Digitized by the Internet Archive in 2017 with funding from IMLS LG-70-15-0138-15 https://archive.org/details/lmentsdebotaniquOOmoqu Les éditeurs de cet ouvrage déclarent qu’ils se réservent expressément )a propriété de toutes les ligures. te depot légal a été fait en Février 1866 et toutes les formalités prescrites par les traités sont remplies dans les divers États avec lesquels la France a conclu des conventions littéraires. PRINCIPAUX TRAVAUX DE BOTANIQUE DU MÊME AUTEUR. lassai sur les dédoublements ou multiplications d’or- ganes dans les végétaux. Montpellier, 1826. In-4, 24 pages avec 2 planches. 2 fr. 60 mémoires sur la famille des ■•olygalées (en commun avec M. A. iie Saint-Hilaire). In-4, 1828 et 1829 ( Mèm . du Muséum d’hist. naturelle de Paris , t. XVII, avec 6 pl. ; et Ann. de la Soc. roy. des sciences d'Orléans, t. XII). Considérations sur les irrégularités de la corolle dans les IBicotylédones, 1832. ln-8 (Ann. dessc. nat., lre série, t. XXVI I). Clienopodearum monograpliica enumeratio. Parisiis, 1840. in-8. ■Cléments de Tératologie végétale , ou Histoire abrégée fies anomaliesde l’organisation dans les végétaux. Paris, 1841. In-8, xn-403 pages. 6 fr. 60 On the Sitructure of Cruciferous ilowcrs (en commun avec M. Pli. Barker-Webb) {Journal of Botany, 1848). l’iij tolaccaccsc, Salsolacese , ISascllaceæ et Amarantuceat, in de Candolle, Prodromus, 1849, XIIIe volume (pars posterior). ■Cléments de zoologie médicale, contenant la Description dé taillée des animaux utiles à la médecine et des espèces nuisibles à l’homme, venimeuses ou parasites, précédée de Considérations sur l’organisation et la classification des animaux, et d’un Résumé sur l’his- toire naturelle de l’homme. Seconde édition revue et augmentée, Paris, 1862. Irt-18 jésus, xvi-451 pages, avec 150 figures. 6 fr. Cuiibëil. — Typ. et stér. dç Crêté. ELEMENTS UE MÉDICALE CONTENANT LA DESCRIPTION DES VÉGÉTAUX UTILES A LA MÉDECINE ET DES ESPÈCES NUISIBLES A L’HOMME, VÉNÉNEUSES OU PARASITES PRÉCÉDÉE de considérations sur l’organisation cl la classilication des végétaui PAll PARIS J. B. BAILLIÈRE et FILS U H HA IRES DE ï/ACADÉMJE IMPÉRIALE DE MEDECINE Rue Hautefeuille , 19 Londres I Madrid | Montpellier IIippolyte Baillière | C. Bailly-Bailliere | Coulet Leipzig, E. Jung-Treuttel , Querstrasse, 10 1866 A. 1JÏOQUIIV- TANDON Membre de l'Institut (Académie des sciences) et de l’Académie impériale de médecine, Prufesseur d’histojre naturelle médicale à la Faculté de médecine de Paris, etc. Avec 133 ligures intercalées dans le texte. SECONDE ÉDITION A MON AMI M. MICHEL CHASLES MEMBRE DE L’INSTITUT (ACADÉMIE DES SCIENCES) PROFESSEDR A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS OFFICIER DE I.A LÉGION Il’lIONNEUR, ETC. A. MOQUIN-TANDON. ( PRÉFACE La Botanique médicale est généralement négligée dans nos écoles. Le petit nombre d’élèves qui s’occupent des végétaux s’adonnent à la Botanique proprement dite et dédaignent les applications. Quelle est la cause de cette négligence ou de ce dédain? J’ai cru reconnaître qu’elle tenait en partie aux ouvrages destinés à cette branche de l’art de guérir. Les traités un peu anciens contiennent tous un si grand nom- bre de plantes médicinales et d’indications thérapeutiques, que leur étendue effraye au premier abord l’étudiant le plus zélé ou la mémoire la plus heureuse. Dans ces ouvrages, chaque plante, pour ainsi dire, possède une propriété médi- cinale, souvent même plusieurs!... J’ouvre au hasard le traité de Gouan, et je vois que la Sarriette, l’humble Sar- riette, est céphalique, excitante, résolutive, emménagogue, aphrodisiaque, tonique, diurétique, bonne contre la phthisie, excellente dans les maladies des reins! ... Quand on veut trop prouver, dit un ancien proverbe, on ne prouve rien. Per- sonne, à ma connaissance, n’emploie aujourd’hui la Sar- riette. Combien de végétaux tout aussi innocents que cette Labiée, et préconisés avec autant d’assurance! Les ouvrages modernes sont rédigés, hâtons-nous de le dire, avec plus de critique et de sagesse (I). Leurs auteurs (!) Parmi ces ouvrages, un des plus considérables et des plus estimés est, sans contredit, l 'Histoire naturelle des drogues simples du savant et modeste M. Guibourt (4e édition, Paris, 1849, 4 vol. in-8). Cet ouvrage m’a beaucoup servi dans la composition de mes Eléments. VIII PRÉFACE. ont rejeté un grand nombre de plantes sans verlus thérapeu- tiques ou à vertus très-apocryphes ; mais ces mêmes traités sont encore trop surchargés de détails et trop étendus pour les élèves. Pourquoi donner, avec la description de chaque plante, celles de son genre, de sa tribu et de sa famille, et allonger ainsi sans nécessité des éléments qui devraient se borner à la Botanique médicale? En second lieu, pourquoi ne pas distinguer plus nettement les végétaux essentiels à la médecine des végétaux peu en usage ou presque abandon- nés? Ces derniers étant extrêmement nombreux, il en ré- sulte que, pour trouver ce qu’il a besoin de connaître, l’élève est obligé de parcourir une multitude d’articles sans intérêt pour lui. Il se refroidit, se dégoûte et finit par laisser le livre de côté. C’est ce qui fait que plusieurs ouvrages, excellents d’ailleurs, composés par des auteurs justement recommanda- bles, ne remplissent en aucune manière le but principal, le but pratique qu’ils devraient atteindre. Ce sont des recueils que l’on consulte, et non des éléments qu’on étudie. L’ordre suivi généralement dans les traités de Botanique médicale sépare le plus souvent certaines substances qui de- vraient se trouver ensemble. Par exemple, n’est-il pas logi- que de placer dans un même chapitre le camphre de Java et celui de Bornéo, quoiqu’ils soient retirés de deux arbres ap- partenant à des familles différentes ? N’est-il pas convenable de traiter simultanément de tous les cachous, quoique fournis par une Légumineuse, par une Rubiacée et par un Palmier, et d’en faire autant pour les ipécacuanhas, quoique produits par des Rubiacées, des Violariées, des Asclépiadées et des Euphorbiacées? Toutes ces considérations m’ont engagé à suivre dans cet ouvrage un plan un peu différent de celui de mes savants PRÉFACE. IX prédécesseurs. Ce plan n’est pas scientifique, mais il est usuel. J’ai cherché avant tout l’intérêt et la commodité de mes lecteurs. Le principal mérite de ces Éléments est d’être courts et précis, et de contenir, dans un petit nombre de chapitres, ce que la Botanique médicale présente de plus positif, et par conséquent de plus important, c’est-à-dire ce que doivent sa- voir les étudiants en médecine et en pharmacie, soit pour leurs examens, soit pour l’exercice de leur art. J’ai consacré, dans ce livre, des articles distincts et détaillés aux végétaux ou produits végétaux d’une valeur médicale in- contestable, par exemple aux quinquinas, aux ipécacuanhas , au k camphres, aux rhubarbes, à Y opium Je me suis borné à signaler, dans des articles accessoires, les succédanés ou les végétaux jouissant de propriétés analogues. J'ai passé ra- pidement sur les espèces peu usitées, et j’ai laissé le plus souvent de côté celles d’un emploi très-rare ou très-incertain. J’ai noté soigneusement les végétaux indigènes qui peu- vent nous rendre des services. On l’a dit avec raison, nous avons une tendance à préférer les choses qui viennent de très-loin, portant des noms très-bizarres, et nous ne faisons pas attention à la plante modeste, souvent fort utile, qui vé- gète sous nos pas. Ces Eléments présentent d’abord des considérations géné- rales, comprenant un livre sur l’organisation des végétaux, un autre sur leur classification, et un autre sur leurs proprié- tés médicinales. Après ces généralités, j’aborde la Botanique médicale pro- prement dite, laquelle est divisée en quatre livres : 1° Les végétaux, leurs organes ou leurs produits, employés en médecine; X PREFACE. 2° Les végétaux vénéneux, ou Toxicophytes ; 3° Les végétaux parasites extérieurs, ou Êpiphyles; 4° Les végétaux parasites intérieurs, ou Entophyles. Les figures de cet ouvrage ont été dessinées sous mes yeux par MM. Itiocreux et Lackerbauer, dont l'habileté et la répu- tation sont bien connues des médecins et des naturalistes, et gravées par MM. Leblanc et Dufrénoy, dont le soin et l’exac- titude sont si généralement et si justement appréciés. Paris, 1er juin 1 SG I . TABLE DES MATIÈRES, Préface vu Tari.e des ficures xi\ PREMIÈRE PARTIE. 'GÉNÉRALITÉS. LIVRE PREMIER. — Organisation des Végétaux I Chapitre Premier. — Organes et fonctions df. végétation. ... 2 Chap. II. — Organes et fonctions de fructification \ LIVRE II. — Classification des Végétaux 8 I. Systèmes !> II. Méthodes Il LIVRE III. — Propriétés médicinales des Végétaux 17 I. Végétaux cryptogames 22 II. Végétaux phanérogames 23 DEUXIÈME PARTIE. DUS VÉGÉTAUX OU PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. LIVRE PREMIER. — Des Végétaux employés en médecine.. . . 28 Chapitre Premier. — Des Végétaux employés en entier 2.8 § Ier De la Mousse de Corse 28 § II. De l’Ergot 2» § III. Du Lichen d’Islande 31 § IV. De la Mercuriale 34 ^ V. De la Pariétaire 3(1 § VI. De la Pensée 37 § VII. De la Eumeterre 39 § VIII. De la Gratiolc 10 § IX. DeiaLailue 42 § X. De quelques Plantes peu employées. ... 42 XII TABLE DES MATIÈRES. Chat. II . — Des Racines 45 § Ier Racines d’Ipécacuanha 4G § II. Racine de Rhubarbe..-. 52 § III. Racine de Gentiane 54 § IV. Racines de Salsepareille 5G § V. Racine de Valériane 58 § VI. Racine de Jalap t.., 61 § VII. Racine d’Aconit .. 64 § VIII. Racine de Pyrèthre 65 § IX. Racine de Sénéga 66 § X. Racine de Ratania.. . » 68 § XI. Racine de Grenadier 69 § XII. Racine de Simarouba 40 § XIII. Racine de Raifort 42 § XIV. Racine de Guimauve 73 § XV. De quelques Racines peu employées 75 Ciiap. III. — Des Tubercules 84 § Ier. Tubercules des Orchidées 85 § II. Tubercules des Colchiques 89 Chap. IV. — Des Bulbes ... 92 § Ier. Bulbes de la Sci lie 93 § II. De quelques autres Bulbes 94 Ciiap. V. — Des Rhizomes 94 § Ier Rhizome de Réglisse. ‘ 95 § IL Rhizome d’Asperge 96 § III. Rhizome d’iris 94 § IV. Rhizomes de Chiendent 99 § V. Rhizomes des Fougères 101 § VI. De quelques Rhizomes peu employés 104 Chap. VI. — Des Tiges 106 § Ier. Tige de Douce-amère 106 Ciiap. VII. — Des Sommités 108 § Ier Sommités de Vélar ... 109 §11. Sommités d’ Absinthe 110 § III. Sommités de petite Centaurée 112 § IV. Sommités de Menthe 112 § V. Sommités de Sauge 114 § VI. Sommités de Véronique 115 § VII. Sommités d’Ambroisie 117 § VIII. Sommités de Chanvre 119 § IX. Sommités de Sabine 122 § X. Sommités peu employées 123 TABLE DES MATIÈRES. XIII Ciiap. VIII. — Des Écorces 125 § Ier Écorces de Quinquinas • 125 § II. Écorces de Cannelle 13G § III. Écorce de Cannelle blanche . • .. 139 § IV. Écorce de Winter 140 § V. Écorce d’Angnsture 140 § VI. Écorce de Cascarille 142 § Vil. Écorce de Garou ... 143 . § VIII. Écorce de Mussenna 145 § IX. De quelques Écorces peu employées 147 Chap. IX. — Des Bois 150 § Ier. Bois néphrétique . 150 § II. Bois de Gaïac 151 § III. Bois de Quassia 153 § IV. Bois amer 154 § V. Bois de Sassafras 155 § VI. Bois de Garo 15G § VII. Bois de Santal 157 § VIII. De quelques Bois peu employés 159 Ciiap. X, — Des Bourgeons 159 § Ier. Bourgeons de Sapin 159 § 11. Bourgeons de Peuplier 101 § 111. Bourgeons d’Asperge 101 Ciiap. XI. — Des Feuilles 102 § pr Du Thé 103 § 11 Du Tabac 108 §111. Feuilles de Belladone 174 § IV. Feuilles de Jusquiame 1 7 G § V. Feuilles de Pomme épineuse 178 § VI. Feuilles de Digitale 179 § VII. Feuilles de Mauves 180 § VIII. Feuilles de Mélisse 182 § IX. Feuilles d’Oranger 184 § X. Feuilles de Cochléaria 185 § XI. Feuilles de Ciguë ISO § XII. Feuilles de Laurier-cerise 188 § XIII. Feuilles de Chicorée 190 § XIV. Feuilles de Capillaires 191 § XV. Des Feuilles peu employées 193 Ciiap. XII. — Des Boutons 199 § Ier Des Girolles 199 § Il . Des Câpres 202 Ciiap. XIII. — Des Fleurs 205 XIV TABLE DES MATIÈRES. I. — Fleurs composées 203 § Ier Capitules de Camomille romaine 203 § II. Capitules d’Arnica 205 § III. Semen-contra 207 § IV. Capitules de Tussilage 210 § V. Capitules peu employés 210 II. — Fleurs simples 211 § Ier Fleurs de Mauve 211 § II. Fleurs de Sureau 213 § III. Fleurs de Bouillon-blanc 213 § IV. Fleurs de Tilleul 214 § V. Fleurs de Violette 215 § VI. Fleurs de Pêcher 217 § VII. Fleurs de Cousso 217 § VIII. Fleurs peu employées K. . . 219 III. — Parties des Fleurs 219 § Ier. Pétales de Roses 219 § II. Pétales de Coquelicot 221 § III. Pétales d'OEillet 222 § IV. Stigmates de Safran 223 Cuap. XIV. — Des Fruits 224 I. — Fruits simples 224 1 » Baies 225 § Rr Des Raisins 225 § 11. Des Groseilles. 227 § III. De l’Alkékenge 228 § IV. Du Nerpnm 229 § V. Des Poivres 230 § VI. Des Dattes 232 § VII. De quelques Baies peu employées 233 2° Balaustes.. 234 3° Hespéridies 235 4° Péponides 230 § I«r De la Coloquinte 236 § II. Du Concombre sauvage 238 5° Mélonides 239 § 1er Des Coings 239 § II. Des Pommes 240 0° Drupes 241 § Ier Des Prunes 241 § II. Des Jujubes 242 S 111. Des Sébestes 243 § IV. De quelques Drupes peu employées 244 7U Caryopses 240 8° Achaines 248 Du Calageri 248 TABLE DES MATIÈRES. XV 9° Gousses 249 § 1er De la Casse 249 § II. Des Sénés 251 § III. Du Tamarin 254 10° Capsules * 156 § Ier De la Vanille 25C § II. Des Pavots.. 259 S III. De la Cévadille 201 § IV. Des Cardamomes 202 § V. Des Capsules peu employées 264 II. — Fruits multiples 264 ' § Ier Des Fruits d’Ombellifères 204 § II. De l’Anis étoilé 207 III. — Fruits agrégés 208 1° Cônes 209 § Ier Des Cônes de Houblon 2G9 § II. Des Cônes de Cyprès 271 2° Malaccônes 272 Des Baies de Genévrier 272 3°Soroses.. 273 Des Mûres 273 4° Sycônes 274 Des Figues. 274 Citap. XV . — Des Graines 270 § Ier Du Café 270 § II. Du Chocolat 281 § III. Des Graines de Lin 2S5 § IV. Des Graines de Moutarde 280 § V. Des Semences de Courge 288 ' § VI. Des Amandes 289 § VII. De la Noix vomique 290 § VIII. Des Graines de Pomme épineuse 292 §1X. Des Graines de Colchique 293 § X. Des Graines de Paullinia 294 § XI. Des Graines rarement employées 295 LIVRE II. — Des produits végétaux employés en mé- decine.. 298 Chapitre Premier. — Du Ligneux 298 § Ier Du Coton 298 § II. Du Moxa 299 § III. De l’Amadou 300 Ciiap. Il . ■ — Des Fécui.es 302 § Ie >' De l’Amidon 303 § II. De la Fécule de Pomme de terre 304 XV[ TABLE DES MATIÈRES. § III. Du Manioc 300 § IV. Du Sagou 308 § V. De l’Arrow-root 310 Ciup.111. - Des Mannes. 312 Ciiap. IV. — Des Sucres 314 Chap. V. — Des Gommes 318 § Icr De la Gomme arabique 319 § II. De la Gomme du Sénégal 320 § III. De la Gomme indigène 322 § IV. De la Gomme adragante ' ...... 323 §• V. De quelques Gommes peu employées 324 Chap. VI. — Des Gommes-résines 325 § Ier Des Gommes-résines des Ombellifères 326 § II. Des Gommes-résines des autres familles 330 Ciiap. VII. — Des Résines 337 § Ier Des Résines des Abiétinées 338 § II. Des Résines des Térébintliacées 341 § III. Du Sang-dragon 345 § IV. De la Résine animé 318 § V. Du Ladanum 3 A 9 § VI. Du Roucou 350 § VII. De quelques Résines peu employées 351 Chap. VIII. — Des Térébenthines 353 § Rr De la Térébenthine proprement dite 353 §11. De la Térébenthine de la Mecque 356 § 111. De la Térébenthine de Cliio 357 § IV. Du Copahu 358 • Chap. IX. — Des Baumes 360 § I'r Du Baume de Tolu 361 § II. Du Baume du Pérou 363 § III. Du Liquidambar 364 § IV. Du Styrax 365 § V. Du Storax 365 § VI. Du Benjoin 360 Chap. X. - Des Essences 367 § Rr Essences de Térébenthine 369 § 11. Essences de Roses 370 § III. Essences d’Aurantiacées. 373 § IV. Essences d’Ombellifères 375 § Y. Essences de Labiées 377 § VI. Essence de Girofle 380 § VII. Essence de Cajeput 382 § VIII. Essences peu employées 383 TABLE DES MATIERES. XVII Ciiap. XL - Du Camphre 385 § pr Camphre du Japon 385 § II. Camphre de Bornéo . 387 Chap. XII. — Des Huiles 389 I. Des Huiles grasses proprement dites 390 § Dr. Huiles d’Olive 390 § II. Huile d’Amandes 391 § III. Huile de Colza 392 § IV. Huile de Faîne 393 U, — Des Huiles siccatives 394 § Dr Huile de Noix 39 i § 11. Huile de Lin 390 §111. Huile d’QEillette 396 § IV. Huile de Ricin 397 § V. Huile de Croton 398 § VI. De quelques Huiles peu employées 401 Ciur. XIII. — Du Beurre végétai 405 § Ic>' Beurre de Cacao 405 § II. Beurre de Palme 407 § III. Beurres peu employés .... 408 Chap. XIV. — De i.a Cire. 409 § 1er Cire de Calé 410 § IL Cire de Céroxyle 411 §111. Do quelques Cires peu connues .. 412 Chap. XV. — Du Caoutchouc 412 Produits analogues 410 Chap. XVI. — Des Cachous 418 § Itr Considérations générales 418 §11. Du Cachou proprement dit. 419 § III. Du Cachou d’Aroc 421 § IV. Du Gamblir 421 § V. Du suc d’Acacie 422 ■ § VI. Des Kinos 423 Chap. XVII. — De la Réglisse 424 Ciiap. XVIII. — De l’Opium 424 Ciiap. XIX. — Du Lactucarium 427 Ciiap. XX. — De l’Aloès 428 Chap. XXL — Des Vins 430 Chap. XXII. — De l’Alcool 432 Chap. XXIII. — Des Vinaigres 435 XVIII TABLE DES MATIÈRES. TROISIÈME PARTIE. DES VÉGÉTAUX OU PRODUITS VÉGÉTAUX NUISIBLES EN MÉDECINE. LIVRE PREMIER. — Des Végétaux vénéneux, ou Toxicophytes. 137 I — Végétaux vénéneux 439 § Rr Des Champignons vénéneux 439 § II. De l'QEnanthe safranée 449 tj III. Du Sumac vénéneux 450 § IV. Du Mancenillier vénéneux 451 § V. De quelques autres poisons étrangers 452 II. — Produits végétaux vénéneux 453 § I« De l’Upas antiar 453 §11. De TUpas tieuté 455 § III. Du Curare 458 LIVRE II. — Des Végétaux parasites extérieurs, ou Épiphytes. 4G1 Chapitre Premier. — De la Puccinie 403 Chap. H. — Du Mucor j.. 465 Ciiap. III. — De L’Aspergille 4GG Chap. IV. — Des Oïdium 407 Ciiap. V. — Del’Achorion 470 Chap. VI. — Des Microspores 473 Ciiap. VU. — Des Trichophïtes. 470 Ciiap. VIII. — Considérations botaniques 479 LIVRE III.— Des Végétaux parasites intérieurs, ou Entophytes. 481 Chapitre Premier. — Des Leptomites 482 Ciiap. II. — De l’Oscillaire 480 Chap. III. — Du Leptothrix 487 Ciiap. IV. — De la Mérismopédie, 488 Ciiap. V. — Du Crïptocoqüe 489 Chap. VI. — Considérations botaniques 490 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. TABLE DES FIGURES INTERCALÉES DANS LE TEXTE Fig. Pages Fig. Pages Absinthe (sommité) 30 111 — à feuilles lancéolées Acacie arabique 99 321 (Séné de la). .... 73 253 Acliorion de Schœnlein. 124 4 70 — à feuilles obovées — — 125 471 (Séné de la) 71 253 Agaric amer 112 443 Céphélide ipécacuanha. 8 41 — brûlant 113 443 Chanvre mâle (sommité). 42 120 — caustique 115 444 — femelle (sommité). 42 121 ' — meurtrier 114 444 Ciguë maculée 58 187 — de l’Olivier 110 445 Colchique d’automne. . . 26 90 — styptique 117 44 G — — (tubercule). 27 91 Amanite bulbeuse un 441 — panaché(tubercule). 28 92 Ambroisie (sommité). . . 40 117 Copayer officinal 101 359 Anacampte pyramidale Coquelicot (fleur) CO 221 (tubercules) 24 .88 Coton 91 299 Anis étoilé 82 208 Croton cathartique 108 399 Arnique des montagnes. 03 200 Cryptocoque du ferre- Arrow-root (fécule) 98 311 ment 133 490 Asperge (rhizome) 30 90 Dryobalane camphrier. . 107 388 Aspergille auriculaire.. 121 407 Exogone officinal 10 02 Avoine (fécule) 93 304 Fougère mâle 33 102 Badiane 82 208 Froment rampant 32 100 Belladone commune. . . . 54 175 Gaïac officinal 49 152 Blé (fécule) 92 303 Garou 48 144 Bolet pernicieux 1 18 4 iG Genièvre 85 273 Cacaoyer 88 282 Gentiane (racine) 12 55 Id 109 400 Giroflier 01 200 Café 87 279 Id 105 381 Caféier 80 277 Gratiole officinale. ..... 7 41 Camomille romaine. . . 02 204 Guimauve officinale. . . . 21 74 Cannellier 47 137 Houblon (cône) ... 83 et 84 270 Capillaire de.Montpellier. 00 192 Ipécacuanha annelé (ra- Cardamome de Ceylan. 79 203 cine) 9 49 — ■ de Malabar long. 80 2G3 — ondulé (racine) . . . 1 1 50 — — petit.. 8t 203 — strié (racine) 10 49 Casse 09 250 Iris (rhizome) 3l 98 — à feuilles aiguës. . 70 252 Jusqiiiame noire 55 177 — — (Séné do la) . 72 253 Laurier camphrier 100 380 XX TABLE DES FIGURES, Fig. Laurier cerise 59 LeptomiteldeHannover. 1 28 — ? épidermique. . . 129 — utéricole. . . . 130 Leptothrix buccal 131 Lichen d’Islande. 1 — pulmonaire 2 Lis (bulbe) 29 Mais (fécule) 94 Mangostan guttier 100 Manioc (fécule) 96 Mauve sauvage 56 Id. — 64 Mélisse officinale 57 Menthe poivrée(sommité) 37 Menthe poivrée 104 Mercuriale femelle 4 — mâle 3 Mérismopédie stomacale. 132 Microspore pellicule .... 126 Morelle douce-amère. . . 34 Myrosperme baumier. . . 102 Néphrode Fougère mâle. 33 Nerprun (baies) 68 Nicotiane ordinaire 52 — rustique 53 Noix vomique 89 Oïdium blanchâtre 122 — pulmonaire 123 Orchis mâle 22 — — (tubercules!.. 23 — taché (tubercules). 25 Fig. Pages Oronge (fausse) 111 441 Pariétaire officinale. .. . 5 37 Pavot blanc 76 260 variété déprimée 77 260 — noir 78 260 Pensée 6 38 Pomme de terre (fécule). 95 305 Pomme épineuse 90 293 Puccinie du favus 120 464 Pyrèthre (racine) 17 65 Quinquina calisaya 43 128 — La Condamine. . . . 44 129 — ovale 46 131 — à petites fleurs... 45 130 Ratania (racine) 19 69 Safran (stigmates) 67 223 Sagou (fécule) 97 309 Salsepareille 13 57 Sapin (bourgeons) 50 160 Sauge (sommité) 38 114 Id. id 103 378 Sénéga (racine) 18 67 Simarouba de Cayenne. 20 71 Tamarinier 74 255 Thé 51 164 Tilleul argenté 65 215 Trichophyte tonsurant. . 127 477 Valériane (racine) 14 59 Valériane Phu (racine) . 15 60 Vanille (capsules) 75 257 Vclar (sommité) 35 109 Véronique (sommité). . . 39 116 Vomiquiertieuté 110 456 Pages 189 483 483 484 487 32 33 94 304 334 307 181 212 183 113 379 35 34 489 475 107 362 102 230 170 173 291 468 469 86 87 88 FIN DE I.A TABLE ÜF.S FIGURES. ELEMENTS DE BOTANIQUE MÉDICALE PREMIÈRE PARTIE GÉNÉRALITÉS. LIVRE PREMIER ORGANISATION DES VÉGÉTAUX Les végétaux sont des êtres vivants, fortement carbonés, ne digérant pas, privés de sensibilité et de locomotilité. L’état primordial de l’organisation végétale se réduit à une petite poche appelée cellule ou utricule. Il existe des plantes constituées par une seule cellule. Il y en a qui en présentent deux, trois, quatre, cinq... D’autres sont formées d’une série linéaire de cellules adhéren- tes bout à bout, composant des filaments plus ou moins longs, tantôt simples, tantôt ramifiés. Le plus souvent, un certain nombre de cellules s’associent et composent un tissu dit cellulaire ou ulriculaire. » Dans beaucoup de cas, les cellules se transforment en tubes, lesquels constituent un autre mode de tissu appelé tubulaire ou vasculaire. Enfin ces tubes se modifient à leur tour, s’épaississent, s’ob- struent et produisent un troisième mode qui porte le nom de fibreux ou ligneux. 11 y a donc, dans le végétal, trois sortes de tissus : 1° le cellu- laire, 2° le tubulaire, 3° le fibreux. On trouve des végétaux uniquement composés du premier; MOQ.-TAND. — BOT. MIÏD. 1 9 ORGANISATION DES VÉGÉTAUX. des végétaux qui présentent le premier et le second, et des vé- gétaux qui offrent le premier, le second et le troisième. Les tissus produisent, par leurs combinaisons, les différents organes. Les organes occupent les parties centrales ( axiles ), ou sont por- tés par ces dernières ( appendiculaires ). Les uns ont pour fonction de nourrir, de développer et d’en- tretenir l’individu ; les autres servent à le perpétuer. Les pre- miers s’appellent organes de nutrition ou de végétation , et les se- conds, organes de reproduction ou de fructification. Les végétaux ne possèdent pas, comme les animaux, d 'organes de relation. CHAPITRE PREMIER ORGANES ET FONCTIONS DE VÉGÉTATION. Ces organes sont : 1° la racine , 2° la tige, 3° les bourgeons , 4° les feuilles. 1° La racine est cette partie du végétal, située à son extrémité inférieure, qui s’enfonce presque toujours dans la terre et qui sert à la fixation de l’individu et à sa nutrition. Elle fuit la lumière, et n’est pas colorée en vert. On l’appelle simple, quand elle n’offre qu’un seul axe, et com- posée, quand elle en a plusieurs. Dans la racine, on a distingué un corps , lequel se divise sou- vent en branches, en radicelles et en chevelu. La racine est annuelle, 0, comme dans le Tabac, le Coquelicot, la Fumeterre ; bisannuelle , çf, ©, comme dans la Molène, la Ca- rotte, la petite Centaurée; ou vivace, 'ty, comme dans Y Oseille, la Camomille romaine, la Mélisse. Dans beaucoup de végétaux, elle est ligneuse, b ( Nerprun , Quinquina, Tilleul). La racine s’bypertrophie quelquefois, et devient fusiforme, rapi- forme ou tout à fait tubéreuse. Dans ces divers cas, les ramifica- tions diminuent en nombre et en calibre, et tendent à disparaî- tre. Leur appauvrissement ou leur absence semble compensés par la dilatation excessive de l’axe radical. 2° La tige est cette partie axile qui croît en sens inverse de la racine et qui s’élève ordinairement au-dessus du sol. La ligne qui sépare l’axe aérien de l’axe radical a été nommée collet. Cette ligne est souvent plus théorique que réelle. La tige est herbacée, demi-ligneuse ou ligneuse, creuse ou pleine, articulée ou non articulée, simple ou rameuse. ORGANES ET FONCTIONS DE VEGETATION. 3 Les ramifications sont les branches , les rameaux el les ramus - cules. 11 existe des tiges très -courtes et plus ou moins rudimentaires. On a distingué cinq sortes de tiges : 1° le tronc [ Oranger , Peu- plier, Tilleul ); 2° la tige proprement dite [Pavot, Gentiane, Chan- vre)-, 3° le stipe ( Dattier , Cocotier, Sagouier); 4° le chaume [Orge, Chiendent , Canne à sucre)-, o° le lécule [Plantain, Dent-de-lion , Mandragore) . Voici leurs caractères abrégés : / inarticulées Tiges | | articulée... herbacées. ligneuses.. I développée.. . . ( rudimentaire. . ( conoïde ) cylindroïde.... 2. Txrje proprement dite . 5. Lécule. i. Tronc. 3. Slipe. 4. Chaume. Il y a des tiges souterraines, plus ou moins obliques ou traçan- tes, appelées rhizomes. Ces dernières sont souvent renflées et gor- gées de fécule. Quelques-unes ressemblent à des corps globuleux. On a distingué trois sortes de rhizomes : 1° le rhizome propre- ment dit [Iris, Asperge, Fougère mâle ) ; 2° le renflement Cyclame); 3° le plateau [Scille, Ail, Lis). Voici leurs caractères abrégés : / I développé.. .. 1 . Rhizome proprement dit . Rhizomes! nus | rudimentaire.. 2, Renflement (caché (très-rudimentaire). . 3. Plateau 3° Les bourgeons constituent l’état rudimentaire des nouvelles pousses. Leur forme est généralement ovoïde, conoïde ou conique. 11 y en a d’écailleux et de nus. Les bourgeons souterrains sont nommés bulbes. Ces derniers deviennent quelquefois très-volumineux [Scille). Les bourgeons de certains rhizomes sont d’abord souterrains et plus lard aériens. On les appelle tarions [Asperges). Lçs bourgeons qui deviennent des fleurs ont été désignés sous le nom de boutons. 4° Les feuilles sont des expansions ordinairement membra- neuses, souvent ovalaires et très-généralement vertes. Elles pui-enl dans l’air certaines substances nécessaires à la nutrilion du végétal et y rejettent les matières inutiles. On les a regardées comme des organes à la fois d’absorption, de respira- tion, de décomposition, d’assimilation et d’excrétion. Les feuilles sont disposées, sur les axes, en spirale dilatée ou contractée et soumises à des lois géométriques. La branche de la 4 ORGANISATION DES VEGETAUX. botanique qui traite de ces dispositions a été nommée Pliyllotaxie. Généralement les feuilles sontd’autant plus petites, qu’elles sont placées plus haut. On les nomme radicales, canlinaires, raméales et florales. Ces noms n’ont pas besoin d’être définis. Dans la composition des feuilles, on distingue un support ou pétiole , et une partie dilatée ou limbe. Il y en a qui n’ont qu’un limbe ( simples ) et d’autres qui en ont plusieurs. Ces derniers lim- bes sont continus avec le pétiole ( feuilles découpées, pinnaliséquées , pinnatifides), ou articulés avec lui, et, dans ce cas, les limbes par- tiels s’appellent folioles, et la feuille est dite composée, décomposée ou surdécomposée, suivant que chaque pétiole secondaire ne porte qu’une foliole ou qu’il donne naissance lui-même à des pétioles secondaires ou tertiaires ( pétiolules ). Les feuilles présentent quelquefois, vers leur base, une ou deux oreillettes de forme variée, ce sont les stipules. Les feuilles modifiées qui accompagnent les fleurs sont appe- lées bractées. On en trouve une ou trois, rarement un plus grand nombre. Les couches celluleuses des Algues, plus ou moins semblables à des feuilles qui vivent dans l’eau, ont été dites frondes. Quand elles sont filamenteuses, on les nomme quelquefois trichomas. Les lames variées des Lichens, qui végètent dans l’air, sur les arbres, sur les rochers ou sur le sol, fixées par des fibrilles cellu- leuses, portent le nom de thalles. La masse filamenteuse des Champignons, qui se développe sous la terre ou bien dans les êtres organisés morts ou vivants, consti- tue le mycélium de ces curieuses plantes. CHAPITRE II ORGANES ET FONCTIONS DE FRUCTIFICATION. Ces organes sont : 1° la fleur, 2° le fruit. 1° La fleur est cet appareil passager, plus ou moins compliqué, au moyen duquel s’opère la fécondation. Elle est composée de parties accessoires ou enveloppantes et de parties essentielles ou enveloppées. Les parties accessoires ( pèrianthe ) sont ordinairement au nombre de deux, une exté- rieure ou calice, l’autre intérieure ou corolle. Les parties essen- tielles sont les organes mâles, dont l’ensemble forme 1 ’androcée, et les organes femelles, dont la réunion constitue le gynécée. ORGANES ET FONCTIONS DE FRUCTIFICATION. 5 Les éléments du calice s’appellent sépales, et ceux de la corolle pétales. Les organes mâles sont les étamines, et les organes fe- melles les pistils (1). Il y a doue quatre rosettes ou verlicilles dans la fleur. Enveloppes. .. S extérieure f . Calice [sépales). ( intérieure .... 2. Corolle {pétales). gexes ( mâle 3. Androcée [étamines) . ( femelle 4. Gynécée ( pistils ). Ces rosettes sont attachées à un axe très-court désigné sous le nom de réceptacle ( thalamus , torus). Leur insertion ( exsertion ) est immédiate, lorsque l’organe n’ad- hère à aucun autre depuis le point où il commence à être vi- sible, et médiate, quand il adhère près de sa base à un autre organe qui semble le porter (De Candolle). De là les noms d’é- pisépale, épipélale, épiandre..., d 'infère et de supère... Généralement, l’insertion des parties florales est considérée par rapport à la rosette centrale ou gynécée. C’est ainsi que les étamines sont dites hypogynes, périgynes ou épigynes, suivant qu’elles naissent au-dessous des pistils, autour ou au-dessus. Les fleurs qui possèdent les quatre verticilles dont il vient d’être question sont appelées complètes; celles qui n’ont qu’une enveloppe ( périanthe simple) sont dites monochlamydées : telles sont celles du Camphrier, de la Pariétaire, du Houblon. Les fleurs dans lesquelles les deux enveloppes manquent ( apé - rianthées) et sont remplacées par des bractées modifiées, grandes et foliacées ( spadice ), ou courtes et écailleuses ( glumes , glumelles), sont dites dans un cas spadicées ( Pied-de-veau ), et dans l’autre glu- macées {Orge). Les fleurs à calice et à corolle, c’est-à-dire à double périanthe, offrent leurs pétales tantôt soudés en un seul corps ( monopétales , gamopétales, corolli flores), comme relies du Vomiquier, de la Sauge, de la Gentiane, tantôt distincts les uns des autres ( polype - taies, dial y pétale s)\ et, dans ce dernier cas, on les nomme cali- ciflores, quand ces organes sont insérés sur le calice, comme dans le Nerprun, le Copahier, la Coloquinte, et tlialami flores, quand ils sont portés par le réceptacle, comme dans le Cochléa- ria, le Thé, la Rue. Les étamines sont attachées à la corolle dans les corolliflores, (1) En botanique descriptive, on désigne très-souvent sous ce nom l’ensemble des pistils, ou gynécée. 0 ORGANISATION DES VÉGÉTAUX. au calice dans les caliciflores, et au réceptacle dans les thalami- flores. Quand les fleurs manquent d’étamines, on les dit femelles; quand elles sont privées de pistils, on les nommemfe. Quand elles n’ont ni androcée ni gynécée, elles sont neutres. Lorsque les étamines se transforment en pétales, les fleurs deviennent doubles et en môme temps femelles. Lorsque les éta- mines et les pistils subissent à la fois ce changement, les fleurs deviennent pleines, et en même temps neutres. Dans les fleurs doubles et les fleurs pleines, les organes transformés présentent habituellement des multiplications nombreuses ( dédoublements ). Les sépales sont le plus souvent verts, comme les feuilles. Les pétales se font ordinairement remarquer par la délicatesse de leur tissu et par la vivacité de leurs couleurs. Quelquefois ils exhalent des odeurs suaves ou fétides. On remarque, dans les pétales, une partie rétrécie ou onglet, et une dilatation ou lame. Les étamines sont composées presque toujours d’un support ou filet, et d’une bourse ou anthère, qui renferme la poussière fécondante ou pollen. Les pistils offrent un stigmate, un style, et un ovaire qui con- tient les ovules. 2° Le fruit est le produit de la fécondation. Il se compose de deux parties : l’une accessoire et protectrice, le péricarpe; l’autre essentielle et protégée, la graine. Le péricarpe est formé par le développement de la tunique ovarienne, et la graine par celui de l’ovule et de son contenu. C’est le péricarpe qui détermine la forme du fruit. La graine contient les rudiments du nouvel individu. Le péricarpe le plus complet présente un épicarpe, un méso- carpe et un endocarpe ( Cerise , Amande, Cacao). Lorsqu’il est incom- plet, souvent il n’est plus constitué que par une mince mem- brane ( Baguenaudier , Bon-Henri, Ambroisie). Dans certains cas, cette membrane se soude avec la graine et se confond avec elle [Orge, Blé, Riz). Il y a des fruits aqueux ( Raisin , Belladone, Douce-amère), des fruits charnus [Pêche, Courge, Pomme), et des fruits secs ( Jus - quiame. Séné, Anis). Ces derniers sont indéhiscents ( Tilleul , Noi- sette, Gland), ou déhiscents {Puis, Pomme épineuse, Vanille). Les botanistes ont distingué les fruits en simples, multiples et agrégés. Les premiers sont ceux qui sont produits par la fécondation d’un seul pistil (ou de plusieurs pistils confondus) dansune même fleur. 7 ORGANES ET FONCTIONS DE FRUCTIFICATION. Les seconds sont ceux qui résultent de la fécondation de plu- sieurs pistils, plus ou moins distincts, dans une même fleur. Les troisièmes sont ceux quf résultent de la soudure de plu- sieurs pistils, d’abord séparés, appartenant à des fleurs différentes. !.. . , ( à un pistil 1 .Simples. une eui simp e (à plusieurs pistils. 2. Multiples. plusieurs fleurs réunies 3. Agrégés. Les fruits aqueux, charnus ou secs, indéhiscents, sont quel- quefois recouverts par le calice persistant soudé avec le péri- carpe ( Groseille , Coing , Arnica). Les fruits secs déhiscents présentent deux ordres généraux de déhiscences : les irrégulières et les régulières. Les premières, qui sont quelquefois incomplètes, ont lieu par rupture du péricarpe, par déchirure ou par écartement de cer- taines parties, ou bien par des trous. Les secondes, qui sont les plus nombreuses, s’opèrent par les cloisons, ou par des valves symétriquement disposées, qui s’ouvrent ou s’isolent. Voici les modes principaux admis par les auteurs : Ij les cloisons.. 1. Septicide... en long par. . . . ' ( aux bords. ... 2. Septifrage . (des valves... 1 au milieu 3 .-Loculicide. en travers 4. Pyxidique. Les fruits simples ont tantôt une seule loge ( uniloculaires ), tantôt plusieurs ( multiloculaires ). Dans ce dernier cas, ils sont produits par la réunion de plusieurs pistils confondus en un seul. Les fruits multiples et les fruits agrégés ont toujours plusieurs loges. Les fruits élémentaires ou les loges des fruits multiples et des fruits agrégés ont été nommés carpelles (t). Chaque loge contient une seule graine {Prune, Fumeterre, Ga- rou), ou plusieurs {Primevère, Casse, Pavot). La graine {œuf végétal) est composée d’une enveloppe simple {Camphrée, Salicorne, Soude), ou double {Ricin, Réglisse, Anis étoilé), d’une certaine quantité de matière nutritive ou albumen (périspermées) et d’un embryon. L’embryon entoure l’albumen {Épinard, Phytolacca, Belle de- nuit), ou est entouré par lui [Ellébore, Café, Euphorbe). 11 y a (1) En botanique descriptive, on désigne très-souvent sous ce rom les pistils partiels ou éléments du gynecée, ou bien l’ovaire partiel, appelé ovelle par quel- ques botanistes. CLASSIFICATION DES VEGETAUX. des graines qui n’ont pas d’albumen (apérispermées) ; tels sont la Bryone, le Haricot, la Verveine. L’embryon est droit, arqué, annulaire, plié en spirale. Il est féculent, charnu ou corné. Il offre une teinte blanche, ou jaunâtre, ou verte. Il présente une partie axile composée de la radicule , de la tigelle e t de la gemmule. Il ne porte pas de cotylédons, ou bien en est pourvu ( Cotylédonées , Acotylédonées). Lorsqu’il est cotylédoné, il offre un ou deux ou plusieurs cotylédons (Monocotylédones, Di- cotylédones, Polycotylédones). LIVRE II CLASSIFICATION DES VÉGÉTAUX. Le nombre des végétaux connus est très-considérable. On croit qu’il existe, sur le globe, au moins 140,000 espèces (1), parmi les- quelles plus des deux tiers ont été nommées et décrites. Com- ment se reconnaître au milieu de tous ces noms et de toutes ces descriptions? Quels guides pourront nous conduire, sans confu- sion et sans peine, jusqu’à la plante objet de nos recherches? Ces guides, la science nous les a donnés : ce sont les classifica- tions. Les classifications sont des arrangements plus ou moins régu- liers, dans lesquels sont disposés les végétaux. Les classifications sont indirectes (2) ou directes (3). Les premières sont indépendantes de la nature même des ob- jets. L’ordre alphabétique des noms, employé pour les anciens catalogues de graines, est un exemple de ce premier mode de classification. On peut encore citer, comme d’excellents modèles en ce genre, le Botanicon monspeliense de Magnol (1676), et le Cours de botanique médicale comparée de Bodard (1810). Linné désigne, sous le nom de alphabetarii, les botanistes qui ont employé cette forme de classification. De son temps, on con- naissait quarante- neuf ouvrages principaux rédigés par ordre alphabétique. (1) Théophraste, quatre siècles avant l’ère chrétienne, en a signalé 350; Linné, en 1740, en a réuni 7540; Persoon, en 1805, en adonné 22 000 ; le Prodrome de De Candolle en embrasse, dans ce moment, près de 80 000. (2) Empiriques de De Candolle. (3) Rationnelles de De Candolle. SYSTEMES. 9 Les classifications directes présentent un rapport plus ou moins réel avec les corps auxquels on les applique. On pourrait les distinguer en pratiques et en scientifiques. Les classifications pratiques ou usuelles sont celles dans lesquel- les on groupe les végétaux suivant leurs rapports avec un autre ordre de connaissances (De Candolle). On les dispose relative- ment à leur patrie, à leur usage, à leurs vertus... Telles sont les classifications botanico-médicales, et telle est celle du pré- sent ouvrage. Les classifications scientifiques sont établies sur l’organisalion même des végétaux ; ce sont les plus importantes. On en connaît de deux sortes, les artificielles ou systèmes, et les naturelles ou mé- thodes. I. — Systèmes. Les systèmes sont des classifications fondées sur un seul organe ou sur un petit nombre choisis arbitrairement. Ils ont pour but principal de donner, aux personnes qui ne connaissent pas les plantes, un moyen facile et rapide de les trouver dans les livres, dans les herbiers ou dans les jardins de botanique. Les systèmes ont rendu et rendent encore d’immenses services aux commençants. 1° Linné. — Le plus remarquable et le plus célèbre parmi les systèmes est, sans contredit, celui de Linné, généralement connu sous le nom de système sexuel. Cette classification est fondée principalement sur les étamines, et, accessoirement, sur les pistils et sur les fruits. Les caractères sont clairs, précis et nettement formulés. Le système sexuel présente vingt- quatre classes divisées en cent treize ordres (Voyez le tableau de ce système, page 10). Ce système a obtenu, dès son apparition, un succès prodigieux. Pendant plus d’un demi-siècle, il a régné dans les écoles et a été adopté dans presque tous les ouvrages généraux ou spéciaux. Comme classification artificielle, il faut l’avouer, c’est la meil- leure, la plus facile et la plus commode; elle s’applique non- seulement à toutes les plantes connues, mais encore à toutes celles qui restent à connaître (Mirbel). Cependant le système linnéen n’est pas à l’abri de quelques re- proches. Le nombre des étamines est souvent variable dans une môme espèce et sur un même pied. La pentandrie est trop éten- due; à elle seule, elle embrasse près du sixième du règne végétal. 1. 10 CLASSIFICATION DES VÉGÉTAUX. L ’cctandrie, la décandrie et la dodécandrie présentent des exceptions trop nombreuses; la syngénésie, la polygamie et la diœcie offrent des subdivisions peu tranchées et difficiles à saisir. Malgré ses défauts, on doit reconnaître, que cette classification est un beau monument du génie de son auteur (Mirbel). Organes , sexuels. SYSTEME DE LINNE. Classes. f \ . Monandrie. / 2 .Diandrie. I 3. Triandrie. 1 4. Tétrandrie . i comIp 1 s Pentandrie. t'7 ZlL S./ï,Wr„. Il I 7 . Heplandrie. n" i I S.Oclandrie. nee. 1 f - 9. Ennéandrie. 1 0111 < 1 10. Décandrie. — r-- , '3re ) 11. Dodécandrie. t’oü I ï avec | 12 ./coîandrie. î lnser-(l3 .Polygandne. F \ tion. / \ j 14 .Didynamie. \ déterminée.. | 15. Té tr adynamie. i 16 . Monadelphie . I par les filets. 17 .Diadelphie. Réunies] ( \S.Polyadelphie. , I | par les anlhè- ^ \ f ( res 19. Syngénésie. ’ j \ Étamine soudée avec le pistil 20. Gi/nandrie Fleurs .1 1 .. ./ f / 21. alonœcie. \ unisexuées / 22 Diœcie. ( 23. Polygamie. cachés U. Cryptogamie. 2° Lamarck. — 11 existe une classification encore plus artificielle que le système sexuel, plus simple, et qui, par conséquent, facilite davantage la recherche des noms. Cette classification, dite analy- tique ou dichotomique, a été inventée par Ramus, en 1650, et appliquée à la botanique par Johrenius, en 1710. Lamarck en a tiré un parti très-heureux dans la Flore française, en 1795, et Dubois, dans celle d 'Orléans, en 1803. La classification analytique divise d’abord le règne végétal en deux parties, par des caractères bien distincts et autant que pos- sible nettement opposés; de telle sorte qu’on n’a à chercher la plante dont on veut connaître le nom que dans une des deux moitiés. Puis, on subdivise cette moitié en deux, et ainsi de suite, de manière à restreindre de plus en plus le champ de travail. MÉTHODES. 11 On finit, de celte manière, par arriver sans effort à la famille, au genre et à l’espèce. Dans celte recherehe, on suit donc une progression géométri- que, de sorte qu’un objet confondu «ntre huit mille cent quatre- vingt-douze autres, est reconnu nécessairement en moins de douze questions, qui se succéderaient dans cette série : t, 2, 4, 8, 16, 32, 64 (Duméril). L’arrangement dichotomique est un passe-partout, une clef, pour arriver aux noms des plantes, plutôt qu’une vraie classification : cet arrangement présente de grands avantages aux personnes peu familiarisées avec la botanique. Il suffit de la connaissance superficielle des principaux organes, pour que l’élève soit con- duit dans un instant au nom cherché; elle fait passer en revue ces mômes organes, et montre successivement leur nombre, leurs positions et leurs modifications... Malheureusement, cette dispo- sition, par trop artificielle, n’est bon ne que pou ries commençants ; car, dès qu’on est un peu familiarisé avec la science végétale, et qu’on connaît un certain nombre de familles et de genres, on est ennuyé, impatienté par les questions nombreuses qu’il faut subir pour arriver à un nom, et on laisse de côté les divisions princi- pales, quelquefois môme toute la dichotomie, pour chercher im- médiatement dans la famille ou dans le genre auquel on suppose que la plante peut appartenir. II. — Méthodes. Les méthodes sont des classifications fondés sur l’ensemble des organes. Elles ont pour but d’associer les végétaux d’après leur degré de ressemblance. Une méthode bien faite représente fidèlement le degré de pa- renté ou le défaut de rapports des différentes plan tes. Elle enchaîne toutes nos idées ; elle nous fait saisir tous les points communs par lesquels les végétaux se tiennent les uns aux autres; elle n’offre aucune espèce A nos regards, sans nous montrer en même temps celles qui existent en deçà et au delà (Lamarck). C’est un mode d’association plus conséquent avec lui-même, plus scientifique, plus philosophique que le système. Il l’emporte sur ce dernier, comme les créations de la nature l’emportent sur les combinaisons de notre esprit. La méthode est au système à peu près ce que les grammaires raisonnées sont aux dictionnai- res (Duméril). Il peut exister un grand nombre de systèmes ; il y en a autant 12 CLASSIFICATION DES VÉGÉTAUX. que l’imagination des hommes est capable d’en inventer. Il n’existe, à proprement parler, qu’une seule méthode ; mais elle est mauvaise, médiocre, benne, parfaite, suivant l’époque de la science et suivant la sagacitç de son auteur. Les premiers botanistes avaient une idée vague des groupes naturels: ils les conservaient, même dans leurs classifications les plus artificielles ; mais leurs opinions à cet égard n’étaient ni arrêtées, ni raisonnées. Dans l'histoire de la méthode naturelle, on peut distinguer cinq phases: 1° l’époque d 'invention, 2° celle de tâtonnement, 3° celle de comparaison générale, 4° celle de subordination des ca- ractères, 5° celle de perfectionnement . 1° Époque d'invention. — L’illustre Magnol (de Montpellier), maître et successeur de Tournefort, a conçu, le premier, l’idée dégrouper les végétaux suivant leurs affinités, et d’en constituer des associations analogues au x familles des hommes. Magnol est une des gloires de la botanique française. On trouve, chez lui, le sentiment intime de la classification naturelle, mais ce sentiment est encore très-confus; les tentatives qu’il a inspi- rées sont incomplètes. L’auteur a trouvé le germe d’une grande découverte, mais il n’a pas su le faire éclore. 2° Époque de tâtonnement. — Linné a parfaitement compris les avantages immenses que pourrait donner une classification na- turelle bien faite. Ce grand botaniste a essayé d’en composer une (1738), mais il n’a réussi qu’à en produire des fragments. Il n’a- vait aucune règle, il tâtonnait... Il a proposé 64 ordres naturels. Ces ordres ont paru d’abord sans noms et sans caractères. Plus tard (1753), il a porté leur nombre à 67, et leur a donné des noms; mais il les a toujours laissés non définis, et par consé- quent mal circonscrits. 3° Epoque de comparaison. — Adanson a publié aussi des fa- milles naturelles (1763) (l). A cette époque, la science avait marché. Les organes des végétaux étaient mieux connus et leurs rapports mieux appréciés; on pouvait donc associer les plantes plus facilement et plus rigoureusement. L’illustre botaniste fi an- çais avait une profonde connaissance des livres et des choses; il possédait au plus haut degré celte aptitude à bien voir et ce (1) On verra plus loin que Bernard de Jussieu avait disposé le jardin de Trianon en 1759. « Si l’on considère qu’Adanson avait de continuelles communications avec Bernard, que ce dernier ne faisait point mystère de sa doctrine, qu’il était le pro- moteur et, pour ainsi dire, l ame de presque tous les grands travaux que les natura- listes français entreprirent alors, on jugera de quelle utilité ses conseilsturent pour Adanson. » (Mirbel.) MÉTHODES. 13 génie comparateur qui font les grands naturalistes (Mirbel). Adanson chercha, dans l’établissement de ses familles, à rem- placer l’incertitude des tâtonnements par des règles positives; il crut reconnaître que des relations entre les végétaux reposent dans chaque organe étudié isolément ; que leur ressemblance existe entre les racines ou les feuilles, le calice ou la corolle, les étamines ou les pistils...., ou bien entre plusieurs de ces organes à la fois. 11 en conclut que les espèces qui offrent le plus grand nombre de ces rapports partiels doivent être les plus rapprochées dans l’ordre de la nature. Il composa ainsi 38 familles naturelles, comprenant ICI 3 genres. Adanson donna à chaque famille des caractères distinctifs. Sa classification, dite de comparaison générale, était un progrès im- mense. Mais, malheureusement, tous les rapportssaisis ne peuvent pas avoir la même valeur taxinomique. Chaque organe présente son importance particulière, et, d'un autre côté, tous les points de vue sous lesquels une partie peut être envisagée, n'offrent pas non plus à la classification des traits distinctifs d’un intérêt si- milaire. Adanson compte les caractères, 'mais ne les pèse pas. 11 croyait à une série ou gradation fondée sur tous les rapports possibles de ressemblance ; et celle gradation qu’il s’efforce d’é- tablir, n’est pas dans la nature. 4° Epoque de subordination. — Un botaniste célèbre de Franc- fort, aux travaux duquel on n’a pas accordé assez d’attention, Laurent Heister, avait reconnu, dès 1 730 (I), qu’il existe entre les organes des végétaux une subordination de caractères ; c’est-à- dire que les signes d’affinité ou moyens de classification sont de valeur inégale, qu’il y a des caractères dominateurs et des carac- tères subordonnés , et qu’un seul des premiers peut sou\ent, par son importance, équivaloir à plusieurs des seconds. Heister avait appliqué cette idée à l’arrangement méthodique des plantes du jardin de Helmstadt. Son ouvrage, très-remarquable, publié en 1748, renferme autant d’erreurs grossières que de grandes vérités. 11 fut peu répandu et mal apprécié par les contempo- rains; il ne produisit aucune sensation. Dix ans plus tard, c’est-à-dire \ers 1758, Bernard de Jussieu disposa le jardin de Trianon d’après une classification naturelle, fondée aussi sur le grand piincipe de la subordination des ca- ractères (2). On sait que cet illustre botaniste a passé sa vie à (1) Trente-trois ans avant Adanson et huit avant Linné! (2) L’arrangement du jardin de Trianon est postérieur de vingt-huit ans à l’arran- gement du jardin de Helmstadt! 14 CLASSIFICATION DES VÉGÉTAUX. perfectionner celte admirable classification; qu’il l’a exposée dans ses cours et dans ses conversations, mais qu’il ne l’a for- mulée dans aucun livre ni dans aucun mémoire. Les idées et l’ouvrage du célèbre botaniste allemand qui vient d’êlre cité ont-elles servi de guide aux méditations de Bernard de Jussieu? La chose est possible (De Candolle). Cependant notre illustre compatriote était un homme simple et modeste, peu empressé de publier ses idées, et par conséquent peu disposé à s’approprier celles d’autrui. On sait qu’il est devenu le chef d’une grande école, sans efforts, sans polémique, et, pour ainsi dire, malgré lui! (Flourens.) Antoine-Laurent, son neveu et son élève, a été son successeur et son interprète (1). Il a recueilli et publié la classification de Bernard ; il l’a développée et régularisée dans un immortel chef- d’œuvre, le Généra plantarum (1789), ouvrage fondamental, qui a fait dans les sciences d’observation une époque peut-être aussi importante que la chimie de Lavoisier dans les sciences d’expé- rience (Cuvier). Le Généra plantarum présente 100 familles qui embrassent 1754 genres. 5° Époque de perfectionnement. — Depuis l’apparition du Généra plantarum , la classification naturelle, assise sur ses véritables bases, adoptée, étendue ou corrigée, a marché de plus en plus vers la perfection. Une des grandes difficultés qu’a rencontrées l’établissement de la méthode, c’est que, dans les différents groupes, tous les élé- ments taxinomiques ne sont pas d’une importance similaire (Magnol). Tel caractère dominateur dans une famille devient su- bordonné dans une autre, chacune d’elles offrant pour ainsi dire un génie et des mœurs qui lui sont propres (Adanson). D’après ces différences, on comprend pourquoi le perfectionnement des ordres naturels n’a pu arriver qu’avec lenteur et peu à peu, et pourquoi il a fallu, pour l’obtenir, le concours d’un très-grand nombre de botanistes distingués. Les uns ont fait connaître les plantes variées des différents pays et les ont comparées à celles de l’Europe; d'autres ont composé des monographies spéciales de genres, de tribus ou de familles ; certains ont examiné la véritable nature des parties et les lois de symétrie qui président à (1) On dit assez généralement que l’importance relative des divers organes des plantes a été énoncée pour la première fois dans le mémoire d’Antoine-Laurent de Jussieu sur les Benonculace'es (1773) ; mais Heister la connaissait et avait cherché à l’appliquer quarante-trois ans auparavant (1730). MÉTHODES. 15 leur arrangement. Ceux-ci ont étudié particulièrement les inflo- rescences, les ovules, les fruits, les embryons... ; ceux-là ont remonté à la formation des organes et ont fait connaître les changements qu’ils subissent pendant leur évolution; plusieurs ont pénétré dans la structure des tissus et dévoilé des rapports inattendus ou des dissemblances méconnues. Parmi ces auteurs, un des hommes qui doivent être placés au premier rang, c’est l’illustre De Caudolle. Ce grand botaniste a formulé non-seulement les règles qui doivent présidera l’établis- sement et au perfectionnement de la méthode naturelle, dans un ouvrage qui est regardé, avec raison, comme un des plus beaux de la science; mais il en a fait des applications nom- breuses, soit dans des monographies spéciales, soit dans son recensement général de tous les végétaux connus. Le nombre des familles naturelles, admises aujourd’hui, s’é- lève à près de 300. Dans la dernière édition de sa Théorie élé- mentaire (1844), De Candolle en comptait déjà 213. Ces familles ont été groupées de différentes manières par les divers auteurs, mais ces arrangements sont toujours plus ou moins artificiels, parce que la disposition en série linéaire, obli- gée dans nos livres, ne peut pas représenter les affinités nom- breuses et compliquées des associations, la nature ayant lié les plantes par un réseau plutôt que par une chaîne (R. Brown). Une carte géographique suffirait à peine 'pour donner une faible idée des rapports multipliés qui unissent, soit les familles entre elles, soit les genres dans une même famille, ou les espèces dans un même genre. Il est donc indispensable d’employer le sijstème pour arriver facilement à la méthode. L’un est le moyen, l’autre est le but. Le premier indique le nom, le second enseigne la chose, et c’est une erreur nuisible aux progrès de la science que d’adopter exclusivement l’un ou l’autre, puisque chacun a des avantages, et que l’emploi successif de l’un et de l’autre concilie vérité et facilité (Le Maout). Les familles des végétaux ont été distribuées en deux sous- règnes : 1° les CRYPTOGAMES, 2° les PHANÉROGAMES. Les premières sont dépourvues d’étamines et de pistils; elles se reproduisent au moyen d’organes plus ou moins différents de ces derniers, ou bien par des gemmes sans fécondation préalable ; elles manquent d’ovules. Leur embryon est simple, c’est-à-dire sans organes distincts, et généralement formé d’une seule vé- sicule. 16 CLASSIFICATION DES VEGETAUX. On trouve, dans leur constitution, du tissu cellulaire sans vaisseaux, pendant toute leur existence ou dans leur jeunesse seulement. Les secondes présentent des étamines et des pistils ; elles se reproduisent toujours par génération et par graine. Elles ont des ovules. Leur embryon est composé, c’est-à-dire formé de plusieurs organes distincts. On trouve toujours, dans leur constitution, du tissu cellulaire et des vaisseaux . Les CRYPTOGAMES se divisent en deux embranchements : 1° les Ami'higènes, qui n’ont ni axe, ni organes appendiculaires distincts, et qui se reproduisent par des embryons nus (spores); 2° les Acrogènes, qui ont un axe et des organes appendiculaires distincts, et qui se reproduisent par des embryons recouverts d’un tégument (séminules). Les premières ont des frondes , un mycélium ou un thalle ; et les secondes, de vraies feuilles ne portant pas les fruits, ou des feuilles anomales portant les fruits. Les PHANÉROGAMES se divisent aussi en deux embranche- ments : 1° tes Monocotylédones, 2° les Dicotylédones. Les Monocotylédones ont des vaisseaux disposés par faisceaux. Leur embryon offre des cotylédons solitaires ou alternes. Elles comprennent deux classes : 1° les Périspermées, dont la graine est pourvue d’un albumen; 2° les Apérispermées , qui n’en présentent pas. Les premières ont les organes sexuels protégés par des glumes et des glumelles, ou bien entourés par un véritable périanthe. Les Dicotylédones ont des vaisseaux disposés par couches con- centriques. Leur embryon offre des cotylédons opposés ou ver ticillcs. Elles comprennent quatre classes : 1° Les Monochlamydées, dont le calice et la corolle sont réduits à une seule enveloppe. 2° Les Corolliflores, dont les pétales sont soudés en une corolle distincte du calice. 3° Les Caliciflorcs, dont les pétales sont libres ou plus ou moins soudés, mais toujours insérés sur le calice. 4° Les Thalami flores, dont les pétales sont libres, mais insérés sur le réceptacle. PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. 17 VÉGÉTAUX. 1er Sous-règne. — Cryptogames. Embranchements . I. AMPHIGÈNES... Classes. *■ à frondes . , 44 à mycélium. *4* à thalle.. . . Familles . Algues. Champignons. Lichens. II. ACROGÈNES. 4 à feuilles non fructifères.... Mousses. *4 à feuilles fructifères Fougères. 2e Sous-règne. — Phanérogames. I. MONOCOTYLÉDONS.. II. DICOTYLEDONS * périspermés. ** apérispermés ' glumifères.. . I périanthés. . . I4 monochlainydcs. 44 corolliflores . . . . 4*4 caliciflores f44f thalamiflores.. . . Graminées. Liliacées. Orchidérs. Eupiiorbi acées. Gentianées. Ombellifèues. Renonculacées. LIVRE III PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DES VÉGÉTAUX. La botanique médicale est une des applications les plus utiles de la science des végétaux. Cette application remonte à la plus haute antiquité. Les premiers naturalistes remarquèrent d’abord dans les plantes leurs propriétés curatives, et s’occupèrent presque exclu- sivement de ces propriétés. L’examen des organes et des fonc- tions eut lieu beaucoup plus tard; de telle sorte qu’il est exact de dire que l’application a été antérieure à la science. De nos jours, la plupart des personnes du monde semblent ne voir encore dans les végétaux que des éléments de matière -mé- dicale. Les paysans, dans la plupart des pays, lorsqu’ils ren- contrent quelqu’un qui herborise, ne manquent jamais de lui demander : Pour quelles maladies ramassez-vous toutes ces plantes ? Beaucoup de végétaux possèdent des propriétés médicinales, cela est incontestable; mais il en est un très-grand nombre dont les vertus sont inconnues ou qui peut-être n’en ont pas... 18 PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. Les propriétés médicinales des végétaux diffèrent suivant les espèces. Elles sont Irès-prononcées dans les unes, et très-faibles dans les autres. Elles peuvent, dans certaines plantes, se res- sembler quant à la nature ou différer considérablement. C’est à la science à reconnaître et à signaler ces caractères. On emploie indistinctement la Consolide officinale et la Consoude tubéreuse , l’Ellébore vert et l 'Ellébore noir...; tandis qu’on ne rencontre pas dans d’autres espèces, souvent très-voisines, les mêmes avantages. L ’Ansérine ambrosioïde est fortement aromatique, et Y Ansérine blanche ne l’est pas; Y Iris de Florence exhale une odeur de violette, et Y Iris fétide est très-puant. Les propriétés des plantes varient aussi suivant les organes; elles résident tantôt dans la racine ou dans la tige, tantôt dans la fleur ou dans le fruit... On recherche les rhizomes dans les Amo- mées, les feuilles dans le Tabac, les pétales dans les Roses... On a constaté de bonne heure une certaine analogie entre les formes des végétaux et leurs propriétés. Généralement, les es- pèces qui se ressemblent jouissent de vertus qui se ressemblent. On peut dire que les végétaux d’un même genre participent des mêmes propriétés, et que, fort souvent, ceux d’une même fa- mille possèdent des propriétés analogues (t). Cette connaissance est de la plus haute importance pour le médecin et pour le pharmacien. C’est elle qui leur permettra, dans les pays lointains dont la flore n’a pas été explorée, de dé- couvrir des aliments ou des médicaments. « L’équipage d’un vaisseau anglais, naviguant dans l’océan Pacifique, souffrait du scorbut, mais le botaniste de l’expédition, Forster, ayant trouvé une plante de la famille des Crucifères, une Passerage, pensa qu’elle devait avoir les propriétés antiscor- butiques de cette famille, si commune en Europe, et s’en servit avec succès. La Billardière, dans une position analogue, décou- vrit une espèce de Cerfeuil, et procura à tous ses compagnons de voyage une nourriture saine et agréable (De Candolle). » On sait que les P ins de l’Asie donnent de la térébenthine comme ceux de la France, et que les Chênes de l’Amérique fournissent du tan comme les nôtres... L’étude des rapports dont il s’agit peut conduire, dans certaines circonstances, à remplacer par des espèces indigènes certains végétaux exotiques, et à trouver (1) o Plantæ quœ généré conveniunt, etiam virtute couveniunt ; quœ ordine na- turali conlinentur , etiam v'.rlute propius accédant ... » (Linn.) — « Vix etiam vir- tute dissident congeneres plantæ car acteribus seu organis subsimiles... » (A .-L. Juss.) PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. 19 dans notre propre pays, souvent à quelques pas de noire de- meure et pour ainsi dire sous la main, des remèdes qu’on fait venir de trôs-loin, qui sont rares et chers, ou qui peuvent nous manquer (I). C’est encore la comparaison des végétaux exotiques aux végétaux européens qui a fait connaître dans nos plantes des propriétés longtemps ignorées. L 'lpecacuanlia a décelé les vertus de nos Violettes, la Rhubarbe celle de nos Patiences, la Scammonée celle de nos Liserons... Les preuves de la concordance qui existe entre les formes des plantes et leurs propriétés se déduisent de la théorie, de l’obser- vation et de l’expérience (De Candolle). La théorie nous apprend que l’action des médicaments dépend de leur composition chimique ou de leur structure physique. C’est un phénomène continuellement présent à notre examen, que de voir diverses plantes, nées dans le même sol, produire des matières très-différentes, tandis que des végétaux analogues, développés dans des sols différents, y forment des produits plus ou moins semblables (De Candolle). Il est donc naturel, en constatant une organisation similaire ou très-voisine entre deux plantes, de présumer des effets iden- tiques ou analogues. L’observation nous montre chaque jour que les animaux her- bivores, bornés à une seule espèce végétale, peuvent se nourrir, non-seulement de tous les individus de cette même espèce, mais bien souvent de toutes les espèces d’un même genre et de tous les genres d’une même famille. De Candolle fait ressortir très-justement que le ver à soie mange indifféremment les feuilles de tous les Mûriers ; que la Psylle des joncs attaque tous les Jancus, et que certains Cynips étendent leurs ravages sur toutes les roses, tous les Chênes, tous les Saules...; que les Cantharides se jettent d’abord sur les Frênes, puis sur les Lilas, puis sur les Troènes et jusque sur les Oliviers; que le Papillon du C-hou dévore ce dernier, puis la rave, puis la Giroflée et puis d’autres Crucifères... Les mêmes remarques ont été faites sur les végétaux parasites. Les Æcidium , les Credo et les Puccinia, petits champignons qui se développent sous l’épiderme d’un grand nombre de plantes et s’y nourrissent aux dépens de leurs sucs, attaquent, les uns toutes les espèces de Menthes, de Ronces, de Violettes, les autres tous (1) M. Antonin Bossu a publié, il y a quelques années, un ouvrage spécial sur les plantes médicinales indigènes (Paris, 1854, in-8). 20 PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. les genres de Graminées, de Renonculacées, d’Ombellifères... L’expérience a confirmé pleinement les résultats fournis par l’observation et par la théorie. Il existe de la gomme arabique dans divers Acacias, de la gomme adragante dans plusieurs Astragales, et de l 'amidon dans beaucoup de Graminées. Tous les Cochlearia sont antiscorbutiques, toutes les Mauves émollientes, et tous les Aconits vénéneux. On a retiré de la rhubarbe d’un certain nom- bre de Rheum, de l'opium de cinq ou six Pavo’ts, et de la quinine de presque tous les Quinquinas ( 1)... Dans certaines familles très-naturelles, la plupart des genres participent des mêmes propriétés. Généralement les Gentianées ont des racines amères et Ioniques; les Amentacées, une écorce astringente et fébrifuge; les Ombellifères , des semences aroma- tiques et stimulantes. Les Labiées sont stomachiques, les Solanées narcotiques, les Euphorbiacées purgatives (2)... Dans l’étude des propriétés médicinales, il est très-important de bien déterminer d'abord la plante que l’on prend pour but de ses recherches. C’est très-mal à propos que la Scabieuse maritime a été quelquefois substituée au Sisymbre officinal. Un herboriste de Toulouse a vendu, pendant longtemps, la Renoncule scélérate pour le Ményanthe trèfle-d’eru ! Combien de fois n’a-t-on pas pris la Ciguë pour le Persil, le Laurier-amande pour le Laurier d’Apollon, et la fausse Oronge pour l’Oronge parfumée ! Les ressemblances de certains organes peuvent souvent trom- per les personnes peu familiarisées avec la science végétale. Il existe des rameaux qu’on est tenté de regarder comme des feuilles, et des feuilles qui offrent l’apparence des rameaux. Certains calices sont pétaloïdes et certaines corolles herbacées. La graine du Marronnier d’Inde rappelle, par sa forme, son poli et sa couleur, le fruit du Châtaignier... Pour bien apprécier les vertus des plantes et pour procéder rigoureusement dans leur comparaison, il faut tenir compte d’un grand nombre de circonstances plus ou moins importantes. 1° La contrée où se sont développés les échantillons qu’on étu- die, exerce quelquefois sur leurs vertus une action très-pro- noncée (3). En général, les végétaux aromatiques ont plus d’o- (1) « Salviæ omnes sunt cephalicœ, Anchus æ pectorales, Cochleariæ antiscorbu- ticœ , Euphorbiæ catharticœ , Rubiæ diureticæ ac tinctoriœ. » (A.-L. Juss.) (2) a Gramineæ nutritiœ sunt ac farinaceœ ; Cruciferæ diverse scorbutum impugnant ; Labi atæ aromaticoe dantur et amaræ » (A.-L. Juss.) (3) Voyez Engel, Influence des clim. et de la cuit, sur les propr . médic. des plantes . Strasbourg, 1860, in-4. 21 PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. deur clans les pays chauds que clans les pays lempérés, et dans ceux-ci que dans les pays froids. Ils sont aussi plus colorés, plus savoureux et plus sucrés. Les Frênes à manne , les Cistes à la- danum, les Astragales à gomme , transportés en France, ne don- nent presque pas de manne, de ladanum ou de gomme. Les Lentisques de la Provence ou de la Corse ne présenlent aucune trace de mastic. 2° L’exposition et la station des plantes influent beaucoup sur elles: les Labiées aiment les flots de lumière; les Violettes ne prospèrent bien qu’à l’ombre. La Belladone, développée loin du soleil, est plus narcotique que celle qui végète sans abri. Le Céleri récolté dans un endroit inondé est beaucoup plus âcre que celui d’un terrain sec (f). Au contraire, la Valériane qui pousse dans les lieux bas et humides est bien moins efficace que celle qui vient sur les hauteurs (Haller). L ’Ansérine fétide qui croît au bord des murs, dans des endroits très-arides, est plus puante que celle qui végète par hasard au milieu d’un champ fertile ou dans un jardin arrosé. La Digitale aime les terrains schisteux, le Sainfoin les sols calcaires, et l 'Ortie les décombres nitrés. 3° Le genre de culture exerce de son côté une influence en- core plus grande. Dans certains cas, elle diminue la matière verte et affaiblit le goût trop fort et les propriétés trop pronon- cées : c’est ainsi qu’elle rend mangeables les Crambes, les Cardes, les Laitues. Certaines sécrétions disparaissent complètement par la culture : ainsi, le Laurier sassafras perd son odeur dans nos jardins; et le Camphrier de l’Inde, élevé dans nos serres, ne pro- duit plus de camphre. D’autres fois, au contraire, la culture exagère les odeurs et augmente la sapidité : les péricarpes charnus des Pornacées et des Drupacées, naturellement acerbes et peu développés, deviennent, dans nos jardins, énormes, suc- culents, sucrés et parfumés. 4° L’époque de la récolte ne doit pas être négligée. Cette épo- que n’est pas la même pour tous les végétaux. Les bulbes du Colchique, par exemple, diffèrent d’énergie suivant la saison dans laquelle on les a tirés du sol; ceux du mois d’août sont plus actifs que ceux du mois d’octobre. Les feuilles avant la floraison sont plus chargées de sucs extractifs qu'après la fructi- fication. Les fleurs en général exhalent leurs parfums à un mo- (1) « Umbellatæ in siccis aromaticæ, calefaeientes et pellentes ; in aquosis vene- natœ... » (A.-L. Juss.j 22 PROPRIÉTÉS MEDICALES DES VÉGÉTAUX. ment déterminé; elles sont faiblement odorantes, avant ou après ce moment plus ou moins court, que Van Helmont appelait temps balsamique. 5° L’âge des plantes est pour beaucoup dans leurs propriétés. Les jeunes pousses contiennent une grande quantité d'eau et de principes mucilagineux. Aussi conseille-t-on de récolter les individus adultes, même ceux qu’on veut employer à cause de leur mucilage, car l’élément dont il s’agit est toujours plus éla- boré quand la végétation est plus avancée. Lorsque, au contraire, on désire des principes très-faibles ou peu abondants, on cueille les échantillons de bonne heure. C’est ainsi que les Suédois peuvent manger Y Aconit sans inconvé- nient; les Toscans, la Viorne clématite, et les nègres, VApocyn. C’est ainsi, encore, qu’on porte sur nos tables les feuilles des Chicoracées et des Cinarocéphales... Les écorces changent de composition en vieillissant; l’aubier devient de moins en moins aqueux, et le bois de plus en plus dur et coloré. Beaucoup de fruits qui ont d’abord ou une forte astringence, ou une grande acidité, présentent, quand ils sont mûrs, une chair très-douce et très-sucrée. 6° Le mode d’extraction et de préparation des médicaments influe encore puissamment sur leur nature. Tout le monde sait que la môme baie peut nous donner du verjus, du sucre, du vin, du vinaigre, de l’eau-de-vie, de l’alcool... L ’ huile de ricin obtenue à froid est bien meilleure que Y huile de ricin préparée à l’eau bouillante. Certains Lichens crustacés nous procurent des cou- leurs très-variées qui tiennent beaucoup moins à la différence des matières colorantes, qu’aux changements dans la manipula- tion (De Candolle). Cependant, il faut en convenir, on rencontre des exceptions graves aux principes des analogies. Les Champignons nous pré- sentent à la fois Y Oronge vraie et la fausse Oronge , Y Agaric déli- cieux et Y Agaric meurtrier , le BoCet comestible et le Bolet per- nicieux ; les Convolvulacées nous fournissent des tubercules alimentaires ( patate ) et des tubercules purgatifs ( jalap ); les As- clépiadées offrent tantôt un suc crémeux qu’on peut manger sans inconvénient ( Tabernœmontana utilis ), tantôt un suc actif qui empoisonne à la plusf aible dose ( Tabernœmontana persicariœ fo- lia) ; les Rhamnées produisent des fruits sucrés et comestibles (jujubes), et des fruits émétiques et purgatifs [nerpruns).. Toutefois on peut dire que, dans la plupart des familles où se trouvent les anomalies les plus frappantes, l’analogie des carac- PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VEGETAUX. 23 tères botaniques et des propriétés médicinales l’emporte de beaucoup sur le nombre des exceptions! . PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DES PRINCIPALES FAMILLES VÉGÉTALES. I. — VÉGÉTAUX CRYPTOGAMES. 1° Amphigênes. Algues. — Alimentaires, vermifuges, antiscrofuleuses. Champignons. — Alimentaires, vénéneux. Lichens. — Alimentaires, amers, toniques. 2° Acrogênes. Fougères. — Rhizomes astringents, fébrifuges; feuilles aroma- tiques, béchiques, pectorales. IL — VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. 1 0 Monocotylédons. * Périspermés. Graminées. — Alimentaires, adoucissantes, diurétiques, diapho- rétiques. Cypéracées. — Alimentaires, excitantes. Aroidées. — Alimentaires, souvent âcres et purgatives. Palmiers. — Alimentaires, adoucissants, pectoraux, astringents. Colchicacées. — Rhizomes et tiges cathartiques, diurétiques, émétiques, antihydropiques, antigoutteux. Liliacées. — Toniques, diurétiques, antihydropiques. Smilacinées. — Racines et tiges alimentaires, apérilives, diuré- tiques, diaphoniques, astringentes. Dioscoracées. — Alimentaires, purgatives. Amaryllidées. — Bulbes émétiques. Iridées. — Rhizomes stimulants, purgatifs, émétiques. Scitaminées. — Rhizomes alimentaires, aromatiques, stimulants. ** Apérispermés. Orchidées. — Tubercules alimentaires; fruits excitants, aphrodi- siaques. *24 PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. 2° Dicotylédons. * Monochlamydés. Conifères. — Stimulantes, vermifuges. Salicinées. — Ecorces astringentes, toniques, fébrifuges. . Bétülacées. — Écorces astringentes, toniques. CupulIfères. — Ecorces astringentes; fruits alimentaires. Juglandées. — Feuilles stimulantes, astringentes, résolutives; fruits alimentaires. Pipéracées. — Excitantes, sialagogues, anthelmintbiques, même rubéfiantes. Artocarpées. — Fruits alimentaires. Cannabinées. — Feuilles narcotiques. U iticées. — Diurétiques, toniques. Balsamifluées. — Toniques? Euphorbiacées. — Racines émétiques; bois sudorifique; graines purgatives; suc laiteux âcre et caustique. Cytinées. — Astringentes. Aristolochiées. — Stimulantes, émétiques, emménagogues. Thyméléacées. — Écorces caustiques, purgatives, vésicantes. Myristicées. — Stimulantes. Laurinées. — Aromatiques, excitantes, stomachiques, sudori- tiq ues, sédatives. Polygonées. — Astringentes, purgatives, toniques; jeunes pousses acides; graines alimentaires. Salsolacées. — Alimentaires, légèrement laxatives, vermifuges, sudorifiques. Nyctaginées. — Racines faiblement purgatives. Corolliflores. Plantagtnées. — Émollientes, amères, astringentes. Plombaginées. — Astringentes ou caustiques, sialagogues, légè- rement émétiques. Sçrofolarinées. — Acres, amères, quelquefois purgatives, as- tringentes, sialagogues, diurétiques, accélérant les mouve- ments du cœur. Verbascées. — Émollientes. Solanacées. — Alimentaires, nauséabondes, amères, narcoti- ques, stupéfiantes, émétiques, fébrifuges. Globülariées. — Amères, toniques, purgatives. PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. 25 Acanthacées. — Adoucissantes. Verbénacées. — Émollientes, souvent aromatiques. Labiées. — Toniques, cordiales, stomachiques, sudorifiques, an- tispasmodiques, fébrifuges. Borraginéës. — Adoucissantes, mucilagineuses, légèrement diaphoniques, béchiques, astringentes, même un peu nar- cotiques. Convolvulacées. — Racines contenant un suc laiteux âcre et for- tement purgatif. Gentianées. — Très-amères, toniques, fébrifuges. Loganiacées. — Amères, fébrifuges, narcotiques. Asclépiadées. — Racines âcres, stimulantes, quelquefois émé- tiques, et sudorifiques; écorce purgative ; suc laiteux âcre et amer. Apocynacées. — Racines vénéneuses; écorce purgative, astrin- gente et fébrifuge; baies souvent émétiques. Jasminées. — Antispasmodiques. Oléacées. — Écorces astringentes, toniques, fébrifuges ; fruits donnant de l’huile, émollients, laxatifs; suc donnant de la manne. Ébénacées. — Écorce fébrifuge, stimulante. *** Caliciflores . Ëricacées. — Astringentes, diurétiques. Vacciniées. — Rafraîchissantes, diurétiques. Lobéliacées. — Excitantes, émétiques. Composées. — Amères, toniques, stimulantes, fébrifuges, sudo- rifiques, diurétiques, narcotiques, quelquefois sternuta- toires, même purgatives. Dipsacées. — Apérilives, légèrement toniques. Valérianées. — Racines amères, toniques, stimulantes, sudorifi- ques, antispasmodiques, vermifuges. Rubiacées. — Racines âcres, émétiques, purgatives ou diuréti- ques; écorces presque toujours amères, astringentes, toni- ques et fébrifuges. Caprifoliacées. — Écorce astringente; feuilles émétiques et pur- gatives. Hédéracées. — Fleurs sudorifiques, purgatives. Araliacées. — Toniques, excitantes. Ombellifères. — Racines alimentaires; fruits aromatiques, sti- mulants, carminatifs; sucs toniques, narcotiques. MOQ.-TAND. — BOT. MÉD. 2 2G PROPRIÉTÉS MÉDICALES DES VÉGÉTAUX. Saxifragacées. — Astringentes, diurétiques. Grossulariées. — Adoucissantes ou légèrement excitantes. Portülacées. — Alimentaires, rafraîchissantes, sédatives. Cücurbltacées. — Alimentaires, purgatives, laxatives, adoucis- santes. Myrtacées. — Feuilles et péricarpes astringents, toniques, stimu- lants, sudorifiques. Pomacées. — Alimentaires, adoucissantes. Rosacées. — Astringentes, toniques, vermifuges. Légumineuses. — Alimentaires, purgatives, astringentes, tonL ques, excitantes. Térébinthacées. — Stimulantes, astringentes. Rhamnées. — Baies astringentes, purgatives; drupes alimentaires, béchiques, pectorales. **** Thalamiflores. Coriariées. — Astringentes. Ochnacées. — Amères, astringentes, toniques. Simaroubées. — Amères, toniques. Rutacées. — Amères, excitantes, toniques, fébrifuges. Zygophyllées. — Bois sudorifique. Oxalidées. — Astringentes. Tropæolées. — Stimulantes. Géraniacées. — Astringentes, légèrement toniques. Ampélidées. — Rafraîchissantes, béchiques. Méliacées. — Feuilles stimulantes, fébrifuges, émétiques ou pur- gatives. Hippocastanées. — Écorce amère, astringente, tonique, fébrifuge. Gcttifères. — Écorce fréquemment astringente et vermifuge, hydragogu e; suc purgatif drastique. Hypéricinées. — Suc légèrement purgatif et fébrifuge. Aurantiacées. — Stimulantes, rafraîchissantes. Caheluées. — Feuilles excitantes, toniques, sudorifiques. Tieiacées. — Bractées et fleurs antispasmodiques, calmantes, et légèrement sudorifiques. Malvacées. — Feuilles et fleurs adoucissantes, émollientes, séda- tives. Linées. — Graines oléagineuses, adoucissantes, émollientes, quelquefois purgatives. Caryophyllées. — Légèrement aromatiques ou faiblement toni- ques. PROPRIÉTÉS MEDICALES DES VEGETAL X. 27 Polygalées. — Racines et feuilles amères, Ioniques, astringentes. Violariées. — Adoucissantes, calmantes; racines émétiques. Cistinées. — Astringentes, toniques, résolutives, i Capparidées. — Stimulantes, diurétiques, antiscorbuliques ; ra- cines vermifuges. Crucifères. — Stimulantes, antiscorbuliques; graines huileuses, j Funariacées. ■ — Toniques, antiscorbutiques, employées aussi contre les maladies de la peau. Papavéracées. — Calmantes, narcotiques, stupéfiantes, quelque- fois caustiques et rubéfiantes; graines émétiques et dras- tiques. Nymphéacées. — Antiaphrodisiaques. Berbéridées. — Écorce astringente; baies acides et rafraîchis- santes. Ménispermacées. — Racines amères, toniques et astringentes ; graines souvent narcotiques. i Anonacées. — Écorce et fruits aromatiques et styptiques. Magnoijacées . — Racine et écorce amères, toniques, stimulantes, fébrifuges. Dii.céniacées. — Astringentes. Renonculacées. — Acres, caustiques, purgatives, épispastiques, poison violent, toniques ; graines vermifuges. DEUXIÈME PARTIE DES VÉGÉTAUX OU PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. LIVRE PREMIER DES VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. CHAPITRE PREMIER DES VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. Les plantes employées tout entières en médecine sont peu nombreuses, toujours petites et plus ou moins herbacées. Elles appartiennent au sous-règne des Cryptogames ou à celui des Phanérogames. Les premières nous fournissent toutes leurs parties indistinc- tement. Les secondes, du moins dans certains cas, ne sont pas utilisées tout entières rigoureusement; on rejette la racine et la partie inférieure de la tige. Je décrirai dans ce chapitre : 1° la Mousse de Corse , 2° V Ergot, 3° le Lichen d’Islande , 4° la Mercuriale, 5° la Pariétaire, 6° la Pensée, 7° la Fumeterre, 8° la Gratiole, 9° la Laitue. § I. — I»e la Mousse «le Corse. 1° Plante. — La Mousse de Corse, ou Gigartine vermifuge (1), est une plante marine de la famille des Algues. Elle croît sur les côtes de la Méditerranée, particulièrement autour de l’île de Corse. Description. — Touffes très-serrées, de consistance cornée, d’une couleur jaune pâle, gris rougeâtre ou violacé. Tiges hautes de 3 à 3 centimètres, grêles, cylindriques, portant trois ou qua- tre branches redressées jointes, très-rarement ramifiées. Ces branches s’entre-croisent ets’enlacentà l’aide de petits crampons. (1) Gigartina helminthocorton Lamotir. [Fucus helminthocorton Hœmm., Cera- mium helminthocortos Roth, Spherococcus helminthocorton Ag.), vulgairement Hetminthocortos, H elminthocorton . VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. — ERGOT. 29 Les fructifications sont des tubercules latéraux, sessiles et hé- misphériques. L’analyse de cette plante y a montré de la gélatine, des fibres végétales, du sulfate de chaux, du chlorhydrate de soude, du carbonate de chaux, du phosphate de chaux, du fer, de la silice, de la magnésie... (Bouvier). On y a découvert aussi de l’iode (Gaultier de Claubry). 2° Propriétés et usagés. — Odeur marine désagréable. Goût saumâtre. Elle est vermifuge. On l’emploie surtout chez les enfants. On l’administre en poudre, en décoction dans de l’eau ou du lait, en sirop, en g( lée, en saecharolé, en tablettes. 3° Observations. — La Mousse de Corse du commerce est loin d’élre homogène : Le Candolle a prouvé que cette plante estor- diriairement mélée à d’autres varecs, à des Céramions et à des Corallines. 11 a trouvé jusqu’à 22 algues différentes, agglomérées avec la Gigartine vermifuge. Celle-ci, généralement, forme le tiers du mélange. Le Carragaheen ( 1 ), algue commune dans les mers du Nord, sert à la nourriture des pauvres gens. On en prépare une gelée et des boissons analeptiques à l’eau et au lait. § il. — Me l'Ergot. 1° Puante. — V Ergot (2) est une petite plante parasite, de la famille des Champignons. On le trouve communément en France, dans les années pluvieuses, sur le Seigle dont il infeste quelque- fois les moissons. On le rencontre aussi sur les autres céréales et sur presque toutes les Graminées. 11 occupe la place d’un cer- tain nombre de grains. Histoire. — Les botanistes ont longtemps ignoré la véritable nature de V Ergot. La plupart le considéraient comme un grain non fécondé et monstrueusement développé, ou bien rendu malade par l’effet de l’humidité ou par la piqûre d’un insecte. I)e Candolle le présenta comme un petit champignon parasite qui s’implantait sur l’ovaire, tuait le germe et se développait à sa place. Il le rapprocha des Sclérotcs, et le désigna sous le nom de Sclérote ergot. (1) Cliondrus crispus Duby ( Fucus crispus Linn., Ulva crispa DC.). On l’appelle aussi, vulgairement, Mousse d'Irlande et Mousse marine perlée. (2) Claviceps purpurea Tul. [Sclerolium clavus DC., Spermædia clavus Fries), vulgairement Ergot du seigle, Seigle ergoté . 30 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. En 1823, M. Fries a fait de YErgot un genre particulier, sous le . nom de Spermédie ( Spermœdia ). Mais il laisse en question si ce corps n’est pas une maladie du grain. En 1843, M. Léveillé a fait voir que YErgot était un champi- gnon arrêté dans son développement. 11 a montré que, placé dans des circonstances favorables (planté dans de la terre hu- mide), il continuait son évolution et se transformait en une plante voisine des Agarics . Description. — L’apparition de YErgot, dans une céréale, est précédée d’une substance mielleuse qui colle ensemble les éta- mines et le pistil, et s’oppose à la fécondation. Suivant M. Lé- veillé, cette substance constitue un champignon d'organisation très-simple, auquel il a donnélenom de Sphacélie des céréales (l). L’Ergot prend naissance au sommet de l’ovaire, dont il détache l’épiderme; il forme un corps mou, visqueux, d’un blanc jau- nâtre. L’ovaire altéré paraît au-dessous comme un pointnoirâtre. Le champignon se développe bientôt en forme de corne, et sort de l’épi, entraînant au-dessus de lui la Sphacélie. Celle-ci con- stitue la partie terminale de YErgot. Lorsqu’on examine un Ergot frais, on voit à son extrémité su- périeure un petit paquet allongé d’une matière cérébriforme, molle et blanchâtre, qui coule le long du corps du champignon. Cette matière diminue considérablement de volume par la des- siccation et manque généralement dans les Ergots du commerce. M. Tulasne admet, comme M. Léveillé, l’apparition de la ma- tière gluante. Cette matière est composée, suivant lui, de sper- maties flottantes dans un liquide visqueux. Elle produit, à son centre, YErgot. Si l’on met en terre ce dernier, il donnera nais- sance, au bout d’un certain temps, à une masse de petites sphères qui constituent un petit champignon muni d’une tête et d’un support, désigné par M. Tulasne sous le nom de Claviceps pourpre (2). 11 y a donc trois états dans YErgot : la Sphacélie, YErgot et le Claviceps. 2° Ergot médicinal. — I Ergot du commerce dont il vient d’être question, c'est-à-dire l’Ergot privé de la Sphacélie, constitue aussi YErgot médicinal. Qu’on se représente un corps solide long de 1 à 3 centimè- tres, large de 2 millimètres, oblong, presque cylindrique, irré- (1) Sphacelia segetum Lév. (2) Claviceps purpurea Tul. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. — LICHEN. 31 ^gulièrement tétraédrique ou presque trièdre, aminci aux deux extrémités, obtus au sommet, droit ou arqué, plus ou moins semblable à une corne ou à l’ergot d’un coq, souvent marqué d’un côté d’un sillon longitudinal, offrant quelquefois une ou plusieurs crevasses longitudinales ou transversales, coloré en brun violet. Ce corps est ferme et cassant. Il offre une cassure homogène, blanchâtre vers le centre et d’une teinte vineuse vers la périphérie. L’analyse de Y Ergot a donné un principe particulier non défini appelé ergotine, de l’huile grasse non saponifiable, de la matière grasse cristallisable, de la cérine, de l’osmazôme, du sucre cris- tallisable, de la gomme, un principe colorant rouge, de l’albu- mine végétale, de la fongine... (Wiggers). L 'ergotine est un extrait mou, très-homogène, d’un rougebrun. Elle forme avec l’eau une dissolutionlimpide, transparente, d’un beau rouge (Bonjean). 500 grammes de seigle ergoté fournissent de 70 à 80 grammes d’extrait. 3° Propriétés et usages. — L’odeur de V Ergot frais est analogue à celle des champignons. Lorsqu’il est sec, cette odeur devient i plus forte et désagréable. Lorsqu’on tient Y Ergot dans un endroit humide et qu’il commence à se décomposer, il sent le poisson pourri. Sa saveur est d’abord peu marquée; elle s’accompagne ensuite d’un resserrement particulier de l’arrière-bouche. L 'ergotine offre une odeur agréable de viande rôtie. Cette odeur est un peu piquante, et plus ou moins analogue à celle du blé gâté. L’Ergot exerce une action stimulante spéciale sur la matrice; il sollicite ses contractions et peut aider les accouchements rendus difficiles pari nertie. Administré d’une manière continue, Y Ergot dilate la pupille et ralentit la circulation. 11 peut occasionner des vertiges, de l’assoupissement, de la fatigue, des nausées et même un véritable empoisonnement. On l’administre en poudre, en potion, en huile, en sirop, çn extrait. On donne Y ergotine en pilules, en dragées, en potion, en sirop, en limonade, en injections, en lavements. § lia. — EKin a.lehen d’Bslauile. 1° Plante. — Le Lichen d'Islande (1) est une plante foliacée, de la famille des Lichens, qui croît sur la terre et sur les rochers, (1) Cetraria islandica Ach. ( Lichen islandicus Linn., Phgscia islandica DC-), Cétraire d’Islande. 32 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. dans les Vosges, les Alpes, les Pyrénées; il est commun dans les régions septentrionales de l’Europe. Description. — Expansions ( thalles ) rassemblées en touffes dif- fuses, un peu droites ou ascendantes, cartilagineuses, sèches, d’une couleur fauve ou brun verdâtre, ou gris roussâtre, plus pâles en dessous, divisées en ramifications linéaires, laciniées, comme pinnatifides, à lobes généralement bifurqués et bordés de petits cils roides et courts. Ces divisions tendent à se courber en gouttière, surtout vers le bas. Fruits ( scutelles ) terminaux ou presque terminaux, sessiles, orbiculaires, un peu concaves, sem- blables à des écussons, d’un rouge brun. Le Lichen d’Islande (fig. 1) est composé de cétrarine, de lichénine, Fig. 1. — Lichen d’Islande. de sucre incristallisable, de gomme, de cire verte, de matière colorante et extractive, de tartrate et lichénate de potasse et de chaux, de phosphate de chaux (Berzelius). La cétrarine (ou célrarin) est neutre, solide, incristallisable, d’un aspect soyeux, incolore et imparfaitement fusible, très-peu soluble dans l’eau et dans l’éther, mais soluble dans l’alcool. La lichénine, ou amidon de lichen, est blanche. Elle se gonfle beaucoup dans l’eau froide; elle se dissout dans l’eau bouillante : 1 /24e suffit pour donner une gelée; elle est insoluble dans l’éther; elle se transforme en sucre d’amidon par l’ébullition prolongée avec les acides. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. — LICHEN. 33 2° Propriétés et usages. — Saveur légèrement amère. L’eau de la vinglième décoction présente encore de l’amertume. La célrarine est inodore et très-amère. La lichénine ofl're une légère odeur de lichen, mais elle est sans saveur. Propriétés analeptiques et pectorales. On l’emploie aussi dans la dysenterie et la diarrhée chronique. On l’administre bouillie dans du lait, en décoction dans l’eau, en poudre, en tablettes, en pâte, en gelée, en sirop. On l’incor- pore dans le chocolat. 3° Autres espèces. — On a proposé, comme succédanées du Lichen d'Islande, les espèces suivantes, quoique un peu âcres et astringentes. 1° Le Lichen pulmonaire (1) (fig. 2), — 2° le Lichen aphtheux (2), — 3° le Lichen des chiens (3), — 4° le Lichen des rennes (4), — o° le Lichen pyxidé (5) (1) Sticia pulmonaria (Lichen pulmonarius Linn., Lobaria pulmonaria Hoffm., Sticta pulmonacea Ach.). (2) Peltigera aphthosa Iloffm. ( Lichen aphthosus Linn., Peltidea aphthosa Ach.). (3) Peltigera canina Hoffm. ( Lichen c minus Linn., Peltidea canina, Ach.). (4) Cenomrjcerangij'erina Ach. (Liche < rangiferinus, Linn., Cladonia rangiferina Iloffm.). (5) Cenomyce pyxidata Ach. (Lich. pyxidalus Linn., Scyphophorits pyxidatus DC.). 34 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Linné regardait comme vulnéraires el astringentes 1 ’Usnée bar- bue(I) et YUsnée entrelacée (2). On a signalé comme fébrifuges la Physcie grenue (3), et surtout la Variolaire en disque (4), forme efflorescente de la Pertu- saire commune (5). Le doc- teur Adolphe de Barrau a insisté, il y a quelques an- nées, sur l'utilité de cette dernière. Ce lichen ren- ferme un principe cristalli- sable, picrolichénine (Alms), qui sert de base aux pilules de variolarine Bouloumié. § IV. — Ve lu Mercuriale. t° Plante. ■ — La Mercu- riale annuelle (6) est une plante herbacée, de la fa- mille des Euphorbiacées. On la trouve très-commu- nément en France , dans les jardins et dans les champs cultivés. Description (fig. 3 et 4). — Plante annuelle et dioï- que. Racine pivotante. Tige dressée, haute de 2 à 6 dé- cimètres , obscurément tétragone, très-glabre, as- sez rameuse et souvent dès la base. Feuilles opposées, Fig. 3. — Mercuriale mâle. pétiolées, ovales, OU Ovales- lancéolées, aiguës, lâche- ment dentées en scie, glabres, un peu ciliées, d’un vert sombre, minces, molles: Mâle : Inflorescence en épis allongés, axil- (1) Usnea barbata DC. ( Lichen barbatusL\na.). (2) Usnea plicata Hoffm. [Lichen plicatus Linn., L. implexus Lam.). (3) Physcia furfuracea DC. (Lichen furfuruceus Linn., L. absinthifolius Lam., Barrera furfuracea Ach., Evernia furfuracea Delise). (4) Variolaria discoidea Pers. (Lichen discoideus Ach.). (5) Pertusaria commuais DC. (Lichen per tusus Linn., Sphæria pertusa Weig.). (6) Mercurialis annua Linn., vulgairement Foirole, Foirode, Vignoble, Vignette. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. — MERCURIALE. 3o laires , longuement pédonculés. Fleurs très-petites, réunies en groupes se'ssiles un peu écartés ; calice étalé, à 3 ou 4 sé- pales étalés, ovales et aigus, soudés à la base ; étamines 10 à 20, dressées, à filets flexueux portant des anthères bilobées. Fem. : Pédoncules plus courts et biflores. Fleurs un peu moins petites; Fig. 4. — Mercuriale femelle. calice à 3 sépales obtus ; ovaire arrondi didyme, hérissé de petites pointes, accompagné de 2 ou 3 filaments staminaux stériles; stigmate presque sessile, profondément partagé en deux branches très-divergentes et très-papilleuses. Fruit ( capsule ) à 2 coques, un peu hérissées, offrant chacune eu dessus deux crêtes lubercu- 36 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. leuses. Graines solitaires, globuleuses, souvent réticulées ou ru- gueuses. La Mercuriale est composée d’un principe amer, de mucilage, d’albumine, d’une matière grasse incolore, d’essence, de pec- tine, de sels (Fenneulle). 2° Propriétés et usages. — Odeur faible, mais peu agréable. Saveur herbacée et fade, à peine salée, légèrement nauséabonde. Propriétés émollientes et laxatives : c’est un purgatif populaire. On l’adminisire en cataplasmes, en fomentations, en lavements, en bains, en sirop, en miel. Elle entre dans plusieurs prépara- tions officinales. Le sirop de longue vie était un miel de Mercuriale composé. 3° Observation. — Il ne faut pas lui substituer la Mercuriale vivace (1), qui est beaucoup plus active (Soubeiran). § V. — »c !a pariétaire. 1° Plante. — La Pariétaire officinale (2) est une plante herba- cée, de la famille des Urticées. On la trouve communément en France, au pied et dans les fentes des vieux murs. Description (fig. 5). — Racine vivace. Tiges nombreuses dres- sées, hautes de 3 à 8 décimètres, légèrement velues, un peu rou- geâtres, charnues, tendres, simples ou rameuses dès la base. Feuilles alternes, pétiolées, ovales ou lancéolées, rétrécies infé- rieurement, acuminées, entières, ponctuées, velues, rudes, d’un vert obscur noircissant par la dessiccation. Inflorescence en glo- mérules axillaires plus courts que le pétiole, dichotomes, subglo- buleux. Fleurs réunies par 3 dans un involucre commun court, composé de plusieurs folioles, très-petites, sessiles, verdâtres, polygames. La fleur moyenne est ordinairement hermaphrodite; les latérales sont femelles. Hermaphrodites, et mâles pourvues d’un calice gamosépale, tubuleux, mince, à 4 lobes aigus, et de 4 étamines très-élastiques. Dans les premières, il existe de plus un ovaire libre, portant un stigmate en forme de pinceau. Fem. : Calice tubuleux-renflé, marqué de côtes longitudinales, 4-denté, persistant. Étamines rudimentaires. Ovaire à style très-court ou nul; stigmate en pinceau. Fruit (achaine) enveloppé parle ca- lice, ovoïde, comprimé, lisse, luisant. 2° Propriétés et usages. — Saveur herbacée, un peu nitreuse. (1) Mercurialis perennis Linn., -vulgairement Chou de chien, Mercuriale sauvage, M . de montagne. (2) Parielaria officinalis Linu., vulgairement Casse-pierre, Perce-muraille. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. — PENSÉE. 37 Propriétés diurétiques et rafraîchissantes. Quelques auteurs la croient émolliente. C’est un remède populaire. On administre son suc ou sa décoction. Elle est prise encore en lavements et appliquée en cataplasmes. On en prépare une eau distillée. § VI. — De In Pensée. t° Plante. — La Pensée (1) est une plante annuelle de la fa- (1) Viola Iricolor Linn., vulgairement Herbe de la Trinité , Violette tricolore. MOQ.-TAND. — BOT. MÉD. 3 38 VEGETAUX EMPLOYES EN MEDECINE. mille des Violariées, qui vient naturellement dans les champs et les prés monlueux de l’Europe, de la Sibérie et de l’Amérique septentrionale. On la cultive dans les jardins. Description (fig. G). — Racine presque fusiforme. Tige longue de 2 décimètres, plus ou moins redressée, rameuse, diffuse, angu- leuse, comme trigone, glabre ou presque glabre. Feuilles pé- tiolées, oblongues ou ovales-oblongues, fortement crénelées; les inférieures presque cordées à la base. Stipules foliacées, pinna- tipartites-lyrées, à lobes latéraux linéaires, le terminal oblong. Fleurs axillaires, à pédoncules plus longs que les feuilles, mé- langées de jaune et de blanc ou bien de violet pâle et de blanc jaunâtre. Pétales plus ou moins grands; les supérieurs et les la- téraux dirigés en haut, l’inférieur dirigé en bas; l’onglet des latéraux et de l’inférieur barbu ; éperon court et obtus. Style atténué du sommet à la base ; stigmate droit, en forme d’enton- noir, à ouverture grande, munie d’un labelle, couvert de poils fasciculés. Fruit ( capsule ) ovoïde-oblong, trigone, glabre, s’ou- vrant par trois valves. Graines nombreuses, petites, ovoïdes, blanches. On distingue deux variétés : la Pensée sauvage (t), à pétales dé- ' (I) V ola tricolor a Linn. (V. arvensis Murr, V. tricolor arvensis Pbarm.). Fig. 6. — Pensee. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. — FUMETERRE. 39 passant à peine le calice, de couleur jaunâtre, rarement tachés de violet; et la Pensée cultivée (1), à pétales dépassant longuement le calice, les supérieurs violet, ou maculés de violets ou moins dans leur moitié terminale; les latéraux et l’inférieur jaunes, striés de violet à la base, tachés de la même couleur ou entière- ment violets. On se sert surtout du type sauvage. En Allemagne on conseille plus généralement la variété cultivée. Quelques pharmaciens emploient toute la plante, et d’autres seulement les sommités. 2° Propriétés et. usages. — Odeur herbacée, peu agréable. Saveur amère et mucilagineuse. A faible dose, elle agit comme tonique; à haute dose, elle provoque le vomissement et même des évacuations alvines. On la regarde généralement comme dépurative et antiscrofuleuse. On assure qu’elle est excellente contre les dartres (Haase). D’après Bergius, la tige serait purga- tive, et les racines seraient vomitives (2). On l’administre soit en poudre, soit en infusion ou décoction, ou en sirop ; on la fait entrer dans les sucs d’herbes; on la donne aussi, pour les enfants, en décoction laiteuse. § vil. — ue la Fiiiucterre. 1° Plante. — La Fumetcrre officinale (3) est une plante herbacée de la famille des Fumariacées. Elle est très-commune en France, dans les champs et les vignes. Description. — Plante annuelle. Racine oblongue, blanchâtre, fibreuse, 'fige longue de 2 à 8 décimètres, couchée, anguleuse, glabre, glauque, rameuse, à branches diffuses. Feuilles alternes, pétiolées, bi-tripihnatiséquées, glabres, d’un vert un peu glau- que, molles; à segments écartés, découpés en lobes étroits et , acuminés. Inflorescence en grappes longues, assez lâches. Brac- tées petites et lancéolées. Fleurs nombreuses, brièvement pé- donculées, d’un blanc légèrement pourpré, tachées de pourpre noirâtre au sommet. Calice oblique, à 2 sépales attachés par leur partie moyenne, ovales-lancéolés, aigus, à bords érodés. Corolle irrégulière, à 4 pétales; l’inférieur long, spathulé, cana- liculé ; les deux latéraux semblables, onguiculés, ovales-allon- gés, obtus, mucronulés, épais sur les bords, portant sur le dos (1) Viola truolor p Linn. ( V. tricolor hortemis Pharm.). (2) Yoy. Fli.ers simples, § V. (3) Fumnria officinalis Liun., vulgairement Fiel de terre. 40 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. une crête longitudinale saillante supérieurement. Le supérieur, le plus grand, arrondi, prolongé à sa base externe en un éperon court, obtus, recourbé et comprimé, à bords un peu relevés, comme creusé en gouttière, offrant une tache verte en dehors. Étamines 6, réunies par les filets en deux faisceaux à 3 anlhères dont la moyenne bilôculaire et les latérales à une loge. Ovaire libre, ovoïde, portant un style articulé, filiforme, décliné, caduc, terminé par un stigmate capitulé. Fruit subglobuleux, tronqué et légèrement émarginé au sommet, un peu comprimé, glabre, monosperme, indéhiscent. Graine sans arille. La Fume terre officinale contient de la f amariné, de l’extractif, de la résine et un acide cristallisable (Preschier). 2° Propriétés et usages. — Saveur amère et un peu mucila- gineuse. Propriétés toniques, apérilives et diurétiques. Employée dans les maladies de la peau, dans les affections scorbutiques, dans certaines fièvres. On administre son suc et sa décoction. On la donne aussi bouillie dans du lait. On en compose un sirop et un extrait. 3° Autres espèces. — On peut employer indistinctement les autres espèces de la France; par exemple : t° la Fumeterre à pe- tües fleurs (1), 2° la grimpante (2), 3° la moyenne (3), 4° celle en épi (4). § VIII. — De la Gratiolc. 1° Plante. — La Gratiole officinale (S) est une plante herbacée de la famille des Scrophularinées; elle croît dans presque toute la France; elle aime les endroits très-humides. Description (fig. 7). — Plante vivace. Racine rampante, rameuse, à radicelles capillaires. Tige herbacée, de 2 à S décimètres, dres- sée, marquée d’un sillon longitudinal, glabre, simple ou un peu rameuse. Feuilles opposées, sessiles, demi-emhrassantes, ovales ou lancéolées, un peu inégales, obscurément denliculées dans leur partie supérieure, un peu épaisses, trinerviées, glabres. Fleurs axillaires, solitaires, dressées, portées par un pédicelle arsez long, mais plus court que la feuille, aplati, avec deux brac- (1) Fumaria parviflora Linn. (2) Fumaria capreolala Linn. (3) Fumaria media Lois. (4) Fumaria spicata Linn. (5) Grutiola ofpcinalis Linn., vulgairement Herbe à pauvre homme. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. — GRATIOLE. 41 téoles terminales, d’un blanc jau- nâtre légèrement rosé. Calice à sépales un peu inégaux, linéai- res-lancéolés, étroits, aigus. Co- rolle irrégulière, à tube allongé, un peu plissé longitudinalement, à limbe presque bilabié, quadri- fide. La lèvre supérieure large, légèrement échancrée, barbue intérieurement; l’inférieure à 3 lobes égaux, arrondis, très-obtus, le médian redressé. Étamines 4, 2 fertiles et 2 avortées réduites à des filaments capillaires un peu renflés au sommet; anthères à lobes parallèles s’ouvrant chacun par une fente longitudinale. Dis- que hypogyne, jaune, entourant la base de l’ovaire. Ovaire ovoïde, pointu ; siyle un peu oblique , cylindracé, épaissi au sommet, glabre; stigmate dilaté, creux, surmonté d’une petite languette, glanduleux intérieurement. Fruit capsule ) ovoïde, acuminé, glabre, biloculaire, polysperme, à deux valves devenant bifides. Graines très-petites, oblongues, rugueu- ses. 2° Propriétés et usages. — Odeur nulle. Saveur amère et nauséabonde. Purgative, énergique. On la vantait contre la goutte et contre i l’hydropisie. Employée surtout dans la médecine populaire. Sa racine passe pour émétique. On l’administre en décoction et en lavements. $0 /x Fig. 7. — Gratiole officinale. 42 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. § IX. — ne la Laitue. 1° Plante. — La Laitue commune (I) est une plante herbacée de la famille des Composées, dont la patrie est inconnue. On la cultive généralement dans les jardins. C’est une des principales plantes potagères. Description. — Plante annuelle. Tige haute de 6 à 12 déci- mètres, droite, cylindrique, lisse, très-glabre, presque pleine, très-ramifîée supérieurement; rameaux- ascendants ou dressés, grêles. Feuilles alternes, amplexicaules, ovules-oblongues, un peu dentées inférieurement, ondulées, lisses, sans aiguillons, d’un vert pfile, tendres, succulentes ; les inférieures disposées en rosette, rétrécies à la base et arrondies au sommet; les supé- rieures cordiformes, ter minées par une pointe courte. Inflores- cence en pariieule corymbiforme. Capitules brièvement pédon- • culés, petits, munis d’un involucre cylindrique-oblong, composé de folioles' nombreuses disposées sur plusieurs rangs, inégales, membraneuses sur les bords; les extérieures très-petites; récep- tacle nu. Fleurs jaunes. Fruits ( achaines ) petits, ovales-oblongs, comprimés, marqués de cinq stries sur chaque face, grisâtres, brusquement atténués en un bec très-ténu; aigrette à soies ca- pillaires légèrement scabres ou lisses, disposées sur un seul rang, simples et blanches. Cette plante présente un très-grand nombre de variétés. La- marck en connaissait jusqu’à 149. Les principales sont la pom- mée, la frisée et la romaine. Les anciens faisaient usage de la Laitue vireuse (2), qu’on di- sait plus active. 2° Propriétés et usages. — Les Laitues passent pour sédatives. La plante près de fleurir sert à la préparation de l 'eau et du sirop de Laitue. La Laitue pommée a été employée quelquefois dans les sucs d’herbes. Lesanciens recommandaient l’extrait de Laitue vireuselfi). § X. — 3*e quelques plantes peu employées. 1° L’Agaric blanc, ou Polypore du Mélèze (4), Champignon des (1) Lactuca sativa Linn. (2) Lactuca virosa Linn. (3) Voy. le chapitre du Lactucarium. (4) Polyporus Laricis Duby [Boletus Lnricis Jacq., B. purgans Pers., Polypofus officinalis I ries), officin., Agaricus albus. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN ENTIER. 43 Alpes, de la Carinthie et de la Circassie. — Amer el nauséeux. — Purgatif drastique el hydragogue, à peu près abandonné. — On l’administrait en poudre et en extrait aqueux. 2° La Bétoine officinale (t), Verbénacée indigène. — Vantée autrefois contre les vertiges, les tremblements, la paralysie, la goutte, la jaunisse... — Administrée en décoction. 3° La Chausse-trape, ou Centaurée chausse-trape (2), Composée indigène. — Saveur très-amère. — Stomachique, employée dans les maladies des voies urinaires, contre les fièvres inter- mittentes. — Administrée en décoction, en suc, en extrait. 4° Le Cresson du Para, ou Spilanthe potager (3), Composée du Brésil, cultivée aujourd’hui dans les jardins. — On emploie toute la plante, surtout les capitules. 11 excite fortement la sali- vation. On s’en sert contre les maux de dents; conseillé aussi comme antiscorbutique. — Administré en teinture alcoolique et en sirop ; c’est une des bases du Paraguay-Roux. 5° La Dent-de-lion (4), Composée indigène. — Amère, la ra- cine surtout. — Conseillée contre la jaunisse, les fièvres, les af- fections dartreuses. On emploie toute la plante ou seulement son suc. — Administrée en tisane, en eau distillée, en extrait, en onguent. Elle entrait avec le Chiendent dans la composition de cette tisane royale dont Louis XIV paya si généreusement la recette. 6° L’Éph ’mérine diurétique (3), Commélinée du Brésil. — Herbe savonneuse, un peu acide. — Elle passe pour calmer les douleurs rhumatismales et pour combattre les refroidissements et les rétentions d’urine. — Administrée en bains, en cata- plasmes, en injections. 7° L’Eufraise officinale (6), Scrophularinée indigène. — Odeur légèrement aromatique. Saveur amère et un peu astrin- gente. — Elle passait pour ophthalmique, céhalique et incisive. — On l’administrait en eau distillée et en collyre, dans lequel on incorporait diverses substances astringentes. 8° Le Guaco, ou Mikanie guaco (7), Composée de la Colombie. (1) Betonica officinalis Linu. (2) Centaurea calcitrapa Linn., vulgairement Chardon étoilé. (3) Spilanthus oleraceus Linn., vulgairement Cresson du Brésil. ' (4) Taraxacum dens-leonU Desf [Leontodon Taraxacun Linn.), vulgairement Pis- senlit. t (5) Tradeseanlia diuretica Mart., vulgairement Trepoeraba , Traboerava. I (6) Euphrasia officinalis Linn. (7) Mikania Guaco Kunth 44 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. — Conseillé en Améiique contre la morsure des serpents ve- nimeux. 9° L’Hydrocotyle asiatique (t), Ombellifère de l’Asie orien- tale. — Proposée contre la lèpre, les dartres et les autres mala- dies de la peau, contre les scrofules, la syphilis, le rhumatisme et la goutte (Boileau, Lépine). — Administrée en extrait, en sirop, en granules, en poudre et en pommade. 10° Le Lierre terrestre, ou Terrelte à feuilles réni formes (2), Labiée indigène. — Saveur un peu amère et légèrement Acre. — Employé dans le catarrhe pulmonaire chronique. — Admi- nistré en infusion et en eau distillée. 11° L’Orpin, ou Sedum âcre (3), Crassulacée indigène. — Odeur peu forte. Saveur plus ou moins âcre. — Purgatif et même émétique, caustique. Passait pour antiscorbutique. Em- ployé aussi contre les cors, la gale, les ulcères et le cancer. — Administré à l’intérieur, en décoction, dans du lait ou de la bière, ou bien à l’extérieur, simplement pilé. 12° L’Ortie blanche, ou Larmier blanc (4), Labiée indigène. — Odeur aromatique peu agréable, légèrement amère. — Conseil- lée contre les scrofules et la leucorrhée. — Administrée en poudre, en eau distillée, en extrait et en sirop. 13° La Parisette (5), Smilacée indigène. — Réputée purga- tive, céphalique et bonne contre la toux. On a cru que sa racine pouvait remplacer l’ipécacuanha. Ses feuilles et ses baies bouil- lies ou seulement pilées sont appliquées, dans certains pays, cur les panaris, les ulcères invétérés et les bubons pestilentiels. Son suc a été recommandé dans les inflammations des yeux. 14° La Pavonie diurétique (G), Malvacée brésilienne. — Con- seillée contre la dysurie. — Administrée en décoction. 15° Les Plantains (Plantaginées). — On emploie quelquefois le yrand Plantain (7), le moyen Plantain (S), et le Plantain lan- céolé (9), tous les trois indigènes. — Vulnéraires et astringents. — Administrés en eau distillée et en collyre. (1) Hydrocolyle Asiatica Linn., vulgairement Écuelle-d’enu d’Asie. (2) Glechoma hederacea Linn., vulgairement Herbe de Saint-Jean , Rondotte t Gléchome. (3) Sedum acre Linn., vulgairement Orpin brûlant , Vermiculaire. (4) Lamium album Linn., vulgairement Ortie morte , Archanyélique. (5) Paris qundri folia Linn , vulgairement Raisin de renard , Herbe à Paris , Pa- risette à quatre feuilles. (6) Pavonia diuretica Saint-Hil. (7) Plantayo major Linn. (8) Plantaqo media Linn. (9) Plantayo lanceolata Linn. RACINES. 45 16° La Pédiculaire (I), Scroph ularinée indigène. — Odeur virulente. — Linné la croyait vulnéraire; d’autres l’ont signalée comme astringente, comme bonne dans le traitement des ul- cères et des fistules. — On l’administrait en décoction. Elle est très-peu employée et regardée généralement comme suspecte. 17° La Renouée acre (2), Polygonée indigène. — Très-âcre. — Employée autrefois comme détersive, vulnéraire, fondante et apéritive. Elle tue les vers. Les feuilles et les jeunes pousses étaient recommandées contre la goutte. Les graines réduites en poudre ont été prises comme assaisonnement par des gens de la campagne. — Administrée en infusion. Très-peu employée. La Renouée antihcmorrhoïdale (3) est ordonnée, au Brésil, contre les douleurs articulaires et contre les hémorrhoïdes. Son suc, âcre et stimulant, passe pour utile dans la slrangurie et la dysentérie. 18° La Spigéue aniueeminthique (4), Loganiacée du Brésil, de la Guyane et de quelques autres contrées de l’Amérique méri- dionale. — Regardée comme un spécifique contre les vers in- testinaux-. On emploie la plante tout entière, mais surtout les feuilles. — Administrée en poudre, en décoction, en sirop, en gelée. A peu près abandonnée. Une autre espèce moins active, la Spigclie du Maryland (5), jouit de propriétés analogues, mais plus faibles. On se sert aussi de la plante entière, principalement des racines. CHAPITRE II DES RACINES. On emploie en médecine un très-grand nombre de racines. On se sert tantôt de l’écorce seulement ( Grenadier , Simarouba ), ou bien du bois (Rhubarbe), tantôt de tout le tissu ( Salsepareille , Valériane). Parmi ces racines, les principales sont : 1° Y Ipécacuanha, 2° la (I) Pedicularis palustris Linn., vulgairement Fferbe-aux-poux, Pédiculaire des marées. (9.) Polygonum hydropiper Linn., vulgairement Poivre d'eau , Curage^ Persi- caire âcre. (3) Polygonum amihœmorrhoidale Mart., vulgairement Erv a do bicho. (4) Spigeliu anthelmia Linn., vulgairement Poudre-aux-vers, Brinvillière , Yerba de lombrices. (5) Spigelia Marylandia Linn., vulgairement Œillet de la Caroline. 3. 46 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Rhubarbe, 3° la Gentiane , 4° la Salsepareille, 5° ia Valériane, 6° le Jalap, 7° Y Aconit, 8° le Vyrètlire, 9° le Sénéga, 10° la Ratania, 11° le Grenadier, 12° le Simarouba, 13° le Raifort, 14° la Gui- mauve. § I. — Racines d’Ipécnciiauha. On désigne sousle nom A' lpécacuanha (I), plusieurs racines appartenant à des végétaux de genres et même de familles dif- férents. 1° Histoire. — Marcgrav et Pison ont parlé les premiers des vertus de Y lpécacuanha, dans leur Histoire naturelle médicale du Brésil. En 1672, un médecin, nommé Legras, qui avait fait trois fois le voyage de l’Amérique, cueillit une certaine quantité A’Ipé- cacuanha, qu’il déposa chez un pharmacien alors en vogue. Mais celui-ci, ayant administré des doses un peu trop fortes du nou- veau remède, nuisit considérablement au débit de la racine américaine. Environ quatorze ans après, un certain Grenier, négociant, revenant d’Espagne, rapporta à Paris près de 140 li- vres A' lpécacuanha. Adrien Helvétius encouragea la vente de ce remède, et en surveilla l’administration. Louis XIV donna la permission de faire des essais à l’Hôtel-Dieu. L’efficacité de la racine du lîrésil fut constatée; Helvétius guérit même le Dauphin par son emploi. Le roi voulut en répandre les avantages, et fit l’acquisition du remède, jusqu’à ce moment tenu secret, moyen- nant une somme assez considérable. Il y eut alors un procès entre le négociant et le médecin, le premier voulant partager la récompense que Louis XIV avait accordée à Helvétius. Le Châte- let et le Parlement décidèrent que la récompense appartenait à celui dont l’habileté avait démontré, par expérience, les avan- tages de Y lpécacuanha. Depuis cette époque, l’usage de la nou- velle racine se répandit en Allemagne, en Angleterre et dans les autres parties de l'Europe.. La description et la figure données par Marcgrav et Pison sont tellement imparfaites, qu’on a élé pendant longtemps embar- rassé pour savoir au juste quelle était la plante mentionnée. On a cru tour à tour que Y lpécacuanha était produit par une Parisette (Haj), par un Chèvrefeuille (Morison, Pluknel), et par une Vio- lette (Linné). 11 est reconnu, aujourd’hui, que Y lpécacuanha (ou une racine analogue) est fourni par un grand nombre de plantes différentes. (1) Officin. , radix Jpecacuanhœ. On l’appelait, dans le principe, Bécon quille ou Mine d'or . RACINES. — 1PÉCACUANHA. 47 L' Ipécacuanha contient un extrait vomitif ( émétine noire), un extrait non vomitif, de la gomme, de l’amidon, du ligneux et une matière grasse odorante (Pelletier). L 'émétine est un alcaloïde faible, pulvérulent, de couleur blanche. 2° Espèces. — On distingue généralement trois espèces d’Ipé Fij. 8. — Céphdide ipécacuanha. cacuanhas : i° Yannelé, 2° le strié, 3° l 'ondulé. Ce sont les espèces réellement officinales. 1° Ipécacuanha annelé. — L’ Ipccamanha annelé provient de la 48 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Céihélide ipécacuanha (I), de la famille des Rubiacées. Cette plante habite les forêts ombragées du Brésil. Description (fig. 8). — Tige herbacée, ascendante ou droite, obscurément quadrangulaire, pubescente vers le sommet. Feuil- les opposées, brièvement péliolées, oblongues, ovales ou obo- vées, brièvement acuminées, entières, rudes en dessus, légère- ment pubescentes eu dessous. Stipules assez grandes, réunies à la base, découpées supérieurement en 5 ou 6 lanières très- étroites et subulées. Capitules terminaux-, petits. Pédoncules droits, plus lard pendants. Bractées au nombre de quatre, un peu larges, cordiformes et pubescentes. Fleurs petites, blanches. Calice à tube adhérent et à 5 dents. Corolle infundibuliforme, à tube dépassant de beaucoup le calice, presque cylindrique et à limbe 5-lobé ; ces lobes sont étalés, allongés et aigus. Étamines au nombre de o, insérées au-dessous de la gorge de la corolle ne dépassant pas celte dernière, à filet extrêmement court et à anthère presque linéaire. Style simple, atteignant à peine la moitié du tube de la corolle, terminé par deux petits stigmates linéaires et divergents. Fruit ( nuculaine ) ovoïde, peu charnu, couronné par les débris du calice, noirâtre, contenant deux petites noix oblongues, planes d’un côté, bombées de l’autre et blanchâtres. Racine (2) (fig. 9). — Assez commune dans le commerce, de la grosseur d’une plume à écrire, allongée, irrégulièrement et flexueusement contournée ou coudée, simple ou rameuse, for- mée de petits anneaux saillants, très-rapprochés, inégaux, sé- parés par des enfoncements étroits. Cette racine est composée d’un axe plus ou moins grêle et d’une écorce plus ou moins épaisse; elle est lourde, compacte, cassante, à cassure brunâtre, manifestement résineuse dans sa partie corticale. V Ipécacuanha annelé présente trois variétés principales de couleur : 1° L ’ annelé biun. Son épiderme est d’un brun plus ou moins foncé, quelquefois même presque noir. 2° L ’arnelé gris , dont les anneaux sont moins rapprochés et moins saillants et et dont l’épiderme est d’un gris blanchâtre. Cette variété n’est pas très-commune ; elle se trouve, parfois, mélangée avec la précédente. 3° L 'annelé rouge, dont l’épiderme e^t d’un brun (1) Cep/tœlis Ipécacuanha Rich. ( Cnllicocca Ipécacuanha Brot., Ipécacuanha officinalis Arrud.) (2) Oflicin., Ipécacuanha cineritia vulgaris , Peruviana, Ipécacuanha gris , pécaf vulgairement au Brésil Poaya , Poaya do mato, Poaya da botica RACINES. — IPÉCACUANIIA. 49 rougeâtre, couleur de rouille. Il est aussi commun que le brun (A. Richard). Odeur faible, mais nauséabonde. Saveur herbacée, un peu acre et amère. 2° Ipécacuanlia strié. — L’Jpécacuanha strié ou brun (I) pro- vient de la Psychotrie émétique (2), de la famille des Rubiacées. Il habite le Pérou. ■Description. — Tige un peu ligneuse, droite, simple, velue. Feuilles opposées, brièvement péliolées, oblongues, étroites à la base, acuminées, entières, ciliées, pubescentes en dessus. Stipules très-courtes, ovales étroites et acuminées. Inflorescence en petites grappes axillaires bifurquées. Pédoncules peu ra- Fig. 9. — Ipécacuanlia arinelé. Fig. 10. — Ipécacuanlia slrié. meux, paucitlores. Calice à 5 lobes ovales. Corolle infundibuli- forme, évasée, quinquéfide. Étamines au nombre de b, attachées au tube, incluses. Fruit ovoïde-globuleu.v,. lisse, bleuâtre. Racine (fig. 10). — Plus rare dans le commerce que celle de Y Ipécacuanlia annelé, de la grosseur d’une plume à écrire, cylin- dracée, peu contournée, le plus souvent simple, non rugueuse, offrant d’espace en espace des espèces d’étranglements eireu- (1) Ou noir. (2) Psycholria ? emetica Mut. in Liun. [Cephœlis emetica Pers.) . oÛ VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. » laircs et profonds. Surface avec des stries longitudinales plus ou moins marquées, d un brun foncé. Couche corticale moins cas- sante que dans 1 espèce précédente. Cassure brune, noirâtre, faiblement résineuse. Odeur presque nulle. Saveur fade, nullement amère, offrant à peine une légère âcreté lente à se produire. 3° Ipecacuanha ondulé. — Cette troisième espèce a été attribuée pendant longtemps à une Violette, le Viola Ipecacuanha de Linné; mais elle provient d’une Kubiacée, comme les précédentes, très-voisine des Céphélides. Cette Rubiacée a été appelée Richardsonie scabre (t); elle croît dans les prés, aux envi- rons de Itio-Janeiro. Description. — Plante couchée, velue. Tiges grêles, ascendantes. Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, un peu pointues, en- tières, rudes sur les bords. Stipules en forme de gaine divisée par le haut. Inflorescence en petits capitules terminaux, entourés d’un grand involucre composé de quatre bractées étalées. Calice sub globuleux, à lobes pres- que égaux, triangulaires et ciliés. Corolle en entonnoir, à lobes poilus au sommet. Capsule d’abord couronnée par le calice, puis dénudée, se séparant en 3 ou 4 coques membraneuses indéhiscentes et monosper- mes. Graines peltées. Racine (2) (fig. 11). — De la grosseur de la première espèce, très-sinueuse, quelquefois un peu annelée, mais n’offrant jamais les anneaux nombreux et serrés qui carac- térisent la première racine, ni les stries longitudinales de la seconde espèce. La plupart des branches radicales fortement vermiculées, c’est-à-dire qu’une partie brusquement arquée ou creusée d’un côté répond à une partie fortement convexe, de l'autre; l’extrémité des ramifications radicales se rétrécit brus- quement ; extérieur d’un gris blanchâtre, souvent terreux; l’in- térieur d’un blanc mat, comme farineux. (t ) Richardsonia scabra Saint-Hil. ( Richardia scabra Liim., R. pilosa Ruiz et Pav., Spermacoce hexandra A. Rich., Richardsonia Rrasiliensis Gomez), vulgai- rement Poaya do campo. (2) Ipecacuanha blanc Bergius, Ipéc. amylacé ou blanc llérat. Fig. il. — Ipéi.a- cuantaa ondjlé. RACINES. IPECACUANHA. 51 Lorsqu’on casse Y Ipécacuanha ondulé, el qu’un instant après, on regarde la cassure au soleil, on aperçoit, à la simple vue, surtout vers la circonférence, des points éclatants et perlés, et la loupe fait \oir qu’il s’est élevé au-dessus de la cassure un las de matière blanche et micacée, qu’on ne peut méconnaître pour de l’amidon (Guibourt). Odeur de moisi. Saveur moins âcre que celle de Y Ipécacuanha annelé, et un peu farineuse. 3° Faix Ipècacuanhas. — Les autres Ipécacuanha s offrent moins d’importance que ceux qui viennent d’élre décrits. On les retire de diverses plantes appartenant, comme les précédentes, à la famille des Hubiacées, ou bien à celles des Violuriées, des Asclé- piadées et des Euphorbiacées. 1° Rubiaeées. — Suivant Auguste de Saint-Hilaire, on emploie dans diverses parties du Brésil , les racines de la Richardsonie rose (t), de la Borrérie poaya( 2) et de la Borrérie ferrugineuse (3). Selon Dandrada, on fait également usage, en Amérique, de la Géophile réni forme (4). 2° Violariécs. — Les Ipècacuanhas retirés de cette famille ont généralement une couleur blanche. Voilà pourquoi on les ap- pelle Ipècacuanhas blancs. Ils sont moins énergiques que les vrais Ipècacuanhas. Les espèces principales sont : Ylonidion ipcca- cuanlia (5), de Cayenne; Ylonidion poaya (0), du Brésil; Ylonidion parviflore (7), de Santa-Fé de Bogota, et Ylonidion brévicaule (8), du Brésil. Les propriétés des Violariées exotiques se retrouvent, mais à un faible degré, dans nos Violettes indigènes. 3° Asclépiadées. — Les espèces dont les racines sont employées sont la Cynanque vomitive (9), du Ceylan et de Java; la Cynanque cotonneuse (10), du Ceylag, el la Cynanque lisse (11), du Bengale; (1) Richardsonia rosea S ai nt-H i 1 . [R. emetica Mari.), vulgairement Poaya do j campo. (2) Rorreria Poaya DC. [Spermncoce Poaya Saint-Hil.). (3) Borreria ferruginea DC. ( Spermacore ferruginea Saint-Hil., Sp. globosa Pohl.) . i (4) Geophila re.niform.is Cham etSchlecht. ( Psychotria herbacea Linn., Cephælis \ reniformis Kunth). (5) lonidium Ipécacuanha V e ut. ( Viola Itoubou AuM., Pombalia Ipécacuanha, Vaml.,P. Itubu Ging.), vulgairement Poaya, Poaya da praia, Poaya branca. (6) lonidium Poaya Saint-Hil., vulgairement Poaya do campo. (") lonidium parvi/lorum Vent. [Viola parviflora Linn. f.). (8) lonidium breviciule Mart. (9) Cynanchum vomitorium Lam. [C. Ipécacuanha Willd.). (10) Cynanchum tomentosum Lam. (H) Cynanchum lœoigatum Het?. 52 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. la Périploque émétique (I), des Indes orientales; YAsclépiade de Curaçao (2), et le CamptQcarpe mauritien (3), des îles de France et de Bourbon. 4° Euphorbiacées. — Les racines de plusieurs Euphorbes ont été employées comme succédanées des lpécacuanhas ; telles sont celles deT Euphorbe ipécacuanha (4), de l’Amérique septentrio- nale, et celle de Y Euphorbe effilée (5), des grandes Indes. 4° Propriétés et usages. — Y’ Ipécacuanha agit comme émé- tique, comme irritant local ou comme tonique, suivant la dose. On l’administre généralement en poudre suspendue dans de l’eau sucrée ou dans une infusion légère de camomille. On en compose aussi des pastilles et des sirops, ordonnés surtout aux enfants; un liniment, un vin, une teinture, un extrait. § Kl. — narine de Rhubarbe. 1° Plante. — La racine dont il s’agit est fournie principale- ment par la Rhubarbe palmée (0), de la famille des Polygonées. Cette plante est originaire de la Chine et de la Tartarie. Description. — Tige dressée, cylindrique, simple, rameuse au sommet. Feuilles très-grandes, à pétiole engainant à la base, à limbe palmé divisé jusqu’au milieu de sa hauteur en sept lobes très-aigus, incisés latéralement et comme pinnatifides, légère- ment onduleuses, à nervures très-fortes et très-saillantes. Inflo- rescence paniculée. Fleurs très-nombreuses, pédicellées, petites et jaunâtres. Calice gamosépale, un peu tubuleux inférieure- ment. Élamiues au nombre de 9, à filets capillaires et à an- thères ovoïdes. Ovaire pyramidal, triquètre, à 3 styles portant chacun un stigmate comme pelté, plan, arrondi et glanduleux. Fruit sec, triangulaire, à angles légèrement membraneux. 2° Bacine (7). — Verticale, épaisse, de la grosseur du bras, d’un jaune plus ou moins foncé, rameuse, marbrée de veines Irès-apparentes ; son tissu est plus ou moins compacte et craque sous la dent, ce qui est dû à l'oxalate de chaux qu’il contient ; il colore la salive en jaune. (1) Periplcca emetica Relz. (2) Asclepias Curassaoica Linn., vulgairement Ipécacuanha blanc ou bâtard. (3) Camptocarpus Mauritianus Due ( Pleriploca Mauritiana Poir.). (4) Euphorbia Ipécacuanha Linn. ( Anisophyllum Ipécacuanha Haw.). (5) Euphorbia Tirucalli Linn. (6) Rheum pulmalum Linn. (7) Offiein., Rhabarbarum, Rheum, Rhubarbe. RACINES. — RHUBARBE. 53 On distingue dans le commerce trois sortes de Rhubarbes : t° celle de Chine, 2° celle de Moscovie , 3° celle de Perse. La Rhubarbe de Chine est en morceaux arrondis, d’un jaune sale, ordinairement percés d’un petit trou. Leur texture est com- pacte; leur intérieur paraît briqueté, terne, et à marbrures ser- rées. Elle donne une poudre d’un jaune orangé. La Rhubarbe de Moscovie (1) est en morceaux irréguliers, an- guleux, d’un jaune pur, ordinairement percés d’un grand trou. Leur texture est moins compacte et moins pesante que celle de la précédente; leur intérieur paraît plus clair et à veines rouges et blanches très-apparentes et très-irrégutières. Elle donne une poudre plus jaune. Cette Rhubarbe est très-estimée. La Rhubarbe de Perse (2) est en morceaux cylindriques ou apla- tis, d’une couleur jaune terne, ordinairement percés d’un petit trou. Leur texture est très-compacte; leur intérieur paraît d'un jaune sale, à marbrures peu marquées. Elle donne une poudre jaune terne. M. Guibourt regarde cette qualité comme la Rhu- barbe par excellence; il la préfère même à la précédente. On a essayé de cultiver, en France, la Rhubarbe palmée. La ra- cine qu’elle a produite est moins compacte, plus légère et moins active que la Rhubarbe du commerce. La Rhubarbe a donné à l’analyse de la rhabarbarine, une ma- tière colorante jaune, de l’extrait avec tannin, del’oxalate de chaux, de la gomme, de l’amidon et du ligneux (Henry). La rhabarbarine (Pfaff) est brune, soluble dans l’eau, dans l’alcool et dans l’éther. 3° Propriétés et usages. — L’odeur de la Rhubarbe est assez désagréable. Sa saveur paraît à la fois amère et astringente. La rhabarbarine présente une saveur amère et âcre. La Rhubarbe est une substance purgative et tonique. On la dit aussi vermifuge. On l’administre en poudre, en tablettes, en infusion, en sirop, en vin, en décoction, en teinture, en extrait. Elle fait partie du sirop de Chicorée composé. 4° Succédanés. — D’autres espèces du môme genre présentent des propriétés analogues, et peuvent être employées aux mômes usages. Tels sont : t° le Rhapontic (3), 2° la Rhubarbe ondulée (4;, (1) Rhubarbe de Bucharie Murray. (2) Rhubarbe de Turquie , Rhubarbe d’Alexandrette. (3) Rheum rhaponticum Liun., vulgaiiement Rhapontique , Rhapontic , Rhubarbe pontique , Rhubarbe anglaise. (4) Rheum undulatum Linn. 5 i VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 3° la compacte (i). Ces espèces ont moins d’action que la Rhubarbe palmée. Plusieurs Patiences, et particulièrement la commune (2), Y al- pine (3), surnommée Patience des moines, la Renouée bistorte(b), et d’autres Polygonées, possèdent des propriétés purgatives qui s'approchent de celles des Rhubarbes, mais qui sont générale- ment plus faibles. L’extrait de Patience est employé par quelques praticiens. § III. — Racine de Gentiane. 1° Plante. — La Gentiane jaune (5) est une plante de la fa- mille des Genlianées. Elle se trouve en France, particulièrement dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes, le Puy-de-Dôme, la Côte-d’Or, les Vosges; elle croît dans les prairies des montagnes. Description. — Tige haute d’un mètre à un mètre et demi, droite, cylindrique, glabre, d’un vert pâle. Feuilles opposées, ses- siles, connées à la base, largement ovales, pointues, entières, glabres, nerveuses, plissées; les inférieures très-grandes, ellipti- ques, obtuses. Fleurs nombreuses, fasciculées, comme ver licil- lées, pédicellées. Calices membraneux, unilatéraux. Corolles étalées en roue, profondément découpées, à limbe non cilié, à lobes aigus, jaunes, parsemés de points très-petits. Étamines libres, portant des anthères oblongues. Ovaire glabre; style court; stigmates au nombre de deux, petits, divergents. Fruit conoïde, terminé par le style persistant, glabre. Graines nom- breuses, arrondies, très-minces. 2° Racine (6) (fig. 12). — Très-longue, grosse comme l’avant- bras, tortueuse, ramifiée ou simple. Surface rugueuse, brune; intérieur d’un jaune roussâtre; texture spongieuse, un peu com- pacte. L’analyse a donné de la glu, une huile odorante, de la gomme, du sucre en quantité considérable et incristallisable, quelques sels et du gentianin (Henry et Caventou). Le gentianin est jaune, soluble dans l’eau et dans l’alcool. Traité par l’eau froide, il laisse des flocons composés de matière (J) Rheum eompactum Linn. (2) Rumex Patientia Uun. (3) Rumex Alpinus Linn. (4) Polijgonum Bistorta Linu., vulgairement la Bistorte. (5) Gentiana lutea Linn., vulgairement grande Gentiane. (6) Officin., radix Gentianœ. RACINES. GENTIANE. 55 grasse et d’un principe cristallisable ( gentisin ) qu’on peut obtenir en traitant la matière par l’alcool et en faisant cristalliser. Ce principe forme environ le 0,001 du poids de la racine. 11 offre des aiguilles très-légères, feutrées (on dirait du coton), d’un jaune soufré très-brillant. 3° Propriétés et usages. — La racine de Gentiane a une odeur forte, désagréable et une saveur amère. Le genlianin présente une grande amertume. La racine de Gentiane est employée comme tonique et comme fébrifuge. C’est le plus puissant et le plus énergique des médica- ments toniques indigènes. (A. Richard.) On l’administre en poudre, en tisane, en extrait, en sirop, en élixir, en vin, en teinture. Elle entre dans le vin amer, dans le sirop antiscorbutique de Portai , dans X élixir de Peyrilhe et dans plusieurs autres préparations stomachiques. 4° Succédanés. — On se sert aussi, principalement en Alle- magne et dans le nord de l’Europe, des racines de plusieurs au- tres Gentianes. Telles sont la purpurine (1), la ponctuée (2), et la croisette (3), espèces qui appartiennent également à la France. Le Tachi de la Guyane (4), dont la racine ressemble à celle du Quassia, et qui possède une amertume prononcée, est employé au Brésil, comme fébrifuge. (1) Gentiana purpurea Linn. (2) Gentiana punctata Linn. (3) Gentiana cruciata Linn. (4) Tachia Guianensis Aubl. La racine est appelée vulgairement Quassia de Para , Tupurubo , Raiz de Jacaré aru , Caferana. 56 VÉÔÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Le Frasera de la Caroline (I) produit une racine qu’on substi- tue, en Amérique, au Columbo. § IV. — Uucincs de Salsepareille. 1° Plante. — La Salsepareille de la Jamaïque (2) appartient à la famille des Smilacces. Elle croît au Pérou, au Mexique et dans d’autres parties de l’Amérique méridionale. Description (fig. 13). — Arbuste sarmenteuxet grimpant. Tige articulée, à 4 angles, armée d’aiguillons recourbés, rameuse. Feuilles alternes, pétiolées, ovales, un peu cordiformes, acumi- nées, entières, très-glabres, coriaces, pourvues de 3 à 5 nervures longitudinales, offrant à leur base 2 vrilles spirales. Inflorescence en peliles ombelles simples, pédonculées. Fleurs pédicellées, d’un vert blanchâtre, dioïques. Mâles : Calice à o sépales égaux, étalés, un peu soudés à la base, ovales, légèrement pointus. Étamines 6, à anthères dressées linéaires-oblongues. Fem. : Calice comme dans le mâle. Ovaire ovoïde, obtus, glabre; style très-court; stigmates 3, petits, arrondis, lobés. Fruit (baie) sphé- rique, violacé, contenant de I à 3 graines globuleuses. 2° Racine (3). — Très-longue, très-grêle, de l’épaisseur d’une plume, lidée, simple, flexible, entortillée, difficile à rompre, composée d’un très-grand nombre de fibres simples, très-longues et cylindriques. Écorce d’un roux cendré. Intérieur blanc. Tissu tendre, un peu farineux. On la trouve dans les pharmacies, en petits morceaux fendus. La Salsepareille est composée de salseparine , d'huile volatile, de résine âcre et amère, d’une matière huileuse, d’une matière extractive, d’amidon, d’albumine. La salseparine (l’ubœuf) est solide et neutre; elle forme des cristaux rayonnés, comme plumeux, incolores. Elle est peu so- luble dans l’eau et lui donne la propriété de mousser. L’alcool la dissout mieux à chaud qu’à froid. Elle est insoluble dans l’éther. 3° Propriétés et usages. — Odeur nulle. Saveur faible, un peu amère et laissant dans la bouche une impression comme vis- queuse. La salseparine n’a pas d’odeur. En dissolution, elle de- vient âcre et amère. (1) Frasera Carolinensis Walt. [F r. IValtherx Mich.). La racine est appelée vul gaircment faux Columbo d’Amérique. (9) Smilax Salsaparilla V\un , vulgairement Salsepareille rouge de la Jamaïque (3) Officin., Salsapa’illa. RACINES. — SALSEPAREILLE. 57 La racine de cette plante provoque les sueurs et la sécrétion Fig. 13. — Salsepareille. urinaire. Elle donnait un des quatre bois sudorifiques. 58 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. . On l’administre en poudre, en tisane, en sirop, en vin, en tein- ture, en extrait... c’est un des éléments du rob de Boyveau-Laffec- teur, du sirop de Cuisinier, de la décoction de Ziltmann et de la tisane de Vinache. 4° Autres espèces. — Indépendamment de la Salsepareille de la Jamaïque, la thérapeutique met en usage laS^umeet trois au- tres espèces plus ou moins répandues dans le commerce. 1° La Squine, appelée Salsepareille squine ( 1 ), se trouve en Chine et dans les grandes Indes. Sa racine est de la grosseur du poing, noueuse, tuberculeuse, d’un brun rougeâtre en dehors, blanchâtre avec des nuauces rouges en dedans. Celte racine offre les mêmes vertus que la Salsepareille de la Jamaïque. C’était un des quatre bois sudorifiques. 2° La Salsepareille de la Vera Crus (2) se vend en bottes cor- dées, de 60à80 kilogrammes. Écorce grisâtre souvent salie par de la terre. C’est la plus commune en France. 3° La Salsepareille de Honduras (3) nous est apportée aussi en bottes. Écorce rougeâtre. 4° La Salsepareille du Brésil (4), en bottes, sans souche. Écorce d’un gris terne. § V. — ICacinc de Valériane. t° Plante. — La Valériane officinale (o) appartient à la famille des Valérianées. Elle habile les bois un peu ombragés. Description. — Plante bisannuelle, herbacée. Tige dressée, haute de 5 à 10 décimètres, simple inférieurement, à deuxou trois branches dichotomes dans sa partie supérieure, cylindrique, sillonnée, fistuleuse, velue. Feuilles ternées, rarement quater- nées, celles des jets latéraux ordinairement opposées, pubescen- tes, les inférieures pétiolées , les supérieures sessiles. Très- profondément pinnatiséquées, à segments lancéolés, étroits, aigus, presque entiers ou inégalement dentés ou incisés, les ter- minaux confluents. Inflorescence en cymes corymbiformes, axil- laireset terminales. Fleurs petites, àpédoncules 3 ou4 fois trifur- (1) Smilax China Linn. (2) Smilax medica Schlecht. (3) Smilax officinalis Kunth, et Smilax syphilitica WillcL, appelée aussi Salse- pareille caraque. (4) Smilax papyracea Poir. (5) Valeriana o(ficinaIis Linn. RACINES. — VALERIANE. 59 qués, d’un blanc rose, hermaphrodites. Bractées trifides. Calice à tube allongé-ovoïde, strié, à limbe roulé en dedans pendant la floraison, se déroulant en aigrette à la maturité. Corolle à tube étroit inférieurement, légèrement bossu à la base, à limbe pres- que liypocratériforme. Etamines au nombre de 3, attachées au sommet du tube de la corolle. Ovaire infère ; style plus long que la corolle, filiforme; stigmates 3, étroits, glanduleux du côté interne. Fruit ( acliainc ) ovoïde-allongé, strié, glabre, couronné par l’aigrette plumeuse calicinale. M. Guibourt fait observer que, sous le nom de Valériane offi- cinale, on désigne deux races distinctes : l’une grande, dont les feuilles ont des lobes étroits, lancéolés, même linéaires-lancéolés, presque sans dents; l’autre à lobes larges, ovales et fortement dentés en scie. M. Guibourt désigne la première, qui paraît ha- biter de préférence les endroits secs, sous le nom de var. sub- dentata, et la seconde, qui appartient aux terrains inondés, sous celui de serrata. 2° Racine (fi g. 14). — Verticale, petite, tronquée, composée d’un corps écailleux, très-court, donnant de tous côtés des ra- Fig. !4. — Racine de Valériane. dicules allongées, cylindriques, blanchâtres, qui prennent par la dessiccation un aspect corné, brunâtre. On cueille cette racine vers la fin de la première année. Elle contient de l 'acide valérianique (Pentz), une résine noire, une huile volatile très-liquide et verdâtre, un extrait gommeux, de la fécule et des fibres ligneuses (Trommsdorff). 00 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. L'acide valérianique est liquide, oléagineux, transparent et inco- lore; il Dont à 132° ; il se dissout dans 30 parties d’eau et en tou- tes proportions dans l’alcool et dans l'éther. 11 forme des valé- rianates avec le zinc, avec l’ammoniaque et avec le fer. 3°, Pbopmétés et usages. — La racine de la Valériane est pres- que inodore, quand on vient de l'arracher. Elle acquiert, en se desséchant, une odeur d’une nature particulière, fclide, très- pénétrante et très-repoussante. Sa saveur est 3cre et amère, mais un peu sucrée au commencement. L'acide valérianique offre une odeur désagréable, qui ressemble à celle de la Valériane. La racine de Valériane est tonique, stimulante et assez active. Elle agit aussi comme antispasmodique, emménagogue et su- dorifique. Elle est encore légèrement narcotique et vermifuge. Combinée avec le jalap, l’oxymelscillilique et le sulfate de soude, elle constitue le médicament anthelmiuthiquc de Storck. On l’administre généralement en poudre, en pilules, et plus rarement en eau distillée, en tisane, en sirop, en teinture et en Fig. 15. — Racine de Valériane Phu. extrait. Les valérianates de zinc et d'ammoniaque sont ordonnés en poudre, en pilules et en potion. 4° Succédanés. — On remplace quelquefois la Valériane offi- cinale par la Valériane phu ou grande Valériane (1) (fig. tb). (1) Valer:ana PAxLinn. (V. horlensis Lani.). RACINES. — JALAP. Cl On conseillait, anciennement, comme analogues, la Valériane dioïque (1), la couchée (2), la celtique (3) et la Jalamansi (4). Au- jourd’hui ces espèces sont à peu près tombées en désuétude. § VI. — Racine de Jalap. 1° Plante. — La plante qui donne 1 & Jalap a été l'objet de beaucoup de controverses. On l’a regardée tantôt comme une Brynne ou'unc Rhubarbe, tantôt comme une Belle-de-nuit ou un Liseron. 11 est bien reconnu que le Jalap est la racine d’une Con- volvulacée ; mais on n’a pas découvert de prime abord l’espèce qui la fournil. On a cru dans le principe que c’était le Batatier Jalap (5). On admet généralement aujourd’hui que c’est YExo- gone officinal ou tubéreux (0). Cette plante croît au Mexique, et probablement dans d’autres parties de l’Amérique. Description (fig. 16). — Herbe très-glabre. Tiges herbacées, hautes de 5 à 7 mètres, sarmenteuses et s’entortillant autour des autres plantes, de la grosseur d’une petite plume à écrire, cylin- driques, lisses, d’un brun brillant. Feuilles alternes, pétiolées, en cœur, profondément échancrées à la base, longuement acu- minées, entières. Fleurs axillaires, solitaires ou réunies par deux, grandes, pédonculées, d’un rose tendre. Pédoncules bibractéolés vers les deux tiers supérieurs. Calice très-court, un peu irrégu- lier, à 5 sépales légèrement obtus, persistant. Corolle presque en entonnoir, régulière, à tube beaucoup plus grand que le calice, à peu près cylindrique, à limbe évasé ressemblant à une coupe, offrant 5 lobes très-peu marqués, à peine bilobés. Éta- mines au nombre de 5, dépassant le tube de la corolle, rappro- chées, à anthères subcordées, étroites. Style un peu plus long que les étamines, filiforme, terminé par deux stigmates très- Ipetits, tuberculeux. Fruit ( capsule ) ovoïde arrondi, mince, enve- loppé par le calice, à 4 loges, contenant chacune une graine solitaire, globuleuse, glabre. , ( 1) Valeriana dioica Linn., vulgairement Nard de Crète. (2) Valeriana supina Linn. (V. saliunca AU.). (3) Valeriana Celtica Linn. (V. saxatilis Vill .) , vulgairement Nard celtique. (4) Nardoslachys Jalamansi l)C. [Valeriana Jatamansi Lamb.), ofliein., Nardus Jndica, Nard indien, Spica-nard. (5) Batatas Jalapa Chois. [Convolvulus Jalapa Linn., lpomœa macrorhiza ilich.) . (6) Exogonium officinale ( Convoluulus officinalis Pellet., lpomœa purga Chois., Exogonium purga Benth.), vulgairement, au Mexique, Tolonpatl. MOQ.-TAND. — BOT. MÉD. 4 62 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 2° Racine (1). — Le nom de Jalap vient de Xalapa, ville du Mexique. Celte racine a été apportée en Europe, vers 1570. Elle Fig. 16. — Exogone officinal. est tubéreuse, arrondie, plus ou moins irrégulière, blanche charnue, remplie d’un suc lactescent et résineux. (1) Officin., Jalapa, Jalapium, Gialapa, Chelapa, Celopa, Mechoacanna nigra, Jalap officinal. RACINES. — ACONIT. 63 Celle du commerce est en morceaux oblongs irrégulièrement arrondis, hémisphériques ou en rouelles d’environ 5 à S centi- mètres de diamètre. Surface d’un gris foncé noirâtre. Intérieur plus clair, marqué de zones concentriques plus ou moins fon- cées. Cassure offrant quelques points brillants. Coudre d’un jaune gris. On y a trouvé de l’eau, de la mine, un extrait gommeux, une matière colorante, de la fécule, de l’albumine, du phosphate de chaux (Gerber). Résine d’un brun noir, un peu verdâtre, à cassure brillante. Elle est jaunâtre lorsqu’elle a été réduite en poudre. 3° Propriéiés et usages. — Odeur nauséabonde. Saveur âcre et très-irritante; elle excite de légères nausées. La résine offre une odeur vireuse et une saveur d’abord faible, puis âcre et dé- sagréable. Le Jalap est une substance très-purgative, qui agit principa- lement sur les intestins grêles. On l’employait autrefois contre les enlozoaires. On l’administre en poudre, en teinture, en extrait, en sirop, en savon. 11 fait partie du vomi-purgatif Leroy et de Y élixir tonique antiglaireux de Guillé. On prépare un savon avec sa résine. 4° Succédanés. — On a signalé, comme succédanés du Jalap, la racine du Liseron scammonée (I) dont on emploie surtout la gomme-résine (2), la racine de VIpomée d’Orizaba (3), celle du Turbith (4), de Ceylan et de Java, et celle du Méclioacan du Mexi- que (o). Plusieurs Convolvulacées indigènes, à racine épaisse et char- nue, jouissent, mais à un degré plus faible, des mêmes propriétés. Tels sont le Liseron des haies (6), la Soldanelle (7) et le Liseron à feuilles d'Althœa (8). ' ' (1) Convolvulus Scammoma Linu. (2) Vov. le chapitre des Gommes-résines. (3) lpomæa Orizabensis Led. (Convolvulus Orizabensis Pellet.), vulgairement Ja- lap léger, Jalap mâle, Jalap fusiforme. • (4)Voy. le paragraphe des Racines peu employées. (5) Voy. Racines peu employées. ' (6) Convolvulus sepium Linn. (7) Convolvulus Soldanella Linn. (C marilimus Lam., Calystegia Soldanella R. Br.). 1 (8) Convolvulus althæoides Linn. 64 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. § VII. — Racine d'Aconlt. 1° Plante. — L 'Aconit napel (I) est une plante delà famille des Renonculacées, indigène, qui croît dans les pâturages élevés des montagnes. Description. - - Plante vivace, herbacée. Tige haute de 8 à 12 décimètres, dressée, simple ou un peu rameuse supérieurement, cylindrique, glabre ou pubérulente. Feuilles alternes, divisées en 5 ou 7 lobes allongés, presque cunéiformes, découpés en 2 ou 3 lanières étroites, aiguës, luisantes, d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous. Les inférieures longuement péliolées; les supérieures brièvement. Inflorescence en grappes terminales, allongées, assez serrées. Fleurs un peu pédonculées, grandes, bleues, munies de 2 bractéoles. Calice pétaloïde, irrégulier, com- posé de 5 sépales inégaux, pubescents; un supérieur (casque), en forme de capuchon dressé; deux latéraux (ailes) plans, inégale- ment arrondis, poilus à la surface interne ; deux inférieurs un peu plus petits, ovales, entiers, poilus intérieurement. Corolle à 2 pé- tales supérieurs (nectaires), irréguliers, cachés sous le sépale d’en haut, dressés, longuement onguiculés et canaliculés, terminés par une sorte de casque obtus, recourbé au sommet, offrant in- térieurement à son ouvei turc une petite languette roulée en des- sus. Étamines, environ 30, plus courtes que le calice, inégales; filets plans, subulés supérieurement; anthères eordiformes. Pistils 3, allongés, presque cylindriques, pointus, glabres. Fruit composé de 3 capsules ( follicules ) oblongues, glabres, divergentes dans la jeunesse, s’ouvrant par une suture longitudinale exté- rieure. 2° Racine. — Les racines de Y Aconit sont vivaces, pivotantes, allongées, épaisses, napiformes. Elles ont une écorce noirâtre. Ces racines contiennent un principe particulier désigné sous le nom d 'aconitine, de l’albumine, delà cire verte, un extrait brun et amer, de la gomme, des acides acétique et malique. L 'aconitine est un corps solide qui ne cristallise pas. Elle paraît blanche quand elle est hydratée; elle devient brunâtre en se déshydratant. Elle fond à 80°; elle se volatilise à 140°, se décom- posant en grande partie. Elle est très-soluble dans l’éther et sur- tout dans l’alcool. 3° Propriétés et usages. — La racine d 'Aconit, mise sur la (1) Aconitum Napellus Linn., vulgairement Tue-loup, Coqueluchon, Napel. RACINES. SÉNÉGA. 65 langue, détermine une cuisson douloureuse. L 'aconitinc n’a pas d’odeur; sa saveur est amère, et plus tard âcre et un peu brû- lante. On emploie la racine d’ Aconit contre le rhumatisme, la goutte, la syphilis chronique. On l’a conseillée aussi dans certaines hy- dropisies et contre les maladies nerveuses. On l’administre en poudre, en extrait et en teinture. On com« pose avec Vaconiline des pilules, un Uniment et une embroca- tion. § VIII. — Racine (le Pyrctlirc. 1° Plante. — Le Pyrèthre, ou Anacyclepyrèthre (1), appartient à la famille des Composées, tribu dos Sénécioïdées. 11 croît en Algérie, en Arabie et en Syrie, dans les endroits montueux. Description. — Tiges simples, longues de 2.0 à 30 centimètres, un peu cou- chées à la base, redressées, pubescen- tes. Feuilles radicales péliolées; les cau- linaires sessiles, pinnatifides, à divisions linéaires un peu épaisses et charnues. Capitules terminaux, solitaires. Invo- lucre à écailles lancéolées, acuminées, brunes sur les bords. Demi-fleurons blancs, un peu rougeâtres en dessous et sur les “bords. Fruits comprimés, lé- gèrement ailés, couronnés par une ai- grette couite et membraneuse. 2° Bacine (fig. 17). — Elle est vivace, persistante, longue de 10 à 12 centi- mètres, de la grosseur du doigt, fusi- forme ou cylindrique, [peu rameuse, charnue, grise et ridée extérieure- ment ; d’un blanc grisâtre à l’intérieur. Elle nous arrive sèche de Tunis. On y a découvert une substance brune, d’apparence résineuse et très- âcre, une huile fixe d’un brun foncé, une huile jaune, du tannin, une substance gommeuse, de l’inuline, des sulfite, Fig. 17. — Racine de Pjrèlhre. (1) Anacyclus Pyrethrum DC. ( Anthémis Pyrethrum Linn.). 4. 66 VEGETAUX EMPLOYÉS EN MEDECINE. hydrochlorate et carbonate de potasse, des carbonate et phos- phate de chaux, de l’alumine, de la silice, des oxydes de fer et de manganèse (Kœne). La résine de Pyrèthre ( pyréthrine ) est assez consistante et d’un brun foncé un peu rutilant. 3" Propriétés et usages. — Quand on vient d’arracher cette plante et qu’on la place dans la main, elle y produit une sensa- tion de froid (Desfontaines). Son odeur est aromatique, mais irritante et désagréable. Sa saveur est âcre et piquante. Une très-petite quantité, dans la bouche, détermine une abondante salivation. La racine de Pyrèthre est employée comme stimulante des glandes salivaires. On l’administre en pastilles, en gargarismes et en élixir. On en compose un alcoolat, une huile, une teinture, un vinaigre. Sa poudre a été employée à l’extérieur pour tuer les poux. § IX. — Racine de Scnéga. 1° Plante. — Le Polyyala sénéga ou de Virginie (1) appartient à la famille des Polygalées. 11 croît dans les différentes parties de l’Amérique septentrionale. Description. — Tiges herbacées, hautes de 20 à 30 centimètres, simples. Feuilles ordinairement alternes, sessiles, assez grandes, ovales-laneéolées, aiguës, entières, glabres, d’un vert clair. In- florescence en épi terminal, allongé, lâche. Fleurs petites, mé- diocrement pédonculées, tachetées de rougeâtre. Calice avec 2 ailes obtuses, veinées. Corolle courte, close. Stigmate sub- bifide. Fruit ( capsule ) petit, en cœur, comprimé, à 2 loges et 2 valves. Graines ovoïdes, allongées, pointues, noires. 2° Racine (2) (fig. 18). — Vivace, de la grosseur du petit doigt ou plus étroite, très-irrégulièrement contournée, avec une côte saillante et unilatérale, un peu rameuse. Écorce épaisse, rude, grisâtre ou d’un gris jaunâtre, et comme résineuse. Inté- rieur blanchâtre. Cette racine contient des acides polygalique, virginéique, pec- tique et tanriique, une matière colorante jaune, de la gomme, de l’albumine, de la cérine, une huile fixe, des carbonates de chaux et de potasse, des sulfate et phosphate de potasse, du sul- (1) Polygala Senega Linn , vulgairement Potygala de Virginie. (2) Yulgai rement Sénéka. RACINES. — SÉNÉGA. 67 l'ate de chaux, de l’alumine, de la magnésie, de la silice, du fer... (Quevenne). L’acide polygalique est une poudre blanche, soluble dans l’eau et rendant ce liquide capable de mousser par l’agitation, et de rougir le tournesol. L’acide virginéique est un acide gras, volatil; c’est lui qui donne à la racine son odeur. 6° Propriétés et usages. — Odeur faible et nauséeuse. Sa- veur d’abord douceâtre et mucilagineuse, puis un peu âcre et amère. Elle augmente la sécrétion salivaire. Sa poudre provo- que l’éternument. La partie externe paraît la plus active. L’acide polygalique pré- sente une odeur aromatique particulière et une saveur âcre prenant au gosier. Ses propriétés sont toniques, excitantes, diurétiques ; à faible dose, elle augmente la respiration cutanée et pulmonaire ; à dose plus élevée, elle peut être émétique et purgative. On l’a recommandée dans l’astlime, le croup, le rhumatisme chroni- que, l'aménorrhée et les hydropisies (A. Rich.). En Amérique, on la préconise, lorsqu’elle est récente, contre la morsure des serpents. On l’administre en infusion, macérée dans du vin, en teinture alcoolique, en sirop, en extrait et en poudre. L’infusion aqueuse est plus âcre que la teinture alcoolique. On pourrait employer avec avantage Y acide polygalique. (Boucliardat.) 4° Succédanés. — On a signalé comme analogues de cette Polygalée, mais jouissant de propriétés beaucoup plus faibles, le Polygala amer (1), le Polygala vulgaire (2) et le Polygala (1) Polygala nmara Jacq. (î) Polygala vulgaris Linn. 08 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. d'Autriche (I). On a vanté surtout la première espèce dans la pneumonie, la pleurésie, la phlliisie pulmonaire, le crachement de sang (Collin, Van Sxvielen). On l’administrait en poudre, en infusion, en extrait, dans des bols ou dans un électuaire. Le Polygala glanduleux (2) du Pérou, et le Polygala poaxja (3) du Brésil, ont aussi des racines qui jouissent de propriétés très- analogues à celles du Sénéga. § X. — Racine de Ratania. 1° Plante. — Cette racine appartient au Kramer à trois éta- mines (4), de la famille des Polvgalées, lequel croît dans le Pérou. Description. — Arbuste. Tige dressée. Rameaux nombreux, velus, blanchâtres. Feuilles alternes, très-rapprochées à la partie supérieure, petites, ovales-oblongues, aiguës, coriaces. Fleurs axillaires, brièvement pédonculées. Calice à 4 sépales ovales, allongés, aigus, velus extérieurement, glabres en dedans. Corolle irrégulière : 2 pétales supérieurs redressés, onguiculés, lancéolés-étroits; 2 inférieurs appliqués contre l’ovaire, sessiles, presque orbiculaires, très-obtus. Etamines au nombre de 3, libres et ascendantes ; à filets épais, cylindriques, articulés au- dessous de l’anthère. Ovaire ovoïde, très-velu, à style long et recourbé, et â stigmate très-petit, arrondi et bilobé. Fruit pisi- forme, hérissé d’aiguillons, indéhiscent, renfermant une ou deux graines. 2° Racine (fig. tfl). — Connue vulgairement sous le nom de Ratania ou Ratanhia, rampant horizontalement, rameuse; ra- meaux de la grosseur du petit doigt ou plus petits, cylindriques. Écorce d’un brun rougeâtre un peu foncé. Intérieur plus dur, d’un jaune rougeâtre. Ou emploie seulement la partie corticale. On a trouvé dans la Ratania , du tannin, de l’extractif, de la fécule, une matière muqueuse, de la gomme ?, des sels, et d’après Preschier, de l’acide kramérigue. Le principe actif de cette racine réside, suivant les uns, dans le tannin, suivant les autres, dans l’acide kramérique. 3° Propriétés et usages. — I, 'écorce de Ratania est extrême- ment astringente sans mélange d’amertume. L’intérieur offre une saveur plus faible. (1) Polygala Austriaca Crantz. (•2) Polygala glandulosa Kunth [Viola punctala Willd.), (3) Polygala Poaya Jlart. |4) Krameria triandra Ruiz et Pav. RACINES. — GRENADIER. 6? C’est un tonique très-énergique. On l’emploie contre les hé- morrhagies passives et les diarrhées chroniques. On l’a conseillé aussi dans les cas de leucorrhée, d’aménorrhée et de blennor- rhagies chroniques (Hurlado). On administre la Ratania en poudre, en décoction, en sirop, Fig. 19. — Racine de Ratania. en extrait, en mixture; on en compose un collyre (Quadri). Elle fait partie d’un élixir dentifrice. 4° Succédanés. — Le Kramer d’Amérique (1), originaire des Antilles, fournit aussi de la Ratania. On a signalé des propriétés analogues dans la Renouée des petits oiseaux (2) (Paret.) g XI. — Racine «le Clrcnadler. 1° Plante. — Le Grenadier commun (3) est un arbrisseau de la famille des Granatées. On le dit originaire de l’Afrique. Cependant il semble croître naturellement dans les provinces méridionales de la France. On le cultive dans beaucoup d’en- droits; il s’appelle alors Balaustier. (1) Krameria Ixina Linn. (2) Polygqnum oviculare Linn. [P. cenlinodium Lam.). (3) Punica Gramatum Linn. (P. spinosa Lam.). 70 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Description. — Hauteur, 2 à 3 mètres. Branches nombreuses disposées à peu près en tête. Rameaux épineux à l’extrémité, dans les individus sauvages. Feuilles opposées, petites, briève- ment lancéolées, entières, lisses, persistantes, rougeâtres dans leur jeunesse. Fleurs disposées au sommet des rameaux, ordi- nairement solitaires, presque sessiles, grandes. Calice à 5 ou 6 lobes, coloré, charnu. Pétales au nombre de 3, souvent doublés par la culture, chiffonnés, d’un rouge éclatant. Étamines très- nombreuses. Ovaire infère, surmonté d’un stigmate capitulé. Fruit désigné sous le nom de Grenade. Je le décrirai dans mon chapitre sur les Faons. 2° Racine. — Cette racine est noueuse, pesante, dure et li- gneuse. Elle présente une écorce (t) assez épaisse, coriace, ridée, un peu rougeâtre, jaunâtre en dedans; elle est cassante et non fibreuse. Cette écorce contient du tannin, de l’acide gallique, de la ré- sine, de la cire, une matière grasse, de la mannite, et une ma- tière amère cristalline appelée granatine. (Landerer.) 3° Propriétés et usages. — Odeur à peu près nulle. Saveur acerbe, non amère, désagréable. On l’a conseillée comme fébrifuge et comme anthelminthique. On s’en sert surtout contre les ténias et contre le bothriocé- phale. Son usage, comme vermifuge, remonte à la plus haute antiquité. Il était déjà vulgaire du temps de Caton le Censeur. L’écorce est plus active que le bois. On préfère celle qui est fraîche. On l’administre en apozème, en extrait, en potion, macérée dans du vin (2). § XII. — Racine de Sininroulia. 1° Plante. — Le Simarouba de Cayenne (3) appartient à la famille des Simaroubées. C’est un arbre de la Guyane, de Saint- Domingue et de la Jamaïque. Il croît dans les endroits sa- blonneux. Description (fi g. 20). — Très-grand arbre d’environ 20 mètres de haut, à port de Frêne. Tronc droit. Feuilles alternes, longue- ment pétiolées, très-grandes, ailées, à folioles au nombre de (1) Officia., cortex Granatorum, Malicorium, Psidiumou Sictium. (2) Yoy. les chap. des Fleuhs et des Fhuits. (3) Simaruba amara Hayri. ( Quassia Simaruba Linn., Simaruba officinalis DC , 5. Guyanensis A. R ioh ) . panulé, pubescent, à 5 dents dressées et inégales. Corolle à 5 pétales, plus grands que le calice, dressés, incombants, sessiles, elliptiques, pointus, un peu canaliculés. Étamines 10, un peu RACINES. — SIMAROUBA. 71 9 à 16, alternes, presque sessiles, oblongues, obtuses ou un peu rétuses, terminées par une pointe courte, entières, glabres, lé- gèrement pubescentes en dessous, épaisses, coriaces. Inflores- cence en panicules très-grandes. Fleurs monoïques, très-petites, brièvement pédicellées, blanchâtres. Mâles : Calice court, cam- Fig. 20. — Simarouba de Cayenne. 72 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. moins longues que les pétales, à filets dressés, filiformes, hé- rissés de poils, portant à leur base interne une écaille obovale, velue. Disque charnu, tronqué supérieurement. Aucune trace de pistil. Fem. : Étamines avortées. Pistil un peu plus court que la corolle; ovaire arrondi, à 5 parties ovoïdes; style épais, à 5 sillons; stigmate capitulé, ombiliqué, à 5 lobes ligulés, obtus, réfléchis. Fruit composé de 5 carpelles distincts, obovés, anguleux intérieurement, noirs, formant chacun une drupe qui contient une noix de même forme. 2° Racine. — Son écorce (1) est en plaques, souvent très-lon- gues, assez épaisses, plus ou moins roulées, difficiles à rompre, rugueuses et comme striées à l’intérieur. Couleur d’un jaune blanchfitre. Texture très-fibreuse, lâche et légère. 3° Propriétés et usages. — Odeur nulle. Saveur fortement amère. Regardée comme tonique et fébrifuge. On la conseille aussi quelquefois contre la dysentérie et les flueurs blanches. On l’administre en poudre, en électuaire, en extrait et en dé- coction. § XIII. — Racine de Raifort. 1° Plante. — Le Raifort ordinaire (2) appartient à la famille des Crucifères. On le croit originaire de l'Asie méridionale. Il est cultivé, depuis des siècles, dans toutes les parties de l’Europe. Description. — Plante annuelle. Tige haute de 4 à 8 décimè- tres, dressée, cylindrique, offrant quelques poils rudes et re- courbés, rameuse. Feuilles pétiolées, profondément pinnatifides et lyrées, à lobes oblongs dentelés, dont le terminal est plus grand que les autres, très-rudes. Inflorescence en longs épis terminaux, lâches. Fleurs assez petites, pédonculées, roses, lilas ou blanches, veinées de violet foncé'. Calice à 4 sépales dressés, un peu poilus supérieurement, les latéraux gibbeux à la base. Pétales longue- ment onguiculés, à limbe étalé, obovale, obtus, entier. Ovaire grêle, muni d’un style assez long, terminé par un stigmate capi- tulé, glanduleux. Fruit ( silique ) oblong-lancéolé, renflé et bos- selé à la base, insensiblement atténué en bec allongé, non partagé en articles transversaux, spongieux à l’intérieur, indé- hiscent. Graines logées chacune dans une fossette particulière, arrondies. (1) Officia., çortex Simarubœ. (2) Raphanus sativus Linn. RACINES. — GUIMAUVE. 73 2° Racine. — Vulgairement désignée sous le nom de Radis, pivotante, cylindracée, napiforme ou globuleuse, charnue, ter- minée ou non terminée par un prolongement étroit. Écorce rouge pourpre ou rose, quelquefois noirâtre ou blanche. Tissu tendre ou ferme, cassant, demi-transparent et aqueux. On distingue quatre variétés principales de Radis : 1° le Radis proprement dit, qui est napiforme ou globuleux, à écorce lisse, rouge, rose ou blanche et à chair tendre; 2° la petite Rave , qui est cylindracée ou fusiforme, à écorce et à chair comme dans la précédente ; 3° le Radis noir, qui est globuleux, à écorce ru- gueuse et noirâtre, et à chair dure. 3° Propriétés et usages. — Les Radis ont une odeur sui generis et une saveur plus ou moins piquante. La troisième variété est la plus âcre. Ces racines sont excitantes et anliscorbuliques. On les administre en eau distillée, en tisane, en potion, en vin, en bière, en sirop, en teinture. Le Raifort sauvage (1) donne une poudre recommandée comme rubéfiante et révulsive (Lepage). § XIV. — Rncluo de Guimauve- 1° Plante. — La Guimauve officinale (2) appartient à la famille des Malvacées. Elle croît en France, dans les champs cultivés. Description (fig. 21). — Plante vivace. Tige de 6 à 12 déci- mètres, herbacée, dressée, cylindrique, pubescente-tomen- teuse. Feuilles alternes, pétiolées, ovales ou cordiformes et un peu lobées, aiguës et crénelées (crénelures inégales), tornen- teuses, blanchâtres, douces au toucher, molles ; les inférieures à 5 lobes peu marqués; les supérieures à 3 stipules membra- neuses, divisées profondément eu deux ou trois lanières étroites, pubescentes, caduques. Inflorescence en fascicules à l’aisselle des feuilles, rapprochées au sommet de la tige et des rameaux. Fleurs blanchâtres ou légèrement rosées. Calice double : l’exté- rieur à 9 parties étroites, presque égales, aiguës, soudées dans leur tiers inférieur; l’intérieur à 3 sépales plus grands, ovales, acuminés, lomenleux. Corolle à 3 pétales, presque en cœur, entiers. Étamines monadelphes, en nombre indéterminé; filets subulés, distincts vers leur partie supérieure ; anthères réni- (1) Cochlearia Armoracia Linn., vulgairement Cran do Bretagne. (2) Althœa offtcinalis Linn., vulgairement Guimauve ordinaire. MOQ.-TAND — BOT. MED 5 74 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MEDECINE. formes, transversales. Ovaire libre, arrondi, pubescent; style plus court que le tube staminal, cylindrique, glabre, offrant Fi(j. 21. — Guimauve officinale. supérieurement 8 ou 9 branches étroites, terminées chacune par un stigmate capitulé. Fruit orbiculaire, très-déprimé, avec RACINES PEU EMPLOYEES. 75 des côtes relevées, tomenteux, enveloppé par le-calice; carpelles nombreux, verticillés, comprimés, monospermes, se séparant à la maturité. 2° Racine. — Racine pivotante, longue d’environ 30 centi- mètres, de la grosseur du doigt, fusiforme ou cylindrique, sim- ple, rarement rameuse ; sa surface présente, de distance en distance, de petits tubercules répondant à l’origine des radi- celles. Son épiderme est jaunâtre. Quand elle en est dépouillée, elle offre une couleur très-blanche. Son tissu est charnu et rempli d’un mucilage gluant. Elle contient de la gomme, de l’amidon, une matière colo- rante jaune, de l’albumine, de l’asparagine, du sucre et des sels (Bouchardat). 3° Propriétés et usages. — Son odeur est faible. Sa saveur est douce et légèrement sucrée. Elle est émolliente, adoucissante, béchique etunpeu apéritive. On l’administre en décoction, en tablettes, en poudre, en si- rop, en cataplasmes. Elle entre dans les sirops de Guimauve et d'Althœa. § XV. — De quelques Racines peu employées. 1° Racine d’Ache, ou Ache odorante (1), Ombellifère indigène, cultivée. Le Céleri ordinaire et le Céleri rave en sont des va- riétés. — Odeur forte, analogue à celle de l’Angélique. Saveur aromatique, amère et âcre. — Administrée en sirop. C’était une des cinq racines apéritives. 2° Racine d'Angélique, ou Angélique officinale (2), Ombellifère indigène, cultivée. — Odeur agréable. Saveur aromatique, un peu musquée, légèrement amère et âcre. — Cordiale, stoma- chique, sudorifique. — Administrée en tisane et en teinture. Elle entre dans la composition du baume de Commandeur et de certains alcoolats. 3° Racines d’Aristolocue (Aristolochiées). On en connaît quatre espèces indigènes : t° la ronde (3), 2° la longue (4), 3° la pe- tite (5), 4° la Clématite (6). — Odeur plus ou moins forte, sou- (i) Apium graveotens Linn., vulgairement Paludapium, Ache des marais. L (2) Archangelica ofjicinalis Mœoch ( Angelica Archangelica Linn.). — Offîcin., cadix Angelicœ. ' | (3) Aristolochia rolunda Linn. I1 (4) Aristolochia longa Linn. fl (5) Aristolochia Pistolochia Linn. [' (0) Aristolochia Clematitis Linn. 76 VEGETAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. vent désagréable. Saveur amère. — Détersives, emmênagogues, conseillées pour favoriser l’expulsion des lochies. Les espèces exotiques sont : 1° la Serpentaire (t) de Virginie, excitante et tonique. Conseillée dans les fièvres adynamiques. Elle fait partie de l’orviétan et de l’eau thériacale; 2° l’ offici- nale (2), du même pays, l’une et l’autre administrées contre la morsure des serpents; 3° le Mil-homen (3), du Brésil, conseillé contre l’hydropisie, la dyspepsie, la paralysie. 4° Racine d’Arnica, 'ou Amique de montagne (4), Composée in- digène. — Odeur forte et pénétrante. Saveur aromatique et âcre. — Excitante, antiseptique et résolutive. — Administrée en poudre, en eau distillée, en extrait. 5J Racine d’Aunée, ou Inule aulnée (5), Composée indigène. — Odeur forte. Saveur aromatique, âcre et amère. — Tonique et diaphonique ; employée aussi contre les dartres. — Admi- nistrée en poudre, en tisane, en vin, en conserve, en extrait. 6° Racines de Bardane (Composées), fournies par trois espèces indigènes : 1° la Bardane à grosses têtes (6), 2° la Bardane à pe- tites têtes (7), 3° la Bardane à têtes cotonneuses (8). — Odeur désagréable. Saveur douceâtre, un peu amère, austère, nau- séeuse. — Employées dans les maladies chroniques de la peau, contre les rhumatismes et contre la syphilis. — Administrées en tisane et en extrait. 7° Racine de Behen, ou Centaurée behen. 11 y a deux Behens : \° le blanc ( Centaurée behen) (9), Composée de Perse. — Odo- rante, un peu amère, tonique ; 2° le rouge (Statice Limo- nium ) (10), Plombaginée indigène. — Aromatique et un peu slyplique. — Astringente. 8° Racine de Beldadone, ou Atropa belladone (il), Solanée in- (1) Aristolochia serpentaria Willd., 'vulgairement Serpentaire de Virginie, Vipé- rine de Virginie. (2) Aristolochia officinalis Nees. (3) Aristolochia cymbi fera Mari. (A. grandi flora Gom.). (4) Arnica montana Linn. ( Doronicum oppositi folium Lam., D. Arnica Desf.), vulgairement Tabac des Vosges , Tabac des Savoyards, Bétoine des montagnes. (5) Inula Heleninm Linn., vulgairement Inule hélénière, Enule campane, Aulnée. (6) Lappa major Gærtn. ( Arctium majus Sclik., Lappa officinalis Ail.). (7) Lappa minor DC. ( Arctium minus Schk., Arctium Lappa Th ui I . , Lappa glalra u, Lam.). (8) Lappa tomentosa Lam. ( Arctium tomentosum Schk., A. Bardana Willd.). (9) Centaurea Behen Linn. (10) Statice Limonium Linn. (Limonium vulgare Mœncb). (11) Atropa Belladona Linn. {Belladone baccifera Lam., B . trichotoma Scop.). RACINES PEU EMPLOYÉES. 77 digène. ■ — Employée contre la coqueluche et la scarlatine. Elle est la base de la poudre de Wetiler (1). 9° Racine de Benoîte, ou Benoîte commune (2), Rosacée indi- gène. — Odeur de girofle. Saveur un peu styptique. — Tonique, aslringente, fébrifuge et antispasmodique. — Administrée eu infusion. 10° Racine de Bistorte, ou Renouée bistorte (3), Polygonée indigène. — Presque inodore. Saveur très-austère. — Astrin- gente, vulnéraire. — Administrée en poudre, en tisane, en in- jections, en extrait. 11° Racine de Buyone, ou Bryone dioïque (4), Cucurbitacée in- digène. — Odeur vireuse et nauséeuse. Saveur âcre et causti- que. Elle contient un principe amer appelé bryonine. — Re- gardée comme purgative, hydragogue et diurétique; employée aussi dans l’hystérie et comme rubéfiante. 12° Racine de Bugrane, ou Ononis des champs (5), Papillonacée indigène. — Odeur faible et désagréable. Saveur douce, un peu sucrée. — Apéritive. 13° Racines de Butua (0), produites par des Cissampelos (7) et des Cocculus (8), Ménispermacées du Brésil. — Inodores. Saveur très-amère et un peu douceâtre. — Fortement diurétiques. Em- ployées aussi contre le venin des serpents. 14° Racine de Cabaret, ou Asaret d’Europe (9), Aristolochiée indigène. Elle renferme un principe particulier ( asarine ). — Odeur forte, un peu aromatique. Saveur poivrée et nauséeuse. — Émétique, purgative. — Administrée en poudre, en infusion, en teinture. Elle entre dans la poudre Saint-Ange. 13° Racine de Caïnça, ou Chiocoque dompte-venin (10), Rubiacée du Brésil. — Son écorce a une odeur analogue à celle du jalap. Saveur amère, âcre, — Émétique, drastique, antihydropique. (1) Voy. le chapitre des Fbcilles. (2) Geum urbanum Linn. ( Caryophyllala urbana Scop., C. vulgaris Lam.), vul- gairement Racine giroflée. (3) Polygonum liistorta Linn. (4) Bryonia dioica Jacq. (Br. ruderalis Salisb.) , vulgairement Couleuvrée, Vigne blanche, Brione blanche, Navet du diable. (5) Ononis arvensis Lam. (O. spinosa Willd.), vulgairement Arrcte-bœuf. (6) Vulgairement Pareira brava: au Brésil, Alembrog, Butua. (7) Cissampelos Pareira Linn., C. glaberrima Saint-Hil., C. ebracteata Saint-Hil. (8) Cocculus platyphylla Aulil., C. rufescens Endl. (9) Asarum Europœum Linn., vulgairement Rondelle, Or eille-d' homme. (10) Chiocoeca anguifuga Mart., vulgairement Raie prêta, Racine noire. 78 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. — Administrée en décoction, en sirop, en vin, en teinture et en extrait. 16° Racine de Câprier, ou Câprier épineux (1), Capparidée in- digène, cultivée. — Inodore. Saveur amère et piquante. — Apé- ritive. 17° Racine de Carune, ou Carline à courte tige (2), Compo- sée indigène. Odeur et saveur de la racine de Bardane. — Em- ployée anciennement contre la peste. On se servait aussi de la Carline à feuilles d’ Acanthe (3). 18° Racine de Carotte, ou Carotte commune (4), Ombellifère indigène. — Sauvage : odeur forte et aromatique. Elle renferme un principe cristallisable appelé carottine (Osanne). Apéritive. — Cultivée : mucilagineuse, alimentaire, adoucissante. On ap- plique la pulpe râpée contre les gerçures des mamelons chez les nourrices. On emploie la décoction contre la jaunisse. 19° Racine de Chausse-trape, ou Centaurée chausse-trape (5), Composée indigène. — Assez douce. — Conseillée dans les ma- ladies des voies urinaires, surtout dans la néphrite calculeuse. Elle entrait, dans la composition du remède de Baville. 20° Racine de Chaya, ou Ærve laineuse (6), Amarantacée du Bengale. — Inodore. Saveur mucilagineuse, légèrement salée. — Réputée adoucissante. 21 0 Racine de Chélidoine, ou grande Ché/idoine (7), Papavéra- cée indigène. — Sèche, elle passait pour un bon apéritif; on la recommandait contre les obstructions. — On l’administrait in- fusée dans du vin blanc. Le suc jaune, âcre et légèrement amer, qui découle de cette plante, est un purgatif drastique violent. On le conseillait contre la jaunisse, l’hydropisie et même les fièvres intermittentes. On s’en servait contre les taches de la cornée, les vieux ulcères, les dartres, les cors et les verrues. 22° Racine de Chicorée, ou Chicorée sauvage (8), Composée in- (1) Capparis spinosa'L inn. (2) Carlina acaulis Linn. (C. caulescens Lam., C. subacaulis DC.), vulgaire ment Chamœléon noir. (3) Carlina acanthifolia AU. (C. acaulis Lam., C. chardousse Yill.), vulgaire- ment Chardousse, Ciardousse. (A) Dancus Carota I.inn . (5) Centaurea Calcitrapa Linn. ( Calcitrapa stellata Lam., C. hypophœslum Gærln.), vulgairement Chardon étoilé, Centaurée étoilée. (6) Ærva lanata Juss. ( Aehyranthes lenata Linn., Illecebrum. lanatum Linn. Mant.), vulgairement Schadjaret et Arhleb. (7) Chelidonium majus Linn., vulgairement Eclaire, grande Chélidoine. (8) Cichorium Intybus Linn. RACINES PEU EMPLOYÉES. 7fl digêne. — Saveur très-amère. — Légèrement tonique, stoma- chique, très-apéritive. — On l’emploie torréfiée comme succé- danée du café. Administrée aussi en tisane et en sirop. 23° Racine de Columbo, ou Cocculus palmé (1), Ménispermacée de Madagascar; existe dans Je commerce en rondelles. On y trouve un principe particulier désigné sous le nom de colombine. — Odeur faible, désagréable. Saveur très-amère. — Conseillée contre les indigestions, les vomissements, les coliques, la dysen- terie.— Administrée en poudre, en hvdrolé, en teinture, en extrait. Elle fait partie de l 'élixir tonique antiglaireux de Guillé. Le Columbo d' Amérique , ou faux Columbo , est la Frasère de Caroline (2), plante bisannuelle de la famille des Gentianées. 24° Racine de Consoude, ou Consolide officinale (3), Rorraginée indigène, cultivée. — Odeur faible. Saveur mucilagineuse, un peu astringente. — Employée dans l’hémoptysie, les diarrhées chroniques et la dysenterie. On s’en servait autrefois pour conso- | lider les plaies. On en compose encore un sirop. 25° Racine de Contrayeuva, ou Dorsténie contrayerva (4), Morée du Pérou et du Mexique, cultivée. — Odeur faible, un * peu aromatique et agréable. Saveur un peu astringente et acre, mais lente. — Stimulante, sudorifique. On s’en servait, en Amé- rique, contre le venin des serpents. — Administrée en poudre et en infusion. 20° Racine de Costus, ou Auklandie costus (5), Composée des Indes. — Odeur forte, aromatique, pénétrante. Saveur amère, un peu âcre. — Aphrodisiaque. — Elle entre dans la composition de la thériaque. 27° Racine de Cynoglosse, ou Cynoglosse officinale (6), Borra- ginée indigène. — Odeur vireuse, désagréable. Saveur fade. — Pectorale, légèrement narcotique, calmante. — Administrée en sirop et en pilules. 28° Racine de Dentelaire, ou Dentelaire d'Europe (7), Plomba- ginée indigène. — Saveur âcre, caustique. — Vulnéraire, déter- sive, émétique. Employée contre les maux de dents et contre la gale. (1) Cocculus palmatus DC. (2) Frasera Carolinensis Gmel. [Fr. Walteri Midi.). (3) Symphytum officinale Linn. (4) Dorslenia Contrayerva Linn. (5) Aulclandia Co'stus Falcon ( Aplotaxis Lappa Desf., Haplotaxis Costus Guib.) — Officin., radix Costi odorali. (6) Cynoglossum officinale Linn. (7) Phimbar/o Europœa Linn., vulgairement Malherbe. 80 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 29° Racine df. Dictame, ou Dictame blanc (I), Rutacée indi- gène. — Odeur presque nulle. Saveur amère et aromatique. — Écorce sudorifique, vermifuge. Elle fait partie de la poudre de Guttète. 30° Racine de Dompte-venin, ou Dompte-venin officinal (2), Asclépiadée indigène. — Fraîche : odeur forte et désagréable; saveur âcre. Sèche: odeur faible; saveur douce. — Sudorifi- que, diurétique. On croyait anciennement qu’elle résistait aux venins. — Elle fait partie du vin diurétique amer de la Charité. 31° Racine d’Eupatoire, ou Eupatoire à feuilles de Chanvre (3). Composée indigène. — Fortement purgative, apéritive, vulné- raire. 32° Racine de Fenouil, ou Fenouil commun (4), Ombellifère indigène. — Elle était rangée parmi les cinq racines apérilives. 33° Racine de Filipendule, ou Spirée flipendule (5), Rosacée indigène. — Saveur amère, astringente. — Diurétique, incisive, vulnéraire. On emploie aussi la racine de YUlmaire (6). 34° Racine de Fraisier, ou Fraisier de table (fl), Rosacée indi- gène. — Odeur nulle. Saveur slyptique. — Astringente, diuré- tique. — Administrée en infusion. 35° Racine de Garance, ou Garance des teinturiers (8), Rubiacée indigène, cultivée. — Odeur nulle. Saveur amère et styptique. — C’était anciennement une des cinq racines apérilives mi- neures. 30° Racine de Ginseng, ou Ginseng à cinq feuilles (9), Araliacée de la Chine et du Canada. — Odeur faible d’Angélique, un peu pénétrante. Saveur amère, âcre et sucrée. — Tonique, exci- tante, fébrifuge. 37° Racine de Houblon, ou Houblon commun (10), Cannabinée indigène. — Diurétique. Très-peu usitée (11). (1) Dictumnus albus Liun., vulgairement Fraxinelle. (2) Vincetoxicum officinale Mœnch (Asclepias Vincetoxicum Linn., A. alba Mill.), vulgairement Asclepiade blanche. — Offiein., radix Hellebori nigri. (3) Eupatorium cannabinum Linn. , vulgairement Eupatoire d’Avicenne, Chanvrin. (4) F œniculum vulgare Gærtn. ( Anethum Fœniculum Linn., Fœniculum offici- nale AU., Litjusticum Fœniculum Roth). (5) Spirœa Filipendula Linn. [i>) Spirœa Ulmaria Linn., vulgairement Reine-des-prés. (7) Fragnria vesca Linn. (S), Rubia tinctorum Linn. [R. sylvestris Mill.). (9) Panax quinque folium Liun. (10) Humulus Lupulus Linn. (11) Voy. le chap. des Fruits. RACINES PEU EMPLOYEES. S 1 38° Racine d’Impératoire, ou Impéraloire commune (I), Ombel- lifère indigène. — Odeur pénétrante analogue à celle de l’An- gélique, mais moins agréable. Saveur aromatique très-âcre, pi- quant fortement la langue. — Tonique et stimulante. — Elle entre dans Veau thériacale, dans l’eait impériale et dans Y esprit carminatif de Sylvius. 39° Racine de Kawa, ou Poivre kawa (*2), Pipéracée des îles de la Société. M. Gobley y a découvert deux principes immé- diats particuliers, dont l’un ( mélhysticin ou méthysticine), cristal- lisable et insipide, présente une grande analogie avec la pipé- rine, et l’autre ( kawine ), incrislallisable, mou et résinoïde, est très-odorant et très-sapide. — Odeur et saveur légèrement aro- matiques. Mâchée, cette racine est un peu âcre, astringente et sialagogue. — Puissant sudorifique (O’Rocke). — Elle sert à la préparation d’une boisson enivrante. 40° Racine de I.ivèche, ou Livèche officinale (3), Ombellifère indigène. — Odeur forte. Saveur âcre et aromatique. — Stimu- lante. 41° Racine de Lobéi.ie, ou Lobélie syphilitique (4), Lobéliacée de l’Amérique septentrionale. — Odeur un peu aromatique. Saveur légèrement sucrée. — Réputée antivénérienne, sudorifi- que et bonne contre l’asthme. Abandonnée aujourd’hui. — On l’administrait en décoction et en teinture. On a cherché à lui substituer là Lobélie à fruits gonflés (3), du même pays, et la Lobélie brûlante (6), indigène. 42° Racine de Mandragore, produite par deux Solanées (7) du Midi de l'Europe et de l’Afrique. — Fortement purgative. On l’appliquait extérieurement sur les tumeurs scrofuleuses ou squirrheuses. Abandonnée (8). 43° Racine de Mangouste, ou Ophiose mangouste (9), Apocynée (1) Imperatoria Ostrut/num Linn. (/. majôr Lam., Selinum Imperatoria Cranlz), vulgairement Otours, Impérutoire de montagne. — Offiuin., Imperatoria radix. Benjoin français. (2) Ou Ava, Piper methysticum Forst. (3) Leuitiscum officinale Kocli ( Ligusticum Levisticum Linn.). (4) Lobelia antisyphiliticalÀnn ., vulgairement Cardinale bleue. (5) Lobelia inflata Linn. (6) Lobelia urens Linn. (7) Mandragora vernalis Bert. ( Atropa Mandrugora mas Linn.), vulgairement Mandragore mâle. Mandragora officinarumlAnn . (Atropa Mandragora fem. Linn.), vulgairement Mandragore femelle. (S) Voy. le chap. des Fbuillks. (9) Ophioxylum serpentinum Linn., vulgairement Choulin, Chouline, Souline, Racine d’or, Racine jaune, Racine amère de la Chine, Racine de Chymen, Racine de Mango. 5. 82 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. des Indes. — Inodore. Saveur très-amère. — Employée contre les venins. Conseillée aussi dans les vomissements, les coliques, la fièvre... 44° Racine de Méchoacan (1), produite par un Liseron ( Convoi - vulus) (2), ou un Tamier ( Tainus )? du Mexique. — Odeur nulle. Saveur très-faible d’abord, puis légèrement âcre. — Purgative. 45° Racine de Meum, ou Meum alhamantique (3), Ombellifère indigène. — Odeur aromatique. Saveur piquante, un peu âcre. — Passe pour incisive, apéritive et antihystérique. 46° Racine de Mddar, ou Calotrope géant (4), Asclépiadée des Indes. — Odeur nulle. Saveur amère. — Réputée bonne contre les affections cutanées, particulièrement contre l’éléphantiasis. 47° Racine de Mûrier, ou Mûrier noir (5), arbre de la famille desMorées, originaire de l’Asie, cultivé dans les vergers et dans les parcs. — L’écorce de sa racine est âcre, amère, purgative et vermifuge. Déjà, du temps de Dioscoride, on la conseillait con- tre le ténia. — Administrée en poudre et en décoction, ou bien mêlée à la fougère mâle avec crème de tartre et antimoine dia- phorétique (Lieutaud). Cet emploi est tombé complètement en désuétude. (6). 48° Racine de Nyctage, ou Nyctage belle-de-nuit (7), Nycta- ginée du Pérou. — Odeur faible et nauséeuse. Saveur douceâ- tre, un peu âcre. — Purgative. On employait aussi les racines du Nyctage dichotome (8) et du Nyctage à longues fleurs (9). 49° Racine de Nunnari, ou Hémidesme indien (10), Asclépiadée de Ceylan. — Odeur de fève tonka. Saveur à peine sensible. — Donnée comme succédanée de la Salsepareille. 50° Racine d’Orcanette, ou Al/canne des teinturiers (11), Bcr- (1) Vulgairement Rhubarbe blanche, Méchoacan du Pérou, Bryone d' Amérique, Scammonée d’Amérique. — Officin., radix Mechoacannœ . (2) Convolnulus Mechoacana lion. (3; Meum athamanticum Jaeq. (Athamanta Meum Linn., Seséli Meum Scop., Ligusticum capillaceum Lam., L. Meum DC.), vulgairement Meumcapillacé. (4) Calotropis giganteaU&mWl. ( Asclepias gigantea Linn.). (5) Morus nigra Linn. (6) Voy. l’article Fnüivs ( Soroses ). (7) Mirabilis Jalapa Linn., vulgairement Merveille du Pérou, Nyclage du Pérou, Belle-de-nuit . — Officin., faux Jalap. (8) Mirabilis dichotoma Linn., vulgairement Fleur de quatre heures. (9) Mirabilis longiflora Linn. (10) Hemidesmus Indicus R. Br. ( Periploca Indica Linu.), vulgairement Nunnari- vayr. (H) Alkanna tinctoria Tausch. ( Lithospermum tinctorium Linn., Anchusa tinc- toria Lam. Dict., Buglossum tinctorium Lam. Fl. fr.). — Officin ., radix Anchusæ. RACINES PEU EMPLOYÉES. 83 raginée indigène. — Inodore et insipide. — Passait pour astrin- genteet fortifiante.— Employée pour colorer quelques pommades. On confond, dans le commerce, sous le nom d ’Orcanette, plu- sieurs Borraginées (1). 51° Racine d’Oseille, ou Patience à feuilles aiguës (2), Polygo- née indigène. — Odeur peu marquée sui generis. Saveur amère. — Dépurative et antiscorbutique. — Administrée en bouillon. 52° Racine de Panicaut, ou Panicaut des champs (3), Ombelli- fère indigène. — Odeur assez prononcée. Saveur douceâtre. — Passait pour diurétique, apéritive et aphrodisiaque. 53" Racine de Persil, ou Persil officinal (4), Ombellifère culti- vée. — C’était une des grandes racines apéritives. 54° Racine de Pipi, ou PéO'wme alliancée (5), Phytolacce d’Amé- rique. — Odeur d’ail très-forte. Saveur âcre. — Diurétique ; conseillée contre l’hydropisie et la paralysie. On emploie aussi les racines de la Pétivérie tétrandre (6). 55° Racines des Pivoines (Renonculacées), fournies par deux espèces indigènes : 1° X officinale (7), 2° la coralline (8). — Odeur analogue à celle du Raifort. Saveur assez marquée, un peu as- tringente. — Elles entrent dans le sirop d' Armoise composé et dans la poudre de Guttète. 56° Racine de Quintefeüillk, ou Potentille rampante (9), Rosa- cée indigène. — Saveur un peu styptique. Vulnéraire, astringente. On lui a substitué quelquefois la Potentille argentine (10). 57° Racine de Renoncule, ou Renoncule bulbeuse (11), Renoncu- lacée indigène. — Conseillée dans les névralgies des membres et dans les irritations chroniques des muqueuses bronchiques. 58° Racine de Roseau, ou Roseau cultivé (12), Graminée indi- (1) Par exemple VOnosma echioides Linn., VArnebia lincloria Forsk., 1 ’Echium rubrum Jacq. (2) B umex acutus Linn., vulgairement Patience sauvage , Parelle. (3) Erynyium eampestre Linn. ( E . vulgare Lam.), vulgairement Barbe-cle-chêvre , Chardon-Roland. (4) Petroselinum sativum Hoffm. et Koch. (Apium Petroselinum Linn., A. vul- gare Lam.), (5) Petiveria alliacea Linn., vulgairement Baiz de Guiné, Herbes aux poules de Guinée. (6) Petiveria tetrandra Gomes, vulgairement Baiz de Guiné, Pipi. (7) Pæonia officinalis Retz, vulgairement Pivoine femelle. (8) Pæonia corallina Retz, vuigairement Pivoine mâle. 1 (9) Potentilla replans Linn, ( Fragaria pentaphyllum Cranlz), (10) Potentilla Anserina Linn. ( Argentina vulgaris Lam.). (H) Ranunculus bulbosus Linn., vulgairement Grenouillette, Bave de Saint- Antoine. \ (12 ) Arundo Donax^ Linn. (A. sativa Lam.), vulgairement Canne de Provence. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Si gène. — Inodore. Saveur faible, légèrement sucrée. — Répu- lée antilaiteuse. 59° Racine de Saponaire, ou Saponaire officinale (I), Caryo- pliyllée indigène. Elle contient un principe immédiat intéres- sant ( saponine ). — Saveur mucilagineuse, d’abord nauséeuse, puis très-âcre. — Fondante, dépurative, diurétique. — Admi- nistrée eu tisane, en extrait (2). 60° Racine de Tormenticle, ou Potentille officinale (3), Rosacée indigène. — D’un goût astringent. — Employée dans le flux utérin, la diarrhée, les hémorrhagies. Elle jouissait autrefois d’une grande réputation. Ludwig disait qu’avec la Tormentille on pouvait se passer de tous les autres astringents. — Adminis- trée en poudre, en infusion, en décoction, en extrait. 61° Racine de Turbith, ou Quamoclit Turbith (4), Convolvula- cée des Indes. — Inodore. Saveur d'abord peu sensible, puis nauséeuse. — Purgative (o). 62° Racine de Vératre blanc (6), Colchicacée indigène. — Odeur nulle. Saveur d’abord douceâtre et mêlée d’amertume, bientôt âcre et corrosive. — Émétique, purgative. — Administrée en lotions, en teinture et en pommade. On emploie aussi la racine du Vératre noir (7). 03° Racine de Vétiver, ou Barbon hérissé (8), Graminée des Indes. — Odeur forte et tenace analogue à celle de la myrrhe. Saveur amère et aromatique. — On s’en sert pour parfumer les appartements. CHAPITRE III DES TUBERCULES. On nomme tubercules, des renflements charnus, plus ou moins arrondis, généralement gorgés de fécule, qui se développent dans le système souterrain des végétaux. Ces renflements sont de deux sortes : f° les tubercules proprement dits, formés aux dépens des ramifications ou de l’axe des rhizomes ; 2° les racines tu- béreuses, qui sont de vraies racines, mais très-épaisses, plus grosses (1) Saponaria officinalis Linn. (Lychnis officinalis Scop. , Bootia vulgaris, Neek.) (2) Voy. le chapitre des Feuilles. (3) Potentilla Tormentilla l)C. ( Tormentilla erecta Linn.). (4) Ipomœa Turpetlium R. Br. (Convolvulus Turpethum Linn.). (5) Voy. page 63. (6) Veratrum album Lin., vulgairement Varaire, Vraire , Varaso , Ellébore blanc. (7) Veratrum nigrum Linn. (s) Andropogon muricatus Retz, vulgairement Chiendent des Indes , V,7ithe-voyr Vettiver. TUBERCULES. 85 que les tiges qui en naissent et plus ou moins hypertrophiées. A la surface des tubercules proprement dits, on remarque des yeux ou bourgeons, ordinairement placés à l’aisselle d’une pe- tite écaille ou feuille avortée. Ces bourgeons n’existent pas dans les racines tubéreuses. Une autre différence entre ces deux sortes de renflements, c’est que les tubercules apparaissent plus ou moins tard, dans le système souterrain, tandis que les dilatations radicales com- mencent à se former au moment même de la germination. Les tubercules et les racines tubéreuses sont employés surtout pour l’alimentation humaine. Tout le monde connaît la Pomme de terre, une de nos plus précieuses conquêtes, fournie par la Morelle tubéreuse (I). Les renflements suivants sont d’un usage moins répandu : l 'Oxalide tubéreuse (2), la Capucine tubéreuse (R), le Cerfeuil bulbeux (4), la Glycine tubéreuse (5), VUlluco (G), le Nelumbo jaune (7), le Gouet comestible (8). Parmi les racines tubéreuses, citons le Radis (9), la Rave (10), le Navet (11), la Carotte (12), la Patate (13), Y Igname (14), le Topinambour ou poire de terre (15). Je consacrerai des articles spéciaux aux tubercules: t° des Orchidées , 2° des Colchiques. § I. — Tubercules des Orchidées. 1° Plante. — L’espèce principale est Y Orchis mâle (16). On la trouve en France, dans les prés et les pelouses montueuses. (1) Solarium tuberosurn Linn. (2) Oxalis tuberosa Sav. — Ajoutez VOxalis crenata Jacq., et le Deppei Lodd. (O. tetraphylla Liuk et Otto). (3) Tropœolum tuberosurn Ruiz et Pav. (4) Chærophyllvm bulbosum Willd. — Ajoutez le Carum bulboeastanum (Bunium Ijulbocastanum Linn.), le Conopodium denudatum DC. 1 ' Arraeacha esculenta Bancr. (5) Apios tuberosa Mœnch ( Glycine Apios Linn.). — Ajoutez le Psoralea escu- lenta Pursh. (6) Üllucus tuberosus Loz. ( Melioca Peruviana Moq.). — Ajoutez le Houssin- gaultia baselloides Kuuth. (7) Nelumbium luteum Willd. (8) Arnm esculentum Forst — Ajoutez le Caladium esculentum Willd. (Arum esculentum Linn.), le Colocasia antiquorum Schott. (Arum Colocasia Linn.), le Tacca pinnatiftda Forst. (9) Baphanus sativus Linn. (voy. page 72). (10) Brassica Rapa Linn. (11) Brassica Nnpus Linn. (12) Daucus Carota Linn. (voy. page 78). (13) Batatas edulis Chois. (Convolvulus Butatas Linn )• (14) Dioscorea Batatas Den. (15) Helianthns tuberosus Linn. (10) Orchis masculn Linn. 86 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Description (fig. 22). — Tige élevée de 4 à 5 décimètres. Fig. 22. — Orchis mâle. TUBERCULES. ORCHIDÉES. 87 Feuilles planes, oblongues ou oblongues-lancéolées, pointues, souvent tachetées de brunâtre. Inflorescence en épi lâche, al- longé. Bractées membraneuses, colorées, à une seule nervure. Fleurs grandes, purpurines, rarement blanches. Périanthe à divisions extérieures libres, ovales-oblongues, aiguës ou acumi- nées ; les deux latérales étalées, puis réfléchies. Labelle large, pubescent à la base interne, à 3 lobes dentés ; le moyen le plus long, émarginé ou échancré. Éperon de la longueur de l’ovaire, ascendant ou dirigé horizontalement, cylindrique, obtus et épais. 2° Succédanés. — Suivant Geoffroy et Retz, on peut substituer à YOrchis mâle plusieurs autres Orchidées de nos pays. Je citerai : YOrchis militaire (t), YOrchis brun (2), YOrchis bouffon (3), l’Or- ehis taché (4), et YOrchis à larges feuilles (5). On peut prendre encore les tubercules de Y Anacampte pyramidale (6), de la Pla- tanthère à deux feuilles (7), du Loroglosse à odeur de bouc (8), de YOphrys araignée (9), de YOphrys abeille (10), et de YAcéras homme-pendu (tt). 3° Tubercule (fig. 23). — Le tubercule de YOrchis mâle est ovoïde et entier, c’est-à-dire non palmé, ni denté. 11 a une peau (1) Orchfs militaris Jacq. (2) Orehis fusca Jacq. (3) Orehis Mario Linn. (4) Orehis maculata Linn. (5) Orehis latifolia Linn. (O. eomosa Scop,). (6) Anacamptis pyramidalis Rich. ( Orehis pyramidalis Linn.) (7) Platanthera bifolia Rich. ( Orehis bifolia Linn., O, alba Lan).). (S) Loroglossum hircinum. Rich. ( Satyrium hircinum Linn., Orehis hireina Cran tz). (9) Ophrys arachnites Lam. (Orehis arachnites Ail.), -vulgairement Ophrys bour- don. (10) Ophrys apifera Iluds. (11) Aceras anthropophorn R. Brown (Ophrys anthropophora Linn.), vulgaire- ment Ophrys pendu. — Quelle est la plante qui donne le Badshah sol eh, ou Snlep royal, qu’on apporte de Bombay en Angleterre? 88' VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. très-mince, lisse et roussâtre. Sa chair est ferme, homogène et d’un blanc à peine jaunâtre. Fig. 24. — Tubercules de l’Anacampte pyramidale. Les tubercules des autres espèces sont aussi plus ou moins ovoïdes. Ceux de Y Anacampte pyramidale (fig. 24) et de Y Acéras homme-pendu sont courts et un peu globuleux. Ceux de YOrchis taché (fig. 25) et de YOrchis à larges feuilles sont palmés. Fig. 25. — Tubercules d’Orchis taché. 4° Sa lep. — Pour préparer le Salep, on arrache les tubercules au moment où cesse la végétation extérieure de l’année. Le renflement TUBERCULES. — ORCHIDÉES. si) ancien est alors presque entièrement épuisé et flétri, le nouveau est gros et ferme. C’est ce dernier seul que l’on récolte. On enlève les radicelles. On làve les tubercules , et on les enfile en chapelets plus ou moins longs. On fait bouillir ces chapelets à grande eau, jusqu’à ce que le tissu commence à se résoudre en pâte mucilagineuse. On les retire alors du feu et on les fait sécher à l’étuve ou simplement au soleil. Quand ils sont bien secs, on les réduit quelquefois en poudre. Les tubercules des Orchis sont formés de grandes cellules en- tourées d’un tissu particulier. Il existe des granules d’amidon dans ce tissu, mais il n’y en a pas dans les cellules. Ces dernières con- stituent la partie principale du Salep. Le Salep est en morceaux ovoïdes, très-durs, à demi transpa- rents, d’une cassure comme cornée et d’une couleur jaunâtre. On distingue deux sortes de Saleps : 1° le Salep de Perse , 2° le Salep indigène. Le premier vient de la Turquie, de la Natolie et do la Perse. Le second est préparé en Europe. Le Salep ne se 'dissout pas dans l’eau, mais il y est extrêmement expansible. 11 s’y gonfle considérablement. Il est uni cependanl à un peu de matière mucilagineuse soluble. L’analyse y a montré une substance azotée, du phosphate de chaux et du sel marin. 5° Propriétés et usages. — Le Salep est inodore ou d’une très-faible odeur approchantcelle du Mélilot. Sa saveur ressemble à celle de la gomme adraganle ; elle est un peu salée. Cette préparation est employée comme analeptique et comme mucilagineuse. Dans l’Orient, elle passe pouraphrodisiaque, mais cette vertu paraît due aux matières excitantes qu’on y ajoute. On administre le Salep dans du bouillon ou dans du lait, en tisane et en gelée. On l’incorpore aussi dans le chocolat. § II. — Tubercules «les Colchiques. 1° Plante. — Le Colchique d’automne (1) appartient à la fa- mille des Colchicacées. Il est commun dans les différentes par- ties de la France. On le trouve assez fréquemment aux environs de Paris. Description (fig. 26). — Cette plante offre une tige courte et des feuilles qui ne se montrent qu’en hiver. Elles composent une (1) Colchicum autumnale Linn., ■vulgairement Safran bâtard , Safran des près, Tue-chien, Tue-loup , Veilleuse , Veillotte. 90 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. touffe dressée. Elles sontengaînantes, larges, lancéolées, atténuées au sommet, obtuses, luisantes. Les fleurs paraissent au mois de septembre, avant les feuilles ; elles sont grandes (t décim. envi- ron), au nombre de 2 ou 3, d'un lilas tendre ou rosées. Elles ont un calice en entonnoir longuement tubuleux, à limbe 5 ou 6 fois Fig. 26. — Colchique d’automne. plus court que le tube, campanulé, offrant 8 lobes assez grands, oblongs, lancéolés ; les intérieurs plus courts que les extérieurs. Les organes sexuels sortent du tube. L’insertion des étamines a lieu au sommet de ce dernier. Filets filiformes, subulés. Anthères versatiles. L’ovaire est trifide et à 3 styles. Fruit (capsule) entouré TUBERCULES, — COLCHIQUES. 91 de feuilles dressées, assez gros, ovoïde, à 3 loges, s’ouvrant du côté intérieur. 2° Tubercule (1) (fig. 27). — Le tubercule du Colchique est un corps de la grosseur d’un marron, ovoïde, convexe d’un côté, Fig . 27. — Tubercule de Colchique. creusé longitudinalement de l’autre, d’un gris jaunâtre, entouré d’une tunique menbraneuse noirâtre, d’un gris jaunâtre. Son tissu est charnu et blanc. Chaque année il s'en forme un nouveau â la partie inférieure et latérale du précédent. Ce tubercule contient de la fécule, de la gomme, un acide vola- til, une matière grasse et un principe d’une nature particulière, analogue aux substances alcalines végétales ; on l’a nommé colchi- cine (Geiger). La colchicine cristallise en aiguilles déliées et incolores; elle se dissout un peu dans l’eau; elle est soluble dans l’alcool et dans l’éther. 3° Propriétés et usages. — Les tubercules de Colchique pré- sentent une saveur âcre et mordicante; ils agissent sur l’écono- mie à la manière des purgatifs drastiques les plus forts. La col- chicine est inodore, âcre et amère, stimulante et très- vénéneuse. On emploie les tubercules de Colchique, comme diurétiques, dans certaines hydropisies. On les a conseillés contre le rhumatisme et contre la goutte. On les administre en oxymel, en vin, en teinture, en extrait et en vinaigre (2). 4° Hermodacte (fig. 28). — Une grande confusion a régné pen- dant longtemps sur la plante d’où l’on retire ce tubercule. On a signalé tantôt un Iris (3), tantôt un vrai Colchique. On sait aujour- (1) Vulgairement bulbe solide. (2) Voy. le chap. desGniiNcs. (3 ) Hermod actylus tvberosus Salish, ( Iris tuberosa Linn.). 92 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. d’hui que c’est le Colchique 'panaché (i), qui croît dans l’Orient, particulièrement dans l’île de Chio. Ce Colchique offre des feuilles ouvertes, un peu étroites, ondu- lées sur les bords et d’un vert noirâtre. Ses fleurs ont un limbe Fig. 28. — Hermodacte. ample, étalé, à lobes ovales-lancéolés, acuminés, d’une couleur rose, agréablement panaché ou tacheté par petits carreaux pour- pres, en forme de damier, à la manière de la Fritillaire méléagre. L ’ Hermodacte est ovoïde-cordiforme, convexe sur le dos, plus ou moins aplati et présentant un large sillon longitudinal sur la face, brusquement atténué à la base, pointu, généralement lisse, rare- ment avec des traces de stries longitudinales, d’une couleur ochreuse blanchâtre. Son tissu est homogène, compacte, cassant et friable. 11 diffère surtout du tubercule produit par le Colchique d'automne par l’absence des rides et par sa couleur presque blanche. Sa saveur est douceâtre, laissant après elle une très-légère trace d’âcreté. Il jouit des mômes propriétés que le précédent. 11 paraît que c’est surtout cette espèce qui agit efficacement contre la goutte et contre le rhumatisme. CHAPITRE IV DES BULBES. a Les bulbes sont de gros bourgeons souterrains. Parmi les bul- bes, la thérapeutique estime surtout celui de la Scille. (i) Colchicum variegatum Linn. BULBES. 93 g I. — Uulhcs do la gcillc. 1° Plante. — La Scillc maritime (1) appartient à la famille des Liliacées; elle croît sur les bords sablonneux delà Méditerranée et de l’Océan. Description. — Feuilles toutes radicales, grandes, ovales ou lancéolées, .aiguës, un peu onduleuses, lisses, glabres, luisantes, d'un vert foncé, charnues. Hampe poussant avant les feuilles, hautede CO centimètres à t mètre. Inflorescence en épi terminal, long. Fleurs pédonculées, à calice campanulé, pétaloïde, blanc. Étamines à peu près de la longueur du calice, au nombre de six, à filets subulés, plans. Ovaire triloculaire. Style simple, filiforme, droit, terminé par un stigmate obscurément trilobé. Capsule tri- gone, à trois loges, s’ouvrant en trois valves. Graines presque globuleuses, d’un brun pâle. 2° Bulbe (2). — Bulbe à demi enfoncé dans le sable, volumi- neux, ordinairement de la grosseur des deux poings. 11 y en a qui pèsent plus de 4 kilogrammes. Ce bulbe est ovoïde, arrondi, recouvert de tuniques nombreuses, superposées et serrées. Les premières sèches, minces, longitudinalement striées et d’un brun rougeâtre. Les intermédiaires amples, épaisses, principale- ment vers le haut, et d’un blanc à peine rosé, prenant une belle teinte incarnat par l’exposition à l’air. Celles du centre petites, très-mucilagineuses et blanches. Les tuniques de la Scille sont recouvertes d’une membrane ex- trêmement ténue, transparente et incolore ; elles ont des stoma- tes â leur surface extérieure seulement. Leur tissu est composé de cellules polyédriques homogènes, entremêlées de trachées solitaires nombreuses, surtout vers la partie du parenchyme qui touche les stomates. On remarque, dans ce tissu, des espèces de prismes allongés terminés par des sommets pyramidaux, blancs, brillants, dirigés dans le sens de la longueur des écailles. Chaque prisme est un faisceau de 18 à 2b aiguilles ( raphides ) composées de carbonate et d’oxalate de chaux. Ces prismes manquent com- plètement vers l’intérieur du bulbe. La Scille contient du mucilage végétal, du sucre, du tannin, une matière colorante rouge acide, une matière colorante jaune acide et odorante, une matière grasse, de l’iode, des sels et un principe particulier appelé scillitine. La scillitine est incristallisable, demi-transparente, d’un jaune (1) Scilla maritime Linn., vulgairement Scille officinale, [fi) Üfficin., Scillæ vel Squillœ radio). VEGETAUX EMPLOYES EN MEDECINE. 94 pâle, hygrométrique, mais non déliquescente, très-soluble dans l’alcool et dans l’éther à froid. 3° Propriétés et usages. — On n’emploie que les écailles in- termédiaires {squames); on les coupe en lanières pour les dessé- cher.Quand elles sont fraîches, leur odeur est analogue à celle des Raves sauvages ; avec la dessiccation, elle devient presque nulle. Leur saveur est âcre et amère; celle de la scillitine est d’une amertume intense et pénétrante ; c’est un poison violent, narco- tico-âcre. La Scille est ordonnée comme expectorante et diurétique. On l’administre en extrait, en teinture, en vin, en vinaigre, en oxymel, en sirop; on la donne encore en poudre, en pilules et en miel. § II. — De quelques autres Bulbes. On emploie, mais plus rarement, les bulbes du Lis blanc (1) (fig. 29), de Y Ail (2) et de Y Oignon (3). Les premiers, cuits sous la cendre, com- posent des cataplasmes émollients. On les administre aussi en apozème diurétique, en vin et en sirop. Les seconds passent pour anthelminthiques, stomachiques et anti- hystériques. Ils font partie du vinaigre des quatre voleurs (4). Les troisièmes sont dits apéritifs et diurétiques; ils servent à com- poser un sirop. On fait aussi avec leur pulpe Fig. 29. - Bulbe de Lis. des cataplasmes maturatifs. CHAPITRE Y DES RUIZOMES. Cinq sortes principales de rhizomes , ou tiges souterraines, sont employés en médecine : 1° le rhizome de la Réglisse, 2° celui de Y Asperge, 3° celui de Y Iris, 4° ceux du Chiendent, 5° ceux des Fougères. (1) Lilium candidum Linn. (2) Altium sativum Linn. (3) Allium Cepa Linn. (4) Pharm., oxéoléd’ Absinthe alliacé. RHIZOMES. — REGLISSE. 9 o § I. — Rhizome de Réglisse. 1° Plante. — La Réglisse glabre (I) appartient à la famille des Légumineuses et à la tribu des Lotées. Elle habite le midi de l’Europe. On la cultive dans les jardins. Description. — Tiges dressées, hautes de 9 à 12 décimètres, fermes, cylindriques, glabres, presque simples.Feuilles ailées avec impaire, à folioles au nombre de 13 à 15, ovales, obtuses, légère- ment échancrées, entières, glabres et un peu visqueuses, pour- vues de deux stipules très-petites. Inflorescence en épis axillaires, pédonculés, allongés, lâches. Fleurs petites, papillonacées, rougeâ- tres. Calice tubuleux et bilabié, scabre. Corolle avec une carène dont les pétales sont distincts. Étamines diadelphes. Fruit ( gousse ) ovale-oblong, comprimé, glabre. Graines au nombre de 3 ou 4. 2° Rhizome (2). — Ce rhizome est long de ! à 2 mètres, traçant, de la grosseur du doigt, cylindrique rude. Écorce grise ou rous- sâlre. Bois d’un tissu assez homogène, dur, d’un jaune pâle. La Réglisse contient de l’amidon ; une matière azotée coagu- lable par la chaleur ; du ligneux, des phosphates et malates de chaux et de magnésie ; une huile résineuse brune, épaisse et âcre ; un principe particulier nommé glycyrrhizine, non cristal- lisable, brun rougeâtre, soluble dans l’eau et dans l’alcool, et sucré, mais non susceptible de fermentation alcoolique ; un autre principe ( agédoïte ) cristallisable, azoté, soluble dans l’eau et identique avec l’asparagine. (Robiquet, Plisson.) 3° Propriétés et usages. — Odeur très-faible. Saveur douce, sucrée, mélée d’une certaine âcreté. Les bois de Sicile et d’Es- pagne sont plus sucrés que ceux de nos jardins. On emploie le bois de Réglisse pour faire des tisanes. On s’en sert, surtout pulvérisé, dans un grand nombre de préparations pharmaceutiques. On en retire aussi le suc de Réglisse (3); on en compose encore une pâte. 4° Succédanés. — 1° La Réglisse hérissonne (4), originaire d’Orient, assez répandue dansle commerce, un peu moins sucrée que \aRé- glisse glabre ; 2° ÏAbrusdes chapelets (5), de l’Hindocstan et des An- tilles ; 3° l’ Astragale à feuilles de Réglisse (6), et le Trèfle des Alpes (7). (I) Glycxjrrhiza glabra Lian. ( Liquiritia o [peinait s Mœnch), vulgairement Ré- glisse officinale. I ; (2) Ofticin., Glycyrrhiza, Liquiritia , dulcis radix, Réglisse. (3) Yoy. le chap. de la Réglisse. (!) Glycyrrhiza eckinata Liun., vulgairement Réglisse de Russie. (5) Abrus precatorius Linn., vulgairement Liane à Réglisse. (6) Aslragalus glycyphyllos Liuu., vulgairement Réglisse sauvage. (7) Trifolium Alpinum Lir.n , vulg. Réglisse de montagne, Réglisse des Alpes. 96 VEGETAUX EMPLOYÉS EN MEDECINE. § 11. — Rhizome «l'Asperge. 1° Plante. — L’ Asperge officinale (I) appartient à la famille des Asparaginées. Elle est. commune dans les lieux cultivés. On la cultive dans les jardins potagers. Description. — Tige herbacée, de 7 à 9 décimètres, dressée, cylindrique, glabre, très-rameuse à sa partie supérieure, à ra- meaux écartés. Feuilles (rameaux modifiés) fasciculées, sétacées, molles, partant de l'aisselle d’une écaille (feuille avortée). Fleurs pendantes à l’extrémité des pédoncules articulés dans leur mi- lieu, géminées, petites, verdâtres ou d’un blanc jaunâtre, dioï- ques. Calice en cloche allongée, à sépales au nombre de 6, sur deux rangs, rétréci en une base filiforme en forme de pédicelle. Étamines au nombre de 6, attachées vers le tiers inférieur du calice. Anthères de la longueur du filet. Ovaire à trois loges, chacune à deux ovules. Style trigone, terminé par trois stigma- Fig. 30. — Rhizome d’asperge. tes étalés ou réfléchis. Fruit (baie) arrondi, d’un beau rouge, renfermant de 3 à 6 graines. 2° Rhizome (2) (fig. 30). — Rampant, de la grosseur du pouce, cylindracé, écailleux, charnu, rameux, produisant un grand nombre de radicelles simples, allongées, cylindriques, compo- (1) Asparagus officinalis Lion. (2) Vulgairement Griffes d' Asperge RHIZOMES. — IRIS. 1)7 sant comme un paquet. Ces radicelles sont grises au dehors et blanches en dedans. On les coupe et on les fait séchera l’étuve. Le rhizome de l 'Asperge contient de l’albumine végétale, une matière gommeuse, de la résine, une matière sucrée, une ma- tière amère extractive, du malate acide, de l’hydroclilorate, de l’acétate et du phosphate de chaux et de potasse. (Dulong.) 3° Propriétés et usages. — Le rhizome de l'Asperge officinale est mucilagineux et amer. On l’emploie comme diurétique et apéritif. On le comptait jadis parmi les cinq racines apéritives. On l’administre en infusion et en extrait (t). § III. — Rhizome «l’Iris. 1° Plante. — U Iris de Florence (2) appartient à la famille des Iridées; il croît en Italie et dans les parties méridionales de l’Europe. Description. — Hampe haute d’environ 5 décimètres. Feuilles au nombre de 4 ou 5, plus courtes que la hampe, ensîformes, droites, glabres, d’un vert glauque. Fleurs : 2 ou 3, grandes, d’un blanc de lait, d’une odeur douce et agréable, à sépales extérieurs, avec une ligne médiane barbue. Étamines à filets subulés; anthères oblongues-linéaires. Ovaire un peu plus court que le tube ; style trigone, soudé inférieurement avec le calice ; stigmates (branches du style) 3, appliqués contre les étamines, dilatés, pétaloïdes, carénés en dessus, concaves en dessous, bila- biés, à lèvre supérieure bifide, à lèvre inférieure très-courte, cachant la surface stigmatique. Fruit (capsule) à. 3 angles obtus. Graines nombreuses, déprimées, planes, bordées. 2° Rhizome (3) (tig. 31). — Ce rhizome est horizontal ou obli- que, un peu plus gros que le pouce, articulé, rameux. Écorce d’un blanc à peine jaunâtre,’ avec quelques tubercules rudes, d’un jaune brunâtre. Tissu homogène, charnu, blanc ou d’un blanc jaunâtre. L’analyse y a découvert une huile volatile, solide et cristalli- sable, une huile fixe, un extrait brun, de la gomme, de la fécule et du ligneux. (Vogel.) 3° Propriétés et usages. — Odeur de violette très-prononcée. Saveur légèrement âcre et amère. Le rhizome de l’Iris de Florence est assez employé en pharma- ( 1 ) Voy. le cliap. des Bourgeons. (2) Iris Florentine. Linn. (3) Officin., radix Iris Florentine:. MOQ.-TAND. — BOT. MED. *> us VEGETAUX EMPLOYES EN MEDECINE. cie. On se sert surtout de sa poudre ; on en prépare des tablettes et une teinture ( eau de Violette). On en fabrique de petites boules Fig. 31. — Rhizome d’iris. de diverses grosseurs (pois d’iris ), à l’aide desquelles on entre- tient la suppuration des cautères. Les parfumeurs et les marchands de vin mettent à protil l’o- deur de violette particulière à cette plante. 4° Des autres Iiiis. — 1° Le rhizome de l 'Iris flambe ( 1), qui présente une odeur de Violette très-faible, est un mauvais suc- cédané du précédent. On ne l’emploie guère que dans les buan- deries pour parfumer les lessives. Les fleurs de cette espèce sont d’un bleu violet. 2° Celui de l’Iris fétide (2), qui est âcre, a été recommandé contre l’hydropisie. On en a retiré une huile vola- tile, de la cire, une matière résineuse, une matière orangée, du sucre, de la gomme... Les fleurs de cette espèce sont d’un violet pâle. 3° Celui du faux Acore (3), qui ne présente pas d’odeur et dont la saveur est très-âcre. Il devient rougeâtre par la dessicca- tion. Il a été employé comme sternutatoire. Ses fleurs sont jaunes. (I) Iris Germanica Linii., vulgairement Flambe, Iris glaïeul. [ï] Iris f œlidissima Linu. (/. fœtida Lam.), vulgairement Glaïeul puant , Spatule f étide. (3) Iris Pseudo-Acorus Linu , vulgairement Glaïeul des maruis, Flambe bâtarde, faux Acore, Iris jaune. RHIZOMES, — CHIENDENT. 9U g IV. — RliIzomcH do Chiendent. 1° Plantes. — Deux Graminées indigènes fournissent le Chien- dent des pharmacies : ce sont le Cynodon pied-de-poule (t) et le Froment rampant (2). Ces plantes se trouvent dans les lieux cultivés ou incultes et sur les bords des chemins. Description. — Dans le genre Cynodon les épis sont au nombre de 3 à 5, disposés en panicule digitée, elles épillets subsessiles et uniflores. Dans le genre Froment, les épis sont solitaires et les épillets tout à faitsessiles, 4 à 6-flores, plus rarement 6 à8-flores. Le Cynodon pied-de-poule offre des liges de 2 à 4 décimètres, rameuses inférieurement, donnant souvent naissance à leur base à des bourgeons allongés, flcxueux, recourbés, composés d’écail- les courtes étroitement imbriquées. Feuilles longues, roides, pubescentes, principalement en dessous, légèrement glauques; celles des rameaux, stériles, étalées, distiques, courtes. Épis or- dinairement d’un rouge violet. Glumes aiguës, scabres. Le Froment rampant (fig. 32) a des tiges de 5 à 8 décimètres. Feuilles longues, roides, scabres seulement en dessus, souvent glauques. Épi distique, plus ou moins glauque. Glumes lancéo- lées, acuminées, à 5 nervures. 2° Rhizomes (3). — Les rhizomes de ces deux plantes sont très- rameux et traçants. Dans la première espèce, les jets souterrains sont très-longs, de la grosseur d’une plume de corbeau, cylindriques et pourvus d’un grand nombre de noeuds. Leur épiderme est dur, jaune, comme vernissé ; leur tissu est blanc, farineux et sucré. Dans la seconde espèce, les jets sont moins gros, moins noueux et plus rarement couverts d’écailles. Leur tissu est moins fari- neux et plus sucré. Après avoir arraché ces rhizomes , on les nettoie, on les dé- pouille de leur chevelu et on les fait sécher. On les rassemble ensuite en petites bottes. Le Chiendent contient un sucre cristallisant en aiguilles déliées (Pfaff). (1) Cynodon dactylon Rich. [Panicum dactylon Linn., Digilaria dactylon AU., Dactylon officinale Yill., Paspalum umbellatum Lam., P. dactylon DC.), vulgai- rement Chiendent. (2) Triticum repens Linn., vulgairement Chiendent . (3) Vulgairement racine de Chiendent , Chiendent des boutiques. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Fig. 32. — Froment rampant. RHIZOMES. — NÉPHRODK. 101 3° Propriétés et usages. — Le Chiendent est adoucissant, ra- fraîchissant et légèrement diurétique. On l’administre en tisane et en extrait. § — Rhizome* tics Fougères. Les rhizomes des Fougères employés en médecine sont : t° le rhizome de la Fougère mâle, 2° celui du Polgpode, 3° celui du Ca- laguala. 1° Rhizome de Fougère male. — 1° Plante. — \,e Néphrode Fou- gère mâle (t) se trouve partout en France, dans les Lois et dans les lieux stériles. Description (fig. 33). — Feuilles grandes (5 à 10 décimètres), briè- vement ou longuement pétiolées, planes, oblongues, lancéolées, vertes, deux fois ailées, offrant despoilsscarieux le long de l’axe, plus nombreux et plus grands à la base. Folioles alternes, lan- céolées, aiguës, les supérieures diminuant insensiblement et for- mant une longue pointe terminale. Les pinnules de ces folioles sont linéaires, assez larges, obtuses, dentées en scie à leurs bords. Fruits ( sores ) peu nombreux, disposés sur deux rangs longitudina- lement, rapprochés, assez gros, réniformes, ombiliqués, d’un gris violacé, coinerts d’un indusium membraneux. 2° Rhizome. — Le rhizome (2) de celte plante est composé d’un grand nombre de tubercules oblongs, rangés autour d’un axe commun. Écorce coriace et foliacée, brune, couverte d’écai Iles très-fines, soyeuses et de couleur dorée. Intérieur solide, verdâtre à l’état frais, brunâtre à l’état sec. Sa poudre est d’un brun clair. On récolte ce rhizome en été. La souche offre alors des bour- geons arrivésà maturité. Sacassure est franche et sa couleurd'un vert pistache clair. (Pescbier.) Les praticiens recommandent de l’employer à l’état frais. Au bout de deux ou trois ans, elle perd ses propriétés. On a retiré de ce rhizome une substance grasse, d’un jaune brunâtre, d’une odeur nauséabonde et d’une saveur très-désa- gréable. Cette substance aprésenté une huile odorante, de l’élaïne et de la stéraine. 11 y a aussi des acides gallique et acétique, du tannin, du sucre incristallisable, une matière gélatineuse, de l’a- midon.... (Morin.) 3° Propriétés et usages. — Odeur nauséabonde. Saveur astrin- gente et un peu amère. (1) Nephrodium Filix-mas Stremp. ( Polypodium Filix-mas Linn . , Aspidinm Filix-mas Swartz). (î) Oflicin., radix Filicis, racine de Fougère mâle. 6. 102 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EX MÉDECINE, Fig , 33. — Néphrode Fougère mâle. La Fougère mâle est recommandée comme anthelminthique. On RHIZOMES. — NÉPIIRODE. 103 l’a employée en poudre, dans du vin blanc, en tisane et en extrait. On se sert aussi de l’huile obtenue par le moyen de l'éther. LaFougère femelle (1) et l’ aquiline (2), indiquées autrefois comme succédanées de cette espèce, ne sont pas usitées. Elles ne jouis- sent pas d’ailleurs des mêmes propriétés. 2° Rhizome df, Polypode. — 1° Plante. — Le Polypode vulgaire (3) est très-commun dans nos fossés, au pied des arbres, le long des murs et même sur les toits. Description. — Feuilles longues de 2 à 5 décimètres, longue- ment pétiolées,oblongues, lancéolées, simples, glabres, d’un vert assez gai, pinnalifides, à lobes alternes, rapprochés, un peu con- lluentsâla base, oblongs, obtus et crénelés particulièrement vers le sommet. Nervures secondaires des lobes ordinairement trifur- quées, à ramifications épaissies et transparentes au sommet, n’at- teignant pas le bord. Fruits disposés sur deux rangs parallèles à la nervure moyenne du lobe, naissant chacun à l’extrémité de la ramification la plus courte des nervures secondaires, assez gros, arrondis, sans indusium. 2 0 Rhizome (4) de la grosseurd’un tuyau de plume, tuberculeux en dessus, commeépineuxen dessous. Écorce brune ou jaunâtre, couverte d’écailles. Intérieur vert. On y a découvert un corps moitié résineux, moitié huileux qu’on a comparé à la glu, du sucre fermentescible, une matière astrin- gente, de l’amidon, de la gomme, de l’albumine. (Desfosses.) 3° Propriétés et usages. — Odeur désagréable. Saveur douceâtre et. sucrée, nauséeuse, un peu âcre. Ee rhizome de Polypode a été conseillé commelaxatif et apéritif. Il entre dans la composition de Yélectuaire catholicon double. 3° Rhizome de Calaguala. — 1° Plante. — Le Polypode cala - guala (5) croît dans les régions montagneuses du Pérou. Description. — Feuilles alternes, longues de 2 à 3 centimètres, lancéolées, étroites, entières, à bords réfléchis en dessous. Fruits réunis en petits groupes arrondis et disposés en quin- conce. 2° Rhizome (6) horizontal, rampant, de la grosseur du doigt, cylindrique, un peu comprimé, flexueux. Écorce écailleuse, don- (1) Athyrium Filix-femina Roth ( Polypodium Filix-femina Linn., Aspidium Filix-femina Engl. bot.). (2) Pteris aquilina Linn. (3) Polypodium vulgare Linn. , vulgairement Polypode du Chêne. (4) Officin., radix Pohjpodii, racine de Polypode. (5) Polypodium Calaguala Ruiz. (G) Officin., radix Calaguala1 2 3 4 5, racine de Calaguala, rac. de Calahuala. 104 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. nant naissance inférieurement à des fibrilles grêles et rameuses, d’un gris foncé. Intérieur d’un vert clair. 3° Propriétés et usages. — Saveur visqueuse, d’abord douceâtre, puis amère et comme rance. Cette plante est employée, dans le nouveau monde, comme excitante et sudorifique. On l’a conseillée contre le rhumatisme chronique et contre la syphilis constitutionnelle. (Ruiz.) 4° Succédanés. — On confond, avec le Calaguala, les rhizomes de trois autres Fougères, du Poly podium crassi folium, de Linné, de Y Acrostichum Huasaro, de Ruiz, et de Y Aspidium coriaceum , de Swartz. § VI. — De quelques Rhizomes peu employés. 1° Rhizome d’Acore, ou Acore aromatique (t), Aroïdée indigène. — Odeur suave. Saveuraromatique, comme camphrée, amèreet âcre. — Stimulant. — Administré en poudre et en tisane. 2° Rhizome deCürcuma, ou Curcuma officinal (2), Amomée des Indes. On distingue, dans le commerce, quatre sortes de Cur- cumas : l°le long, 2° Yoblong, 3° le rond, 4° le petit. — Odeur forte. Saveur aromatique, âcre et un peu amère. — Excitant, stoma- chique, diurétique. 3° Rhizome de Cyclame, ou Cyclame d’Europe (3), Primulacée indigène. — Odeur presque nulle. Saveur âcre et caustique. — Émétique, purgatif, hydragogue. 4° Rhizome d’Ellébore noir (4), Renouculacée indigène, culti- vée. — Odeur nauséabonde, désagréable. Saveur douceâtre, amère, astringente, un peu âcre. — Purgatif. — Administré en poudre, en pilules, en extrait et en teinture; il entre dans les pilules toniques de Bocher. L’ Ellébore fétide (o) et Y Ellébore à feuilles vertes (6), étaient des succédanés du précédent. Les rhizomes du premier ne sont pas amers et ont peu d'âcreté; ceux du second sont la base de la teinture de Wendt, conseillée contre la manie. d° Rhizomes de Fragon, ou Fragon piquant (7), Asparaginée (1) Acorus Calamus Linn., vulgairement Acore vrai. — Offiein., radix Aror v eri. rad. Calami aromalici. (2) Curcuma longa Linn., vulgairement Safran des Indes, Souchet des Indes. — Offiein., terra mérita, Turmeric. (3) Cyclamen Europæum Linn., vulgairement Pain-de-pourceau. (t) Helleborus niger Linn., vulgairement Rose de Noël. (5) Helleborus fœtidus Linn., vulgairement Pied-de-griffort. (6) Helleborus viridis Liun. (7) Iluscus aculeatus L;nn., vulgairement Petit- Houx RHIZOMES PEE EMPLOYÉS. 1 05 indigène. — Odeur térébinthacée légère. Saveur sucrée et amère. — Diurétique léger. 11 était rangé parmi les racines apéritives. 0° Hhizomes de Galanga. Produits par diverses plantes de la famille des Amomacées. On a distingué trois sortes de Galangas : 1° le grand, 2° le petit, 3° 1 e léger. Le premier est fourni par le Ga- langa officinal (I ), desindesorientales; le second probablement par Yllellémc de Chine (2), du pays dont elle porte le nom, et la troisième par une plante voisine. — Les rhizomes des Galangas sont très- piquants et aromatiques. — On les emploie comme excitants. Le petit Galanga fait partie des alcoolats thcriacal et de Fioravanti. 7° Rhizome de Gingembre, ou Gingembre officinal (3), Amomacée des Indes orientales, cultivée en Amérique. Onen distingue deux sortes : 1° le gris, 2° le blanc. — Odeur faible, piquante, agréable. Saveur aromatique, âcre, presque brûlante. — Excitant, stoma- chique, diurétique. — Administré en poudre, en tablettes, en sirop, en teinture, en marmelade. 8° Rhizome de Godet, ou Gouet commun (4). Aroïdée indigène. — Odeur faible. Saveur âcre et caustique. — Purgatif. Le rhizome delà Serpentaire (5) présente les mômes propriétés. 9° Rhizome d’Osmonde, ou Osmonde royale (6), Fougère indi- gène. — Recommandé contre les scrofules et le rachitisme. — Administré en extrait. Rarement employé ! 10° Rhizome de Panna (7), Fougère de l’Afrique australe. — Employé par les Cafres pour expulser le ténia. On a cité 83 suc- cès sur 90 cas (Behrens). 11° Rhizome du Sceau-de-Salomon, ou Polygonale anguleux (8), Asparaginée indigène. — Saveur douceâtre. — Astringent et vul- néraire. 12° 'Rhizome de Souciiet, ou Soucliet long (9), Cypéracée indi- (1) Alpinia Galanga Willd. ( Maranla Galanga Linn.). — Officia., radix Ga- langa; majoris, Galangœ sananensis, Galanga de l’Inde , Galanga de Java. (?) Hellenia Chinensis Willd. ( Beritiera Chmensis Retz). — Officia., radix Ga ■ langæ minoris, Galangœ sinensis, Galanga de la Chine, vrai Galanga officinal, Souchet de Dabylone. (3) Zingiber officinale Rose. ( Amomum Zingiber Liun.) — Officin. radix Zingi- beris seu Gingiberis. (4) Arum vulgare L am. (A. maculntum Linn.), vulgairement Pied-de-veau. (5) Arum Dracunculus Linn. (Dracunculus vulgaris Schotl). (fi) Osmunda regalis Linn., vulgairement Fougère fleurie. Fougère royale . (7) Drynaria querci folia ? (Polypodium quercifolium ? Linn.). (8) Polygonatum vulgare Desf. ( Convallaria Polygonatum Linn., C. angulosa Lam., Polygonatum anceps Mœnch). (9) Cyperus longus Linn., vulgairement Souchet odorant. — Officin. , radix Cy- peri longi. lOli VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. gène. — Odeur très-faible de Violette. Saveur amère, astringente, aromatique. — Légèrement excitant, sialagogue; il passait pour stomachique et emménagogue. — Administré en infusion. Le rhizome du Souchet rond (1) présente les mêmes propriétés. Celui du Souchet comestible (2) est alimentaire. On en fait, en Espagne et dans d’autres contrées, une sorte d’orgeat très- agréable. t3° Rhizome de Zédoaire, ou Curcuma zédoaire (3), Amomacée des Indes. — Odeur et saveur semblables à celles du Gingembre, mais plus faibles. — Stimulant. Le rhizome de la Zédoaire ronde ou officinale (4) présente les mêmes propriétés. CHAPITRE VI DES TIGES. Les tiges sont fort utiles à la matière médicale. Elles lui four- nissent leurs écorces et leurs bois (5) ; elles lui donnent de plus une foule de produits plus ou moins actifs, tels que des gommes, des gommes-résines, des résines, des baumes, du cachou (6)... Cependant il est très-peu de tiges qui soient employées direc- tement ou en nature. Je ne connais que celle delà Douce-amère qui mérite une attention spéciale. § 1. — Tige de Uouce-ainère. 1° Plante. — La Mor elle douce-amère (7) est un sous-arbrisseau de la famille des Solanées. Elle se trouve communément dans les haies. Description (fi g. 34). — Plante vivace. Feuilles alternes, pétio- lées, profondément trilobées, glabres ou finement pubescentes, d’un vert foncé, à lobe moyen plus grand, ovale, aigu, et entier; les latéraux sont opposés et irréguliers; il y a des feuilles à cinq (1) Cyperus rotundus Linn. (2) Cyperus esculentus Linn. (3) Curcuma Zedoria Rose. ( Amomum Zedoria Willd.). — Officin., radix Zedoriœ longœ. (4) Kœmpferia rotunda Linn. (5) Yoy. les chapitres suivants VIII et IX. (6) Voy. les chapitres consacrés à ces produits. (7) Solanum Dulcamara Linn., -vulgairement Loque , Vigne de Judée , Vigne sau- vage, Morelle grimpante , TIGES. — DOUCE-AMÈRE. 1 07 lobes et d’autres presque entières ou entières, ovales-acuminées. Les supérieures ne sont pas lobées. Inflorescences en corymbes rameux, opposées aux feuilles, longuement pédonculées, pauci- Fig. 34. — Morelle douce-amère. flores. Fleurs pédicéllées, violettes. Calice très-petit, turbiné, hérissé de quelques poils, à cinq lobes, courts, triangulaires et aigus. Corolle rotacée, à tube à peine marqué, à cinq lobes 108 VEGETAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. étroits, ovales-lancéolés, aigus, pourvus à leur base de deux petites taches glanduleuses luisantes et vertes, bordées de blanc. Etamines rapprochées en cône allongé, formant une petite pyra- mide jaune au centre de la fleur. Anthères s’ouvrant par un petit trou terminal. Ovaire ovoïde, glabre; style grêle, dépas- sant un peu le faisceau des étamines; stigmate à peine capité, papilleux. Fruit (baie) entouré à sa base par le calice persistant, ovoïde, lisse, glabre, rougeâtre. 2° Tige. — La tige est longue de 1 à 2 mètres, sarmenteuse, se soutenant sur les plantes voisines, ligneuse à sa base, herbacée dans le reste de son étendue, grêle, cylindrique, pubescente, rameuse. Écorce grisâtre. Rameaux flexueux, à écorce pubes- cente, verte. Ce sont les jeunes rameaux de l’année précédente que l’on recueille au printemps; ils sont demi-ligneux. On les conserve, dans les pharmacies, en petits morceaux, fendus longitudina- lement en deux parties. La matière douce et sucrée de la Douce-amère a reçu le nom de picroglycion. Elle est cristalline, fusible, soluble dans l’eau, l’alcool et l’éther acétique (Pfafl). — On retire encore de ces tiges un alcali pulvérulent, d’un blanc brillant, micacé (s olanine). 3° Propriétés et usages. — ■ Les rameaux exhalent par le frois- sement une odeur désagréable. Saveur d’abord douce, puis assez amère. La Douce-amère augmente la perspiration cutanée. On la pres- crit dans les maladies de la peau, la syphilis, le rhumatisme chro- nique. On l’administre en poudre, en décoction, en sirop, en extrait. CHAPITRE Vil 1)ES SOMMITÉS. En botanique médicale et en pharmacie, on désigne sous le nom de sommités, les extrémités des tiges et des rameaux. On cueille, en général, les sommités au moment de la florai- son. Les principales sont celles : t° de Vélar, 2° à’ Absinthe, 3° de petite Centaurée, 4° de Menthe, 5° de Sauge, G0 de Véronique, 7° à’ Ambroisie, 8° de Chanvre, 9° de Sabine. SOMMITÉS DE VELAR. 109 § i. — Is'omiuilcs de Télur. 1° Plante. — Le Velar, ou Sisymbre (I) officinal, est une plante de la famille des Crucifères. Il se trouve communément en France, dans les endroits secs et stériles. Description. — Tige herbacée, haute de 3 à 6 décimètres, Fig. 35. — Sommité de Yelar. dressée, effilée, cylindrique, roide, pubescente, simple inférieu- rement, rameuse à la partie supérieure. Rameaux très-divari- qués. Feuilles alternes, pétiolées, rudes, pubescentes, d’un vert glauque, les radicales et les inférieures presque lyrées ou ron- cinées-pinnatifides, les supérieures brièvement pétiolées, hastées, (1) Sisymbrium officinale DC. ( Erysimum officinale hum., Chamœplium officinale Walr.), vulgairement Herbe aux chantres. MOQ.-TAND. — DOT. IIÉD. 7 110 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE- à lobes étroits, lesupérieur très-allongé, irrégulièrement dentées. Inflorescence en longs épis terminaux, très-grêles, nus. Fleurs petites, presque sessiles, jaunes. Calice déhiscent, à 4 sépales, pubescent. Corolle cruciforme, à pétales moitié plus longs que les sépales, spathulés, obtus, entiers. Filets épais. Anthères presque ovales. Pistil plus court que les étamines, à stigmate capitulé. Fruits ( siliques ) étroitement appliqués contre l’axe, un peu pédonculés, courts, oblongs, coniques, atténués légèrement delà base au sommet, anguleux, présentant 3 nervures longitu- dinales, velus, biloculaires, bivalves, à cloison mince et trans- parente. Graines unisériées, globuleuses, obliquement tronquées, finement ponctuées, brunes. 2° Sommités (fig. 33). — Les sommités sont divariquées, grêles et pourvues' de petites feuilles. On emploie en même temps les feuilles les plus grandes de la tige. 3° Propriétés et usages. — Les sommités de cette plante sont un peu acerbes ; mais elles n’offrent pas l’Screté ni le piquant de la plupart des Crucifères. On les emploie dans l'enrouement et dans le catarrhe pulmo- naire chronique. On les administre en infusion et en sirop. g II. — Sommités d'Atisinthe. 1° Plante. — L’ Absinthe officinale (1) est une plante herbacée, de la famille des Composées. On la trouve dans les lieux pierreux et incultes. On la cultive dans les jardins. Description. — Racine vivace. Tige de 5 à 9 décimètres, dressée, pubescente-soyeuse, grisâtre, rameuse supérieurement. Feuilles inférieures tripinnatifides, à divisions étroites, lancéolées, obtuses, pubescentes-soyeuses sur les deux faces, blanchâtres, un peu argentées en dessous, à segments lancéolés ordinaire- ment obtus; les caulinaires pétiolées, bipinnalifides. Inflores- cence en épis axillaires, simples, formant une panicule très- allongée pyramidale. Capitules pédonculés, presque globuleux. Involucre à bractées imbriquées, ovales, obtuses, tomenteuses, scarieuses sur les bords. Réceptacle convexe, hérissé de poils longs et soyeux. Fleurons du centre hermaphrodites et fertiles. Corolle tubuleuse, à 5 lobes. Ovaire nu. Fleurons de la circon- férence femelles, irréguliers, grêles, filiformes, terminés par (!) Artemisia Absinthium Linn. (Absinthium vulgare Lam.), vulgairement grande Absinthe, Absinthe commune, Aluine. SOMMITÉS. — ABSINTHE. 1 1 2 dents. Fruils ( acharnes ) cylindriques, obovales, sans angles ni côtes, ter- minés par un disque (rès-étroit, sans rebord membaneux et sans ai- grette. 2° Sommités (fig. 3B). — I.es sommités sont grêles et portent des feuilles pinnalifïdes ou entières, et des capitu- les jaunâtres. On em- ploie en même temps les feuilles de la tige. 3° Propriétés et usa- ges. — Odeur péné- trante. Saveur amère et aromatique. Propriétés toniques, stimulantes, emména- gogues et vermifuges. On s en sert aussi contre les fièvres intermitten- tes. On les administre en' poudre, en infusion, en eau distillée , en huile, en vin, en teinture, en sirop, en extrait, en quintessence(l). 4° Autres Composées. — A la place de Y Absin- the, on ordonne quel- quefois Y Armoise vul- gaire (2), Y Armoise ma- ritime (3), la Tanaisie (4) et la Santoline (3). leS chaP'tres.d« Fruits et des Essences. (2) Artennsiavulgaris Linn. (3) Artemisia maritima Linn. (U Tanacetum vulgare Linn. (S) Santolina Chamœcyparissus Linn. Fig. 36. — Sommité d’Absinthe. I 12 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. § mi. — Sommités de petite Centaurée. 1° Plantes. — L 'Énjtlxrée petite Centaurée (I) est une plante herbacée, delà famille des Gentianées. Onia trouve communé- ment en France, dans les bois. Description. — Tige haute de 2 à 8 décimètres, dressée, grêle, quadrangulaire, rameuse surtout vers le haut, à rameaux op- posés. Feuilles opposées, sessiles, petites, ovales ou oblongues, aiguës ou obtuses, entières; les radicales disposées en rosette, pétiolées et obovales. Inflorescence en cymes rapprochées en corymbes terminaux, compactes. Fleurs brièvement pédicellées, d’un rose vif. Calice cylindrique, à 5 angles saillants et à 5 la- nières étroites, subulées. Corolle plus longue que le calice, en entonnoir, à tube étroit strié ; limbe à 5 lobes ovales et obtus, se contournant au-dessus du fruit. Étamines 5j dépassant à peine le tube de la corolle ; anthères se tordant en spirale après l’é- mission du pollen. Ovaire très-allongé, presque linéaire, offrant 2 sutures longitudinales, portant un style court, filiforme, pré- sentant au sommet 2 branches terminées chacune par un stig- mate arrondi. Fruit ( capsule ) entouré du calice et de la corolle, très-allongé, linéaire. Graines très-nombreuses, très-petites. 2° Sommités (2). — Les sommités sont rameuses et dichotomes, composées de branches ascendantes. Elles portent des fleurs nombreuses. La petite Centaurée est composée de matière extractive, d’acide libre, de gomme et de quelques sels (Moretti). 3° Pkopbiétés ex usages. — Saveur franchement amère. Elle devient plus intense par la dessiccation. Les propriétés de la petite Centaurée sont toniques.'et fébrifuges. On administre cette plante en infusion et en poudre. On en prépare une teinture et un extrait. C’est un des amers indigènes les plus généralement employés (Bouchardat). § BV. — Sommités de fflfcuthe. 1° Plante. — La Menthe poivrée (3) est une plante herbacée, de la famille des Labiées, originaire d’Angleterre. On la cultive dans les jardins. Description. — Tige dressée, haute de 3 à 6 décimètres, qua- (]) Erythrœa Centaurium Ilich. [Gentiane, Centaurium Linu., Chironia Centau- rium DC.), vulgairement Herbe à Chiron, Herbe au centaure, petite Centaurée. (2) Officin., herba Centaurii minoris. (3) Mentha piperila Smith. SOMMITES. MENTHE. 113 drangulaire, légèrement velue, rameuse, à rameaux dressés et opposés. Feuilles brièvement péliolées, ovales - lancéolées, aiguës, dentées en scie, un peu pubescenles. Inflorescence en épi terminal, court, ovoïde, très-serré. Fleurs brièvement pédonculées, violacées. Calice tubuleux, presque cylindri- que, régulier, à 5 dents aiguës dont les 2 supérieures un peu plus petites. Corolle en en- tonnoir, presque égale. Tube de la longueur du calice, cy- lindrique , évasé supérieure- ment. Limbe à 4 lobes, le su- périeur un peu plus large, légèrement échancré. Étami- nes ne dépassant pas beau- coup le tube de la corolle, didynames, écartées les unes des autres. Style saillant hors de la corolle, filiforme, ter- miné par un stigmate bifide. 2° Sommités (fig. 37). — Les sommités sont courtes et pré- sentent à la fois des feuilles et des fleurs. 3° Propriétés et usages. — Odeur aromatique et agréable. Saveur vive et piquante lais- sant dans la bouche une sensa- tion particulière de fraîcheur. Fig‘ 3:> — Somm,le dc Menthe P°ivree- Propriétés excitantes, antispasmodiques et carminatives. On administre cette plante en infusion, en eau distillée et en huile essentielle. 4° Autres Menthes. — On peut employer, comme jouissant de propriétés très-analogues : 1° la Menthe élégante (1), 2° la Menthe verte (2), 3° la Menthe aquatique (3), 4° la Menthe à feuilles rondes (4). (1) Mentha gentilis I.inn. (.1/. procumbens Thuil.), vulgairement Menthe com- mune, Baume des jardins. — (2) Mentha viridis Liun. — (3) Mentha aquatica Liuu. [M . satina Sm., M . hirsuta DC.). — (4) Menllia rolundifolia Linn. (il/. rugosa Lam.). 114 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. § V. — Sommités «le Sauge. 1° Plante. — La Sauge officinale (I) est un arbuste, de la fa- mille des Labiées, des provinces méridionales de la France. On la cultive dans les jardins. (i) Salvia officinalis Linn. SOMMITÉS. — SAUGE. I 15 Description. — Plante sous-fi ulescente à la base. Tige quadran- gulaire, pubescente, d’un brun cendré; ramuscules herbacés, tomenteux, blanchâtres. Feuilles opposées, rapprochées, pétio- lées, ovales ou lancéolées, un peu obtuses, à bords crénelés, à surface finement chagrinée, pubescentes surtou t en dessous, d’un vert glauque un peu cendré. Inflorescence en épi, composée de verticilles rapprochés. Bractées foliacées, cordiformes, aiguës, concaves, caduques. Fleurs d'un rose lilas, plus rarement blan- ches. Calicetubuleux,àcôles longitudinales, pubescent ; à5 dents égales, aiguës, terminées en pointe épineuse. Corolle assez grande, bilabiée ; à lèvre supérieure en casque, non comprimée échancrée au sommet ; à lèvre inférieure plus grande, trilobée, lobes latéraux courts et réfléchis, le moyen très-large, légère- ment échaneré. Gorge garnie d'une rangée de poils. Deux éta- mines incluses, à filets courts, filiformes; connectif long, grêle, transversal, fixé par le milieu, portant à une extrémité une loge fertile et à l’autre une loge avortée, glanduliforme, contenant quelques grains de pollen. Style dépassant très-longuement la lèvre supérieure de la corolle. Fruit entouré par le calice. 2° Sommités (fig. 38). — Les sommités sont assez longues, por- tent des feuilles un peu écartées, et sont terminées par les épis floraux. On y ajoute souvent les feuilles plus grandes des ramus- cules non fleuris. 3° Propriétés et usages. — Odeur aromatique, forte, agréable, ne plaisant pas à tout le monde. Saveur prononcée, chaude, un peu piquante. Propriétés toniques, excitantes, cordiales. Les sommités de cette Labiée jouissaient autrefois d’une assez grande réputation. On les administre en infusion. On en préparait anciennement une eau distillée, un vinaigre et une huile (1). § VI. — Sommités de Véronique. t° Plante. — La Véronique officinale (2) est une petite plante herbacée, de la famille des Scrofularinécs. Elle croît abondam- ment, en France, dans les bois. Description. — Racine vivace, fibreuse. Tiges longues de f à 3 décimètres, couchées, diffuses, radicantes à la base, redressées au sommet, cylindriques, velues, roides. Feuilles opposées, briè- vement pétiolées, ovales-elliptiques, atténuées à la base, près- (1) Voy. le chapitre des Feuilles. (2) Veronica officinalis Linu., vulgairement Véronique mâle, Thé d’ Europe, VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 1 16 que obtuses, finement dentées, très-pubescentes, ridées, d’un vert sombre, assez fermes. Inflorescence en grappes spiciformes, assez compactes, axillaires, pédonculées. Bractées subulées. Fleurs presque sessiles, d’un violet pâle, veiné de violet foncé. Calice pubescent, à 4 lobes ovales-allongés, aigus ; les deux supérieurs plus courts. Corolle dépassant le calice, rotacée, à tube très-court; limbe à 4 lobes inégaux; le supérieur le plus large, arrondi. Ovaire comprimé, pubescent. Fruit ( capsule ) re- couvert par le calice, plus grand, triangulaire, obcordé, échan- cré au sommet, comprimé, portant le style qui égale sa lon- gueur, glanduleux-velu, fortement cilié. Graines presque planes à la face interne. 2° Sommités (fig. 39). — Ces sommités sont courtes, garnies de Fig. 39. — Sommité de Véronique. feuilles et d’épis pédonculés. Les pédoncules égalent à peu près la longueur des feuilles ; ils sont cylindriques, roides et pubescents. 3° Propriétés et usages. — Saveur amère et aromatique. Propriétés légèrement excitantes. On a conseillé la Véronique officinale dans les catarrhes pulmonaires chroniques. On l’administre en infusion. 4° Autres Véroniques. — On attribue des propriétés analo- gues : 1° à la Véronique des prés (I), 2° à la Véronique en épi (2), 3° au Petit-Chêne (3). (1) Veronica Teucrium Linn. (2) Veronica spicata Einn. (3) Veronica Chamœdrys Linn. SOMMITES. VERONIQUE. 117 § %'ll. — Sopiniitcft d'AiuItroisii'. 1° Plante. — VAmérine ambroisie (1) est une plante herbacée, st. A. watew J' æ Fig. 40. — Sommité d’Ambroisie. (1) Clienopodium ambrosioides Linn. ( Atriplex ambrosioides Crantz, Ambrosia am brosioides Spacli), vulgairement Thé du Mexique, Ambroisie, H erbe de Sainte-M ar . e 7. 118 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MEDECINE. de la famille des Salsolacées. Elle paraît originaire du nouveau monde. On la trouve, dans le midi de la France, autour des villes, dans les lieux secs. Description. — Racine oldongue, fibreuse. Tige droite, haute de 3 à fi décimètres, sillonnée, scabre, verdâtre, feuillée dans toute sa longueur. Feuilles ascendantes, alternes, un peu pétio- lées, oblongues, atténuées aux deux extrémités, pointues, offrant quelques dents écartées vers leur moitié supérieure, glabres, ver- tes des deux côtés. Les feuilles florales sont très-petites, lancéo- lées-linéaires ou linéaires très-pointues et très-entières. Inflo- rescence en petites grappes axillaires, formant une grande panicule terminale. Fleurs sessiles, glomérulées, verdâtres. Ca- lice à 5 sépales, rarement à 3 ou à 2, orbiculaires-ovales, obtus. Étamines un peu plus longues que le calice, à filets linéaires, terminés par des anthères ovées. Fruit ( utricule ) enveloppé du calice exactement fermé, mais non caréné ; péricarpe très- mince, blanchâtre. Graine lenticulaire, lisse, luisante, noirâtre, à bord obtus. 2° Sommités (fig. 40) (l). — Les sommités présentent des feuilles lancéolées, plus ou moins étroites et entières. Elles sont couvertes, ainsi que toute la plante, d’un grand nombre de glan- dules sessiles et jaunâtres. 3° Propriétés et usages. — L 'Ambroisie répand une odeur forte et agréable, surtout quand on la froisse. Cette odeur se conserve très-bien dans les sommités sèches. Sa saveur est aro- matique et approche de celle du Cumin (Lam.). Propriétés stomachiques, anthelminthiques, carminatives et sudorifiques. On administre Y Ambroisie en infusion. On en prépare une li- queur parfumée, très-agréable. 4° Autres Ansérines. — On peut employer comme succédanés : 1° 1 ’Ansérine vermifuge (2), 2° et le Bolrys{ 3). Cette dernière est un peu âcre et amère. On s’en est servi, quelquefois, contre l’hystérie. (1) Officin., Herba Botryos Mexicanœ, Thé du Mexique, Thé des jésuites. (2) Chenopodium anthelminthicum Lino. ( Atriplex anthelminlhicum Crantz, Am- brina anthelminthica Spach). (3) Chenopodium Bot rys Linn. [Atriplex Botry s Crantz, Botrydium aromatieum Spach) . SOMMITES. AMBROISIE. 11!) § Ylll. — Sommités de Chanvre. t 1° Plante. — Le Chanvre ordinaire (I) est une plante de la fa- mille des Cannabinées. Il paraît originaire de la Perse. On le cultive, aujourd’hui, dans toutes les parties de l’Europe. Description. — Plante annuelle. Tige haute de 1 à 2 mètres, dx'essée, ordinairement simple, roide, effilée, très-rude, un peu velue, à liber formé de fibres textiles résistantes. Feuilles alter- nes, péliolées, palmatiséquées, à 5 ou 7 segments lancéolés, étroits, très-aigus et dentés en scie, rudes au toucher, pubescen- tes, d’un vert pûle en dessous. Les inférieures opposées ; les supérieures souvent réduites à trois segments ou au segment ter- minal. Stipules libres. Dans les pieds mfiles, les segments exté- rieurs sont quelquefois très-entiers. Fleurs à l’aisselle des feuilles supérieures, dioïques. Mâles : en petites grappes, brièvement pédonculées, renversées et pendantes. Calice à 5 sépales étalés, lancéolés, étroits, presque égaux. Étamines au nombre de S, dressées, à filets courts, capillaires et à anthères longues, pen- dantes. Femelles: réunies en glomérules serrés et munies cha- cune d’une petite bractée. Calice globuleux, inférieur, terminé supérieurement par un prolongement fendu dans sa longueur. Ovaire simple surmonté de 2 styles saillants et de 2 stigmates très-longs, filiformes et glanduleux. Fruit ( ac haine ) recouvert par le calice, subglobuleux, un peu comprimé, lisse, d’un gris brunâtre, crustacé, s’ouvrant en deux valves par la pression. Le peuple désigne sous le nom de femelles les pieds qui ont les étamines, et sous celui de mâles ceux qui portent les graines. Le Chanvre indien (2) paraît n’être qu’une variété géante de celte espèce. 2° Sommités (fig. 41, 42). — Les sommités du Chanvre sont grê- les, assez rudes cl légèrement velues. Elles portent des feuilles à lobes peu nombreux, étroits, dont le terminal estle plus grand; les plus élevées sont entières. 3° Propriétés et usages. — Toute la plante exhale une odeur forte, désagréable et vireuse. Les émanations qui s’élèvent d’une plantation de Chanvre produisent des vertiges et des céphalalgies. Le Chanvre est apéritif, résolutif et surtout narcotique. La variété indienne paraît plus active que le Chanvre du pays. (1) Cannabis saliva Linn. (2) Cannabis Indica Lam. VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Fig. 41. — Sommité de Chanvre mâle. SOMMITÉS. — CHANVRE. 121 Les Orientaux emploient les sommités fleuries de celle plante pour préparer une boisson enivrante. Ces sommités sont connues sous le nom de Haschich (1). On fume le Haschich : c’est le Kif des Arabes. Trois ou quatre Fig. 42. — Sommilé de Chanvre femelle. pipes suffisent pour donner un sommeil dans lequel le monde extérieur disparaît. Torréfié pendant deux ou trois minutes et mélangé avec du miel, il forme le Madjoun des Arabes ou Esrar des Turcs. (I) fl as f iis/i, Hacliich. 122 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Bouilli dans l’eau avec une certaine quantité de beurre frais, il constitue Y extrait gras. Ce dernier, mêlé avec du miel, des aro- mates et quelquefois des cantharides, a reçu le nom de Dawamesc. La résine, recueillie sur les feuilles, constitue le Churrus ou Cherris des habitants de l’Inde (I). Quelques auteurs l’appellent haschichine ou cannabine. Dans le môme pays, on nomme Gunjah ou Gauja les tiges avec les sommités, avant la récolte de la résine, et Bang ou Bhang les feuilles séchées avec les fleurs. On fume le Gunjah, et l’on prend le Bang en boisson. Les habitants du Caire composent avec le Haschich une tein- ture alcoolique dite Chatsrahy. On a voulu utiliser le Haschich en médecine, contre la manie, la danse de Saint-Guy, même contre les rhumatismes (Hær). On l’administre en infusion et en teinture. Sa résine sert à composer une autre teinture (Gastinel). § IX. — Sommités tic Sabine. 1° Plante. — Le Genévrier savinier (2) est une Cupressinée qui habite dans les provinces méridionales de la France. Description. — Arbrisseau élevé de 7 à 10 centimètres, très-ra- meux, à écorce un peu rude et rougeâtre. Feuilles très-petites, décurrentes et étroitement imbriquées. Inflorescence en chatons portés par de petits pédoncules recourbés et écailleux. Les cha- tons mâles ovoïdes, munis d’écailles verticillées, pédicellées en bouclier, et de 4 à 8 anthères à une loge. Les femelles globuleux formés de 3 écailles convexes, offrant un ovaire avec un stigmate béant. Fruit porté par un pédoncule recourbé, pisiforme, charnu, d’un bleu noirâtre, composé de trois caryopses osseux et mono- spermes, enveloppés par les écailles soudées et charnues et simu- lant une baie. On en connaît deux variétés : i° la Sabine à feuilles de Cyprès très-improprement appeléema/e; 2°la Sabine à feuilles de Tamaris, très-improprement nommée femelle (3). 2° Sommités (4). — Les rameaux sont nombreux, très-grêles, d’un vert rougeâtre, couverts de feuilles fort petites, semblables à celles du Cyprès, imbriquées sur quatre rangs, squamiformes, (1) Yoy. le ehap. des Résines. (2) Juniperus Sabina Linn., vulgairement Sabine , Savinier. (3) Vulgairement Sabine commune, Sabine stérile. (4) Officin., herbu Sabinœ. „ SOMMITÉS. — CHANVRE. 123 ovales, aiguës, niais non épineuses, vertes; les supérieures un peu lâches. 3° Propriétés et usages. — Odeur très-forte, aromatique, térébinthacée, nauséabonde, pénétrante. Saveur âcre, amère et résineuse. Ses sommités ou ses feuilles contiennent beaucoup de résine et d’huile volatile. La Sabine est irritante, emménagogue, anthelminlhique et détersive. Son action spéciale sur l'utérus la fait quelquefois employer dans un but coupable. On l’administre en poudre, en infusion et en teinture. C’est un des élémenls du remède vermifuge de Ruticr. Sa pou- dre, mêlée avec de l’alun calciné, est usitée comme escliarotique. La Sabine est un remède dangereux qu’on ne doit donner qu’à petite dose et avec beaucoup de prudence. A forte dose, elle peut déterminer un empoisonnement. § X. — Sommités peu employées. 1° Sommités de Caille-lait, ou Galiet jaune (I), Rubiacée in- digène. — Réputées antispasmodiques et diaphorétiques. 2° Sommités de Camomille, ou Matricaire camomille (2), _Com- posée indigène. — Conseillées dans l’aménorrhée. — Adminis- trées en infusion. 3° Sommités de Camphrée, ou Camphrée officinale' (3), Salsolacée indigène. — Réputées excitantes, sudorifiques, diurétiques et bonnes contre l’asthme. — Administrées en infusion. 4° Sommités df. Chardon-bénit (4), Composée indigène. Elles contiennent un principe immédial, cristallisable en aiguilles sa- tinées, le cnicin (Nativelle). — Amères. — Autrefois recherchées comme stomachiques, conseillées dans la peste et contre les empoisonnements par les venins animaux. — Administrées en poudre, en infusion. o° Sommités de Dictame de Crète, ou Origan dictame (3), Labiée du mont Ida, cultivée dans les jardins. — Passait pour cordiale jet emménagogue ; on l’employait pour ranimer les forces. 6° Sommités de Dracocéphale, ou Dracocéphale de Moldavie (6), (I) Galium verum Linn. ; (2) Malricaria Camomilla Linn., vulgairement Camomille ordinaire. (3) Camphorosma MomspeHaca Linn., vulgairement Camphrée de Montpellier. (4) Cnicus benedictus Linn. ( Centaurea benedicta Linn.), (5) Origanum Dictamnus Linn., (6) Dracocephalum Moldavicum Linn., vulgairement Mélisse de Moldavie. 124 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Labiée de la Moldavie, la Turquie, la Sibérie. — Réputées vul- néraires, cordiales el céphaliques. — Administrées en infusion. 7° Sommités de Genêt, ou Sarothamne à balais (1), Légumineuse indigène. Elles contiennent un principe particulier (scoparine). — Diurétiques ; conseillées dans quelques cas contre l’albu- minurie. — Administrées en décoction (2). 8° Sommités de Matricaire, ou Matricaire officinale (3), Com- posée indigène. — Réputées stimulantes; conseillées dans l’a- ménorrhée. — Administrées en infusion. 9° Sommités de Mélieot, ou Mêlilot officinal (4), Légumineuse indigène. — Réputées adoucissantes. — Administrées en lotions et en lavements. On en prépare une huile et une eau distillée. Les sommités de Mêlilot bleu (5) passaient pour excitantes. — On les donnait en infusion. 10° Sommités de Millepertuis, ou Millepertuis perforé (6), Hvpé- ricinée indigène. — Réputées excitantes, anthelminthiques et vulnéraires. — Administrées en décoction et en infusion dans l’huile. Elles entrent dans le petit-lait de Weiss et dans le baume du Commandeur de Pennes. tt° Sommités de Moscatelline, ou Adoxe moscatelline (7), sur- nommée musc végétal , Caprifoliacée indigène. — Odeur musquée excessivement pénétrante, rendue plus forte par quelques gouttes d’ammoniaque caustique. — Conseillées contre les attaques d’hystérie et contre les accidenls nerveux qui compliquent les fiè- vres typhoïdes ou les pneumonies ataxiques. — Administrées en oléosaccharum, en pastilles, en sirop, en pilules el eu électuaire. La Mauve musquée (S) (Malvacée), et surtout le Mimule mus- qué (9) (Scrofularinée), fournissent aussi du musc végétal. 12° Sommités d’Orties, Urticées indigènes. — Deux espèces sont employées quelquefois en médecine, la grande { 10) et la petite (1 1), (1) Sarothamnus scoparius Koch [Spart ium scoparium Linn., Genistascoparia Lam.). vulgairement Genêt à balais, Genêt commun. (2) Voy. e chap. des Chaîne;. (3) Pyrethrum Parthenium Smith ( Matricaria Parthenium Linn., il/, odorata Lam.), vulgairement Espargoute, Matricaire . (4) Melilotus officinalis Lam. [Trifolium Melilotus Linn.). (5) Mêlilot us cœruleus XV' illd . (6) Hypericum perforatum Linn., vulgairement Millepertuis commun. (I) Adoxa moschatellina Linn., vulgairement Herbe musquée, Moscatelline 1 printanière. (8) Mali) a moschata Linn. (9) Mimulus moschatus Dougl. (10) Ürtica dioica Linn. (II) XJrlica urens Linn. [U. minor Lam.), vulgairement Ortie grièche, Ortie . brûlante . SOMMITÉS PEU EMPLOYÉES. 125 mais surtout la première. — Leurs poils glanduleux détermi- nent surla peau un effet irritant, désigné sous le nom d’urtication. On a conseillé ce moyen thérapeutique pour rappeler les exan- thèmes, et généralement les fluxions extérieures qui se dévelop- pent facilement ou qui tendent à disparaître, comme aussi dans tous les autres cas où il importe de faire rapidement de la peau le siège d’une fluxion dérivative énergique (Trousseau et Pi- doux). On l’arecommandé dansles rhumatismes et les paralysies. 13° Sommités de Ronce, ou Ronce arbrisseau (1), Rosacée indi- gène. — Réputées astringentes, toniques et détersives. — Admi- nistrées en décoction. 14° Sommités de Souci, ou Souci des jardins (2), Composée indi- gène.— Réputées stimulantes et antispasmodiques. — Admi- nistrées en infusion. On attribuait les mêmes propriétés au Souci des champs (3). CHAPITRE VIII DES ÉCORCES. Toutes les plantes ne présentent pas une écorce parfaitement caractérisée. Cette enveloppe est tantôt mince, tantôt épaisse, suivant les végétaux. I.es Dicotylédones ligneuses seules possè- dent une véritable écorce. Les écorces employées en médecine sont assez nombreuses. Les principales sont : i° les Quinquinas , 2° la Cannelle, 3° la Cannelle blanche, 4° l’ écorce de Winter, 5°1 ’Angusture, 6° la Cascarille, 7° le Garou, 8° le Mussenna. § I. — Eforces «le Qiiiii c M. EF. Fig. 68. — Baie de Nerprun. — a, baie entière ; b, baie dont la partie supérieure est enlevée; c, une graine isolée. Ces baies contiennent une matière particulière colorante, de l’acide acétique, du sucre, une matière azotée, du mucilage (Vogel). On y trouve'un principe immédiat (i rhamnine ) d’un jaune soufré. 3° Propriétés f.t usages. — Les baies du Nerprun ont une odeur désagréable un peu nauséabonde et une saveur amère, âcre^et glulineuse. Elles sont purgatives et hydragogues. On les administre en poudre, en sirop (1), en rob et en extrait. 4° Autre espèce. — Le Nerprun bourgène (2) a été plusieurs fois conseillé dans la goutte, l’amygdalite et la constipation des vieillards. C’est un purgatif employé par les paysans. § V. — B»es Poivres. 1° Plantes. — Les Poivriers appartenaient anciennement à la famille des Urticées. Richard père et Kunth en ont fait une fa- mille distincte sous le nom de Pipéracées. (1) Officin. , sirvpus e Spina cervina. (2) llhamnus Frangula Linn., vulgairement Aulne noir , Bourdaine, Bourgène. FRUITS. — POIVRES. 23 1 I.es Poivriers ont un spadice très-simple couvert de fleurs dans toute son étendue, des fleurs sans calice ni corolle, mais pourvues chacune d'une écaille protectrice, les sexes réunis, des étamines en nombre indéterminé, un ovaire supérieur et unilo- culaire, un stigmate trifide et une baie. Ce sont des arbustes aromatiques, à rameaux articulés eL noueux, à feuilles alternes ou opposées et à inflorescence axil- laire ou oppositifoliée. Parmi les espèces nombreuses de ce genre, je signalerai seule- ment : 1° le Poivrier aromatique (t), 2° le Poivrier cubèbe (2), 3° le Poivrier long (3), 4° le Poivrier de Roxburgh (4). Le premier appartient au genre Poivre proprement dit ; le second, au genre Cubèbe ; le troisième et le quatrième font partie du genre Chavica. Caractères. — Voici les caractères de ces trois genres : 1° Poivre. Fleurs dioïques et hermaphrodites; bractées ses- siles, oblongues et décurrentes; baies sessiles. 2° Cubèbe. Fleurs dioïques; bractées sessiles ; baies pédicellées. 3° Chavica. Fleurs dioïques; bractées pédicellées, offrant une dilatation quadrangu laire ; baies sessiles. Les Poivres croissent dans les Indes, particulièrement à Java, à Sumatra et au Ceylan. 2° Baies. — Les fruits du Poivrier aromatique sont petits, glo- buleux, lisses, luisants, d’abord verdâtres, puis rouges, et enfin d’un brun noirâtre. On les recueille quatre mois après la florai- son. On les expose au soleil pendant sept jours, afin de faire foncer leur péricarpe ; leur surface se ride avec réticulations et devient plus ou moins noire. C’est là le Poivre noir ( 5). Quelque- fois on les monde, en les mettant macérer dans l’eau de la mer, opération qui fuit gonfler et crever leur écorce, et qui permet de la détacher facilement. On obtient ainsi le Poivre blanc (0). Le Poivre aromatique contient du pipérin , une huile concrète, âcre, une huile balsamique, une matière gommeuse, des acides tartrique et malique, de l’amidon, de la bassorine (Pelletier)... Le pipérin est un principe azoté, neutre, cristallisant en pris- (1) Piper nigrum Linn. (P. aromaticum Poir.). (2) Cubrbaofficinalis Miq. [Piper Cubeba Linn. f.), vulgairement Poivrier à queue. Poivrier pédicule, (3) Clavica officinarum Miq. ( Piper longum Linn. partim, P. callosum Opiz). (t) Clavica Roxburghii Miq. [Piper longum Linn., partim) . (5) Officin., Piper nigrum, (6) Officin., Piper album, Leucopiper. 232 VÉGÉTAUX EMPLOYES EN MÉDECINE. mes à quatre pans, transparents, d'un jaune pâle. Il fond à 100 degrés; il est insoluble dans l’eau froide, peu soluble dans l'eau bouillante, mais très-soluble dans l’alcool à chaud. Le Poivre cubèbe (1) paraît un peu plus petit que le Poivre noir. 11 est pédiculé, presque globuleux, très-brièvement apiculé, plus ou moins ridé et noirâtre. La graine offre huit nervures longitudinales, onduleuses et rameuses; elle est d’un gris brun pâle . Le Poivre long (2) diffère des autres Poivres en ce que ses baies ne sont pas isolées, mais réunies ensemble et soudées; leur as- sociation forme de petits cylindres obtus, d’un roux grisâtre, qui , ressemblent à des chatons. Ce Poivre est recueilli avant la ma- turité. Les fruits sont globuleux, oblongs, lenticulaires et légère- ment tétragones. Leur graine est obovée-globuleuse, à peine an- guleuse, obtuse et presque ombiliquée à la base, apiculée au sommet, un peu luisante, légèrement excavée-ponctuée et noire. Le Poivre de Roxburgh a des baies obovées-tétragones, presque pyramidales, convexes au sommet . Ses graines sont oblongues-sub- globuleuses, obtusément tétragones et lenticulaires, subcompri- mées, largement ombiliquées à la base, légèrement rétuses au sommet, luisantes, subtilement aréolées et d’un châtain rougeâtre. 3° Propriétés et usages. — Les Poivres ont une odeur et une saveur parfaitement connues. Le noir est plus âcre que le blanc. Le pipérin n’a pus de saveur. L’usage des Poivres , comme condiments et comme aromates, est très-ancien. Le Poivre, pris modérément, facilite la digestion et ranime les forces; c’est un bon stimulant. Il fait partie d’un grand nombre de compositions pharmaceutiques : par exèmple, du rnithridate et de la thériaque. On en prépare une teinture et une pommade. Le Cubèbe sert à combattre les blennorrhagies uréthrales. On l’administre en poudre, en bols, en injections, en lavements, en mixture, en opiat (3). § VI. — »es Dattes. t° Plante. — Le Dattier cultivé (4) appartient à la famille des Palmiers. Il croît naturellement dans l'Égypte et dans l’Inde. 11 (1) Ou Quabèbe, ou Poivre à queue. (2) Officia., riper longum , M acropiper . (3) Vuy. le chapitre des Essences. (4) Phœnix dactylifera Lmu. FRUITS. — BAIES PEU EMPLOYÉES. 233 vient dans le midi de la France, dans le golfe de Gênes et en Corse; mais il n’y donne jamais de fruits mûrs. Description. — Grand et bel arbre. Stipe haut de 15 â. 20 mè- tres, simple, cylindrique ou un peu renflé vers le milieu, marqué d’anneaux rapprochés ou d’écailles produites par les feuilles tombées. Feuilles rassemblées en bouquet au sommet de l’axe, engainantes à leur base, très-grandes, pinnées. Inflorescence en longs régimes rameux placés aux aisselles des feuilles, sortant d’une grande spathe coriace, monophylle, fendue d’un côté. Cos régimes portent des fleurs mâles ou des fleurs femelles. Mâles : calice à 6 sépales, 3 internes et 3 externes. Étamines au nombre de 6. Femelles : à 3 stigmates distincts. 2° Baies. — Les baies du Dattier sont désignées sous le nom de Dattes (1). Ce sont des fruits ovoïdes-allongés, charnus. Leur é pi- derme est mince, rouge-jaunâtre. Pulpe solide, un peu visqueuse. Graine offrant un tégument mince, membraneux, lâche, d'un blanc soyeux. Amande extrêmement dure, cylindroïde, un pou pointue à chaque extrémité, profondément sillonnée d’un côté, convexe de l’autre, et portant au milieu de ce dernier une petite empreinte circulaire, espèce d’opercule qui tombe au moment de la germination pour laisser sortir la radicule. On fait sécher les Dattes au soleil. Les Dattes contiennent du sucre liquide et du sucre crislalli- sable, du mucilage, de l’arabine, de l’albumine (Bonastre)..... 3° Propriétés et usages. — Les Dattes ont une saveur douce, sucrée, parfumée et très-agréable; elles présentent un goût un peu vineux lorsqu’elles sont fraîches. Le tégument propre de la graine est toujours fort astringent. Une grande partie des habitants de l’Afrique se nourrissent de Dattes fraîches ou sèches. On en apporte beaucoup en Europe, surtout en France, depuis la conquête de l’Algérie. Les Dattes sèches sont adoucissantes et pectorales. On en fait diverses tisanes très-utiles dans les irritations des organes respiratoires ; on en prépare aussi une pâle. C’est la base de Vélecluaire diaphœnix. § VII. — De quelques Baies peu employées. 1° Baies d’Arbousier, fournies par Y Arbousier commun (2), arbrisseau de la famille des Éricinées, du midi de la France, de (1) Officin., Dactyîi . (2) Arbutus Unedo Linn. 234 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. l’Italie et de l’Espagne. — Fades et indigestes. — Employées contre la peste. — Administrées en eau distillée (I). 2° Baies de Belladone, fournies par la Belladone commune (2). — Solanée indigène. — Narcotiques. — Administrées en rob (3). 3° Baies d’Eugénie dysentérique (4). — Myrtacée du Brésil. — Sucrées, un peu acides et astringentes. 4° Baies de Laurier (5), fournies par le Laurier franc (6), arbre de la famille des Laurinées, du midi de la France. — Aromati- ques, amères et âcres. — Anciennement usitées comme toniques et carminatives. — On en retire une huile et l’on en prépare un onguent (7). 5° Baies de Myrtille, fournies par Y Airelle myrtille (8), petit arbrisseau de la famille des Vacciniées, indigène. — Rafraîchis- santes, un peu astringentes et anlidysentériques. — Administrées en rob, en teinture, en sirop (Reiss). G0 Baies de Sureau, fournies par le Sureau noir (9), arbrisseau de la famille des Caprifoliacées, indigène. — Sudorifiques et lé- gèrement purgatives. — Administrées en rob (10). 2° Balaustes. Les balaustes ou balautes sont des fruits aqueux, recouverts par le calice et couronnés par ses lobes, à écorce coriace et à comparti- ments membraneux peu réguliers. Elles contiennent des graines très-nombreuses, osseuses et entourées d’un parenchyme très- aqueux. 1° Plante. — Les balaustes employées en médecine sont pro- duites par le Grenadier commun (11), dont j’ai déjà donné la description en traitant des Racines (12). 2° Balauste. — La balauste, désignée vulgairement sous le nom de Grenade, est de la grosseur d’une belle pomme, sphérique, cou- (1) Voy. page 195, (2) Atropa Belladona Liim. (3) Voy. page 174. . (4) Eugenia dysenterica Mart., vulgairement Cagaiteira . (5) Officio., laccœ Lauri. (6) Laurus nobilis Liim., vulgairement Laurier commun, Laurier à jambon, Lau- rier d’Apollon. (7) Voy. le chap. des Essences. (8) Vaccinium Myrtillus Liim. (VI lis Idœa Myrtillus Moeuch). (9) Sambucus nigra Lion. (S. vulgaris Lam.). (10) Voy. page 212. (11) Punica Granatum Linn. (12) Voy. page 69. FRUITS. IIESPÉRIDIES. 235 ronnée par les lobes calicinaux. Son écorce (I) est mince, lisse, d’un brun rougeâtre et coriace; elle se fend souvent à la matu- rité. Ce fruit est divisé par un diaphragme transversal en deux cavités inégales: la supérieure partagée en 7 ou 0 loges; l’infé- rieure, plus petite, en 3 ou 4. Les cloisons sont membraneuses et d’un blanc un peu jaunâtre. Les graines sont nombreuses, en- tourées d'une pulpe aqueuse, d’un rouge brillant. 3° Propriétés et usages. — L’écorce de la Grenade est forte- ment astringente, lien est de même de ses cloisons membraneuses. La pulpe aqueuse des graines est acidulé et rafraîchissante. Oncomposeaveecefruit un sirop légérementacideetastringent. 3° Hespéridies. Les hespéridies sont des fruits aqueux non recouverts par le calice, à écorce coriace et à loges régulières, séparées par des cloisons membraneuses, pouvant être isolées sans déchirement. Elles contiennent des graines attachées du côté intérieur et car- tilagineuses. i° Puantes. — Les hespéridies appartiennent aux Aurantiacées. Les espèces dont les fruits sont principalement employés en mé- decine sont : 1° Y Oranger (2), 2° le Citronnier (3). J’ai déjà parlé de Y Oranger nu chapitre des Feuilles (4). Le Citronnier passe pour originaire de l’Asie Mineure. On le cultive dans les parties chaudes de l’Europe. Description. — Arbre assez élevé. Tronc à écorce d’un vert pâle, à tissu très-dur, blanchâtre. Rameaux souvent épineux. Feuilles oblongues, aiguës ou obtuses, dentelées, d’une belle couleur verte, coriaces, d’une odeur forte. Leur pétiole est court et non ailé. Inflorescence en bouquets terminaux. Fleurs blan- ches, d’une odeur douce très-agréable. Calice petit, très-épais, verdâtre, à 5 dents obtuses. Pétales au nombre de o, ouverts, oblongs et charnus. Étamines 5, à filaments droits, subulés, sou- vent soudés inférieurement, portant des anthères oblongues. Ovaire arrondi, surmonté d’un style cylindiique, terminé par un stigmate globuleux. 2° Hespéridies. — Les fruits du Citronnier ( Citrons ) sont (1) Officin., flJalicorium. (2) Cilrus Auranthnn Linn. (3) Ctcrus med ca Linn., vulgairement Citronnier commun. (4) Voy. page 184. 236 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MEDECINE. ovoïdes ou globuleux, à écorce raboteuse, d'un jaune de soufre et à pulpe acide. ■ Les fruits de YOranger ( Oranges ) sont globuleux, à écorce également rude, d’un jaune d’or foncé et à pulpe douce. Les uns et les autres contiennent, dans leur écorce, une huile essentielle dont je traiterai plus loin (t). Ils offrent de plus, dans la partie blanche de cette écorce, un principe cristallin, amer, appelé hespéridine, qui se rapproche des résines, qui est soluble dans l’alcool, mais insoluble dans l’éther. Leur pulpe est plus ou moins aqueuse et plus ou moins abondante. Cette pulpe contient du sucre, de la gomme et une faible pro- portion d’acide. 3° Propriétés et usages. — Le suc des hespéridies est plus ou moins parfumé. Leur saveur est plus ou moins acide et sucrée. Ce suc est rafraîchissant. V hespéridine est tonique. Les Citrons sont employés pour nettoyer la bouche, dans les fièvres graves. Les tranches A’ Oranges sont souvent ordonnées, dans la plupart des phlegmasies, pour calmer la soif et tromper l’appétit des malades. Les hespéridies servent surtout à la composi- tion de la limonade et de Y orangeade. Ces fruits non mûrs, tombés de l’arbre peu après la floraison (orangettes, petit grain), ceux sur- tout d’une espèce voisine, le Bigaradier, entrent dans le sirop antiscorbutique. On les utilise aussi comme pois à cautères. 4° Péponides. Les péponides sont des fruits pulpeux, recouverts par le calice et non couronnés par ses lobes, à écorce mince, à centre presque vide. Elles contiennent des graines attachées à la circonférence et cartilagineuses. Nous avons deux péponides à étudier : 1° la Coloquinte, 2° le Concombre sauvage. § I. — De la Coloquinte. 1° Plante. — La Cucumère coloquinte (2) est une plante de la famille des Cucurbitacées, originaire de l’Orient et des îles de l’Archipel. Description. — Tigeherbacée, couchée ou s’élevant sur les végé- taux voisins au moyen de ses vrilles, cylindrique, charnue, cas- sante, couverte de poils très-rudes. Feuilles alternes, longuement (1) Voy. le chapitre des Essences. (2) Cucumis Colocynlhis Linn., vulgairement Cucumère. FRUITS. — COLOQUINTE. 237 pétiolées, presque réniformes, aiguës, à 3 lobes (dont le moyen très-grand), dentées, pubesccntes. Vrilles nombreuses, extra- axillaires, courtes. Fleurs solitaires, d'un jaune orangé, mo- noïques. Mâles : Calice campanulé, hérissé de poils rudes et blancs; limbe à lanières étroites et subulées. Corolle adhérente par son tiers inférieur avec le tube calicinal, campanulée, à 5 lobes ovales, aigus, terminés par une pelite pointe. Élaminesau nombre de 5, dont 4 soudées intimement deux par deux. An- thères linéaires, repliées plusieurs fois sur elles-mêmes, rappro- chées et formant une sorte de cône. Fem. : Partie inférieure du calice ovoïde, comme en massue. Corolle semblable à celle de la fleur m;ïle. Étamines avortées. Ovaire soudé avec le tube calicinal; style gros, charnu, glabre, trifide. 2° Péponide. — he fruit de la Coloquinte est de la grosseur d’une orange, globuleux et recouvert d’une écorce assez mince, dure, coriace, glabre et jaune. Il renferme une pulpe blanche et spon- gieuse. Ses graines sont nombreuses, ovales, comprimées et blanches ou roussâtres. La Coloquinte du commerce et des pharmacies (I) n’est autre chose que cette péponide dépouillée de son enveloppe. Ellesepré- " sente, après cette décortication, comme un corps globuleux, sec, léger, spongieux et blanchâtre. La Coloquinte , ainsi préparée, nous arrive d’Espagne et des îles de l’Archipel. Ce fruit contient : de la colocynthine , une huile grasse, une résine amère, de l'extractif, de la gomme, de l’acide pectique, des sels (Meisner).... La colocynthine (Vauquelin) est friable, translucide et d’un jaune rougeâtre. Elle brûle à la manière des résines et se dissout dans cinq parties d’eau froide ; elle est soluble dans l’alcool et dans l’éther. 3° Propriétés et usages. — La saveur du tissu spongieux de cette péponide est d’pne amertume insupportable mélée d’âcreté. La colocynthine est aussi extrêmement amère. La Coloquinte est un purgatif drastique des plus violents ; elle est aussi emménagogue. On l’administre en nature et en poudre, à faible dose. On en prépare un extrait aqueux, un vin, une teinture, une pommade. Elle entre dans beaucoup de médicaments drastiques. Elle fait partie des pilules ou trochisques d’alhandal, de la confection Hamech et de V extrait panchymagogue . (1) Officin., Colocynthis, fructus Colocynlhidos, Cucurbila cathartica, Pomme de Coloquinte. ! 233 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. § ai. — Ilu Concosnbi'c sauvage. ' 1° Plante. — L ’Ecballie élatérie (I) est aussi une plante de la famille des Cueurbi lacées. On la trouve communément en Pro- vence et en Languedoc, dans les lieux stériles et pierreux. Description. — Racine longue, épaisse, blanchâtre. Tiges cou- chées à terre, rampantes, épaisses, très-rudes et très-rameuses. Feuilles pétiolées, en cœur, offrant deux oreillettes à la base, quel- quefois un peu lobées, crénelées, épaisses, très-rudes, d’un vert cendré. Fleurs assez petites, d’un jaune pâle, monoïques; lesmàles en grappe, les femelles solilaires. Calice très-court, campanulé, à 5 lobes aigus. Corolle insérée sur le calice, à 5 lobes étalés, vei- nés de verdâtre. Étamines triadelpbes, à anthèreslinéaires. Ovaire triloculaire, surmonté d’un style tri fuie. 2° Péponide. — Le Concombre sauvage est penché, ovoïde- oblong, hérissé de tubercules coniques, épaissis à la base, et de poils rudes, d’abord vert, puis jaunâtre. Son péricarpe est très- coriace. Ses graines sont nombreuses, ovales, à peine compri- mées, lisses, brunes et munies d’un arille. Pendant leur jeunesse, ces fruits contiennent une pulpe assez ferme, semblableàcelle des autres Cucurbitacées. À mesure que lesgraines grossissent, l’enveloppe qui les recouvre ne se dilatant pas en proportion, elles font effort contre cette dernière qui résiste. En même temps, la malièrepulpeusesedésorganiseetdevientplus ou moins aqueuse. Lorsque la péponide se sépare de son pédon- cule, la cicatrice formée au point d’attache, cédant sous l’effort des matières contenues, celles-ci s’échappent avec force et comme par une explosion. Le suc de ce fruit était désigné anciennement sous le nom d ’élatérium. Ce suc contient de Yélatérine, de l’extractif non pur- gatif, de l’albumine végétale et quelques sels (Morrus et Pâris). L'élatérine est un produit neutre, cristallisant en prismes rhom- boïdaux, blancs et brillants, fusibles à quelques degrés au-dessus de 100. L’eau ne le dissout pas. Il est très-soluble dans l’alcool, mais pas dans l’éther. 3° Propriétés et usages. — L’élatérium est excessivement amer et un peu âcre. L’élatérine présente aussi de l’amertume ; elle est de plus styptique. (1) Ecballium Elalerium C. Rich. ( Momordica Elaterium Lina., M. aspera Lani., Elaterium, cordifolium Mœnch, Ecballium agreste Reichenb.\ vulgairement Éla- térium, Élatérie, Concombre sauvage, Concombre d' une. ■ FRUITS. — COINGS. 239 Les propriétés de Yélatérium sont purgatives. On le dit aussi emménagogue et hydragogue. On administre Yélatérium en poudre et en teinture. On emploie Yèlatérine sous les mêmes formes. 3° Mélonides. Les mélonides ou mélonidies sont des fruits pulpeux recouverts par le calice et couronnés par ses lobes; à écorce três-mince, à loges petites et cartilagineuses ; elles contiennent des pépins. [.es mélonides employées en médecine sont : 1° les Coings, 2° les Pommes. § I. — I»es Coings. 1° Plante. • — Le Cognassier cultivé (1) appartient à la famille des Pomacées. Il paraît originaire de Pile de Crète. Description. — Arbre de taille moyenne. Tige tortueuse ; bran- ches nombreuses, naissant souvent dès la base. Jeunes rameaux cotonneux, blanchâtres. Feuilles brièvement péliolées, ovales- arrondies ou oblongucs, obtuses, très-entières, cotonneuses en dessous, molles. Stipules caduques, finement dentées, à dents glanduleuses. Fleurs solitaires, à la partie supérieure des jeunes rameaux, très-grandes, d’un blanc rosé. Calice à tube un peu ren- flé inférieurement, très-cotonneux, offrant un limbe à 5 lobes, doublement dentés, presque foliacés, glanduleux sur les bords. Corolle à pétales suborbiculaires. Pistils au nombre de 3. Ovaire uniloculaire, à plusieurs ovules. Styles très-cotonneux à la base. 2° Mélonide. — Le fruit du Cognassier est désignésous le nom de Coing (2). Il est très-gros, pyriforme-arrondi, ombiliqué au sommet, surmonté par le limbe persistant du calice, cotonneux, surtout dans la jeunesse, et d'une belle couleur jaune. Sa pulpe est assez ferme et ne subit pas la fermentation sucrée. Au centre, se trouvent 5 loges membraneuses contenant chacune de 10 à [5 pépins disposés sur deux rangs presque horizontaux, à tégu- ment extérieur entouré de mucilage. 3° Propriétés et usages. — Le Coing a une odeur très-forte et très-agréable. Sa pulpe crue est d’une âpreté et d’une astringence insupportables; mais cuite, avec addition de sucre, elle devient la fl) CydoniavulgarU Pers. (Pi/rus Cydonia Linn.). (S) Mata aurea Virgile, Mala Cydonia , Mala cotonea auclor. 240 VEGETAUX EMPLOYÉS EN MEDECINE. • base d’une foule de préparations très-recherchées. On en fait des confitures, des pâtes, des bonbons. L’astringence du Coing , qui ne disparaît jamais entièrement, a fait introduire ce fruit dans la matière médicale. On compose avec sa pulpe une eau de Coing, uri sirop et une gelée. Les pépins {semences de Coing), qui contiennent un mucilage abondant, sont employés comme adoucissants, en décoction dans l’eau. § il. - Dos Pommes. t° Planté. — Le Pommier commun (1) appartient également à la famille des Pomacées; il est aujourd’hui cultivé partout. Description. — Arbre de taille moyenne; tète hémisphérique, à branches étalées, à bourgeons velus ou cotonneux. Feuilles al- ternes, pétiolées, obovales ou subcordiformes, acuminées, denti- culées ou crénelées, glabres et d’un vert sombre en dessus, co- tonneuses et pâles en dessous, surtout dans leur jeunesse. Inflorescence en ombelle simple (sertule), presque sessile. Fleurs pédicellées, assez grandes, d’un blanc mêlé de rose, colorées prin- cipalement en dehors. Calice turbiné à sa base, à 5 lanières lancéo- lées, roulées en dehors. Corolle à 5 pétales arrondis, presque en- tiers, velusinférieurement. Élaminesnombreuses, rapprochéesen gerbe.'Ovaireào logesbiovulées; styles o, soudéspar la base, velus. 2° Mélonide. — Les Pommes sont très-variables par la taille. Il y en a de la grosseur d’une noix et d’autres égalant la tête d’un enfant. Toutefois le volume ordinaire est un peu au-dessous de celui du poing. Leur pédicule est peu prolongé en dessous delà dépression ombiliquée où il s’insère. Ces fruits sont globuleux, souvent déprimés, très-rarement allongés, ombiliqués à leur base et à leur sommet, glabres, jaunes, jaunâtres, rougeâtres, gri- sâtres, roussâtres ou violacés. Epicarpe très-mince. Pulpe abon- dante, ferme et cassante. Loges au nombre de 5, petites, cartila- gineuses, contenant chacune deux pépins. On a distingué les Pommes en deux groupes : 1° celles à couteau, c’est-à-dire qui sont bonnes à manger ; on en connaît une quaran- taine de variétés; 2° celles à cidre, qui sont cultivées, en Norman- die, et dans quelques provinces voisines, pour la fabrication du cidre. On se sert surtout, pour les usages pharmacologiques, de la variété connue sous le nom de Rainette blanche. 3° Propriétés et usages. — Odeur souvent parfumée. Saveur (i) Malus communis I.ani. (Pyrus ! Valus Linn.). FRUITS. — PRUNES. 24 1 acerbe, aigrelette ou douce. Les Pummes sont un fruit très-agréa- ble et très-sain. Cuites, elles deviennent légèrement acidulés. On les mêle avec une petite quantité de sucre et on les donne aux malades et aux convalescents. Les Pommes sont rafraîchissantes et adoucissantes. On les administre principalement en tisane. On prépare aussi avec ce fruit une gelée, un sucre candi et des pastilles. G0 Drupes. Les drupes sont des fruits pulpeux, non recouverts par le calice ; à écorce très-mince et à noyau, contenant une graine solitaire. Les drupes sur lesquelles j’appellerai l'attention sont : 1° les Prunes, 2° les Jujubes, 3° les Sébestes. § I. — Mes Prunes. 1° Plante. — Le Prunier domestique (1) appartient à la famille des Amygdalées. Il paraît originaire de la Syrie ; on le cultive, depuis longtemps, dans toute l’Europe. Description. — Arbre ou arbrisseau médiocrement élevé, non épineux. Rameaux étalés, à épiderme brun, légèrement grisâtre ; les plus jeunes glabres. Feuilles alternes, pétiolées, ovales-oblon- gues, acuminées, dentées en scie ou crénelées, glabres en dessus, pubescentes en dessous, d’un vert triste. Bourgeons florifères, ordinairement biflores. Inflorescence en petits bouquets pauci- flores. Fleurs naissant en même temps que les feuilles, pédicel- lées, blanches. Calice turbiné, à 5 lobes étalés, obtus, denti- culés, un peu glanduleux. Corolle à pétales étalés, arrondis, très-obtus, entiers, un peu concaves, brusquement onguiculés. Étamines 20 à 25, inégales. Ovaire libre, comme pyramidal, glabre, portant un style subulé, terminé par un petit stigmate aplati qui se continue par un sillon sur un des côtés du style. 2° Drupe. — Cette drupe, désignée sous le nom de Prune, pré- sente un péd icelle court et penché. Elle est arrondie ou oblon- gue, lisse, glabre, recouverte d’une légère poussière cireuse (fleur ou glauque) et plus ou moins succulente. La culturea produit un grand nombre de variétés d e Prunes qui (1) Prunus dômes t ica Linn. î 4 MOQ.-TAND. — 1SOT. MÉD. 242 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. diffèrent par le volume, par la forme et parla couleur. Il y en a de la grosseur d’une cerise et d’autres du volume d’un abricot. Les unes sont tout à fait sphériques, les autres très-ventrues ou plus ou moins allongées. Leur épicarpe est noirâtre violacé, rougeâtre, jaunâtre ou verdâtre. Leur noyau est oblong, comprimé, lisse ou à peine rugueux. On sèche les Prunes en les passant au four et au soleil. Elles offrent alors le grand avantage de pouvoir se conserver. On dé- signe les Prunes sèches sous le nom de. pruneaux. Les meilleures sont celles de Tours, d’Agen et de Brignoles. On estime surtout, pour les usages thérapeutiques, la variété connue sous le nom de petit Damas noir , et les petites Prunes de Saint- Julien. 3° Propiuétés et usages. — Les Prunes ont un arôme très- délicat. Leur saveur est douce et sucrée. Ces fruits sont laxatifs, surtout à l’état de pruneaux cuits. Les pruneaux préparés avec les petites Prunes de Damas noire t de Saint-Julien, sont moins sucrés etplus purgatifs que les autres. On les appelle pruneaux à médecine. On les administre en nature, crus ou cuits, et en pulpe. On prépare aussi une eau de pruneaux. § II. — Des jujubes. 1° Plante. — Le Jujubier officinal (1) est un arbre de la famille des Rhamnées. On le croit originaire de l’Orient, particulièrement delaSyrie; onlecultive dans les parties méridionales de l’Europe. Description. — Tronc de moyenne grandeur. Feuilles alternes, presque sessiles, ovales, obtuses, acuminées, obscurément den- tées, glabres, luisantes, marquées de 3 nervures longitudinales; les inférieures presque rondes. Stipules subulées, très-aiguës, persistantes, se transformant en aiguillons. Inflorescence en glo- mérules à l’aisselle des feuilles. Fleurs petites, jaunâtres. Calice étalé, à 3 lobes, ovales, aigus, entiers. Corolle à 5 pétales, très- petits, étalés, en forme de cuiller, pourvus d'un onglet allongéet droit. Étamines au nombre de 3, insérées au pourtour d’un dis- que aplati, glanduleux, jaune, qui tapisse le fond du calice et forme un bourrelet autour du pistil. Ovaire ovoïde, déprimé ; stylesau nombre de2, courtsetcharnus, terminés par 2 stigmates capités qui se prolongent sur leur face interne. (1) Zizyphus vulgaris Lam. ( Rhamnus Zizyphus Linn., Zizyphus sativa Duh., Z. Jujuba Mill.). FRUITS. — SÉRESTES. 243 2° Drupe (I). — Ce fruit est de la grosseur d’une olive et même un peu plus gros, ovoïde. Epicarpe très-mince, mais très-coriace, lisse, luisant, d’un rouge plus ou moins foncé. Pulpe d’abord un peu ferme et verdâtre; puis molle, jaunâtre et rnucilagineuse. Quand la drupe est bien mûre, elle se ride longitudinalement. Au milieu du fruit, se trouve un noyau allongé, osseux, avec une pointe dure; il est divisé en deux loges dont une ordinairement atrophiée. La loge normale contient une amande huileuse. On fait sécher au soleil les Jujubes mûres, et on les vend pour les usages de la pharmacie. 3° Propriétés et usages. — Lorsque les Jujubes ne sont pas tout à fait mûres et que leur chair est encore verte, elles sont légèrement aigrelettes et d’un goût très-agréable. Quand elles se rident et que leur pulpe a jauni, elles deviennent très-douces et mucoso-sucrées. Les Jujubes sont adoucissantes, béchiques et pectorales. On les administre en tisane et en sirop. On en prépare, avec la gomme arabique, la pâte de Jujube. § III. - ncs sébestes. 1° Plante. — Le Sébestier domestique (2) est un arbre de la famille des Borraginées, originaire de l’Inde, importé depuis longtemps en Égypte. Description. — Tronc de médiocre grandeur, épais. Branches et rameaux lisses, de couleur cendrée. Feuilles alternes, pétiolées, grandes, ovales ou arrondies, rétrécies à la base, entières ou légè- rement dentées, d’un vert foncé en dessus, pubescentes et un peu pâles en dessous. Inflorescence en paniculc terminale, assez ample, rameuse et serrée. Fleurs blanches, d’une odeur agréable. Calice tubuleux. Corolle en entonnoir, à 5 lobes étalés et obtus. Éta- mines 5, insérées sur le tube de la corolle, offrant des anthères oblongues. Ovaire supérieur, arrondi, acuminé, portant un style divisé en deux branches terminées par 4 stigmates obtus. 2° Drupe. — Les fruits du Sébestier ont reçu le nom de Sébestes. Ils sont ovoïdes. Ils contiennent une pulpe très-visqueuse qui s’ap- plique contre le noyau en se desséchant ou qui se déforme sans se mouler sur ce dernier. Cette pulpe contient un noyau volumi- neux, un peu aplati, offrant un angle proéminent, à surface iné- (1) Officin . , Jujubœ, Zizyphœ, Jujubes. (2) Cordia Myxa Linn. 214 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. gale marquée de fossettes et à consistance ligneuse; il présente 4 loges, dont une, deux ou trois oblitérées. La loge normale est tapissée d'une membrane blanchâtre. La graine offre un épi- sperme très-mince. D’après M. Guibourt, il existe deux variétés de Sébestes : 1° les unes ovoïdes, pointues aux deux extrémités, grisâtres et formées d’un brou très-mince; 2° les autres arrondies, noirâtres et for- mées d’un brou épais. 3° Propriétés et usages. — La pulpe des Sébestes est mucilagi- neuse et un peu sucrée. Elle passe pour adoucissante et légèrement laxative. On la conseillait dans les affections bronchiques et pulmonaires et aussi contre la diarrhée. On administrait les Sébestes en tisanes, mélangées souvent avec les Jujubes ou les Dattes. Dans l’Orient, on s’en sert comme to- pique pour résoudre les tumeurs. On a presque abandonné ces fruits. Si j’en ai parlé, c’est parce qu’ils figurent encore dans la matière médicale des Égyptiens, § IV. — l)c quelques Drupes peu employées. 1 0 Drupes d 'Anacarde (1), produites par une Térébinlhacée, le Sé- mécarpe anacarde (2), arbre élevé de l’Inde orientale. — Employées pour ronger les cors, contre les dartres et les vieux ulcères (3). 2° Carpobalsames (4), produits parles Baumiers de la Mecque (5) et de Giléad (0), Térébinthacées. Ces fruits ressemblent au Cu- bèbe ou Poivre à queue ; ils sont marqués de quatre angles peu apparents et d’un gris rougeâtre. — Aromatiques. Saveur âcre et amère. — Ils entraient dans la thériaque (7). 3° Coques du Levant (8), produites par une Ménispermacée, le Ménisperme subéreux (9), arbre des Indes orientâtes. Elles con- tiennent un principe particulier appelé picrotoxine (Boulay). — Conseillées contre les vers et contre l’épilepsie; indiquées aussi (1) Officin., Anacardium, Anacarde, Baladar. (2) Semecarpus Anacardium Linu. f. a. angustifolium DC. [Anacardium longi fo- lium Lam.). (3) Voy. le chap. des Huiles. (4) Officin., Carpobalsamum. (5) Balsamodendron Opobalsamum Kunth. (6) Balsamodendron Gileadense Kunth. (7) Voy. le chap. des Térébenthines. (8) Officin.. Cocculi Indi. (9) Cocculus suberosus DC. ( Menispermurn Cocculus Linn., Anarmita Cocculus Ara.). FRUITS. — DRUPES PEU EMPLOYÉES. 245 pour détruire les poux. — Administrées en extrait aqueux et en pommade. Médicaments dangereux et très-peu usités. 4° Myrobalans, ou Myrobolans, drupes sèches, originaires des Indes. On en distingue cinq espèces : les Myrobolans chébules (1), prod uits par le Badamier cliébule (2) (Combrétacée) ; 2° les Myrobo- lans citrins (3), produits par le Badamier citrin (4), lequel est peut- être une variété du précédent; 3° les Myrobalans indiens (5), fruits jeunes du Badamier chébule; 4° les Myrobalans bellerics (6), pro- duits par le Badamier belleric (7) ; 5° les Myrobolans emblics (8), produits par le Phyllanthe emblic (9) (Euphorbiacée). — Tous ces fruits jouissaient anciennement d’une grande réputation comme aromatiques, astringents et légèrement purgatifs, l/usage en est à peu près abandonné. 5° Pistaches (t 0), produites par une Térébintbacée, le Pistachier commun (li), arbre indigène de la Syrie, cultivé dans le midi de la France. — Anciennement conseillées dans la phthisie, les ca- tarrhes, le scorbut. — Principalement employées aujourd’hui par les confiseurs. 6° Drupes de Saoria (12), produites par le Maese peinte (13), Myrsinacée d’Abyssinie. — Purgatives et vermifuges. — Em- ployées avec succès contre le ténia. — Administrées dans une purée de lentilles ou de fèves (Schimper, Slrohl). 1° Drupes de Zareh (14), produites par une autre Myrsinée, la Myrsine à feuilles pointues (15), qui croît également en Abyssinie. — Fortement antbelminthiques (Schimper, Slrohl). (1) Officin., Myrobolani chebulœ. (2) Terminalia Chebula Retz [Myrobalanus Chebula Gærtn ). Myrobalanus cilrina. (3) Oflicin ., Myrobolani citrinœ. (4) Terminalia citrina (Gærtn.). (5) Officin., Myrobalani Indiœ, M. nigrœ , M. Damasonœ , Myrobolans noirs ou indiques . (6) Oflicin., Myrobolani Bellbicœ, Myrobolans bellirics , M. belliriques . (7) Terminalia B ellir ica Roxb. ( Myrobalanus Belliriea Gærtn.). (8) Officin., Myrobolani emblici , Emblics , EmOliques. (9) Phyllanthus Emblica Linn. [Emblica officinalis Gærtn.). (10) Officin., nuces Pistaciœ. (11) Pistacia ver a Linn. (12) Vulgairement Semences de Saoria ou Sauarja . (13) Mœsapicta Hochât. (14) Ou Tatzé. (15) Myrsine A [ricana Linn. 246 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 7° Caryopses. Les caryopses sont des fruits secs, indéhiscents, non recouverts par le calice, à péricarpe confondu avec les téguments de la graine. Ces fruits se font remarquer, ordinairement, par la grande quantité de fécule qu’ils renferment et par les immenses services qu’ils rendent à l’économie domestique, aux arts et à la médecine. Les caryopses apparliennent à la famille des Graminées. 1° Plantes. — Les Graminées sont, sans contredit, les plantes les plus utiles à l’homme. On les cultive dans presque tous les pays, parce que, à l’exception d’un très-petit nombre, elles sont alimentaires ; mais on choisit toujours celles qui croissent le plus rapidement, qui sont les plus aisées à récolter et qui donnent le plus de malière nutritive. Les Graminées qui servent à faire du pain sont dites céréales. Les principales espèces se rapportent aux genres : 1° Blé, 2° Seigle, 3° Orge, 4° Avoine, 5° Riz , 6° Maïs. Chacun de ces genres présente des espèces et des variétés plus ou moins tranchées et plus ou moins précieuses, suivant les pays. Caractères. — Voici les caractères distinctifs de ces six genres : / ne recouvrant j . r 3-multiflores. 1 .Blé. { pas les fleurs; I so 1 aircS‘ ) 2 - flores . 2. Seigle. multi- ou biflo- 1 épillets. . .j ( res; glumes. \ [ lernés 3. Orge. I recouvrant presque les fleurs ou les \ dépassant 4. Avoine. uniflores. . . ( hermaphrodites. . 5. Riz. - V ( monoïques 6. Maïs . Le Blé ( Triticum ) est pourvu de deux glumes parallèles au ra- chis, ainsi que les glumelles latérales, 3-9-nervées, concaves ou carénées, entières ou 1 2-dentées au sommet. On ignore la patrie de l’espèce commune, le Blé cultivé (1). L’origine de cette plante si précieuse se perd dans la nuit des temps. On possède un grand nombre de races caractérisées par des épis longs ou courts, grêles ou épais, velus ou glabres, munis ou dépourvus de barbes, fauves, rougeâtres, gris ou blanchâtres. Le Seigle ( Secale ) offre, dans ses épillets, le rudiment en forme Épillets (I) Tritia, m sativum Lam. (T. œslivum et hibernum Linn., T. vulgare Vill. ). FRUITS. CARYOPSES. 247 de pédicelle d’une troisième ilcur. Ses deux glumes sont paral- lèles au rachis, ainsi que les glumelles latérales, étroitement lancéolées et acuminées. I/espèce vulgaire est le Seigle cultivé (1). L’Orge ( Ilordcum ) a des épillets uniflores, avec le rudiment en forme de pédicelle d’une seconde tleur. Ses deux glumes sont latérales, placées au-dessous de la fleur dans un même plan, lancéolées-linéaires ou linéaires, subulées et munies d’une arête. L’Orge commune (2) paraît originaire de la Russie et peut-être aussi de la Sicile. L’Orge dépouillée de son enveloppe est connue sous le nom d’orge perlé. L’Avoine [Avenu) offre généralement la fleur supérieure rudi- mentaire. Sa glumelle inférieure a sur le dos une arête tordue inférieurement et pliée en genou. L’Avoine cultivée (3) est l’espèce la plus commune. L'Avoine dépouillée de ses enveloppes donne le gruau de Bre- tagne. Le Riz ( Ôryza ) a des fleurs disposées en panicule. La glume extérieure est brusquement terminée à son sommet par une longue arêle. . Le Riz cultivé (4) croîl de préférence dans les lieux bas ei inondés. Le Maïs ( Zea ) a des fleurs mâles disposées en panicules termi- nales et des fleurs femelles réunies en épis axillaires. Les deux glumes sont un peu charnues, très-larges, obtuses, concaves et sans arêtes. Le Maïs cultivé (3) paraît originaire de l’Amérique. 2° Caryopses. — Les fruits des Graminées sont petits, oblongs ou raccourcis, libres ou soudés avec les glumelles; ils offrent quel- quefois un sillon longitudinal. Ils ont un albumen très-épais et fa- rineuxsur la partie inférieure duquell’embryoncstnppliqué laté- ralement. Cet embryon présente du côté interne une sorte d’écus- son ( vitellus , Gærtn. ; hypoblaste, Rich ). Sa radicule est en forme de gros tubercule dans lequel sont enfermés de 3 à 5 mamelons. Le cotylédon ressemble à un petit cône qui contient la gemmule. (1) Secale cereale Linn. (2) Hordeum vulgnre Linn. (3) Avena saliva Linn. (4) Oryza saliva Linn. (5) Zea Mays Linn , vulgairement Blé de Turquie, Blé de Guinée, Blé d'Inde, Blé d’Espagne, gros Millet . 248 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. On désigne sous le nom de farine la poudre que l’on obtient en écrasant les caryopses des Graminées. Plusieurs autres fruits (ou graines) peuvent donner aussi cette précieuse matière. Je parlerai des farines du Lin et de la Moutarde dans le chapitre suivant. Le mot farine, employé seul, désigne habituellement celle du Blé ou Froment. La farine de Blé est blanche ou d’un blanc un peu jaunâtre, douce au toucher et attirant promptement l’humidité de l’air. Mise sur des charbons ardents, elle répand l’odeur du pain grillé. La farine de Blé contient de l’amidon (I), du gluten, un extrait muqueux sucré et un peu de résine (Proust). La proportion d’a- midon et de gluten est variable ; ce qui dépend du plus ou m jins de pureté de la poudre obtenue. On y trouve jusqu’à 74 et 75 pour 100 d’amidon, et depuis 12 jusqu’à 28 de gluten. 3° PiioptuciÉs et usages. — 11 est inutile de rappeler ici que les farines du Blé et des autres Céréales forment dans les diffé- rentes parties du globe la base de la nourriture de l’homme et môme de celle des animaux domestiques. On prépare avec l’Orge une tisane adoucissante. L'Avoine a été vantée comme diurétique. Le Riz passe pour légèrement astrin- gent. Le pain de gluten rend de grands services aux malades af- fectés de glycosurie... On administre les caryopses ou les farines des Graminées en tisanes, en lavements, en cataplasmes. 8° Achaines. Les achaines ou akènes sont des fruits secs, indéhiscents, recou- verts par le calice qui adhère au péricarpe. Ce dernier se con- fond avec les téguments de la graine. Les achaines sont ordinai- rement couronnés par l’extrémité persistante des sépales. Ces fruits appartiennent à la famille des Composées. Ils sont peu employés en médecine. Je traiterai seulement du Calageri. Je renverrai l’étude des achaines qui fournissent de l’huile au chapitre consacré à ce produit. Du Calageri. 1° Plante. — La Vernonie anthelminthique (2) est une plante herbacée. Elle se trouve dans les Indes. (1) Voy. le chap. des Fécules. (2) Vernonia anthelminthica Willd. ( Conyza anlhelminthica Linn., Serratula an FRUITS. — CASSE. 249 Description. — Tige haute d’un mètre à un mètre et demi, droite, cylindrique, striée, pubescentc vers le sommet, dure. Feuilles alternes, ovales-lanréolées, pointues, dentées en scie, un peu Apres au toucher, vertes. Fleurs au sommet de pédoncu- les simples terminaux et latéraux, assez grosses, purpurines. Bractées lAches, ligulaires, les extérieures un peu plus longues. Fleurons au nombre de 25, tous hermaphrodites. 2° Achaine. — Fruits longs de 5 millimètres, étroits, coniques inférieurement, élargis supérieurement en un petit disque, of- frant les vestiges d’une aigrette, sillonnés et couverts de poils rares et courts, bruns, blanchâtres en dessus. 3° Propriétés et usages. — Odeur nulle. Saveur amère. Employés comme vermifuges. Conseillés aussi dans les rhu- matismes, dans la goutte et contre la toux. On les administre pilés, en décoction ou dans l’huile, ou sim- plement en poudre dans de l’eau chaude. D’après Lamarck, toutes les parties de la plante sont amères et jouissent des mêmes propriétés. 9° Gousses. Les pousses ou légumes sont des fruits non symétriques, secs et indéhiscents presque toujours à deux valves, quelquefois ne s’ou- vrant pas, comme la Casse, mais offrant toujours l’indication d’une suture entre les valves ; leurs graines se trouvent d’un seul côté au bord de la suture. Cette sorte de fruit appartient essentiellement à la famille des Légumineuses. Nous étudierons trois sortes de gousses : 1° la Casse, 2° les Sénés, 3° le Tamarin. § 1. — De la Casse. 1° Plante. — Le genre Casse (Cassia) jouit d’une grande répu- tation en thérapeutique. Ce genre présente un calice coloré et caduc, à 5 lobes saillants ; une corolle à 5 pétales presque régu- liers; des étamines au nombre de 10, libres, déclinées, inégales, dont 3 inférieures grandes, 4 latérales moyennes et 3 supérieu- res stériles plus courtes. Ce sont des plantes herbacées ou ligneu- ses, à feuilles pinnées et à inflorescence en grappe ou en épi. thelminthica Roxb., Baccharoïdes anlhelminthica Moench, Ascaricida Indica Cass.), vulgairement Calngeri (Rheede), Kalie zeerie (Ainslie). 250 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EX MÉDECINE. Les espèces utiles à l’art de guérir peuvent être réparties en deux sections : t° celles dont le fruit est cylindrique, indéhis- cent et à loges remplies de pulpe ( Cathartocarpe ); 2° celles dont le fruit est très-comprimé, déhiscent et dépourvu de pulpe {Sénés). C’est à la première section qu’appartient le Ccinéftcier (1), vé- gétal précieux, originaire de l’Inde et de l’Egypte, d’où il a été Fig. 69. — Casse. — a, Casse plus petite que nature ; 6, extrémité ouverte pour montrer les cloisons et la pulpe ; c, graine. importé dans les Antilles et dans l’Amérique méridionale; on l’élève dans le voisinage des habitations. Description. — Le Canéficier a le port d’un Noyer ; son tronc peut acquérir 50 à 60 centimètres de diamètre. Ecorce d’un gris cendré, verte dans les jeunes rameaux. Feuilles alternes, pétio- (I) Cas.iia fistula Linn. ( Cathartocarpus fistula Pers., Bactyrilobium fistule Willd.). FRUITS. — SÉNÉS. 251 lées, composées de o ou 6 paires de folioles ovales, aiguës, gla- bres. Inflorescence en longues grappes lâches et pendantes. Fleurs pëdonculées, jaunes. Calice glabre. Pétales veinés. Anthères ova- les. Ovaire pédiculé, grêle, cylindrique, courbé en arc. 2° Gousse (fig. 09). — Les fruits (1) du Canéfitier portent le nom de Casse ; ils sont pendants, longs d’environ 30 centimètres et même plus longs, étroits, cylindriques, lisses, noirs, marqués d’une sorte de bande longitudinale sur chaque suture, assez lourds. On trouve intérieurement un grand nombre de loges sé- parées par des cloisons transversales, minces. Dans chaque loge, est une graine entourée d’une pulpe d’un brun rougeâtre, dont la consistance approche de celle du miel. Graines arrondies en cœur, plates, dures, lisses, d’un jaune roussâtre. On a trouvé dans la pulpe dont il s’agit de la gélatine, de la gomme, du gluten et du sucre (Vauquelin). On brise les gousses du Canéficier, on les racle et l’on en retire la pulpe. Ainsi isolée, cette matière est dite Casse en noyaux. On la fait passer à travers un tamis de crin. Débarrassée des graines et des cloisons, on l’appelle Casse mondée. Cuite alors, avec une certaine quantité de sucre, elle porte le nom de Casse cuite. 3° Propriétés et usages. — La pulpe de la Casse est douce, sucrée et légèrement acidulé. Propriétés laxatives; c’est un purgatif assez doux. On l’administre en décoction plus ou moins épaisse. Elle entre dans Yélectuaire catliolicum et dans le laxatif. § II. — Iles Sénés. t° Plantes. — Les Sénés appartiennent au genre Casse dont les caractères viennent d’être exposés. On a vu, en même temps, en quoi ils différaient des Casses proprement dites. Trois espèces de Casses sénés méritent une attention particu- lière : 1° La Casse à feuilles obovées (2), qui se trouve dans la Thé- baïde et dans d’autres parties de l’Égypte. C’est un petit arbuste à folioles obovales, obtuses et à pétiole non glanduleux. 2° La Casse à feuilles aiguës (3) (fig. 70), qui croît en Égypte et (1) Officia., Cassia fistula, Cassia nigra, Cassia solutiva, Siliqua Ægyptiaca, Casse, Casse des boutiques, Casse solulive, Casse en bâtons. (2) Cassia obovata Coll. (C. Senata p. Linn., C. Senna Lam.). (3) Cassia Senna (C. Senna a Linu., C. lanceolata Nect., non Forsk., C. acuti- folia Del.). 252 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. en Nubie. Petit arbuste un peu plus grand que le premier, confondu par quelques auteurs avec le suivant, à folioles ovales- lancéolées, aiguës et à pétiole non glanduleux. 3° La Casse à feuilles lancéolées (t) qui habite l’Arabie. Arbuste de la taille du précédent, à folioles étroites-lancéolées, aiguës et à pétiole glanduleux. 2° Gousses. — Les gousses des Sénés sont désignées sous le nom de follicules (2). Ces gousses sont fortement comprimées, obtuses et foliacées; elles présentent plusieurs loges contenant chacune une graine presque cordiforme. (1) Cassia lanceolata Forsk., non Nect. (2) Officin., folliculi Sennœ, follicules de Séné FRUITS. — SÉNÉS. 253 Les follicules de la Casse à feuilles obovées (I) (fig. 71) sont étroites, très-arquées, offrant une crête médiane interrompue sur chaque face, couvertes d’uu duvet très-court et d’un brun pâle légèrement violacé. Fig. 11. — Séné de la Casse à feuilles obovées. — a, follicule ; b, foliole. Les follicules du Séné à feuilles aiguës (2) (fig. 72) sont larges, presque droites (c’est-à-dire non arquées), presque elliptiques, courtes, n’offrant pas d’arèle médiane, glabres, un peu noirâtres au centre et vertes sur les bords. Fig. 12. — Séué de la Casse à feuilles Fig. 13. — Séné de la Casse à feuilles aiguës. — a, follicule; b, foliole. lancéolées. — a, follicule; b, foliole. La variété dite de Tripoli est plus courte et quelquefois pres- que obovée. Les follicules du Séné à feuilles lancéolées (fig. 73) sont médio- crement larges, presque droites, un peu allongées, n’offrant pas (1) Vulgairement Senna Italien , Sonna nostras, Séné d’Italie, S. de Tripoli , S. de Barbarie, S. de la Thébaïde. — (2) Vulgairement Senna Alexandrina, Senna Orientalis , Séné d’Alexandrie, S. de lapalte. MOQ.-TAND. — BOT. MÉD. 15 234 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. de crête médiane, pubescentes, noirâtres au centre et verdâtres sur les bords. Le Séné contient : de la calhartine, de la chlorophylle, une huile grasse, une huile volatile, de l’albumine, un principe co- lorant jaune, des malate et tartrate de chaux, de l’acétate de potasse, des sels minéraux (Lassaigne et Feneulle). La cathartine est incristal lisable, soluble dans l’eau et dans l’alcool, insoluble dans l’éther. On croit que c’est le principe ac- tif du Séné. 3° Propriétés et usages. — Les follicules de Séné jouissent de propriétés purgatives. On les associe souvent à la manne. On les administre en poudre, en infusion dans du café, en dé- coction, en lavements, en sirop, en extrait, en pilules {pilules d’Hufeland). Elles font partie du sirop de Pomme composé et du petit-lait de Weiss. Les folioles de la plante (1) présentent les mêmes vertus. On mêle souvent à ces folioles les feuilles d’une Asclépiadée, YArguel (2), qui sont amères, purgatives et irritantes. On les fal- sifie avec les feuilles du Redoul (3), de la famille des Coriariées. g III. — Du Tamarin. 1° Plante. — Le Tamarinier indien (4) est un arbre originaire de l’Égvpte, de l’Asie occidentale et des Indes. On l’a transporté en Amérique. Description (flg. 74). — Tige élevée, à écorce brune. Feuilles alternes, pinnées sans impaire, composées de 10 à 18 paires de folioles opposées, presque sessiles, petites, elliptiques, inéquilaté- rales à leur base, obtuses, très-entières, glabres. Inflorescence vers le sommet des rameaux, en grappes un peu pendantes, pau- ciflores. Fleurs assez grandes, d’un jaune verdâtre veiné de rouge. Calice turbiné à la base, offrant 4 lobes un peu inégaux, l’inté- rieur le plus large. Corolle à 5 pétales insérés sur la gorge du calice, dont 3 un peu plus longs que ce dernier, redressés, à onglet court, oblongs, ondulés sur les bords, et 2 très-petits et très-étroits. Étamines au nombre de 7, insérées sur la gorge du calice, soudées ensemble à la base, dont 3 opposées aux sépales extérieurs, inclinées vers la partie inférieure, fertiles, longues, à (I) Officin., folia Sennœ , Senna Orientalis, feuilles de Séné, feuilles d’Orient, [1) Solenostemma Arghel Hayne [Cynanchum Arguel Del.). (3) Coriaria myrtifolia Linn. (4) Tamarindus lndica Linn. FRUITS. — TAMARIN. 255 anthères petites, oblongues et jaunes, les 4 autres alternes avec les premières, stériles, menues,terniinèes supérieurement par une Fig. 74. — Tamarinier. dent pointue. Pistil dépassant un peu les étamines,recourbé.Ovaire stipité, allongé, étroit, falciforme, un peu velu; son pédicule est 2b6 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. soudé avec le tube du calice. Style ascendant, épaissi au sommet, barbu longitudinalement en dehors; partie sligmalique obtuse. 2° Gousse (I). — Le fruit du Tamarinier est long de 10 à 14 centimètres, épais, légèrement comprimé, terminé par une très- petite pointe, un peu recourbé, présentant de distance en dis- tance des étranglements, légèrement rude, d’un fauve brun. Il est rempli d’une pulpe rougeâtre qui devient d’un brun noir par la dessiccation, dans laquelle sont logées de 8 à 12 graines irrégu- lièrement rhomboïdes, comprimées, largement bordées d’un rouge brun plus ou moins noirâtre. C’est la pulpe, dont il vient d’être question (2). qui est em- ployée en médecine. On l’apporte en Europe contenant encore les graines et mêlée à des fibres végétales. On la sépare du péri- carpe; on la met dans de grandes bassines de cuivre, et on la fait évaporer à un feu doux. La pulpe de Tamarin contient des arides citrique, malique et tartrique, du sur-tartrate de potasse, du sucre, de la gomme (Vauquelin). 3° Propriétés et usages. — Odeur faible. Saveur acidulé, astringente et légèrement sucrée. Celte pulpe est rafraîchissante ou laxative, suivant la dose. On l’administre en tisane légère, en conserve et en potion purgative. Elle entre dans la composition du catholicum double. 4° Succédanés. — On conseillait autrefois le parenchyme de la gousse du Caroubier (3) comme succédané de la pulpe de Tamarin. On en préparait des électuaires laxatifs. En Égypte, on en retire un sirop que l’on mêle à cette dernière pulpe. 10° Capsules. Les capsules sont des fruits secs et déhiscents, à plusieurs valves. Elles contiennent des graines attachées de divers côtés. Je traiterai dans ce chapitre de quatre sortes de capsules : 1° de la Vanille, 2° des têtes de Pavot, 3° de la Cévadille, 4° des Car- damomes. § I. — De la Vanille. 1° Plante. — Le Vanillier officinal (4) est un arbrisseau de la famille des Orchidées. Aucun botaniste ni voyageur de notre (1) Officia., Tnmarindi, Oxyphœnicœ. (î) Officin , Tamarindorum pulpa. (3) Ceratonia siliqua Linn. (4) Vanilla aromatica Swartz ( Epidendrum Vanilla, Lina.). F UITS. VANILLE. 257 époque ne paraît l’avoir vu ou du moins étudié vivant. Aussi a-t-on quelques doutes sur son existence comme espèce bota- nique bien constatée (Morren, Duchartre) ? Cette plante croît dans les contrées maritimes du Mexique, de la Colombie et de la Guyane. Description. — Tige sarmen (euse, pou- vant s’élever à des hauteurs considéra- bles en s’accrochant aux arbres voisins, de l’épaisseur du doigt, cylindrique, noueuse, verte. Feuilles alternes, dis- tantes, sessilesjovales-oblongucs, aiguës, entières, légèrement ondulées sur les bords, lisses, luisantes, épaisses, char- nues, un peu coriaces. Inflorescence en grappes axillaires, pédonculées et pauci- flores. Fleurs grandes, odorantes. Calice articulé avec l’ovaire, d’un vert jaunâtre extérieurement, blanc intérieurement, composé de 6 sépales; 3 extérieurs égaux et réguliers, et 3 intérieurs dont 2 plans, ondulés sur les bords, et le troisième roulé en cornet et soudé avec la colu- melle. Columelle dressée, sans appen- dices latéraux. Anthère terminale, oper- culée, biloculaire, mais trivalve. 2° Capsule (t). — On désigne très- improprement le fruit du Vanillier sous le nom de gousse; c’est une capsule al- longée et léguminiforme (tîg. 75). Ce fruit est long de 14 à 25 centimètres, épais de 6 à 12; il ressemble à une sili- que étroite, légèrement arquée, à extré- mités atténuées et un peu recourbées. Sa surface est lisse, glabre, d’abord verte, puis colorée en brun rougeâtre très-foncé. Il n’offre qu’une loge, mais il s’ouvre par trois valves. Chacune de ces dernières porte un trophosperme sur sa ligne médiane. Les graines sont très-nombreuses, extrêmement petites, globuleuses, lisses, noires et entourées d’un suc épais et brunâtre. On cueille ces fruits avant leur parfaite maturité; on les Fig. 75. — Capsule de va- nille. — a, coupe trans- versale; b, graines. (1) Officin., Vanilla, Vainiglia, Bainilla, Aracus aromaticus. 258 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. suspend à l’ombre pour les faire sécher lentement, et on les frotte d’huile. Ils se rident, brunissent en se séchant, et il se développe alors l'odeur suave qui les fait rechercher. La Vanille préparée est en corps allongés (gousses), grêles, ré- trécis aux deux extrémités, recourbés à la base, sillonnés et ridés dans le sens de la longueur, à valves coriaces, d’un brun rougeâtre foncé, et d’une odeur plus ou moins prononcée. On en forme des paquets de 50 à 100, que l’on enferme dans des boîtes de fer-blanc. La Vanille est composée d’huile grasse, de résine molle, d’ex- trait amer, d’un extractif particulier, de sucre, d’amidon, d’acide benzoïque (Bucholz). M. Gobley en a retiré un principe particulier (vanilline), cris- tallisé en longs prismes à quatre pans terminés par des biseaux. Ce principe n’est pas acide; il entre en fusion à 76 degrés, et se volatilise en grande partie vers 150. Dans le commerce, on trouve trois sortes de Vanilles : 1° La Vanille lec (1), qui est un peu molle et visqueuse. Conser- vée dans un lieu sec, elle se couvre de cristaux en aiguilles et brillants : on la dit alors givrée. Bucholz et Vogel père ont re- gardé ces cristaux comme formés par de l’acide benzoïque. M. Gobley pense qu’ils ne diffèrent pas de la vanilline. 2° La Vanille simarona (2), qui est plus courte, plus grêle, plus sèche et moins foncée. Elle ne se givre pas. 3° Le Vanillon (3), qui est encore plus petit, mou, visqueux et presque noir. Les deux premières qualités sont fournies par la plante dé- crite plus haut. La troisième, qui est la moins bonne, paraît ap- partenir à une autre espèce. On cultive, dans les serres chaudes de la Belgique et de la France, un Vanillier (4) qui donne d’excellents fruits, et qu’on commence à exploiter. Le Jardin de la Faculté de médecine en possède une autre espèce, le Vanillier jaunâtre (5), qui produit aussi des fruits, mais d’une qualité inférieure. 3° Propriétés et usages. — La pulpe de la Vanille exhale une odeur aromatique extrêmement suave ; c’cst une des plus agréa- (1) Ley ou leg, ou légitime, Vanilla saliva Schiede. (2) Ou bâtarde , Vanilla sylvestris Schiede. (3) Vanilla pomprona, pompara, pompona, ou boa des Espagnols, Vanilla pom- pona Schiede. (4) Vanilla plani folia Andr. (5) Vanilla lulescens Moq. FRUITS. — PAVOTS. 259 blés que l’on connaisse. La variété Simarona est moins aroma- tique que la variété Lee. Le Vanillon est encore moins odorant. La vanilline offre une odeur parfumée très-forte et une saveur chaude et piquante. La Vanille a des propriétés excitantes. Elle favorise la digestion. On ladit aussi aphrodisiaque. On l’a crue pendant longtemps an- tispasmodique et emménagogue. On s’en sert surtout comme aromate; on en met dans le cho- colat. On l’administre en poudre, en tablettes, en teinture, en esprit, en potion. On la fait entrer dans plusieurs préparations pharmaceutiques. § II. — lies Pavots». 1° Plantes. — Le genre Pavot ( Papaver ) offre un calice à 2 sépales herbacés; une corolle à 4 pétales, régulière; des éta- mines très-nombreuses; plusieurs stigmates sessiles, formant un corps discoïde et rayonné; une capsule ovoïde, uniloculaire, con- tenant des graines très-nombreuses attachées à des trophosper- mes pariétaux, lamelliformes. L’espèce de Paro/qui intéresse principalement les médecins est 1 e Pavot somnifère (1), qui est originaire delà Perse et de l’Orient, et qu’on cultive aujourd’hui en Europe. Celte espèce présente deux races : t 0 le Pavot blanc (2), 2° le Pavot noir (3). Descriptions. — Pavot blanc. — Plante annuelle, haute de t à 2 mètres. Racine fusiforme, blanche. Tige ronde, lisse, glabre, glauque, ramifiée supérieurement. Feuilles semi-amplexicaules, oblongues, ondulées, à lobes irréguliers obtusément dentés. Fleurs solitaires à l’extrémité de la tige et des rameaux, d’abord penchées, redressées dans l’épanouissement, blanches. Sépales très-caducs. Pétales grands, étalés, orbiculaires, munis d’un onglet très-court. Pavot noir. — Plus petit que le précédent (t mètre ou lm,20). Feuilles plus vertes. Fleurs d’unrouge violacépâle. Il diffèreaussi par ses capsules et par ses graines, ainsi qu'on va le voir. 2° Capsules (4). — Les têtes du Pavot blanc (tî g. 76) présen- tent de 8 à i t centimètres de hauteur, et de 5 à 7 de diamètre (1) Papaver somniferum Lin». (2) Papaver album Lob. (P. somniferum a Linn., P. officinal Gmel., P. somni- ferum p album DC.). (3) Papaver nigrum Lob. [P. somniferum s Linn., P. Somniferum a. album DC., P. somniferum Nees), vulgairement Pavot pourpre. (t) Ofticin., copita Papaveris immatura. 260 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. transversal. Elles sont ovoïdes, d’abord d’un vert glauque et un peu succulentes, puis sèches, blanchâtres et très-légères. Elles sont munies, la base, d’un étranglement et d’un bourrelet ( récep- tacle de la fleur), et couronnées au sommet par un petit disque sessile, à centre un peu élevé, offrant de 10 à 18 rayons étalés, à bords crénelés, munis chacun d’une petite côte médiane. Le tissu de ces capsides paraît un peu spongieux, ce qui explique leur légèreté. Leur surface interne est blanchâtre. On y remarque des trophospermes pariétaux en forme de lames longitudinales, régu- lièrement espacés, minces, un peu jau- nâtres, répondant chacun à un des stig- mates quicomposent le disque rayonné. A ces trophospermes sont attachées des graines très-nombreuses. Linné en a compté 32 000 dans une grosse capsule. Ces graines sont très-petites, réniformes, marquées d’un réseau proéminent, un peu translucides, et d’un blanc à peine jaunâtre. Leur hile est brunâtre. Ces fruits sont indéhiscents et, par conséquent, sans valves; en quoi ils s’éloignent des vraies capsules. Mais on va voir que les têtes àu Pavot noir n’offrent plus celte différence. Fig. 77. — Pavot blanc, var. déprimée. Fig. 78. — Pavot noir. — a, graine de grandeur naturelle; b, la même grossie. Une variété de Pavot blanc (fig. 77), cultivée aux environs de Paris, présente un diamètre transversal plus grand que le longilu- FRUITS. — CÉVADILLE. 201 dinal (1). Elle est fortement déprimée. Sa base et son sommet paraissent souvent creux. Les rayons du disque terminal sont quelquefois relevés, de manière que ce disque semble former une cupule. Les têtes du Pavot noir (fig. 78) sont ovoïdes comme les précé- dentes ; mais, au moment dcleur maturité, le disque stiguiatique s’élève un peu, s’écarte de la capsule, par suite de l’allongement des lamelles qui unissent les trophospermes aux stigmates. Il en résulte une rupture dans les intervalles des sligmates, et une série de petites fenêtres par où les graines peuvent s’échapper. Les portions de la capsule qui fermaient chaque orifice se réflé- chissent en dehors comme de très-petites languettes. Ce sont des valves rudimentaires. Les graines du Pavot noir ressemblent à celles du Pavot blanc, mais sont brunâtres. On recueille les capsules des Pavots pendant qu’elles sont encore vertes, au moment où elles commencent â jaunir. 3° Propriétés et usages. — Les têtes de Pavot sont très-em- ployées en médecine. On les regarde comme calmantes. On les administre en hydrolé, en sirop, en extrait, en fomenta- tions, en lavements. Elles forment la hase du sirop de diacode. § III. — UC lu Cévadille. 1° Plante. — Pendant longtemps on a attribué la Cévadille au Varaire cévadille (2). 11 est bien reconnu aujourd’hui qu’elle pro- vient du Varaire officinal (3), Colchicacée différente de la précé- dente. Cette plante croît au Mexique, et non en Chine, comme la première. Description. — Plante bulbeuse. Tige haute de 15 à 18 déci- mètres. Feuilles radicales, longues, étroites, linéaires, pointues, entières, un peu roides. Inflorescence en grappe simple, étroite, pointue, spiciforme, assez dense. Fleurs polygames (Lindley) ou hermaphrodites (Gray), brièvement pédicellées. Calice à 6 divi- sions linéaires, obtuses, persistantes. Étamines alternativement plus courtes, à anthères réniformes. Ovaires 3, portant chacun un style très court, terminé par un stigmate peu marqué. (1) Papaver album dépression Guib. (2) Veratrum Sabaditla Retz. (3) Veratrum officinale Schlecht ( Helonias officinalis Don, Asayrœa officinalis Liudley, Schœnocaulon officinale Grav). 1 5. 262 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 2° Capsules. — La Cévadille (I) est un amas de fruits oblongs, atténués supérieurement, acuminés, secs, à péricarpe mince, léger, d’un gris rougeâtre. Ces capsules ont trois loges, et dans chacune deux graines; celles-ci sont allongées, pointues, recour- bées par le haut en forme de sabre, ridées et noirâtres. La Cévadille contient du gallate acide de vératrine, de l’acide cévadique,de la cire, une matière colorante jaune, de lagomme... La vératrine est une matière blanche, cristallisant en prismes rhomboïdaux, mais difficilement ; elle n’est pas volatile ; elle fond à 115 degrés; elle est insoluble dans l’eau, mais soluble dans l’alcool. 3° Propriétés et usages. — La Cévadille fait éternuer ; elle est’ très-âcre et très-amère ; elle excite la salivation. La vératrine est d’une extrême âcreté. Portée sur les fosses nasales, elle y provo- que les éternuments les plus violents. Les propriétés de la Cévadille sont irritantes et purgatives. C’est un médicament dangereux dont quelques praticiens prudents proscrivent l’usage (A. Rich.). La Cévadille est bonne contre les vers intestinaux, particulièrement contre le ténia. On l’administre en teinture, en extrait et en pilules. On donne la vératrine en poudre, en pilules, en alcool, en pommade, en Uniment, en teinture, en extrait, en lavements. § IV. — Des Cardamomes. Les Cardamomes sont des capsules à graines aromatiques, pro- duites par des Amomacées du genre Alpinie ( Alpinia ). 1° Plante. — La principale espèce, parmi ces végétaux, est Y Alpinie en grappe (2), qui habite dans les lieux ombragés des îles Moluques, de la Sonde et de Java. Description. — Racine longue, traçante, un peu épaisse, noueuse, blanchâtre. Tiges hautes de 2 à 4 mètres, droites. Feuil- les alternes, étroites, lancéolées, engainantes. Inflorescence en grappe longue et irrégulière, articulée, coudée, écailleuse, por- tée par une hampe rameuse qui naît de la racine. Fleurs sortant de petites spathes membraneuses, blanchâtres. Calice tubuleux à sa base. Etamine à filet dilaté, plan et pétaloïde. Ovaire à trois loges, portant un style grêle et un stigmate terminal, concave. (t) Vulgairement Cébadilte, Poudre de capucin. (2) Alpinia Cardamomum Roxb. { Amomum Cardamomum Lion., A. racemosum Lam., Eleitaria Cardamomum Whit. et Mat.). FRUITS. — CARDAMOMES. 263 et 2° Capsule. — Le Cardamome ordinaire est un fruit de la gros- seur d'un grain de raisin, comme formé de trois coques soudées ensemble et présentant à l’extérieur trois grosses côtes longitu- dinales ; ce fruit paraît sec, ferme, blanchâtre, quelquefois rou- geâtre ou brunâtre d’un côté; il offre trois loges distinctes et s’ouvre en trois valves. Graines atla- chées vers l’axe, cunéiformes, an- guleuses et d’un gris brun. Ces graines sont chargées d’huile essentielle mêlée à de l’huile grasse. 3° Propriétés et usages. — Cette capsule est peu odorante, mais les graines ont une odeur pé- nétrante aromatique, qui tient un peu de celles du poivre et de la té- rébenthine. Saveur âcre. Ces capsules et ces graines jouis- sent de propriétés stimulantes. Elles sont fort peu usitées dans la médecine européenne (A. Rick.). On s’en sert dans l’Orient comme parfum, comme aromate et comme remède. On en prépare une teinture. 4° Autres espèces. — Les Car- Fig. 79. — Cardamome de Cey- lan. — a, capsule ; b, la même , coupée longitudinalement ; c, une graine isolée. damomes jouissaient d’un grand crédit dans l’ancienne matière médicale. On en distinguait de grands, de moyens, de petits, d’allongés, de courts, d’anguleux, Fig. 80. — Cardamome de Malabar, long. — a, capsule; b, la même , coupée longitudinalement; c, une graine isolée. Fig. 8t. — Cardamome de Malabar, petit. — a, capsule; l>, la même, coupée longitudinalement ; c, une graine isolée. de lisses, de poilus M. Guibourt en a décrit dix- neuf espèces. Le commerce en présente six sortes principales : 1° le Cardamome 264 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. ordinaire, dont il vient d’être question ; 2° le Cardamome de Ceylan ou grand Cardamome (fig. 79) ; 3° le Cardamome de Malabar, long, ou moyen Cardamome (fig. 80) ; 4° le Cardamome de Malabar, petit (fig. 81); 5° la Maniguette; 6° le Cardamome sauvage ou bâtard. Ces fruits sont produits par d’autres Alpinies ou par des Amomes ( Amomum ), genre très-voisin. § v. — Des Capsules peu employées. 1° Capsules de Fusain (t), Cèlastrinée indigène. — Fruits 3, à 4 ou 5 angles obtus, et à 3, 4 ou 5 loges. — Acres, émétiques et purgatifs. — Administrées en décoction. Séchées au four et pul- vérisées, on s’en est servi contre la vermine des enfants. Très-peu employées (2). 2° Capsules de Lilas commun (3), Jasminée originaire d’Orient, arbrisseau. — Fruits ovoïdes, comprimés,àdeuxlogesetdeuxval- ves. — Conseillées contre les fièvres intermittentes (Cruveilhier). II. — FRUITS MULTIPLES. Les fruits multiples sont produits par plusieurs pistils distincts appartenant à une seule fleur. Nous n’avons à étudier que : 1° ceux des Ombellifères, 2° ceux de YAnis étoilé. Les premiers présentent 2 carpelles indéhiscents; les derniers en ont de 6 à 12 s’ouvrant en dessus. §1. — Des Fruits d'Ombellifères. Ces fruits sont secs et indéhiscents; ils diffèrent des achaines, aveclesquels on pourraitles confondre, en ceque,àleur maturité, ils se séparent en deux carpelles. Ils forment, par conséquent, le passage des fruits simples aux fruits multiples. Quelques auteurs les ont désignés sous le nom de diachaines (4) ; mais celte dénomi- nation n’est pas exacte, parce que, en réalité, les deux carpelles dont il s’agit ne sont pas de vrais achaines. Le caractère princi- pal de ces derniers est d’être couverts par le calice. Or, dans les Ombellifères, après leurséparation et leur isolement, le calice ne rèvet plus qu’un seul côté du carpelle, lequel est alors acliaine du (1) Evonymus Europœus Linn. (2) Voy. page 196. (3) Syringa vulr/aris Linn. (4) Oales a appelés aussi polakènes. FRUITS. — OMBELLIFÈRES. 2(55 côté extérieur et caryopse du côté intérieur. De Candolle a dési- gné ces carpelles sous le nom de méricarpes (1). Ces deux carpelles sont réunis au moyen d’un axe central (co- lumelle) (2), souvent bifurqué au sommet. Les méricarpes des Ombellifères contiennent des huiles essen- tielles variées. J’en traiterai dans le chapitre consacré aux Essences. L’odeur forte qui caractérise ces carpelles les fait rechercher comme aromates. On les emploie dans plusieurs préparations pharmaceutiques, mais on se sert plus habituellement de leur huile essentielle. Voici les principaux fruits d’Ombellifères qui ont été recom- mandés : 1° Fruits d’Ammi inodore (3), produits par 1 ’Ammi à larges feuilles (4), indigène. — Méricarpes oblongs, à o côtes filiformes, glabres, portés par une columelle bipartite. — Toniques et car- minatifs. — Administrés infusés dans du vin. Aujourd’hui à peu près abandonnés. 2° Fruits d’Ammi officinal (5), produits par la P ty choie verti- cillée (fi), indigène. — Méricarpes petits, oblongs, à 5 côtes fili- formes égales, portées par une columelle bipartite. — Acres, aromatiques, toniques et carminatifs. Ils étaient une des quatre semences chaudes mineures. On confondait, avec les fruits de celle espèce, ceux de la Plycholede la Thébaïde (7). 3° Fruits d’Aneth, produits par l’ Anelh odorant (8) de l’Europe australe et de l’Orient. — Méricarpes elliptiques, comprimés, glabres, à 5 côtes, les 3 moyennes médiocrement saillantes, les latérales formant une marge membraneuse. Columelle bipar- tite. — Aromatiques, excitants. 4° Fruits d’Anis, produitspar le Iioueaije annis (9), originairedu Levant, cultivé dans les jardins. — Méricarpes linéaires-oblongs, à 3 côtes filiformes très-peu saillantes, pubescents, blanchâtres, (1) Crêmocarpes Mirb. ; ccirpadèles Desv. (2) Spermopode, carpophore des auteurs. (3) Officin., semences d’Ammi. (4) Ammi majus Linu. ( Apium Ammi Crantz). (5) Officin., Ammi o dore Origani, Creticiveri, Cumin d’ Ethiopie . (6) Ptychotisverticillala Duby ( Sison Ammi Ucr.). (7) Plychotis Coptica UC. [Ammi Copticum Linn.) . [%) Anethum graueolens Unix. ( Pastinaca Ane C hum Spreng.). — Yoy. le chapitre des Essences. (9) Pimpinella Anisum Linu. (Anisum officinale Mœnch). VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. '266 portés par une columelle bifide. — Toniques, carminalifs. — Ad- ministrés en eau distillée, en infusion, en teinture (1). 5° Fruits d’Athamante (2), produits pari 'Athamantède Crète (3), indigène. — Méricarpes ovales, velus, à 3 côtes filiformes, aptères, égales. Columelle indivise. — Faiblement aromatiques et un peu âcres, carminatifs et emménagogues. . 6° Fruits de Carotte (4), produits par la Carotte commune (5), indigène. — Méricarpes un peu oblongs, convexes, à 5 côtes pri- maires filiformes, chargées de t à 3 rangs de soies très-courtes, et à 4 côtes secondaires ailées, découpées presque jusqu’àlabase avec de longues soies presque épineuses. Columelle indivise ou bifide. — Incisifs, carminatifs, emménagogues (6). 7° Fruits deCarvi, produits par le Carvi officinal (7), indigène. — Méricarpes ovoïdes-allongés, recourbés, à 5 côtes filiformes, portés par une columelle bifurquée seulement au sommet. — Odeur très-aromatique. Mômes propriétés que l’Anis. — Adminis- trés en eau distillée et en teinture (8). 8° Fruits de Ciguë, produits parla Ciguë maculée (9), indigène. — Méricarpes subglobuleux, à 5 côtes saillantes et ondulées. Colu- melle bifide ou bipartite. — Conseillés contre les affections can- céreuses (10). 9° Fruits de Coriandre, produits par la Coriandre cultivée (11), originaire d’Italie. — Méricarpes hémisphériques, formant un fruit ovoïde -globuleux, glabres, à 3 côtes primaires déprimées et flexueuses, età4 côtes secondaires saillantes. Columelle bifide. — Les fruits récents répandent une odeur de punaise; quand ils sont secs, ils deviennent aromatiques. — Employés comme l’Anis. 1 0° Fruits de Cumin, prod uils par le Cumin officinal (12) originaire d’ürient. — Méricarpes ellipsoïdes, étroits, pubescenls, à 5 côtes primaires filiformes, légèrementhérissées, et à4 côtes secondaires plus saillantes, un peu épineuses. Columelle bipartite. — Assez aromatiques. — Employés comme l’Anis, mais plus excitants. (I)Voy. le chapitre des Essences. (ï) Officin., semina Dauci Cretici. (3) Athamunta Cretensis Linn. [Libnnotis Cretensis Scop.» L. hirsuta Lam.). (4) Officin., semina Dauci vu'garis. (5) Daucus Corota.'L iaa. var. sylvestris. (6) Voy. page 78. (7) Carum Carvi Linn. (8) Voy. le chapilre des Essences. (9) Coniufn maculatumL inn. (10) Voy. page 186. (11) Coriandrum sativum Linn. (voy. le chap. des Essences). (12) Cuminum Cyminum Linn. (voy. chap. des Essences). FRUITS. — ANIS ÉTOILE. 267 il0 Fruits de Fenouil (I), produits par le Fenouil commun (2), indigène. — Méricarpes oblongs, plus ou moins arqués, plans d’un côté, convexes de l’antre, à 5 côtes ailées, presque mem- braneuses, égales entre elles, glabres, portées par une colu- melle bipartite. — Aromatiques, stomachiques, carminatifs et légèrement diurétiques (3). 12° Fruits de Livèche, produits par V Angélique livèche (4), indigène. — Méricarpes ovales-oblongs, à 5 ailes, ceux des bords deux fois plus larges, portés par une columelle bipartite. — Aromatiques, carminatifs et emménagogues. 13° Fruits de Phellandrie, produits par l 'Œnanthe pliellan- drie (5), indigène. — Méricarpes ovoïdes, allongés, à 5 côtes lé- gèrement obtuses, les marginales plus développées, couronnés par les dents du calice, glabres. Columelle indistincte. — On les croyait utiles contre le squirrhe, le cancer et la gangrène. On les recommande quelquefois dans la bronchite chronique et la phthisie pulmonaire. On leur attribue aussi des vertus fébrifuges et antiscorbutiques. § II. - no l'Anlt étoile. t° Plante. — L’Am's étoilé est le fruit du Badian anisé (6), arbre de la famille des Magnoliacées. Cet arbre croît en Chine et au Japon. Description. — Taille médiocre. Tronc à écorce aromatique. Feeuilles al ternes ou rassemblées en bouquets à la partie supérieure des rameaux, brièvement pétiolées, elliptiques, aiguës, très-en- tières, persistantes, offrant 2 stipules lancéolées, blanchâtres, très- caduques. Fleurs dans l’aisselle des feuilles supérieures, soli- taires,longuement pédonculées, pourpres. CaliceàSou 6 folioles, squammiformes, inégales,caduques, les inférieures colorées. Co- rolle à pétales nombreux, disposés sur plusieurs rangs, lancéolés, aigus; les plus intérieurs les plus étroits. Étamines 23 à 30, éta- lées, réfléchies en dehors, à filets épais et courts, portant des (1) Ofûcin., semina F œniculi dulcis. (2) F œniculum officinale Ail. ( Anethum Fœniculum Linn., Ligusticum Fœniculum Roth). (3) Yoy. le chapitre des Essences. (4) Levislicum officinale Koch [Ligusticum Lcvislicum Linn., Angelica qtaludani- folia Lam., A. Lecisticum Ail.). (5) Œnanthe Phellandrium L3m. [Phellandrium aquaticum Linn., Ligusticum Phellandrium Crantz), vulgairement F'enouil d’eau, Ciguë d'eau, Phellandrie aqua- tique. (6) Ilicium anisatum Linn. 268 VEGETAUX EMPLOYES EN MEDECINE. anthères placées conlre leur face antérieure. Pistils 8, disposés en étoile et serrés les uns contre les autres. Ovaires comprimés, uniloculaires, terminés supérieurement et extérieurement par un style court, offrant un stigmate avec un sillon longitu- dinal. 2° Fruit (i) (fig. 82). — Ce fruit, désigné sous le nom d'Anis étoilé ou sous celui de Badiane (2), est sec, étoilé, brun, composé de 6 à 12 capsules ovoïdes, compri- mées, pointues, dures, ligneuses, soudées ensemble par la base, monospermes, s’ouvrant longitu- dinalement parle bord supérieur ou intérieur; surface extérieure />i Fig. 82. — Badiane. — a, graine, raboteuse, couleur de rouille. Endocarpe lisse, luisant, presque osseux. Celles qui sont vieilles deviennent béantes. Graines ovoïdes, lisses, luisantes, d’un fauve rougeâtre, contenant une amande blanchâtre et huileuse. 3° Propriétés et usages. — L ’Anis étoilé exhale une odeur très- douce et très-suave. Sa saveur est aromatique, sucrée, légère- ment acide, même un peu âcre. File offre de l’analogie avec celles de l’Anis et du Fenouil, mais surtout avec celle de l’Anis. L’iras étoilé est regardé comme un puissant stimulant. On l’administre en poudre, en eau distillée, en infusion théi- forme. On sait que c’est à la Badiane que l ’anisettc de Bordeaux emprunte son parfum et sa saveur. 4° Succédanés. — On trouve dans l’Amérique septentrionale deux autres Badians à fleurs jaunâtres, dont les fruits peuvent être substitués à YAnis étoilé : ce sont le Badian à petites fleurs (3) et le Badian de la Floride (4). III. — FRUITS AGRÉGÉS. Les fruits simples et les fruits multiples sont produits par une seule fleur; les fruits agrégés sont le résultat de plusieurs. (1) Syncarpe ou syncarpide des botanistes. (2) Officiu., Anisum Indicum slellatum, Badiane de la Chine , Anis de Sibérie, Anis des Philippines. (3) Ilicium pari-iflorum Michx, (4) Ilicium Flvridanum Linn. HOUBLON. FRUITS. — 269 Nous éludierons : 1° les cônes, 2° le malaccône, 3° la sorose, 4° le sycône. Voici leurs caractères abrégés : , . , , secs. ... !. Cônes. | sans mv0 uc|e. | charnus. . j écailles bacciformes . 2. Malaccône. ^rults | I calice bacciforme. . . 3. Sonose. \ avec involucre 4. Sycône. \ lu Cônes. Les cônes sont au nombre de deux : 1° ceux du Houblon, 2° ceux du Cyprès. Les premiers sont composés d’écailles minces et membra- neuses; les seconds, d’écailles épaisses et ligneuses : ceux-ci se rapprochent des cônes des Pins, c’est-à-dire des vrais cônes. § I. — Des Cônes (le Uoublon. t° Plante. — Le Houblon commun (1) appartient à la famille des Cannabinées. On le trouve, en Europe, dans les baies, sur le bord des rivières. On le cultive en France et en Belgique. Description. — Racines vivaces, ligneuses et fibreuses, produi- sant, tous les ans, des tiges herbacées longues de plusieurs mètres, sarmenteuses, volubiles, grêles, anguleuses, rudes, dures, cou- vertes de poils courts et crochus. Feuilles opposées, péliolées, écliancrées en cœur à la base, à 3 ou 5 lobes ovales, acuminés et dentés, ou bien simples, profondément dentées en scie, rudes en dessus, portant en dessous des glandes résineuses. Stipules soudées deux à deux. IJioïque. Inflorescence dans les fleurs mâles en petites grappes rameuses, dans les fleurs femelles en épis ovoïdes composés de grandes bractées membraneuses, concaves, colorées et aecrescentes. Mâles : offrant un calice à 5 sépales, presque égaux, et 5 étamines à filets courts, portant des anthères dressées et apiculées. Feui. : réunies par paires. Calice réduit à un seul sépale [squammiforme. Ovaire surmonté de deux styles filiformes, très-longs. 2° Cônes (fig. 83). — Ovoïdes-allongés, formés par les bractées et les sépales membraneux développés et réticulés. A la base de chaque écaille, on trouve deux petits fruits ( achaines ) ovoïdes, légèrement comprimés, jaunâtres, entourés d’une poussière (1) ffumulus Lupulus Linn. [Lupulus scandens Lam., L. communis Gærlu.). 270 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. granuleuse d’un jaune verdâtre ou d’un jaune d’or, odorante, qui contient le principe actif du cône. Celte poussière a été dési- gnée sous le nom de lupulin. Le lupulin (fig. 84) est un petit organe (Raspail) glanduleux, à peu près ovoïde, ressemblant grossièrement au fruit des Chênes. Fig. 83. — ( ôue de Houblon. Fig . 84. — Cône de Houblon. — a, lupulin com- mençant àse former; 6, lupulin composéde deux utricules; c, lupulin pédicule; d, lupulin en forme de coupe striée ; ct lupulin devenu glandi forme. Son grand diamètre varie entre i5 et 30 centièmes de millimètre. La partie inférieure est en forme de coupe striée de la base jus- qu’au bord; la partie supérieure est conique ou conoïde et lisse. Ces deux parties paraissent à peu près égales en hauteur. Le lu- pulin commence à se former par la dilatation d’une cellule épi- dermique qui devient saillante à l’extérieur et se partage bientôt en deux par une cloison transversale. L’utricule inférieur finit par constituer une sorte de pédicelle court ; le supérieur se renfle et se remplit d’une matière granuleuse. Cette cellule se divise alors longitudinalement en deux, puis en quatre, puis en un grand nombre qui composent une sorte de disque rayonné. A cette épo- que, les bords du lupulin se relèvent et le disque devient cupuli- forme. 11 se produit alors autant de petites coupes déprimées à peu près sessiles, irrégulièrement et élégamment striées. Quand ces cupules sont arrivées à leur parfait développement, une couche de cellules microscopiques s’organise. Cette couche est revêtue d’une cuticule très-mince qui tapisse la cavité du lupulin. Un liquide jaune est sécrété dans ces cellules, lequel s’épanche dans la cavité de la cupule et soulève la cuticule. Celle-ci, résistante et extensible, est refoulée à l’extérieur, comme un doigt de gant, et FRUITS. CYPRÈS. 271 forme au-dessusde la cavité le corps conique ou conoïde. C’est alors que le lupulin ressemble plus ou moins à un gland (Personne). En mettant dans l’eau très-légèrement alcalisée des grains à moitié développés, on les voit, au microscope, soulever leur cu- ticule et se transformer en lupulin parfait (Personne). Le lupulin est composé de lupuline, d’essence, de gomme, de résine, d’exlraclif, d’osmazome, de graisse, d’acides valérianique et malique, de malate de chaux et de quelques autres sels (Per- sonne). La lupuline ne cristallise pas; elle est d’un blanc jaunâtre; elle se dissout un peu dans l’eau ; elle est très-soluble dans l’al- cool, mais faiblement dans l’élber. 3° Propriétés et usages. — Le lupulin présente une amertume parfumée, assez agréable. La lupuline offre aussi une saveur très-amère . Les cônes de Houblon servent principalement à la fabrication de la bière. Ils sont toniques, antiscrofuleux et un peu narcotiques. On les emploie dans les maladies cutanées chroniques. Le lupulin pré- sente les mêmes propriétés. On le dit aphrodisiaque. On administre le Houblon en tisane et en eau distillée. On pré- pare, avec le lupulin, une teinture, un extrait, un sirop, un sac- charure, une gelée et une pommade. 4° Observation. — Les jeunes pousses et les feuilles du Houblon passent pour antiscorhuliques. § II. -»cs Cônes de Cyprès. 1° Plante. — Le Cyprès commun (I) appartient à la famille des Cupressinées. Il croît naturellement dans les régions australes de l’Europe. Description. — Arbre d’aspect pyramidal. Tronc fort élevé. Feuilles petites, squammil'ormes, imbriquéessur 4 rangs, un’peu pointues, persistantes, glabres, d’un vert sombre. Inflorescence en chatons jaunâtres. Chatons mâles conoïdes, entourés d’écail- les par le bas. Chatons femelles globuleux, offrant 8 à 10 écailles, en forme de bouclier, portant à leur partie inférieure un grand nombre de fleurs femelles redressées, composées d'une urcéole presque fermée. 2° Cônes (2). — Ces fruits, très-improprement appelés noix de (1) Cupressus sempervirens Linn. (2) Galbules, Gærtn. 272 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Cyprès, ressemblent à des Noix de galle. Ils présentent de grosses bosselures; ils sont glabres et d’un vert olivâtre ou jaunâtre. Ils sont composés d’écailles charnues qui se séparent à la maturité et ressemblent alors à des clous à très-grosse tète, atlachés à un axe très-court. Les graines sont petites, oblongues, anguleuses, glabres, rougeâtres, et munies latéralement de deux ailes membraneuses. On cueille les cônes de Cyprès pendant qu’ils sont encore verts. 3° Propriétés et usages. — Ces fruits sont fort astringents. Ils perdent une partie de leurs propriétés en devenant ligneux. On emploie les cônes de Cyprès à cause de cette même astrin- gence. Ce sont des succédanés de la Noix de galle. 2° Malaccônes. Les malaccônes (1) sont les baies de Genévrier. Des Unies de Genévrier. 1° Plante. — Le Genévrier commun (2) est un arbrisseau éga- lement de la famille des Cupressinées. 11 croît en France sur les collines sèches et arides. Description. — Il est rarement arborescent; il forme le plus souvent un buisson. Feuilles verticillées, ternées, sessiles, li- néaires, très-aiguës, piquantes, glauques en dessous. Inflores- cence en chatons axillaires et solitaires. Chatons femelles très- petits, verdâtres, formés de 3 écailles soudées et contenant 3 cupules dressées et 3 petits ovaires. 2° Malaccônes (fig. 85). — Les fruits du Genévrier, très-impro- prement appelés baies, ressemblent beaucoup aux véritables baies. Ce sont des espèces de cônes globuleux et charnus, d’abord verts, puis noirâtres. Leur pulpe est très-succulente. Dans l’in- térieur, on trouve 3 caryopses osseux, monospermes, enveloppés par les écailles florales soudées et charnues. Ces fruits sont composés d’huile volatile, de cire, de résine, de sucre, de gomme, d’une matière extractive, de sels, de chaux et de potasse (Trommsdorf). L’huile volatile est très-limpide et à peine jaunâtre. L 'extrait est assez solide, gommo-résineux et d’un brun noir. 3° Propriétés et usages. — Les malaccônes de Genévrier ont (1) Arcesthides Desv. (2J Juniperus communis , Lino. FRUITS. — MURES. 273 une odeur aromatique et une saveur amère, résineuse et un peu sucrée. On emploie ces fruits comme toniques et stimulants. L’extrait passe pour un bon stomachique. On les administre en fumigations. On en prépare une infu- sion aqueuse, une eau distillée et un vin. Fig. 85. — Genièvre. — a, fruit ; b, la partie supérieure enlevée pour montrer les graines ; c, une graine isolée. On distille ces fruits avec de l’eau-de-vie, et l’on en obtient l’eau-de-vie de Genièvre. 3° Soroses. Les soroses (t) sont les Mûres. Des lUùrcs. 1° Plante. — Le Mûrier noir (2) appartient à la famille des Morées. On le dit originaire de la Perse ; on le cultive aujour- d’hui dans différentes parties de l’Europe. Description. — Tronc assez élevé, à suc lactescent. Écorce noirâtre. Feuilles alternes, ovales-cordiformes, acuminées, den- tées en scie, scabres, pubescenles, quelquefois divisées en 3 ou 5 lobes. Stipules au nombre de 2, ovales-lancéolées, membra- neuses, caduques. Inflorescence en épis. Fleurs monoïques. Épis mâles ovoïdes, presque globuleux. Calice à 4 sépales soudés à la base, étalés pendant la floraison, ovales et concaves. Étamines 4, alternes, à filets filiformes, rugueux transversalement. Épis fe- melles brièvement pédonculés, assez gros, globuleux, pendants. Calice comme dans les fleurs mâles, à sépales dressés, hérissés sur les bords. Ovaire lenticulaire, surmonté de deux styles fili- formes, hérissés, stigmatifères à leur face interne. 2° Sorose. — Ce fruit est composé d’un certain nombre de (1) Syncarpes , Richard. (2) Morus nigra Linn. 274 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. petits achaines recouverts par le calice devenu charnu et succu- lent, lesquels se soudent latéralement, et forment une fausse baie mamelonnée qui ressemble à une framboise. Les soroses sont de la grosseur d’une prune de Damas, ovoïdes, lisses, d’a- bord vertes, puis d’un rouge vineux, puis d’un pourpre noir. Leur suc est visqueux et d’un rouge foncé. 3° Propriétés et usages. — Les Mûres ont une saveur sucrée, légèrement acidulé, assez agréable. Cependant, on ne les sert pas sur nos tables. Elles contiennent une grande quantité de mucilage, et jouis- sent de propriétés fort analogues à celles des groseilles. Elles sont rafraîchissantes et adoucissantes. On les administre en boisson. En les cueillant avant la matu- rité, on en prépare un sirop légèrement astringent assez estimé (sirop de Mûres) (1). 4°’ Sycônes. Les sycônes (2) sont les Figues, réunion remarquable de très- petits fruits dans un réceptacle creux et succulent. Des Figues. 1° Plante. — Le Figuier commun (3) appartient à la famille des Artocarpées. 11 est originaire d’Orient. On assure qu’il a été im- porté dans le midi de la France, avec la Vigne, par les Phéniciens. Description. — Arbre de taille moyenne, à bois tendre. Rameaux grisâtres ou verdâtres, renfermant une moelle abondante. Feuilles alternes, pétiolées, grandes, palmées, ordinairement à 3, 5 ou 7 lobes arrondis, échancrées en cœur à la base, glabres, luisantes, et d’un vert foncé en dessus, hérissées de poils rudes et courts, un peu pâles en dessous, épaisses, fermes; elles ont une odeur particulière. Inflorescence réunie dans des réceptacles assez gros, arrondis ou pyriformes, pédonculés, solitaires à l’aisselle des feuilles. Ces réceptacles offrent au sommet une petite ouverture entourée d’écailles. Les fleurs mâles sont à la partie supérieure de la cavité; les femelles couvrent le reste de sa surface. Les pre- mières ont un calice à 3 sépales lancéolés, soudés dans leur (1) Voy. page 82. (2) Endophé rides, Guib. (3) Ficus Carica Linn. FRUITS. FIGUES. 273 partie inférieure, pointus, membraneux, et 3 étamines beaucoup plus grandes, à filets capillaires. Les femelles offrent un calice à 5 sépales soudés en un tube décurrent sur le pédicelle, et un ovaire supère obliquement stipité, portant un style un peu laté- ral, allongé, grêle, terminé par deux stigmates filiformes. 2° Sycones. — Les Figues ne sont pas des fruits ordinaires, mais des amas de fruits. Toutes les fleurs femelles qui viennent d’être décrites se transforment, après leur fécondation, en au- tant de petites drupes charnues, lin même temps, le réceptacle général devient succulent, sucré et parfumé. Quand on ouvre une Figue, on voit les petits fruits dont il s’a- git serré les uns contre les autres. Ils sont pédicellés, obovés, comme tronqués au sommet et terminés par le style et les stig- mates devenus très-mous. Ils contiennent, au centre, une graine lenticulaire crustacée. Il existe généralement deux sortes de Figues : les unes qui occupent la partie moyenne des branches, et qui mûrissent en juillet. On les appelle Figues-fleurs. Les autres qui sont termina- les, et qui mûrissent en septembre. Les premières sont les plus grosses, et les secondes les plus sucrées. On distingue un grand nombre de variétés de Figues, qui dif- fèrent par le volume, par la forme plus ou moins allongée ou arrondie, par la couleur de la peau, qui est verte, jaune, viola- cée ou rougeâtre, et par celle de l’intérieur, qui est jaunâtre, rougeâtre, rouge vif ou rouge violacé. On sèche les Figues au soleil, suspendues à des fils, attachées à des branches épineuses ou bien étendues sur une claie. Les Figues des environs de Paris et du nord de la France sont peu sucrées et ne peuvent pas se conserver. Les Figues employées en médecine sont : 1° les violettes, 2° les grasses. Les unes et les autres sont assez grosses, les secondes un peu visqueuses et moins estimées que les premières. 3° Propriétés et usages. — Les Figues fraîches ont une saveur sucrée et parfumée. On en consomme une grande quantité dans nos départements méridionaux. Elles sont adoucissantes, béchiques et légèrement laxatives. Les Figues sèches sont plus sucrées et d’une digestion moins facile. Elles passent pour béchiques et pectorales. On en fait des tisanes et une pâte ; on en compose même des cataplasmes. 276 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. CHAPITRE XV DES GRAINES. Les graines les plus utiles sont, sans contredit, les graines fécu- lentes et les graines huileuses. Je renverrai leur étude aux cha- pitres dans lesquels je traiterai des Fécules et des Huiles. Je m’occuperai seulement, dans ce chapitre, des graines qui présentent des propriétés et des usages spéciaux. Ces graines sont : 1° le Café, 2° le Cacao, 3° les graines de Lin, 4° celles de Moutarde, 5° les semences de Courge, 6° les Amandes, 7° la Noix vomique , 8° les graines de Pomme-épineuse, 9° les graines de Col- chique, 10° les graines de Paullinia, § I. — Du Café. 1° Plante. — Le Caféier d’Arabie (t) est un arbrisseau de la famille des Rubiacées. On le regarde commeoriginaire de lahaute Égypte, d’où il a été transporté en Arabie vers la fin du xve siècle (Raynal). Il croît en abondance dans la province d’Yémen, sur les bords de la mer Rouge, particulièrement aux environs de Moka. Comme ilprospère très-bien autour de celte ville, plusieurs botanistes ont regardé cette région comme sa véritable patrie. Histoire. — Ce sont les Hollandais qui, les premiers, importèrent \e Caféier en Europe et nous firent connaître ce précieux arbrisseau. En 1690, van Horn en acheta quelques pieds à Moka, et lesintro- duisit à Batavia : ils réussirent à merveille. Vers 1710, il envoya un jeune Caféier à Amsterdam. On le cultiva dans une serre du jardin botanique. 11 donna bientôt des fleurs et des fruits féconds ; on le multiplia. Un consul de France en adressa un pied à LouisXIV. Ce Caféier fut placé au Jardin des plantes, où il fructifia. Bientôt les Français essayèrent d’acclimater cet arbrisseau dans leurs possessions des Antilles. Trois sujets furent envoyés à la Martinique : deux périrent en roule; le troisième ne dut sa conservation qu’aux soins dévoués du capitaine Declieux, qui partagea plusieurs fois sa ration d’eau avec le jeune Caféier. C’est ce pied qui est devenu la souche de toutes les plantations de la Martinique et des autres Antilles françaises. Peu de temps après, le Caféier fut introduit à Cayenne, e enfin à l’île Bourbon. (I) Coffea Arabica Linu. GRAINES. — CAFÉ. 277 L’usage du Café est répandu depuis longtempsd ans l’Orient. On assure que le sultan Sélim II l’introduisit à Constantinople en 1553. En Turquie et en Perse, il y avait des établissements pu- blics où l’on se réunissait pour boire du Café. Fig. 8 6. — Caféier. Apportée à Venise en 1615, et à Marseille en 1654, celte liqueur ne fut connue en France que trois ans plus tard, sous les auspices — BOT. MÉD. 16 MOQ. -TAN I) . 278 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EX MÉDECINE. du voyageur Thévenot. En 1660, l’ambassadeur oftoman Soliman Aga, arrivé depuis peu à Paris, invita quelques personnes à prendre du Café. Il n’en fallait pas davantage pour donner de la vogue à la liqueur orientale. On en parla dans plusieurs salons de Paris ; chacun voulut en goûter. Peu à peu les classes supérieures s’y habituèrent. L’usage se répandit ensuite, quoique pluslentement, chez le peuple. Les Parisiens imitèrent les Orientaux, et créèrent dans notre capitale des établissements analogues à ceux de Con- stantinople et d’Ispahan. On leur donna le nom de cafés. Le premier établissement de ce genre fut fondé tà Paris, en 1 669, par l’Armé- nien Paskal ; il ne réussit pas, son fondateur alla faire fortune à Londres, Mais en 1673 s’ouvrirent deux autres cafés publics : ce furent ceux du Florentin Procope et de Grégoire d’Alep. La consommation du Café , en Europe, dépasse aujourd’hui 300 millions de kilogrammes (Payen). Description (fig. 86). — Le Caféier ou Cafier est un arbrisseau toujours vert, haut de 4 à 5 mèlres, à forme pyramidale. Tiges cylindriques. Branches opposées, un peu noueuses, flexibles, gri- sâtres. Feuillesopposées, presque sessiles, ovales-allongées, poin- tues, entières, un peu sinueuses sur les bords, glabres, d’un vert foncé, à nervures prononcées, pourvues de 2 stipules lancéolées et caduques. Inflorescence en petites panicules à l’aisselle des feuilles supérieures. Fleurs presque sessiles, d’un blanc légère- ment rose, d’une odeur suave. Calice turbiné, à 5 petites dents égales. Corolle un peu hypocratériforme, à tube beaucoup plus long que le calice, cylindrique, et à limbe composé de 5 lobes lancéolés, pointus. Étamines au nombre de 3, insérées à la gorge de la corolle, saillantes, à filet très-court et à anthères allongées, étroites et vacillantes. Ovaire biloculaire, portant un style qui n’arrive pas à l’insertion des étamines et qui est simple, terminé par un stigmate bifide. Baie de la grosseur d’une merise, ovoïde, à sommet ombiliqué, d’abord verte, puis rouge, et enfin noirâtre, à pulpe jaunâtre légèrement sucrée. Les premiers voyageurs l’appelaient Mûre ou Meure des Indes. Chaque fruit contient deux coques ( nue aies ) ellipsoïdes, presque rondes, planes d’un côté et accolées par leur face aplatie. Ces coques offrent deux tuniques [endocarpe) minces et carlilagineûses. Trois floraisons, en général, ont lieu tous les ans à trois se- maines ou un mois d’intervalle. 2U Graines (fig. 87). — Chaque coque ne renferme qu’une graine offrant à peu près sa forme, c’est-à-dire plane du côté interne et bombée du côté extérieur. La face plane est creusée, au milieu, GRAINES. — CAFE. 279 d’un sillon longitudinal profond. Sa couleur varie du blanc jau- nâtre ou grisâtre au jaune verdâtre. Le tissu est dur, cartilagineux, comme corné. Si l’on examine au microscope une tranche très- mince de ce tissu, on reconnaîtra qu’elle est formée d’un tissu Fig. 87. — Café. — a, baie; b, la partie supérieure enlevée pour montrer les deux graines ; c, une graine isolée. cellulaire à parois épaisses et à cavités irrégulières, communi- quant entre elles par de nombreux pertuis (Payen). Les graines de Café contiennent de la cellulose, de l’acide chloroginique, des substances grasses, azotées, minérales, de l’huile essentielle, de la matière sucrée. Chose singulière, leprin- cipedel’aromes’y rencontreen quanlilé tellement minime, qu’en l’évaluant à un demi-millième du poids total, on est peut-être au- dessus de la vérité (Payen). Parmi les principes azotés du Café, un des plus importants est la caféine. Ce principe cristallise en aiguilles très-fines, longues, blanches et soyeuses. Il fond aisé- ment et se résout en un liquide transparent. L’eau froide en dis- , soûl 1 /50e de son poids, mais l’eau bouillante beaucoup plus. La culture a produit plusieurs variétés de Cafés qui sont dési- gnées dans le commerce par les noms des pays d’où elles vien- nent : tels sont le Café Moka , le Café Bourbon, le Café Martinique, le Café Haïti... La meilleure qualité est la première. Récolte. — Lorsque les baies sont mûres, des nègres passent chaque jour entre les rangs des Caféiers, cueillent les fruits et les rassemblent dans un panier de liane. Chaque travailleur récolte ainsi par jour de 80 à 90 kilogrammes de Café en cerises. On pré- pare ces fruits de plusieurs manières : 1° On les laisse macérer et fermenteren tas, afin de faciliter l’extraction de lapulpe; 2° on les froisse ou grage, immédiatement après la récolte, entre des cylin- dres de bois garnis de râpes métalliques, et l’on élimine la pulpe transformée en bouillie par des lavages multipliés ; 3° on les fait sécher le plus promptement possible, et on les soumet ensuite au décorlicage. Dans certains pays, on ne cueille les baies qu’a- 280 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. près les avoir laissées dessécher en partie sur le Caféier', quel- ques-unes tombent alors spontanément. Le décorticage complet n’est pas regardé comme une opération indispensable dans tous les pays. La Bolivie, par exemple, et Java, expédient en France une sorte de Café dont lesbaies ont été seule- ment débarrassées de la pulpe et non de l’enveloppe coriace inté- rieure. Ces grains sont connus sousle nom de Café enparche (Payen) . 3° Café. — On torréfie les graines. Un ancien ouvrier forgeron, Vandenbrouck, a imaginé un moyen ingénieux-de régulariser la température pendant la torréfaction. Ce moyen consiste à main- tenir tous les grains de Café à une petite distance des parois de tôle du brûloir, en disposant à l’intérieur du cylindre un canevas métallique fixé parallèlement aux parois de ce dernier, de ma- nière que les grains se brûlent dans un bain d’air. Pendant la torréfaction, quelques industriels projettent une petite quantité de sucre sur les grains, au moment où l’arome commence à se développer. Ce Café est connu sous le nom de Café de Chartres. On réduit en poudre les grains de Café torréfiés, et l’on en fait une infusion. Cette infusion doit avoir lieu en vaisseau clos. On a inventé de petits appareils de ménage qui donnent une liqueur très-parfumée. Les Orientaux se bornent à verser de l’eau bouil- lante sur la poudre aromatique contenue dans de petites tasses. Ils obtiennent ainsi un breuvage couronné d’une mousse légère, hautement parfumé, mais où la poudre reste en suspension. La méthode française est généralement adoptée en Europe. On prépare d’excellent Café en employant parties égales de Moka et de Bourbon. On les torréfie à part. Le Café Moka doit l’être seulement jusqu’à ce qu’il prenne une teinte rousse; on pousse un peu plus loin latorréfaction du Café Bourbon (Soubeiran). 4° Propriétés et usages. — Les graines de Café ont une odeur de foin et une saveur de seigle. L’infusion de Café (1) est légèrement amère, mais son amer- tume est combinée avec un arôme très-suave. On y ajoute géné- ralement une certaine quantité de sucre. Les Orientaux le pren- nent sans cette addition. Le Café est tonique et excitant. Il favorise la digestion ; il exerce en même temps une action spéciale sur le cerveau. On connaît son influence sur les facultés intellectuelles. Il est nui- sible aux personnes nerveuses, il leur cause sou vent des insomnies. (1) Appelée d'abord Kavé ou Cave. GRAINES. — CHOCOLAT. 281 On emploie quelquefois le Café comme médicament. On l’a re- commandé dans la diarrhée chronique et dans certaines amé- norrhées, même (et alors non torréfié) contre les fièvres inter- mittentes (Grindel). On l’administre en infusion plus ou moins forte, ou bien e~ poudre. Vandencorput a introduit en 1849, dans la thérapeutique, le citrate décaféiné... On préparait anciennement une huile aro- matique de Café. § II. — Un Chocolat. 1° Plante. — Le Cacaoyer ordinaire (1) appartient àla famille des Byllnériacées. Il est originaire du Mexique et de plusieurs autres parties de l’Amérique méridionale ; il n’a été importé dans nos co- lonies que vers le milieu du xvue siècle. On le cultive aujourd’hui à la Martinique, à Sainte-Lucie, à la Trinité, dans la Colombie, à la Guyane, aux Philippines, à Pile Bourbon et même aux Canaries. Histoire. — C’est vers 1520 que le Chocolat a été introduit en Europe. 11 entra d’abord comme réconfortant dans le système médical; et il en fut de cette denrée comme du sucre, qui ne se trouvait, dans le principe, que chez les apothicaires. Le Chocolat passait pour un excellent remède contre les maux de rate, et c’est probablement à cette prétendue efficacité qu’il a dû une partie de ses succès. Les Espagnols furent les premiers qui employèrent ce produit comme aliment ; puis vinrent les Italiens, ensuite les Français. Au commencement du xvue siècle, on voit encore le Chocolat figurer (à la vérité, au premier rang) dans la pharma- copée d’un archevêque de Lyon ! Description (fig. 88). — Arbre atteignant jusqu’à 10 mètres de hauteur. Tronccomposéd’un bois tendre et léger. Branches allon- gées et grêles. Feuilles alternes, biièvement pétiolécs, obovales ou elliptiques, acuminées, entières, glabres et lisses, pourvues de deuxstipules linéaires-subulées et caduques. I.e pétiole est creusé en gouttière. Inflorescence en petits faisceaux de 5 à 7 fleurs, placés sur le tronc, sur les grosses branches et sur les jeunes ra- meaux, unpeuau-dessus de l’aissel le d es feuilles. Fleurs assez lon- guement pédiccllées, blanchâtres, inodores ; celles des jeunes ra- meaux, stériles. Calice à 5 sépales lancéolés, subulés, aigus, entiers, pétaloïdes, caducs. Corolle à 5 pétales dressés, élargis et creusés en gouttière inférieurement, rétrécis dans leur part ie (I) Theobroma Cacao Linn., -vulgairement , au Mexique, Cacalioaquahuitl, Ca~ caotal. IC. 282 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. moyenne, puis élargis de nouveau et en formede spatule au som- met. Étamines au nombre de 10, monadelphes inférieurement, F ig . 88. — Cacaoyer. — a, une graine isolée. dont 5 fertiles, opposées, très-courtes, portant des anthères didymes extorses, et osunsanlhères, alternes, représentées pardes lanières GRAINES. CHOCOLAT. 283 stériles beaucoup plus longues. Ovaire libre, ovoïde, tomenteux, inarquéde 1 0 sil Ions à 5 loges, portant un style long, terminé par 5 stigmates très-petits, aigus. Fruit gros (vulgairement calasse), ovoïde-allongé, quelquefois mamelonné au sommet, marqué de 3 à 10 eûtes longitudinales, rugoso-tubereuleuses, jaune ou rouge. On a comparé ce fruit à un concombre. Péricarpe épais, dur, coriace-ligneux, indéhiscent, à une seule loge par suite du non- développement des cloisons de l’ovaire. Une sorte de pulpe d’a- bord blanche et ferme, puis mucilagineuse et acidulé, entoure les graines, qui sont groupées au centre. 2° Graines (I) (fig. 88, a). — Au nombre de 15 à 40 dans chaque fruit, ovoïdes, comprimées, plus ou moins semblables à de gros- ses fèves, lisses, d’un brunun peu violet, charnues. Leur tégument propre est mou, flexible et blanchûlie quand il est frais. En se desséchant, il devient papyracé et d’un rouge brun. Leur amande est lisse et couleur de noisette obscure, un peu rougeâ- tre en dedans, et d’un tissu oléagineux. L’embryon est gros et présente deux cotylédons découpés en un grand nombre de lobes irrégulièrement plissés. Chaque Cacaoyer peut produire de 2 à 3 kilogrammes de grai- nès fraîches. On brise les fruits mûrs pour en retirer les graines. On dépouille ces dernières de la pulpe qui les recouvre, et on les fait sécher au soleil. D’autres fois on enfouit les fruits dans la terre jusqu’à ce que la fermentation en ait détaché la partie pulpeuse. Ce second mode de préparation produit le Cacao terré. On distingue deux sortes de Cacaos : 1° Le Caraque , qui se ré- colte sur la côte de Caracas, et qui est le plus estimé. On 1 e terre généralement. On le dit gros oupetil, selon le volume des graines. 2° Le Cacao des Iles, qui vient des Antilles cl des îles de France et de Bourbon. Ses graines sont moins grosses, plus aplaties, plus bulyreuses, plus âpres, plus amères et moins agréables que celles de la première qualité. On le nomme, dans certaines loca- lités, Cacao Berbiche ou Cacao de Surinam. Les Cacaos de Saint-Domingue, de la Jamaïque et de Cuba, sont généralement plus gros que celui des Antilles. La majeure partie du Cacao consommé en Europe est celui de Caracas et de Guyaquil. Le premier est employé principalement en France, en Espagne et en Italie; le second, en Angleterre, en Allemagne et en Itussie. Le total de l’importation a été évalué, pour 1858, de 10 à lTmillions de kilogrammes, dont la France et (I) Officia., Cacao. 284 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. l’Espagne ont reçu la plus forte partie. Il a été constaté que la consommation augmente beaucoup annuellement, et plus en France que partout ailleurs (Milscherlicb). 3° Chocolat. — Avant l’arrivée des Espagnols et des Portugais en Amérique, lesindigènes préparaient une liqueur avec le Cacao délayé dans de l’eau chaude, et de la bouillie de maïs assaison- née de piment (t ) et colorée avec le Rocou (2). Cette préparation était appelée Chocolat {Chocolat). Les Espagnols la modifièrent et la perfectionnèrent, mais lui conservèrent son nom. On prépare aujourd’hui le Chocolat de la manière suivante. On monde les graines à la main avec le plus grand soin. On les met dans un brûloir et on les torréfie, jusqu’à ce que la surface du Cacao soit devenue luisante. Puis on les réduit en pâte, soit à la main dans un mortier chau fié, soit avec un cylindresur une plaque de marbre également chauffée; soit, enfin, dans une mécanique avec de petites meules mises en mouvement par un cheval ou par la vapeur. Pendant le broiement, on y incorpore les 4/5cs du sucre. Ce broiement doit être fait par petites portions. Lorsque la pâte est devenue parfaitement fine, on y ajoutele reste du sucre pulvérisé, avec une petite quantité, soit de cannelle, soit de vanille. On divise la masse par portions que l’on tasse dans des moules de fer-blanc. On porte ces moules dans un endroit chaud où on les laisse quel- ques instants, et l’on unit la surface du chocolat en imprimant des secousses brusques à ces moules. Lorsque le chocolat est re- froidi, on le détache des moules en toi dantlégèrementceux-ci, et l’on enveloppe les tablettes dans une feuille de papier ou d’étain. Le degré de torréfaction que l’on fait subir à ia pâte modifie les qualités du Chocolat. En Italie, la torréfaction est poussée assez loin, et le Chocolat est plus amer et plus aromatique. En Espagne, on ne fait presque que sécher le Cacao ; le Chocolat a moins d’amerlume et il est plus gras. Les Chocolats de France tiennent le milieu entre ces deux qualités (Soubeiran). 4° Propriétés et usages. — Le Cacao non torréfié est sans odeur. Sa saveur est amère et astringente. Tout le monde connaît l’odeur et la saveur du Chocolat. Les opinions les plus contradictoires ont été soutenues relati- vement au mérite réel du Chocolat. Les uns en faisaient un mets divin (delàle nom de Théobrome), et prétendaient qu’une oncede (1) Eugenia Pimanta DC. [Myrtus Pimenta Linu.). (2) Bixa Orellana. GRAINES. LIN. 285 cet aliment nourrit mieux qu’une livre de viande (Slubbe, Bu- chot); les autres, au contraire, le déclaraient une nourriture détestable et nuisible (Bensoni, Acosta). Cetteprécieuse préparation est nourrissante et fortifiante. Elle est utile aux personnes épuisées par des excès. Cependant il est des estomacs qui la digèrent difficilement. On mange le Chocolat cru ou délayé soit dans l’eau, soit dans le lait. On en fuit des pastilles de forme variée. Le Chocolat peut servir de véhicule à diverses substances médicamenteuses. On y introduit du salep, du tapioca, de l’ar- row-root, du lichen, de l’iodure de fer, des anthelminthiques, des purgatifs (I) Le Cacao torréfié, mêlé à la farine de riz, ou au salep et à la fécule de pomme de terre, sucré et aromatisé avec un peu de vanille, constitue le racaltout des Arabes. 5° Autres espèces. — Plusieurs autres espèces de Cacaoyers fournissent des graines recherchées. Tels sont le bicolore (2), \e pompeux (3), le blanchâtre (4), le sylvestre (3) et celui à petits fruits (6). Ces espèces ne sont pas cultivées. g III. - Des Gralucg de Lin. 1° Plante. — Le Lin usuel (7) appartient à la famille des Linées, voisine des Malvacées.ll croît naturellement en France. On le cultive dans plusieurs départements. Description. — Plante annuelle. Tige de 3 à 7 décimètres, soli- taire, dressée, grêle, glabre, peu rameuse. Feuilles nombreuses, éparses, sessiles, lancéolées-linéaires, aiguës, entières, à bords lisses, d’un vert glauque, avec trois nervures longitudinales paral- lèlesà leur face inférieure, lnflorescenceencorvmbe rameux ter- minal, à rameaux formant avant l’épanouissement des grappes presque scorpioïdes. Fleurs longuement pédicellées, d'un bleu pâle. Calice à 5 sépales ovales, acuminés, membraneux et non glanduleux sur les bords. Corolle au moins trois fois plus longue que le calice, en cloche, très-caduque. Étamines au nombre de 5, monadelphes à la base. Ovaire à 5 styles, grêles, surmontés d’un (1) Voy. le chapitre du Beurre vÉGÉTiL. (2) Thebroma bicolor Kunth. (3) Theobroma speciosum Willd. (4) Theobroma subincanum Mart. (5) Theobroma sylvestre Mart. (6) Theobroma microcarpum Mart. (7) Linum usitatissimum Linu. 286 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. stigmate obtus. Fruit ( capsule ) dépassant à peine le calice, globu- leux, à 10 valves dont les bords rentrants forment des cloisons. 2° Graines. — Graines solitaires dans chaque loge, petites-, ovales-oblongues, comprimées, très-lisses, luisantes, brunes en dehors, d’un blanc jaunâtre en dedans. Ces graines sont composées d’amidon, de sucre, de mucus, d’ex- tractif, de cire, de lésine molle, de matière colorante jaune, de gomme, d’albumine, d’huile grasse, d’acide acétique et de sels. Les graines de Lin fournissent la farine connue sous le nom de farine de graines de Lin. On obtient cette farine en pilant les graines dans un mortier ou bien à l’aide d’un moulin. Il faut que celui-ciincise oudéchire la semence et ne l’écrasepas, autrement l’huile est exprimée, la farine paraît moins belle et rancit plus vite (Soubeiran). Celte farine est mêlée avec les fragments de l’épisperme divisé; elle offre une teinte grisâtre; elle contient une grande quantité d'huile grasse fournie par l’amande et un mucilage abondant donné par le tégument propre. 3° Propriétés et usages. — Les graines de Lin ont une saveur douceâtre. On les emploie surtout comme émollientes, dans les maladies inflammatoires des voies urinaires. On les prescrit aussi contre les phlegmasies des intestins et des poumons. Leur farine est or- donnée à l’extérieur dans une foule de circonstances. On administre les graines en tisanes et en lavements. Tout le monde connaît les cataplasmes préparés avec la farine. § IV. — Des «Amines de Moutarde. 1° Plantes. — 11 existe deux espèces de Moutardes qu’il im- porte de connaître : 1° la Moutarde noire , 2° la Moutarde blanche. Ce sont deux Crucifères qui faisaient d’abord partie du genre lin- néen Sinapis. Aujourd’hui, la première est devenue un Brassica, la seconde est restée un Sinapis. Le premier genre présente un calice à sépales dressés et une silique à bec conique dont les valves sont munies d’une seule nervure longitudinale. Le second offre un calice à sépales étalés et une silique terminée par un appendice pyramidal à quatre pans ou comprimé en forme de lame de sabre, dont les valves sont pourvues de 3 à 5 nervures longitudinales. L’une et l'autre Moutarde sont communes danslesdiverses par- ties de la Fiance ; elles croissent dans les lieux pierreux et dans GRAINES. — MOUTARDES. 287 les champs un peu humides. On les cultive, sur une grande échelle, dans plusieurs contrées. Descriptions. — La Moutarde noire (1) présente une racine an- nuelle et une tige dressée, haute d’environ un mètre, cylin- drique, à peine velue, un peu glauque. Feuilles pétiolées, vertes ; les inférieures lvrées-pinnatifides, à lobe terminal très-grand plus ou moins sinué, hérissées de quelques poils écartés, un peu épais- ses; les supérieures lancéolées, aiguës, glabres. Inflorescence en longs épis terminaux. Fleurs pédonculées, petites, j .unes. Ca- lice à sépales étalés. Coi’olle à pétales dressés. Siliques serrées contre la tige, grêles, tétragonales, un peu toruleuses et glabrés. La Moutarde blanche (2) diffère surtout de la noire par ses feuilles toutes lyrées-pinnatipartites, et par ses siliques étalées, couvertes de petits poils. 2° Graines. — Les graines de la Moutarde noire (3) sont unisé- riées, très-petites, globuleuses, avec un ombilic terminal. Sur- face chagrinée, d’un rouge brun, quelquefois recouverte d’un enduit blanchâtre. Amande d’un jaune vif. Ces graines nous sont apportées principalement de la Picardie, de l’Alsace et de la Flandre. Celles de l’Alsace sont un peu plus grosses que les deux autres; celles de la Picardie sont les plus petites. On en retire une farine d’un gris noirâtre mêlé de jaune ver- dâtre ou jaunâtre sale, lorsqu’on la prépare sans enlever le té- gument propre, et d’un jaune plus ou moins pur, lorsqu’elle est faite seulement avec l’amande. La farine de la graine de Picardie est la moins forte et la moins estimée. Les graines de Moutarde noire contiennent : myrosine , myronate de potasse, huile fixe douce, matière grasse, albumine, sucre, gomme, acide libre, substances colorantes verte et jaune, sels (Fauré et Hesse). La myrosine offre une très-grande analogie avec l’albumine. Son caractère principal consiste à déterminer, avec le myronate de potasse, sous l’influence de l’eau, la production de l’huile vo- latile de Moutarde. Les graines de la Moutarde blanche sont plus grosses que les précédentes et d’un blanc jaunâtre. Elles dounent à l’analyse la sinapisme , principe immédiat qui (1) Brassica nigra Koch [Sinapis nigra Linü.). (2) Sinapis alba I.inn . (3) Vulgairemeut Moutarde usuelle, Sénevé noir. 288 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. contient du soufre et qui se présente sous forme d’aiguilles cris- tallines blanches. Elle est soluble dans l’eau, l’alcool et l’éther. 3° Propriétés et usages. — Les graines de Moutarde noire sonL très-âcres et très-irritantes. La sinapisine n’a pas d’odeur. Sa saveur est amère. Leur farine, unie à une petite quantité de farine de graine de lin et délayée dans du vinaigre, compose les cataplasmes irri- tants désignés sous le nom de sinapismes. On l’emploie aussi pour rendre plus actifs les pédiluves et certaines fomentations. La Moutarde noire sert à la préparation d’une tisane contre l’ascite. C’est la farine de cette graine qui forme la base de ce condiment appelé Moutarde. La Moutarde blanche est un remède populaire. On en fait ava- ler une ou plusieurs cuillerées à bouche par jour pour combattre la constipation et dans diverses affections du tube digestif. § V. — Des Semences de Courge. 1° Plante. — La Courge potiron (1) est une plante herbacée de la famille des Cucurbitacées, remarquable par ses fruits volumi- neux. Elle paraît originaire de l’Inde. On la cultive dans tous les jardins potagers. Description. — Tige étalée à la surface du sol, atteignant quel- quefois jusqu’à 10 mètres de longueur, épaisse, cylindrique, cou- verte de poils roides, charnue et fistuleuse. Feuilles longuement péliolées, grandes, réniformes-arrondies, à 5 lobes peu marqués et obtus, couvertes de poils rudes. Leur pétiole est épais et fistu- leux. Vrilles rameuses. Fleurs axillaires, solitaires, grandes, pédi- cellées, d’un beau jaune, monoïques. Mâles : Calice campani- forme. Corolle soudée par sa base avec le calice, 5-fide, à lobes étalés réfléchis. Étamines soudées à la fois par les filets et par les anthères et formant une colonne; anthères linéaires, plusieurs fois repliées sur elles-mêmes. Pistil rudimentaire. Fem. : Calice et corolle comme dans la fleur mâle, mais le calice soudé avec l’o- vaire. Style court, portant 3 stigmates obeordés, épais et glandu- leux. Fruit énorme, globuleux, un peu déprimé, marqué de côtes obtuses peu saillantes, lisse, d’un rouge clair tirant souvent sur le cendré. Chair jaune, jaune rouge, ou orange, ou pâle, ou ver- (i) Cucurbita maxima Duch. [Pepo macrocarpus Rich.), vulgairement Potiron, Potiron jaune commun, gros Potiron vert, petit Potiron vert, Courge, Courgeron. GRAINES. — AMANDES. 280 dâtre. Son intérieur offre une grande cavité irrégulière, portant àses parois un grand nombre detilamenlsenveloppanllesgraines. 2° Graines. — Assez grosses, obovales, très-comprimées, en- tourées d’un petit rebord épais, lisses, blanchâtres. Tégument propre crustacé; amande blanche, composée d'un gros embryon dépourvu d’albumen. L’analyse de ces graines y a montré du mucilage et une huile fixe. 3° Propriétés et usages. — Ces graines sont désignées, dans les anciennes pharmacopées, sous le nom de semences froides (1). Elles ont une saveur douce. On les regarde comme rafraîchissantes et calmantes. On les emploie dans la néphrite, dans les inflammations de la vessie et de l’urèthre, dans l’isehurie. On a conseillé aussi les semences de Potiron contre le ténia (Tyson, Mongeny). On dépouille ces graines de leur enveloppe crustacée; on les triture dans l’eau et l’on en forme une émulsion. On en compose aussi une pâte avec du miel ou du sucre. 4° Succédanés. — On mêle très-souvent aux graines de Potiron, celles du Melon (2), du Concombre (3), de la Pastèque (4) et de la Calebasse (5). § VI. — Des Amandes. 1° Plante. — L 'Amandier (6) appartient à la famille des Amyg- dalées. 11 croît naturellement en Afrique. Il est cultivé dans le midi de la France, en Espagne et en Italie. Description. — L’ Amandier est un arbre d’environ 8 mètres de hauteur, d’une forme rarement régulière, à tronc raboteux et cendré. Ses feuilles sont brièvement péliolées, oblongues-lan- céolées, finement dentées en scie, glabres. Fleurs solitaires ou géminées, subsessiles, blanches ou rosées, paraissant avant les feuilles. Calice campanulé. Corolle à 5 pétales élargis, échancrés au sommet. Fruit oblong, comprimé, pubescent-velouté à duvet adhérent, d’un vert cendré, charnu-coriaee ; à noyaux ligneux, plus ou moins dur, uni, marqué de fissures étroites, s’ouvrant par une fente longitudinale et ne contenant qu’une graine. (1) Ou semences froides majeures . (2) Cucumis Melo Linn. (3) Cucumis sativus Linn. (4) Cucumis Citrullus Ser. ( Cucurbita Citrullus Linn., C, Anguria Duch.). (5) Lagcnaria vulgaris Ser. ( Cucurbita Lagenaria Linn.). (6) Amygdalus commuais Linn. MOQ.-TAND. — 1 BOT. MÉD. Il 290 VEGETAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 2° Graines. — Les graines , recouvertes de l’endocarpe, sont dé- signées sous le nom d’.4ma«c/es.Tout le monde connaît leur forme oblongue, plus ou moins pointue. Leur coque est tantôt dure, tantôt tendre, suivant les variétés. Les unes sont douces, et les autres amères. Elles contiennent de l’eau, de l’huile, du sucre liquide, de la gomme, de l’acide acétique et une certaine quantité d’albumine ( émulsine ). Les Amandes amères renferment, deplusque les Amandes douces, une résine jaune, âcre, et une matière cristalline azotée { amygda - line). 3° Propriétés et usages. — Les Amandes douces sont très-em- ployées en médecine. Indépendamment de l’huile qu’elles four- nissent et dont il sera question dans un autre chapitre, elles servent à la préparation de plusieurs émulsions ( laits d' Amandes), d’un looeb, d’un orgeat, d’un sirop, d’une pâle. Les Amandes amères ont été conseillées dans les douleurs né- vralgiques, les fièvres intermittentes. On les administre en eau distillée, en émulsion ( lait d’ Amandes amères), en huile volatile et en pommade. § VII. — Do la Mois vomique. 1° Plante. — La Noix vomique est produite par le Vomiquier officinal (t), arbre de la famille des Loganiacées. Cet arbre croît dans l’Inde, particulièrement à Ceylan, au Malabar et sur la côte de Coromandel (2). Description. — Hauteur médiocre. Branches jaunâtres. Ra- meaux opposés, cylindriques, glabres, d’uu vert terne. Feuilles opposées, brièvement pétiolées, ovales-arrondies, aiguës ou ob- tuses, très-entières, glabres, minces, à 5 nervures. Inflorescence en petits corvmbes terminaux, assez compactes et longuement pédonculés ; pédicelles légèrement velus. Fleurs petites, blan- ches, d’une odeur faible, non désagréable. Calice court, à 5 sé- pales. Corolle plus grande que le calice, à tube un peu renflé supérieurement, glabre. Étamines au nombre de 3, incluses. Fruits à peu près de la grosseur d’une orange, ovoïdes, revêtus d’une enveloppe crustacée, lisse, assez fragile, rougeâtre. Graines au nombre de 15, placées dans une pulpe aqueuse acidulé. Quand (1) Strychnns Nux vomica~L\nD. Voyez pages 141 et 159. GRAINES. — NOIX VOMIQUE. 201 on coppe le fruit transversalement, ces graines paraissent dispo- sées en cercle, leurs faces placées verticalement, et un de leurs bords le plus souvent tourné vers le centre. 2° Graines (I) (fig. 89). — Orbiculaires, très-aplaties, ombili- quées sur une face, un peu veloutées, comme soyeuses, de cou- leur brunâtre claire tirant sur le gris. Ces graines ressemblent à des boutons. Leur consistance est comme celle de la corne. Les Noix vomiques contiennent du lactate de strychnine , de l’igasurale de brucine, de l’igasurale d 'iyasurine, de la cire, une huile con- crète, une matière colorante jaune, de la gomme, de l’amidon, de la bassorine. La strychnine, la brucine et l 'iyasu- rine sont des alcaloïdes très-importants à étudier. La strychnine cristallise en octaèdres ou eu prismes blancs quadrilatères, ter- minés en pyramide, ordinairement trcs- petits. Elle n’est ni fusible, ni volatile. L’eau en ébullition en dissout 1 /2500e, et à froid 1/66876. La strychnine est soluble dans l’alcool ordinaire. Parfaitement pure, elle prend une couleur rouge par l’acide azotique ; elle devient d’un jaune pâle à la vapeur du brome. La brucine cristallise en prismes obliques à quatre pans, à base parallélogrammatique. Quand on la retire d’une dissolution al- coolique saturée, elle se montre sous forme d’écai Iles nacrées qui ressemblent à l’acide borique. Un peu au-dessus de 100°, elle fond, et la masse se prend en une matière non cristallisée qui ressemble à la cire. Elle se dissout dans 500 parties d’eau bouillante et dans 850 d’eau froide. Elle se combine avec l’eau; elle se dissout facilement dans l’alcool. L’acide azotique lui donne une teinte nacarat qui passe ensuite au jaune; elle de- vient d’un brun noir à la vapeur du brome. L’igasurine cristallise en petits prismes soyeux. Elle est plus soluble dans l’eau que la strychnine et la brucine; elle se dissout dans 100 parties de ce liquide. Elle est très-soluble dans l’alcool. Elle rougit par l’acide azotique. 3° Propriétés et usages. — La Noix vomique n’a pas d’odeur. Elle présente une amertume très-prononcée. La strychnine, la brucine et Yigasurine offrent une saveur exces- (i) Officin., Nux vomiea, Noix vomique, vulgairement œil-de-corbeau. 292 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. sivement amère. Leur action persiste plus ou moins dans la bouche. On assure que la saveur de la brucine est encore sensi- ble, lorsque, rendue soluble par un peu d’acide, elle a été dis- soute dans t 500 000 parties d’eau. Ces alcaloïdes sont très-redoutables. La strychnine abolit les fonctions des nerfs du sentiment et laisse intacts les nerfs moteurs et le système musculaire. Quand on donne cette substance à une personne, il se manifeste premièrement une sorte de vertige et de la roideur dans les muscles, particulièrement dans ceux de la mâchoire. Suivent des secousses d’abord faibles et bientôt terribles. Le corps est roide et immobile, la tête jetée en arrière. L’intelligence reste nette. La parole est entrecoupée. Peu après, les mâchoires se resserrent, et le trismus se déclare. La respira- tion est courte et comme convulsive. Les malades, cloués sur le dos, font de vains efforts. Puis, tout se dissipe; un intervalle de calme survient. 11 est suivi d’un nouvel accès plus violent. Le corps est parfois soulevé à une certaine hauteur au-dessus du lit. Toute parole devient impossible. La respiration, de plus en plus op- pressée, semble par momentscomplétement suspendue. Les batte- ments du cœur sont irréguliers. La plante des pieds est tournée en dedans. Un dernier accès se termine brusquement par la mort. Les Arabes employaient la Noix vomique contre la morsure des serpents. On se sert de la strychnine dans le traitement des paralysies qui sont sous la dépendance de la moelle épinière. On l’a conseillée aussi comme vermifuge. On administre la Noix vomique en poudre, en pilules, en extrait, en teinture, en essence spiritucuse. La strychnine est donnée aussi en poudre, en pilules, en sirop et en teinture (quelques gouttes dans une potion). On en prépare encore un sirop, une pommade, un collyre. g VIII. — l>cs Graines de Pomme épineuse. . 1° Plante. — J’ai déjà parlé de la Stramoine pomme épineuse (t) dans le chapitre des Fecili.es. 2° Graines (fig. 90). — Les graines de celte plante sont nom- breuses, assez grosses (3 millimètres), ovoïdes, réniformes, un peu comprimées, grossièrement ridées, très-finement chagrinées, d’un brun noir. Les plus mûres paraissent les plus foncées. Comme on est obligé de cueillir les capsules avant qu’elles s’ouvrent, il en (1) Datura Stramonium Liun. GRAINES. — COLCHIQUES. 293 résulte qu’elles contiennent un certain nombre de graines inconr plétement développées et de cou- leur blanchâtre. On passe ces graines au moulin, et on les traite par l’alcool chaud à deux reprises. Les liqueurs, re- froidies et filtrées, sont évaporées. On redissout l’extrait dans une pe- tite quantité d’eau. On filtre et l’on évapore de nouveau jusqu’à consis- tance convenable. Ces graines four- nissent 11 pour 100 d'extrait (Sou- beiran). 3° Propriétés et usages. — Les graines de la Pomme épineuse pré- sentent les mêmes propriétés que ses feuilles. Elles sont narcotiques. On les administre en vin et en potion sédative. On donne aussi l’extrait sans mélange. Fig. 90. — Pomme épineuse. — a, une graine isolée. § 1 X. — Des Graines de Colchique* 1° Plante. — J’ai déjà parlé du Colchique d’automne (1) dans le chapitre sur les Tudercules (vov. fig. 26) (2). 2° Graines. — La capsule de cette plante renferme un grand nombre de graines petites, sphériques ou ovoïdes, rugueuses, mates, et d’un brun noirâtre, s’approchant de la teinte de la suie. Elles présentent un raphé court, renflé, spongieux, de la môme couleur que la graine ou plus foncé. 3° Propriétés et usages. — Les graines de Colchique ont peu d’odeur. Leur saveur est âcre et amére. Les préparations faites avec les graines de Colchique sont pré- férées, par quelques praticiens, à celles qui ont pour base les bulbes de cette plante. On croit que ces médicaments produi- sent un effet plus certain (Bouchardat). Conseillées contre le rhumatisme et contre la goutte. Administrées en vin ( teinture de semences de Colchique de Wil- liam) et en teinture. (1) Colchic'un autumnale Linn. (î) Yoy. page 89. 294 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. § X. — l)c* Ctmlnes de Paullinia. 1° Pi.ante. — La Paulinie guarana (1) est un arbuste grim- pant, de la famille des Sapindacées. On la trouve en abondance au Brésil, dans les forêts du Para, sur les bords du rio Madeiro. Description. — Le genre Paulinie a pour caractères : un calice à 4 sépales inégaux, imbriquéslaléralementet persistants; 4 pétales hypogynes, onguiculés, munis à leur base d’une écailie'souvenl bifide (le 5e pétale avorte et laisse une place vacante) ; 8 étamines un peu inégales, et une capsule coriace à 3 loges et à 3 valves. La Paulinie guarana, dont nous devons la connaissance à M. de Martius, n’a pas été décrite. 2° Graines. — Les graines de cette plante sont dressées dans les loges et enveloppées à la base d’un arille bilobé et fongueux. Ces graines contiennent de la gomme, de l’amidon, une ma- tière grasse, huileuse, verdâtre, de l’acide tannique et une assez forte proportion de caféine (guaranine, Th. Martius). 3° Propriétés et usages. — Les Brésiliens préparent, avec ces graines grossièrement pulvérisées et de l’eau, une pâte qu’ils dé- signent sous le nom de Guarana. Cette pâle ressemble un peu à celle du cacao. Elle est en petites masses cylindriques ou arrondies, très-dures, de couleur brune, à cassure comme résineuse; elle offre une saveur légèrement astringente. Pendant les voyages, les indigènes la délayent dans l’eau, avec addition d’une petite quan- tité de sucre, et la prennent comme rafraîchissante et fébrifuge. Les graines de Paullinia ont été importées en France par le doc- teur Gavarelle, qui les avait expérimentées au Brésil. Ces graines sont recommandées contre lesdiarrhées, la dyssenterie, les névral- gies, particulièrement contre la migraine (Trousseau et Pidoux). On fait subir à ces graines une légère torréfaction. On les traite ensuite avec une faible dissolution de carbonate alcalin ; on les lave à l’eau distillée et on les réduit en poudre fine (Fournier). On administre le Paullinia en poudre, en extrait, en teinture, en sirop. On prépare aussi une teinture avec le Guarana, mais cette der- nière substance paraît ne pas offrir les propriétés sédatives et an- tinévralgiques qu’on croit avoir reconnues dans les semences. 4° Autre espèce. — Les graines de la Paulinie cupana (2) (1) Paullinia sorbilis Mari., vulgairement, au Brésil, Guarana üoa. (2) Paullinia Cupana Kunth. GRAINES RAREMENT EMPLOYEES. 295 servent aux Indiens à préparer avec la cassâve une liqueur fer- mentée dont ils forment une boisson antifébrile (1). § XI. — Des Graines rarement employées. Voici l’indication de quelques graines d’un usage peu fréquent : t° Graines d’Abei.mosch (2), produites par 1 ’Abelmosch com- mun (3), Malvacée, originaire de l’Inde, transportée en Égypte et dans les Antilles. — Réniformes, comprimées près de 1 ombilic, marquées d’une rayure fine qui suit la courbure de l’enveloppe, grises. — D’une odeur de musc prononcée. — Employées plutôt par les parfumeurs que par les médecins. 2° Graines d’Ancoi.ie, produites par YAncolie vulgaire (4), Re- nonculacée de France. — Ovoïdes. — Recommandées en poudre dans du vin blanc contre la jaunisse, et en émulsion pour facili- ter la sortie des pustules varioliques. 3° Graines d’Angelin, produites par YAngelin rose (5), Légumi- neuse du Brésil. — Grosses comme un œuf de pigeon, ovoïdes, un peu recourbées, jaunâtres. — Anthelmintbiques. On emploie aussi les graines des Angelins anthelminthique (6), vermifuge (7), stipulacé (8) et à grappes (9). Toutes ces plantes sont aussi du Brésil. 4° Graines de Cédron, produites par le Simaba cédron (10), de la famille des Simaroubées. — Ses cotylédons sont employés, à la Nouvelle-Grenade, dans les fièvres intermittentes et contre la morsure des serpents. 5° Graines d’Épurge, ou Euphorbe épurge (H), Eupliorbiacée ! indigène. — Graines assez grosses, ovoïdes, tronquées à la base, réticulées, rugueuses, d'un brun mat. — Fortement purgatives; conseillées dans les liydropisies. Très-peu employées (12). 6° Graines de Fenuguec, produites par la Trigonelle fenugrec (1 3), (1) Voy. le chapitre sur les Plantes vbnénbusbs. (2) Ou d’ Ambrette . (3) Abclmoscbus communis Medik [Hibiscus Abelmoschus Lino.) . (4) Aquilegia vulgaris Linn. (5) Andira rosea Beuth. (6) Andira anl/ielmint/iica Benth. [Lumbricidia antlielminthica Arrab.). (7) Andira vermifuga Mart. (8) Andira sliputacea Benth. [Lumbricidia legalis Arrab.). (9) Andira racemosa Lam. (10) Simaba Cédron Planch. (11) Euphorbia Lathyris Linn. — Officin., Catapucia minor . (12) Voy. page 196. (13) Trigonella Fœnum græcum I.inn. 296 VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Légumineuse de là France méridionale. — Irrégulièrement rhomboïdales, presque lisses, lernes, roussûtres. — Odeur forte et agréabje. — Employées en cataplasmes qui passent pour émol- lients et résolutifs; elles entrent dans la composition de l’éléolé de Fenugrec, anciennement appelé huile de mucilage. 7° Fèves de Saint-Ignace (t), produites par le Vomiquier amer (2), Loganiacée des Philippines. — Convexes d’un côté, anguleuses u à trois ou quatre fossettes de l’autre. — Extrêmement amères; elles contiennent de la strychnine, de la brucine et de ï’igasurine. Elles donnent trois fois autant de strychnine que la Noix vomi- que. — Purgatives. Employées quelquefois contre les fièvres quartes rebelles et contre la morsure des serpents. 8° Fèves de Tonka, produites par le Coumarouna odorant (3), Lé- gumineuse de la Guyane. — Oblongues, fortement ridées, luisan- tes, d’un brun noirâtre. — Odeur analogue à celle du Mélilot; saveur douce et agréable. — Employées principalement pour parfumer le tabac. 9° Graines de Garou (4), produites par le Garou sainbois (S), Thymélée indigène. — Presque sphériques, avec une petite pointe terminale, jaunâtres, très-âcres. — Usitées autrefois comme pur- gatives. 10° Graines de Genestroi.le (G), Légumineuse indigène. — Ré- putées émétiques. [.es graines du Genêt à balais (7), du purgatif (S) et du foncier (9) étaient regardées, anciennement, comme purgatives. 11° Graines de Mango, pioduites par le Manguier commun (10) . Térébinthacée des Indes orientales, importée dans les Antilles. — Amande revêtue d’un arille. — Astringentes et amères. — Pourraient rendre de grands services, à cause de la forte propor- tion d’acide gallique libre qu’elles contiennent. (1) Officia., Faba sancti Ignatii, Faba febrifuga, Nux vomica légitima, Igasur, Noix igasure. (2) Ignatia amara Litm. f. ( Strychnos Ignatia llergm., Ignatia Philippines Lour.). (3) Dipteryx odorata Willd. [Coumarouna odorata Aubl.). (4) Officia ,,grana Gnidia, cocea Gnidia. (5) Daphné Gnidium Linn., vulgairement Coguenaudier. (6) Genista tinctoria Linn. (voy. p. 219). (7) Sarothamnus scoparius Koch (voy. p. 124). (8) Sarothamnus purgans Godr. et Gren. [Spartium purgans Linn Genista pur- gans DC.). (9) SpartiumJ unceun i Linn. [Genista odorata Moench, G. juncea Lam., Spartian- thus junceus Link.). (10) Mangifera Indien Linn. [Al. domestica Gærtn.). GRAINES RAREMENT EMPLOYÉES. 2'J7 i I2J Muscades (1), produites par le Muscadier aromatique (2), Myristicée des îles Moluques, cultivée à Banda et dans les îles de France et de Bourbon. — La graine présente un arille profondé- ment et irrégulièrement lacinié (macis), d'un beau rouge quand ;i il est récent, mais devenant jaune par la dessiccation. L’amande constitue la partie connue sous le nom de muscade. Elle est grosse comme une petite noix, globuleuse ou ovoïde, ridée et sillonnée, d’un gris rougeâtre sur les parties saillantes;, d’un blanc grisâtre dans les sillons. — Toniques. Plus employées comme condiment que comme médicament. 13° Graines de Nigei.ee (3), Renonculacée indigène. — Petites, triangulaires, un peu comprimées, ridées transversalement, noi- râtres.— Saveur âcre et piquante, analogue àcelle du poivre. — Conseillées comme stimulantes et emménagogues. A peu près abandonnées. La Nigelle des champs (4) jouit des mêmes propriétés. 14° Graines de Psyllium, produites par le Plantain pucier (o), Plantaginée de l’Europe australe. — Menues, oblongues, creusées en nacelle, luisantes d’un côté. — Émollientes. — Employées contre l’irritation du tube digestif, et aussi dans les ophtbalmies. 15° Graines de Sapotillier, produites par le Sapotillier com- mun (6), Sapotacée des Antilles. — Lenliculaires-ellipliques, po- lies, brillantes, d’un marron foncé, avec un long ombilic margi- nal, linéaire et blanchâtre. — Saveur très-amère. — Réputées diurétiques. 16° Graines de Staphisaigue, produites par la Dauphinelle sta- pkisaigre (7), Renonculacée indigène. — Irrégulièrement trigones, comprimées, bombées du côté extérieur, fortement réticulées, d’un gris foncé; elles contiennent un principe particulier (delphinë). — Très-amères et très-âcres. Employées contre certaines maladies de la peau; usitées aussi dans les affections nerveuses. — Administrées en poudre, en pilu les, en lotion, en teinture et en pommade. (1) Officin., Nux nioschafa, Nucista , Nux myristica , Moschocaryon , Moschocary- dion, Nux unguentaria , Nux aromatica. (2) Myristica moschata Thunb. [M. officinalis Lino, f., M. fragrans Houtt., M. aromatica Lam.). (3) Nigella sativa Linn., vulgairement Nielle. (4) Nigella arvensis Linn. (5) Plantago Psyllium Linn., vulgairement Herbe aux puces. (6) Achras Sapota Linn. ( Sapola Achras Mi II.). (7) Delphinium StaphisagriaL inn., vulgairement Herbe aux poux. 17. LIVRE SECOND DES PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. CHAPITRE PREMIER DU LIGNEUX. Les tissus cellulaire, vasculaire et fibreux des végétaux ne sont que des modifications d’un seul et même élément. Cet élément, appelé ligneux par les chimistes, s’obtient en épuisant le bois, le linge et le papier successivement par l’éther, l’alcool, l’eau, les acides faibles et les alcalis dilués. Il est constitué par la cellulose et par les incrustations de son intérieur. Les matières ligneuses employées en médecine se réduisent à trois : 1° le coton, 2° le moxa, 3° Y amadou. § i. — Du coton. 1° Plantes. — Le coton est un duvet laineux qui enveloppe la graine de plusieurs plantes du genre Cotonnier ( Gossypium ), de la famille des Malvacées. Le genre Cotonnier a pour caractères : Calice cyathiforme à 3 dents, entouré d’un involucre à 3 parties dont les lobes sont en cœur et plus ou moins dentés-incisés. Stigmates au nombre de 3 à 3. Capsule de 3 à 5 loges, contenant plusieurs graines entou- rées chacune d'un petit flocon de duvet assez long et très-fin. [.es principales espèces de ce genre sont : 1° le Cotonnier arbores- cent (I), qui croît en Égypte, en Arabie et dans les Indes ; 2° le Co- tonnier herbacé (2), qui se trouve à Candie, à Chypre et aussi dans les Indes. On cultive ces plantes précieuses dans l’Inde, en Afri- que, dans les deux Amériques, à Malle et en Sicile. Caractères. — Le Cotonnier arborescent est un arbrisseau dont les feuilles ont des lobes lancéolés, dont les involucelles sont dentés en scie et dont les fleurs sont d’un rouge brun. Le Cotonnier herbacé est une plante annuelle dont les feuilles ont des lobes arrondis, dont les involucelles sont presque entiers et dont les fleurs sont jaunâires. 2° Coton (fig. 91). — Le duvet précieux qui entoure la graine des Cotonniers est u ne des plus utiles productions delà nature(Lam.). (1) Gossypium arboreum Linn. (2) Gossypium herbaceum Limi. LIGNEUX. — MOXA. 299 On recueille le coton avec soin à la maturité des fruits, c’est-à- dire lorsque les capsules se sont ouvertes et que les flocons laineux débordentde toutes parts. On l’expose pendant quelque temps au soleil; puis on le sépare de la graine à l’aide d’un moulin. 11 est dit alors coton brut, et il devient l’objet d’une branche de com- merce extrêmement considérable. Le colon est doux et soyeux, blanc ou roussâtre. Sa densité est 1, 949 (Grassi). Fig. 91. — Coton. Vu au microscope, quand il est frais, il paraît formé de tubes cylindriques très-fins, remplis d’un liquide que le lavage n’enlève pas. Quand il est sec, le canal s’affaisse et prend la forme d’un ruban flexible à bords mousses relevés par un bourrelet. 3° Propriétés et usages. — On applique le coton sur les brû- lures et l’on en prépare des moxas ; il entre dans la composition du collodion. 4° Succédanés. — Le duvet qui se développe à la place des ca- lices, dans les fleurs femelles de la Massette à larges feuilles (I), est employé quelquefois comme succédané du colon. En Picardie, on l’applique avec succès sur les engelures entamées et sur les brûlures. § H. — JDu Moxa. Sous le nom de moxa, les Chinois et les Japonais désignent le duvet cotonneux avec lequel ils préparent de petits cônes ou cylindres qu’on applique sur la peau, qu’on enflamme et qu’on y (1) Typha latifolia Linn. 300 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. laisse brûler. Par extension, on a donné, en thérapeutique, le même nom aux eônes et aux cylindres eux-mômes. 1° Plante. — La plante qui fournit principalement le moxa, est, d’après M. Limlley, une Composée sénécionidée l 'Armoise moxa (1), qui se trouve dans la Chine. Description. — Tige frutiqueuse. Feuilles hipinnatiséquées, cou- vertes d’abord d’un duvet blanchâtre, puis presque chauves; di- visions linéaires-lancéolées, obtuses. Inflorescence en grappes paniculées. Pédoncules généralement géminés, très-ouverts, dont un long et l’autre court. Capitules penchés, médiocres (de o millimètres de diamètre), globuleux. Écailles de l’involucre membraneuses et scarieuses à l’extrémité. Corolles glabres. 2° Moxa. — On recueille la bourre cotonneuse qui couvre celte plante, parla contusion des sommités ou des feuilles sèches dans un mortier, suivie d’une friction entre les mains. On en forme de petits trochisques cylindriques ou coniques, qu’on serre un peu entre les doigts ou qu’on enveloppe de papier. 3° Autres plantes. — Quelques auteurs prétendent que le duvet dont il s’agit est retiré de Y Armoise chinoise (2). Il est probable que cette matière est fournie par plusieurs Composées du môme genre, si nombreux en espèces (De Candolle en compte 182). Un pharmacien de Paris s’est occupé pendant longtemps à pré- parer des moxas avec le duvet de Y Armoise vulgaire (3) (Guib.). Il paraît cependantque les plus usités se font aujourd’hui avec un tronçondemoelle d’ Hélianthe annuel (4), entouré d’une couche de coton légèrement nitré et maintenu, sous la forme d’un petit cylindre, par une bande de toile de coton cousue (Guib.). Au surplus, une foule d’autres plantes peuvent servir de moxa. Tels sont le Lin, le Chanvre, le Sureau, l’Amadou... Lesmeilleurs sont ceux qui sont composés d’un tissu homogène, capable de rendre la combustion facile, égale et continue. § III. — De l’Aiuadon. 1° Plante. — V Amadou est le tissu du chapeau de divers champignons appartenant au genre Polypore ( Polyporus ). Ce genre, fondé par Micheii et réformé par Persoon, a pour caractères : Chapeau de consistance variée, non charnu, ayant (1) Artemisia Moxa DC. ( Absinth-'um Moxa Bess.'. (2) Artemisia Chinensis Lin». ( Absinthium Chineuse Bess.). (3) Artemisia vulgaris Liiin. (.1. of/ic nalis Gat ). (4) Hetianthus anmws Lin». LIGNEUX. — AMADOU. 301 la face inférieure garnie de pores nombreux, séparés les uns des autres par des cloisons simples et très-minces. Les sporules sont très-ténues et réunies en petits glomérules. Les deux principales espèces de France sont : 1° le Polypore amadouvier (1), 2° le Polypore ongulé (2). Ils se trouvent, le pre- mier sur les Saules, les Frênes, les Cerisiers, les Pommiers; le second sur les Hêtres et sur les Chênes. Description. — Le Polypore amadouvier présente un chapeau obtus, d’un blanc ferrugineux, et des pores couleur de cannelle. Sa subslance est assez dure. Les insectes ne l’attaquent pas. L o Polypore ongulé possède un chapeau presque triquètre, fuli- gineux, blanchâtre, et des pores d’alord d’un glauque pâle, ensuite ferrugineux. Sa substance estasse/, tendre. Les insectes le dévo- rent facilement. On confond souvent ensemble les deux espèces (3). 2° Amadou (4). — C’est pendant leur jeunesse que ces Poly- pores servent à la préparation de l’amadou. On enlève d’abord la couche corticale et les pores ; puis on coupe le parenchyme par tranches. On fait macérer ces dernières dans de l’eau de lessive, ou bien on les fait fermenter au milieu d’une certaine quantité de plantes vertes. Puis on les aplatit en les battant sur un billot et en les étirant. On les lave et on les fait sécher. Ce sont ces mêmes tranches trempées dans une dissolution de nitre, dont on se sert pour fixer l’étincelle qui jaillit du silex frappé par le briquet. 3° Propriétés et usages. — On emploie l 'amadou pour arrêter les faibles jets de sang, les hémorrhagies capillaires et celles qui résultent de la piqûre des sangsues. On l’applique aussi en couches épaisses sur les parties qu’on veut comprimer ou dans les cavités qu’on cherche à dilater. L’amadou étant très-absorbant et très-doux, il peut fonctionner comme une éponge fine. 4° Succédanés. — La bourre qui accompagne les graines de certains Fromagers (Bombax), végélaux exotiques de la famille des Bombacées, est aussi employée avec succès pour arrêter les hé- morrhagies. Il en est de même des écailles étroites de YAspidie Barometz (o). Fougère de la Chine (6). (1) Polyporus igniarius Fn'es ( Boletus igniarius Linn.). (2) Polyporus fomentarius Fries ( Boletus fomentarius Linn., B. ungulatus Bull.}. (3) Sous les noms de Boula , Amadouvier , Agaric du Chêne , Agaric femelle . (4) Officin., Agaricus , Agaricus chirurgorum. (5) Officin., Barometz , Aqnus Scythicus. (6) Aspidium Bar ornez Willd. [Polypodium Baromez Linn.), vulgairement Baro- metz, Agnus Scythicus , Agneau de Scythie , Agneau tartare. 302 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. CHAPITRE II DES FÉCULES. 1° Considérations générales. — On désigne sous le nom de fécule, une matière qui forme la base principale des farines, qui se présente presque exclusivement sous la forme de petits granules de grosseur et de figure variables. Ces granules peuvent être sim- ples ou composés, ces derniers résultant de l’assemblage d’un nombre plusou moins considérable d’éléments amylacés. Les pre- miers sont globuleux, ellipsoïdes, ovoïdes, pyriformes, conoïdes, virgulilormes, fusiformes, réniformes, tétragones, polyédriques. Leur volume maximum est de 0rain,t000 ; leur minimum, de 0mm,000a. Tous paraissent incolores et transparents. Chaque grain est un corps solide, le plus souvent sans trace de cavité, composé de couches concentriques juxtaposées, offrant une cohésion plus faible dans les couches les plus intérieures. A leur surface, on aperçoit une, deux et, plus rarement, trois petites ponctuations qu’on a comparées à des cicatrices, et que plusieurs micrographes ont décrites comme des sortes d'enfoncements un peu en entonnoir. On les a nommées hiles (ou ostioles). Ces cica- trices sont entourées souvent de lignes vagues plus ou moins concentriques. Quelquefois même il en part des raies plus ou moins marquées, qui divergent comme les rayons d’une étoile. La couche la plus extérieure des granules renferme unseul prin- cipe immédiat, Yamidone. On trouve les grains de fécule dans un grand nombre de parties, dans les racines, les tiges, les feuilles, mais surtout dans les tu- bercules et dans les graines. Avec l’eau bouillante, la fécule se convertit en une gelée connue souslenom d 'empois. Celte gelée, de 10 à 60 degrés, miseen con- tact avec l’orge germée, se fluidifie, et la fécule est transformée en un principe soluble appelé dexlrine, puis en glycose (le corps contenu dans l’orge germée, qui agit sur la fécule , a été nommé diastase). 2° Propriétés et usages. — Les fécules sont analeptiques. On les emploie avec succès pour calmer les démangeaisons. Elles servent de topique dans un grand nombre d’éruptions aiguës. On les administre en potages, dans du lait ou du bouillon. On les incorpore dans le chocolat. On en fait des gelées, des loochs, des lavements; on en compose surtout des cataplasmes. 3° Espèces. — Les fécules qu’il importe le plus d’étudier sont FÉCULES. — AMIDON. 303 1° Y amidon, 2° la fécule de Pomme de terre, 3° le Manioc , 4° le Sagou, 5° Y Arrow-root. § I. — De l'Amidon . On donne généralement le nom d’amidon, ou celui de fécule amylacée, à la fécule des Céréales. 1° Plantes. — J’ai parlé des Graminées qui fournissent l’ami- don dans le chapitre des Fruits (t). 2° Fécule (fig. 92). — L’amidon du Blé présente des granules extrêmement petits. Leur plus grand diamètre peut atteindre 0mm,0325. Ces granules sont arrondis, ellipsoïdes, ovoïdes et lenti- culaires ; ils n’oflVent pas de couches concentriques. On trouve toujours, mêlés avec eux, un certain nombre de grainsécraséspar la meule. Le’, poids spécifique de Yamidon est de J ,529 (Grassi). Fig. S2. — Fécule de 111e (2). On l’obtient, dans l’industrie, en faisant fermenter des farines avariées. On lesdélaye dans une certaine quantité d’eau :1e gluten et le sucre fermentent, et leur solution forme Veau sucrée des amidonniers. Alors Yamidon se précipite. On le lave et on le fait sécber : il prend la forme d’espèces de prismes quadrangulaires. Dans cet état, on l’appelle amidon en aiguilles. Les grains de Y Avoine (fig. 93) sont de plusieurs sortes. 11 en est de simples, dont le contour peut être arrondi, ovoïde, fusiforme, poylédrique. lien est qui sont formés de 2, 3, 4, ou d’un nombre (1) Voy. page 246. (2) Toutes les figures de ce chapitre ont été dessinées par M. le docteur Gris. 304 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. un peu plus élevé mais restreint d’éléments. Enfin, il en est de composés qui sont sphériques ou ovoïdes, dont le diamètre peut atteindre jusqu’à o centièmes de millimètre et dont la surface est comme une mosaïque de segments polyédriques. Fig. 93. — Fécule d’Avoiue. Fig. 94. — Fécule de Maïs. Dans le Maïs (fig. 94), les granules amylacés de la zone cornée sont polyédriques, et offrent presque tous un point plus clair (hile) placé en ’eur centre de figure. Les granules de la zone farineuse sont tantôt complètement homogènes, tantôt pourvusàleur centre d'un petit cercle ou d’une ligne claire. Leurs contours sont arrondis. § II. — De la Fécule de Pomme de terre. 1° Plante. — La Pomme de terre, ou Morelle tubéreuse (1), appar- tientà la famille des Solanées. Cette plante, originaire du Pérou, a été introduite en Europe vers la fin du xvie siècle. Elle est au- jourd’hui cultivée dans tous nos départements. C’est bien certai- nement la plus utile à l’homme après les Céréales. Description. — Racine vivace, rampante. Tige herbacée, haute de 4 à 6 décimètres, dressée, robuste, anguleuse, pubescente, rude, fistuleuse, souvent rameusedès la base ;sa partie inférieure est enfoncée dans le sol. Feuilles alternes, péliolées, pinnatisé- quées, à rachis décurrent sur la tige, à segments pétiolulés, ova- les-cordiformes, inéquilatéraux, un peu sinueuses, acuminées, pubescentes surtout en dessous. Inflorescence en corvmbes ra- (1) Solanum tuberosum Linn. FÉCULES. — POMME DE TERRE. 305 meux, pauciflores, opposés aux feuilles, au sommet des rameaux ou terminaux, longuement pédonculés. Fleurs assez grandes, violacées, roses ou blanches. Calice subcampanulé, poilu, à 5 lobes linéaires-lancéolés, aigus. Corolle rotacée, à tube court et 5 lobes plans, triangulaires, dont le sommet est recourbé en dessus. Etamines, au nombre de 5, insérées au sommet du tube, à filaments très-courts, portant des anthères réunies en cône tronqué, s'ouvrant par 2 pores terminaux. Ovaire libre, un peu conoïde, glabre, marqué de deux sillons opposés. Style plus long que les étamines, cylindracé, glabre, terminé par un stigmate bilobé et glanduleux. Baie du volume d’une cerise, pendante, globuleuse, d’un vert jaunâtre ou violacé. 2° Tubercules. — Les tubercules de la Pomme de terre sont plus ou moins enfoncés dans le sol et plus ou moins nombreux. On les regarde comme des branches ou des rameaux hypertrophiés, charnus, gorgés de fécule. Ces tubercules varient en grosseur. 11 Fig. 95. — Fecule de poimue de terre. y en a de la taille d’une prune et d’autres plus gros que les deux poings. Les uns sont arrondis, les autres allongés. Leur surface est plus ou moins lisse, roussâtre, jaunâtre ou violacée. On y re- marque uncertain nombre de dépressions avec un œil au milieu. Les nombreuses variétés de Pomme de terre ont été rangées en trois grandes classes : 1° les Patraques, dont les tubercules sont arrondis et offrent des yeux rapprochés; 2° les Parmentières, qui sont allongées, cylindrcïdes ou légèrement aplaties, el présentent desyeuxécartés;3° les Vitelottes, quisontallongées, cylindriques, et qui ont des yeux très-rapprochés, enfoncés el bien apparents. 3° Fécule (fig. 95). — On râpe ces tubercules au-dessus de 306 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. vases pleinsd’eau. On divise lapulpe ; on la jette sur un tamis à travers lequel passent la fécule et l’eau. On laisse reposer; on lave plusieurs t'ois le dépôt, et on le fait sécher. La fécule de Pomme de terre se présente comme une poudre blanche et éclatante, moins fine quel’amidon. Ellea toujoursune apparence cristalline. Ses granules sont plus gros que ceux du Blé. Au microscope, on y remarque, pour ainsi dire, toutes les fermes, depuis la globuleuse, qui appartient aux plus petits, jus- gone, qui caractérise les plus gros. Il y en a d’ovoïdes, d’étranglés, degibbeux. L’impression du hiley esttrès-manifeste. Autour de cette cicatrice, on observe quelquefois, surtout dans les grains âgés, des déchirures anguleuses. Les stries concentri- ques dessinées autour paraissent fort irrégulières. m § III. — Du Mauloc. 1° Plante. — Le genre Manioc ( Maniliot ), fondé par Plumier, appartient à la famille des Euphorbiacées. Ce genre diffère du Médicinier ( Jatropha ) par l’absence de la corolle et par la liberté des étamines. C’est dans ce groupe que se trouve une des plan- tes alimentaires les plus précieuses de l’Amérique méridionale, le Manioc ordinaire (I). Description. — Tige ligneuse, haute d’environ 2 mètres, cylin- drique, à écorce lisse, verdâtre ou rougeâtre. Feuilles alternes, pétiolées, profondément palmées, à 3 ou 7 lobes lancéolés, pointus et mucronés. Inflorescence en petites grappes lâches. Fleurs rou- geâtres ou d’un jaune pâle, monoïques. Calice nul. Corolle à peu près de la grandeur de celle de la Douce-amère : celle des mâles campanulée, à lobes ovales ; celle des femelles entièrement dialypétale. Étamines au nombre de 10. Fruit presque sphérique, obscurément trigone, relevé longitudinalement de six angles saillants, glabre, à 3 coques, renfermant chacune une graine de la forme de celle du Ricin, luisante, d’un gris blanchâtre, avec des taches foncées. 2° Racine (2). — La racine du Manioc est tubéreuse, grosse comme le bras et remplied’un suc laiteux, qui est un poison ex- trêmement violent. Ce suc paraît contenir de l’acide cyanhydri- que ou un corps facile à se transformer en cet acide (Boutron). (1) Manihot utilissima Pohl ( Jatropha Maniliot Linn., Janipha Manihot Kunth), vulgairement Manihoc. Manihot, Magnioc, Maniaque, Mandiiba, Maniba. (2) Vulgairement, au Brésil, Mandiaca. FÉCULES. — MANIOC. 307 3° Fécui.e (fîg. 96). — Anciennement, on préparait la fécule de Manioc de la manière suivante : On séparait la racine de son écorce; on la réduisait en pulpe à l’aide d’une râpe, et on la plaçait dans un sac de palmier long et étroit, tissu de manière qu’il se rétrécissait quand on éloignait les deux extrémités. On suspendait ce sac par un bout à une barre placée horizontale- ment sur deux fourches de bois, et l’on attachait à l’autre bout un vase, très-pesant, lequel, par l'effet de son poids, tirait le sac, en rapprochait les parois, pressait la pulpe et en exprimait e suc, qui était reçu dans sa cavité. Quand la matière était suffi- samment privée de tout son suc, on la retirait et on la faisait sé- cher. La poudre ainsi obtenue constituait la farine de Manioc. Aujourd’hui on se sert, pour extraire cette fécule, de presses de différentes formes et de diverses grosseurs. L’opération est plus régulière, plus certaine et plus expéditive. Fig. 96. — Fécule de Manioc. La fécule de Manioc est un mélange de fécule proprement dite, de fibres végétales et d’une faible quantité de matière extractive. On prépare avec la fécule de Manioc d’autres produits alimen- taires : 1° le Couaque, 2° la Cassave, 3° la Moussache, 4° le Tapioca. Le Couaque est retiré de la racine râpée et exprimée. On la sèche sur des claies exposées à la vapeur; on la crible ; on la met dans des chaudières de fer, et on lui fait subir un commen- cement de torréfaction. La Cassave est aussi obtenue de la racine râpée et exprimée. On l’étend sur une plaque de fer chauffée, et l’on en forme un gâteau mince. 308 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. La Moussache (ou Cepipa) est la fécule pure, entraînée par le suc de la racine exprimée. On lave cette fécule et on la sèche à l’air. La Moussache se compose de granules très-petits, d’une égalité de volume remarquable, qui présentent un point noir, quand on les examine au microscope. Leur diamètre est de I /35e de millimètre. Le Tapioca se fait avec de la moussache humide qu’on place sur des plaques chaudes où elle se cuit en partie. Un certain nombre de granules se crèvent, et la fécule s’agglomère en gru- meaux irréguliers, durs et un peu élastiques. 4° Autre espèce. — On cultive dans l’Amérique australe une autre espèce du même genre, le Manioc aipi (1), dont la racine ne renferme pas de suc dangereux. § IV. — »u Sagou. 1° Plantes. — Le sagou est une fécule fournie par plusieurs espèces de Palmiers, principalement par les Sagouiers. Les Sagouiers (Sagus) ont un régime couvert de* bradées im- briquées, portant au sommet les fleurs mâles, et à la base les fleurs femelles. Chaque fleur mâle offre un calice extérieur tu- buleux, à 3 petites dents, et un calice intérieur à 3 segments. Les étamines, au nombre de G, ont des filets courts et élargis, et des anthères dressées et ovoïdes. Les fleurs femelles ont un ovaire libre, ovoïde, à 3 loges, atténué supérieurement en un style court portant 3 stigmales aigus. Le fruit est arrondi, couvert en- tièrement d’écailles imbriquées. Les Sagouiers sont des arbres peu élevés. On en connaît trois espèces principales, qui sont : t° le Roufia (2), qui croît dans les Indes orientales et en Afrique, dans le royaume de Bénin et d’Ovare ; 2° le Sagouier pédonculé (3), qui habite Madagascar, d’où il a été transporté d’abord aux îles de France et de Masca- reigne, puis à Cayenne ; 3° le Sagouier de Rumph (4), originaire des Moluques . Caractères. — Le Roufia est un arbre de moyenne gran- deur, à tige droite et cylindrique, couverte des débris desséchés (1) Manihot Aypi Pohl ( Jatropha Manihot Linn. partim, J. dulcis Banks, J. mitis Rottb.), vulgairement Aipi, Juca dotce, Manioc doux. — Sa racine est appelée Macajera. (2) Sagus vinifera Pers. (S. Raphia Poir., Raphia vinifera Pal. Beauv.), vulgai- rement Raphia. (3) Sagus pedunculala {S. Rvffia var. Willd , Raphia pedunculala Pal. Beauv.). (4) Sagus Rumphii Willd. FÉCULES. — SAGOU. 309 des feuilles. Ces dernières sont pendantes, grandes, ailées et épi- neuses. Ses fleurs mâles sont sessiles et ses fruits allongés. Le Sagouier péclonculé diffère du Tioufin par ses fleurs mâles pédicellées et par ses fruits presque arrondis ou pyriformes. Le Sagouier de Iiumph se distingue des deux précédents par son genre de spatlie. 2° Sagou (fig. 97). — On extrait le sagou de la partie médullaire du tronc des Sagouicrs. On fend Taxe dans sa longueur. On en retire la partie intérieure, qui est tendre, spongieuse, et qui pré- sente la consistance pulpeuse d’une pomme On l’écrase et on la place dans des espèces de cûnes ou cotonniers faits d’écorces d’ar- bres, mais qui laissent des interstices comme ceux d’un tamis. On délaye ensuite celte matière avec de l’eau. Cette eau entraîne la partie la plus fine et la plus blanche delà moelle, qui se dépose peu à peu. On la sépare, par décantation, de l’eau qui surnage, ou Fig. 97. — Fécule de Sagou. bien en passant le liquide au travers d’un linge, et l’on expose au soleil la matière obtenue. Celle-ci, en se séchant, prend la forme de petits grains irréguliers, blanchâtres, grisâtres ou roussâlres, d’abord de la taille d’une tète d’épingle, puis trois ou quatre fois plus gros. Le sagou se ramollit dans l’eau, devient transparent et finit par se dissoudre. Le sagou des Moluques passe pour le meilleur. On suppose qu’il est retiré du Sagouier de Iiumph. Dans un mémoire spécial sur les sagous, M. Planche en admet six espèces. 11 y en a une grise et une autre qui est rosée. 310 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. § V. — De l'Arrow-root. i° Plante. — V? arrow-root est une fécule fournie par plu- sieurs plantes de la famille des Amomées, mais principalement par le Galanga à feuilles de Balisier (1) et par le Curcuma à feuilles étroites (2). La première espèce est cultivée à la Guadeloupe et dans les autres Antilles, d’où elle a été transportée dans l’Inde par les Anglais. La seconde habile dans les Indes. Descriptions. — Le Galanga à feuilles de Balisier présente des tiges hautes d’un mètre à t mètre et demi, de l’épaisseur du doigt, droites, dures et couvertes par les pétioles ou les gaines des feuil- les. Ces dernières sont alternes, amples, ovales-lancéolées, aiguës, d’un vert gai. Inflorescence en panicule lâche. Fleurs petites et blanches. Calice à 3 lobes lancéolés. Corolle gamopétale, presque en entonnoir, à 6 lobes inégaux dont 3 plus grands. Fruit de la taille d’une olive, ovoïde, uniloculaire. Graine ridée, blanche et dure. Le Curcuma à feuilles étroites est une plante moins connue. Radicelles nombreuses, charnues, terminées par des tubercules ovoïdes, lisses, succulents. Tige consistant en quelques gaines de couleur pâle. Feuilles pétiolées, étroites, lancéolées, très- pointues, striées de veines parallèles, très-fines. Pétiole engai- nant. Spalhe radicale couronnée d’une touffe de bractéoles d’un pourpre vif. Bractées communes ovales-cordées, obtuses; brac- tées propres en forme de bateau. Fleurs plus longues que les bractées, grandes, d’un jaune clair. Calice un peu gonflé, à 3 dents. Corolle à tube légèrement gibbeux, contracté à l’ouver- ture, laquelle est fermée par des poils; gorge campanulée. An- thère double avec un éperon partant de la partie inférieure de chaque lobe. Ovaire velu; style mince avec deux corps nectari- fères à son insertion ; stigmate globulaire, ouvert du côté antérieur. 2° Fécules (fig. 98). — Le nom d 'arrow-root signifie flèche- racine', il a été donné à celte fécule , parce que l’une des plantes qui la fournit a la réputation d’ôtre un remède contre les bles- sures des flèches empoisonnées. La fécule du Galanga s’appelle arrow-root des Antilles (3) ; celle du Curcuma est dite arrow-root de Travancore (4). (I) Maranta arundiuacea Linn. [ï) Curcuma angustifolia Roxb. (3) On l’appelle aussi fécule de la Jamaïque . (4) Oq la nomme quelquefois Indian arrow-root. FÉCULES. — ARROW-ROOT. 311 Pour obtenir ces fécules, on nettoie et lave plusieurs fois les ra- cines. On a un baquet rempli d’eau aux trois quarts, sur lequel est établie une forte rêpe de fer-blanc ou de tôle, appelée grage. La pulpe des racines divisées tombe au fur et à mesure au fond de l’eau. L’opération terminée, on agite fortement le liquide et on le verse dans un filtre de toile assez claire. L'eau passe chargée de la fécule, elle est reçue dans un autre baquet. L’ar- row-root se dépose au fond. On décante l’eau et l’on fait sécher la fécule au soleil, étalée sur de grandes tables (De Tussac). L’ arrow-root ressemble par sa finesse et sa blancheur à la fleur de farine la plus belle. Les granules de l 'arrow-root des Antilles, examinés au micro- scope, ont le volume des plus gros de l’amidon ou même le dépas- sent. 11 n’y en a jamais de très-petits. Ces granules ne sont pas par- faitement ronds. Leur forme est ellipsoïde-ovoïde ou obscurément trigone, ou bien irrégulière. Ils offrent une surface nacrée et bril- lante. Un grand nombre sont traversés par des fissures, et dans presque tous on voitle hile entouré de zones concentriques. Ils pa- raissent un peu moins blancs et plus transparents que ceux du Blé. Les granules de Y arrow-root de Travancore, vus au microscope, sont plus volumineux, ovoïdes, ellipsoïdes ou trigones-arrondis, mais le plus souvent atténués à l’extrémité. On n’y aperçoit aucune trace ni de hile, ni de couches concentriques. 3° Fécui.es analogues. — Une autre sorte d 'arrow-root se retire du Balisier écarlate (1). On l’appelle fécule de Tolomane ou de tous les mois. (1 ) Canna coccinea Mil!. 312 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Une quatrième est fournie par le Tacca pinnatifide (1), Taccacée des Indes orientales et de Madagascar. On la nomme arrovj-root de Talti. CHAPITRE III DES MANNES. La manne est une matière concrète et sucrée qui découle de plusieurs végétaux. t° Plantes. — La vraie manne se relire principalement de deux espèces de Frênes : 1° le Frêne à feuilles rondes (2), 2° Y Orne (3). Ces arbres sont cultivés dans la Sicile et dans la Calabre. Caractères. — Le genre Frêne présente des fleurs munies de bractées ; des étamines au nombre de deux ; un ovaire comprimé perpendiculairement à la cloison, biloculaire et à loges biovu- lées ; un stigmate bifide, à lobes étalés, et un fruit ( samare ) oblong, renflé inférieurement, comprimé et presque foliacé dans sa partie supérieure, membraneux, coriace, uniloculaire, indé- hiscent et monosperme par avortement. Le Frêne à feuilles rondes et YOrne diffèrent des autres espèces par leurs fleurs, presque toujours hermaphrodites, munies d’un calice et de 4 pétales. Leurs anthères sont pédicellées. Dans le premier les folioles sont ovales-arrondies, et dans le second lan- céolées. 2° Manne (4). — On a prétendu que la manne suintait natu- rellement à la suite de la piqûre d’une espèce de cigale (5). Il est bien reconnu que c’est un produit obtenu artificiellement. Depuis le mois de juillet jusqu’au mois de septembre, on pratique des incisions sur les troncs de ces arbres. Il en découle un suc qui se concrète en sortant, soit sur l’écorce môme, soit sur des pétioles de Frêne , sur des pailles ou de petits morceaux de bois disposés à cet effet. La manne est une matière solide, granuleuse, d’un blanc jau- nâtre, très-sucrée. Celle qu’on obtient pendant les mois de juillet et d’août est la plus pure et la plus blanche. On la nomme manne (1) Tacca pinnatifida t inu. f., vulgairement, à Madagascar, Tavoulou. (2) Fraxinus rotundi folia Lam. (3) Fraxinus Ornus Linn. (Fr. florifera Scop., Fr. paniculata Mill.) . (4) Officiu., Manna , ros Calabrinus. (5) Cicada Orni Linn. MANNES. 313 en larmes. Celle des mois de seplembre et octobre, se desséchant moins vite, coule le long du tronc et se salit : elle contient des parlies molles, noirâtres (? narrons), agglutinées avec les larmes. C’est la manne en sortes. On distingue dans la manne en sortes : 1° celle de Calabre ou Capacy ; 2° celle de Sicile ou Géracy. La première présente des larmes plus nombreuses, plus blanches et plus belles que la se- conde; mais elle ne se conserve guère qu’un an, tandis que la seconde dure jusqu’à deux. Au bout d’un certain temps, la manne jaunit, fermente et se convertit en manne grasse. La manne, contient de l’eau, du sucre, de la résine, une sub- stance mucilagineuse, des matières azotées, de la mannite (Leuch- tesweise). La mannite cristallise en prismes quadrangulaires ou rhomboï- daux, blancs. Elle se dissout facilement dans l’eau, et en petite quantité dans l’alcool froid. L’alcool chaud en dissout beaucoup. La mannite se distingue du sucre en ce qu’elle ne fermente pas. 3° Propriétés et usages. — La manne présente une odeur sui generis. Elle offre une saveur douceâtre, sucrée et plus ou moins agréable, toutefois un peu nauséabonde. C’est un purgatif doux. La manne grasse agit plus efficacement que la manne en sortes, et celle-ci plus que la manne en larmes. Quanta la mannite, elle purge très-faiblement. On administre la manne dans de l’eau, du lait ou du café. On l’associe souvent à d’autres purgatifs. Prise en petite quantité, elle est adoucissante. On en prépare des tablettes contre la toux et contre les rhumes. Elle fait partie de la marmelade de Tronchin et de celle de Zanetti. 4° Autres mannes. — Suivant Desfontaines, 1 a Frêne commun (1) donne aussi une manne qui ressemble à celle des deux espèces dont il vient d’étre question. On connaissait autrefois trois sortes de mannes qui sont tout à fait oubliées (Cuibourt). C’étaient : 1° La manne de Briançon , qui venait des environs de celte ville. Elle exsudait spontanément du Mélèze (2) ; elle était en petits grains arrondis et jaunâtres. 2° La manne Alhagi, qui arrivait de la Perse et de l’Asie Mineure; on la retirait d’une espèce de Sainfoin (3). Elle était aussi en (1) Fraxinus excelsior Linn. (î) Larix Europæa Hort. Par. [Pinus Larix Linn., A Lies larix Lam.). (3) Bedysarum Alhagi Linn. (Alhagi mannirera Desv., Marina Bebraica Don), vul- gairement Alhagi. MOQ.-TAND — BOT. MED 18 314 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. petits grains. 3° La manne liquide (1), qui venait du môme pays, et paraissait produite, soit par le môme Sainfoin, soit par d’autres végétaux. C’était une matière semblable à du miel. Les efflorescences qui recouvrent plusieurs Algues marines, quelque temps après leur dessiccation, surtout les Laminaires sucrée (2) et digitée { 3), fournissent des quantités plus ou moins considérables d’une mannite particulière ( physcite ), qui se présente sous forme de petites houppes cristallisées, blanches, nacrées, rap- pelant un peu l’éclat soyeux del’asbeste (Phipson, L. Soubeiran). CHAPITRE IV DES SUCRES. On appelle sucres, des corps de composition ternaire, d’une sa- veur douce sui generis, solubles dans l’eau, et qui, sousl'influence du ferment, peu vent se changer en alcool ou en acide carbonique. Le principal sucre est désigné sous le nom de sucre de Canne. Histoire. — Le sucre de Canne paraît avoir été connu de temps immémorial des Indiens et des Chinois. Il n’a été introduit en Europe qu’à l’époque des conquêtes d’Alexandre. Pline et Dioscoride parlent du saccharon (4). Pendant longtemps, l’usage du sucre a été restreint à la méde- cine. Après les croisades, les Vénitiens le répandirent dans les parties septentrionales de l’Europe. Vers 1 420, dom Henri, régent du Portugal, planta la Canne à sucre dans l’ile de Madère. Elle y réussit parfaitement, et s’étendit bientôt aux Canaries et à Saint-Thomas. En 1506, Pierre d’Arranca porta cette précieuse plante à Saint- Domingue, où elle se multiplia avec une si grande rapidité, que, douze ans plus tard, il y avait déjà dans cette île vingt-huit su- creries en pleine activité. 1° Plante. — La Canne à sucre, ou Cannamelle officinale (5), est une Graminée qui croît spontanément sur les rives de l’Euphrate ; maison la regarde comme originaire de l’Inde et de la Chine. (1) Vulgairement Tèréniabin, Tringibin. (2) Laminaria saccharina Lamour. [Fucus saccharines Linn., Ulva saccharina DC.), vulgairement Baudrier de Neptune. (3) Laminaria digitata Lamour. [Fucus digitatus Linn., Ulva digitata DC.). (4) Ce mot, qui signifie suc doux, vient du sanscrit scharkara. Chez les Persans, scharkar présente la même signification. (5) Saccharum officinarum Linn., vulgairement Cannamelle, Canne. SUCRES. 313 Description. — C’esl une des plus grandes Graminées connues. Racine vivace. Rhizomes géniculés. Chaumes atteignant jusqu’à 4 mètres de hauteur, cylindriques, à entre-nœuds rapprochés et un peu renflés, finement striés longitudinalement, luisants, pleins intérieurement et comme charnus. Feuilles rapprochées, engainantes, planes, rubanées, aiguës, striées longitudinalement, un peu rudes. Inflorescence en panicule terminale, très-grande, étalée, de forme à peu près pyramidale. Épillets triflores.Glumes couvertes de longs poils soyeux ; à une nervure (rarement deux) longitudinale, peu apparente. 2° Sucre. — Le sucre se retire de cette Graminée ; mais comme sa tige n’est pas également sucrée dans toute sa longueur, on re- tranche la partie supérieure dontonsesert pourfaire des boutures. On coupe les chaumes près du sol. On en fait des paquets ou bottes que l’on porte dans un moulin composé de trois gros cylin- dres de fer verticaux, mis en mouvement par des chevaux ou par- la vapeur. On les écrase, et le suc en découle. Récoltées sous des climats favorables, ces tiges contiennent enmoyenne 18 pour 100 de leur poids total de sucre cristallisable. La Canne privée de son suc est appelée bagasse. On la fait sécher et on l’empoie comme combustible. Le suc est reçu dans une grande cuve ( réservoir ) ; on le nomme vesou. Ce suc contient de 15 à 20 centièmes de sucre pur. On le fait cuiredansdeschaudièresjusqu’à consistance de sirop épais. Pendant la cuisson, on enlève continuellement l’écume qui se rassemble à la surface. On ajoute de temps en temps à la liqueur une certaine quantité de lait de chaux pour favoriser la clarification. Les Anglais font couler le sirop cuit dans une grande chaudière nommée rafraichissoir. En se refroidissant, le sucre se cristallise en partie. On l’agile pour rendre le grain plus fin et plus uniforme. On le met dans des tonneaux percés au fond de quelques trous, fermés d’abord avec des queues de Palmier. La cristallisation s’y achève. La partie restée liquide s’écoule par les trous. Ce produit constitue le sucre brut ou nioscouade; le liquide non cristallisé forme la mélasse. Les Français versent le sirop cuit dans des moules de terre coniques, placés verticalement la pointe en bas, ouvertset percés à la pointe d’un petit trou fermé par un tampon. Au boutdedix- huit à vingt-quatre heures on les débouche, et la mélasse s’écoule par l’ouverture. On laisse égoutter le moule pendant un mois. Après ce temps, on recouvre la surface des pains avec une couche 3 1 <1 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. d’argile détrempée, laquelle cédant peu à peu sou eau, celle-ci traverse toute Iamasse cristalliséeeten dissoutle sirop. On mouille cette argile trois fuis en quatre jours ; le cinquième, on la remplace par d’autre terre, et l’on continue ainsi*pendant quinze jours. On retire ensuite les pains de sucre. .Celte opération areçu le nom de terrage. Le produit obtenu s’appelle sucre terré ou cassonade. La moscouade ou la cassonade sont purifiées, principalementen Furope, à l’aide de divers procédés, dans lesquels on emploie 1 eau de chaux, le sang de bœuf et le noir animal. Le sucre de- venu blanc et solide est désigné sous le nom de sucre raffiné. Le sucre se dissout plus facilement dans l’eau chaude que dans l’eau froide. La dissolution de sucre pur se conserve sans altéra- tion ; celle du sucre impur se moisit, à moins qu’elle ne soit très- concentrée. Quand on évapore une dissolution de sucre, il arrive un moment où elle est assez concentrée pour se prendre par le refroidissement en masse transparente : c’est le sucre d’orge. Le sucre de Canne fait dévier vers la droite le plan de polarisa- tion d’un rayon de lumière polarisée (54°, 75 R.). Il cristallise en prismes à six faces, à sommets dièdres : c’est le sucre candi. A 14 degrés, il commence à s’altérer, suivant Proust. A 200 degrés, il donne de l’eau et s’altère profondément. Lntre 210 et 220 de- grés, il fournit de l’eau, de l'acide acétique, des traces d’huile, et laisse un acide brun incristallisable, insoluble dans l’alcool : c’est le caramel. Dans cette transformation, le sucre perd 3 pour 100 d’eau (Soubeiran). 3° Propriétés et usages. — Le sucre de Canne joue un très- grand rôle dans l’économie domestique et dans la pharmacie. C’est de tous les sucres celui qui donne la saveur sucrée la plus franche, la plus intense et la plus agréable. 11 n’agit pas comme médicament, mais comme condiment. 11 est indispensable dans une foule de préparations. Il adoucit tout ce qui est âpre , il émousse les acides ; il corrige les saveurs peu agréables; il favorise la suspension des matières non solubles et le mélange de certains médicaments. Le sucre de Canne est presque seul employé à la fabrication des saccharolés (Soubeiran). 4® Autres plantes. — Le sucre de Canne est abondamment ré- pandu dans la nature. La Cannamelle officinale n’est pas la seule plante qui puisse le fournir. La.Betterave (t) (Salsolacée) lui faitdepuislongtemps uneassez (1) Beta vulgaris Linn. SUCRES. 317 grande concurrence. C’est àMarcgrav qu’est due la première an- nonce d’un swcrecristallisable, semblable au sucre de Canne, con- tenu dans la racine de cette plante. Achard (de Berlin) essaya d’utiliser cette grande découverte. Chaplal démontra que ce sucre pouvait être exploité en France a\ec le plus grand profit. Toutes les variétés de la Betterave commune contiennent du sucre; mais généralement, et surtout en France, on ne l’extrait que de la variété dite Betterave blanche ou de Silésie. Depuis plusieurs années, l’attention des industriels s’est tour- née en France vers le Sorgho sucré (1). Dans l’Amérique septentrionale, on fabrique du sucre de Canne avec la sève de plusieurs Érables (2). Les indigènes de la Malaisie de l’Inde, et surtout ceux de Java, en retirent du suc séveux de plusieurs Palmiers, particulièrement du Cocotier ordinaire (3), du Nipa arbrisseau (4), des Rondiérs flabelliforme (5) et Gomuti (U), du Caryote à fruits brûlants (7), du Dattier commun (8) et du Sagouier de Rumph (9)... Ce sucre est désigné sous le nom de Jagre ou Jaggery (Hier). Beaucoup d’autres plantes renferment du sucre de Canne. 11 y en a dans la racine de la Carotte, dans celle du Navet et dans celle de la Patate; il y en a aussi dans la tige du Mais... On en trouve toujours, mais en quantité variable, dans les sucs non acides des végétaux : par exemple, dans les Melons, les baies de Genièvre , les Châtaignes... 5° Autres sucres. — Les autres sucres sont : 1° la glycose; 2° le sucre interverti. 1° La glycose (10) est cette matière blanche et douce qui vient s’effleurir en grains à la surface de certains fruits qu’on a sé- chés ( Prunes , Figues, Raisins). On sait aussi qu’elle se produit par l’action de l’acide sulfuri- que et des autres acides sur la fécule. La glycose se présente sous la forme de masses mamelonnées, formées par l’entrelacement d’aiguilles très-fines, qui laissent Saillir au dehors des portions de rhombes. (1) Sorghum saccharntum Mieg. (2) Acer saccharinum Lion., rubrum Linn. , niyrum Mich. et eriocarpuni Mieb. (3) Coccos nucifera Linn, (4) Nipa frutieans Thunb. (5) Borassus (labelliformis Linn. (6) Borassus Gomutus Lour. (7) Cargo ta urens L'nn. (8) Phœnix dactylifera Linn. (9) Sagus Rumphii Willd. (10) Ou glucose , sucre en grains , sucre de raisin cristallisé . 18. 318 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. La glycose fait dévier à droite le plan de polarisation de la lu- mière polarisée (-(- 40°R). Elle se fond avant 100 degrés. A 100 degrés, elle perd 9 pour 1 00 de son poids d’eau. Si l’on continue à la chauffer, elle se change en caramel. Elle est moins soluble dans l’eau que le sucre de Canne. Quand on chauffe une dissolution de glycose , elle se montre stable, et ne se transforme qu’à grand’peine en matières colorées (Soubeiran). Sa saveur est moins sucrée que celle du sucre de Canne. 2° Le sucre interverti (I) se trouve tout formé dans le suc des fruits acides. On le produit artificiellement en chauffant, pendant quelques instants, le sucre de Canne avec les acides plus ou moins étendus (Soubeiran). On ne connaît ce sucre qu’à l’état amorphe. On peut le solidi- fier à 100 degrés. 11 fait dévier à gauche le plan de polarisation d’un faisceau de lumière polarisée ( — 18°, 93 R.). Il se dissout dans l’eau en toutes proportions. Celte dissolution est remarquable par la facilité avec laquelle elle se décompose quand on la tient en ébullition. Elle se colore promptement. Ce sucre est entièrement soluble dans l’alcool. Il est plus doux que la glycose. CHAPITRE Y DES GOMMES. On donne le nom de gommes à des substances neutres caracté- risées par les propriétés suivantes : t° Elles ne cristallisent pas. 2° Elles sont solubles dans l’eau et lui communiquent une consis- tance mucilagineuse. 3° Elles sont insolubles dans l’alcool et dans l’éther. 4° Elles fournissent, quand on les chauffe avec l’acide azo- tique, un acide appelé mucique. 5° Elles nedonnenlpointdesucre de raisin avec l’acide sulfurique, mais un sucre particulier. Plusieurs plantes renferment une si forte proportion de gomme, que leur infusion ne donne pourainsi dire autre chose (Boussin- gault) : telles sont la Mauve et la Guimauve. On connaît quatre gommes principales : 1° la gomme arabique, 2° la gomme du Sénégal, 3° la gomme indigène, 4° la gomme adra- gante. (1) Oj sucre de fruits. GOMME ARABIQUE. 319 § I. — De la Comme arabique. On relire cetle gomme de différentes plantes du genre Acacie (Acacia), de la famille des Légumineuses. Ce genre, établi par Tournefort et réformé par Kunlh, a pour caractères : Fleurs po- lygames. Calice avec 2-5 dents. Corolle gamopétale. Étamines en nombre indéterminé, à filets libres ou réunis à la base. Ovaire supère, le plus souvent porté par un péd icelle, surmonté d’un style simple. Gousse sèche, sans articulations, s’ouvrant par deux valves et contenant plusieurs graines. t° Plante. — L’espèce qui fournit surtout la Gomme arabique est Y Acacie véritable (1), arbre élégant de la haute Égypte, qui croît sur les bords du Nil. Description. — Hauteur 10 à 15 mètres. Branches fortes et ra- meaux cylindriques, glabres et rougeûtres. Feuilles alternes, bi- pinnées; pinnulcs au nombre de dix, opposées, composées géné- ralement de vingt paires de très-petites folioles, allongées, obtuses, entières, pourvues d’une gland ule à leur base ; pétiole et pétiolules légèrement poilus. Stipules représentées par deux aiguillons sim- ples, très-aigus, blanchâtres. Inflorescence en capitules axillaires, réunis plusieurs ensemble, pédonculés, globuleux. Pédoncule commun, assez long, grêle, articulé vers le milieu, où il offre deux bracléoles opposées. Fleurs petites, jaunes. Calice (calicule, A. Rich.) à 5 dents, glabre. Corolle ( calice , A. Rich.) deux fois plus haute, tubulée, 5-dentée. Etamines très-nombreuses, sail- lantes, un peu monadelplies inférieurement; anthères petites, arrondies. Fruits (gousses) longs, offrant 5 à 8 étranglements qui les font paraître comme moniliformes, plans, glabres, roussâtres ou bruns. Graines arrondies, lisses. 2° Gomme. — La gomme arabique (2) s’écoule de ces arbres na- turellement ou bien à l’aide d’incisions pratiquées à leurs bran- ches. Elle n’est pas produite par l’écorce, comme on l’a prétendu, mais engendrée par le corps ligneux (Trécul). On la récolte (principalement en Arabie et vers le Sénégal. Cette gomme est solide, en morceaux peu volumineux et irré- gulièrement arrondis, dure, brillante, plus ou moins transparente (1) Acacia vera Willd. (Mimosa Nilotica Lion.), vulgairement Gommier rouge, Acacie d'Egypte. (2) Ofticin., Gummi Arabicum, Saracenicum, Sénégal, Senica, Babylonicum , Thebaicum ou Achantinum ; vulgairement gomme du Sénégal, gomme de Babylone ou Ihébaïguc, gomme achantine. 320 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. et jaunâtre. On y remarque des débris de tissu végétal. Sa surface est souvent salie par une matière amère. La gomme arabique est formée presque en totalité d’araâme. C’est une matière solide, blanche, inodore et insipide. Elle pré- sente un pouvoir rotatoire vers la gauche ( — 33°, 74 R.). Elle se dissout bien dans l’eau, à laquelle elle communique une consis- tance mucilagineuse. Elle n’est pas soluble dans l’alcool, ni dans l’éther, ni dans les huiles. Dans un travail récent, M. Fremya cherché â démontrer que la gomme arabique n’est pas un principe immédiat neutre, mais une combinaison de chaux avec un acide très-faible, soluble dans l’eau, qu’il nomme acide gummique. 3° Propriétés et usages. — La gomme arabique est éminem- ment adoucissante. On l’emploie avec efficacité dans les affec- tions inflammatoires des organes de la respiration, dans l’irrita- tion du tube digestif et de l’appareil urinaire. On l'administre en nature, en poudre, en tablettes, en pâle, en sirop, en mucilage, en potions, en loochs. C’est un des élé- ments de la pâte de jujube et la base de la pâte très-impropre- ment dite de Guimauve. § II. »c lu Comme du Sénégal. Celte gomme ressemble beaucoup à la gomme arabique. t° Plantes. — On la relire de plusieurs espèces d 'Acaeies, par- ticulièrement de l 'Acacie verek (1), de Y Acacie blanchâtre (2), de l’ Acacie Arabique (3) et de Y Acacie d'Adanson (4). Toutes ces es- pèces croissent au Sénégal, ou en Abyssinie, ou en Égypte, et même dans les Indes orientales. Caractères. — Voici leurs caractères très-abrégés : Inflorescence en épi. Gousse. . . I oblongue. . I en faux. en capitule. Gousse. I moniliforme. I sinueuse . 1. .4. verek. 2. A. blanchâtre. 3. A. arabique. 4. A. d'Adanson . L 'Acacie verek présente des épis cylindracés, grêles. L 'Acacie blanchâtre a des épis cylindriques. (1) Acacia Vere/c Guill . et Perr. ( Mimosa Senegalensis Lam., vulgairement Verekf Gommier blanc, (2) Acacia albida Del. (A. Sénégal Willd., A. gyrocarpa Hochst.). (3) Acacia Arabica Willd. (A. Nilotica Del.), vulgairement Neb-neb , Neb-oued , Gommier rouge neb-neb. (4) Acacia Adansonii Guill. et Perr., vulgairement Gonalcé , Gonaté, Gonatië, GOMME ARABIQUE. 321 L ’Acacie arabique (fig. 99) offre des capitules subternés. L ’Acacie d’Adanson a des capitules ternes ou quaternés. A. Richard la regarde, ainsi que la précédente, comme des variétés de YAcacie véritable. Fig. 99. — Acacie arabique. 2° Gomme. — Surface extérieure souvent ridée et toujours terne. Cassure facile, parfaitement vitreuse. Ses teintes varient; elle est blanchâtre, verdâtre, jaune ou rougeâtre. On a reconnu qu’elle contient un peu plus d’eau que la gomme arabique. Sa densité paraît un peu plus grande. L’eau en dissout un peu moins. On distingue deux Gommes du Sénégal : 1° celle du bas fleuve , 2° celle du haut fleuve ou de Galam. La première (I) se retire de YAcacie verek. Elle est en larmes, (l) Gomme dure de Galam. 322 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. quelquefois vermiculées et tortillées, mais communément ovoï- des ou sphéroïdes (Adanson), ridées, blanches et ternes exté- rieurement, mais vitreuses intérieurement. L’Acaeie arabique produit une gomme très-analogue, presque toujours en boules arrondies et d’une teinte généralement un peu rougeâtre. La gomme du haut fleuve (t) est fournie par 1 ’Acacie blanchâtre. Elle paraît menue et brisée comme du gros sel. Ses fragments sont irréguliers. L’Acacïe d' Adanson donne une autre gomme que l’on confond souvent avec les précédentes; elle est dite gomme de Gonaké (2). Celle ci est généralement plus rouge, se dessèche très-facile- ment et devient vitreuse; mais elle offre une saveur amère très- prononcée, qui doit la faire rejeter (L. Soubeiran). 3° Propriétés et usages. — La gomme du Sénégal est employée aux mêmes usages que la gomme arabique. A dose égale, cette gomme donne un mucilage plus épais que cette dernière ; elle enveloppe et divise mieux les matières grasses (Herberger). § III. — De la Comme indigène. t° Plantes. — La gomme du pays est retirée des Cerisiers, des Pruniers , de l 'Abricotier et du Pêcher. Tout le monde connaît ces arbres qui appartiennent à la famiile des Amygdalées. Les Cerisiers sont des Cerasus, les Pruniers et Y Abricotier, des Prunus , et le Pêcher un Amygdalus . Caractères. — Voici les caractères abrégés de ces genres : cules ombelliformes, en corymbes simples ou en 1 . Cerisier . lisse ou à peine rugueux 2. Prunier . géminées ou solitaires. Noyau j à sillons irréguliers ou n à fissures étroites. . 3. Amandier . Dans les Pruniers proprement dits, le pédicelle fructifère égale ordinairement la moitié de la hauteur du fruit, et celui-ci est glabre et couvert d’une efflorescence glauque. Dans Y Abrico- tier, le pédicelle fructifère est très-court, et le fruit couvert d’une pubescence veloutée. 2° Gomme. — La gomme indigène ressemble à la gomme arabique; (1) Gomme friable, Sadra-Seida, Salabreda. (2) Gomme de Gonatê, de Gonakié, de Bondon . GOMME ADRAGANTE. 323 elle est en fragments arrondis, quelquefois trcs-volumineux, très- irréguliers, transparents, d’un jaune d’ambre plus ou moins foncé. Cette gomme est peu soluble dans l’eau ; elle semble tenir le milieu entre la gomme arabique et la gomme adragante. On trouve, dans la gomme indigène, un tiers de cérasine. C’est une substance isomérique avec l’arabine, qui se gonfle dans l’eau, mais ne s’y dissout pas. Si on la fait bouillir, elle se change en arabine. La partie soluble de la gomme du Cerisier ne diffère pas de Carabine proprement dite. 3° Propriétés et usages. — La gomme indigène offre une sa- veur fade particulière, quelquefois un peu acerbe. Elle est regardée avec raison comme un succédané de la gomme arabique. On l’emploie aux mêmes usages. g IV. — De In Gomme adroganlc. On la retire de plusieurs Astragales ligneux du Levant et de la Perse. Le genre Astragale ( Astragalus ), appartient à la famille des Légumineuses. Il présente : Un calice campanulé ou tubuleux, à 5 dents. Une corolle à étendard, dépassant les ailes et à carène obtuse; des étamines diadelpbes. Une gousse polysperme divisée en 2 loges longitudinales presque complètes par l’inflexion de la nervure dorsale. 1° Plantes. — Les espèces qui fournissent la gomme adragante font toutes partie de la section Tragacanthe, caractérisée par des pétioles persistants épineux, soudés avec les stipules. Ce sont l’As- tragale vrai (1), Y Astragale crétique (2), Y Astragale épineux (3) et Y Astragale porte-gomme (4). La première espèce croît en Perse; la seconde, en Morée et en Ionie ; la troisième, dans les Alpes et dans les Pyrénées; la qua- trième, sur le mont Liban. Caractères. — Voici les caractères abrégés de ces quatre espèces : jaunes? sessiles. . . .1. Astragale vrai. 1 sessiles . .2. Astragale crétique. Oédieellées . H. Astvannle pninptir Paires 6 à 9. Fleurs de folioles pêdicellées . 3. Astragale épineux. . . . . 4. Astragale porte-gomme . 4 à 5 (jaunes, sessiles) (1) Astragalus verus Oliv. (2) Astragalus Creticus Lam. (3) Astragalus aristatus Hier. (A. sempervirens Lam. , Phaca T> agacanlha Ail.) . (4) Astragalus gummifer Labill. 324 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 2° Gomme. — La gomme adragante (1) est plus blanche et moins transparente que les gommes précédentes. Sa pesanteur spécifi- que est de 1 ,3 1 6 (Briss.). Elle nous arrive du Levant et de la Perse. Dans le commerce, on en distingue trois sortes : 1° la vermicel- lée , 2° celle en plaques, 3° celle en grains. La première a été, pendant longtemps, la seule connue. Elle est en filets conlournés. On croit qu’elle est fournie par l’Asfra- gale crétique. Elle se dissout imparfaitement dans l’eau bouil- lante, en laissant un résidu d’amidon et de ligneux. 11 faut en- viron 25 grammes de gomme pour donner à un litre d’eau la consistance d’un empois épais. On trouve dans le commerce une variété de cette gomme, en feuilles jaunâtres. La gomme en plaques se présente en lamelles ondulées ou con- tournées, blanches ou jaunâtres, marquées d’élévations arquées ou concentriques. Elle nous arrive de Smyrne. On croit qu’elle est produite par l 'Astragale vrai de Perse. Elle se gonfle plus len- tement dansl’eau froide que la précédente ; elle donne néanmoins un mucilage aussi épais. Elle contient plus de parties solubles dansl’eau bouillante et très-peu d’amidon. Elle est assez commune. La gomme en grains est la plus rare et la moins estimée. La gomme adragante est constituée presque en entier par Yadraganthine. Ce principe se gonfle beaucoup dans l’eau froide et ne se dissout que très-imparfaitement dans l’eau bouillante. 3° Propriétés et usages. — Cette gomme présente les mômes propriétés que la gomme arabique. Elle sert aux mômes usages. On l’emploie principalement pour donner de la consistance et du lien aux masses pilulaires. On l’administre en poudre et à l’état de mucilage. § V. — De quelques Connues peu employées. 1° Gomme de Bassora (2). — Retirée de YAcacic leucophlée (3), Légumineuse des Indes. Composée d’arabine et d’une autre sub- stance sui generis, désignée sous le nom de bassorine. — Inodore et insipide. — On s’en sert pour falsifier la gomme adragante. 2° Gomme de Nopal. — Retirée du Nopal à cochenilles (4), Cac- tée du Mexique. — Saveur fade, mêlée d’un peu d’âcreté. (1) Officin., Tragacanthum gummi, Tragacanthum ; vulgairement Gomme adra- gant, ou Tragacant. (2) Ou gomme Kutera, fausse adragante . (3') Acacia leucophlœa Roxb. (4) Opuntia cochenitifera Mill. ( Cactus cochenilifer Linn.) . GOMMES-RÉSINES. 325 3° Gomme d’Olivier. — Retirée de Y Olivier commun (I ), Oléinée indigène. Constituée presque en totalité par Yolivile (Pelletier). — Elle élait en réputation chez les anciens, et faisait partie d’un grand nombre de médicaments cicatrisants et vulnéraires. 4° Sarcocolle (2). — Retirée du Sarcocollier (3), Pénæacée du cap de Bonne-Espérance. Composée d’un principe sui génois ap- pelé sarcocolline. Celte substance, ainsi que la précédente, lient le milieu entre les gommes et les sucres. — Inodore, douceâtre, puis amère et un peu âcre. — Anciennement employée à l'inté- rieur comme purgative et à l’extérieur comme vulnéraire. CHAPITRE VI DES GOMMES-RÉSINES. Les Papavéracées, les Apocynées, les Sapotacées, présentent un suc laiteux plus ou moins abondant. 11 en est de même de la plupart des Chicoracées, des Campanulacées, des Euphorbiacées, des Artocarpées Ces sucs sont fort rares dans les Monocolylé- dones. Parmi les Acotylédones, nous en trouvons dans certains Agarics dits lactaires et dans quelques Bolets. Les sucs laiteux sont généralement de couleur blanche. Us ont été considérés comme des espèces d’émulsions naturelles for- mées par des molécules résineuses, gommo-résineuses ou d’autre nature, demi-dissoules dans l’eau. M. L. Treviranus croit qu’ils sont composés de globules rési- neux suspendus dans l’eau au moyen d’un mucilage ; mais M. Mayen fait remarquer que ni l’alcool ni l’eau bouillante n’al- tèrent ces globules, et il avoue ne pas connaître leur nature. Certains sucs laiteux contiennent de la fibrine semblable à la fibrine animale. Tel est celui du Papayer (4) (Vauquelin); tel est encore celui de Y arbre de la vache ou Galactodendron (o) (Boussin- gault et Rivero.) On sait que ce dernier arbre fournit, par des inci- sions faites au tronc, une grande quantité d’un suc blanc et doux comme du lait, que les habitants de plusieurs parties de la Colombie (1) Olea Europœa Linn. (voy. le chapitre des Huiles). (2) Oflicin., Sarcocolla , vulgairement Coltechair . (3) Penœa sarcocolla Liun. (4) Papaija communis Lam. ( Carica Papayr Linn). — A l’ile de France, on em- ploie ce suc comme vermifuge, principalement contre les ascarides. (5) Galactodendrum utile Kuntli, vulgairement Palo de vacca. MOQ.-TANn. — ROT. 1MÉD. 19 320 PRODUITS VEGETAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. recueillent dans desjalles et boivent à l’instar du lait de vache (1). Les sucs laiteux fournissent des gommes-résines, de Y opium et du caoutchouc. Je vais traiter dans ce chapitre du premier produit ; je consacrerai aux deux autres des chapitres spéciaux. Lessucslaiteuxquidonnentlesgommes-mmessontcontenusdans untissuspécial,ordinairementplacéà la partie interne de l’écorce. Les gommes-résines sont des produits composés, pour la plupart, d’un mélange de gomme et de résine. Leur composition est, du reste, assez compliquée. Elle offre généralement de l’huile es- sentielle et d’autres matières végétales. La proportion relative de la gomme et de la résine qui s’y trouvent est très-variable; souvent même on y découvre plusieurs résines différentes. Les gommes-résines sont solubles, pârtie dans l’eau, partie dans l’alcool, ce qui a motivé leur nom. On les obtient par l’évaporation spontanée, au contact de l’air, des sucs laiteux de certains végétaux. Les gommes-résines que l’on emploie le plus habituellement peuvent être séparées en deux groupes : 1° celles qui sont four- nies par les Ombellifè.res, 2° celles qui sont produites par d 'autres familles. g l. — Des Gommes-résines «les Ombellifèrcs. La famille des Ombellifères fournit à la thérapeutique les gommes-résines les plus importantes. Parmi ces produits, les prin- cipaux sont : 1° Passa fœtida, 2° le sagapénurn, 3° le galbanum, 4° la gomme ammoniaque, 3° Yopopanax (2). 1° Plantes. — L’assa fœtida se retire de la Férule assa fœtida (3), le sagapénurn, de la Férule persique (4), le galbanum du Galbanum officinal (5), la gomme ammoniaque du Dorème ammo- niaque (6), et Yopopanax de YOpopanax panais (7). (1) « Lac copiosum, album, glulinosum, haud acre, potabile, odorem balsameum redoleus, contaclu aeris coagulons » (Kunth) . (2) Les anciens estimaient beaucoup le Sijlphium, espèce de gomme-résine, pro- duite par une Ombellifère de la Cyrénaïque, le Thapsia Sylphium de Viviani (Th. Garganica, y? Sylphium DC.). (3) Ferulaassa fœtida Liun. ( Narthex assa fœtida Falcou). — Il paraît que le Ferula orientalis de Linné en fournit aussi. (4) Ferula Persica Willd. (5) Galbanum officinale Don (Bubon Galbanum Linn., Selinum Galbanum Spreng., Agasillis Galbanum Spreng.). — Origine plus que douteuse, car cetle plante croît au cap de Bonne-Espérance, et le galbanum vient de la Syrie. Quelques au- teurs pensent qu’il est produit par une Férule. (6) Dorema Ammoniacum Don ( Heracleum gummi ferum Willd.). (7) Opopanax chironium Koch ( Laserpitium chironium Linn., Pastinaca Opo- GOMMES-RÉSINES. — ASSA FŒTIDA. 327 Caractères. — Les Férules ont un calice entier, des pétales oblongs, à peu prés égaux, entiers, un peu courbés au sommet, et un fruit ovale, comprimé, composé de deux carpelles ellipti- ques, convexes en dehors, offrant sur le dos 3 nervures peu sail- lantes, et munis sur les côtés d’un rebord étroit. Ces plantes ont desfeuilles extrêmementdécoupées et les fleurs d’un beau jaune. Dans la Férule assa fœtida la tige est presque nue et les feuilles ont des lanières oblongues; dans la Férule persique la lige est feuillée, et les feuilles ont des lanières linéaires-lancéolées. Le Galbanum officinal présente des pétales lancéolés entiers et un fruit ovale, strié et velu. Ses fleurs sont blanchâtres. Le JDorcme ammoniaque offre des pétales échancrés. Ceux du bord de l’ombelle sont grands et bifurqués. Le fruit est fortement émarginé au sommet et strié ; les carpelles sont membraneux sür les bords. Les fleurs sont blanchâtres. L’ Opopanax panais a des pétales arrondis et enliers. Son fruit est peu échancré au sommet; les carpelles sont convexes sur le dos et pourvus de trois nervures peu saillantes et de deux lignes ferrugineuses. 2° Gommes-résines. — Toutes ces gommes-résines présentent, au premier abord, un certain air de famille. \° Assa fœlida(\). — Leshabitantsde la Perse vont au printemps mettre à nu le sommet des racines des Férules, et les recouvrent de feuilles ou de paille, après avoir coupé les liges. Au bout d’un mois, des larmes de gomme-résine jaunâtre surgissent à l’endroit mutilé. On les enlève ; puison coupe la racine, ayant soin de donner à la troncature la forme d’un godet. Une nouvelle quantité de suc laiteux s’accumule dans cette dépression. On le recueille; puis on rafraîchit encore la plaie, et l’on continue ainsi jusqu’à l’épuisement de la plante. L’Assa fœtida est une gomme-résine en forme de masses solides, mollasses, d’un brun rougeâtre, parsemées à l’intérieur de lar- mes grisâtres et commeopalines, au milieu d’unepâte plus foncée. On j trouve souvent des matières étrangères. Sa cassure est peu colorée, mais elle rougit rapidement au contact de l’air. On vend en Angleterre, sous le nom de stony assa fœtida, une variété très-impure de celle gomme-résine , qui contient jusqu’à 50 pour 100 de plâtre. panax Linn., Selinum Opopanax Crantz, Ferula Opopanax Spreng., Pastmaca allissima Lam.). (1) Officin., AiJa fœlida, Asa fœtida, Stercus diaboli. 328 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. L'Assa fœtida esl composée de gomme, de résine, d’huile volatile, de bassorine et de diverses autres substances moins importantes (Brandes). Sa résine est formée de deux résines différentes, l’une d'un jaune foncé, l’autre d’un brun verdâire. Propriétés et usages. — L’odeur de l’assa fœtida est forte, allia- cée et singulièrement fétide. Sa saveur est âcre, amère et très- désagréable. L ’assa fœlida est un médicament très-énergique. 11 augmente la sécrétion muqueuse des organes digestifs, et agit bientôt sur tout le système nerveux. C’est, de toutes les gommes-résines, celle qui passe pourlaplus anlispasmodique(Boerhaave). Onl’a préconisée aussi comme anthelminthique. Millar l’a employée encore dans certaines coqueluches. D’autres l’ont conseillée comme excellent résolutif, appliquée sur des tumeurs indolentes. Onl’administre en poudre, en pilules, en teinture, en émulsion ( lait d’assa fœtida), en potions, en lavements, en emplâtres. 2° Sagapénum (t). — Cette gomme-résine se présente, dans le commerce, sous forme de masses molles, d’un brun verdâtre; sa cassure ne se colore pas en rouge. Elle est composée de résine, d’huile volatile, dégommé, de mu- cilage et de sels (Brandes). Sa résine est formée de deux résines différentes, l’une insoluble, l’autre soluble dans l’éther. Propriétés et usages. — Le sagapénum offre une odeur alliacée moins prononcée que Passa fœtida, et une saveur amère qui res- semble à celle de cette dernière. Cette gomme-résine présente des propriétés analogues à la pré- cédente, mais plus faibles. On ne l’administre pas isolément. Elle entre dans plusieurs préparations. 3° Galbanum. — L’origine du galbanum est loin d’être certaine. On assure que celte matière suinte naturellement des diverses parties de l’Ombellifère pendant les grandes chaleurs ; elle en sort en petites gouttelettes qui se durcissent à l’air. On a soin de les recueillir. Mais pour avoir des quantités plus grandes, on coupe les branches à une faible distance du sol. L & galbanum, ou galbanum mou, esten larmes jaunâtres ou jaune verdâtre, agglutinées le plus souvent en masses plus ou moins grosses. Sa cassure est grenue et comme huileuse; ses fragments sont un peu translucides. Il est composé dégommé, de bassorine, de résine, d’acide ma- nque et d’huile volatile (Meisner). (1) Officia., Sagapénum , Sacoponium, Serapinum , vulgairement Gomme séra- phique. GOMMES-RÉSINES. — OPOPANAX. 329 On en distingue une autre espèce sous le nom de galbanum sec. Celle-ci est produite par une autre Ombellilôre, le Galbanum officinal 1 1). Propriétés et usages. — Son odeur est très-forte, pénétrante et tenace. Sa saveur est âcre et amère. Le galbanum est stimulant et tonique ; généralement on lui pré- fère Lassa fœtida et la gomme ammoniaque. Autrefois on l'employait souvent à l’intérieur ; c’était un des éléments de la thériaque et du diascordium. On s’en sert principalement aujourd'hui dans la composition du diachylon gommé et de Y emplâtre diaphorétique. 4° Gomme ammoniaque (2). — Elle nous est apportée de l’Ar- ménie et de la Perse. Ce sont des larmes jaunâtres ou blanchâtres, dures, opaques, tantôt séparées, tantôt agglomérées en une masse plus ou moins compacte. La cassure est cireuse, presque conchoïde, d’abord blanchâtre ou laiteuse ; elle jaunit avec le temps. La gomme ammoniaque est composée de gomme et de résine, d’une matière glutiniforme insoluble dans l’eau et l’alcool, et d’eau (Braconnot). Sa résine est formée de deux résines différen- tes, l’une soluble, l’autre insoluble dans l’éther. Propriétés et usages. — L’odeur de la gomme ammoniaque est forte et pénétrante. Sa saveur est âcre et amère, même un peu nauséeuse. Comme lesautres gommes-résines , elle jouit de propriétés toni- ques et excitantes. A petite dose, elle est simplement stomachi- que; à dose élevée, elle agit sur l’ensemble de l’économie. On s’en sert quelquefois il l’extérieur comme résolutif, en l’appli- quant sur les tumeurs indolentes. On l’administre en potion, en sirop, en teinture, en pilules et en emplâtres. 5° Opopanax (3). — Cette gomme-résine nous arrive du Levant. Le commerce nous la livre en petites larmes solides, très-irré- gulièrement anguleuses, légères, friables, opaques, d’un brun rougeâtre, marbrées de jaunâtre à l’intérieur. Cette matière est composée de gomme, de résine, d’huile vo- latile, d’amidon, de ligneux (Pelletier). Sa racine est fusible à -)- o0°. Elle est soluble dans l’éther, l’alcool et les alcalis. (1) Galbanum officinale Don. (2) Officin., Gummi ammoniacum. (3) Officin., Opopanax, Opopanacum, Gummi Panacis. 330 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Propriétés et usages. — Son odeur est très-aromatique; sasaveur, chaude, âcre et amère. C’est encore un remède slimulant. L’opopanax entre dans quelques préparations officinales. Il est peu usité. § II. — nés Gommes-résines des autres familles. Les gommes-résines qui ne sont pas produites par les Ombelli- fères sont fournies par des familles très-différentes. Six sortes principales méritent une attention particulière; ce sont : 1° la scammonée, 2° l 'encens, 3° la myrrhe, 4° le bdellium, 5° la gomme-gutte, 6° la gomme d' Euphorbe. 1° Scammonée. ■ — La scammonée est produite par le Liseron scammonée (1), qui appartient à la famille des Convolvulacées. On trouve celte plante en Syrie, dans l’Anatolie et dans les îles de Grèce et de l'Archipel. Description. — Le Liseron scammonée est une plante vivace, à racine allongée, épaisse comme le bras, charnue, lactescente. Ses tiges sont longues de 1 à 2 mètres, grêles, volubiles et un peu velues. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, hastées, aiguës, en- tières et glabres. Ses fleurs sont axillaires, au nombre de 3 à 6, et rougeâtres. Le calice est glabre et persistant. Gomme-résine (2). — On découvre la partie supérieure des l’aci- nes ; on y pratique des incisions, desquelles il découlé un suc lai- teux blanchâtre que l’on reçoit dans de petites coquilles, dansles- quelles il se dessèche ; ou bien on coupe l’axe radical en forme de jatte qui reçoit le suc épanché, ou bien encore on presse laracine. Cette gomme-résine, connue sous le nom de scammonée d’ Alep (3), est en morceaux peu volumineux, légers, poreux, friables, d’un gris foncé un peu verdâtre, à cassure nette, brillante et brunâtre. La scammonée est composée de gomme, de résine, d’amidon, etc. (Bouillon-Lagrange et Vogel). Comme la quantité de résine qu’elle contient varie de 8 à 83 pour 100, on a proposé de l’extraire et de l’employer à la place de la scammonée. On falsifie cette résine avec celle du jalap, celle du Gaïac et avec la colophane. (1) Convolvulus Scammonia Linn. (2) OfBcin., Scamonium, Scammonia. (3) Ou l’appelle aussi Diagrède. GOMMES-RÉSINES. — ENCENS. 331 Propriétés et usages. — Elle a une odeur sui geueris forte et peu agréable qui se développe par le frottement. Purgatif drastique très-violent. On s’en servait autrefois contre les vers intestinaux. On l’administre en poudre, en électuaire, en potions, en lave- ments. On en compose un savon; elle fait partie d’un grand nombre de préparations médicinales : c’est un des éléments des pilules de Radius et de Y extrait panchymagogue. Gomme-résine analogue. — 11 existe une autre scammonée, dite de Smyrne, plus lourde, plus impure et moins estimée, qui paraît provenir du Sécamone égyptien (1), de la famille des Asclépiadées. 2° Encens. — Linné, Broussonnet et plusieurs autres botanistes pensaient que Y encens était fourni par une espèce de Genévrier (2) ; c’est une erreur. On le retire de plusieurs arbres de la famille des Térébinthacées (Burséracées). Mais il existe deux encens : celui de Y Inde et celui d'Afrique. Le premier est récolté sur la Buswellie à dents de scie (3), qui se trouve dans les montagnes de l’Inde, et le second sur la Plosslée papyracée (4), qui habile l’A- byssinie et l’Éthiopie. Descriptions. — La Boswellie à dents de scie a des branches étalées très-rameuses. Les feuilles sont pinnées avec impaire, à folioles nombreuses, brièvement pétiolées, ovales-lancéolées, pointues, dentées en scie et pubescentes. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires simples. La corolle est petite, d’un jaune pâle et mouchetée; elle a 5 pétales ovales. Les étamines sont au nom- bre de 10. Un disque charnu, annulaire, profondément cré- nelé, est situé à la base de l’ovaire. Le fruit est une capsule en forme d’olive, à 3 loges. 11 contient des graines solitaires, en cœur, ailées à leur base et profondément échancrées. La Plosslée papyracée est un arbre dont l’écorce s’enlève exté- rieurement par feuillets minces, résistants, blancs, analogues à (ceux du Bouleau. Feuilles naissant après la floraison, rapprochées à l’extrémité des rameaux, pinnées avec impaire, offrant 4 ou 5 paires de folioles; ces dernières presque opposées, àpeinepétio- lulées, ovales-oblongues, aiguës, dentées, tomenleuses, principa- (I) Oxystelma Alpini Dne [Periploca Secamone Liiin., Secamone Alpini Schult., S. Æt/yptiaca Don). (2) Juniperus Lycia Liun. (3) Boswellia serrata Stackh. (fl. thurifera Colebr.). — Il est produit aussi par une autre espèce xoisine, le Boswellia ylabra Roxb. (4) P losslea papyrncea ( Amyris papjyracea Del ..Boswellia floribunda Royl e.P/osslea floribunda Eudl., Boswellia papyrifera A. Rich.), vulgairement Makker , Makar. 332 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. lement en dessous. Inflorescence en panicule lerminale. Fleurs hermaphrodites. Fruit (capsule) en forme de massue, trigone, co- riace, à 3 loges et 3 valves. Graines solitaires dans chaque loge, obtusément trigones, à bords un peu ailés. Gommes-résines (1), — L’encens de l'Inde est en forme de larmes arrondies, quelquefois unies deux à deux,demi-opaques, et d’une couleurjauneroussâti e. Il est recou vertd’une poussière blanchâtre, Celui à' Afrique est en grosses masses, plus colorées ou citrines. L’encens est composé de gomme, de résine, d'huile volatile et de quelques autres principes (Braconnol). Propriétés et usages. — L’encens a une odeur parfumée, sur- tout lorsqu’on le brûle. Sa saveur est aromatique. Il passait autrefois pour vulnéraire et détersif. 11 entrait dans quelques préparations anciennes. On n’y a guère recours, aujourd’hui, que pour des fumigations excitan- tes. On en fait un usage habituel dans les églises. 3° Myrrhe (21. — La connaissance de la myrrhe remonte à la plus haute antiquité. Elle entrait dans la composition de l’huile sainte. Les Hébreux la nommaient mur, et les Grecs smyrna ou myrrha. Ces derniers la supposaient produite par les pleurs de la mère d’Adonis. On a cru, pendant longtemps, que la myrrhe était fournie par une Mimose ou par un Balsamier. Elle découle d’un arbuste voi- sin de ce dernier genre, et par conséquent de la famille des Té- rébinthacées (Burséracées), qui croît en Arabie et en Abyssinie, et qui a reçu le nom de Balsamodendron porte-myrrhe (3). Description. — Cet arbre a des rameaux épars, très-ouverts, terminés par une épine. Ses feuilles sont presque sessiles, peti- tes, composées de 3 folioles obovées, dont la terminale est irré- gulièrement dentelée à l’extrémité, et dont les latérales, pres- que rudimentaires, avortent très-souvent. Le fruit est une drupe terminée par le style persistant et recourbé. Gomme-résine. — La myrrhe est en larmes ou en morceaux peu volumineux, irréguliers, pesants, demi-transparents, rougeâtres, comme efflorescents à la surface. Sa cassure est vitreuse, brillante et comme huileuse. Assez souvent les morceaux les plus gros pré- sentent des stries courtes, demi-circulaires, opaques et blanchâ- tres, qui paraissent le résultat d’une dessiccation imparfaite, et (1) Officia., Ulibanum, Thus, Thus masculum, vulgairement Oliban, Encens mâle. (2) Officin., Myrrha. (3) Balsamodendron Myrrha Nees. GOMMES-RÉSINES. — BDELLIUM. 333 que l’on a comparées à des coups d’ongle : de là le nom de myrrhe onguiculée. Son poids spécifique est de l,3l>0 ( Briss.) . La myrrhe est composée de gomme soluble, de gomme insolu- ble, de résine molle, de résine sèche, d’huile volatile... (Brandes). Propriétés et usages. — Elle a une odeur particulière, fortement aromatique et assez agréable. Sa saveur est âcre, amère et rési- neuse. La myrrhe est un aromate et un médicament très-anciennement usité. A l’intérieur, elle est tonique et excitante. A l’extérieur, elle servait au pansement des ulcères. On en fait aussi des fumigations. On sait que les habitants de l’Arabie et de l’Égypte en mâ- chent continuellement. On l’administre en poudre, en pilules, en extrait, en élec- tuaire, en vinaigre et en solution aqueuse. On prépare avec la myrrhe plusieurs teintures alcooliques. Elle fait partie de la thé- riaque, du baume de Fioravanti, de l’élixir de Garus, de la confec- tion d’Hyacinthe. .. 4° Bdellium. — Dalechamp supposait à tort que le bdellium se retirait d’une espèce de Palmier. C’est encore à la famille des Té- rébinthacées (Burséracées) que nous devons ce produit. 11 est fourni parle Balsamodendron africain ( 1 ), qui habite le Sénégal, la côte de Guinée, l’Arabie et l’Abvssinie. Description. — Arbre élevé, à rameaux épineux et à ramuscu- les légèrement pubescents. Feuilles alternes, pétiolées, à 3 folio- les obovales, rétrécies en coin à la base, aiguës, inégalement dentées, visqueuses ; les plus jeunes pubescenles. Feuilles fasci- culées, presque sessiles. Calice un peu tubuleux. Corolle dépas- sant le calice. Fruit (drupe) à peu près obové, comprimé; endo- carpe rugueux, osseux. Gomme-résine. — Le bdellium (2) était déjà connu du temps de Dioscoride. 11 est en grosses larmes irrégulièrement arrondies ou ovoïdes, demi-transparentes, d’un gris jaunâtre, tirant sur le roux ou le verdâtre. Sa cassure est roussâlre, peu luisante, jau- nâtre et presque mate à la périphérie; elle ressemble à celle de la colophone. Les morceaux les plus anciens présentent comme une poussière d’un jaune grisâtre à leur surface. Le bdellium est composé de gomme, de résine, de bassorine, d’huile volatile... (Pelletier). (1) Balsamodendron A fricanum Arnott (Heudelotia Africana A. Rich.), vulgai- rement, au Sénégal, Niottout (Adans.). (2) Officin., Bdellium gummi. 19. 334 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Propriétés et usages. — lia une odeur sui generis faible. Sa sa- veur est amère. On l’emploie à l’intérieur comme pectoral, et à l’extérieur comme résolutif. Autres espèces. — 1° Le bdellium de l’Inde (Guib.) (1), probable- ment fourni par le Balsamodendron de Roxburgh (2), qui est en (1) Myrrhe de l'/ndedes droguistes; Myrrhe nouvelle première espèce, Bouastre. (2) Balsamodendron Roxburghii Arnolt ( Amyris gummiphora Roxb.), vulgaire- ment, dans l’Inde, Googool, Googul, Googula. GOMMES-RÉSINES. — GOMME-GUTTE. 33b masses noirâtres ; 2° le bdellium opaque (Guib.), qui est en larmes ovoïdes, jaunâtres. 5° Gomme-gutte. — Cette gotnme-résine est le produit d'une Gutlifère, le Mangostan gutlier (1), qui croît dans les Indes orien- tales. Description (fig. 100). — Le Mangostan gutlier est un arbre élevé, à ramifications nombreuses, recouvertes d’un épiderme noirâtre. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, aiguës, très- entières, glabres, luisantes, coriaces et pourvues de nervures la- térales parallèles et nombreuses. Les fleurs paraissent terminales, portées par des ramuscules courts et épais; elles sont sessiles, petites, blanchâtres et hermaphrodites; elles présentent un calice gamosépale, caduc, à 4 lobes presque égaux, et une corolle à 4 pétales beaucoup plus grands que le calice, onguiculés, oblongs, très-obtus et concaves. Eflès portent une quinzaine d’étamines plus courtes que la corolle, libres, à filets subulés et à anthères ovalaires intrerses. Le pistil égale en hauteur un peu plus de la moitié des étamines. L’ovaire est globuleux, surmonté d’un style extrêmement court et de 4 stigmates sessiles obtus et persistants. Le fruit est de la grosseur d’une orange, globuleux, surmonté par le style, marqué de 8 côtes peu élevées et jaune. Son péri- carpe est persistant et son intérieur charnu et pulpeux. Il a 8 loges monospermes, séparées par des cloisons membraneuses. Ses graines sont oblongues, presque droites d’un côté et arquées de l’autre, un peu atténuées à une extrémité. Gomme-résine. — La gomme gutte (2) nous est envoyée de Cam- boge, de Siam et de Roméo. Elle découle, soit des incisions pra- tiquées à l’écorce, soit des cicatrices produites par la section des jeunes rameaux ou par l’arrachement des feuilles. Elle est en masses cylindriques de S à C centimètres d’épaisseur, creuses et souvent repliées sur elles-mêmes, d’un jaune orangé ou d’un brun jaunâtre. Sa cassure est nette, homogène, conchoïde, un peu brillante, mais non transparente. Cette substance est très- soluble dans l’eau, à laquelle elle communique une fort belle couleur jaune de soufre. La gomme-gutte est composée de gomme et de résine (Chris- tison). (1) Garcinia Cambogia Desrouss. ( Cambogia Gutta Liun., Mangoslana Cambogia Gærtn.). (2) Officin., Gummi gutta, gitta, rie Goa , de Gamandra, Peru, Peruanum, taxa- tivum, Gutta. gamu ad podagram, Catta gemu, Scurnonium orientale, Chrysopum, Cambodium. 336 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Propriétés et usages. — Son odeur est nulle. Sa saveur, faible d’abord, produit bientôt dans le gosier une âcreté insupportable. C’est un de nos purgatifs drastiques les plus forts; aussi faut-il l’employer avec beaucoup de précaution. On s’en servait autre- fois fréquemment contre les vers intestinaux. On l’administre généralement en pilules, ou en teinture alcoo- lique, rarement en poudre ou en solution. On a soin de l’enve- lopper d’un véhicule mucilagineux assez abondant pourla diviser et prévenir l’irritation locale qu’elle pourrait produire sur les intestins (Soubeiran). Elle entrait anciennement dans la compo- sition des pilules hydragogues de Bontius et de Yélectuaire anti- hydropique de Charras . Autre espèce. — La gomme-gutte de Ceylan est fournie par une autre plante, le Xanthochyme cambogio'ide (I); mais cette espèce n’arrive pas dans le commerce (Soubeiran). 6° Gomme D’EurHortBE. — C’est le suc solidifié de trois espèces d 'Euphorbes qui croissent en Afrique, aux îles Canaries ou aux Indes. Ce sont : 1° Y Euphorbe officinal (2), 2° Y Euphorbe des Cana- ries (3), Y Euphorbe des anciens (4). Caractères.— Ces plantes se font remarquer parleurs tiges dres- sées, épaisses, charnues, semblables à des cierges, et par leurs feuilles transformées en épines. Voici leurs caractères distinctifs : Tige „ .• i . f multangulée. non articulée ! , , • ( quadrangulaire articulée (triangulaire) . 1. o 3. Euphorbe officinal. Euphorbe des Canaries. Euphorbe des anciens. Gomme-résine (S). — On croit généralement que cette gomme- résine est produite principalement par l’ Euphorbe officinal. M.Gui- bourt pense que c’est surtout de Y Euphorbe des Canaries qu’on la retire. Elle s’obtient ou par suintement naturel, ou par écoule- ment déterminé à l’aide d’incisions peu profondes. Le suc laiteux qui sort de la plante s’épaissit et se dessèche à l’air. La gomme d' Euphorbe est en petites larmes irrégulières, un peu friables, demi-transparentes ou opaques, d’un jaune roussâtre ou brunâtre, ternes, souvent percées d’un ou deux trous coniques (1) Xanthochymus cambogioides (Cambogia Gulta Burm. ex pacte, Stalagmites cambogioides Murr St. Cambogia Pets., St. ovalifolia Don, H ebradendron cam- bogioides Grah., Xanthochymus ovalifoliusPoxb.). (2) Evphorbia officinarum Llnn. (3) Evphorbia Canariensis Tinn. (4) Evphorbia antiquorum Linn. (5) Officiu., Euphorbium. RÉSINES. 337 qui se joignent parla base, et dans lesquelson trouve quelquefois les aiguillons de la plante (Guib.). Elle est composée de résine, de cire, de caoutchouc, de plu- sieurs sels... (Brandes). On voit que ce produit diffère des gommes- résines ordinaires par l’absence de la gomme. Buchner et Herberger en ont retiré un principe particulier (euphorbine) . Propriétés et usages. — La gomme d'Euphorbe n’a presque pas d’odeur. Sa saveur, d’abord très-faible, devient bientôt âcre, corrosive et brûlante. Sa poudre fait éternuer. A l’intérieur, la gomme d’Euphorbe détermine une inflamma- tion locale souvent dangereuse. C’est un purgatif drastique des plus violents. Il faut l’administrer à dose très-faible. A l’extérieur, elle est rubéfiante et épispaslique. Elle entre dans 1 ’ emplâtre vésicatoire et dans quelques pom- mades irritantes. Les Euphorbes indigènes contiennent un suc qui pourrait fournir une matière analogue à celle des Euphorbes exotiques. Loiseleur-Deslongchamp a constaté que la poudre des racines des Euphorbes des bois (t), de Gérard (2) et Cyprès (3) déterminent des vomissements et des selles. CHAPITRE YII DES RÉSINES. Les résines sont des principes solides, secs à la température ordinaire, facilement fusibles et rudes au toucher après leur fu- sion, insolubles dans l’eau, solubles dans l’alcool. Leur dissolution I alcoolique, mélangée avec de l’eau, devient laiteuse. Les gommes-résines, dont il vient d’être question, sont fournies le plus souvent par des végétaux herbacés qui croissent dans les pays chauds; les résines sont généralement produites par des végétaux ligneux. Les résines ne conduisent pas l’électricité, et prennent par le frottement l’électricité dite négative ou résineuse. Ces produits sont souvent mêlés à des matières étrangères. Beaucoup donnent de l’odeur et offrent une saveur prononcée. (1) Euphorbia sylvatica\.\nn. (Tithymalus sylvaticus Lam .). (2) Euphorbia Gerardiana Jacq. (Tithymalus rupestris Lam). (3) Euphorbia Cyparissias Liijd.). 338 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. Les résines sont très-répandues dans les végétaux; tantôt elles s’écoulent naturellement à travers le tissu des organes, tantôt on facilite leur sortie par des incisionsplusou moins profondes. Dans certains cas, on les extrait dans le laboraloire, d’après deux pro- cédés généraux. Le premier opère sur les térébenthines (mélange de résine et d'essence) déjà isolées des végétaux. On chasse l’es- sence au moyen de la chaleur. La matière mise dansl’eau en ébul- lition y demeure jusqu’à ce qu’elle ait perdu la presque totalité de son huile volatile et qu’elle ait pris une assez forte consistance. On se sert d’une bassine découverte, quand l’essence, qui se dé- gage, n’a pas beaucoup de valeur, et on laisse se dissiper cette der- nière. On se sert d’un alambic, quand celte essence est précieuse et qu’on veut la conserver. Le second procédé opère sur des gommes-résines (mélange de résine et de gomme) ou sur le tissu même des plantes. On épuise ces gommes-résines ou ces tissus par de l’alcool à 80°, et l’on distille. On jette sur le résidu de l’eau dis- tillée bouillante. On recueille le dépôt résineux qui se forme ; on le lave dans l’eau chaude, et on le laisse à l’étuve jusqu’à ce qu’il soit devenu sec et cassant (Soubeiran). Les principales résines employées en médecine sont : 1° les ré- sines des Abiétinées, 2° les résines des Térébinthaeées, 3° le sang- dragon, 4° la résine animé, o° le ladanum, 6° le rocou. g I. — Iles résines des Abiétinées. t° Plantes. — Les Abiétinées ou Conifères [ex parie ) qui don- nent des résines sont : 1° les Sapins ( Picea ), 2° les Mélèzes ( Larix ), 3° les Pins ( Pimts ). Ces genres nous présentent : 1° le Mélèze ordinaire (1), qui se trouve sur les montagnes élevées, particulièrement sur les Alpes; 2° le Sapin élevé (2), qui croît aussi sur les hautes montagnes;3° le Sapin en peigne, des mêmes localités (3); 4° le Pin maritime (4), qui habite les provinces méridionales, principalement dans les Landes, entre Cordeaux et Bayonne. Caractères. — Voici les caractères qui distinguent ces arbres : Mélèze. — Feuilles disposées en grand nombre par fascicules. Cônes à écailles minces, non épaissies au sommet. (1) Larix Europœa Ilort. Par. ( Pinus Larix Linn., Abies Larix Lam.). (2) Abies excelsa Poir. (voy. p. 159). (3) Abies pectinata DC. [Pinus Picea Linn., P. pectinata Lam.). (4) Pinus P master Sol and. [Pinus maritima Lam.). RÉSINES DES ABIÉTINÉES. 339 Sapin. — Feuilles disliques pectinées. Cônes à écailles minces, non épaissies au sommet, larges, caduques (1). Pin. — Feuilles fasciculées, ordinairement par deux ou trois. Cônes à écailles terminées par un épaississement rhomboïdal, mucroné ou ombiliqué au cenlre. 2° Résines. — Les résines des conifères sont au nombre de six : t° la poix de Bourgogne, 2° le galipot, 3° la colophone, 4° la poix- résine, 5° la poix noire, 6° le goudron. 1° Poix de Bourgogne (2). — On la récolte principalement dans les Vosges, en pratiquant des incisionsaux troncs des arbres. Elle est solidifiée par l’évaporation de son essence. On la dé- tache avec une racloire. On la fait fondre dans une chaudière avec de l’eau; on la passe à travers une toile, et on l’enfermé dans des vessies. La poix de Bourgogne est solide et cassante à froid et se ramollit par la chaleur de la peau ; elle est opaque, de couleur fauve assez foncée, d’une odeur un peu forte presque balsamique, et d’une saveur douce, parfumée, non amère (Guib.). On la purifie ou la falsifie, et on la rend jaunâtre ou blanchâtre. On en prépare des emplâtres. 2° Galipot (3). — Lorsqu’on cesse, verslafinde chaque année, la récoltedela térébenthine(4)surlesPins, lesdernières plaies cou- lent encore, mais lentement. La matière n’arrive plus jusqu’au pied de l’arbre, soit parce qu’elle n’est pas assez abondante, soit parce que la température n’est plus suffisamment élevée. Cette ma- tière se dessèche à l’air et ne contient que peu d’huile essentielle. Le galipot est formé de croûtes sèches, solides, demi-opaques, d’un blanc jaunâtre. 11 est entièrement soluble dans l’alcool. 11 a une odeur de térébenthine de Pin et une saveur amère. 3° Colophone. — Lorsqu’on fabrique l’essence de térébenthine, la distillation laisse une résine qui a été désignée sous le nom de colophone (5). Le commerce en présente de deux sortes : 1° la colophone de galipot, 2° la colophone de térébenthine. (1) Le Sapin en peigne diffère du Sapin élevé, par des feuilles déjetées sur deux rangs (et non éparses en tous sens) et par ses cônes diriges vers le ciel (et non vers la terre). (S) Vulgairement, Poix des Vosges, Poix jaune, Poix blanche. (3) Anciennement Garipot, vulgairement Barras. (4) Voyez le chapitre suivant. (5j Ou l'appelle aussi Brai sec, Arcanson, Colophane . 3 iO PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. La colophone de galipot est obtenue en fondant et purifiant le galipot et en le faisant cuire dans une chaudière découverte. On lui enlève ainsi la plus grande partie de son essence. Celle colophone est peu dure et fragile ; elle se ramollit avec le temps, tille est transparente et jaune. Elle donne beaucoup d’o- deur quand on la pulvérise. La colophone de térébenthine est celle qui est restée dans l’alam- bic, après la distillation de la térébenthine. Cette colophone est solide, très-sèche, cassante, assez transpa- rente et de couleur brune foncée. Son poids spécifique est de 1,07 (Briss.). Sa cassure paraît vitreuse. Elle se \olatilise à 200° sous l’influence d’un courant de vapeur d’eau; elle est très-soluble dans l’alcool. Elle n’a pas d’odeur. Elle est la base de l 'onguent basilicum. 4° Poix résine. — Dans la fabrication de la colophone , on soutire la matière et on la fait couler lentement dans une rainure creusée dans le sable ou dans un moule. Si au lieu d’employer ces précau- tions, on la brasse fortement avec de l’eau, ce résidu perd sa trans- parence et devient d’un jaune sale. Il en résulte cette résine géné- ralement connue sous le nom de poix-résine ou de résine jaune. 5° Poix noire. — Celte autre résine s’obtient en brûlant les filtres de paille qui ont servi à la purification de la térébenthine et du galipot, et les éclats de bois retirés des entailles faites aux troncs. On place ces matières dans un grand fourneau sans courant d’air. On les allume par le haut. La chaleur fait fondre la résine, qui descend vers le bas, et qui est reçue, au moyeu d’un tuyau, dans une cuve à demi pleine d’eau. Là elle se sépare en deux parties. l’huile de poix ( pisselœou ), qui est liquide, et la poix, qui otfre déjà un peu de densité. Cette poix est retirée et mise dans une chaudière de fonte où on la fait bouillir jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment épaissie. La poix ou poix noire est solide, lisse, d’un beau noir, cassante à froid, se ramollissant facilement à une très-faible chaleur et adhérant très-fortement aux doigts. 6° Goudron. — C’est une sorte de poix très-impure. On le retire des troncs d’arbres épuisés. On abat ces troncs, on les divise en éclats, et on les laisse sécher pendant un an. Puison les place dans un four conique creusé en terre. On entasse les débris dans le four, et l’on met au-dessus une masse du même bois, formant un autre cône en sens contraire du premier. Le cône extérieur est recouvert de gazon. On allume. Au fur et à RÉSINES DES TÉRÉRINTIIACÉES. 341 mesure que le bois se consume, la résine coule vers le bas du fourneau ; un petit canal la dirige vers un réservoir particulier. L’huile qui surnage areçu le nom d 'huile de Cade (I). Le goudron est granuleux, demi-liquide et d’un brun noir. 11 est chargé d’huile et de fumée. Il a une odeur Irès-forte suigeneris. Propriétés .et usages. — On administre le goudron en fumiga- tions, en sirop, en pilules. On compose aussi une eau de goudron et une pommade. 3° De quelques résines analogues très-peu employées. — 1° Résine d' Araucaria, retirée de l 'Araucaria imbriqué (2), bel arbre du Chili. — D’un blanc de lait. 2° Résines de Dammar , retirées du Dammar blanc (3), qui croît sur les montagnes d’Amboine, et du Dammar austral (4), qui se trouve dans la Nouvelle-Zélande. — La première (5) est d’abord molle, visqueuse et incolore, puis dure comme de la pierre et d’un jaune doré ; la seconde (6), presque blanche ou incolore, quelquefois d’un jaune foncé ou d’une couleur mordorée. § II. — lies résines des Térébinlhacées. La famille des Térébinthacées est une des plus riches en ré- sines ; elle fournit à la matière médicale : 1° le mastic, 2° la résine élémi, et plusieurs autres résines moins connues. I» Du Mastic. 1° Plante. — Le Pistachier lentisque, (7), d’où l’on retire le mastic, est un arbrisseau de l’Europe australe, de l’Afrique bo- réale et de l’Orient. Description. — Tronc haut de 2 à 3 mètres, à écorce brune ou rougeâtre. Rameaux nombreux et étendus. Feuilles à pétiole ailé, (t) La plus estimée des huiles de Cade est celle du Juniperus Oxycedrus Linn. appelé vulgairement Cade. (2) Araucaria imbricata Pav, [Dombeya Chilensis Lam.). (3) Agathis alba ( Dammara alba Rumph., Dammara orientalis Lam., Abies Dammara Pair., Dammara loranthifolia Linlt, Agathis loranthifolia Salisb .) . (4) Agathis australis Steud. ( Dammara australis Lamb.), vulgairemen£ Kauri, Kouri. (5) Vulgairement Dammar ]iuti , Dammar battu. (6) Vulgairement Ware, Cowdee gum, Kouri resin. (7) Pistacia Lentiscus Linn., vulgairement Lentisque, Destencle. — Voy. p. 159, et le chapitre des Huiles. 342 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. composées sans impaire, portant 8 à 1 2 petites folioles ordinaire- ment alternes, à l’exception des deux supérieures, ovales-lancéo- lées, obtuses, souvent mucronées, entières, glabres, coriaces, persistantes. Inflorescence en panicules axillaires. Fleurs souvent géminées, très-petites, purpurines, dioïques. Fruits très-petits, pisiformes, rougeâtres. *2° Résine (1). — C’est surtoutdans I’île de Cbio qu’onexploite le Lentisque pour en obtenir la résine. Vers les mois d’août et de septembre, on pratique de légères incisions transversales à son tronc et à ses principales branches. La matière qui s’écoule de ces incisions se solidifie à l’air. On connaît deux variétés de mastic : 1° le mastic commun, qui est en masses irrégulières; 2° le mastic en larmes , qui est en petits morceaux oblongs, irrégulièrement arrondis, ou môme aplatis, un peu mats, d’un jaune clair ambré, couverts d’une sorte de poussière blanchâtre. La cassure du mastic est brillante et vitreuse. Son poids spéci- fique est de 1 ,074 (Briss.). La chaleur rend le mastic ductile. 11 est composé de deux résines, l’une soluble dansl’alcool froid, l’autre, moins abondante, ne s’y dissolvant qu’à chaud. Il y a aussi un peu d’huile volatile. 3® Propriétés et usages. — Le mastic présente une odeur suave et une saveur légèrement astringente âcre et aromatique. En Grèce et dans une partie de l’Orient, on mâche celte résine (d’où lui est venu le nom de mastic ) pour se fortifier lesgencives. pour se blanchir les dents et pour se parfumer la bouche. Le mastic passe pour tonique, stomachique et stimulant. Onl’a recommandé dans les catarrhes anciens, dans la diarrhée chro- nique, dans les rhumatismes. On l’administre en teinture et en fumigations. C’est un des élé- ments du mastic de Jannota. Dissous dans l’essence de térében- thine, il produit un beau vernis quel’on applique sur les tableaux, sur les bois et sur les étiquettes. 2° De la Résine élémi. 1° Plante. — Linné croyait que la résine élémi était fournie par le Balsamier élémifère (2); mais le célèbre naturaliste suédois avait confondu sous ce nom deux plantes différentes, le Ptelea à (1) Ofûciu., Mastix seu résina Lentisci , vulgairement Mastic , Mastiche . (2) Amyris demi fer a Liun. RÉSINES DES TÉRÉBINTIIACÉES. 343 trois feuilles (I), et un arbre que De Candolle a nommé Balsa- mier de Plumier (2). Il est reconnu aujourd’hui que la résine dont il s’agit provient de VIciquier icicariba (3), arbre du Brésil. Description. — VIciquier icicariba est un arbre élevé. Ses feuilles sont pinnées, avec impaire ; elles ont de 3 à 5 folioles péliolu lées, oblongues et acuminées. Ses fleurs sont axillaires, rapprochées, presque sessiles, 2° Résine. — On pratique des incisions au tronc des lciquiers, et la résine élémi (4) en découle abondamment. Cette résine nous est apportée du Brésil dans des caisses de 100 à ISO kilogrammes. Elle est en masses plus ou moins volumi- neuses, ordinairement molles, grasses et onctueuses, surlout lorsqu’elles sont récenles. L’ancienneté ou le froid la rendent sèche et cassante. Elle est blanchâtre, jaunâtre ou verdâtre uniformément, ou parsemée de points verts ; elle jaunit en vieillissant. Elle paraît un peu transparente. Geoffroy distinguait une autre résine élémi (5) qu’il supposait mal à propos originaire d’Ethiopie, mais qui paraît venir du Mexique, de la Colombie et de la Guyane ; elle ressemble à la précédente. Elle est due probablement à une autre espèce à’1- ciquier. Celle-ci est en masses triangulaires, aplaties ou cylin- driques, du poids de 50 à 100 grammes, enveloppées de feuilles de Roseau ou de Palmier. Elle est plus homogène, plus transpa- rente, et d’une teinte verdâtre plus uniforme (Guib.). 3° Propriétés et usages. — La résine élémi offre une odeur forte, agréable, qu’on a comparée à celle du fenouil. Sa saveur est parfumée, douce d’abord, tenant un peu de l’encens et du fenouil; elle devient ensuite amère. Celte matière n’est guère employée qu’à l’extérieur. Elle entre dans les onguents de styrax et à'Arcœus, dans le baume de Fiora- vanti, dans la composition du sparadrap et dans celle du papier à cautères. (1) Pielea trifoliata Linn. (2) Amyris Plumieri DC. (3) Icica Icicariba DC., vulgairement, au Brésil, Icicariba , Pison et Marcgrav. (4) Officin., Gummi elemi, Résine élémi fausse ou d' Amérique, Geoffr. ; Résine icica , Élémi du Brésil. (5) Résine élémi vraie ou d* Ethiopie, Geoffr.; Résine élémi en pains , Guib. 344 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 3° De plusieurs autres Résines de Térébinthacées très-peu EMPLOYÉES. Je me bornerai à dire quelques mois des autres résines four- nies par la môme famille. 1° Résine alouchi, retirée probablement de Ylciquier aracou- chini (I), de la Guyane. — Opaque, d’un gris noirâtre, avec des larmes blanchâtres entremêlées qui font paraître sa cassure comme marbrée. 2° Résine du Bengale, de provenance inconnue ; retirée de quelque Balsamier ou Canari? — Molle et blanchâlre, devenant, par la dessiccalion, friable et jaune; elle est contenue dans des morceaux de tiges de Bambou. 3° Élémi canarine (2), retirée d’une variété du Canari vul- gaire (3), des Indes orientales. — D’abord liquide, visqueuse, blanche, puis dure comme la cire, et jaune. 4° Élémi du Mexique (4) retiré de YElapkrie élémifère (3). — D’abord mou, transparent et d’un gris verdâtre, devenant, avec le temps, dur, sec et friable. Sans amertume. 3° Résine de Gomart (6), retirée du Gomart porte-gomme (7), grand arbre de la Guyane, du Mexique et des Antilles. — D’abord blanche, puis brunâtre et aromatique. Des résines analogues sont fournies par des espèces de genres voisins, particulièrement par la Marignie à feuilles obtuses (8), par la C olophonie paniculée (9), et par l’ Hedwigie porte-baume (10). 6° Résine tacamaque ou tamahaca, retirée de plusieurs Ici- guiers d’Amérique, particulièrement des Iciguiers décandre (11), à cinq feuilles (12), de la Guyane (13) et tamahaca (14). — Solide, (1) Iciea Aracouchini Aubl. (Amyris heterophy lia Willd., Icica heterophy lia DC.). (2) Résine canarine, Iîumph. (3) Canarium commune Linn. p, Zephyrinum DC. (4) Vulgairement au Mexique, Copal. (5) Elaphrium elemi ferurn Itoyle. (6) Ofticin., Résine chibou , Cahicbou. (7) Bursera gnmmifera Linn. (8) Marignia obtusi folia DC. ( Bursera obtusifolia Lam.), vulgairement Colophane bâtarde. (9) Colophonia paniculata (Bursera paniculata Lam ., Colophonia Mauritiana DC). (10) Herlwigia balsamifera Sw. (Bursera balsamifera Pers.). (H) Icica decandra Aubl., vulgairement Chipa. (12) Icica heptaphylla Aubl., vulgairement Encens. (13) Icica Guianensis Aubl., vulgairement Bois d’encens. (14) Icica Tamahaca Kunth. RÉSINES. — SANG-DlUGON. 345 assez transparente, jaunltre, quelquefois marbrée, à cassure brillante. — Odeur et saveur fortes. 11 existe une tacamaque rougeâtre, produite probablement par 1 ’Elaphrie tomenteme (t), et une tacamaque verdâtre (2), fournie par le Calophylle tacamahaca (Guttifère) (3). g 111. — I>u Sang-dragon. On désigne, sous le nom de sang-dragon (4), une résine dure, fragile, friable, opaque ou trés-pcu transparente, d’une couleur rouge assez vive. Son poids spécifique est de 1,204 (Briss.). Le sang-dragon est soluble presque en entier dans l'alcool et donne à la dissolution une teinte d’un beau rouge. 11 se dissout aussi dans les huiles. Le sang-dragon est inodore et insipide. Quand il est échauffé, il exhale une odeur analogue à celle du styrax. 11 contient une matière grasse, de l’oxalate et du phosphate de chaux, de l’acide benzoïque et de la résine purifiée, ou draconin (Herberger). La quantité d’acide benzoïque qui s’y trouve est trop faible pour qu’on puisse regarder ce produit comme un baume. Il jouit de propriétés astringentes styptiques. On l’a conseillé contre les hémorrhagies, contre la blennorrhagie et contre la dyssenterie. Anciennement, on s’en servait dans les ulcères. On l’emploie encore pour fortifier les gencives. On l’administre en poudre et en pilules. On en prépare une teinture. On sait qu’il entre dans la composition du vernis rouge avec lequel on colore les coffres et les boîtes de la Chine, et qu’il donne au marbre une belle nuance qui le fait ressembler au granit. Le sang-dragon est produit par des végétaux très- différents, surtout : 1° par un Palmier, le Rotang dragon (3), 2Ü par une Asparaginée, le Dragonnier à feuilles de Yucca (6), 3° par une Lé- gumineuse, le Ptérocarpe dragon (7). Il est à peine besoin de dire que la résine dont il s’agit, varie (1) Elaphrium tomentosum Jacq. ( Fagara octandra Linn.). (2) Vulgairement Baumevert, Baume Marie , Tacamaque de Bourbon. (3) Calophyllum Tacamahaca Willd. (4) Otficin., Sanguis draconis, Draconlhetna. (3) Calamus Braco Willd. — On en retire encore des Calamus petrœus Lour., rudentum Lour. et vécus Lour. Dracœna Braco Linn. (7) Pterocarpus Braco Linn. [Pt. of/icinalis Jacq., Pt. hemiptera Gærtn.), vul- gairement Palmier-jonc. 34G PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. suivant sa provenance, et qu’il existe par conséquent (rois sortes de sang-dragon. 1° Sang-dragon de Rotang. t° Plante. — Le Rotang dragon est une plante des Indes orien- tales, d’un port particulier. Description. — Tiges cylindriques, longuement articulées, d’un jaune plus ou moins clair, armées d’aiguillons droits et appli- qués. Feuilles pétiolées, ailées, à folioles allernes, linéaires, aiguës, munies de quelques poils rares, rétrécis à leur base. Pétioles garnis d’aiguillons droits, ouverts et aigus. Spadices droits, rameux, composés de petites grappes courtes. Fruits de la grosseur d’une noisette, ovoïdes, à pointe obtuse, recouverts d’un péricarpe écailleux. Graine unique, ovoïde, lisse. 2° Résine. — Suivant Rumphius, il suffit de secouer les fruits de ce Palmier dans un sac de toile rude, pour en obtenir le sang-dra- gon. La résine passe en poussière à travers le tissu du sac. On la fond à une douce chaleur et on la met en petites masses ovoïdes ou arrondies de la grosseur d’une piune, dures, d’un rouge brun, à cassure peu brillante. On leseriveloppe de feuilles sèches d cLicuale épineuse (1). Ces petites masses sont souvent réunies en chapelet [sang-dragon en olives ou en globules). Quelquefois on les façonne en cylindres ( sang-dragon en baguettes). C’est la première qualité. On obtient encore cette résine en exposant les fruits à la va- peur de l’eau bouillante, qui les ramollit et en fait sortir une matière qui surnage, ou bien en les concassant et en les faisant cuire dans l’eau. On en forme des masses plus ou moins grandes, qu’on recouvre aussi de feuilles. On l’appelle sang-dragon en masses, quand les pains sont très-volumineux (de 20 à 30 centi- mètres, et sang-dragon en galettes, quand les pains sont orbicu- laires et plats (de 5 à 10 centimètres). C’est la seconde sorte de sang-dragon; elle est moins pure que la première. 2° Sang-dragon de Dragonnier. 1° Plante. — Le Dragonnier est un arbre des îles Canaries qui acquiert quelquefois des dimensions gigantesques. Il en existe un pied célèbre, dans la vallée de l’Orolava, qui a plus de 15 mètres (1) Licuala spinosa Thunb. RÉSINES. — SANG-DRAGON. 3 47 de hauteur. 'Cet arbre était déjà très-grand, à l’époque de la conquête des Canaries, c’est-à-dire vers 1400. Description. — Tronc haut généralement de 3 à 4 mètres, assez gros, cylindrique, marqué descicatrices des anciennes feuilles, à la manière des Palmiers, simple, rarement divisé. Feuil les fasciculées, formant une télé plus ou moins volumineuse, ensi formes, aiguës, un peu concaves à la hase, planes ; elles ressemblent à celles des Yucca. Inflorescences en panicules pyramidales, terminales, à pé- doncules communs anguleux, chargés d’un grand nombre de fleurs très-petites, pourvues chacune d’un péd icelle très-court. Fruits {baies) gros comme de petites cerises, globuleux, jaunâtres. 2° Résine. — A l’époque des chaleurs, le tronc se fendille natu- rellement en divers endroits, et il en découle un suc qui se con- dense en une larme rouge d’abord molle, puis sèche et friable. Cette résine est en fragments durs, secs, lisses, d’un brun rouge ou d’un rouge de sang. I.eur cassure est peu brillante. Ils sont entourés des feuilles de la plante. Leur teinture alcoolique est précipitée par l’ammoniaque. Le sang-dragon de Dragonnier est assez rare. 3° Sang-dragon de Ptérocarpe. t° Plante. — Le Ptérocarpe dragon est un grand arbre de l’A- mérique méridionale. Description. — Tige et rameaux revêtus d’une écorce lisse et rougeâtre. Feuilles alternes, ailées, à folioles alternes, pétiolées, ovales, entières, acuminées. Inflorescence en grappes. Fleurs nombreuses, longuement pédonculées, blanchâtres. Fruit (gousse) grand, orbiculaire, comprimé, à grosses nervures, courbé en faux, bordé d’une large membrane, mince, entière, inéquilaté- rale inférieurement et présentant, d’un côté, une petite saillie spiniforme. Graines au nombre de 2 ou 3, assez petites, ovales- oblongues, rougeâtres. 2° Résine. — Ce sang-dragon suinte naturellement et par inci- sions. 11 se sèche en larmes rougeâtres. Le commerce l’apporte en morceaux longs d’environ 30 centi- mètres et épais de 3, cylindriques ou irréguliers, comprimés. Ils ne sont jamais enveloppés de feuilles; ils contiennent souvent des corps étrangers. Cette espèce est la moins estimée. Sa teinture alcoolique n’est pas précipitée par l’ammoniaque. 348 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. g IV. — De la Résine animé . 1° Plantes. — La résine animé est produite par des Légumineu- ses du genre Courbaril [Hymenœa). Ce genre est caractérisé par un calice turbiné, coriace; par 5 pétales presque égaux, glanduleux; par 10 étamines libres, renflées vers le milieu, et par une gousse uniloculaire, remplie d’une pulpe farineuse et polysperme. Deux espèces nous intéressent particulièrement : 1° le Cour- baril diphylle (I), de l’Amérique méridionale, 2° le Courbaril ver- r aqueux (2), de Madagascar. Descriptions. — Le Courbaril diphylle est un arbre très- grand, à écorce épaisse, raboteuse d’un roux noirâtre et à bois dur et rou- geâtre. Branches nombreuses, étalées, très-rameuses. Feuilles alternes, pétiolées, composées de deux folioles binées, ovales- lancéolées, à côtés inégaux, aiguës, luisantes, d’un beau vert et coriaces, presque sans veines. Inflorescence en grappes pyrami- dales au sommet des rameaux. Fleurs pédonculées, légèrement purpurines. Calice à 4 ou 5 sépales. Pétales ovales, oblongs, con- caves. Etamines à anthères oblongues. Ovaire comprimé, rou- geâtre, portant un style tortillé et un stigmate simple. Fruit [gousse) grand, presque cylindrique, obtus, comme chagriné, mais non verruqueux, ne s’ouvrant pas. Graines au nombre de 4 ou 5, ovoïdes, entourées d’une pulpe jaunâtre et douce. Le Courbaril verruqueux présente des folioles veinées, inégales à la base; une inflorescence divariquée et flexueuse, des pédon- cules multiflores et des fruits couverts de verrues. 2° Résines. — 11 découle du tronc et des branches du Courbaril diphylle une grande quantité de résine transparente, jaunâtre et difficile à fondre, quia reçu le nom de résine animé occidentale [Z). Celte résine vient du Mexique, de Cayenne et du Brésil. Elle est en larmes irrégulières, recouvertes d’une sorte de poussière gri- sâtre. Elle offre une cassure brillante, et brûle facilement. Elle se présente, du reste, sous un grand nombre de formes. Le Courbaril verruqueux produit une seconde sorte de résine animé , dite orientale (4). Celle-ci est tantôt dure , tantôt tendre. (1) Hymenœa Courbaril Linn., vulgairement Jétaïba (Pison). (à) Hymenœa verrucosa Gærtn., vulgairement Tànroujou . (3) Ofiicin., Gummi animœ occidentalis , vulgairement Animé tendre d' Amérique, Copal d’ Amérique . [\) Vulgairement Animé , Copal d'Orient , Copal dur , Copal demi-dur . RÉSINES. — LADANUM. 349 Propriétés et usages. — La résine animé a une odeur très-aro- malique et très-agréable. g V. — Ou Lailamim. ê / 1° Puantes. — On recueille cette résine en Orient, sur des vé- gétaux du genre Ciste ( Cistus ). Ces végétaux ont pour caractère commun : un calice à 5 divi- sions presque égales et une capsule avec 5-101oges et 5 ou 10 val- ves qui portent une cloison sur le milieu de leur face interne. Les graines sont attachées à la base de l’angle intérieur des lo- ges. Ce sont des arbrisseaux, souvent visqueux, à fleurs grandes, blanches ou purpurines. L’espèce qui fournil principalement le ladanum est le Ciste de Crète (I); mais on en retire aussi du ladanifère (2), du Ciste à feuille de Laurier (3), de celui de Chypre (4) et du Lédon (5). On pourrait aussi en récolter sur le Ciste de Montpellier (6), arbris- seau du midi de la France, très-visqueux et très-odorant. Caractères. Voici les caractères de ces six espèces : Fleurs pourpres (sépales 3) 1. Ciste de Crète. / l sublinéaires 2. Ciste ladanifère l Sé blanches. Sépales 5. Feuilles J ovales 3. Ciste à feuilles de Laurier . foblongues.. 4. Ciste de Chypre. CA , t r •„ „ ( obloiigues. . 5. Ciste Lédon. Sépales 5. Feuilles , ° \ , ,, , | sublineanres 6. Liste de Montpellier . 2° Résine. — On peut distinguer deux ladanums (7) : 1° celui de Candie, 2° celui d’Espagne. C’est dans l’île de Candie ou dans l’île de Crète qu’on récolte le premier. Les Grecs se servent d’un instrument semblable à un râteau, qui offrirait des lanières de cuir à la place des dents. Dans les plus grandes chaleurs et dans les temps calmes, ils pas- sent et repassent ces lanières sur les touffes ou buissons de Cistes. La matière résineuse et gluante s’attache au cuir, d’où on la re- tire en la raclant avec un couteau. Ce ladanum est dit ladanum en pains. Le commerce l’apporte (1) Cistus Creticus Linn. (2) Cistus ladani férus Linn. (3) Cistus laurifolius Linn. (4) Cistus Cyprius Lam. (5) Cislus Ledum Lam. (6) Cistus M ompeliensis Linn. (7) Ofticin., Lahdanum , Ladanum. MOQ.-TAND. — DOT. MED. 20 330 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. en masses plus ou moins volumineuses, poisseuses, opaques, ter- nes, d’un brun presque noir, légèrement verdâtre. 11 ressemble au suc de réglisse, mais il n’est pas luisant. Il est enveloppé dans des lambeaux de vessie. Le ladanum d'Espagne est recueilli surtout sur le Ciste ladam- fère. On fait bouillir les sommités de cet arbrisseau dans l’eau. La résine se fond et monte à la surface du liquide. Ce ladanum est en cylindres roulés, tordus, secs, un peu légers, durs et cassants. On lui a donné le nom de ladanum in tortis. Le ladanum répand, en brûlant, une fumée épaisse et blan- châtre. 11 se dissout presque en entier dans l’alcool. 3° Propriétés et usages. — Le ladanum offre une odeur balsa- mique assez agréable. Sa saveur est un peu amère. Celte résine était autrefois appliquée à l’extérieur comme ré- solutive. On la donnait à l’intérieur comme astringente, forti- fiante et stomachique. On l’administrait en emplâtre ou en teinture. On l’incorporait aussi dans des pastilles. Le ladanum entre dans la composition de la thériaque céleste et dans certains cosmétiques. Cette résine, aujourd’hui, est plus recherchée par les parfu- meurs que par les médecins. § VI. — Ou Roiicou. 1° Plante. — Le Roucouyer (1) est un bel arbuste de la famille des Bixacées. On le rencontre dans les forêts de l’Amérique mé- ridionale. Description. — Tige haute de 4 à 5 mètres. Feuilles alternes, pétiolées, en cœur à la base, acuminées, entières, glabres. Inflo- rescence en panicules terminales. Fleurs d’un blanc rose. Calice entouré à la base de 5 tubercules, à o folioles orbiculaires, roses, caduques. Corolle à 3 pétales oblongs. Étamines nombreuses, in- sérées sur le réceptacle et disposées sur plusieurs rangs. Ovaire supère, velu, surmonté d’un style filiforme et d’un stigmate bi- lobé. Fruit ( capsule ) ovoïde, cordiforme, comprimé, bivalve, hé- rissé d’aiguillons mous, d’un rouge pourpre. Graines nombreu- ses, entourées d’une matière gluante, d’un rouge vif. 2° Résine. — Le roucou (ou rocou) est une pâte qu’on prépare de la manière suivante. On détache et rejette la première enveloppe du fruit. On écrase les graines dans des auges de bois et on les dé- laye dans l’eau chaude. On met le tout sur un tamis peu serré; (1) Bixa Orellana Linn, RÉSINES PEU EMPLOYÉES. 351 l'eau passe avec la matière coloranle et quelques débris. On la laisse fermenter quelque temps sur son marc. Quand elle a pris la consis- tance d'une pâte solide, on en forme des pains du poids d’un à deux kilogrammes que l’on entoure de feuilles de Balisier. On doit choisir le roucou d’un beau rouge de colcolar (Gui- bourt). Le meilleur est celui que l’on apporte de Cayenne. Il est un peu mou. Pour entretenir sa mollesse, les droguistes le ma- laxent quelquefois avec de l’urine. Celte résine se ramollit aussi au feu ; elle brûle avec beaucoup de fumée. Elle est à peine soluble dans l’eau, qu’elle colore en jaune pâle. Elle se dissout facilement dans l’alcool et dans l’éther. 3° Propriétés et usages. — Le roucou présente une saveur I aromatique. On l’a recommandé comme purgatif. Les Indiens le dissolvaient dans l’huile et s’en peignaient le corps, surtout quand ils allaient à la guerre. Aujourd’hui, on s’en sert principalement pour colorer les étoffes et même le beurre et la cire. Cette couleur est, du reste, très-fugace. g ¥11. — De quelque» Résilies peu employée». 1° Résine calaba (t), retirée du Calophylle calaba ( 2), Gulti- fère des Antilles. — Solide, d’un brun verdâtre, à poussière jau- nâtre.— Odeur forte, non désagréable. Saveur assez aromatique. — Regardée comme vulnéraire. 2° Résine caragne (3), retirée de YAnibe de la Guyane (4), Lau- rinée. — Tenace, ductile comme la poix lorsqu’elle est récente, devenant dure et fragile en vieillissant, faiblement luisante, d’un brun verdâtre. — Odeur forte et agréable; saveur amère. — Elle entrait anciennement dans des emplâtres antispasmodiques et résolutifs. On en fait rarement usage aujourd’hui. 3° Résine de Chanvre, retirée du Chanvre cultivé (5), Canna- binée. — En petites boules molles, appelées, dans l'Orient, cliur- , rus ou cherris. — Elle possède à un haut degré les propriétés enivrantes de la plante (6). j 1) (1) Vulgairement Galba des Antilles, Baume de Marie. (2) Catophyllum Calaba Jacq. (3) Officin., Caragna, Caranna; vulgairement Résine de caragne, if. de ca- (• j reigne. (4) Aniba Guianensis Aubl. (Cedrota longifoha Willd.). (5) Cannabis satina Linn. ! (6) Voy. page 119. 352 PRODUITS VEGETAUX EMPLOYES EN MEDECINE. 4° Résine faux Dammar (1), retirée de Y Engelhardtie à épi (2), Juglandée des Moluques. — Larmes grosses, arrondies, ou allon- gées, mamelonnées, blanchâtres; cassure vitreuse. — Employée principalement pour des vernis (3). 5° Résine kamala ou kameela, retirée des capsules de la Rottlère tinctoriale (4), Euphorbiacée des Indes orientales. — Substance résineuse sous forme de poudre rouge. — Employée à l’extérieur dans quelques maladies de la peau, et à l’intérieur comme ver- mifuge, particulièrement contre le ténia. — Administrée en in- fusion et en teinture. 6° Résine de Lierre, retirée du Lierre grimpant (5), arbrisseau sarmenteux indigène de la famille des Hédéracées. — En morceaux opaques d’un brun foncé, offrant quelquefois des taches roussâtres; à cassure plus ou moins vitreuse, transparente, et d’une couleur orangée ou rouge de rubis. — Odeur désagréable ; saveur mucila- gineuse et amère. — On l’employait autrefois comme résolutive et emménagogue. On s’en servait aussi dans les fumigations (6). 7° Résine de sandaraque, retirée du Callitris articulé (jl), ar- brisseau africain de la famille des Cupressinées. — En petits mor- ceaux ou larmes irrégulièrement oblongues, légères, transparen- tes, d’un jaune d’ambre clair très-uniforme, recouvertes d'une poussière blanchâtre très-fine; cassure nette, vitreuse, très-bril- lante. — Odeur presque nulle; saveur légèrement balsamique. — Très-peu employée en médecine. On se sert de sa poudre pour empêcher le papier gratté d’être traversé par l’encre. 8° Résine de Xanthorrhée, retirée de diverses espèces de Xanthorrhées, plantes frutescentes de la Nouvelle-Hollande, appar- tenant à la famille des Asphodélées. Les principales sont : la Xan- thorrhée hastée (8) et la Xanthorrhée arborescente (9). — Résine en larmes arrondies, de couleur variable. On distingue : 1° la jaune, 2° la brune , 3° la rouge. — Odeur balsamique. — Très-employées par les Australiens. (1) Officin., Résina dammara , Dammar-selan, Dammar friable, Copal tendre de Nubie. (2) Engelhardtia Selanica (Dammara Selanica Rumph., Unona ? Selanica DC., Engelhardtia spicata Blurne). (3) Voy. page 341 . (4) Rottlera tinctoria Roxb. (5) Hedera Hélix Linn. (6) Voy. page 196. (7) Callitris articulata (Thuia articulata Desf., Callitris quadrivalvis Rich.). (8) Xanthorrhœa hastilis Smith ( X . resinosa Pers.). (9) Xanthorrhœa arborea R. Brown. TEREBENTHINES. 333 CHAPITRE 'VIII DES TÉRÉBENTHINES. Les térébenthines, ou oléo-résines, sont des composés naturels de résine et d’huile essentielle, qui ont une consistance molle ou liquide à la température ordinaire. Cette consistance est due à la grande quantité d’huile essentielle qu’elles contiennent. Elles diffèrent des résines par une proportion plus considérable d’huile essentielle, et des baumes, que nous étudierons dans le chapitre suivant, par l’absence de l’acide benzoïque. Les diverses térébenthines, toutefois, ne sont pas identiques. Leurs propriétés physiques, et surtout leur action sur la lumière polarisée, paraissent varier avec la nature des végétaux dont elles proviennent. Les unes sont lévogyres, et les autres dextrogyres. Les organes sécréteurs des térébenthines sont des espaces inter- cellulaires situés entre les cellules parenchymateuses de l’écorce, entourés immédiatement par une couche simple ou multiple de petites cellules étroitement unies entre elles. Ces dernières pro- duisent la térébenthine et la versent dans la cavité qu’elles entou- rent. Il existe trois formes de réservoirs résinifères: 1° des canaux verticaux, rectilignes, quelquefois un peu sinueux, rangés en cer- cle, s’abouchant les uns dans les autres, toujours situés en dehors Ju liber dans l’écorce verte, et le plus souvent assez larges pour être visibles à l'œil nu ; 2° des cavités isolées, globuleuses ou len- ticulaires, dispersées au milieu du tissu cellulaire, lesquelles se forment beaucoup plus tard que les canaux, et sont difficiles à distinguer sans le secours d’une loupe; 3° des canaux horizon- taux, rayonnant et ne communiquant pas entre eux, placés à l’intérieur du liber (Molli). Nous avons quatre sortes(de térébenthines à étudier : t° la téré- benthine proprement dite, 2° la térébenthine de la Mecque , 3° la térébenthine de Chio, 4° le copahu. § I. — do la Térébenthine proprement dite. La térébenthine proprement dite, ou térébenthine des Conifères ( Abiétinées ), varie suivant les arbres qui la produisent. On peut grouper ses variétés en deux séries : 1° les indigènes 2° les étrangères. 20. 354 produits végétaux employés en médecine. 1° Térébenthines indigènes. Il en existe trois sortes dans le commerce français : 1° la téré- benthine ordinaire , 2° la térébenthine d 'Alsace, la térébenthine de Bordeaux. 1° Plantes. — La térébenthine ordinaire, ou des Vosges , se retire du Mélèze (1); celle d’A/sace du Sapin pectiné (2), et celle de Bordeaux du Pin maritime (3). Caractères. — J’ai donné, dans le chapitre précédent, les carac- tères des trois genres auxquels ces arbres appartiennent. Le Sapin pectine diffère du Sapin élevé par ses feuilles étalées sur deux rangs et non en tous sens; par ses cônes dressés et non pendants; par ses écailles caduques, de forme trapézoïde, tron- quées à la base et non sessiles, rhomboïdales et faiblement échan- gées au sommet. On obtient aussi la térébenthine de Bordeaux du Pin sylvestre (4), lequel diffère du Pin maritime par ses feuilles plus courtes ou à peine aussi longues que l’épi des chatons mâles (et non pas beau- coup plus longues), et par ses cônes pédonculés et penchés (et non pas sessiles et horizontaux). 2° Térébenthines. — La térébenthine ordinaire, ou du Mélèze (5), est préparée en Savoie et dans les contrées que baigne l’Adriati- que. L’arbre est percé avec une tarière dans la base du tronc, sur le côté qui regarde le bas de la montagne. Ce trou est horizontal et pénètre jusqu’au centre. On le ferme avec un bouchon de bois enfoncé de force. La térébenthine s’amasse pendant l’été dans le vide qui reste. A l’automne, on l’extrait au moyen d’un fer. Après quoi on replace le bouchon. Au bout d’un an, on retire une nou- velle quantité de térébenthine, et ainsi de suite (Molli). Chaque pied en fournit par année de 4 à 6 kilogrammes, et peut en donner pendant cent ans. Cette térébenthine est liquide, assez transparente et peu colo- rée. Elle ne se sèche pas à l’air et ne se solidifie pas avec 1 / 1 6e de son poids de magnésie. Cinq parties d’alcool à 35° la dissolvent entièrement. (1) Larijc Europœa Hort. Par. (voy. p. 338). (2) Picea penticata Loud. ( Pinus Picea Linn., P. pectinata Lam.-, Abies pecti - natn UC.) (voy. p. 338). (3) Fiitus Pinaster Soland. (voy. p. 338). (4) Pinus sylveslris Mil). (5) Offici"., Terebinthina Veneta seu laricea, Térébenthine de Venise ou des Mélèzes, Térébenthine de Suisse. TÉRÉBENTHINES. 355 La térébenthine d’Alsace, ou du Sapin (I), se récolte dans les Vosges et dans les Alpes. On perce les utricules qui se forment sur le tronc au printemps et à l’automne. Cette térébenthine est limpide. Elle se sèche facilement à l’air. Elle est solidifiée par 1/t 6e de son poids de magnésie. L’alcool la dissout imparfaitement. Elleconlientunerésine particulière, nommée abiétine (Caillot). La térébenthine de Bordeaux, ou du Pin (2), est fabriquée dans les Landes. On pratique une entaille à la base de l’arbre et l’on reçoit son produit dans une fosse creusée au pied. On la liquéfie au soleil ou au feu, et on la filtre sur de la paille. Chaque pied peut en donner pendant un siècle. Cette térébenthine est épaisse, visqueuse etd’un jaune clair. Elle se sèche très-facilement. Elle est solidifiée par 1 /32c de son poids de magnésie. L’alcool la dissout en entier. Elle est lévogyre. 3° Propriétés et usages. — Les térébenthines présentent, en 1 général, une odeur peu agréable et une saveur âcre et amère. Cependant celle d 'Alsace otlTe u-ne odeur suave de citron et une saveur peu prononcée. C’est à cause de ces caractères qu’elle devrait être préférée aux deux autres pour les usages médici- naux. Cependant on emploie, assez habituellement, la térében- thine du Mélèze. Prises à faible dose, les térébenthines causent de la chaleur au pharynx et à l’estomac. A forte dose, elles déterminent des vomis- sements. Elles ont uneaction spéciale surles voies génito-urinaires; elles modifient l’état catarrhal. On les administre en pilules, en collyre. On en prépare une eau. Elles entrent dans la composition du sparadrap, du papier à cautères, des ba urnes de Fioravanti et de Lucatel. 2° Térébenthines étrangères. On en connaît cinq espèces principales : i° La térébenthine de Hongrie, retirée du Pin mugho (3) ; 2° La térébenthine des Carpathes, retirée du Pin ccmbro (4) ; (l)Ofûcin., Terebenthina Argentoratensis seu abietina , Térébenthine de Stras- bourg ou des Sapins , Térébenthine au citron . (2) Officin., Terebinthina communis , Résina pinea. (3) Pinus Mugho Mill., vulgairement Mugho, Pin suffis du Briane mnais, Pin crin ou torchepin. (4) Pinus Cembra Linn., vulgairement Pin Alviez , Ceinbrot . 356 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 3° La térébenthine d’ Amérique, retirée du Pin Weymouth (i); 4° La térébenthine de Boston (2), retirée du Pin des marais (3), et sans doute aussi du Pin d’encens (4). Cette térébenthine est dextrogyre. 5° La térébenthine du Canada (5), retirée du Sapin baumier (6). § II. — De la Térébenthine de la Mecque. 1°Plantes. — Celte térébenthine était parfaitement connue des anciens ; mais on a ignoré pendantlongtemps sa véritable origine. Pierre Belon est le premier (1550) qui nous l’ait indiquée. Pros- per Alpin a publié (1592) une bonne dissertation sur le véritable baume de la Mecque, dans laquelle il a représenté, assez bien pour le temps, un des deux arbrisseaux qui le fournit. La térébenthine de la Mecque est produite par deux plantes de la famille des Térébinthacées, que l’on rencontre dans l’Arabie Heu- reuse, particulièrement entre la Mecque et Médine. Ces plantes sont : 1° le Balsamodendron de la Mecque (7), 2° le Balsamodendron de Giléad (8), espèces très-voisines l’une de l’autre. Description. — Le genre Balsamodendron est caractérisé pardes fleurs diclines, par un calice campanulé à 4 dents persistantes; par une corolleà 4 pétales linéaires oblongs ; par des étamines au nombre de 8 ; par un disque annulaire à 8 glandes ; par un ovaire sessile,biloculaire, surmonté d'unslyle très-court et d’unstigmate quadrilobé, et par une drupe globuleuse ou ovée, pourvue de 4 sutures, à noyaux osseux, avec 1 ou 2 loges monospermes. Dans le Balsamodendron de la Mecque , les folioles sont aiguës ; dans le Balsamodendron de Giléad , elles sont obtuses. 2° Térébenthine. — La térébenthine de la Mecque, très-impro- prement appelée baume (9), est obtenue, soit par des incisions (t) Pinus Strobus Linn., vulgairement Pin de lord Weymouth. (2) Vulgairemeut Térébenthine blanche d’ Amérique, Térébenthine de la Caro- line. (3) Pinus palustris Mill. [P. australis Mich.), vulgairement Pin austral. (4) Pinus Tœda Lamb. (5) Vulgairement Baume du Canada, faux Baume de Giléad. (6) Abies balsamea Mill. (Pinus balsamea Linn., Abies balsamifera Mich.). (7) Balsamodendron Opobalsamum li.uüVa (Amyris Opobalsamum Linu.). (8) Balsamodendron Gileadense Kunth (Amyris Gileadensis LinD.). (9) Officin., Balsamum Judaicum, Baume de Judée, Opobalsamum, Balsamum Gileadense, Baume de Giléad, Balsamum e Mecca, Balsamum Syriacum, Baume de Syrie, Balsamum Constantinopolitanum album, Baume blanc, Baume d’Egypte, Baume du Caire TÉRÉBENTHINE DE CHIO. 357 pratiquées au Ironc et aux branches, soit par la décoction des jeunes rameaux et des feuilles. On la renferme ordinairement dans des flacons prismatiques, de plomb, ornés, sur les deux larges surfaces, de figures en re- lief. Ces flacons sont enveloppés de parchemin. Cette térébenthine est fluide, demi-opaque et jaunâtre, quelque- fois un peu trouble. Lorsqu’elle est récente, elle aune teinte pâle, même blanchâtre. Quand elle est ancienne, elle s’épaissit et bru- nit. J’en ai dans un flacon qui a été donnée, vers le milieu du dernier siècle, au docteur Antoine Tandon, par M. de Saint-Priest, ambassadeur â Constantinople; elle est devenue très-épaisse et d’une belle couleur de succin. Dans les vieilles pharmacopées, on distingue trois qualités de celte térébenthine : 1° la première, qui découle de l’incision faite à l’écorce de l’arbre : c’est la plus pure et la plus estimée; 2° la seconde, que l’on obtient en faisant bouillir les branches et les feuilles; 3° la troisième, qu’on retire en continuant cette ébulli- tion : c’est la plus épaisse et la moins odorante. 3° Propriétés et usages. — Son odeur est forte, suave, légère- ment anisée. Sa saveui est aromatique, amère et un peu âcre. On lui a attribué, pendant longtemps, des propriétés merveil- leuses. On la conseillait dans une foule de maladies. Aujourd’hui on croit que ses vertus ne diffèrent en rien de celles de la téré- benthine ordinaire, et comme c’est un produit très-rare et très- cher, on l’a presque abandonnée, du moins en Europe. Dans l’Orient, on l’emploie comme cosmétique. § 111. — De la Térébenthine de Chlo. t° Plante. — Cette térébenthine est fournie par une autre Téré- binthacée, le Pistachier térébinthe (I). C’est un arbre qui croît spontanémentenOrientetdans les îles de l’Archipel; on le trouve aussi en Corse et en Languedoc. Description. — Grandeur médiocre. Écorce brune ou rougeâtre très-lisse. Feuilles alternes, pétiolées, composées de 7 à 9 folioles ovales-oblongues, obtuses, vertes et luisantes en dessus, blan- châtres en dessous, à nervures jaunâtres ; en automne, elles de- viennent d’un rouge vif. Fleurs disposées en panicule axillaire, fort petites et dioïques. Les écailles des fleurs mâles et leurs sé- (1) Pistacia Terebinthus Linu. 358 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. pales sont couverts de poils roussâtres. Étamines purpurines. Fruits (âaies)sessiles, de la grosseur d’un pois, presque globuleux, secs, un peu ridés et violets. 2° Térébenthine. — La térébenthine de Chio (I) a été ainsi nom- mée parce que c’était principalement dans cette île qu’on la ré- coltait autrefois. Pour l’obtenir, on pratique des incisions plus ou moins pro- fondes le long du tronc. Cette opération se fait vers le milieu de l’été. On purifie le produit en le faisant couler à travers de petits paniers, à l’exposition du soleil. Les Térébinthes en produisent une faible quantité. Un arbre âgé de soixante ans n’en donne au plus que 350 grammes. La térébenthine de Chio paraît plus épaisse, plus ferme, que les autres térébenthines. Elle est transparente, un peu gluante, flexi- ble, quelquefois friable; elle a une couleur brunâtre, tirant un peu sur le vert bleuâtre. 3° Propriétés et usages. — Son odeur est douce et balsamique et rappelle un peu celle du fenouil. Sa saveur est très-peu âcre et amère. Elle passaitpour détersive,'diurétiqueel, vulnéraire. Sesproprié- tés médicinales diffèrent peu de celles des autres térébenthines. § IV. — Du Copahu. 1° Plantes. — Cette térébenthine est fourniepar plusieurs Légu- mineuses appartenant au genre Copayer {Copaifera), qui croissent naturellement en Amérique, depuis le Mexique jusqu’au Brésil. Ces arbres sont le Copayer officinal (2), qui est la principale espèce, et les Copayers de la Guyane (3), de Langsdorff (4), de Sellovj (5), de Martius (6), le coriace (1), celui à feuilles oblongues (8) et celui à feuilles en cœur (9). Description (fig. 101). — Le Copayer officinal est un arbre élevé, d’un beau port, à feuilles alternes, composées de 3 à 8 folioles (1) Officin., Terebinthina Chia vel Cypria, Térébenthine de Chio ou de Chypre. (2) Copaifera officinalis Jacq. (3) Copaifera Guianensis Desf. (4) Copaifera Lanysdorffii Desf. (5) Copaifera Sellowii Hayue. 16) Copaifera Marlii Hayue. (7) Copaifera coriacea Mart. (8) Copaifera oblongifolia Mart. (9) Copaifera cordifolia Hayue. TÉRÉBENTHINES DE COPAHU. 3o9 presque sessiles,ovales,acuminées, entières, luisantes, ponctuées et un peu coriaces. Inflorescence en grappes axillaires, lâches. Fleuis petites, blanchâtres. Calice à quatre sépales un peu iné- gaux, étalés, oblongs, aigus. La corolle manque. Étamines au nombre de 10, libres, égales et étalées, à filaments filiformes, Hg. 101. — Copayer officinal. portant des anthères petites, arrondies, jaunâtres. Ovaire pédi- culé, ovoïde, glabre. Style capillaire, arqué. Stigmate capité, punctiforme. Fruit ( gousse ) stipilé, orbiculaire, oblique, com- primé, pointu, glabre, coriace, bivalve, contenant une graine oblongue entourée d’un arille charnu. 2° Térébenthine. — Le copahu (1), très-improprement appelé baume , se recueille dans le milieu de l’été. On fait dans le tronc (I) Officin., Balsamum Copaivæ, Balsamum Brasiliense, Balsamum gamelo, Balsamum vel Oleum copaiba, vel Copahu. 360 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. des Copayers une incision profonde à l’aide d’une hache, ou bien un trou avec une tarière. Il en découle un fluide résineux plus ou moins abondant. Le copahu est d’abord limpide et incolore ; il s’épaissit peu à peu et jaunit au contact de l’air. Du reste, sa consistance et sa couleur varient un peu, suivant l’arbre dont il provient et sui- vant l’huile essentielle qui s’y trouve. Mélangée avec un seizième de magnésie, cette térébenthine se durcit dans l’espace de quelques jours. Elle contient : résine visqueuse, huile volatile, un acide par- ticulier ( copahivique ) (Gerber et Stolze). On distingue deux sortes principales de copahu : 1° celui de la Colombie, 2° celui du Brésil. Le premier, qui nous arrive de Ma- racaïbo, paraît être celui qui domine aujourd’hui dans le com- merce. 11 est un peu épais et d’un jaune d’ambre. Son caractère principal est de laisser déposer au fond des tonneaux qui le contiennent une matière résineuse cristalline assez abondante (Guib.). Le second ne présente pas ce dépôt; il est plus fluide et plus clair, et l’alcool très-rectifié le dissout complètement. L 'huile volatile de copo.hu est parfaitement incolore et transpa- rente. Le copahu solidifié ressemble à du miel, mais il est beau- coup moins mou. 3° Propriétés et usages. — L’odeur du copahu est forte et péné- trante. Sa saveur est aromatique, âcre, amère et très-désagréable. Donné à faible dose, il active les fonctions de l’estomac; à haute dose, il détermine des vomissements et des déjections alvines abondantes. II arrête la dyssenterie ; mais son principal usage est dans les blennorrhagies uréthales et dans les catarrhes chroni- ques de la vessie. On l’a recommandé aussi comme détersif. On a même prétendu qu’il était bon dans les phthisies naissantes. On l’administre en pilules dans des capsules, en potion [potion de Chopart), en opiat, en lavements. CHAPITRE IX DES BAUMES. Pendant longtemps on a désigné sous le nom de baumes les ré- sines à consistance molle ou liquide, qui exhalaient une odeur plus ou moins agréable. Ces caractères n’ont pas été trouvés suffisamment rigoureux. Aujourd’hui on n’appelle baumes que BAUME DE TOLU. 3Ü1 les sucsrésineux qui conliennent de l’acide benzoïque et de l’acide cinnamique unis à une huile essentielle d’une odeur suave. 11 ré- sulte de cette définition qu’un certain nombre de produits, consi- dérés dans l’ancienne botanique médicale comme de véritables baumes, doivent être renvoyés parmi les térébenthines : tels sont, par exemple, le baume de la Mecque (I) et celui de copahu (2). Les baumes principaux sont: 1° le baume de Tolu, 2° le baume du Pérou , 3° le liquidambar, 4° le styrax, 5° le slorax, 0° le benjoin. Les baumes de Tolu et du Pérou sont produits par des Légumi- neuses, le liquidambar et le styrax par des Balsamifiuées, le storax et le benjoin par des Slyracées. §B. — I» ii llaniiic «le Tolu. 1° Plante. — Le genre Myrosperme ( Myrospermum ) de Jacquin est remarquable par les sucs résineux et aromatiques qu’il four- nit. A ce genre appartient l’arbre qui produit le baume de Tolu, appelé Myrosperme baumier (3). Cet arbre habite l’Amérique mé- ridionale, au Pérou et dans la province de Cartbagène, aux en- virons de la ville de Tolu. Description (fig. 102). — Le Myrosperme baumier est un arbre très-élevé, à écorce rude, brune, épaisse; ses branches sont nom- breuses, très-étalées, verdâtres. 11 porte des feuilles alternes, brièvement péliolées, ailées avec impaire, à folioles alternes, ses- siles, ovales oblongues, obtuses et mucronées, très-entières, on- duleuses, coriaces, lisses des deux côtés, d’un vert clair présen- tant des points et des lignes pellucides. Ses fleurs sont réunies en petites grappes axillaires, blanches, mais paraissant jaunes à cause du développement et de la couleur des étamines. Calice campa- nulé, glabre, à 5 dents à peine marquées, obtuses. Corolle jaune, à étendard très-ouvert, longuement onguiculé, arrondi, presque cordiforme ; ailes et carène linéaires-lancéolées, libres. Étami- nes 10, saillantes, égales, formant comme une étoile, à filets su- bulés, libres, portant des anthères très-grandes, étroites, appen- diculées au sommet. Ovaire stipité, oblong. Style filiforme, légèrement arqué. Stigmate peu marqué, obtus. Fruit ( gousse ) brièvement pédonculé, allongé, élargi et apiculé au sommet, com- (1) Voy. page 356. (2) Voy. page 35S. (3) Myrospermum Balsamum [Tohtifera Balsamum Lian., Myroxylon toluifera Kunth, Myrospermum toluifôrum A. Ricli.). MOQ.-TAND. BOT. MED. 21 362 PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MEDECINE. primé, rousslilre, indéhiscent, membraneux. Graines oblongues, un peu arquées, à surface rugueuse, bosselée, balsamifère. 2° Baume de Toi.u (I). — On le retire par des incisions faites au tronc de l’arbre. On l’enferme dans des calebasses ou dans des boîtes cylindriques de fer-blanc. Fig. 102. — Myrosperme baumier. Ce baume est solide, cassant, mou. Quand la température s’é- lève, il coule comme de la poix. 11 est imparfailement transpa- rent et roussâtre. 11 est composé de résine, d’huile volatile, d’acide benzoïque (Kopp). Sa résine est formée de deux résines : l’une qui fond à -|- 60°, et qui est très-soluble dans l’alcool ; l’autre qui ne fond qu’au-dessus de 100°, et qui est peu soluble dans l’alcool. (I) Officin. , Balsamum Tolutanum, Balsamum solidum; -vulgairement Baume d’ Amérique, Baume de Carthagène, Baume sec, Baume dur. BAUME DU PÉROU. 3t>3 3° Propriétés et usages. — Son odeur est Irès-suave. Sa saveur est âcre et balsamique. Ce baume est un médicament stimulant. On en fait usage sur- tout dans les catarrhes pulmonaires chroniques et les phlegma- sics anciennes du larynx. Ou l’administre en pilules, en tablettes, en cigarettes, en sirop, en teinture, en crème pectorale. On en forme aussi des clous fumants. § IB. — Un ICitnnic «lu Pérou. 1° Plantes. — Deux autres espèces de Myrospermes fournissent cette seconde sorte de baume : 1° le Myrosperme pubescent (t), 2° le Myrosperme péruifère (2). La première espèce se trouve près de Carthagène, et la seconde dans le Pérou, la Nouvelle- Grenade, la Colombie et près de Mexico. Caractères. — Ces deux Myrospermes diffèrent du Baumier : le Myrosperme pubescent, par des rameaux et des pétioles velus, et par des feuilles presque membraneuses, pubescenles en dessous ; le Myrosperme péruifère, par des rameaux et des pétioles glabres et par des feuilles coriaces, non pubescenles. 2° Baumes (3). — On connaît deux baumes du Pérou , le mou et le sec. Le premier, appelé baume de San-Salvador (4), est celui du Myrosperme pubescent. Il offre la consistance d’un sirop épais et une couleur d’un brun rouge très-foncé. Il est composé d'une huile particulière, de résine, d’acide benzoïque, d’une matière extractive (Stolze). Le baume du Pérou sec (5) est celui du Myrosperme péruifère. 11 est solide, d’un blond rougeâtre ou brunâtre et d’une cassure comme cristalline. 11 paraît plus rare que le précédent. Il est contenu dans de petits cocos du poids de 120 à 200 grammes, fermés souvent avec un morceau de rachis de maïs. 3° Propriétés et usages. — Odeur aromatique 'assez forte dans les deux espèces, très-agréable dans la seconde. Saveur âcre, amère et presque insupportable dans le baume mou; peu âcre, douce et parfumée dans le baume sec. (t) Myrospermùm pubescens DC. [Myroxylon pubescens Kunlh). (2) Myrospermùm peruiferum DC. [Myroxylon peruiferum Linn. f., M. pedicel- latum Lam.). (3) Officin., Balsamum Peruvianum. (4) Officin., Balsamum fuscum, Balsamum nigrum ; vulgairement Baume liquide du commerce. (5) Vulgairement Baume du Pérou en coco. PRODUITS VÉGÉTAUX EMPLOYÉS EN MÉDECINE. 3ü i Les propriétés de ces baumes sont à peu près les mômes que celles du baume de Tolu ; mais on s’en sert plus rarement. § 111.— Un Liquiilanibar. 1° Plante. — Le genre Liquidambar, auquel appartient l’arbre qui fournit cet autre baume , est un ancien genre qui a des rap- ports avec les Platanées. 11 offre pour caractères : Des fleurs mo- noïques, les mâles formant de petites grappes rameuses sans ca- lice, ni corolle, avec un grand nombre d’étamines; les femelles composant des chatons globuleux très-denses. Leur calice est évasé, gamosépale, tronqué et inégal; il renferme deux ovaires uniloculaires soudés inférieurement, portant chacun un long style et un stigmate recourbé. Le fruit se compose de deux car- pelles secs, terminés par une longue pointe recourbée au som- met, uniloculaires et s’ouvrant par leur côté interne; ils contien- nent plusieurs graines ailées. L’espèce dont il va être question est désignée sous le nom de Liquidambar d’Amérique (1). Elle croît dans la Louisiane, la Flo- ride et le Mexique. Description. — Le Liquidambar d’Amérique est un grand arbre qui ressemble à un Érable. Ses rameaux sont rougeâtres pen- dant leur jeunesse ; ses feuilles fasciculées ou alternes, pétiolées, palmées à 5 ou 7 lobes divergents, allongés, très-pointus, finement dentés, verts des deux côtés et un peu visqueux. Dans l’aisselle des nervures se trouvent des poils abondants. Les grappes florales sont plus courtes que les feuilles. Fruits hérissés de pointes. 2° Baume. — On connaît deux sortes de liquidambars : t° le liquide , 2° le mou. 1° Le liquidambar liquide (2) s’obtient par des incisions faites à l’arbre. Le baume est reçu immédiatement dans des vases. 11 a la consistance d’une huile épaisse. Il est transparent et d’un jaune d’ambre ; il contient une grande quantité d’acides benzoïque et cinnamique. 2° Le liquidambar mou (3) est retiré de l’écorce où il s’est épaissi, ou du fond des vases contenant l’autre variété, dans les- quels il s’est déposé. 11 est opaque et blanchâtre. 3° Propriétés et usages. — Odeur forte, moins sensible que (1) Liquidambar styraciflua Liun.; vulgairement, au Mexique, Copalme. (2) Officiu., Ambra liquida, huile de Liquidambar . (3) Ofücin ..Liquidambar blanc. BAUMES STORAX. 3ime. — Les propriétés vénéneuses de ce Su- mac sont connues depuis longtempset redoutées avec raison. « On sait qu’il suffit de toucher à ses feuilles pour quela main se couvre en peu detempsd’ampoulesplusou moins volumineuses. » (A. Rich.) Il est peu de jardins botaniques où l’on n’ait à déplorer de temps en temps quelque accident plus ou moins grave. Les émanations qui se dégagent du Sumac vénéneux font naître aussi des plaques rouges ou de petites pustules (Fonlana), surtout à l’ombre et après le coucher du soleil. On a cru que cette ac- tion était produite, ou par de l’hydrogène carboné tenant en dis- solution un miasme délétère (van Mons), ou par un principe âcre particulier (Lavini). Les feuilles du Sumac vénéneux, ou leur extrait, agissent à l’in- (1) Hhus toxicodendron Linn. (Toxicodendron pubescens Mill.), vulgairement Herbe à la gale. Herbe à la puce. (2) Jlhus radicans Linn. [Toxicodendron vulgare Mill.). MANCENILLIER VENENEUX. 451 térieur à la manière des poisons âcres; elles exercent aussi une action stupéfiante sur le système nerveux (Orfila). Malgré le caractère vénéneux bien évident de cette Térébin- thacée,on n’a pas craint de l'introduire danslamaliôre médicale. On a conseillé ses feuilles contre l’épilepsie et contre les dartres invétérées (Dufresnoy). On les a proposées aussi contre la para- lysie (Bréra). On a tenté de l’administrer en poudre, en tisane, en teinture, en alcoolalure, en extrait, en pilules. Comme cet emploi est fort dangereux et fort difficile à régler, très-peu de médecins l’ont adopté. C’est pourquoi j’ai cru devoir reléguer ce Sumac parmi les végétaux purement vénéneux. § IV. — Du Mancenillier vénéneux. 1° Plante. — Le Mancenillier vénéneux { t) est un arbre très- célèbre ; il appartient à la famille des Fuphorbiacées. Il croît aux Antilles, sur les bords de la mer. Description. — Tronc élevé. Feuilles ovales, presque en cœur à la base, pointues, légèrement dentées en scie. Fleurs monoïques. Mâles: Calice bifide ;étamineavec un seulfilament portant 4 an- thères. Femelles: Calice à 4 sépales; plusieurs stigmates. Fruit (drupe) gros, charnu, semblable à une petite pomme, renfermant une noix multiloculaire, à loges monospermes. Ces fruits se dé- tachent spontanément à la maturité et jonchent le sol. Cet arbre est lactescent. Son suc est abondant et d’un blanc de lait. 2° Action sur l’homme. — Le suc du Mancenillier est très-caus- tique. Il suffit d’une goutte surla peau pour produire une ampoule qui se remplit de sérosité. De Tussac rapporte qu’une heureaprès son application, il ressentit une douleur assez vive, qu’il survint des ampoules et de petits ulcères qui le firent beaucoup souffrir, et qui durèrent plusieurs mois. Les Indiens trempent le bout de leurs flèches dans ce suc, et ces flèches conservent longtemps leur qualité toxique. Les fruits ont une odeur particulière peu sensible. Lorsqu’on les mange, ils présentent d’abord une grande fadeur, puis un goût douceâtre. Mais bientôt il se manifeste une irritation vio- lente aux lèvres, à la langue et au palais. Les crabes qui se nourrissent de ces fruits sont dangereux pour les personnes qui en mangent (de Tussac). (I) Hippomane Mancinella Linn. 452 DES VÉGÉTAUX VÉNÉNEUX, OU TOXICOPHYTES. On a dit que le Mmcenillier rendait vénéneuse la pluie qui avait touché son feuillage. On a même prétendu que son ombre seule était funeste. Jacquin a été mouillé sur le corps nu, sans incom- modité, par la pluie qui avait traversé un de ces arbres. 11 s’est reposé aussi sous un autre Mancenillier , pendant trois heures, sans éprouver le moindre accident. On a donc exagéré les effets malfaisants de ce végétal ; ce qui, toutefois, ne nous autorise pas suffisamment à regarder ses émanations comme innocentes dans tous les cas (Desrouss.). § V. — De quelques autres Poisons etrangers. Parmi les poisons étrangers, on peut citer : 1° L’Ahouai des Antiu.es (t), arbre assez beau de la famille des Apocynacées. — Son amande passe pour un poison mortel. Il en est de même de Y Ahouai du Brésil (2). 2° Le Cununu (3), arbuste grimpant de la famille des Sapinda- cées, qui croît dans les Antilles. Son fruit sert en Amérique pour enivrer les poissons et pour empoisonner les flèches. Les Paullinies ailée et australe (4) passent pour plus actives et pour plus vénéneuses (o). 3° Le Gouet vénéneux (6), Aroïdée de Saint-Domingue et des Antilles. Son suc est fort âcre, caustique et vénéneux. 4° Le Polygala vénéneux (7), abrisseau de la famille des Po- lygalées, qui croît à Java. — Il est en si mauvaise réputation auprès des habitants du pays, que le guide de Commerson n’osa jamais lui en cueillir les fleurs. Quoique ce savant botaniste ne touchâtcesdernières qu’avec précaution, elles lui occasionnèrent un long élernument et des maux rie cœur. 5° Le Sablier élastique (8), de l’Amérique méridionale et du Mexique. Ëuphorbiacée. — Pour donner une idée de l’énergie avec laquelle son suc laiteux agit sur l’économie animale, M. Boussingault rapporte que, lorsqu’il l’examina, avec M. Rivero, ils furent l’un et l’autre atteints d’érysipèle; le mal persista pen- dant plusieurs jours. Le laitlui avait été envoyé de Guaduas, par (1) Thevetia nerii folia Juss. [Certera Thevetia Linn.) . (2) Thevetia Ahouai A. DC. ( Cerbera Ahouai Linn). (3) Paullinia Cururu Linu. (4) Paullinia pinnata Linu. et australis Saint- H il. (5) Voy. page 294. (6 ) Arum seguinum Linn. (7) Polygala venenosa Juss. (8) Hura crepitans Linu., vulgairement Buis de sable, Pet du diable , Sablier. U PAS ANTIÀR. 453 le docteur Roulin ; le courrier qui l’apporta fut gravement in- commodé, et, sur la roule, les habitants des maisons où le mes- sager avait logé éprouvèrent les mômes accidents (Roussingault). Linné dit que, si le suc de cet arbre entre dans les yeux, il oc- casionne une cécité qui dure huit jours. 6° Le Tanghin de Madagascar (t), arbre de la famille desApo- cynacées. — Sa graine passe pour très-vénéneuse. II. — PRODUITS VÉGÉTAUX VÉNÉNEUX. § I. — lie l'ipas antiar. 1° Histoire. — Sous le nom d’upas(2), les Javanais désignent deux poisons terribles qui, introduits môme en très-petilequantité dansl’économieanimale, amènent promptement lamort. Foersch, médecin hollandais, qui, le premier, les a fait connaître dans une brochure spéciale, a publié sur leur origine, leur préparation et leurs effets, desfablesridicules, qui, malheureusement, ont régné pendant longtempsdanslascience. Coquebert de Monlberlaréduit l’histoire de ces poisons à ce qu’il y a de plus positif et de plus rai- sonnable. Lesclienault de la Tour a décrit les deux arbres qui les fournissent. Magendie et Dclileont fait un grand nombre d’expé- riences surleurmode d'action. Thomas Horsfield, Orfila, et de nos jours, M. Claude Bernard, ontrépétéet complétéces expériences. Deux sortes d e poisons sont appelées upas, Yantiar et le tieuté. Comme elles ont une origine différente, je consacrerai à chacune un paragraphe séparé. Je vais parler d’abord du premier, je traiterai ensuite du second. 2° Plante. — L ’Ipo vénéneux (3) appartient à la famille des Ar- tocarpées. 11 croît principalement à l’extrémité orientale de Java. Description. — Arbre très-grand. Tronc dépassant 33 mètres de hauteur et offrant environ 3 à 4 mètres de circonférence, cou- vert à sa base de grosses exostoses, droit, à écorce lisse, blanchâ- tre, et à bois blanc. Feuilles alternes, brièvement pétiolées, ova- les ou elliptiques, obtuses, un peu acuminées, très- entières, couvertes de petits poils courts et rudes, d’un vert pâle, ordinai- rement ondulées ou crispées, coriaces, tombant avant la florai- son. Fleurs monoïques. Mâles : réunies en grand nombre dans (1) Tanglxinia venenifera Poir. ( Cerbera Tanghin Hook., C. venenifera Steud.). (2) Oupas, Bohon upas, Boa. (3) fpo toxicaria Fers. [Antiaris toxicaria Lesch.), vulgairement Antschar , Antiar. 454 DES VEGETAUX VENENEUX, OU TOXICOPIIYTES. un involucre commun, axillaire, porlé par un pédoncule assez long et grêle, creux, hémisphérique, offrant en dessous quelques écailles imbriquées. Calice à 4 lobes. Ëlamines 4, petites, pres- que sessiles. Femelles : solitaires, portées parun pédoncule court et un peu épa:s, dans un involucre urcéolé, composé d’une dou- zaine de sépales soudés inférieurement, persistant. Ovaire glo- buleux, en partie adhérent au calice, contenant un seul ovule renversé, portant deux styles divergents, grêies et pointus, à ex- trémité stigmatique. Fruit recouvert par les écailles calicinales unies entre elles et devenues charnues, de la grosseur d’une prune. 3° Upas antiar ou Ipo (t). — Lorsqu’on fait des entailles au tronc de cet arbre, il s’en écoule un suc très-abondant, visqueux et résineux, jaunâtre dans l’axe principal, blanc dans les jeunes branches. Les Javanais préparent Yupas antiar de la manière suivante : 250 grammes environ de suc, recueilli la veille au soir dans un tuyau de Bambou, sont placés dans un vase. On y ajoute, avec précaution, le suc exprimé et mêlé de la Kæmpférie galanga (2), de Y Amome zérumbet (3), d’une espèce de Guuet, de l’oignon et de l’ail commun, chacun à la dose d’un gramme et demi. On y in- corpore de plus une quantité égale de poivre noir (4) pulvérisé, et l’on agile le mélange. On jette ensuite au milieu du liquide une graine de Piment frutescent (5). Cette graine tournoie pendant quelque temps. Lorsque le mélange est en repos, on ajoute une nouvelle quantité de poivre, et l’on met une autre graine de Liment, mais moins fort. Enfin on répète cette double opération une troisième fois. Lorsque la graine reste immobile et qu’elle ne détermine aucun mouvement dans la préparation, celle-ci est terminée (Horsfield). On conserve Yupas antiar yjans des tubes de Bambou, que l’on bouche exactement aux deux extrémités et que l’on garnit de. substance résineuse. Ce poison s’altère facilement à l’air. Quand il est enfermé dans un flacon bien sec et bien bouché, il con- serve son activité pendant longtemps. Il est imparfaitement soluble dans l’eau, avec laquelle il forme une sorte d’émulsion. L’upas antiar , vu en masse, présente l’apparence et la consis- tance d’une matière ci reuse. 11 est d’un brun légèrement rougeâtre. 4° Action sur i. homme. — L’iras antiar offre une saveur des (1) Vulgairement O'/pas antschar, Anthiar , Ipa, Upn. — (2) Kœmpferia Galanga Linn. — (3) Amomum Zerumbet Linn. — (4) Piper nigrum Lion. — (3) Capsicum frulescens Linn. UPAS TIEUTÉ. 455 plus amères. Cette amertume n’est pas franche, comme celle du poison suivant; elle se complique d’ûcreté. Ces deux sensations sont suivies d'une sorte d’engourdissement de la langue et de l’intérieur de la bouche (Pelletier et Cavenlou). On dit que les émanations de la liqueur laiteuse fournie par l’arbre sont nuisibles. Sa saveur est amère. L ’upas antiar présente des propriétés toxiques remarquables. C’est un des poisons les plus violents que nous fournit le règne végétal. Les habitants de l’Inde s’en servent pour rendre plus meur- trières leurs armes de guerre ou de chasse. L'upas antiar agit comme tous les poisons narcolico-âcres. Il porte sur le cerveau et sur la moelle épinière. 11 détermine souvent tous les effets des substances émétiques et purgatives. 11 cause la mort avec des convulsions tétaniques. Leschenault ayant piqué à la cuisse une petite poule d'eau, avec une flèche enduite de ce poison nouvellement préparé, l’animal vomit, éprouva une forte convulsion, et mourut au bout de trois minutes. § B». — De l’i'pas ticiitc. t° Plante. — Le Vomiquier tieuté (I) appartient à la famille des Loganiacées. 11 croît dans les forêts montagneuses de l’île de Blambangang, où il est rare. Description (fîg. 419). — Grande liane sans épines. Racines horizontales, souvent très-longues, de la grosseur du bras, li- gneuses, à écorce mince, couleur de rouille, à bois d’une dureté médiocre, comme spongieux, d’un blanc jaunâtre, offrant une odeur faible un peu nauséabonde. Tige grimpante, s’enroulant et s’accrochant jusqu’au sommet des plus grands arbres, à écorce rugueuse et rougeâtre, couverte d’un enduit crétacé. Rameaux opposés, divergents, longs, grêles, lisses et verts. Feuilles oppo- sées, brièvement pétiolées, ovales-lancéolées, atténuées à la base, acuminées en pointe obtuse, entières, glabres, d’un vert foncé, coriaces, offrant trois nervures parallèles, les deux latérales écartées de la moyenne et n’allant pas jusqu’au sommet. Pétioles réunis par une ligne saillante. Cirrhes à l’aisselle des feuilles avortées, solitaires, simples, en forme de crosse ou tordues en spirale, souvent renflées vers leur quart supérieur, un peu poin- (1) Strychnos Tieute Lesch. 456 DES VÉGÉTAUX VÉNÉNEUX, OU TOXICOPHYTES. tues, glabres. Inflorescence axillaire, deux ou trois fois plus courte que les feuilles, en corymbe défini. Pédoncules peu ve- lus. Fleurs blanches, noirâtres sur le sec. Calice petit, légère- ment velu inférieurement, 4-5-fide, à lobes ciliés. Corolle à tube Fig. 119. — Vumiquier tieuté. long, à limbe étalé, composé de 5 lobes oblongs, un peu’pointus, glabre. Étamines à la gorge de la corolle, presque sessiles, à filets très-courts, portant des anthères oblongues, jaunes. Ovaire ovoïde; style un peu plus long que la corolle, grêle; stigmate à peine plus gros, arrondi, papilleux. Fruit (baie) de 5 à 6 centi- UPAS TIEUTE. 457 II mètres de diamètre, globuleux, un peu mamelonné au sommet, lisse, rouge. Graines nichées dans une pulpe, arrondies-ovoïdes. 2° Upas tieutÆ. — L’extrait aqueux de l’écorce de ce Vomiquier , obtenu par sa décoction concentrée, fournit un poison d’une horrible énergie. 11 est désigné sous le nom A' upas tieuté (I). On le prépare de la manière suivante. On sépare l’écorce de la ra- cine et on la met dans une certaine quantité d'eau ; on fait bouillir pendant une heure environ ; on filtre ensuite le liquide à travers une toile; on le met de nouveau sur le feu, et on l'é- vapore lentement jusqu’à consistance d’extrait mou. Après celte première opération, on y ajoute le suc de la Kæmp- férie, de l’Amome, du Gouet... Le mélange est remis sur le feu pendant quelques minutes, et le poison est terminé. \ J upas tieuté est solide, d’un brun rougeâtre, vu en niasse. Étendu en couche mince, il paraît un peu translucide et d’un jaune orangé. Il forme une poudre d’un gris jaunâtre. Il se dissout dans l’eau, abandonnant une matière rouge-bri- que. Sa solution aqueuse est d’un jaune orangé. Il conlient une très-forte proportion de strychnine sans bru- cine, mais accompagnée de deux matières colorantes : l'une jaune, soluble, susceptible de prendre une belle couleur par l’acide azotique ; l’autre d’un brun rougeâtre, insoluble par elle-même, devenant d’un beau vert par son contact avec l’acide azotique concentré (Pelletier et Gaventou). Cetle dernière ma- tière est désignée sous le nom de strychnochromine. 3° Action sur l'homme. — Sa saveur est extrêmement amère, sans âcreté ni arrière-goût, aromatique. Sa solution aqueuse est aussi d’une grande amertume. L’upas tieuté est un poison encore plus terrible que Y upas antiar (2). Les habitants de Java s’en servent aussi pour leurs flèches. Ce poison doit l’énergie de son action à la strychnine qu’il ren- ferme. C’est un excitant violent de la moelle épinière; il ne porte aucune atteinte aux l'on tions cérébrales. Il détermine le tétanos, l’immobilité du thorax, l’asphyxie. 11 peut être absorbé par les muqueuses, mais son action se manifeste plus promptement par les séreuses ou par une plaie. Cependant il n’a aucune action s’il est simplement déposé sur une plaie à l’étal sirupeux : il faut, pour qu’il agisse, le laisser sécher sur le corps vulnérant. (1) Upas radja, Upas tjetteb , Tshittik, Tschettilc, Tjetlek. (2) a Succus venenum atrocissimum » (A. DC..). MOQ.-TAND. — BOT. MÉD. 26 458 DES VÉGÉTAUX VÉNÉNEUX, OU TOXICOPII YTES. Un chien dans la cuisse duquel on enfonce un morceau de bois ainsi préparé, esl atteint du tétanos au bout de trois ou quatre minutes, et meurt au bout de cinq à huit (Delile). Leschenault assure que le fruit d’une espèce d 'Angelin (1) qui croit dans 1 île de Java, sur les montagnes de Tingar, est employé comme contre-poison de Yupas tieuté et de 1 ’upas antiar. § RII. — nu Curare. Le curare est un poison terrible préparé par les Indiens de l’Oré- noque, du Cassiquiare, du Rio Negro et du Yupura, en Amérique. 1° Histoire. — L’origine de ce poison a donné lieu à de grandes contestations. 2° Plante. — On admet généralement aujourd’hui que le curare est principalement retiré d’une plante de la famille des Logania- cées, du genre Vomiquier ( Strychnos ). J’ai parlé plusieurs fois de ce genre. L’espèce qui fournit le curare est le Vomiquier vénéneux (2). Ce végétal croît dans la Guyane, sur les bords du Pomeroon et du Su ru ru. Description. — Tige souvent épaisse de plus de 8 centimètres, grimpante, enroulée autour des arbres, tortueuse, à écorce rabo- teuse, d’un gris noir. Rameaux minces, grimpants, couverts de poils nombreux, longs, étalés, roux. Feuilles sessiles, ovales- oblongues, acuminées, d’un vert noir, membraneuses, à trois nervures, hérissées de poils. Cirrhes couvertes de poils roux. Pé- d icelles poilus. Calice à lobes linéaires-lancéolés, poilus. Corolle hypocralériforme, atténuée au sommet, poilue extérieurement, glabre à l'intérieur; limbe étalé, à lobes oblongs et obtus. An- thères insérées à la gorge, saillantes, sessiles. Fruit de la taille d’une grosse pomme, rond, brièvement acuminé, lisse, d’un vert bleuétre. Graines dans une pulpe gommeuse très-amère. 3° Curare (3). — Le curare est l’extrait aqueux du Vomiquier vénéneux. Ce poison est connu depuis la découverte de la Guyane par Walter Iîaleigh, en 1595. La préparation de ce poison est décrite différemment suivant les auteurs. Il est probable qu’elle varie selon les peuplades. En général, on fait infuser l’écorce coupée en petits morceaux ou broyée; on concentre la liqueur afin que le curare devienne assez (1) Andira Harsf rœldii Lesch., vulgairement, à Java, Prono-djevo (qui donne de la force à l'âme). — (2) Strychnos toxifera Benth. — (3) Vulgairement Woa- rara , Woorari, Wourari, Wooraru , Wurali , Wourali , TJrari , Ourary , Urali , Ticuna , Poison des f lèches . CURARE. 459 épais pour s’attacher aux flèches; dans le même but, on y ajoute aussi un suc gluant et mucilagineux, fourni par une plante bul- beuse appelée Muramu, suivant M. Schomburgk, ou par un arbre nommé Kiracague.ro , suivant Humboldt. Quelques auteurs ont cru qu’on y introduisait également du venin de certains serpents, une tâte de grenouille, des fourmis... Ces assertions n’ont pas été confirmées. Le curare se rencontre dans le commerce, soit dans des cale- basses,soit dans de petits pots d’argile d’une p^lle fine et très-dure. Le curare est un extrait solide, d’un aspect résineux, d’un brun noirâtre, quelquefois gris, ressemblant assez au jus de ré- glisse concret. Héduit en poudre, il devient d’un brun tirant sur le jaune. Quand il est bien sec, il paraît se conserver indéfini- ment. Il se ramollit dans l’eau et finit par s’y dissoudre en grande partie. Sa solution aqueuse est d’un rouge foncé, et sa teinture alcoolique d’un beau rouge. L’analyse chimique y a démontré un principe amer alcalin, appelé curarine, une njatière grasse, une résine, de l'acide acé- tique et une matière colorante rouge.... La curarine est solide, d’une consistance cornée, translucide et même transparente, non cristallisablc ; en couche mince, elle paraît d’une couleur blonde. Elle attire fortement l’humidité; elle est très-soluble dans l’alcool et dans l’eau; elle est préci- pitée par la noix de galle. Le curare est employé dans l’Amérique méridionale pour em- poisonner les flèches. On en met une quantité plus ou moins considérable, suivant qu’on veut tuer ou seulement étourdir un animal. Une flèche empoisonnée au moins depuis quinze ans, et mouillée légèrement à son extrémité, a tué très-rapidement un oiseau piqué à la cuisse (Claude Bernard). 4° Action sur l’homme. — Le curare présente une saveur exces- sivement amère, qui n’est ni âcre ni piquante. La curarine offre aussi une très-grande amertume. Le curare n’est vénéneux que lorsqu’on l’introduit dans une plaie (t). Il peut être ingéré sans inconvénient dans l’estomac. Humboldt assure que les Indiens le regardent comme un excel- lent stomachique. Le curare agit sur le système nerveux moteur, et sur lui seul. Il est sans effet sur les nerfs de la sensibilité et sur les muscles (l) Une goutte de dissolution de curare introduite dans la cuisse d’un oiseau, l’animal tombe au bout de quelques secondes, et meurt sans pou:ser un cri et sans convulsions. (Cl. Bernard.) 460 DES VÉGÉTAUX VÉNÉNEUX, OU TOXICOPHYTES. non soumis à la volonté : par exemple, ceux des tuniques intes- tinales et le cœur continuent à se mouvoir. Pour tuer un homme, il faut une quantité de curare absorbée égale à la valeur de deux ou trois têtes d’épingle (Carrey). Dans ces derniers temps, on a eu l’idée de s’en servir sur des malades atteints de tétanos traumatique. On y était encouragé par T’essai, suivi de réussite, sur deux chevaux atteints de la même maladie (Munter). Les résultats obtenus ont paru trop douteux pour que ce terrible agent ait été adopté par la thérapeutique. On a cherché aussi à employer le curare contre les effets de la strychnine (Vella) et dans le traitement de l’épilepsie (Thiercelin). 5° Poisons analogues. — D’après ce que nous avons fait pres- sentir, en parlant de la préparation du curare, il existe, chez les Indiens de l’Amérique du Sud, plusieurs poisons énergiques dé- signés sous le même nom. Outre le Vomiquier vénéneux, les indigènes emploient aussi : 1° Le Cocculus toxifère (t) ; 2° Le Vomiquier de Castelnau (2); 3° Le Vomiquier violent (3) ; 4° Le Rouhamon de la Guyane (4) ; 5° Le Rouhamon curare (5). Toutes ces plantes, à l’exception de la première, sont des Lo- ganiacées. Le Cocculus toxifère est une Ménispermacée. De Candolle a distingué les Cocculus des vrais Ménispermes par la présence de six étamines. Les Rouhamons ne diffèrent des Vomiquiers que par leurs fleurs à quatre parties. On a groupé les différentes sortes de curare en trois séries : 1° Le curare produit par le Vomiquier vénéneux ; 2° Le curare produit par le Cocculus toxifère et par le Vomiquier de Castelnau ; 3° Le curare produit par le Vomiquier violent et par les deux Rouhamons de la Guyane et curare. Le premier est préparé par les Macusis, les Arécunas et les Wa- pisianas; le second, par les Tirunas, les Pebas, les Yaguas et les Orégones, et le troisième par les Guinans et les Maiongkongs. (1) Cocculus toxiro férus Weild., vulgairement Parti . (2) Strychnos Castelnœ na Wedd., vulgairement Ramon. (3) Strychnos ? cogens Bentli., vulgairement Arimaru. (4) Rouhamon Guianensis Aubl. ( Lasiostoma cirrhosa Willd., L. Rouhamon Gmel.), vulgairement, chez les Galibis, Rouhamon, Urari-hoa. (5) Rouhamon ? Curare DC. [Lusiostoma? Curare Kunth). LIVRE II DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPHYTES. GÉNÉRALITÉS. Les végétaux parasites qui se développent à la surface du corps de l’homme ont reçu, en botanique médicale, le nom d 'Épi- phytes{ 1) Ces végétaux sont fixés anormalement sur nos organes et s’y nourrissent à nos dépens. La connaissance de ces végétaux est peu ancienne. Parmi les auteurs qui les ont étudiés avec le plus de succès, on doit ci- ter principalement MM. Gruby, Malmsten, Lebert et Charles Robin. L’ouvrage ex professa (2) publié par ce dernier savant a obtenu un prix à l’Académie impériale des sciences. Les Êpiphytes sont des cuticoles par excellence. Les uns atta- quent l’épiderme ou le derme, les autres les follicules ou les poils. Ces parasites nuisent encore à l’homme : 1° en se mêlant aux viandes conservées par salaison ou boucanage et à ses aliments de chaquejour, et en déterminant des endémies ou épidémies plus ou moins graves, telles que la pellagre, l’acrodynie, la raphanie(Bou- chardat) ; 2° en attaquant ou détruisant nos productions les plus utiles, telles que la Pomme de terre, la Vigne, le Ver à soie... Comme les épizoaires, ils sont très-petits, même plus petits que la plupart de ces derniers. Leur étude demande nécessairement l’emploi du microscope. La nature a largement compensé l’exiguïté de leur volume par le nombre de leurs individus. Les Êpiphytes sont des plantes es- sentiellement sociales, qui vivent par troupes, formant des ag- glomérations, des touffes, des duvets, des croûtes, qui occupent quelquefois une étendue considérable. Les Êpiphytes possèdent une organisation très-simple. (I) Ce mot a une signification un peu différente en botanique proprement dite. (21 Histoire naturelle des végétaux parasites qui croissent sur L’homme et sur les animaux vivants. Paris, 1853, iu-8°, avec unatlas de 15 planches. 26. 402 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPHYTES. Ce sont des végétaux très-curieux par leur structure, par leur développement et par leur reproduction. Ils ont les plus grands rapports avec les Conferves. lisse présentent sous la forme de tubes plus ou moins allongés, droits ou couchés, simples ou rameux, continusou divisés en loges par des cloisons transversales. Cesfilamentss’établissentàla surface des organes qu’ils tendent à envahir. Leur mode d’adhésion ou d’implantation est encore fort mal cou nu. Comme plusieurs espèces ne croissent que sur des points déterminés de l’économie et quel- quefois dans des conditions spéciales, il est évident que certains organesetcerlaines circonstances sont indispensables à leur nutri- tion. Mais ces petits végétaux puisent- ils leur alimentation, à l’aide de radicelles, dans le sein même de l’organe envahi, ou bien se nourrissent-ils, soit par le contact, soit au moyen d’un liquide sécrété ou de l’atmosphère environnante? Comme, dans la plu- part des cas, on n’a découvert aucun prolongement radicellaire dans le tissu attaqué, le premier mode de nutrition n’a pas été admis. Les filaments des Epiphytes aâheveni toujours aux organes sans modification apparente et communiquent avec les cellules rem- plies de suc nourricier. Ils sont disposés comme ils le seraient sur un terrain imprégné de sucs (de Seyne). Leur extrémité s’insinue quelquefois à travers les cellules de l’épiderme, soulève même les plaques les plus superficielles de ce dernier. Dans ces cas, le parasiticisme est manifeste; mais il n’est peut-être pas logique de regarder comme de véritables pa- rasites les Cryptogames qui végètent à la surface des organes n’oifrant avec eux aucune espèce d’adhérence. (Juoi qu’il en soit, les végétaux dont il s’agit se reproduisent au moyen de séminules extrêmement petites, appelées spores ou spo- rules. Bulliard a montré, par diverses expériences, que plusieurs de ces plantules, entre autres la Moisissure vulyuire, ne prennent naissance sur les diverses matières en putréfaction que parce que leurs graines y ont été déposées par l’air environnant. Les spores des Épiphytes se forment, ou bien dans la cavité d’une ou plusieurs cellules différentes parleur volume ou par leur forme, ou bien simplement dans l’intérieur des tubes, ou bien encore à la surface de ces derniers. Plus tard, on les trouve éparses sans aucune connexion, ni avec les cellules, ni avec les tubes producteurs auxquels elles sont entremêlées. Dans un genre, il n’existe pas de tubes ou filaments; tout le végétal est composé de sporules réunies bout à bout. PUCCINIE. 463 Les Épiphytes sont compris dans sept genres : 1° Puccinie, 2° Mucor, 3° Aspergille, 4° Oïdium, 5° Achorion, 6° Microspore, 7° Trichophyte. Voici les caractères abrèges de ces sept genres : GENRES D’ÉPIPIIYTES VIVANT SUR L’HOMME. I. — Tuberculi formes . 1° Puccinie. — Spores dans un réceptacle coriace. II. — Filamenteux. A. — Spores terminales. 2° Mucor. — Spores dans l’intérieur d’une vésicule. 3° Aspergu.le, — Spores à la surface d’une vésicule. B. — Spores éparses. 4° Oïdium. — Filaments libres. Spores naissant des articula- tions qui se séparent. 5° Achorion. — Filaments entourés d’un godet solide. Spores naissant dans les filaments. 6° Microspoke. — Filaments formant une gaine. Spores nais- sant à l’extérieur de cette dernière. III. — Monili formes. 7° Tiucuophyte. — Filaments nuis. Spores réunies bout à bout. CHAPITRE PREMIER DE LA rüCCINIE. Le genre Puccinie ( Puccinia ) (1) a été fondé par Micheli et ré- formé par Link. Ce genre comprend des parasites qui se présentent sous la forme de tubercules composés d’une base compacte et gélatineuse, de laquelle s’élèvent des pédicelles roides, portant des péricarpes (I) Dédié à Thomas Puccini, professeur à Florence. 464 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPHYTES. terminaux, ordinairement divisés en deux ou plusieurs loges par des cloisons transversales; ces péricarpes laissent échapper les graines par le sommet ou par le côté. Une espèce seulement a été trouvée chez l’homme. 1° La Puccinie du favus (1). — Elle a été découverte, à Chris- tiania, par MM. Boeck et Ardsten. Description (fig. 120). — Plantule en forme de massue, quelque- fois obovée ou oblongue, souvent rétrécie inférieurement et of- frant comme un pédicule ou tige, arrondie ou même un peu an- gulaire à l’autre extrémité, constamment d’un brun rouge plus ou moins foncé. Fig. 1 20. — Puccinie du favus. On y distingue ordinairement deux parties, la tige et le corps (Ch. Rob.), qui paraissent, dans certains cas, unis par un étran- glement et une articulation. La tige est presque toujours grêle, souvent très-courte; rare- ment elle manque ; elle paraît droite ou bien à peine courbée, ou bien encore plus ou moins tordue, comprimée, presque rubanée et assez molle. Son diamètre transversal est le même de la base au sommet; cependant, sur quelques individus, elle se dilate légèrement dans le voisinage du corps. Le corps est généralement plus long que la tige, toujours 3 ou 4 fois plus large, oblong ou obové, et divisé vers le milieu par un léger étranglement qui correspond à la cloison. Celle-ci est exacte- ment transversale et divise la cavité du corps en deux loges, une supérieure et une inférieure (2), la dernière généralement plus étroite ou plus allongée. Ces deux loges présentent leur plus grande largeur à l’endroit où elles se louchent ; elles se rétrécissent légè- (1) Puccinia faoi Ardst. (2) Il serait plus exact de regarder le corps comme produit par l’accotement et la soudure de deux bourses, que comme une seule bourse divisée en deux toges par une cloison. MUCOR. 465 renient, l’inférieure vers la lige, la supérieure vers le liaut. Leur ensemble forme deux cavités conoïdes adossées base à base. La forme de ces loges est, du rçste, assez variable. L’intérieur des loges {noyau, Ardslen) est tout à fait homo- gène. Quelquefois il semble granuleux ou spongieux, et même comme percé de pores ou de trous. 2° Action sur l’homme. — Ainsi que son nom l’indique, la Puc- cinie qui vient d’être décrite est un parasite du favus ; mais ce n’est pas le parasite principal de cette affection cutanée (t). tille se développe souvent en quantité considérable. On l’a observée, soit sur les grandes croules jaunAti es formées par l’au- tre Cryptogame, soit sur les squames épidermiques blanchâ- tres, avec un commencement de croûte dans le fond ; il est plus sûr de la voir dans ces dernières squames. Cette plan tule n’est en quelque sorte qu’une végétation accessoire du favus ; elle constitue un épiphénomène qui manque souvent. On a rencontré encore la Puccinie du favus dans d’autres mala- dies de la peau. M. Ardsten en a trouvé deux individus sur quel- ques fines squames de pityriasis. CHAPITRE II DU MUCOR. Le genre Mucor (Mucor) (2) a été fondé par Linné et réformé d’abord par Micheli et par Persoon, et plus lard par Link et par Fries. Il présente des touffes de filaments, les uns stériles, les autres fertiles, dressés, simples ou rameux, terminés par un ré- ceptacle membraneux, globuleux ou en toupie, pédonculé, d'a- bord, transparent et aqueux, ensuite opaque et plein de sporules simples et arrondies, formant comme une poussière. Nous n’avons qu’une espèce à étudier. t° La Moisissure vulgaire (3). — Ce petit végétal est très-com- mun. 11 forme de larges toullessur toutes les substances suscep- tibles de fermenter (deCand.). Description. — Filaments simples, allongés, grêles, portant àleur extrémité un péricarpe globuleux régulier, d’abord blanceltrans- (1) Voyez le chapitre de I’Aciioiuon. (2) Mucor (Columelle), moisissure. (3) Mucor Mucedo Lmri. [M . vulgaris Micheli, M. s / hœrocephalus Bull. ,M. tenuis Link) . 466 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPIIYTES. parent, ensuite opaque et brunâtre. 11 se crève avec élasticité lorsqu’on le met dans l’eau. Les spores sont nombreuses, rondes et verdâtres. 2° Action sur l’homme. — La première observation connue de Moisissure vulgaire, développée sur un homme vivant, est due à Degner (Heusinger). Ce petit végétal se montra plusieurs jours de suite sur une partie atteinte de gangrène sénile. Ph. S. Horn a donné l’observation détaillée d’un indiwdu de quatre-vingts ans, affecté aussi de gangrène sénile, dont la jambe, devenue noire, se couvrit, deux jours avant la mort, d’une certaine quantité de Moisissure vulgaire, d’un brun verdâ- tre. 11 ajoute que plusieurs fois on a constaté le développement de cette plantule sur des parties du corps enflammées et expo- sées à l’air libre, sur la peau en suppuration à la suite d’un vési- catoire, et sur des ulcères. MM. Baum, Litzmann et Eichstedt ont découvert, dans une ca- verne pulmonaire d’une femme morte d’une gangrène du pou- mon, une masse noire de filaments parsemés de globules arron- dis adhérents aux parois de la cavité. Chaque filament faisait saillie et se terminait par un renflement couronné par une série de cellules ovoïdes (Sluyter). Cette production a été regardée avec doute comme une masse de Moisissure vulgaire. M. Ch. Bo- bin fait remarquer que, d’après la figure, d’ailleurs assez incom- plète, qui en a été publiée, il serait tenté de considérer ce végétal comme une espèce d 'Aspergille. CHAPITRE III DE L’ASrERGILLE. Le genre Aspergille ( Aspergillus ) (1) a été établi par Micheli. Voici ses caractères : Filaments simples ou rameux, articulés, réunis en touffes; les uns stériles, couchés ; les autres fertiles, droits, renflés au sommet et présentant à leur extrémité un groupe de spores globuleuses. Les Aspergilles sont de très-petits végétaux qui croissent ordi- nairement sur les corps en putréfaction. 1° L’Aspergii.e? auriculaire (2). — Ce végétal a été décrit en 1844 par M. Mayer (de Bonn). (1) « A forma aspersorii quo in sacris utimur » (Micheli). (2) Aspergillus ? auricutaris ( Aspergilli ? species May.), vulgairemeut Champi- gnon du conduit auditif externe. OÏDIUM. 467 Description (fig. 12 1). — Filaments longs, isolés ou en faisceaux, transparenls, quelques-uns offrant un très-léger renflement ter- minal et un commencement de capitule. Ces filaments constituent une sorte de mycélium. Au milieu d’eux se voient d’au très filaments ou tiges présentant dans leur intérieur de petites sphéridies, les- quelles sont pourvues au sommet d'un petit capitule, sorte de tête arrondie, verdâtre, dont le bord libre est couvert d'une couche despores simples ou doubles (Mayer). 2° Action sur l’uomme. — Ce végétal a été observé dans le conduit auditif d’une jeune tille de huit ans, atteinte d’écoulement scrofuleux de l’oreille externe. On remarqua, dans ce conduit, plusieurs excroissances ar- rondies ou ovoïdes, creuses, de la grosseur d’un noyau de cerise, perforées à une extré- mité. Ces parois de ces excroissances avaient un aspect fibreux et feutré. Leur surface externe était blanche; l’interne offrait des granules verdâtres. M’aide d’un grossisse- ment de 300 diamètres, on reconnut le vé- gétal dont il vient d’être queslion. m. _ Asper- On a trouvé plusieurs espèces d ’Aspergilles gilie auriculaire, dans les sacs aériens d’un certain nombre d’oiseaux (Bouvreuil, Pluvier doré, Faisan, Eider...). Ce milieu dans lequel on les a découvertes en faisait des Entophytes. Mais comme les sacs aériens des oiseaux sont en rapport fréquent avec l'air atmosphérique, ces parasites intérieurs sent, en définitive, dans un milieu peu différent de celui des Aspergilles ordinaires. CHAPITRE IV DES OÏDIUM. Ce genre Oïdium ( Oïdium ) (1) a été fondé par Cink. 11 se com- pose de petits végétaux à filaments simples ou rameux, articulés, transparents, agglomérés en flocons et faiblement entrelacés. Leurs spores naissent des articulations qui se séparent. Elles sont simples et pellucides. (I) De olSiu se gonfler. 468 DES PARASITES EXTERIEURS, OU EPIPIIYTES. On en a observé deux espèces parasites de l’homme : 1° l’Oê- dium blanchâtre, 2° V Oïdium pulmonaire. 1° Oïdium blanchâtre (I). — Berg remarqua le premier que cer- tains petits points blancs, d’apparence caséeuse, qui se dévelop- pent sur la muqueuse buccale des enfants, examinés au micro- scope, présentaient des filaments ou des spores. M. Gruby regarda ce végétal comme analogue aux Sporotrichum. Un grand nombre de médecins et de naturalistes ont étudié ce curieux parasite. On doit citer surtout MM. Eschricht, Hannover,OEsterlen, Kaynal, Vogel, Weigel, Ilœnerkopf, Sluyter, Gubler, Ch. Robin Description (fig. 122). — Filaments réunis en couches ou pla- ques pseudo-membraneuses, lâchement entre -croisés, constituant un corps velu, d’abord humide et blanchâtre, plus tard fauve ou brunâtre. Ces filaments sont longs de 0,nm,05 à0mm,60 et épais de 0œm, 004, cylindriques, droits ou incurvés, simples ou rameux et lé- gèrement granuleux, ou articulés; ils portent les spores au sommet. Les spores sont arrondies, ou à peine ovoïdes, et d'une teinte ambrée. Action sur l'homme. — L’Oïdium blanchâtre se rencontre sur la membrane muqueuse de la bouche des enfants à la mamelle, pen- dant les premiers mois, ou plutôt la troisième ou quatrième se- maine de leur existence. Il attaque surtout la face dorsale delà langue, le palais, le voile du palais, le pharynx, la portion de la face interne des joues comprise entre les arcades dentaires, lors- que les mâchoires sont ouvertes, et les parties des lèvres qui dé- bordent les gencives et les dents (Gubler). On l’a observé aussi (1) Oïdium albicans Ch. Rob. ( Species Sporolrichi affinis Gruby), vulgairement Cnjptorja n du muguet. Champignon du muguet. OÏDIUM. 469 dans l’œsophage jusqu’au cardia, et quelquefois dans l’estomac et dans l’intestin grêle, ainsi qu’au pourtourde l’anus (Ch. Robin). On l’a vu encore chez les adultes, pendant les derniers jours de la vie, principalement dans les phlhisies, les fièvres typhoïdes, les phlébites. L’acidité des liquides organiques paraît être une des circonstances les plus favorables au développement de ce cu- rieux parasite. L ’ Oïdium blanchâtre produit l'affection, connue sous le nom de muguet. Cette affection débute habituellement par une certaine phlogose des voies digestives, laquelle paraît déterminer la sup- pression de la sécrétion salivaire et peut-être l’exagération de l’acidité propre au mucus buccal'(Gubler). 2° L’Oïdium pucmonaibe (I). — Cette seconde espèce a été signa- lée en 1842 parM. Bennett, dans les Transactions de la Société royale d’Édimbourg. Fig. 123. — OïJium pulmonaire. Description (fig. 129). — Tiges formées de longs tubes cloison- nés et articulés à des intervalles égaux. Ces tigesoffrent plusieurs branches composées par une cellule qui s’articule à leur extré- mité et se bifurque de la même manière, ou par une cellule qui, simple à son point d’articulation, se divise en deux ou trois pro- longements. Ces branches ont de 0mm,005 à On,ra,OIO de diamètre. Les spores sont nombreuses, superposées les unes aux autres aux extrémités des branches, et quelquefois isolées, globuleuses (1) Oïdium pulmoneum ( Champignon des poumons Benn.). MOQ.-TAND. — BOT. MED. 27 470 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPHYTES. ou ovoïdes, avec un diamètre de 0mitl,010 à 0mm,014. On lésa vues s’allonger pour former des tubes (Bennett). Action sur l'homme. — Ce parasite a été observé dans les cra- chats, les cavernes et sur la matière tuberculeuse d’un individu atteint de pneumolhorax (Bennett). CHAPITRE Y DE L’ACUORION. Le genre Achorion ( Achorion ) (t) a pour caractères : Petites masses orbiculaires, patelliformes ou discoïdes, coriaces, jaunes. Il diffère très-peu du genre précédent ; il ne renferme que l’es- pèce suivante : i° L’Acuoklon de Schœnlein (2). — M. Remak avait déjà vu, en 1837, que les godets de la teigne faveuse étaient formés par l’agrégation de libres de moisissure ; cependant il ne détermina pas leur nature végétale. Cette découverte a été faite en 1839 par M. Schœnlein, qui a figuré les granules de la couche exté- rieure et les filaments du végétal [mycélium). M. Gruby a donné le premier une bonne description des spo- res (1844). MM. Hannover, Bennett, Müller, Retzius, et surtout Lebert, Bazin et Ch. Robin, ont fait connaître avec détail les dif- férentes parties qui constituent ce bi- zarre parasite, son siège, la manière dont il se développe, sa reproduction et les désordres qu’il détermine. Description (8g. 124). — Qu’on se représente de petites croûtes sèches, orbiculaires, déprimées, en forme d’hé- misphères irréguliers; convexes du côté adhérent, concaves ou planes du côté libre; de 1 à 15 millimètres de diamètre transversal et de t à, 5 milli- mètres d’épaisseur ; d’une couleur jaune desoufre pale, quelquefois salie ou brunie par des corps étrangers ; exhalant une odeur spéciale analogue à celle de la souris. Alibert comparait cette odeur à celle des ma- lt) De a privatif, yofiov, membrane. . . . (21 Achorion Schœnleinii Uemak (Oïdii species Müller, Oïdium S chœnleinu Leb., Oïdium porriginis Mont.), vulgairement Champignon de la teigne, Myooderme de la teigne. Cryptogame de la teigne faveuse, Parasite de la teigne scrofuleuse. Fig. 124. — Achorion île Schœnlein. — Favus. ACHORION. 471 récages. Ces petites masses sont ordinairement traversées par un ou plusieurs poils, ou, pour mieux dire, elles se sont pro- duites àla base des cheveux qu’elles ont enveloppée. On les dé- signe sous le nom de favus. La face adhérente de ces corps est comme implantée dans la peau, qu’elle déprime ; elle est lisse ou bosselée; elle se pro- longe un peu sous forme de mamelon ou de pédicule (Lebert). La face libre se trouve au niveau de la peau ou la dépasse légè- rement. Dans les premiers temps de son évolution, le favus paraît en forme dcgodet; son enfoncement s’efface à mesure qu’il grossit. Les plus âgés offrent des lignes irrégulièrement concentriques, alternativement saillantes et déprimées, en nombre variable. Ces corps sont secs, durs et cassants. Leur intérieur est d’un blanc jaunâtre assez pâle. Leur tissu, vuàlaloupe, paraît comme spon- gieux ; quelquefois même il y a un petit creux au centre (Lebert). Fig. 125. — Achorion de Schœnlein. — a, b, filaments du réceptacle ; c, d, spores. Quand on analyse les favus (fig. 12o), on y reconnaît d’abord une couche extérieure {stroma). C’est une sorte de gangue amor- phe, offrant environ 0mm,16 d’épaisseur, composée d’une matière homogène finement granuleuse. A l’intérieur, on découvre : t° le mycélium, 2° le réceptacle, 3° les spores. 1° Le mycélium, ou appareil végétatif, est un amas de tubes cylindriques, épais de 0ram,003, flexueux, simples, ou ramifiés deux ou trois fois en fourche, non cloisonnés, ni articulés, vides ou contenant quelques rares granules moléculaires. Ce tissu est surtout abondant contre l’enveloppe générale. 2° Le réceptacle, ou support des organes reproducteurs [sporo- phores), est aussi un assemblage de tubes. Ceux-ci sont droits ou 472 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPHYTES. courbés, peu flexueux, rarement ramifiés, tantôt vides dans une partie de leur étendue, et contenant dans l’autre des granules ou de petites cellules qui ont de 0mm,00i à 0mm,002 de diamètre, tantôt renfermant des granulations plus rapprochées vers les extré- mités. Enfin, d’autres tubes présentent de véritablespetites spores qui se touchent et qui font paraître le canal comme composé de cellules bout à bout. Ces derniers tubes semblent cloisonnés. Les spores intérieures atteignent jusqu’à 0mm,01 1 de granddiamètre. 3° Les spores, ou organes reproducteurs, sont réunies en cha- pelet ou libres, et de formes assez diverses. Il y en a d’ovoïdes, de globuleuses et même d’un peu quadrilatères. Les plus petites présentent 0mm,003, et lesplus grandes 0“"n,0I I . On aperçoit dans leur intérieur une certaine quantité de granules moléculaires, doués d’un mouvement brownien très-vif (Lebert). Dans lesplus grosses,on voit une ou deux granulations de0mm,00I à 0mm,002. 2° Action sur l’homme. — L’Achorion de Schœnleiu constitue le végétal parasite de la teigne faveuse (1). Ce végétal se développe principalemenlsurlapeau de latéte, etaccidentellementsurcelle des autres parties du corps: par exemple, sur la face, sur les épaulesetdans leconduitauditif. On enavu àla partie antérieure de la jambe (Ch. Rob.), et même sur le pénisetlegland(Lebert). Les organes habituellement attaqués sont le follicule pileux et les dépressions de la surface de la peau. Le parasite adhère fortement au poil, dans la profondeur du follicule, ordinairement en dehors de la couche unique des cel- lules de l’épiderme, qui lui donne l’aspect réticulé en travers (Bazin, Ch. Robin). Il produit des plaques plus ou moins éten- dues, qui forment au poil comme une gaine complète. Ces pla- ques ressemblent à de petites croûtes, mais elles ne prennent jamais la forme et le caractère du favus. Dans les dépressions de la peau, Y Achorion se réuniten amas qui finissent par constituer le vrai favus. Ce dernier est d’abord sous- épidermique ; il grossit peu à peu ; l'épiderme qui le recouvre se dessèche, tombe par écailles, et le godet paraît àl’air libre. Les/a- vuspeuvent atteindrejusqu’au diamètre de 23 millimètres (Caze- nave). Dans son développement et sa marche, le favus présente trois formes qui ont été décrites sous les noms de favus urcéolaire, de favus scutiforme et de favus squarreux (Bazin). Dans la premièreévolution, les cheveux sont seuls altérés, mais (1) Tinea scutulata, Porrigo scutulata des auteurs, Porrigophyte Gruby. MICROSPORES. 473 faiblement; la peau qui les porle n’a subi encore aucune modi- fication. La démangeaison n’existe pas, ou bien elle est très-peu sensible. Dans la seconde période, l’altération des poils est plus avancée : le végétal apparaît extérieurement comme une croule jaunâtre précédée ou non de congestion légumenlaire ; il subit plus ou moins régulièrement les diverses phases de son développement. Dans la troisième période, l’alléralion des poils est parvenue à son plus haut degré ; ils tombent, et des cicatrices succèdent à leur chute. Les croûtes du végétal ressemblent à certains lichens, à des fragments pulvérulents de plâtre ou de terre glaise dessé- chée (Bazin). Une région pilifère n’est pas absolument nécessaire au dévelop- pement de l 'Achorion de Schœnlein. J’ai cité plus haut des exem- ples où il s’était montré sur les parties non velues du corps. On assure que les favus de la figure sont plus fortement enchâssés dans le derme que ceux de la tète (Bayer). . CHAPITRE VI DES MICROSPORES. Le genre Microspore ( Microsporum ) (1) a été créé par M. Gruby. Il a pour caractères : Filaments ondulés, transparents, sans gra- nules intérieurs, quelquefois bifurqués, formant avec leurs bran- ches une couche, à l’extérieur de laquelle se trouvent les spores. Celles-ci sont serrées les unes contre les autres, rondes ou ovoï- des, transparentes, sans granules intérieurs. Ce genre diffère très-peu du genre Trichophyte. On connaît trois espèces de Microspores : t° le Microspore d’ Au- douin, 2° le Microspore de la mentagre, 3° le Microspore pellicule. 1° Le Michospork d’Audouin (2) habite â la surface des cheveux, en dehors du follicule, jusqu’à une hauteur de 1 à 3 millimètres. Il forme, autour de chaque poil, une couche comme feutrée, épaisse de 0mra,0 1 5. Description. — Le Microspore d’Audouin présente, dans sa structure, des filaments, des branches et des spores. Les filaments {trichomata) sont disposés parallèlement aux stries (1) De (Atxpôç, petit, et graine. (2) Microsporum Audouini Gruby, 1843 ( Microsporon Audouini Gruby, 1844; Mi - crosporium Audouini Ch. Rob., Trichophyton decalvans Malmst., Trichomyces decalvans Malmst.). 474 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPHYTES. des cheveux et ondulés. Ils sont épais de 0mm,002 à 0mm,003 ; ils forment comme une cellule allongée très-grêle. Les ramifications paraissent nombreuses el courtes; elles se bifurquent sous un angle de 30 à 50 degrés; elles ont la même épaisseur que les tiges. Les spores sont ordinairement globuleuses, d’un diamètre d’en- viron 0mm,003 ; il y en a quelquefois d’ovoïdes, qui ont jusqu’à 0“m,008 de grand diamètre et 0ram,003 de petit; elles sont trans- parentes et se gonflent dans l’eau (Gruby). Ce petit Champignon se reproduit par segmentation des extré- mités des tubes ou filaments (Ch. Robin). Le Microspore d’Audouin diffère du Trichopliyte tonsurant, dont il sera question dans le chapitre suivant : 1° par son habitat; il est extérieur, il recouvre la base des cheveux, tandis que ce der- nier paraît intérieur et vit dans leurs racines ; 2° il offre des axes et des branches feutrés ensemble, tandis que le Trichophyte a seulement des spores disposées en chapelet; 3° ses spores sont plus petites et sans granules intérieurs. Action sur l’homme. — Le Microspore d'Audouin est la source de la maladie appelée teiyne décalvante (I). Ce parasite se développe et se multiplie avec une très-grande rapidité. 11 suffit qu’un point de la peau soit atteint pour qu’en peu de jours une plaque de 3 à 4 centimètres soit couverte de ce Champignon (Ch. Robin). Dans les cheveux attaqués, la surface devient moins transpa- rente, rugueuse et granuleuse. Ils prennent une teinte plus ou moins grisâtre ; ils s’altèrent et se rompent bientôt (huit jours après l’apparition) au niveau du point où adhère la gaîne para- site. Les cheveux les plus épais résistent plus longtemps. 11 n’v a ni inflammation du derme, ni hypertrophie de l’épiderme, ni vésicules, ni pustules (Gruby). Cette maladie débute, en général, par le cuir chevelu ; elle peut ensuite gagner les sourcils, les cils, les favoris, les moustaches, et successivement les poils des diverses parties du corps (Bazin). 2° Le Microspore de la mentagre (2). — Cette espèce est rare; elle se trouve sur les follicules pileux de la barbe, particulière- ment sur le menton, sur ceux de la lèvre supérieure et des joues. Elle peut aussi attaquer le cuir chevelu (Bazin). Description. — Ses filaments sont granulés à l’intérieur. Ses (I) Teigne achromateuse, Vitiligo du cuir chevelu, Porrigo decalvans, Phyto- alopécie. [■!) Aticrosporum Mentagrophyt^s ( Microsporon Mentagrophytes Ch. Rob.). MICROSPORES. 475 branches se bifurquent sous des angles de 40 à 80 degrés ; elles sont striées. Ses spores, en quantité innombrable, paraissent à la surfacein- terne de la gaine parasite, et aussi au poil enveloppé par celle dernière. Elles sont très-adhérentes. Ces spores sont très-petites et arrondies. Cette espèce diffère de la précédente par des filaments et des ramifications qui sont plus grands et plus granulés intérieure- ment ; par des spores plus volumineuses placées en dedans de la gaine et non à l’extérieur. Ce Microspore est situé dans la profondeur du follicule pileux, jusqu’à la racine du poil, entre ce dernier et la paroi du folli- cule, et non pas dans l’épaisseur même de la substance de la por- tion du poil placée dans ce même follicule, comme dans le Tri- chophyte tonsurant, ni autour de la partie aérienne du cheveu, près du derme, comme dans le Microspore d'Audouin (Ch. Robin). Action sur l’homme. — La présence de ce parasite donne nais- sance à la maladie désignée sous le nom de menlagre (1). Fig. 126. — Microspore pellicule. — a, portion du Champignon ; b, spores; c, spores se développant. 3° Le Micuospore pellicule (2). — Cet autre Microspore attaque la peau de la poitrine, celle du ventre et quelquefois celle des extrémités. On ne le rencontre jamais sur les parties non cou- vertes par les vêtements. Description (fig. 126). — Ce sont des filaments allongés et ra- mifiés, tordus et entre-croisés. Les spores sont réunies en groupes ; elles réfractent fortement la lumière. Action sur l’homme. — Ce Champignon détermine des taches pul- (1 ) Meutagrophyte Gruby. — [ï) Microsporum furfur ( Microsporon fwfur Ch. Uob.). 476 DES PARASITES EXTERIEURS, OU ÉPIPHYTES. vérulentes, plus ou moins jaunâtres ou jaune brunûlre, de gran- deurs très-diverses. Elles son! constifuées par le végétal et par les cellules de l’épithélium, dont il amène la disjonction. L’affection qui en résulte est dite pityriasis discolor (t) (Sluyter). Dans le principe, ces taches sont petites comme des pois. Peu à peu elles augmentent et plusieurs deviennent confluentes; elles peuvent atteindre alors la largeur des deux mains. Un prurit plus ou moins vif accompagne ces taches; il est suivi ordinairement de la desquamation de l’épiderme. CHAPITRE VII DES TRICHOPDYTES. Le genre Trichophyte [Trichophyton) (2) a été fondé par M. Malm- sten; il se compose de petits végétaux uniquement formés de spores globuleuses ou ovoïdes, transparentes, incolores, à sur- face lisse, lesquelles s'unissent bout à bout en chapelet et don- nent naissance à des filaments articulés. Trois espèces de Trichophytes ont été observées sur l’homme : 1° le Trichophyte tonsurant, 2° le Trichophyte sporuloïde, 3° le Tri- chophyte des ulcères. 1° Le Trichophyte tonsurant (3). — Cette première espèce a été découverte en 1844 par M. Gruby, et nommée en 1846 par M. Malmsten. Elle se développe partout où il y a des poils, au cuir chevelu, à la face, au cou, au tronc et aux membres ; elle se montre à l’intérieur de la racine des cheveux. Ses filaments ram- pent dans la substance du poil, dans le sens de sa longueur. Description (fig. 127). — Le Trichophyte tonsurant se présente sous forme d’un amas arrondi. Ses spores sont globuleuses, ovoïdes ou allongées, quelquefois comme étranglées versle milieu, plus rarement trièdres ou angu- leuses. Elles ont 0mm,004de grand diamètre et 0mm,003 ou 0mm,004 de petit ; quelques-unes atteignent jusqu’à 0min,0i0 de longueur. Leur surface est lisse. Elles sont transparentes et incolores. Leur intérieur paraît homogène et réfracte la lumière. On y aperçoit, vers le centre, comme une très-fine poussière de granules molé- culaires, doués du mouvement brownien très-vif. Les filaments ( mycélium ) qu’elles constituent, sont des tubes (1) Pityriasis versicolor de quelques médecins. (2) De 9pVÇ, cheveu; yjtov, plante. (3) Trichophyton tonsurans Malmst. ( Trichomyces tonsurans Malmst.). TRICHOPHYTES. 477 cylindriques, courbés, onduleux, ramifiés en fourche deux ou plusieurs fois. Les réceptacles ( sporophores ) sont des tubes analogues aux pré- cédents, mais videsdans une partie de leur étendue, etcontenant, dans le reste, des granulations tantôt petites (de 0mm,001 à 0mm,002), tantôt assez volumineuses (de 0ram,003 à 0mm,00ri) et plus rapprochées. Quelques-uns de ces réceptacles sont plus lar- ges et remplis de sporules qui se touchent, de manière que l’en- semble représente un cylindre cloisonné d’espace en espace ou articulé, sans apparence de membrane enveloppante générale. Action sur l’homme. — La présence de ce Champignon détermine un ensemble d’accidents qui caractérise la maladie connue sous le nom de teiyne tondante (I). Il naît, comme on l'a vu plus haut, dans la racine des cheveux et s’étend dans leur tissu. La racine paraît d’abord opaque. A mesure que le cheveu pousse, le Tri- chophyte se développe, jusqu’à ce que la partie envahie soit hors du follicule. « I * 1 • c ni % « 0 % ■rr / i / e 1 {•'/ i %% DF. Fig, 127. — Trichophyte tonsurant. — a , cheveu malade avec une rupture dans uu point; 6, filament sporophore articulé ; c, spores. La production des spores de ce petit Champignon est très-rapide ; elles remplissent bientôt le cylindre pileux, de sorte que la sub- stance propre du poil n’est plus reconnaissable (Ch. Robin). Les che- veux attaqués paraissent d’abord plus gros que d’ordinaire ; ils se décolorent et deviennent grisâtres; ils perdent leur élasticité et leur cohésion. Quand la maladie est arrivée à 2 ou 3 millimètres au- dessus du niveau de l’épiderme, le cheveu se brise (Ch. Robin). Les poils envahis deviennent en effet assez fragiles ; ils se rom- pent au plus léger effort de traction (Bazin). Leur cassure est inégale, filamenteuse, et se fait à 2 ou 3 millimètres de la (I) Champignon des cheveux, Herpcs tonsurans, Bhizo-phyto-alopécie . 27. 478 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPIIYTES. surface de la peau. Quelquefois le cheveu se casse avant de sortir de cette dernière; alors la portion restante se gonfle, se durcit, soulève l’épiderme, et produit des élévalions qui donnent au cuir chevelu une couleur bleuâtre et un aspect chagriné plus ou moins prononcé de chair de poule (Ch. Robin). On remarque aussi des écailles blanches, minces, pulvérulentes, qui forment comme de petites gaines à la base des poils. On a remarqué que les topiques trop irritants accroissent le mal (Cazenave), et que, sous leur influence, le cryptogame se multiplie d’une manière souvent effrayante (Bazin). La maladie dont il s’agit n’est pas exclusive à l’espèce humaine. Un cheval venu de Normandie a répandu la contagion dans son écurie, et communiqué le mal à huit autres chevaux. Ceux-ci l’ont transmise à cinq ou six gendarmes. Les spores des chevaux étaient plus petites que celles de l’homme (Deffis et Bazin). 2° Le Trichophyte? sporuloïde (I). — Cet autre Trichopliyte a été observé par M. Walther, dans la matière visqueuse de la pli- que polonaise probablement en voie d’altération. Description. — Les spores de cette espèce sont en quantité in- nombrable et réfractent fortement la lumière transmise. Elles ont une forme ovoïde ou arrondie, aplatie. Elles sont composées de deux vésicules emboîtées, de grosseur relative constante. Elles exécutent dans l’eau des mouvements moléculaires. Ces spores ne s’alignent pas en séries; ce qui fait que c’est avec doute que M. Ch. Robin a considéré la plante comme un Trichophyte. 3° Le Trichophyte? des ulcères (2). — C’est à M. Lebert que l’on doit la connaissance de cette espèce. Il l’a découverte dans les croûtes d’un ulcère atonique de la jambe. Ces croûtes offraient çà et là des taches jaunes, sèches, de un à 2 milli mètres d’étendue, avec l’apparence d’une Moisissure(Lebert). Description. — Chaque tache était composée de spores arrondies oulégèrement ellipsoïdes, offrant un grand diamètre de 0mm,005 à 0mm,0t0, renfermant un ou deux noyaux de 0m“,002. Dans quel- ques-uns, on reconnaissait une double, membrane d’enveloppe. Il y avait encore d’autres globules, de Om,n,OIO à 0m“,01o, remplis de petits granules. Les premiers se réunissaient en fils monilifor- mes dont quelques-uns étaient ramifiés. On pouvait suivre toutes les transitions entre les simples globules et les fils moniliformes ramifiés. (1) Trichophyton9sporuloid.es Ch. Rob. (ï) Trichophyton ? ulcerum Ch. Rub. CONSIDÉRATIONS BOTANIQUES. 479 CHAPITRE VIII CONSIDÉRATIONS BOTANIQUES. Tous les genres d ’Épiphytes que nous venons d’étudier appar- tiennent à la famille des CHAMPIGNONS. Tous, à l’exception de la Puccinie, se rangent dans ce groupe dont Link a proposé de faire une famille distincte sous le nom de Mücédinées. La Puccinie est une Urédinée, autre famille d'une sphère organique un peu plus élevée. La Puccinie du favus paraît être un parasite, non pas de l'homme, mais de la petite plante qui donne naissance à la teigne. Fries a placé tous les genres dont nous avons parlé dans sa cohorte des Haplomycètes, caractérisée par des flocons sporifères sans mycélium distinct. Le genre Puccinie appartient à la tribu des Coniomycètes, dont les flocons se changent en corps reproducteurs ( sporidies ), elles six autres genres à celles des Hyphomycètes , dont les flocons sporifères sont distincts du mycélium. Celte dernière série comprend trois ordres : les Mucorwiies, à spores enfermées dans une vésicule; les Mucédinées, à flocons sporifères tubuleux portant au sommet des spores libres, et les Sépédoniacées, à flocons sporifères également tubuleux et à spores éparses. Le genre Mucor est une Mucorinée, le genre As- pergille une Mucédinée, et les genres Oïdium, Achorion, Microspore et Trichophyte sont des Sépédonia ées. Dans la classification du docteur Léveillé, les CHAMPIGNONS nous offrent trois grandes divisions : I. Les Clinosporés. — Réceptacle de forme variable, recouvert par le subicule ( clinode ) ou le renfermant dans son intérieur. II. Les Cystosporiïs. — Réceptacles floconneux, cloisonnés, simples ou rameux. Spores continues, renfermées dans une capsule ( sporange ) terminale, membraneuse. III. Les Arthrosporés. — Réceptacles filamenteux, simples ou rameux, cloisonnés ou presque nuis. Spores en chapelet, termi- nales, persistantes ou caduques. Dans la première division, nous avons la tribu des Coniopsidés (réceptacle charnu, coriace, trémelloïde, pulviné, convexe ou linguiforme, d’abord caché, puis saillant; spores caduques, pul- vérulentes, simples ou cloisonnées, sessiles ou pédiculées). Dans cette tribu se trouve le genre Puccinie. 480 DES PARASITES EXTÉRIEURS, OU ÉPIPHYTES. Pans la seconde division est la tribu des Columellés (capsule {sporange) vésiculeuse, renfermant une columelle et se déchirant irrégulièrement ou circulairement en dessous; spores enfermées dans une vésicule). Celte tribu comprend le genre Mucor. Dans la troisième division se trouvent trois tribus : 1° Les As- pergillés (réceptacle floconneux, simple ou rameux ; spores fixées sur une vésicule arrondie ou ovoïde, terminale). A cette tribu appartient le genre Aspergille. — 2° Les Oidiés (réceptacle flocon- neux, simple ou rameux ; spores terminales faisant suite aux ra- meaux ou verticillées). Sous cette tribu se rangent les genres Oïdium et Achorion. — 3° Les Torulacés (réceptacles floconneux, simples ou rameux; spores cloisonnées). Dans cette dernière tribu viennent se placer les genres Mierospore et Trichophyle. Voici le tableau des espèces d ’Épiphytes qui vivent surl’homme. CHAMPIGNONS. Division I. — CLLXOSPORÉS. Tribut. Comopsidés 1. Puccinie du favus. Division II. — CYSTOSPORÉS. Tribu II. Columellés 2. Mucor vulgaire. Division III. — ARTIIROSPORÉS. Tribu Ut. Aspbrgilés 3. Aspergille? auriculaire. I 4. Oidium blanchâtre. Tribu IV. Oïuiés { 5. Oidium pulmonaire. 6. Achorion de Schœntein. 7. Microspore d’Audouin. 8. Microspore de lamentagre. 9. Microspore pellicule. 10. Trichophyte tonsurant. 1 1 . Trichophyte ? sporuloïde. 12. T richophxjt: ? des ulcères. LIVRE III DES PARASITES INTÉRIEURS, OU ENTOPHYTES. GÉNÉRALITÉS. Les végétaux parasites qui se rencontrent dans l’intérieur du corps de l’homme ont reçu le nom d 'Entophytes (t). Comme les Épiphytes, ou parasites cuticoles, ces végétaux ont été l’objet de travaux particuliers, dans ces derniers temps. Les Épiphytes attaquent la peau extérieure saine ou malade, ou bien les petitsorganesquisetrouventdansla peau. Les Entophytes se développent dans lescavités naturelles ou accidentelles du corps; ils s’établissent surtout sur les muqueuses. Les Épiphytes vivent dans l’air ; les Entophytes vivent dans les liquides de l’économie. J’ai parlé, dansle livre précédent, d’uneespèce d 'Oïdium et d’une autre production rapportée avec doute aux genres Mucor ou As- ipergille, décou vertes dans des cavernes pulmonaires; mais, quoique intérieurs, ces parasites étaient en contact direct avec l’air at- mosphérique. J’en dirai aulantde VÉpiphyte du muguet, del’Oï- dium blanchâtre, qui habite dans la bouche et qui se trouve en rap- port immédiat et constant avec l’air atmosphérique. Ces derniers parasites font, du reste, le passage des Épiphytes aux Entophytes. A proprement parler, les Entophytes ne sont pas de vrais para- 1 sites du corpsbumain, puisque, au lieu d’élre fixés sur les organes et de se nourrir aux dépens de leur tissu, ils habitent au milieu des matièresexsudéesou sécrétées qui recouvrent ces derniers, et sou- vent même quand ces matières ont subi une profonde altération. Tout ce que j’ai dit, d’une manière générale, en traitant des Épiphytes, sur l’exiguïté de leur taille et sur le grand nombre Îdes individus, s’applique parfaitement aux Entophytes. Je ferai remarquer que les parasites intérieurs présentent une organisation encore plus simple, plus dégradée, plus élémentaire que les parasites extérieurs. Aussi règne-t-il beaucoup de doute sur le caractère végétal de plusieurs espèces, et la détermina- tion de la plupart est-elle généralement très-difficile. LesEntophytcs sont des filaments tantôt réunis ensemble et com- posant des couches ( trichomas ) plus ou moins lâches, tantôt plus (1) Ce mot a une signification un peu différente en botanique. 482 DES PARASITES INTÉRIEURS, OU ENTOPIIYTES. ou moins isolés. Ces filaments sont articulés ou continus, ramifiés ou simples, souvent grêles, transparents, tubuleux, remplis ou non remplis de granules extrêmement petits. Dans un genre, la plante estconslituéepar de petites masses cubiques, régulières ou irrégulières, associées par quatre. Dans un autre, ce sont desglobu- lesdonnant naissanceà uneagglomération sansformedétcrminée. Ces plantes se reproduisent par des séminules ou spores con- tenues dans des tubercules internes ou externes, ou simplement par une division naturelle des parties. Les Entophytes appartiennent à cinq genres : 1° Leptomite, 2° Chcillaire, 3° Leptothrix, 4° Mérismopédie, 5° Cryptocoque. Voici les caractères abrégés de ces cinq genres : GENRES D’ENTOPHYTES VIVANT DANS L’HOMME. I. — Filamenteux. 1° Léptomite. — Filaments articulés, rameux, immobiles. 2° Oscii.laire. — Filaments articulés, simples, doués d’un mouvement particulier. 3°Leptoturix. — Filaments continus, simples, immobiles. II. — Non filamenteux. 4° Mérismopédie. — Cubes réunis par quatre, formant une couche carrée. 5° Cryptocoque. — Globules réunis sans ordre, formant une couche amorphe. CHAPITRE PREMIER DES LEPTOMITES. Agardh a créé le genre Leptomite (Leptomitus) (I). Ce genrecom- prend des plantes caractérisées par un amas de filaments arti- culés, rameux, atténués au sommet. Les articulations sont creuses et comme marginées. Les spores sont latérales, rarement dans les interstices, et entourées d’une enveloppe transparente. Les auteurs en ont signalé six espèces, malheureusement mal connues pour la plupart. Ce sont : \°\e Leptomite urophile, 2° celui de Hannovcr, 3° \' épidermique, 4° Yutéricole, 3° Y utérin, 6° Y oculaire. (1) De Xîiîtôç, mince, et juto;, fil. LEPT0M1TES. 483 1° Le Leptomite uropbile (1). — Découvert par M. Rayer. Description. — Parasite formant de petite touffes, hautes de 2 millimètres, épaisses de 3, hémisphériques, gélatineuses, à fila- ments hyalins. Ces filaments semblent naître et s’irradier d’un point central. Ils sont très-rameux dès leur base, épars, à peine épais de 0mm,0075. Les rameaux sont plus ou moins divisés et à branches ouvertes. Les articles sont à peu près aussi longs que larges ou une fois et demie plus longs. Action sur l’homme. — Ce Leptomite a été trouvé dans une urine malade rendue avec des poils (Rayer). Fig. 128. — Leptomite? de Hannover. Fig. 129. — Leptomite ? épidermique. 2° Le Leptomite? de Hannoveu (2). — Découvert par M. Ad. Hannover. Description (fig. 128). — Filaments déliés, droits et très-rami- fiés, les uns transparents, les autres louches et comme grenus. Les ramifications sont tantôt d’un seul côté, tantôt de deux. Elles ne paraissent pas plus minces que le tronc. Leurs extrémités sont quelquefois un peu renflées. Action sur l’homme. — Cette espèce a été trouvée dans une sorte de bouillie qui tapissait le commencement de l’œsophage, lequel offrait des excoriations. On l’a rencontrée aussi dans des cas de typhus (Hannover). 3° Le Leptomite? épidermique (3). C’est à M. Gubler que la science est redevable de cette espèce. 11 en a fait une description détaillée, qu’il a communiquée à M. Ch. Robin. Ce savant mi- crographe l’a publiée avec une figure dessinée par M. Montagne. Description (fig. 129). — Qu’on se représente des filaments bys- (1) Leptomilus urophilus Mont. (2) Leptomitus Hannoverii Ch. Rob. (3) Leptomitus ? epidermidis Kiich. ( Leptomitus ? de l’épiderme Ch. Rob.). 484 DES PARASITES INTERIEURS, OU ENTOPHYTES. soldes analogues à ceux du muguet. Ces filaments sont longs, plu- sieurs fois divisés, peu distinctement articulés et peu diaphanes. Leurs cloisons sont beaucoup plus rapprochées dans les blanches secondaires et vers les extrémitésterminales des filaments primi- tifs. Les rameaux naissent souvent d’un seul côté et se détachent à angles plusou moins aigus en s’incurvant du côté de l’axe principal. Les sporidies nagent librement dans l’eau. Elles sont ellip- soïdes, droites ou légèrement courbes et coupées transversale- ment par une cloison qui les partage ainsi en deux cellules ou cavités (Gubler). Action sur l’homme. — Cette Algue a été observée sur la main d’un jeune homme qui avait été percée par une balle, après que le membre eut été soumis quelque temps à l'irrigation continue. Vers le cinquième jour, il se manifesta, sur la face dorsale de la main et des doigts, quelques petits boutons blancs, qui augmen- tèrent en nombre et en volume; ils s’ac- compagnèrent d’une douleur prurigineuse peu vive, mais néanmoins insupportable. Ces boutons étaient formés par des amas de Leptomites épidermiques (Gubler). 4° Le Leptomite? utéricoi.e (t) (fig. 130). — Celte Algue a été découverte par M. Le- beiten 1830, lequel en communiqua une figure à M. Ch. Robin. Description (fig. 130). — C’est un amas de tubes plus ou moins longs, non cloisonnés, sans granulations intérieures, pâles et ra- mifiés, et d’autres tubes un peu plus larges, articulés, cloisonnés, à cellules de longueur variable, terminés par des spores granuleu- ses, à différents degrés de développement. Ces spores sont représentées par une cellule allongée, o\oïde ou globuleuse, granuleuse, contenant uneou deux gouttes claires, quel- utéricote. quefois terminée par un prolongement étroit plus ou moins pointu. Ce prolongement com- munique avec la cellule ou en est séparé par une cloison. Dans certains cas, il est formé de plusieurs petites cellules bout à bout, constituant un tube très-mince cloisonné (Ch. Robin). La dernière cellule des tubes, portant la spore, est ordinaire- (I) Leptomilus ? utericola ( Leptomitus ? de l’utérus Ch. Rub., Lepl ? uteri Küch.) LEPTOMITES. 48b ment un peu plus renflée que les autres et légèrement granu- leuse. Elle est probablement destinée à former une spore nou- velle après la chute de la première (Ch. Hobin). Les spores sont ovoïdes et terminées par le petit prolongement dont il vient d’élre question, mais séparées de lui par une cloi- son (Ch. Robin). Action sur l’homme. — Ce Leptomite a été trouvé accolé à la muqueuse de quelques granulations enlevées par M. Gueneau de Mussy au col de l'utérus, sur une malade de l’hôpital de Lour- cine. 5° Le Leptomite ? utérin (1). — Celte espèce a été découverte et décrite, en 1849, par M. Wilkinson. Description. — Ce Leptomite se compose de filaments plus ou moins allongés et de corpuscules. Les filaments sont primaires ou secondaires. Les primaires ont un diamètre de 1 /8000e à 1/24000° de millimètre. Les plus larges sont très-courts, tronqués à l’une de leurs extrémités et terminés à l’autre par un faisceau de 6 ou 7 filaments secondaires. Les plus étroits offrent plus de longueur et seulement de 2 à 4 filaments dans leur faisceau terminal. A l’extrémité tronquée, on remarque des renflements destinés probablement à renfermer les spores. Les filaments secondaires sont de 2 à 0 fois plus étroits que les primaires, un peu recourbés, jamais enroulés ni onduleux. Leurs bords sont pâles; ils sont composés de cellules allongées, placées à la suite les unes des autres, plus apparentes par l’action de l’acide acétique. Ces filaments semblent provenir, pour la plu- part, par rupture, des filaments primaires. Cependant, dans quelques-uns d’entre eux, on observe, vers leur extrémité, de nouvelles cellules en voie de développement. Les corpuscules sont généralement ovoïdes, rarement sphéri- ques. Ces derniers plus petits. L’acide acétique y fait souvent découvrir un noyau. Action sur l’homme. — Ce Leptomite a été observé dans un écoulement morbide, d’aspect purulent, mais tout à fait dé- pourvu de globules de pus, provenant de l’utérus d’une femme âgée de soixante et dix-sept ans. 6° Le Leptomite? oculaire (2). — C’est à M. Helmbrecht que nous devons la connaissance de cette dernière espèce. Il l’a dé- crite, en 1842, dans un mémoire spécial. (11 Leptomitus? uteri [Lorum uteri Wilkins, 1849 ; Leptomitus? du mucus utérin Ch. Rob., Lept. muci uterini Küch.) . (2) Leptomitus ? ocuti Küch. ( Leplomitus ? de l’œil Ch. Rob.). 486 DES PARASITES INTÉRIEURS, OU ENTOPHYTES. Description. — Algue filiforme, ramifiée, consistant en cylin- dres confervoïdes et en séries de spores disposées en chapelet. Action sur l'homme. — Un prédicateur de quarante-deux ans, qui avait eu une inflammation rhumatismale des deux yeux, ob- serva subitement dans le gauche un trouble en forme de fleur, avec des stries rayonnées. Plus tard il aperçut, dansle môme œil, sans cause apparente, des figures de forme constante, etdes mou- ches volantes irrégulières dansle droit. Helmbrecht pensa, avec Ivlencke, auquel il demanda conseil, que le corps vu par le ma- lade se trouvait dans la chambre postérieure. Le patient ayant fait, plus tard, une chute de voiture, l’image se mouvait plus li- brement et nageait comme détachée en deux parties. L’opéra- tion de la paracentèse fut pratiquée au bord inférieur de la cor- née. L’humeur aqueuse entraîna avec elle le Leptomite dont il vient d’ôtre question, et le malade fut guéri. CHAPITRE II DE L’OSCILLAIRE. Le genre Oscillaire [Oscillaria) (I) a été créé par Bory Saint-Vin- cent et Bosc. Vaucher l’a proposé, peu de temps après, sous le nom d 'Oscillatoire. Il comprend des êtres ambigus, que certains auteurs considè- rent comme intermédiaires entre les végétaux et les animaux. Les Oscillaires vivent en famille dans l’eau ou hors de l’eau. Ce sont des amas filamenteux, adhérents, analogues à certaines Con- ferves, mais luisants et glutineux, doués d’un mouvement lent d’oscillation. Les Oscillaires sont enveloppées d’une sorte de mu- cus, quelquefois fort abondant, qui forme de gros flocons analo- gues à la fibrine. On a rapproché avec doute, de ce genre, la production suivante rejetée par un malade. t° L’Oscii.laire ? intestinale (2). — On doit la connaissance de cette production, encore très-mal connue, à M. Farre, qui l’a signalée en 1845, dans les Transactions de la' Société de microscopie de Londres. Description. — Filaments entre-croisés en divers sens, cloison- nés et comme composés de cellules allongées ajoutées bout à bout. Dans ces cellules se trouve déposée une matière verte. (1) Dp oscillât us {qui oscille), à cause du mouvement particulier à ses filameuts. (2) Oscillaria ? intestini Küch. ( Oscillaria ? de Vintestin Farre). LEPTOTHRIX. 487 M. Farre regarde ce végétal comme une Conferve voisine du genre Oscillaire, dont elle constitue une nouvelle espèce, sinon comme un genre nouveau (?). Action sun l’homme. — Il l’a découvert sur des lambeaux mem- braneux, rubanés, rejetés par une femme atteinte de dyspepsie, après de fortes coliques. Ces lambeaux étaient très-élastiques, d’apparence fibreuse, lisse ou veloutée, et de couleur jaune claire. C’est sur la partie floconneuse que l’Algue fut rencontrée. M. Farre suppose que cette plante a pu être introduite avec les boissons. CHAPITRE III DU LEPTOTIIItIX. Le genre Leptothrix (t) est dûàM. Ivützing ; il est caractérisé par des filaments très-minces, rameux et non cohérents. Nous n’avons qu’une seule espèce à étudier. t° Le LicpTOTiinix buccal (2). — Ce végétal a été découvert par Leeuwenhoek. Ce célèbre microgra- phe en a vu et décrit des fragments avec son exactitude habituelle. 11 les avait trouvés dans la matière blanchâ- tre qui s’accumule entre les dents. Buehlmann, Gerber et Valentin ont étudié son organisation, llenle a soup- çonné le premier sa nature végétale. Description (fig. 4 31). — Filaments longs de 0mm,020 à 0mm,100, épais de 0mra,0005, droits ou courbés, quel- quefois coudés brusquement à angles généralement obtus, linéaires, non moniliformes, à bords nets, à extré- mités obtuses assez roides, élastiques, incolores. Ils sont réunis générale- ment parla base à une gangue amor- phe granuleuse, et forment des faisceaux plus ou moins serrés. 2° Action sua l’homme. — Ce parasite recouvre la surface de la langue ; on a vu plus haut qu’on le trou vait aussi dans les ma- (1) De 'Xeircôq, mince et OplÇ, cheveu. (2) Leptothrix buccalis Ch. Rob., vulgairement, Algue filiforme de labouche. 48S DES PARASITES INTÉRIEURS, OU ENTOPHYTES. lières accumulées entre les dents (Leeuwenhoek, Gubler); il se développe également dans les cavités des dents gâtées (Remak). Sur 49 individus pris dans toutes les classes de la société, dont aucun n’avait la bouche malade, 47 en ont présenté (Bouditch). Delà bouche, le Leplothrix peut passer dans l’estomac (L. Cor- visart). Onl’a rencontré encore dansles déjections diarrhéiques(Lebert). Il semble toutefois que les liquides de l’estomac et de l’intes- tin ne soient pas un milieu favorable à son développement; car on ne l’y rencontre qu’en tubes très-courts, généralement isolés, très-rarement implantés dans leur gangue (Ch. Robin). CHAPITRE IV » DE LA MÉRISMOPÉDTE. M. Meyen a fondé le genre Mérismopéclie ( Merismopedia ) (1) en 1829. Ce sont des plantes singulières, représentant des masses très-petites, libres, solides, cubiques, plus ou moins déprimées, composées de cellules quaternées. On n’en connaît qu’une espèce. 1° La Mérismopédie stomacale (2). — Ce bizarre végétal a été découvert en 1842 par John Goodsir. 11 l’a décrit et figuré avec soin. MM. Busk et Link l’ont pris pour un animalcule du genre G one ou Gonelle ( Gonium ). Description (fig. 132). — Masses cubiquesou prismatiques, allon- gées, quelquefois irrégulières, coriaces, élastiques, transparentes, composées ordinairement de 8, 16 ou 64 cellules cubiques, cou- leur de rouille claire, quelquefois incolores. Chaque faceprésente quatre saillies ( frustules Goods.), séparées par de légers sillons. Plaques longues de 0mm,030 à0mm,060 et larges de 0mm,016 à 0mm,020, de couleur brune très-claire. Dans l’intérieur, se trouve un noyau couleur de rouille. Les cellules ont O01 2”, 008 de diamètre, et le noyau 0mm,002 à 0ram,004. D’après Goodsir, cette Algue se multiplie par division. 2° Action sur l’homme. — Celte plante se développe dans l’es- tomac de l’homme. Relier l’a rencontrée dans les sédiments de (1) De jitf w|ièç, action de partager, et «tîlov, petit lien. (2) Merismopedia ventriculi ( Sarciua ventrieuli Goods., Merismopœdia ventri- culi Ch. Rob.), -vulgairement Sarcine de l’estomac. CRYPTOCOQUE. 480 l’urine d’une jeune fille et dans les déjections diarrhéiques d un individu atteint d’un carcinome du poumon. Bennett et liasse * # « m itf! .4'»®*** S Mil T. . nr. Fig. 132. — Mérismopédie stomacale. l’ont vue aussidans les matières fécales. Virchow parle d’un abcès gangréneux du poumon qui en présentait. CHAPITRE Y DU CRYPTOCOQUE. Le genre Cryptocoque ( Cryptoeoccus ) (I) a été fondé, en 1833, par M. Kützing. Ce groupe comprend des plantes très-simples en organisation. Il est caractérisé par des globules plus ou moins nombreux, qui composent une couche amorphe et diffuse. Ce genre ne présente chez l’homme qu’une seule espèce. 1° Le Cryptocoque nu ferment (2). — Ce Champignon, observé d’abord dans la bière, a été découvert sur l’homme par MM. Han- nover, Henle, Vogel, Itemak, Bœhm... On regarde ce petit végétal comme constituant lalevure de la bière, et comme donnant naissance par son développement ra- pide, à des phénomènes d’un haut intérêt (3). M. Pouchet considère les Cryptocoques du ferment comme les spores d’un petit Champignon qu’il appelle Aspergille polymor- phe (4). Description (fig. 133). — Petites masses agglomérées, homo- gènes, anguleuses, blanches, à surface lisse, composées de cel- lules globuleuses ou ovoïdes, incolores, offrant 0mm,009 à (1) De xfûiîTw, cacher, et xôxxoç, graine. (2) Cryptoeoccus cerevisiœ Kütz . [Torula eereoisiœ Turp., Cryptoeoccus fermen - tum Kütz.), vulgairement Champignon du ferment. (3) Cagniard de Latour, Schwann, Mitscherlich, Pasteur (4) Aspergillus polymorphus Pouch. (voy. page 406). 490 DES PARASITES INTÉRIEURS, OU ENTOPHYTES. 0mm,00i de diamètre, et contenant quelquefois un ou deux pe- tits corpuscules brillants. Ces cellules se reproduisent par des gemmes qui poussent sur un ou plusieurs côtés et qui atteignent bientôt le volume de la cellule primitive. Il en résulte des chapelets formés de 3 à 5 cel- lules plus ou moins allongées. On ne connaît, dit M. Ch. Robin, que ce mode de propaga- tion de ce végélal ; mais sa fructification à l’air n’a pas été vue et Fig. 133. — Cryptocoque du ferment. ne pourra se voir, car il pourrit dès qu’il est en contact avec l’atmosphère. 2° Action sur i/homme. — Le Cryptocoque du ferment se déve- loppe dans les liquides de l’œsophage, de l’estomac et de l’intes- tin. Il est souvent introduit dans ces cavités par la bière, mais d’aulres fois il a une origine différente. M. Hannover l'a trouvé dans l’enduit noirâtre de la langue des typhoïques.M. Lebert l’a observé chez une femme atteinte d’une affection pultacée de la bouche. Vogel l’a vu dans l’urine des diabétiques, dans les déjections alvines et dans les vomissements. Rennett l’a également rencontré dans les matières rejetées par les cholériques. Cette Algue n’a aucune action sur les organes. A proprement parler, ce n’est point un parasite véritable. Sa présence peut être considérée comme un épiphénomène, une suite de l’altéra- tion des humeurs qui en permettent le développement, et non la cause de cette altération, ni même probablement celle des vomissements par lesquels il est expulsé, lorsque c’est dans l’es- tomac qu’on le rencontre (Vogel, Ch. Rob..). CHAPITRE VI. CONSIDÉRATIONS BOTANIQUES. Les Entophytes appartiennent tous à la famille des ALGUES. Ils font partie delà grande division des Gymnospermées, caractérisée CONSIDÉRATIONS BOTANIQUES. 491 par des séminules ( spermaties ) formées de cellules, ou superfi- cielles, ou corticales et médullaires, non enfermées dans une capsule commune ( spermange ). Le genre Leptomite est placé dans la tribu des Leptomitées, Algues cespiteuses, lisses, adnées ou libres, composées d’une gangue chevelue ( trichomas ), articulée, mince et achromatique. Le genre Oscillaire est placé dans les Oscillariées, Algues à gan- gue chevelue douée d’un mouvement propre, spiral, se propageant par cellules végétatives et n’offrant pas de cellules spermatiques. Le genre Leptothrix est placé dans les Leptotltricées, Algues à ganguechevelueimmobile, très-mince, continue ou obscurément articulée, n’offrant pasde cellulespourune propagation spéciale. Le genre Mérismopédie avait été rangé d’abord dans les Ulva- cées. Un examen plus attentif de ses caractères a fait penser à MM. Nægeliet Robin qu’il s’approchait davantage de la tribu des Palmellées (Decaisne), Algues ;l cellules globuleuses ou polyédri- ques, libres ou réunies en couche ordinairement définie. Le genre Cryptocoque est placé dans la tribu des Cryptococcées, Alguesàglobules verts (gonimiques), très-petits, solides, muqueux, réunis en couche indéfinie. Voici le tableau des espèces d ’Entophytes qui vient dans l’homme : ALGUES. Division des GYMNOSPERMÉES. Tribu I. Leptomitées Tribu II. Oscillariées. Tribu III, Leptothricées. Tribu IV. Palmellées. . Tribu V. Crïptococcees . 1. Leptomite vrophile. 2. Leptomite? de Hannover. 3. Leptomite ? épidermique. 4. Leptomite ? ut êricole. 5. Leptomite ? utérin. 6. Leptomite ? oculaire. 1. Oscillaire ? intestinale. 8. Leptothrix buccal. 9. Mérismopédie stomacale. 10. Cryptocoque du ferment. TABLE ALPHABETIQUE A Abelmosch, 295. — commun, 294. Abelmoschus communis, 295. Abies balsamea, 356. — balsamifera, 356. — Dammara , 351 . — excelsa, 159, 338. — Larix, 313, 338. — pectinata, 338, 354. Abiétinées, 159, 353,355, 388. Aboussenna, 146. Abricotier, 322. Abrus des chapelets, 95. A brus precatorius, 95. Absinthe, 108, 110, 111,418. — commune, 209. — officinale, 110. Absinthium Chineuse, 300. — Moxa, 300. — vulgare, 110. Acacia, 20, 319. — Adansonii, 320. — albida, 320. — angica, 147. — Arabica, 320. — Jurema, 147. — Catechu, 419. — gyrocarpa, 320. — leucophlæa, 324. — Nilotica, 320. — nostras, 423. — Sénégal, 320. — vera, 319, 422. — Verek, 320. Acacie, 319. — arabique, 320, 321. — blanchâtre, 320. — cachou, 419. — d’Adanson, 320, 320, 321. — d'Égypte, 319. — leucophlée, 324. — verek, 320. — véritable, 319, 321, 452. Acajou du Sénégal, 148. Acauthacées, 25. Acer eriocarpum, 317. — nigrum, 317. — rubrum , 317, — saccharinum, 317. Aceras anthropophora, 87. Acéras homme pendu, 87, 88. Achaine, 224, 225, 264. Ache, 75. — des marais, 75. — odorante, 75. Achorion, 463, 479, 490. — de Schœnlein, 480, 471 , 480. Achorion Schœnleinii, 470. Achras sidéroxyle, 418. Achras mammosa, 41 7. — nigra, 418. — salici folia, 417. — Sapota, 297. — sideroxylon, 418. Achyranthes lànata, 78. Acide cachutique, 420 — catéchutique, 420. — copahivique, 360. — gummique, 320. — kramérique, 68. — poiygalique, 66, 67. — tannique, 418. — valérianique, 60. — virginéique, 67. Aconit, 1 94, 438 . — anthora, 194. — napel, 61. — tue-loup, 194. Aconitine, 65, 194. Aconitum Anthora, 194. — Lycoçtonum, 194. — Napellus, 64, 194. Acore, 104. — aromatique, 104. — vrai, 104. Acorus calamus, 104. Acotylédoues, 8. Acrogènes, 16, 23. Acrostichum Huasaro, 104. Actée en épi, 428. Adansonia digitata, 147. Adiante à feuilles en trapèze, 193. TABLE ALPHABÉTIQUE. 493 Adiante trapéziforme, 192. Adiantum, 191 . — capillus-Veneris , 193. — coriandri folium, ^93 . — pedatum, 191. — trapezi forme, 192, 193. Adoxa moschatellina, 124. Adoxe moscatelliue, 124. Æcidium, 19. Ærva lanata, 78. Ærve laineuse, 78. Æsculiue, 149. Æsculus hippocastanum, 149. Æther, 371 . Æthusa Cynapium, 188. Ættr, 371.' Aflium, 426. Agalloche d’Amboine, 157. Agaric, 439, 442. — amer, 442, 443. — annulaire, 442. — aux mousses, 440. — à verrues, 441. — blanc, 42. — brûlant, 442, 443. — bulbeux, 440. — caustique, 442, 444. — délicieux, 22. — de l’Olivier, 442, 445. — du C.hène, 301 . — femelle, 301 . — meurtrier, 22, 442, 444. — mouche, 440. — moucheté, 440. — printanier, 440. — styptique, 442, 446. — vénéneux, 440. Agarics lactaires, 325. Agaricus, 301, 439. — atbus, 42. — amarus, 442. — annularis, 442. — auratus, 442. — bulbosus, 440, 441. — bulbosus vernus, 440. — chirurgorum, 301. — lateritius, 442. — muscarius, 440, — necator, 442. — olearius, 442. — polynices, 442. — pseudo-aurantiacus, 440. — pyrogalus, 442. — serftipetiolatus, 442. MOQ.-TANL). — BOT. MÉD, Agaricus stypticus, 442. — torminosus, 442. — urens, 442. Agasillis Galbanum, 326. Agathis alba, 341. — australis, 341. — lomnthifolia, 341 . Agédoïte, 95. Agneau de Scythie, 301. — tartare, 301. Agnus Scythicus, 301. Agrimonia Eupatoria, 194. Ahouaï des Antilles, 452. — du Brésil, 452. Aiglantine, 194. Aigremoine, 194, 419. — officinale, 194. Ail, 3, 94. Allante, 147. Ailantus glandulosa, 147. Aipi, 308. Airelle myrtille, 134. Ajuga, 377. — Chamœpitys, 184. Albizzia anthelminthica, 145. Alhizzie anthelinintbique, 145. Albumen, 7. Alchemilla vulgaris, 194. Alchemille, 194. — vulgare, 194. Alcool, 432. — rectifié,. 434. Alcoolat de Fioravanti, 105. — de Mélisse composé, 183. — thériacal, 105. Alcornoque, 147. — du Brésil, 147. Aldéhyde, 435. Aleurite des Moluques, 402. Aleurites ambinux, 402. — Moluccana, 402. Algue filiforme de la bouche, 487. Algues, 17, 23, 28, 490, 491. Alhagi, 313. Alhagi mammifera, 313. Alkanna tinctoria, 82. Alkanne des teinturiers, 82. Aliboufier benjoin, 366. — officinal, 365. Aligoufier, 365, 366. Alkékenge, 225, 228. Alliaire, 186. Alliaria officinalis, 186. Allium Cepa, 94. 28 TABLE ALPHABÉTIQUE. 494 Allium sativum, 94, 383. Aloc, 428. — linguœformis , 429. — spicafa, 429. — succotrina , 429. — vulgaris, 429. Aloès, 428, 437, 438. — à épi, 429. — caballin, 429. — des Barbades, 430. — du cap de Bonne-Espérance, 430. — hépatique, 429. — linguiforme, 429. — ordinaire, 429. — succotrin, 429. Aloes hepatica, 430. — lucida, 429. — succotrina , 429. Aloétine, 430. Aloexyle agalloche, 157. Aloexylum Agallochum, 157. Atoutcha, 174. Alphabetarii, 8. Alpinie, 262, 264. Alpinie en grappe, 262. Alpinie, 262. — Cardarnomum, 262. — Galanga, 105. Althœa officinalis, 73, 212. Aluine, 1 10. Alyssum salioum, 402.* Ahjxia aromatica, 147. — stellata, 147. Alyxie, 147. Amadou, 298, 300. Amadouvier, 301. Amande, 6, 276, 289, 290. Amandes amères, 392, 438. — douces, 392. Amandier, 289, 391. Amanita , 439. — amara, 442. — bulbosa , 440. — citrina, 440. — muscaria, 440. — venenosa, 440, 442. — viridis, 441. Amanite, 439, 440. — bulbeuse, 440, 441. — blanche, 440. — jaunâtre, 440. — sulfurine, 440. — verdâtre, 441. Amarantacées, 78. Amaryllidées, 23. Ambra liquida, 364. Ambrette, 295. Ambrina anthelminthica, 118. Ambroisie, 6, 108. Ambrosia ambrosioides, 117. Amentacées, 20. Amidon, 20. — d’avoine, 303, 304. — de blé, 303. Ammi à larges feuilles, 265. — inodore, 265. — officinal, 265. Ammi Copticum, 265. — majus, 265. — odore Origani, 265. Amomées, 19, 104, 105, 262, 310. Amome, 264, 457. — zérumbet, 454. Amomées. Voy. Amomacées. Amomum, 264. ^ — racemosum, 262. — Cardarnomum, 262. — Zedoaria, 106. — Zerumbet, 454. — Zingiber, 105. Ampélidées, 26, 225. Amphigènes, 17, 23. Amygdalées 188, 217, 289, Amygdaline, 290. Amygdalus, 322. — commuais, 217, 289, 391. — Persica, 2t 7. Amyris elemifera, 342. — Gileadensis, 356 . — gummiphora, 334. — heterophylla, 344. — Opobalsamum, 356. — papyracea, 331. — Plumieri, 343. Anacarnpte pyramidale, 87, 88. Anacamptis pyramidalis, 87. Anacarde, 244. — occidental, 401. Anacardium, 244. — occidentale, 401 . — longifolium, 244. Anacycle pyrèthre, 65. Anacyclus Pyrethrum, 65. Anarmita Cocculus, 244. Anchusa tinctoria, 82. Anchusæ, 20. Ancolie, 194, 295. — commune, 194. • TABLE ALPHABÉTIQUE. 495 Ancolie vulgaire, 295. Anda Gomesii, 401 . Anda-açu, 401 . — de Gomes, 401. Andassu, 401 . Andira anthelminlhica, 295. — Harsfrœldii, 458. — inermis, 147. — racemosa, 295. — refusa, 147. — rosea, 295. — stipulacea , 295. — vermifuga, 295. Andiroba, 404. Androcée, 4, 5. Andropogon muricatus, 84. — N ardus, 1 94. — Schœnanthus, 194. Anémone, 438. — des bois, 194. — de» prés, 194. — officinale, 194. — pulsatille, 194, Anemonenemorosa, 194. — pratensis, 194. — pulsatilla, 194. — sylvestris, 194. Aneth, 205, 375, 376. — odorant, 265. — puant, 376. Anethum, 375. — fœniculum, 80, 267, 376. — graveo’ens, 265, 376. — minus, 376. Angelica Archangelica, 75. — paludanifolia, 267. Angelin, 147, 295, 458. — à grappes, 295. — anthelminthique, 295. — de Surinam, 147 . — rose, 295. — stipulaeé, 295. — vermifuge, 295. Angélique, 75. — livèche, 267. — officinale, 75. Angiroba, 404. Angostora Cuspare, 141. Angusture, 125, 141. — fausse, 147. — vraie, 141. Anibe de la Guyane, 351. Aniba Guianensis, 351. Animé, 348. Animé tendre d'Amérique, 348. Anis, 6, 265, 375, 376. — de Sibérie, 268. — des Philippines, 268. — étoilé, 7, 264, 267. Anisettede Bordeaux, 268. Anisophyllum Ipecacuanha, 52. Anisum Indicum stellatum, 268. — officinale, 265 , 376. Anona Moringa, 401. Anonacées, 27. Ansériue ambroisie, 117. — ambrosioïde, 18. — blanche, 18. — fétide, 21 . — quinoa, 195. — vermifuge, 118. Antennaria dioica, 211. Anthémis Co/ula, 205. — fœtida, 205. — nobilis, 203, 383. — Pgrethrum, 65. — tinctoria, 205. Anthère, 6. Anthiar, 454. Anthofles, 201. Antiar, 453. Anliaris toxicaria, 453. Autschar, 453. Aouara, 407. Apérianthées, 5. Apérispermées, 8, 16, 17,23. Apios tuberosa, 85. — Apium Ammi, 265. — Carvi, 376. — graveolens, 75. — Petroselinum, 83. — vulgare, 83. Aplotaxis Lappa, 79 . Apocyn, 22, 438. Apocynacées, 25, 81, 147, 148, 150, 154, 197, 325,413, 452, 453. Apocynées. Voy. Apocynacées. Aquilaria Agallocha, 156. — Alalaccensis, 156. — secundaria, 156. Aquilarinées, 156. Aquilegia vulgaris, 294, 295. Arabine, 320. Arachide, 401 . Arachis hypogæa, 401 . Aracus aromaficus, 257. Araliacées, 25, 80. Araucaria imbricata, 341. TABLE ALPHABETIQUE. 496 Araucaria imbriqué, 341. Arbousier, 233. — commun, 195, 233. — rampant, 195. Arbre à cire de la I.ouisiane, 410. — à huile du Japon, 403. — à suif, 408. — de Dieu, 413. — de la vache, 325. — de Sainte-Lucie, 168. Arbutus Unedo , 233. — Dva ursi, 195. Arcanson, 329. Arcesthide, 272. Archangelica officinalis, 75. Archangélique, 44. Arctium Bardana, 75. — Lappa, 76 . — majus , 76. — minus, 76. — lomentosum , 76. Arec cachou, 421 . Areca Catechu, 421. Argentina vulgaris, 83. Arguel, 254. Arimaru, 460. Aristoloche, 75, 438. — Clématite, 75. — longue, 75. — mil-homen, 76. — officinale, 76. — petite, 75. — ronde, 75. — serpentaire, 76. Aristolochia Clematitis,15. — cymbifera, 75. — grandiflora , 76. — longa, 75. — officinalis, 76. — rotunda, 75. — serpentaria, 76. Aristolochiées, 24, 75, 77. Armoise, 207. — agglomérée, 207, 208. — champêtre, 209. — citronnelle, 209. — chinoise, 300. — commune, 209. — de France, 209. — de Judee, 208. — de Perse, 207. — des glaciers, 209. — genipi, 209. — maritime, 111. Armoise moxa, 300. — pauciflore, 208. — rameuse, 209. — santonique, 209 . — vermifuge, 207, 208. — vulgaire, 111, 300. Arnebia tinctoria, 83. J Arnica, 7, 76, 203, 205. — montana , 76, 205. Arnique de montagne, 76, 205, 206. Aroïdées, 23, 104, 105, 452. Arracacha esculenta, 85. I Arrête-bœuf, 78. Arrow-root, 203, 310, 311 . — de Taïti, 312. — de Travancore, 310. — des Antilles, 310. Artanthe allongée, 196. Artemisia, 207. — Abrolanum, 209, 385. — Absinthium, 209, 383. — campestris, 209. — Chinensis, 300. — contra, 207, 384. — Gallica, 209. — glacialis, 209. — glomerata, 207. — judaïca, 209. — Moxa, 300. — pauciflora, 209. — ramosa, 209. — sanlonica, 209. — Sieberi, 207. — vulgaris, 111, 209, 300. Arthrosporées, 479, 480. | Artichaut, 210. Artocarpées, 24, 325, 412, 413, Arum Cotocasia, 85. — Dracunculus, 105. — esculentum, 85. — maculatum, 105. — seguinum, 452. — vulgare, 105. Arundo Donax, 83. — saliva, 83. Asa fœtida, 327. Asagræa officinalis, 261, Asaret d’Europe, 77. Asarine, 77 . Asarum Europœum, 77. Ascaricida Indica, 249. Asclépiade, 438. — blanche, 80. — de Curaçao, 52. TABLE ALPHABÉTIQUE Asclépiadées, 22, 51 , 80, 82, 254, 351 . Asclépios alba, 80.» — Curassavica, 52. — gigantea, 82. — Vinceloxicum, 80. Asparagine, 162. Asparaginées, 104, 161, 219, 245. Asparagus of/îcinalis, 96, 161. Asperge, 3, 94, 96, 161, 162. — officinale, 96, 161. Aspergille, 463, 466, 479, 480, 481. — auriculaire, 466, 480. — polymorphe, 489. Aspergillés, 480. Aspergilli species , 460. Aspergillus, 466. — auricularis, 466. — polymorphus , 489 . Asphodélées, 352. Aspidie Darometz, 301. Aspidium Baromez, 301 . — coriaceum, 103. — Filix-femina , 103. — Filix-mas , 101. Asplénium Adiantum nigrum , 193. — Ceteracli, 193. — murorum , 193. — nigrum , 193. — Buta mur aria, 193. — Scolopendrium, 193. — Trichomanes, 193. Assa fœtida, 326, 327. Astragale à feuilles de réglisse, 95. — crétique, 323. — épineux, 323. — porte-gomme, 323. — vrai, 323. Astragales, 20, 21, 323. Astragalus, 323. — aristatus, 323 . — Creticus, 323. — glycyphyllos, 95. — gummifer, 323. — sempervirens, 323. — venus , 323. Athamanta Cretensis, 266. — Aleum, 82. Athamante, 266. — de Crète, 266. Ather, 371. Athyrium Filix-femina, 103. Atriplex Botrys, 118. — ambrosioides, 117. Atriplex anthetminthicum, 118. Atropa Belladona,16, 174, 234. — Mandragora femina, 81. — -*■ mas, 81 . Atropine, 175. Aubifoin, 21 0. Auklandie coslus, 79. Aulne noir, 230. Aulnée, 76. Aune, 418. Aunée, 76. Aurantiacées, 26, 184, 235, 373. Aurone, 385. — des jardins, 209. Ava, 81. Avena, 247. — sativa, 247 . Avoine, 246, 247. — cultivée, 247. Avoira, 407 . Azalée poutique, 438 . B Baccœ Lauri, 234. Baccharoides anthelminthica, 249 Bactyrilobium fistula, 250. Badamier, 366. — chébule, 245. Badian anisé, 267 . — à petites Heurs, 268 . — de la Floride, 268. Badiane, 268. — de la Chine, 268. Badshah saleb, 86. Bagasse, 315. Baguenaudier, 6. Baies, 224, 225. Bainilla, 257. Baladar, 244. Balata, 416, 417. — bâtard, 418. — blanc, 417. — galimata, 418. — lucuma, 417. — neesberry, 418 . Balauste, 224, 225. Balaute, 234. Balisier écarlate, 31 1 . Balsamier, 332, 344. — de Plumier, 343. — élémifère, 342. Balsamifluées, 24, 361 . Balsamodendron africain, 333. 28. 497 TABLE ALPHABÉTIQUE. 498 Balsamodendron de Gilead, 244, 356. — de la Mecque, 356. — de Roxburg, 334. — porte-myrrhe, 332. Balsamodendrum Africanum , 333. — Gileadense, 244, 356. — JHyrrha, 332. — Opobalsamum, 244, 356. — Boxburghii , 334. Balsamum B'-asiliense , 359. — Constantinopolilanum album, 356. — copaiba, 359. — copœivæ, 359. — e Alecca, 356. — fuscum, 363. — gamelo, 359. — Gileadetue, 356. — judaicum, 356. — nigrum, 363. — Peruvianum,363. — solidum, 362. — Syriacum, 356. — Tolutanum, 362. Baudelettes, 376. Bang, 122. Bankesia Abyssinica , 217. Baobab, 147. Barbarée, 186. Barbatimao, 147. Barbe-de-chèvre, 83. Barbeau, 210. Barbou hérissé, 84. — nard, 194. — odorant, 194. Barbotine, 209. Bardane, 76. — à grosses têtes, 76. — à petites têtes, 76. — à têtes cotonneuses, 76. Barometz, 301. Baras, 339. Bascheraun, 209. Bassia butyracea , 408. — long>folia,A03. Bassinet, 198. — des jardins, 198. Batatas edulis, 85. — Jalapa, 61. Balader jalap, 61. Baudrier de Neptune, 314. Baume 361 . — blanc, 356. — d’Amérique, 362. — de Carthagène, 362. Baume de Chiron, 387. — du commandeur, 75, 367. — de copahu, 361. — de Fioravanti, 333, 343, 355. — de genièvre, 387. — de Gilead, 356. — d’Égypte, 356. — de Judée, 356. — de la Mecque, 356, 361 . — de Lectoure, 387. — de Lucatel, 355. — de San-Salvador, 363. — de Syrie, 356. — deTolu, 361, 362. — des jardins, 113. — du Caire, 356. — du Canada, 356. — du commandeur de Permes, 124 — du Pérou, 361, 363. — — en cocos, 363. — — mou, 363. — — sec, 363. — dur, 362. — liquide du commerce, 363. — Marie, 345, 351. — nerval, 409. — opodeldocb, 387 . — sec, 362. — tranquille, 176, 196. — vert, 345. Baumier, 363. — de Gilead, 244. — de la Mecque, 244. — Bdellium, 330, 333. — de l’Inde, 334. — opaque, 335. Bdellium gummi, 333. Béconquille, 46. Béheu, 76. — blanc, 76. — rouge, 76. Belladona baccifera, 76. Belladone, 6, 21, 76, 163,174, 234, 437, 438, 439. — commune, 174, 175, 234. Belle-dame, 174. Belle-de-nuit, 7, 61,82. Ben oléifère, 150. JJenincasa cerifera, 412. Bénincase cérifère, 412. Benjoin, 361, 366. — amygdaloïde, 367. — en sortes, 367 . — français, 81 . TABLE ALPHABÉTIQUE. Benoîte, 77. — commune, 77. Benzoinum, 367. Berbéridées, 27. Berle, 438. Berowé bâtard, 418. — blanc, 417. — commun, 417. Bertrann, 209. Bertholletia excelsa, 402. Berthollétie, 401. — élevée, 402. Besenna , 146. Besenna anthelminthica, 145. Beta vulgaris, 316. Bétoine des montagnes, 76, 207. — officinale, 43. Betonica officinalis, 43. Betterave, 316, — blanche, 317. — de Silésie, 317 . Bétulacées, 24. Beurre de Bamhouc, 408. — de cacao, 405. — de Chi, 408. — de Chigomier, 408 . — de Croton, 408. — de Galam, 408. — de muscade, 408. — de Palme, 405, 407. — de Shea, 408. — végétal, 405. Bhang, 122. Bicuiba redonda, 409. Bière, 432. — antiscorbutique, 160. — sapinelte, 160. Bigaradier, 236, 374. Bignoniacées, 191, 404. Bistorte, 77, 418, 419. Bixacées, 350. Bixia Orellana, 284. Black drops, 427. Blé, 6, 246. — cultivé, 246. — de Guinée, 247. — d’Espagne, 247 . — de Turquie, 247. — d'Inde, 247. Bluet, 210. Boa, 455. Bogoa, 413. Bohon upas, 453. Bois à lardoires, 196. 499 Bois amer, 150, 154. — à odeur de Sassafras, 156. — citrin, 157. — d’aigle, 156. — d’Aloès, 156. — d’Aloès citrin, 157. — — musqué, 157, — — ordinaire du comm., 156. — d’Anis, 156. — de Bourbon, 154. — de Calac, 154. — de Calambac faux, 157. — de couleuvre, 159. — de Gaïac, 151. — de l'Oréuoque, 156. — de Naghas, 156. — de Naghas sentant l’anis, 156. — d’encens, 344. — de lthodes, 372, 373. — de Rose, 372, 373. — de Sassafras de l’Orénoque, 156. — de Simarouba, 159. — de Surinam, 154. — gentil, 145. — jaspé, 157. — musqué, 1 57 . — néphrétique, 150. — palmiste des Antilles, 147. — saint, 151. Bolet, 325, 439, 446. — à taches jaunes, 447. — à tubes rouges, 447. — chicotin, 447. — comestible, 22. — cuivré, 447. — indigotier, 447. — pernicieux, 22, 446, 447. — subtomeuteux, 447 . Bolelus, 439. — chrysenteron, 447. — constrictus, 447 . — cupreus, 447. — cyanescens, 447 . — felleus, 447. — fomentarius , 301 . — igniarius, 301 . — Laricis, 42. — luridus , 447. — perniciosus, 447. — purgans, 42. — rubeolarius, 447. — subtomentosus, 447. — ungulatus, 301. Bombacées, 147, 301 . TABLE ALPHABETIQUE. 500 Bombax, 30t. Bon-Henri, 6. Bonnet-de-prêtre, 196. Bonplandia trifoliata, 140. Bootia vulgaris, 84. Borassus flabelliformis, 317. — Gomutus , 317. Bornéene, 384. Borraginées, 25, 79, 82, 83, 195, 197. Borrago officinalis, 195. Borrera furfuracea, 34. Borreria ferruginea, 51. — Poaya, 5 1 . Borrérie ferrugineuse, 51 . — Poaya, 51 . Boswellia floribunda, 331. — glabra, 33 1. — papyrifera , 331. — serrata, 331. — thurifera , 331 . Boswellie à dents de scie, 331. Botrycarpum rubrum, 228. Botrydium aromaticum, 118. Botrys, 118. Boucage, 375. — anis, 265. Bouillon-blanc, 211, 213. Boula, 301 . Bouleau, 418. Bourdaine, 230. Bourgèue, 230. Bourgeon, 2, 3. Bourguépine, 229. Bourrache, 195. — officinale, 195. Bousserole, 195, 419. Boussingaultia basellioides, 85. Bouton-d’or, 198. Boutons, 3. Bowdichia, 147. — virgilioides, 147. Bowdichie virgilioïde, 147. Bractées, 4. Br ai sec, 339. Branches, 3. — radicales, 2. Brassica , 286, 392. — Eruca, 186. — Napus, 85. — — asperifolia, 392. — nigra, 287 . — oleracea Colza, 392. — Rapa, 85. Brayera anthelminthica, 217. Brayère, 419. Brinvillière, 45. Brione blanche, 77. liruce antidysentérique, 140, 195. Brucea anlidysenlerica, 140, 195. — ferruginea , 140. Brucine, 159, 291, 296, 438. Bruillard, 161. Bryone, 8, 61, 77, 438. — d’Amérique, 82. — dioïque, 77. Bryonia dioïca, 77. — ruderalis, 77. Bryonine, 77. Bubon Galbanum, 326. i Bugle faux Pin, 184. Bugles, 377. Buglossum tinctorium, 82. Bugrane, 77. Buis, 147. _ l — Bois de sable, 452. Bulbe, 3. — solide, 91. Bumelium nigra, 418. j — salici folia, 417. Bumélie noire, 418. Bunium bulbocastanum, 85. — Carvi, 376. Buranhem, 149. Bursea balsamifera, 344. — gummifera, 344. — obtusifolia, 344. — paniculuta, 344. Busenna, 146. Busserole, 195. Butua, 77. Butea frondosa, 423. Butée feuillée, 423. Buxerole, 195. Buxine, 147. Buxus sempervirens, 147. Byttnériacées, 281 . c Cabaret, 77. Cacahoaquahuitl, 281. Cacao, 6, 276, 283, 405. Cacaotal, 281. Cacaoyer, 282. — à petits fruits, 285. — bicolore, 285. — blanchâtre, 285. — ordinaire, 281, 405, 406 TABLE ALPHABÉTIQUE. SOI Cacaoyer pompeux, 285. — sylvestre, 285. Cachibou, 344. Cachou d’Arec, 419, 421. — de Bombay, 420. — de l’Inde, 419. — de Pégu, 419, 420. — du Bengale, 420. — en boules, 421 . — terreux, 421. Cachous, 418, 419. Cactée, 324. Cactus cochenillifer, 324. Cade, 341 . Café, 7, 276, 279. ~ Caféier, 277, 278. — d’Arabie, 276. Caféine, 279,294. Caferana, 55. Cafés, 279, 280. Cafier, 278. Cagaiteira, 234. Cail, 148. Caïl-cédra, 148. Caïl-cédrin, 148. Caille-lait, 123. Caïnca, 77. Caja-kilæ, 382. Caja-puti, 382. Calac bois amer, 1 54. Caladium esculentum , 85. Calageri, 248, 249. Calaguala, 101. Calambac, 157. C alamus Draco, 345. — petræus, 345. — rudentum, 345. — verus, 345. Calapito, 148. Calcitrapa hypophœstum , 78. — stellata, 78. Calebasse, 289. Calendula arvensis, 125. — ofpcinalis, 125. Calice, 4, 5. Caliciflores, 5, 16, 17, 25. Calisaya amardla, 131. — auaranjada, 131. — blanc, 132. — blanca, 132. — dorada, 131. — macha, 132. — uegra, 132. — Zamba, 132 Callicocca Ipecacuanha, 48. Callitris urticulé, 352. Callilris articulata, 352. — quadrtvalvis, 352. Calophylle Calaba, 351. — Tacamahaca, 345. Calophyllum Calaba , 351 . — Tacamahaca, 345. Calotrope géant, 82. Calotropis gigantea, 82. Calystegia Soldanella, 63. Camara faux Thé, 168. Cambodium, 335. Cambogia Gutta, 335, 336. Camelina satioa, 402. Camelli sasanque, 166. Camellia Sasanqua, 166. Camelliacées, 26, 163. Camelliées. Voy. Camelliacées. Camomille, 123. — des teinturiers, 205. — ordinaire, 123. — puante, 205. — romaine, 2. 203, 204. Campanulacées, 325. Camphora, 385. — ofpcinarum , 385. Camphorosma Monspcliensis, 123 , 385. Camphre, 385, 438. — de Bornéo, 385, 387. — de Sumatra, 385, 387. — du Japon, 385. » Camphrée de Montpellier, 7, 123, 385 — of lie i lia I e, 123. Camphrier, 5, 385. — de l’Inde, 2 1 . Camptocarpe mauritien, 52 Camptoearpus Afauritianus, 52. Canari, 344. — vulgaire, 344. Canarium commune Zephyrinum , 344 Caudlebeiry. 410. Canéficier, 250. Canna coccinea, 311. Cannabine, 122. Cannahinées, 24, 80, 119, 269, 35' . Cannabis indica, 119. — sativa, 119, 351 . Cannamelle, 314. — officinale, 314. Canne, 314. — à sucre, 3, 314. — de Provence, 83 . TABLE ALPHABETIQUE. b02 Cannslla alba , 139. — vulgaris, 138. Cannelle, 125, 136, 138. — blanche, 125, 139. — de Ceylan, 136. — de Chine, 138. — giroflée, 148. Cannellier, 136, 137, 385. Caoutchouc, 326, 412, 414. — de la Guyane, 413. — de Madagascar, 413. — de Singapour, 414. — des Popayanai^, 414. — du Brésil, 414. — du Para, 413. — Pulo-penang, 414. Capacy, 313. Caphura, 385. Capillaire commun, 193. — de Montpellier, 191,192, 193. — du Canada, 191. — du Mexique, 191, 193. — noir, 193. Capillaires, 191, 193. Capita Papaveris immatura , 259. Capitao do mato, 168. Capitules, 203. Capparidées, 27, 78, 202. Capparis spinosa, 78, 202. Câpres, 199, 202. Câprier, 78. — épineux, 78. — ordinaire, 202. Caprifoliacées, 25, 124, 150, 195, 213, 236. Caprifolium hortense , 195. Capsicum frutescens , 454. Capsule, 224, 225, 256. Capucine tubéreuse, 85. Capur baros, 387. Caragna, 351. Carmel, 316. Carauna, 351 . Carapa, 148. — de la Guyane, 148, 404. — touloucouna, 148, 404. Carapa Guianensis, 148, 404. Cardamine des prés, 186. Cardamine fontana , 186. — pratensis, 186. Cardaminum Nasturtium, 186. Cardamome, 256, 262, 285. — bâtard, 264. — de Ceylan, 263,264. Cardamome de Malabar long, 263, 264. — — petit, 263, 264. — — moyçn, 264. — grand, 264. — ordinaire, 263. — sauvage, 264. Cardes, 21 . Cardinale bleue, 81. Careillade, 176. Carica Papaya, 325. Carissa xylopicron, 154. Carlina acanthifolia, 78. — acaulis , 78. — caulescens, 78. — chardousse, 78 — subacaulis, 78. Carline, 78. — à courte tige, 78. Carnauba, 412. Caroba branca, 199. Carotte 2, 78, 85, 266, 317. — commune, 78, 266. Carottine, 78. Caroubier, 256. Carpadèles, 265. Carpelles, 7. Carpobalsames, 244. Carpobalsamum, 244. Carpophore, 265. Carragaheen, 29. Carthame, 211. — des teinturiers, 21 1, 402. Carlhamus tinctorius, 211, 402. Carum , 375. — bulbocastanum, 85. — Carvi, 266, 376. Carunfel, 201 . Carvi, 266, 375, 376. — officinal, 266. — ordinaire, 376, Caryocar butyrosum , 409. Caryophyllata urbana, 77 . — vulgaris, 77 . Caryophyllées, 26, 84, 198, 222. Caryophylli aromatici, 201. Caryophylline, 202. Caryophyllus aromaticus, 199. Caryopse, 224, 225, 265. Cary ota urens, 317. Caryote à fruits brûlants, 317. Casca d’anta, 148. Cascarilla calisaya, 129. Cascarille, 125, 142. — officinale, 142. TABLE ALPHABÉTIQUE. 503 Cascarille vraie, 142. Cassave, 307. Casse, 7,249, 250, 251. — à feuilles aiguës, 251, 252. — à feuilles Jancéolées, 252. — à feuilles obovées, 251. — des boutiques, 251 . — en bâtons, 251. — solutive, 251. Csase-lunettes, 210. Casse-pierre, 36. Cassia, 249 . — acutifolia, 251. — fistula, 250, 251. — lanceolala, 251, 252. — lignea Jamaïcensis, 139. — nigra , 251 . — obovata, 251 . — Senna, 251. — solutiva, 251 . Cassier, 228. Cassine Gouguba, 168. Cassis, 228. Cassonade, 316. Cassuviitm pomiferum, 401 . Castilloa elastica, 413. Castilloa élastique, 413. Catapuce, 196, 403. Catéchine, 420. Catéchu, 420. Cathartine, 254. Cathartocarpe, 259. Cathartocarpus fistula, 250. Catberinaire, 168. Catholicum double, 256. Catta gamu, 335. Cavé, 279. Cébadille, 262. Cecropia peltata, 413. Cédrat, 374. Cédratier, 374. Cèdre, 370. Cédrélacées, 148, 404. Cédron, 295. Cédrot, 374. Cedrota longi folia, 351 . Ceinbrot, 355. Celastrinées, 196, 264. Céleri, 21. — ordinaire, 75. — rave, 75. Cellule, 1. Celopa, 62. Cenomyce pyxidata, 33 . Cenomyce rangiferina , 33 . Centaurea Behen, 76. — benedicta, 123. — Calcitrapa, 43, 78 . — Cyanus, 210. Centaurée béhen, 76. — bluet, 210. — chausse-trape, 43, 78. — étoilée, 78. Cephœlis emetica, 49. — Ipecacuanha, 51 . — reniformis, 51. Céphélide ipécacuanha, 47. Céphélides, 49. Cepipa, 308. Cera de Palma, 411 . Ceramions, 29. Ceramium helminthocorton, 28. Cerasus, 322. — Lauro- cerasus, 188, 384. — Mahaleb, 168. Cérat cosmétique de Van Mons, 407. Ceratonia siliqua, 256. Cerbera ahovaï, 438. Cerbera Allouai, 452. — Tanghin, 453 . — Thevetia, 452. — venenifera, 453 . Cerfeuil, 18. — bulbeux, 85. Cerise, 6. Cerisier, 135, 322. — mahaleb, 168. Céroxyle audicole, 41 1 . Céroxyline, 41 1 . I Ceroxylon Andicola, 411. Cestreau faux quina, 136. Cestrum pseudoqulna, 136. Cétérach, 193. — des boutiques, 193. Ceterach officinarum, 193. Cétraire d’Islande, 31. Cetraria Islandica, 31. Cétrarin, 32. Cétrarine, 32. Cévadille, 256, 261 . Chacrille, 142. Cba de pedreste, 168. Chœrophyllum bulbosum, 85. Chamœdrys officinalis, 184. — Scordium, 184. Chamæléon noir, 77. Chamœmelum Cotula, 205. — tinctorium, 205. TABLE ALPHABÉTIQUE. Chamœplium officinale, 109. Chamarsas, 184. Champignon de la teigne, 470. — des cheveux, 477.- — des poumons, 469. — du conduit auditif externe, 466. — du ferment, 489. — du muguet, 468. Champignons, 17, 23, 42, 438, 439, 479 480. — suspects, 439. Chandana, 158. Chanvre, 3, 108, 120, 300. — cultivé, 351. — femelle, 121. — indien, 119. — mâle, 120. — ordinaire, 119. Chanvrin, 79. Chardon à feuilles d’ Acanthe, 21 1 . — aux ânes, 21 1 . — -bénit, 123. — étoilé, 43, 78 . — Roland, 83. Chardousse, 78. Chasserage, 186. Châtaigne, 317. — du Urésil, 402. Châtaignier, 20. Chatsraky, 122. Chaume, 3. Chausse-trape, 43, 78. Chavica, 231 . — officinarum, 231 . — Roœburghii, 231, Chaya, 78. Chejh, 209. Chelapa , 62. Chélidoiue, 78, 438. Chelidonium majus, 78. Chêne, 18, 19, 133, 148, 413, 419. — à grappes, 148. — blanc, 148. — sessile, 148. Chenopodium ambrosioides, 117. — anthelminthicum, 118. — Botrys, 118. Cberris, 122, 351 . Chevelu, 2. Cheveux de Vénus, 193. Chèvrefeuille, 46, 195. — des jardins, 195. — d’Italie, 195. bicoracées, 22. Chicorée, 78, 163, 190. — sauvage, 78, 190. Chiendent, 3, 94, 99, lot . — des boutiques, 99. — des Indes, 84. Chigomier butyreux, 408. Chihay, 209. Chiococca angvifuga, 77. Chiocoque dompte-venin , 77. Chipa, 344. Chiquito, 408. Cfiironia Centaurium, 112. Chocolat, 281, 284/ Chocolati, 284. Chondrus crispus, 29. Chou, 19, 392, 393. — colza, 392. — de chien, 36. — navette, 392, 393. — choulin, 81. Chouline, 81 . Chrysophyllumglycyphlceum, 149. Chrysopum , 335. Churrus, 122, 351. Cialapa, 62. Ciardousse, 78. Cichorium Intybus, 78, 190. Cicuta virosa, 188. Cicutaire aquatique, 188. Cicutaria aquatica, 188. Cicutine, 188. Cidre, 432. Ciguë, 20, 163, 266. — d’eau, 267. — des jardins, 188. — des marais, 188. — maculée, 186, 187, 266. — tachée, 186. — vireuse, 188, 438. Cina, 209. Cinchona, 126, 135. — Calisaya, 127. — Caribœa, 135. — Condaminea, 127. — ferruginea, 135. — floribunda, 135. — glandulifera, 135. — lancifolia, 135. — macrocarpa, 135. — micrantha, 127. — nitida, 135. — officinalis, 126, 127. — ovata, 127 . — scrobiculata, 135. 505 /TAULE ALl'll ADÉTIQUE- Cinchonidine, 131. Cinnamomum acutum, 138. — Cassia, 138. — Culilnymn , 14*. — Zeylanicum . 136, 383, 385. Cire, 409. — de Bénincase, 412 — de ( éroxyle, 410, 411 . — de Galé, 410 — de Getah-Lahop, 412. — de Gutta-Lahoe, 412. — du Japon, 409. — végétale, 409. — — de Sumatra, 412. C rier, 410. Cissampelos , 77. — ebrac tenta, 77. — glaberrima, 77. — Partira, 77. Ciste, 21, 349. — à feuilles de laurier, 349. — de Crète, 349. — de Chypre, 349. — de Montpellier, 349. — ladanifère, 349. — lédon, 349. Cisfinées, 27. Cistus, 349. — Creticus , 349 . — Cyprius , 349. — ladaniferus , 349. — laurifolius , 349. — Ledum , 349. — Monspeliensis , 34 9. Citrate de caféine, 281. Citronnelle, 182. Citronnier, 3?3, 374, 375. — commun, 235. — oranger, 184. Citrons, 235, 374. Citrus , 373. — Aurantium , 184, 235, 374. — Limetta , 374. — Limonum , 374. — 'zctf, 235, 37 4. — vulgaris , 374. Cladonia rangifcrina , 33. Classifications, 8. Clavalier, 148. Claviceps, 30. — pourpre 30. Claoiceps purpurea, 29, 30. Clnnalis \ Hat ha, 195. C ematite, 195. MOQ . -TAN U. — liOr. M LD. | Clématite blanche, 195. — des haies, 195. i Clinosporés, 479, 480. Clous fumants, 367. — matrices, 201. Clutia Eleuteria , 142. Cnicin, 123. C nie us brnediclus , 123. Coatli, 150. Coca, 195. Cocc.a Gnidia , 296. Coccoloba uni fera, 4-3. Coccos nucifera , 317, 402. Cocculus, 77. — palmé, 79. — tox itère , 460. Cocculus palmntus, 79. — platyyhylla, 76. — rufeseens , 77. — toxiferus, 460. — tuberosus , 244. Cochléaria, 5, 20, 163, 185. — oflicinal, 185. Cochléaria Armoracia, 73. — officinalis , 185. Cochlcariæ , 20. Cocotier, 3. — commun, 402. — ordinaire, 317. Codagapala, 148. Coffea Arabica , 276. Coignassier cultivé, 239. Coings, 7, 239. Colchioacées, 23, £4, 89, 219, 261. Colchicine, 91 . Colchicum autumnale, 89, 219. — variegatum , 92. Colchique, 21, 85, 89, 91, 219, 276; 293, 438. — d'automne, 89, 90. Cold-cream, 392. Collechair, 325. Collodion, 299. — élastique, 398. Colocasia antiquorum, 85. Colocynthine, 237. Colocynlhii , 237. Colombiue, 79. Colophane, 339. — bâtard, 344. C.olophone, 339. Co'ophonia Mnuritnnica , 3 4 4. — paniculata , 344. Colupliome paniculee, 34 4. 29 500 TABLE ALPHABETIQUE. Coloquinte 5,236,437, 438. Columbo, 79. — d’Amérique, 79. Columellés, 4S0 Combretum butyrosum , 408. Coinmélinées, 43. Composées, 25', 43, 05, 76, 78, 79, 80, 123, 125, 190, 197, 199, 203, 325, 402, 403, 427. Concombre, 289. — d’âne, 238. — sauvage, 236, 238. Conéine, 188. Cônes, 269. Confection d’Hyacinlbe, 333. — Hamech, 237. Conicine, 188. Conifères, 24, 338, 353. Conin, 188. Coniomycètes, 478. Coniopsidés, 479, 480. C onium maculai uni, 185, 266. Conopodium denudatum, 85. Conserve de roses rouges, 220. Consolation, 195. Consoude, 79, 418. — officinale, 18, 79. — tubéreuse, 18. Conlrayerva, 79. Convallaria angulosa, 105. — maiatis, 219. — polygonatum , 105. Convolvulacées, 22, 25, 61, 63, 84, 330. Convotvulus, 82. — atthœoides, 63. — Batatas, 84. — Jalapn, 61. — maritimus, 63. — Mechoacanna, 82. — officinalis, 61 . — üi izabensis, 63. — Scammonia, 63, 330. — s'oparius, 373. — sppium, 63. — Sotdanella , 63. — Turpethum, 84. Conyza anthelminthica , 248. C.opahier, 5. Copahu, 354, -358.-359. — solidifié, 360. Copayer, 358. — à feuilles en cœur, 358. — à feuilles oblongues, 358. — coriace, 358. Copayer de la Guyane. 358. — de Langsdoi fT, 358. — de Martius, 358. — de Sellow, 358. — officinal, 358, 359. Copnifera, 358. — cordi folia, 358. — coriacea, 358. — Guianensis. 358. — Langsdorffii , 358. — oblongifolia, 358. — officinalis, 358. — Martii, 358. — Sellowii, 358. Copal, 344. — d’Amérique, 348. — demi-dur, 348. — d’Orient, 348. — dur, 348. — tendre de Nubie, 352. C.o, alche, 136. Copalchi, 136. Copalme, 364. Coquelicot, 2, 219, 221. Coquelourde, 194. Co |ueluclion, 64, 194. Coquenaudier, 296. Coquerelle, 194. Coquerçt alkékenge, 228. — officinal, 228. Copies du Levant, 244, 438 Corallines, 29. Coriandre, 266, 375, 376. — cultivée, 266, 376. Corimdrv.nl, 375. — satiuum, 266, 376. Coriaria myrtifolia, 254. Coriariées, 26, 254. Cornichons de Câprier, 203. Coi olle, 4, 5. Corolliflores, 5, 16, 17. Corps de la. racine, 2. Cortex Angostorœ , 141. — Cascnrillœ, 142. — corticosus, 139. — Eleutheranus, 142. — Granatorum, 70. — Simarubœ, 72. — IBinteranus, 140. — — spuriuf , 1 Cury ha cerifera, 412. Cosso, 218. Cossolier, 217. Cossotz, 218. 507 TABLE ALPHABÉTIQUE. Costus, 79. Coton, 29$, 299. Cotonnier, 298. — arborescent, 298. — herbacé, 298. Colyledonées, 8. Cotylédons, 8. Cotz, 218. Couaque, 307. Coulequin ombiliqué, 413. Couleuvrée, 77. (’oumaroun’a odorant, 296. Coumarouna odorata , 296. Courbaril, 348. — diphylle, 348. — verruqueux, 348. Courge, 6, 288. — potiron, 288. Courgerou, 288. C.ousso, 211. — essels, 218. — rouge, 218. (oussotier, 217. Cowdee-gum, 341. Crambes, 21. Cran de Bretagne, 73. Cranson officinal, 185. Crassulacées, 44. Crémocarpes, 265. Cresson alénois, 186. — de fontaine, 186. — des jardins, 186. — des prés, 186. — du Brésil, 43. — du Para, 43, 211. Crct:ci veri, 265. Crocus , 223. — sativus , 2?3. Croton antisyphilitique, 195. — balsamifère, 143. — brillant, 143. — Cascarille, 142, 143. -- cathartique, 398, 399. — éleutérie, 142. — faux qijina, 136. — humble, 143. € — linéaire, 143."' — porte-suif, 408. C'ülon antisyp/iililica, 195. — balsami/erum , 143. — Benzoc, 366. — CascnriUa , 142,143. — Eleuteria, , Û4Ü. — linearey 143. Cro/on micans, 143. — Moliircanum, 402. — perdicipes, 195. — pseudochina , 136. — Pumilio, 143. — sebiferum., 408. — squamosum , 243. — Tiglium , 398. Cruciferœ , 20. Crucifères, 27, 72, 109, 185, 186, 392, 402. Cryptococcées, 491. Cryptococcus, 489. — c révisiez, 489. — ferm^ntum, 489. Cryptocoque, 482, 489, 491. — du ferment, 489, 490, 491. Cryptogame de la teigne faveuse, 4"0. — du muguet, 468. Cryptogames, 15, 16. Cubeba officinalis , 231, 383. Cubcbe, 231 . Cucumère coloquinte 236. Cucumis Citrullus, 289. — Colocynthis , 236. — Me’u, 289. — salivus, 289. Cuc'.irbita Anguria , 289. — catharticay 237 . — Citrullus , 289. — Lagcnaria , 289. — waximn, 288. Cucurbitacées, 26, 77, 236, 238, 28$, 412. Culilawan, 148. Cumin, 266, 375, 376. — d’Ethiopie, 265. — officinal, 266. Cuminum , 375. — Cyminumy 266, 376. Cupressinées, 122, 271,272, 352. Cvpressus semp".rvirens, 271. Cupuliféres, 24, 393. Curage, 45. Curare, 439, 458. Curarine, 459. Curcas purgci'is, 403. Curcuma, 104. — à feuilles étroites, 313, — officinal, 104. — zédoaire, 106. Curcuma angusti folia, 310. — louga , 104. — Zedoaria, 106. oOH TABLE ALPHABÉTIQUE. r uraleira 193. Cururu, 4'-2. Cusparp, 141 Cusparie fébrifuge, 110. r.U'pami 141. Cusso, 2(8. Cyclame, 3, 104. — d'Europe, 104. Cyclamen ICuropœum , 104. Cydonia vulyaris , 239. Cyna, 209. Cynanchum Argucl, 234. — Ipecacuanha, 51. — lœoigutinn , 51. — tomentosum, ">1. — vom’torium, 51. ( ynanque, 438. — co'ontieuse, 51 . — lisse, 51 . — vountive, 51. Cynara Sco'ynus , 210. Cyuarocéphales, 22. Cynodon pied-ile-poii'e, 99. Cyncdon du cl y /on , 99. Cyuoglo se, 79. — officinale, 19. Cynoglossum officinale , 19. (ynometra AgaUucfui , • 57 . Cynosurus Coracanus, 420. Cyperacces, 23, 105. Cyperus esculentus, 106. — lonyiis, 105. — rutundus, 1 06. Cyprès, 269f 271 . — commun, 27 1 . Cvstospores, 479, 480. Cytmees, 24. Daphné Gnidinm , 143, 296. — J. auréola, 145. — Mezercum , 145. — paniculata, 143. Diphiiine, 1 43. 1 44. bâties, 225, 232. 233, 432. Da'ticr, 3. — commun, 317. — cultivé, 232. Dutura , 438. — Stramonium , 178, 292. Daturine, 179. Daucus Carota, 78, 85. — sy lues tris, 286. Dauphiuelle stapliisaigre, 297. Daurade, 193. Dawamesc, 122. Décoction de Ziltmann, 58. Dédoublements, 6. Dehiscence, 7 . Delphine, 297. Delphinium staphisagria , 297. Dent-de-lion, 3, 43, 197. Dentelaire, 79. — d’Europe, 79. Diachaines, 264. D achylon gommé, 329. Diagrede, 330. Dialypétales, 5. Dianthus Canyophyllus , 222. Diascordium, 329, 366, 427. Dicotylédones, 8, 16, 17, 24. Dictame, 80. — blanc, 80. — de Candie, 197. — de Crète, 123, 197. Dictamnus al bus, 80. Digitale, 21, 163, 179, 437, 43S. D — parviflore, 180. — pourprée, 179. Daefyli , 233. JJactylon officinal, 99. Dainmar austral. 341 . — batlu, 341 . — fnable, 352. — sélan. 352. — poli, 341 . D t mm ara alba, 341. — c wstrahs , 341. — loranthi folia, 341. — o> ienlalis, 3 41. — Selanica , 352. fia hue garou, 1 43. Daphné cueortun, 145. Digitalise, 179. Digitalin, 179. Digitaline, 180. Di g talis lutea , 180. — parviflora , 180. — purpurea, 179. Digitalose, 179. Diytaria dactylon, 99. Dilléniacees, 27. Dioseoracées, 23. Dioscorea Data tu s, 85. Dipholis à feuilles de Saule, 417 Diphoiis saliei folia, 417. Diplolaxe des murs, 186. TARI. K AT PIIABETIQUE. 509 Diplotaxis nuirai is, 186. Ihpsacees, 25. Ihplérocarpée, 136, 387. Uipteryx odorata , 296. bistyle a grappes, 419. Dombeya Chilensis , 341. Dompte-venin, 80. — ofticinal, 80. Doradille, 193. — des murs, 193. — noire, 193. — polytric, 193. JJarema ammoniacum, 326. borènle ammoniaque, 227, 326. Doronicum Arnica, 76. — oppo-iti folium, 76. Dorstenia Contrayerua, 79. Douce-amère, 6, 1 06. Dracœna JJraco , 345. Dracocéphale, 123. — de Muldav.e, 123. Dracocephalum Moldaoicum , 123. Draconm, 345. Draconthema , 345. Dracunculus vuigaris , 105. braconnier, 346. — à feuilles de Yucca, 345. Drimys de Winter, 140. Drimys Mexicana , 149. — Winleri , 140. Droh, 403. brupacees, 21. brupe, 224, 225. Dryade a huit pétales, 168. JJryandra cor data, 403. Dryas octopetala , 168. Drynaria quer ci folia , 105. bryobaiaue, 385. — camphrier, 387, 388. Dryobalanops aromatica , 387. — Camphora , 387. Dulcis radix, 95. E Eau de Botot, 202. — de coing» 240. — île Cologne, 375. — de genièvre, 273. — de Laitue, 42. — de la reine de Hongrie, 380. — -de-vie, 433. — de Violette, 98. — des Carmes, 183. — impériale, 81 . Eau sédative de Haspail, 387. — lheriacale, 81. Ehénacees, 25. Eehallie élatérie, 238. Ecballium agreste , 238. — Elaterium, 238. Echium rubrum, 83. Eclaire, 78. Écorce de Copalche roulée, 136. — de Winter, 125, 140 — du Pérou, 126. Fcuelle-d’eau, 44. E/œococca cordât" , 403. — verrurosa , 403. Elæolés, 389. Elæoptenes, 368. Elaine, 389. Elaïs de Guinée, 407. Etais Guineensis, 407 . Elaphrie elennfère, 344. — tomenteuse, 345. Elaphrium elemiferum, 344. — tomentosum, 344. Elatérie, 238. Elatérine, 238, 239. Elatérium, 238, 239, 438. Elnterium cor di folium, 238. Electuaire antihydropique de Charras 336. — catholicon, 251, 493. — catholicon douibe, 103. — diaphœnix, 233. — laxatif, 25t. — lénitif, 193. Ëlemi canarine, 344. — du Brésil, 343. — du Mexique, 344. E eocoque verruqueuse, 403. Elet tarin Cardamomurn, 262. E e usine Cor acana, 4z0. Elixir antiglaireux, 79. — antiseptique de «'haussier, 142. — de Garus, 191, 224, 333, 430. — de longue vie, 430. — parégorique, 427. — de Peyrilhe, 55. — de Stoughton, 142. — tonique antiglaireux de Guillé, 63. Ellébore, 7. — à feuilles vertes, 104. — blanc, 84. — ielide, 104. — noir, 18, 104, 438. 1 — vert, 18. 510 TABLE ALPHABETIQUE. E blica officinalis , 245. Emblics, 245. Embliques, 245. Embryon, 7. Emetiue noire, 47. Emplâtre diabotanum, 3S7. — diaphorétique, 329. — vésicatoire, 337. Emulsine, 290. Emulsion, 392. Encens, 330, 331 , 344 — d'Afrique, 331. — de l’Inde, 331. — mâle, 3ô2. Endocarpe, 6. Endopheride, 274. Endormie, 178. Engelhardtia Selanica , 352. — S'picutn , 352. Engelhardtie à epi, 352. Eutophytes, 467, 4SI, 490. Enule campane, 76. Ephémériue diurétique, 43. Epiandre, 5. Epicarpe, 6. Epicéa, 159. Epide ‘drum Vanilla , 256. Epigynes, 5. Epinard, 7. Epine blanche, 211. Epipélale, 5. Epiphytes, 461 , 481. Episépale, 5. F.purge, 1 96, 295. Erables, 31 7. Ergot, 29, 30, 31. — du Seigle, 29. — médicinal, 30. Ergotine, 31 . Ericinées, 195, 198, 233. Ers ervillier, 438. Erucu, sativa, 1*6. Erva do bicho, 45. — mular, 195. Eryngium ccimpestre, 83. — vulgare , 83. Erysimum Alliaria , 186. — Barbarea , 186. — officinale, 109. Erythrœa Cenlaurium , 112. Erythrée petite centaurée. 112. Erythroxyle du Pérou, 113. Ervthroxylees. 195. Erythroxylon Çoca, 195, Esenbeckia ftbrifuga, 13G. E^enbeckie fel rifuge, 136. Espargoute, 1 24 . Esprit carniinat f de Sylvius, 81. — de Montpellier, 433. — de rose, 372. — -de-vin, 433, — — rectifié, 434. Esrar, 121. Essence d’ Absinthe, 383. — d’ail, 383. — d’amandes amères, 3C9. — d’Aneth, 377. — d’Anis, 376. — de bigarade, 375. — de Cajeput, 369, 382. — de Camomille, 383. — de Cannelle, 383. — de Carvi, 376. — de cédrat, 375. — de ( èdre, 370. — de citron, 375. — de Coriandre, 377. — de cubcbe, 383. — de Cumin, 377 . — de Fenouil, 377. — de genièvre, 370. — de girofle, 368, 369, 380, 381. — de Houbl n, 383. — de Laurier, 383, 384. — de Laurier-cerise, 383, 38i. — de Lavande, 380. — de limette, 375. — de Menthe, 380. — de Moutarde, 383, 384. — de muscade, 383, 3S4. — de petit-grain, 375. — de poivre, 383, 384. — de Portugal, 375. — de Hhodorhize, 370, 372. — de Romarin, 380. — de Rose, 369. 370. — de Rue, 383, 384. — de Sabiue, 370. — de Sau^e, 380. — de Semen-coulra,, 383, 384. — de Thym, 380. — de Valériane, 383, 384. — d’oignon, 368. — d’oranges, 375. Essences, 367. — d’Aurantiacées, 369, 373. — de Labiées, 369, 377. — d’Ombellifcres, 369, 375. 511 TA! LE ALPHABÉTIQUE. Essences de Térebinthacées, 360. Etamines, 5, 6. Eucalypte résineux 423. Eucalyptus resinifera , 423. Eufraise officinale, 43. Eugenia dysenterica , 234. — Pimenta , 284. Eugénie dysentérique, 234. Eugénine, 381 . Eupatoire, 80. — à feuilles de Chanvre, 80. — d’Avicenne, 80. Eupatorium cannabinum , 80. Euphorbe, 7, 336, 438. — Cyprès, 337. — de Gérard, 337. — des anciens, 336. — des bois, 337. — des Canaries, 336. — effilée, 52. — épurge, 196, 295, 403. — ipécacuanha, 52. — officinale, 336. Euphorbia antiquorum , 336. — Ccmariensis , 336. — Cyparissias, 337. — Gerardiana , 337. — Ipécacuanha , 52. — Lathyris , 196, 403. — of fie inarum , 336. — sytu(Uicay 337. — TirucalLi , 52. Euphorbiacées, 17, 20, 24, 34, 52, 136, 142, 147, 157, 196, 245, 295, 306, 325, 352, 397, 398, 40J, 402, 403, 408, 413, 451, 452. Euphorbiœ, 20. Euphorbine, 337. Eughorbium , 336. Euphrasia officinalis , 43. Everniafurfuracea, 34. Euodia febrifuga, 136. EvonySnus Europæus , 196, 264, — ' vulgaris , 196. Excœcarxa Agalloc/iat 157. Exogone officinal, 61. — tubéreux, 61 . Exogonium officinale , 61. — Pur g a , 61 . Exostemma Caribœumy 135. — floribundum , 135. — Peruuianum, 136. — Souzanum , 136. ExosUimue de Souza, 136, Exostemme des Antilles, 135 — du Pérou, 136. — multiflore, 135. Exsertion, 5. Extrait d’Aloès, 428. — de cachou, 419. — de Patience, 54. — panchymagogue, 237, 331, 430# F febrifuga , 296. — sancli lgnatii , 296. Fagara octandra , 345. F sylvatica, 393. Faines, 394. Fallrauk. 199. Farine, 248. — de graine de Lin, 286. — de moutarde, 287. Fausse Angusture, 438. — écorce de Winter, 1 39. — Oronge, 20, 22, 440,441. Faux Acore, 98. — baume de Gilead, 356. — Cerisier de la Chine, 409. — Columbo, 79. — — d’Amérique, 56. — Ipécacuanha, 51. — Jalap, 82. — Persil, 188. — Sapin, 159. — succolrin, 429. — Vernis, 147. Favus de la teigne, 471. Fecule amylacée, 303. — de 131e, 303. — de la Jamaïque, 310. — de Maïs, 304. — de Pomme de terre, 3u3, 304, 305. — de Tolomane, 31 1 . — de tous les mois, 31 1. Fécules, 302, 303. Femelles, 6. Fenouil, 80, 267, 3"5, 376. — commun, 80, 267. — d’eau, 267. — officinal, 376. — puant, 376. Fenugrec, 295. Ferula Assa fœtida , 326. — Opupanax , 327. — Orieiitali'i , 326. — Persica , 326. ALPHABÉTIQUE. 512 TABLE T é u le assa fœlida, 326, 327. — persique, 326, 327. Feuilles, 2, 3, 4. — de Séné, 254. — d’Orient, 254. Fève de Saint-Ignace, 296, 438. — de tonka, 296. Ficus Carica, 274. — cerifera , 412. — elastica , 413. — elliptica, 413. — Indica , 413. — prinoides, 413. — F adula, 413. — religiosa , 413. F el de terre, 39. Figues, 274, 275. 317. Figuier admirable, 413. — à feuilles d’Aspalanthe, 413. — cérifère, 41 3. — commun, 274. — des Indes, 413. — des pagodes, 413. — élastique, 413. — elliptique, 413. — maudit franc, 413. — radula, 413. Filet, 6. 1*'! li pendule, 80. Flambe, 98. — bâtarde, 98. F.èche-racine, 310. Fleur, 4, 5. — de quatre heures, 82. — de tan, 148. Fleurs (émanation des), 438. — doubles, 6. — pleines, 6. Flores Rhœaios , 222. — Stœchadis Arabicœ , 219. — Stœchados, 2 1 9. Fœniculum , 375. — officinale , 80, 267, 376. — vutgare , 80,. *376. Foirode, 34. Folia Dictamni Cretici , 197. — Sennæ, 254. Folioles, 4. Follicules, 252. — de Séné, 252, 253. Folliculi Sennæ, 252. Fonctions de Purification, 4. — de végétation, 2. Fougère aquiliue, 103 Fougère femelle, 103. — fleurie, 105. — mâle, 3, 101. — royale. 105. Fougères, 17, 23, 94, 101, 105, 301. Fragaria pentaphyllum , 83. — vesen , 80. Fragon, 104. — piquant, 104. Fraisier, 80. — de table, 80. Frasera Waltheri, 56, 79. — Carolinensis , 56, 79. Frasèrede la Caroline, 56, 79. Fraxinelle, 80. Fraxinine, 196. Fraxinus ape'ala , 148. — excelsior, 148, 196,313. — florifera , 312. — Or nus, 312. — panicula a, 312. — rotundi folia, 312. Frêne, 19, 21, 135, 148, 196, 312. — à feuilles rondes, 312. — commun, 313. — élevé, 196. Frigoule, 379. Fromager, 301. Froment, 248. — rampant, 99, 100. Frondes, 4. Fructus Colocynthidos , 237. Fruit, 4, 6. 7. Fruits agrèges, 268. — multiples, 224, 264. — simples, 224. Fucus crispus , 29. — digitntus, 314. ! — heiininthocorton , 28. — saccburinus , 314. Fulwah, 408. ! Fulwarah, 408. F u maria cap eolata, 40. — media, 40. — officii'a/is , 39. — parviflora , 40. — spicata , 40. Fumariacees, 27, 39. Fumarine, 40. Fumeterre, 2, 7, 28, 39, 40. — à petites fleurs, 40. — en epi, 40. — grimpante, 40. i — moyenne, 40. TABLE ALPHABÉTIQUE. o I • Fumeterre officinale, 39. Fusain, i 96, 264. G Gaïac, 151, 152. — à feuilles de Lenlisque, 153. — douteux, 153. — officinal, 151. Galactodendron, 325. Galactodendrum mile , 325. Galauga. 105, 385. — à feuilles de Balisier, 310, — de Java, 105. — de la Chine, 105. — de l'Inde, 105. — officinal, 105. Galba des Antilles, 351. Galbanum, 326, 328. — mou, 328. — officinal, 327, 329. — sec, 329. Galbanum officinale , 326, 329. Galbules, 27. Galé cirier, 410. — de la Caroline, 41 1 . Galiet jaune, 123. Galimala, 417. Gatipea cusparia, 140. — officinalis , 140. Galipot, 339. Galium verum , 123. Gambeer, 422. Gambir, 419, 421. Gamopétales, 5. Gantelée, 179. Gants de Notre-Dame, 179, 194. Garance, 80. — des teinturiers, 80. Garcinia Cambogia , 335. Gargarisme de Gedding, 370. Garipot, 339. Garo, 150, 156. — de Malacca, 156. Garou, 7, 125/143, 144, 296, 438. — » sainbois, 296. Gauja, 122. Gemmœ Capparïs conditœ , 203. Gemmule, 8. Genestrolle, 219, 296. Genêt, 124. — À balais, 124, 196. — commun, 124. — joncier, 296. I Genêt purgatif, 296. I Genévrier, 331. — commun, 27 2. — savinier, 122. Genièvre, 273, 317. Genievre commun, 370. _ GeniUa juncea , 296. — odorata, 296. — purgaus , 296. — scoparia , 124. — tinctoria , 219, 296. } Gp/iistoides tinctoria, 219. Gentiana Centaunumy 112. — cruciatay 55. — lutea , 54. — punctata , 55. — purpurea , 55. Gentiane, 3, 5, 46, 54. — croisette, 55. — jaune, 54. — ponctuée, 55. — purpurine, 55. Gentianées, 17, 20, 25, 54, 112, 197. Gentianin, 55. Geutisin, 55. Geoffrœa retusa . 147. i rcoffroya incrmis , 147. Geopbila reuiformis , 51 . Géophile réuiforme, 51. Ceracy, 313. Geraniacées, 26. Germandree aquatique, 184. — ivette, 1S4. — officinale, 184. Germandrees, 377. Gerofles, 201 . Gesse chiche, 438. Gettaria, 416. Geum charnœdrifoliumy 168. — urbanum , Tl. Ghee, 408. Ghi, 408. Gigartina helminthocorion , 28. Gigai tine vermifuge, 28, 29. Gingembre, 5, 105, 385. — officinal, 105. Ginseng, 80. — à cinq feuilles, 80. Girofle, 199, 201, 381 . Giroflée, 19. Giroflier, 199, 200, 380, 381. — aromatique, 199, 200. Glaïeul des marais, 98. — puant, 98. 29 TABLE ALPHABÉTIQUE. 514 Gland, 6. Glauque, 109. Gléehome, 44. Globularia Alypum, 4 90. Globulaire turbith, 196. Globulariées, 24, 196. Glucose, 317. Glumacées, 5. Glumelles, 5, 16. Glumes, 5, 16. Glumiferes, 17. Glycine tubéreuse, 85. Glycine Apios, 85. Glycose, 317. Glycyrrhiza , 95. — echinata , 95. — glabra, 95, 424. Glycyrrhizine, 95. Gnaphalium dioicum, 211 . Gornart porte-gomme, 344. Gomme, 20, 318. — achantine, 319. — adragant, 324. — adragante, 20, 318, 323. — ammoniaque, 326, 329. — arabique, 20, 3 18, 319. — de Babylone, 319. — de Bassora, 324. — de Bondom, 322. — de Galam, 321 . — d’Euphorbe, 330, 336. — de Gonaké, 322. — de Gouakié, 322. — de Gonaté, 322. — de Nopal, 324. — d’Olivier, 325. — du bas fleuve, 321 . — du haut fleuve, 321. — du pays, 322. — dure de Galam, 321 . — du Sénégal, 318, 319, 320. — élastique, 413. — fausse adragante, 324. — friable, 322. — -gutte,-330, 335, 438. — — de Ceylan, 336. — Kutera, 324. — indigène, 318, 322. — séraphique, 328. — thebaïque, 519. — tragacant, 324. Gommes-résines, 325. Gommier blanc, 320. — rouge, 319. Gommier rouge neb-neb, 320. Gomuti, 317. Gonake, 320. Gouate, 320. Gonatié, 320. Gone, 488. Gonelle, 488. Goniostoma febrifugum, 136. Gonum,488. Googool, 334. Googul, 334. Googula, 334. Gossypium, 298. — arboreum, 298. — herbaceum, 298. Goudron, 339, 340. Gouet, 105, 454, 457. — comeslible, 85. — commun, 105. — vénéneux, 452. Gousse, 224, 225. Gouttes noires, 427. Graine, 6, 7. — de perroquet, 402. — des Moluques, 400. Graminées, 17, 20, 23, 83, 84, 303. 314, 420. Grana Gnidia, 296. — regia minora, 403. Grauatees, 69, 219. Granatine, 70. Giaud Plantain, 44. — Soleil, 404. Crande Absinthe, 109. — Chélidoirie, 78. — Ciguë, 186. — Gentiane, 54. — Mauve, 181. — Ortie, 124. — Valériane, 60. Gratiola officinalis, 40. Gratiole, 28, 40. — ofticinale, 41. Gravelin, 148. Grenade, 234, 419. Grenadier commun, 45, 69, 219, 234, 418. Grenouillette, 83, 198. Griffes d'Asperge, 96. Gros Millet, 247. Groseille, 7, 227, 432. Groseillier, 227. — à maquereau, 228. — épineux, 228. TABLE ALPHABÉTIQUE. Groseillier noir, 228 . — ordinaire, 225, 227. — rouge, 227, 228. Grossularia vulgaris , 228. Grossulariées, 25, 227. Gruau de Bretagne, 247. Guaco, 43. Gucijacum arboreuni , 153. — dubium , 153. — officinale. y loi. — sanctum , 153. Guarana, 294. — üva, 294. Guaranhem, 149. Guaranine, 294. Guaré en épi, 149. — purgatif, 149. Guarea cernua} 149. — purganSy 149. — spicœflora , 149. Guayacan, 153. Guilaudina Moringa, 150, 401 . Guimauve, 46, 73, 318, 320. — ordinaire, 73. — officinale, 73, 74, 211 . Guizotia Abyssinica , 403. — oleifera , 403. Guizotie oléifère, 403. Gui, 371 . Gunwni Acanthinum , 319. — ammoniacum , 329. — animœ occidenlalisy 348. — Arabicuniy 319. — Baby/onicum , 3 1 9. — de Gamandra} 335. — de Goa, 335. — elemiy 343. — giitat 335. — guttay 335. — laxativuniy 335. — Panacis , 329. — Peru , 335 . — Peruccnuw , 335. — Saracenicu77iy 319. — ' Senegaly 319. — Senica, 319. — Thebaicuniy 319. Gunjah, 122. Gulta gamu ad podagramy 335. — QambeeryVit, Gutta-percha, 416. Gutlifères, 26, 139, 335, 345, 351 Gymnospermées, 490, 491. Gynecée, 4, 5, 7. Gynopognn stellatumy 147. Gypsophila Struthiumy 198. Gypsophile frutiqueuse, 198. II Hachich, 121 . Hagcnia Abyssinica , 217. Hancornia speciosa , 414. Hancornie pompeuse, 41 4. Hanebane potelée, 176. Haplomycètes, 479. Iiaplotaxis Costus, 78. Haricot, 7 . Ilarn.ale à feuilles découpées, 438 Haschich, 121. Haschichine, 122. Hashish, 121. Ilebradendron cambogioideSy 336. JJedera Helixy 196, 352. llédéracées, 25, 196, 352. IJedwigia balsamifera , 344. lledwigie porte-gomme, 344. Iledysarum Alhagi , 313. Hélianthe à grandes fleurs, 401. — annuel, 300. Ilelianthus annuus, 300, 401. — tuberosus , 85. Jlelleborus fœtidusy 104. — niger, 104. — viridiSy 104. Bellenia Chinensis, 105. Ifelléniede Chine, 105. Helminthocorton, 28. Helminthojcortos, 28. ilelonias officinaliSy 261. Hémidesme indien, 82. Hemidesmus Indicus , 82. Beracleum gummiferumy 326. IB vba Botryos Mexicanœ, 118. — capillorum Venerisy 193. — Centaurii minoriSy 112. — Sabinœ, 122. — sacra. 199. — terribiliSy 196. ’ Herbe à Chiron, 112. — à la gale , 450. ! — à la puce, 460. — àla reine, 168. — angoulmoise, 168. — à Paris, 44. — à pauvre homme, 40. — au centaure, 112. — au charpentier, 186. 513 0 1 6 TABLE ALPHABÉTIQUE. 1 1 * rbe aux chantres. 109. — aux cuillers, 1 35. — aux gueux, 195. — aux poules «le Guinée, 83. — aux poux, 45. 297. — aux puces, 297. — aux sorciers, 178. — de la Trinité, 38. — de Saiut-Jean. 44, 209. — de Sainte-Barbe, 180. — de Sainte-Marie, 1 1 7 . — divine, 163. — du grand prieur, 168. — musquée, 121. Beritiera Chiuensis , 103. Hermodacte, 91, 92. Hermoda' tylus tuburosus , 91. Herpès tonsuraiiSi 477. Hesperidie, 224, 225. Hesperidine, 236. Hesppris Albària, 186. llèlre, 393. Jlrudelotia A [ricana, 333. Heve, 413. f/evca Guianensisj 41 3. Ihbiscus Abelmosc/tus , 295. Hieble, 199. Hippocastanees. 26, 149. Hippnmane MancineLla, 451. JJ or de um, 427. — vulgare , 427. Houblon, 5, 89, 269. — commun, 80, 269, 279. Houx, 196. — apalachiue, 168. — épineux, 196. lluauuro 132. H uile blanche, 396 . — d’Absintbe, 389. — d’Àcajou. 401 . — d'amandes, 390, 391. — d’Anda, 401. — d’Arachide, 401 . — de Ben. 401 . — de Bertholléi ie, 401. — de cacao, 405. — de Cade, 341 — de (b'jepnt, 382. — de Cameliue, 402. — de camiri, 402. — de Camomille, 2o5, 389. — de Carapa, 404. — de Carthame, 402. — de Castor, 397. I II uile de coco, 402. — de Colza, 390, 392. — de Crotun, 39 4, 398,438. — de Curcas, 403. — d’Eléocoque, 403. — de faîne. 390, 393. — de Guizotie, 303. — de Lentisque, 403. — de Lin, 394, 396. — de Liquidambar, 364. — de Lis, 389. — de Madi. 404. — de Navette, 392. — de noix, 394. — de Palma-Christi, 397. — de Palme, 407. — de Pavot, 396. — de poix, 340. — d’Epurge, 403. — de Kicin, 22, 394, 397. — de Rosage, 389. de Rose. 389. — de Sesame, 404. — de Soleil, 404. — deTilly. 400. — de Toulo'icouna, 404. | — de Violette, 389. — d’illipé. 303. — d’œillette, 394, 396. — d’olive, 390. — vierge, 391 . — volatile de copahu, 390. Huiles, 389. — essentielles, 367. — lixes, 389. — grasses, 3S9, 390. — siccatives, 390, 394. — volatiles, 367. Uumulus Lupuluà , 80, 269, 283. | Hura crépitons. 452. Hydrocotvle asiatique, 44. Hydrocotyle asiatica , 44 • tdymenœa. 343. — Courbant , 348. — verrucosa, 348. Hyoscyamine, 137. Huoscyamus albus, 178, — aureus , 178. — niger , 176. JJyperantkera Moringa , 150, 401 llypericinees, 26, 124. Bypericum perforatum, 124. Hyi homycètes, 479. i Hypogynes, 5. 517 TADLE I Iberis rudernlis , 186. Je ica Aracouc/tiiii, 344. — dec.andra , 344. — Guianensis , 344. — heptap'njlla , 344. — hetcrop/iylla , 344. — Jcicariba , 343. — Tamahacfiy 344. Icicariba, 343. Iciquier aracouchini, 344. à cinq feuilles, 344. • — decandre, 344. — de la Guyane, 344. — icicariba, 343. — tamahaca, 344. Igasur, 296. lgasurine, 291, 296. Jynatia amara , 296. — Philippina , -96. Il x aqui folium 196. — Puraynayeni>U) \ 68. , — vomiloria , 168. llicinées, 16s. Jlicium anisalum , 267. — Floridanum, 268. — paroi/lorum, 268. Ulecebrum lunatum , 7. Jllipe butyracé. 408. — à larges feuilles, 403. — à longues feuilles, 403. — de Paik. 408. Impératoire, 81 . — commune, 81 . — de montagne, 82. Jmperatoria major , 81. — Ostruthium , 81, — radiXy 81 . Indian arrow-root, 310. — rubber, 413.. Infère, 5. lnga ongle-de-chat, 150. Inga avaremotemo, 147. — unguis-catiy 150. Insertion. 5. Jnula Helerdumy 76. lnule année, 76. — hélénière, 76. lnvia, 402. lonidion brevicaule. 51. — ipecacuauha, 51 . — parviflore, 51 . — poaya, 51. ALPIIADÉ TIQUE. louidium brevicaule. 5). — Ipecacuauha, 5!. — parviflorum, 51. — Poaya , 51 . Ipa, 454. I|>e branco, 197. Ipéca, 48. Ipecacuauha, 18, 45, 46. — amylacé, 60. — annelé, 47, 48, 49, 50, — bâtard, 52. — blanc, 51, 52. — pris, 48. — ondule, 47, 50 — strié, 47. Ipecacuauha cineritia uulgaris, 48 — o/ficinalis, 47 . — Perumana, 48. Ipo, 454. Ipo veuéneux, 453. Ipo tomcaria, 453. Ipomæa macrorhiza, 61. — Orizabensis, 63. — purgn, 61 . — Turpethum, 84. fpomée d’Orizaha, 63. Iridees, 23, 223. Iris, 3, 91, 94, 97. — de Florence, 18, 97. — glaïeul, 98. — faux Acore, 98. — fétide, 18, 98. — flambe, 98. — jaune, 98. Iris Florentina, 97 . — fœli'la, 98. — fœ'idissimn, 98. — Germanica, 98 . — Pseudo-Acorus, 93. — tuberosa , 91. Isonandru Gulta, 416. lsonandre gulta, 416, lvette, 184. lvr.,ie, 438, 439. J •laggery, 317. Jagre, 317. Jalap, 22, 46, 61. 63, 433 . — fusiforme, 63 . — léger, 63. — mâle, 63. — officinal, 62. 518 TABLE ALPHABÉTIQUE. Jalapa, 62. Jalapium, 62. Janipha Manihot, 306. Jasmin sambac, 166. Jasminées, 25, 264. Jasmiuum Sambac , 166. Jafrop/ui, 3ü6. — Cw cas , 403. — dulcis , 308. — elastica, 413. — Manihot y 306, 308. — mi'is , 308. Jaune d’œuf, 417 . Jetaïba, 348. Joli bois, 145. Jouo, 385. Joubarbe des toits, 438. Juca dolce, 308. Jugeoliue, 404. Juglamlées, 21, 149, 352.394. Juglans rrgia, 149, 197, 391. Jujuhœ, 243. Jujubes, 22, 241, 212, 243. Jujubier o flicinal, 242. J un eus aromaticus, 194. — odoratus, 194. Juniper us communis, 272, — Lycia, 331. — Oxyccdrus , 341. — Sabina , 122. Jus de Réglisse, 424. Jusee, 148. Jusquiame, 6, 163, 176^438. — blanche, 178. — commune, 176. — doree, 178. — noire, 176. R Kœmpferia Galanga , 454. — rotunda , 106. Kæmpfene galanga, 454, 457. Kalie zeerie, 249. Kauri, 311. Kavé, 279. Kawa, 81. Kawine, 81 . Khaya du Sénégal, 148. Khaya Senegalensis , 148. Kif, 121. K.iuo d’Amboine, 419, 423. — de Gambie, 423. — del«* Colombie, 423. Kino de la Jamaïque, 419, 423. — de l’Australie, 4J3. — du Sénégal, 423. Kinos, 419, 423. ICiracaguero, 459. Knautia arvensis , 198. Kosso, 218. Kouri, 341. Kouri resin, 341 . Ivousso, 218. Ivramer à trois étamines, 68. — d’Amérique , 69. Krameria lxina , 69. — triandra , 68. Labdanum, 349. Labia tœ , 20. Labiees, 25, 44, 112, 114, 123, 124, 182, 1 84, 197, 219, 377, 385. Lactuca allissima, 427 . — saliva , 42. — virosa , 42. . Lactucarium, 427. Lactucine, 427. Ladanum, 21, 338, 349. — de Candie, 349. — d’Espagne, 349. — eu pains, 349. Ladanum in tortis , 350. Lagenuria ou/garis , 289. Lagœcia cuminoides , 376. Lait d’amandes, 290. — d’assa fœtida, 328. Laitue, 21, 28, 42. — commune, 42, 428. — frisée. 42. — gigantesque, 427. — pommee, 42. — romaine, 42. — vireuse, 42, 438. Lame, 6. Lamier blanc, 44. Laminaire dgitée, 314. — sucrée. 314. Laminaria digitata, 314. — saccharina , 314. Lamium album , 44. Langue-de-bœuf, 429. — -de-cerf, 1 93. — -de-chat, 429. ' anhoa, 1 66. Lintana Pseudo-Thea , 168. TABLE ALPHABÉTIQUE. Lappa glabra, 76. — major , 76. — min or, 76. — officinalis, 76. — tomentosa , 76. Larangeira do rnato, 136. Larix, 338. — Europæa , 313, 338, 35V. Laserpitium chironium , 326. Lasiosioma cirrhosa, 460. — Curare, 460. — Uouhamon, 460. Laudanum de Rousseau, 427. — de Sydeuham, 202, 224, 427. Laurel, 156. Lauréole, 145. — commune, 145. — femelle, 145. — gentille, 145. — majeure, 145. — mâle, 145. — odorante, 145. — paniculée, 143. Laurier, 155, 234, 266. — à jambon, 234. — à lait, 188. — -amande, 20, 1 88. — camphrier, 385, 386. — -cerise, 163, 188, 1 89, 438. — commun, 234. — d’Apollon, 20, 234. — des Alpes, 389. — des bois, 145. — des Iroquois, 155, — franc, 234. — rose, 438. — sassafras, 21. Laurine, 188. Laurinées, 24,136, 138, 148, 155, 234, 351, 385. Laurus Benzoin , 366. — Camphora , 385. — Cassia , 138. — Cinna7nomum , 136. — Culilawan , 148. — nobilis, 234, 384. — Pichurim , 156. — pseudobenzoin , 366. — Sassafras, 155. Lavande, 184, 377, 385. — aspic, 379. — stéchade, 219, 379, Lavandula , 377. — spica t 379. 519 Lavandula Stœchas, 184, 219, 379. Lécule. 3. Leg, 258. Légua Noël, 373. Légumineuses, 26, 95, 124, 145, 147, 150, 157, 158, 219, 295, 296, 319, 323, 324, 345, 348, 358, 361, 401, 419, 423, 424. Lentisque, 80, 1 59, 341 . Leontodon Taraxucum, 43, 197. — vulgare, 197. Lrpidium gramineum , 186. — Ibevis, 186. — lati folium, 186. — ruderale , 186. — sativum , 186. Leptomite, 482, 491 . — de Hannover, 482, 483, 491 — épidermique, 482, 433, 491. — oculaire, 482, 485, 491. — urophile, 482, 483, 491. — utericole, 482, 484, 491. — utérin, 482, 184, 491. Leptomitées, 491. Leptomitus de l’épiderme, 483. — de l’œil, 485. — de l’utérus, 484. — du mucus utérin, 485. Leptomitus , 482. — epidermidis, 483. — JJannoverii , 483. — muci uterini, 485. — oculi, 485. — urophilus, 483. — vteri, 484, 485. — utericola, 484. Leptospermum leucodendron, 382. Leplothricées, 491. Leptothrix, 487, 491. — buccal, 487, 491 . Leptothrix bucealis, 487. Leucopiper, 231 . Levisticum o( freina' e, 81, 267. Ley, 258. Liane à réglisse, 95. Libanotis Cretensis , 266 . — hirsuta, 266. Lichen aphtheux, 33. — des chiens, 33. — des rennes, 33. — d’Islande, 28, 31, 32, 33. — pulmouaire, 33. — pyxide, 33. Lichen absinthifolius, 34. TABLE ALPHABETIQUE. ?P>0 Lichen aphthosus, 33. — bar bat us, 33. — caninus , 33. — discoideus. 34. — furfuraceus, 34. — implexus, 31. — Jslondicus, 3 ! . — j) er tus us, 34. — plicanis , 34. — pu/vionurius . 33. — pyxidalus , 33. — rauyi/eriuus , 33. Linhéniiie, 32. Lirhens. 17. 22, 31 . Licuala s/iinosa. 346. Licuale epineuse, 3t6. Lierre, 196. — imitant, 352. — rampant, 196. — tei restjv, 44. Ligneux, 298. Liqnum Atoes, 156, 273. — aquilæ, 156. — Guajaci. 151. — i lepla eticum, 150. — Quassiæ Jumaicensis , 1 59. — Quassiæ Surinamensis , 154. — h 'hodeum, 372. Ligustuum capillaceuni , 82. — fæniculaceuiu, 80, 267. — Fœuiculum , 376. — Leoisticum, 81,267 . — Memn , 82. — Phellandi ium, 267. Lilas, 19. — commun, 264. Lilia^ées. 17, 23, 428. Lilium candidunij 94. Limbe, 4. Limettes, 374. Limettier, 374. Limonade, 236. Lima nium oui gare, 76. Limons, 374. Lin, 276, 300. — usuel, 276, 285, 286, 396. Linées, 26, 285. Limments, 389. Linuni usitatissimum , 285, 396. Lip<.role de Peuplier, 164. Liqueur du docteur Porter, 427 Liquidamhar, 361, 364. — blanc, 364. — d’Amérique, 364. Liquidambar liquide, 365. — mon, 364. — oriental, 365. Liquidambar oneutalis , 365. — stgrad/lua , 364. Liquides spiritueux, 438. Liquirit a , 95. — o/pcinali s, 95. Lis, 3. — blanc, 94. Liseron, 19, 61, 82. — à feuilles d’Altliæa, 03. — des haies, 63, 330. — scammonée, 63. Lithospermum tinclonum, 82. Litsea C b in en sis, 409. Litsee de Chine. 409. Liveche. 81 , 267 . — officinale, 81 . Lobaria pulmanaria, 33. — anlisyphilitica, 81. — in fiat a, 81. — urens, 81. Lobelia Caoutchouc , 414. — Cautschuk, 414. Lobéliacées, 25, 81, 413. Lobebe a fruits gonfles, 81. — brûlante, 81. — caoutchouc, 41 4. — syphditique, 81 . Loculicule, 7. Loganiacees, 25, 45, 136, 159, 296, 45S, 460. Lonicera caprifolium, 195. Looch blanc, 392. Loque, 106. Loroglosse à odeur de bouc, 87. Loroqlossum hircinum, 8 / . Lorum ateri , 485. Lucuma, 417. — marmelade, 417 . lucuma mammosn , 417. Lumbricidia anthetminthica, 295. — tpgalis, 295. Lumbrirornm semen , 208. | Lupulin, 270. I Lupnline, 27 1 . Lupulus communis, 269. — scandens , 269. Lychnis officinalis , 84. Macajera, 308. M TAULE ALPHABÉTIQUE. Macis. 297. M/icrjpi/.cr, 232. Madi, 404. Madi cultivé, 401. AJadin , 404. — satina , 404. — viscosa, 404. Madjoun, 121. J/*p.va pic/a, 245. Maese peinte, 245. Magnioc, 306. Magnolia, glauca, 140. Magimliacees, 27, 110, 149, 267. Maguolier glauque, 140. Mahogou fébrifuge, 136. Maïs, 246, 217, 317. — cultivé, 247. Makar, 331. MakUer, 331. Alain aurea , 239. — cotonea, 239. — C g do nia , 2o9. Malaccôues, 209, 2" 2. Malague, 168. AJalanea racernosa, 130. Malani eu grappe, 136. Malherbe, 79. Mulicorium, 70, 235. Malus commuais , 240. Matoa , 180. — moscbota, 124. — rotundifolia, 181, 212. — sylvestris, 181, 211. Malvacees, 26, 44, 124, 180, 211, 295. Maucenillier, 439. — vénéneux, 451 . Mandiiba, 306. Maudioca, 306. Mandr agora officinaruni, 81, 196. — vernalis, 81, 196 Mandragore, 3, 81, 190. — femelle, 81 . — mâle, 81. Mangi fera dûmes tien, 296 — Indica, 296. Mungo, 290. Mangostan guttier, 334, 335. Alangostana Camboyia , 335. Mangouste, 81. Manguier commun, 296. Mauiba, 306. Maniguette, 264. Manihoc, 306. AJanihot , o 00. Manihol allissima , 306. — A y pi, 308. — vlilissima 306. Manioc, 303, 306, 307. — aipi, 308. — doux, 308. — ordinaire, 306. Mauioque, 306. | Mnnna , 312. I — He.br a ica, 313. I Manne, 21, 3 1 2 . — alhagi, 313. I — de Briançon, 313. — de Calabre, 313. — de Sicile, 31 3. I — en larmes, 312, 313. — en sortes, 31 3. — g i'i sse, 312. — liquide, 314. Mannite, 162, 313, 314. Mantina, 209. | Mapa, 407. j Maranta ammdinacea , 310 — lialanga, 105. ! Mari g nia obtusi folia , 344. Marignie à feuilles obtuses, 341, Marinheiro, 149. Marinheiro de folha largo, 149. Marmelade naturelle, 417. — de Trouchin, 313. — de Zanetti, 31 3. Maroute cotule, 205. Marronnier, 149. _ d’Inde, 20, 135. Marrons, 31 3. ; Maruta Cotula, 205. Massette à larges feuilles, 290. Mastic, 21, 341, 342. — de Jannota, 342. | Mastiche. 342. 1 MastiXyStâ, Maté, 168. I Matico, 196. ! Matricaire, 124. — camomille, 123. j — officinale, 124. Matri caria Camomilla , 123. — odorala , 124. — Parthenium, 124. Mauve, 20. 163, 180, 211, 318. — à feuilles rondes, 181 . — musquée, 124. — sauvage, 181, 211, 212- I Mâ!e§, 6» 522 TABLE ALPHABÉTIQUE. Méclioacau du Mexique, 63. — du Pérou. 82. Mechoacannanigra , 62. Mecouiuni, 425. Médicament an helminthique de Storck, 60. Medicee, 168. Mediciuier, 306. — cathartique, 403. Mela/euca Cojaputi , 382, — hyper i ci folia, 382. — leucaden'lron , 382. — minor , 382. — splendens , 382. — mer ma, 382 Mé’aleuque à bois blanc, 382. — a feuilles de Millepertuis, 382. — à trois nervures, 382. — brillaut, 382. — nain, 3>2. Mélasse, 315. Meleze, 313, 338, 354. — ordinaire, 338. Méliacées, 26, 136, 149. Melilot, 124. — bleu, 124. — officinal, 124. Melilotus cæruleus , 124. — offirinalis , 124. Me lissa offirinalis , 1 8&. Mélisse, 2, 163, 182. — de Moldavie, 123. — otficinale, 182, 183. Melloca Peruviana , 85. Melon, 289, 317. Mélonide, 224, 225. Melosa, 404. Membrog, 77. Meuispermacées, 27, 77, 244, 460. Menispenne subéreux, 244. Menispermum Cocculus, 244. Mentagrophyte, 475. Ment h cl , 377. — aquatica , 113. — yenlilis , 113. — hirsntdy 113. — piperda, 112, 184, 379. — procumbens, 113. — rotundifoiia , 113. — ruyosa, 113. — sativa , 113. — viridis , 113. Menthe, 19, 108, 112, 1 84, 377. — à feuilles rondes, 113. Menthe aqualiqur, 113 — commune, 113. — élégante, 113. — poivrée, 112, 113, 379. — verte, 113. Ményanthe, 197. — trèfle d’eau, 20. Menyanthes trifoliata, 197. Mercuriale, 28, 34, 35, 438. — annuelle, 34. — de montagne, 36. — femelle, 35. — mâle, 34. — sauvage, 36. — vivace, 36. Mercurialis aitnua, 34. — perennis , 36. Mères des fruits, 201. Méricarpes, 265, 376. Merismopœdia , 488. — veniriculi, 488. Mérismopédie, 482,488, 491. — stomacale, 488, 489, 491. Merveille du Pérou, 82. Mésocarpe, 0. Messeuna, 146. Méthode, 11. Méthysticiu, 81. Methysticine, 81 . Melroûderos gummifera , 423. Meum, 82. — athamantique, 82. — capiilace, 82. Meum athamonticum f 82. Meure des Indes, 278. Mezéréon, 145. Microspore, 463, 473, 479, 480 — d’Àudouin. 473, 480. — de la mentagre, 473. 474. — pellicule, 473, 475, 480. Microsporium Audouini, 47 3. Microsporon , 473. Microsporon Audouini, 473. — fur fur, 475. — mentogropUyles, 474. Mi> rosporu/n, 473. Mb ro-'puruin Audouini , 473. — fur fur, 475. — inenlagrop/cytes, 47 4. Mile niia < ’Juaco , 43 Mikauie guaco, 43, Millepertuis, 124. — commun, 12 4. — perforé, 124. TABLE ALPHABETIQUE o23 Mimosa Cale chu , 419. — cochlicarpoSy 147. — Nilolica^ 319. — Senegalensi s, 320. — unguis-cati , 150. RI i ni ose, 332. Mimule musqué, 124. Mimulus rnoschatus, 124. Mine d’or, 4G. Mirabilis dichotoma, 82. — Jalapa , 82. — longiflora , 82. Mithridate, 36G. Mixture de Durande, 370. Mœnchia sativa , 402. Mogorium Sambac , 1 GG. Mohi ca, 149. Moisissure vulgaire, 462, 4G5. Molène, 2. — bouillon-blanc, 213. — Iychnis, 214. — noire, 214. — sinuée, 214. Momordica aspera , 238. — Elaterium , 238. Monesia, 149, 419. Monésine, 149. Monochlamydées, 5, IG, 17,24. Monocotylédoues, 8, 16, 17, 23. Monopétales, 5. Morées, 82, 273. Morelle, 106. — commune, 197. — douce-amère, 106, 107. — faux quina, 136. — grimpante, 106. — noire, 197. — tubéreuse, 85, 304. Morelles, 438. Moringa oleifera , 150, 401. — pterygosperma , 150, 401. — Zeylanicay 150, 401. Morphine, 42G, 437. Morton, 442. Morus nigra, 82, 273. Moscatelline, 124. — printanière, 124. Moschocarydion, 297. Moschocaryon, 297. Moscouade, 315. Moucenna, 146. Moussache, 307, 308. Mousse de Corse, 28, 29 — d’Irlande, 29. Mousse marine perlée, 29. Moussenna, 146. Mousses, 17. Moutarde, 276, 286. — blanche, 286, 287. — noire, 286, 287. — usuelle, 287. Mouton zoné, 442. Moxa, 298, 299. Moyen Plantain, 44. Mucédinées, 479. Mucor, 463, 465,479, 480, 481. — vulgaire, 480. Mucor Mucedo, 465. — sphœroccp/ialus, 465. — ternis, 465 . — vulgaris , 465. Mucorinées, 479 Mudar, 82. Mugho, 355. Muguet, 219. Multiloculaires, 7. Munduby, 401. Mur, 332. Muramu, 459. Mûres, 273. Mûrier, 19, 82. — noir, 82, 273. Musc végétal, 124. Muscade, 297. Muscadier aromatique, 297, 40^. — bic.uh\ ba, 409. Muscadier porte-suif, 409. Muscena, 146. Mussenna, 125, 146. Myagrum sativum, 402. Mycélium, 4. Mycoderme de la teigne, 470. Myrica Carolinensis , 411. — cerifera , 410. — — p , 411. — Pcnsyhanica , 411. Myricées, 410. Myristica aromatica} 297, 384. — Dicuhyba , 409. — fragrans , 297, 384. — moschata., 297,384. — officinaliSyWl , 384, 409. — sebifera , 409. Myristicées, 24, 297, 408. Myristicine, 409. Myrobalans, 245. — belliries, 245. — belliriques, 245. 52i TABLE ALPHABÉTIQUE. Myrobolans indiques, 215. — noirs, 245. Alyrobalanus DeUirica , 245. — C/i^bula, 245. — citrina , 245. — emblici , 245. — Indicæ , 245. — làgrœ , 245. Myrobolani Jielliricœ , 245. — citrinœ , 245. — Danwsonœ, 245. Myrosiue, 287. Myrosptrme, 361, 363. — baumier, 361, 362. — péruifere, 363. — pubesceut, 363. AJ yrospernium, 361. — Balscimum , 361. — peniiferum, 363. — pubescens , 363. — toluiferum. 361. Myroxyhni toluifera , 361. — pedicellatum , 363. — peruiferum, 363. — pubescens , 363. Myrrha , 332. Myrrhe, 330, 332. — de l’Inde, 334. — nouvelle, première espèce, 334. — onguiculée, 333. M yrsiuacees, 245. Myrsine a feuilles pointues, 245. Myrsine A [ricana, 245. Myrtacées, 26, 199, 234, 382, 401, 4:'3. Myrte, 197, 419. Myrtille, 234. Myrtinee, 197. Âfyrtus communis , 197. — Pimenta , 284. N Naga musadia, 159. Naudiroba, 404. Napel, 64, 194. Nard celtique, 61 . — de Crete, 61 . — indien, 61, 195. N ardoslachys Jatumansi , 61 . Nardus Indica, 61. Narthex a*sa fœtida , 326. Nasitort, 186. *- sauvage, 186, r Nasturtium officinale , 186. ! Nasturtium rude cale , 186. I Nauclea Gambie , 422. ! Navet, 85, 317, 9.93. — du diable, 77. Navette, 393. Neb-ueb, 320. Neboued, 320. Nelumbium luteum , 85. Nelumbo jaune, 85. Nénuphar, 219. Nephrode fougère-mâle, 101. Nephrodium Filix-mas , 101. Ni rium autidysentericum, 148. Nerprun, 2, 5, 22, 225, 229, 230. — bourgeue, 230. — purgatif, 229. Neutres, 6. Nicotiana nuric.ulata , 174. — paniculata , 174. — Persica , 174. — quadriualviSy 174. — repanda , 174. — rustica, 174. — suaueolens , 174. — Tabacum , 168. Nicotiane, 168. — auriculée, 174. — ordinaire, 168, 170. — pauiculée, 174. — persique, 174. — quadrivalve, 174. — recourbée, 1 74. — rustique, 174. — suave, 174. Nicotianine, 172. Nicotine. 172, 437. Nielle, 297. Nigella arvensis , 297 . — sutioa , 297. j Nigelle, 297. — des champs, 297. i Niottout, 333. Nina arbrisseau, 317. ! /V?/>a fruticans , 317. | Noirprun, 229. Noisette, 6. j Noix, 395. — de Bancoul, 402. — de Cyprès, 271. — des Moluques, 402. — igasure, 296. — vomique, 276, 290, 291, 437, 438 | Nook, 403. TABLE ALPHABETIQUE. Nopal à cochenilles, 324. Noyer, 149, 197, 394. Noz moscada do Brasil, 409. Nuces Pistaciœ, 245. Nucista , 297. Nunnari, 82. Nunnari-vayr, 82. Nux aromatica , 297. — moschata,1^1 . — myristica, 297. — unguentaria , 297. — vomica, 291. — — légitima , 296. Nyctage, 82. — a longues fleurs, 82. — belle-de-nuit. 82. — dichotome, 82. — du Pérou, 82. Nyctaginées, 24. Nyctanthes Sambac , 166. Nymphæa alba . 219. Nymphéacées, 27, 2 « 9 . O Ochnacées, 26. Ocotea cymbarum , 156. — Pichurim , 156. Œil-de-corbeau, 291. Œillet, 219, 222. — de la Caroline, 45. — des jardins, 222. — rouge, 222 . Œuanthe phellaudrie, 267. — safranée, 439, 449. Œnanthe crocata , 449. — Phellandrium , 267. Œuf végétal, 7. Oïdiés, 480. OiiJii species, 470. OïJium, 463, 466, 467, 479, 480, 481. — blanchâtre, 468, 480, 481. — pulmonaire, 468, 469, 480. Oïdium albicans , 468. — porriginis, 470. — pulmoneum , 469. — Schœnleinii , 470. Oignon, 98. ülea Europœa, 325, 390. — fragrans , 166. Oléacees, 25, 14-8, 196, 325, 390. Ole i nées. Voy. Oléacées. Oléo-résines, 353. (Jleum cojiciib'ij 359. Oliban, 332. Olibanum , 332. Olives, 390. Olivier, 19. — commun, 325. — d’Europe, 390. — odorant, 1 66. Olivile. 325. Ombelliferes, 17, 20, 25, 44, 75, 78, 80, 81, 83, 186, 264, 326, 329, 375, 449. Oncarie Gambir, 422. Onglet, 6. Onguent basilicum. 340. — d’Arcæus, 343. — de styrax, 343. — populenm, 161, 196. — rosat, 372. Ononis des champs, 77. Ononis aroensis , 77. — spin osa, 77. Onopordon Acanthium , 211. Onopordone-acanthin, 211. Onosma echioides, 83. Ophiose mangouste, 81. Ophioxylum serp^ntinum , 81. Ophrys abeille, 87. — araignée, 87. — bourdon, 87. — pendu, 87. Ophrys authropophora , 87. — opifera , 87. — arachnites , 87. Opium, 20, 326, 424, 437, 438. — de Constantinople, 425. — d’Égypte, 425, 426. — de Smyrne, 425. — du commerce, 425. — en larmes, 425. — indigène, 425. Opobalsamum , 356. Oyopanacum , 329. Opopanax, 326, 329. — panais, 326. 327. Opopanax chironium , 326. Opuntia cochenilifera , 324. Orangeade, 236. Oranger, 3, 163, 184, 235, 374. — ordinaire, 184. Oranges, 236, 374. — amères, 374. Ocangettes, 236 . Orcanette, 82, 83. On hidées, 17, 23, 85. 256. 526 TABLE ALPHABÉTIQUE. Orchis à larges feuilles, 87, 8S. — bouffon, 87. — brun, 87 . — mâle, 85, 86, 87. — militaire, 87. — taché, 87, 88. Orchis alba, 87. — arachniies, 87. — bi folia, 87. — comota , 87. — fusca , 87. — hircina , 87. — lati folia , 87. — maculata, 87. — rnascula , 85. — militaris, 87. — Morioy 87. — pyramidalis , 87. Oreille de l’Olivier, 442. — d’homme, 77. Organes appendiculaires, 2. — axiles, 2. — de fructification, 2, 4. — de nutrition, 2. — de reproduction, 2. — de végétation, 2. Orge, 3, 5, 6, 246, 247, 432. — commune, 247. — perlé, 247. Origan, 184, 197. — dictame, 123. Origanum Dictamnus, 123, 197. — vulgare, 184. Orme, 149. Ormenis nobilis , 203. Orne, 312. Oronge ciguë, 440. — — blanche, 440. — jaunâtre, 440. — verte, 441 . — parfumée, 20. — vraie, 22. Orpin, 44. — brûlant, 44. Ortie, 21 , 124, 418 . — blanche, 44. — brûlante, 124. — grièche, 124. — morte, 44. Onjzi , 247. — saliva , 247 . Oscillaire, 482, 486, 491. — intestinale, 486, 491. Oscillaria de l’intestin, 486. Oscilloria , 486. — intestini, 486. Oscillariées, 491 . Oscillatoire, 486. Oseille, 2, 83. Osmonde, 105. — royale, 401 . Osmunda regalis , 105. Othr, 371. Otours, 81 , Oupas, 453. — antschar, 454. Ourary, 458. Ovaires, 6, 7. Ovelles, 7. Ovules, 6. Oxalide tubéreuse, 85. Oxalidées, 26. Oæalis crenata, 85. — Deppei , 85. — tetraphylla , 85. — tuberosa , 85. Oxéolé d’absinthe alliacé, 91 Oxyphœnicæ , 256. Oxgstelma A/pini , 331 . P Pœonia corallina, 83. — officinalis , 83. Pain-de-pourceau, 104. Palétuvier manglier, 423.* Palma-Christi , 397. Palmellées, 1 91 . Palmier jonc, 315. Palmiers, 23, 232, 308, 31: 407, 411, 421. Palo de vacca, 325. — piquante, 149. Paludapium , 75. Pnnacea lapsorum , 207. P anax quinque folium, 80. Pani, 460. Panicaut, 83. — des champs, 83. Panicum dactglon , 99. Panna, 105. . Pao de aguila, 156. Pao de cobra, 1 59. Pao Pereira, 149. Papaver , 259. — album , 259, 261 . — nigrum , 259. — officinale , 259. , 333, 34 TABLE ALPHABÉTIQUE 527 — lihœas, 221. — somniferum , 259, 396, 424. Papavéracées, 27, 78, 221, 325, 424. Papaya communis , 325. Papayer, 325. Papillonacées, 77 . Paraguay-Roux, 43 . Parasite de la teigne scrofuleuse, 470. Parasites extérieurs, 461. — intérieurs, 481 . Pareira brava, 77. Parelle, 83. Pariétaire, 5, 28, 36. — officinale, 36, 37. Pnrietaria officinales, 36. Paris quadrifolia, 47. Parisette, 44, 46. — à quatre feuilles, 44, 438. Parmentières, 305. Parties des fleurs, 219 . Pas-d’âne, 210. Paspalum dactylon , 99. — umbellatum , 99. Passerage, 18. — à feuilles larges, 186. — cresson, 186. — ihéride, 186. Pastèque, 289. Pastinaca altissima , 327. — Anethum , 265, 376. — Opopanax , 326. Palagonula vulneraria, 197. Palagonule vulnéraire, 197. Patate, 22, 85, 317. Pâle de Guimauve, 320. — de Jujube, 243. Patience, 19, 54. — à feuilles aiguës, 83. — alpine, 54. — commune, 54. — des moines, 54. — sauvage, 83. Patraques, 305. Paullinia, 294. — austral is , 452. — Cupana, 294. — Cururuy 452. — pinnata , 452. — sorbi is\ 294. Pau'linie, 294. — ailée, 452, — australe, 452. — cupana, 294. — guarana, 276, 294. 1 Pavame, 155. Pavonia diuretica , 44. Pavonie diurétique, 44. Pavot, 3, 7, 20, 259. — blanc 259, 260. — b'anc, déprimé, 260. — noir, 259, 260. — pourpre, 259. — somnifère, 259, 396, 424 Pêche, 6. rèeher, 211,217, 322. — commun, 217. Pédane, 211 . Pédiculaire, 45. — des marais, 45. Pedicularis palustris , 45. Pekea butyrosa , 409. Péki butyreux, 409. Pélargonium , 37 2. Peltidea aphthosa , 33. — canina, 33. Peltigcra aphthosa, 33. — canina, 33. l’enœa sarcocolla , 325. Pénæacées, 325. Pensée, 28, 38. — cultivée, 39. — sauvage, 38. Pepo macrocarpus , 288. l’éponide, 224, 225. Perce-muraille, 36. Périanthe, 4, 5, 17 . Péricarpe, 6. Periclymenum Italicum , 195. Perigynes, 5. Periploca emetica, 52. — Indica , 82. — Mauritiana, 52. — Secamone, 331 . Périploque émétique, 52. l’érisperme, 23. Périspermées, 7, 16, 17. Persica vulgaris, 217. Persicaire âcre, 45. Persil, 20, 83. — des fous, 186. — officinal, 83. Perljah, 416. Pertusaire commune, 34. Pertusaria communis , 34. Pervenche, 197 . — à grandes fleurs, 197. — couchée, 197. j — mineure, 197. 528 TABLE ALPHABÉTIQUE. Pesse, 1^9. Petales, 5, 6, 219. Pet du diable, 452. Pétiole, 4. Pétiolule, 4. Petit-Chêne, 116, 184. Petit grain, 236. Petit-Houx, 104. Petit-lait de Weiss, 124, 25t. Petit Vomiquier, 159. — Damas noir, 242. Petite Centaurée, 2, 108, 112. — Ciguë, 188, 438. — Douve, 198. — Mauve, 181, 212. — Ortie, 124. — Passerage, 186. Petits Pignons d’Inde, 400. Petiveria alliacea, SS . Pétivérie alliacée, 83. — tetrandre, 83. Petroselinum sativum, 83. Petun, 168. Peuplier, 3, 1 59, 161 . — noir, 161. Phaca trngacantlia , 323. Phanérogames, 15, 16, 17, 23. 28. Phellandrie, 267. — aquatique, 267. Phellandrium aquatieum, 2C7. Phitecollobium avaremotemo . 147. Phœnix daclylifera. 232, 317. Phyllanthe emblic, 245. Phyllanthus Emblica, 245 . Phyllitis rotundi folia., 193. — Buta muraria, 193. Phyllotaxie, 4. Phvsalide somnifère, 438 . Physalis Alkelcengi , 228. Pliysda furfuracea , 34. — Islandica , 31 . Physcie grenue, 34. Physcite, 314. Phyto-alopecie, 474. Phytolacca, 7. Phytolaccée, 83. Picea, 159,338. — pcclinata , 354. Picranena excelsa.' 159. Picranéne éteve, 159. Picroglycion, 108. Picrolichénine, 34. Picrot'*xine, 24i. Pied-de-chat, 21 1 I’ied-de-grifT >n, 104. Pied-de-lion, 194 . Pied-de-veau, 5, 105. Pignon des Barbades, 4i'3. — d’Inde, 403, 438. Pilules bénites, 430. — d’Alhandal, 237. — de Méglin, 177 . — d’Hufeland, 254. — de Hudius, 331 . — hydragogues de Bontius, 336 — toniques de Bocher, 104. Piment frutescent, 454. Pimpinella, 375. — Anisum , 365, 376. Pin Alviez, 355. — austral, 356. — cembro, 355. — crm, 355. — de lord Weymouth, 356. — d’encens, 356. — des marais. 356. — maritime, 338, 354. — Mugho, 355. — suffis du Briançonnais, 355. — sylvestre, 354. — Weymouth, 356. Pins, 338, 339, 418. P inus , 338. — Al)ips , 159. — australis , 356. — balsamea, 356. — Cembra , 355. — exceha, 159. — Larix , 313, 338. — maritima , 338. — Mugho , 355. — palùstris , 356. — ppctiuata, 338, 354. — Picea, 338, 354. — piuasfer, 33*, 351. — Strobus, 356. — syluestris , 354. P per album, 231. — aromaticum, 231. — callosum , 231 . — Cubeba, 231. — elougatnm , 1 96 . — lonqnm , 231, 232. — metbystirum , 81. — nigrum , 231, 3*4, 454, Pipéracées, 24, 81, 196, 230. Pipérin, 231 . 1 Pipi, 83. TABLE ALPHABÉTIQUE S29 Pisselæon, 340. Pissenlit, 43» 197. Pistache, 24b. — de terre, 40 1 . Pistachier, 419. — commun, 245. — lentisque, 159, 341,403. — térébinthe, 357. Pista cia Lenliscus , 159, 341, 403 — TerebinthuSy 357. — vera, 245. Pistils, 5. Pitayon, 132. Pityriasis disrolor , 473. — versicolor, 476. Pivoine, 83. — coralline, 83. — femelle, 83. — mâle, 93. — oflicmale, 83. PI fin tabulées, 24, 44, 297. Plantago lanceotala , 44. — major , 4 4. — media , 44. — Psyllium , 297. Plantain* 3, 44. — des Alpes, 207. — lancéolé, 44. — pucicr, 297. Platanthera bi folia , 87. Platanthcre a deux feuilles, 87. Plateau, 3. Plombaginées, 24, 76, 79. Plosslea floribunda , 331. — papyracea , 331. Ploslee papyracée, 331 . P lumbago Europœa , 79. Poaya, 48, 51 . — branca, 51 . — dapraia, 51. — dabotica, 48. — do campo, 50, 51 — do mato, 48. Poire, 432. Poiré, 432. Poire de terre, 85. 1 Pois, 6. — d’iris, 98. — suppuratifs de Wislin, 144. Poisons, 437 . — drastiques, 438. — irritants, 438. — narcotiques, 438. — narcotico-âcres, 438. Poivre à queue, 232. — aromatique, 23 1 . — cubt be, 232. — d’ea", 45. — de Roxburgh, 232. — kawa, 81. — long, 230, 232. — noir, 454. Poivres, 225, 230. Poivrier à queue, 231. — aromatique, 231 . — cubèbe, 231. — de Uoxburgh, 231 . — pédicule, 231 . Poivriers, 230. Poix blauche, 339. — de Bourgogne. 7 39. — des Vosges, 339. — jaune, 339. — noire, 339, 340. — résine, 339, 340. Polakènes, 264. Pollen, 6. Polyeotyléd ones, 8. Polygala amer, 67 . — d'Autriche, 68. — de Virginie, 66. — glanduleux, 68 . — poaya, 68. — séuéga, 66. — vénéneux, 452. — vulgaire, 67 . Pohjgala amara , 67. — Austriaca, 68. — g 1 and u l osa , 68. — venenosa , 452. — vulgaris , 67. Polygalees, 27, 66, 452. Polygonale anguleux, 105. t'olygonatum ancrpSy 105. — vu! gare? 105. Polygonees, 24, 45, 52, 54, 77, 83, 423. Polygonum antihœmorroidale, 45 — aoiculare , 69. — Dislorla , 54, 77. — Centinodium , 69. — Eyiropiper , 45. Polymnia Abyssinien , 403. Polypetales, 5. Polypode, 100. — calaguala, 103. — du Chêne, 103. — vulgaire, 103. MOQ.-TANn. — BOT. Mi l). 30 TABLE ALPHABÉTIQUE. B30 Pohypodium Baromez, 301. — Calaguala, 103. — crassi folium, 104. — Filix-femina , 103. — Filix-mas, 101. — quercifolium, 105. — vulgare, 103. Toljpore, 300. — amadouvier, 301. — du Mélèze, 42. — ongulé, 301. Po'yporus, 300. — fomentarius, 301. — igniarius, 301. — Laricis , 42 . — officinalis, 42. Polytric des officines, 193. Pomacées, 21, 26, 239. 240. Pombatia Ipecacuanha, SI. — Jtubu, 51 . Pomme de terre, 85, 304. Pomme épineuse, 6, 163, 178, 276, 293. Pommette épineuse, 178. Pommier commun, 240. Populus nigra, 161. Porrigo decalvans, 474. — scutulata , 472. Porrigophyte, 472. Porlulacées, 26. Pote, 379. Potentilla Anserina, 83. — replans, 83. — Tormentilla, 84. Polentille argentine, 83. — officinale, 84. — rampante, 83. Potion de Chopart, 360. Potiron, 288, 289. — jaune commun, 288. — vert (gros), 288. — vert (petit), 288. Poudre aux vers, 45. — cachectique d’Hartmann, 139. — de Guttète, 80, 83. — de la comtesse, i 25. — des Jésuites, 126. — de Talbot, 126. — de Wetzler, 77. — digestive de Duc, 139. — Saint-Ange, 77. Primevère, 7. Primulacée, 104. Prono-djevo, 458. PruDe, 7, 241, 317, 432. — de Saint-J ulien, 242. Pruneaux à médecine^ 242. Prunellier sauvage, 423. Prunier, 322. — domestique, 241. Prunus , 322. — domest'ca, 241. — Lauro-cerasus, 188. — Mahaleb, 168. — odorat us, 168. — spinosa, 423. Psidium, 70. Psolarea esculenta, 85. Psychotria emetica, 49. — herbacea , 51. Psychotrie émélique, 49. Psyllium, 297. Ptéléa à trois feuilles, 342. Ptelea trifoliata, 343. Pteris aquilina, 103. Pterocarpede Coromandel, 423. — dragon, 345, 347. — hérisson, 423. — santalin, 158. Pterocarpus Draco, 345. ' — erinaceus, 423. — hemiptera, 345. — marsupium, 423. — officinalis, 345. — santalinus, 158. Pterygium ter es, 387. Ptychote de la Thebaïde, 267. — verticillée, 255. Ptychotis Coptiea, 265. — verticillata, 265. Puccinia, 19, 463. — favi, 464. Puccinie, 463, 479. — du favus, 464, 479, 480. Pulmonaire, 197. — officinale, 197. Pulmonaria officinalis, 1 97 . Pulpe de tamarin, 256. Pulsatilla pralensis, 194. — vulgaris, 194. Punica Granatum, 69, 219, 234. — spinosa, 69. Pyrèthre, 45, 65, 66. Pyrethrine, 66. Pyrethrum Parthenium, 124. Pyrola rotundifolia, 198. j Pyrole, 198. I Pyrus Cydonia, 239. TABLE ALPHABÉTIQUE Pyrus Malus , 240 . Pyxide, 7. y Quabèbe, 232. Quamoclit, 84. Quassia, 150, 153. — de la Jamaïque, 159. — de Para, 55. Quassia amara, 153. — excelsa, 154. — Simaruba, 70. Quassier amer, 153. — élevé, 154. Quassine, 154. Quassit, 151. Quénot, 168. Quercus racemosa, 148. — robur, 148. — sessili/lora, 148. Quina, 136. — anaranjada, 132. — de Mandanha, 136. — do 1U mijo, 135. — do mato, 136. Quinidine, 134. Quinine, 20. Quino, 418. Quinquina, 2, 20, 125, 418. — à petites fleurs, 127, 130, 133. — aromatique, 142. — bicolore, 136. — Calisaya, 127, 128, 129. — Caraïbe, 135. — Carthagèue spongieux, 132. — da Serra, 135. — de Loxa brun compacte, 135. — — jaune tibreux, 135. — — rouge fibreux, du roi d'Es- pagne, 135. — — rouge marron, 135. — de Piauhi, 136. — de Saint-Domingue, 135. — de Saint-Paul, 136. — de Sainte-Lucie, 135. — do campo, 136. — du Pérou, 136. — du Sénégal, 148. — gris, 132. — — brun de Loxa, 132. — La Condamine, 127, 129, 132. — orangé, 132, 135. — ovale, 127, 131, 134. 531 Quinquina Pitaya, 132, 136. — Pilon, 135. — rouge de Lima, 135. — — officinal, 135. — — vrai non verruqueux, 135. — — vrai verruqueux, 135. — rugueux de Lima, 135. — spongieux, 135. Quintefeuille, 83. K Kacahout des Arabes, 285. Iîachani, 42n. H icine, 2. — amère de la Chine, 81. — de Calaguala, 103. — de Calahuala, 103. — de Chiendent, 99. — de Chymen, 81 . — de Fougère male, 101. — de Giroflée, 77. — de Mango, 81. — de Polypode, 103. — d’or, 81. — jaune 81 . — noire, 77. Racines tubéreuses, 84. Radicelles, 2. Radicule, 8. Radis, 73, 85. Ha dix Acori vcri, 104. — Anchusœ , 82. — Angelicœ, 75. — Calaguala p, 103. — Calami aromatici , 10 4. — Costi odora'i , 79. — Cyperi longi, 105. — Filicis, 101 . — Galangœ mnjoris, 105. — — minoris, 105. — — Savanensis, 105. — — Sinensis, 105. — Gentianœ, 54. — Gingiberis, 1 05. — Bellebori nigri , 80. — Jpecacuanhœ , 46. — Iris Florentines, 97. — Aleehoacannœ, 82. — Polypodii, 103. — Zedoariœ longæ, 106. — Zingiberis, 105. RalToult, 442. Raifort, 72, o32 TABLE Raifort ordinaire, 72. — sauvage, 73. Rainette blanche, 240. Raisin de Corinthe, 226. — de mars, 227. — de renard, 44. — d’ours, 195. Raisinier à grappes, 423. Raisins, 6, 225, 226, 227, 317, 430. Raiz de Guiné, 83. — de Jacaré, 55. — prêta, 77. Ram-till, 403. Rameaux, 3. Ramon, 460. Ramuscules, 3. Jianunculus acris, 198. — bulbosus , 83, 193. — flammula , 198, 219. — sceleralvs, 198. Raphanus saiious , 72, 85. Raphia , 308. — pedunculata , 308. — vini fera% 308 . Ratanhia, 68, 69, 418, 419. Hatania, 46, 69. Rauwolfia 148. Rave, 19, 85. — de Saint-Antoine, 83, 198. Réceptacle, 5. Redoul, 254, 438. Réglisse, ", 94, 95, 424. — de montagne, 95. — de Russie, 95. — des Alpes, 95. — glabre, 95, 424. — hérissonne, 95. — ofliciuale, 95. Reine-des-prés, 80. Remède de Baville, 78. Renflement, 3. Reuonculacées, 17, 20, 27, 64. 83, 104, 194, 195, 198, 219, 295, 297. Renoncule, 83. — âcre, 198, 438. — bulbeuse, 83, 198. — des marais, 198. — flammette, 198,219. — scelé: ate, 20, 193. Renouée âcre, 45. — antihemori hoïdale, 45. — bistorte, 54, 77. — des petits oiseaux, 69. Résina dammara} 352. ALPHABÉTIQUE. Résina Guajaci , 153. — Lentiscis 3i2. — pinea , 355. Resme alonchi, 344. — anime, 338, 348. — — occidentale, 348. — — orientale, 348. — calaha, 351 . — caragne, 351. — canarine, 344. — chibou, 344. — d’Araucaria, 341 . — de careigne, 351 . — de Chanvre, 351 . — de Dammar. 3 4 1 . — de Ga’iae, 153. — de Gomart, 344. — de Jalap, 63. — de Lierre, 352. — de sandaraque, 352. — de Xanthon hée, 352. — du Bengale, 344. — elémi, 341, 342. — — d'Amérique, 343. — — d’Kthiopie, 343. — — en pains, 343. — — fausse, 343. — — vraie, 343. — faux Dammar, 352. — kamala, 352. — Kameela, 352. — icica, 343. — jaune, 340. — tacamaque, 344. — tamahaca, 344. Résiues, 337. — des ALietinées, 338. — des Conifères, 338. — des Terebiuthacees, 338, 341 Restencle, 34 1 . Rhabarbarine, 53. Rhabarbarum, 52. Rhamnees, 22, 26, 196, 229. Rhamnine, 230. R/tamnus catharticus ,229. — Franyula , 230. — Zizyphus , 242. Rhapontie, 53. Rhapoutique, 53. Rheurns 20, 52. — compactum , 54. — palmatmn , 52. — rhaponticum , 53. — hndulatum , 53. 533 TABLE ALPHABETIQUE. Rhizocarpus M angle , 423. Khizome, 3, 424. — d’Asperge, 94, 96. — dé Chiendent, 94, 99, 100. — de Fougères, 94, 101. — de Polypode, 103. — d’iris, 94, 97, 98. — de Reglisse, 94, 95. Rhizophorees, 423. Rhizo-phyto-alopécie, 477. Rhododendron ferrvgineum , 389. Jihodorhiza scoparia , 372. Rhodorhize effilée, 372. Rhubarbe, 19, 20, 45, 52,53. — anglaise, 53. — blanche, 82. — compacte, 54. — d’ Alexandrette, 53. — de Turquie, 53. — ondulée, 53. — palmée, 52, 53. — pontiqwe, 53. Jlhus radieans , 450. — svccedaneum, 409. — toxicodendron , 450. R'bes. 227. — grossularia , 228. — rubrum , 227, 228. Richardia pilosa , 50. — scabra, 50. Richardsonia Brasiliensis , 50. — emetica , 51. — rosea, 51. — scabra , 50. Kichardsouie rose, 51. — scabre, 50. Ricin, 7. — commun, 397. Ricinus inermis , 397. — commuais, 397 . — viridis , 397 . Riz, 6, 246, 247 . — cultive, 247. Rob de Boy veau-Laffecteur, 53 . Rocou, 350. Romarin, 184, 377, 385. — officinal, 378. Ronce, 19, 125, 198, 419. — arbrisseau, 125. — commune, 125. — du Nord, 168. Rondelle, 77 . Roudier flabelliforme, 317. Rondotte, 44, 186. Roquette cultivée, 186. Ros Calabrinns , 312. Bosa bifera , 371. — centi folia, 220, 371 . — Damascena, 371. — Gallica, 219. — moschata , 37 1 . — opsoslemmay 371. — rubra , 219. Rosacées. 26, 77, 80, 83, 84, 125, 194 193, 217, 219. Rosage ferrugineux, 389. Rose, 19, 229, 370, 371. — de Noël, 104. — de Provins, 220. — pourpre, 220. Roseau, 83. — cultivé, 83. Roses rouges, 419. Rosier, 370, 371. — à cent feuilles, 220, 371. — de France, 219. — de Damas, 371. — musqué, 37 1 . RosmarinuSy 377 . — officinaliSy 184. Rotang dragon, 345, 346. Rnttlera tinctoria , 352. Rottlère tinctoriale, 352. Roucou, 338, 350. Roucouyer, 350. Roufia, 308. Rouhamon, 460. — curare, 460. — de la Guyane, 460. Rouhamon Guianensis, 460. Roure, 148. Rouvre, 148. Rubia sylvestris , 80. — tinctorum, 79. Rubiacees, 25, 48, 49, 51, 77, 80 123 y 126, 135, 422. Rubiœ , 20. - Rubus arcticuSy 168. — fruticosuSy 125, 198. Rue, 5, 198, 438. — des murailles, 193 . — fetide, 198. — odorante, 198. Rumex acutuSy 83. — AlpinuSy 53» — Patientiay 54. Ruscus aculeatuSy 104. Buta graveolens , 198. 30 TABLE ALPHABETIQUE. 534 Kutacées, 26, 80, 136, 140, 148, 198, 384. S Sabine, 108, 122, 370, 438. Sablier, 452. — élastique, 452. Saccharum officinarum, 314. Sacoponium, 328, Sadra-seida, 322. Safran, 219, 223, 224, 438. — bâtard, 89, 21 1, 402. — cultivé, 223. — des Indes, 104. — des prés, 89. Safranum , 402. Sagapénum, 326, 328. Sagou, 303, 308, 309. Sagouier, 3, 30S. — de Rumph, 308, 309, 317. — pédonculé, 308, 309. Sagus, 308. — pedunculata, 308. — Raphia , 308. — Ruf/ia var., 308. — Rumphii, 308, 317. — vinifera, 308. Sainbois, 143. Sainfoin, 21, 31 3, 314. Saint-bois, 143. Salabreda, 322, Salep, 88, 89. — royal, 87. Salicinées, 24, 150, 161. Salicorne, 7 . Salix alba, 150. — amygdalina, 150. — incana, 150. — monandra, 1 50 . — vitellina, 150. Salsaparilla, 56. Salsepareille, 45, 56, 57, 58. — caraque, 58. — de Honduras, 58. — de la Jamaïque, 56. — de la Vera-Cruz, 58. — du Brésil, 58. — rouge de la Jamaïque, 56. — squine, 58. Salseparine, 56. Salsolacées, 24, 118, 123, 316. Salvia, 377. — officinalis, 114, 184, 378. Salviœ, 20. Sambucus Ebulus, 199. — niyra, 150, 213, 234. — vulgaris , 199, 234. Sandal, 158. Sang-dragon, 338, 345. — de Uragonnier, 346. — de Ptérocarpe, 347. — de Rotang, 346. — en baguettes, 346. — en galettes, 346. — en globules, 346. — en masses, 346. — en olives, 346. Sanguenié, 209. Sanguenita, 209. Sanguis draconis, 345. Santal, 150, 157, 158. — rouge, 158. Santalacees, 157. Sautalin, 157. — blanc, 157. — de Freycinet, 158. Santalum , 157, 158. — album, 157. ■— — myrti folium, 158. — Freycinetianum, 158. — myrtifolium, 158. Santolina Chamœcyparissus, 111. Santoliue, 1 1 1, 208. Santonine, 208. Saoria, 245. Sapin, 159, 338, 339, 418. — baumier, 356 . — élevé, 159, 338, 339, 351. — en peigne, 338, 339. — pecliné, 354. Sapiudacées, 294, 452. Saponaire, 84, 198. — d’Iïgypte, 198. . — d'Espagne, 198. — d'Orient, 198. — officinale, 83. Saponaria officinalis, 83. [ Saponine, 84. Sapota Achras, 297. — Mülleri, 416. Sapotacées, 149, 297, 325, 403, 408, i 414. I Sapotées. Voy. Sapotacées. Sa potil lie r , 297 . — commun, 297. — de Müller, 414. I Sarcina venlriculi, 488. | Sarcine de l’estomac, 488. TABLE ALPHABÉTIQUE. Snrcorolla , 325. Sarcocolle, 325. Sarcocollier, 325. Sarcocolline, 325. Sarmentacées. Voy. Ampélidées. Sarothamne à balais, 124. Sarothamnus purgans, 296. — scoparius , 124, 296. Sasankwa, 166. Sassafras, 150, 155. — officinal, 155. Sassafras lignum, 155. — of/icinarum , 155. — radix, 155. Satyrium hircinum, 87. Sauarja, 245. Sauge, 108, 114, 184, 377, 388. — du port de la Paix, 142. — officinale, 1 14, 378. Saules, 19, 150. Sauve-vie, 193. Savinier, 122. Saxifragacées, 26. Scabieuse des champs, 198. — maritime, 20. Scabiosa arvensis , 198. Scammonée, 19, 330. — d’Alep, 330. — d’Amérique, 82. — de Smyrne, 331. Scammonia , 330. Scammonium , 330. — orientale , 335. Sceau-de-Salomon, 104. Schadjaret el Alirleb, 78. Scharkar, 314. Scharkara, 314. SchœnanthuSy 194. Scliœnocaulon officinale, 261. Scilla maritima , 93. Scillœ vel Squillœ radix , 93. Sci lie, 3, 93, 438. — maritime, 93. — officinale, 93. Scillitine, 93, 94. Scitaminées, 23. Sclérote ergot, 29. Sclerotium clavus , 29. Scolopendre, 193. — officinale, 193. Scolopendrium officinale , 193. Scordium , 184. Scrol'ularinées, 24, 40, 43, 45, 115, 124, 179. 535 Scyphophorus pyxidatus , 33. Sebestes, 241, 242. Sébestier domestique, 243. Sebifera glulinosa , 409. Secale , 246. — cereale, 247. Sécamone égyptien, 331. Secamone Ægypliaca) 331 . — Alpiniy 331. Sedum acre , 44. Seigle, 246. — cultivé, 247. — ergoté, 29, 31, 438. Selhium Anethuni , 376. — Galbanum , 326. — Jmperatoria, 81. — Opopanax , 327. Sémécarpe anacarde, 241, 401. Semecarpus Anacardium> 401. — angusti folium, 244. Semen-contra, 203, 207. — d'Alep, 208. — d’Alexaudrie, 208. — de Barbarie, 207, 208, 209. — du Levant, 207, 208, 209. Semen contra vermes , 208. — sanctonicum , 208. — sanctum , 208. Semence à vers, 208. Semences d’Ammi, 265. — de Coing, 240. •— de Courge, 276, 288. — de Potiron, 289. — de Saoria, 245. — froides, 289. — majeures, 289. Sémencine, 208. Sémentine, 208. Semina Dauci Crelici, 266. — — vulgaris, 266. — Fœniculi dulcis , 267. Séné d’Alexandrie, 253. — de Barbarie, 253. — de la Casse à feuilles aiguës, 233. — — — lancéolées, 253. — — — obovées, 253. — de la palte, 253. — de la Thëbaïde, 253. — de Tripoli, 253. — d’Italie, 253. Senecio vulgaris , 199. Seneçou, 199. Sénéga, 46, 66, 67. Séneka, 66. o36 TABLE ALPHABÉTIQUE Sénés, 6, 249, 251. Senevé noir, 287. Senna Alexandrina , 233. — Jtalica , 253. — nostras , 253. — Orientalis , 253, 254. Sepales, 5, 6. Sépédoniacées, 479. Septicide, 7. Septifrage, 7. Serapinum , 323. Serente, 159. Serenlo, 159. Serpentaire, 105. — de Virginie, 76. Serpolet, 184. Serratula anthelminthica , 248. Sésame, 37 1. — d’Orient, 404. — indien, 404. Sesamum Jndicum , 404. — Orientale , 371, 40 4. Seseli Carvi , 376. — Afeum , 82. Sfteadendron butyrosum, 408. Shoré, 385. Shorea camphorifera, 387. — robusta , 385. Sideroxylon nigrum, 418. — salici folium, 417. Sidiuni, 70. Siliqua Æyyptiaca , 251. Simaba Cedron , 295. Simarouba, 70. — de Cayenne, 70. Simaronbees, 26, 45, 70, 153, 159, 29 ». Simaruba amara , 70. — excelsa , 159. — Guianensis, 70. — o/ficinalist 70. S inapis, 286. — a//ja, 287. — nigra , 287, 384. Sinapisme, 287. Sinapismes, 288. Siphonin B> asiliensis, 413. — brevi folia, 413. — Cahuchu , 413. — elastica, 413. — Guianensis , 413. — lulea, 413. — Spruceana , 413. Siphonie élastique, 413, 414. Siritch, 404. Sirium myrti folium, 158. Sirop antiscorbutique, 236. — de Portai, 55. — d’Althæa, 75. — d’Armoise composé, 83. — de Chicorée, 53. — de Cuisinier, 58. — de diacode, 26 1 . — de Guimauve, 75. — de Laitue, 42. — de longue-vie, 36. — de Mûres, 274. — de Pomme composé, 254. — dépuratif de Larrey, 153. — de Rhubarbe composé, 193, 229. Sirupus capillaris , 191. — e spina ceroina , 230. Sison Amrni, 265. — Anisum, 376. Sisymbre officinal, 20, 108. Sisymbrium murale , 186. — Aasturtium, 186. — officinale , 109. Sinilacées, 23, 44, 56. Smilaciiiées. Voy . Sinilacées. Smilax China, 58. — médira. 58. — officimlis, 58. — papyracea, 58. — SalsapariLla , 56. — syphilitica , 58. Smvriia, 332. Sock, 156. Socotrin, 429. Solanacées, 20, 24, 63, 76, 81, 106, 136, 168, 174, 178, 196, 197, 228, 234. Solanées. Voy. Solanacées. Solanines 108. Solarium Dulcamara , 106. — nigrum , 197. — Pseudoquina , 136. — tuberosum, 85, 304. Solenostemma Arghel, 254. Sommités, 108. Soo, 1 56 . Sorgho sucré, 317. Soryhum saccharatum , 317 . Sorose, 269, 273. Souchet, 105. — comestible, 106. — de Babylone, 105. — des Indes, 104. — long, 105. TABLE ALPHABÉTIQUE. Souehet odorant, 105. — rond, 106. Souci, 125. — des champs, 125. — des jardins, 125. Soude, 7. Souliue, 81 . Soymida febnfugn , 136. Soymide febrii'uge, 13G. Spadice, 5. Spadicées, 5. Sparadrap, 343, 414. Sparratosperrna ht/iontripficum , 190. Sparralosperme lithoiilripti<|ue, 199. Spartiàntkus junceus, 29G. Spartium junceum , 296 . — pur y ans , 296. — scoparium , 124. — tinctoriaui) 219. Spatule felide, 98. Species SporotricUi affinis , 468. Spermacoce ferruginea , 51. — globosa , 5i. — hexandrn, 50. — Puai/a , 5 1 . Sperniœdia , 30. — c/aous, 29. Spermapode. 265. Sperinédie, 30. Sphacelia segetum , 30. Sphacelie, 30. — des cereales, 30. Sphæria prrtusa , 34. Spiiœroroccus helminthocorlon, 28. Spicanard, 60, 195. Spigelia anthe.lmia, 45. — Marylnndica , 45. Spigelie auihelminihique, 45. — de Maryland, 45. Spilanthe potager, 43. Spilanthus oleraceus, 43, 211. Spirœa Pilipendula, 80. — Ulmciria , 8o. Spirée filipeudule, 80. Spores, 462. Sporules, 462. Squaïnes de Scille, 94 Sguinautnum, 19 V. Squine, 53. Ssjeudana, 158. Stalagmites Cambogia, 336. — cambogioidcs , 336. — ovali folia, 336. Staphisaigre, 297, 438. S/atice Limonium, 76. Stéarine, 389. Stéaroptèue, 368. Stercus diaboli, 327. Sticta pulmonacea , 33. — pulnionaria, 33. Stigmate, 6, 219. — de safran, 223. Stillingia sebifera , 408. Stipe, 3. Stipules, 4 . Slony assa fœlida, 327. Storax, 361 . 365. — en larmes, 366. — en pains, 366. Stramoine, 178. — pomme-epineuse, 178, 292. Strychnine, 159, 291, 2y6, 437, 438 Si rychnoehromiue, 457. S tr y ch nos, 458. — Castelnœana , 460. — cogens , 46o. — colubi'ina , 159. — lgnatia , 296. — ligustrina , 159. — min or, 159. — TVwæ vomicuj 1 41, 159, 290 — Pseudoqnina , 136. — Tien te, 455. — tbxifera , 458. Slyle, 6. St y racées, 361 . Styracine, 365. Styrax calamite, 366. — liquide, 365. — officinal, 365. — solide, 366. Styrax , 361 , 365. — Benzoin , 366. — commuais , 365. — liguidus , 365. — occidentalis , 365. — offic in a l is, 365. Suc d'Acaeia d’Egypte, 422. — d’Acacie, 419, 422, — d’Aloès, 428. — de Réglisse, 95, 424. Succus Acaciæ, 422. — Glycyrrhizœ, 424. — Liquiritiœ , 424. Sucre candi, 316 . — de Canne, 314. — de fruits, 318. — de raisin cristallisé, 317. TABLE ALPHABÉTIQUE. 538 Sucre d’Orgc, 316. — en grains, 317. — interverti, 317, 318. Sucres, 314. Suif de la Chine, 408. — végétal, 403. Sulfate de quiuine, 134. Sumac, 418, 419. — bâtard, 409. — radicaut, 439, 450. — vénéneux, 450. Supère, 5. Sureau, 150, 199, 211, 213, 234, 300. — noir, 213, 234. Swietenia febrifuya, 148. Senegalensis , 148. Sycône, 269, 274. Sylvie, 194. Sylphium, 326. Symphytum officinale, 79. Synantherées. Voy. Composées. Syncarpe, 268, 273. Syncarpide, 268. Syringa vulgaris, 264. Système sexuel, 9, 10. Systèmes, 9. T Tabac, 2, 18, 163, 168, 138. — à feuilles rondes, 174. — d’âne, 174. — des Savoyards, 76. — des Vosges, 76, 205, 207. — de Verinas, 174. — du Brésil, 174. — du Mexique, 174. — femelle, 174. — mâle, 168. Tabaco, 168. Tabernœmontana persicariœfolia, 22. — ut ilis, 22. Tablettes à la Menthe, 380. Tabouret des décombres, 186. Tacamaque de Bourbon, 345. — rougeâtre, 345. — verdâtre, 345. Tacca pinnatifida, 85, 312. Tacca pinuatifide, 312. Taccacées, 312. Tachi de la Guyane, 55. Tachia Guianensis , 55. Tamarin, 249, 254. Tnmarindi, 256. Tamarindorum putpa, 256. Tamarindus Indiea, 254. Tamarinier, 255. — indien, 251. Tamier, 82. Tamus, 82. Tan, 148. Tanacetum vulgare, 111. Tanaisie, 111. Tanghin de Madagascar, 453. Tanghinia venenifera, 453. Tannin, 418, 420. Tanroujou, 348. Tapéda, 203. Tapioca, 307, 308. Taro.xacum dens-leonis, 43, 197. Tatzé, 245. Tavoulou, 312. Tea, 165. Téha, 165. Teigne achromateuse, 471. — décalvante, 474. — faveuse, 472. — œuf, 194. — tondante, 477. Teinture de semences de Colchique de William, 293. | — de Wendt, 104. ! Térébenthine au citron, 355. — blanche d’Amérique, 356. — d’Alsace, 354, 355. — d’Amérique, 356. — de Bordeaux, 354, 355. — de Boston, 356. — de Chio, 354, 357, 358. — de Chypre, 358. — de Hongrie, 355. — de la Caroline, 356. — delà Mecque, 353, — de Pin, 310. — de Strasbourg, 355. — de Suisse, 354- — de Venise, 354. — des Carpathes, 355. — des Vosges, 354. — du Canada, 356. I — du Mélèze, 354, 370. — du Pin, 355. — du Sapin, 355. — ordinaire, 354. — proprement dite, 353. | Téi ébenthinés, 353, 361 . [ — étrangères, 353, 355. TABLE ALPHABÉTIQUE. B 39 Térébenthinécs indigènes, 3X3, 334. Térébinthaeées, 26, 147, 139, 195, 244, 245, 246, 331, 332, 333, 338, 341, 356, 357, 401, 403, 450. Terebinthina abietma, 355. — Argentoratensis, 355. — Chia, 358. — commuais, 35 5. — Cypria, 358. — laricea, 354. — Vencta, 354. Tcréniabin, 314. Terminalia angustifolia, 366. — Bellirica, 245. — Benzoin, 366. — Chebula, 245. — ci/rina, 245. Terra Japonica, 419, 420. — mérita, 104. Terrelteà feuilles réniformes, 44. Tcte de Méduse, 442. Tètes de Pavot, 256, 259. Tetranthera laurifolia, 409. Teucrium, 377. — Chamœdrys, 184. — Chamœpitys, 184. — officinale , 184. — palustre, 184. — Scordium, 1S4. Tiialamillores, 4, 5, 16, 17, 126. Thalamus, 5. Thalles, 4, 32. Thapsia Garganicav&r. Sylphium, 326. — Sylphium, 326. Thé, 5, 163, 164, 165, 166, 418. — de la Chine, 163. — des Apalaches, 1 68. — des Jésuites, 1 18. — d’Europe, 115. — du Mexique, 1 17, 1 18. — du Paraguay, 168. — Bohea, 163. — Sinensis, 163. — viridis, 163. Théh, 165. Theobroma bicolor, 283. — Cacao, 281, 405. — microcarpum, 235. — speciosum, 285. — subincanum, 285. — sylvestre, 285. Théobrome, 284. Thériaque, 329,333, 350, 366, 427. Thés noirs, lf6, 167, 168. Thés verts, 166, 167, 168. Thevetia Allouai, 452. — neriifolia, 452. Thim, 156. Thim-hio, 156. Thlaspi ruderale, 186. — satiuum, 186. — tenuifolium, 186. Thridace, 428. Tltuia articulata, 352. Thus, 332. — masculum, 332. Thym, 184, 377, 379, 385. — commun, 379. Thymelea Gnidium, 143. — Laureola, 145. — Mezereum, 145. Thyméléacces, 24, 143, 296. Thymélées, 24, 143, 296. Thymus, 377. — Serpyllum, 184. — vulgaris, 184, 379. Ticorea febrifuga, 136. Ticorée fébrifuge, 136. Ticuna, 458. Tige, 2, 3. . ' ! Tigelle, 8. Tilia cordata, 215. — cordifolia, 215. — Europœa, 214. — grandi folia, 215. — micropliylla, 214. — platyphylla, 215. — sylvestris, 214. Tiliacées, 26, 214. Tillaux, 214. Tilleul, 2, 3, 211, 214. — à larges feuilles, 215. — à petites feuilles, 214. — argenté. 215. — de Hollande, 215. — sauvage, 214. T i 1 1 y (graine de), 400. Tin, 379. Tinea scutulata, 472. Tisane antivéuérienne de Polliui, 149. — de Vinache, 58. — royale, 43. Tissu cellulaire, 1. — fibreux, 1. — ligneux, I. — tubulaire, 1 . — utriculaire, 1 . — vasculaire, 1. TABLE ALPHABETIQUE. 540 Tilhymalus Lathyris , 403. — rupestris , 337. — sylvaticus, 337. Tlapalez patli, 150. Tolonpatl, 61 . T o l u ifera b a Isa mum , 361. Tornex sebifera , 409. Tonka, 402. Topinambour. 85. Torchepin, 355. Tormentilla erecta , 84. Tormentille, 8 4, 418, 4 1 9. Torula cerevisiœ , 489. Torus , 5. Touloucouna, 148. Touloucoumn, 148. Towranero, 41 S. Toxcodendron pnbescens, 4:0. — vulyare , 450. Toxicologie, 437. Traboerava, 43. Tradescontia diuretica , 43. Tragacanlhe, 323. Trayacanthium , 324. T r agaçant hum yummi , 324. Trèfle d’eau, 197. — de castor, 1 97 . — des marais, 1 97 . — des Alpes, 95. Trepoeraba, 43. Très folhas brancas , 133. — vermelhas , 136. Trichomas, 4. Trichomyces deçà? vans, 473. — tonsurans , 476. Trichophvte, 463, 476, 479, 480. — des ulcères, 476, 478, 4*0. — sporuloïde, 476,478, 480. — tonsurant, 474, 475, 476, 477, 480. Trichophyton decaloans , 473. — sporu laides , 478. — tonsurans , 476. — ulcerum , 478. Trifolium Alpinum, 95. — Melilolus , 1 14. Trigonella Fœnum-grœcum, 293. Trigonelle lenugree, 295. Tringibin, 3 1 4. ! Iriticum , 246. — æstivurn , 216. — hibernum , 246. — repens , 99. — safivum , 246. — vulyare, 246. Trochisqties, d’a'handal, 237. Troène, 19. Trois-six, 433. Tronc, 3. Tropæolees, 26. Tropæolum tuberosum, 8b. Tsja, 165. Tua-ussu, 149. T ubercules, 84, 305. Tue-chien, 89. — -loup, 64, 89. Tulipier, 133. Tu pu ru ho, 55. Turbiih, 63, 84. Turiones Pini, 160. Turious, 3, 161. Turmeric, 1 01. Tussilage, 203, 210. — commun, 210. Tussilayo Fnrfàra, 210. — laiifolia , 299. u Ucuuba, 409. ü-kieu-mu, 408 . Ulluco, 85. Ullucus tuberosus , 85. Ulmacee, 149. Ulmaire, 80. Ulmus campestris, 149. — /Wuc<, 149. Z7 ua crispa , 29. — diyitala , 314. — saccharina, 314. Ulvacees, 491. Uni bellâtre , 2 1 . Uncaria Gambir, 422. Uniloculaires, 7. Unona Selanica, 352. Upas, 453. • — antiar, 439, 453, 454- — radja, 457 . — tieuté, 439, 455, 457. — tjetteb, 45". — t jet tek , 457 . — tschetlik, 457. — tshittik, 457. Upo, 454. Urali, 458. Urari, 458. Uraii-iwa, 460. Urceola elastica , 41 4. Urcéole élastique, 414. TABLE ALPHABÉTIQUE. Urédinées, 479. Uredo, 19. ürtica dioica, 124. — minor, 124. — urens , 124. Urtication, 125. Urticées, 24, 124, 230 Usnea plicata, 34, — barbata , 34. Usnée barbue, 34. — entrelacée, 34. Utricule, 1. Utuapoca, 149. Uva-ursi, 195. V Vacciniées, 25, 234. Vaccinium Myrtillus , 234. Vahea gummifera , 413. Vallée porle-gomme, 413. Valeriana Cellica, 01 . — dioica, 61 . — hortensi s, 60. — Jatamansi, 61. — officimlis, 58, 384. — Phu, 00. — saliunca, 61. — saxatilis , 61. — supina, 6 1 . Valérianates, 60. Valériane, 21, 45, 58, 59. — celtique, 61 . — couchée, 6 1 . — dioïque, 61 . — Gatamansi, 61 . — officinale, 58. — phu, 60. Valérianées, 25, 58. Valérol, 384. Valleculœ, 376. Val/esia , 149. Valves, 7. Vaniglia, 257. Vanilla , 257. Xanilla aromatica, 256. — bova, 258. — lutescens, 258. — plani folia, 25S. — pompara, 258. — pomprona , 258. — saliva , 258. — sylveslris, 258 . 541 Vanille, 6, 256. — bâtarde, 258. — lec, 258. — simarona, 258 . Vanillier jaunâtre, 258. — officinal, 256. Vanilline, 258 . Vanillon, 258. Varaire, 84, 438 . — cévadi lie, 261 . — officinal, 261 . Varaso, 83. Variolaire en disque, 34. Variolaria discoidea, 34. Variolarine Bouloumié, 34. Végétaux parasites extérieurs, 46] . — — intérieurs, 481 . — vénéneux, 43 7. Veilleuse, 89. Veillotte, 89. Vélar, 108, 109. — de Sainte-Barbe, 186. Vératre blanc, 84. — noir, 84. Vératrine, 262. Veratrum album, 84. — nigrum, 84. — officinale, 261. — Sabadilla, 261. Verbascées, 24, 213. Verbascum album, 214. — Lychnitis, 214. — nigrum, 214. — sinuatum, 214. — Thapsus, 213. Verbena officinalis, 199. Verbénacées, 25, 168, 199. V. rek, 320. Verjus, 226. Vermiculaire, 44. Vernis du Japon, 147. Vernonia anthelminthica, 248. Vernonie anthelminthique, 248. Veronica Chamædrys, lie. — officinalis, 115. — spicala, 116. — Teucrium, 116. Véronique, 108, 115, 116. — des prés, 116. — en épi, 1 16. — mâle, 115. — officinale, 115. Vermifuge de Ratier, 123. Verveine, 8, 199. MOQ.-TAND. — BOT. MED. 31 542 TABLE ALPHABÉTIQUE. Verveine officinale, 199. Vesou, 315. Vétiver, 84. Vettiver, 84. Vicuiba, 409. Vigne blanche, 77. — cullivëe, 225, 430. — de Judée, 106. — sauvage, 106. Vignette, 34. Vignoble, 34. Vin amer, 55, 80, 140. — antimonié, 432. — antiscorbutique, 432. — chalybé, 432. — d’Absinthe, 432. — de quinquina, 432. — d’opium composé, 432. - potable, 431. Vinaigre, 435. — antiseptique, 436. — de bois, 436. — de colchique, 436. — des quatre voleurs, 94, 436. — radical, 436. — scillitique, 436. Vinaigres médicinaux, 436. Vinca major , 197. — minor , 197. Vincetoxicum officinale , 80. Vinifères, 225. Vins, 430. — acides, 432. — astringents, 432. — blancs, 431. — de liqueurs, 431 . — doux, 432. — médicinaux, 432. -- rouges, 431 . — sucrés, 431. Viola arvensis , 38. — calcarata , 217 . — canina, 21 6. — Jpecacuanha , 50. — ltoubou, 51 . — odorata , 215. — parviflora, 51. — punctata , 68. — sylvestris , 216. - tricolor , 38, 217. — — arvensis , 38. — — hortensiSj 39. - a, 38. — —p, 39. Vio'ariées, 27, 38, 51, 215. Violette, 18, 19, 21, 46, 50, 51, 215. — à long éperon, 216. — cultivée, 215. — de chien, 216. — odorante, 215. — tricolore, 38, 217 . Viorne, 195. — clématite, 22. Vipérine de Virginie, 76. Virola sebifera , 409. Vitelottes, 305. Vitiligo du cuir chevelu, 474. ' Vitis vinifera , 225. Vitis-idœa Myrtillus , 234. Vit/œ, 376. Vomi-purgatif Leroy, 63. Vomiquier, 5, 458, 460. — à feuilles de Troënc, 159. — amer, 296. — bois de couleuvre, 159. — de Castelnau, 460. — faux quina, 136 . — officinal, 141, 151,290. — tieuté, 455, 456. — vénéneux, 458. — violent, 460. Vraie Oronge, 442 . Vraire, 84. w Ware, 341 . Werinnua, 403 . White Bully-tree, 418. Winterana aromatica, 140 — Cannellat 139. Winterane cannelle, 139. Withe-vayr, 84. Woorara, 458. Wooraru, 458 . Wourari, 458. Wourari, 458. W-ightia anlidysenterica . 148. Wirghtie antidysentérique, 148 . Wurali, 458. X Xanthochyme cambogioïdc, 336. Xanthochymus cambogioides , 336 — ovalifoliuSy 336. TABLE ALPHABÉTIQUE. 543 Xanthorrhœa arborea, 352. — hastilis, 352. — resinosa, 352. X.nthorrhée arborescente, 352. — hastée, 352. Xanthoxjlum Caribwum , 143. — Carolinianuni 148. — clava-Herculis, 148. Y Yerba de lombriccs, 45. Z /.are h, 245. /.en Mays , 247 . Zédoaire officinale, 106, 385. — ronde, 106 . Zingiber officinale , 104. Zizyphœ, 243, Zizyphus Jvjuba, 242.. — saliva, 242. — vulgaris, 242. Zygophyllées, 26, 151. I Zygophyllum arboreum, 153. FIN DE LA TABLE ALPI;IABl'5TJQI>F.. ». Goubkil, typ. et slér. de Ciiltb. i •- -■ . T • <*. ••• '"■ï ■ 7'7. ■■ -v ■. '■ ' ; 7: v7 ”v: 77,,- ■' -.VJ,. yj.,'r --7 ■v .... ' . ■? , ' ; ? ■ >‘ ■ . •; • ■ : «r- ' V7 -■ ;■ ' 7 7-.: -V ■ V/ --5 ■ ' • ' - r- ■ > _ .....XI ; " ' . }. - ... • . ."'-f :.v ■> ■ . ■ '■ . 7.':"; :*> 7 V ' - ' ----- ' % : •>. ' - “ 1 ' - cJ- . ; ' — "'7“v - -év. ■ ~t- ■> t ' •■•y. *"**v ■ - - - 1 • - 77~.: ----- : ' : ' ~ 77 ‘. ■ 7,7 ' • ■ Nr--: • V -, - • . - ^ ■ ' V" ■ ■- . . ••• ... y ' ; 77V-. -• ' y V- .-V - i,y =-■ T - ; .7 • /' - •• 7 ...7-7 ■ y-_ . ; . 7." 7'-...'. 'y .... . . -~-'V ^ v-Tt,; '."'•"7- - ; 7. 7 7':-J ' ■- 1 ' - î i ■ ; 77 7 : ' ' : . : .. Iï - S