GONE D'OTBTANANTRTAT A TA IE 7 = , AT 7 7 ST SOON ONE ci = ” % 1481821 æ "22,8" 2 5 : LR We GibEDn: [avr 4 « ‘ 2 n] € pl 5 « 4 « Li « « L let e 3 [< € « + # DJ 1 ee CRETE ER ATX LA TI 5 4 >» at 2 y og dé" - 4 * PETITE BIBLIOTHÈQUE SCIENTIFIQUE ÉES'PEANTES OLÉAGINEUSES ET LES PLANTES ALIMENTAIRES DES RÉGIONS INTERTROPICALES BROCCHI (P.). Traité de zoologie agricole, comprenant des éléments de’ pisciculture, d'apiculture, de sériciculture et d’ostréiculture, par P. Brocchi, docteur ès sciences, Maître de conférences à l'fnstitut na tional agromique de Paris, 1 vol. in-8 de 984 pages avec 603 figures, cartonné en toile tranches rouges..-....... Ru eOE spots re 18 fr. ONE LA voire votes Faber tabeone ab ete PRPORRRET SEUEL — Procédés pratiques pour l'essai des farines, caractères, altérations falsifications, moyens de découvrir les fraudes, 1 vol. in-16, avec HEUTOS uns she Joie ed US taR RTS SET Rene RAR DALLET. 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Nanot, Professeur à l'Ecole d’ar- boriculture de la Ville de Paris. 1 vol. in-18 jésus, avec 260 figures deux planches coloriées et une carte de géographie agricole...... 7 fr. VESQUE. Traité de botanique agricole et industrielle, par J. Vesque, maître de conférences à la Faculté des sciences de Paris et à l'Institut- agronomique. 1 vol. in-8 de xvi-0976 pages avec 598 fig. cart.. 18fr. es ÉMILE COLIN. — IMPRIMERIE DE LAGN n Nr gas a PNR DER TS CU NE - 1: Va , ire k, qu s ps ME Lee + t EE * Et leurs Produits BUPRES, ET: TOURTEAUX Des régions intertropicales CACAO — CAFÉ — CANNE A SUCRE, ETC. CULTURE — PRÉPARATION —— USAGES PAR: LiBk PASCAL BOBRY 1 NES mr BOTANNI De la Maison Camille Allier et Cie, GARD Ancien capitaine au Long-Uours, ae Juge suppléant au Tribunal de Commerce de Marseille, Chevalier du Mérite Agricole. €” Avec figures intercalées dans le texte. LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS 19, RUE HAUTEFEUILLE, près du boulevard Saint-Germain 1888 Tous droits réservés. PRÉFACE Quel est le but de ce livre ? - Dès la plus haute antiquité, — et il suffit, pour + s’en convaincre, de rappeler le nom seul des Phé- niciens et des Grecs, — l’homme éprouva et ma- nifesta le besoin de sonder la nature, de parcourir son vaste domaine, de s'emparer d'elle, en utili- sant tous ses produits si féconds. Aux grands jours de la Renaissance, après les découvertes des Barthélemy Diaz, des Vasco de Gama et surtout de ce doux et énergique, de ce pauvre et grand Christophe Colomb, l’homme entra en possession d’un nouvel univers; le bassin méditerranéen, où s'était jusque-là joué le drame - principal de l’histoire des hommes, ne fut plus _ qu'un lac: l’Atlantique et tous les Océans étaient CRT Oo LUUVYS ñ Are fus fes DE art iris > TA age Dé Ve 74 ENT AN EE 4 6 PRÉFACE 4 0 . + traversés par des navires toujours plus nombreux, et les nations rivalisèrent à qui explorerait le plus de nouvelles régions. La faim de convoitise, chez les uns, la soif de curiosité et la fascination des merveilles de la na- ture, chez les autres, firent que l’on se tourna vers ces flots redoutés qui faisaient trembler le volup- tueux Horace, mais qui sont la route de tous les pays, ainsi que l’exprime, en ces vers, l’un des fils de notre Provence, Eugène Garcin : Comme l’Aigle royal, du haut des grands sommets, Voit devant lui s'ouvrir l’immensité profonde, Ainsi, du haut d’un cap, il semble que le monde Se déroule à nos yeux et tient dans notre main. Quelque bord que l'on rêve, en voilà le chemin! Oui, l’aile des vaisseaux vole vers vos rivages, Pays civilisés, pays encor sauvages, Archipels explorés, archipels inconnus Et d’où tant de chercheurs ne sont point revenus! La clé de l’Océan ouvre à l’homme la Terre Et lui laisse entrevoir les mondes du mystère. Ce mouvement qui répond au génie humain, aux appétits cupides, de même qu'aux plus nobles aspi- rations, n’a fait que s’accroître, si bien qu’à l’heure présente, et chez tous les peuples, on n'entend que ces mots: « Expansion vers les Colonies, Politique coloniale! » Nous n'avons pas, ici du moins, à rechercher si les Gouvernements usent avec sagesse ou abu- sent de cette tendance générale: Nous nous bor- nons à la bien constater. Une conséquence qui en découle, c’est qu’il de- PRÉFACE AT vient intéressant, même nécessaire, indispensable de savoir ce que les Colonies nous offrent, quels sont leurs produits divers. L'auteur de ce livre s’est proposé de faire con- naître deux catégories de plantes coloniales : 1° les Plantes oléagineuses, 2° quelques-unes des Plantes _ alimentaires. Ayant consacré une part de sa vie aux voyages de longs cours, dévouant l’autre part au négoce actif, sans cesse et partout il a cherché à appren- dre. Il a eu encore un désir : répandre autour de lui ce qu’il a pu acquérir de notions utiles. C’est ainsi que, depuis des années, ilenvoie, soit aux Musées scolaires, soit aux Comités agricoles, soit à des Agriculteurs ou Eleveurs, des collections des plantes qu'embrasse son commerce. Or, ceux qui recevaient ces dons, les Institu- teurs surtout, lui réclamaient aussitôt des rensei- gnements sur ces plantes exotiques; et il leur écrivait quelques notes succintes. Le besoin de répéter souvent ces notions lui a inspiré l’idée de ce volume. On trouvera ici la légende explicative et détaillée des spécimens formant les collections. Voici des tiges, des feuilles, des fruits, des graines : D'où viennent-ils ? Et voici les Huiles qui en découlent; voici les Tourteaux qu'on tire de leurs résidus : Ces produits, il importe d’en con- dé. FROM LUE TANT LS PAT COM Te He 32 DAUURE nr: Ve # - : ARE * Cr ca 8 _ ++ PRÉFACE 7% naître et les moyens de fabrication et les propriétés et les usages et la valeur. c Il y alà, sans contredit, des éléments d’instruc- tion, qui répondent aux besoins de nos jours. L’adolescent studieux, qui va de l’Ecole élé- mentaire à l'Ecole supérieure ou aux Ecoles spé- ciales, pour recevoir un enseignement pratique; — l’Agriculteur, soucieux de savoir quels engrais féconderont le plus les terres qu’il ensemence; — l’'Eleveur, avide de connaître quelle nourriture convient le mieux à ses bestiaux; — le Négociant en denrées coloniales, désireux d’apprécier les pro- duits qui passent par ses mains : tout ce monde voué soit à l'étude, soit aux exploitations utiles, trouvera dans ce livre modeste la réponse aux questions qui, tout naturellement, se posent à l'esprit. L'auteur a évité d'écrire sur les Plantes des mo- nographies trop techniques et trop minutieuses ; il. a voulu rester simple, accessible à tous; exposer ce qu'il a vu de ses propres yeux, ce qu’il a appris par expérience ; en un mot, faire œuvre de vulga- risation. Il espère que ce travail ne sera pas inutile. La LES PLANTES OLÉAGINEUSES PREMIÈRE PARTIE TRANSFORMATION DES GRAINES DES PLANTES OLÉAGINEUSES EN HUILES ET TOURTEAUX CHAPITRE PREMIER Division des plantes oléagineuses. Leurs produits. Les plantes oléagineuses dont nous parlons, se distinguent en deux grandes catégories : Les unes (Cocotier, Illipé, Maffouraire, Mowra, Olivier, Palmiste, Pulghérier), sont de vrais arbres et offrent, par leur stature et leur bois, l'utilité et l’agrément des arbres. 10 TRANSFORMATION DES GRAINES OLÉAGINEUSES Les autres (Arachide, Colza, Coton, Lin, Na= vette, Niger, Pavot, Ravison, Ricin, Sésame), ne sont que d’humbles végétaux annuels, qui, sans consistance ligneuse, ne pourraient offrir à l’homme aucun abri. y 3 Mais toutes ces plantes nous intéressent avant tout par leurs produits. Que dis-je? leurs pro- duits, c’est le plus souventla seule chose mise à notre disposition; car la plupart sont des plantes exotiques, filles de climats lointains. Leurs graines seules arrivent de toutes les par- ties du monde, sur nos marchés, surtout à Mar- seille. Et c’est là ce qui constitue une des princi- pales branches du commerce et de l'industrie de. cette grande cité. | | Notre industrie nationale, d'ordinaire, trans-. forme et utilise ces graines venues d'outre-mer. Aussi, avant de procéder à l’examen de chaque plante oléagineuse en particulier, avant d’en expo- ser l’origine, la description et le mode de culture, il nous semble logique d'indiquer, dans une étude spéciale et préliminaire, ce qu'on retire des graines. et par quels moyens s'opère leur transformation. Les graines oléagineuses donnent deux pro- duits : 1° L’Huile; 20 Les Tourteaux. L'huile, suivant sa qualité etson emploi, reçoit ces divers noms : huile bouchable où comestible, DIVISION DES PLANTES OLÉAGINEUSES IT huile lampante, enfin huile à fabrique, c’est-à-dire qu’elle sert à l'alimentation ou à l'éclairage ou au graissage et à l’industrie. Les huiles, qui, par leurs propriétés, servent à ciasser les graines qui les fournissent, sont ou des huiles fluides ou des huiles concrètes. Ces der- nières se solidifient généralement à une tempéra- ture inférieure à 20° centigrades au-dessus de zéro. Les fourteaux, formés par le résidu des graines dont on a exprimé l’huile, sont destinés, les uns à l'alimentation du bétail, les autres à l’engrais des terres. < Le, ee, 'UA e CL } 1« D? COS CAEN En ps D Le 7 LEA a "ar 7 #7 u A Ci DT ETars Bud JE Lu Mae ALES DEF ce "9 LS © ? » Par Z « 12 TRANSFORMATION DES GRAINES OLÉAGINEUSES CHAPITRE II Fabrication. Les usines affectées à la transformation des graines portent le nom d’huileries. Là, les graines subissent une série d'opérations : | | D'abord, le bluttage, par quoi on les débar- rasse des corps étrangers. Quelques variétés de graines doivent, au préalable, passer au décorti- queur, pour être dépouillées de leur coque, trop dure ou trop pailleuse et dont la présence nuirait à la qualité de l’huile. Puis, eiles passent dans les laminoirs, où elles sont écrasées et réduites en pâte. Généralement, cette pâte est logée dans des scourtins où étendelles (enveloppes destinées à la maintenir), que l’on place sous les presses, en les séparant les uns des autres par des plaques en tôle, pour faciliter l'extraction de l’huile. Notons-le : on n’emploie guère aujourd'hui que les presses hydrauliques, et nous représentons, ici, la presse à bras, parce qu’elle tend à n'être plus qu’un souvenir. FABRICATION 13 L'huile obtenue par l'opération décrite est quali- fiée Auile de première pression à froid. *. L] : Ji, M Fig. 1. Presse à huile. Cette première pression achevée, on procède à la deuxième, en repassant le gäfeau ou résidu so- lide sous les meules, pour être de nouveau broyé, et on a soin de mouiller la pâte avec 5 à 7 pour 100 d’eau, afin de fluidifier autant que possible l'huile qu'elle contient encore; de là, elle passe dans les chauffoirs, qui la portent à une température facilitant l’extraction, et enfin de nouveau dans les 14 TRANSFORMATION DES GRAINES OLÉAGINEUSES scourtins et sous les presses. Cette opération s’ap- pelle deuxième pression à chaud. | On renouvelle l'opération, quand on veut obte- nir une troisième pression, toujours à chaud. . | | De la nature de la graine dépend Je nombre de pressions qu'on lui fait subir. Nous indiquerons ce détail en traitant spécialement de chacune d'elles. Les huiles, au fur et à mesure qu'elles s’é- coulent des presses, sont recueillies et déposées dans des piles ou caisses étanches, où elles doivent séjourner un certain temps afin d'être décantées. Pour obtenir une clarification plus parfaite, on a | recours à divers modes de filtrage ou d'épuration. 1 La filtration s'effectue soit en plaçant j'huile 4 dans des sacs, que l’on ferme au moyen d’une corde qui sert en même temps à les suspendre, soit en ; faisant usage du filtre presse. Ë Ce dernier procédé est surtout employé pour les | huiles visqueuses, qui ne peuvent que difücile- | ment traverser les mailles du tissu. | Quand la filtration est insuffisante pour débar- rasser les huiles des matières étrangères qu'elles renferment, on a recours à des agents chimiques. Cette opération est appelée épurahion. | Le procédé le plus employé et qui porte le nom du grand chimiste à qui on le doit, est le procédé Thénard. Il consiste à traiter l'huile par 2 ou 5 pour 100 de son poids d'acide sulfurique con- centré, qui charbonne les impuretés, sans attaquer l'huile. On agite vivement, puis on ajoute une balbéé ain à. tre se nd 0 not RU A ; FABRICATION 15 grande quantité d’eau qui s'empare de l'acide; l'huile, plus légère, vient nager à la surface du 4 liquide; on laisse reposer quelque temps, et on décante. Les pressions qu’on fait subir à la pâte équiva- = Jént à un poids de 225 à 250,000 kilog.et leur durée varie de une à deux heures chacune. Il est évident que la pression à froid ne peut _ être appliquée à la fabrication des huiles con- crètes, qui doivent toujours être traitées par l’ac- tion de la chaleur. La pression est inefficace pour retirer des graines toute l’huile qu’elles renferment. La quan- tité ainsi perdue varie, suivant la nature des se- . mences, de 8 à 12 pour 100. Pour extraire ces der- ï Fr , nières parties, on met à profit la propriété que pos- sèdent les corps gras de se dissoudre dans le sul- fure de carbone. Il suffira donc, après avoir broyé le résidu sous les meules, de le tasser dans de grands cylindres, à la partie supérieure desquels on versera du sulfure de carbone. Ce liquide, en pénétrant peu à peu dans la masse, se chargera de l'huile, et on le recueillera à la partie inférieure. En distillant le produit ainsi obtenu, on séparera l'huile du sulfure qui servira encore. Le résidu solide résultant de ces séries d’opéra- tions constitue le tourteau. RS 4 Le 16. TRANSFORMATION DES GRAINES OLÉAGINEUSES , CHAPITRE III Des tourteaux en général. Les tourteaux se présentent sous la forme de plaques carrées, à pans coupés, de 30 à 35 centi- mètres de côté et de 2 centimètres d'épaisseur. Ils offrent sur leur surface l'impression de l’enve- loppe. Pendant longtemps les tourteaux en général ne furent pas utilisés pour l’agriculture; quelques-uns néanmoins, depuis les époques les plus reculées, étaient employés comme aliment; mais ce n’est que depuis le siècle dernier et surtout dans ces 30 der- _nières années, que leur emploi dans l’agriculture et l'alimentation du bétail a pris une extension con- sidérable. G _ Si on examine leur composition et si l’on re- cherche, d’autre part, quels sont les éléments né- cessaires à l'entretien de la vie des animaux et des plantes, on trouve que les tourteaux renferment ces principes, parmi lesquels l'azote et le phosphore, + nn. * T'AS el c'e at à ar at OA Le, à 1 A 2e AA NN dn PE ER TUE PRE EU SE, Ur PMR UP te 19e PARUS TE s GE x À | AUS a % ; n . « | » , « e _ + DES TOURTEAUX EN GÉNÉRAL 47 © sous forme d'acide phosphorique, dans des propor- tions indiquées par le tableau suivant : TT Acide Protéine | Graisse phosphoriq. (1). = Coprah (ou co- MR CDIIErT).. .. €. = |} Sésame du Le- L'ORET CRERE TER O [e Doi MATE MERE. CES 3 | Pavot (œillette à exotique) ..... EUPAIENSE. 1... 2. : $ PGI S . 5e 67 27 0.92 HOIRAYISONn..:....….. » pr AAC... 22. .67 0e PA hPhlchère....... à 4[0.8 à 1. a “HI :4 AT. 2 PAPERS .03 0.20 .07 0.29 Maffouraire. ... 25 0.80 = Examinons maintenant le rôle des tourteaux au point de vue de l’alimentation et de la fumure des terres. EX (1) La protéine représente la quantité de s ubstances azotées Le correspondant à la proportion d’azote indiquée par le tableau. (2) La graisse est la somme des corps gras restant dans les tourteaux après l’expression. _ Boëry. — Plantes oléagineuses. 2 ne. #12 ” ‘ ‘ès , | be LES LYS à EVE 3 , 2 LS A n + 18 TRANSFORMATION DES GRAINES OLÉAGINEUSES ARTICLE PREMIER. — Î'Ourteaux pour l'alimentation. Les divers aliments consommés par les animaux sont de deux sortes: les uns,connus sous le nom de plastiques (d'un nom grec qui veut dire: je forme), parce qu'ils servent à la formation du sang et des différents tissus, sont ceux dans la composi- tion desquels il entre de l'azote; tels que l’albu- mine, fibrine, caséine, protéine (matériaux azotés). Les autres, connus sous lenom d’aliments res- piratoires (parce qu’autrefois on pensait qu'ils étaient seuls consommés dans l'acte de la respi- ration), sont désignés sous le nom de matériaux non azotés ou carbonés, et comprennent : les graisses, les résines, les sucres, etc., etc. Aujourd'hui, cette distinction n’est plus aussi ab- solue; on admet que l’action de ces deux classes de corps est complexe, et l’association des deux nécessaire au développement de l'organisme. De plus, les sels et en particulier les phosphates, concourent à la formation et à la consolidation des os, c’est-à-dire du squelette de l’animal. eue TN Il résulte de nombreuses expériences que les aliments azotés doivent être combinés aux aliments carbonés, dans la proportion de 1 à 5 environ, pour que la ration donne le meilleur résultat dans l'engraissement. [l faut donc, connaissant la com- + 4] 4 +4, “as VS MR or) CARS rs: CÉRX he: Cyr + es TC N 23 DATE de RE} NAT lee UE ne ; GER er TUE CS DES TOURTEAUX EN GÉNÉRAL 19 position des divers aliments, faire varier leur pro- portion de manière à obtenir ce rapport. D'autres facteurs doivent également intervenir pour établir la composition des rations. C’est une des parties les plus difficiles de l’art de l’éleveur ; car il luifaudra tenir compte du volume total qu'occuperont les aliments, ce volume devant être proportionné à la capacité de l'estomac des ani- maux. La quantité des aliments différera égale- ment, suivant qu'elle sera destinée aux animaux adultes, auquel cas elle porte le nom de ration d'entretien, ou qu’elle sera administrée à une bête à lait,ou à un animal qui travaille, ou enfin à un ani- mal à l’engrais. Dans ces derniers cas, elle porte le nom de ra- tion de production, et on comprend qu'elle doit varier suivant la nature de l’effet que l’on veut ob- tenir ; elle sera calculée de manière à donner le meilleur rendement. | Il est d'usage de rapporter la quantité d’ali- ments à fournir aux animaux aux 100 kilog. de poids vif ; d’une manière générale on peut dire que la ration quotidienne d'entretien doit être de 1/60 du poids de l'animal, soit de 1 kilog 67 par 100 kilog. du poids vif; tandis que la ration de production variera, suivant les cas, du 1/50 au 1/25 et même au 1/20, soit: 3 k'log. 33, 4 kilog. et 5 kilos. par 100 kilog. du poids vif. Les tourteaux sont administrés de plusieurs ma- nières : en poudre fine, ou en morceaux de la ee 20 TRANSFORMATION DES GRAINES OLÉAGINEUSES grosseur d’une noix ; quelquefois on les additionne d’eau, de manière à en faire une pâte ayant la consistance de la pâte des boulangers ; d’autres fois on les mélange aux autres aliments; on les délaye dans l’eau et on en fait de véritables soupes, queles animaux acceptent très facilement. Dans les localités où existent des brasseries, on les mélange avec de la drêche ou résidu de la fabri- cation de la bière; c'est à ces mélanges étendus d’eau qu'on donne le nom de buyée, parce que leur état presque liquide leur permet d’être bus par les animaux. A défaut de drêche ou résidu, on peut em- ployer, pour les buvées, des farines, du son ou des recoupes. Quelquefois, au début, les animaux acceptent difficilement les tourteaux. Il faut alors les habi- tuer, en ajoutant à leur nourriture un peu de tour- teau délayé dans l'eau; et, en augmentant pro- gressivement la quantité, on arrive assez rapide- ment à la substitution complète. Les tourteaux sont désormais employés par tous les éleveurs. De nombreuses expériences ontpermis de choisir, parmi les diverses sortes que livre l'in- dustrie, celles qui méritent la préférence, et d'établir les règles de leur emploi suivant le résultat re- cherché. 5208 DES TOURTEAUX EN GÉNÉRAL 21 ARTICLE 11. — Jourteaux pour engrais des terres. Le but des engrais est de fournir au sol, épuisé par les récoltes successives, les éléments nécessaires au développement des végétaux. Une plante, pour se nourrir, a besoin de pui- ser ses aliments soit dans l’air, soit dans le sol. Or, si on examine la composition des plantes, on trouve qu’elles renferment du carbone, de l’hydrogène, _ de l'oxygène et de l'azote, qui, associés en diverses proportions, forment les nombreux corps (azotés et non azotés) dont nous avons parlé plus haut; ce sont ces différents corps qui disparaissent, quand on brûle la plante, en laissant un résidu désigné sous le nom de cendre. La composition des cendres est complexe, elle varie suivant les végétaux. On y rencontre l'acide phosphorique combiné à la potasse, la soude, la magnésie, et qui est la source du phosphore en- trant dans la constitution des corps azotés. L'azote est répandu en quantité considérable dans l’air (79 pour 100 environ) à l’état libre; mais, sous cette forme, il n'est pas absorbé par la plante. Ce corps ne peut être fixé par le végétal que lorsqu'il est combiné à l'hydrogène pour former l'ammoniaque. Ce composé existant dans l'atmosphère en quan- 22 TRANSFORMATION DES GRAINES OLÉAGINEUSES tité insuffisante pour assurer lanourriture complète des végétaux, ce sont les matières azotées (albu- mine, fibrine, caséine, protéine) renfermées dans les tourteaux qui, par leur décomposition, donnent le supplément d'ammoniaque nécessaire à leur existence. Quant au carbone et à l'hydrogène, ils pro- viennent de la décomposition des parties constitu- tives des végétaux. Une partie de carbone est em- pruntée à l'acide carbonique de l'air. La quantité de tourteaux à employer pour fumer un hectare de terrain varie suivant la nature du sol et du tourteau, l’espèce de plantation que l’on veut faire et le degré d'épuisement de la terre. Il est d'usage de la rapporter à la quantité de fumier de ferme, type nécessaire pour produire les mêmes résultats dans les mêmes conditions, ce dernier étant pris pour 100 kilog. Or, le fumier de ferme contient 0.40 pour 100 d'azote et 0.20 pour 100 d’acide phosphorique. Il sera facile, connaissant la composition d’un tourteau, de calculer quel poids de ce tourteau équivaudra au fumier de ferme. Comme exemple, posons ce problème : Quelle est la quantité de tourteau de sésame brun de l'Inde correspondant à 100 kilog. de fumier de ferme? Sachant que le tourteau de sésame renferme 6.34 pour 100 d’azote, une simple proportion suffit pour arriver à ce résultat : sodiue TRADE LED dite “oise Pi vhe See R EN Pres Fe DES TOURTEAUX EN GÉNÉRAL 23 En effet, on a : O 40 EP 0.40 + 100 —— = — X = 6.54 100 6.34 x— 6.309 c’est-à-dire que 6 kilog. 309 de tour- teau de sésame brun de l’Inde renferment la même quantité d’azote que 100 kilog. de fumier de ferme et peuvent leur être substitués. Les tourteaux sont employés de plusieurs ma- nières. Quand on veut obtenir une action lente, on les emploie en morceaux de la grosseur d’une noix. Si, au contraire, on veut qu'ils cèdent facilement leurs principes nutritifs, on les pulvérise et on les répand à la surface du sol, soit à la main, soit au moyen d'appareils spéciaux. Enfin on peut les mélanger à une certaine quantité de fumier que l’on enfouit ensuite. Ces opérations se font généralement en deux fois : au moment des semailles et lorsqueles plantes sont arrivées au milieu de leur végétation. Les tourteaux, dans la fumure des terres, sont maintenant considérés comme bien supérieurs au guano ; ilssuppléent au manque du fumier de ferme, auquel ils peuvent être complètement substitués, et, de plus, présentent sur celui-ci les avantages suivants : 1° Condensation plus grande des principes actifs 4 de l'azote et de l’acide phosphorique ; Ée 2° Action plus énergique et plus rapide; “2 3° Propriété de se conserver plus longtemps, à condition de les tenir à l’abri de l'humidité; 4° Impossibilité de communiquer aux plantes au- cune cie DE DEUXIÈME PARTIE Re LIEU D'ORIGINE DESCRIPTION, CULTURE, ET PRODUITS DES PLANTES OLÉAGINEUSES CHAPITRE PREMIER Les arbres. Nous étudierons sous ce titre le Cocotier, _ l'ipé,le Mafouratre, le Mowra, l'Olivier, le Palmier et le Pulghérier. FT COCOTIER Description. — Le cocotier (Cocos Nucifera, L.) appartient à la famille sinombreuse des palmiers. Sa tige, très élancée, atteint une hauteur de 20 à 25 mètres; elle se termine par une touffe de 10 à L “a feuilles ou palmes, d’une longueur de 4 à 5 mètres, 20 __ LES ARBRES dont les inférieures se détachent d’elles-mêmes, chaque année, laissant une cicatrice demi-circu- laire, assez profonde pour offrir un point d'appui aux naturels lorsqu'ils grimpent sur l'arbre. Le fruit, appelé no1x de coco, est attaché au tronc, sous les feuilles, par grappes portant de 5 à 10 de ces noix. Elles sont de forme ovale et attei- gnent la grosseur de la tête d’un homme. L’a- mande est renfermée dans une écorce osseuse, marquée de trois trous à la base, et elle-même en- tourée d’un sarcocarpe ou enveloppe très fibreuse. Avant la maturité, c'est-à-dire avant la formation de l’amande, le coco contient un liquide clair, doux, sucré et léoèrement acide, nommé lait de coco. Il est agréable à boire, très rafraïîchissant. Quand le fruit mürit, ce liquide se solidifie et forme l’amande, très bonne à manger, dont le goût se rapproche assez de nos noisettes fraiches. C’est à juste titre que l’on a surnommé le coco- tier «le roi des végétaux » ; c’est un des plus pré- cieux que la nature ait donnés à l’homme; car les habitants des régions équatoriales trouvent en lui les plus grandes ressources. En effet, la tige leur fournit du bois de cons- truction ; les feuilles, des couvertures pour leurs cabanes; les fruits, du lait, de la crème, de l'huile, des cordages, des vêtements, etc. Le bourgeon terminal de la tige du cocotier et de quelques autres palmiers, est très recherché dans les colonies, où il constitue un aliment goûté COCUTIER 27 que l’on voit figurer sur les tables sous le nom de choux palmiste. APSOCREUAT Fig. 2. Cocot.er. En coupant l'extrémité des spathes ou enveloppes des fleurs, il suinte un liquide de saveur douce, qui ne tarde pas à entrer en fermentation alcoolique, en donnant un liquide analogue au vin de palme. « 28 LES ARBRES Après quelques jours, ce vin s’aigrit et fournit un vinaigre assez fort. Si on distille le vin de cocotier, on obtient une eau-de-vie, à laquelle on donne le nom d’arraka ou rack de palmier. Le cocotier habite à peu près tous les climats chauds, mais surtout les plages comprises entre les tropiques, dans le voisinage des mers. Les terrains humides et marécageux conviennent le mieux à son développement. Les contrées où il est le plus exploité sont : le Pacifique, Singapoore, Java, Sumatra, l'archipel de la Sonde, Cochin, Ceylan, dans l'Hindoustan, Zanzibar, Mozambique, etc. Il se reproduit naturellement en forêts, par la chute de son fruit sur le sol. Cependant, dans quel- ques pays, on le cultive. Culture. — Sa cultureest des plus simples : il suffit d’enfoncer peu profondément le coco dans une terre aussi humide que possible, jusqu'à ce qu'il ait germé, après quoi on le repique. Dans les régions ci-dessus, le coco est en si grande abondance qu'on peut le dire inépuisable. On ne ramasse que la quantité nécessaire à l'expor- tation, et l’'amande, extraite de ses deux enveloppes, est expédiée en Europe, sous la dénomination de coprah, après avoir été séchée au soleil, au feu ou à la fumée. L'enveloppe fibreuse trouve en Europe, en Angleterre surtout, un grand débouché dans la fa- COCOTIER 29 brication du papier et la confection de cordages très estimés. Huile de coprah ou de coco. — L'huile de coco étant concrète, il faut, pour l’extraire, faire inter- venir l’action de la chaleur. Après avoir soumis les graines à un bluttage très soigné, afin de les dé- barrasser des matières étrangères, on les réduit, à l’aide de concasseurs, en morceaux suffisamment petits pour qu'ils puissent s'engager entre les cylindres des laminoirs, qui les réduisenten pâte; après quoi, ou les soumet à la presse hydraulique. Pour obtenir le maximum de rendement, trois pressions seraient nécessaires; cependant, pour béaucoup de qualités, deux suffisent. Il faut égale- ment que la température de l’atelier des presses soit supérieure à 19 et même à 20°, température où se produit la solidification de l'huile. Aussi, dans ces usines, maintient-on généralement la tempéra- ture à 28 et 30°. Suivant les provenances de cocos, le rendement varie de 62 à 66 kilog. d'huile par 100 kilog. de graines. D'ailleurs voici le tableau des quantités obtenues par chaque pression: lropress. 2*°pression. Total. Graines de Cochin....... 50 10 à 17 66 à 67 ‘lo — Mozambique... } - AA pe APE - q 20 12 à 10 05 à 00 — Zanzibar ...., — Ceylan ....... 50 14 à 14.5 64 à 64.5 — Pacifique ..... 50 15 65 Singapore et REA A Ce saP F À 50 12 à 13 62 à 63 Értipel de la Sonde... 30 LES ARBRES La couleur de l'huile de coprah varie du blanc au jaune rougeâtre, suivant la nature, la fraîcheur et les procédés de préparation. Les graines de Cochin et de Ceylan donnent les qualités les plus appréciées. Dans les colonies, l'huile de coco est toujours liquide; en cet état, elle possède une limpidité analogue à celle de l’eau. Dans nos pays, elle est plus souvent figée et offre l'apparence du suif pu- rifié. Fraîche encore, son odeur rappelle assez celle de l'amande réduite en pâte; mais, en vieil- lissant, elle devient désagréable au goût. Un litre d'huile pèse 878 grammes à 15°. Pour pouvoir la transvaser, on la conserve dans des caisses munies de serpentins dans lesquels on fait circuler un courant de vapeur d’eau, qui, par sa chaleur, amène l’huile à l’état liquide. L'huile de coprah trouve son principal emploi dansla fabrication du savon blanc qu’elle rendtrès mousseux. En raison dela propriété qu’elle pos- sède de durcir beaucoup, on ne l'emploie pas seule; on la mélange (et dans des proportions qui varient suivant les saisons), avec des huiles fluides, sans quoi l’on obtiendrait des savons trop cassants. Les compagnies de chemins de fer l'utilisent pour le graissage des essieux de leurs wagons. Tourteaux de coco ou coprah. — Ce tourteau est réservé à l'alimentation des animaux et plus par- ticulièrement à ceux de race laitière. P Hs AITUU SA. o = Tr EL AK A CR RTS - ‘ Le PP à , L COCOTIER 31 Voici quelle est la composition: 2 1 0e NE RARE ErReReS 3.86 °/o Acide pop EU 1.12 2 IT Tu Te REPARER 20.80 _ TL TEE TONNERRE 9.40 Sa couleur est blanchâtre, son aspect farineux, sa texture généralement granuleuse. Soumis à une légère pression, il se réduit facilement en poudre. Son odeur est celle de la noix de coco fraiche. Le lait de coco se rapproche beaucoup dans sa composition du lait des animaux. Il renferme, en effet, des matières azotées analogues à la caséine du lait et des corps gras analogues à ceux du beurre. Il n’est donc pas étonnant que ce tourteau admi- nistré aux bêtes à lait augmente considérablement la sécrétion de ce liquide; mais il doit être donné avec adjonction de beaucoup d’eau. L'analyse chimique constate que le lait obtenu présente les caractères d’un lait de bonne qualité, ce que ne donnent point les animaux auxquels on fait ingérer une grande quantité d’eau seule. 32 LES ARBRES ILLIPÉ Description. — L'illipé (Bassia longifolia L.), de la famille des Sapotacées, est un arbre que l'on rencontre dans l’Inde, àla Réunionet surtout à Ma- lacca, dans l’archipel de la Sonde; au Sénégal il existe également quelques variétés d'illipé, qui se rapprochent beaucoup de celles de l’Inde. C’est un arbre très ramifié, haut de 10 à 12 mè- tres, d’un bois très dur, qui se conserve longtemps. Les feuilles sont entières, en forme de fer de lance. Les fleurs ont un calice à 4 divisions et une corolle à 8 pétales, pétales charnus contenant un suc sucré. Vers six ans, l’arbre donne son fruit. C’est une baie allongée, de la grosseur d’une prune, couverte de poils et renfermant une pulpe, au sein de laquelle se trouvent des graines oblon- gues. Un: arbre porte un millier de ces fruits. Tout dans ce végétal est utilisé : des branches on fait des torches; l’écorce et les feuilles sont préconisées comme remède aux rhumatismes ; les fruits sont employés contre les maladies de la peau; les corolles des fleurs, charnues et sucrées, rappellent le raisin ; enfin, on extrait des semences une huile qui, vu sa consistance solide, reçoit le. nom de beurre d'illipé. S x 4 Î “nd SALE ILLIPÉ 33 Culture. — L'illipé n’est pas cultivé; il croit à l’état sauvage, dans la Malaisie et le sud de l’Inde, où sa végétation est favorisée par une chaleur humide. Il prospère partout, dans les terrains sa- blonneux comme dans les argileux ; mais les ter- Fig. 3. Illipé (Bassia longifolia). rains mixtes lui conviennent le mieux ; le bord de la mer lui est surtout favorable. A la maturité, les fruits tombent naturellement sur, le sol, où les indigènes les ramassent, après avoir déterminé la chute de ceux qui restent sur Boëry. — Plantes oléagineuses. 3 34 LES ARBRES l'arbre, à l’aide d’un bambou muni d'un crochet. Ils les débarrassent alors de la pulpe qui entoure les graines, les font sécher et les renferment dans des sacs tenus à l’abri de l’humidité. La récolte a lieu en juin-juillet. Il existe une autre variété d'/lipé dontles graines sont plus petites et que l'on reçoit mélangée à l’autre. Celui-ci provient surtout de Szak (Sumatra), tandis que le lieu de production du premier est Pontianak (Bornéo). D'après un savant français, l’illipé existerait à Madagascar. Huile d'illipé. — L'extraction comprend la série des opérations décrites pour l'huile de coprah ; c'est-à-dire qu'après avoir blutté les graines, on les di- vise et on les réduit en pâte au moyen de /aminoirs can- nelés. Cette pate est soumise à l’action des presses, et on fa- vorise la sortie de l'huile en maintenant dans les ateliers une température très élevée. Ces graines subissent deux pressions, donnant environ 6o à 62 pour 100, dont : Fig. 4. Fruit de l'illipé. Pour la première........ 40 à 41 %o Et pour la seconde...... 20 à 21 C'est là le rendement normal. Parfois cepen- Ci à ET CR ILLIPÉ 35 dant il ne dépasse pas 40 à 45 pour 100. Ce fait, qui s’est produit à diverses reprises et a donné des mécomptes, tient sans doute à ce que les graines ont été récoltées avant leur complet développe- ment. Cette huile ne fond qu’à 25, 26° au-dessus de zéro. Sa couleur est jaune verdâtre; elle répand une odeur analogue à celle de la cire ou de la résine. Le litre pèse 957 grammes à 150. L'huile d’illipé fraiche a un goût agréable et est employée comme aliment. Dans les colonies elle sert à l'éclairage. Dans l’industrie fran- çaise, on en retire la stéarine, pour la préparation des bougies dites s/éariques. Le résidu de cette sé- paration entre dans la fabrication des savons. Tourteau d'illipé. — Voici sa composition : DRE andere 2 1,07 Acide phosphorique.... 0,29 Il présente une coloration brunâtre, une consis- tance assez ferme et une texture lamelleuse. En le cassant, on aperçoit, disséminés dans la masse, des débris épispermiques de la couleur d'acajou. Ce tourteau contient une grande quantité de ma- tières qui ne jouent aucun rôle dans la nourriture des plantes, aussi est-il peu estimé, malgré la mo- dicité de son prix. Il y a, en effet, avantage à acheter des tourteaux plus riches, dont le prix de transport est le même. 30 LES ARBRES 1 MAFFOURAIRE Description. — Le mafjouraire ou mafjoura (Trichilia Emética, Valh), de la famille des Mé- Fig. 5. Maffouraire (Trichilia emetica). liacées, est un arbre qui atteint de grandes dimen- sions ; il seramifie abondamment et ses rameaux, MAFFOURAIRE 37 de couleur rouge, sont couverts de poils. Les feuilles sont composées, c’est-à-dire que chacune d'elles est constituée par 4 ou 5 paires de folioles terminées par une foliole impaire. Celles-ci sont obtuses, atténuées à la base, rouges, tomenteuses ou crépues au-dessous et à nervures parallèles. Fig. 0. Maffouraire (Trichilia emetica). — 1. Fleur; 2. Étamines ; 3. Grappe de fruits; 4. Fruit; 5. Fruit coupé; 6. Graine. Le Trichilia Emetica fleurit en mai-juin; les fleurs sont réunies en touffes et présentent la forme d’une pyramide; elles ontun ca/ice et une corolle à 4 divisions. Par leur aspect et leur odeur elles rappellent celles du ciéronnier. L'oyaire est ovale, pointu, marqué de côtes 38 LES ARBRES longitudinales et divisé en trois loges; mais, à la maturité, deux de ces loges avortent, et le fruit devient wniloculaire. D'après Forskal, cet arbre est très commun dans les montagnes de l'Arabie, où les habitants emploient les fruits comme vomitif. Mélés à des substances odorantes, ces fruits constituent un cosmétique employé par les femmes; associés à l'huile de sésame, c'estun spécifique contre la gale. Le mafjouraire, très répandu aussi dans le Z'ambèze et sur la côte de Mozambique(d’Inanbanh à Quillimane), aime les terrains secs, un peu sa- blonneux, éloignés de la mer, pousse sans culture et se reproduit par semence ou par la chute du fruit. La récolte se fait en janvier-février. Les indi- gènes, après avoir mangé le fruit, mettent les graines à sécher, en vue de l'exportation. Huile de maffouraire. — Après avoir passé au /a- minoir, pour les diviser, on soumet les graines de mafjouraire à deux pressions successives. La première pression donne......... 20 °/, d'huile ER HÉMÉME Lines net: 10 — Soit un rendement total de...... 30 °/o d'huile. A la température ordinaire, l'huile de maffou- raire se présente sous la forme d’un corps solide d’une consistance très ferme, dont la couleur est café au lait veinée de blanc; son odeur, peu agréable, est sans caractère particulier ; elle ne se MAFFOURAINE 39 liquidifie qu'à 38° au-dessus de zéro, et son extrac- tion exige une température élevée dans l'atelier des presses. Le litre pése 913 grammes à 15°. La stéarine, étant une des bases de la compo- sition de cette huile, on l’emploie principalement dans la fabrication des bougies : les résidus seuls vont à la savonnerte. Tourteau de maffouraire. — Le tourteau de #1af- fouraire est peu riche en principes utiles, ilne contient en effet que : 29 O ADÉCR RNE ER -e. 2 Acide phosphorique... 0. Œœ © Sa couleur est grisâtre, sa consistance dure et cassante, son odeur terreuse; il renferme deux sortes de débris, les uns rouges, les autres noirs. Employé exclusivement pour la fumure des terres, 1l est peu recherché, à cause de la petite quantité d'azote et d’acide phosphorique qu’il renferme. 40 LES ARBRES MOWRA Description.— Lemowra(Bassia latifolia, Roxb.) de la famille des Sapotacées, est, comme l’in- dique son nom latin, une plante voisine de l’Jlipé. Cet arbre se rencontre dans l’Hindoustan, prin- cipalement dans les provinces de Guzerat et Rajpootana; il acquiert de grandes dimensions ; en effet, des pieds s'élèvent jusqu’à 12 et 13 mè- tres. Son tronc présente de nombreuses ramifica- tions qui portent des feuilles alternes, oblongues, unies en dessus et blanches en dessous; ces feuilles sont de plus en plus serrées, en se rappro- chant de l'extrémité des rameaux. Les fleurs sont blanches, groupées en grand nombre; leur pédoncule est courbé de facon que l'ouverture regarde vers la terre. Elles se compo- sent d’un calice à 4 divisions, d’une corolle dont le tube présente une gibbosité; les péfales, épais et charnus, sont couleur crème teintée de vert. Le fruit est une drupe allongée, de la grosseur d'une petite pomme, renfermant une amande ovale recouverte d’un épiderme brunâtre. Toutes les parties du mowyra sont utilisées ; son bois dur est recherché pour la construction des roues de voitures; les corolles charnues ren- ferment des principes alimentaires et une grande quantité de sucre. En faisant fermenter et distil- uni VS NÉE ASS UE, MORE) EST * MOWRA 41 lant ses fleurs, on obtient une liqueur forte, eni- vrante, très appréciée des peuplades de ces pays. Tous les matins, les habitants viennent ramas- ser les fleurs tombées pendant la nuit, dont une partie est employée à leur nourriture et l’autre à la préparation de la liqueur qui leur est chère. Cette liqueur, venant d’être préparée, possède un goût fort, empyreumatique, dù à l’action du feu et à la présence d’huiles aromatiques ; avec le temps, elle se bonifie et rappelle le bon whisky. Chaque centre possède un magasin destiné à la vente de cet alcool. Il jouit d’une telle faveur parmi les indigènes, que la seule menace d’en être privés, fait rentrer dans le devoir les plus tur- bulents. Enfin, on retire des graines une huile concrète, employée pour l'éclairage et même quelquefois pour l’alimentation. Le mowra croît sans culture, à peu près dans tous les terrains et se reproduit par la chute de son fruit sur le sol. La récolte des graines se fait comme pour l'2]- lipé, décrit plus haut Huile de mowra. — Les graines de mowra, après avoir été concassées et réduites en pâte, sont sou- mises à deux pressions, durant lesquelles on fait intervenir l’action de la chaleur, pour donner plus de fluidité à l'huile et en faciliter l’extraction. Le rendement total est de 36 à 30 o/o d'huile; 42 LES ARBRES Par la première pression... 25 à 26 *jo Par la deuxième pression. . 124 13 L'huile de #0owra a l'apparence du miel, elle est de couleur jaune, répand une odeur peu agréable, rappelant celle du beurre légèrement rance, et ne fond qu'à 23 ou 25° au-dessus de zéro. Un litre pèse 017 grammes à 15°. Abandonnée à elle-même, à la température ordinaire, cette huile se sépare en deux parties, dont l’une, très riche en s/éarine, prend l’état so- lide, tandis que la seconde reste demi-liquide. La partie riche en sféarine est utilisée pour la fabrication des bougies; l’autre est employée dans la savonnerie. Tourteau de mowra. — Le tourteau de mowra se présente sous la forme d'une masse dure, résis- tante, à texture granuleuse. Il a une coloration gris clair, teinté de rouge. Quand on le casse, on aperçoit de larges débris épispermiques jaunes. Il ne renferme que : Acide phosphorique. . 0.20 Le peu de principes uules renfermés dans ce tourteau, ne le fait pas rechercher pour la fumure des terres, bien qu'il y trouve son unique emploi dans le voisinage des lieux de production. EP PRE SO RENTE PP EL OT mr NP ée | “Yrcc pad le < | È : z + L OLIVIER 43 OLIVIER L'olivier (Olea Europea, L.), de la famille des Oléacées, est originaire d'Asie, d’où il fut trans- planté par les Pélasges, d’abord, en Grèce ; puis, de là, sur toutes les côtes de la Méditerranée. Ce sont les Phocéens, onle sait, qui apportèrent à Massilia l'arbre que leurs aïeux avaient dédié à Minerve et dont les rameaux furent et restent tou- jours un symbole de sagesse, de joie et de paix. — L'arbre s’est si bien acclimaté en Provence, qu’on appelle souvent ce pays la terre de l’olivier. La Provence... au penchant des collines pierreuses Forme la grasse olive aux liqueurs savoureuses, dit André Chénier dans son /ymne à la France. Et les troubadours contemporains, les Félibres, chantent à leur tour cet arbre dont le feuillage vert cendré s’harmonise si bien avec le paysage. Déjà li Pastourello Saludon, risarello, Lou soulèu que paré Coume un rèi Partèn, Olivarello, Partèn, que lou jour crèi (1)! s’écrie le fidèle disciple de Mistral, Anselme Ma- thieu. (1) Déjà les Pastoures — saluent, rieuses, — le soleil qui paraît — comme un roi. — Partons, Olivarelles (cueilleuses d'olives) — partons, car le jour grandit! 44 LES ARBRES Description. — Dans le midi de la France, l'olivier atteint une hauteur de 5 mètres environ. Mais à Grasse, à Menton et dans certaines loca- lités de l’Aste et de la Grèce, on en rencontre fréquemment qui ont jusqu’à 12 et 15 mè- tres de haut et un diamètre de 1 mètre à 1 met. 25. Son tronc, recouvert d’une écorce grisâtre et crevassée, se divise en un grand nombre de rameaux irréguliers et tor- ©), tueux, qui lui donnent un ” aspect caractéristique et fort pittoresque. Son bois, très dur, présente une coloration jaune, mêlée de veines bru- nes. Très employé depuis 1 longtemps dans la construc- A RS Me tion des navires (pour la membrure), il a été mis à la mode naguère pour l'ébénisterie d’objets de bureaux. L'olivier ne se dépouille jamais de ses feuilles. Elles sont opposées, ovales, blanches en dessous, vertes en dessus et ont une saveur amère. On en donne à manger aux ânes, chèvres, lapins, etc. La floraison a lieu en mai, juin ou juillet, sui- vant les localités. Les fleurs sont petites, blanches, et forment de petites grappes disposées à la partie supérieure des rameaux. Elles ont un calice en AND [ OLIVIER 45 forme de coupe à 4 divisions et une corolle en forme de cloche, divisée en 4 lobes et plus large que le calice. Le fruit, nommé olive, se montre en août, sep- tembre. Et quand donc se fait la cueillette? Un poète provençal encore, Eugène Garcin, nous le dit : L’olive, dès novembre, Dans les jarres de grès épanche ses flots d’'ambre, Et jusques en janvier fait gémir le pressoir. L’olive présente la forme d’une drupe ovale, charnue, d’une coloration verte d’abord, qui passe au violet foncé, lors de la maturité. Cette drupe renferme un noyau osseux à une seule ioge, contenant une graine. Toutes les parties du fruit renferment de l'huile. Les terrains calcaires et argileux conviennent particulièrement à l'olivier. De là, sa prospérité en Provence, où néanmoins sa culture, impor- tante encore, tend à diminuer; nos agriculteurs hésitent à planter de nouveau, parce qu'il faut à l'olivier au moins 25 ans pour arriver à être en plein rapport. Nous parlons ici de l’ancien olivier, dit olivier brun, formant la plus grande partie de l'espèce cultivée en Provence. Il existe une autre qualité, dénommée olivier 40 LES ARBRES cailleu ou caïllon, qui entre en plein rapport au bout de 10 années. Celui-ci ne devient jamais un grand arbre, mais, par contre, il produit plus régulièrement et donne une huile plus légère, plus fine et d’un goût de fruit bien préférable à celle que fournit l'olivier brun. Culture. — L’oli vier se plante par semis, boutures et marcottes. Sa culture est des plus simples ; on remue le sol au-dessous des arbres, au mois de septembre, pour que la terre plus perméable absorbe les pluies pé- riodiques d'octobre et de novembre. On fume en même temps. L'engrais le plus avantageux est le scourtin ou étendelle, provenant des fabriques d'huile de graines, ou bien le tourteau à effet lent; mais il convient de l’employer en morceaux assez gros et non en poudre, ainsi qu’on le fait généralement. Le principal entretien de l'olivier consiste dans une taille annuelle. Cette taille doit être légèrement faite; elle se borne à enlever les branches trop rapprochées, afin de laisser à l’air l’espace pour circuler librement- Il ne faut tailler qu'après les premières gelées, afin de laisser à la sève le temps de descendre dans les racines. Si l’on opère différemment, on affai- blit l’arbre, en lui.enlevant une partie du suc nourricier que contiennent les branches coupées. Une taille trop tardive, en mars ou avril, par Th Fes OLIVIER 47 exemple, aurait le même inconvénient; puisqu’à cette époque la sève commence à remonter dans les rameaux. Une taille très avantageuse est celle, peu usitée, que l’on peut faire au mois d’août, alors que, par le fait des grandes chaleurs, la sève est descendue dans les racines, comme elle le fait par les grands froids. Seulement, cette taille ne peut être prati- quée que les années où l’arbre n’a pas produit; car, dans nos contrées, on n'obtient en général qu’une récolte tous les deux ans. Quand on a taillé l'olivier, il faut avoir soin d'enlever les branches coupées; sans cela, les in- sectes, qui se trouvent toujours dans les feuilles, remontent rapidement dans l'arbre. Nous avons dit le temps de la récolte. Pour les oliviers bruns, qui sont de hautetaille, on est obligé de gauler, en ayant soin d’étendre sous l'arbre de grandes toiles, dans lesquelles tombent les fruits ; des femmes ramassent ensuite ceux qui tombent au dehors, et, le soir, on trans- porte la cueillette de la journée dans un endroit autant que possible frais et aéré. Pour l'olivier catllon, il est préfèrable de faire la cueillette à la main; ces arbres, étant plus déli- cats, craignent la meurtrissure des gaules. Il faut procéder aussi vite que possible à l’extrac- tion de l’huile, afin de prévenir la fermentation de l’olive, qui donnerait à l'huile une odeur forte et désagréable. 48 | A LES ARBRES Les fermiers ent qu'il faut entasser les olives et les laisser échauffer pour obtenir un ren- dement supérieur. Ce dernier résultat est douteux, mais ce qui est certain, c’est que la qualité de l'huile est altérée. | L’olivier est non seulement cultivé en vue de l'extraction de l'huile, mais une certaine quantité de ses fruits est employée dans l’alimentation sous deux formes différentes : Les olives vertes que l’on voit figurer sur toutes les tables et qu'on prépare en les faisant macérer. dans un lait de chaux, pour les débarrasser de leur principe amer, et les olives noires, estimées surtout dans les pays de production et que l’on. conserve dans une saumure. Dans le département du Var, on cultive avanta- _geusement, sous l'olivier, les pommes de terre premières, que l’on sème au mois de décembre. Elles profitent de la fumure, et, abritées contre le froid rigoureux et les gelées précoces par le dôme naturel que forme l'arbre, elles peuvent être récoltées en primeurs au mois de février ou mars. Cette culture est d’un excellent rapport. Huile d'olive. — Fabrication. — L'’olive, trans- portée dans des moulins spéciaux, est écrasée à l’aide de meules. La pâte ainsi obtenue est ensuite placée sous des presses à bras ou hydrauliques. Cette première pression, le fruit étant de bonne M2 LE? . + ; ë ee OLIVIER 49 qualité, fournit de 14 à 15 pour 100 d'huile fine comestible. Si on veut obtenir une seconde pression, on repasse la pâte (appelée grignon) sous les meules, pour la désagréger, et on la délaie ensuite daris des bassins. Le noyau, plus dense, gagne le fond; les parties plus légères, constituées par l’huzle et la pulpe, surnagent, et, recueillies, mises à bouillir dans des chaudières, sont de nouveau soumises à la presse. Cette opération donne de 4 à 5 pour 100 d'huile, qualifiée à Ressence, et qui n’est employée que par la sayonnerie, à moins qu'on ne la décante après repos, ou qu’on lui fasse subir une filtration qui la rend lampante. La savonnerie emploie le résidu de cette opéra- tion. La couleur de cette huile varie selon le vase qui a servi à l’ébullition : elle est verte ou jaune, sui- vant que le récipient est en cuivre ou en fer. Ces diverses pressions ne suffisent pas pour ex- traire la totalité de l'huile que renferment les olives. Après les deux premières opérations, la pulpe (1) contient encore de 15 à 22 pour 100 d'huile, que l’on retire, par le sulfure de carbone, dans des fabriques spéciales. Le produit ainsi ob- tenu est désigné sous le nom d'huile de pulpe, et est employé dans la savonnerie. Au cas où l’on (1) L’olive donne 6 à 9 °/, de pulpe. BoEry. — Plantes oléagineuses. 4 50 LES ARBRES ne ferait qu'une seule pression à froid,pour obte- nir seulement de l'huile vierge, le résidu ou gri- gnon contient encore de 8 à 12 pour 100 d'huile, que l’on extrait également par le sulfure de car- bone, et qui prend le nom d'huile de grignon. On comprend la différence qui existe entre la quantité d'huile renfermée dans cette pulpe (8 à 12 pour 100) et celle qui provient des opérations précédemment décrites (15 à 22 pour 100); c’est que cette dernière est débarrassée des noyaux, peu riches en matières grasses, tandis que la première est constituée par la totalité du fruit. Caractères de l'huile d'olive. — L'huile d'olive possède une coloration jaune ambrée, quelquefois teintée de vert, une saveur douce et agréable, et une odeur légère de fruit. Elle est fluide, transpa- rente et onctueuse au toucher, ne rancit que diff- cilement, mais acquiert alors une odeur désa- gréable et une saveur âcre et repoussante. Un litre d’huiled'olive pèse 0,917grammes à 1 5°. Pendant les froids de l'hiver, elle se congèle, à une température de + 5° à + 8°, en une masse grenue, ayant l'apparence du beurre. Usages. — L'huile d'olive fine est employée, d’abord, pour l'alimentation ; puis, comme médi- cament; enfin, pour le graissage des pièces mé- caniques délicates, comme celles de l'horlogerie. Les autres espèces servent à l'éclairage, au OLIVIER si graissage des laines et des machines et à la prépa- ration des savons. Nous donnons, au chapitre 111, un tabieau des huiles des diverses provenances importées à Mar- seille en 1887. Et voici la liste de ces mêmes huiles, rangées suivant leur valeur : Toscane; — Bouches-du-Rhône, Var, Alres- Maritimes, Bari et rivière de Gènes ; — Sicile, Algérie: — Tunisie; — Espagne ; — Corse; — Syrie, Levant, Maroc. Tourteaux d'olives. — L'olive fournit-elle, comme les autres graines, des tourteaux utilisés pour le bétail ou la culture? Non ! C'est que le noyau d'olive, presque dur comme ja pierre, constituerait un engrais de valeur très médiocre. Il ne renferme, en effet, que 0,77 pour 100 d'azote. Ce noyau broyé, une fois qu’on en a retiré toute l'huile, ce gr12gn0on, mis en terre, ne se décompose- rait que très difficilement, et l’offrir aux animaux, ce serait comme si on leur donnait du gravier. On se borne doncäen faire des tourteaux, sous forme de mottes ou de disques, qu’on utilise très bien, par exemple, pour le chauffage. Le bois d’olivier, on le sait, donne la meilleure braise. 52 LES ARBRES PALMISTE Description. — L'arbre vulgairement nommé palmiste estle palmier avoira.(Elœis gnineensis, Jacq.). de la famille des palmiers. Il croit dans les régions chaudes de l'Afrique et de l'Amérique; mais c’est dans l’Afrique occidentale, dont il est originaire, et surtout sous l'Équateur, qu'il atteint son plus complet développement. Dans la Guinée, depuis la Gambie no) Congo, on en rencontre. le long de la côte, en forêts qui s'étendent jusqu’à plusieurs lieues dans l’intérieur. Comme presque tous ceux de son espèce, le pal- mier s'élève droit, sur une seule tige, élancée et flexible, jusqu’à une hauteur de 15 à 20 mètres. Les feuilles ou palmes sont disposées à l'extrémité de la tige en un seul bouquet. Ses fleurs sont monoïques (c'est-à-dire que le même pied porte à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles) enveloppées dans une spathe, ou enveloppe double; elles sor- tent sous l’aisselle des feuilles. Les fruits, de couleur jaune doré, et atteignant la grosseur d’une noix, se groupent, comme les dattes, en un seul régime, pesant une dizaine de kilog. Un sarcocarpe, ou enveloppe fibreuse, en- toure complètement un noyau très dur et presque PALMISTE 53 rond, dans l’intérieur duquel se trouve une amande blanche et huileuse. CE L ARE PAP RENTE Lip FPT Fig. 8. Palmiste (dattier), Le palmier se reproduit sans culture par la chute du fruit sur la terre; on peut dire que sa vigueur de reproduction est en raison directe de son rappro- $4 LES ARBRES chement de l’Equateur. Le centre d'exploitation est le golfe de Guinée. De même que le cocotier, il est d’une très grande ressource pour les habitants de ces pays brûlés par le soleil. Ses feuilles immenses, qui atteignent jus- qu’à 6 mètres de longueur, servent à recouvrir leurs cases où habitations. Par des incisions faites dans la tige, on obtient un liquide très capiteux appelé vin de palme. En faisant bouillir le sarcocarpe du fruit, les naturels obtiennent une huile dont ils se servent pour leurs usages domestiques. Cette consomma- tion n’emploie qu'une faible partie de la produc- tion; le reste est recueilli dans de grandes futailles et exporté en Europe, sous le nom d'huile de palme, dont nous allons parler. L'amande, dépouillée de ses enveloppes, prend le nom de noix de palme, et est expédiée sur nos marchés pour la fabrication de l'huile de palmier ou palmiste. Huile de palme. — En Europe, l'huile de palme n’est connue qu'à l’état solide, car son point de liquéfaction est à 30° au-dessus de zéro; elle pos- sède la consistance du beurre; sa couleur est d’un jaune orangé, et elle exhale un parfum agréable, analogue à celui de la violette. L'industrie l’emploie pour donner au savon une coloration jaunâtre et surtout pour la fabrication des bougies. C’est dans ce double emploi que l’An- PALMISTE 55 gleterre en consomme des quantités considérables. Mélangée à du suif et à une petite quantité de lessive de soude, cette huile sert au graissage. Huile de palmiste. — La fabrication des huiles de palmiste, analogue à celle des autres huiles con- crêtes, nécessite cependant un concassage plus soi- gné, par suite de ladureté de la graine, que l’on fait passer, pour la réduire en poudre, par une série de laminoirs. L’extraction de cette huile se fait par deux pres- sions, à chaud, qui donnent un rendement moyen de 40 à 45 pour 100, suivant les provenances. 1re 2e pression. pression. Total. Les graines de Lagos donnent. 30 15 45 °/o — du Congo, côte de NÉ. 22 - : PAPER ESS 7 29 14 43 Les graines de Scherboroo, bas LE SE ERNST 28 A DE EP 42 La congélation de cette huile se produisant à 24 ou 25° au-dessus de zéro, une chaleur de 30° doit être maintenue pendant toute la durée de la fabri- cation. Sa couleur varie du blanc teinté de jaune au jaune assez foncé; son odeur est peu pronon- cée ; le litre pèse 943 grammes à 15°. Celle qui provient des graines de lagos est plus estimée. L'huile doit être placée en des caisses entourées de serpentins dans lesquels on fait passer la vapeur 50 LES ARBRES d’eau, pour la maintenir à l’état liquide, quand on veut la soutirer. Le principal emploi de l'huile de palmiste con- siste dans la fabrication du savon blanc et du savon de toilette. Comme toutes les huiles concrètes, elle rend le savon mousseux et cassant. Pour obvier à ce dernier inconvénient, on la mélange plus ou moins, suivant les saisons, avec des huiles fluides. Tourteaux de palmiste. — La composition de ce tourteau est exprimée ainsi : AO ete ner De Le 2.40 Acide phosphorique ....... 1.56 Protéine: 72: | FE NREE 17 » STD OP PIN MARNE 7:05 Il se distingue facilement des autres par son dé- faut de liant; en effet, il est généralement sous forme de morceaux ou de pains, que la moindre pression désagrège. Sa couleur est d’un blanc sale, présentant dans la masse des points noirs. Ce tourteau est, comme on le voit, peu riche en principes nutritifs ; cependant, la nature du corps gras qu'il contient favorise l’engraissement; il est très recherché pour l'élevage des porcs. Son état pulvérulent n’exige aucune préparation pour l’ad- ministrer aux animaux. Il faut éviter, dans son emploi, l’action de ia chaleur qui lui donne une odeur désagréable. PALMISTE dr: Vu le peu d'éléments assimilables que renferme ce tourteau, on l'utilise surtout dans le voisinage des lieux de production; car, pour le même prix de transport, il est préférable d'acheter des éléments nutritifs plus condensés. On doit répudier de l’alimentation les tourteaux dits repassés, c’est-à-dire ceux qui, débarrassés de leurs dernières parties d'huile par le sulfure de carbone, conservent une odeur désagréable qui les rend nuisibles aux animaux ; ils doivent être spé- cialement réservés à l’engrais des terres, où, du reste, le fourteau de palmiste trouve un débouché important. Il offre aux plantes une nourriture d'autant plus facile et plus prompte, qu'il est naturellement très divisé. Pour ces motifs, il tient ie premier rang dans la culture des primeurs, où on l’emploie au moment de la semence, à la dose de 2,000 à 6,000 kilosr. par hectare, suivant les terrains; mais il est indis- pensable d’avoir préparé la terre par une pre- mière fumure. 6 LES ARBRES PULGHÉRIER Description. — Le Pulshérier ou Medicinier cathartique. (Jatropha curcas Euphorbiacées, L.) est originaire des îles du Cap-Vert; mais il croît aussi dans les zones chaudes de l’Amérique. Fig. 9. Fruit du pulghérier. Son fruit, la Pulghère (en portugais Purgeira, et par abréviation Purga), est plus généralement connu en Europe sous lenom de Pignon d'Inde, et c'est, du reste, sous cette dénomination que nous l'avons vu figurer dans diverses Expositions. Le Pulghérier est un arbre atteignant une hau- teur moyenne de 4 mètres. Quand on blesse le tronc et les branches, il s’en écoule un liquide lac- tescent. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, très velues et possèdent des propriétés rubéfiantes (pro- duisant une légère vésication). Ses fleurs sont mo- PULGHÉRIER 59 noïques, c’est-à-dire que le même pied porte des fleurs mâles et des fleurs femelles distinctes. Le fruit, une capsule presque ronde, de couleur châtaigne foncée, de la grosseur d’une petite noix, mais de consistance moins dure, renferme à l’inté- rieur trois ou quatre graines (plus généralement trois), séparées les unes des autres par une cloison, et libres dans cet espace. Chacune de ces cloisons correspond à une cicatrice marquée sur l'enveloppe extérieure du fruit. Les graines sont noires et peu- vent être comparées, comme grosseur, à un fort grain de café. Elles renferment une huile qui pos- sède un pouvoir purgatif très énergique, et qui, à haute dose, agit même comme poison. Aussi, dans les Colonies, les nouveaux venus sont-ils souvent victimes de leur imprudence, pour avoir mangé des fruits de cet arbre. Le Pulghérier ne demande pas de culture spé- ciale ; il croit dans les terrains arides et rocailleux, impropres à toute autre plantation, et se reproduit par la chute de son fruit sur le sol. Il est robuste et très vivace. Sa durée moyenne est d’une cinquantaine d'années; nous croyons même qu'on en trouve de centenaires. La récolte se fait deux fois par an: la première, en août ; la seconde, en novembre; mais celle-ci est beaucoup moins importante. Pour recueillir les fruits, on attend qu'ils soient mûrs et tombent d'eux-mêmes; on les ramasse alors et on les débarrasse de leur coque extérieure, 60 LES ARBRES en les battant avec un fléau. C'est ainsi, dépouillées de leurs enveloppes, que les pulghères sont expé- diées sur nos marchés et livrées à l’huilerie. Huile de Pulghère. — L'industrie trançaise fa- brique peu d'huile de Pulghère, car la majeure partie de la graine est dirigée sur les marchés de Lisbonne. On opère comme pour les autres huiles. La graine, soumise à deux pressions, donne un rende- ment moyen de 352 o/o d’huile, soit : 00 Aa premiéré pression" 2 Et aHasecondé..2. "00" SI © L'huile ainsi obtenue est de couleur jaunâtre, sans odeur prononcée. Les principes toxiques qu’elle contient à certaine dose la rendent im- propre aux usages comestibles. Son point de con- gélation est à 8° au-dessous de zéro. Un litre pèse 024 grammes à 15°. Elle brûle bien, sans fumée ni odeur, et peut aussi être avantageusement employée au graissage, à cause de son peu de fluidité, ce qui fait qu’elle donne un déchet moins sensible. Cependant, son unique emploi, en France, est dans la savonnerie, où elle est aussi appréciée que l’arachide ; on peut dire qu’elle tient le milieu entre cette dernière et les sésames. LS PULGHÉRIER Gi Tourteau de Pulghère. — La richesse de ce tour- teau se réduit à ceci: es en date cause .8 8 2 4 Acide phosphorique.... 0. É à à > _ Il a une coloration brune, allant jusqu’au noir. Sa texture n’est pas homogène, et on aperçoit, disséminés dans sa masse, des débris épispermi- ques noirâtres. Le principe âcre qu’il renferme le fait rejeter de l’alimentation. Mais, en raison même de ces propriétés, on l’em- ploie pour la fumure des vignes phylloxérées, où il donne les meilleurs résultats, à la dose de 1 kilogr. par pied. Le tourteau de pulghère est l'analogue de celui du Ricin ; ses vertus insecticides sont absolument les mêmes, ou plutôt, elles sont plus énergiques dans le tourteau de Pulghère. Toutefois, à cause de cette similitude, on a recours indistinctement à l’un ou à l’autre pour ls même usage. 62 LES PLANTES ANNUELLES CHAPTIRE D Les plantes annuelles. Nous étudierons, sous ce titre, l'Arachide, le Colza, le Coton, le Lin, la Navette, le Niger, ie . Payot, le Ravisson, le Ricin et le Sésame. ARACHIDE Description. — L’arachide ou pistache de terre (Arachis hypogæa, L.), de la famille des légumi- neuses papillonacées, croît dans les pays chauds. Les auteurs ne sont pas fixés sur son lieu d’origine. Cette plante est annuelle, velue et touffue; ses rameaux affectent deux directions différentes: les uns s’élancent droit, tandis que les autres, les seuls qui soient affectés à la reproduction, se cou- chent sur le sol. Les feuilles sont composées et portent de chaque côté deux folioles. ARACHIDE 63 Les fleurs sont hermaphrodites, c’est-à-dire que chacune d'elles est à la fois mâle et femelle. Elles ont un calice allongé à quatre divisions. La corolle jaune orangé, veinée de rouge, est égale- ment à quatre divisions et affecte la forme d’un dE EX à \ A 4 ù \\ Ni Fig, 10. Arachide. papillon. L’ovaire est logé à la base du calice. Toutes les tiges portent des fleurs, mais celles des rameaux droits ne tardent pas à avorter. Quand la fécondation est achevée, les enve- loppes des fleurs fertiles tombent, en laissant l'ovaire à nu. N r À ti ; ‘ Là GA LES PLANTES ANNUELLES Le support de cet organe commence alors à s’allonger en s'incurvant de manière à le faire pénétrer dans la terre jusqu'à une profondeur de 6 à 8 centimètres. | Ce n’est qu’arrivé à cette profondeur que l’o- vaire se développe et produit une gousse blan- châtre, longue de 2 à 3 centimètres, arrondie aux deux extrémités, étranglée au milieu. Cette gousse ou coque renferme deux graines, rouges à l'extérieur, blanches à l'intérieur, très huileuses, d’un goût de haricot vert et de la grosseur d’un pois chiche. Culture. — Les grandes cultures se font dans P'Hindoustan, Bombay, Coromandel ; dans l’Afri- que orientale, à Mozambique, et le long de la côte occidentale, du Sénégal à Sierra-Léone ou, plutôt, du Cap-Vert au cap de Palme et l'Espagne. L’arachide de ce dernier pays, vu sa qualité supérieure, est spécialement réservée à l’alimen- tation. Pour l’arachide, les terres sablonneuses et lé- gères sont celles qui conviennent le mieux. * La culture est des plus simples. Pour ensemen- cer, on remue légèrement la terre, à une pro- fondeur de 6 à 7 centimètres, et on dispose les graines à une distance de 45 à 40 centimètres les unes des autres. Si la terre est très forte, on forme un petit mamelon (dos d'âne) de 25 centimè- tres, et on sème dans cette élévation. Ce procédé Fa AÔT À ARACHIDES 6$ a l'avantage de rendre l'extraction des gousses plus simple et les graines plus faciles à trouver. L'époque des semences varie suivant le climat du pays. Cette opération se fait au moment où les pluies viennent tempérer les chaleurs torrides qui, desséchant les plantes, sont un obstacle au déve- loppement de la végétation. C’est ainsi que, dans _ l'Afrique occidentale, on sème en avril, mai, et - l’on récolte en juillet, août et même septembre. … Dans l'Inde, l’ensemencement est plus tardif; il n’a lieu qu’en juillet, août et septembre, ce qui pousse les récoltes jusqu’en décembre et janvier. Lorsque la graine est arrivée à sa maturité, on arrache la plante et on la fait sécher au soleil ; en- suite, on la bat légèrement pour détacher les gous- ses ou on les enlève à la main. De la côte occidentale d'Afrique, on expédie les arachides dans leur coque : de là, leur dénomina- tion d’arachides en coque. Par contre, dans l'Inde, on dépouille complètement les graines, expédiées alors sous le nom d'arachides décortiquées. Le décortiquage se fait simplement au fléau, soit à sec, soit en mouillant légèrement les coques; mais ce dernier procédé a l'inconvénient de laisser à la graine une certaine humidité qui peut la faire rancir en vieillissant, Huile d'Arachides. — Cette huile est obtenue par l'expression de la graine qui, suivant sa richesse, est soumise à deux ou trois pressions. Le BoEry. — Plantes oléagineuses. 5 x RASE 0 het M Fan 4 66 LES PLANTES ANNUELLES | rendement total qui en résulte est de 38 à 40 kilog. d'huile par 100 kilog. de graines, sauf pour les décortiquées de Mozambique, qui en don- nent de 46 à 47. Voici, du reste, le rendement moyen par pres- sion des principales provenances : ire 2° 3e pression. pression. pression. Total. Mozambique.... . 25 IT: 22 10 46 à 47 °/o Bombay he 25 9 40 Coromandel....... 24 13 à 14 37 4,38 La qualité de l'huile d’arachide dépend beaucoup _ de la nature du sol, du mode de décortiquage, et, suivant sa provenance, elle est bouchable, lam- pante ou à fabrique. 50 Obtenue à froid, elle est presque incolore (jaune paille) : l'extraction à chaud la rend rougeâtre. Sa saveur rappelle celle des haricots verts. Un litre de cette huile pèse 916 grammes à 15°. Elle se con- « gèle à une température de 5 à 5° au-dessus de ZÉrO. Les graines de Mozambique donnent souvent à la première pression une huile mangeable ou au moins lampante supérieure; à la deuxième, une . qualité lampante; à la troisième, de l'huile à fabrique. Les Bombay, qui ne sont traitées qu’à deux pres- sions, produisent à la première une qualité lam- pante, et à la deuxième à fabrique. Les Coromandel ne fournissent en général que NI IT PNR TR ST 0 Ne PA ee NT eu SZ ARACHIDES 67 de l’huile à fabrique, mais très estimée dans la confection du savon blanc. Huiles d'Arachides en coques. — Les arachides en coques sont décortiquées sur place, avant la fabri- cation, avec plus ou moins de soins, suivant la qualité. Le procédé d'extraction ne diffère de celui décrit ci-dessus que par l’adjonction, durant la der- nière pression, des coques à la pâte, dans le but de favoriser la sortie de l’huile, en divisant la masse. Leur rendement moyen est à peu de choses près le même pour toutes les provenances: 30 à 35 kil. d'huile par 100 kilog. de graines. Les graines de Ruffisque, dont la quantité est. très limitée, sont les plus appréciées. Elles sont traitées à trois pressions. La première donne une qualité mangeable, surfine, d'un prix souvent plus élevé que celui de certaines huiles d'olives ; la deuxième, une huile fine bouchable, et la troisième, une huile quelquefois bouchable ou lampante, mais plus généralement à fabrique. Les autres provenances de la côte occidentale d'Afrique ne sont soumises qu'à deux pressions : la première, lampante; la deuxième, à fabrique. Les graines récoltées le long des côtes sont su- périeures à celles de l’intérieur. Cela tient beaucoup au transport que celles-ci ont à supporter pour être rendues sur les lieux d'embarquement, et à un séjour dans des magasins souvent défectueux. D'une façon assez générale, on peut dire que la 68 LES PLANTES ANNUELLES qualité des arachides de la côte d'Afrique diminue de valeur à mesure que l’on descend vers le Sud. L'huile d’arachides est très appréciée pour la” table, la fabrication du savon et l'éclairage. Elle donne une très belle clarté, sans odeur ni fumée; son seul inconvénient est de se figer à une tempé- rature de 3 à 5° au-dessus de zéro. Elle trouve aussi un certain écoulement pour le graissage des machines. Tourteau d'Arachides décortiquées. — La com- position de ce tourteau offre ces éléments : ER DORE R TR PnEuT. MTTRS 7.51 °% Acide phosphorique...... 1:33 PSOIGINES, + AMP SEL PAR 46 CTEdISSC ESS ee CR de 7.80 Sa couleur est jaunâtre; sa cassure granuleuse; son odeur et sa saveur rappellent celles des hari- cots secs. Nos procédés perfectionnés de fabrication enlè- vent à ce tourteau presque tous les débris épis- permiques que l’on y trouvait jadis en masse et qui lui donnaient une coloration rougeâtre. Le degré de pureté qu'on a atteint rend le tourteau moins compact et par suite plus friable. La forte proportion d'azote que renferme le tourteau d’arachides décortiquées le fait rechercher pour la nourriture des grands animaux; mais, afin de combattre l’échauffement pouvant résulter de cette alimentation très substantielle, on ne l’admi- ARACHIDES RON nistre qu'après l’avoir mélangé à des aliments aqueux, ou en les délayant dans l’eau. Sa saveur fade le rend parfois répugnant aux animaux; il suffit alors de l’additionner de sel marin, dont le rôle dans l'alimentation est considérable. Mélangé à de la farine, on en fait une espèce de chocolat, qui est consommé en Espagne. Sa richesse en azote le place aussi au premier rang comme engrais des terres. Propre à toutes les cultures, 1l est principalement utilisé, dans le Nord, pour les betteraves. On emploie pour fumer un hectare planté : 1” En betteraves... .... 1500 à 1800 kilog. Pr Enerrealesse.....:.. 700 à 1000 — Tourteau d'Arachides non décortiquées ou Ara- chides en coque. — Ce tourteau, quoique contenant 5, 39 pour 100 d'azote, est tout réservé à la fu- mure des terres et rejeté de l'alimentation du bétail; c’est qu’il renferme une masse de débris de coque, corps inerte et de digestion difficile. Au contraire la présence de cette coque facilite sa désagrégation au sein de la terre. L'expérience démontre que ce tourteau convient surtout à la vigne. On applique de 750 grammes à 1 kilog. par pied. 7O = LES PLANTES ANNUELLES COLZA ET NAVETTE Description. — Le colza (Brassica campestris oleifera, de la famille des cruciférés, D. C.) est une plante annuelle herbacée, s’élevant à une hau- teur de 1 mètre à 1 m. 50 environ. AL, Te Fig. 11. Colza. (Brassica campestris.) La racine est en forme de fuseau; sa tige droite, allon- gée, très spongieuse ; elle se divise, dès la base, en don- nant des rameaux fructifè- res ; ses feuilles sont étroites et découpées sur les bords. Les fleurs, de couleur jaune, présentent comme N toutes celles de la même fa- mille une corolle à quatre pétales disposés en croix. Le fruit est une silique en gousse allongée de 5 cen- timètres environ, divisée en deux loges par une cloison longitudinale qui reste adhérente au pédoncule, lorsque le fruit s'ouvre à sa maturité. Entre la cloison et les valves, sont ran- gées, suivant une seule série, une quinzaine de semences noirâtres arrondies et fines. TRES a Ft FAR les 73/4 Ce COLZA ET NAVETTE 71 Culture. — Le colza se cultive en Europe, dans le nord de la France, en Belgique, Hollande, aux bords de la Baltique, du Danube, dans l'Inde, à Bombay et Calcutta. La culture du colza était, il y a une quinzaine d'années, très importante en France ; mais la con- currence des graines des Indes l’a presque fait dis- paraître. Le colza aime les terres élevées, argileuses et riches où l’eau ne séjourne pas. Le lin renfermant les principes nutritifs qui con- viennent à la végétation du colza, il était naturel d'essayer la culture de ce végétal sur les terrains précédemment plantés en lin. Cette pratique a donné, en effet, les meilleurs ré- sultats et, maintenant elle est très suivie. Pour obtenir un bon rendement, il est nécessaire que les graines destinées à servir de semences soient saines. On les choisit au moment dela der- nière récolte et on les conserve à l’abri de l'humi- dité. Il faut, de plus, que la terre soit préparée par le labour, la fumure, et mondée complètement des plantes étrangères. On sème à la volée, lorsque la terre est assez humide pour conserver l'empreinte des pieds. Le moment où se fait cette opération varie sui- vant le climat du pays ; elle est subordonnée au ré- gime des pluies. Dans l'Inde et le Levant, elle a eu d'octobre à novembre. Dans la région du nord 72 LES PLANTES ANNUELLES de l'Europe, le mois d'août est l’époque la plus fa- vorable. | PR La germination a lieu quelques jours après la mise en terre et se développe sans grands soins. Ce- pendant, pour favoriser une bonne végétation, il est bon d'enlever les plantes en excès et de sarcler fréquemment, jusqu’à la maturité de la graine. Dans le Danube et dans l'Inde, où cette culture est peu soignée, il pousse, dans les champs de colza, une moutarde qui est dénommée Sénevé ou colza sauvage ; cette plante envahit peu à peu les champs de colza et, avec le temps, s’y substitue entièrement et fournit le Ravison. C'est à cette plante que nos colzas exotiques doivent la réputation de posséder le goût piquant et fort de la moutarde. En France, alors que cette culture était prospère, on semait le colza très serré, dans une partie du champ, pour le repiquer après, ainsi que cela se pratique pour les choux; ce mode de culture donnait des plants certainement plus robustes, mais était fort onéreux. Il est aujourd’hui aban- donné. Dans nos pays, la récolte se fait en juillet. Dans le Danube et l'Inde, elle a lieu en mai, juin. Il n’y a donc qu'une récolte par an. Quand les plantes sont arrivées à la maturité, on les arrache ou on les scie au pied; on les expose ensuite, pendant une dizaine de jours, au soleil, afin de dessécher l’enveloppe pour faciliter l’ex- ” CR. RCE PPT es 0 TDR PP RE JR NT 0 MES re "de: 1 6. ch: : 1: RS RE < À COLZA ET NAVETTE 73 traction de la graine. Cette opération s'exécute, soit en battant les plantes disposées sur des toiles, à l’aide de fléaux, soit en la faisant piétiner par des bœufs. . Les graines sont ensuite criblées et vannées. Un hectare produit de 50 à 40 hectolitres de graines. Huile de Golza. — Cette huile est extraite de la graine par deux pressions, qui donnent un rende- ment moyen de 35 à 40 p. 100. Nos graines indi- gènes sont les plus riches et contiennent souvent plus de 40 p. 100 d'huile. Voici, d’ailleurs, le tableau du rendement des principales provenances : 1re 2e pression, pression. ‘lotal. Graines indigènes... 26 à 30 SALE 58 à 41 % RUE .......... 24 à 25 12 30 4 37 Meeay ue, 26 à 27 15 40 PACUIS........... 22 124183 34 à 35 Pondichéry..s. .... 23 à 24 12 35 4"30 De fabrication récente, la première pression fournit une huile parfois comestible, mais qui est plus usitée pour le coupage des huiles de navette ou de choux. (On vend, comme huile de choux, l'huile de colza, dont la graine a été chauffée avant la trituration). L'huile de colza naturelle est de couleur rou- geâtre, d’une odeur et d’un goût piquant, goût 74 LES PLANTES ANNUELLES de moutarde. Le litre pèse 913 grammes à 15°. Hors de l'emploi que nous venons d'indiquer, les produits des différentes pressions sont mélangés et épurés au moyen de 2 p. 100 d'acide sulfu- rique. Cette opération détruit les fragments très menus de la graine ou de l'enveloppe, qui flottent dans l'huile et qu'aucun filtrage ne peut enlever. L'huile de colza, ne se congelant qu’à 6° au-des- sous de zéro, est très appréciée pour l'éclairage, et c'est là qu’elle trouve son ie ne même son unique emploi. La lampe Carcel estle système qui convient le mieux à ces huiles; avec toute autre lampe, elles ont le désagrément de fumer beaucoup. Depuis que le gaz et l'électricité nous offrent de puissants moyens d'éclairage, la consomma- tion de l’huile de colza a grandement diminué. La savonnerie lui a-t-elle ouvert un débouché nouveau ? Pas davantage, vu son rendement infé- rieur et sa propriété, aussi funeste, de rendre le sa- von cassant. Néanmoins, on l'utilise dans la fabri- cation du savon vert. On l’emploie aussi dans le foulage des étoffes de laine et la préparation des cuirs. Tourteaux de Colza. — Le tourteau de colza exo- tique présente une coloration d’un brun verdâtre, se fonçant avec le temps. 1] est dur, et se brise d’autant plus aisément par le choc. Sa cassure est . 2 RECU VE COLZA ET NAVETTE r$ finement granuleuse. Son odeur est celle de l'huile de colza. Il se compose des éléments que voici : RAP un ia C9 à 56 Acide phosphorique... 1.08 ÉTOILE MERE AT 30 brrdisue:: Let l dec 10 On le voit, par sa composition, ce tourteau se rapproche beaucoup de ceux de lin et d’ara- chides, et 1l est presque aussi estimé. En Angleterre, on en fait une grande consom- mation pour l'alimentation des bêtes ovines et por- cines, dans le but d'augmenter la sécrétion du lait. C’est le colza indigène qui est surtout employé pour la nourriture. Le colza de Marseille convient plus spécialement à la fumure des terres froides et humides, La raison de cette restriction est due à la pré- sence des graines de moutarde qui s’y trouvent mélangées; ces semences renferment, en effet, un produit âcre, de goût piquant, qui parfois fait tousser les animaux. Ce tourteau est enfin employé à la fumure, et voici la quantité nécessaire à un hectare destiné à être planté : ER D ie.» 1100 kilog. environ. En betterave...., 2000 à 2500 kilog. d A -0- C'VL ENT 750 gr. à 1 kilog. par pied. 76 LES PLANTES ANNUELLES Description de la navette. — Il existe une plante très voisine du colza, dont on extrait également l'huile ; c'est la navette (Brassica napus oleï- fer: D>.0C): Sa tige est de 6o centimètres de hauteur, très ramifiée; les feuilles inférieures sont rudes au toucher. Les fleurs, de petite dimension, sont de couleur jaune. , Les graines sont plus petites que celle du colza, sensible- ment sphériques, luisantes et chagrinées. à La navette, dans certaines localités au nord de la France, est cultivée soit comme four- rage, soit pour les graines. Dans d’autres localités elle croît naturellement. D Huile de navette. — On ex- QE trait de ses graines, par expres- 1 sion à. froid et à chaud, 30 à Fig. 1. Nav, 20 POur 100 d'huile. Celle-ci (Brassica nopus.) est Jaune, un peu visqueuse, de saveur douce, et possède l'odeur piquante des huiles fournies par les plantes de la même famille. Elle se congèle à 4° au-dessous de zéro. Un litre de cette huile pèse 915 grammes à 15°. Rs ele PTS A "dr 1 4 re hd. | dé 1 OR LA, « 2 ut 2 177. dd, Sa AT MA: AE: ae] EN ne si, 2e de ere Le n AR EN É: A ‘ x le à “41 ” EUR, | À $ b: |». : ” —… CAEX ' Que : UE |: 8: ; ee. COLZA ET NAVETTE 77 Tourteau de Navette. — Le tourteau de navette renferme : 151 COEUR LU mue 4.063 Acide phosphorique. 1.05 PTORBIÎTE, 80 LES PLANTES ANNUELLES Culture, — La culture du coton fatigue énormé- ment le sol et demande beaucoup de soins. Pour préparer les terrains, on fait, au mois de janvier, un premier labour; on laisse reposer la terre pen- dant un mois; on fait ensuite deux labourages, le dernier le plus profond possible, et, entre ces deux opérations, on étend l'engrais dans les champs. Cela terminé, on laisse la terre en l’état pendant près de huit jours. Dans le but de faciliter l’irriga- tion, on divise les terrains par des rigoles dispo- sées à 75 centimètres l’une de l’autre et coupées en travers par d’autres rigoles situées à des dis- tances variant de 8 à 10 mètres. Dans les terrains où l'irrigation est difficile, on inonde les champs, avant les labours, et on laisse l’eau séjourner pendant une quinzaine de jours. Les semailles se font en mars ou dans la pre- mière quinzaine d'avril, aussitôt après la dispari- tion des froids et la fin des pluies. - Dans la crainte du retour d’un abaissement de la température et pour hâter la germination de la graine, on la fait quelquefois séjourner dans l’eau pendant une heure. Mieux vaut cependant ne pas la mouiller. Il faut alors un peu plus de temps pour qu’elle lève ; mais elle a plus de vigueur. L’ensemencement se fait aux deux tiers environ de la paroi et de la rigole, en choisissant de préfé- rence le côté le plus exposé au soleil. Les graines sont placées au nombre de 10 à 12 dans de petites cavités que l'on recouvre de terre menue et qui COTON 01 doivent être distantes de 30 à 40 centimètres. Aussitôt qu’une rigole est ensemencée, on l’ar- rose de facon à ce que la graine ne soit pas cou- verte par l'eau. La germination se produit de6 à 10 jours après les semis. Lorsque la terre est soulevée, et que l'or com- mence à apercevoir les petites plantes, on fait un second arrosage très léger, pour faciliter la sortie des graines retardataires. Ce dernier arrosage est suivi d’un troisième, 15 ou 20 jours après, et s’il y a élévation de la température. Entre ce 3% arro- sage et le 4%, faità huit jours d'intervalle, on gratte légèrement la terre autour de la plante pour la débarrasser des herbes parasites. A cette époque, la plante doit avoir atteint en- viron o"10 de hauteur. On choisit alors les deux plants de plus belle venue et on arrache les autres. Cela fait, on couvre les pieds et on les laisse sans eau, jusqu'au moment où les feuilles s’inclinant, indiquent que la plante souffre, résultat atteint au bout de 15 jours environ. On fait alors un nouvel arrosage qui la ranime et que l’on renouvelle tous les dix jours. Quand la plante arrive à une hau- teur de 25 à 30 cent., on laboure pour détruire la première rigole et en former une autre du côté opposé. | La floraison a lieu en juillet. Lorsque les cap- sules de Coton sont tout à fait formées, on peut même inonder les champs afin d'activer la matu- rité, qui doit s’accomplir avant les premiers froids. Boëry. — Plantes oléagineuses,. 6 82 LES PLANTES ANNUELLES Si, pendant la fructification, des brouillards sur- venaient, il faudrait suspendre les arrosages; car ils causent moins de dégâts sur un terrain sec. Le cotonnier a besoin d’une température de 30 à 45°; au-dessous de 15 à 20°, la maturité est com- promise. La récolte a lieu de septembre à la première quinzaine d'octobre. À quinze jours d'intervalle; on fait deux cueillettes, dont la première est la plus importante. Après une récolte, 1l est bon de laisser reposer la terre pendant trois années. Un Feddan de terre (4200 mètres) planté en : 1° Hachmouni...... rend 3 à 5 kantares (1) de coton égrèné. - 29/Bahmid,...02 00 — 4à 6 — — DANCE RATE — Dà 7 — — La proportion de la graine au cofon est d’envi- ron 2 pour 100 de plus en faveur de la graine. Pour séparer les semences du duvet flocon- neux qui les entoure, c’est-à-dire pour l'égrenage du coton, les capsules sont expédiées dans des usines à vapeur installées à cet effet. Huile de coton. — L'huile de coton s'obtient en soumettant à la presse les graines non décorti- quées. On fait en général deux pressions. Si les graines sont de bonne qualité et le prix de l’huile élevé, il y a avantage à en faire une troisième. Le rendement total est 18 à 20 pour 100. (1) Un Kantare vaut 44 kilog. 5. OP ER Ve Me Ne Pi " 7 à * + > a - RTS ro” COTON 83 L'huile ainsi obtenue est de couleur rouge et se congèle entre 2 et 3° au-dessus de zéro. Le litre d'huile de cofon pèse 0.930 gr. à 15°. Avant d'être livrée au commerce, l'huile de coton subit une épuration qui la rend très blanche; elle n’a ni goût ni odeur. Il existe divers modes d'épuration qui reposent tous sur l’action des acides. Cette huile épurée est destinée à l’alimentation; sa densité est à peu près la même que l'huile d'olive, avec laquelle on la mélange, pour en- lever le goût de fruit chez certaines huiles d’Italie et du Levant, qui, sans ce mélange, ne seraient pas comestibles. Les crasses ou résidus de ces huiles servent à la fabrication du savon noir. Tourteaux de coton. — Ce courteau contient les éléments que voici : ARE EL ee SE de of ae 3-40:-2/, Acide phosphorique..... KR 62 PrDtéime;....: Sa sible LE AS ES UE CNP EEE RE 10.52 Sa coloration est verdâtre, tout d’abord; mais il ne tarde pas à foncer en couleur. Sa cassure est lamelleuse et présente une grande quantité de brins de coton et de débris de graines. Les diverses espèces de tourteaux de coton con- viendraient à l’alimentation, si les brins filamen- teux que l’on trouve dans ceux de Catane et du 04 LES PLANTES ANNUELLES Levant n'occasionnaient des gastrites aux ani- maux. On doit également rejeter de la nourriture les tourteaux provenant des graines débarrassées de leurs fils par l'acide sulfurique, corps très cor- rosif qui peut occasionner de graves accidents. Il faut donc réserver pour la fumure les variétés dont nous venons de parler et conserver à l’ali- mentation les tourteaux de coton d'Alexandrie, qui offrent l'avantage d’être débarrassés de leurs fibres par des moyens purement mécaniques. Leur valeur nutritive est moyenne; ils parais- sent exercer une action sur la production du lait. On leur reproche de se moisir et de s’échauffer assez rapidement en raison de la facile altération des parties d’huile qui restent dans la masse. _ Ces tourteaux, très friables, se désagrègent vite au sein de la terre et lui cèdent rapidement leurs éléments nutritifs ; c'est ce qui explique leur emploi dans la culture des primeurs dans une proportion de 2,000 kilog. minimum à 6,000 l'hectare. Cette fumure n’a pour but que de hâter la vé- gétation et se fait en même temps que les semences; il est indispensable d'employer au préalable un tourteau qui donne à cette terre la richesse néces. saire pour cette culture. ce der à de P fobhct € ME ne Gé Vie Pre Saut à eo Se CEes GROS EL LINS 63 EINS Description. — Le in (Linum usitatissimum) de la famille des /inées, originaire de la haute Asie, est une plante annuelle herbacée, de un mètre environ de hauteur. Sa tige est simple, ronde, mince, présentant, quand elle est desséchée, des aspérités qui marquent les points de fixation des feuilles. . Celles-ci sont longues, étroites, terminées en pointes. Les fleurs, à cinq pétales, d’une couleur bleu pale, son disposées au sommet de la tige sous forme d’un bou- quet terminal. Le fruitest une capsule globu- leuse à cinq loges, divisées elles- mêmes en deux petites loges par une cloison née du centre et qui n'atteint pas la périphérie (enveloppe extérieure du fruit). Dans chacune de ces logettes gît une semence petite, aplatie, luisante, couleur marron. L'épi- sperme est coriace et entoure une amande d’où l’on retire l’huile, connue sous le nom d'huile de lin. Les principes mucilagineu x auxquels la graine Fig. 14. Lin. 8G LES PLANTES ANNUELLES de lin doit ses propriétés émollientes se trouvent dans l’épisperme. Culture. — Les plantations de /in exigent un terrain mou, tendre, un climat tempéré et un sol préparé avant les semailles; on n’use du fumier qu’une fois tous les cinq ou six ans. Dans le Levant, on sème, comme pour le blé, soit en août-septembre, soit en février, et la récolte se fait en mai ou en juin-juillet, suivant qu’on a semé au printemps ou à l'automne. Dans l'Inde, où ces plantations ont une grande importance, on peut semer toute l’année, sauf les mois de mai et juin, époque de la grande séche- resse, nuisible à toute végétation. Les semailles doivent être suivies d’un arrosage soigné, que l’on continue jusqu’à ce que les tiges aient atteint une hauteur de 20 centimètres. Généralement le même terrain ne donne pas deux récoltes successives ; il est bon de le laisser reposer une année, où il est utilisé pour des plantations de maïs et autres menus grains. Le moment de la récolte est marqué par celui où la plante prend une coloration jaunâtre. Les tiges sont alors coupées et réunies en fais- ceaux, que l’on dispose dans la position verticale et on les laisse ainsi exposées huit jours, à la cha- leur du soleil. On les bat ensuite avec soin, pour en détacher les graines sans abîmer les tiges. Le lin est alors soumis à l'opération dite du nd x CRE ON 0 Per LANS MAX, :, res db Lé » 12 Ld 7. Le CRE A Le ee SEE DAS 3 < AS + | ; | ; LINS 87 rouissage, qui consiste à placer les tiges dans l’eau et à les y laisser séjourner une huitaine de jours. Cette macération est suivie d’une exposition au soleil pendant quelque temps. On les metensuite dans un vase semi-cylindrique en bois et on les bat avec un marteau jusqu’à ce que l’on puisse séparer facilement la partie intérieure de la tige de son enveloppe qui est formée par les fibres du 27. Ce sont ces fibres qui envoyées à la filature y subissent diverses manipulations avant d'entrer dans la préparation des tissus. Huile de lin. — La graine de lin, comme les autres, est soumise à deux pressions, dont le rende- ment est de 52 à 39 pour 100, suivant les prove- nances 1re 2e Lins. pression. pression. Total. HeBombay......... donnent 24 à 25 13 à 14 37 à 39 °/o PÉvAlCUtta. ..:..... — 22 HO MR DRE, PRRRETIE 2... :.... - 22 19 35 Roumélie..... 3 CEA — 22 12 34 Russie et Danube .. — 32 10 32 PRARERES 6.1... — 18 à 20 gùir 26 à 29 L'huile de /in est jaune clair, quelquefois brune, un peu visqueuse ; elle a une saveur et une odeur caractéristiques. Elle se solidifie à 27° au dessous de zéro. Un litre pèse 939 grammes à 15°. Le produit de la première pression des graines de Bombay est comestible et sert au coupage des huiles de noix et de navette; mais étant fraîche; Re . + LE ; 38 LES PLANTES ANNUELLES car, peu après sa fabrication, elle prend un goût fort et amer qui la rend impropre à cet usage. : Le mélange des deux pressions de cette huile est . très employé dans la fabrication des peintures, à cause de sa propriété siccative. On les emploie aussi beaucoup pour le graissage des cuirs. On augmente la siccativité des huiles de /in en les faisant bouillir à petit feu quatre à cinq heures, après addition de 3 pour 100 de bioxyde de man- ganèse ou 2 pour 100 de litharge. L'huile se vend alors sous le nom d’huile de Jin cuite. La savonnerie marseillaise apprécie peu l'huile de lin, qui donne aux savons une couleur rou- geatre. De plus, après quelque temps, l'huile se sépare du savon qui prend une mauvaise odeur. Dans l'éclairage ordinaire, on rejette cette huile car elle fume beaucoup; mais cet inconvénient la fait préférer à toute autre pour les lampes de mi- neurs, parce que, dit-on, sa fumée chasse le grisou. L'huile de Jin est encore employée dans les acié- ries. On chauffe les canons jusqu’à une certaine température et on les plonge dans de grands bas- sins remplis d'huile de /in. Cette opération, qui resserre les pores du métal, est très onéreuse, mais bien supérieure à la trempe à l’eau. Tourteaux de lin. — En voici la composition : AEOIB:- LATE eat So Acide phosphorique.... 2119 PTOLÉIMES, ue 0 ee ee 43 TASSE USER ANNUAIRES 8.20 LINS 89 Ce tourteau est le plus anciennement connu. Sa coloration varie du brun rougeâtre au brun; il pré- sente dans sa cassure de nombreux débris rou- geâtres provenant de l'épisperme. Sa constitution est ferme; sa texture lamelleuse; il a l’odeur de _ Ja farine de /in, et, après pulvérisation, peut être substitué à celle-ci pour les cataplasmes. Dans les hôpitaux on en fait grand usage, car il possède sur la farine de lin non privée de son huile l'avantage de se conserver fort longtemps. Le tourteau de lin est d’un prix trop élevé pour être utilisé comme engrais; il convient particu- lièrement à la nourriture des forts animaux. Le muctlage qu’il renferme lui donne les mêmes propriétés émollientes qu’à la graine de lin entière, et le fait rechercher comme aliment des animaux, surtout des animaux malades. Le mucilage donne encore à ce tourteau une grande dureté et rend sa dissolution difficile au sein de la terre. Cet inconvénient le ferait rejeter de: la fumure, si déjà son prix ne r’en excluait. * Classé par quelques éleveurs: avant l’arachide, relégué au second rang par d’autres, il doit surtout sa supériorité à ses propriétés émollientes. En Russie, le tourteau de lin est également em- ployé dans l'alimentation des classes pauvres. 90 LES PLANTES ANNUELLES NIGER Description. — Le Niger ou Nigre de l'Inde est un végétal très voisin + notre {ournesol où grand soleil (Helianthus annuus D. C.). Il a de nombreuses dénominations; celle de Niger lui vient de la couleur noire de ses graines. Les ses le désignent sous le nom de feel ou til ; c'est le Ram-til des Indiens du Malabar et le Nook des Abyssiniens. D’après Virey, la graine du Niger n’est connue en France que depuis 1837, époque à laquelle on en expédia 1,100 sacs de Calcutta. Les proprié- tés comestibles de son huile attirèrent l'attention des botanistes, en particulier de de Candolle, qui lui attribua les noms de Ramtilla oleifera et de Guizotia oleifera, sous lesquels elle est le plus gé- néralement connue. Le Guizotia oleifera appartient à la famille des synanthérées ou composées, tribu des senecioni- dées, sous-tribu des Hélianthées ; c'est une plante annuelle, qui présente deux variétés : la cultivée, (sativa) dont les feuilles sont larges, en forme de fer de lance à bords dentés, et la sauvage (angus- tior) dont les rameaux, es courts, portent des feuilles étroites et allongées. Le Niger se rapproche des senecons ; il ressem- à LE. De en TES COTE ANA 0 he an | + re >. NIGER O1 ble beaucoup aux soucis à petites fleurs jaunes de nos jardins. Sa fleur possède une corolle munie de deux houppes annulaires, à poils articulés. Les graines, de couleur brun fauve, sont placées au milieu d’un disque floral et n’ont pas d’aigrette. Ce dernier ca- ractère les distingue de celles du {ournesol, dont elles diffèrent également parleur petitesse extrême (d’après Décugis, 342 de ces graines ne pèsent qu’un gramme) ; elles n'ont ni odeur, ni saveur parti- culière. Culture. — Les principaux points de culture du Niger sont aux environs de Mazulipatam, sur la côte de Coromandel. Cette plante ne peut vivre que dans les climats brülants, comme celui de l’/nde et de l’Abyssinie. Elle aime les terrains secs et sabloneux ; cependant un peu d'humidité favorise la germination. La culture, peu répandue, est des plus simples et ne nécessite pas grands soins ; un léger labourage suffit; on fume et on sème à la première pluie, gé- néralement en septembre. La récolte — et d'ordinaire on n’en fait qu’une par an — a lieu environ quatre mois après, en dé- cembre-janvier. Durant la période de végétation, un sarclage est nécessaire. A la maturité, on coupe les tiges avec précaution, pour ne pas détacher les graines de leurs alvéoles. Cette opération se fait 92 LES PLANTES ANNUELLES de préférence le matin ou le soir, avec la rosée. On dispose ensuite ces tiges en petits tas qu’on laisse exposés au soleil pendant quelques jours, après quoi les graines sont extraites par un battage au fléau, et vannées, pour les dépouiller des corps étrangers. L’exportation se fait par Cocanada. Huile de Niger. — La graine de Niger est sou- mise à deux pressions, donnant une quantité moyenne de 32 pour 100 d’huile dont : A la première pression... 18 °/o Et à la seconde presssion.. 14. Sa couleur, brunâtre quand elle sort de la presse, devient jaune paille après l’épuration ; elle a un lé- ger goût aromatique, qui rappelle celui du thym. Son degré de congélation est très élevé, 16° au- dessous de zéro. C’est à cette qualité seule qu'elle doit d’être employée comme luminaire dans les pays froids, car elle ne brûle pas très bien et dégage beaucoup de fumée. [n'htre pèse) 2.0t 214107 L'huile obtenue à froid est neutre; elle rancit dif- ficilement et sert à l'alimentation. Celle extraite par la deuxième pression va à la savonnerie où on ne l’utilise que mélangée dans de faibles proportions avec d'autres huiles, car elle présente l'inconvénient de rendre le savon trop sec et cassant. NIGER 93 L'huile de Niger n'existe sur nos marchés qu’en trop petite quantité pour donner lieu à un com- merce suivi. Tourteau de Niger. — Le tourteau de Niger est re- connaissable à sa couleur noire et à sa cassure ho- mogène, sans mélange de débris épispermiques. Sa richesse est exprimée dans ces proportions : Il se rapproche, ainsi qu’on le voit par sa com- position, des meilleurs tourteaux. Mais, comme il n'arrive que par intermittence sur nos marchés, il n'est pas très connu et par conséquent peu apprécié à sa valeur ; telle est la véritable cause de la modi- cité relative de son prix, car sa teneur en azote et en acide phosphorique le range à côté du tour- teau de sésame, qu'il peut remplacer. En France, ce tourteau est entièrement réservé pour les terres ; et voici la quantité qu’on emploie pour la fumure d’un hectare planté : 1 1 CARRE ER 1000 à 1100 kilog. En betteraves... 1800 à 2000 — En Angleterre, on l'utilise avantageusement pour l’alimentation des animaux. 94 LES PLANTES ANNUELLES PAVOT Description. — Le genre Pavot (Papaver) de la famille des Papayvéracées, originaire de l'Asie, Fig, 15. Pavot blanc. contientun grand nombre de variétés, dont les plus importantes sont : le pavot blanc (Papaver al- bum ou somniferum L.) et le pavot noir (Papaver nigrum) vulgairement nommé œillette. PAVOT 95 Le pavot blanc est une plante annuelle, attei- gnant une hauteur de 1 mètre à 1 mètre 50; sa tige ronde, simple à la base, se ramifie dans les par- ties supérieures. Ses feuilles sont grandes, embras- santes, à surface ondulée et à bords irrégulièrement dé- coupés en lobes obtus. Les fleurs, solitaires, ter- minent les rameaux. Pen- chées avant l'épanouisse- ment, elles se relèvent à la floraison. Leur corolle est à 4 pétales de couleur blanche, dans un calice à deux divi- sions. Le fruit est une capsule _ovoïde, d'environ 10 centimè- tres de long sur 6 de diamè- tre, ne s'ouvrant pas à la maturité ; de couleur d’abord “verte, puis blanchâtre, et couronnée par un disque rayonné. Ces capsules, connues sous le nom de fêtes de pavot, présentent à l’intérieur un nombre de cloi- sons variant de 10 à 18, et formant autant de loges, qui renferment jusqu’à 30,000 graines. _ Ces grâines, petites, blanchâtres, d’une forme analogue à un rein, sont recouvertes d'un éreillis légèrement proéminent et renfermant une amande huileuse. Fig. 16. Capsule de pavot. " V'AR AT ue DE "2,7 ” ANT Put | ALE 90 LES PLANTES ANNUELLES Employées comme aliment dans divers pays, elles ne possèdent pas, ainsi qu’on le croit géné- ralement, de propriétés soporifiques. Quand on incise transversalement les têtes de pavot blanc, il s'écoule un liq':ide laiteux qui s’é- paissit vite, en se desséchant à l'air. C’est à ce suc concret que l’on donne le nom d’oprum. L'opium, administré à faible dose, est un médi- cament précieux; à dose plus élevée, il devient un poison redoutable. Fumé à la manière des Zndiens et des Chinois, il amène bientôt l’amaïgrissement, l’hébétude, la mort. Le pavot noir, par ses caractères généraux, res- semble beaucoup au précédent ; il s’en distingue toutefois par la couleur violacée de ses pétales, marqués d’une tache noire à la base ; par la forme arrondie de ses capsules, plus nombreuses et plus _petites ; enfin, par la couleur de ses graines, noires au lieu d’être blanches. A la maturité, le disque rayonné terminal se soulève ; sous chaque rayon se forme une petite ouverture par laquelle s’échappent les semences. Ce pavot est aussi cultivé dans le nord de la France, en Belgique et en Allemagne, pour l'ex- traction de l’huile d’œillette. Culture. — Le pavot nécessite un sol mou et léger; un climat tempéré et humide favorise sa végétation. Le terrain doit être préparé par le labour et " PAVOT 97 fumé quelque temps avant l'époque des semailles, Le même champ ne peut donner que deux récol- tes consécutives, qui doivent être suivies d’une an- née de repos. Dans le Levant, les semailles ont lieu en août-septembre ou en février, et, dans l'Inde, en novembre. On sème à la volée, mais après avoir mélangé les graines avec une certaine quantité de terre, afin de favoriser la dissémination des graines qui sont d’une petitesse extrême. L'ensemencement doit être suivi d’un arrosage qui est réglé et par la température et par la nature du terrain. Aussitôt que les tiges ont atteint une hauteur de 20 centimètres, on en arrache un certain nombre, de facon que celles qui restent soient distantes les unes des autres de 15 à 20 centimètres. Il est nécessaire de sarcler et de buter fréquem- ment; dès que les capsules commencent à sécher et à s'ouvrir, on les coupe, et on les vanne, après les avoir écrasées, pour en retirer les semences. La récolte se fait environ quatre mois après les semailles, et, dans le Levant, elle varie d’une facon sensible, selon que les graines ont été plan- tées à l’automne ou au printemps. Elle est favo- risée par un hiver rigoureux. On plante d'ordinaire le pavot seul; dans ces conditions, le rendement est toujours supérieur. On a remarqué que les graines sont d’autant plus riches en huile qu’elles sont de couleur plus foncée. BoËry. — Plantes oléagineuses. 7 [ete LES PLANTES ANNUELLES Huile de Pavot. — La graine de pavot est, comme les autres, soumise à deux pressions, sauf les graines du Zevant, que bien des fabricants trai- tent à 5 pressions. Le produit moyen est de 39 à 40 pour 100, sui- vant les provenances : 10r 20 3e pression. press. press. Total. Pavot indigène, (œillette) donne. 35à37 5à 6 » 4où42 — vdu Levant, si. — 22 10à12 8 40à45 He InlE,. uit — 24à 25 15 . » :30a40 Le rendement des graines dans nos climats est supérieur à celui des exotiques, et leur huile, douce au goût, est aussi plus appréciée que l’huile du Zeyant ou de l'Inde, laquelle conserve un peu d’âcreté, mais n’en est pas moins très comes- tible, quand elle provient de la première pression. L'huile de pavot est sans couleur ni odeur pro- noncée et nese congèle qu’à une très basse tempé- rature. (environ 18° au-dessous de zéro). Cette qualité la rend précieuse dans les pays froids. Le litre pèse 924 grammes à 15°. Sa limpidité et sa congélation difficiles la font préférer dans le graissage des machines, pour les pièces délicates. Elle s’épaissit peu, encrasse moins. On emploie aussi les produits de la première pression dans la pharmacie et la parfumerie, pour la fabrication des pommades et huiles parfumées. Sa propriété d’être siccative, jointe à sa finesse, PAVOT 99 la font employer dans les peintures fines. Incolore, elle n'a pas l'inconvénient de donner une teinte à la peinture. Comme luminaire, on la repousse : elle brûle malet dégage beaucoup de fumée. Les huiles provenant de la deuxième pression des graines du Levant sont des huiles fines, ayant à peu près même emploi que celles de la première opération. Toutes celles recucillies dans la troi- sième pression sont consommées dans la pein- ture ordinaire et dans la savonnerie. Dans cette dernière industrie, on mélange tou- jours l'huile en question ; car, employée seule, elle produirait un savon trop mou; on la coupe, selon la qualité que l’on veut obtenir, avec des huiles concrètes pour le savon blanc et avec des huiles à ressences pour le savon bleu pâle. Tourteaux de pavot. — Le tourteau de pavot blanc contient les éléments qui suivent : : A) CHER POP ES 6.10 Acide phosphorique ..... 3.03 MOPIELEN, aies: 31.90 EPA REA LU Haies ele me dia te 8 Ce tourteau offre une couleur jaunâtre, légère- ment teintée de vert; sa texture est granuleuse, sa consistance très ferme, et 1l se brise facilement par le choc. | Il esttrès estimé au point de vue alimentaire; car tous les animaux, le cheval excepté, l’acceptent volontiers. 100 LES PLANTES ANNUELLES Sa valeur nutritive est considérable et même, d’après quelques agronomes, il conviendrait sur- tout pour l’engraissement. Des éleveurs, en effet, prétendent que l’opium contenu dans ies tourteaux maintient les animaux dansun certain état de som- nolence qui leur permet l'assimilation complète des aliments. Mais cette opinion est-elle bien fondée ? Si cette théorie était exacte, on devrait retrouver les principes actifs de l’opium dans les semences du pavot; or, il n’en est rien; il résulte, au con- traire, d'analyses nombreuses, que c'est seulement dans le péricarpe du fruit que se trouvent les a/- caloïdes de l’opium. On sait, d’autre part, que l’opium a peu d'action sur les animaux. Donc, l'opinion que nous mentionnons ici repose sur une erreur. Le seul fait certain, c’est, redisons-le, la valeur nutritive du tourteau de pavot. Et c’est ce qui ex- plique qu’on l’emploie à l’alimentation des classes pauvres de l'Allemagne et de la Suisse. Ce tourteau, le plus riche de tous en acide phosphorique, convient plutôt à la culture des céréales et aussi des primeurs, bien que son effet soit plus lent que celui des tourteaux de palmiste. La proportion par hectare est de : 1200 à 2500 kilog., suivant la culture. TS ee Ad LE C1 LEE AE AT ee NT le _ * 0 er en * = À RAVISON IOI RAVISON Description. — Le ravison ou moutarde des champs (Sinapis arvensis, L.) de la famille des Crucifères, est une plante annuelle, très com- Fig. 17. Ravison (Sinapis arvensis.) mune dans une grande partie de l'Europe. Sa tige dure, très. ramifiée, peut atteindre 0"50 à o" 60. Ses feuilles, presque glabres, sont inégale- lement sinuées, dentées et munies d’un court pé- tiole. 102 LES PLANTES ANNUELLES Les fleurs, jaunes, plus grandes que celles de la moutarde noire, ont un calice très étalé. Les fruits sont des si/iques cylindriques, mar- quées de côtes longitudinales et se relevant par distance en bosselures renfermant chacune une graine. Celles-ci, au nombre de 18 à 24, dans les deux loges dont se compose la silique, et bien plus grosses, plus foncées que celles de la mou- tarde noire, ont une surface chagrinée. Culture. — Dans le Danube, il est rare que l'on cultive le ravison; cette plante est semée avec l'orge, en mars, avril, et se développe avec lui. Inutile de renouveler la semence, car ce végétal . possédant un grand pouvoir de dissémination, tous les, ans les graines, restées sur le sol, germent et donnent une récolte, plantation mixte d'orge et de ravison; parfois, on laisse le ravison envahir le champ; l’on a alors une récolte unique. Le rayison n’est arraché qu’au moment où, par suite de la rotation, le terrain doit recevoir une nouvelle culture, qui est généralement le maïs. Huile de ravison. — La graine de ravison, trai- tée à deux pressions, rend de 22 à 23 ©}, d'huile. 1° 2e press. press. Total. Les graines du Danube donnent... 15 18 23°/e — de Russie A ele 14 8 22 Cette huile est jaune et d’un goût légèrement RAVISON 103 piquant. Son odeur ne présente rien de particulier. Elle se congèle à 16° au-dessous de zéro. Un litre pèse 021 grammes à 15°. Après épuration à l’aide des acides, elle trouve son principal emploi dans l'éclairage, où elle rap- pelle l’huile de colza. Les grandes Compagnies la préfèrent, vu la modicité relativé de son prix. La lampe Carcel lui convient le mieux. La savonnerie apprécie peu cette huile, qui se dessèche très vite et rend le savon cassant. Tourteau de ravison. — Il est de consistance dure et cassante, et toujours souillé de terre, à cause du peu de soin mis à recueillir les graines. Il se dis- tingue par sa couleur brune très foncée. Sa composition est : ADI ANSE Ne eee na 5.00 Acide phosphorique..... 1.02 Ce tourteau, de valeur moyenne, n’est autre que le tourteau de co/7a sauvage. Il possède plus de prin- cipes âcres et moutardés que le tourteau de colza exotique; romain c’est ce qui le fait rejeter de l'alimentation et réserver pour la fumure des terres. Il convient aux terrains froids et humides, dans lesquels il est employé à raison de : Pour les céréales ...... 1200 kil. l’hectare. — betteraves .... 2500 — 1 kil. par pied pour les vignes. 104 LES PLANTES ANNUELLES RICIN Description. — Le Æicin (Ricinus communis, Palma Christi, L.), de la famille des Euphor- biacées, originaire de l'Égypte, est une plante à racine pivotante et à tige dressée, s’élevant à une hauteur de 1 mèêtre à 2 m. 50 (sa taille varie sui- vant le climat). Cette tige est grosse, creuse à l’in- térieur, marquée de distance en distance de bourrelets circulaires, que l’on désigne sous le nom de nœuds. Elle présente une couleur viola- cée et n’est rameuse que dans les parties supé- rieures. Les feuilles, à sept lobes pointus et dentés, vertes au-dessus, grisâtres au-dessous et piquantes, sont alternes, munies d’un long pétiole; elles se pré- sentent sous la forme d’une main, d’où le nom Palma Christi. La floraison a lieu de juillet en août, sous la forme d'une grappe pyramidale; chaque plante produit environ huit à dix grappes. Les fleurs, généralement de couleur rouge ou blanche, sont »#onoïques, c’est-à-dire que la même branche porte des fleurs mâles et des fleurs fe- melles, ces dernières étant placées à à la partie su- périeure de l’/nflorescence. RICIN Fe 105$ Le fruit est une capsule semblable à celle qui recouvre les marrons, formée de trois coques mu- Fig. 18. Ricin. (Ricinus communis.) nies de piquants, qui se séparent à la maturité avec élasticité, en faisant entendre un petit bruit; cha- cune de ces coques contient une graine ovale, con- vexe du côté extérieur, plane du côté intérieur. 106 LES PLANTES ANNUELLES Leur surface est luisante, de couleur grisâtre et marquée de brun (1). Les graines sont désignées quelquefois sous le nom de catapuces, graines du Mexique ou de Castor. On trouve, dans le commerce, plusieurs sortes de Ricins : ceux d'Amérique, de France et du Sé- négal, du Levant et surtout de l'Inde. Les ricins d'Amérique sont plus gros et plus foncés que ceux de l'Inde; ceux du Levant sont plus petits, mais plus soignés; quant à ceux du Sénégal, ils ont la grosseur des ricins de France et la marbrure de ceux d'Amérique. L'Inde fournit environ cent mille tonnes de grai- nes de ricin, dont 1/3 provenant de Bombay et les 2/3 de la côte de Coromandel. Les graines de Bombay, plus petites, ont recu plus de soins. Dans nos pays, le ricin est un végétal annuel, toutefois, dans certains coins abrités de la Pro- vence, 1! peut vivre quelques années. Dans les pays intertropicaux, il devient ligneux ; son tronc peut acquérir jusqu’à 8 et 10 mètres de haut. Le Ricin aime les terres argileuses, même lé- gères; mais un sol exclusivement sablonneux ne lui conviendrait pas ; il croît très bien sur les co- teaux et les parties basses des montagnes, à quel- (:) Notons ce fait : le parasite de nos animaux domestiques, chiens, bœufs, moutons, qu’on appelle vulgairement /a tique ressemble si bien, (surtout quand gorgée de sang, elle noircit,) à la graine de ricin, qu’on l'appelle également le ricin, — la tique ricin. RICIN 107 ques kilomètres de la mer, dont il craint le trop grand voisinage. Culture. — Avant d’ensemencer, on fume les champs ; on fait ensuite un labourage superficiel et l’on sème la graine dans des trous faits à l’aide d'un bâton, à une distance de 1 m. 50 environ les uns des autres. On met généralement deux graines dans chaque trou. Dans l'Inde, on sème en septembre, en août, quelquefois même à partir de la mi-juillet. Le ricin n’a pas besoin de beaucoup d’eau; cependant, un peu de pluie, après les semailles, favorise la germination. La levée a lieu huit ou dix jours après l'ense- mencement. Quand la plante est sortie de terre, elle se développe avec rapidité. Généralement on sème parmi les ricins des plantes farineuses qui, n’atteignant pas un grand développement, bénéficient de l'ombre du ricin et entretiennent la terre dans un état de fraicheur très favorable. Les récoltes se font en février et mars. Pour récolter le ricin, on soumet à l’action du soleil les coques qui le renferment jusqu’à ce qu’elles soient bien desséchées, et l’on a soin, de temps en temps, de remuer les masses pour éviter la fer- mentation. La graine est ensuite retirée par un battage au fléau et dépouillée des corps étrangers par un vannage. 108 LES PLANTES ANNUELLES Chaque plante donne environ une livre de graines. | Quand un champ a produit et qu'on veut de nouveau l’ensemencer,”°on n’arrache pas tout de suite les tiges anciennes, on les laisse, pour servir d'indicateurs, jusqu’au jour où l’on enfouit les graines nouvelles, et on pose celles-ci assez loin des plants de l’année précédente, par qui le sol se trouve épuisé. Huile de Ricin. — La fabrication de cette huile diffère un peu de celles des autres huiles. La graine, après avoir été dépouillée de sa coque et des corps étrangers, arrive aux appareils décor- tigueurs, d'où elle tombe directement dans les chaufjotrs ; de là, elle passe dans les scourtins, sans avoir été préalablement écrasée sous les lami- noirs, qu'elle empâterait trop. Le travail diffère aussi en ce que les graines doivent êtré chauffées avant l'extraction de l’huile. Cette dernière opération est faite généralement par deux pressions : la première tiède; la seconde, à une température plus élevée. Le rendement total est d’environ...... 38 à 44 % Fournis par la première pression..... 30 à 32 Par dlaseonde AR TARN ES enr 8 à 12 Les ricins du Levant donnent, à un kilog. près, le même rendement que ceux de l’Inde. La difficulté de produire de l'huile de bonne qua- ns CT ES Dé dl te OR tré ct SPF 4 x L] aie L EN. \ A | RICIN 109 lité consiste dans la filtration, qui nécessite l'em- ploi de certains procédés connus seulement des fa- bricants, abstraction faite des acides, qui ont l’in- convénient de détruire la constitution de l'huile. La couleur de l'huile de ricin provenant de la première pression est blanche, plus ou moins légè- rement jaunâtre, et celle de la seconde est jaune verdâtre; elle est visqueuse, possède une odeur faible, désagréable et une saveur douceâtre sans äcreté. Son point de congélation est à 18° au-dessous de zéro. Le litre d'huile de ricin pèse 964 grammes nuph?. Elle se dissout en toutes proportions dans l’al- cool, ce qui la distingue des autres huiles. Elle n’est pas siccative ; mais, par son contact prolongé avec l’air, elle rancit et s’épaissit un peu, en prenant un goût et une odeur nauséeuse. Pourvu que les graines soient saines, l’huile de ricin peut être employée en médecine, quelle que soit sa provenance ; toutefois, celle que l’on retire des graines du Zeyant est toujours préférée. La quantité de graines jaunes (rances ou ava- riées) contenues dans les envois de l’/nde, altérant le goût et la couleur de l’huile, la font rejeter de l'emploi pharmaceutique, qui exige une huile très blanche et #7sapide. En Europe, on n'emploie pas l'huile de ricin comme comestible; ses principes toxiques provo- queraient des troubles dans l'estomac; cependant, 110 LES PLANTES ANNUELLES en Chine, où les populations y sont habituées dès l'enfance, on en fait un grand usage. Sa densité, son onctuosité la font apprécier par- ticulièrement pour le graissage des machines à grande vitesse, parce que la chaleur qu'elles déve- loppent la maintient à l’état fluide. L'huile de ricin trouve son principal débouché dans la teinture; mélangée avec des sulfures, elle constitue le mordant tinctorial et prend alors le nom de sulf-oléate ou de sulforicinate. (Elle rem- place avantageusement les huiles d'olive dites £our- nantes.) Comme luminaire, elle est sans emploi, à cause de sa densité ; elle se dirige mal dans les tuyaux. Un industriei a fabriqué pour cet usage une lampe spéciale qui n’a pas donné les résultats attendus. La lumière que l’on obtient est blanche et se. rapproche assez de la lumière électrique. Enfin, l'huile de ricin est encore utilisée, dans certaines contrées, pour la fabrication du savon dit à la glycérine. Cette préparation exige l'emploi de l’autoclave. Tourteaux de Ricin. — On trouve dans la com- position de ce tourteau: A ZOO re donna aie nee va de 3.67 Acide phosphoriq Détestee 1.02 Il possède une coloration brunâtre; sa consis- tance est très ferme ; à la cassure, on aperçoit de RICIN JA nombreux débris de l'épisperme, interposés, qui rendent la texture lamelleuse. Le tourteau de ricin, un des moins riches en azote, ne peut convenir à l’alimentation à cause de ses principes toxiques. En effet, nous l’avons vu, la graine de ricin renferme, outre l'huile, un principe résineux. Cette résine, purgative quand elle est prise à petite dose, devient, à dose plus élevée, un violent purgatif et détermine des vomissements. Or, l'huile n’est purgative que parce qu'elle ren- ferme, à l’état de dissolution, une certaine quantité de cette matière résineuse; la plus grande partie reste dans le tourteau. Cela explique pourquoi les traités de méde- cine recommandent de ne pas substituer, à poids égal, les graines à l'huile. On a vu, effectivement, l'ingestion de vingt à trente semences de ricin provoquer chez l’homme les accidents les plus graves. | * En revanche, ainsi que nous l’avons exprimé déjà, en parlant du pulghérier, les propriétés âcres du tourteau de ricin le rendent très propre à la fumure des terres phylloxérées, comme des- tructeur des insectes. Et c’est l'expérience qui prouve cet heureux résultat. Il est employé à raison de 800 grammes : à 1 kilog. par pied. 112 LES PLANTES ANNUELLES SÉSAMES Description. — Le sésame (Sesamum orientale L.) de la famille des Sésamées, originaire de l’Inde, s'est répandu sur d’autres points de l'Asie, en Egypte, en Grèce, en Italie, même en Amérique. Il végète très bien en France, dans la région de l'olivier, mais à l’aide des engrais, sinon, l'on ne peut soutenir la concurrence étrangère. Le sésame est une plante annuelle aux ra- cines pivotantes. La tige cylindrique, cannelée, cou- verte de poils fins, s’élevant à 75, à 8o centimètres, offre une belle coloration verte. Les feuilles, éga- lement d'un beau vert, sont alternes, oblongues avec dentelures sur les bords. Les fleurs, blan- ches ou rosées, sont solitaires au bout des rameaux. Le fruit est une capsule à 4 loges contenant 4 rangées de semences, de couleur variable, sui- vant les provenances, de forme ovoide, bom- bées d’un côté, aplaties de l’autre et un peu plus petites que la graine de lin. Culture. — Le sésame pousse sur tout sol, même sur les terres hautes, mais préfère les alluvions sablonneuses ou les plaines arrosables. La fumure lui est indispensable; on emploie des cendres, de la bouse de vaches ou du fumier animal. L’engrais est répandu sur le sol, et, SÉSAMES 3 113 après une pluie ou un arrosage, on le laboure plu- sieurs fois, pour faire échapper les gaz nuisibles. On laisse ensuite reposer la terre un ou deux jours avant d’ensemencer. Les semences proviennent de la dernière récolte. On choisit, dès le lendemain, les meilleures; on les fait insoler plusieurs fois; on les enferme dans des vases bien secs, et, pour en écarter les insectes, on les recouvre de nr On sème à la volée, et, aussitôt, on laboure IC- gèrement, pour recouvrir les graines de terre. Les semis se font en août, dans le Levant, et en janvier, mai et septembre, dans l'Inde. Les graines du Levant sont blanches ; celles de l'Inde blanches, bigarrées, brunes ou puce, sui- vant qu'on a semé en Janvier, mai ou septembre, Les bigarrées viennent des montagnes de l’inté- rieur ; les brunes se récoltent près de la côte; les puce, sur les mêmes terrains, un peu plus loin. Il faut peu d'humidité à cette culture ; les pousses cohservent leur fraicheur pendant un mois ; après ce délai, il est indispensable d’arroser. | La germination est très prompte et la levée a lieu 5 mois après. Dans l'Inde, on sème parfois, en même temps que le sésame et dans le même champ, de l’endigo ; car l'abondance des brouillards et l’excès d’hu- midité peut compromettre la récolte des sésames, tandis que les indigos, résistant davantage aux intempéries, eompensent la perte de cette culture. BoEry. — Plantes oléagineuses,. 8 114 LES PLANTES ANNUELLES La récolte est plus abondante quand le champ est planté uniquement de sésames. Il faut sarcler souvent les mauvaises herbes. A la maturité, les plantes sont arrachées ou coupées au bas et étendues en cercles, les épis tournés vers le centre, On en fait des meules de r mètre de hauteur environ, et on recouvre les feuilles de sable, pendant deux ou trois jours, pour arrêter leur nutrition ; après, on laisse le tout exposé au soleil; les graines se dépouillent d’elles- mêmes et il ne reste plus qu’à les vanner. Huile de sésames. — Nous en donnons toute l’éco- nomie dans ce tableau : 1re 3° pression. |‘: | pression. | pour 100. | pour 1cC [pour 100. Graines du Levant è 9 à 10 | 48 à 50 (F2 rouges. — rouges... — blanches. — bigarrées etnoires Sénégal Mozambique zanzibar.. Bangkoock Era blanches. ESA bigarrée . a — noire. blanche, 3 Calcutta. bigarrée | 99 &£ Bombay. mandel. Coro- grain. bigarrée SÉSAMES 115 On le voit, la graine de sésame est soumise à 3 pressions, dont deux à froid et la dernière à chaud, donnant une moyenne de 42 à 50 pour 100 d'huile, selon la provenance et la qualité de la graine, ainsi que l'indique le tableau. Les graines, de nuances différentes, bien qu’étant de même provenance, donnent une différence de 2 à 3 pour 100 dans le rendement. Dans le tableau ci-dessus, où les graines sont classées suivant leur prix, on remarque que le rendement diminue avec la valeur, sauf toutefois pour les Coromandel, qui, bien que placées au dernier rang comme valeur et qualité, donnent un rendement supérieur. De ces différentes graines on obtient des huiles surfines (qualité comestible supérieure.) des nes ou comestibles, enfin des huiles lampantes et à fabrique. , Les surfnes sont surtout obtenues par la pre- mière pression du Levant, Bombay jaune et Kura- chée blanc; les autres provenances donnent des huiles fines ou bouchables, sauf les Coromandel dont le produit ne peut être employé que pour l'éclairage et l’industrie. C’est à l’industrie seule qu'est réservé le produit de ia troisième pression, quelle que soit, d’ailleurs, la provenance de la graine. L'huile de sésame se congèle à 5° au-dessous de zéro; elle est de couleur jaune doré, inodore et d'une saveur d'amande qui la fait apprécier dans 116 LES PLANTES ANNUELLES l'usage domestique et même préférer par bien des gens à l'huile d'olive de même prix. Le litre d'huile de sésame pèse 023 grammes à 19. Les huiles ne pouvant convenir à la bouché sont employées dans l'éclairage; elles brûlent bien, donnent une belle clarté, mais ont l'inconvénient d’être d'une combustion très prompte et de fumer beaucoup. Ces huiles sont employées aussi pour la fabrica- tion du savon bleu; elles produisent un savon compacte et donnent un bon rendement. | Tourteaux de sésame. — On trouve dans le com- merce trois espèces de tourteaux de sésame, classés suivant leur origine natale et la nature des se- mences dont ils proviennent. Acide Azote. phosphor. Protéine. Graisse. — a — a 1° Sésames blancs du Levant... dune 6.14 o.61 36.50 11.9 2° Sésames blancs de 07 ORALE EE 6 1.80 36.50 1135 3° Sésames bruns de Mode. Heu 6.34 2.03 ) » Le tourteau de sésame blanc, est d’une colora- tion grisâtre à l’extérieur, blanchâtre à l’intérieur; il offre une texture granuleuse, ce qui lui donne une consistance très ferme; on aperçoit à la cassure des débris de l’épisperme disséminés au sein de la SÉSAMES 117 masse, Son odeur et sa saveur ne présentent aucun caractère particulier. Il est facile de voir que le tourteau de sésame se rapproche beaucoup des tourteaux d’arachide et de lin, et, comme il est moins cher que ces der- niers, il est de plus en plus apprécié dans l’ali- mentation. On peut objecter qu'il n’est pas aussi substantiel ; oui, mais, par cela même, il échauffe moins les animaux auxquels il sert de nourriture. On le réserve généralement pour le bétail de faible dimension, tels que veaux et moutons. Quoique la valeur nutritive du tourteau de sé- same du Levant et de sésame blanc de l'Inde soit la même, le premier est plus recherché, notam- ment pour les bêtes de choix, destinées aux ‘con- cours; car il ne possède pas l'odeur rance que l’on rencontrait quelquefois dans celui de sésame de l’inde. Cette rancidité se développait durant les longues traversées que ces semences devaient subir pour arriver en Europe. C'est là peut-être la seule cause qui a longtemps fait repousser ces tourteaux de l’alimentation, bien que les tourteaux de l'Inde soient beaucoup plus répandus sur nos marchés que ceux du Levant. Ces raisons, valables lorsque limportation ne se faisait que par navires à voiles, n'existent presque plus, aujourd’hui, où le transport se fait par ba- teaux à vapeur, dont les traversées sont quatre fois plus rapides; aussi l'emploi de ces tourteaux 118 LES PLANTES ANNUELLES dans l'alimentation progresse chaque jour, d’au- tant plus que leur prix est sensiblement inférieur à celui du Levant. En Egypte et dans certains Etats de l’Amérique du Nord, ces tourteaux servent même à l’alimen- tation des hommes. Tourteau de sésames bruns. — Ce tourteau est d'ordinaire noir; mais il n’est pas rare de trou- ver des échantillons dont la couleur varie du roux au brun. Cela tient à la qualité des graines employées. Sa cassure est généralement lamel- IÉDSeA De Il pourrait convenir aux animaux; mais il est exclusivement réservé aux terres, en raison de son goût et de son aspect plus ou moins agréable; pour ce motif, la fabrication en est moins soignée que celle des qualités précédentes. L’Agriculture le place avec raison immédia- tement après le tourteau d’arachide décortiqué. La forte proportion d'acide phosphorique qu'il renferme, fait qu’on le destine plus spécialement à la fumure des betteraves et des céréales. Voici la quantité employée par hectare : 10. Pour betteraves . .........: 1800 à 2000 po Ponrcéréales ml. ms. 1000 à 1100 GEFTAPITRE II TABLEAUX STATISTIQUES MOUVEMENT COMMERCIAL Opéré en l’année 1887 SUR LA PLACE DE MARSEILLE POUR LES 1° GRAINES; 20 TOURTEAUX ; 3° HUILES DIVERSES ; 4° HUILES D'OLIVES EN PARTICULIER. Dans nos études sur chacune des Plantes oléa- gineuses, nous avons dit les propriétés et vertus de leurs graines, les propriétés et vertus de leurs huiles et tourteaux. Cela est-il suffisant? Non. Un chapitre spécial, — un chapitre de chiffres, qui semblera aride, mais ne sera point stérile pourtant, — doit intervenir ici. [l convient de signaler quelle énorme quotité d’affaires résulte de tous ces éléments divers : rien n’en démontrera mieux l'importance économique. 120 TABLEAUX STATISTIQUES Et nous ne parlons que du mouvement com- mercial opéré sur une seule Place. Il est vrai: c'est la place de Marseille, la première de des dans cette spécialité. Mais Marseille n’est pas l'univers; et, grâce aux tableaux statistiques que nous offre cette Ville seule, relativement aux produits dont nous traitons, l’on peut comprendre quelle activité ils suscitent dans le monde entier. 09998 "à 00F' 00€ 000'&G 000 08 000'0F 0C9 FLT O0L° TS 0€6'9€ 060" YFà OSL'GT 0C0 LT 06097 0c8'9 007'°£L 0G6 GE 088'£y 078 Ly 0Y0'SEL ‘sanbrrqui XUe Jun) XAVIOL SIOYAIUUY evene puma mas > on me ee cames née + 2 nn D CE PRE D DE D à Op 2 DS D ARE 00 CL DO mm, 096 £C& 008 G£ 000 YF 000'08 000°0F OCL'8T 00G'°T9 0G&'à& 007'ST 0€ 009 098 '£ 0& 00F'9 000°FF 000'T 007°L 067'6 a * 91411999 ( | * 91q11940N OLS'G9F| 088 (sr OLF'EE OS0'T 0€S"0& 0CG'& 00G 007 002'°9 OCS'YL 00C°Y 008 9 008 7 OL£'VT 008'9 OC£'E 4 78 0G& 69 0GY FT OCS "67 006 006 098"£ 0Gy 98 008"L& 000 O0L'T 008 &CT 810,90 &S€| 008 60€] 0L9' 968 006"&8 | 069 TT 006'9 | 0069 00€°G | 00€ Y OCE TOI, 097°GL O0G'FF | OSS'8F (ra 000"&& | 089 OGT OST 00FY |006 & OGY'Er | 0089 OSL'E |OF&T OOT'6FF] 088 "Y9T o1queyiasl ‘n0ÿ 098" T0& 066° GT 00G O0L° LT 008 Yy 00L'G OSF OCE"& 066"& OSG OGG'E O8S'LOT ‘eTmf | 88, OFS'9L8 O9T' 9$8 OT, 068 LE | 087°0G 0068 | 00€ 006 1 0ç9°&r | 00218 0G&"97| OGL'LG | OCE LOF, 0:& 007 O0£°T Oca"L | OCL'8F | 008 LE 009°# | 009 AE 00 |000£ | 007 091'9 087°Y | 00L FF | OFET 00L'GF | OSG'G 000°'£ | OG£ 009'£ OGC O080'£ 009 & 006€ | 086ce | OL T0 “ant | CR | “UUY OL6 E88 OOT' TF8 0C0 "88 006€ OC£'ET 088 "007 | 00L'G OSF 08 OC& 8 OST OST'T OL9'"LY 006°& 0G&" OOF'TE *sie] | 0GE OST a —— 0G0 9€ 00G & OCL &£& OO7'TE OCE 6 0€ “HA9ÿ 06G'&T8 OG£'OT 009°YL OCT CE 00G'S& 00F'6 007'Y 007'&8 00G'& 009°£ 00L°£T “10;AUf CASSETTE ON LU RINON S21IPINOJE[\) sou | à ++ sye1d07/ w *"2PUI,| 2P S2WPS9S ‘]UBA9"] NP SatuPS?S serres SUN teteret ee SUOSTABM ‘‘*Sa19U5[Nd "3,00 ADR ses nee SIS SIN UE *(a1d48) suo]0N LRO sanbos ua Sapi281% UN ED -111099P S9PIYDEIY .. saJa1ou0c w SAL11YNÙ Lgg1 apuuvz iuvpuad ajp1oS40N ap 20vjd vj 4vd sandau sasnou1$v91Q seuiv4ë sap nva]qv.L 122 | TABLEAUX STATISTIQUES Tableau des tourteaux provenant des graines oléagineuses, trilurées par la place de Marseille durant l'année 1887, et leurs pays de consommation. PRODUCTION s en QUALITÉS . quintaux métriques . Arachide décortiquée....| 418.000 — en Coque... 10.000 LE LE A SR Cr PRES RE 12.000 Coprah. #54 PRE 62.000 COIONS ne ne AAA 1e 189.000 ME ES ie en manne ge 4 000 RÉ E Pr 38.000 PhlouPaire.. 222 14.000 RÉEL see ARR 32 700 TT TONNERRE TE CR 4,800 PARIS 2 ALES US 168.000 RES PSI 27.000 HHipheress sie 11.600 RAISON... RTE rue. 2,400 LL Le TR sers 2: 008 Sésame du Levant...... : 18.000 — de Hagens 463.000 Totaux en quint. mét.f1.661 500||1.062.970|123.40 PAYS DE CONSOMMATION En A —— Expéditions ar ner. Centre, M enapne Midi. Nord, ME Æ olonies, Suisse. Belgique, Hollande . 28.000! 10.000 14.000 32.700 3.170 1.630 143.000! 10.000! 15.000 [==] + 1 © > [2e] = Tableau des huiles (1) provenant des graines oléagineuses, triturées par la place de Marseille, pendant l'année 1887. TOTAUX QUALITES en quintaux mét. Arachide décortiquée.... 260.000 = en coque...... ù.000 OR RE To de 5.700 CODES. ar ee 109.000 DOIONR Er Sn LME er 46,800 LOS CRT A A 6.090 TT ORNE RE Case ROREATE 20,500 Mafouraires..212 are 6.000 LT TT ESS FAP RER 19.300 ME Den nn a vues se eos e 2.050 RARRAIS ENS ns ee d 2108 132 600 ARE Me 2e dun eee 19.000 HMÉAMÉTÉ SE, line : 5.450 RAISON die LR Ur de 600 | Le bi PACE CAT CNE SRE ER 88.000 Sésame du Levant....….:. 18 000 Te PARTIE ol 378.000 Total en quint. mét.... 1.121.400 (1) En plus de sa fabrication, la place de Marseille a reçu, pendant l’année 1887, les quantites suivantes: mie ide palme. 51e 2 eue: 68.000 OM EME TE: PO CNP COS 2 2.100 Huiles d’arachide, lin et colza...... 20.400 Huile de coton d'Amérique........ 18.300 — de coton d'Angleterre....... 57 000 Total en quintaux mét.... 165.800 TABLEAUX STATISTIQUES DU MOUVEMENT COMMERCIAL 124 - = : 07" 17 tte senbinou xnejumD 0876 EE D 2 Elite) É: 029°'£ PORT PR PR SE SEINE 0SY y EN ETS RO RE EL CON OUT UNE OSL'SY ses. . ART CETTE 1122 . CS CR ORNE THE .. ***onbrry 080 "SG US VRP en A OA 68c'S Père CCE nr NT Et STD ON ‘sodynd 9p 19 suou$r18 9p so]inuy sop ssueu24oïq "9DU9SS9I1 9p SAJINU S9 P 22UEUDAOIJ ogrm| oga'e] ogr a] 0c9°e| o06:z| 0012] ogi'el o81°#| 007 € 009:7] 000:7| 006-£| 006 € *sodind 9p 19 souS$r8 op sopinp oës6 logo Jos [ose lors |oe | os [ose |oez | 006 | 008:5| 029-1| 06e 1] | R *22U9SS2I 2P SO[INH 016 S8|GLS 90! 9JLE %| Y80°G| %c0 c| 788'C| 087 6] Y87'L| 961'L| s8c'9| 916 9) a1S LI 368 6l'w'b‘-suatu s98 -BAIIIE S9P ‘10 L 96e 'FG|857 G | JIV | 776 . | 097 | c69 | 098'1| ovg'e| 919 'c| 56 el occ'a| egL'a| 809 gl" oismunr 09°6 [9161 | 80 | ce | 85e | 88 | 07 97 086 | YO JL. | 092. l'AS MESSIDIS 000°08|000°08 “Tu : 7 sèt no °**'tt"29u9401q FQ FQ MES SE PROTEIN 80L'G |988 YOT GS | 918 |8r |ags | 709 | 8c9° 1] 806 |‘‘"(er14S)1ue497 GERS | 966 | 807 | 91 | 07e | +08 | sie'r| gLe°1| cg? | 9co'r| 088 À 967-7l°"*""2""orpe] 0G6 £ [Tee | Gr 9FT air | 9 |%e |cer | 919 | og1°al'"""*"*"ouSedsq 96 187 Yc YG 0 & 0 YY 8 8G 96 ce Far en tin 6 OLG'6V|9LG'T | 9JSET| 9IC'F| 707 1] SES 1] 558 89° T| 966°&| GLY'&| 009°F| 09° F| 0897 ‘°°° """u98[v * SonbTqau xnequrnb 09 “099 | *QUeAON | ‘010790 |‘queylos| ‘pnoy | ‘jee | ‘mr ‘Ie TUAY | ‘sien | ‘JIA9X | ‘xoratef ‘SOOUPUIAOI xn10) 9 SRATII Y "Lg8T opuuv juppuod ‘ajprasavyy 2p 20vjd vj 4ns san3a4 sa4110,p Sajiny Sop nvo]qvI } 6 PC 64 4 M. 7m NITRATE DE SOUDE 125$ CHAPITRE IV Un produit utile à l’agriculture NITRATE DE SOUDE Le Lecteur a pu s’en convaincre : l’un des buts de ce livre est de fournir aux Agriculteurs des indi- cations utiles pour les engrais qui conviennent à telle ou telle culture. C'est pourquoi nous avons noté avec soin les différentes propriétés des {ourteaux fournis par ces plantes oléagineuses dont la plupart nous vien- nent du sol des Tropiques. Mais le règne végétal n’est pas seul à offrir aux plantes l’aliment qui les fortifie et les féconde : le règne minéral leur présente aussi ses secours; et c'est encore des régions intertropicales que nous vient un des produits les plus bienfaisants, celui dont le nom est inscrit en tête de ce chapitre. Où et comment se forme ce sel. — Le Nitrate ou Azofate de soude (salpêtre cubique ou du Chili) se rencontre à l’état naturel dans diverses con- trées du globe; mais son gisement le plus im- 126 UN PRODUIT UTILE A L'AGRICULTURE portant a été découvert, en 1820, dans la pro- vince de T'arapaca, au Pérou, où il occupe une étendue de 40 lieues. l Ce sel, sans emploi avant 1830, a recu, depuis cette époque, une foule d'applications, et 1l fait aujourd’hui l’objet d'un commerce considérable. Ce corps se forme constamment en vertu d'un phénomène chimique nommé : Nitfrification. Les circonstances favorables à sa production sont les suivantes : 1° Présence des bases alcalines et terreuses, PL que la potasse, la soude, la chaux. 2° Porosité du sol. 3° Présence des matières organiques. | 4 Combinaison directe des élements de l'air (azote et oxygène) sous l’action des influences mé- téorologiques diverses et en particulier de l’élec- tricité. 5° Elévation de la température. 6° Absence de pluie et formation de brouillards, condensant les produits nitreux et les portant à la surface du sol, qui les absorbe. Or, toutes ces conditions se trouvent réalisées dans la province de T'arapaca. Le nitrate de soude du Pérou n’est pas pur; il est mélangé à des matières terreuses et ferrugi- neuses ; à du sable et à des sels, (dont les princi- paux sont: le chlorure de sodium ou sel marin, à des sulfates et des chlorures et à de l’zodate de sodium, qui est une des sources de l’iode. NITRATE DE SOUDE 127 Avant d’être envoyé en Europe, il subit une purification qui le débarrasse de la plus grande partie. des substances étrangères. Moyens de l'extraire. — Pour cette opération, on creuse de distance en distance des trous de mines, auxquels on met le feu. L'explosion dis- loque le terrain environnant, et des ouvriers armés de pics et de pioches viennent détacher complètement les blocs ébranlés. Ces blocs sont alors soumis à un triage. On rejette tous ceux qui renferment moins de 40 p. 100 de nitrate, ce qui occasionne déjà une perte considérable, et les autres sont transportés à dos de mulets ou sur des charrettes à l’usine, où on les concasse, avant de les traiter par l'eau. Cette opération se fait dans des chaudières qui, au début de l'exploitation, étaient chauffées avec du bois, mais, le bois étant très rare dans le pays, on a dû y substituer la houille. Ces chaudières sont chauffées soit par l’action directe de la flamme, soit en faisant arriver dans leur intérieur un jet de va- peur à plusieurs atmosphères. On chauffe pendant quatre heures environ. L'eau, chargée de sel, est ensuite dirigée dans un récipient dont la température est assez élevée pour empêcher le sel de cristalliser. On laisse le liquide au repos pendant deux heures, afin de per- mettre le dépôt des matières étrangères, et on 128 UN PRODUIT UTILE A L'AGRICULTURE le décante ensuite dans des bacs, où il cristallise. La cristallisation n’est complète qu’au bout de cinq jours. Quand elle est terminée, on décante le liquide restant, ou eaux mères, et le nitre égoutté est placé sur un terrain incliné, le long d’un mur, où 1l se sèche complètement. On l’enferme alors dans des sacs, pour être transporté à bord des navires. | | Quelle que soit la richesse du minerai, on ne recueille, vu l’imperfection du procédé primitif d'extraction, que la moitié du nitre qu'il renferme. Afin d'obtenir un rendement supérieur, on a eu l’idée de traiter, en France même, le minerai brut, apporté tel quel par les navires. L'opération : eût parfaitement réussi; mais le gouvernement pé- ruvien s'est opposé à l'exportation du minerai. Le prix du wtifrate de soude est basé sur son titre ; il renferme une moyenne de 95 à 97 p. 100 d’azotate réel, correspondant à 15-16 p. 100 d'azote. : Emploi. — Le Nitrate de soude est utilisé : 1° Pour la préparation de l'acide azotique ou eau-forte. 2° Pour la préparation du Vitrate de potasse ou salpêtre, qui entre dans la composition de la pou- dre de guerre. On ne peut recourir pour cet usage au Mitrate de soude, qui a l'inconvénient d’atti- rer l'humidité de l'air. | 30 Comme engrais des terres. Ici le Nitrate de * ra a + D LS DT NO POS 270 20 RE UT CIS RE TO RER Or A 27 nb ge ne ver DS dE As A re S'PESPAITLONE SA L e 2: D vr3 ur . 9 N = / è Le e NITRATE DE SOUDE 129 soude agit et par l'azote et par la soude. D’après Kuhlmann, l'assimilation, par la plante, de l'azote des zitrates, serait précédée de la transformation de l'acide nitrique en sels ammoniacaux, réduc- tion qui se ferait sous l'influence des matières or- ganiques que renferme le sol. D'après Boussin- _gault, cette réduction n’est pas indispensable. Il résulte, en effet, d'expériences faites par ce savant, en collaboration avec M. Ville, que l'azote des Nitrates est directement assimilable. Le Vitrate de soude convient particulièrement aux terrains calcaires, comme ceux du centre et du sud-est de la France ; son action s’exerce aussi bien avec la sécheresse qu’avec l'humidité. On l’emploie à la dose de 300 à 400 kilog. environ par hectare, pour la culture des céréales, betteraves, prairies, légumes, pommes de terre, etc. On emploie cette quantité moitié avant la se- mence et moitié après la levée, à l'époque du lallage, c'est-à-dire en février et mars, pour les céréales, et après le premier birage, pour les bette- raves; on le répand encore sur les prairies, au cours de la végétation, mais très légèrement. Pour les pommes de terre et les légumes, on doit s’en abstenir après la levée. Outre les 150 à 200 kilog. par hectare néces- saires pendant la seconde période, l’agriculteur fait jouer au Nifrate de soude le rôle de stimulant en le semant en petite quantité partout où la levée Boëry. — Plantes oléagineuses, Q dr, Te 2 > … 1 « 130 UN PRODUIT UTILE A L'AGRICULTURE est tardive, mal venue. Peu de jours suffisent pour rendre à la végétation son activité. On n'’agit ainsi que jusqu'aux époques du fallage et du binage, afin de ne pas pousser au vert outre mesure. Employé avec discernement et modération, le Nitrate de soude est un engrais parfait, facile à employer, et quoique son application ne remonte pas à plus de quinze à vingt ans, on consomme ajourd'hui, en Europe, 500,000 tonnes par an. hé LA TROISIÈME PARTIE PLANTES ALIMENTAIRES DES RÉGIONS INTERTROPICALES CACAO (CACAOYER) Description. — Le Cacaoyer ordinaire (7 heo- broma L.), Cacao, de la famille des Malyacées (Buttneriacées) est originaire des régions chaudes de l'Amérique, avoisinant le golfe du Mexique ; de là, il s’est répandu dans les Anéilles, à la Guyane, au Brésil et dans l’Znde. C'est un bel arbre, atteignant une hauteur moyenne de 5 mètres; nous en avons vu s’éle- vant jusqu'à 7 et 10 mètres. Son bois, tendre, léger, supporte de nombreuses branches allongées et grêles; les feuilles sont alternes, ovales ; les fleurs sont petites, rougeâtres, inodores et dis- posées en bouquets sur le tronc et les branches. Le fruit, de couleur jaune ou rouge, est une sorte de baie, du volume d’un grand citron, que 132 PLANTES ALIMENTAIRES l’on désigne vulgairement sous le nom de cabosse. Sa forme est ovoide; sa surface raboteuse est mar- quée de 10 sillons longitudinaux ; son écorce, dure et coriace, forme une cavité renfermant une pulpe aqueuse et acide, qui entoure les graines. Ces dernières, au nombre de 15 à 40, ont une forme et une grosseur rappelant celles de l’amande dépouillée de sa coque. Les graines sont empilées les unes sur les autres autour d’un espèce de cœur central ayant l’appa- rence d’un rognon de veau. Elles sont recouvertes d’un fégument ou enveloppe, mou et. flexible, quand il est frais, et qui devient rouge brun, en se desséchant. Ce fégument entoure une amande, de couleur gris noisette au dehors et rougeâtre au dedans. Culture. — Le cacaoyer se plante par graines distancées de 2 à 3 mètres; on le sème en novem- bre, après la saison des pluies. Il ne vient bien que dans les gorges profondes, dans les endroits humides, le long des rivières, des ravins; il ne supporte pas le vent, contre lequel il doit être pro- tégé par des arbres de haute futaie, tels que les erythrines ou flamboyants, les bananiers ; à la Martinique on emploie surtout les marronniers. Dans ces conditions, aucun soin à donner, pas de fumure, pourvu que le terrain soit bon et humide. Les tentatives faites pour le cultiver sur les es TR LEA AE PERMET 284 os vo AZ LLSLSAM EC je f À ISO CAREUAT Fig. 19. Cacaoyer (Theobroma). Fruit, fleur, feuille et graine. hauteurs ont presque toutes échoué, et donné des résultats négatifs, malgré des soins que ne néces- 134 PLANTES ALIMENTAIRES LA sitent pas les plantations venues dans les gorges. Cet arbre, dont l'existence est très longue (on nous a montré que l’on disait centenaires), produit dès la quatrième année, et, après 7 ans, le pro- priétaire peut compter sur des récoltes suivies. Elles ont lieu en octobre et en mai; dans certains quartiers propices, on pratique parfois deux cueil- lettes : l’une en septembre, l’autre en juillet de l’année suivante. , La production moyenne par pied est de 1 à 2 kilog. de semences. La récolte se fait de deux manières différentes : Dans certains pays, on coupe le fruit en deux, à l’aide d’un coutelas, et l’on verse les graines et la pulpe dans des vases. Sous l’influence de la haute température, la pulpe ne tarde pas à entrer en fer- mentation; au bout de quelques jours, elle est devenue liquide et les graines peuvent être isolées facilement; on les fait alors sécher au soleil. Cette fermentation a pour résultat de faire perdre aux graines leur faculté germinative. La deuxième méthode consiste à enfouir les fruits dans la terre et à Les y laisser jusqu’à ce que la fermentation ait détruit la pulpe. On donne le nom de cacaos terrés à ceux qui sont ainsi préparés, par opposition à ceux obtenus par la première méthode, qui portent le nom de cacaos non terrés. Le cacao de bonne qualité possède une couleur plutôt rougeâtre que violacée, une pulpe fine, lisse, CACAOYER vai 2} sans traces de piqüres de vers. Pour assurer sa con- servation, il est nécessaire qu'il ait été parfaitement desséché. Il faut rejeter ceux qui sont en poudre, car ils sont souvent falsifiés ou privés de leur beurre. Usage. — Broyé avec du sucre, le cacao forme le chocolat ; c'est là son principal débouché. Il entre également dans la composition des deux poudres alimentaires connues sous le nom de palamoud et racahout. Le beurre, que l’onextrait en soumettant le cacao à la presse, est employé en médecine comme adoucissant. Ce beurre étant solide à la température ordinaire, l'extraction doit être favorisée par une élévation de température. Les qualités les plus appréciées dans le com- merce sont rangées dans l’ordre suivant: Caraque, Carupano, Maracaibo, Trinidad, Maragnon, Ceylan, Guayaquil, Guadeloupe, Martinique, Bahia, Saint-Domingue. Nos colonies de la Martinique et de la Guade- loupe en produisent annuellement 755.000 kilog environ, dont 520.000 kilog pour la première de ces iles et 235.000 pour la seconde. A une certaine époque, l'Administration locale de la Martinique, voulant favoriser la culture du cacao , avait institué des primes d'encouragement. Grâce à cette mesure, abolie depuis, de nombreuses plantations furent entreprises et elles constituent aujourd’hui, pour leurs propriétaires, une source considérable de revenus. RER PPS TA ce NS Li à 136 PLANTES ALIMENTAIRES > 1ÉSREE CAFÉIER "2 e Description. — Le Caféier (Coffea arabica L.), de la famille des Rubiacées, est originaire de l’Ara- bie, d’où il a été transporté dans l'île Bourbon, d’abord, et il s’est étendu ensuite dans les nom- breuses régions où on le rencontre aujourd’hui. C’est un bel arbrisseau, toujours vert, atteignant une hauteur moyenne de 3 mètres à 3 mètres 50; il est à feuilles opposées et oblongues, ayant assez d’analogie avec celles du laurier. Les fleurs, de couleur blanche, répandent une odeur délicieuse. Le fruit du caféter, successivement de couleur verte, jaune et rouge, présente, dans sa maturité, une baie de la grosseur d’une petite cerise de forme ovoïde. Il est composé : 1° D'un parenchyme de consistance, d'épaisseur et à peu près de même nature que l'enveloppe d’un haricot. 2° D'un second parenchyme, appelé communé- ment parche, transparent quand il est sec, formant la paroi de la coque (aucule). 3° D’une pulpe, ou pour mieux dire, d’un liquide visqueux, légèrement sucré, qui enveloppe la parche. EE UT ET DU EN cr MOTS À. de AC Eécsbé Efron eee UE « un L2 / … + 4 = n E car TE Fe É re ë L D. x. à x CAFÉIER TPE ER ." Chaque baie contient deux coques, renfermant «2 ë chacune une semence (fève), couverte sur sa face A3 ALOCALTE EE LlLLANE F ig. 20. Caféier. RS "AE dorsale, marquée d’un sillon longitudinal sur la face interne, et que l’on nous expédie. 130 ; PLANTES ALIMENTAIRES Culture, — La culture du caféier demande de grands soins ; tous les terrains ne lui conviennent pas ; pour bien pousser, il lui faut de l’ombre; aussi le plante-t-on le long des lisières, qui le pro- tègent du vent et l’abritent des rayons ardents du soleil ; il vient ainsi très bien sur le versant des montagnes. | Cet arbuste, dont la durée moyenne est de 50 à 75 ans, rapporte après la troisième année, et la récolte devient chaque année de plus en plus abon- dante ; cependant il est bon, après 30 ans, de re- Un les plantations, sans quoi l'on S'EXPO- serait à les perdre toutes. On le reproduit par de jeunes plants venus de graines ou par des éclats de racines. Dans cer- tains pays, à Saint-Domingue, par exemple, le caféier vient à peu près à l'état sauvage et se reproduit par la chute du fruit. Le même arbre portant fleurs et fruits, la récolte se fait d'une façon continue ; mais la plus forte, dans les Antilles, est en mai. Le café se cueille en secouant les arbres pour en faire tomber le fruit. Toutefois il est préférable, autant que possible, de faire la cueillette à la main. La cerise, après avoir été exposée quelques heures au soleil, est dépouillée de son premier parenchyme. Cette opération, suivant les pays, s'exécute, soit par la fermentation, soit par un procédé mécanique quelconque : moulin, mortier CAFÉIER 139 ou battoir. Après cela, on débarrasse les semences de la pulpe ou liquide visqueux qui les entoure, rar un lavage à l’eau, puis on les fait sécher au soleil dans leur parche. C'est au moment de la vente ou de la consom- mation que les parches sont enlevées dans un mor- tier en bois, à l’aide d'un pilon. Plus les graines sont conservées dans leurs parches, plus aussi elles gardent leur arome. Suivant que la semence a été débarrassée ou non des divers féguments où enveloppes qui la recouvrent, on trouve dans le commerce : 19 Le café en cerises, recouvert encore du fruit desséché ; il a alors une couleur noire. 2° Le café en parche, c'est-à-dire enfermé dans la coque sèche et parcheminée ; 3° Le café décortiqué, qui comprend les deux va- riétés : café pelliculé ou café nu, suivant qu’il est muni ou non du mince fégument que la torréfac- tion détache du grain. Les qualités de café les plus appréciées et que nous recevons le plus régulièrement sont, dans l'ordre de leur valeur : 1° Moka; 2° Martinique; Guadeloupe; 3° Bourbon, Guatémala ; 4° Porto-Rico, Ceylan; 59 Guayra ; 6° Java, Venezuela; 7° Mysore; 8° Costa-Rca ; 9° Saint-Domingue ; 109 Nosst- Bé, etc. Ces provenances sont dénommées café bon goût. 140 PLANTES ALIMENTAIRES Viennent ensuite les cafés du Brésil, qu’on appelle café courant: 1° Rio-Janeiro ; 2° Bahia ; 30 Santos ; 4° Capitania. Il existe, à Bourbon, une variété de café dite café marron, très amer et que l’on dit vénéneux. La production annuelle de nos diverses Colonies est actuellement : Paur-Bourbon. terme 240.000 — Guadeloupe...,.... 440.000 Martinique 26 tu 35.000 Le café Martinique, qui avait une réputation européenne bien méritée, tend à disparaitre de jour en jour. Une grande partie des plantations a suc- nn combé sous les ravages d’un ver qui, après avoir attaqué et dévoré les feuilles, s'attache à l'arbre lui-même et le détruit peu à peu. La prod&ction, dans les 6 dernières années, a diminué d'environ les 2/3, et la majeure partie des cafés qui se vendenten France sous le nom de café Martinique sont des Porto-Rico où Guayra (Ve- nezuela), choisis dans la qualité supérieure. PRIS Lt - 7" . - CANÉFICIER OU CASSIER 141 CANÉFICIER OÙ CASSIER Description. — Le Canéficier officinal ou Cassier (Cassia fistula. L.) de la famille des légumineuses est originaire de l'Ethiopie. Il existe aujourd’hui dans tous les pays intertropicaux. C’est un arbre de grande dimension dont le tronc peut atteindre jusqu'à 10 mètres de hauteur et 60 centimètres de diamètre. Il est recouvert d’une écorce verte d’abord, gris cendré ensuite, ressem- blant à celle du noyer. Les feuilles sont alternes, composées, pennées, c'est-à-dire disposées sur l’axe comme les barbes d’une plume d'oiseau. Les folioles, au nombre de 4 à 8 paires, sont ovales. Les fleurs hermaphro- dites, c’est-à-dire à la fois mâles et femelles, for- ment une longue grappe pendante. Elles secompo- sent d’un calice à 5 divisions inégales, de couleur verte, recouvrant une corolle à 5 pétales inégaux, jaunes, beaucoup plus longs que les divisions cor- respondantes du calice. Le fruit, de couleur noire, est une gousse pen- dante, ne s’ouvrant pas à la maturité, d'une longueur de 11 à 5o centimètres et d’une lar- geur de 2 à 3 centimètres. Les extrémités sont arrondies ou terminées en pointe. Il présente sur Ms LEA ©. d , # Fe ; 142 PLANTES ALIMENTAIRES ses côtés deux sutures longitudinales, et on trouve à l’intérieur un grand nombre de cloisons trans- versales qui divisent sa cavité en autant de logettes renfermant chacune une pulpe noire, douce et sucrée, au milieu de laquelle se trouve une graine aplatie, dureet de couleur jaune noi- râtre. Culture. — Le Cassier est un arbre qui aime le soleil et le bord de la mer; sa culture exige peu de soins et d’entretien ; il suffit de planter les graines et de sarcler de temps en temps, autour des jeunes plantes, pour empêcher les herbes de les étouffer. Un pied de cassier commence à produire en moins de trois ans. Il fleurit au mois de mai; l’arbre est alors litté- ralement couvert d'énormes bouquets jaunes dont l'effet est des plus gracieux et qui répandent la plus suave odeur. La maturité des fruits arrive en mars-avril On la reconnaît à la couleur noire qu'ils prennent alors. | La récolte est des plus faciles ; on cueille les fruits, et on les expédie, en ayant soin de les préser- ver et de l'humidité, pour les empêcher de moisir, et de la dessiccation. La casse de bonne qualité doit être récente, et, comme on dit, muette, c'est-à-dire ne pas faire entendre de bruit quand on l’agite; car, lors- \Te CANÉFICIER OU CASSIER 143 que ce fait se produit, c'est que la pulpe est sèche, : Anciennement, la casse venait du ZLeyant. Fig 21. Canéficier ou Cassier. Maintenant, il en vient beaucoup d'Amérique et surtout de la Martinique. Dans cette colonie, il existe un quartier dit le Précheur, où elle végète admirablement, et {d’où provient la majeure partie de la casse expédiée en Europe. Nous avons va, ins cent localité, __ propriétés qui donnent un reven | 15,000 francs de ce produit. Ne Usage. — La 2 est un purgatif doux, | très À employé dans la médeqe des enfants et comn | laxatif. PT: | se à GE td vie _ CANNE A SUCRE 145 EN CANNE A SUCRE Description.— La Canne à sucre {Saccharum of- ficinarum L.), dela famille des graminées, est origi- naire d: l’/nde, d’où elle s’est répandue en Egypte, en Asie Mineure, par les conquêtes d'Alexandre ; plus tard, d'Orient en Europe, à la suite des Croi- sades. Mais, à cette époque, la faible quantité de sucre que produisaient nos pays chauds, était tout employée comme médicament. Ce n'est qu'après l'importation successive de cette plante à Madère, aux Canaries, aux Antilles et enfin en Arnérigue, après la découverte de Christophe Colomb, que l'usage de ce produit prit une extension toujours croissante. È _ La canne à sucre possède une racine fibreuse - (souche) de laquelle sortent plusieurs tiges. Celles-ci _ sont cylindriques et peuvent atteindre une longueur de 4 à 5 mètres et un diamètre de 6 centimètres; elles sont marquées, de distance en distance, de nœuds où viennent s'attacher les feuilles, et leurin- térieur est rempli d’une masse charnue et succu- lente. Suivant la variété, l’écorce de la canne est verte, jaune ou violette. Les feuilles, alternes, réu- nies à la tige par une gaine, portent des séries lon- gitudinales et sont divisées en deux parties égales . 2, g e Boëry. — Plantes oléagineuses. 10 É. £ N M, L & ARS Pa $ + FN "2 " ve 140 PLANTES ALIMENTAIRES par une côte de couleur blanche. Les fleurs sont placées le long d’un axe sans nœuds (flèche), long de 1 m.à 1 m. 50, situé au sommet de la tige, et leur ensemble affecte la forme d'une pyramide. Elles sont disposées en épillets, chaque épillet contenant deux fleurs hermaphrodites. La graine, petite, de forme ovale, est allongée en pointe à chaque extrémité. Il existe plusieurs variétés de cannes cultivées. La plus répandue est la canne d'Ofaïti, qui résiste mieux aux variations de la température et qui est plus riche en sucre. La canne de Batavia ou rayée, dont le sucre est surtout employé à la fabrication du rhum. Enfin, la canne créole. Les principaux lieux de plantation sont: l’nde, les îles de l’Aflantique, les Antilles et l'Amérique. La canne exige, pour son complet développe- ment, un climat chaud et humide. Sous l'influence de l'humidité, elle pousse rapidement, et son ac- croissement, arrêté par la sécheresse, reprend à la première pluie. Mais cet arrêt est nécessaire, pour la transformation en sucre des éléments puisés dans le sol. Or, ces conditions se trouvent parfai-. tement réalisées dans les Antilles, où il y a deux saisons : l’une chaude et pluvieuse, de #at en octobre ; l’autre sèche, d'octobre à mat. Dans l'Inde, la canne vient de graine ; dans les autres pays, le bouturage est le seul mode de plantation. | CANNE A SUCRE 147 La canne végète assez bien dans les terrains ni trop secs ni trop humides; mais le meilleur est ce- 4 x" es s2— TRES Er . RE Fig. 22 Canne à sucre. lui où se mélangent en parties égales terre argileuse et terre légère. Une grande quantité de sels miné- raux est préjudiciable, car ces composés empê- 148 PLANTES ALIMENTAIRES chent l'extraction du sucre, en s’opposant à sa cristallisation. On remédie à la mauvaise qualité du sol pa des fumures bien entendues. Culture. — Dans les pays intertropicaux, on peut planter toute l’année ; mais il vaut mieux choisir la saison des pluies. Dans les Antilles, on distingue deux sortes de cultures : la grande et la petite. La première, s’ef- fectuant de septembre en février, est généralement destinée aux usines ; la deuxième a lieu de mars en juillet et ne peut se faire que par les propriétai- res fabriquant chez eux et qui n’ont aucun engage- ment avec les usines. | La petite culture ne dure qu'un an; néanmoins, elle est très suivie, car souvent elle permet de com- penser une mauvaise récolte de la grande cul- ture. Il faut 8,000 boutures de 50 centimètres pour planter un hectare ; le plant est choisi parmi les cannes bien mûres ; on prend généralement l’extré- mité des tiges pour la petite culture; pour la grande, les boutures sont choisies dans le corps de la canne. L'extrémité des cannes ou bout blanc, peu riche en sucre, n'étant pas utilisée, la petite culture est peu onéreuse. Il n’en est pas de même de la grande, qui ne peut se faire qu’au détriment de la quantité de sucre récolté. CANNE A SUCRE 149 La bouture doit avoir plusieurs bourgeons ou yeux. Il existe divers modes de plantation. Dans les pays où la main d’œuÿre est chère, on emploie la charrue pour préparer le terrain. On trace des sil- lons dirigés du nord au sud, si le terrain est hori- zontal; s’il est incliné, on trace des siilons perpen- diculaires à la ligne de pente, afin de retenir les eaux pluviales. La profondeur des sillons ne doit pas dépasser 25 à 30 centimètres. Quand le terrain est préparé, on coupe le plant entre deux nœuds ; on enlève les feuilles qui se dé- tachent facilement, en laissant celles qui adhèrent fortement à la tige et qui protègent les bourgeons. Si le terrain est peu profond, on entasse la. terre autour des plants, pour leur donner plus de nourriture. Dans les terres à mornes, c'est-à-dire sur les hauteurs, on ne peut se servir de la char- rue, à cause de la faible épaisseur de la couche végétale; on creuse alors des trous de 0"6o de diamètre et o"30 de profondeur; on enlève les cailloux, et, après avoir fumé, on place 2 ou 3 boutures; ce mode de plantation porte le nom de plantation en mortaise et donne le meil- leur résultat. La plantation dite créole consiste à défricher grossièrement une terre fertile, dans laquelle on creuse, au moyen de la charrue, des sillons irré- guliers, à travers les troncs des arbres. rent PR à LA “RE : (z ; Ÿ 5 4 1 d An] + À Fe EL a ’ 150 PLANTES ALIMENTAIRES Toute plantation est suivie d’une opération nommée repiquage. Un ouvrier visite tous les plants, et remplace ceux qui ne se sont pas déve- loppés ou qui ont été oubliés. | Il est rare qu’un terrain soit assez riche pour donner plusieurs récoltes, sans avoir besoin d’être fumé. Le meilleur engrais serait le retour à la terre des parties de la plante qui ne sont d’au- cune utilité Malheureusement, cette pratique n'est pas suivie, et il faut suppléer à cette fumure naturelle, soit par le fumier de ferme, qui existe en trop petite quantité, soit par les tourteaux et les engrais chimiques. Le moment de la récolte est indiqué, non par la floraison de la canne, mais par la couleur de son écorce, qui devient d’un jaune pâle, plus ou moins orangé. À ce moment, la tige est entièrement dé- garnie de feuilles, sauf à son extrémité. Dans les Antilles, la récolte se fait générale- ment de février à la fin juin. ‘L'ouvrier se sert d’un coutelas de 45 centimètres de long environ, avec lequel il abat à peu près 2000 kilog. de cannes par jour. La canne doit être coupée d’un seul coup, pour ne pas abimer les # bourgeons souterrains. La tige est alors nettoyée, “ débarrassée des feuilles et des racines adventives, ensuite coupée en morceaux de So centimètres (on a eu soin de mettre de côté celles qui sont altérées ou piquées par les vers). Des femmes, placées der- rière les hommes, réunissent ces morceaux en FA ut her SES SSS | SATA 8 1% Tr EL ré PIN u v à < _ , + : L [I - y #74 + £ + 4 * Æ ‘ w . ‘ # ; ' s . : DE PASS 4 L { È L LC .* CANNE A SUCRZ + . 151 paquets assez réguliers, que des charettes trans- portent à l'usine. | La quantité de sucre que renferme une canne diminue de la base au sommet, et sa richesse aug- mente avec l’âge. Il faut employer la canne dès qu’elle a été coupée, sinon elle perd de son poids par l'évaporation de l'eau, qui se fait aux extré- mités. Au début de la culture de la canne, alors que les terrains n'étaient pas encore épuisés par la végé- tation, on obtenait jusqu’à 25 et 30 récoltes, sans renouveler les plans. Aujourd'hui, on en obtient .au maximum 5 à 6, et encore ne parvient-on à ce résultat qu’en remuant et en fumant la terre. Le moyen le plus efficace pour arriver à un bon rendement serait de laisser reposer le sol, chose impossible dans celles de nos Colonies où l’on ne cultive que la canne. Ces rendements subissent des variations consi- dérables dues au climat, à la nature du sol, etc., Quand on opère dans de bonnes conditions, on obtient : la première année, de 50 à 80.000 kilog. de cannes par hectare ; la deuxième, de 35 à 50; la troisième, de 30 à 40 ; la quatrième, de 25 à 35. Arrivé à ce chiffre, on renouvelle les plantations. Sucre. — Fabrication. — Siôt pravenues à l’u- sine, les cannes sont portées aux moulins destinés à en extraire le suc ou vesou. Ces moulins se com- posent de 3 cylindres en fonte, disposés suivant cr DÉRREST En Ars Re s y. us ' + TR PLANTES ALIMENTAIRES les trois angles d’un triangle et animés d’un mou- vement de rotation en sens contraire. Sur la plate- forme qui les supporte, se trouve une rigole, dans laquelle vient se rassembler le vesou, qui, de là, est amené dans de grandes cuves de dépôt. On présente un paquet de cannes entre les cy- lindres, et, lorsqu'elles ont passé complètement, un ouvrier, placé de l’autre côté, les fait repasser en sens contraire. On obtient, au moyen de ces appa- reils, jusqu’à 75 pour 100 du suc de la canne; 1l en reste donc 25 pour 100 dans la canne écrasée. Celle-ci porte le nom de bagasse; après l'avoir fait sécher, on l'emploie comme combustible. En sortant du moulin, le vesou marque de 8 à 129; il n’est jamais pur et contient des débris de cannes en suspension; on l’en débarrasse par le repos ou une filtration grossière. [l renferme égale- .ment des sels et surtout des substances azotées ca- pables d’en vite déterminer la décomposition. Pour obvier à cet inconvénient, on pratique ce qu’on nomme la défécation, opération qui con- siste à chauffer le vesou dans une chaudière de cuivre, avec quelques millièmes de chaux, à une température de 60°. Il se forme alors, à la surface, des écumes qu’on enlève avec une écumoire. Ces écumes, riches en azote, constituent un aliment excellent pour le bétail. Le jus, bien déféqué, se reconnaît à sa limpidité et à sa jolie coloration ambrée. | On décolore ensuite le jus, en lefiltrant sur du 53. noir animal, qui provient de la calcination des os en vases clos. | Ce noir possède un pouvoir décolorant éner- gique, qu’il perd après quelques temps de service, mais qu’il peut reprendre, étant soumis à la revi- vification. A la sortie du cylindre qui renferme le noir, on fait évaporer le liquide sucré dans un appareil par- ticulier dit à ériple effet. C'est la concentration ; elle sefait à une très basse température au moyen du vide, afin d'éviter la transformation du sucre de canne en sucre de raisin. On amène ainsi le si- rop à marquer 25°; arrivé à ce point, on faitune deuxième filtration sur le noir animal. 6 On procède alors à la cuite ; celle-ci s'effectue dans une chaudière sphéroïdale en cuivre, dans: laquelle on peut faire le vide; on chauffe à une basse température jusqu’au moment où le sirop est cuit au filet, c'est-à-dire qu’une goutte, prise entre le pouce et l'index, que l’on écarte brusquement, s’étire en un filet de 2 à 5 centimètres de long et remonte vers l'index en formant un crochet; il marque alors 45 à 45°. Ainsi concentré, le sirop ne tarde pas à cristalli- ser presque en entier et donne. ce qu'on appelle le sucre de premier jet. La partie qui n’a pas cris- tallisé est mise à part; traitée ensuite de la même façon, elle donne le sucre de 2° jet. En opérant de même, on obtient des sucres dits de 3°, de £ jet ; mais on s'arrête généralement au ?°. . # CANNE A SUCRE I 154 PLANTES ALIMENTAIRES Le sucre cuit ainsi est porté dans des appa- reils spéciaux nommés malaxeurs, qui ont pour but de le broyer, avant qu'on l'envoie aux fur- bines. | Celles-ci sont constituées par des seaux métal- liques, percés de trous, pouvant recevoir un mou- vement très rapide de rotation. La force centrifuge oblige le sirop qu'imprègne le sucre de s'échapper à l'intérieur, où il est recueilli. Lorsque la plus grande quantité de ce sirop est sortie, on ajoute un peu d’eau dans la turbine, on fait arriver un jet de vapeur, et l'on continue, jusqu’au moment où le sirop coule blanc. On arrête alors le jet de vapeur et on laisse marcher la turbine pendant quelque temps, pour sécher le sucre. Ce sucre est expédié en Europe, où on le raffine et où on lui donne la forme de pains coniques. Le sirop écoulé est cuit et recuit jusqu’au mo- ment où 1l ne rend plus de sucre cristallisable ; il porte alors le nom de mélasse. C'est ce produit qui forme la base du fafia ou rhum. On parvient à retirer du vesou les deux tiers du sucre qu'il renferme, soit 12 pour 100; le reste, 6 pour 100, se retrouve dans la mélasse. Tafia ou rhum. — Le fafia ou rhum se fabrique dans les usines à sucre ou dans des établissements spéciaux nommés 7/ummeries. On emploie pour cette fabrication le sirop prove- nant de l’égouttage des sucres bruts, la mélasse, CANNE A SUCRE 155 partie incristallisable des sirops dont on extrait les sucres d’usine. Ce sirop, étendu d’eau dans la proportion de 10 pour 100 de son poids environ, est placé dans de grandes cuves, où il ne tarde pas à entrer en fermentation. On l’abandonne à lui-même jusqu’à ce que la pièce soit #ûre, c'est-à-dire que la fer- mentation soit achevée. Cette opération dure de 8 à 10 jours. On procède alors à la distillation, dans des appareils spéciaux, et on recueille le /afia dans des foudres. Le mélange de sirop et d’eau porte le nom de grappe. Afin de faciliter la fermentation, on ajoute à ce mélange une partie du résidu de la première distillation ou vidange, et on continue ainsi jusqu’à l'épuisement complet de la grappe. Les rhummeries et usines ont des appareils dis- uillatoires à jet continu, qui fonctionnent toute la _ Journée, s’alimentant automatiquement de grappe, et donnant, suivant la qualité du produit à distil- ler, du fafia à 61-63°, dans les rhumimeries, et à _64-70°, dans les usines. Quelques colons emploient pour la distillation un appareil moins coûteux. C’est simplement une chaudière dans laquelle on verse la grappe, chau- dière surmontée d’un chapiteau portant sur sa par- tie latérale un tuyau en col de cygne. L'extrémité de ce tuyau vient s'engager dans un serpentin re- froidi par un courant d’eau. | 1 are chaleur, les vapeurs alcooliques, plus volatiles que : l’eau, se séparent, sont amenées dans le col Me. cygne et, de là, dans le serpentin, où elles se. condensent et viennent s’écouler à la partie inf il rieure. ESS ve a *: Les premières parties qui s’épanchent, marquent … 90° à l’alcoomètre, puis, le degré s’abaisse peu à \ peu, à mesure que Ja distillation avance; on s'a-. rête à 30 et même à 40°. Le liquide recueilli en dernier lieu porte le nom de pefite eau. On vide alors l'appareil, on le charge de nou- veau, et on recommence une nouvelle opéra- tion. : Le rhum est généralement fait avec la partie du. tafia recueilli entre le moment où il marque 70° et 52 à 54°. Le meilleur produit provient de la distillation des écumes qui se forment à la sur- SE face du sucre brut, quand il cuit dans les chau- dières. De même que le vin, le rhum n'est bon qu'avec A 2 » « ,: . « . l’âge; mais, à l’inverse de celui-là, il ne gagne pas en verre; il faut le conserver dans des barriques bien brûlées, où on le laisse pendant un an ou deux. Avec le temps, il perd son goût de feu, se. colore au contact du bois brûlé, et son titre alcoo- lique diminue. Il acquiert ainsi = finesse et l’arome recherchés. Depuis l’ apparition du sucre de betterave, et l' ae vilissement du prix du sucre, qui en est la consé- W pe 4 "à. LE lon a CES ST ee, :] AT pe nr Pen be Sie AS HO pe gs nn re < et CANNE À SUCRE 157 quence, on fait du tafia avec le sirop provenant du vesou déféqué ou sirop de batterie. Les uns prétendent que ce fafia est supérieur à celui qui provient des mélasses; d’autres soutien- nent qu'il est susceptible de se décomposer avec . l’âge. Cependant on ne connaît pas de faits venant confirmer cette dernière opinion. Quelle que soit son origine, le /afia, mis en fu- tailles, est dirigé sur les ports d'embarquement, où il est vendu. On le dépose alors dans de grandes cuves graduées ; on en prend le degré et on le ra- mène au titre uniforme de 60°. On l'introduit en- suite dans une cuve de cuivre, dite malaxeur, où on le colore au moyen du caramel, et on le laisse reposer quelques jours, afin de le rendre parfai- tement limpide. Ce n’est qu'après ces dernières opérations qu’on le transvase dans des futailles pour l'embarquer. Ces manipulations exigent un outillage assez compliqué; aussi, dans quelques {onnelleries, on se contente de colorer le fafia dans les fûts, avant de l’expédier. Cette pratique a le double inconvé- nient de ne pas donner un type uniforme et de rendre le /afia louche. Faut-il rappeler, ici, les propriétés toniques, fortifiantes du rhum, et ses usages divers? Nul ne les ignore. Nous avons plutôt fixé nos regards sur ce que l’on connaït moins : la canne qui le profes et qui est une source de richesses. 158 LES PLANTES ALIMENTAIRES Que d’autres plantes encore de nos Colonies nous offrent leurs précieuses vertus | 7 L'accueil que le public fera à ce modeste livre dira à l’auteur s’il doit poursuivre ces études. Pour lui, elles sont d'autant plus attrayantes qu’elles le ramènent par le souvenir vers des pays souvent merveilleux. Mais 1l a surtout l'espoir, exprimé dés le debut et qu’il répète en finissant : c'est que ces mêmes études offrent à nombre de ses concitoyens une réelle utilité. FIN LA ST cu, . à PREMIÈRE PARTIE TRANSFORMATION DES GRAINES DES PLANTES OLÉAGINEUSES EN HUILES ET TOURTEAUX CHAPITRE PREMIER. — Division des plantes oléagineuses. MOTS produits. Us à CuapirrE [[l. — Fabrication. . . CHapitTeE III. — Des tourteaux en général . . . . . . . Article premier. — Tourteaux pour l’alimentation. DEUXIÈME PARTIE LIEU D'ORIGINE, DESCRIPTION, CULTURE ET PRODUITS DES PLANTES OLÉAGINEUSES CHAPITRE PREMIER. — Les arbres Ier: SL Re 0: LORS DAMALEAITE. -L. % 1: - nn x. DEP. 1, PAIE ES A Le ee. . POIBMETIER SE" Article II. — Tourteaux pour engrais des terres . 25 25 32 36 40 43 52 58 \ à à ’ ar “à p'PRSS Sr Li CHAPITRE Il. — Ees plantes annuelles. . . . . . . . à om ER En RARES à Colzactnavetté.. ST ns Fr IREM ARS SAS RO ROME ee 0e Pie ent» 20e PP RSS RER SR ES : AMEN RaVISON 7 CRT oc Ricin .... 2. 05. CNP ON ONE Sésames. : . ... +." 0 NRA EE CHapiTRE Ill. — 7'ableaux statistiques du mouvement com- 4 mercial opéré en l’année 1887 sur la place de Marseille ES. par les graines, MS, ‘u diverses, huiles d'olives 14 Ébpariieulier. 350% Fr mr L D . . . . LL . . s CO. . I L° 2 CHaPitre IV. — Un produit utile à l'Agriculture. . À ra Nitrate de Sonde. EN CESSE AE . mi 2 dE . -__ TROISIÈME PARTIE #6 PLANTES ALIMENTAIRES DES RÉGIONS INTERTROPICALES £ih Cacaafi(Cacao). . . 2%... . . . +. -# GARRIPRT ee 8 DE M ANQNE Canéficier: où Cassin? MARS CR EN ERREESS Canne àsucre.-# ete AMEN ÉMILE COLIN — IMPRIMERIE DE LAGNY 4 $ à RE : Eat à LE 2 < ARR c e LARBALETRIER (A.). — L’Alcool au po = - | BROCCHI- Traité << Zoologi AR 9% pages avec 603 fig., cartonné. . CAUVET. — Procédés pratiques L des. éléments de pisciculture, et. d'os tréiculture, par P Bvrocc l at national ‘agronomique rines. 1 vol. in-18 Jésus, avec 74 f DUCLAUX. Le Lait, études chimiques et par DucLaux, professeur à la Faculté des scie 1 vol. in- 16 de Fe + Avec fig. “(Bib iothè, ci contemporaine) . & Le DOS AT CR CR “. . 50 FERVILLE. En ladutrie laitière, qe Re t fr . mages, par ME. DE FERVILIE. 1 vol. in-16, avec 80 ui! Cart. (Bibliothèque des Connaissances utiles). | FONSSAGRIVES. — Hygiène alimentaire des malad ÉTA ER convalescents | et des valétudinaires. TroRUes édi ion. 1 vol-in-8de xxxu-670 pages: . 25. 0 co HÉRAUD. Les secrets de l’é conomie domestique : # et à la campagne. Recettes, formules et procédés d'un générale et d’une application journalière. (gr 260fig., cart. (Bibliothèque des Connaissanc: — Les secrets de la science et de Pinans cettes, formules et procédés d’une utilité généra application journalière. } vol. in-16, avec g (Bibliothèque des connAlssan tes. utiles) . . de . 1/7] . . 21e Frenie, industriel , hygiénique et fiscal, par : . professeur à l'école d’ Agriculture du Pa _in-16 de 350 pages avec 62 fig. (Biblio | contemporaine). 5 NN EMI ROME Res 2 à He) PIESSE. — Des odeurs, des parfums et des cosmétiqu É _ histoire naturelle, composition chimique, préparation, ré _cettes, industrie, effets physiologiq ues et hygiène. 2° édition, 1 vol. in-18 j jésus de xxxvi-580 pag. avec fig LE 5 2700) | SCHRIBAUX et NANOT. — Eléments de botaniq ue agr _cole, à l'usage des Ecoles d'agriculture, des NE males’et de l’enseignement agricole départemental. $ in-18, 328 p., avec 262 figures. EME." AN : SOUBEIRAN. — Nouveau dictionnaire des 1 et des altérations des aliments, des médicamen: et de ques produits employés dans les arts, FAC 0E et Véc mie. domestique. ÿ ol. gr. in- ca ce Fa Lee, 8 Cart. Aie DE: et VESQUE. —- trielle, par se QU national agronomique de avec ue ee CEURe 5e FA AMEN) à Us AAA QU {A INA a CF) H Ne il { A) ( Vol M | { ' RAL'TAIEE LUE A} À ÿ é pi AA PATENT EU che RAT NA NL UE 1 Last fut NET W INY EL) #1 nt 21 1 7 MANIP TAE LP { LR DA COR) À. 74 r | SB298 .B62 LE gen | Boery, Pascal/Les plantes oleagineuses e WIN 3 5185 00117 0222