur désintégration; il s'agit donc d'une suppres- sion totale. Les cellules du parasite se substituent « automatiquement » aux cellules de l'hôte.

Cécidies. Caractérisées par l'hypertrophie et surtout l'hyperplasie des tissus. Plus ou moins com- pliquées dans leur structure. ~ Les erineums constituent de simples hypertrophies des poils La majorité des galles apparaissent formées d'un parenchyme indifférencié : cellules riches en eau,

DES PLANTES 179

offrant des membranes minces et des noyaux volumineux, contenant parfois beaucoup d'amidon, rarement beaucoup de chlorophylle (le contraire est de règle); vaisseaux peu nombreux, larges, à parois minces. Ces productions sont souvent détruites par leurs agents mêmes; elles peuvent aussi périr avec l'organe qui les porte ou par suite d'irrigation insuffisante. Certaines cécidies offrent, périphériquement, des éléments scléreux, qui s'épaississent encore davantage quand l'évolu- tion du parasite s'est terminée. Les galles de V Heterodera radicicola contiennent, avons-nous vu, des cellules géantes multinucléées, d'origine vasculaire, etc. Mais le type le plus parfait de cécidies réside dans les galles des cynipides. Inutile de décrire à nouveau leur couche nourri- cière, leur anneau de sclérenchyme, leurs canaux d'irrigation...; rappelons seulement que des assises subéreuses les isolent, le moment venu.

Il convient de noter que, suivant E. Smith, on doit considérer la crown-gall comme une « cécidie maligne ». De même, pour les « embryomes », découverts par cet auteur.

Quelques mots sur le rôle des vaisseaux et leurs altérations. On sait que le système conducteur des phanérogames parasites s'anastomose avec celui de l'hôte. On vient de parler de la vascularisation des galles. Dans certaines maladies cryptoga- miques et surtout bactériennes, l'agent pathogène

180 MALADIES PARASITAIRES

offre une affinité spéciale pour les vaisseaux ; il les oblitère et détruit fréquemment leur paroi, donnant alors naissance à des foyers métastatiques (nécrose et surtout désintégration). Dans la maladie de l'olivier, « cécidie bénigne », le bacille de Savastano envahit également les vaisseaux, les altère et forme, au voisinage, des tumeurs secon- daires. (Rappelons, encore une fois, que les métas- tases de la crown-gall se font par continuité).

En dehors des lésions directes, les parasites peuvent déterminer, on l'a vu, des altérations indi- rectes de nature très simple. L'inanition et la compression limitées engendrent l'atrophie des éléments anatomiques (avec diminution des réserves, décoloration des parties vertes...). L'inanition excessive conduit au collapsus, à la dessiccation, à la mort (locale ou générale).

MÉCANISME DES MALADIES PARASITAIRES riBULENCE DES PARASITES

Nous avons défini la virulence, la « végétabililé in vivo » et nous lui avons reconnu un double aspect, qualitatif et quantitatif. Le premier répond à la notion très claire à'électivité et apparaît nettement chez tous les parasites. Le second

DES PLANTES 181

répond à la notion de dose active minima, laquelle manque de précision quand il s'agit de gros para- sites.

Rappelons, en ce qui concerne le côté qualitatif, que des espèces d'un même genre offrent souvent des aptitudes pathogènes fort diverses et que, dans une même espèce, se rencontrent parfois des races exclusivement caractérisées par leur électivité (cécidomyie destructrice, divers Chermes, gui, pucciniedublé, ceriRms Erysiphes, Vromycespisi). A l'électivité, pour tout ou partie d'une plante donnée, se rattache la question des cycles (^^ élec- tivité alternante », pour deux organes du même végétal ou pour deux végétaux distincts).

La nature de la virulence demeure obscure. Qualitativement^ elle apparaît en rapport avec les besoins nutritifs du parasite (formule un peu vague malheureusement) et avec son insensibilité à cer- taines substances hostiles (indication bien insuffi- sante). Et quantitativement? .. . On sait que la virulence des champignons et bac- téries pathogènes se conserve plus ou moins long- temps in vitro, selon les cas.

SENSIBILITE DES PLANTES

Locale ou générale; liée à l'espèce, la race, l'âge....

Les expériences de Pierce, Massée, Miyoshi,

182 MALADIES PARASITAIRES

confirment l'idée, d'ailleurs naturelle, que la com- position chimique des sucs joue un rôle important. Mais les cellules vivantes diffèrent grandement de nos milieux de culture; les substances « nuisibles » y voisinent avec les substances « utiles » et les proportions respectives des deux varient sous l'influence des réactions, presque inconnues, des éléments anatomiques. On sait que les organes ou plantes jeunes offrent d'ordinaire une extrême sensibilité au regard de « leurs » parasites; il semble légitime de voir, dans la teneur en eau et dans l'abondance et la variété des substances présentes, la cause de cette extrême vulnérabilité. [Les conditions ambiantes se montrent tantôt favorables, tantôt défavorables à l'infection par les parasites microscopiques. Elles agissent sur ceux-ci, sur l'hôte ou sur les deux, suivant les circonstances. 11 est incontestable que l'humidité, la chaleur, l'ombre excessive, l'encombrement jouent un rôle considérable dans l'éclosion et la dissémination des maladies cryptogamiques et bactériennes!.

MOYENS D'ATTAQUE DES P ARA iilT ES

Laissant de côté les insectes prédateurs, nous rappellerons que les parasites spolient, intoxi- quent, détruisent.

DES PLANTES 183

SPOLIATION

Dans certains cas, elle est purement mécanique : les hémiptères et acariens sucent directement les liquides cellulaires; les phanérogames parasites pompent la sève brute de l'hôte, grâce aux anas- tomoses qui relient leurs vaisseaux et les siens.

Partout ailleurs, il s'agit d'an processus en deux temps, de nature surtout chimique. Le parasite secrète des enzymes appropriés, qui vont solubili- ser les réserves des éléments anatomiques voisins, puis résorbe les substances devenues ainsi mobi- lisables. Avec ces substances, dénuées de spécifi- cité biologique de par leur caractère simple, il constitue sa matière vivante propre. (Notons que les spoliateurs animaux accomplissent le même tra- vail, dans leur tube digestif, aux dépens des sucs déglutis).

Les phanérogames parasites offrent les deux types d'action spoliatrice : ils assimilent la sève brute, que puisent les vaisseaux et le contenu cel- lulaire, que puisent les suçoirs.

De nombreuses larves d'insectes, habitant les parenchymes et surtout les cécidies, divers néma- todes, beaucoup de champignons et quelques bac- téries — développés dans les tissus normaux ou hypertrophiés (sous leur influence), se nourrissent, au moins pro tempore, en pratiquant la spoliation par les enzymes; ils détruisent ensuite le plus sou- vent les cellules.

184 MALADIES PARASITAIRES

La spoliation, comme telle, offre peu d'impor- tance pour l'hôte, quand il s'agit des bactéries et même des champignons. On lui attribue exclusive- ment les arrêts de développement à forme pseudo- hypertrophiquc, la stérilité, l'étatdébile, lecollapsus mortel quand il s'agit des insectes, acariens, nématodes, phanérogames; nous espérons mon- trer bientôt que cette opinion paraît trop absolue.

INTOXICATION

Nous distinguons, on le sait, l'intoxication pro- prement dite et l'irritation formative.

Intoxication proprement dite.

Lésions locales. De nature nécrotique. Elles frappent, suivant les cas, des cellules normales, des cellules hyperplasiées, des cellules plus ou moins épuisées.

Empoisonnement général. La spoliation nous semble insuffisante pour rendre compte, seule, des troubles dont nous avons parlé tout à l'heure, car leur gravité se montre souvent hors de proportion avec les pertes subies. Il paraît indiqué, croyons- nous, de faire intervenir alors le facteur « empoi- sonnement général », comme explication toute natu- relle. Deux raisons légitiment cette manière de voir: d'abord, l'existence habituelle delà propriété toxigène chez les parasites; ensuite (et surtout), les

DES PLANTES 185

manifestations assez communes de cette propriété, chez les plantes atteintes, sous forme de taches nécroliques.

Irritation formative.

Elle se traduit, tantôt par de simples dévelop- pements anormaux (que nous nous contentons de mentionner), tantôt par des cêcidies et même des «cécidies malignes ». Il est impossible, depuis Mal- pighi, de ne pas attribuer la production des galles {largo sensu) à des « venins » (toxines). Cette manière de voir admet d'ailleurs le rôle, subor- donné^ des modifications osmotiques.

Tout indique que les toxines « malpighiennes » se confondent avec les toxines « ordinaires » et que c'est bien le même poison qui, émis d'une façon brusque et abondante, engendre la nécrose des tissus et qui, sécrété d'une façon continue et discrète, détermine leur hypertrophie. L'évolution, variable, des cécidies ne saurait se comprendre autrement. Interprétons-la, dans cette hypothèse.

La majorité des champignons cécidogènes pro- voque exclusivement la multiplication des cellules, tant que le développement mycélien suit un cours régulier. La croissance du parasite s'accélère ensuite, au moment de la formation des organes reproducteurs; la vitalité s'exalte; toxines et enzymes sont élaborés avec énergie et occasionnent la mort et la digestion des tissus néoformés.

186 MALADIES PARASITAIRES

La désintégration des tumeurs de l'olivier survient quand les bactéries sont devenues très nombreuses. Dans la crown-gall, les parasites demeurent toujours rares, la néoplasie ne succombe qu'à l'in suffisance de son irrigation, Les nématodes se comportent en réalité comme les champignons. Les insectes et acariens, au contraire, cessent peu à peu de sécréter leur « venin » et les galles s'éteignent. Pour certains cynipides, le schéma peut même être absolument inverse de celui que fournissent les cryptogames. Les hyménoptères en question forment leur cavité larvaire parnécrose et digestion des tissus, puis, tout se calme, l'into- xication devient purement formative et s'arrête, le moment venu.

Il nous semble que l'histoire des cécidies, ainsi comprise, satisfait pleinement l'esprit,

DESTRUCTION

Toujours consécutive à la mort des cellules. Elle revêt deux types distincts. Dans le premier, les tissus sont totalement résorbés (cas des phanéro- games parasites). Dans le second, l'utilisation ne va pas de pair avec la destruction; de ce « gaspil- lage », résulte, la persistance de lésions plus ou moins étendues (pourritures).

[En résumé, les parasites spolient et détruisent par leurs enzymes, intoxiquent et irritent par leurs poisons].

DES PLANTES 187

MOYENS DE RÉSISTANCE DES PLANTES

Vimmunité naturelle, mal connue dans sa nature, apparaît liée, avons-nous dit : à la résistance des tissus, à l'absence de matériaux nutritifs convena- bles, à la présence de corps nuisibles. Mais on ne saurait parler de résistance absolue, puisque cer- tains parasites peuvent, soit forcer les obstacles mécaniques, soit se contenter d'aliments médiocres, soit encore demeurer indifférents à des substances habituellement toxiques (ou les neutraliser).

Le plus bel exemple d'immunité naturelle est celui des vignes américaines, dont les racines résistent au phylloxéra. La résistance se transmet à la graine, mais le greffon ne l'acquiert pas.

L'immunité contre certaines maladies cryptoga- miques peut être obtenue par sélection ,

PATHOGÉNIE

Les parasites demeurent extérieurs ou pénètrent dans le végétal, dont on les voit souvent ressortir, à un moment donné, sous des formes très diverses : animaux, adultes ou non, qui s'échappent active- ment; fructifications cryptogamiques, qui s'effleu- rissent sur les parties mortes ; glaire bactérienne, habituellement mêlée de débris cellulaires, qui tra- verse les stomates ou les perles de substances. Les

MALADIES PARASITAIRES

phanérogames sont d'ordinaire implantés dans leurs hôtes, comme ceux-ci dans le sol ; les cyti- nacées, dissimulées sous l'écorce, laissent sortir périodiquement au dehors des fleurs parfois énormes. Derrière cette extrême variété d'allures, se cachent les quelques facteurs simples dont nous venons de parler.

Pour le démontrer, prenons comme exemple les infections cryptogamiques et bactériennes, réduites à leurs traits essentiels. Les parasites pénètrent de façon fort diverse : envahissant les blessures, passant par les stomates, dissolvant les cuticules. Ils se comportent ensuite de manière- encore plus variée. Tantôt, le développement des germes reste localisé ; tantôt ces germes s'étendent au loin, demeurant inoffensifs tant qu'ils n'ont pas trouvé leur organe d'élection; ailleurs, ils infectent toute la plante, qui périt rapidement; ailleurs enfin, ils se cantonnent dans le système vasculaire, dont ils peuvent sortir sur certains points, déterminant des métastases de nature variable. Ici, on observe des dégénérescences, là, des hyperplasies, éventuellement malignes. Suivant les circonstances, les maladies sont aiguës ou lentes. Certaines affections tuent, d'autres permettent la guérison. Tout dépend, en der- nière analyse, du parasite et de l'hôte. Le premier agît par son électivité, son énergie de croissance, ses sécrétions. « Au départ », la plante résiste plus ou moins, par ses propriétés normales; elle

DES PLANTES 189

demeure ensuite passive, la plupart du temps, mais peut se défendre : par le sommeil hivernal, par la formation d'assises subéreuses et, certainement aussi, par des réactions humorales (de nature inconnue).

Rappelons, en terminant, que certaines mala- dies sont héréditaires.

Nous ne reviendrons pas sur la prophylaxie des maladies parasitaires des plantes, ni sur le traite- ment, toujours externe.

QUESTION DE LA SYMBIOSE

Envisagée sans aucune arrière- pensée extra- scientifique, la symbiose (cryptogames, bactéries) ne saurait être séparée de l'infection. Fort sou- vent, d'ailleurs, les agents, dits symbiotiques, déterminent des affections, soit abortives, soit au contraire très graves. Dans l'unique cas s'éta- blit un équilibre, plus ou moins durable, entre le parasite et son hôte, il peut en résulter, pour ce dernier, des conséquences anatomiques et physio- logiques bien connues aujourd'hui (depuis les tra- vaux de N. Bernard et de Hellriegel et Willfarth, particulièrement) : germination des graines, for- mation du protocormus, formation du bulbe (orchidées); formation du tubercule (pomme de

IIJO MALADIES PARASITAIRES

terre) ; état vivace (toutes les plantes à mycor- rhizes) ; fixation de l'azote atmosphérique (légu- mineuses). Ces conséquences offrent le plus grand intérêt, mais ne comportent aucun caractère mys- térieux.

Nous devons, aux recherches sur la symbiose, certaines observations précieuses, concernant l'im- munité des plantes, ainsi que la destruction intra- cellulaire des parasites (due, selon N. Bernard et nous, à de véritables anticorps). L'étude appro- fondie de ces questions offrirait une importance capitale. [Picado a publié, récemment, des recher- ches sur les anticorps végétaux, qui méritent d'être vérifiées et poursuivies].

TABLE DES MATIERES

Avant-Propos 5

I. - MALADIES DES PLANTES DUES AUX ANIMAUX

Maladies dues aux insectes d5

Insectes parasites en général 15

Forme 16

Reproduction 17

Parlhénogéntîse 18

Cynipides cécidogènes 18

Pucerons cécidogènes 19

Cycle du Cynips calicis 21

Cycle des Chermes (Adelges) 21

Insectes phytophages 22

Enumération (principaux types) 22

Diptères 22

Hémiptères{homoptères) 22

Lépidoptères 23

Hyménoptères 23

Coléoptères 24

Orthoptères 24

Effets 24

Prédateurs 23

Lésions des feuilles 2;;

Lésions des fleurs, fruits, graines 26

Lésions des rameaux 26

192 TABLE DES MATIÈRES

Lésions des tiges herbacées et des troncs ligneux. 27

Lésions des racines 28

Spoliateurs 29

Mécanisme de rinfestalion 30

Electivité des parasites. . 30

Sensibilité des plantes 31

Moyens d'attaque des parasit(;s. 31

Moyens de résistance des plantes 32

Insectes cécidogènes 33

Enumération (principaux types) 33

Diptères 33

Hémiptères 33

Lépidoptères 34

Hyménoptères 34

Coléoptères 34

Effets 35

Etude des galles 35

Siège 35

Forme 36

Galles développées en surface 36

Enroulements et plissements 36

Galles en bourse 37

Galles développées en profondeur 37

Tumeurs 37

Productions plus différenciées 38

Structure 41

Enroulements et plissements 41

Galles en bourse 41

Tumeurs superficielles 41

Tumeurs profondes et galles bien différenciées . 42

Autres effets des insectes cécidogènes 43

Mécanisme de la cécidogénèse 44

Electivité des parasites 44

Sensibilité des plantes 44

Moyens d'attaque des parasites 45

Moyens de résistance des plantes 46

Cécidogénèse 46

TABLE DES MATIERES 193

Prophylaxie et traitement 49

Maladies ddes aux Acarie>'s 51

Action spoliatrice 51

Action cécidogène 52

Erineums 52

Galles profondes 52

M-i^ladies dues aux nématodes 33

Spoliateurs 53

Destructeurs 54

Cécidogènes Ô5

Parasites des feuilles 35

Parasites des fruits 55

Parasites des racines 56

IL— MALADIES DES PLANTES DUES AUX PHANÉROGAMES

Principales plantes parasites 61

Description somiAiRE des parasites et de leurs effets. 62

Parasites des ramifications principales. ....... 62

Gui 62

Parasites des tiges 63

Cuscutes 63

Parasites des racines 66

Rhinanthées 66

Orobanches 66

Cytinacées 67

Mécanisme de l'infestation 68

Électivité des parasites 68

Sensibilité des plantes 68

Moyens d'attaque des parasites 69

Moyens de résistance des plantes 70

NicoLLi etMAGBOu. M. p. des plante?. 13

194 TABLE DES MATIÈRES

III - MALADIES DES PLANTES DUES AUX TBALLOPHYTES

Principaux champignons pathogènes 77

Enuméraiion 77

Basidiomycètes . 77

Hétérobasidiés ' . . . 78

Homobasidiés 78

Ascomycètes 78

Oomycèles . 80

Myxomycètes 81

Habitat 81

Agents de propagation 83

Principales affections cryptogamiques 84

Maladies aiguës et subaiguës 84

Maladies locales 84

Affections des parties aériennes 84

Fumagines '84

Blancs 85

Rouilles 85

Mildious 86

Autres affections maculeuses {pourriture grise et

black-rot de la vigne) 88

Affections des racines 89

Hernie du chou 89

Maladies localisées 90

Charbons 90

Charbons des céréales 90

Charbon des cary ophy liées 91

Carie du blé 91

Rouilles blanches 92

Maladies générales. 93

Infections massives 93

Maladies vasculaires 93

Pourriture du cœur de la betterave 93

TABLE DES MATIERES W.

Flétrissement du melon d'eau, du cowpea et du

cotonnier 94

Nécroses progressives (dues aux .Sc/erori/ita). . . 95

Affections dues à la S. HherHània 95

Affections dues à la S. trifoliorum 96

Affections dues à la S. bulboriim 96

Maladies chroniques 97

Affeclioiis des parties aériennes 97

Nécroses : Rouille courbeuse du pin sylvestre. . 97 Chancres: Chancre du mélèze. Chancre des arbres

fruitiers 98

Pourritures : Pourritures du bois dues aux gros

champignons 99

Hypertrophies : Cloque du pêcher. Pochettes du

prunier 100

Balais de sorcière .Balais du cerisier. Chaudrons

et balais du sapin pectine loi

Alîections des racines lo:'.

Po^irritures (pourridiés) : Pourriture due au

Polyporus aunulosus. Pourriture due à l'Av-

millaria mellea. Pourriture due à la Rosellinia

necatî'ix dO.J

Maladie de V Euphorbia cyparissias due à VUro-

myces pisi 104

MÉCANISME DE l'iNFECTION 106

Parasites facuilalifs et parasites stricts 106

Virulence des parasites (stricts) 107

Aspect qualitatif 107

Aspect quantitalil 108

Sensibilité des plantes 108

Influence des conditions ambiantes 110

Moyens d'attaque des parasites 110

Spoliation 110

Intoxication 111

Intoxication proprement dite 111

196 TABLE DES MATIERES

Irritation 112

Destruction 113

Moyens de résistance des plantes 113

Pathogénie 114

Infections expérimentales 114

Mode de pénétration des parasites 115

Evolution des accidents 116

Affections aiguës, subaiguës et chroniques. . . . 116

Affections locales, localisées et générales 117

Cas curables, cas mortels 118

Prophylaxie et traitement 120

Champignons symbiotiques 121

Champignons et orchidées 121

Germination des graines 122

Formation du tubercule embryonnaire (proto-

cormus) 123

Formation du bulbe 124

Mécanisme de l'infection 124

Champignons et pomme de terre 126

Champignons des mycorrhizes 127

Conclusions. Cas des lichens 129

IV. MALADIES DES PLANTES DUES AUX BACTÉRIES

Principales bactéries pathogènes 134

Caractères. Énumération 134

Habitat 13d

Agents de propagation 135

Principales affections bactériennes 137

Maladies aiguës ou subaiguës 137

Maladies locales 137

Affections inaculeuses 137

Des feuilles 137

Des fruits 138

TABLE DES MATIERES 197

Pourritures humides 139

Des racines, tubercules, fruits 139

Maladies générales 140

Nervation noire des crucifères 140

Maladies des cucurbitacées [wilt-flétrissement) . 141

Maladie jaune des jacinthes 142

Maladie du maïs de Stewart 142

Maladie des solanées (brown-rot) 144

Maladie de la canne à sucre de Cobb 145

Maladies chroniques . . . 146

Maladies locales ' . . 146

Nécroses 146

Nécrose du poirier 146

Nécrose du mûrier 146

Maladies générales 147

Tumeurs 147

Tumeurs de l'olivier 147

Crown-gall 148

Mécanisme de l'infection 152

Parasites facultatifs et parasites stricts 152

Virulence des parasites 153

Sensibilité des plantes 153

Influence des conditions ambiantes 153

Moyens d'attaque des parasites 154

Intoxication 154

Intoxication proprement dite 154

Irritation 154

Destruction 155

Moyens de résistance des plantes 156

Pathogénie . 157

Mode de pénétration des parasites 157

Evolution des accidents 158

198 TABLE DES MATIERES

Prophylaxie et traitement. ',60

Bactéries symbiotiques 161

Maladie bactérienne des racines 161

Eft'els sur la nutrition des plantes infectées 163

V. VUE GÉNÉRALE SUR LES MALADIES PARASITAIRES DES PLANTES

Caractères généraux des parasites. 167

Parasites facultatifs et parasites slricts 167

Particularités morphologiques et physiologiques de cer- tains parasites stricts. . 168

Cycles de certains parasites permanents 170

Mode de propagation 170

Caractères généraux des maladies parasitaires 171

Séméiologie 171

Signes généraux 172

Signes locaux 173

Symptômes traduisant l'action directe des parasites. 17i Symptômes traduisant l'action indirecte des para- sites 175

Evolution des accidents 17b

Lésions, 177

Mécanisme DES MALADIES parasitaires 180

Virulence des parasites 180

Sensibilité des plantes 181

Moyens d'attaque des parasites 1S2

Spoliation 183

Intoxicatinn i84

intoxication proprement dite 184

Irritation formative 185

TABLE DES MATIERES 199

Destruction 186

Moyens de résistance des plantes 187

Pathogé.nie 187

Question DE la symbiose 189

Coulommiers. Imprimerie E. Dessaint. .3

Library TsT- C. Stiite Collesre

MASSON ET C^ ÉDITEURS

LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE

J20, BOULEVARD SAINT-GHRMAIN. PARIS

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Tout le labeur de cette magnifique période médicale que fut la fin du XIX* siècle avait été condensé dans le monumental Traité de Médecine de Charcot-Bouchard-Brissaud, dont l'appa- rition marqua de son empreinte toutes les générations médicales

de cette époque et rayonna bien au delà de nos frontières.

Si la médecine française de la fin du XIX* siècle fut grande, non moins brillante est la période actuelle, et une génération qui, dans la série des grands progrès médicaux actuels, occupe une place de premier rang, ne pouvait que donner au monde une œuvre forte et s'acquitter brillamment d'un lourd héritage.

On a voulu, dans ce Traité, apprendre au Médecin dans quel cas il doit recourir au.K nouvelles méthodes d'exploration, et comment il doit interpréter les résultats qui lui sont commu- niqués. On a voulu surtout, en expliquant le mécanisme des troubles, en fournissant des explications indispensables au diagnostic, donner les indications du traitement: Le Nouveau Traité de Médecine fait une très large part à la Thérapeutique,

7 " \ a Vllvgîène, i\\à Prophylaxie.

(3)

MASSON ET C", EDITEURS

PLAN DU FASCICULE I

G. -H. Roger. Notions générales sur les Infections,

A. Sacquépée. Les Septicémies. G.-H. Roger. Les Strepto- coccies. P. Ménétrier et H. Stévenin, Pneumococcie. P. Ménétrier et H. Stévenin. Pneumonie. M. Macaigne. Staphylococcie. Entérococcie. Psittacose. Injections à Tétragènes, à Cocco-bacilles, à Diplo bacilles, à Protéus. A. Veillon. Infections putrides et gangreneuses. Ch. Dopter. Méningo- coccie. M. HuDELO. Gonococcie.

PLAN DU FASCICULE II

P.-J. Teissier et M. Duvoiu. Scarlatine. P--j- Teissier. Rubéole. Quatrième maladie. Cinquième maladie. Rougeole. Varicelle. Variole. P.-J. Teissier et L. Tangn. Vaccine. Paul Ravalt. Le Zona, les Herpès et les Fièvres herpétiques.

P.-J. Mexard. Fièvre aphteuse. Jules Renault. Suette miliaire. G.-H. Roger. Charbon. Charles Nicolle et E. Conseil. Typhus e.xanthématique. P. Londe. Coqueluche.

P.-J. Teissier et Eis.me\. Oreillons. E.-C, Aviragnet,

B. Weill Halle, P.-L. Marie. Diphtérie. J. Camus et J.-J. GouRNAY. Tétanos. M. -H. Barbier. Le Rhumatisme articu- laire aigu. H. DE Brun. Dengue, Fièvre de Papataci.

FASaCULE m

F. WiDAL, A. Lemierre et P. Abrami. Fièvres typhoïde et paratyphoïdes. F. Widal [et A. Lemierre, Colibacillose. Ch. Dopter. Dysenteries. M.-A. Ruffer et Milton Crendi- ropoulo. Choléra. Sacquépée. Botulisme. Fièvre de Malte.

R.-P. Strong. Fièvres des tranchées. P. Ménétrier et H. Stévenin. Grippe. E. Sacquépée et Garcin. Peste.

Azevedô Sodré. Fièvre jaune.

FASaCULE IV

Ch, Dopter. Maladie de Heine-Medin. May. Encéphalite léthargique. Ferré. Rage. H. Roger. Tuberculose en général. P. Courmont. Septicémies tuberculeuses.— H. Roger. Pseudo-Tuberculoses bacillaires. P. Courmont et A. Dufourt. Morve. Perrin. Lèpre. Guiart. Verruga. Laederich.

(3)

MASSON ET O', ÉDITEURS

Actinomycose. Aspergillose. Langeron. Oosporoses. Mycé- tomes. Sporotrichoses. Blastomycoses. Brumpt. Spirochétoses en général. Nicolas. Syphilis.

PLAN DU FASCICULE V

R. iJtMANCiii:. Chcincre simple. Granulome des organes géni- taux. — Cil. jttvKix. (ioundou. Pian et Bouba. Charles NuoLLE et L. Bi ATZOT. Fièvres récurrentes. D. Thibaut. Sodoku. - H. \'iNtENT et J. RiEUX. Le paludisme. La Fièvre bilieuse hèmoglobinurique. Charles Nicolle. Kala Azar, Bouton d'Orient. Cn. Joyeux. Trichinose. j. Gul\rt. Fila- riose. Slrongylose, Distomatose, Coccidiose. Sarcospnridiose. -- F. DÉvÉ. Échinococcose, Cysticercose. E. Brumpt, /.e.*; Trypa- nosomoses humaines, les Bilharzioses.

(îusTAVE RoussY ct Maurice Wolf. Le Cancer.

FASCICULE VI

H. Roger. Intoxications en général. Pinard. Saturnisme. Intoxications par le cuivre., Pétain, le zinc. Balthazard. Pliosphorisme. Arsenicisme. Hydrargyrisme. Intoxications par Voxyde de carbone, le gaz d'éclairage, Vhydrogène sulfuré, le sulfate de carbone, les hydrocarbures. Clerc et L. Ramond. Intoxications par les gaz de guerre. Triboulet et Mignot. Alcoolisme. Rénox. Caféisme et théisme. Dupré et J.-B. Logre. Intoxications par Vopium et ses dérivés, la cocaïne, le chanvre indien, léther. Rénon. Tabagisme. Thibaut. Intoxications diverses.— Sacquépée. Intoxications alimentaires. Langeron. Intoxications par les champignons. Rénon. Intoxications par le Kawa. (Skr^iek. Intox, par Vacide picrique.

FASCICULE VII

G. -H. Roger. Vitamines et Avitamitioses. E.-P. Benoit. Scorbut. G. Araoz Alfaro. Scorbut infantile. ■— Aldo Perroncito. La Pellagre. E. Sacquépée. Béribéri. A. Calmette. L'Intoxication par les venins; la sérothérapie.-- Ph. Pagniez. Maladies déterminées par VAnaphylaxie. Paul Courmont. Maladie Serique. J.-P. Langlois et Léon Binet. Maladies par agents physiques. Paul Le Gendre. Troubles et maladies de la nutrition.

(4)

MASSON ET CREDITEURS

Nouveauté Vient de paraître

Précis de

Pathologie médicale

par F. BEZANÇON, Marcel LABBE, Léon BERNARD, J.-A. SICARD A. CLERC, P. Emile WEILL, PHILIBERT. S.-I. de JONG, A. SEZARV. ni. FOIX. PASTEUR VALLERY-RADOT, G. VITRY, Marcel BLOCH,

DE LA COLLECTION DES PRÉCIS MÉDICAUX

Sera complet en 6 volumes qui se vendront brochés 120 fr. et cartonnés 150 fr. Chaque volume se vendra séparément, broché 20 fr. et cartonné 25 fr.

TOME IV

Maladies du sang et des organes hématopoïétiques, par

P. Kmili: Wkim., médecin de l'hôpital Tenon er Marcet.

r>i,ocii, chef de Laboratoire à \i\ Faculté de Paris. Maladies des reins, par Pasikck \'ai,i i.KV-RADor, médecin des

Hôpitaux de Paris, I volume de 628 pages, i.^o Jr^urcs, 4 planches en couleurs. Broché. 20 fr. ' Cartonné. 25 fr.

TOME V

Maladies de l'appareil digestif et de la nutrition, par Marcel

Labbé, professeur à la l'acuité de Médecine de Paris, médecin de l'hôpital de la Charité et G. Vitry, ancien chef de clinique à la Faculté de Médecine de Paris. 1 volume de '/go pages, ?:>i(i figures. 2 planches en couleurs. Broché. 20 fr. Carlonné. 25 fr.

AUTRES TOMES A PARAITRE

Tome I. Maladies Infectieuses et lnto.\ications par V. Bezançon,

Philibert. Léon Bernard. Tome IL Maladies de l'appareil respiratoire par F. Bezançon et

S. I. de Jong. Tome III. Maladies du cœur et des vaisseaux par M. A. Clerc. Tome VI. Maladies du Système nerveux par M. Sicard et Ch. Foix

Glandes endocrines par A. Sezary.

MASSON ET a; EDITEURS

C. LACAPET^E Ch. LAU1{ET^T

^ McJ.ciu de Saint Lazaie. MeUecin des liôpilaux de Sainl-ÉUeniie.

Le traitement de la Syphilis

par les composés arsenicaux

3- ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE

1 volume de 238 p.Tges 8 fr. net

DANS ce petit volume, la partie théorique est résolument sacrifiée à la pratique, et cette troisième édition est très modifiée : les divers traitements au mercure, bismuth, etc., sont comparés, la médication est exposée en détails, un chapitre spé- cial est réservé à l'emploi des divers arsenobenzènes : toutes ces données permettent d'envisager le fonctionnement d'un laboratoire sérologique à peu de frais. Des nouveaux chapitres sont consacrés à la vie sociale du syphilitique : critérium de g-uérison, mariage, traitement des femmes enceintes, etc.

Paul TiAVAUT

\\- I ■111 ■),■ rii.-.piial ■Saint-I.f.ni-,

SyphiIis,PaIudisme, Amibiase

Le tfaitement d'attaque et les traitements secondaires (Préventif, abortif et d'entretien)

1 voluiue de 224 p.iffes (pour p.T)\iihe en m.ii 1922)

CE livre est le manuel de la « cure de blanchiment » pour trois maladies dont l'évolution clinique suit des règles com- munes. Le blanchiment a ses règles propres. Il ne peut cepen- dant pas être envisagé sans vues bien nettes sur le traitement ultérieur. C'est pour cela que ce volume expose également avec tous les détails nécessaires les cures secondaires. Les traite- ments préventifs et abortifs font l'objet de chapitres spéciaux.

(6)

MASSON ET 0\ ÉDITEURS

Jf. CnJlUTTAT{Ti

Professeur à la Faculté de Médecine de Paris.

Jledecin de riiApItal Saint-Antoine,

Membre de l'Académie de médecine.

La Lithiase biliaire

DEUXIÈME ÉDITION

I volume de -j. \-_ pages avec 24 pLinches hors te.xle ... 20 fr. net

DANS et volume, consacré à cette maladie de Tappareil hépato-biliaire. sont traitées- les questions suivantes : Pathog-énie clinique de la lithiase biliaire. Rôle de l'infection. Rôle de l'hypercholestérinémie. Les calculs biliaires. Les réac- tions vésiculaires. La colique hépatique. Les lésions vésicu- laires d'origine lithiasique. Le radiodiagnostic de la lithiase biliaire. Diagnostic des états douloureux d'origine vésiculaire. Diag-nostic topographique des calculs biliaires. L'élimination intestinale des calculs biliaires. Les traitements.

jfcsseur abrégé à la Faculté de médecine de Pa4i

:\lédecin de l'hôpital de la Charité.

Membre de l'Acndemir de mcdecinc.

Georges GUlLtAJl^

abrégé à la Faculté de médecini édecin de l'hôpital de la Chari libre de l'Acidemir de mcdec

Guy LAnOCnB P. LÉCWELLE

La réaction

du benjoin colloïdal

et les réactions colloïdales du liquide céphalo-rachidien

I volume de 146 pages, 3o Jigures et 4 pLittclies hors texte. 12 Ir. net

LA réaction du benjoin colloïdal permet aussi bien que la réaction de Wassermann de faire rapidement le di:ignostic de la syphilis évolutive du système nerveux. Les auteurs ont exposé dans ce volume la technique de leur réaction colloïdale du liquide céphalo-rachidien, son intérêt et les résultats acquis.

==: MASSON ET C'\ ÉDITEURS

LÉOJM BB1{TiATiT>

Professeur à la Faculté de Médecine de Paris.

Médecin de 1 hôpital Laénnec

Membre de l'Académie de Médecine.

La Tuberculose pulmonaire

Etudes de Phtisiologie clinique et sociale

I volume de 258 passes 10 fr. net

DANS ce livre le professeur Léon Bernard donne un aperçu complet de sa façon de comprendre la maladie, d'interpréter sa physionomie clinique si diverse, de formuler ses méthodes de traitement et ses modes de prévention.

D^ MAJ^OEL DE AB1{EU

Radîodîagnostîc

dans la Tuberculose Pleuro-Pulmonaire

I vol. de i68 pa^es avec 3i figures dans le texte et planches radiographiques hors texte originales 15 fr. net

CE livre, écrit sous les auspices du Docteur Rist et dans les Services de l'Hôpital Laënnec, est le fruit d'une collabo- ration particulièrement intéressante du point de vue clinique pur et de la technique radioscopique la plus perfectionnée.

L^ Armement antituberculeux en France

Publié par le Comité national de défense contre la tuberculose I volume de 3o8 pages 10 fr. net

AdASaON ET Q; ÉDITEURS

Louis TJMBAL

Ancien chef de clinique médicale. Préparateur à la Faculté de médecine de l'Université de Toulouse.

Les diarrhées chroniques

Etude clinique, coprologique et thérapeutique

Préface du docteur J.-Ciivui.kp ROl'X. I volume Je z-o pages .ivec Jij^iircs 12 fr. net

L'auteur consacre plus de la moitié de Touvragè à la des- cription des types cliniques de la diarrhée : d'origine méca- nique (trouble cardiaque), toxiques (rénales), parasitaires (ami- biase), spécifiques (syphilis, tuberculose), d'origine intra-intes- tinales (dyspeptiques, infectieuses). Cette importante partie est précédée et suivie d'un exposé complet des mélhodcs de diagnostic et de traitement.

Thierry DE MATiTEL et Edouard AT^TOmB

Les fausses appendicites

Etude clinique, radiologique et thérapeutiques des Syndromes douloureux du caecum et du colon proximal

fréface du docteur R. BENSAUDE.

I volume de li'q pages avec y) figures et m planches. . . 10 Ir. net

LE diagnostic des syndromes douloureux du ca;cum est diffi- cile car, en dehors des appendicites chroniques, on observe fréquemment des lésions caecales ; or il est important de pou- voir décider entre le traitement médical et le traitement chirur- gical ; on trouvera dans ce volume toutes les méthodes d'examen clinique, radiologique et hématologique nécessaires.

MASSON ET O; EDITEURS

M. D7DE et P. GUJJ{AllB

Médecins de l'Assistance d'aliénés de Braqueville.

Psychiatrie

du

Médecin praticien

DE LA ^COLLECTION DU MÉDECIN PRATICIEN* I volume de 416 pages in-S", avec P, planches hors texte. . 20 fr. net

CETTE psychiatrie s'adresse spécialement au médecin non spé- cialiste ; une gT-ande part a été faite à la description clinique, l'exposé des doctrines a été très objectivé, des catég'ories ont été délimitées nettement, et, dans chaque cas, les. auteurs indi- quent ce que pratiquement, le médecin devra faire.

L. CHBimSSB

Chargé du « Mouvement Thérapeutique » dans la Presse Médicale, Ancien Rédacteur de la Semaine Médicale.

L'Année Thérapeutique

ANNÉE 1920 I volume de 144 pages . 6 fr. net

ANNÉE Ï92J I volume de lôo pages 6 fr. net

EN créant ce recueil vraiment international, le docteur Chei- nisse a cherché à faciliter au praticien la tâche qui lui incombe de se tenir au courant des progrès réalisés dans Tart de guérir. L'auteur a groupé toutes les acquisitions de l'année sur le traitement de l'arythmie, Tasthme, la coqueluche, le dia- bète, la fièvre typhoïde, l'insuffisance cardiaque, la syphilis et de nombreuses autres affections. Une place importante a éié faite à la technique thérapeutique. à ses nouveautés et perfectionnements.

MASSON ET C", EDITEURS

Questions Neurologiques d'actualité

Vingt conférences faites à la Faculté de Médecine de Paris en I92Ï sous la direction de

M. le Professeur Pierre Marie

1 volume de f>.^2 pages avec 142 fiçrures 28 tr. net

Liste des conférences :

S. A. KiNxiER WiLSON. Sur quelques questions de pathogénie, de diagnostic et de physiologie pathologique à propos de la dégénération lenticulaire progressive.

Cn. Chatelin. Les tumeurs cérébrales.

M. Claude. L'hypertension intra-cranienne et les méningites séreuses.

G. RoussY. Les troubles sensitifs d'origine cérébrale.

Georges Glillain. Les lésions traumatiques de la moelle.

j. Lhermitte. L'encéphalite léthargique.

A. SouQiJEs. La paralysie agitante, ses rapports avec le syn- drome parkinsonienpost-encéphalo-léthargique.

L. Bap.onneix. Les encéphalopathies infantiles.

André Léri. Les atrophies musculaires syphilitiques.

Paul Saintox. Le goitre exophtalmique.

j.-A. Sicard. Les algies et leur traitement.

O. Crouzox. Les maladies familiales atypiques.

Foulard. Les modifications de la pupille.

Ch. Foix. L'automatisme médullaire.

Laignel-Lavastixe. Les psychoses thyroïdiennes.

Ch. Vlri'as. Petits syndromes mentaux. Les obsédés. Georges Bourguignon. La chronaxie.

Henri Bouttier. L'état de mal épileptique.

P, BÉHAGUE. L'épilepsie traumatique.

Pierre Marie. Existe-t-il, chez l'homme, des centres préformés ou innés du langage.

(I')

MASSON HT

André THOMAS

Médecin de l'Hôpital Saint-Joseph. Vice- Président de la Société de Biologie.

Le Réflexe Pilo-Moteur

Etude Anatomo-CIiniqoe sur le Système Sympathique

I volume de 242 paj^es avec 74 figures et 12 planches en noir et en couleurs 25 fr. net

CET ouvrage est le résultat de travaux nombreux d'ordre clinique et anatomique et constitue une documentation précieuse consacrée à la plus récente acquisition de la Neuro- logie française; il intéresse la Sémiologie et la Physiologie de l'ensemble du système sympathique. Les Cliniciens comme les Neurologistes et les Physiologistes seront intéressés par cet ouvrage.

T{. LUTEMBJlCnEJi

Les nouvelles Méthodes

d'Examen du Cœur

en Clinique

I vol. de \86 pages, avec i38 figures originales. . 20 fr. net

LES méthodes graphiques et la radioscopie sont le complément indispensable de l'examen clinique dans l'étude des cardio- pathies. Ce sont des méthodes d'exploration fonctionnelle. Dans la première partie du livre sont réunis 75 tracés originaux, chacun d'eux est progressivement déchiffré avec le lecteur, qui apprend ainsi à identifier chaque type d'arythmie. Ensuite sont décrites les épreuves nécessaires pour préciser leur nature. La deuxième partie est réservée à l'interprétation des sché- mas radioscopiques. En regard de chacun d'eux se trouve la photographie des pièces anatomiques correspondantes.

(12)

MASSON ET C", ÉDITEURS

Techniques du Diagnostic par la Méthode de

Déviation du Complément

Avec utilisation spéciale de la méthode de Calmette et Massol

2' Édition refondue. I volume iji-8 de 200 pages 9 fr. net

CE manuel est destiné non seulement à indiquer les dispo- sitions générales de l'expérience et les doses à employer pour obtenir les réactions que nécessite la méthode de déviation du complément, mais à donner en même temps le détail des procédés de récolte et de conservation des différents éléments de la réaction ; aussi bien qu'une série de recettes de manipu- lations qui permettent d'éviter nombre de causes d'erreur.

Ancien Inleine des Hupitau.x. Cliei de Laboratoire à la Faculté de Médecine.

Recherches

sur les Ictères

I volume in-H de 280 pages. édition 9fr.net

LE D' Brûlé a cherché à justitîer l'intérêt qu'on a porté à cet ouvrage en tenant successivement les nouvelles éditions au courant des principales recherches qui ont été effectuées récemment sur les ictères, tant en France qua 1 étranger. Aussi bien ces faits nouveaux sont-ils signalés dans cette troisième édition, qui contient 100 pages de plus que la première.

(i3)

MASSON ET C", ÉDITEURS

P. MOBECOVJ{T

Professeur agrégé à la Faculté Je Médecine de l'aris. Médecin des Hôpilaux.

Conférences pratiques

sur ralîmentation

des Nourrissons

I volume de 3 iS pactes. 3' édition remaniée. . . 18 fr. net

DANS cet ouvrage, la D' Nobécourt à résumé quelques-unes de ses conférences à la Clinique des Enfants Malades. On y trouvera exposé d'une façon simple et précise toutes les . notions qu'un médecin doit posséder s'il veut diriger judi- cieusement l'élevage de ses nourrissons. Les précédentes éditions de ce livre n'ont pas seulement eu la faveur des étudiants français, mais aussi celle des étrangers . qui en ont fait plusieurs traductions.

r, WALUcn

Professeur agrégé a la Faculté de Médecine de Paris.

Eléments d'obstétrique

QUATRIÈME ÉDITION REFONDUE

I vol. de '7og pages avec iQo figures dans le texte. . 26 fr. net

CE manuel contient, sous un volume réduit, tout l'enseigne- ment de l'Obstétrique. On y trouvera trois parties: Obstétri- que normale, Pathologie obstétricale, Opérations, toutes les matières que l'on est en droit de demander à un manuel, expo- sées avec un souci tout particulier de la pratique. En ce qui concerne les réactioas humorales provoquées par la grossesse normale ou pathologique,' les- nouveaux traitements de la syphilis au cours de la puerpéral ité, la chirurgie obsté- tricale, l'allaitement artificiel, cette édition a été très remaniée.

(M)

MASSON ET C. ÉDITEURS

P. TiOBECOimX

Pi'ofesiieur de clinique médicale des enlanu

à la l'acuité de médecine de Paris .Médecin de l'hôpital des Enfants iMaladc^.

Précis de

Médecine des Enfants

QUATRIÈME ÉDITION

I vol. de 1022 pages avec 22q figures. . . Broché. 30 fr, net

Cartonné. 34 fr. îïët

CE livre sadresse aux étudiants et aux médecins qui désirent trouver, dans un petit nombre de pages, les principaux éléments de la médecine des enfants. L'auteur s'arrête assez longruement sur les maladies qu'on observe dans le jeune âge, les plus communes et les plus inté- ressantes à connaître pour la pratique journalière. Il insiste sur Vétude clinique et, toutes les fois qu'il est nécessaire, sur Vétio- logie et la palhogénie, sur la prophylaxie et le traitement. Par contre, pour ne pas trop étendre les dimensions de ce Précis il a été aussi bref que possible sur la bactériologie et Vanatomie pathologique, sauf dans les cas elles présentent une importance

spéciale. Extrait de la table :

."Maladies de la bouche, des glandes salivaires, du wqï. du pharynx. . .

Maladies de l'œsophage, de l'estomac et de l'intestin.

.Maladies du foie, de la rate, du pancréas, du péritoine et des ganglions mésentériques.

Maladies du larynx, de la trachée, des bronches, des pou- mons, des plèvres, des ganglions trachéo-bronchiques.

.Maladies de l'appareil circulatoire.

iMaladies de l'appareil urinaire.

Maladies du sang, de la moelle osseuse, des ganglions lym- . pratiques, des glandes vasculaires sanguines, de la nutrition.

iMaJadi-es du système nerveux.^ . .

.Maladies infectieuses, générales^" '

Mémento diététique. Mémento thérapeutique.

MASSON ET C", EDITEURS

Eugène TEJ(7{1EJ\I

Ancien chef de clinique infantile de la Faculté à l'hôpital des Enfants Malades.

Précis d'alimentation

des

nourrissons

QUATRIÈME ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE

I volume in-d: de 3oq pages 12 fr. net

Précis d'alimentation des jeunes enfants

du sevrage à 10 ans

I volume in-o de -joô pages 14 fr. net

C'est une prophylaxie •générale infanlile en même temps qu'un guide de l'alimentation normale et pathologique que forment les deux volumes publiés simultanément par le Docteur Terrien. Ces livres ont été écrits pour permettre au Médecin de guider les mères dans leur délicate tache quotidienne et, au besoin, pourront, avec les indications nécessaires, être mis entre leurs mains. Les volumes comprennent deux parties : la première consacrée à Talimcntation de l'enfant bien portant, et contenant, en quelques formules faciles à retenir, les règles d'un bon régime; la deuxième concernant l'alimentation de l'enfant ma- lade, et dans laquelle on trouvera surtout l'exposé de's régimes qu'il convient 4"instituer dans chaque cas p'articulier.

980 (i'^]

MASSON ET C'% ÉDITEURS

Thérapeutique Clinique

Avec la collaboration de

MM G. LAURENS, DESFOSSES, Léon MEUNIER, LOMON, LUTIER, MARTINGAY, MOUGEOT et SAINT-CÈNE.

2 vol. in-8° formant ensemble 1040 pages avec 3i2 figures dans le texte et de nombreux tableaux 70 fr. net

CE volume est le complément log-ique et nécessaire du « Dia- gnostic clinique » du D' Martinet. Il a été conçu dans le même esprit « pragmatique », réalisé typographiquement, dans des conditions identiques. Les deux volumes ne constituent, à proprement parler, qu'une même œuvre : un manuel de pratique médicale d'un plan essentiellement nouveau, adéquat aux exi- gences cliniques. La méthode générale d'exposition est la même dans les deux ouvrages, et constitue une synthèse entre les nécessités de l'exposé scientifique et l'aspect concret que

présentent les cas particuliers de la pratique.

4 PARTIES : Agents thérapeutiques, techniques thérapeutique--,

thérapeutique des symptômes, thérapeutique des maladies.

Diagnostic Clinique

avec la collaboration des Docteurs : desfosses, g. lauren,

LÉON MEUNIER, LUTIER, SAINT-CENE, TERSON

QUATRIÈME ÉDITION EX P R É P A RATIO X

I vol. grand in-8 de 1040 pages avec une riche illustration de 85i figîires dont 3i en couleurs 55 fr. net

LA première partie du Manuel apprend à examiner le malade. La deuxième, dans le but d'éclairer la clinique, étudie tous les symptômes sous la forme ils s'observent.

981 (17) 2

MASSON ET 0\ ÉDITEURS

Gaston LYOT^

Ancien Chef de Clinique médicale à la Faculté de Paris.

Traité élémentaire

de

Clinique Thérapeutique

DIXIÈME ÉDITION

I fort volume grand in-Q° de 1840 pages, broché 65 fr. net

Relié toile 70 fr. net

OUTRE les modifications nécessitées par l'étude des maladies de guerre, le D' G. Lyon en a apporté de nombreuses, relatives notamment aux maladies de l'œsophage, aux spasmes de Vestomac, aux ptôses, aux tachycardies, à la poliomyélite aiguë, à l'encéphalite léthargique, au traitement de la syphilis.

G. ZrOTi p. L0JSEA14

Ancien Chef de clinique Ancien préparateur

à la Faculté de Médecine. à l'École Supérieure de Pharmacie.

Formulaire Thérapeutique

12' Édition

i volume de 863 paires 25 fr. net

CETTE nouvelle édition du Formulaire a été revisée avec soin. Elle contient toutes les applications thérapeutiques nou- velles et les modifications apportées au codex de 1908 par le supplément de 1920.

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MAiSON ET C", EKITEUR-'i -

G. MAT{JO?i

Professeur a^égé à la Faculté de Médecine de Paris. Chirurgien du service Civiale (Hôpitàl'Lariboisière).

Traité d^UroIogie

2 vol. grand m-S formant ensemble io5o pages, avec j\i8 figures en noir et en couleurs dans le texte et i5 planches hors texte en couleurs formant 8i figures. Reliés toile. . 120 fr. net

TOUT ouvrage traitant d'une spécialité est nécessairement médico-chirurgical. Mais l'Urologie est de tous les domaines de la médecine celui les activités parallèles ou convergentes du Médecin et du Chirurgien sont le plus directement inté- ressées. Le livre du D"" Marion se présente comme un Traité complet d'Urologie et embrasse à la fois la description clinique des maladies, les procédés d'examen, d'exploration et de diagnostic, l'anatomie pathologique, enfin et surtout le traitement médical et la technique de l'intervention chirurgicale ; c'est dire qu'il s'adresse non pas seulement au spécialiste des maladies des voies urinaires, mais encore à tout médecin qui veut éclairer ou enrichir sa pratique de toutes les connaissances qui dans le domaine restreint d'une spécialité évoluent si vite et gagnent chaque jour en précision, en sécurité et en efficacité.

Robert TfE?iJ{r André DEMOJ^Cnr

Manuel

d'Ufétroscopîe

Préface du D' Marion

Professeur agrégé à la Faculté. Chirurgien de l'hôpital Lariboisiére.

I vol. de \ pages avec 56 figures dans le texte et 2o figures hors texte en couleurs 25 fr. net

MASSON El C", ÉDITEURS

F. LTJAJ{S

Traité de

Chirurgie d'Urgence

HUITIÈME ÉDITION

/ vol. de II 20 pages, grand in-8\ arec iioo figures dans le texte, en noir et en couleurs, et 20 planches hors texte en deux tons

Broché, sous couverture forte 75 tY. net

Édition de luxe sur beau papier couché, relié toile pleine, fers spéciaux, en deux volumes 90fr.net

IL a paru de ce traité huit éditions françaises et six étrangères souvent rééditées. Tous les chapitres ont été revus d'après l'expérience acquise et les données nouvelles, entre autres sur les plaies viscérales, les grands écrasements, les hémorrag-ies, les fractures, etc.

A-C. GUILLAUME

Les Occlusions

aiguës et sub-aiguës de rintestin

Cliniqtte, expérimentation, thérapeutique

I volume de 3o4 pages avec 21 figures I2fr.net

LES divers chapitres de ce volume, illustrés de nombreuses fig-ures schématiques et de tableaux sont consacrés : i" à l'anatomie pathologique générale; au tableau clinique et aux formes particulières de l'occlusion ; 3" au pronostic ; au dia- gnostic; 5° à la pathologie expérimentale; b" au mécanisme des accidents et de la mort au cours de l'iléus; aux méthodes de traitement médical et chirurgical.

f20)

^= MASSON ET O; EDITEURS

A. BJ{AC»ET

Professeur à l'Université de Bruxelles Correspondant de l'Institut.

Traité d^EmbryoIogie

des Vertébrés

I volume de 602 pa^es avec SôY figures 60fr.net

DK très nombreuses figures illustrent ce livre. A la fin de chaque chapitre l'auteur a placé un index bibliographique des ouvrages les plus spécialement utilisés et les plus récents. Le lecteur y trouvera un exposé historique des questions traitées. La partie générale est consacrée aux premières phases de l'évolution ontogenétique des vertébrés et à l'établissement des grandes lois fondamentales dont elles sont la conséquence. Dans la partie spéciale, les chapitres qui ont un intérêt pro- prement embryologique sont exposés avec ampleur.

W. F. OSBOJiJ^

L'orîgîne et révolution

de la

vie

Edition française avec préface et notes

par Félix SARTIAUX

I volume de 804 pages avec 126 figures 25 fr. net

L'auteur, H. -F. Osborn, a tourné d'une façon convergente les sciences les plus diverses sur le problème des origines et l'a éclairé ainsi d'une lumière nouvelle. Il possède à la fois les connaissances particulières et ce goût des idées générales nécessaire à un tel travail : géologue, paléon- tologiste et biologiste, c'est l'un des maîtres les plus éminents et les plus populaires des États-Unis d'Amérique.

(21)

:=:::= MAISON ET G", EDJTEURU

COLLECTION DE PRÉCIS MÉDICAUX G.-Ji. T{0GB1{

Professeur à la Faculté de Médecine de Paris

Introduction à TEtudc de la Médecine zz

7* édition, i vol. de 812 pages., broché. 22 fr. net; cartonné. 25 fr. net

n. TioiivmJCE

Professeur agrégé, Chef des travaux anatomiques à la FacuUéde Médecine.

Anatomie et Dissection n

Tome I. 3' édition : Tête, cou, membre supérieur.

Tome II. 3* édition : Thorax, abdomen, bassin, membre inférieur.

Chaque volume Broché 22 fr. net; cartonné 25 fr. net

V0n{TE1{ BAUJHGATiTTiBTi

Professeur d'Anatomie à la Faculté. Ancien Prosecteur

Dissection z:

édition, i vol. de xxiii-36o pages, avec 241 figures dans le texte. Broché .... 10 fr. net ; cartonné ..... 12 fr. net

G. TTEISS

Professeur à la Faculté de Paris.

Physique biologique z:

4' édition, 5b^ pages, SQ^ figures. Broché Il fr. net

Cartonné. . . . . . 13 fr. net

Aug. BliOCA

Professeur d'opérations et appareils à la Faculté de Médecine de Paris.

Précis de Médecine Opératoire

2' édition. 5io figures dans le tc.vte, broché. . . . . . . ,14 fr. net.

cartonné 16 fr. net.

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COLLECTION DE PRÉCIS MÉDICAUX (Suite)

Précis de Pathologie Chirurgicale

PAR MM. P. BÉGOUIN, H. BOURGEOIS, P. DUVAL, GOSSET,

E. JEANBRAU. LECÈNE, LENORMANT, R. PROUST, TIXIER

Professeurs aux Facultés de Paris, Bordeaux, Lyon et Montpellier.

TROISIÈME ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE

Tome I. Pathologie chirurgicale générale, Tissus, Crâne et

Rachis. ii52 pages et 387 figures. Tome II. Tête, Cou, Thorax. Qqo pages et 385 figures. Tome III. Glandes mammaires, Abdomen, "Appareil gùnilal de

l'homme, 1068 pages et 320 figures. Tome IV. Appareil urinairc, Gynécologie, Fractures et luxations.

Affections des membres, 1162 pages et 284 figures.

Prix de chacun des volumes : Broc/lé. 25 fr. net Cartonné toile. 28 fr. net

Professeur de Physiologie à l'Université de Lausanne.

Physiologie z:

édition. \ vol. de 978 pages et ^26 figures. Broché. . . 25 fr. net

Cartonné. . 28 fr. n^

Chimie physiologique =

9* édition- i vol. de 452 pages, ii5 fig., et 5 planches. Broché. . 20 fr. net; Cartonné . . 22 fr. net

M. Ànrniis

Physiologie Microbienne zi

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Professeur à la Faculté de Médecine de l'Université de Paris. PAR MM.

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Georget DIEVLJfrOT

Professeur à la Faculté de Paris, Membre de l'Académie de Médecine.

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Professeur agrégé. Moniteur des Travaux pratiques

Chef des Travaux d'anatomie pathologique d'Anatomie pathologique

à la Faculté de.Paris. à la Faculté de Paris.

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Manuel d^Embryologie

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Préparateur d'Histologie à la Faculté de Paris. Professeur agrégé à la Faculté de Pari».

Abrégé d^Histologie

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I volume abondamment illustré. {pour paraître en juin 1922.)

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I vol. in-8 de 468/). avec 5g3 fig., rel. carton souple. 22 fr. net

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Etudes cliniqwes, Physiologiques, Thérapeutiques I vol. de 376 pages avec S figures hors texte ... 20 fr. net

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Médecin AUéniste des Hôpitaux de Paris

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La Névrose d^ Angoisse

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Les Anxieux (Étude clinique)

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Professeur à la Faculté de médecine de Paris,

Médecin de l'Hôpital des Enfanls Malades,

Membre de l'Académie de Médecine.

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Professeur de Clinique médicale des Enfanls Ancien interne des Hôpitaux de Paris,

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de l'Institut Pasteur de Paris.

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Professeur Chef des trav. de Chim. biol. Professeur agrégé

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Membre de l'Académie des Sciences. Membre de l'Académie de Médecine.

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COLLABORATEURS DU ToME II : Femand BEZANÇON, E. BODIN, Jules COURMONT, Jules GUIART, A. ROCHAIX, G.-H. ROGER, Pierre TEISSIER.

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Professeur Professeur adjoint

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Agrégé des Facultés de Médecine. Professeur d'Anatomie à l'Université de Lille.

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