i.ES. PLANTES (Lift i. B. lîtU ffitbrarg Nnrtlî (Earoltna étuU îlmtierflita Spécial Collections SB431 L6814C V.2 THIS BOOK MUST NOT BE TARE FROM THE LIBRARY BUILDING 20M/]-77 LES PLANTES A FEUILLAGE COLORÉ TOME SECOND ILLUSTRÉ DE 6o CHROMO -TYPOGRAPHIES ET DE 6o GRAVURES SUR BOIS PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE J. ROTHSCHILD PARIS J. ROTHSCHILD, ÉDITEUR LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 43, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 43 1870 A & LES PLANTES FEUILLAGE COLORÉ II— i IMPRIMERIE GENERALE DE CH. LAHURE RUE DE FLEURUS, Q, A PARIS Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from NCSU Libraries http://www.archive.org/details/lesplantesfeuill02lowe Les riiintes ù l-'euillaare. .1. Rothschild, Editeur. CALA T II E A V E I T C 1 1 I A N I LES PLANTES FEUILLAGE COLORÉ HISTOIRE — DESCRIPTION — CULTURE — EMPLOI DES ESPÈCCS LES PLUS REMARQUABLES POUR LA DÉCORATION PARCS — JARDINS — SERRES — APPARTEMENTS PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE J. ROTHSCHILD TOME SECOND ILLUSTRÉ DE <)o CHROMO-TVPOGRAPI.IES ET DE 60 GRAVURES SUR BOIS PARIS J. ROTHSCHILD, ÉDITEUR LIBRAIRIE DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Ai. RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS. 43 1870 Tous droits réservés A MONSIEUR A. ALPHAND Ingénieur en chef de l"' classe du Corps impérial des Ponts et (Ihaussées, Directeur de la Voie publique et des Promenades de la Ville de Paris, Ofûcier de la Légion d'honneur, Membre du Conseil général de la Gironde, etc., etc. Monsieur, Eli plaçant sous votre haut patronage ce nouveau Recueil des Plantes à Feuillage coloré, j^ai désiré surtout rendre hommage à ringénieux artiste qui a inauguré une ère nouvelle dans 'la Jar- dinlque ornementale. f^otre nom est désormais inséparable de ce progrès récent de V horticulture qui nous permet d'admirer dans un cadre restreint des beautés végétales, empruntées pour ainsi dire ci tous les cli- mats, car cest sous votre inspiration que la Flore exotique, si splen- dide de floraisons et de feuillages, a pris possession des jardins de Paris auxquels il serait difficile de trouver des rivaux en Europe et dans le monde. J'ose espérer, Monsieur, que cet ouvrage auquel j\n donné tous mes soins ne vous paraîtra pas indigne d'être publié sous vos auspices. Veuillez en accepter la dédicace et agréer en même temps r expression du profond respect avec lequel j'ai V honneur d'être, Votre très-humble et très-obéissant serviteur, J. ROTHSCHILD. NOTE DE L'EDITEUR. L'accueil flatteur fait à la première édition du tome pre- mier de notre ouvrage sur les Plantes à Feuillage coloré nous détermine non seulement à en donner vme seconde édition, revue et augmentée de nouvelles gravures sur bois, mais aussi à publier un second volume qui fera suite au premier, ce que justifie le grand nombre de plantes remarquables introduites depuis lors dans la flore ornementale. Le texte, retoucbé par de savants borticulleurs belges et français, a subi de nombreuses modifications, principale- ment dans la description des. espèces et les renseignements donnés pour leur culture et leurs emplois borticoles. Ces mo- difications nous ont paru nécessaires, parceque nous tenions à offrir au public un ouvrage essentiellement pratique. De l'aveu de tous les connaisseurs, les gravures en Chromo étaient irréprocbables, mais quelques-unes des figures sur bois lais- saient à désirer pour la correction du dessin. Voulant faire disparaître cette imperfection de notre travail, nous avons fait refaire ces figures par nos meilleurs artistes ; aussi espé- rons-nous qu'elles ne seront point trouvées inférieures aux Cbromo-tvpograpbies dont elles font le complément. Les 8 NOTE DE LEDITEUR. mêmes soins ont été donnés au second volume, tant pour le texte que pour les figures, dont les modèles ont été pris dans le Fleuriste de la ville de Paris, à TFxposition univer- selle et dans les principales maisons de Paris, Londres, Gand et Bruxelles. (Nous citons surtout les établissements horticoles de MM. Lierval à Paris, Veitch à Londres, Jean Verschaffeit à Gand et Linden à Bruxelles.) Ayant fait tous nos efforts pour que cette publication de- vînt une véritable œuvre d'art, digne d'être offerte à nos souscripteurs, c'est avec une entière confiance que nous leur demandons de vouloir bien nous continuer leurs sympathies et leur appui. CALATHEA VEITCHIANA. CALATHEA DE M. VEITCH, (pl. 1.) — CANNACEES. A tout seigneur tout honneur, dit le proverbe. Telle est la raison qui a présidé au classement du Calathea Feitchiana en tête du deuxième volume d'un ouvrage destiné à faire connaître une série de végétaux aussi variés qu'agréables par les contrastes du feuil- lage. Cette plante est, en effet, par la majesté et l'élégance de ses bel- les feuilles autant que par la richesse de leur coloris, la plus re- marquable de ce genre déjà si riche et si brillaut en végétaux à feuillage ornemental. Ainsi que les Maranta dont il porte communément le nom, le Il —5 2- CALATHEA VEITCHIANA. Calathea Feitchiana, trouvé, dit-on, en Amérique, dans la région ouest du tropique , est une plante herbacée , à feuilles pétiolées, ovales elliptiques, atteignant jusqu'à 0™,30 centimètres de long sur 20 de large, finement colorées en dessus d'un beau vert brillant, marquées de taches très-apparentes d'un vert jaunâtre; en dessous d'un beau violet lie de vin. Elle a un aspect frappant et atteint, dit-on, une hauteur de plus de 0"',60 centimètres. C'est donc par son feuillage, dont il n'est pas possible de faire ressortir la beauté, que ce Calathea est digne de figurer dans nos serres, et, avec quelques précautions, dans les salons. Dans ce der- nier cas, si on veut utiliser la magnificence de cette plante, on ne devra la laisser que pendant quelques jours dans les appartements. Elle sera ensuite replacée dans la serre , où des soins entendus effaceront promptement les traces de la fatigue qu'elle aura subie. La culture des Calathea est peu difficile. Elle exige : 1** une serre dont l'atmosphère est maintenue humide , dans laquelle on entre- tient une chaleur de 15 à 18 degrés centigrades et un jour diffus ou un peu sombre; 2° une terre, placée sur un fort drainage en pote- rie brisée, composée moitié terre de bruyère cassée en petites mot- tes et moitfé terreau de feuilles, dans laquelle on placera de petits morceaux de charbon de bois. Pendant la végétation, on adminis- trera de fréquents arrosages et bassinages, qu'il faut modérer à l'é- poque du repos. La multiplication se fait par la division des souches, qui, placées dans de petits pots , seront mises pendant quelque temps sur une couche chaude recouverte d'une cloche. L':; Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Eilitt'ur. E R A N T II E M U M 1 G N K U M. II ERANTHEMUM IGNEUM. ANTHÈME COULEUR DE FEU (FEUILLE); FLEUR D'AMOUR, (pl. 2.) — ACANTACÉES. — Rappelons de suite que celte plante n'ayant pas encore montré ses fleurs, le nom générique A' Eranthetniiin (du grec eros, amour, anthos, fleur), sous lequel elle est actuellement cultivée et vendue, n'est peut-être que provisoire. Rien ne nous étonnerait si plus tard elle était rattachée au genre Hypsetes ou à un autre genre voisin. Cette curieuse Acanthacée a été trouvée au Pérou, dans des fis- sures de rochers faisant partie de la haute Cordillère, par M. Wal- 4 ERANTHEMUM IGNEUM. lis, le zélé explorateur des affluents du fleuve l'Amazone, qui l'en- voya à M. Linden, liorticulleur à Bruxelles. C'est une plante basse, à tiges quelque peu rampantes, à feuilles opposées, ovales-allongées, acuminées, recouvertes d'une poussière diamantée , d'un vert foncé noirâtre, obscur, sur lequel la nature, par un véritable tour de force de coloration, a étendu la teinte si à la mode du rouge Bismarck. En effet, sur cette feuille de couleur vert noirâtre, on trouve une large bande, centrale en pariie seulement, puisque câ et là elle s'é- carte comme si elle voulait suivre les nervures latérales, aussi origi- nale par sa forme que bizarre par son coloris. Cette bande, dont le fond jaune orangé est partiellement recouvert par une teinte plus ou moins rouge rouille, coloris qui lui-même est absorbé jusqu'au milieu du limbe par une belle nuance rouge feu, le tout granulé et d'une harmonie parfaite, cette bande, dis-je, présente les plus beaux contrastes. Aussi quelles délicieuses bordures de jardinières de salon ou de corbeilles de table on peut faire en mélangeant VEranthewuin igneum avec des Selaginelles ou des Lycopodes dont le feuillage est si léger et si gracieux ! Elle exige une terre de bruyère légère et sableuse , des arrose- ments et bassinages aussi copieux durant la végétation que modé- rés''pendant le repos. Sa reproduction s'opère facilement de boutures que l'on place, sous cloche, dans la serre à multiplication. Observée dans toute sa beauté à l'Exposition universelle de 1867, elle a pris place dans tous les établissements d'horticulture d'Eu- rope, et principalement à Paris chez MM. Thibaut et Keteleer, Lierval, etc. Les Plantis à Keiiiil.iîîe. ,1. Rothschild, Editeur. T K 1. K I A N T II E U A !■ I C O I U E A. III TELV lANTHERA FICOIDEA. Var. VERSICOLOR. CADELARI FICOIDE A FEUILLE VERSICOLORE. (pl. 3. — AMARANTACÉES. — Le Teleianthera ficoidea type, est une bien petite plante, qui a été très-souvent baptisée et décrite. C'est ainsi que, après avoir été présentée par Linné sous le nom de Gomphrena ficoidea, par Lamark sous celui de Acliyranthes fi.coidea, par Desfontaines sous celui de Paronychia ficoidea, enfin par Roemer et Schult sous celui de Alternanthera ficoidea, elle est aujourd'hui généralement connue sous celui de Teleianthera ficoi- dea qui lui a été donné par Moquin-Tandon. En outre, chacun de ses nouveaux parrains, comme s'il voulait justifier le changement de noms qu'il opérait, donnait à cette plante un lieu d'origine différent. Ils la faisaient venir les uns des Indes orientales, les autres de l'archipel des Philippines, de Manille, de la Jamaïque, des îles Caraïbes, et enfin du Brésil, d'où paraît vrai- G TELEIAJNTHERA FICOIDEA. ment provenir la variété à feuilles de plusieurs couleurs dont ci- contre une belle figure coloriée. Introduite en Europe par M. Amb. Verschaffelt, notable horti- culteur de Gand (Belgique), c'est, d'après le botaniste Lemaire, « une plante basse, touffue, ramifiée, s'élevant à 0,30-35 centi- mètres de hauteur; les feuilles sont opposées, brièvement pétiolées, oblancéolées, à peine aiguës, mucronulées, glabres. Le coloris, d'un cuivre rouge sombre, passe bientôt au rose vif, avec des pana- chures diversement vertes ou cuivreuses entre les intervalles des nervures, etc. « L'inflorescence, qui consiste en fleurettes micro- scopiques, est absolument insignifiante. » Si, comme on le craint seulement, elle est trop délicate pour être employée l'été dans la décoration des jardins, la brillante et bizarre coloration de son feuillage ainsi que sa diversité et sa disposition buissonnante, en feront le plus bel ornement des serres froides ou des appartements. On en formcja de magnifiques bordures et de beaux tapis ou gazons dans les jardins ou dans les serres, et on la disposera sur les bords d'une jardinière ou d'un surtout de table dans les appartements. Elle exige un bon compost formé d'un tiers terre de bruyère et de deux tiers terreau bien consommé, des arrosements copieux et fréquents pendant l'été, modérés au printemps et à l'automne, presque nuls pendant l'hiver j puis, en toute saison, beaucoup de lumière et d'air. L'été, mise en pleine terre, elle réclame un sol léger et meuble, les mêmes arrosements et surtout la même exposition, car plus elle sera directement placée sous les rayons du soleil, et plus ses diverses nuances prendront des teintes vives et brillantes. Multiplication de boutures, sous cloches dans la serre à multipli- cation. Les Pluiitis à Feuillage. J. Rot'aschiltV Editeur. l) 1 C II O R I S A N D K A U N D A T A. DICUORISAINDRA UWDATA. DiCORISANDRE ONDULÉ (FEUILLE/, (pl. k. — COMMÉLYNÉES. — C'est en pénétrant dans les gorges étroites creusées par les tor- rents qui descendent de la haute Cordillère pour se jeter dans un des affluents du beau fleuve péruvien l'Amazone, que M. Wallis, l'infatigable voyageur-explorateur-botaniste, trouva, dans les fis- sures des rochers ou à l'entrée des grottes, cette belle et curieuse espèce de Dichuriscmdra (du grec dis deux fois, chorizo, je divise, andra, homme mâle). De ce que les étamines (organes mâles) sont divisées en deux groupes. Reçue par M. Linden, dans son établissement horticole de Bruxelles, elle a été désignée par lui sous le nom spécifique de umlata^ pour rappeler par un seul mot le caractèie particulier donné 8 ■ DICHORISANDRA UNDATA. par le Créateur au feuillage de celte plante qui, grâce à une sorte de mobilité figurée, ressemble à de l'eau agitée par une légère brise et sur laquelle miroiteraient les pâles rayons de la lune, divisés en lames par les nuages ou par Tombre des arbres. En effet, tandis que ces feuilles, presque rondes, terminées en pointe, sont transversalement et très régulièrement ondulées, des bandes de couleur vert foncé alternant avec d'autres bandes de couleur vert pâle à reflets argentés les parcourent de la base au sommet. Ajoutons à celte beauté originale de la page supérieure, que la page inférieure offre le contraste d'un coloris rouge pourpre satiné, et nous aurons esquissé à giands traits seulement les qualités orne- menlaîes de cette belle plante dont la floraison est attendue avec une vive impatience par les amateurs. Elle est encore trop peu répandue et connue pour qu'il nous soit possible de fixer dès aujourd'hui tout ce que l'on pourra en tirer pour la décoration des appartements. Mais en admettant qu'elle refuse de s'acclimater dans les salons, elle sera toujours un bel ornement pour les serres chaudes où le cultivateur inteUigent pro- fitera, pour en former de belles touffes peu élevées et d'une surface plane, de la prédisposition qu'ont ses tiges et ses feuilles à s'étaler sur le sol . Elle exige de bonne terre de bruyère un peu sableuse, des arro- sements et des bassinages proportionnés à la force végétative. Sa reproduction s'opère par bouture. Outre dans l'établissement de M. Linden, à Bruxelles, et de M. Veitch, à Londres, cette plante est cultivée à Paris chez M. Lierval, et à Sceaux par MM. Thibaut et Keteleer. Les Plantes à FeuillaEre. J. Rothschikl, Editeur. COLEUS VERSCHAFFELTI. V COLKUS VERSCHAFFELTI. COLEUS DE VERSCHAFFELT. (PL. 5. — LABIÉES, Découvert dans lîle de Java, et introduit en Euro|)e par M. Jean VerschafTelt, il fut admis avec un véritable entliousiasine dans toutes les collections, comme ornement et de serre et de plein air à la fois. Ce Co/eiis, bien cultivé, s'élève à peu près à un mètre, et forme une plante suffrutescente très-ramifiée et très-touffue, beaucoup plus vigoureuse que le Co/eus Bluniei. de Bentham, avec lequel il fut d'abord confondu. Les branches et pétioles sont pourprés et non verts; les feuilles, beaucoup plus grandes et plus vivement co- lorées, largement ondnièes-crispées aux bords, sont à peine al- 10 COLEl s VERSCHAFFELTl. ténuées à la base en pétiole, ou tronquées cairément ou nette- ment cordiformes-arrondies, ou enfin cordiformes-auriculées, et jamais prolongées, comme chez le Coleus Bhimei, en un angle del- toïde, formé par une double nervure externe, qui part du sommet du pétiole, mais entières éga'ement; au sommet elles sont sim- plement aiguës et non hastées-acuminées; elles sont en outre un peu épaisses, molles -velutineuses, et non membranacées et sub- coriaces. Les dents qui les bordent sont beaucoup plus grandes, ovées-obtuses, et non deltoïdes-aiguës; quelquefois elles sont .en outre bi ou tridenlulées elles-mêmes. Les pétioles, légèrement ciliés, diffèrent également; au lieu d'être canaliculés, ils sont d'a- bord méplats, puis dilatés, et tout à fait plans vers le sommet, Les tiges, nettement tétragones , sont presque glabres; les jeunes ra- meaux sont pubérulents, non -seulement aux articulations, mais dans toute leur longueur. Rien ne surpasse le velouté et la richesse du rouge pourpre- sang qui couvre presque entièrement les limbes foliaires, et en- vahit même jusqu'aux dents du bord, qui sont d'un vert plus ou moins clair. Chaque branche, chaque ramule même, se termine par une très -longue grappe de très-nombreuses fleurs assez petites, et groupées, serrées, au nombre de sept ou huit eu forme de ver- t ici lie. La culture de la plante est des plus faciles. Des vases un peu larges et profonds, un bon et épais drainage ; une terre riche et substantielle, si on la tient en serre; mais il vaut mieux la planter eu plein air, à bonne exposition et dans une bonne terre de jardin, dès qu'arrive la belle saison. Comme sa beauté con- siste dans la richesse de sa panachure, on aura soin, pendant sa jeunesse, d'en pincer une ou deux fois les rameaux, au tiers ou aux daux tiers de leur longueur, selon la force, afin de les faire ramifier plus abondamment.' A l'automne, on la relèvera de la pleine terre pour la. faire hiverner dans une bonne serre tem- pérée, ou dans Ja serre chaude ordinaire. 11 va de soi qu'on 1 mira rabattue et qu'on en aura rafraîchi les racines, avant de la rempoter. Los l'IaiiUs .'i leiiilhigt J. lîothsdiilil, Kilitcur. C A L A D I U M MI 1^. A B 1 L E. VI C4LADÎUM MIRABILE. CALADION ADMIRABLE, (pl. ('<.) — AROiDEES. Tous ces admirables Caladiu/n, qu'on voit aujourd hui dans les collections, sont, en général, des variétés de Tancien, mais toujours /'eu/te et beau Caladiu/n bicolor ; et quand on les compare au type, on ne peut s'empêcher d'admirer prolondémenl la puissance créatrice de la nature, et de s'incliner devant ses merveilles toujours renaissantes et toujours nouvelles. La plupart, pour ne pas dire toutes, ont été découvertes cl iu- tioduites dans ces derniers ten)[)S, en P2urope, par M. Baraiiuin 12 CALADIUM MIRAIULE. zélé collecteur français, directeur d'un jardin cV expérience et d'ac- climatation, au Brésil. C'est surtout dans la province de Para, et sur les rives du vaste fleuve des Amazones, qu'il rencontra dans ses nombreuses excursions ces espèces ou variétés. Celle dont il s'agit est une de sesplus intéressantes trouvailles. Ses feuilles, portées par de longs pétioles verts, innnaculés, sont peltées, cordiformes à la base, puis largement ovées, subacuminées-aigucs au sommet. Elles atteignent d'assez grandes dimensions, soit de 0'",25 à 0'",30 et plus, sur 0"", 12-1 5 de diamètre. Les nervures prin- cipales sont largement bordées-frangées de vert-clair, et leurs in- tervalles criblés de petites macules irrégulières, et de petits points d'un blanc pur : le tout tranchant sur le vert foncé et luisant du fond. Notre dessin a été exécuté d'après les beaux spécimens de M. Lierval, un des horticulteurs les plus riches en plantes à feuil- lage coloré. La culture de ces Caladium de serre chaude n'est point difTicile, mais elle exige quelques précautions et un peu de surveillance. On peut les élever dans une sorte de petite plate-bande, remplie de terre de bruyère ou de bois, mélangée avec un bon tiers de terre franche, mi-partie avec de la terre de fossés : on en fera une couche de 0'°, 20-25 au-dessus d'un drainage épais, composé de fragments de plâtras, de tuiles, ou de briques. On plantera les tubercules à environ 0'",10 de profondeur. Si on les tient en pots, pour jouir de la vue de ces végétaux en appartement, mêmes procédés, même culture; mais nécessairement pour hâter la végétation, les pots auront au préalable été plongés dans une couche chaude. La température de la serre sera d'au moins 20"-25" R. ; arrose- ments fréquents pendant la période de vie, et devant cesser lors de la fanaison des feuilles. Les tubercules, mis en pleine terre, seront lelevés tous les deux ou trois ans pour en détacher les jeunes qui se seront formés, et qu'on traitera aussitôt comme pieds-mères. Ceux en pot seront* dépotés tous les ans dans ce but, et replantés dans une terre nouvelle. Ces opérations devront être pratiquées vers la fin de décendno ou on janvier. Les Pliantes Ti Fcuillîcc. J. lîdthschild, iMiiteiir. PELARGOMIUM ZONALE. VII ^^ P]:i.AIlGONIUiM ZONALF. Vau. OUADRICOLOR. PÉLAR&ONIER ZONAL QU ADR I CO LO R E. Pi- 7.) — GÉRANIACÉES. — • Les Pelargoniuiii , oriirinaires du cap de Ronne-Espcrancc, ont été introtluits en Europe dès les premières années du siècle dernier. Tenus dans de grands vases, et légèrement rabattus, on en.lorme de cliarmauts arbrisseaux taillés en boule, dont le beau feuillage, les myriades de fleurs, en générald'un pourpre éclatant, sont d'un efïet hautement décoratif pour les péristyles, perrons, parcs et jardins. Les jardiniers français et anglais, par des soins répétés, par cette sagacité qui distingue éminemment les borticulteurs mo- dernes, ont obtenu en ce genre des succès merveilleux. Il serait long et oiseux de donner ici une liste des variétés obtenues, toutes fort belles, au coloris si varié, passant par toutes les nuances du rouge, de Fincarnat et du blanc pur. 14 PFI-AHGONrUM ZONA LE. Celle (loul il s'agit, gagnée originairement par fen Lehois, ama- teur à Toulouse, est arrivée plus tard chez M. A. Verscliaffelt, qui Ta répandue dans le commerce; on s'apercevra bien vite qu'elle est proche parente de Mistriss Pollock^ dont elle égale les vives cou- leurs de panachure. La culture de ces Pelargoniiini n'offre aucune diflicullé. Comme ce sont des plantes molles et succulentes, elles redoutent excessi- vement la gelée. Placées dans les jardins au mois de mai, il faut les relever en motte vers la fin d'octobre pour les abriter dans une orangerie, ou sous châssis froids, ou enfin dans un lieu quelque peu éclairé, où la gelée ne puisse pénétrer. On les rabattra jusque près des vieilles branches; elles n'en repousseroni que plus vigou- reusement, si on a soin, pour rétablir l'équilibre, de rafraîchir les racines; puis on les placera dans des vases un peu étroits, pour les remettre en place au printemps. La multiplication a lieu par le semis, en terrine, sous cloche, en châssis, pour gagner par là de nouvelles variétés; ou plus facile- ment encore et plus promplement, par le bouturage des rameaux , fait soit à l'ombre en pleine terre, en août, soit à l'abri d'une cloche, ou d'un châssis. r.cs Plantes à Keuillas-c. .T. Koth?chil(l, Kditcur. . A T E R M I N A I, I Var. Stricta. vm DRAC/ENA TERMINALIS Var. STRICTA. ORAGONNIER TRICOLORE PYRAMIDAL. i.pl. 8. LILIACÉES. Il existe dans la nomenclature systématique plusieurs Dracœna terminalis ; le seul auquel nous ayons atfaire en ce moment, est le Dracsena terminalis (\e Reichenbach père et de Lindley, etc., etc., que M. Planclion réunit plus tard, et avec raison, au nouveau genre' Calodracon. 1. Les Cordyliiie, les C/iar/inooi/la , les Catodrctcon, etc., sont en et'l'et distincts (lés Dracœna. 16 DRAC.ENA TKKMINALLS. , Le Calodracon tenninalLt tel est son vorilablo nom botanique! on Dracœna tcrmi/fa/f.w, est nii arbiisseau élancé, assez grêle, pon- vaiit atteindre trois ou quatre nièljes, peu ramifié, et en raison (Je sa tige allongée, terminée par une belle loufVe de feuilles (fer- /ninalis), il imite assez bien l'habitus d'un palmier. La tiffe et les rameaux sont annelés, à cause de la caducité des |)étioles ; les feuilles sont assez étroitement lancéolées, minces, mais membranacées, subacuminées au sommet, subatténuées et tlé- currentesà la base en un long pétiole canaliculé, à bords amincis, dilatés, amplexicaules à la base, et alternant en une spirale, étroi- tement imbriquée; à bords ténus, un peu ondulés, elles atteignent 0, 30-35 de longueur, sans le pétiole, sur un diamètre propor- tionnel. L'inflorescence consiste en une panicule peu ramifiée, haute de 0'", 30-35, disposée en racème; les fleurs petites, assez jolies, sont d'un blanc rosé ou violacé. Mais ce qui fait le charme de la plante, c'est la splendeur du co- loris cocciné, brillant, luisant de ses feuilles, laissant à peine quel- que place au vert du fond, dépassant sous ce rapport celui du type, et d'un effet admirable dans une collection de serre et pour l'ornement des salons. Nous ne savons à quelle allusion se rapporte l'épilhète stricto (dressé): le type, comme sa variété, ayant des feuilles dressées, rigides, pendantes seulement pendant la vieillesse. Lun et l'autre exigent la serre chaude, une bonne terre riche et meuble, et se mul- tiplient par les rares drageons qu'ils donnent au pied, ou par les rejetons qui se produisent sur le tronc et au sommet, quand on en a coupé la tête dans ce but, au-dessus des feuilles : tète dont le bouturage réussit aisément à chaud et sous cloche. Nous remercions M. Alpliand, Directeur de la Voie publique et des Plantations de la ville de Paris, qui a bien voulu nous permettre de copier une aquarelle faite par M. Lambotte, dessinateur très- habile, attaché à ce service. ^f Les Pltmtcs à I-'cuilUiae. J. Kotbsdiikl, Edifeur. BÏÏGONIxA. DAJCDALKA. IX BEGONIA DJilDALEA. BEGONIA A VEINES EN DÉDALE. {PL. 9.) — BÉGONIACÉES. — Ch.Ltmaiie, déterminant et décrivant le premier cette magni- fique espèce, n'a pas craint de dire d'elle : « Cest la perle^ le bijou (le tous les Bégonias passés, présents, nous oserions prcsfpie dire : futurs. Le nom spécifique exprime bien le réseau très-serré, ramifié, vermiculaire^ des nervures d'un beau brun, qui ornent la face su- périeure des feuilles, et tranchent sur leur vert clair et luisant. La tige est robuste, rampaute, très-épaisse, très- glabre, rou- geâtre ; sous chaque pétiole se remarquent plusieurs pelilcs glbbo- II — 2 18 BEGONIA D.EDALEA. sites hhuiclit's [^/(u/f/es !). Les stipules sont cavtilaginacées, irès- minces, (lilalées-dclloïdes à la base et terminées par une longue soie. Les pétioles, qui n'ont pas moins de 0'", 25-30 de long, d'un jaune ^erdàtre (rouge cocciné pendant la jeunesse), sont ponctués de rouge vif et liéiissés de poils concolores, ou plutôt de squamules grandes, planes, plusieurs fois profondément fendues, blanches à la base, coccinées ensuite, horizontales ou subdéfléchies, solitaires, plus ra- rement géminées ou ternées. Les feuilles, longues de 0'",20 sur 0'", 15 de large et plus, sont pellées, charnues, subconvexes en dessus, arrondies à îa base, et là fortement et obliquement cordées (les deux lobes se recouvrant lun l'autre), d'un beau vert olivacé; très-glabres en dessus, elles sont en dessous luisantes et munies de poils épars, plus ou moins seniblables à ceux des pétioles. Les fleurs, disposées comme dans le genre, composent une pe- tite panicule dichotoméaire, plus courte que les pétioles; toutes les divisions en sont vivement stiiées et colorées de rouge, mais glabres Les (leurs mâles et.femelles sont disposées sur les mêmes ra- meaux, les premières au sommet, et sont toutes conformes et dipé- tales. Les jeunes fruits, à trois longues ailes subulées, sont à la fois roses, blancs, verts et piquetés de cramoisi. La plante a été introduite chez M. A.Verschaffelt, par M.Ghies- Ineght, parcourant le continent tropical américain. La culture des Bégonias est tellement répandue aujourd'hui, qu'il est à peine utile d'en dire ici quelques mots. Les espèces rampantes exigent des vases beaucoup plus larges que profonds, où elles puis- sent étaler à leur aise leur longue tige demi-souterraine et ramifiée; celles dressées des vases plus étroits, mais proportionnés aux di- mensions qu'elles doivent acquérir. Les unes et les autres devront être rempotées au moins deux fois par an, la première, avant le renouvellement de la végétation, la seconde, après la floraison. Pendant toute la belle saison, on les laissera dans une Ijonne serre tempérée, pour les rentrer pendant l'hiver en serre chaude. La multiplication est des plus faciles par la séparation des drageons ou le bouturage des rameaux, et même au besoin par celui des feuilles ou section de feuilles, mais toujours à chaud et sous cloche. Les Plantes à FeuilUitre. .1. Kotliscliili',, Editeur. S A X I r p. A G A FORT L" Var. Tricolor. X SAXIFRAGA FORTUNKI. Var. ÏRICOLOR. SAXIFRAGE DE FORTUNE A FEUILLES TRICOLORES. (Ph. 10.) — SAXIFRAGACÉES. — Encore une merveille à ajouter à celles que nous offrent les plantes dites à feuilles panachées ! On doit la découverte et l'introduction en Europe du typc^ et de sa belle variété, dont nous nous occupons ici, au célèbre vova- geur-bolaniste Fortune, qui a enrichi nos jardins et nos serres d'un si grand nombre de superbos et intéressantes plantes chinoises et japonaises. Par son port, son feuillage, son inflorescence, elle rappelle la S. sanuenfosa, cette ancienne habitante de nos jardins, mais tou- 1. Ancuno cllfïércnce n'existe entre lui et sa hrillante variété, que la panacliure des feuilles de celle-ci ; chez le premier, les feuilles sont d'un vert nuancé. 20 SAXIFRAGA FORTUNEI. jours favorite, maigre- la mode, qui fait si souvent rejeter de belles et bonnes plantes, pour leur en substituer d'autres qui ne les valent pas. Comme celle-ci, elle est vivace, acaule, abondamment stolo- nifère. Ses feuilles, toutes radicales et disposées en rosette, sont portées par de longs et larges pétioles plans, embrassant à la base, charnus, hérissés de poils courts, disposés en éventail. Les limbes, ou feuilles proprement dites, sont réniformes-arrondis, assez pro- fondément échancrés-cordiformes , convexes, un peu charnus, multilobés. Le dessous est d'un vert pâle, et criblé de petits points roses, un peu saillants, visibles également en dessus. Là, le beau vert est envahi, découpé, lacinié, ou même entièrement bordé par de larges teintes ou macules d'un rose tendre ou vif, ou d'un pour- pre éclatant-, ces coloris bordent les lobes et les dents, et sont plus ou moins vifs en dessous. Ses fleurs, très-semblables aussi à celles de l'espèce comparée, sont disposées en une longue panicule à nombreuses divisions distantes. Le calice est très-court, turbiné; les trois supérieurs de ses cinq sépales sont lancéolés, d'un beau rose, fasciés de larges bandelettes cramoisies, avec une macule jaune-d'or à la base; les deux antres, beaucoup plus grands, sont lancéolés-elliptiques, pendants, très- allongés, d'un blanc de neige, quelquefois teintés de rose tendre. Notre dessin a été exécuté d'après les beaux spécimens qui se trou- vent dans l'établissement horticole de M. Lierval , aux Thèmes (Paris). Comme \i\ Sa. ri f'f a ga sannentosa, on tiendra celle-ci soit envases ordinaires, soit dans les suspensions . Elle est vivace, comme elle, très-rustique , et pourrait supporter nos hivers à l'air libre , en pleine terre (de bruyère) : mais il sera plus prudent de la rentrer en orangerie, ou sous châssis froids. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. MARANTA UOSFO-PICTA. XI MARANTA ROSEO-PICTA, MARANTA A VEINES ROSES, (pl. 11.) — MARANTACÉES. — Cette charmante et mignonne espèce appartient aussi à la nom- breuse collection de Marantacées trouvées par M. Wallis sur les l)ords des cours d'eau de l'Amérique du Sud, dans les grandes et sombres forêts entre Iquitos et Moreto, et envoyées àM.Linden à Bruxelles. On distingue le M. roseo-picta à sa taille naine, à peine plus élevée que celle du M. illustris. Son port est dressé; les pétioles, engainants sur la moitié de leur longueur, sont d'un ])eau violet rouge ainsi que le dessous des feuilles. Leur longueur totale est de 20 à 30 ceutinièlres, et le limbe est toujouis un peu plus court ([ue les pétioles, quand la plante est bien cultivée. 22 MARANTA ROSEO-PICTA. Ce limbe est plan, ovale-o1)lus, largement mucronulé, creusé en i^outticre et ondulé sur le bord de la moitié plus large de la feuille. Il porte en dessous une teinte vert intense ou vert de mer, uniforme, brillant, divisé par une nerviu'e médiane canaliculée rouge pourpre, et une zone périphérique discontinue, distante de 2 centimètres du bord de la feuille, d'un rose vif parfois plus pâle de distance en distance. Cette zone se voit en transparence par dessous la teinte violet-rouge du dessous, quand on l'interpose entre l'œil et la lumière. Si les plantes à feuillage coloré n'étaient venues charmer nos re- gards depuis quelques années par les nuances les plus variées, les plus délicates et les plus brillantes à la fois, si bien qu'elles n'ont plus rien à envier aux fleurs, on se ferait difficilement une idée des tons délicieux que revêtent certaines espèces des Mélastomacécs, à^ Aroïdées, et de ces Mnrantacées parmi lesquels nous comptons aujourd'hui le M. roseo-picta. La culture de toutes ces espèces est a peu près identique, et l'expérience seule pourra donner les moyens de cultiver mieux une espèce ici que là. Mais le traitement du M. illusiris conviendra de tout point au 71/. roseo-picta , qui lui ressemble par le port et la végétation. (Voir la planche 18, pages 35 et 36.) Les l'iauU's à Feuillage. J. llolhsciiilil, I:;^liu'ur. LONICERA 3BACHYP0DA. Var. Aureo-reticulata. XII (K^ lOMCKUA r.RACllYPODA (?). Var. Al REO-llKTlCl L.\ T A , CHÈVRE-FEUILLE A RÉSEAU D'OR. (l'L. 12.) — CAPRIFOLIACfiES. — Le Loniceva hrachypoda^ Var. aureo-rcticutata (hussons-liii provisoirement le nom sous lequel il est répandu maintenant dans 1 . On regrt-tte de lire clans un journal horticole pour 1862 nu article e.rliwmenuiil acerbe, contre le ou les déterniinatenrs de cette plante; nous ne les eoiniaissons pas et n'avons pas à les défendre. Toutefois, l'auteur de celte note, en démontrant qu'elle nCsl pas le /.. />racln/>otia de De Candolle, lequel est à lige dressée, la 24 LONICERA BRACHYPOOA. tous les jardins), est une plante récemment introduite du Japon par Van Siebold, en Angleterre et sur le continent (en Belgique)', c'est dans le premier decespays qu'on lui a donné le nom erroné qu'elle Mortc, et qu'on lui a conservé dans le second. Est-elle nouvelle? ce n'est guère probable; mais on ne pouria décider la question que lorsqu'on en aura examiné les fleurs. C'est une plante essentiellement rustique, volubîle, n'acquérant toutefois qu'une faible bauteur. Les rameaux en sont très-nom- breux, grêles, bruns, couverts d'une pubeseence veloutée, dense. Les feuilles en sont petites (0,03-3 l/'î), ovales, submucronées au sommet, très-entières, glabres sur les deux faces, mais im- perceptiblement ciliées aux bords, et avec quelques poils assez rudes, épars en dessous sur la nervure médiane : d'un vert gai et ornées en dessus d'un véritable réseau jaune d'or, qui se montre également en dessous, mais là très-pàle. Les pétioles très- courts, opposés, subdécussés, sont canaliculés en dessus, et ciliés- velus. JN'ayant rien à redouter de nos plus rudes hivers, toute exposi- tion, tout terrain lui sont indifférents. Elle prospérera liv e à elle- même sur des tonnelles, des treillages, etc. Dans les corbeilles, ou [)arlerres, elle s'enroulera spontanément à de ^^rr//^/^- tuteurs, en- foncés dans le sol et liés en pyramide au sommet: elle fera là plus d'efTet encore qu'autrement. Nous ne devons pas omettre de dire ici quelques mots des feuilles inférieures du Lonicera brachjpoda (??l en question : elles sont fort différentes des supérieures; celles-ci sont, comme nous l'avons dit, parfaitement entières; celles-là, lobées comme les feuilles de certains C ratcegus . rapporte au L. luiif^'iflorn du même; mais, comme par mégardc ce savant enre- gistre deux L. long'ifloia^ dont les descriptions diffèrent à peine, avec laquelle faut-il l'identifier? De plus, De Candolle dit ces deux ])!antei ^^«/vjvi-.- celle dont il s'agit est entièrement velue-pubescente; les feuilles ohloiigues^ lancéolées: elles sont neUement ovales et lui peu aiguës dans celle-ci, etc. Enfin, l'auteur de ladite note en décrit les fleurs (qu'il n'a pas vues) d'après le savant et regretté Genevois; mais ni l'un ni l'autre n'a parlé des formes des feuilles inférieures La critique a du bon {errare liiimaimm est), mais il faut qu'elle soit juste et mo- dérée. Les l'kvntes à Fcuillaac. J. llotlisfhiUl , LilitLi,: J : E F F E K 3 A C H I A B A R A Q U I N I A N A. XIII DIEFFENBACHIA BARAQUINIANA. DIEFFENBACHIE DE BARAQUIN- (PL. 13.) — AROÏDÉES. — Dans la seconde moitié de ce siècle, la famille des Aroïdées (ou J racées) a eu le privilège de fournir à nos collections des plantes, dont le feuillage ornemental, on raison des brillantes cou- leurs qui le panachent, ont toujours surpris, étonné les amateurs. Qui, en effet, pourrait refuser le lnl)ut de son admiration aux Cn- ladiuin, aux Alocasia, etc., par exemple, venus dans ces derniers temps? 26 DIEFFENBACHIA H A R AQl INI AN A. Dans le genre Dieffenbachiq, on ne connaissait depuis lunglemps que le D. segiiine picta ^ lorsque les D. B iraeuse, bien drainer le vase dans lequel on la cultive et donner des arrosements fréquents pendant la végétation. La multiplication s'opère par tronçons de tiges, que l'on obtient en la décapitant et en l)outurant la tète. Le stipe re- pousse des yeux ou bourgeons noml)reux, que Ton bouture à leur tour sous cloche à rètoulFèe dès qu'ils ont développé deux ou trois feuilles. Les Plantes à Feuillage. J. EotliscliiUl, Eilitmr. ERANTHEMUM SANGUINOLENTUM. HYPOESTES SANGUINOLENT A. XIV ERANTHEISIUM ou HYPOESTES SANGUINOLENTA. HYPESTE A FEUILLES VEINÉES DE ROUGE-SANG- ii- J^.' — ACANTHACKES. Les auteurs qui nous ont précédé ne nous apprennent rien de son histoire; ils se contentent de rapporter qu'on la dit originaire de Madagascar, et introduite en premier lieu cliez MM. Veitcli, horticulteurs à Clielsea (Londres), auxquels nous devons notre aquarelle. Elle a figuré pour la première fois dans la hlore des Serres sous le nom impropre àErdut/œiintm sanguiiinlentum : erreur réfutée par W. Hooker, prouvani qii (lie n'a rien île cnmniiin ^\cr 28 HYPOESTES SANGUINOLENTA. ce genre. Du reste, nous l'avons dit plus loin en traitant cViinc autre plante de la même famille [Gjninostdchjiuu Verscliaffeltt)^ et feu M, Hooker était de cet avis; il s'exprime ainsi : « Dans Tètat actuel de confusion oii se trouvent les genres cV Acanthacées . il 71 est pas aisé de déterminer celuh auquel doit appartenir cette plante, w Mais là n'est pas l'important; il s'agit ici d'une plante éminemment ornementale. C'est une plante suffrutiqueuse de 0,20-30 de hauteur, subra- mifiée, anguleuse, tétragone-aiguë, pubescente, tomenteuse, sur- tout aux angles. Feuilles distantes, obovées-oblongues, obtuses au sommet, rétrécies en pétiole à la base, à bords très-entiers, subon- dulés, et pubeseentes sur les deux faces (0,08 -1-0,04). Les fleurs {t'ésupinées d'après l'auteur, nîais verticales d'après la figure), d\in ronge pale, composent une panicule dressée, terminale, haute de 0,10 à 0,16 de hauteur. Galice de quatre sépales linéaires- subulés, fendus jusqu'à la base, velus. Corolle bilabiée ; lèvre supé- rieure trilobée; l'inférieure entière, siibcarrée , *apiculée; gorge blanche, avec deux lignes hémisphériaues, d'un pourpre noirâtre. Deux étamines, fertiles; anthères uniloculaires. Ovaire hispide au sommet; stigmate bifide, etc. En raison de son habitat, cette plante demande une assez grande somme de chaleur, une terre légère, riche en humus, un bon drai- nage, des arrosages, ou des seringages fréquents. Multiplication fa- cile, par le bouturage à chaud et à couvert. Les Plantes à. Feuillage, J. Rothsdiiltl, Editeur. OSTACHYUM YEKSCHAPrELTI. XV •s,^^^^ GYiMNOSïACHYUM VERSCHaFFELTI. GYMNOSTACHYE DE V E R S CH A F F E LT. (PL. 15.) ACANTHACKES. — Le GyinnostacJijitin dont il s'agit a été rapporté avec un doute lé- gitime à ce genre par l'auteur (GIlLemaire, N/.hurfic.,\, pi. 372), (pii a liésilé à en faire un genre nouveau : ce qu'a exécuté un autre plus hardi mais rationnellement? c'est une (juestion qui ne peut être discutée ici) sous le nom de Fittonia. On a voulu, en outre, en faire un EvantJiemum ; or, pour ceux (|ui connaissent la difliculté de la détermination des Acantliacées 30 GYMNOSTACFIYIUM \ ERSCHAFFELTT. exotiques, ces tâlonnemenls, ces hésitations n'auront rien crétou- nant. Quoi qu'il en soit, le Gyinnostachjwn (ou Fittonîa?^ Versclmf- felti, nom sous lequel il est généralement répandu clans les jardins, est une admirable petite plante. On en attribue la découverte et riutroduction en Europe à M. Baraquin, collecteur au Brésil; elle fut envoyée récemment à rétablissement A. VerschafTelt, à Gand, et à celui de MM. Veitch, à Londres, auxquels nous devons notre aquarelle. C'est une petite plante basse, à rameaux cylindriques, mais sub- létragones, couverts aux entre-nœuds de poils laineux, mous et denses; rampants sur le sol et bientôt ascendants, et terminés par un épi floral allongé ; à feuilles opposées , décussées , distantes , assez grandes, ovées-lancéoîées, légèrement aiguës au sommet, éti'oite- ment cordiformes à la base, glabrescentes, et d'un beau vert en dessus, pâle en dessous. Elles sont portées par de larges pétioles plans et canaliculés en dessus, ciliés, laineux aux bords. Le réseau qui les couvre est d'un brillant coloris cramoisi , et se compose de très-nombreuses nervures et nervules anastomosées. Cette jolie plante ne demande que peu de soins pour sa culture. En raison de son habilus rampant, on la cultivera en pot beau- coup plus larges que profonds, bien drainés, et qu'on remplira d'une terre légère (terre de bruyère ou de bois), mêlée à un peu de terreau de fumier bien consumé. Multiplication par le bouturage des rameaux à chaud et sous cloche. Les Plantes ù Fenilla J. llothschild, Editeur. A V ITT AT A. XVI MUS\ VriTATA BANANIER A FEUILLES RUBANNÉES. (pl. 16.) — MUSACÉES. — Bien que les Mnsa soient généralement introduits et cultivés clans toutes les contrées tropicales des deux mondes, on n'a pu jus- qu'ici en indiquer la patrie piécise (qu'on suppose toutefois être l'Inde). Comme l'établit feu M. Hooker [Bot. Mag., planche 5402, sep- tembre 1865\ celui dont il s'agit n'est qu'une variété du /!/. Supien- ////«, dont il atteint la grande taille; mais laissant celui-ci loin der- 32 MUSA VITTATA. rière, en raison de la beauté des panachures de ses lenillcs. C^omnio aucun 3hisn n'est indigène d'Afrique (sauf le superbe llhisn Ensetc, propre à l'Al^yssinie), notre plante a dû être introduite dans l'île Saint-Tiiornas (Baie de Bénin, Afrique occidentale). On en doit la découverte et l'introduction au malheureux Ackermann *, qui en envoya des individus à M, Van Houtte à Gand. A peu près à la même époque, elle fut retrouvée par M. Mann, courageux et zélé collecteur, qui en expédia de jeunes sujets aux jardins royaux de Kevv^, où l'un d'eux a fleuri pour la première fois, en juin 1863; mais, comme on devait s'y attendre, ses fruits n'ont point donné de semences. Il n'est personne qui ne connaisse et n'ait admiré le port gran- diose, les magnifiques et gigantesques feudles des bananiers; mais à ces avantages éminemment pittoresques et décoratifs, celui-ci sur- tout joint une splendlde panacbure foliaire, consistant en longues et larsres bandes transversales blanches et tranchant sur le vert in- tense et l)iHlant du fond : panachure qui persiste fort longtemps et ne s'altère qu'avec l'âge avancé des feuilles. Si Ion ne peut planter ce bananier en pleine terre, dans un conservatoire de serre chaude, on le tiendra dans de larges bacs ou caisses remplies d'une terre forte et substantielle. De temps à autre, un peu d'engiais liquide, de fréquents arrosements. On le multi- plie avec la plus grande facilité au moyen des nombreux drageons qu'il émet de la base. 1. Un nom de plus à ajouter au long martyrologe des voyageurs-l)otanislcs. Ackermann est mort à Loango il y a quelques années déjà. Les l'l:inics ii lcuill:;w. .T. Rothschild, Kditeur. l' II O K M I U M T li N A X, F O XVII PHORMIUM TENAX. FOUIS Vak. LIN DE LA NOUVELLE ZÉLANDE A FEUILLES PANACHÉES. (Pt- H.) — LILIAGÉES. — Le Phorinium, célèbre par rexcellente et solide filasse que l'on tire de ses feuilles, et dont on fait des cordages de toute espèce, de bons tissus, remplaçant la toile de lin et surtout le coton, en raison de la force de ses fibres constituantes, a été découvert, dès 1772, par le capitaine Gook dans la Nouvelle-Zélande; ce n'est que vers la fin du dernier siècle qu'il parvint en France , où sa culture fut essayée dans diverses contrées, avec plus ou moins de succès. II — 3 34 PHORMIUM TENAX. FOLIIS. Var. Après hi soie, ce sont jusqu'ici les fibres de cette plante qui of- frent le plus de solidité, de ténacité. Nos déparlements méridio- naux, l'Algérie surtout, devraient donc s'occuper en grand de sa culture . Le type de la plante est connu de tout le monde, par l'admirable effet de ses touffes de feuilles, disposées comme celles des Iris, rigides et gracieusement recourbées au sommet, longues d'un mètre et demi à deux. L'inflorescence consiste en une panicule, com- posée d'assez grandes fleurs, rappelant bien, par leurs formes, celles des Aloès, et d'une couleur plus ou moins orangée. La variété est arrivée de la Nouvelle-Zélande; ses feuilles sont admirablement ornées sur leur fond d'un vert pâle, grisâtre ou jaunâtre, de longs rubans de largeur inégale, jaune vif ou orangé. Qu'on juge de l'effet d'une telle variété, cultivée, comme le type, en vases, en caisses, pour orner les perrons, les vestibules , et en pleine terre, où elle prospère à merveille. Nous l'avons vue par- faitement prospérer dans les squares de la ville de Paris, où on la tient dans un sol riche et meuble ; elle est relevée à la fin d'octobre et rentrée en orangerie . Multiplication facile par la séparation des touffes ou des stolons, opérée en serre tempérée, sous cloche. I-es l'hintes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. M A il \ N r .\ I I, I. V ,S T K I S. XVill MARANTA ILLUSTRIS. MARANTA ILLUSTRE. (PL. 18.) — MARANTACÉES. Illustre entre les plantes ! Quelle qualification mieux justifiée que par cette belle espèce! On croyait avoir tout découvert dans ce beau genre Mara/ifa, qui a déjà fourni un si grand nombre de ma- gnificences à nos cultures, quand M. Linden en exposa en juin 1866 une dizaine tout à fait nouvelles. Pour ne parler que du M. illiistris , figurez-vous une délicieuse touffe , haute de 30 centimètres , portant de nombreuses feuilles dressées, supportées par un pétiole cylindriqtie, engainant, pourpre foncé, long de 10 à 15 centimètres. Sur le limbe, ovale-elliptique 30 MARANTA ILLUSTKIS. à bords recouibés eii dedans, et dont l'un est plus recourbé que Tautre et ondulé, s'étalent de grandes bandes obliques alternative- ment vert foncé, chatoyant et vert pide , du plus saisissant effet. Une nervure médiane creusée en gouttière à la base et rosée, puis vert tendre, divise le limbe en deux parties inégales, et s'ajoute à l'effet produit par une zone concentrique, assez distante de la péri- phérie de la feuille et composée de macules inégales blanches et vertes, çà et là marbrées de jose vif. Sur tout cela des reflets satinés, miroitants au soleil, formant une remarquable opposition au-dessous du limbe , qui prend une belle couleur uniforme violet foncé, sous laquelle on aperçoit la zone transparente, la regardant à travers. C'est une habitante des régions les plus chaudes de la terre. Un botaniste-explorateur de grand mérite, M. Wallis, le successeur de ce pauvre Libon, mort à la peine dans ses excursions au Brésil, Ta rencontrée dan les gorges profondes qui bordent le Haut- Amazone. Les observations du hardi voyageur sur sa station naturelle, indiquent pour culture la serre chaude humide, une terre de bruyère un peu tourbeuse, un drainage épais, et surtout un coin demi-obscur de la serre. On peut même entourer le pot et le cou- vrir d'une couche de sphagnum, qui remplace la mousse naturelle des forêts équatoriales, où croît cette jolie plante. On la multiplie par éclats, séparés avec beaucoup de circonspection, après la pé- riode de végétation. Lrs Plantes [. RotliPchild, Editeur. Z E A J A P () N I C A. XIX 2EA MAYS, Var. MaTs a feuilles panachées, maïs du japon. PL. ly.) — AGROSTACÉES. — Zea, nom donné chez les Grecs à une gramiuée aujourd'hui indéterminée, et que Linné a appliqué a la plante dont il s'agit -, vulgairement Blé de Turquie, Maïs. La patrie de cet admirable végétal, si hautement utile au genre humain a été longtemps controversée. Il est bien avéré aujourd'hui qu'il est indigène de l'Amérique, où les Espagnols l'ont trouvé, à l'état de grande culture, lors de la découverte et de la conquête; \\ 38 ZEA, MAYS Var. en habite toutes les parties chaudes, tïopicales et extra-tropicales. De là, par la suite, il a été introduit dans tous les autres con- tinents, où il est devenu la base de Talimentation générale. Nous ne saurions ici énumérer tous les produits qu'en peut tirer rindustrie, outre la nourriture des hommes et des animaux. De ses fruits, on tire du sucre, du vin, de Teau-de-vie, etc. Cultivé avec soin et dans une terre riche, dans les jardins, le maïs s'élève à plus de deux mètres. Ses larges et longues feuilles dis- tiques, et engainantes à la base, dépassent 75 centimètres de lon- gueur , et se recourbent gracieusement. Les fleurs mâles sont disposées vers le sommet des tiges, en une ample et superbe aigrette recourbée; les femelles en deux épis axillaires, cylin- driques, formés de très-nombreux ovaires contigus de la grosseur d'un pois chacun. A l'état de maturité, les fruits revêtent de riches et vives couleurs, le jaune d'or, le rouge pourpre, le violet, le blanc, même, et sont quelquefois panachés de ces diverses nuances. C'est un très-bel ornement et qui peut se conserver très-longtemps. La magnifique variété dont il s'agit spécialement ici, a été trouvée de semis aux Etats-Unis, et non au Japon comme on l'a dit, et en- voyée à un horticulteur allemand (M. Bénary d'Erfurt). Elle participe nécessairement de toutes les qualités, de tous les mérites du type; mais elle a déplus que lui, la riche panachure qui en décore les feuilles; ce sont des lignes multiples (veines) blanches, vertes, roses, qui sillonnent les boi'ds et la face de la base au sommet. C'est une très-belle addition à la superbe catégorie des plantes à feuillage coloré. La culture est absolument la même que celle du type. Dans les jardins, un sol riche et profond, une exposition chaude, de copieux arrosements pendant les chaleurs; multiplication, soit par le semis de ses graines au mois d'avril, soit et plutôt par les stolons qu'elle produit à sa base, qui doivent alors passer l'hiver à l'abri des gelées, pour être mis en place dans les premiers jours de mai. Les Plantes h Feuillage. ,). Rothschild, Editeur. BIGNOXIA ARGYRO-VIOLASCENS. XX BIGNONIA ARGYREO-VIOLASCENS. BIGNONE A FEUILLES PANACHÉES DE BLANC D'ARGENT ET DE VIOLET, (pl. 20.) — BIGNONIACÉES. — Genre dédié par Tournefort à l'abbé Bignon, bibliothécaire de Louis XIV- La Bignoiiîa argyreo-violasceus (ou argrreo-^'iolacea), a été, dit-on, découverte assez récemment dans l'île de la Magd.cleine (Nouvelle-Grenade), et envoyée de là à M. Lierval, horticulteur à Paris, qui, le premier aussi, Tamise dans le commerce. Est-elle bien un Bignonia? Nous ne saurions l'affirmer en l'ab- sence de fleurs que nous n'avons pas observées; mais nous le pen- sons, et elle appartiendrait dès lors à la section simplicifolise de De CandoUe. C'est, comme ses congénères, une plante grimpante, volubile, à. 40 BIGNONIA A ROYREO-VIOLASCENS. branches élancées, extrêmement grêles pendant le premier âge; à feuilles opposées, ovales-lancéolées, cordiformes à la base, à peine acuminées au sommet; très-petites et comme obsolètes pendant la premièie jeunesse, à pétioles très-courts. En l'absence des fleurs (et si c'est une Bignoniacée, les siennes doivent être comme dans le genre, grandes et belles), le mérite, mérite transcendant^ qui la recommande aux amateurs, est l'admirable panachure versicolore de ses feuilles. Ainsi, sur les inférieures, le blanc dispute avec avan- tage la place au vert de Tépiderme ; chez les supérieures jeunes, le pourpre violacé l'emporte, et laisse à peine place à des nervures pennées, vertes, mais bordées irrégulièrement de blanc. Chez toutes, la face inférieure est violacée. Cette plante brillera au premier rang, parmi celles à feuillage coloré, car partout où elle a été exposée, elle a conquis tous les suffrages et mérité les premières distinctions. Sa culture est celle de toutes les plantes de serre chaude ; terre riche, palissage sur les colonnettes ou les treillis; multiplication de boutures, à chaud et à l'étouffé. Les l'iaiitcs ,î Ktuilhigc. .1. Rothschilfl, Editeur. C K X T A U K !•; A C A N D I I) I S S I M A. XXI CENTAUREA CANDIDISSIMA. CENTAURÉE TRÈS-BLANCHE. (PL. 21.) — ASTÉRACÉE . — Centaurea, dérivé du centaure chiron, qui, selon la Fable, pos- sédait des secrets merveilleux pour la guérison des blessures. Originaire de l'Italie méridionale, où elle se plaît sur les rochers des bonis de la mer, cette admirable plante, frappe d'abord tous les yeux par la blancheur éclatante d'argent mat du duvet court, épais et très-serré qui en recouvre toutes les parties, et produit un très-grand efTet par là dans les jardins, où on la recherche pour en former surtout de grandes bordures; elle se trouve en quan- tité chez M. Lierval, horticulteur à Paris. Elle est légèrement suffrutescente à labase, dressée, ramifiée : ses 42 CENTAUREA CAND 1 DIS SIM A. feuilles sont grandes, celles de la base surtout, profondément bi- pennalifidcs, ailées, péliolées, à lobes linéaires-lancéolés ; toutes couvertes, comme il vient d'être dit, d'un coton épais et comme drapacé. Ses fleurs, ou mieux ses capitules, sont terminaux, assez grands, solitaires, purpurins, et paraissent sessiles, en ce que les feuilles de la lige les accompagnent jusqu'en dessous. Sa patrie (car on la voit encore sur les côtes septentrionales d'Afrique) , la rend délicate dans les cultures. C'est pourquoi elle doit être mise en place vers le commencement de mai, ou à la fin d'avril, si la saison est favorable, et il faut la relever à l'au- tomne, vers la fin d'octobre, et la faire hiverner sous châssis. Vers la fin de juillet ou en août, on peut en faire des boutures, auxquelles on fera passer l'hiver, de môme sous châssis froids, en les plaçant tout près des vitres, et qu'on mettra en place au prin- temps. Elles veulent dans le jardin une terre légère, sablonneuse, et autant que possible une bonne exposition ; car plus cette exposition sera favorable et plus la saison sera chaude, plus aussi la blancheur de son feuillage sera éclatante. Les Plantes à Feuillag'e. .T. Rothschilfl, Editeur. A U r. L A S T E K A 1. B I V 1-; N' 1 S. XXII ADELASTER ALBIVENIS, ADELASTRE A VEINES BLANCHES, (pl. 22.) -^ ACANTHACÉES. — Sous le rapport botanique, nous ne connaissons aucunement la plante en question, dont feu Lindley, récemment enlevé à la science et à riiorticulture, avait cru devoir faire le type d'un genre, sans doute d'apiès des échantillons desséchés et complets, bien que celui qui Ta découverte ait écrit d'elle : « Nous nen connaissons pas les fleurs. » Si depuis on l'a vue fleurir en Angleterre ou sur le conti- nent, c'est ce que nous ignorons. 4^ ADELASÏER ALRIVEMS. Quoi qu'il en soit, par le magnifique réseau d'un blanc pur, tran- chant vivement sur le fond vert sombre des feuilles, c'est là une plante ornementale au premier chef. Elle a été récemment dé- couverte au Pérou, par M. Veitch fds, qui l'a importée et a bien voulu nous communiquer de beaux spécimens pour notre aquarelle. C'est un arbrisseau sarmenteux, grimpant par la suite, et d'une grande vigueur. Les feuilles en sont distantes, opposées, subdé- cussées, ovales-lancéolées, acuminées au sommet, atténuées-cunéi- formes à la base, dentées et à bords décurrents sur les pétioles. Dans les fortes plantes, les feuilles atteignent de 0,27 à 0,30 au moins de longueur, sur 0,10-13 de diamètre. Comme nous ve- nons de le dire, le coloris très-sombre de la face supérieure, un peu rugueuse, est d'un vert mat; les nervures principales, très- apparentes, sont iJ'un beau blanc et les intervalles occupés par des nervures anastomosées forment un réseau à larges mailles, blanches également. La face inférieure est d'un pourpre violacé. De très jeunes individus, munis seulement de six à huit feuilles, forment déjà une belle décoration. Pendant la belle saison, on pourra la tenir dans la serre tem- pérée, peut-être même en plein air, à bonne exposition, en lui appliquant le même traitement qu'aux plantes tropicales ainsi cul- tivées. En hiver on la rentrera dans une serre chaude ordinaire. Les vases bien drainés, cela va de soi, seront remplis d'une terre légère, mais un peu substantielle, et on la multipliera facilement de boutures faites à chaud et sous cloche. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Editour. BERTOLONIA GUTTATA. XXTII BERTOLONIA GUTTAÏA. BERTOLONIE A FEUILLES PONCTUÉES, (pl. 23.) MÉLASTOMACEES. — Très-gracieuse plante, dont la ponctuation foliaire rose ou blan- che, rappelle sans désavantage celle du charmant Sonerila mar- garitacea^ appartenant à la même famille; elle fut dédiée à M. Ber- toloni, botaniste italien. C'est une plante brésilienne, comme la plupart des Mélastoma- cées; elle paraît avoir été découverte par feu Fox...? (W. Hook...!) aux environs de Saint-Sébastien, et retrouvée en 1861, par M. Weir, dans la province de Saint-Paul. W. Hooker ajoute qu'un individu en fleurs lui en a été communiqué dans la même année par MM. Veitch (notre gravure a été dessinée d'après des spécimens de cette Maison) comme provenant de Madagascar : erreur que 4(; BERÏOLONIA GUTTAïA. réfute ce regrellé savant, à qui nous empruntons en partie les détails qui suivent. D'un caudex rampant sur le sol, allongé et ramifié, semblable à celui de diverses fougères, et delà grosseur d'une plume d'oie, s'élèvent une ou plusieurs tiges, hautes de 0,25-30, dressées, quadrangulaires , simples, ou rarement subra- mifiées , couvertes de poils étoiles. Les pétioles sont longs de 0,06-9, b'gèrement canaliculés en dessus ; les feuilles ovées, atténuées en pointe au sommet, su])menibranacées, 5-nervées, ont leurs bords entiers, obscurément crénelés-dentés ; d'un vert foncé en dessus, roses et rougeâtres pendant la jeunesse en dessous, où la nervation se montre en petits parallélogrammes. Entre les cinq nervures para - lèles, dans chaque aréole formée par les nervules transversales, sont disposées, en une ou deux séries longitudinales contiguës, de petites macules rondes ou ovales, très-appf\rentes, séparées, blanches ou plus fréquemment roses; en dessous, elles se confondent avec la belle teinte rubescente du fond. On dirait presque, écrit l'auteui", que ces feuilles sont garnies de rubis. Les fleurs, au nombre de cinq à dix, sont assez petites, d'un beau rose tendre, disposées en une petite cime terminale ou axillaire, brièvement pédonculée. Le calice, infère, poilu, glanduleux, a ses quatre ou cinq sépales courts, dressés, arrondis, comme tronqués, avec quelques poils ou dents spiniformes, sur le bord externe. Les quatre ou cinq pétales sont obliquement obovés. La culture de ces plantes réclame : la chaleur modérée d'une serre chaude pendant toute la période de végétation; un repos complet, à la suite, dans une serre tempérée; une terre légère, meuble, et un peu riche en humus, qu'on renouvelle en rempo- tant après le repos; multiplication par division du caudex rhizo- matique, ou par le bouturage des jeunes liges, coupées à la base sur ledit caudex. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. -V G .\ V E A M E R I C A N A, F O L I I S V A R. XXIV AGAVE AMERICANA, FOLIIS Vak. A&AVE D'AMÉRIQUE VAR. A FEUILLES PANACHÉES. PL. 2^.) — AMARYLLIDÉES. — Étymologie : de Jguuos^ magnifique, glorieux; allusion à l'aspect de la plante lors de la floraison. 48 AGAVE AMERICANA, FOLIIS Var. L'espèce type, originaire du Mexique, où elle est désignée par le surnom de Magiiey^ a été introduite en Europe vers le milieu du seizième siècle; mais la variété à feuilles panachées est un produit de nos cultures. C'est une plante devenant énorme, à tige courte ou nulle, re- couverte de feuilles charnues, radicales, lancéolées, armées de dents semblables à des aiguillons, et terminées par une épine raidede cou- leur brune ; elles sont d'un vert glauque, bordées et rayées (quel- quefois même striées) de jaune ; la hampe de 0,04-0,06 et plus est droite, raide, garnie à partir du tiers de sa partie supérieure, d'une quantité prodigieuse de fleurs tubulées d'un jaune verdàtre. L'agave est très-connue, surtout le type, comme plante ornemen- tale, et dont on tire dans le pays natal une liqueur fermentée, des flbres textiles d'une grande force, enfin on en forme des haies dé- défensives. L'agave a sa légende et sa fable; on l'a appelée vulgairement //e«/- de cent ans^ sous prétexte qu'il faut qu'elle ait atteint cet âge pour fleurir. lu Agave americana foliis variegatis , peut être employée à orner les vases des perrons, des jardins et les pihers des grilles; elle est aussi d'un très-bel effet décorât/ f soit en en plaçant de forts sujets isolément sur les pelouses, soit en les mettant dans les excavations des rochers et des grottes. C'est une plante dont la culture et la multiplication sont faciles : en effet, bien que venue de l'Amérique tropicale, elle ne réclame que l'orangerie pendant l'hiver sous le climat de Paris ; on peut même la placer dans une chambre, une cave ou tout autre local, à la seule condition que l'air y soit sain et que la gelée n'y pénètre pas. Une bonne terre de jardin potager, mélangée d'un peu de terre franche, renouvelée chaque année pour les jeunes sujets; de deux en deux ans pour ceux qui sont plus forts, et tous les trois ou quatre ans pour les exemplaires très-forts; des arrosages très- modérés l'hiver , un peu .plus fréquents pendant la belle saison : telles sont, comme culture, les exigences de cette plante. Pour ce qui concerne la multiphcation , elle s'opère facilement au moyen de ses œilletons plantés dans de petits pots, et traités comme la plante mère. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Edite\ir. HIBISCUS C O O P li K II. XXV HIBISCUS COOPERIl ou HIBISCUS TRICOLOR. KETMIE DE COOPER. — KETMIE DE TROIS COULEURS. — ROSE DE CHINE A FEUILLES P AN ACH ÉES. (PL. 25.) — M AL VACÉES. — De ibiskos , nom donné par les grecs à la Guimauve. L'origine de V Hibiscus Cooperii est encore incertaine. En effet, tandis que d'après MM. Veitch et fils, de Londres, il leur aurait été envoyé de l'Australie méridionale par Daniel Cooper en 1863, de là la dédicace; selon d'autres écrivains horticoles, il aurait la Nouvelle- Calédonie pour pays natal. Enfin , on dit aussi que V Hibiscus Cooperii ne serait pas une espèce, mais une simple variété de 1'///- II — 4 50 HIBISCUS COOPERII. biscus rosa sinensis. Son origine s'expliquerait alors par un fait de Dichroïsme fixé par le bouturage. h' Hibiscus Coopéra est un arbuste rameux, à feuilles alternes, lancéolées, aiguës, à bords denteléset ondulés, portées par un pétiole assez long; la face supérieure est d'un vert foncé avec macules, marbrures et stries blanches, rose tendre et rose vif, coloris réunis et séparés sur la même feuille. Parfois cet assemblage de coloris s'empare même de toute la feuille ; dans d'autres circonstances il n'en couvre que la moitié. Ajoutons que les fleurs qui, comme dans le type, naissent soli- taires à l'aisselle des feuilles, sont très-belles, grandes et d'un rouge ponceau avec une petite macule brune à la base interne de chaque pétale. En somme V Hibiscus Cooperii est un charmant arbuste, qui trou- vera sa place non-seulement dans les serres chaudes, où il doit être cultivé, mais encore dans les appartements : car tous les essais tentés pour le cultiver l'été en pleine terre, comme on le fait pour Y Hi- biscus rosa sinensis j sont restés jusqu'ici assez infructueux : sa vé- gétation y est soufifreteuse ; ses feuilles brunissent et deviennent peu agréables à l'œil ; enfin ses fleurs s'y épanouissent rarement et avec les plus grandes difficultés : ce qui prouverait peut-être qu'il est né d'une maladie ou Dichrosïmie. Il est nécessaire, pour obtenir de jolis buissons, de répéter sou-* vent le pincement des extrémités pendant la jeunesse de la plante. La terre dans laquelle il semble se plaire davantage est celle connue sous le nom de terre de bruyère. Comme pour tous les végé- taux cultivés en pots et en serre, la plante exige de copieux arrose- ments pendant son plein développement; moindres, lorsque la vé- gétation décroît, et enfin presque nuls à l'époque du repos. Comme pour la plus grande partie des arbustes de l'Inde, la mul- tiplication de \ Hibiscus Cooperii s'opère par boutures, qui ne ré- clament d'autres soins que ceux donnés à celles faites sous cloche dans la serre à multiplication. Elles développeront promptementdes racines, et seront alors rempotées dans de plus grands pots. Après quelques jours de soins minutieux, ces jeunes sujets seront traités comme les plantes adultes. A^ÊÊHàtL. Les Plantos 5 Kcuilliiffe. .1. RotliscliiUl, Editeur. SKDUM SIEBOLDII XXVI SEDUM SIEBOLDII. VAR. A FEUILLES MACULÉES DE JAUNE AU MILIEU. (PL. 26.) — CRASSULACÉES. — Introduit en Europe, vers 1836, par Von Siebold , le célèbre \oyageur botaniste au Japon, le Sedum SIeboldii a été tout aussitôt recherché et cultivé avec empressement dans tous les jardins, où SCS gracieuses touffes, ses jolis bouquets de fleurs roses font et fe- ront toujours un effet justement apprécié. Mais hélas! tout change ici-bas, le temps, les gens, la mode! et voici une nouvelle arrivée, simple variété, qui va lui disputer avec avantage la faveur du monde horticole. C'est bien la même plante : mais chez elle la plus grande partie de la surface des feuilles est oc- cupée par une large et belle macule jaune, qui lui donne un aspect tout particulier et d'un grand effet ornemental. On en doit égale- ment l'introduction dans les jardins, au même voyageur, qui l'a rapportée lui-même de son dernier voyage. 52 SEDUM SIKBOLDII. Nous devons, pour faire bien connaître le double mode de cul ture qui lui convient, en donner une courte description. C'est une plante basse, suirrutescente,vlvace, glabre, formant une touffe compacte par la multiplicité de ses rameaux , simples ou à peine divisés, partant d'un centre commun, superposés, rayon- nants en une épaisse et belle rosace tout à fait étalée. Ses feuilles arrondies, obsolètement dentées aux bords, charnues, concaves, sont disposées trois par trois et d'un vert glauque, relevé souvent et entouré d'un liséré rouge, sous l'influence solaire. Les fleurs, nous en avons dit le coloris, forment de jolis bouquets terminaux. Le Sedum Sieboldii (type ou variété) se plie parfaitement à deux modes différents de culture : à demeure fixe en plein air, ou en pot dans la serre froide ou les appartements, dans lesquels sa pré- sence fera un fort bel effet. Dans le premier cas, toutes les parties s'en montreront plus vivement colorées ; mais, inconvénient grave î il perdra en hiver toutes ses tiges, qui ne se remontreront qu'au prin- temps. En outre, comme sa rosace est nettement couchée sur le sol, si l'on ne veut lavoir salie de boue, ses fleurs surtout, par les pluies et les orages, il faut, comme on le fait pour ces jolies joubarbes {Sempervii'ujn), qui deviennent aussi à la mode, les exhausser au- dessus du sol, que l'on contiendra à l'entour par un double rang de petites pierres meulières ou, à leur défaut, de fragments de roche, le tout d'un aspect pittoresque. Dans le second, un vase large, peu profond, bien drainé, rempli de bonne terre, un peu élevée au-dessus des bords, vase simple pour la serre ou le jardin, ornementé pour le salon. Là, la plante ne perdra point ses tiges, qui grandiront et s'épaissiront sans cesse, et produiront plus d'effet. Dans des sujets ainsi cultivés, nous avons remarqué des touffes à rameaux innombraides, qui mesuraient jusqu'à 0,50-60 de dia- mètre. Les Plantes il Feuillage. J. Rothschild, Kditcur. A M A R A N T U S M !•; L A X C II 0 L I C U S. XXVII AMARA^TUS MELANCHOLICUS. AMARANTE TRICOLORE. BICOLORE, VERSICOLORE, ETC. (PL. 27.) — AMARANTACÉES. — J /uarantos^soTle à' Immortel/e chez les Grecs: nom appliqué par Linné à toutes autres sortes de plantes, mais exprimant aussi une qualité qui leur est propre, celle de ne changer presque pas de cou- leur en se desséchant. L'introduction de celte plante exotique dans nos jardins a été une bonne fortune; nulle, plus quelle, en raison des couleurs si diverses, si opposées, si vives, qu'elle présente, soit réunies, soit séparées, n'est éminemment ornemenlale; nulle non plus n offre 54 AMARANTUS MELA>. CHOLICUS. peut être un habitat plus étendu. Ainsi, selon Moquin-Tandon, on la trouve dans l'île de Ceylan, en Chine, au Japon, dans les îles de la Socie'té, dans la Guiane, au Brésil, en Perse, etc. Elle est depuis assez longtemps déjà cultivée dans les jardins, mais l'époque de son introduction est encore inconnue. Sa tige est herbacée, annuelle, assez robuste, ramifiée, sillonnée par la décur- rence des bases des pétioles, glabre, verte ou pourprée, ou même colorée, comme les feuilles. Celles-ci sont nombreuses, assez am- ples, longuement péliolées , obtuses-échancrées au sommet. Les fleurs, réunies en petits paquets (glomérules) amplexicaules, sont insignifiantes, petites, verdâtres, ou participent légèrement des cou- leurs de la variété qui les porte. On en distingue plusieurs variétés, à couleurs plus ou moins tran- chées, et partageant plus ou moins le limbe foliaire, ou l'occupant presque entièrement ; ce sont le rouge brun, le rouge cramoisi ou clair, le violet, le jaune vif et le rose vif, etc., et tous nettement opposés au vert, lorsque celui-ci a un peu de place pour se montrer. Aussi les dit-on bi ou tricolores, selon qne deux ou trois couleurs sont plus dominantes que les autres. On voit tout de suite que le vciotmelancJwlicus, appliqué d'abord à l'espèce type par Linné, n'a guère raison d'être aujourd'hui. Bien peu de plantes, parmi celles dites à feuillage panaché ou coloré, lui sont supérieures sous ce rapport, et aucune n'est aussi propre à former de jolies corbeilles, ou des groupes disséminés çà et là, et dont les vives couleurs réjouissent plus les yeux. Ses qualités sont inconnues ; mais il est vraisemblable qu'elle possède en parties celles de la plupart de ses alliées et congénères, c'est-à- dire nutritives et émoUientes^ Comme elles sont annuelles, il faut en semer les graines de mars en avril sur couche tiède, et les repiquer en place au commence ment de mai, ou dès la fin d'avril, si la température est douce et (îhaude. Terre légère, mais bien fumée, arrosements fréquents pen- dant les chaleurs. Les Plantes à Feuillage. J. Eothschild, Editeur. GYNERIUM ARGENTEUAI. Var. Albo-lineatum. XXA'TII GYNERIUM ARGENTEUai, Vau. ALBO — LINEATUM. HERBE DES PAMPAS, HERBE A AIGRETTES D'ARGENT, ETC. (PL. 28. — AGROSTACÉES. — Du grec gjne, femelle et erion laine : allusion aux longs poils argentés qui enveloppent les fleurs : argenteum, rappelant les lon- gues et magnifiques aigrettes argentées qui terminent les tiges (chaumes). Le type de cette très-remarquable plante a été introduit dans nos jardins, il y a une quinzaine d'années. Elle croît au Bi csil, où elle occupe à peu près à elle seule des plaines immenses {pampas). On en doit rintroduction au botaniste, Moore, directeur du jardin 56 GYNERIUM ARGENTEUM. botanique de Ghisnevin (Ecosse). Elle forme d'énormes touffes dont les feuilles, absolument linéaires, atteignent dans leur pays natal au delà de trois mètres de longueur et du milieu desquelles s'élancent des chaumes de plusieurs mètres de hauteur qui sont terminés par d'immenses aigrettes (fleurs), d'un blanc d'argent. Dans nos jardins, ses dimensions sont de moitié moindres. Elle s'est montrée rustique, même dans le Nord de l'Europe ; là ses touffes foliaires sont encore hautes d'un mètre et plus, formées d'in- nombrables feuilles de plus de deux mètres de longueur, sur un centimètre à peine de diamètre, qui finissent en une très-longue pointe et se recourbent d'une manière gracieuse jusqu'à terre. Il ne faut les toucher qu'avec précaution, car elles sont bordées de très- petites dents en scie et très-acérées. La nervure médiane, verte or- dinairement, est enfoncée en dessus en rigole , mais en dessous elle est très -saillante et rude. Comme au Brésil, de ces larges et épaisses touffes se dressent plusieurs liges ou chaumes, hauts encore d'un mètre et demi ou deux ; les aigrettes qui les terminent sont blanches, plus garnies et plus vivement colorées dans les individus femelles que dans les individus mâles et se montrent en septembre ou octobre. Comme elle donne facilement des graines, de celles-ci, semées au premier printemps sur couche tiède, on obtient des variétés plus ou moins naines, ou robustes, plus rustiques, diversement colorées. C'est ainsi qu' a été trouvée, dans ces derniers temps, la jolie variété dont il s'agit et dont les fines nervures sont lignées de blanc. La plante, qui à elle seule compose le genre, n'est pas difficile sur le choix du terrain; mais il lui faut une exposition chaude et sèche; outre le semis de ses graines, on peut la multiplier par la division de ses touffes , opérée à la fin de l'automne, ou mieux au premier printemps. Pendant les grands froids, il sera prudent dans le Nord, de garnir la base des touffes avec de la litière et se garder d'ail- leurs d'en rabattre les vieilles feuilles, qui se dessèchent d'elles- mêmes et disparaissent bientôt sous les nouvelles. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. ALOCASIA LOWII. Var. Picta. XXIX ALOCASIA LOWII. Var. PICT A. ALOCASE DE LOW A FEUILLES BIGARRÉES, (pl. 29.) — AROÏDÉES. — Au sujet de l'histoire de cette plante, si ornementale par son magnifique feuillage bicolore, type et variété, l'auteur anglais, qui le premier les a décrits et figurés, ne nous donne que des renseigne- ments incomplets : « ils ont été introduits récemment des îles de r Archipel malais, et notamment de Bornéo, chez MM. Hugh Low et fils, horticulteurs à Clapton près Londres). » Nous ne devons nous occuper ici que de la variété dont précède l'appellation ci-dessus. Comme dans la généralité des plantes de cette belle et intéres- r,8 ALOCASIA LOWIl, Vvn. PICTA. santé famille, le rhizome est un tubercule, ici cylindracé, allongé, et dont la partie au-dessus du sol (véritable caudex) est annelée par les vestiges des anciens pétioles, et n'en émettant qu'un à la fois, mais formant touffe, en raison des individus voisins. Ils sont cylin- driques, hauts de 0,35-40 environ, d'un brun rougeâtre, finement maculés. Le limbe foliaire ovale et en forme de flèche, est aussi plus long que le pe'tiole, sur lequel il s'insère au point de la bifur- cation des deux maîtresses nervures, ce qui le rend pelté ; diamètre moyen 0,12-14. La face inférieure est d'un violet sombre, où sou- vent les nervures reparaissent en rouge ferrugineux; la supérieure d'un vert foncé, luisant, bordée de blanchâtre, montre ses nervures principales, largement bordées de la même teinte ou de glauque. Le scape sort d'une courte gaine à la base du pétiole, et est plus court que lui; les écailles foliacées qui l'enveloppent sont rappro- chées, agréablement piquetées de rouge. La spathe d'un jaune pâle, lavée de rouge au sommet, d'un vert pâle à la partie convolutée,n'a rien, ainsi que son spadice, qui les différencie des congénères. C'est donc, en somme, et nous le répétons volontiers, une char- mante plante, dont la vue réjouira l'amateur. Sous le rapport médical, ses propriétés, comme celles de la plu- part des Aroïdées , sont fort suspectes ; on peut toutefois tirer de ces tubercules, préparés ad hoc, une farine ou arrow-root, qu'il est bien plus facile et moins dispendieux d'obtenir d'autres plantes. Sa culture n'offre aucunes difficultés réelles; elle exige, comme l'indique son habitat, une assez grande somme de chaleur; la serre à orchidées indiennes lui convient donc parfaitement; ainsi qu'une terre légère, sablonneuse, mais assez riche en humus [détritus végé- taux), et tenue fraîche, tout le temps de la végétation ; avec repos complet, après la cessation de celle-ci : c'est dire aussi : cessation alors presque absolue de la mouillure. La multiplication ne peut guère avoir lieu sous nos climats que par la séparation des petits tubercules que le rhizome émet chaque année. RHAPIS FLABFXLIFORMIS FOLIIS VARIEGAÏIS. RHAPIDE A FEUILLES EN FORME D'ÉVENTAIL PANACHÉES. \pl. 30. — PALMIERS. — Les Rhapis (de Bhap/iis, aiguille; allusion à la longueur des graines qui sont des sortes de fibrilles) sont originaires de la Chine ou de rarcliipel Indien; mais respcce flabelllformis vient des îles Liuku, où elle croît spontanément. Dignes de toutes leurs congénères, ce sont bien là des plantes que leur port gracieux et la majesté de leur feuillage ont fait designer par Linné sous le nom de Princes, lorsqu'il a voulu, dans un mo- 60 RHAPIS FLABELLIFORMIS , FOL. VAR. ment d'enthousiasme, diviser, par caste ou classe, son peuple fa- vori. Connu au Japon ou en Chine sous les noms vulgaires de Sodio et de Sjiiro qui lui ont été conservés par Kœmpfer , le Rhapjs flabelliformîs occupe un rang distingué dans la famille des Pal- miers, tribu des Coryphées, non-seulement par la libre élégance de son feuillage et sa rusticité; mais encore parce que, selon Rox- burgh, Wallich, etc., ses tiges forment d'excellentes cannes aux- quelles les Anglais ont donné le nom de Ground Rottan. Les Rhopis sont des plantes à tiges presque semblables à celles d'un roseau, pouvant s'élever de 2 à 3 mètres, à nœuds espacés, ornées de feuilles étalées en éventail , à divisions profondes, li- néaires, dentées, irrégulièrement tronquées et portées par un pé- tiole inerme. Dans la variété à feuilles panachées, le limbe, d'un beau coloris vert foncé un peu brillant, est parcouru, dans le sens de la lon- gueur des divisions au nombre de cinq à sept, par des bandes d'i- négales largeurs, d'un jaune plus ou moins intense et qui, même en se dégradant, approche du blanc. Enfin, outre que cette panachure franchement fixée la rend pré- cieuse pour la décoration des appartements, pendant l'hiver, aucun autre membre de cette famille princière ne s'y conserve aussi bien et aussi longtemps. Les Rhopis réclament la serre tempérée (la variété à feuilles panachées, pourtant, se plaît mieux en serre chaude), de la terre de bruyère légèrement tourbeuse, peu divisée, des arrosements et des bassinages qui, souvent réitérés pendant la végétation, devien- dront de moins en moins fréquents à l'approche et pendant la période de repos. Enfin (et comme pour presque tous les Pal- miers du reste), il faut avoir bien soin, lors des rempotages, de ne jamais couper les racines. Les riantes à Fc-uilbgc. J. Rothschild, Editeur. S M I I. A X M A C R O P II Y L L A. XXXI .SMILAX ORNAÏA. SMILAX A FEUILLE ORNÉE, (pl. 31.) — SMILACÉES. — D'où vient le nom Smilax? Est-il dû au créateur du genre qui, admirateur de la nymphe de ce nom qu'Ovide fait épouser à Cro- cus, aurait voulu faire revivre un nom oublié? Est-ce par allusion à l'âpreté de ses tiges, comme le veut l'auteur, qui fait dériver ce nom du mot grec svàlè (grattoir)? Est-ce enfin pour nous rappeler que les Grecs avaient autrefois donné le nom de Smilax à une plante aujourd'hui indéterminée? C'est là sans doute ce que personne pas plus que nous ne saurait expliquer. 62 SMILAX ORNA TA. Originaire du Mexique, où l'aurait découvert le botaniste-explo- rateur M. Gheisbreght, le Smilajc oniaia, envoyé à M. Auib. Ver- scbalFelt, horticulteur àGand, a été d'abord cultivé et répandu en Europe sous le nom de Smi/ax macrophylla inaculata. C'est une plante sous-frutescente, grimpante, dont les cirrhes s'enroulent après les végétaux ou objets environnants. Les tiges cylindriques sont armées de robustes aiguillons. Les feudles, por- tées par un pétiole orné en dessus de deux longs cirrhes, sont sil- lonnées par trois fortes nervures (la médiane plus saillante), et semblent divisées longitudinalement en quatre parties. De forme variable, ces feuilles sont ovales, cordiformes à la base, mucronées au sommet, longues de 20 à 25 centimètres lors- qu'elles sont près du sol, tan lis que les caulescentes deviennent ovales-oblongues, à peine cordées à la base et très-souvent falquées. Dans toute condition, le coloris du limbe, dont chaque portion comprise entre les nervures principales est vert foncé brillant, boursouflée et traversée dans le sens de la longueur par une large macule d'un blanc argenté. Ainsi que le montre la planche coloriée ci-contre, celte macule, de forme et de'dimension irrégulière, est parfois érosée et granulée sur les bords, parfois encore" divisée par des intervalles où le fond la traverse et forme une mosaïque. On trouvera facilement à utiliser cette jolie plante, soit pour ta- pisser les murs et les colonnes d'une serre, soit pour en masquer le faîtage. Dans ce dernier cas, les jeunes rameaux dirigés dans le sens de la longueur de la serre, formeront, en retombant, de magni- fiques guirlandes. Elle réclame la serre chaude (au moins une bonne serre tempé- rée), une terre de bruyère sablonneuse, de fréquents arrosements et liàssinages, enfin elle se multiplie facilement de boutures. * Les Plantes à FeuiUaec. J. Rothscliiia, Editeur. C A L A D I U M B E L L E Y M 1 1. XXXII CALADIUM BELLEYMII. CALADIUM DE BELLEYME. (pl. 32.) — AROÏDÉES. — Léo-ère altération du mot grec Calathion, petite corbeille, et allusion sans doute à la forme de l'enveloppe [spathe) qui recouvre l'inflorescence chez ces plantes. Ce joli Caladium est un de ceux découverts par M. Baraquin, dans la province brésilienne de Para, et qui ont été introduits chez M. Chantin, horticulteur à Paris, qui le premier, en 1858, les a mis dans le commerce, et a dédié celui-ci à M. de Belleyme, amateur très-distingué. Tout le monde sait quelle sorte de révo- 04 CALADIUM BELLEYMII. lution horticole ces Caladium ont opérée dans les jardins et avec quel enthousiasme ils ont été accueillis. C'est qu'aussi jamais jus que-là, si nous exceptons l'ancien Caladium bicolor^ on n'avait vu des plantes à feuillage si brillant , si élégamment bigarré , moucheté, piqueté, strié, etc., de macules aussi nombreuses, aussi nettes et d'un coloris aussi vif. Celle dont il s'agit ici, n'est pas une des moins intéressantes entre toutes, par ses grandes et magnifiques feuilles maculées ou marmo- rées de blanc pur sur un fond d'un vert sombre, avec de' larges nervures vertes également et ramifiées. Elles atteignent de 0,20 à 0,30 et plus de longueur, sur un diamètre de 0,08-10 au moins. Leur forme est celle d'une haste ou fer de flèche, allongée en pointe au sommet ; profondément échancrées à la base en deux par- ties divergentes , elles s'insèrent beaucoup plus bas, vers le milieu de la longueur, sur un pétiole rougeâtre. Là, le limbe est creusé, enfoncé au centre; les bords en sont largement ondulés et ornés en dedans d'un double rang de points blancs. L'inflorescence diffère peu de celles des congénères, du Caladium hicolor notamment. Qu'on les tienne en vases (abondamment drainés alors) ou en pleine terre (celle-ci drainée en-dessous par une épaisse couche de plâtras, ou de tuiles, ou de briques concassées). Toutes aiment la cha- leur et l'humidité pendant le temps de leur végétation ; mais quand vient la fanaison des scapes et des feuilles, il faut cesser peu à peu la mouillure, de manière à bientôt laisser sécher la terre des vases. Puis six semaines ou deux mois environ après, au moment où il convient de changer la terre , on enlève les petits tubercules qui ont dû se former autour du principal, et qu'on traite dès lors pour la multiplication comme la plante-mère; il serait cependant préfé- rable de ne relever les tubercules-mères que "tous les deux ou trois ans, même quatre ans, seulement dans ce cas la pourriture est à craindre. Les Phintes à Feuill;.a J. Kothsehiltl, Editer.!-. ALTERXAXTIIEKA SESSILI Vnr. Amoena. XXXIII ALTERNANTHÈRA SESSILIS. Var. AMŒNA. ALTERNANTHÈRE A FLEURS SESSILES. (pl*. 33. — AMARANTACÉES. — [Alternus^ alterne; aiithera^ du grec antheros, fleuri; mot hy- bride : anthère^ en Botanique.) L'habitat de cette plante, ou plutôt celui du type, est tellement vaste, qu'il serait impossible d'indiquer avec précision la localité originaire où il a pris naissance ; ainsi on la dit répandue dans une grande partie de l'Inde, dans les archipels qui en dépendent, dans l'Amérique méridionale, dans les grandes Antilles, dans l'Afrique australe, et même en Europe sur les bords de la mer Caspienne. La gracieuse variété dont nous devons nous occuper ici spéciale- ment, est unique probablement, et spontanée au Brésil, d'où l'a reçue une grande maison d'horticulture belge (A. Verschaffelt\ en compagnie de quelques congénères, non moins brillantes; nous manquons, au sujet de son histoire, de documents plus explicites. Elle forme des touffes épaisses, vivaces, hautes environ de 0,1 5-20, consistant en de nombreuses branches cylindriques, légèrement poilues, surtout aux articulations foliaires, où elles sont légèrement renflées. Les feuilles sont un peu épaisses, en spatule, aiguës au fi6 ALTERNANTHERA SESSILIS. sommet avec un court mucron (pointe); elles varient considérable- ment de coloris : ainsi, le brun cuivré, le rouge, le cramoisi, le rose, l'orangé, le disputent au vert sur les deux faces. Les plus grandes mesurent 0,05 de longueur, sur 0,02 dans leur plus grand diamètre. On voit tout de suite c[ue dans ces riches et variables panachures est tout le mérite, et c'est beaucoup, chez la plante en question*, car les fleurs, comme ordinairement dans les individus de cette inté- ressante famille, sont absolument insignifiantes; elles sont blan- châtres, extrêmement petites, et disposées en petits bouquets ses- siles, dans les aisselles des feuilles. Rien de plus aisé que sa culture. On la tient en vases, ou en bor- dure , avec le soin d'en pincer souvent les branches, pour la faire ramifier : car alors elle fera d'autant plus d'effet qu'elle sera plus courte et plus touffue. La serre chaude, ou une bonne serre tem- pérée, lui conviennent également, et même le plein air pendant toute la belle saison ; on en avait disposé une grande quantité en bordure au bas des Canna atronigricans dans les promenades de la ville de Paris, et elles y ont produit un très-bel effet. On la plantera dans un sol riche et assez compact, qu'elle épuisera promptement, et qu'il faudra renouveler tous les ans. Arrosements abondants, multiplication facile par la division des touffes. Les Plantes à Feuillage, J, Rothschild, Editeur. DICHORISANDRA M OS A ICA. XXXIV DICHORISANDRA MOSAICA, DICHORISANDRE A FEUILLE PEINTE EN MOSAÏQUE, (pl. 34. — COMMELYNÉES. — Encore une plante dont la découverte, faite au Brésil, près des sources de l'Amazone, est due à l'infatigable persévérance du bota- niste-explorateur, M. Wallis. En présence des efforts incessants, des sacrifices de temps, d'ar- gent et quelquefois même des dangers qu'entraînent la conquête et la vulgarisation de chacune de ces plantes étrangères qui viennent orner nos salons ou embellir nos serres ou nosjardins; nous voudrions 68 DICHORISANDRA MOSAICA. pouvoir raconter l'histoire d'un de ces hardis voyageurs qui bravent des climats souvent meurtriers, entreprennent des voyages lointains, gravissent les montagnes, descendent dans les gorges, se font parfois suspendre le long de la paroi unie des rochers pour cueillir une de ces fleurs charmantes que nous admirons ensuite tranquillement, sans nous douter des peines et des travaux qu'elles ont coûtés. Malheureusemenl, le cadre de cet ouvrage ne nous permet pas d'entreprendre cette tâche; aussi passerons-nous de suite à la des- cription du Dichorisandra ?nosaica, qui nous occupe. Et encore, quand nous disons description, nous nous trompons, car aucun mot ne pourrait rendre la beauté de cette plante ; c'est une esquisse et non une peinture que nous en ferons. C'est une plante herbacée, à tiges de couleur vert foncé noirâtre, maculé en damier de taches vert clair, pouvant atteindre 30 à 50 centimètres de hauteur , munies de feuilles largement ovales, oblongues, de couleur rouge violacé pourpre en dessous, tandis que le dessus, d'un vert noirâtre obscur , est traversé en tous sens par des lignes de couleur vert tendre simulant une charmante mosaï- que. De plus, et comme si le Créateur s'était complu dans son ou- vrage, il a donné au Dichorisandra mosaica^ outre ce dessin dont la délicatesse infinie suffirait à faire la réputation d'une plante, des fleurs en thyrses terminales, d'un aspect charmant rehaussé encore par un b,eau coloris blanc et bleu. Elle exige la serre chaude et humide; la terre de bruyère, un jour diffus et jamais de courant d'air, des arrosements et des bassinages aussi abondants que fréquents pendant sa végétation. De plus, il ne faut pas oublier de mouiller très-légèrement (bassiner), mais aussi souvent que possible, pendant la période du repos, le vase et la su- perficie de la terre afin d'empêcher une espèce d'araignée rouge, son ennemie, de s'y loger. Sa multiplication s'opère par division ou par semis faits sur une bonne couche chaude au printemps. Les Plantes à Fcuillrtpe. .1 liotlischild, Kiiiteur. P K P K K O M I A A R G Y R E A. XXXV PEPEROMIA ARGYREA. PÉPÉROMIE ARBENTÉE. (PL. 35. — PIPÉRACÉES. — Dire que le genre Peperomin (du grec peperi, poivre) a été créé par MM. Ruiz et Pavon, auteurs de la flore du Chili et du Pérou, c'est indiquer que tous les membres de ce genre sont originaires des contrées chaudes auxquelles Dieu semble avoir donné en par- tage le monopole de la production de toutes ces plantes dont les fleurs ou le feuillage sont l'expression suprême de la richesse et de la beauté. C'est, en efi'et, au Brésil, que M. Weir, voyageur de la Société royale'd'horticulture d'Angleterre, a trouvé le Peperomia argyrea, petite plante à feuilles fond vert, épaisses, peltinervées, oviformes, portant à la face supérieure neuf à onze nervures principales, légè- 70 PEPEROMIA ARGYREA. rement en relief et convergeant du point d'intersection du pétiole vers les bords, soit en suivant une ligne droite, soit en décrivant une courbe gracieuse. Entre ces nervures principales, qui sont d'un vert foncé comme les petites nervures s'y rattachant, et les bords de la feuille, se trouve une bande argentée, granulée et marbrée. Examinées à la loupe, ces bandes, dont chaque partie semble terminée par un morceau de glace ou de diamant, révèlent une infi- nie délicatesse de tissu. Vues au soleil ou à la lumière, on croirait qu'elles sont couvertes de cristallisations. L'inflorescence, qui se fait en un épi, est portée sur une hampe de couleur rouge et terminée par une sorte de chaton dépassant de 10 à 15 centimètres la hauteur des feuilles. Remarqual)le par la beauté de coloration et la forme aussi co- quette qu'originale de son feuillage, cette Pépéromie sera très -avan- tageusement employée dans la décoration , soit des salons où elle pourra, à cause de sa rusticité, rester sans inconvénient pendant plus de quinze jours , soit dans les serres chaudes, sècbes ou humi- des. (Elle préfère cependant le séjour de ces dernières.) Enfin, comme dernière qualité précieuse, disons qu'aucun insecte ne s'at- taque à son feuillage. Qu'elle soit placée en pleine terre ou en pot, elle exige une terre de bruyère plutôt tourbeuse que sableuse ; des arrosages et des bas- sinages proportionnés à l'élan de la végétation, La multiplication s'opère de boutures faites soit avec des rameaux, soit avec des feuilles. Nous avons admiré cette jolie plante dans l'établissement de MM. Veitch, horticulteurs à Londres, et chez MM. Thibaut et Releleer, horticulteurs à Sceaux, près Paris. Les Plantes à Fruillagc. J. Rothschild, Editeur CANNA A T K O N I G R I C A N : XXXVI CANNA ATRONIGRICANS. BALISIER POURPRE NOIRATRE (pl. 36. — CANNACÉES. — Bien que le Canna soit originaire des Indes occidentales, pres- que toutes les espèces introduites viennent d'Amérique. Wildenow, en 1797, n'en citait que quatre espèces : aujourd'hui on ne compte ni les espèces ui les variétés, tant le nombre en est considérable ! Le Canna atronigricans vient se placer parmi les plus remarqua- u — 6 7<5t CANNA ATRONIGRICANS. blés et forme une variété tonte française, puisqu'elle a été trouvée à Paris dans le jardin de M. Année , amateur très-distingué. Le Canna atronigricans s'élève à l'",50 environ, ses feuilles ovales, oblongues et ondulées sur les bords, sont d'un pourpre noirâtre foncé à reflets métalliques. L'emploi des Canna pour la décoration des jardins est toute ré- cente, puisqu'avant 1852, ces magnifiques végétaux n'étaient en- core cultivés qu'en serre chaude; c'est à M. Barillet, jardinier en chef de la ville de Paris, que l'on doit leur introduction dans la culture pratique où ils ont obtenu le plus grand succès. Par la diversité de forme, d'aspect, de grandeur et de coloris du feuillage, ainsi que par celle de la hauteur de leurs tiges (variant du nain au géant), ils sont supérieurs aux autres plantes pour la formation des massifs, pour les groupes à placer isolément sur le gazon, pour former des rideaux de verdure, et enfin pour garnir les bosquets nouvellement plantés de jeunes arbres. En hiver, ils forment l'ornement des serres et conservatoires, où, sans beaucoup de soins, ils se couvrent de fleurs élégantes. Ce sont des végétaux très-rustiques bien que voraces, d'une con- servation et d'une culture facile. Ils ne réclament, en effet, qu'une terre de jardin riche en humus et de fréquents et copieux arro- sages pendant la végétation. Une cave très-saine, dans laquelle la gelée ne pénètre pas, suffit pour conserver pendant l'hiver les rhizomes, qui devront être re- plantés au mois de mai. La multiplication se fait : 1° En séparant les rhizomes sur cou- che chaude, recouverte de châssis ; mais seulement lorsque la vé- gétation a commencé *, 2° Par semis qui doivent être également faits sur couche chaude. Les l'iantcs u Feuillage. J. Kothschild, Editeur. C O L E U S B L U M E I. Var. Marshalli, Murrayi, Telfordi. XXXVII COLEUS BLUMEI. MURRAYI. MARSHALLI. TELFORDI. COLEE DE BLUME, DE MURRAY, DE MARSCHALL, ETC. (pl 37. — LABIEES. — S'il fallait expliquer le privilège dont jouissent les plantes à feuil- lage coloré, il suffirait de rappeler que dans les jardins des villes ou dans les appartements, les plantes à fleurs, soit par le manque d'air, soit par défaut de lumière ou de soleil, ne produisent le plus 74 COLEUS BLUMEI. souvent que des fleurs étiolées, rares et d'une durée restreinte. Les plantes à feuillage coloré, au contraire, brillent continuellement de ces teintes vives et variées qui, charment les yeux dans l'inté- rieur des appartements, et forment dans les jardins ces contrastes aussi gracieux que bizarres. Le Coleus Blumei, comme la plupart de ses congénères, origi- naire de Java, est une plante touffue, à tige quadrangulaire, à ra- meaux de même forme, ornés de feuilles pétiolées, opposées, ova- les, fortement dentées, présentant à la face supérieure une grande tache d'un rouge pourpre souvent accompagnée de petites macules de même nuance entourées de vert jaunâtre , et dont le dessous est vert clair avec les nervures saillantes. Une inflorescence en épi allongé termine les rameaux ; la corolle est bilabiée , la lèvre supé- rieure de couleur blanche, celle inférieure d'un beau bleu violacé. Cette plante appartient exclusivement à la serre chaude. Toute- fois elle convient à la décoration des serres et des appartements, dans lesquels elle produit un fort bel effet. La terre qui convient plus spécialement à la culture en pots des Coleus est un compost formé de terreau de feuilles, de terre fran- che et de terre de bruyère par parties égales. Ils aiment la lu- mière et exigent une chaleur soutenue, surtout pendant l'hiver. Multiplication facile par boutures. Outre le Coleus Blumei, nous recommandons spécialement le Coleus Murrayl , à feuille fond vert moucheté de rouge pourpre ; le Coleus Marshalli, à feuillage très-élégant, tantôt d'un rouge pourpre, tantôt chqcolat bordé de vert brillant; enfin le Coleus Telfordi aurea est une plante très-frêle, mais d'une coloration brillante et distinguée (fond vert d'or avec des bandes rouge pour- pre au milieu de la fçuille). Les Plantes à Fcuillaso. J. Rothschild, Editeur. S O L A X U M M A U G I X A ï U M. XXXYIII SOLANUM MARGINATUM. MORELLE A FEUILLE MARGINÉE. (PL. 38. — SOLANÉES. — C*esl surtout depuis le moment où l'emploi des plantes à feuillage ornemental s'est généralisé dans les cultures horticoles, que boni nombre d'espèces et de variétés de Solanum^ plantes vigoureuses d'une grande diversité de formes encore enrichies par des colora- tions tranchantes et une floribondiié remarquable, sont devenues précieuses pour la décoration des jardins, et surtout le Solainwi marginatum dont rien ne saurait égaler le port gracieux, la forme originale ou le brillant argenté du feuillage. Originaire de l'Abyssinie, notre Morelle à feuille marginée, est un arbuste pouvant atteindre 2 à 3 mètres de hauteur, dont la tige, les rameaux et même les nervures des feuilles, pour ainsi dire sau- 76 SOLANUM MARGINATUM. poudrées d'argent, sont garnies d'aiguillons roides et de couleur jaune au sommet. De plus, se ramifiant naturellement, il forme en très-peu de temps et sans le secours de la culture, de jolis buissons d'un efifet très-rpittoresque, surtout si on les oppose à des massifs formés de plantes à feuillage vert foncé. Les feuilles, de couleur vert brillant et recouvertes d'un léger duvet en dessous, sont vernissées, satinées de blanc et agrémentées par un liseret blanc qui en suit tous les bords en dessus. Aux fleurs en grappes terminales, penchées, de couleur blanche, succèdent des fruits ou baies globuleuses, qui prennent une teinte jaunâtre lors de la maturité. Comme tous les végétaux originaires de lAbyssinie, il ne peut être cultivé que pendant Tété dans les jardins, où (sur les gazons, soit isolé, soit en groupe de trois ou cinq, ou en massifs) il réclame un sol riche, plutôt léger que compacte, des arrosages et des bassi- nages abondants et fréquemment renouvelés. On pourra même, deux ou trois fois par mois, mélanger à l'eau destinée aux arrose- ments une certaine quantité d'engrais facilement solubles. A l'automne on relèvera les pieds qui, mis dans des pots, seront, à défaut de serre chaude, portés dans une bonne serre tempérée où ils resteront pendant tout l'hiver. Bien que la reproduction du Solanum marginatum s'opère facile- ment de bouture, nous conseillons, si l'on veut avoir des sujets vi- goureux, de recourir au semis. Dans ce cas, on sèmera les graines au mois de septembre sur couche tiède, puis on repiquera, dans des pots de 10 à 15 centimètres de diamètre, les jeunes sujets, qui seront, comme les pieds relevés dans les jardins, placés dans une serre jusqu'au mois de mai, époque de la plantation en plein air. Les Plantes ù Feuillage. J. Rothschild, Editeur. PEKILLA NANKINENSIS. XXXIX PERILLA NANKINENSIS. PÉRILLÉE DE NANKIN. (PL. 39. — LABIÉES. — La place donnée à cette plante, prouve, que loin d'être exclu- sive dans ses goûts, l'horticulture favorise au contraire tout choix ayant pour but de tirer le meilleur parti possible des richesses créées parla nature; et en outre d'établir que les plantes de serre ne sont pas les seules qui possèdent le don de l'harmonie des con- trastes; mais que les végétaux de pleine terre ont eux aussi du pit- toresque et produisent des effets décoratifs rehaussant encore la beauté des premières, lorsqu'ils sont disposés avec art. C'est ainsi que le Péril la na/ikinensis [Péril /a, plante dédiée à 78 PERILLA NANKINENSIS. Périllée, fille cVlcaiius et de Peribce), plante annuelle originaire de la Chine , depuis longtemps déjà introduite en France , se trouve placée, bien que n'ayant que son très-curieux feuillage et son port gracieux, parmi les végétaux à grand effet de nos parcs et jardins. Les Perilla ont la tige anguleuse, d'un rouge noirâtre, formant de belles pyramides ramifiées hautes de 50 à 80 centimètres, garnies de feuilles opposées (les jeunes sont frisées), ovales-lancéo- lées, aiguës, acuminées aux deux extrémités, gaufrées , fortement nervées, contournées sur elles-mêmes, bordées de grandes dents, remarquables par leur coloris noir pourpre à reflets métalliques : brillant en dessus, pourpre bronzé en dessous. Les fleurs sont, peu décoratives, rouge violacé et disposées en grappes au sommet des branches. Cette coloration du feuillage rend celte plante très-précieuse pour garnir les parcs et jardins, soit en bordure autour des mas- sifs d'arbres et d'arbustes, dans les plates-bandes ou même parmi les jeunes arbustes des massifs; soit enfin plantée en masses dans des corbeilles bordées de plantes d'aspect et de coloris différents, ou placée en groupes au milieu des pelouses et gazons. Le Perilla a une forte odeur balsamique : on a même osé con- seiller de le placer au nombre des plantes culinaires et d'employer ses feuilles comme succédané de la cannelle...? La culture de cette plante est simple et facile : elle s'accommode d'une terre de jardin et prospère à toutes les expositions; elle de- mande à être fortement arrosée pendant la végétation surtout dans les terrains secs. La multiplication se fait en mars par semis sur couche chaude et la plantation dans le jardin au mois de mai. Les Plantes à FeuillaKe. .1. llotliscbilil, Kditeur. A C II Y R A N T H E S V E R S C H A F F E L T I I. XL ACHYRANtHÉS VERSCHAFFELTÎI . ÂCHYRANTHE DE VERCHAFFELT. (pl. kO.) — AMARANTACÉES. — (Du grec ac/ijron, paille*, anthès, fleur : allusion à la ressemblance (le celles-ci avec celle des graminées.) Vrai nom Jchyranthes ??? Ferschaffeltii. Illustration horticole, planche 409, Iresine Herbstii, Botanical magasin, pl. 5499. Cette brillante plante a été découverte tout récemment dans le Brésil à l'embouchure de l'Amazone, par un Français, M. Ba- raquin, établi dans cette vaste contrée et introduite par lui en Europe, chez M. A.Verschaffelt, à Gand; un peu plus tard, chez M. Herbst (horticulteur, près de Richmond), qui la tenait de M. Mathews, lequel l'avait recueillie sur les bords du Mozabamba, 80 ACHYRANTHES VERSCH AFFELTII. non loin des sourcfs de TAmazone (Andes du Pérou). Le premier dénominateur, qui n'avait pu encore en obsei'ver rinflorescence, l'avait provisoirement jointe à f^chyranthes a\ec {???); M. Hookcr, qui, plus heureux sous ce rapport, avait pu en voir les fleurs, l'a réunie au véritable genre auquel elle appartient. Parmi les plantes à feuillage, naturellement panaché , coloré, elle peut être rangée parmi les plus belles, les plus éclatantes, par le vif et brillant coloris de ses feuilles, variant ainsi : cuivré sombre, noir pourpré-sang^ cramoisi foncé, avec Jiervures plus vives, eic, à reflets chatoyants en dessus, et presque aussi foncé en dessous. Livrée à elle-même, et dans de bonnes conditions, elle est suf- frutiqueuse à la base, s'élève de 0,-10 à 0,50 de hauteur, bien rami- fiée et formant de la sorte une belle touffe. La tige et les branches en sont anguleuses, succulentes, un peu velues, colorées comme les feuilles et les pétioles. Dans la jeunesse les rameaux sont ornés à leurs articulations, légèrement renflées, d'une collerette de poils serrés, touffus, pendants. Les feuilles, mesurant enmoyenne 0,07, sur un diamètre aumoins égal, etportéespar un assez long pétiole, offrent un curieux carac- tère : leur lame arrondie est très-profondément échancrée au som- met en deux lobes également arrondis. Les fleurs, extrêmement petites, très-serrées, d'un vert pâle, sont disposées en assez grandes panicules terminales et latéiales, rappe- lant par leur disposition celles des graminées (Agrostacées) ; elles peuvent être utilisées avec avantage pour la confection des bouquets. Pendant toute la belle saison, elle peut être plantée à l'air libre, dans un sol riche, bien exposé aux influences solaires. Il faut en pincer les branches trop vigoureuses, pour l'obliger à se ramifier; et de la sorte, on pourra la tenir en bordures. A l'automne, il faut la relever, et la placer en pots bien drainés, dans la serre tempérée; on la multipliera facilement de boutures de rameaux, opérées sous cloche, et sur une couche tiède. Ia's l'iuiucs à FeiiilUigp. J. Rothschild, Kailpur. ACER NEGUNDO F R A X I N I F 0 L I U M VARIEGATUM. XLI ACER NEGUNDO, NEGUNDO FRAXINIFOLIUM. ÉRABLE OU NE6UND0 A FEUILLES DE FRÊNE PANACHÉES. (PL kl.) — ACÉBINÉES. — Le type qui a fourni la variété qui nous occupe est un arbre très-ordinairement connu sous le nom à'Jcer Negnndo. [Acer du mot celtique ac pointe : probablement parce que le bois de cet arbre était employé à faire des lances. — NegunJo, nom donné à, cet arbre par les babilants du Malabar.) La croissance rapide, la forme élégante de son feuillage encore rehaussé par un coloris vert gai qui s'étend même aux jeunes rameaux, son bois recherché ici comme dans l'Amérique du Nord, d'où il fut importé il y a environ un siècle par l'amiral de la Gallisonnière, tout en fait un arbre qui réunit l'agréable à l'utile. Linné l'avait classé dans le genre Acer, mais Mœnch trouva bon, 82 ACER (JVEGUNDO) FRAXINIFOLIUM VARIEGATUM. sans doute pour faire passer son nom à la postérité, de [créer le genre Negundo^ genre caractérisé par des fleurs dioïques, apétales, paniculées, etc. La variété, dont est ci-contre la gravure coloriée, a pris'naissance dans un fait de Dichroï.srne qui s'est produit sur une branche du type dans lés pépinières de M. Froument, de Toulouse. Cet horti- culteur, l'ayant observé, a' pu le mettre à profit en le multipliant par la greffe sur le type même, dont elle ne diffère que par son feuil- lage orné d'un large panachure blanc d'argent, vergetée de vert, quelquefois de carmin, et produisant un très-bel effet. C'est un charmant arbuste, vigoureux, très-pittoresque', soit qu'on veuille en planter un ou deux pieds parmi "^'autres végétaux à feuillage vert sombre pour en obtenir des oppositions charmantes; soit qu'on le place en massifs qui simulent alors de gros amas de neige ; soit enfin qu'il soit placé, isolément ou en groupe de trois à cinq, sur les pelouses où il produit d'autant plus d'effet qu'il est plus éloigné de l'observateur et dans des endroits où l'horizon est restreint et sombre. Il est d'une culture facile et préfère un sol frais et une expo- sition abritée des grands vents. Sa multiplication se pratique aisé- ment par la greffe en écusson, mais il faut employer pour sujet le Negundo fraxinifoUum. Si l'on veut obtenir des arbustes bien con- formés, il est indispensable, surtout dans l'âge adulte, d'opérer chaque année une taille raisonnée et plusieurs pincages l'été. Ainsi traités, les sujets seront aussi gracieux parla forme que par l'élégance et la coloration de leur feuillage. Nous renvoyons du reste les amateurs aux plantations exécutées, avec cette belle va- riété, soit aux îles du bois de Boulogne, soit au parc Monceaux, cette délicieuse création dans laquelle l'homme semble avoir voulu lutter, par le placement artistique de chaque chose, avec la nature elle-même. Lc'f PUmtes à Keuillaîje. J. Rothschild, Editeur. P II A L A E N 0 P S I S S C H I L L E E I A N A. XLII PHALiENOPSIS SCHILLERIANA. PHALÉNOPSE DE SCHILLER, (pl. 42.) — ORCHIDEES. La découverte et i'introduction de la magnifique espèce de Phalœnopsis (du grec <î>àXatva, sorte de papillons crépusculaires ; et de ot]/tç, apparence, aspect, dont il s'agit spécialement ici, sont environnées de quelque obscurité; on paraît cependant assez d'ac- cord pour les attribuer à feu Marius Porte, zélé collecteur de plantes , à qui la Botanique et l'Horticulture en particulier sont redevables de tant de superbes nouveautés, et qui succomba ré- cemment dans sa dernière exploration. M. le consul Schiller, à Hambourg, paraît l'avoir reçue, le premier, des Philippines, 84 PHALiEîsOPSIS SCHILLERI AN A. en 1858. C'est de Manille que Marins Porte en avait aussi envoyé des individus au Muséum à Paris. La nature s'est montrée extrêmement prodigue envers elle : di- mensions et nombre des fleurs, coloris d'une fraîcheur et d'une délicatesse incomparables; feuillage des plus richement panachés qui se puisse voir, tout, sauf l'odeur, lui a été départi. Elle se plaît sur les grands arbres des Philippines, à quelques centaines de mè- tres d'altitude superocéanique, et de préférence sur leurs branches. Elle est acaule, et de son court rhizome émet de fortes et nom-, breuses racines blanches, élargies et brunâtres au sommet, au moyen desquelles elle se cramponne sur les écorces. Ses feuilles fasciées-zigzaguées de vert tendre sur fond blanc (ou comme on voudra, çice-çersa!) paraissent varier en dimensions; ainsi on en cite qui mesurent 0,42 de longueur sur 0,14 de largeur, et leur panachure paraît varier de même, quant à la disposition des ma- cules. Le scape floral part du rhizome, et porte, selon les voyageurs qui ont observé la plante dans ses localités natales, jusqu'à 80 ou 100 fleurs à la fois; mais il s'en faut qu'il se montre aussi florifère dans nos serres, jusqu'ici du moins. Ces fleurs, formées de segments très-inégaux en largeur, ont 0,6-7 de diamètre, et d'un beau rose tendre ; le labelle est maculé de jaune d'or, et pointillé de rose vit. Tenue en serre chaude, cela va sans dire, on la fixera sur une planchette ou une bûchette suspendue, de préférence à sa plantation dans du sphagniim et en pots; et, comme dans ses stations natales, on la trouve végétant là où la sécheresse est le plus longtemps domi- nante, on ne lui prodiguera pas les seringages. On la multipliera, non sans difficulté, par la séparation des jeunes rejetons. Les Plantes à Fcuillase. J. Rothschild, Editeur. l' A S ft I F L O R A T R I F A S C 1 A T A. XLIII PASSIFLORA THIFASCIATA. PASSIFLORE, GRENADILLE OU FLEUR DE LA PASSION A MACULE TRIFIDE. (PL. ^3.) — PASSIFLORÉES. — Créé par Linné, le genre Passi/lora, ainsi nommé du \aùn{passio^ passion, et flos, fleur) parce que, dit-on, les parties intérieures de la fleur représentent les instruments de la passion de Jésus-Christ, est connu vulgairement sous, le nom de Grenadille à cause de la ressemblance de son fruit avec une grenade. Quant à l'espèce nommée trifasciata, elle a été trouvée au Para (Brésil) par un des plus habiles botanistes-explorateurs, M. Bara- quin. 86 PASSI FLORA TRIFASCIAIA. Comme toutes ses congénères, c'est une plante grimpante, ro- buste, dont la fleur, encore inconnue, serait, d'après M. Baraquin, blanche et très-odorante. Toute sa beauté consiste donc jusqu'ici dans l'admirable colo- ration de son feuillage, dont, malgré la planche ci-jointe et notre description écrite, le lecteur aura encore de la peine à se faire une juste idée. En effet, comment rendre bien saisissable le caractère de ces feuilles, distinctement découpées en trois lobes (le central plus grand), qui jeunes présentent, sur un fond vert foncé, trois bandes irrégulières de taches grises et de vert pâle suivant U-s principales nervures pour se réunir près du pétiole ? A la seconde période, le gris se change en rose violacé, ensuite en rouge foncé, et même quelquefois en rouge écarlate ou cocciné. Plus tard, lorsque leur croissance est entière, des teintes violet foncé, brunes et marron se produisent au milieu des autres. Enfin, quand la feuille a atteint tout son développement , ces couleurs pâ- lissent dans l'ordre inverse de leur apparition et la feuille est de- venue presque blanche lorsqu'elle se détache de la tige. Ajoutons, pour compléter le tableau, que la page inférieure, pourpre violacé dans la jeunesse, devient brun marron dans la vieillesse. Le Passiflora trifasciata est une plante de serre tempérée, dont on pourra utiliser la beauté ornementale en la faisant grimper soit le long des treillages et des colonnes, soit le long du toit des serres où elle formera de magnifiques écrans aux autres végétaux. Elle réclame la terre de brujère et de copieux arrosements pen- dant sa végétation; sa multiplication s'opère facilement de bou- tures. — Nous l'avons admirée chez MM. Thibaut et Keteler, hor- ticulteurs à Sceaux, chez M. Liérval, horticulteur, et dans les ser- res de la ville de Paris. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. A N O E C H T O C H I L U S S E T A C E U S. Var. InteriLiedius. XLIV ANŒCTOCHILUS SETACEUS. Var. INTERMEDIUS. ANŒCTOCHILE A FILET D'OR. (pl. kk. — ORCHIDÉES. — Celte charmante orchidée , peut-être la plus jolie plante à feuil- lage qui existe dans les bois de Ceylan, fut introduite en 1836 à Kew. Sa beauté foliaire est telle que le pinceau le plus habile aurait peine à la figurer. Le coloris vert foncé des feuilles, leur apparence veloutée, les li- gnes d'or qui en parcourent la surface dans toutes les directions ; tels sont les caractères qui constituent le mérite de cette belle or- chidée dont les fleurs sont petites et insignifiantes. Dans son pays natal , VJnœctochilus setaceus croît dans les an- fractuosités des roches ombragées, ce qui indique déjà les condi- tions principales de sa culture dans nos serres. Ceux qui l'ont cultivée ont reconnu qu'elle s'accommode , en fait de terrain , des débris à demi consommés de terre de bruyère mélangés de spha- 88 ANŒCTOCniLUS SETACEUS. gjuun , rie petits tessons de poterie et de sable siliceux. D'autres emploient du terreau de feuilles mélangé de terre de bruyère. Au total , sa culture pourrait se résumer ainsi : chaleur de 20 à 25 degrés centigrades; sol parfaitement drainé, lumière diffuse, atmosphère humide et tranquille. On doit arroser avec modéra- tion , parce que les racines, tendres et charnues, pourrissent très- facilement, La multiplication s'opère au moyen de pousses qui , naissant du pied, ne doivent être détachées de la plante mère que lors- qu'elles ont déjà quelques racines. On les place sur couche chaude, isolément, dans de tout petits pots bien drainés, et remplis de terreau mêlé de mousse, de sable , de terre de bruyère très-sa- blonneuse, et l'on recouvre le tout d'une petite cloche. On rem- pote dans des vases plus grands, après la reprise, et l'on traite dès lors les jeunes plantes comme nous l'avons dit plus haut. En hiver, la température ne doit jamais descendre au-dessous de 15 à 16 de- grés centigrades. Les ri.mtes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. G E S X E H I A E X 0 N I E X S I S. XLV GESNERIA ËXONIENSÎS. 6ESNÉRIE D'EXETER. (PL. kb. — GESNÉRIACÉES. — Le Gesiieria exoniensis, obtenu par hybridation dans l'établis- sement de M. Lucombe Pince et Gie, à Exeter, sera certaine- ment un des plus jolis ornements de nos serres. Les fleurs, d'un rouge ecarlate, paraissent en hiver; les feuilles, largement ova- les , plutôt cordiformes, bullées , vertes , sont couvertes d'une forte pubescence rouge, leur donnant une apparence de velours. La plante s'élève à une hauteur de 35 centimètres. On emploie pour sa culture un mélange par parties égales, de bonne terre franche , de terre siliceuse et de terreau de feuilles décomposé. La tige périt après la floraison, ce qui indique que la 90 GESNERIA EXONIENSIS. plante a besoin d'un certain temps de repos pendant lequel il faut, sinon totalement, du moins en grande partie, retrancher les arro- sages et la mettre pendant deux ou trois mois dans un endroit de la serre un peu sec et un peu froide Pendant ce temps, sa racine tuberculeuse se gorge de sucs pour reprendre avec vigueur sa vé- gétation lorsque le moment en sera venu. En mai, on fait à la fois le nouvel empotage et la multiplication. Une forte plante donne ordinairement cinq à six tubercules qui peuvent servir à la multiplier. Après avoir débarrassé les tubercules de la vieille terre qui y est adhérente, on les détache du pied mère, et on les plante à part, entiers ou coupés en trois ou quatre fragments, dans un pot, suf- fisamment drainé, et rempli du compost indiqué ci-dessus. Les pieds mères, ainsi que les bulbes plantés entiers qui seuls fleuriront abondamment en hiver, dès la première année, devront être rempotés en juillet, puis une troisième fois en septembre, parce que leur végétation, fort active, use vite la terre. La chaleur qui convient à cette Gesnériacée, est de 20 à 25 de- ^és centigrades en été, 16 à 20 en hiver. Tous ceux qui réussissent la culture des Gloxinia , Âchwiines et Bégonia , cultiveront très- facilement cette belle Gesnérie. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. P A X I C U M P L I C A T U M. XTA'I PANICUM PLICATUM FOLIIS VARIEGATIS. PANIC OU PANICAUT PLISSÉ A FEUILLES PANACHÉES. (PL. 46.) — AGROSTAGÉES. — On énumère dans les livres systématiques au delà de quatre cents espèces de Panicum (on fait venir le nom de panis-^^ux'^) toutes très-voisines les Unes des autres : il serait donc fort difficile d^iffir- mer ici, si la plante dont il s'agit est bien le pHcatum des bota- nistes, ou toute autre espèce, le sulcatiim de Lamarck, par exem- ple, etc. Nous ne pouvons indiquer la patrie précise du type de ce panic, qu'on croit être de l'Inde, et qu'on tient dans les collections en n. — 7 92 PANICUAl PLICATUM. serre-chaude ou dans une serre tempérée. On sait que la variété figurée ci-contre a été trouvée dans un semis en Allemagne, et mise dans le commerce il y a deux ans par la maison d'horticulture lié- geoise, Makoy et Cie, d'où la beauté de ses feuilles, l'a bientôt fait introduit dans tous les jardins. Elle est vivace ; les chaumes en sont élancés, grêles, hauts d'un mètre environ ; et portent quatre ou cinq nœuds, d'où s'étendent des feuilles longuement engainantes, acuminées, plissées, légère- ment poilues sur les deux faces, ciliées, d'abord dressées, puis gra- cieusement étalées, recourbées. Elles sont en dessus, avec transpa- rence en dessous, lignées longitudinalement de belles et larges stries, d'un blanc pur, et marginées de rose sur les bords. Ces chaumes se terminent par une panicule composée de nom- breux épillets violacés de peu d'effet. C'est une plante très-convenable pour orner des suspensions et former des bordures dans un conservatoire chaud, en ayant soin de la pincer pour l'empêcher de monter. Il sera fort aisé de la multiplier par la division des rhizomes; et on aura soin de la plan- ter dans une terre légère, sablonneuse, tenue un peu sèche. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Kditeur. S A N C II E Z I A N O 15 I L I S. XLA-II SANCHEZIA NOBILIS. « SANCHÈZIE NOBLE. (PL. 'i'^.) — ACANTHACÉES. — La plante que nous représentons a, depuis son apparition dans nos serres, attiré l'admiration des amateurs, par rélégance de la panachure de ses feuilles, le nombre et la beauté de ses fleurs. Elle a été découverte dans la République de l'Ecuador, et fut dé- diée à J. Sanchez, botaniste espagnol, mort dans les premières années de ce siècle. Cette Sancbèzie atteint environ un mètre de bauteur, sa tige est robuste, frutiqueuse à la base, quadrangulalre, ainsi que ses ra- meaux, qui sont opposés, succulents; cbaque angle séparé par un sillon. Les feuilles, opposées, mesurant vingt-cinq et trente centi- mètres de longueur, sur un diamètre proportionné , sont oblongues- 94 SANCHEZIA NOBILIS. lancéolées, atténuées en un large pétiole et acuminées-obtuses au sommet-. Le tissu en est épais, coriace ; les bords légèrement créne- lés ; la nervation régulièrement pennée ; la nervure médiane et les latérales, sont largement et élégamment bordées de jaune plus ou moins foncé, selon l'âge; et la première dans la jeunesse est liguée de pourpre. Les fleurs, d'un beau jaune orangé, sont disposées en grandes panicules terminales, dont les pédicelles, portant chacun d'amples bradées cramoisies, entourent huit ou dix fleurs, longuement tu- bulées, à limbe oblique et révoluté, d'où sortent les deux étamines fertiles, et le style. Par la description sommaire, mais exacte qui précède, on voit que la Sanchèzie noble, nom bien mérité, est l'un des plus beaux ornements de serre-chaude. On la tiendra dans un riche mais léger compost, bien drainé, et on la multipliera très- facilement de bou- tures, faites à chaud et placées sous cloche, jusqu'à parfaite reprise. Les l'iantcs à Feuilla-'p. J. Rothschild, Editeur. C 0 D I .T. U M I E REGULA IX V. C. Il I L L I A N U M. :il-\t:ii CODI^UM IRREGULARE. CODION A FEUILLE IRRÉGULIÈRE, pl. ^8. EUPHORBIEES. Le monde botanique et horticole sait combien de richesses végé- tales ont values à la science et à rhorticulture les fructueuses péré- grinations de M. J. G. Veitch, dans les archipels de llnde, de l'O- céanie, etc. Parmi ces importations se trouvent vingt-huit variétés de Codimtm (type C. variegatimi) décrites par notre savant con- frère le docteur M. T. Masters, dans le Gardcncv.s Chroniclc. Elles difTèrent considérablement de formes et de dimensions foliaires et toutes sont fort remarqua])les par des panathures diversicolores tranchant sur le vert brillant du fond. Les deux feuilles, représentées dans la planche ci-contre, et ap- 96 CODIiEUM IRREGULARE. parlenant à deux variétés différentes, prouvent suffisamment la justesse de nos assertions. Ainsi le Codîxum Irregulare présente des feuilles tellement variées de forme et d'attitude, que pas une peut- être ne ressemble exactement à l'autre. En général, elles sont oblon- gues, allongées, plus ou moins élargies à la base ; la nervure centrale est largement bordée de jaune d'or, couleur qui reparaît sur les bords de la base, avec çà et là des petites macules concolores, sur le fond vert. Leurs dimensions sont de 0,20-35. Leur altitude est aussi variable que leur coloris ; elles sont pendantes , dressées ou arquées, etc. Toutes les variétés de Codiœum [Croton^ ici, n'est pas correct et s'applique à un tout autre genre de plantes), sont de beaux et élé- gants arbrisseaux, plus ou moins élevés, à feuilles persistantes; leurs fleurs sont assez insignifiantes sous le rapport ornemental. Le nom générique est, selon Rumph, une altération du nom vernacu- laire, Codiho^ que les indigènes, donnent à ces sortes d'arbres. Elles exigent une assez forte chaleur et, autant que possible, une vive lumière ; multiplication par boutures , coupées pendant la jeunesse et aux articulations, sol riche et bien drainé. CODIiEUM HILLIANUM. CODION DE HILL. — EUPHORBIÉES. — C'est une des plus splendides variétés par le triple et vif coloris de ses feuilles, dont les nervures sont à la fois jaune d'or et pour- pre vif, tandis que çà et là de petites macules cramoisies sont dis- séminées entre elles; le tout ressortant vivement sur un fond vert sombre. Les feuilles sont lancéolées, spathulées, longues de 0, 15-16. Vive lumière dans la serre, si l'on veut jouir de toute l'intensité de leur beau coloris. CYPRIPEDIUM CONCOLOR. SOULIER DE VÉNUS A FLEUR CONCOLORE. ^pl. ^9. — ORCHIDACÉES. — Les espèces du genre Cjpripediiun {Cypri'i, suinom de Vénus (île de Chypre, où elle étuit honorée), ped in /n (Podion), sorte de chaus- sure, allusion à la forme du labelle dans ces plantes), sont assez nombreuses dans les jardins, et il n'est personne qui ne soit frappé de la singulière conformation du segment qui, chez toutes affecte la forme d'une chaussui'e. Elles, se distinguent aisément les unes des autres, par les feuilles unicolores ou discolores, ou diverse- ment panachées; par le coloris des fleurs, où, sous ce rapport, le labelle diffère généralement des autres segments, etc. Celle dont nous nous occupons ici est une des plus distinctes ; 98 CYPRIPEDIUM CONCOLOR. elle a été découverte sur des roches calcaires, dans le Moulmein (Inde) par le révérend Parish , qui l'envoya en Angleterre. Les feuilles, assez nombreuses, compactes-imbriquées, embras- santes en spirale à la base, sont oblongues-obtuses, carénées en dessous, coriaces. En dessus, elles sont d'un vert sombré, sur le- quel tranche une panachure assez variable de forme et de coloris, comme chez le Phalsenopsis Schilleriana ; en effet, tantôt c'est une granulation (petits points) blanchâtre en lignes irrégulières; tantôt un réseau dédaléen, vert foncé, ou rougeâtre sombre sur un fond vert gai. En dessous, elles sont d'un pourpre obscur, finement granulées-lignées de plus foncé. Les fleurs d'un jaune pâle uniforme, sont fmement pointillées de pourpre. On la cultivera en serre chaude, dans une terre très-légère (bruyère, terreau de feuilles), tenue légèrement humide, on la reproduit assez facilement par la séparation des rejetons, en s'as- surant, d'abord, que ceux-ci vivent déjà sur leurs propres racines; on les plante et on les couvre d'une cloche jusqu'à parfaite reprise. Les Plantes à Feuillage J. Rothschild, Editeur. ACALYPHA TRICOLOIl. 'L ACALYPHA TRIGOLOR. RICINELLE A FEUILLE TRICOLORE, (pl. 50) — EUPHORBIACÉES. — A l'exception peut-être de l'espèce dont nous parlons, aucune autre dans ce genre ne présente par la brillante panacbure des feuilles un caractère vraiment ornemental. Elle fut découverte dans la colonie française de la Nouvelle- Calédonie par M. John G. Veitch, qui, dans ses nombreuses et surtout fructueuses explorations , dans l'Inde , dans les archi- pels, etc., et dans l'Amérique du Sud, a tant contribué à enrichir nos jardins, de nouveautés précieuses , et pour la science et pour rhorticulture. JOO ACALYPHA TRICOLOR. VJcaljp/ia tricolor, constitue un arbrisseau peu élevé, assez loufTu, à rameaux grêles, à grandes feuilles ovées, assez longue- ment acuminées, fortement dentées aux bords; sur le fond supé- rieur, d'une teinte métallique sombre, cuivrée, existent d'amples macules irrécfulières, et une ponctuation d'un rouge vif cramoisi. Elle exige la serre chaude, une terre à la fois forte et légère; on la multipliera par le bouturage des jeunes rameaux, opéré sur couche chaude, sous cloche, et entouré de tous les soins usités en pareil cas. Les Plantes à Feuillage. J. Eothschild, Editeur. B E G 0 N I .\ F A L C I F O L I A. LI ^\' yi ^ff*'/"^' BEGONIA FALCIFOLIA. BÉBONIE A FEUILLE EN FORME DE FAUX. (PL. 51. BEGONIACEES. Nos collections sont redevables de la charmante espèce dont il s'agit aux investigations de feu Richard Pearce, qui la découvrit dans le Pérou, d'où il l'envoya à MM. Veitch. Ses tiges, s'élevant à quarante ou cinquante centimètres environ, sont glabres, cylindriques, articulées et zigzaguées, assez bien ra- mifiées; ses feuilles, pétiolées, longues de quinze à dix-huit cen- timètres, sont étroitement lancéolées et falciformes (en forme de faux), inégalement cordiformes à la base (côtes inégaux, comme le 102 BEGONIA FALCIFOLIA. sont généralement ceux des feuilles des Bégonies), peu à peu rétré- cies, acuminées et très-aiguës au sommet, obscurément lobulées et deux-trois fois dentées aux bords, enfin pendantes. La face infé- rieure est d'un lilas pourpré; la supérieure, d'un beau vert lustré et chatoyant, légèrement poilue, est criblée de petits points blancs d'argent mat, tournant plus tard au rougeâlre. Les fleurs sont fort nombreuses, et d'un beau rose (ovaire et pétales; ceux-ci seulement au nombre de deux). Elles sont dispo- sées par six, huit et dix, en petites panicules axillaires, pendantes et situées vers le sommet des rameaux. Les lecteurs trouveront, dans les descriptions précédentes de plusieurs Bégonies, des notions suffisantes pour la culture de ces plantes. Rappelons seulement ici que l'hiver elles réclament l'abri d'une serre chaude et la serre tempérée en été ; la multiplication des espèces caulescentes est très-facile par la section des articula- tions, tandis que celles des espèces rampantes s'opère par la divi- sion des rhizomes. Les Plantes k Feuillage. J. Eothschild. F.diteur. YUCCA A L 0 E F 0 L I A Y A R I E G A T A. LU YUCCA ALOEFOLIA VARIEGATA YUCCA A FEUILLE D'ALOÉ PANACHÉE, (pl. 52.) — LILIACÉES ET ALOÉES. — Il n'est pas un amateur, qui ne connaisse et ne possède quel- ques Yucca, Beaiiconiea, Dasylirium, Jgiwey etc., toutes plantes (l'un si grand effet ornemental et pittoresque dans les jardins, sur les perrons, les terrasses, les piliers, etc. Plusieurs espèces d'Yuc- cas, aux magnifiques inflorescences, aux très-grandes fleurs, peu- vent braver nos intempéries septentrionales à Tair libre ; les feuilles de celles qu'il faut rentrer en serre froide pendant l'hiver (les aloe- folia), sont linéaires, très-étroites, rigides et terminées par un ai- 104 YUCCA ALOEFOLIA VARIEGATA. guillon fort aigu ; de là sans doute le nom d'aiguille d'Adam (Adam s Needle), que 'donnent à ces feuilles les Anglais; Yonra, est, dit-on, un nom caraïbe. La variété, dont nous donnons ci-conlre la figure appartient aux types dits tricolor ou qiiadricolor. Elle est extrêmement remar- quable par la belle bordure rose de ses feuilles , la large bande blanchâtre qui de chaque côté la sépare de la médiane, qui, elle, est d'un beau vert. Tous les Yucca aloefolia^ atteignant une assez haute taille, se ramifient peu et fleurissent assez souvent. Leurs énormes panicules florales portent de très-grandes fleurs pendantes (en forme de clo- che), blanches, souvent lavées de rose et quelquefois odorantes. Fournissant assez rarement des rejetons soit à leur base, soit sur leurs troncs, il faut, si l'on ne peut faire autrement, pour les multiplier, leur couper la tête, bouturer celle-ci, en en réduisant toutes les feuilles, du milieu jusque près du sommet, à la moitié de leur longueur, et toutes celles de la base jusque près de la partie pétiolaire", planter ensuite sous une cage de verre et sur couche chaude. Les Plantes à Feuillage. .T. Hothscbild, i;diteur. AUCUBA J Al- ON ICA A U II E O -M A C U L A T A. LUI AUCUBA JAPONICA. Var. AUREO-MACULATA AUCUBA DU JAPON A FEUILLE MACULEE DE JAUNE D'OK. (PL. 53 CORNACÉES. Quelques mots sur Thistoire d'une plante , qui occupe dans nos jardins une place aussi importante, ne paraissent pas déplacés ici. D'abord Engelbert Kaempfer, Westphalien, la découvrit et la fit connaître dès 1690-1692, etc. Ensuite l'introduction dans les jardins de la variété à feuille ponctuée de jaune date de 1783. Enfin, pendant près d'un siècle on n'en connut pas le type à feuille verte (à fleur mâle), et l'honneur de sa découverte, et de son intro- duction était réservée à R. Fortune, heureux explorateur, après Siebold, de cette terre japonaise, qui nous a fourni Yu4ucuba à feuille immaculée. 106 AUCUBA JAPONICA. Var. A UREO-AI ACULA TA. Du rapprochement des deux sexes , devait nécessairement (en Europe) résulter une fécondation si longtemps désirée; et par cette heureuse circonstance, on a pu voir que, aux panachnres si variées de ses feuilles, l'arbrisseau offrait encore aux amateurs un grand attrait par le vif coloris corail de ses nombreux fruits. Est -il besoin d'ajouter que l'individu femelle, en fruits, a causé dans le monde horticole une immense sensation, et qu'il est aujourd'hui un des arbrisseaux les plus populaires ? Il est prouvé que, multiplié par semis, ce bel arbrisseau varie considérablemeut, non-seulement dans la dentelure des feuilles, mais surtout dans la panachure de celles-ci. En donner ici une description serait tout à fait superflu, tant il est répandu dans tous les jardins, où il constitue un buisson compact, ramifié dès l'ex- trême base. On le multiplie avec facilité, en séparant les drageons, qu'il pro- duit du pied, et qu'on traite à l'automne comme autant de pieds mères, ou par semis. Assez indifférent sur la qualité du terrain, il préfère toutefois un sol frais et profond. Les Phnitcs à Feuillage. .1. Koihschikl, Kditeur. CINE II A n I A M A K I T 1 M A I- A I E B A I K N I A N U M. ■LIV CIXERARIA MARITIMA FAIRBAIRMAIS'UM. CINÉRAIRE MARITIME DE FAIRBAIRN. (PL. 54. — SYNANTHÉRÉES, — La Cinerarhi maritima abonde sur le littoral méditerranéen ; on la cultive dans les jardins pour la beauté de son feuillage blanc- velouté, et on en fait de charmantes bordures. Elle est suftVutes- cente, et peut s'élever jusqu'à 0,60 et plus. Elle craint le froid; surtout la belle variété dont nous allons parler. Celle-ci, d'une élégance foliaire remarquable par sa triple colo- ration verte, jaune et blanche, a été gagnée de semis par G. Fair- bairn, jardinier du duc de Northumberland. Comme chez le type, les feuilles en sont très-profondément pennatifides; les capitules [fleurs) sont nombreux, d'un beau jaune et disposés en corymbes terminaux. Si |on la cultive isolément, on lui laissera acquérir tout le déve- 108 CINERARIA RIARITIMA FAIRE AIRNIANUM. loppement dont elle est susceptible; mais si on en veut faire des bordures, on devra à Tautomne planter les boutures à même un lit de terreau sous châssis froids et sur une couche tiède (par exemple sur celle qui aura servi à la culture des melons), en pincer les sommets pour les faire ramifier et former de belles touffes; enfin mettre en place vers la fin d'avril. Ainsi élevé, chaque plant, plus tard, bien buissonnant, ne dépassera pas 0,25-0,30; mais la flo- raison sera sicrifiée à la beauté générale I Les Plantes il Fcuillaire. J. Rothschild, Kditcur. A L O C A S I A JE X N I X G S I I. LV ALOGASIA JENNINGSII. COLOCASE DE JENNIN&S. (PL. 55. — AROIDÉES. La famille des Aroïdées, en tant que végétaux exotiques, a le privilège d'enrichir nos serres chaudes d'admirables plantes dont les panachures foliaires naturelles captivent à Tenvi l'attention des amateurs. Celle dont nous nous occupons ici justifie cette assertion. Elle n'émet point de tige; ses feuilles, radicales, sont largement ovees, brièvement acuminées au sommet, cordiformes-échancrées à la base, au-dessous de laquelle elles sont soutenues par les pétioles (donc peltées, comme on dit en botanique); elles ont de 0,16 à 0,21 de largeur, sur 0,12-16 de diamètre. La face supérieure est d'un vert clair, sur lequel tranchent vivement les larges macules 110 ALOCASIA JENNINGSII. d'il a brun noirâtre, très- sombre. Les pétioles eux-mêmes sont élé- gamment bariolés de brun sur vert clair. Cette belle plante introduite de l'Inde orientale, obtint partout un grand succès; ce qui a engagé Téditeur de ce recueil à la figu- rer dans cet ouvrage, en compagnie de plusieurs autres congénères et alliées, auxquelles elle ne sera point inférieure en beauté fo- liaire. Elle exige la protection d'une serre-chaude; le vase dans lequel on la plantera sera plus large que profond, rempli d'un compost à la fois riche et léger (1/3 terre de bruyère, ou mieux de terreau de feuilles, bien consommé; 1/3 de terreau de fumier, mi-parti sable fin; 1/3 de terre franche, le tout bien mélangé et reposant sur un bon drainage). La multiplication a lieu par la séparation des œille- tons, qui se produisent à la base, et que l'on sépare du rhizome, lorsque la plante se dispose au repos ; arrosements modérés, à peu près nuls, dans ce dernier cas. Les Plantes à Feuillage. J. Rothschild, Editeur. C () B 1 il: U JI I X T E R R U F ï U M. LYI codij:um interruptum. CODION INTERROMPUE (FEUILLE), (fl. 56. — EUPHORBIEES. Voici, sinon la plus belle, du moins la plus singulière des vingt- huit variétés de Codixum que nous avons annoncées; ajoutons que la bizarrerie de ses formes foliaires, si curieuses, n'en exclut pas le beau et vif coloris. Les pétioles, longs d'environ 0,05, portent des feuilles entière- ment hétéromorplies (c'est-à-dire de formes différentes), linéaires 112 CODI^UM INTERRUPTUM. et lancéolées, longues de 0,25 à 30, sur un diamètre de 0,02 1/2 dans les parties les plus larges, et élégamment recourbées pendan- tes. Une fois au moins, dans sa longueur, le limbe se réduit à la nervure médiane, pour reprendre plus loin sa forme normale; ou- tre ce resserrement, il se tourne sur lui-même en un ou deux tours de spire. Au sommet, il se termine par un prolongement nu ayant la forme d'une main, d'une sorte de petite ascidie ou cruche (comme dans la Nepenthes) ou d'une selle renversée. La nervure centrale est d'un rouge vif, bordé de jaune d'or ; de petites macules arrondies, disséminées cà et là, sont du même rouge que les bords gracieusement ondulés. On peut juger par ces quelques mots, si cette plante est digne de tout l'intérêt des amateurs, même des botanistes; et, comme nous venons de le dire, si son coloris vif et varié ajoute encore à sa dis- tinction. La culture et la multiplication sont les mêmes que celles du Codiœurn irregulare (pi. 48). Les Plantes à Fcuillasre. J. Rothschild, Editeur. T E R M I N A L I A K L E G A N S. LA^II TERMIÎNALIA ELEGANS. BADAMIER ÉLÉGANT, (pl. 57.) — COMBRETACÉES. — Le Terminalia elegans, est originaire, dit-on, de Madagascar. Son port élégant, même dans un âge peu avancé, son magnifique feuillage vernissé, réticulé de brun sombre sur vert clair, avec une nervure centrale d'un rouge vif, en font une des plus belles plantes à feuillage ornemental. Son habitat indique sa place dans une serre, à température élevée et humide, sa multiplication est par ces causes assez difficile. On ne peut guère l'effectuer que par le bouturage des 114 ÏERMINALIA ELEGANS. ramulesy coupes au point d'insection, plantes isolément dans de petits go Jets, sur couche chaude et sous cloche, avec tous les soins usités en pareils cas; soins dont sera bien dédommagé le cultiva- teur par la réussite et la beauté future des jeunes sujets. ^^v «*^ ^ Les Plantes ii Kcuilla^'e. J. lUith^^cl.iUl, Editeur. A B U ï I L O N T II O M P S O X I. LVIII ABUTILON THOMPSONl. ABUTILON DE THOMPSON, (pl. 58.) — MALVACÉES. — Cet Abutilon {Jbuti/on, était chez les Grecs le nom d'une plante aujourd'hui indéterminée; ce nom a été ressuscité par Gtertner) se- rait, selon l'opinion d'horticulteurs expérimentés, une variété à feuilles panachées de VAbulilon striatiuu, jadis si populaire dans les jardins, dont il est aujourd'hui à peu près disparu; et cette opinion nous semble correcte , bien que ce dernier soit originaire du Brésd, et que la variété en question ait été introduite récemment de la Jamaïque en Europe. H6 ABUTILON THOMPSONI. La variété diffère du type par l'élégante panachure, blanc de crème et ambre , disposée souvent en mosaïque , et diversement teintée, qui orne la surface des feuilles, dont le fond est vert clair. Comme le type, ses fleurs, portées par de très-longs pédoncules axillaires, solitaires et pendants, sont très-élégantes par leur forme globuleuse-campanulée , et d'un beau jaune orangé, veinées de cramoisi. C'est un arbrisseau très -peu élevé, à rameaux grêles, dressés, à feuilles trois-cinq-lobées, dentées, longuement pétiolées, cordiformes à la base; lobes acuminés. Bien qu'introduit d'une contrée aussi chaude que la Jamaïque, cet Ahiitilon se contente parfaitement en France de l'abri d'une bonne serre tempérée pendant l'hiver. Là, elle sera beaucoup moins sujette aux attaques des Acarus ^ qui infestent ordinairement ces sortes de plantes, et en détruisent l'épiderme. Elle réussit très-bien plantée à mi-ombre, au plein air pendant la belle saison, dans un compost à la fois riche et léger (2/3 terre de bruyère, ou de feuilles; 1/3 de terre franche); un bon drainage. Multiplication facile par le bouturage des jeunes rameaux, sous clo- che et sur couche tiède. ARALIA VEITCHII. ARALIE DE VEITCH, (pl. 59.) — ARALIACÉES. — h'yéralia P^eifckii est une des nombreuses découvertes de John G. Veitch, qui Ta introduit en Europe. Présenté à diverses 118 ARALIA VEITCIITI. expositions, tant en Angleterre que sur le continent, il a fixé l'attention des amateurs par son port élancé, ses rameaux allon- gés, terminés par une belle couronne de grandes feuilles pal- mées longuement panachées de jaune ou de blanchâtre. Comme la généralité de ses congénères, il se contente de l'abri de la serre tempérée, où pendant toute la mauvaise saison il produira, un bel effet par son feuillage panaché. En été, planté à ml-ombre, en plein air, ce sera un des plus beaux ornements du jardin. On le multipliera aisément par le bouturage des jeunes rameaux, opéré en été, sur couche tiède et sous cloche. Terre à la fois riche et légère; arrosemenls modérés. I.r? l'inntrs Ti Fruill;!"?. J. Rothschild, Kditrnr. B II A S S I C A S I N i: N I S, V A R. LX BRASSICA SINENSIS VAR. CHOU DE LA CHINE A FEUILLE CRISPÉE, (pl. 60.) — CRUCIFÈRES. — Nous ne pouvons mieux terminer cette publication, qu'en figu- rant quelques variétés de choux, qui forment pendant l'hiver les plus belles , nous dirons les seules plantes à feuillage ornemental de nos parcs et jardins. Nous reproduisons d'après les Plantes à feuillage ornemental celles qui sont panachées de rouge, de vert, de blanc, frisées, gau- frées, tuyautées, vernies et satinées. Les plus jolies, représentées sur les gravures en Chromo et sur bois, peuvent se dénommer ainsi : 1 . — Chou lacinié vert noir. 2. — Chou glacé bulle vert. 120 BRASSICA SINENSIS VAR. 3. — Chou frangé à nervures violettes. 4. — Chou glacé, gaufré, à nervures blanches. Elles défient nos plus rudes hivers et sous la neige et les glaçons, elles ressemblent à de jolis petits palmiers multicolores. On les sème au printemps pour les avoir forts et bien colorés l'hiver suivant. Terre meuble et fumée. INDEX DU TOME SECOND. Dédicace. Note de l'Éditeur Abutilon Tliompsoni Acal\])lia tricolor Acer negmido, fraxinifolium variegatum Acliyrauthes Verschaffellii Adeiasler allnvenis Agave Americana , foliis var Alocasia Jeniiingsii — Lovvii, var. picla Alternanthera sessilis, var. amœna Amaranlus melancholicus. - Anœctochilus setaceus, var. intermedius Aralia Veltcliii Aucuba Japonica, var. aiireo-maculata Bégonia dœdalea . . • — falcifolia Bertolonia gultata Bignonia argyreo-violascens Brassica sinensis , var Caladium Belleymii « — miral)ile Calathea Veitchiana Canna atronigricans Centaurea candidissinia. . Cineraria maritima Fairbairnianiun Codlseum Hillianum — interruptum — irregulare Coleus Bhimei, var. Murraji, Marshalli. Tclfordi. — Verscbaffclti Cypripedium concolor Dichorisandra mosaica — iindata Dleffenbacbia Baraquiniaua Draca'na terminalis, var. stricta .' Erantberaum igneiira — sanguinolentum Gesneria Exoniensis ^ Gymnostacbyum Verschatfelti. . Gynerium argenteum, var. albo-lineatum. Hibiscus Cooperii — tricolor Hypœstes sanguinolenta • • • Lonicera brachypoda (?), var. aureo-reticulata. . Plaïu-lies. Pages. » V » MI Lvm 115 L 99 M-I 81 XL 79 XXII 43. XXIV kJ LV 109 XXIX 57 XXXIII 65 XXVTI 53 XLIV 87 LIX 117 IIII 105 IX 17 LI lOT XXIII 45 XX 39 I-X 119 XXXII 63 VI 11 •t 1 xxxvr 71 XXI kl XIV 107 XI.VIII 96 LVI 111 XLVIII 95 xxxvii 73 V 9 XLIX 97 XXXIV 67 IV 7 XIII 25 TIII 15 II 3 XIV 27 XI,V 89 XV 29 XXVIII 55 XXV 49 XXV 49 XIV 27- XII • 23 122 INDEX. Maranta illiistris '. . — roseo-picta Musa vittata Panioum plicatum, foliis variegatis. . . Passiflora Irifasciata. Pelargonium zouale, var. quadricolor, Peperomla argyrea Perilla Nankiaensis Plialsenopsis Scliilleriana Phormium tenax, foliis var Rhapis flahelliformis , foliis variegatis. San(ht'zia nobilis Saxifraga Fortunei, var. tricolor Sedum Sieboldii Smllax macropliylla (ornala) Solanum marginatum Teleiantliera licoidea, var, versicolor. . Terminalia elegans Yucca alœfolia variegata Zea mays, var Planches. Pages. XVIII 35 XI 21 XVI 31 XLVI 91 XLIII ■85 VII 13 XXXV 69 XXXIX 77 XLII 83 XVII 33 XXX 59 XLVII 93 X 19 XXVI 51 XXXI 61 XXXVIII 75 III 5 LVII 113 II! 103 XIX 37 INDEX DES TOMES I ET II. Abutilon Thompsoui Acalyplia tricolor Acer negundo, fraxinifolium variegatum . . Achyranthes Verscliaffeltii Adelaster albivenis Agave Amerlcana, foliis, var Alocasia Jenningsii — Lowii, var. picta — metallica . . Alternanthera sessilis, var. amœna , . . Amarantus melancholicus Ananassa saliva variegata Anœctochilus Lowii — rubro-venius — setaceus (aureus) — setaceus, var. intermedius.. . — striatus — xanlopliyllus Aphelandra Leopoldi Aralia Veitchii Aucuba Japonica, var. aureo-maculata . . . . Tomes. Plaiiclies. Pages. II LVIII 115 II L 99 II XLI 81 II XL 79 II XXII ki II XXIV 47 II LV 109 II XXIX 57 I LX 119 II XXXIII 65 II XXVII 53 1 XXI 41 I XL 79 I XXXV 69 I XXIV 47 II XLIV 87 I XXX 59 I VII 13 I XXVII 53 II UX 117 H LUI 105 INDEX. 123 Bégonia dœdalea — falcifolia — Marshallii — Rex — — var. grandis — — var. Isis — — var. nebulosa Bertolonia guttata Bignoiiia arg\ reo-violascens Brassica sineiisis, var Caladium ar^yriles — Belleymii — bicolor splendens — Chantini — niirabile — pictum — Verschaffellii Calathea Veitchiana : — zehrina Canna atronigricans Centaurea candidissima Cineraria niaritima Fairbairnianuin Cissus discolor — porpbvrophyllus „ . , Codiœum Hillianum . . . . — interruptum. — irregulare Coleus Blumei , var, Murrayi. Marshalli. Tel- fordi . . . — Verschaffelti. . , Convallaria maialis variegata Cordylina (Dracœna) indivisa Cratœgus prunifolia variegata Crotou angustifolium variegatum .... — pictum — variegatum Cyanophylluni magnifieuni Cypripedium concolor Dapbne Mezereum variegatum Dichorisandra mosaica — undata Dieffenbachia Baraqulniana — seguine, var. maculata Dioscorea discolor ; Dracsena ferrea — ferrea versicolor — terminalis, var. stricta Echites nutans Eranthenium igneum — sanguinolenlum Evonymus Japonicus aureus variegalus Farfugium grande Funkia Sieboldii variegata Gesneria cinnabarina — Exoniensis Graptophyllum pictum Gymnostacbyum Verschaffelti Tomes. II II I I I I I II II II I II I I II I I II I II II II I I II II II II II I I I I I I I II I II II 11 I I I I II I II II I I I I II l II Planches. Pages. IX 17 M 101 XVHÏ 35 IX 17 VI 11 Xll 23 XV 29 XXIH kb XX 39 LX 119 X\II 43 XXXIl 63 IV 7 XIX 37 VI n XLIII 85 xivr 91 I 1 I 1 XXWI 71 X\I 'il 1,1V 107 XIII 25 LIX 117 XLviir 96 LVI 111 xi.vm 95 XXXVII 73 v 9 xi.n 83 LU 103 XLVIII 95 XII 81 VIII 15 II 3 X 19 XLIX 97 L 99 xxxrv 67 IV 7 XIIl 25 XIV 27 LIV 107 XXIX 57 m 5 VIII 15 Lvm 115 II 3 . XIV 27 XLIX a 100 XI 21 XXXIV 67 XXXIII 65 XLV 89 XLV 89 XV 29 124 INDEX. Tomes, Gyneriiun argeijteum, var. albo-lineatum. , . . II Hedera foliis variegatis I Hibiscus Cooperii II — tricolor II Hoya carnosa variegata I Hydrangea Japonica variegata I Hypœstes sanguinolenta ; . . II Lonicera brachypoda (?), var. aureo-reticulata . II 3Iaranta albo-lineata I — fasciata I — illustris Il — micans. I — pardina I — Porleana I — regalis I — roseo-picta. II — vlttata I — W^arscewiczii l Musa ^ ittata II Pandaiius Javanicus variegatus I Panicum plicatum foliis variegatis II Passiflora trifasciata II Pavetta Boibonica ï Pelargonium zonale, var. quadricolor II Peperomia argyrea II Perilla Naiikinensis. II Plialœnopsis Schilieriaua. H Phormium tenax, foliis var II Poinsettia pulclierrima I Pothos argyrœa I Pteris argyrœa I — aspericaulis, var. tricolor I — crelica, var. albo-lineata I Rliapis flabelliformis foliis variegatis Il Sancliezia nobilis Il Saxifraga Fortunei, var. tricolor «... II Seduni Sielioldii II Smiiax macrophylla (oriiata) Il Solanuni Marginatum Il Soncriia Margaritacça I Teleianthera ficoidea, var. versicolor Il Terniinalia elegans II Tradescantia odoralissima I Tussilago Farfara variegata I Yucca alœfolia variegata II — fiiainentosa variegata I Zea mays, var }I Phinclics. Pages. xxvin 55 I.VII 113 x\v 49 XXV 49 XLIV 87 XXV 49 XIV 27 XIÏ 23 I.V 109 XXIII 45 XVIII 35 XLIX b 97 xxxir 63 XXVI 51 XX 39' XI 21 XXXVIII 75 XVII 33 XVI 31 XXXVI 71 XLVI 91 XLIII 85 V 9 VII 13 XXXV 69 XXXIX 77 XLII 83 XVII 33 XXXI 61 XXVIII 55 XXXVII 73 XLVII 93 LUI 105 XXX 59 XLVII 93 X 19 XXVI 51 XXXI 61 XXXVIII 75 XVI 31 III 5 LVII 113 XXXIX 77 LVI 111 LU 103 LI 101 MX 37 FIJS nK L ou vu AGE. 10581 . — Iiiipriiuerie générale de Cl). Laliure, rue de Fleurus, 9, à Paris. -mmmm