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Parmi les progrès de la _ civilisation, entendue au sens le plus large et le plus humain, figurent aussi les progrès de la _ moralité, et on ne doit pasoublier que la science _ et la moralité sont loin de progresser de pair, l'accroissement de la connaissance scientifique ne rendant pas nécessairement les hommes plus moraux. Ainsi le sentiment de l'honneur et le respect de la parole donnée n’ont pas de commune mesure avec la connaissance des lois relatives à la compressibilité des gaz et àlac L'HISTOIRE DES SCIENCES sciences peuvent contribuer au bonbenr et au bien-être de l'humanité ainsi qu’au soulagement _ deses misères; mais elles sont aussi suscepti- bles de concourir aux fins les plus criminelles. -. Ces constatations sont banales; les événements actuels permettent seulement de les faire une fois de plus et dans des conditions singulièrement _ étendues. Cependant, ceux qui croient le moins à une influence profonde de la culture scientifi- que sur la valeur morale aiment à penser que, - au moins pour les savants qui la font progres- ser, la science est autre chose quel’outil de mer- veilleux service dont parlait Montaigne, et que l’habitude de la méditation constante sur ce que les Anglais appellent la philosophie naturelle _ incline l’esprit à la sérénité et aussi à la modes- tie, car le savant, plus que tout autre, doit con- * naître la grandeur de nos ignorances. Il est. triste de constater combien sont nombreuses en Allemagne les exceptions à cette mentalité du . véritable homme de science. Quel étrange spec- - -tacle que l’effroyable orgueil des savants d’ou= _tre-Rhin professant que, là aussi, l'Alemaga est au-dessas de tout. 4 La prétention de la science allemande à dé supériorité universelle est-elle fondée ? Il y à quelques mois, l’Académie des Sciences de Paris rappelait que les civilisations latine et anglo _saxonne sont celles qui ont produit depuis trois siècles la plupart des grands créateurs dans les ET LES PRÉTENTIONS DE LA SCIENCE ALLEMANDE 7. 3 sciences mathématiques, physiques et naturel- … les, ainsi que les auteurs des principales inven- _ tions du dix-neuvième siècle, sans oublier d’ail- leurs les contributions apportées par des natio- _nalités moins étendues. Nous nous proposons, 54 _en jetant un rapide coup d'œil sur l’histoire des sciences, de montrer que, effectivement, la plu _ part des contributions essentielles, tant théori- _ques que pratiques, n’appartiennent pas à des savants ou inventeurs allemands. Nous cherches _rons aussi à analyser les causes des prétentions de la science germanique ; quelques-unes sont d'ordre philosophique, d’autres tiennent à une » confusion entre le progrès réel de la science et l'accroissement du rendementscientifique. Peut- être aura-t-on l’impression que la part apportée _ par l’Allemagne est loin d’être en rapport avec le rôle qu’elle prétend jouer dans le monde. A diverses reprises, l'Allemagne fut entière- ment tributaire de la civilisation celto-latine. C’est ainsi que, dans l’antiquité, le Germain bar- bare est tributaire du Celte, et qu’ aux douzième à et en Italie. Au quatorzième siècle, comme il résulte des belles études de M. Duhem sur la. Science au Moyen Age, il y eut, à l’Université de Paris, une vive réaction contre la physique et la mécanique d’Aristote; à ce mouvement se rattache le nom de Buridan, dont les vues sur la dynamique contenaient en germe le principen moderne de la conservation de l’énergie. Pres- que tous ceux qui dissertent sur la Mécaniqut sont, au quatorzième et au quinzième siècle, des disciples de Buridan; au premier rang de 1. Sur l’histoire de l'influence française en Allemagne, on consuls ; tera avec grand profit un livre remarquablement documenté de M.L _ Raynaud (Hachette, 1914). Ce livre a paru quelques mois avant la guerre. _ ceux-ci figure Nicole Oresme, véritable précur- . seur de Copernic, dont les idées sur le mouve- _ ment des corps célestes dépassaient de beaucoup son temps et qui devança en partie Descartes _ dans la découverte de la géométrie analytique. Parmi les savants du début du seizième siècle, . on doit compter Léonard de Vinci, dont l’œuvre . théorique se rattache d’ailleurs aux doctrines de _ VPUniversité de Paris. Nous arrivons alors au _ grand développement des Mathématiquesetde - la Physique à l’époque de la Renaissance. Les noms de Copernic, Viète, Tycho-Brahé, Stevin, 1 _ Galilée tiennent une place considérable dans … l’histoire de l’Astronomie, de l’Algèbre, de la _ Statique et de la Dynamique. Un seul nom alle- _ mand se présente ici à nous, mais un des plus _ glorieux de l’Astronomie, celui de Kepler, qui abandonne les mouvements circulaires ou leurs combinaisons pour représenter les trajectoires des astres, et, utilisant les observations de Tycho-Brahé, découvre, après dix-huit années je lp A ENE de pénibles et laborieux calculs, les lois célèbres ‘à relatives aux planètes. Ë 3 Aux dix-septième et dix-huitième siècles,nous dn trouvons un nouvel apogée de l’influence Fran- ‘4 çaise en Allemagne. Dans l’histoire dès sciences mathématiques et physiques, la France et l'An- leterre tiennent alors sans conteste la première place. On a beaucoup écrit sur la priorité de Newton et Leibniz comme inventeurs du calcul Cie Me ue Bi ide à Ge dr dd RS dd D ES do Sd L'IHISTOIRE DES SGIENCES infinitésimal. La question des algorithmes em- ployés par ces deux grands géomètres est cer- tes de grande importance, mais il ne faut pas. oublier le mot si juste de Lagrange dans son. Calcul des Fonctions. «On peut regarder Fermat comme le premier inventeur des nouveaux cal- culs. » Les deux mémoires sur la théorie de . maœimis et minimis et des tangentés établissent en effet les droits incontestables du Conseiller au _ Parlement de Toulouse à l'invention du calcul. infinitésimal. | | De quelques vues isolées et trop spéciales sur. . lAlgèbre géométrique, qui remontaient aux _ Grecs, Descartes fait une doctrine, la géométrie analytique, et il apporte à la théorie des équa- tions algébriquesdes contributions importantes. On a cherché parfois à rabaisser le rôle de Des- _ cartes en Mécanique. C’est oublier qu’il a le pre- _mier énoncé la loi d’inertie sous une forme pré- _ cise. Il a aussi introduit une idée capitale dans _ lascience en affirmant que dans un systèmeisolé, _ comme nous dirions aujourd’hui, il y a quelque _ fonction des masses et des vitesses qui demeure constante. Descartes se trompe en envisageant à : _ ce sujet les quantités de mouvement, tandis qu'il. = faut considérer les projections sur une droite de. ces quantités, et Leibniz, qui critique justement … Descartes, paraît être le premier à avoir envisagé la combinaison de Ja masse et de la vitesse repré" sentant la force vive; il n’en reste pas moins … longtemps à Paris et y subit l’influence de lil- lustre Hollandais Huyghens, qui avait créé la 4 dynamique des forces variables, et, dans ses études sur le pendule composé, avait fait en 4 réalité pour la première fois une application du à théorème des forces vives au mouvement d’un _ système matériel. Les temps étaient mürs pour que le génie de … de la dynamique et faire de ceux-ci l’admirable 4 dans son livre des Principes mathéma= … tiques de la philosophie naturelle le premier » chapitre de la Mécanique Céleste. Après cette où le développement mathématique joue un rôle essentiel, période à laquelle se rattachent sur- tout les travaux de d’Alembert et de Lagrange. Les applications viennent alors nombreuses. - Quelle riche moisson en Astronomie théorique … nous rappellent les noms de Clairaut, de d’Alem- - bert, de Lagrange, de Laplace, Newton mis à partet hors rang, on peut dire que la Mécanique . Céleste est une science presque uniquement Fran- - çaise, avec les grands géomètres que nous - venons de citer et auxquels, en continuant jus- qu'à nos jours, il faut joindre ceux de Poisson, plusque le grand philosophe Allemand séjourna 2 - Newton pût poser définitivement les principes ie - application qui a renduson nom célèbre,en écri- . à période d’induction, vient une période déductive L'HISTOIRE DES SCIENCES de ADS, de Leverrier, et de Hé P in Je n’ai garde d'oublier k Suisse Euler, qui un des grands analystes de la seconde moitié du xvin: siècle, et l'Allemand Gauss, illustre dans tant d’autres domaines; si grande que soit leur. œuvre astronomique, cile ne renferme cepen: - dant pas en Mécanique Céleste les mêmes décou- vertes capitales que celles d’un Lagrange ou d’un Laplace. Je ne puis insister ici sur le domaine ibetrel des Mathématiques pendant le dix-neuvièm siècle. Il faut citer cependant, parmi ceux qui. _ ont ouvert les voies les plus fécondes, Cauchy, À ie Gauss, Abel et Fourier. Le premier, en réant la théorie des fonctions de variables com si a donné une vie nouvelle à l'Analyse” mathématique, et, en ce sens, les travaux les. _ plus modernes relèvent de lui; c’est ce qu’on. oublie souventen Allemagne.On doit les notions les plus essentielles sur la théorie des groupes … à Galois,qui en a fait d’admirables applications à la théorie des équations algébriques, et ces” notions ont pu être transportées plus tard en. Analyse. Le nom de Gauss, à qui la géométrie, infinitésimale doit de grands progrès, domine surtout la théorie moderne des nombres, déjà explorée avant lui avec éclat par Fermat _ Lagrange et Legendre. Cette science du discon= les phénomènes naturels à l’idée de continuité 12 # et ENTION ee 13 $ DE LA SCIENCE ALLEMAND été souvent appelée la reine des mathéma= tiques; ce fut plus tard un des grands mérites J'Hermite d'introduire le continu dans certaines uestions d’arithmétique supérieure. Les travaux sur les fonctions elliptiques et Sur des transcen- _ dantes plus générales ont rendu célèbre le nom : du Norvégien Abel. Quant à Fourier, SON Ou- vrage sur la théorie analytique de la chaleur à ysique mathématique ; il con- méthodes employées dans l’é- fude des équations différentielles auxquelles conduisent de nombreuses théories physiques, et les séries qui portent le nom de Fourier ont fait l'objet d'immenses généralisations. Dans l’Astronomie d'observation, on {rouvé,; our les temps modernes, les véritables pion- niers dans les pays latins ou anglo-saxons. Sans remonter jusqu’à Galilée, indiquons seule ment parmi les fondateurs de cette branche si | _captivante de la science : Bradley, qui décou- D vrit laberration, d’après laquelle chaque étoile semble décrire annuellement une très petite ellipse, et la nutation, qui est une oscillation de l'axe terresire d'environ 18 ans, puis Vinfatiga- ble observateur que fut William Herschell, dont les puissants télescopes sondèrent avec tant de : succès les profondeurs du ciel, et à qui on doit | Ja découverte de la translation du système _ solaire. Nous pouvons rattacher à notre pays le Danois Roemer, qui séjourna longtemps en tient le germe des À A . L'HISTOIRE DES SCIENCES France et à qui l'observation des satellit Jupiter révéla que la lumière a une vitesse finie. Le nom de l’Astronome Allemand Bone) à ji _être rappelé ici pour ses travaux sur les étoi doubles et sur la mesure de la parallaxe d’ étoile de la constellation du Cygne,ce qui faisait connaître, pour la première fois, la distance. d’une étoile à la terre.Dans le monde plus loin: tain encore des nébuleuses, l’astronome Anglais Huggins ouvre une voie nouvelle par ses obser- vations sur les nébuleuses planétaires; ilmesu aussi le premier la vitesse avec laquelle une étoile s'éloigne ou se rapproche de la tërre.” En physique générale, deux principes dom _nent l’énergétique, Sous leur forme thermody= namique primitive,le premier principe ou prins= cipe de l’équivalence de la chaleur et du travail est attribué généralement au médecin Allemand Robert Mayer; le second, concernant la dégr dation de l'énergie, est le principe de Carno Toutefois l’histoire du premier principe serait à reviser, Tout d’abord les expériences de Rum= ford sur l’échauffement produit dans le forage des canons conduisaient à l’idée de l’équivas lence de la chaleur et du travail, et il en est même des expériences de Davy sur le fro ment l’un contre l’autre de deux morceaux d glace, Mais c’est dans l’ouvrage publié sur le _ Chemins de fer par Seguin, l'inventeur des ” chaudières tubulaires,en 1839, c’est-à-dire q , s qualités propres, sans qu'aucune prétende à ne domination qui ne pourrait que retarder la arche de Pesprit humain. Ce fut même jadis le êve du plus grand esprit qu’ait produit PAîïle- magne, Leibniz, qui s’efforçait de trouver des terrains d'union entre les nations. Mais, hélas! le vieux fonds atavique de race de proie, que fut i souvent l'Allemagne à travers les âges, est remonté à la surface, et tous doivent, en ce mo- ment, s'unir contre un peuple qui, se croyant _d’essence divine, prétend s'imposer au monde par la violence. D Puis re Picard, Émile L'histoire des sciences et Es prétentions de la science allemande __ PLEASE DO NOT REMOVE _ CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY N FUN !