;LES .^LMîflS ■1PKUILLA«ES COLORÉ ëlft i. 1. ItU ÎCîbrarg Nortl? (Earolina ^tatf îîmtipraitg Spécial Colleotions SB431 L68140 v.l THIS BOOK MUST NOT BE TAI FROM THE LIBRARY BUILDD LES PLANTES A FEUILLAGE GOLORÉ TOME PREMIER ILLUSTRÉ DE 6o CHROMO -TYPOGRAPHIES ET DE 6o GRAVURES SUR BOIS PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE ,1. ROTHSCHILD DEUXIEME EDITION PARIS J. ROTHSCHILD, ÉDITEUR LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANGE 43, RUE SAINT-ANDRÉ.-DES-ARTS, 4^ 1867 ^' ^Zlf^Z ^£r/^^^i^^-^ ^ C~^t^:^^xy£^ LES PLANTES FEUILLAGE COLORÉ V IMPRIMERIE GENERALE DE CH. LAHURE KUE DE FLEURUS, 9, A PARIS Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from NCSU Libraries http://www.archive.org/details/lesplantesfeuill01lowe LES PLANTES FEUILLAGE COLORÉ HISTOIRE - DESCRIPTION — CULTURE — EMPLOI DES ESPÈCES LES PLUS REMARQUABLES POUR LA DECORATION PARCS — JARDINS — SERRES — APPARTEMENTS PRÉCÉDÉ d'une INTRODUCTION CHARLES NAUDIN Membre de l'Institut PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE J. ROTHSCHILD TOME PREMIER DEUXIÈME ÉDITION Revue et augmentée de nouvelles gravures ILLUSTRÉE DE 60 CHROMO-TYPOGRAPHIES ET DE 6o ORAVURES SUR BOIS ^^^^S"" PARIS J. ROTHSCHILD, ÉDITEUR LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE .0, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 4^ 1867 A MONSIEUR J. DECAISNE Membre de l'Iiislitut , Professeur de Culture au Muséum. Monsieur, En inscrwant votre nom en tête de ce livre, je n ai pas seulement voulu rendre hommage au Promoteur le plus éclairé de l' Horticulture française, fai voulu encore, autant que mes faibles moyens me le permettent^ ni acquitter de la dette que fai contractée envers vous. Par vos bienveillants encouragements, vous ni avez soutenu dans des moments difficiles ; par vos conseils, vous ni avez dirigé dans C ac- complissement de la tâche ardue que je me suis imposée, voulant présenter à mes lecteurs français un recueil que ses auteurs étran- gers semblaient Ji' avoir accommodé que pour le goût de leur nation. Si j'ai réussi, comme je l'espère, à vaincre les difficultés inhérentes à ce travail, je me plais à reconnaître que cest en grande partie à vous-même que je le dois. Permettez-moi donc. Monsieur, de vous en exprimer ici toute ma reconnaissance, et veuillez agréer les sentiments de profond respect avec lesquels fai l' honneur d'être Votre très-humble et très-obéissant serviteur, J. ROTHSCHILD. INTRODUCTION. Voici «ne branche nouvelle de Thorticulture d'agrément, une branche en quelque sorte née d'hier, mais déjà si riche et si brillante qu'elle a conquis la laveur universelle. Le recueil illustré que M. Rothschild a traduit de l'anglais avec le con- cours de plusieurs horticulteurs et dont les auteurs, MM. Lowe et Howard, sont des amateurs renommés delà Grande-Bretagne, aura en France, nous n'en doutons pas, le même intérêt d'actualité que de l'autre côté du détroit oii les plantes à feuillage coloré rivalisent dès à présent avec celles qui ne produisent que des fleurs. Ces dernières ont été pendant des siècles en possession d'une suprématie incontestée, ou plutôt elles régnaient seules dans nos jardins, suffisant par leur variété à tous les caprices de la mode. INIais avec le temps les goûts se modifient, de nouveaux besoins surgissent, et le luxe, essentiellement ennemi de l'uniformité, et toujours en quête des moyens de se satisfaire, devait tôt ou tard adopter des plantes si richement parées, quoique se recommandant à d'autres titres que leurs aînées. Comment en aurait-il été autrement, une fois la porte ouverte à cette multitude de nouveautés qui nous arrivent aujourd'hui de toutes les régions du globe? Par elles ont été révélés des genres de beauté que les anciens amateurs ne soupçonnaient pas; par elles aussi on est venu à comprendre que le mérite d'une plante n'est pas tout entier dans ses corolles; que ia noblesse du port, la grandeur et la forme du feuillage, et enfin les teintes insolites et souvent Irès-vives dont ce feuillage peut être peint, ont aussi leur valeur ornementale, et une valeur qui ne le cède pas, aux yeux de l'amateur éclairé, à celle des fleurs les plus brillamment colorées. De là des catégories nouvelles dans le jar- dinage d'agrément : les plantes de port majestueux qui ornent nos grands v,„ INTRODUCTION. jardins publics, les massifs de verdure perpétuelle, les longues guirlandes des végétaux grimpants, et enfin tes Plantes à feuillage coloré, qui sont peut-être; de toutes les acquisitions récentes de l'horticulture, les plus gracieuses et les plus justement recherchées. Le coloris du feuillage se rattache à deux origines bien différentes et donne lieu à deux groupes très-inégaux de valeur. Tantôt il est intime- ment lié à la nature de l'espèce, et, à ce titre, aussi normal que la teinte verte l'est dans la grande majorité des végétaux ; tantôt au contraire il résulte de l'altéralion des tissus, véritable infirmité qui réagit presque tonjours sur le développement de la plante. Dansie premier cas les teintes sont le rose, le rouge, le violet, le jaune vif, le blanc argenté; dans le second, c'est le blanc plus ou moins mat ou le jaune pâle, associés au vert naturel, qui est souvent lui-même affaibli. Rarement ce second mode de coloration peut se comparer au premier, et lorsqu'il se joint à un rabougrissement trop sensible de la plante il ne mérite plus de figurer comme élément de décoration dans les jardins. Il importe donc à l'amateur de savoir choisir entre les plantes colorées, de distinguer celles dont le coloris est normal de celles où il est le signe de l'affaiblissement ; et, parmi ces dernières, de reconnaître celles où la beauté des panachures n'est pas fâcheusement contrebalancée par l'infériorité du port. Mettre l'amateur novice à même de faire ce choit, tel est le but que se sont proposé les auteurs de ce recueil, et ils l'ont d'autant mieux atteint qu'ils ont été habilement secondés par le peintre qui leur a prêté son concours, et qui a su rendre, presque avec leur vivacité naturelle, les nuances vaiiées que le langage n'aurait pu exprimer. Ch. NAUDIN, Mcml)rp <]f! l'InslitMl. CALATHEA ZEBRINA (MARAIMA ZEBRINA) CALATHÉE ZÉBRÉ, (pl. 1. — MARANTACEES. — La magnifique plante qu'on voit ici représentée, appelée aussi Maranta zehrlna, est originaire du Brésil. Elle a été introduite en Europe en 1815. Température de la serre : en été, 18 à 24" centigrades; en hiver, 12 à 16". Le Calathea zehrïna est un des grands ornements de nos serres eliaudes, où il trouve peu de rivauv pour la beauté du feuillage. I— I 2 CALAÏHEA ZEBRINA. C'est une plante herbacée, vivace, dont les feuilles ont tle 0"'/iO à 0'",60 de long, sur 0"',15 à 0™,20 de large. Élégamment bariolées de banftes alternativement plus claires et plus foncées, et légère- ment teintées de pourpre en dessous, elles flattent encore l'œil par leurs reflets satinés. Prise dans son ensemble, la plante est trés-no- ble de port et digne de figurer aux premiers plans de la serre. Ses fleurs, quoique relativement modestes, méritent encore d'attirer les yeux : elles forment un épi où le pourpre et le blanc s'entremêlent de la manière la plus heureuse. Le Calathea zebrîna drageonnant naturellement du pied, on le multiplie par séparation des touffes, en ayant soin de ne pas rompre les racines qui adhèrent aux rejets. Ces rejets sont plantés en pleine terre ou en pots, dans un coin de la serre bien abrité contre les rayons directs du soleil. Si la chaleur est bien conduite, ils seront repris en un mois, et on pourra dès lors les traiter comme des plan- tes adultes. Le meilleur compost est une terre de qualité moyenne, formée par moitié de terre franche et de terre siliceuse ou terre de bruyère, avec luie légère addition de fumier de vache bien consommé et de terreau de feuilles. Si les plantes ont été mises en pots, donnez-leur tous les ans, au printemps, des pots plus grands, et arrosez copieusement pendant l'été, mais très-modérément en hiver. Elles végéteront d'autant mieux que la terre des pots sera plus échauffée ; le mieux, si on le peut, est de plonger les pots dans la tannée parcourue par les tuyaux du thermosiphon. Dans ces conditions, les plantes arriveront à une taille plus qu'ordinaire, et formeront des touffes de plus d'un mètre de hauteur et de largeur, qui exciteront l'admiration générale. On voit de très-beaux échantillons du Calathea zehrina dans les serres du Muséum d'histoire naturelle, ainsi que dans celles de ({uelques riches amateurs. CROTON VARIEGATUM. Il CROTON VARIEGATUM (CODIffiUM VARIEGAÏUM) CROTON PANACHÉ. (PL. 2.) EUPHORBIACÉES. La plupart des espèces du genre Crotoii sont des arl)ust<.'S de serre chaude, à l'euilles persistantes. Une de ces espèces, le C. Tiglium. est célèbre en médecine ; ses graines, connues sous le nom de Grains (le Tif/y, sont un des plus puissants purgatifs gue Ton connaisse. Le Croton \>ariei:;ntun) a été introduit en Em-opc \('rs l'annéi^ 1 S04 . 4 CROTON VARIEGATTJIM. Jl ost originaire de l'Inde orientale. Comme ses congénwes, il appar- tient, en liurope, à la serre chaude, où il veut une température de 1 8 à 25" centigrades en été, de 1 2 à I G"^ en hiver. En bon sol, et avec les soins convenables, il s'élève à 3 mètres et plus. On le multiplie facilement de boutures en mars et avril. Les bou- tures se font en pots, l)ien drainés, dont le drainage (tessons ou «raviers) est recouvert d'une légère couche de mousse qui empêche [a terre d'en obturer les interstices. Sur ce lit de mousse, on dépose un compost de terre franche et de terre de ]>ruyère mêlées par par- ties égales, qu'on recouvre de sable pur, sur un doigt d'épaisseur. On arrose légèrement pour tasser le sable, et on pique les bou- tures. La section des rameaux bouturés doit avoir été faite très-nette, et on conserve entières les feuilles terminales. Tout étant ainsi dis- posé, on enterre le pot dans la tannée ou sur une couche chaude, et on le recouvre d'une cloche, avec la précaution de tenir les feuilles de la plante écartées du verre; on a soin aussi de l'ombrager par un treillis, une toile ou simplement une feuille de papier. En six semai- nes, les boutures seront assez enracinées pour pouvoir être trans- plantées, mais il faut toujours les tenir à l'ombre, jusqu'à ce qu'elles aient pris un peu de force. A chaque printemps, ajoutez du terreau de feuilles à la terre où seront vos plantes, mais ne les changez pas trop souvent de pots. Arrosages modérés, surtout en hiver. Cet arbuste étant un peiî divariqué et de port irrégulier, si on veut l'obtenir tout à fait beau, il fout pincer tous les ans les sommités des principales branches, et l'amener à former une tête arrondie et touffue', ce à quoi on arrive avec un peu d'adresse et de persévérance. Les feuilles du Croton variegatum ont de 12 à 16 centimètres de long, sur 3 à 5 de large, vers le milieu. Leurs bariolures et leurs marbrures jaunes sur fond vert les rendent très-belles. 11 n'y a même pas de plantes panachées qui soient réellement supé- rieures à celle-ci, lorsqu'elle a pu se développer sous la pleine lumière du soleil; aussi conseillons-nous à tous les amateurs qui possèdent une serre chaude de se la procurer. Ses fleurs sont ini-j)iulies de vert et de blanc. DRAC^NA FERREA VEKSICOLOR. DRAC.ENA FERREA VERSICOLOR. DRAGONNIER ROUILLÉ DE PLUSIEURS COULEURS. (PL. 3.) LILIACÉES. — Les clragonniers {Dracœna) appartiennent à la serre chaude cl à la serre tempérée. Ce sont des arbres ou arbustes à feuilles persistantes, ordinairement sans ramifications et couronnés au sommet de la tige d'un faisceau de feuilles plus ou moins lon- gues et lancéolées. Le plus célèbre du genre est le dragonnier 6 DRAC^NA FERREA VERSICOLOR. des Canaries [Dracœna draco), qui, avec les années, se ramifie et prend des proportions colossales. Celui qu'on voit figurer ici ne dépasse pas la taille d'un arbuste de 4 à 5 mètres; il est on- f^inaire de l'Inde et est, par conséquent, de serre chaude. En été, il veut une température de 20 à 27" centigrades, en hiver, de 10 à 15. La beauté du feuillage est assez bien exprimée par notre figure coloriée pour que nous n'ayons pas besoin d'en faire autrement la description. La propagation se fait de la manière suivante : on prend un vieux pied de ce dragonnier ; on en coupe la tige en tronçons de 2 à 4 centimètres, et on plante ces tronçons verticalement dans un pot ou dans une terrine remplie de terre siliceuse, qu'on tient légèrement humide , le pot ou la terrine étant d'ailleurs enterrés dans la tannée de la serre chaufFée à 25 ou 26°. Si l'opé- ration est bien conduite, les fragments sont enracinés en quel- ques jours, et ils commencent à pousser un ou plusieurs bour- geons. On peut aiissi bouturer tout d'une pièce la sommité détachée du tronc de l'arbuste, après en avoir enlevé les grandes feuilles. Le pied obtenu de cette manière est plus vite formé que ceux qu'on obtient de simples tronçons; cependant si ces tron- çons ont une certaine longueur (12 à 15 centimètres, par exem- ple), on obtient encore des plantes assez* bien formées dans l'an- née même. Ce petit dragonnier est peu disposé à se ramifier, et, lorsqu'on l'abandonne à lui-même, il ne pousse ordinairement qu'une tige simple. On peut l'obliger à pousser des branches, en retran- chant le bourgeon terminal, lorsqu'il est jeune. Les feuilles ont de 30 à 35 centimètres de long, sur 4 à 6 de large. Elles sont d'un vert-noir, très-richement bordées ou pa- nachées de rouge-carmin , et quelquefois entièrement rouges. Bien qu'assez commune, la plante est fort recherchée. C A L A D I U M BI C O L 0 R S P L E N D E N S. IV CALADIUM BICOLOR SPLENDENS. CALADIUM BRILLANT DE DEUX COULEURS. (PL. k.) AROIDEES. — Une des plus belles plantes tVun genre renonnné pour la riche coloration du feuillage, et le contraste des nuances associées sui la même feuille. Tous les Caladium, à l'exception du C. virgi- nicum, qui est rustique dans le nord de la France, sont de serre chaude ou, au moins, de serre tempérée dans cette région; il y en aurait cependant plusieurs qui réussiraient en pleine terre dans les parties chaudes du midi, à condition d'y être abritées contre les ardeurs du soleil. Elles y seraient un des plus remar- quables ornements des jardins. Le Caladium bicolor splendens est originaiic de l'île de Ma- 8 CALADIUM RICOLOR SPLENDENS. (lôre, d'où il a été importé en Europe (en Angleterre), vers 1773. Son feuillage est annuel, attendu qu'il périt tous les ans à l'au- tomne; mais la racine persiste sous le sol,, et repousse de nou- velles feuilles et des inflorescences après l'hiver. Les racines charnues sont, dit-on, comestibles. En été, température de 21 à 25" centigrades; en hiver, de, J2 à 15°. Ces chiffres annoncent suffisamment que la plante se- rait de pleine terre dans beaucoup de localités du midi <\V^'o///rt /r.r lui-même et avant sa variété Grandis. Les feuilles ont 18 à 20 centimètres de long, sur 14 à. 15 de large. Une large zone argentée, à contours irréguliers, oc- cupe la plus grande partie du limbe, laissant au centre une étoile bronzée à branches très-inégales, et en dehors une bande marginale de même couleur, moncheté<», connue l'étoile elle- même, de inarhnnes blanches. Le dessons du Innbe est rose 3G IJEGONIA MARSHALLII. carmin; le péliole, qui est de même nuance, est long de 30 à 35 cenlimètres, et hérissé çà et là de longs poils blancs. La culture et la multiplication de ce bel hybride étant iden- tiques à celles du Bégonia rex, nous renverrons simplement le lec- teur à ce dernier. Faisons remarquer, en passant, que i'hybridité ofFre à Tama- leur une source inépuisable d'acquisitions nouvelles, et qu'en combinant avec art les espèces, on a chance d'obtenir des pro- duits qui leur sont supérieurs en beauté. L'hybride dont il est question ici en est une preuve saisissante. CALADIUM chant: NI. XIX CALADIUM CHANTINI. CALAOIUM DE CHANTIN. (pl. 19.) — AliOlDÉES. — Cette cliarmante aroïdée rappelle le nom de son introducteur, M. (lliantin, horticulteur parisien, à qui le jardinage d'agrément est redevable de beaucoup de plantes rares. Elle est originaire des boids de l'Amazone, dans l'Amérique du Sud, et ne date, chey, nous, que de l'année 1857. On comprend sans peine qu'elle appartient à la s<'rre chaude. C'est une forte plante, à lacines tuberculeuses, dont les feuilles sont en fer de lance on de flèche un peu large. Elles ont en moyenne 40 centimètres de long, sur -22 à 25 de laige, et sont par conséquent beaucoup plus grandes que le format de notre planche n'a permis de les représenter. Mais si cette planche est 38 CALADIUM CHANTINI. infidèle par les proportions, elle est très-exacte ponr le colo- ris. On y voit que, sur le fond vert clair de la feuille, se dé- tachent des bandes du plus riche carmin, qui suivent les ner- vures principales, et qu'entre ces bandes le Tond est encore constellé de macules blanches, souvent elles-mêmes pointillées de rouge. Ces feuilles sont donc littéralement tricolores. La vase de rivière, ou, à son défaut, de la bonne terre ordi- naire un peu argileuse, de la terre de lirnyère, du terreau de feuilles et du fnniier de vache consommé, mêlés par parties (ga- les et additionnés d'un peu de sable, constitueront un bon compost pour cette plante, comme d'ailleurs pour toutes les aroï- dées exotiques. Ayez soin d'ajouter un peu de charbon au com- post, les couleurs des feuilles en seront considérablement avivées. Au printemps, dès qu'il s'y manifeste quelque mouvement de végétation, on enlève les tubercules de leur pot, et on en fait tomber toute la terre, sans endommager les racines ni les pousses commençantes; on supprime les racines mortes, ainsi que les tiges de l'année précédente, etc. Si quelque partie du tubercule était pourrie ou malade, on la retrancherait et on saupoudrerait la plaie avec un peu de chaux en poudre. Drainez fortement le nouveau pot; remplissez-le aux deux tiers ou aux trois quarts avec le compost susindiqué et placez-y le tubercule, n'ajoutant de terre que strictement ce qu'il faut pour le recouvru", après quoi donnez un léger arrosage pour tasser la terre, et portez le tout sur la tannée chaude. Lorsque les feuilles commenceront à se montrer, donnez un arrosage modéré, et à mesure des progrès , vous augmenterez graduellement la quantité d'eau. En automne, ralentissez insensiblement les arro- sages, et supprimez-les tout à fait quand les feuilles seront flétries. La multiplication se fait au moyen des turions qui sortent des anciens pieds. On les prend jeunes, et on les empote dans du sable presque pur; mais lorsqu'ils sont enracinés, ou les met dans le compost indiqué plus haut. Les arrosages à l'engrais liquide activeront uolableinent leur croissance. MARANTA REGALIS. Y Y MARAINTA REGALIS. NARANTA ROYAL. ( PL. 20.) — MARANTACÉES. Le Maranta royal ! Voilà un nom assurément bien appliqué, si on veut dire que la plante est cligne d'orner les serres d'un roi. Il suffit de jeter les yeux sur notre planche coloriée pour se convaincre que la qualification n'est pas usurpée. Comme beaucoup de ses congénères, le Maranta royal nous vient de l'Amérique équatoriale; c'est en 1854 qu'il a fait sa première apparition en Angleterre, d'où il s'est bientôt lépandu dans les serres du continent. Sa tige s'élève à 30 ou 35 centimètres. Ses feuilles, de forme ovalc-oblongue, ont de 20 à 24 centimètres de long, sur 6 à 8 de lai'ffe ; elles sont carmin oliscur en dessous, vertes en dessus, 40 iMARANTA REGALIS. avec deux bandos rost' carmin, parallèles, obliques, se répélant dans tous les intervalles des nervures. Lorsque les ("eudles eoninien- cent à vieillir, ces lij^nes colorées passent nisensdjlenient au l)lanc. Une seule plante peut portera la fois douze à quinze de ces feuilles. C'est, à tous les points de vue, une superbe acquisition. Cette plante, comme d'ailleurs la plupart des marantacées, se plaît dans un sol composé, par parties égales, de terre franche ou de limon de rivière, de sable et de terreau de feuilles, additionné de quelques iVagnients de charbon de bois. On doit éviter de la cultiver en pots trop grands, parce que, prenant trop de force, elle perdrait de la vivacité de ses teintes. On doit, par la même raison, ne pas l'exposer aux rayons directs du soleil, qui altérerait le ton de ses bandes. carminées, et les ferait trop vite tourner au blanc. La température doit être, en été, de 20 à 25" centigrades, en hiver de 15 à 18. Inutile de répéter que les pots doivent être drainés avec soin, et qu'on n'arrose fortement que pendant la période de végé- tation. La multiplication se fait à l'aide des rejets du pied, qu'on éclate en autant de fragments qu'on peut en oljtenir ayant des racines. On les met dans des petits pots remplis de terre de bruyère ou de sable, on les couvre d'une cloche après les avoir arrosés, et on les chauffe, dans la bâche de la serre, à 24 ou 25". On a soin aussi de les ombrager pendant une quinzaine de jours, temps suffisant pour leur reprise. On les découvre alors graduellement, et on les empote dans de nouveaux pots. A p*artir de ce moment, on les traite comme des plantes faites. ANANAS SA S ATI VA VA RIE G AT A. ANANASSA SATiVA VARIEGATA. ANANAS CULTIVÉ PANACHÉ, (tl. 21.) — BROMÉLIACÉES. — C'est en 1715, à Rlchmoiid, pivs de Londres, chez, sir JMaltliew Dickson, que l'Anantis fructifia pour la première fois en Angle- terre, bien qu'il eût été déjà introduit dans ce pays dès 1690. Tout le monde sait quels progrès extraordinaires a faits sa culture tiepuis cette époque. Aujourd'hui on connaît, en Europe seulement, plus de trente variétés d'Ananas, dont, il est vrai, il n'y a guère que le tiers qui mérite d'êtrt- cultivé comme plantes à fruits. Il serait hors de [)r()p<)S de les nu'iitionner ici. La jolie variété panachée, dont la ligure ci-joinle représente une (euillo, paraît déjà assez ancienne, mais on ne sait si elle s'est pro- duite spontanément dans une serre d'I'.uiope. ou si elle a ete mi portée directenu'nl dAmèrupu'. Coinnie toutes les autres variétés 42 ANANASSA SATIVA VARIEGATA. de la mcmc espèce, elle demande la serre chaude avec une chaleui estivale de 20 à 27 degrés en été, chaleur qui doit descendre, en hiver, à 15 ou 18. Un coup d'œil jeté sur la figure suffit pour faire reconnaître que la panachure, qui, ici, n'est point naturelle, mais le fait de rafïaiblissement de la constitution, consiste en bandes longitudinales d'un blanc jaunâtre, alternant avec des bandes d'un vert à peu près normal. Faites un compost avec deux tiers de bonne terre substantielle de jardin, un demi-tiers de fumier de vache décomposé, et un au- tre demi-tiers de terreau de feuilles, le tout additionné d'une petite dose de terre de bruyère qui contribuera, on le croit du moins, à conserver les teintes du feuillage, et même à les aviver. Drainez fortement le pot, et, au-dessus du drainage, étendez une couche de fi'agments de charbon. L'empotage se fait en mars; mais, pour avoir la plante tout à fait belle, il est bon de faire un second empotage en aoiit avec renouvellement de la terre. De même (jue les variétés communes d'Ananas, celle-ci se pro- page par les drageons qui naissent de l'aisselle des feuilles infé- rieures. Lorsqu'elles sont bien formées, on les plante en pots, dans le compost indiqué ci-dessus, et on les enterre dans la tannée chaude. On se contente de mouiller la terre au moment de la plan- tation, et pendant huit ou dix jours on n'arrose plus, ou seule- ment ce qu'il faut pour tenir la terre humide. Quand la reprise est faite, ce qui s'annonce par l'accroissement sensible des feuilles du cœur, on donne graduellement un peu plus d'eau, au fur et à mesure des progrès de la jeune plante. Cette variété, quoique de faible constitution, donne cependant un fruit, mais qui est toujours de qualité très-inférieure. Toutefois, au-dessus de ce fruit, il y a une couronne qui vaut la peine d'être conservée. On la détache de l'axe du fruit et on la plante comme bouture. En général, elle forme une très-belle plante. C A L A D ] U M A R G Y R I T E : XXII CALADIUM ARGYRITES. CALADIUM ARGENTÉ. (PL. 22.) — AROÏDÉES. — Originaire de la région de FAmazone, comme beaucoup (rautres espèces du. même genre, celte charmante petite Aroïdée a été mise dans le commerce en 1857 par M. Ghantln, horticulteur parisien. Elle est de serre chaude et vivacc. Ses feuilles, en forme de flèche, ont à peine plus d'un décimètre de long, sur cinq à six cen- timètres de large. Ainsi que le montre notre figure coloriée, elles sont délicieusement marbrées de blanc sur fond vert; on distingue même dans la couleur de ce fond des nuances plus claires et plus foncées, comme si certaines macules étaient encore à l'état rudi- mentaire. 11 serait superflu d'en dire davantage pour faire ressortir les beautés de la plante. La terre de bruyère, le terreau de feuilles bien consommé ei la vase.de rivière, par parties égales, formeront un bon compost pour celte espèce, comnie pour la plupart des Aroidées que l'on doit 44 CALADIUM ARGYRITES. cultiver en pots. Ce (|ui est esseitiel, e'est que la terre eniplovée soit très-perméable, et que les pots soient bien draines par un lit épais de tessons. Vei's le commencement de mars, on examine l'état dans lequel se trouve le tubercule; à la première apparence de végétation, on le dépote et on enlève soigneusement toute la terre qui y est adhérente; s'il se trouve des racines mortes ou malades, on les retranche. Si même quelques parties du tubercule étaient pourries, on les enlèverait de même par une section faite dans le vif, et on recouvriiait la plaie d'un peu de chaux en poudre. Ceci fait, on empote la plante. On tasse un peu la terre du compost autour du tubercule, dont le sommet doit effleurer le niveau de la terre, ou en être à peine recouvert, et on enterre le pot, jusque près du bord, dans la couche de tan chauffée à 16 ou 18 degrés. On donne en même temps im léger bassinage, pour tasser la terre. Lorsque les feuilles connnenceront à pousser, arrosez de nouveau, mais très-modérément, avec de l'eau qui soit à la température du local, puis vous en augmenterez progressivement la dose, à mesure que la végétation avancera. La plante arrivée à toute sa croissance atteint rarement 30 centimètres de hauteur. En automne, aux premiers signes de décadence de la végétation, il faudra réduire la quantité des arrosages, et bientôt même ne plus arroser que juste assez pour tenir la terre légèrement humide, et maintenir les tubercules pleins et fermes. Par une dessiccation trop forte de la terre, ils perdraient leur eau de végétation, se rideraient et fhiiraient par périr avant le printemps. La multiplication se fait comme nous l'avons indiqué en parlant du CdUuliunt Chniitiiii, à l'aide des turions ou rejets, qu'on déta- che du pied-mère, et qu'on plante dans des petits pots, placés sur la tannée chaude. Lorsque ces boutures sont enracinées, on les empote dans des pots plus grands, et on les met au régime des plantes adultes. MARANl'A FASCIATA. XXIII MARAINTA FASCIATA. MARANTA A BANDELETTES. PI. 23.) — MARANTACÉES. Cette belle plante, également remarquable par sa forte taille, par la forme insolite de ses feuilles et par ses grandes macules pres- que blanches su)- fond vert foncé, est indigène du Brésil, d'où elle a été rapportée en 1857, par M. Linden, de Bruxelles. Elle appar- tient à la serre chaude sous nos climats du nord, mais il est vrai- semblable qu'elle réussirait en pleine terre dans les parties chaudes de l'Europe, moyennant de légers abris pendant l'hiver. L'exacti- tude de la figure coloriée ci-jointe nous dispense d'en donnei- une description plus détaillée, et nous reproduisons, comme aspect d'ensemble, le port du Mulières blanc argenté, nctlcnient anètées sur leurs contours. La plante n'a pas encore fleuri dans les collections. Les conditions de sa culture sont : température de 22 à 28" cen- tigrades en été, de 18 à 20 en hiver; beaucoup d'eau pendant la période de végétation ; très-peu au contraire pendant la saison Iroidc. La terre qu'on lui destine doit être un compost de terre de bruyère, de terreau de feuilles et de bonne terre franche ordinaire, mêlés par parties égales. On fera bien d'y ajouter des fragments de chaibon et un peu de sable siliceux. Il est parfaitertîent superflu de dire que les pots devront être parfaitement drainés. Les empotages se font en mars, au moment où les plantes donnent leurs premiers signes de végétation. On peut d'aillems tout aussi bien cultiver la plante en massifs, dans de grands vases ou des corbeilles ornemen- tales-, il est bon, dans ce dernier cas, de soutenir les tiges au moyen d'un fil de fer placé circulairement, et vers le milieu de leur hau- teur, afin qu'elles puissent retomber gracieusement à l'cntour. On doit éviter de tenir la plante exposée aux rayons directs du soleil, qui ont pour effet d'affaiblir la teinte des macules, et de les faire tourner au gris vei^dàtre. La multiplication se fait de boutures prises sur les pousses latérales, et plantées dans du sable humide, en pots drainés, couverts d'une cloche, ombragés et enterrés dans la tannée d'une bâche chauflee à 25 ou 26" centigrades. Après la reprise, on empote les jeunes sujets dans le compost ordinaire, et on les habitue graduellement à résister à l'aelion directe de l'air et de la lumière. D R A C .« N A F E R R K A. XXIX % DRAC.ENA FERREA. DRA&ONNIER ROUILLÉ. ( PL. 29. LILIACÉES. Grand arbuste monocolylédoné, de la Chine méridionale, d'où il a été rapporté en 1771. Il s'élève droit sur une seule tige, ne se ramifiant que très-peu à la partie supérieure. Ses fleurs sont en panicules terminales, petites, blanches, insignifiantes. Leviai mérite 58 DRAC.ENA FERREA. (le la plante est dans ses feuilles d'un pourpre foncé, sur les deux faces, ce qui en fait un objet remarquable dans une collection. Ce Dragonnior est de serre chaude. Il s'accommode d'une tempé- rature de 22 à 26° centigrades en été, de 16 à 20 en hiver. Tous les bonnes terres lui conviennent, mais, à cause de la né- cessité de le tenir en pots, dans les serres, on est obligé de lui donner un compost de terre franche, pour trois parties, et de terre très-siliceuse (de bruyère, par exemple), ou de sable pur pour une partie, le tout bien mélangé et additionné de charbon concassé. Les pots doivent être en outre drainés par une couche épaisse de tessons superposés, recouverte d'un lit de mousse de quelques millimètres d'épaisseur. On empote tous les ans au printemps, sans trop frois- ser les racines, tout en enlevant la vieille terre; après la reprise, on met la plante en plein soleil, pour que la lumière donne de la vivacité au coloris de ses feuilles. Une plante qui se ramifie si peu, ou qui même ne se ramifie pas du tout, ne saurait être multipliée de pousses latérales, comme beaucoup d'autres ; il faut aviser ici à un autre moyen. Ce moyen consiste à couper la tige d'une plante adulte à 1 ou 2 centimètres de terre, puis à diviser cette tige en tronçons de 4 à 5 centimètres, qu'on plante dans de la terre de bruyère, en terrines ou en pots. Ces morceaux, plantés debout, sont recouverts d'environ 1 centimètre de terre, puis on aiTose légèrement. Le vase est ensuite porté sur la couche de tannée, et enterré jusqu'au bord. Stimulés par une chaleur de 25 ou 26" centigrades, les tronçons ne tardent pas à émettre des racines, puis un bourgeon. On procède alors à leur cmpotage, dans des pots séparés, et remplis de terre substantielle ; on les couvre d'une cloche et on continue à les chauffer à la même température. Après leur reprise, on les découvre peu à peu, pour les habituer au contact de l'air. La sommité de la plante tronçonnée peut aussi aevMv de bouture ; on la plante dans un pot rempli de terre de bruyère, et on la recouvre immédiatement d'une cloche. Une fois reprise, on agit avec elle comme nous venons de le dire ci-dessus. ANŒCTOCHILUS STHIATUS. XXX ANŒCTOCHILUS STRIATUS. ANŒCTOCHILE STRIÉ, (pl. 30) — ORCHIDÉES. — Nous connaissons déjà ce curieux genre d'Orchidées, où toute la beauté de la plante se concentre sur les feuilles. Celle qui l'ait le sujet de cet article est originaire de Geylan et de Bornéo, d'où elfe a été importée en Angleterre en 1840. Malgré l'étroitesse de ses feuilles lancéolées, si on les compare à celles des JiiœctocJnlus sctaceus et xanthophyllus dont il a été ques- tion plus haut, cette jolie miniature ne leur est nullement inférieure; elle a même sur la plupart de ses congénères l'aTantage d'être très- distincte de toutes, comme espèce. Ses feuilles sont d'ini vert bronzé, finement réticulées de nervures entrecroisées, et parcou- rues dans toute leur longueur, sur la ligne médiane, d'une bande jaune, nettement tranchée, qui contraste vivement avec le fond du coloris. La plante reste toujours assez petite, et sa tige a une ten- dance prononcée à rester simple. 11 est presque inutile de répéter pour cette plante ce que nous avons dit de la culture de ses deux congénères citées tout à l'heure. Rappelons sommairement que toutes ces plantes des forêts om- breuses de la région équatoriale vivant plus de l'humidité de l'air que de ce qu'elles tiient du sol, il faut leur donner une terre sdi- ceuse très-pauvre, très-légère, très-perméable à l'humidité, pro- priété qu'on accroît en la mêlant de mousse de marais [Sphagnum^; hachée menu. Les pots doivent en outre être fortement drainés, parce que, pour peu que l'eau y reste stagnante, ces plantes péris- 60 ANOECTOCHILUS STRIATUS. sent. Endn rappelons encore que, poui' assurer autour d'elles l'air humide et calme dont elles ont besoin, on les tient habituellement à demi enfermées dans des caisses de verre, dans un endroit de la seire qui soit faiblement éclairé. Comme nous l'avons dit déjà, les conditions de leur culture sont identiques avec celles qui conviennent aux Fougères des pays chauds. La multiplication se fait à l'aide des rejets peu nombreux que la plante pousse du pied. Un moyen de hâter un peu la propagation consiste à coucher la tige sur le sol, en l'y maintenant à l'aide de crampons, ce qui lui fait pousser des racines à tous les nœuds en contact avec la terre, et, à chacun de ces nœuds, un bourgeon, dont on fera une plante distincte en tronçonnant la tige entre les nœuds. La sommité feuillée sert elle-même de bouture, et s'enra- cine sans grande difficulté, si on la tient dans les conditions de cha- leur, d'humidité, et de demi-ombre que nous avons fl^jà indiquées. Il va de soi qu'on doit la recouvrir d'une petite cloche pour hâter et faciliter sa reprise. On a observé, il y a quelques années, en Angleterre, un fait curieux, qui démontre que les idées que nous nous faisons du tem- pérament des plantes tropicales ne sont pas toujours justes. Un ama- teur ayant reçu, en septembre 1859, un pied àiAnœctochiius xanthophyllus , et n'ayant pas de serre chaude pour le loger, se contenta de le mettre dans une orangerie, simplement recouvert d'une feuille de papier dressée autour et au-dessus de la plante en forme de tente. La température y descendit plusieurs fois, en novembre et en décembre, à 1 et demi degré centigrade au-dessus de zéro, c'est-à-dire presque au point de congélation , et, cepen- dant, cette plante jugée si tendre n'en fut nullement endommagée. Ce fait, au surplus, rentre dans la catégorie de ceux dont on a ré- cemment parle, de la demi-rusticité d'une multitude d'Orchidées qu'on a jusqu'à ce jour cultivées en serre chaude, et qu'on réussit très-bien à faire fleurir sans autre chaleur que celle de nos cHmats, à la seule condition de les mettre à l'abri de la gelée pendant l'hiver. POINSETTIA PULCHERRIMA. XXXI POINSETTIA PULCHERRIAIA (KUPFIORBIA PULCHERRIMA). POINSETTIE MAGNIFIQUE. (PL. 31.) E'JPHORBIACEES. Celte remarquable Euphorbiacée, dont le nom fait déjà supposer la beauté, existe en Europe depuis une trentaine d'années. C'est un voyaj^eur français, M. Poinselte, qui Ta importée du Mexique, en 1834, ce qui bii a valu l'honneur de la dédicace de ce nouveau genre par le botaniste qui en a fait la description. Le Poinsettia est un sous-arbuste rameux , à branches un peu divariquées, à feuilles ovales , plus ou moins lobées, dont les som- mités florifères sont entourées d'une épaisse couronne de bractées du rouge le plus vif, qui , ici , tiennent en quelque sorte lieu de co- rolle. Au premier abord, on croirait voir une énorme fleur louge, car cette couronne a quelquefois jusqu'à 30 ou 35 centimètres de large. Elle a toutefois un immense avantage sur les fleurs propre- ment dites, en ce qu'elle dure plusieui's mois, ce qui ne doit pas sur- prendre, puisque les bractées colorées sont au fond de véritables feuilles. On en cultive d'immenses quantités en Angleterre, où elle se vend sur les marchés aux fleurs de la capitale. Il en existe une variété à bractées blanches, c'est-à-dire décolorées, qui est très- belle la nuit, à la lumière. Son origine mexicaine en fait naturellement une plante de serre sous nos climats. Elle se plaît, pendant l'été, à une température de 16 à 20" centigrades, en hiver de 10 à 14; mais, comme elle peut endurer momentanément des températures beaucoup plus basses, elle s'accommode assez bien du climat de l'Europe méridionale , partout du moins où la gelée ne se fait que rarement sentir en hiver. Le Poinsettia réussit dans la terre franche mélangée par tiers de terreau de feuilles et de terre siliceuse. Après la floraison, on rabat toutes les branches à 15 centimètres de terre , et on tient la plante, pendant environ deux mois, dans un endroit sec et frais. Au boni de ce temps, on la lempote dans de la terre neuve ; et on la sou- met à une température plus élevée , en l'arrosant légèrement 6-2 POINSETTIA PULCHERRIMA. d'alîord, puis gradnclleniont un peu plus, à mesure que les nou- velles pousses font des progrès. Comme les belles rosettes de brac- tées rouges ne viennent qu'au sommet des branches , plus les branches seront nombreuses, plus l'effet produit sera grand. Si donc il ne se développait qu'un petit nombre de pousses, il faudrait les pincer de bonne heure, c'est-à-dire au-dessus de la troisième ou de la quatrième feuille, pour les obliger à se ramifier, mais il ne faudrait pas pratiquer l'opération sur des pousses déjà grandes, parce qu'on n'obtiendrait plus de floraison des faibles ramuscules qui pourraient encore se développer sur les tiges amputées. En même temps que la végétation se développe, on donne une direction con- venable aux tiges, c'est-à-dire qu'on les tient écartées également les unes des autres, au moyen de tuteurs, de manière à leur faire faire la gerbe, et par là procurer à toutes une égale dose d air et de lumière, deux choses nécessaires ici pour ol>tenir de belles rosettes colorées. On arrose d'ailleurs en proportion de la croissance , et même, pour bien faire, on mêle de temps en temps de l'engrais liquide à l'eau des arrosages. Il est bon aussi de seringuer de temps à autre le feuillage, pour en faire tomber les" araignées rouges et autres insectes qui auraient pu s'y établir. Enfin lorsque le temps est chaud, on donne beaucoup d'air aux plantes. Toute cette cul- ture a pour but de les renforcer, puisque, comme nous venons de le dire, elles sont d'autant plus lielles que leurs rosettes sont plus larges, plus fournies et plus vivement colorées. La multiplication se fait au printemps, à l'aide de rameaux qu'on coupe au ras du vieux l)ois, et qu'on bouture en terre de bruyère, après les avoir laissés exposés à l'air pendant trois ou quatre jours pour perdre un peu de leur sève. Ces boutures se font à chaud (18 à 22° centigrades et se couvrent de cloches pour empêcher l'éva- poration de leurs sucs ; de plus on les lient à l'abri des rayons du soleil. Lorsqu'elles sont reprises, on les empote à part, et on les traite bientôt comme les plantes faites. On peut aussi tirer des boutures des vieilles tiges qu'on coupe après la floraison, et dont les tronçons reprennent encore moyennant une certaine chaleur du sol ; mais ces boutures sont plus difficiles à gouverner que celles qu'on tire de rameaux plus jeunes. M A R A N T A P A R D I N A. XXXII MARAINTA. PARDINA. MARANTA MOUCHETE, (pl. 32. — • MARANTACÉES. — Indigène de la Nouvelle-Grenade, eette belle plante a été intro- duite en Europe en 1855, par M. Linden, de Bruxelles. Elle est encore rare dans les collections, et même inconnue de beaucoup d'amateurs de feuilla<>es colorés. Elle est vivace et de serre chaude, comme ses congénères. Ses feudles en ovale allongé, ont de 25 à 35 centimètres de long, sur 10 à 12 de large. Elles sont d'un vert léger, comme argenté, et présentent, de chaque côté de la nervure médiane, des sortes de macules quadrangulaires brunes ou presque noires. A ce caractère déjà singulier et très-recommandable, la plante ici en question ajoute l'avantage de produire un superbe épi de fleurs jaunes; 64 MARANTA PARDINA. uiissl, sous ce dernier rapport, Temporte-t-elle sur loiiles les autres espèces de son genre. En été, elle veut une chaleur de 22 à 28° centigrades; en hiver, de 15 à 20. Elle se plaît comme ses congénères dans une terre mé- langée de terreau de feuilles et de sable sihceux, à laquelle on ajoute des fragments de charbon, pour favoriser la porosité du sol. On empote en mars, dans des pots un peu grands, mais avec la précaution de donner un fort drainage, attendu que rien ne nuit à ces plantes comme leau stagnante autour des racines. Les pots, autant que possible, sont plongés dans la tannée chaude, ce qui excite vivement la végétation. On arrose de plus en plus, à mesure que la plante fait des progrès, et, si on veut lavoir très-lbrte, on fait un second empotage en juin. Comme elle est sujette à être atta- quée par l'araignée rouge, il est bon de la seringuer de temps en temps, et de la tenir dans un air un peu humide. Normalement, les Marantacées devraient se reposer en hiver; si cependant on tient à en jouir dans cette triste saison, on peut les force?-, en don- nant une dose de chaleur plus grande que celle que nous avons indiquée plus haut, mais les plantes ainsi traitées ne valent jamais celles qui se sont reposées quelques mois. La période de repos devrait s'étendre du mois de décembre au mois de mars. La propagation du Maranta pardina est facile, attendu qu'il dra- geonne assez abondamment du pied. On tâche d'enlever ces dra- geons avec quelques racines, en les coupant au ras de la souche avec la lame d'un canif. Le bouturage se fait à chaud et sous clo- ches, comme nous l'avons dit en pai'lant des plantes de même famille décrites dans les pages précédentes. GKSNERA CINNABARIN XXXIII GESNERIA CINNABARINA. GESNERIE ROUGE CINNABRE PL. 33 ) — GESNÉRACÉES. — La famille tles Gcsnèracèes est un siiperl:)e groupe de plantes oinementales, ayant pour la plupart les fleurs du plus bel écarlate. On n'en compte pas moins de soixante à soixante-dix espèces ou variétés dans nos jardins. La plupart sont américaines. Celle qui fait le sujet de cette note est du Mexique, d'où elle a été introduite, il y a quelques années, par M. Linden, de Bruxelles. Comme toutes ses congénères, elle appartient à la serre chaude, et fleurit en hiver, c'est-à-dire du mois de décembre au mois d'a- vril. Ses feuilles sont largement ovales, ou plutôt cordiformes, hui- lées, vertes, mais couvertes d'une épaisse pubescence rouge car- I — Tj fi6 ('. I-: s N K R I A c: I N N A B A K I N A . min, qui Irur doiiiie lappaience crun velours de cette teinte. L;» ti^e, liaute de 30 à 35 centimètres, est bien garnie de feuilles, et se termine par une grappe de magnifiques fleurs rouge orangé. En somme, c'est une précieuse acquisition, comme fleur d'hiver, pour nos serres chaudes, et sa place est marquée dans toutes les collections. On emploie pour sa culture un mélange de bonne terre franche, de terre siliceuse, et de teireau de feuilles décomposé, par parties égales. La lige périt après la floraison, ce qui indique que la plante a besoin d'un certain temps de repos, pendant lequel û faut lui retrancher les arrosages, sinon totalement, du moins en grande partie; il suffit que la terre où elle végète soit légèrement humide. De plus, il convient de la mettre dans un endroit de la serre un peu sec et un peu froid, pendant deux ou trois mois. Pendant ce temps de repos, sa racine tuberculeuse se gorge de sucs, pour reprendre avec vigueur sa végétation lorsque le moment en sera venu. Cette lacme ressemble à celle du Gesneria zebrinn, plante bien connue de la plupart des amateurs. En mai, on fait à la fois le nouvel empotage et la multiplication. Les pots ayant été renversés sur la table aux empolages, on dé- barrasse la racine et ses tubercules de la vieille terre qui y est ad- hérente, et on la replante dans un pot, suffisamment drainé, et rempli du compost indiqué ci-dessus. Une forte plante donne or- dinairement cinq à six tubercules qui peuvent servir à la multiplier. On les détache du pied-mère, et on les plante à part, entiers ou coupés en trois ou quatre fragments. Chacun de ces fragments donnera une plante nouvelle, mais qui ne sera forte et ne fleurira bien que la seconde année. Le pied-mère, aingi que les bulbes plantés entiers, devront être rempotés en juillet, puis une troisième fois en septembre, parce que leur végétation est fort active et use vite la terre. Ainsi traités, ils fleuriront abondamment en hiver. La chaleur requise par cette espèce, comme par presque toutes les Gesnérocées, est de 22 à 28° centigrades en été, de 16 à 20 en hiver. PUNKIA S1E30LDIANA VARIEGATA. XXXIV ?^s^=^^^^ FllNKIA SIRBOI.niI VARIEGAÏA. HÉMÉROCALLE DE SIEBOLD PANACHÉE. ( pl. Sk. LILI ACÉES. — Les Fu/t/iia sont des plantes vivaces et rustiques du Japon, aimant à la fois la chaleur et une terre un peu sèche. Leur nom leur vient de celui d'un botaniste allemand, Henry Funk. La plante en question ici a été introduite en Europe, il y a une trentaine d'an- nées, par le célèbre voyageur Siebold. Ses leuilles sont largement ovales, acuminées, lisses, à nervures un peu convergentes ; ses fleurs sont en épis, liliiformes, de movenne grandeur, et de couleur lilas ou lie de vin. La variété dont on voit ci-contre la figure se distingue du type en ce qu'elle est presque entièrement blanc- jaunâtre, le vert primitif n'occupant plus qu'une étroite lisière sur le contour du limbe. Le Fiuikid Sieboldii appartient a la pleine teric sous nos cli- 08 FUNKIA SIEBOLDII VARIEGATA mats, mais il aime le soleil et se plaît surtout en terre un peu sèche ; cependant il ne réussit pas moins bien en pot, pourvu que ce pot soit bien drainé ; d'ailleurs en adoptant ce dernier mode de culture, on peut lui conserver son feuillage pendant l'hiver, au moyen d'une bâche ou d'une orangerie (un simple appartement ferait tout aussi bien), qui la mette à l'abri du froid, mais il faut alors le tenir près des vitraux ou des fenêtres, et l'arroser de temps en temps, quoique avec une certaine parcimonie. S'il s'agit de la variété à fleurs colo- rées, ce mode de culture sera surtout favorable, en ce qu'il tendra à blanchir davantage la couleur accidentelle du feuillage. Rien de plus facile que la multiplication des Funkia; elle se fait en automne par division du pied, de la même manière que celle des Hémérocalles. A.NŒGTOCHILUS HUBHO-VENIUS. XXXV ANOECTOCHILIJS RLBRO-VENIUS. ANŒCTOCHILE A VEINE ROUGE, (pl. 35.} — ORCHIDÉES. — Inutile de décrire longuement cette charmante petite orchidée; il suffit de jeter les yeux sur la figure coloriée qui la représente pour juger de sa physionomie et de sa beauté. Trois lignes pourpres, convergentes au sommet d'une feuille ovale couleur de bronze, sont le trait principal qui la distingue de ses congénères, dont elle a le tempérament et les appétits. Il serait donc superflu d'entrer dans le détail de sa culture, qui est absolument la même que celle qui convient aux Anœctochihis striatus, setaceus et œanthophyllus . Comme ce dernier, elle nous vient de Ceylan et de Bornéo. On la propage de même par les rejets enracinés qu'elle pousse du pied, et qu'on en détache par une section bien nette, en ayant soin d'avoir au moins une racine à chaque fragment. Malgré sa beauté, elle est encore fort rare dans les serres. PANDANUS JAVANICUS VARIBGATUS. XXXVI Ml, •• PANDANUS JAVANICUS VARIEGATUS. VAQUOIS DE JAVA PANACHÉ. PL. 36. — PANDANÉES. — Les Panda f/Ms, la plupart originaires de l'Afrique, de rinde et de la Malaisie, sont souvent de grands et beaux arbres, d'un aspect tout particulier et très-caractéristique. Leurs longues feuilles ensi- formes, ordinairement armées d'aiguillons sur les bords, forment comme un triple escalier tournant en spirale autour de la tige. Leurs fleurs sont peu connues, et leurs fruits le sont encore moins. Cesi surtout pour leur aspect imposant qu'on les cultive dans les seires chaudes. Les plus remarquables sont les suivants : Le Pandanns candelahrum, de la. côte de Guinée; le P. ania- ryllifolius, de l'Inde orientale; le P. fascicu/arrs, ,( le P. odn- ratiss/mus, de l'Inde; le P. spiralLs, de la Nouvelle-Galles du Sud, 72 PAKDANUS JAVANICI'S VARIEGATIJS. elle P. nli/is, tic l'Ile Bourl)Oii, où il porte le nom tic Fatjuois. Toiilcs ces espèces soiil arljorcsccntes et s'élèvent au moins à 6 ou 7 mètres. Celle dont nous avons à nous occuper ici est native de Java. Elle a donné naissance à la superbe variété panachée dont la figure ci- contre représente deux Iragments de feuilles. Son introduction en Europe ne remonte qu'à 1842. ' Les feuilles, dans cette variété, ont de 70 centimètres à un mètre de long; elles sont bordées d'aiguillons, ce qui, joint à leurs bandes blanches et à leur forme, leur donne des airs de ressemblance avec l'Ananas panaché dont nous avons parlé plus haut. Le port est d'ail- leurs excellent ; les feuilles sont nondjreuses, denses, rapprochées en une forte touffe; leurs panachures sont d'un blanc vif, qui tran- che nettement sur un fond d'un vert foncé. La multiplicatioi'i se fait au moyen des rejets ou drageons, plan- tés en terre de bruyère, dans des pots parfaitement drainés qu'on enfonce dans la tannée de la serre à nndtiplication chauffée à 24 ou 25". Lorsque la reprise est complète, et que les racines de la bou- ture commencent à tapisser les parois du pot, on empote dans un compost de terre franche, de terre de bruyère, le tout par parties égales, bien mélangé et additionné de quelques fragments de char- bon. Excitée par la chaleur, la jeune plante marchera rapidement; il faudra l'arroser en proportion de ses progrès. On devra faire de nouveaux empotages, à mesure que les pots deviendront trop petits; et les pots devront toujours être parfaitement drainés. Si la tempé- rature est bien soutenue, et l'atmosphère de la serre un peu hu- mide, les plantes seront déjà très-fortes à la seconde année. La température estivale devra être de 20 à 28"; celle de l'hiver de 1.3 à 15. PTERIS ARGYR^A. XXXVII PTERIS ARGYR.EA. PTÉRIDE ARBENTÉE. (pi.. 37.) POLYPODIACEES. — Tout le monde eonnatt les Fougères; tout le inonde sait qu'elles occupent un iani,f distingué dans le jardinage d'agrément, et que des serres sont construites exprés pour ces charmants végétaux, si gra- cieux par leur l'euillage, si variés de formes et déport, et dont quel- ques-uns rivalisent de grâce et de majesté avec les l^diniers Mais pendant longtemps i è çero, è bene trovato. A.— EUONYMaS JAPONICUS AUREUS VARIEGATUS, B.— M ARA NT A M I G A N S. XLIX .--^ ^^v MARANTA MICANS (PHRYNIUM MICANS). MABANTA BRILLANT, (pl. ^19 6 '. — MARANTACEES. — SiH' la même planche qui contient la figure du Fusain du Japon panaché, se voit aussi celle de la jolie Marantacée dont il va être question ici. Elle est, comme un si grand nombre de ses congénères, de TAmé- rique intertropicale, partant, de la serre chaude. Son introduction en Europe date de 1854. C'est la pluspetiteespèce du groupe, une espèce comparativement lilliputienne, charmante miniature dont le feuillage vert est traversé 1. Voir la description fie la planche k9" au verso tic la rlesoriplion de la planche 50 (page 100). 1—7 98 MARAMA MICANS. dans toute sa longueur par une bande l)lanche à contours déchi- quetés. Sans exagération, on peut dire que c'est une perle dans son genre. Mais aussi sa culture n'est pas sans difficultés, et il faut une cer- taine attention pour la maintenir florissante. On y parvient en la plantant dans un sol très-léger, très-siliceux, composé de sable et de terre de bruyère, additionné d'un peu de terreau de feuilles et de quelques fragments de charbon. Les pots doivent être de petite taille, même eu égard au volume de la plante ; ils doivent être sur- tout parfaitement drainés , au moyen d'une couche de tessons re- couverte elle-même d'un lit de mousse. On met la plante sur un rayon près du vitrage, mais en l'abritant contre les rayons directs du soleil. Donnez en été des arrosages proportionnés à l'activité de la végétation ; en hiver, quand la plante se repose, contentez-vous d'entretenir la terre légèrement humide. La multiplication se fait à l'aide des pousses qui sortent du rhi- zome, autour du pied. Lors des empotages, au printemps, on les détache avec quelques racines, et on les plante dans des pots qu'on recouvre d'une cloche, et qu'on enfonce dans la tannée chauffée à 24 ou 25". L'opération doit se faire dans un endroit un peu obscur de la serre. Les boutures reprises, on les empote de nouveau, en leur donnant tous les soins ultérieurs réclamés par le tempérament de la plante. DAPHNE MEZEHEUM VARIEGATUM. L DAPHNE MEZEREUM VARIEGATUM. DAPHNÉ BOIS JOLI PANACHÉ, (pl. 50.; — THYMÉLÉAGÉES. — Le Mézéréon est un sous-arbuste indigène, commun surtout dans les montagnes du centre et du midi de la France. Depuis des siècles usité en médecine, il a été plus récemment introduit dans les jar- dins, qu'il égayé de son feuillage, de ses jolies petites fleurs blanches, rosées ou violettes, et plus tard de ses baiesjaunes. Comme plusieurs de ses congénères, il est d'une rusticité à toute épreuve. La variété panachée, dont on voit ici la figure, nous vient d'An- gleterre, où elle a été obtenue de semis par un jardinier de Leeds, en 1856, puis, pour plus de sûreté, multipliée de greffes sur d'autres Daphnés, en ne prenant pour greffer que les rameaux les plus pana- chés. Comme la forme type, la variété panachée forme un petit buisson touffu, ou du moins qui le devient quand on l'assujettit à une taille raisonnée. Ses feuilles ovales, d'un vert pâle au milieu, sont largement marginées de blanc, avec des macules d'un vert foncé disséminées çà et là vers l'extrémité du limbe. La meilleure terre qu'on puisse lui donner est un mélange de terre franche fortement additionnée de terre de bruyère ou de sable si- liceux. Il faut éviter avec soin d'y ajouter des engrais quelconques. On a remarqué que ce Daphné vient mal dans les sols humides, comme aussi dans les villes enfumées du Nord. La meilleure manière de le multiplier est la greffe, soit en fente, soit en placage, ou toute autre. On prend pour sujet quelque autre Daphné, la Lauréole [Daphne laureola) par exemple. Cette greffe se fait en mars, un peu avant que la végétation ne commence. EVONYMUS JAPONICUS AUREO-VARIEGATUS. FUSAIN DU JAPON. PANACHÉ JAUNE D'OR. (PL. 49 Cf. ) — CÉLASTRINÉES. Le Fusain du Japon réussit dans tous les sols de qualité moyenne, pourvu que l'eau n'y reste pas stagnante. Dans toutes les régions maritimes, comme dans le midi de la France, il résiste aux plus rudes hivers, et il n'est pas rare de l'y voir fleurir et fructifier; dans le nord-est, pavs froid, il demande des abris, aussi est-il bon de l'abriter par un mur faisant face au midi. On la multiplie, soit de graines là où on peut en avoir de mûres, soit de boutures ou de coucliages. Les couchages se font en juin, dans une terre légère, qu'on tient constanmient un peu humide. En automne, les branches couchées sont ordinairement assez bien en- racinées pour qu'on puisse les séparer de la plante mère. Pour aider à leur enracinement on fait une entaille en dessous, sur le milieu de la courbure, afin d'arrêter la marche de la sève descendante dans le chicot, qu'on tient d'ailleurs écarté du reste de la branche, en in- sérant dans lentaille, longue de 2 à 3 centimètres, une petite pierre ou une brindille de bois. Les nouvelles plantes ainsi obtenues se plantent séparément ; on pourrait aussi attendre la fin de l'hiver pour faire cette transplantation. Pour faire des boutures, il est nécessaire de tenir quelque temps l'arbuste sous verre. Par là, ses rameaux s'étiolent, et ils acquièrent bien plus d'aptitude à s'enraciner. On en coupe de jeunes pousses, longues de 10 à 15 centimètres, et, après les avoir débarrassées des feuilles inférieures, on les pique dans des pots remplis de terre de bruyère, qu'on plonge ensuite dans la tannée chauffée à 18 ou 20". Les boutures ne tardent pas à s'enraciner, et, dès qu'elles sont bien reprises, on les empote à part, et on les tient encore quelque temps enfermées, puis on les découvre petit à petit pour les habituer gra- duellement à supporter le contact de l'air. S'il s'agit de la variété pa- nachée, on aura soin de prendre les boutures sur des rameaux pré- sentant au plus haut degré la teinte qu'il s'agit de reproduire. C'est du reste ce que le lecteur devine, sans qu'il soit nécessaire de l'en avertir. YUCCA FILAMENTOSA VARIEGATA. LI YUCCA riLAMENTOSA VARIEGATA. YUCCA FILAMENTEUX PANACHÉ, (pl. 51.) LILIACÉES. — Prévenons tout de suite le lecteur que c'est par erreur que la planche ci-jointe porte le nom de Yucca aloifolia. Cette dernière est une tout autre espèce que celle dont nous avons à parler ici. Qui ne connaît les Yuccas, ces superbes Liliacèes arborescentes de l'Amérique du Nord, qui seraient presque des palmiers si leurs ' feuilles, au lieu de rester simples et de reproduire la forme d'une épée acérée, se divisaient en pinnules ou s'étalaient en éventail? Mais, telles qu'elles sont déjà, elles n'en forment pas moins à l'ar- buste une tête d'un aspect des plus singuliers. On sent, rien qu'à voir ces plantes, qu'elles tiennent déjà de la végétation tropicale, et cependant plusieurs d'entre elles sont encore rustiques dans le nord de la France, Sous le ciel plus lieureux du midi, elles deviennent de véritables arbres, rivaux des Palmiers de second ordre, qu'elles éclipsent d'ailleurs par la grandeur et la richesse de leurs inflores- 102 YUCCA FILAMENÏOSA VARIEGAÏA. cences, et là, sous les puissants rayons du soleil, elles mûrissent des fruits, qu'on prendrait de loui pour de volumineuses bananes. Les Yuccas sont, à tous les points de vue, une des plus belles ac- quisitions de nos jardins d'agrément; aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner s'ils jouissent de tant de faveur dans le public horticole. D'ici à peu d'années, ils joueront un grand rôle dans la décoration des jardins pul)lics de nos villes. L'espèce en question ici est originaire de la Virginie ; son arrivée en Eui'ope date de 1720, mais la variété panachée est beaucoup plus récente, et, il faut le dire, encore peu répandue hors des jardins d'Angleterre. On voit qu'ici la panachure consiste en deux larges rubans blanc jaunâtre qui courent le long des bords de la feuille, séparés l'un de l'autre par un ruban vert foncé. Le bas du limbe est légèrement teinté de carmin. Comme tous les Yuccas, celui-ci veut une terre riche, bien fu- mée, bien perméable à l'eau, et une exposition en plein soleil. On le multqDlie à l'aide des pousses latérales qui naissent sur sa tige, lorsqu'il est adulte. On les enlève par un coup de serpette donné au ras de la tige, et on les bouture en pleine terre, dans un endroit chaud, mais ombragé, où on leur donne quelques arrosages si le besoin s'en fait sentir. Ils s'y enracinent, et au bout d'un an ils sont assez forts pour être replantés à demeure. CORDYLINK (DRACyEiNTA^ IN DIVISA. LU CORDTLIINA I^D1VISA. CORDYLINE A FEUILLES ENTIÈRES. (PL- 52.) LILIACEES. — Voici assurément un des plus beaux arbres monocotylédonés qui aient été introduits dans rhorticulture depuis bien des années. Il est presque aussi beau qu'un Pahuier, et aussi grand qu'un Pal- mier de moyenne taille, dont il a à peu près le port. Ce qui le rendra surtout précieux pour nous, c'est sa rusticité, probable- ment assez grande pour qu'on puisse le cultiver à l'air libre dans le midi et l'ouest de la France. Ce beau Dragonnier est originaire de la Nouvelle-Zélande, où il croît sur des montagnes d'une certaine hauteur. Ce n'est donc pas trop s'aventurer que de le supposer rustique pour une notable partie de notre pays. 104 CORDYLINA INDIVISA. Il s'élève sur une seule tige, à la hauteur de 6 à 7 mètres, se couronnant au sommet d'une énorme gerbe de feuilles linéaires, longues de 1"", 50 à 2 mètres, dont les inférieures retoniBent gra- cieusement autour de la tête. Ces feuilles sont d'un vert bronzé, mais sur leur fond se détache, en rouge carmin, la longue nervure qui les parcourt de la base au sommet. Cette ligne colorée s'accom- pagne de plusieurs auti'çs, alternativement blanches et rouges, courant parallèlement à elle, et sur toute la largeur de la feuille, qui devient parla rigoureusement tricolore. Les fleurs, en nombre inunense, forment une énorme panicule blanche, à rameaux étalés ou retomloanls. On peut juger par ce peu de mots si nous avons surfait son mérite, en l'annonçant comme une des grandes acqui- sitions modernes du jardinage ornemental. En pleine terre, sous un climat favorable, ce bel arbre réussira (hms tous les sols de qualité moyenne, à la condition qu'ils ne retiennent pas l'eau, dans les terres argileuses principalement. Là où il faudra l'abriter sous verre, c'est-à-dire en orangerie, on le plantera en caisse, dans un mélange de bonne terre franche, de terreau de feuilles et de sable siliceux, en proportions égales. On rencaissera tous les ans, en mars, avec renouvellement de la terre, connne on le fait pour les orangers, et on aura soin de bien drainer le récipient, et de donner de copieux arrosages tant que la plante sera dans ]a période de végétation. On tiendra l'arbre en plein air, comme les autres plantes d'orangerie, du commencement de mai à la fin de septendire, dans un lieu où il soit à l'abri des grands vents, qui pourraient fatiguer le feuillage. Mais, nous le répétons, c'est surtout à la pleine terre que ce superbe végétal nous paraît destiné, et c'est là qu'il acquerra toute la majesté de port dont il est susceptible. Sa multiplication s'est faite jusqu'ici de graines apportées direc- tement de la Nouvelle-Zélande ; mais comme quelques individus ont déjà commencé à donner des pousses latérales de leur pied, il n'est pas douteux que ces pousses ne puissent servir à la multi- plication, par voie de bouturage à chaud. Peut-être même se ra- mifie-t-il quelque peu par en haut, lorsqu'il est adulte, et ce sérail encore là un moyen de se procurer des boutures. P T E R I s C H K T 1 G A. Var. Aibo-lineata. LUI PTERIS CRETICA AI.RO-LINEATA. PTÉRIDE DE CRÈTE LIBNÉ DE BLANC, (pl. 53.) FOUGÈRES. Encore une Fougère panachée, et une charmante espèce. S'il est une plante cosmopolite au monde, c'est bien celle-ci : on la trouve clans l'Inde, le Bengale, l'Himalaya (où elle croît jusqu'à •2000 mètres au-dessus de la mer), à Java, Ceylan, les Philippines, les îles Sandwich, le Mexique, le Guatemala, la Perse, l'Afrique australe, l'Arabie, l'Abyssinie, le Caucase, la Sybérie, l'île de Crète, et enfin la Corse et Nice en France. Elle s'accommode, comme on voit, de tous les climats. La variété ici représentée, et désignée par quelques horticul- teurs sous le nom de bicolor, a été rapportée de Java en Angle- terre, en 1860. On voit, dans la figure très-exacte qui accompagne ce texte, que la couleur de ses frondes est le blanc lailcux. uiarginè 106 PTERIS CRETICA ALBO-LINEATA. de vert à la face supérieure ; la lace inférieure est uniforménieni verte entre les deux lignes brunes des fructifications qui en suivent les bords. Elle réussit supérieurement dans la serre tempérée, ou, pour mieux dire, elle vient tout aussi bien, en serre chaude et en orangerie, à la condition d'être en lieu faiblement éclairé, et dans une atmosphère humide. Elle reste toujours basse, en ce sens que ses frondes ne s'élèvent guère qu'à 30 ou 35 centimèti'cs, et sou- vent même moins, mais elle fait des touffes bien fournies et bien pleines, lorsqu'elle est vigoureuse, et elle persiste très-longtemps dans cet état. Chose intéressante et curieuse, cette belle race panachée se reproduit identiquement par le semis de ses spores ; c'est-à-dire que tous les sujets que l'on en obtient sont pareillement panachés, sans qu'aucun letourne au type de l'espèce qui est uniformément vert. Le fait a été constaté par un amateur anglais, M. Crocker, qui en possède aujourd'hui plusieurs centaines. Sa nature n'a rien de particulier ; elle suit la règle de toutes les Fougères admises dans nos serres. DIOSGOREA DISCOLOH. LIV DIOSCOREA DISCOLOR. DIOSCORÉE DE DEUX COULEURS. [PL. 54.) DIOSCORÉACEES. La famille des Dioscoréacées , ou des Ignames, n'est guère connue que par les plantes alimentaires qu'elle fournit à l'agricul- ture des pays chauds, et par VIgnanie de Chine, introduite il y a quelques années eu Europe, et qui prospère encore sous nos cli- mats. Cette famille n'est cependant pas entièrement déshéritée de plantes d'ornement ; nous en avons la preuve dans celle dont on voit ci-contre l'image coloriée. Insignifiante par ses fleurs comme toutes les Ignames, elle se relève par le beau coloris de son feuil- lage, qui la met presque au niveau du Cissus discolor dont nous avons fait l'histoire un peu plus haut. (jomnie presque toutes les Ignames, c'est une pianLe a lige gniii- 108 DIOSCOREA DlSCOLOR. pante, volubile, annuelle, à racine charnue et persislaiile, érnellani tous les ans de nouvelles tiges. Ses feuilles sont grandes, coidi- formes, lisses, d'un beau vert en dessus, avec une large traînée blanche vers le milieu, d'un rouge carmin uniforme et assez foncé en dessous. On en obtient de très-beaux effets en la palissant sur un treillis de fil de fer, en forme de globe ou de ballon . On la cultive en pots ou en caisses, dans une serre chaude, ei près des vitraux. Elle s'accommoderait de toute espèce de terre, si elle était en pleine terre, à l'air libre, sous un climat convenable ; mais dans nos serres, et pour des plantes en pots, la terre doit être plus légère et plus perméable à l'eau : aussi convient-il d'y mêler, dans une assez forte proportion, du terreau de feuilles et du sable siliceux, le reste se composant, pour un tiers, de bonne terre de jardin. On arrose copieusement pendant toute la belle saison, et lorsque les feuilles commencent à jaunir, à l'arrière-saison, on coupe les tiges au ras du sol, et on laisse le rhizome se reposer jusqu'au printemps suivant. En hiver, il suffit que la terre reste légèrement humide ; des arrosages trop abondants alors provo- queraient la pourriture de la racine. La plante est originaire de l'Amérique méridionale. Son intro- duction en Europe remonte à l'année 1820. MARANTA ALBO-LINïïATA LV m MARANTA ALBO-LINEATA. lARANTA LI&NÉ DE BLANC, (pl. 55.) MARANTACÉES. Peut-on considérer la jolie Marantacée ci-jointe comme une espèce différente du Maranta vittata dont nous avons déjà fait riiistoii^e? Les uns disent oui, les autres inclinent à n'y voir qu'une légère variante de cette dernière espèce. Entre deux opinions con- traires, et faute de preuves pour nous prononcer, soit pour Tune soit pour l'autre, nous nous bornerons à recommander aux ama- teurs de beaux feuillages une plante, qui, quelque nom qu'on lui donne, est une précieuse acquisition pour nos serres chaudes. Elle nous vient, comme ses congénères, des parties chaudes de l'Amérique du Sud. Sa culture est exactement celle du Calathea zebrina. des Maranta et de toutes les autres Marantacées de ce pays. TUSSILAGO FARPARA POLIIS VARIEGATIS. LVl TUSSILAGO FARFARA VARIEGATA. TUSSILAGE PAS D'ANE PANACHÉ. (PL. 56. — COMPOSÉES - ASTERACÉES. Quoique originaire de nos climats, et même fort commun dans les fossés humides, le vulgaire Tussilage, ou Pas d'Ane, comme on dit dans quelques-unes de nos provinces, va nous fournir un digne pendant du Faî-fughan exotique, aux macules jaunes, dont nous avons fait l'histoire (pi. 11). C'est qu'aussi la variété dont nous don- nons ci-contre l'image se fait remarquer par une richesse de coloris et une netteté de dessin qui ne sont pas communes. On voit que ces feuilles, dont le centre est normalement vert, sont largement mar- ginées de jaune, et qu'entre ce jaune et le vert du centre, il y a en- core une zone irrégulière d'un vert gris. Nous pourrions ajouter que, sur le bord même de la feuille, on voit courir un étroit liseré, dont la teinte approche de celle du carmin. En voilà plus qu'il n'en faut pour faire entrer cette jolie variation dans les jardins. Le Tussilage est rustique au plus haut degré. Dès le milieu de mars, et quelquefois plus tôt. il pousse de terre de courtes tiges co- M2 TUSSILAGO FARFARA VARIEGATA. tonncuses et blanchâtres, terminées par des fleurs jaunes qui ne sont pas sans agrément dans cette saison ; puis, quand les graines ont mûri, les feuilles à leur tour sortent déterre, et s'étalent au soleil. C'est le plus beau moment pour la variété panachée. Rien de plus facile que la culture du Tussilage ; il vient en toute espèce de terre, pourvu qu'elle ait de l'humidité. La multiplication se fait à l'aide de tronçons du rhizome. C'est la seule manière, du reste, de conserver pure la variété panachée dont il vient d'être question . HEDERA HELIX VAK.IBGATA. LVII HEDERA FOUIS VARIEGATIS. LIERRES PANACHÉS, (pl. 57.) — ARALIACÉES. Le Lierre ( luj des Anglais, au pluriel li^ies, du celtique /> qui signifie vert) est, dans nos climats septentrionaux, le seul repré- sentant de ces nombreuses araliacées des pays chauds, que nous ni- troduisons avec tant d'empressement dans nos serres, et à coup sur il n'est pas une des moins belles. De tout temps on a tenu en haute estime son épais et luisant feuillage, qui, bravant la rigueur des fri- mas, est pour les pays du nord presque le seul souvenir d'une saison plus douce. Longtemps on l'a abandonné aux seuls soins de la na- ture, qui étale avec profusion ses guirlandes vertes sur les rochers, les arbres des forêts et les ruines, et c'est là véritablement qu'il est à sa place. Sa sombre verdure s'aUie à une nature désolée, et uis- pirela mélancolie; aussi a-t-il été chanté par tous les poëtes, et le trouve-t-on associé aux philtres et aux enchantements de toutes les époques de crédulité La science moderne l'a dépouillé de ses pro- I — 1K lîEDERA FOLIIS VABIEGATIS. priétés magiques, mais elle lui a laissé sa beauté, et aujourd'hui il occupe une place distinguée dans Thorticulture ornementale. Le Lierre habile des climats bien différents, car on le troure de- puis le nord déjà torride de l'Afrique jusqu'aux confins de l'Ecosse et de la Norwége ; mais suivant les lieux et les circonstances locales il prend des aspects différents : aussi en distingue-t-on un grand nombre de variétés. Il diffère même suivant qu'il est jeune ou adulte, qu'il rampe à terre, grimpe verticalement sur un appui, ou que, dépassant cet appui, il s'élance pour ainsi dire dans le vide de l'atmosphère, sous les bienfaisants rayons du soleil. Le Lierre vit ti'ès-longtemps et devient à la longue très-gros et très-grand. Tant (lu'il se traîne à terre, ses feuilles petites et lobées sont d'un vert terne et grisâtre et ses faibles tiges ne contractent aucune adhérence avec le sol ; grimpe-t-il sur le tronc d'un arl)re ou sur un mur, sa tige grossit, devient ligneuse et émet des milliers de radicelles qui l'attachent à son soutien ; en même temps ses feuilles grandissent et prennent cette belle teinte verte et luisante que tout le monde lui connaît. Lorsqu'enfin il est arrivé au sommet de ce soutien", ses rameaux se dressent et se tiennent fermes; ses feuilles perdent leurs lobes et prennent une forme ovale; mais aussi l'arbre entre dans une nouvelle phase de sa vie ; il fleurit et commence à se repro- duire. Il n'est personne qui n'ait remarqué, sur la fin de l'automne, les jolies ombelles fleuries du lierre, et plus tard ses corymbes de baies noires, si recherchées des oiseaux, auxquels elles servent de provende pendant la saison d'hiver. Cette belle liane joue un rôle considérable dans l'horticulture moderne. On s'en sert pour tapisser les murs et en masquer la nu- dité ; on la fait grimper au sommet des arbres, mais elle finit par les étouffer ; on l'emploie enfin à faire des bordures le long des massifs, en fixant à terre ses sarments. Le meilleur emploi qu'on en puisse faire est toujours la décoration des murs et des rocailles, et c'est là précisément que peuvent trouver leur emploi ces jolies variétés panachées de blanc et de jaune, dont nous donnons ci-contre la figure. ECRITES NUTANS. LVIII ECHITRS NUTANS (H.EMADICTION VENOSUM). ECHUES PENCHÉ. (PL. 58.) — APOCYNÉES. ~ Originaire de T Amérique centrale, X Ecliites nutans est pour nous une plante de serre chaude. Il est grimpant comme bon nombre d'espèces de sa famille, et il donne des fleurs blanches d'une odeur suave ; mais ce qui le recommande surtout, à notre point de vue particulier, c'est la gentillesse de son feuillage tout réticulé de vemes pourpres, et qui le cède à peine en beauté a celui des brillants ^«œc- tochilus dont il a été parlé plus haut. Qu'on ne s'y trompe pas cependant: pourètre digne de lui-même. \Echites nutans veut être cultivé avec soin; négligé, il perd presque H6 ECIHTES NUTANS entièrement les teintes Inillantes qui le distinguent lorsqu'il est entre les mains cVun habile jardinier. Nous allons révéler ici tous les secrets de sa culture. Le seul moyen de l'obtenir beau consiste à planter ensemble quatre ou cinq jeunes sujets, ou davantage, dans un même pot, bien drainé et rempli d'un compost de terre franche et de terre de bruyère; on enfonce ce pot dans la couche de tan, chauffée à 25 ou 26°, et on le couvre d'une cloche, en ayant soin de tenir l'atmos- phère ambiante un peu humide. Les jeunes plantes poussent vigou- reusement; on les découvre alors peu à peu, et loisqu'elles sont tout à fait hal)ituées à l'air libre de la serre on les fait grimper sur un treillis de fil de fer en forme de globe ou de ballon, qu'elles ne tar- dent pas à recouvrir en entier. Il est bon de ne pas les laisser trop vieillir, parce qu'à la longue les feuilles deviennent coriaces, prennent une teinte jaune et perdent leur belle carnation rouge ; on remplace donc les anciennes plantes par de plus jeunes qu'on a eu soin de tenir toutes prêtes. La multiplication par boutures est difficile; il est rare en effet que les rameaux détachés s'enracinent, mais on supplée à cet inconvé- nient par la plantation de fragments de racines, longs de 6 à 8 cen- timètres, qui reprennent avec une grande facilité, pourvu que la couche sur laquelle on déposera les pots ou les terrines cjui les con- tiennent soit chauffée au degré convenable, c'est-à-dire à 25 ou 26". La floraison de YEchites iiutaus est assez rare dans les serres, mais précisément parce que, pour en obtenir un beau feuillage, on est obligé de renouveler les plantes, sans attendre qu'elles soient arii- vées à l'état adulte. CISSUS PORPHYROPHYLLUS. LIX CISSUS PORPHYROPHYLLUS. CISSUS A FEUILLES ROUGES. PL 59. — AMPÉLIDÉES. — Voici une autre vigne à feuilles colorées, et qui peut servn' tle pendant, mais sans Tégalcr, au somptueux Cissns discolor, dont il a été question plus haut. Elle nous vient en ligne directe de rinde, où elle a été découverte, il y a quelques années, par M. Thomas Lobb, botaniste-collecteur de la célèbre maison Veitch, de Chelsea, près de Londres. Ses feuilles sont largement cordiiormes, d'un vert d'émeraude dans le premier âge, et comme satinées; cà et là, mais principale- ment au voisinage des nervures, la face supérieure est maculée et ponctuée de rose carmin : la face inféiieure est uniformément d<- iS CISSUS PORPHYROPHYLLUS. couleur pourpre pâle. Cette curieuse vigne, qui peut être employée avantageusement à tapisser les murs dans la serre, à gnmper aux lieillis ou aux colonnettes, et à varier '.es feuillages colorés en se mêlant à d'autres espèces, a cependant un défaut, celui de croître avec lenteur, défaut d'autant mieux senti que son rival, le Cissus discolor^ plus brillamment coloré, croît au contraire avec une grande rapidité. En revanche, la culture en est des plus faciles. Elle réussit supé- rieurement dans un compost de terre franche et de terre de bruyère, avec des arrosages proportionnés à la végétation, et sous une température estivale de 18 à 22". Les boutures prises sur le jeune bois s'enracinent promptement, et donnent des plantes vi- goureuses. ALOCASIA METALLICA. LX ALOCASIA METALLICA (ALOCASIA CUPREA). ALOCASE CUIVRÉE. PL. 60. AROIDEES. S il pouvait rester des doutes sur rexcellence des Aroïdées, comme plantes à feuillage ornemental, ces doutes seraient levés à la seule inspection de la miraculeuse espèce dont nous avons à parler ici. Malgré Thabileté et les efforts du peintre, la figure ci- jointe, qui est censée en être l'image, ne représente que ses con- tours ; quant à ses teintes, nul pinceau au monde ne pourrait les rendre ; à peine même si la description détaillée en donnerait une idée. IjAlocasia métal lica vient des sombres vallées de la chaîne de Kina-Balou, à Bornéo. C'est une forte plante, qui, pour l'ampleur du feuillage,- rivalise presque avec la Colocase des anciens. Ses feuilles, taillées sur le patron ordinaire des feuilles d'Aroïdées, c'est-à-dire de figure à .# 120 ALOCASIA METTALLICA. peu près ovale, présentent cette singularité qu'elles sont réellement peltées, par la réunion des deux lobes basilaires, ce qui semble reporter l'insertion du pétiole presque au milieu du limbe. Le nom de metallica, qui est ici bien appliqué, fait allusion au genre par- ticulier des reflets, vraiment métalliques, de ces feuilles, qui, vues de face, rappellent le poli et l'éclat du bronze, mais qui, semblables au caméléon, prennent toutes les teintes comprises entre le rouge et le bleu, suivant l'angle d'incidence du faisceau lumineux qu'elles renvoient à l'oeil de l'observateur. Le dessous des feuilles est uni- formément rouge carmin. Les pétioles sont d'un vert clair, et l'inflorescence d'un blanc lavé de rose. Tous ces traits réunis font de cette Aroïdée une plante unique dans son genre. Elle se plaît à une température estivale de 26 à 28", qui peut, sans inconvénient, s'élever à 30 ou 32 pendant le jour, sauf à redes- cendre à 20 ou 22 pendant la nuit. A cette forte chaleur, il faut ajouter une atmosphère humide et peu transparente, telle en un mot qu'on la fait artificiellement pour les Fougères et les Orchidées tropicales, en compagnie desquelles elle croît dans son pays natal. On la plante dans un compost formé par paities égales de sable siliceux et de terreau de feuilles, auxquels on ajoute un peu de vase de rivière, compost léger et bien perméable à l'eau. Les pots doivent être fortement drainés par une épaisse couche de tessons ou de gros gravier, qu'on recouvre d'un lit de mousse destiné à empêcher l'obtui-ation du drainage. La plante est de trop récente introduction en Europe pour y avoir produit des graines ; on est donc encore réduit au bouturage des drageons qu'elle émet de son rhizome, moyen lent, mais dont il faut savoir se contenter en en attendant un meilleur. Ce boutu- rage d'ailleurs n'offre pas de difficulté sérieuse ; il est purement et simplement la répétition de celui que nous avons décrit à maintes reprises pour les divers Caladiums dont nous avons parlé dans le cours de cet ouvrage. CONCLUSION ET ADDITIONS. Nous n'avons pas épuisé, bien s'en faut, la liste des plantes à feuillage coloré, ni celles dont le feuillage, sans prendre des teintes insolites, est cependant considéré, avec juste raison, comme hautement ornemental ; mais nous ne voulions pas non plus composer un livre trop volumineux et, par là, accessible à trop peu de lecteurs. Toutefois, pour ne pas laisser incomplet le sujet que nous avons entrepris de traiter, nous allons donner ici une liste des plantes à feuillage ornemental les plus intéressantes que nous avons dû laisser en dehors de nos descriptions, en les classant par catégories de culture, c'est-à-dire en plantas rustiques, demi-rustiques et de serre chaude ou de serre tempérée. Avant d'entrer en matière, faisons cependant observer que les plantes à feuillage peint ou panaché se répartissent naturellement en deux classes fort distinctes : celles chez qui la coloration est un phénomène normal, au- quel l'espèce tout entière est assujettie, et celles dont le feuillage n'est vraiment coloré que par décnloration, phénomène anormal qui n'affecte qu'un certain nombre d'individus dans chaque espèce, et qui est presque toujours le signe d'un état maladif. De là vient que, parmi ces dernières, il en est plusieurs que leur faiblesse, la pauvreté de leur feuillage ou leur lenteur à croître doivent rigoureusement exclure du jardinage ornemental; mais il en est aussi beaucoup qui conservent assez de vigueur pour y trou- ver une place honorable, et qui ne sont souvent pas moins belles ni moins estimées que celles chez qui le coloris insolite est un état parfaitement na- turel. Dans les pages précédentes nous avons décrit des plantes de l'un et de l'autre groupe; celles que nous allons signaler maintenant appartiennent principalement à celui des feuillages décolorés, et où les couleurs acquises sont presque toujours le jaune pâle, ou le blanc ; mais nous aurons soin de ne recommander que celles qui nous paraîtront vraiment méritantes, et cette précaution est d'autant plus nécessaire que les horticulteurs marchands livrent au commerce un« multitude de plantes panachées plus que mé- diocres. Le lecteur nous saura donc gré de lui signaler ici les meilleures, dans les catégories suivantes. A. PLANTES PANACHÉES RUSTIQUES ET DEIVII-RUSTIOUES. Acnriis grainirwus variegatus. — Charmante petite plante de Chine, haute de 0"'.20, à feuilles linéaires, rubanées de vert et de blanc, Agajxtinlius umhellatus variegatus. — Belle liliacée du Cap, à Heurs bleues, en ombrelles; à leuilles parfois rubanées de blanc. 122 CONCLUSION ET ADDITIONS. Jgave americana variegata. — Tout le monde connaît cette gigaiiles(]ue amaryllidée du Mexique, dont les énormes hampes florales s'élèvent à 6 ou 8 mètres. Les variétés panachées de jaune ou de blanc sont communes dans les jardins. Agrostis cnlnrata variegata. — Plusieurs graminées du même genre sont recherchées pour leurs feuilles rubanées de blanc. Jjuga reptans va?'iegata. — Plante indigène, de petite taille, à fleurs bleues ; sa variété panachée, rustique comme elle, est d'un bel effet en bordures, le long des pièces de gazon. Angelica syhestris \'ariegata. — Très-belle ombellifère de nos mon- tagnes, souvent employée pour décorer le bord des pièces d'eau. Sa va- riété panachée de jaune n'est pas sans mérite. Artemisia vulgaris aurea. — L'armoise à feuilles jaunes ou panachées de jaune est d'un bel effet dans les massifs ; elle est parfaitement rustique et ne demande aucune culture. Jrundo phragmites olbo-variegata. — Charmant roseau à feuilles ruba- nées de blanc pur, rustique, du plus bel effet au bord des eaux. Nous dirons la même chose du grand roseau de Provence [Arimclo donax) et du roseau de Mauritanie [J. mauritanien), dont on cultive aussi des variétés rubanées. Aspidistra lurida variegata. — Liliacée du Japon, à feuilles larges et fermes, ([uelquefois largement panachées de blanc et de jaune pâle. Très- propre à composer des massifs dans les plates-bandes. Auciiha Japonica. — Arbuste bien connu, dont la variété femelle, à feuilles marbrées de jaune, est cultivée dans tous les jardins. Depuis peu, la plante mâle a été introduite en Europe, et on obtient, par la fécondation artificielle, des fruits d'un rouge de corail qui doublent la beauté et la valeur de nos anciens échantillons. Bellis perennis variegata. — La pâquerette à fleurs doubles est une de nos plus charmantes plantes de pot; les variétés panachées sont peut-être encore plus attrayantes, mais elles sont aussi plus délicates et fleurissent moins facilement. La plupart de ces variétés nous viennent de Belgique. Calamagrostis- cnlorata. — Autre roseau à feuilles panachées qu'on peut réunir à ceux qui ont été indiqués ci^dessus. Comme eux, il se plaît au liord des eaux. Canna indica variegata. — A tous les mérites des balisiers, celui-ci joint celui d'avoir les feuilles rubanées de blanc; malheureusen)ent il n'est pas tout à fait rustique sous notre ciel et doit être abrité l'hiver. Carduus mariamis. — Le chardon Marie est une superbe plante de nos climats, dont les feuilles, élégamment découpées et épineuses, sont admi- rablement marbrées de blanc, et cela naturellement et non point par chlorose. Il est très-rustique et sa grande taille lui assigne sa place sur les pelouses et les talus des jardins paysagers. Centaurea candidissima et Centaurea dealhata. — Deux belles jîlantes rustiques, dont les feuilles sont blanchies par un épais duvet. Quoicpie ce ce ne soient point à proprement parler des plantes panachées, leur teinte insolite doit les faire classer ici. Elles sont du plus grand effet en bordures et en massifs. CONCLUSION ET ADDITIONS. 128 Cineraria luaritima. — Plante non moins belle du midi de la France, où elle habite au voisinage de la mer. Par ses feuilles élégamment découpées, blanches et cotonneuses, et par ses corymbes à fleurs jaunes, elle tiendra toujours un rang distingué dans la Flore décorative. Elle est suffisamment rustique dan:^ le nord. ('oni>nlviilu.s Cfieoriaii, C. ar^enteus, C . rantabricus. — Charmants li- serons du midi de l'Europe, à feuilles soyeuses, blanchâtres, luisantes, auxquelles s'ajoutent les fleurs rosées les plus gracieuses. Ce ne sont point des plantes panachées par chlorose, mais elles n'en sont que plus esti- mables. Elymus arcfuirins f;laucus. — Une de nos plub belles graminées indi- gènes, à feuilles naturellement glauques, parfois rubanées de blanc. Peu de plantes conviennent aussi bien pour les terrains sablonneux. Festnca glauca. — Graminée du midi de la France, à feuillage lin, toulfïi, très-glauque ; admirable en bordures le long des massifs. Elle pourrait servir également à composer des gazons et des pelouses dans la région méridionale, où les gazons du nord ne réussissent pas. Glechoma hederacea varie^ata. — Jolie variété panachée d'une plante commune, qui rampe sur leb talus desséchés des chemins et au pied des murs. Elle va de pair avec Vj/ui^u dont il a été parlé plus haut. Hydrani^cd Japonica, — Les Hortensias sont bien connus pour la beauté de leurs ombelles florales, roses, lilas, blanches, parfois bleues dans cer- tains sols On en connaît aussi plusieurs variétés panachées, blanches ou jaunes, qui sont d'un bel effet, quoique moins rustiques et moins vigou- reuses que le type. Iris fœddissiina — du midi de la France. Sa variété à feuilles rubanées de blanc est une plante estimable pour les jardins. Elle veut de copieux arrosages en été. Nous pouvons en dire autant des Iris marmornta et pseudo-acnrus, dont il existe aussi de belles races panachées. Myoporum punctatum. — Très bel arbuste de la Chine, à feuilles per- sistantes, vertes, ponctuées de jaune. Il veut être abrité en hiver. Myrtus communis. — La myrte, si rustique sur les bords de la Médi- terranée, demande des abris dans le centre et le nord de la France. Per- sonne n'ignore que c'est un des arbustes les plus attrayants de nos oran- geries : il a donné quelques variétés panachées de blanc, assez intéressantes, mais plus difficiles à conserver que le type. > Prunella ^'ulgaris variegata. — Labiée indigène, non sans mérite orne- mental. Sa variété à feuilles panachées va de pair avec Y /ijiigac\lé plus haut. Rnsmarinus officinalis. — Arbuste du midi de la France, à feuilles per- sistantes, et à fleurs bleues. On en connaît des variétés à fleurs panachées de jaune, qui ne valent pas le type de l'espèce. Similax asperifolia picta. — Liliacée grimpante et épineuse du midi de la France. On en possède une variété à feuilles marbrées de jaune qui n'est point sans mérite. Comme le type de l'espèce, elle est vivace et demi- rustique dans le nord. Trifolium rubru?n. — Trèfle à feuilles pourpre cl noir, à trois ou ciuij feuilles. C'est une curieuse variété, dans la<[uelle la macule brune envahit le limbe entier des folioles. Par sa singularité, cette plante, qui form»- 124 CONCLUSION ET ADDITIONS. d'ailleurs de jolies touffes, bien fournies, mérite de prendre place dans les parterres. Yucca aloifolia, Y. filamentosa, etc. — Les Yuccas sont de superbes plantes, à l'état naturel ; superbes par leur feuillage et par leurs vastes panicules de fleurs blanches. A ces mérites de premier ordre, s'ajoute pour quelques-uns celui d'avoir des feuilles rubanées de blanc ou de jaune pâle ; mais ces dernières variétés sont moins rustiques que les autres, et surtout fleurissent plus rarement et plus difficilement. B. ARBRES ET ARBUSTES A FEUILLES PERSISTANTES PANACHÉES. Aristotelia Macjiti foliis rarie^alis. — Arbuste du Chili, demi-rustique dans le nord de la France, rustique dans le midi. Sa variété à feuilles panachées de blanc est moins robuste que la forme type. Buxus sempervirem orgentea. — Le buis panaché de jaune ou de blanc s'élève moins que la forme ordinaire. La variété blanche est ])lus belle que la variété jaune , mais elle est plus rare et peut-être aussi plus difficile à conserver llex aciuifoliuni (ilbn-niarginatiim. — Le hou,\ commun est incontes- tablement un des plus beaux arbres à feuilles persistantes qui existent dans le monde. Son feuillage ferme, luisant, d'une iuagnifique ver- dure et ses baies rouge corail, en font le plus remarquable ornement de nos jardins pendant l'hiver. Il a donne de nombreuses variétés, plus ou moins épineuses ou inermes et diversement panachées de jaune ou de blanc. La première de toutes en mérite, est la variété à feuilles marginées de blanc ; mais elle est assez rare. On recherche aussi les variétés mouchetées et marginées de jaune, qui sont beaucoup plus communes. Rhamnus alaternus variegatus. — Tout le monde connaît ce bel arbuste du midi de l'Europe, dont le feuillage toujours vert donne encore quelque animation à nos jardins au cœur de l'hiver. Il en existe quelques variétés panachées, mais d'un mérite douteux. Evonjmus Japonicus mriegatits. Inutile de faire l'éloge du fusain du Japon, charmant arbuste à verdure perpétuelle, et qui se prête si mer- veilleusement à \a formation des massifs dans les jardins pittoresques. Son premier mérite est d'être d'un vert foncé; mais cpielques pieds à feuillage marbré de jaune font un bon effet, disséminés cà et là dans les groupes. Cette variété est moins robuste que la forme type. Conifères à feuillage coloré. — Les arbres et arbustes de cette superbe famille ne semblent guère susceptibles de se panacher sans perdre en même temps toute leur vigueur, aussi rejette-t-on communément des plan- tations ceux qui présentent ce signe de débilité. En revanche, leur feuil- lage a souvent, à la face inférieure, des teintes argentées ou dorées qui en rehaussent grandement la beauté. Dans le nombre citons les Jbies e.rcclsa Finedonensis, le Cèdre du Liban argenté^ le Picea ainabilis, le Pinus .syl- vestris nrgentea, le Chamxc) paris spheeroidea variegata , le Juniperus Sabina fnliis variegatis, le Juniperus Virginiana aurea, le Thuia aurca, et enfin l'if commun ou Taxus baccata variegala. Ces trois derniers sont CONCLUSION ET ADDITIONS. 425 pciit-ètie, de toutes les conifères, celles qui supportent le mieux l'accident des panacliures. D'autres conifères ont une teinte i^lauque très-prononcée, par exemple, le Cupiessus i:;lanra et le Ceclrus Dcndara. Rien de plus beau que le contraste de cette teinte glauque avec la sombre verdure des autres conifères. C. ARBRES A FEUILLES CADUQUES COLORÉES ET PANACHÉES. Le coloris du feuillage n'est pas exclusivement propre aux plantes herbacées ; plusieurs arbres à feuilles caduques nous en fournissent des exemples Un fait à noter, c'est qu'ici le coloris nouveau est presque toujours, sinon même toujours, le rouge sombre, descendant même parfois jusqu'au rouge noir. Dans ce groupe sont compris plusieurs de nos arbres indigènes, tels que le hêtre à feuilles pourpre^ le noisetier, le citnrme et quelques aulres qui revêtent accidentellement cette teinte. La plupart de nos arbres à feuilles caduques ont, en outre, le privilège de prendre, en automne, des teintes souvent très-vives et fort aimées des peintres de paysage. C'est ainsi que les cerisiers passent au rouge vif, le liétre et les érables au jaune clair, etc. , mais ces nouveaux coloris sont le signe de la décadence de la végétation et n'ont qu'une durée éphémère Dans ces mêmes arbres on observe aussi le phénomène de la panachure proprement dite. On en voit de fréquents exemples sur le Sureau {Sam- hucus nii^ra), dont il existe des variétés fortement panachées de blanc, le tilleul {Tilia Europsea), le chêne (Quercus), Vomie (JJlmus campcstris), le hêtre [Fagus sylvatira), le frêne commun [Fraxinus excelsior), \e cor- nouiller [Cornus mas), etc., dont certaines variétés ont les feuilles plus ou moins marbrées ou marginées de jaune pâle ou de blanc. /). PLANTES DE SERRE GHAUDE A FEUILLAGE COLORÉ OU PANACHÉ. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, beaucoup de plantes de serre chaude ont le feuillage naturellement peint de couleurs autres que le vert; mais il en est aussi qui sont panachées par chlorose, et qui, à ce titre, sont inférieures aux premières. C'est dans les familles des Maranta- cées, des Aroïdées, des Orchidées, des Mélastomacées et des Bégoniacées, que se trouvent le plus grand nombre des espèces colorées; en dehors de ces familles la prédominance est aux feuillages panachés par décoloration." Nous citerons simplement pour mémoire, dans la première catégorie : Les Anœctocliilus Lowii, Ro.vburghii, intermedius, corclatus; les Macodes petoln, Feitddi, xanthnphyllus, Lobbii, pictus, argenteus, setaceus; les Bégonia alho-lineata, amabilis, arborescens, argentea, splendens, grandis, Griffithii, hederœfolia, Lazuli , Lcopoldi , Madame Wagner, Madame Jlicart, MedusBù, Prince Troubetzkoï, Queen Victoria, RoUissoni, Reichen- heimii, Rex Leopardi, Ricinifolia maculata, Roylei, rosacea, splendida, splendida argentea, Thwaitesii, Urania, Victoria, Virginia, Marshalli ; les Bertolonia maculata et marmorea ; les Caladium argyrites, bicnlor, Chan- tini, Houlletii, Bnlingii, marmoratum, Bara(pdnii, f-Vriglitii, picturatum ; les Cyanophyllum metallicum et magidficum ; les Maranta alho-lineata, roseo- 120 CONCLUSION ET ADDITIONS. lineata, arundinnrea riibescens, fasciata, nietnlUco, micans, Ptirdina, Pnr- tcana^ piilchella, regalis, rariegata, vittrtta, ff^arsrewiczii, zebrina, birnlar, e.rimia ci xangiiinea. Dans la seconde catégorie, nous trouverons les Musa vitlata., bananier à feuilles panachées de blanc cendré, M. zebrina et M . Carend/s/iii ; le Yucca (juadricolor; les Hoya cariegataet picta, etquanlité d'autres plantes dont la nomenclature serait dépourvue d'intérêt. E. FOUGÈRES REMARQUABLES PAR L'ÉLÉGANCE DE LEUR FEUILLAGE, QUELQUEFOIS MONSTRUEUX. I,es unes sont de serre chaude ou de serre tempérée, les autres de plein air. Au premier groupe appartiennent : les ^diantum cuneatum ; Alsophila pruinnta ; Axplenium dimorpJium, /ucirli/m, preeniorsum, serra, viviparum, rachirhizum ; le Cyathen dealbata ; les Cheilanthes elegans, farinosa, deal- bata, argentca ; les Dickscmia antarctica et arborea; le Dennstxdtia adian- toides ; \es Dryinaria morbillosa et (/uercifolia ; les Davallia pnlyantha, dissecta, tejudfnlia, hispida, immersa; V Evpodium Katilfusii ; les Glci- r/ienia Iiecistojjhylla, dicarpa, rirci/ialis, seniivestita, s/jclimca:, rt/pr.sfrr.o, /ïabcl/ata, dichotoma; les Gyinnngrainmajavanica, clirysopb} lia; Lherminieri, Martensli^ sidpluirea, nchracen, pidcbella, argyrnphyUa, tartarca, calome- lanns, specinsa, Inûata; les Gofuophlebiurii pictnm, .subauriculatum, vcrru- rosum ;]' Hynienocdum rrinitwn , \ Hemidyctinn marginatutn -^ le Lithobrochia incisa; les Loituiria discolor et nuda; le Marattia purpurasccns ; lee Notnchlsena trichonianoides, pulveracea, invea, flavens, Honkeri ; le Nephro- diitm molle cor ymbi fer uni ; le Neplirolepis davalUoides ; \ Onychium auratum; les Olenndra neriiformis et articidata; les Platylonia flexuosa, terrdfolia, calomelanos ; les Pnlypndium plumula, effusum, musasfoliuni, Billardieri, nigre.sccns ; les Pldebodium aureuni et spnradocarpum ; les Pterix umbrosa, scaberula, aspericaulis, tricolor, albo-lineata, argyrasa ; les Platyceriiun grande et atcicorne, et enfin, les Selaginella Martensii, Galeottii, africaua, densn, denticulata, erythropus, dichrous^ ff^illdenowii, Lyallii, lepido- phylla, cuspidata,atroviridis etLobbii. Parmi les espèces rusticjues, la plupart indigènes, nous signalerons : V Allosorus crispus, ï Asplcniuni trichomanes incisam ; les Athpium FUix fsemina aquxforme, cor) mhiferum, depauperatum, multifidu/ii, plumosum, polycladojj, acrocladou ; \es£lecbnu/i/ spicans ramosum, cristaturn, concin- num ; le Cyrtomium falcatum ; le Laslrxa Fllix rtias cristata ; le Lycopodium dendroideum ; les Polipodium vulgare cambricuiii, cristatum, semilaceruni, Dryopteris, alpestre; les Pnlysticlium angulare cristatum , seniipinnatuni, proliferum; X Onoclea scnsibilis ; les Osmunda regalis claytoniana, cinnn- momea et graritis; le Struttiinpteris gcrmanica, et enfin les nombreuses variétés monstrueuses du Scolopeiulrinm vulgare connues sous les noms de rrispum, cristagalli, digitatum, endivixfolium, irregulare, marginatum^ nniltifidum, acrocladou, iiiultifido crispum, ranio-marginatum, raïuosutn majus, sagittatn-cristatum, Stansfieldii, subiiiarginafun/, suprasopori ferum, variabile. FIN DU TOME PREMIKK. INDEX. Pliinclies. Pages. Lettre dédlcatoire Introduction Alocasia metallica Ananassa saliva variegata Anœotochilus Lowii rubro-venius setaceus (aureus) slriatus. xanthophylhis Aphelandra Leopoldi Bégonia Marshallii Rex var. grandis ■var. Isis var. nebulosa Caladium argy rites bicolor splendens Chantini. pictum Verschaffeltii Calathea zebrina Cissus discolor porphyropbyllus Convallaria maialis variegata Cordylina (Dracsena "l indivisa Cratfegus prunifolia variegata Croton pictum variegatum angustifolium variegatum-. . . . Cyanopbyllum magnificum Dapbne Mezereum variegatum Dieffenbacbia Seguine, var, maculata. . Dioscorea discolor • . . . , Dracaena ferrea , ferrea versicolor . . . Echites nutans Evonymus Japonicus aureus variegatus. Farfiigium grande Funkia Sieboldii variegata Gesneria cinnabarina Graptophyllum pictum Hedera foliis variegatis , Hoya carnosa variegata Hydrangea Japonica variegata LX 119 XXI 41 XL 79 XXXV 69 XXIV kl XXX 59 VII 13 XXVII 53 xvm 35 IX 17 VI 11 XII 23 XV 29 XXII 43 IV 7 XIX 37 XLIII 85 XtVI 91 I 1 XIII 25 t.IX 117 XLII 83 LU 103 XLVIII 95 VIII 15 H 3 XLI 81 X 19 L 99 XIV 27 LIV 107 X\IX 57 III 5 LVIII 115 XLix a 100 XI 21 xxxiv 67 XXXIII 65 XLV 89 LVII 113 XLIV 87 XXV 49 128 INDEX. Maranta albo-lineata fasciata micans pardina Porteana regalis vittata Warscewlczii Pandanus Javanicus variegatus . Pavetta Borbonica Poinsettia pulcherrima Pothos argyraea Pteris argyraea aspericaulis, var. tricolor cretica, var. albo-lineata. Sonerila margaritacea Tradescantia odoratissima. . . . Tussilago Farfara variegata . , . Yucca filamentosa variegata. . . Conclusion et additions ■•%^ FIN DE I. IPTOF.X J'hinclies. P;igrs. L\ 109 XXIII 45 XI.IX /) 97 XXXII 63 XXVI 51 XX 39 xxxvm 75 XVII 32 XXXVI 71 V 9 XXXI 61 XXVIII 55 XXXVII 73 XLVII 93 LUI 103 XVI 31 XXXIX 77 LVI 111 LT 101 129 «*> Imprimerie générale de Cli. Laliure , rue de Fleurus, 9. :i Paris.