à: I L'ILLUSTRATION HORTICOLE Le dépôt exigé par la loi a été fait GAND, IMPRIMERIE I. S. VAN DOOSSELAERE L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS rOMI'RKNANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION, L'HISTOIRE LA CULTURE EN SERRES, EN PLELXE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES l'LAM'KS LES PLUS REMAliQLABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'INDtSTRIE HORTICOLE l.ES EXPLORATIONS IlOTANlOUES, LARClllTECIURE DES JAHl)i.\S L'ARBORICILTURE, LA CCLTURE HARAICIIÈIIE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS i;t des OUVRAGES NOUVEAUX SUR I;A BOTANIQUE ET l'hORTICULTURE, ETC. PL'BLlÉt: SOUS LA DIlvECTION DE J. LINDEN Adniiiiislraleur délégué de la Coni|);î(jiiie coiilineiilnlc d'Ilorlioiillure ADMINISTRATEUR LUCIEN LINDEN REDACTEUR EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticulteurs éminents TRENTE ET UNIÈME VOLUME ou QUATRIÈME DE LA QUATRIÈME SÉRIE GAND AU SIÈGE SOCL\L DE LA COJIPAGNIE CONTINENTALE D'HORTICULTURE (SOCIÉTÉ ANONYME HUE DU GLIAUMB, 512 IS8L 4"" SÉRIE 4n.e Volume M XXXI Année 1884 l«'e Livraison Principales distinctions obtenues par L'ILLUSTRATION HORTICOLE : MÉDAILLE DE MÉRITE A L'KXPOSITIOX UNIVERSELLE DE A lENNK EN 1873 DIPLOME d'honneur A L'EXPOSITION IN PERNATIONALE d'aMSJERDAM EN 1877 MÉDAILLE d'or A l'eXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'eXPO^ITION DE MADRID EN 1883 LILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MEXSUEL1>E DES SERRES ET DES JARDINS cnMP::E:fANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS RExMARQU ABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'INDUSTEIJ; HORriCOLE LES EXPLORATIONS BOTANIQUES, L'ARCillIECTURE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAÎCHÈRE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE J. LINDEN Adminisiralcur délégué de la Compagnie conliiieiilale dH^iliciilliire ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collatioratioii de Botanistes et Horticulteurs éminents TABLE DES MATIERES ('hroniqiik horticolk. ..... 5 I.e Lasiandra niacrantha 1*^ L'Institut botanique de Liège . . 12 HlBI.IOGRAPHL': lîi Le Quinquina .11 HoRTicuLTUKK d'ornement : Dahlia à fleurs simples 17 Curiosités hoiticoles de l'Egypte. ... 19 TKXTKS KT PI.ANCHKS COl.ORIKKS PL 508. Tricliocentrura porphyrio . . . '•> PL 509. Camellia M. Raymond Lemoiiiier 11 PL 510. Anthurium splendidum ... 13 Dahlia White Queen 18 A PARU LE 25 JANVIER 1884 Administration, au siège social de la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52, rue du Chaume, à Gand CONDITIONS D'ABONNEMENT \.' Illustration Horticole paraît le 15 de chaque mois et forme, au bout de l'aunée, un gros volume iu-8' de 200 pages de texte illustré de nombreuses gravures, et accompagné de 36 PLANCHES richement coloriéss ou gravures supérieurement exécutées. Les sujets traités sont distribués dans l'ordre suivant : I. Chronique horticole. — II. Planches coloriées et descriptions de plantes nouvelles. — III. Culture des plantes en appartements. — IV. Jardin potager et jardin fruitier. — V. Horticulture d'ornemont, etc. — VI. Architecture des jardins, constructions et industries horti- coles. — VII. Miscellanées. — VIII. Correspondance. — IX. Explorations scientifiques. Prix de l'abonnement, payable d'avance Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste. Pour toute l'Union postale 30 francs. Pays d'outre-mer 35 » Payable en un œar.dal sur la poste de Gand (Belgique] au nom de l'Administralcur On s' abonne à l'administration de \ Illustration Horticole, 52, rue du Chaume, à Gand, ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de fétranger. — Envoi franco d'un N" spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. COMPAGNIE CONTIiNENTALE D'HORTICULTURE (SOCIÉTÉ anonyme) Ancienne firme: J. LINDEN. qui possède à Gand et dans le Midi de la France de grandes cul- tures (Spécialités : Plantes nouvelles d'introduction directe, Palmiers Orchidées, Cycadées, Broméliacées, Nepenthes, Fougères, Plantes à feuillage ornemental. Arbres à fruits des Tropiques, Plantes médicinales et utiles, Azalea, Caniellia, Rhododendron, Lauriers, Plantes d'appar- tement, etc., etc ...), demande des agents commerciaux dans toutes les grandes villes. S'adresser directement à M. le DIRECTEUR de la COMPAGNIE CONTINENTALE D'HORTICULTURE à GAND (Belgique) Inutile de se présenter sans les meilleures références Les catalogues «le la Compagnie seront envoyés gratis à toutes les personnes «jui en feront la demande XB R A ^^ — 5 — <^ NEW YORK BOTANICAL CHRONIQUE HORTICOLE 13 Janvier 1881 Rusticité de quelques végétaux. — Il est généralement admi.'^ que les plantes originaires des régions chaudes exigent une température sensiblement égale à celle de ces régions et qu'elles ne sauraient vivre sous d'autres climats. Bien des faits seraient cependant de nature à infirmer cette manière de voir, si l'on ne tenait compte des circonstances spéciales dans lesquelles ils se produisent. Nous avons déjà relaté ici que le 3Iusa EnseU résiste parfaitement au climat très variable de Mexico. M. J. Blanchard rappelle, dans la Revîie Jiorticole, que cette belle espèce dont nous aimons à décorer nos jardins durant nos courts étés, a passé le rude hiver de 1879 sans aucune couverture, dans plusieurs jardins des environs de Brest. L'humidité est plus nuisible à la plante que le froid. Elle supporte bien 3 ou 4 degrés sous zéro. he RicMï^dia aetliioima est commun à l'île S" Hélène; il y croît dans tous les marécages ; on le cultive en pleine terre dans les jardins de la Basse-Bretagne. Une Broméliacée, le Cfreigia sjiJiacelata a fleuri en pleine terre à Brest après le rigoureux hiver de 1879-1880. Plusieurs Braliea Roezli ont résisté, pendant ce même hiver, plantés en pleine terre et recouverts de simple cloche, dans le jardin de l'Établis- sement J. LiNDEN, à Gand. Les fleuristes gantois en 1816 étaient au nombre de treize. Voici leurs noms : Casier, rue Overschelde; De Cock, Vieuxbourg; Lanckman, rue de la Caverne; Myncke, rue de Comines ; Mortier, rue de la Pucelle; F. Spae, rue de Courtrai; Spiller, rue des Cinq Chambres; Van Cassel, rue de la Caverne ; F. Van Damme, rue du Labour ; J. Verleeuwen, rue des Femmes ; L. Verleeuwen, rue des Baguettes ; Verschaffelt, rue de la Caverne, et "Willems, rue des Meuniers. Ils possédaient des plantes de serre et d'orangerie, des arbustes indigènes et exotiques, des rosiers, des arbres fruitiers et des bulbes. Tous ces établissements, bien modestes alors, ont depuis longtemps disparu. * TOME XXXI 1884, Ire LIVK. — 6 — Le Jardin botanique de Leyde vient d'enrichir la collection des Orchidéos par l'addition de doux espèces décrites récemment par l'éminent orchidographe M. H. G. Reichenbach, qui en fait un grand éloge dans le Gardeners' Chronicle. Ce sont le Saccolahimn Witteanum et le DcnCro- Miim linearifoUum. Tous deux ont été envoyés de Java, le Saccolabium par M. ToEKAMP Lammers de Bandong, le Dendrobium par M. T. Otto- LANDER, de Pasaiocan. Le Saccolahimn Witteanum. dédié au zélé directeur du Jardin de Leyde, a le feuillage vert foncé avec reflet rougeâtre, le racème allongé; le rachis vert e.st marqué de nombreuses lignes pourpre foncé. Les sépales et pétales sont oranges à nombreuses taches rougeâtres ; le labelle est blanc avec quelques macules pourpre et le sommet de l'éperon vert. Le Dendrobium linearifoUum Teysm. et Binn. fut découvert autrefois à Sumatra. Ses feuilles ont à peine deux lignes de largeur; elles sont bidentées. Sa fleur est dans le genre de celle du Dendrobium crumenat^tm Sw. Le sépale supérieur est petit, oblong, aigu. Les pétales sont arrondis et petits. Le labelle est d'ordinaire trilobé, le lobe central marqué d'une large tache jaune; le reste de la fleur est blanc, sauf que les sépales latéraux et les lacinies du labelle sont striés de fines lignes pourpre-mauve, Les déchets du jardin. — Convient-il de les mettre en tas pour en faire du terreau ou faut-il les brûler pour les utiliser à l'état de cendres? Tout dépend de la nature même des déchets et de la façon de préparer le terreau. Dans certains établissements, les jardiniers ont la coutume de brûler les débris et ramassis quelconques, sous prétexte que ceux ci peuvent contenir de la vermine, des insectes, des larves, des spores do champignons et même des graines de mauvaises herbes. Dans les cas spéciaux, il ne sera pas mauvais de recourir à l'incinération, lorsqu'il s'agit par exemple du produit des sarclages, et que l'ivraie est réellement en graines, parce que la mise en tas de ces sortes de déchets ne suffît pas à détruire la vitalité des semences. On agira de même quand on se trouve en présence de champignons ou de parasites provenant de végétaux malades; les spores de ces infiniment petits résistent quelquefois à l'action de la fermentation putride, et il faut les brûler pour parvenir à les détruire. Mais dans les conditions ordinaires, les herbes, les feuilles, les paillis propres et autres débris analogues peuvent parfaitement être convertis en terreau. Seulement il convient de les étendre par lits, de les tasser convenablement, de les piétiner au besoin, d'y ajouter de la chaux vive et de retourner les tas tous les trois mois. On pourra en hiver y déverser du purin ou même y mêlei' du fumier des fosses d'aisances et l'on évitera d'en faire usage comme terreau avant un an et demi ou deux années de mise en tas. * La Treille du Roi. — Le chasselas fameux de la célèbre treille dite (lu Roi, que le soleil dore depuis près do quatre cents ans, le long- du mur du parc du château, à Fontainebleau, a une longueur de 1,400 mètres. Cette treille s'est multipliée; ses enfants sont innombrables; ce sont ces chasselas superbes et délicieux que produit Thomery, chasselas que mangent l'Europe entière — et Paris. Car Paris, à lui seul, croque annuel- lement près de 35,000 kilos de Thomerj ! Ces raisins de Thomory sont traditionnellement appelés chasselas de Fontainebleau, et non sans raison, car ils sont les enfants de la Treille du Roi. Cette treille fut plantée sous François 1", et non sous Henri IV, comme le dit la légende. Elle produit, ou plutôt elle produisait 2 à 3,000 kilo- grammes de raisin de table, de plusieurs nuances dorées. En 1883, la récolte a été moindre, l'adjudication de ce qui a été mis en vente n'a donné qu'un total de 2,281 fr., c(^ qui met en moyenne le kilogramme cà 2 fr. et quelques centimes. * La structure des rameaux de quelques arbres fruitiers et leur composition anatomique ont fait l'objet d'une communication très intéres- sante faite par M. Laborie à l'Académie des sciences à Paris. D'a})rès l'auteur, le rameau à fruit diffèi\; du rameau à bois par la prépondérance du parenchyme cortical et médullaire et par le développement plus faible des faisceaux fîbro-vasculaires; l'un est destiné à former et emmagasiner les aliments nécessaires aux organes reproducteurs, tandis que l'autre contient plus d'éléments anatomiques. Entre les deux, il y a aussi des dissem- blances notables quant à l'écorce, quant au bois, quant à la moelle. Par son étude, M. Laborie est amené à considérer la plante comme formée d'organes différenciés à des degrés divers. Pour les phanérogames il y aurait trois degrés et par suite trois grands groupes: les arbres fruitiers constitueraient le deuxième groupe, la Pomme de terre et ses analogues formeraient le troisième, les autres plantes le premier groupe. Crataegus mexicana Carrierei Vauvel. — Le directeur actuel des pépinières au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, M. Vauvel, a dédié ce bel arbuste d'ornement à son éuiinent prédécesseur M. E. A. Carrière. 11 provient d'ailleurs des derniers semis faits par celui-ci au Muséum. La Rev2ce horticole en a donné une planche et la description complète. C'est un arbrisseau très vigoureux, fortement épineux dans sa jeunesse, plus tard à peu près inerme, excepté sur les gourmands ; l'écorce est luisante, d'un vert gris ou blanchâtre. Les feuilles sont grandes et inégalement dentées. Les fleurs sont assez grandes, blanches passant au rose très pâle, disposées en bouquets corymbiformes. Le fruit, ovale arrondi, se colore de bonne heure en rouge orangé. Chair jaunâtre, agréable. Nucules osseuses, très dures, — 8 — allongées. Cet arbrisseau est d'une rusticité à toute épreuve. Par les froids, ses feuilles prennent une jolie teinte métallique à reflets rougeâtres; elles persistent longtemps. Les Fraises en Amérique. — Les principaux marchés de fraises aux États-Unis sont Boston, Philadelphie, New-York et Baltimore. La cueil- lette est payée à raison de 2 cents par Quart, ce qui permet à l'ouvrière de gagner de 2 à 3 dollars en travaillant depuis le matin très tôt jusqu'à 2 heures après midi. C'est autour de Norfolk, en Virginie, que se trouvent les plus vastes champs de fraisiers; de ce centre partent les approvisionne- ments de tout l'Est de l'Union. Il y a là des cultures de 250 acres, soit 115 hectares, d'un seul venant. Le propriétaire, à ne compter que sur la moitié réelle d'une production, évalue la récolte de 25 acres (11 hectares et demi) à 3000 paniers de 60 Quarts qui, livrés à 10 cents le Quart aux reven- deurs, donnent 9000 dollars pour 25 acres, soit environ 4000 fr. par hectare. Avouons que c'est là un très beau revenu. * Quelques dates historiques. — Nous avons sous les yeux un curieux petit livre intitulé « i/e^ 'oerheerlij'kt Vlaanderen of den VlaamscJien Hove- nier » (La Flandre glorifiée ouïe Jardinier Flamand). C'est un almanach pour l'année 1816, sans nom d'auteur, mais dédié au « loyal et bien pensant Liévin Myncke, cultivateur et jardinier de son état, père de famille et membre de plusieurs sociétés. » Nous y trouvons les notes suivantes. Le premier Camellia blanc double fleurit à Gand, chez JuDOCUS Ver- LEEUWEN, en 1809. L^Azalea calendulacea fut introduit de l'Amérique septentrionale en 1806. Le Jardin botanique de Gand fut planté en 1797. Le potager de l'abbaye de Baudeloo avait été conservé dans ce but deux années auparavant. Le Paeonia alba fut introduit de Sibérie en 1791 . Le premier Hortensia fut reçu de Chine en 1788. Un amateur gantois, du nom de Opsomer (notre auteur dit Hopsomere), commença, en 1786, l'acclimatation de plantes exotiques. JuDOCUS HuYTENs Se rendit en Angleterre en 1773 pour y acheter des Rhododendron, Azalea, Fuchsia et Qingho hiloda. Antoine (Tontjen) Verstuyft exposa en vente à Gand, au Marché aux Oiseaux, en juin 1772, six petits pots de Balsamines que lui avait cédés TiESTE de chez Borluut. C'est là l'origine du Marché aux fleurs de la Place d'Armes. Le Meim imlmatim fut importé de Tartarie à Gand en 1 765. Le Rlododendron pontimim arriva de Gibraltar dans les jardins à Gand en 1763. Lucien Linden et Emile Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE TRYCHOCENTRUM PORPHYRIO RCHB. F. Chrom. P. De Pannemaeker. /. Unden, publ. — 9 — PL. DVIII TRICHOGENTRUM PORPHYRIO un. f. trichogenthum pourpre Orchidées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Trichocentrum, perigonii patentiusculi foliola libéra, exteriora et interiora aequalia. Labellum basi cum marginibus columnae connatum, elongato calcaiatum, creclum, integriim, disco callosum. Columna nana, semiteres, apice truncato ciliato-fimbriata. Antliera postica, bilocularis, pilosa. Pollinia 2, intégra, caudicula bifida, glandula ovali-convexa. Herba peruana, epiphyta, ebulbis; foliis radicalibus basi incrassata cavis, uninerviis, pedimculis radicalibus brevissimir:, unifloris, floribus magnis, speciosis. — Trichocentrum PoEPP. et Endl. Nov. gen. et sp. II, t. 115. — Endlicher, Gen. Plant, p. 197. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Foliis cuneato oblongis acutis, pedunculo (seniper?) unifloro, sepalis tepalisque latioribiis cuneato oblongis acutis, labello basi late cuneato pandurato flabellato antice emarginato, lineis in basi ternis, calcari a basi anipliori attenuato tiexo, columnae auriculis falcatis, infra nunc uniloliatis. Cette espèce a beaucoup de rapports avec le Tricliocentnim jmrpii/reiim LiNDL. Sans nous soucier de la différence des dimensions, nous nous appuyons sur la grande différence de la colonne. Quand on la compare avec le Tricliocentriim albojmrpureu^n Lind. Rchb. f., on constate qu'elle a les sépales et pétales plus étroits et plus aigus et le labelle est bien moins flabelliforme ; outre cela, les couleurs des deux espèces sont très différentes et supérieures dans la nôtre, dont le pourpre du labelle contraste admira- blement avec le disque soufré et les lignes pourpre foncé de la base. Tout cela lui ouvre une place au premier rang dans le genre. M. J. LiNDEN a jadis introduit les TricJiocentrum albopurjmreum et cornucojnae, qui sont typiques, et les TricJiocentrum capistratum et tigrinum, qui se distinguent par l'avortement presque total de l'éperon. Le Trichocentrum ligrinum, tant que vous n'en voyez que la fleur seule, vous rappelle un Miltonia ! H. G. Rchb. f. — 10 — LE LASIAXDRA MACRANTHA Cette belle espèce, introduite par M. J. Linden et connue depuis une quinzaine d'années, mérite de trouver place dans toutes les collections; en eifet, elle est très ornementale par son feuillage, et sa longue floraison d'automne la rend plus méritante encore; il est vrai que ces grandes fleurs bleu foncé ne sont pas d'une longue durée, mais si l'on considère la quantité de fleurs qui se succèdent depuis les premiers jours d'octobre jui-qu'en novembre, on reconnaîtra qu'elle offre de sérieux avantages. La culture en est très facile, un compost de deux tiers de terre de bruyère et d'un tiers de terre franche mélangée de sable lui convient parfaitement. On considère généralement cette plante comme étant de serre tempérée ou chaude; erreur, elle est franchement de serre froide. Dès le mois de février, on aura soin de placer les jeunes plants dans une serre à peu près tempérée pour activer la végétation en leur donnant des pincements répétés. Quand ces plantes auront atteint une certaine force, on devra les transporter dans une serre à Camellia pour endurcir les pousses, puis les livrer à la pleine terre vers la fin de mai en continuant les pincements jusqu'à la fin de juin. A partir de ce moment, laissez pousser les plantes en leur maintenant une forme régulière. Vers la fin d'août, on fera bien de les empoter, en ayant soin de remettre les plantes en plein soleil pour faire former le bouton; il sera nécessaire de les tenir à l'ombre quelques jours après l'empotage et de donner des seringages fréquents. A cette époque les feuilles auront un aspect qui donne à croire qu'elles ont été brûlées par le soleil, ceci est un caractère propre à la plante et en dénote la santé. C'est un mois après que commencera la floraison; cette plante a l'avantage de donner des boutons au bout de chaque branche ; nous avons vu des plantes de six ans produire des centaines de fleurs. Après la floraison, les plantes devront être hivernées en serre froide pour être reprises à chaque printemps. On peut les traiter sous forme de pyramides ou en tête. Pour cette dernière forme, il sufl5t de laisser pousser une tige de 0™50 ou plus si l'on veut avoir de hautes tiges, et de leur donner le même traitement qu'aux plantes cultivées rez terre. Les pyramides s'obtiennent par des pincements. Le Lasianclra florihunda quoiqu'à fleurs plus grandes, n'est pas aussi recommandable; sa végétation est moins vigoureuse et ne se prête pas aussi bien que le Z. macrantlia aux diverses formes désirées. F. Stepman, Chef des cultures au domaine royal de Laeken. L'ILLUSTRATION HORTICOLE CAMELLIA M. RAYMOND LEMOINIER CJirotn. P. De Pannemaeker. J. Linden, piibl. 11 — PL. DIX GAMELLIA M. RAYMOND LEMOINIER Il suffirait de passer en revue les portraits de Camellia que V Illustration Jiorticole a publies dans les vingt derniers volumes, depuis la variété tricolor imbricata jilena (') jusqu'à celle que nous soumettons aujourd'hui cà l'appréciation de nos lecteurs, pour se convaincre que le Camellia a mis une rare persévérance dans son perfectiounemeiit. De même que la Rose, cette fleur d'élite a conservé ses adorateurs et justifie, reconnaissons-le, toute 1 admii^ation que les amateurs ne cessent de lui vouer. L'année dernière, V Illustration a figuré une fleur blanche irisée du plus beau rose, dédiée à M"'" Lemoinier. Cet(e fois il s'agit d'une variété due encore au même amateur lillois et dont le nom consacrera l'origine. Le Camellia M. Raymond Lemoinier se distingue par sa forme élégante, rappelant le type des paeoniae/lores, et par la richesse de son coloris blanc pur strié et veiné de rose. Au moment de l'éclosion de la fleur, les bords des pétales sont d'une blancheur plus éclatante et les teintes rosées sont alors également plus tendres : mais à. mesure que la floraison avance, le blanc se lave davantage de rose et la nuance rose prend aussi des tons plus chauds. C'est dans ce dernier état que l'échantillon a été peint par notre artiste. D'après l'obtenteur, cette variété provient du Camellia Sjieciosa. Ém. Rodigas. • ■Y * Distinction accordée à M. Ém. Rodigas. — Nous apprenons avec une vive satisfaction que le Gouvernement des États-Unis du Venezuela vient de nommer M. Emile Rodigas chevalier de l'Ordre du Libérateur. Cette haute distinction est une juste récompense accordée au publiciste dent les nombreux et utiles travaux contribuent, depuis près de trente ans, à l'avancement de l'horticulture et de la botanique. Ce ne sera, nous en sommes convaincu et c'est le vœu de l'opinion publique, que le prélude d'autres récompenses méritées depuis longtemps. Un arrêté royal en date du 26 décembre dernier autorise M. Rodigas à porter les insignes de l'Ordre précité. L. L. (') Voir Illtistralion horticole^ tome IX, pi. 312. — 12 L'INSTITUT BOTANIQUE DE LIÈGE Le 24 novembre dernier, a eu lieu à Liège l'inauguration de l'Institut botanique, en présence de MM. FrÎîre-Orban, ministre des Affaires Etran- gères, Van Humbeeck, ministre de l'Instruction, baron de Sélys Long- champs, président du Sénat, Pety de Thozée, Gouverneur de la Province, des autorités académiques et de tout ce que Liège possède d'hommes distin- gués dans les sciences et les lettres. Le nouvel Institut complète dignement le Jardin botanique de Liège; il est l'œuvre intelligente et consciencieuse du savant professeur M. Edouard MoRREN, qui, suivant l'expression de M. Van Humbeeck, a su accomplir ce que Charles Morren avait si bien commencé. Le Directeur de l'Institut, M. Éd. Morren, dans son discours inaugural, a rendu justice à l'architecte Noppius qui l'a secondé avec un réel talent dans la conception et l'exécution des nouvelles installations. L'ensemble de celles-ci a un cachet artistique et presque monumental. Il se compose de deux groupes de constructions séparés par une vaste terrasse. Ces groupes comprennent tout ce qui est nécessaire à l'enseigne- ment de la science: de grandes serres, un vaste auditoire, des laboratoires avec les microscopes, des herbiers, des salles d'expériences, des collections techniques, une bibliothèque, en un mot, tout ce qui peut être utile au développement des sciences botaniques dans toutes leurs parties. Ces constructions et ces collections sont complétées par un enrochement spacieux, établi au centre du Jardin et destiné à recevoir la flore des mon- tagnes, comprenant les végétaux propres à la zone calcaire, au tuf et au grès, ainsi que ceux des hautes fagnes. Le Jardin botanique de Liège ainsi transformé fait le plus grand honneur à M... Éd. Morren, qui a combiné le tout avec un soin infini. Avec l'esprit scientifique qui le caractérise, il a imprimé à l'Institut un caractère d'utilité, de simplicité et de véritable grandeur. Professeurs et élèves pourront désormais, grâce à l'initiative prise par le Gouvernement, grâce à l'excellente exécution du programme de l'Institut, s'adonner à leurs travaux et à leurs études, dans les meilleures conditions. En effet, l'Insti- tut botanique fournit aux spécialistes les moyens de faire toutes les recherches auxquelles leurs aptitudes les convient. Ém. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE ANTHURIUM SI (Jhrnm. P. De Pnmremru.licr NDIDUM HORT. BULL. /. Linden, publ. i:^ — PL. DX ANTIIURIUM SPLENDIDUM hort. blu anthuuium brillant Aroïdées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir Illustration horticole, vol. IX, pi. 314. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — An speck'S ? Foliorum petioli qiiam lamina lon- giores, teretes, sulcati; lamina magna, bullata, ovato-cordata, ooi'iaoea, supra pulcheirime ylauca; nervi primarii e basi nascL-ntes saepissime septem, patentes; nervi secundarii cuni margine anastomosantes. Flores nondum vidiinus. Em. R. Quels que puissent être les caractères que révélera la floraison de cet Anthurium, il conservera le qualificatif pompeux sous lequel l'introducteur l'a présenté au public horticole; en effet, il brille d'un éclat particulier parmi ses magnifiques congénères, non par le coloris de ses fleurs ni la bizarrerie de ses formes, mais par la nouveauté de son feuillage. Aux dernières floralies gantoises, dont les Aroïdées furent une des attractions» cette riche introduction fut vivement remarquée par les connaisseurs et ceux-ci n'hésitèrent pas à lui prédire un bel avenir. Son port distingué, ses feuilles entièrement huilées, leur coloris vert de mer sur lequel tranche nettement leur nervation bruncàtre, assurent à la plante une place parmi les nouveautés les plus méritantes et les plus remarquables de l'année 1883, fertile cependant en introductions de toute nature. La plante est originaire de Colombie. Sa culture ne diffère guère de celle de la plupart des Aroïdées qui demandent la serre chaude humide. Ém. Rodigas. BIBLIOGRAPHIE Fruit Farming for Profit (') (Culture commerciale des arbres /ruitier>), bj Georges Bunyard. — En présence de la crise que traverse actuellement l'agriculture, tout ce qui peut augmenter l'importance d'une de ses branches mérite de fixer l'attention. Ace titre, nous signalons un petit livre d'un caractère éminemment pratique et renfermant, en 80 pages, les conseils les plus précis sur la plantation, le choix et la culture des arbres fruitiers. (') Edward Stanford, Charing Cross, Lon:ion. — 14 — L'auteur qui habite le Kent, nommé à. bon droit le verger de l'Angleterre, traite tous les points pouvant intéresser l'arboriculteur : situation du ver- ger, sol, abris, culture et fumure, taille, traitement et choix des variétés de pommes, poires, prunes, cerises, noix et noisettes, groseilles à maque- reaux et à grappes, etc., emballage pour le marché, les dépenses et bénéfices, les insectes nuisibles et les maladies. Ce manuel est l'œuvre d'un praticien qui n'a fait que résumer les connaissances qu'il a acquises par sa propre expérience. Compte-rendu des travaux du Congrès agricole et forestier belge DE 1883 ('). — Le titre de ce volume en dit assez l'objet et en fait pressentir l'importance. Il renferme les procès verbaux des assemblées générales tenues à Namur, les 22, 23 et 24 juillet, les comptes rendus des séances des diverses sections et les rapports sur les questions proposées au Congrès, ainsi que les vœux auxquels a donné lieu la discussion de ces rapports con- cernant l'agriculture, l'économie forestière, la pomologie, la législation et l'économie rurales. La prompte publication de ce volume de plus de 500 pao'es in-S", fait le plus grand honneur au bureau exécutif du Congrès et en particulier à son zélé secrétaire M. Troupin-Morren. * Bulletin de la fédération des Sociétés d'horticulture de Belgi- que ('). — Le Bulletin de 1881 est intéressant à plus d'un titre. Outre les actes du Gouvernement et ceux de la Fédération elle-même, ce volume contient les rapports des Sociétés fédérées, dont quelques-uns renferment des documents précieux qui permettront d'élaborer un jour l'histoire de notre horticulture ; une notice sur Gaspard Demoulin, le Cactophilo mon- tois, et sur les plantes grasses offertes au Jardin botanique de l'État par la veuve de cet amateur distingué. Il contient en outre un catalogue des variétés de roses mises en culture pendant les cinquante dernières années. Ce catalogue, œuvre de patience de M. Shirley Hibberd, de Londres, indique les noms, la race, l'année de production, la couleur et l'obtenteur de chaque variété. Vient ensuite un travail de M. Henri Mertens, ancien élève de l'École d'horticulture de Gand, sur les cultures forcées de Hoei- laert, vignes, pêchers, fraisiers. Ce travail a le mérite d'être concis et fort pratique. M. H. Fonsny a traduit dans ce Bulletin le Traité pratique de la culture des Vignes en serre, par M. W. Taylor, de Longleat. On sait de quelle renommée jouissent les raisins de quelques spécialistes anglais. Les amateurs de cet excellent produit consulteront avec intérêt l'œuvre toute d'expérience de M. Taylor. ÉM. R. {') Léon Dk Thier, Boulevard de la Saiivenière, Liège. (*) Au Secrétariat de la Fédération, Boverie, 1, Liège, 15 ~ LE QUINQUINA Ce nom quinquina a été tiré du mot péruvien quinajîiina, qui signifie Vécorce-écoTce, c'est à dire l'écorce par excellence. Le quinquina est originaire de l'Ainérique du Sud. C'est du Pér^u qu'il fut apporté en Europe en 1640; mais il ne fut connu en France qu'en 1679. Une vice-reine du Pérou, la comtesse del Cinclion, ayant été atteinte d'une fièvre rebelle, en fut débarrassée par la poudre de quinquina, que lui conseilla de i)rendre le corréuidor de Loxa. I)."'s lors fut faite la réputa- tion fébrifuge du quinquina, réputation qui n'a fait que grandir depuis cette époque. A son retour en Espagne, la comtesse del Cinclion apporta une grande quantité de cette poudre merveilleuse. L'usage s'en réi)andit d'aljord à la cour et bientôt à tous les fiévreux, auxquels la comtesse la distribuait elle- même sous le nom de pondre de la comtesse. Une telle i)ro(]i.'^i:alité eut vite raison de la petite quantité de poudre qu'avait apportée la vice-reine. Le précieux médicament commençait à manquer, lorsque les Jésuites, qui étaient parvenus à découvrir ce que c'était et d'où était tirée la poudre de la comtesse, firent venir du Pérou une énorme quantité d'écorces de quinquina qu'ils vendirent en poudre pendant longtemps sous le nom de jioudre des Jésuites. La vogue de cette poudre augmenta à un tel point qu'un Anglais nommé Talbot débitait à Paris, à ce que rapporte M'"'' de SÉviGNÉ, de la poudre des Jésuites à 400 pistoles la dose. Louis ILW, voulant faire profiter ses sujets des avantages qu'offrait ce })récieux médi- cament, fit mander l'Anglais et lui acheta son secret. C'est alors, en 1679, que Louis XIV, livrant le mystère au public, fit connaître en France l'écorce de quinquina. En 1736, La Condamine, envoyé au Pérou pour mesurer un degré du méridien, profita de ce voyage pour étudier la plante qui fournissait le quinquina. Il fut aidé dans ses recherches par le botaniste Joseph de JussiEU, qui avait accompagné la mission française. C'est ainsi qu'ils découvrirent que les arbres qui fournissaient le meilleur quinquina crois - s. ient aux environs de la ville de Loxa. Depuis cette époque un grand nombre de savants français et étrangers se sont occupés de la question du quinquina, de sorte que, s'il est vrai de dire que nous ne connaissons pas encore toutes les vai'iétés du (piinquina, nous sommes fixés d'une façon certaine sur la valeur des écorces au point de vue médical. Le Quinquina, qu'on appelle encore Cinchona, du nom de la comtesse del Cinchon, est un arbre de la famille fies Rubiacées. Quelques-uns attei- gnent une grande hauteur et le tronc peut acquérir la grosseur du corps d'un homme. Ils ont de nombreux rameaux à feuilles opposées et de belles fleurs roses odorantes d'un magnifique efl^et. Ces arbres croissent sponta- — 16 — nëment dans l'Amérique méridionale, sur les montagnes de la Cordillère des Andes, au milieu des forêts vierges du Venezuela, de la Nouvelle-Grenade, de l'Equateur, du Pérou et de la Bolivie. Ils n'aiment ni les bas-fonds ni les hautes montagnes ; ils se tiennent à une hauteur moyenne de 1,500 à :-\000 mètres, également à l'abri des grands froids et des grandes chaleurs. Dans les immenses forêts où ils croissent, les Gincliona sont en très petit nombre relativement aux autres arbres; ils sont tantôt seuls, isolés, et tantôt réunis par petits groupes formant comme des bouquets épars ça et là, auxquels les Péruviens donnent le nom de taches. Leur recherche est souvent fort difficile. Pour les découvrir, les cascarilleros (c'est ainsi qu'on nomme ceux qui récoltent le quinquina) grimpent sur les plus hauts arbres de la forêt et étendent leurs regards au loin jusqu'à ce qu'ils aient reconnu le Cinchona à la couleur de son feuillage, qui tranche sur celui des autres végétaux. « Souvent, dit Weddel, les feuilles sèches que rencontre le cascarillero en regardant à terre suffisent pour lui signaler le voisinage de l'objet de ses recherches, et, si c'est le vent qui les a amenées, il saura de quel côté elles sont venues. Un Indien est intéressant à considérer dans un moment semblable, allant et venant dans les étroites percées de la forêt, dardant la vue au travers du feuillage ou semblant flairer le terrain sur lequel il marche, comme un animal qui poursuit une proie, se précipitant enfin tout à coup lorsqu'il a cru reconnaître la forme qu'il guettait, pour ne s'arrêter qu'au pied du tronc dont il avait deviné pour ainsi dire la présence. Il s'en faut de beaucoup, cependant, que les recherches du cascarillero soient toujours suivies d'un résultat favorable; trop souvent il revient au camp les mains vides et ses provisions épuisées; et que de fois lorsqu'il a découvert sur le flanc de la montagne l'indice de l'arbre, ne s'en trouve-t- il pas séparé par un torrent et par un abîme? Des journées peuvent alors se passer sans qu'il atteigne un objet que, pendant tout ce temps, il n'a pour ainsi dire pas perdu de vue. L'arbre une fois trouvé est abattu le plus près possible de la racine, débarrassé des lianes qui le recouvrent et ensuite décortiqué depuis le tronc jusqu'aux plus petites branches. Pour cela, le cascarillero pratique sur récorce des incisions profondes jusqu'au contact du bois, circonscrivant ainsi des plaques rectangulaires allongées qu'il détache ensuite avec le dos de son instrument. Il les fait sécher en les exposant au soleil, où elles se roulent d'autant plus sur elles-mêmes qu'elles sont plus minces. Une fois sèches, il les réunit en ballots et les transporte lui-même hors de la forêt. II J a, dit Weddel, tel district où il faut que le quinquina soit porté de la sorte pendant quinze ou vingt jours avant de sortir des bois qui l'ont produit. Les cascarilleros travaillent en général pour des compagnies dont les agents font un triage des écorces au sortir de la forêt; ils les enfer- ment dans des caisses pour les expédier en Europe. Les meilleurs — 17 — quinquinas nous viennent de la Bolivie, où le gouvernement a pris le monopole de cette exploitation. La consommation du quinquina est telle qu'on a craint à un moment donné do voir disparaître ce végétal de la surface du globe. C'est pourquoi le gouvernement hollandais, ému de cette perspective, fît faire en 1854 des plantations de quinquina dans l'île de Java. Le transport du jeune plant, pris dans la Cordillère des Andes, coûta des soins et des peines inouis; mais cette tentative fat couronnée d'un plein succès. Un peu plus tard l'Angleterre, imitant la Hollande, fit également dans les Indes des plantations de quinquina. Enfin, aujourd'hui, en Algérie, on ftiit avec succès des essais du même genre. De sorte qu'on n'a plus à craindre maintenant la disparition du quinfiuina. Docteur Izard. DAHLIA A FLEURS SIMPLES La mode, capricieuse et intraitable déesse, commande quand il lui plaît et varie sans qu'on puisse lui demander compte de son inconstance : c est sur nous qu'elle exerce son irrésistible empire et elle nous contraint sou- vent à briser aujourd'hui ce que nous adorions la veille. Les Dahlias d'amateurs, aux fleurs à ligules tellement serrées qu'on avait l'habitude de les appeler doubles, ont eu longtemps leurs beaux jours ; avec quelle promptitude ne supprimait on pas les malheureuses plantes qui, par suite d'une floraison trop abondante ou trop prolongée, commettaient le cnme de montrer une fleur petite ayant le cœur apparent ! Fi donc, un Dahlia ayant du cœur! c'est tout au plus si cela est permis à l'homme! Le iardi- nier qui, il y a vingt-cinq ans, aurait eu le malheur d'inventer le Dahlia a fleurs simples, eût été signalé à la vindicte horticole. Et voyez comme les temps sont changés ! Si ces fleurs pleines d'autre- fois, un peu raides peut-être, mais admirables néanmoins de perfection quand à la forme et aux couleurs riches et variées à l'infini, ne sont pas encore bannies de tous les jardins, si par ci par là un amateur leur con- sacre encore quelque parterre, il ne faut pourtant pas se faire illusion, le « struggle for life » est entamé et les triomphateurs d'hier seront non les oubhés, mais les vaincus de demain. Place donc aux Dahlias à fleurs simples; il faut bien s'incliner devant l'idole du jour et franchement celle- ci s'impose avec une hardiesse victorieuse. La liste des fleurs qui se distinguent actuellement par leur élégance, leur ampleur, la vivacité de leur couleur et leur forme gracieuse, s'allonge tous les jours et permet déjà au plus difficile de faire un bon choix. Le dessin qui accompagne ces lignes donne une idée du port élégant et de l'ensemble d'une variété d'élite. 18 le Dalilia Whitc Qncen, Reine des blanches, caractérisé par la blancheur éclatante de ses nombreuses fleurs en forme d'Anémone. Dahlia White Queen. 11 existe déjà un nombre considérable de variétés, appartenant à une série de groupes nettement caractérisés, tels que les Cactus, les hegomoides, les Poppy, les gracitis, offrant les couleurs les plus vives et les plus variées. Nous aurons l'occasion de reparler de ces groupes et de passer en revue quelques variétés des plus recommandables. ^^ ^ ■ V. Teran. - 19 — CURIOSITES HORTICOLES DE L'EGYPTE Les vapeurs postaux des messageries mat-itimes partant de Marseille tous les jeudis, toueheut à Naplos le samedi daus la journée; là, le steamer s'approvisionne de victuiillos, entre autres, légumes et fruits de la localité, pour être servis aux voyageurs à la table d'hôte du bord. Les pèches en outre j sont très belles, mais elles sont couvertes comme d'une poussière de laves du Vésuve et laissent dans la bouche un goût particulier à la localité. Il en est de môme des raisins qui poussent sur les flancs de la montagne de feu et avec lequel les ^Napolitains fabriquent leur lacrjma christi, le vin le plus renommé de l'endroit. A Messine les raisins sont excellents et des martdiands du pays viennent ofl'rir, aux voyageurs à bord des steamers de passage dans le port, de splendides corbeilles de raisins p-our le prix de un franc et qui peuvent se conserver pendant les quatre jours que met le navire pour faire le trajet de Messine à Alexandrie d'Egypte. Au printemps ce sont d'énormes bouquets de Camellias que les bouquetiers de Naples et de Messine viennent présenter aux passagers ou nouveaux débarqués. Lorsqu'on débarque à Alexand. ie, le mercredi de la semaine suivante, la première chose dont on se préoccupe est de trouver un logement conve- nable ; sous ce rapport, V Hôtel Abbat, situé sur la Place du square Ibrahim, est bien tenu et confortable. Au moment de l'arrivée dans le port, lorsque les Arabes envahissent le pont du navire, comme dans le scène iXabordage de ï Africaine, on fera bien de garder de l'œil ses bagages et de ne les confier qu'au drogman de l'hôtel que l'on aura adopté pour y descendre et qui va prendre les voyageurs à bord de chaque bateau qui arrive à Alexandrie. L'omnibus de l'hôtel Abbat qui attend à la Marine, vous emmènera en un quart d'heure à l'hôtel situé au centre de la ville, tandis que l'interprète de la maison s'occupera du- transport de vos bagages qui seront plus en sécurité avec lui que s'ils étaient entre vos propres mains. Parmi les curiosités horticoles d'Alexandrie, nous citerons : le cap des Figuiers (Raz-el-Tin) où se trouve le palais d'été du Khédive, sur un rocher avancé dans la mer, entre le port neuf et le port vieux d'Alexan- drie; c'est là que se trouvait l'ancien phare d'Alexandrie, une des sept merveilles du monde. Le palais du Khédive, à Raz-el-Tin, qui surplombe la mer, est séparé du Harem par une fontaine monumentale au milieu d'un square dont les trottoirs sont plantés à'Albizzia Zebbek procurant un épais ombrage aux chevaux des voitures qui stationnent dans la cour du palais en attendant les visiteurs. Avant d'entrer dans le palais, on voit des Figuiers et des Albizzia Lebbek, plantés sur le bord de la mer et dont les vents du nord font tourner les branches vers le sud du côté des terres. — 20 - Parmi les jardins de ville, nous citerons celui de M. Antoniadès renfermant un gigantesque Pandanus utilis en pleine terre. Dans le jardin Tornborn, on remarque un Jacaranda mimosaefolia de la hauteur des plus grands arbres et qui fleurit et fructifie. Dans le jardin de Kœnig-Bey, on voit un gigantesque i'omaâ; ^2 rt; regia qui, au moment de sa floraison, produit l'aspect d'un monumental bouquet de fleurs. Enfin dans le jardin du temple protestant on voit, de grands Ficus religiosa à feuilles en cœur. M. Thierrard, horticulteur à Alexandrie, cultive principalement les plantes dont les fleurs servent à la confection des bouquets dont il fait un assez grand commerce à la ville. Nous ne parlerons pas de l'établisse- ment Winsterstein, tombé depuis la mort du père, qui a introduit à Alexandrie bon nombre de végétaux exotiques qui concourent maintenant à l'ornementation des jardins. Nous ne parlerons pas non plus du square Ibrahim, aujourd'hui à peu près abandonné. La Place des Consuls, où la musique se fait entendre le soir en été, est de forme rectangulaire et plantée de deux doubles rangées d'AlHzzia Lehbek faisant le tour de la place. L'aspect souffreteux de ces arbres tient à ce que la place n'est qu'à un mètre environ au dessus du niveau de la mer et qu'à une certaine profondeur les arbres trouvent l'eau salée de la mer qui fait pourrir les racines. Dans les environs immédiats d'Alexandrie, il existe quelques propriétés assez importantes. Sur le bord du canal Mahmoudieh, on voit en outre le jardin de Moharem-Bey, ancienne résidence de Méhémet-Aly, appartenant aujourd'hui à S. E. Nubar Pacha. Le tracé est régulier avec des allées bordées de haies de myrtes ciselés et ombragées par d'épais massifs de Ficus tsjela, Pistacia TJierehintJius, Albizzia Lebhek, ScJmms molle, Cor dia myxa, Cassiajislida, Sycomorus anticpioncm, etc. Les murailles sont garnies d'un épais rideau de Bananiers produisant d'excellentes bananes. Les Figuiers, les Grenadiers, Orangers, Citronniers, etc., produisent d'excellents fruits dans ce jardin. Dans le jardin de S. E. Cherif Pacha, situé également sur le bord du Mahmoudieh, on voit de superbes platanes et les mêmes arbres que nous venons de citer. Dans le jardin (ancien jardin Pastré) situé à l'extrémité de la promenade du canal, on va entendre la musique militaire le vendredi, jour férié des musulmans et le dimanche, jour férié des chrétiens, autour d'un kiosque placé à la partie supérieure du jardin et entouré d'un épais bosquet planté à'AlMzzia Leàbek, à'Ailanthus glandiilosa, Phœniœ dactylifera, Ficus eïas- tica, Gordia myxa, Cassia fistula, Pistacia TJierehinthis, etc., de la hauteur des plus grands arbres. Les Lauriers roses, Lmiriers noUes et les ScJiinus molle j fleurissent abondamment. {Sera continué.) G. Delchevalerie. 4""" SÉRIE 4""" Volume TOME XXXI Année 1884 2""' Livraison Principales distinctions obtenues par LIL.LUSTRATION HORTICOLE : MÉDAILLE DE MÉRITE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE EN 1873 DIPLOME d'honneur A l'EXPOSITION INTERNATIONALE D'AMSTERDAM EN 1877 MÉDAILLE D'OR A l'eXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'eXPOSITION DE MADRID EN 1883 L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPliENANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'INDUSTRIE HORTICOLE LES EXPLORATIONS BOTANIQUES. L'ARCHITECTURE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAÎCHÈRE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS, ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE J. LINDEN Adminislraleur délégué de la Compagnie conlinenlale d'Horticulture ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticulteurs éminents TABLE DES MATIERES Chronique horticole. ... . . 21 Les Clématites à jurandes Heurs ... 28 Horticulture d'ornement: Lapageria alba 30 Les Anthurium [suite] 31 Moyens d'enlever le principe toxique des Champignons. 32 Le Quinquina ii?«7t8^-BiigÇijJi&a;âi ^Jf^^.:Ji.:i.iii.^.^ «JU-;».«**^-^ t-»»^*.>.jWï*»-<,y-K*»iAS'«lfc ! à S|tl «a: Q z <: oc 'LJJ > LU Q LU _J .1X1 Q O — 29 — L'auteur attribue l'obtention des variétés dites Crippsianae de Tun- bridge- Wells à un croisement entre le Cl. patens et le Cl. liaTionensis . Cette appréciation est entièrement conforme aux renseignements que nous tenons do l'obtenteur lui-même, feu W. Cripps, un de nos anciens élèves. Il a en effet fécondé une variété de imte)is du nom de Helena par le Cl. Jachnani ou MJionensis et il a ainsi produit plusieurs variétés dont les fleurs sont intermédiaires entre les deux types. M. A. Lavallée par sa remarquable étude, aura rendu un éminent service à la botanique et en même temps à l'horticulture. Nous attendrons avec impatience le travail qu'il promet sur le genre Crataegus. Ém. Rodigas. PL. DXIII UN MODÈLE DE VÉRANDAH Dans nos régions tempérées où la belle saison ne dure pas toujours un tiers de l'année, ceux qui sont dans l'aisance cherchent naturellement à se créer l'illusion des beaux jours et ne sauraient mieux tromper la longueur des mois d'hiver qu'en s'entourant de plantes et des fleurs. Dans les villes, les grandes villes surtout, plantes et fleurs sont indispensables et il ne suffît pas d'en avoir ses fenêtres ou ses corbeilles garnies; on voudrait une petite serre, un jardinet d'hiver, et il est parfois bien difficile de réaliser ce légitime désir. La charmante construction, dont nous reproduisons la façade, a été faite par l'habile architecte M. Lusseau, dans la cour d'une maison de maître à Paris. Elle prouve que même dans la grande ville, on peut se donner -la satisfaction d'être entouré de plantes et de fleurs, sans pour cela devoir enlaidir sa demeure. Cette élégante petite serre disposée en avant corps avec sa jolie rotonde est à la fois simple et de bon ton ; l'ornementation n'en est point chargée ; elle cadre fort bien avec l'architecture du grand bâtiment qu'elle semble compléter. L'intérieur, on le comprend, est facile à garnir; la beauté de l'arrange- ment dépendra du goiît du maître ou de la dame de la maison et de ce que son budget permet d'y consacrer. Quelques beaux exemplaires convenable- ment groupés et choisis dans les familles princières du règne végétal. Palmiers, Fougères arborescentes, Cycadées, Orchidées, feront bien plus d'effet qu'une masse de plantes vulgaires serrées et guindées à faire pitié. Quelques Lianes, s'accrochant au vitrage de la vérandah et laissant pendre au-dessus des groupes leurs guirlandes déliées, quelques plantes fleuries intercalées ça et là, suivant la saison, parmi les verts feuillages, achève- ront l'illusion et faisant oublier les intempéries de nos climats, permettront de rêver au ciel bleu et à l'air embaumé de régions plus heureuses. Ém. Rodigas. — 30 LAPAGERIA ALBA L'Illustration horticole a décrit et publié naguère Q) cette magnifique variété du Lapa^erin rosea Rurz et Pavon, découvert au Pérou il y a un siècle. Depuis lors type et variété ont eu le temps de faire leur chemin Une serre à Lapageria. dans le monde; chacun les connaît aujourd'hui, cependant ces lianes ne sont pas cultivées autant qu'elles le méritent et on est loin encore de savoir (*) Tome XI, pi. 406. — 31 — tout le parti ornemental que l'on peut en tirer. On n'a pas d'idée surtout de l'aspect ravissant que présente une serre tempérée, entièrement tapissée par les nombreuses ramifications de cette brillante Smilacée, comme l'indique la vignette ci-contre, et produisant des centaines d'admirables fleurs comparables pour la forme et les dimensions à celles du Lis blanc. Nulle part nous n'avons vu la variété clidienne, aux fleurs blanc de crème ayant la base externe légèrement maculée de rose, aussi abondam- ment cultivée que dans les serres anglaises. Parfois de forts exemplaires plantés dans des pots proportionnés et mêlant leur beau feuillage et leurs fleurs immaculées aux frondes des Fougères, couvrent celles-ci d'une ombre bienfaisante; parfois les plantes, alors plus fortes encore, sont plantées en pleine terre et s'emparent de toute la toiture vitrée d'où pen- dent durant une grande partie de l'année d'innombrables quantités de fleurs. On sait que celles-ci sont utilisées avec avantage dans l'arrangement des bouquets de table ; leur éclatante blancheur y produit un grand eff*et. V. TÉRAN. LES ANTHUTxIUM Siiife (') L'Anthurium RotJischildianum, un des premiers hybrides à fleurs poin- tillées, dédié à M. le baron de Rothschild, a été beaucoup admiré aux expositions; cependant comme jusqu'à ce jour les forts exemplaires font encore défaut, il est difficile d'apprécier la plante à sa juste valeur. Parmi les variétés à grandes fleurs également issues de l'A. ScJicrlze ia- num, nous avons ensuite l'A. SclicrlzerianuM Wardi. Cette variété, tou- jours assez rare, est *une des plus belles; son feuillage plus court et plus robuste que celui des parents, se distingue parfaitement du type; les fleurs, rouge écarlate, disposées comme les feuilles, se présentent bien aplaties le long de leurs pédoncules ; elles sont de très longue durée, qualité très appréciée pour la confection des bouquets. Cette variété est très florifère : nous avons vu des spécimens de force moyenne produire jusqu'à cinquante fleurs épanouies en même temps. DAntlmrmm Sch. Adriani, dédié à un collectionneur distingué. M. le comte Adrien de Germiny, a été figuré dans ^7//w.y^rrt^^ow horticole ("); il est plus rare encore que le précédent. Sa fleur, d'un rouge pourpre très foncé, conserve durant plusieurs mois sa magnifique teinte ; elle est d'une forme très originale, offrant un enfoncement vers le milieu et ayant les bords légèrement recourbés. (•) Voir tome XXX, p. 177. l«) Voir tome XXVI, p. 551. — 32 — Plusieurs bonnes variétés ont été obtenues en Angleterre, entre autres une magnifique variété exposée à Edimbourg par MM. Ireland et Thomp- son ; elle a les fleurs très grandes, longues de 0"' 18, et rouge pourpre très foncé; le spadice est jaune et le pédoncule est teinté de pourpre. C'est l'A. Sch. KnigJili, rappelant le nom de son obtenteur. On annonce de la même provenance une variété très naine, excessivement florifère et à fleurs vermillon luisant. L'AntJmrium ornatitm, remarquable par son beau feuillage, est méritant aussi par ses fleurs. Sa hampe droite et robuste atteint parfois jusqu'à un mètre de hauteur et se termine par une belle spathe blanc d'ivoire d'où se dégage un parfum délicieux. Dans ces derniers temps, on a beaucoup parlé de VAniJmrium X f'^^- rierense, hybride obtenu par M. Bergmann, chef des cultures au domaine de Ferrières ; cet hybride est issu du croisement de l'A. ornatiim avec l'A. Andreanum et trahit l'origine maternale, l'A. ornatum, par son feuillage robuste et élancé. Ses fleurs sont très grandes, nous en avons vu mesurant, en novembre dernier, 0™ 165 de long sur 0"" 20 de large; le coloris en est rose cerise très vif. L'A. X f&rfierense a la qualité de fleurir le mieux en automme; son coloris est alors beaucoup plus pur et plus nettement tranché. Disons en terminant que la culture des variétés dites à feuillage ne dif- fère guère de celle des variétés à fleurs; elle est des plus simples comme pour toutes les Aroïdées : la même terre et des seringages fréquents leur con- viennent. Ajoutons que les variétés à feuillage ont leur période de repos de novembre en février ; cette période passée, on dépote et on enlève la vieille souche resiée dans le pot ; on aura ainsi une plante n'exigeant pas un pot plus grand ; il vaut mieux recourir à des rempotements successifs. Les Antîmrium à feuillage sont nombreux; nous mentionnons parmi les meilleurs les A . VeitcJil, crystalliimm, Warocqueanum, régale, trilohum, etc., tous dignes d'avoir une place dans les plus belles collections. F. Stepman. MOYENS D'ENLEVER LE PRINCIPE TOXIQUE DES CHAMPIGNONS M. le Dr. Louis Planchon, fils de notre excellent confrère M. J. E. Planchon, vient de publier une remarquable étude sur les Champignons comestibles et 'cènéneiix de la région de Montpellier et des Cévennes, aux points de vue économique et médical. Nous n'hésitons pas cà dire que ce début est un début de maître : il prouve que l'auteur est de la bonne école. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce livre réellement utile. Nous en extrayons aujourd'hui le passage suivant dont bien de nos lecteurs sauront tirer profit. Réd. Puisqu'il n'existe aucun moyen empirique de reconnaître les Cham- - 33 — pignons vénéneux, ne peut-on pas rendre comestibles tous les Champi- gnons, même les plus toxiques, et se mettre ainsi à l'abri de tout accident? Le fait, reconnu depuis longtemps, que certains peuples se nourrissent indistinctement de tous les Champignons qu'ils rencontrent, les observations nombreuses d'innocuité constatée de la Fausse Oronge ou de certains Lactaires vénéneux, ne peuvent être expliqués, en effet, que par l'action des procédés de préparation. UAgar. muscariics est mangé dans les Ce venues, après une simple ébullition dans l'eau, suivie de quelques jours de macération dans le même liquide. Il est certain que le sel ou le vinai- gre ont pour effet de débarrasser la plupart des Champignons de leur principe toxique. Les anciens, et Ambroise Paré lui-même, attribuaient le même effet aux queues de poire et à l'écorce de poirier. Inutile de dire que l'action de ces agents est nulle absolument. Mais, en Russie, le sel est employé constamment ; les Champignons y sont conservés, et cela suffit, en effet, pour rendre la Fausse Oronge inoffensive ('). Gérard eut le cou- rage de faire sur lui-même et sur les siens de nombreuses expériences, qui furent répétées devant une commission du conseil de salubrité, com- posée de MM. Cadet-Cassicourt, Beaude, Cordier, etc. Le procédé n'était pas nouveau. Il se trouve déjà dans la 1" édition de la Toxicologie d'Orfila, en 1815; mais jamais les résultats n'avaient été mis en lumière avec autant d'éclat. Un litre d'eau avec trois cuillerées de vinaigre ou deux cuillerées de sel suffisent pour 500 grammes de Cham- pignons. On laisse macérer deux heures, puis on retire les Champignons; on les essuie et on les fait cuire pendant un quart d'heure dans de l'eau, qu'on rejette ensuite. Il n'y a plus qu'à apprêter et à servir. Je suis loin de contester la véracité et l'authenticité de ces expériences remarquables. Mais il faut faire observer trois points: d'abord comme le dit fort bien M. Cadet-Cassincou-rt dans les conclusions de son rapport (^), c'est là un procédé qu'il ne faut pas répandre ; car il suffirait d'une imprudence pour occasionner de grands malheurs. Secondement, le mets ainsi préparé a le double défaut d'être peu nourrissant (car en même temps que le principe toxique, on a enlevé beaucoup des principes nutritifs) et d'être fort mauvais , coriace, filandreux, sans parfum ; bref, un manger détestable. Enfin, dans nos campagnes, on emploie fréquemment le sel ; mais il est rare qu'on fasse bouillir les Champignons avant de les apprêter ; or cette méthode, suffisante pour la Fausse Oronge, ne suffit pas pour l'Agarie bulbeux; nous en donnons la preuve dans les observations relatées dans la troisième partie de notre travail. — Ces restrictions faites, le procédé de Gérard mérite qu'on (*) Les Russes préparent diversement la Fausse Oronge. L'eau bouillante, le vinaigre et le muriate de soude, sont les agents qu'ils emploient le plus fi-équemment. (Vojs Vaurot, Thèse de Paris, 1814, n" 97, pag. 5.) (2) Voir Journ. des Connaiss. mddic. 5 décembre 1851, p. 109. — 34 — s'en serve dans les années de disette, lorsque les Champignons deviennent une ressource véritable pour nos paysans. Pour l'usage ordinaire, il faut n'employer que les Champignons que l'on connaît bien et les apprêter directement, pour ne leur rien faire perdre de leur agrément et de leur parfum (V La chaleur suffit, dans bien des cas, à rendre comestibles des Champi- gnons au moins suspects. C'est ce que M. Boudier {") a démontré pour certaines Russules et quelques Lactaires. On pourra donc employer ce moyen en ayant soin de ne s'y fier que pour les espèces dûment expérimen- tées, c'est-à-dire les Agar. ^;ï//er«^?lMment qu'ils viennent de publier (') : « Il n'est rien de plus beau que ces superbes fleurs formant des étoiles régulières et très brillantes, et portées sur leurs légers pédoncules au- dessus de la masse du feuillage vert, compacte et cependant gracieusement découpé, qui appartient à presque toutes les espèces du genre Dahlia. Mélangées aux autres fleurs automnales, elles y apportent généralement une note éclatante, de l'effet le plus remarquable et que l'on ne pourrait retrouver que chez quelques Lis ou chez le Chrysanthème frutescent k grandes fleurs jaunes. Elles sont sans odeur. « Il y a tout lieu de penser que la vogue actuelle ne sera point passagère, et que les Dahlia simples trouveront leur place dans tous les jardins, les plus grands comme les plus modestes. » MM. Vilmorin ajoutent « Les Dahlia simples trouveront souvent leur place dans les plates bandes comme plantes plus basses et destinées à QivQ vues de plus près, parce qu'elles sont parfaites dans leur ensemble. Dans les plates bandes étroites qui entourent les habitations, les serres, ils pour- ront au contraire dominer les plantes fleuries de moindre hauteur. Une corbeille de dimensions restreintes, composée de variétés de nuances bien tranchées, égales de taille, pourra produire aussi un bon effet, vue de près, comme doivent l'être toutes les corbeilles contenant des mélanges intimes de couleurs. Cependant, en général, nous pensons que la plante ne se présentera jamais mieux qu'isolée ou placée par très petits groupes. •■ Le Dahlia Paragon se distingue par le coloris marron velouté de ses fleurons bordts de rouge pourpre. Em. Rodigas. Les espaliers et les gelées tardives. — Malgré la douceur des mois de janvier et de février, on doit s'attendre à des gelées prin tanières. Déjà les premiers jours de mars ont été sensiblement plus froids et on nous demande comment il convient de garantir les abricotiers en fleurs et les pêchers sur le point de s'épanouir. Le procédé le plus simple et le plus sûr consiste à appliquer contre les chaperons dont tout espalier doit être muni, quelques branchages de Conifères permettant la lumière d'arriver suffisam- ment aux arbres. Tout ce qu'il s'agit d'obtenir, c'est d'éviter l'effet de la perte de chaleur par le rayonnement de la nuit et l'accès trop prompt des rayons solaires. Il suffît le plus souvent d'étendre au-dessus des arbres uu simple canevas. (' ) Vilmorin-Andrieux et Ci«, Supplément aux Fleurs de pleine terre, vol. in 8 ■ de 200 p. avec 175 fig. — Paris, chez les auteurs, 1881. ►-^l >- Q O O ce UJ LU O LU CO Ul o o CD LU CÛ 45 - PL. IJXVI BEGONIA REX pub., VAR. BEGONIA VARIÉTÉ COMTESSE LOUISE EUDODY BÉGONIACÉES ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir Illustration horticole 1875, page ITO. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Subacaulis, rhizomate brevi crasso, siibtus radi- cante; foliis amplis inaequilatere cordatis basi profunde bilobis, apice aeuniinati>, sinuato-grosse dentatis; supra glabris atroviridibus, plaga média circulari argentea ornatis; subtus in nervis rubescentibus pilosis; petiolis supra canaliculatis quain folia vix dimidin longioribus, parce albo-pilosis; pedunculo rotundo glabro petioli longitudine, subrecto; cymis paucifloris, bi-dichotomis, bracteis ovatis apice acuminatis glabris roseis, floribus magniSj roseis, glabris. FI. masc. Sepalis 4 : exterioribus ovatis, basi latioribus; interioribus inaequaliter elojigato ovatis, infra médium angustioribus; staminibus numeiosissimis urabeUatini m.onadelphis ; antheris filaïuentis sesquilongioiibus, inf'eriorum triangularibus, superioruui apice longissimo, loculis lateribus brevibu.^, tumidis. FI. fœm. Sepalis 5; 3 exterioribus quam in fl. masc. dimidio angustioribus, elongato- ovatis, basi angustioribus; 2 internis quam in fl. masc. latioribus; stylo bifido glabro robuste deciduo; stigmatibus brevibus Hcruris, cruribus dilatato marginatis tortuosis, fascia papillosa bis spiraliter torta, inferne continua cinctis; fructu triptero glabro, al i» duadus angustis capsulae parailelis, 3^ maxima deflexa apice rotundata, seminibus creber- rimis placentarum utrinque facie insertis. — -&. Rex, i. Putzeys, Flore des Serres, t. XII, p. 141. La plante dont V Illustration donne le portrait, est le produit d'un croisement entre les variétés Bégonia Alexander von Hîimholdt et Bégonia argenteo cupreala. C'est une des plus remarqualjles conquêtes que le jardinage ait faites en hybrides ou variétés du genre Bégonia. Elle a été signalée en premier lieu par la Wie7ier lllustrirte Garten-Zeitung, l'excellent organe de la Société Royale et Impériale d'horticulture de Vienne, rédigé avec un légitime succès par MM. J. Bermann et A. C. RosENTHAL. L'obtcntion de cette curieuse forme est due à M. Fr. Nemeczek, de Neumarhof, et la i)lante mère, en possession de la Société horticole précitée, a été cultivée dans les serres de celle-ci. Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire la description très exacte d'ailleurs, contenue dans le recueil que nous avons nommé ('). (') Wiener lllustrirte Qarten-Zeitung, 1883, p. 378. — 46 — Cette plante se distingue d'abord par sa vigoureuse croissance, ensuite par la forme caractéristique de ses feuilles. « Du rhizome rampant s'élèvent des pétioles d'une longueur de 0"'15 environ et de l'épaisseur du doigt. Ces pétioles canaliculés semblent être doubles quand ils sont vus d'en haut, et ils sont parsemés de longs poils rosés ou rouge feu à travers lesquels la jeune feuille se montre toute rouge, comme c'est le cas chez le Bégonia nplendida. A mesure que la feuille se développe, ce coloris rouge diminue Jusqu'à ce que, à la fin, la face supérieure se colore d'argent avec une nuance cuivrée vers le bord, le limbe se terminant par une marge rouge feu. Les nervures sont vert jaunâtre et semées de part et d'autre d'argent ; ces nervures se marquent très sensiblement en creux vert sombre, ayant un centimètre de largeur et courant depuis le pétiole jusque près du bord. « Le limbe de la feuille se trouve en ligne parallèle avec le pétiole, aussi n'est-elle pas inégalement cordiforme et dès son origine, elle est bien cordée, s'incurvant et se déjetant quelque peu lorsqu'elle acquiert son entier développement. « Le caractère le plus remarquable de cette plante, c'est que les deux lobes cordiformes qui existent juxtaposés à la base du pétiole, chez le Bégonia Rex, se trouvent disposés dans la variété Comtesse Louise Erdody dans une direction rotatoire, se développant même en spirale de telle sorte que parfois plusieurs spires apparaissent sur la feuille ayant l'aspect d'un appendice spiral. On a pu constater que sur une feuille coupée en vue de la multiplication, il s'est formé ainsi un tel appendice, montrant 4 spires ayant une hauteur de 0'"05. » Cette belle variété, à cause de l'élégante panachure de son feuillage et de l'étrange constitution de celui-ci, revendique une place dans les collections. Ém. Rodigas. LA SERRE AUX NEPENTHES à l'Etablissement de la Compagnie Continentale cV Horticulture à Garni. Certains genres de végétaux ont le privilège de captiver plus que les autres l'attention du public en général, du public non initié aux choses de l'horticulture. De ce nombre sont toutes les plantes à formes peu communes plus peut-être que celles aux fleurs brillantes, toutes celles dont l'aspect présente quelque chose d'étrange. Les plantes à ascidies, à urnes, jouissent au plus haut point de ce privilège auquel s'ajoute celui d'être choyées par de nombreux amateurs. Et, hâtons nous de le dire, elles justifient amplement la faveur qui leur est octroyée ; pour s'en 47 convaincre, il suffirait de visiter la serre aux Nepenthes de l'Étaldissement de la Compagnie Continentale d'Horticulture dont Vlllustration donne une gravure d'après une vue photographique. - 48 - Comme toutes les serres de cet Etablissement, celle-ci respire l'ordre le plus parfait et la plus exquise propreté ; en outre, les dispositions généra- les de l'ensemble dénotent le meilleur goût et dès l'entrée, le regard se repose avec plaisir sur les groupes arrangés avec l)eaucoup d'élégance. Eu face c'est la gracieuse verdure de jeunes Palmiers parmi lesquels prédominent les PJioenicopJiorium Sechellantm entremêlés de superbes Versclia^eltia melanocJiaetes et splendida. A droite et à gauche, les tablet- tes bordées de Fittonia et de Tradescantia, sont garnies de Pandamis Veitc/d, de PandaJius PancJieri, ^Aglaonema, d] Antlmrimn et de diverses espèces de Broméliacées. Au-dessus de tout et comme pour compléter le tableau, sont suspendues de nombreuses corbeilles contenant les Nepentlies aux urnes variées de forme et de coloris, offrant une collection des plus riches et des plus complètes. Ici le Nepenthes coccinea, aux urnes mou- chetées de cramoisi et de jaune; le JV. Hooheviana, aux urnes arrondies maculées de rouge; le iV. Kennedyana, la plante australienne, aux urnes allongées, étroites et rougeàtres; le N. Rajah, la plus grande du genre; les N. hicaicarata et Ilenryana, dont Y Illustration a publié naguère les portraits; N. ampnllacea, Chelsoni, Bookeri, Lawrenceana, Outramiana, Williamsi, VeitcJii, Sedeni et une série d'autres espèces, variétés ou hybrides dont le domaine de l'horticulture s'est enrichi dans ces derniers temps. Une visite à la serre aux Nepenthes fournira la preuve que la culture de ces plantes remarquables n'est pas aussi difficile qu'on semble le croire. Ém. Rodigas. BIBLIOGRAPHIE Les Champignons comestibles et vénéneux (i). — Nous avons eu dernièrement (-) l'occasion de reproduire un chapitre du livre que M. le D'' L. Planchon vient de publier sur les Champignons de la région de Montpellier et des Cévennes. Cet ouvrage traite de l'organisation de ces végétaux, de leur nature chimique, de leur distribution géographique ; des empoisonnements qu'ils peuvent causer, du diagnostic de ces intoxications, de leur traitement médical. La partie descriptive s'occupe de 69 espèces, les unes comestibles, les autres vénéneuses, toutes utiles à connaître. Cet ouvrage, écrit autant pour les spécialistes que pour les gens du monde, four- mille d'observations pratiques du plus haut intérêt. Il eût été complet, si l'auteur avait pu y joindre des planches coloriées, (M Les Champignons comestibles et vpnéneux de la région de Montpellier et des Cévenne?, pnr Louis PLA^■CHO^•. Un vol. in-8", Hamklin frères, Montpellier, 1883. (2) Voir ci-dessus, p. 32. — 49 — The Gardeners' Yearbook 1884 ('). —L'intéressant annuaire hor- ticole du sympathique D' Robert IIogg en est arrivé à ses noces d'argent, et lorsqu'une publication compte une existence de 25 années, elle se recom- mande d'elle-même. Le Yearbook de 18S4 renferme l'indication sommaire quoique suffisamment détaillée de toutes les plantes nouvelles d'ornement e d'utilité qui ont été signalées en 1883. C'est l'indispensable vacle memm du jardinier et de l'amateur lisant l'anglais. *■ ♦ * Le Lac Majeur et les Iles Borromée (-). — Nous avons lu avec un vif plaisir la brochure que M. Félix Sahut vient d'écrire sur le climat et la végétation du Lac Majeur. Le voyage que l'auteur nous permet de faire dans cette heureuse région est si pittoresque, si agréable et en même temps si instructif que, arrivé au bout de la 67'"" et dernière page, on se dit qu'à la toute première occasion, on ne manquera pas de parcourir ce beau lac, ces îles riantes, Isola Madré et Isola Bella, avec leurs jardins suspendus et cette splendide végétation dont le contraste est si vif avec celle des Alpes voisines. Les Plantes et les Engrais. — Sous ce titre, MM. Desclée, De Brauwer et C®, éditeurs à Bruges, publient sous forme de dialogues entre un instituteur et un paysan, un petit livre d'un intérêt considérable et d'une réelle importance. Il passe en revue les engrais chimiques, les matériaux de l'édifice végétal, le rôle de l'air, l'analyse du sol, les fumiers, l'assolement scientifique et pratique, le chaulage et le plâtrage, l'amélio- ration des races végétales. Cette énumération incomplète suffira pour faire comprendre toute l'utilité de ce petit livre qui a encore un autre mérite, celui de ne coûter que 50 centimes {'). Annuaire de l'Observatoire Royal de Bruxelles (^). — Le 51"' volume de cette publication continuée sans interruption depuis 1834, renferme des travaux extrêmement remarquables parmi lesquels nous {'^)The Gxrdcmrs' Yearbook 18SI, par Rjb. FI)Oi. lu-lG". Fleet street, 171, E. C. London, 1884. ('^J Le Lac Majeur et les Iles Borromée, leur climat caractérisé i):iv leur végétation^ par FÉLIX S.vHUT. Broch. in S*». Hamkun frères, Montpellier, 1883. (3J Les Plantes et les Engrais, dialogues, entre un instituteur et un paysan. Desclée, De Brauwkr et C'e, Bruges, 1884. (*) Annuaire de l'Observatoire Royal de Bruxelles, 1884, Vol. in-lG'. H.vyez, Bruxelles, 1883. — 50 — signalons une étude de M. J. C. Houzeau sur la science appliquée et la science pure; un rapport sur le passage de Vénus devant le Soleil, le 0 décembre 18, !;• Atd. Kîiis* s» IMPATIENS FLACCIDA arn. VAR. ALBIFLORA Chrorn. P. De Pannemaeker. y. Linden, pubt. — 61 PL. DXIX IMPATIEXS FLACCIDA arn. VAR. ALBIFIMA dal^âamine a fleurs blanches Balsaminées ÉTYMOLOGIE kt CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir Ilhistmtmi horticole, vol. XXX, pi. 488, p. 93. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Impatiens Jfaccida ; g,\nhrti herbaoea, fol.is alternis tenuiter membranaeeis longe petiolatis elliptico-oblongis acuminatis basi in i)etin]um attenuatis crenatc-serratis, petiolis parce glamluloso-setigeris, pedicellis solitariis bini.-^ve Mliformibus folio brevioribus, sepalis lateraiibus oblongo-lanceolati.s antyriore plus duplo brevioril)iis, posteriore pe(alia subaequali, calcare filif'ormi (meilio crassiore?) apice attenuato flore subduplo longiore, capsula elliptico-oblonga b. .si et apicc atteuiiata glabra. Arn. Impatiens Jlacrida Arn. Ind. Bals, in Hook. Comp, sec. Bot. Ma(i. v. I, p. 32. — W.vLP. Repert. Bot. v. 1, p. 468. — Hook. fil. et Thoms. BaUam. in .Jon.rn. oj I.inn. Soc. 1860, p. 134. — Bot. Mag. v. LXXXVII, p. 5276. Impatiens put cher rima Dai.z. Bot. Mag. t. 4615? — Impatifiis latijoUa var. '? Linn. Bp. PI. p. 1328. — Impatiens lucida Wai.l. t at. N. 4738 Herb. Hknsi.owj. CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ. — Impatiens tlaccida tloribu^ ;ai>is. L'apparition de Y Impatiens SuUani, dont le précédent volinne de notre Illustration renferme le portrait, a rappelé avec raison l'attention des amateurs sur un genre dont les espèces trop négligées depuis quelque temps ont une valeur ornementale incontestable. Déjà Y Impatiens Sultaid, le nouveau venu, est l'objet d'une immense faveur : il est considéré j>artout comme une acquisition des plus beur-euses pour les parterres d'tté de nos régions. La plante qui nous occupe aujourd'liui, viendra mêler ses fleurs blanches aux fleurs éclatantes de la Balsamine du Sultan et jouira bientôt, nous en sommes persuadé, d'une vogue égale. La plante qui a servi de modèle à notre planche est j»arvenue à l'ét.i- blissement de la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand p;ir l'intermédiaii'e des Jardins Royaux de Kew où elle fut reçue du Jardin botanique d'Oxford sous le nom à' Impatiens j^ld'typelala var. alha. Cette dénomination nous ayant paru suspecte, nous avons consulté notre savant collaborateur M. N. E. Brown qui a chaque jour sous la main le richis- sime herbier de Kew. Il a pleinement confirmé notre manière de voir et la variété à fleurs blanches qu'on a voulu rapporter tour à tour à Ylmpo- tiens iSuuani et à 1'/. /jlali/ps'ala, est en réalité une forme du gracieux /. /îmôida. — 62 - Tandis que VI. Sidtani provient de la côte de Zanguëbar, XI. platy- petala est originaire de Java et 1'/. flaccida est indigène à Cejlan où il croît à des altitudes de 1000 à 2000 mètres. Les botanistes l'ont considéré d'abord comme une firme de 1'/. latifolia Linn., puis ont hésité cà le confonilre avec 1'/ pulcherrima Dalz. avec lequel il a beaucoup d'affinité. Quant à 1'/. plalypelala, la seule disposition des feuilles suffît pour rendre toute confusion impossible. Quoiqu'il en soit de la valeur spécifique de 1'/. flaccida, cette plante est une des plus gracieuses du genre Impatiens qui compte actuellement une centaine d'espèces appartenant presque toutes à l'Inde. La variété à fleurs blanches est des plus distinguées. La culture est la même que celle du type. Multiplication de graines et de boutures. Em. Rodigas CHAMBRE SYNDICALE DES HORTICULTEURS BELGES Meeting horticole du 7 avril 1884. Le Comité permanent de la Chambre syndicale des horticulteurs belges, dans sa séance du 25 décembre 1883, a décidé en principe l'institution de meetings ou expositions mensuels, dans le but de soumettre à l'appréciation de jurys spéciaux tout produit de l'horticulture, de la pomologie et de la culture maraîchère. Le règlement définitif fut arrêté en séance du 5 mars dernier, et la première réunion fixée au 7 avril. M. LiÉviN Spae-Vandermeulen, commissaire permanent, fut délégué, pour la réception des produits et la direction de l'exposition. Le jury divisé en deux sections est composé comme suit : y Section. — Président: M. J. Linden, à Bruxelles; Secrétaire: M. L. LuBBERS, ibid. ; Membres : MM. Aug. Van Geert père, à Gand et A. Pëeters, à Bruxelles. ';:'"■ Section. — Président : M. le comte de Henricourt de Grunne, président de la S ciété Royale de Flore à Bruxelles ; Secrétaire : M. Vict. Cuvelier, à Gand ; Meml)res : MM. Louis I)esmet, à Gand et Ch. Spae, à Gand. Conformément à l'article 10 du règlement, les membres faisant partie du jury, et qui ont présenté des produits à juger n'ont pas partiel] é aux opérations quand ils étaient en cause. M. J. Linden, président de la r^ section, a exprimé le désir qu'il soit acte au procès-verbal, qu'il n'a pris aucune part aux délibérations concernant les plantes exposées par la Compagnie Continentale d'Horticulture. Le> distinctions suivantes ont été accordées à l'unanimité. — G3 — Certificats de Mérite. A la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand. 1° \iour Cala 7}ins Li?ide?ii. 2" — Alocasia Reginae. 3" — Dcndrohiiim deud/'ornm album . 4" — Vriesca Jieliconoides. Remarque du jury : pour la rareté, le mérite de la variété et la belle floraison de ce Dendrobiuin. A M. Louis Van Houtte, à Gand. 5° pour Azalea indica Comte de Paris. 6° — — Souvenir du Prince Henri. A AI. Ch. Vuylsteke, à Loochristj. 7° pour Odontoglossiim gîUtaluM splendidîim. 8° — — crispum fastuosnm. A M. Edouard Pyinaert, à Gand. 9" pour Bégonia olbia. A M. Paul Deschryver, à Gand. 10" T^our Azalea punctulata fl. pi.. Certificat de Culture. A la Compagnie Continentale d'Horticulture, à Gand. pour Masdevallia Linde^ii ('), belle floraison. Mentions honorables. A M. Louis Desmet, à Ledeberg. 1° pour Clivia miniata eminens {h. D. 1S84). 2° — Asparagus Comorensis (L. D. 1884). 3° — Athynum Goxingiamun tricolor. 4" — Antliurium Scherzcriamim macrospatJmm (L. D. 1884). A la Compagnie Continentale d'Horticulture, à Gand. 5° pour Gymnogramma scJiizopJiila var. gloriosa. 6° — Odontoglossum triumphans splendens. A M. Desmet-Duvivier, à Gand. 7" pour Aralia rolunda. A MM. Jacob-Makoy etC% à Liège. 8" pour KerckJiovea foribunda. A M. AuG. Van Geert père, à Gand. 9° pour Odontoglossum Alexandrae, var. - — . ., -, "■'■y (ï) CeMasdevall.a, d'une seule venue, épanouissait 58 fleurs. ~ 6-1 ^ A MM. Desbois et Cj^, à Gand. lO'* pour Bégonia gogoensis. A M. Ch. Vuylsteke, à Loochristy. 1 1" pour Odontoglossiim Wilchianum. ]^" — — iMidlus. ^^° — — tincticulatum. 14» — — hebraicum elegans. A M. Louis Van Houtte, à Gand. 15° pour Azalea inclica Souvenir du Duc d' Albcmy . 10" — — B^"" Natlianiel de Rothschild, A MM. Desmet frères, à Ledeberg-Gand. 1 7° pour Daphne Genhva. \%° — Pingmncîdûcaudata. A M. Alexis Dallière, à Gand. 19" pour Cûleus Berceau de Vénus. Remarque pour la forme particulière des feuilles. Quant aux Plantes suivantes : Clima Gordon Pacha à M. Éd. Pynaert, Pinanga sp. des Iles Nicohar à M. Ad. D'Haene, Pritchardia Moens'i à M. Aug. Van Geert, Azalea ind. Vervaeneana à M. Joseph Vervaene, le jury a exprime le dësir qu'elles soient représentées à l'un des por- cdiains meetings, quand elles auront acquis un plus grand développement. Le premier meeting floral a obtenu un succès éclatant. Jamais à aucune exposition on ne vit plus grand nombre de plantes nouvelles réunies. Presque tous les genres y étaient dignement représentés, depuis les humbles Sempervivum jusqu'aux aristocratiques Orchidées. La serre du Casino avait été gracieusement mise à la disposition de la Chambre syndi- cale des Horticulteurs belges. Vingt-cinq établissements de Gand et des environs y étaient représentés par un grand nombre de plantes rares. Plusieurs étaient exposées pour la première fois à la vue du public. Le nombre relativement très restreint de certificats décernés démontre que les produits doivent réunir toutes les qualités que l'on peut exiger d'une plante, pour obtenir le brevet qui, par la suite, devra la faire valoir dans le monde. Les nombreuses mentions que le jury a consignées au procès- verbal prouvent que les plantes étaient fort méritantes et dignes de tout l'intérêt des amateurs. Les meetings que la Chambre syndicale vient d'organiser répondent à une nécessité. Gand, la ville de Flore, si justement renommée, pourra dé~ormais, à l'exemple des autres centres des nations où l'horticulture est ifîoî'issaiita. trouver à faire valoir chez elle le produit de sos labeurs et da ses soins. Là semeur d'Azalées, de Géranium, etc. ; l'importateur — 65 - de plantes des contrées lointaines, tous trouveront désormais à faire apprécier leurs gains ou leurs nouvelles inii)ortations, sans se voir obligés de s'adresser à des sociétés étrangères. L'expérience tentée prouve que cette institution est appelée à rendre de grands services à la botanique, à l'horticulture ainsi qu'à la pomologie. L'amateur s'occupant de fécondation artificielle, pourra faire connaî- tre le résultat de ses essais, et rendra un service à l'horticulture au point de vue botanique. L'horticulteur sera à même de faire connaître ses semis nouveaux, ses importations nouvelles et profiter des meetincs pour les lancer dans le commerce. La Cham1)ro syndicale en instituant ces réunions mensuelles a aussi le but de favoriser les transactions commerciales. L'industrie horticole pro- prement dite a acquis en Belgique un grand développement, elle exige comme beaucoup d'autres des rapports fréquents entre producteurs et marchands. Nul lieu pour s'entretenir des affaires ne peut être mieux choisi, que celui où les plantes nouvelles et les spéiimens de belles cultures sont réunis sous leurs yeux. La prochaine réunion aura lieu le premier lundi du mois de mai. Le liapporieiir, Ad. D'Haene, Secret. adj. LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER Nouvelles variétés de légumes. — Voici quelques nouveautés recominandables qui ont été soumises à des essais comparatifs et jugées méritantes à plusieurs expositions de l'an dernier. C/iuu yew Hearling. — Belle variété de chou frisé obtenue par M. Read de Mill-Hill. Se distingue par son excellente qualité et son abondant produit. Epiixanl Monstrueux de Viroftay. — Comme le nom l'indique, les feuilles sont très grandes. Il est remarquable par la rapidité et la vigueur de sa croissance. Donne beaucoup. Haricot Blanc Géant sans parchemin. — Répandu par MM. Vilmorin. Cette variété provient du Haricot violet {Phaseolus Lucasiamis) et se distingue par sa vigoureuse végétation et l'abondance de son produit. Elle atteint jusque 2"'50 de hauteur. La feuille est grande et gauffrée ; les gousses sont larges, longues, blanches et sans fil ; elles croissent en trochets de 4 à 6 ensemble. Le grain est blanc, réniforme, aplati. Haricot Flageolet 3Ierveille de France (Bonnematn). — Le grain reste vert toute l'année; il est fin et d'excellente qualité. Haricot John Harrisson. — C'est un gain obtenu par Laxton, du type à gousse allongée. Cette variété est précoce et productive. - m - Moelle végétale Jiyh'ide de Muir. — • Cette excellente courge, dont la culture est trop peu répandue sur le continent et que nous recommandons depuis bien des années, est encore améliorée dans la variété de Muir. Le fruit est de taille moyenne, ovale tronqué. Couleur blanc de crème. La chnir est de qualité supérieure, surpassant le meilleur clioufleur. Variété productive. Navet Extra Milan hâtifiy-Ei'ïcn). — Variété d'avenir. Pomme pourpre, unie, solide et de forme très régulière. OL^non Globe Blanc (Vilmorin). — Bulbe de grandeur moyenne, de forme remarquablement globuleuse; chair ferme et solide, peau blanc argenté. Belle variété. Pois Mange-tout sucré gros. — Cette nouveauté, due encore à MM. Vil- morin, se distingue à la fois par l'épaisseur du légume et l'absence absolue du parchemin. La saveur est en outre excellente. Très recom- mandable pour les fermes, les pensionnats et les grands ménages. Tomate BowermaiCs Prolific. — Beau fruit, uni, coloris riche, chair ferme et d'excellente qualité. Ti^mate Chiswick Red. - Variété améliorée de Président Gar/ield. Fruit moyen, uni, beau rouge, très productif. Tomate Improved Large Orange. — Variété répandue par Henderson. Fruit rond, gros, orange foncé, très joli. V. Téran. NÉCROLOGIE S. Binnendyk, ancien jardinier en chef au Jardin botanique de Bui- tenzorg, Java, est mort en cette localité le 28 octobre 1883, à un âge avancé. Son caractère franc et loyal joint à une rare obligeance lui valut de nombreux amis. Il fut pendant longtemps en relation avec beaucoup de botanistes européens et contribua à faire connaître de nombreuses espèces de végétaux des Indes néerlandaises. Il laisse le souvenir d'un homme de bien. Oswald Heer. — Le célèbre auteur de la Flore du pays tertiaire et de la Fiora fossilis arctica, Oswald Heer est mort à Zurich le 27 septembre 1883. Par ses admirables travaux paléontolngiques, iljeta une vive lumière sur la différence existant entre l'époque miocène et notre monde actuel. L'Académie de Paris lui décerna le prix Cuvier. Il était né en 1809. William. Siemens. — Une des premières autorités dans les questions de lumière électrique. Sir William Siemens est mort à Londres le 19 novem- bre 1883.11 naiiuit cà Lenthe (Hanovre) en 1823. Créateur du four à gaz à chaleur régénérée, du bathomètre et d'un freinliydraulique, il est plus connu en horticulture par ses expériences concernant les effets de la lumière électrique sur la végétation. Les frères Siemens ont construit le câble transatlantique reliant l'Irlande aux Etats Unis, ainsi que lecàble sousmaria de la ligne indo-européenne. Ém, R. - 67 — CURIUSITÉS HORTICOLES DE L'EGYPTE Suite (') Le jardin public de TEzbekieh, depuis la pose des tourniquets n'est plus fréquenté que par le monde comme il faut, indigènes ou étrangers qui vien- nent y entendre la musique entre quatre et sept heures do l'après-midi. Sa surface, aujourd'hui beaucoup réduite, occupait avant 1870 toute la place de l'Ezbekieh, alors quatre fois plus grande et qui formait le jardin de ce nom, dont les terrains ont été bâtis dans ces dernières années. L'ancien Ezbekieh, qui existait encore à l'époque de notre arrivée en Egypte en 1868 n'était alors qu'une grande surfoce plantée A'Alhizzialebbek, de Cassîafistula, de Tamarix arb^rea et autres arbres communs en Egypte plantés pêle-mêle et sans ordre avec des broussailles (ï Acacia Farnesiana, 6.e Dicranta Plumier i, àe Lauriers roses, de Pislacia Œerebinthvs, etc., entre lesquels étaient placées de nombreuses bariaques et des tentes de marchands forains, buvettes et cafés grecs eu plein air, où les disputes se terminaient le plus souvent par des coups de couteaux ou de matraques. Cet ancien état de choses a coinplètement (h'sparu, gr.àce à la transformation de cet ancien jardin qui était situé dans un bas fond humide. A sa place on voit aujourd'hui un beau parc paysager, bien entretenu et fréquenté avec autant de sécurité le soir que pendant la journée. De temps en temps on y donne des fêtes qui attirent beaucoup de monde et font de ce parc public une des principales distractions des habitants du Caire. Les arbres et plantes qui composent les massifs sont les suivants : Eucalyptus gigantea et globulus. Ficus sycomerus, tjela et japonica. Gremia mcvihr.'Dacea, corylifolia et gîiazumœ,^olia. Euphorhia atrnjmrpurea et splendens. Popuhis macropliylla. Jalroplia cuscomponium, L. croceum, le suave L. Hansoni, le L. vemistnm'et le brillant L. Szomitzianum. La saison printanière de 1884 a été cruellement décevante pour ceux qui ont eu trop de confiance en la douceur exceptionnelle de la fin de mars et de toute la première moitié d'avril. La froidure survenue dans la nuit du 17 au 18 s'est prolongée jusqu'à la fin du mois; il a gelé toutes les nuits jusqu'au 28. Le dicton populaire a eu encore une fois raison : Il n'est si joli mois d'avril Qui n'ait son bonnet de grésil. La moyenne de la pression atmosphérique du mois, à Gand, a été de 757"""4 et l'eau recueillie a été de 29™"'9. La température aurait été normale si elle n'avait succédé à des journées exceptionnellement chaudes qui avaient fait éclore prématurément les bourgeons d'un grand nombre de végétaux. Les dégâts causés aux arbres fruitiers quelque peu exposés aux vents sont très considérables : les abricots sont généralement gelés; la fructification des poiriers, cerisiers et pruniers est gravement compro- mise. Les jeunes pousses des Marronniers, Noyers, Aylanthes, Saules pleureurs, Cytises et même Platanes ont été complètement flétries par la bise persistante et par les rayons solaires succédant sans transition à la gelée. Espérons que la lune rousse, la quatrième de l'année, celle qui a — 71 — commence le 26 avril et finira le 24 mai, se passera par une température plus clémente. Le Stephanotis floribunda est une des plantes les plus répandues dans les serres anglaises et l'on n'a pas d'idée du nombre de fleurs qui' se débitent de cette plante sur le marché de Londres, Il est connu que l'abondance des fleurs diffère sensiblement d'après les variétés. Un jardi- nier de Warwick a envoyé aux rédacteurs du Gardeners' Chronicle le sommet d'une pousse avnnt 10 centimètres de long et portant seize fleurs épanouies et dix boutons. La plante conduite le long du toit vitré d'une serre adossée au mur, est arrosée copieusement d'engrais liquide et donnera une ample récolte de fleurs jusqu'au mois de juillet. D'après les lois de la sélection, on pourrait multiplier et répandre cette variété si florifère. * Le Jubilé de M. Max Kolb, le savant inspecteur du Jardin botanique de Munich, a été célébré le 10 mars dernier. A cette occasion, le Comité ayant à sa tête M. le D' J. E. Weiss, a offert au jubilaire un riche album conte- nant les photographies de plus de 200 souscripteurs et un splendide service de table complet en argent. Plus de 150 lettres et télégrammes de félicitations lui sont parvenus le même jour et ont dû lui rappeler toutes les sympathies qu'il a su conquérir dans ses rapports avec ceux qui s'occupent d'horticulture, tant à l'étranger qu'en Allemagne. Plusieurs sociétés horticoles et botaniques ont, à la même occasion, décerné à M. Max Kolb le titre de membre honoraire ou correspondant. M. Kolb nous prie de vouloir transmettre, par la voie de VJlhstration, ses plus vifs remerciements à tous ceux qui lui ont témoigné de l'intérêt en cette circonstance. Existe-t-il une Kose noire ? — Cette question nous est adressée par une aimable lectrice de V Illustration à qui l'on a affirmé que le greffage du Rosier sur le Chêne comme sujet aurait pour effet de produire des roses parfaitement noires. Voici notre réponse : Non, Mademoiselle, la Rose noire n'existe pas dans les cultures et jusqu'ici la Rose Empereur du Maroc est celle qui, par ses nuances très foncées, se rapproche le plus du noir. Quant au greffage du Rosier sur le Chêne, il ne saurait avoir pour effet de rfoduire des roses noires, pour la bonne raison que la réussite de ce greffage est d'une impossibilité absolue. Les journaux politiques qui en ont parlé, ont été mystifiés. Les Orchidées tiennent toujours la vogue et la tiendront longtemps en raison de leur incomparable beauté. Un fort exemplaire à'Odontoglos- — 72 - sum, Pescatoreî, portant 180 fleurs, a été acquis pour 625 fr.. un Odonioglossum Alexandrae, pour 600 fr., w\\ Odontoglossum xexillarium, petit spécimen à fleurs très foncées, pour 650 fr.; un Cattleya Trianaei var. Leeana a été acheté par M. Lee au prix de 7,500 fr. L'exportation des fruits de Belgique pour l'Angleterre s'est con- sidérablement accrue dans ces derniers temps et doit avoir, dans quelques centres de production, fourni un appoint assez notable au revenu du sol. M. Ch. Whitehead, dans un mémoire récent sur les Progrès de la Culture fruitière inséré dans le Journal de la Société Royale d'agriculture de Londres, rappelle qu'en 1871 la Belgique envoyait en Angleterre 276,286 boisseaux de fruits pour 2,395,550 francs. Il ajoute qu'en 1882, notre pays a expédié 593,158 boisseaux pour une valeur de 4,229, 100 francs. L'aug- mentation, cà onze années de distance, est donc de 316,872 boisseaux et de 1,833,550 francs. Cette différence en plus est considérable et rien n'indique que la progression ascendante doive s'arrêter ; la concurrence américaine pourrait cependant en affaiblir l'élan. Entretemps les plantations fruitières se développent sur bien des points en Belgique et grâce à l'amélioration des procédés de culture, la production peut s'accroître encore. L'importance du marché aux fleurs à Londres peut être appréciée par ce seul fait rapporté par le Journal of Horticulture : un horticulteur a vendu en une semaine, au marché, le nombre considérable de 1200 bouquets de Narcisses (Narcissus poeticus), se composant chacun de douze tiges fleuries, soit 14400. De petits bouquets de la variété ornatus se vendaient couramment au Crystal Palace à 9 pence et même 1 shelling pièce. *• » * Une exploration aux Indes occidentales est projetée, pour l'hiver prochain, par M. Surlngar, professeur de botaniqreà l'Université de Leide, et par son collègue M. Ch. Martin. Nous aim. ns à signaler que ce projet est très favorablement accueilli dans les Pays-Bas et ce qui le prouve, c'est que ces savants voyageurs peuvent compter dès à présent sur des subsides de l'État, de la Société de Géographie et de l'Institut Royal des Indes Néerlandaises. • Le Cercle des Rosiéristes d'Anvers tiendra sa S™* exposition de Roses coupées, Rosiers en pots et bouquets de Roses, dans la salle Verlat, le 22 et le 23 juin. Quatre concours sont gracieusement réservés aux dames. Toutes les communications doivent être faites au Président du Cercle, rue des Fortications 60, à Anvers. Lucien Linden et Ém- Rodigas. f^^^. '^y^ms^ .^%W.. -y^ ^S!^^ --rtkMB.,»»^. -^i.'ilo J4 J — 73 — PL. DXX SCHISMATOGLOTTIS PULGHRA n. e. SCHISMATOGLOTTIS JOJLI Aroïdées CARACTÈRES GÉNÉRIQUE^:. — Voir Illustration horticole, vol. XXVIil, p. 71, tab. 418. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Acaiilis, coespitosa. Petiolus 34: poil. (7-10 ctm.) l')ngas, viridis, semiteres, antice deplanatus, anj^ustissime inarginatus; lamina 4-5 poil, linga, lj-2' poil, lata, subil)lique oblonga, basi oblique cordata, lobis 2-4 lin. longis, rotundatis, sinu acuto sejunctis, .apicem versus linea arcuata in cusjiidem acuminataia niucronatam subrepentiono contracta, supra glaucescente-viridis, tota irregulariter argen- tée variegata. Pedunculus petiolo subaequilongus. Spatha angusta, tubo oblongo, Impoli., longe, vii-idi, lamina oblongo-naviculari, aperta, 2 poil, lon^a, pallide viiidi. Spadix 2f poil, longus; parte feminea Ij poil, longa pallidissime viridi, organis neutris clavatis flavidis cum o\ariis intermixtis ; parte mascula | poil, lon^^a, quam feminea tenuior, alba; appendicetereti-conoidea, flavida, valde papillato-rugosa. Habitat Bornéo. Cette nouvelle espèce de Schismatoglottis est réellement charmante. Elle se distingue de toutes les autres par le coloris de son feuillage et le caractère particulier de l'cippendice du spadice. La plante est naine, elle croît en touffe et son port est gracieux. Elle a les pétioles verts et courts et les feuilles légèrement étalées, obloiigues, obliquement cordées à la base et brièvement acuminées et mucronées au sommet. La face supérieure est d'un coloris vert glaucescent particulier entièrement l)anaché de macules irrégulières argentées; la face inférieure est vert pâle uniforme. La spathe est plutôt longue et étroite, si on la compare à celles de quelques autres espèces; son tube oblong est vert et le limbe ouvert, aigu, en forme de coquille, est d'une nuance de vert très pâle. Le spadice est un peu plus court que la spathe et l'espèce est parfaitement caractérisée par la partie terminale aride ou appendice; en effet, cet • ai)pendice est couvert de très nombreuses rugosités ressemblant à des papilles. Cette jolie et remarquable nouveauté a été introduite récemment de Bornéo par la Compagnie Continentale d'Horticulture. N. E. Brown. 74 — BIBLIOGRAPHIE Champignons coprophiles de la Belgique (')par M. Élie Marchal. — La flore belge, quant à sa partie plianërogamique, a été l'objet d'études si complètes et si détaillées auxquelles M. Fr. Crépin donna, il y a plus d'un quart de siècle, sa puissante impulsion, que cette partie, on peut le dire, est ' parfaitement connue. Aussi, ceux qui ont à cœur l'avance- ment de la science, suivent aujourd'hui la voie ouverte naguère par KicKX père, Westendorp et Eug. Coemans, et explorent, avec MM. Pire et Bommer, les champs vastes encore de la cryptogamie. M. Élie Marchal, conservateur au Jardin botanique de l'État à Bruxelles, s'occupe ainsi de la recherche des Champignons croissant sur les excréments des mammi- fères, et il a déjà notablement étendu ce groupe de notre flore mycologique dont il a porté, en deux années, le nombre des espèces de six à trente quatre. Ses découvertes sont d'autant plus méritantes que le substratum sur lequel vivent ces fongilles n'a rien d'attrayant; mais, comme le disait notre regretté Coemans, « la science ennoblit tout, et la nature aussi, qui ne connaît pas nos préventions, se plaît parfois à placer sur certains théâtres pour lesquels le vulgaire n'éprouverait que du dégoût, les scènes les plus pures et les plus délicates de la vie végétale. » L'exposé des résultats obtenus par l'auteur renferme des observations extrêmement judicieuses et dénote qu'il traite son sujet en parfaite connaissance de cause. Nos ennemis et nos auxiliaires (-), — M. Louis Henry, naguère professeur à l'École d'Agriculture Mathieu de Dombasle, aujourd'hui chargé des cultures de plein air du Muséum, a écrit une brochure d'une trentaine de pages sur cet important sujet lequel devrait être familier à tous ceux qui s'occupent de jardinage. Il ne suffît pas de connaître les espèces nuisibles aux plantes, il est indispensable aussi de connaître nos auxiliaires et de les protéger. Ne voit-on pas des jardiniers, imprudents ou ignares, détruire impitoyablement leurs amis les carabes dorés et les staphylins qui dévorent les limaces et les chenilles, les coccinelles qui ne vivent que de pucerons, les ichneumons qui s'attaquent à toutes les larves ? Pourquoi ne pas respec- ter le hérisson, la musaraigne, la chauve-souris, la grenouille et le crapaud? Pourquoi ne pas provoquer la nidification de la fauvette, de la mésange, du rossignol, du rouge-gorge et de tant d'autres oiseaux qui nous off'rent à la fois leurs chants et leurs services ? Il faut être aveugle pour mécon- naître ses aides et ses alliés. Ém. R. (*j Champignons co'propMles de la Belgique. Br. in-8«. Gand, 1884. Pyrénomycètes coprophiles nouveaux pour la Jlore belge. Br. in-8'. Bruxelles, A. M.vn- CEAUx, 1883. ('j Br. in-8». Cliaumont, impr. Cavaniol, 1883. J^'*^''^ '*^f/^ PANAX VICTORIAE Chrom. P. De Panaemacl.cr. J. Lindcn, puhl. — 75 PL. DXXI PANAX YIGTORIAE p/vnax dk la reine victoria Araliacées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir Illustration horticole, vol. XXX, p. 109, tab. 492. S'agit-il d'une espèce nouvelle ou d'une gracieuse variété produite par voie de semis ou de dichroïsme dans une espèce déjà connue? Rien ne nous autorise à nous prononcer immédiatement sur cette question qui a de l'importance au point de vue seulement de la science pure. On peut se demander toutefois quelle est la valeur de la dénomination donnée à la jolie plante dont Vllluslration reproduit le portrait d'après des exemplaires envoyés directement de Calcutta par M. Thatterzee à la Compagnie Continentale d'Horticulture. Cette dénomination, nous ne prétendons nul- lement l'infirmer, encore moins la sanctionner. Nous désapprouvons de la manière la plus formelle, nous déplorons même l'habitude que prennent certains horticulteurs de donner des noms spécifiques à des variétés, fort distinguées, nous le voulons bien, mais ne réunissant pas du tout les conditions voulues pour être élevées au rang d'espèces. Le droit de bap- tême appartient au seul botaniste descripteur, et par la dénomination qu'il donne, il assume toute la responsabilité de cet acte; il n'est permis à personne de poser des faits de nature à dérouter la science. Jusqu'à preuve contraire, nous admettrons donc que le Panax dont il s'agit, est une forme charmante, une variété tellement jolie qu'elle a été jugée digne d'être dédiée à Sa Majesté la Reine Victoria. Notre planche reproduit fidèlement la plante avec son caractère touffu, son port élégant, son gracieux feuillage. La feuille trilobée, quelquefois pinnatifide, a les folioles irrégulièrement dentées et profondément découpées, le lobe terminal étant généralement plus élargi que les autres. Le limbe entier, d'un beau vert, est marginë de blanc pur : cette panachure est des plus distinguées. En somme ce Panax est une heureuse acquisition de plus pour nos serres et prendra place parmi les plus élégants végétaux à feuillage d'ornement. Ém. Rodigas. — 7G - NÉCROLOGIE M. Luddemann, autrefois chef de culture chez M. Pescatore à S'. Cluud et qui s'était ensuite établi à Paris, est mort à Bourg-la-Reine, le 15 avril. Tous ceux qui s'occupent d'Orchidées garderont longtemps le souvenir de cet éminent orchidophile qui contribua dans une large mesure à répandre le g'ût de ses plantes favorites en en simplifiant la culture. Balfour (John-Hutton), le digne successeur de William Hooker dans la chaire de botanique de Glascow et qui devint ensuite titulaire du même cours à l'Université d'Edimbourg, est mort dans cette ville le 11 février dernier, à l'âge de 76 ans. La plupart de ses écrits sont des ouvrages didactiques remarquables, destinés à la jeunesse, et le jardin qu'il dirigeait, avait acquis une réputation hautement méritée. M J. B. De Saegher, horticulteur gantois assez connu et ancien fournis- seur de S. M. Guillaume II des Pajs Bas, est mort à Gand dans sa 7G"" année. Longtemps il prit part à toutes les expositions du Casino, et les bouquets sortant de son établissement jouissaient d'une grande renommée. Le Dr George Engelmann, bien connu par ses importants travaux sur les Cactées et les Conifères de l'Amérique Septentrionale, est décédé à S' Louis (Am.érique du Nord), le 4 février dernier, à l'âge de 73 ans. Allemand d'origine, il s'était depuis longtemps établi en cette ville et y jouissait, comme médecin, d'une très grande estime. M. Jean Verschaffelt, fondateur de l'établissement horticole de ce nom et qui eut son époque de célébrité, s'est éteint à Ledeberg le 20 avril dernier, après de longues et cruelles souffrances. Il était né à Gand le 5 septembre 1811. Il était chevalier de l'Ordre de Léopold et de plusieurs Ordres étrangers. Depuis quelques années, il vivait retiré des affaires. Alexander Moore, directeur des pépinières du gouvernement à Campbelltown, Nouvelle Galles du Sud, a succombé à la phthisie pulmo- naire, le 14 mars dernier. Il n'était âgé que de 29 ans et jouissait de l'estime générale. C'était le neveil du directeur du Jardin botanique de Sydney. M. A. Lavallée est mort le 5 mai. Il s'était fait un nom parmi les botanistes les plus distingués. Il est connu surtout par ses ouvrages et ses travaux sur l'arboriculture. Président de la Société d'Horticulture de France, il était membre et trésorier perpétuel de la Société d'Agriculture et faisait partie de plusieurs autres sociétés savantes qui toutes ressentiront vivement sa perte. Il était né en 1835 à l'Hôtel de l'École centrale dont son père fut un des directeurs fondateurs et avait créé dans sa propriété de Segrez une collection de plantes connue et appréciée des savants du monde entier. Il visitait cette collection, lorsque la mort est venue le surprendre et interrompre une belle carrière. Il laisse de profonds et vifs regrets. ÉM. R. L'ILLUSTRATION HORTICOLE \ "^■'^^ GYMNOGRAMMA SCH Chrom. 1'. De Pannemaeckur ■lYLLUIVl VAR. GLORIOSA J. Linden, publ. — 77 PL. DXXII GYMNOGRAMMA SGIIIZOPIIYLLUM VAR. GLORIOSA GYM N 0(^ R AM M E SU PKP. B li] Fougères CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir lUnstration horticole, vol. XV, tah. 57(5. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — \ ou- Belgique horticole, vol. XXXII, p. 321. Dans l'élégante famille des Fougères, il n'est pas de genre plus char- mant que celui des Gjmnogrammes. Tout le monde connaît le doré, Gymnogramma chrysophyllum, aux feuilles jaune d'or en dessous et qui dans nos serres, a donné de nombreuses formes ou variétés parmi lesquelles le G. Marleasi e&i un des plus estimés; puis l'argenté, G. calomelanos, dont les pinnules noires contrastent vivement avec le blanc d'argent de la face inférieure; puis le cotonneux, G. tomeiitosum, câraictèrhé Tpa.r ses l'oliides velues ù la face supérieure. A ces espèces viennent se joindre (,'ncore le G. tartareum, le G. mfnm, le G. LaucJieanum et quelques autres dont le plus remarquable est le G. scJiizopJiyllum aux frondes nombreuses et aux pinnules finement découpées. Une particularité qu'il convient d'indiquer, c'est que, dans cette espèce, les frondes prennent un caractère prolifique vers les trois quarts de leur longueur en se bifurquant à cet endroit. Ce même caractère se retrouve dans la variété ^Zono^ LU O Q LU <: — 89 — PL. DXXIII AZALEA INDICA VAR. VERVAENEANA AZALÉE VEUVAENE ElUCACÉES ÉTYiMOLOGIE ET CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — \oiv Ilhcstr.Tiorfic. 1^10, \?. 76. Bientôt il en sera des Azalées comme des Roses : la Intte pour la suprématiée sera portée sur la réunion de toutes les perfections de l'am- jdeur, de la forme, du coloris, de la duplicature des fleurs, de la beauté du feuillage, du port de la plante. La variété nouvelle qui nous occupe, si elle tient quelque peu ses promesses, sera certainement parmi celles qui e iiporteront l'immense majorité des suffrages, lorsqu'il s'agira de faire intervenir un vote d'amateurs. En effet, à la dernière exposition horticole, organisée à Mont St Amand par la jeune Société Flora, YAzalea inclica Vervaeneana a été l'objet de l'admiration générale et sa perfection sous tous les rapports lui a valu le V^ prix, que le jurj lui a décerné par acclamation. Cette Azalée est un gain de M. Joseph Vervaene. D'après l'heureux obtenteur, elle provient de la fécondation croisée d'une excellente variété à fleurs blanches, Kônigin der Weissen, avec le pollen de la variété Tcrsicolo7\ toutes deux d'origine allemande. La grande prédisposition des fleurs blanches à se modifier par dichroïsme, nous dirions volontiers par atavisme, suffit d'ordinaire à elle seule à produire ces sortes de variations et elle est évidemment venue en aide au semeur. La nouvelle variété est caractérisée par la grandeur des corolles, leur duplicature et leur forme admii'able. Le coloris des pétales est d'un magnifique rose incarnat marginé de blanc pur avec des stries plus foncées ; le rose du fond se projette quelque- fois en rayons plus ou moins larges jusqu'au bord même des fleurs ; le fond, vers l'onglet, est marqué de nombreuses macules carmin foncé rehaussant les délicates nuances qui les environnent. Les fleurs sont bien étoffées. La feuille, ovale lancéolée, est d'un beau vert foncé. Le port de la plante est vigoureux et trapu, comme c'est le cas pour la variété Kbnigin der Weissen, et les exemplaires se formeront facilement. D'après M. Jos. Vervaene, cette Azalée conviendra fort bien au forçage. Em. Rodigas. — 90 — UNE EXPOSITION D'HORTICULTURE AU MILIEU DES MERVEILLES DE LA VEGETATION TROPICALE. A l'endroit où s'élève actuellement la résidence d'été de l'Empereur du Brésil, ainsi que la charmante ville de Petropolis qui est venue se grouper sous son aile protectrice, s'étendaient, à l'époque où j'explorais le Brésil, d'épaisses forêts vierges couvrant les versants des Serras de Estrella et des Orgues. Je ne me doutais guère, en parcourant ces solitudes dont le silence n'était troublé, le jour, que par les sons lointains et métal- liques de l'Araponga et, la nuit, par les formidables basses-tailles des singes hurleurs, qu'elles étaient à la veille d'être envahies par la civili- sation et qu'à la place des gigantesques Sapucayas [LecijtJiis ollarit) et des Locustes [Hymenaea CourJjaril) dont je ne pouvais assez admirer les puissantes dimensions, s'élèveraient, de mon temps encore, des palais somptueux et qu'à côté de l'exubérante végétation primitive, l'horticulture oserait tenir ses assises et exhiber ses produits. Cette transformation date depuis plusieurs années déjà, et il ne sera pas sans intérêt de faire connaître combien le Brésil marche rapidement dans la voie du progrès et combien l'horticulture emboîte le pas. L'exposition d'horticulture ouverte en avril dernier par Leurs Majestés Impériales, à Petropolis, en fournit le plus satisfaisant témoignage. C'estdans le Palais de Cristal de S. A. L la comtesse d'Eu que cette exposi- tion a été organisée, sous les auspices du président de la Société d'Horticul- ture, S. A. le comte d'Eu, et par les soins d'un homme de science bien connu en Europe, M. le D' Glaziou, directeur des jardins et parcs impériaux. La Flore brésilienne, la plus riche et la plus variée du monde, a nécessairement joué un grand rôle dans cette exposition, comme elle fournit d'ailleurs de nombreux contingents à nos expositions d'Europe. Ses plus brillants représentants y figuraient. Le magnifique genre Vellozia dont la splendeur n'est connue que de ceux qui ont pu l'admirer dans son pays natal, y était exposé en quelques espèces. La culture de ce genre dans nos serres est d'une difficulté extrême et à ma connaissance, aucune espèce n'a encore pu être amenée à floraison. Les Orchidées étaient représentées par des espèces indigènes, telles que Cattleya, Mil- tonia, Oncidium, etc.; les Palmiers également : on remarquait entre autres les Glaziova elegans et insignis, le Geonoma elegans, etc. etc. Une plante qui a fait sensation était le Lavoisiera imhrkata, charmante Mélastomée des régions froides des Campos. On cite également de beaux exemplaires d'Anthurium, de Fougères et Lycopodes, de Maranta, Peperomia et Philo- dendron. Parmi les plantes de provenances diverses, je citerai les AIo- casia des îles de la Sonde, les Araucaria BidmiUi et excelsa, les Bégonia, — 91 — Croton, Dracaena, les Antliurium crystallinum et magnijîcum (deux do mes introductions colombiennes), les Bonapartea, dos CJiamaerops excelsa, Rhapis fïabelliformis, Trinax elegantissima, le 3Iusa Fnsele, ainsi qu'un grand nombre de plantes nui dénotent suffisamment combien l'horticulture est en vogue au Brésil. Je constate, dans le compte rendu de cette exposition, que la culture du Quinquina est introduite au Brésil et qu'il y existe déjà des plantations importantes dans les parties élevées de la chaîne des Orgues. Don IIexrique José Diaz y a établi une plantation de plus de 12000 arbres. Il est cà souliaiter qu'il trouve de nombreux imitateurs, cet arbre précieux tendant à disparaître des versants de la chaîne des Andes, grâce à rinq)révojance et à l'incurie des gouvernements des républiques andines. J. LiNDEN. UN AGRÉABLE SOUVENIR. Nous avons fait connaître à nos lecteurs le succès obtenu par la Compagnie continentale d'hor- ticulture à l'Exposition tenue à Majence, en avril dernier, par la Fédération des Sociétés horti- coles du Rhin. A cette occasion nous avons reproduit la lettre adressée à M. Lucien Linden, par la Commission organisatrice et annonçant l'envoi d'un hanaj) en argent et or. A la demande de plusieurs de nos correspondants qui s'intéres- sent au triomphe de nos cultures et de nos introductions, nous reproduisons une gravure decette œuvre d'art, digne, on le voit, du renom de l'antique cité. L'ins- cription qui s'y trouve gravée sera pour le Directeur de la Com- pagnie continentale un précieux souvenir. Réd. 92 NÉCROLOGIE M. J. C. Groenewegen. — La Néerlande vient de perdre un de ses horticulteurs praticiens les plus instruits et les plus estimés. M. J. C. Groenewegen, jardinier-chef du Jardin botanique d'Amsterdam, est mort en cette ville le 24 mai dernier, à lage de 73 ans. La Rédaction du receuil horticole Sempervirens lui consacre, en publiant son portrait, une notice biographique des plus cordiales et des plus élogieuses. Et M. Groenewegen méritait ces éloges. Par son savoir étendu et sa grande bienveillance, il contribua dans la plus large mesure à faire aimer les fleurs et à rendre l'horticulture populaire. Le jardin d'Amsterdam était cité à juste titre comme un modèle d'ordre, de propreté et d'exactitude. C'est là qu'on vit fleurir, pour la première fois en Hollande, le Victoria regia, et, ce que la Néerlande n'oubliera jamais, c'est de là que les premières plan- tes de Quinquina partirent pour Java constituant la source d'incalculables richesses. M. J. C. Groenewegen partagea avec M. J. H. Krelage l'hon- neur de recevoir de la main du Roi les premières décorations qui échurent à des praticiens. Il était chevalier de l'Ordre de la Couronne de Chêne. M. H. R. Goeppert. —Nous signalons avec un vif regret la mort d'un illustre savant et d'un vénérable ami, le Docteur Henri Robert GoEPPERT, conseiller aulique, professeur à l'Université et directeur du Jardin botanique de Breslau. La science botanique perd en lui un de ses plus ardents promoteurs et l'horticulture proprement dite lui doit une profonde gratitude pour les généreux efforts qu'il n'a cessé de faire durant plus de 50 années pour contribuer à ses progrès. Le Jardin botanique qu'il dirigeait avait acquis une renommée qui s'étendit au delà des mers. Sa bienveillance était aussi grande que son immense savoir. Il a été durant sa longue carrière d'une activité rare, ses publications furent à la fois nom- breuses et utiles, jamais il ne trempa sa plume dans le fiel. Partout il était aimé et respecté. Il fut, en Allemagne, le défenseur ardent de notre thèse, aujourd'hui généralement admise, concernant la migration des sucs dans les végétaux. Nous n'oublierons jamais la bonté avec laquelle il nous guida au Jardin botanique de Bonn, il y a quelques années. Nous espérons qu'un monument s'élèvera, à Breslau, à la mémoire du sympathique et illustre savant. Il a atteint 1 âge de 84 ans. ÉM. R. ODONTOGLOSSUM NEBULOSUM VAR. GUTTATUM REICHB. fil. C/iroDi P. De Panncmaeher. J. Lindcn, 93 PL. DXXIV ODONTOGLOSSUM NEBDLOSUM VAR. GUTTATUM im. f. odontoglosse mouciifité Orchidées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES, — Voir Jard. fleur. 1. 1, p. 90. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Voir rOrchidophile, p. 403; Lindl. Fol. orcMd., t. III, pi. 200. CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ.— Odontoglossum nebulosum petalis et sepalis usquo in raedio, labello fere omnino guttis fuscis pulclierri;ne pictis. Rien ne saurait donner une idée de la jouissance qu'éprouve le botaniste voyageur quand tout à coup, après de longues fatigues et bien des priva- tions, il se trouve en présence d'une espèce encore inconnue, d'une fleur qu'il voit pour la première fois. Bien souvent, dans ses explorations botaniques au Nouveau Monde, M. J. Linden goûta cette joie inexprimable qui fait oublier toutes les peines; tel fut le cas notamment lorsqu'il décou- vrit au Mexique, à une altitude supra-marine de 2030 m., Y Odontoglossum î?cJ?(5/où"2fWi, une des plus charmantes espèces de ce beau genre. Celle-ci se distingue par ses grandes fleurs, portées au nombre de cinq ou six, sur des hampes dressées. Ces fleurs, d'un blanc pur, nuageux, ont leurs divisions marquées, au tiers de leur base, de maculatures brun rougeàtre. Dans la variété, à laquelle notre éminent collaborateur M. Reichenbach fils a donné le qualificatif àeguttxiîcm, ces ponctuations s'étendent au-delà de la moitié des pétales et des sépales ; de plus le labelle est panache de toutes parts, surtout vers le milieu et sur les bords, d'hiéroglyphes brunâtres d'un bel effet. Il convient peut-être de rappeler que Ï0dontoglossu7)i nehuloswn de plusieurs catalogues est VOcl. maxillan Lindl. et que celui-ci est difierent de VOd. nebulosum Lindl. dont il est question ici et dont la guUahivi est une variété. Celle-ci a été reçue directement du Mexique par la Compagnie Continentale d'Horticulture. Il en existe une autre variété, VOd. nehdosîim var. candidtUnm, à fleurs entièrement blanches. É-M- Rodigas. 94 PL. DXXV NEPENTHES GOGCINEA NEPENTHES ÉGARLATE NÉPENTHACÉES CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir Illustration horticole, 1876, p. 192. Nous avons déjà fait connaître aux lecteurs de ce recueil plusieurs de ces curieuses plantes à ascidies, les plus étranges peut-être parmi les productions végétales. Dans le volume XXVIII, 1882, p. 125, ils ont pu voir les Nepenthes Henryana et Lawrenceana remarquables à la fois par leur grandeur et leur coloration. Le NejjentJies coccinea appartient à la même série et est peut-être plus brillant encore. Il est d'origine américaine. On ne sait si c'est une variété ou un hybride. La couleur dominante est l'écarlate foncé. La planche noire ci-contre, donne une bonne idée de la valeur ornementale de la plante, de son port gracieux, de son beau feuillage et du caractère des ascidies. Celles-ci sont longues de 12 centimètres et larges de 0™05 environ, en forme de gourde, en pointe arrondie à la base, ventrues en dessous du milieu et cvlinih'iques vers le haut. Le fond cramoisi est légèrement parsemé de jaune. Les ailes sont longuement frangées. L'opercule est ovalaire, quelque peu infléchi vers le dos, ayant le rebord finement côtelé, partiellement nuancé de rouge et de brun noircàtre. La gorge est verte intérieurement avec un pointillé rouge. Le couvercle, ovale allongé, est plus petit que l'opercule ; il est verdàtre strié et pointillé de rouge. Ém. R. Le Pétunia nyctaginiflora a fourni, cette année, une preuve de plus de sa résistance aux intempéries ou peut-être aussi de la douceur exceptionnelle de l'hiver. Chaque été, on garnit de plantes variées les grands vases en fer, à travers lesquels passent les colonnes du kiosque au Jardin Zoologique de Gand. Cette fois on a pu conserver en place, les Pétunia plantés en 1883. Ces jolies Solanées, originaires de l'Amérique du Sud, ont parfaitement repoussé du pied, malgré les conditions fort défavorables dans lesquelles elles ont dû passer l'hiver. Elles ont à diverses reprises eu a supporter 4" c. de gelée, dans leur prison de fer et sans aucune couverture. ce O X e Volume TOME XXXI Année 1884 7m«' Livraison Principales distinctions obtenues par L'ILLUSTRATION HORTICOLE MÉDAILLE DE MÉRITE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE EN 1873 DIPLOME d'honneur A l'eXPOSITION INTERNATIONALE D'aMSTERDAM EN 1877 MÉDAILLE d'or A L'eXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'EXPOSITION DE MADRID EN 1883 L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPRENANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS RExMARQUABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES ' L'INDUSTRIE HORTICOLE LES EXPLORATIONS BOIAXIjJUES, L'ARCHIIECTUftE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAICHERE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS, ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE J. LINDEN Adoiinistrateur délégué de la Compagnie continenlale d'Horticulture ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticnlteurs éminents TABLE DES MATIERES Chronique horticole 101 Le Fritillaria Scbliemanni 103 Bibliographie 108 Le jardin fruitier et le potager. — Les meilleures poires. . . ... 111 Le Kaempferia Gilberti .... 112 Action de la lumière sur la germination des graines . . , 113 Curiosités horticoles de l'E^^ypte (sM^'^e) . 114 teste et PLANCHES COLORIEES PL 526. Laelia elegans var. allia . . . 105 PI. 527. Aplielandra atrovirens. ... 107 PI, 528. Calceolaria arachnoideo-crenati- flora ■ . 103 Le Kaempferia Gilberti 112 A PARU LE 20 JUILLET 1884 Administration, au siège social de la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52, rue du Chaume, à Gand CONDITIONS D'ABONNEMENT V Illustration Horticole paraît le 15 de chaque mois et forme, au bout de l'année, un gros volume iu-S" de 200 pages de texte illustré de nombreuses gravures, et accompagné de 36 PLANCHES richement coloriées ou gravures supérieurement exécutées. Les sujets traités sont distribués dans l'ordre suivant : I, Chronique horticole. — II. Planches coloriées et descriptions de plantes nouvelles. — III. Culture des plantes en appartements. — tV. Jardin potager et jardin fruitier. — V. Horticulture d'ornement, etc. — VI. Architecture des jardins, constructions et industries horti- coles.— VII. Miscellanées. — VIII. Correspondance. — IX. Explorations scientifiques. Prix de l'abonnement, payable d'avance Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste. Pour toute l'Union postale , . 30 francs. Pays d'outre-mer ... 35 » Payable en un mandai sur la posle de Gand (Belgique) au nom de l'Administraleur On s'abonne à l'administration de V Illustration Horticole, 52, rue du Chaume, à Gand, ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de l'étranger. — Envoi franco d'un N° spécimen sur dem,ande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. pour" Ma Peittture des Sefwes, Aht'is, USetihles et Orttementg de jat'ftina. La Compagnie continentale d'Horticulture (Société anonyme), à Gand (Belgique), vient de s'assurer, par contrat passé avec l'inventeur, la vente et le dépôt général d'un produit destiné à la peinture des serres, abris, meubles et ornemenents de jardins. Outre une blancheur ei un velouté sans pareils, cette peinture garantit à jamais la conservation du bois et du fer si vite attaqués, par l'humidité et la chaleur à l'intérieur des serres, par le soleil et la pluie en plein air. La première personne venue pourra se servir de cette matière. La couleur étant toute préparée, il sutïira d'y ajouter l'huile nécessaire pour pouvoir s'en servir. Le prix minime de ce produit engagera d'ailleurs tout le monde à avoir ses serres et son mobilier de jardin conservés dans le meilleur état. PRIX COVR4NT. LiYraWe en Mdons de fer bien conditionnés, fermés par de simples languettes 1 Bidon de 10 kilos *oFr. 1 1 Bidon de 20 kilos 18 Fr. 1 id. 15 id *4 » I 1 id. 25 id «S » Les prix serait réduits de ô^lopour toute commande de 100 kilos et au delà. Peinture spéciale pour étiquettes Ce produit, tout spécialement recommandé pour cet usage, est livrable en couleur jaune ou blanche, par boite de 1 et de 2 kilos. PRIX COURâlVT Par boîte de un kilo Francs 1-25 Par boîte de deux kilos id. 2-25 Les prix seront réduits de 5% pour toute commande de 12 boîtes et au delà. Adresser les commandes pour ces peintures directement à la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52, Rue du Chaume, GAND ^BELGIQUE) — 101 — CHRONIQUE HORTICOLE NEW York' ^OTANICAL ^Et4' Gand, lojuillet 1884. L'origine hybride de bien des variétés de plantes est, à nos yeux, fort contestable. La nature elle-même prend un soin excessif d'assurer la fécondation directe des fleurs et si, dans des cas spéciaux, la fécondation indirecte ou croisée entre fleurs d'individus d'une même espèce est facile, les moindres insectes et les vents sont chargés d'en être les minis- tres. Les fécondations croisées dites artificielles réussissent fort rarement parce qu'elles sont faites, le plus souvent, à rebours de la science, voire même du bon sens. M. Culverwell avait pris toutes les précautions possibles pour écarter toute influence quelconque et avait imprégné des Heurs de framboisier avec du pollen de fraisier, genres différents d'une même famille végétale, celle des Rosacées, A la suite de cette opération, il obtint une forme considérée comme hybride entre les deux genres. Des fleurs furent communiquées dernièrement à M. le Dr. Focke de Brème, une autorité en fait de Rubus. L'estimable savant déclare itérativement (|u'on se trouve en présence d'une variété de Kiibus idaeiis ordinaire et non d'un produit hybride. Il serait donc désirable que l'expérience tentée par M. Culverwell pût être renouvelée. Deux bonnes plantes à feuilles dorées sont le Spiraea ulmaria fol. mireis et le Lysimacliia nummularia aurea. Les types sont indigènes à nos contrées. Tout le monde connaît la Reine des prés ; on en rencontre assez souvent une variété à feuilles panachées, mais encore peu fixée, dont la panachure disparaît vite dans les sols riches. La nouvelle variété, à feuil- les franchement dorées, produit un fort bel effet parmi les feuillages verts et ne semble reverdir plus ou moins qu'à la fin de l'été. Quant vm. Lysimacliia nummularia à feuilles dorées, il trouvera une place dans les sols humides du jardin et mieux encore dans les terrariums exposés sur l'appui des fenêtres d'où les longs rameaux garnis de fleurs et de feuilles jaunes se projetteront au dehors en guirlandes dorées. Il existe une variété de Lysimacliia nummularia à fleurs entièrement pleines. * ♦ ♦ tTne école de réforme qui rappelle celle que nous possédons en Belgique, à Ruysselede, a été créée, il y a cinq ans, à Desford, par le Conseil scolaire du Comté de Leicester, en Angleterre. Cette institution, qui offre un asile aux vagabonds et aux déclassés, est en pleine voie de prospérité et comptait récemment 220 jeunes gens recevant l'instruction agricole et ■ÎOMK XXXI 1884, ^e i,ivR. — 102 — horticole. Les bâtiments sont entourés d'une trentaine d'hectares de sol arable, pâturages, champs et jardins, que les colons cultivent eux-mêmes, dirigés dans leur travail par des contre maîtres, en escouades de 20. Les jardins d'une dizaine d'hectares renferment les légumes de saison et portent de longues rangées d'arbres fruitiers de toute nature et des plates bandes de fraisiers. De petits jardinets sont mis entièrement à la disposition de quelques colons qui se distinguent par une aptitude spéciale et l'excellence de leur conduite. L'ordre le plus parfait règne à l'Ecole de Desford qui dotera à la longue la contrée de bons praticiens et d'habiles jardiniers. Les plantations publiques de la ville de Gand prospèrent et les soins que l'administration y consacre dénotent que l'utilité de ces planta- tions semble être comprise. Les jardins des anciens glacis s'achèvent d'après les plans de M. Van Hulle; la végétation y est fort belle et déjà la foule se porte volontiers vers ce parc où la vue se repose agréablement sur la verdure et où l'on peut aspirer l'air pur. A l'instar de ce qui fut fait naguère au Jardin Zoologique, les horticulteurs fleuristes ont été invités à planter gratuitement quelques parterres donnant la preuve de leur savoir faire. Quelques jardiniers ont répondu à l'invitation ; malheureusement leurs parterres sont accumulés en un seul endroit et l'immense glacis en est dépourvu. En revanche celui-ci vient d'être doté d'une belle pièce d'eau qui en augmentera vivement le charme. Lorsque les arbres des avenues donneront leur ombre et que les chemins seront munis d'un plus grand nombre de bancs, si l'on n'aime mieux y permettre la location à bas prix de petites chaises bien conditionnées, comme au parc de Bruxelles, le parc des glacis sera une très belle promenade. * Le Olivia Lindeni, qui a fleuri récemment dans la serre aux Palmiers à Kew, a pu être définitivement déterminé. C'est un type intermédiaire entre le C. miniata et le 0. 7iohilis. Ses feuilles robustes se rétrécissent brusquement en pointe courte, tandis que celles de C. noUlis sont tronquées et que dans le C. miniata elles se terminent en pointe allongée. Les fleurs sont grandes, orange écarlate foncé, à tube blanc légèrement panaché d'orange. La largeur des segments intérieurs du périanthe,dit le Gardeners Chronide, les rend fort remarquables. Elles diffèrent absolument de celles du Olivia cijrtanUii/Iora qui rappellent la forme de celles du G. noMlis. * Un Phalaenopsis Schilleriana d'une magnificence hors ligne a été montré récemment à un meeting de la Société d'horticulture de New- York. La plante, dit le Gardeners Montlily, avait six racèmes portant ensemble 246 fleurs. - 103 — La Cristalline ou Ficoïde glaciale qui s'est répandue depuis quelque temps dans la zone méditorranéenno, a été étudiée spécialement par M. Ed. Heckel. Voici la composition chimique de cette plante : Chlorure de sodium 0,09 Sel orsfiniquij à l)aso de potasse. . . 0.09 Matière organique 0,20 Eau 0,80 Total 1,00 grammes. Cette analyse concorde parfaitement avec celle faite antérieurement par M. Hervé-Mangon qui a examiné les plantes récoltées en Normandie. Pour ces dernières la quantité d'eau est de 96 grammes au lieu de 80 grammes. * * Dans les jardins chinois, la police des arbres et arbustes est confiée aux to/(?jf (LÉON Leclerc), on espalier. Janvier. V. TER AN. — 112 — LE KAEMPFERIA GILBERTI Cette plante d'ornement appartient à un des plus beaux groupes de la famille des Zingibérg^cées, Bien que son nom semble indiquer une espèce nouvelle, nous penchons à y voir seulement une variété du Kaemp- feria ovalifolia Rose. Mais cette variété est fort remarquable et par son — 113 — feuillage élégamment panaché rappelant celui fie nos plus gracieux FiinUa, et par ses fleurs ayant les lobes de la corolle colorés de blanc et de pourpre. De la racine charnue de cette plante naît tous les ans une touffe de feuilles lancéolées, oblongues, légèrement ondulées sur les bords. Le fond de ces feuilles est vert très foncé et elles ont le limbe nettement bordé d'une large bande du blanc le i)lus pur. La plante est originaire des Indes Orientales. Ém. R. ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA GERMINATION DES GRAINES La question de rinfluence de la lumière sur la germination des graines a été longtemps controversée aussi bien par les physiologistes que par les horticulteurs praticiens : d'après un grand nombre, les graines ne germe- raient que dans l'absence absolue de lumière. M. Cieslar s'en est occupé d'une manière toute spéciale et il a fait connaître, dans les Annales agrono- oniqnes de France, les principaux résultats des expériences qu'il a instituées. Nous les résumons en quelques lignes. 1. L'influence de la lumière sur la germination varie d'après les espèces. Les unes ont absolument besoin de lumière, p. ex. le gui ; d'autres, comme le maïs, germent à la lumière comme k l'obscurité. En règle générale, les petites graines germent mieux à la lumière, tandis que les semences plus grandes semblent plus indifférentes. Cependant, en aucun cas, on n'a vu de graine germant mieux dans l'obscurité. 2. L'influence de la lumière est complexe, comme l'ont prouvé les expé- riences faites avec de la lumière différente. Les rayons jaunes favorisent la germination; les rayons violets la retardent ou même l'arrêtent sous de basses températures. 3. L'influence de la lumière blanche est favorable à l'évolution de cer- taines graines ; une plus grande vigueur de la première végétation en est une preuve manifeste. Les Poa nemoralis, Agrostis stolonifera et Nico- tiana macropliyïla l'ont démontré, et d'autres expériences allongeraient probablement cette liste. 4. La production de la germination en présence de la lumière blanche plaide évidemment en faveur de l'influence propice de la lumière sur la germination. 5. L'énergie vitale des petites graines semble s'accroître sous l'action de la lumière. 6. Si l'on recherche les causes de l'influence de la lumière, on peut dire : a, que la lumière agit favorablement par suite de sa conversion en calori- que; h, que, l'action favorable des rayons jaunes étant démontrée, l'accélération de la croissance sous la lumière est due à une plus grande - 114 — assimilation; c, que la lumière favorise la germination et la croissance des jeunes plantes par suite de la production d'un meilleur système radicu- laire : tel est même le cas lorsqu'il s'agit de petites graines. Nous avons fait nous-raême une série d'expériences curieuses en semant des graines de Sijmphytinn officinale fol. eleganter varieg. Ces expériences confirment généralement les conclusions qui précèdent. Nous y revien- drons. Ém. R. CURIOSITÉS HORTICOLES DE L'EGYPTE Suite (') Les canaux d'été « Bahr-Seifj » ont de l'eau pendant toute l'année et les canaux de l'inondation « Bahr-Nilj » n'ont de l'eau qu'à l'époque de la crue et sont à sec quand le niveau du Nil est descendu au dessous du niveau des terres. Pendant la saison des hautes eaux, l'irri- gation est distribuée sur les terres cultivées et destinées aux cultures d'hiver, au moyen de vannes pour les grands canaux' et de tranchées pour les rigoles que l'on ouvre ou que l'on ferme à volonté; mais quand les eaux se sont retirées et que le niveau du Nil et des canaux est plus bas que celui du sol, on est obligé d'élever l'eau d'arrosage au moyen de roues à godets, de ms tVarcJiimède et de locomoMles ou machines à vapeur, pour les grandes propriétés. La saison des hautes eaux comprend les mois de juillet à octobre. Le Nil ayant sa source dans les pluies torrentielles et la fonte des neiges qui ont lieu vers le milieu de février sur le plateau central africain, il se détermine bientôt un gonflement dans les lacs récemment parcourus par le célèbre voyageur Stanley. La crue descend ensuite les sinuosités du Nil à travers les cataractes, recevant au passage divers affluents. Le 24 février le flot arrive à Gondokoro pour continuer sa marche vers le nord, où il amène la fertilité et l'abondance. Dans cette ville, importante du pays des nègres, les pluies tombent abondamment pendant les mois de mars, avril et mai. De Gondokoro à Khartoum (deux mille kilomètres) la vitesse de l'eau étant de deux kilomètres à l'heure, le flot devrait arriver en quarante deux jours dans cette dernière ville, mais dans la haute Nubie, le Nil n'est pas toujours enfermé dans ses digues et à peine sorti de Gondokoro, il traverse d'immenses marais qui retiennent et absorbent une grande partie de ses eaux. C'est dans ces mêmes marais que faillirent se perdre les centurions envoyés par Néron à la recherche des sources (') Voir ci-dessus, p. ]00. — 115 — du Nil. « Personne, racontaient-ils, ne peut espérer d'en découvrir l'issue, tant les eaux sont obstruées d'herbes. On ne peut d'ailleurs les traverser à pied ni en navires, parce que ces marais bourbeux sont remplis d'ob- stacles et ne peuvent porter qu'un canot à un seul rameur. » La surface de ces marais est comparable à celle de l'Adriatique. Cependant en 1864, M''"'' Tinne est parvenue à remonter le Nil sur un vapeur, de Khartoum à Gondokoro, en profitant de la saison des hautes eaux et ce trajet s'est effectué en 3G0 heures. Le flot stationne longtemps dans ces marais dont il exhausse le niveau des eaux croupissantes, et entraîne vers le nord ces eaux verdàtres et empoisonnées de toutes sortes de détritus végétaux et animaux, qui arrivent les premières au Caire et exhalent des miasmes dans toute la vallée du Nil. Kbartoum, ville moderne, située au confluent du Nil blanc et du Nil bleu, tient ainsi au Soudan et à l'Abjssinie. A ce point de jonction des deux Nils, comme dans le Darfour, le Sennaar et le Kordofan les pluies sont abondantes depuis le milieu du mois de mai jusqu'à la fin de juillet. Les rivières Keïlak, le Bahr-el-Gazel, le Nil bleu et l'Atbara qui alimentent le grand Nil, montent aussi pendant cette saison pluvieuse. Ces deux derniers, provenant d'Abyssinie, influent de beaucoup sur la crue du Nil. C'est le 27 avril que la crue du Nil bleu se manifeste à Khartoum, tandis que les eaux du Nil blanc n'y arrivent que 32 jours plus tard. Les eaux du Nil bleu arrivent ainsi à Khartoum un mois plus tôt que celles du Nil blanc, parce que la pente de cette rivière est plus ra])ide que celle du Nil blanc et se trouve alimentée par le lac Tsana situé à deux mille mètres d'altitude sur le haut plateau abyssin, soit double de celle du lac Voganza qui alimente le Nil blanc ou grand Nil ; enfin le Nil bleu qui est très encaissé, ne laisse échapper aucune partie de ses eaux, tandis que le Nil blanc traverse et remplit les immenses marais dont nous venons de parler. Le flot parti le 27 avril de Khartoum arrive à Dongola le 16 mai. Douze jours plus tard, il est à Ouadi-Halfa et le 17 juin il est attendu au Caire. « Le fleuve continue de grossir durant cent jours, après lesquels il se retire généralement et baisse au point qu'il demeure petit l'hiver entier et reste' en cet état jusqu'au solstice d'été. » Cette citation d'Hérodote exprime aujourd'hui, comme il y a vingt quatre siècles, la crue du Nil et nous démontre que rien n'a changé dans son régime. Les premières eaux qui arrivent au Caire sont donc les eaux vertes; vers la fin de juillet les eaux deviennent rouges; ce changement de couleur provient de terres ramenées sur les campagnes du bassin de l'Atbara. Vers le 15 août, la crue a atteint au Caire dix coudées (5 m. 25 centimètres). C'est alors qu'on coupe les digues pour inonder tous les terrains destinés aux cultures d'hiver, pour les fertiliser, et cette opération est précédée d'une grande fête et do réjouissances publiques, appelées « la fcte die Khalig ou du Canal. « Le Khalig du Caire est, paraît-il, — 116 ~ le dernier vestige de l'ancienne voie navigable creusée sous les Pharaons pour mettre le Nil en communication avec la Mer Rouge. Par cette artère les richesses des Indes affluaient à Memphis sur des navires indiens qui venaient se décharger dans l'ancienne capitale de l'Egypte, aujourd'hui ensevelie sous les sables, puis retournaient à Suez avant la baisse des eaux du Nil, pour aller reprendre la Mer Rouge et la Mer des Indes avec la Moussou du Nord-Ouest. La fête du Khalig, que la foi populaire désigne sous le nom de mariage du Nil, est très connue au Caire. Le khédive, les ministres et les grands personnages y assistent sous leurs tentes. On y fait de la musique, des feux d'artifice, et toutes sortes de réjouissances publiques toute la nuit, et le matin les délégués du gouvernement jettent des poignées de petites pièces d'or et d'argent dans l'eau, au moment de la coupure de la digue. De nombreux fellahs s'élancent à la nage dans les liots, pour aller les repêcher au fond des eaux dans la vase, et ce spectacle ne manque pas d'originalité, lorsqu'on le voit pour la première fois. Le Nil en cet endroit est alors sillonné d'une multitude de Dahbiehs et de bateaux de plaisance illuminés. C'est là que les familles riches du Caire viennent assister à la fête en banquetant et faisant danser les aimées à bord de leurs bateaux. Le principal bateau de la fête, celui qui porte la mariée du Nil, est un grand vapeur, avec batterie de canons qui ne cessent de tonner pendant toute la durée de la fête. Le bateau de la mariée vient se ranger au confluent du Nil et du Khalig, et au moment de la coupure de la digue, on jette dans l'eau un mannequin Jiahillé en mariée, au lieu et place de la jeune mariée véritable, qu'autrefois l'on jetait, dit-on, dans le Nil, vêtue de ses habits nuptiaux, pour célébrer son mariage avec la terre d'Isis. Le mouvement assentionnel du Nil continue jusqu'à l'équinoxe d'au- tomne, moins lentement, parce qu'alors presque toute la terre d'Egypte est submergée et offre l'aspect d'une mer d'eau douce. Dans les années de forte inondation, le Nil s'accroît encore de deux mètres et demi à trois mètres, et le 26 septembre est le terme réglementaire de la crue du Nil au Caire. Les Égyptiens souhaitent donc la bienvenue à leur fleuve, le jour de la « Nocta » ou de la goutte, que l'on appelle aussi la fête des Pastèques ou melons d'eau, et célèbrent son mariage avec la terre d'Egypte deux mois plus tard. La fêle du Salib ou de la croix, instituée le 26 septembre, indique que le Nil est à sa plus grande hauteur, et ses eaux flottent alors majestueusement sur toutes les terres destinées aux cultures d'hiver. A partir du 26 septembre, la baisse des eaux se déclare et continue lentement jusqu'à l'été suivant G. Delchevalerie. 4"' SÉRIE 4n.e Volume TOME XXXI Année 1884 Q"^o Livraison Principales distinctions obtenues par L'ILLUSTRATION HORTICOLE : MÉDAILLE DE MÉRITE A L'EXPOSITIOX UNIVERSELLE DE VIENNE EN 1873 DIPLOME d'honneur A l'EXPOSITION INTERNATIONALE D'aMSTKRDAM EN 1877 MÉDAILLE D'OR A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'EXPOSITION DE MADRID EN 1883 L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVDE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPRENANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'INDUSTRIE HORTICOLE LES EXPLORATIONS BOTANIÛUES, L'ARCHITECTURE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAÎCHÈRE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS, ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE J. LINDEN Adminislraleur délégué de la Compagnie conlincntale d'Horliculliire ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticulteurs éminents TABLE DES MATIERES Chronique horticole 117 L'Espagne rouverte aux produits de l'hor- ticulture 125 Nécrologie 126 Les abeilles et l'horticulture .... 128 TEXTE ET PLANCHES COI.ORIEKS PI. 529. Dianthus caryophyllus var. . 123 PI, 530. Cypripedium ciliolare . . . 127 PI. 531. Gunnera manicata 128 A PARU LE 25 AOUT 1884 Administration, au siège social de la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52, rue du Chaume, à Gand CONDITIONS D'ABONNEMENT L' Elustration Horticole paraît le 15 de chaque mois et forme, au bout de l'amiée, un gros volume in-S" de 200 pages de texte illustré de nombreuses gravures, et accompagné de 36 PLANCHES richement coloriées ou gravures supérieurement exécutées. Les sujets traités sont distribués dans l'ordre suivant : I. Chronique horticole. — II. Planches coloriées et descriptions de plantes nouvelles, — III. Culture des plantes en appartements. — TV. Jardin potager et jardin fruitier. — V. Horticulture d'ornement, etc. — VI. Architecture des jardins, constructions et industries horti- coles.— VII. Miscellanées. — VIII. Correspondance. — IX. Explorations scientifiques. Prix de l'abonnement, payable d'avance Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste. Pour toute l'Union postale 30 francs. Pays d'outre-mer . . . ,■ 35 » Payable en un mandat sur la posle de Gand (Belgique) au nom de l'Adminislraleur On s'abonne à l'administration de Vlllustralion Horticole, S2, rue du Chaume, à Gand, ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de l'étranger. — î^nvoi franco d'un N" spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. pour In JRcintin'e de» Seft'es, Aht'iSf Wieuhles et OfnetnentH de Jat'ditis. La Compagnie continentale d'Horticulture (Société anonyme), à Gand (Belgique), vient de s'assurer, par contrat passé avec l'inventeur, la vente et le dépôt général d'un produit destiné à la peinture des serres, abris, meubles et ornemenents de jardins. Outre une blancheur ei un velouté sans pareils, cette peinture garantit à jamais la conservation du bois et du fer si vite attaqués, par l'humidité et la chaleur à l'intérieur des serres, par le soleil et la pluie en plein air. La première personne venue pourra se servir de cette matière. La couleur étant toute préparée, il suffira d'y ajouter l'huile nécessaire pour pouvoir s'en servir. Le prix minime de ce produit engagera d'ailleurs tout le monde à avoir ses serres et son mobilier de jardin conservés dans le meilleur état. PRIX. COVR4KT. Livrable en Wdons de fer Men condltioiinés, fermés par de simples languettes 1 Bidon de 10 kilos «oFr. 1 1 Bidon de 20 kilos «8 Fr. 1 id. 15 id *4 5, I 1 id. 25 id «« » Les prix seront réduits de 5°lopour toute commande de 100 kilos et au delà. Peinture spéciale pour étiquettes Ce produit, tout spécialement recommandé pour cet usage, est livrable en couleur jaune ou blanche, par boîte de 1 et de 2 kilos. PRIX COURAIVT Par boîte de un kilo Francs 1-25 Par boîte de deux kilos id. 2-25 Les prix seront réduits de 5% pour toute commande de 12 boîtes et au delà. Adresser les commandes pour ces peintures directement à la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52, Rue du Chaume, GAND ^BELGIQUE) \ n R A EW YO .., -117— \n?OTANICAL CHRONIQUE HORTICOLE Gand, 15 août 1881. Le Blanc des Rosiers. — L'année dernière, un de nos compatriotes, grand amateur de fleurs et de fruits, M. Max Singer de Tournai, a fait connaître dans le Journal des Roses, qu'il avait trouvé dans le sel de cuisine un excellent remède contre le blanc (ht Rosier. L'inventeur se basant sur l'emploi du sel de cuisine pour détruire le Champignon qui infeste souvent la tannée dans les serres, a eu recours à la même substance corrosive. Le premier jour, il a seringue les Rosiers avec de l'eau conte- nant 3 p. 7o de sel, et le lendemain avec de l'eau contenant 1 ^ p. „/", soit 1 kiL 500 gr. de sel sur 100 litres, et a été complètement débarrassé du blanc. Nous venons de voir expérimenter le même remède chez un amateur des environs de Gand. 11 a seringue des rosiers très infestés trois fois en une semaine avec de l'eau salée seulement au centième. Le succès a été complet, il n'y a plus eu trace de champignon. Une soirée à l'Exposition d'hygiène à Londres a eu lieu le 23 juillet au profit des hôpitaux de Londres. C'a été la plus belle fête de la saison. La partie florale surtout a été d'une rare magnificence. C'était une sorte de fancy fair dont les marchandes étaient toutes dames du plus grand monde ayant d'ailleurs à leur tête S. A. R. la Princesse de Galles. Celle-ci a vendu, entre autres, une corbeille de Roses Maréchal Niel qui a produit 787 francs. Jamais corbeille de roses n'a rapporté autant. Le nombre des roses oflfertes par les horticulteurs à cette fête de charité dépassait les 25 mille. * L'ingratitude n'est pas universelle. — Si la reconnaissance est une rare vertu, voici deux faits que nous aimons à rapporter. M. Barron, l'habile chef des cultures du jardin de Chiswick, avait reçu des auditeurs de ses leçons sur la culture de la Vigne un beau chronomètre en or. Un pick- pocket peu délicat le lui a pincé. Les auditeurs précités n'ont pas voulu que ce pincement fût préjudiciable à M. Barron et lui ont oflfert un nouveau chronomètre. Voici l'autre fait. Un ancien pépiniériste de La Haye, M. T. Ottolander, établi à Java depuis quelques années, a trouvé un nouveau procédé de gref- fage du Cinchona sur vieilles souches, d'où il résulte un grand bénéfice pour les planteurs et producteurs de quinquina. D'après un journal, De Indiscle TOME XXXI 1884, 8e LIV. — 118 - OpmerJier, ceux-ci ont résolu d'offrir à l'inventeur du procédé une somme de 20,000 florins (42,000 francs) à titre de récompense. Faut-il en conclure que les particuliers sont plus reconnaissants que les gouvernements ? » ¥ Pour se défaire des rats, on conseille l'emploi des semences de Ricin réduites en pâte et offertes en pilules à ces incommodes rongeurs. L'effet doit être aussi efficace que celui de l'arsenic et du phosphore, et l'emploi n'en présente pas le même danger. * ♦ » Le Prunus sinensis Carr. — Ce joli arbuste d'ornement est à peine soupçonné dans les cultures et méritera certes d'être répandu. M. E. A. Carrière le signale et le décrit dans la Revus liorticole. Le Pnmus sinen- sis est confondu à tort avec le Prunus japonica Thunb., dont il est tout à fait différent par ses fleurs, par ses fruits et même par sa végétation. Il fut décrit pour la première fois en 1869 dans la publication précitée. Il a une variété à fleurs doubles blanches, le P. sinensis //. alb. fl,, que les horti- culteurs emploient en grandes quantités pour le forçage d'hiver. D'après "M. Carrière, le type à fleurs simples aura en outre le mérite de constituer probablement un arbuste fruitier, d'autant plus intéressant qu'il pourra être cultivé en pots et servi sur les tables, chargé de ses fruits. Ceux-ci sont pédoncules, régulièrement sphériques, non mucronulés, d'environ 16 milli- mètres de diamètre, marqués d'un côté d'un sillon peu profond, relative- ment large. Peau lisse, d'un beau rouge foncé. Chair non adhérente au noyau, rosée ; eau légèrement aigrelette, parfumée, d'une saveur sui generis, et comme légèrement bitumineuse, mais pourtant agréable. • Rien de nouveau sous le soleil, dit un dicton populaire qui a bien rarement tort. Les journaux d'horticulture ont fait et font assez de bruit d'une invention parisienne : il s'agit de pots sans fond et d'autres à fond mobile. Nous avons vu ces pots employés à Liège, en 1851, par feu L. Jacob, le fondateur de la maison Jacob-Makoy. Toutes les plantes de sa serre à multiplication étaient plantées dans des pots sans fond placés direc- tement dans du résidu de charbon brûlé et s'y développaient ainsi avec vigueur et rapidité. Inutile d'ajouter que nous n'avons pas manqué l'occa- sion de propager alors cette invention. *• f- * M. E. A. Carrière, le rédacteur en chef de la Revite liorticole depuis de longues années, vient d'obtenir la croix de la Légion d'honneur. Cette haute distinction lui était depuis longtemps décernée par l'opinion publique, et la presse horticole tout entière y applaudira comme nous. Il fut durant près — 110 — de quarante ans chef des pépinières du Muséum d'Histoire naturelle, et depuis 1848 il n'a cessé d'être un des écrivains horticoles les plus actifs et les plus féconds. Personne n'a rendu plus que lui d'éminents services à l'horticulture française. * École d'Horticulture de l'État à Gand. — Les examens de sortie se sont terminés le 14 août. Sept élèves ont obtenu le diplôme de capacité; plusieurs ont subi les diverses épreuves d'une manière brillante. La reprise des cours aura lieu le premier mardi d'octobre. Les examens d'admission se feront le 6 octobre au Jardin botanique de l'Université de Gand. Les inscriptions sont reçues jusqu'au 20 septembre chez le directeur de cet établissement. Encore une introduction due au hasard. — L'histoire du Pteris iricolorest connue de nos lecteurs. Celle du Bégonia LnhbersiUoRB.. en est le pendant. M. P. Binot avait fait en 1880 un envoi de plantes du Brésil au Jardin botanique de l'État à Bruxelles. Un fragment de Bégonia fut remar- qué attaché à un tronc de Fougère et recueilli par le chef des cultures M. L. LuBBERS. C'est la jolie espèce que M. Éd. Morren a décrite dans la Belgique horticole. Elle a les feuilles peltées, allongées, étroites, vert foncé avec macules argentées au dessus, carmin foncé au dessous. Les fleurs sont grandes et blanches, légèrement rosées. Le Bégonia Luhhersi diffère du B. argyrostigma par son limbe pelté, la forme pointue du lobe supérieur de la feuille, les stipules persistantes, la forme et les dimensions des fleurs et la disposition des nervures et des macules. Les fraises à Paris. — Dans la matinée du 15 juin dernier, les Halles centrales à Paris ont reçu 1150 charrettes contenant chacune en moyenne 45 paniers de fraises. Le poids moyen du panier étant deSkil., la grande ville a consommé ce jour là 414 mille kilogrammes de ces fruits, sans compter les apports particuliers débités hors du centre. Bibliographie des Lis, — Comme M. Reichenbach, à Hambourg, pour les Orchidées, M. Éd. Morren, à Liège, pour les Broméliacées, ainsi M. Krelage a réuni à Haarlem pour les Liliacées, dont il est un connaisseur des plus compétents, toutes les publications renfermant des documents quelconques sur cette famille spéciale. A l'exposition de Roses et de Lis ouverte à La Haye le 10 juillet dernier, M. Krelage avait fourni aux amateurs l'occasion unique de se rendre compte de tout ce dont il dispose, ouvrages, livres grands et petits, brochures, planches, dessins et gravures. — 120 — Et non seulement il s'était donné la peine de transporter de Haarlem à La Haye cette volumineuse collection, garnissant une vaste salle, mais encore il en avait fait imprimer le catalogue comprenant 362 ouvrages et en plus 164 planches. Nymphaea stellata var. rubro-purpurea. - Cette belle Nymphéa- cée trouvée au Zanzibar par le voyageur Hildebrandt et envoyée à Kœnigs- berg, en 1874, est parvenue l'an dernier à Kew, sous le nom provisoire de NympJmeci zcmzibarensis. La floraison, renseignée dans le Garden, a démon- tré que c'est bien une variété nouvelle du iV. stellala, dont on possède déjà plusieurs variétés remarquables par le coloris de fleurs. La nouvelle venue est violet foncé passant au pourpre et même au rouge carminé. Question de concours pour 1885. ~ L'Académie royale des Scien- ces de Belgique a mis au concours la question suivante. « On demande de nouvelles recherches sur les dépôts nutritifs dans les graines et spécialement sur les transformations qu'ils éprouvent pendant la germination. » Les réponses doivent parvenir avant le V août 1885 à M. Liagre, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, à Bruxelles. La Société d'Horticulture d'Épernay, fondée naguère par le comte LÉONCE DE Lanbertye et présidée aujourd'hui par M. G. Chandon de Briailles, est une des plus importantes sociétés de France. L'exposition qu'elle a organisée le 12 juin dernier a eu un succès considérable. Il a été décerné quatre diplômes d'honneur accompagnés chacun d'une prime de 500 fr. et vingt deux médailles d'or. Deux des grands prix sont échus à des chefs jardiniers qui auront obtenu ainsi une récompense des plus sérieuses. Un nouveau condiment. — Les gloires les mieux établies finissent par s'éclipser : cela se voit pour les hommes, hélas ! cela s'est vu pour bien des fleurs, même pour les câpres et, qui l'aurait cru? voici venir le tour du cornichon. Il paraît que Montreuil était jaloux de sa réputation surfaite: les pêches vont détrôner le cornichon, les pêches minuscules, s'entend, celles qui sont supprimées lors de l'éclaircissage, un peu avant la formation du noyau. Mises alors au vinaigre, comme de modestes cornichons, elles en feront l'oflîce et possèdent ainsi une saveur agréable. On dit qu'elles se conserveront des années; rien n'empêche il'en faire l'essai. La Revue Horticole ajoute que d'autres fruits à noyau, prunes, brugnons, abricots, employés verts, remplaceraient aussi bien les olives. - 121 - Roses bleues. — Rëjouissez-vous, Mesdames, après la Rose noire introuvable, voici les roses bleues trouvées. A la séance de la Société nationale d'horticulture tenue à Paris le 26 juin dernier, M. É. Gobereau, demeurant rue Nationale, 106, à St. Cloud, a montré une douzaine de roses blanches chimiquement colorées ou coloriées bleu pâle. La culture des Ananas dans les serres européennes est sérieusement menacée dans son existence, en tant que culture à profit. En tout cas, la concurrence étrangère est telle que forcément cette culture ne pourra guère rester qu'une luxueuse fantaisie. Dans la dernière semaine du mois de juillet, les marchés de Londres en ont été réellement inondés. Aux échoppes de la Cité, des exemplaires du poids de 3 à 4 livres se vendaient à 60 centi- mes pièce ; des ananas aussi beaux que ceux que l'on porte aux expositions, dit le Journal of Horticulture, étaient cédés à 1 shelling, soit fr. 1.25. A Bruxelles, c'était absolument le même cas. La rusticité des Néfliers du Japon n'est guère contestable, d'après le Gardeners' MontJiIy. Ils ont parfaitement résisté à New-Albany, dans l'Etat d'Indiana, à l'hiver dernier, un des plus rigoureux qu'on ait eu à subir depuis longtemps aux États-Unis. L'exposition d'hygiène à Londres — où, soit dit en passant, l'horti- culture belge est représentée par un excellent modèle de thermo- siphon ! — est pour l'horticulture anglaise une nouvelle occasion de montrer ses {réduits. Les abords du palais de l'exposition sont admira- blement ornés de plantes et de fleurs, et les végétaux sont à peine défleuris qu'ils sont aussitôt remplacés par des nouveaux groupes soignés à la perfection. Nous formons des vœux pour que l'horticulture belge com- prenne qu'il est nécessaire qu'elle suive en 1885, à l'Exposition d'Anvers, l'exemple donné actuellement par l'horticulture anglaise. L'Exposition d'hygiène contient des échantillons de tous les produits végétaux, secs ou conservés, servant à la nourriture de l'homme. Sous ce rap- port seul, une visite au palais de l'exposition est hautement intéressante et instructive, et il n'est pas étonnant que le nombre des visiteurs aille grandissant. Tous les thés, les cafés, les cacaos du monde sont là côte à côte avec les tabacs, les poivres, les épices, tous les fruits des tropiques, voire même les légumes et les restaurants les plus hygiéniques du monde, ceux des végétariens. — 122 — Exposition universelle à la Nouvelle-Orléans. — A l'occasion du centenaire du Coton, une exposition universelle s'ouvrira à la Nouvelle- Orléans le Ij. décembre de cette année pour durer jusqu'au 31 mai 1885. Le succès en est dès maintenant assuré. La section de l'horticulture aura une importance considérable. D'après le programme de l'exposition, une serre de 200 m. de long sur 40 m. de large sera réservée aux plantes et aux fruits. Le Mexique exposera dans la partie centrale ses plus beaux Pal- miers; des espaces considérables sont retenus par les Républiques de l'Amé- rique centrale ainsi que par la Floride et la Californie. Autour du bâtiment, un vaste terrain est réservé aux plantes rustiques. L'exposition a lieu dans le parc de la ville : celle-ci donne un subside de 2 -^ millions de francs. Une souscription publique a rapporté 25 millions ! Les intéressés peuvent s'adresser à M. P. J. Berckmans, à Augusta, Géorgie (États Unis), commissaire pour les produits étrangers. Ils peuvent obtenir le programme chez M. Van Hulle, chaussée de Courtrai, 27, à Gand. La production des vins en France a dépassé, en 1883, de plus de 5 millions d'hectolitres le total de la récolte de 1882 ; elle a atteint le chiffre de 36,029,182 hectolitres. C'est le résultat le plus favorable depuis l'invasion du Phylloxéra. La superficie des vignes détruites en France par le Phylloxéra a été de 113,000 hectares en 1881, de 91,000 hect. en 1882, et de 64,500 hect, en 1883. Il y a en outre 642,363 hectares de vignes atteintes. Le prix de 300,000 fr. promis à l'inventeur du moyen de destruction efficace du Phylloxéra n'a pas encore été attribué et ne le sera probable- ment jamais. Les moyens recommandés par la commission demeurent les mêmes : la submerion des vignobles, l'emploi du sulfure de carbone et du sulfo-carbonate de potassium. La Convention de Berne jugée à Philadelphie. — Un colis de plantes expédié du Massachusetts en Europe a été renvoyé à New- York avec la mention qu'il n'a pas été permis de débarquer le colis. L'expéditeur demande le motif de cette défense; le Gardeners' MontJily répond que c'est « pour préserver du Phylloxéra des contrées qui en sont déjà partout infes- tées, absolument comme si l'Amérique défendait l'importation des plantes, de crainte de voir importer en même temps les mauvaises herbes indigènes.» Oubliant que la fameuse convention de Berne émane de deux républiques, le Monthly tire de ce fait une conclusion étrange en défaveur des vieilles monarchies. Lucien Linden et Ém. Rodigas. CL > 3 >- X CL O >- ce o — 129 — important sujet, que le célèbre RÉA.UMUR considérait, à son époque, comme tellement épuisé qu'il s'excusait d'écrire encore sur l'Abeille. Le sujet est peut-être épuisé dans les livres et pour quelques contrées seule- ment; il est si peu épuisé chez nous, que sur les trois cents horticulteurs que possède le district de Gand, il n'y en a pas dix qui possèdent un rucher! Se doutent-ils seulement que les abeilles sont d'une utilité première pour la fécondation des fleurs, le croisement des races végétales cultivées et l'augmentation du rendement des récoltes ? Nous voudrions faire com- prendre à ceux qui s'adonnent à une branche quelconque de l'agriculture ou de l'horticulture, combien il leur serait facile de joindre à leur exploita- tion un petit rucher et d'ajouter ainsi un élément de bien-être et de revenu; nous voudrions inscrire au mur de chaque école primaire cet extrait de L'Ami des AheiUes de Suisse et de la Souahe: « M. Dzierson, un des premiers apiculteurs de l'Allemagne débuta 1836 par 12 ruches qui lui ont composé actuellement (en 1858) un rucher de 1000 ruches, sans compter celles qu'il vend tous les ans et la quantité qu'il en a perdue (plus de 600) par la maladie, l'inondation, etc. Il se fait maintenant un revenu de 6,000 fr. par an avec ses abeilles. » Un achat le 12 ruchées fut la seule mise. Ler abeilles voltigent de fleur en fleur; sauf aux jours de pluie, elles sortent en général quatre fois par jour de la ruche ; les naturalistes préten- dent qu'une abeille visite ainsi plus de dix mille fleurs avant la chute du jour. Admettons que ce chiffre puisse être exagéré et disons que chaque abeille ne va frôler que mille fleurs, ce qui est un chiff're bien modéré, et l'on se trouvera, si l'on compte un certain nombre de ruches, en présence d'un travail formidable dans ses eff^ets. M. Jules De Soignie, auteur du Rapport sur les Moyens d'encourager Tapiculture en Belgique, travail remis au congrès de Namur, relate des faits nombreux concernant l'in- fluence des abeilles sur l'accroisement des récoltes. Les arbres fruitiers plantés dans le voisinage d'un rucher sont chargés de fruits, alors qu'il n'y en a pas ailleurs. Sur les bords du Rhyn moyen, presque tous les fermiers ont des ruchers et il est rare que les fruits y man- quent complètement. C'est la vieille Europe qui a donné les abeilles à l'Amérique et elles seu- les auraient suffi à payer l'échange de tout ce que le Nouveau-Monde nous a donné de son côté. Sans pâturages, pas de colonies. Le Trèfle commun, ce précieux fourrage, fut introduit à la Nouvelle-Zélande. Cette introduction serait demeurée vaine, si, en 1875, on n'avait songé à y transporter aussi les abeilles. Le Vanillier devait nécessairement prospérer sous l'heureux ciel d'Haïti, et pourtant on allait en abandonner la culture parce que la plante se bor- nait à donner des fleurs stériles. Lés abeilles furent introduites, les fleurs furent fécondées et la culture de la vanille put se répandre. — 130 — Les abeilles comptent au nombre des plus précieux agents de la fortune publique; elles suppléent à l'insuffisance et à l'inconstance proverbiale des vents. D'après l'illustre Darwin, les abeilles par leur concours à la fécon- dation des fleurs, procurent à l'homme des centaines de millions de profit, à côté desquels le produit du miel et de la cire est bien peu de chose. L'agronome Bosc était déjà de cet avis. En effet, il est aujourd'hui admis en science que l'autofécondation continue mène fatalement à la dégénéres- cence, tandis que la fécondation croisée ou indirecte donne des individus améliorés, plus robustes et mieux conditionnés. Sans cette fécondation produit au moyen d'un pollen étranger, nous ne posséderions pas les nom- breuses et délicieuses variétés fruitières dont notre pomologie a le droit d'être fière aujourd'hui. Plusieurs publication périodiques ont mentionné le Rapport présenté en 1880 par la société d'apiculture du Royaume de Saxe ; nous aimons à en citer un calcul statistique. Cette Société possédait 17,000 ruches de chacune desquelles sortent chaque jour 10,OvOO abeilles, chacune quatre fois, soit 680 millions. Cela fait en 100 jours, 68 milliard de sorties. Si chaque abeille entre dans 50 fleurs, et nous avons dit déjà qu'elle en visite jusqu'à dix mille par jour, les abeilles des 17,000 ruches auront visité 3,400 milliards de fleurs. Sup- posons maintenant qu'une seule fleur sur dix soit fécondée, elles auront fécondé 340 milliards de fleurs. En admettant ensuite qu'un millier de sorties n'ait produit qu'un gain de 1 centime, quelque minime que soit cette évaluation, les abeilles de la Société d'apiculture de la Saxe auront fait bénéficier cette contrée de 68 millions de centimes, soit 680,000 francs. Ces chiffres disent avec assez d'éloquence le rôle que l'apiculture peut rem- plir dans l'agriculture générale. Abstraction faite du produit en cire et en miel, chaque ruche a une valeur agricole minima de 40 fr., d'après le Rapport de la Société saxonne. Or, comme le dit M. J. De Soignie, « notre statistique de 1866 accusait l'existance en Belgique de 140,632 ruches peuplées. Cela ferait donc 140,632 X 40 = 5,625,280 francs, comme produit indirect de nos abeilles, chaque année. Ce seul résultat, basé sur des données qui sont loin d'être exagérées, n'est-il pas de nature à appeler les méditations de tous ceux qui s'intéressent au développement de la richesse agricole? Et dire qu'en Belgique il n'existe pas une seule Société d'apiculture, alors que l'Allemagne en compte plus de deux cents ayant chacune son petit journal, traitant de toutes les questions théoriques et pratiques de l'art d'élever les abeilles, de les conserver, de les multiplier, d'en retirer la plus grande somme de produit. En 1881, nous avons eu l'occasion de voir en détail quatre grandes expositions industrielles et culturales, à Cologne, Francfort s/M, Munich et Vienne ; trois de ces expositions renfermaient des lots importants de ~ 131 — miel, de cire, d'hydromel, de ruches mobiles perfectionnées, peuplées ou neuves, des extracteurs, des couteaux d'apiculteur, en un mot tout ce qui peut être utile à cet art qui est devenu pour un grand nombre d'agricul- teurs une spécialité lucrative. Nous y avons remarqué les ruches alle- mande, américaine verticale, américaine horizontale, la première souvrant, par derrière, les autres par en haut, pouvant contenir de 75 à 80 litres et même au delà. Que nous sommes loin, hélas! de tout ces progrès. L'apicul- ture allemande, suisse, italienne et française possède des sociétés, des conférenciers ambulants, des bibliothèques, et ces exemples nous trouvent indifférents. Il en est de l'apiculture comme de la plantation fruitière le long des routes : les plantations publiques d'arbres fruitiers si nombreu- ses aujourd'hui dans le Hanovre, dans le Wurtemberg, en Bavière, dans les départements de la Meuse, de la Meurthe et de la Moselle, ne suffi- sent pas à faire comprendre à nos compatriotes qu'il y a là un fait qui témoigne hautement contre l'incurie des uns, l'ignorance des autres. Nous ne disons pas qu'il n'y a pas de ruchers en Belgique. Nous avons rappelé qu'en 1866 il y avait 140,600 ruches : mais cela est-il assez et comment sont-elles conduites ? Presque partout la récolte se pratique par voie d'étouiFement, c'est-à-dire qu'après avoir crié à nos auxiliaires le célèbre vers de Virgile : <ï Sic vos, non vobis, mellificatis, apes ! » on détruit brutalement ces ouvrières désintéressées qui, en échange d'un peu de nourriture prélevée sur leur propre récolte, ne demandent pas mieux que de recommencer leur travail le printemps prochain. Pourquoi donc la Belgique, cette terre classique de l'agriculture, se laisse-t-elle devancer ainsi par les pays voisins dont les conditions climatériques ne sont pas plus favorables ? Routine, voilà de tes coups ! Nous sommes obligés de demander à l'étranger ce que notre inertie nous empêche de produire. Nous avons sous les yeux le Bîdlethi de Vagri- culture de l'année 1882, publié par le Ministère de l'Intérieur et qui vient de paraître. Nous y voyons, page 89, que la Belgique a importé de 1878 à 1882 inclusivement, en cinq années, 1,278,483 kil. de cire brute ; elle en a exporté dans le même temps 587,531 kilos : l'excédant de l'importation a donc été de 690,952 kil. A raison de 4 fr. le kilo, cela fait 2,763,808 francs. Et pour le miel, l'excédant de l'importation est encore plus élevé. En effet, dans le même espace de temps, de 1878 à 1882, la Belgique a importé 3,652,040 kil. de miel, tandis qu'elle n'en a exporté que 18,707 kil. L'exédant du miel importé et consommé a été de 3,633,333 kil., ce qui, à 2 fr. le kilo, fait la somme considérable de 7,266,666 francs. Soit pour le miel et la cire ensemble plus de dix millions. — 132 Voici d'ailleurs les tablea iix officiels. EXCÉDANT IMPORTATIONS. EXPORTATIONS. de l'importation. Kilogr, Kilogr. Kilogr. / 1878 . . . 245,432 136,953 108,479 \ 1879 . . . 203,170 143,089 60,081 Cire brute.. < 1880 . . . 230,418 54,821 175,592 / 1881 . . . 340,495 155,251 185,242 ^ 1882 . . . 258,973 97,415 161,558 / 1878 . . . \ 1879 . . . Miel 1880 . . . 652,732 10,710 643,022 761,621 4,109 757,512 731,235 3.348 727,887 / 1881 . . . 717,947 527 717,420 \ 1882 . . . 788,505 13 788,492 Nous sommes donc réduits à payer annuellement à l'importation étran- gère une somme de deux millions, alors que nous pourrions sans peine produire sur place, dans le pays, le miel et la cire que nous demandons maintenant au Portugal, à la France, à l'Allemagne, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Il est hors de doute que la culture des abeilles pourrait prendre chez nous une plus grande extension et il est certain aussi que cette branche des revenus du pays, telle qu'elle est établie actuellement, devrait subir de très notables améliorations avant d'être au niveau auquel elle est parvenue dans les contrées voisines. En effet, le produit annuel d'une ruche est évalué en Belgique aux taux moyens de 14 francs; or, comme le dit M. De Soignie, avec les nouveaux procédés, on atteint en Suisse, en Italie et ailleurs, des rendements de 40 à 50 kil. de miel, indépendamment de la cire, soit plus de 100 fr. Il ajoute qu'un Italien propriétaire de loges perfectionnées, a obtenu une moyenne de 50 kil. de miel très fin, tout en conservant ses abeilles en parfait état. Et pour ne pas aller en Italie, il cite un amateur des environs de Chimay qui obtint, en 1880, « de ses quatre ruches, 65 kilos de miel, 20 kilos de cire brute et 28 litres d'hydromel ('), ce qui, tout calcul fait, équivaut à fr. 226,80 ou fr. 56,70 par ruche. » Cela est loin déjà du taux moyen de 14 fr. dont il vient d'être question. Et que dire des Etats-Unis où, d'après le Graphie, la culture des abeilles s'est élevée au rang d'une grande industrie ! Voyez-vous l'Américain promenant ses ruches en bateau et permettant à ses abeilles de butiner sur les rives des grands cours d'eau ! Voyez-vous les apiculteurs ayant pour eux seuls des voies ferrées et des wagonnets leur permettant de porter leurs abeilles dans les campagnes fleuries ! Cette culture produit annuellement 35 millions de livres de miel, pour plus de 30 millions de francs. On cite un propriétaire possédant à lui seul 12,000 essaims. Le Bee £'eeper's Magazine affirme que chez MM. Root, 4 ruchers de 40 loges chacun ont donné ensemble 32,809 livres, soit 205 livres par ruches. En moyenne on peut placer 50 loges par hectare et chaque loge doit produire 50 livres de miel. Ém. Rodigas. (1) Le litre d'hydromel n'est évalué qu'à 60 centimes . 4"" SÉRIE 4'"e Volume TOME XXXI Année 1884 9 " Livraison Principales distinctions obtenues par L'ILLUSTRATION HORTICOLE : MÉDAILLE DE MÉRITE A L'EKPOSITIOX UNIVERSELLE DE VIENNE EN 1873 DIPLOME d'honneur A l'EXPÛSITION INTERNATIONALE D'aMSTERDAM EN 1877 MÉDAILLE d'or A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'EXPOSITION DE MADRID EN 1883 L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVDE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPliEXANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'INDUSTRIE HORTICOLE LES EXPLORATIONS BOTANIQUES, L'ARCHITECTURE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAÎCHÈRE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS, ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE J. LINDEN Admiiiislrateur délégué de la Compagnie continenlale d'florlicullure ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticulteurs éminents TABLE DES MATIERES Chronique horticolr. .... BlBLlOfJR.VPHlK Nécrol'j.ii'ie Encore le Gunnera manicata . . Le jardin fruitier et le potager . Photoofraphie appliquée à la botanique Plantes et fleurs soumises à l'essai. . 133 142 144 145 146 147 147 TESTK ET PI.ANCHKS COLORIEES PI. 532. Vanrla Sanderiana 139 PI. 533. Dahlia coccinea var 141 Pi. 531. Rosa indica odoratissima var. . 143 A PARU LE 10 OCTOBRE 1884 Administration, au siège social de la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52. rue du Chaume, à Gand CONDITIONS D'ABONNEMENT VliliistràtiOii HQrticole paraît le 15 de chaque mois et forme, au bout de l'année, un gros volume in-8'' de 200 pages de texte illustré de nombreuses gravures, et accompagné de 36 PLANCHES richement coloriées ou gravures supérieurement exécutées. Les sujets traités sont distribués dans l'ordre suivant : I. Chronique horticole. — II. Planches coloriées et descriptions de plantes nouvelles. — III. Culture des plantes en appartements. — IV. Jardin potager et jardin fruitier. — V. Horticulture d'ornement, etc. — VI. Architecture des jardins, constructions et industries horti- coles. - VII. Miscellanées. — VIII. Correspondance. — IX. Explorations scientifiques. Prix de l'abonnement, payable d'avaxiee Par volume de 12 livniisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste. Pour toute l'Union postale 30 francs. Pays d'outre-mer 35 » Payable en un mandat sur la poste de Gand (Belgique) au nom de l'Administrateur On s'abonne k l'administration de l'Illustration Horticole, 52, rue du Chaume, à Gand, ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de l'étranger. — i^nvoi franco d'un N" spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. oéhuse: spéciale pour ta PeintuÈ'e des Set'fes^ AhviSy Jttettble» et Oruenieitts ite jiit'ttiBis. La Compagnie continentale d'Horticulture (Société anonyme), à Gand (Belgique), vient de .s'assurer, par contrat passé avec l'inventeur, la vente et le dépôt général d'un produit destiné à la peinture des serres, abris, meubles et ornemenents de jardins. Outre une blancheur ei un velouté sans pareils, cette peinture garantit à jamais la conservation du bois et du fer si vite attaqués, par l'humidité et la chaleur à l'intérieur des serres, par le soleil et la pluie en plein air. La première personne venue pourra se servir de cette matière. La couleur étant toute préparée, il suffira d'y ajouter l'huile nécessaire pour pouvoir s'en servir. Le prix minime de ce produit engagera d'ailleui's tout le monde à avoir ses serres et son mobilier de jardin conservés dans le meilleur état. PRIX COCR4WT. LiYraWe en Mdons de fer bien conditionnés, fermés par de simples languettes 1 Bidon de 10 kilos floFr. 1 1 Bidon de 20 kilos «8 Fr. 1 id. 15 id 14 » I 1 id. 25 id «« » Les ■prix seront réduits de 5°lopour toute commande de 100 kilos et au delà. Peinture spéciale pour étiquettes Ce produit, tout spécialement recommandé pour cet usage, est livrable en couleur jaune ou blanche, par boîte de 1 et de 2 kilos. PRIX COURAIVT Par boîte de un kilo Francs 1-25 Par 'Doîte de deux kilos id. 2-25 Les prix seront réduits de 5'7o pour toute commande de 12 boîtes et au delà. n^S" Adresser les commandes pour ces peintures directement à la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52, Rue du Chaume. GAND (BELGIQUE) \ B R A /^ NEW YORK 133 — \? O T A N I C A L CHRONIQUE HORTICOLE Ganrl, 30 septembre 1884. Les cultures de la Compagnie Continentale d'Horticulture dans lo Midi do la Franco acquièrent un orand développement. Celles do r X lie du Levant » ont parfaitement réussi et promettent des résul- tats magnifiques ; celles plus récentes du « Qap Nègre, a sur le conti- nent, sont en voie d'exécution et deviendront également considérables. Elles comprendront, comme celles de l'Ile du Levant, des cultures de Pal- miers, de plante» décoratives et plus spécialement de porte graines do plantes à fleurs, de graminées ornementales et de plantes potae-ères. Ces cultures sont aujourd'hui placées sous la surveillance de M. C. A. ScHROEDER, l'iiabilo et intelligent praticien, qui a été nommé récem- ment inspecteur des cultures de la Compagnie dans le Midi de la France. Un département des graines sera inauguré le 1"' décembre pro- chain à l'Établissement de la Compagnie Continentale d'Horticulture <à Gand. On pourra s'y procurer toutes les graines de plantes à fleurs, do légumes, de graminées, etc., en qualité supérieure. Tous les efforts de la direction de l'Etablissement tendront vers le but de n'avoir constamment en magasin que des graines de sortes absolument recommandables et ayant fait leurs preuves. Ce département sera spécialement pourvu par les cultures que la Compagnie possède dans le Midi de la France où une surveillance sévère sera donnée aux porte graines et oii les fleurs et légumes de qualité médiocre seront éliminés. La Compagnie veut que lo département des graines soit à l'instar de celui des plantes et que tous les produits qu'elle met en vente soient absolument dignes de confiance. Sa Majesté le Roi des Belges devient de plus en plus amateur de plantes et l'on peut dire aujourd'hui que le domdine de Laeken est un établissement d'horticulture d'une réelle importance et que les cultures placées entre les mains de M. Stepman sont merveilleuses. On y construit encore en ce moment, sous la direction de la Compagnie Continentale d'Horticulture, quatre grandes serres d'un modèle nouveau qui, croyons- nous , conviendront parfaitement à la culture des plantes auxquelles elles sont destinées. L'industrie horticole est aujourd'hui une des premières industries du TOME XXXI 1884, 9« I,TVR. — 134 — royaume et il est heureux que le souverain professe un goût si éclairé pour les produits de cette industrie nationale. Sa Majesté la Reine est elle- même grand amateur de plantes ; la collection de roses réunie à Laeken est probablement sans rivale en Europe . On sait que les roses ont été jusqu'ici ses fleurs favorites ; aujourd'hui son attention se porte plus spécialement vers les Orchidées, ces admirables filles de l'air, aux formes si bizarres, aux coloris si éclatants et au parfum si suave. Nous avons dit souvent que les Orchidées conquerraient la principale place dans toutes les grandes collections de plantes. Les voilà aujourd'hui favorites rojales ! La collection d'Orchidées de Laeken sera avant peu une collection maîtresse et une des premières du continent. L'exposition universelle d'Anvers qui s'ouvrira l'année prochaine, promet d'être d'une grande importance pour l'horticulture. Les jardins sont déjà tracés par M. Fuchs, l'éminent architecte bruxellois. L'horti- culture beige pourra faire voir que ses produits sont à la hauteur de la réputation qu'elle a su conquérir. Les cloportes sont du nombre des insectes les plus désagréables dans les serres. Cet ennemi fore de grands trous dans les feuillages les plus déli- cats et cause souvent de vraies dévastations que l'on attribue aux limaces ou aux blattes. Les crapauds et même les grenouilles leur font volontiers la chasse; on fera donc bien d'en introduire dans les serres. On peut aussi se servir de pommes de terre coupées en deux et creusées intérieurement : on tue le matin les cloportes qui s'y réfugient la nuit. Ce moyen est très facile et connu depuis fort longtemps. Le Journal de milgarisation de Vhorti- ciiUnre indique un troisième moyen qui nous semble être assez pratique. On place parmi les plantes, retournés les uns dans les autres quelques pots vides de différentes grandeurs ; les cloportes se réfugient dans les inter- valles et il est facile de les détruire chaque jour. Pivoines à fleurs simples. — La mode a ramené les Dahlia à fleurs simples et suscité une série déjà longue de variétés; aujourd'hui elle tend à remettre en faveur les Pivoines à fleurs simples, qui certes ne manquent pas de beauté, mais ont le tort d'être moins durables. Est-ce un retour au iiaturel ? Veut-on condamner d'emblée ces duplicatures, ces monstruosités que les horticulteurs n'ont pu obtenir et fixer qu'après de longues années ? Quoiqu'il en soit, nous constatons le fait et nous trouvons étrange que le besoin de changement conduise non pas au nouveau mais au premier type. — 135 — Les Bégonia tubéreux accentuent cliaque année leur marclie rapide vers ce que le g-oût actuel considère comme la perfection, et l'on trouve celle-ci dans l'extrême régularité de la forme et dans le brillant coloris. De fait, le progrès est sensible pour les variétés à fleurs doubles comme pour celles à fleurs simples, surtout lorsque les variétés sont vues séparé- ment. Dans la masse, nous avons eu l'occasion de le constater de nouveau dans le vaste champ des semis de MM. Blancquart et Vermeire, où les plantes se comptent par milliers, trois couleurs prédominent : le rouge, le blanc et le jaune; mais dans ces couleurs on rencontre toutes les teintes et il devient réellement difficile, pour ne pas dire impossible, de dénommer Ivs variétés que chaque saison voit éclore Parmi les fleurs simples, les coloris los plus intenses des Pelargoniiim zonale sont dépassés ; le cramoisi, l'écarlate, le rouge feu contrastent avec le rose, le saumoné, le blanc pur, le rose au centre blanc, le jaune canari et l'orange. Quant aux fleurs doubles, elles sont plus remarquables encore : elles font oublier le Bégonia type et rappellent, les unes les Zinnia doubles, les autres les Renoncules d'amateur ; les unes ressemblent à de petites Pivoines de Chine, d'autres enfin à des Roses, ce qui n'est pas peu dire. Ici également tou- tes les nuances des trois couleurs principales sont en présence et une rangée de ces variétés disposées le long de la tablette d'une serre est un véritable trésor. Le Gardeners' Chronicle, l'organe le plus important de l'horticulture en Angleterre, a présenté, au mois d'août de cette année, le fait digne de remarque que ses colonnes renfermaient des communications provenant de presque toutes les contrées de l'Europe et des autres parties du globe. En outre, le fascicule du 13 septembre renfermait le compte rendu complet d(! la grande exposition internationale d'horticulture ouverte à Dundee le 11. Ce compte rendu avait été transmis par voie télégraphique. L'été dernier prendra rang parmi ceux qui ont donné les plus grandes chaleurs de ce siècle. Le mois d'août a été particulièrement chaud et il faut remonter à 1833, donc à 51 ans, pour trouver un mois de septembre ayant des journées aussi chaudes qu'en 1884. La température n'a pas été excessive sur le continent seulement, mais il en a été de même aux Iles Britanniques. Des orages survenus vers le milieu du mois ont heureusement mis un terme aux chaleurs accablantes de la première moitié du mois. Beaucoup d'arbres de nos jardins et de nos promenades se sont prématuré- ment dépouillés de leurs feuilles, et le jeune bois s'est généralement aoùté dans les meilleures conditions. — 136 — Les microbes ont eu depuis quelque temps le privilège d'attirer sur eux l'attention non seulement des savants, mais même du profane, à tel point que la dénomination est devenue populaire, sans que l'on sache généralement à quoi le terme s'applique. Qu'est-ce donc que ces microbes dont on parle tant? On n'est guère parvenu jusqu'à ce jour à les détermi- ner d'une manière absolue. On peut dire cependant que ce sont des germes d'une ténuité infinie qui président à toute fermentation, par conséquent à loute putréfaction. C'est à peine si les microscopes les plus puissants per- mettent de les examiner et encore faut-il souvent l'ecourir à l'aide des réactifs chimiques pour les voir. Bien que l'essence même de ces corpuscules soit encore un problème, on est parvenu tout au moins à cultiver certains d'entre eux et à produire, par leur intermédiaire, des formes de fermentation ou de putréfaction déterminées. The Gardening Illustrated World. —Tel est le titre d'une publication vouée tout entière au jardinage pratique et qui vient de voir le jour cà Londres, réclamant sa place au soleil à côté des autres recueils anglais déjà nombreux et variés, qui tous lui souhaitent la bien-venue comme nous sommes heureux de le faire également. D'après les premiers fascicules, que nous avons sous les yeux, il est facile de prédire à l'œuvre un franc succès. Le choix des matières est fort judicieux, elles embrassent toute l'horticul- ture et témoignent d'une grande originalité; nous y reconnaissons les vives allures de notre excellent confrère M. Bryan Wynne qui fut durant quinze années le rédacteur adjoint du Gardemrs Clivonicle. Le Gardening World sera, en outre, une publication populaire. L'abonne- ment d'un an pour le continent ne coûte que fr. 10,80. Les plantes vivaces de plein air. — Par suite du splendide été dont nous avons été gratifiés, beaucoup de nos plantes vivaces ont développé une floraison exceptionnellement brillante ; tel est le cas pour les Aster en général, pour les Anémone ja2:)onica et surtout les Tritoma. Une série d'autres, comme les Hépatiques, les Primevères, les Hellébores, un certain nombre de Saxifrages, etc., ont vu leurs feuillages prématurément dessé- chés. Le jardinier fera bien de ne pas toucher à ces plantes qui ne sont qu'endormies et dont la végétation se réveillera plus puissante que jamais au printemps, précisément parce que leurs bourgeons ont pu se former plus lentement et sont d'autant plus vigoureux. * * ♦ Conservation du raisin. — Il est généralement connu que l'on garde assez bien les grappes de raisins cueillies avec un bout de sarment si l'on a soin de plonger ce bout dans l'eau d'un bac ou d'une bouteille. M. Cousin, — 137 — de Villiers, conseille dans le Journal de vulgarisation de T horticulture, de tailler le sarment en pointe et de piquer simplement celle-ci dans une pomme de terre. Les grappes sont ensuite étendues sur de la paille ou du foin bien secs, sans se toucher, et elles se conservent comme si les sar- ments plongeaient dans des bouteilles d'eau. Le tout est d'éviter l'ëvapora- tion et par suite les rides des baies. Nous avons vu, il y a longtemps, que dans le même but, on cautérisait les deux extrémités du sarment au moyen de cire à cacheter. En tous cas, il faut veiller à ce que les baies blessées ne gâtent pas leurs voisines. + *■ Les taupes. — L'utilité des taupes eî^t considérée par les uns comme indéniable, pour les autres elles sont une vraie calamité et ils cherchent les meilleurs moyens de destruction. On a conseillé l'emploi des graines de Ricin comme un excellent remède. Une pinte de ces semences suffirait pour débarrasser un jardin d'un demi hectare. Dans les galeries creusées par ces hôtes importuns, on fait de distance en distance un petit trou au moyen de l'index et on y plonge une graine de Ricin; on referme bien le trou avec un peu de terre, afin que la lumière ne pénètre point dans la galerie. Lors du prochain passage de la taupe, la graine sera mangée. Un journal américain, Indiana Farmcr, conteste l'efficacité de ce moyen. D'après lui, les graines de Ricin ne délivrent pas plus des taupes, que la plante elle- même ne délivre des mouches. Le plus sûr moyen, dit-il, c'est de déposer un grand tas de fumier dans le heu infesté, afin de permettre aux taupes d'y avoir leur quartier d'hiver. Quand une bonne gelée sera survenue, on ouvre le tas et on tue sans merci toutes les taupes qui s'y sont réfugiées. La chaux, le sel et les cendres de bois leur sont également fort antipathi- ques. Deux bouquets princiers, — Nos confrères anglais ont mentionné avec orgueil, et ils en avaient le droit, le splendide bouquet d'Orchidées offert à S. A. R. la Pi-incesse de Galles, lors de sa visite à l'exposition fores- tière ouverte à Edimbourg à la fin du mois d'août. Le bouquet ou plutôt la corbeille comprenait quarante-six espèces et variétés d'Orchidées parmi les plus belles et les plus brillantes. Aux premiers jours de septembre un de nos amis a vu arriver à Ostende, au Grand Hôtel des Bains, une corbeille également composée d'Orchidées destinée à être offerte à S. M. la Reine des Belges. « Jamais, nous écrit-il, je n'ai vu pareille richesse florale : j'aurais donné beaucoup pour en possé- iler rien qu'une photographie ! Dieu sait combien de serres avaient été déva- lisées pour composer ce bouquet dont le prix, payé par un prince de la finance, était évalué à douze cents francs. » Nous ne dirons pas combien la corbeille d'Ostende a coûté, ni combien de serres il a fallu dévaliser, pour employer les termes de notre honorable — 138 — correspondant; mais nous pouvons dire que le nombre des espèces et variétés était de soixante cinq et que ce ravissant bouquet provenait des serres de la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand. Les Fuchsia en Angleterre. — Nous cultivons nos Azalées en bou- les, les Anglais les veulent conduites en pyramides; chez nous les Fuchsia sont cultives en buissons ou .sur tige pyramidale peu élevée, comme on les traite à Londres pour la vente courante ; mais ailleurs en Angleterre, dans beaucoup de districts, les amateurs les cultivent à haute tige, les branches latérales disposées en espalier. Cette forme, étrange à nos yeux, ne manque pas d'une certaine originalité et il y a là, aux expositions, des spécimens ayant 3 mètres de hauteur et jusque 2 mètres d'envergure ! Parmi les fleurs foncées, on cite comme des plus belles : Final, Doels' Favourite, Mrs Hay, Charmer, Load-me-Well et Bountiful ; parmi les variétés à fleurs pâles, on préfère : Beauty of Wilts, Arabella, Maggie, Emily Doels, Emily Lye et Star of Wilts. Bien entendu que nous nous bor- nons à en nommer une douzaine. * Effets de la chaleur. — La température élevée des mois d'août et septembre a provoqué l'aoùtement des bourgeons des espèces ligneuses. Cela permet d'espérer pour la saison prochaine une grande abondance de fleurs, peut-être même de fruits. La production de ceux-ci dépend d'une foule de conditions normales que l'hiver et le printemps sont loin de fournir toujours dans nos contrées tempérées. L'utilité de la nourriture dite animale convenant aux plantes car- nivores a été discutée et mise en doute sans que l'on ait contesté le fait lui-même de l'absorption, avancé d'abord par Ch. Darwin. Des expériences instituées par M. Francis Darwin ont confirmé l'utilité de cette nourri- ture, et des faits nouveaux constatés par M. Busgen corroborent cette manière de voir. D'après les Annales Agronomiques, des Drosera de semis ont commencé à digérer la matière nitrogène dès leur première feuille (l). L'expérience continuée durant deux ans a montré que les plantes nourries au moyen d'insectes étaient les plus vigoureuses. Quatorze sujets ainsi nourris produisirent dix-sept tiges florales et nouante capsules de graines, tandis que seize sujets dépourvus de nourriture animale eurent seulement neuf tiges florales avec vingt sept capsules. L'analyse fut d'ailleurs plus concluente encore: le lot des plantes nourries au nitrogène donnant 0.352 de matière sèche, l'autre lot n'en offrant que 0.119 parties de gramme. Lucien Linden et Ém. Rodigas. (1) Année 1884, page 238. y — 139 - PL. DXXXII VANDA SANDERIANA rchb.f. vandée sander Orchidées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir Vllhistration Horticole, t. XIX, 1872, p. 272. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — N. Sp. - Habitu SazcoUhii vioîacn Lindi.. : foliis latioribus, peilunculis elongatis, multifloris ; sepalis ellipticis ; tepalis cuncato oblongis obtusis minoribus, b3'pocliilio gibboso raarginibus subquadratis (?), epichilio triangulo obtuso. Esmeralda SainJeriana H. G. Rchu. f. Gard. Cbron. N. Ser. Vol. XVII, p. 588. Patria : Mindanao. Notre savant confrère M. Reichendach, que sa spécialité met fré- quemment en présence de merveilles végétales, n'a pu s'empêcher de s'écrier, à la vue de cette splendide et colossale fleur, que c'est la nouveauté la plus grandiose introduite depuis des années et que le jour de son intro- duction devait être marqué d'une lettre d'or. Les auteurs de YOrcJdd Alhim (') partagent cet enthousiasme et n'hésitent pas à déclarer que c'est l'Orchidée la plus admirable qui ait été introduite depuis longtemps, une de celles dont la possession sera enviée par tous les amateurs. Il suffit de jeter un coup d'œil sur la planche donnée par Vllhstration pour être convaincu que la nouvelle espèce dépasse toutes ses congénères par ses dimensions. Tous les Vanda se distinguent par l'élégance et la vigueur de leur feuillage ; tous épanouissent des fleurs d'élite dont le sou- venir ne s'efface plus, une fois qu'on les a vues. Quoi de plus charmant qu'une belle variété de Vanda suavis, de Valida coerulea, de Vanda tri- color, de Vanda Lomi ? - L'espèce qui nous occupe, les éclipse réellement. Au premier coup d'œil, elle rappelle le port du SaccolaMum violaceum, comme l'a dit M. Reichenbach, mais la fleur fait songer à XOdontoglossum texillarium à cause de la disposition des diverses parties sur un même plan. Et quelle fleur ! Le plus grand diamètre dépasse onze centimètres ; nous avons vu dix de ces majestueuses fleurs sur un seul racème ; une plante, de moyenne grandeur, offrait trois racèmes. Le sépale dorsal est arrondi, ovalaire, de couleur rosée sur les deux faces ; dans la variété qui a servi de modèle à notre peintre, cette couleur (1) Orchid, Album, t. III, 1884, tab, 124. — 140 — était plutôt pourprée sur fond blanc. Ce sépale est large de 0"'045 ; les pétales sont moins larges, leur coloris est le même et ces trois pièces ont l'onglet légèrement lavé de jaune vitellin moucheté linéairement de brun rougecàtre. Les sépales latéraux sont divergents et se recouvrent partielle- ment, ils ont plus de 6 centimètres de long sur 0"'05 de large; ils sont obovés acuminés ; leur coloris est jaune recouvert d'un réseau régulier de veines brun purpurin. Le labelle est petit, dépourvu d'éperon, à liypu- chile concave, rouge pourpre; l'épicliile est cordiibrme obtus à mucron for- tement recourbé, brun, muni de trois crêtes allant de la base au sommet. La colonne est très courte et jaune pcàle. Cette belle espèce est originaire de Mindanao, une des îles méridionales (le l'Archipel des Philippines. Elle y croît parmi les branches des arbres, dans des situations peu ombragées et y fleurit en octobre. Il est permis d'en conclure qu'en Europe elle fleurira en automme et qu'elle se contentera d'être traitée comme le Vanclti snavis, en serre chaude humide. M. B. S. Williams conseille de la cultiver en corbeille avec sphagnum, bien drainée, aussi près du jour que possible. Ém. Rodigas. Le Cupressus Lawsoniana acquiert des proportions considérables et une beauté hors ligne lorsqu'il jouit des conditions climatériques qui lui con- viennent. M. C.MuDD qui a transmis au Oardeners' CJironicle des renseigne- ments très intéressants sur la végétation de la Nouvelle Zélande, parle d'exemplaires superbes de ce Cupressus qu'il a vus dans la province de Can- terbury, au sud de l'île. Cet arbre, dit-il, croît cà la perfection dans cette colonie et sera, sans aucun doute, cultivé sur une grande échelle. Il réussit dans toutes les conditions, même sur les hauteurs dans une argile presque imperméable et dans les terres basses à sous sol caillouteux. Des exemplaires plantés il y a vingt ans avaient, l'hiver dernier, dix mètres do liauteur et formaient de larges pyramides bien garnies jusqu'à la base. Les masses de chatons rouge brillant et noirs qui couvraient les panaches gracieux des branches, faisaient de chaque arbre un véritable tableau, de nature à charmer l'homme le plus insensible. Le Staphylea colchica Steud., un arbuste très ornemental à fleurs blanches d'un gracieux effet et d'une parfaite rusticité, est signalé par la Revue de VHorticuUure belge, comme un élément nouveau pour les produc- teurs de la fleur coupée. Il a été constaté que cette plante peut être sou- mise facilement au forçage. Les touflès de bonne force devront être empotées à l'arrière-saison; elles fleuriront en serre au premier printemps. Les fleurs sont disposées en grappes paniculées. DAHLIA COCCINEA VAR. 141 PL. DXXXIII DAHLIA COGGINEA cav. VAR. NOVAE variétés nouvelles de dahlia a fleulls simples Composées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES. - Voir V Illustration Horticole t. XXXI, p. 45. CARACTÈRES DES VARIÉTÉS : Mrs Burlidge. — Violet pourpre, fleur bombée. l.ronz' . — Rose ombré de bronze. Nrgrcss. — Marron foncé velouté presque noir. La planche mise sous les jeux des lecteurs de V Illustration leur fera comprendre, mieux qu'une longue description, tous les mérites de ces variétés que la mode a bien raison d'acclamer aujourd'hui — bien que nous regrettions, soit dit en passant, l'abandon de ces exquises fleurs si pleines, si finement tuyautées, si parfaites de formes du Dahlia variahilis adorées autrefois. — Nous l'avons dit ici même, page 43 du présent volume, en parlant du Dahlia Paragon, la race nouvelle se caractérise par l'élégance du port, la légèreté des pédoncules, la coloration variée et l'abondance des fleurs. Il existe déjà un choix considérable de jolies variétés dans toutes les nuances du jaune et du rouge, du rose et du violacé; on pos- sède des fleurs toutes blanches et d'autres presque noires, comme Negress figurée ci-contre, d'autres enfin ponctuées et striolées. Bientôt il deviendra impossible de les dénommer, tellement les semis abondent. Ce serait le moment peut-être d'indiquer quelques règles d'esthétique et de dire les conditions d'une bonne fleur. Nous savons bien que tous les goûts sont dans la nature, et que les personnes ayant bon goût sont assez rares. Il est des gens qui ne permettraient pas à leur jardinier de cultiver un chou un peu plus élevé que l'autre, et qui regar- dent comme digne d'être conservé et propagé tout ce que le hasard produit d'irrégulier ou de diflbrme dans les semis de fleurs. Pour leurs légumes, des règles fixes, absolues; pour les fleurs de leurs parterres, l'excès de la liberté. Et pourquoi la Rose est-elle proclamée universellement la reine des fleurs ? précisément parce qu'elle demeure fidèle à sa forme typique et invariable. Soyons conséquents et tâchons d'éviter l'affolement qui est ennemi du beau. II serait donc désirable que l'on pût fixer, dès à présent, les conditions voulues pour les Dahlia simples; nous les résumerons endisantque les ligules doivent être de la plus grande régularité; que la fleur, absolument ronde, doit se présenter droite sur son jiédoncule et que le coloris doit être net et franc. Nous ajouterons que la fleur doit rester dans les proportions actuelles: plus grande, elle ne pourra plus trouver d'emploi dans les bou- quets et c'est bien une de ses bonnes qualités d'avoir sa place parmi les décorations florales. Ém. Rodigas. — 142 — BIBLIOGRAPHIE Correspondance botanique ('). — Sous ce titre, M. le prof. Éd. Mor- REN publie, depuis des années, la liste des jardins, des chaires, des musées, des revues et des sociétés botaniques du monde entier. Nous avons sous les yeux la dixième édition de cette œuvre dont le but est de faciliter les relations entre les botanistes des cinq parties du monde. Elle fait con- naître les représentants les plus actifs de la botanique dans les divers pays, les laboratoires, les herbiers, les spécialistes. L'utilité de cette publication, unique en son genre, n'est plus à démontrer ; elle est indispensable à ceux qui s'occupent de botanique. * * * Culture de la Vigne sous verre combinée avec celle des Frai- siers ('). — Notre zélé confrère M. H. J. Van Hulle ne peut se résoudre au repos; voici, sortant dé presse, une brochure de cinquante pages dans les- quelles il expose avec autorité tout ce qu'il importe de connaître pour mener à bien la double culture de la Vigne et du Fraisier sous simple abri. Cette quatrième édition est une étude très complète de la matière; elle sera utilement consultée par tous ceux qui s'occupent de cette culture. Énumération méthodique des plantes ornementales décrites ou figurées en 1882 (•^). — M. André De Vos publie, depuis quelques années, la revue annuelle de toutes les plantes avant paru dans les recueils périodiques. Elles sont groupées par familles, genres et espèces, avec l'indi- cation des principaux caractères. On conçoit aisément les services qu'un pareil travail, fort résumé, est à même de rendre aux horticulteurs et aux botanistes. Diseases of Field andGarden Crops. Maladies des plantes culti- vées dans les champs et les jardins ("*). — M. W. G. Smith vient de publier un livre d'une grande utilité pour tous ceux qui s'occupent de culture et à qui la langue anglaise est familière. Le titre seul en dit l'im- portance. Ce livre contient l'explication de toutes les maladies de quelque intérêt au point de vue économique, la description de tous les phénomènes marquant les diverses maladies et l'étude des meilleurs moyens de les combattre et de les prévenir. Ce livre, à part son utilité, a le mérite d'être fort bien écrit. Em. R. ■;*) Vol. in-8o (le 19S pages, 1884. Liège, Boverle rv 1. (2) Broch.in-8'> de 52 pages avec flg. 1884. Gand, Librairie Ad. Hoste, rue des Champs. (3) Extrait do la iîe/(7/g?{e Horticole. Gand, 1884. Imprimerie C. Annoot-Braeckman. [*■) Londres, Macmillan etCo 1884. ^\- ROSE THÉ PRINCESSE JULIE D'ARENBERG !. P. De Pannemaeker. J. Linden, j^ubl. 143 PL. DXXXIV ROSA INDICA ODORATISSIMA une. VAR. ROSE THÉ PRINCESSE JULIE D'ARENBERG (Soup, et Nott.) Rosacées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir V Illustration Horticole, tomo XVIII, 1871, p. 11. CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ.— i?05e thé Princesse Julie d'Arenberg. Fleur grande, très pleine, forme parfaite en coupe, parfois plate ; coloris jaune clair nuancé de jaune foncé, centre canari très foncé. Notre artiste peintre a reproduit avec toute l'exactitude qu'on lui connaît une des fleurs envoyées, le mois dernier, à la Compagnie Continentale d'Horticulture, par MM. Soupert et Notting, les obtenteurs de cette nou- velle variété qui vient enricher la série déjà longue des Roses jaunes. Or la saison n'a pas été favorable du tout à l'épanouissement des Roses en général, la chaleur excessive et la sécheresse de la fin de juillet ont hâté outre mesure l'évolution des fleurs et celles-ci n'ont pris ni leur entier développement ni leur coloris ordinaire. Lorsque la saison est normale, la Rose Thé Princesse Julie cVArenherg est beaucoup plus grande et son colo- ris est alors d'un jaune plus foncé. C'est sans contredit une variété de premier ordre. Depuis quatre ans qu'elle a été minutieusement observée, elle est restée bonne de forme et de couleur et sa constance a été parfaite. C'est un semis obtenu de la Rose 31""" Bérard dont il a conservé le caractère de grande vigueur. L'arbuste est, en outre, très florifère. U Illustration Horticole a donné, dans le volume XXIX, année 1882, pp. S^ et 134, une liste de 4G Roses jaunes, dont 23 Roses Thé. savoir: Amazone, Auguste Vacher, Joëlle lyonnaise, Boule cVor, Gloire de Dijon, Isabelle Sjyrtmt, JeanDucher, Jean Pernet, Le Pactole, Louise de Savoie, JP"^ Bérard, JlP"^ Falcot, JSP'" Margottin, M"^ Cécile Berthod, Maréchal Nid, M. Fr. Jamin, 31. Furtado, Perfection de Montplaisir, Perle de Lyon, Perle des jardins, Shirley Hihhert, Souvenir de Paul Neyron, Vicomtesse Decases. — La nouvelle venue, Princesse Julie d'Arenberg, ne sera pas une des moins belle* de ce groupe charmant. Ém. Rodigas. 144 NÉCROLOGIE M. J. H. Mangles. — Les journaux horticoles anglais annoncent la mort de M. James Henry Mangles, un des membres les plus dévoués du conseil d'administration de la Société Royale d'Horticulture de Londres. Il est décédé en sa résidence de Valewood, Haslemere, le 24 août, à l'âge de 52 ans. Les amis de l'horticulture fondaient sur lui les plus belles espérances. C'était un grand amateur de plantes et spécialement de Rhodo- dendron, dont il possédait une collection unique. Sa mort est vivement regrettée. M. Th. Bureau. — Le 30 août dernier, est mort à Gand, M. l'ingénieur Théophile Bureau, directeur de l'École Industrielle, chargé de cours à l'Université, ancien professeur d'architecture à l'Ecole d'horticulture. Il fut l'architecte du jardin d'hiver du Comte de Kerchove de Denterghem et du chauffage du jardin d'hiver de S. M, le Roi à Laeken. Son petit livre sur la Conduite et l'Entretien des appareils de cJiaufage à eau chaude l'a fait connaître depuis longtemps dans le monde horticole. M. J. C. Krook. — L'École d'Horticulture d'Amsterdam vient de perdre son directeur. M. J. Krook est mort à Watergraafsmeer le 7 septembre dernier, à l'âge de 54 ans. C'était un horticulteur praticien universelle- ment estimé. M. G. Bentham. — Une des grandes figures de la botanique contem- poraine vient de disparaître de la scène après une carrière des plus actives et des plus fécondes, laissant des œuvres qui ne périront pas. Georges Bentham, l'illustre collaborateur de sir Joseph Hooker, est mort à Kew, le 10 septembre dernier, à l'âge de 84 ans. Nous avons eu l'honneur de le connaître personnellement et tout en admirant avant tout la prodigieuse activité de l'un des auteurs du Gênera plantariim et du Flora auslraliensis et d'un des plus savants collaborateurs du Prodrome de De Candolle, nous ne pouvons nous empêcher de donner un souvenir affectueux au bienveillant conservateur de l'Herbier de Kew qui ne comptait que des amis. Sa mémoire vivra dans ses ouvrages; elle restera aussi dans les cœurs de tous ceux qui ont connu cet homme de bien. Nous espérons qu'un monument lui sera élevé dans ces beaux jardins de Kew dont il contribua si puissamment à grandir la renommée. C'est M. Bentham qui créa le genre Lindenia pour reconnaître les services rendus à la botanique par le directeur de ce recueil. M. J. A. Barrai. — La journée du 10 septembre, fatale à la botanique du monde, sera marquée aussi d'une croix noire dans les annales de l'Agri- culture française. Ce jour là s'éteignait à Fontenay-sous-Bois un agronome et chimiste distingué, M. J. A. Barral, secrétaire perpétuel de la Société d'Agriculture de France et rédacteur-fondateur du Journal de l'Agriculture. Il était né à Metz en 1819 ; il était donc âgé de 65 ans. Ém. R. — 145 — ENCORE LE GUNNERA MANICATA Nous sommes lieureux do pouvoir compléter la description que nous avons donnée du Gunnera manicata dans le précédent fascicule de X Illustration Horticole ('). Un de nos correspondants, M. W. E. Gumbleton, de Bel- grove, Queenstown, C'' de Cork, Irlande, avait bien voulu nous rendre attentif à l'erreur commise en assignant à la feuille de cette espèce des proportions trop réduites. Une faute d'impression nous a fait dire, en effet, qu'elle atteint uu demi mètre de diamètre, tandis qu'il faut lire xm et demi mètre. M. Gumbleton avait vu, l'automne dernier, dans le jardin de M. HoEG, à Newrj, comté de Down, dans le nord de l'Irlande, un exem- plaire magnifique, croissant sur le bord d'un étang, de manière que les racines pussent arriver jusque dans l'eau. La plante avait un diamètre total de près de six mètres (18 pieds) ; la plus grande feuille mesurait une envergure de 2"'60 (8 pieds) ; la longueur du pétiole avait également deux mètres. La plante portait seize feuilles et quatre hampes florales. Dans le nord de l'Irlande même, l'espèce s'est montrée parfaitement rustique ; il a suflî de couvrir la plante de quelques feuilles sèches pendant les hivers rigoureux pour la protéger contre les fortes gelées. Dans notre article précité, nous disions que nous n'avions pas encore vu fleurir cette espèce. Un de nos lecteurs, M. Desmoulin, chef des cultures chez M. Charles Bender, propriétaire à l'Isle-Adam, a eu l'obligeance de nous envoyer deux inflorescences en fructification, ce qui nous a permis de déterminer la plante (-), En même temps, notre ami M. J. J. Kickx, direc- teur du Jardin botanique de l'Université de Gand, a bien voulu nous communiquer un troisième exemplaire réellement splendide, qui nous a fourni un précieux moyen de comparaison. La différence des deux espèces de Gunnera scahra et manicata, sensible déjà au seul aspect du feuillage, saute aux yeux au premier coup d'œil jeté sur les régimes floraux. Les fleurs sont hermaphrodites dans les deux espèces. Les fruits sont de petites drupeg sèches, rappelant en petit les fruits des Palmiers. Dans les trois exemplaires que nous avons eus sous les yeux, l'axe primaire de l'inflorescence, long de 0'"40 à 0"'80, était dénudé, tandis que le régime du Gunnera scahra ne présente pas ce caractère. Les spadices ou axes secondaires du G. manicata sont de forme cylindrique, atténués au sommet et espacés sur l'axe primaire ; ceux du G. scahra sont turbines, très renflés à la base, très minces au sommet et fortement rapprochés. Cette forme et cette disposition des axes latéraux donnent aux deux régimes un aspect tout particulier. Les deux plantes sont d'une valeur ornementale de premier ordre. Em. Rodigas. (') Vide supra, p. 128, tab. DXXXI. (2) Gunnera manicata. Flores hermaphroditi floribus Gtmnerae scabrae R. et Pav. valde similes. Aclifieiiia drupacea. Spadices cylindrici apice atténuât!, paribus intervallis dispositi. RoD. 146 LE JARDIX FRUITIER ET LE POTAGER La brièveté de la saison des pois. — Il ne suffit pas que le jardinier de campagne produise des pois au moment voulu, pois de primeur et pois de saison, il doit en outre les produire en succession. La production suc- cessive dépend souvent des intempéries survenues pendant ou immédiatement après la floraison ; quelques jours de soleil ardent ou une brusque séche- resse aux racines, il n'en faut pas davantage pour faire mûrir à la fois toute une planche et arrêter net la cueillette. Cependant certaines variétés sont naturellement disposées à donner rapidement tout leur produit, ce qui est un avantage réel pour celui qui cultive en vue du marché ; c'est un défaut pour le jardinier en maison. D'autres variétés donnent généralement une récolte successive. De ce nombre son les suivantes: Duke of Albany, dans le genre du Pois TelegrapJi mais plus productif. Grandes gousses. Jejeries' Podded ; une des meilleures variétés connues; fleurs pourpres; gousses abondantes et mangeables dès que les pois sont à peine formés et jusqu'à ce qu'ils aient un certain volume. Excellent mange-tout, à rames. Sharpe's Paragon; végétation vigoureuse et produit abondant, gousses moyennes mais bien fournis. Webb's Wonde7\' c'est un frais pois biflore. Les gousses sont moyennes, mais très nombreuses et toutes renferment de neuf à douze gros grains d'un goût exquis. Chicorée - Endive frisée impériale. — Cette nouveauté, due cala maison Vilmorin-Andrieux, se distingue des autres variétés, Endive de Meaux, de Louviers, etc., par ses côtes blanches et très tendres et son colo- ris pâle. Elle blanchit avec la plus grande facilité. On commencera le mieux le semis vers le millieu de mai en laissant pommer sur place les plantes éclaircies. L'Endive frisée impériale est excellente pour les mois de juillet et d'août ; pour les deux mois suivants l'Endive très frisée à cœur plein méritera la préférence, elle se conserve plus facilement. Tomate Mammouth. — Cette nouvelle variété est originaire du Mas- sachusetts et a été répandue, d'après la Wiener illiistrirte Garten-Zeiiung, par M. Fôldessi, de Buda-Pesth. Le fruit atteint un poids de un kilo- gramme ; il est d'un beau rouge, a bon goût et se conserve bien. V. TÉRAN. — 147 — PHOTOGRAPHIE APPLIQUÉE A LA BOTANIQUE La photographie tend de plus en plus à se vulgariser et à devenir un art d'amateur, par suite de l'abaissement du prix des appareils et de leur sim- plification ; elle n'en reste pas moins un art assez long à acquérir, si l'on veut arriver à faire des épreuves tout à fait satisfaisantes. Lorsqu'on veut limiter son emploi à la reproduction des plantes, on peut le faire sans matériel, sans appareil et, pour ainsi dire, sans dépense (si l'on fabrique soi-même le papier photographique), à l'aide du procédé employé avec succès depuis plus d'un an, par M. J. Philippe, professeur à l'école Monge, à Paris. On prend une feuille de papier, dit au cyanofer, qu'on peut facilement se procurer dans le commerce, à bon marché; on y applique la plante d'herbier, qu'on recouvre d'une vitre de dimension convenable, et on expose le tout au soleil ; au bout de 5 minutes, le papier, d'abord jaune, est devenu gris-de-fer sur toutes les parties non couvertes par la plante ; on retire alors le tout et on lave le papier à grande eau ; toute la partie non impres- sionnée par le soleil devient d'un beau blanc, le reste d'un bleu d'autant plus foncé que l'action solaire s'est prolongée davantage ; la plante est donc reproduite en blanc sur fond bleu. Si l'on fait cette première épreuve sur papier mince, on pourra la prendre comme cliché négatif. En la plaçant à son tour sur une feuille de papier au cyanofer, comme on l'a fait précédemment de la plante elle-même, et en prolongeant cette fois l'action de la lumière une demi-heure, on aura une charmante reproduction de la plante en bleu sur fond blanc. Detector. PLANTES ET FLEURS SOUMISES A L'ESSAI Les anciens jardins de la Société Royale d'Horticulture de Londres, à Chiswick, dirigés avec un incontestable talent par M. Barron, donnent asile tous les ans à une foule de plantes de tous genres qui sont soumises à des essais de culture et, à la suite de ces essais, jugées par un comité d'une parfaite compétence en la matière. Cet exemple mériterait d'avoir des imitateurs sur le continent ; les variétés d'une valeur réelle seraient plus promptes à se propager. Le 31 juillet dernier, un jury spécial s'est occupé, entre autres, de Cala- dium, d'Adiantum, de Bégonia, de Pentstemon, etc. Voici les plantes dont l'admission a été prononcée, au point de vue du port, de la beauté et des mérites en général. 148 - CaladÊiBiii. Caladium arfjyrites. — candidum. — Alfred Bleu. — pictum. — Ceres. — Dr Lindley. — M""= de la Devanpaye. Ville de Mulhouse. -■ Comtesse de Condeixa. — minus. — Gérard Dow. Caladium Paul Véronèse. — M. Al. Hardy. — Princess of Wales , — Princess Teck. — Clic. — Laingi. — Rameau. — M"*' Schaefcr. — ]\Iitliridate. — Luddemannianum. AfliasatiaBiti. Adiantum cuncatum. — compactum. — gracillimum. — Lathamei. — décorum. — Victoriae . — concinuum. — — latum . — tenerum. — scutum . — trapeziforme . -- Sanctae Catharinae. -- macrophyllum. — pedatum . — formosum. Adiantum pubescens. — liispidulum. — Veitclùanum. — amabile. — rubellum. — Capillus Veneris. — cardiocblaena. — speciosum. — rbodopbyllum . — Farleyense. — lunulatum. — Hedgeworthi. -- assimile. — reniforme. BScfi'onâa Rcx. Bégonia Rex. — D\ic de Brabant. — Marshalli. — Emile Cbâté. — Seneca. — .Juliette Raulin. — Madame Trynau. — xantina var. argentea. — Hélène Udher. Bégonia Louise Chrétien. — Bettina Rothschild. — Apothéose. — Zénobia. — Julie Serot. — ricinifolia reptophylla. — Comte Alfred de Léon — Margaux. — Sylvia. PcnistCHioii. Pentstemon Cerise Queen. — Purple Queen. — \irginale. Pentstemon Edison. — marjolaine. V. TÉRAN. 4"" SÉRIE 4n.e Volume TOME XXXI Année 1884 10™^ Livraison Principales distinctions obtenues par L'ILLUSTRATION HORTICOLE MÉDAILLE DE MÉRITE A L'EXPOSITIOX UNIVERSELLE DE VIENNE EN 1873 DIPLOME d'honneur A l'eXPOSITION INTERN VTIONALB d'aMSTERDAM EN 1877 MÉDAILLE d'or A l'eXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'EXPOSITION DE MADRID EN 1883 L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVUE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPRENANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'INDUSTRIE HORTICOLE LES EXPLORATIONS BOTANIQUES. L'ARCflllECTURE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAÎCHÈRE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS, ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE J. LINDEN Administrateur délégué de la Compagnie continentale d'Horticulture ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticulteurs éminents TABLE DES MATIERES ^hronique horticole 149 Bibliographie ... 158 Meeting de la Chambre Syndicale des Horticulteurs Belges et de la Société Rovale d'Agriculture et de Botanique deGand 160 Nécrologie 161 L'emballage des plantes pour le transport lointain 16^ Le jardin fruitier et le potager. — Légu- mes reconimandables 164 TEXTK ET PLANCHES COLORIEES PI. 535. Begoniatubéreuxvar. M™«Linden. 155 PI. 536. Calceolaria arachnoideo-crenati- flora 157 PI. 537.Kaempferia ornata 159 A PARU LE 1^" NOVEMBRE 1884 Administration, au siège social de la Compagnie Continentale d'Horticuîture (Société anonyme) 52, rue du Chaume, à Gand CONDITIONS D'ABONNEMENT U Illustration Horticole paraît le 15 de chaque mois et forme, au bout de l'année, un gros volume in-8' de 200 pages de texte illustré de nombreuses gravures, et accompagné de 36 PLANCHES richement coloriées ou gravures supérieurement exécutées. Les sujets traités sont distribués dans l'ordre suivant : I. Chronique horticole. — II. Planches coloriées et descriiitions de plantes nouvelles. — III. Culture des plantes en appartements. — iV. Jardin potager et jardin fruitier. — V. Horticulture d'ornement, etc. — VI. Architecture des jardins, constructions et industries horti- coles.— VII. Miscellanées. — VIII. Correspondance. — IX. Explorations scientifiques. Frix de l'al^onneinent, payable d'avance Par volume de 42 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste. Pour toute l'Union postale 30 francs. Pays d'outre-mer . . . = 35 » Payable en un mar.dat sur la poste de Gand (Belg'que) au nom de l'Adminislraleur On s'abonne à l'administration de Vllhistration Horticole, S2, rue du Chaume, à Gand, ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de l'étranger. — Knvoi franco d'un N*" spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. poui' la M'einiut'e tlea Sef»'es, Aht'ia, Meubles et Ot'uetnettîs tle Jat'dina. La Compagnie continentale d'Horticulture (Société anonyme), à Gand (Belgique), vient de s'assurer, par contrat passé avec l'inventeur, la vente et le dépôt général d'un produit destiné à la peinture des serres, abris, meubles et ornemenents de jardins. Outre une blancheur ei un velouté sans pareils, cette peinture garantit à jamais la conservation du bois et du fer si vite attaqués, par l'humidité et la chaleur à l'intérieur des serres, par le soleil et la pluie en plein air. La première personne venue pourra se servir de cette matière. La couleur étant toute préparée, il suffira d'y ajouter l'huile nécessaire pour pouvoir s'en servir. Le prix minime de ce produit engagera d'ailleurs tout le monde à avoir ses serres et son mobilier de jardin conservés dans le meilleur état. PRIX. COUR4KT. Livrable en bidons de fer bien conditionnés, fermés par de simples languettes 1 Bidon de 10 kilos toFr. 1 1 Bidon de 20 kilos i8 Fr. 1 id. 15 id «4 „ I 1 id. 25 id «« » Les prix seront réduits de d^'lopour toute commande de 100 kilos et au delà. Peinture spéciale pour étiquettes Ce produit, tout spécialement recommandé pour cet usage, est livrable en couleur jaune ou blanche, par boîte de 1 et de 2 kilos. PRIX. COURAIT Par boîte de un kilo Francs 1-25 Par boîte de deux kilos id. 2-25 Les prix geront réduits de 5% pour toute commande c'e 12 boites et au delà. Adresser les commandes pour ces peintures directement à la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52, Rue du Chaume. GAND (BELGIQUE) B R A W YO — 149 — \? O T A N I C A L CHRONIQUE HORTICOLE Gan.'l, 30 octolire 188-1. La conservation des fruits est à l'ordre du jour. M. Parandier, inspecteur général honoraire des ponts et chaussées, auteur d'un petit travail sur Vutilisalion et le reboisement des terrains communaux incultes et président de la Société de viticulture d'Arbois (Jura), a recherché depuis longtemps les causes de la pourriture des fruits et particulièrement des poires. II a observé qu'à un certain moment, le pédoncule du fruit se des- sèche et permet à l'air de pénétrer dans le fruit et d'apporter ainsi jusqu'au centre de celui-ci des éléments de décomposition ; les mêmes effets sont produits par les piqûres d'insectes et par les tavelures. Le moyen d'empê- cher la pourriture serait donc d'intercepter l'entrée de l'air dans le fruit. Nous avons vu obtenir ce résultat par une simple application de plâtre. On se demande si le collodion ne produirait pas le même effet. Les Orchidées délaissées par M. Luddemann, décédé à Bourg-la- Reine, le 15 avril dernier, viennent d'être vendues en un seul lot, selon la volonté de leur propriétaire. Elles ont été adjugées pour la somme relati- vement minime de 16,800 fr., frais non compris, à M. le Duc de Massa, grand amateur de plantes. Vendues séparément, ces plantes eussent pro- duit, sans aucun doute, une somme bien plus élevée. La bibliothèque a été vendue à bas prix. Le Pescatorea a seul dépassé 300 fr. * Les Chrysanthèmes sont franchement en progrès. L'Angleterre ne sera plus seule à avoir des expositions spécialement consacrées à ces belles fleurs, et le continent s'apprête à suivre son exemple. Une exposition de Chrysanthèmes, plantes et fleurs, aura lieu à Chàlons-sur-Saône, du 13 au 16 novembre. Paris ouvrira une exposition semblable le 23 novembre. A quand le tour des sociétés d'horticulture de Belgique ? • ♦ * Le nombre des variétés de Roses connues et décrites s'élève actuel- lement, d'après le Journal des Roses, au joli chiffre de 6342. Sur ce total 80 appartiennent à la série des nouveautés de 18S3, et plus de 4000 sont considérées comme remontantes. Et dire que chaque année donne naissance à des variétés plus ou moins méritantes qui viennent allonger cette longue liste. * TOME XXXI 1884, 10e uvR. — 150 - Protection des oiseaux. — Le moyen le plus efficace d'arriver à la conservation des oiseaux insectivores est d'en confier la protection aux écoliers eux-mêmes. Les instituteurs aident ceux-ci à se constituer en sociétés dont les jeunes membres s'engagent à ne détruire aucun nid, aucune couvée, à ne priver aucun oiseau de sa liberté. Dans la petite commune du Vinon, département du Var, il existe ainsi une société scolaire ayant sa police et son tribunal organisé sur le modèle des tribunaux de commerce. Policiers, juges et greffier sont choisis parmi les écoliers les plus dignes de confiance. Le jugement, louange ou blâme, est susceptible d'appel devant l'instituteur qui peut le confirmer ou l'annuler. Cette utile organisation mérite d'être signalée et imitée. Le célèbre botanographe G. Bentham dont V Illustration Jiorticole a annoncé le décès, a légué 25,000 fr. à la Société Royale d'Horticulture de Londres, et 25,000 fr. à la Société Royale Linnéenne de la même ville. Quand verrons-nous nos Sociétés encouragées d'une manière aussi efficace ? Bentham a voulu, en outre, que son nom, honoré durant sa vie, fût béni après sa mort : il a consacré des sommes importantes à des fondations des- tinées à récompenser ceux qui s'adonnent aux recherches botaniques. Le Ptelia trifoliata Linn. ou Orme de Samarie, originaire de l'Amé- rique Septentrionale, a été préconisé par M. Ponsard, président du Comice agricole de la Marne, comme succédané du houblon pour la fabrication de la bierre. On lui attribue les mêmes qualités qu'à la lupuline. Le Ptelia, de la famille des Xanthoxylées, arbrisseau dont la tige grisâtre atteint 4 mè- tres de hauteur, est rustique sous notre climat et croît dans tous les terrains. Les feuilles, longuement pétiolées, ont 3 folioles ovales-lancéolées; les fleurs vert pâle sont disposées en larges bouquets axillaires. Une nouvelle Société vient de naître à Liège sous le nom de « T Union Jiorticole de Liège » . Elle a pour but l'étude de tout ce qui intéresse la profession du jardinier, notamment celle des propriétés et de l'emploi des engrais et celle de la composition des sols. Ce sera, on le voit, une société absolument pratique et dont le programme est tout nouveau. Végétation de la vigne. — D'après le bureau de l'Observatoire de Montsouris (France), les observations faites pendant dix ans démontrent que les bourgeons de la vigne commencent à s'ouvrir, aux environs de Paris, — 151 — vers le 18 mai, par une température de 13" c. La floraison a lieu un mois nprès, soit le 18 juin, par une température de 18°. La coulure ne doit pas être attribuée cà la pluie, mais bien à une tempé- rature trop basse jointe à une insufTisance de lumière. La maturité du raisin a liou lorsqu'il a reçu une somme de 1926° c. de chaleur moyenne diurne observée à l'ombre. Il cesse de mûrir lorsque la température descend le jour à 12"5. Les gelées blanches, au lieu d'achever la maturation, l'arrêtent complètement. La maturité a lieu en moyenne vers le 27 septembre, par une tempéra- ture de 14°7. Quant au degré de fertilité de la vigne, il dépend, non pas des conditions météorologiques de l'année, mais de celles de l'année précédente qui ont tavorisé ou contrarié le développement et l'aoûtoment du bois. Eryngium bromeliaefolium var. Carlo-Ludovicianum. — Cette belle variété d'une espèce avantageusement connue comme plante d'orne- ment, se distingue par ses feuilles richement panachées de lignes jaune soufre disposées sur toute la longueur de celles-ci. La Wiener ilhcs- trirte Garlen-Zeitwig en donne la description et le portrait. La plante obtenue de semis en 1881 au Jardin botanique de l'Université de Gratz est dédiée à l'archiduc Charles-Louis d'Autriche. Le Dr. Robert Hogg, le sympathique auteur du Fruit Manual et zélé rédacteur du Journal of HorticiiUvre, vient d'être l'objet d'une distinction aussi flatteuse que justifiée. La Société pomologique de France lui a décerné la médaille d'or de la Société, en considération des longs et impor- tants services rendus par lui à l'étude de la pomologie. Les sauterelles. — Ce redoutable ennemi des récoltes dans les régions voisines des parties arides de l'Afrique, s'était tellement multiplié à l'île de Chypre que cette terre, naguère si riche, était menacée de complète stérilité. En 1879, l'année qui suivit l'occupation anglaise, on détruisit la quantité colossale de quarante mille kilogrammes d'œufs de sauterelles, sans que les insectes parussent diminuer l'année suivante. En 1882, un ingénieur M. Brown fut chargé du soin de procéder à leur destruction. Il partagea le territoire infesté en sections placées chacune sous la direc- tion de surveillants responsables ayant 2000 hommes à leur disposition. On a fait la chasse aux œufs et aux jeunes insectes, opposant au vol de ceux-ci des écrans ayant une longueur totale de 315 milles. On évalue à 195 mil- — 152 — liards la quantité des sauterelles détruites en 1883. Cette année, on en a détruit encore 56 milliards. Ce résultat dénote une rapide diminution du fléau et permet d'en entrevoir l'extirpation. Les Glaïeuls ont rarement offert une plus riche floraison que cette année, grâce au brillant soleil du mois d'août. Une corbeille de ces fleurs aux nuances si douces de toutes les couleurs est un réel tableau qu'on ne se lasse point d'admirer. Nous ne comprenons pas pourquoi on les rencontre si rarement à nos expositions. Voici une liste de jolies variétés que nous extrayons du Journal of Horticulture dont l'appréciation est absolument impartiale. Amaltliée, blanc pur, grande macule rouge violacé. Ambroise Verschaffelt, fond blanc, flammé carmin, grande macule rose. Anna, cerise, nuancé orange vif, strié carmin sur fond blanc. Archiduchesse Marie-Christine, blanc lavé lilas, flammé rose carminé. Belladona, blanc nuancé iilas clair, pétales inférieurs striés carmin vif. Bicolor, grandes fleurs rose saumon, larges pétales blanc ivoire lavés rose sur les bords. Camille, lilas pâle flammé et panaché lilas foncé. Canova, blanc maculé lilas rosé. Carnation, blanc chair nuancé carmin sur les bords Célimône, orange rouge flammé vermillon. Colbert, cerise nuancé orange, lignes blanches. De Mirbel, beau rose lavé lilas, strié et flammé carmin. Dumont d'Urville, long épi floral, cerise vif, tacheté, et strié carmin, macule blanc pur. Gigantus, très long épi, rose nuancé cerise, macule carmin foncé, toute la fleur veinée. Hermione, fond blanc, strié lilas et carmin, macule blanche lignée violet. Horace Vernet, rouge pourpre brillant, centre blanc panaché rouge. J upiter, rouge pâle, flammé et tacheté carmin. L'Unique violet, lilas foncé lavé violet, flammé carmin foncé. Ondine, blanc pur lavé lilas, taches violet foncé. Opale, grandes fleurs rose très délicat. Papillon, fond jaune maculé et bordé carmin . Pénélope, fond blanc, pétales inférieurs lavés jaune. Séduction, saumon maculé blanc, strié carmin. Sylphide, blanc flammé carmin, macule pourpre carminé. Toutes ces variétés sont d'origine française. Plantation des routes. — Le ministère de l'agriculture en France a fait paraître la statistique des plantations routières de cette contrée. La longueur totale des routes nationales est actuellement de 37,500 kilomè- — 153 — 1res. Sur cette longueur, 14,500 kilom.sont plantés d'arbres, et 9,000 kilom. sont en voie d'être plantés; 14,000 kilom. sont considérés comme rebelles à la plantation; ce dernier chiffre sera certainement réduit plus tard. Le nom- bre des arbres plantés est de 2,678,G00. Les principales essences sont : l'orme, le peuplier, l'acacia, le platane, le frêne, le sycomore et le tilleul. Dans quelques départements on a recours cependant à des essences réussissant mieux dans ces localités. Ainsi le noyer est planté dans l'Ain, l'Allier, les Hautes Alpes, l'Aube, le Cher, le Doubs, le Gers, la Gironde et l'Hérault; le châtaignier est employé dans les Hautes Alpes, l'Aude, la Charente, la Corrèze et la Corse; le pommier dans la Côte d'Or et la Marne; le mûrier dans les Pyrénées Orientales, la Haute-Marne et le Puy-de-Dôme; le cerisier dans la Doubs, l'Indre, le Jura, les Landes, la Loire et les Basses-Pyrénées; le poirier dans l'Eure et la Marne; le cormier dans la Haute Loire. Un herbier de Fougères. — Nous avons eu l'occasion de voir dernière- ment un élégant herbier de Fougères confectionné avec infiniment de goût par une petite élève d'une école primaire-supérieure. Les frondes étaient parfaitement étendues sur des feuillets de papier blanc, autant que possible avec des fructifications et des parties de souches ou de rhizomes, tranchées suivant leur longueur. Une feuille au moins de chaque exemplaire était retournée. Tous les exemplaires étaient fixés par de petites bandelettes de papier blanc gommé. Les espèces étaient groupées par séries appartenant au même genre et soigneusement étiquetées. L'enfant était fière de sa collection dont elle connaissait fort bien les détails. La composition d'un herbier pareil est une sorte de travail fort récréatif, à recommander aux familles et dans tous les cas, un utile et agréable passe temps. L'Iris tingitana Boiss. {XipUon tingitanum Baker), Iris de Tanger, est décrit, sub. tab. 6775, dans le Botanical Magazino. Connue depuis longtemps, cette espèce, une des plus jolies du genre, avait disparu et a été récemment réintroduite. La fleur est grande, pourpre lilacé,les segments externes plus clairs. La plante n'est pas rustique dans nos contrées et exige au moins une légère couverture de feuilles ou un abri. Le Phylloxéra. — Tandis qu'il se produit comme une accalmie dans les ravages que le redoutable insecte fait aux vignobles en France, où d'ail- leurs on le combat avec une grande énergie, le Phylloxéra poursuit en Hongrie sa marche envahissante. Les centres infestés, seulement de 7 — 154 — en 1875, sont montés en 1883 au nombre de 130 et la superficie des vigno- bles phjlloxérés était déjà l'an dernier de 6,800 hectares. TJne belle aspergerie. — La prime d'honneur de l'horticulture dans le département de la Marne, consistant en une œuvre d'art et une somme de mille francs, a été décernée cette année à M. Macquerlot qui a établi à Trygny, près de Reims, une aspergerie de cinq hectares. La plantation a été faite sur un sol sablonneux, dont antérieurement les produits suffi- saient à peine pour payer l'impôt foncier. Le rendement de 188-1 a été de 12,000 bottes vendues au prix moyen de fr. 1,25 à Reims et à Paris. Défalcation faite des frais d'exploitation, le bénéfice réalisé a été de fr. 11,200, soit 2240 fr. par hectare. L'Exposition à la Nouvelle- Orléans promet d'être grandiose. Le grand hall réservé à l'horticulture n'est pas une construction provisoire, mais restera un ornement du parc. C'est un jardin d'hiver qui n'aura point son égal. Le bâtiment a 200 mètres de long et 65 mètres de large avec un dôme central, haut de 30 mètres et couvert en vitrage. Au bas de cette tour, une fontaine colossale anime le vaste local. Autour de celui-ci il y a de très grandes serres chaudes destinées aux plantes et aux fruits des régions tropicales. Tous les végétaux de l'Equateur pourront s'y produire, fleurir et fructifier dans leur parfaite splendeur. Une somme de 32,000 dollars sera offerte en primes à la partie fruitière exotique. L'Exposition s'ouvrira le 1 décembre prochain et seraclose le 1 mai suivant. Les antiques usages ont souvent du bon. Le 17 octobre, les membres du conseil de la corporation des marchands fruitiers de Londres ont été admis à ofir-ir au Lord Maire leur cadeau annuel de fruits d'élite. A cette occasion, ils ont été invités à dîner chez le Lord Maire. Cet usage contribue évidemment à relever les marchands de fruits à leurs propres yeux, et reconnaît à leur profession une réelle importance. Il a un autre côté utile : . il a permis cette fois à la corporation de se souvenir d'un association chari- table, notamment de la « Gardeners' Royal Benevolent Institution » dont le fonds se sera accru en cette circonstance. Lucien Linden et Em. Rodigas. BEGONIA TUBÉREUX M"' LINnPM — 155 — PL. DXXXV BEGONIA TUBEREUX VAR. M" LINDEN Le vingt quatrième volume de V IlUistration horticole a donné la figure et la description de quelques nouvelles variétés de Bégonia tubéreux consi- dérées alors comme des perfectionnements hors ligne. Les fleurs Souvenir de Louis Van Hontte, Comtesse de Gomer et Benj. Williams l'étaient en réalité et pourraient encore aujourd'hui trouver placedans les collections; mais Fr. Desbois et Meirsscliaert ne méritent plus aucune déférence. Quand on écrira l'histoire de notre horticulture, on pourra relever la rapidité éton- nante des progrès réalisés dans la voie de l'affolement chez certaines espèces de ^Dlantes une fois que les semis ont ébranlé les caractères du type. Les Bégonia en offrent un brillant exemple. La différence carac- téristique existant entre les sépales et les pétales tend de plus en plus à disparaître et la forme circulaire parfaite est déjà atteinte; de plus, aux fleurs simples, les seules connues il y a dix ans, succèdent aujourd'hui des fleurs d'une duplicature aussi régulière qu'on n'eût pas osé la soup- çonner alors. Parmi les semeurs belges, qui ont fait faire aux Bégonia tubéreux les modifications les plus promptes et les plus heureuses, nous mentionnons en première ligne MM. Ph. Blancquaekt et Ch. Vermeiren; grâce à une sélection persévérante, à des fécondations artificielles conduites avec intel- ligence, en rejetant les fleurs difformes et en accordant la priorité aux coloris les plus francs, ils sont parvenus à des améliorations successives très appréciées. Récemment encore leurs semis ont été primés au Meeting du Casino, et l'année dernière ils obtinrent le premier prix à l'exposition florale organisée à Ostende par la Société Royale de Flore de Bruxelles. La variété la plus marquante de cette dernière Exposition fut précijé- ment celle dont X IlUistration reproduit la i)lanche ci-contre. Elle a été dédiée à Madame J. Linden. Que le lecteur veuille bien mettre cette planche en regard de celle qui fut donnée dans ce recueil en 1877, et il sera émerveillé des progrès accomplis au bout de ces quelques années. Le Bégonia tubéreux M""^ Linden est un type de perfection. La fleur bien érigée est portée sur une hampe cyhndrique très solide. Le coloris d'un rouge feu foncé a été parfaitement rendu par le peintre qui mérite à ce propos, toutes nos félicitations. Sur ce brillant coloris, tranche à merveille le trophée d'étamines jaunes groupées au centre. Le diamètre horizontal — 156 — de la fleur est de 11 centimètres; le diamètre vertical est de O^IO; cela fait pour la circonférence près de 0"'34. Les pétales latéraux sont quelque peu fimbriés de même que le pétale supérieur. Les deux inférieurs sont plans. Les sépales ont 0'"05 de large. On voit que la fleur montre une certaine tendance vers la duplicature. En somme cette fleur est de toute beauté. La plante a le port trapu et le feuillage compact. Les feuilles sont irré- gulières, bien étoffées, presque coriaces, lisses avec quelques menus poils; les bords du limbe sont découpés en scie et entièrement garnis de poils bruns. Répétons ici que les Bégonia tubéreux ont pris rang parmi les plus riches plantes de parterres. Leurs fleurs, surtout si l'on a soin de choisir des plan- tes d'un même coloris pour le même parterre, font uneflet indescriptible : elles se succèdent en abondance depuis le commencement de juillet jusqu'aux gelées. A la venue de celles-ci, il faut relever les plantes de pleine terre, secouer le terreau, les déposer en un lieu abrité et conserver les rhizomes sur ou sous une tablette. Au printemps, en mars, lorsqu'on voit apparaître les premières pousses, on empote les rhizomes pour les mettre en serre ou bâche tempérée où on les arrose modérément en les habituant à l'air extérieur. On les met en place lorsque les traîtresses gelées tardives ne sont plus à craindre ; ce n'est pas que les rhizomes gèlent, mais les feuilles sont promptement prises et dès lors on perd un temps considérable avant la floraison. Le sol peut être un mélange de bonne terre franche, de terreau et de fumier de vache bien décomposé. Plus on soigne la pré- paration du parterre et plus riche sera la floraison. Èm. Rodigas. Le Lilium auratum, avec ses grandes et belles fleurs à odeur péné- trante, est par lui-même un des végétaux les plus majestueux que nous connaissions. Un exemplaire normal épanouissant à la fois une douzaine de ces amples corolles commande déjà l'attention. Qu'est-ce alors lorsqu'on se trouve en présence d'un spécimen extraordinaire par son développement et sa luxuriante floraison ? Nous avons vu un jour un très beau pied off'rant à la fois quatre vingts fleurs épanouies. C'était ravissant ! Et pourtant cela n'était rien en comparaison de la plante signalée récemment par le Journal of Horticulture et fleurissant chez un amateur à Sandgate. Ce spécimen croissant dans un pot de 2 pieds (O^ôO) de diamètre avait vingt cinq tiges dont plusieurs hautes de 8 pieds et portait deux cents dix fleurs épanouies ! Cette plante, un seul bulbe alors, fut mise en pot, il y a 17 ans et rempo- tée tous les deux ans dans un vase un peu plus grand, sans jamais secouer la terre ni déranger les bulbes. Voilà un mode de culture facile à suivre. CALCEOLARIA ARACHNOIDEO-CRENATI FLORA rod. — 157 — PL. DXXXVI GALGEOLARIA ARACIINOIDEO-GRENATIFLORA rod. GALGÉOLAIRES HYBRIDES SCROPHULARINÉES ÉTYMOLOGIE, CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. - \'oir ci-dessus V Illustration Horticole, année 1884, p. 109. Dans un des précédents fascicules de ce recueil, nous avons esquissé l'historique de ces plantes aux fleurs aussi étranges que gracieuses ; en même temps le lecteur aura pu juger lui-même du degré de perfection auquel ces fleurs sont arrivées et des variations multiples qu'elles présen- tent dans leur remarquable unité de forme bien caractérisée. Il ne nous reste rien à ajouter à ce que nous avons dit récemment. Mais en comparant cette planche avec l'autre, on ajoutera pour nous que les coloris sont infiniment variés et que la nature semble défier le talent du peintre. Chez toutes les variétés de la planche ci-contre, la forme est de perfection égale et toutes les fleurs sont de première grandeur. Les crénelures du type sont effacées ; à peine en reste-il quelques traces dans les variétés I et 0. D'un autre côté, la plupart, notamment I, K, L, M, P sont marquées d'une auréole, très nette chez les trois premières ; trois autres, N, 0 et Q sont peintes des mêmes dessins dans toute leur surface. L Fleur allongée, fond blanc jaunâtre, grande macule rouge pourpre au centre. K. Fleur arrondie, fond jaune, signes hyérogljphiques brun foncé sauf une auréole. L. Fleur elliptique, fond blanc grisâtre, macules arrondies avec pointillé rouge rosé. M. Fleur ronde, fond jaune pâle, taches variées rouge au milieu, poin- tillé autour. N. Fleur arrondie, fond rouge clair m-iculé rouge foncé. Variété splendide. 0. Fleur allongée, crénelée, unicolore jaune. P. Fleur ronde, carmin sur jaune grisâtre. Q. Fleur arrondie, fond rouge disparaissant presque entièrement sous un réseau de macules brun noirâtre velouté. De toute beauté. Les graines soigneusement récoltées sur des variétés d'élite, comme celles-ci, donnent nécessairement les plus brillantes variations et, on 1<î conçoit, ce doit être un réel plaisir que de suivre l'évolution des fleurs des semis qui en proviennent. Fm. Rodigas. — 158 - BIBLIOGRAPHIE Table alphabétique des espèces et des principales variétés du genre Lis ('). — Un amateur de plantes, dont il nous serait facile de dire le nom, un nom plein d'espérance, mais dont nous respectons la modestie, vient de publier en une cinquantaine de pages le catalogue com- plet des Lis décrits ou publiés jusqu'à ce jour par les auteurs qui se sont spécialement occupés de ces plantes. Ce travail qui est mieux qu'une table ou un simple catalogue, est une étude critique et complète de la nomen- clature de toutes les espèces et d'un très grand nombre de variétés du o'enre Lilium. Tous les cultivateurs de Lis seront charmés de consulter cette utile publication. The Fruit Manual, 5*** Edition (-). — Il j a vingt quatre ans, le Dr. Robert Hogg publia un remarquable ouvrage sur les fruits et les arbres fruitiers cultivés dans la Grande Bretagne. Ce livre, résultat d'étu- des pratiques sérieuses et persévérantes, fut accueilli avec une réelle faveur en Angleterre et salué avec reconnaissance sur le Continent. Plusieurs éditions, soigneusement revues, se sont succédé depuis lors, et la 4""^ étant épuisée, on attendait la 5™" qui vient de paraître. Celle-ci est notablement augmentée et plusieurs appréciations ont été consiencieusement modifiées d'après des expériences concluantes. En outre, le volume s'est enrichi d'une classification méthodique du Pommier, travail auquel l'auteur a con- sacré plusieurs années et qui témoigne d'un rare esprit d'observation ; il con- tient aussi un Sijnoj^sis des Ananas. Tous ceux qui s'occupent d'études pomo- logiques doivent posséder l'excellent guide publié par le Dr. Robert Hogg. La Culture du Champignon mise à la portée de tout le monde f ). — Un vieux champignonniste, l'auteur de cette excellente petite brochure ne revendique pas d'autre titre, a résumé en un traité de 25 articles, sans allusion politique aucune, ses connaissances en fait de culture des cham- pignons. Locaux, fumiers, meules, blanc, gobetage, arrosements, récolte, maladies, ennemis, toutes ces matières sont exposées avec une grande clarté et malgré un style correct et de forme parfaite, trahissent un vrai praticien dont nous soupçonnons fort le nom. Em. R. (') Gand, imp. C. Annoot-Braeckman, 1884. ('^) Vol . in-So de 760 4- XL pages. Londres, Fleet street 171, Journal of Horticulture Office 1884. C^) Brocli. in-12 de 72 pages. Bruxelles 1884. A Gand, chez l'auteur, plaine des Chau- dronniers, 7. — 159 PL. DXXXVII KAEMPFERIA ORNATA n. e. brown. KAEMPFERIA PANACHÉ SCITAMINÉES ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir V Illustration Horticole, vol. XIII, pi. 497. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Petiolus 3-6 poil, longus, canaliculatus, ultra médium ■vaginatus, apiee vaginae utrinque libéra, 8-9 lin. longa, lancculata, subacuta, demum torta. Lamina 4-8 poil, longa, 1-1 '/^ poll. iata, lanceolata, acuta, basi rotundala vel cuneata, supra laete viridis secus costam argentea late pinnatimque picta, subtus rubro- purpurea, Spica pluriflora, terminalis, sessilis, in vagina foliorum inelusa. Flores hibrac- teati, bracteis inaequalibus; exteriore 15-16 lin. longa, oblongo-lanceolata, obtusa; interiore brevior feread mediam bifida, lubis oblongo-lanceoiatis obtusis. Calyx membranaceus basi pubescens, '/j poli, loiigus, tubulosus, bilobatus, lobo majore emarginato, minore oblongo obtuso. Corolla flava, labelli disco aurantiaco ; tubus gracilis bracteas excédons; petala 8-9 lin. longa, 3 linn. Jata, oblanceolata, obtusa ; staminodia lateralia o-6 lin. longa, 3 lin. Iata, elliptico-oblonga, obtusa ; labclJumS-'J lin. longum, 7-8 lia. latum, integrum subun- dulatum. (Antherae crista suborbicularis subintegra '?) Bornéo. Voici une jolie plante à feuillage, ayant un cachet tout particulier. Elle a été introduite récemment de Bornéo à la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand par son collecteur M. Teuscher. Bien qu'il y ait une grande affinité entre la nouvelle venue et le Kaeinpferia mttata que nous avons décrit dans le Gardeiiers Ghronicle ('), le Eaemp- feria ornata s'en distingue tout à fait par ses feuilles plus étroites et plus longues qui, au lieu d'être vertes, sont pourpres à leur page inférieure, et par le coloris tout autre des fleurs dont les segments sont plus obtus. Comme le Kaempferia mita' a, le K. ornata a aussi la surface inférieure des feuilles garnie de poils disposés en touffes et serrés les uns contre les autres, mais offrant ce caractère remarquable d'être invisibles même sous la loupe, à moins qu'ils ne soient frappés d'une certaine lumière. Des deux espèces, celle qui nous occupe, est la plus belle. Le Kaeon2)feria ornata a des feuilles longuement pétiolées, lancéolées aiguës, d'un coloris vert foncé brillant au dessus, légèrement veloutées, et gracieusement marquées suivant la nervure médiane d'une large bande (') L. c. vol. 18, p. 264. - 160 - argentée disposée en panache ; la surface inférieure, nous l'avons dit, est d'une couleur pourpre-vineux. L'épi floral est sessile et contenu dans les gaines des feuilles. Les fleurs, de grandeur moyenne, sont jaunes avec le disque du labelle orange. Cette charmante espèce demande la température d'une serre chaude ; elle se multiplie, sans aucun doute, avec la même facilité que ses congé- nères. N. E. Brown. MEETING de la Chambre Syndicale des Horticulteurs Belges et de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand Le meeting mensuel pour l'appréciation des produits de l'horticulture organisé par la Chambre syndicale des horticulteurs belges et la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, a eu lieu le 13 octobre, dans les locaux du Casino. Le jury composé de MM. J. Kickx, A. Verschaffelt, Fr. Desbois, C. Spae, a. Van Geert, A. Rosseel, était présidé par M. Lubbers, de Bruxelles. M. Ch. Van Geert, d'Anvers, remplissait les fonctions de secrétaire. Les distinctions suivantes ont été décernées : Certificats de Mérite. A YEcheveria decor.i, de la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand ; Au Cattleya species à fleurs blanches, de M. Vervaet-De Vos, à Swynaerde; Aux Bégonia tubéreux à fleurs simples, de semis, à MM. Blancquaert et Vermeiren, à Gendbrugge; Au DiefenhacJiia reginae, de M. Pynaert-Van Geert, à Gand ; Au Cypripedium caliirum, de M, Aug. Van Geert, à Gand; A ïAnthurium insigne, de M. Pynaert-Van Geert, à Gand ; Au Verbesina Mameana, de M. Éd. André, à Paris. Certificats de Guitare. Au Darlingionia californien, de la Compag.iie Continentale d'Horti- culture, à Gand; Au WasJiingtonia rohista, de M. Louis Van Houtte, à Gand; Au Lasiandra onacrantha, de MM. Fr. Desbois et C'^ à Gand. — 161 — Des Mentions ont été accordées à Ylleliconia aiireo striata, do la Compagnie Continen- tale d'Horticulture ; Au Caltleya Domiana, de M. Vervaet-De Vos, à Swynaerde ; Au Galeandra trinax, de M. Ad. D'Haene, à Gand ; A VAntJhnrium carneum, de M. Pynaert-Van Geert, à Gand; Au Ci/pripedmm Lomi, de MM. Desbois et C'°, à Gand. Les plantes exposées étaient presque toutes méritantes; quelques unes étaient admirables: le Lasiaiidra macrantha de MM. Desbois et C'" était de culture magnifique; le Darlhigtonia californica de la Compagnie Con- tinentale d'Horticulture formait un spécimen d'une beauté hors ligne, il portait 120 urnes dont quelques-unes atteignaient 00 centimètres d'élé- vation. Le WasJiingtonia robnsta de M. Van Houtte était fort remarquable. Parmi les plantes nouvelles, nous signalons le Dieffenbacliia reginae, cette belle introduction de M. Bull, exposée ici par M. Pynaert-Van Geert, le Cypripediuin calurum, le charmant hybride de M. M. Veitch, exposé par M. Van Geert, et plus spécialement YEcJteveria décora de la Compagnie Continentale d'Horticulture qui sera une vraie plant for tlie million. W. H. Newberry. NÉCROLOGIE M. Sam. Mendel, naguère un des marchands les plus considérables de Manchester et depuis quelques années retiré dans les pittoresques campagnes de Chislehurst, est mort en cette résidence le 17 septembre dernier. Il fut un des premiers protecteurs de l'horticulture anglaise. Deux belles espèces, le Caltleya Mendeli et le GleicJienia 3Iendeli, lui furent dédiées. M. Hippolyte Jamain, le rosiériste parisien bien connu, est mort le 25 septembre. Sa participation à l'exposition universelle de Paris en 1867 lui valut la croix de la Légion d'Honneur. Il publia avec M. Forney un ouvrage estimé sur la culture des Rosiers. M. Johann Eduard Mosisch est décédé cà Treptow, près de Berlin, le 7 août dernier. Il était possesseur d'une belle et vaste pépinière. Il avait 71 ans. Ses groseilliers cultivés sur tige étaient connus dans toute l'Allemaune. l^M- 1^- 162 L'EMBALLAGE DES PLANTES POUR LE TRANSPORT LOINTAIN (Traduit du Westnik, n" de septembre 1884) Lorsqu'il s'agit d'envoyer à de grandes distances des plantes, surtout des plantes jeunes et délicates, il est indispensable de soigner l'emballage en conséquence; mais, il faut en convenir, tous les établissements horticoles ne mettent pas à cet objet les soins désirables. Dernièrement j'ai eu l'occasion de constater l'heureuse influence d'un emballage parfaitement soigné. Les plantes, malgré le transport à une grande distance, sont arri- vées dans un excellent état de conservation et en parfaite santé. J'avais prié la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand (Belgique) de m'ex- pédier 106 plantes, pour la plupart des Palmiers jeunes et délicats, entre autres les Martinezia erosa, Areca noMlis, Astrocaryum mexicamcm, ainsi que des AntJmrium Andreanum et JVarocqueannm. Ces plantes étaient emballées dans une caisse de bois ordinaire dont les planches avaient 0"'03 d'épaisseur. Contenant et contenu pesaient 170 kilog. Par suite d'une inadvertance du commissionnaire-expéditeur, les plantes partirent d'Anvers, le 30 août, sur un bateau à vapeur qui n'était pas en destination directe de St. Pétersbourg, mais devait faire escale à Copen- hague, Dantzig et autres ports, pour prendre et décharger des marchandises. Le bateau arriva à Cronstadt le 22 septembre et je fus assez heureux de recevoir la caisse à St. Pétersbourg le 24. Donc les plantes sont restées en route vingt cinq jours, et dans la supposition qu'elles aient dû être emballées deux ou trois jours avant le départ d'Anvers et expédiées de Gand vers cette ville, il est permis de dire qu'elles ont été privées d'air, de lumière et darrosement durant tout un mois. En outre, la température a été assez basse durant tout le voyage et il a gelé deux fois pendant la nuit. Je craignais que les plantes eussent souffert de froid et de séche- resse durant ce long trajet et cela m'eût été bien désagréable, car elles n'étaient nullement destinées à figurer dans un herhier. Ce ne fut donc pas sans un battement de cœur que j'ouvris la caisse et que je déballai la première plante. 0 surprise ! cette plante, en route depuis tout un mois, était parfaitement fraîche et la terre elle-même avait conservé une certaine moiteur. A mon grand étonnement, toutes les autres plantes, déballées l'une après l'autre, étaient aussi saines et aussi fraîches que la première. Seul un petit Martinezia erosa était mort et les Anthurium Andreanum ont, depuis lors, perdu quelques feuilles tout en gardant leurs feuilles centrales ; leurs tiges et leurs racines sont d'ail- leurs restées en bon état. La terre de leurs pots était tout à fait desséchée, et c'était là, sans doute, ce qui avait fait souffrir les feuilles. VAntlm- riurn Warocqueanum, plus fort, n'a pas souffert du tout. L'état aussi parfait de ces plantes cà leur arrivée doit être attribué uni- — 163 — quement à leur excellent emballage et je pense qu'il ne sera pas inutile d'en dire quelques mots aux lectours du Westnik. Chaque plante à feuillage un peu long était entourée en doux ou trois endroits d'une bande de papier retenue au moyen d'une ficelle passée au- dessus et fixée à un ou deux tuteurs ou baguettes ; le tout était enveloppe^ d'une feuille de papier entourée d'une ficelle. La base de la tige, la surface de la terre et le pot lui-même étaient enveloppés d'une couche de mousse lavée et bien sèche, cette mousse était solidement attachée au moven de ficelle ou gros fil. Les plantes étaient couchées dans la caisse, côte à côte, suivant la longueur de celle-ci, les pots l'un cà côté de l'autre; tous les vides entre les pots étaient bien tamponnés avec do la mousse sèche et au-dessus de cha- que rangée de pots était clouée une barre quadrangulaire de bois empêchant les pots de bouger; des barres semblables clouées suivant la longueur do la caisse portaient et soutenaient les cîmes emballées des plantes. Sur la première rangée de pots était couchée une deuxième, et sur celle-ci une troisième rangée. Lors du déballage il était difficile d'enlever les lattes transversales qui retenaient les pots, cependant on en vint à bout en ne cassant que deux ou trois pots. Ayant trouvé des pots exactement de môme grandeur, j'ai pu rempoter les plantes sans briser leur motte de terre et il y a lieu de penser qu'elles n'ent souffriront pas. Quant à la longueur du voyage, c'est un pur accident. D'ordinaire les plantes sont expédiées directement par chemin de fer de Gand à Lubeck ou Stettin et de là par bateau à vapeur ; elles arrivent ainsi à St. Péterbourg au bout de 10 jours. Si elles sont envoyées tout droit par chemin de fer, grande vitesse, le trajet peut se faire de Gand à St. Pétersbourg en 8 jours, et par poste le parcours sera encore plus rapide. De sorte que, malgré les grandes distances, les plantes peuvent arriver à destination parfaitement saines et fraîches, pourvu qu'elles soient bien emballées. Les plantes envoyées par la Compagnie Continentale d'Horticulture à l'Exposition internationale de St. Pétersbourg en mai dernier, quoique délicates ou tendres, étaient toutes en parfait état de santé et de fraîcheur, comme si elles n'avaient pas subi de long voyage. Un immense AntJmrmm Andreanum portant de nombreuses fleurs épanouies n'avait pas du tout souffert et toutes les autres plantes témoignaient de l'excellence de l'embal- lage et de l'habilité des ouvriers spéciaux attachés à l'établissement de Gand. Elles attiraient l'attention de tous les visiteurs. P. Ouspensky. St. Pétersbourjï, 17/2:) saptembre 1884 — 164 — LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER Légumes recommandables Nous avons indiqué dernièrement dans ce recueil (^) une douzaine de légumes nouveaux dont plusieurs de nos lecteurs se sont, sans doute, empressés d'essayer la culture. Voici une autre série de produits dont l'expérience dit le plus grand bien. Betterave rouge de Trévise. — Variété à salade, racine courte demi- ronde, chair douce et très rouge. Elle se conserve bien, ce qui est une bonne qualité de plus. Carotte ronge de Quèrande. — Racine très volumineuse, demi-courte, obtuse. Recommandable pour la culture de spéculation. Chicorée frisée grosse pancalière. — Feuilles dressées formant au centre une touffe assez serrée pour blanchir sans lien. Provenant de la frisée de Meaux. Très rustique. Cresson alénois très frisé. — Variété assez naine, très vigoureuse, d'excellente qualité. Vient bien dans tous les sols humides et ombragés. Laitue de Bourgogne. — Plus blonde, plus volumineuse et pommant mieux que la variété ancienne Laitue Monde de la Passion. Recommanda- ble pour culture d'été. Laitue Faron. — A graine blanche, comme la précédente. Vert plus foncé que la variété Laitue blonde d'été. Pomme dure, légèrement aplatie. Pour culture d'été. Laitue frisée de Californie. — Variété décorative dont le feuillage, vu de loin, rappelle celui de certaines variétés de Chicorées. Pomme très difficilement. Laitue romaine Ballon. — Variété d'excellente qualité, très vigoureuse dans les sols bien situés et bien préparés. Rustique. Pomme haute et large. Très recommandable. Melon Cantaloup de Bellegarde. — Très précoce, fruit allongé, lisse, panaché vert olive sur blanc verdàtre. Chair rouge ou orange, goût très fin. Melon Gloire de Bristol. — Fruit sphérique, un peu déprimé. Entière- ment réticulé ou brodé. Chair orange foncé, très aromatisée. Fi'uits petits, mais abondants. Pois Meriûeille d'É lampes. — Variété de premier ordre, donnant six à huit séries de cosses. Grain excellent. Variété précoce, fertile et rustique. Radis rond violet à botU blanc. — Sphérique, violet foncé ; la partie inférieure entièrement blanche, chair pleine, très bonne. Pour châssis et pour pleine terre. V. Téran. (*) Illustration Horticole, 1884, p. G5. 4"" SÉRIE 4n.e Volume TOME mi Année 1884 lime Livraison Principales distinctions obtenues par L'ILLUSTRATION HORTICOLE MÉDAILLE DE MÉRITE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE EN 1873 DIPLOME d'honneur A l'EXPOSITION INTERNATIONALE D'aMSTERDAM EN 1877 MÉDAILLE D'OR A l'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'EXPOSITION DE MADRID EN 1883 L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVDE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPRENAKT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES L.ES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'DiDTISTEIE HORTICOLE LES EXPLORATIONS BOTANIfiUES, L'ARCHITECTURE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAÎCHÈRE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS. ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE J. LINDEN Administrateur délégué de la Compagnie conlinenlalc d'Horticulture ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticulteurs éminents -* — taie*.— ^ TABLE DES MATIÈRES Chronique horticole 165 Corbeilles pour Phiver ...... 176 Bibliographie H^ NÉCROLOGIE 1~9 Le jardin fruitier et le potager . . . . 180 texte et planches coloriées PI. 538. Haricot flageolet beurre sanguin à rames 171 PI. 539. Ohamaecladon metallicurn . . 173 PI. 540. Phalaenopsis Stuartiana . . . 175 Trois dessins de corbeilles pourl'hiver. 177-178 A PARU LE 15 NOVEMBRE 1884 Administration, au siège social de la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme) 52. rue du Chaume, à Gand CONDITIONS D'ABONNEMENT Vlllustration Hç7^ticole paraît le 15 de chaque mois et forme, au bout de l'année, un gros volume in-S^ de 200 pages de texte illustré de nombreuses gravures, et accompagné de 36 PLANCHES richement coloriées ou gravures supérieurement exécutées. Les sujets traités sont distribués dans l'ordre suivant : I. Chronique horticole. — II. Planches coloriées et descriptions de plantes nouvelles. — III. Culture des plantes en appartements. — IV. Jardin potager et jardin fruitier. — V. Horticulture d'ornement, etc. — VI. Architecture des jardins, constructions et industries horti- coles.— VII. Miscellanées. — VIII. Correspondance. — IX. Explorations scientifiques. Prix de l'aljonnement, payable d'avance Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste. Pour toute l'Union postale 30 francs. Pays d'outre-mer ... : 35 » PayabJe en un mandat sur la poste de Gand (Belgique) au nom de l'Administrateur On s'abonne à l'administration de Vlllustration Horticole, 52, rue du Chaume, à Gand, ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de l'étranger. — Envoi franco d'un N° spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. OÉIiUSEÎ SPÉCIALE pottt' la Peitttufe des Sefres, Abfia, Meubles et OÈ'nements de Jafdins. La Compagnie continentale d'Horticulture (Société anonyme), à Gand (Belgique), vient de s'assurer, par contrat passé avec l'inventeur, la vente et le dépôt; général d'un produit destiné à la peinture des serres, abris, meubles et ornemenents de jardins. Outre une blancheur ei un velouté sans pareils, cette peinture garantit à jamais la conservation du bois et du fer si vite attaqués, par l'humidité et la chaleur à l'intérieur des serres, par lé soleil et la pluie en jDlein air. La première personne venue pourra se servir de cette matière. La couleur étant toute préparée, il sutïira d'y ajouter l'huile nécessaire pour pouvoir s'en servir. Le prix minime de ce produit engagera d'ailleurs tout le monde à avoir ses serres et son mobilier de jardin conservés dans le meilleur état. PRIX COIJR4NT. Livrable en bidons de fer bien conditionnés, fermés par de simples languettes 1 Bidon de 10 kilos loFr. 1 1 Bidon de 20 kilos *8 Fr. 1 id. 15 id *4 » I 1 id. 25 id »« » Les prix seront réduits de 5°lopoiir toute commande de 100 kilos et au delà. Peinture spéciale pour étiquettes Ce produit, tout spécialement recommandé pour cet usage, est livrable en couleur jaune ou blanche, par boîte de 1 et de 2 kilos. PRIX COIJRAAÎT Par boîte de un kilo Francs 1-25 Par boîte de deux kilos id. 2-25 Les prix seront réduits de 5% pour toute commande de 12 boîtes et au delà. Adresser les commandes pour ces peintures directement à la Compagnie Continentaie d'Horticulture (Société anonyme) 52, Rue du Chaume, GAND (BELGIQUE) \ B R A ^ NEW York' 1G5- ^BOTANICAL /^RDEHj CHRONIQUE HORTICOLE Garni, Id novembre 1884. Le Vanillier, fécondé artificiellement par Ch. Morren, fructifia pour la première fois en Europe, dans la serre du savant professeur, il y a quelque trente ans. C'est un de nos souvenirs d'étudiant à Liège, que le chaud enthousiasme avec lequel l'aimable botaniste nous montra ces petites gousses aromatiques. Depuis lors le Vanillier à fructifié un peu partout. La Revue de THortmiUure belge cite vingt sept beaux fruits qui viennent de se produire chez un horticulteur à Bruxelles. Il s'agissait chez Ch. Morren du Vanïllaiûanifolia. L' Orthosiphon stamineus Benth., de la famille des Labiées, est un sous arbrisseau à feuilles florales en forme de bractées ovales, acuminées, recourbées, à fleurs disposées en faux verticilles lâches, originaire des Indes Néerlandaises, où la plante est considérée comme un excellent remède contre la gravelle et les maladies des reins. Les feuilles en décoc- tion sont employées à cet effet. Un recueil médical néerlandais. De Genees- kundige Courant, mentionnait récemment que l'usage de ce remède vient d'être introduit en Hollande avec un franc succès. Le Calocoris du raisin. — Voici venir un nouvel ennemi qui s'atta- que cette fois, non pas aux racines de la vigne, mais directement au fruit. Cet insecte, de l'ordre des Hémiptères, est noirâtre et n'a que 7 millimètres de long sur 2 de large; le mâle seul a été vu muni d'éljtres ne dépassant le corps que d'un millimètre. Il appartient au genre Calocoris et perfore le raisin jeune au moyen de son suçoir; il va ainsi de baie en baie et celles- ci cessent de s'accroître et se dessèchent successivement. Les dévastations que cet insecte a causées cette année dans les vignobles de l'Indre, ont été très importantes. La coloration rouge des jeunes pousses de certaines plantes a été spécialement étudiée par M. H. Pick, dans le Botaniscles Centrathlatt. Cette coloration ne se produit que chez les plantes riches en tannin et sa production doit être attribuée surtout à l'influence de la lumière. Ces plan- tes renferment de nombreux cristaux d'oxalate calcique. La présence du TuMii: XX.XI 11« i.ivK. 1RS4. — 166 — calcium facilite la migration de l'amidon qui, sous l'action de la lumière rouge, se transforme en un principe soluble. Le Physalis peruviana Nées, Coqueret du Pérou, est signalé, dans le Journal de la Société centrale d'Eorticîdture de France, comme une espèce comestible dont les fruits conviennent à faire des tartes, des confi- tures et des sirops. La plante se multiplie de graines et de boutures. On pourra la traiter comme le Pelargonium qui doit passer l'hiver sous châssis et l'été en plein air. * Prunus domestica plantierensis. — Notre estimable confrère M. E. A. Carrière signale dans la Revue horticole un nouveau prunier d'ornement trouvé parmi des semis de pruniers de S'-Julien, chez MM. Simon Louis à Plantières ('). C'est un arbrisseau vigoureux, à rameaux roux violacé, à feuilles cordiformes, à fleurs très nombreuses, semi-pleines, renonculiformes, très bien faites, larges de 0'"025, d'un blanc pur. Les fruits sont arrondis, d'un beau violet, noirs à la maturité, avec légère pruine glau- que. M. Carrière ajoute que la beauté et l'abondance des fleurs suffiraient pour faire recommander le Prunier de Plantières. Lièvres, lapins et moineaux. — Ces animaux qu'on avait tant choyés en Australie pour les y répandre ont, paraît-il, bien mal récompensé leurs protecteurs, et aujourd'hui les colonies occidentales de ces riches contrées agricoles dépensent annuellement 5,000,000 de francs pour la destruction des lapins et des moineaux seulement. Maintenant c'est le tour des lièvres. Ceux-ci se sont si bien multipliés qu'ils ravagent des champs entiers et que le Parlement de la colonie de la Nouvelle-Galles du Sud a dû voter les fonds nécessaires à leur destruction. On aurait peut-être mieux fait de ne pas détruire les Kanguroos. En Amérique, les moineaux sont condamnés à leur tour. D'après le rapport du D"" Holder, présenté dernièrement dans un congrès à New- York et basé sur les investigations les plus sérieuses, a le moineau détruit cer- tains grains et fruits et, quand il est en grand nombre, il constitue un réel danger pour l'économie de l'agriculture et de l'horticulture. Insolent et agressif, il chasse les oiseaux insectivores des parcs et des jardins, et modifie le régime des oiseaux du pays où il domine. » Le rapporteur ajoute (') Malgré le droit absolu des obtenteurs de donner à leur obtention tel nom qui leur plaît nous nous permettons de modifier le nom de Plantierii, qui est erroné, et de proposer celui de planiierensis . Le premier nom ferait supposer que ce prunier aurait été dédié à un M. Plaktieri, tandis que le second indique son origine réelle. Ém. R. — 167 — qu'on peut prévoir le jour où le moineau causera d'immenses dommages dans les vastes champs de l'Ouest et que, à ce point de vue, la question a une importance nationale. Comme suite à ce rapport, l'assemblée a demandé aux législatures des États-Unis d'édicter des pénalités contre la vente ou l'introduction des moineaux, et d'abroger les lois protectrices de ces oiseaux nuisibles. D'autre part, le CJiester Faroner Cluh en Angleterre prêche également la guerre aux moineaux dont les dégâts sont évalués, en moyenne, pour le royaume, à la somme annuelle de 18 à 20 millions de francs. Roses tardives. — A cette époque de l'année, c'est Nice au doux ciel qui livre à nos bouquetiers les roses dont ils ont besoin chaque jour. Cette (bis ce ne sont pas des roses épanouies au soleil delà Méditerranée que celles des bouquets fournis actuellement par les fleuristes gantois. En effet, un de ceux-ci, possesseur d'un lot assez considérable de rosiers, a eu l'idée lucra- tive de disposer au dessus de ceux-ci des lignes de châssis vitrés fixés sur de simples assemblages de quelques pieux portant des échalas, et cet abri a suffi pour donner des résultats merveilleux: presque chaque plante est encore fleurie et plusieurs ont fourni d'abondantes fleurs. * Le Bégonia tubéreux. — Nous avons vu dernièrement chez M. le notaire Moens, à Lede, l'intelligent semeur, toute une série de ces char- mantes plantes; elles dénotent que les Bégonia tubéreux n'ont pas dit leur dernier mot et que placées entre des mains aussi expertes que celles de M. Moens, ces plantes nous ménagent encore d'agréables surprises. Floraisons prématurées. — Partout on a signalé à la fin d'octobre des floraisons intempestives, résultats évidents des grandes chaleurs dont nos contrées ont été gratifiées en aoiit et septembre derniers. Ici ce sont des poiriers et des pommiers montrant quelques bouquets de fleurs, là des Weigela, des Rhododendron, des Azalées franchement fleuris et devançant ainsi de plusieurs mois l'époque normale de la floraison. Les premières gelées ont déjà mis un terme à cet empressement exagéré auquel avait collaboré d'ailleurs une chaude arrière saison. Rarement, en effet, on a vu une plus belle saison d'automne. • L'hiver prochain sera-t-il doux ou rude? — Nul n'oserait répondre catégoriquement à cette question. D'ordinaire un été chaud est suivi d'un hiver normal, c'est à dire, froid. A en juger d'après les nombreuses trou- pes d'oiseaux de passage qui ont traversé nos régions avant la fin d'octobre on peut s'attendre à une saison rigoureuse. Un autre indice nous est donné — 168 — par les fourmis : celles-ci ont établi leurs quartiers d'hivers très profondé- ment, ce qui indique tout au moins un hiver sec; or la sécheresse accom- pagne le plus souvent un hiver rigoureux. Un vieux dicton prétend aussi que si les feuilles restent longtemps aux arbres, cela présage un rude hiver. * Un Congrès international phylloxérique s'est réuni à Turin le 20 octobre, en présence du duc d'Aoste et du Ministre de l'Agriculture du royaume d'Italie. La science aura-t-elle triomphé cette fois d'une terreur inconsidérée ? Renoncera-t-on à des rigueurs stériles ? Le Tamus elephantipes L'Hérit. du Jardin botanique de Gand a offert dernièrement l'exemple d'une végétation extraordinaire. Cette étrange Dioscorinée, au volumineux rhizome ligneux rappelant un pied d'éléphant ou encore la carapace d'une tortue, d'où le nom de Testudinaria Burch. , est placée durant tout l'été en plein jardin, en face de l'entrée de l'auditoire de botanique. Les fortes chaleurs de juillet et d'août avaient desséché les tiges grêles et dures de la plante et arrêté toute végétation. Or le 12 août à 3 heures, après un violent orage qui éclata deux heures aupara- vant, le Tamus avait produit plusieurs turions dont le plus fort mesurait près de O^Oô de longueur. A 5 heures, celui-ci s'était allongé de O^OO et mesurait 0'"15. Le 14 août au matin sa longueur totale, comme purent le constater les membres du Jury d'examen siégeant à l'École d'Horticulture de l'Etat, était de 21 centimètres. Nous avons vu déjà des développements aussi rapides sur des tiges florales de Yucca ; néanmoins le mouvement d'évolu- tion est trop régulier et encore trop lent pour pouvoir être observé à l'œil nu. On peut voir quelquefois, comme nous en avons eu l'occasion, l'épanouis- sement même de certains Lilium dont les segments floraux se réfléchissent brusquement ; mais c'est là un fait purement mécanique et non un phéno- mène comparable à celui d'une croissance ou allongement des axes végétaux. * >* f Farine artificielle. — Tout le monde sait que la pure farine de blé est fort rare de nos jours ; heureux encore quand on n'y rencontre pas le mélange de substances nuisibles à la santé ! On y soupçonnait déjà l'exis- tence de sciures de bois; maintenant le bois de peuplier va nous venir d'Amérique sous forme de fine fleur. Plusieurs moulins d'Adriandocks, État de New-York, produisent une quantité énorme de cette farine fabriquée au moyen de copeaux blanchis de bois de peuplier. Cette farine qui a toute l'apparence de celle de sarrasin, est destinée à la fabrication du papier. Pourvu que la spéculation malhonnête n'aille pas en détourner une trop grande masse de cette destination pour la fournir à la bonne vieille Europe sous un nom nouveau, comme par exemple celui de Revalenta....canadensis. — 169 — Le Phylloxéra a fait son apparition sur la rive droite du Rhin, en Allemagne, notamment dans les vignobles d'Ockenfels près de Linx. Trente hectares sont déjà atteints. Les autorités ont réclamé de Berlin les mesures les plus énergiques. Que conclure de cette nouvelle extension, si ce n'est que l'insecte ailé se rit de toutes les conventions de Berne et qu'il passe, sans demander aucune permission, par delà les frontières naturelles ou autres qu'on s'est vainement efforcé d'opposer à son passage. Dahlia à fleurs doubles ? — On a beau vouloir réagir, au nom de la science, contre les dénominations qui surgissent dans les vocabulaires des praticiens; ces dénominations persistent quand même, parce que les prati- ciens tiennent pour eux cette force puissante et invincible qu'on appelle inertie ou routine. II n'existe aucune plante de la famille des Composées qui ait des fleurs doubles. Le Dahlia appartient à cette famille. Il a plu aux jardiniers de dire Dahlia simples et Dahlia doubles, et chacun de répéter ces expressions erronées. Les Dahlia ont des capitules floraux disposés en glomérules qui sont globuleux chez les variétés bien faites. Dans les varié- tés répandues dans nos cultures, les capitules sont composés de deux sortes de fleurs, celles du centre qui sont tubuleuses et celles de la circonférence qui sont ligulées. En somme les capitules sont plus ou moins radiés, le disque est plus ou moins serré; mais il n'y a point trace du duplicature. Tout ce qui touche à l'hygiène publique acquiert une certaine importance. Un chimiste d'Amsterdam, M. van Hamel Roos, ayant examiné des tablettes de pommes séchées, d'origine américaine, qui, réduites en marmelade, avaient donné lieu à plusieurs cas de sérieuse indisposition, a constaté la présence de sels de zinc. Les consommateurs feront bien de s'assurer de l'absence de ces substances intoxicantes dues probablement à l'emploi de matériel mal zingué, lors du pressage ou du séchage des fruits. Un nouvel insecte nuisible. — Le recueil horticole néerlandais « Sempervirens » signale l'importation d'Amérique en Allemagne d'une sorte de charançon ou teigne dont la larve se nourrit exclusivement de farine. L'insecte fut remarqué déjà à Maestricht, Duché de Limbourg, en 1879. L'entomologue Zeller lui a donné îe nom de Epliestia Kulmiclla. La rapidité de la propagation de cet insecte, importé probablement avec du maïs, serait telle qu'il donne lieu aux plus sérieuses inquiétudes. — 170 — Roses bleues. — Rassurez-vous, lecteur, il ne s'agit que de roses cou- pées et bleuies chimiquement. Le Journal des Roses indique le mojen d'obtenir ce coloris. II faut d'abord faire dissoudre un peu de fuchsine dans de l'eau distillée de manière à obtenir une forte solution, puis faire dissoudre une pincée de potasse dans 25 centilitres d'eau distillée, après cela plonger une rose blanche ou de nuance pâle dans la solution de potasse, la laver ensuite dans de l'eau pure et enfin la baigner dans la solution de fuchsine. Par ce procédé on obtiendra des roses bleuies dont la teinte variera en tons et en régularité. ■» * Prix de quelques Orchidées. — La collection d'Orchidées que M. Oscar Lamarche de Rossius s'était formée à Liège, jouissait, à bon droit, d'une belle renommée parmi les orchidophiles. Désireux d'introduire des éléments nouveaux dans ses cultures, cet amateur avait confié à MM. Protheroe et Morris, à Londres, le soin de vendre un certain nom- bre d'exemplaires dont quelques-uns ont atteint des prix élevés. Un Vanda Lowi a été vendu 1700 francs; un autre 815 francs ; un Cattleya labiata Pescatorei, 600 francs; un Cattleya labiata Wameri, 525 francs, et ainsi de suite. On le voit, la culture des Oi'chidées peut être productive alors même qu'elle n'est point faite au point de vue de la spéculation. * Le Vriesea fenestralis publié, il y a neuf ans, par V Illustration Jiorti- cole ('), vient d'être décrit et figuré dans la Belgique horticole de cette année, p. 65. M. le professeur Morren a conservé à cette belle espèce la dénominaiton primitive que lui donnèrent MM. Linden et André. La pre- mière introduction en Europe fut faite par M. Linden en 1852. Les fleurs sont nombreuses, sessiles, disposées en deux rangs sur les deux faces aplaties de la hampe. Elles sont remarquables par leur épanouissement successif, à deux ou trois jours d'intervalle, se produisant l'après-midi et se flétrissant le matin suivant. Elles sont donc éphémères et nocturnes. Elles sécrètent, en outre, un liquide très abondant et acide qui rougit for- tement le papier de tournesol. La Société horticole de Harlem tiendra sa troisième exposition quinquennale de plantes bulbeuses fleuries, le 20 mars 1885. * École d'horticulture de l'État. — Un arrêté ministériel en date du 20 octobre dernier prononce l'admission de 21 nouveaux élèves à l'Ecole d'horticulture de Gand. Lucien Linden et Ém. Rodigas. (•) Année 1875, p. 1^. ^ ^ HARICOT FLAGEOLET BEURRE SANGUIN A RAMES . De l'rtJmrmn.^l,^^ I — 171 — PL. DXXXVIII HARICOT FLAGEOLET BEURRE SANGUIN A RAMES FLAGEOL,ET-\VAGHS-STANGEN-BOHNE(BUGHNER) Issue par hasard, il y a 5 ans, au jardin de M. BiicHNERà Erfurt, du Haricot flageolet heurre nain, la nouveauté dont la planche ci-contre offre l'image, s'est montrée parfaitement constante, et de l'avis unanime des connais- seurs qui ont eu l'occasion de l'observer dans les cultures, elle peut être considérée aujourd'hui comme le meilleur de tous les haricots beurre à rames et comme un des plus productifs. Cette excellente variété possède toutes les qualités méritantes du type. C'est une plante de croissance très vigoureuse, atteignant 3 mètres et même plus de hauteur. Elle a les feuilles grandes, d'un vert blond quel- quefois jaunâtre; les cosses sont longues dépassant souvent 26 à 28 centi- mètres, plutôt cylindriques que trop aplaties, droites ou faiblement arquées, de couleur jaune d'or se marbrant de petites macules ou rayures carmin au fur et à mesure que les grains se colorent. Ceux-ci réunis au nombre de 5 à 8 par cosse sont de grandeur moyenne, droits ou légèrement arqués en rognon, presque cylindriques, d'abord blanc jaunâtre, passant au rose, puis au violet pour prendre à la maturité complète une teinte rouge noirâtre. La fleur est d'un coloris blanc lilacé. Le litre pèse en moyenne 800 grammes et 100 grammes contiennent 165 grains. Ce qui fait le grand mérite de ce haricot, c'est que pendant que la tige se développe encore dans ses parties supérieures, celles de la base ont déjà formé une grosse touffe qui se couvre très tôt de fleurs et d'aiguilles, de sorte que la plante fournit non seulement — et cela très hâtivement — le produit d'un bon haricot nain, mais encore qu'elle continue à donner dans les ramifications supérieures une récolte abondante et non interrompue pouvant se prolonger jusque tard à l'automme ; à cette époque, les cosses sont encore de toute beauté, car elles ont l'avantage de ne pas s'abîmer même sous l'influence d'un temps froid et pluvieux continu. C'est ainsi que le modèle de la planche ci-contre a été cueilli le 20 octo- bre dernier sur un pied se trouvant dans le jardin de la Compagnie Conti- nentale d'Horticulture à Gand. Quant à la culture, le nouveau venu ne demande aucun soin particulier, il se contente du traitement ordinaire appliqué aux haricots à rames. Planté à un endroit où il rencontre beaucoup d'air et de lumière, à l'abri — 172 — des grands vents, dans une terre légère, sèche, pas trop fraîchement fumée, un peu calcaire, il sera à la fois des plus hâtifs et, comme nous l'avons dit plus haut, des plus productifs. Les cosses, presque toujours sans filets, tendres et très charnues, peuvent être cueillies jeunes pour fournir des haricots verts ; elles donnent encore, surtout avant la maturité complète du grain, un excellent raange-tout. Le haricot flageolet leurre à rames est donc une variété très distincte, belle et des plus méritantes. Les amateurs désireux de l'obtenir, pourront s'adresser au Département des graines de la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand dont l'ou- verture aura lieu le 1 décembre prochain. H. SCHMITZ. Le sucre de betteraves. — Dans le Calendrier du jardinier flamand de l'an 1816 ('), on peut lire une complainte dirigée contre l'envahissement de la chicorée et de la betterave sucrière. Comme l'une et l'autre ont depuis lors fait leur chemin dans le monde ! et bientôt il faudra se rendre aux plan- tations des Indes ou de l'Equateur pour avoir du café pur et du sucre de canne. Durant la campagne de 1683-1884 TEurope a produit 2,360,000 tonneaux de sucre de betteraves. D'après les calculs de M. Otto Licht, de Magdebourg, dont chacun reconnaît la compétence, cette production sera dépassée enl884-1885 de 145,000 tonneaux. Dans le chiffre de la fabrica- tion totale, la Belgique entre pour la somme considérable de 90,000 ton- neaux. Un Araucaria imbricata colossal, le plus bel exemplaire peut-être de toute la France, vient d'être transféré du jardin de M. Mazel du Golfe Juan, à la magnifique villa que M""' la baronne douairière de Rothschild possède à Cannes sur la route de Fréjus. Cet exemplaire unique, du poids énorme de 28,000 kil. avec la motte de terre à été traîné sur un solide charriot par trente deux chevaux. Plusieurs ponts ont dû être étayés sur le passage de cette lourde charge par l'administration des ponts et chaussées. Les frais de cette transplantation, qui a été un véritable événe- ment pour Cannes, se sont élevés à environ 10,000 francs. (}] Eet verheerlijM Ylaenderen of den vlaemschen Eovcnier. Almanak, voor 1816. — Gaud. Imp. deCoesIn-Verhaeghe. CHAMAECLADON M De T^rniv)pnin^l:,ji>' ICUM N. E. BR — 173 — PL. DXXXIX CHAMAEGLADON METALLICUM n. e. bkown chamaegladon a reflets métalliques Aroidées ÉTYMOLOGIE. — Du grec %a^al, nain ou rez terre, et a'j.xSoç, branche ou rameau flexible, par allusion au port trapu. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Flores in spadice inappendiculato monoici, omncs perfecti, fem. et masc. arcte contigui. Perianthiura nullum. FI. masc. : Stamina 2-3 (listincta, brevia, late cuneata, compressa, retusa, filamentis brevissimis ; antherarum loculi brèves, connectivo iramersi, remoti, rimulis apicalibus déhiscentes ; pollen vei'iii- forme. FI. fem. ; Staminodia 1-3, clavata, brevia. Ovarium ovoiileam vel subglobosum, 2-rai'ius 3-loculare ; stigma sessile, latum, orbiculare, pulvinare ; ovula in loculis plura, anatropa vel semianatropa, brevia, funiculis subelongatis placentis àngulo interiori adnatis 4-seriatim atBxa, micropyle infera. Eaccae spatha inclusae, ellipsoideae, 2-3 loculares, loculis polyspermis. Semina elongata, funiculo laterali, testa tenui remote costata, raphe prominula, chalaza turaida, albumine copioso ; embryo axilis. — Herbae parvae vel inter minores, caudice brevi vel subnullo a basi diviso. Folia elliptica, oblonga ovata, lanceolata, vel triangulari-ovata, raro basi ccdata, nervis marginem fere attin- gentibus, petiolo elongato longe vaginante. Spatha parva, sub cylindracea, inferne convoluta, superne hians, demum reclusa, tota persistens. Spadix spatha inclusus, sub cylindraceus ; inflorescentia masc. quam fem. mutto longior. Species plures, Asiae tropicae et Archipelagi Malayani incolae. — Bentham et HooREi-:, Gênera Plantarum, III, p. 983. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Petiolus 2^-3 poil, longus, 2-2| lin. crassus, cana liculatus, basi vaginatus, purpurascens. Lamina 3 ',-5 poil, longa, 2^-3^; poil, lata, elliptica, subacuta, breviter mucronata, basi rotundata vel sub cordata, supra oeneo-viridis, infra purpurascens. Venae utrinque costae 5-8, curvatae, adf^cendentes. Pedunculus tenuis 1-11 poil. longus purpurascens. Spatha 1 poil, longa, convoluta, mucronata, fusco- purpurea. Hab. Porneo. La charmante petite Aroïdée dont Yllhstration horticole donne le por- trait, appartient à la serre chaude et est remarquable par l'ëlégance de son port touifu et bas ainsi que par le riche coloris foncé de son feuillage. Les pétioles, qui ont une longueur de 0^05 à 0"'07, et la surface inférieure des feuilles qui sont largement elliptiques, sont d'une belle couleur rouge vineux. Chez les jeunes feuilles, le coloris de la page supérieure est d'un vert clair bronzé, avec des reflets luisants, métalliques, rouge brunâtre ou cuivrés. Chez les feuilles plus âgées, cette coloration devient d'un riche vert olivâ- tre bronzé foncé ou bien vert noirâtre, le tout recouvert d'un superbe velouté produisant un effet de toute beauté. Les spathes sont assez nom- breuses, mais elle sont petites et peu apparentes étant d'une couleur pourpre sombre et d'ailleurs plus courtes que les pétioles. — 174 — Le CliamaecUdon metaïïicum a été introduit de Bornéo par la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand; il sera hautement apprécié à cause de la beauté de son feuillage. N. E. Brown. LISTE DES ORCHIDÉES ayant fleuri dans les serres de la Compagnie Continentale d'Horticul- ture à Gand, pendant le mois d'octobre 1884. Aspasia epidendroides. Angraecum eburneum. Aerides Leeanum. * — virens. — — Dayanum. Barkeria elegans . Burlino^tonia candida. — fragrans . Cattleya bicolor. — Harrissoniana. — Eldorado. — labiata var. autumnalis. — Dowiana. — guttata. — — Leopoldi. — — — var. immaculata. — superba. — — var. splendens. Catasetum sanguinenm. — cariniferum. Cypripedium Lawrencianum. — insigne Chantini. — Spicerianum. — — var. nigrum. — Roezli var. album. — Lowi. Cymbidium eburneum. Dendrobium ciliatum. Dendrochilum filiforme . — latifolium. Miltonia spectabilis. — cereola. — cuneata. — Moreliana. — radiata. Laelia furfuracea. — Perrini. — Dayana . — Pinelli. Laelia irrorata. — — var. candida. — purpurata. — — var. nivea. Maxillaria nigrescens. — grandiflora. Odoutoglossum Alexandrae (en variélés). — bictoniense. — cordatum var. superbum. — crocatum. — Ebrenbergi. — Halli. — madrense. — nebulosum. — — var. guttatum. — Pescatorei (en variétés). Oncidium ornithorynchum. — "Weltoni. — varicosum. — — Rogersi . — Barkeri. — Krameri . ~ ■ — Lanceanum. — papilio. — — var. Eckharti. Papbinia grandis. Paradisianthus bahiensie. Phalaenopsis Esmeralda. — cornu-cervi. Pleione lagenaria. — Wallichiana. Sophronitis grandiflora. Trichopilia nobilis. Vanda Lowi var. Reichenheimi. — tricolor (en variétés). — coerulea. "Warcewiczella discolor. Zygopetalum Gautieri. — graminifolium . i-»*'*®^ "'^^■ PHALAENOPSIS STUARTIANA RCHB, — 175 — PL. DXL PHALAENOPSIS STUARTIANA un. phal.aenopside stuart Orchidées CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Voir V Ilhistration Horticole, tome X, tab. 318. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Plmlaenopsis Stiiartiana ;rd>.à:ià\m?, ùeT^vesû^ ; foliis juventute marmoratis dein aequalitercoloratis ; panicula multiflora ; eallo stipitato didymo basi extrorsum acuminato-subulato intus bidentato sulcato, in laciniis lateralibus obscuris- simo. Flores ceterum Phalaenopsidis Schillerianae. Flos lacteus. Sepala lateralia antice sulphurea cinnamomeo-maculata. Labellum, exceptis apicibus sumrais laciniarum latera- lium, margine et caudis laciniae albis, flavura maculisque plurimis cinnamomeis. Rchb. f. — Oard. Ckron., vol. XVI n. s., p. "748. Le genre Phalaenopsis constitue un des groupes les plus charmants de la riche famille des Orchidées. C'est tout au plus si, il y a un quart de siècle, il se composait de trois ou quatre espèces, telles que Phalaenopsis amabilis LiNDL., P. grandi/lorahmY)h.,P. roseahmvth.lS Illustration Horticole s'est bornée cà en publier une seule, il j a vingt ans, notamment \ePlialaenop- sis ScUlleriana Rchb. F. introduit en 1858, des Iles Philippines, par M. J. LiNDEN. Le nombre de ces espèces toutes épiphytes, au feuillage coriace et raide, aux fleurs grandes et belles, disposées en grappes, s'est sensiblement accru depuis quelques années ; en effet, outre celles que nous venons de mentionner, on montre dans les collections des Phalaenopsis antennifera, P. cornu cervi, P. deliciosa, P. Esmeralda, P. intermedia, P. Lowi, P. Lîuldemanniana, P. Manni, P. Parishi, P. Sanderiana, P. sumatrana, P. Tetraspis, P. Veitchiana, P. Vrleseana, P. Wighii et peut-être quelques autres encore, sans que l'on puisse garantir le moins de monde la valeur spécifique de plusieurs d'entre elles qui doivent être en réalité, les unes des variétés, et les autres des hybrides. Le Phalaenopsis Stuartiana, dont \ Illustration reproduit le portrait, d'après une de ses plus éclatantes variétés, est une excellente espèce acaule que le savant orchidographe M. Reichenbach a dédiée à M. Stuart Low, dont le nom est cité avec gratitude par tous les ama- teurs d'Orchidées. Nous devons cependant à la vérité de dire que les auteurs de X Orchid Alhuon (') la considèrent comme étant probablement {') OrcUd Album, par R, Warner et B. S. Williams, vol. 1. tab. 37, — 176 — une production hybride due à une fécondation croisée opérée par les insec- tes. Les racines déprimées ou aplaties s'attachent avec force au corps qui leur sert de support. Les feuilles sont dures et épaisses, distiques, allon- gées, aiguës, canaliculées par le milieu, engainantes à la base; longues de 11 à 12 centimètres et larges de O^Oô; la page supérieure des jeunes feuilles est parsemée transversalement de séries de macules brunâtres qui disparais- sent lors du complet développement ; la page inférieure est colorée uni- formément d'un beau brun rougeàtre. La tige porte une grappe déliée et multiflore offrant souvent une succession d'au delà de cent vingt fleurs. Celles-ci mesurent en moyenne cinq centimètres de diamètre et allant jusqu'à sept dans certaines variétés, comme celle dont notre planche donne le dessin. Elles sont d'un blanc pur à l'exception des sépales latéraux et des lobes du labelle dont la moitié inférieure est jaunâtre parsemé d'un pointillé rouge brun. Le labelle est trilobé; les lobes latéraux, sont arrondis, allongés, le lobe central ovale est terminé par deux lacinies étroites dispo- sées en forme d'ancre, Ém. Rodigas, CORBEILLES POUR L'HIVER Malgré les efforts de leurs détracteurs, les corbeilles en mosaïque con- servent de nombreux partisans et il nous arrive fréquemment des demandes nous priant d'indiquer des compositions nouvelles. Pour les corbeilles dont on peut orner les jardins durant l'été, tous ceux qui s'occupent de jardinage savent fort bien qu'on peut les varier pour ainsi dire à l'infini ; nous sommes d'avis cependant que les corbeilles où les fleurs dominent et celles où l'on a soin de recourir seulement à un très petit nombre d'espèces de plantes, sont les plus belles et produisent le plus d'eflet. Quant aux cor- beilles destinées à décorer les jardins de nos régions durant nos longs hivers, la composition pourra varier encore bien que le choix doive se restreindre à des plantes au feuillage persistant. Voici une composition que nous avons eue l'occasion de voir chez M. A. M. C. Jongkindt-Coninck, à Dedemsvaart-lez-Zwolle (Pays-Bas), grand vulgaristeur de plantes alpines et l'un des promoteurs les plus zélés des parterres d'hiver. Nous en repro- duisons le dessin ci-après. 1. Cerastium tomentosum blanc. 2. Dianthus plu marins fl. albo pi gris. 3. Ajuga reptans atropurpurea brun-rougeâtre. 4. Chamaecyparis plumosa aurea jaune. 5. Chamaecyparis Boursieri (Cupressus Lawsoniana) vert. 6. Stachys lanata blanc. — 177 — 7. Ajuga reptans fol. arg. var blanchâtre. 8. Thymus lanuginosus gris. e. Festuca glauca grisâtre. Nous avons naguère découpé dans une pelouse à l'entrée du Jardin Zoologique de Gand un parterre des plus simples qui a été reproduit au Jardin Botanique où il existe encore actuellement et où on utilise ce dessin alternativement pour l'été et pour l'hiver. C'est simplement une figure en S dans laquelle le compartiment C était planté de Antennaria candidisswm et tout le reste B de Sedum acre aureiim. Ces deux plantes contrastent suffisamment entr'elles et produisent sur l'herbe A du gason un charmant dessin. En D, un Echeveria glanca ; en E, un Yucca. Un autre modèle encore que l'amateur intelligent saura modifier à volonté, est celui que nous empruntons â la Remie de Vliorticullure belge et étrangère, où elle a été préconisée par M. H. J, Van Hulle. Il serait assez difficile d'imaginer quelque chose de plus simple puisque deux sortes de plantes suffisent à sa composition. Pendant l'été on s'est borné à mettre en — 178 — A des Alter7iantJiera et en B des EcJieveria. C'est ce que l'auteur appelle un parterre bicolor. Pour l'hiver on pourra j mettre des Sedum, des Semper- vivum, des Saxifraga rustiques contrastant suffisamment par le coloris de leur feuillage. Nous avons obtenu un résultat excellent en employant de jeunes Conifères d'espèces différentes. Les Ajuga reptans foliis atropur- jmreis, \e Festuca glaiœa, le Thymus citrioclorns fol. mar., le Veronica o'epens sont autant de plantes dont on peut tirer un très bon parti pour les parterres mosaïques. Ém. Rodigas. BIBLIOGRAPHIE Errichten wir Schulgàrten an unserer Volkschule (*) ! — Établissons des jardins scolaires auprès de nos écoles publiques, s'écrie M. J. Jablanczy, conférencier horticole de l'État dans la Basse Autriche, et il en fait le sujet d'une petite brochure de 24 pages arrivée déjà à sa 3"'" édition. L'auteur expose avec clarté et simplicité les raisons qui militent en faveur de la création de jardins d'école; il indique tout ce que ces jardins doivent renfermer, comment il convient de les établir afin qu'ils rendent le plus de services; il en donne un excellent plan avec les explications nécessaires et ajoute un choix judicieux des variétés fruitières que devrait posséder tout jardin scolaire. A part un court chapitre consacré aux vignobles, le petit livre tout entier est applicable à la Belgique. • Traité élémentaire de Culture maraîchère {;-) à l'usage des écoles. — Le Cercle d'arboriculture de Belgique avait ouvert en 1881 un (1) Chez M. JuLius Jablanczy, à Klosterneuburg (Autriche). (2)Gand. Librairie Ad. Hoste. 1884. — 179 — concours sur cette matière. En 1882, un jury spécial décerna la médaille d'or, premier prix, au mémoire de M. Fr. Burvenich, bien connu par ses nombreux écrits arboricoles. Ce mémoire couronné a été publié successive- ment dans les Bîclletms du Cercle et finalement réuni en un charmant volume de 156 pages avec 113 figures. L'origine même de ce petit livre, le jugement qui en a été fait par une commission très compétente et le nom de l'auteur nous dispensent de faire ressortir les mérites d'un manuel écrit pour les écoles, mais que pourront prendre pour guide tous ceux qui pratiquent la culture potagère. Ce livre de M. Burvenich a encore une autre qualité, c'est de ne coûter que le prix modique de fr. 1-50. * Report on the progress and condition of the botanic Garden of Adélaïde ('). — L'honorable directeur du Jardin Botanique d'Adélaïde, Australie méridionale, M.leDr.R. Schomburgk, vient de publier son rapport sur la situation de cet établissement en 1883. Sous la direction de ce savant botaniste, le Jardin Botanique d'Adélaïde, s'est amélioré et embelli à tel point que — fait digne d'être hautement mentionné — ses concitoyens, en reconnaissance de ses mérites, ont fait placer le portrait du Dr. R. Schom- burgk au Musée du Jardin Botanique et que lors de la remise du portrait, le Gouverneur d'Adélaïde a déclaré que ce Jardin est devenu un ornement de la ville et de la colonie. Comme le Rapport l'indique, les essais d'accli- mation sont poursuivis avec ardeur, les collections florales et scientifiques augmentent chaque année d'une manière notable. Huit charmantes vignet- tes, d'après des photographies, montrent d'ailleurs, mieux que des paroles, la prospérité croissante de ce beau Jardin Ém. R. NÉCROLOGIE M. le baron de Caters, président de la Société Royale d'horticulture d'Anvers, est mort le 12 octobre dernier, à sa résidence de Wouw (Pays- Bas). Né à Anvers en 1811, le baron Constantin de Caters s'était occupé de bonne heure d'agriculture et d'horticulture ; aussi trouve-t-on depuis de longues années son nom associé à toutes les œuvres créées dans le but de favoriser ces branches de l'industrie. Malgré ses septante ans, nous le vîmes prêter tout son concours à l'exposition internationale d'horticulture ouverte à Anvers lors des fêtes du centenaire deRubens, charmant ses hôtes par son exquise urbanité et sa grande bienveillance. Il était président de la Commission d'agriculture de la province d'Anvers, membre du Conseil supé- rieur d'agriculture du royaume, président de la Société Royale de Zoologie (*) Adélaïde. E. Spinner, Government printer. 1884. — 180 — d'Anvers, vice président de la Société agricole du Nord. On peut dire de lui qu'il ne comptait que des amis. Sa bonne figure reflétait la douceur de son caractère, et nous ne savons ce qu'il faut regretter le plus en lui, ou l'émi- nent protecteur de l'agriculture ou le gentilhomme aimable et sympathique qui présidait la Société florale anversoise. Le baron de Caters était chevalier de l'Ordre de Léopold. M. Cari Vôlker, jardinier en chef du Jardin impérial de Jelagim- Ostrow, est mort à St. Pétersbourg le 2 août dernier. Il jouissait d'un telle estime parmi tous ceux qui s'occupent d'horticulture dans cette capitale, que ses funérailles ont eu une splendeur inouïe. Le char funèbre disparais- sait sous les couronnes et les fleurs. L'honorable Francis B. Hayes, un des plus grands promoteurs de l'horticulture américaine, bien connu en Europe comme collectionneur de toutes les bonnes nouveautés, est mort subitement le 20 septembre dernier, à sa résidence de Lexington, une des plus remarquables de la Nouvelle- Angleterre. C'était un amateur enthousiaste surtout de Rhododendron et de Camellia; il possédait des collections hors ligne de ces plantes; son parc, d'une étendue de plus de deux cents hectares, était riche en végétaux arborescents de toutes les parties du monde. Il venait de terminer la con- struction d'une série d'excellentes serres, lorsque la mort est venue le surprendre. Il était président de la Société d'horticulture du Massachusetts. Le Dr. Roden est mort à Kidderminster (Angleterre), le 12 octobre dernier, à l'âge de 70 ans. Il était connu dans les cercles horticoles par ses semis de fraisiers dont plusieurs occupent une bonne place dans les collections d'élite. Ém. R. LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER Nouvelles variétés fruitières. — Parmi les fruits décrits dans le Flofist and Po77iologist de cette année, nous relevons les suivants : Framboise Lord Beaconsfield. — Obtenue de semis en 1876 par M. A. Faulknen de Inkpen près de Hungerford. Variété qui mérite un certificat de P classe à la Société Royale d'Horticulture de Londres. Grand et beau fruit arrondi ou un peu coniques, d'un rouge foncé noirâtre. Crois- sance très vigoureuse même dans un sol sablonneux. Pomme HerefordsJiire Beefing. — Beau coloris rouge foncé. Ce fruit fut généralement admiré au Congrès pomologique de Chiswick et vu pour la première fois en 1876 par le Dr. Rob. Hogg à une exposition fruitière de Hereford, de là son nom. La chair est blanche, serrée, acidulée, un peu sèche. Fruit de garde pour le ménage. Fructifie tous les ans. Prune Wyedale. — Recommandée par MM. Rivers pour sa maturité tardive qui a lieu en octobre-novembre. Fruit moyen, ovoïde, pourpre rougeâtre lors de sa complète maturité; excellent fruit pour compote. V. TÉRAN. 4""= SÉRIE 4"'^ Volume TOME XXXI Année 1884 12"^^ Livraison Principales distinctions obtenues par L ILLUSTRATION HORTICOLE MÉDAILLE DE MÉRITE A L'EXPOSITIOX UNIVERSELLE DE VIEXXE EX 1873 DIPLOME d'honneur A L'eXPOSITION INTERNATIONALE D'AMSTERDAM EN 1877 MÉDAILLE d'or A L'eXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1878 DIPLOME d'honneur A L'EXPOîITION DE MADRID EN 1883 L'ILLUSTRATION HORTICOLE REVDE MENSUELLE DES SERRES ET DES JARDINS COMPRENANT LA FIGURE, LA DESCRIPTION L'HISTOIRE, LA CULTURE EN SERRES, EN PLEINE TERRE ET EN APPARTEMENTS DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES LES INTRODUCTIONS NOUVELLES L'INDUSTRIE HORTICOLE LES EXPLORATIONS BOIANIJÎUES. L'ARCHITECTURE DES JARDINS, L'ARBORICULTURE LA CULTURE MARAÎCHÈRE LE COMPTE RENDU DES GRANDES EXPOSITIONS, ETC. PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE • J. LINDEN Ailmiiiislraleur délégué de la Coni|)a(|me coiitiiicntale d'Harticiilliirc ADMINISTRATEUR REDACTEUR LUCIEN LINDEN EMILE RODIGAS Collaboration de Botanistes et Horticulteurs éminents TABLE DES MATIERES Chronique horticole Tables clés matières . 181 191 TEXTE ET PLANCHES COLORIÉES Pi. 511. Alocasia gruttata imperialis . . 185 PI. 54"2. Thrinax graminifolia .... 187 PI. 543. Sagittaria montevidensis . . . 180 A PARU LE 18 DÉCEMBRE 1884 Administration, au siège social de la Compagnie Continentale d'Horticulture (Société anonyme; 52, rue du Chaume, à Gand CONDITIONS D'ABONNEMENT inilustycUion Horticole paraît le 15 de chaque mois et forme, au l)out de l'année, un gros volume in-8' de 200 pages de texte illustré de nombreuses gravures, et accompagné de 36 PLANCHES richement coloriées ou gravures supérieurement exécutées. Les sujets traités sont distribués dans l'ordre suivant : I. Chronique horticole. — 11. Planches coloriées et descriptions de plantes nouvelles. — 111. Culture des plantes en appartements. — ÏV. Jardin potager et jardin fruitier. — V. Horticulture d'ornement, etc. — yi. Architecture des jardins, constructions et industries horti- coles.—- Vil. Miscellanées. — Vlll. Correspondance. — IX. p]xpiorations scientifiques. Prix de l'abonnement, payable d'avance Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste. Pour toute l'Union postale 30 francs. Pays d'outre-mer ... ; 35 ^^ Payable en un mandai sur la [losle de Garni (Belgique) au r.om de l'Aduiinislraleur On s'abonne à l'administration de Vlllustratmi Horticole, 52, rue du Chaume, à Gand, ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de l'étranger. — i^nvoi franco d'un N" spécimen sur den^ande affranchie accompagnée de 3 francs en timbres-poste. potif la M'einttti'e tles Sei'È'es, Abt'iSf Meubles et Oi'nettieitts tie Jtnulitts, La Compagnie continentale d'Horticulture (Société anonyme), à Gand (Belgique), vient jusque Buenos-Ayrcs. L'année dernière, en passant en revue ici même (') quelques plantes pouvant convenir à l'ornementation des pièces d'eau d'une certaine étendue, ménagées dans les parcs et les grands jardins, nous eûmes l'occasion d'in- sister sur l'attention particulière que réclament les bords des bassins et les berges des rivières artificielles au point de vue de leur plantation. Aujour- d'hui qu'il s'agit d'une plante aquatique originaire de l'Amérique méri- dionale nous devons en dire autant des bassins artificiels devenus un ornement obligé des serres et des jardins d'hiver: mieux que ceux de plein air, ils doivent être garnis de plantes d'élite corrigeant par leur groupe- (') Voir Vlllusira'ion Horticole, vdI. 30, p. 1(53. — 100 — ment naturel ce que toute construction renferme souvent de trop compassé. Certaines Aroïdées, les Calla aetldopica, certains Scirpus et Cyperus, YArundo Donax à feuilles panachées et surtout les Nymphéacées aux brillantes fleurs, contribuent dans une large mesure à donner l'animation et la vie aux bassins des serres. Après les Nymphéacées, la première place revient au Sagittaria monte- viden sis. C'est une espèce élancée aux feuilles hastées, très diverses dans leur forme, aux grandes fleurs à sépales allongés, à pétales blanc de neige avec onglet basilaire pourpre entouré de jaune d'or. Le port de toute la plante est des plus gracieux. Cette espèce occupe une aire géographique extrêmement étendue, depuis les Antilles jusqu'à l'embouchure du Rio de la Plata, au sud de Montevideo, d'où lui vient son nom. Elle croît donc aussi en dehors de la zone des Tropiques et, par conséquent, elle n'exige pas absolument la tem- pérature de la serre chaude. Ém. Rodigas. La température des mois d'octobre et de novembre 1884. — Rarement nous avons joui d'un plus beau mois d'octobre que cette année; le temps a été à peu près constamment doux ; le ciel a été six fois d'une sérénité complète et à part les fortes ondées des 9, 10 et 11, qui donnè- rent 88'"'"5 d'eau, les pluies furent normales. Il est assez intéressant de mettre les observations météorologiques d'octobre 1884 en regard de celles du même mois de 1883, relevées les unes et les autres au Jardhi Zooloe-ique de Gand. ^ 1883 1884 Baromètre réduit à la temp. de Oo . . . . • 766nim3 7o6mm Température maxima à 8 h. du matin (') . . . ll^^S 9o"i Température minima ji n 6"2 loi Humidité absolue de l'air .sur 100 88 93 Nébulosité (0 = ciel sertin) G 8,4 Eau recueillie HOm™! 126ni>^2 Il y eut brouillard les 21, 22 et 23, et une violente bourrasque régna le 28 octobre sur nos contrées. Le mois de novembre a été également privilégié ; en voici les moyennes pour Gand : Baromètre réduit, IGSmml ; température maxima, l"! ; température minima à 8 h. du matin, 2oS ; humidité de l'air, 94 sur 100 ; nébulosité, 6 ; eau recueillie, Ti^'^O. Le ciel a été 9 fois d'une sérénité absolue. (1) Les thermomètres étant placés sous abri. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE XXXr° VOLUME r; I L L U S T R A T I 0 N HORTICOLE Textes et Planches coloriées et noires p] . 511 n . 510 PI 527. PI . 523 PI 516. PI 585. PI. 528 PI. 509 PI. 5-J9. PI. 520 PI 511. PI. 530. PI. 533. PI. 515. PI 529. PI. 522. PL 5 n . PI. 53S. PI. 519. PI 537. PI. 526. PL 518. PL 525. Pages. . Alocasia guttata irnperialis. 185 . Anthurium splendidum. ... 13 Aphelandra atrovirens .... 107 . Azalea indica var. Vervaencana . 89 Bégonia rex Comtesse Erdijdy. . 45 Bégonia tubéreux var. M™e Linden 1.35 et 536. Calceoloria arachnoideo- crenatiflora, variétés. . .109, 1157 Camellia ^I. Raymond Lemoinier. 11 Chamaecladon metallicum . 173 ChismatogI' ttis pulchra ... 73 Costus igneus. ...... 25 Cypripedium ciliolare . . 127 Dahlia coccinea var l4l Dahlia coccinea var. Paiagon. . 43 Dianthus caryophyllus var. . . 123 GymnogrammeschizL-pliylhiravar. gloriosum 77 Gunnera manicata 128 Haricot flageolet beurre sanguin . 171 Impatiens tlaccida var. albitlora . 61 Kaempferia ornata ... 159 Laelia elegans var. alha . . 105 Leea amabilis var. splendens . 56 Nepenthes coccinea 94 PL 524. Odontoglossum nebulosum var. guttatum . 93 PL 521. Panax Victoriae l't PL 540. Phalaenopsis Stuartiana . . . 175 PI. 512. Primevères de Chine. . . .27 PL 534. Rosa indica odoiatissima var . . 143 PL 517. Saccolabiumgiganteum var. il' astre 57 PI 543. Sagittaria montevidensis . . 189 PL 542. Thrinax graminifolia .... 187 PL 508. Trichocentrum porphyrio ... 9 PL 532. Vanda Sauderiana 139 PL 513. Verandah (Un modèle de) . . 29 PL 514. Vriesea liieroglj'phica .... 41 J''i(}'. rcs. Corbeilles pour l'hiver . . . . 177, 17-i Crochet à ciseler .80 Dahlia White Queen 18 Grappe de Frankentlialcr avant et après le cise lement 79 Hanap offert à M. L. Linden à PExposition de Mayence, avril 188 i . . ... 91 Kaempferia Gilbeiti 112 Serre à Lapagei la (Une, .... .30 Serre aux Nepenthfis de la Compagnie Conti- nentale d'Horticulture à Gand .... 47 — 192 Table alphabétique des Matières A Piiges. Abeilles et l'horticulture (Les) . .... 128 Acclimatation (La Société nationale d') . . 86 Action (le la lumière sur la germination des graines 113 Adiantum 148 Agréable souvenir (Un) 91 Alocasia imperialis 185 Amérique (Les Fraises en) 8 Ananas (La culture des) 121 Anthuriura splendidum Hort. Bull. ... 13 Antiques usages (Le.s) 154 Aplieliindra atrovirens 107 Araucaria imbricata (Un) 172 Arboriculture (Encouragement à 1') . .86 Arbres fruitiers? (Faut-il donner de l'engrais aux) . . 23 Aspergerie (Une belle) . 154 Azalea indica var, Vervaeneana .... 89 SS Balsamine à fleurs blanches .... 61 Bégonia Rex i4-> Bégonia Rex var 45 Bégonia variété comtesse Louise Erdody. . 45 Bégonia tubéreux (Les) 167, i35 Pegonia tubéreux var. M™e Linien . . • 155 Bentham G . - . . . . . 150 Berne ^Convention internationale de) ... 23 Betteraves (Le sucre de) . 172 Betterave rouge de Trévise 164 Bibliographie des Lis lli) Bibliogrccphie : Annuaire de l'Observatoire Roj'al de Bruxelles .... 49 Auxiliaires (Nos ennemis et nos) . • 74 Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique 14 Champignons comestibles et vénéneux 48 Champignons coprophiles de la Belgique 74 Compte-rendu des travaux du Congrès agricole et forestier belge en 18'i3 . . 14 Correspondance botanique .... 142 Culture commerciale des arbres fruitiers 13 Culture de la Vigne sous verre . .142 Culture du Champignon (La). • • 158 Énuméralion méthodique des plantes ornementales décrites ou figurées en 1882 142 Diseases of Field and Garden Crops . 142 Pages. Errichten wir Schulgàrten an unserer Volkschule • .178 Étude générale du genre Pommier et particulièrement des pommiers microcar- pes ou pommiers d'ornement . • . 108 Flora orientalis. ...... 108 Fruit Farming for Profit 13 Gardeners' Yearbook 1884 (The). . 49 Lac Majeur et les Iles Borromée (Le) 49 Meilleures plantes fourragères (Les). 58 Nos ennemis et nos auxiliaires . . 74 Plantes et les Engrais (Les) .... 49 Report on the progress and condition of the Botanic Garden of Adélaïde . . 179 Table alphabétique des espèces et des principales variétés du genre Lis . . . 158 The Fruit Manual 158 The Sagacity and Morality of Plants. 108 Traité de la Culture fruitière commer- ciale et bourgeoise 58 Traité élémentaire de Culture maraî- chère à l'usage des écoles 178 Blanc des H osiers (Le) 117 Botanique (Photographie appliquée à la). .147 Bouquets princiers (Deux) 137 Bouquets (Tombola de) 55 Bouton de rose (Un) ... .... 106 Brièveté de la saison des pois (La), . 146 British Muséum 55 € Caféine et la théobromine (La) 55 Caladium .... 148 Calamus Lindeni (Le) 85 Calcéolaires hybrides ....... 157 Calocoris du Raisin 165 Camellia M. Raymond Leuioinier. . . .11 Capacho de Venezuela (Le). .... 53 Carotte rouge de Guérande 164 Carrière (M. E. A ) 118 Célèbre botanographe G. Bentham (Le). . 150 Cercle des Rosiéristes d'Anvers (Le) ... 72 Chaleur (Effets de la) 138 Chamaecladon metalliciim ...... 1T3 Chambre Syndicale des Horticulteurs. . 22 Champignons (Moyens d'enlever le principe toxique des) 32 Charité (Fleurs et) 86 — 103 — Chicorée-Endive frisée impériale .... 1-1(5 Chicorée frisée grosse pancali ère . . . . 1()4 Chismatoglottis pulchra N. E. Brown . . 73 Chêne sept fois séculaire (Un) 40 Chou New Hearting (55 Chrysanthèmes (Les) . 149 Clsellement des raisins "79 Clématites à grandes fleurs (Les) . . . . 2S Clivia Lindeni (Le) 102 Cloportes (Les) 134 Collection de Rosiers 54 Colonel Prejévalsky (Le) . . • . . . .55 Coloration rouge (La) 165 Comment les Chinois obtiennent leurs arbres nains. 182 Compagnie Continentale d'Horticulture (La) à l'Exposition de Mayence 60 Concours pour 1885 (Question de). . . .121 Condiment (Un nouveau) 120 Conférences horticoles 37 Congrès international phylloxérique . . . 168 Convention de Berne jugée à Philadelphie . 122 Conservation des fruits 149 Conservation du raisin 136 Convention internationale de Berne ... 23 Convolvulus chrysorrhizus (Le) .... 54 Coquetterie du deuil (La) 70 Corbeilles pour l'hiver 176 Costus igneus N. E. Brown 25 CoventGarden (Le marché de) 39 Couverture des plantes contre le froid (La) . 22 Crataegus mexlcana Carrierei ..... 7 Cresson alénois très frisé . .... 164 Cresson du Brésil (Le) 85 Cristalline ou Ficoïde glaciale (La) . . . 103 Culture des Ananas (La) 121 Culture forcée des Lilium (La) 70 Cultures fruitières (Importance des) ... 54 Cupre>sus LawÊoniana (Le). ..... 140 Curiosités horticoles de l'Egypte. 19, 50, 67, 84 99, 144 Cypripedium ciliolare 271 Dahlia à fleurs doubles 169 Dahlia à fleurs simples 17 Dahlia coccinea Cav. var. novae . . . . 141 Dahlia ooccinea Cav. var.Paragon. ... 43 Dans les jardins chinois 103 Déchets du jardin (Les) 6 Dendrobium bigibbum (Le) 21 Pages. Département des graines (Un) 133 Deuil (La coquetterie du) . . ... 70 Deux bonnes plantes à feuilles dorées . 101 Deux bouquets princiers. ..... 137 Dianthus caryophyllus Linn, var ... 123 Direction du Muséum de Paris 53 Dispers'on géographique des Orchirlées . . 56 Distinction accordée à M. Em. Kodigas . . 11 Distinctions à Phorticulture 88 E Eau? (De l'ombre ou de]') . . . . . 104 Échange de bons procédés . . . .51 Ecole de réforme (Une) 101 École d'horticulture de l'État à Gand. 191, 170 Écoles d'horticulture (Nos) 104 ElVets de la chaleur 138 Egypte (Curiosités horticoles de 1'). 19, 50, 67. 84, 99, 114 Emballage des plantes pour le transport loin- tain (L') icy^ Encre indélébile pour écrire sur le zinc. . 182 Encore le Gunnera manicata 145 Encore une introduction due au hasard . . 119 Encouragement à l'arboricultnre . . . . 86 Endive frisée impériale (Chicorée). . . . 146 Entrée à l'établissement (L') . . .37 Épinard monstrueux de Viroflay .... 65 Eryngium bromeliaefolium var. Carlo-Ludo- vicianum 151 Espagne rouverte aux produits de l'horticul- ture (L'), 125 Espalierset les gelées tardives (Les) ... 44 Été dernier (L') ... 135 Exploration aux Indes Occidentales (Une) . 72 Exportation des fruits (L') 72 Exposition à la Nouvelle-Orléans .... 154 Exposition de bulbes à Haarlem. . . .184 Exposition de Mayence (La Compagnie Con- tinentale d'horticulture à 1') 60 Exposition d'horticulture à Naraur ... 23 Exposition d'horticulture au milieu des mer- veilles de la végétation tropicale (Une) . 90 Exposition d'hygiène à Londres . . . .121 Exposition horticole à Lille .... 69 Exposition internationale d'horticuUure à Paris en 1885 88, 183 Exposition internationale d'horticulture à St. Pétorsbourg 23, 95 Expositions annoncées 37 Exposition universelle àla Nouvelle-Orléans. 122 194 - Pages; Exposition universelle d'Anvers (L'I. . . 134 Existence de Phylloxéra (L') ... .22 Existe-t il une Rose noire ? 71 F Fcirine artificielle 1(18 P'aut-il donner de l'engrais aux arbres frui- tiers ? -23 Ficoïde glaciale (La Cristalline ou) . . . 103 Fleurs à Londres (Importance du marché) . 72 Fleurs et charité 8'j Fleurs soumi.ses à l'essai (Plantes et). , . 147 Fleuristes gantois en 1816 (Les) . . . 5 Floraisons prématurées 167 Fougères (Un herbier de) • . ... 153 Fraises à Paris (Les) . 119 Fraises en Amérique (Les) s" Framboise Lord Beaconsfield 180 Fritillaria Schliemanni . . . . . .106 Fruits (Conservations des) 149 Fruits (L'exportation des) 72 Fuchsia en Angleterre (Les) .... 138 G Gardeners' Chronicle (Le) 135 Gardeners' Royal Benevolent Institution. . 183 Gartenflora 181 Garten Zeitung (Le) .39 Gentiana Walujewi (Le) 55 Glaïeuls (Les) . . 152 Graines (Un département dts) )33 Greffe sur le sujet (Influence de la) . . . 78 Gunnera manicata 128, 145 Gymnogramme schizophyllum gloriosum . 77 n Haricot blanc Géant sans parchemin. . . 65 Haricot flageolet beurre sanguin à rames . 171 Haricot flageolet Merveille de France . . 65 Haricot John Harisson 65 Herbier de Fougères (un) 153 Heuchera (Les) 181 Historiques (Quelques dates) 8 Hiver prochain (L') 167 Hogg (le Dr. Robert) 151 Horticulture (Distinctions à 1') 88 Horticulture (Les abeilles et T) . . . . 128 Horticulture (Nos écoles d') 104 Hybride (L'origine) 101 Hygiène publique 1(39 Impatien.s flaccida var. alhiflora . . Importance des cultures fruitières (L') . Importance du marché aux fleurs à Londre: Indes Occii'entales {Une exploration aux). Influence de la greffe sur le sujet . . . Ingratitude n'est pas universelle (L') . . Insecte nuisible (Un nouvel) . Institut botanique de Liège (L'). Iris tingitana (L') Introduction due au hasard (Encore une) Janvier 1884 (Le mois de) . Jardin botanique de Gand . Jardin botanique de Leyde (Le) Jardin (Les déchets du) . Jardins cainois (Dans les) . Jardins royaux de Kew (Les) Jubilé de M. Max Kolb (Le), Julilke(M. F.) Pa^es- . 61 . 54 72 72 78 117 169 12 153 119 40 53 6 6 103 69 71 56 Kaempferia Gilberti 112 Kaempferia ornata 159 Kew (Jardins royaux de) 60 Kolb (Le jubilé de M. Max) 71 Laelia elegans Morr. var. alba 105 Laitue de Bourgogne . 164 Laitue Faron • . 164 Laitue romaine Ballon 164 Lapins et moineaux (Lièvres) 163 Lasiandia macrantha (Le) ..... 10 Leea amabilis var. splendens Lind ... 59 Légumes exportés d'Allemagne à New- York. 54 Légumes (Nouvelles variétés de) . . . .65 Lièvres, lapins et moineaux lt)5 Lilium auratum (Le) 156 .... 70 .... 119 Lilium (Culture forcée des). Lis (Bibliographie des\ .... Liste des Orchidées 38, 174 24 14'J Longévité des espèces végétales (La) . Luddemann (Orchidées délaissées par M.) Lumière électrique (La) 87 Lycaste Skinneri(Un) .39 il Magnolia conspicua (Le) 69 Marché aux fleurs à Londres (Importance du) 72 Marché de Co vent Gardon (Le) 39 Massangea hieroglyphica 41 — 195 — Pages. Massangea tigrina 41 Meetings de la Chambre Syndicale des hor- ticulteurs belges 62, 160, 181 Meeting floral (Le premier) 5G Meilleures poires (Les) 111 Melon Cantaloup de Bellegarde .... KU Melon Gloire de Bristol 164 Merveilles de la végétation tropicale (Une exposition d'horticulture au milieu desi . 90 Microbes (Les) 136 Modèle de Vérandah (Un) 29 Moelle végétale liybride de Muir ... 66 Mois de janvier 1884 (Le) . ... 40 Moyen d'effacer l'encre des étiquetles. . . 1S2 Moyens d'enlever le principe toxique des Champignons 32 Musa Ensete (Le) 40 Muséum d'histoire naturelle à Paris (Direc- tion du) 53 Navet extra Milan hâtif 66 Nécrologie : Balfour (John-Hutton) ... 76 Barrai (J. A.) 144 Bentham (G.) 144 Binnendyk (S.) 66 Bureau (Th.) 144 de Caters (le baron) .... 179 DeSaegher (J. B.) .... 76 Engelmann (Le Dr. Georges) . 76 Fournier (Eugène) ... 126 Goeppert (H. R.) 92 Groenewegen (J. C). ... 92 Haj es (L'honorable Francis B.). 180 Heer (Oswald) 66 Jamain (Hippolyte) . . . .161 Krook (J. C.) 144 Lavallée (A.) 76 Luddemann (M 76 Mangles(J. H.) 144 Meudel(Sam.) 161 Moore (Alexander) .... 67 Mosisch (Johann) 161 Roden(Le Dr.) 186 Siemens (William) .... 66 Verschaffelt (Jean) .... 7 Volker (Cari) 181 Néfliers du Japon (La rusticité des) . . . 120 Nepenthes coccinea .94 Nepenthes (La serre aux) 46 Nombre des variétés de Roses (Le . . .149 Nos écoles d'horticulture . . . 104 Pages: 138 120 53 150 65 120 Nourriture dite animale (L'utilité de la) Nouveau condiment (Un) . . . Nouveau raisin Muscat , . . Nouvelle Société (Une) . Nouvelles variétés de légumes. Nymphaea stellatavar. rubro-purpurea O Odontoglossum nebu'osum var. guttatum . 93 Oignon Globe Blanc . . . ... 66 Oiseaux (Protection des). . .... 150 Ombre ou de l'eau (De 1') . . . . . 104 Orchidées délaissées par M. Luddemann . 149 Orchidées (Dispersion géographique des) . 56 Orchidées fleuries (Liste des). . . .85, 3S, 174 Orchidées (Prix de quelques; 170 Orchidées tiennent toujours la vogue (L' sj . 71 Orchidées valant leur pesant d'or . ... 24 Origine hybride ... 101 Orthosiphon stamineus (L'). ..... 16.5 Otto (M. Edouard) 40 Panax Victoriae 75 Pelouses (Les). . 87 Pentstemon 148 Pépinières (Protection aux) 88 Pétunia nyctaginiflora (Le) 94 Phalaenopsis Schilleriana (Un), .... 102 Phalaenopsis Stuartiana 175 Photographie appliquée à la botanique . . 1-17 Phylloxéra (Le) 153, 162 Phylloxéra (L'existence du) 29 Physalis peruviana 166 Pilules de Quinquina 36 Pivoines à fleurs simples 134 Planches ou bois de maïs 182 Plantation des routes 152 Plantations publiques de la ville de Gand (Les) 102 Plantes à feuilles dorées (Deux bonnes) . . 101 Plantes (Couverture des) 22 Plantes et fleurs soumises à l'essai . . 147 Plantes (La vie des) 87 Plantes pour le transport lointain (Emballage) 162 Plantes vivaces de plein air (Les) .... 136 Poires (Les meilleures) 111 Pois (La brièveté de la saison des). . . . 146 Pois mange tout sucré gros 66 Pois merveille d'Etampes 164 Pomme de terre Eléphant blanc .... 23 Pomme Herefordshire Beefing 180 Pour se défaire des rats 118 196 - Primevères de Chine. . . Prix de quelques Orchidées. . Production des vins (La). . Propriétés médicales du quinqu.i:: Protection des oiseaux . Prune Wyedale J'runus domestica plantierensis Prunus sinensis (Le). Ptelia trifoliata (Le).. . . rages. 27 170 1?2 S5 50 lfi6 118 150 Quelques dates historiques. . ... 8 Question de concours pour 1885 .... P21 Question du tarif des transports des plantes 69 Quinquina (Le) . . . . . . . . 15, 34 R l?adis rond violet à bout blanc . . . .164 Raisin (Conservation du) . . . .■ . . 136 Raisin Muscat (Un nouveau) 53 Raisins (Cisellement des) 79 Rats (Pour se défaire des) ..... 118 Rauch (M. Fr.) 5G Regel (Le Dr.) 184 Rien de nouveau sons le soleil 118 Rodijias (Distinction accordée à M. Ém.) . 11 Rosa Albert] (Le). 8S Rosa indica odoratissima 143 Rose noire ? (Existe-t-il une) 71 Rose thé Prince:-se Julie d'Arenberg . . . 143 Rose (Un bouton de) 106 Roses bleues 121, 170 Roses (Le nombre des variétés de) . . 149 Roses tardives 167 Rosi éristes d'Anvers (Le Cercle des). . . 72 Rosiers (Collection de) 54 Rosiers (Le Blanc des) 117 Routes (Plantation des) ....... 152 Rusticité de quelques végétaux .... 5 Rusticité des Néfliers du Japon (La) . . . 121 Saccolabium gignnteum var. illustre . . 57 St Pétersbourg (Exposition internationale à) 23 Saison actuelle (La) 24 Saison printanière en 1884 (La) . . . . 70 Sa Majesté le Roi des Relges 133 Sauterelles (Les) 151 Schliemann (Le Dr.) . 106 Serre aux Népenthes (La) 46 Pages. Sirop de Quinquina 36 Société d'horticulture d'Epernay . . . 53, 120 Société horticole de Haarlem (Lai . . . 170 Société nationale d'acclimatation (La) . . 876 Société royale de Flore (La) . . . :'.7 Société (Une nouvelle) . lôO Soirée à l'Exposition d'hygiène à Londres 117 Souvenir Un agréable) 91 Sphagnum (Le) . . ..... 88 Stapliylea colchica 140 Stephanotis floribunda ....... 71 Structure des rameaux (La) • . . . . 7 Sucre de betteraves (Le) 172 T Tamus elephantipes (Le). . ... 168 Taupes (Les) . . . . . . 137 Teinture alcoolique . 3i') Température des mois d'octobre, etc. . . 190 Température du mois de juillet 1 834 (La) . 103 The Gardening lUustrated World . . . ]36 Théobromine (La Caféine et 11) . . 55 Tillandsia tigrina 41 Tisane de Quinquina 36 Todea barbar-a colossal ....... 183 Tomate Rowerman's Prolific 66 Tomate Chiswick Red . 66 Tomate Improved Large Orange. . . 66 Tomate Mammouth . . 146 Tumbola de bouquets. 5.1 Tourmente du 26 janvier 1884 (La) ... 21 Treille du Roi (La) 7 Trichocentrum porphyrio Rchb. F. . . . 9 II Une belle aspergerie 154 Un nouvel insecte nuisible .... . 169 Usébotoxine (L') .55 Utilité de la nourriture dite animale (L'j. . 138 V Vanda Sanderiana 189 Vanillier (Le) ... 1C5 Variétés de Roses (Le nombre de). . . . 149 Variétés nouvelles de Primevères de Chine . 27 Végétation de la Vigne 150 Vérandah (Un modèle de) 29 Vie des plantes (La) 87 Vins de quinquina 86 Vriesea hieroglyphica I\:orr 41 Vriesea fenestralis 107 >i ^^ -^^m