3^5,2- f ibrarg aï % gïuscum COMPARATIVE ZOÔLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. JFountieîJ b% prfbatc subscrfptfon, m 1861. Deposited by ALEX. AGASSI Z. No. 6ï0/. LES POISSONS DEUXIEME VOLUME LES POISSONS DE MER PREMIERE PARTIE LES POISSONS SYNONYMIE — DESCRIPTION MOEURS— FRAI — PÈCHE — ICONOGRAPHIE DES ESPÈCES Composant plus particulièrement la Faune française PAR H. GERVAIS ET R. BOULART Attachés au Muséum -A_"V"EC TTHSTE INTRODUCTION PAR PAUL GERVAIS Mrmbru do l'Institut DEUXIEME VOLUME LES POISSONS DE MER PREMIÈRE PARTIE AVEC 100 CHROMOTYPOGRAPHIES ET 27 VIGNETTES PARIS J. ROTHSCHILD, ÉDITEUR 13, RUE DES SAINTS-PÈRES, 13 " 187 7 ORDRE ACANTHOPTÉRYGIENS FAMILLE DES PERGIDES. PERCIDJE. Indépendamment des espèces qui habitent les eaux douces et que nous avons décrites dans le premier volume de cet ou- vrage, la famille des Percidés renferme un grand nombre de genres marins répandus sur tous les points du globe. Nous allons donner ici la description des poissons de cette famille qui fréquentent le plus communément soit les côtes de l'ouest et du nord de l'Europe baignées par l'Océan, la Manche ou la mer du Nord, etc., soit celles du Sud, qui limitent la Méditerranée. l'Adriatique ou la mer Noire. Les Percidés ont les nageoires ventrales placées au-dessous des pectorales, leurs écailles sont cténoïdes. Une première division, qui comprend les genres Bar et Apogon, est caractérisée par deux nageoires dorsales séparées par sept rayons branchiostéges ; leurs mâchoires sont garnies de dents en velours. La seconde division est formée par les genres Serran, Mérou et Barbier. Ces poissons ont une nageoire dorsale unique ; sept rayons recouvrent les branchies, et leurs dents en velours sont mêlées de dents de caniniformes. La troisième division est représentée par le Polyprion, dont la nageoire dorsale est unique, les rayons branchiostéges au nombre de sept et toutes les dents en velours. LES POISSONS DE MER. GENRE LABRAX. Labrax, Cuvier. Deux nageoires dorsales séparées, rayons de la première épineux, rayons de la seconde mous à l'exception du premier. Dents aux mâchoires, aux palatins, au vomer et sur la langue. Sous-orbitaire et subopercule sans dentelures. Deux pointes à l'opercule; préopercule dentelé à sa partie postérieure. Sept rayons branchiostéges. PI. 1. — BAR. Perça labrax Linné, Syst. nat., t. I, p. 428. — Blocli., Sneid. Syst. Ichth. pag. 8i. Sciœna labrax Bloch, Ichth., p. 301. Centropomus lineatus Lacép., Poiss., t. IV, p. 271. Labrax lupus Cuv. et Val., Poiss., t. II, p. 56, pi. 11. — Cuv., Règn. an., t. II, p. 133. — Yarr., Brit. fish., 2e édit., t. I, p. 8. — Bonap., Iconog. fauna italica, 79. Guich. Expl. Alg., p. 31. — Gunth. Cat. acanth., t. I, p. 63. Bass, Angleterre. — Salm-Barsch, Allemagne.— Har-Barsch, Danemark. — Zeebars, Belgique. — Lupo, Espagne. — Spigola, Italie. Ce poisson, que les pêcheurs de nos côtes de l'Océan nomment Bar et ceux de la Méditerranée Loup, était connu des Grecs sous le nom de labrax et des Romains sous celui de lupus, d'où le nom de labrax lupus sous lequel les auteurs modernes désignent ce poisson. Ces deux peuples l'avaient en grande estime pour la délicatesse de sa chair. Le Bar, qui atteint une assez forte taille, puisqu'on en pêche qui pèsent jusqu'à 15 livres, se tient près des côtes et particulièrement près des embouchures des fleuves qu'il remonte souvent à une assez grande distance. Les Romains estimaient surtout ceux qui étaient pris ORDRE DES AG ANT HOPT E R VGI ENS. dans le Tibre, entre les deux ponts de Rome. Ce poisson, qui se trouve abondamment dans toute la Méditerranée et qu'on pêche également dans les étangs salés des côtes françaises, est plus rare sur les côtes de l'Océan. Suivant Yarrel, on l'aurait conservé en eau douce, et l'on pré- tend que la chair du Bar gagnerait beaucoup à ce changement de milieu. Le corps du Bar, relativement plus allongé et moins épais que celui de la Perche des rivières, est couvert d'écaillés petites, nombreuses et très-adhérentes. Sa courbure dorsale est peu convexe et légèrement ondulée. Les individus pris dans la Méditerranée paraissent avoir le corps un peu plus haut que ceux de l'Océan. La tête est plus comprimée que chez la Perche. Les joues, le préo- percule et l'opercule sont couverts d'écaillés très-petites. Le préopercule porte des dentelures à son bord infé- rieur, l'opercule se lemine en deux pointes mousses dirigées en arrière ; quant au sous-orbitaire et au suboper- cule , ils sont lisses sur leurs bords. L'œil, de grandeur ordinaire, a son iris blanc d'argent. Les narines ont deux orifices externes. Les mâchoires sont fortes, l'infé- rieure dépassant un peu la supérieure. La bouche est grande, les lèvres sont peu charnues. Les mâchoires portent des dents fines et aiguës; celles des intermaxillaires sont un peu plus fortes. 11 existe également de ces organes sur le vomer, les palatins et sur la langue, à laquelle ils donnent une âpreté toute particulière. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première, formée de rayons très-durs et épineux, en compte neuf, dont les deux premiers sont courts. La deuxième dorsale, placée très-peu en arrière de la première, se compose de douze ou treize rayons dont le premier est le plus court et épineux, les autres sont mous. Fig. 1. — Dentition du Bar (Labrax lupus). a. Os incisif. — b. Maxillaire supé- rieur. — c. Maxillaire inférieur.— d. Vo- mer.—e. Palatin. — f. Langue, —g. Os branchiaux. LES POISSONS DE MER. Les pectorales, peu développées, sont formées de seize rayons dont le premier est simple. Les ventrales, placées en dessous et un peu en arrière des pecto- rales, ont six rayons dont un simple. L'anale, à peu près de même hauteur et de même forme que la seconde dorsale, a quatorze rayons, dont les trois premiers sont épineux. Enfin la caudale, assez développée et peu échancrée, compte dix- sept rayons. Les parties supérieures du corps du Loup sont gris-bleuâtre, les flancs sont plus clairs et le ventre est argenté. Chaque écaille présente à sa surface un point argenté, ce qui donne à ce poisson des reflets brillants du plus bel effet. Les jeunes sujets sont souvent mouchetés de tâches brunâtres. La pêche du Bar présente quelques difficultés, car cet animal, auquel Aristophane appliquait Fépithète de plus rusé des poissons, réussit souvent à s'échapper des filets, soit en sautant par-dessus, soit en se glissant dans le sable. Les engins le plus communément employés pour s'en emparer sont : 1° la beullée, espèce de ligne de fond composée d'un nombre considérable d'hameçons attachés à une forte corde et qu'on maintient entre deux eaux au moyen de nombreux flotteurs en liège; 2° la senne et la traîne ; 3° la ligne ordinaire amorcée avec des sardines. Les pêcheurs provençaux connaissent une autre espèce de Bar qu'ils appellent Carousse et qui a été décrite par Geoffroy-Saint-Hi- laire sous le nom de Perça elongata, mais elle est particulière à la Méditerranée orientale ; on ne la prend qu'accidentellement du côté de l'occident. Le Bar pond en mai et juin et dépose sur les côtes sablonneuses des œufs qui sont très-nombreux et d'un jaune pâle. ORDRE DES ACANTHOPTÉRYGIENS. GENRE APOGON. Apogon, Lacépède. Deux nageoires dorsales très-séparées, les rayons de la première épineux. Corps et tête courts, pas de barbillons à la bouche. Opercule en pointe mousse, préopercule portant une double crête finement dentelée. Dents en carde aux mâchoires, palatins, vomer et pharyngiens. Langue lisse. Écailles grandes et caduques sur le corps et les opercules. Sept rayons branchiostéges. PI. 2. — APOGON ROI DES MULETS. Mullus imberbis Linn., Syst. nat., t. I, p. 469. — Willugh., Ichth,, t. IV, p. 280 Apogon ruber Lacép., Hist. Poiss., t. III, p. 412. — Risso, Ichth., Nice, p. 215. — Id., Hist. nat., t. III, p. 383. Dipterodon ruber.... Rafin., p. 47. Centropomus rubens. Spinola, Ann. mus. Hist. nat., t. X, p. 370. Apogonrexmnllorum. Cuv. et Val., Hist. nat. poiss., t. II, p. 143. — Cuv., Règ. an., t. II, p, 290. Apogon imberbis.... Gunth., Cat. acanth., 1. 1, p. 230. Monacedda rossa, Coqua-vieja, Rossa, Castagnola, Italie. L'Apogon de la Méditerranée est un poisson de petite taille assez commun dans cette mer. Willughby en a donné une bonne description et Gessner une bonne figure. Artedi et Linné l'ont regardé comme un mulet privé de barbillons et l'ont par suite appelé mullus imberbis. Lacépède en a fait un genre particulier sous le nom d' Apogon. Ce petit poisson, qu'on n'a pas encore rencontré dans l'Océan, est commun aux environs de Malte et sur les côtes d'Italie. Il fréquente plus rarement les plages françaises, près desquelles on ne le voit guère qu'à l'époque de la ponte, c'est-à-dire au milieu de l'été. Il porte à Malte le nom de Re di trigli; les pêcheurs de Nice le nomment Sarpananza. LES POISSONS DE MER Son corps est court, légèrement comprimé et renflé dans sa partie abdominale. Il est couvert d'écaillés grandes et peu adhérentes. La tête, de petite dimension, est déprimée dans sa partie supé- rieure. La bouche, de moyenne grandeur, est dépourvue de bar- billons. La mâchoire inférieure est légèrement plus longue que la supé- rieure ; toutes deux sont pourvues de dents en carde. Les palatins, le vomer, les pharyngiens présentent également une série de ces organes. La langue est lisse. L'œil, grand, est rapproché de la commissure des lèvres ; son iris est argenté. L'opercule est terminé en arrière par une pointe mousse ; il est garni d'écaillés assez grandes et se détachant facilement. Le préopercule présente de petites dentelures, ainsi qu'une double crête saillante. La ligne latérale est plus rapprochée du dos que du ventre et suit à peu près la courbure dorsale. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux et bien séparées l'une de l'autre. La première, qui naît au-dessus de la pointe de l'oper- cule, a six rayons épineux; le second, le troisième et le quatrième sont les plus élevés. La seconde, d'un tiers plus élevée que la première, a un rayon osseux suivi de neuf rayons rameux. Les pectorales sont développées et arrondies à leur bord libre; elles ont dix rayons mous. Les ventrales naissent un peu en avant des pectorales, elles ont un rayon épineux suivi de cinq rameux. L'anale, opposée à la seconde dorsale, a deux rayons épineux suivis de huit mous. La caudale, légèrement fourchue, est formée de dix-neuf rayon?. Ce poisson a le corps d'un beau rouge, à reflets dorés plus ou moins prononcés suivant la saison. Il est pointillé de noir sous la gorge, sur les opercules et dans le voisinage de la ligne latérale. Ce pointillé, plus serré dans la région caudale, y constitue de une à trois taches assez larges et arrondies. Les nageoires sont rouge vif. L'Apogon habite généralement les eaux profondes; sa chair est ORDRE DES AC A.NTHOPT E R YG1E NS assez délicate et colorée. On ne le prend guère sur les côtes qifà l'époque du frai. Le corps de ce poisson dépasse rarement quinze centimètres en longueur. GENRE POMATOME. Pomatomus, Risso. Corps allongé. Tête forte. Deux nageoires dorsales bien séparées l'une de l'autre. Rayons de la première épineux. Rayons de la seconde mous à l'exception du premier. Nageoire caudale très-développée. Opercule se terminant en pointe mousse ; préopercule fine- ment strié. Dents en velours aux mâchoires et à la partie antérieure du vomer. Œil grand. Écailles larges, striées et peu adhérentes, PI. 3. — POMATOME TÉLESCOPE. Pomatomus telescopium. Risso, Poiss. de Nice, p. 301, pi. 9, fig. 31. — Cuv. et Val., t. II, p. 171, pi. 24. — Guich., Expl. Alg., p. 32. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 250. Pomatomus lelescopus. Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 57. Ce poisson, qui est une des espèces les plus rares de la Méditer- ranée, a été désigné par Risso sous le nom de Pomatome télescope, à cause de la grandeur de ses yeux. Il habite toujours la pleine mer et ne se rapproche qu'accidentellement des côtes. Le Pomatome, dont la taille ne dépasse pas quarante ou cinquante centimètres, a le corps élevé et recouvert d'écaillés grandes, peu adhé- rentes et finement striées. La ligne dorsale est presque droite; la ligne ventrale est au contraire saillante. La tête est forte et la bouche largement fendue. 10 LES POISSONS DE MER. La mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure. La première, recourbée un peu en avant et en haut, pénètre, quand la bouche est fermée, dans une fossette correspondante creusée dans la mâchoire supérieure. Les dents sont petites, serrées les unes contre les autres ; il y en a sur les mâchoires et la partie antérieure du vomer. Les yeux, comme nous l'avons déjà dit, sont démesurément grands et très-rapprochés l'un de l'autre. Leur iris est noir, avec de beaux reflets d'argent. L'opercule, légèrement dentelé, se termine en arrière par une pointe mousse. Les bords du préopercule sont striés. Les narines ont deux orifices externes; elles sont assez rapprochées et placées sur une ligne qui irait du museau au tiers antéro-supérieur de l'œil. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux et assez écartées l'une de l'autre. La première naît aux deux cinquièmes d'une ligne qui irait de l'extrémité du museau à la terminaison de la nageoire caudale; elle est peu développée et compte sept rayons épineux. La seconde dorsale, à peu près de même dimension que la pre- mière, a un rayon épineux suivi de dix rayons mous. Les pectorales, grandes proportionnellement aux autres nageoires et de forme ovalairc, sont formées de dix-huit rayons. Les ventrales, placées sous les pectorales, comptent un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale, placée immédiatement en arrière de la seconde dorsale, a deux rayons épineux et neuf mous. Enfin la caudale, très-développée et à lobes assez prononcés, est formée de dix-sept rayons. La ligne latérale, presque droite, est peu apparente. Les teintes générales du corps de ce poisson sont un brun violacé à reflets irisés. Les nageoires sont de couleur plus foncée que le reste du corps et présentent des reflets rougeâtres. La chair du Pomatome passe pour être délicate. Ses œufs sont nombreux et jaunâtres. ORDRE DES AG ANTHOPT É R YGIENS, GENRE ANTHIAS. Anthias, Blogh. Corps élevé et comprimé. Une seule nageoire dorsale à rayons antérieurs épineux, le troisième deux fois plus haut que les autres. Rayons postérieurs mous. Nageoire ventrale très- développée, caudale très-fourchue et terminée par deux longs filaments. Tête courte, recouverte d'écaillés plus petites que celles du corps. Mâchoires garnies de dents d'inégale grandeur, dont quelques-unes sont dirigées en avant et d'autres caniniformes. Langue lisse. Opercule épineux, préopercule et sub-opercule dentelés. Sept rayons branchiostéges. PI. h- — BARBIER. Labrus anthias Linné, Syst. natur., t. I, p. 1283. Lutjanus anthias. . . . Lacép., Poiss., t. IV, p. 197. — Risso, Icht., p. 260. Serranus anthias Cuv. et Val.. Hist. nat. poiss., t. II, p. 250, pi. 31. Anthias sacer Bloch., Icht., t. IV, pi. 315. — Bonap., Icon. faun. ltal.,\A. 1, fig. 2. — Id., Cat. poiss. Europ., p. 57. — Gunth., Cal. acanth., t. I, p. 88. Canario, Monacedda di fonde, Sarpananza, Italie. Le Barbier est un de nos plus beaux poissons de la Méditerranée. Il passe rarement le détroit de Gibraltar pour aller dans l'Océan et se plaît dans les eaux profondes et à fond rocailleux. Sa longueur atteint à peine vingt-cinq à trente centimètres et sa chair est peu estimée. Le corps de cet Anthias est comprimé et de forme ovalaire; la tête est petite, le museau court, l'œil de médiocre grandeur, l'ouverture externe des narines double, la bouche fendue jusqu'au-dessous de l'œil 12 LES POISSONS DE MER et la mâchoire inférieure plus courte que la supérieure. Toutes deux sont armées de dents fines, dont les plus externes sont en crochets et dirigées en avant ; quelques-uns de ces organes sont caniniformes et assez développés. La langue est petite et lisse. L'opercule se termine en arrière par trois pointes. Le préopercule et le subopërcule présentent quelques dentelures. Les écailles du corps sont grandes. Il y en a trente environ sur la ligne latérale, qui part du bord supérieur de l'opercule, se rapproche d'abord du dos, puis, s'abaissant brusquement, devient presque recti- ligne dans la région caudale. Les écailles qui recouvrent les parties supérieures et latérales de la tête, les mâchoires et la gorge, sont plus petites. La nageoire dorsale, très-développée, commence un peu en avant de la terminaison de l'opercule. Elle compte dix rayons épineux, dont le troisième est très-grand ; à la suite de ces rayons se trouvent quinze rayons mous. Les pectorales sont de grandeur ordinaire et ont dix-sept rayons. Les ventrales ont un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. L'anale, qui naît sous le troisième rayon mou de la dorsale et se termine à la même distance de la caudale que cette dernière, est formée de trois rayons épineux suivis de dix-sept rayons mous. La caudale, très-fourchue, se termine par deux pointes fort effilées, dont l'inférieure est la plus longue. Elle est constituée par dix-sept rayons. Le corps du Barbier est d'un beau rouge de laque avec des reflets métalliques ; les flancs sont dorés et le ventre argenté. Il y a trois raies jaunâtres sur les joues. Le dessous de la tète pré- sente aussi chez certains individus des bandes transversales rouges mélangées de taches vertes, qui s'étendent quelquefois sur le dos. Les nageoires sont jaunes et teintées de rose à leur base. C'est un poisson très-difficile à prendre. La femelle dépose ses œufs à la fin du printemps. Bonaparte signale dans la Méditerranée une autre espèce d'Anthias, à laquelle il donne le nom d'Anthias buphthalmus. Elle se distingue de la précédente par un corps moins élevé, une tète plus allongée, un œil ORDRE DES AC ANTHOPT ÉR YGTENS. 13 plus grand, une nageoire dorsale plus basse à sa partie antérieure, plus haute dans sa partie postérieure, des ventrales plus petites, une anale plus longue et les lobes de la caudale sont beaucoup plus effilés. Les couleurs sont à peu près les mêmes que dans l'espèce précédente. GENRE SERRAN. Serranus > Cuvier. Une seule nageoire dorsale à portion antérieure épineuse, à partie postérieure molle. Dents d'inégale grandeur aux mâchoires, palatins et vomer. Langue lisse. Parties latérales de la tête, sauf les mâchoires, couvertes d'écaillés. Opercule portant une ou plusieurs pointes ; préopercule finement dentelé. Sept rayons branchiostéges. PI. 5. — SERRAN COMMUN. Perça cabrilla Linn., Syst. nat., t. I, p. 488. Lutjanus serran Lacép., Poiss., t. IV, p. 205. Holocentrus virescens. . Bloch, p. 233. — Lacép., t. IV, p. 357. Serranus cabrilla tlavus. Risso, Itch., Nice, p. 375. Serranus cabrilla Cuv. et Val., Hist. nat. poiss., t. II, p. 223, pi. 29. — Yarr., Brit. fish., 1. 1, p. 11. — Bonap., Cal. poiss. Europ., p. 57. — Guich., Expl.Alg.,?. 33, pi. 1. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 106. Smooth serranus, Angleterre. — Sarrano, Italie. — Chani, Turquie. Cuvier a rapporté ce serran au Channus ou Channa de Gessner, de Ray et de Gmelin. C'est aussi l'opinion de Couch et de Yarrel. Ce poisson avait attiré l'attention des anciens par ce fait qu'au 14 LES POISSONS DE MER. moment de sa mort il ouvre largement la bouche et contracte violem- ment ses nageoires. On a cru longtemps qu'il était hermaphrodite, et Cuvier et Cavolini l'ont décrit comme tel. Ce serran est abondant dans la Méditerranée et se plaît au milieu des roches, à peu de distance des côtes. Il pénètre parfois dans l'Océan et remonte dans la Manche. Le corps du Serran commun, haut et comprimé, est couvert, ainsi que les joues, d'écaillés très-adhérentes. L'opercule, très-développé, se termine par deux ou trois pointes dirigées en arrière. Le préopercule est denticulé. La mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure ; elles sont armées de dents nombreuses et aiguës. Le palais présente également un certain nombre de ces organes. La langue est lisse. L'œil, placé très-haut, a son iris jaune. La nageoire dorsale naît un peu en avant de la Dentition pu serran ° l commun. pointe de l'opercule et compte dix rayons osseux et [Serranus cabrillu.) _,, , ,, quatorze rayons mous. Elle est longue et élevée. Les pectorales sont très-développées ; elles ont quinze rayons. Les ventrales, qui naissent sous l'origine de la dorsale, ont un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. L'anale, courte, compte trois rayons épineux suivis de huit mous. Enfin la caudale, formant un léger croissant à son extrémité, ne présente que dix-sept rayons mous. Les parties supérieures du corps de ce poisson sont d'un beau brun s'atténuant graduellement sur les côtés, qui sontr parcourus chez certains individus par des bandes transversales plus foncées. Les flancs, d'un jaune rougeâtre, sont traversés dans le sens de leur longueur par deux ou trois bandes bleuâtres. Le ventre est jaunâtre. Les joues pré- sentent également un certain nombre de bandes irrégulières de même couleur. Les nageoires participent aux teintes générales du corps. Les pec- torales et les ventrales sont quelquefois jaune clair. ORDRE DES ACANÏHOPTÉR YGIENS. *5 SERRAN ECRITURE. Perça marina Gesn., p. G96, 819. — Lin., Gin., p. 1313. — Bruimich., Ichth. mass., p. G3. Holocentrus marinus. Lacép., t. IV, p. 376. — Risso, Ichth., Nice, p. 290. Holocentrus fasciatus. Bloch, pi. 240. — Bl. Schn., p. 314. — Lacép., t. IV, p. 229 Lutjanus scriptura... Lacép., Poiss., t. IV, p. 229. Perça scriba Limi., Syst. nat. — Cuv., Uègn. an., t. II, p. 139. Serranus scriba Cuv. et Val., Hist. nat. poiss., t. II, p. 21 i, pi. 28. — Bonap., Cat. poiss. d'Europe, p. 57. — Guich., Expl. Alg., p. 33. — Gunth., Cat. acanth-, t. I, p. 103. Perchîa marina, Italie. Ce Serran habite la Méditerranée et est très-abondant sur les marchés du Midi, où sa chair délicate est très-recherchée. Le corps de ce poisson, haut et comprimé, est recouvert d'écaillés de grandeur médiocre. La tête est à la longueur totale comme 1 est à h. La bouche, fendue obliquement, a des lèvres peu charnues. La mâchoire inférieure est un peu plus longue que la supérieure. Toutes deux sont garnies de dents en velours. Il y a également de ces organes au vomer et aux palatins. La langue est lisse. Les ouïes sont largement fendues, et les joues, ainsi que les pièces operculaires, sont recouvertes d'écaillés. Le bord du préopercule est dentelé et l'opercule se termine par trois pointes aiguës. La ligne latérale suit la courbure dorsale. La nageoire dorsale naît au-dessus de l'origine des pectorales. Elle compte dix rayons osseux et quatorze rayons mous. Les pectorales, assez larges et arrondies, ont treize rayons. Les ventrales, étroites, présentent un rayon osseux suivi de cinq rayons mous. L'anale, qui naît un peu en arrière du milieu de la dorsale, a trois rayons épineux et sept rayons mous. Enfin la caudale, dont le bord libre est presque droit, est formée de dix-sept rayons. 16 LES POISSONS DE MER, La tête, le museau et les joues de ce poisson sont parcourues par des traits bleuâtres irréguliers. Le dos, rougeâtre, est traversé par des bandes verticales d'un brun foncé. Le ventre est jaune. Les nageoires sont d'un jaune roux semé de taches. Ce Serran aime les fonds parsemés de roches et le voisinage des écueils. Il se nourrit de petits poissons, de crustacés et de mollusques. SERRAN HEPATE. Labrus hepatus Linn., Syst. nat., t. I, p. 476. Sacchettusvenetorum. Willugh., Pisc, t. IV, p. 326. Holocentrus striatus. Bloch., Icht., pi. 235, fig. 1. Lutjanus adriaticus. Lacép., t. IV, p. 222. Serranus hepatus.... Cuv. et Val., Poiss., t. II, p. 231. — Kisso, t. III, p. 377. — Bonap., Poiss. ltal., pi. 1, fig. 1. Centropristis hepatus. Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 84. Porchelto, Caslagna, Perchia di fonclale, Italie. Ce poisson est très-commun sur toutes les côtes de la Méditerranée et spécialement sur les plages d'Italie. Sa petitesse et la médiocrité de sa chair en font un poisson peu estimé comme aliment. Les Provençaux et les Languedociens le nomment Petaïre. Le corps du Serran hépate est élevé, comprimé et de forme ellip- tique. Sa plus grande hauteur est au niveau des pectorales. La tête est comprise trois fois dans la longueur totale du corps. L'œil est grand. La bouche, fendue obliquement, est protractile ; les mâchoires sont garnies de fortes dents. Il y .en a sur le vomer et sur les palatins, où elles sont disposées en forme de V. La langue est lisse. L'opercule porte trois épines, dont la médiane est plus développée que les deux autres. Le préopercule est recouvert d'écaillés ainsi que l'opercule, et dentelé sur ses bords. La ligne latérale qui court parallèlement au dos est plus rapprochée de lui que du ventre. Les écailles qui la composent sont au nombre de quarante. La nageoire dorsale, placée au-dessus des pectorales, est formée ORDRE DES AC ANTHOPTÉRYGIENS. 17 de dix rayons épineux suivis de onze rameux ; la partie molle est plus élevée que la partie épineuse. Les pectorales ont quinze rayons. Les ventrales, triangulaires, ont un rayon épineux très-fort suivi de cinq rayons mous. L'anale a trois rayons épineux et sept branchus. La caudale, tronquée, a quinze rayons, sans compter les décrois- sants, qui sont au nombre de six : trois supérieurs et trois inférieurs. Les écailles sont petites. Le corps de l'Hépate est d'un gris argenté teinté de rose. Il est traversé par cinq bandes verticales plus foncées, dont la dernière forme un anneau à la base de la queue. La nageoire dorsale présente à son bord supérieur une tache noire; les pectorales sont jaunes, la caudale jaune orangé. Ce poisson varie beaucoup comme coloration, et les individus différent quelquefois tellement les uns des autres qu'on serait tenté d'en faire des espèces distinctes. Risso décrit encore trois autres espèces de Serrans, qui ne sont probablement que des variétés de celles que nous avons données plus haut. Ce sont : Le Serran argus. Holocentrus argus. Le Serran à bandes. Holocentrus fasciatus. Et le Serran jaune. Holocentrus flavus. M. Doumet en fait aussi mention dans son Catalogue des Poissons de Cette, mais il serait bon, avant de les accepter, d'en faire une étude plus approfondie. 18 LES POISSONS DE MER. GENRE MEROU. Mer ou j Cuvier. A part les caractères communs avec le genre précédent, le genre mérou s'en distingue en ce que les poissons qui le com- posent ont le maxillaire inférieur seul garni de fines écailles. PI. 6. —MÉROU. Perça gigas Brunoich et Gmel. — Linn., Syst. nat., t. III, p. 315. Holocentrus merou... Lacép., Puiss., t. IV, p. 377. — Risso, Ichth., Nice, p. 280. Holocentrus gigas... Bloch. Sclineid., Syst. Ichth., p. 3;>2. Serranus gigas Cuv. et Valeuc, Poiss., t. II, p. 270, pi. 23. — Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 14. — Guntli., Cat. acanth., 1. 1, p. 132. Cerna gigas Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 58. Dusky Perch, Dushy Serranus, Angleterre. — Mero, Italie. — Mirou, Espagne. Le Mérou se prend sur toutes les côtes de la Méditerranée. Il entre également dans l'Océan et on le prend quelquefois dans le golfe de Gascogne, mais rarement plus haut vers le nord. Ce poisson, qui fréquente pendant l'hiver les eaux profondes, se prend sur nos côtes au printemps, vers la fin d'avril ou au commence- ment de mai, époque à laquelle il fraye. Sa chair est assez estimée. Ce Serran parvient généralement au poids de dix à quinze livres, mais il peut cependant le dépasser. Son corps est haut, comprimé et recouvert d'écaillés petites et nombreuses. Le museau est plus court que dans le Serran écriture et le maxillaire inférieur seul est pourvu d'écaillés, ce qui distingue le Mérou des Serrans proprement dits. L'œil est aussi plus grand et son iris argenté. Les mâchoires, dont l'inférieure est la plus longue, sont munies, ainsi que les palatins et le vomer, de dents nombreuses et aiguës. ORDRE DES AC ANT HOPTÉRYGIENS . 49 Celles du maxillaire inférieur sont plus fortes que celles de l'os inter- maxillaire. Le préopercule présente de nombreuses dentelures. L'opercule est recouvert d'écaillés assez grandes. Il se termine en arrière par trois pointes, dont la médiane devient quelquefois très- large. Le sous opercule et l' interopercule sont allongés. La ligne latérale suit la courbure du dos, dont elle est peu éloignée. La nageoire dorsale, qui naît sur une verticale passant par la pointe médiane de r opercule, compte onze rayons osseux suivis de seize mous. Elle est très-allongée et occupe les quatre cinquièmes de la région dorsale. Les pectorales, allongées et arrondies, ont quinze ou dix-sept rayons. Les ventrales, longues et de médiocre largeur, présentent un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. Elles sont placées sous les pectorales. L'anale, courte, a trois rayons épineux et huit mous. Enfin la caudale, arrondie à son bord externe, a dix-sept rayons. Les couleurs de ce poisson sont brun-rougeâtre sur les parties supérieures du dos ; les flancs et le ventre sont plus clairs. Deux lignes jaune pâle traversent généralement les joues. Les nageoires sont de couleur brune. La dorsale et l'anale présentent à leur base une série d'écaillés de petite dimension. 20 LES POISSONS DE MER. GENRE POLYPRION. Polyprionj Cdvier. Corps court, épais et élevé. Tête déprimée et rugueuse dans sa partie supérieure. Nageoire dorsale unique, plus élevée dans sa partie molle. Préopercule dentelé, opercule présentant une crête bifur- quée et rugueuse. Dents en velours sur les mâchoires, palatins, vomer et au milieu de la langue. Des organes de même nature à la base des arcs branchiaux. Sept rayons branchiostéges. PI. 7. — CERNIER BRUN. Scorpœnamassilicnsis. Risso, Ichth., p. 184. Serranus couchii Yarrel, Drit. /ish., 1. 1, p. 12. Polpryon cemium Cuv. et Valenc, t. III, p. 21, pi. 42. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 19. — Cuv., Règn. an., t. II, p. 145. — Cuv., Règn. an. ill., pi. 9, fig. 1. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 58. — Guiith., Cat. acanth., t. I, p. 169. Stone basse, Wreck fish, Angleterre. — Ccrnia cli scoglio, Italie. Le Cernier, qui est un des plus grands poissons de la Méditerranée, est peu commun dans cette mer ; il se rencontre plus rarement encore dans l'Océan, sur les côtes du Portugal, de France et des Iles britan- niques. « Son corps atteint des proportions considérables et on en a souvent pris qui pesaient plus de cent livres. Les individus que nous voyons sur nos marchés, et dont la chair est blanche et tendre, pèsent ordinaire- ment de huit à dix kilogrammes. Le Cernier fréquente les côtes ; il se nourrit de mollusques et spécialement de bernacles ; on trouve aussi dans son estomac des ORDRE DES AG ANT HOPT ÉR YGTENS. débris de petits poissons. Il était connu des Romains, qui estimaient peu sa chair. Oppien en fait mention sous le nom d'Etnaïan Cantams, et le vers d'Ovide : Cantarus ingratus succo, semble se rapporter à ce poisson. Les pêcheurs de Marseille l'appellent Cemier; ceux de Nice Cernio. Le corps du Cernier est court, élevé et large. Il s'abaisse brusque- ment en arrière de la partie molle de la dorsale ; les écailles qui le recouvrent sont petites et adhérentes. La tête est courte, aplatie dans sa région frontale et garnie d'aspérités. Les deux mâchoires, dont l'inférieure est la plus longue, portent toutes deux des dents nombreuses, petites et en velours; il y en a également sur les palatins, au vomer, à la base des arcs bran- chiaux et sur la langue. Celles des pharyngiens sont beaucoup plus fortes. L'œil est de grandeur ordinaire et le pourtour de la cavité orbitaire rugueux. Le préopercule est dentelé. En dedans de ses dentelures se trouve une arête saillante. L'opercule est grand, terminé en pointe en arrière; une saillie horizontale sillonne l'opercule et se termine à l'extrémité de cette pointe. Le préopercule est dentelé. La ligne latérale, très-rapprochée du dos à son origine, en suit à peu près la courbure, puis elle s'abaisse insensiblement jusqu'à la partie postérieure du corps, où elle devient rectiligne. La nageoire dorsale, basse dans sa partie antérieure, est assez élevée dans sa partie molle. Elle est formée de onze rayons épineux suivis de onze à douze rayons mous. Les pectorales, courtes et élargies, ont seize rayons. Les ventrales ont un rayon épineux très-fort, suivi de cinq rayons mous. L'anale, placée exactement au-dessous de la partie molle de la dorsale, a trois rayons épineux, augmentant de longueur du premier au troisième, et neuf rayons mous. La partie molle de cette nageoire est très-développée et ressemble comme forme à la partie correspondante de la dorsale. 22 LES FOISSONS DE MER. La caudale est courte, coupée verticalement en arrière, à angles arrondis -, on y compte dix-sept rayons. Le corps du Cernier est d'un gris plus ou moins foncé, qui s'atté- nue sur les flancs; le ventre est blanc, légèrement teinté de gris. Les jeunes sujets présentent quelquefois deux taches brunes. Les nageoires ordinairement de même couleur que le corps, sont quelquefois bordées de blanc, principalement la caudale. Chez le Polyprion, les cœcums pyloriques sont au nombre de deux. FAMILLE DES TRACHINIDES. TRA CHI NID M. La famille des Trachinides est représentée sur nos côtes par le genre Ilranoscope et le genre Vive. Ces poissons ont les nageoires ventrales jugulaires, c'est- à-dire placées sous la gorge en avant des pectorales. Leurs nageoires dorsales sont au nombre de deux et leurs rayons branchiostéges au nombre de six. Leurs dents sont toutes en velours et leurs écailles sont cycloïdes. 24 LES POISSONS DE MER. GENRE URANOSCOPE. UranoscopuSj, Linné. Tête grosse, rugueuse, de forme cubique, et garnie sur ses parties supérieures et latérales d'épines très-aiguës. Corps pourvu d'écaillés petites. Bouche fendue verticalement. Yeux placés sur la partie supérieure de la tête. Dents aux mâchoires, palatins, pharyngiens et vomer. Langue lisse. Deux nageoires dorsales. Ventrales insérées sous la gorge et en avant des pectorales. Six rayons branchiostéges. PI. 8. — URANOSCOPE VULGAIRE. Uranoscopus scaber. Linn., Syst. nat., t. I, p. 434. — Linn., Gmel., p. 1150. — Brunn., Fisc, mass., n° 29. — Bloch, Ichtli., pi. 103. — Bloch, Schn., p. 40. — Lacép., Poiss., t. II, p. 349, pi. 1 1, fig. 1. — Risso, Ichth. faun. Nice, p. 10G. — Cuv. et Valenc, Bist. nat. jwiss., t. III, p. 287. — Cuv., Règn. an., t. II, p. 153. — Cuv., Règn. anim. ill.} pi. 7, p. 191. — Bonap., Cat. poiss. Enrop., p. 58. — Guntli., Cat, acanth., t. II, p. 220. Star Gazer, Angleterre. — Sternscher, Allemagne. — Boca in capo, Pesce-prcte, Italie. Ce poisson, auquel les anciens naturalistes donnaient le nom d'Àgnus et de Callîonymus, doit celui sous lequel il est désigné aujour- d'hui, à la position de ses yeux, qui, situés sur la partie supérieure de la tête, sont très-rapprochés l'un de l'autre et regardent le ciel. Cette espèce, propre à la Méditerranée, se prend très-communément sur les côtes de Nice, de Provence et du Languedoc. Les Marseillais la nomment Rascasse blanche, les Niçois Muou et les Languedociens Bioou. ORDRE DES AC ANT HOPT ERYGIENS. 25 L'Uranoscope fréquente les fonds vaseux et herbeux, où il trouve en abondance les petits poissons et les mollusques dont il fait sa nour- riture. Le corps de l'Uranoscope est allonge; sa tête est grosse et angu- leuse. Sa bouche, fendue presque verticalement, a ses lèvres charnues et munies de petits tentacules. La mâchoire supérieure est armée de dents en carde, d'inégale grandeur; celles du maxillaire inférieur sont plus fortes. 11 y a égale- ment de ces organes aux angles du vomer, sur les palatins et les os pharyngiens. La langue est lisse. Au devant d'elle, et sur les bords du maxillaire inférieur, se trouve un voile membraneux muni d'un prolongement, que l'animal rejette en dehors de sa bouche et dont il se sert pour attirer sa proie. L'ouverture des ouïes est très-large. Le préopercule, crénelé à son bord inférieur, présente quatre fortes dents. L'opercule est arrondi et lisse sur ses bords ; enfin le subopercule porte une petite épine à pointe dirigée vers le bas. Le sommet de la tête, rugueux, présente un certain nombre de petites pointes acérées. Il y a également un de ces organes, mais beaucoup plus fort, à l'épaule au-dessus de la nageoire pectorale. Ils constituent pour l'animal un excellent moyen de défense. Le corps est de forme conique, sa courbure dorsale est un peu convexe, la courbure ventrale presque droite. Les écailles sont petites, et la ligne latérale, se rapprochant du dos, se place à une petite distance de la ligne supérieure du corps, qu'elle quitte brusquement à sa partie postérieure, pour se terminer sur le milieu de l'origine de la caudale. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première commence un peu en arrière de l'insertion des pectorales; elle est courte et formée de quatre à cinq rayons épineux. La seconde dorsale, beaucoup plus longue, a un rayon épineux suivi de quatorze rayons mous. Les pectorales ont leur bord supérieur assez développé ; elles ont dix-sept rayons. Les ventrales, insérées en avant des pectorales et sous la gorge, ont un rayon épineux et cinq rayons mous. 26 LES POISSONS DE MER. L'anale, plus allongée que la seconde dorsale et moins haute, a treize rayons. La caudale, dont le bord postérieur est droit, a dix rayons, sans compter les décroissants. Les parties supérieures du corps de l'Uranoscope sont d'un gris brunâtre, présentant par place des taches brunes, qui forment, par leur ensemble, des bandes longitudinales. Les flancs sont plus clairs et le ventre est blanc. La première nageoire dorsale est noire, la seconde plus claire, les pectorales grises, les ventrales et l'anale blanches, la caudale plus ou moins foncée. Comme caractères anatomiques, citons seulement le grand déve- loppement de sa vésicule biliaire et la longueur de son canal cholé- doque. Les cœcums pyloriques sont au nombre de onze ou douze. La chair de ce poisson est blanche et souvent très-ferme, mais elle est peu recherchée, en raison du goût de vase qu'elle présente presque toujours. L'Uranoscope se prend soit à la senne, soit avec des filets traînants. On le pêche quelquefois à la ligne de fond. GENRE VIVE. Trachinus, Linné. Corps allongé, tête rugueuse, comprimée dans sa partie supérieure. Yeux très-rapprochés. Bouche fendue obliquement. Dents en velours sur les mâchoires, les palatins, le vomer et les ptérygoïdiens. Opercule écailleux et portant une forte épine. Deux nageoires dorsales, la première très-courte, la seconde très-développée. ORDRE DES AG ANT HOPTÉR YGIENS . 27 Pectorales larges, anale longue. Six rayons branchiostéges. PI. 9. — VIVE COMMUNE. Trachinus draco... Linn., Syst. nat., t. I, p. 435. — Risso, Ichth. Nice, p. 108. — Cuv. et Valenc.,t. III, p. 2.38. — Cuv., Règn. an., t. II, p. 152. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 24. — Gunth., Cal. acanth., t. II, p. 233. Trachinus lineatus. Blocli, Schn, 55, pi. 10. Trachinus major... Don., Brit. fish., t. V, pi. 107. Great-wcever, Sling-bull, Angleterre. — Petermànnchen, Allemagne. — Pietcrman, Belgique. — Pesccragno, Italie. — Arana, Espagne. La Vive commune, aussi appelée Grande Vive, et que nos pêcheurs des côtes de la Méditerranée nomment Iragna, était déjà connue du temps d'Aristote sous le nom de Dragon marin. Elle se trouve non- seulement dans la Méditerranée, mais encore dans l'Océan, et se tient Fig. 3. — Ecailles de la Vive commune (Trachinus draco). 1. Écaille de la ligne latérale. — 2. Écaille du ventre. de préférence dans les eaux profondes et sur les fonds sablonneux, où elle s'enterre quelquefois, ne laissant passer que sa tête. Vers le commencement de l'été, les vives se rapprochent des côtes pour frayer. Ces poissons peuvent vivre assez longtemps hors de l'eau et, par conséquent, être transportés à d'assez grandes distances. C'est à cause de cette ténacité vitale qu'on leur a donné le nom spécifique de Vives. La tête de ce poisson est petite et aplatie entre les deux yeux, qui sont très-rapprochés. De plus, elle est rugueuse dans toute sa partie supérieure. Le corps, allongé et comprimé, est recouvert d'écaillés petites et 28 LES POISSONS DE MER. disposées par rangées obliques, dirigées du haut en bas et d'avant en arrière. La bouche est grande et fendue obliquement. La mâchoire inférieure dépasse la supérieure. Toutes deux sont armées de nombreuses dents en velours. De semblables organes se voient sur la partie antérieure du vomer, sur les palatins et les ptéry- goïcliens. L'ouverture branchiale est large et l'opercule, qui présente de petites écailles, tandis que le préopercule et le subopercule en sont dépourvus, se termine par une longue pointe dirigée en arrière. Les yeux ne sont pas très-grands ; l'orbite présente à sa partie antérieure deux petites épines. Il existe de ces organes au-dessus et au-dessous des narines, dont les orifices externes sont très-petits. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première, qui naît au-dessus de l'origine des pectorales , est très-courte et for- mée de six rayons osseux, dont les trois premiers sont très-déve- loppés. La seconde dorsale, très-basse et très-allongée, commence un peu en arrière de la première. Elle compte trente ou trente et un rayons. Les pectorales sont larges, insérées très-bas et formées de seize rayons. Les ventrales, situées en avant des pectorales et placées sous la gorge, sont très-voisines l'une de l'autre. Elles ont un rayon épineux et cinq ramëux. L'anale, un peu plus longue que la seconde dorsale, commence un peu en avant de cette dernière. Elle est basse et formée d'un rayon osseux suivi de trente et un rayons mous. Enfin la caudale, faiblement échancrée à son bord postérieur, est formée de quatorze ou quinze rayons. La Vive a le corps généralement gris roussâtre parcouru dans toute sa longueur par des lignes plus foncées, presque noires, et sépa- rées les unes des autres par des bandes bleues ou d'un jaune clair, disposées obliquement comme les files d'écaillés. Les parties supérieures de la tête sont gris foncé, les parties latérales jaune clair. Le ventre est blanc, avec des reflets jaunâtres. La première nageoire dorsale est teintée de noir; la seconde est plus claire. La caudale est de couleur foncée et mouchetée de taches ORDRE DES AC ANT HOPT ÉR YGIENS. 29 jaunes, formant chez quelques individus des bandes transversales. L'anale, les pectorales et les ventrales sont grisâtres. La Vive se nourrit de petits poissons, de crustacés et de mollusques. Elle pond en juin. L'habitude qu'a ce poisson de se cacher dans le sable le rend dangereux pour les pêcheurs qui sont obligés de marcher les pieds nus dans les fonds voisins des plages sablonneuses. Les baigneurs le redoutent également, et il arrive souvent, d'avoir à constater des bles- sures faites par les aiguillons de ce poisson. PI. 10. — VIVE VIPÈRE. Trachinus vipera. Cuv. et Valenc, Poiss., t. III, p. 254. — Cuv., Règn. an., t. II, p. 152. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 29. — Guich., Expl. Alg., p. 3G. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 230. Trachinus Draco. Bloch, Ichth., pi. 61. — Don., Brit. fish., t. I, pi. 23. Trachinus vividus. Lacép., Poiss., t. II, p. 354. Lesser iveever, Otter Pike, Angleterre. — Pesce ragno, Italie. — Araîia, Espagne. Cette Vive, qui a beaucoup d'analogie avec la Vive ordinaire, se prend dans la Manche, TOcéan et la Méditerranée. Elle vit dans les fonds de sable et s'enterre, comme la Grande vive, en ne laissant passer que sa tête. Elle se nourrit d'insectes aquatiques et de petits crustacés. Ce poisson, qui dépasse rarement la longueur de quinze centi- mètres, a le corps plus haut proportionnellement que celui de la Vive ordinaire. Le maxillaire inférieur est aussi plus relevé et les dents sont plus fortes. Les lignes obliques que forment les écailles sont moins prononcées, et la nageoire caudale, au lieu d'être un peu excavée à son bord libre, est droite ou légèrement arrondie. La formule des rayons des nageoires est la suivante: D. 6. — 2k. — P. 15. — V. 1. — 5. — A. 1. — 24. — C. 11. Les parties supérieures de ce poisson sont brun jaunâtre. Le ventre est blanc. La première dorsale est noire. Les autres nageoires sont brunes. Cette espèce fraye au printemps. 30 LES POISSONS DE MER. La Méditerranée possède encore deux espèces de vives, qui sont : La Vive à taches noires ou la Vive araignée (Trachinus araneus, Risso) et la Vive à tète rayonnùe (Trachinus radiatus, Cuv. et Valenc). Le premier de ces poissons atteint une taille assez forte; on en prend qui peuvent peser jusqu'à deux kilogrammes. Elle se distingue principalement de la Vive commune par les taches brun rougeâtre dont son corps est parsemé. La seconde espèce, qui se prend sur les côtes françaises et italiennes, présente sur certaines parties de sa tête des saillies qui irradient autour de certains points. Le corps est cerclé de bandes transversales de couleur brune plus ou moins foncée. FAMILLE DES SPHYRENIDES. SPHYRENIDjE. La famille des Sphyrènes, qui n'est représentée sur nos côtes que par le Sphyrène spet, est caractérisée par deux nageoires dorsales écartées l'une de l'autre. Les ventrales sont placées en arrière des pectorales. Les dents sont pour la plupart caniniformes. Les rayons branchiostéges sont au nombre de sept. 32 LES POISSONS DE MER. GENRE SPHYRÈNE. Sphryrœncij, Bloch. Corps très-allongé, tête oblongue, recouverte, ainsi que le corps, d'écaillés fines. Mâchoire inférieure plus longue que la supérieure. Dents fortes et tranchantes aux mâchoires, aux palatins et aux pharyngiens. Deux nageoires dorsales très-écartées l'une de l'autre. Préopercule, opercule et subopercule lisses. Sept rayons branchiostéges. PI. 11. — SPET. Sphyrœna Rondelet, t. VIII, chap. 1. Esox sphyrœna Linn., Gmel., p. 1389. Sphyrœna sphyrœna. Bloch, Icht., pi. 389. — Bl., Schn., p. 109. — Risso, Itch. Nice, p. 332. Sphyrœna spet Lacép., t. V, p. 326. — Bonap., Faun. Ital. — Bonap., Cal. poiss. Europ., p. 59. Sphyrœna becuna.... Lacép., t. V, p. 327, 329, pi. 9, fig. 3. — Cuv. et Val., t. III, p. 340, t. VII, p. 507. Sphyrœna vulgaris.. Cuv. et Valenc, t. III, p. 327. — Cuv., Règn. an. M., pi. 18., fig. 1. -Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 334. Sea Pike, Angleterre. — Sphyrna, Grèce. — Luccio marino, Italie. — Espelo, Espagne. Ce poisson, auquel on a donné le nom de Brochet de mer, en raison de sa forme, qui rappelle un peu celle de notre brochet de rivière, est assez rare dans la Méditerranée. Il a été pris aussi dans l'Océan, mais on ne Ta point encore signalé dans la Manche. Il porte différents noms sur les côtes de France; à Nice, on l'appelle Lussi, les Marseillais Pei Escomc, les Languedociens Spet ou Broulchet de Mar. ORDRE DES AC ANTHOPTÉ RYGIENS. 33 Le corps du Spet est très-allongé, en forme de javelot ou de dard, et recouvert de petites écailles. Sa tête, oblongue, aplatie dans sa région supérieure, est égale au tiers de la longueur totale du corps. Elle est, comme le corps, recouverte d'écaillés. Les mâchoires sont inégales; l'inférieure dépasse de beaucoup la supérieure, elle est élargie et aiguë à son extrémité. La bouche est grande et fendue horizontalement. La langue, garnie d'aspérités, est rude au toucher. Les mâchoires sont munies de dents fortes, aiguës et tranchantes. Il y a aussi de ces organes aux intermaxillaires, aux palatins et aux pharyngiens. L'œil est grand et son iris est doré. Le préopercule, le subopercule et l'opercule n'ont aucune dentelure. L'ouverture des ouïes est très-large et il y a sept rayons bran- chiostéges. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux et ïrès-espacées l'une de l'autre. La première haït exactement au-dessus des pectorales; elle est courte, élevée et formée de cinq rayons osseux. La seconde, de même forme que la première, mais un peu plus développée, compte un rayon épineux suivi de huit rayons mous. Les pectorales, petites et arrondies, ont douze ou treize rayons. Les ventrales, triangulaires, ont un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. L'anale, qui naît un peu en arrière de l'insertion de la première dorsale, a un rayon épineux et huit rayons mous. Enfin, la caudale, très-fourchue, a dix-sept rayons. Les couleurs de ce poisson sont très-brillantes. Les parties supé- rieures de son dos sont d'un beau vert noirâtre ; les flancs et le ventre ont des teintes métalliques et brillent d'éclats argentés très-vifs. Les nageoires dorsale et caudale sont d'un brun plus ou moins foncé. Les pectorales, les ventrales et l'anale sont teintées de jaune. Les jeunes individus présentent des couleurs un peu différentes et leur corps est parsemé de taches brunes. Le Spet atteint des dimensions assez fortes ; on en a pris qui avaient jusqu'à trois pieds de longueur. C'est un poisson très-vorace et dont la chair est blanche et délicate. FAMILLE DES MULLIDES, MULLID/E. Les Mullidés ont pour représentants sur nos côtes le Surmullet et le Muilet barbet. Ces poissons ont deux nageoires dorsales très-séparées, de fines dents à la mâchoire inférieure et des dents en pavés au palais et au vomer. Leurs rayons branchiostéges sont au nombre de trois et ils n'ont pas de vessie natatoire. Un second genre appartenant aux Mullidés est propre à l'océan Indien et se distingue du précédent par des dents en ve- lours aux deux mâchoires, au vomer et quelquefois aux palatins. C'est le genre Upénéus, dont les espèces ont quatre rayons bran- chiostéges et une vessie natatoire. ORDRE DES AC ANTHOPTÉRYGIENS. 35 GENRE MULET. MulluSj Linné. Corps allongé et arrondi. Tête courte, déclive dans sa ré- gion faciale. Bouche petite. Mâchoire supérieure dépourvue de dents. Dents en velours au maxillaire inférieur et en pavés sur le Yomer. Deux barbillons insérés sous la symphyse du maxillaire inférieur. Ecailles grandes, peu adhérentes, sur la tète et le corps. Deux nageoires dorsales séparées l'une de l'autre. Rayons branchiostéges au nombre de trois. PI. 12. - SURMULET. Mullus sermulelus. Linn., Syst. nat., t. I, p. 490. — Bloch, Icht., pi. 57. — Lacép., Poiss., t. III, p. 394. — Cuv. et Val., Poiss., t. III, p. 433. — Cuv., Bègn. an. M., pi. 19, flg. 2. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 31. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. C0. — Guich., Expl. alg., p. 38. — Gunth., Cat. acanth., t. 1, p. 401. Slriped Surmullet, Red Mullet, Surmullet, Angleterre. — Grosscr Rothbart, Allemagne. — Tria, Scoglio, Italie. — Rarbo, Espagne. Le Surmulet, assez rare dans l'Océan, est plus rare dans la Manche et dans la Méditerranée. Il se trouve aussi dans la mer du Nord et dans la Baltique. C'est le Rarberin des Gascons, \eSlriglia des Niçois. Les Provençaux et les Languedociens le désignent, comme l'espèce suivante, sous le nom de Rouljet. Le corps de ce poisson est allongé et arrondi. La tète est courte et déclive dans sa région faciale. L'œil grand, a son iris doré. La bouche est peu fendue et' les lèvres peu charnues. Le maxillaire infé- rieur porte à sa symphyse deux longs barbillons de couleur rosée ; il est 3fi LES POISSONS DE MER. muni en outre de dents en velours, tandis que la mâchoire supérieure en est dépourvue. Le vomer présente deux rangées de petites dents aplaties et en pavés. L'opercule ne présente pas d'épine. Les rayons branchiostéges sont au nombre de quatre. Les écailles du corps sont grandes et peu adhé- rentes; il y en a aussi sur les parties supérieures et latérales de la tête. La ligne latérale est plus rapprochée de la courbure du dos que de celle du ventre. Elle est formée de quarante écailles et sa direction est parallèle à la ligne du dos. Les n eoires dorsales sont au nombre de deux et très-écartées l'une de l'a tre. La première naît un peu en arrière d'une verticale passant par 1 point d'insertion de la nageoire pectorale ; très-élevée à son bord ext ne, ses rayons diminuent graduellement, ce qui lui donne une forme triangulaire. Elle est formée de sept rayons épineux. La seconde dorsale, très-éloignée de la première, est moins haute et a un rayon épineux suivi de huit rayons mous. Les pectorales sont bien développées ; elles ont dix-sept rayons. Les ventrales, qui ont leur insertion au-dessous et un peu en avant des pectorales, ont un rayon épineux et cinq mous. L'anale, insérée sous la seconde dorsale, est de même forme et composée de deux rayons épineux suivis de six rayons mous. Enfin la caudale, très-échancrée , présente treize rayons, sans compter les décroissants. Les couleurs de ce poisson sont très-brillantes; le dos et les flancs sont teintés d'un beau rouge sombre. Ils sont parcourus par des lignes longitudinales jaune doré. Le ventre est rose pâle. Les parties supérieures et latérales de la tête sont rouges, la gorge est de même couleur que le ventre. Les nageoires dorsales sont rouges lavées de jaune. La caudale est plus foncée. L'anale, blanchâtre à son bord d'insertion, est rouge sur tout le reste de sa surface. Les pectorales et les ventrales sont rouges et teintées de jaune. Ces couleurs deviennent beaucoup plus vives à l'époque du frai, qui a lieu au mois de mai. Les œufs du Surmulet sont fort nombreux et très-petits. Il se nourrit de petits poissons, de petits mollusques et de crustacés. ORDRE DES AC ANTHO PTÉR YG1ENS. 37 PI. 13. — ROUGET BARBET. Mullus barbalus. Linn, Sysl. nat., t. I, p. 495. — Bloch, Icht., pi. 348, fig. 2. — Cuv. et Valenc., t. III, p. 442. pi. 70. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 36. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 00. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 401. Mullus Willhug. Hist. Pisc, p. 285, pi. 7, fig. 2. Mullus ruber Lacép., Poiss., t. III. p. 385. Mullus minor . . . Coala, Faune de Naples. Mullus fuscus . . . Risso, Icht. de Nice. Red-Mullct, Angleterre. — GcstreifterRolhbart, Allemagne. — Muletlo,\taMe. Le Rouget barbet ou vrai rouget était un des poissons les plus esti- més des anciens, tant pour la délicatesse de sa chair que pour l'éclat de ses couleurs. Suivant Pline, Asinius Geler en aurait payé jusqu'à 6,000 sesterces (1,168 fr. de notre monnaie), et s'il faut en croire Suétone, un riche Romain en aurait acheté trois, 30,000 sesterces, c'est-à-dire 5,&bh fr. de notre monnaie courante. Varron raconte également qu'Hortensius, le rival de Cicéron, qui possédait dans ses étangs une assez grande quantité de ces poissons, en faisait arriver sous la table du festin par de petits canaux et les mettait sous les yeux de ses convives, qui observaient avec délices les différentes couleurs par lesquelles une asphyxie lente et douloureuse faisait passer le poisson, 1/^.Â.t- S^^x Le Rouget se trouve surtout dans la Médi- \rV-. "; ^^^M^ t * -- - % - terranée. Il est plus rare dans l'Océan et ne {!,''- -~t?y-J^g, se rencontre qu'exceptionnellement dans la y ' ~~ ^ - i Manche. Il ressemble beaucoup au Surmulet &':>.l~ -' .^A ^Mi et s'en distingue cependant par la forme de sa W''^ ^ '' -^] ^s(ï'&0 tête, dont la face est plus verticale, par des é- ". - 3 -X\S|^- barbillons plus longs, des écailles cténoïdcs ^^^Jj^^^ moins grandes et une couleur rouge plus vive. Fig 4. Sa première nageoire dorsale est plus écaille de la ligne latérale DU ROUGET BARBET. rapprochée de la tête que celle du Surmulet ; Quitus barbutus.) elle est formée de sept rayons épineux. La seconde dorsale, très-éloignée de la première, comme cela a lieu chez le Surmulet a un rayon épineux suivi de huit rayons mous. 38 LES POISSONS DE MER. Les autres nageoires, dont la forme est la même que chez le Sur- mulet, ont : les pectorales, seize rayons ; les ventrales, six; l'anale, sept; la caudale, quinze. Ce poisson se nourrit de petits crustacés, de mol- jusques et de vers marins. 11 voyage par bandes le long des côtes et atteint généralement le poids de deux livres. Sa pêche est surtout abondante dans les mois d'août et de septembre. Sa chair est ferme et de bon goût. On le prend au filet et à la ligne. Les pêcheurs des côtes de Pro- vence et du Languedoc les désignent sous le nom de Routjet. Sa ligne latérale est formée de quarante écailles et ses ccecums pyloriques sont au nombre de vingt-deux. FAMILLE DES COTTIDES, COTTIDM. Les Cottidés, qui rentrent dans le groupe des Acanthoptéry- giens à joues cuirassées de Guvier, comprennent non-seulement les Chabots dont nous avons décrit quelques espèces d'eau douce, mais aussi les Scorpènes, les Sébastes, les Trigles, les Dactylop- tères, etc. Ils renferment en outre les genres Prionote et Gepha- lacanthe ; mais ces poissons sont propres aux eaux de l'Amérique, et nous ne nous en occuperons pas ici. Les représentants de cette famille ont tous le sous-orbi taire Irès-développé, articulé en arrière avec le préopercule et recou- vrant une partie plus ou moins grande de la joue, ce qui leur a fait donner le nom de joues cuirassées. Ces poissons ont deux nageoires dorsales distinctes. Leur corps est lisse ou recouvert d'écaillés plus ou moins développées et rugueuses. Les Trigles, les Dactyloptères, etc., ont des rayons libres servant d'organes tactiles sous les pectorales, tandis que les Scorpènes, les Cottes, etc., en sont dépourvus. Leur vessie natatoire manque souvent et leurs rayons branchiostéges sont au nombre de cinq à sept. Tous ces poissons sont carnivores. 40 LES POISSONS DE MER, GENRE SCORPÈNE. Scorpœna, Linné. Le genre Scorpène est représenté sur nos côtes par deux espèces, la Grande Scorpène (scorpœna scrofa) et la Scorpène brune {scorpœna porcus) . Tête large, comprimée, dépourvue d'écaillés dans ses parties latérales et pourvue d'épines et de tentacules charnus. Corps recouvert d'écaillés de grandeur moyenne et rappe- lant par sa forme celui des Cottidés. Dents en velours aux mâchoires, au vomer et aux palatins. Sept rayons branchiostéges. Nageoire dorsale unique; pectorales larges et arrondies. Pas de vessie natatoire. Caecums pyloriques au nombre de huit. PI. l/i. — GRANDE SCORPÈNE. Scorpœna scrofa, Linn., Syst. nat., 1. 1, p. 4j3. — Bloch, Sneid. Syst. Icht., p. 192. — Lacép., t. IU, p. 259. — Risso, Icht. Nice, p. 188. — Cuv. et Valenc, Hist. nat. Poiss., t. IV, p. 288. — Guich., Expl. Alg., p. il. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 108. Poissonnet grooper, Angleterre. — Groschuppiger Drachenkopf, Alle- magne. — Scrofano, Italie. — Scorpidi, Grèce. Cette espèce, que l'on désigne aussi sous le nom de Scorpène rouge, est très-abondante dans la Méditerranée où elle vit par bandes assez nombreuses. Déjà rare dans l'Océan, elle n'a pas encore été signalée dans la Manche. Elle porte sur le littoral de la Méditerranée des noms qui varient avec les localités. Les Italiens la nomment Scrofano, Scazupulî; dans l'Adriatique on l'appelle Scarpena. Les Languedociens la désignent quelquefois sous le nom de Grande Rascasse, les Marseillais sous celui de Scorpioun. C'est le Capoun des Niçois. ORDRE DES A C ANT HOPTÉR YGI ENS. 44 La Scorpène rouge, comme celle que nous décrirons après elle, est un poisson redoutable à cause des piquants qui hérissent son corps et qui font des blessures très-douloureuses. Elle a le corps épais, la tête assez grosse, comprimée latéralement, garnie de pointes sur les parties supérieures et postérieures; on en trouve sur l'os nasal, au- dessus des orbites, sur l'opercule, le préopercule, la joue, le sous-orbitaire et le scapulaire. La bouche est très-lar- gement fendue. Les dents sont fines et en velours; il y en a aux mâchoires, aux palatins , au vomer, les pharyngiens et les arcs branchiaux. Toute la tête est recou- verte d'une peau épaisse et elle est dépourvue d'é- cailles. Celles qui couvrent le corps varient de forme et de dimensions suivant les régions où on les étudie; elles portent sur certains points de petits prolongements rugueux et charnus. La ligne latérale s'infléchit d'abord de haut en bas et devient peu à peu horizontale. La nageoire dorsale est très-longue; elle a sa plus grande hauteur au niveau du troisième rayon osseux. 11 y a douze piquants suivis de neuf rayons mous. Les pectorales sont très-larges; elles ont dix-huit rayons. Les ventrales ont six rayons. L'anale a trois rayons osseux suivis de cinq mous. La caudale, arrondie, porte dix-huit rayons. Ce poisson est d'un rouge marbré de taches plus foncées ou blan- ches sur certains points. Des taches semblables, plus petites, se voient sur les nageoires ; la vtntrale seule est rose ainsi que l'espace compris Dentition de la grande Scorpène. (Scorpcna scrofia.) 42 LES POISSONS DE MER. entre les pectorales et la partie inférieure de la tête. Les pectorales sont quelquefois grises. La Rascasse atteint trente-cinq ou quarante centimètres de lon- gueur. Sa chair est agréable mais souvent dure. On lui attribuait autrefois la propriété de guérir la pierre. Dans cette espèce, les cœcums pyloriques sont au nombre de huit et les écailles de la ligne latérale au nombre de quarante à quaranre-six. SGORPÈNE BRUNE. Scorpœna porcus . Linn., Syst. nat., t. I, p. 452. — Bloch, pi. 181. — Lacép., t. III, p. 259, 275. — Risso, Icht. Nice, p. 187. — Cuv. et Valenc, t. IV, p. 300. — Guich., Expl. Algi, p. 41. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 107. Klcinschuppiger Draclienkopf, Allemagne. — Scrofanello, Italie. La Scorpène brune, que l'on désigne aussi sous le nom de Rascasse sur les côtes du Languedoc et de la Provence, est beaucoup plus petite que la précédente. Les yeux sont grands et les appendices charnus situés au-dessus d'eux, sur le museau et la ligne latérale, sont moins nombreux que dans la Scorpène rouge. Du reste, sa couleur suffit pour la faire distinguer au premier coup d'oeil. Son dos est presque toujours brun et semé de taches noires. Son ventre, blanc, a des reflets rougeâtres. Les nageoires sont lavées de jaune ou teintées de rose; les pectorales sont plus sombres. Les cœcums pyloriques sont au nombre de huit. Les écailles composant la ligne latérale sont au nombre de soixante-cinq environ. Cette espèce a été prise jusque sur les côtes d'Amérique près New-York. ORDRE DES AG A NTHOPT ÉRYGIENS. 43 GENRE SÉBASTE. Sebastes,, Cuvier. Tête large, comprimée, armée d'un moins grand nombre de piquants que celle des Scorpènes, recouverte d'écaillés et dépourvue d'appendices cutanés. Dents en velours sur les mâchoires, le vomer et les palatins. Sept rayons branchiostéges. Nageoire dorsale unique, à rayons antérieurs épineux et postérieurs mous. Ccecums pyloriques variant en nombre suivant les espèces. PI. 15. — SÉBASTE SEPTENTRIONAL. Perça marina Linn., Stjst. nat., t. I, p. 483. Perça Norwegicus O. Fabric, Faun. du Groënl., p. 107. Holocentrus Norwegicus.. Lacép., t. IV, p. 390. Sebastes Norwegicus Cuv. et Valenc, Ilisl. Poiss., t. IV, p. 327. — Cuv., Règn. aniin., t. II, p. 106. — Yarr., Brit. fi.sk., Ie édit., t. I, p. 87. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 95. Dcrgylt, Angleterre. — Red-fisk, Karfe, Oager, Norwége. Ce Sébaste, propre à la mer du Nord et à la mer Glaciale, a été pris quelquefois sur les côtes d'Angleterre. Il est surtout commun en Norwége et au Groenland. Linné l'a placé parmi les Perça, et Ta con- fondu avec le Serran écriture. Othon Fabricius, dans sa faune du Groenland, et Millier, dans sa zoologie du Danemark, tout en ne partageant pas l'erreur du naturaliste suédois, ont fait de ce poisson une espèce à part sous le nom de Perça Norwegica, tout en continuant à le rapporter au même genre. Cuvier, le premier, a démontré qu'il devait être rangé parmi les Sebastes. Le Sébaste septentrional ressemble beaucoup, comme forme, aux 44 LES POISSONS DE MER. Serrans. Son corps est haut, un peu comprimé latéralement et recouvert de petites écailles rudes au toucher. La tête est courte, la bouche fendue obliquement. La mâchoire inférieure, plus longue que la supérieure, présente sur sa symphyse une saillie .dirigée en avant. Toutes deux sont garnies de dents en velours. 11 y a de semblables organes sur les palatins et au vomer. La langue est lisse. La tête est aplatie supérieurement. Elle est garnie de quatre à cinq épines d'inégale grandeur. On voit également deux de ces organes à l'opercule, cinq sur le bord du préopercule et deux pointes très-petites au sous-opercule et à Tinteropercule. L'ouverture des ouïes est grande et les rayons bran- chiostéges sont au nombre de sept. La nageoire dorsale naît sur une verticale qui passe un peu en arrière du préopercule; elle est basse dans sa partie antérieure; plus élevée dans sa région postérieure; elle est formée de quinze rayons épineux suivis de quinze rayons mous. Les pectorales, bien développées, sont arrondies et comptent dix- neuf rayons mous. Les ventrales, insérées au-dessous des pectorales, ou très-peu en arrière de celles-ci, sont plus petites et présentent un rayon osseux suivi de cinq rayons mous. L'anale, placée sous la partie molle de la dorsale, est courle. Elle a trois rayons épineux et huit mous. Enfin la caudale, coupée presque carrément, compte quatorze rayons. Les parties supérieures de ce poisson sont rouge-brun; les flancs sont plus brillants et le ventre plus clair. Les cœcums pyloriques du Sebastes Norwcgicus sont au nombre de neuf. La ligne latérale est composée de soixante-quinze écailles. Il a une vessie natatoire. Suivant Cuvier, les Esquimaux se serviraient des rayons osseux de la nageoire dorsale , qui sont très-forts, pour en fabriquer des aiguilles. ORDRE DES AC ANTHOPTÉ RYGIENS. 45 SEBASTE IMPERIALE. . Scorpœna dactyloptera. De la Roche, Ann. Mus., t. XIII, pi. 22, fig. 2. — Risso, lcht. Nice, p. 186. Sebastes imperialis Cuv. et Valenc, Poiss., t. IV, p. 33G. — Cuv., Règn. anim., t. II, p. 1G7. — Guich., Expl. Alg., p. 42. Sebastes dactyloptera . . Gunth., Cat. acanthop.. t. II, p. 99. Scrofanu impcriali, Italie. — Panegal, Espagne. Ce Sébaste, qui ressemble beaucoup au précédent, porte différents noms sur nos côtes. Les pêcheurs d'Iviça le nomment Serran impérial, les Niçois, Cordonniero. 11 se plaît à de grandes profondeurs et, suivant Risso, serait très-commun aux environs de Nice. On le prend aussi sur les côtes du Languedoc. Ce qui le distingue du précédent, c'est une nageoire dorsale plus haute, mais dont les rayons sont moins nombreux. Les yeux sont, en outre, moins écartés et les épines qui ornent le bord de l'orbite plus fortes. La couleur de ce poisson est rouge; le corps est parcouru par des taches brunes, qui, sur certains sujets, forment cinq bandes transver- sales. Les flancs sont plus clairs, le ventre est blanc. Cette espèce se prend quelquefois dans l'Océan. Sa chair est peu estimée. La formule des rayons de ses nageoires est la suivante : D. 12 + 13. — P. 19. — V. 1 + 5. — A. 3 + 5. — C. 16. Les cœcums pyloriques sont au nombre de sept. Il n'y a pas de vessie natatoire. Les écailles de la ligne latérale sont au nombre de cinquante-cinq. 46 LES POISSONS DE MER. GENRE CHABOT. Cottus, Linné. Le genre Cottus, dont quelques espèces habitent les eaux douces, a aussi des représentants sur nos côtes. Les Chabots sont des poissons qui sont caractérisés par une tête large déprimée et quelquefois armée d'épines. Leur museau est arrondi, leur bouche bien fendue, leurs mâchoires armées de dents petites et pointues. Ils ont, dans la plupart des cas, de ces organes sur le vomer. Leur corps, large dans sa partie antérieure, va s'amincis- sant jusqu'à la caudale. Il est recouvert d'une peau lisse présen- tant chez quelques espèces de petites écailles subulées. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. Les pectorales sont bien développées. Ils n'ont pas de vessie natatoire et leurs cœcums pyloriques sont en petit nombre. PI. 16. — COTTE SCORPIOiN. Cottus scorpius. Bloch, Icht., pi. 40. — Lacép., t. III, p. 23G. — Cuv. et Val., Poiss., t. IV, p. 160. — Yarr., Brit. fish., p. 00. Sea Scorpion, Father lasher, Angleterre. — See Scorpion, Allemagne. — Dodcnpad, Hollande. — Bamscha, Russie. — Escorpion, Espagne. Ce petit poisson, qui se prend en assez grande abondance dans la Manche, la mer du Nord et la Baltique, se retrouve aussi dans l'Océan et sur nos côtes dans le golfe de Gascogne. Il est assez commun en Angleterre et dans les mers du Nord, où sa taille devient beaucoup plus forte. Les individus de l'Océan sont généralement plus petits. Sa voracité est extrême ; il se nourrit de petits poissons, de crus- ORDRE DES AC ANTHOPTÊRYGIENS. 47 tacés et de mollusques. Caché sous les pierres, il n'en sort que pour saisir sa proie. Mis dans certaines conditions d'humidité, il vit assez longtemps hors de l'eau. On le désigne généralement sous le nom de Chaboisseau de mer. Sa chair est peu estimée en raison des nombreuses arêtes qu'elle présente. Il se mange pourtant dans certaines localités, et les habitants du Nord tirent de l'huile de son foie. Le Chaboisseau de mer a la tête très-large, et son corps va en s'amincissant graduellement jusqu'à la région caudale. La peau qui le recouvre est ordinairement dépourvue d'écaillés ; quelques individus cependant en présentent en petit nombre sur la ligne latérale; elles sont arrondies et garnies d'épines. La bouche de ce poisson est très-grande et ses mâchoires sont protractiles. La mâchoire supérieure est plus longue que l'inférieure. Toutes deux sont armées de dents petites et pointues ; le vomer présente également de ces organes. Les yeux sont grands, la pupille est bleuâtre, l'iris jaune. Ils sont entourés d'un cercle noir. Le prôopercule porte trois épines, l'opercule une, le subopercule deux. Il y en a une au-dessus de l'ouverture de chaque narine. Ces aiguillons le rendent très-dangereux, et les per- sonnes qui marchent pieds nus sur le rivage se font quelquefois des blessures assez difficiles à guérir. L'os scapulaire et le claviculaire en ont chacun une dirigée en arrière. Les nageoires dorsales, très-rapprochées l'une de l'autre, sont au nombre de deux. La première est composée de neuf rayons épineux suivis de quatorze ou quinze rayons mous. La seconde dorsale a qua- torze rayons simples. Les pectorales, très-larges et arrondies, sont formées de dix-sept rayons. Les ventrales, de grandeur ordinaire, n'ont qu'un rayon osseux et trois rayons mous. L'anale, courte, a onze rayons; la caudale arrondie en présente douze. Les parties supérieures du corps du Scorpion de mer sont brun- verdâtre; le ventre est d'un jaune pâle; on remarque sur le dos et sur les flancs de nombreuses taches foncées. Le Cotte scorpion fraye en janvier et dépose ses œufs sur les algues» 48 LES POISSONS DE MER. Le tube intestinal de ce poisson est pourvu de neuf cœcums pyloriques. PI. 17. — CHABOISSEAU A LONGUES ÉPINES. Cottus bubalis. Bloch, Scheid., Syst. Icht., 02.— Cuv. et Val., Poiss., t. IV, p. 165. pi. 78. — Cuv., Rècjn. an., t. II, p. 103. — Yarr., Brit. fish-, t. I, p. 03. — Gunth. Cat. Brit. Mus., t. II, p. lGï. — Ovven, Osteol. Cat.. t. I, p. 55. Bubalis, Four spined, Father lashcr, Angleterre. Cette espèce de Chaboisseau est très-répandue sur toutes nos côtes du nord et de l'ouest de la France. On la prend aussi dans la mer du Nord et jusque dans la Baltique. Elle est très-abondante sur les côtes d'Angleterre. On l'a souvent confondue avec la précédente; mais son corps plus allongé, sa tête plus étroite et ses épines plus longues, l'en font facile- ment distinguer. Le museau du Cotte bubale est plus effilé que celui du Scorpion et porte deux petites épines à sa partie supérieure. Les yeux sont plus rapprochés et un peu plus grands; en arrière se trouvent deux crêtes parallèles. Le préopercule présente quatre épines, celle qui arme l'opercule est rugueuse. Il a, comme le Cotte scorpion, des épines scapulaires et clavicu- laires. La ligne latérale est armée de plaques osseuses. La première nageoire dorsale a huit rayons durs, la seconde en a douze. Les pectorales ont seize rayons ; les ventrales, un rayon osseux et trois mous; l'anale neuf rayons et la caudale dix. La coloration du corps de ce poisson est assez différente de celle du précédent. Il y a bien des marbrures noires comme chez le Scorpion, mais elles se détachent sur un fond rouge teinté de jaune. Le ventre est également coloré en jaune clair. Ce poisson a huit cœcums pyloriques. ORDRE DES AC ANT IlOPTÉ RYGIENS. 49 PI. 18. — CHABOISSEAU A QUATRE CORNES. Cottus sp.2 Artedi, Gênera, p. 48, Species, p. Si. Cottus quadricornis . Linn.J Syst. nat., t. I, p. 451.— Bloch, Icht., p. 108. — Lacép., t. III, p. 241. — Cuv. et Valenc, Hist. Poiss., t. IV, p. 108. Cuv., Bègn. anim., t. II, p. 103. — Yarr., Drit. /ish-, t. I, p. 08. Four-horncd-cottus, Angleterre. Artedi est le premier auteur qui ait parlé de cette espèce de Cotte qui est commune dans la mer Baltique, dans la mer du Nord, et que l'on prend quelquefois sur les côtes d'Angleterre, principalement en hiver; elle est plus rare sur celles de France. Ce Cotte ne parvient pas à une taille aussi considérable que celle du Cotte scorpion et ses couleurs sont plus foncées. Ses habitudes sont assez semblables à celles de ce dernier poisson, et, comme lui, il nage avec une grande rapidité. Sa tête est large, allongée, comprimée. On y remarque quatre tubercules sur le sommet, d'où lui vient son nom de Quatre cornes. La bouche de ce poisson est grande, les mâchoires sont égales. Le préopercule a quatre épines; celles de l'opercule et de l'os scapulaire sont assez fortes. Son corps est allongé et comprimé et la ligne latérale presque droite a ses écailles très-fortes. Le dos et les parties supérieures de la tête sont de couleur brune; les flancs sont jaunâtres et le ventre d'un blanc grisâtre. Sur les parties latérales du corps on remarque plusieurs rangées de petits tubercules saillants et de couleur plus foncée. La formule des rayons des nageoires est la suivante: D. 7. — \h. — P. 17. — Y. 1. — 13. — A. 15. — C. 11. Ces nageoires sont parcourues par des bandes irrégulières bru- nâtres. Les cœcums pyloriques sont au nombre de sept. La colonde vertébrale est formée de quarante vertèbres. 50 LES POISSONS DE MER CHABOISSEAU DU GROENLAND. Coltus scorpius Fabric, Faun. Groenland., p. 15G. Cottus Groenlandicus. Cuv. et Val., Hist. Poiss., t. IV, p. 185- — Yarr., Brit. fish- — Richard, p. 1. — Guuth., Cat. Brit. fish., t. II, p. 161. Groenland Bullhcad, Angleterre. — Kanich, Kanivinak, Groenland. Ce Cotte se trouve dans tout l'océan Atlantique ; il approche rare- ment de nos côtes et il n'a été pris que quelquefois sur celles d'Angle- terre. 11 est, au contraire, très-répandu sur les côtes de Norwége et du Groenland, où les habitants le mangent quelquefois. Il habite les fonds rocailleux, et comme il est très-vorace on le prend facilement à la ligne amorcée avec des morceaux de viande. Krantz, l'historien du Groen- land, l'appelle Scorpion de mer et nous apprend que les Groënlandais tirent du foie de ce poisson une huile qui leur est très-utile. Le Chaboisseau du Groenland a la tête de couleur brunâtre et garnie de petits tubercules au nombre de quatre ou cinq, le corps est teinté de rouge et de brun foncé. Les flancs sont de couleur carminée et le ventre jaune-orange. Les épines du préopercule sont au nombre de trois. Au-dessus de la ligne latérale on remarque un certain nombre de petits tubercules. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 10. — 16. — P. 17. — V. 3. — A. 12 ou 13. — C. 17. Il y a sept ccecums pyloriques. GENRE TRIGLE. Triglcij Linné. Tête bien développée, de forme presque cubique, plus ou moins aplatie dans sa région faciale. Os sous-orbi taire très-déve- loppé et soudé en arrière avec le préopercule. ORDRE DES AC ANT HOPTÉR YGIENS. 51 Pièces de la tête ainsi que celles de l'épaule rudes au tou- cher et armées d'épines plus ou moins fortes. Corps écailleux. Dents en velours aux mâchoires et au devant du vomer. Deux nageoires dorsales. Pectorales bien développées et portant trois rayons libres. PI. 19. — GRONDIN OU ROUGET COMMUN. Trigla cuculus.. Liiin., Syst. nat., 1. 1, p. 497.— Cuv. et Valenc, Hist. Poiss., t. IV, p. 26. — Bonap., Icon. Faim. Ital., t. III, p. 58. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 01. — Yarr., Brit. ftsh., t. I, p. 3î. — Gunth., Cat. acanlh., t. II, p. 207. Trigla pini Bloch, Icht., pi. 355. Elleck, Cuckoo-Gurnard, Angleterre. — Capone impériale, Gallimlla impériale, Italie. — Oriola, Espagne. Le nom de Cuculus ou Coucou donné à ce poisson viendrait du bruit que ce trigle fait entendre lorsqu'on le retire de l'eau et qui rappelle un peu le cri de l'oiseau désigné sous le nom de Coucou. Le Grondin habite la Méditerranée; on le trouve également dans l'océan Atlantique, dans la Manche et la mer du Nord. C'est vers les mois de mai et de juin que ce poisson se rapproche du rivage pour y déposer ses œufs. Il se nourrit de mollusques, de crustacés et de petits poissons. Sa chair est délicate et ferme. Le Grondin mesure généralement vingt-cinq ou trente centimètres de longueur. Sa tête est forte et anguleuse ; elle présente une dépres- sion dans sa région interorbitaire et toute sa surface est rugueuse. Le corps, irrégulièrement arrondi, va s'amincissant à partir de l'origine de la nageoire caudale. La bouche est petite et présente des dents fines et pointues dispo- sées sur les deux mâchoires et sur le vomer. L'ouverture des ouïes est très-grande; il y a sept rayons bran- chiostéges. Le préopercule présente une petite ligne saillante terminée par une pointe. L'opercule a deux épines aiguës dirigées en arrière. Il y a 52 LES POISSONS DE MER. également un de ces organes au-dessus des nageoires pectorales, mais il est beaucoup plus fort que les autres ; on remarque aussi un piquant au-dessus des yeux, qui sont grands et à iris doré. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première, très-élevée et peu allongée, est formée de rayons piquants au nombre de neuf dont le premier est finement dentelé sur son bord antérieur. Le second est le plus grand de tous. La deuxième dorsale, plus basse et plus allongée, est formée de dix-huit rayons mous. Les pectorales, larges et allongées, présentent trois rayons libres auxquels se rendent des nerfs volumineux; ce sont des organes de tact. Au-dessus de ces trois rayons se trouve la vraie nageoire, formée de dix rayons mous. Les ventrales, plus larges que les pectorales, sont placées au- dessous de ces dernières. Elles ont un rayon osseux suivi de six rayons mous. L'anale est longue et opposée à la seconde dorsale; elle se termine exactement au-dessous d'elle et est formée de seize rayons. La caudale, assez développée et coupée verticalement, a onze rayons sans compter les décroissants. La ligne latérale de ce poisson naît au-dessus de la grande plaque épineuse placée au-dessus de la nageoire pectorale; elle est presque rectiligne, peu apparente et se bifurque à la partie postérieure du corps. Les écailles de ce trigle sont petites et elliptiques. On voit sur les faces latérales du corps des stries parallèles équidistantes les unes des autres, remontant jusqu'à la courbure supérieure du dos, qui est garni d'écaillés assez fortes dont le bord libre se redresse et porte une petite épine. La tête, le dos est les flancs de ce poisson sont d'un beau rouge vif. Les parties inférieures des flancs et le ventre sont blancs. Les nageoires dorsale et caudale sont rouge de minium. Les ventrales sont roses, les pectorales jaunâtres. L'anale, d'un blanc laiteux à sa base, est teinté de jaune sur son bord libre. ORDRE DES AC ANT HOI'T ER YGI ENS. 53 PL 20. — TRIGLE GAMÀRD. Trigla Uneata... Bloch, Icht., pi. 35i. — Cuv., Règn. an., p. 159. — Cuv. et Valcnc, Poiss., t. IV, p. 34. — Bonap., Icon. Faun. ltal., t. III, p. 58.— Bonap., Cal. Poiss. Europ., p. C0. — Yarr., Drit.fish., 1. 1, p. 40. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 200. Trigla adriatica. Gmel., Syst. nat., t. I, 1340. Trigla laslovisa. Lacép., Poiss., t. III, p. 319. Strcaked-Gurnard, Angleterre. — Capone ubriaco, Italie. Ce Trigle, qui habite l'océan Atlantique, la Manche, la mer du Nord et l'Adriatique, se trouve aussi dans la Méditerranée et a été décrit pour la première fois par Brunnich, sous le nom de T. Adriatica. Il est assez rare sur les côtes d'Angleterre. Sur les côtes voisines de Nice on le nomme Delugan, sur celles du Languedoc on l'appelle Ibrougna. Il atteint quelquefois jusqu'à quarante centimètres de longueur et se nourrit, comme les autres trigles, de petits poissons et de crustacés. La tête de ce poisson est courte et son profil plus vertical que dans l'espèce que nous venons de décrire. Les épines occipitales, operculaires et numérales sont courtes, celles du cercle orbitaire au nombre de trois ou quatre. Les mâchoires sont à peu près égales. Les écailles de la ligne latérale sont hérissées de piquants dont les pointes sont dirigées en arrière. Le corps est parcouru par des lignes transversales qui partent de la crête dorsale, d'où son nom de Trigle a corps cercle. Les pectorales sont plus larges et plus longues que chez le Rouget commun. Les rayons des nageoires sont disposées de la manière suivante : D. 10. —16. — P. 10. — 3. —V. 1 + 5. - A. 13. — C. 11 à 13. Tout le corps de ce poisson est d'un rouge brillant, à l'exception du ventre qui est blanc. La région dorsale présente de petites macules noirâtres. Les pectorales sont parsemées de taches bleues qui forment quatre ou cinq rangées transversales. 54 LES POISSONS DE MER. TRIGLE DE BLOCH. Trigla cuculus Bloch, Ichth., pi. 59. — Cuv. ot Valenc, Hist. Poiss., t. IV, p. C7 . Trigla grunniens. Lacép., Poiss., t. III, p. 359. Trigla milvus Bonap., Icon. Faun. Ital., t. III, p. 52. Irigla Blochii Yarr., Brit. fish., t. I, p. 50. Bloch! 's-Gurnard, Angleterre. — Rolher Seehahn, Allemagne. — Capone Caviglia, Italie. Le nom de Trigle de Bloch a été donné à ce poisson par Yarrel, pour éviter la confusion qui résultait du nom de Cuculus donné par Linné et Bloch à deux espèces de Trigles différentes. Cuvier et Valen- ciennes le décrivent, du reste, comme une espèce distincte, et Risso, dans ses poissons de la Méditerranée, le sépare également du Trigla cuculus de Linné. Le corps de ce Trigle est plus allongé et moins haut que celui du Trigla cuculus et sa tête est plus petite. Le museau, bifurqué, présente de chaque côté trois épines. Les mâchoires sont armées de dents nom- breuses et petites. On voit une épine à la pièce inférieure de chaque opercule, deux à la pièce postérieure et un aiguillon dentelé à chaque os de l'épaule. Le sillon dorsal est garni de chaque côté d'épines recourbées. La ligne latérale est armée de pointes obtuses. Les écailles sont petites, minces et ciliées sur leur bord postérieur. Les nageoires pectorales n'atteignent pas l'anus. La formule des rayons des nageoires est, d'après Cuvier, la sui- vante : D. 8. — 19. — P. 11 + 3. — V. 1 + 5. — A. 17. — C. 11. Le dos de ce poisson est rouge, les côtés sont jaunes et le ventre blanc. La dorsale et la caudale sont d'un rouge pâle. Les ventrales et l'anale sont blanches. ORDRE DES AC ANÏHO PT ÉRYGIENS. b5 PI. 21. — TRIGLE HIRONDELLE. Trbjla Ilirundo. Bloch, Icht., pi. 00. — Lacép., Poiss., t. III, p. 353. — Risso, Tcht. Nice, p. 205. — Cuv. et Valenc, Poiss., t. IV, p. 40. — Yarrel, Brii. fish., t. I, p. 47. — Guich., Expl. Alg., p. 30. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 202. Tub-fish, Angleterre. — See-Schioalbe, Allemagne, — Capone Gallinella, Italie. Cette espèce, qui a été décrite la première fois par Salvianus, doit son nom à la largeur de ses nageoires pectorales qui ressemblent à deux petites ailes. Le Trigle Hirondelle est commun dans la Méditerranée et dans POcéan, la Manche, la mer du Nord et la Raltique. Sa chair a la même valeur que celle du Grondin et il atteint de plus fortes dimensions que ce dernier. Ce poisson habite les eaux profondes. Ce n'est que rarement qu'il monte à la surface. Aussi le prend-on généralement à la ligne de fond. Comme forme, il ressemble assez ou Grondin, mais il en diffère cependant par une tête plus aplatie, des yeux pins séparés et des nageoires pectorales beaucoup plus développées. Ajoutons que ses écailles sont petites et ovales, que celles de sa ligne latérale sont peu proéminentes et qu'il y a de chaque côté de la dorsale, comme chez le Grondin, une rangée d'épines, mais plus petites que celles de ce der- nier poisson. Le dos, les flancs, la dorsale et la caudale sont rouge-brun. Cette teinte s'affaiblit au-dessous de la ligne latérale; le ventre est blanc. Les pectorales sont teintées de bleu sur leur face externe, et l'anale, pâle, est lavée de rouge. Le nombre des rayons des nageoires est le suivant : D. 9 — 16. — P. 11 + 3. — V. 1 + 5. — A. 15. — C. 11. Le Trigle Hirondelle se nourrit, comme le Trigle Grondin, de mol- lusques, de crustacés et de petits poissons. 56 LES POISSONS DE MER. PI. 22. — TRIGLE LYRE. Trigla hjra, Linn., Syst. nat., t. I, p. 490. — Bloch, Icht., pi. 350. — Lacép., Poiss.. t. III, p. 3i5. — Cuv., Règn. an., p. 159. — Cuv. et Valenc, t. IV, p. 55. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 44. — Bonap., Icon. Faim. Hal, t. III, p. 52. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 208. Piper, Angleterre. — Scehan, Hollande. — Capone coccio, Italie. Le Trigle lyre a été décrit pour la première fois par Belon et figuré par Rondelet. « Une ressemblance bien faible, dit Lacépède, a déter- « miné les naturalistes grecs à décorer ce Trigle du nom de lyre; « mais toutes les fois que la sévérité de l'histoire le permet, ne « nous refusons pas au charme de leur imagination agréable et féconde. » Le Trigle lyre habite l'océan Atlantique et la Méditerranée. C'est le Pinaou des côtes du Languedoc, la Gallina des Marseillais et des Niçois. Sa chair est dure et, par suite, peu estimée. Lorsque ce poisson est retiré de l'eau, il fait entendre une sorte de sifflement qui lui a valu en Angleterre le nom de Piper fish ou poisson siffleur. La tête de ce Trigle, grande et légèrement arrondie à son sommet, s'incline brusquement dans la région nasale. Le museau, fendu en avant, s'étend de chaque côté sous la forme d'une double saillie aplatie sur ses bords. L'ouverture des ouïes" est grande et les épines operculaires et scapulaires sont fortes. La mâchoire supérieure est plus longue que l'inférieure. Les joues sont couvertes de stries. Les épines qui bordent la dorsale sont longues et aplaties, ayant leurs pointes dirigées en arrière. Le corps va diminuant de hauteur de la tête à la naissance de la caudale où il est très-étroit; il est couvert d'écaillés petites et ovales. La première nageoire dorsale est formée de neuf rayons. La seconde, naissant immédiatement en arrière de la première, est formée de seize rayons. Les pectorales, larges et allongées, s'étendent jusqu'à l'anus lors- ORDRE DES AC ANT HOPT É RYGIENS. 57 qu'elles sont appliquées sur le corps. Elles ont trois rayons séparés et quatorze rayons constituant leur vraie nageoire. Les ventrales sont longues. Elles comptent six rayons dont le premier est épineux. Enfin l'anale a seize rayons, et la caudale, étroite, onze sans compter les décroissants. La tête, le dos et les flancs du Trigle lyre sont d'un beau rouge. Le ventre est blanc. Les nageoires supérieures participent à la teinte rouge du corps. Les ventrales et l'anale sont plus pâles. PL 23. — TRIGLE GOURNAU. Trigla gurnardus, Linn., Syst. nat., t. I, p. 497. — Bloch, Icht., 58. — Lacép., Poiss., t. III, p. 358. — Cuv. et Valenc, Poiss., t. IV, p. 02. — Bonap., Icon. Faun. Ital., t. III, p. 102.— Yarr., Brit. flsh., t. I, p. 48. — Gunth., Cat. acantlu, t. II, p. 205. Grcy Gurnard, Angleterre. — Grauer Seehahn, Allemagne. — Gruniaclo, Italie. Belon a décrit le premier cette espèce de Trigle qui se trouve com- munément dans la Méditerranée et l'océan Atlantique. On la prend également dans la Baltique et jusqu'en Norwége. Lorsqu'on retire ce poisson de l'eau, il fait entendre, comme la lyre, une sorte de bruissement très-sensible. Les Trigles gournaux vivent par troupes et viennent quelquefois se chauffer en nombre considérable à la surface des grands fonds d'eau qu'ils habitent. Leur chair est blanche et ferme, mais ils ne sont par recherchés à cause de leur petite taille. Ce Trigle a plusieurs points de ressemblance avec le Trigle lyre; il se rapproche également du Grondin, mais il en diffère cependant par une bouche plus grande et une tête moins haute. Ajoutons encore que le prolongement nasal présente à son extrémité antérieure deux ou trois petites pointes; que les épines operculaires et humérales sont peu développées; que la ligne latérale forme une saillie dont la crête est constituée par des écailles blanchâtres et que les pectorales n'attei- gnent pas l'anus. 58 LES POISSONS DE MER. Le nombre des rayons des nageoires est le suivant : D. 8 — 20. — P. 10 — 3. — V. 1 + 5. — A. 20. — G. 11. Les parties supérieures et latérales du corps de ce poisson sont d'un gris verdâtre ou brunâtre. Les flancs sont marqués de petites taches blanches. Le ventre est argenté ou présente quelques reflets jaunes. Les nageoires sont grisâtres et légèrement teintées de brun. PI. 1k. — TRIGLE MORRUDE. Trigla obscura. Bonap., Icon. Faim. ItaL, t. III, p. 102. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 210. Trigla milvus. . Lacép.. Poiss., t. III, p. 362. Trigla lucerna. Cuv. et Valenc, Poiss., t. IV, p. 72. — Yarr., Brit. fish., 2e édit., t. I, p. 03. Lanlhorn-Gumard, Angleterre. — Capone Gavotta, Italie. Ce Trigle, assez commun dans la Méditerranée, jouirait, suivant Lacépède et Risso, de la singulière propriété de luire dans l'obscurité. Mais Guvier nie complètement ce fait et Conch se range de son avis, tout en pensant que si l'on a vu de ces poissons luire dans les profon- deurs de l'eau, il faut attribuer ce phénomène à de petits animaux marins gélatineux et transparents, les noctiluques, qui s'attachent au corps de l'animal. Lacépède nous apprend également que ces Trigles se réunissent en troupe et que lorsqu'un poisson les attaque, ils s'élan- cent hors de l'eau pour lui échapper, et c'est probablement de là que lui vient le nom de Milan que lui a donné ce naturaliste. Le Morrude a assez d'analogie avec le Gournau, mais sa tête est moins haute. Le museau est armé de deux épines. Les piquants qui garnissent la tête et ceux qui bordent le sillon dorsal sont peu déve- loppés. De l'opercule à la nageoire règne une bande formée de plaques plus hautes que larges. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 9 — 17. — P. 3 — 11. — V. 1 + 5. — A. 17. — C. 11. Ce poisson est d'un rouge pâle qui va en décroissant sur les flancs. La région ventrale est d'un blanc jaunâtre. i I ORDRE DES AC ANT HOPTER YGIENS. 59 PI. 2h. — PETIT PERLON. Trigla pœciloptera. Cuv. et Valenc, Poiss., t. IV, p. 47. — Yarr., Brit. fish., 2e" éd., p. 49. — Bonap., Cal. Poiss. Europ., p. 61. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 203. Little-Gurnard, Angleterre. Ce Trigle, dont on doit la description à Valenciennes qui Ta décou- vert sur la côte de Dieppe, est la plus petite de nos espèces; on la trouve dans la Manche et dans l'Océan. Sa tête est large, aplatie à son sommet. Une ligne ascendante qui va du museau à l'œil est garnie d'épines. On trouve aussi de ces organes en avant et au-dessus de l'œil, à l'extrémité du museau, près de la nuque et en arrière de cette région. Le corps lui-même est garni de piquants; on en voit un au-dessus des pectorales et une série à la base des deux dorsales. La première nageoire dorsale, triangulaire, est la plus élevée; la seconde dorsale la suit de. près. Les pectorales sont assez longues et la caudale peu échancrée. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 9. — 17. — P. 11. — 3. — V. 1 + 5. — A. 15. — C. 12. Le dos de ce poisson est rouge-brun, les flancs ont des reflets dorés, le ventre est blanc. Les nageoires sont rougeâtres. Chez certains individus, la seconde dorsale et la caudale sont teintées de violet. TRIGLE CAVILLONE. Trigla caviglione Lacëp., Poiss., t. VI, p. 57. — Risso, Hist. nat., t. III, p. 396. Trigla aspera Viviani. — Cuv., Bègn. an., t. II, p. 1G0.— Cuv. Valenc, Hist. Poiss., t. IV, p. 77. Mulhts asper Rondelet, De Piscibus, p. 296. Lepido trigla aspera. Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 196. Caponc chiodo, Caviglione, Italie. On trouve encore dans la Méditerranée un autre trigle désigné généralament sous le nom de Caviglione. Il se distingue des espèces déjà décrites par un museau très-court, une tête plus aplatie, des écailles très-larges et très-rudes au toucher. GO LES POISSONS DE MER. Le dos de ce poisson est rouge minium. Les parties inférieures du corps sont d'un blanc laiteux. Les nageoires pectorales sont rosées; les dorsales, de couleur pâle, sont marquées de taches plus foncées. La caudale est parsemée de taches rouges irrégulières. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 9 — 15. — P. 10 — 3. — V. 1 + 5. — A. 15. — G. 11. GENRE PERISTEDION. Péris tediorij, Lacé pè de. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce propre à la Méditerranée, le Périslédion Malarmat. Il ressemble comme forme générale aux Trigles, mais il s'en distingue par plusieurs caractères très- tranchés. Les mâchoires et le vomer sont dépourvus de dents. Les pectorales sont moins développées et ne portent que deux rayons libres. Le corps est, en outre, cuirassé de fortes écailles hexago- nales qui, disposées sur huit rangs, lui donnent la forme d'un octogone. PI. 25. — MALARMAT. Peristedion malarmat.... Lacép., Poiss., t. III, p. 369. — Cuv. et Valenc, Poiss., t. IV, p. 101. — Yarr., Brit. fish., 2e édit., t. I, p. 07.— Risso, Faun. de Nice, p. 211. Trkjla catapliracta Bloch,/c7i4/i.,t.X,pl.349.— B\och,Scheid.Syst.Ichlh.,v\AG. Lyra altéra Willughby, p. 283, pi. S. 3. Peristethuscalaphraclum. Guntli., Cat. Brit. Mus., t. II, p. 217. Mailed Gurnard, Armed Gurnard, Angleterre. — Armado, Espagne. — Pcsce força, Folcora, Italie. Ce poisson, qui est assez commun sur les côtes de la Méditerranée, est plus rare dans l'Adriatique. ORDRE DES AC ANT HOPTER VGIENS . 61 On ne le prend que par hasard dans l'Océan, sur les côtes d'Angle- terre ou de France. Risso nous apprend que le Malarmat vit presque toujours seul. Ses mouvements sont très-vifs; il se plaît dans les eaux profondes et ne se rapproche des côtes qu'à l'époque du frai. Les pêcheurs de nos côtes le désignent sous différents noms. Les Niçois le nomment Pei furca, les Marseillais Malarmat, les Languedo- ciens, Marco-temps. La tête de ce poisson a beaucoup d'analogie avec celle du Trigle lyre. Le museau est allongé et se termine par deux prolongements longs et plats. La bouche, reportée en dessous, est demi-circulaire et faiblement fendue. Les mâchoires sont dépourvues de dents ainsi que le vomer, les palatins et la langue. Sous le maxillaire inférieur sont insé- rés plusieurs barbillons. L'œil, de forme ovale, a son bord supérieur dentelé. On remarque en outre sur les parties supérieures et latérales de la tête des rugosités très-prononcées. En arrière de l'œil se trouve une grande épine dentelée, au-dessous d'elle une seconde de forme trian- gulaire et sur la continuation du maxillaire supérieur une carène qui se termine aussi en pointe aiguë. Le corps est allongé et de forme octogone. Il est recouvert de grandes et fortes écailles hexagonales qui portent une crête sur le milieu de leur face externe et se terminent en pointe aiguë à leur bord libre. Ces écailles, disposées par séries au nombre de huit, forment des arêtes longitudinales limitant des faces larges à la partie antérieure, très-amincies, au contraire, dans la région caudale. La première nageoire dorsale, très-élevée, est formée de sept rayons durs dont le troisième est le plus élevé. La seconde dorsale, qui naît immédiatement en arrière de la pre- mière, a dix-huit rayons. Les pectorales, de grandeur ordinaire, n'ont que deux rayons libres et douze rayons mous réunis par une membrane. Les ventrales ont un rayon osseux suivi de cinq rayons mous. L'anale qui naît presque au même niveau que la seconde dorsale est plus longue qu'elle et a le même nombre de rayons. La caudale, peu développée, est formée de onze rayons. 62 LES POISSONS DE MER. Le corps de ce poisson est d'un beau rongé dans sa partie supé- rieure; les flancs sont jaunâtres, le ventre est blanc. Les dorsales et la caudale sont de même couleur que le dos, les pectorales sont plus ternes, les ventrales plus pâles et l'anale blan- châtre. Ce poisson, suivant Risso, se nourrit de mollusques et de zoophytes. GENRE ASPIDOPHORE. Aspidophorus, Lacépède. Corps et tête de forme anguleuse et cuirassés par des pla- ques osseuses. Dents en carde aux mâchoires. Deux nageoires dorsales. Pectorales sans rayons détachés. Ventrales peu développées. Pas de vessie natatoire. Appendices pyloriques en petit nombre. PI. 20. - ASPIDOPHORE D'EUROPE. Coltus cataphractus Linné, Syst. nat., t. I, p. 451. — Bloch, Ichth.,pl. 30. Agonus cataphractus Bloch, Schneid. Syst. Ichth., 104. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 211. Cataphractus Schoneveldii. Flem., Brit. an., p. 216. Aspidophorus armatus Lacép., Poiss., t. III, p. 222. Aspidophorus europœus . . . Cuv. et Valenc, Poiss., t. IV, p. 201. — Yarr., Brit. fish., 1. 1, p. 85. Pogge, Angleterre. — Stcinpicher, Allemagne. — Lisitza, Russie. — Brodamus, Suède. Cette espèce, décrite pour la première fois par Schonewelde, habite l'océan Atlantique. On la prend également dans la Manche et la mer du Nord. Le corps de ce poisson, assez haut dans sa partie antérieure, va ORDRE DES AG ANTHO PT ÉRYGIE NS. 63 ensuite se rétrécissant jusqu'à l'origine de la nageoire caudale. 11 est recouvert d'écaillés carénées qui lui forment comme une espèce de cuirasse. La tête, courte et aplatie, présente quatre crêtes larges, mais peu élevées. Elle s'abaisse d'abord brusquement dans la région frontale et se relève ensuite dans la région nasale qui forme à son extrémité une saillie sur laquelle sont implantées quatre petites épines. La bouche est étroite et les mâchoires seules ont des dents en carde. Le sous-orbitaire est très-développé ; il présente trois petits tuber- cules et une crête qui se termine en pointe. Le préopercule présente également une épine et l'opercule se termine en arête mousse. L'ouverture des ouïes est grande, et la membrane branchiostége soutenue par six rayons. Des tentacules charnus extrêmement fins garnissent cette membrane, le dessous de la gorge, l'angle des mâchoi- res et le bout du museau. Les nageoires dorsales, au nombre de deux, sont assez rapprochées l'une de l'autre. La première, dont le premier rayon est le plus élevé, s'arrondit jusqu'au dernier rayon, qui est très-court. Elle est placée à la fin du premier tiers de la région dorsale et se compose de cinq rayons piquants. La seconde dorsale, qui est un peu plus longue que la première, a six rayons. Les pectorales sont larges et arrondies; leurs rayons sont au nombre de quinze. Les ventrales, peu développées, ont trois rayons. L'anale, courte et placée au-dessous de la seconde dorsale, a sept rayons. La caudale, arrondie et bien développée, est constituée par onze rayons. Ce poisson d'une forme si bizarre a des couleurs très-différentes suivant les sujets. En général il a le corps d'un brun plus ou moins clair traversé par des bandes plus foncées que l'on retrouve également sur les pectorales et les dorsales. La nageoire caudale est bordée de rouge. 61 LES POISSONS DE MER. GENRE DACTYLOPTÈRE. Dactyloptera, Olivier. Ce genre se distingue des précédents par une tête courte et aplatie, de forme parallélipipède, osseuse sur ses parties supé- rieures et latérales, articulée en arrière avec le surscapulaire qui se termine par une forte épine triangulaire. Dents petites et granuleuses sur les deux mâchoires ; dents en velours aux pharyngiens. Préopercule terminé par une très-forte pointe. Nageoires dorsales au nombre de deux. Pectorales longues, divisées en deux parties; la seconde en forme d'aile. Écailles du dos et des parties latérales présentant une carène terminée en pointe. Celles du ventre striées. Vessie natatoire divisée en deux parties latérales. Gœcums pyloriques en assez grand nombre. PI. 27. — DACTYLOPTÈRE VOLANT. Trigla volitans Lin., Gm., p. 1346. — Bloch., pi. 351.— Bloch, Schnekl., p. 12. Trigla fasciata Bloch, Schneid., p. 16, pi. 3, fig. 1. Dactylopterus pirapeda. Lacép., t. III, p. 326. Dactyloplerus volitans .. Cuv. et Valenc, Hist. nat. Poiss., t. IV, p. 117. — Guich., Expl. Alg., p. 41. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 221. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 61. Dactylopterus communis. Castel, Anim. nouv. rares Am. Sud, p. 7. — Owen, Ost. Cat., t. I, p. 56. Nibio, Pesce-rondine, Rondola, Italie. — Volador, Espagne. Le Dactyloptère qui porte sur nos côtes méditerranéennes le nom à'Aronde, à'Arondellc, de Ralapenada, de Pci voulan, est connu à Nice sous le nom de Gallina. Il ORDRE DES AC ANTHOPTÉRYGIENS, 63 Très-commun dans la Méditerranée, ce poisson se rencontre aussi dans l'Océan et on le prend aux Antilles, au Brésil et sur d'autres points voisins du nouveau continent. Le développement considérable de ses nageoires pectorales, dispo- sées en forme d'ailerons, lui permet de s'élever au-dessus des flots; de là le nom de Poisson volant, de Chauve-Souris et d'Hirondelle qu'on donne communément à ce poisson. Le corps du Dactyloptère volant a beaucoup d'analogie comme forme avec celui des véritables trigles, mais sa tête est plus aplatie et très-excavée dans sa région inter-orbitaire. Elle est dure et osseuse et les surscapulaires qui s'articulent avec elle se terminent en arrière par une longue pointe triangulaire. Le museau est très-court. L'œil est grand et le cercle orbitaire est très-saillant dans sa partie supérieure. La bouche est petite et reportée en dessous, la mâchoire inférieure étant plus courte que la supérieure. Les dents qui arment ces deux mâchoires sont en forme de petits pavés et disposées sur plusieurs rangées. Le palais en est dé- pourvu , mais les pharyngiens en sont hérissés, elles y sont très-fines et en velours. Le sous-orbitaire, très-allongé, est lisse et s'articule avec le préopercule par son bord inférieur. Le préopercule présente une très- longue épine à son bord postérieur, elle s'étend sur les parties inférieures et laté- rales de la région thoracique. L'opercule est couvert d'écaillés; le sous -opercule et Tinter- opercule ne pré- sentent rien de particulier. Les parties supérieures et latérales de la tête sont rugueuses ; la langue est lisse ; les rayons branchiostéges sont au nombre de six. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux; la première, haute, a six rayons épineux dont les deux premiers sont très-allongés et libres. h. B Fjg. 6. DENTITION DU DACTYLOPTÈRE (Triglavolitans). LES POISSONS DE MER. La seconde dorsale, séparée de la première par un assez grand intervalle sur lequel se voit une épine isolée, est formée de huit rayons. Les pectorales sont extrêmement développées et divisées en deux parties. La première de ces parties, qui constitue la véritable nageoire, compte six rayons; elle est d'un tiers plus courte que la seconde, qui constitue l'aile et est formée de vingt-neuf rayons. Les ventrales, placées sous les pectorales, sont composées d'un rayon épineux et de quatre rayons mous. L'anale a six rayons et la caudale vingt-deux, sans compter les décroissants. De chaque côté de sa base se trouvent deux longues écailles dentelées sur leur bord. Le corps du Dactyloptère est recouvert d'écaillés dures qui pré- sentent chacune une carène tranchante terminée en pointe. La tête de ce poisson varie beaucoup comme coloration. Elle pré- sente chez certains sujets des reflets rouges qui passent quelquefois chez d'autres au bleu ou au jaune. Les parties supérieures du corps sont d'un brun plus ou moins foncé et présentent souvent des reflets violacés. Les flancs sont rouges, le ventre de couleur rosée. La première nageoire dorsale est d'un gris bleuâtre, la membrane qui soutient ses rayons est tachetée de brun. La seconde dorsale est d'un vert très-pâle. Les pectorales sont vert-noirâtre et tachetées de bleu. Les ventrales et l'anale présentent les mêmes teintes que la région ventrale. La caudale est noire et marquée de bandes de couleur plus claire. Le Dactyloptère quoique très-abondant, paraît rarement sur nos marchés à cause de la mauvaise qualité de sa chair. On voit souvent ces poissons s'élever par bandes au-dessus des flots lorsqu'ils sont poursuivis par des animaux carnassiers. Leurs plus grands ennemis sont les Coryphènes et certains oiseaux de mer tels que les Albatros et les Frégates qui en font aussi leur nourriture. FAMILLE DES GASTEROSTEIDES. GASTÈROSTEIDM. Cette famille, qui est une des mieux caractérisées de la classe des poissons, est représentée dans nos eaux douces ou saumâ- tres par plusieurs espèces dont nous avons donné la descrip- tion dans le tome premier de cet ouvrage. Elle comprend, en outre, un genre exclusivement marin, le Gastré, qui est assez commun sur nos côtes soit de l'Océan, soit de la Manche. On le trouve aussi dans la mer du Nord et dans la Baltique. 68 ES POISSONS DE MER. GENRE GASTRE. Tête plus allongée que dans les espèces d'eau douce. Sous- orbitaire s'articulant avec le préopercule. Mâchoire inférieure dépassant la supérieure. Deux nageoires dorsales, la première composée de quinze rayons piquants et indépendants les uns des autres. Ligne latérale formée de quarante-quatre écailles. Bassin composé de deux plaques latérales, unies faiblement par leur bord interne. Nageoire ventrale composée de trois rayons, dont le pre- mier plus fort et osseux. PI. 28. — GASTRÉ. Gasterosleus spinachia. Linn., Syst. nat., p. 492. — Bloch, pi. 53, fig. 1. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 123, pi. 33, fig. 2. — Donov., Brit. ftsh., t. II, pi. 45. — Lacép., t. III, p. 301. — Cuv. et Val., Hist. Poiss., t. IV, p. 509. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 101. — Gray., Cat. acanth., p. 36. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 7. Spinachia vulgaris.... Flemm., Brit. anim., p. 219. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 71. Fifteen-spined Stickleback, Angleterre. — Sleinpicker, Allemagne. — Enl-kraber, Danemark. — Store-tin-doure, Norwége. — Tângspigg, Suède. — Zeesle Kelbaars, Hollande. Ce poisson, qui a été décrit pour la première fois par Schonewelde, est assez commun sur nos côtes de la Manche et dans le golfe de Gascogne. On le pêche également dans toute la Baltique. Il se plaît sur les côtes au milieu des roches et sur les fonds de sable. On le trouve quelquefois dans les étangs salés communiquant avec la mer, mais il ne remonte jamais les cours d'eau. LeGastré est extrêmement vorace ; il se nourrit de frai, de vers et d'autres animaux marins. Gomme nos épinoches d'eau douce, il se ORDRE DES AC ANTHOPTÉ RYGIENS. 69 construit un nid à la confection duquel il apporte tous ses soins et comme eux aussi, il pond au printemps. Le corps de l'Épinoche de mer est très-allongé et.de forme penta- gonale; on remarque sur les côtés une carène composée de quarante- quatre écailles qui représentent la ligne latérale. La tête est également fort longue et aplatie supérieurement. La bouche est petite et la mâchoire inférieure dépasse un peu la supé- rieure; toutes deux sont garnies de dents en velours. L'œil, assez grand, a son iris doré et occupe le milieu de la tête. Les parties latérales de celle-ci, c'est-à-dire le sous-orbitaire et la partie antérieure dupréopercule, présentent de très-fines ponctuations. L'oper- cule est lisse. Le bassin est composé de deux petites plaques ne se réunissant que par une faible partie de leur bord interne. Il se termine en pointe à peu dé distance de l'anus et il porte une forte épine suivie de deux petits rayons mous, qui constituent par leur ensemble la nageoire ventrale. Les épines dorsales sont au nombre de quinze. Elles naissent un peu en arrière du bord postérieur de l'opercule. La seconde dorsale est molle et composée de six rayons. Les pectorales, larges et arrondies, ont dix rayons. L'anale, opposée exactement à la seconde dorsale et dont la forme est à peu près la même, est formée d'un rayon osseux court et pointu, suivi de sept rayons mous. Enfin la caudale, arrondie à son bord postérieur, a douze rayons. Les parties supérieures du corps du Gastré sont d'un brun verdâtre plus ou moins foncé; les flancs sont plus pâles et présentent ordinai- rement des marbrures plus sombres. Le ventre est blanc. Les oper- cules, la gorge et la base des nageoires pectorales sont blanc d'argent. Les nageoires pectorales sont jaunâtres. La seconde dorsale, l'anale et caudale présentent une coloration analogue à celle des parties supé- rieures du corps. Elles ont en outre une tache noirâtre dans leur partie antérieure. Le corps du Gastré est beaucoup plus fort que celui des épinoches d'eau douce. Sa longueur moyenne est de dix centimètres et on en prend qui en mesurent quinze et même dix-huit. FAMILLE DES SGIENOIDES. Cette famille, qui est répandue sur tous les points du globe, est représentée sur nos côtes par les trois genres Sciène, Ombrine et Gorb. Les poissons qui composent cette famille ont le corps com- primé et plus ou moins allongé. Les écailles qui le recouvrent sont cténoïdes. Leurs dents sont petites et d'inégale grandeur. Il n'y en a ni au vomer, ni aux palatins. Les nageoires dorsales sont le plus souvent au nombre de deux. Leurs cœcums pyloriques sont en petit nombre et leur vessie natatoire est dans la plupart des espèces pourvue d'appendices. Quelques espèces exotiques remontent le cours des grands fleuves d'Amérique, d'Afrique et d'Asie. ORDRE DES AC ANT HOPTER VGIENS. 71 GENRE SGIËNE. Sciœna* Cuvier. Corps oblong, recouvert d'écaillés de grandeur moyenne. Tête courte, recouverte d'écaillés, bombée dans sa région nasale et concave dans sa région frontale. Mâchoire supérieure dépassant un peu l'inférieure. Toutes deux munies de dents aiguës, d'inégale grandeur. Palatins et vomer dépourvus de semblables organes. Préopercule dentelé chez le jeune, lisse chez l'adulte. Opercule terminé par une ou plusieurs épines. Sept rayons branchiostéges. Vessie natatoire pourvue de nombreux appendices. Cœcums pyioriques au nombre de dix. PI. 29. — SCIÈNE AIGLE. Sciœna aquila Risso, Faun. Nice, t. III, p. 411. — Cuv. et Val., Poiss., t. V p. 28, pi. 100. — Yarrel, But. fish., p. 104. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 291. Sciœna umbra Lacép., Poiss., t. IV, p. 314. — Cuv., Règn. anim., t. II, p. 172. Bonap., Fauna Italie. Perça vanloo Risso, Faun. de Nice, p. 298, pi. 9, fig. 30. Labrus hoîolepidotus . . Lacép., t. III, p. 517, pi. 21. Maigre, Angleterre. — Fégaro, Umbrina, Italie. — Corvinata, Espagne. Le Maigre d'Europe est un des plus grands poissons qui fréquen- tent nos côtes ; il atteint jusqu'à cinq et six pieds de longueur. Abondant dans la Méditerranée, on le prend aussi dans l'Océan, le Golfe de Gas- cogne, et il remonte quelquefois jusque dans la Manche. Les Languedociens le désignent sous le nom de Pei-rei. Ce poisson était très-estimé des anciens Romains et sa tête passait 72 LES POISSONS DE MER. chez eux pour un des morceaux les plus friands. Ils l'offraient comme un riche présent aux principaux magistrats de leur cité. La plus grande hauteur du corps de ce poisson correspond à la première nageoire dorsale. La courbure de son dos est assez prononcée et rejoint insensiblement les parties supérieures de la tête. Le front est légèrement concave, le museau conique, les lèvres peu épaisses, la bouche médiocrement grande pour un poisson d'une aussi grande taille. Les mâchoires, dont l'inférieure dépasse un peu la supérieure, sont garnies d'une rangée de dents petites et aiguës. A la mâchoire supé- rieure quelques-uns de ces organes, placés de distance en distance, sont plus longs que les autres. L'œil est médiocrement grand; les orifices des narines sont placés plus près de cet organe que de l'extrémité du museau. Le préopercule, taillé obliquemment de haut en bas et d'avant en arrière, est dentelé sur son bord postérieur. L'opercule, assez large, se termine en pointe en arrière et au-dessus de la nageoire pectorale. Les nageoires dorsales du Maigre sont au nombre de deux. La première, courte et assez élevée, a neuf rayons épineux; la seconde, trois fois plus longue et plus basse, compte vingt-huit ou trente rayons dont un seul est osseux. Les pectorales, bien développées, sont formées de seize rayons. Les ventrales, plus petites que les pectorales, en ont six. L'anale présente neuf rayons; elle est peu étendue. Enfin la caudale, coupée perpendiculairement à son bord libre, est formée de dix-sept rayons. La ligne latérale de ce poisson, faiblement marquée, part du bord supérieur de l'opercule; elle est presque droite. Les écailles qui recou- vrent le corps de l'Aigle de mer sont de grandeur moyenne. Celles de la tête sont plus petites. On en voit sur toute cette partie de l'animal excepté au pourtour de la bouche. Le corps de cette Sciène est généralement gris argenté, plus foncé sur le dos et légèrement coloré de rouge brun. Les nageoires sont également rouges, la caudale seule est teintée de brun. La chair du Maigre est très-ferme et très-bonne. Nous signalerons seulement comme particularité anatomique pro- pre à ce poisson, une vessie natatoire très-développée et pourvue de prolongements en culs-de-sacs. wm ORDRE DES AG ANT HOPT ÉR YGIENS. 73 Les cœcums pyloriques sont au nombre de dix. La ligne latérale est formée de cinquante-trois écailles. GENRE OMBRINE. Umbrina, Cuvier. Corps rappelant par sa forme celui du Maigre. Mâchoires pourvues de dents en velours; la supérieure dépasse l'inférieure. Sympliise mandibulaire portant un barbillon. Deux nageoires dorsales, la première courte et à rayons épineux, la seconde, très-longue, formée d'un rayon épineux suivi de rayons mous au nombre d'environ vingt-deux. Cœcums pyloriques en nombre variable; une vessie nata- toire à plusieurs lobes. PI. 30. — OMBRINE COMMUNE. Sciœna cirrhosa. . . Linn., Syst. nat., t. I, p. 481. — Bloch, pi. 300. Johnius cirrhosus.. Bloch, Schneid. Syst. Icht., p. 76. Perça umbra Lacép., Poiss., t. IV, p. 411. Umbrina vulgaris . Cuv. et Valenc, t. V, p. 171. — Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 100. — Cuv., Règn. anim., t. II, p. 174. Umbrina cirrhosa. Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 55. — Bonap., Faitna Ital. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 274. . Umbrina, Angleterre. — Corvo, Italie. — Borrugato, Espagne. — Millocopi, Grèce. L'Ombrine commune est un des poissons les plus abondants dans la Méditerranée. On la prend en grand nombre dans l'Adriatique, sur les côtes d'Italie, de France et d'Espagne. On la pêche aussi dans l'Océan, principalement dans le golfe de Gascogne. Elle est plus rare 74 LES POISSONS DE MER. sur les côtes du Finistère, dans la Manche, ainsi que sur les côtes de France et d'Angleterre. Le corps de ce poisson est allongé, épais et comprimé. Les cour- bures dorsale et ventrale sont à peu près symétriques. La longueur de la tête est un peu moins du quart de la longueur totale du corps. Son museau est tronqué et la mâchoire supérieure dépasse légèrement l'in- férieure. Chacune des mâchoires est garnie de fines dents en velours; il y en a également sur les pharyngiens, celles du centre de l'os sont plus fortes et coniques. L'œil est petit, la pupille bleu d'azur, l'iris argenté à reflets dorés. L'ouverture des narines est très-rapprochée de l'œil. Autour de la bouche on remarque des pores muqueux et sur le maxillaire inférieur un barbillon assez court inséré près de la symphise. Le préopercule est dentelé chez les jeunes sujets. L'opercule ne présente rien de particulier; il se termine par deux pointes. La première nageoire dorsale est courte, son bord antérieur et son dernier rayon très-court. Elle compte en tout dix rayons osseux. La seconde dorsale suit immédiatement la première. Elle est sen- siblement égale en hauteur dans toute sa longueur et est composée de vingt-deux rayons mous précédés d'un rayon piquant. Les pectorales, effilées, ont dix-sept rayons. Les ventrales sont un peu arrondies. L'anale, assez développée, a deux rayons durs et sept mous. Les écailles sont assez grandes et vont en diminuant de grandeur à mesure qu'on se rapproche de la tête. Celles qui recouvrent cette der- nière sont très-petites. 11 y en a aussi sur les opercules et sur les joues. Le corps de l'Ombrine est jaunâtre, parcouru de stries vertes diri- gées de haut en bas et d'arrière en avant. On voit des bandes de même couleur sur les opercules. Le dessus de la tête est moucheté de noir. La première dorsale est gris-bleuâtre lavé de brun; la seconde est brunâtre ainsi que la caudale et les pectorales. Les ventrales sont géné- ralement plus foncées. Quelques auteurs prétendent que ce poisson remonte le cours des grands fleuves, tels que le Danube et le Nil. Il aime les, fonds de vase. Sa chair est assez agréable. On prend des Ombrinës qui pèsent jusqu'à quinze livres. ORDRE DES AC ANTHOPTÉR YGIENS. 75 La ligne latérale de ce poisson a soixante-cinq écailles. Les cœcums pyloiïques sont au nombre de dix. La vessie natatoire est grande et présente de petits appendices mamelonnés. GENRE GORB. Corvincij, Cuvier. Corps oblong; région nasale convexe. Maxillaire supérieur dépassant l'inférieur. Dents en velours aux deux mâchoires. Pas de barbillons. Deux nageoires dorsales. Deuxième épine de l'anale très- forte. Vessie natatoire présentant des appendices. Cœcums pylo- riques en petit nombre. PI. 31. — CORB NOIR. Sciœna nigra... Bloch, t. IV, p. 35, pi. 297. • Corvina nigra.. Cuv. et Valenc, t. V, p. 80. — Cuv., Règn. an. — Bonap., Fauna Ital. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 55. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 290. Johnius niger... Bloch, Schneid. Syst. Mit., p. 70. Sciœna umbra.. Bisso, Faune de Nice. Ombrina di Scoglio, Sardaigne. — Coruo di Fortiera, Italie. On trouve dans la Méditerranée une autre Sciène qui a le corps plus élevé et la courbure dorsale plus marquée que les deux espèces précédentes. Ses mâchoires sont pourvues d'une bande de fines dents en velours; celles de l'os incisif sont plus fines et plus serrées, à l'exception de celles de la rangée externe qui sont plus fortes et recourbées en LES POISSONS DE MER. arrière. Comme dans les espèces précédentes les palatins sont dépour- vus de dents, mais les os pharyngiens en présentent, les unes en cardes, les autres en cônes plus ou moins saillants. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première compte dix rayons osseux, la seconde en a vingt-cinq mous. Les pectorales ont seize rayons, les ventrales six, l'anale huit et la caudale dix-sept. Le corps du Corbeau de mer, comme son nom l'indique, est teinté de brun-noirâtre; son ventre est argenté ; quand on le sort de l'eau il a des reflets violacés. Les nageoires sont aussi de couleur brune tirant sur le noir. Ce poisson vit par troupes assez nom- breuses et son poids est ordinairement de cinq à six livres. Au printemps il se rap- proche des rivages pour déposer ses œufs dans les endroits garnis d'algues. Dès que la température s'abaisse, il regagne le fond des eaux. La pêche du Corb se fait en été. On le prend à la ligne amorcée de mollusques, de chair de crustacés et de petits poissons. Les anciens Grecs et les anciens Romains salaient sa chair et la livraient ensuite à la consommation. Fig. 7. DENTITION DU CORB NOIR ( Corvina nigra ). FAMILLE DES SPARIDES. SPARIDjE. Les poissons qui composent cette famille ont tous le corps comprimé, oblong et recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire. La tête est courte. Les pièces operculaires sans épines ni dentelures. Les rayons branchiostéges sont au nombre de cinq à sept. Les mâchoires sont sensiblement égales, armées dans cer- tains genres, à la partie antérieure de dents canines suivies de dents molaires, dans d'autres, de dents en velours seulement , ou bien, de dents tranchantes, échancréesou lisses sur leurs bords. La nageoire dorsale est unique et formée d'une partie osseuse suivie d'une partie molle à peu près égale. Les pectorales sont falciformes. Leur pylore est pourvu d'appendices cœcaux et leur vessie natatoire qui existe chez tous, est souvent bilobée à sa partie postérieure. Les Sparoïdes se nourrissent à la fois de substances végé- tales et animales; ils habitent non loin des côtes des régions tem- pérées et tropicales et certaines espèces s'engagent quelquefois dans les rivières. 78 LES POISSONS DE MER. GENRE SARGUE. Sargus, Linné. Corps élevé et comprimé latéralement, recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire. Tête courte, écailleuse sur ses parties latérales, pièces oper- culaires lisses. Mâchoires garnies de dents incisives et de dents molaires. Nageoire dorsale unique, portion antérieure épineuse, seconde portion molle. Rayons épineux de l'anale au nombre de trois. Cinq ou six rayons branchiostéges. Appendices pyloriques en petit nombre. Vessie natatoire souvent lobulée. PI. 32. — SARGUE DE RONDELET. Sargus Rondelet, t. V, ch. 5, p. 122. Sparus sargus.... Linné, Gmel, p. 1270. — Bloch, pi. 2G4. — Id. Schneid. Syst., p. 270. — Lacép., t. IV, p. 27. — Risso, Faun. de Nice, p. 236. Sargus raucus... . Geoffr. Desc. Eq., Poissons, p. 18. Sargus Rondelet ii. Cuv. et Valenc, Poiss., t. VI, p. 14, pi. 141. — Guich., Expl. Alg., p. 46. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 54. — Gunth., Cat. acanth., 1. 1, p. 440. Base, Angleterre.— Geisbrassen, Allemagne. —Sargo, Sarago, Sardaigne et Italie. Le Sargue de Rondelet, qui est très-commun dans la Méditerranée, se pêche également dans l'Océan, sur les côtes de Portugal, d'Espagne et de France ; il est connu de nos pêcheurs méridionaux sous le nom de Sarguet, nom qu'ils donnent aussi indistinctement aux autres espèces de ce genre. Il pénètre quelquefois dans les étangssalés voisins du littoral, dans ORDRE DES AC ANTHOPT ERÏG1 ENS. les rades et les ports où il trouve de nombreux débris organiques qui servent à sa nourriture. Ce poisson a le corps haut et comprimé; sa courbure dorsale est plus prononcée que sa courbure ventrale. Sa tête, bien proportionnée, est comprise quatre fois dans la longueur totale du corps. Le museau, arrondi, est pourvu de lèvres épaisses. La bouche, relativement peu fendue, est garnie de dents en forme d'incisives au nombre de huit. De semblables organes sont placés sur trois rangées à la mâchoire supérieure, sur deux au maxillaire inférieur. Les os pharyngiens sont munis de dents en carde. La nageoire dorsale, peu élevée, occupe les trois quarts environ de la courbure dorsale ; elle est formée de douze rayons épineux suivis de douze à quinze rayons mous. Les pectorales sont allongées, elles comptent seize rayons. Les ventrales, placées au-dessous des pectorales, sont triangulaires. Elles ont un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. L'anale a trois rayons épineux suivis de treize mous. Elle est exac- tement opposée à la partie molle de la nageoire dorsale. Enfin la caudale, bien développée et fourchue, est formée de dix- sept rayons. Les écailles sont grandes et imbriquées de telle façon qu'on n'aperçoit qu'un tiers environ de leur surface. Il y en a soixante à la ligne latérale qui est convexe et plus rapprochée du dos que du ventre. Les parties latérales de la tête sont aussi recouvertes d'écaillés, mais elles sont plus petites que celles du corps. Les couleurs de ce Sargue sont d'un gris argenté sur le dos et les flancs qui sont parcourus par des bandes transversales noirâtres ou argentées. Le ventre est plus clair. Les nageoires pectorales et ventrales sont noirâtres avec des reflets verts; la dorsale est grisâtre et la caudale verdàtre est lavée de noir sur son bord libre. Les cœcums pyloriques sont au nombre de cinq. Le Sargue de Rondelet vit de petits poissons, de mollusques et de zoophytes. On le pêche en l'attirant avec des débris de sardines, de la farine avariée ou toute autre matière organique en décom- position. 80 LES POISSONS DE MER. Il fréquente de préférence les côtes et se réunit par bandes assez nombreuses. On a remarqué que les femelles étaient plus abondantes que les mâles. SARGUE SALVIEN. Sparus sargus . . . Brun., p. 38. Sparus puntazzo. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 352. Sargus vulgaris.. Geofïï., Desc. Eg., pi. 18, fig. 2. — Gunth., Cat. acanth., p. 437. Sargus salviani... Cuv. etValenc, t. VI, p. 28. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 54. Guich., Expl. Alg., p. 47. Sargo, Sargone, Italie. — Chargouch, Algérie. Le corps du Sargue de Salvien, que l'on nomme Sargou ou Rascas sur les côtes de Nice et Sarguet sur celles du Languedoc, est plus allongé et moins haut que celui du Sargue précédent. Sa face est plus proéminente et le crâne présente une saillie à sa région frontale. Les dents sont moins fortes que dans le Sargue de Rondelet. La dorsale a un rayon épineux de moins que dans l'espèce que nous avons décrite précédemment, mais les rayons mous sont quelque- fois plus nombreux. Les pectorales n'ont que quatorze rayons. Les couleurs de ce poisson sont brillantes; les flancs présentent de beaux reflets dorés et les bandes transversales qui les sillonnent sont jaune-clair. La nageoire dorsale est brun-jaunâtre, la caudale généralement blanche, les pectorales grises et l'anale noirâtre. Dans certains parages de la Méditerranée, cette espèce est plus abondante que la précédente. Quelques auteurs ont séparé le Puntazzo de Risso du Sargue de Salvien et en ont fait une espèce distincte. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 11 + 15. —P. lk. — V. 1 + 5 — A. 3 + H. — C. 17. La ligne latéraleest forméede cinquante-cinq écailles, et les cœcums pyloriques sont au nombre de quatre. La chair de ce poisson est très-estimée. ORDRE DES AC ANTHOPTÉR YGIENS PETIT SARGUE. Sparus annularis. Linn., Gmel, p. 1270. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 272. Spams haffara . . Risso, Icht. Nice, p. 244. Sargus annularis. Geoffr., Desc. Eg. Poiss., pi. 18, fig. 3. — Cuv. et Val., t. VI, p. 35, pi. 142. — Guich., Expl. Alg., p. 47. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 54. — Gunth., Catal. acanth., t. I, p. 445. Annular gilt head} Angleterre. — Sparbrassen, Allemagne. — Sparlo, Occhiata, CarlineUo, Italie. — Spargil, Espagne. Ce poisson se prend en abondance sur toutes les côtes de la Médi- terranée. Il est commun sur les plages du Languedoc, sur celles de provence, de Nice, de Gênes, de Toscane et de Naples. On le prend aussi dans les eaux de l'Espagne et les pêcheurs de Majorque le dési- gnent sous le nom (YEsperay. C'est une espèce de petite dimension, dont le corps moins élevé que celui des sargues que nous avons décrits précédemment, est coloré de jaune dans sa région dorsale, de gris à reflets d'argent sur les flancs et de blanc dans la région ventrale. La région caudale de ce poisson porte une tache annulaire noirâtre d'où lui vient son nom de Sargue annu- laire. 11 y a aussi des différences avec les espèces précédentes, dans la forme de la tête qui est petite et moins bombée dans sa région frontale. Les dents incisives sont larges et nombreuses. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 11. + 13. — P. 14. — V. 1 + 5. — A. 3 + 11. — C. 17. La ligne latérale est formée de cinquante-cinq écailles et les cœcums pyloriques sont au nombre de quatre. SARGUE VIEILLE. Sargus vetula. Cuv. et Valenc, Hist. Poiss., t. VI, p. 48. — Bonap., Cat. Potss. Europ., p. 54. — Guich., Expl. Alg., p. 47. — Gunth., Cat. acanth., 1. 1, p. 444. Sarigu, Oradavecchia, Italie. Le Sargue vieille qui égale en grandeur le Sargue ordinaire, a le corps très-haut et la courbure dorsale très-prononcée. h. 6 M LES POISSONS DE MER. La tête est courte, le museau arrondi ; les dents molaires, plus nom- breuses que dans les autres espèces, sont disposées sur quatre rangées à la mâchoire supérieure et sur trois au maxillaire inférieur. La nageoire dorsale a onze rayons osseux suivis de quatorze mous; les pectorales ont dix-sept rayons; les ventrales, un rayon osseux suivi de cinq mous, l'anale trois rayons osseux et treize mous, la caudale dix-sept rayons. Le corps de ce poisson, qui est d'un beau gris, a des reflets dorés. Les flancs sont argentés et parcourus par un nombre variable de lignes longitudinales de couleur foncée. On remarque deux taches noirâtres en arrière de l'opercule et une à la région caudale. Les mœurs du Sargue vieille sont à peu près les mêmes que celles des espèces précédentes. 11 y a environ quatre-vingts écailles à la ligne latérale. GENRE CHRYSOPHRYS Chrysophris, cuvier. Corps très-élevé, comprimé latéralement, et recouvert d'écaillés peu développées. Une seule nageoire dorsale, à région antérieure épineuse et portion postérieure molle. Tête courte, garnie d'écaillés sur les parties latérales. Incisives de forme conique à chaque mâchoire. Dents molaires sur trois ou un plus grand nombre de rangées. Six rayons branchiostéges. Appendices pyloriques en petit nombre. Vessie natatoire présentant quelquefois de petits appendices» ORDRE DES AC ANTHOPT É R YG IENS . 83 PI. 33. — DAURADE. Aurata Rondelet, t. V, cli. n, p. 115. Aurata vulgaris.... Aldrov., t. II, ch. xv, p. 171. Sparus aurata Linn., Syst. nat., t. I, p. 467. — Gmel, p. 1270. — Bloch pi. 200. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 270. — Risso, Ichth. Nice, p. 234.— Lacép., Poiss.. t. IV, p. 57. — Bonap., Cat Poiss. Europ., p. 54. Chrysophrys aurata. Cm. et Valenc., Hist. Poiss., t. VI, p. 85, pi. 145. — Yarr. , Brit. f\sh.,t. I. p. 111. — Guich., Expl. Alg., p. 48. — Gunth. Catal. acanth., t. I, p. 484. GMl-head, Giltpoll, Angleterre. — Goldbrassem, Allemagne. — Goudbrassen, Hollande. — Dorada, Espagne. — Aura, Aurata, Italie. La Daurade, que l'on pêche dans toutes les mers, se prend en abondance sur nos côtes de la Méditerranée et de l'Océan. Elle était connue des naturalistes dès la plus haute antiquité et les riches Romains la recherchaient pour la faire paraître sur leur table. Un certain Sergius poussait même la vanité jusqu'à se faire surnommer Aurata à cause du prix excessif qu'il payait pour se procurer de ces poissons. La Daurade est si élégante comme couleur et comme forme que les Grecs l'avaient surnommée le Sourcil d'or et l'avaient dédiée à Vénus. Les habitants des côtes françaises de la Méditerranée l'appellent encore aujourd'hui XAouradè, et les pêcheurs du Languedoc la nomment Saouquena quand elle est jeune. La chair très-délicate de ce poisson devient d'une finesse extrême lorsqu'on l'a fait séjourner quelque temps dans l'eau douce, et les Romains avaient déjà essayé de l'acclimater dans les lacs qui envi- ronnent Rome. De nos jours, celles qu'on pêche dans les étangs sau- màtres sont les plus estimées. Le corps de ce poisson, qui a une certaine analogie avec celui de la Brème de mer, a sa plus grande hauteur vers le premier tiers de sa nageoire dorsale. La tête est courte et large, la bouche est étroite, les lèvres épaisses. La mâchoire inférieure est un peu plus courte que la supérieure. Les dents incisives sont au nombre de six à chaque mâchoire; elles ont la forme d'un cône allongé et un peu recourbé en arrière. LES POISSONS DE MER Les dents molaires, aplaties et en forme de meules, sont disposées sur cinq rangs à la mâchoire supérieure et sur trois à l'inférieure. Tous ces organes sont très-forts et disposés pour le broiement. L'œil grand, est entouré d'un cercle doré. La pupille est noire et présente une petite échancrure à sa partie antérieure et supérieure. La nageoire dorsale naît sur une verticale passant un peu en arrière du bord postérieur de l'opercule ; elle compte onze rayons osseux et treize rayons mous, plus petits que les premiers. Les pectorales sont larges et longues; elles ont seize rayons mous. Les ventrales sont courtes et composées d'un rayon osseux suivi de cinq mous. L'anale, placée au-dessous de la partie molle de la dorsale, est formée de trois rayons osseux suivis de onze rayons mous. La caudale, un peu fourchue, a dix-sept rayons. La ligne latérale suit la courbure dorsale. Elle est plus rapprochée du dos que du ventre et les écailles qui la constituent sont petites et au nombre de soixante-seize. Celles qui recouvrent le corps sont aussi peu développées. Ce poisson, qui atteint d'assez fortes dimensions, pèse ordinaire- ment dix ou douze livres. Il se nourrit de petits crustacés et de mol- lusques. Au printemps, il vient frayer sur les côtes; en hiver il se retire au fond des eaux. On a souvent dit que la Daurade donnait la chasse aux poissons volants qui, pour lui échapper, s'élevaient au-desss des flots; on l'a alors confondue avec la Coryphène, qui dans certains pays porte le nom de Daurade. Les appendices pyloriques sont au nombre de quatre. Il est difficile de donner une idée exacte de la coloration de ce poisson. Sorti de l'eau, son aspect change immédiatement. Quoi qu'il en soit, on peut dire que la Daurade a les parties supérieures du corps d'un gris violacé à reflets rougeâtres ou bleuâtres; ses flancs sont d'un beau jaune d'or et son ventre est argenté. On remarque dans la région inter-orbitaire une bande d'un beau jaune d'or brillant. Il y a dans la Méditerranée une autre espèce de Daurade, mais elle ne fréquente pas nos côtes françaises, elle habite les régions les plus orientales de cette mer et ne vient qu'accidentellement sur les côtes ORDRE DES AC ANTHOPTÉRYGIENS. 85 d'Italie ou de Sardaigne. C'est la Daurade à museau renflé (Chrysophrys cràssirostris)', elle est d'une taille inférieure à celle de l'espèce précé- dente. GENRE PAGRE. Pagrus , Cuvier. Corps élevé, comprimé latéralement et garni d'écaillés assez grandes. Tête courte, joues écailleuses; rayons branchiostéges au nombre de six. Mâchoires presque égales, armées en avant de dents cani- niformes suivies de dents en carde et de molaires. Une seule nageoire dorsale dont les rayons épineux sont en général au nombre de douze. Ceux de la nageoire anale au nombre de trois. Appendices pyloriques en petit nombre. Vessie natatoire simple. PI. 34. — PAGRE VULGAIRE. Pagrus Rondelet, t. V, p. 142. Spams pagrus . . . Linn., Syst. nat., t. I, p. 469. — Risso, Ichth. Nice, p. 241. Spams argenteus. Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 271. Pagrus vulgaris.. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 142, pi. 148. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 54. — Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 116, — Guich., Expl. Alg., p. 49. — Gray, Cat. Brit. fish. acanth., p. 17. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 466. Braize, Becker, Angleterre. — Sackflosser, Allemagne. — Zack brassen, Hollande. — Bezugo, Espagne. — Phagros, Portugal. — Pagro, Sarago, Italie. — Phaggari, Grèce. Ce Pagre, qui a été figuré la première fois par Rondelet, habite la Méditerranée et l'Océan. C'est un poisson migrateur qui vit par bandes peu nombreuses. 86 LES POISSONS DE MER. Il se plaît à d'assez grandes profondeurs et se nourrit de petits poissons, de crustacés, de mollusques et même de matières végétales. L'été il se rapproche des rivages. Il a beaucoup d'analogie avec la Daurade, mais il s'en distingue cependant par plusieurs caractères bien tranchés et à première vue par un corps moins haut et sensiblement plus allongé. La tête est courte, la bouche fendue obliquement, les lèvres épaisses. Les mâchoires, égales, sont armées de dents de formes différentes. Les antérieures, au nombre de quatre, sont fortes et aiguës, analogues à celles de la Dau- rade. Après elles viennent des dents plus fines qui sont bientôt suivies de dents arrondies au nombre de cinq ou six et en forme de pavés. Les opercules sont lisses, plus hauts que larges, et les rayons bran- chiostéges au nombre de six. Les écailles sont grandes. La ligne latérale suit la courbure dor- sale. Elle est plus rapprochée du dos que du ventre et composée de cinquante-six écailles. La nageoire dorsale, très-allongée et peu élevée, est formée de douze rayons osseux à peu près d'égale hauteur suivis de dix rayons mous. Les pectorales, falciformes, ont quinze rayons. Les ventrales, moins développées que les pectorales mais cependant allongées, ont un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. L'anale, opposée à la partie molle de la dorsale, a trois rayons osseux suivis de huit rayons mous. Enfin la caudale est formée de dix-sept rayons et faiblement échancrée au bord postérieur. Les parties supérieures du corps de ce poisson sont peu foncées et colorées de rose. Les flancs sont argentés à reflets roses moins vifs que ceux du dos; le ventre est blanc ou légèrement teinté de jaune. PI. 35. — PAGRE ORPHE. Aurata orphus . Risso, Europ. Mérid., t III^ p. 365. Peignis orphus. Cuv. et Valen., t. VI, p. 150, pi. 149. — Bonap., Cat. Poiss. Eur., p. 54. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 467. Couck's Sca Bream, Angleterre. Ce poisson, qui est très-rare dans la Méditerranée, l'Océan et la Manche, vit sur les fonds rocailleux et peu profonds. On le prend quel- ORDRE DES AC ANTHOPT É RIGIENS. 87 quefois dans la rade de Toulon. Il n'a pas encore été signalé sur les côtes du Languedoc. Il se nourrit de mollusques et de petits crustacés, et atteint d'assez fortes dimensions. Le corps de l'Orphe a assez d'analogie avec celui du Pagre vulgaire. La tête est courte et s'abaisse brusquement dans la région faciale. • La bouche, placée très-bas, est bordée par des lèvres épaisses. Les mâchoires, à peu près égales, sont garnies de dents coniques suivies de dents molaires. Il y a également de ces organes aux os pharyngiens. L'œil est grand, bordé d'un cercle doré. Les écailles qui recouvrent le corps sont larges; il y en a sur l'opercule et le sous-opercule. La ligne latérale, plus rapprochée du dos que du ventre, est très- marquée et suit la courbure dorsale. La nageoire dorsale, assez développée, présente douze rayons osseux suivis de dix mous. Les pectorales sont larges et longues, elles ont quinze rayons. Les ventrales ont un rayon épineux et cinq mous. L'anale a trois rayons osseux et huit ou neuf rayons mous. La caudale est développée, fourchue et formée de vingt-neuf rayons. Les couleurs de ce poisson sont très-vives. Les parties supérieures du dos et delà tête sont d'un beau rouge laque; la région frontale présente une bande bleuâtre. Les flancs sont rosés et le ventre argenté. Les nageoires sont rouges, excepté l'anale qui est jaune pâle. Le Pagre orphe est pourvu de cinq cœcums pyloriques. GENRE PAGEL. Pagcllus, Cuvier. Corps assez élevé, recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire. Pièces operculaires lisses. Denis antérieures en velours , rangée externe plus forte. Molaires arrondies disposées sur plusieurs rangées. 88 LES POISSONS DE MER, Six rayons branchiostéges. Appendices pyloriques en petit nombre. Vessie natatoire simple. PI. 36. — PAGEL COMMUN. Sparus erythrinus .. Linn., Syst. nat-, t. I, p. 469. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 275. — Risso, Ichth. Nice, p. 240. Spams pagellus .... Laccp., t. III, p. 86. Pagras erythrinus.. Risso, Europ. tnèrid., t. III, p. 361. Pagellus erythrinus. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 170, pi. 150. — Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 120. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 53. — Guich., Expl. Alg., p. 50. — Gunth., Cat. acanlh., t. I, p. 473. Erythrinus, Angleterre. — Pagellu, Fragolino, Alborno, Italie. Le Pagel commun, qui est abondant sur nos côtes de la Méditer- ranée, l'est surtout aux environs de Nice où, suivant Risso, on le pêche en toute saison. Il se prend également dans l'Océan, mais il devient rare à mesure qu'on remonte vers le Nord. Fréquentant durant la mauvaise saison les grands fonds d'eau, il ne se rapproche du rivage que vers le com- mencement de l'été. Il est très-vorace et se nourrit de petits crustacés , de mollusques et de végétaux. Le corps du Pagel commun, qui a la forme d'un ovale allongé, est recou- vert d'écaillés relativement grandes. La tête est courte, la bouche médiocrement fendue et les lèvres épaisses. La mâchoire inférieure est un peu plus longue que la supérieure. Toutes deux sont armées de plusieurs rangées de dents dont les antérieures sont fines et pointues. En dehors d'elles on en voit de plus fortes ; peu à peu elles s'émoussent et la partie postérieure est garnie de véritables molaires disposées sur deux séries. DENTITION DU PAGEL COMMUN ( Pagellus erythrinus). ORDRE DES A C ANT HOPÏÉ R YGIENS. 89 Les os pharyngiens et les arcs branchiaux portent également de ces organes. La nageoire dorsale naît un peu en arrière d'une verticale passant par le bord postérieur de l'opercule. Elle compte douze rayons épineux suivis de dix rayons mous. Les pectorales, falciformes, ont un rayon osseux suivi de cinq rayons mous. Les ventrales, longues et pointues, sont formées d'un rayon osseux et de cinq rayons mous. L'anale, opposée à la partie molle de la dorsale, compte trois rayons osseux suivis de neuf rayons mous. Enfin la caudale, fortement échancrée, a dix-sept rayons. Les parties supérieures du corps de ce poisson sont d'un rouge brillant qui va s'affaiblissant sur les flancs. Le ventre est argenté. Les nageoires sont ordinairement de même couleur que le corps. Cependant celles des parties inférieures sont plus pâles. Les écailles de la ligne latérale sont au nombre de soixante; les cœcums pyloriques au nombre de quatre et la vessie natatoire uni- lobulée. PI. 37. — PAGEL A DENTS AIGUËS. Spams orphus Lacép., t. IV, p. 146. Sparus pagrus Bloch, pi. 267. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 271. — Turton, Brit. faun., p. 98. Sparus centrodontus .. De la Roche, Ann. du Mus., t. XIII, p. 345, pi. 23, fig. 2. Sparus massiliensis . . . Risso, Ichth. Nice, p. 247. — Risso, Europ. mèrid.,p. 357. Pagellus centrodontus. Cuv. Va'lenc, t. VI, p. 180. — Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 123. Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 53. — Guich., Expl. Alg., p. 50. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 476. Braize. Common Sea Bream , Angleterre. — Bothschuppe, Allemagne. — Bood brasen, Hollande. — Gorazo, Gurazo, Bezogo, Espagne. — Pagello, Italie. Le Pagel à dents aiguës, que l'on nomme aussi Bousseau, est com- mun dans la Méditerranée, l'Océan, la Manche et la mer du Nord. On le prend souvent dans quelques-uns de nos ports tels que Brest, Dieppe, Boulogne, etc. Comme le Pagel commun on le pécherait toute l'année sur les côtes de Nice. 90 LES POISSONS DE MER. Les pêcheurs des côtes du Languedoc l'appellent Patjel. Ce poisson n'est pas très-rare en Angleterre et il est cité par Nilsson dans son Prodromus Ichlhyologiœ Scandinavicse. Il a les habitudes du Pagel commun ; comme ce dernier il ne fré- quente les côtes qu'en été et se retire l'hiver dans les grands fonds d'eau. Sa nourriture est la même que celle du Pagel ordinaire mais sa chair n'est pas tenue en grande estime. Oh en fait cependant une assez grande consommation. Le Pagel à dents aiguës bien qu'ayant certains points d'analogie avec le Pagel commun s'en distingue cependant par plusieurs caractères. Son corps est en effetplus élevé, sa tête plus courte et son museau plus arrondi; les dents des mâchoires sont plus fines et moins nom- breuses, les dents pharyngiennes plus fortes, l'œil plus grand. Ajoutons que les mâchoires sont égales, que la ligne latérale qui suit la courbure dorsale a soixante-quinze écailles, et que la nageoire caudale est moins échancrée que dans l'espèce précédente. La nageoire dorsale a douze rayons osseux et treize rayons mous; les pectorales, dix-sept rayons; les ventrales, un rayon osseux suivi de cinq rayon mous; l'anale, trois rayons osseux et douze mous; la caudale, dix-sept rayons. Les parties supérieures du corps de ce poisson sont d'un gris rou- geâtre, les flancs sont plus clairs et le ventre blanc a des reflets dorés. A la naissance de la ligne latérale se trouve une large tache noire. La dorsale et l'anale sont brunes; les pectorales, les ventrales et la caudale sont rouges. Les cœcums pyloriques sont, comme dans l'espèce précédente, au nombre de quatre. PAGEL ACARNE. Acame Rondelet, t. XV, chap. xx, p. 151. Sparus berda . . Risso, lchth. Nice., p. 252. Pagrus acame. Cuv. etValenc.t. VI, p. 191.— Cuv., Règn. an. M., pi. 35, fig. 1.— Ronap., Cat. Poiss. Europ., p. 53.— Guich., Expl. Alg., p?51. — Gunth., Cal. acanth., t. I, p. 480. Axillary Bream, Angleterre. — Bezugo, Madère. — Fragolino, Italie. Le Pagel acarne qui se trouve dans la Méditerranée habite aussi l'Océan et se prend jusque sur les côtes d'Angleterre. On le rencontre ORDRE DES AC ANTHOPT É R YGI ENS. 91 aussi communément que les espèces précédentes, et les pêcheurs italiens et français lui donnent le même nom qu'au Pagel ordinaire. Ce Pagel a le corps moins haut que celui de l'Erythrinus; sa plus grande hauteur est égale à la longueur de la tête ; son museau est aussi plus arrondi. Les dents antérieures, petites et nombreuses, sont placées sur plusieurs rangs. Celles du rang externe sont plus fortes et crochues. Il n'y a que deux rangées de molaires. La ligne latérale décrit une courbure moins prononcée que dans les espèces précédentes; elle a soixante-douze écailles. Celles qui couvrent le corps sont plus petites que dans les espèces déjà décrites. La nageoire dorsale a douze rayons osseux suivis de onze mous ; les pectorales ont seize rayons; les ventrales, un rayon osseux et cinq mous; l'anale, trois rayons osseux et dix mous et la caudale dix-sept rayons. Les couleurs générales du corps sont d'un gris d'argent à reflets dorés ou rougeâtres. A la partie axillaire de la pectorale on voit une large tache brun-rougeâtre. La dorsale et la caudale sont d'un beau rouge. L'anale, les pecto- rales et les ventrales sont blanches. Ce poisson a les mêmes habitudes que les autres pagels. PAGEL BOGUERAVEL. Pagellus bogaraveo. Brunn., Pisc. Mass., p. 49. — Lacép., t. IV, p. 111. — Risso, Ichth. Nice, p. 249. Pagrus bugaravella. Risso, Europ. mérid., p. 359. Pagellus bogaraveo. Cuv. et Valérie, t. VI, p. 100. — Bonap., Cal. Poiss. Europ., p. 53. — Gunth., Cat. acanth., 1. 1, p. 480. Ce Pagel, qu'on trouve communément dans la Méditerranée et qu'on rencontre également dans l'Océan, dépasse rarement la taille de quinze à vingt centimètres. Les pêcheurs bretons l'appellent Pilonneau et les Languedociens Bougrabèou. Ses habitudes sont les mêmes que celles des espèces précédentes. Le corps de ce poisson est moins allongé que celui de l'Acarne. Sa tête est aussi plus courte, son museau plus arrondi et la crête sagittale moins marquée dans sa partie antérieure. 92 LES POISSONS DE MER, La bouche est armée supérieurement et inférieurement de deux rangées de petites molaires. La courbure de la ligne latérale, qui compte soixante-dix écailles, est peu marquée. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 12 ou 13 + 12.— P. 17.— V. 1 +5.— A. 3 + 11 ou 12.— C. 17. Les couleurs de ce poisson sont très-harmonieuses; les parties supérieures de son corps sont rosées, les flancs et le ventre sont argen- tés et ont souvent des reflets dorés. La nageoire dorsale est rougeâtre, bordée de noir, les pectorales et les ventrales sont jaunâtres-, l'anale et la caudale sont lavées de rose. PAGEL MORME. Sparus mormyrus . . Linn., Syst. nat., p. 472. — Brunn., Pisc. Mass., p. 96. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 277. Pagrus mormyrus.. Gcoffr., Desc. Eg. Poiss., pi. 18, fig. 3. Pagellus mormyrus. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 200. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 53, — Guich., Expl. Alg., p. 51. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 481. Murmungioni, Mormyro, Italie. — Mormo, Espagne. Ce Pagel, qui est peu commun dans la Méditerranée, est désigné en Italie sous le nom de Mormia, Mormyro, Mormo, etc. Les pêcheurs proven- çaux le nomment Morme, et sur les côtes du Languedoc on l'appelle Tenillè. Le corps du Morme est assez allongé. La bouche, très-protractile, a ses mâchoires égales et armées de dents de différentes formes. La mâchoire surpérieure a sa partie antérieure garnie de dents villiformes, la rangée externe de ces organes est plus forte; en arrière se trouvent quatre rangées de molaires. Le maxillaire inférieur présente des DENTITION DU PAGEL MOUME. r [Pagellus mormyrus). dents en carde, mais les molaires ne s'y trouvent disposées que sur deux ou trois rangs. Les rayons des nageoires sont ainsi disposés : D. 11 + 12. — P. 16. — V. 1 + 5. — A. 3 + 10. — C. 17. ORDRE DES AC ANT HOPT É R YGIENS. 93 Le corps de ce poisson a des reflets argentés. Les flancs sont par- courus par des bandes noirâtres, séparées par d'autres plus claires et moins longues; le ventre est blanc. PI. 38. — PAGEL D'OWEN. Pagellus erythrinus. Yarrel, Brit. fish., p. 120. Pagellus Owenii.... Gunth., Cat. acanth., t. I. p. 478. Spanish Bream, Angleterre. On trouve sur les côtes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande une autre espèce de Pagel à laquelle les naturalistes anglais ont donné le nom d'Axillary-Bream, et qu'ils ont confondu avec le Pagel Acarne et avec l'Érythrinus. Elle a bien quelques analogies avec le Pagel à dents aiguës, mais s'en distingue par certains caractères extérieurs, et entre autres par un corps plus épais, un museau plus allongé et des molaires disposées sur trois rangées à la mâchoire supérieure. GENRE DENTEX. DenteXj, Ce vie r. Corps élevé, de forme oblongue et recouvert d'écaillés cté- noïdes assez développées. OEil de grandeur ordinaire. Ouverture de la bouche plus ou moins horizontale. Mâchoires égales portant au moins quatre canines. En arrière de celles-ci, des dents en velours. Opercules et préopercules écailleux. Six rayons branchio- stéges. Appendices pyloriques en petit nombre. Vessie natatoire divisée à sa partie postérieure. 94 LES POISSONS DE MER PI. 39. — DENTEX. Sparus dentex . . Linn., Gmel., p. 1278. — Bloch., Schneid. Syst. Ichth., p. 271. — Lacép., t. IV, p. 121. — Risso, Ichth. Nice, p. 253. Cichla dentex... Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 337. Sparus cetti Risso, Ichth. Nice, p. 256. Dentex cetti Risso, Europ. mérid., t. III, p. 256. Dentex vulgaris. Guv. et Valenc, t. VI, p. 220, pi. 153. — Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 127. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 53. — Guich., Expl. Alg. p. 51. — Gunth., Cat. Acanlh., t. I, p. 366. Dentex, Angleterre. — Zahnbrassem, Allemagne. — Dentale, Dentici, Italie. Ce poisson qui habite la Méditerranée, où il est peu commun, se trouve aussi dans l'Océan où il est également assez rare. Il a été observé par les anciens naturalistes et se distingue des autres Sparoïdes par la taille considérable à laquelle il parvient. Duhamel fait mention d'un de ces poissons qui pesait soixante-dix livres. Il se plaît dans les grands fonds d'eau, mais au printemps il se rapproche des côtes et fréquente les embouchures des fleuves. C'est là qu'il va déposer ses œufs. Sur les côtes de la Méditerranée on le nomme Denti et quelquefois Pagre. Sa chair est assez estimée et on la livre à la consommation, soit fraîche, soit salée. Le Dentex a le corps haut et comprimé. Sa tête obtuse est aplatie dans sa région interorbitaire. Des deux mâchoires, l'inférieure est la plus longue. Elles sont armées toutes deux de quatre dents canines re- courbées dont les externes sont les plus fortes. En arrière d'elles se trouvent des dents aiguës. Le préopercule n'est pas dentelé; l'opercule est légèrement festonné. La ligne latérale, qui suit d'abord la cour- bure dorsale, s'incline ensuite dans la région cau- dale ; elle est rapprochée du dos et compte soixante écailles. Celles qui recouvrent le corps sont cténoïdes et de grandeur ordinaire. 11 y en a de plus petites sur les joues, l'opercule et le préopercule Fig. 10. DENTITION DU DENTEX (Dcnlex vulgaris). ^•\ ORDRE DES AC ANTHOPT ÉRIGIENS. 93 La nageoire dorsale compte onze rayons osseux. Sa plus grande hauteur se trouve au niveau du quatrième rayon. Après ces rayons osseux viennent onze rayons mous. Les pectorales, très-longues et falciformes, sont composées de quinze rayons. Les ventrales présentent un rayon épineux et cinq mous. L'anale, courte, a trois rayons osseux et huit rayons mous. Enfin la caudale dont le bord libre est découpé en croissant a dix- sept rayons. Les parties supérieures du corps du Dentex sont d'un brun rou- geâtre. Elles présentent souvent des macules noirâtres. Les flancs sont plus clairs. Le ventre est d'un blanc sale. Quant aux nageoires, elles sont d'un brun plus ou nions foncé tirant quelquefois sur le jaune. Dans cette espèce, les cœcums pyloriques sont au nombre de cinq. On prend encore dans la Méditerranée un autre Dentex, les Den- tex auxgrosyeux ou Dentex macrophtalmus (Guv. et Valenc, Hist. Poiss., t. VI, p. 227), qui est d'un rouge uniforme. Cette espèce, bien que rare, a été retrouvée par M. Guichenot pendant son exploration scientifique sur les côtes d'Algérie, p. 51. C'est le Sparus macrophtalmus de Bloch et le Sparus Erythrostoma de Risso. GENRE GANTHERE. Canthams, Cuvier. Corps haut, comprimé, recouvert d'écaillés assez grandes. Tète courte et bombée à son sommet. Bouche peu fendue. Lèvres charnues. Dents nombreuses en velours sur plusieurs rangées; celles qui constituent la rangée externe sont plus fortes. Joues écailleuses. Six rayons branchiostéges. Vessie natatoire bilobée dans sa partie postérieure. 96 LES POISSONS DE AIEU PI. 40. — CANTHERE COMMUN. Spams cantharus... Linn., Gmel., p. 1274. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 17. Pagrus lineatus Flemm., Brit. Anim., p. 211. Cantharus vulgaris.. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 319, pi. 160. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 53. — Guich., Expl. Alg., p. 53. Cantharus gris eus... Cuv. et Valenc, t. VI, p. 333. — Yarrel, Brit. fish., p. 130. Cantharus lineatus.. White, Cat. Brit. fish., p. 1G. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 413. Black Bream, Angleterre. — Choupa, Madère. — Cantaro, Sarigo bastardo, Tanuda, Italie. Le Canthère commun est un beau poisson qui porte différents noms sur nos côtes. Les Marseillais le nomment Cantena, les Langue- dociens Cantarela ou Sar. Très-commun dans la Manche et l'Océan, il devient plus rare dans la Méditerranée. Il vit solitaire, recherche les fonds rocailleux et se nourrit à la fois de matières animales et de végétaux. Le corps de ce Sparoïde est élevé, sa courbure dorsale, très-pro- noncée à son origine, s'abaisse ensuite brusquement vers la région caudale qui est très-étroite. Les écailles qui le recouvrent sont grandes et très-adhérentes ; celles qui recouvrent les joues sont plus petites. La bouche, peu fendue, est pourvue de lèvres épaisses. Les mâchoires sont sensiblement égales et armées de dents en carde. Celles de la rangée externe sont comprimées et plus élevées. Il y en a aussi sur les pharyngiens. La nageoire dorsale naît très en avant, elle est très-longue, assez élevée et formée de onze rayons osseux suivis de douze rayons mous. Les pectorales, longues et étroites, ont quinze rayons. Les ventrales, placées un peu en arrière des pectorales, ont un rayon osseux suivi de cinq mous. L'anale opposée à la partie molle de la dorsale, mais plus courte, a trois rayons osseux et dix rayons mous. La caudale, peu échancrée, a dix-sept rayons. Ce poisson atteint une assez grande taille; certains individus mesurent de trente à cinquante centimètres de longueur. Les parties supérieures de son corps sont d'un bleu grisâtre avec ORDRE DES AC ANTHO PT É R YGI ENS. 97 des reflets verts. Le dos et les flancs sont parcourus par des bandes longitudinales plus foncées. La nageoire dorsale est d'un brun pâle. Les pectorales sont de même couleur que le corps. Les ventrales, la caudale et l'anale sont brunes. Les écailles de la ligne latérale sont au nombre de soixante-huit à soixante-quinze. La vessie natatoire est très-développée. Cuvier et Valenciennes ont décrit sous le nom de Canthère gris un canthère qui a été reconnu plus tard pour une simple variété du Canthère commun. CANTHERE ORBICULAIRE. Cantharus orbicularis. Cuv. et Valenc, t. Vf, p. 331. — Bonap., Fauna /te/. Bonap., Cat. Poiss. d'Europ., p. 53. — Guntli., Cat. acanth., t. I, p. 416. Tanuda, Scozone, Italie. — Panoso, Espagne. Ce Canthère a le corps comprimé, élevé et de forme ovalaire. Sa tête est courte, bombée dans sa région occipitale, et sa courbure supé- rieure se continue avec celle du dos, qui est très-arqué. Le museau est court. L'œil grand. Le préopercule très-large, angu- leux et recouvert d'écaillés ; l'opercule se termine par une pointe mousse ; il est, comme le préopercule, pourvu d'écaillés. La bouche est assez grande et les lèvres charnues. Les mâchoires sont égales, l'intermaxillaire porte des dents coni- ques; il y en a d'autres plus petites ou en cardes disposées sur une bande étroite. On voit de semblables organes sur le maxillaire inférieur et sur les pharyngiens où ils sont plus forts. La ligne latérale très-marquée présente trois séries de pores; elle est formée de soixante-dix écailles. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 11 + 12. — P. 13. —V, 1 + 5. — A. 3 + 10. — C. 17. Les couleurs de ce poisson sont d'un gris cendré argenté à reflets verts. Les lianes sont plus clairs et traversés par quinze à seize lignes longitudinales, plus foncées au-dessous de la ligne latérale. Les ii. 7 98 LES POISSONS DE MER. nageoires sont d'un gris violacé plus ou moins sombre. La femelle est plus pâle que le mâle. Le poids moyen du Canthère orbiculaire est en général de trois livres. GENRE BOGUE. Box, Cuvier. Corps rappelant par sa forme celui des autres Spares. Joues écailleuses. Bouche non protraetile. Mâchoires égales armées de dénis incisives échancrées sur leur bord tranchant et disposées sur une seule rangée. Écailles de grandeur ordinaire sur le corps. Six rayons branchiostéges. Appendices pyloricjues peu nombreux. Vessie natatoire bilobée dans sa partie postérieure. Tube digestif assez long. PL hi. — BOGUE COMMUN. Sparus boops Linn., Syst. nat., t. I, p. 409. — Linn., Gmel., p. 1274. — Lacép., t. IV, p. 97. — Blocli, Schneid. Syst. Ichth., p. 273. — Risso, Ichth., Nice, p. 242. Box vulgaris Cuv. et Valenc, t. VI, p. 348, pi. 161. — Cuv., Règn. anim. ill., pi. 30, fig. 1. — Guich., Expl. Alg., p. 54. — Gunth., Cat. acanthop., t. I, p. 418. Boops canariensis. Valenc. in. Webb. et Berth., Hist. nat., îles Canaries, Poiss., p. 36, pi. 10, fig. 1. Boox boops Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 52. Bogue, Red-gilt head, Angleterre. — Rothbrassem, Allemagne. — Besago, Espagne. — Boga Feggo, Bobba, Italie. Le Bogue, qui était connu des anciens naturalistes sous le nom de Box, et dont Belon, Rondelet et Jessner ont laissé d'assez bonnes figures, OKDKE DES AC ANTHOl'T ËR YGIENS. 90 est très-commun dans la Méditerranée. Il remonte quelquefois dans l'Atlantique où on le prend aux environs de Madère et des Canaries. Ses noms vulgaires sont très-nombreux. C'est le -Bogua des Lan- guedociens et le Boga des Provençaux. On l'appelle à Nice Bago, et Bala- jola dans l'Italie méridionale. Comme tous les poissons de la famille des Sparoïdes, il se plaît' au milieu des roches qui avoisinent les côtes et se nourrit en grande partie de matières végétales. Sa chair est assez estimée. Le corps de ce poisson est cylindrique, allongé et recouvert d'écaillés assez grandes. Il y a également de ces organes sur les parties latérales de la tête, mais en petit nombre. La région dorsale est arrondie, la région ventrale comprimée. L'œil est grand, son iris est doré. La bouche est petite et les deux mâchoires, égales en longueur, sont armées d'une seule rangée de dents incisives. Ces organes sont aplatis et échancrés sur leur bord tranchant. Celles du maxillaire infé- rieur sont triangulaires et élargies à leur base. La ligne latérale est plus rapprochée de la courbure du dos que de celle du ventre; elle est formée de soixante-quinze écailles. 11 y a six rangées d'écaillés au-dessus de cette ligne et treize au- dessous. La nageoire dorsale, très-longue, d'abord assez élevée diminue jusqu'à la portion molle dont les premiers rayons sont un peu plus élevés que les piquants postérieurs de la portion épineuse. Elle est formée de quatorze rayons durs et d'un même nombre de rayons mous. Les pectorales sont longues et formées de dix-sept rayons. Les ventrales, placées au-dessous des pectorales et un peu en arrière, ont un rayon épineux suivi de cinq mous. L'anale, très-basse et reportée très en arrière, a trois rayons épi- neux et quinze mous. La caudale, très-échancrée, a de quinze à dix-sept rayons. Les couleurs de ce poisson sont jaune-olivâtre sur le dos ; les flancs, plus clairs, sont parcourus par des bandes longitudinales jaunes; le ventre est blanc. Cette espèce est pourvue de cinq cœcums pyloriques; sa vessie natatoire est bifide à sa partie postérieure. 400 LES POISSONS DE MER. On pêche les Bogues dans la Méditerranée, pendant les mois de février, mars et avril, au moyen de grands filets qui ont jusqu'à quatre- vingts brasses de longueur et que l'on nomme Bouguières. SÀUPE. Sparus salpa. Linn., Syst. nat., t, I, p. 470. — Linn., Gmel., p, 1275. — Bloch, pi. 205. — DIoch, Schneid., Syst. Ichth., p. 270. — Lacép., t. IV, p. 97. — Risso, Ichth. Nice, p. '243. Box salpa.... Cuv. et Valcnc, t. VJ, p. 357, pi. 102. — Bonap., Cal. Poiss. Europ., p. 53, — Guicb., Expl. Ahj., p, 5ï. — Gunth., Cal. acanth., t. I, p. 420. Goldlin, Angleterre. — Goldstrich, Allemagne. — Pampana, Espa gne. — Salpa, Sarpa, Italie. — Chêlba, Algérie. Voici une autre espèce du genre Bogue que Ton rencontre com- munément sur les côtes de la Méditerranée et qui remonte comme la première jusque dans l'océan Atlantique. Les pêcheurs de nos côtes méridionales l'appellent Saoupa, Vcr- gaddle ou Sopi, lorsque le poisson n'a pas encore atteint sa taille ordi- naire. Ce Bogue se distingue du Bogue vulgaire par la forme de son corps qui, plus élevé et plus comprimé, est revêtu de brillantes couleurs. Les courbures dorsales et ventrales sont très-prononcées et les écailles qui revêtent le corps sont grandes. Elles sont disposées sur cinq rangées au-dessus de la ligne latérale et sur quatorze au-dessous. Celles qui constituent cette ligne sont au nombre de soixante-treize. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 11 + 15. — P. 16. — V. 1 + 5. — A. 3 + H ou 15. — C. 17. Les couleurs de ce poisson sont très-belles. Le dos et les flancs sont gris-bleuàtre. Le ventre est plus clair et la gorge légèrement jau- nâtre. Des bandes longitudinales de couleur orange sillonnent le corps. ORDRE DES AC A NTHOPT ft R YGIE NS. 101 GENRE OBLADE. Oblata, Guvier. Corps comprimé et oblong, recouvert d'écaillés de gran- deur ordinaire. Bouche assez grande. Mâchoires armées de dents tran- chantes en avant, de dénis granuleuses en arrière de celles-ci, latéralement de dents cardiformes ainsi qu'aux pharyngiens. Joues écailleuses. Six rayons branchiostéges. Vessie natatoire bilobée à sa partie postérieure. PI. 42. - OBLADE. Spams melanurus. Linn., Syst. nat., t. I, p. 4G8. — Linn., Gmel., p. 1271. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth., p. 273. Spams oblada .... Lacép., t. IV, p. 70. — Risso, Ichth. Nice, p. 237. Oblala melanura... Cuv. et Valérie, t. VI, p. 300, pi. 102 bis. — Bonap., Cat. Poiss. d'Europ., p. 52. — Guich., Expl. Alcj., p. 54. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 422. Schwaiizschwantzige Seebrasse, Allemagne. — Virador, Espagne. — Orbada, Ochiatella, Ochiado, Italie. — Kahli, Algérie. L'Oblade, qui est commune sur les côtes de la Méditerranée, a reçu des pêcheurs Languedociens les noms de Ncblada, Ncgrouna. Les Pro- vençaux la nomment Blade et les Niçois Blada. Par sa forme, elle se rapproche beaucoup des Bogues et comme eux séjourne au milieu des rochers qui avoisinent les côtes. Le corps de EOblade est un peu plus élevé que celui de la Saupe; il est recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire, et les parties latérales de la tête présentent également de semblables organes. La ligne latérale , peu apparente, est formée de soixante-cinq écailles. 102 LES POISSONS DE MER, L'œil est grand, bordé d'un cercle d'un beau jaune doré. L'opercule est irrégulièrement quadrangulaire et son bord supé- rieur coupé obliquement. Le préopercule est strié; le sous-opercule et Tinter-opercule sont minces et disposés obliquement. Les mâchoires sont sensiblement égales; l'inférieure est un peu recourbée en haut et en avant. Elles sont toutes deux armées de dents qui présentent, comme dans le genre précédent, des échancrures sur leur bord tranchant. En arrière de la première rangée s'en trouvent d'autres qui figurent des petites granulations, et sur les côtés des organes de même nature, petits et aigus. Les dents pharyngiennes sont cardifortnes. La nageoire dorsale, qui a sa plus grande hauteur au niveau du troisième rayon épi- neux, est composée de onze rayons durs suivis de quatorze rayons mous. Les pectorales, larges à leur base, assez longues et terminées en pointe eflilée, ont quinze rayons. Les ventrales, peu développées, ont un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale, opposée à la partie molle de la dorsale, a trois rayons épi- neux suivis de treize rayons mous. La caudale est très-échancrée. Ce poisson a le dos gris d'ardoise à reflets d'argent. Les flancs, plus clairs, sont parcourus ainsi que le dos par des lignes longitudinales noirâtres. Le ventre est blanc d'argent. La région caudale présente une large tache noirâtre. La nageoire caudale est gris foncé. La dorsale de même couleur, mais plus claire. Les autres nageoires sont blanchâtres. Les cœcums pyloriques sont au nombre de six. Fig. II. DENTITION DE L'OBI. ADE (Oblala melanura.) FAMILLE DES MENIDES. MMNIDM. La famille des Ménides comprend quatre genres qui sont : 1° Le genre Mendole ; c2° Le genre Picarel ; o° Le genre Csesio ; k° Le genre G erre. Les deux premiers seuls font partie de notre faune euro- péenne. Les Ménides sont caractérisées par un corps oblong et comprimé, recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire. Une bouche très-prolracliîe pourvue de dents vomériennes chez les Mendoles, tandis que ces organes manquent dans les autres genres. Une nageoire dorsale unique sans écailles à sa base dans les poissons de cette famille qui fréquentent nos côtes; les genres Caesio et Gerreont au contraire une dorsale écailleuse à sa base. Des rayons brandi iostéges au nombre de six ou sept. Une vessie natatoire assez développée, simple ou bilobée postérieurement. Des appendices pyloriques en petit nombre. 104 LES POISSONS DE MER. GENRE MENDOLE. Mœna. — Cuvier. Corps oblong et comprimé, recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire. Tète courte ; bouche très-protractile munie de lèvres assez épaisses. OEil assez grand. Mâchoires sensiblement égales armées de dents en carde. Quelques-unes caniniformes à la partie symphysaire du maxil- laire inférieur, d'autres petites et en velours sur le vomer. Une seule nageoire dorsale sans écailles a sa base. Ven- trales présentant des écailles allongées dans le voisinage de leur insertion. Six rayons branchiostéges. Vessie natatoire bilobée postérieurement. Appendices pyloriques en petit nombre. PI. 43. — MENDOLE COMMUNE. Sparus mœna. . . Linn., Gmel., p. 1271. — Bloch, Ichth., pi. 270. - Bloch, Schneid , p. 272. Sparus mendola. Lacép., t. IV, p. 85. Mœna vulgaris.. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 300. — Bonap,, Cal. Poiss. Enrop.. p. 52. — Guich., Expl. i4/flr.,p.55. — Gunth., Cat.acanth., 1. 1, p. 38G. Mendole, Cackerel, Angleterre. — Laxierfisch, Allemagne. — Zee Schyter, Hollande. — Menola, Italie. Ce poisson, qui fréquente les côtes sablonneuses, est commun dans la Méditerranée sur les côtes de France et d'Italie. Il est très-abondant dans la mer Adriatique, principalement aux environs de Venise. Il pénètre quelquefois dans l'Atlantique, et Couch le signale comme ayant été pris sur les côtes d'Angleterre. ORDRE DES AC ANTHOPTÉRYGIENS. 105 C'est un poisson extrêmement prolifique et qui se nourrit princi- palement de matières végétales. Sa chair est tenue en peu d'estime, bien que la femelle passe pour être un mets assez délicat à l'époque de la fraye qui a lieu au printemps. La Mendole porte différents noms sur nos côtes méditerranéennes; c'est VAmendolo des Niçois, le Cagarel des Provençaux, le Mata-Souldat des Languedociens, le Madrè-Souldat à Iviça. Le corps de la Mendole, oblong et comprimé, est couvert de grandes écailles ciliées. La bouche est petite et protractile, les lèvres épaisses et les mâchoires sensiblement égales sont armées de dents fines et aiguës dont le rang externe est le plus fort. Le maxillaire inférieur a, en outre, deux dents hautes et caniniformes. Le vomer est garni de dents en velours. Il y a de semblables organes sur les pharyngiens. L'œil est de grandeur moyenne, son iris est argenté. Le préopercule, dépourvu d'écaillés, est finement strié. Les rayons branchiostéges sont au nombre de six. La ligne latérale, qui suit à peu près la courbure du dos, est formée de soixante-quinze écailles. La nageoire dorsale naît sur une perpendiculaire qui passerait par l'origine de la pectorale ; elle compte onze rayons osseux et onze rayons mous. Les pectorales, assez longues, ont quatorze rayons. Les ven- trales, placées au-dessous et en avant des pectorales, ont un rayon osseux suivi de cinq rayons mous. Entre ces nageoires et au-dessus de chacune d'elles se voit une écaille allongée. L'anale, courte et basse, a trois rayons épineux et neuf rayons mous. La caudale, très-four- chue, compte dix-sept rayons. La Mendole a le clos gris-bleuâtre, parcouru par des bandes longi- tudinales de couleur plus foncée. Les flancs sont plus clairs et tra- versés par des bandes bleuâtres. Le ventre est argenté. Au-dessous de la ligne latérale, un peu en arrière de l'insertion des pectorales, on aperçoit une large tache noirâtre. Les nageoires sont grisâtres ou légèrement teintées de rouge. Ce poisson a une longueur moyenne de vingt-cinq centimètres. Sa vessie natatoire est bilobée postérieurement. Les cœcums pyloriques sont au nombre de quatre. 106 LES POISSONS DE MER MENDOLE D'OSBECK. Sparus lineatus Osbeck, Act. nov. nat. curios*, t. IV, p. 1002. Spams Zébra Brunn., Pisc. mass., p. 47. — Bloch, Schneid., p. 270. Sparus Osbeckii. ... Lacép.,t. IV, p. 33. — Risso, Ichth. Nice, p. 240. Sparus massiliensis . Lacép., t. IV, p. 107. Sparus gora Risso, Ichth. Nice, 2e éd., p. 357. Marna Osbeckii Cuv. et Valenc, t. VI, p. 307. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 52. — Guich., Expl. Ahj., p. 55. Mœna Zébra Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 387. Cette Mendole, comme la précédente, fréquente les plages sablon- neuses de la Méditerranée et on la prend en assez grande abondance sur les côtes de France. On lui donne les mêmes noms qu'à la précé- dente, dont elle se distingue par les caractères suivants : Corps plus élevé que dans l'espèce précédente et recouvert d'écaillés plus grandes. Tête plus courte; nageoire dorsale plus haute. Ligne latérale plus rapprochée du dos que dans la Mendole commune et formée d'un nombre moins considérable d'écaillés. Les couleurs de ce poisson sont, du reste, plus brillantes que dans l'espèce précédente. Le corps est en effet d'un bleu grisâtre parcouru par des taches d'un bleu plus ou moins clair formant des bandes sur les joues. Les nageoires dorsale et caudale sont également mouchetées de bleu. Les ventrales sont jaune-verdàtre. On trouve encore dans la Méditerranée deux espèces de Mendoles qui sont les suivantes : 1° La Mendole vomérine. Mœna vomerina. Cuv. et Valenc, Poiss., t. VI, p. 400, pi. 10't. — Bonap., Cat. Poiss. d'Europ., p. 52. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 387. Cette Mendole a beaucoup de ressemblance comme forme avec les deux précédentes. Sa tête est cependant plus massive et son museau moins allongé. Les dents diffèrent aussi sensiblement dans cette espèce; elles sont un peu plus longues à la mâchoire inférieure qui présente ordinaire- ment six canines. Il y a en outre une série de petites dents sur le che- vron du vomer. ORDRE DES AC ANT IIO PT É RYGIE NS. 107 Ajoutons que, outre de petites différences dans la forme des nageoires, les écailles placées à la base des ventrales sont plus déve- loppées et que celles qui constituent la ligne latérale sont au nombre de soixante à soixante-cinq. Les couleurs du corps sont plus claires que dans les espèces précé- dentes; la grande tache des flancs et les bandes qui sillonnent le corps sont beaucoup moins apparentes. 2° La Mendole juscle. Mœna jusculum. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 395. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 52. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 38G. La Mendole juscle tient le milieu comme forme entre la Mendole commune et la Mendole d'Osbeck. Elle est assez rare dans la Méditerranée. Comme couleur elle diffère peu de la Mendole ordinaire. GENRE PICAREL. Smaris. — Guvier. Corps oblong ou fusi forme, recouvert d'écaillés de moyenne dimension. Tête plus ou moins allongée, bouche très-prolractile dépourvue de dents dans la région vomérienne. Une seule dorsale sans écailles. Trois rayons épineux à l'anale. Caudale fourchue. Six rayons branchiostéges. Vessie natatoire bilobée à sa partie postérieure. Appendices pyloriques en petit nombre. 108 LES POISSONS DE MER. PICAREL COMMUN. Sparus smaris . . . . Linn., Syst. nat., t. I, p. 4G8. - Linn., Gmel., p. 1271. — Bloch, Schneid., p. 273. — Rino, Ichth. Nice, p. 238. — Lacép., t. IV, p. 79. Smaris smaris Rino, Ilist. nat., t. III, p. 315. Sparus argenteus.. Brunn., Ichth. mass., p. 42. Smaris vulgaris .. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 407. — Bonap., Icona Fauna, Util.,— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 51. — Gunth., Cat. acanlh., t. I, p. 388. Smaris gagarella. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 420.— Bonap., Cat. aeantji., p. 51. Giroli, Zerolo scuro, Zcrolo commune, Italie. — Caramel, Espagne. — Mainicla, Grèce. Rare dans l'Océan, ce poisson se trouve en abondance dans la Méditerranée, se plaisant sur les fonds vaseux qui avoisinent les côtes. Il se nourrit de petits poissons et de mollusques. Suivant Risso, le jeune porterait à Nice le nom de Gavaron et l'adulte celui de Gerle. On le nomme aussi Giarret en Provence, Vernieïra en Languedoc, et le nom de Picard qu'il porte sur presque toute l'étendue de nos côtes lui viendrait de la saveur piquante de sa chair lorsqu'elle est salée et séchée. Autrefois on le faisait mariner dans de l'eau salée et on obtenait ainsi un breuvage que les pêcheurs avaient en grande estime et qu'ils nommaient Garum. Le corps de ce poisson, peu élevé et allongé, a sa région ventrale comprimée. Sa courbure dorsale est assez prononcée. La plu? grande hauteur est contenue quatre fois et demie dans la longueur totale du corps. La tête est courte et effilée. L'œil est grand. La bouche, moyenne, estfendue obliquement et très-protractile. Les mâchoires, égales en longueur, sont armées de dents en velours. On remarque au maxillaire inférieur deux dents caniniformes et recour- bées en arrière. Le vomer ne présente aucun de ces organes, mais il y en a de très-fins sur les pharyngiens. Le préopercule ne présente pas d'écaillés. Les autres pièces des parties latérales de la tête en sont au contraire pourvues. Les écailles qui recouvrent le corps sont petites et ciliées; celles ORDRE DUS A C AN T HO PT ÉRIGIONS. 103 de la ligne latérale qui suit à peu près la courbure dorsale dont elle est assez rapprochée, sont au nombre de soixante-dix. La nageoire dorsale, assez développée, occupe à peu près les deux tiers de la courbure du dos. Elle commence un peu en arrière de l'in- sertion des pectorales et compte onze rayons épineux suivis de onze rayons mous. Elle est de couleur olivâtre et légèrement teintée de rose sur ses rayons. Les pectorales ont seize rayons; elles sont d'un jaune roussâtre. Les ventrales ont un rayon épineux et cinq rayons mous; elles sont de même couleur que les pectorales et que l'anale qui compte trois rayons épineux et neuf rayons mous. Enfin la caudale est légèrement teintée de rose et compte dix-sept rayons. Le dos du Smaris commun est d'un gris verdâtre à reflets argentés ou dorés. Les flancs sont plus clairs et parcourus par des bandes bleuâtres; le ventre est blanc. On remarque en arrière et au-dessus des pectorales une tache brun-noirâtre qui est souvent d'un beau noir chez certains individus. Ajoutons que dans cotte espèce il y a quatre cœcums pyioriques et que la vessie natatoire, assez grande, est bilobée postérieurement. Le Smaris gagarella, dont on a fait une espèce distincte, serait, d'après Bonaparte (Cat. Poiss. d'Euro p., p. 51), la femelle du Smaris chryselis. M. Gunther (Cat. acanthop., t. I, p. 488) le donne comme appartenant au Smaris vulgaris. PI. kk. — PIC ARE L MARTIN- PECHEUR. Spams alcedo.... Risso, Ichtli. Nice, p. 258. Smaris smaris... Risso, Europ. mérid., t, III, p. 3i5. Smaris alcedo Cuv. et Valcnc, t. VI, p. 410. — Bonap., Fauna Haï. — Bonap.. Cat. Poiss. Europ , p. 51. — Guich., Expl. Alg.. p. 55. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 388. Smaris chryselis. Cuv. et Valenc, t. VI, p. 419, pi. 1G5, — Bonap., Faun. Ital. — Bonap. Cat., Poiss. Europ.. p. 51. Le Picarel martin-pêcheur doit son nom aux belles couleurs dont il est revêtu et qui rappellent celles de l'oiseau dont il porte le nom. Les parties supérieures de son corps sont d'un gris argenté à reflets rougeàtres, verdàtres ou dorés. Les flancs sont plus clairs et HO LES POISSONS DE MER parcourus par des bandes et des taches bleuâtres que l'on retrouve également sur les parties supérieures et latérales de la tête et du dos. Le ventre a des reflets dorés splendides, et on y remarque des rangées de points d'un bleu très-tendre. La tache que nous avons observée sur les flancs dans l'espèce pré- cédente, bien que plus grande est de couleur moins vive. Les nageoires dorsale, pectorale, anale et caudale sont jaunes et parsemées de taches couleur turquoise. Les ventrales sont bordées de jaune sur leur bord externe et présentent à leur base des reflets rou- geâtres. La gorge est de couleur rosée. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 11 + il. — P. 15. — V. 1 + 5. — A. 3 + 9. — C. 17. Cette espèce est assez rare sur les marchés. Sa chair a, du reste, peu de valeur. M. Gunther rapporte à cette espèce le Smaris chryselis de Cuvïer et Valenciennes, que Bonaparte, au contraire , considère comme le mâle du Smaris gagarella. PICAREL DE MAURI. Smaris Maurii. . Bonap., Fauna Ital., fig. 3. — Bonap., Cat. Poiss. (VEnrop., p. 51. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 389. Smaris gracilis. Bonap., Fauna Ital., fig. 1. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 51. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 389. Ch. Bonaparte, après avoir décrit le Picarel grêle comme une espèce distincte, le donne plus tard dans son catalogue des Poissons d'Italie comme la femelle du Picarel de Mauri. Cette espèce, dont la taille égale celle du Picarel martin-pêcheur, est assez commune dans la Méditerranée depuis les côtes d'Espagne jus- qu'à celles d'Asie. Les pêcheurs italiens le nomment Pesce in Barille, nom qu'ils donnent aussi au P. gracilis, sa femelle, dont la taille est toujours plus petite. Ses couleurs ont beaucoup d'analogie avec celles du Picarel com- mun. Les individus les plus grands atteignent rarement la taille de vingt-sept ou trente centimètres. ORDRE DES AC ANTHOPT E RYG IENS. IH La formule des rayons de ses nageoires est la suivante : D. 11 + 12. — P. 16. — V. 1 + 5. — A. 3 + 9. — C. 17. Les couleurs de la femelle diffèrent très-peu de celles du mâle. PICAREL INSIDIATEUR. Smaris insidiator. Cuv." et Valeuc, t. VI, p. 114. — Bonap., Fauna Ital., fig. 2. — Bonap., Cal. Poiss. Europ., p. 51. — Gunth., Cat. acanth., t. I, p. 390. Cette espèce, qui est plus rare que les précédentes dans la Médi- terranée et qu'on a prise dans l'Océan aux environs de Madère, se trouve communément en Sicile où elle porte le nom de Cirru. A Catane, on la nomme Pesce cli ombra, et à Messine, Azineddu. Son corps est plus allongé que celui des espèces précédentes, sa courbure dorsale légèrement sinueuse. Les couleurs sont ternes et la tache noire des flancs n'existe pas. Les parties supérieures du dos sont brunes, les flancs plus clairs et le ventre blanc. Les nageoires sont d'un rouge brun légèrement lavé de jaune. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 13 + 9. — P. 15. — V. 1 + 5. — A. 3 + 10. — C. 17. La ligne latérale a quatre-vingt-dix écailles. Les cœcums pyloriques sont au nombre de trois. FAMILLE DES SCOMBEROJDES SCOMBEROIDEI. La famille des scombéroïdes, qui renferme un grand nombre de genres, est une des plus nombreuses de l'ordre des Acanthop- térygiens. Les poissons qui la composent ont été divisés par Cuvier en cinq grands groupes auxquels nous en ajouterons un sixième formé par le genre Echénéis. Nous ne nous occupons ici que des genres qui sont représentés sur nos côtes. Le premier de ces groupes comprend les Maquereaux, les Thons, les Auxides et les Pélamides, toutes espèces alimentaires et dont la pêche se fait en grand dans nos mers. Il est caracté- risé par la décomposition de la partie postérieure de la seconde nageoire dorsale et de l'anale dont les rayons constituent ce que l'on appelle des fausses nageoires. Le second groupe est formé par un seul genre, le genre Echénéis, que Cuvier plaçait parmi les Malacoptérygiens sub- brachiens. Un troisième groupe comprend les Scombéroïdes dont la première nageoire dorsale est formée de rayons osseux indé- pendants les uns des autres. Ce sont les genres Naucrates et Liche. Le quatrième groupe est représenté dans nos mers par les Caranx; ils se distinguent des autres Scombéroïdes par une ligne latérale armée de fortes écailles carénées et épineuses. ORDRE DES AG ANT HOPTÉ R YG IENS. 113 Le cinquième groupe, formé par les genres Capros, Zeus et Lampris, est caractérisé par une bouche très-protractile. Le sixième et dernier groupe comprend les Goryphènes, les Castagnoles, les Centrolophes, les Aslrodermes et les Stroma- tées qui ont une longue nageoire dorsale sans division épineuse distincte ni fausses nageoires et dont la région caudale est dépourvue de carènes latérales. M4 LES POISSONS DE MER GENRE SCOMBRE. Scomber. — Cuvier. Corps cylindrique, allongé et recouvert d'écaillés extrême- ment petites. Tête longue. Bouche bien fendue. Mâchoires à peu près égales, pourvues de dents nombreuses et fines disposées sur une seule rangée. Il y a de semblables organes sur le vomer et les palatins. L'œil de grandeur variable est entouré d'une membrane qui recouvre ses bords antérieurs et postérieurs. Pièces operculaires ne présentant ni denticulation ni épine. Nageoires dorsales au nombre de deux : la première entière, la seconde décomposée dans sa région postérieure dont les rayons réunis par séries forment cinq ou six fausses nageoires. Anale décomposée à sa partie postérieure en fausses nageoires dont le nombre est égal à celles qui suivent la seconde dorsale. Six rayons branchiostéges. Vessie natatoire simple lorsqu'elle existe . Appendices pyloriques très-nombreux. PI. 45. — MAQUEREAU COMMUN. Scomber Scomber (Scombrus). Linn., Syst. nat., t. I, p. 492. — Bloch, pi. 8i. — id., Schneid., p. 24. — Lacép., t. III, p. 24. — Risso, lchth. Nice, p. 170. — id., Europ. mérhl., t. III, p. 412. — Cuv., Valenc, t. VIII, p. 6. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 137. — Cuv., liègn. anim. M., pi. 45, flg. 1. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 73. — Gunth., Cat. acanth., t. JI, p. 357. Mackerel, Angleterre. — Makrill, Suède. — Makrell, Danemark. — Makrel, Allemagne. — MacareUi, Italie. — Cavallo, Espagne. Le Maquereau est un poisson répandu en abondance dans toutes les mers du globe, il se trouve aussi bien dans les régions tropicales ORDRE DES AC ANTHOPT ÉRYGIENS. . Le Germon, qui est abondant dans l'Océan, est très-rare au con- traire dans la Manche. On le prend aussi quelquefois dans la Méditer- ranée, mais l'endroit de nos côtes où il est de beaucoup le plus abondant est le golfe de Gascogne, où on le pêche pendant les mois de mai et de juin. Après cette époque il devient plus rare, mais on en rencontre cependant jusqu'au mois d'octobre. Comme le Thon commun, les Germons vont par troupes; comme lui aussi, ils sont d'une grande voracité et mordent à n'importe quel appât. Les engins employés pour leur pêche sont les mêmes que pour celle du Thon ordinaire et, comme celle de ces derniers poissons, leur chair est très-estimée. Ils sont très-abondants sur les marchés de l'ouest et du nord de la France. Le corps du Germon ressemble beaucoup à celui du Thon commun, mais à première vue on peut l'en distinguer par la forme de ses nageoires pectorales, qui, très-allongées, lui ont fait donner par les 428 LES POISSONS DE MER- matelots le nom de Thon à longues oreilles. Ces nageoires, lorsqu'elles sont appliquées contre le corps, dépassent le bord postérieur de la seconde dorsale. Le museau est pointu et l'ouverture de la bouche de grandeur moyenne. Les mâchoires sont armées d'une rangée de dents petites, aiguës, incurvées et disposées sur une seule rangée. Il y a des dents en velours au vomer, aux palatins et sur la langue. L'œil est grand et situé au-dessus de la commissure des lèvres. Les pièces operculaires ne présentent rien de particulier à signaler. Tout le corps est recouvert d'écaillés petites, qui figurent en avant un corselet assez semblable, comme forme, à celui du Thon ordinaire. Ce corselet est échancré à la base des pectorales et s'étend jusqu'à la base de la seconde nageoire dorsale. La première nageoire du dos naît un peu en arrière de l'insertion des pectorales et l'espace qui la sépare de la seconde est de peu d'éten- due; elle compte quatorze rayons. Les quatre premiers rayons sont les plus longs, les autres diminuent ensuite et deviennent sensiblement égaux. La seconde dorsale a deux rayons épineux suivis de douze rayons mous. Viennent ensuite huit fausses nageoires. Les pectorales, dont nous avons donné la forme, sont composées de trente-cinq rayons. L'anale a trois rayons épineux et douze rayons mous, ses fausses nageoires sont au nombre de huit. La caudale est bien développée, elle présente, comme chez les autres Thons, une carène latérale. La ligne latérale est sinueuse. Le corps du Germon est d'un bleu noirâtre dans sa région dorsale. Cette couleur devient moins foncée sur les flancs, le ventre est d'un blanc jaunâtre. Le poids de ce poisson est généralement de soixante à quatre-vingts livres. L'océan Atlantique possède un autre Germon qu'on a désigné sous le nom de Thynnus pacifiais ; on ne l'a pas encore signalé dans les eaux de nos côtes de France. ORDRE DES AC ANTHOPT ÉRYG IENS. 129 GENRE PELAMYS. PeldmySj Cevier. Ce genre, qui renferme un petit nombre d'espèces, a dans nos mers un représentant, le Pelamys sarda. Les Pelamydes sont caractérisés par un corps oblong et recouvert d'écaillés petites. Celles de la région thoracique, un peu plus grande, forment un corselet qui est moins développé que chez les vrais Thons. La tête est allongée, l'ouverture de la bouche grande. Les dents qui arment les mâchoires sont plus fortes que dans le genre précédent. Il y en a sur les palatins et sur la langue, le vomer en est complètement dépourvu. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La seconde est suivie de sept à neuf fausses nageoires, il y en a un même nombre en arrière de la nageoire anale. Les rayons branchiostéges sont au nombre de sept. Ces poissons n'ont pas de vessie natatoire. PI. 50. — PÉLAMYDE COMMUNE. Pelamys bellonii Willugh, p. 180. Scomber pelamys Brunn., Ichth., Mars. p. 69. Scomber sarda Bloch, t. X, p. 35, pi. 334. — Bloch, Schneid, p. 22. — Lacép., t. IV, p. 099-700. Scomber M éditer raneus. Bloch, Schneid., p. 23. — De la Roche, Ann. mus., t. XIII, p. 33G. Thynnus sardus Risso, Europ. mérid., t. III, p. 417. Pelamys sarda Cuv. Valenc, t. VIII, p. 149, pi. 217. — Yarr. et Brit. fish., t. I, p. 159.— Cuv.,ifêg. an.ill., pi. 48, fi g. 2. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 74. — Guicli., Expl. alg., p. 58. — Gunth, Cat. acanth., t. II, p. 367. Pclamid, Angleterre. — Bonilou, Espagne. — Serra, Portugal. La Pélamyde commune a une distribution géographique assez étendue. Elle habite la mer Noire, la Méditerranée, l'océan Atlantique, ii. 9 130 LES POISSONS DE MER s'étendant jusqu'aux côtes d'Amérique et au cap de Bonne- Espé- rance. Dans les départements méridionaux de la France, sur les côtes du Languedoc, on la nomme Bonitou, nom que lui donnent aussi les pêcheurs espagnols. A Iviça, on l'appelle Donitol. Sa pêche se fait de la même manière que celle du Thon. Comme forme générale, la Pélamyde se rapproche du Maquereau, mais sa taille est beaucoup plus considérable, sans égaler pour cela celle des Thons. Elle dépasse rarement, en effet, en longueur soixante centimètres. Sa tête est allongée, sa bouche bien fendue. Ses mâchoires sont armées de dents assez fortes, nombreuses, recourbées en arrière et légèrement aplaties. Il y a de semblables organes, mais plus petits, sur les palatins et la langue. Les pièces operculaires ne présentent rien de particulier, elles diffèrent cependant légèrement, comme forme, de celles des espèces précédentes. Les écailles de la région thoracique forment un corselet plus petit que chez les vrais Thons. La première nageoire dorsale est formée de vingt-deux rayons, dont le plus élevé est placé au-dessus de l'origine des pectorales. La seconde dorsale a deux rayons épineux et treize ou quatorze rayons mous. Les fausses nageoires qui suivent sont au nombre de huit ou neuf, suivant que la dernière se confond plus ou moins avec la caudale. Les pectorales, peu développées, ont vingt-cinq rayons. Les ven- trales ont un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale a deux rayons épineux et treize rayons mous. Ses fausses nageoires sont au nombre de sept. La région caudale porte de chaque côté, comme chez les véri- tables Thons, une saillie cartilagineuse en forme de carène, et la nageoire qui la termine, assez développée, en porte deux plus petites sur ses côtés. Le dos de la Pélamyde est bleuâtre et cette couleur devient plus claire à mesure qu'on s'approche de la ligne latérale. Cette région est en outre parcourue par des bandes obliques de couleur plus foncée, ordinairement au nombre de dix, quelquefois plus nombreuses. Les flancs sont plus clairs, le ventre a des reflets irisés. La région située ORDRE DES AC AiN T 1101'TE R YGIENS . 131 au-dessous des pectorales et la gorge sont quelquefois lavées de rose. Cette espèce est dépourvue de vessie natatoire; sa vésicule biliaire est extrêmement développée. GENRE AUXIS. ÀUOCÎSj Cuvier. Corps allongé, oblong et recouvert d'écaillés fines, plus grandes dans la région thoracique et formant un corselet. Une carène de chaque côté de la région caudale. Ouverture de la bouche assez grande. Dents petites, très- fines et serrées aux deux mâchoires. Palais lisse. Deux nageoires dorsales très-séparées l'une de l'autre Sept rayons branchiostéges. Pas de vessie natatoire. PI. 51. — AUXIDE COMMUNE. Scomber rochei Risso, Icht. Nice, p. 105. Thynnus rocheanus. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 417. Auxis vulgaris Cuv. et Valenc, Poiss., t. VIII, p. 139, pi. 210. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 160. — Cuv., Règn. an. ill, pi. 48, fig. 1. Auxis bisus Ronap., Cat. Poiss., Europ., p. 74. Auxis rochei Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 309. Plain Bonilo, Angleterre. —Biso, Espagne. — Judeu, Serra, Portugal. Il n'y a dans la Méditerranée qu'une seule espèce d'Auxide, TAuxide commune qu'on prend également dans l'océan Atlantique, principalement dans ses parties tropicales. Elle est au contraire plus rare dans le iNord et ce n'est qu'accidentellement qu'on la pêche sur les côtes d'Angleterre. On prend un assez grand nombre de ces poissons en Sicile et sur les côtes de Nice, du mois de mai au mois de septembre Suivant Risso, les Niçois désignent l'Auxide sous le nom de Bonitou. 132 LES POISSONS DE MER. La taille de ce poisson est ordinairement de quarante à cinquante centimètres, sa chair est molle et de mauvais goût. Quant à sa forme, elle rappelle à la fois celle des Maquereaux et celle des ïhonines. L'Auxide a en effet, comme les premiers de ces poissons, les nageoires dorsales Irès-écartées l'une de l'autre, mais sa tète plus courte et son corps plus élevé la rapprochent plutôt des ïhonines. Comme les Thons, ce poisson est pourvu d'un corselet qui se ter- mine en arrière par quatre prolongements situéssur les faces supérieure, inférieure et latérales du corps. La bouche est relativement grande et sa mâchoire inférieure dé- passe un peu la supérieure. Toutes deux sont armées de dents très- fines, petites et aiguës. Le palais est dépourvu de ces organes. L s pièces oparculaires sont de forme plus ou moins elliptique. L'œil est de grandeur ordinaire et la partie inter-orbitaire légè- rement bombée. Les nageoires dorsales, comme nous l'avons déjà dit, sont Irès- écartées Tune de l'autre. La première, qui commence au-dessus et un peu en arrière de la pectorale, est formée de dix ou onze rayons dont le premier est très-court, le second au contraire très-élevé. La seconde dorsale est peu développée; on y compte douze rayons. Elle est suivie de huit fausses nageoires. Les pectorales, petites et pointues, ne dépassent pas la pointe latérale du corselet; elles ont vingt et un rayons. Les ventrales, plus petites que les pectorales et placées au-dessous d'elles, ont un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale, de grandeur à peu près égale à la seconde dorsale, a de douze à quatorze rayons, ses fausses nageoires sont au nombre de sept. Enfin la caudale, moins développée que chez les Thons proprement dits, a quinze rayons. On remarque dans la région caudale les carènes que nous avons déjà signalées dans quelques espèces de cette famille. Il y a aussi deux petits ailerons à la base de la nageoire caudale. La ligne latérale, peu marquée dans sa partie antérieure, devient flexueuse au niveau de la seconde dorsale et très-apparente dans la région caudale. L'Auxis a le dos d'un bleu foncé qui s'affaiblit sur les flancs; le ventre est argenté. Les jeunes sujets présentent des taches presque noirâtres au-dessus de la ligne latérale et quelquefois au-dessous. Le ORDRE DES ACÀNTHÔPT ÉRY€ I ENS. 133 corselet a des reflets verts. Les parties inférieures de l'opercule, les joues et la gorge sont argentées. Les nageoires sont d'un gris verdâtre, quelquefois lavées de jaune, surtout l'anale et les ventrales. L'Auxide commune n'a pas de vessie natatoire. GENRE ECHÉNEIS. EcheneiSj, Linné. Corps fusiforme recouvert d'écaillés très-petites. Tète longue, large, excavée dans sa partie supérieure et recouverte d'un disque formé de nombreux segments, modifica- tion des rayons de la première nageoire dorsale et servant d'or- gane de fixation. Ouverture buccale grande. Dents très-fines disposées par bandes aux mâchoires, vomer et palatins, quelquefois même sur la langue. Deux nageoires dorsales-: la première aplatie en forme de disque elliptique, la seconde reportée très en arrière. Nageoires pectorales bien développées. Ventrales thoraciques. Rayons branchiostéges au nombre de sept. Pas de vessie natatoire. Appendices pyloriques en petit nombre. 134 LES POISSONS DE M E II PI. 52. — REMORE. Echeneis Ovide, Halieut., t. V, p. 99. — Pline, XXXII, cap. 1, IX; cap/25. Rémora Ronde!., XV, c. 18, p. 436. Echeneis rémora. Lin., Syst. nat., t. I, p. 410. — Bloch, t. II, p. 13ï, pi. 172. — Bloch, Schn., p. 240. — Lacép., p. 140, pi. 9, fig. 1. — Cuv., Iiègn. an. ill., pi. 108, fig. 3. — Risso, Icht. Nice, p. 177. — Risso, Europ. mèrid., t. III, p. 209. — Costa, Fann. Napl., pi. 20, 27, 28 bis. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 070. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 00. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 378. Suching fish, Angleterre. — Pegador, Pcixe piolho, Portugal. Ce poisson, qui avait frappé l'attention des anciens, est en effet un des plus singuliers que l'on connaisse. 11 a donné lieu à un grand nombre de fables et Pline nous le montre arrêtant le vaisseau d'Antoine à la bataille d'Actium. Parlant du Rémore dans un autre passage, il dit : « Que les vents soufflent tant qu'ils voudront, que les tempêtes exercent leur rage, le poisson commande à leur furie et met des bornes à leur puissance. » Toutes ces fables et tous les récits exagérés des anciens reposent sur un fait qui a été constaté depuis la plus haute antiquité et qui prouve combien sont différentes et curieuses à étudier les mœurs des poissons. Au moyen d'une ventouse placée à la partie supérieure de sa tête, le Rémore se fixe aux corps sous-marins. Appliquant tantôt son disqtre sur la carène des vaisseaux, tantôt l'adaptant aux corps des Squales, des Dorades ou des mammifères marins, il se fait ainsi transporter à de grandes distances sans la moindre dépense d'efforts. Le Rémore a le corps allongé, fusiforme et recouvert de très- petites écailles cycloïdes. Sa tête est surtout très-remarquable. Elle est aplatie, large dans le sens transversal, excavée dans sa partie supérieure, bombée, au con- traire, dans sa région inférieure. Elle porte à sa face supérieure un disque qui la recouvre depuis l'extrémité du museau jusque sur la partie antérieure du dos, bien au-delà de l'insertion des nageoires pec- torales. Ce disque, d'une forme elliptique et très-allongé, a été tantôt considéré comme une simple ventouse, tantôt comme une nageoire dorsale transformée en organe de fixation. Les pièces qui le constituent ORDRE DES AC ANT HOPTER YGIENS. 13o sont disposées par segments, chacun de ces segments comprend quatre os : un inter-épineux, deux rayons et un osselet articulaire. Le disque est entouré d'une membrane molle, plus large en arrière qu'en avant. Vus par sa face supérieure, ses différents segments ont l'aspect d'une double persienne dont les lames, en se relevant, agrandissent l'espace qu'elles laissent entre elles, et si l'animal a préa- lablement appliqué la partie supérieure de sa tête contre un corps quelconque, il se produit une sorte de succion qui le fixe à l'endroit qu'il a choisi. Fi„ 13t Les yeux, relativement petits, sont PûRTI0N DU disqbec1;p„u.quE reportés sur les parties latérales de la DU rémore. [Echeneis rémora.) tête. Le museau est arrondi. La bouche, largement fendue, a sa mâchoire inférieure plus longue que la supé- rieure, toutes deux sont armées de dents extrêmement fines, disposées sur une bande assez large. 11 y a également de ces organes sur les vomers, sur le palatin, et dans la plupart des cas, sur la langue. Les ouïes sont larges et les rayons branchiostéges au nombre de sept. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux : la première, qui constitue le disque et que nous avons déjà décrite, est formée de dix- sept à dix-neuf rayons ; la seconde, reportée très en arrière et assez allongée, a ses premiers rayons très-épais à leur base et obliques, elle en a de vingt-neuf à trente-deux. Les pectorales, larges et dirigées vers le dos de l'animal, ont leurs premiers rayons très-allongés, sauf le premier, qui est épineux et très-court. Il y en a de vingt-deux à vingt-cinq. Les ventrales, placées au-dessous des pectorales, ont cinq rayons. L'anale, opposée à la seconde dorsale et de forme à peu près semblable, a de vingt-cinq à trente rayons. La caudale, bien développée, est faiblement échancrée a son bord libre. Le corps du Rémore est d'un brun foncé sur le dos, plus clair sur les flancs et le ventre. Les nageoires sont de même couleur. Sa taille ordinaire est de cinquante centimètres. Ce poisson se prend dans la Méditerranée et dans l'océan Atlan- 436 LES POISSONS DE MER. tique, aussi bien dans ses régions tempérées que dans ses parties tropicales. On prend aussi dans la Méditerranée et dans l'Océan une autre espèce d'Echeneis qui se distingue de la précédente par une bande noirâtre bordée de blanc qui s'étend du bout du museau à Toeil et de celui-ci à la région caudale; les auteurs le désignent sous le nom iïEchencis naucrates. GENRE NAUCRATES. Naucrates, Cuvier. Corps oblong, arrondi dans sa région dorsale et recouvert d'écaillés petites et elliptiques. Mâchoires armées de dents fines et nombreuses. De sem- blables organes se voient sur les palatins, le vomer et la langue. Nageoires dorsales au nombre de deux; la première formée de rayons épineux isolés. Ventrales tlioraciques. Pas de fausses nageoires. Rayons brancbiostéges au nombre de sept. Vessie natatoire petite. Appendices pyloriques en nombre assez grand. PI. 53. — PILOTE. Gasterosteus ductor. Linn., Syst. nat., t. I, p. 489. — Brunn, Pisc. Mass., p. 67. Scomber ductor Bloch, pi. 338. — Bloch, Schneid, p. 32. Centronotus ductor.. Laccp., t. III, p. 314. — Risso, lcht. Nice, p. 428.— Risso, Europ- mérid., t. III, p. 193. Naucrates ductor... Cuv., Valenc, t. VIII, p. 312, pi. 232. — Yarr. ctBrit. (ish., t. I, p. 170. — Bonap., Cal. Poiss. Europ.. p. 72. — Guich., Expl. alg., p. 00. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 374. Pilot-fisli, Angleterre. — Pampana, Italie. — Romeiro, Portugal. Le Pilote, qui est répandu dans toute la Méditerranée et que l'on prend également dans l'océan Atlantique et dans la Manche, doit son ORDRE DES A G ANT HOPT É R VG IENS . 137 nom à l'habitude qu'il a d'accompagner les vaisseaux à des distances quelquefois considérables. Linné l'avait placé dans son genre Épinoche à cause de piquants isolés qui se trouvent au-devant de la nageoire dorsale. Mais sa forme et ses autres caractères sont bien différents, et c'est parmi les Scom- béroïdes qu'il faut le ranger. Ce poisson est connu sur les côtes des Alpes maritimes, de Provence et du Languedoc, sous le nom de Fanfrc. Son corps, allongé et arrondi dans sa région dorsale, dépasse rarement vingt-cinq ou trente centi- mètres en longueur. 11 est recouvert d'écaillés petites et de forme ovalaire. La tête est courte et le museau obtus. Les parties supérieures de l'opercule, les joues et les tempes sont recouvertes de petites écailles. Les autres parties de la tête en sont dépourvues. L'œil est de grandeur ordinaire. L'opercule, échancré à la partie supérieure de son bord postérieur, est faiblement strié. Les mâchoires sont inégales, l'inférieure dépasse sensiblement la supérieure. Toutes deux sont armées de dents nombreuses et fort petites, disposées de chaque côté sur une bande étroite. On remarque de semblables organes sur les palatins, la partie antérieure du vomer et sur la langue. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première est réduite à quatre rayons épineux et fort petits, elle en a cependant quelquefois cinq et même six. La seconde nageoire dorsale, assez développée, commence immédiatement en arrière des quatre rayons épineux dont nous venons de parler; elle a un rayon dur suivi de vingt-six à vingt-huit rayons mous. Les nageoires pectorales ont dix-huit rayons. Les ventrales ont un rayon épineux et neuf rayons mous. L'anale est précédée de deux petits aiguillons, et les rayons qui la constituent sont au nombre de seize à dix-sept. La caudale a dix-sept rayons, sans compter les décroissants; elle est très-développée et très-échancrée à son bord postérieur, et pré- sente de chaque côté une petite carène. Ce poisson, si curieux par ses mœurs, est revêtu de couleurs bril- lantes; il est d'une teinte bleue à reflets argentés très-accentuée dans 138 LES POISSONS DE MER. la région dorsale, plus claire sur les flancs. Cinq bandes d'un bleu plus foncé cerclent le corps en différentes hauteurs; la première, immé- diatement en arrière de l'opercule, s'étend au delà de l'insertion de la pectorale. La seconde se trouve en arrière des ventrales; la troisième est située entre les ventrales et les rayons piquants qui précèdent l'anale; la quatrième est placée sur le tiers antérieur de cette der- nière nageoire; enfin la cinquième envabit une partie de la région cau- dale. On remarque quelquefois une tache de même couleur sur les parties supérieures de la tête. Les portions de l'abdomen comprises entre ces différentes zones sont d'une belle couleur nacrée. Les nageoires sont bleu uniforme. On remarque en avant de la dorsale, de l'anale et à l'extrémité de chaque lobe de la caudale de petites taches d'un blanc jaunâtre. La chair du Pilote est délicate, elle rappelle assez celle du Maque- reau. Les cœcums pyloriques sont au nombre de douze à quinze. GENRE LICHE. Lichia, Cuvier. Corps oblong, comprimé et revêtu de très-petites écailles. Point de carène latérale à la région caudale. Tête courte; ouverture de la bouche de grandeur moyenne. Mâchoires armées de dents en velours. De semblables organes sur le vomer et les palatins. Rayons_branchiosléges au nombre de huit ou neuf. Deux nageoires dorsales; la première formée de rayons épineux isolés dont l'antérieur est dirigé en avant. Anale précédée de deux épines libres. Appendices pyloriques en pius ou moins grand nombre. Vessie natatoire bifurquée postérieurement. ORDRE DES AC A NTHO PTÉR ÏG IENS. 139 PI. 54. - LIGHE GLÂYGOS. Prima glauci species. Rondel., p. 252. Scomber glaucus Lin., Syst. nat., t. I, p. 494. — Bloch, Sclm., p. 33. Gasterosteus glaucus. Bloch, Schn., p. 539. Caranx glaucus Lacép., t. III, p. 58. Centronotus glaycos. Risso, Icht. Nice, p. 194. Lichia glaucus Risso, Europ. mérid., t. III, p. 429. — Cuv., etValenc, t. VIII, p. 358, pi. 234. — Yarrel, Brit. fish., t. II, p. 232. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 72. Lichia glauca Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 477. derbio, Angleterre. — Ciodera, Italie. La Liche Glaycos, que l'on nomme plus communément Derbio, se trouve dans la Méditerranée et dans l'Océan , on le prend également dans la Manche, mais elle y est très-rare. Elle était déjà connue des Grecs et des Romains; Pline en fait mention, et Aristote nous dit qu'au plus fort de l'été ce poisson quitte les plages pour se retirer dans la haute mer. Rondelet en fait sa première espèce de son genre Glaucus, mais ce poisson est loin d'atteindre la taille qu'il lui donne. Le corps de la Liche Glaycos est oblong, très-comprimé sur ses flancs et recouvert d'écaillés très-petites. Sa ligne latérale décrit une très-légère courbe au-dessus des pecto- rales, on pourrait même la dire presque droite. La tête est courte, l'œil est grand. Le préopercule aplati et lisse a son bord postérieur presque droit. L'opercule, assez développé, présente une petite encoche sur son bord postérieur. Le subopercule est plus court que llnteropercule. Les mâchoires presque égales sont armées de petites dents en velours, très-serrées et disposées par bandes. On en voit aussi sur le vomer et les palatins. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première est formée de cinq ou six rayons libres assez forts et de hauteur sensible- ment égjle; le premier seul est dirigé en avant. La seconde dorsale, qui vient immédiatement après, présente un rayon épineux et de vingt- quatre à vingt-sept rayons mous. Les pectorales sont petites et formées de dix-sept rayons. Les vcn- 440 LES POISSONS DE MER. traies qui naissent un peu en arrière de ces dernières sont également peu développées, elles ont six rayons dont le premier est épineux. L'anale opposée à la seconde dorsale est précédée de deux piquants libres, elle a vingt-quatre rayons, dont un épineux. La caudale, très- fourchue, a vingt-cinq rayons. La vessie natatoire de ce poisson est bilobée postérieurement. Les cœcums qui entourent le pylore sont au nombre de quatorze à seize. Le dos du Derbio est d'une couleur bleuâtre qui s'atténue sur les flancs, où l'on remarque des bandes verticales de couleur foncée. Les régions inférieures des flancs et le ventre sont jaunes. Les nageoires dorsales et l'anale lavées de jaune présentent souvent une tache foncée à leur bord antérieur; les pectorales, les ventrales et la caudale sont d'un gris plus ou moins foncé. La chair de ce poisson, blanche et de bon goût, est assez recber- chée. LICHE AMIE. Scomber amia Lin., Syst. nat., t. I, p. 495. — Bloch, Sckn., p. 34. Caranx amia Lacép., t. IJI, p. G5. Centronolusvadigo. Lacép., t. III, p. 318. Centronotus lyzan. Lacép., t. III, p. 3IG. — Risso, Ichth. Nice, p. 195. — Id., Poiss., Europ. mérid.. t. III, p. 430. Lichia amia Cuv., Règn. anim., t. H, p. 203. — Cuv. etValenc, t. VI11, p. 348. Cuv., Règn. anim. Mus t., pi. 54, fig. 3. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 72. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p, 476. Cerviola, Lka, Lizza, Italie. Cette seconde espèce de Liche se prend dans la Méditerranée , où elle est assez rare, et dans tout l'Atlantique, principalement dans ses parties chaudes. Les Niçois la nomment Lka, les Provençaux et les Lan- guedociens la désignent assez généralement sous le nom de Lilcha. La Liche amie a, comme l'espèce précédente, le corps oblong, Irès- comprimé et recouvert de petites écailles; sa plus grande hauteur est égale au quart de la ligne, qui s'étend de l'extrémité du museau à l'extrémité caudale. Sa tête est relativement petite; son œil assez grand. Les pièces operculaires bien développées et l'ouverture buccale assez larg.e. ORDRE DES AC ANTIIO PT É R YGIE NS. lil Les mâchoires, à peu près égales, sont armées de fines dents en velours disposées sur une bande. Il y a également de ces organes sur le vomer, sur les palatins et sur la langue. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux : la première, formée par sept épines libres, de hauteur à peu près égale, est pou séparée de la seconde, qui, d'abord plus liante, décroît insensiblement jusqu'à sa partie postérieure. Cette dernière nageoire est formée par un rayon épineux suivi de vingt et un rayons mous. Les pectorales et les ventrales sont peu développées. Les premières ont vingt et un rayons, les secondes un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. La nageoire anale présente à sa partie antérieure deux épines libres assez fortes, vient ensuite un rayon épineux et à suite vingt et rayons mous. La caudale très-échancrée a ses deux lobes très-effilés, elle compte un dix-sept rayons. La ligne latérale chez cette espèce part du bord postérieur de l'opercule, décrit une courbure assez prononcée au-dessus des pecto- rales, puis devient rectiligne dans le reste de son trajet. Les écailles qui la constituent sont très-petites. Mentionnons aussi la présence de ces organes sur les joues du poisson. Les parties supérieures du corps de la Liche amie sont bleuâtres ; les flancs et le ventre ont des reflets argentés ou dorés. Les jeunes sujets présentent sur le corps quelques bandes transversales noirâtres. C'est un poisson assez recherché pour sa chair. LIC1IE VAD1GO. Cèntronotus gtaycos. Lacép., t. III, p. 315. Centronotus vadigo.. Risso, Itch., Nice, p. 196. Lichia vadigo Risso. Europ. mérid., t. III, p. 430. — Cuv. Valenc, t. VIII, p. 363, pi. 235. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 73. — Guntti., Cat. acanth., t. II, p. 478. Ccrviola imperiali, Italie. Cette Liche , appelée sur les côtes de la Méditerranée Litcha et Lizza, noms qu'on donne aussi, comme nous l'avons vu, à l'espèce pré- cédente, est assez commune sur les côtes de Sicile, plus rare au con- LES POISSONS DE MER traire sur nos plages de Provence et de Languedoc, où on ne la pêche qu'en février et mars. On la rencontre aussi dans l'océan Atlantique, surtout dans les parages de l'île de Madère. Elle se rapproche assez comme forme de la Liche amie, son corps est cependant un peu plus allongé et les rayons qui constituent sa nageoire dorsale sont aussi en plus grand nombre. On en compte de vingt-neuf à trente-deux. Il en est de même pour l'anale, dont les rayons mous sont au nombre de vingt-trois ou vingt-quatre. La courbure de la ligne latérale est peu prononcée. Les parties supérieures du corps de la Liche Vadigo sont d'un bleu noirâtre, qui s'étend sur les flancs, et forme dans le voisinage de la ligne latérale une vingtaine de bandes verticales assez rapprochées et de peu d'étendue. GENRE SAUREL. Trachurus, Cuvier. Corps oblong, fusiforme, un peu comprimé dans sa région ventrale. Écailles très-petites. Celles qui constituent la ligne latérale en forme de plaques assez larges et terminées en arrière par une pointe. Tête relativement courte, bouche fendue obliquement. Mâchoires, palatins et vomer armés de dents très-fines. Deux nageoires dorsales, dont la première présente une petite épine dirigée en avant. L'anale est précédée de deux rayons épineux. Vessie natatoire bilobée à sa partie postérieure. Appendices pyloriques nombreux. Rayons branchiostéges au nombre de sept. ORDRE DES A CANTHOPTÉRYG1ENS. 113 PI. 55. — SAUREL. Trachurus Rondelet, t. VIII, p. 233. Scomber trachurus.. Lin. ,Syst. nat., t. I, p. 49i. — Bloch, pi. 56.— Bloch, Schn.. p. 27. Caranx trachurus. . . Lacép., t. III, p. 63. — Risso, Icht., Nice, pi. 173. — id.. Europ. merirt., t. III, p. 421. — Cuv. et Valenc, t. IX, p. 11, pi. 246. — Cuv., Iiïgn. an, ill, pi. 57, fig. 1.— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 75. — Guich., Expl. alg., p. 01. Trachurus europœus. Gronov., Syst. éd. Gray., p. 125. Trachurus trachurus. Casteln., Anim. nouv. ou rares, poiss., p. 23. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 420. Horse Mackarel, Scad, Angleterre. — Mùsken, Allemagne. — Marsbankert, Hollande. — Steikker , Danemark. — Savaro , Italie. — Xurel , Espagne. — Chicharro (Ad.), Carapau(Jun), Portugal. Le Saurel habite l'Océan et la Méditerranée, et, comme le Maque- reau, avec lequel il a beaucoup d'analogie, il voyage par troupes, quel- quefois fort nombreuses. Ce poisson apparaît sur nos côtes en mars, et les individus qui figurent sur nos marchés mesurent généralement trente et trente-cinq centimètres en longueur; il y en a cependant de plus grands. Ses noms vulgaires sont très-nombreux, ils diffèrent d'une province à l'autre, et souvent sur des points très-rapprochés d'une même localité. Les Marseillais le nomment Souvcreau, les Languedociens Saurel Sieurel, Gascoun, etc. Aux environs de Bordeaux, on l'appelle Cicharou. C'est le Casec des Bretons, le Maquereau bâlard des Normands, etc. Le corps du Maquereau bâtard, de forme oblongue est légèrement comprimé dans sa région ventrale. La ligne du dos et le profil du ventre présentent une convexité peu marquée, Los écailles qui recouvrent le corps sont très-petites, celles qui constituent la ligne latérale sont au contraire très-larges et forment une série de plaques carénées se ter- minant en pointe à leur bord postérieur. Le trajet de cette ligne, faible- ment convexe à son origine, s'abaisse vers le milieu du corps, puis devient rectiligne jusqu'à sa terminaison. La tête est courte, ses parties supérieures et latérales sont recou- vertes de petites écailles. 144 LES TOISSONS DE MER. L'œil assez grand est en partie caché par une membrane mu- queuse. Le préopercule est arrondi à son bord libre, il présente à sa surface les ouvertures de nombreux pores irrégulièrement disposés; l'opercule, deux fois aussi haut que large, est échancré à la partie supérieure de son bord postérieur. L'interopercule est bien développé et le sub- opercule, plus petit que l'interopercule, est cependant assez allongé. Les rayons branchiostéges sont au nombre de sept. L'ouverture de la bouche de grandeur ordinaire est fendue oblique- ment. Les mâchoires dont l'inférieure présente à sa face externe une ligne de pores muqueux, généralement au nombre de quatre, sont sensi- blement égales. Elles sont armées de dents très-fines, et l'on peut reconnaître la présence de semblables organes sur le vomer et les palatins. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première de forme triangulaire est constituée par neuf rayons, dont le premier est dirigé en avant. Le troisième est le plus élevé de tous. La seconde dorsale, très-rapprochée de la première, est d'abord assez haute à son origine, elle diminue graduellement jusqu'à son bord postérieur, qui n'est séparé de la nageoire caudale que par un faible intervalle. Elle compte un rayon épineux et de trente et un à trente- trois rayons mous. Les pectorales sont très-développées, elles ont vingt et un rayons. Les ventrales, beaucoup plus petites, n'ont qu'un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. La nageoire anale, qui naît un peu en arrière de l'origine de la seconde dorsale, est précédée de deux rayons épineux reliés par une petite membrane, elle est composée d'un rayon épineux et de vingt-six à vingt-neuf rayons mous. Enfin la caudale très- fourchue, mais peu développée, a dix-sept rayons, sans compter les décroissants. La couleur du Caranx trachurus est d'un gris bleuâtre sur le dos, plus clair sur les flancs; le ventre est argenté ou légèrement lavé de jaune. On remarque, en outre, une tache noire sur le rieur de l'opercule. Les nageoires dorsales et les pectorales sont de couleur foncée, les ventrales et l'anale sont plus claires. La vessie natatoire de ce poisson, bifurquée postérieurement, com- munique par un petit canal avec la cavité branchiale. Cette observation ORDRE DES AG ANTHOPTER YGIENS. U9 est due à M. Armand Moreau, qui a constaté en outre que la vessie natatoire des poissons est un organe d'équilibration, non de sation, et que c'est par le jeu des muscles, que la fonction d'équilibration s'ac- complit. Les caecums qui entourent le pylore sont au nombre de douze à vingt. Les poissons de cette espèce atteignent une taille assez comparable à celle de nos maquereaux et leur chair d'assez bon goût. On trouve encore dans la Méditerranée deux autres espèces de Carangidés, qui appartiennent au genre Caranx proprement dit. Elles habitent principalement la Méditerranée orientale ou les côtes d'Afrique, ce sont : le Caranx ronfleur (Caranx rhonchus), Cuv. et Valenc, T. IX, p. 35, et le Caranx Mslanosaurus, Bonap., Cal. Poiss. Europ., p. 75. La première de ces espèces ressemble assez au Saurel, on la ren- contre aussi dans l'océan Atlantique. GENRE CAPROS. CaproSj, Lacépède. Ce genre n'est représenté que par une seule espèce qui vit dans la Méditerranée et se rencontre quelquefois dans l'Océan. Ses caractères sont les suivants: Corps elliptique très-élevé, très-comprimé latéralement et recouvert d'écaillés ciliées rudes et de médiocre grandeur. Tête courte excavée, dans sa région supérieure. Œil très-grand. Bouche petite et très-protractile. Dents nombreuses et petites disposées par bandes aux mâchoires et au vomer. Deux nageoires dorsales. Trois épines libres en avant de la nageoire anale. 10 446 LES POISSONS DE MER. Rayons branchiostéges au nombre de cinq. Vessie natatoire grande. Appendices pyloriques en petit nombre. PI. 56. — SANGLIER. Aper Rondelet, t. V, ch. xxvn, p. 161.— Aldrov., t. III, p. 297. — Willug., p. 290. pi. J. 4, fig. 4. Zeus aper Lin. Syst. naL, 1. 1, p, 455. — Bloch, Schn., p. 88. Perça pusilla.. . Brunn, Ichth. mass., pi. 62. — Bloch, Schn., Syst., pi. 88. Perça brunnich. Lacép., t. IV, p. 412. Capros aper.... Lacép., t. IV, p. 591. — Bisso, Earop.mérid., t. IV, p. 380. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 190. — Cuv. et Valenc, t. X, p. 30, pi. 281 . — Cuv., Bègn. anim., t. II, p. 211. — Id., Bèijn. anim. ill., pi. 60, fig. 2. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 70. — Gunth. Cat. acanth., t. II, p. 495. Boar-fish, Angleterre. — Tinta cmpe, Espagne, — Strivale, Italie. Connu des anciens et figuré par Rondelet, le Sanglier doit son nom à la forme particulière de son museau, qui est très-protractile et peut s'allonger considérablement, de manière à doubler presque la longueur de la tête. Ce poisson, assez rare dans la Méditerranée, l'est encore plus dans l'Océan; on l'a pris cependant aux environs de l'île de Madère, et il a été signalé sur les côtes d'Angleterre." On le nomme Verrat sur les côtes de Nice, et Peïporc sur celles du Languedoc. Le corps du Sanglier rappelle assez comme forme celui da la Dorée, il est très-haut, très-comprimé latéralement et recouvert d'écaillés de grandeur médiocre et ciliées. La courbure du dos, très-arquée dans sa région médiane, s'abaisse brusquement vers la tête, qui est très-aplatie et excavée sur sa face supérieure. L'œil est très-grand et bordé d'un beau cercle doré. La bouche, petite, est très-protractile. Elle est fendue obliquement, et ses mâchoires sont armées de dents nombreuses et petites disposées en bandes. Il y a également de ces organes sur le vomer. Le préopercule est triangulaire; l'opercule peu développé et étroit; le subopercule est adhérent à l'opercule et l'interopercule est sty.liforme. Les parties latérales des joues sont couvertes d'écaillés. Les rayons branchiostéges sont au nombre de cinq. Ce poisson a deux nageoires dorsales. La première assez haute est ' ORDRE DES AC ANT HOPTÉR VGIENS. 4 47 formée de rayons piquants, dont le troisième est le plus élevé, on y en compte neuf en tout; elle est contiguë à la seconde dorsale qui, moins haute et plus allongée, a vingt-trois ou vingt-quatre rayons mous. Les pectorales sont peu développées, leurs rayons sont au nombre de quatorze. Les ventrales, plus longues et plus larges que les pectorales, ont un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale, précédée de trois épines libres, allongée et d'une faible hauteur, se compose de vingt- trois rayons ; enfin la caudale, peu développée et coupée presque carrément à son bord postérieur, a douze ou treize rayons. La ligne latérale, très-rapprochée du dos dont elle suit la convexité, s'abaisse brusquement au-dessous de la terminaison de la première nageoire dorsale pour gagner la région caudale, où elle est peu apparente. Le Capros aper a les parties supérieures du corps d'un beau jaune orangé à reflets rougeâtres, les flancs sont plus clairs, le ventre est blanc. Les nageoires sont comme le corps teintées d'un rouge plus ou moins vif. Ce poisson, dont la chair est excellente, pond vers le mois d'avril. Son corps dépasse rarement vingt centimètres en longueur. La vessie natatoire est grande et les appendices du pylore en petit nombre. GENRE ZEUS. Zeus, Artedi. Corps ovalaire, très-comprimé et recouvert d'écaillés extrê- mement petites lorsqu'elles existent. Tète courte; bouche grande et très-protractile. Mâchoires et vomer garnis de dents très-petites. Deux nageoires dorsales contiguës. Trois ou quatre épines en avant de l'anale. De chaque côté de ces nageoires une rangée 148 LES POISSONS DE MER. d'épines quelquefois assez développées. Il y a aussi de ces organes entre les pectorales et l'anale. Sept rayons branchiostéges. Vessie natatoire développée. Appendices pyloriques en nombre considérable. PI. 57. — DORÉE. Zeus sp. /.. Artedi, Gênera, p. 50. Dorée Pennant, Brit. zool, t. III, p. 193, pi. 41. Zeus [iiber.. Linné, Syst. nat., t. I, p. 454. — Brunn., Pisc. MassiL, p. 33. — Bloch, pi. 41. — Bloch, Schn., p. 94. — Lacép., t. IV, p. 511.— Risso, Icht. Nice, p. 303.— Id., Europ. méiïd., t. III, p. 379.— Yarr., Brit. fish., t. I, p. 183. — Cuv. et Valenc, t. X, p. 0. — Cuv., Bègn. an. ill., pi. GO, fig. 1.— Guich., Expl. alg., p. G4. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 75.— Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 393. Dory, Dorée, Angleterre. — Goldspiegclfisch, Allemagne. — San pielro, Italie. — Gallo, Chrislo psaro, Espagne. — Peixegallo, Alfaquim, Portugal. La Dorée a été décrite pour la première fois par Pline ; les anciens la tenaient en si grande estime, qu'ils lui ont donné le nom de Zeus en l'honneur de Jupiter. Ce poisson est en effet très-remarquable par ses couleurs et par sa forme. Commun dans la Méditerranée et dans la mer Adriatique, on le trouve aussi dans l'Océan, jusque sur les côtes des îles Britanniques, mais il est rare à mesure qu'on remonte plus au nord. On lui donne différents noms sur nos côtes; les Bretons le nomment Courel et Poule de mer; les Provençaux Truette, les Languedociens Gai, Peï san Pierre, etc. Le Zeus faber a le corps très-comprimé, de forme ovalaire etélevé. La tête est grande, très-comprimée et anguleuse sur ses parties laté- rales et supérieures. Sa longueur, lorsque la bouche est projetée en avant, est égale à celle du reste du corps. L'œil est grand et reporté très-haut, son diamètre transverse est sensiblement plus grand que son diamètre vertical. L'espace interorbi- taire est de faible dimension, il présente une dépression longitudi- nale. Immédiatement en avant de lui se trouve l'ouverture des narine?. ORDRE DES ACANTIIOPTÉRYG1ENS. 149 Le préopercule, très-allongé, est dirigé de haut en bas et d'arrière en avant, il part du bord postérieur de l'orbite et gagne la partie pos- térieure du maxillaire inférieur. L'interopercule est également fort long. L'opercule, en forme de triangle dont la base est dirigée du côté de la région dorsale, est très-aplati et d'une faible consistance. Le subopercule est peu développé. La bouche est grande et protractile ; les mâchoires à peu près égales sont armées de dents petites et nom- breuses, disposées sur une bande étroite. Il existe également de ces organes du vomer, mais les palatins en sont dépourvus. Les os bran- chiostéges sont au nombre de sept et armés de petites dents. La peau qui recouvre le corps présente de petits tubercules, fai- blement espacés les uns des autres, et qui ne sont autre chose que des saillies produites par les écailles cachées sous la peau. Ces organes de forme elliptique sont cycloïdes et hérissées dans certaines régions de petits piquants dont le nombre n'est pas constant. Il y a aussi quelques écailles sur les joues et au-dessus Fig. 14. — Écaille DE LA RÉGION VENTRALE de l'opercule. DE LA douée. La ligne latérale, qui commence au niveau d'une {Znufaber.) crête placée en arrière de l'orbite, s'élève d'abord faiblement, puis décrit une courbe assez prononcée pour aller retrouver la région caudale où elle est rectiligne. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première, for- mée de neuf rayons dont le second et le troisième sont les plus éle- vés, a sa partie membraneuse terminée à son bord supérieur par des filaments très-allongés, également au nombre de neuf dont la lon- gueur est triple des rayons épineux en arrière desquels ils sont placés. La seconde nageoire dorsale, qui est contiguë à la première, est formée de vingt-deux rayons, elle est aussi longue que celle-ci, mais beaucoup moins haute. De chaque côté de cette seconde nageoire se remarquent des plaques osseuses formant de chaque côté une série d'épines au nombre de neuf, mais le nombre de ces organes n'est pas constant, car certains individus en présentent sept et quelquefois dix. Les pectorales, courtes et arrrondies, ont treize rayons. Les ven- trales placées en avant des pectorales sont longues et grêles et formées de neuf rayons. L'anale, opposée à la partie molle de la dorsale, est pré- cédée d'une portion épineuse formée de quatre fortes épines reliées 150 LES POISSONS DE MER. entre elles par une membrane et contiguës à la nageoire anale pro- prement dite qui a vingt et un rayons. Sur toute la courbure inférieure du corps, depuis la gorge jusqu'à la région caudale, on remarque une série de plaques osseuses sem- blables à celles de la région dorsale et armées de chaque côté d'une épine crochue et dirigée en arrière ; il y en a généralement en tout treize de chaque côté. La caudale, petite et arrondie, a son bord libre et est formée de treize rayons. La Dorée a les parties supérieures du corps d'un brun olivâtre teinté de jaune, présentant des reflets métalliques. Les flancs sont jaune clair, le ventre est blanc. Au-dessus et en arrière des pec- torales, on voit une tache circulaire assez large d'un beau noir violacé au centre, plus claire à sa circonférence. Les nageoires de ce poisson, constituées par des rayons épineux, sont d'un brun clair, les autres nageoires sont plus foncées. Dans cette espèce, la vessie natatoire est grande et les appendices pyloriques très-nombreux. On pêche des Dorées qui ont jusqu'à soixante centimètres et plus de longueur. ZEUS PIQUANT. Zeus pungio. Cuv. et Valenc, t. X, p. 25, pi. 280.— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 75. — Guich., Expl. alg., p. 64. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 394. On trouve encore dans la Méditerranée une autre espèce du genre Zeus, que Cuvier a désignée sous le nom de Zeus pungio. Elle est carac- térisée par la présence de quatre à cinq plaques osseuses situées de chaque côté de la seconde nageoire dorsale. Chacune de ces plaques, très-proéminente et arrondie, est terminée par une forte épine acérée et recourbée en arrière. On remarque également de ces piquants le long de la courbure du ventre; ceux qui bordent Panale sont au nombre de neuf de chaque côté. L'huméral et le scapulaire présentent le premier une grosse épine dirigée en arrière, le second une pointe aiguë qui en porte elle-même une autre plus petite et dirigée vers le haut. ORDRE DES AC ANTHOPTÉRYGIENS. 151 Quant aux couleurs de ce poisson elles sont généralement plus sombres que celles de la première espèce que nous venons de décrire et la tache des flancs est moins apparente. GENRE LAMPRIS. Lampris > Retzius. Corps ovalaire un peu comprimé latéralement et recouvert d'écaillés très-petites. Tète assez forte bombée dans sa région supérieure. Bouche petite, peu protractile et dépourvue de dents. Nageoire dorsale unique très-élevée dans sa région anté- rieure. Nageoire anale sans rayons épineux distincts. Six rayons branchiostéges. Vessie natatoire grande et bifurquée postérieurement. Appendices pyloriques très-nombreux. PI. 58. — LAMPRIS TACHETÉ. Zens luna Lin., Gm., t. 1225. — Bloch, Schn., p. 96. — Donov., Brit. fish., t. V, pi. 97. Lampris guttalus.. Cuv. et Valenc, t. X, p. 39, pi. 282. — Cuv., Règn. an., t. II, p. 211. — Id., Règn. an., i!l., pi. 61, fig. 1.— Yarr., Brit. fish., t. I, p. 194. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 75. Chrysotosus luna.. Lacép., t. IV, p. 586, pi. 9, fig. 3. Lampris luna Risso, Europ. mérid., t. III, p. 341.— Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 416. Opah, King-fish, Angleterre. — Laxe-Slôrjen, Allemagne. — Solv-Plettel- Guklfisch, Norwége. — Koningvisch, Brelagne. Très-rare dans la Méditerranée et dans l'Océan, ce poisson a été signalé dans la mer du Nord jusque sur les côtes de Scandinavie. Il atteint une taille assez forte et on en a pris qui mesuraient jusqu'à un mètre. 452 LES POISSONS DE MER. Les couleurs du Lampris sont très-remarquables et il est sous ce rapport classé parmi les plus beaux poissons. Les parties supérieures de son corps sont d'un gris bleuâtre présentant des reflets métalliques, ses flancs sont rosés ou rouges, et quelquefois teintés de jaune. Le ventre d'un jaune rosé a des reflets nacrés. Telles sont les couleurs générales de ce poisson, mais elles varient tellement suivant les sujets, que les auteurs qui en ont donné la description ne sont pas d'accord à leur égard. Le corps est en outre marqué de nombreuses taches arrondies d'un blanc laiteux qui ont fait donner à ce poisson le nom de Poisson- Lune, sous lequel on le désigne quelquefois. On l'appelle aussi, en France, poisson royal. Les nageoires sont d'un beau rouge vif. La tête présente également des teintes rouge orangé, mais les taches de sa partie supérieure sont plus petites que celles du corps et manquent quelquefois. Le corps du Lampris, de forme ovalaire, est un peu comprimé latéralement et recouvert d'écaillés petites et peu adhérentes. La tête assez grande, bombée dans sa région supérieure, se termine en avant par un museau très-court et protractile. La bouche est petite, la mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure, toutes deux sont dépourvues de dents. L'intérieur de la cavité buccale est aussi privé de ces organes. L'œil est assez grand, son iris est doré. On remarque entre lui et l'extrémité du museau les orifices des narines qui sont très-étroits. Le préopercule est bien développé, il est ainsi que l'opercule, le subopercule et l'interopercule, arrrondi sur son bord postérieur. La ligne latérale qui part du point le plus élevé du bord postérieur de l'opercule est d'abord très-convexe, elle devient ensuite légèrement concave et se termine en ligne droite dans la région caudale. La nageoire dorsale, dont les premiers rayons sont très-élevés et généralement beaucoup plus allongés que ne le représente la figure que nous en donnons ici, est d'une faible hauteur dans sa région mé- diane, ses derniers rayons sont plus hauts. Elle occupe les deux tiers de la courbure dorsale et ses rayons sont au nombre de cinquante- trois à cinquante-cinq. Les pectorales, qui sont très-développées et falciformes, ont vingt- quatre rayons. Les ventrales insérées en arrière des pectorales sont également très-longues, leurs rayons sont au nombre de quatorze ou ORDRE DES AC AIVT HOPT E R YGIENS. 4b3 quinze. L'anale courte et basse est plus élevée à sa région postérieure, elle est formée de trente-huit à quarante et un rayons. La caudale à lobes très-développées et très-échancrée, a trente ou trente-quatre rayons, y compris les décroissants. Ce poisson se nourrit d'animaux inférieurs, principalement de Céphalopodes et de Méduses. Sa vessie natatoire est grande et bilobée à sa partie postérieure. GENRE GORYPHENE. Coryphœna, Artedi. Corps allongé et comprimé. ' Tête longue, arrondie et tranchante dans sa partie supérieure. Bouche large. Dents en carde sur les mâchoires, le vomer et les palatins; de semblables organes villiformes sur la langue et les arcs branchiaux. Une seule nageoire dorsale. Sept rayons branchiostéges. Pas de vessie natatoire. Appendices pyloriques très-nom- breux. PI. 59. — CORYPHÈNE HIPPURUS. Hippurus Rondelet, t. VIII, p. 255. — Gesn., pp. 423, 501. — Willugh, p. 213. Coryphœna hippurus.. Linn., Syst. nat., p. 446.— Bloch, pi. 174. — \d.,Schn., p. 205. — Lacép., t. III, p. 173. — Risso, Icht. Nice, p. 178. — Id., Hist. nat. Europ. mérid., t. III, p. 339. — Cuv. et Valenc, t. IX, p. 278, pi. 2G0. — Cuv., Règn. anim., t. II, p. 215.— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 77. — Id., Faun. ltal., — Guich., Expl. alg., p. 03, — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 405. Bolfyn, Hollande. — Lampugo, Espagne. — Capone impériale, Lampugu, Italie. La Coryphène Hippurus est commune dans les parties chaudes de la Méditerranée, surtout dans le voisinage des côtes de Sicile. Elle se 154 LES POISSONS DE MER. rencontre aussi sur nos plages françaises et aux environs de Nice on lui a donné le nom de Fera. Ce poison se trouve aussi dans l'Océan et certaines espèces décrites par les auteurs sous des noms différents, sem- blent se rapporter à celle que nous décrivons ici. Les navigateurs lui ont donné le nom de Dorade qui doit s'appli- quer au Crysophris aurata, ce qui a fait attribuer mais à tort à ce der- nier poisson des instincts carnassiers. C'est en effet la Coryphène et non la Dorade qui chasse les poissons volants. La Coryphène a le corps fusiforme, sa plus grande hauteur est au niveau des nageoires pectorales. La tête est assez longue et comprise six fois dans la longueur totale du corps. La bouche assez grande est fendue obliquement. Les mâchoires sont sensiblement égales, l'inférieure dépasse pour- tant un peu la supérieure; elles sont armées de dents fines et aiguës disposées en carde. Il y a de semblables organes sur le vomer et les palatins. La langue présente aussi de petites dents en velours ainsi que les arcs branchiaux. L'œil situé au-dessus de la commissure des lèvres est de grandeur médiocre et son iris est doré. Au-devant de lui, et très-rapprochées l'une de l'autre, sont les ouvertures des narines placées à égale dis- lance entre l'œil et l'extrémité du museau. Le préopercule a son bord libre presque membraneux et finement strié. L'opercule se termine en arrière par une pointe arrondie. Le sub- opercule est crénelé, ainsi que l'interopercule qui a son bord inférieur parallèle à celui du préopercule. Tout le corps et certaines parties de la tête sont recouverts de petites écailles minces et oblongues. La ligne latérale qui part du bord supérieur de l'opercule est formée d'une série d'écaillés qui se dirigent d'abord horizontalement. Après un court trajet, elle décrit une courbe à convexité supérieure, puis elle gagne la partie postérieure du corps se plaçant à égale distance du dos et du ventre. La nageoire dorsale naît au-dessus du bord postérieur de l'œil, elle s'étend sur tout le dos et n'est séparée de la caudale que par un très- faible espace. Son premier rayon est très-court, les suivants augmen- tent jusqu'au dixième qui est le plus haut, puis elle décroît pour s'élever ORDRE DES AG ANTHOPT ÉRYGIENS. 155 de nouveau près de sa terminaison. Elle a en tout cinquante-huit ou soixante rayons. Les pectorales sont falciformes et ont vingt et un rayons. Les ventrales placées au-dessous des pectorales sont formées d'un rayon épineux et de cinq rayons mous. L'anale de moitié moins longue que la dorsale a de vingt-trois à vingt-sept rayons. La caudale très-fourchue a vingt-quatre rayons. Rien n'égale en beauté les couleurs de ce poisson lorsqu'il vient d'être sorti de l'eau. Les parties supérieures de son corps sont d'un bleu à reflets argentés ou dorés. Les flancs sont jaunâtres ainsi que le ventre. Les parties supérieures du corps sont mouchetées de taches bleu foncé, celles des flancs sont plus claires. Les nageoires dorsale et caudale sont lavées de bleu ; les pectorales, jaunes à la base, sont d'un bleu cendré sur leurs deux faces ; les ven- trales sont grisâtres et l'anale, qui est jaune, a son bord libre teinté de bleu. Cette espèce est dépourvue de vessie natatoire. Les cœcums pyloriques sont extrêmement nombreux. On trouve dans la Méditerranée une autre Coryphène qu'on a dési- gnée sous le nom de Coryphène des Açores, parce que le premier sujet décrit a été pris dans les parages de ces îles. Retrouvée depuis sur d'autres points de la Méditerranée, on l'a reconnue comme appartenant à l'espèce connue sous le nom de Coryphène pélagique (Coryphœna pelagica) de Risso, Ronaparte, etc., etc. Elle se distingue de la précé- dente par la longueur de sa tête, par des couleurs plus vives et par sa taille. GENRE CASTAGNOLE. Brama,, Schneider. Corps comprimé, élevé et recouvert d'écaillés tantôt petites, tantôt de grandeur moyenne. 156 LES POISSONS DE MER. Tête courte. Bouche fendue obliquement. Mâchoire inférieure plus longue que la supérieure et toutes deux armées de dents en cardes, bordées chez quelques espèces de dents plus fortes. De semblables organes se voient sur les palatins et le vomer, mais ils tombent facilement. Sept rayons branchiostéges. Pas de vessie natatoire. Appendices pyloriques en petit nombre. PI. 60. — CASTAGNOLE. Brama marina Willugh., pi. 5, fig. 2. Spams raji Bloch, pi. 213.— Donov., Brit. fish., t. II, pi. 37. Brama raii Bloch, Schn., p. 99. — Bisso, Icht. Nice, p. 248. — Id. ,Poiss. Europ. mérid., t. III, p. 433.— Cuv. etValenc, t. VII, p. 210, pi. 190.— Yarr., Brit. fish., t. I,p. 133.— Guich., Expl. alg , p. 56. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 408. — Lunel, Revis. Genre Castag, p. 6, pi. I. Sparus castaneola... Lacép., t. IV,, p. 110. Ray' s Brcam, Angleterre. — Braam, Zcebrassem, Hollande. Freira, Chaputa, Portugal. Ce poisson qui est assez rare sur nos côtes est au contraire assez commun sur celles d'Espagne et sur quelques autres points de la Médi- terranée ; on le prend aussi dans l'Océan. On lui donne à Nice le nom de Castagnolo, en Provence celui de Caslagnolo dei gran foun, les Lan- guedociens l'appellent Castagnola. La Castagnole qui avait été classée parmi les Squammipennes en a été retirée depuis et rangée auprès des Goryphènes. C'est un beau poisson dont la chair est assez délicate et qui atteint une longueur de soixante-dix à quatre-vingts centimètres. Son poids s'élève à cinq ou six kilogrammes. On en prend à toutes les époques de l'année, mais sa pêche est difficile car la Castagnole se tient à de grandes profondeurs. Ce poisson a le corps haut, comprimé et recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire, finement striées et pourvues à leurs bords supérieur et inférieur de pointes aiguës plus ou moins développées suivant les régions du corps où on les examine. La tête est petite, le museau court, l'œil assez grand. ORDRE DES AG ANT H 0 PT ER YG IE NS. 157 La bouche est fendue obliquement, sa mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure qui est armée d'une rangée de dents fortes et aiguës, en arrière desquelles se voit une bande de ces organes plus petits et en cardes. Le maxillaire inférieur a deux rangées de dents assez fortes, entre lesquelles se voient également des dents très-fines. Les pharyngiens et les palatins présentent également de ces or- ganes; il y en a quelquefois, mais toujours en petit nombre, sur le Vomer. Le préopercule dont le bord est lisse se termine par un angle obtus. Les bords des autres pièces operculaires sont également sans dentelures et de peu d'épaisseur. L'ouverture des ouïes est large et les rayons branchiostéges au nombre de sept. La nageoire dorsale naît sur le prolongement d'une verticale qui passerait par le milieu de l'insertion des pectorales. Elle a trois rayons épineux plus petits que les premiers rayons mous, ceux qui viennent ensuite décroissent rapidement jusqu'au niveau du vingtième à partir duquel ils s'élèvent sensiblement, jusqu'à la terminaison de la nageoire qui a en tout trente-trois rayons. Ses parties membraneuses sont recouvertes de petites écailles. Les pectorales bien développées, étroites et pointues, ont dix- neuf ou vingt rayons. Les ventrales sont triangulaires, elles comptent un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale qui commence au-dessous du point le plus élevé de la dor- sale a comme cette dernière nageoire de petites écailles sur sa men- brane, elle est moins longue que la dorsale, moins élevée, mais à peu près de la même forme. Ses rayons épineux sont au nombre de deux, elle a vingt-huit rayons mous. La caudale très-échancrée et très-développée a vingt-six rayons. Fig. 15. Dentition de la Castagnole. [Draina raii.) 158 LES POISSONS DE MER. La ligne latérale, qui est assez rapprochée du dos et en suit la courbure, compte de soixante-dix à soixante-quinze écailles. La Castagnole a les parties supérieures du corps d'un noir bleuâtre ; les flancs sont gris plombé, le ventre est plus pâle. Les parties laté- rales de la tête et la gorge présentent des reflets cuivrés. Certains indi- vidus ont le corps parcouru de bandes brunes qui forment à sa surface des dessins très-variés. Cette espèce n'a pas de vessie natatoire. Ses appendices pyloriques sont au nombre de cinq. La Castagnole fraye en été. GENRE CENTROLOPHE. CentrolophitSj, L\cépède. Corps en ovale plus ou moins allongé, comprimé sur ses parties latérales et revêtu d'écaillés extrêmement petites. Tête courte, bouche médiocrement fendue. Mâchoires pourvues d'une seule rangée de petites dents. Nageoire dorsale unique et écailleuse ainsi que l'anale. Sept rayons branchiostéges. Vessie natatoire petite. Appendices pyloriques en nombre variable. PI. 61. — CENTROLOPHE POMPILE. Pompilus Rondel., t. VIII, p. 250. Pompilus rondeletii... Willgh., p. 215, pi. 0, I, fig. 0. Coryphœna pompilus . . Linn., Syst. nat., t. I, p. 447. — Bloch, Schn., p. 29G. — Lacép., t. III, p. 198.— Risso, Icht. Nice, p. 180. Holocentrus niger Lacép., t. IV, p. 330. Centrolophus niger.... Lacép., t. IV, p. 4il, pi. 10, fig. 2. ORDRE DES AC A NT1IOPT ERVGI ENS . 159 Centrolophus pompilus. Cuv. et Valenc, t. IX, p. 334, pi. 2G9. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 217. — Cuv., llègn. aium., 111., pi. G5, fig. 2. — Bonap., Faun. Ital., fig. . — Id., Cat. Poiss. Europ., p. 77. — Guich., Expl. alg., p.G3. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 403. Centrolophus morio.... Cuv. et Valenc, t. IX, p. 342. Black- ftsh, Angleterre. — Pesce-Paolo, Italie. — Pescada, prêta, Portugal. Le Centrolophe-Pompile peu commun dans la Méditerranée est très-rare dans l'océan Atlantique, il remonte pourtant quelquefois jusque dans la Manche et on l'a pris sur les côtes d'Angleterre. La chair de ce poisson est molle et fade; il se nourrit de mollusque. Sa ponte a lieu en automne. Son corps en forme d'ovale très-allongé est assez comprimé latéralement, il est recouvert de petites écailles, très- nombreuses, arrondies et striées. Sa tête est courte, son museau arrondi, les écailles qui la recou- vrent sont encore plus petites que celles du corps. La bouche est de grandeur médiocre et fendue obliquement. Les mâchoires sont armées de dents isolées, courtes et très-fines, disposées sur une seule rangée. Le palais et la langue ne présentent pas de ces organes. L'opercule se termine par une pointe très-arrondie, il est plus épais que les autres pièces operculaires. La ligne latérale qui part de l'angle supérieur de l'opercule, décrit d'abord une faible courbe à convexité tournée du côté du dos, elle devient ensuite rectiligne dans le reste de son trajet. La nageoire dorsale très-longue a de trente-neuf à quarante et un rayons. Les pectorales sont de forme ovale, et composées de vingt-deux rayons. Les ventrales placées un peu en avant de ces dernières et sen- siblement plus courtes, ont un rayon épineuxsuivi de cinq rayons mous. L'anale de moitié moins longue que la dorsale et se terminant en arrière au même niveau, a de vingt-trois à vingt-cinq rayons. Enfin la caudale très-développée, mais faiblement échancrée, a vingt-deux rayons. Le corps de ce Centrolophe, d'un bleu foncé sur ses parties supé- rieures et latérales, a sa région ventrale d'une couleur plus claire; ses flancs présentent sur quelques points des reflets d'argent, visibles surtout IfiO LES POISSONS DE MER. chez les jeunes sujets; les côtés de la tête sont marqués de petites bandes d'un noir verdâtre. Les nageoires diffèrent peu comme couleurs de celles du reste du corps. Les rayons branchiostéges sont au nombre de sept. La vessie natatoire est petite et les appendices pyloriques au nombre de neuf. GENRE ASTRODERME. Astrodermus, Bonelli. Corps elliptique, comprimé et recouvert de petites écailles rudes au toucher. Tête élevée, comprimée et tranchante à sa région supérieure. Museau tronqué ; bouche peu fendue armée de dents fili- formes sur les mâchoires, les palatins et la base de la langue. Une seule nageoire dorsale. Cinq rayons branchiostéges. Appendices pyloriques en petit nombre. PI. 62. — ASTRODERME ÉLÉGANT. Diana semilunata Risso, Europ. mérid., p. 267, pi. 7, fig. i. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 413. Astrodermus conjphœnoides. Cuv. et Valenc, t. IX, p. 353, pi. 270. Astrodermus guttatus Cuv., Règ. anim., t. II, p. 216. Diana Yalenciennesii Cocco., Giorn. Se. lett. art, sic, fig. 153. - Astrodermus elegans Donap., Faun. liai., — Id., Cat. poiss. Europ.. p. 76. L'Astroderme que quelques auteurs ont désigné sous le nom de Diane est assez rare dans la Méditerranée où il a été signalé sur les côtes de Sicile et aux environs de Nice. On le rencontre aussi dans l'océan Atlantique, dans les parages de Madère. Ce poisson a le corps en forme d'ellipse très-allongée, sa tête est haute et tranchante dans sa partie supérieure, son museau est tronqué. ORDRE DES AG ANTHOPT ÉR YGIENS. 464 La bouche est peu fendue et la mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure; elles sont toutes deux armées de dents petites, filiformes et caduques. Il y a aussi de ces organes sur les palatins et à la base de la langue. Une particularité anatomique assez curieuse se montre chez cette espèce, elle consiste dans la disposition du voile du palais, qui, outre son repli ordinaire, en présente en arrière un second échancré sur la ligne médiane. Les pièces operculaires se montrent sur le squelette fortement striées. La fente des ouïes est large et les rayons branchiostéges au nombre de cinq. Tout le corps et la tête de l'Astroderme sont recouverts d'un nombre considérable de petites écailles pédonculées, rudes et portant sur leur face externe une petite tache en forme d'étoile. La ligne latérale peu marquée court d'abord parallèlement au dos, puis elle disparaît pour reprendre bientôt son trajet jusqu'à la partie postérieure du corps. La nageoire dorsale, qui naît un peu au-dessus et en arrière de l'œil, est longue et haute. Elle est formée de rayons piquants, flexibles et reliés entre eux par une membrane très-délicate. Le point le plus élevé de cette nageoire se trouve entre le douzième et le dix-septième rayon. Les pectorales, assez développées, ont dix-huit rayons. Les ventrales, très-grêles et très-longues, ont deux rayons osseux et cinq rayons mous. L'anale, qui commence un peu en arrière de l'insertion des ven- trales, se termine au même niveau que la dorsale, elle a dix-huit rayons. Sa hauteur est moindre que celle de la dorsale, mais sa forme est à peu près la même. La caudale, peu développée et taillée en croissant à son bord libre, a vingt et un rayons. Les différents auteurs qui ont décrit ce poisson ne sont pas d'ac- cord sur ses couleurs. Gocco et Bonaparte nous le représentent avec une teinte acajou à reflets dorés; Cuvier et Valenciennes, au contraire, nous le représentent avec une belle couleur rose argenté et cinq ou six séries longitudinales de taches noires. Ce poisson, comme nous l'avons dit, étant fort rare, et ne pouvant nous prononcer d'après des sujets conservés dans l'alcool, nous nous rapportons à la description de Cocco qui a vu l'animal à l'état frais. il Il 462 LES POISSONS DE MER. Les nageoires pectorales sont jaunes, la caudale est de même cou- leur, mais tirant un peu sur le brun rouge ; l'anale et la dorsale sont d'un bleu foncé; les ventrales jaunâtres ont leurs deux premiers rayons mous roses. Ce poisson a cinq cœcums pyloriques. GENRE STROMATEE. StromateuSj Artedi. Corps oblong, comprimé et recouvert d'écaillés très-petites. Tête courte et obtuse. Bouche médiocrement fendue et armée de dents très-fines. Nageoire dorsale unique. Nageoire ventrale peu apparente et disparaissant avec l'âge. Cinq à sept rayons branchiostéges. Pas de vessie natatoire. Appendices pyloriques en très- grand nombre. L'œsophage de ces poissons présente à sa face interne de nombreuses rugosités en forme de dents. PI. 63. —STROMATEE F1ATOLE. Slromateus Rondel., t. V, p. 157. — Willugh., p. 156, pi. 1 et 4, fig. 2. Fiatola — Bellon, p. 153. — Gesner, p. 926. — Rondel., t. VIII, p. 257. Stromateus fiatola Linn., Syst. nat., t. I, p. 432.— Bloch, Sclin. Syst., p. 492. — Lacép., t. II, p. 316. — Cuv. et Valenc, t. IX, p. 373, pi. 272. — Risso, Ichth. Nice, p. 100.— Cuv., Règn. an., ill., pi. 03, fig. 1. — Bonap., Faun. Ital., fig. 5. — Id., Cat. Poiss. Europ., p. 76.— Guich., Expl. alg., p. 04.— Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 397. Chrysostomus fiatoloides.. Lacép., t. IV, p. 097. Lampuga dorata. Italie. — Pampo, Pombo, Portugal. Ce poisson, très-rare dans la Méditerranée, ne dépasse guère trente ORDRE DES AC ANT HOPT É R YGIENS. 4 63 centimètres en longueur. Son corps, de forme ovalaire et un peu com- primé latéralement, a sa plus grande hauteur au niveau de la partie médiane de la courbure dorsale ; il est recouvert d'écaillés petites et finement striées. Celles de la ligne latérale qui est parallèle à la cour- bure du dos sont plus allongées. La tête est petite, obtuse; la bouche est fendue obliquement et la mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure ; toutes deux sont armées de dents extrêmement petites. L'opercule dont le bord est anguleux est recouvert d'écaillés. Les rayons branchiostéges sont au nombre de six. La nageoire dorsale commence au-dessus de l'insertion des pecto- rales, elle est très-longue, peu élevée et très-épaisse. Elle compte cin- quante et un rayons. Les pectorales, arrondies àieur bord libre et assez développées, ont vingt-huit rayons. Les ventrales sont représentées par une petite saillie de la peau et l'anale a son origine sur le prolonge- ment d'une ligne qui passerait par le point le plus élevé de la nageoire dorsale, elle se termine en arrière au même niveau qu'elle, et compte trente-six rayons. La caudale, très-développée et très-fourchue, a deux rayons. Le dos de ce poisson et les parties supérieures de sa tête sont d'un gris brun présentant quelquefois des reflets bleuâtres ; les flancs sont plus clairs, le ventre est blanc. Tout le corps est mou- cheté de taches de couleur jaune d'or, qui sont plus allongées dans le voisinage des flancs. Les nageoires dorsale, anale et pectorales sont grisâtres et lavées de jaune, la caudale est généralement jaune pâle et argentée à l'extré- mité de ses croissants. L'œil, petit, a son iris doré. Cette espèce est dépourvue de vessie natatoire et ses appendices pyloriques sont très-nombreux. On trouve dans la Méditerranée une autre espèce de Stromatée, que les auteurs ont distinguée sous le nom de Slromateus microchirus et qui est le Lampuga fasciata des Italiens. Elle ressemble beaucoup à la Fiatole, mais s'en distingue cependant par la présence de nageoires ventrales apparentes et par ses couleurs qui sont d'un gris plombé uni- 164 LES TOISSONS DE MER forme, excepté dans la région dorsale qui est parcourue par des bandes noirâtres. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 50. — P. 25. — V. 1 + 5 — A. 35. — C. 30. Sa taille est inférieure à celle de la précédente espèce. FAMILLE DES XIPHIDES, XIPHUDJE. Les poissons de cette famille, qui se rapprochent beaucoup des Scombéroïdes et qui ont été placés par Cuvier dans ce groupe, présentent cependant quelques caractères distinctifs dont le plus sailllant réside dans les pièces qui constituent la mâchoire supérieure, pièces formant un rostre plus ou moins allongé, et plus ou moins aigu. Les dents manquent chez certaines espèces, dans d'autres elles sont extrêmement petites. Leur corps est tantôt lisse, tantôt recouvert de fines écailles. Ils possèdent une ou deux nageoires dorsales, et l'anale est quelquefois composée de deux parties distinctes. Les ventrales ne sont pas constantes. Lorsqu'elles existent elles sont réduites à un petit nombre de rayons. Ils ont une vessie natatoire. Leurs rayons branchiostéges sont au nombre de sept, et les cœcums pyloriques très-nombreux. 166 LES POISSONS DE MER GENRE XTPHIAS. Xiphias , Guvier. Corps allongé, cylindro-conique et recouvert d'écaillés très- fines. Tête courte. Mâchoire supérieure terminée par un long rostre en forme d'épée. Maxillaire inférieur court, dépourvu, ainsi que la mâchoire supérieure, de véritables dents. Nageoire dorsale unique chez le jeune, divisée en deux parties plus ou moins séparées chez l'adulte. Pas de nageoires ventrales. Anale divisée en deux portions chez l'adulte, complète chez le jeune. Sept rayons branchiostéges. Branchies en forme de lamelles. Appendices pyloriques extrêmement nombreux. Une vessie natatoire. PI. 64. — ESPADON. Xiphias gladius.... Linné, Syst. nat., t. I, p. 432. — Bloch, pi. 76.— Id., Schneid. Syst.Ichth., p. 93.— Risso, Ichth. Nice, p. 99.— Id., Europ. mérid., t. III, p. 208. — Cuv., Iiègn. an., t. II, p. 201.— Cuv. et Valenc, t. VIII, p. 255, pi. 275. — Cuv., Bègn. an. M. Poiss., pi. 50, fig. I, pi. 51, fig. 2. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 164. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 80.— Guich., Expl. alg., p. 60. — Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 511. Xiphias Cetti Duham, t. IX, p. 334. Xiphias Rondeletii.. Leach, in Wern., Mém., t. II, p. 58, pi. 2, fig. 1. Sword fish, Angleterre. — Schwcrtfisch , Allemagne. — Pez Espada , Espagne. — Agulhâo, Agulha, Portugal. — Pesce Spada, Italie. L'Espadon est un de nos poissons de mer qui attire le plus l'atten- tion, non-seulement par la taille considérable à laquelle il parvient, ORDRE DES AC ANT HOPTÉRYGIENS. 167 mais aussi par la forme de son museau qui se prolonge en une pointe longue et aiguë rappelant assez la forme d'une épée à deux tranchants et avec laquelle il attaque les plus forts habitants des mers. Les anciens le connaissaient fort bien et nous trouvons dans OElien, Oppien, Ovide, Pline, etc., des descriptions exactes de ses carac- tères et de ses mœurs. L'Espadon est répandu dans toute la Méditerranée. On en pêche également dans l'Océan et il remonte quelquefois jusque dans la Manche, la mer du Nord et la Baltique. Il porte sur nos côtes différents noms. On le désigne généralement sur celles de Provence et de Languedoc sous les noms de Peï espada et sous celui de Peï emperur. L'Espadon a le corps allongé,' sensiblement cylindro-coniqne et recouvert d'écaillés extrêmement petites. Sa région caudale porte deux carènes latérales assez prononcées. Sa tête, relativement courte, a sa partie supérieure aplatie. Elle est terminée en avant par un rostre, espèce d'épée à deux tranchants dans la composition duquel entrent l'ethmoïde, le vomer et les intermaxillaires. Ce rostre présente une rainure à sa face inférieure ; la supérieure au contraire est finement striée et rugueuse ; les bords sont finement denticulés. Le maxillaire inférieur se termine au niveau de la base du rostre. Ses bords sont rugueux, mais il n'a pas de véritables dents. Les pha- ryngiens présentent des dents en velours. Quant à la langue, elle est très-petite. On remarque à l'intérieur de la bouche deux voiles mem- braneux, l'un dépendant de la face inférieure' du crâne, l'autre placé entre les branches du maxillaire inférieur. L'œil est grand. Au-devant de lui et à une petite distance, on aper- çoit les orifices des narines assez rapprochés l'un de l'autre et de forme arrondie. Les ouïes sont très-fendues et les rayons branchiostéges au nombre de sept. Lorsqu'on examine des jeunes sujets de cette espèce et qu'on les compare à l'adulte, on est frappé de la différence qui existe dans la forme et la hauteur de la nageoire dorsale. Chez les jeunes Espadons, en effet, cette nageoire est extrêmement développée en hauteur, mais peu à peu avec l'âge ses rayons intermé- diaires finissent par s'user et même disparaître complètement chez l'adulte où l'on croirait alors voir deux nageoires dorsales. Chez ce der- 468 LES POISSONS DE MER. nier, le premier rayon de la dorsale est inséré au-dessus du bord posté- rieur de l'opercule. Il est, ainsi que le second, plus court que le troisième, ceux qui viennent à la suite diminuent brusquement et la nageoire prend la forme d'une faux. La nageoire se continue encore par quelques rayons de faible hauteur, puis vient l'intervalle usé dont nous avons parlé et enfin les quelques rayons de la partie postérieure insérés à une faible distance de la caudale. La nageoire dorsale est formée de trois rayons épineux suivis de quarante rayons mous chez le jeune; leur nombre est sujet à de grandes variations chez l'adulte. Les pectorales sont petites, allongées et falci- formes-, on y compte seize rayons. Il n'y a point de ventrales. L'anale, complète chez le jeune Espadon, subit comme la dorsale des modifications chez l'adulte; elle est composée, lorsqu'elle est com- plète, de deux rayons épineux suivis de quinze rayons mous. Enfin la caudale, qui rappelle par sa forme celle des thons, a dix- sept rayons. Les parties supérieures du corps de l'Espadon sont d'un bleu noi- râtre à reflets d'argent, le ventre est blanc. Le corps des jeunes sujets est recouvert de tubercules qui s'usent à mesure que le poisson avance en âge. L'Espadon se nourrit de petits poissons et de plantes marines. Il parvient à une taille assez considérable. Sa chair est assez délicate, plus légère que celle du thon, ce qui fait que les pêcheurs saisissent toutes les occasions qui leur sont offertes de s'emparer de ce poisson, et sa pêche ne manque pas d'un certain attrait. C'est généralement avec le harpon qu'on l'attaque, et lorsque le fer a pénétré dans ses chairs on le voit ordinairement disparaître dans les profondeurs des eaux. D'autres fois entrant en fureur il se jette sur les corps qui sont à sa portée, les frappe de son rostre et fait quelquefois subir aux embarcations qui s'approchent de lui de graves avaries. On conserve dans certains musées des fragments de navires perforés par ces animaux et dans lesquels sont encore fixées des portions de leur rostre. Quand le poisson s'enfuit les pêcheurs lui donnent de la corde pour éviter les secousses quelquefois assez fortes pour faire chavirer la barque, et lorsqu'il a épuisé ses forces ils le ramènent à bord. ORDRE DES AC ANT HOPT ÉR YGIENS. 169 GENRE TETRAPTERE. Tetrapterus, Rafinesque. Corps allongé, arrondi dans sa région dorsale et légèrement comprimé dans sa région ventrale. Région caudale présentant deux crêtes latérales. Tête plus longue que dans le genre précédent, pourvue également d'un rostre, mais plus effilé et armé ainsi que le maxillaire inférieur et les palatins de dents fines. Deux nageoires dorsales, deux nageoires anales. Ventrales réduites à une, deux ou trois épines au plus. Sept rayons branchiostéges. Appendices pyloriques en grand nombre. Une vessie natatoire. PI. 65. — TETRAPTERE RELONE. Tetrapterus belone Cuv. et Valenc, Poiss., t. VIII, p. 280, pi. 227. — Cuv., Règn. an., t. II, p. 201.— Cuv., Règn.an., ill., pi. 51, fig. I. — Agass., Recli. poiss. foss., t. V, p. 89.— Bonap., Cat. Poiss. Europ.,p. 80. Histiopliorus belone Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 513. Aguglia, Aguia, Italie. La Méditerranée possède un second genre de la famille des Espa- dons : c'est le Tétraptère belone. Il se rapproche beaucoup comme forme de l'Espadon commun et son museau est comme celui de ce dernier poisson en forme de rostre, mais beaucoup plus effilé. Ce Tétraptère est en outre pourvu de nageoires ventrales, organes qui font complètement défaut chez l'Espadon. Le Relone atteint de fortes dimensions et on en pêche qui ont jusqu'à deux mètres de long, mais sa chair est peu estimée. La tête de ce poisson est un peu plus allongée que dans le genre 170 LES POISSONS DE MER. précédent, les pièces operculaires sont plus développées, celle qui constitue l'opercule proprement dit, est de forme carrée. Les rayons branchiostéges sont au nombre de sept. La mâchoire inférieure est plus courte que la supérieure qui est elle-même proportionnellement plus allongée que celle de l'Espadon. Toutes deux sont armées de dents fines et nombreuses, dents qui s'étendent tout le long de la partie inférieure du rostre. On remarque de semblables organes sur les palatins ; le vomer en est dépourvu. La ligne latérale naît sur le bord postérieur de l'opercule. D'abord convexe du côté du dos, elle devient ensuite rectiligne jusqu'à la région caudale qui porte deux petites carènes latérales. La première nageoire dorsale, formée de quarante-trois rayons, a sa plus grande hauteur au niveau du cinquième ; elle diminue ensuite pour devenir horizontale, se relever et décroître de nouveau jusqu'à sa terminaison. La seconde dorsale, peu élevée et de peu d'étendue, est formée de six rayons branchus; les pectorales falci- formes ont dix-huit rayons et les ventrales sont réduites à un seul rayon épineux inséré au-dessous et un peu en avant des pectorales. Les nageoires anales sont au nombre de deux : la première a quinze rayons, dont les deux premiers, plus courts que le troisième, sont rigides. Les derniers sont peu développés et quelquefois cachés sous la peau. La seconde anale, dont l'étendue et la forme sont à peu près les mêmes que celles de la seconde dorsale à laquelle elle est opposée, a sept rayons. Enfin la caudale, très-développée, a vingt-cinq rayons y compris les décroissants. Le Tétraptère belone a les parties supérieures du corps bleuâtres; cette teinte est plus foncée sur la courbure du dos, les flancs sont plus clairs et le ventre argenté. Cette espèce est pourvue d'une vessie natatoire et ses cœcums pyloriques sont très-nombreux. FAMILLE DES TRICHÏTIRÏDES, TRICHIURIDM. La famille des Trichiuridés comprend des poissons très- remarquables par leur forme et leurs couleurs. Ils ont tous le corps allongé, comprimé latéralement et no présentant que des écailles fort petites lorsqu'il en est pourvu. Les deux genres que nous décrivons ne présentent aucune trace de ces organes et leur peau, recouverte d'un épiderme très-délicat, présente une belle couleur argentée. Leur bouche est large, armée de dents fortes, aplaties et tranchantes. La mâchoire inférieure dépasse la supérieure. Les nageoires ventrales manquent quelquefois ou sont rudimentaires. Les poissons de cette famille ont sept à huit rayons bran- chiostéges, une vessie natatoire assez allongée et des appendices pyloriques nombreux. 172 LES POISSONS DE MER. GENRE TRICHIURE. Trichiurus, Linné. Corps Irès-allongé et comprimé latéralement. Région caudale filiforme. Peau nue. Tête longue. Ouverture de la bouche large. Mâchoires iné- gales, armées de fortes dents aiguës et tranchantes. Palatins recouverts de dents en velours. Vomer lisse. Nageoire dorsale unique composée d'un grand nombre de rayons. Pas de nageoire ventrale. Anale réduite à des rayons piquants isolés. Sept rayons branchiostéges. Vessie natatoire simple et ccecums pyloriques très-nombreux. PI. 66. — TRICHUIRE DE L'ATLANTIQUE Trichiurus lepturus.. Linn., Syst. nat., t. I, p. 429. — Bloch, pi. 158. — Bloch, Schneid. Syst. Ichth-, p. 517. — Cuv. et Valenc, Poiss., t. VIII, p. 237.— Cuv., Règn. anim., t. II, p. 218.— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 78.— Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 346. Gymnogaster Linn., Syst. Nat., éd. 7, p. 53. Trichiurus argenteus. Shaw, Zool., t. IV, p. 90, pi. 12. Hair-Tail, — Angleterre. Ce beau poisson, qui est très-répandu dans l'océan Atlantique, n'a pas encore été signalé dans la Méditerranée. On le rencontre très-rare- ment sur nos côtes de l'Océan, mais il est plus abondant dans les parties plus chaudes, particulièrement vers la mer des Antilles. L'océan Indien possède aussi des poissons de ce genre, mais diffé- rents de notre Trichiurus lepturus. On en connaît aujourd'hui cinq espèces distinctes. Le Trichiure de l'Atlantique a le corps comprimé, très-allongé, ORDRE DES AC ANT HO l'T ÉR VOIE NS 173 diminuant considérablement de hauteur dans sa région caudale et se terminant par une extrémité très-grêle. Sa peau est dépourvue d'écaillés. La ligne latérale, qui part du bord supérieur de l'opercule, esta son origine très-rapprochée des parties supérieures du corps ; elle descend ensuite brusquement en arrière des pectorales, se rapproche de la ligne ventrale à laquelle elle est parallèle et qu'elle suit jusqu'à l'extrémité postérieure du corps. La tête est allongée, aplatie sur ses faces latérales ainsi que dans sa région frontale; elle est au contraire arrondie dans sa région mandi- bulaire. Le museau est conique et les mâchoires qui le constituent sont très- inégales, l'inférieure dépassant de beaucoup la supérieure. Les dents Fig. 16.— Dentition du Trichiurb de l'Atlantique. ( Trichiurus lepturus. ) insérées sur la mâchoire supérieure sont au nombre de quinze à vingt de chaque côté. Elles sont comprimées, tranchantes sur leurs deux bords, très-aiguës et légèrement recourbées en arrière. Celles qui sont situées à la partie antérieure de l'intermaxillaire, au nombre de deux de chaque côté sont plus fortes et présentent à leur extrémité un petit crochet qui regarde l'intérieur de la bouche. Le maxillaire inférieur est armé de dents égales en nombre à celui 474 LES POISSONS DE MER. du maxillaire supérieur. Celles de la partie antérieure de cet os, tout en étant plus fortes que les autres, sont cependant moins développées que celles de la mâchoire supérieure. Les palatins portent des dents en velours. Le vomer ainsi que la langue en sont dépourvus. Les pièces operculaires ne présentent rien de particulier à noter, si ce n'est l'opercule, qui est très-développé, très-mince et arrondi à son bord postérieur ; il s'étend au-dessus de l'insertion de la nageoire pec- torale. L'ouverture des ouïes est très-large et les rayons branchiostéges au nombre de sept. La nageoire dorsale, qui s'étend sur tout le dos depuis la tête jus- qu'à l'origine de la portion filiforme du corps, est composée d'environ cent trente-cinq rayons dont ceux qui occupent la partie médiane sont les plus élevés. Les pectorales sont petites et formées de onze rayons. Les ventrales n'existent pas. L'anale est constituée par une série de petits rayons isolés les uns des autres et généralement au nombre de cent quinze. Enfin la caudale semble être représentée par un rayon unique et peu développé. Ce poisson, examiné dans nos collections, paraît d'un blanc d'ar- gent uniforme et très-brillant ; mais si on l'étudié au moment où on le sort de l'eau, il présente des reflets irisés du plus bel effet. Ses nageoires sont lavées de jaune et la dorsale présente à son bord libre de petites macules noirâtres qui forment une tache entre les premiers rayons. L'œil est grand et son iris doré. Ce poisson est pourvu d'une vessie natatoire, et ses caecums pylo- riques sont au nombre de vingt-quatre. Les espèces des mers tropicales, par l'abondance de leurs représen- tants, ont attiré l'attention des pêcheurs de ces contrées qui les salent et les livrent ensuite à la consommation. C'est d'ailleurs un mets géné- ralement peu recherché. ORDRE DES AC ANTHOPT ÉR YGIE NS . 475 GENRE LEPIDOPE. Lepidopus > Gouan. Corps très-allongé et présentant l'aspect d'un ruban. Peau dépourvue d'écaillés. Tête longue. Mâchoires inégales armées de dents fortes et tranchantes. Une nageoire dorsale s'étendant sur toute la région du dos. Anale courte et composée de rayons fort petits. Pas de nageoires ventrales. Huit rayons branchiostéges. Vessie natatoire allongée. Appendices pyloriques en nombre considérable. PI. 67. — LEPIDOPE ARGENTÉ. Lepidopus candatus.. Euphrasen, Stockh. Acad,, 1788, t. IX, p. 52, pi. 9, fig. 2.— Gunth., Cat. acanth., t. II, p. 3 il. Lepidopus Gouanii.... Bloch, Schneid., p. 23(J, pi. 53, fig. 2. — Risso, lchth. Nice, p. 151.— Risso, lchth. Europ. mérid., t. III, p. 290. Lepidopus argijr eus... Cuv. , Règn. anim., t. II, p. 217. — Cuv. et Valent-., t. VIII, p. 223, pi. 223. — Yarrel, Drit. fish., t. I, p. 198.— Guich., Expl. alg., p. 59. Lepidopus ensiformis. Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 78. Scabbard-fish, Angleterre. Le Lépidope, que les pêcheurs de la Méditerranée appellent Poisson d'argent et ceux de l'Océan Jarretière d'argent, est un de nos plus beaux poissons. Il se prend pendant les mois d'avril et de mai dans la Médi- terranée, dans l'Océan et sur les côtes de la Manche. Sa forme est très» caractéristique. Il a en effet, comme tous les poissons de la famille à laquelle il ap- partient, le corps très-allongé, comprimé latéralement et la tête très- effilée à sa partie antérieure. Ses yeux sont assez grands, et ses mâ- choires inégales portent des dents qui rappellent, comme forme et -176 LES POISSONS DE MER. comme disposition, celles du Trichiure. Comme chez ce dernier pois- son, les palatins sont garnis de dents en velours; il y en a sur les pha- ryngiens et les arcs branchiaux; le vomer est dépourvu de ces organes. Le préopercule est lisse et l'opercule, de forme quadrangulaire, est, ainsi que le sous-opercule, terminé par un bord très-mince et frangé. La nageoire dorsale s'étend sur toute la région du dos. Elle com- mence immédiatement en arrière de la tête, conserve à peu près la même hauteur dans tout so;i trajet et se termine à une très-faible dis- tance de la nageoire caudale. Elle a environ cent quatre rayons. Les pectorales sont peu développées et les rayons inférieurs sont les plus longs; il y en a douze en tout. A la place de la ventrale on remarque une petite écaille. L'anale est relativement courte; elle se termine au même niveau que la dorsale et ne compte que vingt-quatre à vingt-cinq rayons. Elle est précédée de quarante-cinq piquants isolés quelquefois à peine sen- sibles au toucher. Enfin la caudale , petite et faiblement échancrée, a dix-sept rayons. La ligne latérale part du bord supérieur de l'opercule, se place bientôt à égale distance du dos et du ventre et s'étend jusqu'à la na- geoire caudale. Le corps est dépourvu d'écaillés. Le Lépidope est argenté et présente, comme le Trichiure, des reflets irisés bien plus apparents dans la région dorsale. Ses nageoires sont grises. Les rayons branchiostéges sont au nombre de huit, les cœcums pyloriques au nombre de vingt-trois et la vessie natatoire simple. FAMILLE DES TRACHYPTÉRIDÉS. TRACHYPTERIDM. La famille des Trachypléridés est représentée sur nos côtes par les genres Trachyptère et Gyranètre. Les poissons qui la composent ont tous le corps très-allongé et très-comprimé latéralement, ce qui les avait fait réunir par Cuvier auxTrichiurides et aux Gépolidés, dont il formait un seul groupe sous le nom de Taanioïdes. Leur bouche est très-protraclile. Leurs dents sont peu nom- breuses et assez fortes. Leur nageoire dorsale occupe toute la longueur du dos et sa portion antérieure forme, au-dessus de la tête, une sorte de panache. Ils n'ont pas de nageoire anale. Leurs ventrales, quelque- fois très-longues, sont toujours formées d'un petit nombre de rayons ; elles sont parfois nulles ou rudimentaires. La nageoire caudale n'est pas dans l'axe du corps, elle regarde en haut et en arrière. Ces poissons sont très-rares sur nos côtes. 478 LES POISSONS DE MER. GENRE TRACHYPTERE. Tfachypterus 3 Gouan . Gorps très-allongé et très-comprimé. Bouche petite et très-protractile. Dents en petit nombre sur les mâchoires et le vomer. Une seule nageoire dorsale occupant toute la longueur du dos; avec une portion antérieure élevée. Pas de nageoire anale. Caudale plus ou moins dirigée en haut et en arrière. Six rayons brancbiostéges. Appendices pyloriques en nombre considérable. PI. 08. — TRAGHYPTERE BOGMARE. Gymnogasler arcticus. . . Brunn., t. III, p. 408, pi. B, fig. 1-3. Dogmarus islandicus — Cuv., Règn. anim., t. II, p. 219. Trachyptems bogmarus. Cuv. et Valenc, t. X, p. 340. — Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 191. — Gaymard (Voy. Isl. et Grônl.), pi. 12. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 79. Trachyptems arcticus... Nilss. Skand. Faim. Fisk, p. 102. — Gunth., Cat. acantlu, t. III, p. 305. Vaagmàr, Islande. — Dealfish, Angleterre. Ce poisson, très-rare et d'une forme singulière, ne se prend que dans les parties les plus froides du nord de l'Europe. On l'a signalé sur les côtes de Finlande, de Norwége et d'Islande, et, suivant Olafsen, on ne le prendrait dans cette dernière localité qu'à de rares intervalles. Yarrel et Couch citent ce Trachyptère comme ayant été pris sur les côtes d'Ecosse. Le corps du Bogmare est très-allongé et comprimé latéralement, sa plus grande hauteur se trouve vers son milieu. La tête également comprimée se termine par un museau tronqué très-protractile. La bouche est fendue très-obliquement et devient ovalaire lorsque les mâchoires sont reportées en avant; la mâchoire supérieure très-protrac- ORDRE DES AC ANT HOPT É R YG1E NS, tile est ainsi que l'inférieure, armée de dents coniques très-aiguës et dirigées en arrière. Ces organes sont peu nombreux, il y en a quatre à la mâchoire supérieure et de six à huit à l'inférieure. Le vomer porte une ou deux dents. La surface du corps du poisson est granuleuse, principalement dans la région ventrale et la ligne latérale est formée par une rangée de petites plaques pourvues d'une épine. La nageoire dorsale commence à peu de distance de la tête, sa partie antérieure, élevée et en forme de panache, se compose de huit rayons. Elle décrit ensuite une courbe régulière jusqu'à sa partie pos- térieure, et compte en tout cent soixante-douze rayons. Les nageoires pectorales sont petites et formées de onze rayons. Les ventrales, encore moins développées que les pectorales, ont un rayon épineux et sept rayons mous. La caudale singulièrement conformée est étroite à sa base, large à son bord libre et se dirige en haut et un peu en arrière ; elle compte un petit nombre de rayons. Les parties supérieures du corps du Bogmare sont d'un gris plombé à reflets argentés et présentent deux taches noires ; le3 flancs et le ventre sont blancs. Les nageoires sont rougeâtres, à l'exception des pectorales et des ventrales qui sont ordinairement plus claires. TRACHYPTERE FAUX. Cepola tiachyptera.. . Lin., Gm., t. I, p. 1187. Trachypterus tœnia... Bl., Schn., p. 4S0. — Gunth., Cal. acanth., t. III, p. 302.— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 78. Gymnetrus Lacepedii. Risso, Ichth. Nice, p. 146, pi. 5, fig. 17. Trachypterus faix Cuv. et Valenc, t. X, p. 333. On prend aux environs de Nice, sur les côtes de Languedoc, dans les eaux de la Sicile et dans celles de l'Algérie, un Trachyptère qui a reçu le nom de Trachyptère faux. Les Siciliens le nomment Bandiera impériale; les Languedociens l'appellent Peï d'artjen, nom qu'ils don- nent du reste indistinctement aux différents Trachyptères qui fréquen- tent leur côte. Ce poisson se distingue du précédent par certains caractères qui sont les suivants : 180 LES POISSONS DE MER. Mâchoires armées de six à huit dents; vomer présentant trois ou quatre de ces organes; palatins rugueux. La nageoire dorsale est formée d'un moins grand nombre de rayons que dans l'espèce précédente. Il y en a ordinairement de cent soixante-deux à cent soixante-huit. Les pectorales ont onze rayons, les ven- trales huit. L'anale n'existe pas ; quant à la caudale elle est formée de sept rayons longs et flexibles, réunis par une membrane et au-dessous desquels on en voit six ou sept très-petits isolés les uns des autres. La ligne latérale se rapprochant de plus en plus du ventre finit, dans la région cau- dale, par se réunir à celle du côté opposé, et au point de jonction se trouve une petite épine. Les plaques qui constituent cette ligne sont elles-mêmes épineuses. Ce poisson est d'un beau blanc d'ar- gent, son dos présente trois taches noirâtres et on remarque quelquefois une ou deux taches plus pâles sur les parties latérales de l'abdomen. Toutes les nageoires sont roses. Certains auteurs réunissent à cette espèce le Trachyptère iris dont on a fait quelquefois une espèce distincte. On prend dans la Méditerranée de ces poissons, qui ont généralement 60 ou 80 centimètres de longueur; il y en a de beaucoup plus grands et nous en avons reçu un de deux mètres qui nous a été envoyé de f „ ET NAGEOIRE CAUDALE Marseille, par M. Manon, proies- Du TKACHYPTÈRE FAUX. iTrachypieru$ faix., seur à faculté des sciences de cette ville ; ce sujet ne possédait pas de nageoires ventrales. Mais les Trachyptères sont fort rares et on n'en prend qu'à de longs inter- valles. Fig. 17. Dbntition du trachyptère faux. {Trachy])tevHs faix.) Bouche vue de face. ÉGION POSTÉRIEURE DU CORPS ORDRE DES AG ANT HOPT É R YGIE N S. 181 ÏRACHYPTERE DE SPINOLA. Trachypterus Spinolœ. Cuv. et Valenc, t. X, p. 328, pi. 296. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 79. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 300. Autre espèce de la Méditerranée qui se prend aux environs de Nice, le Trachyptère de Spinola se distingue des autres espèces par le nombre de ses rayons dorsaux, qui sont au nombre de cent quarante- quatre et quelquefois plus nombreux. La nageoire caudale porte douze rayons. Ses couleurs générales sont les mêmes que celles des précédents et on remarque sur les parties supérieures de son corps des taches noires au nombre de deux ou trois, la dernière est souvent très-pâle. TRACHYPTÈRE DE BONELLI. Trachypterus cristatus. Bonelli, Mém. Acad. Turin, t. XXIV, p. 485, pi. 9.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 301. Trachypterus BonelUi.. Cuv. et Valenc, t. X, p. 331. Espèce très-voisine de la précédente qui se prend quelquefois sur les côtes de France et sur celles de Corse et d'Italie. Ce Trachyptère est argenté sur tout le corps; il présente deux taches noires sur la portion antérieure de sa nageoire dorsale et cinq ou six sur sa partie postérieure. Il a cent vingt rayons à sa nageoire dorsale. TRACHYPTÈRE A RAYONS LISSES. Bogmarus Âristotelis?... Risso, Europ. mérid., t. III, p. 297. Trachypterus leiopterus. Cuv. et Valenc, t. X, p. 342.— Gunth., Cat. acanth., T. III, p. 304. Espèce prise à Nice, à Toulon et sur les côtes d'Italie. Elle res- semble beaucoup au Trachyptère précédent. Son corps est cependant moins élevé, ses rayons de la dorsale sont sans aspérités et il ne porte que deux taches noirâtres. Sa dorsale a de cent soixante-seize à cent quatre-vingts rayons. LES POISSONS DE MER, GENRE GYMNÈTRE. Gymnetrus , Bloch. Corps très-allongé et très-comprimé. Tête courte. Museau tronqué. Mâchoire supérieure très- protractile. Dents nulles ou très-petites. Une seule nageoire dorsale occupant toute la longueur du dos et formant en avant une sorte de panache. Ventrales allongées et réduites à un seul rayon. Nageoire anale nulle. Caudale rudimentaire ou manquant complètement. Six rayons branchiostéges. Pas de vessie natatoire. Les poissons de ce genre sont très-rares et les sujets qu'on parvient à se procurer étant souvent fort incomplets, leurs caractères ne sont pas encore complètement connus. PI. 69. — GYMNÈTRE DE RANKS. Gymnetrus hawkenii?. Bloch, t. XII, p. 88, pi. 425.— Lacép., t. III, p. 380. Gymnetrus liawkinsii. Bloch, Schn., p. 481.— Cuv. et Valenc, t. XII, p. 372. Gymnetrus hawkenii.. Yarr., Brit. flsh., t. I, p. 221. Gymnetrus banksii... Cuv. et Valenc, t. X, p. 365. Regalecus banksii.... Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 309. Ribbon-Fish, Oar-Fish. Angleterre. On trouve dans la mer du Nord et dans la Manche, principalement sur les côtes d'Angleterre, une espèce de Gymnètre qu'on a désignée sous le nom de Gymnètre de Ranks. Ce poisson, dont on ne connaît qu'un petit nombre de sujets dans les collections, est d'une beauté remarquable. Son corps très-allongé mesure chez certains individus de trois à quatre mètres de longueur, sa hauteur est d'environ trente centimètres, son épaisseur peut aller jusqu'à un décimètre. ORDRE DES AC ANTHO l'T ÉR YGIE NS . 183 La tête est courte; sa longueur est généralement le seizième de la longueur totale du corps. Le museau est tronqué et la bouche fendue verticalement est dépourvue de dents. La mâchoire supérieure est très- protractile. Toute la peau du poisson est garnie de petits tubercules osseux dont les plus apparents sont disposés sur quatre longs sillons longitu- dinaux, occupant toute la longueur du corps au-dessus de la ligne laté- rale, qui est formée par des écailles aplaties et allongées. La nageoire dorsale occupe toute la région du corps, elle débute au-dessus de la nuque par des rayons allongés formant une sorte de panache qui se conserve très-rarement et que notre planche montre d'une manière très-imparfaite. Ces rayons sont ordinairement de douze à quinze. Après eux commence la vraie nageoire dorsale qui est peu élevée et se compose de deux cent quatre-vingts à deux cent quatre- vingt-dix rayons. Les pectorales très-courtes ont onze ou douze rayons. Les ventrales sont réduites à une seule épine allongée. Le Gymnètre de Banks a le corps argenté et parcouru par des lignes verticales d'un noir bleuâtre assez espacées les unes des autres. Sa nageoire dorsale est légèrement teintée de rouge. Les rayons branchiostéges de cette espèce sont au nombre de six. GYMNÈTHE ÉPÉE. Spada marina Imperato, p. 597. Cepola gladhis Walb , art. III, p. 617. Gymnelrus longeradiatus. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 296. Gymnetrus gladius Cuv. et Valenc, t. X, p. 352, pi. 298. Regalecus gladius Gunth., Cat. acanth., t. NI, p. 308. On trouve dans la Méditerranée, principalement aux environs de Nice, une autre espèce de Gymnètre qui a reçu le nom de Gymnètre épée. La forme de ce poisson est à peu près semblable à celle du précé- dent, il en diffère cependant par certains caractères : ses maxil- laires sont armés de petites dents très-fines et à peine visibles, et le rayon de sa nageoire ventrale, élargi à son extrémité, est allongé et flexible. Enfin le panache qui constitue la partie antérieure de la nageoire 184 LES POISSONS DE MER. dorsale n'est composé que de cinq rayons dont les premiers sont très- élevés. Le cor.ps du Gymnètre épée est argenté et marqué de petites taches grisâtres. GYMNÈTRE TRAIT. Gymnetrus telum. Cuv. et Valenc, t. X, p. 361, pi. 299. — Gunth., Cat. acanth. t. III, p. 309. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente et on la prend dans les mêmes localités. Son œil est cependant sensiblement plus petit et les rayons de sa nageoire dorsale plus nombreux. Il y a aussi des différences dans le développement des pièces operculaires. Citons encore le Gymnètre Glesne, que l'on rencontre quelquefois mais très-rarement dans la mer du Nord et qui a été signalé sur les côtes d'Angleterre. On le désigne généralement dans ce pays sous le nom de King of ihe Herrings. Les Norwégiens l'appellent Silde Konge. FAMILLE DES LOPHOTIDES. LOPHOTID.E. Les poissons de cette famille, comme ceux de la famille précédente, ont le corps très-allongé et très-comprimé. Leur tête est courte, surmontée d'une crête au sommet de laquelle commence !a nageoire dorsale dont les premiers rayons forment un panache et qui occupe toute la longueur du dos. Leurs pectorales sont peu développées, leurs ventrales rudi- mentaires, leur anale courte, et leur caudale située dans l'axe du corps. Ces poissons, qui deviennent fort grands, sont très-rares dans le voisinage de nos côtes. 486 LES POISSONS DE MER GENRE LOPHOTE. Lophotes, Giorna. Corps très-allongé, très-comprimé et dépourvu d'écaillés. Tête courte, présentant dans sa partie supérieure une crête osseuse très-élevée. Ouverture de la bouche étroite, mâchoires armées de dents en carde et assez espacées les unes des autres. On retrouve de semblables organes sur le vomer et les palatins. Nageoire dorsale occupant toute la région supérieure du corps et présentant au-dessus de la crête du crâne une portion élevée en forme de panache. Pectorales assez larges. Ventrales anale et caudale faiblement développées. Six rayons branchiostéges. Une vessie natatoire. PI. 70. — LOPHOTF. Lophotes cepedianus. Giorna, Mem. Accad. Torino, 1803, t. IX, p. 10, pi. 11, fig. 1. — Cuv., Règn. anim., t. II, p. 222.— Cuv. et Valenc, t. X, p. 405, pi. 301. — Bouap., Cat. Poiss. Europ., p. 70.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 312. Lophotes siculus Sw. Fish, fig. 126. Lophotes Lacepede... Risso. Cette espèce propre à la Méditerranée a le corps très-allongé et très- comprimé latéralement, mais il est dépourvu d'écaillés. Sa tête très-élevée à la partie supérieure est pourvue d'une crête très-haute à l'extrémité de laquelle commence la nageoire dorsale, ce qui donne au poisson une physionomie étrange. Le museau est tronqué. La bouche médiocrement fendue est très-oblique et peu protractile; ses mâchoires sont armées de dents fines et serrées; il y a aussi de ces organes, mais en petit nombre, sur les palatins et le vomer. ORDRE DES A.GANTHOPTÉRYGIENS. 187 L'œil est très-grand et son iris argenté. L'ouverture des ouïes est large, les pièces operculaires striées et les rayons branchiostéges au nombre de six. La nageoire dorsale qui naît sur la crête crânienne, occupe toute la région supérieure du corps ; elle commence par une portion très-élevée et formant une sorte de panache, puis elle s'abaisse brusquement pour se relever dans sa partie moyenne et diminuer ensuite graduellement jusqu'à la région caudale. Elle est formée de deux cent trente rayons. Les pectorales sont falsiformes, assez larges et on y compte quinze ou seize rayons. Les ventrales placées au-dessous des pectorales et un peu en arrière d'elles sont très-petites, elles ont un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale reportée très-loin en arrière est peu dévelop- pée, elle a trois rayons épineux et quinze rayons mous. Enfin la caudale étroite et petite a dix-sept rayons. La ligne latérale partant de l'angle antérieur et supérieur de la crête qui surmonte la tête, descend très-obliquement vers la région de la nuque, puis se place vers la fin du premier tiers de la hauteur du corps pour se diriger en ligne droite jusqu'à la région caudale, où elle semble se relever un peu. Les couleurs du Lophote sont très-brillantes, son corps argenté sur toutes ses parties présente de distance en distance de larges taches d'un blanc d'argent très-brillant. Les nageoires sont roses. La longueur du corps de ce poisson est le plus souvent d'un mètre, il atteint quelquefois cependant de beaucoup plus grandes dimen- sions. FAMILLE DES CEPOLIDES, CEPOLIDM. Cette famille, dont les représentants habitent les mers tem- pérées et tropicales, est composée de poissons dont le corps en forme de ruban est recouvert de fort petites écailles cycloïdes. Leurs nageoires dorsale et anale très-longues se joignent à la caudale généralement terminée en pointe. Leurs nageoires pectorales et ventrales sont assez déve- loppées. Leurs appendices pyloriques sont en petit nombre et leur vessie natatoire assez grande. 1<» il ORDRE DES AC ANT HO l'T É R YG IENS. 189 GENRE GÉPOLE. Cepola, Linné. Corps très-allongé, très-comprimé et recouvert de très- petites écailles. Tête courte, arrondie dans sa partie antérieure. Bouche lar- gement fendue et garnie sur les mâchoires, dont l'inférieure dépasse un peu la supérieure, de dents fines et pointues. Nageoires dorsale et anale, très-longues. Nageoire caudale étroite. Ventrales placées au-dessous des pectorales. Six rayons branchiostéges. Appendices pyloriques peu nombreux. Vessie natatoire allongée. PI. 71. — CÉPOLE ROUGEATRE. Serpens rubescens Rond., t. XIV, p. 410. — Gesner, p. 8G3. — Willug., p. 118. Tœniarubra Willug., p. 117.— Ray.,Sy».; p. 71. Cœpolatœnia Linn., Syst., t. I, p. 445. — Blocli, t. V, p. 103, pi. 170.— Blocli, Schn. Syst., p. 241. — Lacép., t. II, p. 52G.— Risso, Jclith. Nice, p. 153. Cepola serpenti formis. Lacép., t. II, p. 529. Cepola marginata Rafin, pi. 16, fig. 4. Cepola rubescens Lin., Syst. nat., t. I, p. 445. — Bloch, Schn., p. 241.— Brunn., Ichth. mass., p. 28.— Risso, Ichth. Nice, p. 153.— Id., Europ. mérid., t. III, p. 294.— Yarr., Bril. fish., t. I, p. 195. — Cuv. etValenc, t. X, p. 388, pi. 300.— Bonap., Cat. Poiss. Europi, p. 79. — Guich., Expl. alg., p. 65.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 486. Bandfish. — Angleterre. Le Cépole rougeàtre se prend sur toutes les côtes occidentales et méridionales de l'Europe. C'est un beau poisson, d'une forme très- singulière et bien différent dans le jeune âge de ce qu'il doit être à l'état adulte. Son corps, d'abord arrondi chez les jeunes individus, 190 LES POISSONS DE MER. s'allonge peu à peu, s'aplatit et finit par prendre la forme d'un long ruban ou d'une lame d'épée, ce qui, dans quelques localités, lui a fait donner le nom de Poisson glaive. On le désigne généralement sur nos côtes sous les noms de Ruban rouge, de Flamme, Roudgeole, Dèmouèïsèla, etc., etc. Ses habitudes sont peu connues; on sait cependant qu'il se tient près des côtes et se nourrit de crustacés et de mollusques. Sa chair est peu estimée. Le corps de ce poisson très-allongé, grêle et comprimé, est recouvert d'écaillés extrêmement petites. Fig. 19. Fig. 20. Écailles du Cépolb rougeatre. (Cepola rubescens.) 19. Écaille du dos. — 20. Écaille des flancs. La tête est courte et obtuse ; l'ouverture buccale large et oblique. La mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure, toutes deux sont armées d'une seule rangée de dents coniques, pointues et recourbées. L'intérieur de la bouche est dépourvu de ces organes. L'œil grand a son iris argenté et sa pupille bleuâtre. Les pièces operculaires et les parties latérales de la joue sont dé- pourvues d'écaillés. La nageoire dorsale commence un peu en arrière du bord posté- rieur de l'opercule, elle s'étend jusqu'à la nageoire caudale à laquelle elle est contiguë. Plus élevée à sa partie antérieure, elle diminue gra- duellement jusqu'à sa terminaison. Elle est formée de soixante-sept à soixante-neuf rayons. Les pectorales sont petites et arrondies, le nombre de leurs rayons est de seize. Les ventrales placées au-dessous des pectorales et un peu en avant d'elles ont un rayon épineux et cinq rayons mous. La nageoire anale un peu moins longue que la dorsale s'étend ORDRE DES AC ANTHOPTÉRYGIENS. 191 comme elle jusqu'à la nageoire caudale, on y compte soixante rayons. A cause de la longueur de cette nageoire, l'ouverture postérieure du tube digestif est donc reportée très en avant. La caudale de forme lancéolée a ses rayons médians très-effilés, elle en a en tout onze. La ligne latérale d'abord un peu recourbée se dirige ensuite en ligne droite jusqu'à la partie postérieure du corps; elle est peu apparente. Les caecums pyloriques, chez cette espèce, sont au nombre de huit. La vessie natatoire est très-grande. Le Cépole est d'une belle couleur rouge qui, plus foncée sur le dos passe au rose sur les flancs ; le ventre est blanc rosé. La nageoire dorsale rouge orangé est quelquefois d'un beau jaune et au niveau de son huitième rayon ; on y remarque une tache d'un beau rouge vif. Les pectorales et les ventrales sont rouges. La caudale de même couleur est lavée de jaune à sa partie la plus effilée. L'anale, à peu près semblable comme coloration à la dorsale, est cependant d'un jaune plus foncé. FAMILLE DES MUGILIDES. MUGILIDCE. La Famille des Mugilidés renferme un grand nombre d'es- pèces dont quelques-unes fréquentent nos côtes. Ce sont des poissons migrateurs qui remontent les fleuves par bandes quel- quefois très-nombreuses. Ces poissons, dont la chair est très-estimée et qui sont d'une grande ressource pour l'alimentation, sont caractérisés par un corps allongé et fusiforme recouvert de grandes écailles. Leurs nageoires dorsales, au nombre de deux et assez espacées, sont courtes. Leurs ventrales s'insèrent un peu en arrière des pec- torales. Leur tête est comme le corps recouverte de grandes écailles. Leurs dents généralement petites sont quelquefois imper- ceptibles. Leurs os pharyngiens sont très-développés. Leur vessie natatoire est très-grande et leurs caecums pylo- riquessonten petit nombre. ORDRE DES AC ANT HOPTÉ R VGIENS. 493 GENRE MUGE. . Mugil, Artedi. Corps plus ou moins oblong, peu comprimé et recouvert d'écaillés grandes et cycloïdes. Tête de grandeur ordinaire, un peu aplatie supérieurement et recouverte d'écaillés. Museau court, bouche plus ou moins fendue suivant les espèces. Maxillaire inférieur pourvu à sa par- tie symphysaire d'un tubercule plus ou moins apparent et péné- trant dans une fossette correspondante creusée dans la mâchoire supérieure. Dents très-peu apparentes. Deux nageoires dorsales courtes. Nageoires ventrales abdominales. Vessie natatoire grande. Appendices pyloriques en petit nombre. Six rayons branchiostéges. PI. 72. — MUGE CAPITON. Mugil capito... Cuv., Rèçjn. an., t. II, p. 232. — Bonap., Faun. Ital. — ld.,Cat. Poiss. Europ., p. 00.— Cuv. et Valenc, t. XI, p. 30, pi. 308.— Yarr., Brit. flsh., t. I, p. 200.— Guich., Expl. alg.,p. 67.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 439. Mugil ramada. Risso, Europ. mèrid., p. 390. Mugil cephalus. Penn., Brith. Zoolog., pi. 77. — Turton,Z?nï. Faun., p. 106. — Gray, Cat., p. 162. Grey mullet, Angleterre. — Lissa, Italie. — Bouri, Egypte. Le Muge Capiton que l'on désigne en France sous les noms de Mulet de mer, de Meuille, de Mule porte aussi les noms de Mujon à Mar- seille, de Yol nègre en Languedoc, de Ramado à Nice. On le trouve communément sur toutes les côtes de l'Europe et il est très-abondant dans la Manche, l'Océan et la Méditerranée. Il remonte par milliers les 13 494 LES POISSONS DE MER. fleuves qui se jettent dans ces mers et on le pêche en France dans le Rhône, la Loire et la Garonne, etc., etc. Le corps de ce poisson, cylindrique, allongé et comprimé latéra- lement, est recouvert d'écaillés grandes et finement striées. Sa tête, de forme presque conique, est comprise quatre fois dans la longueur totale du corps. La bouche de grandeur moyenne est pourvue de lèvres char- nues. Le maxillaire inférieur présente à sa partie médiane une saillie angulaire qui se loge dans une fossette correspondante creusée dans la mâchoire supérieure. Les dents qui arment ces mâchoires sont petites, nombreuses et disposées sur une seule rangée, les supérieures sont très-apparentes, mais celles qui garnissent les mandibules sont si petites qu'on ne les aperçoit que très-difficilement. L'œil assez grand a son iris jaune verdâtre. Les pièces operculaires assez larges sont garnies d'écaillés, on voit aussi de ces organes sur les parties supérieures et latérales de la tête. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première, placée sur le milieu de la ligne supérieure du corps, est plus haute que longue et comprend quatre rayons très-durs dont le premier est le plus haut. La deuxième dorsale, séparée de la première par un intervalle assez grand, a son premier rayon osseux. Son bord antérieur est élevé, elle diminue graduellement jusqu'à son bord postérieur qui n'est que le quart environ de la hauteur du bord antérieur. Elle a en tout huit ou neuf rayons. Les pectorales sont assez développées, on y compte dix-sept rayons. Il y a à leur base une écaille courte et obtuse. Les ventrales, moins larges et moins longues que les pectorales, ont un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale, placée au-dessous de la seconde dorsale, a trois rayons épineux et neuf rayons mous. La caudale, très-développée et coupée en croissant sur son bord libre, a dix-huit ou dix-neuf rayons. Le corps du Capiton a ses parties supérieures d'un gris bleuâtre, les flancs et le ventre sont d'un blanc verdâtre et parcourus par des bandes longitudinales d'un jaune plus ou moins vif. Les parties latérales de la tête ont des reflets dorés et on remarque à la base des pectorales une tâche noirâtre. Les nageoires sont d'un vert plus ou moins foncé. ORDRE DES A GANT HO PT É K YGIENS. 195 Ce poisson atteint une taille assez considérable et on en prend qui mesurent de quarante à cinquante centimètres, il y en a de plus grands, mais ils sont moins communs. La chair du Capiton est assez délicate, il pond au milieu de l'été. MUGE CEPHALE. Cephalus Hondel., t. IX. p. 260. Mugil tang Bloch, pi. 395.— Id., Schn., p. 115, pi. 33, fig. 1. Mugil cephalus. Cuv., Ilègn. anim., t. II, p. 231. — Itfsso, Ichth. Nice, p. 343. — Id., Europ. mérid., t. III, p. 388.— Bonàp., Faim. Ital. — Id., Cal. Poiss. Europ., p. 60. — Cuv. et Valenc, t. XI, p. 19, pi. 307. — Guich., Expl. alg., p. 395. — Gunth., Cal. acanth. , t. III p. 417. Cephalu, Lissa, Cèfalo, Italie. — Bouria, Egypte. Le Muge Céphale, qu'on prend en grand nombre dans la Méditer- ranée, passe quelquefois de cette mer dans l'Océan et on le prend aux environs de Madère. Comme le précédent il s'engage dans les fleuves et on en prend dans le Rhône jusqu'auprès d'Avignon. Les Niçois le nomment Carida, les Languedociens Cabot. Sa taille est parfois supérieure à celle du Capiton dont il se rapproche beaucoup pour la forme générale, mais s'en distingue cependant par plusieurs particularités. Son œil, caractère que nous ne retrouvons pas chez le Capiton, est recouvert en partie d'une membrane semi-transparente, adhérente aux bords antérieurs et postérieurs de l'orbite et s'étendant jusque sur la partie antérieure de l'opercule. L'os sous-orbitaire recouvre complètement le maxillaire. Le tuber- cule du maxillaire inférieur est moins développé que dans l'espèce pré- cédente. Le corps est en outre moins comprimé et les écailles qui le protègent sont plus grandes. Les couleurs du Muge Céphale sont plus brillantes que celles du Capiton, son dos est gris bleuâtre et ses flancs argentés sont parcourus par sept bandes longitudinales à reflets dorés. Les nageoires dorsales sont d'un gris verdàtre ; les pectorales de même couleur présentent à leur base une tache d'un bleu noi- râtre. 196 LES POISSONS DE MER. Les ventrales, l'anale et la caudale sont plus claires et teintées de jaune ocre. Gomme le Capiton ce Muge se nourrit d'annelides et de petits mol- lusques. PI. 73. _ MUGE DORÉ. Mugil auratus. Risso, Ichth. Nice, p. 344.— Id., Europ. mérid., t. III, p. 390.— Cav., Règn. anirn., t. II, p. 232.— Bonap., Faun. Ital. — Id., Cat. Poiss. Europ., p. 60.— Cuv. et Valenc, t. XI, p. 43, pi. 308.— Guich., Expl. alg., p. 07.— Cuv., Règn. anim. ill., pi. 76, fig. 1.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 442. Long-finned grey Mullet, Golden mullet, Angleterre. — Badijia d'oro, Muggine orifrangio, Italie. On prend aux environs de Nice et sur tout notre littoral méditer- ranéen, une autre espèce de Muge à laquelle Risso a donné le nom de Muge doré en raison d'une belle tache jaune à reflets métalliques qui orne ses opercules. Sur les côtes des Alpes-Maritimes on l'appelle Mugon (Taurin, sur celles du Languedoc Gaouta-Roussa. Il diffère du Capiton par une tête moins large et plus effilée dans sa région nasale. Son maxillaire supérieur est entièrement recouvert par le sous-orbitaire, les dents de la mâchoire sont aussi plus apparentes; quant au maxillaire inférieur il n'est point recourbé à sa partie anté- rieure. Ajoutons encore que ses écailles sont différentes comme forme, et signalons l'absence de tache à la région axillaire de la pectorale. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D, 4. _ 1 + 8. — P. 18. — V. 1 + 5. — A. 3 + 9. — C. 18. Cette espèce d'une taille inférieure aux précédentes est aussi plus rare. MUGE SAUTEUR. Mugil saliens. Risso, Ichth. Nice, p. 345.— Id., Europ. mérid., t. III, p. 391. — Cuv., Règn. anim., t. II, p. 232. — Bonap., Faun. Ital. — Id., Cat. Poiss. Europ., p. 60. — Guich., Expl. alg., p. 67.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 443. Cefalo musino, Filzetta, Verzellata, Italie. Voici encore une espèce méditerranéenne moins abondante sur nos côtes que les précédentes et que les habitants de Nice nomment Flaveton ou flûte. m* ORDRE DES A.C ANTHOPT KR YGIENS. 197 Son corps est assez svelte et sa tête plus effilée que celle des Muges précédents. Son préorbitaire ne recouvre pas entièrement le maxillaire, ses lèvres sont peu épaisses, sa nageoire dorsale antérieure est basse et ses ouvertures nasales plus rapprochées. Les écailles qui recouvrent son corps sont disposées sur quatorze à quinze files; ses couleurs sont plus tendres que celles du Capiton, on remarque sur les parties latérales et supérieures du dos des lignes d'un bleu azuré et sur les pièces operculaires trois taches dorées. La rapidité des mouvements et l'agilité de ce poisson l'ont fait nommer Muge Sauteur. La formule des rayons de ses nageoires est la suivante : D. h. — 1 + 8. — P. 15 à 17. — V. \ + 5. — A. 3 -r 9 C. 17. MUGE LABÉON. Mugil. labeo Cuv., Règn. anim., t. II, p. 233. — Bonap., Faun. Ital. — Id., Cat. Poiss. Europ., p. 00. — Cuv. et Valenc, t. XI, pi. 310. — Gunth., Catal. acanth., t. III, p. 453. Mugil provencialis. Risso, Ichth., p. 346. — Id., Europ. mérid., t. III, p. 391. Autre espèce de la Méditerranée très-caraclérisée par l'épaisseur démesurée de sa lèvre supérieure et dont la lèvre inférieure est munie d'un bord membraneux saillant. Son corps est en outre plus élevé et sa tête plus raccourcie. Ajoutons que sa nageoire dorsale est basse et que son anale a onze rayons mous. La formule des rayons de ses nageoires est la suivante : D. /,. _ 1 + 9. — P. 16. — V 1 + 5. — A. 3 + 11 — G. U à 16. Ce Muge se rapproche beaucoup comme couleur du Muge chélo, il n'atteint jamais qu'une faible taille et sa chair est peu estimée. MUGE A GROSSES LÈVRES. Chelon Rondel., Ptsc, t. I, lib. ix, p. 206. Mugil chelo Cuv., Règn. anim., t. II, p. 232. — Bonap., Faun. Rai.— Id., Cat. Poiss. Europ., p. 00.— Cuv. et Valenc, t. XI, p. 50, pi. 309. — Guich., Expl. alg., p. 07. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 454. Mugil labrosus. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 389. Thick-lipped Grey mullet, Angleterre. — Cefalo pieira, Lissa, Sciorina, Buosega, Italie. — Tainha da moda, Espagne. Ce Muge, que Rondelet a désigné du nom de Chelon, se trouve dans 198 LES POISSONS DE MER. la Méditerranée et dans l'océan Atlantique. On le désigne sur nos côtes sous les noms de Muge à grosses lèvres, de Mulet Chaluc. A Nice il est plus spécialement nommé Labru, dans le Languedoc Canuda. Les lèvres de ce Muge sont très-épaisses, très-charnues, et portent trois séries de larges papilles. Son museau est très-raccourci et les dents de ses maxillaires sont très-fines. Son corps est élevé, sa première dorsale haute ; quant à ses cou- leurs elles sont assez vives et se rapprochent beaucoup de celles du Céphale. Comme ce dernier poisson , l'aisselle de la pectorale du Muge à grosses lèvres présente une tache noire. Les rayons de ses nageoires sont ainsi distribués. D. h. — 1 + 8. — P. 17. — V 1 + 5. — A 3 + 0. — G H à 16. Sa taille se rapproche de celle du Muge Céphale et on trouve géné- ralement dans son estomac des conferves et des diatomées. La chair des Muges est surtout excellente en été, car à cette époque ils sont très-gras et les femelles sont pleines d'œufs ; c'est aussi vers la fin de cette saison qu'on les sale et qu'on fabrique avec leurs ovaires, séchés et fumés, un mets très-recherché que l'on désigne sous le nom de Poutargue de Muge. FAMILLE DES ATHÉRINIDES. ATHERIiyiDM. Les poissons de cette famille ont une certaine analogie de forme avec les Mugilidés. Leur corps est oblong, allongé et recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire. Leur bouche protractile ne présente qu'un petit nombre de dents. Leurs nageoires dorsales sont au nombre de deux et leurs ventrales sont abdominales. Ces poissons, qui vivent par bandes assez nombreuses, ha- bitent les mers des régions tempérées et tropicales. Leur régime est Carnivore. -200 LES POISSONS DE MER GENRE ATHERINE. _ Atherina, Artedi. Corps allongé, légèrement comprimé et recouvert d'écaillés de grandeur ordinaire. Bouche assez grande et protractile armée de dents très- petites. Nageoires dorsales écartées et au nombre de deux. Ventrales reportées en arrière des pectorales. Pas d'appendices pyloriques. Vessie natatoire dont l'extrémité postérieure se loge dans une cavité formée par les apophyses transverses des dernières vertèbres abdominales. ATHERINE SAUCLET. Atherina hepsetus. Linii , Syst. nat. , t. I, p. M9. — Lacép., t. V, p. G6. — Bloch, pi. 393, fig. 3. — Id., Schneid., p. 110, pi. 29, fig. 2.— Risso, Ichth. Nice, p. 337. — id., Europ. mérid., t. III, p. 469.— Cuv., Bègn. anim., t. II, p. 234.— Cuv. et Valenc, t. X, p. 423, pi. 302, fig. 1. — Bonap., Faun. Ital.— Id., Poiss. Europ., p. 59.— Guich.. Expl. alg., p. 0(5.— Gunth., Cal. acanth., t. III, p. 393. Atherine, Angleterre. — Chuclelo, Espagne. — L aller ino, Italie. — Aiherno, Grèce. Le Sauclet, qui est très-commun dans la Méditerranée, est appelé Cabassoun par les pêcheurs provençaux, et Saouclet par ceux du Lan- guedoc. Il rappelle assez par sa forme celle de l'Éperlan. Il a en effet le corps très-allongé et très-comprimé, sa ligne dorsale est presque droite, et le profil de son ventre légèrement convexe. Il est recouvert d'écaillés petites, striées, arrondies sur leur bord et peu adhérentes. La tête est de forme pyramidale; l'œil, très-rapproché de la face ORDRE DES AC ANT HOPTÉ RYGIENS. 201 supérieure du crâne, est assez grand. La bouche, petite et fendue obli- quement, a sa mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure, mais cette dernière est très-protractile ; toutes deux portent de petites dents très-difficiles à apercevoir. Il y a également de ces organes sur les pharyngiens; quant au vomer et aux ptérygoïdiens, ils sont rudes à leur surface. Le préopercule est de forme rectangulaire, l'opercule arrondi sur son bord; tous deux sont recouverts ainsi que les autres pièces opercu- laires d'écaillés très-petites, que l'on retrouve aussi sous la gorge et sur les joues. La ligne latérale presque droite est formée de soixante écailles. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première de forme triangulaire est placée sur le milieu de la courbure dorsale, elle est composée de neuf rayons. La seconde, placée sur le milieu de la seconde moitié du corps, est plus haute et plus longue que la première, elle a douze ou treize rayons. Les pectorales naissent en arrière de l'opercule, elles sont allongées et formées de quinze rayons. Les ventrales sont petites et placées sur la courbure inférieure du corps entre les pectorales et la première dorsale; elles ont un rayon épineux et cinq rayons mous. Il y a entre elles et sur la face externe de leur insertion une petite écaille pointue. L'anale, placée au-dessous de la seconde dorsale et de même forme qu'elle, a un rayon osseux et douze rayons mous. La caudale très-fourchue est formée de dix-sept rayons. Les couleurs du Sauclet sont très-tendres, les parties supérieures de son corps sont d'un rose couleur chair, et chaque écaille présente de petits points noirs. Les flancs argentés sont traversés par une bande bleuâtre ; le ventre est d'un blanc rosé à reflets argentés. On remarque aussi de petites taches sur les parties latérales et supérieures de la tête. Ce poisson vit par bandes assez nombreuses. 202 LES POISSONS DE MER PI. lh. — ATHERINE PRETRE. Atherina hepsetus.. Donov., Brit. fish.,t. IV, pi. 87. — Fleni., Brit. anim., p. 217.— Turton, Brit. faun., p. 105. Atherina presbyter. Cuv., Règn. anim., t. II, p. 235.— Yarr., Brit. fish., t. I, p. 214. — Cuv. et Valenc, t. X, p. 439, pi. 305.— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 59.— Guicli., Expl.alg., p. 60.— Cuv., Règn. anim., M., pi. 76, fig. 3.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 392. Sand Smell, Angleterre. — Koornservisch, Flandre. — Kornxhreiifisch, Allemagne. Cette espèce d'Athérine qui se pèche dans l'Océan et dans la Manche a été également signalée sur les côtes d'Algérie. On la désigne généra- lement, en France, sous les noms de Prêtre, Abusseau, Roserè, etc. Elle a le corps moins allongé que la précédente et son museau est aussi plus court. Les dents qui arment ses mâchoires sont très-fines, il y en a quelquefois sur le vomer. La première nageoire dorsale de l'Athérine prêtre a un rayon de moins que celle du Sauclet, et son anale en a trois ou quatre de plus. Quant aux couleurs de ce poisson elles sont encore plus transpa- rentes que celles de l'espèce précédente, les parties supérieures du corps sont verdâtres, la région des flancs a des reflets jaunes, le ventre est d'un beau blanc à reflets dorés. ATHERINE MOGHON. Atherina mochon. Cuv., Règn. anim., t. II, p. 235. — Cuv. et Valenc, t. X, p. 434, pi. 304.— Bonap., Faun. liai.— Guich., Expl. Alg., p. 66. Atherina mocho.. Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 396. Le Mochon se rapproche beaucoup comme caractères du Sauclet. Certains auteurs en ont fait une variété de l'Hepsetus ; Cuvier, Bona- parte et Gunther le considèrent comme une espèce particulière. 11 est assez rare dans la Méditerranée, et n'atteint qu'une taille peu éle- vée; sa tête est courte et son œil relativement grand. Les rayons de ses nageoires sont ainsi distribués : D. 7 ou 8. — 1 + 11 — P. 15 — V. 1 + 5 — A. 1 + 17 — C. 17. Les écailles de cette espèce semblent plus grandes que celles des autres Athérines. ORDRE DES AC A N T HOPT ÉR YGIENS. 203 ATHERINE TJOL. Atherina boyeri. Risso, Ichlh. Nice, p. 333, pi. 10, fig. 38.— Id., Europ. mérid., t. III, p. 470.— Cuv., Règn. anim., t. II, p. '235.— Guv. et Valenc, t. X, p. 432, pi. 303. — Bonap., Faun. liai. — Id., Cat. Poiss. Europ., p. 59. — Guich., Expl. alg., p. GO. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 395. Moscioni, Sardaigne. — Capoccionc, Italie. — Cabasuda, Espagne. Le Tjol ou Joël abondant dans la Méditerranée se prend aussi dans l'océan Atlantique sur les côtes d'Espagne voisines du détroit de Gi- braltar, et dans les eaux de Madère. On l'appelle généralement Tjol sur nos côtes, il est aussi désigné sous le nom de Cabassou. Cette Athérine se distingue des précédentes par un corps plus élevé, une tête plus forte, une bouche fendue plus obliquement, un œil plus grand et des nageoires dorsales plus rapprochées. Ses couleurs se rapprochent beaucoup de celles des précédentes, mais on remarque sur sa partie dorsale de nombreux petits points noirs réguliers, qui s'étendent quelquefois en ligne sous la bande argentée des flancs. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 7 — 1 + 12 — P. 14. — V. 1 + 5. — A. 1 + 13 — C. 17. Cette espèce dépasse rarement dix centimètres en longueur. FAMILLE DES TÉTRAGONURIDÉS, TETRAGONUR1D.E. Le genre Tétragonure, que l'on a classé tantôt avec les Mu- gilidés comme l'a fait Guvier, tantôt avec les Scombéroïdés comme l'a fait Lowe, et que M. Gunther range parmi les Ather- nidés, nous semble devoir former une famille distincte en raison des caractères qui l'éloignent des différents groupes dont nous venons de parler. Les principaux caractères de ce genre résident principale- ment dans la conformation du maxillaire inférieur, dans la dispo- sition et la structure des écailles et surtout dans la présence sur les parties latérales de la région caudale, d'une double ca- rène armée d'écaillés rugueuses. Les Télragonures, habitant les eaux profondes, sont rares sur nos côtes, on n'en possède encore qu'un petit nombre d'in- dividus et la nature de leurs différents organes n'est pas encore complètement étudiée. £ ORDRE DES AC ANT HOPT ÉR YGI ENS. 205 GENRE TÉTRAGONURE. Tetragonurus, Risso. Corps cylindrique recouvert d'écaillés fortement striées, ru- gueuses et très-épaisses. Tête assez allongée, museau arrondi et recouvert ainsi que le crâne d'une peau très-épaisse et rugueuse. Pièces operculaires recouvertes d'écaillés semblables à celles du corps. On en trouve aussi de ces écailles , mais de plus petite dimension, sur les joues. Mâchoires armées de dents petites et comprimées, disposées sur une seule rangée ; il y en a également sur les palatins. Le maxillaire inférieur, élevé sur ses parties latérales, a son bord dentaire fortement convexe. Nageoires dorsales, au nombre de deux ; la première épi- neuse, la seconde élevée et formée de rayons mous, sauf le pre- mier qui est épineux. Ventrales petites et abdominales. Base de la caudale pourvue de deux carènes latérales. Pas de vessie natatoire. Appendices pyloriques fort nom- breux. PI. 75. — TÉTRAGONURE DE CUVIER. Mugil niger Rondelet, t. XV, chap. vi, p. 423. — Willug., p. 276, pi. R, fig. 4. Corvus niloticus Aid., t. V, c. xxv, p. 010. Tetragonurus Cuvieri.. Risso, Ichth. Nice, p. 347, pi. 10, fig. 37. — Id., Europ. mérid., t. III, p. 382.— Cuv., Règn. amm., t. II, p. 234. — Cuv. et Valenc, t. XI, p. 172, pi. 318.— Guich., Expl. alg., p. 68.— Gunth., Cat. àcanth., t. III, p. 408. Voici une espèce très-singulière par ses formes, et dont les carac- tères anatomiques ne sont pas encore connus d'une manière suffisante. 206 LES POISSONS DE MER Comme elle habite les eaux profondes on ne la rencontre que très- rarement sur nos côtes de la Méditerranée où on l'a seulement signalée jusqu'ici, dans le voisinage de Nice et sur les côtes de la Sicile. Classée d'abord par Cuvier et Valenciennes parmi les Mugiloïdes, avec lesquels elle a quelques ressemblances, elle a ensuite été rangée par M. Guntber parmi les Athérénides avec lesquelles elle a quelques affinités. Mais tout en se rapprochant de ces deux groupes de poisson, elle en diffère telle- ment sous d'autres rapports que nous croyons nécessaire d'en faire une famille distincte, celle des Tétragonuridés, comme on a du reste déjà proposé de le faire. Risso qui a décrit le premier ce poisson lui adonné le nom de Tétragonure, en raison de la forme bizarre de sa queue qui est pourvue de chaque côté de deux carènes fortes pourvues d'écaillés dentelées sur leur bord et rappelant assez celles que nous avons vues chez certains Scombéroïdes. Les pêcheurs de la côte de Pjrr 21 Nice le désignent sous le nom de RÉGION CAUDALE DU TÉTRAGON'UKE de Cuvier. (Telragonorus Cueieri.) LOUrpatd. Vue par sa face supérieure. Le TétTagOnure a le Corps très-allongé, arrondi surtout dans la région caudale, légèrement comprimé sur les flancs. 11 est recouvert d'écaillés très-épaisses, triées et rugueuses, disposées par files obliques de haut en bas et d'arrière en avant au nombre de cent vingt, si on les compte de la partie antérieure à la partie postérieure du corps, et de trente dans le sens de la hauteur. Sa têle assez allongée, épaisse et terminée par un museau arrondi, a ses pièces operculaires recouvertes d'écaillés assez semblables à celles du corps. L'osorbitaire, le bout du museau et les parties supérieures du crâne sont protégés par une peau très-épaisse et rugueuse à sa surface. L'œil assez grand a son iris doré. Les ouvertures des narines, très- rapprochées de la ligne supérieure de la face, sont assez écartées l'une de l'autre et placées entrei'œil et l'extrémité du museau. La bouche est grande et les mâchoires sont armées de dents dis- posées sur une seule rangée. Ces organes sont plus larges au maxillaire inférieur qui présente en outre une forme très-singulière et tout à fait caractéristique de l'espèce que nous décrivons. Il est en effet très-élevé ORDRE DES AC ANTIIOPTÉR YGIENS. 207 sur ses parties latérales et le bord sur lequel sont implantées les dents est convexe. Les palatins sont aussi pourvus de dents. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première est composée de rayons piquants et de peu de hauteur au* nombre de vingt qui sont réunis par une membrane très-délicate et peuvent, en Rappliquant sur la courbure du dos, disparaître dans une gouttière creusée dans cette région. La seconde dorsale formée de rayons mous est très-courte et plus élevée que la première, elle est précédée d'un rayon piquant suivi de treize rayons mous. Les pectorales sont fort petites et formées de seize rayons. Les ventrales insérées un peu en arrière des pectorales ont six rayons dont le premier est épineux. L'anale, placée au-dessous de la seconde portion de la dorsale, a douze rayons, dont les trois premiers plus petits sont simples. La caudale très-fourchue est remarquable comme nous l'avons dit par les carènes latérales et les rayons qui la constituent sont, suivant Risso, au nombre de trente-six. La ligne latérale, qui part du bord postérieur et supérieur de l'oper- cule, est d'abord légèrement convexe, elle s'abaisse ensuite pour de- venir rectiligne dans la région caudale. Les parties supérieures du corps de ce poisson sont d'un brun violacé, les flancs sont plus clairs et présentent des reflets verdâtres argentés ou dorés. Les nageoires dorsale et anale sont de couleur plus claire et bordées de noir, les pectorales sont légèrement teintées de rouge, la caudale est verdâtre. Le Tétragonure n'a pas de vessie natatoire et ses appendices pylo- riques sont très-nombreux. La chair de ce poisson est très-dangereuse, il se nourrit d'ani- maux inférieurs, principalement de Méduses qui lui communiquent des propriétés vénéneuses. FAMILLE DES BLENNIIDES. BLENNIID/E. La famille des Blenniidés, qui correspond en partie aux Go- bioïdes de Guvier, se compose d'un très-grand nombre d'espèces caractérisées par un corps en général assez allongé, recouvert d'une peau visqueuse, lisse ou pourvue de très-petites écailles. Leurs nageoires dorsales sont au nombre de deux ou de trois. Leurs ventrales, quelquefois absentes, sont placées, lors- qu'elles existent, en avant des pectorales. Ils n'ont pas d'appendices pyloriques et manquent en géné- ral de vessie natatoire. Quelques Blennies sont vivipares, certaines de leurs espèces habilent les eaux douces, d'autres sont exclusivement marines. Ces poissons ont peu de valeur au point de vue de l'ali- mentation publique. ORDRE DES AC ANT HOPT É R YG 1ENS. 209 GENRE ANARRHIQUE. Anarrhichas, Linné. Corps allongé, comprimé et recouvert d'écaillés très-petites. Tête courte, arrondie et un peu aplatie dans sa région supé- rieure. Bouche largement fendue. Mâchoires armées à leur partie antérieure de dents fortes et coniques ; celles des parties latérales du vomer et des palatins sont plus petites et implantées sur des tubercules osseux. Nageoire dorsale longue, haute, et composée de rayons flexibles. Pas de nageoires ventrales. Rayons branchiostéges au nombre de sept. Ni vessie natatoire, ni appendices pyloriques. PI. 76. — ANARRHIQUE LOUP. Anarrichas lupus. Linn., Syst. nat., t. I, p. 430.— Id., Gm., t. I, p. 1142.— Bloch, Sch., p. 495. — Lacép., t. II, p. 299, pi. 9, fig. 2. — Cuv., Règn. anim., t. II. p. 241.— Yarr., Brit. fish., t. I, p. 247. — Cuv. et Valenc, t. XI, p. 473, pi. 341 . — Cuv., Règn. anim. M. pi., 79, fig. 2. — Gaim. (voy. Isl. et Groënl. Poiss., pi. 4.) — id. (voy. Scand. et Lapon. Poiss., pi. 12, fig. 2.)— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 69.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 208. Sleinbitr, Islande. — Kingutilik, Groenland.— Wolf-fish, Angleterre. — KUppfisch, Allemagne. Ce poisson se prend sur les côtes du nord de l'Europe, on le re- trouve aussi sur celles d'Amérique qui correspondent aux mêmes lati- tudes. Il doit son nom de Loup Marin, aux dents fortes et nombreuses qui arment sa bouche ainsi qu'à sa voracité. Très-commun sur les cotes d'Islande, de Scandinavie, de Danemark et des Pays-Bas, il est plus rare sur celles des Iles Britanniques et de France. ri. 14 210 LES POISSONS DE MER. L'Ânarrhique a comme les Blennies le corps allongé, comprimé et recouvert de très-petites écailles engagées dans la peau. Elles sont finement striées et présentent de nombreux rayons partant d'un centre commun. La tête est courte, large et arrondie ; sa partie supérieure est légèrement aplatie et elle est, ainsi que la gorge, dépourvue d'é- cailles. La bouche, largement fendue, est entourée de lèvres épaisses. Les deux mâchoires sont armées à leur partie antérieure de dents fortes, coniques et pointues; celles des côtés sont apla- ties et implantées sur des tubercules osseux. Il y a également de ces organes sur les palatins et sur le vomer. En arrière de la rangée de dents coniques qui se trouvent à la partie antérieure de l'incisif et du maxillaire inférieur se trouve une rangée de dents plus faibles. L'œil est petit, reporté en haut et en avant, ?on iris a des reflets rougeâtres. Un peu au-des- sous et en avant de lui sont les ouvertures des narines, qui sont très-étroites. Le préopercule est caché sous la peau et l'opercule est plus haut que long. Il y a sept rayons branchiostéges. La ligne latérale n*est pas apparente. La nageoire dorsale s'étend depuis la nuque jusqu'à la partie postérieure de la région caudale. Elle a à peu près la même hauteur dans toutes ses parties et arrondie à son bord postérieur. Elle est formée de soixante-quinze rayons. Les pectorales sont bien développées et en forme d'éventail ; elles ont vingt rayons. Les ventrales manquent. L'anale, de moitié moins longue que la dorsale, naît sur le prolongement d'une ligne qui couperait en deux parties égales cette dernière nageoire ; elle est moins haute qu'elle et n'a que quarante-six Fig. 2'2. — Dentition DE L'AN ARRHIQUS LOUP (Anarrhicas lupus.) rayons La caudale arrondie a seize rayons ORDRE DES A C ANTHOPTÉ R YGl E NS . 211 Ce poisson n'a ni cœcums pyloriques, ni vessie natatoire. Ses couleurs sont peu brillantes. Les parties supérieures de son corps sont d'un brun olivâtre; les flancs sont plus clairs, le ventre est blanc. Ces différentes régions sont mouchetées de taches noirâtres, qui, par leur rapprochement, forment des marbrures transversales de même couleur. La tête est également marbrée de couleurs foncées, noires sur certains points, brunes sur d'autres. La chair de ce poisson est assez délicate, sa taille est par- fois assez considérable, car on en prend qui pèsent de quinze à vingt livres. L'Anarrhique se nourrit principalement d'Oursins. GENRE BLENNIE. Blennius, Artedi. Corps plus ou moins allongé, et recouvert par une peau visqueuse et lisse. Tête courte, museau obtus. Mâchoires armées de dénis longues en forme d'incisives disposées sur une seule rangée terminée de chaque côté, chez quelques espèces, par une dent caniniforme existant tantôt sur les deux mâchoires, ou sur le maxillaire inférieur seulement. Cercle orbitaire présentant généralement un tentacule mem- braneux qui manque dans quelques espèces. Une seule nageoire dorsale. Ventrale réduite à deux ou trois rayons. Six rayons branchiostéges. Ni vessie natatoire, ni appendices pyloriques. fUi LES POISSONS DE MER, PI. 77. _ BLENNIE GATTORUGINE. Gattorugine Villughby, p. 132, pi. H. 2, fig. 2. Blennius gattorugine?. Bloch, pi. 167, fig. 2.— Bloch, Schneid., p. 168. Blennius gattorugine. Brurm., Pisc. Mass., p. 27. — Lacép., t. II, p. 468.— Risso, Ichth. Nice, p. 127.— Id., Europ. mérid., t. III, p. 230.— Cuv. et Valenc, t. XI, p. 200. — YarrtA, Brit. fish., t. I, p. 256.- Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 66.— Guich., Expl. Alg., p. 69.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 212. Gattorugine, Angleterre. — Gatlorusola, Plscialetta, Italie. La Blennie gatturugine,qui se prend dans la Méditerranée et dans l'océan Atlantique, se plaît au milieu des rochers qui bordent les côtes. Comme tous les poissons de la famille à laquelle elle appartient et dont nous avons déjà décrit, dans la première partie de cet ouvrage, deux espèces habitant les eaux douces, la Gattorugine est remarquable par la singularité de ses formes. Son corps forme en effet une espèce de cône allongé, large dans sa portion antérieure, étroit dans sa région cau- dale. La peau qui le recouvre est lisse et visiqueuse. La tête, courte et bombée dans sa région faciale, est aplatie au con- traire en arrière des orbites, puis elle se relève brusquement pour rejoindre la courbure dorsale. L'œil est assez grand et au-dessus de chaque orbite, on remarque un tentacule membraneux plus ou moins allongé suivant les sujets et généralement ramifié à son extrémité libre. Les ouvertures des narines, placées entre l'œil et le bout du museau, sont écartées l'un de l'autre; celle qui est placée en avant est munie d'une petite membrane frangée sur ses bords. Les mâchoires, sensiblement égales, sont armées d'une rangée de dents longues et grêles, mais nous ne retrouvons pas à la mâchoire supérieure les canines que nous avons signalées chez les Blennies d'eau douce; ces mêmes dents ne sont représentées au maxillaire inférieur que par deux de ces organes, un de chaque côté. Ils sont petits et recourbés en arrière. Les parties latérales de la tête et la gorge de ce poisson sont très- renflées. L'opercule est remarquable par la large échancrure que pré- ORDRE DES AC ANT HOPT É R YCxIE NS. 213 sente son bord postérieur. Les rayons branchiostéges sont au nombre de six. La nageoire dorsale qui occupe toute la courbure supérieure du corps est assez haute ; les rayons qui la constituent sont au nombre de trente-trois dont les treize premiers sont osseux, les autres mous. Les pectorales, qui sont larges et arrondies, ont quatorze rayons. Les ven- trales, placées au-dessous de la gorge, sont réduites à deux petits rayons dont l'externe se dédouble. L'anale, de moitié moins longue que la dorsale et plus basse que cette dernière, se compose de vingt et un à vingt-deux rayons. Enfin la caudale arrondie est formée de onze à treize rayons. La ligne latérale de la Blennie gattorugine est représentée par une série de petits pores. D'abord très-rapprochée du dos, elle s'inflé- chit brusquement au niveau de l'anus, et se plaçant sur le milieu de la région caudale, elle se dirige en droite ligne jusqu'à la partie pos- térieure du corps. Les couleurs de ce poisson sont assez ternes. Les parties supé- rieures de son corps et de sa tête sont d'un brun rougeâtrequi s'atténue sur les flancs et passe au brun jaunâtre sous le ventre. Les joues pré- sentent des couleurs analogues, les lèvres sont rosées. Toutes les parties du corps sont marquées de petites taches nombreuses et de couleur très-foncée. Les nageoires tachetées comme le corps et d'une couleur peu différente sont lavées de rose. Telles sont les couleurs que l'on observe le plus souvent chez la Blennie gattorugine. Les petites taches dont nous venons de parler se groupant ensemble constituent quelquefois des marbrures plus ou moins larges; d'autres fois leur absence donne au poisson une teinte d'un brun uniforme plus ou moins foncé. La Blennie gattorugine est généralement désignée sous le nom de baveuse. Elle est de beaucoup supérieure en taille à toutes les autres espèces que l'on prend sur nos côtes. Sa chair est peu estimée. 214 LES POISSONS DE MER PI. 78. — BLENNIE PAPILLON. Scorpioides Rondel., t. VI, p. 204. Blennius Artedi, Gen., p. 2G. Blennius ocellaris. Linn., Syst. nat., t. I, p. 442. — Brunn., Pisc. Mass., p. 25. — Bloch, Schneid., p. 168.— Bloch, pi. 107, fig. 1. — Risso, Ichtli Nice, p. 125.— Id., Europ. mérid., t. III, p. 229. — Cuv. et Valcnc, t. XI, p. 220. — Yarrel, Bnt. fish., p. 253. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. G7. — Gunther, Cal. acanth., t. III, ->■)-) Blennius papilio. . Linn., Gm. — Guich., Expl. Alg., p. 70. Blennius lepus Lacép., t. II, p. 461. Butterfly blenny, Angleterre. — Bavosa, Italie. Cette Blennie, que Ton prend sur les côtes de la Méditerranée et qui fréquente également celles de l'Océan et de la Manche, est fort remarquable à part de ses couleurs qui sont harmonieuses, par la forme particulière de sa nageoire dorsale, qui, très-haute dans sa pre- mière moitié, s'abaisse vers le milieu du corps, pour se relever bien- tôt, mais toutefois, sans reprendre sa hauteur primitive. Son premier rayon est le plus élevé, il est osseux et suivi de onze épines de même nature ; la seconde portion de la nageoire est constituée par quinze ou seize rayons mous. Les autres nageoires ne diffèrent que très-peu de celles de l'espèce précédente. Les tentacules qui ornent le bord supérieur de l'orbite sont bien développés dans cette espèce et les mâchoires sont pourvues d'une dent caniniforme de chaque côté et séparée des dents en forme d'incisives. Les parties supérieures du corps de ce poisson sont d'un brun très- pâle à reflets verdàtres. Les flancs, plus clairs, sont généralement d'un gris bleuâtre ou verdâtre ; le ventre est blanc. Certains individus présentent des bandes d'un brun noirâtre qui sillonnent le corps dans le sens de la hauteur. La première portion de la nageoire dorsale présente entre son cin- quième et son huitièjne rayon une large tache circulaire placée près du bord supérieur; elle est de couleur noirâtre généralement bordée d'un cercle blanc. Tout le reste de la nageoire est d'un gris verdâtre. ORDRE DES ACANTHOPTÉ R YG1ENS, 215 C'est à cette tache qui rappelle celle que l'on voit sur l'aile de certains papillons et au développement de la nageoire elle-même que cette blennie doit le nom sous lequel elle est désignée. On l'appelle Blennie papillon, Blennie scorpion, Baveuse, etc. Sur les côtes de Languedoc, où elle est très-commune, on la désigne sous les noms de Lèbra et de Diable. Sa taille est inférieure à celle de la précédente. PI. 79, fig. 1. — BLENNIE DE MONTAGU. Dlennius galerita.. Linn., Syst. nat., t. J, p. 441. — Bloch, Schneid. Syst., p. 109. — Montagu, Wern. Mem., I, p. 98, pi. 5, fig. 2.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 222. Blennius Montagui. Flemm., Brit. Anim., p. 200.— Cuv. et Valenc, t. XI, p. 234, pi. 322.— Yarrel, Brit. fish., t. I, p. 249.— Guicti., Expl. Alg.,p. 72. Cette espèce, que l'on prend dans la Méditerranée, dans l'Océan et dans la Manche, est moins connue que celles que nous venons de décrire. Sa taille est peu considérable et ses couleurs sont très- brillantes. La Blennie de Montagu a le corps verdâtre dans ses parties supérieures, les flancs sont plus clairs et ont des points argentés ; le ventre est d'un jaune plus ou moins tendre. Des marbrures noirâtres interrompues de taches d'un brun roux se remarquent sur les parties supérieures du dos et sur la tête. Les nageoires sont jaunes avec des points rouge-orangé; la cau- dale est lavée de rouge. La tète de cette espèce est très-caractéristique comme forme; son museau est court et sa face peu oblique. Dans la région interorbi- taire, on aperçoit un tentacule plus ou moins développé, découpé sur ses bords, et, en arrière de lui, une petite crête membraneuse égale- ment très-découpée sur son bord libre. Les mâchoires sont armées de nombreuses dents, l'inférieure seule est pourvue d'une canine. Ajoutons enfin que les deux portions" de la nageoire dorsale sont bien délimitées par l'échancrure profonde du bord supérieur et que cette nageoire ainsi que l'anale ne rejoignent pas la caudale. 246 LES POISSONS DE MER. PI. 79, fig. 2. — BLENNIE PHOLIS. Pholis Rondelet, t. VI, p. 206.— Willug., p. 135, pi. H. 6, fig. 4. Blennius Pholis. Linn., Syst. nat., t. I, p. 443.— Bloch, t. II, p. 184, pi. 71, fig. 2. — Bloch, Schneid., p. 170.— Lacép., t. II, p. 489. — Yarr., Bnt. fish., t. I, p. 230.— Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 220. Pholis lœvis Cuv. et Valenc, t. XI, p. 209. — Cuv., Règn. anim. ÎU., pi. 77, fig. 2.— Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 08. Adonis Pholis... Gronov., Syst. etGray, p. 9G. Shanny, Smoolh shan, Angleterre. — Meerlerche, Allemagne. Sleenslymmvisch, Hollande. Cette Blennie, qu'on prend sur toutes les côtes du nord-ouest, de l'ouest et du sud de l'Europe, ressemble assez comme forme à la Blen- nie gattorugine. Elle en diffère cependant par la forme de sa tête qui est plus allongée et moins comprimée; par son crâne bombé jusqu'à sa partie frontale et par sa face descendant obliquement jusqu'à l'extré- mité du museau qui est arrondi. La bouche assez fendue est garnie de dents semblables à celles des espèces précédentes et possède, comme la Blennie papillon, une canine de chaque côté de ses mâchoires. La nuque présente, en outre, une petite crête molle. La nageoire dorsale, qui se rapproche beaucoup de la caudale à sa terminaison, est plus haute dans sa seconde portion que dans la partie épineuse ; elle a trente-deux rayons dont les douze premiers sont durs. L'anale, plus étendue vers la caudale que ne le représente notre figure, a dix-huit ou vingt rayons. Les pectorales, très-développées, ont treize rayons. Les ventrales, courtes, n'ont que deux rayons dont un se dédoublé. La caudale, arrondie, a comme les précédentes espèces ses rayons médians fourchus, elle en a en tout onze ou douze. Cette Blennie, qui fréquente les fonds où poussent en abondance les végétaux marins, vit fort longtemps hors de l'eau. Elle pond en été. Ses couleurs sont très-sujettes à varier, suivant l'âge, le sexe et" le milieu qu'elle habite. On peut dire cependant, d'une manière générale, que le corps de ce poisson est d'un gris olivâtre parsemé de taches plus foncées et de macules blanchâtres. Les parties latérales de la tête présentent des reflets métalliques. Les nageoires sont jaunâtres et tachetées de noir. BLESXIE DE MOXTAGU- Fig. 1 — Blennius Montagui BLE X NIE PHOLIS — Fig. 2 — Blennius pholis Gorvais et Boulart, Les Poissons. —Tome 2. J. Rothschild, Editeur, Vi ORDRE DES AC ANTHOPT ÉRYGIENS. 217 BLENNIE DE YARREL. Dlennius galerita, part. Linn., Syst. nat., t. I, p. 441. Blennius coquillad Lacép., t. II, p. 477. Blennius Pennantii Jenyns, Cat. Brit. Vert., p.2i. Blennius palmicornis.. . ïarr., Brit. fïsh., t. I, p. 233. Blennius Yarrellii Guv. et Valérie, t. XI, p. 218. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 263. Blenniops galerita Nilss., Skand. Faun., t. IV, p. 185. Blenniops Ascanii Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 284. La Blennie de Yarrel, que l'on prend sur les côtes de l'Angleterre et de la Scandinavie, a le corps très-allongé et recouvert de très-petites écailles. Sa tète, très-oblique dans sa portion faciale, se termine par un museau court. La bouche est fendue très-obliquement, et la mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure. Toutes deux sont armées de dents petites et nombreuses. Les yeux, très-rapprochés l'un de l'autre et placés très-haut sur la tête, ont leur cercle orbitaire surmonté de deux paires de tentacules frangés ; la paire postérieure est plus forte que celle qui est en avant. En arrière de ces tentacules et sur la région supérieure de la tête se trouvent une série de petits tentacules membraneux. Les narines, placées en avant des yeux, présentent, à leur orifice externe, deux petits appendices cutanés. La nageoire dorsale, très-longue, rejoint en arrière la base de la caudale. Elle est composée de cinquante à cinquante et un rayons dont les premiers sont les plus longs ; elle s'abaisse ensuite dans sa région moyenne pour se relever dans sa partie postérieure. Les pectorales sont larges et arrondies, elles ont quatorze rayons. Les ventrales, placées un peu en avant des pectorales, ont trois rayons. L'anale occupe la moitié postérieure du corps, ses premiers rayons sont les plus courts; elle en a en tout de trente-six à trente-neuf. La caudale, arrondie, a quatorze rayons. Le corps de ce poisson est généralement d'un brun rougeàtre, plus foncé sur le dos et les flancs. La tête et les nageoires présentent une coloration à peu près semblable. 218 LES POISSONS DE MER, BLENNIE PAON. Galerita, s. Alauda cristata. Rondel., t. VI, p. '204. — Gesner, p. 17.— Willug., p. 134, pi. H. G, fig. 7. Blennius pavo Ilisso, Icht. Nice, p. 133. — Id., Europ. mérid., t. III, p. 235.— Guv. et Valenc, t. XI, p. 238, pi. 323.— Guich., Expl. Alg., p. 73. — Gunth., Cat. acanth.. t. III, p. 221. Blennius lepidus Pallas, Zoogr. Ross., p. 171.— Demid. (voy. Russ. mérid.), t. III, p. 405, pi. 6, fig. 3. Cette Blennie, qui est très-commune sur nos côtes de la Méditer- ranée, est aussi très-abondante sur les plages de l'Algérie et elle figure souvent sur les marchés de notre colonie. On lui donne dans nos départements méridionaux plusieurs noms parmi lesquels nous citerons ceux de Bigouna, de Caouquillade et de Dèmoueïzèla. Cette espèce, dont le mâle se distingue de la femelle par la pré- sence d'une crête membraneuse sur la partie supérieure de la tête, a le corps allongé et renflé dans sa partie ventrale. Le museau est arrondi. L'orbite ne présente à son bord supérieur qu'un petit filament à peine visible. Les tempes sont marquées d'une grande tache circulaire d'un beau noir. Au-dessus de la tête se remarque une crête membraneuse qui commence entre les orbites. Les deux mâchoires possèdent une paire de dents caniniformes. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 12 + 22. — P. 1/j. — V. 1 + 3. — A. 25. — C. 13. Les couleurs de cette espèce sont très-belles, mais extrêmement variables d'un individu à l'autre. BLENNIE TENTACULAIRE. Blennius tentacularis . . Brunnich., Pisc. Mass., p. 26. — Bloch, Schn. Syst., p. 109. — Lacép., t. II, p. 474.— Cuv. et Valenc, t. XI, p. 212, pi. 319. — Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 66. — Guich., Expl. Alg., p. 00.— Gunth., Cat. acanth., p. 215. | ORDRE DES AC ANT HO PTE RYGIENS. 219 Blennius cornutus Lacép., t. II, p. 473.— Risso, Ichth. Nice, p. 128. Blennius punctulatus . . Risso, Europ. mérid., t. III, p. 231. Blennius brea Risso, lchth. Nice, p. 129.— Id., Europ. mérid., p. 233. Sarubbi, Italie. La Blennie tentaculaire est commune dans la Méditerranée. Elle se distingue au premier abord par la longueur de son tentacule orbitaire, qui est quelquefois très-large surtout chez le mâle et frangé à son bord libre. Les dents sont au nombre de vingt-six ou de vingt-huit et la der- nière de chaque mâchoire est caniniforme. Cette Blennie a le corps d'un gris rougeâtre. La tête, qui présente la même coloration, est, ainsi que le corps, mouchetée de points bruns que l'on retrouve sur les parties supérieures du corps, où ils forment des bandes. La gorge porte trois bandes brunes. La dorsale grise a une tache noire entre le premier et le troisième rayon. Quelques individus présentent sur tout leur corps une belle colo- ration violacée. GENRE CLINUS. Clinus, Cuvier. Corps allongé et recouvert d'écaillés très-petites. Tête courte, museau moins arrondi que dans le genre pré- cédent. Dents petites et pointues, disposées en bandes sur les deux mâchoires et sur le vomer. Un petit tentacule charnu au-dessus de l'orbite. Nageoire dorsale composée de deux parties réunies entre elles par une faible membrane ou distinctes l'une de l'autre. Ventrales jugulaires. Six rayons branchiostéges. Appendices pyloiïques nuls. 220 LES POISSONS DE MER. GLINUS VARIABLE. Dlennius argenlatus. . . Risso, Ichth. Nice, p. 140. Blennius Audifredi Risso, Ichth. Nice, p. 139. Clinus argentatus Risso, Europ. mérid., t. III, p. 2o8. Clinus testudinarius .. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 239. Clinus virescens Risso, Europ. mérid., t. III, p. 239. Clinus Audifredi Risso, Europ. mérid., t. III, p. 240. Clinus argentatus. .. . Cuv. et Valenc.,t. XI, p. 354. — Guich., Expl. Alg., p. 74. Clinus mutabilis Cocco, Giorn. Se. Lett. e Arti. Sicil., 1833, t. XIII, pi. 9, pi. 42, fig. 2. Clinus variabilis Bonap., Cat. Poiss. Europ., p. 68. Cristiceps argentatus. Gunth., Cat. acanlh., t. III, p. 272. Bausseddo , Spirda, Italie. Le Clinus argenté que l'on nomme Bavecca,h Nice, est une espèce de la famille des Blennidés que l'on trouve assez communément sur tous les points de notre littoral méditerranéen et qui est remarquable par son mode de reproduction. Ce poisson est en effet vivipare et ses organes de reproduction présentent une disposition toute particulière. Le corps du Clinus, qui rappelle assez comme forme celui des véri- tables Blennies, est recouvert d'écaillés fort petites. La tête, peu allon- gée, est comprise cinq fois dans la longueur du corps; son museau est court et sa bouche fendue jusqu'au bord antérieur de l'œil. La mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure ; toutes deux sont armées d'une petite bande de dents, dont la rangée externe est la plus élevée. Il y a aussi de ces organes sur le vomer, mais les palatins en sont dépourvus. L'œil, de grandeur ordinaire, est surmonté d'un petit tentacule placé en arrière de son bord supérieur. Les pièces operculaires ne présentent rien de particulier, si ce n'est que l'opercule se termine par un angle assez saillant. La nageoire dorsale commence immédiatement en arrière de la tête; elle débute par trois épines longues et grêles, suivies de trente rayons durs plus courts, et se termine par trois ou quatre rayons rameux. Les pectorales, tœs-larges, ont neuf rayons ; les ventrales n'en ORDRE DES AG ANT HOPT É R YGIENS. 224 ont que deux, mais ils sont assez longs et l'externe se divise en deux portions. L'anale, de moitié moins longue que la dorsale, s'étend moins en arrière que cette dernière nageoire; elle a deux rayons piquants suivis de dix-neuf à vingt-trois rayons mous. La caudale, arrondie, a neuf rayons. Quant à la ligne latérale elle part du bord supérieur de l'opercule, s'infléchit brusquement vers le tiers antérieur du corps, puis, se plaçant à égale distance du dos et du ventre, elle court horizontalement dans toute la région caudale. Les couleurs du Glinus sont d'un brun plus ou moins foncé. On remarque de distance en distance, sur les différentes parties du corps, des taches plus foncées et des points argentés ou jaunâtres sont disposés régulièrement le long des flancs. La dorsale, l'anale et la caudale sont ordinairement lavées de jaune ; les pectorales et les ventrales sont de même couleur, mais très- foncées à la base. Ce poisson est d'une petite taille. GENRE CENTRONOTUS. Centronotus, Blogii. Corps allongé, aplati et recouvert d'écaillés très-petites. Tête peu développée, museau court. Mâchoires armées de dents très-fines qu'on retrouve quelquefois au palais. Une seule nageoire dorsale épineuse. Ventrales rudimentaires ou manquant chez quelques espèces. Cinq rayons branchiosléges. Ni vessie natatoire, ni appendices pyloriques. 222 LES POISSONS DE MER PI. 81. — GONELLE VULGAIRE. Blennius gunellus Lin., Syst. nat., p. 443. — Bloch., Fische. Deutschl, t. II, p. 186, pi. 71, fig. I. — Lacép., t. II, p. 503. — Cuv., Règn. anim., t. IF, p. 240. Centronotus murœnoïdes. Bloch, Schn., p. 106. Centronotus gunellus.... Bloch, Schn., p. 167.— Gunth., Cat. acanth., t.. III, p. 285. Gunellus vulgaris Flcm., Brit. anim., p. 207. — Cuv. et Valenc, t. XI, p. 410. — Bonap. Cat. poiss. Europ.. p. 69. Murœnoïdes guttata Brit. fish., t. I, p. 269. Pholis gunellus Gronov. Sijst. Ed. Graxj., p. 99. Kurksaunack , Groenland. — Skeria, Sinbitz, Islande. — Bulterfish, Angleterre. — Svrard fisk, Swordick, Norwége. — Botervisch, Hol- lande. — Butterfisch, Allemagne. Le Gonelle, qui habite les côtes septentrionales de l'Europe, se retrouve dans l'océan Atlantique jusque sur les côtes d'Espagne. Il se distingue à première vue des vraies Blennies par la longueur de son corps qui est en même temps très-comprimé. La nageoire dorsale, beaucoup plus basse que chez les Blennies, occupe toute la longueur de la ligne supérieure du corps ; les pectorales sont aussi moins développées. La tête de ce poisson est petite et allongée. La bouche, fendue très-obliquement, a ses lèvres charnues et sa mâchoire inférieure légèrement plus longue que la supérieure. Les deux mâchoires sont armées de dents petites et pointues ; il y a également de ces organes sur le vomer. On remarque sur les parties latérales des joues de nombreux pores muqueux. La peau qui recouvre le corps présente de très-petites écailles et sécrète une abondante mucosité. La ligne latérale, placée à peu près sur le milieu de la hauteur du corps, s'étend en ligne presque droite de la tête à la région caudale. La nageoire dorsale, qui occupe toute la ligne supérieure du dos, est basse et formée d'un nombre considérable de rayons; on en compte généralement de soixante-seize à quatre-vingt-un. Les pectorales sont petites et ovalaires; elles ont onze rayons. ORDRE DES AC ANT IIOPT É R YG IE N S. 223 Les ventrales, filiformes, sont composées d'une épine suivie d'un rayon mou à peine perceptible. L'anale, de moitié moins longue que la dorsale, a deux rayons épi- neux et trente-neuf à quarante rayons mous. La caudale, petite et arrondie, a quinze rayons. Cette espèce n'a pas de vessie natatoire. Sa taille peut atteindre vingt ou vingt-cinq centimètres. Le corps du Gonelle ainsi que sa tête sont généralement d'un brun jaunâtre ou roussâtre. Des marbrures plus foncées se remarquent sur les flancs et surtout dans la région dorsale. La joue porte une bande transversale noirâtre. Le long de la nageoire dorsale on remarque une série de taches noirâtres, généralement au nombre de dix; elles sont bordées d'un cercle blanc. L'anale est parcourue de bandes noirâtres. Les autres nageoires présentent la même coloration que le reste du corps. Ce poisson, quoique de petite taille, se mange dans les régions voi- sines du pôle. Très-abondant sur les côtes de Norvège et d'Angleterre, il est plus rare sur celles de Belgique, où on le prend quelquefois dans les filets des pêcheurs de crevettes. GENRE TRIPTERYG1UM. Tripterygium, Risso. Corps peu allongé et recouvert d'écaillés de grandeur va- riable. Tête assez longue. Museau proéminent. Mâchoires et palais munis d'une bande de dents villi formes. Trois nageoires dorsales distinctes. Ventrales jugulaires formées de deux rayons. Six rayons branchiostéges. 224 LES POISSONS DE MER. PI. 82. — TRIPTERYGION NASE. Blennius tripteronotus Risso, Icht. Nice, p. 135, pi. 5, fig. 14. Tripterygium nasus Risso, Europ. mérid., p. 241.— Cuv. et Valenc, t. XI, p. 409, pi. 338. — Guich. Expl. Alg., p. 75. — Gunth. Cat. acanth., t. III, p. 27(5. Tripterygium melanocephalum. . Cocco, Acta acad. Genn.,1829, fasc. 1, pi. 4. LeTrypterygion nase se prend sur les côtes de Provence, des Alpes- Maritimes et sur celles d'Italie jusqu'en Sicile. On l'a signalé aussi dans l'Océan aux environs de l'île de Madère. C'est un poisson de petite taille dont la forme rappelle celle des Blennies, mais il s'en distingue cependant par plusieurs caractères importants. Sa tête, assez allongée, surtout dans sa région buccale, lui a fait donner le nom de Nase. Son œil est grand. Sa bouche bien fendue est protractile et ses mâchoires sont armées d'une bande de dents villi- formes plus longues à la rangée antérieure, surtout à la mâchoire supérieure. Le vomer présente de semblables organes à peine sensibles au toucher. Le corps de ce poisson est recouvert de petites écailles striées. La ligne latérale, qui est assez rapprochée du dos, décrit une légère courbe à son origine. Ce qui distingue principalement ce poisson de tous ceux de la même famille que nous avons déjà décrits, c'est la présence sur sa courbure dorsale de trois nageoires bien distinctes d'où lui vient le nom de Trip- terygion. La première, très-courte et très-basse, n'est formée que de trois rayons piquants réunis par une petite membrane; elle est située au-dessus des pièces operculaires. La seconde, très-élevée à son bord antérieur, décroît jusqu'à sa terminaison ; la membrane qui soutient ses premiers rayons ne s'étend pas jusqu'à leur extrémité. Elle a dix- sept rayons. Enfin la troisième dorsale, de forme triangulaire, et aussi haute à son bord antérieur que le premier rayon de la seconde nageoire du dos, n'a que douze rayons dont le dernier est très-court. Les pectorales sont très-larges et en forme d'éventail, elles ont quatorze rayons. ORDRE DES AG ANTHOPT É RIGI ENS . 225 Les ventrales sont allongées et formées de deux rayons. L'anale, assez élevée, occupe les deux tiers postérieurs du corps; ses rayons sont au nombre de vingt-quatre. Elle s'élargit en partant de son bord antérieur, pour diminuer un peu avant sa terminaison. La caudale a onze rayons. La tête de ce poisson est noire. Son corps, de couleur rous- sâtre, est parcouru par des bandes verticales plus foncées; le ventre est blanc d'argent. Les nageoires dorsales sont teintées d'un rouge orangé quelque- fois très-vif sur le premier de ces organes et sur les bords libres du troisième; les pectorales ont une coloration analogue. Les ventrales sont blanches; l'anale est bordée de rouge. Ces nageoires présentent souvent des lisérés dont la coloration varie et qui sont le plus souvent de couleur verte, bleue, blanche, etc. On y remarque aussi des petits points de différentes nuances. On prend encore dans la Méditerranée une seconde espèce de Trip- terygion qu'on a nommé Tripterygium melanurum, mais il n'a été encore signalé que sur les côtes d'Algérie. GENRE ZOARCES. Zoarcès, Cuvier. Corps allongé, recouvert d'écaillés très-petites et espacées les unes des autres. Tête longue ; museau peu saillant. Mâchoires armées de dents coniques disposées sur plusieurs rangées en avant, en file simple sur les côtés. Dorsale, caudale et anale continues. Ventrales courtes et formées par trois ou quatre rayons. Six rayons branchiostéges. Ni vessie natatoire, ni appendices pyloriques. il. <5 226 LES POISSONS DE MER. PI. 83. — ZOARGES VIVIPARE. Mustela marina vivipara. Schonev, p. 49, pi. 4, fig. 2.— Jonston, pi. 46, fig. 8. — Willugh., p. 422, pi. N 3, fig. 5. Blennius viviparus Lin., Syst. nat., t. I, p. 443.— Bloch , t. III, p. 262 pi. 72. — Bloch, Schn., p. 170. — Donov., Brit. fish., t. II, pi. 34. — Cuv., Règn. anim.. t. II, p. 240. Viviparous Blenny Penn., Brit. Zoll., t. III, p. 18i, pi. 37. Blennius ovoviviparus Lacëp., t. II, p. 496. Gunellus viviparus Flem., Brit. an., p. 207. Zoar ces viviparus Cuv., Règn. anim., t. II, p. 240.— Yarr., Brit. fish., t. I, p. 243. — Cuv. et Valenc, t. I, p. 454.— Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 09. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 295. Zoarcœus viviparus Nils., Faun. Scand., t. IV, p. 203. Viviparous Blenny, Eelpout, Guffer, Grcenbone, Iles-Britanniques. — Aalquabbe , Danemark. — Tang-brosme , Norwége. — Tang-lake, Suède. — Aalmutter, Allemagne. Le Zoarcès, qui habite la mer Baltique, la mer du Nord et l'océan Atlantique, probablement jusqu'à la mer Blanche, se prend sur les côtes de Suède, de Norwége, de Danemark, des Pays-Bas, etc. On le pêche aussi sur les côtes des Iles-Britanniques ainsi que dans la Manche, sur celles de France. Ce poisson, qui est vivipare et a une certaine analogie de forme, soit avec l'Anguille, soit avec la Lotte, a été à cause de cela désigné vulgairement sous les noms d'Anguille mère ou de Lotte vivipare. On Ta aussi appelé Anguille-Lotte. Le corps du Zoarcès, très-allongé et de peu de hauteur dans sa région antérieure, va se rétrécissant progressivement dans sa région caudale. Il est recouvert d'écaillés rudimentaires isolées les unes des autres et de forme cycloïde. Sa tête est plus allongée que dans les autres genres de la famille des Blenniidés et son museau est moins obtus. L'œil, qui n'est pas très- grand, a son diamètre horizontal plus long que le diamètre vertical. Son cercle orbitaire est dépourvu de tentacules. La bouche, médiocrement fendue, a sa mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure; toutes deux sont armées de dents courtes, poin- ORDRE DES AC ANT HO PT É R YG I E NS. 227 tues et coniques, disposées sur une seule rangée sur les côtés de la mâchoire, sur deux rangs à la partie antérieure. L'intérieur de la cavité buccale ne présente point de dents. Les narines, placées à égale distance de l'œil et du museau, présen- tent un petit cornet membraneux. L'opercule se termine en arrière par une pointe. La ligne latérale est peu apparente. La nageoire dorsale commence sur la nuque, elle s'étend jusqu'à la caudale à laquelle elle est contiguë. Elle a un nombre considérable de rayons; on en compte généralement plus de cent; ils sont peu élevés, surtout dans la portion terminale. Les pectorales, larges, ont dix-huit rayons; les ventrales, petites et placées en avant d'elles, n'en ont que trois. L'anale, un peu moins élevée que la dorsale, se continue avec la caudale. Cette dernière va rejoindre elle-même la nageoire dorsale. La première de ces nageoires a quatre-vingt-cinq rayons. La caudale n'en a que neuf. Le corps de ce poisson est d'une couleur brune tirant plus ou moins sur le roux. Les flancs et le ventre sont de même couleur, mais plus clairs. La nageoire dorsale est d'un brun formant par place des taches plus foncées. L'anale est jaune et lavée de rouge à son bord libre. Les pectorales sont bordées de jaune orangé. On remarque sur le ventre et quelquefois tout le long de la ligne latérale des taches dont la couleur varie; elles sont généralement jaunes ou blanches. Le mâle revêt au moment des amours des teintes beau- coup plus vives; sa gorge devient alors d'un beau jaune orangé. Le Zoarcès peut atteindre une taille de 35 à ZjO centimètres. Les pêcheurs en prennent souvent, mais ils ne les portent pas sur les marchés, en raison du peu de valeur de leur chair. FAMILLE DES GOBIOIDES. GOBIOÏDM. Cette famille renferme un nombre considérable d'espèces généralement de petite taille. Elle a des représentants dans presque toutes les mers du globe et certaines de ses espèces vivent dans les eaux douces. Les Gobies sont parfaitement reconnaissables par la dispo- sition caractéristique de leurs nageoires ventrales qui sont unies l'une à l'autre et forment une espèce de disque ou de ventouse placée au-dessous du corps. Ils sont pourvus de deux nageoires dorsales bien dis- tinctes, leurs pectorales sont en général bien développées ; ils manquent de ccecums pyloriques, et leur vessie natatoire fait généralement défaut. ORDRE DES AC ANTHOPTÉR YGIENS. 229 GENRE GOB1E. Gobius, Artedi. Corps plus ou moins allongé et recouvert d'écaillés assez grandes. Tête peu arrondie, aplatie supérieurement et renflée sur ses côtés. Mâchoires armées de dents petites et coniques disposées sur plusieurs rangs. Deux nageoires dorsales. Ventrales réunies en une sorte de disque. Cinq rayons branchiostéges. Vessie natatoire absente ou très-petite. Pas d'appendices pyloriques. PI. 84. — GOBIE NOIR. Gobius niger Ronde!. 17, cap. 17, p. 200. Gobius niger Willugh., p. 200, pi. N, 12, fig. 1. Gobius niger Lin., Syst. nat., t. I, p. 4i9. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 251. — Cuv., Règn. anim.. t. II, p. 243. — Cuv., Valenc, t. XII, p. 9.— Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 63. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 11. Gobius jozo Bloch, pi, 107, fig. 3. Rock goby, Rock fish, Black goby, Angleterre. — Smôr-bult, Kùeling, Suède. — Kutling, Smôr-buting, Danemark. — Aat, Norwége. Le Gobie commun fréquente toutes les côtes de l'Europe. On le prend dans la Baltique, la mer du Nord, la Manche, l'océan Atlantique et la Méditerranée. Il se tient généralement au milieu des rochers qui bordent les côtes. Nos pêcheurs de la Méditerranée le désignent sous le nom de Gobi; on l'appelle dans quelques localités Boulereau noir et Me une. Ce poisson pond pendant les mois de mai ut de juin; il dépose, 230 LES POISSONS DE MER, suivant certains auteurs, ses œufs sur les pierres. D'autres ichthyologistes, parmi lesquels nous citerons Olivi, prétendent que ce poisson construit un nid et que le mâle veille sur les œufs jusqu'à l'éclosion. Ce fait mériterait d'être vérifié. Les jeunes, très- abondants sur nos plages pendant tout l'été, sont d'une couleur très-claire. Le Gobie noir n'atteint pas une taille très-considérable, on en prend cependant qui mesurent jusqu'à 15 centimètres. Son corps allongé, arrondi sur le dos et un peu comprimé dans sa région ventrale et sur- tout vers la queue, est recouvert d'écaillés assez grandes, circulaires, ciliées sur leur pourtour et présentant des stries disposées en éventail. La tête, plus large que haute, a ses joues renflées; ses parties supérieures seules sont recouvertes d'écaillé. La bouche est grande, les lèvres épaisses. Les mâchoires, qui sont égales, sont armées de dents petites, nombreuses, recourbées et disposées par bandes. L'œil est ovale et l'espace interorbitaire égale son plus grand diamètre. Les narines, placées entre le museau et l'œil, présentent à leur orifice antérieur un petit appendice membraneux. Les joues et les pièces operculaires portent de nombreuses séries de papilles disposées dans le sens longitudinal et vertical. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première, qui naît au-dessus de l'insertion des Fig. 23. DENTITION DU GOBIE NOIR. (Gobius niger.) Fig. 24. IGION ANTERIEURE DU CORPS pectorales, est courte, très-élevée à son bord anté- du gobie noir. r ' (Gobius nigcr.) rieur, elle va en diminuant jusqu'à son sixième rayon Vue par la face infé- ,.. .. rieuro pour montrer la qui est le dernier. Immédiatement après elle corn- disposition des nageoires r . ventrales. mence la seconde dorsale composée d'un rayon épi- neux et de douze ou treize rayons mous. Cette nageoire est assez élevée, surtout dans sa région postérieure. Les pectorales, larges et en forme d'éventail, ont dix-sept rayons. ife 85. G 0 B I E DE EUTHEXSPAERE- Kg. 1 — Gobi u i Ruthenspar GOBIE BUHOTTE- Fig. 2 — Gobius minutas GOBIE RÉTICULE- Fig. S— Gobius reticulatus GOBIE DORÉ — Fig. 4 — Gobius auratus Servais et Boulart, Les Poissons. - Tome J. Rothschild, Editeur, F: ORDRE DES AC ANTHOPT É R YGIENS. 231 Les ventrales, réunies par leur bord interne, forment une sorte de disque ou de ventouse. Chacune de ces nageoires a un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale, courte et moins haute que la deuxième dorsale, est formée de treize rayons dont le premier est épineux. La caudale, bien développée et arrondie sur son bord libre, a quinze rayons. Le Gobie commun est d'un brun verdâtre parsemé de taches irré- gulières plus foncées. Le ventre est plus clair que les autres parties du corps. Les pectorales ont une tache noire en avant de leur insertion. Les nageoires dorsales et la caudale sont tachetées de noir. L'anale est généralement d'un brun noirâtre. Les ventrales sont gris brun. Ce poisson qui se mange quelquefois, mais dont la chair est peu estimée, se nourrit de très-petits crustacés. PI. 85, (ig. 1. — GOBIE DE RUTHENSPARRE'. Gobius Ruthensparri.. Cuv. et Valenc, t. XII, p. 48. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 285. Bonap.,C'af. poiss. Europ., p. 04. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 70. Gobius bipunctalus Yarr., Brit. fish., t. I, p. 255. Doubly-spolted Goby, Angleterre. Cette espèce, que l'on prend dans la mer du Nord et quelquefois dans la Manche ou dans l'Océan, est de petite taille. Son corps ne dépasse guère 5 ou 6 centimètres en longueur. Ses couleurs sont assez harmonieuses; ce poisson a, en effet, les parties supérieures du corps et de la tête d'un brun roussâtre, les flancs sont plus pâles et le ventre blanc. Le long de la ligne latérale on aper- çoit de nombreuses petites taches blanchâtres. Les nageoires ventrales, pectorales et anales sont d'un jaune pâle plus ou moins lavé de brun. La caudale a des bandes transversales jaunâtres généralement au nombre de quatre, et à la base de cette nageoire se remarquent des taches noires assez larges. Une tache de même couleur se voit en arrière de l'insertion de la pectorale. Le corps du Gobie de Ruthensparre est grêle, sa tête est aussi haute que large, son museau est court, arrondi et obtus. 232 LES POISSONS DE MER. Quant à ses nageoires dorsales, séparées l'une de l'autre par un intervalle plus considérable que dans l'espèce précédente dont elles diffèrent aussi comme forme surtout la dernière, elles ont, la pre- mière sept, la seconde onze rayons, dont le premier est osseux. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 7. — 1 + 11. — P. 15. — V. 12. — A. 12. — C. 11. PI. 85, fig. 2.— GOBIE BUHOTTE. Gobius aphya Lin., Syst. nat., t. I, p. 450. — Bloch, Schn., p. 70. — Risso, Europ. mèrid., t. III, p. 281. Gobius minutus Lin., Gm., t. I, 1199. — Lacép., t. II, p. 571. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 288. — Cuv. et Valenc, t. XII, p. 39. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 6i. — Guicli. Expl. Alg., p. 78. — Gunth., Cat.acanth., t. III, p. 58. Eleotris minuta Bloch, Schn., p. 66. Gobius quadrimaculatus Cuv. et Valenc, t. XII, p. 44. — Guich., Expl. Alg., p. 88. Le Gobie Buhotte se prend sur toutes les côtes de l'Europe; c'est encore une espèce de petite taille. Ses couleurs sont d'un blanc jau- nâtre; le dos est cependant plus foncé et marqué, ainsi que les flancs, par des bandes et des taches transversales d'un gris noirâtre. Ses nageoires sont mouchetées de noir. La longueur du corps de ce poisson est de beaucoup inférieure à celle de la précédente espèce, et il est, à cause de cela, dédaigné des pêcheurs. La formule des rayons de ses nageoires est la suivante : D. 6. — 1 + 11. — P. 20. — V. 12. — A. 1 + 10. — C. 12. PL 85. fig. 3. — GOBIE RÉTICULÉ. Gobius reticulatus Cuv. et Valenc, t. XII, p. 50. Gobius rhodopterus. . . Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 16. Ce petit poisson, que l'on prend dans la Méditerranée et qu'on a signalé sur les côtes d'Irlande, a le museau très-court, convexe, et la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure. Les yeux sont grands et rapprochés l'un de l'autre. La première nageoire dorsale a six rayons, la seconde dix. Les pec- torales sont très-développées en longueur. L'annale a dix ravons. À ; ^ ■ ORDRE DES AC ANTHOPT ERYGIE NS. 233 Quant aux couleurs, elles sont très-pâles : le corps du Gobie réti- culé est d'un jaune clair marqué de lignes ou de points noirâtres que l'on retrouve aussi sur les nageoires dorsales et sur la caudale. Les dorsales sont quelquefois lavées de rose, les autres nageoires sont blanchâtres. PI. 85, fig. h. — GOBIE DORÉ. Gobius auratus Risso, Ichth. Nice, p. 160. — Id., Europ. tnérid., t. III, p. 283. — Cuv. et Valenc.,t. XII, p. 31. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 03. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 11. Eleotris auratus.. Cuv., Règn. anim., t. II, p. 247. Cette espèce, que l'on prend habituellement sur les côtes de Nice et du Languedoc, est citée par Couch comme se prenant dans la Manche. C'est un poisson de petite taille, dépassant rarement 6 centi- mètres en longueur. Ses yeux sont assez grands et reportés vers la cour- bure supérieure de la tête qui est large ; sa bouche est fendue très- obliquement; quant au museau il est arrondi. Les couleurs de ce poisson sont d'un jaune d'ocre, irrégulièrement moucheté de brun. On remarque au-dessus des pectorales une tache noire très-foncée. La première nageoire dorsale, qui a six rayons, est mouchetée de brun passant quelquefois au rouge; les autres nageoires sont à peu près semblables, sauf l'anale, qui est bordée de noir. PL 86. — GOBIE PAGANEL. Gobius paganellus. . Lin., Syst. nat., t. I., p. 449. — Gunth., Cat. acanth., III, p. 52. Gobius bicolor Cuv. et Valenc, t. XII, p. 19. —Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 63. Le Paganel se prend dans la Méditerranée, l'Océan et la Manche ; il a beaucoup d'analogie de formes avec le Gobie noir, mais il s'en dis- tingue par un corps plus élargi à sa partie antérieure et une tête un peu plus courte. Ses couleurs sont aussi plus claires que celles du Gobie com- mun. Les parties supérieures de son corps sont d'un brun pâle, et l'on y remarque des tâches plus foncées, assez larges et redescendant jus- 234 LES POISSONS DE MER. que sur les flancs, qui sont d'un brun jaunâtre assez clair. Le ventre est d'un jaune très-pâle, et Ton remarque sur les parties latérales de la tête des taches de même nuance. Toutes les nageoires sont d'un brun foncé, sauf la première dorsale qui présente à sa partie supérieure une large bande rouge-orangé; ses rayons sont aussi de couleur orange et quelquefois roux. La première dorsale a six rayons; la seconde, quatorze ou seize, le premier est épineux. L'anale a un rayon dur et douze ou quatorze rayons mous. GOBIE CÉPHALOTE. Gobius capito.. Cuv., Iiègn. anim., t. II, p. 243. — Cuv. et Valérie, t. XII, p. 21. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 03. — Guich , Expl. Alg., p. 76. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 5 \ Cette espèce est assez commune sur nos côtes de la Méditerranée et parvient à une taille supérieure aux autres. Cuvier et Valencienne lui ont donné le nom de Gobie Géphalote à cause de la grosseur de sa tête. Ce poisson a, en effet, la tête aussi large que haute, ses yeux sont petits et l'espace interorbitaire déprimé. Les deux nageoires dorsales sont très-rapprochées l'une de l'autre. La première est bordée de noir et a six rayons, la seconde a un rayon osseux et treize rayons mous. La première de ces nageoires est bordée de noir, la seconde, la caudale et les pectorales sont mouchetées de brun. L'anale et les ventrales sont blanchâtres. GOBIE À HAUTE DORSALE. Gobius Gozo... Lin., Syst. nat., p. 1199.— Bloch, Hist. poiss., p. 144, pi. 107, fig. 3. — Lacép.,t. II, p. 557. — Risso, Ichlh. Nice, p. 159. — Cuv. et Valérie, t. XII, p. 35. — Guich., Expl. Alg., p. 77. Espèce commune dans la Méditerranée, dont le corps est générale- ment brun. Les nageoires sont d'un brun noir et portent des bandes jaunâtres. L'anale est quelquefois gris-bleuâtre. Les Italiens la désignent sous le nom de Maccioni. On trouve encore sur nos côtes plusieurs autres espèces de Gobies; nous n'avons décrit ici que les plus communes. FAMILLE DES GYCLOPTERIDES. CYCLOPTERID.E. A l'exemple de M. Gunther, nous réunissons dans cette famille les deux genres Gycloptère et Liparis, que Guvier joignait aux Gobiésoces pour former son groupe des Discoboles. La [famille des Cycloptéridés renferme un petit nombre d'espèces caractérisées par la forme de leur corps généralement épais dans la région ventrale, plus ou moins élevé et recouvert d'une peau épaisse, granuleuse et tuberculeuse dans le genre Gycloptère, lisse au contraire dans le genre Liparis. Leur tête est assez grande, leur museau court et leurs dents nombreuses et petites sont disposées par bandes. Ils ont une ou deux nageoires dorsales et leurs ventrales forment un disque au moyen duquel ces poissons se fixent aux corps sous-marins. Ils fréquentent en général les côtes dont le fond est rocailleux et se nourrissent de proies vivantes. Ils n'ont pas de vessie natatoire et leurs appendices pylo- riques sont très-nombreux. Guvier les classait parmi les malacoptérygiens sub-brachiens. 236 LES POISSONS DE MER, GENRE GYGLOPTERE. Cyclopterus j, Linné. Corps haut, épais dans sa région ventrale, aminci sur le dos et dans la région caudale. Peau visqueuse et recouverte de tubercules granuleux. La tête est forte et les mâchoires sont armées de dents fines, disposées sur une bande assez large. Deux nageoires dorsales. La première plus ou moins ca- chée par la peau. Pectorales très-développées et recouvrant en partie les ventrales qui sont disposées en une sorte de disque formant ventouse. Ouverture des ouïes étroite. Appendices pyloriques en nombre considérable. Pas de vessie natatoire. PI. 87. — GYCLOPTÈRE LUMP. Cyclopterus gibbosus.. Villugh., p. 209, pl.N.10, fig.2. Cyclopterus angelorum. Aldrov.. t. III, p. 479. — Willugh., p. 208, pi. N. 11. Cyclopterus lumpus Lin., Syst. nat., t. I, p.414. — Bloch, Schn., p. 197.— Laccp., t. II, p. 52, pi. 3, fig. 1. — Cuv., Règn. anim., t. II. — Yarr., Brit. fish., Ie cdit., t. II, p. 365.— Gronov., Syst. Ed. Gray. p. 39.— Bonap., Cat. i>oiss. Europ., p. 65. — Gaim. Voy. Isl. et Groënl., Zool. Poiss., pi. 8. — Gimth., Cat. acanth., t III, p. 155. Lumpfish, Lumpsucker, Cockpaddle, Angleterre. Ce poisson, que l'on prend en Islande et au Groenland, se trouve également sur les côtes du nord de l'Europe; il est assez commun sur celles de l'Angleterre, des' Pays-Bas et de France. On le prend aussi dans la Baltique. On lui donne généralement le nom de Gras Mollet. Sa forme est très-singulière et son aspect repoussant. ORDRE DES ACANTHOl'TËRYGIENS. Son corps, haut, est arrondi dans sa région ventrale, comprimé dans ses régions dorsale et caudale; il est recouvert d'une peau épaisse, visqueuse et présentant de nombreux tubercules dont les plus gros sont disposés sur trois rangées de chaque côté et sur une qua- trième le long de la ligne supérieure du dos. Sa tête est grande, son museau court; sa bouche, assez largement fendue, est pourvue de dents petites, en velours, et disposées sur une bande assez large. Le palais est dépourvu de semblables organes. Les lèvres sont assez épaisses. Les yeux sont grands. En avant d'eux et un peu plus en dedans se voient les orifices des narines qui sont circulaires. Les pièces operculaires, d'une faible consistance, sont recouvertes ainsi que tout le reste de la tête par une peau présentant comme le corps de petits tubercules rugueux à leur surface. L'opercule se ter- mine en arrière par une pointe membraneuse. L'ouverture des ouïes est étroite. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. Chez le jeune elles sont apparentes. Chez l'adulte, la première, à peine visible, est cachée sous la peau, et n'a que quatre rayons. La seconde nageoire dorsale, reportée en arrière, est assez haute et formée de onze rayons, rudes au toucher. Les pectorales sont larges et s'étendent assez loin sous la gorge; Fig. 25. — DlSQUR VENTRAL DU CïCLOPTEI (Cyclopterus lumpus.) elles sont coupées obliquement et on y compte vingt rayons. Par leur bord inférieur, elles recouvrent les ventrales disposées en une sorte de disque qui permet au poisson de s'attacher aux corps marins et dont 238 LES POISSONS DE MER. les rayons sont assez apparents chez les jeunes individus. L'anale a neuf rayons, elle est de même forme que la seconde dorsale à laquelle elle est opposée. La caudale, assez large et presque droite à son bord postérieur, a douze rayons, qui, ainsi que ceux des autres nageoires, sont rugueux comme le corps du poisson. Les jeunes individus de cette espèce sont généralement d'un gris plus ou moins foncé. L'adulte a des reflets bleuâtres et le mâle à l'époque des amours prend des teintes rosées à la partie inférieure du corps, c'est-à-dire dans sa région ventrale et sous la gorge. Les nageoires prennent également des teintes rougeâtres. La chair de ce poisson n'a aucune valeur alimentaire. Il sert de nourriture aux phoques des régions voisines du pôle. Le Lump se nourrit de Crustacés, de Méduses et autres animaux inférieurs. GENRE LIPARIS. Liparis, Artedi. Corps cylindrique dans sa partie antérieure, comprimé pos- térieurement. Peau ne présentant ni écailles, ni tubercules. Tête large, un peu aplatie; museau court et arrondi. Bouche bien fendue et armée sur ses mâchoires d'une bande de dents petites et nombreuses. Une seule nageoire dorsale longue et peu élevée. Pectorales larges et s'étendant jusque sous la gorge. Ventrales réunies et formant un disque. Cinq rayons branchiostéges. Appendices pyloriques nombreux. H ORDRE DES AC ANT HOPTÉ RYGI ENS. 239 PI. 88. — LIPARIS VULGAIRE. Cycloptenis liparis. Lin., Syst. nat., t. II, p 414. — Lacép., t. Il, p. G'J. — Bloch, pi. 123, fig. 3, 4. Liparis vulgaris ... Flem., Brit. anim., p. 190.— Yarr., Brit. fi,sh., 2P éd., p. 371.— Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 0G. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 159. Sea snail, Angleterre. Le Liparis vulgaire, que l'on prend sur les côles du nord de l'Eu- rope et dans les régions voisines du pôle, fréquente aussi la Manche et la mer du Nord. On le prend quelquefois sur les côtes nord et nord- ouest de la France. Ce poisson a le corps cylindrique en avant, comprimé postérieure- ment et recouvert d'une peau plus ou moins épaisse et lisse. Sa cour- bure dorsale est peu convexe, son ventre saillant. Sa tête est grande, large, arrondie dans sa partie antérieure, et sa longueur à peu près le quart de celle du corps. Le museau est court; la bouche, largement fendue et horizontale, est pourvue de lèvres épaisses. La mâchoire infé- rieure est plus courte que la supérieure; toutes deux sont armées de dents fines et nombreuses disposées par bandes. L'ouverture des ouïes est très-petite et sa membrane s'unit en bas à la base des pectorales. La nageoire dorsale, peu élevée, commence un peu en arrière de la tête. Ses rayons flexibles sont au nombre de trente-cinq ou trente-six; les derniers sont très-rapprochés de la nageoire caudale. Les pectorales, rappelant comme disposition celles du Cycloptère Lump, sont larges et s'étendent jusque au-dessous de la gorge. Les pre- miers rayons, c'est-à-dire les supérieurs, sont les plus longs; vers le milieu de la nageoire ils diminuent pour augmenter ensuite au niveau du disque et devenir plus courts sous la gorge. Les ventrales sont composées d'un rayon épineux et de cinq rayons mous; ils sont réunis de chaque côté et forment un disque à peu près circulaire. L'anale, qui naît au-dessous de la fin du premier tiers de la dor- sale, a vingt-sept rayons. La caudale peu développée a dix rayons. MO LES POISSONS DE MER Les couleurs du Liparis sont sujettes à de nombreuses variations. Le dos et les nageoires de ce poisson sont d'un brun plus ou moins foncé; les flancs sont jaunâtres, son ventre blanc rosé. Les parties supérieures du corps sont parcourues par des bandes irrégulières de couleur claire. Quelques spécimens présentent des taches noires ou des bandes de couleur très-foncées. Les rayons branchiostéges sont au nombre de cinq, et il y a seize cœcums pyloriques. FAMILLE DES GOBIÉSOCIDÉS. GOBIESOCIDM. Les Lépadogaster sont les seuls représentants de cette fa mille sur nos côtes. Les Gobiésocidés, que Guvier classait aussi parmi les Dis- coboles, ont le corps en général assez court, légèrement déprimé dans sa région antérieure et dépourvu d'écaillés. Leur nageoire dorsale est reportée très en arrière et leur anale est courte. Leurs ventrales forment avec les os caraeoïdiens un large disque servant au poisson à se fixer aux: corps marins, disque qui n'est constitué dans la famille précédente que par les nageoires ventrales. Ils se distinguent encore des Cycloptéridés, par l'absence d'appendices py briques. Us n'ont pas de vessie natatoire. La plupart de leurs espèces vivent dans les mers tempérées. Ces poissons sont carnivores. 46 2>2 LES POISSONS DE MER. GENRE LÈPADOGASTER. Lepadogaster, Gotian. Corps large, déprimé dans sa région antérieure, comprimé dans sa région caudale, et recouvert d'une peau dépourvue d'écaillés. Tête se prolongeant antérieurement en un museau plus ou moins allongé. Mâchoires inégales et pourvues de dents petites et nombreuses. Nageoire dorsale reportée très en arrièie. Ventrales concourant à former un large disque. Ouverture des ouïes étroite. Cinq rayons branchiostéges. PI. 89, fig. 1. — LÈPADOGASTER GOUÀN. Lepadogaster Bri?. de Barnev., Bev. Zool. 1846, p. 280. Lepadogaster rostratus Bloch, Schn., p. 1. Lepadogaster Gouanii Lacép.,t.I, pi. 23, fig. 3, 4; t. II, p. 73.— Cuv., Regn. an. — Risso, Ichth. Nice, p. 72. — Ici., Ëurop. mérid., t. III, p. 271. — Costa, Faun. NapL, p. 2, pi. 23. — Bonap., Coi. poiss. Europ., p. 65. — Cuv. Règn. anim., i II - pi. 108, fig. 2. Gunth. - Cal. acanth., t. III, p. 510. Lepadogaster balbis Risso, Ichth. Nice, p. 73, pi. 4, fig. 9. — Id., Europ. mérii., t. III, p. 274. Lepadogaster biciliatus Risso, Europ. mérid., t. III, p. 272. Lepadogaster cornubiensis Yarr., Brit. fish., t. II, p. 359, 2e édit. Comisch Sucker, Suching fish, Angleterre. Le Lepadogaster de Gouan habite la mer Noire, la Méditerranée, l'Océan et la Manche. On le prend assez communément sur nos côtes, surtout dans le golfe de Nice, où on l'a désigné sous le nom de Pei pourc, (LÉPADOGASTER DE G-OUAN- Kg. 1 — 1 'lÉPADOG-ASTEE A DOUBLE TACHE- Fig. 2, 3 - Gervais et Eoulart, Les Poissons. — Tome 2. J. Rothschild, Editeur, Paris ORDRE DES ACANTHOPT ÉRYGIENS. 243 On le nomme aussi Barbier, Porlc-Êcuelle, sur quelques autres points de notre littoral. C'est un poisson très-curieux par sa forme: il a le corps large et dé- primé antérieurement, comprimé dons sa p; rtie postérieure, et sa peau est dépourvue d'écaillés. Sa tête, large dans la portion postérieure, s'al- longe en avant en un museau long et déprimé. La bouche, bien fendue, s'étend jusque au-dessous de l'œil, qui est grand, et au-devant duquel on aperçoit les orifices des narines; celles- ci sont munies d'un tentacule assez long et de couleur rougeâtiv. Les mâchoires sont armées de dents comtes et aiguës. L'ouverture des ouïes est petite et située en avant des rectorales. Les rayons branchiostéges sont au nombre de cinq. La nageoire dorsale, unique, est reportée très en arrière; elle a dix- sept ou dix-huit rayons peu élevés. Les pectorales, dont les rayons sont peu allongés et flexibles, redescendent jusque au-dessous du corps. En arrière d'elles se voit un petit aileron membraneux simulant une seconde nageoire. Les ventrales sont représentées par un disque concave et à peu près circulaire, membraneux sur ses bords antérieurs et postérieurs et pré- sentant de chaque côté cinq rayons, dont le premier, qui est osseux, est cachésousla peau. Le bord du disque est recouvert à sa partie antérieure d'une peau formant des espèces de plaques polygonales que l'on retrouve également sur la membrane qui unit les rayons; sa partie centrale est lisse et son bord postérieur frangé. L'anale, placée sous la seconde moitié de la dorsale, a de neuf à onze rayons. La caudale, peu développée et arrondie, a dix rayons. Les nageoires dorsale, anale et caudale sont contiguës. La couleur de ce poisson varie beaucoup. Tantôt d'un rouge-car- min, elle présente quelquefois un fond verdâtre recouvert de points rouge-brun. Le plus grand nombre des individus sont d'un rouge vineux ; leur ventre est blanchâtre. Quelques spécimens ont des bandes ou des taches noirâtres sur les parties supérieures du crâne. La longueur de ce poisson est en général de 10 centimètres; sa chair n'a aucune valeur alimentaire. LES POISSONS DE MER PI. 89, fig. 2 et 3. — LÉPADOGASTER DOUBLE TACHE. Cyclopterus bimaculatus .... Pen., Brit. ZooL, t. III, p. 397, pi. 22, fig. 1. — Bloch, Schn., p. 199.— Lacép., t. II, p. 57. Gobiesox bimaculatus Cuv., Règn. arum. Lepadogaster bimaculatus. . . Yarr., Brit. fish., 2ecdit., p. 3 i3. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 514. Lepadogaster ocellatus Risso, Ichth. Nice, p. 74. Lepadogaster reticulatus Risso, Ichth., Nice, p. 77. — ld., Europ. mérid., t. III, p. 275. Lepadogaster Desfontainii. .. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 275. Lepadogaster lineatus Guich., Expl. Alg., p. lll),pl.6., fig. 3. Lepadogaster maculalus Guich., Expl. Alg., p. 110, fig. 4. Lepadogaster puactatus Guich., Expl. Alg., p. 110, fig. 5. Ce Lepadogaster varie tellement comme coloration, que quelques auteurs, trompés par les différences de couleur que présentent certains individus, se sont laissé entraîner à faire de ces poissons plusieurs espèces distinctes. 11 se distingue à première vue des autres Lepado- gaster du même genre par la brièveté de son museau et le peu de longueur de ses nageoires dorsale et anale. Sa taille ne dépasse pas la longueur de 5 à 6 centimètres. Sa tête est aplatie supérieurement, son museau court, et ses mâchoires, inégales, sont armées de dents relativement fortes dont les plus antérieures sont les plus longues. La nageoire dorsale, très-reportée en arrière, compte ordinairement six rayons. Les pectorales, assez développées, ont leurs rayons médians les plus longs. Les ventrales sont unies aux pectorales et forment la partie inférieure du disque. L'anale, qui a le même nombre de rayons que la dorsale, lui est opposée, mais elle est située un peu plus en arrière. La caudale, arrondie à son bord libre, a dix rayons. Pour donner une idée de la variation des couleurs chez le Lepado- gaster double tache, nous représentons ici deux individus dont on a fait deux espèces distinctes, sous les noms de Lepadogaster punctalus et de Lepadogaster rnaculatus. Le premier de ces poissons a le corps d'un vert jaunâtre assez uni- forme et ses parties latérales sont marquées de points rougeâtres. La tête, verte en dessus, est blanche en dessous. On remarque sur ses côtés trois bandes brunes-, la première va de l'extrémité du ORDRE DES AC ANT HOPT É R VG IENS. 245 museau à l'œil, et les deux autres, placées en arrière de cet organe, se dirigent vers le bord supe'rieur de l'opercule. Les nageoires dorsale, anale et caudale sont d'un vert jaunâtre assez transparent ; les pec- torales et les ventrales sont plus pâles. Le second individu a le corps brun et porte sur ses parties supé- rieures trois grandes taches quadrilatères de couleur rouge. Sa nageoire dorsale, qui est rougeâtre, est bordée de. blanc; les pectorales, l'anale et la caudale sont jaunes. Cette dernière nageoire présente des bandes verticales formées de petits points bruns. En règle générale, le Lépadogaster est d'un rouge plus ou moins brillant et porte en arrière de ses pectorales deux taches plus foncées bordées d'un cercle blanc. • LÉPADOGASTER DE DECANDOLLE. Lépadogaster Candollii. . . Risso, Ichth. Nice, p. 76. — Id., Europ. mérid., t. III, p. 275. — Cuv., Bègn. anim. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 513. Lépadogaster olivaceus... Risso, Europ. mérid., t. III, p. 274. — Id., Ichth. Nice, p. 75. Lépadogaster Jussieui Risso, Europ. mérid., t. III, 273. Lépadogaster cephalus... Yarr., Brit. fish , 3e édit., t. II, p. 341. Espèce que l'on prend dans la Méditerranée et dans la Manche et qui se distingue du Lépadogaster de Gouan par une taille plus petite et un museau plus large. Ses mâchoires égales sont armées de dents petites. La nageoire dorsale commence en arrière d'une ligne verticale passant par l'anus, elle se termine près de la caudale qui est arrondie. Les pectorales sont grandes et ont quinze rayons, elles se réunissent par une membrane aux nageoires ventrales et forment un disque quadran- gulaire. Le corps de ce poisson est rouge-brun ; les parties latérales de la tête présentent des taches d'un rouge vif. Les nageoires sont d'une couleur rouge plus ou moins foncée. FAMILLE DES CALLI0NYM1DES. CALLIONYMIDM. Les poissons qui composent cette famille ont été classés par la plupart des auteurs parmi les Gobioïdes; nous croyons pour- tant pouvoir en former une famille à part, à cause de caractères bien tranchés qui les distinguent de ces derniers poissons. Les Callionymidés ont la tète oblongue et comprimée, leur bouche est très-protractile et leurs mâchoires sont armées de dents petites et en velours. Le palais de ces poissons est dépourvu de semblables organes. Leurs yeux, très-rapprochés l'un de l'autre, sont reportés sur la partie supérieure de la tête, et la fente branchiale très-petite située en arrière du crâne est placée entre celui-ci et le bord supérieur de l'opercule. Leur corps, assez comprimé en avant, est recouvert d'une peau lisse. Leurs nageoires dorsales sont au nombre de deux; la pre- mière est formée de rayons nombreux et très-élevés chez cer- taines espèces. Les ventrales sont jugulaires. Ces poissons n'ont ni cœ^ums pyloriques , ni vessie natatoire. ORDRE DES AC A NT HO PT É R YG IE NS. GENRE CALLIONYME. Callionymus > Linné. Tète aplatie, partie antérieure du corps déprimée, région postérieure cylindrique. Peau dépourvue d'écaillés. Bouche étroite. Os intermaxillaire protractile. Denis très- petites et en velours sur les deux mâchoires. Palais lisse. Préopercule se terminant par une forte épine. Deux nageoires dorsales. Six rayons branchiostéges. Pas de vessie natatoire. PL 90. — CALLIONYME LYRE. Callionymus lyra Lin., Syst. Nat., t. I, p. 433. — Bloch, Schn , p. 30. — Laccp., t. II, p. 329, pi. 10, flg. 1. — Cuv., Règn. anim., t. IJ, p. 247. — Cuv. et Valenc, t. XII, p. 200. — Yarr., Brit. fish., p. 251. — Cuv., Règn. anim., ill., p. 82, flg. !.. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 00. — Guich., Expl. Alg., p. 78. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 139 Callionymus dracunculus Lin., Syst. Nat., t. I, p. 433. — Bloch, t. I, p. 84, pi. 102, fig. 2. — Bloch, Schn., p. 40. — Lacép., t. II, p. 335. — Cuv. et Valenc, t. XII, p. 274. — Yarr., Brit. fish., 1. 1, p. 302.— Bonaps, Cat.' poiss. Europ-, p. 70. — Guich., Expl. Aly.. p. 70. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 139. Uranoscopus lyra, U. dracunculus, U. micropterygius (<$, Ç et $ jeune), Gronow, Syst. Ed. Gray, p. 42. Fox, Yellow skulpin, Gowdie, Angleterre. — Fœsing, Norwége. — Pitvisch, Schelvischdmvel, Flock/îsk, Danemark. Très-brillant par ses couleurs, très-curieux par sa forme, le Callio- nyme lyre habite la mer du Nord, la Manche, l'Atlantique et la Médi- terranée. Il n'a pas encore été signalé dans la Baltique. 248 LES POISSONS DE MER. Il est assez commun sur nos côtes, surtout sur celles delà Manche, et on en voit, mais à de rares intervalles, quelques individus sur nos marchés. Les pêcheurs le désignent sous les noms de Savary et de Doueet. Ce poisson a le corps déprimé dans sa partie antérieure, cylin- drique dans le reste de son étendue; la peau qui le revêt est dépourvue d'écaillés. La tête, triangulaire et aplatie sur sa face inférieure, est légère- ment convexe supérieurement. La bouche est reportée en dessous du museau, elle est fendue horizontalement; lorsqu'elle est ouverte elle est assez grande à cause de la forme des maxillaires qui sont très- arqués, et de la grande protractilité de la mâchoire supérieure. La mâchoire supérieure dépasse l'inférieure, non-seulement en avant, mais aussi sur les côtés; elles sont toutes les deux armées de dents très-petites serrées les unes contre les autres et disposées sur une bande assez large. L'intérieur de la cavité buccale est dépourvu de ces organes. Les yeux, très-rapprochés l'un de l'autre, sont reportés sur la face supérieure de la tête, ils se touchent presque par le bord supérieur de l'orbite. L'ouverture des narines est située en avant de l'œil. Le préopercule se termine par une pointe assez forte munie de quatre prolongements très-acérés, dont l'un est dirigé en avant, le se- cond en arrière, les deux autres regardent vers le haut. L'opercule est caché sous la peau. La fente branchiale est ici réduite à un petit trou situé près du bord supérieur de l'opercule et très-rapproché de la région postérieure du crâne. La première nageoire dorsale, composée de quatre rayons seulement, est très-singulière par sa forme ; son premier rayon, filiforme et extrê- mement développé, atteint, lorsqu'il est appliqué sur le corps, le bord postérieur de la seconde dorsale, il s'étend même quelquefois beau- coup plus loin et très-près de l'origine de la caudale. La seconde dorsale commence un peu en arrière de la première ; elle a neuf rayons d'égale longueur, également espacés les uns des autres, sauf le dernier qui se confond par sa base avec le huitième rayon de la nageoire. ORDRE DES AC ANÏliO l'T Élt V(J I ENS. 249 Les pectorales, très-larges, ont vingt rayons; ceux du milieu sont les plus longs. Les nageoires ventrales, bien développées et placées horizontalement de chaque côté du corps, se réunissent à la pectorale par un petit repli de la peau, et leurs rayons, au nombre de six, sont très-rameux. Le premier de ces rayons est très-court. La nageoire anale commence au-dessous du troisième rayon de la nageoire dorsale; ses rayons postérieurs sont plus longs que les anté- rieurs, et le dernier, comme dans la dorsale, se confond presque avec l'avant-dernier. Cette nageoire a en tout neuf rayons. La caudale a dix rayons allongés et bifides à leur extrémité libre. Comme nous l'avons dit, les couleurs de ce poisson sont très- brillantes. Les parties supérieures du corps et les flancs sont d'un jaune plus ou moins foncé, le ventre est d'un blanc jaunâtre. On remarque de distance en distance, sur la tête et sur le corps, des taches en forme de cercle, ordinairement bleuâtres, quelquefois se rapprochant du violet. La tête et les flancs présentent soit des marbrures, soit des bandes de même couleur. 11 y en a également sur les deux nageoires dorsales et à la base de la caudale. Los nageoires supérieures ont un fond jaune. Les pectorales ont leurs rayons rouge orangé. Les ventrales et l'anale sont teintées de noirâtre. L'espèce signalée par certains auteurs sous le nom de CaMonyme Dragonnet n'est autre chose que la femelle du poisson que nous venons de décrire. Les doutes émis par Cuvier à ce sujet ont été confirmés depuis. La femelle se distingue du mâle par les rayons de sa première dorsale qui sont moins élevés. La longueur du corps du Callionyme lyre est ordinairement de 15 ou 20 centimètres. CALLIONYME GUITARE. Callionymus maculatus.. Bonap., Faim. Ital, fig. 2 mâle, fig. 3 femelle. — Id.,Ca£. poiss. Europ., p. 70. — Gunth., Cat. poiss. acanth., t. IN, p. 144. Callionymus lyra Risso, Jchth. Nice, p. 113. — M., Europ. mérid., t. NI, p. 262. Callionymus cithara.... Cuv. et Valenc, t. XII, p. 280. Le Callionyme guitare dépasse rare ment 10 centimètres en Ion- 250 LES POISSONS DE MER. gueur. Il a la lête court? et déprimée dans sa partie antérieure; son museau est arrondi et ses épines préoperculaires sont peu développées. Les deux nageoires dorsales sont très-hautes chez le mâle, beaucoup plus basses chez la femelle. La première a quatre rayons, dont le premier est très-long et très-grêle; la seconde en a neuf. Les pecto- rales ont seize rayons, les ventrales cinq, l'anale et la caudale dix. Les parties supérieures du corps de ce poisson sont d'un blanc verdâtre qui se dégrade sur les flancs; le ventre est blanc. Les régions voisines du dos présentent de nombreuses petites taches grises ou rougeâtres ; les flancs sont mouchetés de blanc ou de bleu. Les nageoires sont d'un blanc grisâtre; la première dorsale est mouchetée de blanc et de noir, la seconde est de couleur jaune ver- dâtre avec de petits points gris-perle. L'anale porte à son bord libre une large bande violacée. Les pectorales et les ventrales, blanchâtres, sont aussi mouchetées de petites taches perlées. CALLIONYME LACERT. Dracunculus Rondel., t. I, liv. X, chap. xn, p. 30i. Callionymus dracunculus. Risso, Ichth. Nice, p. 104. — Bonap., Faun. Ital., fig. (mâle et fom). — Id., Cat. poiss. Europ., p. 70. Callionymus festivus Pallas, Zoogr., Ross., t. III, p. 146, — Nordm. in Demid., Voy. Rus. mèrid., t. III, p. 443, pi. 13, fig. 1 à 3. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 144. Callionymus pusillus De la Roche, Ann. mus., t. XIII, p. 330, pi. 25, fig. 16. — Risso, Europ. mèrid., t. III, p. 204. Callionymus admirabilis. . Risso, Europ. mérid., t. III, p. 264, pi. 6, fig. 11. Callionymus lacerta Cuv., Règn. anim., t. II, p. 247. — Cuv.et Valenc, t. MI, p. 286. — Guich., Expl. Alg., p. 79. Cette espèce, propre à la Méditerranée, se distingue par la forme de sa nageoire caudale, dont les deux rayons médians sont prolongés et forment deux longs filaments. Sa seconde dorsale a, comme chez le Callionyme deBélène, ses rayons postérieurs très-allongés. La femelle se distingue du mâle par une taille inférieure et ses rayons de la caudale sont aussi moins longs. La couleur générale du corps de ce poisson est d'un jaune rou- geàtre plus clair sur les flancs ; le ventre est argenté. Les parties supé- rieures du corps sont parsemées de taches verdâtres à reflets violacés. ORDRE DES AC ANTHO [>T É R YGIENS. 251 Les nageoires, excepté l'anale qui est bordée de noir, présentent la même coloration que le dos. La femelle est généralement plus pâle que le mâle. CALLIONYME DE BÉLËNE. Belennus Rondcl., Pisc, t. I, liv. VII, chap. îx, p. 2li.v — Gesner, Aquat.,t. IX, p. 175. — Risso, Europ. mérid., t. III, p. 263. — Bonap., Faun. Ital., fig. (mâle et femelle). — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 145. Callionymus elegans. . . Lesueur, Nouv. Bul. Se, Soc, Philom., 1814, pi. 1, lig. 17. Callionymus Bissoi. .. . Lesueur, Nouv. Bul. Se, Soc. Philom., p. 70, pi. 10. — Cuv. et Valérie, t. XII, p. 2!>3. Callionymus Sucurii... Cuv. etValene,t. XII, p. 2*91. Cette espèce, commune sur les côtes françaises et italiennes de la Méditerranée, se dislingue du Callionyme Lyre, en dehors de sa taille, qui est très-inférieure à celle de ce dernier poisson, par le faible déve- loppement de sa première nageoire dorsale, qui ne compte que trois rayons et n'a que le quart de la hauteur de la seconde dorsale. Les deux derniers rayons de cette dernière nageoire sont plus élevés que les autres et prolongés en forme de filaments. Le Callionyme de Bélène mâle est d'un blanc verdâtre, marqué de taches gris-fer ou noires ; son ventre est argenté. La première nageoire dorsale est d'une couleur foncée analogue à celle du dos ; la seconde est très-claire et présente dans sa partie médiane des petits points d'un blanc perlé. Les pectorales, les ventrales et l'anale sont grises. La caudale, blanchâtre, est mouchetée de points foncés. La femelle, qui est plus petite que le mâle, a les derniers rayons de sa seconde nageoire dorsale plus courts; ses couleurs sont aussi plus pâles que celles du mâle. FAMILLE DES LOPHIOIDES, LOPHUDA. Cette famille, qui ne renferme qu'un petit nombre degenres, est représentée sur nos côtes par les Baudroies. Ces poissons ont la tête et la partie antérieure du corps très -larges, leur peau est dépourvue d'écaillés. Leur bouche est généralement très- grande et leurs dents nombreuses et aiguës. L'ouverture branchiale, circulaire, est placée au-dessous des pectorales. Les nageoires pectorales sont pédiculées, et les os qui les supportent ont été assimilés au radius et au cubitus. Les ven- trales, placées plus en avant que les pectorales, sont jugulaires. Ces poissons sont très-voraces, ils habitent les mers des régions tempérées et tropicales; leur squelette est ostéocarti- lagineux. ORDRE DES A C A NT HO FT É R YG l ENS. 253 GENRE BAUDROIE. Lophius, Artedi. Tête très-large, déprimée, aplatie à sa face inférieure et armée de nombreuses épines sur ses parties supérieures et latérales. Ouverture de la bouche très-grande. Mâchoires, vomer, palatins et os pharyngiens garnis de dents coniques, aiguës, d'inégale grandeur et recourbées en arrière. Pièces operculaires cachées sous la peau, subopercule muni de longs rayons cartilagineux et flexibles. Ouvertures branchiales reportées au-dessous des pectorales. Corps large et déprimé dans sa région antérieure, cylindro- conique dans sa partie postérieure. La peau qui le recouvre ainsi que la tête est dépourvue d'écaillés ; elle présente sur le pourtour de cette dernière et sur les flancs de nombreux prolongements membraneux. Deux nageoires dorsales : rayons de la première isolés et allongés; le premier de ces rayons est élargi à son extrémité et joue, ainsi que les deux suivants, le rôle de tentacule. Pectorales longues et épaisses. Ventrales courtes, palmées, placées au-dessous de la tête et très en avant des pectorales. Appendices pyloriques au nombre de deux. Pas de vessie natatoire. Six rayons branchiostéges. 254 LES POISSONS DE MER. PI. 91. — BAUDROIE. Rana marina Bellon, p. 85. Rana piscatrix Rondel., t. I, p. 303. Lophius piscatorius Lin., Syst. nat., t. I, p. 402. — Brunn., Pisc. mass., p. 7. — Lacép., t. II, p. 140, pi. 13, fig. 1.. — Bloch, t. III, p. 82, pi. 87. — Bloch, Schn., p, 13f».— Donov., Brit. fish., t. V, pi. 101. — Cuv., Règn. anim., t. II. p. 251. — Bonap., Faun. Ital. — Cuv. et Valenc, t. XII, p. 344, pi. 302. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 70. — Yarr., Brit. flsli.. t. 1, p. 209. — Cuv., Règn. anim., ill., pi. 8i. — Guich., Expl.Alg., p. 80. — Gunth., Cat.acanth., t. III, p. 179. Batrachus piscatorius Risso, Ichth.Nice, p. 47. — Id., Europ. mérid., t. III, p. 170. Angler, Fishing Frog, Sea Devil, Iles-Britanniques. — Hafpaclo, Suède. — Padclefisk, Norwége. — Ulk, Hartaske, Danemark. — Sccwolf, Allemagne. — Peje sapo, Espagne. — Embarroco, Portugal. — Mar- tino pescatore, Diavolo di mare, etc., Italie. Remarqué de tout le monde à cause de sa laideur, ce poisson a reçu un grand nombre de noms sur nos côtes. C'est le Baudreuil des Marseillais, la Baoùdroï, la Galanga des Languedociens, le Pêcheteau des Bordelais. On l'appelle aussi Loup de mer, Crapaud de mer, Diable de mer, Raie pécheresse, etc., etc.; tous ces noms rappellent son aspect repoussant ou sa voracité. La Baudroie, qui habite toutes les mers de l'Europe, est un des poissons les plus hideux et les plus voraces que l'on connaisse. On la trouve assez communément sur nos côtes de la Méditerranée, de l'Océan et de la Manche, mais elle devient plus rare à mesure qu'on approche du nord de l'Europe et on ne la rencontre qu'à de rares intervalles dans la mer Baltique. La Baudroie commune a le corps élargi et aplati dans sa portion antérieure, eliïlé et conique dans sa région caudale. Il est recouvert d'une peau lisse et visqueuse, qui forme sur les parties latérales du corps de nombreuses languettes que l'on retrouve également sur tout le pourtour de la tête. Sa tête, énorme et fortement déprimée, se termine en avant par une bouche très-large dont l'ouverture est dirigée vers le haut. Les mâchoires, très-inégales, ne peuvent se rapprocher l'une de l'autre-, I ORDRK DES AC A NT HOPT É II YG- IE NS . 255 l'inférieure, arrondie en demi-cercle, avance de beaucoup sur la supé- rieure dont l'os incisif forme au-dessus de la langue, organe aplati et charnu, une espèce d'arcade garnie de deux rangées de dents assez espa- cées l'une de l'autre. Ces dents sont coniques, aiguës et d'inégale lon- gueur à la partie moyenne de l'os ; celles des côtes sont à peu près égales et disposées sur une seule file. fcii in "3^; Fig. 26. — Dbntiti >n de la Baudroie. (Lophius piscatorius.) Tète vue de profil. Le maxillaire inférieur est également pourvu d'une bande de dents de même forme que celles de la mâchoire supérieure; les plus grandes sont irrégulièrement disposées sur le bord interne de l'os, les plus petites sont en avant. Le vomer, les palatins et les us pharyngiens sont également pourvus de ces organes. Les parties supérieures du crâne et de la face sont très-acciden- tées et montrent, de distance en distance, des épines courtes et acérées recouvertes par la peau, ainsi que des lambeaux cutanés plus ou moins dentelés sur leurs bords. 11 y a deux épines sur le bord supérieur de chaque orbite, et deux sur la face supérieure des os palatins; ces quatre saillies sont réunies 256 LES POISSONS DE MER. entre elles de chaque côté par une large crête rugueuse. Nous remar- quons encore trois organes semblables sur le préopercule, un entre la commissure des lèvres et cet os, trois sur le subopercule et d'autres peu visibles au premier abord, mais très-appréciables au toucher sur différents autres points de la tête. Les pièces operculaires sont recouvertes par la peau. Si on fait le squelette d'une Baudroie, on remarque que l'opercule présente une échancrure assez profonde et que le subopercule porte de longs rayons cartilagineux et flexibles qui élargissent considérablement la tête sur ses parties latérales et reportent l'ouverture branchiale jusqu'au-dessous de la nageoire pectorale. L'œil est grand, son iris est de couleur brune et sa pupille noire. L'ouverture des narines, très-séparées l'une de l'autre par une mince lame membraneuse, sont placées à l'extrémité d'un petit tenta- cule cylindrique et charnu, situé un peu en arrière de la première épine de l'os palatin. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux : la première est formée de six raxons longs et flexibles, dont les trois premiers sont situés sur la tête ; l'antérieur est placé entre les deux narines; il est muni à son extrémité libre d'une portion membraneuse qui sert, dit-on, à ce poisson pour attirer sa proie. Le second, très-rapproché du premier et à peu près de même hauteur, est, sur les sujets bien conservés, garni sur toute sa hauteur de petites languettes formées par des replis de la peau qui le recouvre. Le troisième, situé sur le milieu du crâne, est plus court que les deux premiers et présente comme le second des languettes cutanées. Ces trois rayons sont munis à leur base de muscles puissants, qui s'insèrent sur les différents os qui con- stituent les parties supérieures de la face et du crâne et reçoivent de nombreux filets nerveux. Les trois derniers rayons de la nageoire, séparés des premiers par un intervalle assez considérable, sont peu élevés, indépendants les uns des autres, et présentent sur une faible partie de leur hauteur une membrane peu développée ne rejoignant pas le rayon suivant. La seconde nageoire dorsale, très-reportée en arrière, est molle et formée de onze à douze rayons. Les pectorales placées au-dessus de l'ouverture branchiale sont larges, de forme quadrilatère et l'extrémité de leurs rayons simule une ORDRE DES AG ANT HOPTÉ R YGIENS. 257 espèce de spirale. Leur base forme un large pédicule engagé sous la peau et leurs rayons sont au nombre de vingt. Les ventrales, courtes, épaisses et palmées, sont placées sous la gorge. Leurs rayons sont au nombre de cinq et recouverts d'une peau molle, lisse sur la face supérieure, chagrinée, fendillée, sur la face inférieure. L'anale est courte, reportée très en arrière et composée de huit rayons. La caudale, coupée verticalement à son bord libre, est formée de huit rayons. Les parties supérieures de la Baudroie sont d'un brun verdâtre plus ou moins foncé, présentant de distance en distance des taches rayonnées de couleur plus foncée et quelquefois noires. Les parties infé- rieures du corps sont blanches. Les nageoires dorsales, la caudale et les pectorales sont de même couleur que les parties supérieures du corps. L'anale est plus claire et les ventrales sont blanches. Ce poisson atteint une taille assez considérable, il dépasse souvent un mètre en longueur. Ses mœurs sont très-curieuses : vivant au milieu du sable ou de la vase, il se creuse, à l'aide de ses nageoires, une cavité dans laquelle il s'enterre, ne laissant sortir que les parties supé- rieures de son corps. Le tentacule placé à l'extrémité du premier rayon de sa nageoire dorsale, qu'il remue sans cesse, lui sert d'appât, et il se jette avec voracité sur les poissons qui ont le malheur de l'approcher. 11 se nourrit principalement de Chabots et de Carrelets. Malgré l'aspect repoussant du poisson, sa chair est très-agréable. BAUDROIE BUDEGASSE. Lophius budegassa Spinola, Ann. mus., 1807, p. 376. — Risso, Europ. mérid., t. III, p. 170. — Bonap., Faun. Ital. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 70. — Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 180 Lophius piscatorius, var. Risso, Ichth. Nice, p. 48. — Cuv. et Valenc, t. XII, p. 372. Lophius parvipinnis Cuv., Règn. Anim. Marlino, Budego, Italie. Cette espèce, peu différente de la précédente et qui n'en serait peut- être qu'une simple variété, est d'une couleur plus claire. Les rayons de So8 LES POISSONS DE MER. sa seconde nageoire dorsale sont moins nombreux que chez la Baudroie commune et ceux de la première sont sensiblement plus courts. Les épines latérales de la tête sont aussi plus marquées. Comme la précé- dente espèce, elle est assez commune dans la Méditerranée et sa chair est très-estimée. Les Niçois la nomment Glanelli, les Toscans Boldro buono. FAMILLE DES LABROIDES. L ABRI DM. La famille des Labroïdes, dont les représentants sont très- nombreux dans les mers des régions tropicales et tempérées, deviennent au contraire plus rares à mesure qu'on approche vers le nord. Ces poissons sont reconnaissables à leur corps oblong ou allongé et recouvert d'écaillés cycloïdes plus ou moins grandes. Leur nageoire dorsale est unique et composée d'une portion épineuse suivie d'une portion molle. La tête, plus ou moins allongée, est recouverte d'écaillés sur es parties latérales dans certains genres, et lisse dans d'autres. Leur museau est pourvu de lèvres en général assez épaisses. Leurs mâchoires sont armées de dents coniques assez fortes, disposées sur une ou plusieurs rangées et doublées quelquefois, en arrière, par une bande de dents tuberculeuses. Quelques espèces présentent une dent canine à l'extrémité postérieure de l'inter- maxillaire et quelquefois aux deux mâchoires. Leurs pharyngiens sont aussi armés de dents. Leurs rayons branchiostéges sont au nombre de cinq ou six. Ils ont une vessie natatoire, et leurs cœcums pyloriques sont au nombre de deux, quand ils existent. 360 L liS POISSONS DE MER, GENRE LABRE. Labrus j, Linné. Corps oblong, comprimé et recouvert d'écaillés de gran- deur variable. Tête assez allongée, museau plus ou moins pointu et pourvu de lèvres épaisses. Joues et pièces operculaires recouvertes d'écaillés. Préopercules et opercules lisses et sans dentelures. Mâchoires pourvues de dents coniques disposées sur une seule rangée; celles de la portion moyenne sont les plus longues. Rayons épineux de l'anale au nombre de trois. PI. 92. — LABRE VARIÉ. Labrus mixtus Lin., Syst. nat. (mâle), t. I, p. 479.— Lacép., t. III, p. 436. Risso, Ichth. Nice, p. 222. — Cuv. et Valenc, t. XIII, p. 43. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 281. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 82. — Guich., Expl. Alg., p. 83. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 74. Labrus cœruleus Vscan., Ichth., pi. 74. Labrus ossiphagus Lin., Syst. nat., t. I, p. 478. — Bloch, Schn., p. 268. — Lacép., t. III, p. 440. Labrus variegatus Lin., Gm., t. I, p. 1294. — Lacép., t. III, p. 442. — Risso, Ichth., Nice, p. 229. Labrus coquus Lacép., t. III, p. 443. Labrus vetula Liloch, pi. 284. — Lacép., t. III, p. 447. Labrus pavo Risso, Europ. mérid., t. III, p. 299. Labrus lineatus Risso, Ichth, Nice, p. 220, femelle. Labrus carneus Ascan., Ichth., pi. 13. — Bloch, pi. 289. — Bloch, Schn., Syst., p. 249. Labrus trimaculatus.. . . Lin., Gm., 1. 1, p. Ii94 — Lacép., t. II, p. 488. — Risso, Ichth., Nice, p. 219. — Cuv. et Valenc, t. 111, p. 58. — Yarr., Brit. fish., t, I, p. 286. — Guich., Expl. Alg., p. 83. Cook, Blue-striped wrasse, Three-spolted wras, Angleterre. — Blaastack, Suède. — Rother Lippfisch, Seeweib, Allemagne. Le Labre varié se prend en abondance sur toutes les côtes de ORDRE DES AC ANTHOPT ÉR YGIENS. 261 l'Europe. C'est un poisson fort remarquable par ses couleurs et la femelle diffère tellement du mâle, qu'on l'a souvent décrite, comme for- mant une espèce distincte, sous le nom de Labre triple tache. Le Labre varié se plaît dans le voisinage des côtes au milieu des rochers et des végétaux aquatiques. Il se nourrit de petits crustacés et de vers. Il porte différents noms sur nos côtes; à Nice on le nomme Verdon, Tenco ; sur les plages du Languedoc on l'appelle Roucaou, Roussignoou : c'est le Couinet, la Coquette des Bretons. Le corps de ce poisson, oblong et comprimé, est recouvert d'écaillés relativement petites, dont la longueur l'emporte sur la hauteur. La tête est allongée et comprimée latéralement, les joues et les pièces operculaires, sauf le préopercule, sont recouverts d'écaillés. Le museau, pourvu de lèvres épaisses et extensibles, a ses mâchoires armées de dents assez fortes et coniques, disposées sur une seule ran- gée ; celles du maxillaire inférieur sont plus petites que celles de la mâchoire supérieure, et celles qui occupent soit la portion antérieure de l'incisif, soit la portion symphysaire du maxillaire inférieur, sont les plus longues. Il y a aussi de ces organes sur les pharyngiens. La nageoire dorsale, très-longue, commence au-dessus de l'inser- tion de la nageoire pectorale. Elle est formée d'une portion épineuse, plus basse que la région molle, et composée de seize à dix-huit rayons. Sa portion molle en a quatorze. Les pectorales, courtes et arrondies, ont seize rayons. Les ventrales, insérées un peu en arrière des pectorales, sont petites et n'ont qu'un rayon épineux suivi de cinq rayons mous. L'anale, opposée à la partie molle de la dorsale, est courte, et n'a que trois rayons épineux suivis de onze rayons mous. Elle est moins haute que la dorsale. La caudale, arrondie, a quinze rayons. Les couleurs de cette espèce sont tellement variables, que les descriptions qu'en donnent les auteurs coïncident rarement entre elles. On peut dire cependant que le mâle est généralement d'un jaune orangé, foncé sur le dos, plus clair sur les flancs et surtout dans la région ventrale. La tête et la portion antérieure de la région dorsale sont d'un bleu verdàtre, quelquefois même d'un brun violacé. On 262 LES POISSONS DE MER. remarque sur la tête, les opercules et les parties latérales du corps, de larges bandes bleuâtres. L'œil est rouge, ou rouge orangé. La dorsale a sa portion antérieure bleuâtre, le reste de son étendue est de couleur orange et bordée en arrière d'un fin liséré bleu. La caudale, quelquefois bleue sur toutes ses parties, est ordinaire- ment jaune sur sa partie centrale et ses extrémités sont bleuâtres. Les autres nageoires sont orangées et quelquefois bordées de bleu. La femelle, qui diffère beaucoup du mâle comme coloration, est généralement d'un rouge plus ou moins pâle, qui tourne au rose sur les flancs et devient tout à fait blanc vers la région ventrale. A la base de la portion molle de la dorsale, on remarque trois larges taches noires bientôt suivies d'une quatrième placée dans la région caudale; les parties du corps situées entre ces taches, qui s'éten- dent souvent sur la dorsale qui est rouge, sont ordinairement très- claires. Les autres nageoires sont rouges et bordées d'un liséré de couleur bleu pâle. PI. 93. — VIEILLE COMMUNE. Labrus bergylta Ascan., Icon., pi. I. — Cuv. et Valenc, t. XIII, p. 20. — Yarr., Brit. ftsh., t. I, p. 275.— Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 82. Labrus maculatus Bloch, t. VI, p. 17, pi. 294. — Bloch, Schn., p. 250. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 70. Labrus balan Penn, Brit. zooh, pi. 55. — Bloch, Schn., p. 252. — Laccp., t. III, p. 513. Labrus tinca Donov., Brit. fish., t. IV, p. 83. Labrus comubiensis.. . . Couch, Trans., Lin., Soc, t. XIV, p. 80. Ballan wrasse, Angleterre. Vieille, Vieille rouge, Vieille jaune, Perroquet de mer, tels sont les noms que les pêcheurs donnent à ce poisson sur différents points de nos côtes. Le corps de la Vieille commune, plus haut que celui de l'espèce précédente, a la forme d'un ovale très-allongé ; sa plus grande hauteur se trouve au niveau de l'insertion des pectorales. Il est revêtu d'écaillés assez grandes dont la hauteur égale deux fois la longueur environ. La tête est allongée, le museau très apparent, et la ligne supérieure du crâne va insensiblement se réunir à celle du dos. Les lèvres sont épaisses. Le maxillaire supérieur, très-court, est caché en partie par le ORDRE DES AC ANTHOPTÉll YGIENS. 263 sous-orbitaire. Les deux mâchoires sont à peu près égales et armées de dents coniques et fortes, surtout à leur portion antérieure. En arrière de la rangée externe, on en aperçoit de plus petites. Les parties latérales de la tête sont recouvertes d'écaillés. La nageoire dorsale, basse dans sa région épineuse, se relève brusquement dans sa région molle, dont le bord postérieur est arrondi. Elle est formée de dix-neuf à vingt et un rayons osseux suivis de dix à onze mous. Les pectorales, larges et arrondies, ont quinze rayons. Les ventrales, petites, insérées en arrière et au-dessous des pecto- rales, ont six rayons, dont un épineux. L'anale, qui naît sous les der- niers rayons épineux de la dorsale, a trois rayons osseux et huit ou neuf mous; enfin la caudale, bien développée et arrondie sur son bord libre, en a seize. Le nombre des rayons qui constitue ces nageoires n'est pas constant, surtout celui des dorsales. Les couleurs de la Vieille sont très-variables : elles sont tantôt d'un gris bleuâtre, tantôt d'un rouge brun plus ou moins foncé, ou d'un bleu à reflets verdàtres sur le dos; les flancs sont plus clairs. Tout le corps est parsemé de taches jaune-orangé. La tète est d'un bleu verdâtre sur ses parties supérieures, les lèvres sont vert-jaunâtre, les joues brun- clair et l'œil rose. Les nageoires sont d'un brun plus ou moins foncé et lavé de vert, elles sont souvent mouchetées de tâches claires assez semblables à celles du corps. Ce poisson atteint la taille de 30 à 35 centimètres. LABRE TOURD. Exocetus Rondcl., t. VI, c. 15, p. 193. Labrus turdus .. . Linn., Syst. nat., t. I, p. 478. — Bloch, Schn., p. 257. — Risso, Ichth. Nice, p. 278. — Id. Europ. mérid., t. III, p, 303. — Guv. et Valcnc, t. XIII, p. 62. — Guich., Expl. Alg., p. 84. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 82. — Gutith., Catalog. acanth., t. IV, p. 71. Labrus virulis... Linn., Syst. nat., t, I, p. 478. — Risso, Ichth. Nice, p. 221. Labrus psitacas.. Lacép., t, III, p. 501. Lupo, Italie. — Turdu, Sardaigne. Très-commun sur nos côtes méditerranéennes, le Labre tourd y porte plusieurs noms parmi lesquels nous citerons ceux de Parouquet, de Roucaou et de Sero. LES POISSONS DE MER. Son corps est proportionellement plus allongé que celui de la Vieille et sa tête est aussi moins courte. La lèvre supérieure, épaisse, présente sept plis obliques; l'inférieure, lisse, est aplatie en avant, plus épaisse sur les côtés. Les dents sont au nombre de sept à la mâchoire supérieure et de dix ou douze à l'inférieure. Les couleurs de ce poisson sont sujettes à de grandes variations. Le corps est généralement grisâtre, les flancs sont parcourus par une bande longitudinale argentée qui présente un petit liséré blanc sur la tête. Le poisson est quelquefois de couleur verdâtre, larvée de jaune, et ses nageoires, qui présentent une coloration semblable, n'ont jamais de taches. Les parties supérieures et inférieures du corps présentent souvent de petits points nacrés. LABRE PARÉ. Labrus festivus. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 304. — Cuv. Valenc, t. XIII, p. 71. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 82. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 72, Autre espèce méditerranéenne, qui a beaucoup d'analogie avec le Labre tourd et qui ne s'en distingue que par un corps un peu moins élevé. Ses couleurs, qui sont aussi très-variables, diffèrent de celles du Labre tourd. Son corps, dont les parties supérieures sont d'un vert mêlé de rouge-orangé, a les flancs de même couleur, mais plus claire, le ventre blanc. Les parties latérales de la tête et du corps sont parcourues par une bande argentée, bleuâtre, ou rouge suivant les sujets ; le ventre est marqué de points nacrés. Les nageoires, dont le fond est verdâtre ou bleuâtre, présentent toutes une couleur rouge. L'anale a souvent une bande violette à son bord libre. Cette espèce est aussi abondante que la précédente. LABRE MERLE. Merula Aldrov. t. I, c. C, p. 35. — Rondel., t. VI, c. 5, p. 172. Labrus niger Willug., p. 320. Labrus merula Linn., Syst. nat., t. I, p. 480. — Cuv. et Valenc, t. XIII, p. 80.— Cuv., Règne anim., ill., pi. 86, fig. \. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 82. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 72. Labrus vire» s Brunn. , Pisc. Mass., p. 53. ORDRE DES AC ANT HOPT ÉR YGIENS. 2tio Labrus ossifagus.. Risso, I dit. Nice, p. 223. Labrus livtdus.... Cuv. Valenc, t. XIII, p. 87. Labrus Umbatus.. Cuv. Valenc, t. XIII, p. 89. Le Labre merle a le corps oblong et épais. Ce poisson est commun sur nos côtes méditerra- néennes, surtout aux environs de Nice et dans le voisinage des plages du Languedoc. Son corps, d'un brun plus ou moins foncé est parsemé de taches noirâtres, et présente de distance en dis- tance de petits points violacés. Les nageoires sont d'une couleur à peu près semblable à celle du corps, et on y remarque aussi des petits points d'un bleu violacé. Comme dans les autres espèces, les mâchoires sont ornées de fortes dents coniques, disposées sur une seule rangée. pj„_ 27. — Dentition DU LABRE MERLE. (Labrus merula.) Mâchoires vues de profil. GENRE CRENÏLABRE. Crenilabrus, Guvier. Ce genre, qui est très-voisin de celui des Labres, a été établi par Cuvier sur la forme de l'opercule qui est denticulé sur son bord libre; mais ce caractère se retrouvant chez les jeunes Labres ne suffirait pas pour en faire un genre distinct, s'il n'en existait d'autres d'une importance réelle, résidant principalement dans le nombre des écailles, et dans la non- interruption de la ligne latérale. PL 9/». — CRÉNILABRE MÉLOPE. Labrus melops Linn. Syst. nat., t. I, p. 477. — Bloch, Schn., p. 261.— Lacép., t. 111, p. 435. Labrus tinca Turton, Brit. Faun., p. 88. Labrus rone Lacép., t. III, p, 437. 266 LES POISSONS DE MER. Labrus (jibbus Lin., Gm., p. 1295. — Bloch, Schn., p. 261. — Laccp. t. IV, p. 219. Labrus norwegicus Bloch, Schn.. 254. Lutjanus norwegicus. . . Bloch, pi. 253. Lutjanus melops Risso, Ichth. Nice, p. 205. Crenilabrus tinca Yarr., Brit. Fish-, t. I, p. 293. Crenilabrus rone Cuv., Valenc, t. XIII, p. 172. Crenilabrus gibbus Cuv., Valenc, t. XIII, p. 175. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 298. Crenilabrus melops Risso, Europ. mérid., t. III, p, 318. — Yarr., Brit. fish., t. I, p. 235. — Bonap., Cat. poiss. Eur., —p. 83. — Guich., Expl. Alg., p. 85. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 80. Crenilabrus cornubicus. Yarr., Brit. fish., 3e edit., t. I, P- 504. Corkwing, Connor, Golden Maid, Gilt Head, Angleterre. Le Crénilabre mélope, que l'on rencontre sur toutes les côtes de l'Europe, est assez commun sur celles de la Méditerranée. Les pêcheurs des côtes languedociennes le nomment généralement Clavieïra. Son corps, de forme oblongue et comprimé dans sa région ventrale, est recouvert d'écaillés assez grandes, minces et striées. La ligne latérale, plus rapprochée du dos que du ventre, est flexueuse. La tête, dont la ligne supérieure est irrégulière, se termine en avant par un museau protractile, dont les lèvres sont assez épaisses. La bouche est grande et les mâchoires, sensiblement égales, sont armées de dents coniques, peu nombreuses et disposées sur une seule rangée. Le préopercule est dentelé sur son bord: c'est là un des principaux caractères qui ont conduit Guvier à faire de ces poissons un genre distinct sous le nom Crénilabre. Les joues et les pièces operculaires sont recouvertes d'écaillés. La nageoire dorsale, qui occupe les deux tiers de la courbure supé- rieure du corps, est assez haute, principalement dans sa partie molle. Elle compte seize rayons épineux et neuf rayons mous. Les pectorales ont quatorze rayons; les ventrales un rayon épineux et cinq rayons mous ; l'anale trois rayons osseux et neuf branchus-, la caudale, un peu arrondie sur son bord, a treize rayons. Les couleurs de ce poisson sont très-variables. Généralement il se présente avec un dos de couleur jaune-verdâtre plus ou moins foncé; ses flancs sont plus clairs, son ventre a des reflets d'un jaune orangé. On remarque en outre sur le dos et les flancs des bandes plus ou moins ORDRE DES AC ANTHOl'TÉR YGIENS apparentes de couleur brune. Sur les côtés de la région caudale et près de la termination de la ligne latérale, se voit une tache noire; il en existe souvent une semblable en arrière de l'œil. Quant aux parties latérales de la tête, on y remarque de nombreuses bandes vertes entre- mêlées de bandes plus foncées, généralement de couleur marron ; on y voit aussi quelques points rougeâtres. Les nageoires dorsale, caudale et ventrale sont d'un gris verdâtre lavé de jaune orangé. Les pectorales et l'anale sont d'un rouge jaunâtre sillonné quelquefois de stries de couleur bleue. PI. 95. — GRÉNILABRE DE BAILLON. Crenilabrus baillonii... Cuv., Valenc, t. XIII, p. 191, pi. 373. — Cuv., Règ. anim., ill., pi. 87, fig. 3. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 83. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 8i. Ce Crénilabre, qui habite l'Océan, la Manche et la mer du Nord, est cité par Bonaparte dans son catalogue des poissons d'Europe, comme se trouvant aussi dans la Méditerranée et dans la mer Noire. 11 atteint une taille supérieure à celle des autres espèces, et son corps est assez élevé. Sa tête, relativement courte, a sa ligne supérieure assez oblique; son museau est court et sa bouche peu fendue. Les mâchoires, à peu près égales, sont armées d'une seule rangée de dents. Le corps et les parties latérales de la tête de ce poisson sont recouverts d'écaillés assez grandes. La nageoire dorsale, qui commence au-dessus et un peu en avant de l'insertion des pectorales, est formée de quatorze rayons osseux, qui vont en croissant à partir du premier et sont suivis de dix rayons mous. Cette seconde portion de la nageoire est plus élevée que la première, et elle est très-arrondie à son bord postéro-supérieur. L'anale, placée au-dessous de la portion molle de la dorsale, a trois rayons piquants et dix rayons branchus. Les pectorales, les ventrales et la caudale, bien développées, ne présentent rien de particulier à noter. Comme cela a lieu chez presque tous les poissons de la famille des Labroïdes, les couleurs de cette espèce sont sujettes à de nom- breuses variations. Le dos est tantôt brun-foncé, tantôt gris-bleuâtre avec des reflets violets. Les flancs, d'un marron plus ou moins clair, 268 LES POISSONS DE MER. sont, chez l'individu que nous reproduisons ici, marqués de taches noires, qui s'étendent sur le dos et sur le ventre; cette dernière région est plus claire que les autres parties du corps. Les taches qu'on remarque sur différents points, sont quelquefois disposées en séries longitudinales, et d'une couleur jaune plus ou moins foncée. Les parties supérieures de la tête sont en général assez en rapport comme coloration avec celles du dos; quant aux joues et aux pièces operculaires, elles portent des bandes obliques d'un jaune orangé ou d'un jaune roux et ont aussi des taches jaunes ou noir-bleuâtre sem- blables à celles du corps. La couleur des différentes nageoires varie aussi considérablement suivant les sujets; notre planche les montre un peu plus claires que le fond général du corps; la dorsale et l'anale sont plus foncées, les ventrales sont lavées de jaune. Les pectorales ont trois bandes trans- versales jaunâtres, ainsi que la nageoire caudale. CRÉNILABRE MÉDITERRANÉEN. Perça mediterranea Linn., Syst. nat., t. 1, p. 485. Labrus Brunn., Pisc. mass., p. 56. Labrus unimaculatus ... Brunn., Pisc. mass., p. 57. Labrus méditer raneus . . . Bloch, Schn., p. '255. Lutjanus massiliensis Lacép., t. IV, p. 222. Lutjanus mediterraneus . . . Lacép., t. IV, p. 226. — Risso, Icht. Nice, p. 272. Crenilabrus boryanus Risso, Europ. mérid., t. III, p. 320. — Cuv., Valenc, t. XIII, p. 189. Crenilabrus nigrescens. . Risso, Europ. mérid., t. III, p. 320. Crenilabrus Brunnichi i . . . Cuv., Valenc, t. XIII, p. 183. Crenilabrus mediterraneus. Cuv., Valenc, t. XIII, p. 186. — Bonap. ,. Cat. poiss. Europ., p. 83. — Guich., Expl. Alg., p. 86. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 79. Toccali, Italie, Sardaigne. Espèce assez commune dans la Méditerranée, et que Ton prend quelquefois aux environs de Madère. Elle se distingue des précé- dentes par des dents plus saillantes au maxillaire inférieur. Son corps, teinté de jaune, est parsemé de taches rougeâtres. Son dos, plus foncé, porte des bandes longitudinales de couleur bleue. Les parties supé- rieures et latérales de la tête sont rouges et parcourues de bandes bleues. Les nageoires sont bleues et leur base teintée de rouge. Les pectorales présentent une tache noire à leur base. ORDRE DES AC ANTHOPTÉR YGI E NS. 269 CRENILABRE PETITE TANCHE. Labrus tinca Brumi., Pisc.mass. — Bloch, Schn., p. 256. Lutjanus tinca Risso, Ichth. Nice, p. 270. Crenilabrus tinca. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 315. — Cuv., Valenc, t. XIII, p. 199. — Guich., Expl. Alg., p. 87. — Gunth, Cat. acanth., t. IV, p. 86. Espèce propre à la Méditerranée, dont le corps est épais, le museau renflé et les lèvres épaisses. Les couleurs de ce poisson sont très-belles. Son corps est rouge sur les parties supérieures, les flancs sont roses et le ventre d'un beau blanc à reflets rosés. Tout le corps, depuis le bout du museau jusqu'à la base de la caudale, est parcouru sur les côtés par une bande brune ou bleu-foncé. On voit aussi une bande de même couleur sur les parties supérieures de la tête et tout le long du dos. Le ventre présente une série de points de même couleur que ces bandes. Les nageoires sont d'une couleur orangée à leur base; la dorsale est bordée de bleu. Citons encore parmi les plus belles espèces méditerranéennes qui fréquentent nos côtes : 1° Le Crènilabre ocelle, qui a une belle tache brun noir bordée de rouge sur son opercule. Son corps est brunâtre, rayé de bleu, et ses nageoires portent des taches de même couleur. 2° Le Crènilabre massa, dont la couleur est rougeâtre. Ses flancs sont marqués de points bleus et il porte de chaque côté de la queue deux belles taches de même couleur. GENRE ACANTHOLABRE. Acantholabrus , Cuvier. Corps oblong, un peu comprimé et recouvert d'écaillés assez grandes, que l'on retrouve également sur les joues et les pièces operculaires. 270 LES POISSONS DE MER. Denis régulières et de forme conique, disposées sur une bande. Celles de la rangée externe plus longues que les autres. Ligne latérale sans interruption. Rayons de la nageoire anale supérieurs à trois. PI. 96. — AGANTHOLABRE DE COUCH. Labrus luscus Couch, Brit. fish.; t. III, p. 38. Crenilabrus luscus.... Yarr., Brit. fish., t. I, p. 300. Acantholabrus Couchii. Cuv., Valenc, t. XIII, p. 248. — Yarr., Brit. fish., 2e éd., 1. 1, p. 337. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 85. — Gunth., Cat. acanthe. IV, p. 92. Scal-rayed wrass, Angleterre. L'Acantholabre de Couch fréquente la Manche et les régions voi- sines de l'océan Atlantique. On le prend assez rarement sur les côtes d'Angleterre, et il a été dédié par Valenciennes à l'ichthyologiste anglais dont il porte le nom. Ce poisson a le corps allongé et comprimé. Sa tête est longue, ses lèvres très-épaisses et ses mâchoires garnies de dents nombreuses, disposées sur une bande assez large. Celles de la rangée externe sont plus fortes et plus proéminentes que les autres. L'œil, de grandeur moyenne, a son iris bleuâtre. Les joues et les opercules sont recouverts d'écaillés. Le préopercule est denticulé sur son bord libre. Les écailles qui recouvrent le corps sont grandes. La ligne latérale qui suit la courbure du dos s'infléchit brusque- ment en approchant de la région caudale, où elle devient horizontale. La nageoire dorsale, assez longue, a sa partie épineuse formée de vingt et un rayons, à peu près d'égale hauteur dont les deux premiers sont les plus courts. Sa portion molle, plus élevée et arrondie, n'a que huit rayons. Les pectorales ont quatorze rayons. Les ventrales, un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale, courte, a six rayons osseux et huit rayons mous plus élevés que les premiers. ORDRE DES AC ANT HOPT ÉR YGIENS. 274 La caudale, courte, a quinze rayons. Le corps de ce poisson est d'un brun assez foncé sur le dos, plus clair sur les flancs. Le ventre est quelquefois jaunâtre. Les nageoires sont d'un jaune plus ou moins foncé. On remarque à la base de la nageoire caudale, et au-dessus de son insertion, une large tache noire. ACANTHOLABRE PALLONI. Lutjanus Palloni Risso, Ichth. Nice, p. 263. Crenilabrus exoletus.. Risso, Europ. mérid., t. III, p. 319. Acantholabrus Palloni. Cuv., Valenc, t. XIII, p. 243, pi. 375. — Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 85. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 91. Cette espèce que Ton prend dans la Méditerranée, l'Océan et la Manche, a le corps oblong, et sa hauteur est égale au quart de la lon- gueur totale. Son museau est arrondi, ses lèvres peu épaisses et ses mâchoires égales. Ses dents sont crochues, plus longues à la partie antérieure des mâchoires, surtout à la supérieure. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D. 20 + 9. —P. 15. —V. 1 + 5. —A. 5 + 8. — C. 15. La ligne latérale qui part du bord supérieur de l'opercule, décrit une courbe en se rapprochant du dos, puis au niveau de la terminaison de la dorsale, elle se place sur le milieu de la hauteur delà région caudale pour devenir rectiligne jusqu'à la fin de son trajet. Les parties supérieures du dos et de la tête du poisson sont bleuâtres avec des reflets métalliques; les flancs sont roses, le ventre est blanc. La nageoire dorsale présente une coloration vert-jaunâtre; les pectorales sont jaune-orangé avec leur bord teinté de bleu ; les ventrales pré- sentent la même coloration, mais plus pâle et quelquefois presque rose. L'anale est d'un blanc à reflets bleus; la caudale, d'un vert plus ou moins foncé, présente à sa base une grande tache noire. 272 LES POISSONS DE MER. GENRE CENTROLABRE. Centrolabrus, Gunther. Les poissons qui composent ce genre ont à peu près les mêmes caractères que les Acantholabres; ils s'en distinguent cependant parleurs dents, qui, au lieu de former une bande sur les deux mâchoires, sont disposées sur une seule rangée, comme chez les véritables Labres. PI. 07. — CENTROLABRE DU NORD. Labrus exoletus Linn., Syst.nat., t. I, p. 479. — Fabr., Faun. Groën., p. 106.— Bloch, Schn., p. 260. Labrus pentacanthus Lacép., t. III, p. 503. Acantholabrus exoletus... Cuv., Valenc, t. XIII, p. 247. — Yarr., Brit. fish, t. I, p. 518. — Bonap., Cal. poiss. Europ., p. 85. Acantholabrus microstoma. Cuv., Valenc, t, XIII, p. 250. Centrolabrus exoletus Gunth., Cal. acanth., t. IV, p. 92. Rock Cook, Angleterre. — Blaastaal, Norwége. — Keblernak, Groenland. Ce poisson, que l'on prend sur les côtes nord de l'Europe et sur celles du Groenland , ne dépasse guère 10 ou 15 centimètres en longueur. Il a le corps assez haut recouvert de grandes écailles. Sa tête est petite, renflée dans sa région inter-orbitaire ; ses lèvres sont charnues. Ses mâchoires sont armées de dents coniques disposées sur une seule rangée. L'œil est grand. Les joues et leurs pièces operculaires sont recouvertes d'écaillés. La nageoire dorsale, peu élevée et à peu près de même hauteur sur toute son étendue, a de dix-huit à vingt rayons piquants et six rayons mous. Les pectorales ont treize rayons ; les ventrales, assez développées, en ont six; l'anale a cinq rayons osseux et sept mous. Enfin la caudale, courte et légèrement convexe à son bord libre, a treize rayons. L'Acantholabre du nord a les parties supérieures du corps d'un ORDRE DES AC ANT IIOPTÉRYGIENS. bran rougeâtre; ses flancs sont plus clairs et son ventre gris-jaunàire. Les parties latérales de la tête présentent de petites bandes bleues qu'on retrouverait suivant certains auteurs sur d'autres parties du corps. Les nageoires sont de même nuance brun-rouge que le corps; oa remarque une tache foncée dans la région caudale, un peu en arrière de la terminaison de la nageoire dorsale. Ce genre renferme encore deux espèces que l'on prend dans l'océan Atlantique, mais loin des côtes de l'Europe, près des îles Canaries. Ce sont : le Centrolabrus trutta, et le Centrolabrus romerilus, mais nous n'avons pas à en donner ici la description. GENRE CTENOLABRE. Ctenolabrus, Valenciennes. Corps oblong , comprimé et recouvert d'écaillés assez grandes. Tête écailleuse sur ses parties latérales. Préopercule finement dentelé. Dents disposées sur une bande étroite aux deux mâchoires. Celles de la rangée externe sont les plus fortes. Rayons osseux de l'anale au nombre de trois. Ligne latérale non interrompue. PI. 98. — CTENOLABRE DES ROCHES. Labrus rupestris Linn., Syst. nat., t. I, p. 478. — Bloch, Schn.. p. 248. Perça rupestris Mail., Zool. Dan., t. III, p. 44, pi. 107. Sparus carudse Lacép., t. IV, p. 148. II. '8 LES POISSONS DE M E R Ctenolabrus rupestris. Cuv., Valenc, t. XIII, p. 223. — Yarr., Brit. Fislu, t. I, p. 509, 3e édit. — Bonap., Cat. poiss. Enrop., p. 85. — Guich, Expl. alg., p. 88. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 89. Jago's Goldsinny, Angleterre. — Raatte, Berg-Neppe, Soè-Karudse. Danemark. Le Cténolabre des roches est un beau poisson que l'on prend sur toutes les côtes de l'Europe. Il fréquente de préférence les points du littoral semés d'écueils et à fond rocailleux. Sa forme est celle de tous les Labres , c'est-à-dire que son corps est oblong, comprimé et recouvert d'écaillés assez grandes. Sa tête, dont la longueur est un peu supérieure au tiers de celle du corps, a sa bouche peu fendue, et les maxillaires sensi- blement égaux. Les dents sont disposées sur une bande étroite aux deux mâchoires, celles de la rangée externe sont les plus fortes, et celles de la portion antérieure, beaucoup plus allongées que toutes les autres. Le préopercule est finement dentelé sur son bord libre. Les joues et les pièces operculaires sont recouvertes d'écaillés plus petites que celles qui protègent le corps. L'œil est grand; les lèvres sont assez épaisses. La ligne latérale, très-rapprochée du dos, lui est parallèle; elle devient horizontale dans la région caudale. La nageoire dorsale, qui commence un peu en arrière des pecto- rales, a dix-sept rayons épineux, suivis de neuf ou dix rayons mous. La portion molle de cette nageoire est un peu plus élevée que la région épineuse. Les pectorales, assez larges, sont arrondies sur leur bord libre. Les ventrales ont un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale a trois rayons piquants suivis de huit rayons mous beau- coup plus élevés. La caudale, arrondie sur son bord libre, a quinze rayons. Sa base est écailleuse. Ce poisson a des couleurs assez harmonieuses : les parties supé- rieures de son corps sont d'un brun rougeâtre, quelquefois violacé ; les parties latérales de sa tête sont rouges, ses opercules sont jaune- orangé. Les flancs, plus clairs que le dos, ont des reflets jaunâtres et ,: j ORDRE DES A G ANTHOPTÉRYG1ENS. 273 sont parcourus par des bandes longitudinales d'un vert clair; le ventre est blanc. Mais ces couleurs varient beaucoup, suivant les sujets et l'époque de l'année où on les prend. Signalons, en outre, une large tache noire qui occupe la partie antérieure de la nageoire dorsale, et une tache de même couleur dans la partie postérieure et supérieure de la région caudale. La taille du Cténolabre des roches dépasse rarement 15 cen- mètres. CTENOLABRE BORDE. Ctenolabrus marginatus. Cuv., Valenc, t. XIII, p. 232.— Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 85. — Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 89. Ce poisson, que l'on prend assez souvent dans la Méditerranée, a le corps oblong, comprimé et recouvert d'écaillés courtes et larges. Ses couleurs sont à peu près semblables à celles de l'espèce précédente, mais elles sont plus claires, et le corps ne présente point les raies ou les marbrures que nous avons trouvées chez le Cténolabre des roches. Comme ce dernier poisson, il présente une tache noire à la partie antérieure de la dorsale, mais elle est plus large; nous en retrouvons également une de chaque côté de la portion supérieure et postérieure de la région caudale. L'anale est bordée de noir. La longueur de cette espèce ne dépasse guère 10 ou 12 centimètres. La Méditerranée possède encore un aulre Cténolabre, le Cténo- labre iris, qui présente une tache noire sur les premiers rayons mous de sa dorsale, et une seconde tache de même couleur au milieu et sur le bord de sa nageoire caudale. Nous le retrouvons également dans l'Océan, aux environs de Madère. LES POISSONS DE MER. GENRE JULIS. Julis 3 Cuvjer. Corps comprimé, de forme oblongue, et recouvert d'écaillés plus petites que dans les genres précédents. Tête dépourvue d'écaillés. Mâchoires armées d'une rangée de dents coniques, plus fortes en avant, et terminée de chaque côté par une dent cani- niforme, qui manque chez certaines espèces, soit aux deux mâchoires., soit à la mâchoire inférieure seulement. En arrière de cette rangée d'organes se trouve une bande de dents tuber- culeuses. Nageoire dorsale pourvue de huit ou neuf rayons épineux. Ligne latérale non interrompue. PI. 99. — GIRELLE COMMUNE. Lulis Rondel., t. VI, p. 180. Jabrus julis Linn., Syst. nat., t. I, p. 47G. — Bloch., pi. 287, fig. 1. — Bloch, Schn., p. 247. — Lacép., t. III, p. 493.— P.isso, Ichth. Nice, p. 227. Julis méditer r a nea. Risso, Eur. mérid., t. III, p. 309. — Yarr., Brit. Fish., 2e édit., t. I, p. 344. Julis speciosa Risso, Eur. mérid., t. III, p. 311. — Cuv., Valenc, t. XIII, p. 375. Julis vulgaris Cuv., Valenc, t. XIII, p. 361, pi. 384. — Bonap., Faun. Ital., fig. 1. Coris julis Gunth., Cat. acanth., t. IV, p. 195. Rainbow Wrass, Angleterre. — Donzellina, Pisci de re, Italie. La Girelle commune est, par ses couleurs, un de nos plus beaux poissons de mer. On la prend sur toutes nos côtes d'Europe, soit dans l'Océan, soit dans la Méditerranée. Elle est surtout abondante en ORDRE DES ACANTHOPTÉRYGIENS. 277 Espagne, en Grèce, etc. Plus rare sur nos plages du Languedoc, ce poisson a reçu des pêcheurs de cette contrée le nom de Tjiùla. Le corps de la Girelle est allongé et fusiforme; ses courbures dorsale et ventrale sont à peu près les mêmes, et il est recouvert d'écaillés petites, nombreuses, minces et lisses. La ligne latérale, qui est indiquée par une série de petits tubes, part du bord supérieur de l'opercule, se rapproche du dos, dont elle suit la courbure, puis, au-dessous de la terminaison de la nageoire dorsale, s'abaisse brusquement pour devenir horizontale dans toute la région postérieure. La tête est contenue quatre fois dans la longueur du corps. L'œil est assez grand. Le museau, pointu, est pourvu de lèvres assez épaisses. Les mâchoires sont armées en avant de quatre fortes dents recour- bées en arrière, suivies de semblables organes plus courts et coniques, et enfin, derrière celles-ci, on voit une seconde rangée d'autres dents plus petites et arrondies. La dernière dent de la rangée externe de la mâchoire supérieure se distingue des autres par sa forme de canine. On ne remarque rien de semblable au maxillaire inférieur. Les pièces operculaires sont lisses ainsi que les joues. Toute la tête est 'dépourvue d'écaillés. La nageoire dorsale naît en arrière d'une verticale passant par l'insertion des pectorales ; elle compte neuf rayons épineux et douze rayons mous. Le premier rayon épineux est le plus élevé. Les pectorales, longues à leur bord supérieur, ont treize rayons. Les ventrales sont petites et pointues; on y voit un rayon épineux et cinq rayons mous. L'anale naît sous le onzième rayon de la dorsale; elle est oppo- sée à la partie molle de cette nageoire et constituée par trois rayons épineux et douze rayons mous. La caudale est faiblement arrondie et ses rayons sont au nombre de douze. Les parties supérieures du corps de la Girelle sont d'un beau vert à reflets métalliques ; certains individus ont cette région teintée de bleu. Les flancs présentent des teintes d'un bleu violacé et sont parcourus par une large bande à bords festonnés, d'un jaune plus ou moins foncé, mais le plus souvent de couleur orangée. Le ventre est argenté ou 278 LES POISSONS DE MER. légèrement lavé de jaune. Les parties latérales de la tête présentent quelquefois la couleur bleu-violacé des flancs, mais le plus souvent elles sont d'un jaune orangé à reflets dorés. La nageoire dorsale, bordée d'une bande jaune-orangé, passe au jaune clair, puis au violet vers sa base. On remarque sur la membrane qui unit ses premiers rayons une tache d'un bleu violet autour de laquelle se voit un cercle rouge. L'anale, teintée de violet à sa base, devient lilas à son bord libre. Les pectorales et les ventrales sont jaunâtres. La caudale a son bord violet, les parties voisines de sa base sont d'un jaune plus ou moins foncé. Il est presque impossible de décrire d'une manière précise les couleurs de ce poisson, tant elles sont sujettes à varier. GIRELLE PAON. Labrus pavo Hasselquist, Voy. Palest., p. 389. — Lacép., t. III, p. 484. Julis hebraïcus Risso, Ichth. Nice, p. 232. Julis turcica Risso, Europ. Mérid., t. III, p. 299. Julis pavo Cuv., Valenc, t. XIII, p. 377. pi, 38». — Cuv., Règn. anim., i«.,pl. 87, fig. 1. — Guuth., Cat. acanth., t. IV, p. 179. Chlorichthys pavo.... Bonap. , Cat. poiss. Europ., p. 86. Cette espèce, abondante dans la Méditerranée, aussi aux envi- rons de Madère ; son corps est allongé et relativement assez haut. La tête est forte, le museau court et arrondi. Les dents des mâ- choires sont longues à la région antérieure, celles qui garnissent les côtés sont disposées sur une seule rangée. La formule des rayons des nageoires est la suivante : D.8 + 13. — P. 15.— V.l + 5.— A. 2 + 11.— C.13 Le corps de ce poisson, qui est ordinairement d'une couleur verte ou brune avec des teintes jaunâtres, présente en outre des reflets dorés. On y voit des bandes verticales vertes, et chaque écaille porte une petite strie rouge. La tête offre des bandes irrégulières, grises ou bleuâtres. La nageoire dorsale et l'anale sont parcourues par des bandes de couleur bleue, verte ou rouge. Les pectorales sont lavées de jaune, les ventrales de bleu clair, et la caudale, bleue, a ses rayons teintés de rouge. ORDRE DES AC ANTHOPTÉR YGIENS. 219 Citons encore : 1° la Girelle élégante (Julis speciosa), assez rare dans la Méditerranée. Ce poisson, remarquable par ses couleurs, a le corps coloré en jaune ; il présente en outre des bandes verticales rouges ou violettes. Les nageoires dorsale et anale sont jaunes, les pectorales ont une tache bleue à leur base. La caudale est rouge et sa base est noire. 2° La Girelle Giofredi (Julis Giofredi), que l'on prend quelquefois sur nos côtes du Languedoc. Elle a le dos d'un beau rouge passant au jaune doré sur les flancs; son ventre est blanc. Sa dorsale est généra- lement rouge, ses pectorales jaune pâle, ses ventrales bleuâtres, et son anale, rouge à la base, est bordée de bleu. Enfin la caudale a des reflets jaunes ou verts sur un fond rouge. FAMILLE DES CENTRISCIDÉS. CENTR/SCfDœ. Les poissons de cette famille sont répandus dans toute la Méditerranée, dans l'océan Atlantique, sur les côtes d'Afrique et d'Europe; ils ont aussi des représentants dans les mers de Chine et du Japon, et jusqu'en Australie. Les Centriscidés ont le corps comprimé, tranchant dans sa région ventrale, et sont surtout remarquables par la forme du museau qui termine leur tête. Celte portion de la face est en effet allongée en une sorte de tube, portant à son extrémité la bouche qui est peu fendue et dépourvue de dents. Leur canal intestinal ne présente pas de cœcums pylo- riques, et leur vessie natatoire est très-développée. ? L* êk> ' % \M ORDRE DES AG ANT HO PTÉ R YGIE N S . 281 GENRE GENTRISQUE. Centricus, Cuvier. Corps ovalaire, comprimé, tranchant dans sa partie ven- trale et recouvert d'écaillés petites, terminées par une pointe. Tète présentant en avant un museau allongé, en forme de tube qui porte à son extrémité une bouche très-petite et dépour- vue de dents. Nageoires dorsales au nombre de deux. La première porte en avant une longue épine mobile et denticulée sur son bord posté- rieur, elle est reliée par des plaques osseuses à la région pectorale. Ventrales petites et insérées en arrière des pectorales. Pas d'appendices pyloriques. Vessie natatoire très-dé vélo ppée. PL 100. — GENTRISQUE-BÉC ASSE. Scolopax Rondel., De Fisc, XV, cap v, p. 422. Centriscus scolopax Lin., Syst. nat., t. I, p. 415.— Brunn., Pisc. mass.,p. 8.— Bloch, t. I, p. 55, pi. 23, flg. 1. — Bloch, Schn., p. 112. Lacép., t. II, p. 86, pi. 19, fig. 3. — Cuv.. Règn. anim., t. II, p. 268. — Yarr., Brit. Fish., t. I, p. 302.— Bonap., Cat. poiss. Europ., p. 71. — Guich., Expl. alg., p. 92. Gunth., Cat. acanth., t. III, p. 519. Solenostomus scolopax. Risso, Ichth. Nice, p. 80. Trompet-fish, Bellows-fish, Angleterre. Le Gentrisque est un petit poisson fort curieux par sa forme. On le désigne généralement sous le nom de Bécasse à cause de l'allon- gement de son museau qui ressemble au bec de l'oiseau qui porte ce nom. Les pêcheurs des côtes du Languedoc l'appellent Peï troumpèta, ce qui veut dire poisson-trompette. Ce poisson est commun dans la Méditerranée ; on le prend également dans l'océan Atlantique et dans la Manche où il est plus rare. Son corps 28* LES POISSONS DE MER. est très-comprimé, de forme ovalaire, et sa courbure dorsale, qui se continue avec celle de la tête, va en s'élevant jusqu'à la première nageoire dorsale dont le rayon antérieur est long, comprimé, strié et denticulé sur son bord postérieur. Ce rayon, qui peut s'élever ou s'abais- ser à la volonté du poisson, reste toujours dirigé en haut et en arrière; il est suivi de quatre rayons mous beaucoup plus courts. Après le premier piquant de cette nageoire, la ligne du dos s'abaisse brusquement, devient horizontaleentre les deux dorsales, pour s'abaisserde nouveau, et gagne la région caudale. La seconde dorsale, plus haute à son bord antérieur, diminue jusqu'à son dernier rayon; elle en a en tout douze. Les pectorales sont petites et ont dix-sept rayons. Les ventrales, peu développées et reportées en arrière, en ont quatre. L'anale, qui naît sous le quatrième rayon de la première dorsale, a vingt rayons ; elle est peu élevée. Enfin la caudale, peu développée, a seize rayons. Tout le corps du poisson est recouvert de petites écailles striées et ter- minées chacune par une épine. La tête se prolonge en avant par un museau en forme de tube long et comprimé, à l'extrémité duquel se voit une bouche fort petite et fendue un peu'obliquement. La mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure; toutes deux sont dépourvues de dents. L'œil est grand, et les bords de l'orbite sont finement denticulés. Ce poisson a le corps d'un beau blanc d'argent très-brillant, sur- tout dans sa région ventrale. Les vieux sujets sont plus colorés que les jeunes; leur corps revêt une teinte ro^ée et présente souvent des reflets dorés. Il est si abondant sur les côtes de l'Algérie qu'on le mange quelquefois, et il n'est pas rare de le voir paraître sur les marchés de notre colonie. 11 vit ordinairement dans les fonds vaseux; sa chair est peu estimée. Le préopercule est finement dentelé; l'opercule est arrondi, l'interopercule étroit et le subopercule en forme de croissant. Les parties latérales et supérieures de la tête sont recouvertes d'écaillés. Une seconde espèce du genre Centrisque de la Méditerranée, le Ccnlriscus gracilis, se prend aussi dans l'Océan. Ce poisson n'a pas encore été signalé sur nos côtes. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS FRANÇAIS, VULGAIRES, ETRANGERS ET LATINS DES VIGNETTES ET DES C II R OMOTYPOGR A PH IE S QUI SE TROUVENT DA\S LA PREMIÈRE PARTIE DES POISSONS DE MER Formant le second Volume de l'Ouvrage les poissons. Les Chiffres placés en tète des lignes indiquent les Numéros des Chroniotypographies ; les Gravures sur Bois sont indiquées par un *. Planches. Pages. Aalmutter 226 Aalquabbe 226 Aat 229 Abusseau 202 Acantholabre (genre) 269 96 AcantholabredeCouch 270 Acantholabre Palloni 271 Acantholabrus 269 Acantholabrus Couchii 270 Acantholabrus exoletus. . . . 272 Acantholabrus microstoma. . . 272 Acantholabrus Palloni 271 Acanthoptérygiens (ordre des). 1 Acarne 90 Adonis pholis 216 Agnus 24 Agonus cataphractus 62 Aguglia 169 Aguia 169 Agulha 166 Agulhâo 166 Alauda cristata 218 Albacora 124 Alborno 88 Alfaquim 148 Alicorti 124 Alilonghi 127 Amendolo 105 Anarrhicas 209 Anarrhicas lupus 209 Anarrhique (genre) 209 76 Anarrhique loup 209 * Anarrhique loup (dentition de 1'). 210 Angler 254 Anguille lotte 226 Planches. Pages. Anguille mère 226 Annular gilt head 81 Anthias H Anthias buphalmus 12 Anthias (genre) 11 Anthias sacer Il Aouradé Si! Aper 146 Apogon 7 Apogon (genre) 7 Apogon imberbis 7 Apogon rex mullorum 7 2 Apogon roi des mulets 7 Apogon ruber 7 Âraha 27, 29 Armado 60 ArmedGurnard 60 Aronde 64 Aspidophore (genre) 62 26 Aspidophore d'Europe, .... 62 Aspidophorus armatus 62 Aspidophorus 62 Aspidophorus europœus. ... 62 Astroderme 100, 113 62 Astroderme élégant 160 Astroderme (genre) 100 Astrodermus 160 Astrodermus coryphœnoïdes. . 160 Astrodermus elegans 160 Astrodermus guttatus 160 Atherina 200 Atherina Boyeri 203 Atherina hepsetus .... 200, 202 Atherina mocho 202 Atherina tnochon ....... 202 284 TABLE ALPHABÉTIQUE Planches. Pages. Atherina presbyter 202 Athérine 200 Athérine (genre) 200 Athérine mochon 202 74 Athérine prêtre 202 Athérine sauclet 200 Athérine Tjol 203 Atherinidœ 199 Athérinidés (famille des). . . . 199 Atherno 200 Athon 123 Atum 121 Aura 83 Aurata 8i Aurataorphus 86 Aurata vulgaris 83 Auréol-bya 119 Auriol 115 Auriou 115 Aurneou 115 51 Auxide commune 131 Auxides 112 Auxis 131 Auxisbisus 131 Auxis (genre; 131 Auxis rochei 131 Auxis vulgaris 131 Axillary Bream 90, 93 Azineddu 111 Badijia d'oro 196 Balajola 99 Ballanwrasse 262 Bamscha 46 Bandfish 189 Bandiera impériale 179 1 Bar 4 *Bar (dentition du) 5 Bar (pêche du) 0 Barberin 35 4 Barbier 242 Barbo 35 Base 78 Bass 4 Batrachus piscatorius 254 Baudreuil 254 91 Baudroie 252, 254 * Baudroie (dentition delà). . . 255 Baudroie budegassp 257 Baudroie (genre) 253 Bausseddo 220 Bavecca 220 Planches. Pages. Baveuse 213, 215 Bavosa 214 Bécasse 281 Becker 85 Beidat 115 Belennus 251 Bellows-fish 281 Belugan 53 Berg-Neppe 274 Bergylt 43 Besago 98 Bezogo 89 Bezugo 85, 90 Biar 119 Bigouna 218 Bioou 24 Biso 131 Blaastaal 272 Blaastack 200 Black Bream 96 Black-fish 159 Black goby 229 Blada 101 Blade 101 Blennie gattorugine 212 Blennie (genre) 211 Fig. 1. Blennie de Montagu. . 215 Blennie paon 218 Blennie papillon 214, 2' 5 79 Fig. 2. Blennie pholis 216 Blennie scorpion 215 Blennie tentaculaire 218 Blennius tentacularis 218 80 Blennie de Yarrel 217 Blenniidœ 208 Blenniidés (famille des, . . . 208 Blenniops Ascanii 217 Blenniops galerita 217 Blennius 211, 214 Blennius argentatus 220 Blennius audifredi 220 Blennius brea 219 Blennius coquillard 217 v Blennius cornulus 219 Blennius galerita .... 215, 217 Blennius gattorugine 212 Blennius gunellus 222 Blennius lepidus 218 Blennius lepus 214 Blennius Montagui 215 Blennius ocellaris- 214 TABLE ALPHABÉTIQUE. 28ri Planches. Pages. Blennius ovoviviparus 220 Blennius palmicornis 217 Blennius papilio 214 Blennius pavo 218 Blennius pennantit 217 Blennius pholis 210 Blennius punctulatus 219 Blennius tripteronotus 2 U Blennius viviparus . . . . 220, 227 Blennius Yarrellii 217 Bloch's Gurnard 54 Blue striped wrasse 260 Boar-fish 140 Bobba. 98 Boca in capo 24 Boga 98, 99 Bogmare 178 Bogmarus Aristotelis 181 Bogmarus islandicus 178 Bogua 99 Bogue 98 41 Bogue commun 98 Bogue (genre), 98 Boldrobuono 258 Bonite 120 48 Bonite à ventre rayé 120 Bonito 126 Bonitol 130 Bonitou 129, 130, 131 Bonnet 120 Boops canaricnsis 98 Boox boops 98 Borrugato 73 Botervisch 222 Bougrabéou 91 Bouguières 100 Boulereau noir 229 Bouri 193 Bouria 195 Box 98 Box salpa 100 Boxvulgaris 98 Braam 150 Braize 85, 89 Brama 155 Brama marina 156 Brama rail 150 Bresel 115 Brill 115 Brochet de mer 32 Brudamus 02 Planches. Pages Broutchet de mar 32 Bubalis 47 Budego 257 Bugo 99 Buosega 197 Butterfish 222 Butterfly blenny 214 Cabassou 203 Cabassoun 200 Cabassuda 203 Cabot 195 Cackerel 104 Cagarel 105 Callionimydœ 240 Callionyme de Bôlène 251 Callionyme dragonnet 249 Callionymes (famille des) . . . 240 Callionyme (genre) 247 Callionyme guitare 249 Callionyme lacert 250 90 Callionyme lyre 247 Callionymus 24, 247 Callionymus admirabilis. ■ . . 250 Callionymus cithara 249 Callionymus dracunculus. 247, 250 Callionymus elegans 251 Callionymus festivus 250 Callionymus lacerta 250 Callionymus lyra . . . .247, 249 Callionymus maculatus. . . . 249 Callionymus pusillus 250 Callionymus Rissoi 251 Callionymus succurii 251 Canario . 11 Cantarela 96 Cantaro 96 Cantena 90 Canlharus 95 Cantharus griseus . 90 Canlharus lineatus 90 Cantharus orbicularis 97 Cantharus vulgaris 96 40 Cantbère commun 96 Canthère (genre) 95 Cantbère gris 97 Canthère orbiculaire 97 Caiïuda 198 Caouquillade 2 18 Capiton.. 193 Capoccione 203 Capone Caviglia 54 886 TABLE ALPHABÉTIQUE Planches. Pages. Capone chiodo 59 Capone coccio 56 Capone Galinella 55 Capone Gavotta 58 Capone impériale 51, 153 Capone ubriaco 53 Capoun 40 Capros 113, 145 Capros aper 140 Capros (genre) 145 Caramel 108 Caranx 112 Caranxamia 140 Caranx glaucus 139 Caranx melanosaurus 145 Caranx rhonchus 145 Caranx ronfleur H5 Caranx trachurus ...... 143 Carapau 143 Carida 195 Carlinctto 81 Carousse 0 Casec 143 Castagna 16 Castagnola 7, 156 60 Castagnole 156 Castagnole (genre) 155 *Castagnole (dentition de la). . 157 Castagnoles 113 Castagnolo 156 Castagnolo dei gran foun. ... 156 Cataphractus Schoneveldii . . 62 Cavalla 118 Cavallo 114 Cavaluco 119 Cavarita 125 Caviglione 59 Céfalo musino 196 Céfalo piétra 197 Centriscidœ 280 Centriscidés (famille des). . . 280 Centriscus 281 Centriscus gracilis 283 Centriscus scolopax 291 100 Centrisque bécasse 281 Centrisque (genre) 281 Centrolabre (genre) 272 97 Centrolabre du Nord 272 Centrolabrus 272 Centrolabrus exoletus 272 Centrolabrus romeritUs. . . . 273 Planches. Pages. Centrolabrus trutta 273 Gentroloplie (genre) 158 61 Centrolophe pompile. . . 158, 159 Centrolophes 113 Centrolophus 158 Centrolophus morio 159 Centrolophus niger . 158 Centrolophus pompilus 159 Centronote (genre) 221 Centronotus . 221 Centronotus ductor 136 Centronotus glaycos 139 Centronotus gunellus 222 Centronotus murœnoïdes. . . . 222 Centronotus vadigo 140 Centropomus lineatus 4 Centropomus rubens 7 Centropristis hepalus 16 Cephalacanthe 39 Céphalo 195 Cephalu 195 Cephalus 195 Cepola 189 Cepola gladius 183 Cepola marginata 189 Cepola rubescens 189 Cepola serpentiformis 489 Cepola tœnia 189 Cepola trachyptera 179 Cépole (genre) 189 71 Cépole rougeàtre 189 *Cépole rougeàtre (écailles du). . 190 Cepolidœ 188 Cépolidés (famille desj 188 Cerna gigas 18 Cernia di Scoglio 20 Cernier 20, 21 7 Cernier brun 20 Cernio 21 Cerviola imperiali 141 17 Chaboisseau à longues épines. . 48 18 Chaboisseau à quatre cornes. . 49 Chaboisseau de Groenland. . . 50 Chaboisseau de mer 47 Chabot (genre) 46 Chani 13 Clianna 13 Channus 13 Chaputa. 156 Chargouck 80 Chauve-souris 65 TABLE ALPHABÉTIQUE, Planches. Papes. Chôlba 100 Chelon 197 Chiacharro . 143 Chlorirhthys pavo '278 Choupa 90 Christo psaro 148 Chrysophrys 82 Chrysophrys aurata ... 83, 154 Chrysophrys crassirostns. . . 85 Chrysophrys (genre) 82 Chrysostomus ftatoloides. ... 102 Chrysotosus luna 151 Chucleto 200 Cicharou 143 Cichla dentex 94 Ciodera 139 Cirru 111 Claveïra 200 Clinus 219 Clinus argentatus 220 Ciinus Audifredi 220 Clinus (genre) 219 Clinus mutabilis 220 Clinus testudinarius 220 Clinus variable 220 Clinus variabilis 220 Clinus virescens 220 Cockpaddle 230 Cœsio .... 103 Colias 118 Conimon Sea Bream 89 Connor 206 Cook 260 Coqua-vieja 7 Coquette 201 Corb 70 Corb ( genre) 75 31 Corb noir 75 'Corb noir (dentition du' ... 70 Cordon n iero 45 Coris jutis 270 Cornish Sucker 242 Corvina 75 Corvina nigra 75 Corvinata 71 Corvo 73 Corvo di Fortiera 75 Cornus niloticus 205 Corwing 200 Coryphœna 153 Coryphœna hippurus 153 Planches. Pages. Coriphœna pelagica 155 Coryphœna pompilus. . . . 158 Coryphène 8i Corypbènes 113 Coryphène des Açores 155 Coryphène (genre) 153 59 Coryphène hippurus 153 Coryphène pélagique 155 Cottes 39 10 Cotte Scorpion 4li Cottidœ 39 Cottidés (famille des) 39 Cottus 40, 49 Cottus bubalis 48 Cottus cal aphraclus 02 Cottus quadricornis 49 Cottus scorpius i6, 50 Couch's Sea Bream 80 Coucou 51 Couinet 201 Couret 148 Courpata 200 Crapaud de mer 254 Crénilabre (genre; 205 95 Crénilabre de Bâillon 207 Crénilabre massa 209 Crénilabre méditerranéen. . . 208 94 Crénilabre mélope 265 Crénilabre ocellé 209 Crénilabre petite tanche- . . . 209 Crenilabrus 205 Crenilabrus Baillonii 207 Crenilabrus boryanus 208 Crenilabrus Brunnichii. . . . 208 Crenilabrus cornubicus. . . 200 Crenilabrus exoletus 271 Crenilabrus gibbus 266 Crenilabrus luscus 270 Crenilabrus mediterraneus . . . 208 Crenilabrus melops 200 Crenilabrus nigrescen* 208 Crenilabrus rone 200 Crenilabrus tinca . . . . 20 '■, 209 Cristiceps argentatus 220 Cténolabre bordé 275 Cténolabre (genre) 273 Cténolabre iris 275 98 Cténolabre des roches . . 273, 274 Ctenolabrus 273 Ctenolabrus marginatus. . . . 275 Ctenolabrus rupestris 271 288 TABLE ALPHABÉTIQUE. Planches. Pages. Cuckoo-Gurnard 51 Cuculus 51 Cycloptère 235 Cycloptère (genre) 236 87 Cycloptère lump 230 * Cycloptèrelump(disq.ventraldu) 237 Cyclopteridœ 235 Cycloptéridés (famille des). . . 235 Cyclopterus 236 Cyclopterus angelorum 236 Cyclopterus bimaculatus. . . . 243 Cyclopterus gibbosus 230 Cyclopterus liparis 239 Cyclopterus lumpus 236 Dactyloptera 64 Dactyloptères 39 *Dactyloptère (dentition du) . . 65 Dactyloptère (genre) 64 27 Dactyloptère volant 64 Dactylopterus communis ... 64 Dactylopterus pirapeda .... 64 Dactylopterus volitans .... 64 33 Daurade 83 Daurade à museau renflé ... 85 Dealfish 178 Démoueïsela 190, 218 Dentale 94 39 Dentex 94 Dentex 93 Dentex cetti 933 'Dentex (dentition du) 94 Dentex (genre) 93 Dentex vulgaris 94 Denti 94 Dentici 94 Derbio 139 Diable 215 Diable de mei 254 Diana semilunata 160 Diana Valenciennesii 160 Diavolo di Mare 25 i Dipterodon ruber 7 Discoboles 234, 241 Dodenpad 46 Dolfyn 153 Donzellina 276 Dorada 83 Dorade 154 57 Dorée 148 * Dorée (écaille de la région ven- trale de la) 149 Planches. Pages. Dory 148 Doubly-Spotted Goby 231 Doucet 248 Dracunculus 250 Dragon marin 27 Dusky Perch 18 Dusky Serramus 18 Echeneis 112, 133, 134 Ecbénéis (genre) 133 Echeneis naucrates 1 36 Echeneis rémora 134 Eelpout 226 Eleotris auratus 233 Eleotris minuta 232 Elleck 51 Embarroco 254 Erd-Kraber 68 Erythrinus 88 Escorpion 46 Esox sphyrœna 32 64 Espadon 166 Esperay 81 Espeto 32 Exocetus 263 Fanfré 137 Father lasber 46, 48 Fégaro 71 Feggo 98 Fera 154 Fiatola 162 Fifteen-spined stickleback. . . 68 Filet dérivant 118 Filzetta 196 Fishing Frog 254 Flamme 190 Flavetoun 196 Flockfisk 247 Flûte 196 Fœsing 247 Folcora 60 Four-horned-cottuo 49 Four spined 48 Fox 247 Fragolino 88, 91 Freira 156 Gai 148 Galenta 218 Gallina 64, 56 Gallinella impériale 51 Gallo 148 Gaouta-Koussa ly° TABLE ALl'HABÉTIOUE. 289 Planches. Pages. Garum 108 Gascoun 143 Gasterosteidœ : 67 Gasterostéidés (famille des) . . 67 Gasterosteus ductor 136 Gasterosteus glaucus 139 Gasterosteus spinachia .... 68 28 Gastré 68 Gastré (genre) 68 Gattorugine 212 Gattorusola 212 Gavaron 108 Gayado 126 Geibrassen 78 Gerle 108 49 Germon 127 Germons 120 Gerre 103 Gestreifter Rothbart 37 Gianelli 258 Giarret 108 Gilt-head 83, 206 Gilt poil 83 99 Girelle commune 276 Girolle élégante 279 Girelle Giofredi 279 Girelle paon 278 Giroli 108 Gobi 229 Gobie à haute dorsale 234 85 Fig. 2. Gobie buhotte 232 Gobie céplialote 234 85 Fig. 4. Gobie doré 233 Gobie (genre) 229 84 Gobie noir 229 *Gobie noir (dentition du) . . . 230 'Gobie noir (tête et région anté- rieure du corps du) 230 86 Gobie Paganel 233 85 Fig. 1. Gobie de Ruthensparre. . 231 Gobiésoces 235 Gobiesocidœ 241 Gobiesocidés (famille des) ... 241 Gobiesox bimaculatus 243 Gobioidae 228 Gobioides 246 Gobioïdes (famille des) .... 228 Gobius 229 Gobius apkya 232 Gobius auratus 233 Gobius bicnlor 233 II. Planches. Pages. Gobius capito 234 Gobius Gozo 23 i Gobius jozo 229 Gobius minutus 232 Gobius niger 229 Gobius paganellns 233 Gobius punctatus 231 Gobius quadrimaculatus . . . 232 Gobius ruthensparri 231 Goldbrassen 83 Golden Maid 266 Golden mullet 196 Goldlin 100 Goldspiegelfisch 148 Goldstrich 100 Gonelle 222 81 Gonelle vulgaire 222 Gorazo 89 Goudbrassen 83 Gowdic 247 Grande vive 27 Gras mollet 236 Grauer Seehahn 57 Great-wevcr 27 Greenbonc 226 Grey Gurnard 57 Grey mullet 193 Groenland Bulhead 50 19 Grondin 51 Groschuppiger Drachenkopf . . 40 Grosser Rothbart 35 Grosyol H» Gruniado 57 Guffer 226 Guncllus viviparus ...... 226 Gunellus vulgaris 222 Gurazo 89 69 Gymnètre de banks 182 Gymnètre épée 183 Gymnètre (genre) 182 Gymnètre trait 184 Gymnetrus 182 Gymnetrus banksii 182 Gymnetrus gîadius 183 Gymnetrus hawkenii 182 Gymnetrus haivkinsii 182 Gymnetrus Lacepedii 179 Gymnetrus longeradiatus ... 183 Gymnetrus telum 184 Gymnogaster l^2 Gymnogaster articus 178 19 290 TABLE ALPHABÉTIQUE Planches. Pages. Hafpado 254 Hair-Tail 172 Ilar-barsch 4 Hippurus 153 Hirondelle 65 Bistiophorus belone 169 II olocentrus argus 17 Holocentrus fasciatus. ... 15, 17 Holocentrus flavus 17 Holocentrus gigas 18 Holocentrus marinus 15 Holocentrus merou 18 Holocentrus niger 158 Holocentrus Norwegicus. ... 43 Holocentrus striatus 16 Holocentrus virescens 13 Horse Mackarel 143 Ibrougna 53 Iragna 27 Jagés Goldsinny 274 Jarretière d'argent 175 Joël 203 Johnius cirrhosus 73 Johnius niger 75 Joues cuirassées 39 Judeu 131 Julis 27G Julis (genre) 276 Mis Giofredi 279 Julis hebraïcus 278 Julis mediterranea 276 Julis pavo 278 Julis speciosa 276, 279 Julis turcica 278 Julis vulgaris 276 Kahli 101 Kanich 50 Kanivinak 50 Karfe ■ 43 Kelblernak 272 King-fish 151 Kingutilik 209 Kleinschuppiger .Drachenkopf . 42 Klippfiscli 209 Koningviscli 151 Koornœrviscb 202 Kornœrhrenfisch 202 Kûeling 229 Kurksaunack 222 Kutling 229 Labrax 4 Planches. Pages , Labrax (genre) 4 Labrax lupus 4 Labre (genre) 260 *Labre merle (dentition du) . . 265 Labre merle 264 Labre paré 26 i Labre tourd 263 92 Labre varié 260 Labridœ 259 Labroïdes (famille des) 259 Labrus 260, 268 Labrus anthias H Labrus balan 262 Labrus bergylta 262 Labrus cameus 260 Labrus cœruleus 200 Labrus coquus 260 Labrus cornubiensis 202 Labrus exoletus 272 Labrus festivus 204 Labrus gibus 266 Labrus hepatus 16 Labrus hololepidotus 71 Labrus julis 276 Labrus limbatus 265 Labrus linealus 260 Labrus lividus 265 Labrus luscus 270 Labrus maculatus 26-2 Labrus mediterraneus 268 Labrus melop 265 Labrus merula 204 Labrus mixtus 260 Labrus niger 204 Labrus norwegicus 266 Labrus ossifagus .... 260, 205 Labrus pantacanthus 272 Labrus pavo 200, 278 Labrus psittacus 203 Labrus rone 205 Labrus rupestris 273 Labrus tinca. . . . 262, 205, 269 Labrus trimaculatus 200 Labrus turdus 203 Labrus unimaculatus 208 Labrus variegatus 200 Labrus vetula 200 Labrus virens 26 i Labrus viridis 263 Laccrto ..'... US Lampris 151 TABLE ALPHABÉÏIOUE. 291 Planches. Pages. Lampris (genre) 151 Lampris gullalus 151 Lampris lutta 151 58 Lampris tacheté 151 Lampuga dorata 1G2 Lampwja fasciata 163 Lampugo 153 Lampuga 153 Lance. . 117 Lanthorn-Gurnard 58 Latterino 200 Laxe-Strôjen 151 Laxierfisch 104 Lèbra 215 Lépadogastcr 241, 212 Lepadog aster balbis 243 Lepadogaster bicilialus. . . . 242 Lépadogastcr bimaculatus. . . 243 Lepadogaster Candollii .... 245 Lepadogaster cephalus 245 Lepadogaster cornubiensis. . . 2 ï2 Lepadogaster de De Candolle. . 245 Lepadogaster Desfontainii . . . 244 89 Fig. 2 et 3. — Lepadogaster dou- ble tache 243 Lepadogaster (genre) 212 89 Fig. 1. — Lepadogaster Gouan. 242 Lepadogaster Gouanii 242 Lepadogaster Jussieui 245 Lepadogaster lineatus 244 Lepadogaster maculatus. . . . 214 Lepadogaster ocellatus .... 243 Lepadogaster olivaceus. . . . 245 Lepadogaster punctatus. ... 244 Lepadogaster reticulatus . . . 244 Lepadogaster rostratus. . . . 242 07 Lépidope argenté 175 Lépidope (genre) 175 Lepidopus 175 Lepidopus argijreus 175 Lepidopus caudatus 175 Lepidopus ensiformis 175 Lepidopus Gouanii 175 Lepido trigla aspera 59 Lesscr wewer 29 Lichc 112 Lichc amie lîll Liche (genre) 138 51 Liche glaycos 139 Lichia 138 Lichia glauca 139 Planches. Pa,res. Lichia glaucus 139 Lichia vadigo 140 Liparis 235, 238 Liparis (genre) 2.18 88 Liparis vulgaire 239 Liparis vulgaris 239 Lisitza 02 Lissa 193, 195, 197 Litclia 141 Little-Gurnard 59 Lizza l H Long-finned grey mullet. . . . 196 Lophioïdœ 252 Lophioïdes (famille des). . . . 252 Lophius 253 Lophius budegessa 257 Lophius parvipitmis 257 Lophius piscatorius . . . 251, 257 70 Lophote 186 Lophote (genre) . 186 Lophotes 186 Lophotes cepedianus 186 Lophotes Lacepede 186 Lophotes Siculus 186 Lophotidœ 185 Lophotidès (famille des). ... 185 Lotte vivipare 226 Loup 4 Loup marin 209 Loup de mer 254 Luccio marino 32 Lumpfisch 236 Lumpsucker 236 Lupo 4, 263 Lupus 4 Lussi 32 Lutjanus adriaticus 16 Lutjanus massiliensis 268 Lutjanus méditer raneus. . . . 268 Lutjanus melops 266 Lutjanus norwegicus 271 Lutjanus palloni 271 Lutjanus scriptura 15 Lutjanus serran 13 Lyra altéra 60 Lyre 56 Macarelli 114 Maccioni 234 Mackerel 114 Madré Souldat 105 Marna 104 292 TABLE ALPHABÉTIQUE Planches. Pages . Marna jusculum 107 Mœna Osbeckii 106 Mœna vomerina 100 Mœna vulgaris 104 Mœna zébra 106 Mœnidœ 103 Msenidœ 103 Maigre 71 Mailed Gurnard 60 Mainida 108 Makrel 114 Makrell 114 Makrill 114 25 Malarmat 60, 61 Maquereaux 112 Maquereau (pêche du) 117 Maquereau bâtard 143 46 Maquereau colias IIS 45 Maquereau commun 114 Maquereaux laites 118 Maquereau pneumatophore. . . 119 Marco-temps 61 Marsbankers 143 Martino 257 Martino pescatore 254 Mata-Souldat 105 Meerlerche 216 Mendole 103, 104 43 Mendole commune 104 Mendole d'Osbeck 106 Mendole (genre) 10 i Mendole juscle 107 Mendole vomérine 106 Ménidés (famille des) 103 Menola 104 Méro 18 6 Mérou 18 Mérou (genre) 18 Merula 264 Meuille 193 Meune 229 Milan 58 Millocopi 73 Monacedda di fonde 11 Monacedda rossa 7 Morme 92 Mormia 92 Mormo 92 Moscioni 203 72 Muge capiton 193 Muge céphale 195 Planches. Pages. Muge chaluc 198 73 Muge doré 196 Muge (genre) 193 Muge à grosses lèvres . . 197, 198 Muge labéon 197 Muge sauteur 196 Mugil 193 Mugil auratus 196 Mugil capilo 193 Mvgil cephalus 193, 195 Mugil chelo 197 Mugil labeo 197 Mugil labrosus 197 Mugil niger 205 Mugil provencialis . 197 Mugil ramada 193 Mugil saliens 196 Mugil tang 195 Mugilidte 192 Mugilidés (famille des) 192 Mugine orifangio 196 Mugon d'aurin 196 Mujon 193 Mule 193 Mulet barbet 34 Mulet (genre) 35 Mulet de mer 193 Muletto 37 Mullidœ '34 Mullidés (famille des) 34 Mullus 35, 37 Mullus asper 59 Mullus barbatus 37 Mullus fuscus 37 Mullus imberbis 7 Mullus minor. ........ 37 Mullus ruber 37 Mullus surmuletus 35 Muou 24 Murmungioni 92 Murnœoïdes guttata 222 Mùsken 143 Mustela marina vivipara. . . 226 Naucrates 112, 136 N ancrâtes ductor 136 Naucrates (genre) 136 Neblada 101 Negrouna 101 Nibio 64 Oar-Fish 182 42 Oblade 101 TABLE ALPHABÉTIQUE 293 Planches. Pages. 'Oblade (Dentition de 1'). . . . 102 Oblade (genre) 101 Oblata loi Oblata melanura 101 Occiata 81 Ochiado 101 Ochiatella 101 Ombrina di Scoglio 75 Ombrine 70 30 Ombrine commune 73 Ombrine (genre) 73 Opab 151 Orada veccbia 81 Orbada 101 Orcynus alalonga 127 Oriola 51 Otter Pike 29 Ouger 43 Paddefisk '254 Paganel 233 Pagel acarne 90 Pagel bogueravel 91 30 Pagel commun , 88 *Pagel commun (dentition du). . NX 37 Pagel à dents aiguës 89 Pagel (genre) 87 38 Pagel d'Owen 93 Pagel morme 92 Pagella 88 Pagello 89 Pagellus 87 Pagellus bogaraveo 91 Pagellus centrodontus 89 Pagellus erythrinus .... 88, 93 Pagellus morniyrus 92 Pagellus Owenii 93 Pagre 94 Pagre (genre) 85 35 Pagre orphe 86 34 Pagre vulgaire 85 Pagro 85 Pagrus 85 Pagrus acame 90 Pagrus bugaravella 91 Pagrus erythrinus 88 Pagrus lineatus 96 Pagrus mormyrus 92 Pagrus orphus 86 Pagrus vulgaris 85 Palamit 126 Palamita 126 Planches. Pages. Pampana 100, 136 Pampo 162 Panegal 45 Panoso 97 Parouquet 263 Patjel 90 Pegador 134 Pcï d'ai'tjen 179 Peî empérur 167 Peî espada 167 Pei pourc 242 Peî troumpéta. 282 Peî Escome 32 Peî furca 61 Peïporc 146 Peï-rei 71 Peî san Pierre 148 Peî voulan 64 Peixe gallo 148 Peixe piolho 134 Peje sapo 254 Pélarnid 129 Pélamides 112 Pélamydes 129 50 Pélamyde commune 129 Pelamys 129 Pelarnys Belloniî 129 Pelamys (genre) 129 Pelamys sarcla 129 Perça 43 Perça brunnich 146 Perça cabrilla 13 Perça elongata 6 Perça labrax 4 Perça marina. ...... 15, 43 Perça mediterranea 268 Perça rupestris 273 Perça umbra 73 Perça norwegicus 43 Perça pusilla 146 Perça scriba 15 Perça Vanloo 71 Perchia di fondale 16 Percbia marina 15 Percidœ 3 Percidcs (famille des) 3 Peristedion 60 Péristédion (genre) 60 Peristedion malarmat 60 Peristethus cataphracluiu . . . 60 Perroquet de mer 262 294 TABLE ALPHABETIQUE Planches. Pages. Pescada 159 Pesce di barille 110 Pesce di ombra 111 Pesce força 60 Pesce-Paolo 159 Pesce-prete 24 Pesce-ragno 27, 29 Pesce-rondinc 64 Pesce spada 166 Petaïre 16 Petermânnchen 27 24 Fig. 2. — Petit perlon 59 Petit Sargue 81 Pez Espada 106 Peza gigas 18 Phaggari 85 Phagros 85 Pholis 216 Pholis gunellus 222 Pholis lœvis 216 Picard 103, 108 Picarel commun 108 Picarel (genre) 107 Picarel insidiateur 111 4i Picarel martin-pêcheui 109 Picarel de Mauri 110 Pieterman 27 Pilon neau • 91 Pilot-fish 130 53 Pilote 136 Pinaou 56 Piper 56 Piper-fish 50 Piscialetta 212 Pisci de re 276 Pitrisch . 247 Plain Bonito 131 Pogge 62 Poisson d'argent 175 Poisson-glaive 190 Poisson-lune • . 152 Poisson royal 152 Poisson siffleur 50 Poisson volant 65 Poissonnet grooper 40 Polyprion 20 Polyprion cernium 20 Polyprion (genre) 20 Pomatome (genre) 9 3 Pomatome télescope. .... 9 Pomatomus 9 Planches. Pages. Pomatomus telescopium ... 9 Pomatomus telescopus 9 Pombo 102 Pompilus 158 Pompilus Rondelet ii 158 Porchetto 16 Porte-écuclle 242 Poule de mer 148 Prêta 159 Prêtre 202 Prima glauci species 139 Prie-note 39 Quatre-corne 49 Raatte 274 Raie pécheresse. 25 i Rainbow-wrass 276 Ramado 193 Bana marina 254 Rana piscatrix 25i Rascas 80 Rascasse 42 Rascasse blanche 24 Rascasse (grande) , . 40 Ratapenada Oi Ray's Bream 150 Re di trigli 7 Red-fish 43 Red-gilt head 98 Red mullet 35, 37 Regaleucus Banksii 182 Begalecus gladius 183 Rémora 134 52 Rémore 134 *Rémore (portion du disque cé- phalique du) 135 Ribbon-fish 182 Rock Cook 272 Rockflsh 229 Rock goby 229 P.omeiro 130 Rondola 64 Roodbrasen 89 Roseré 202 Rossa 7 Rothbrassein 98 Rother Lippfisch 200 Rother Seebahn 5i Rothschuppe 89 Roucaou 261, 203 Roudgeole • 290 13 Rouget barbet 37 TABLE ALPHABÉTIQUE. 293 Planches. Pages. 19 Rouget commun 51 Rousseau 89 Roussignoôu 261 Routjet 35 Ruban rouge 190 Sachettus venetorum 16 Sackflosser 85 Sagone 80 Salm-Barsch 4 Salpa 100 San pietro 148 Sand Smelt '202 56 Sanglier 146 Sansonnets 118 Saouclet 200 Saoupa. . . 100 Saouquéna 83 Sar 96 Sarago 78 Sarago 85 Sargo 78, 80 Sargou 80 Sarigo bastardo 96 Sarigu 81 Sargue (genre) 78 32 Sargue de Rondelet 78 Sargue de Salvien. ....... 80 Sargue vieille - . . 81 Sarguet 78, 80 Sargus 78 Sargus annularis SI Sargus raucus 78 Sargus Ron elelii. . , ... 78 Sargus Salviani 80 Sargus vetula SI Sargus vulgaris . 80 Sarpa 100 Sarpananza 7, 11 Sarrano 13 Sarubbi 219 55 Saurel 143 Saurel (genre) 142 Saupe 100 Savaro 143 Savary 248 Scabbard-fish 175 Scad 143 H cal -raye cl wrass 270 Scarpena 40 Scazupuli 40 Schelvischduivel 247 Planches. Pages. Schwartzschwantzige Seebrasse. 101 Schwertfisch 166 Sciœna 71 Sciœna aquila 71 Sciœna cirrhosa 73 Sciœna labrax 4 Sciœna nigra 75 Sciœna umbra 71, 75 29 Sciène aigle 71 Sciène (genre) 71 Scienidœ 70 Sciénoïdes (famille des) .... 70 Sciorina 197 Scoglio 35 Scolopax 281 Scomber 114 Scomber alatunga 127 Scomber amia 140 Scomber col ici s 118 Scomber ductor 130 Scomber glaucus . ...... 139 Scomber macrophthalmus. . . 118 Scomber maculatus 118 Scomber mediterrancus .... 129 Scomber Pelamides 126 Scomber pelamys .... 120, 129 Scomber pneu matophor us . . . 119 Scomber quadrvpunctatui- . . . 125 Scomber rochei 131 Scomber sarda 129 Scomber scombrus. . . . lli, 119 Scomber thynnus 121 Scomber trachurus 143 Scomberoïdœi 112 Scombcroïdes (famille des). . . 112 Scombre (genre) 114 Scombrus 1 1 i Scorpœna 40 Scorpœna dactyloptera .... 45 Scorpœna massiliensis 20 Scorpœna porcus 40, 42 Scorpœna scrofa 40 Scorpènes 39 Scorpène brune 40, 42 *Scorpène (dentition de lagrande) 41 Scorpène (genre) 40 14 Scorpène (grande) 40 Scorpène (rouge) 41 Scorpidi 40 Scorpioides 214 Scorpion de mer 50 296 TABLE ALPHABÉT10UE. Planches. Pages. Scorpioun ; . . . , 40 Scozone 97 Scrofanello 42 Scrofano 40 Scrofanu imperiali 45 Sea Dcvil 254 Sea Pike 32 Sea scorpion 40 Sea snail 239 Sébastes 39 Sebastes dactyloptera 45 Sébaste (genre) 43 Sébaste impériale 45 Sebastes imper ialis 45 Sebastes Norwegkus 43 15 Sébaste septentrional 43 Seehan 56 See-Schwalbe 55 See-Scorpion 46 Seewolf. 254 Seeweib 260 Sero 263 Serpens rubescens 189 Serra 129, 131 Serran argus 17 Serran à bandes 17 5 Serran commun 13 *Serran commun (dentition du). 14 Serran écriture 15, 43 Serran (genre) 13 Serran hépate 16 Serran impérial 45 Serran jaune 17 Serranus 13 Serranus anthias 11 Serranus cabrilla 13 Serranus cabrilla flavus. ... 13 Serranus Coucliii 20 Serranus gigas 18 Serranus hepatus 16 Serranus scriba 15 Shanny 216 Sieurel. 143 Skeria 222 Smaris 107 S maris alcedo 109 Smaris chryselis 109, 110 Smaris gagarella . . 108, 109, 110 Smaris insidiator 111 Smaris smaris 108, 109 Smaris vulgaris 108, 109 Planches. Pages. Smooth serranus 13 Smooth Shan 216 Smor-bult 229 Smor-butting 229 Soë-Karudse 274 Solenostomus scolopax .... 281 Solv-Plettet-Guldfiseh 151 Sopi 100 Sourcil d'or 83 Souvereau 143 Spada marina 183 Spanish Bream 93 Spanish mackerel 118 Sparbrasscn 81 Spargil 81 Sparidœ 77 Sparidés (famille des) 77 Sparlo 81 Sparus alcedo 109 Sparus annularis 81 Sparus argenteus 85, 108 Sparus aurata î<3 Sparus berda 90 Sparus boops 98 Sparus cantharus 96 Sparus carudse 273 Sparus castaneola 156 Sparus controdontus 89 Sparus cetti , . . . 94 Sparus dentex 94 Sparus erythrinus 88 Sparus gora 106 Spams liaffara 81 Sparus lineatus 106 Sparus massiliensis 89 Sparus massiliensis 106 Sparus mormyrus 92 Sparus marna 104 Sparus melanurus 101 Sparus mendola 104 Sparus oblada 101 Sparus orphus 89 Sparus Osbeckii 106 Sparus pagellus 88 Sparus pagrus 85, 89 Sparus puntazzo 80 Sparus raji 156 Sparus salpa 100 Sparus sargus 78, 80 Sparus smaris 108 Sparus Zébra 106 TABLE ALPHABÉTIQUE 297 Planches. Pages. 1 1 Spet 32 Spfiyrœna . . . 32 Sphyrsena 32 Sphyrœna sphyrna 32 Sphyrène (genre). ...... 32 Sphyrenidœ 31 Sphyrénides (famille des) ... 31 Sphyrna 32 Sphyrna becuna 32 Sphyrna spet 32 Sphyrna vulgaris 32 Spigola 4 Spinachïa vulgaris 08 Spirda 220 Star Gazer 2 ï Steenslymmvisch 210 Steikker 143 Steinbitz 209 Steinpicker 02, 08 Sternscher 24 Stone bass 20 Store-tin-dourc 08 Streaked-Gurnard 53 Striglia. . 35 Striped-bellied Tunny 120 Striped Surmullet 35 Strivalc 140 Stromatée (genre) 102 Stromatée 113 03 Stromatées fiatole 102 Stromateus 162 Stromateus ftatola 102 Stromateus microchirus . ... 103 Sucking fish 134, 142 12 Surmulet 34, 35 Surmulet 35 Svrardfisk 222 Sword fish 166 Swordick 222 Tainha da moda 197 Tang-brosme 220 Tang-lake 226 Tangspigg 08 Tanuda 90, 97 Tenco 201 Tenillé 92 Tcnn 125 Tétragonure 204 75 Tétragonure de Cuvier .... 205 *Tétragonure de Cuvier (région caudale du) 200 Planches. Pages. Tétragonure (genre) 205 Tetragonurus 205 Tetragonurus Cuvieri 205 Tetragonuridœ 20 1 Tetragonuridés (famille des). . 204 05 Tétraptère bélone 169 Tétraptèro (genre) 169 Tetrapterus 169 Tetrapterus belone. ...... 169 Tbick-lippcd Grey mullet. ... 197 Thon à pectorales courtes. . . . 124 47 Thon commun 121 *Thon commun (dentition du). . 122 Thon (genre) 120 Thon à longues oreilles. ... 128 Thon mariné 124 Thon (pêche du) 124 Thonines 125 Thonine commune 125 Thonine à pectorales courtes. . 125 Thons 112 Thonym 121 Thoun 123 Thounina 125 Three-spotted vrass 200 Thunen 121 Thunfisch 121 Thynnus 120 Thynnus alalonga 127 Thynnus alicorti 124 Thynnus brachypterus 124 Thynnus brevipennis 125 Thynnus leachianus 125 Thynnus méditer raneus. ... 121 Thynnus paciplcus 128 Thynnus pelamydes 120 Thynnus rocheanus 181 Thynnus sardus 129 Thynnus thunina. ...... 125 Thynnus vulgaris 121 Tinta impe 140 Tjiùla 277 Tjol 203 Toccali 208 Tœnia rubra 189 Tonno 121 Touna 125 Trachinidœ 23 Trachinidés (famille des). ... 23 Trachinus 20 Trachinus araneus 30 TABLE ALPHABÉTIQUE. Planches. Pages. Trachinus draco 27, 29 Trachinus lineatus 27 Trachinus major 27 Trachinus radiatus 30 Trachinus vipera 29 Trachinus vividus 20 Trachurus 142, 143 Trachurus européens 143 Trachurus trachurus. .... 143 Trachyptera tœnia 179 68 Trachyptère bogmare 178 Trachyptère de Bonelli 181 Trachyptère faux 179 "Trachyptère faux ( dentition de) 180 'Trachyptère faux (région cau- dale du) 180 Trachyptère (genre) 178 Trachyptère à rayons lisses. . . 181 Trachyptère de Spinola 181 Trachypteridœ 177 Trachyptéridés (famille des). . 177 Trachypterus 178 Trachypterus articus 178 Trachypterus bogmarus. ... 178 Trachypterus bonellii 181 Trachypterus cristatus 181 Trachypterus faix 179 Trachypterus leiopterus. ... 181 Trachypterus spinolœ 181 Tria 35 Trichiure (genre) 172 66 Trichiure de l'Atlantique. . . . 172 "Trichiure de l'Atlantique (Den- tition du) l'3 Trichiuridœ 171 Trichiuridés (famille des). . . . 17! Trichiurus. 172 Trichirus argenteus 172 Trichiurus lepturus 172 Trigla adriatica 53 Trigla aspera 59 Trigla Blochii 54 Trigla cataphracta 00 Trigla caviglione 59 Trigla cuculus 51, 54 Trigla fasciata 64 Trigla grunniens 54 Trigla gurnardus 57 Trigla hirundo 55 Trigla lastoriva 53 Planches. Pages. Trigla lineata 53 Trigla lucernà 58 Trigla lyra 56 Trigla milvus 54, t>8 Trigla obscura 58 Trigla pini 51 Trigla pœciloptera 59 Trigla volitans 04 Trigles . 39 Trigle de Bloch 54 20 Trigle camard 53 Trigle cavillone 59 Trigle à corps cerclé 53 Trigle (genre) 50 23 Trigle Gournau 57 21 Trigle hirondelle 55 22 Trigle lyre 56 24 Fig. 1. — Trigle morrude ... 58 Tripterygiwm 223 Tripterygium (genre) 223 Trompet-fish 281 Truette 148 Trypterygium melanocephalum. 22 i Trypterygium melanurum. . . 225 82 Trypterygium nase 224 Tub-fish 55 Tunny 121 Turdu . 263 Ulk 254 Umbrina 71, 73 Umbrina cirrhosa 73 Umbrina vulgaris 73 Upeneus 34 Uranoscope (genre) 24 8 Uranoscope vulgaire 24 Uranoscopus 24 Uranoscopus dracunculus. . . 247 Uranoscopus lyra 2i7 Uranoscopus micropterygius. . 247 Uranoscopus scaber 24 Vaagm'àr 178 Vent des maquereaux 118 Verdon 261 Vergadelle 100 Vernieira 180 Verrat 146 Verzellata 196 Vieille 262 93 Vieille commune 262 Vieille jaune 262 Vieille rouge 262 TABLE ALPHABÉTIOUË. 299 Planches. Pages. Virador 101 Vive araignée 30 9 Vive commune 27 ' Vive commune (écailles de la). 27 Vive (genre) 20 Vive à taches noires 30 Vive à tète rayonnée 30 10 Vive vipère 29 Viviparous Blcnny 22G Volador 04 Wolf-fish 209 Wrech-fish 20 Xiphias Cetti 100 Xiphias gladius 100 Xiphias (genre) 100 Xiphias Rondeletii 166 Xiphiidae 105 Xiphidés (famille dus) 163 Xurel 143 Yellow skulpin 217 Yol négré 193 Planclies. Pa^es. Zack-brassen 85 Zahnbrassen