" es x. 2 F4 "A Digitized by the Internet Archive in 2014 http://archive.org/details/lesorchideeshisti880puyd Oakes Âmes Es. WITH COMPLIMENTS OF Oipiec STORER 189 &. PES ORGHIDEÉES HISTOIRE ICONOGRAPHIQUE IE G. FISC TYPOGRAPH STRASBOURG, E. DE PUYDT Président de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut Secrétaire de la Société royale d'Horticulture de Mons, etc. ÆS ORCHIDÉES HISTOIRE ICONOGRAPHIQUE ORGANOGRAPHIE — CLASSIFICATION — GÉOGRAPHIE — COLLECTIONS COMMERCE — EMPLOI — CULTURE AVEC UNE REVUE DESCRIPTIVE DES ESPÈCES CULTIVÉES EN EUROPE Quvrage orné de 244 Vignettes et de 50 Chromolithographies DESSINÉES D'APRÈS NATURE sous la Direction de M. Leroy, dans les Serres de M. Guibert PARIS JR OTHSCHILD, ÉDITEUR 13, RUE DES SAINTS-PÈRES, 13 1880 of Oakes Ames ——— Botanical Museum of Harvard University vuriéfté REINE DES BELGES Madame ! Bot, Votre augusle Époux, à daigné accepter la Dédicace du livre des Palmiers de mon compaltriole et ami M. Oswald de Î Kerchove de Denterghem. Æppelé à mon tour à écrire l Histoire des Orchidées, 11 m'a semblé que je ne pouvais la faire paraïtre que sous le gracieux Pafronage de Votre Mayesté. Les Palmiers symbolisent la grandeur, la puissance, la mageslé; les Orchidées sont la grâce el l'élégance ; elles sont Beines dans nos Serres comme dans les Forëls vierges du Monde tropical. Vous avez daigné, Madame, Vous intéresser à mon œuvre; ce sera mon premier encouragement el ma plus . douce récompense. Tai l'honneur d'être avec Respect de Votre Maresté le tres humble ef très obéissant serviteur Pre DE Puvor. TABLE DES MATIÈRES PREMIÈRE PARTIE INTRODUCTION CuariTRE I. — NOTIONS HISTORIQUES Histoire ancienne des Orchidées Histoire moderne CaariTRE II. — ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE Description des organes, tiges, feuilles, racines . La Fleur AL Classification botanique Variabilité des Espèces Cuarirre II. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE Les Orchidées d'Europe . : Les Orchidées exotiques. Généralités Les Espèces du nord RARE Les Espèces des zones extra-tropicales . Les Espèces des zones intertropicales Les Orchidées épiphytes . Cuarirre IV. — CLIMATOLOGIE Études de Climatologie appliquée. Effets de l’Altitude, régions alpines L'Imitation de la nature CuariTRe V. — IMPORTATION DES PAYS D'ORIGINE Les Collecteurs et l'importation ‘Traitement des Orchidées importées . Pages 102 VI TABLE DES MATIÈRES. Cuarirre VI. — SERRES ET JARDINAGE Température des Serres . Chauffage des Serres Jardinage pratique . Sols, Compost . . : Engrais et Agents chimiques Culture spéciale dans les Serres : Les Arrosements et l'Humidité atmosphénqnes Cnarrrre VIL. — LES ENNEMIS DES ORCHIDÉES Maladies et Animaux nuisibles . Cuarirme VIII. — CULTURES SPÉCIALES. — CONCLUSION Les Orchidées fleuries dans les appartements . Culture des Cypripedium. Conclusion. DEUXIÈME PARTIE REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES CULTIVÉES EN EUROPE. TROISIÈME PARTIE DESCRIPTION DES 50 PLANCHES EN CHROMO . Pages 107 112 114 119 122 126 142 116 153 157 160 169 241 TABLE DES 50 PLANCHES EN CHROMOLITHOGRAPHIE Retouchées à la Main et dessinées d’après Nature sous la Direction de M. Leroy dans les Serres de M. Guibert, à Passy. Pages Er Ada atraniacatandley OPA, : M. à 241 Box: GR Ci AN EN RER RS RENE SUR AR NE Pr. LL — Aerides. Fieldingii. Lindley... 0-72: . . 201, 5245 Er. IV: — Aérides Veñchu-Aandiey 70, mer x Le 0247 Pr. V. — Anselha, africana: Lindley' 21 0.0: ne + … 12.1 :5005:249 ÉRVT: — Barkeria Slkinneri superba Lindley . . . . . . . . 251 Pc. VII. — Cattleya Dowiana Batem. . . . : + . : .. ., . . 253 Pz. VIL. — Cattleya Eldorado Lindley. . . . . . . . . . . 255 Pc. IX. — Cattleya quttata Leopoldi Hort. . . . . . . . . . 257 Ps. X. — Cypripedium caudatum Läindley . . . . . . . . . 259 P£. XI. — Cypripedium Lowii Lindley . . . . . . . . . . ‘261 Pr. XII. — Cypripedium Schlimii Hooker. , . . : . . ... . 263 Pc. XIII. — Cypripedium Sedeni (Hybride) . . . . . . . . . ‘265 P£. XIV. — Cypripedium Veitchianum Reichb. . . . . = Lutisr 261 Pc. XV. — Dendrobium Calceolaria Hook. (moschatum W all) NS 1208 Ps XVI: — Dendrobium Guiberti Hort. . GR 271 Pz. XVII. — Dendrobium macrophyllum Lindley . 273 Pr XVII, — Disa Barelli. RE ES DO Pz, XIX. — Epidendrum Frederici Guillelmi Reïchb. nan re tee es DU Pr. XX. — Epidendrum vitellinum majus Lindley 279 Pc. XXI. — Lalia elegans Lindley (Cattleya elegans Morr. L: : 281 Pr. XXIL. — Lycaste Skinneri rubra Lindley 283 P£. XXII. — Masdevallia Chimwra Reichb. . 285 Pr, XXIV. — Masdevallia tovarensis Lindley RER ES 0 2 ET PL. XXY: —Masdevallia VeitchivReïichb. . :...°. . . . .:.… 289 Pr. XXVI. — Milonia) Regnelh landley = 546... Je + +. +. 291 PL. XXVIL — Miltonia spectabilis Moreliana Hort.. . . . AY-2E 1209 Pc. XXVIIL. — Odontoglossum Alexandre quttatum Bat. Var. Fan … 200 Pt. XXIX, — Odontoglossum citrosmum Lindley . . . . . . . . 297 Pc. XXX. — Odontoglossum triumphans Reichb. . . . . . . . . 299 Pc. XXXI. — Oncidium Kramerianum Reïichb. . . . . . . . . . 801 PE XXXII. — Oncidium LDancéanum. . _. . . . . . . . . + . 303 TABLE DES 50 CHROMOLITHOGRAPHIES VIII Pz. XXXIITL. — Oncidium splendidum Reïchb. . Pc. XXXIV. — Phalæwnopsis grandiflora Lindley PL. XXXV. — Phalænopsis Schilleriana Reïichb. Pr. XXXVI. — Pleione Lagenaria Lindley . PL. XXXVII. — Saccolabium Blumei Lindley Pr. XXXVIIL — Saccolabium curvifolium Lindley . Pr. XXXIX. — Saccolabium violaceum Reiïichb. Pr. XL. — Sobralia Ruckeri Lindley Pr. XLI. — Sophronitis grandiflora Lindley Pr. XLII — Stanhopea devoniensis Lindley. Pr. XLIII. — Trichopilia crispa marginata Mort. . PL XDIVe — Trichopilia suaris Lamarchæ Ed. Morr. Pr. XLV. — Vanda cœrulea Lindley . Pc. XLVI. — Vanda Lowii Lindley PL. XLVII — Vanda suavis Lindley PL. XLVIIIL — Vanda tricolor Hooker . PL XLIX. — Vanilla Phalænopsis Reichb. Pc. L. — Zygopetalum crinitum Lodd. Pages 305 307 309 311 313 313 317 319 821 323 325 327 329 331 333 339 337 239 Vue du Rio Negro, BEPRORCFPDERES INTRODUCTION Il y a des problèmes qui se présentent à tous les esprits imvestigateurs dès les premiers pas que l’on fait dans l'étude des sciences naturelles, et dont il est probable que l’on cherchera en vain la solution. Pourquoi, par exemple, la nature a-t-elle été si prodigue de certains types, et si avare de tant d’autres ? Pourquoi s'est-elle plu à répandre dans toutes les parties du globe, sous les latitudes et les climats les plus divers, des genres ou des familles végétales dont l'utilité apparente n’est pas en rapport avec leur étendue, tandis qu’elle laisse comme oubliés. 4 LES ORCHIDÉES. relégués dans quelques stations étroitement limitées, d’autres cenres, d’autres familles, répondant, pour nous du moins, à d’incontestables besoins ? On répond quelquefois : hasard, caprice ? Mais la nature n’a pas de caprices; elle obéit à des lois immuables. Peut-on dire, avec plus de raison, qu'elle a abandonné certains types après un essai, et comme mécontente de son œuvre? Ou bien parce que l’œuvre, en cet état, suflisait à son but? S’est-elle complu ailleurs, voyant que cela était bien, à épuiser les couleurs de sa palette et les richesses de sa puissance créatrice, comme, dans une sphère bien inférieure, un artiste inspiré brode d’inépuisables modulations sur un thème favori ? Quoi qu'il en soit de ces questions, qui sortent du domaine ordinaire de l'histoire naturelle, 11 n'y a probablement pas une famille de plantes qui ait été traitée en favorite comme la grande tribu des OrcnIDÉEs. Trop nettement caractérisée pour qu'il puisse y avoir du doute sur l’affinité de tous ses éléments, elle se rencontre à la fois sous le climat arctique et dans les régions équatoriales. Elle est largement représentée et dans les plaines intertropicales au soleil torride, et jusqu'au sommet des hautes montagnes, presque à la limite des neiges éternelles. Et partout, sous la plus humble stature et revêtue de teintes sombres, comme dans toute la majesté de ses grandes espèces, aux couleurs d’un éclat inimitable, elle est un sujet d’admiration ou {out au moins de réflexions et d’étonnement. Dans la sublime harmonie de la création, les Orchidées sont la vie et le charme des contrées humides, des forêts som- bres et étouffées, des jungjles rebelles à la culture, ou bien de ces sommités alpines où l’homme peut à peine subsister. Elles y prodiguent leurs fleurs, incomparables de fraîcheur et de grâce, et leurs senteurs d’une suavité étrange, aux astres qui les regardent seuls, et au vent des déserts. INTRODUCTION. ox Les Orchidées sont le luxe de la nature alpestre et des forêts vierges, et ce caractère est si bien le leur, que, transportées et élevées à grand’peine dans nos serres d'Europe, elles y sont exclusivement une culture de luxe. Et cependant ces plantes, qui ne savent être que belles, dont l'utilité économique est des plus restreintes el devient nulle dans nos jardins, tiennent dans le monde de l'horticulture une place qui va toujours grandissant. Pour elles, il a fallu trouver des conditions d’existence toutes spéciales, réformer nos vieilles serres et notre jardinage empi- rique. Mais par un juste retour, l'horticulture moderne, celle qui se base sur l'étude de la nature, doit à leurs exigences ses progrès et sa prospérité. Ces progrès ne se sont pas réalisés tous à la fois; ils ont été mêlés de revers et de réactions, comme tous les progrès d’ici-bas ; mais enfin l'étude et l'expérience ont vaincu. Les Orchidées intertropicales et épiphytes, qui faisaient le désespoir de nos devanciers, nous sont toutes parfaitement acquises. Nous savons les importer vivantes. et les amener dans nos serres à un degré de vigueur qu'envierait parfois le désert qui nous les a livrées. Leurs fleurs, si rares dans les collections d’autrefois, se déve- loppent aujourd'hui avec une abondance et un éclat qui laissent rarement à désirer. Ces résultats inespérés ont été obtenus par les moyens les plus simples ; cette culture, réputée impossible au commencement de notre siècle, est devenue aussi facile, aussi agréable et plus intéressante qu'aucune autre. La multiplication des Orchidées est aussi mieux connue et plus assurée, mais seule elle ne pourrait suflire aux besoins. C'est l'importation qui y supplée; elle a pris une importance considérable, sans pouvoir cependant excéder les demandes ni avilir les prix. Il n'y a pas à redouter, d'ailleurs, que ces nobles plantes, fussent-elles plus accessibles à toutes les fortunes, deviennent jamais vulgaires. Par leur nature spéciale, par 6 INTRODUCTION. certaines de leurs exigences, elles sont et demeureront dans le domaine exclusif de l'amateur instruit, de l’horticulture sérieuse et scientifique. Elles étonneront toujours les curieux ; elles ne passionneront que les gens de goût, les esprits ouverts à l'étude des merveilles de la création et des mystères du monde végétal. NOTIONS HISTORIQUES. =] CHAPITRE PREMIER. NOTIONS HISTORIQUES. © ISTOIRE, USAGES, SUPERSTITIONS. — Le genre < Orchis, qui a donné son nom à la famille des ORGuHIDÉES, lient le sien du grec opyug, que nous nous garderons bien de traduire. Déjà mentionné par Théophraste, l'Orchis (fig. 5 à 7) a joui, dès l'antiquité, d’une réputation bizarre et fantastique, qui s’est perpétuée jusque bien près de notre époque, si même il n’en reste des traces. | Quand la médecine s’égarait au point de chercher dans la forme extérieure des plantes, dans cer- tains signes au moins équivoques qu'elles portaient, des indica- tons sur leur valeur thérapeutique, il n’est pas étonnant que ces singulières petites plantes aient attiré l'attention. On se persuada que les tubercules d'Orchis guérissaient de la stérilité. On leur donna une place obligée dans la confection des philtres et des boissons excitantes. C’est à ces préjugés antiques que le salep a dù sa grande réputation et son rang dans la Pharmacopée même moderne. Le salep est une sorte de fécule, ou plutôt de gomme, que l’on obtient en séchant, dépouillant et lavant à l’eau bouillante 8 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. les tubercules de certains Orchis (fig. 8 à 16). Il est fort estimé en Orient, d'où nous le recevons. De quelles espèces Fig. 5 à 7, — Orchis militaris (1/, gr. nat.). Fig. 8 et 9, — Orchis Morio (1/, gr. nat.) d'Orchis les Orientaux le tirent-ils? C’est ce que l’on n’a pu constater suflisamment. Il est probable que toutes les espèces Fig. 10 à 12, — Orchis hircina. Fix. 13 à 16. — Hibenaria bifolia (1, gr. nat). tuberculeuses servent à cette fabrication. On s’est demandé souvent, dans le temps où cette substance avait plus de vogue NOTIONS HISTORIQUES, 9 qu'aujourd'hui, si nos Orchis indigènes ne pourraient pas nous fournir le salep aussi bien que ceux d'Orient. La réponse n’est pas douteuse : cette substance existe dans les Orchis d'Europe, et on peut l'en extraire; mais que vaudrait commercialement cette exploitation dans nos pays de culture, où les Orchis sont rares, très-disséminés et de petites dimensions ? On y a renoncé, et on y songera moins que jamais. Le moyen âge ne manqua pas de s'approprier les superslitions et les exagérations de l'antiquité, et le salep garda, dans la Pharmacopée du temps, à peu près le même rang qu'il tenait chez les Grecs et les Romains. L'expérience et les progrès de la chimie l’en ont peu à peu fait descendre ; il demeure un aliment très léger, incomplet, que l’on emploie dans quelques cas de convalescence diflicile. Il aurait été tout au moins singulier que des bizarreries bien plus apparentes et une manière de vivre des plus anormales n’eussent pas fait naître chez les peuples autochtones de l'Inde, de l'Amérique, etc., des superstitions analogues. Ch. Morren, dans un savant mémoire, résume comme suit les usages que font des Orchidées les peuplades de ces régions lointaines, et les idées qu'ils y attachent. «À Demerara, le plus mortel des poisons est le wourali. C'est un jus préparé avec les Catasetum, mais on ne dit pas si le suc de ces Orchidées y entre seul. Par contre, à Amboine se vend le vrai élixir d'amour . .. Ce mirifique élixir est préparé avec des graines très petites d’Orchidées, semblables à de la farine, et qui sont celles du Grammatophyllum speciosum. Le langage des fleurs est au Mexique, à ce que dit Bateman, une langue du cœur et qui se comprend sans la moindre étude. On naît avec elle, comme on naît avec la laideur ou la beauté. l'esprit ou la bêtise. Or dans cette langue, tout entière d’intuition, les Orchidées constituent à elles seules un alphabet. Pas d’en- fant n'est baptisé, pas de mariage célébré, pas de mort enterré, sans que les Orchidées soient appelées à exprimer les sentiments si divers relatifs à ces circonstances. La dévotion les offre à 10 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Dieu et aux saints ; l'amour les dépose aux pieds des femmes ; l'amitié, la reconnaissance, l'amour filial ou paternel en couvre les tombes. Il n’y a, sans elles, ni jours de douleur ni jours de plaisir. C’est dans ces sentiments qu'il faut chercher les noms vulgaires de ces plantes, comme Flor de los santos, Flor de corpus, Flor de los muertos, Flor de maio, et jusqu'au No me olvide (ne m'oubliez pas) !. » Nous pouvons ajouter à cette énumération les noms de Flor de Jesus (Lælia acuminata), Flor del Pelicano (Cypripedium lrapeanum), Flor de Isabel (Barkeria elegans), Flor del paradiso (Sobralia dichotoma), Flor de Espiritu santo (Peristeria elata), Verga de san Jose (Lælia superbiens). La Flor de los muertos est l’Oncidium tigrinum, Flor de maio, le Lælia majalis, Boca del Dragon, l’Epidendrum macrochilum. Mentionnons aussi la vénération des Japonais pour le Dendro- bium moniliforme, qu'ils nomment Fu-ran, et qui est, d’après Kæmopfer, l’ornement ordinaire des temples. La légende malaise du Daun Petola (Anæctochilus où Macodes petola) est une autre preuve de l'intérêt que portent les Orientaux à ces belles et curieuses plantes. «Hernandez assurait déjà que, lors de la découverte du Mexique, les chefs des peuplades mettaient la plus grande valeur à posséder en fleurs les brillantes Orchidées. IIS les aimaient, disaient-ils, à cause de leur beauté, de leur étrangeté, de leurs parfums épicés et souvent délicieux. Rumph, de son côté, rapporte que dans les Indes orientales il était défendu au peuple de posséder des plantes d’Orchidées et d'en porter les fleurs ; ce droit était réservé aux princesses et aux dames de haute distinction ?. » La vanille est aussi un produit de la famille des Orchidées, et le seul, après le salep, qu'elle fournisse au commerce. Ce n'est plus un aliment, mais un condiment et un parfum très ! Cu. Morrex, Annales de la Société d'agriculture et de botanique de Gand. 2 Cu. MoRken, loc. cit, NOTIONS HISTORIQUES. ti estimé. Il se tire des gousses de deux ou trois espèces de Vanilla d'Amérique (Hg. 17), que l’on fait sécher avec quelques précau- tions. Ces gousses se récolltent dans les bois, mais on cultive aussi la vanille dans les jardins. Ch. Morren avait même tenté sa culture commerciale dans nos serres, et il en obtenait des produits très parfumés. Quant aux propriétés mé- dicinales, toniques, aphro- disiaques de la vanille, en grande réputation dans l'extrême Orient, elles nous semblent de la même origine que celles du sa- lep, et tout aussi sujettes à caution. On cite encore deux ou trois Orchidées auxquelles la médecine, celle des Orientaux surtout, atiri- bue des propriétés cura- tives ou hygiéniques, mais qui ne figurent pas même a ce titre dans les phar- macopées. Si donc on ne considère cette immense famille de plantes, répan- due dans toutes les parties du monde, sous les climats Fig. 17. — Vanilla aromatica (1/: gr, nat.). les plus divers et souvent à profusion, qu'au point de vue de son utilité positive, il semble qu'il y ait une disproportion choquante entre l'étendue des moyens et l'insignifiance du résultat. Mais à côté et, jusqu'à un certain point, au-dessus des besoins matériels, il y a ceux de l'intelligence et de l'esthétique générale. Si les Orchidées ne donnent à no$ tables et à nos oflicines qu'un condiment et un 12 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. parfum délicats et des médicaments d’une efficacité douteuse, elles n’en ont pas moins acquis en quelques lustres, dans notre vie civilisée, une importance indéniable et qui ne fait que grandir d'année en année. HISTOIRE MODERNE. — Quand l'Amérique eut été découverte, ainsi que la route des Indes par le cap de Bonne-Espérance, la merveilleuse végétation des contrées intertropicales (fig. 48) excita l'enthousiasme des savants et des amateurs de l’époque. Nous disons : des amateurs, parce qu'il est constant qu'en Bel- gique, tout au moins, il existait dès le seizième siècle des col- lections de plantes exotiques. Les botanistes qui visitèrent les premiers ces régions, si difliciles à aborder et si dangereuses à parcourir alors, ont décrit quelques Orchidées des Antilles, du Cap, de la Chine, du Malabar, mais en petit nombre et avec une absence de précision qui ne permet pas toujours de reconnaitre celles dont ils ont voulu parler. En 1774, quand Linné donna aux sciences modernes la méthode qui a assuré leur marche triomphante, il ne connaissait encore que cent neuf espèces d’Orchidées, dont la plus grande partie appartenait à l’Europe ou au bassin méditerranéen. Quinze ans plus tard, en 1789, Jussieu en caractérisait treize genres, renfermant déja de nombreuses espèces inconnues à Linné. Mais c’est au commencement de notre siècle que les découvertes marchent à pas de géant. La paix ouvrait les mers et les continents aux voyageurs; l'Inde était conquise et paciliée, la domination hollandaise affermie à Java et aux Moluques ; les colons espagnols de l'Amérique, en secouant le joug de la mère-patrie, ouvraient les frontières des plus belles contrées du monde. Le Japon, la Chine abaissaient à leur tour une partie de leurs barrières. Un champ immense, inépuisable, s'offrait aux botanistes, plein d’attraits, de mystères et de promesses de gloire, Humboldt et Bonpland avaient ouvert la marche. Mais c’est à partir de 4820 ou 1826 que l’intro- Ll'AuouD Stouopinp of sQudu,q] ‘(reu ‘18 9/4) unyeyqus wurquoooug — "87 ‘BUT NASA PNR PE QYPE AMC 14 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. duction des Orchidées vivantes prend de l'extension, chez les Anglais d’abord, et plus tard sur le continent. De 1830 à 1835, les Belges commencent à rivaliser avec leurs puissants voisins d'Angleterre. Les voyages de Galeotti, de M. Linden surtout, de MM, Funck, Schlim, Ghiesbreght, Libon, Devos, Van Houtte, etc., ouvrent une large trace. Vers le même temps ou plus tard, les travaux du Danois Wallich, Fig. 19, — John Lindley. directeur du Jardin botanique de Calcutta, de Griflith, de Blume, de von Siebold; les importations considérables du colonel Benson, de Skinner, de H. Veitch, de Warscewicez, de Houllet, de Rœæzl, de Marius Porte, du révérend Ellis et d’une foule d’autres dont les noms nous échappent, transforment l’indigence des pères de la botanique en une véritable opulence. À partir de 1830, et pendant dix années seulement, le savant orchido- logue anglais Lindley (fig. 49) a décrit trois cent quatre-vingt- quinze genres d'Orchidées, et en 18h40, les espèces plus ou moins connues étaient estimées à trois mille! NOTIONS HISTORIQUES. 15 Nous sommes encore loin de compte. Les introductions d’es- pèces nouvelles ne se ralentissent pas. Des études faites sur les lieux en ont signalé beaucoup qui restent mal connues. Celles que l’on possède vivantes dans les serres d'Europe sont au nombre de douze à quinze cents; les botanistes en ont caractérisé quatre mille, et l’on peut estimer à une moitié en sus, soit en tout six mille, réparties ehtre quatre cent cinquante genres, ce que la famille entière nous réserve. De ces quatre mille Orchidées connues, la moitié à peine serait digne d'être cultivée dans nos serres; les deux mille autres sont plutôt des espèces botaniques très intéressantes pour la science, insignifiantes pour le jardinage. Quoi qu'il en soit, 1l reste aux explorateurs présents et à venir une vaste carrière à parcourir. On a conservé la date de quelques-unes des plus anciennes introductions d’Orchidées ; voici celles que nous avons pu relever : Phajus grandifolius Chine introduit en 1778 Epidendrum cochleatum Antilles. . » 1786 Satyrium cucullatum Le Cap . . » 1787 Cymbidium aloifolium . Chine » 1789 Neottia elata . Antilles . » 1790 — speciosu . Jamaïque ) 1790 Oncidium carthagenense . Amér. équat. » 1791 Cymbidium sinense. Chine. » 1793 Epidendrum elongatum Antilles . » 1798 Vanilla planifolia Indes occid. » 1800 Neoltia picta | » » 1805 Epidendrum cuspidatum . La Dominiq. » 1808 Ornithidiuwm coccineum St-Vincent . » 1810 Renanthera coccinea. Indo-Chine . » 1816 On voit à quelles distances s’échelonnent ces importations, qui ne sont certainement pas les seules de cette longue période, quoiqu'elles aient mérité d’être signalées par les botanistes. [l fauL arriver à 1820 pour trouver les premières collections spéciales cultivées à part. Alors déjà on possédait un assez bon 16 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. nombre d'espèces de constitution robuste, et dont quelques-unes montraient de belles fleurs : des £pidendrum, des Cypripedium, des Phajus (fig. 20), des Oncidium, un petit nombre de Den- drobium indiens, de Cyrtopodiun, de Rodriguezia. et même de Cattleya. Les voyages d'exploration se multiplhaient ; ils étendaient Fig. 20. — Phajns grandifolins (1/39 gr. nat.). incessamment le champ et la précision de l'observation ; aussi l'expérience se formait, et les préjugés devaient s'avouer vaincus. Mais c'est après 1830 que le mouvement se propage sur le con- tinent el qu'on voit s’y former, çà et là, quelques collections spé- ciales d'Orchidées. Nous avons vu s'ouvrir cette nouvelle période et visité quelques-unes de ces collections si péniblement réunies et si diflicilement entretenues. Après plus de quarante années, nous retrouvons bien nettes nos impressions premières. On pénétrait dans la serre à Orchidées avec une ardente curiosité, NOTIONS HISTORIQUES. 17 comme dans quelque sanctuaire où se serait accompli un mystère tangible. Cette culture sans terre, ces racines aériennes, cette atmosphère lourde, vaporeuse, ces feuillages anormaux, ces allures étranges vous saisissaient tout d’abord, et si quelque fleur s’y épanouissail, avec ses formes originales, ses pétales charnus, ses couleurs sombres et son parfum pénétrant, on demeurait surpris, hésitant, émerveillé surtout de la nouveauté du spectacle et de la patience du cultivateur. C'est qu'alors, où les choix étaient très-limités et les meil- leures espèces d’un prix excessif, les collectionneurs ne dédai- gnaient rien, et en attendant force merveilles annoncées, mais encore inabordables, se contentaient d’étonner plus que de plaire. Des Æpidendrum, la plupart sans couleur mais non sans parfum, des Veottia verdâtres, des Maæillaria à petites fleurs jaunes, de maigres Oncidium, puis la tourbe des £ria, Acropera, Pholidota, Stelis, Cirrhœæa, Brassavola, Ornitlidium, tous les indigents de la famille, formaient inévitablement le fond de ces collections, pourtant si enviées. De nos jours on ne se contente plus d’avoir à choisir parmi plus de mille espèces ; les Orchidées varient beaucoup dans leur pays natal, et quelques-unes de ces variétés sont bien supé- rieures aux types primitifs. Or, en Angleterre, où les collections sont en très grand nombre, on s’attache à choisir les variétés qui ont au plus haut degré le mérite d’une forme correcte et d’un beau coloris; ou bien on collectionne les variétés d’un mème type et on en emplit une serre. Tel est le cas des Cattleya Mossiæ et des Lycaste Skinnerti. 18 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. CHAPITRE II. ORGANOGRAPIHIE ET BOTANIQUE. ESCRIPTION DES ORGANES, TIGES, FEUILLES, RACINES. — Nous avons parlé jusqu'ici de la famille des Orchidées sans la définir ; 1l est temps d'entrer dans un ordre d'idées plus scientifique. Aux plus beaux jours du printemps, dans la (æ J seconde quinzaine de mai ou au commencement 7) IF - de juin, selon les latitudes et la marche capri- dre cieuse des saisons, ) N = Quand les tièdes zéphirs ont l’herbe rajeuni, ) dE et qu'au ciel, comme sur notre terre, tout chante au cœur de l’homme l’hymne éternel du renouveau, on rencontre fréquem- ment dans les prés humides ou dans les parties basses et modé- rément ombragées des grands bois, une mignonne plante au feuillage gladié, d’un vert gai maculé de brun, d’où s'élève une tige simple, de 2 ou 3 décimètres de haut, se terminant en épi serré de fleurs blanches ou rosées, d’une forme gracieu- sement irrégulière, et élégamment ornées de dessins pourpres. Cette aimable plante, qui peut vivre dans nos jardins, quoiqu'elle ne résiste pas longtemps à cet exil, se nomme Orchis maculée ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 19 —s (Orchis maculata Linn. (fig. 23). C’est la plus commune des espèces indigènes, et probablement la plus jolie. Fig. 23. — Orchis maculata. Le genre Orclus, largement représenté dans l'Europe moyenne et méridionale, jusqu’au nord de l'Afrique, à Madère, et surtout dans l'Orient asiatique, a donné son nom à la famille des OrRcH1- DÉES, dont nous achèverons de faire apprécier l'importance 20 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. relative en rappelant que, sur cent vingt mille espèces de plantes connues, elle en revendique quatre mille. Dans le système sexuel de Linné, les Orchidées appartiennent à la vingtième classe, Gynandrie, caractérisée par l'insertion de l’étamine sur le pistil, et à la première section de cette classe, la Monandrie, ou fleurs à une seule étamine fertile. La méthode naturelle de Jussieu range les Orchidées parmi les Monocotylédones, à la qua- trième classe, £pistaminie, mot qui a le même sens, ou à peu près, que Gynandrie. Les Orchidées sont, dans les pays froids et même tempérés, des herbes vivaces par leurs parties souterraines, mais à tiges annuelles. Dans des con- trées plus chaudes, entre les tropiques, quelques-unes se dé- pouillent annuellement de feuil- les, tandis que leurs tiges per- sistent ; mais la plupart ne se défeuillent jamais, et un petit nombre prennent même une allure frutescente sous forme de Lianes (vanilles). Aucune n'est annuelle. Les espèces terrestres et à tiges caduques, qui habitent le Nord, ont de grosses racines fasciculées, et, le plus souvent, des tubercules ovoïdes ou palmés, portant à la partie supérieure deux yeux ou bourgeons. D’ordinaire un seul de ces bourgeons se développe, mais s’il vient à être détruit par accident, l’autre le remplace. Le tubercule qui a parcouru son évolution annuelle, s’atrophie et meurt l’année suivante. Les feuilles sont toujours simples, et celles des espèces du Nord sont radicales, en rosette. De leur centre s’élève une tige Fig. 24, — Cypripedium Calceolus (14 gr, nat.) ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 21 droite, souvent feuillée, terminée par un épi simple, rarement Fig. 25. — Orchidée aérienne. par une fleur solitaire (Cypripedium, fig. 24). Les feuilles sont de nature molle, oblongues, gladiées ou obovales, planes, à nervures parallèles convergeant seulement vers la pointe. HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. t2 12 Dans les pays chauds, tout en conservant leurs caractères essentiels, les Orchidées changent d'aspect et de manière de vivre. Les espèces terrestres, qui sont maintenant l'exception et non la règle, ont presque toujours des tiges persistantes, fibreuses, souvent charnues, cylindriques ou renflées en forme de faux bulbes (pseudo-bulbes). Les autres, l'immense majorité, ne vivent plus dans le sol, mais tout au plus à la surface, rampant parmi les détritus végétaux ou sur les rochers couverts de mousse. Le plus souvent elles deviennent tout à fait aériennes, se fixent sur les troncs ou les branches des arbres, où partie de leurs racines s’incrustent solidement, tandis que le reste flotte dans l'air (fig. 25). | Les tubercules ont également disparu, même chez les Orchi- dées terrestres. Les tiges sont quelquefois molles, et les feuilles toutes radicales (Cypripedium, Anæctochilus, Stenorynchus); plus communément elles sont pourvues de rhizomes ou tiges ram- pantes, articulées, sur lesquelles se dressent à distances variables, à chaque période végétative, ces tiges de diverse structure, souvent pseudo-bulbeuses, dont nous venons de parler (fig. 26). Les pseudo-bulbes sont tantôt arrondis, piriformes, discoïdaux, oblongs, ou anguleux et irréguliers, tantôt fusiformes, très allongés, passant à la forme cylindrique, qui est aussi celle d’un groupe considérable. C'est à leur base que se trouvent les bourgeons d’où sortiront, à la pousse prochaine, une autre portion du rhizome et un autre pseudo-bulbe, ou bien encore une tige droite, feuillée, non tuberculiforme. Les bourgeons sont au nombre de deux, un de chaque côté. Souvent un seul se développe, et la plante s’allonge annuellement dans un seul sens, perdant sa plus vieille tige quand elle en a fait une nouvelle, sans prendre, par conséquent, d'extension. Si les deux veux se développent simultanément, ce qui n’est pas rare, la plante talle et peut se multiplier. L'œil dormant à la base des tiges âgées de deux ou trois ans peut. être amené à bourgeonner, mais après un certain laps de temps il s'éteint. Il y a aussi, à l’aisselle de toutes les feuilles radicales, et même de celles qui La L'oomuouyn supp nv opjunadue ounéng] ‘(yen 18 5/4) uso1op vou) — ‘93 ‘ANT 24 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. viennent au sommet des tiges (feuilles terminales), des rudiments de bourgeons qui peuvent donner naissance à de jeunes tiges dans des circonstances très favorables. Chez certaines Orchidées tropicales, le rhizome est presque nul, et la plante forme une touffe serrée, soit de pseudo-bulbes, lu |} L ! | ||} l'ig. 27 et 28, — Masdevallia triaristella. soit de tiges cylindriques à feuilles distiques et alternes (Sobralia, Masdevallia, ete. ; fig. 27 et 28). Les pseudo-bulbes peuvent être énormes, comme ceux des Cyrlopodium. Enfin, un groupe des plus importants n'a ni rhizomes ni pseudo-bulbes (Vandées vraies) ; ses tiges cylin- driques émettent des racines, au moyen desquelles elles se cramponnent aux arbres. Les plus longues quittent la ligne verticale pour s'appuyer à droite ou à gauche et devenir demi- grimpantes (/enanthera), tandis que les Vanilla, produisant des ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 19 GT racines prenantes à chaque articulation et s’allongeant démesu- rément, deviennent de véritables lianes. Si les formes des tiges sont très diverses, même parmi les espèces d’un seul genre, celles des feuilles ne le sont pas moins. Dans l’ensemble elles sont toujours indivises, sessiles, à ner- vures parallèles, convergeant vers la pointe, ou sans nervures apparentes ; mais sous ces traits généraux elles sont, suivant Fig. 29. — Phalænopsis Schilleriana. l'espèce, molles ou membraneuses, planes ou plissées, oblongues ou arrondies ; ou bien parcheminées, coriaces, gladiées ; ou encore charnues, succulentes, souvent d'une grande épaisseur ; ovales, triquètres, cylindriques, en corne de bélier, etc. Elles sont, en outre, ou radicales ou terminales au sommet des tiges ou pseudo-bulbes, souvent l’un et l’autre à la fois, ou rangées en deux lignes opposées tout le long d’une tige cylindrique, ou seulement vers le sommet de cette tige. 26 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Les feuilles sont le plus souvent vertes, mais il n'en manque pas de nuancées, de veloutées à fond purpurin, maculées, marbrées, réticulées, etc. Il serait impossible de donner une idée quelque peu complète de tous ces mille jeux de couleurs et de formes, qui sont un des charmes de la famille (fig. 29). Les racines des Orchidées épiphytes sont d’un aspect particu- lier, presque toujours blanchâtres, luisantes, recouvertes d’un tissu spongieux à cellules en spirale. Leur extrémité est ver- dâtre et translucide, avec une enveloppe très résistante, ce qui leur est nécessaire pour cheminer et s’incruster dans les rugo- sités des écorces et des pierres, auxquelles elles adhèrent bientôt assez fortement pour qu'on ne puisse les en détacher sans les briser. Les racines qui ne trouvent point à se fixer flottent dans l'air, où l’on peut affirmer, a priori, qu’elles servent à alimenter la plante. On n’est cependant point entièrement fixé sur la question de savoir si, dans cette position, elles aspirent les gaz de l'atmosphère, ou si la pluie seule leur apporte une nourri- ture assimilable. Il est très probable d’ailleurs que, malgré l'existence aérienne d’une bonne partie de leurs racines, les Orchidées épiphytes se nourrissent à peu près comme les autres plantes. On peut bien les tenir vivantes pendant des mois, sus- pendues à un fil dans la serre, mais quelque humidité qu'il y règne, elles y périront tôt ou tard si on ne les alimente avec des arrosements très fréquents. Les racines des Orchidées terrestres des régions chaudes (So- bralia, Cypripedium) ont une autre apparence : elles ne sont pas blanches et lisses, mais de teintes plus sombres et généralement velues, mais prenantes comme celles des Épiphytes, ce qui per- met de croire qu’elles ne sont terrestres que dans une certaine mesure et sous des conditions spéciales. Les racines naissent à la base des tiges ou des pseudo-bulbes, à la dernière période de leur développement, mais quelquefois aussi dès le début. Elles sont tantôt grosses et rares, ou minces et en faisceaux inextricables. Dans les espèces aériennes qui n'ont ni bulbes ni rhizomes, mais des tiges cylindriques ascen- ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 27 dantes ou grimpantes, comme chez les vraies Vandées (fig. 30), les racines ne se produisent pas uniquement à la base des tiges, mais successivement à toutes les hauteurs où elles s'élèvent. Ces grosses racines, glabres et charnues, naissent en petit nombre à la fois, à l'opposé des feuilles. Chez les Vanilles il s’en produit en grand nombre à toutes les articulations. LA FLEUR, — Nous arrivons maintenant à la fleur qui, seule, Fig, 30. — Vanda suavis (1/59 gr. nat.). à travers mille caprices de formes, de disposition et de colora- tion, conserve invariablement les caractères qui rattachent l'espèce au genre, et le genre à la famille. Nous devons, en conséquence, l’étudier avec plus de précision. Cette étude n’est ni simple ni facile, même aujourd’hui que les immenses travaux de Lindley, continués par M. Reichenbach fils, y ont porté la lumière. C’est que les diverses parties de la fleur, parfaitement dépendantes du plan général, pour qui sait interpréter leurs anomalies apparentes, présentent à chaque Fig. 31. — Stanhopea (1/2gr. nat.). ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 29 instant des soudures, des renversements, des-avortements, etc., qui leur donnent une apparence étrangère. En réalité, ce plan est celui des Monocotylédones en général, sauf les modifications caractéristiques des familles. Les inflorescences naissent de la base ou du sommet des tiges, assez souvent aussi le long de ces tiges, à l’opposé des feuilles. Les unes ne portent qu'une seule fleur ; d’autres sont réunies en grappes, en épis lâches ou serrés, pauci- ou multi- l'ig. 33. Fig. 32, — Neottia ovata. Lepanthes calodictyon. l'ig. 34, — Neottia ovata, Fleur vue de profil, Fleur. Fleur vue de face. flores, même en énormes panicules, au nombre de plus de cent à la fois. Il y a de ces fleurs qui, partant de la base des pseudo- bulbes, se dirigent verticalement de haut en bas (Stanhopea, Acineta (fig. 31), et parmi les autres, un grand nombre s’incli- nent avec grâce et viennent, par l'allongement de la grappe, pendre au-dessous et parfois tout autour de la plante. Il est impossible d’ailleurs de faire comprendre avec des mots ces infinies variations des parties pétaloïdes de la fleur, de leurs formes, de leur mode d'insertion, etc., qui font un des charmes de cette famille privilégiée. L'ovaire est situé sous le périanthe ; celui-ci est composé nor- malement de six parties, dont les trois inférieures représentent le calice et sont, en général, pétaloïdes et à peu près sem- 30 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. blables (fig. 32 à 31). Dans quelques genres, deux de ces parties, parfois toutes les trois, se soudent et n'en font, en apparence, qu'une seule (Cypripedium, Masdevallia). La corolle est composée de trois autres par- ues, en général plus apparentes et plus colorées que celles du calice. Deux de ses folioles sont semblables entre elles, mais le troisième segment en diffère presque toujours notablement par les dimensions, la forme et la coloration. Cette troisième pièce de la corolle se nomme le labelle (fig. 35 et 36), et c’est sur elle que brillent les couleurs Fig. 35. — Orchis, — Fleur sans l'ovaire, 15 Plus vives et les dessins les en Panne PLUS Variéss/Tlfen est cependant quelquefois tout autrement: le labelle peut être reduit à de très faibles dimensions et à une teinte uniforme. La base du labelle se soude souvent avec la colonne, et l’enveloppe en partie ; elle porte à l’intérieur une sorte de crête, affectant diverses formes, et à l'extérieur, dans cer- tains genres, une protubérance qui s’allonge parfois en un éperon plus où moins long, très long même, comme dans l’Angræcum sesquipedale (lg. 37). Le centre de la fleur est occupé par un corps plus ou moins allongé, gros, à peu près cylindrique ou faiblement déprimé, et rig. 36. — Malais paludosa. Fleur vue de face, montrant qui est formé de la réunion des organes ia lubelle dans sa position normale, reproducteurs intimement soudés par leurs supports. On le nomme colonne ou gynostème (fig. 38). Les éta- mines sont, normalement, au nombre de trois, dont deux avor- tent et ne sont qu'indiquées, tandis que la médiane est pourvue ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 31 d’une anthère fertile. Cependant, dans le genre Cypripedium, c'est l’étamine centrale qui avorte et les deux autres qui se Fig, 37 — Angræcum sesquipedale (l/15 gr. nat.). développent (fig. 39), tandis que chez les Uropedium, qui leur tiennent de très près, les trois étamines sont fertiles. On cite Fig. 38. Fig. 39, Cypripedium. Gynostème vu de profil, Miltonia, Graine germante. enfin une Orchidée asiatique, l’Arundina pentandra, qui montre, à côté de trois étamines fertiles, les rudiments de deux autres étamines. L'anthère est placée à l'extrémité supérieure du gynostème, HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. cs dans une loge (clinandre), recouverte d’une partie libre qui se détache au moindre effort. Quand cette sorte de couvercle est enlevée, on y distingue les polli- nies ou masses polliniques (fig. 40) réunies par deux, quatre ou huit, et formées de l’ag- Fig. 40. — Orchis. Fig. 41. — Epidendrum. Fig. 42 et 45. Masses Anthères sans Epidendrum. Masses polliniques et rétinacle. les masses polliniques, polliniques. Fig. 44. — Pleurothallis clausa. Fig. 45, — Fernandezia acuta. Fruit déhiscent. Fruit déhiscent, Fig. 46. — Angræcum. Fig. 47, — Orchis, Fruit déhiscent laissant en place les 3 nervures médianes univalve, des carpelles. . Fruit déhiscent glomération des grains de pollen, en masses presque toujours cireuses. ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 33 La cavité stigmatique, l'organe récepteur, est située sous le gynostème et vers son extrémité supérieure. Elle est enduite Fig. 48. — Leptotes bicolor. Fruit déhiscent montrant les 3 nervures médianes des carpelles rejetées de côté. Fig. 49, — Vanille. Coupe transversale du fruit. Me + ERA Fig. 50. Fig. 52, Leptotes bicolor. Fernandezia acuta. Diagramme du fruit, Diagramme du fruit. PSS = Fig. 53. Fig. 54. Pleurotallis clausa, Angræcum, Fig. 51. — Vanille, Diagramme du fruit. Diagramme du fruit. Fruit déhiscent. d'une exsudation visqueuse qui fait adhérer les pollinies lors- qu'elles viennent en contact, et la fécondation s'opère sans que la désagrégation de la masse staminale soit nécessaire (fig, 41 3 34 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE, , à 431). Il est très intéressant, à ce propos, de remarquer les sin- gulières précautions que la nature semble avoir prises pour rendre cette fécondation difficile. D'abord c’est le couvercle de Fig. 55. — Miltonia. diras ne s'opère qu'avec l'intervention des insectes. Le fruit des Orchidées à la forme d’une capsule ordinairement membraneuse (fig. 4h à 47), charnue dans les Vanilles et les Leptotes (fig. A8), ordinairement ovoïde ou oblongue, très longue dans les Vanilles, s'ouvrant longitudinale- ment en six segments (fig. 49 à 54). Il renferme une quantité considérable de graines très menues, que lon compare à des grains de poussière, dépourvues de périsperme et d’une organisation des plus simples (fig. 55 à 58). Nous ne parlons ici de la fleur qu'au point de vue anatomique ou organographique. Comme elle con- stitue le grand mérite de cette fa- mille, nous aurons l’occasion d'y la loge anthérique, qui ne se détache que par un secours étranger; ensuite la position du stigmate, qui ne permet pas aux pollinies d’y tomber d’elles-mêmes. La fécondation des Or- chidées ne peut donc guère se faire, dans nos serres, que par les soins du cultivateur, et dans la nature même, il est probable qu'elle’ Fig, 57, — Orchis. Graine. fé. { LS Fig. 56. Fig. 5e. Epidendrum, Pieurothallis, Fruit déhiscent, Graine germante, revenir dans tous les développements de cet ouvrage. Notons seulement ici deux traits généraux : À part un petit nombre de genres (Stanhopea, Coryanthes, Sobralia) et quelques espèces prises çà et là, les Orchidées sont au nombre des plantes dont les fleurs durent le plus longtemps. i Ces figures sont empruntées à l'excellent 7raité de Botanique de MM. le Pro- fesseur DecarsxE et Le Maour. (Paris. Didot, éditeurs.) ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 39 La plupart se conservent en bon état pendant plusieurs semaines, surtout en lieu sec et un peu frais, et il n'en manque pas dont la floraison se prolonge sans altération, dans toute sa fraicheur, pen- dant deux, trois mois et plus (Æpidendrum vitellinum, divers Bar- keria, Brassia Wrayæ, Calanthe vestita, Cypripedium Lowr, etc.). Beaucoup d'Orchidées sont odorantes et quelques-unes ré- pandent des parfums d’une grande finesse, tandis que d’autres ont des odeurs épicées tres développées. C’est ordinairement vers le milieu du jour que ces senteurs ont toute leur énergie, surtout quand le soleil donne. Une seule grappe de quelque sombre et triste Epidendrum suffit pour parfumer une grande serre ; mais le même mérite se retrouve dans des fleurs de premier ordre : Aerides, Cattleya, Lœlia, Odontoglossum, Onci- dium, Stanhopea, Zygopetalum, Vanda, etc. CLASSIFICATION, BOTANIQUE. — La famille des Orchidées es! d’une telle étendue, qu’il était nécessaire, pour l'étude et la détermination des espèces. d'y pratiquer quelques coupes. L'il- lustre Lindley est parvenu à la diviser en sept tribus distinctes, et ses vues ont été admises par la science. Nous allons donner une idée succincte de cet immense travail : Première tribu. MALAXIDÉES. — Anthère terminale. Masses polliniques en nombre défini, sans tissu cellulaire interposé entre elles et le stigmate. Plantes épiphytes, rare- ment terrestres. Ordinairement pourvues de pseudo-bulbes. Genres cultivés : Pleurothallis, Restrepia, Dendrochilum . Cœlogyne, Cœha, Megaclinium, Bolbophyllum , Cirrhopetalum, Eria, Dendrobium, etc. (fig. 59). Environ cinquante genres. Les Dendrobium seuls comptent plus de cent cinquante espèces. Deuxième tribu. EPIDENDRÉES. — Anthère terminale. Pollinies en nombre défini. Tissu cellulaire développé à la base de l’étamine en filaments élastiques de diverses formes. Pas de glande particulière. Plantes la plupart épiphytes, rarement terrestres, pourvues de pseudo-bulbes ou tout à fait caules- centes. Racines rarement charnues et lobées. 36 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Genres cultivés : Barkeria, Bletia, Brassavola, Cattleya. Epidendrum, Hartwegia, Isochilus, Leælia (fig. 60), Phajus, Schomburgkia, etc. | Cinquante genres. Les Æpidendrum ont de trois à quatre cents espèces ; les Caltleya guère moins d’une centaine. Les Lælia sont aussi très nombreux. Troisième tribu. VANDÉES. — Anthère terminale ou plus Fig. 59, — Dendrobium Ainsworthi (d'après le Gardeners' Chronicle). rarement dorsale (adhérente au gynostème par sa partie posté- rieure). Masses polliniques en nombre défini, adhérentes, au moment de la fécondation, à une caudicule élastique et à une glande stigmatique. Plantes épiphytes, plus rarement terrestres ; celles d'Amérique pourvues la plupart de pseudo-bulbes ; celles d'Asie plus habituellement caulescentes. Genres cultivés : Aspasia, Anguloa, Angræcum, Aerides, Bifrenaria, Brassia, Calanthe, Chysis, Cymbidium, Catasetum, Cychnoches, Coryanthes, Cyrtochylum, Govenia, Gongora, lonop- sis, Maxillaria, Masdevallia, Macradenia, Miltonia, Notyhia, ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 37 Odontoglossum (fig. 64 et 62), Oncidium (fig. 63), Peristeria, Renanthera, Saccolabium, Stanhopea, Sarcochilus, Trichopilia, Vanda, etc. (fig. 6h). : Cette tribu est la plus considérable à tous égards. Les Onci- Fig. 60, — Lælia Jongheana. (Cattleya minas, Cattleya dolosa). dium ont plus de deux cents espèces, et plusieurs autres genres comptent parmi les plus riches et les plus beaux de la famille. Quatrième tribu. OPnHryYDÉES. — Anthère terminale dres- sée. Pollen se décomposant en un nombre indéfini de petites masses, toutes réunies en deux masses principales, agglutinées 38 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. par un axe de tissu cellulaire arachnoïde à la glande du stigmate. Plantes toutes terrestres, à racines tubériformes. Genres principaux : Orchis, Ophrys, Bonatea, Disa, Habenaria, Satyrium, Serapias et beaucoup de genres européens (fig. 66). D] b, L wW Fig. 61 et 62. — Odontoglossum nebulosum candidulum. Les Ophrydées sont peu nombreuses et de peu de valeur, sauf les Disa et un peu les Satyrium. Cinquième tribu. NÉOTrIÉES. — Anthère parallèle au stigmate, persistante, à loges rapprochées. Pollen pulvérulent, dont les grains sont lâchement unis par un tissu cellulaire pres- que impercepüble, qui les rattache à la glande du stigmate. Plantes terrestres, acaules ou plus rarement caulescentes ; à 1 ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 39 racines simplement fibreuses ou fasciculées, quelquefois tubé- reuses ou bulbeuses. Genres principaux : Veofhia, Anœctochilus. Physurus, Goo- dyera, Spiranthes, Epipactis, Orthoceras. /É 07 Fig. 63, — Oncidium microchilum (Funckii). Cinquante genres de peu d'intérêt, sauf le groupe à feuilles ornées des Anæctochilus. Sixième tribu. ARÉTHUSÉES. — Anthère terminale. Masses polliniques déliées et pulvérulentes, en nombre indé- fini, formant des corpuscules anguleux reliés les uns aux 40 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. autres par des filaments cellulaires ténus. Plantes terrestres, acaules ou caulescentes, à racines fibreuses ou bulbeuses. Genres principaux : Arethusa, Calopogon, Cephalanthera, Limodorum, Pogonia, Sobralia, Vanilla. Cinquante genres peu intéressants, sauf Sobraha et Vanilla. ESeptième tribu. GYPRIPÉDIÉES. — Anthère intermédiaire Fig. 64, — Masdevallia Chimæra (1/4 gr. nat.). stérile et transformée en pétale. Les deux anthères latérales développées et pollinifères. Plantes la plupart terrestres. Genres : Cypripedium , Uropedium. ° Deux genres seulement, en considérant les Selenipedium comme une section des Cypripedium (Hg. 66 1). Les Cypripedium sont nombreux et fort beaux. ! Nous avons fait figurer dans le courant de cette publication une série d'excel- lents dessins, que nous devons à la grande obligeance du savant D' Masrers, du Gardeners Chronicle. les Lœæha sont devenus pour lui des Bletiu, ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. al Le professeur Reichenbach fils, le collaborateur autrefois, au- jourd'hui le continuateur de Lindley, tout en adoptant l’'en- semble de ses vues, a eu le courage de réviser les quatre mille espèces déjà décrites et de les répartir plus rigoureusement entre les genres créés, parmi lesquels, d’ailleurs, il a opéré des remanie- ments et des suppressions d’une grande im- portance. Ainsi, pour en donner une idée. les Cattleya des Epidendrum, les Brassia des p.65. orenis. Fleur. Oncidium, etc. Quelques-unes de ces réformes, celles qui portaient surtout sur des genres peu cultivés, ont passé sans peine, mais personne n'a pu s habituer à voir des genres favoris, l'honneur de nos cul- tures, disparaître PAT tristement dans le / il in \ chaos des Æpiden- LA AP: No A à El 6e 1 drum où parmi la tourbe plébéienne des Bletia. Les meilleures raisons de science pure ne peuvent dissocier : ce qui se tient par _ mille liens appa- rents, ni faire dis- paraître des grou- pes que l'œil croit reconnaitre à Cha- que occasion. Sachons gré aux réformateurs qui luttent péni- blement pour l'honneur de la science, mais demandons à la science de transiger, tout en faisant des réserves, avec des habitudes indestructibles et des nécessités commerciales. Fig. 66, — Cypripedium concolor. VARIABILITÉ DES ESPÈCES. — Nous demandons pardon à nos 42 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. aimables lectrices de tant de grec et de toute cette science d'emprunt. C'est le côté faible de notre langue de se refuser à la composition des mots et à l'adoption d'expressions nouvelles - nécessitées à chaque instant par le progrès des sciences. Nous n'avons pour ressource que le latin et le grec, et nous n’en sommes pas toujours plus clairs après cela. Il faut bien, cependant, parvenir à s'entendre, et quand on se trouve en présence de quatre mille espèces d’une seule famille, rien ne peut dispenser de leur donner à chacune un nom et un prénom, ou, sans métaphore, un nom de genre et un nom d’es- pèce. Hors de là, tout est confusion. Puis ces genres, à leur tour, il faut les grouper en tribus, caractérisées par quelques traits communs, sinon toute plante nouvelle exigerait, pour sa détermination, un travail herculéen. Louée soit donc la bota- nique, qui met l’ordre et la lumière dans l’inextricable dédale des espèces végétales. Ce n’est pas tout : les Orchidées, déjà si nombreuses, jouissent d’un privilège rare dans le monde végétal, celui de produire spontanément, dans leur milieu natal, des variétés, voire même des hybrides. Il y a telles espèces, comme le Lycaste Skinneri, le Catlleya Mossiae, des Dendrobium, des Odontoglossum (fig. 67) etc., dont on ne trouve presque jamais deux individus semblables de tous points, parmi des centaines et des milliers de sujets. Et dans cette multitude de variétés il y a des formes assez accu- sées et assez persistantes pour qu'on ait pu les considérer comme de véritables espèces. Qu'est-ce, par exemple, que ce Caltleya Mossiae cité plus haut, sinon une forme localisée du C. labiata ? Qu'est-ce que les €. Trianae, C. Warscewicezii, sinon d’autres formes du €. Mossiae ? D'autre part, des espèces clas- sées tiennent si parfaitement le milieu entre deux autres, qu'on les considère comme des hybrides naturels (Odontoglossum An- dersonii) . Maintenant le jardinage commence à s'emparer de cette mutabilité des formes et des couleurs. Quoique difliciles et sur- tout bien lents et incertains, la fécondation et le croisement des ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 43 Orchidées se pratiquent et donnent des résultats. Des variétés jardiniques viennent donc et viendront de plus en plus s'ajouter aux variétés naturelles. Les genres même se croisent, et des hybrides remarquables sont sortis de fécondations opérées dans les serres (Calanthe Veitchii, de Limatodes rosea X Calanthe vestita ; Cattleya exoniensis, de Cattl, Mossiae X Lælia purpu- Fig. 67. — Odoutoglossum grande (!/,; gr. nat.). rata ; Phajus irroratus, de Phajus grandifolius X Calanthe veslila, etc.). Voilà l'existence de certains genres mise en sus- picion. M. Rœzl dit avoir récemment découvert au Mexique un Odontoglossum à fleurs doubles, unique parmi des centaines d’autres à fleurs simples. Il doit être vivant en Europe. Qu'en sera-t-il? Verrons-nous aussi quelque jour les Orchidées à fleurs pleines faire une regrettable concurrence à ces beautés naïves, si séduisantes dans leur simplicité ? 44 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Un jour, Ach. Richard, herborisant aux environs de Paris, découvre sur un Orchis une fleur régularisée accidentellement, ayant six pétales égaux et semblables, trois étamines et un stigmate normal. Il n'en fallait pas tant pour faire naître l’idée que les Orchidées ne seraient que des [ridées métamorphosées par une série de soudures et d’avortements de parties essen- tielles. C’est en eflet auprès des Iridées, des Zingibéracées, des Scitaminées, des Broméliacées, que se range la famille des Orchidées. Qu'un groupe naturel de plantes produise des variétés ou, par métamorphose d'organes, des fleurs doubles, c’est là un fait qui n'étonnera personne ; que des espèces et même des genres se croisent entr'eux et donnent des hybrides, c’est à la botanique de voir si ces espèces et ces genres ne sont pas purement arti- ficiels ; mais les singularités des Orchidées ne s'arrêtent point la. Une espèce de Bornéo, le Vanda Lowii Lindl. (Renanthera Lowii Reichb., voir planche 46), montre invariablement, sur la même grappe, deux sortes de fleurs notablement différentes de taille, de forme et de couleur. Les deux fleurs de la base sont les plus grandes ; leur couleur est jaune orangé, avec quelques taches d’un rouge brun. À quelques centimètres plus haut (la hampe peut s’élever jusqu’à 3 ou 4 mètres) commence une autre sériesde fleurs jaunes fortement barrées et maculées de pourpre. Les unes et les autres ne se mêlent jamais. On à comparé cet étrange dimorphisme à celui que présentent les fleurs du Cytisus Adami. Ce serait un hybridisme incomplet, où la dissociation des formes aurait une constance inexplicable. Voici d’autres cas où la confusion des types est tout aussi embarrassante, Le genre américain Catasetum L. CI. Rich. avait pour voisin les Myanthus et les Monacanthus de Lindley, qui s’en distin- guaient fort nettement en apparence. Mais voilà qu'un jour Schomburgk découvre à la Guyane un pied fleuri portant sur la même hampe six fleurs de Monacanthus viridis et deux de ORGANOGRAPHIE ET BOTANIQUE. 45 Myanthus barbatus. Ailleurs, dans une serre d'Angleterre, un pied de Wonacanthus viridis, après avoir fleuri sous sa forme normale, produit deux mois plus tard une hampe de Catasetum tridentatum. D'autres faits étant venus s'ajouter à ceux-ci, l'identité des Myanthus et des Monacanthus avec les Catasetum ne pouvait plus être contestée; il fallut supprimer les deux premiers genres. Les Mormodes ont-ils une existence mieux assurée ? | Un polymorphisme floral tout semblable s’est manifesté dans un genre rapproché des précédents, le Cychnoches, dont une plante vigoureuse a porté, aux deux côtés du même pseudo- bulbe, deux hampes, l’une de fleurs du Cyc. Loddigesii, à odeur de vanille, l’autre de Cyc. cucullatum, inodores. Un autre Cychnoches a porté simultanément deux inflorescences entière- ment dissemblables, l’une de Cyc. ventricosum, l'autre de Cyc. Egertonianum. Des phénomènes de dimorphisme ont été signalés chez des Vanda, des lonopsis, des Oncidium, des Odontoglos- sum. En voici un nouveau que nous avons sous les yeux en écrivant : un Üdontoglossum, étiqueté epidendroides, avait, 11 y a deux ans, donné des fleurs d’Od. Lindleyanum. W se reposa en 1875, mais au printemps de 4876 il produisit deux hampes érigées de grandes et belles fleurs, bien étoffées, d’une couleur gaie, passant du vert tendre au jaune clair, avec de grosses macules d’un brun chaud. À peine cette floraison était-elle ter- minée, que six nouvelles inflorescences parurent à la fois; mais à notre grand désappointement, ce furent de nouveau et sans exception des fleurs de Zindleyanum qui s'épanouirent. Elles étaient moins grandes de moitié, à pétales et sépales étroits, jaune mat avec des macules de nuance terne. Les hampes étaient inclinées et non droites, et l’ensemble maigre et insignifiant. Toutes les étamines, sans exception, étaient avortées. Presque toutes les parties de la plante sont sujettes à des métamorphoses accidentelles. Nous avons cultivé un Ornithi- dium miniatum qui, de pseudo-bulbeux, était devenu caulescent, à tige cylindrique déprimée, garnie de feuilles serrées, dis- 46 HISTOIRE — BOTANIQUE — CÜLTURE. tiques et engainantes. Un Gomeza recurva R. Br., cultivé chez Galeotti à Bruxelles, portait à la base de chaque pédicelle une grande bractée jaunâtre, plus longue que la fleur, qui lui don- nait l'aspect d’une nouvelle et curieuse espèce. A la floraison suivante, les bractées avaient disparu et ne se sont plus revues. Parlerons-nous, après cela, des turions qui naissent à la place des boutons à fleurs ou simultanément, sur la tige de certains Dendrobium et qui servent à les multiplier, ou des plantules qui prennent la place des fleurs sur les hampes florales du Phalæ- nopsis Lüddemanniana et de quelques autres ? Un Leptotes bicolor, jolie petite espèce à fleurs inodores, ayant voyagé dans un même panier avec un Lœlia crispa, également fleuri, avait pris dans le voyage une odeur assez semblable à celle du Lœælia, et la conserva toute la soirée, quoique tenu dans une autre pièce. Le lendemain, l'odeur avait disparu, et pour toujours. Etait-ce une simple imprégnation ? Mais d’autres plantes de divers genres, sortant du même emballage, ne sen- taient rien. Au moment où nous écrivons ceci, nous avons en fleurs un Odontoglossum Uro-skinneri, qui développe successivement une vingtaine de fleurs, dont une seule a son grand labelle mauve très neltement et très brillamment bordé de pourpre vif, tandis que dans une autre ce labelle a pris une teinte intermédiaire entre le mauve et le pourpre. Ne dirait-on pas, à voir la variabilité de certaines parties aractéristiques, même des organes les plus essentiels, que cette famille est une création récente, qui n’a pas encore pris son assiette définitive ? CHAPITRE III. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. LES ORCHIDÉES D'EUROPE. — Répandues dans presque toutes les parties du monde habitable, les Orchidées ne sont pas, à beaucoup près, régulièrement réparties entre les différentes régions. Notre Europe, en particulier, ne brille ni par le nombre ni par la beauté de ses espèces propres, et celles-ci n'y sont représentées, à très peu d’exceptions près, que par un nombre de sujets assez restreint. Sur quatre mille espèces décrites, nous en pouvons revendiquer une soixantaine, toutes terrestres, et toutes aussi à fleurs petites ou très petites, de couleurs le plus souvent assez sombres. Tout au plus jolies, aucune d'elles ne peut rivaliser avec les belles espèces exotiques. On est tenté, au premier abord, d'attribuer cette pauvreté relative aux rigueurs du climat, l'Europe n'atteignant nulle part aux tropiques, et s'étendant, au contraire, jusqu'à la zone glaciale; mais cette explication ne suflit pas quand on considère les espèces nord-américaines et sibériennes. Les Cypripedium macranthum, humile, Spectabile, etc., de ces régions laissent loin derrière eux notre modeste Cypripedium Calceolus (fig. 69). Les Orchidées d'Europe et du Nord en général sont toutes 48 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. des herbes à racines fibreuses, simples et à tiges annuelles. Elles sont vivaces par les griffes ou tubercules souterrains, arrondis ou palmés, que la plupart portent à la base de leurs tiges (fig. 70). Bien moins belles que celles des pays chauds, les Orchidées d'Europe sont lout aussi curieuses et non moins dignes d'intérêt. On les rencontre dans des stations assez diverses ; en général, daus des lieux un peu couverts, humides, au sol tourbeux ou spongieux, résultant d’un sous-sol peu perméable. Il y en à de tout à fait aquati- ques. Mais il s’en trouve aussi qui, par exception, recherchent les prairies ar- gileuses, les collines et le soleil. Le genre Orchis est celui qui offre le plus grand nom- bre d'espèces et les plus ré- pandues. Plusieurs mérite- raient une place moins rare dans nos jardins, là du moins où l'on peut leur trou- ver, sinon leur créer un sol et des conditions atmosphé- Fig, 69. — Cypripedium Caleolus (t/, gr.nat) riques convenables. L’Orchuis maculata, la plus jolie, est aussi celle qui fleurit le mieux dans les jardins (fig. 73). Viennent ensuite les Ophrys, moins communs, à fleurs très petites et de couleurs brunes ou sans éclat, mais si bizarres que même les Épiphytes intertropicales ne les surpassent point en étrangeté. C’est l'Ophrys myodes (fig. 77), dont les fleurs brunes et velues imitent à s’y méprendre une mouche cramponnée à la verdure ; Ophrys apifera (fig. 79), où l’on croit reconnaître une sorte d'abeille; l'Ophrys aranifera (fig. 84), où l’on cherche une forme d’araignée ; enfin l'Ophrys anthropophora (fig. 85), DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 49 dans laquelle l'imagination, une fois en jeu, a trouvé la figure d'un homme pendu. Fig. 73 à 76. — Orchis maculata. Les limites entre les genres Orchis et Ophrys ne sont pas Fig. 77 et 78. — Ophrys myodes. Fig. 79 à S3. — Ophrys apifera. bien nettes. Le classement des autres Orchidées d'Europe a aussi donné lieu à bien des hésitations, et l’on a créé, pour les distinguer, une foule de genres, admis par les uns, rejetés par 4 50 . HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. les autres, et dont la plupart n'ont certainement pas de raison d’être : Serapias, Epipactis (Gg. 86), Neothia, Malaxis, Limo- dorum, Cymbidium, Cypripedium , Salyrium, Habenaria , Spiranthes , Gymnadenia, Loroglossum, Cepha- lanthera (fig. 91), Corallorhiza (ig. 94), Anacamptis, Platanthera, Hy- Fig. 84. — Ophrys aranifera, Fig, 85, — Ophrys Anthropophora (Aceras). mantoglossum, Peristylus, Epipogium (fig. 97), Nephelaphyllum, Listera (fig. 102), Nigritella, Aceras, Herminium, Liparis (fig. Pad DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 51 106), Sturmia. En voilà vingt-cinq, et nous ne sommes nulle- ment sûr de n’en pas omettre. Fig. 86 à 90. — Epipactis palustris. Fig, 91 à 93. — Cephalanthera grandiflora. En réalité, les soixante espèces d'Europe se classent sans » P Fig. 94 à 96, — Corallorhiza innata. Fig. 97 à 101. — Epipogium aphyllum. trop de peine dans les dix ou douze premiers genres cités et dans un très petit nombre d’autres. L'importance horticole des Orchidées d'Europe est, nous \ 52 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. l'avons dit, à peu pres nulle. Cependant elles ont aussi quelques admirateurs, et il s’en rencontre, quoique bien rarement, des collections spéciales. Ces collections durent peu, sont sujettes à bien des mécomptes, et exigent certainement plus de soins et de patience intelligente que les plus belles serres d'Orchidées amé- ricaines où même indiennes. LES ORCHIDÉES EXOTIQUES. GÉNÉRALITÉS. — On cite bien peu d'espèces d'Orchidées qui seraient communes à l’ancien monde Fig. 102 à 105. — Listera ovata. Fig. 106 à 108, — Liparis Lœselii. et au nouveau. Le Cypripedium Calceolus a été trouvé, dit on, dans le nord de l'Amérique; n'est-ce pas une forme du Cypri- pedium pubescens qui a usurpé ce nom? Le Cypripedium qut- latum appartiendrait à la fois au Canada et à la Sibérie. Ce fait à peu près unique n'infirme guère cette règle de la sépara- tion complète des espèces entre les deux mondes. I n'en est plus de même quant aux yenres, qui sont repré- sentés, quoique assez rarement, dans l’un et l’autre hémisphère ; mais un fait jusqu'ici incontestable, c’est qu'il n’y à aucun genre de cette immense famille qui se retrouve, n'importe sous quelle o D lorme spéciale, à la fois dans les cinq parties du monde. Les DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 53 Cypripedium, dont l'aire de dispersion est immense, qui habitent à la fois l'Europe, l'Asie, l'Amérique Nord et Sud, ainsi que l'archipel malais, le Japon et les Philippines, paraissent manquer à l'Afrique et à l'Australie. Le genre Dendrobium (fig. 109) est commun à l'Asie tropicale et à toutes les grandes îles de l’océan Indien, aux Philippines, au Japon, aux grandes îles de la Méla- nésie et à la Nouvelle Hollande. Il n'existe, en revanche, ni en Europe, ni en Amérique, ni en Afrique. Les Calanthe, qui sont étrangers à l'Europe, ont une espèce très douteuse au Mexique, une autre au moins à Natal et à Bourbon, et atteignent le Japon et l'Australie. Les Vanda, les Aerides, ont à peu près la même patrie asiatique et insulaire que les Dendrobium, moins l'Australie. Les Phalænopsis occupent, avec un même centre, une aire encore plus limitée. En revanche, les Vanilla, qui n'ont que très peu d’espèces, existent à la fois en Amérique et en Asie. Les Æpidendrum, qui comptent de trois à quatre cents espèces, groupées sous plusieurs formes typiques bien caracté- risées, sont cependant exclusivement propres à l'Amérique. I] en est de même de leurs brillants alliés, les Cattleya et les Lœlia. Le groupe si considérable des Oncidium, des Odontoglossum, des Miltonia, etc., que des aflinités botaniques rattachent aux Vandées d'Asie, n’en est pas moins exclusivement américain, avec les Lycaste, les Maxillaria, les Masdevallia, les Brassavola, les Zygopetalum et bien d’autres. En revanche, les Bletia d'Amé- rique ont des congénères à la Chine et au Japon. Les Angræcum s'étendent surtout au sud de l'équateur, depuis la côte occiden- tale d'Afrique, Madagascar, l'île Bourbon et l'Inde, en remon- tant jusqu'au Japon, mais sans aborder l'Amérique. Le genre Disa ne se trouve qu’à la pointe sud de l'Afrique. Les petites iles de la mer Pacifique (fig. 110) renferment quelques Orchidées qui dérivent de la flore asiatique ou malaise, et point de celle d'Amérique. La flore des Antilles dépend, au contraire, exclu- sivement du continent voisin. Cet enchevêtrement apparent, à côté de l’étroite localisation HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. ot de certains genres, n'offre, au premier abord, aucun sens. Fig. 109, — Dendrobium tortile (figure empruntée au (ardeners’ Chronicle.) Cependant un examen plus attentif suggère cette singulière idée, que les races d’Orchidées s’étendraient en avançant de l’ouest à DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. en ot l’est, à l'inverse des races humaines, qui ont toujours progressé de l’est à l’ouest. Les Angræcum de l'Afrique n'ont aucun repré- sentant en Amérique, mais à l'est ils s'étendent, à travers le continent, à Madagascar, à Bourbon, et de là d’un seul saut au Japon. Les Æpidendrum, les Oncidium, les Cattleya de la l'ig. 110. —-Pic de Moorea (Polynésie). flore américaine vont aux Antilles, à l’est; à l’ouest, nulle part. Les Cypripedium passent des montagnes rocheuses et du Canada à la Sibérie, mais non à la Californie ou à l'Orégon. Entre l'Amérique méridionale, le plus isolé des continents, et le vieux monde, les rapprochements doivent être très rares et le sont en effet. Peut-être même ceux que l'on constate ne sont-ils pas indiscutables. Les Selenipedium sont devenus botaniquement 56 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. des Cypripedium; is ne se distinguent pas moins, au premier coup d'œil, des autres sections du genre. Les Vanilla sans feuilles et à grandes fleurs de la Malaisie ne ressemblent guère à leurs congénères aromatiques du Nouveau-Monde. Le Bletia hyacinthina de la Chine et du Japon a reçu quatre ou cinq noms avant d’être admis dans le genre américain Bletia. Il faut bien admettre que les flores continentales et régionales ont apparu à des époques successives en concordance avec les grands phéno-, mènes géologiques, et que l'Amérique, émergée la dernière (?), isolée partout du monde ancien, ne s’en rapprochant que par les déserts de glace de l'extrême nord, n’a pu emprunter à celui-ci qu’une minime partie de son mobilier végétal. Comment révoquer en doute cependant une intime parenté organique entre les Cypripedium du Canada et ceux de la Sibérie, deux régions assez analogues par le climat, mais que séparent deux mille lieues de mers et de glaces? Comment admettre, d'autre part, que les uns dérivent des autres malgré les obstacles de la natureet les différences spécifiques? Nous touchons ici à de graves problèmes, tels que la valeur réelle du genre ou la mutabilité de l'espèce. Si l'espèce est immuable, chacune est une création à part, sans parenté quelconque avec aucune autre ni avec le genre qui les renferme toutes. Elle existe par elle-même ; il n’y a que des ressemblances. À ce compte, toute méthode est artificielle ; le genre n'est qu'un terme de convention ; la famille est surtout une expression impropre. Certes, on peut être en désaccord à propos de la nécessité ou de l'utilité de certains genres, ainsi que sur les limites qu’on leur assigne. Peu importe, au point de vue philosophique, que tel Lælia soit un Caltleya où que tous les deux soient des Epidendrum ; mais il y a des genres si nettement caractérisés et tellement bien délimités, que leur existence naturelle s’impose à l'esprit; les Cypripedium, par exemple, les Masdevallia et d’autres. Si cependant ces genres existent naturellement, on ne peut leur refuser la préexistence, n'importe sous quelle forme typique, et les espèces ne sont que dérivées. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. ox “1 De même pour la famille : quoi de plus naturel que celle des Orchidées ? Mais comment expliquer, sans recourir à ce triste mot de caprice, l’apparente stérilité de la Création qui aurait varié quatre mille, six mille fois sur le même thème, sans qu'un seul de ces six mille types procédât d'un autre ou püût en pro- créer un différent de lui-même ? Descendons de ces hauteurs, et revenons à l'étude des faits. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ORCHIDÉES. — LE NORD. — La distribution géographique des Orchidées entraînant forcément de grandes modifications dans leur structure et dans leur ma- nière de vivre, offre un sujet d'étude d’un haut intérêt. Nous avons parlé d’Orchidées de l'extrême nord, bien plus belles que celles d'Europe ; elles appartiennent presque toutes au genre Cypripedium, et n'étaient les difficultés de leur culture, elles seraient dans tous les jardins. La Sibérie nous offre les Cypripedium quttatum SW., macran- thum SW., ventricosum SW., dont les fleurs, à grand labelle blanc et rose diversement nuancé, sont d'un très-bel effet. Le Canada, les États-Unis, ont les Cypripedium pubescens Wild, et parviflorum Salisb., qui se rapprochent de notre Calceolus, avec des teintes également jaunes et brunes, et les Cypripedium spec- tabile (fig. LL) Sw., humile SW... candidum Wild. et arietinum R. Br., rivaux des espèces de Sibérie, à fleurs distinguées blan- ches et roses, etc. Ces Orchidées sibériennes et nord-américaines ont des fleurs solitaires et des feuilles radicales ; ce sont des plantes de taille médiocre, habitant les bas-fonds humides, les prairies maréca- geuses ou rarement les collines modérément ombragées. Leurs tiges annuelles disparaissent de bonne heure. Dans la culture, on en obtient très difficilement des touffes portant plusieurs fleurs à la fois, sinon elles pourraient être comparées aux plus belles espèces équatoriales. Parmi les autres Orchidées du nord et de plein air, réclamant tout au plus ici la protection d’un châssis vitré et de quelques 38 HISTOIRE — BOTANIQUE Le CULTURE. feuilles sèches, nous pouvons citer les Æabenaria des Etats-Unis, tous très curieux, dont quelques espèces sont réellement jolies, telles que les Habenaria ciliaris et fimbriata : les Calopogon Fig. 111, — Cypripedium spectabile. pulchellus, Orchis spectabilis, Malaxis lilüfolia, Platanthera incisa, etc., du même pays, petites plantes vivaces par leurs parties souterraines ; le Goodyera pubescens, à feuillage très agréablement réticulé, etc. Le genre Orchis reparaït de l’autre côté de l'Océan, mais par DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 59 une espèce étrangère à l'Europe, de même qu'un Cypripedium unique relie notre flore à celle des autres parties du monde. Si les Orchidées indigènes sont difficiles à introduire dans nos jardins et se prêtent mal à toute culture artificielle, on présame bien que celles des États-Unis, pays où le climat, voisin du nôtre, s’en distingue par des excès de chaleur et de froid, ne sont pas moins rebelles à nos soins. Les espèces canadiennes et sibériennes, exposées chez elles à des températures hivernales excessives, dont nos plus rudes n’approchent pas, sembleraient, au premier abord, n'avoir rien à craindre de nos hivers; mais il faut se garder de ces appréciations fondées sur le seul élément thermométrique. Le fait est que beaucoup de plantes polaires gèlent chez nous, en février ou mars principalement, dans les alternatives fréquentes ici de gelée et de dégel. On le comprendra, si l’on tient compte de cette circonstance que, dès le mois d’oc- tobre et même de septembre, les pays de l'extrême nord se couvrent de neige, et que cette neige, continuant à tomber jusqu'à 1 mètre et plus d'épaisseur, est mauvaise conductrice de la chaleur, de telle sorte que, quand le thermomètre marque à l'air libre —35, —/40 degrés et bien au delà, il n'y a toujours sous la neige qu'un froid très modéré, mais constant. Lorsqu'enfin l'été revient, comme le pâle soleil de ces régions met beaucoup de temps à fondre la masse des neiges, l’été se trouve bien établi lorsque les plantes revoient le jour et reprennent leur courte et rapide végétation. Or ne s’étonnera plus si nous disons que ces Orchidées des hautes latitudes devront, chez nous, se cultiver sous châssis ou en serre froide très aérée plutôt qu’en plein air. Cette culture sous châssis, dans un compost approprié à leur nature et bien drainé, s’appliquera avec succès, quoique pour des raisons différentes, aux espèces du bassin méditerranéen et de l’Orient tempéré, qui offrent de grandes analogies avec les nôtres, mais dans des proportions moins exiguës. Le nombre en est très limité d’ailleurs, et l'intérêt assez médiocre. Il n'y à rien là qui doive nous étonner : les Orchidées ont besoin d’une 60 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. atmosphère saturée de vapeurs et d’un sol plus ou moins humide; or le midi de l’Europe offre rarement de telles conditions, qui sont plus rares encore au nord de l'Afrique et même dans tout l'Orient. Ce sont, du reste, les genres européens, les Orchis, les Ophrys, etc., qui se retrouvent à Madère, en Mauritanie, en Anatolie et jusqu’en Perse. SUITE : LES ZONES EXTRA-TROPICALES. — On s’attend, d’après ce qui précède, à voir les Orchidées beaucoup plus nombreuses et plus belles à l’approche des tropiques, sous un soleil plus radieux et des températures plus régulières et plus douces. Mais quand on étudie la climatologie des régions situées immédiate- ment au nord du tropique dans notre hémisphère, et même la bande correspondante de l'hémisphère austral, on est étonné de voir que le caractère dominant de ces deux zones, c’est la sécheresse excessive des étés, la prédominance des déserts arides et des températures excessives. Le centre de l’Asie, entre l'Altaï et l'Himalaya (fig. 112), offre ces caractères à un haut degré : étés excessivement chauds et très secs; hivers très rudes. Nous n'avons besoin que de nommer la Libye et le Sahara en Afrique, types de sécheresse et de désolation. Le bassin du Mississipi, le Texas, la Californie, le Nouveau-Mexique, bien mieux partagés d'ailleurs, ont aussi leurs vastes déserts de sable, leurs étés secs et brülants et leurs hivers rigoureux. Dans l'hémisphère sud, les pampas de Buenos-Ayres et de l’Araucanie (fig. 143), une bonne partie du Chili, ete., sont dans des conditions à peu près semblables, ainsi qu'une grande sur- face de Afrique australe. La Nouvelle-Hollande, au sud du tropique, comme au nord, est un désert inhabitable faute d’eau. I n’y a donc que très peu de place pour les Orchidées dans ces deux larges zones, qui finissent, au nord et au sud, dans le voisinage des tropiques. Il faut signaler, cependant, de très intéressantes exceptions : une partie de la Chine et du Japon, la colonie du Cap, Natal, la Nouvelle-Galles du Sud. Là, sous des chaleurs modérées et — L'Himalaya, 112, » eo lig, 62 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. des hivers doux, avec des pluies plus ou moins régulières, les Orchidées reparaissent, non plus humbles et sans éclat, comme en Europe, mais sous des formes déjà robustes, avec des tiges vivaces et de grandes et belles fleurs, dont quelques-unes ne craignent aucune comparaison. La plupart de ces espèces sont terrestres, mais non plus à la manière des nôtres, et la transition vers les formes et les habitudes des Orchidées intertropicales est déjà très marquée. Fig, 113. — Ile du Tigre (La Plata). Nous ne connaissons passablement de la Ghine et du Japon que les parties méridionales et côtières ; le reste a été peu ou point exploré par les botanistes. Canton, Hong-Kong, Macao, sont à peu près à la latitude de Calcutta, sur le tropique même. L'île méridionale du Japon, quoique à quelques degrés plus au nord, doit à sa situation maritime un climat semi-tropical. Les Orchi- dées connues de ces deux grands pays se rattachent intimement à la flore indienne ou malaise. Le grand genre Dendrobium (fig. 11h) s'étend jusqu'en Chine par le beau Dendrobium nobile, et jusqu'au Japon par les Dendrobium japonicum et moniliforme. Les Vanda sont représentés en Chine par le Vanda concolor BI. et le Vanda multiflora Ldl. (Acampe multiflora Lai.) ; les Phajus, par le DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 63 Phajus grandifolius. Les deux pays possèdent plusieurs espèces de Cymbidium. D'autre part, les Aérides de l'Asie tropicale poussent une pointe jusqu'au Japon (A. japonicum), ainsi que les Angræcum d'Afrique (A. falcatum) et les Calanthe (C. Sie- boldi, etc.). Le petit Cælogyne fimbriata de Chine tient à l’Asie tropicale par toutes ses attaches, aussi bien que l’£ria rosea. Les Sarcanthus de même se rattachent à l’Asie et à l’Australie équatoriales. Enfin, les Cypripedium japonais jusqu'ici intro- duits sont du type indo-malais (fig. 118). Ce n’est donc point là une flore nouvelle et spéciale, mais une extension de la flore de l'Inde et des îles asiatiques. Il n’en est pas moins vrai que ces Dendrobium, ces Aerides, ces Vanda, etc., égarés au delà du tropique, ceux du Japon surtout, n’ont pas besoin, à beaucoup près. de la chaleur nécessaire aux autres, de sorte que les admirateurs de ces splendides Orchidées indiennes qui n'ont pas à leur disposition une serre de haute chaleur, ne sont pas absolument privés pour cela d'en posséder un certain nombre. Cette flore boréale tempérée s'étend aussi sur une étroite bande le long des pentes méridionales de l'Himalaya. Vers le 27° et le 28° degre de latitude, cette grande chaine s’abaisse et s’élargit en ramifications qui enserrent les hautes vallées du Népaul, du Bootan, du Sylhet et de l’Assam supérieur. Là règne un climat semi-tropical dans le fond des vallées, mais assez rude partout ailleurs. Cependant les Orchidées de l'Inde y sont représentées par de très belles espèces, qui ne sont pas infé- rieures à leurs congénères de la région chaude, et viennent prendre place dans nos serres tempérées où tempérées-froides (Vanda cærulea, V. teres, Cœlogyne cristata, et d’autres, les Thunia, les Pleione, plusieurs beaux Dendrobium, des Cypri- pedium, des Cymbidium, des Calanthe). Si maintenant nous passons dans l'hémisphère austral, ou les terres tempérées sont, d’ailleurs, de bien moindre étendue, nous n'aurons pas non plus à enregistrer de grandes richesses. Les immenses pampas n’ont qu'une végétation spéciale, maigre üE HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. et rabougrie. Le pêcher, originaire de Perse, est presque le seul Lig, 114 à 117. — Dendrobium Hillii (speciosum var.) arbre qui y prospère ; il fournit le bois de chauffage. Le chardon d'Europe y à trouvé une moins ingrate patrie. Îl faut remonter DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 65 jusqu'à Montevideo pour découvrir une belle Orchidée, l'Onci- dium bifolium, membre dépaysé de la flore brésilienne. Le Fig. 118 à 120. — Cypripedium japonicum ({/, gr. nat.). [Réduction faite d’après le Gurdeners Chronicle.] Chili n'a donné à notre horticulture aucune Orchidée vivante. Nous devons à la Patagonie quelques arbustes, mais rien de plus. Pourquoi la Nouvelle-Zélande, la terre de promission pour 2 66 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. les Fougères arborescentes (fig. 121), que favorise son climat maritime, tempéré et humide, est-elle pauvre en Orchidées? Elles ne sont pas plus communes dans la Tasmanie (île Van Diemen), grande terre fertile et bien arrosée, et sur le continent voisin (Nouvelle-Hollande), il s'en faut qu'elles abondent. Il est Fig. 121. — Forêt d'Australie. curieux, d’ailleurs, de remarquer que vers le 28° degré sud, là où apparaît enfin une espèce distinguée, la seule, pour ainsi dire, qui le soit ; elle relève de la flore asiatique (Dendrobium speciosum). C'est encore le même genre Dendrobium qui domine au nord de l'Australie ; mais ici nous sommes en pleine zone intertropi- cale et même équatoriale. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 67 Le champ se rétrécit de plus en plus; il ne nous reste à visiter que l'extrémité méridionale de la stérile Afrique; et cependant ici la scène change, et les environs du cap de Bonne- Espérance vont, tout au rebours de cette stérilité traditionnelle, étaler aux yeux étonnés une des flores les plus originales, les plus variées et les plus riches qui soient au monde. Nous ne résistons pas au désir de citer sans ordre cette pro- digieuse accumulation de plantes succulentes : Aloës, Ficoïdes, Crassules, Stapeliées, Euphorbes; et ces Pelargonium, dont l’horticulture a tiré des merveilles ; et ces ravissantes Iridées : glaïieuls, ixias, sparaxis, etc.; enfin les Bruyères aux mille nuances, toutes plus gracieuses les unes que les autres, et tant d’autres trésors que l’horticulture européenne est encore réduite à envier. Les Orchidées aussi ont leur place dans ce petit monde à part, et ce ne sont ni les moins aimables ni les moins enviées des amateurs. C'est au nord de la ville du Cap, sur la montagne même qui la domine, dans d’étroits vallons ou plutôt des ravins parcourus par des cours d’eau, que la famille des Orchidées a établi son domaine. Les espèces du Cap sont bien distinctes de celles de la côte équatoriale d'Afrique. de Madagascar ou de Bourbon. Ce sont des types originaux, dont l'aire est assez exactement limitée à la colonie du Cap. Toutes sont terrestres. Celles des montagnes, vivant dans un climat presque froid, ont des tiges herbacées qui fleurissent la seconde année et meurent ensuite ; mais, à la différence des types du nord, elles sont sans tuber- cules, et leurs tiges nouvelles paraissent bien avant que les anciennes soient flétries. Tels sont, du moins, les isa et les Satyrium. D'autres genres, terrestres toujours, ont une organisation différente, une forme de transition, sans doute parce qu'ils croissent dans les vallées basses, sous une température plus chaude. Ils sont munis de pseudo-bulbes, qui ne sont pas des racines, comme les tubercules des Orchis, mais des tiges renflées 68 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. et succulentes. Ces pseudo-bulbes ne se tiennent pas sous le sol, mais toujours à la surface, à la base des tiges. Les inflores- cences ne font plus corps avec la tige (Lissochilus, Eulophia). De là aux Épiphytes, il n’y a, pour ainsi dire, que la différence des milieux. Un pas de plus vers le tropique, à la colonie de Natal, on trouve déjà les formes intertropicales, un peu mitigées et avec des tempéraments plus robustes. Le genre Disa (voir PI. 18) est de beaucoup le plus beau comme le plus considérable de l’Afrique australe tempérée. Le magnifique Disa grandiflora a été importé en Europe dès le pre- mier quart de ce siecle, mais longtemps on a ignoré l'art de le cultiver et de le faire fleurir. On sait aujourd’hui que, crois- sant à profusion sur la montagne de la Table, au bord des ruis- seaux et des mares qui inondent leurs rives en hiver, il faut le traiter comme une plante des marais, lui donner de l’eau à profusion lorsqu'il végète, et d’ailleurs ne le laisser jamais sec; de l'air en tout temps, une atmosphère humide, et 2 ou à degrés de chaleur en hiver lui assurent une bonne végé- tation. Les espèces de Disa sont très nombreuses, mais d’un mérite inégal. Un petit nombre seulement vit dans les collections d’Eu- rope; le D. Barelli, voisin du grandiflora, en diffère surtout par la coloration du segment supérieur. On a encore les D. Herschelli, à fleurs bleues, #macrantha, dont les grandes fleurs maculées de carmin sont blanches ou rosées, même rose foncé. On cite encore comme récemment introduites en Angle- terre, où elles n’ont pas fleuri que nous sachions, une quinzaine d’autres espèces de toutes couleurs. à fleurs moins grandes, mais néanmoins fort jolies. Il y en a bien d’autres. Une Orchidée terrestre pseudo-bulbeuse, d'un genre répandu dans l'Afrique tropicale, l’£Eulophia Dregeana, croit aussi au Cap. C'est une belle et robuste espèce, dont les longs épis de fleurs à pétale chocolat, avec le labelle blanc, simulent une ran- gée de pigeons pendus par le bec. Le genre Lissochilus mérite aussi une mention spéciale. Le DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 69 vieux L. speciosus, introduit d’ancienne date et bientôt négligé dans nos serres chaudes où il ne fleurissait pas, s’est montré, sous une culture mieux entendue, avec des épis de magnifiques fleurs jaunes ressemblant à des papillons, et de longue durée. Le Bonatea speciosa Willd., des mêmes contrées, est une espèce tuberculeuse se rapprochant des Orchis d'Europe, mais à grandes et curieuses fleurs blanches et jaunes, odorantes. Les Satyrium forment un autre groupe, moins riche que les Disa, mais à fleurs assez grandes et fort jolies dans quelques espèces, comme les S. aureum, carneum, cucullatum, gramineum, etc. De tout cela, hors deux ou trois Disa, l'Europe ne possède que quelques exemplaires disséminés dans les serres d’Angle- terre, et depuis trop peu de temps pour qu’on ait pu les appré- cier. Ce n’est pas, à beaucoup près, ce que nous réserve cette pointe de l'Afrique, au climat doux et fécond. Nous empruntons à l'excellent livre de M. B. S. Williams une citation du voya- geur M. Plant, à propos de cette contrée privilégiée : « Les Orchidées terrestres sont nombreuses et magnifiques. Dans mon opinion, 1l y en a beaucoup qui sont à peine infé- rieures aux plus brillantes Épiphytes. Imaginez une plante ayant le caractère général d’un Ophrys, produisant un épi de fleurs aussi grandes et aussi serrées que celles d’un Saccolabium guttatum, long souvent de 2 pieds, à fleurs d’un saumon vif mêlé de jaune non moins brillant. Une autre avec un feuillage plissé, portant une tête serrée d’une vingtaine de fleurs jaune vif, avec un labelle cucullé marqué d’une large tache carminée, à la manière d’un Dendrobium. Puis c’est une autre avec des feuilles charnues et un épi droit, long de 2 pieds, portant de quinze à trente grandes fleurs jaunes, à labelle ligné et tacheté d’un pourpre pâle, ayant l'aspect de quelque robuste £prden- drum. » Les Orchidées que nous venons de passer en revue forment le domaine des cultures de châssis froid, de serre froide (3 degrés au minimum), ou tout au plus de serre tempérée froide (+5 ou 6 degrés au plus bas). Réunies dans cette dernière aux Orchidées }. e du Sud t vierge (Amériqu Forê ans une ne d “SQL nu 9SIOTA J910,7 SUN,P sq drdy — ‘£ZI ‘AU 72 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. des hautes altitudes, du Pérou, de la Nouvelle-Grenade, du Guatemala, du Mexique, etc., elles composent aujourd'hui des collections spéciales moins exigeantes, et tout aussi belles que celles de serre chaude, LES ORCHIDÉES DES ZONES INTERTROPICALES. — Nous avons rendu justice à quelques rares et belles Orchidées du Nord, dont les meilleures vont braver de près les rigueurs du climat polaire. Nous avons dit aussi ce que vaut le contingent de l’Europe, auquel se joint l’apport du bassin méditerranéen et de tout l'Orient. Jusque-là les Orchidées n’occupent, dans le monde végétal, qu'une place fort étroite et fort humble. De plus, elles ne sont, et par leur structure et par leur manière de vivre, que des plantes curieuses, n’ayant en somme rien de plus original que tant d’autres. Le Japon, la Chine, parmi les pays tempérés, le cap de Bonne-Espérance surtout, ajoutent quelques richesses à cette pauvreté; mais outre que les Orchi- dées connues de la Chine et du Japon ne vivent qu'à la limite méridionale de ces deux empires, et ne sont que des membres éloignés de la grande famille indienne, il demeure vrai que jus- qu'aux 27° et 28° degrés au nord et au sud de l'équateur, dans d'immenses espaces comprenant au moins les deux tiers des terres émergées, les Orchidées ne justifient pas l’énorme impor- tance qu’elles ont acquise dans le monde de la botanique et de l'horticulture. C’est qu’en effet des terres fertiles, revêtues d’une végétation puissante qui les protège et leur dispense l’ombre (fig. 122) ; un air toujours chargé de vapeurs aqueuses ; des pluies périodiques ou très fréquentes, et un climat plutôt tiède que très chaud, même froid sous certaines conditions, mais régulier, sans excès ni variations désordonnées : voilà ce que commande la nature propre des Orchidées, et ce qu'elles trouvent très rarement dans les zones froides ou tempérées. Mais avant même qu'on ait franchi les tropiques, la magnifi- cence de cette noble famille éclate aux yeux les moins prévenus. "SUBI SQudu.p ‘HISDI Up 2HXWpA JQIOT ou sup so}4 did — ‘Vel ‘SIA 74 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Dans cette zone qui enserre le globe sur une largeur de 1400 ou 1500 lieues, dont l'équateur marque à peu près le centre, les Orchidées trônent avec une richesse, une variété, un éclat incomparables; elles se montrent sous des aspects nouveaux et enchanteurs. Au nord, ce n'étaient que d’humbles herbes, à demi cachées sous le gazon et disparaissant après une courte période de vie active; dans les régions équatoriales elles prennent des proportions orgueilleuses. Des Sobralia, des Dendrobium élèvent des tiges droites de 2 et 3 mètres, que surmontent d'énormes fleurs ; des hampes florales d'Oncidium, de Lœlia, de Schomburgkia, se dressent à 12 ou 15 pieds au- dessus du feuillage; des pseudo-bulbes de Cyrtopodium n'ont pas moins de 2 à A pieds de long. Une foule de Vandées indiennes jettent des tiges cylindriques et radicantes, qui s’allongent au loin en se cramponnant aux arbres; les Vanilles deviennent de vraies Lianes, courant à travers les sous-bois de la forêt et jusqu’au sommet des arbres. Quelques-unes de ces plantes perdent leurs feuilles dans la saison sèche, mais aucune ne disparaît. Ce qui distingue nettement les Orchidées intertropicales, c’est le mode d'existence qu'elles adoptent pour la plupart, c’est la vie épiphyte (fig. 423). On nomme épiphytes (du grec &x, sur; et qurov, plante), les végétaux qui vivent habituellement sur d’autres, mais non aux dépens de ceux-ci. T1 ne faut pas confondre les parasites, comme le gui, qui pompent la sève des arbres et meurent de leur mort, avec les Épiphytes, qui demandent aux arbres un simple sup- port, une demeure aérienne, certaines conditions d'air, de lumière et d'ombre, mais qui peuvent exister tout aussi bien sur le bois mort ou même sur les rochers moussus. Pour concevoir une telle manière de vivre chez des plantes qui prennent souvent un ample développement, il faut se faire une idée de ces climats équatoriaux, surtout de leur constitution atmosphérique, si différente de la nôtre (fig. 124). Les Orchidées intertropicales ne sont point toutes épiphytes ; DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. € 75 ce n’est là une condition habituelle que pour la majeure partie, et encore parmi ces dernières, le plus grand nombre s’attachent indifféremment aux roches et aux débris végétaux tombés sur le sol. Une fraction seulement est exclusivement aérienne, et s'attache aux hautes branches pour y chercher plus d'air et de lumière. Il y a aussi, dans la même zone, des Orchidées terrestres, mais à tiges persistantes et dont quelques-unes affrontent, dans les plaines nues, le soleil brûlant de l'équateur. Ainsi des Cata- setum, des Cyrtopodium, des Sobralia, etc. D’autres cherchent l'ombre autant que les Épiphytes. On peut remarquer que les espèces terrestres des régions chaudes ont des pseudo-bulbes relativement très volumineux, renfermant beaucoup de substance alimentaire, aux dépens de laquelle elles subsistent durant les longues périodes de séche- resse ; tandis que d’autres, comme les Sobralia, sont munies d’un énorme paquet de racines traçantes. Celles-ci, d’ailleurs, vivent dans une zone moins sujette aux sécheresses prolongées, Les Orchidées terrestres des régions chaudes n’ont point de racines tuberculeuses ; leurs tiges persistent pendant des années, même après avoir fleuri et fructifié, et elles possèdent encore bien souvent, après deux ou trois ans, assez de vie pour donner naissance à des rejetons qui servent à les multiplier. La forme pseudo-bulbeuse appartient aux terrestres aussi bien qu'aux épiphytes. Dans les premières, les tiges pseudo-bulbeuses s'appuient sur le sol, se cachent même sous les herbes ou les mousses, mais ne pénètrent jamais dans le sol. Ce sont des tiges renflées, non des parties radiculaires et hypogées. Comme les Épiphytes, elles sont pourvues de rhizomes, tiges rampant sur la terre, qui relient les pseudo-bulbes et la végé- tation aérienne. Leurs fleurs ne sont guère moins belles que celles du reste de la famille. LES ORCHIDÉES ÉPIPHYTES. — Il n’en est pas moins vrai que les Orchidées épiphytes sont, et par leur nombre immense, et 76 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE, par la singularité de leurs mœurs, aussi bien que par l'éclat de leur floraison, les reines de la famille. L’incomparable tribu des Vandées leur appartient presque tout entière ; celle à peine moins admirée des Épidendrées, en très grande partie. Les Ma- Fig. 125, — Phalænopsis Portei, (Réduction faite d’après un dessin du Gardeners' Chronicle.) laxidées ÿ tiennent par les splendides Dendrobium et par quel- ques autres genres ; les Aréthusées ont les Vanilla, et il n’y à pas jusqu'aux Cypripédiées qui prennent, dans les îles asiati- ques, des allures épiphytes, témoin le Cypripedium Low. Pour que des plantes dont le développement est quelquefois assez rapide, qui forment de larges touffes et donnent naissance à des inflorescences considérables, puissent trouver assez de DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 1 1 nourriture dans la situation aérienne qu'elles affectionnent, il faut que les phénomènes atmosphériques leur apportent les élé- ments dont elles ont besoin. Ceci est hors de doute. Mais com- ment leur parvient cette nourriture, sous quelle forme, par quels véhicules ? C’est là une question intéressante et qui a donné lieu à bien des controverses. Est-ce l'atmosphère des forêts vierges, des jungles, des paramos, de tous ces déserts où le sol est couvert de matières végétales en décomposition, qui leur apporte la vie? Est-ce l’eau des pluies, des brouillards et des rosées ? Est-ce la poussière chassée par les vents ? Enfin, n'est-ce pas tout simplement le support où elles incrustent leurs racines et les mousses qui le couvrent, dont la décomposition leur fournit des aliments ? M. Duchartre s’est livré, dans les serres du Muséum, à d'in- téressantes expériences ayant pour objet de vérifier si des Orchi- dées, simplement suspendues par un fil dans un air chargé de vapeurs, prendraient de l'accroissement. Il a constaté que toutes, au contraire, avaient perdu quelque chose de leur poids après un séjour plus ou moins prolongé sous une cloche de verre reposant sur une soucoupe pleine d'eau. Ce résultat est important. mais il ne résout pas le problème. Étroitement enfer- mées sous verre, saturées d’eau en même temps que privées de tout renouvellement d'air, ces plantes n'étaient pas dans des conditions normales, et si l'absorption des gaz par les racines des Orchidées est possible à l’état de nature, elle pouvait ne plus l'être dans l'expérience citée. On peut objecter, en thèse générale, que si beaucoup d'Or- chidées émettent de grosses racines prenantes, qui s’attachent aux arbres et rampent sous les mousses, d’autres ne tiennent à leur support que par quelques radicelles, tout juste suffisantes pour les fixer, tandis qu’elles émettent des paquets de racines flottantes, tout à fait aériennes, dont la profusion n'aurait pas de but si elles ne se nourrissaient qu'à la façon des espèces ter- restres. Notons encore que ce sont précisément les espèces le plus franchement épiphytes, celles qui élisent domicile sur les 78 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURIE. plus hautes branches, dans une atmosphère plus libre et plus pure, Fig. 126. — Angræeum croissant sur un Strychnos (Madagascar). qui multiplient à ce point leurs moyens d'absorption (fig. 195). DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. = Le] Laissons donc ce débat sur lequel le dernier mot n’est pas dit. Personne ne songe à cultiver les Orchidées à nu, suspen- dues dans l’air, pas plus qu’à enterrer leurs pseudo-bulbes à la façon des jacinthes,. comme faisaient les jardiniers d'autrefois. Tenons seulement pour établi que les Orchidées en général, et les Épiphytes tout particulièrement, veulent une atmosphère chargée de vapeurs aqueuses. Les Orchidées qui germent et se développent sur le tronc des arbres, dans les plis de l'écorce ou même sur des écorces pres- que lisses, ne peuvent être comparées, comme on l’a fait à tort, aux plantes qui se sèment sur la tête des saules creux. Celles-ci croissent dans un terreau naturel, à peu près comme des plantes cultivées en pots. Les Épiphytes recherchent les corps durs ; elles sont prenantes par leurs racines, qui s’incrustent dans les fissures et même sur les surfaces lisses. Il est à remarquer d’ailleurs que les Orchidées terrestres des régions chaudes ou tempérées ont des racines également pre- nantes, mais à surface plus ou moins velue. Ce genre de racines les différencie nettement des plantes terrestres ordi- naires; il autorise à penser qu'elles ne sont terrestres qu'à demi, sous certaines conditions qui les rapprochent des Épi- phytes (fig. 126). Sur la Rivière Saint-Juan (Panorama). CHAPITRE IV: CLIMATOLOGIE. ÉTUDES DE CLIMATOLOGIE APPLIQUÉE. — Les Orchidées en gé- néral et les Épiphytes tout particulièrement étant dans une étroite dépendance du climat et des conditions atmosphériques sous lesquels elles naissent et vivent, il est impossible, non seu- lement de les cultiver en serre, mais de comprendre bien ce qu'elles sont, comment et de quoi elles se substantent, si l’on n’a pas une notion suflisante des contrées qui les recèlent. Or les idées répandues à cet égard sont loin d'être exactes et complètes; une foule d'erreurs trop accréditées entravent le progrès. Nous avons déjà parlé du climat arctique et de ses terribles hivers auxquels les Orchidées sibériennes échappent sous quel- ques pieds de neige, tandis qu’elles périssent chez nous par l'effet des gelées printanières. C’est là un fait capital que le cul- valeur ne peut pas perdre de vue. Nous ne dirons rien de la climatologie de l’Europe, ni de celle du bassin méditerranéen presque aussi connu. [e 11 S AURE a 4 “ONbIXON NU SUOUBITUE — ‘GET ‘SIA 82 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Le caractère distinctif des régions intermédiaires, jusqu’au voisinage du tropique, est surtout dans la chaleur équatoriale et l'extrême sécheresse des étés, auxquels succèdent de courts hivers rarement rigoureux et seulement pour très peu de Jours. Durant ces hivers il gèle fréquemment la nuit, surtout vers le lever du soleil ; assez rudement même dans certaines contrées, au centre de l'Australie, par exemple, et au sud des Etats-Unis ; mais ces nuits froides sont suivies de journées où le thermo- mètre monte jusqu'à 25 degrés. Rien n’est plus propre à égarer, dans l'étude qui nous occupe, que l'indication des chaleurs moyennes d’un lieu isolées des extrémes. Ce serait, d'autre part, errer grandement que de prendre les données d'extrême froid d’un pays comme indiquant ce que les plantes qui en proviennent pourraient supporter chez nous. Pas une plante vivace d’Austra- lie ne se cultive en plein air au centre de l'Europe. Quelques sites privilégiés des bords de la Méditerranée leur conviennent seuls, quoique des voyageurs aient constaté des froids de —12 à —14 degrés dans les plaines centrales du continent. II gèle tout aussi rudement et plus longtemps au Texas, au Nouveau- Mexique, dans la région des Agaves et des Cactus (fig. 429), et cependant les uns ni les autres ne résistent ici à plus de 5 degrés sous zéro. Les causes de cette apparente anomalie sont bien connues, On peut dire en général qu’aoûtées par des étés d’une chaleur élevée et d’une longue durée, n'ayant à souffrir de froids rigoureux que passagèrement, et ranimées le jour par un chaud soleil, les plantes de ces contrées se trouvent dans des conditions climatériques très différentes des nôtres. Dans la grande zone qu'enserrent les deux tropiques, les hivers ne sont plus que des atténuations des étés, jusqu'aux approches de l’équateur, où règne non pas un printemps, mais un été perpétuel. Cependant il ne faut pas en conclure que la chaleur va toujours croissant des tropiques vers la ligne équa- _toriale, et que sous cette grande ligne imaginaire règnent con- stamment des chaleurs torrides. En réalité les étés de la zone dite tempérée, entre le 25° et le 35° degré, dépassent souvent CLIMATOLOGIE. (w4] (39 L0 degrés, et de telles chaleurs sont inconnues à bien des pays situés sous l'équateur. Dans ces derniers, c’est la persistance et l'égalité de la chaleur à toutes les époques de l’année qui est caractéristique ; mais la moyenne n'en dépasse pas 25 à 28 de- grés, et, sauf quelques rares exceptions, les extrêmes sont entre +15 et +36 ou 38 degrés. Mais entre les régions intertropicales et le reste du globe on remarque une autre et plus importante différence : en Eu- rope et dans la plupart des pays tempérés ou froids, les pluies se répartissent sur presque toute l’année, non pas également. mais au hasard des vents régnants et d’autres causes moins appréciables. Dans les pays chauds, au contraire, ces phéno- mènes deviennent plus ou moins périodiques, et l’année se par- tage en deux saisons : l’une de pluie, l’autre de sécheresse. En quelques lieux il y a deux saisons sèches et deux de pluies qui alternent. Quand ces dernières règnent, il pleut chaque jour et à peu près à heures fixes, avec une abondance dont nous n'avons pas d'exemples ; puis le soleil reparait et vaporise de toute sa puissance l’eau qui couvre et imprègne toute la nature. L'air est saturé de ces vapeurs que le moindre refroidissement condense en brumes épaisses. Les mêmes alternatives se repro- duisent pendant la majeure partie de la saison; puis les pluies s'atténuent, une période de plus en plus mêlée de journées sèches sert de transition, jusqu’au jour où les chutes d’eau s’ar- rêtent tout à fait et où la sécheresse règne à peu près sans partage pendant plusieurs mois. On se fait aisement une idée de l'énergie d’une végétation que stimulent des chaleurs intenses, des arrosements quotidiens et une atmosphère chargée de vapeurs (fig. 130). Les arbres s’éle- vent à des hauteurs vertigineuses; des Lianes, au tronc gros comme la jambe, escaladent ces colosses et les étouffent dans leurs replis. D'autres arbres, pareils à nos chênes, ne forment que le second étage de ces forêts. A leur pied s’étalent des herbes géantes, aux feuillages pittoresques, souvent d’une ampleur remar- quable, ou de coloris aussi riches que ceux des fleurs. Sur ces 84 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. troncs grands ou petits, depuis les hautes branches qui cherchent Fig. 130, — Forêt brésilienne, péniblement l'air et le soleil, jusqu'aux racines qui les arc- CLIMATOLOGIE. 85 boutent par la base, vivent des plantes épiphytes de toutes sortes : Cactées, Amaryllidées, Fougères, Broméliacées, Aroï- dées, Orchidées, etc., s’entremélant dans le plus élégant désordre. Tandis que dans nos forêts du Nord un petit nombre d’essences domine, sous l'équateur c’est la variété qui est la loi ; nulle espèce ne forme des forêts à l'exclusion des autres ; tout y est luxe, profusion, confusion si l’on veut, et l’immensité de l’ensemble a pour complément l’inépuisable richesse des détails. La mort même en ces forêts géantes se revêt d’une verdure d'emprunt : l'arbre qui tombe de vétusté, ou qui meurt debout faute d'espace pour tomber, se couvre, lui aussi, de toutes sortes d'Épiphytes. On peut dire que là il n’y a pas de place pour la mort. Mais peu à peu les pluies cessent, et la chaleur n’est plus tempérée que par les rosées et les brouillards. Une sorte de torpeur succède à la vie exubérante de l’autre saison. Beaucoup d'arbres perdent leurs feuilles, laissant exposées aux rayons brülants du soleil les plantes qui s’abritaient sous leur ombre. Les Épiphytes languissent, se rident, se défeuillent parfois. A leur verdure qui se crispe ou tombe, à leurs tiges ridées, on les croirait perdues ; mais que revienne la pluie, et tout va revivre, reposé, müri, pour fournir une nouvelle carrière et des moissons de fleurs. Quelle que soit d’ailleurs l’ardeur des journées, les longues nuits au ciel brillant d'étoiles apportent à la nature le soulage- ment de leurs rosées et le rayonnement vers les espaces célestes, qui refroidit l'atmosphère. Le rayonnement, par une de ces nuits radieuses où rien ne lui fait obstacle, peut déterminer des refroidissements considérables aux lieux même où l'été règne en maître absolu. Le voyageur, obligé de coucher à la belle étoile, s'enveloppe d’une couverture de laine et se réveille grelottant. S'il consulte son thermomètre, il le trouvera souvent descendu à+10 ou 12 degrés, et parfois bien plus bas. Ce froid des nuits est un bienfait : il retrempe la fibre humaine et condense sur les plantes altérées des rosées vivifiantes. 86 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. EFFETS DE L'ALTITUDE. ORCHIDÉES ALPINES. — Lorsqu'on étudie la climatologie des régions intertropicales, terres promises des Orchidophiles, on rencontre, au point où nous voilà parvenu, un élément considérable dont nos devanciers ne tenaient pas compte, ce qui les a fait verser dans des erreurs désastreuses. Cet élément, c'est l'altitude des pays de provenance, leur élé- vation au-dessus du niveau des mers ; comme la latitude marque leur distance de l'équateur. Mais, tandis que la décroissance de la chaleur par l'éloignement de l'équateur n’est sensible qu'après des centaines de lieues, 1l suffit de quelques cents mètres d’ascen- sion verticale pour éprouver des effets semblables. La décroissance progressive de la chaleur atmosphérique à mesure que l’on s'élève est un fait très connu, mais on n’est pas bien d'accord sur le chiffre qui exprime cette relation. Le fait est qu'il n’est pas le même pour tous les lieux et pour toutes les circonstances. Laissant de côté des anomalies plus ou moins bien constatées, nous dirons qu'on estime généralement la décroissance à un degré de chaleur moyenne pour 180 à 200 mètres d'altitude. Au niveau de la mer ou un peu au-dessus vers l'équateur, la chaleur moyenne est de 28 degrés, et plus souvent au-dessous de ce chiffre qu'au-dessus. À 200 mètres plus haut, elle ne sera plus que de 27 degrés, et à 2000 mètres que de 18 degrés. Que l’on s’élève encore de 2000 mètres, et la température ne devra plus être que de 8 degrés. C’est en effet ce qu'a montré l’obser- vation directe. Il s’agit jusqu'ici de températures moyennes ; mais entre le jour et la nuit, entre les temps sereins et les bourrasques fré- quentes à ces hauteurs, il y aura de notables écarts de chaleur, Une moyenne de 8 degrés suppose des oscillations entre 4-12 et +15 degrés le jour, et -+-2 ou +3 degrés la nuit. Et si, par exception, le ciel est sans nuages ni brumes, le rayon- nement fera descendre le thermomètre au-dessous de zéro. Ainsi à l’altitude de 4000 mètres, même sous l'équateur, il gele assez fréquemment, le givre couvre les plantes au lever du jour ; CLIMATOLOGIE. 87 il neige parfois. Dans quelques endroits où de hautes mon- tagnes surgissent brusquement non loin des rivages, on peut en un seul jour passer du climat torride de la plaine aux froids arc- tiques des hautes sommités. Or de même que nous avons trouvé des Orchidées jusqu’à proximité du cercle polaire, de même nous en retrouverons jusqu'aux altitudes extrêmes, non loin des sommets où expirent les derniers vestiges de la végétation. L'Oncidium nubigenum croît au Pérou jusqu'à une hauteur de 4260 metres, et les neiges perpétuelles commencent à 300 ou 400 mètres plus haut. Le fait est que les quatre cinquièmes au moins des Orchidées redoutent les chaleurs constamment élevées. C’est à partir d’une altitude de 1000 mètres qu'elles commencent à devenir abondantes. Elles le sont de plus en plus à mesure que le niveau s'élève, et l’on estime que c’est entre 2000 et 2800 mètres d’al- titude qu'est la zone favorite de ces belles plantes (fig. 131). La température de cette zone oscille entre les extrêmes de +925 à +30 degrés le jour, et +7 ou +8 degrés et même —+-5 degrés et au-dessous la nuit. Les gelées blanches ne sont pas rares à 2500 mètres. Jusqu'à 3000 mètres, les Orchidées ne manquent point et brillent encore d’un vif éclat, mais elles se raréfient rapidement dans les zones d'extrême froid, et si l’on en découvre encore et de très intéressantes jusqu’à 4000 mètres au moins, ce ne sont plus que de curieuses exceptions. Les études les plus récentes nous permettent de partager les Orchidées intertropicales en trois catégories, dont chacune se distingue par certaines particularités dérivant du climat où elles naissent, et qui ne peuvent, sans de graves inconvénients, être confondues dans une même culture. Ce sont : 4° celles des terres basses, des vallées profondes, exigeant un minimum de 15 à 18 degrés en hiver (serre indienne, haute serre chaude), et qui sont, en nombres ronds, dans la proportion de 200 sur 1200 espèces cultivées en Europe; 2° celles des régions de moyenne altitude, auxquelles se joignent les plus rapprochées 88 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. des tropiques, se contentant d'une chaleur hivernale de 8 ou 10 degrés au minimum (serre tempérée). Celles-ci sont les plus nombreuses de beaucoup, 700 environ sur le même total; 3° enfin celles qui atteignent et dépassent 2000 mètres d’alti- tude et qui supportent un abaïssement nocturne de +5 ou +6 degrés (serre tempérée-froide) , pourvu qu'elles aient +8 ou +-10 degrés le jour. Elles sont au nombre de 300, y compris les espèces des altitudes extrêmes, lesquelles. ne Fig. 131. — Odontoglossum Warnerianum. redoutent pas chez nous des froids de +2 ou +3 degrés, mais que nos chaleurs d’été font beaucoup souffrir (fig. 132). L'élément thermométrique n'est d’ailleurs, on le comprend, qu'une des données nécessaires. L'état atmosphérique de leurs stations favorites doit être scruté avec d'autant plus de soin que, de ce côté, de grossières erreurs sont encore accréditées çà et là. L'alternance régulière des saisons pluvieuse et sèche ne s'étend pas au delà d’une certaine latitude. Plus loin le carac- tère dominant des saisons peut bien être la pluie ou la séche- CLIMATOLOGIE. 89 resse, mais ces phénomènes se suivent et s’emmélent sans ordre. De même quand on quitte la bande littorale, celle que les Hispano-Américains appellent la Terre chaude, pour s’éle- ver sur les plateaux de l’intérieur, on n’observe plus cette pério- dicité des pluies, qui déjà à une altitude moyenne, dans la zone À VA IE || \ \\ D {| ss \ £ | AE PIE MX ae 0/07) AE Pa A RE ar ASS ES Fig. 132, — Odontoglossum cirrhosum (1/, gr, nat.), des Orchidées, deviennent le phénomène dominant. Quand on s'élève davantage, à 2500 ou 3000 mètres par exemple, l’hu- midité du climat devient excessive: des pluies torrentielles se succèdent à de courts intervalles; des brouillards intenses voilent le soleil; des tempêtes bouleversent l'air. Au delà de 3000 mètres, le climat devient très rude, les chaleurs presque 90 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. nulles, et ce n’est que sur de vastes plateaux, abrités par les plus hautes chaînes, que l’homme se fixe encore et a formé quel- ques villes entourées de pauvres cultures. Cette humidité constante des régions alpines ou subalpines de l'équateur a été ignorée longtemps, non de ceux qui les ont parcourues, mais de certains observateurs de cabinet. Partant de cette idée sans base que plus le climat est froid et moins l'eau est nécessaire aux plantes, on a conseillé de n’arroser les Orchidées alpines, en hiver, que de loin en loin et avec la plus grande réserve. Les résultats n’ont pas manqué de répondre à de telles leçons: les Orchidées desséchées n’ont plus su reprendre vie, et alors on a prétendu qu'on n’en ferait jamais rien. Le vrai c'est qu'elles sont constituées pour vivre dans un milieu toujours humide. Traitées en conséquence, elles fleurissent avec éclat dans nos serres. Déduisons maintenant les conséquences pratiques de ce qui précède. Les Orchidées des Terres chaudes, accoutumées à une saison sèche plus ou moins prolongée, se trouveront bien, dans nos serres, d'un repos relatif. Et comme nous subissons de longs hivers, où les jours sont courts et la lumière rare, où la chaleur tout artificielle est difficile à maintenir, nous avons tout intérêt à faire coïncider le ralentissement de la végétation avec la mau- vaise saison. Les plantes y seront parfaitement disposées, et 1l suflira de modérer les arrosements et de diminuer l’humidité de l’air. Nous disons modérer, diminuer, non supprimer. Les Orchidées cultivées ne doivent jamais manquer complètement d’eau. Les mêmes soins, ou peu s’en faut, conviendront aux Orchi- dées de la région moyenne, qui se cultivent en serre tempérée, avec un minimum de chaleur de 8 ou 10 degrés. C'est la serre des Cattleya (fig. 133), des Dendrobium, des Cypripedium, des Miltonia, des Zygopetalum, et d'une foule d’autres belles plantes. Là encore, il est bon de modérer les arrosements pendant trois mois d'hiver, surtout pour les espèces à feuilles charnues ou à CLIMATOLOGIE. gt bulbes volumineux, et pour celles qui perdent leurs feuilles, On pourra aérer davantage. Quant à la troisième région, froide en tout temps comme notre mois de mars, pluvieuse, tempêtueuse, comme lui, avec son soleil voilé par les brouillards, les belles et curieuses espèces qu'elle nous livre non sans peine ne supportent pas la sécheresse. Fig. 133. — Cattleya amethystoglossa. Presque toujours en végétation, fleurissant pour la plupart en février et mars, il va de soi que l’eau, sous toutes les formes, leur est indispensable, même au cœur de l'hiver, même quand on ne leur donne que 5 ou 6 degrés de chaleur la nuit. Chose étrange au premier abord, les Orchidées qui vivent sous ce ciel brumeux, glacial la nuit, à peine tiède le jour, appartiennent aux mêmes genres que celles de la zone tempérée ou chaude, et, comme celles-ci, elles sont généralement épi- phytes. Nous disons aux mêmes genres ; quant aux espèces, 92 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. © — elles sont différentes. Les Oncidium, les Epidendrum parcourent toute l’échelle des altitudes, depuis les Oncidium Lanceanum et les Epidendrum bicornutum de la Guyane, jusqu'aux Oncidium nubigenum et aux Epidendrum frigidum voisins des glaces de la Cordillère. Im À NN le'hèeR "0° NN À = " lig. 134. — Odontoglossum Dawsonianum IT y a cependant des genres qui appartiennent tout spécia- lement aux hautes altitudes, sans y être absolument confinés. Tels sont les Odontoglossum (fig. 134), les Masdevallia, les Pleione, les Pleurothallis, les Restrepia, et d’autres inconnus dans nos cultures. L'IMITATION DE LA NATURE. — C'est une loi de la nature que tout végétal est organisé pour vivre dans un climat donné, et CLIMATOLOGIE. 93 que si on le transporte sous un autre notablement différent, il subit dans son développement des modifications sensibles, qui s’accroissent avec l'écart des milieux, jusqu’à lui devenir fatales. Il en résulte que si nous voulons cultiver une plante apparte- nant à un climat autre que le nôtre, nous devons lui assurer, par des moyens bien calculés, l’équivalent ou à peu près de ce qu'elle trouve, sous son ciel natal, d'air, de lumière, de cha- leur, d'humidité et d'aliments assimilables. Il faut bien le reconnaître. les moyens dont nous disposons pour atteindre ce but, quelque perfectionnés qu'ils aient été depuis trois quarts de siècle, laissent encore, et probablement laisseront toujours à désirer. Nous pouvons créer un sol arti- ficiel et en modifier la composition selon les besoins présumés ; nous pouvons dispenser l’eau en arrosements et la vaporiser pour en imprégner l'atmosphère, du moins dans les espaces clos ; nous produisons la chaleur presque à volonté ; mais l'air, la lumière surtout, sont des éléments dont la disposition nous échappe trop souvent. L'air n’est pas toujours pur et sain, surtout dans les villes, et une atmosphère viciée est plus nuisible encore aux végétaux qu'à l'homme, aux plantes des montagnes surtout. Mais l'air enfermé dans une serre se vicie de lui-même, il faudrait le renouveler chaque jour, et, pour ainsi dire, tout le jour. Les plantes sont fixées au sol; c'est le vent qui leur imprime le mouvement, favorise leurs sécrétions et fortifie leurs tissus. Comment suppléer à cette gymnastique dans une serre chaude ou tempérée, pendant cinq mois d’un rude hiver ? Sans doute on y parvient, très imparfaitement d'ailleurs, au moyen de chambres chaudes et d’autres dispositions incommodes et coù- teuses; mais ces expédients ne sont que bien rarement appli- cables : on aime mieux s’en passer et attendre à tout risque des temps plus doux. L'air qui vient du dehors est aussi presque toujours trop sec pour les Orchidées, et lhumidifier à propos, pour empêcher qu'il ne dessèche les plantes, est d’une nécessité impérieuse. 94 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Quant à la lumière, nous n’avons rien d’utile pour suppléer à ce que le soleil nous en dispense avec tant de parcimonie pendant au moins trois mois de l'hiver. Il n’est même nullement aisé de tempérer dans une juste mesure ce qu'il nous donne en excès dans les longs jours d'été. Les Orchidées, transportées sous notre ciel inclément, devront s’accommoder, pendant un quart de l’année, d’une lumière insuffisante, d’une ventilation irrégulière et souvent nulle, d’une chaleur artificielle qui n’a pas toutes les: qualités voulues, et d’une atmosphère trop sèche qu’on devra sans cesse humidifier. Aussi quand on nous dit que, pour bien cultiver, il faut imiter la nature en tout et toujours, sommes-nous obligés de reconnaitre, en même temps que l'excellence du précepte, l'impossibilité de son exacte application. Il faut, bon gré mal gré, que les plantes de nos serres s’arrangent de ce que nous avons à leur donner, et se passent du reste. Hâtons-nous de le dire : il n'y a guère de plantes que l’on ne parvienne à cultiver, et les Orchidées de toutes les zones notamment fleurissent dans nos serres. Cette apparente contradiction s'explique : lhorti- culture, après bien des tàätonnements, a trouvé des équivalents, des moyens termes ; elle a tourné la plus grosse difficulté, et... la nature à fait le surplus. C'est que la loi rappelée plus haut ne doit pas être entendue dans un sens trop étroit. S'il est vrai que toute espèce végétale a ses localités de prédileicton, il est également vrai que les limites entre lesquelles elle se plait, à l’état de nature, ne sont pas étroitement déterminées, et qu’elle oscille entre les points extrêmes de son aire propre, non sans y souffrir de quelques intempéries. Un exemple choisi tout près de nous rendra cette vérité plus sensible. Le bouleau commun est un arbre des pays froids, ou tout au plus tempérés. Il s’avance plus loin qu'aucun autre vers le nord polaire, et en altitude il ne finit, dans les Alpes, que tout pres de la limite des neiges. Mais tandis qu'il est, du 50° au 60° degré CLIMATOLOGIE. 95 nord, ou à 500 mètres au-dessous de sa limite d'altitude, un arbre de bonne grandeur, ce n’est plus, aux extrémités de ces lignes de latitude ou d'altitude, qu'un petit arbre au tronc noueux et rachitique, puis enfin, un maigre arbrisseau. Ce n’est pas moins le bouleau, et s'il vient le mieux dans les climats modérément froids, 1l est néanmoins capable de sup- porter les plus basses températures du nord de l'Europe. Si quelques espèces d'Orchidées n'ont été découvertes que dans une seule localité, on n’est pas autorisé à induire de là qu'elles n'existent point ailleurs dans des conditions climaté- riques plus ou moins différentes. Pour qu’une plante occupe une aire d’une grande étendue et d'altitude inégale, 1l faut qu'elle soit douée d’une certaine force de constitution, ou plutôt d’une certaine élasticité de tempé- rament, que l’on constate en effet chez la plupart, quoique à des degrés très différents. On doit même croire que la nature ne s’est pas bornée à douer chaque espèce végétale de la vitalité strictement nécessaire dans le milieu où elle croit spontanément, ou du moins qu'elle l’a appropriée à toutes les intempéries acci- dentelles de ce milieu. Il n’est même pas douteux que certaines espèces sont, sous ce rapport, bien mieux partagées que d’autres, et qu'on peut les amener à vivre et à se reproduire dans des conditions très différentes, autant du moins que nous le sachions, de celles pour lesquelles elles ont été créées. C'est cette élasticité du tempérament des plantes qui a rendu possibles certaines cultures, et autorisé en général les procédés, les méthodes sur lesquels est fondée lhorticulture moderne, celle des serres surtout. C'est aussi l'incertitude qui règne sur les limites de leur habitat, et même sur les extrêmes thermométriques de ces lieux, qui autorise une foule d'expériences très hasardeuses, d’où sortent quelquefois des résultats aussi précieux qu'inat- tendus. 95 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. CHAPITRE V. IMPORTATION DES PAYS D'ORIGINE. ES COLLECTEURS ET LE COMMERCE D'IMPORTA- HA Lorsqu'il s’agit de plantes dicoty- lédones et même d’une nombreuse série de monocotylédones, les méthodes de multipli- _ cation sont là pour suflire aux besoins ; mais \) quand un genre de plantes très demandé se <)ÿ. multiplie lentement et ne laisse à l’art du jar- {VU dinier qu'une très faible latitude, le cas n’est plus 1\ > le même. ee Les Orchidées croissent avec beaucoup de len- J teur; la plupart ne font qu'une pousse par année, rarement deux. À part quelques excep- üons, elles ne se bouturent pas et ne se divisent que dans une limite très restreinte. Le semis est diflicile à tous égards, et n'a servi jusqu'à présent qu'à donner un très pelit nombre de variétés où d'hybrides. Telle espèce très recherchée donne à peine une multiplication en deux ou trois ans, et cette progé- niture, à son tour, ne sera pas de force à fleurir avant deux ou trois autres années. Comment donc suflire aux demandes, plus nombreuses IMPORTATION DES PAYS D’ORIGINE. 97 d'année en année ? En allant chercher les Orchidées dans leur pays natal. Fig. 136, — Cordillière de Marcapeta, f . Pour quelques-unes, c'est chose facile; elles abondent en certains lieux bien connus, aisément abordables, et supportent sans grand dommage la traversée ; mais celles qui vivent bien 4 93 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. loin dans l’intérieur des terres, hors de toutes les routes fréquen- tées, ou dans des contrées malsaines, au fond de forêts inextri- cables, de déserts où manquent tous les genres de ressources ; celles surtout qui habitent les hautes zones, où l’on n'arrive qu’à travers mille dangers, sous un ciel dont la rigueur est intolérable, celles-là ne parviennent chez nous qu’avec de grands frais et des difficultés mouïes. La population manque sur ces hauteurs ; les moyens de transport ÿ sont introuvables. Il faut tout amener avec soi, guides, porteurs, mules, vivres, armes, caisses d'emballage. Heureux quand, la récolte faite, le précieux colis ne roule pas avec les porteurs au fond d’un précipice ou dans l’onde furieuse d’un torrent (fig. 136). Puis, si l’on a achevé avec bonheur ce long et périlleux trajet, et qu'on arrive au port d'embarquement, surviennent des embarras nouveaux. Le climat est trop chaud, la fermenta- tion et la pourriture envahissent les caisses. Si le navire n’est pas prêt à temps, ou si la traversée est trop longue, le fruit de tant de peines est gravement compromis. On a calculé sur un voyage de deux mois, mais à cause du temps perdu, au lieu d'arriver ici en automne, les Orchidées débarquent en hiver. La gelée les menace en route et au port, et en admettant qu'elles y échappent, la longue saison d'hiver qu'elles ont à subir avant d’être enracinées doit être fatale aux plus délicates. On ne peut donc s'étonner du haut prix que la plupart des Orchidées conservent, sinon toujours, au moins pendant de longues années. Les voyages d'exploration sont très dispendieux, les résultats en sont problématiques, et trop souvent ils coûtent des vies d'hommes. Et ce ne sont pas de vulgaires chercheurs de plantes qui peuvent accomplir de telles.entreprises : il v faut, outre la santé et l’énergie, des connaissances sérieuses et variées. : Bien des hommes d’avenir, bien des savants déjà remarqués y sont morts à la tâche. Ajoutons que nombre d'espèces très précieuses, très enviées des amateurs, sont rares même dans leur patrie, et qu'il y en à dont on n’a pu découvrir qu'un seul exemplaire. D’autres sup- IMPORTATION DES PAYS D'ORIGINE. 99 portent très mal le voyage, et importées cent fois, c'est à peine si l'on en possède un exemplaire viable. Enfin viennent les erreurs inévitables : un voyageur n'arrive pas tout juste pour voir la floraison des plantes qu'il recueille ; et pour connaître les plantes défleuries , les caractères sont tellement incertains, les ressemblances de port, de bulbes, de feuillages sont parfois si complètes entre des espèces très différentes, qu'il faut faire une assez large part aux déceptions. Lorsqu'on se bornait à recueillir les premières Orchidées qui se présentaient aux environs des ports de relâche, de semblables difficultés n’existaient pas, et bien aoûtées par le soleil équa- torial, préparées d’ailleurs par la nature à de longues périodes de sécheresse, elles pouvaient voyager des mois sans grand dommage ; mais ces espèces côtières étaient peu nombreuses et de mérite secondaire ; en outre, elles exigeaient, à raison de leur origine, de hautes températures, et comme longtemps elles ont formé le fond des collections, il en est résulté que l’on a appliqué à toute la famille un système de culture bon tout au plus pour la moindre partie. De nos jours, où les grandes collections d'amateurs comptent jusqu'à mille espèces qui seront diflicilement surpassées, la recherche des nouveautés devient de plus en plus pénible et coûteuse. On va les pourchasser dans des provinces à peine connues des géographes, sur des plateaux inhabitables, à plu- sieurs centaines de lieues des ports. Aussi, acheter une Orchidée au poids de l'or n’est nullement une hyperbole. Il s’en vend tous les jours, des Wasdevallia (fig. 137 à 139) par exemple. qui ne pèsent presque rien, pas le quart de leur valeur en or. Il est né de ce haut prix des bonnes Orchidées un genre de spéculation qui se pratique sur une assez large échelle : des botanistes, opérant à leurs propres risques. expédient en Europe de grandes quantités d'Orchidées qui se vendent publiquement a Londres. De certaines espèces il s’importe ainsi des centaines d'exemplaires, non pas de chétives plantes, comme en ren- ferment le plus souvent nos serres, mais des touffes parfois Fig. 137 et 138. — Masdevallia macrura. PRE ET IMPORTATION DES PAYS D'ORIGINE. 101 énormes, avec cinquante, cent. deux cents bulbes, que recher- chent les possesseurs des splendides collections anglaises. On va croire qu'ainsi introduites à profusion d'une seule province. ces Orchidées vont encombrer le marché et se débiter Fig. 139. — Masdevallia macrura. à vil prix ; nullement. Il est bien vrai qu'à saisir le moment on gagne d'en obtenir quelques-unes à des conditions modérées, mais ces belles plantes sont promptement dispersées, classées dans les collections, et conservent après tout leur valeur vénale. Des esprits chagrins s'élèvent contre cette dépopulation des forêts vierges au profit de l’horticulture européenne. On aflirme que de très belles espèces sont en train de disparaitre de leur 102 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. lieu natal, et que si l’on continue, beaucoup d’entre elles deviendront introuvables. On peut ajouter, à l'égard d’un petit nombre, que nos serres n’en seront pas plus riches, attendu qu'elles meurent l’une après l’autre, en voyage ou dans nos collections ; mais pour deux ou trois espèces perdues ou sup- posées telles, combien, introduites en exemplaire unique ou à peu près, se sont multipliées avec le temps et ont leur place chez tous les amateurs ! D'autres se préoccupent de l’avenir réservé aux collection- neurs des générations futures. Ils disent que quand on aura, avec une précipitation fiévreuse, tout fouillé, tout exploité, 1l ne restera plus à découvrir que des bagatelles, et que, faute de nouveautés, l’ardeur s’éteindra. Nous avouons n'avoir qu'une médiocre tendresse pour ces déserts menacés de perdre quelques joyaux de leur écrin, de même que notre sollicitude s'étend avec peine jusqu'à cet avenir trop tôt prédit. Si l’on veut bien se rappeler que les Orchidées épiphytes habitent une zone de 1500 lieues de large et de 9000 de tour, et que dans cette circonférence sont comprises d'im- menses contrées qui n’ont encore rien donné, on peut se con- vaincre que les recherches de nos successeurs ne demeureront de longtemps stériles, et qu'il leur est réservé tout autant de jouissances qu’à la génération présente. TRAITEMENT DES ORCHIDÉES IMPORTÉES. CULTURE NORMALE DANS LES SERRES. — Lorsque l’on reçoit des Orchidées venant directe- ment des pays d’origine, il n’est pas sans importance de les déballer hors de la serre, afin de n’y pas introduire sans le vouloir certains insectes ravageurs, des blattes par exemple, qui se glissent ou éclosent dans les emballages, et font la traversée avec les plantes. Nous avons assez d’ennemis de ce genre sans en importer de nouveaux. Les plantes, déballées avec prudence, sont d’abord débarras- sées de toutes les parties pourries ou desséchées : feuilles, racines, etc. Les rhizomes, tiges ou pseudo-bulbes morts sont ne À IMPORTATION DES PAYS D'’ORIGINE. 103 coupés net et jusqu'au vif. On lave ensuite à l’eau claire et tiède tout ce qui vit, feuilles, pseudo-bulbes, en évitant avec grand soin d’offenser les bourgeons reproducteurs ou de casser les racines vivantes. Ce lavage n’a pas seulement la propreté pour but: il doit faciliter la respiration des plantes, dont la poussière obstrue les stomates, et les débarrasser des parasites, kermès, cochenilles, etc., qui les épuisent. Ceci fait, on les introduit dans une serre modérément chaude, plutôt au-dessous qu’au-dessus du degré nécessaire à leur crois- sance normale, et on les dépose à nu sur une tablette couverte d’un lit très léger de mousse sèche. On les ombrage fortement durant les premiers jours, moins ensuite, de manière à les habi- tuer à la lumière (non au soleil direct) en uve semaine ou deux. Ces premiers temps exigent de la patience ; rien ne sert de les chauffer, de les mouiller ou de les rendre trop tôt à la pleine lumière, avant qu'elles sortent d’elles-mêmes de leur repos forcé en produisant des bourgeons et des racines. Hâter ce moment par des excitants serait tout compromettre. Après quelques jours, plus ou moins, selon que les plantes sont arrivées en bon état ou qu'elles ont souffert, on commence à les seringuer lége- rement avec une pomme très fine, et l’on augmente progressi- vement l'humidité, l'air, la lumière et la chaleur pour celles qui se mettent en végétation. Après une quinzaine, elles sont d'ha- bitude rentrées dans les conditions normales, sinon de plantes établies, au moins de bonnes multiplications : on peut alors les planter à demeure, en pots, en corbeilles ou sur bois, et leur donner les soins ordinaires, sauf les arrosements, qui seront tou- jours modérés (sans sécheresse), jusqu'à ce qu'elles soient suffi- samment pourvues de nouvelles racines. IL nous semble qu’au point où nous voilà parvenus, la culture normale des Orchidées intertropicales ne doit pas pré- senter d’obscurités. On sait ce qu'elles sont, d’où elles viennent, comment elles croissent, sous quelles conditions de sol, de cha- leur, de lumière et d’air. Il ne reste à voir que les procédés au moyen desquels on leur assure, dans nos pays du Nord, non D 140. — Serre à Orchidées de 1 Fig. ) [D'après le Gardeners’ Chronicle.] 106 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE, pas tout ce qu’elles trouvent dans leur patrie, mais assez de tout cela ou d’équivalents pour végéter franchement et nous donner des fleurs. Avant toutes choses, on aura une bonne serre. Ce n’est pas qu'on ne puisse cultiver des Orchidées avec quelque succès dans la plupart des serres ; mais dès que l’on entreprend une culture spéciale, celle-là ou une autre, on doit vouloir que les moyens soient bien appropriés au but, autrement on s'impose des soins surabondants et trop souvent stériles. Mais qu'est-ce qu’une bonne serre? Celle-là, naturellement, qui satisfait promptement, sûrement et avec le moins de peine aux conditions imposées par la nature des plantes à cultiver. Dans notre cas spécial, les Orchidées ont besoin d'un minimum de chaleur, de beaucoup de lumière, d'un air pur et renouvelé autant que possible, et d'une atmosphère vaporeuse, saturée d’eau presque en tout temps. Nous ne pouvons rien ajouter d’utile à la somme de lumière que nous dispense le soleil ; notre unique soin doit être de n'en rien perdre. La serre sera donc construite dans un lieu bien ouvert, où ni arbres ni bâtiments ne lui porteront ombre en hiver, et exposée le plus directement qu'il se pourra aux rayons solaires. On préfère les serres à deux versants, cages de verre où la lumière pénètre par tous les côtés. Cependant on réussit très bien à cultiver les Orchidées dans une serre à un versant, ados- sée aux bâtiments ou aux murs de clôture, la seule qui soit possible dans une foule de cas. Une bonne pratique et très usitée est de tenir l'aire de la serre en contre-bas du sol. On y descend par deux marches. Cela suflit pour qu'elle soit plus facile à chauffer et à humidifier. Confluent du Murrey et du Darling (Australie CHAPITRE VI. SERRES ET JARDINAGE. DESCRIPTION DES SERRES. — La forme d'une serre ne peut pas s'écarter beaucoup de certaines conditions élémentaires, et les dimensions de quelques parties sont également soumises à des lois à peu près fixes. Nous entendons ici la serre d’amateur, où les plantes sont tout, et non la serre de fantaisie et de luxe, où elles ne sont qu'un prétexte. Nous devons cependant une mention à la serre pittoresque, serre nature, avec vallonnement, pièce d’eau, rocher et cascade. C'est le jardin chinois mis sous verre. On peut en tirer de jolis effets; mais nous conseillons, au milieu de toutes ces fantaisies de décoration, de ne pas perdre de vue les lois essentielles aux- quelles la culture des Orchidées est plus que toute autre assujétie. La serre la plus simple consiste en une toiture rectiligne, fer ou bois, reposant sur deux murs d'inégale hauteur. Bien des 103 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. amateurs d’Orchidées, et plus encore bien des horticulteurs, s’en contentent et s’en trouvent bien. Avec des murs égaux et une toiture à deux versants, elle est d’un excellent usage, surtout comme serre chaude humide. Il est indispensable que ce genre de serres soit de deux ou trois marches en contre-bas du jardin. Le défaut qui leur est inhérent, et qui les fait rejeter à tort, est de manquer totalement d'élégance. On remédie à ce défaut et à la difficulté d'obtenir une circula- tion commode sous ce toit trop surbaissé, en élevant moins les murs d'appui, et en les surmontant d’un vitrage vertical; mais on tombe souvent dans l'excès contraire en donnant à ce vitrage une hauteur inutile. Pour les Orchidées, nous recommandons de se borner à 50 à 70 centimètres, et plutôt 50 qu’au delà. Les figures 143 à 146, plans des serres du Fleuriste de la Ville de Paris, donneront des indications utiles sur les grandes con- structions. La serre à Orchidées doit être peu élevée, afin que les plantes, suffisamment rapprochées partout du vitrage, soient plus directement éclairées. La chaleur y sera plus égale, l’hu- midité mieux répartie, le service des ombrages d'été et des cou- vertures d'hiver plus facile. Trois mètres au faite sont un maximum, et avec cette hauteur on peut donner une pente suflisante à la toiture vitrée d’une serre à un versant, large de 2",50 à 3 mètres. Pour une largeur de 2 mètres à 2",50, la hauteur ne devrait guère dépasser 2,50. La serre à deux versants n'étant que la réunion dos à dos de deux serres simples, les mêmes proportions s'appliquent aux deux cas. La partie inférieure du vitrage reposera directement sur les pelits murs d'appui ou sur un vitrage vertical superposé. Le tout réunit ne devra avoir que la hauteur nécessaire, d’abord pour que le sommet des plantes soit à 30 ou 40 centimètres du vitrage, ensuite pour que la toiture soit, au plus bas, à 1",70 ou 4",80 à l'endroit du sentier. Les serres en bois sont préférables pour la culture des SERRES ET JARDINAGE. 109 Orchidées de serre chaude ou tempérée. La chaleur y est plus égale et plus durable, et les vapeurs s’y condensant moins, les plantes n'y sont pas autant exposées à recevoir ces douches glaciales qui tachent les feuilles et font pourrir les jeunes pousses. Les serres en fer à toiture curviligne, très légères, assez élé- RIÈKIKIKIKIKIKRKRKK SS Fig. 443. — Coupe en trarers, Fig. 144, — Coupe en large. A. Plan au-dessus des bâches. — B. Plan au niveau du vaporisateur, — C. Régulateur thermo- électrique. — D. Robinet à gaz communiquant avec le régulateur. — E. Calorifère. F, Petit réservoir d’eau muni d’un flotteur — alimentant le calorifère. — G. Vaporisateur, H. Conduit d’eau chaude. gantes de forme, ont au plus haut degré les défauts signalés. Les vitres ne s’y recouvrent que sur une simple ligne ; il faut les mastiquer en dedans. Les couvertures d'hiver s’y appliquent mal, à moins d'appareils spéciaux. Le verre doit être blanc; tout ce qui dénature la lumière est nuisible. On préférera le verre de double épaisseur. Restent les aménagements intérieurs ; dans la serre-type, ils sont des plus simples : une {ablette règne sur le devant, ou tout autour si la toiture est à deux versants. Elle est à la même hau- 110 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. < 1 2 ; teur, ou à peu près, que les murs d'appui; plus bas de 20 ou = | g | = lR rare He 4 : | = 2 £ le 2 © = _ Æ | +. ME 2 =” ; aire & = [TN Le) 5 + 2 Eu 7 = Fes RURILI sil — QE AE BAS - se si = #4 4 sRVENS 9 É Site & 5 © 2 3 à a U [—< ——— : —_—_— 3 £ Fr = 5 = nt \ 2 = = | cJ | = s > a = e=) ï | ; 2 © EME 8 5 = E LS ADAM RE s © = mn © | N 2:26 = ALES AA ES En —— 5) = 5 ° 5 Ê D, HT ès Suis LÉ AGE EE TS à co oNÉSz d © LD0O2A LEA S ————| 2 Si À T ie Te ‘À É% & HT &p © © = © n°2 E © S # CE A2 B £ rm. 20 nd em Eu D ET PO EE AC E de © À T6 8 MORE NE ROMANE Sie BedessisÉtepesieses BBBOTISERS SAR RSSSÉERRÉSSS La) Le Dh «1 = = © 2 (é} «4 à £ === RÉ MA AIO © mA A2 Lite ES —— 4 © i & e 30 centimètres, si le toit est rectiligne et repose directement sur le mur. La largeur de cette tablette ne doit pas dépasser SÉRRES ET JARDINAGE. 111 1 mètre, smon une partie des plantes sont trop loin des yeux et de la main. Dans la serre chaude-humide, le bois pourrit promptement ; il y aura avantage et sécurité à adopter des supports en fer et des tablettes en dalles minces de schiste ardoi- sier ou de quelque matière d’égale durée. Après les tablettes vient le sentier, qui court parallèlement sur une largeur variant de 65 centimètres à 1 mètre, suivant l’espace dont on dispose et les convenances particulières. Le reste de l’espace. entre le sentier et le mur de fond, si la serre n'a qu'un versant, est occupé par une table, une bâche, ou préférablement par des tablettes en gradins, qui rapproche- ront les plantes de la lumière. Si la serre est à deux ver- sanis. la bâche remplira le milieu entre les deux sentiers. et le gradin sera à peu près inutile (fig. 140, pages 104 et 105). Les vitres devront se recouvrir exactement, sinon on interpo- sera du mastic pour intercepter l'air. Portes et châssis fermeront hermétiquement. Ce sont là des conditions indispensables au plus fort de l'hiver. Mais ici se présente une autre question, celle du renouvellement de l'air, quand la saison le permet. Le temps est passé où l’on croyait devoir emprisonner les Orchidées dans une serre toujours close. étouffée, disait-on. On a reconnu que même les indiennes aiment l'air, pourvu qu'il ne soit ni froid ni desséchant, et que les espèces de plateaux élevés ne sauraient en avoir trop, sous les mêmes réserves. De là néces- sité de donner à la serre des ouvertures assez larges et en nombre suffisant pour une ventilation complète. Les prises d'air seront au ras du sol, près des tuyaux de chauffage, et non point directement devant les tablettes; des châssis placés tout au faite leur correspondront en livrant pas- sage à l'air échauffé. Lorsque l’on ouvrira partout, il en résul- tera un courant d'air plus ou moins vif, précieux dans le petit nombre de jours où l'air du dehors est saturé d'humidité, comme pendant les pluies chaudes d'été, mais qu'il faudra généralement modérer en n'ouvrant que partiellement ; ceci est affaire de pratique, et non plus de construction. 112 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Nous conseillons, quoiqu'il nous en coûte, d'éviter les con- structions en rocailles, en bois brut, en écorce de liège, etc., refuges inviolables d’où les limaces, les cloportes, les blattes sortent la nuit pour commettre d’horribles déprédations, et bravent le jour la colère impuissante du jardinier. CHAUFFAGE DES SERRES. — [1 n'est pas impossible, à la rigueur, de chauffer une serre à Orchidées avec le premier appareil venu : un conduit de fumée, un calorifère à air chaud, voire même un poêle à gaz ou à charbon placé à l'intérieur, pourvu que ni fumée ni gaz d'aucune sorte ne s’en échappent, que la chaleur produite soit égale et modérée, et ne dessèche pas atmosphère. Mais ces conditions indispensables sont tout au moins difliciles à maintenir avec de tels moyens, et c'est pour cela qu'on adopte partout le chauffage à l’eau, le thermosiphon. Ce mode de chauffage a été l’une des découvertes les plus précieuses dont l’horticulture se soit enrichie. Chaleur meil- leure, plus saine aux plantes, mieux répartie, moins dessé- chante, parce qu'elle agit au moyen de surfaces modérément chaudes, promptitude et facilité d'action, durée plus longue de la chaleur produite, il réunit tous les genres de supériorité et ne consomme pas autant de combustible que les autres systèmes. Les frais d'établissement sont, à la vérité, assez élevés ; on peut les évaluer au tiers de toute la dépense; mais il n°y a pas à hésiter, et d'autant moins qu'une fois établi, un bon thermo- siphon ne coûte, pendant de longues années, ni réparations ni entretien. On a inventé une foule de dispositions pour les chaudières ou bouilleurs, afin d'utiliser le plus possible la chaleur produite. Chaque constructeur a son système préféré, et l’on peut dire qu'aucun n'est mauvais. La fabrication de ces appareils est deve- nue une industrie courante, à laquelle il faut avoir recours pour s'éviter des mécomptes. On emploie presque partout les tuyaux de 10 centimètres de diamètre, plus rarement de 8, en fonte de fer. Les bons fon- SERRES ET JARDINAGE. 113 deurs en produisent aujourd’hui dont l'épaisseur ne dépasse pas » millimètres, et dont les joints, faciles à ajuster, ne donnent lieu à aucune fuite. Le fer étiré commence aussi à être en usage. Dans les petites serres seulement on peut se servir du cuivre, excellent, mais trop cher, et même du zinc de première qualité, n° 46, dont la durée est très satisfaisante !, Si les Orchidées aiment la lumière, elles craignent l’action directe des rayons solaires dans la saison où ils ont de la force. Les moyens d’ombrer une serre au degré convenable et suivant les saisons doivent être l’objet d’un choix judicieux. Les per- sonnes très sédentaires ou les jardiniers de profession peuvent user de rideaux de canevas ou d’une autre étofle très légère, de claies, etc., qu'elles étendront seulement en cas de besoin ; mais si l’on n’est pas certain d’être toujours là à point nommé, on devra avoir recours aux badigeonnages en blanc d'Espagne fixé par un encollage. On combine quelquefois les deux moyens: un badigeonnage très clair pour le premier besoin, et un rideau quand le soleil prend trop de force. Quelque moyen que l’on emploie, du reste, il ne faut jamais perdre de vue que les Orchidées tenues trop à l'ombre s’'étiolent et ne fleurissent pas. | Lors de la construction d’une serre, il est toujours utile de fixer au faite un mécanisme quelconque pour accrocher ou enrouler les rideaux en été et les paillassons en hiver. Les paillassons ne sont pas indispensables, mais ils sont d’une grande ressource dans les froids subits ou excessifs, lors- que le calorifere ne fonctionne pas assez vite ou est momentané- ment insuflisant. Is sont surtout utiles aux plantes trop rappro- chées des vitres. Il ne faut cependant pas en abuser. Les dérouler trop tôt le soir, les enlever trop tard le matin, c’est ôter de la lumière aux plantes dans une saison où elles n’en ont jamais assez. 1 Les personnes qui désirent approfondi ces questions de construction de serres, de chauffage et de pratique horticole, pourront consulter notre livre : Les Plantes de Serre, traité théorique et pratique, etc. 8 114 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Nous ne sommes même pas bien certain que l’usage des pail- lassons, des volets et de tous les corps opaques qui servent d'auxiliaires au chauffage, soit à conseiller. La lumière de la lune et des autres astres de la nuit est toujours de la lumière, et il est au moins probable que celle-là aussi a son action sur la végétation. Ajoutons qu'un bon calorifère doit être d’une puis- sance calculée pour sullire à tout et toujours. JARDINAGE PRATIQUE. PLANTATION DES ORCHIDÉES. — Posses- seur d'une bonne serre et certain de pouvoir la chauffer, l'humidifier, lombrer à sa volonté, l’amateur d’Orchidées n'aura-{-il plus qu'à se remémorer les notions précédemment acquises pour cultiver ces aimables plantes aussi bien que per- ° sonne ? Non pas absolument, car, nous l'avons dit, limitation exacte de la nature ne nous est pas possible. Une serre n’a pas l'air libre des plaines, des plateaux ou des montagnes; la cha- leur d’un thermosiphon n’a pas la qualité des rayons solaires ; uotre hiver nous refuse la lumière indispensable, et en été l’ombre de nos rideaux est loin de valoir celle du feuillage pré- féré ou des brumes lumineuses de l'équateur. Il faut donc, pour devenir un praticien habile, connaître les procédés, les expé- dients, les équivalents au moyen desquels on utilise ce que notre climat et notre ciel mettent à notre portée, ou on supplée à ce qu'ils nous refusent. Get art ne s’est pas fait d’un coup ; il est le fruit de l'expérience éclairée par l'étude ; et tandis qu'à une époque encore bien voisine de nous, ses procédés empi- riques, personnels, mystérieux, étaient trop souvent dénués de sens, l'horticulture moderne opère d’après des principes fixes, universellement répandus, démontrables, basés enfin sur la con- naissance de la nature. Plus qu'aucune autre, la culture des Orchidées est entrée dans cette voie, et l’on va voir, par le résumé qui suit, combien elle est simple et facile. Nous avons dit qu’une fois en végétation, les Orchidées importées devront être plantées à demeure. Leur culture se SERRES ET JARDINAGE. 115 confond donc, dès lors, avec celle des plantes établies ou des multiplications que l'on obtient par la division de celles-ci. La plantation, opération capitale, se fait en pots, en corbeilles ou sur bois (fig. 147). Ce dernier mode, applicable aux Épiphytes seulement, est sou- vent préféré au début, dans la période où les plantes, mal remises, peu ou point enracinées, craignent surtout l'humidité stagnante. Dans les serres basses et humides, et quand on peut s’astreindre à les mouiller deux ou trois fois par jour, pendant Fig. 147. — Phalænopsis amabilis (1/; gr. nat.). tout l'été, les Épiphytes reprennent fort bien sur une büche de bois sec ou sur une écorce de liège brut ; mais cette imitation très hbre de la nature pèche par plus d'un côté. Quelques plantes de petite ou de moyenne taille, se nourrissant de peu, prospèrent dans cette condition; le plus souvent, après une année ou deux d'expérience, on met la plante avec sa büche dans un pot, où elle acquiert plus de vigueur et fleurit plus abondamment. Dans le principe on n'employait que les bois revêtus de leur écorce, surtout ceux à écorce rugueuse ou spongieuse. Bientôt l'écorce se détachait ou pourrissait ; la plante ne tenait plus à rien, ou gagnait la pourriture. Aujourd'hui on emploie le bois 116 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. écorcé, sur lequel on fixe la plante par un fil de plomb, de’ cuivre ou de zinc. Entre la bûche et'la plante on interpose une mince couche de sphagnum (mousse blanche des marais), pour maintenir l'humidité favorable à l'émission des racines. Celles-ci ne tardent pas à s'attacher au bois, dont il devient impossible de les arracher. Celles qui ne rencontrent pas de support solide, flottent dans l’air (fig. 148). On entoure de la même mousse le pied des plantes reprises, Fig. 148. — *** Oncidium janeirense, ** Ponthiera, * Trichopilia. alin de n'être point obligé de mouiller aussi souvent, et peut-être pour fournir, par décomposition lente, la nourriture nécessaire aux racines. Cette culture étrange et pittoresque tente presque toujours les débutants, mais elle exige des soins trop assidus, et mieux vaut de beaucoup en limiter l'usage. Les bois compacts et peu sujets à une décomposition rapide sont les seuls bons. On cite l’acacia, le pommier, le poirier, le cerisier, l'érable, le coudrier — et le liège brut. Ces mêmes bois sont les meilleurs pour confectionner les corbeilles à jour, en rondelles croisées, où l’on cultive les Stanhopea (fig. 149), les Acinela, les Gongora, les Coryanthes et les autres espèces à fleurs infra-verticales ou pendantes. On les emplit de sphagnum mêlé, si l’on veut, de fragments de terre de bruyère. | | | | | Fig, 149. — Stanhopea Martiana (1/, gr, nat.). 118 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Ces corbeilles ne doivent être ni larges ni hautes ; elles con- viennent encore pour quelques genres dont les racines pour- rissent trop facilement dans les pots, pour peu que le drainage soit insuffisant et le compost mal fait. La plantation en pots est, après tout, la plus simple et la meilleure, aussi est-elle universellement adoptée; mais le succès en est subordonné à l'observation de certaines règles que l’expé- rience a dictées. Les pots généralement employés sont de la forme ordinaire, en terre poreuse, qui ne doit pas être cuite jusqu’à vitrification. Cependant on emploie, pour les très grands exemplaires, des terrines plus larges que hautes, percées de trous assez nombreux pour suppléer à l'insuflisance du drainage. Ces terrines sont beaucoup moins lourdes que les pots, auxquels on peut les substituer dans tous les cas, mais sans avantage marqué. Le prompt et complet écoulement des eaux surabondantes après l’arrosement est ici de première nécessité. Si, d’une part, les Orchidées, hors la saison de repos que l’on accorde à quelques-unes, ont besoin d’arrosements très fréquents et très copieux, d'autre part l'eau stagnante, dans un vase privé d'air, est fréquemment fatale à leurs racines ainsi qu'aux rhizomes, dont la perte entraîne celle de toute la plante. Là est le point délicat de cette culture, la difficulté devant laquelle on a échoué longtemps. Pareil danger n'existe plus quand les plantes sont dans un compost très léger, perméable à l'air, et qui s’égoutte immé- diatement quand on lui a donné plus d’eau qu'il n’en peut retenir. On draine avec des fragments de briques ou de coke, et préfé- rablement avec des tessons de pots. On pose les plus larges au fond, la convexité en haut, en laissant beaucoup de vide, puis de plus petits à la surface. Si le vase est grand, on met au fond un petit pot renversé, et l’on emplit le reste du vide avec des tessons, le tout jusqu'à moitié environ de la hauteur du vase pour les Orchidées épiphytes, jusqu’au quart pour les terrestres, beaucoup moins si l’on se sert de terrines largement percées au fond et sur les côtés. RÉ à cd 2 ! * ar Elie TRS * Nr Le ee 4 È € » SERRES ET JARDINAGE. 119 Au-dessus de ce drainage, il est nécessaire de placer une couche de sphagnum de 1 centimètre d'épaisseur, bien tassée, dans le but d'empêcher les matières terreuses de descendre avec l’eau et d'en obstruer à la longue les cavités. SOLS, COMPOSTS, PLANTATIONS. — Les Orchidées, nous l’avons dit, se prêtent, comme les autres plantes, à bien des accommo- dements, pourvu que ceux-ci ne soient pas en contradiction avec leur nature. La culture en pots des plantes aériennes en est certes un très large. Celui-là admis. les y plantera-t-on dans le sol où se plaisent une jacinthe, un camellia, un palmier ? Elles y périraient dans l’année. Quelles que soient les matières employées, il sera de toute nécessité qu'elles demeurent très perméables à l'air et à l’eau; que les racines y rampent à l'aise sans y être trop emprisonnées ; que le pied de la plante demeure en liberté, sur et non dans le sol, au haut d’une sur- face convexe, jamais dans une cavité. Ces points admis, et ils le sont partout, la nature et les proportions des éléments qui devront entrer dans le compost où on les plantera ne sont plus que des questions secondaires. Là le désaccord commence entre les amateurs. Les uns plantent leurs épiphytes dans du sphagnum pur, fraichement recueilli, vivant; d’autres y mêlent du sable blanc et du terreau de bruyère ; les plus nombreux préfèrent un compost de sphagnum. de gazons de bruyère en fragments, avec des tessons ou du charbon de bois. Les uns et les autres ont des succès. Nous avons vu réussir, au moins partiellement, quand les pots avaient été emplis de gros fragments de gazon de bruyère, ou bien de morceaux de bois en décomposition, ou encore de racines de bruyères, le tout arrangé de façon à laisser passer l'air et l'eau. Obtient-on des succès égaux sur les mêmes espèces par tous ces moyens? Non, sans doute; mais aucun n'est mauvais en lui- même, et la façon d'en user est pour beaucoup dans les résultats obtenus. F Il faut bien le dire aussi, il y a dans les succès des uns, 120 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE, dans les mécomptes des autres, bien des causes que l’on ne parvient pas à saisir. Tel cultivateur excellent ne réussit pas à faire fleurir une espèce qui, chez son voisin, dans des circon- stances pareilles ou considérées comme telles, croîtra sans soins et fleurira à profusion. On a vu des collections tenues dans de mauvaises serres, mal exposées, et où prospéraient des espèces qui, transportées ailleurs et cultivées suivant les meilleurs principes, se montraient rétives. Il n’y a rien d'étonnant à cela, puisque l’on sait que les Orchidées ont chacune leur station de prédilection. Donc, point de règle absolue, point de système tout d’une pièce. Celui qui n'a pas d'expérience personnelle, se basera sur celle du plus grand nombre, sauf à réformer, à amender successivement les procédés ou les applications qui ne répondraient pas à son attente. L'essentiel est de respecter toujours les lois de la nature. La plantation en corbeilles exclut le drainage. Aérées de tous côtés, les racines n’ont pas à craindre l’eau stagnante. On couvre le fond de la corbeille de sphagnum, et l’on pose sur ce lit les racines de la plante. Nous entendons les racines saines, car les mortes doivent être soigneusement supprimées dans toute leur longueur. On introduit délicatement entre les racines de nouveau sphagnum ou un compost mieux approprié, et dans toute cette opération on s'efforce de ne blesser ni briser les jeunes racines, qui sont très fragiles. Il vaut mieux, on le conçoit, opérer dans la saison du repos, où quand de nouvelles racines commencent à se montrer à la base des jeunes pousses. S'il s’agit d’une plante qui ait peu ou point de racines, on se bornera à la fixer à la surface au moyen de quelques chevilles de bois. On opère à peu près de même pour la plantation en pots ou en terrines plates, après avoir préalablement bien soigné le drainage ; mais ici le récipient, sera rempli jusqu’au bord, et le sol s'élèvera vers le centre en surface convexe, de telle sorte que la base de la plante soit plus élevée que tes bords du pot. Nous ne saurions trop insister sur celte règle, que les racines SERRES ET JARDINAGE. 121 seules d'une Orchidée épiphyte peuvent être enterrées (nous ne disons pas qu'elles doivent l'être), et que la base des tiges aériennes ou des rhizomes ne peut que reposer sur le sol. Il y a, quant aux Orchidées terrestres, des divergences d'opi- nion non moins grandes et qui dérivent également de la nature des choses. Entre le Disa, qui croit au bord des ruisseaux, les racines dans la vase et ombragé par les grandes herbes, et le Catasetum, habitant des plaines arides et nues, il y a autant de distance qu'entre les Pleione rampant entre les mousses et le Cypripedium irapeanum, qui s'enfonce profondément dans l'ar- gile. Soumettre à un traitement uniforme ces plantes de mœurs si dissemblables, c’est courir à des déceptions. Il y a donc des Orchidées terrestres qu'on peut parfaitement planter dans le sphagnum pur, tandis que d’autres n’aimeront qu'un sol plus compact. Le tout est de savoir discerner. On nous demandera sans doute à quels signes, à quelles particularités de structure se reconnaissent les unes et les autres. Nous regrettons de dire que s’il en existe, comme nous le croyons, ils n'ont pas été suffisamment étudiés, et que l’on n’a pas, à cet égard, d'autre guide que l'expérience ou les rapports des voyageurs. On ne plante les Orchidées terrestres qu'en pots ou en terrines. Les très grands exemplaires de Sobralia, de Cyrto- podium, etc., seront au mieux dans des caisses de bois. L'usage général est de leur composer un sol où le terreau de feuilles (terre de bruyère), le sphagnum et le gazon des prairies d'allu- vion entrent pour parties égales, avec un peu de sable ou de fin gravier, et, suivant les Anglais, une petite quantité de bouse de vache séchée et pulvérisée. Le gazon de prairie devra être levé et mis en tas longtemps à l'avance. On modifie ce compost en faisant prédominer l’un ou l’autre élément, suivant la nature connue de la plante. Les pots ne seront pas remplis jusqu'au bord ; on laissera place pour un bon arrosement. L'usage est de couvrir la surface du sol, pour les Épiphytes surtout, d’une couche de sphagnum 122 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE, vivant. Si l’on en prend seulement les têtes, à la longueur de 2 à 4 centimètres, et qu'on les dépose en couche de 4 centimètre d'épaisseur sur la terre, en le tenant bien humide, 1l ne tarde pas à s'enraciner et demeure vivant une bonne partie de l’année. Outre l'avantage de conserver l'humidité, de faciliter les arrosements et de donner aux jeunes racines un milieu où elles se plaisent, le sphagnum a encore celui de servir d’indi- cateur. Ayant à peu près les mêmes besoins d’eau. d’ombrage, etc., que les Orchidées, il se plaît dans leur société, et s’il souffre ou périt, on doit se mettre en garde. LES ENGRAIS ET LES AGENTS CHIMIQUES. — Nous touchons maintenant à une question fort intéressante et à peu près nou- velle, du moins en ce qui concerne les plantes épiphytes. Tout le monde sait qu'une plante épuise plus ou moins le sol où elle vit, c'est-à-dire qu'ayant à extraire de ce sol certains élé- ments qui sont nécessaires pour son développement, elle y raréfie ces éléments. qui finissent par s’épuiser s'ils ne sont pas remplacés. La plante alors ne peut manquer de dépérir et de disparaître tôt ou tard. Pour qu'il en soit autrement, il faut que la nature ou l’art lui refournissent ces éléments à mesure qu’elle se les approprie. Nous disons «la nature », parce que la décomposition des roches ou celle des matières organiques qui tombent sur le sol, peuvent pendant longtemps et même toujours subvenir aux besoins de la végétation. Si la plante est dans un sol suffisamment profond et meuble, elle y dispersera ses racines à des distances souvent considé- rables, dans la proportion de sa force et de son pouvoir d'absorption, et ainsi elle végétera très longtemps au même lieu, comme fait le chêne de nos forêts. Mais si le développe- ment des racines est enrayé par quelque cause et que, dans le sol où elles sont confinées, les matières assimilables ne se repro- duisent pas en suflisance, le développement est arrêté, le chêne se couronne, la plante maigrit et ne donne qu'une pauvre floraison, la moisson ne vaut pas les frais de culture. SERRES ET JARDINAGE. 125 Alors l’agriculture. le jardinage appellent à leur aide jes amendements et les engrais; mais les Orchidées, qui sont censées ne demander rien ou presque rien au sol, les espèces épiphytes qui vivent la plupart sans toucher la terre, font-elles absolu- ment exception au plan général? Celles qui croissent dans ou sur le sol, sur les rochers, n'ont-elles pas besoin de s’assimiler certaines substances minérales ou organiques? Les épiphytes ne doivent-elles pas trouver dans l'atmosphère qui les environne certains gaz en mélange qui leur sont particulièrement utiles? La décomposition des mousses où rampent leurs racines ne leur fournit-elle pas des aliments? Les eaux du ciel, les poussières, tout ce qui flotte dans l'air, ne leur apportent-ils pas, même dans la station la plus aérienne, une quantité suffisante d'élé- ments plastiques ? J1 faut bien croire qu'il en est ainsi. car rien ne se fait de rien, et une plante n’est pas un laboratoire de chimie. D'ailleurs plus d’une expérience directe a prouvé que les Orchidées, même épiphytes, ne sortent pas du plan général de la nature, mais se nourrissent à peu près comme les autres plantes. Dès lors, là où les matières assimilables sont en quantité insuffisante, il doit être possible, il doit être essentiel d'y suppléer par des moyens artificiels. Il y a longtemps que beaucoup de cultivateurs anglais, assi- milant à cet égard les Orchidées terrestres aux autres plantes de pleine terre, mêlent au compost dans lequel il les plantent un peu de bouse de vache séchée et pulvérisée ou, à son défaut, du crottin de cheval. Il faut se garder d’abuser de ce moyen : l'engrais ne peut jamais être un élément constitutif du sol. Il y a plus : nous pensons que, dans le cas donné, l'addition d'un peu d'engrais solide au compost ne peut avoir qu'une utilité minime. On plante les Orchidées, terrestres ou autres, dans un compost de matières diverses très perméables, à travers les- quelles filtre librement l'eau des arrosements qu'on leur prodigue. Il est impossible que le peu de matière azotée introduit avec la bouse de vache ne soit pas en très peu de temps absorbé ou 124 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE, entrainé par l’eau, et dès lors son action ne peut avoir qu’une durée très limitée. Il nous semble que si un engrais peut être utile, et nous ne doutons pas qu'il puisse l'être, il faudrait le donner non une fois en une ou deux années, lors d’un dépote- ment, mais de temps en temps, sous forme d’arrosement, ou même chaque fois que lon arrose, mais alors en quantité très minime. Jusque-là, d’ailleurs, rien de nouveau : des plantes terrestres se trouvent bien d’une terre amendée, fumée à propos. C’est ce qui se passe ailleurs. Mais les épiphytes ? Suflit-il, pour leur donner toute la vigueur désirable et en obtenir une floraison Juxuriante, de les traiter comme il est d'usage, dans une bonne serre, avec chaleur, eau et le reste, dans des pots remplis à demi de sphagnum et de quelques autres matières? Et celles qu'on cultive sur bois, de quoi se nourrissent-elles? L'atmosphère captive de la serre, saturée d’eau de vaporisation, vaudra-t-elle, pour l’alimenta- tion des épiphytes, l'air libre des forêts vierges, chargé des produits gazeux de leur décomposition? Il est bien permis d'en douter. Les Orchidées appartiennent la plupart à des régions où la vie est au plus haut degré d’in- tensité, où les végétaux meurent sur place, où la décomposition des matières organiques est incessante et considérable. L'atmo- sphère de ces forêts est nécessairement chargée des gaz qu'en- gendre sans repos cette transformation; et ne sont-ce pas ces gaz combinés avec les pluies qui entretiennent la vie des plantes, de celles surtout. qui n'empruntent rien à la terre? Il n’est pas possible de conserver à cet égard un doute sérieux. Mais si les mêmes plantes, cultivées dans nos serres, n'ont ni les pluies azotées, ni les gaz, ni les poussières de leur lieu natal, n'est-il pas possible d'y suppléer artificiellement? A vrai dire, il nous manque certaines données pour résoudre complètement la question. Quelle est exactement la composition chimique des Orchidées? est-elle la même pour toutes les espèces? les mêmes éléments se retrouvent-ils et en quantités SERRES ET JARDINAGE. 125 égales dans toutes leurs parties? les productions florales, par exemple, sont-elles de composition identique à celle des tiges, des pseudo-bulbes et des feuilles? Si non, il faudrait modifier l'engrais, à supposer qu'on puisse en employer un, suivant que la plante développe des tiges ou des hampes florales. En attendant, et puisqu'on ne peut contester que les Orchidées épiphytes cultivées dans nos serres n’y trouvent pas à point nommé tous les éléments dont elles doivent s’alimenter, par quels moyens peut-on y pourvoir, sinon absolument et toujours, au moins dans une certaine mesure et assez pour faire face aux nécessités urgentes ? Au congrès de botanique et d’horticulture de Bruxelles en 1876, cette intéressante question a été soulevée par M. de la Devansaye, et le débat a été fort instructif. Cet amateur distingué a cité des faits. Il a cultivé des Broméliacées et des Orchidées en plaçant dans sa serre des tuyaux-gouttières où circulait de l’eau dans laquelle on avait jeté une substance azotée (volatile). Les résultats ont été extraordinaires. Il à ajouté que le savon noir employé dans l’eau avec laquelle il lavait les feuilles de ses palmiers, leur avait également été très favorable. M. Reichenbach, le savant orchidologue, a rapporté qu'il avait vu dans une serre des Orchidées, surtout des Phalænopsis (fig. 150), d'un développement extraordinaire obtenu par un procédé que l’on tenait secret. Il à cependant pu voir qu'on mettait la nuit un engrais sur les tuyaux. Il a ajouté que les plantes ainsi poussées à l'excès, ont une durée très courte et peu de vitalité réelle. M. le professeur Edouard Morren a avancé à son tour qu'il avait, pour cultiver les épiphytes dans sa petite serre chaude, un secret de culture qu'il divulguait volontiers. Il consiste à déposer dans un coin de la serre un morceau de carbonate d’ammoniaque gros comme une petite noix, qui se volatilise en huit jours, et qui fournit à l'atmosphère de la serre un supplément d'acide carbonique et surtout d’ammoniaque. Enfin tout récemment un amateur éclairé, M. le comte du 126 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Buysson, a publié dans la Flore des serres et jardins de l’Europe les résultats d'expériences qu'il a faites dans le but d’administrer aux Orchidées épiphytes des engrais mêlés à l’eau des serin- guages. Celui auquel il donne la préférence est un guano de bonne qualité dont il emploie un gramme par litre d’eau. Le mélange est préparé la veille, bien agité, puis reposé. IL s’en sert pour seringuer ses Orchidées sur toutes leurs parties, et une fois par semaine pendant toute la période de croissance. Il con- seille fortement de ne point dépasser la proportion indiquée. Les feuilles n'en sont nullement souillées. Sous cette excitation, dit-il, ses plantes sont devenues méconnaissables, et de jeunes sujets auraient fleuri qui, sans cela, eussent exigé des années de croissance. Deux gouttes d’'ammoniaque dans un litre d’eau de pluie auraient aussi produit d'excellents effets. Il est impossible de ne pas attacher un grand intérêt à ces expériences faites par des amateurs consciencieux; et tout en faisant une part à l’exagération dont les expérimentateurs ne savent pas toujours se défendre, tout en exprimant certaines réserves que suggère l'observation de M. Reichenbach, on ne pourra méconmitre que l'expansion dans la serre de gaz ammo- niacaux par voie de volatilisation, ou l'emploi de sels ammo- niacaux en dissolution dans l’eau des seringuages ou des arrosements, ne soient des moyens d'activer et de fortifier la végétation des épiphytes. Il sera bon d’en user et sage de n’en point abuser, CULTURE EN SERRES. — Îans toute serre, quelle qu'elle soit, il y a des parties mieux éclairées plus chaudes, plus humides, mieux aérées les unes que les autres. Il ne peut pas être indif- férent d'installer des plantes dans la serre sans tenir compte de ces détails. Un simple déplacement détermine parfois la floraison d'une espèce rebelle et peut faire souffrir un exemplaire en bonne végétation. Supposons-nous maintenant à la fin de l'été. Les chaleurs sont finies, les nuits deviennent fraiches, sinon froides ; le soleil SERRES ET JARDINAGE. 127 baisse, les jours sont déjà courts. C’est le moment où l’on doit savoir user à propos et successivement de toutes les ressources que l’art horticole met à notre disposition. Dès la fin de septembre il arrive assez souvent que l’on doive chauffer les Orchidées indiennes. C'est, au contraire, le moment où les espèces alpines se refont en aspirant la fraicheur et les brouillards d'automne. Vouloir concilier ces extrèmes, chercher des moyens termes pour faire vivre sous le même toit des natures aussi opposées, c’est sacrifier les unes et les autres. On peut adopter une spécialité, choisir les Orchidées de serre chaude, ou froide, ou tempérée ; mais si on les veut toutes, la nécessité de trois serres, ou plutôt d’une serre longue divisée en trois compartiments, s'impose absolument. Nous devons encore supposer que l’on s'arrêtera à ce dernier parti. Pour embrasser la famille dans tout ce qu’elle a d’inté- ressant et de beau, ce ne sera pas trop d’une longueur de serre de 30 mètres sur 5 ou 6 de large, dont 8 mètres environ seront accordés à la serre indienne, autant à la serre froide tempérée, le reste à la serre tempérée ou tempérée-chaude. Pour une culture plus modeste, mais encore très distinguée, il suffira d’une moitié de cette longueur avec des divisions pro- portionnelles. Un seul thermosiphon sufhira parfaitement pour chauffer les trois compartiments, ensemble ou séparément, et chacun au degré le plus convenable. Dans le premier compartiment, le plus rapproché du foyer, seront les Orchidées de l'Inde, de l'Afrique équatoriale, et toutes celles qui demandent une haute chaleur. Cette chaleur sera maintenue au minimum de 45 degrés centigrades, de 18 degrés même ordinairement la nuit, et de à à 5 degrés en plus le jour. En été elle sera ce que donnera le soleil, mais on profitera de toutes les hautes températures pour donner de l'air. La serre indienue, haute serre chaude, est nécessaire aux Aerides, aux Vanda (Gg. 151 à 153), aux Phalænopsis, aux Saccolabium, aux Angræcuin, aux Anœæctochilus, aux Renanthera, aux Va- A E O6 Ë | PP ot \ 17 | Fig. 150, — Phalænopsis Schilleriana (1/4 gx, nat.) | \ + \\ \\ SN Chronicle.) , anda Cathcarti, (Figures empruntées au Gardeners Y Fig. 151 à 153. Ê] LA 150 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. nilla, et à quelques genres de moindre importance. Il y a dans ces beaux genres quelques exceptions peu nombreuses. On pourra cultiver simultanément des Cattleya, des Miltonia, des Epidendrum, des Oncidium, ete., quisupportent, sans les exiger, ces hautes températures. La seconde division sera non pas la serre chaude ordinaire, mais plutôt la serre tempérée ou tempérée-chaude. IT n’y aura pas d'inconvénient à laisser les températures d'hiver et de nuit Fig. 154. — Cypripedium concolor (1/3 gr. nat.). y descendre jusqu'à 10 degrés et même très passagèrement à 8 degrés. Comme dans la précédente, 3 degrés en plus seront nécessaires durant le jour. En été on l’ouvrira plus souvent et l’on évitera, s'il est possible, que la chaleur s’y élève à plus de 25 degrés le jour. Ce sera, à quelques exceptions près, le lieu de prédilection des Cattleya, des Dendrobium, des Cypripedium (fig. 154), des Miltonia, des Cœlogyne, des Trichopilia, des Zygopetalum et de leurs alliés les Æuntleya, Warrea, Warscewiczella, des Anguloa, des Calanthe, des Brassia, des Gongora, des Cymbidium, de beaucoup d’Epidendrum, d'Oncidium et de Lælia, des Phajus, des Stanhopea, ete., etc. SERRES ET JARDINAGE. 151 En outre, bien des espèces subalpines y croitront et fleuriront bien, tandis qu’elle pourra prélever sur la serre indienne un certain nombre de beaux Vanda, d'Aerides, d’Angræcum, de Renanthera, etc. Enfin la troisième division, tempérée-froide, au minimum de 6 à 7 degrés, de 8 à 10 degrés dans le jour, ne sera pas com- promise si, par une nuit d'hiver, le thermomètre y descend pour une heure de 1 ou 2 degrés plus bas; la floraison seule en pourrait souffrir. L'été sera, pour les plantes alpines, la saison critique, les températures de plus de 25 degrés leur étant essen- tiellement nuisibles. On abritera, dans cette dernière serre, tout le magnifique genre Odontoglossum (fig. 155), les Masdevallia, les Lycaste, les Mazxillaria, les Pleione, les Sophronitis, les Disa, les Sobralia, les gentils Aestrepia, une foule d'Oncidium et des plus beaux, nombre de Lelia et d'Epidendrum, des Barkeria, des Arpo- phyllum, pas mal de petits genres très intéressants : Ada, Na- soma, Trichoceros, Mesospinidium, Polycycnis, Nanodes, Kefer- steinia, Helcia, etc. ; un Cattleya (citrina), un Cœlogyne (cristata), un Aerides (japonicum), plusieurs beaux Dendrobium, peut-être le Vanda cœrulea,-sans parler de pas mal d'espèces encore dou- teuses. Ce que nous venons d'exposer n'est pas toujours bien net, bien rigoureux, surtout quant à la répartition des Orchidées entre les trois serres jugées utiles, sinon indispensables. Les com- mençants voudraient être renseignés complètement, et les amateurs les plus éclairés ne sont pas sans garder bien des doutes, En premier lieu ces trois serres de températures différentes n'existent que chez les amateurs les mieux outillés; ailleurs on se contente de deux, sans pour cela renoncer à avoir un peu de tout. Dans ce cas ce sont les Orchidées de serre tempérée qui vont se fondre, la plupart, avec celles de serre chaude, et l’on n’a plus que les degrés extrêmes : serre indienhe, sérre péru- vienne, ou, pour préciser : haute serre chaude et serre tempérée- froide. 132 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Même dans ce cas on ne sait pas toujours où caser telle espèce inconnue ou mal observée, et s'il s’agit non plus de deux, mais de trois serres, la distribution rigoureuse des Orchidées entre elles est toujours sujette à bien des incertitudes. ILest vrai que les catalogues de la plupart des grandes mai- sons de commerce donnent des indications précises sur ce clas- Fig. 155. — Odontoglossum Schlieperianum. sement, et à première vue 1l semble que tout soit dit; mais si l'on y regarde de plus près. on remarque qu'il règne entre les indications de ces catalogues une grande divergence : telle espèce, tel genre tout entier, que l’on range 1c1 parmi les plantes de serre chaude, n’est que de serre tempérée ailleurs, parfois même de serre froide. Cette divergence ne tient pas seulement à l'incertitude des notions et à l'insuffisance des expériences, elle a pour première cause le désaccord qui ne cesse de régner, et que nous avons vainement signalé à plusieurs reprises, sur le SERRES ET JARDINAGE. 133 sens exact des expressions dont on se sert dans le jardinage pratique. Quand il s’agit de la serre à Orchidées indiennes (serre indienne des Anglais, haute serre chaude, fig. 157, voir pages 136 et 137), on s'entend assez bien sur ce que cela veut dire; cependant, tandis que les uns pensent que 15 degrés centigrades sont pour cette serre un minimum suflisant, d’autres, non moins bien expérimentés, le portent à 18 et même à 20 degrés. Ce désac- cord n’est peut-être qu'apparent, c’est-à-dire que celui à qui 20 degrés paraissent nécessaires , fermera les yeux quand par négligence ou autrement il en trouvera le matin 5 de moins. Lorsqu'on passe aux Orchidées de la seconde catégorie, origi- naires de régions plus tempérées, aux Cattleya, aux Dendro- bium, etc., on commence à n'être plus d'accord. Pour les uns, ce sont des plantes de serre chaude (15 degrés environ au plus bas), pour les autres la serre tempérée leur suffit, sans distinc- tion, tandis qu'ailleurs on partage le genre, suivant les pro- venances connues ou présumées, entre les trois sections. Pour ceux qui assignent la culture tempérée à ces genres pris tn globo, il s’agit d’une serre où la chaleur ne descend pas au-dessous de 12 degrés. C'est ce que nous appelons, dans un langage plus précis, la serre tempérée-chaude. Les Orchidées de cette catégorie sont généralement de consüitution vigoureuse, et s’arrangent longtemps, sinon toujours, de deux ou trois degrés de plus ou de moins. Nous voyons bien souvent les Cattleya, les Dendro- bium, les Cypripedium, les Pescatorea, cultivés avec les Aerides et les Vanda et y fleurir bien, tandis qu'ailleurs on les relègue dans des serres à peine tempérées. Nous en avons vu, en plus d’un endroit, qui subissaient de temps en temps des froids de +3 degrés et ne s’en portaient pas plus mal. Certes ce n’est pas ce qu'il faut imiter; mais l’autre excès, dont la conséquence est l’étiolement, ne vaut guère mieux. C’est quand on va plus loin, jusqu'aux espèces alpines ou subalpines, aux Odontoglossum, aux Masdevallia et à tant d’au- tres espèces des moins frileuses. que l’on tombe dans une con- *sSdouæUd wNSSO]#0JUOPO — 9CT SN SERRES ET JARDINAGE. | 125 fusion babélienne. Rien de plus facile à concevoir. Pour les uns la serre à Orchidées froides ne sera destinée à ‘abriter que les Orchidées alpines où quasi-alpines, et alors ce ne sera qu’une serre froide humide, chauffée en hiver comme la serre à Camel- lias, ou même celle destinée aux plantes australiennes (--3 à +5 degrés). Mais la plupart veulent étendre leur collection au delà de ces étroites limites, prendre tous les genres, toutes les espèces qui vivent en commun avec les Odontoglossum (fig. 156), et alors leur serre doit être la vraie serre tempérée-froide (--6 à 7 degrés au plus bas dans les nuits d'hiver et 8 à 10 degrés le jour). Mais il est malaisé de savoir s'arrêter. En accordant 1 ou 2 degrés de plus, 7 ou 8 degrés au minimum pendant quatre ou cinq mois d'hiver et en laissant le soleil faire le reste, on peut s'étendre plus loin, sans pour cela nuire sensiblement aux espèces des très hautes altitudes, lesquelles d’ailleurs sont peu nombreuses et médiocrement estimées pour la plupart. Les Anglais, nos maîtres en ce genre, paraissent surtout tenir à ce dernier chiffre de 7 à 8 degrés au plus bas, qui leur permet de comprendre dans les Cool house Orchids un nombre considé- rable d'espèces et des plus recommandables. Nous disons paraissent ; en effet, M. B. S. Williams, dans son Manuel où il traite avec autorité des Orchidées de toutes les catégories, M. Burbidge, dans son excellent Guide du cultivateur d'Or- chidées froides, se gardent bien de déterminer un minimum absolu de chaleur. Pour certaines Orchidées ils conseillent la place la plus chaude de la serre ; pour d’autres ils indiquent net- tement que +-10 degrés centigrades est le point extrême du froid. Mais à +10 degrés tout l'hiver, les espèces alpines ou sub- alpines vont pousser à contre-temps, s'étioler. En effet, ce n’est plus la culture froide. Dans cet ordre d'idées, M. Burbidge arrive à compter parmi les Cool Orchids un peu de tout: trois espèces d’Aerides et des variétés, un Calanthe, huit Cattleya et leurs variétés, trois Cymbidium , huit Cypripedium avec plusieurs variétés (sans compter les vieux 2nsigne et venustum), sept Dendrobium, les Miltonia en entier, deux Phajus et deux Serre chaude à Orchidées de 157: Fie. ment d'Horticulture à Londres (voir pag. 133). 138 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Thunia, deux Trichocentrum, quatre Trichopiha, deux Vanda et tous les Zygopetalum. © Maintenant voici un système plus complet. La maison Rolli- son, de Tooting (Londres), en tête du savant catalogue qu'elle publie, donne des mdications précises sur le traitement à appli- quer aux Orchidées, qu’elle répartit entre trois serres de tempé- ratures graduées. La première, serre intermédiaire (serre tempérée) , demande une chaleur de jour de 65 à 75 degrés Fahrenheit (18°,33 à 23°,89), qui descendra la nuit de 55 à 65 degrés (12°,78 à 18°,33) à l’époque de la croissance. Pendant celle du repos, la température du jour ne devra pas dépasser 45 à 50 degrés (7°,22 à 10 degrés) et celle de nuit 40 à 45 degrés (4°,4h4 à 10 degrés), suivant les circonstances. La seconde serre ne sera pas tenue plus chaude que la serre froide ordinaire (Greenhouse), avec une température diurne de 59 à 65 degrés (12°,78 à 18°,33), qui pourra descendre la nuit entre 45 et 55 degrés (7°,22 à 12°,78) pendant la croissance, et durant le temps de repos jusqu'à 35 à 45 degrés (1°.67 à 7°,22), si les circonstances l’exigent. Tout le reste des Orchidées s’abritera dans la serre chaude, qui pendant la végétation sera chauffée entre 80 et 90 degrés (26°,67 à 329,22) durant le jour ou davantage, suivant les cir- constances, et entre 70 et 80 degrés (21°,11 à 26°,67) la nuit. Au temps du repos, on réduira les températures de jour à 55 à 65 degrés (12°,78 à 18°,33) et celles de nuit jusqu'à 50 à 60 degrés (10° à 15°,56). S'il n'y a pas, au fond, grande discordance entre les degrés indiqués par M. Rollison pour les serres chaude et tempérée et ceux recommandés plus haut, en revanche on pourra s'étonner quelque peu de le voir considérer les plus basses températures de la serre à Bruyères (moins de 2 degrés) comme tolérables pour les Orchidées froides. Il ne faut pas perdre de vue que ce sera pendant le repos seulement, c'est-à-dire quand on les privera à peu près d’arrosements. Il n'est pas moins curieux, SERRES ET JARDINAGE. 139 même avec cette réserve, de voir le chemin parcouru depuis le temps où toutes les Orchidées étaient confusément reléguées dans la serre chaude humide, et de compter, parmi celles aux- quelles on assigne aujourd'hui la serre froide, des Anguloa, des Barkeria, des Bletia, des Cypripedium, des Dendrobium , des Epidendrum, des Houlletia, plusieurs Lælia, tous les Hasdevalha, des Mormodes, les trois quarts des Odontoglossum, pas mal d'Oncidium, la grande majorité des Trichopilia, enfin des Warrea et des Warscewiczella. Une conséquence de la méthode de M. Rollison, c'est qu'il faut avoir grande attention à déplacer les Orchidées suivant leur état de végétation; porter dans une serre plus chaude celles qui se mettent en végétation et faire l'inverse pour celles qui ont terminé leur pousse. De tout cela il est diflicile de déduire des enseignements précis et pratiques, tels que les désirent, non sans raison , les amateurs qui commencent où ceux qui n'ont pas le loisir d’étu- der. Le plus sage est, sans doute, de prendre l’un ou l’autre guide et de suivre à la lettre ses recommandations. Celui qui préférera faire de l'éclectisme en fera à ses dépens, jusqu’à ce que l'expérience lui soit venue. Nous avons fait ainsi notre école et nous sommes arrivé à n'être pleinement d'accord avec personne. C’est probablement que la serre où nous opérons et nos procédés de culture, dans leur ensemble, ne sont absolument semblables à ceux de per- sonne. Ceci entendu, nous donnons ci-dessous deux listes d'Or- chidées, dont l’une comprend une série d’espèces sur la rusticité desquelles on est d'accord et que nous cultivons ou voyons cul- uüver à froid (+5 à 7 degrés centigrades la nuit en hiver, +8 à 12 degrés le jour). Orchidées de Serre tempérée-froide. Ada aurantiaca. Barkeria (le genre). Arpophyllum cardinale. Bletia hyacinthina. giganteum, Cattleya citrina. = spicatum. Cælogyne cristata. 110 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Cœlogyne Corymbosa. Mesospinidium sanguineum. Cymbidium aloifolium. — vulcanicum. — sinense. Miltonia Clowesiana et variétés. Cypripedium insigne et variétés. Odontoglossum (le genre, sauf — Schlimi. exception ci-contre). — Sedeni. Oncidium æmulum. — _villosum. — andigenum. — venustum. — Barkeri (tigrinum) Dendrobium Falconeri. — cucullatum et variétés. — Cambridgeanum. — crispum et variétés. — japonicum. — Hartwegii. — nobile et variétés. — incurvum. — speciosum. — leucochilum. _ — Hill, etc. — macranthum. Disa (le genre). — pacificum. Epidendrum Frederici-Guillelmi. — serratum. — myrianthum. — zebrinum. — paniculatum, — divaricatum. — prisimatocarpum. — _ flexuosum. — vitellinum et variétés, etc. — falcipetalum. Evelyna kermesina. — obryzatumn. Goodyera velutina. — _ panchrysum. — pubescens, — pulvinatum. — macrantha. — stelligerum. Helcia sanguinolenta. — superbiens. Lælia albida. Pleione (le genre). — autumnalis. Polystachya pubescens. — cinnabarina. Restrepia (le genre). — furfuracea, Sobralia macrantha et variétés. — maialis. — dichotoma. — Perrin. — Ruckeri. — purpurafa. Sophronitis (le genre). Stanhopea oculata. Lycaste (le genre). Masdevallia (le genre). Maxillaria grandiflora. -- venusta. — tigrina. Thunia (le genre). Trichopilia coccinea. — Ciorthilis, — nigrescens. Uropedium Lindeni, A cette liste déjà longue, quoique fort incomplète, et dans laquelle on peut puiser les éléments d’une collection riche et variée, il faut évidemment joindre beaucoup d'espèces emprun- tées à la liste ci-dessous, qui sont généralement considérées comme de serre tempérée, mais sur lesquelles il y a divergence d'opinion. SERRES ET JARDINAGE. 1H1 Acineta (le genre). Anguloa (le genre). Cattleya mossiæ. — Trianæ. —— Skinneri. —- Warscewiczii. Cœlogyne speciosa. Colax jugosus. Cymbidium Hookerianum. Cypripedium barbatum et var. — caudatum. — Fairieanum. = hirsutissimum. — Lowi. — purpuratum. Dendrobium amænum. — bigibbum. — Brisbaneanum. —— Devonianum. — chrysanthum. — heterocarpum. -- Joannis. — Kingianum. — Tattonianum. — tetragonum. — transparens. Epidendrum Catillus. — leucochilum. — macrochilum, — nemorale. — pentotes. —— pseudo-Epidendrum. — purum. — sceptrum. — Sophronitis. Eriopsis (le genre). Goodyera discolor. Hartwegia purpurea. Houlletia (le genre). Kefersteinia (le genre). Lælia anceps. — — Barkeriana. — acuminata, — crispa. — crispilabia. Lælia elegans. — _flava. — Jongheana. — Lindleyana. — Pinellii, etc. — pumila, — superbiens. — xanthina. Maxillaria (le genre). Miltonia (le genre). Mormodes (le genre). Nanodes Medusæ. Nasonia punctata. Odontoglossum phalænopsis. — Rœzli. -— vexillarium. Oncidium aurosum, — barbatum. — bicallosum. — bifolium. — concolor. — ornithorynchum. — _ phalænopsis. — sarcodes. — Weltoni (Miltonia), etc. Palumbina candida. Pescatorea cerina. Phajus grandifolius. — Wallichii. Pilumna fragrans. -- — nobilis. — Ortgiesiana. Polycyenis (le genre). Stanhopea (le genre). Stenorynchusspeciosus(Neottia). Trichocentrum (le genre). Trichoceros muralis. — _ platyceros. Trichopilia (le genre). Vanda cærulea. Warrea cyanea, etc. -- Lindeniana. Warscewiczella discolor. — Velata. Zygopetalum (le genre ancien). 142 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. LES ARROSEMENTS, L'HUMIDITÉ ATMOSPHÉRIQUE (SUITE). — L'eau, essentielle à toutes les plantes, l’est surtout aux Orchidées. Ce n’est pas assez de la répandre à leur pied sous forme d’ar- rosements ; il est indispensable que l’atmosphère où elles vivent en soit imprégnée, saturée presque en tout temps. Pour arroser, on se sert d’eau de pluie ou d’eau courante qui ait séjourné dans la serre pour en prendre la température. On ne doit passer aucun jour sans vérifier l'état de ses plantes, dont aucune ne peut être absolument sèche, quelle que soit la saison. Pour le reste, 1l faut distinguer. Dans nos hivers sombres et froids, où rien ne stimule la végétation, il y aura toujours, au moins dans les serres chaudes et tempérées, des plantes qui auront fini de développer leurs pseudo-bulbes, et que l’abaissement de la température, joint à l’insuflisance de Ja lumière, empêcheront pour un temps d'en produire d’autres. Celles-là, on les arrosera peu, seulement assez pour empêcher feuilles et tiges de se rider, et ces ménagements dureront jusqu’à ce que la plante se remette d'elle-même en végétation. Les Orchidées des régions alpines ou subalpines, celles qu'on tient en serre tempérée-froide, n'ont généralement pas de ces époques de repos périodique. Il se fait bien un court arrêt entre la pousse qui s'achève, qui s’aoûte, et le développement de ses yeux nouveaux. Îl n’est pas sans importance d’en tenir compte, lorsqu'on est sûr que les pseudo-bulbes ont atteint toute leur grosseur. En tout cas il ne s'agira jamais que d’une diminution des arrosements. Les Orchidées de cette catégorie veulent être toujours dans un-milieu plus ou moins humide, qui ne saura guère l'être trop pendant les longs jours et les chaleurs de l'été. Les Orchidées qui végètent, quelle que soit leur origine, ont besoin, en été, d’arrosements à peu près quotidiens, On conseille même de plonger les pots tout entiers jusqu’à la base de la plante dans un grand baquet d’eau, et de les y tenir quelques secondes. C'est plus qu'un arrosement, c’est un lavage du sol et du drai- nage dont les effets sont excellents, Les mêmes regles s'appliquent aux Orchidées terrestres. SERRES ET JARDINAGE. 115 —: L'humidité atmosphérique se règle suivant les mêmes prin- cipes. En été, sous l’action du soleil et de la température exté- rieure, on en donnera par tous les moyens et dans la plus large mesure. En hiver, quand le soleil demeurera absent et que les plantes s’engourdiront, on en aura facilement assez, quelquefois trop. La manière la plus simple et la plus eflicace d'humidifier l'air de la serre, c’est de répandre abondamment l’eau sur le sol, sur les tablettes, et partout où on le peut. En hiver on obtient un effet immédiat, mais de peu de durée et d'utilité, en arrosant les tuyaux du thermosiphon. Mais nous venons de dire qu'il y aura, dans une collection, des plantes au repos à qui l'humidité trop grande de l’air sera peut- être nuisible. Comment les ÿ soustraire? Rien de plus simple : l'air sera toujours plus chaud et plus sec dans le haut que dans le bas de la serre, et une différence de niveau de 1 à 2 mètres suffira pour déterminer l'inégalité de saturation désirée. Ayons donc vers le haut de la serre quelque tablette, et mettons-y les plantes qui reposent. En été, quand la chaleur est bien établie et qu'on peut tenir la serre ‘froide ou lempérée) ouverte au moins partiellement, il n'y a nul danger à seringuer les Orchidées légèrement, et avec une pomme à très petits trous, au moins une fois par jour. C'est même une pratique presque indispensable durant les grandes chaleurs ; mais à la condition que la chaleur et le cou- rant d'air puissent les ressuyer en peu d'heures, sinon l’eau qui séjournerait entre les feuilles tendres des jeunes bourgeons les pourrirait, Après l'eau, l'air. Tout aussi nécéssaire à la vie végétale, l'air n’est pas, malheureusement, autant en notre puissance. Enfermé dans une serre, il se corrompt et se dénature. Privé de mouvement, 1l n'arrive ni complètement ni à temps à toutes les parties des plantes. Les espèces alpines, surtout, souffrent promptement de cette réclusion. On ouvrira donc la serre autant et aussi souvent que les circonstances le permettront. Les 141 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Orchidées de haute-serre chaude pourront bien rarement profiter de ce bienfait, dont elles ont, par bonheur, un moins grand besoin que les autres. Dans la serre froide-tempérée, on ne craindra pas d'établir un léger courant d'air, pourvu qu'il ne soit pas sensiblement desséchant, et chaque fois qu’il fera dehors un temps chaud et humide, surtout pendant les pluies d’été, on s'empressera d'en profiter pour ventiler abondamment. Quand Ja saison est tout à fait défavorable, les jours sans soleil, le froid extérieur assez marqué pour qu’on ne puisse ouvrir la serre, il est bon de faire de temps en temps un peu de feu. Le feu assainit l’air enfermé, le met en mouvement, et permet souvent de lui donner une issue par où il se renouvelle lentement. Il nous reste à parler des ombrages et des couvertures d'hiver. Ce sont là des questions secondaires qui deviennent très graves si l’on considère le mal qu'il est possible de faire en étiolant les Orchidées par excès de prudence. Les Orchidées n’ont jamais trop de lumière ; c’est l’action directe des rayons solaires, peu ou point atténués, qui peut et doit être funeste à presque toutes, mais non pas en hiver, où pendant environ cinq mois, de la mi-octobre à la mi-mars, ces rayons seront assez obliques et voilés par les brumes pour n'avoir qu'une action bienfaisante. Passé ce temps, ils prendront de l’ardeur et, pour un temps, coloreront les Orchidées de teintes chaudes, indices de santé. Cette période sera courte, surtout si les journées sont bien claires: les plantes sècheront trop rapidement, et les feuilles jauniront ; si cet état se pro- longe, des brülures s’y manifesteront, et l'aspect de la collection en sera gâté pendant toute l’année. Donc il faut ombrer à temps; mais comment et à quel degré ? Les ombrages seront fixes où amovibles. Fixes, ils enlèveront de la lumière aux jours et aux heures où le soleil ne dardera pas. Amovibles, ils rendront nécessaire la présence presque con- tinuelle du jardinier. On choisira l’un ou l’autre moyen, suivant r |! SERRES ET JARDINAGE. 145 ses loisirs et ses convenances. Dans le premier cas on mate les vitres, au dehors ou au dedans, avec du blanc d'Espagne délayé avec un léger encollage. Le lait remplit bien cet office. Dans le second cas on se sert de claies d'osier, de persiennes à planchettes, et préférablement de rideaux en toile très claire, en canevas, en étamine ou en calicot peu serré. Il s’en faut que le soleil de mars, d'avril ou d'octobre ait la même ardeur qu'en plein été. Ce qui suffit pour ombrer au prin- temps devient insuffisant en été, et réciproquement. Il est donc d'une bonne et saine pratique de n'avoir d’abord que des ombrages très légers et de les renforcer dans les plus longs jours. Si c'est le badigeon que l’on a adopté, il est aisé de l'épaissir par une seconde couche; si c'est le rideau, le mieux est peut-être d'y joindre un léger badigeon, qu'on enlevera à la fin d'août. 11 faut, dans tout cela, tenir compte des climats et des latitudes. En hiver on n’a jamais ni trop ni assez de soleil, mais les gelées subites, par un ciel clair, causent de grands soucis aux cultivateurs. Avoir sous la main de bons paillassons bien épais, en roseaux ou en paille, ou de bons volets en bois léger, c'est la meilleure ressource contre les surprises et contre l'insuffisance momentanée du chauffage. 10 146 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Î CHAPITRE VIT: LES ENNEMIS DES ORCHIDÉES. En À Xe 4 ALADIES. ANIMAUX NUISIBLES. — Les Or- chidées ne sont sujettes à aucune ma- ladie spéciale, spontanée ou épidémique. Des causes de détérioration peuvent les affecter dans des circonstances très défa- vorables ; il n’est pas rare que dans nos cul- tures artificielles, par suite de négligences {|= 7 graves ou de soins à contre-sens, elles de- | viennent malades et meurent, mais la maladie est le fait de la mauvaise culture. ÿ \®) On voit des Orchidées dont le feuillage est __ jaune et maigre; c’est qu'elles ont trop de soleil ou point assez d’eau. Quelquefois aussi les racines ont pourri par suite d’un mauvais drainage d’un sol trop compact et d’ar- rosements intempestifs. La mort de la plante est imminente si l'on ne se hâte de la dépoter, de retrancher des racines tout ce qui est mort où atteint de nécrose, et de la traiter ensuite comme une plante importée. À un moindre degré, l'excès d’arrosements dans un sol trop compact et mal égoutté produit sur le feuillage des taches circu- LES ENNEMIS DES ORCHIDEES. ; 147 laires, noires, qui s’agrandissent et se multiplient, et sont tout au moins d'un fort triste effet. L'insuffisance de la lumière et de l’aérage, surtout dans une serre trop chaude, produit la chlorose ; le feuillage est pâle, mince, se soutient mal; la floraison est rare et chétive. Si c'est, au contraire, la chaleur qui manque, on voit les jeunes pousses s'arrêter avant d’avoir pris tout leur développe- ment. Les jeunes pseudo-bulbes, à peine arrivés à leur gros- seur, sont atteints de pourriture ; de larges taches jaunes se montrent sur les feuilles charnues et deviennent des centres de décomposition. Il faut alors trancher dans le vif, tenir la plante sèche et lui donner de la chaleur. Certaines Orchidées fleurissent très rarement, quoique bien venantes en apparence. C’est évidemment qu'il leur manque quelque chose, car dans la nature, toutes fleurissent annuelle- ment. L’avortement ou l'absence de la floraison üent, le plus souvent, au manque de lumière, d’air ou d’eau, et parfois aux trois causes réunies; quoique l'excès de l’une des trois puisse aussi faire obstacle. Un changement de place, un dépotement dans un plus grand pot, si la plante est bien saine, un compost mieux approprié, détermineront des floraisons rebelles. IT ne faut pas oublier, d’ailleurs, que la richesse de celle-ci est en raison de la force d’une plante, du bon état de ses racines et de la somme de nourriture qu’elle peut s'assimiler. La conséquence de ce qui précède, c’est que le cultivateur qui connaît bien ses plantes et sait leur appliquer un traitement con- venable, n’a à craindre ni maladies, ni morts subites, ni dété- rioration du feuillage, ni avortement de la floraison ; mais sur ce dernier point il nous reste beaucoup à apprendre. En résumé, dès qu'un cultivateur d’Orchidées s'aperçoit qu'une de ses plantes souffre, que son feuillage jaunit, que les vieux pseudo-bulles pourrissent, que la végétation est maigre ainsi que la floraison, il doit s’empresser de chercher la cause du mal. Si elle n’est pas dans les soins extérieurs : chaleur, ombrage, humidité de l'air, il faut la chercher immédiatement aux racines, 148 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. se hâter de sortir la plante de son pot et mettre à nu tout son système radiculaire. Neuf fois sur dix on trouvera tout ou partie des racines atteintes de pourriture et la plante hors d'état de se substanter. Une Orchidée n’est nullement perdue pour se trouver en cet état, mais la cause subsistant, elle continuera de dépérir et finalement mourra. Cette cause sera presque toujours dans un mauvais compost ou dans un drainage mal fait, combiné avec des arrosements abondants. Un compost trop compact, retenant l’eau et ne laissant pas circuler l'air, est nuisible, on le conçoit, à des plantes aériennes dont les racines veulent l'air et une certaine liberté. En les visi- tant on trouvera que, parvenues dans ce compost mal fait, elles y pourrissent, ou si quelques-unes le traversent sans trop de dommage, elles iront s'étendre et prospérer à travers les pier- railles du drainage. Le compost peut être bon, les plantes peuvent être dans du sphagnum sans mélange de terre, et néanmoins y perdre leurs racines. Ce sera alors l'écoulement de l’eau qui sera mal établi, le drainage aura été mal fait ou insuflisant, l’orifice du pot se sera peut-être obstrué, le sphagnum sera trop tassé, ete. Nous avons déjà indiqué ce qu'il faut faire. Nettoyer la plante à fond, la débarrasser des parties mortes, la laver à grande eau et enfin la replanter dans des matières mieux ap- propriées à ses besoins et drainer jusqu'aux trois quarts de la hauteur du pot. On arrose ensuite avec prudence, mouillant la surface plus que le fond. C’est comme une plante importée ou une multiplication. Le sujet ne tardera pas à se remettre en végétation et à produire de nouvelles racines en même temps que de jeunes tiges. Alors seulement la reprise sera complète. En revanche, les Orchidées ont de nombreux ennemis ; ces ennemis-là les aiment trop; ils s’atitachent à elles pour s'en nourrir. Ce sont des mollusques ou des insectes : limaces, hélices, blattes, cloportes, pucerons, kermès, cochenilles, acarus, thrips, fourmis, perce-oreilles (fig. 160 à 169). Les fourmis ne sont qu'incommodes et malpropres; il en est silos ts ds + * æ LES ENNEMIS DES ORCHIDÉES. 149 à peu près de même des forficules (perce-oreilles), qui attaquent quelquefois une très jeune feuille, mais qui se nichent dans les Fig. 160. — Blatte, mâle et femelle. pousses nouvelles et les font pourrir. Il est facile de les détruire et de fermer l'accès de la serre à ceux du dehors. Fig. 161. — Puceron très grossi. Fig, 162. — Tige couverte de Pucerons. Il en est tout autrement des rongeurs et des parasites, qui, chacun à leur manière, causent de graves dommages. Les = 150 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. limaces de jardins, un tout petit escargot (Helix alliaria). les cloportes, les blattes même, rongent les racines, les pousses tendres et jusqu'aux pseudo-bulbes, et surtout les boutons à Fig. 163 et 164. — Branche couverte de Kermès, Fig. 165. — Thrips. fleurs. Les pucerons, les kermès et cochenilles de serre, les araignées rouges (Acarus), les thrips ou tigres (Thrips hæmor- Fig. 166. — Fourmi neutre. Fig. 167. — Fourmi femelle. rhoïdalis), colonisent à la surface des feuilles ou des tiges, dont ils sucent les sucs et détruisent les parties molles de manière à les détériorer complètement. On se défait de cette catégorie de parasites en les écrasant avec les doigts, en lavant souvent le feuillage et les tiges où ils # LES ENNEMIS DES ORCHIDÉES. 151 se montrent, en les seringuant très fréquemment, si la saison le permet. On en prévient l'éclosion en tenant la serre humide et aérée. La fumée de tabac a facilement raison des pucerons, s'ils deviennent nombreux; les thrips ne sont tués par ce moyen que si on l'emploie à haute dose, ce qui est réputé dan- gereux surtout aux Odontoglossum ; mais l’eau est pour eux, comme pour les acarus, un moyen sûr de destruction, si on l’emploie avec persévérance. La présence des thrips, des acarus, des kermes, est toujours l'indice que la serre est tenue trop chaude pour les plantes Fig. 168. Fourmi mâle, attaquées, et surtout trop sèche et point assez aérée. Les coche- nilles et les kermès se fixant à demeure ne sont nullement diffi- ciles à découvrir et à détruire. M Fig. 169. — Perce-oreilles. On n'en peut dire autant des autres en- nemis qui sortent la nuit seulement pour exercer leurs déprédations, et rentrent le matin dans des cachettes plus ou moins sûres. Le premier soin que doit s’imposer un amateur, c’est de ne laisser dans sa serre aucun coin obscur et inaccessible; aucun amas de matériaux, pas même de rocailles percées de cavités où l'ennemi puisse se mettre hors d'atteinte. Le second moyen consiste à visiter sou- vent ses pots, dessus et dessous, à les déplacer pour dérouter les rôdeurs de nuit ou les prendre dans leurs cachettes. Le troisième et le meilleur est de venir dans la serre avec une lumière, à la tombée du jour, lorsque les limaces particulièrement se mettent en chasse. On les découvre grimpant le long des murs ou sur les plantes. Enfin on leur dresse des pièges. Le meilleur pour prendre les limaces est une feuille de chou vert ou de la laitue jetée 152 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. à plat sur les tablettes ou sur le sol. On les trouve dormant dessous le matin. Nous nous trouvons aussi très bien d'élever dans la serre quelques touffes d’Adiantes, dont les limaces sont très friandes. Il est facile de les y découvrir le soir on le matin. De petits tas de son répandus çà et là ont aussi leur utilité. Les cloportes se prennent dans des pommes de terre coupées par moitiés et creusées, que l’on dissémine entre les pots. Il faut aussi se défier des lombrics (vers de terre), non qu’ils attaquent les Orchidées, mais parce qu'ils creusent des galeries et obstruent peu à peu le drainage, ce qui peut occasionner la pourriture des racines, / \ Sa / \ \ Le ls TS à Odontoglossum radiatum. CULTURES SPECIALES. : 153 CHAPITRE VIII. CULTURES SPÉCIALES. ULTURE DES ORCHIDÉES FLEURIES DANS LES APPARTEMENTS ET AUX EXPOSITIONS. — En réfléchissant sur ce que nous avons dit plus haut des conditions spéciales aux- quelles est assujettie la culture des Orchi- Qÿ dées intertropicales, quelques lecteurs ont dû | être tentés de formuler un regret : ces nobles || Çe plantes, d’une floraison si éclatante ou si pro- € | fuse, qu’on aime à étudier, qu'on voudrait avoir toujours sous les yeux, dont on respire volontiers les suaves parfums, sont malheureu- sement reléguées dans la serre, et il serait hautement imprudent de les en retirer pour les faire séjourner dans les appartements, où elles ne trouveraient presque aucune des conditions de lumière, de température et surtout d'humidité atmosphérique qui leur sont nécessaires. Impossible, se dit-on, d'en faire jamais des ornements de table, d'en décorer des salons, d'en jouir enfin pleinement pendant la durée de leur floraison. Cette conclusion , qui semble tirée de la nature même, n'est cependant pas rigoureusement exacte. Beaucoup d'Orchidées et { 154 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. des plus belles peuvent, lorsque leurs fleurs sont épanouies, être transportées dans les appartements et y rester même sans dom- mage pendant au moins une quinzaine. L'essentiel est qu'elles y trouvent, si c'est en hiver, une température qui ne descende pas beaucoup au-dessous de celle qu’elles ont dans la serre, et qu'elles n'y soient pas exposées à se couvrir de poussière. Il va sans dire qu'il n’y aura pas de fumée dans la place. La lumière sera généralement suflisante pour ce peu de temps, et quant à l'humidité de l’atmosphère, indispensable à leur croissance, elles pourront en être privées durant cette courte période, sans dom- mage appréciable. Nous allons dire pourquoi. Chez le plus grand nombre des Orchidées, l’époque du déve- loppement et de l’épanouissement des inflorescences ne coïncide jamais avec celle de la croissance des tiges ou des pseudo-bulbes et de la feuillaison. Il y a généralement alternance. Quand l’ac- tivité végétative est absorbée par la production d’abord, par la nutrition ensuite de ces inflorescences, souvent beaucoup plus volumineuses que la plante qui les porte, les autres fonctions sont enrayées. Cette règle n’est pas absolue: il existe assez bien d'Orchidées qui émettent tout ensemble des tiges nouvelles et des hampes florales, où le bouton à fleurs sort d’entre les jeunes feuilles aussitôt qu’elles se montrent; mais c’est là l'exception. Pour les espèces dont les habitudes sont telles, on conçoit que le séjour dans les appartements pourrait avoir des inconvénients graves au point de vue de la croissance ultérieure. Mais quand les fleurs sont épanouies et qu’en dehors du tra- vail de nutrition qu’elles imposent, le reste de la plante est dans une sorte de repos, que les tiges sont aoûtées, que rien ne croît plus, il devient assez indifférent que les conditions de cette crois- sance soient remplies exactement. Quant à l'humidité atmo- sphérique, il est même à noter qu'elle est, jusqu'à un certain point, nuisible à la bonne conservation des fleurs. Beaucoup de celles-ci, qui sont d’une texture délicate, les fleurs blanches sur- tout, se tachent de noir dans un milieu humide, et quelques-unes y pourrissent bien avant le terme naturel. On conseille donc CULTURES SPÉCIALES. 155 généralement, quand les fleurs sont épanouies, de transporter les plantes dans un milieu plus sec et même plus froid. Il n’est pas prudent d’ailleurs de prolonger ce séjour dans les appartements, surtout en hiver, au delà de deux ou trois semaines, quoique l’on cite telle ou telle espèce qui y a passé sans dommage non Fig. 172 et 173. — Acrides çylindricum. seulement le double de ce temps, mais même des mois. Des Aerides (fig. 172), des Dendrobium en grand nombre, des PBrassia, des Oncidium, des Odontoglossum, des Epidendrum, des Trichopilia, des Maæillaria, les Lycaste aromatica, cruenta et surtout Skinneri, tous les Cattleya et la plupart des Leælia ont, dit M. Williams, dont l'expérience nous est un sûr garant, passé des semaines hors de la serre, dans des appartements 156 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. habités ou non, et les fleurs s’y sont conservées plus longtemps que dans la serre, Il n’est pas sans intérêt d'ajouter iei que les fleurs d’Orchidées coupées et tenues le pédoncule dans l’eau, se conservent de même autant et plus que sur la plante, mais cette règle n’est pas gé- nérale. Lorsque l’on a l'intention de présenter à une exposition des collections d'Orchidées fleuries, il est bon d’être au courant de certaines pratiques que l'expérience à suggérées. D'abord il faut arriver à temps, c’est-à-dire obtenir que les fleurs soient épanouies à jour fixe. Il ne servirait de rien de leur prodiguer la chaleur dans les derniers jours : toute la série des Orchidées indiennes n’en irait pas plus vite, et il en serait à peu près de mème des autres. Ce serait d’ailleurs un contre- sens que de soumettre à une chaleur excessive des plantes qu’il faudra, sans transition, sortir de la serre et exposer à l'air libre. Mais quand on connaît les Orchidées, on peut prévoir à l'avance que telle plante aura de la peine à arriver à temps; que telle autre risque d'être fanée trop tôt. On peut alors, non pas aux derniers jours, mais un mois ou deux à l’avance, placer la pre- mière dans la partie la plus chaude de la serre et opérer à l’in- verse pour la seconde. [Il y a aussi telle espèce, comme le Den- drobium nobile, le Lycaste Skinneri, etc., qui passent très bien l'hiver dans une serre presque froide, mais qui fleurissent aussi fort bien dans une serre tempérée ou chaude. Dès lors 1l suffit de les tenir à froid et à l'ombre plus ou moins longtemps, pour obtenir leur floraison à point nommé en les transportant en temps utile dans un milieu chaud. Pour les soins à donner dans les derniers jours, nous ne sau- rions faire mieux que de traduire ici les conseils que donne M. B. Williams, le célèbre horticulteur de Londres, dans son Orchid Grower’s Manual: «Mon usage est de transporter mes «plantes dans une serre froide et sèche ou dans une salle quel- «ques jours avant l'exposition. Si ce sont des espèces de serre «chaude, je les porte dans une autre plus tempérée. Pendant ce CULTURES SPÉCIALES. 157 «temps on ne leur donne que l’arrosement strictement nécessaire «pour qu'elles soient un peu humides. » L’emballage des plantes fleuries qui doivent être transportées au loin est une grosse affaire. Les soins les plus minutieux sont nécessaires en vue de maintenir la hampe florale en place par de bons tuteurs solidement fixés, et d'empêcher toute espèce de ballottement et de frottement des fleurs entre elles, avec le feuil- lage ou avec l'emballage. Quand les fleurs sont grandes et espa- cées, on place entre chacune d'elles un peu d’ouate qui en main- tient l’écartement sans les comprimer. Si l’on a affaire à des épis serrés, comme ceux des Aerides et des Saccolabium, on doit se borner à les fixer délicatement à des tuteurs bien fermes, en employant l'ouate seulement là où un frottement est possible. Les liens doivent être modérément serrés, et il est toujours pru- dent d’interposer un peu d’ouate entre eux et la plante. Le feuil- lage doit être égalentent protégé, quoique moins minutieusement. En résumé, le tout consiste à mettre la fleur dans des conditions telles, qu'aucun balancement trop vif ne soit possible et que tout frottement soit évité soigneusement. Les plantes qui doivent demeurer ainsi emballées pendant plus d’un jour ne seront arrosées que pour le strict besoin, et tout l'emballage devra être bien sec. CULTURE SPÉCIALE DES CYPRIPEDIUM. — Nous trouvons dans le Numéro du 7 Mars 1878 du Journal of Horticullure de ‘Londres, publié par le D' Hogg, un article intéressant sur la culture des Cypripedium. Comme ce travail n’est pas tout à fait d'accord avec ce que nous avons dit précédemment, et qu'on peut le considérer comme le dernier mot de l’horticul- ture anglaise sur cette spécialité, nous croyons faire chose utile en le reproduisant ici. «Les Cypripedium sont au nombre des Orchidées les plus curieuses et les plus recherchées. Ils ont le mérite de fleurir longtemps, et une collection d'espèces de ce genre n’est jamais sans fleurs pendant tout le cours de l’année. La longue durée de 158 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. leurs fleurs coupées est aussi remarquable. J'ai vu des fleurs de Cypripedium insigne se conserver fraiches dans l’eau pendant deux mois. Le Cypripedium barbatum et ses variétés se main- tiennent facilement trois mois en fleurs (fig. 174). «Les Cypripedium proviennent de contrées très diverses, telles que l’Inde, le Mexique, l'Amérique du Nord, Java, ete. On en a obtenu , en Angleterre, plusieurs hybrides remarquables. L'un d'eux (Cypripedium Dominianum) a été gagné par M. Dominy d’un croisement du Cypripedium Pearcei par le Cypripedium caudatum. En considération de l'aire géographique étendue de ces plantes précieuses, 11 y a un classement à faire parmi elles, celles-ci étant pour le jardin, celles-là pour la serre tempérée, d’autres pour la serre chaude, selon leur provenance. «Les Cypripedium se multiplient aisément par la division des touffes. Les espèces rustiques se plantent dans un compost de bruyère tourbeuse, de terre à blé et de charbon de bois, avec un bon mélange de tessons et un peu de sable bien incorporé. Il leur faudra un châssis froid pour les garantir contre les grosses pluies et contre le froid de l'hiver. «Les espèces tempérées demandent à peu près le même com- post avec addition d’un peu de sphagnum haché. Les Cypripe- dium insigne, villosum, venustum, etc., appartiennent à cette section, et n’exigent qu'une chaleur de 4 à 5 degrés centigrades au plus bas et de 12 à 13 degrés au plus dans la saison où l’on doit faire du feu. On les aérera fréquemment dans toutes les Journées tièdes. «Les Cypripedium de serre chaude veulent un compost de sphagnum , de charbon de bois, de terre de bruyère fibreuse et de très peu de terre argileuse, le tout mêlé de fragments de poterie. Le sphagnum doit être haché. En empotant on élèvera le sommet d’un ou de deux pouces au-dessus du pot, en arron- dissant la surface pour lui donner bonne apparence. Les pots, pour toutes les espèces, seront d’abord remplis de tessons jus- qu'aux trois quarts de leur hauteur. « Ces plantes exigent des arrosements abondants, avec une eau + : rx DER LA Et = 12. se at 3 £ * Y CULTURES SPÉCIALES. 159 préalablement tiédie dans la serre, On ne les seringuera point pendant les mois d’hi- ver, Mais au printemps et en été elles seront seringuées légèrement deux fois par jour et arroséeslargementdeux fois par semaine. Les Cypripedium du genre barbatum peuvent, lors- qu'ils sont fleuris, être retirés de la serre et placés dans un conser- vatoire où leurs fleurs, étant à l'ombre et re- cevant plus d'air avec moins d'humidité et de chaleur, resteront frai- ches bien plus long- temps. « Dans le choix des Cypripedium il faut pré- férer ceux qui promet- tent le plus au cultiva- teur. S'il a une serre à Orchidées à sa disposi- ion, le choix sera fa- aile et il pourra se don- uer toutes les nouveau- tés; mais les espèces qui conviendront le mieux dans une col- lection variée de plantes Fig. 174 à 176. — Cypripedium lævigatum. 160 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. seront les Cypripedium insigne, caudatum, venustum, niveum, barbatum superbum, giganteum, Ræzli, Low et Sedeni. Je ne désigne ici que ceux dont le prix est modéré, qui sont d’une cul- ture facile et les plus convenables pour commencer une collection. » CONCLUSIONS. — Arrivé à la fin de notre tâche, il nous vient un scrupule : Les détails quelque peu minutieux dans lesquels nous avons dû entrer, auront peut-être effrayé quelques-unes des personnes que nous voulions seulement instruire. On nous concédera sans peine que les Orchidées sont des plantes hors ligne, aussi aimables qu'intéressantes ; que l’art de les conserver et d'en obtenir des fleurs n’est plus un mystère, et que le commerce en tient à notre disposition plus d’un millier d'espèces. Mais on ajoutera tout bas que, dans le nombre, il y en a de bien médiocres, et que celles-ci seules sont à bas prix. On nous opposera les catalogues du commerce, où les espèces les plus recherchées sont généralement cotées très haut et atteignent, si la nouveauté s’y joint, une valeur énorme. On nous citera les ventes de Londres, où il arrive qu’un exemplaire d'exposition se vende des milliers de francs. Sans aller aussi loin, on peut y mettre beaucoup d’argent, qu'un jour d’oubli, de négligence, une surprise de nos capricieux hivers, un simple accident, peuvent anéantir. Puis ce sont des plantes à part, estimées par un petit nombre d'amateurs d'élite, et que le vulgaire n’apprécie guère. La mode en passera, ou bien, à force d’être importées et multipliées, elles deviendront com munes, et de leur grande valeur il ne restera presque rien. D'autres genres de plantes, les roses, les azalées, les camellias, les pélargonium, les jacinthes, ont aussi de très belles fleurs qui ne demandent ni tant de culture, ni de pareilles dépenses. Nous avons implicitement répondu, dans tout le cours de cet ouvrage, à de semblables objections ; mais comme elles ont un côté vrai, mêlé de beaucoup d’exagération, nous tenons à les aborder de front pour les réduire à leur juste valeur. ar CULTURES SPÉCIALES. 161 Ilest incontestable que toutes les Orchidées ne méritent pas une place dans la serre. Beaucoup d'entre elles ne sont que curieuses, mais beaucoup aussi s'élèvent, de progrès en progrès, jusqu'aux splendides formes qui forcent l’attention sinon l’admi- ration des plus indifférents. L’horticulture moderne a d’ailleurs délaissé, presque sans exceplion, ce qui n'offrait ni beauté ni mérite spécial. Où trouve-t-on encore ces A’ylobium squalens, ces Epidendrum à petites fleurs olivâtres, si suavement odorantes cependant, et ces £ria, ces Acropera, ces Bletia, ces Lepanthes, ces Liparis, ces Pleurothalhs, ces Stehs, et tant d’autres que l'on aimait cependant avant qu'ils fussent détrônés par leurs glorieux alliés? Il ny a plus guère, dans les catalogues du commerce, que de bonnes espèces, de celles qui fleurissent régulièrement et se distinguent par quelques qualités sérieuses. Et ce serait une erreur de croire que le prix auquel elles se vendent croît en raison directe de leur beauté. Ce qui détermine les hauts prix, c’est la nouveauté, la rareté, la difficulté d’intro- duction et de multiplication. Or, dans les plus anciennes et les plus faciles à traiter et à propager, il y a en foule des fleurs de toute beauté. La liste ci-dessous justifiera notre dire et pourra être utile aux débutants : Ada aurantiaca, Aerides affine. — odoratum et variétés. — roseum, et quelques autres. Angræcum odoratissimum. Anguloa Clowesii. — _uniflora. Arpophyllum spicatum. Barkeria Skinneri. — spectabilis. Brassia maculata. — caudata. — verrucosa et d’autres. Burlingtonia decora. — fragrans. Burlingtonia venusta. Calanthe Masuca. — vestita et variétés, — veratrifolia. Cattleya amethystina. — bogotensis. — bulbosa — citrina. — crispa (Lælia). — Leopoldi. — Harrisoniæ. — intermedia. — lobata. — Loddigesi. — Mossiæ et variétés. — Perrini (Lælia). Al 162 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. Cattleya Skinaeri. — Trianaæi et beaucoup d’autres. Cœlogyne cristala. — flaccida. — speciosa, etc. Cypripedium barbatum et var. — concolor. — hirsutissimum. — insigne et variétés, — javanicum. — nævium. — Pearcei. — venustum. — _villosum, etc. Dendrobium aggregatum. —— bicolor. — Calceolaria. — cærulescens. — capillipes. — chrysanthum. + Dalhousianum, — . densiflorum. — Devonianum. — Falconeri. — formosum. — fimbriatum oculatum, — macrophyllum. — moniliforme. — moschatum. — nobile. — nodatum, — Pierardi. — pulchellum, — taurinum. — transparens et beaucoup d’autres, Disa grandiflora. Epidendrum atropurpureum. — crassifolium. — vitellinum. — —— majus et d’autres. Gongora atropurpurea, — portentosa. Helcia sanguinolenta. Houlletia Brocklehursti. Lælia acuminata. —albida. — anceps. — autumnalis. — cinnabarina. hmadlis: — purpurata et plusieurs autres. Leptotes bicolor. Limatodes rosea. Lycaste cruenta. — gigantea. — lanipes. — Skinneri et variétés. Masdevallia, quelques-uns. Maxillaria Harrisoniæ. — leptosepala. — luteo-alba. — nigrescens, etc. Miltonia candida. — Clowesi. — spectabilis. — — Moreliana, etc. Odontoglossum bictoniense. — Cervantesii. — — membranaceum. — ctrosmum. _ — roseum. — cordatum. — Egertonii. — Ehrenbergii. — grande. — Insleayi. “— — leopardinum. — maculatum. — pulchellum majus. — nebulosum. — Uroskinneri et bon nombre d’autres. Oncidium bicallosum. — Cavendishi. — carthagenense. — crispum et variétés, CULTURES SPÉCIALES. 163 Oncidium cucullatum. Sophronitis cernua. — divaricatum. — coccinea. — _flexuosum. — grandiflora. — hastatum. Stanhopea oculata. — incurvum. — Bucephalus. — leucochilum. — Devoniensis. — luridum. — tigrina, etc. — ornithorhynchum. Thunia alba. — Papilio. — Bensoniæ. — pulvinatum. Trichopilia coccinea. — sphacelatum, etc. — fragrans. Phajus bicolor. — picta. — grandifolius. — suavis, — Wallichi, — tortilis, etc, Pleione lagenaria. Vanda teres, etc. — maculata, Vanilla aromatica. — Wallichi. Zygopetalum Mackayi. Renanthera coccinea. — crinitum. Sobralia macrantha. — intermedium. Toutes les Orchidées de cette longue série, dont un grand nombre sont de premier ordre, et qui toutes méritent une place dans n'importe quelle collection, n’ont qu'une valeur peu élevée. Elles sont ce que, suivant les hasards de limportation ou de la multiplication, les commerçants offrent à 50 ou 75 francs la douzaine, si on leur laisse le choix. Ce n’est pas le prix que les amateurs collectionneurs payent chaque année pour des nouveautés en roses, en Pelargonium, en Gloxinia, en Azalea, en Camellia. | Supposons un amateur qui veuille entreprendre cette culture avec des moyens très limités. Deux douzaines d’Orchidées lui feront un fonds de collection fort intéressant, sur lequel il s’exercera pendant un an sans risquer grand’chose. L'année suivante, plus sûr de lui-même, il s’en procurera aux mêmes conditions un pareil nombre, et ainsi encore la troisième année, Riche alors de soixante-douze espèces, qui auront grandi et quelque peu multiplié, l’amateur dont nous parlons n'aura plus qu'à consacrer annuellement une petite somme, soit une centaine ou deux de francs, à des acquisitions de choix, en 164 HISTOIRE — BOTANIQUE — CULTURE. moindre nombre, mais d'espèces plus rares, et en peu d’années il aura pris, parmi les Orchidophiles, une place honorable. Certes, de pareilles dépenses n’excedent pas le budget ordi- naire d’un amateur modeste ; mais tandis que toutes ces variétés hautement prônées dont on emplit les serres, perdent presque toute valeur après un an ou deux, dans les Orchidées, les valeurs croissent avec la plante. Après trois ou quatre ans de culture intelligente, une bonne Orchidée a doublé de prix ou donné des multplications qui la représentent deux fois. Le plus avantageux est d'en faire une plante d'exposition, un exemplaire modèle ; ce sont ceux-là dont les Anglais donnent des prix fous. En tout cas, si l’on sait se défendre des impatiences et de la passion des nouveautés, une culture bien conduite doit laisser, après toutes les jouissances de l’amateur, une valeur égale, sinon supérieure à la mise de fonds. Que dirons-nous maintenant des Chances de perte par suite de négligence, de mauvaise culture, d’un chauffage défectueux ? Nous dirons : cultivez bien, ne négligez rien de nécessaire; soyez en mesure de combattre toutes les intempéries et en garde contre les surprises de l'hiver. C’est à ces conditions que l’on est amateur de n'importe quelles plantes. Quant aux caprices de la mode et à la dépréciation qui pourrait s'ensuivre, il faut laisser passer ces petiles crises ; elles n’atteignent que les engouements irréfléchis. Ce qui est vraiment beau le sera toujours, et les Orchidées spécialement n'ont cessé de grandir dans l'estime des amateurs. Il arrive que l’on importe des centaines, un millier d'exemplaires d'une seule espèce dans le cours d’une année, et tout cela se case sans dépréciation notable. Il est bien vrai que la culture des Orchidées ne se pratique pas sans beaucoup d’attention et d’assiduité. Est-ce un si grand mal? D'abord il ne faut rien exagérer ; toute plante qu'on veut produire avec honneur en réclame à peu près autant. Mais ces soins mêmes que sont-ils, sinon la source d’où découlent les plaisirs du véritable amateur ? Ne s'attache-t-il pas à ses plantes CULTURES SPÉCIALES. 165 en raison directe des peines qu’elles lui coûtent? Ne recherche-t-il pas les difficultés pour l'honneur de les vaincre, et les distractions du travail manuel pour se reposer des fatigues de l'esprit ? Ce travail, qui n'a rien de répugnant et n'excède point les forces d’une dame, convient surtout au sexe aimable, et c’est sous son patronage que nous mettons, en finissant, ces bijoux du règne végétal, dont les fleurs peuvent orner si longtemps et si richement un salon ou un boudoir, composer de splendides bouquets, et, mêlées à quelques feuilles d'Adiantes, des coiffures dont rien ne surpasse la grâce et l'originalité. Odontoglossum gloriosum, © Le "Fat dE : \ REVUE DESCRIPTIVE | | \ DES ORCHIDÉES \N cultivées en Europe , REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES CULTIVÉES EN EUROPE. Acanthephippium Ldi. Vandées. Indes orientales. Épi- phytes et pseudo-bulbeuses. Grand feuillage, fleurs moyennes à pédoncules très courts, colorées en jaune et rouge. Très origi- nales, mais peu distinguées. Serre tempérée. On cultive çà et là les Acanthephippium bicolor et silhetense. Acineta Ldi. (Peristeria). Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes, pseudo-bulbeuses, robustes, feuillage assez ample. Fleurs sub2lobuleuses, charnues, en grappes sortant de la base et pendant sous la plante; assez belles, très curieuses. À cul- tiver en corbeilles suspendues, en serre tempérée ou tempérée- froide. Espèces recommandées : Acineta Barkeri, fleurs en épis d'un pied de long, beau jaune tigré, de longue durée , odorantes ; Acineta densa, fleurs belles, jaune et carmin ; Acineta Humboldti, chocolat et carmin, belles, mais se fanant après peu de jours. Toutes aiment l'ombre et l'humidité à l’époque de la végétation. Acriopsis Blume. Vandées. Acriopsis picta, de Sumatra. Nous la croyons disparue des collections. L 170 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Acropera Ldl. Vandées. Mexique et Amérique équatoriale. Petit genre qui se confond avec les Gongora. Fleurs en grappes grêles, pendantes, tout au plus de moyenne taille, de colori brun ou jaune, plus curieuses que belles. Serre au plus tempérée, culture facile en corbeilles. On a l’Acro- pera Loddigesii, leur brune dont une variété jaune est beaucoup meilleure, et l'Acropera armeniaca , bonne espèce, à grappes de vingt à trente fleurs jaune vif, Ada Ldl. Vandées. Ada aurantiaca seule espèce. De la Nou- velle-Grenade, jusqu'a 2600 mètres d'altitude. Très jolie plante à fleurs de longue durée et se cultivant facilement en serre tem- pérée-froide. (Voir planche coloriée n° 4.) Aerides Lour. Vandées. Indes orientales. Épiphytes d’un port distingué. Tiges cylindriques garnies depuis la base de feuilles opposées, charnues, très persistantes; émettant çà et là de grosses racines qui s’attachent aux arbres. Longues grappes axillaires de charmantes fleurs serrées, des couleurs les plus délicates, souvent odorantes, durant trois à quatre semaines ou davantage. Peu d’Orchidées rivalisent avec les Aerides, qui exigent, la plupart, la serre chaude indienne (15 degrés au plus bas), sauf l’Aerides japonicum, qui est à peine de serre tempérée, et un petit nombre d’autres (affine, crispum, Fieldingü), à qui suflit un minimum de 10 degrés en hiver. On en cultive une trentaine d'espèces, toutes belles. Nous croyons inutile d'énumérer les espèces recommandables ; toutes le sont à un haut degré, et plusieurs ont des variétés plus brillantes que le type. (Voir les planches n° 2, 3, 4.) Aganisia Ldl. Vandées. Demerary. Épiphytes pseudo-bul- beuses. On cultive l’Aganisia pulchella, jolie plante naine, rare, portant un épi de fleurs blanches avec une tache jaune au labelle. De serre chaude, avec beaucoup d’arrosements. Angræcum Pet.-Thou. Vandées. Afrique,. Madagascar, etc. Epiphytes, port des Aerides, beau feuillage. Fleurs charnues, à CULTIVÉES EN EUROPE. 171 longs éperons, blanc d'ivoire ou verdâtres, en épis axillaires, très curieuses et même très belles dans les Angræcum sesquipe- dale, eburneum, Ellisü, ele, Serre chaude, sauf pour les deux espèces japonaises. Espèces recommandées : Angræcum arcuatum, bilobum, à court éperon et à fleurs blanches élégantes ; caudatuwm, grappe longue de fleurs jaune verdâtre varié de brun et labelle blanc, éperon de 25 à 30 centimètres ; Angræcum Chailluanum, rare, fleurs blanches du même genre; Angræcum citratum, très rare, belle, fleurs jaune pâle; Angræcum eburneum (fig. 180) et ses variétés robuste et distinguée, fleurs blanc d'ivoire, en hiver ; Angræcum Ellisit, une des plus belles, épi de fleurs jusqu'à 2 pieds de long, blanc pur, très odorantes, éperon de 6 pouces ; Angræcum falcatum, petite espèce japonaise, gracieuse, de serre tempérée-froide ; Angræcum pellucidum, fleurs blanches, odora- hssimum, blanche, pertusum, blanc pur, en automne et en hiver, et enfin Angræcum sesquipedale, splendide espèce de Madagascar, à très grandes fleurs blanc d'ivoire avec un éperon long de 30 à 40 centimètres. Elle fleurit en hiver dans la serre chaude indienne. Anguloa R. et Pav. Vandées. Colombie, Nouvelle-Grenade. Semi-terrestres, pseudo-bulbeuses. Robustes, grand feuillage mou; fleurs originales, ressemblant à de grandes tulipes, blanches, jaunes ou brunes. Serre tempérée ou tempérée-froide, faciles ; plus curieux que réellement beaux. On peut recommander : Anguloa Clowesii à grandes fleurs jaune pur et labelle blanc; Anguloa eburnea, fleurs beau blanc, labelle tacheté de rose; Anguloa Ruckeri, jaune tacheté carmin, labelle carmin foncé; Anguloa uniflora, fleur blanche ; Anguloa virginalis, même genre, toute tachetée de brun. Anæctochilus Blume. Néottiées. Indes orientales. Terrestres. Ce genre forme avec les Physurus, les Microstylis, les Goodyera, etc., un groupe distinct de très petites plantes herbacées, à fleurs insignifiantes, mais dont les feuillages sont striés, réti- 172 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES culés de veines dorées ou argentées sur fond velouté, d’un fort joli effet. Elles ont eu la vogue, mais les soins tout particuliers qu'elles exigent sont peu en rapport avec leur importance. Il faut les cultiver dans une caisse vitrée et en serre chaude, Fig. 180. — Angræcum eburneum superbnum, les tenir très propres, très humides, (out en évitant l'excès d’arrosements. Cependant les Goodyera qu'on cultive avec les Anœctochilus demandent beaucoup moins de chaleur et plus d’air. Ansellia Ldl. Vandées. Afrique méridioyale. Épiphytes, pseudo-bulbeux. Vigoureux, port distingué. Tiges droites de CULTIVÉES EN EUROPE. 17 ©2 3 pieds de haut, terminées par de très longues grappes de fleurs, parfois d’une centaine, jaunes tigrées de brun, et pouvant durer jusqu'a deux mois. Bonne serre tempérée. Ansellia africana, seule espèce cultivée, a des variétés égale- ment introduites. (Voir la planche n° 5.) Arachnis (Arachnanthe, Renanthera). Vandée. Java. Tiges feuillées, droites. Épis de grandes fleurs, blanc crème ou jaune, tachetées de pourpre, figurant de grandes araignées. Odeur de musc. Curieuses fleurs de longue durée et refleurissant à la saison suivante sur les anciennes hampes. L’Arachnis moschifera est la seule espèce cultivée. Arpophyllum Llave et Lax. Vandées. Guatémala, Nouvelle- Grenade. Épiphytes. Belles et grandes plantes à pseudo-bulbes allongés, surmontés d’une longue et belle feuille coriace. Les épis sont terminaux, cylindriques, formés de petites fleurs roses et pourpres, serrées, gracieuses, d’un joli effet. Serre tempérée- froide. Les trois espèces cultivées sont l’Arpophyllum cardinale, à épis d’un pied de long, fleurs roses à labelle rouge; l’Arpophyllum giganteum, la plus belle, port distingué, fleurs pourpres et roses; l’Arpophyllum spicatum, jolie espèce à fleurs rouges. Aspasia Ldil. Vandées. Amérique intertropicale. Pseudo- bulbeuses et épiphytes. Voisines des Oncidium et des Wiltonia. Serre tempéree. On cultive l’Aspasia épidendroides (fig. 181), grappe de fleurs variées de verdâtre et de brun, labelle blanc. pourpre, etc. ; l'As- pasia lunata, de teintes plus agréables ; l’Aspasia psittacina, etc. Auliza. Synonyme d’Epidendrum ciliare. Barkeria Kn. et W. Épidendrées. Amérique centrale, Mexique. Épiphytes. Plantes d'assez petite taille, à pseudo- bulbes fusiformes, perdant leurs feuilles en hiver. Fleurs ter- » . . minales en épis, assez grandes, riches en couleurs, gracieuses 174 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES et fort jolies. Serre tempérée ou tempérée-froide. Repos en hiver. Tous les Barkeria cultivés sont bons. Barkeria elegans, épis érigés longs de 2 pieds, fleurs assez grandes, sépales et pétales rose lilacé, labelle blanc ou lilas tacheté de rouge et durant longtemps. Barkeria Lindleyana. cinq à sept Fig. 181. — Aspasia epidendroides, fleurs rose pourpré et labelle blanc tacheté pourpre; Barkeria melanocauton , plus rare, très gentille, fleurs rose et pourpre; Barkeria Skinneri, qui fleurit en hiver avec une masse serrée de fleurs pourpres, et Barkeria spectabilis, rose et blanche, très jolie. (Voir planche n° 6.) Batemania Ldl. Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes, 523 LAS CULTIVÉES EN EUROPE. 17 Q1 pseudo-bulbeuses, fleurs radicales assez grandes, de diverses couleurs, parmi lesquelles il y en a de très belles, encore rares. Serre tempérée ou chaude. On cultive : Batemamia candida, très rare et très belle; Co/- leyi, fleurs brun pourpré, labelle blanc et jaune; Beaumonti, vertes, variées de brun; grandiflora, des vallées chaudes de la Nouvelle-Grenade, épi de trois ou quatre fleurs très curieuses, Fig. 182. — Batemania fimibriata (Galeottia), vert olive strié brun, labelle fond blanc; Burti, même genre, très beau ; Batemania Meleagris est synonyme de AÆuntleya Meleagris. Les Galeottia sont réunis aux Balemantia (fig. 182). Bifrenaria Ldl. Vandées. Brésil. Épiphytes à pseudo-bulbes. Ce petit genre tient aux Lycasle et aux Waxillaria. Fleurs assez jolies, en grappes, ordinairement jaunes. De serre tempérée. On cultive les Bifrenaria aurantiaca, aureo-fulva, Harrison, Hadweni, etc., peu recherchés. Bletia R. et Pav. Épidendrées. Terrestres. Amérique, Japon. 176 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Fleurs en grappes lâches. souvent de jolies couleurs, peu recher- chées. Serre tempérée ou froide. On cultive les Bletia Sherra- liana, patula, Shepherdi, campanulata, verecunda, qui ont du mérite. Bletilla. On a donné ce nom au Bletia hyacinthina du Japon. Cette espèce a aujourd’hui une variété dont les feuilles ont toutes leurs nervures blanches. Bolbophyllum P.-Thou. Malaxidées. Afrique. Indes orien- tales. Petites épiphytes très originales, dont le labelle se meut au moindre souffle. M. Reichenbach y réunit le Cirrhopetalum, non moins Curieux. Serre chaude. Toutes les espèces sont bizarres, quel- ques-unes très-intéressantes, mais aucune n’est belle (fig. 183). Bollea Reichb. Vandées. Nouvelle-Gre- uade. Epiphytes, voisins des Zyyopetalum. Le Bollea Lalindei a des fleurs solitaires, assez grandes, violet foncé, avec le labelle orange. Le Bollea Patini (fig. 184) a les Pig. 183. — Bolbophyllum fleurs plus grandes, moins colorées. Serre barbigerum. Fleur, Ps tempérée chaude. Bollea cœlestis, espèce toute nouvelle, très rare et belle. Peut être de serre tempérée-froide. Brassavola R. Br. Épidendrées. Amérique intertropicale, Épiphytes de petite taille, feuille unique, cylindrique, charnue, Fleurs blanches, en petit nombre, souvent insignifiantes et s’ou- vrant mal. De serre tempérée et très rustiques. Il y a une belle et curieuse espèce, le Brassavola Digbyana, et quelques autres, qu'on cultive avec intérêt sur bois plutôt qu'en pots. Tels sont les Brassavola acaulis, fragrans. Gibsiana, glauca, grandiflora, Mathieuana, striata. Brassia R. Brown. Vandées. Amérique équatoriale. Epi- phytes. Ce genre, qui confine aux Oncidium, S'en distingue CULTIVÉES EN EUROPE. 177 dans les espèces cultivées par ses pétales très allongés et une forme assez particulière. Les fleurs, en longues grappes pen- dantes, grandes, peu étoffées, de couleurs généralement ver- dâtres ou sombres, sont cependant belles et intéressantes. Serre tempérée. Fig. 184. — Bollea Patini, d'après le Gardencrs' Olronicle. Aucun Brassia n’est a dédaigner, quoique la plupart n'aient que des couleurs ternes. Cependant les Zrassia Gireoudiana, Lanceana, Lawrenceana, ont de belles grandes fleurs d’un jaune plus où moins vif. Le Brassia verrucosa a des fleurs vert pâle et le labelle blanc; Wrayæ, vert jaunâtre, labelle jaune. On estime encore les Prassia brachypus, brachiata, macrostachya, etc. 12 178 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Bromheadia Ldi. Vandées. Epiphytes. Sumatra. Bromheadia palustris, synonyme de Grammatophyllum Finlaysonianum. Tiges cylindriques érigées, feuillées, grappes de nombreuses et grandes fleurs blanches à labelle pourpre. Serre chaude. Broughtonia R. Br. Épidendrées. Antilles. Pseudo-bul- beuses et épiphytes. Ce genre n’a qu'une espèce cultivée : le Broughtonia sanguinea. Ses épis de fleurs sortent, en été, du sommet des pseudo-bulbes; elles sont jolies, d’un rose car- miné, et durent longtemps; chaleur et soleil modérés, bons arro- sements en été. Burlingtonia Ldl. Vandées. Brésil, etc. Épiphytes petites de taille, bon feuillage, fleurs moyennes. Jolies ou très jolies, coloris variés. Ne supportent ni la sécheresse ni le froid. Serre chaude, en corbeilles. Burlingtonia Batemani, rare, très belle, délicieusement odo- rante, fleur blanche à labelle mauve; Burlingtonia candida, mème genre, labelle blanc et jaune; Burlingtonia decora, tiges rampantes, fleurs en épis, blanches à jolis dessins roses; Bur- linglonia Farmeri, genre du Burlingtonia candida, très gentille espèce; Burlingtomia fragrans, délicieuse odeur d’aubépine, fleur blanche avec du jaune au centre; Burlingtonia venusta, mêmes couleurs; Burlingtonia granatensis, nouvelle espèce ; Burlingtonia rigida, fleur blanche striée pourpre ; odeur de violette. Les Burlingtonia sont presque toutes de très bonnes plantes, dont la culture réclame quelque attention. Calanthe R. Br. Vandées, Indes orientales, Japon, Népaul. Terrestres. Beau genre assez étendu, fleurs en longues grappes dressées. Culture des Orchidées terrestres en serre tempérée. On estime beaucoup les Calanthe veratrifolia, Masuca, vestita, etc. Le Calanthe Sieboldi, jolie espèce japonaise, est de serre tempérée-froide. Calanthe veratrifolia, forte plante, épi très serré de fleurs du plus beau blanc; Calanthe cureuligoides, même genre, mais CULTIVÉES EN EUROPE. 179 fleurs oranges et floraison moins facile; Calanthe furcata, long épi de fleurs blanches; Calanthe Masuca, violet et pourpre le Calanthe Sieboldi a les fleurs jaunes. On cultive beaucoup le Calanthe vestila et ses variétés, blanches à œil rose, jaune, etc. Camaridium Ldl. Camaridium ochroleucum , synonyme de Cymbidium ochroleucum Vid. Camarotis Ldl. Vandées. Indes. Épiphytes à tiges cylindri- ques, ascendantes, feuilles étroites et coriaces; Camarotis pur- purea, jolies fleurs roses en nombreux épis; Camarotis obtusata, rare, rose et labelle jaune. Serre indienne. Catasetum (Wyanthus, Monacanthus) Rich. Vandées. Amé- rique équatoriale. Régions chaudes en plein soleil. Is sont ter- restres, à gros pseudo-bulbes et à feuilles caduques. Fleurs en grappes radicales, assez grandes et des plus curieuses. La plu- part n'ont que des couleurs livides, et la culture en est assez difficile. Les Catasetum fimbriatum, crinitum, cristatum, sont cependant beaux. Serre chaude ou tempérée. Les espèces citées appartiennent au vieux genre Moi elles ont des teintes gaies, qui manquent aux autres. On en trouve encore un certain nombre dans les cultures, mais leur conserva- tion est difficile et la plupart sont plus étranges que beaux. Cattleya Ldl. Épidendrées. Amérique intertropicale. Épi- phytes. Aucun genre d'Orchidées ne l'emporte sur les Cattleya, dont les fleurs, ordinairement en grappes terminales, sont tou- jours grandes, parfois énormes, et presque toujours de couleurs délicates ou éclatantes, avec des dessins variés à l'infini. Plu- sieurs de ces fleurs sont odorantes, et elles durent de deux à quatre semaines. Leurs feüilles charnues, coriaces, persistent pendant des années ; elles couronnent des tiges cylindriques ou fusiformes. L'ensemble est tantôt trapu et compact, tantôt de taille imposante. Les Cattleya sont de serre tempérée, et plusieurs supportent sans dommage des températures assez basses. Leur culture est facile, sur bois garni de sphagnum, et préférablement 180 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES en pots. Leur floraison, ordinairement vernale, est presque assurée. | Nous ne pouvons songer à caractériser ici les 75 à 100 espèces ou variétés nommées de Cattleya qui sont répandues dans les Ltd nt st de abs TT à Fig. 185. — Cattleya gigas (1/, gr. nat.). collections. Sauf le seul Cattleya Forbesi, dont la fleur n'est ni grande ni de couleurs agréables, toutes les espèces du genre sont belles ou très belles. IT y a des Cattleya de petite taille, tenant peu de place, et cependant à grandes fleurs brillantes ; tels sont les Cattleya Aclandiæ, pumila (Lælia), citrina, marginata Schilleriana, Walkeriana (bulbosa). D'autres sont de haute taille, s'élevant, fleurs comprises, presque à 4 mètre et couronnés de | 1 CULTIVÉES EN EUROPE. isl LEE SPEED OR Rs grosses inflorescences d'un effet magnifique. Ceux de taille moyenne ne sont pas moins beaux, et parmi eux il faut noter en première ligne le Cattleya labiata et ses variétés, auxquelles se rattachent le Cartleya Mossiæ, constituant plutôt une race qu'une espèce, et qui est lui-même le type d'une nombreuse et éclatante hgnée, ainsi que les Caffleya speciosissima, Gigas (lg. 185). Dowieana, Wagneri, Warneri et Skinneri. Aux nombreuses et magnifiques espèces du genre Cattleya viennent se joindre les hybrides obtenus par les horticulteurs éminents de l'Angleterre. Caïtleya hybrida, irrorata, exoniensis, quinquecolor, Brabantie . Sedeni, etc., tous constituant d'excellentes acquisitions. (Voir planches n° 7, 8, 9.) Chelonanthera speciosa. Voir Cewlogyne speciosa. Chysis Ldi. Vandées. Mexique, Amérique centrale, etc. Genre peu étendu d’épiphytes à gros pseudo-bulbes et à feuilles caduques. Fleurs en grappes radicales, courtes, grandes et belles. Les espèces cultivées sont toutes bonnes. Serre tempérée ; repos en hiver avec très peu d'eau. 182 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Chysis aurea, grappe de fleurs jaunes, souvent deux fois l’an, très jolies; Chysis bractescens (fig. 186), grandes fleurs blanches, une tache jaune au labelle; Chysis lœvis, huit fleurs en épi incliné, grandes, jaune et orange avec une teinte de carmin au labelle ; très bonne espèce; Chysis Limminghei, fleurs roses et œillet, très jolies et faciles à obtenir. On cite encore Chysis undulata forte et des plus belles, fleurs beau jaune orangé, labelle crème ligné pourpre, rare. Cirrhæa Ldl. Vandées. Brésil, ete. Épiphytes pseudo-bul- beux, voisins des Gongora et des Acropera. Ce petit genre très délaissé a des grappes pendantes de fleurs très bizarres, assez jolies, de peu d'effet et ne se montrant pas volontiers. Culture facile en pots où mieux en corbeilles suspendues, en serre tem- pérée. Cirrhopetalum 1Ldl. Malaxidées. Indes orientales. Se con- fondant avec les Bolbophyllum; genre de petites Orchidées épi- phytes très originales, à ombelles rouges ou jaune varié. Elles ne tiennent pas grande place et méritent la culture en serre chaude près des jours, avec repos relatif en hiver. Cleisostoma Blume. Vandées. Ceylan, Indes orientales. Tiges feuillées, érigées ; épis de fleurs charnues de diverses cou- leurs. Il y en a d'insignifiants, mais les Cleisostoma crassifolium, à panicule de fleurs vert de mer avec un labelle rose; Dawso- nianum, à fleur jaune variée de brun; lanatum, latifolium, roseuin, paille à labelle rose; ionosmum, à panicule jaune variée de rouge brique; etc., sont de gracieuses plantes qu'on peut mêler aux nobles plantes de la serre indienne. Voisins des Sarcanthus. Cælia Lindl. Malaxidées. Mexique et Guatemala. Épiphytes et pseudo-bulbeuses; Cælia macrostachya, long épi de fleurs roses, sans grand mérite. Le reste insignifiant. Cæœlogyne Ldi. Malaxidées. Indes orientales, Népaul, Chine. Les Cœlogyne sont nombreux, et à côté de quelques espèces à 4 de FA) PONS PE NT PUTU RON UT ENTER ui Nic E LE W CULTIVÉES EN EUROPE. 3 183 petites fleurs de couleur sombre, ils en ont de très jolies, dignes de figurer dans toutes les collections, tels que cristata, fusces- cens, Speciosa, Cumingü , Low, etc., etc. La première est du Népaul et de serre tempérée-froide , la dernière de serre chaude ; les autres ne demandent qu'une chaleur moyenne, et fleurissent facilement. Les Pleione ont été détachés de ce genre. Voir. Les fleurs des Cælogyne les meilleurs sont assez grandes et ne varient guère en couleur que du blanc au jaune, ordinaire- ment avec les deux couleurs réunies. Colax Ldi. Vandées. Brésil. Colax jugosus, seule espèce cultivée. Epi de deux ou trois fleurs très belles, grandes, blanc- crème tacheté de pourpre. Serre tempérée ou tempérée-froide. Comparettia Pæpp.et Endl. Épidendrées. Amérique équato- riale. Petit genre d’Épiphytes pseudo-bulbeuses. Deux espèces seulement, les Comparettia coccinea et falcata, naines, fleurs brillantes , rouge et orange mélés, ou carmin, venant en hiver. Beaucoup d'eau et serre tempérée. Coryanthes Hook. Vandées. Amérique équatoriale. Epi- phytes sur les branches exposées au soleil. Gros pseudo-bulbes. feuilles longues, persistantes. Épi sortant de la base avec quatre ou cinq fleurs très grandes, fond jaune et de la forme la plus extraordinaire. Culture chaude, peu d’ombrage, repos hivernal avec très peu d’arrosement. On estime beaucoup Coryanthes macrantha, maculata et spe- ciosa (fig. 187), mais leur culture est difficile et on les rencontre peu. Cottonia Wight. Vandées. Coftonia peduncularis, de serre tempérée. Synon. de Vanda macrostachya. Cryptarrhena. Voir Aspasia. Cycnoches Ldl. Vandées. Amérique équatoriale. Longs pseudo-bulbes fusiformes, feuilles tombant aussitôt la pousse \ IA PL = ) Coryanthes speciosa (1/, gr, nat. Fig. 187. Fig. 188. -— Cymbidium Lowianum. (Réduction faite d’après une gravure du Gardeners' Chronicle.) 186 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES aoûtée. On en a détaché les Polycycnis. Genre voisin des Coryanthes, de forme très étrange. Même culture, moins difficile, et floraison plus assurée. Les vrais Cycnoches sont rares dans les collections. Is exigent une bonne chaleur pendant leur végétation, et un repos complet, à une température modérée, après leur pousse. Trop d’eau en hiver les tue rapidement, comme les genres voisins : Coryanthes, Calasetum, etc. On cultive les Cycnoches aureum, à fleurs jaune clair en longs épis ; barbatum, verdàtre tacheté rouge ; chlorochilum à fleurs jaunes et labelle verdâtre; Loddigesii, lune des plus belles espèces, à très grandes fleurs vertes et brunes; pentadactylon, mêmes couleurs; ventricosum, jaune verdàtre à labelle blanc, odorant. Le Cycnoches Pescalorei a formé le genre Ludde- manni«. Cymbidium Sw. Vandées. Asie intertropicale, Chine, etc. Épiphytes. Pseudo-bulbes peu apparents ou nuls. Grandes et belles feuilles coriaces, très persistantes. Fleurs en grappes par- fois très longues; blanc d'ivoire ou de couleurs sombres. Le genre est peu recherché, mais il renferme de belles espèces, telles que les Cymbidium eburneum, pendulum, assamicum, giganteum, Lowianum (lg. 188), etc. Culture très ordinaire en ‘serre tempérée. Cypripedium Linné. Cypripédiées. Terrestres et très rare- ment épiphytes, sans pseudo-bulbes. Nous avons décrit ceux du nord. Les espèces intertropicales sont des plantes basses, touf- fues, tenant peu de place, à feuillage persistant souvent orné de belles macules. Les fleurs sont ordinairement solitaires, très grandes, de formes bizarres et élégantes, rarement de couleurs gaies, mais de teintes très variées. Elles durent très longtemps. et la plupart s'épanouissent en hiver. Les Cypripedium sont nombreux et s’accroissent mème de variétés et d'hybrides obtenus dans les serres. On les recherche beaucoup, et aucune collection ne peut s’en passer. La culture ._ CULTIVÉES EN EUROPE. 187 en est des plus simples, en serre tempérée ou même froide pour Fig. 189, — Cypripedium Stonei. ceux du Népaul, avec beaucoup d’eau en toute saison. Aucun Cypripedium n'est sans mérite (fig. 189 à 191). 158 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES. Il est difficile de faire un choix parmi les Cypripedium qui, en Fig. 190, — Cypripedium Parisihii. réalité, sont tous de belles et bonnes plantes, quoiqu'à des titres différents. Le vieux Cypripedium insigne fleurit admirablement . CULTIVÉES EN EUROPE. 189 en plein hiver dans une serre froide, où mieux un peu tempérée, pourvu qu'on l’arrose amplement en (out temps. Le Cypripe- dium venustum, autre vieillerie, est fort joli, mais pousse et fleurit beaucoup moins. Parmi les espèces indiennes ou des Iles Fig, 191. — Cypripedium candatum. asiatiques 1l y a une telle variété d'espèces à beau feuillage très persistant et à fleurs aussi originales que magnifiques, qu'il faut renoncer à les décrire (fig. 190). Toutes, sans exception, sont très désirables et d’un grand effet dans les collections, surtout celles qui fleurissent l'hiver, telles que biflorum, Fairieanum , Hirsutissimum, villosum, ete. On peut leur reprocher des couleurs 190 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES généralement un peu sombres, quoique très gaies souvent dans leur ensemble, et faisant exception pour les concolor et nœvium à fleurs blanc crème ou blanc pur pointillé. Les espèces améri- caines des régions intertropicales sont très distinctes et communé- ment fort belles dans un autre genre. On y distingue le groupe d’espèces à pétales prolongés en lanières (Selenipedium), dans lequel se range le Cypripedium carycinum (Pearci), à grappée droite de fleurs vertes variées de brun et de blane, le Cypripedium longifolium, également à grappe de nombreuses fleurs s'épa- nouissant une à une, mêlées de vert, de blanc et de brun, surtout le Cypripedium caudatum (fig. 191), lune des plus étranges et des plus belles Orchidées, de couleurs assez vives et à pétales en lanières étroites s’allongeant progressivement jusqu’à plus de 50 centimètres. [1 v a encore le Cypripedium Schlimir, très distinct des autres, avec sa grappe de grandes fleurs blanches variées de vert et de rose, et qui a donné naissance, par croisement avec le eaudatum, au bel hybride Cypripedium Sedeni, blanc et rose. (Voir planches n° 10, 41, 12, 13, 14.) Cyrtochilum H. B. K. Vandées. Amérique intertropicale. Genre douteux dont les espèces rentrent la plupart dans les genres Oncidium, Odontoglossum et Miltonia (fig. 192). Cyrtopera Ldl. Vandées. Nord de l'Inde. On cultive Cyrlo- pera flava, à long épi de grandes fleurs jaunes. Les autres sont insignifian(s. Sims a donné le nom de Cyrtopodium au Cyrtopera Woodfordi. Cyrtopodium. KR. Br. Vandées. Amérique équatoriale. Énormes Orchidées pseudo-bulbeuses, terrestres, vivant en plein soleil à une altitude moyenne. Leur végétation a de longs arrêts qu'il faut respecter. Les fleurs en fortes grappes radicales, jaune pur ou agrémentées de taches rouges, sont grandes et belles, et tout l’ensemble majestueux. Beaucoup de place, grands pots et sol substantiel, arrosements fréquents pendant la végéta- tion, plus rares ensuite ; soleil modéré en été et chaleur élevée lors de la pousse, plus tempérée ensuite. CULTIVÉES EN EUROPE. 191 On cultive Cyrtopodium Andersonii, à pseudo-bulbes atteignant jusqu'à 5 pieds de haut et à grappe radicale de fleurs jaunes. Le Cyrtopodium punctatum est moins haut et ses fleurs sont macu- lées de rouge. Cyrtosia Ldl. Aréthusées. Plante aphylle, grimpante, voisine des Vanilles, fleurs nombreuses en panicule beau jaune soufre. Deckeria. Voir Schomburgkia. Dendrobium Sw. Malaxidées. Indes orientales, Australie, Malaisie. Épiphytes et pseudo-bulbeux, le plus souvent à longues tiges cylindriques ou fusiformes, articulées, garnies de feuilles distiques tombant avant la floraison. Si les Dendrobium avaient un feuillage plus persistant, aucune plante ne leur dis- puterait la palme. Ce défaut n’est sensible que jusqu'à la florai- son, et quand les tiges nues se couvrent de fleurs, aussi bril- lantes que distinguées, on regretterait de voir ce richissime ensemble interrompu par la verdure. D'autres ont des tiges pseudo-bulbeuses terminées par des épis de fleurs le plus sou- vent pendants et atteignant, dans certaines espèces, des pro- portions majestueuses. Celles-ci ne le cèdent guère aux pré- cédentes. On possède aussi des Dendrobium de taille très réduite. qui sont au moins fort gracieux, comme le Dendrobium Jenkinsti. En revanche, certaines espèces (Dalhousianum, Galceolus, Devo- nianum, speciosum Hill, taurinum, ete.), toutes fort distin- guées, atteignent de {4 à 8 pieds de haut. Quelques espèces sont assez insignifiantes ou rebelles à la culture, mais une bonne centaine sont des plantes de premier ordre, très variées entre elles, de formes très agréables et de teintes aussi fraiches qu'ori- ginales. L'aire considérable qu'ils occupent et la diversité des types ne permettent d'indiquer leur culture que d’une manière générale. Ce sont des plantes assez accommodantes, demandant quelque repos et le grand jour en hiver ; beaucoup d’eau le reste de l’année, et une chaleur moyenne, qui, pour la plupart, peut descendre à 8 ou 10 degrés centigrades en hiver. Plusieurs sont même de serre tempérée-froide, tels que les Dendrobium nobile, Fig. 192, — Odontoglossum bictonienss (Cyrtochilum), (LArrT LS \ N # ORCHIDÉES CULTIVÉES EN EUROPE. 193 chrysanthum , Falconeri, moniliforme, japonicum, speciosum , heterocarpum, transparens. Le Dendrobium nobile, en particulier, est une des plus pré- cieuses Orchidées, non seulement par la rare beauté et l'extrême abondance de ses fleurs blanches et pourpres, mais par sa vigueur et sa facilité à croître et à fleurir en serre chaude, tempérée ou tempérée-froide. On cultive les Dendrobium sur bois, suspendus aux chevrons de la serre, en corbeilles ou en pots; mais pour la plupart, et surtout pour les espèces de forte taille, la culture en pots, dans le sphagnum pur ou mêlé de fragments de terre, etc., est de beaucoup préférable. Dendrochilon Blume. Malaxidées. Philippines. Petites épi- phytes à fleurs sortant du sommet des pseudo-bulbes en longues grappes pendantes. Ces fleurs sont petites et tout simplement vertes ou verdâtres, mais tellement gracieuses, qu'il leur faut une place dans toute serre chaude, où on les cultive en pots bien drainés, à la manière ordinaire. Le Dendrochilon filiforme, à toutes petites fleurs d'un vert uniforme, est très recherché ; le Dendrochilon glumaceum a des fleurs plus grandes, blanc verdâtre, très odorantes et très élé- gantes. On cultive encore les Dendrochilon latifolium, longi- folium, etc. Dichæa. Voir /sochilus. Disa Linné. Ophrydées. Du Cap. Terrestres, au bord des ruisseaux sur la montagne de la Table, où leur pied baigne dans l'eau en hiver. Cet hiver du Cap correspond à notre été, et il faut leur prodiguer les arrosements surtout en cette saison, où ils fleurissent. Un sol argilo-tourbeux et un bon drainage sont les autres conditions de cette culture, jadis réputée impossible et devenue très ordinaire. Serre froide ou tempérée-froide. Les espèces répandues en Europe sont magnifiques. Outre le Disa Baueri, figuré plus loin, on cultive beaucoup le Disa grandiflora, qui n’en diffère guère que par la couleur. On 13 194 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES en trouve quelques autres, très rares, dans quelques collections d'Angleterre. Nous en avons parlé au chapitre X. Duboisia R. Br. Duboisia Raïmondi, de serre tempérée. Encyclia. Section du genre Æ£pidendrum. Epidendrum Linné. Épidendrées. Amérique intertropicale et Antilles. C’est par trois cents ou quatre cents que l’on compte les Æpidendrum, dans lesquels M. Reichenbach fait en outre rentrer les Cattleya, etc. Il y a des Æpidendrum, de toutes les formes, avec ou sans pseudo-bulbes, aériens ou semi-terres- tres, des régions chaudes, tempérées ou froides. Beaucoup sont insignifiants ; mais il y en a d'excellents et dont on ne peut se passer, tels que vitellinum, macrochilum, nemorale, Sceptrum, myrianthum , bicornutum, paniculatum, Stamfordianum, Catil- lus, Fredericii Guillelmi, prismatocarpum, syringothyrsus, et d’autres. Culture ordinaire suivant les provenances et le mode de végétation, en pots ou sur bois. Il faut se défier des Æpidendrum à gros pseudo-bulbes piri- formes (Æncyclia), qui produisent communément de longues hampes terminées par une panicule de fleurs brunes ou jaunâtres, d'un intérêt fort médiocre, et dont le seul mérite réel est de répandre des odeurs fort agréables. Les £pidendrum macrochi- lum, phœniceum, nemorale, bicornutum, vitellinum, etc., ne doivent pas être confondus dans cette proscription ; ils ont des fleurs fort agréables, les deux premiers dans les teintes fon- cées, le troisième avec de fort jolis dessins roses et blancs; le quatrième a de grandes et belles fleurs blanches à peine tachetées de carmin au centre, grandes et en forte grappe, mais de culture difficile en serre chaude. Quant au cinquième, nous en donnons plus loin la figure. A côté de ce premier groupe viennent les Æpr- dendrum à pseudo-bulbes longs et comprimés, et à fleurs sou- vent odorantes, ce qui a valu à la section le nom d'Osmophytum. Les très belles espèces y sont rares, mais on peut recommander aux grandes collections surtout les £pidendrum prismatocarpum, Brassavolæ, Sceptrum, probablement le plus beau, à longues CULTIVÉES EN EUROPE. 195 grappes colorées de brun, de poupre et de blanc. Il y en a d’autres encore qui ne sont pas sans mérite. Sans nous arrêter à d’autres formes moins importantes, nous avons à signaler une section beaucoup plus riche en espèces recommandables, celles des £pidendrum sans pseudo-bulbes, à tiges droites, garnies de feuilles distiques, tantôt dans toute leur longueur, tantôt seulement vers le sommet, et même bornées à deux ou trois feuilles charnues (Æpidendrum aurantiacum), imi- tant ainsi parfaitement un Cattleya. C’est à cette section (Amphi- glottium) qu'appartient le bel Æpidendrum Frederici Guillelme, figuré plus loin, et nombre d’autres fort beaux, à ample pani- cule de fleurs roses, rouges, etc., tels que Catillus, syringothyr- sus, cinnabarinum, cnemidophorum, crassifolium, myrianthum, paniculatum, rhizophorum, ete. La culture des £pidendrum est le plus souvent très facile. La plupart sont de serre tempérée, mais ceux que nous venons de citer en dernier lieu se contentent pour la plupart de la serre tempérée-froide, en pots ou en corbeiïlles et dans le sphagnum plus ou moins pur. Les espèces de moindre développement vien- vent bien sur bois, avec force arrosements pendant la végé- tation, moins et même très peu en hiver. Epistephium. L'£pistephium Williamsu est un synonyme du Sobralia sessilis, jolie espèce naine à fleurs roses. Eria Ldi. Malaxidées. Inde, Chine, Afrique équatoriale. Épi- phytes. Genre nombreux, qui renferme quelques espèces à peine jolies et dont la culture est délaissée. Serre chaude ou tempérée, On peut indiquer, sans recommandation : Æria ornata, rosea, stellata, ferruginea, vestita, tous curieux et assez agréables. Eriopsis Hooker. Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes pseudo-bulbeux. Plantes curieuses et jolies, fleurs en grappes, assez grandes. Demandent beaucoup d’eau et de lumière. Soleil modéré. Serre tempérée-froide ou tempérée. On ne cultive que les ÆZriopsis biloba et rutidobulbon, que quelques-uns tiennent pour synonymes, à épis de fleurs jaunes 196 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES et oranges, labelle blanc, jolies, à peine de serre tempérée. On signale une nouveauté, l’£riopsis Sceptrum, encore très-rare. Esmeralda Rchb. Voir Vanda Cathcarti. ï: Etæria. Voir Anæctochilus. Eulophia R. Br. Vandées. Afrique. Terrestres. Ce genre assez nombreux n’a presque rien qui vaille la culture. On men- tionne cependant une belle espèce du Cap et de serre froide, l’'Eulophia Dregeana, produisant des épis de fleurs à pétales chocolat et labelle blanc, ressemblant à des pigeons pendus par le bec, encore très rare. Evelyna Ldi. Aréthusées. Amérique équatoriale. Caulescents, tres voisins des Sobralia, mais bien moins beaux. On cultive en serre tempérée-froide l’Evelyna kermesina, belle espèce, l’£ve- lyna caravata, médiocre. Fernandezia Ruiz et Pav. Vandées. Amérique équatoriale. Epiphytes. Petit genre que son originalité n’a pas sauvé d’un abandon à peu près complet. Nous trouvons cependant encore le Fernandezia robusta, de serre chaude. Galeandra Ldi. Vandées. Amérique équatoriale, Épiphytes pseudo -bulbeux à feuilles décidues. Il y a trois ou quatre espèces de Galeandra cultivées, qui demandent des soins attentifs et les méritent par leurs grandes fleurs en épis pendants, de couleurs très agréables. Galeandra Baueri (fig. 193), cristata, Devomiana. Le reste ou à peu près ne vaut pas la culture. En pots, en serre chaude. Repos après la chute des feuilles. Lumière. Galeottia Rich. et Gal. Vandées. Mexique. Épiphytes. Ce genre, dédié à un homme mort bien jeune, victime de son dé- vouement à la science, a dû être supprimé et ses espèces ont été réunies aux Batemania. Les Galeottia étaient de très belles et rares Orchidées de serre tempérée. Gomeza. Voir Rodriguezia et Odontoglossum. Fig. 193. — Galeandra Baueri (1/4 gr. nat.). 198 REVUF DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Gongora Ruiz et Pav, Vandées. Amérique intertropicale. Pseudo-bulbeux. Grandes feuilles membraneuses, fleurs en lon- gues grappes radicales, pendantes, couleur généralement jaune mêlée de brun et de blanc, odorantes, imitant des volées d’in- sectes fantastiques, Gongora atropurpurea, portentosa, maculata, Serre tempérée, en corbeilles. Culture ordinaire. Ce genre ne jouit pas d’une grande estime; il est cependant de culture très facile et fleurit abondamment. En outre, ses fleurs d’un brun presque noir dans l’atropupurea avec une forte odeur de girofle, jaune varié de blanc et de pourpre dans les maculata, bufonia, portentosa, etc., méritent une place et prospèrent en corbeilles suspendues aux chevrons de la serre. Goodyera R. Br. Néottiées. Eu- rope, Brésil, Amérique nord, Japon, Malaisie, Népaul, etc. Terrestres. Ce genre si répandu n'est cependant pas d’une grande valeur. Il se distingue par la gentillesse de ses feuilles veloutées, Fig. 194 à 198. réticulées, etc., qui en font admettre PR TES A ER quelques espèces à côté des Anæctochi- lus. Le Goodyera discolor à feuilles veloutées et à fleurs en épis, blanches et jaunes, est une jolie plante de serre tempérée. On peut cultiver en serre froide les Goodyera pubescens, macrantha, velutina, etc. Les espèces européennes ont très peu de valeur (fig. 194 à 195). Govenia Ldl. Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes. Petit genre de serre tempérée, d’un intérêt fort médiocre et qui a disparu des collections, sauf le Govenia tingens et très peu d’autres. Govenia superba, bon. Grammatophyllum Blume. Vandées. Java, Madagascar. Nobles plantes, des plus grandes parmi les Orchidées, leurs : CULTIVÉES EN EUROPE. 199 tiges pouvant s'élever jusqu'a 10 pieds. IIS exigent beaucoup d'espace et de chaleur, et sont avares de leurs magnifiques fleurs, qui naissent à la base des tiges en tres longues grappes fond jaune maculé de brun. Grammatophyllum speciosum, Ellisii. Ce dernier, moins grand, fleurit mieux. Repos hivernal. Grobya Ldl. Vandées. Brésil. Épiphytes. On a cultivé le Grobya Amherstie, jolie espèce à fleurs en grappes, violettes et blanches en dedans, jaunes au revers, de serre tempérée,. Habenaria Willd. Néottiées. Terrestres. Europe, Amérique nord et sud. Plus curieux que beaux, les Æabenaria ont des espèces qui peuvent venir à l'air libre, dans des conditions très favorables, à côté d'espèces de serre tempérée à peine mediocres. Hæmaria. /æmaria discolor est synonyme de Goodyera dis- color. Hartwegia Ldi. Épidendrées. Pseudo-bulbeux et épiphytes. Les Hartwegia Sont de toutes petites plantes mexicaines ou gua- temaliennes, de conservation assez difhcile et de serre tempérée- froide, On ne cultive à notre connaissance que le Hartwegia purpurea, bonne espèce à fleurs roses. Helcia Ldi. Vandées. Du Pérou. Le Helcia sanguinolenta est la seule espèce cultivée. Pseudo-bulbeux. Grande fleur radicale, - Jaune tacheté de brun, labelle blanc et pourpre. Serre tempérée- froide. Houlletia Brongn. Vandées. Brésil, Colombie. Épiphytes pseudo-bulbeux. Plantes vigoureuses, dont les fleurs radicales, en grappes, ont des rapports avec les Stanhopea. Elles sont grandes, de teintes jaunes variées de blanc et de rouge, comme vernissées, et aussi belles que curieuses. Culture ordinaire en serre tempérée et en corbeilles ou en pots bien drainés. Houlletia Brocklehursti, assez grandes fleurs brun orangé, tachetées de brun foncé, labelle jaune tacheté; Houlletia odora- tissima, même genre, labelle blanc ; Houlletia tigrina, de teintes plus gaies, bon. 200 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Huntleya Bat. Vandées. Brésil, Colombie, etc. Épiphytes à petits pseudo-bulbes. Bon feuillage. Taille moyenne, compactes, fleurs assez grandes, radicales, très agréables, de coloris dis- tinct, odorantes. Culture médiocrement facile en serre tempérée, en pots. Les Æuntleya se placent tout près des Warrea, Warsce- witzella, Zygopetalum et Pescatorea. Dans l'impossibilité de désigner ici les espèces propres du genre Auntleya et celles qui se répartissent plus ou moins heu- reusement ‘entre les quatre genres que nous venons de citer, nous nous bornerons à dire que les Æuntleya et leurs proches alliés sont, à peu d’exceptions près, des plantes distinguées, méritant les soins des amateurs, mais en exigeant un peu trop. Isochilus R. Br. Épidendrées. Mexique, Antilles. Les /s0- chilus linearis et graminifolius, espèces assez intéressantes, sont à peu près les seules qu’on retrouve dans quelques serres tem- pérées ou chaudes. Tonopsis Humb. et Kth. Vandées. Amérique tropicale. Épi- phytes pseudo-bulbeux. Tout petit genre ; deux espèces cultivées à longues grappes de petites fleurs blanches et roses, très jolies, très florifères, mais délicates. On les cultive ordinairement sur bois, près du vitrage, en serre tempérée et même tempérée- froide. Kefersteinia Reichb. Vandées. Amérique intertropicale. Épi- phytes. Kefersteinia graminea (Zygopetalum gramineum), gentille espèce à fleurs blanches et pourpres. Les Kefersteinia leucantha et sanguinolenta sont encore fort rares et très enviées. Les Kefersteinia sont de serre tempérée-froide et se cultivent comme les Zygopetalum dont ils sont très voisins. Kællensteinia Reichb. Vandées. Amérique intertropicale. Epiphytes. Kællensteinia ionoptera, belle et rare espèce de serre temperée-froide. Xœl. graminea, médiocre, voisins des Haæillera. Lacæna Ldi. Vandées. Épiphyte de Panama, le Lacæna bicolor est le seul du genre que l’on ait cultivé. Il porte une cdi " CULTIVÉES EN EUROPE, 201 grappe pendante de fleurs jaunes variées de violet et de pourpre. Serre chaude. Lælia Ldl. Épidendrées. Amérique intertropicale. Pseudo- bulbeux ; épiphytes. Les Lælia tiennent de très près aux Cattleya, avec lesquels plusieurs rivalisent sans peine. C’est un genre assez nombreux, très varié et magnifique. Il exige moins de chaleur que les Caltleya, et n’est pas plus difficile. Même culture, mais en serre tempérée et tempérée-froide pour un bon nombre. Tous sont bons, mais non au même degré. Peu de plantes peuvent rivaliser avec le Lælia purpurata, dont la haute taille et les énormes fleurs à sépales et pétales blancs et à labelle carminé dans le type, plus roses dans les variétés, le cèdent à peine aux plus brillants Cattleya. Les Lœlia elegans, Schilleriana, Turneri, Wolstenholmæ et leurs variétés, formes diverses d’un même type, ne le cèdent guère au purpurala. Il faut citer aussi les majestueux Lœælia superbiens (fig. 199), Lælia crispa (Cattleya crispa) , Lælia grandis, etc., et en opposition les mignons Lœælia marginata et pumila, que l’on range souvent parmi les Cattleya. Citons encore les Lœha anceps, furfuracea, Perrini, maalis, aux énormes fleurs roses, autumnalis, pedun- cularis et plusieurs autres de couleurs roses, blanches, pourprées; enfin les espèces à fleurs jaunes et orangées: Lælia cinnaba- rina, flava, æanthina. I n'y a aucun Lælia qui ne mérite une place dans les collections. Læliopsis dl. Vandées. Saint-Domingue. Ce petit genre fondé sur le Læliopsis domingensis, belle espèce à fleurs roses, est maintenant réuni aux Lælia. Serre tempérée. Leochilus. Voir Oncidium. Lepanthes Sw. Malaxidées. Antilles, etc. Miniatures épi- phytes, s'élevant à peine à la taille d’un pouce; fleurs propor- tionnées. Ils ne sont plus cultivés. Leptotes Ldi. Épidendrées. Brésil. Épiphytes pseudo-bulbeux. Feuilles charnues en forme de cornes, sillonnées. Fleurs |par < 202 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES {rois ou quatre au sommet des bulbes, moyennes, blanches, avec une grosse tache pourpre à la base. Toutes petites plantes très gentilles et très florifères. Serre lempérée ou tempéree- froide, = oe x. : Fig. 199. — Lælia Jongheana. Leucoglossum. Voir Oncidium leucochilum. Limatodes Blume. Vandées. Indes orientales. Épiphytes pseudo-bulbeux, feuilles caduques. ZLimatodes rosea, seule espèce, à grandes fleurs d'hiver blanches et roses. Très recommandable. Serre tempérée. CULTIVÉES EN EUROPE, 203 Limodorum. Les espèces exotiques attribuées jadis à ce vieux genre ont été réparties entre les Phajus, les Calanthe, les Angræ- cum, les Cymbidium, etc. Liparis L. Cl. Rich. Malaxidées. Terrestres, D’'Europe, mais on a compris çà et là dans ce genre des espèces plus où moins douteuses du Brésil, de l'Inde, de la Nouvelle-Hollande. etc, Toutes sont sans intérêt aucun pour les amateurs. Lissochilus R. Br. Vandées. Le Cap, Afrique méridio- nale. Terrestres, pseudo-bulbeux. Voir chapitre X pour les Fig. 200 et 201. — Luisia Psyche, espèces du Cap. Qn cultive en serre chaude le grand et beau Lissochilus Horsfalliæ, terrestre aussi, de l'Afrique équatoriale, Luddemannia. Synonyme de Cychnoches Pescatorei. Luisia. Vandées. Inde. Tout petit genre qui se confond avec les Vanda. Serre chaude. Luisia (Vanda) Alpina. Luisia Psyché (fig. 200 et 201). Lycaste Ldl. Vandées. Amérique intertropicale. Pseudo- bulbeux, épiphytes ou semi-terrestres. Feuilles membraneuses, grandes et souvent trop grandes en proportion des fleurs, mais celles-ci sont parfois très belles, comme dans le groupe du Lycaste Skinneri et de ses nombreuses variétés, toutes de pre- 204 REVUE DESOCRIPTIVE DES ORCHIDÉES mier ordre. Il faut noter aussi le Lycaste Harrisoniæ, très distingué, et même les Lycaste cruenta, lanipes, costata. Les Lycaste sont très robustes, très accommodants, et fleurissent abondamment cultivés en serre tempérée-froide. Les fleurs se conservent très longtemps. Macradenia R. Br. Vandées. Inde. Sans intérêt pour l'hor- ticulture. On ne les trouve plus. Macrochilus. Voir Wiltonia spectabilis. Malaxis. Type européen de la tribu des Malaxidées. Plantes purement botaniques (fig. 202 à 206). Masdevallia Rz. et Pav. Vandées. Nouvelle-Grenade, Pérou, etc. Régions très élevées. Épiphytes ou semiter- restres. Charmantes miniatures alpi- nes, très recherchées des amateurs ; port très compact, feuillage épais, charnu, très persistant, bien vert. Fleurs radicales à divisions extérieures soudées en casque, souvent avec de longs appendices. Quelques-uns n’ont que de petites fleurs peu apparentes, Fig. 202 à 206. — Malaris paludosa. < : s : Q tres bizarres sd teintes sombres, mals bon nombre ont des couleurs d’une grande richesse. Il y en a qui brillent par leur gentillesse, comme les Masdevallia Es- tradæ, amabilis, melanopus, polysticha (fig. 207 et 208)), etc. Le Wasdevallia macrura est jusqu'ici le géant du genre. Les Masdevallia Veitchii, Lindeni, Harryana, coccinea (fig. 209), ignea, amabilis, à grandes fleurs solitaires, de couleurs écla- tantes, sont des espècés hors ligne. Culture en serre tempérée-froide, bien aérée, dans le sphagnum vivant, pur où mêlé de tessons et de fragments de bruyère. Point trop d’ombrage, mais de l’eau à foison presque en toute saison. Maxillaria Rz. et Pav. Vandées. Amérique intertropicale. CULTIVÉES EN EUROPE. 205 Épiphytes ou semi-terrestres. Pseudo-bulbeux. Encore un genre considérable que ne recommandent ni l'ampleur des inflores- cences ni la beauté des couleurs. Ce sont d’ailleurs des plantes Fig. 207 et 208. — Masdevallia polysticha (1/ gr. nat.). faciles à cultiver en serre tempérée-froide, fleurissant facilement, et dont plusieurs méritent une place dans les collections, surtout les Maxillaria grandiflora, venusta, Turneri, luteo-alba, splen- dens, nigrescens et quelques autres. Megaclinium Ldi. Malaxidées. Le Hegaclinium falcatum de Sierra Leone et deux ou trois autres ont disparu de nos cul- tures. 206 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Mesospinidium Rchb. Vandées. Pérou. Régions alpines. Deux espèces, les Wesospinidium sanguineum et surtout vulea- nicum, sont de gentilles petites plantes pseudo-bulbeuses et épi- phytes qui donnent dans la serre tempérée-froide de longues grappes de fleurs roses. Voisins des Odontoglossum. Microstylis. Voir Anœctochilus. Miltonia Ldl. Vandées. Brésil, etc. Épiphytes et pseudo- bulbeux. Genre voisin des Oncidium. Le feuillage peu déve- loppé a une teinte jaunâtre, que des arrosements abondants en été font disparaître en partie. Les fleurs radicales, solitaires ou en grappes, grandes, de bonne forme et de couleurs vi- ves ou très agréables, en font des plantes de grande valeur. Il n’y en a aucun qui ne soit bon, et leur culture en serre tempérée n’exige aucune atten- tion spéciale. . On peut aussi les tenir en serre tempérée-froide aux en- droits les plus favorables. Les Hiltonia spectabilis et Moreliana à grandes fleurs solitaires, le premier blanc, ou rose dans une variété, avec le labelle violet ou rose vif, le second à fleurs plus grandes et de teintes beaucoup plus foncées, très florifères l’un et l’autre, se distinguent nettement des espèces à fleurs en longues grappes comme candida, jaune, brun et blanc, Regnelli, blanc et rose, Warscewitczti, cereola, radiata et bien d’autres, qui sont LS Fig. 209. — Masdevallia coccinea. des plantes de premier ordre. Monacanthus, Voir Catasetum et le chapitre VF. Mormodes Ldl. Vandées. Amérique intertropicale. Pseudo- bulbeux, épiphytes. Genre fort négligé, dont les fleurs sont plus bizarres que belles. Il y en a cependant de bons : igneum, Buccinator, Cartoni, luxatum, à fleurs jaunes variées, assez grandes. Culture facile en serre tempérée. CULTIVÉES EN EUROPE. é 207 Myanthus. Voir Cafasetum et le chapitre VI. Nanodes Reich. Vandées. Andes péruviennes. Épiphytes. Le Nanodes Medusæ (fig. 210) est la seule espèce cultivée; sans bulbes, tige érigée, courte, feuillée, portant au sommet deux ou trois fleurs grandes, d’une forme et d’un coloris ‘hors ligne et des plus curieuses; sépales et pétales verdâtres nuancés de Fig. 210. — Nanodes Medusæ, brun, labelle très grand, d’un brun rougeâtre et garni d’une frange. Plante recherchée et encore rare. Serre tempérée-froide. Nasonia Ldi. Pérou. Miniature épiphyte, baute d’un à deux pouces; feuilles charnues, fleurs très petites, mais d’une couleur vive, orange et jaune. Presque toujours fleurie. Assez estimée. Serre tempérée-froide. Neottia Jacq. Ce type de la tribu des Néottiées n’a donné à nos jardins presque rien qui mérite la culture. Les Aeottia É 7iq NS D. > CU ( : AN fl 7) \ \ f 9 A \ ] ©} \l | # | ÿ \ Al x É y} > \| | # ÈS UN 1 K NS SN / DS 4 LZ£ \ ! à S | 1 . \ ŒUAN) Fig. 211. — Odontoglossum Ruckerianum.. à 210 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES sont terrestres et à petites fleurs ordinairement brunes ou ver- dâtres. On a séparé de ce genre le Veottia speciosa sous le nom de Stenorynchus speciosus. (Voir ce dernier plus loin.) Nephelaphyllum. Voir Anæctochilus. Notylia Ldi. Vandées. Amérique intertropicale. Petites épi- phytes insignifiantes. Le Notylia albida à jolies fleurs blanches est d'introduction récente. Odontoglossum Humb. et Kth. Vandées. Amérique inter- tropicale. Pseudo-bulbeux et épiphytes. Orgueil de la culture froide , le genre Odontoglossum ne le cède à aucun autre de la famille. Parmi les cent espèces à peu près que l’on cultive en Europe, il n’y en a presque pas qui nesoient au moins jolies, tandis que l'élite du genre, par la richesse de sa floraison, l'ampleur, l’éclat, la grâce ou l'élégance de ses inflorescences, ne le cède pas même aux Phalænopsis de l'Inde. Originaires des hautes régions, entre 5000 et 10,000 pieds d'altitude (fig. 211), les Odontoglossum n'aiment qu’une chaleur très modérée, un air pur et souvent renouvelé, beaucoup d’eau et suffisamment de lumiere. Ils sont assez faciles dans ces conditions, et fleurissent réguliè- rement. Il serait impossible, dans le peu d'espace dont nous disposons, de donner une idée suffisante de toutes les formes que revêt ce magnifique genre. Les figures coloriées ci-après et les dessins répandus dans le texte n’en montrent qu'une bien faible partie. Nous n'avons pu reproduire les types mexicains à fleurs blanches variées de brun et de rose, depuis les miniatures à fleurs rela- tivement très grandes, comme les Odontoglossum Rossi, Ehren- bergii, membranaceum, jusqu'au grand et brillant nebulosum (fig. 213); ni le groupe si tranché et si distingué des Odontoglos- sum grande, Insleayi et Schleipperianum ; ni les luleo-purpureum , type jaune maculé de brun, riche en rares et belles espèces: Hallir, Sceptrum, radiatum , etc.; ni le groupe plus récent et super- lativement beau des Odontoglossum veæillarium (fig. 212). LS de à CULTIVÉES EN EUROPE. 211 Rœzli (fig. 214 et215), Warsceviczi, Phalænopsis ; ni les amples et brillantes panicules des Odontoglossum Andersonianum, gqlo- riosum, hastilabium, cirrhosum (fig. 216), etc.; ni les char- mants 2œ@vium, roseum , miniatum, crocidipterum, angustaturm , brevifolium, blandum et une foule d’autres (fig. 217). Oncidium Sw. Vandées. Amérique intertropicale et iles voi- sines. Epiphytes et pseudo-bulbeux. Très voisins du genre pré- Fig. 213. — Odontoglossum nebulosum cédent, avec lequel ils rivalisent souvent, les Oncidium se ren- contrent depuis les terres chaudes jusqu'aux sommets des Andes. On en conuaït environ deux cents espèces, dont beaucoup sont assez insignifiantes, mais les bons sont nombreux, et parmi les meilleurs il y a nombre de plantes très distinguées et de premier ordre. La forme des fleurs est très caractéristique ; mais les tiges et le feuillage varient à l'infini. Le jaune, presque toujours varié de brun ou de rouge, est la couleur dominante du genre, qui compte cependant des fleurs blanches, roses, rouges, etc. Géné- ralement faciles et accommodants. et fleurissant avec abondance, 4 Fig. 214 et 215, — Odontoglossum Rœæzlii. ORCHIDÉES CULTIVÉES EN EUROPE. 213 ils demandent, les uns la serre chaude (0. lanceanum, luridum, Sprucei), les autres, en immense majorité, la serre tempérée ou tempérée-froide. Plus nombreux de beaucoup que les Odontoglossum , les Oncidium occupent une aire infiniment plus étendue et la variété de leurs formes végétales est extrême. A côté de gazons com- Fig. 216. — Odontoglossum cirrhosum., pacts à fleurs toutes mignonnes, on en voit s'élever à 2 ou 3 pieds, portant des hampes chargées de grandes fleurs et longues de 10, 42 et 45 pieds. Ici ce sont des feuilles presque herbacées et graminiformes, là d'énormes feuilles charnues, épaisses. Les uns ont des pseudo-bulbes volumineux , d’autres de très petits, d’autres absolument point. Les fleurs sont rarement solitaires, souvent en grappes et en panicules plus ou moins considérables, Elles sont plutôt moyennes que grandes ; cependant le splendide Oncidium macranthum (fig. 248) porte sur une hampe de plu- = [2 r 214 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES sieurs pieds de long des fleurs larges de 3 pouces, du coloris le plus distingué, fond jaune ombré de brun et labelle violet; l'On- cidium serratum, du même genre, plus singulier et moins beau ; l'Oncidium splendidum, à grand labelle jaune clair ; POncidium Rogersii (varicosum Rogersti) (fig. 219), jaune aussi, sont parmi les géants du genre. Sous de moindres proportions on aime les Oncidium ampliatum, Barkeri, lun des plus beaux et des plus florifères, bifolium, Cavendishii, crispum et surtout ses variétés, Fig. 217, — Odontoglossum Krameri. [leæuosum, holochrysum, luridum et variétés, obryzatum, pul- vinalum, reflexum, sarcodes, etc., tous à fond jaune plus ou moins {acheté et ombré, Puis ceux à fond blanc, comme Oncidium Phalænopsis, leucochilum, incurvum et les grandes variétés du cucullatum ; enfin des roses, des pourpres, le charmant Oncidium ornithorhynchum, roseum, variegatum, acinaceum, etc. N’ou- blions pas les Oncidium Papilio (fig. 220) et Aramerianum à grandes fleurs imitant des lépidoptères,. - Onychium. Voir Dendrobium. Ophrys. Genre d'Europe et d'Orient, type de la tribu des 7] < D P Pre Sr € z PPS > A : F CULTIVÉES EN EUROPE . ___ 215 | Ophrydées. Plantes de plein air, très difficiles à cultiver et d’ail- leurs sans aucun éclat. Orchis. D'Europe, d'Orient, s'étendant au nord de l'Afrique, Fig. 218. — Oncidium macranthum. a Madère et même jusqu'a l'Amérique septentrionale. Les Orchis ont donné leur nom à toute la famille. (Voir pour d’autres détails au chapitre des Orchidées d'Europe.) Ornithidium Salisb. Vandées. Amérique intertropicale. Petit genre d'épiphytes pseudo-bulbeux. Ce sont des plantes intéres- -- 216 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES santes à fleurs petites, brièvement pédicellées, groupées à l’aisselle ) | | ÿ- 7 Wl & QU ui | 7 |. / Jy 1 Le Fig. 219, — Oncidium varicosum Rogersii, des feuilles supérieures. Elles sont rouges ou blanches. Peu d'effet. Culture très facile en serre tempérée ou tempérée-froide. CULTIVÉES EN EUROPE. 2 Ornithocephalus Hook. Vandées. Épiphytes. On a cultivé l'Ornithocephalus fimbriatus, de la Trinité. L'Ornithocephalus abortivus est l'Oncidium abortivum. Fig. 220, — Oncidium Papilio. Palumbina Rehb. Vandées. Guatemala. Épiphytes pseudo- bulbeux. Voisins des Oncidium , avec lesquels on les confond souvent. Le Palumbina candida (fig. 221) porte un épi termi- nal de fleurs charnues, d’un blanc pur, de très longue durée. Bonne plante de serre tempérée-froide. Paphinia Ldl. Vandées. Amérique équatoriale. Epiphytes. ot es 4 st | T2 218 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Ce genre, qui se distingue mal des /oulletia et des Haxillaria, est représenté dans nos serres par deux belles espèces : le Pa- plunia cristata, de Demerara, à épi de trois fleurs sortant de la base des pseudo-bulbes et pendant, d’un brun pourpre, à labelle blanc marqué de pourpre, et le Paphinia tigrina, à épi droit de fleurs jaunes et brunes. De la Trinité. Serre chaude. Fig, 221. — Palumbina candida (Oncidium candid.). Paradisianthus Rchb. Paradisianthus bahiensis. De serre chaude. Paxtonia Ldl. Vandées. Manille. Le Paxtonia rosea, seule: espèce, vraisemblablement disparue, est devenu pour M. Reichen- bach un Spathoglottis. Très jolie plante à fleurs moyennes, en corymbe, d’un rose délicat. Serre tempérée-chaude. Lier CULTIVÉES EN EUROPE. 9219 Peristeria Hook. Vandées. Amérique équatoriale. Pseudo- bulbeux. Epiphytes confondus en partie avec les Acineta. Assez fortes plantes, à feuilles coriaces ; épis très longs de fleurs curieuses et belles, de couleur jaune ou blanche, ete. On estime les Peristeria elata, quttata, Bruchmülleri. Serre tempérée. Pescatorea Rchb. Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes. Très belles plantes qui se confondent avec les Æuntleya, les Peristeria, et surtout les Zygopetalum, parmi lesquels M. Reichen- bach les range. Serre tempérée (fig. 222 et 223). Phajus Lour. Épidendrées. Indes orientales, Chine. Grandes plantes terrestres, pseudo-bulbeuses. Feuillage ample et orne- mental ; floraison facile en épis axillaires érigés; fleurs d’un aspect imposant et de couleurs distinguées, mais un peu lourdes. Très dignes de culture. Serre tempérée. Soins des plus ordinaires. Tous plus ou moins bons. On en a détaché le genre Thunia. Le vieux Phajus grandifolius de la Chine, l’une des Orchidées exotiques le plus anciennement culüvées, est une plante majes- tueuse, dont les feuilles atteignent de 2 à 3 pieds et les épis de fleurs un peu davantage. Ces fleurs sont grandes, nombreuses, brunes au dedans et blanches au dehors, avec un labelle blanc varié de brun carminé, etc. Il fleurit l'hiver et pour longtemps. Les Phajus Wallichui, trroratus (hybride) (fig. 224), maculatus, bicolor, Blumeiï, cupreus, ete., ont en général des couleurs plus vives. Phalænopsis Blume. Vandées, Indes orientales, Philippines, etc. Régions chaudes. On ne possède qu'une douzaine de Pha- lænopsis, tous d’un mérite hors ligne. Ce sont des plantes peu élevées, sans pseudo-bulbes, à feuilles épaisses et souvent macu- lées de blanc. Leurs longues grappes axillaires peuvent porter jusqu'à quatre-vingts et cent fleurs. Ces fleurs sont d’une grande beauté (fig. 225) et de longue durée, de sorte que les plantes adultes fleurissent au moins la moitié de l’année. Leurs couleurs, blanches ou roses, sont on ne peut plus fraiches et déli- Fig. 222 et 223, — Pescatorea Dayana. (Nous sommes redevable pour cette belle gravure à l'obligeance du savant Dr Masters.) ORCHIDÉES CULTIVÉES EN EUROPE. 221 cates. Tous comptent parmi les plus séduisantes Orchidées, mais tous exigent le maximum de chaleur et d'humidité. Nous donnons plus loin la figure de deux des plus beaux Phalænopsis, mais réduites suivant les exigences de notre format. Il faudrait les citer tous. Le Phalænopsis amabilis a des fleurs blanches à labelle strié rose vif, admirable ; le Phalænopsis ame- thystina (fig. 226 et 227), moins brillant, a une grappe rameuse, \ 2 LAN AN N l ”s A ea Fig. 224 — Phajus irroratus blanche aussi, avec une belle tache améthyste au labelle ; le Pha- lenopsis intermedia, fleurs blanches ombrées de rose ; le Phalæ- nopsis Lowii, également blanc rosé, labelle rose foncé et mauve, espèce délicate; le Phalænopsis Luddemanniana, fleurs blanches barrées et maculées de violet et d’améthyste, très belle espèce ; le Phalænopsis rosea, petite, mais très gentille; le Phalænopsis sumatrana, sépales et pétales blanc-crème, largement barrés de brun rouge, labelle blanc strié d'orange et de violet. Très beau (fig. 2928). Pholidota. Voir Cœlogyne. x 222 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Physurus À. Rich. Néottiées. Brésil. Plantes terrestres et acaules du genre des Anœctochilus, ayant les mêmes mérites de feuillage et exigeant la même culture spéciale. Pilumna. Petit genre aujourd'hui réuni aux Trichopilia, mais bien inférieur à ceux-ci. Pleione (Cælogyne) Ldl. Malaxidées. Nord de l'Inde. Ter- restres. Genre détaché des Cælogyne, composé de toutes petites plantes à pseudo-bulbes de forme bizarre, perdant leurs feuilles en hiver et fleurissant après la chute de ces dernières. Ces fleurs sont grandes, très jolies, le coloris peu commun, les dessins variés ; mais l'effet en est médiocre faute de feuillage et parce qu'elles viennent à fleur de terre. Elles méritent cependant une CULTIVÉES EN EUROPE. 223 place dans les collections. TI leur faut un temps de repos avec peu d’eau jusqu’au moment où les boutons à fleurs se mon- trent. Serre tempérée-froide. Pleurothallis R. Br. Malaxidées. Amérique tropicale, ré- gions tempérées. Épiphytes à pseudo-bulbes. Il existe un grand nombre de Pleurothallis, dont plusieurs ont été cultivés dans les serres d'Europe, puis délaissés nonobstant leur gracieuse origi- nalité. Leur très petite taille et l’exiguité de leurs épis de fleurs ne compensaient pas suflisamment les soins un peu assidus qui leur sont nécessaires. Serre tempérée-froide. Polycycnis Rchb. Amérique équatoriale. Genre détaché des Cycnoches : fleurs plus petites, curieuses et jolies. Ils se con- tentent de la serre tempérée-froide. On cultive au moins trois espèces de ce genre : les Polycycnis barbata, lepida, muscifera, assez estimés, sans être de premier ordre. Polystachya Hooker. Malaxidées. Afrique. Pseudo-bulbeux et épiphytes. La plupart sont insignifiants. On a cependant une jolie espèce florifere, à épis de fleurs jaunes lignées de pourpre. le Polystachya pubescens (Epiphora pubescens) du sud de l'Afri- que est de serre tempérée-froide. Preptanthe. Voir Calanthe. Promenæa Ldl. Vandées. Brésil. Épiphytes et pseudo-bul- beux. Petit genre très proche allié des Paphina, etc., à fleurs sortant de la base des pseudo-bulbes et pendantes. On cultive les Promenæa citrina, Rollisonii, stapelioides, æanthina , plus curieuses et gentilles que bien remarquables. Serre tempérée. Renanthera Lour. Vandées. (ochinchine, Moluques. Deux espèces, les Renanthera coccinea (fig. 229) et Lowir. Tiges cylin- driques feuillées, longues dans le premier de 3 à { mètres, s'ap- puyant aux arbres. Les fleurs du premier sont axillaires au sommet des rameaux, en grandes panicules écarlate orangé, d'un beleffet. W// Fig, 226 et 227, — Phalænopsis Amethystina, Fig. 228. — Phalænopsis Schilleriana (1/, gr. nat.) Gravurc tirée du Gardeners Chronicle. / \ 226 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Avare de ces fleurs et exigeant, outre une grande chaleur, l’ex- position au soleil, surtout dans la saison du repos. L'autre a déjà été mentionné au chapitre VI comme une des plus grandes cu- riosités de la famille; son feuillage est ample et beau, et ses épis de fleurs prennent de 6 à 12 pieds de longueur. Même cul- ture avec moins de soleil. Très rapprochés des Varda. On possède encore les Renanthera bilinguis et matutina (mo- luccana?), belles espèces de serre chaude. Fig. 229. — Renanthera coccinea. Restrepia Humb. et Kth. Malaxidées. Régions alpines de l'Amérique intertropicale. Épiphytes. Miniatures à petits pseudo- bulbes cylindriques surmontés d’une feuille charnue, à la base de laquelle naissent des épis de quelques fleurs, assez grandes relativement dans les Restrepia elegans et antennifera. Ces deux espèces, la seconde surtout, sont très originales, très florifères, de couleur jaune mêlé de blanc, de brun et de pourpre. Serre tempérée-froide. Voisins des Pleurothallis. Rodriguezia. Voir Oncidium et Odontoglossum. Les Rodri- guezia de Ruiz et Pavon constituaient un petit genre d’épiphytes de taille peu élevée; le Rodriquezia secunda ; à fleurs roses en CULTIVÉES EN EUROPE. 227 grappe, était la meilleure ; le Rodriquezia planifolia est syno- nyme du Gomezia recurvua. Saccolabium Blume. Vandées. Indes orientales. Port et feuillage des Aerides, avec lesquels ils ont de grandes affinités, et que les meilleurs surpassent même en beauté. Il y en a dont les fleurs sont petites et d'un effet médiocre, mais celles que l’on cultive généralement sont de nobles plantes, dont la pom- peuse floraison, en longs épis très serrés, des teintes les plus aimables, n'est surpassée par quelque espèce que ce soit. Tous, Fig. 230. — Saccolabium guttatum (1/5 gr. nat.). ou à peu près, exigent la culture des Aerides en serre très chaude. Le Saccolabium ampullaceum , de taille médiocre, a les épis érigés et les fleurs rose foncé; le Saccolabium bigibbum, épis courts et inclinés, fleurs jaunes à labelle blanc et jaune ; Sacco- labium furcatum, blanc et rose; Saccolabium giganteum , fleurs blanches à labelle lilas, magnifique; Saccolabium quttatum (fig. 230), à peu près mêmes teintes et non moins belle, etc. Les figures coloriées qui sont ci-après donneront une idée de ce genre hors ligne. Sarcanthus Ldl. Vandées. Chine, etc. Épiphytes. Voisins 228 REVÜE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES des Vanda, dont ils imitent le port. De petite taille; feuilles ordi- nairement charnues et cylindriques ; fleurs en cimes, intéressantes plutôt que belles. On cite quelques nouveautés fort agréables : Sarcanthus Parishii, chrysomelas, erinaceus, etc. De serre tem- pérée ou tempérée-froide. Sarcochilus R. Br. Vandées. Nouvelle-Hollande, etc. Nous ne voyons plus indiquer, dans les collections, que le Sarcochilus unguiculatus du Japon, espèce intéressante de serre tempérée ; le Sarcochlus falcatus, d'Australie, jaune et rouge. Sarcoglottis. Sarcoglottis speciosa, voir Stenorhynchus spe- CLOSUS. Sarcopodium. Rchb. Voir Bolbophyllum. Les Sarcopodium sont de petites plantes simplement curieuses. On n’en cultive presque aucun. Satyrium Swartz. Ophrydées. Du Cap. Terrestres. Le Saty- rium aureum, très jolie espèce à épi de fleurs jaune orangé, se trouve encore dans quelques rares collections. On a introduit aussi le Satyrium candidum à fleurs blanc pur, éperonnées; les Satyrium chrysostachyum et corüfolium, à fleurs jaune et orange, toutes trois belles. Les Satyrium sont à tiges annuelles et de serre froide. Scaphiglottis. Voir Ornithidium. Schlimia Planch. et Lind. Vandées. Nouvelle-Grenade. On a une seule espèce de ce genre : le Schlimia jasminodora, très intéressante, portant une grappe inclinée de dix à quinze fleurs d’un blanc pur, odorantes. De serre tempérée. Schomburgkia Ldi. Épidendrées. Épiphytes de l'Amérique équatoriale à très longs pseudo-bulbes, occupant beaucoup d'espace. Les épis de fleurs, qui sont très belles et de bon coloris, s'élèvent jusqu'à 5 pieds et n'en portent qu'un nombre restreint. Ces fleurs sont d'ailleurs dificiles à obtenir. Serre tempérée. CULTIVÉES EN EUROPE. 229 On cultive dans les grandes serres, de la même manière que les Cattleya, le Schomburgkia crispa, dont les épis terminaux s'élèvent jusqu'à 5 pieds, avec des fleurs jaunes et brunes; le Schomburgkia Lyonsii, presque aussi grand, à fleurs blanches marquées de pourpre et de jaune, et le Schomburgkia tibicinis, dont les tiges florales s'élèvent jusqu’à 5 pieds, avec d'assez grandes fleurs à pétales roses tachetés, labelle blanc et rose, la meilleure espèce du genre, sauf le nouveau Schomburgkia gloriosa. Scuticaria Ldl. Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes. Pseudo-bulbeux. Feuilles cylindriques, charnues, fleurs en épis courts, peu nombreuses, mais belles et curieuses ; le Scuticaria Dodgsoni, sépales et pétales bruns, à taches jaunes, labelle blanc strié rose et jaune ; le Scuticaria Steelii, feuilles cylindriques d'un mètre de long, pendantes, fleurs jaunes tachetées de carmin ; le Scuticaria Hadweni est dans le même genre. Bonnes plantes assez rares, de serre tempérée-chaude. Selenipedium. On les considère comme une simple section du genre Cypripedium. Voir plus haut. Sigmatostalix Rchb. Sigmatostalir radicans, de serre tem- pérée. Catalogue Linden. Sobralia Ruiz et Pav. Aréthusées. Tres distincts des autres genres, les Sobralia sont de grandes et parfois très grandes plantes terrestres, croissant en touffes feuillées dans toute leur hauteur, ressemblant à des roseaux ; tiges minces, cylindriques, s’élevant dans certaines espèces jusqu'à 7 pieds, et terminées par des fleurs ordinairement très grandes et très belles, durant trois à cinq jours au plus, mais se succédant pendant quatre à six semaines. Ces fleurs sont roses, ou blanches, ou jaunes, énormes dans le Sobralia macrantha, et très belles. Les Sobralia Ruckeri, dichotoma, Ræzlii, sont aussi de très belles plantes. Demandent beaucoup d'espace, de grands pots ; du reste, cul- ture facile en serre tempérée ou tempérée-froide. Solenidium Ldl. Vandées. Épiphytes, voisins des Oncidium. 230 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES Le Solenidium racemosum de la Nouvelle-Grenade, introduit jadis par M. Linden, belle plante à grappe de fleurs jaune doré, maculées et rayées de brun, gynostème blanc, et de serre tem- pérée-froide, paraît avoir disparu de nos collections. Sophronitis Ldl. Épidendrées. Brésil. Pseudo-bulbeux, Charmantes petites plantes à feuille charnue, de 4 à 3 pouces de long, croissant sur les rochers moussus. Le Sophronitis cernua, miniature à épis de petites fleurs écarlates, n'est que gentil; le Sophronitis violacea diffère des autres espèces par son feuillage et ses pseudo-bulbes. Jolies fleurs moyennes, vio- lacées. Quant aux Sophronitis grandiflora et coccinea, qui ne sont peut-être que deux variétés d’un même type, ce sont de magpifiques plantes, à grandes fleurs très éclatantes, écarlate pur ou ombré de cramoisi, fleurissant à coup sûr chaque prin- temps et durant plusieurs semaines. Culture très facile en serre tempérée-froide, avec beaucoup d’eau en été. Spathoglottis. Voir Paxtonia. Le reste du genre n’est pas cultivé. Spiranthes. Voir Anœclochilus. Stanhopea Hook. Vandées. Amérique intertropicale. Épi- phytes. Feuilles grandes, membraneuses, solitaires au sommet des pseudo-bulbes. Les fleurs partent de la base et pendent directement sous la plante, en grappes de trois à neuf. Elles sont très grandes, de couleurs distinguées et de consistance cireuse, comme vernissées. Leur forme, comme leur mode de floraison, est des plus extraordinaires, et elles répandent des odeurs d’une énergie et d’une suavité remarquables. Ces nobles plantes, on ne peut plus faciles à cultiver et à multiplier, récla- mant des corbeilles à larges treilles ou tout autre mode de plan- tation qui permette aux fleurs de sortir par la base, n’ont qu'un défaut : leurs fleurs passent très vite, après quatre à six jours au plus. Serre tempérée et même tempérée-froide pour quelques espèces. CULTIVÉES EN EUROPE. 931 Toutes les fleurs de Sfanhopea sont plus ou moins belles, quelques-unes vraiment splendides, et cependant ce genre n'est point en faveur. La cause principale en est dans le peu de durée des fleurs, et peut-être aussi dans la très grande facilité de déve- loppement de ces belles plantes, qui finissent par exiger trop d'espace. On ne peut cependant se passer du magnifique Stan- hopea tigrina à énormes fleurs jaunes avec de larges macules brunes, et de quelques autres comme Devoniensis, Martiana, oculata, Wardi, tous dans des teintes à peu près semblables, sauf oculata, qui est d’un jaune très-pâle, presque blanc, avec de simples points pourpres. Il leur faut beaucoup d’eau à l’époque de la croissance, mais assez peu en hiver. Stelis Sw. Malaxidées. Simplement curieuses, ces petites plantes, dont on a çà et là importé quelques espèces américaines, ne valent guère la culture. Stenia Ldl. Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes. Genre voisin des Warscewiczella. Fleurs solitaires, radicales, jolies. Le Stenia fimbriata, jaune clair, dont toutes les divisions sont fran- gées, labelle pointillé de rouge; le Sfenia pallida, plus pâles, pointillées de rouge. Stenorhynchus Rich. (Veottia Jacq.). Néottiées. Terrestres, sans bulbes. Stenorhynchus speciosus, de la Jamaïque, feuilles” radicales en rosette, épi de fleurs rouge pâle. Jolie et de culture facile en serre tempérée-froide. Thunia (Phajus) Rchb, Épidendrées. Terrestres. Tiges cylin- driques en faisceaux, feuilles caduques, fleurs terminales en épis courts et pauciflores, grandes, belles, blanches, pourpres, etc. Culture facile en serre tempérée ou même tempérée-froide. Repos après la floraison. On en cultive surtout deux espèces du nord de l'Inde : le Thunia alba, à tiges droites et feuillées de deux pieds de haut, terminées par un épi court de fleurs blanc pur avec de jolis dessins 232 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDEES pourpres au centre, etle Thunia Bensoniæ, à fleurs plus grandes, beau pourpre, blanches au fond. Les Thunia perdent leurs feuilles en hiver. Trichocentrum Pœpp. Vandées. Brésil, Nouvelle- Grenade. Synonyme Acoïdium. Épiphytes sans pseudo-bulbes. La plupart sans mérite. Les Trichocentrum albo-purpureum (fs. 231 et 232) et tigrinum sont cependant de bonnes plantes, dignes de soins. Elles ont des épis pendants de fleurs assez grandes, la première brun-cannelle et labelle blanc; la seconde à fleurs grandes, brun chocolat, labelle blanc et orange. Ces deux espèces, la première surtout, sont très rares. Trichopilia Ldi. Vandées. Amérique équatoriale. Épiphytes pseudo-bulbeux, taille moyenne, bon feuillage, floraison facile et abondante. Les fleurs naissent de la base et s’étalent tout autour de la plante. Elles sont de forme curieuse, grandes, de couleurs vives en général, et fort jolies. Plantes dont on ne peut se passer, robustes, craignant seulement l'excès d'eau en hiver. Serre tempérée. Nous figurons plus loir deux des plus belles espèces de ce genre. Elles donneront une idée suffisante de la beauté des Tri- chopilia vrais, dont le nombre s’élève, dans nos cultures, à une quinzaine au moins, et dont aucun n'est à dédaigner. On a fondu dans le genre Trichopilia les Pilumna de Ldl., qui sont bien inférieurs en taille et en beauté. Le Pilumna fragrans est cependant une jolie plante à fleurs blanches odorantes; le Pilumna nobihis, même genre. Serre tempérée-froide. Trigonidium Ldl. Vandées. Amérique intertropicale. On a importé trois ou quatre espèces de ce petit genre. Nous pensons qu'on ne les retrouverait plus. Trichoceros Humb. et Kth. Malaxidées. Amérique tropi- cale. Genre de plantes très naines, épiphytes, pseudo-bulbeuses, feuilles très charnues, triquètres, fleurs brunes, curieuses, mais non belles. Serre tempérée-froide. CULTIVEES EN EUROPE. 233 Uropedium Ldi. Cypripédiées. Amérique équatoriale. Ter- restres et sans pseudo-bulbes. L'Uropedium Lindeni, le seul connu, est une belle et rare plante, différant des Cypripedium en ce que le labelle, au lieu d’être en sabot, a la forme plane et allongée des sépales et des pétales. Épi droit de deux ou trois fleurs grandes, vert jaunâtre varié de brun, à divisions termi- nées en très longues lanières comme chez le Selenipedium cau- datum. Serre tempérée ; culture des Cypripedium. 1111777 7 Fig. 231 et 232, — Trichocentrum albo-purpureum. Vanda R. Br. Vandées. Indes orientales. Type d’une splen- dide tribu, ce genre forme, avec les Aerides et les Saccola- bium, un groupe presque identique de forme, de port et de mode de floraison. Les Vanda s’élèvent plus haut que les deux autres genres, et leurs fleurs, moins serrées, ont en revanche de plus grandes dimensions. Leur croissance est vigoureuse, leur feuillage assez ample. Les fleurs, en épis axillaires érigés, de consistance épaisse, sont grandes et magnifiquement colorées dans la plupart des espèces. La floraison dure de un à trois mois. Peu d'Orchidées rivalisent avec les Vanda, et aucune ne les surpasse. Comme les autres du groupe, ce sont des plantes REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES t2 Où pres de haute serre chaude; mais, ainsi que les Aerides, quelques Fig. 233. — Vanda undulata, espèces s’aventurent dans le nord de l'Inde, et celles-ci (V. cœrulea, teres, Cathcarti, Jenkinsii, undulata) (fig. 235), (LR era, mn! + Le) © Qi CULTIVÉES EN EUROPE. non moins belles que les autres, se contentent d’une bonne serre tempérée, Nous avons donné une assez large place aux Vanda dans nos planches coloriées, pour être dispensé d'entrer dans de grands détails sur leurs formes végétatives et sur les caractères de leur floraison. Tous cependant ne sont pas de cette importance, et quelques-uns offrent des colorations très différentes. Le Vanda Cathcarti, par exemple, a des épis pendants de quatre ou cinq gran- des fleurs brunes traversées de larges bandes jaunes ; le Vanda cærulescens (fig. 234 à 236) se rapproche du Vanda cærulea, avec des fleurs plus petites, plus nombreuses , remarquables également par leurs teintes bleues ou bleuâtres; le Vanda Deni- soniana, rare et belle espèce, est à fleurs entièrement blanches; le Vanda teres, très distinct, a des feuilles cylindriques et des fleurs rouges et jaunes, fort belles, mais assez difficiles à obtenir. Tous les Vanda ne sont cependant pas des plantes de premier ordre. Il y en a dont les fleurs sont petites et de peu d'effet, d’autres sont unicolores et dans des tons bruns ou jaunes. Ces espèces sont d'ailleurs à peu près inconnues dans les collections. Vanilla Plum. Aréthusées. Amérique équatoriale, Asie. Lianes à tiges vertes, minces, articulées, radicantes, prenantes. Joli feuillage charnu dans les espèces américaines, mais totale- ment absent dans celles d’Asie. En revanche le Vanilla phalæ- nopsis a de grandes et très belles fleurs, tandis que la floraison des espèces d'Amérique est sans éclat. Ce sont ces dernieres qui donnent la vaniile du commerce, et les gousses qu'on en obtient dans nos serres, par fécondation artificielle, ont tout leur parfum. Nous figurons plus loin le Vanilla phalænopsis, la plus recom- mandable du genre au point de vue ornemental. Outre les Vanilla aromatica et planifolia, que l’on tient à titre de plantes utiles, on a encore les Vanilla amaryllidifolia et angustifolia, autres espèces américaines, dont les fleurs offrent plus d'intérêt. Les Vanilles sont de serre chaude. 236. — Vanda cærulescen Fig, 234 à PNA I LR 2 - ne È é - ORCHIDÈÉES CULTIVÉES EN EUROPE. 237 Warrea Ldl. Vandées. Colombie, Brésil. Épiphytes pseudo- bulbeux. Joli petit genre, rapproché des Zygopetalum. Taille moyenne ; fleurs d'été très agréables, fond blanc varié de ‘pourpre ou de brun, très frais. Culture ordinaire en serre KN 7 IL É : sr Li ZZ TE AA Fig. 237. — Zygopetalum aromaticum. tempérée. Warrea cyanea a les fleurs blanches marquées d’une tache pourpre bleuâtre. Le Warrea tricolor porte des épis érigés de fleurs également blanches, sauf des taches de pourpre et de jaune au labelle. On a encore dans le même genre le Warrea Lindeniana, non moins beau. Les Warrea demandent la cha- leur de la serre tempérée. Leur culture exige des soins. Warscewiczella Rchb. Amérique équatoriale. Épiphytes, sans bulbes. Genre très-voisin du précédent, fleurs épaisses, de 238 REVUE DESCRIPTIVE DES ORCHIDÉES = coloris très agréable. Même culture, avec un peu plus de cha- leur. Plusieurs très-bonnes espèces, telles que Warscewiczella discolor, marginata, candida, quadrata, Wailesiana, toutes assez rares jusqu ICI. Xylobium. Voir £pidendrum. Zygopetalum Hook. Vandées. Brésil, ete. Pseudo-bulbeux. Épiphytes semi-terrestres, de bonne taille, robustes, fleurissant aisément et pour longtemps, principalement en hiver. Belles et grandes fleurs, très curieuses, en grappes radicales droites. Les sépales et pétales sont presque toujours verts barrés de brun ; le labelle offre, en contraste, des couleurs gaies, notamment le bleu violacé ou le pourpre sur fond blanc. Serre tempérée, même tempérée-froide pour quelques-uns. Culture très facile, pots larges, bons arrosements. Tous sont dignes d’une place dans les serres (fig. 237). On compte dans les cultures une dizaine d'espèces du genre Zygopetalum , considéré dans ses anciennes limites, mais comme nous l'avons vu, il s’est agrandi, depuis les réformes de M. Reichenbach, de plusieurs genres que nous avons dù consi- dérer chacun à part, pour que nos lecteurs ne soient pas exposés à de regretiables méprises en consultant les catalogues du com- merce. S ROISIÈMR PARTIE m 1 DESCRIPTION j: À = À FA DES 50 CHROMO / RP PI HE À PL. I. — ADA AURANTIACA LiINpLevy. 1 nous avons Compris dans notre iConogra- phie cette espèce unique du genre Ada, ce n’est pas seulement parce que ses di- mensions sont mieux appropriées que celles de bien d’autres à notre format. Elle a des titres plus réels à notre préférence. C’est une plante de taille moyenne, tenant peu de place, parce que sa végétation est compacte. Elle est assez robuste et ne demande pas plus de \ soins que les Odontoglossum, auprès desquels il faut la cultiver en serre tempérée-froide, c’est-à-dire avec un minimum de chaleur, dans les nuits d'hiver, de 6 à 7 degrés centigrades. Elle supporte même un degré ou deux de moins, mais pour cette espèce comme pour toutes les autres de la même altitude il ne faut pas permettre que les plus basses températures se prolongent au delà de quelques heures. Linz - On n’oubliera pas non plus que dans le jour la chaleur doit être constamment plus grande que la nuit, et jamais inférieure à 8 ou 10 degrés, sans dépasser 12 à 15 degrés sinon par l’action du soleil. De bons arrosements, même en hiver, mais surtout abondants dans les chaleurs; de l’air chaque fois que la température le per- met et une ombre modérée feront prospérer celte jolie plante. 16 242 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. On peut la cultiver daus du sphagnum pur, avec un très fort drainage. L’Ada aurantiaca fleurit facilement; la forme de ses fleurs est particulière à ce genre, et leur coloris n’est pas non plus com- mun. Elles viennent en grappe et durent très longtemps. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 243 PL. II — AERIDES AFFINE Wazc. Originaire du Sylhet, dans le nord de l’Inde, bien au delà du tropique, cette magnifique espèce, cultivée depuis 1837, n’exige pas la chaleur nécessaire aux Orchidées indiennes en général. Non seulement elle prospère dans une serre chaude ordinaire, où la température des nuits d'hiver peut descendre au-dessous de 15 degrés centigrades, mais on la cultive même dans une simple serre tempérée (10 à 12 degrés), ainsi que les Aerides crispum et Fieldingii. L’Aerides affine s'élève à 2 ou 3 pieds. Ses tiges sont droites, garnies de feuilles opposées longues d’un pied. Il fleurit tres facilement, et ses grappes de fleurs sont parfois longues de deux pieds. Il fleurit au commencement de l'été et pendant environ un MOIS. Il a une variété, Aerides affine superbum , Supérieure au type par la dimension et la richesse de coloris de ses fleurs. On cultive les Aerides en pots ou en corbeilles à jour faites de rondelles de bois brut ou tout aussi bien de bois scié. En pots, il faut remplir les trois quarts environ du vase avec des tessons ou des pierrailles. Le reste se remplit de sphagnum haché grossiè- rement et mêlé de tessons et de charbon de bois. Il ne faut pas trop tasser ce mélange. Il faut aux Aerides de larges arrosements pendant la bonne saison, et même en hiver on ne les tiendra jamais secs, mais on évitera, en hiver, de mouiller les feuilles et surtout de laisser séjourner de l’eau au cœur des jeunes pousses. Nous donnons d’autres instructions sur cette culture spéciale en décrivant les autres espèces du genre figurées ci-après. Les Aerides ont généralément des odeurs très suaves. AFFINE. PL. !!.__ ÆRIDES PL. III. — AERIDES FIELDINGÏI Linxprey. De même taille à peu près que l'espèce précédemment décrite, avec les feuilles un peu moins longues, l’Aerides Fieldingü, ori- ginaire aussi de l'Inde, la dépasse encore en beauté. Ses grappes de fleurs sont plus longues et se ramifient de manière à pré- senter un splendide ensemble, dont les délicates nuances blanches et roses relèvent encore la beauté. L’Aerides Fieldingii fleurit au commencement de l'été, et ses fleurs durent trois ou quatre semaines. Les Aerides sont souvent attaqués par les insectes, surtout par une petite espèce de kermès, dont il faut se hâter de les dé- barrasser par de fréquents lavages à l’eau tiède et au savon noir. Il ne faut pas perdre de vue que la multiplication de ces para- sites est toujours due à une chaleur trop élevée et surtout trop sèche. La fréquence des seringages, durant toute la bonne sai- son, est un moyen préventif à peu près sûr. L’Aerides Fieldingii a plusieurs variétés, toutes estimées. PL.IV.__ ÆRIDES VEITCHIL V2 CG DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 247 P£. IV. — AERIDES VEITCHII LiNpLevy. Cette troisième espèce d’Aerides est beaucoup plus rare que les deux autres, et son prix est encore très élevé. On la rapporte quelquefois à l’Aerides Boothu, dont elle ne serait qu’une variété très supérieure à l'espèce. Quoi qu'il en soit, c’est une charmante plante, dont le feuillage est un peu tacheté et dont les fleurs ont une forme gracieuse autant que distincte. L'Aerides Veilchii fleurit en juin et pendant trois semaines. Il exige la serre chaude indienne (18 degrés au plus bas en hiver). La multiplication des Aerides est lente. Elle ne peut se faire qu'au moyen de ramifications qui se produisent de loin en loin et que l’on bouture, ou des rejetons qui sortent parfois de la base. Dans le commerce on doit aller plus loin et découper les tiges en autant de fragments qu'on en peut faire ayant au moins une racine. Quelques espèces, où ces racines aériennes viennent en abondance, sont faciles à reproduire et n'ont qu'un prix peu élevé, quoique aussi belles que d’autres; telles sont: Aerides odoratum, crispum, affine, etc.; mais 1l y en a beaucoup qu'il faut attendre longtemps et qui seraient d’une rareté excessive sans les importations qui viennent y suppléer de temps en temps. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 249 Pz. V. — ANSELLIA AFRICANA LiINDLEY. On ne possède, pensons-nous, qu’une seule espèce du genre: Ansellia africana, mais celle-ci a deux variétés très distinctes. Le type est originaire de Fernando-P et de Sierra Leone, et peut être considéré comme une des espèces les plus élégantes de la flore tropicale africaine, assez peu riche d’ailleurs en belles Orchidées. La plante peut s'élever jusqu’à 1 mètre; elle fleurit facilement, et ses longs épis de fleurs ont une grande durée. Ils sont gracieusement inclinés, se ramifient quand la plante est forte et peuvent alors porter jusqu’à une centaine de fleurs, dont, avec les précautions connues, c’est-à-dire tempé- rature un peu basse et atmosphère sèche, on peut prolonger la durée jusqu'a deux mois. Les Ansellia ont encore un mérite, celui de fleurir en hiver. L'Ansellia africana gigantea est une riche variété, à épis ter- minaux érigés, de même couleur que l'espèce, et ayant d’ail- leurs les mêmes qualités. L'Ansellia africana lutea a une origine plus méridionale; on le trouve à Natal, vers le 30° degré de latitude et, par conséquent, sous un climat assez tempéré. Il n'a pas d'aussi fortes propor- tions que les autres variétés, dont il présente d’ailleurs le port et l'apparence, et ses fleurs sont d’un jaune clair. C'est égale- ment une bonne plante, jusqu'ici très-rare. Les deux premiers, à raison de leur origine, demandent la serre chaude et la culture ordinaire des épiphytes. Le troisième se contenterait sans doute d’une serre tempérée. t TFC , mue * à D 7 \ 6 8 . re ; Fat ’, dj : ; > tan + “à = NOYA a 7 f s À > Æ } \ à x #e\ À y à 2 à # s «+ ss# [a | ” À Na 740 ni ? è F - % L » % D ANE. p x * 1 AN 2/3.G. LEA ot es P£. VI. — BARKERIA SKINNERI SUPERBA LinpLer. Beaucoup plus robuste et de plus haute taille que l'espèce à laquelle 1l appartient, phus riche aussi en couleurs, ce Barkeria, originaire de Guatemala, est certainement une des belles pro- ductions de cette contrée si féconde en Orchidées de premier mérite. Il s'élève à 1 pied et se couronne d’un épi de fleurs haut lui-même de 12 à 15 pouces. Les Barkeria perdent leurs feuilles après la pousse achevée et aoûtée. On doit leur donnér très peu d’eau en hiver. En revanche ils en demandent en abondance lorsqu'ils sont en végé- tation. La serre tempérée-froide leur convient parfaitement dans la bonne saison, avec renouvellement d'air fréquent. En hiver il vaut mieux les tenir à l'endroit le plus chaud de cette serre. Is ne tiennent pas grande place, fleurissent facilement, et se cul- tivent très bien sur bois, sans interposilion de mousse. Leurs racines flottent dans l'air. On les cultive avec moins de peine dans des corbeilles qui se suspendent près des vitres, et qu'on plonge dans l’eau deux fois au moins par jour dans les chaleurs. Tous les Barkeria que nous avons sont de bonnes plantes qui ont droit à une place dans toutes les collections. : D a CS TAN À DR NE RS Le Tio Ai Es C2 ”. je! L De È ' L . “ 27 : LA Le "Has d ‘x F5 A pi 27 4 NT "IP re DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 253 Pr: VIE — CATTEEYA DOWIANA Barre. Ne pouvant donner place, dans cette iconographie, qu'a un petit nombre d'espèces du mème genre, nous avons choisi tout d’abord le Cattleya Dowiana, comme l’un des plus remarquables et de ceux qui peuvent le mieux donner une idée des splendeurs de ce genre hors ligne. Il est originaire de Costa-Rica, dans l'Amérique centrale, et son introduction ne remonte qu'a 1864. Il se rapproche, pour l'ensemble de ses formes, du type labiata, auquel il appartient peut-être, comme tant d’autres que l'on considère comme espèces et qui ne seraient que des variétés, les Cattleya Mossiæ, Trianæ, Warsceurczii, etc. Ce qui distingue pour les yeux notre espèce, c'est la couleur jaune des pétales et des sépales, alliés à un large labelle pourpre strié de jaune d'or. Le jaune, tres fréquent parmi les Orchidées, surtout dans certains genres où il domine absolument. comme dans les Oncidium, est en revanche assez rare dans les Catt- leya. Yei ce sont les teintes roses, pourpres, blanches, qui l'em- portent. La culture des Cattleya n'a rien de diflicile. Presque tous sont des plantes robusles, poussant vigoureusement sous un traitement rationnel et fleurissant avec facilité. Comme 1ls occu- pent assez de place, on les plante lorsqu'ils deviennent forts dans de larges terrines, bien drainées, qae l’on remplit bien au-dessus du bord, avec des morceaux de gazon de bruyère. Ils doivent être élevés au sommet, jamais trop enterrés. On les arrose am- plement dans la saison où ils végètent et fleurissent, mais en hiver et quand ils sont en repos, les arrosements doivent être tres rares. Une bonne serre tempérée est ce qui convient à presque tout le genre, non qu'ils ne puissent supporter la plupart un assez notable abaissement de température, mais la continuation du froid, surtout si le pied de la plante est dans l'humidité, leur serait fatale. : PAPE FÉTFS LUE rss «hs Scene | ati. CITE Re 251 pe Eng” ali 4 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 1 ot ©: Pc. VIII — CATTLEYA ELDORADO LiNpLey. Originaire de la vallée du Rio-Negro, ce Cattleya est d'intro- duction assez récente. La plante ne prend pas un bien grand développement, mais la fleur a de belles proportions. L'époque de la floraison est vers la fin de l’été ou au commencement de l’aufomne. Le Cattleya Eldorado a une variété de même origine, Cattleya Eldorado splendens, qui lui est de beaucoup supérieure, plus riche en couleurs, avec le labelle denté et bordé d’un beau violet. Les Caltleya sont sujets aux attaques des parasites de serre et surtout des cochenilles et des kermès. Il faut surveiller de près leurs tiges et leur feuillage, et les débarrasser de leurs ennemis avant qu'ils aient fait leurs ravages. Ce sont toujours les lavages à l’eau tiède avec un peu de savon noir qui réussissent le mieux quand on ne peut les détruire avec la main ou avec un bâton pointu. Comme préservatif il ne faut cesser de recommander, durant toute la bonne saison , une chaleur modérée, de l'ombre à suflisance, et des seringuages aussi fréquents que possible. L'eau est le poison de tous ces parasites. La multiplication des Cattleya n’a rien de diflicile, mais elle est lente. Quand on a de fortes touflées, il suffit de les diviser en laissant à chacune des parties une jeune pousse; mais ce moyen élémentaire ne suflit pas. Pour obtenir plusieurs pousses à la fois, 1l est nécessaire de pratiquer de loin en loin la section du rhizome, soit d’un seul coup, soit en deux ou trois fois, en entamant d’abord la moitié, puis trois quarts de lépaisseur. II doit toujours rester avec la jeune pousse au moins deux tiges plus anciennes. Il est rare que cette opération ne détermine pas le développenient de bourgeons latents sur les vieilles tiges. C’est souvent le seul moyen de former de beaux exemplaires. CreReS se DEL AE RER og Pen) = NE PNA MES “ARE E E AN LEE 7e 2 ANT ÉORE 24 à “1 FRET re k PL. VIII. __CATTLEYA ELDORADO. " DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 257 Pz. IX. — CATTLEYA GUTTATA LEOPOLDI Horrt. Dédié au roi des Belges Léopold I, qui était un amateur et un connaisseur très éclairé, ce beau Cattleya brésilien, qu’on a d’abord considéré comme une espèce nouvelle, mais qui paraît bien appartenir au Caltleya quittata, se distingue nettement des espèces précédemment figurées. Il prend un assez grand déve- loppement. Ses fleurs ne sont pas de première grandeur, mais viennent d'ordinaire au nombre d’une dizaine sur une seule grappe, et l'on en a vu qui, par une culture soignée, arrivaient à en porter vingt et jusqu'à trente. À ce degré de développe- ment c’est vraiment une plante magnifique. Le Cattleya quttata Leopoldi fleurit facilement, et sa culture n'offre aucune difficulté spéciale. Ïl ne demande pas beaucoup de chaleur. Nous ne pouvions songer à reproduire ici quelques Cattleya nouveaux, comme le Cattleya Gigas à fleurs de 20 à 25 centi- mètres de diamètre, magnifique à tous égards, ni le beau quadri- color, ni les chocoensis, d'une forme si remarquable, n1 les nou- veaux hybrides, comme exoniensis, Doweiana, Brabant , Devoniana, quinquecolor, etc., d’un prix encore très élevé. Pour représenter le genre dans toutes ses transformations, il nous eût fallu montrer, d'autre part, les vieilles et toujours jolies espèces, la plupart brésiliennes : amethystina, Loddigesi, intermedia, Skinneri, puis les nains du genre, nains par leurs tiges et par leurs feuilles, mais à grandes et brillantes fleurs : Aclandie, citrina, marginata, pumila, Schilleriana, Walkeriana. Nous en passons, et en grand nombre, car dans ce beau genre tout à peu près mériterait d'être cité. 17 LEOPOLDI GUTTATA Pz. X. — CYPRIPEDIUM CAUDATUM Linpzey. Les Cypripedium caudatum, carycinum (Pearcü) et Schlimii, avaient été séparés du genre par M. Reichenbach et ont constitué pour un temps le genre Selenipedium, abandonné dépuis. Originaire du Pérou (Chiriqui), le Cypripedium caudatum est certainement une des plantes les plus curieuses et les plus extra- ordinaires que l’on connaisse. Sa taille n’est pas élevée, ses feuilles n’ont guère qu'un pied de longueur, et la grappe de trois ou quatre fleurs qui en sort ne s'élève pas au double. Ses fleurs sont grandes et d’un coloris sinon brillant, ‘au moins très dis- tingué. Ce qui donne à cette plante un aspect des plus étranges, ce sont les deux pétales qui pendent en rubans colorés et qui continuent à croître après l'expansion de la fleur, jusqu'à ce qu'ils aient atteint une longueur presque double de celle de toute la plante. : Cette espèce, éminemment distinguée et recherchée de tous les amateurs, n’est pas d’une culture plus difficile qu'une autre et s’accommode du traitement des Cypripedium en général. On conseille de tenir son pot couvert de sphagnum vivant. On le cultive communément en serre tempérée, et 1l ne paraît pas bien sensible au froid. Ses fleurs durent longtemps. Le Cypripedium caudatum a dans nos cultures une variété, le Cypripedium caudatum roseum, qui en diffère peu, sauf que ses couleurs sont un peu plus gaies. On la dit encore moins sen- sible au froid et pouvant se cultiver en serre tempérée-froide. Nous figurons plus loin une autre espèce très différente du groupe des Selenipedium. Les autres sont aussi des plantes très curieuses, très élégantes, mais néanmoins bien inférieures au Cypripedium caudatum. Pz. XI. — CYPRIPEDIUM LOWII LixpLey. Nous voici maintenant en présence d'une espèce asiatique, croissant presque sous l'équateur, dans les jungles de l'ile de Bornéo. Sa fleur n'a pas l’étrangeté de celles des Selenipedium d'Amérique, mais elle est fort belle, et offre cette particularité que, tout en serapprochant des espèces uniflores de l’Archipel et du continent indien, elle porte une grappe de plusieurs fleurs; et cette autre, qu'au lieu d'être terrestre comme ses congénères, _ elle vit en épiphyte sur les grands arbres. Cette espèce est robuste, florifère, et, nonobstant son origine équatoriale, ne demande pas plus de chaleur que les autres. On afirme même qu'elle peut se cultiver dans la partie la plus chaude d’une serre tempérée-froide. Nous croyons toutefois qu'on ne s'entend pas bien sur ce qu'il faut de chaleur à cette dernière serre, et qu'il sera prudent, pour cette espèce comme _ pour la précédente, de ne pas les exposer à des températures inférieures à 8 ou 10 degrés centigrades, au moins en hiver et à l'époque de la pousse. Quand elles sont fleuries et qu'on veut les conserver très longtemps, on les portera, comme nous l'avons déjà dit ailleurs, dans un lieu plus frais et plus sec. Les fleurs du Cypripedium Lowii y dureront de deux à trois mois. Les Cypripedium se multiplient aisément par division des pieds. On en a obienu en Europe des variétés et des hybrides _ surtout d'un grand mérite, tels que Dominianum, par caricinum X caudatum et Sedeni, qu'on verra figuré plus loin. P£z. XII — CYPRIPEDIUM SCHLIMII Hooker. Cette charmante espèce, originaire d'Ocana, dans la Nouvelle- Grenade, à une altitude de 4 à 5000 pieds, est, comme tous les Cypripedium de l'Amérique méridionale, fort distincte des espèces asiatiques ou de l'hémisphère nord. Ses grappes de fleurs en donnent jusqu’à huit à la fois qui s'épanouissent successive- ment par deux ou trois ensemble et leur coloris est des plus agréables. à On a trouve celte espèce difficile à cultiver et elle est toujours assez rare. M. Williams croit reconnaitre à certains indices qu'elle croit naturellement au bord de ruisseaux sujets à des débordements, et que les insuccès de quelques cultivateurs sont q quelq dus à ce qu'elle n'était pas assez amplement arrosée. On la plante dans le compost ordinaire et surtout on soigne le drainage, qui doit être d'autant meilleur que l’on arrose davantage. Il y a une variété : Cypripedium Schlimii album. On fera bien de tenir ce Cypripedium dans la serre tempérée. PEUT CYPRIPÉDIUM SCHLIMII 1/2 G nt: à 20 dut li din LL. LL. he. LL. mia Ci nm y à ur F: KA { À = « Y DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. Pz. XIII — CYPRIPEDIUM SEDENTI (Hybride). Nous ne pouvons choisir, pour montrer les résultats remar- quables obtenus par les hybridisateurs, une plante plus aimable et plus recommandable que celle-ci. Elle a été gagnée en Angle- terre par M. Seden, du croisement des Cypripedium longifolium et Schlimiü. Elle constitue, à l'égard de l'espèce figurée plus haut, un notable progrès sous le rapport de la grandeur et de la beauté des fleurs; mais elle présente surtout cette particularité, commune, parait-il, parmi les Orchidées hybrides, d’être une plante de forte nature, facile à cultiver et fleurissant sans peine. Peut-être serait-elle, mieux que ses parents, apte à prospérer dans la culture froide ; toutefois nous ne sachions pas que l’ex- _périence ait été faite. Outre les Sedeni et Dominianum déjà cités, les semeurs ont obtenu d’autres hybrides, tels que Cypripedium Harrisonianum (de barbatum et villosum); vexillarium (de Fairieanum et bar- batum), Ashburtoniæ (de insigne et barbatum). PL.X1iI._ CYPRIPEDIUM SEDENI, (Hybride) 267 PL. XIV. — CYPRIPEDIUM VEITCHIANUM Reïcus. Cette espèce porte aussi le nom de superbiens. Elle est originaire de Java et on l’a trouvée aussi dans le pays d’Assam. Elle appar- tient au groupe dont le Cypripedium barbatum est le type, mais elle en est de beaucoup l'espèce la plus distinguée. C'est une plante robuste, quoiqu’elle ne soit pas des plus faciles à bien cultiver. Son feuillage est agréablement nuancé. Elle fleurit au milieu de l'été, et ses fleurs se maintiennent fraiches pendant très longtemps. Elle supporte, comme tout le groupe dont elle fait partie, des températures assez basses, et peut, ainsi que les Barbatum, ètre cultivée dans la meilleure place d’une serre tempérée-froide. Pour compléter ce que nous avons à dire du genre Cypri- pedium , nous signalerons à l’attention des amateurs les jolis Cypripedium concolor et niveum, à fleurs blanches ; le Dayanum, à feuillage panaché et à grandes fleurs, sépales blancs, pétales pourpres nuancés de vert; la Fairieanum, johe et curieuse ; le hursutissimum à grandes fleurs mélées de pourpre, de vert et de brun ; les belles variétés d’insigne pour la culture froide, à laquelle convient aussi le villosum; le lœævigatum, une des espèces les plus distinguées; le Sonei, non moins remarquable, et quelques nouveautés fort recommandées, mais encore peu connues. à à a à - 52 Li DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 269 Pz. XV. — DENDROBIUM CALCEOLARIA Hoox. (MOSCHATUM WAzL.). Originaire du Pégu, dans l'Inde anglaise, ce magnifique Den- drobium est depuis fort longtemps dans les serres européennes. C'est une des espèces les plus remarquables par son puissant développement, la beauté de ses fleurs et leur rare coloration. Les tiges qu'il donne atteignent plus d’un mètre de hauteur et ne se dépouillent pas de leurs feuilles. Les fleurs naissent au sommet des tiges en grappes d'une douzaine au moins; elles sont grandes, mais leur durée n’est pas très longue. On cultive ce Dendrobium dans un large pot avec du spha- gnum mêlé de morceaux de bruyère, de cailloutis, ete. Ilexige la serre chaude ou au moins bien tempérée. Beaucoup de Dendrobium ont des tiges grêles qui s’inclinent et deviennent pendantes. On conseille de les cultiver en cor- beilles suspendues, parce que, dans cette position, les fleurs qui naissent en petites grappes dans la partie supérieure des tiges retombent avec beaucoup de grâce. Il serait, du reste, bien difficile de donner une idée de toutes les formes végétatives que revêtent les différentes espèces du genre Dendrobium, mais ce qu'on peut aflirmer, c'est que sous toutes ces transformations ils se montrent dignes du haut rang qu'ils occupent dans l'estime des amateurs. Ce n'est pas que tous soient également dignes d'attention, mais 1l n'y en a pas d’absolument mauvais, et les médiocres mêmes sont en faible minorité. | AL DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 271 Pz. XVI — DENDROBIUM GUIBERTI Horr. Cette splendide espèce a été dédiée à un amateur des plus distingués ; mais est-ce bien une espèce? Ne faut-il pas la con- sidérer comme une variété bien distincte du Dendrobium Grif- fithit, considéré lui-même comme un des meilleurs du genre? Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons que regretter l'insuffisance de notre format, quand il s’agit de représenter ces nobles plantes, dont les tiges droites, hautes de 2 ou 3 pieds, laissent pendre d'énormes épis de fleurs, égalant presque le volume d’une tête d'homme. Les fleurs du Dendrobium Guiberti se conservent très long- temps, au moins dans une atmosphère sèche et tiède. Il demeure toujours rare. On le cultive en serre chaude. Lorsqu'on parvient à élever de forts et vigoureux exemplaires d'une telle plante et qu'ils se chargent d’un grand nombre de ces immenses épis de fleurs, rien ne peut surpasser leur éclat. Ceci est vrai d’ailleurs d’une foule d’autres Dendrobium appar- tenant à des types différents. Ces résultats s’obtiennent plutôt avec de la patience que par des procédés difliciles. Les Dendro- bium en très grande partie ne demandent qu'une culture assez simple et facile à pratiquer. Il importe seulement de se renseigner sur leur origine pour apprécier le degré de chaleur qui leur est le plus favorable. I y a des Dendrobium en Chine, au Japon, à la Nouvelle-Galles du Sud , qui se contentent d’une serre presque froide, mais on en récolte aussi dans les plaines de l’Indoustan, à Java, aux Phi- lippines, pour lesquels la serre indienne n'est pas de trop. Notons cependant que d'excellents cultivateurs leur assignent à presque tous la serre tempérée. Fe tr 42 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 12 PL£. XVII — DENDROBIUM MACROPHYLLUM Linpzex. Ce Dendrobium porte aussi le nom de macranthum, et suivant certaines autorités 1l devrait prendre celui de Dendrobium super-- bum, le vrai macrophyilum, synonyme de Dendrobium Veitchia- num, étant une espèce très différente, à tige droite et à fleurs jaunes. Nous avons conservé le nom sous lequel cette belle espèce est connue dans les collections et dans le commerce. Le Dendrobium macrophyllum est originaire des Philippines. Comme beaucoup d’autres, 1l perd ses feuilles au moment de fleurir. Les tiges articulées sont longues de 50 centimètres au moins et pendantes. Les fleurs en garnissent l'extrémité, et par leur grandeur et leur frais coloris font de cette espèce une plante très recommandable. Elles durent environ deux semaines et ré- pandent une forte odeur de rhubarbe. Il y a des variétés de ce Dendrobium, dont l’une, le Dendro- bium macrophyilum Huttoni, est à sépales et pétales blancs. Les uves et les autres aiment un peu de chaleur, surtout la dernière. La multiplication des Dendrobium n'est pas limitée à la divi- sion des touffes. Plusieurs produisent des rejetons aux articula- tions des tiges de l’année précédente, lesquels émettent des racines aériennes, et qu'on détache quand ces racines sont suffi- santes. D'autres se propagent par boutures faites avec des tron- çons des tiges qui ont fleuri et qui, couchés sur sphagnum humide, développent des pousses dans le genre des précédentes. Ceci, bien entendu, n'est possible qu'avec les espèces à tiges noueuses et articulées. Plusieurs beaux Dendrobium sont originaires de la Nouvelle- Hollande, ce qui peut induire en erreur les cultivateurs habitués à voir surtout, dans les plantes de cette origine, des espèces de serre froide. Le fait est que le Dendrobium speciosum, très belle espèce, est originaire de l'Australie méridionale, mais la plupart des autres viennent du Nord, vers le 10° degré de latitude, sous un climat tout à fait équatorial, notamment le beau Dendrobium bigibbum, le gentil Tattonianum, etc. . { À DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 275 Pz. XVIII. — DISA BARELLI. Cette espèce nouvelle, d’un genre exclusivement confiné dans les environs du cap de Bonne-Espérance, est la troisième que l’on puisse compter comme acquise à la flore des serres euro- péennes. Les autres, parmi lesquelles on en désigne de fort belles, n’ont fait que de très rares et des très fugitives appari- tions en Europe. Le Disa Barelli ne diffère guère du magnifique Disa grandi- [lora, le plus anciennement connu, que par la couleur du pétale supérieur, dont le fond est jaune dans le nôtre, tandis qu’il est blanc rosé dans le second. Le Disa macrantha, troisième espèce cultivée, demeure extré- mement rare. Il est de toute beauté, variant d’une plante à l’autre, entre le blanc pur et le rose, avec des taches de carmin. Nous avons déjà indiqué la manière de vivre des Disa et la culture qui leur est essentielle. Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, ‘ c’est qu'ils redoutent la haute chaleur, veulent beaucoup d’air et toujours une grande humidité aux racines, avec un drainage suffisant. Le lieu qui leur conviendrait peut-être le mieux serait un châssis froid, qu’on garantirait des gelées en hiver et du soleil en été. _ Ne) Fe an 2 ‘ra PL XVIV EPIDENDRUM FREDERICI CGUILLIELMI. |Gn.) P£. XIX.— EPIDENDRUM FREDERICI-GUILLELMI Rercus, Dans la multitude des £pidendrum à tiges droites, plus ou moins garnies de feuilles opposées, sans pseudo-bulbes, plutôt semi-terrestres qu'épiphytes, qui abondent dans beaucoup de régions tempérées et même froides de l'Amérique intertropicale, il n'en est que bien peu qui rivalisent avec celui que nous figu- rons ici. Originaire du Pérou, d’où il a été introduit par M. Lin- den, il n’y a que peu d'années, il se contente d’une serre pres- que froide, végète avec beaucoup de vigueur et fleurit facilement quand il a atteint son développement normal. La figure que nous en donnons n’a pu comprendre qu'une partie de sa riche panicule. On le eultive de préférence en pots et dans du spha- goum pur ou mêlé d’un peu de terre de bruyère. Beaucoup d’ar- rosements. La section des Epidendrum à laquelle appartient celui-ci, est la plus belle du genre. Nous pouvons citer encore du même type, les Epidendrum cinnabarinum, à tige d’un mètre au moins de . haut, quise couronnent d’une panicule de fleurs écarlates, se con- servant belles pendant deux ou trois mois, mais demandant plus de chaleur ; l’Epidendrum cnemidophorum, de serre tempérée-froide, forte espèce, panicule volumineuse de fleurs jaunes tachetées de brun, blanches au revers; le vieux crassifolium à fleurs roses, moins beau, mais fleurissant pendant 3 ou 4 mois; le Catillus ou /mperator, nouveauté rivale des plus belles; paniculatum, grande espèce à panicule pendante de belles fleurs rose clair ; le Syringothyrsus, l'un des plus remarquables, de serre froide- tempérée, panicule très ramifiée de soixante-dix à quatre-vingts fleurs, pourpres avec le labelle blanc et rose. 44.2 a 7 feu 11% ' à, "7 LA NES ft ON TA, DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 279 Pr. XX. — EPIDENDRUM VITELLINUM MAJUS Lou. Cette précieuse espèce mexicaine se range parmi les £piden- drum pseudo-bulbeux, à fleurs en grappe simple et plus ou moins courte. Elle provient des régions élevées et se contente d’une serre presque froide. La variété que nous reproduisons ne diffère du type que par la grandeur de ses fleurs. Peu d'Orchidées sont aussi précieuses que celle-ci. Sa culture est tout à fait élémentaire ; pots, corbeilles, bois lui conviennent, mais surtout le pot avec sphagnum et un peu de terreau de bruyère et beaucoup d’eau aux racines. Il est d'assez petite taille. mais de complexion robuste. Sa floraison ne manque jamais à l'appel; sa couleur écarlate orangé avec labelle jaune est d'un grand effet, et il se conserve en fleurs, surtout à froid, pendant près de trois mois. On peut se figurer l'effet d’un exemplaire d'exposition portant à la fois vingt ou vingt-cinq de ces brillants épis de fleurs. La nuance glauque de son feuillage, qui le fait parfois con- fondre avec le Cattleya citrina, est encore une qualité. Les Epidendrum de ce type sont très nombreux, mais les médiocrités abondent. Parmi les bons on peut citer Epidendrum nemorale, macrochilum, bicornutum et un petit nombre d’autres. Ceux-ci sont franchement épiphytes. Il n’est pas difficile de glaner encore, dans cet immense genre, quelques bonnes plantes d’amateur, comme Epidendrum stamfordianum, prismatocarpum, Sceptrum, phænicum, erubes- cens, dichromum, Brassavolæ, leucochilum, pseudo-epidendrum, glumaceum, ete., que nous devons renoncer à décrire et qui demandent les uns la serre au moins tempérée, les autres très peu de chaleur. EFIDENDRUM VITELLINUM MAJUS DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. . à 281 Pz. XXI. — LÆLIA ELEGANS LixpLzey (CATTLEYA ELEGANS Morr.). Obligé de nous borner à figurer un seul Lælia, nous avons _choisi cette espèce, l’une des plus propres à faire apprécier la beauté de ce genre distingué. Le Lælia elegans est une plante de forte constitution qui donne au sommet de ses tiges des grappes droites de fleurs larges de 2 ou 3 pouces, ressem- blant assez à des fleurs de Cattleya et méritant parfaitement l’épithète d’élégantes. Elles durent trois où quatre semaines. Cette espèce brésilienne donne des variétés, dont quelques- unes surpassent le type. La plus splendide espèce du genre Leælia est très probable- ment le Zœælia purpurata, du Brésil méridional, robuste et magnifique espèce, à grappes de fleurs énormes, atteignant 20 centimètres de diamètre, dont les pétales et sépales sont blancs ou rosés dans certaines variétés, avec un labelle richement coloré en carmin varié de pourpre et de jaune. Ce Lælia peut rivaliser avec les plus riches Orchidées. Il est. en outre, de nature très accommodante, et fleurit très bien dans une serre tempérée-froide. Cette serre suffit également pour faire croître et fleurir la plupart des Lælia, qui appartiennent bien plus aux régions tempérées ou froides qu’à la zone des hautes chaleurs. Latls dites à: à) né anal sé mA. diatf:: À à ti , ‘ ‘ [ C ' ‘ 1 doute in um onda e déttiéé M fe ti thé. db |: did: 7, Pz. XXII — LYCASTE SKINNERI RUBRA LiNpLex. Les Lycaste, qui étaient primitivement confondus avec les Maxillaria, comptent quelques jolies espèces parmi beaucoup de médiocres. Une seule est de premier ordre, c'est le Lycaste Skinneri dont nous donnons ici une belle variété. Il y a, de ces variétés, un nombre infini, à ce point que deux plantes de l'espèce ne sont jamais absolument semblables. Leur couleur va du blanc pur au rose carminé, avec un labelle toujours embelli de dessins gracieux et multicolores. La culture de ce Lycaste est tout ce qu'il y a de plus facile. La serre presque froide lui suffit avec du sphagnum mêlé d'un peu de terre de bruyère et beaucoup d'eau. Il fleurit régulière- ment etabondamment, en hiver, si on le tient modérément chaud; ses fleurs sont odorentes et durent deux ou trois mois. On le conserve parfaitement dans les appartements. Parmi les autres Lycaste il faut noter: Lycaste Harrisoni, dont les fleurs ont une forme et des teintes fort distinguées, et durent très longtemps; Lycaste aromatica et cruenta, fort voisins, à nombreuses fleurs jaunes ou orangées, répandant une fine odeur de cannelle; Lycaste lanipes à fleurs blanc-crème, très florifère. Tous ces Lycaste se cultivent de la même manière et sont également robustes et faciles à élever. Le défaut de plusieurs est d’avoir un feuillage très ample, qui tient beaucoup. de place et cache en partie les fleurs. » G] (1 RUBRA SKINNERI LYCASTE XXI] PL ais Pr -XXHFII — MASDEVALLBIA CHIMÆRA REïIcCESs. Le genre Wasderallia, dont nous offrons trois spécimens, a conquis depuis un certain nombre d'années la faveur des ama- teurs. I] la doit à la petite taille et au port très compact de pres- que toutes ses espèces; à leur feuillage charnu, toujours vert et touffu, qualité assez rare chez nombre d’Orchidées, à l’abon- dance de sa floraison et à la beauté ou tout au moins à l'originalité de la plupart de ses fleurs. Il y en a cependant de bien insigni- fiantes, et pas mal dont les fleurs brunes ou verdàtres ne se dis- tinguent que par une extrême bizarrerie. De celles-la, quelques- unes sont à recommander. et comme elles tiennent très peu de place et ne sont nullement difficiles à élever, on ne peut les rejeter équitablement. Les Wasdevallia à grandes fleurs et beaux coloris sont en revanche des bijoux dignes des plus grands soins. Le WMasdevallia Chimæra que nous représentons le premier, est surtout une fleur bizarre, mais sa grande taille et son étrange physionomie la font rechercher nonobstant ses couleurs peu éclatantes. Cette espèce, comme toutes ses congénères. vient très bien en serre tempérée-froide, car les Masdevallia sont presque tous ort- ginaires des régions élevées, où les chaleurs sont inconnues. Elle prospère dans le sphagnum pur ou mêlé de sable blanc et de charbon de bois. 11 lui faut d’assez petits pots et des arrose- ments abondants. un peu plus modérés en hiver, mais jamais de sécheresse. Inutile de recommander une fois de plus un drai- nage eflicace. LIA EVAL D F < 1° (e2] =] DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. PL. XXIV. — MASDEVALLIA TOVARENSIS LiNDLeEvy. Connue aussi sous le nom de candida, cette jolie espèce origi- naire de la Nouvelle-Grenade est encore assez rare. Les fleurs blanches ne manquent pas dans le genre Wasdevallia, mais ce sont des blancs verdâtres ou jaunâtres. Le fovarensis est d’un blanc pur, et ses fleurs assez grandes tiennent fort bien leur place. Elle n’est pas plus exigeante que les autres. Les Wasdevallia bien cultivés se développent rapidement, et on peut facilement les multiplier par la division des touffes. Les fleurs se montrent, sur les bonnes espèces, même lorsque la plante n’a que quelques feuilles, et les exemplaires de vingt à trente feuilles peuvent donner de quinze à vingt fleurs. La durée de cette floraison est assez grande. 1j faut à ces jolies plantes de l'air pur, et on doit ouvrir la serre où elles se cultivent aussi souvent que la saison le permet. Trop d'ombre leur est nuisible. Candida.) DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 2-9 PL. XXV. — MASDEVALLIA VEITCHIL. Découverte dans les Andes péruviennes, sous un ciel inclé- ment, cette magnifique espèce est peut-être la plus précieuse que nous possédions. Sa vegétalion est vigoureuse, et ses bril- lantes fleurs, grandes, d’un coloris éclatant et curieusement nuancé, se montrent à profusion et en diverses saisons de l’année. Une peute collection de Wasdevallia, tenue dans une bonne serre bien éclairée et bien aérée, avec les soins ordinaires que réclame ce beau genre, montre des fleurs à peu près constam- ment, et vu leur pelite taille et leur végélation compacte, on peut en cultiver un grand nombre dans un espace relativement petit. On a payé les beaux Wasdevallia au poids de l'or, mais la facilité de leur multiplication a bientôt fait baisser les prix, abordables aujourd'hui pour tous les amateurs, au moins ceux des espèces d'introduction déjà ancienne. Ici ce n'est pas l'im- portation qui a fait la baisse, il est au contraire assez ditficile de faire arriver à bon port ces petites plantes quasi alpines; mais une fois introduites, elles ne tardent pas à prendre force, et alors leur dévelo ppement est relativement très rapide. 19 SAT) G EVALLIA VEITCHII. EY EL.XXV.- _MASD DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 291 Pre XXVIE — MILTONIA REGNELLH. _ Les Wilionia ne sont pas bien nombreux. une vingtaine à peine, sans compiler les variétés, mais ce sont de belles plantes, fleurissant facilement, et dont les fleurs comptent en général parmi les ornements recherchés de nos serres. Les Wiltonia appartiennent surtout à la flore du Brésil et à la zone tempérée. L'espèce que nous figurons ci-contre est une des plus rares et des plus agréables. Sa grappe porte de trois à six fleurs, qui s'épanouissent vers l’automne et se conservent pendant quatre ou cinq semaines. Le feuillage et les pseudo-bulbes des Hiltonia ont une teinte jaune qui fait croire, au premier abord, qu'ils sont souffrants; c'est un léger défaut auquel on remédie en partie par d'abon- danis arrosements lors de la pousse. On les tient en pots rem- plis de sphagnum. Comme nous l'avons dit, la culture froide de ces belles plantes n’est nullement impossible, quoique leur place naturelle soit en serre tempérée. Avec moins de chaleur hivernale, 1l leur faudra une place de choix et point trop d'eau en hiver. Le Miltonia Warscewiczii, qui a été trouvé au Pérou, est tres- distinct des autres espèces, et on l’a cultivé sous le nom d’Odon- toglossum Weltoni ainsi que sous celui d'Oncidium fuscatum. C'est une fort jolie plante, qui doit être moins frileuse que ses conge- neres du Brésil. à! (G.n; NIA REGNELLI ro 1 - MIL PL.XXVI. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 293 PL. XXVIIL — MILTONIA SPECTABILIS MORELIANA Horr. Ce beau Wiltonia, qui prodigue ses grandes fleurs pourpres en échange des moindres soins, est considéré par quelques-uns comme une espèce. Il est, en effet, assez distinct du spectabilis. par la grandeur et le coloris foncé de ses fleurs, pour qu'on soit tenté de l’en distinguer spécifiquement; mais la forme de ses fleurs est tellement semblable à celle du spectabilis, et celui-ci, de son côté, varie de tant de manières, qu'il semble plus naturel de les réunir comme simples variétés. Quoi qu'il en soit, le Wiltonia Moreliana est une des belles formes du genre et l’un de ceux qui tiennent le mieux leur place dans une collection de choix. Les Hiltonia aiment l'ombre. On les multiplie uniquement par la section des rhizomes, la où il y a plus d’une jeune pousse, ou pour en faire produire aux pseudo-bulbes anciens. abtenp: Er É ARTE h PTE SSH. “ae he (7 + CA vs nn hdi Es Le Gi ” Ch L LED à eg WE d:: LS HS Z FA L'uS @ s AE huge e ets Ni AR 45e os ù u. Es AE NU « * e , . A Se é 4 MTS Faire Qu : k — "ST vd ” de re #à RE éner 3 Las Ti ns PET ‘ARSREE s SA Da ss EEE HER Fr nt. Res RTS TT A | D SAP R AM OUR RE PE de æ * ae ‘» û MR À … in 2. RC 4 DESCRIPTION PES ORCHIDÉES. 295 PL. XXVIII — ODONTOGLOSSUM ALEXANDRÆ GUTTATUM Bar. Var. Horr. Cette magnifique espèce. l’une des gloires d’un genre hors ligne, honneur de la culture froide, à reçu differents noms; nous adoptons celui que lui a imposé M. Bateman. M. Reichen- bach l'avait de son côté et presque en même temps appelé Odon- toglossum Bluntii. On le trouve aussi sous le nom d’Odontoglos- sum crispum. Il existe un assez grand nombre de variétés de cet Odontoglos- sum. Toutes sont presque également belles. Nous figurons celle qui est richement maculée de pourpre, mais les fleurs tout à fait blanches, d’un blanc de neige avec une teinte jaune au centre, ne sont pas moins distinguées. Pour se faire une idée de l'éclat de cette belle Orchidée, il faut se la représenter non avec un épi de trois ou quatre fleurs, mais avec d'énormes grappes ramifiées. hautes d’un mètre ou à peu près, et portant une cinquantaine, sinon davantage, de fleurs larges de plus de 2 pouces, d'un blanc transparent orné de teintes pourpres. Cette espèce croit aux environs de Bogota, à 7000 ou 8000 pieds d’altitude. L'immense majorité des Odontoglossum habite ces mêmes zones très tempérées et s'élève même plus haut. Aussi leur faut-il dans nos serres, un air pur, renouvelé, aussi souvent que possible, peu de chaleur, de l'ombre, une atmosphère humide, et de bons arrosements presque en toute saison. L'Odontoglossum Pescatorei rivalise avec celui-ci, et ses fleurs sont du même blanc cristallin. L'Odontoglossum Andersontii, autre splendide espèce, semble être un hybride d’Alexandræ et d’un autre à fleur jaune. enreg En tandis que chez To ils. croissent avec des vigueur. Een semble ue à des circonstances ia. quent, ne doit pas descendre au-dessous de 6 à 7 degrés. de … ee Las RÉ UM AIEXANDRÆ GUTTATUM (G,n. DONTOGLOSS UN PL. XXVII PL. XXIX-__ODONTOGLOSSUM CITROSMUM. | 25 & DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 297 Pr. XXIX. — ODONTOGLOSSUM CITROSMUM LinpLzev. Cette belle espèce est ancienne. Originaire du Mexique et de Guatemala, elle a plusieurs fois été envoyée vivante en Europe par M. Skinner. Son feuillage parcheminé et très persistant, ainsi que ses pseudo-bulbes verts et luisants, en font déjà une plante d’un aspect agréable. Sa grappe de fleurs est longue et pendante et en porte au moins une douzaine. On en cultive beaucoup une variété à fleurs roses, qui est peut-être plus belle. L'Odontoglossum citrosmum serait une plante des plus recher- chées s'il ne se montrait pas, dans beaucoup de serres, assez avare de ses fleurs. Lui faut-il la serre tempérée ou la serre tem- pérée-froide comme à presque toules les autres espèces du genre? Nous pouvons affirmer qu'il végète admirablement dans cette dernière, mais peut-être la production des fleurs y est-elle moins abondante. Quoi qu'il en soit, nous avons vu des exemplaires tenus à une température plus élevée et qui ne fleurissaient pas mieux. Nous pensons plutôt que c’est une question de lumière. d'exposition, d'air, plutôt que de chaleur. La multiplication de cette espèce est très facile. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 299 P£. XXX. — ODONTOGLOSSUM TRIUMPHANS REercs. La section des Odontoglossum à fleurs jaunes ne le cèderait en rien aux types blancs ou roses des autres, n'était l'attrait moins grand de leurs nuances, un peu trop communes parmi les Orchidées américaines. Il n'en est pas moins vrai qu'un grand nombre d'entre eux doivent prendre rang parmi les plus distin- gués et les plus désirables. Les Odontoglossum grande et Insleayi ont été trop souvent dessinés pour que nous les donnions ici, mais l'Odontoglossum triumphans, plus nouveau, nous offre des fleurs presque aussi grandes et non moins belles, quoique dans un genre différent. Il se rapproche, pour ses formes végétatives, de l'Odontoglossum Pescatorei, originaire comme lui des régions subalpines de la Nouvelle-Grenade. Ses fleurs, de } pouces de diamètre au moins, naissent en grappes radicales et un peu flexibles, au nombre de trois à sept, et il n’est pas rare de voir chaque nouveau pseudo-bulbe en donner deux à la fois. Cette excellente espèce fleurit au printemps, et ses fleurs con- servent longtemps leur fraicheur. Elle veut la même culture que ses congénères de la région froide équatoriale, de l'air. de l'eau aux racines, de l'ombre et peu de chaleur (serre tempérée- froide). A l'inverse du groupe des grande, qui sont des plus rustiques. cette espèce est un tant soit peu délicate. en ce sens surtout qu'elle s’épuise par l'excès de sa floraison. Nous eussions désiré donner place dans cette iconographie à un groupe nouveau et superlativement beau, celui dont l'Odonto- glossum verillarium est le type (voir fig. 212), mais forcé de les réduire à un quart de leurs dimensions, nous n'en aurions inspiré qu'une piètre idée. Qu'on se figure un Odontoglossum verillarium portant plusieurs grappes à la fois de fleurs du rose 300 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. le plus tendre nuancé de blanc pur, ou, à l'inverse, de fleurs blanches teintées de rose; ces fleurs viennent jusqu'à cinq et sept à la fois, et chacune d'elles atteint un diamètre de 12 cen- timètres! L'Odontoglossum Ræzlii, un peu moins grand, est à fleurs blanches avec un peu de rose et de jaune au centre; c'est également une Orchidée de premier choix. La culture des espèces de ce dernier groupe ne présente aucune difficulté particulière. Serre tempérée ou tempérée- froide. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 301 PL XXXI — ONCIDIUM KRAMERIANUM REeicus. L'Oncidium Kramerianum dont on a, pour un temps, fait le type d’un nouveau genre, sous le nom de Papiliopsis nodosa, se rattache par plusieurs côtés au bel et curieux Oncidium Papilio, qu'il égale au moins par son originalité et qu'il dépasse par la vivacité de ses couleurs. Il a comme lui un feuillage agréable- ment tacheté. Sa tige florale est noueuse, longue et grêle, ter- minée par des fleurs qui se développent successivement. Il est de l'Amérique centrale, et plutôt de la zone tempérée. Culture ordinaire des épiphytes de serre tempérée. La diversité des formes, dans ce vaste genre, est extrême. A côté d'humbles miniatures, hautes en tout de 3 ou 4 pouces, vous rencontrez des feuilles de plus de 30 centimètres, larges et épaisses ({uridum, carthagenense, Cavendishii), où des hampes florales qui s’allongent jusqu’à 2 ou 3 mètres (serratum, macran- thum, leucochilum, luridum, pulvinatum) . ù Comme pour certaines espèces du genre précédent, nous aurions voulu donner place à quelques Oncidium d’une beauté hors ligne; mais que peut-on faire pour représenter sur une feuille in-8 l'Oncidium macranthum, par exemple, dont les fleurs si distinguées ont 8 centimètres de diamètre et naissent au nombre d’une cinquantaine sur une hampe à rameaux étagés, longue de 2 à 3 mètres? C’est la probablement le rot des Oncr- dium, et nulle plante ne parait plus facile à faire fleurir et moins exigeante pour tout le reste. Elle est de serre presque froide, avec les Oncidium serratum, æmulum, cucullatum et ses variétés. # Rte EF (1 * a ere IUIM KRRAMPDrIANTIM | 1 1 RKRAMELRIANUM. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 303 PL. XXXII — ONCIDIUM LANCEANUM. Nous venons de citer des Oncidium qui croissent naturelle- ; ment à à ou 4000 mètres d'altitude et jusqu'à 2 ou 300 mètres à peine au-dessous de la limite des neiges. En voilà un, main- tenant, qui appartient à la Guyane, une des contrées les plus uni- formément chaudes de l'Amérique équatoriale. C’est une fort belle plante, au feuillage maculé, dont les grandes fleurs sont portées sur un épi assez court. Il fleurit en été et conserve ses fleurs pendant quatre ou cinq semaines. On conseïle de le tenir sur bois ou en corbeille plutôt qu'en pot. Même en serre chaude ce n’est pas une plante d’une végé- tation puissante, mais si l’on sait lui donner des soins conve- nables, c’est réellement une des plus distinguées parmi les deux cents espèces au moins de ce beau genre. La mulüiplication des Oncidium est, en général, assez facile, les jeunes tiges produisant de bonne heure des racines et les bulbes anciens conservant longtemps des yeux qui peuvent se développer quand on opère la section du rhizome. PL XXXII. — ONCIDIUM LANCEANUM 1/2 C DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 305 Pz. XXXIII — ONCIDIUM SPLENDIDUM Reicus. Cette magnifique espèce guatemalienne a des bulbes très petits portant une seule feuille, assez longue et d’une grande épaisseur. Son épi atteint 2 pieds de long, avec des ramifications, et porte un grand nombre de fleurs, larges de 8 centimètres, dont le large labelle jaune clair tranche sur le fond plus sombre des autres divisions. L'Oncidium splendidum fleurit communément au printemps ou en été, et bien venu, c’est une plante d’un grand effet. On ne sait pas bien jusqu’à quelle altitude il se rencontre, ce qui fait que les uns conseillent de le tenir en serre tempérée ou même chaude, les autres dans la partie la moins froide de la serre tempérée-froide. C’est probablement le dernier avis qui est le bon. Cette espèce est encore fort rare et d’un prix très élevé. Avec des formes tout à fait différentes, un autre Oncidium montre des fleurs presque aussi belles, ayant de plus une déli- cieuse odeur de réséda et durant six semaines. Ajoutons qu'il fleurit en hiver. Nous voulons parler de l’Oncidium tigrinum, La Llave et Lex. (Oncidium Barkeri Ldl.), qui coûte à peine la vingtième partie du prix de l’autre, et se contente de la culture la plus simple en serre tempérée-froide, étant originaire des terres froides du Mexique. Il a une variété supérieure en taille et en beauté. ne nr vr 2 he RE pa _ = _# = . nie LE 3 PL.XXXIV PHALÆNOPSIS GRANDIFLORA \ 2/3 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 307 PL. XXXIV. — PHALÆNOPSIS GRANDIFLORA LinbLey. Le Phalænopsis grandiflora est une Orchidée de Java, peu dif- férente du Phalænopsis amabilis Blume, que M. Williams appelle The queen of Orchids. La différence, quant aux fleurs, consiste en ceci que la nuance rose du centre de la seconde est rem- placée par du jaune dans la première. Les fleurs sont aussi plus grandes. Les Phalænopsis sont tous de taille à peine moyenne d'une végétation compacte; ils n’ont point de pseudo-bulbes, mais leurs feuilles sont épaisses, quelquefois maculées. Les fleurs naissent de l’aisselle des feuilles, en longues grappes. Elles sont, dans quelques espèces, larges d'un pouce au plus, mais plus que doubles dans d’autres. Les nuances de ces fleurs sont d’une pureté et d’une délicatesse extrêmes, et tout l’ensemble de la plante est d’une rare distinction. Leur floraison est des plus abondantes ; elle se prolonge pendant plusieurs mois, si on les tient à l'abri de l'humidité. «J'ai vu, dit M. B. Williams, un « Phalænopsis grandiflora fleurir pendant six mois et revenir pen- «dant six années consécutives à six expositions par an, portant «souvent jusqu'à soixante-dix ou quatre-vingts fleurs épanouies «en même temps. » La culture des Phalænopsis, sans être difficile, demande une attention soutenue, parce que ces plantes, étant dépourvues de pseudo-bulbes, souffrent beaucoup de la sécheresse. On les plante indifféremment sur une büche de bois, en corbeille ou en pot. Sur bois il leur faut des arrosements très fréquents en tout temps, mais surtout en été; en pots il leur faut un drainage qui occupe les trois quart au moins du vase. Le reste se remplit de spha- gnum haché, mêlé de quelques morceaux de poterie ou de char- bon de bois. Il faut avoir son de les planter assez haut au- dessus des bords et de ne pas couvrir la base de la plante. 308 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. Les Phalænopsis appartiennent, sans exception, aux régions les plus chaudes de l’Asié et des Iles. Il leur faut donc la serre chaude, la serre indienne. Dans la saison où ils ne croissent pas, c’est-à-dire d'octobre à février, on peut laisser la tempéra- ture de nuit descendre dans la serre à 15 degrés et celle de jour à 18 degrés. En mars et avril on tiendra la serre plus chaude de quelques (trois ou cinq) degrés, et quand l'été sera venu, une température de 20 à 25 degrés deviendra nécessaire, et 1l n’y aura pas d’inconvénient à ce que le soleil l'élève à 25 ou 30 degrés, pourvu que la serre soit bien ombrée. PL.XXXV._ PHALÆNOPSIS SCHILLERIANA (°4G.) ” DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 309 | Pr XXXV. — PHALÆNOPSIS SCHILLERIANA Rercus. Les Phalænopsis ne sont pas nombreux ; on en compte au plus une vingtaine dans les serres d'Europe, même en y com- prenant les variétés nommées. Ils ne comptent pas moins au premier rang parmi les favoris de la mode et, disons-le, du bon goût. Il faut les avoir vus dans toute la force de leur croissance, dans toute la richesse de leur floraison, pour les apprécier à leur juste valeur. Le Phalænopsis Schilleriana, de Manille, n’est pas un des moins appréciés. Son feuillage agréablement varié et certains détails de structure le font facilement distinguer. On dit que dans sa patrie il donne des grappes de fleurs de près d’un mètre de longueur, garnies de nombreuses ramifications et d’une centaine de fleurs. Celles-ci mesurent jusqu'à 2 1/2 pouces de diamètre ; et si on ajoute à cela l’infinie délicatesse de leurs couleurs, on comprendra ce que vaut une telle plante. Ce Phalænopsis est d’une constitution assez robuste. Ses racines offrent cette particularité d’être très aplaties. Il ne demande pas de soins particuliers, mais de bons arrosements en été, une atmosphère humide et chaude, et en hiver peu d’eau, sans jamais arriver à la sécheresse. L ist dl diet: tulle à 0. Lénine. Cu mal nus “étui sf ané, it dt ont di es à) à hannnan nd hd à iaitéata dc iii tits édifié ‘ Mol ut à défis, ) : 4 : | A ÿ peait EN ji. nt diihetl da dé à ee dns die codés GÉRS DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 511 Pz. XXXVI. — PLEIONE LAGENARIA. Tout est étrange dans ces petites plantes trouvées au nord de l'Inde, sous un climat presque froid. Des pseudo-bulbes d’une forme bizarre, qui se cachent en partie sous les mousses, des feuilles qui tombent à l'approche de l'hiver, puis quand rien ne se montre plus, de grandes fleurs qui semblent sortir de terre, si bien qu'on les a nommées les crocus de l'Inde. Ces fleurs ont jusqu'à 3 ou 4 pouces de diamètre, sont portées une à une sur de courts pédicelles et ont des couleurs fort délicates, avec d’agréables dessins au labelle. Elles durent trois ou quatre se- maines. Le Pleione humilis, dont les pseudo-bulbes se rapprochent de la forme ordinaire, produit une masse de bulbilles qui servent à le multiplier. Ses fleurs à labelle frangé sont des plus agréables. Le Pleione Reichenbachiana donne deux fleurs sur la même hampe et elles sont fort belles. On en peut dire autant des Pleione Wallichiana et maculata. Une terrine pleine de ces jolies plantes et donnant à la fois vingt ou trente fleurs est d'un coup d'œil aussi curieux que beau. La culture des Pleione n'est pas dificile. Il suffit de tenir : compte du temps de repos qui leur est nécessaire et de veiller à leur rendre plus d’eau quand les boutons à fleurs commencent à se montrer, c'est-à-dire au commencement ou à la fin de l'hiver, suivant les espèces et la température à laquelle on les soumet. Ces fort jolies plantes se contentent parfaitement d’une serre tempérée-froide. S SU CRE) Le > DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 313 PL. XXXVII — SACCOLABIUM BLUMEI LiNpLey. Nous voici de nouveau en présence d’un des genres les plus magnifiques de l’Asie équatoriale. Les Saccolabium ont beaucoup de rapport avec les Aerides et ne leur sont pas inférieurs. On n'en cullive guère, en Europe, que quinze espèces environ et quelques variétés assez distinctes pour avoir reçu des noms. Leur port, leur feuillage, leur mode de floraison en grappes axillaires, sont semblables à ceux des Aerides; ils habitent à peu près les mêmes contrées, vivent de la même manière, et veulent dans nos serres les mêmes soins de culture. Comme eux il leur faut la chaleur de la serre indienne. Les fleurs des Saccolabium ont cependant un cachet particu- lier, et certaines espèces se distinguent nettement du groupe auquel ils appartiennent, Le Saccolabium Blumei est originaire de Java. Il fleurit en août et ses fleurs durent trois semaines. C’est une des bonnes espèces du genre. Il a plusieurs variétés parfaitement distinctes. La multiplication des Saccolabium s'opère par les mêmes moyens que nous avons indiqués pour les Aerides. Elle est lente et beaucoup d’entre eux sont encore d’un prix élevé. ss: 1 + 2.14 3. À ou 3 MRTE ” 7 - " ee D + “ st DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. ©o2 re Qt d P£. XXXVIII — SACCOLABIUM CURVIFOLIUM Linpzey, Cette intéressante espèce de Saccolabium est originaire du Népaul, mais des vallées chaudes de cette contrée subhima- layenne. H ne s'élève guère qu’à 1 pied, et il est de ceux qu’on préfère cultiver sur un bloc de bois. Il fleurit en été et n’est point avare de ses belles fleurs d’une couleur si vive. On en cultive une variété, trouvée dans le Moulmein, dont les fleurs sont jaune clair. Le Saccolabium miniatum a de petits épis de fleurs rouges, moins belles que les précédentes. Mais la cou- leur dominante dans ce genre, comme dans ses alliés les Aerides, est le blanc plus ou moins pur des pétales, avec des taches de rose, de lilas, de pourpre, etc. Le labelle à ordinaire- ment des couleurs plus vives. à = FERA ES r + AGIT LOT A0 (nr COLABJIUM IOLACEUM (G.n. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 317 PL. XXXIX. — SACCOLABIUM VIOLACEUM. Le Saccolabium violaceum a été découvert aux iles Philippines et n'est pas une des moins belles plantes que nous a révélées cet archipel si favorisé de la nature. Il végète avec force, et son feuil- lage a d’amples proportions. Les grappes de fleurs ont de 12 à 15 pouces de longueur et les fleurs y sont serrées les unes contre les autres. Les couleurs sont d’une grande délicatesse. IT a le mérite de fleurir en hiver et pendant quatre ou cinq semaines. On le cultive de préférence dans un pot drainé aux trois quarts et couvert de sphagnum vivant. En outre des splendides espèces que nous avons déjà citées, le genre Saccolabium renferme un certain nombre de non-valeurs qui disparaissent peu à peu des cultures, non qu'elles n'aient rien d'intéressant, mais parce qu'elles tiennent autant de place que les meilleures et sont tout aussi exigeantes. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 319 PL. XL. — SOBRALIA RUCKERI Linpzery. Le beau Sobralia dont nous donnons ci-contre la figure, fait exception parmi toutes les espèces cultivées. Au lieu de s'ouvrir une à une, ses très grandes et brillantes fleurs s’épanouissent toutes à la fois, au nombre de quatre ordinairement, et tandis que celles des autres espères ne durent au plus que trois jours, celles-ci sont d’une longue durée. Les tiges du Sobralia Ruckeri ne s'élèvent qu'à 2 ou 3 pieds, et l’ensemble de sa floraison, sur un fort exemplaire, est vrai- ment magnifique. IL est originaire de la Nouvelle-Grenade et fleurit bien dans la serre tempérée-froide. C’est encore une espèce très rare. La culture et la multiplication des Sobralia ne sont point dif- ficiles. Le traitement est celui des Orchidées terrestres en géné- ral, avec de grands pots. On conseille pour quelques Sobralia la serre tempérée; cepen- dant le superbe Sobralia macrantha est bien de serre tempérée- froide, ainsi que sa variété à tiges courtes, n'atteignant qu'un pied à 4 1/2 pieds (Sobralia macrantha splendens ?), bien supé- rieure au type par son port et la richesse de son feuillage. Il y a des Sobralia que l’on cultive très peu et qui sont bien inférieurs aux précédents, comme les Sobralia chlorantha , fra- grans, sessilis, elc. ; en revanche, on en a importé de nouveaux qui commencent à se répandre, quoique leur prix soit encore très élevé. Ces belles plantes conviennent surtout là où l’on dis- pose d’un grand espace. AN E Da 70 RAR FR re T0 y PL XE._: SOBRALIA ,RUCKERI. (4/2 G et DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 521 Pz. XLI. — SOPHRONITIS GRANDIFLORA LiINpLey. Les Sophronitis sont d'humbles petites plantes qui habitent particulièrement les montagnes des Orgues au Brésil. On en compte quatre espèces, l’une à toutes petites fleurs en grappes, d'un joli rouge, avec un feuillage charnu agréablement nuancé, c’est le Sophronitis cernua. Deux autres, de taille un peu plus grande, également munies d’un bon feuillage charnu et compact, mais avec des fleurs d’une couleur éclatante et d’une dimension con- sidérable eu égard à la taille de la plante. Ce sont les Sophronitis coccinea et grandiflora. La dernière, Sophronitis violacea, est d'un aspect différent, à feuillage plus mince et plus étroit. Ses fleurs sont de moyenne grandeur et d’une teinte violet clair. Ces petites plantes fleurissent en hiver ou au printemps, si on les cultive à froid. Quand le Sophronitis grandiflora se montre avec quelques- unes de ses grandes fleurs au-dessus d’une plante haute à peine de 3 pouces, il est impossible de ne pas l’admirer. Il en est de même du Sophronitis coccinea, peu différent du premier. Ajou- tons que sur une plante saine 1l ne manque pas de venir, chaque année, autant de fleurs qu'il y a de jeunes pousses. Ces fleurs durent plusieurs semaines. La culture des Sophronitis n'offre aucune difficulté. On les plante sur bois ou en pots point trop larges, avec des fragments de gazon de bruyère, des tessons de pots et du-sphagnum, le tout bien drainé. Beaucoup d’eau en été, modérément en hiver. La serre tempérée-froide convient parfaitement aux Sophro- nitis. Peut-être le cernua demande-t-il la serre tempérée pour fleurir. Pz. XLII — STANHOPEA DEVONIENSIS LixpLey. Cette belle espèce mexicaine fleurit au milieu de l'été et sa floraison ne dure que peu de jours. Inutile de rappeler qu'il faut la planter dans une corbeille à claire-voie de tous côtés et suspendue aux chevrons de la serre, afin que ses fleurs puissent se faire jour entre les rondelles et pendre librement en dessous. Cette remarque s'applique à tout le genre. Si belle que soit cette espece, elle le cède à d’autres, surtout au Stanhopea tigrina, le géant du genre et l’une des fleurs les plus extraordinaires que l'on connaisse. Les fleurs des Stanhopea ne naissent pas une à une sur leur pédoncule, mais en grappes de trois à neuf, On peut se repré- _senter ce que sont des inflorescences composées d'un tel nombre de fleurs déjà grandes et parfois énormes prises isolément. Quel- ques espèces ont un parfum tellement intense, qu'il est presque impossible de les garder dans un appartement. Nous avons vu des Stanhopea oculata tenus à l'ombre et au frais durer une semaine. Le plus souvent ces belles et étranges fleurs sont fanées au bout de quatre ou cinq jours. On ne peut se passer d'en tenir au moins un ou deux dans toute serre tempérée. On en cite quelques-uns : Devoniensis, grandiflora, oculata, tigrina, etc., qui ne demandent qu'une bonne place dans la serre tempérée-froide, avec des arrose- ments très modérés jusqu'en mars. ue (il DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 39 Pc. XLIII — TRICHOPILIA CRISPA MARGINATA Honr. Les Trichopilia crispa et coccinea sont deux espèces qui ont entre elles beaucoup de ressemblance. La belle variété que nous figurons est-elle un crispa ou un coccinea? Nous nous bornons à signaler le doute. L'une et l’autre espèce sont des plantes de taille à peine moyenne, compactes, tenant par conséquent peu de place, faciles à cultiver et fleurissant avec abondance. Les fleurs sont grandes, de forme curieuse, généralement de couleurs agréables et pen- dant tout autour du pot en épis pauciflores. L'effet de cette flo- raison est très agréable et elle se prolonge pendant deux ou trois semaines. [Is fleurissent en été. II faut planter les Trichopilia en pots, et les élever fortement au-dessus des bords, afin de donner plus de liberté à l'expansion des fleurs, qui naissent de la base des pseudo-bulbes. On les cultive généralement en serre tempérée, et nous pen- sons que la température de cette serre est celle qui leur con- vient le mieux. Cependant, en leur donnant les places les plus chaudes, on peut en élever quelques-uns en serre tempérée- froide (6° au plus bas). Tels sont Trichopilia tortilis, du Mexique; Turneri, belle espèce rare ; Galeottiana, autre espèce distinguée du Mexique ; suavis figuré ci-contre et fragans. RER RÉ En De 1 er ee pd - es 4 FRA te: = & £ ds _ 2 e É PAR ee ” 1: E = s » rer r Ë 2 à 2 N \ DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 327 L2 Pr. XLIV. — TRICHOPILIA SUAVIS LAMARCHÆ En. Morr. Le Trichopilia suavis type est une espèce des plus gracieuses et des plus délicatement colorées; mais la variété que M. Morren a dédiée à la dame d’un des orchidophiles les plus distingués de Belgique, lui est très supérieure. Les mouchetures rose franc qui en font l'ornement couvrent toute la surface du labelle. Cette magnifique espèce répand une agréable odeur d’aubépine. Ses fleurs durent une quinzaine. L'espèce a été découverte dans l'Amérique centrale, prinei- palement sur le volcan de Chiriqui, à une altitude de 8000 pieds, et ailleurs jusqu'à 9000. C'est, d’après cela, une espèce franche- ment de serre tempérée-froide. M. Warscewiez, le découvreur. dit que, dans sa patrie, ce Trichopilia repose quatre à cinq mois tout à fait à sec. parce que là il n’y a. pendant un pareil espace de temps, ni pluies ni rosées. et qu'il y souffle un vent àpre et violent. Il faudra donc éviter avec soin de trop mouiller cette espèce lorsqu'elle a fini sa végétation, et surtout en hiver. - Nous pensons que le même conseil est applicable à tous les Trichopilia tenus à froid. M. Reichenbach a réuni aux Trichopilia le genre Pilumna. Cette nouvelle section n’a pas l'importance des autres; les fleurs en sont beaucoup moins grandes, et les couleurs blanches ou blanchâtres. Le Trichopilia fragrans (Pilumna) est cependant une jolie espèce. PL XLIV.__ TRICHOPILIA SUAVIS LAMARCHEÆ. (3/4 G.) LA An ÉE- où 0 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 329 Pr. XLV. — VANDA CÆRULEA LiINDpLey. Le genre Vanda forme avec les Aerides et les Saccolabium un groupe naturel de la plus grande importance et dont nous avons déjà signalé la haute yaleur ornementale. Les Vanda ne le cèdent en rien aux deux autres genres; 1ls ont en plus, l'ampleur des formes, la puissance de la végétation, et peut-être plus de variété. L'espèce que nous figurons la première est presque une ano- malie parmi tant d’autres. Sa couleur, d’un bleu violacé pâle, est très rare, non seulement chez les Vanda, qui ont cependant encore le Vanda cœrulescens, mais dans toute la famille des Orchidées. Ensuite elle est originaire du nord de l'Inde, au-delà du tropique et à une altitude de 4000 pieds, ce qui en fait tout au plus une plante de serre tempérée. Le Vanda cœrulea porte des grappes ,axillaires, droites, de huit à dix fleurs chacune, et ces fleurs n’ont pas moins de 5 pouces de diamètre. On peut les conserver six semaines dans toute leur fraicheur moyennant les précautions déjà indiquées. La culture et la multiptication des Vanda sont les mêmes que pour les autres genres de Vandées vraies de l'Inde. Outre le Vanda cœærulea et le cœærulescens on peut encore cul- tiver en serre tempérée, les Vanda cristata du Népaul, striata et undulata d'Assam, tricolor de Java, teres du Sylhet, Cathear- thii de Sikkim, à une altitude de 3 à 4000 pieds; mais vu le haut prix de la plupart, il est prudent de ne jamais les exposer à une température hivernale inférieure à 10 degrés centigrades, avec quelques degrés de plus pendant le jour. fe EE _# avr r ©2 co Ne DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. PL. XLVI. — VANDA LO WII LiINDLevy. Cette espèce de Bornéo est encore d’une extrème rareté et d’un prix fort élevé. M. Reichenbach en fait un Renanthera. Ses dimensions sont considérables. On a des exemplaires de 2 à 3 mètres de haut, avec des feuilles très larges, de grosses racines, et des grappes de fleurs distancées, au nombre de quarante ou plus, sur une longueur de 3 ou { mètres. Chaque fleur a de 2 à 3 pouces de diamètre. Nous avons déjà signalé cet étrange phénomène que toujours les deux premières fleurs de la grappe sont d’une couleur diffé- rente de celles des autres. L'origine de cette très curieuse espèce lui assigne une place dans la serre très chaude et très humide que les Anglais dési- gnent sous le nom de serre indienne. Elle ne convient que là où l’on dispose d’un grand espace, et beaucoup d’autres Vanda. moins encombrants, lui sont supérieurs en beauté, rem DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. < 333 PL. XLVII — VANDA SUAVIS LiNpLev. Cette magnifique espèce est de Java. C’est l’une des plus pré- cieuses du genre. Elle croît vigoureusement et est prodigue de ses belles fleurs, dont la durée est, en outre, très-longue. Ces fleurs sont grandes et viennent en différentes saisons, en épis longs est rameux. Unexemplaire bien fleuri est une des plus belles choses que l’on puisse voir. Cette espèce se plaît dans la serre indienne et ne demande aucuns soins particuliers. Tous les Vanda n’ont pas une égale valeur, mais aucun de ceux qu’on cultive n’est à dédaigner. Nous avons déjà vu que tous sont loin d’exiger la même haute température. Citons en passant le Vanda teres du Sylhet, dont les feuilles sont cylin- driques, et les grandes fleurs rouges tachetées de jaune. IT est assez avare de ses fleurs, au moins sur les jeunes plantes ou sur les exemplaires faibles, car la floraison est toujours en raison de la vigueur des Orchidées. Il demande une place bien éclairée. La variété Vanda teres Andersonii fleurit beaucoup plus facilement. Las or SR IAE * + DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 330 Pz. XLVIII — VANDA TRICOLOR Hooker. C'est le Vanda tessellata de Loddiges, trouvé dans l’île de Java et l’une des plus aimables espèces du genre. On cultive un certain nombre de variétés de ce Vanda, toutes plus belles les unes que les autres, dans lesquelles la teinte jaune ou ambrée des pétales se combine avec diverses nuances de brun, de rouge ou de violet, tandis que les labelles passent da lilas au pourpre et au violet. Le Vanda tricolor est encore une espèce de bonne croissance et de floraison facile. Il est des plus répandus dans les collec- tions. On lui donne ordinairement la serre chaude, mais il n’est pas aussi frileux que bien d’autres. as ef TARA T4 mes DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. © C9 =] Pr. XLIX. — VANILLA PHALÆNOPSIS Rercu8. On n’a point l'habitude de considérer les Vanilles comme des plantes agréables par leurs fleurs. C’est comme plantes histo- riques et officinales, c'est aussi comme espèces curieusemeat grimpantes et ornées d’un bon feuillage épais qu’on les admet dans les serres chaudes, où elles ornent bien les piliers et où l'on peut leur faire produire des gousses parfumées au moyen de la fécondation artificielle. L'espèce dont 1l s’agit maintenant diffère du tout au tout des Vanilles américaines. Elle n’a point de feuilles; seulement de grosses tiges vertes, radicantes, à racines prenantes; mais elle donne de grandes et belles fleurs, de teintes très délicates, qui naissent par groupes, et qui peuvent rivaliser avec beaucoup des meilleures espèces de la famille. Malheureusement elle de- meure toujours excessivement rare. Cette belle Vanille demande la haute serre chaude, ainsi que ses congénères américaines. On a, depuis peu d'années, les Vanilla amaryllidiflora et angustifolia, que l’on cultive pour leurs fleurs. Nous venons de parler de fécondation artificielle. Les per- sonnes qui n'ont pas le loisir d'étudier la physiologie végétale seront peut-être désireuses d'apprendre en quelques mots com- ment elle s'opère, non seulement sur les Vanilles, pour leur faire porter des gousses, mais sur toutes les Orchidées que l'on vou- drait tenter d’hybrider ou simplement de reproduire par le semis. Il faut, avec une pointe de canif, enlever d’abord l’opercule ou le couvercle qui ferme, tout à l'extrémité du gynostème, la loge où est l’anthère, sous forme de petites masses d'apparence cireuse, Ces pollinies ou masses polliniques se détachent sans le 22 333 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. moindre effort. Il faut les saisir avec une petite pince ou avec la pointe du canif et les déposer dans la cavité stigmatique qui est située tout auprès, mais dans la partie de la colonne qui fait face en bas. Cette cavité est revêtue d’une exsudation visqueuse, de sorte qu'il suffit d'y appliquer une masse pollinique, qui y demeure adhérente. Dès lors la fécondation s'opère, ce qu'on ne tarde pas à voir par cette circonstance que la fleur fécondée ne tombe pas, mais que ses pétales se resserrent contre la colonne et l’enveloppent, comme pour la protéger. DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. 539 Pi. L. — ZYGOPETALUM CRINITUM Lonn. ) Ÿ I ZLZZZLLL) SA AA F ZA ‘ANCIEN genre Zygopetalum de Hooker, & avant toutes les adjonctions modernes, qui en ont fait ce que l’on sait, comptait déjà une bonne dizaine d’espèces, sans parler de quelques variétés, que les amateurs s’empres- saient d'admettre dans leurs serres, Sans être des Orchidées de premier ordre, les Zygopeta- lum méritaient d'autant mieux une place dans les collections, que cette place ne devait pas être bien grande, et qu'en retour de soins très-ordi- paires, 1ls donnaient franchement leurs fleurs aussi curieuses que distinguées. L'espèce figurée appartient à ce vieux genre et en donnera une suffisante idée, car les Zygopeltalum se ressemblent tous jusqu'à un certain point. Ils sont, la plupart, originaires du Brésil, où quelques-uns s'élèvent jusque dans des zones très- tempérées. Ce sont des plantes plutôt semi-terrestres que fran- chement épiphytes, d'une constitution robuste, et d'une végé- tation compacte. Ils ont de fortes racines, qui réclament assez d'espace et beaucoup d’arrosements, pourvu que le drainage soit bien fait. La serre qui leur convient est la serre tempérée, mais il n’est - 240 DESCRIPTION DES ORCHIDÉES. pas impossible d'en cultiver quelques-uns en serre tempérée- froide. Ts ne craignent nullement un refroidissement passager, mais la question est de savoir jusqu'à quel point ils fleuriraient sous une culture régulièrement froide. On les cultive en pots avec sphagnum et terre de bruyère mêlés. Tous les Zygopetalum vrais sont de bonnes plantes. FIN | DE L'OUVMAGE Chrome. Pages É et vignettes, du texte. er 2 Acanthephippium (le genre) . 169 SE Acarus rouge (araignée rouge) 150 Acineta (le genre) 2 .63469 Acriopsis (le genre) . 169 Lens - Acropera (le genre) . 170 "x Ada (le genre) _anit0 TS: I Ada aurantiaca . ecA70,:241 2e Adiantes, attirent les limaces 152 Aération et ventilation des F5 serres. . 143 Aération en hiver, à l'aide du K : OU te so LAS 2 Aerides (le genre) 170 | JE — afine: è 243 172,173— cylindricum 155 III — Fieldingü . 245 ; IV — Veüchu. 247 de Aganisia (le genre) . 170 e Air aux racines - 148 à Aires et distribution des es- c péces. . RE AL: 3 Alimentation des Orchidées D épiphytes . 2.1. 474,10,.124 Altitude; effets sur le climat. 86 Ammoniaque comme engrais 127 Aneæctochilus (le genre). 170 UN DEAO Eee 0 + AO PÈRES, (le genre) 126 — de Madagascar, vue. 78 180 —— eburneum superbum . 172 EU ITU ce) * +7, 9209 37 — sesquipedale Me pci Anguloa (le genre) . 4-2 IT Animaux nuisibles . 148 Ansellia (le genre) . 172 — africana. 249 Anthères . Fee 31, 32 Appartements (Orchidées dans TT) Re 1192 Arachmanthe, voir Arachnis. ” Arachnis (le genre). 173 Aréthusées … . ANRT Arpophyllum (le genre). TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES, DES VIGNETTES ET DES 90 CHROMOLITHOGRAPHIES. Les Chiffres ordinaires à gauche des Colonnes indiquent les Numéros des Vignettes qui sont placées dans le Texte; — ceux en romain se rapportent aux 50 Chromolithographies, et ceux mentionnés à la droite désignent les Pages du Texte. Chromo. Pages et vignettes. du texte, Arrosements . . 142 Aspasia (le genre) 173 101 — Epidendroïdes. 174 Assainissement des serres par le chauffage. E 144 Atmosphère des serres à Or- chidées . : 143 Atmosphère, moyens de l'hu- midifier . . 143 Auliza (le genre), voir c pie dendrum . È 173 Australie; ses Orchidées . 66 121 — (for êt d’ : 66 Avancerlafloraison (moyen a d’ ) 156 Badigeonnage des vitres . 145 129 Barranca au Mexique . 82 Barkeria (le genre). : 173 VI — Slinneri superba . 251 + Bateman 9 Batemania (le genre) 174 182 = fimbriata : 175 Beauté et valeur vénale 161 Benson . 7 14 Bifrenaria (le genre) PME 175 160 Blattes . - RCE 149 Bletia (le genre). . . . 175 Bletilla, voir Bletia . 176 Blume 14 Bois pour la ‘plantation des Orchidées = : 116 Bolbophyllum (le genre) 176 133 — barbigerum . 176 Bollea (le genre). Se LE 184 Patini 177 Bonplard Se Bonatea speciosa . Ex fac Bourgeons reproducteurs . 22, 23 Brassavola (le genre) 176 Brassia (le genre) 17 Bromheadia (le genre). 178 Broughtonia (le genre). 178 148 Bache garnie d'Orchidées. 116 22% 312 TABLE ALPHABETIQUE. Chromo, Pages Chromo. Pages et vignettes. du texte. | et vignettes. du texte, Burbidge (M.) 134 Collections d'Orchidées com- Burlingtonia (Le genre). 178 me placement de fonds. . 164 Collections d'Orchidées d’Eu- a ; 7 rope 2 HO See ab toto Fe Collections d Orchidées pri Camaridium (le genre). 179 mitives Ê ; neTe Camarotis (le genre) 179 Commerce de l'avenir . re TUE Cap de Bonne-Éspérance, sa Comparaison des Orchidées dore D 7 de différentes zones . 70 Caractères botaniques des Or- Comparettia (le geure) . 1e bles - 3 20 Conséquences des données Caractères locaux des espèces climatologiques . Dee très disséminées : 55 | 43 Cool house des Anglais . _ Caxbonate d’ammoniaque . 1975] 242796 Corallorhiza en DE Catasetum (le genre). 179 | 136 Cordillère de Marcapata . 97 — ses métamorphoses . 44 Coryanthes (le genre) 183 Cattleya (le genre) 179 | 184 — speciosa . 184 133 — amethystoglossa 91 Courants d'air. 144 VII RD Re 253 Couverture pourles Orchidées 26 RP EE Ne A 23 en hiver. , 119, 114 14D Ve Se - EMorad0 955 Couvertures de sphagnum 185 CE MTITUS EN 180 vivant sur les pots 121 IX — Guttata Leopoldi : : 257 San (une) mal assise. ee Causes des maladies 100 * ne entile . € À MR Cote pandins 81 7 | = de Ordi dns Re CCR 143, 151 les appartements . 153 | Ê Culture, procédés 103 — insuffisante. 147 Cycnoches (le genre) 183 Chaleurs équatoriales plus Li dimorphisme 45 ge erees : : D] Cymbiaiun (ie genre : : ! 16 Chassis (culture sous) . . TOUR RES 7 M ou e ée 146 Chaudières et bouilleurs . 112 Ze ne ; 15 Chauffage des serres 112 û Chine, ses Orchidées 62 Cp eee Le Ces Ada C? onpétium (le genre) ‘31, 157, 186 RE CON PRE derrre 2 17 21, 69 — Calceolus 20, 48 , Ë X, 191 — candatum 1259 Chysis (le genre). RE RE re 41, 130 186 — bractescens . 181 | 118 à 120 Jjaponieum HS DD Cirrhæa (le genre) 182 38 — (Gynostème ou de Cirrhopetalum (le genre) 182 profil). 31 Claies pour ombrer. É 145 | 174 h 176 Zevigatum 159 Classification d’après Linné . 20 | XI Lou. 261 — d'après Jussieu 20 | 190 — Parishü 189 = du Dr Lindley 30 — pubescens 52 — révision par XII — Schlimi. 263 _ M. Reichenbach 40 | XIII — Sedeni 265 Cleisostoma (le genre) . 182 | 189 — Stonei 187 Climat du nord 80 | 111 — spectabile 58 Climatologie appliquée 80 | XIV — Veitchianum 267 — des regions intertro- — du nord. 56 picales . 8] — genre le plus cosmo- ” Climatologie desrégions juxta- polite. . 52 tropicales 61, 81 Cypripedium les plus faciles . 159 Cloportes 150 Cyrtochilum (le genre) . 190 Cochenilles 150 Cyrtopera (le genre). 190 Cœlia (le genre) . . 182 Cyrtopodium (le genre). 190 Cœlogyne (le genre) . 182 Cyrtosia (le genre) 192 Colax (le genre) . 1e. 18 Cytisus Adami. . . 44 Collecteurs botanistes. 12, 14, 99 — de l'avenir. . 101 Date des premières introduc- — par spéculation 99 tion d'Orchidées 15 Énergie de la végétation équatoriale. 0. + . .: x 83 Lens D RU ACT NOT € :° Le re Le Pose : | r: TRES - TABLE ALPHABÉTIQUE. 343 AE 2e : A F2 Chromo. Pages Chromo. Pages € et vignettes. du texte. | et vignettes. du texte. Déballage des caisses . . . 102 | Engrais et agents chimiques . PL Deckeria (le genre), voir 122 et suiv. x Schomburgkia . . . 192 — pour les Orchidées s Décroissance des températu- terrestres . . + +123 res par l'altitude . . . . 86 Engrais pour les épiphytes. 124, 195 Demerara . . ARE : Ennemis des Orchidées . . 148 Dendrobium (le genre) | 4192 Éperons. SOS TE ME PR rRe PE 59 — - Ainsworthi . .-. . 36 Epidendrées . . RE EL = AM —"Calceolaria.…. : .. 269 Epidendrum (le genre). STE 74 XVI — Guiberti. . . 271 | 32, 34,56 Epidendrum analyse. 32, 34 . 114 à 117 Hilla (speciosum) . © 63 — cochleatum . . . . 15 XVII — macrophyllum. . . 273 pr etspidatin-ws ve "15 — moniliforme . . . 62 — elongatum . Re 109 — tortile. . « DB4 | XIX — Frederia Guillelmi p2i1 — (les) d'Australie ._. 66 | XX — vitellinum majus . . 219 Dendrochilum (le genre) . . 193 | 86 à 90 Æpipactis palustris. . . 51 E Dénombrement par ns Epiphytes . . 22, 26, 74, 76, 124 ries . =" g7 | 123 d'une forêt vierge au “S Déplacements dans les Brésil. . 71 - serres. . ® 139, 143 | 124 Epiphytes d'une forêt ‘vierge Dépoyulation ‘des forêts vier- au Brésil . . x © ges . 101 | 126 Epiphytes de Madagascar. "RE Déserts de sable vers les tro- leur alimentation . 76 piques RAR, 59 — ne sont point RE Drnitaié (M. ‘de la) ee ‘195 tes. - 74 Deros . NW eR Epiphytes ont les racines Dichea(le genre), voir Zsochilus. prenantes . EURE Dimorphisme . . . . . 44 45 97 à 101 ÆEpipogium aphyllum or: 3 Disa (le genre) . . . . . 193 Epistephium (le genre). . . 195 — (le genre) particularités 6S Eria (le genre) . . . . . 195 XVIII Disa Barelli. . . . . . 215 RS ne) SE L | Distribution géographique . 56 Esmeralda (le genre), voir Divergence des opinions sur Vanda . . . . 196 la plantation . . 119 Espèces communes aux deux : Divergence entre les catalo- SPÉMIEPIES RUE TRE gues du commerce . . ,. 132 spèces délaissées - 17, 161 Drainage des DES 5 lee IS — (Métamorphoses des) 44 Duboisia (le genre) . : . 194 Étria, voir Anæctochilus. Duchartre (M.) ses expérien- Êté, précautions qu'il exige. 88, 113 Pere 76 Été perpétuel. . . BE Durée des fleurs . 34, 156 Études de climatologie appli e F0 mr : quée .- - . é - LR Étymologie td - RC: 7 Eulophia (le genre) . D. 1190 Eau, la meilleure. . . - 142 Europe, ses Orchidées. . . 47 — dans! atmosphère. 143,151 Evelyna (le genre) ._ . .+ 136 — en arrossements, rè- Exemplaires d'exposition. 160, 162 RO 0 MFIA42 Eau, en arrossement par im- Famille botanique . à 256 mersion . . 142 Famille (une) ) privilégiée ; E Effet des ventes d'Orchidées Fécondation . . ar 22 UE , importées . . 101 Fernandezia {le genre). es “00 Élasticité du tempérament ‘des 1552 GC =. à 132, 99 plantes . . 9, 29 Feu pour assainir les serres . 144 Ellis (le Rev erend) . . . . 14 Feuillage (jaunissement du) . 146 Emballage pour les exposi- Feuilles, organographie . 20 25 tions . . 157 Fleurs, aspect exté- Embarquement et débarque- rieur - . . . . 21 et passim ment . . 98 Fleurs, organographie . . 27,31 ÆEncyclia (le genre), voir Epi- — (durée des). 34, 156 dendrum. —= — coupées. . 156 — différentes sur une seule gtTappe 0... ".t 4 344 Chromo, Pages et vignettes. du texte. Fleurs différentes surune seule Plante ne ee et MLD) Fleurs (Parfum des) RS CSD) 65 Fleur d’orchis agrandie. . . 41 — — régularisée. 44 — d’Orchidée double . 43 Floraisons avancée , ; — retardée. 156 — rare ou nulle . 147 Flore des serres et jardins de l'Europe. , 127 Flore australe tempér ée . . 65 — boréale tempérée. . 64 — SR 61,62 130 Forêt Brésilienne . . de): 121 — d'Australie. . . 66 122 — vierge (scène dans une) . M0) 123 Forêt vierge du Brésil. : : 71 124 = == AE TO Forêts de ; J'équateurste carac- tère . 080 169 Forficules (Perce- oreilles) 50 166, 167, 168 Fourmis : ,. 0. . 150 46, 47, 66 Fruits des Orchidées 32, 34 Fumée du tabac . Ad SES LY | FRNOR ER ES ES NON SPEED Galeandra (le genre) 196 193 — Baueri 197 Galeotti . OR 14, 46 Galeottia (le genre) . 196 Gelées sous les tropiques. . 81 — sous l'équateur . . 86 Genre ee or rE le plus nombreux . . 53 Genre Æpidendr um, exclusi- vement américain. . . D3 Genres principaux de chaque tribu 35 à 40 Genre Cypr ipedium à l'aire la plus vaste . 53 Genre s'étendant à toutes les ALU LES M M I OIL 95,.57,:58 Germination cu 134 CAIESON CN LE RENE UE ARE Gomeza (le genre) 196 Gongora (le genre) . 198 194 à 198 Goodyera repens. 198 Govenia (le genre) 198 55, 57, 58 Graïnes d’ Orchidées RE € | Grammatophyllum (le genre). 198 — 8peciosum dr . + 9 Grifith . . Me Es vu Grobya (le genre) 199 Guano 127 38 Gynostème. RME TUE Habenaria (le genre) sais) — (Les) du nord. . . 58 8 = NOTION NE Le 8 Hemaria (le genre) . 199 Hartwegia (le genre) 199 TABLE ALPHABÉTIQUE. Chromo. Pages et vignettes. du texte. Helcia (le genre). DA SE TS Hernandez . . Les 89 DR UIO 13 Hibenaria bifolia . ie RAS 8 Histoire ancienne des Orchi- dées. . 7 Histoire moderne des ‘Orchi- dées. 149% see EL 2 Hommage aux dames 165 THON ILET. ES ER ROUE Houlletia (le genre) . 199 Humboldt et Bonpland DT UE En Pa 1 Humidité atmosphérique . 143 Humidité desrégions alpines. 89, 90 — nuisible à la conser- vation des fleurs . Huntleyæ (le genre). Hybrides naturels . . . . 42 WA jardiniques NERO 112 Hymalaya us CS EE 60 113 Ile du tigre (La Plata). . . 62 Imitation de la nature . 92, 94 Importations d'Orchidées. 14, 97 — fortuites d’insectes ravageurs 102 Inconvenients des couvertures sur les serres ; 113 Insectes et mollusques nuisi- bles IM9S 451 Introductions successives d'Orchidées. . 15 et suiv. Introduction (les premières), erreurs auxquelles elles ont donné lieu . 15,99 Jonopsis (le genre) . . 200 Isochilus (le genre) . 200 Japon, ses Orchidées . . , 69 — aflinités de sa Flore. 62 Jaunissement des feuilles . . 146 JUSBICU VIENT, ES EIRE Kæmpfer. …. A po (0) Kefersteinia (le genre) : A CEA) 163, 164 Kermès et Cochenilles 150 Kallensteinia (le genre) . 200 Lacæwna (le genre) 200 Luælia (le genre) . 201 XXI -— elegans ALL 60, 199 — Jongheana . . 37, 202 Laliopsis (le genre) . AU Langage des fleurs . . . 9 Légendes et souvenirs histori- ques. … 18 Leochilus (le genre) voir On- cidium. Lepanthes (le genre) 201 39 — calodictyon, fleur . . 29 Leptotes (le genre) . 201 — COIN EE, 1 AG 48, 50 — == fruit LE 0 HRDOPESS ESRI ETS à ée— hd, BA Fa sat" 4 re + Cr : Pr: « EC Ve LATE Chromo. Pages | et vigneîtes. . du texte. | a E et 151 | pipi Limatodes (le genre) . . . 202! 3” n': Limites extrêmes de la dissé- | Es _ mination des espèces 94 | Er" : _ Limodorum (le genre) . J _ 203 | 19 Zäindley, son portrait PR RE tue. “a, 20 Läparis (le genre) . . _ . 203 | = E 106 à 108 Liparis Læseli . . . 52 Lissochilus (le genre) 68, 203 1023 105 Listera ovata . ! ! .* 32| £ . Loï de la décroissance de la | à chaleur par l'altitude . . 86 | +7 Es LS | 152 | = : Luddemannia (le genre) 203 | Luisia (le genre) . . 203 s” 209, 201 Luisia Psyche, fleur . 203 | ; Lumière (la) relativement aux rh nr. -- 4,10 | 6 Lumière de la lnne. . "A4 | (le genre. = 202 | XXII — Slinneri rubra 253 | : E Alacradenia (le genre) 204 | Macrochilus (le genre) voir | r Hilionia. PE Maladies des Orchidées 146 — — par suite de négligence . . . . 146, 148 ies des Orchidées point | ni: LL. 148 | = Malazis (le genre) . . . 204 | 36,2023206 Malazis paludosa, fleur. 30, 204 = Masderallia (le genre). . 204 XXE, 64 Masderallia Chimwra 40, 285 | : — coccinea, fleur . 206 j 137,138,139 macrura. . . 100 < 207,208— polystita . | 205 ë XXIV — fovarensis . . . 287 | 27et28 — friaristella 24 | XXV — Feichüi. . 289 | 40, 41 Masses polliniques 32 | Mazillaria (le genre) . . . 204 Médecine (la) et les Orchi- | ER RS TR :#730. 10 Megaclinium (le genre). 205 | inidium (le genre) . 206 | Métamorphoses des parties essentielles . . . _ . 4 | <= Métamorphoses des fleurs. 45 | 3 — destiges PA +6 129 Mexique (Barranca au) . 82 | ylis (le genre), voir | Anæctochillus. ] | Biltonia (le PERTE): es 206 ! 39,55 — germination de la | Pranoe Pere 31, 34 XXVI Witonia Regnelli . |! | . ‘291 | XXVII— spectabilis Moreliana. 293 | a + Lo < cr , = Cr - CE à , E. "> à Lt E TABLE ALPHABÉTIQUE. Chromo. Pages _ et vignettes. da texte. Mode, ses caprices . = 164 — de croissance des épiphytes . - 22, 26 SL::5 à" S €: + : " RS + £ = = - Mode de croissance des Or- chidées terrestres. 20, 22 Mollusques SN ASE 15 Monacanthus (le genre) . 4£, 206 — métamorphoses . . Montagne de la table (Afri- QUE) 22 OM 7 T Mormodes (le genre) 206 — genre douteux 45 Morren, Ch. Citations. . . 9, 10 — — * et la Vanille. 11 Morren, Ed. =: . . 125 Moyen âge (le) . . . 9 Moyens (les) et le bnt. 11 — - de suppléer à ce qui nous manque . . . 93, 94 Moyens de ventilation . 111 Myanthus (le genre), voir Ca- tasetum. Myanthus (le genre), ses mé- tamorphoses RE 4 Nanodes (le genre) . 207 210 — … Meduse 207 Nasonia (le genre) . 207 Natal Que me = ôs Nature (Imitation de la) . 92 — n'a pas de caprices . + Neige, la meilleure couverture dans les grands froids . 58 Nevttia {le genre) 207 = CT 15 70à72— Nidus avis. 49 32et34— orata. 29 — picta . 15 — - speciosa . 15 Necttiées. - 38 Noms vernaculaires . 10 Notions historiques. T à 12 Notylia (le genre) 208 121 Nouvelle Zélande 65 Odontoglossum (le genre) . . 208 | XXVII Odontoglossum Alezandre guitatum. . . . . . . 295 | 192 Odontoglossum Bictoniense. . 191 132,216 — cirrhosum - 89, 213 XXIX — ctrosmum . . 297 — gloriosum 165 67 — grande . 43 134 — Daxsonianum . 92 217 ne Kremers 2: 214 213 — nebulosum. fleur . 210 61,62 — — candidulum. 38 156 — Phalrnopsis 135 Odontoglossum radiatum. . 152 214,215— Razlü E 212 211 — Ruckerianum . 209 | 155 — Schlhieperianum 132 XXX — triumphans. 299 346 TABLE ALPHABETIQUE. Chromo. Pages Chrome, Pages et vignettes. du texte. | et vignettes. du texte. Odontoglossum Uro-Skinneri . 46 Orchidées intertropicales ter- 212 —N verillarium. 211 restres - 75 131 — Warnerianum . 88 — qui bravent le soleil Ombrages, moyens et appa- équatorial. . . 75 reils à 113, 144 — quine méritent pas Ombrages fixes ou amovibles. 113 la culture 161 — letrop nuit. . 113, 145 — (les) progressent de — soleil d'été, soleil l’ouest à l’est . 54 d'hiver ; 113 — (les) redoutent les Oncidium (le genre). 210 fortes chaleurs. 87 — bifolium. 65 — (les) se vendant au — cartagenense 15 poids de LOT EREAT 00 148 — janeirense 116 -— (les) sud-africaines . 69 XXXI — Xramerianum . 301 — vivant en Europe XXXII— Zanceanum. 303 15, 16, 17 218 — macranthum 215 Orchis (le genre) 19, 215 63 — microchilum 39 | 35, 47, 65 Orchis analyse de la 220 — Papilio . 217 fleur . £ 30, 32, 41 XXXIII splendidum . 305 | 47,57 — fruits, graines . 32, 34 219 — varicosum Hogersii 216 10 — hircina . : 8 Ophrydées . x 37 | 23, 73 à 76 maculata 19, 49 Ophrys (le genre) : 214 5 — militaris. à 8 85 — anthropophora. 50 8: — Morio Mssre 8 1983 — apifera #49 Organographie . 18 et suiv. 84 — _aramifera . : . =. 50 Ornithidium (le genre) . 215 7778 — myodes 49 — coccineum 15 Orchidées (La famille des) 4 etpassim — miniatum 45 25 Orchidée aérienne -. .: : , 21 — transformations 46 — àfleur pleine . 43 Ornithocephalus (le genre). 217 — —. régularisée, 44 Orchidéesintroduites en Europe 15 Palumbina (le genre) CA — à introduire OLD hs candidar mA — alpines . 87, 92 Paphinia (le genre). 3 217 — australiennes, leurs Par adisianthus (le genre) . 218 affinités ‘ 66 Parfums des fleurs . 30 — aux expositions ‘flo- Paztonia (le genre), A 218 rales. c 156 | 169 Perce-Oreilles (forficules). 149 — classées envue de la Peristeria (le genre). 219 culture . te 128 Persiennes mobiles . 145 — connues de Linné. 12 Pescatorea (1e genre) 219 = — de Jussieu , 12 | 222,223— Dayana. 220 — — en 1840 . 14 ? Phajus (le genre) 219 = — denosjours. 15 | 20 — grandifolius 16 — coûtent des vies 224 — irroralus. 221 d'hommes . LT Phalænopsis (le genre). 219 — del'avenir. . 42, 101 | 145 — amabilis. 115 — cultivées, se multi- 226, 227 amethystin«. 223 pliant peu. ; 96 | XXXIV grandiflora . , 307 — dansles appartements 153 | 125, 126 Porteire. 77, 222 — d'Europe M 41] KR ; 9, 1600228 Phalenopsis -— de la Chine et du Ja: Schilleriana 25, 128, 225, 309 pon . 62 Phénomènes périodiques de — des contréeschaudes 20 l'atmosphère . . . 83 — du nord arctique. 20, 56 Physurus (le genre). 222 — — de l'Inde 64 | 110 Pic de Moorea, Polynésie. D5 — Epiphyte, 74, 76 et passim Pièges à prendre les animaux — ‘et médecine. 1, 93410 nuisibles. 150 — RS ap sont Pilumna (le genre) . 222 rares. 59 Plant (M.) ; 69 — grimpantes . 24 Plantasion des Orchidées . 114 = importées, premiers = — en caises 121 soins é . 102 = — encorbeilles — intertropicales. 12, 74 116, 120 en SI PR Èr fr F E H JS w Re _ . { Fe TABLE ALPHABETIQUE. 347 à Chromo. Pages Chromo Pages et vignettes. du texte. | et vignettes. du texte, Plantation des Orchidées en Rodriquezia (le genre) SAS 226 pots 118, 120 Ross: ui — — sur bois. 115 Rollison (MM. ) 136, 139 Plantes polaires, elles gèlent Rosées et rayonnement . . 83 ici : 0:58 Rumph . 10 qui reposent 139, 143 de (le genre) 222 Saccolabium (le genre). 227 XXXVI — lagenaria : : 311 | XXXVII — Plume 313 Pleurothallis (le genre) 2 32, 225 | XXXVIII — curvifolium . 315 44, 55 — clausafruit. 32, 33 18, 230 — guttatum . 13, 227 58 — graine germante. . 34 ;: XXXIX — vsiolaceum . . 9317 Pluies périodiques 83, 89 Saison pluvieuse. . . . . 83 Poison attribué à nne Orchi- — sèche. 83, 85 dée . . 9 Salep . . 079 40 à 43 Pollen et pollinies. 32. | Sarcanthus (le genre) 227 be (le genre) 223 Sarcochilus (le genre) 228 Polystachia (le genre) . 225 Sarcoglottis (le genre) voir Ste- Porte, Marius . : 14 norhynchus . UNSS Pourriture des racines . 148 | Sarcopodium (le genre) 1-7122B Préexistence des genres 56 Satyrium (le genre). 15, 228 Prélèvements des cultures Scapiglottis (le genre) voir Preptanthe (le genre), voir | Ornithidium à 215 Calanthe. | Schlimia (le genre) . 228 Prises d'air. "2e 111 | Schlim . . near LE Prix élevés, causes . . ! 98, 160 Schomburgl:ia Île genre) M 298 Profusion et confusion d’es- Seuticaria (le genre) 229 pèces . 85 | Selenipedium (le genre) 229 L Progrès de l'horticulture par | — devenusCypripedium 55 les- Orchidées. : a Seringuages d'été 145 Promenwa (le genre) -. 2232 Serres adossées à un versant. 106 Pseudo-bulbes et tiges. 22, 24 — à deux versants . 103 161, 162 Pucerons. + 149 | — à Orchidées, généra- | lités 103, 107 Racines, organographie . . 26 | Serres aux Cattleya. 130 — ‘des Orchidées épi- | — aux Odontoglossum . 131 Hs = 26 | — aux Vanda. 128, 133 des Orchidées terres- — chaude . 128, 133 fres -- 26 | — tempérée 130 0 (es) peuvent ‘seules =: — froide 131 être enterrées . . 121 — froide ». 59 Rapport entre la végétation et 157 — de M. Veitch 136 le climat sn . 80 | 140 — de M. Warner 104 Réforme de la classification . 40 — en bois. 108 Régions alpines . Sen L'86 enfer …- . 109 Régions chaudes . 70 81 | 143-146— du jardin d’acclima- — extra-tropicales, ca- | tation 109, 110 ractère . PN Is le Bi — indienne 128, 133 — tempérées . . . . 81 — mexicaine ou brési- Reichenbach Êls (M.). 40, 41, 195 | lienne 130, 133 Renanthera (le genre) . . . 225 | — péruvienne 130, 133 229 — coccinea. . :. … 226 — la plus simple. 108 = Lowii (Vanda). MES — pittoresque 2 5- PTOE Répartition horticulturale en — type. 107, 109 trois serres . 87, 128 Sibérie . 55, 56, etc. — horticulturale en deux Siebold . EL! serres . 131 Skinner . . . vais Repos hivernal des Orchidées Sigmatostaliz (le genre) : 299 139, 142, 143 Sobralia (le genre) . 20229 Restrepia (le Gone) à 2 2220% 0 XT — Ruckeri . RE) Rhizomes . . à 22, 24 Solenidium (le genre) . 2229 Richard, Achille . .. #4 Sols et composts. 119, 121 Rocailles à l'intérieur des ser- Sophronitis (le genre) . 230 res 112, 151 | XLI — grandiflora. 321 TABLE ALPHABÉTIQUE. 348 Chromo. Pages et vignettes. du texte, Spathoglottis (le gene) voir Pazxtonia 5 218 SpPHASIUN ENTER. AE :119, 122 Spiranthes (le geure), voir Anœæctochilus 6 HAT O 31 Stanhopea . . ur TEE N,28 — (le genre) . 29, 230 XLII — Devoniensis « 323 32h 34 — insertion de la fleur. 29 149 — Martiana 117 Stelis (le genre) 231 Stenia (le genre) . 231 Stenorhynchus (le genre) . 231 Tablettes des serres . . . 111 Taches aux feuilles. . 146, 147 Températures des trois serres 128 à 139 Terres australes pauvres en Orchidées : 65, 66 Théophraste ; : 7 Théorie des engrais . ; 122 — — application aux Orchidées 123, 124 MDRERNAOMIÈE NN MO SE Thermosiphons 112 165 Thrips 150 Thrunia (le genre) 2 231 Traitement des Orchidées importées 102 Traitement des Orchidées malades . . . . 147 Tribus botaniques d après Lindley . . 35 à 40 Trichocentrum (le genre) . 232 231,232 — albo purpureum 233 Trichoceros (le genre) . 232 Trichopilia (le genre) . 232 XLIIL — crispa marginala . 325 XLIV — suavis Lamarchæ, 327 Trigonidium (le genre). 233 Tubercules . Su se Tuyaux de chauffage = 112 Uropedium (le genre) : 233 Usage domestique des Orchi- LEE à5 2 SO EE RTE EL Valeur énorme des spécimen d'exposition ; 160 Chromo. Pages et vignettes. du texte. Valeur d'achat des collections 161, 163 Vanda (le genre) 233 151h153 Vanda Cathcarti 129 XLV — cœrulea . 329 234 à 236 ccrulescens . .. 296 XLVI — Louù . 44 331 XLVII, 30 suavis 27, 338 XLVIII— tricolor . 33 233 — undulata 234 Vandees VE INR NEO SD Pan Houfte: Torre RNEETE Vanilla (le genre) 18, 235 9 — aromatica .… . . 11 XLIX — Phalwnopsis 337 — planifolia . . + . 15 40 51,0 fEUts 145.38 Variabilité des Orchidées. : 42 Variétés jardiniques, + 42, 43 — naturelles . 17, 42 130 Végétation Lie strate) Veitch (M.). HE NULS IE Ventes aux enchères à Lon- dres . . 90, 160 Ventilation ‘HE 142 Verres à vitres 5 109 Voyageurs botanistes et col- JeCTENTS ES OT CE MCUE Vue d'Australie . RCD) — du Rio négro. . . 3 Walhch … . . ARE te Me D Warrea (le genre) 237: Warscewicz . CS LL Warscewiczella (le genr 6) | . 238 Williams (M. B.s.) 69, 134, 155, 196 Xylobium (le genre), voir Æpi- dendrum. Zone extra-tropicale, .:. . 81 — intertropicale . 70, 74, 81 — glaciale . 56 — d'altitude favorable aux Orchidées: . . 87 Zygopetalum (le genre). 238 237 — _ aromaticum, fleur. 237 L — crinitum. 339 FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. ‘# Pa Û 6 | v PE co ur 4 CR L 0 é ANNE pr NW NEMN Y£e2 TYCOON GE CN EN EN EN ONE F., ft TA mme 2 VA l 4 Vi . #44 7 # Ÿ ü U HEAR A 14 TA _ 5 L en DCS CEUX, nm Tire û d +. V2 > > . 7 d . si sÉL NE tes D SR PRET = SSI