-m^ *-^ '■^^^^Mm^. fhé.^ ^ LIBRARY ''=>* 'y" ^ H» A y 1 ^^^ .. v-r^dL^: " • * Czio(^ SEPTIEME ANNEE \D L99 18 8 5 LYON-HOETICOL REVUE BI-MENSUELLE D'HORTICULTURE PUBLIEE AVEC LA COLLABORATION DE L'ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE PRINCIPAUX COLLABORATEURS MM. ALPHONSE KARR , BELLISSE, A. BERNAIX , BOUCHARLAT aîné, CHARRETON, CHAUDY. J. CHRÉTIEN, B. COMTE, B. COUSANÇAT, CROZY Fils ainô, Th. DENIS, Ph. DEVILLE, DUCHER, L -C. GAILLARD, F. GAULAIN, GORRET HOSTE , C. JACQUIER, J. JACQUIER. LABRUYÉRE Fils. LIABAUD, L. LILLE, J. MÉTRAL, Fque MOREL, J. MORIN, MUSSET, J. NICOLAS, PELLETIER, ROCHET, ROHNER, J. SCHWARTZ. etc., etc.. %édacteur en Chef : VI VI AN D- KO BEI. LYON IMPRIMERIE DU SALUT PUBLlG BELLON , RUE DE LA REPUBLIQUE , 33 18 8 5 1885 JANVIER N° CHRONIQUE La (p-effe en hiver. — Je me souviens encore de la joie j^ure que j'éprouvais il y a bientôt 25 ans, quand Th. C. me dit un certain soir : « Demain je t'apprendrai à gretïer les Corrca. » Il y avait six mois que j'avais quitté l'école, et que mon père m'avait mis en apprentissage. Je rempotais déjà, je bêchais , je bouturais au besoin, mais je ne greiïais pas. Quand un des garçons jardiniers de l'établissement racontait qu'il avait gretfé ceci, greffe cela, je l'écoutais religieusement et je l'admirais ; je ne sais même pas ce qui me retenait de me jeter à ses pieds en lui criant : Pierre ou Jacques, vous êtes un grand homme. Quand je pense à cela main- tenant qu3 je me suis rendu compte des causes qui influent sur la reprise des greffes, j'ai presque honte n'avoir été si naïf. Et si je vous narre mes premières impressions, amis lecteurs, c'est pour éviter à ceux d'entre vous qui en seraient tentés de dire aux gref- feurs heureux : Vous êtes des grands hommes. Il vaut mieux réser- ver votre enthousiasme pour une meilleure occasion. Personne ne s'étonne de voir germer une graine et on s'étonne- rait de voir se souder deux parties d'un végétal ? Je n'ai cependant pas l'intention de nier qu'une certaine habi- leté ne soit très utile pour réussir une greffe, mais je tiens pour certain que la réussite de cette opération tient davantage aux con- ditions dans lesquelles se trouvent le greffon et le sujet et surtout le milieu dans lequel ils sont placés. Dans ce moment par exemple, ceux qui peuvent disposer d'une serre à multiplication ou d'une bâche chauffée réussiront les greffes d'une foule d'espèces telles que : Rosiers, Bignonias, Crattegus, Genista , Cytises, Lierres en arbre, Daphnés , etc. Que les greffes soient faites en fente ou en placage, cela ne fait rien à la chose, l'important est d'avoir de bons sujets et de les maintenir à une température de 15 à 20" centigrades. Pour un certain nombre ^ 4 — d'espèces on peut même, à défaut de sujets, greffer sur racines et obtenir de très bons résultats. Ceux qui ont des sujets mis en godets l'année précédente ne manqueront pas une grelFe, ceux qui les mettent en godets après les avoir greffés réussiront tout de même, mais moins facilement. Quand on ne dispose pas d'une serre ou d'une bâche chauffée, il est préférable d'attendre la fin de mars. Pour toutes les greffes faites directement en plein air il est important de couper les gref- fons en mars et de les enterrer dans le sable contre un mur au nord. On greffe au départ de la végétation. Le greffon doit être très court, la greffe bien mastiquée et au besoin pour les sortes dif- ficiles à la reprise on entoure le greffon d'une poupée de mousse ou de chiffon en laissant seulement un bourgeon libre. Emploi du suif contre le phylloxéra. — M. l'abbé Laborler, curé doyen de St-Gengoux-le-National (Saôue-et-Loire), a institué des expériences dans le but de régénérer les vignes attaquées par le phylloxéra. Ces expériences consistent dans l'emploi du suif en couche mince dont on enduit les ceps. Ce procédé, paraît-il, réus- sit à chasser le phylloxéra des vignes, comme il réussit à détruire une foule d'autres insectes qui attaquent les arbres et les arbustes, tels que pucerons lanigères, kermès, tigres, etc. Il paraîtrait même, d'après le rapport de M. Miédan, présenté à la Société d'agricul- ture do Chalons-sur-Saûne, que le badigeonnage par le suif, pro- posé et pratiqué par M. Laborler, serait d'une efficacité supérieure à celui qui est proposé par M. Balbiani. Flore de Porqucrolles. — M. l'abbé Ollivier publie dans la Revue horticole des Bouches-du-Rhône, journal des travaux de la Société d'horticulture et de botanique de Marseille, un catalogue de la flore de Porquerolles, dans lequel il mentionne à la suite des noms scien- tifiques les noms vulgaires en langue provençale. Feu le président Lavallée qui avait bien compris tout l'intérêt qu'il y avait à ratta- cher aux noms scientifiques des plantes les noms patois usités dans différentes provinces, aurait certainement consulté ce catalogue avec intérêt. Ces noms patois outre qu'ils donnent souvent l'expli- cation étymologique de certains termes obscurs , permettent de rapporter avec exactitude à leur nom scientifique des espèces que les gens de la campagne ne connaissent pas autrement et auxquels ils attribuent quelquefois des vertus médicinales extraordinaires. Tavelure des Poires. — L'article relatif à la tavelure des poires, que nous avo.is publié dans le précédent numéro du Lyon-Horticole, nous a valu la lettre suivante de notre confrère, M. Casai, horti- culteur-herboriste à Feyzin (Isère) ; — 5 « J'avais plusieurs poiriers dans mon jardin qui, chaque année, étaient couverts de tigres et dont les fruits étaient attaqués de la tavelure. J'avais résolu de les arracher à cause de cela. Mais, ayant lavé et badigeonné ces arbres Tau dernier avHC de la ma- tière liquide des fosses, celte année, le tigre et la tavelure ont complètement disparus. J'ai récolté des fruits parfaitement sains; je puis montrer les arbres et les fruits aux personnes qui le dési- reraient. » Le remède indiqué par M. Casai est trop facile à se procurer, pour que ceux auxquels il ne répugnerait pas, hésitent à en faire l'essai. J'ai moi-même, autrefois, essayé un remède semblable contre le puceron lanigère, et j'ai parfaitement réussi à le détruire en badigeonnant à trois reprises ditférentes les pommiers qui en étaient attaqués. Cre[[c Noiieue. — « La (jvcfle Aoiselle n'est qu'une bouture de plantes succulontes établie sur un Caclus Opuntia. Les tiges de C'rassula, de Sedum, de Cactus Hageliiformis, implantées à la manière d'une gretïe sur ce sujet ont vécu un an et demi ; mais elles ont dépéri successivement et n'ont soutenu leur existence <|u'au moyen de mamelons charnus et de petites racines implantées dans la substance de la feuille de l'Opuntia et qui se sont éten- dues même à l'extérieur pour puiser dans l'air la partie aqueuse nécessaire au maintien de leur faible végétation. Ainsi, c'est bien une bouture qui a été effectuée par cette opération, seulement celle-ci a été pratiquée sur une tige vivante, tandis que les autres s'etfeciuent dans la terre : les résultats sont les mêmes. » Ce qui précède a été écrit par André Thouin, membre de l'Ins- titut et professeur de culture au Muséum, mort en 1824. C'était cependant un malin, le professeur Thouin; mais il ne l'a guère naontré dans cette circonstance. La greffe des plantes grasses est bien une greffe et n'a aucun rapport avec une bouture. Seulement, quand l'opération réussit mal ou ne réussit pas, la greffe, qui peut vivre très longtemps à l'air libre, développe des racines. Quand elle réussit, elle n'en développe pas et prospère à merveille. Nuses iciiues. — Dans le courant de l'automne dernier, M. Abel Myard, amateur d'horticulture, m'avait fait l'honneur de m'adres- ser une rose maréchal Niel en parfait état, mais nuancée de cou- leurs diverses inconnues chez les roses. Les pétales n'étaient luiUement altérées, comme cela arrive souvent, quand à l'aide de différents procédés chimiques on veut changer les couleurs natu- — 6 — relies des fleurs. Ayant écrit à M. Myard pour lui demander le moyen qui lui avait si bien réussi pour teindre cette rose maréchal Niel ; il me répondit que c'était avec de la fuchsine pulvérisée dont il avait saupoudré les pétales au moment où ils éiaient recouverts d'une très légère rosée. J'ai répété l'opération avec le même pro- duit et elle a fort bien réussi. La Slaltie de Bernard de Jiissieu à Lyon. — On sait que le parc de la Tête-d'Or est l'emplacement choisi par la ville de Lyon pour l'élection de la statue du célèbre botaniste lyonnais, B. de Jussieu. Dernièrement, on a pu voir au Palais du Commerce les projets définitifs des trois statuaires qui ont concouru pour cette œuvre d'art Bernard de Jussieu, professeur de botanique au Jardin-des- Plantes de Ptiris, est surtout céli'bre par sa nouvelle classification des plantes et par une foule d'observations qui furent recueillies, complétées et mises en ordre par son neveu Antoine-Laurent de Jussieu, qui publia ce fameux Genern plaiitarum, qui devaii anéantir la classification systématique de Linné, et ouvrir une voie nouvelle à l'étude de la botanique. Les Jussieu étaient apothicaires de père en fils, et en cher- chant bien, on trouverait peut-être leur officine dans la rue Lan- terne, à Lyon. Un de leurs descendants, Adrien de Jussieu, égale- ment professeur au Jardin-des-Plantes de Paris, a publié différents ouvrages de botanique qui ont servi à toutes les personnes qui, dans ces dernières années, ont étudié la botanique. V Iwrliculliire à Lyon en 18.38. Sur la proposition de M. Lacène, la Société d'agriculture et d'histoire naturelle de Lyon organisait au printemps de l'année 1837 une exposition d'horticulture qui eut lieu dans l'orangerie du Jardin des plantes (1). L'année suivante une exposition semblable fut ouverte dans le même local le 24 mai. Pour sfimuler le zèle des exposants , la Société avait imaginé d'acheter, à l'aide d'une loterie une partie des fleurs exposées. l;a séance publique où furent distribuées les récompenses fut ouverte par le Préfet du Rhône qui prononça un discours. M. le docteur Bottex, président ordinaire, lui succéda. Après ces deux orateurs dont les paroles furent couvertes d'applaudissements, M. Grand- perret, secrétaire de la Commission, fit connaître la décision du Jury. Puis, sur l'appel de M. Seringc, MM. les horticulteurs qu Cotte orangerie a été dcmolii^ et, reconstruite sur les mêiueâ plans au Parc de la Tête-d"Or, eti face de la serre du Jardin botanique. — 7 - avaient obtenu des médailles vinrent les recevoir des mains de M. le Préfet au son des fanfares et au bruit des applaudissements. Les exposants de Heurs étaient au nombre de 27. On trouve parmi ces 27 exposants des noms bien connus : Boucharlat, Cou- sançat, Luizet, Mille, Nérard, Beluze, Lacène, etc. Les plantes exposée, sont curieuses à noter, mais un grand nombre ont dis- paru des cultures lyonnaises ; c'étaient surtout des plantes de la Nouvelle-Hollande: Diauma, Pobjçjala, Mdrosideros, Grevillca, .aca- cia, PiUosjwnim, Cactus, Fimclea, Kcnncdija, etc. Puis des Roses, des Œillets, des Fuchsias. Pontstcmon à feuilles panachées. — MM. Délaux et fils, horticul- teurs à St-Martin-du-Touch prés Toulouse, sont parvenus à fixer une variété de Pentstemon à feuilles panachées, qui vient d'être figurée dans la Bévue dliorùcullure belge cl élramjrre, publiée à Gand, sous la direction de M. E. Pynaërt. Cette nouvelle variété sera très convenable pour border les massifs eu les plates-bandes garnis de ce beau genre. Colcus Pt incesse de Liçjne. — On est un peu revenu des variétés nouvelles de Coleus depuis que tous ceux qui sèment ce genre en obtiennent chacun autant de variétés que d'hidividus. Cepen- dant parmi le nombre il y a toujours quelques plantes qui s'impo- sent à l'admiration des amateurs. M. Rochet, horticulteur à la Croix-Rousse, en a présenté quelques-unes à l'appréciation du Jury de la dernière exposition qui ont conquis tous les suffrages. La variété Princesse de Ligne annoncée par M. Pynaërt serait, paraît-il, aussi une variété vraiment admirable issue de la variété Princesse des Belges. V. V.-M. Arrosages artificiels ou composés (1). Depuis quelques années, on a imaginé une série d'arrosements faits avec des engrais dissous dans de l'eau, qui ont pour avantage d'activer la végétation en lui donnant un coup de fouet à son début et de placer surabondamment à la portée des racines, et sous forme rapidement assimilable, les éléments utiles de l'engrais. Ces arrose- ments présentent, dans leur usage, cet autre avantage, qu'en très peu de temps on peut obtenir d'une plante soumise à ce traitement son dernier maximum de développement, soit qu'on agisse en vue (1) Extrait du Cultivateur. 8 — d'avoir des feuilles ou des tiges, soit qu'on veuille obtenii" des fleurs ou des fruits. Cependant, chaque fois qu'on voudra s'en servir, on devra agir avec une extrême prudence, sons peine de brûler les racines et parfois les tiges. Pour faire les premiers arrosements, les doses que nous indiquons plus loin seront plus étendues d'eau ; on habi- tuera ainsi et progressivement les plantes à ce traitement, en tenant compte aussi de leur, vigueur et du cube de terre dans lequel les racines sont engagées. Chaque arrosement composé sera suivi d'un ou de deux arrose- ments naturels. Dans les temps froids et humides, on diminuera la dose d'engrais, qu'on élèvera au contraire dans les temps secs et chauds. Ces engrais liquides ont pour base : le guano, le purin de cheval ou de vache, la viaticre fécale, la colle foi te, le sang des ubailoirs, le mng desséche, la poudrelle, la corne de cheval, la firnie de pigeon ou de j ouïe, la chaux aninudisée, la bouse de vache, et même le crotlin de cheval. Il suffit, pour les obtenir, d'ajouter de l'eau dans de certaines proportions à ces matières, quelque temps avant de les employer et de les doser selon les plantes qui recevront l'engrais liquide. Aussi, comme ce n'est quj depuis quelques annies qu'on s'en sert dans l'horticulture, le dosage de certains d'entre eux est-il peu connu. On sait toutefois que le purin, soit de cheval, soit de vache, étendu dans huit parties d'eau et apphqué sur les Dracénas, les Azalées, les Camellins, leur procure une végétation magnifique. Le purin provenant des vaches, employé dans les mêmes propor- tions, convient tout particulièrement aux Gcsnérias, Gloxinias, Achimènes, Tydéas, ainsi qu'à beaucoup d'autres plantes de serre chaude. Sur les Cannas, les Géraniums Zonales, les Fuchsias et d'autres plantes à feuillage, il donne d'excellents résultats à la dose de quatre dixièmes dans six parties d'eau. Avec le sang frais des abat- toirs, mélangé dans deux parties d'eau, nous avons obtenu des Cinéraires d'une végétation rapide et presque instantanée. Le guano est peut-être le meilleur des engrais d'arrosage. M. Burel en a obtenu des Fuchsias qui ne connaissaient pas de rivaux, M. Lansezeur des Héliotropes semblables. En ajoutant 500 grammes de cet engrais si puissant dans deux hectolitres d'eau, M. Malet a fait les plus beaux Pélargoniums de nos expo- sitions parisiennes. La eolle forte convient aussi très bien aux Pélargoniums, à la dose de 250 grammes par hectolitre. Les Pélargoniums, les Pri- mevères, les Bégonias, les Caladiun.s, les Gloxinias et d'autres plantes de serre chaude, s'assimilent très bien cet engrais dissous. — 9 Une poignée de sring dessécliè, déposé sur cliaqiio pot on dans un bassin qu'on fait au pied de chaque plante, donrip d(?s résultats vrai- ment remarquables lorsque les arrosements le font peu à peu des- cendre dans les racines soumises à ce traitement. La matière fécale, qu'on laisse perdre de tous côtés dans notre pays, assure les plus belles récoltes à celui qui sait l'employer avec discernement. A part son odeur qui répugne à tout le monde, elle n'en est pas moins l'engrais le plus puissant qu'on puisse employer pour le jardinage. Bien souvent, dans nos Expositions, de bons jardiniers intelligents nous ont dit tout bas que les Poireaux mons- trueu.x, les Choux énormes, les Fraises colorées avec lesquels ils venaient de remporter les premier prix, avaient été cultivés et arrosés en employant un cinquième de matières par litre d'eau. Nous connaissons des horticulteurs qui s'en servent très avanta- geusement, soit en l'appliquant sous forme d'engrais en l'enfouis- sant, ou bien en la répandant sous forme d'arrosements. Du reste, dans les deux cas, les résultats sont toujours doubles ou triples de ceux qu'ils eussent obtenus en employant de maigres fumiers. Imitons donc nos voisirs et collègues les jardiniers belges, qui s'entendent si bien à faire produire de beaux et bons légumes en employant ce système d'arrosement. Lambin. Cyclamen hederœfolium Auct. Syuonj'mes : C. neapolitanum Ten., C. hederifilium Koch, C. europeum Thore, C. flcarifolium Dt? Moul., etc. Je ne partage pas l'opinion des auteurs de la Flore de France qui ont adopté pour l'espèce de Cyclamen, ici figurée, le nom de C. neapolitanum, donné par Tenore à l'ancien Cyclamen à feuille da lierre. Si le nom proposé par Grenier et Grodron n'était pas un défi jeté au bon sens peut-être nous l'eussions aussi adopté, mais nous pensons que la prescription n'existe pas en faveur de ces sortes d'inepties. Il est certain que l'aire d'extension géographique de cette espèce de Cyclamen s'oppose absolument à ce que son nom spécifique la fasse croître spécialement dans la province de Naples. En effet, on a récolté cette plante en France, en Espagne et pro- bablement dans d'autres pays ; en Corse elle est d'une abondance assez grande pour que certains collecteurs puissent en livrer de beaux tubercules à des prix très modérés. Du reste le Cyclamen hederœfolium a été assez bien figuré par Daléchamp dans son His- toire des plantes, publiée à Lyon en 1587 et ensuite par plusieurs autres bons auteurs, pour qu'il n'y ait pas la moindre confusion à discerner l'espèce que ces anciens botanistes avaient l'intention de reproduire. CYCLAMEN HEDERŒFOLIUM Le Cyclamen à feuille de lierre est une plante admirable très robuste, relativement rustique, qui croît très bien dans les endroits ombragés des jardins. Elle n'a qu'un défaut au point de vue hor- ticole, celui du fleurir en septembre-octobre, au moment où les plantes ne se vendent guère et surtout d'épanouir ses fleurs avant le développement de ses feuilles. Elle ne vaudra jamais à cause de cela les différentes races du Cyclamen persicum. Aussi est-ce plu- tôt comme excellente plante vivace que nous recommanderons de planter cette espèce dans les massifs ombragés des jardins. Après l'épanouissement de ses fleurs les feuilles se développent toutes bigarrées et marbrées d'argent et de vert do telle sorte qu'elles constituent un véritable ornement. Il y a des variétés très nombreuses dans ce groupe et même des races locales curieuses et bien caractérisées. Olivier a même signalé un Cyclamen monstrueux qu'on a décrit dans un bel ouvrage sous le nom de Cyclamen linearifclium dans lequel le limbe des feuilles a avorté et où le pétiole s'est développé avec excès et métamorphosé en une sorte de ruban foliacé. Le Cyclamen en question également décrit par De CandoUe appartient au groupe des C. hederœfoUum. La culture de cette espèce est d'une extrême simplicité , il suffit d'en semer des graines en juillet, soit en pot, soit en pleine terre — 11 — pour les voir germer un mois plus tard et se développer pendant l'automne et une partie du printemps. Si le froid devient trop vif et dépasse 8 à 10° centigrades on couvre les plantes de paille ou de feuilles sèches. Les tubercules se développent rapidement et lors- qu'ils ont deux ans ils donnent leurs premières fleurs. Cultivés en pot on procède au rempotage en juillet-août. Voici ce que disait Daléchamp de l'étjmologie du genre Cycla- men: « Cette plante est appelée en latin Cydaminiis, Rapum, Tuber et Umbilicus terrœ ; par les apothicaires Cyclamen, Panis porclnus, Punis lerrœ ; en français Painde porceau. Les Grecs l'ont appelée Ictioleron pour ce qu'elle fait mourir les poissons. Les Romaius l'ont appelée Bapum lerrœ pour ce que sa racine grossit dans la terre comme une rave, à raison de quoi elle est aussi appelée Tuber tereœ et Umbilicus terrœ pour ce que sa racine est ronde et faite à la mode d'un nom- bril. Quant au nom de Pain de porceau il n'y a point de doute que les porchers ne lui ayent donné, ayant cogiieu que les porceaux mangeaient fort volontiers de cette racine. D'autres disent qu'elle est nommée Panis terrœ pour ce que sa racine n'est pas du tout ronde, mais un peu large et plate à la façon des pains. » J. Lantien. Les asperges. Je n'ai point, aujourd'hui, l'intention de décrire les différentes cultures de l'asperge ; si vous les ignorez et que vous vouliez les connaître, ouvrez le premier ouvrage horticole venu et, avec un grand luxe de détails, vous trouverez tout ce qui vous intéressera et au-delà. Si les renseignements obtenus ainsi ne vous suffisent pas et que vous teniez à vous beurrer la cervelle d'une quantité de futilités, prenez alors un de ces livres spéciaux qui vous disent la même chose en cent ou cent cinquante pages et... vous serez beaucoup moins satisfait encore, parce que peut-être vous n'y aurez rien compris. Je ne doute certainement pas, en disant cela, de votre intelli- gence, ami lecteur, mais, si je m'exprime ainsi, c'est parce que je sais pertinemment que pour arriver à faire un volume plus respec- table et par suite plus cher, les auteurs de traités spéciaux ont l'habitude de noyer dans un océan de phrases creuses quelques alinéas sensés. Je n'ai jamais pu comprendre comment certaines personnes pri- vilégiées avaient des provisions d'idées suffisantes pour arriver à écouler tant d'encre sur un seul sujet. — 12 — Ecrire un traité gênerai de la culture maraîchère, fruitière, etc., choisir même une famille comme les Conifères, les Orchidées, etc., ne paraît pas extraordinaire : les matériaux pour de pareils sujets ne manquent point. Mais arriver à écrire un volume complet en se donnant simplement pour but de traiter la culture de l'asperge, du melon ou du fraisier me semble tout à fait anormal. J'eus une fois l'occasion, moi aussi, de traiter la culture de l'as- perge. J'en lis une page, et je vous assure que si je n'y dis pas tout ce qui pouvait être dit sur ce sujet, j'y mis, du moins, tout ce qu'une personne ignorante devait apprendre pour cultiver conve- nablement ce légume. Mais je crois, Dieu me pardonne ! que j'agis comme les auteurs dont je parle et que je fais des détours pour vous dire toute autre chose que ce dont j'ai l'intenùon. — Avez-vous quelquefois acheté des plants d'asperges? — Oui, sans doute. — Si vous vous êtes adressé à plusieurs marchands — ce que je veux bien ne pas supposer — vous avez dû certainement faire la remarque que chacun vous a offert une variété différente et qu'il était seul à posséder. Si vous les avez crus, ne leur en veuillez pas, ils le croyaient eux-mêmes, et c'est avec la meilleure foi du monde qu'ils ont dû vous le soutenir. Ayant affaire moi-même avec un certain nombre de ces produc- teurs j'ai souvent Toccasion de le remarquer. Si vous leur deman- dez quelle variété ils cultivent, jamais ils ne vous répondront ; mais la variété ordinaire que l'on trouve communément sur le mar- ché, ce sera toujours une variété particulière qu'ils tiennent de celui-ci ou de celui-là, quand toutefois ils ne l'ont pas produite eux-mêmes et qu'ils conservent avec la jalousie d'un père pure de toute iybridation. Ils sont si convaincus de la vérité de leur croyance qu'ils ne sèment jamais que leurs propres graines et que, pour n'importe quel prix, ils n'en achèteraient d'autres. Leur conviction, à ce sujet, est profondément enracinée. Elle vient ordinairement de cette raison qu'ils ont vu ailleurs uneasper- gère, plantée dans des conditions toutes spéciales, c'est-à-dire dans un terrain qui lui convenait particulièrement, donner des produits plus beaux que ceux qu'on a l'habitude de voir. Ils ont immédiatement cru à une variété spéciale. Le pioprié- taire s'est bien gardé de les détromper et, pour ime pièce assez ronde, il a consenti à leur en céder un certain nombre de plants. Ces plants soignés avec sollicitude ont produit des graines, les- quelles graines ont produit à leur tuur des asperges qui étaient — 13 — bien un peu moins grosses que les primitives, mais celles-ci n'étant pas à côté pour les comparer on ne s'en est pas aperçu, et une variété nouvelle a pris rang dans le commerce. Je serai désolé de ruiner les convictions de ces braves gens, mais la vérité se fait toujours jour et je prétends que ces variétés particulières ne sont spéciales que chez eux. Il n'existe, j"en suis convaincu, que deux variétés distinctes d'as- perges : Wdl. de Hùllande et V^. Itàlice d'Jrcjenleuil ; toutes les autres distinctions plus ou moins apparentes, que Ton croit reconnaître comme formant des variétés, ne proviennent que du sol. Vous paraissez ne pas me croire ? Eh bien ! mettons-en trois : VJ. tardive d'^rgenleuii. Mais je n'y consens qu'à titre de pure condescendance, car il existe entre ces deux variétés, dont l'une porte le nom de liùiiir et l'autre celui de tardive, une troisième variété qui s'appelle inter- médiaire d'Jrgenteuil et qui brouille toutes mes idées à ce sujet. Je plantai, il y a déjà plusieurs années, une aspergère composée de trois rangs parallèles et voisins, et qui eurent ainsi même sol et mêmes soins. Chacun de ces trois rangs fut garni de plants provenant de cul- tivateurs différents et fort éloignés les uns des autres. Inutile de dire que chacun de ces cultivateurs possédaient une variété unique et précieuse. Depuis longtemps cette aspergère est en production ; trois jardiniers différents en ont coupé, chaque année, les turions. Pas un des trois ne m'a fait observer la moindre différence ; c'était tout simple, je n'y connais jamais rien moi-même. Un des plus importants pépiniéristes des environs de Lyon, M. L..., me disait un jour qu'il avait léuni une collection d'asperges fort importante. Je ne me souviens plus du nombre des variétés, mais il était, je ci ois, de seize ou dix-huit. Chaque jour, il faisait couper ces variétés séparément et se les faisait servir étiquetées sur sa table, mais les caractères distinctifs se confondaient absolument. Sachant cela, je ne puis m'erapêcher de rire lorsque je vois des amateurs d'asperges énormes faire venir à grands frais des plants d'Argenteuil lorsque, en s'adressant à un marchand sérieux de leur localité, ils peuvent avoir les mêmes à bien meilleur compte et dont la réussite serait plus sûre. Je me résume donc en répétant, qu'il n'3' a que deux variétés bien distinctes d'asperges — je crois que j'en avais consenti trois — VJspercje de Hollande qui est celle que l'on trouve le plus commu- nément soit chez les cultivateurs, soit chez les marchands. Son prix est toujours moindre ; sa qualité est la même que celle de la sui- — 14 — vante, ainsi que la production, mais elle ne produit réellement que la quatrième année de la plantation. L'autre, VJspcrge iV ^h-(jenieml , tout en ayant les mêmes avan- tages, possède en plus celui de produire la troisième atiuée autant que la précédente la quatrième. Passé cela, on ne les distingue plus ; cependant elle se maintiendrait aussi plus grosse, les turions seraient plus beaux. Eu somme, je crois devoir recommander tout particulièrement cette dernière variété ; elle vaut bien le prix un peu supérieur qu'on la fait payer. Stick. Nous avons l'habitude de laisser toute latitude à nos collabora- teurs pour exprimer leurs idées, mais nous nous réservons de for- muler notre opinion quand cela nous paraît otïrir quelque intérêt. Dans le cas actuel, par exemple, nous ne sommes pas complète- ment de l'avis de M. Slick. Nous lui accordons bien qu'au point de la grosseur des turions, les asperges cultivées ne présentent pas des différences bien considérables si elles sont plantées dans les mêmes conditions. Mais il est hors doute qu'il y a de nombreuses variétés d'asperges dont les différences portent sur la précocité, la couleur des tiges, la vigueur des plantes, la hauteur, et une foule d'autres caractères dont on ne tient pas compte dans la cul- ture maraîchère. Il en est de l'Asperge officinale comme beaucoup d'autres types, elle lenferrae une foule de races voisines méconnues dont les jardiniers ont souvent cherché à fixer celles qui leur par- raissaient leur offrir le plus d'intérêt. N. D. L. R. Les vieux noms de plantes. J'ai rencontré, sur le quai du Rhône, un vieux bouquin de bota- nique imprimé en 1584, à Paris. Le livre porte le titre de : His- toire des Plantes (sans nom d'auteur) et comprend 704 pages et autant de petites figures sur bois, dont quelques-unes donnent une idée assez exacte des espèces représentées. En tète de chaque page se trouve le nom latin, grec, français, allemand, italien et espagnol de la plante figurée ; sur le côté de la gravure et au bas des pages, en caractères italiques, les vertus et le Heu où elle croît : puis, c'est tout. Malgré son laconisme et ses imperfections, ce livre ne manque pas d'intérêt, en ce sens qu'il donne l'origine étymologique d'une foule de vieux noms français, dont un grand nombre ont été con- servés dans le patois de certaines provinces, et dont on cherche- rait vainemertt l'origine dans les livres publiés plus tard en langue 15 latine. D'autre part, les petites figures sur bois, dont nous en avons fait re[iro(.Uiir(> qu('!(|aos-unes, ont un cachet de naïveté qui n'ex- clut pas tout-à-fait l.i ressemblance. Quant aux vertus des espèces, exprimées dans ce vieux français de la Renaissance, elles donnent une idée assez nette de l'éiat de la thérapeutique vers la fin du XVP siècle. Les espèces sont disposées sans méthode, — à peine de temps à autre rencontre-t-on quelques traces d'arrangement systémati- que, — mais une table alphabétique en français et en latin permet de trouver les plantes qui peuvent intéresser le lecteur. Parmi les espèces figurées, quelques-unes, comme l'ivraie (Lotium lermdentum), \e fourment (froment), etc., sont accompa- gnées de coqs et de poules. La vraie momie est représentée par un cadavre sorti d'un sépulcre, La légende suivante nous apprend comment les « espiciers » fabriquaient ce médicament bizarre : Aspkaltum, Mumie. — Plusieurs tiennent que la Mumie n'est autre chose que le Pissasphaltum, duquel e^toient embaumez les corps des pauvres gens en Grèce et en Arabie : en ceste opinion est Belon, Matlhiole, que la vraye Mumia est celle des corps embaumez d'aloos, œirrhe et saffran : et se trcn- pent les espicier.* qui pour faire leur mumie pilent les os et la chair des corps mors secs. Elle a grâd usage en médecine, et entre autres prise en breuvage quatre grains, de bol armen, 10 grains, racine de Garance 5 grains, et de Saffran autant avec Casse solut, soulage grandement ceux qui sont tombez d'en-haut. hM >V3lH Ma:- V,% Momie wmmA Dras-ante Le MoUc {Schinus molle) ou Poivrier d'Amérique, actuellement planté comme arbre d'alignement dans certaines provinces du Mexique, était autrefois employé en médecine et à faire des cure- dents : Cest arbre vient aux vallées et lieux plains, de la régie Peruane : il a le goust du fenoil : la décoction de l'escoice est singulière en fomentation pour les enfleures et douleurs des cuisses : du bois on fait des cure-dents. Le Dracœna Draco, duquel on extrait la résine vendue dans le commerce sous le nom àe Sang Draçion, a de tout temps été célèbre en Portugal. L'an dernier, beaucoup de journaux horticoles ont donné la figure d'un magnifique exemplaire qui existe dans un jar- — 16 — din public de Lisbonne. C'est probablement le même, ou un d's enfants de celui que nous reproduisons : Clusius réfère avoir veu cest arbre à Lisbône l'a 1504, resemblant un pin de loin touiours verdoyanto, avec plusieurs autres ciiconstaaces pour la cognoisti-9 : l'ay veu à Paris la branche, et le fruit, comme tu le vois por- traict chés môsienr Guerin apoticaire. La gooimc est fort noire et rouge dedans. Les branches estans coupées jettent une liqueur rouge ou gomme. Theuet dit que son fruit est iaune de la grosseur d'une cerise. Cesto larme a grand faculté d'astreindre tous flux menstruaux et disenteries, crachats de sang : et rebore les dens et les gencives. Adonis vernali» Lolium temulentum Ceux qui ne connaîtraient pas le Nard sauront qu'on en citait déjà de plusieurs sortes vers le milieu du XVP siècle: le Nard celtique n'était autre que la valérienne celtique, — on ne disait pas encore valériane; — lo Nard sylvestre, le croirait-on, était yjsarum europeum. Les Lavandes étaient des Nards : Nards mâles ou femelles, sans compter les Nards d'Inde et d'autres pays. A l'heure actuelle, on donne lo nom de Nard au Nardus slricta. Les plantes qui avaient les feuilles divisées en lanières fines étaient souvent qualifiées de MlllcfcuilU's. Aujourd'hui, on ne con- naît plus guère sous ce nom que VAch'dlea mUlœfolium. Parmi les anciennes « millefeuilles » on peut citer Vllollonia paluslris, jolie plante qui pousse ses feuilles au fond des eaux et jette ses verti- cilles de fleurs à l'air libre. L'herbe sans couture, ou Langue de serpent, n'est autre chose que V Ophioglonsum vulgnlum. La Per- venche était une Clématite. La Serpentine [Plantago serpenlwa) gué- rissait les morsures des serpents. Dans ce temps-là, la médecine était relativement pou avancée ; mais, malgré cela, on ne mourait pas plus qu'aujourd'hui. Au lieu des sels de sodium, de potassium, de cuivre, de phosphore ou d'autres matières minérales que les 17 — potares nous font acluellement avaler à petites doses, les « espi- ciers » du temps jadis gonflaient les malades d'infusions plus ou moins innocentes. Priraula auricula Hottonia paiustris Valeriana celtica Ljiii)ir: n;ivi>ts : A«./<()t(,- pois {gourmand : l'ouilji- Mmiu; \niun\i : /«-(/(nvi.v.si ,■ jx'-rillo : ./o'sisso, past(*ipio : SmiiLa, etc. J'ai appris ('galciiiciU ([u'iiiic ocr- taiiio sort» de courj^o est ooniosiibU», quand (>11(> n'(>st pas niùro ot qno, lorsqu'cllo i>sl milro, ou la lait soi-licr au soleil et on so sort du zeste (dt'pourvii de yraines) comme d'une éponge. Les piments (poivre long) tiennent lieu d'épices dans la cuisine japonaise. Les Colens (périlles) serv(>nt à assaisonner la salade, comme ici le cer- feuil. Au .lapon on mange lieaucoup de salade de eonconibre, et c'est prineipalemeni dans ce mets qu'on l'ait enlrer les teuillos de Coleus hachi-es ou decoupt>es. .Vvis ;\ ceux de mes coUtigues qui manqueront de cerfeuil, d'estragon ou de persil. Moyen pour irconnailn' lex rhnmpiiinoux rntriicu.r. — La lecture du procès-verbal de l'une des dernières réunions de la Société natio- nale d'hortieult)U'e de France a donn(> à M. Huchartre l'occasion de rappeler (pi'oii ne ct>nnai8sait aucun moyen empirique pour dis- tinguer les cliaiupignons vénéneux des clianii>igiions comestibles. Ni la cuisson avec un oignon blanc dépouillé de sa membrane externe, ni la cuillère d'argent ou la bague d'or, ni la moelle des joncs qui. dit- on. noircit an contact des mauvais champignons ne sont des niovens auxquels il faut se tier. Plus d'un empoisonne- ment a eu lieu après des essais de ce genre. M. Duchartre. à ce propos, a rappeli» le procédé qui consiste à rendre les champignons vénéneux parlaitement comestibles. Voici ce procédé connu depuis longtemps et rends en lumière par M. F. Girard. «On coupe les champignons en quatre ou huit morceaux et on en met 500 gram- mes dans un litre d'eau additionnée d'une cuillerée de bon et fort vinaigre ou de d,nix cuillerées de sel marin. On les laisse macérer dans ce liquide nu moins pendant deux heures, après quoi on les lave à grande e;,u. ("ïn les met ensuite dans un vase d'eau l'roide qu'on pose sur le teu. Après une demi-heiu"e d'ébulli(ioi\ les cham- pignons ont pen'u tout leur principe nuisible ; on les lave encore et ils sont dès lors en état d'être préparés pour la table sans que l'on ait rien à redouter de leur ingestion. » Fxposilion d\Ho> liciiltufc à Lyon. — La ville de Lyon, à l'occa- sion du concours régional agricole qui se tiendia sur le coui-s du Midi, à IVrrache, du 31 mai au 7 juin prochain, organise une Exposition d'Horticulture comme celle qui eut lieu en ISTT. Le programme sera incessamment rédigé, mais les horticulteurs peu- vent, dès à présent, taire leurs préparatifs; ils peuvent être assurés qu'aucun des produits cultivés dans la région lyonnaise ne sera omis sur le prognmime. — 23 — Legn en faveur de C arjriruUure . — Les horticulteurs de Lille sont favorisés sous le rapport de la fortune. Apr<;3 M. Rameau, qui légua quatre cent mille francs à la ville pour lâtir ce splendide palais qui porte son nom et dans lequel la Société d'horticulture tient ses réunions, donne des conférences et installe ses exposi- tions, voici un autre amateur généreux, M. Oscar Villette, qui lègue dix mille francs à la Société. S'il y a tant de Sociétés d'hor- ticulture au.xquelles la fortune ne sourit guère, c'est que les Rameau et les Villette sont rares. Plante» employéi'S comme guccédanées du café. — On a vanté der- nièrement, comme susceptible de remplacer le café, les graines de V /ï>itrala()uii bœiiruK, lAante de la famille des papillonnacées. Pour ma part, je préfère le vrai Moka ou à son défaut le Bourbon, le Marti- nique et ses variétés. Du reste, la cherté relative du café a depuis longtemps déjà mis l'esprit des chercheurs à la torture. On a essayé succes-sivement les graines d'Iris des marais, de l'Hibiscus esculen- tus, de pois chiche, de pois des champs, de lupins, de haricots, de fèves, de chênes, de châtaigniers, de marronniers; les racines de chicorée, de carottes, de panais, et autres ombellifères, etc. Quand le café est torréfié, on l'allonge souvent avec du vieux marc, des fécules, du caramel, de la sciure de bois, de la tannée et une foule d'autres denrées de même valeur. A propos de café, il n'est pas inutile de savoir que le café préparé avec de Teau distillée ou, à son défaut, avec de l'eau de pluie, est infiniment préférable à celui que l'on prépare avec de l'eau de source, de puits ou de rivière qui contiennent toujours des sels de chaux qui neutralisent une partie de la caféine. De la dégénérescence de$ plantes. — Il ne faut pas prendre à la lettre toutes les histoires do brigands que quelques jardiniers racontent sur la dégénérescence des plantes. On peut admettre certaines variations, mais le bon sens populaire qui dit famiUèrement que les chiens ne font pas des chats ne me paraît pas encore près d'être entamé. Louis Noisette, qui était pourtant un excellent jardinier, n'a cependant pas craint de faire imprimer dans son Manuel complet du Jardinier, page 453, la phrase suivante : « J'avais planté dans mon jardin de Paris, rue du Faubourg-Saint-Jacques, divers sujets provenant de semis de l'Erable de Montpellier. Ils avaient tous les caractères de l'espèce bien développés. A la troi- sième année, quelques sujets donnèrent des feuilles d'une dimension plus ample, et enfin, à la cinquième année, la métamorphose fut complète : ces arbres, aujourd'hui, n'offrent que très peu de diffé- rence avec le Sycomore ou y^cer pseudo plalanus. » — 24 — Voilà comme on écrit l'histoire et comment on fausse le juge- ment des masses. Que Louis Noisette ait observé des Sycomores dans un semis d'Erables de Montpellier, le fait n'a rien d'extraor- dinaire — il y a tant de chances d'erreurs dans les semis, — mais -que, sans vérifier l'expérience en question, cet excellent auteur vienne nous affirmer un fait pareil, cela passe la mesure. La dégénérescence de certaines races locales s'explique par les changements de climat et de sol et par des croisements hybrides ; mais les races sont souvent très voisines, souvent si voisines qu'il faut un œil très exercé pour les distinguer entre elles. Les types tranchés, au contraire, ofïrent des différences si profondes qu'il est très difficile, dans la plupart des cas, de les hybrider entre eux. Quant à l'aide de semis, sans hybridation, on songe à passer de l'un à l'autre, c'est absolument perdre son temps. Plébiscite en faveur du Clirijsanthcme. — La Société d'horticul- ture de Chalon-sur-Saône vient d'adresser aux horticulteurs et aux amateurs de tous pays la lettre suivante : Monsieur, Dans sa séance du 7 décembre courant, la Société d'horticulture de Chalon- sur-Saône, conformément à l'idée émise lors de l'Exposition spéciale de Chrysanthèmes qui s'est tenue sous ses auspices du 13 au 16 novembre dernier, a décidé de prendre l'initiative d'un Plébiscite international en faveur du Chrysanthème, et a donné à une Commission spéciale la mission d'organiser ce plébiscite. La Commission s'est immédiatement mise à l'œuvre; elle a arrêté les dispositions suivantes qu'elle a l'honneur de porter à la connaissance de tous les horticulteurs et amateurs, en les invitant à prendre part au vote : « Le Plébiscite s'étendra à 50 variétés seulement. « Chaque horticulteur ou amateur qui voudra y prendre part mentionnera sur un bulletin du modèle mis à sa disposition par la Commission d'organi- sation les noms des 50 variétés ckoisies par lui. t Les bulletins ainsi remplis seront adressés a la Société d'horticulture de Chalon, où ils seront dépouillés par les soins de la Commission d'organi- sation. « Ils seront reçus jusqu'au 10 février prochain, époque à laquelle les résultats seront proclamés et adressés à chaque votant. « Tout bulletin contenant plus de 50 variétés sera annulé. » Nous souhaitons bonne réussite à ce plébiscite. Si les amateurs et les horticulteurs qui cultivent ce beau genre veulent bien con- sulter leurs notes, peut-êfre arriveront-ils à élaborer une liste que les profanes consulteront avec profit. Mais, à notre avis, ce plébis- cite eût donné de meilleurs résultats à l'époque de la floraison des Chrysanthèmes. Âbulilon à fleur double. — La Revue de r Horlicullure belge et étran- gère publie l'image de ce nouveau gain obtenu l'an dernier en Amé- rique et vendu sous le nom à'Jbulilon Tliompsoni flore pleno. C'est — 25 — une fort jolie plante, qui ne peut manquer de se répandre très rapidement dans les cultures. La fleur de cette variété, parfaite- ment double, est à fond jaune canari envahi d'un réseau de lignes rouges qui se bifurquent à la façon des nervures pennées et qui deviennent confluentes à la base des pétales. Les feuilles, d'un vert un peu pâle, sont marmorées et sillonaées en arabesques de larges lignes ou plaques chlorosées. La floraison des Abutilons se prolongeant, quand on les rentre en serre, fort avant dans la belle saison, rend ces arbustes fort précieux pour la confection des bouquets. V. V,-M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 21 décembre 1884 , tenus dans la salle des réunions industrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. Jules Chrétien, vice-président. La séance est ouverte à 2 h. 1/4. Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière réunion qui est adopté. A propos du procès-verbal M. Viviand-Morel dit que la Commission char- gée d'apprécier les améliorationsi apportées par M. Dantin à son mastic pour greffer à froid et cicatriser les plaies des végétaux, ayant reconnu les bons effets produits par ce perfectionnement propose d'accorder à notre collègue une médaille d'argent. Cette proposition mise aux voix est adoptée à l'unanimité. La correspondance se compose : 1° D'une lettre de la Préfecture du Rhône accusant réception de la demande, adressée par l'Association horticole lyonnaise, tendant à obtenir que, ainsi que cela a eu lieu en 1877, une exposition d'horticulture soii annexée au prochain concours régional agricole de Lyi>n. M. le Préfet nous fait connaître qu'il a transmis notre demande à M. le Ministre de l'agricul- ture en l'appuyant d'un avi^ favorable ; 2° Lettre de la Préfecture du Rhône accompagnant l'envoi de trois exem- plaires d'une fifliche annonçant la tenue du Concours régional agricole à Lyon et de deux exemplaires de ce programme. A propos de cette lettie et après une discussion à laquelle prennent part MM. Hoste, Comte , Schwartz , Viviand-Morel , etc. , l'assemblée décide qu'une Commission soit nommée pour faire une démarche auprès de l'admi- nistration municipale et organiser à l'occasion du concours régional une exposition horticole comme en 1877. Sont nommés membres de cette Commission MM. Comte, Liabaud, Métrai et Schwartz. 2* Lettre de M. le D'^Drivon et de M. Masson, directeur du bureau de poste de la Croix Rousse, remerciant l'Association horticole de les avoir élus mem- bres de son Conseil d'administration ; 4° Lettre de M. Th. Denis, chef de cultures au Jardin botanique de Lyon, informant la Société que, sur la recommandation de M. Dutailly, M. le Ministre de l'agriculture a fait examiner sa communication sur.o la culture de la vigne en buttes-billons » par des personnes compétentes et qu'il résulte du raprort adressé à ce sujet à M. le Ministre, qu'il y a lieu de suivre les expériences entreprises par M. Denis. En conséquence, M. le Ministre fera — 26 — constater en temps utile les résultats qui seront obtenus à l'aide de la méthode indiquée par notre collèj^ue; 5" Lettre annonçant le décès de M. F. -Louis Grannfep, membre de l'Asso- ciation horticolo lyonnaise. M. Louis Granger, fabricant de poteries, était estimé de tous ceux qui avaient l'honneur de le connaître. Il est mort assa- siné dans son domicile le 16 décembre ; 6° Lettre accompagnant le rapport de la visite aux œillets de MM. L. Pellet et Chavagtion. Ce rapport publié dans le n° 22 du L>/on-/io>-ticoIe con- cluant à accorder une médaille de vermeil à MM. Pellet et Chavagnon est mis aux voix et adopté. Présentations. — Il e-t donné lecture de 23 candidatures sur lesquelles, conformément au règlement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Sont admis membres de notre Compagnie les candidats pré- sentés à la dernière réunion. Ce sont MM. : Dury, jardinier chez M. Cartier, à EouUj, présenté par MM. Cordioux et Duchet ; Victor Rousseau, poêlier-fumiste, 37, quai de Jayr, Lyon-Vaise, présenté par les mêmes ; Joseph Rousseau, poêlier-fumiste, 37, quai de Jayr, Lyon-Vaise, présenté par les mêmes; Vaudray (Etienne), marchand de terre de bruyère, quai de l'Industrie, présenté par MM. Gaulain, Chrélian et Denis ; Rivoirat, propriétaire à Chaponost (Rhône), présenté par MM. Fécond (Benoît) et Chaudy ; Joland (Sylvain), jardinier maison Bayzelon, à Chaponost (Rhône), pré- senté par MM. Chaudy et Charraet (Andrp) ; Villard (François), jardinier ch^z M"" Vaohon-Saulnier à Ecully, présenté par MM. Boueharlat jeune et Rivoire (A.) ; Brun (Barthélémy), horticulteur à Ecullj, présenté par MM. Boueharlat jeune et Rivoire (A.) ; Guillot (Pétrus), horticulteur-pépiniériste à Pont-de-Chérui (Isère), pré- senté par MM. Ponsard et J. Jacquier; Leblanc (Joseph-Toussaint) , propriétaire et maire à Ste-Colomba-les- Vienne (Rhône), présenté par MM. Perrache et J. Jacquier ; Ducret (J.), représentant de commerça à Ecully (Rhône), présenté par MM. J. Cordioux et J. Jacquier); Cbaninet (Ant.), pépiniériste jardinier à St-Priest (Isère), présenté par MM. Carie (Laurent) et J. Jacquier ; Berthier (François), pépiniériste-paysagiste, grande route de St-Genis- Laval, présenté par MM. A. Berthier et Viviand-Morel ; Perrier (Louis), horticulteur-pépiniériste à Bourg-les-Valence (Drôme), présenté par MM. L. Lille et Boney; Desfarges, horticulteur à St-Cyr-au-Mont-d'Or, présenté par MM. Cor- dioux et J. Jacquier. Publications. — M. Viviand-Morol fait l'analyse des revues et journaux horticoles reçues depuis la dernière séance et fait circuler ceux contenant des articles intéressants. Apports sur le bureau. — M. Viviand-Morel appelle l'attention de la réu- nion sur une des plantes indigènes de la Corso, le Clematis cirrhosa L. ou Clématite à vrilles. D'après le présentateur cette planta résisterait à 12 de- grés de froid ; sa floraison commence très tard, puisque las échantillons pré- sentés quoique en pleine terre sont en fleurs ; on pourrait, dit M. Viviand- Morel, former avec cette planta de très jolies colonno?, qui seraient rendues plus ornementales lorsque la plante qui est assez floriféra serait garnie de fleurs blanches assez grandes. En outre de cettj Clématite, M. Viviand-Moral présentait des fleurs du Baccharis Imlimifolia L. ou Séneçon en arbre, des Etals-Unis ; il fait remar- — 27 — quer qu'aujourd'hui où le commerce des fleurs sèche" pour garniture do vag( s en hiver prend de rextension, on pourrait se servir des inflorescences avaficées da ce Séneçon Sont déposés sur le bureau : Par M. Morel âls, à Lyon-Vaise, 1" des fruits du Citri"; tripte.-a DesîÇPseu- dœgle Sepinrin Mig-.j, récoltés dans ses cultures ; ces fruits que l'on pourrait nommer les orangées de nos pays ne sont pas comestibles; l'aibuste est très rusùque, irè.-' ornemerjtal, surtout lorsqu'il est couvert de fruits; ceux pré- sentés par M. Morel contiennent des graiaes fertiles. 2° Des fruits ou cônes de Cèdre di-odora, récollés dans les environs de Tarare et qui contiennent des graines fertiles ; Par M. Ciozy, des Bégonias âe semis, un pied de Bégonia Dregii et un de B. corahna, quatre fleurs d'Abutilon de semis, dont une rose carminé assez grand.^ dont le pédoncule a une tendance à s'ériger ; P«r M. Liabaud, \x\\ i^ni àe Calant he Veitchii en pleine floraison, plante remarquable par ses labelles maculés de pourpre à leur base. Cette espèce perd ses feuilles, lorsque la floraison approche ; Par M. Page, jardinier chez M™' de Montessuy, un beau pied HCAnthurium Sch-rzerianum, remarquable comme fort développement et bonne culture ; Par M. Carie, un œillet de semis, en vase, de la race dite Alégatière. en pleine floraison. La plante est robuste, couverte de fleurs ; les fleurs sont bien faites, se tiennent droites sur leur pédoncule, coloris rouge tendre car- miné, très odorante; quelques fleurs atteignent six centimètres de diamètre. Cette variété est nommée par l'oblenteur a Souvenir de François Labruyère. » Par M. Boucharlat jeune. 1» des fleurs de Véroniques de semis, ayant des épis bien faits, assez longs, d'un blanc rosé, dev?nant blancs en vieillis- sani ; 2° uni poire de semis ; Par iM. Hoste, une collection de Chrysanthèmes en pot composée de 25 variétés: Perle de beauté, amarante foncé. M. Mancy, carmin bordé blanc. M. Plancheneau, ro^e saumoné. M. Sabatier, jaune mordoré. Erecta superba, lilas foncé. Etinaelle, rouge marron. Jeanne d'Arc, blanc jispd lilas. La Charmeuse, amarante et blanc. M. Ulrich, amarante bordé blanc. Lady Selbourne, blanc pur. Alphonse XII, ronge satiné. Beauté des jardins, amarante. Belle Paule, blanc liseré lilas. Belle Valentinoise, jaune. Boule d'argent, amarante et blanc. Cérès, blanc d'argent. Crépuscule, lie de vin. Dormdlon, lilas satiné. L'Ile des Plaisirs, rouge et jaune. L'or de Fi-ance, jaune d'or. M"" Bouchardier, violet velouté. Mastic, jaune nuancé. M. Castel, cramoisi feu. M. de Brazza, violet pointé blanc. M. Frémy, orange. Par M. Corbin, jardinier chez M. le duc de Mortemart à La Chassagne, des Céleris plein blanc doré. M. Corbin fait ressortir les avantages que présente cette variété, qui se tient très ferme, a l'avantage de blanchir toute seule tout en restant très ten dre, il la considère comme une variété très méritante. Une collection de poires parfaitement bien conservées et presque toutes bonnes à mani^er : Olivier de Serres, fruit arrondi, chair fine juteuse, très relevée, de première qualité ; Zéphirin Grégoire, fruit moyen, chair très fine, relevée, excellent fruit ; Président Pouyer-Quertier, baau fruit, chair fine, mais manquant un peu de parfum ; Bonne de Maline^, fruit moyen, chair fine, relevée, bon fruit; Doyenné d'hiver, fruit de toute beauté, exempt de toute maladie; Président Drouarl, beau et boa friit ; Sœur Gré- goire, beau fruit, assez bon, mais n'étant pas assez arrivé à maturité pour pouvoir être apprécié; Beurré Henri Coureelle, fruit bon, paifumé et de pre- mière qualité ; Louise Bonne de printemps, boa fruit, chair très fine, sucrée et do première qualité ; Barillet Deschamps, fruit gros, chair cassante, mi- fine, relevée. — 28 — Pour juger tous ces apports, il est nommé deux Commissions composées de MM. Comte, Roohet, Labrujère et Pitavdl pour la floriculture, et de MM. Cl. Jacquier fils, Berthier, Barret et Pelletier pour la pom^logie. Ces Commissions, après examen, proposent d'accorder: A M. Corbin, une prime de 1'= classe pour ses Poires. A M. Carie, — A M. Hoste, — A M. Page, — A M. Liabaud, — A M. Morel fils, — Pour M. Boucharlat, la Commission de floriculture demande l'inscription au procès-verbal désirant voir les plantes en pot; pour la poire de semis, la Commission de poœologie déclare ne pouvoir émettre un avis favorable sur ce semis, le fruit présenté étant trop &v&nné en maturité. Pour l'apport de ]M. Crozy, la Commission mmirjuant de renseignement--, demande de renvoyer à une séance ultérieure l'examen de ces plantes jour pouvoir prononcer un jugement favorable. Toutes ces propositions mises aux voix sont adoptées à l'unanimité. L'assemblée prisse ensuite à l'ordre du jour. Règlement des apports sur le bureau, et après une discussion à laquelle prennent part MM. Comte. Viviand Morel, Rivoire fils, Berthier, Pitaval, Gaulain, Schwarlz. etc.. l'ei.semble du projet présenté par l'administration de la Société mis aux voix est adopté. ira — — son Œillet de semis. Ire — — ses Chrysanthèmes. 1" — — son Anthurium comme bonne culture. 2» — — son Calanthe, 2» — — ses fruits de Citrus et de Cèdre. La séance est levée à 4 heures 1/2. Le Secrétaire adjoint, J. Nicolas. Règlement concernant les apports aux séances de l'Association horticole. l" Les plantes apportées sur le bureau seront jugées par une ou plusieurs Commis-ions nommées séance tenante par le Président de la séance et choi- sies parmi les membres non exposants ; 2° Des récompenses de deux sortes pourront être proposées par les Com- missions d'examen. Pour devenir exécutoires les propositions des Commis- sions devront ètie approuvées par l'f.ssemblée ; 3» Les présentations de plantes nouvelles obtenues de semis ou d'introduc- tion devront toujours être présentées dans d'excellentes conditions pour être jugées. Toutt'fois les Commissions pourront, quand elles le jugeront utile, se réserver le droit de visiter les plantes sur place ; 4° Les Commi.-sions d'examen, autant que possiblo, devront bi^er leur appréciation plutôt sur le mérite horticole des produits que s>ur leur valeur vénale ; 5" Los récompenses prendront le nom de certificat pour les plantes nou- velles et de prime dans les autres cas. Il y en aura de trois classes. 6° Les plantes, fruits et légumes nouveaux seront toujours jugés séparé- ment; ils devront être présentés avec les noms sous lesquels ils seront mis au commerce ; 7° Les Commissions pourront, quand les produitj ne sont pas présentés comme nouveaux, accorder les primes à un ou plusieurs produits du même exposant ; 8° Un diplôme des certificats et des primes décernes sera donné à la fin de chaque séance aux sociétaires qui les auront obtenus. Ils seront signés du Président et du Secrétaire de la séance. 9° La valeur des primes et des cerciflcats est égale et fixée ainsi ; — 29 — Certificat et prime de l'" classe : 3 points. — — 2» — 2 — L'addition des primes est faite après la séance de décembre, 10° Valeur des points : 3 à 6 points, médaille de bronze ; 7 à 12 points, médaille d'argent ; 13 à 19 points , médaille d'argent grand module ; 20 points et au-dessus, médaille de vermeil. Une médaille d'or sera décernée à celui des présentateurs qui aura obtenu le plus grand nombre de points pendant, l'année. Il ne sera fait aucun report pour Tannée suivante des points insuffisants pour l'obtention d'une médaille. Les vieux noms de plantes {Suite). Comme je l'ai dit au commencement de cette note, on trouve dans l'ouvrage en question l'étymologie d'une foule de noms de plantes français dont on chercherait vainement l'explication ail- leurs. En voici quelques exemples : J'ai cherché autrefois dans plus de vingt dictionnaires français d'où venaient les mots marron- nier et marron, appliqués au châtaignier ou à son fruit. Savez- vous ce que Noël et Carpentier m'ont appris à ce sujet? Jugez un peu ; Maron, vieux mot français qui s'apphquait aux habitants des Alpes qui portaient les voyageurs. Se faire marronner signi- fiait se faire porter par des marrons; ou bien encore, esclave nègre qui s'est échappé de chez son maître. Nous sommes loin du châtaignier. On comprend bien que Castanea se soit transformé en castagne, casiaigne et châtaigne ; mais la transition entre châtaigne et marron paraît dure. Voici l'explication la plus plausible que j'aie trouvée : Marron, nom donné par les Espagnols au fruit du châ- taignier. A Lyon, les marronniers sont des arbres [OEsculux hippocastanum) , ou des industriels qui foat cuire et vendent des marrons. Les mar- rons de Lyon n'existent que dans l'imagination trop fertile des marchands ; ils sont récoltés dans l'Isère ou le Var, ou dans quel- ques localités du département du Rhône. Connaissez-vous le TU ou Tillet? C'était tout simplement le Til- leul. Le Coignier que l'on a, — je ne sais pas trop pourquoi, — changé en Coignassier, s'appelait Cotonea en latin. Depuis, on a éprouvé le besoin de le faire venir de Cydon, simple histoire de le rebaptiser Cgdoyna. De Cotonea on a fait Cotoneaster. Les Espa- gnols nommaient les coings marmellos; ne serait-ce pas là qu'il faudrait chercher l'origine du mot marmelade ? Qui a la bugle et la sanicle Fait aux médecins la nique. Ce vieux distique boiteux est bien connu; il indique en quelle grande estime les gens de la campagne tenaient ces deux plantes. Mais voilà le diable, j'avais toujours pensé que la sanicle était une — 30 — ombellifère, — Sankula curopea, — et mon petit bouquin affuble de ce nom l'Auricule {Primula auriciUa), ça devient gênant pour faire des emplâtres. Quel est celui d'entre vous qui fera une longue dissertation pour tirer d'embarras les malheureux malades qui vou- draient faire la nique aux médecins? Personne, alors suivons. Pcrvioea Amadouvier Serpentine. Vous savez que les vraies Groseilles portaient losnoms de Ribet- tes, raisins troutre-mer ou groiselles d'outre-mer. Les Groiseltes étaient les Ballons ou fruits de VUva crispa. '^^0m^ Asaruni europeum Arundo donax Les Noisilles, Mellines et Avellaines étaient des Noisettes. La Consoude, comme le roi Midas, avait des oreilles d'âne. La Chausse-lrapc [Ccnlaurea calcitrapa), le croiriez-vous, était, — oh ! honte, — un Sniujol terrestre. Le Gramen avait le bon esprit, dans ce temps-là, de ne pas mettre la charrue devant les boeufs, il s'ap- — 31 — pelait Dent-de-Chien et non Chien-dent. Les champignons étaient aussi des potirons et des mousserons ; aujourd'hui les potirons sont des courges. La Mandragore ou Mande gloire, valait de la corde de pendu. Le Vitriol était synonyme de Paritoire, comme Paritoire l'était de Pariélaire. Pulsalille Schinus Molle Les Rhododendrura , Rosage, et Rosagine s'appliquaient à rOleander ou Nerium oleander. En 1584, personne n'avait encore eu l'idée d'appeler ces beaux arbustes des Lauriers roses, attendu que ce ne sont pas des Lauriers, et qu'il en e.xiste de plusieurs couleurs. C'est etfrayant comme nous avons changé des noms de plantes, et si j'osais, je vous allongerai là une litanie qui vous donnerait la clé d'une foule de noms patois. V. V.-M. Rapport sur l'Exposltioa spéciale de Chrysanthèmes qui a eu lieu à Ghàlon-sur-Saône du 43 au 16 novenibre 1884. Ayant eu l'honneur d'être délégué par l'Association horticole Ijonnaise à l'Exposition de Clifysanthômes organisée par la Société d'horticulture de Chalon-sur-Saône, comme membre du Jury, je viens en quelques mots vous rendre compte d'un essai d'exposition spéciale ou d'un seul genre qui avait vivement intéressé les nombreux amateurs de Clirysanthèmes et dire jusqu'à quel point une exposition partielle pouvait avoir de l'importance pour nous, qui sommes à même par le nombre et la richesse des différentes variétés cultivées à Lyon de faire a^sez fréquemment des expositions d'un seul genre, tels que : Rijses. Dahlias, Œillets, Pelargonium zonale, etc. Je dois vous dire tout d'abord que cette exposition da Chrysanthèmes a été un immense succès pour la Société d'horticulture de Chàlon, car non seu- lement un grand nombre de sociétaires y ont trouvé l'occasion de mettre en évidence leurs grandes et belles collections de Chrysanthèmes, mais les sommités horticoles qui s'oocupent le pluj spécialement de cett« calture, tels que MM. Délaux, Pertuzès, Lacroix, Peyrot père et fils de Toulouse, de — 32 - Reydelletjde Valence et même un exposant de Bergame (Italie) avaient lar- gement contribué à l'embellissement de cette exposition. La grande salle des fêtes a l'Hôtel-de-Ville ou se tenait l'exposition était bondée de fleurs et présentait par son arrangement gracieux uq coup-d'œil ravissant. Cliaque côté de la salle ainsi que le fond étaient garnis de Chry- santhèmes en pots et vases; au milieu de la salle se trouvait une immense table sur laquelle étaient rangées les nombreuses ileurs coupées. Dans une salle annexe on avait réuni les fleurs de semis, les bouquets, couronnes, sur- tout» de table, emblèmes, etc., uniquement composés de fleurs de Chrysan- thèmes dont les exposants dans cette série avaient sa tirer le parti le plus avantageux. Le Jury était composé de MM. Henry-Jacotot père, horticulteur à Dijon, Michaud, vice-président de la Société d'horticulture de Dijon et de votre délégué. M. Cbevrier, président d'honneur de la Société d'horticulture de Chalon-sur-Saône a bien voulu s'adjoiodre à nous pour nous aider de ses utiles conseils. MM.Perrier, vice-président, et Ventouski flls, secrétaire, qui par le classement judicieux des lots a contribué à rendre notre tâche plus facile, accompagnaient le Jury. Nous avons vivement regretté l'absence de plusieurs collègues très compétents qui avaient été désignés comme jurés et dont le concours nous aurait été très précieux, car les différents apports soumis à notre appréciation s'élevaient au nombre de quarante-cinq. Dans le concours de semis les exposants ont été classéa dans Tordra sui- vant selon le mérite de leurs produits: M. de Reydelht, de Valence, MM. Délaux fils, Peyrot père et ûls, Pertuzôs et Lacroix, de Toulouse. M. Boucharlat aîné avait exposé trois plantes provenant de graines reeues directement du Japon dont une à grande fleur d'un blanc carné était très belle. MM. Rivoire et fils, hortioulteurs-grainiers à Lyon, avaient apporté une belle plante à grande fleur imbriquée d'un blanc rosé dont le grand mérite était d'avoir une odeur agréable assez prononcée. Pour les plantes en pot, MM. Mercier père et fils, de Chalon-sur-Saône, ont obtenu la médaille d'or et M. Prosper Degressy, également de Chàlon, la médaille de vermeil avec félicitations du Jury pour la belle culture de ses plantes et l'arrangement de son lot. M. Duparray-Dutartre, amateur, à la Charmée, a obtenu une médaille d'argent. M. Abel Myard, vice-président de la Société, avait exposé, mais hors concours, une magnifique collection composée d'environ 150 variétés de choix parmi lesquelles on remarquait un grand nombre de nouveautés, le tout parfaitement étiqueté. La culture de ces plantes était irréprochable et l'arrangement en était fait avec un goût parfait, aussi le Jury ne pouvant récompenser ce lot hors ligne adresse les félicitations les plus chaleureuses à son propriétaire. M. Myard avait encore orné de belles plantes de Chrysanthèmes fleuris l'escalier qui conduit à la salle des fêtes. C'était une heureuse innovation , car elle nous a montré quel parti on peut tirer de cette riche plante pour l'ornementation des habi- tations. M. Ceuzin (Jacob), horticulteur à Chàlon, avait également exposé hors concours une nombreuse collection de variétés choisies d'une culture qui ne laissait rien à désirer. Les concours pour les fleurs coupées étaient largement remplis par de nombreuses et belles collections dont quelques-unes se composaient de 4 à 500 variétés. Pour la plus belle et la plus nombreuse collection les prix ont été décernés dans l'ordre suivant: 1" M. Delaux fils, de Toulouse ; 2° ex asquo à MM. Pertuzés, de Toulouse et Rozain-Boucharlat, de Lyon ; 3° ex œquo MM. Colin, horticulteur à Beaune et Mercier père et fils à Chilon. M. Guénard fils avait exposé une superbe collection de 400 variétés, compo- sée de tout ce que le commerce a produit de plus beau. S'étant déclaré géné- reusement hors concours le Jury a cru de son devoir de le complimenter sur son remarquable apport. Le concours pour 100 variétés était bifiii représenté, et les prix ont été décernés comme suit: MM. Peyrot père et fils et Lacroix, de Toulouse, Bérard-Massard, de Montceau-les-Mines et M. l'abbé Garnier. — 33 — Dans le concours pour 50 variétés, c'est M.Malfondet, de Châlon, qui a remporté le 1" prix, tt M. Goussot, jardinier à Pierre (Saôae-et-Loire), qui a obtenu le 2° prix. M. de Reydellet, avec de très belles variétés n'a pu concourir, n'ayant pas le nombre exigé. M. Pirotta Pantilio, horticulteur à Calcio (province de Bergame, Italie), avait envoyé une caisse de 50 fleurs, mais dont les variétés n'étaient pas à la hauteur de celles cultivéas en France. Le deuxième concours : Chrysanthèmes japonais, avait pour exposants, MM. Mercier père et fils, à Châlon, et M. Nicolas, domaine d'Arc-en -Bar- rois (Haute-Marne). M. Millet père, de Montagny-lès-Buxy, avait exposé trois corbeilles ou groupes de jeunes plantes de chrysanthèmes fleuris, cultivés et exposés dans la mousse; l'ensemble et la bonne venue des plantes produisaient un effet agréable; mais jusqu'à nouvel ordre, cette culture parait devoir rester dans le domaine des amateurs, ainsi que les greffes de chrysanthèmes, moyen d'avoir plusieurs variétés sur le même pied, présentées par M. Renaud- Guépet, de Châlon. Le jury a constaté qu'en général les variétés étaient exactement dénom- mées et que presque tous les lots contenaient, non-seulement de très belles variétés, mais aussi bsaucoup de nouveautés. J'ai pensé qu'une liste des plus belles plantes, relevée dans tous les lots, que je donna à la suite de ce compte -rendu, serait utile pour guider amateurs et horticulteurs dans leur choix. Quant au dixième concours : bouquets, corbeilles, couronnes, etc., je le répète, c'était un des plus intéressants ; car. ici, on pouvait s'attendre à des innovations, à l'imprévu, en un mot, à l'initiative individuelle. L'espace occupé par les lots de ce concours était disposé avec beaucoup de goût, auquel, du reste, les objets exposés se prêtaient d'une manière très avantageuse et on ne peut que constater que tous ces articles composés uni- quement de fleurs de chrysanthèmes avaient un cachet particulièrement gracieux. Les bouquets, couronnes et surtouts de table, de M°"' Malfondet, De- gressy et Béraud-Massard étaient confectionnés avec goût et délicatesse; elles avaient su harmoniser les différentes couleurs avec art, et le jury a été heureux de leur décerner les prix mis à sa disposition. M"« Ceuzin (Jacob) avait exposé hors concours un surtout de table qui était remarquable par l'arrangement coquet des fleurs de choix qui entraient dans sa composition. M. Colin fils, de Beaune, avait réussi à représenter très fidèlement l'écus- son des armoiries de la ville de Châlon sur-Saône. Les jardinières, cache-pots et candélabres garnis de chrysanthèmes expo- sés par 1\L Sève, institutiur à Labergement-Sainte-Colombe, prouvent les goûts artistiques et l'adresse de l'exposant. M. Proust, de Châlon. nous a fait voir que les chrysanthèmes ornent et môme embellissent les jolis et nombreux meubles de fantaisie qu'il avait exposés. M. Béai avait une très jolie jardinière toute garnie de fleurs. Un tout jeune homme, M. Gabriel Favrairi, apprenti jardinier, avait com- posé un large écusson orné de guirlandes imitant une mosaïque, qui dénote de l'idée et de la persévéran-ie ; votre délégué, avec l'as-sentiment des autres membres du jury, lui a fait don, en son nom personnel, d'une médaille d'ar- gent comme prix d'encouragement. Un grand diplôme d'honneur destiné à récompenser l'exposant qui a la plus contribué à l'embellissement de l'Exposition, a été décerné à MM. Mer- cier père et flis. Le soir, après les opérations du jury, un banquet a été offert en son hon- neur par la Société; tout le bureau et beaucoup de membres y assistaient. — 34 — M. le président a porté un toast aux deux Sociétés d'Horticulture de Lynn et à celle de Dijon, et s'adressant à leurs délégués, il les a remerciés pour la tâche délicate et difficile qu'ils venaient de rarnplir à la satisfaction géné- rale et leur a donné rendez-vous à la prochaine Exposition. Un des convives a proposé da faire un plébiscite pour les chrysunthèraes comme on avait fait pour les roses, et de désigner dans les différents genres les cinquante plus belles variétés dd chr^'santhômes anciennes et nouvelles qui existent. Cette motion a été adoptée et votre délégué a promis de vous soumettre cette question. Il est presque supsrtiu de vous dire. Messieurs, que votre délégué a reçu l'accueil le plus sympathique du bureau et de la Société d'Horticulture de Chalon-sur-Saône et qu'il en garde le meilleur souvenir. HOSTE, Horticulteur à Monplaisir-Lyon. Les plantations d'arbres le long des routes (1). M. Varangot fils, pépiniériste à Melun, vient d'adresser à M. le Ministre des travaux publics un rapport sur un projet qui nous paraît absolument digne d'attention. L'idée n'est pas neuve, mais en France, dans notre malheureux pays presque paralysé par un fonctionnarisme excessif, il ne suffit pas d'émettre des idées, il faut en poursuivre l'application par toutes voies et moyens, et M. Varan- got se trouve avoir le mérite de ne manquer ni de courage ni de persévérance. Dans sa dernière lettre, il développait les considé- rations suivantes, que nous abrégeons forcément, la place nous étant comptée : Nos soldats de l'armée de terre et de mer sont obligés d'avoir pour toute boisson de l'eau souvent de mauvaise qualité. Il serait très facile de leur faire boire de bon cidre à peu de frais. Au lieu de planter les grandes routes en arbres d'alignements d'essences stériles, tejs que peupliers, tilleuls, marronniers, que ne les plante- t-on avec des arbres à fruits, pommiers et poiriers à cidre? Les arbres à cidre se forment aussi bien par la taille que les platanes, acacias, couramment employés. Ils ont l'avantage d'être moins élevés, moins touffus, d'ombrager moins les routes et les champs des riverains, de porter moins d'humidité sur la chaussée. Les bois des pommiers et des poiriers à cidre s'emploient très bien dans l'industrie, et peitvent acquérir ime valeur intrinsèque au moins aussi considérable que les essences actuellement em- ployées. Dans le département de Seinç-et-Marne, il y a plus de deux cent mille pieds d'arbres plantés le long des routes. Sept à huit mille hommes de troupes au plus sont casernes dans nos chefs-lieux (1) Extrait du IVbweHîsfe de Seine-et-Marae. — 35 — d'arrondissement. Au bout de dix ans, en plantant seulement 50,000 pieds d'arbres, on aurait une récolte largement suffisante pour pourvoir aux besoins de toutes nos garnisons. Quel avantage pour nos soldats ! Une autre idée de M. Varan got, serait de distraire une cinquan- taine d'hectares de nos forêts et de les planter d'nrbres à cidre. On pourrait ainsi, non seulement assurer une boisson saine à notre armée, mais encore faire des distributions complètes aux hospices et aux indigents. Pour la récolte et la fabrication du cidre, rien de plus facile. Chaque caserne dans les villes aurait dans une de ses dépen- dances un local pour recevoir un pressoir et les tonneaux pour emmagasiner le cidre. Quelques hommes de corvée avec les fourgons du régiment, iraient à l'époque de maturité, fin septembre, faire la récolte des fruits. Maintenant, les cantonniers des ponts et chaussées seraient chargés de la surveillance des arbres à cidre, l'amasseraient les fruits par tas dans les fossés ou sur le bord de la route. Voici en quelques mots le projet de M. Varangot ; nous ne savons si dans les bureaux du ministère il lui sera accordé quelque atten- tion, mais, à notre avis, il mérite d'être sérieusement étudié. De l'obtention des variétés horticoles. Il y a des semeurs qui jouissent d'une excellente réputation et qui ont enrichi le commerce horticole d'une foule de nouvelles et excellentes variétés de plantes, tandis qu'il en est d'autres que le guignon poursuit et qui n'ont jamais eu la main heureuse sous ce rapport. Les premiers mettent à profit le vieux proverbe « Aide-toi et le ciel t'aidera » ; les aucres sèment au hasard, s'endorment sur les deux oreilles, ce qui entre parenthèse est un peu difficile, et n'obtiennent rien de bien sérieux. Le hasard n'est pourtant pas toujours un bien mauvais diable, et plus d'un semeur qui passe pour malin lui doit ses meilleurs gains, Quand je dis le hasard, c'est une manière de parler, car chacun sait que ce mot ne doit être considéré que comme exprimant notre ignorance des vraies causes des phénomènes. Les plus petits événements, les moindres variations qui, par leur petitesse, semblent ne pas tenir aux lois de la nature en sont pourtant une suite nécessaire. C'est à nous d'apprendre à connaître ces lois. Lorsqu'on dit qu'une variété surgit par hasard dans les cultures c'est que nous ignorons les causes qui ont agi pour la produire. — 36 — Ceux qui ont étudié les mathématiques connaissent ce qu'on appelle le calcul des probabilités, qui repose eu partie sur notre ignorance et en partie sur nos connaissances. Ce genre de calcul pourrait parfaitement être appliqué dans le cas qui nous occupe, car si nous ne connaissons pas toutes les lois de la variabilité végétale, nous en connaissons au moins une partie qui permettrait de trouver par formules les chances que nous avons d'obtenir des variétés. Ceux qui ont étudié les plantes vivantes, qui les ont élevées de graines, connaissent celles qui varient naturellement et dans quel ordre les variations se produisent. Ceux qui ont fait des hybri- dations artificielles entre espèces distinctes, ou qui ont étudié les croisements naturels dus à la fécondation par les insectes connais- sent également les résultats que produisent ces deux opérations. Nous allons examiner, si vo\is le voulez bien, successivement celles de ces connaissances que tout semeur devrait posséder. Quand on récolte des graines sur un seul individu végétal, on peut obtenir, en les semant, ou des plantes identiques au porte- graines ou des plantes variées. Sur les milliers d'espèces que nous avons semées depuis plus de douze ans, le plus grand nombre se reproduisait fidèlement. Quand on récolte des graines en mélange sur des individus différents quoique appartenant au même type, c'est-à-dire à la même espèce linnéenne, on obtient presque toujours des variétés. Ceci prouve que les types renferment des variétés méconnues. Les hor- ticulteurs savent bien, du. reste, que lorsqu'ils introduisent de leur pays natal de nombreux individus du même type qu'ils introduisent en même temps des variétés de ce type. Le fait est trop connu pour les Orchidées pour être mis en doute. De ce qui précède, on peut donc déjà conclure qu'il est possible, en récoltant à l'état sauvage des graines d'une espèce sur des individus différents, qu'on obtiendra des variétés différentes ; comme on peut conclure également que si la récolte a lieu sur un seul individu, la chance d'obtenir des variétés devient très minime étant donné que les neuf dixièmes des végétaux sauvages se reproduisent sans variation sensible. Tout le commerce des plantes potagères repose sur la fixité de ce qu'on appelle des races, dont l'analogue est représenté à l'état sauvage. Si une sélection sérieuse est faite des variétés obtenues de semis, dans le cas où la graine a été récoltée en mélange, et qu'aucune fécondation croisée ne survienne, les plantes obtenues de cette manière ne varient plus par la suite. Le semis n'a donné en réalité que ce qu'il devait donner : un mélange de variétés ou de races enfermées dans le sac. — 37 — Ainsi donc, un semeur peut être certain qu'il a très peu de chance d'obtenir de nouveaux gains s'il sème purement et simplement une plante qui ne donne pas habituellement des variétés. Il faut, pour rompre la fixité des variétés, leur faire subir des croisements avec des variétés voisines. A l'état sauvage, les croisements sont assez rares parce que les plantes sont beaucoup plus dispersées que dans les jardins; aussi est-ce pour cette raison que les plantes qui ont cette origine varient beaucoup moins. Dans bien des cas on peut confier aux abeilles le soin de croiser certaines plantes ; pour cela il suffit de placer très près l'une de l'autre, dans un endroit fréquenté par ces insectes, les variétés dont on veut opérer le croisement. Mais il vaut infiniment mieux se contenter de très peu de graines et être sûr de leur origine hybride ; pour cela on doit féconder soi-même, artificiellement quelques fleurs. Je sais bien que beaucoup de jardiniers n'ont pas étudié les organes de la fleur, mais avec un peu de bonne volonté on se fami- liarise avec les étamines et les pistils. Les étamines (organes mâles) sont remplies d'une sorte de poussière jaune nommée pollen. Le pistil (organe femelle) correspond toujours à l'endroit où se forme la graine. Pour féconder artificiellement une plante, on doit préalablement ôter ses étamines avant que le pollen en soit répandu. Pour cela, on prend de petites pinces et on les enlève délicatement. On récolte des étamines en assez grand nombre sur la plante qui doit féconder l'autre et on les met dans une boîte de petite dimension. A l'aide d'un pinceau à aquarefle, on porte ce pollen sur les pistils de la plante à féconder. Bien entendu qu'on soustrait ensuite la plante aux intempéries. Quand on a obtenu des graines d'une plante ainsi fécondée, si elles germent et que les plantes qui en naissent soient fertiles, ce qui n'arrive pas toujours, on peut dire que non seulement on est en possession de variétés distinctes, mais encore que les générations futures donneront d'autres variétés. Il est un fait à peu près constant, c'est celui de la variabilité des plantes hybrides. C'est à cette variabilité que les semeurs de rosiers qui ne fécondent pas artificiellement les roses, doivent d'obtenir de nouvelles variétés. Mais une voie dans laquelle les hybridateurs devraient entrer résolument, c'est celle de la fécondation des hybrides par leurs ascendants, c'est-à-dire par leurs parents. Il y a là une source iné- puisable de gains nouveaux à obtenir. — 38 — Il y a une autre source de variations chez les plantes dont nous ne connaissons guère les causes, mais que beaucoup d'esprits super- ficiels ont la prétention de connaître. On fait intervenir la culture, les engrais, les changements de chmats, la nature chimique du sol, etc. La vérité est que toutes ces causes mises en avant sont autant de suppositions absolument gratuites. En expliquant ainsi ce genre de rariations, on résout la question parla question, enadmet- tant comme démontré précisément ce qui reste à démontrer. Il serait vraiment trop comnîode d'obtenir des variétés s'il suffisait simplement d'appliquer des cultures différentes aux plantes que l'on voudrait faire varier. Quoique nous ne connaissions pas les causes qui, en dehors de l'hybridité, font surgir tout à coup au milieu d'un semis des plantes qui diffèrent sensiblement des autres individus de la même race, nous ne devons pas moins les observer avec beaucoup d'attention. I-es cas de nanisme ou de géantisme, les panachures accidentelles, l'albinisme, le chromisme que des déformations tératologiques font naître, etc., qui peuvent quelquefois se reproduire par graines, se reproduisent presque toujours par greffes ou boutures. On fera donc bien de surveiller attentivement les semis, afin de ne laisser échapp« Bauh. Etymologie : Dédié par Tournefort à Sarrapin. médecin français. Patrie ; Canada. Famille des Sarracéniées. La famille des Sarracéniées se compose d'herbes vivaces dont la plus anciennement connue est le Sarracenia purpnrea L. Tous ses représentants ont des mo3urs paludéennes et des caractères qui les rapprochent des Papavéracées et des Nymphéacées, dont ils n'ont du resté pas l'allure. Certaines affinités botaniques avec les Céphalotées, les Népenthécs et les Droséracées ont été rendues encore plus évidentes par les expériences faites par plusieurs savants — 50 — tendant à démontrer que les plantes à urnes ou ascidieit sécrétaient un suc analogue au suc gastrique des animaux, et que leurs tissus étaient capables d'absorber les matières animales ainsi préparées. Quoi qu'il en soit de cette particularité, les Sarracenias sont des plantes très curieuses par la forme de leurs feuilles que Bauliin, dans son Pinax, avait parf^iitement caractérisées : « foUis forma floris Arisiolochiœ, » feuilles en forme de fleur d'Aristoloche. Philippe Miller dit du S. purpurea « que ses feuilles ont environ 5 à 6 pouces de longueur ; elles sont creusées en forme de cruche, étroites à leur base et gonflées en dehors au sommet ; leur surface extérieure est arrondie et leurs côtés inférieurs sont un peu com- primés et ont de larges bordures feuillées qui coulent longitudina- lement dans la longueur du tube ; à la partie arrondie de la fouille, il y a sur le sommet une large oreille ou appendice érigée, d'une couleur brunâtre qui entoure l'extérieur de la feuille aux deux tiers environ du sommet ; elle a en outre aux deux extrémités des oreilles ondées autour de la bordure. » Cette description, pour n'être pas faite en termes absolument scientifiques, n'en est pas moins assez exacte. En dehors de la forme des feuilles, ce qui intrigue le plus dans la fleur des Sarracenias, c'est le grand stigmate, pétaloïde, pelté, presque sessile, imitant une sorte de parapluie. La culture du Sarracenia pvrpurea n'offrirait pas beaucoup de difficultés si au lieu de le cultiver en serre on se bornait à établir en plein jardin un endroit tourbeux, marécageux, dans lequel on planterait de jeunes individus. Pendant l'hiver, on se bornerait à couvrir les plantes d'un simple châssis, dont au besoin elles pour- raient se passer, car le S. purpurea croît naturellement dans des pays où il gèle rigoureusement. Il est vrai que pendant les grands froids les plantes sont submergées et sont ainsi à l'abri des trop basses températures. Dans l'organisation d'un marais artificiel il est absolument utile d'établir un drainage, car les plantes qui crois- sent dans les endroits analogues n'aiment nullement l'eau croupie. Je ne crois pas les Sarracenias aussi vivaces qu'on veut bien le dire et j'estime que de jeunes semis seraient très utiles pour renouveler les plantes qui ont fleuri plusieurs fois. François Canova. Des Rosiers sauvages considérés comme sujets à greffer. On a déjà longuement discuté sur la valeur des meilleui-s sujets à employer pour grelîer les Rosiers, mais à mon avis la question a été à peine ébauchée, ou plutôt on a discuté à côté de la question. Tant que les rosiéristes n'auront pas trouvé un sujet ne drageon- — 51 — nant pas, tout en étant vigoureux et facile à se procurer, le problème ne sera pas résolu. D'abord, je ne pense pas qu'on puisse trouver un rosier sauvage ne drageonnant pas ; mais je crois qu'on atténuera singulièrement le drageonnement si, au lieu d'un seul sujet, on en cherche plusieurs. Chacun sait que le drageonnement a suriout lieu lor sque l'équi- libre entre les racines du sujet et les rameaux du rosier greffé est rompu. Cet équilibre est rompu toutes les fois que la vigueur de la variété greffée est plus faible que celle du sujet. Il y aurait donc lieu de chercher deux ou trois Rosiers sauvages de vigueur diffé- rente parmi ceux qui n'ont qu'une faible tendance au drageonne- ment, afin de pouvoir y greffer les variétés de Rosiers suivant leur vigueur. Toute la question eE:t là. De même que certaines variétés de Poiriers ne prospèrent bien que sur franc ou sur cognassier, il y a des variétés de Rosiers qui donneront des résultats bien supérieurs si le sujet sur lequel elles auront été greffées est approprié à leur mode de croissance. Il n'y a pas lieu de s'arrêter aux sujets issus de bouture ni à ceux qu'on arrache dans les champs ou dans les haies. Les pre- miers, comme le R. Manciii, sont condamnés et leur extinction complète n'est plus qu'une question de temps : les semis d'églan- tier les ont tué. Les seconds, lous formés pour haute-tige et ne demandant aucune culture, resteront tant que les amateurs plan- teront des hautes-tiges. Pour ces derniers, les rosiéristes n'ont qu'à les émonder sérieusement, à les recommander à la grâce de Dieu, et surtout à ne pas les condamner à nourrir des variétés chétives. C'est tout ce qu'ils peuvent faire pour éviter le drageon- nement. Il reste donc à établir quelques recherches parmi les Rosiers sauvages drageonnant peu et grainant en abondance afin d'y trouver les deux ou trois types demandés. On peut éliminer d'emblée, de cette recherche, toutes les espèces eu variétés des sections suivantes : GuUicamv, Cenlifoiuv, Pimpinel- lifuliœ, Sabiniœ, Cinnamomea', Alpuw et Eglanleriœ. Les Rosiers de ces sections sont trop peu vigoureux, trop stolonifères ou trop rares. Les recherches devront porter surtout sur les Caniim, Monlanw, Sijnslijice, Tomfnlosœ et Rubkjmosw, Les espèces ou variétés de ces cinq dernières sections n'ont certainement pas toutes la nr.ême valeur considérées au point de vue qui nous occupe ; aussi, à ceux qui voudraient tenter des essais, conseillerais-je de commencer par les Caninœ et les — 52 — Tomentosœ. Pour les Rosiers destinés aux pays méridionaux ou au forçage, je crois qu'il conviendrait d'essayer quelques-uns des y?, sempcrvirens qui sont presque toujours en végétation. Quand on a conseillé de grelfer sur le Rosa canina, on a oublié de dire que cette espèce n'était pas une entité mais seulement un être de raison composé d'un très grand nombre de formes, souvent très différentes entre elles. Déseglisc en a mentionné plus de cent dans son catalogue raisonné des espèces du genre Rosier. Ces espèces de canines ont été nommées par des auteurs dont quelques- uns ont étudié le genre Rosa d'une manière spéciale. Les Bosa tomenlosa sont un peu moins nombreux, mais néanmoins plus de cinquante formes ont été décrites. Chacime des autres sections est à peu près dans le même cas. Le rosiériste n'a pas à s'occuper dans ses recherches si les fruits sont ronds ou ovales, hispides ou glabres, les feuilles dentées, bidentées, glabres ou velues, etc. Toutefois, il donnera la préfé- rence aux espèces très fertiles si elles remplissent les conditions désirées. Ce que le rosiériste devra rechercher, c'est d'abord une variété robuste, très vigoureuse, qui ne présentera jjas de drageons; ensuite, une variété robuste d'une vigueur modérée qui ne dra- geonnera pas non plus, et enfin une troisième sorte de plus petite taille ayant également la qualité de ne pas drageonner. Cette recherche, faite dans un pays où les Rosiers sauvages sont communs, n'otïrira aucune difficulté. Admettons que l'expé- rience porte sur une trentaine d'individus, il faudrait jouer de malheur pour ne pas trouver les sujets demandés. Le semis devra être fait séparément eu juillet, en pleine terre. Dès le printemps l'expérience commencera à donner ses résultats. Ceux des églan- tiers qui seront choisis définitivement seront plantés pour donner des graines. On les élèvera en colonne sans jamais les tailler. Les Rosiers sauvages se reproduisent de graines sans varier. Plantes nouvelles, rares ou intéressantes figurées ou décrites dans les publications horticoles. Adiantum Capillus venerift var. o/jlir/uu?7i, Th. Moore. — Cette va- riété A'Adiantnm se distingue du type si commun dans les grottes humides des provinces méridionales de l'Europe, par la grandeur et l'insertion oblique de ses folioles (III. hort. V liv. 1885). \J Adianlumcapilhis neneris L. remonte jusque dans le Bugey. Nous l'avons récolté près du fort de Pierre-Châtel, sur les bords du Rhône. A Lyon, on le trouve aux Etroits, dans la grotte de J.-J. Rouss;eau. AlocasiaXPucciana . — Hybride obtenu au jardin municipal de Flo- rence par le croisement artificiel de VAlocasia Ptitzcijsi par le pollen — 53 — de VA. T/nbautia/i a. Plante excessivement remarquable, si la figure coloriée qui en représente la feuille est exacte. Face supérieure de la feuille à nervures saillantes blanc verdàtre, limbe vert grisâtre réticulé de lignes blanc d'argent se fondant dans de larges marges blanches parallèles aux nervures ; face inférieure marron purpurin unie et lui- sante. (Bill/, soc. (ose. di ortie. Atino X, n° 1.) Alocasia reginœ N. E. Brnwn. — Nouveauté introduite de Bornéo par la Compagnie continentale d'horticulture. Pétioles pubescents, feuilles épaisses, en cœur vert foncé à la face supérieure, pourpres en dessous. Spatlies blanches avec le tube pointillé de pourpre. Espèce distincte très l'emarquable. (///. hort. V' livr. 1885.) Anthurium Margarilœ. — La plante qui porte ce nom vient de fleu- rir à Gand dans les serres de la Compagnie continentale. C'est un hybride obtenu par la fécondation de l'A. Schertzerianum par le pollen de \'A. Andreanum. Les feuilles ont la forme de celles de la mère ; les fleurs la forme de celles du père et sont d'un coloris rose tendre. (///. hort. n° 1. A. 1885.) Bescliorneria Dcconteriana. — Amaryllidée du Mexique. Inflores- cence haute de 1 m. 50. Fleurs pendantes, longues d'environ 6 cent, verdâtres avec une bande rouge-brun sur la ligne médiane de chaque segment du perianthe. Feuilles épaisses, en lanières, longues de 60 à 70 cent., disposées en rosette basillaire. [Bot. Mag. 1884, pi. 6768.) Cereus paueispinus Engelm. — Cactée originaire du Nouveau-Mexi- que. Espèce de petite taille à tige ovoïde cylindrique, côtelée et ma- melonnée. Fleur rouge-ponceau de 6 à 7 cent, diamètre, comprenant une trentaine de pétales. [Bot. Mag. 1884, p. 6775.) Dendrohiiim Ha-'iselti Bi. — (Indes Néerlandaises) Serre tempérée. Tiges érigées, fusiCormes, de 0,30 de longueur, munies d'une gaine brun grisâtre. Feuilles raides, lancéolées, larges de 2 cent., longues de 7 cent, canaliculées. acuminées, nombreuses grappes de fleurs rose pourpré. (///. hort. 1" liv. 1885.) Evomjmvs eiiropevs foliis argenteo-varirgutis. — Variété du Fusain d'Europe à feuille colorée de blanc jaunâtre nuancé de rose et de vert pâle. Obtenue par M. Julis, à Chrudim, en Bohême. [Rev. hort. n° 3, 1885.) Hœmanthus Kalherinœ Baker. — Amaryllidée originaire de Natal, introduite en Angleterre par M. Kert. Hampe haute de 30 centimètres, terminée par une grosse ombelle de fleurs rouge-écarlate. Feuilles réti- culées par des nervures saillantes reliées entre elles par des veines nombreuses. [Bot. Mag. 1884, pi. 6778.) Jxora Pilgrimi. — Cette variété est un semis de Vlxora Wiliiamsi, obtenue par M. E. Pilgrira, grand amateur de plantes de serre chaude, à Cheltenham (Angleterre). La plante, qui est vigoureuse, a été mise au commerce en 1882. Le corymbe est de belle dimension, les fleurs sont d'un louge éclatant. [Heo. d'Hort. belge et étrang. n° 2, 18S5.) BhododeiidronXCavroni. — Cette variété, issue du B. Gibsoni, a été obtenue par M. Oavron, horticulteur à Cherbourg. Ses fleurs, disposées en corymbes pauciflores, sont grandes de 8 à 9 centimètres de dia- mètre, d'un blanc pur lavé de rose tendre au sommet et à l'intérieur des lobes. Rustique dans l'ouest de la France. Terre de bruyère. (Bev. hort. n" 3, 1885.) — 54 — Stephanotis floribwida. Ad. Brgn. — Espèce fort remarquable de la famille des Asclépiadées ; très commune dans les cultures anglaises, où elle est surtout cultivée pour la flaur coupée. Fleur blanche agréa- blement parfumée. Plante grimpante de serre tempérée. Demande la pleine terre pour bien se développer. [Revi. de illorl. helqe et l'traii'j. n» 3. 1885.) Vriesea retroflexa. Ed. Morr. — Plante hybride issue du croisement du V. scalaris fécondé par le i'. p.nltacina var. Morreniana. Floraison de longue durée. Inflorescence pendante. Rappelle par le coloris le V. psiltacina. Cet hybride, obtenu par M. IMorren, offre un phénomène physiologique déjà observé sur des hybrides d'agives : c'est la florai- son infantile des drageons qui fleurissent de suite et en même temps que la touffe principale, [lielg. Iiorl. 1SS4, p. 185.) Vriesea Wariningi, Eil. Morren. — Espèce nouvelle originaire du Brésil; dédiée au professeur Warming. Plante de grande dimension. Inflorescence en épi simple, très allongé (0 m. 50-70). Fleurs nom- breuses, ascendantes. Bractées florales coriaces, jaune d'or passant au vert. [Uelfj. hort. 1884, p. 261.) Calendrier horticole. Résumé des travaux et des semis à faire dans les jardins. Février. Jardin d'agrémenl. — On achève tous les travaux de terrasse- ment et autres conamencés en janvier. Il est important d'exécuter tous les labours qui doivent se faire au printemps, car le jardinier sera suffisamment occupé le mois suivant à d'autres travaux impor- tants. On peut enlever sans crainte les feuilles, paillis, terreaux, etc. , dont on a abrité les plantes frileuses, les froids rigoureux n'étant plus à craindre. On taillera sans crainte les rosiers et tous les arbustes qui doivent se tailler avant la poussée des feuilles. On peut planter les plate-bandes de plantes vivaces, faire des bordures de Buis, de Mignardises, de Pâquerettes, etc. Bien qu'il soit encore un peu tôt pour faire des semis, on peut cependant, à bonne exposition, eu pépinière, eu pots ou en terrine, semer les espèces suivantes ; Adonide. Nigelle Mufliers. Belle de jour. Phiox de Drummond. Souci. Bleuet. Pied d'alouette. Visparia. Pavot. Thlaspi vaiiés. et3. Julienne de Mahon. Campanule miroir. Némophile. Cynoglosseà feu'i^* de lin. Toutes les plantes vivaces rustiques — sauf celles dures à ger- mer — peuvent être semées en février. — 55 -- Jardin jjotagcr. — Le jardin potager devra être prêt à recevoir les semis et les plantations. ( )n se rappellera toujours que i'^ngrais, c'est-à-dire le iumier et les terreaux, est indispensable aux cultures potagères. Autant que possible, on changera de place les diffé- rentes espèces de l'année précédente. Aux légumineuses (Pois, Haricots, Fèves), on fera succéder les Ognons, Echalottes, Epi- naids, etc. On peut semer les : Carottes. Cresson alénois. Oseille. Radis. Cerfeuil. Fèves. Panais. Seorzonère. Chicorée. Lait^Ie^. Persil. Choux. Navets hâtifs. Poii'eaux. Epinard. Ognons. Pois (divers). Quand on ne dispose pas de beaucoup d'emplacement, on peut semer très clair les Radis et Laitues dans les plate-bandes de Carottes, Ognons et Poireaux. On peut également planter l'Estra- gon, le Thym, l'Ail, l'Oseille, la Ciboule et autres plantes potagères vivaces. A bonne exposition, on peut hasarder des Pommes de terre hâtives qu'on abritera au besoin. Sur couche, on peut semer tous les légumes dont on veut obte- nir des récoltes hâtives. Serres. — C'est le moment de rempoter toutes les plantes de serre tempérées, à l'exception de celles qui n'ont pas encore fleuri, telles que les Azalées, Camelhas, Rhododendrum, etc. On ne doit rempoter celles-ci qu'après la floraison. Quand les genres comme le Camellia, par exemple, ne font qu'une seule poussée dans l'année, il est même préférable d'attendre que cette poussée soit faite. La multiplication doit être très active et tous les genres princi- paux doivent avoir leurs boutures en bonne voie de reprise. On peut semer en serre les Bégonias bulbeux, Coleus, Wigan- dia, Solanum, Gloxinias, Achimenes, Agave, Pétunias, Musa, etc. et en général toutes les plantes de serre qui fleurissent dans le courant de l'été. Sur couches, on peut déjà semer une foule de plantes d'orne- ment, mais il est préférable d'attendre le mois de mars, afin que les plants ne viennent pas trop forts avant la belle saison. Jardin fruitier . — Les arbres à fruit, sauf le Pêcher, doivent être suivis attentivement. Les vieilles écorces, bois mort, lichen, etc., doivent être nettoyés avec soin. Les individus envahis par les insectes, les cryptogames, seront badigeonnés soit avec du pétrole ou de la matière des fosses qui détruisent les plus dangereux. Le puceron lanigère lui-même ne résiste pas à plusieurs opérations analogues. La taille devra être terminée, pour les arbres à fruits à pépins, vers la fin du mois. On coupera toutes les sommités des branches des pêchers plein vent qui menacent de prendre un accroissement trop considérable — 56 — au détriment des branches plus faibles. On ne taillera les cour- sons qu'après la floraison, quand le fruit sera de la grosseur d'une grosse noisette. Ou doit terminer au plus vite les plantations, principalement celles des essences les plus précoces à développer des feuilles et des radicelles. Pomologie. (Observations sur les Poires. — Suite). Jalousie. — Syn. : 1° d'Or ; 2" de Pucelle ; 3° Gros-Martin seo; 4° Martin sire. — Arbre très ancien qu'on retrouve rarement ; très fertile. Fruit moyen de 2° qualité. Maturité courant septembre. Jalousie de Fontenay. — Syn. : 1° Jalousie de Fontenay- Vendée ; 2» Belle d'Esquermes; 3° Poire de Fontenay- VeDdée. — Arbre assez vigoureux qui se conduit sous toutes formes; assez fertile. Fruit moyen, très bon. Maturité courant septembre. Jalousie tardive. — Syn. : 1° poire Café de Brest; Cuisse-Dame d'hiver ; 4° Longohiffre. — Arbre de vigueur modérée, qui se conduit sous toutes formes; assez fertile. Fruit moyen de 2° qualité. Maturité de décembre à janvier. Routin. REVUE DES CATALOGUES DÉLAUX ET FILS, horticulteurs à St-Martin-du-Touch près Toulouse (Haute- Garonne). — Catalogue des nouveautés inédites, obtenues de semis dans rétablissement : Ciirysanlhèmes japonais, Ch. à grandes fleurs de la Chine, Ch. de la Chine à petites fleurs, Ch. de l'Inde à fleurs de renoncules, Ch. à floraison précoce, Abutilons, Cannas, Géranium zonale à fleurs doubles et à fleurs simples, Héliotropes, Pentstemons, Verveines, etc. E. Pynaert-Van Geert, horticulteur, ancienne Porte de Bruxelles à Oand. — Extrait du prix-courant du printemps 1885. Plantes de serre chaude, de serra tempérée, de pleine terre. Collectious diverses, Clivias. Poire nou- velle : Triomphe da Todrnai. Nouveautés diverses. RozAiN-BoDCHARLAT, sucsesseur de Boucharlat aîné, horticulteur, àCuire- les-Lyon.- Plantes nouvelles mises au commerce au P' février 1885. Pelar- goniums à grandes fleurs, zonales à fleurs doubles, zonale à fleurs simples, peltatum. Fuchsias, Héliotropes, Véroniques, Chrysanthèmes, Pétunias, Ver- bena. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne-France). — Catalogue spécial des plantes nouvelles mises en vente par l'établissement : Verbeaina Mameana, Caraguata Andreana, Pitcairnia Maroni, Bégonia, Pelargonium zonale, Pétunias, Héliotropes, Verveines, Abutilon Thompsoni flore pleno, etc. Jacquemet et Bonnefond, horticulteurs-marchands-grainiers à Annonay (Ardèche) et à Lyon, place Bellecour, 2. — Catalogue et piix-courant pour le printemps et l'automne 1885 de graines et de plantes potagères, fourragè- res et céréales. Graines d'arbres, d'arbrisseaux, arbres foret-tiers et d'orne- ment. [A suivre.') Lk Gkrant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Irapriraerio Bkllon, rue do la Républiquo, 31. 1885 FÉVRIER N° 4 '^A(WVl/w^/^A«^f( I CHRONIQUE Les Semis. — Il arrive assez fréquemment qu'après avoir confié des semences à la terre, le semeur est très étonné de ne pas les voir germer du tout; alors souvent il accu.^e la trraine d'être de mauvaise qualité, ce qui arrive bien quelquefois, mais pas toujours ; ou bien il s'en prend à la lune qui n'en peut pas davantage. La plupart du temps, si les graines semées ne germent pas, cela tient aux mauvaises conditions dans lesquelles le somis a été fait. Il faut qu'on sache que beaucoup d'espèces ne germent pas à toute époque de l'année, et qu'il y en a un assez bon nombre qui veulent être stratifiées en teini-s oppcrlun pour germer à leur époque ; d'autres ne germent pas dès qu'elles sont un peu trop recouvertes, — de ce nombre sont la plupart des graines fines. — Très souvent aussi les graines germent en terre et, périssent avant de sortir, parce que de mauvaises conditions climatériques, — froid, humi- dité, — succèdent à quelques beaux jours qui ont provoqué la germination. Il est donc prudent de ne jamais trop se hâter de semer les plantes un peu délicates surtout quand on ne dispose pas d"un châssis. Pour les graines fines, il convient de battre le sol, do les semer à la surface et de les recouvrir légèrement de terreau. On recouvre à peine le semis de paille longue ou de fumier de litière bien pailleux, afin de pouvoir arroser fréquemment le semis, car il importe de tenir le terrain frais. Quand on sème une espèce plus ou moins rare dont on ne connaît pas la culture, il est utile de la semer en pot afin que dans le cas où elle ne germerait pas comme les autres on puisse con- server le semis jusqu'à l'année suivante. Il y a des espèces assez nombreuses qui mettent souvent de 6 mois à 2 ans pour germer. — 58 — Si on tient à liâter la germination d'espèces un peu longues à germer, on peut très bien les laisser tremper pendant un jour ou deux dans l'eau et les ttnir ensuite dans un sac de papier placé entre deux linges humides. On sème ensuite dès que les graines commencent à germer. VJnUujUis vulnéraire. — Cette plante a des aptitudes à croître dans les sols pauvres, de nature et d'expositi(>n variées et sous des climats différents. Ces qualités ont engagé plusieurs écrivains agri- coles à appeler sur elle l'attention des cultivateurs. rbe de capucin ou amère de Paris. Les plantes présentées ont été placées à l'entrée de l'hiver 80US les banquettes de serres dans du sable; elles n'ont reçu de temps à autre qu'un simple bassinage ; seulement pour obtenir des feuilles excessivement blanches et surtout tendres comme celles présentées il faut absolument que peudaut le développement les plantes soient privées de lumière et qu'elles ne reçoivent pas une trop grande quantité d'air ; il ne s'agit pour cela que de placer des châssis en bois qui ne laissent circuler que l'air nécessaire au développement de la végétation. Pour juger tous ces apports il est nommé deux Commissions dont une composée de MM. Jacquier fils, F.Morel fils et Berthier pour la pomologie, et une pour la floriculture, composée de MM. Carie, Bouoharlat et La- bruyère. Ces Commissions après examen proposent d'accorder à M. Perreton une prime de 1" classe pour l'ensemble da son apport. La Commission prie en outre l'Assemblée de voter des remercîments : — 64 — A M. Altxandie Rernaix pour son apport et les renseignements qu'il a donnés sur la mul'i|licatioti des rosiers par la givffe sur If Rosa polyantha ; A M. Jussaud pour son apport et les rtinseiguements dont il l'a accom- pagné. Piiur les autres apports la Commission demande l'inscription au procès- veibal. Relalivemeni à la Poii'e Alexandre Chômer, elle prie M. Liabaud de demander en temps o^iportun la nomination d'une Commission spécile qui jugi-ra définitivement ce fruit qui paraît très méritant. Ces diverses propositions mises aux voix sont adoptées à l'unanimité par l'Afsemblée. D'xtribiition d-s méilm'lles obtenues pnur n/iporis pendant les séances de l'année 1884. — M. le SeuieiHire ^^éneral di'Dne 1 cture de la litte al^rhabétique des 8(iCiéiairei- qui ont ob enu des pr.mes pnur leurs apports sur le bureau pen- daiit l'année 1884. 11 rappelle à ce propos l'article du Règlement intérieur qui fixe ainsi la valeur' des primes : Prime de 1'° classe, 3 points ; prime de 2° classe, 2 points ; prime de 3° classe, 1 point. Le nombre des points néces- saires pour obtenir des médailles de différente valeur est le suivant: 3 à 6 points, médaille de bronze; 7 à 12 points, médaille d'argent; 13 à 19 points, médaille d'argent grand module ; 20 points et au-dessus, médaille de vermeil. Celui des sociétaires qui obtient le plus grand nombre de points pendant l'année reçoit une médaille d'or. L'addition des points obtenus pendant l'année écoulée donne les résultats Euivants : Médaille d'or : M. Liabaud ; Médaille d'argent grand module : MM. Crozy fils aîné, Francisque Morel et Sclnvarlz ; Médaille d'argent: MJL Boucharlat jeune, Chavagneux, Clapot, Hoste, J. Jacquier fils. Pernet-Ducber, Rivoire fils ; Médaille de bronze: MM. Alégatière, Boucharlat aîné, Bonnaire, Carie, Chaudy, Dubreuil, Guillot fils, Lapeute, L. Lille et Benej, Molin, Page, Rollet, Verne. M. le Président remet les médailles susdites aux personnes qui les ont obtenues. La Commission des finances ayant déposé 8on rapport sur la situation financière de la Société et sur le budget provisionnel pour 1885, il est donné lecture du dit rapport. L'assemblée, sur la proposition de la Commission, vote des remercîments à M. J. Jacquier, trésorier, pour la régularité et l'ordre avec lesquels les livres sont tenus, ainsi que pour les bons soins qu'il apporte à la gestion des inté- rêts de notre compagnie. L'assemblée décide la suppression de l'abonnement au Gardners-Chronicle. A propos de la question d'augmentation de la somme de ICO fr. pour gra- tificHtion au secrétariat. M. Gaillard émet l'avis que cette somme soit portée à 2( 0 IV. ; plusieurs membres se rallient à la proposition de M. Gaillard, qui mise aux voix est adoptée à l'unanimité. L'assemblée vote ensuite des remercîments à M. le Ministre de l'agricul- ture, à l'administration préfectorale et municipale, au Conseil général du département, au Conseil municipal, ànotre président, M. le député Dutaillj, pour les subventions et allocations qu'ils ont bien voulu nous accorder ou nous faire obtenir, ce qui nous a permis de pouvoir équilibrer favorablement notre budget. Sur la proposition de M. Pitaval, l'assemblée vote des remercîments à la CommissioQ des finances pour le rapport très détaillé qui nous est présenté,. L'ensemble du rapport mis aux voix est adopté. La séance est levée à 4 heures et demie. Le Secrétaire-adjoint, J. Nicolas. >- 65 — Strelitzia reginœ Ait. Il y a un peu plus d'un siècle que Banks introduisait du cap de Bonne-Espérance, en Angleterre, une des plus belles et des plus curieuses plantes qu'il soit possible de voir. A son apparition dans les collections anglaises, la nouvelle venue produisit une impression profonde dans le public horticole. Cette plante, que les botanistes classèrent dans la famille des Musacées, entre le genre Bananier et l'Arbre des voyageurs, fut dédiée à une reine d'Angleterre, la reine Charlotte, née duchesse de Mecklembourg-Strelitz, et fut — 66 — baptisée StveUizia rer/uiœ. Nous en donnons ci-contre la figure que nous avons fait reproduire. La physionomie singulière de l'inflorescence du Strelilzia qui, vu de loin, imite grossièrement certains rostres d'oiseaux huppés, tel que celui de la grue couronnée, par exemple, intéresse même le public le moins connaisseur, qui n'est guère habitué à rencontrer dans le règne végétal des fleurs de grande dimension d'un aspect insolite mi-partie jaune d'or et bleu de ciel. Le fait est que la fleur des Slrelltzia ne se présente pas comme toutes les autres. Sur une hampe haute de 1 mètre environ, garnie de bractées écailleuses, engaînaates qui l'emprisonnent, surgit tout à coup au sommet une grande spathe oblique ployée en nacelle dont les bords se rapprochent, mais pas assez pour empêcher de sortir lentement 8 à 10 grandes fleurs dont les sépales assez grands sont d'un beau jaune d'or, tandis que les pétales érigés divergents sont colorés en bleu parfaitement pur. D'autre part, les feuilles, longuement pétiolées, à pétiole canah- culé en dessus, à limbe élargi ovale oblong trois fois plus court que le pétiole, sont disposées avec élégance et forment une agréa- ble garniture à ces fleurs remarquables. La patrie du Slrelilzia reginœ — le Cap — indique suffisamment que cette plante doit se cultiver en serre tempérée pendant l'hiver, et il est probable mieux dans un sol où domine l'élément granitique que dans un sol calcaire. Pendant l'été, je suppose que la culture en plein air serait possible, attendu que plusieurs plantes de climat et de végétation analogues, prospèrent admirablement cultivées en pleine terre pendant la belle saison. Qu'il suffise de mentionner le Musa Ensete, les Cannas, les Papyus, etc. Comme la plupart des plantes ne craignent pas la chaleur de fond, elles poussent beau- coup plus rapidement quand leurs racines sont stimulées par le calorique, il est important de placer les jeunes Strelilzia sur une couche chaude si on tient à accélérer leur végétation. Comme toutes les plantes à tissus spongieux, à limbe élargi, les Slrelitzia demandent beaucoup d'eau pendant la végétation. Ceci se com- prend du reste très bien, car la plante évapore beaucoup d'eau, non seulement par la surface assez large des feuilles mais encore par les pétioles qui sont de même consistance. F. G. De l'Orthographe horticole Autrefois la publication d'un catalogue était presque exclusive- ment l'apanage des grands établissements d'horticulture ; aujour- d'hui il n'en est plus ainsi et un grand nombre d'horticulteurs — 67 — usent de cet excellent moyen de publicité. Si parmi ces catalogues et prospectus publiés par les fleuristes et les pépiniéristes on peut en citer un certain nombre de bien rédigés, il y en a en revanche une foule d'autres qui sont émaillés de fautes d'orthographe souvent grossières. Les lois, usages et coutumes de la nomenclature bota- nique n'étant pas bien connues de la plupart des jardiniers, nous allons signaler ici celles qui nous paraissent les plus utiles à con- naître. JS'oms de genres. — La première lettre ou lettre initiale des noms de genres doit toujours être désignée par une capitale. Noms d'espèces. — La première lettre des noms d'espèces doit être une minuscule sauf dans les cas suivants : 1° Quand les noms spécifiques sont tirés des noms d'hommes, de divinités, etc., comme par exemple da.ns Fonda Samleriana, (dédié à M. Sander), Caladium Chanlini, dédié à M. Chantin, etc. 2° Quand les noms spécifiques sont formés avec les noms des anciens genres admis par les vieux auteurs. Exemple, Galium Cru- ciata, Delpliinium Stapliysagria, etc., Cruciala et Siaphysagria étaient autrefois des genres que Linné a jugé à propos de supprimer. Pour conserver la mémoire de leur origine on écrit leur lettre iaitialo par une majuscule. On ne doit jamais écrire un nom d'espèce en langue française à la suite d'un nom de genre latin, pas plus qu'il ne faut mettre un adjectif latin à la suite d'un nom de genre français. Ainsi n'écri- vez-pas Fusain japonicus, Fusain latifolius, ni Evomjmus à large feuille; écrivez, Fusain du Japon, Fusain à large feuille, ou Evo- nymus japonicus, Evomjmus lalifolius. Cette faute est une de celle qu'on rencontre le plus fréquemment dans les catalogues des pépi- niéristes. Quand l'occasion se présente de citer un nom de plante latin, l'usage veut qu'on emploie le masculin quand bien mâme ce nom serait féminin. Ainsi les bons écrivains disent un Basa, un Lacluca et nom une Rosa, une Lacluca, malgré que rose et laitue soient fémi- nins en français. Les noms de variétés écrits en langues étrangères ne doivent pas être traduits en français. Si on veut les traduire il faut mettre la traduction à la suite de ces noms. On doit éviter de donner des noms latins aux variétés horticoles afin de ne pas établir de confusion avec les noms d'espèces. Malgré tous le.s soins apportés à la rédaction des manuscrits, les personnes initiées dans l'art typographique avoueront avec regret qu'il est impossible de pouvoir faire imprimer un catalogue sans -^ 68 — fautes. Plusieurs raisons concourent à les multiplier : 1° l'insou- ciance des auteurs qui ne savent point corriger les épreuves ou qui, ne voulant pas en prendre la peine, en confient la correction à des imprimeurs qui, malgré leurs talents, ne connaissant point et ne pouvant connaître les mots techniques qui leur passent sous les yeux, laissent nécessairement échapper un grand nombre d'erreurs; 2° l'incorrection des épreuves à la tierce ; 3" les lettres qui s'enlè- vent des formes mises sous presse, soit que les lignes des pages ne soient pas bien justifiées, ou que les pages elles-mêmes ne soient pas assujetties selon les dimensions requises ; 4" la précipitation avec laquelle les ouvrages sont exécutés ; 5" la mauvaise habitude de faire les épreuves au rouleau et non point sous la presse. Il résulte de ce dernier inconvénient que la lecture des épreuves au rouleau est beaucoup plus difficile, parce que l'empreinte des caractères étant défectueuse, il n'est guère possible de s'apercevoir de toutes les fautes, surtout à la fin des lignes, où les lettres sont sujettes à doubler ou à se remplir : il arrive de là que souvent, lorsqu'on jette un coup d'œil sur les feuilles sortant de dessous presse, où le caractère est imprimé avec beaucoup plus de netteté, on aperçoit des fautes échappées à la lecture des épreuves faites au rouleau. De là naissent les erreurs occasionnées par des lettres retour- nées, doublées, mises l'une pour l'autre; ces dernières sont désignées, en termes d'imprimerie, sous le nom de coquilles, qui varient dans les voyelles et les consonnes. Les coquilles dans les voyelles sont ordinairement beaucoup plus graves que dans les consonnes, comme on peut en juger en fran- çais par l'e au lieu de l'o, comme fermé pour formé; par ïi au lieu de l'o, comme dans mille t^out molle; dans l'a pour l'o, comme dans Crolalaria latifolia, pour /o«(/b//a. Cette dernière erreur est énorme, puisqu'elle dénature un nom spécifique où l'on doit lire Crotalaire à feuilles de Lolier, et non pas Crotalaire à larges feuilles. Dans les consonnes, les coquilles ne sont jamais aussi graves ; il en est de même des lettres doublées, comme eommestible pour comes- tible, qui n'influent point sur le sens ou la valeur des mots. Il échappe souvent à la lecture des épreuves au rouleau, des coquilles difficiles à apercevoir, comme c, e ; o, c; o, a; n, r ; u, n; f, f; et qu'on ne voit que lorsque la feuille est sortie de sous presse. M. P. — 69 — Taille de la Vigne. Dans les pays où l'hiver n'est pas rigoureux, on pourrait sans danger tailler la vigne aussitôt après la chute des feuilles , mais il n'en est pas de même dans les provinces où sévissent habituelle- ment de forts abaissements de température pendant les mois de décembre et de janvier, et des gelées avec verglas en février. Les vignerons savent mieux que nous que le froid peut détruire les bourgeons de la base des sarments sur lesquels ils établissent généralement la taille d'un assez grand nombre de variétés, aussi choisissent-ils habituellement le mois de mars pour tailler la vigne. La taille de la vigne est très simple, mais cependant très diffi- cile, parce qu'il y a une question de tact malaisé à saisir, qui consiste à faire produire au cep tout le fruit qu'il peut nourrir sans porter atteinte à sa force et à sa vigueur. Un coup de ser- pette de trop peut abattre deux raisins, tandis qu'un autre coup en moins peut épuiser le cep ou le déformer pour plusieurs années. C'est le milieu entre un excès et un défaut de production qu'il faut savoir choisir. Chacun sait que la vigne est un arbrisseau sarmenteux qui ne donne, — sauf de rares exceptions, — ses fruits que sur le jeune bois qui s'est développé sur le bois de l'année précédente. Le bois de l'année qui se développe sur le vieux bois produit rarement des raisins. Les raisins sont toujours plus beaux à l'extrémité supérieure des sarments qu'à leur base. Sur deux sarments d'égale force, les raisins sont plus gros sur celui dont les bourgeons forment les nodosités les mieux accentuées. Ceci dit, la taille consiste à ne pas déformer le cep, — c'est-à- dire à lui conserver la forme sous laquelle on le dirige, — à lui faire porter tout le raisin qu'il peut nourrir et en même temps à conserver le bois nécessaire pour obtenir l'année suivante une autre récolte semblable. La taille varie avec la vigueur des ceps, leur écartement et les différentes sortes de cépages. Si le terrain est pauvre, que la vigne pousse peu, il faut peu charger le cep ; le contraire doit avoir lieu là où la vigne se développe avec vigueur. Deux sortes de taille peuvent être appliquées à la vigne : la taille à long bois et la taille à deux ou trois bourgeons. La taille à long bois bien pratiquée est, à notre avis, bien supérieure à la — 70 — taille courte, parce i^ue les bourgeons situés à l'extr^'inité des sar- ments contiennent toujours des grappes mieux conformées que ceux de la base. Si, par exemple, la vigne est plantée à un mètre de dislance en tous sens, on peut laisser presque intact un des sarments de l'année, tailler à deux yeux un autre sarment et rabattre sur le vieux bois tous les autres. Le sarment laissé intact, incliné horizontalement ou ployé en arc, portera les fruits; le sarment taillé à deux yeux fournira les sarments de remplacement pour l'année suivante. Quant à la longueur à conserver au sarment qui porte les fruits, on pourra l'allonger ou la raccourcir, suivant la vigueur qu'auront acquis les sarments de remplacement. Si, par exemple, on avait trop chargé la vigne, on verrait un ralentissement dans les bour- geons de remplacement; alors, il serait prudent de ne pas autant allonger le sarment qui doit porter les raisins. Quand ou taille de cette manière, chaque année on rabat complètement le sarment qui a porté les raisins et on le remplace par un nouveau. Si la vigne est plantée à grande distance, dans un sol fertile, on peut laisser deux et même jusqu'à trois sarments producteurs ; on peut charger de fruits tant qu'on ne s'aperçoit pas que la vigne ralentit sa végétation. Pour les vignes en treille, généralement on combine la tailîe courte et la taille longue, c'est-à-dire qu'on taille un certain nom- bre de sarments à deux yeux, et ceux des extrémités ou de prolon- gement, sont tenus plus ou moins allongés. J. T. CORRESPONDANCE (A propos des Chrysanthèmes) Nous avons reçu la lettre suivante de M. Carpentier^ secrétaire de la Société d'horticulture de l'Orne : Alençnn, le 2 févriei 1885. Monsieur et cher Collègue, Je trouve in.séré dans le dernier numéro ilu Lyon-lorticole un ti es intéres- «ant rappoit de M. Hoste sur Texpoçitioa da Chrj-santho.-afS de Chalon sur- Sdône. Permettez-moi da vous signaler une lacune dans cette insertion. Page 33, M. Hoste dit : « J'ai pensé qu'une liste des plus belles plantes, relevées dans tous les lots, q'Je j ; donne à la suite da ce compte-rendu, serait utile pour guider amateurs et horticulteurs dans leur choix. » Au nom de notre Compaçnie, qui compte un assez grand nombre d'anaa- teurs de chrysanthèmes, je viens vous prier de vouloir bien faire imprimer celte liste dans le prochain numéro du journal. — 71 — Cette demande nous paraissant parfaitement justifiée, nous avons prié M. Hoste de bien vouloir tenir la promesse qu'il avait faite dans son rapport. A ce propos, il nous a envoyé la liste en ques- tion qu'il fait précéder de quelques observations que voici : a Cette liste de 50 variétés de Chrysanthèmes ne contient pas toutes le3 belles variétés. C'est un choix fait parmi les plus belles, et fuit surtout en vue de varier autant que possible les nuances, cai- j'ai été à même de remar- quer à l'Esposition de Chalon-sur-Saône, dans les colleotioas de fleurs cou- pées, que lesi! tons jaune mordoré (1) ou rouille et lilas dominaient à toit, les coloris rouges et blancs faisaient défaut. J'ai préféré ne donner dans cette liste que des variétés japonaises à grandes fleurs, parce que c'est le genre à la mode actuellement; mais je donnerai volontieis par écrit, aux personnes que cela pourrait intéresser, les noms des plus belles variétés des autres sections. » Liste de 50 beaux Chrijianlhèmes à grandes fleurs, dits Japonais Dont il est question dans le rapport sur l'Exposition de Chalon-sur-Saône. Admiration (Lacroix), lilas satiné et blanc pur. Amaratiiioa carminea (Delaux), amarante à revers blanc, Anne Délaux (Dél.), rouge brillant, bordé jaune. Aurore boréale (DélJ, rouge aurore, à centre or. Beauté des jardins (Dél.), amarante clair, centre blanc Belle Alliauce (L)él.), rouge foncé, à centre chamois. Bdlle Paule (Pertuzés). blanc de neige, liseré lila*. Belle Valentinoise (D. Rojdellet). superbe jaune canari. Brise du malin (Dél.j, rose mauve glacé argent. Colibri (Dél.), cramoisi iiuancé brun noir. Eclatante (Lac), rouge feu mordorj, pointé or. Emblème (Dél.), cramoisi velouté, strié et flimmé jaune. Erecta superba (Henderson), lilas satiné, fleurs énormes. Etincelle (Lac), ro'ige marron à revers jaunes. Faustine (Lemoin»), rose saumoné, coloris unique. Fernand Féràl (Dél.), rose mousseline et mauve. Flamme de Punch (Dél.), jaune mordoré clair. Fleur des Bois (Dél.). rouge Saturne à centre jaune. Frison (Dél.), pétales étroits en spirale, jaune vif. Gloire raj'onnante (Bernard), rose lilas vif, pétales tubulés. Guillaume Delaux (Dél.). rouge grenat foncé. Ile Japonaise (Dél.j, rose violacé argenté, pointé carmin. lîidore Ferai (Dél.), rose tendre à centre doré. Ladj Selbourne, blanc pur, superbe. L'Or de France (Dél.), fond jaune d'or granité rouge. Madame Bouch irlat (Dél.), violet velouté foncé. Madame de Sevin (Dél.), amarante lilacé, centre blanc. Madame Deveille (Dàl.), rose à centre blanc. Madame Fera! (Dél.), rose mou-seliue à centre aigenté. Mlle Antoinette Bruuel (Dél.), péiales tubulés, rose Cirminé. Mlle Lacroix (Lac), blanc, centre nuincé crème. (1) Mordoré ; couleur brune mêlée de rouge. En zoologie : couleur dorée mêlée de noir et de rougeàtre. Vient du latin mort; (maure) ; auralus, doré. — 72 — Margot CDél.), rose violacé, centre cliamois, fleurs énormes. Mastic (Dél.), ocre nuancé paille, coloris unique. Mignon (Dél.). rose tendre nuancé violet. M. Astorg (Dél.). blanc argent à revers lilas satiné. M. Castel (Dél.), riche cramoisi feu à centre et revers jaunes. M. Cochet (Dél.) blanc argent à revers carmin violacé. M. Comte (Dél.). amarante brillant, liseré saumon. M. Deveille (Dél.), marron noir nuancé fea. M. John Laing (Dél. t. rouge cramoisi, ombré brun. M. Léon Briinel Dél.), couleur vieil or, pétales tubulés. M. Maney (Déi.), violet carminé pointes blanches. M. Moussillac (Dél.), rouge grenat très foncé. M. Patrolin (Dél.). rose lilas satiné, pétales étroits. M. Plancheneau (Dél.), rose mauve et blanc, pétales en spatule. M. Richard Larios (Dél.). rose foncé carminé pointé blanc. Père Délaux (Dél.). rouge brun velouté, grandes fleura. Source Japonaise (Dél.), amarante à revers blancs très apparents. Triomphe de la rue des Chalets (Pert.), saumon nuancé rose. Souvenir du Caire (Dél.), rouge brique nuancé bleu violacé. Hoste. REVUE DES CATALOGUES Ch. MoLiN, horticulteur, msrchand-grainier, 8, place Bellecour. Lyon . Catalogue et prix-courant de graines potsgères. fourraiçères. de fleurs > d'ognons à fleurs, plantes, arbres, et arbustes, etc. — Fournitures horticoles. — Envoi franco sur demande. J. Nicolas, horticulffur-grainier, rue Bourbon, 12, Lyon. — Catalo- gue et prix-courant de graines pootagères. fourragères, de fleurs, d'ognons à fleurs. —Plantes, arbres et arbustes. — Coutellerie horticole, livres d'hor- ticulture. — Articles divers : étiquettes, raphia, etc. — Envoi franco du ca- talogue sur demande. HosTE, horticulteur. 10, rue des Dahlias à Monplaisir, Lyon, — Cir- culaire contenant les plantes nouvelles obtenues de semis dans l'établisse- ment et livrables pour la première fois au commerce à partir du 1" février. — Pélar?onium zonales nouveaux à fleurs doubles et à fleur simples (9 varié- tés). Fuchsias (2 variétés). Dahlia (1 var.). Abutilon (l var.), Véroniques (semis Boucharlat jeune). Crozy aîné, horticulteur, 206, grande rue ds la Guillot'ère, Lyon. — Prospectus annonçant la mise aucomm'irje de pUntes nouvelles obtenues de semis dans l'établissement : Abutilons issus de l'ancien A. strialum (7 varié" tés), Cannas (10 variétés), P/ilo.v decussnfnn-am (5 variétés). Dahlias (ô varié- tés). Collection de plantes diverses. Envoi franco des catalogues et pros- pectus. Lk Gérant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Imp. du Salut Public — Bellon. r. de la République, 33. 1885 MARS N° 5 CHRONIQUE Sermon. — J'ai rencontré, l'autre jour, un de mes collègues de la Société botanique de Lyon, le docteur X..., qui, en m'abordant, me dit à brûle-pourpoint : « Vous autres, jardiniers, vous man- quez de méthode et d'esprit scientifique ; vous n'êtes pas savants.,. La précision n'est pas votre affaire, et dans tous vos travaux, c'est à peine si la science trouve quelques vagues indications à glaner. » Je n'ai pas eu trop de peine à démontrer à cet excellent docteur qu'il avait probablement plus tué de malades que son serviteur n'avait fait périr de plantes, et que par conséquent, si on voulait juger de la valeur de la médecine et de l'horticulture aux résultats qu'elles donnent, le beau rôle resterait aux jardiniers. Comme il était pressé, il fila sur cette réponse. A quelques jours de là, j'eus l'occasion de le revoir et de causer avec lui. Vos critiques lui dis-je, sont un peu fondées : Nous apprenons notre métier de ci, de là, la bêche à la main, la hotte sur le dos, les arrosoirs aux bras; tandis que vous, avant de pénétrer à l'amphithéâtre, vous avez passé quinze ans à étudier les lettres et les sciences. Vous connaissez les moyens, au sortir de l'école, pour enchâsser dans de gros volumes quelques hypothèses que vos collègues démolissent ensuite, en attendant leur tour d'être démoli. Vous assommez les gens avec votre érudition ; ils préfèrent vous sacrer savants que de vous lire. Les jardiniers sèment des choux, plantent des pois, obtiennent des poires succulentes et des roses doubles que vous qualifiez de monstres et que tout le monde trouvent jolies. Qu'est-ce que vous leur voulez, aux jardiniers? Vous voudriez peut-être qu'ils comp- tent les poils qui hérissent les feuilles de carotte, ou qu'ils vous expliquent pourquoi les navets préfèrent être, semés après la — 74 — moisson? Sachez bien, monsieur le docteur, que si la précision scientifique est une belle chose, avant de la mettre en pratique en horticulture, il y a une question plus importante à résoudre. — Quelle question? La question du pain, parbleu ! Savez-vous, amis lecteurs, ce qu'il voulait des jardiniers, le docteur X...'? Il voulait tout simplement, — je lui donne raison maintenant qu'il n'est plus là, — que toutes les fois que l'occasion s'en présenterait, que nous fissions des remarques précises sur toutes les cultures peu connues, que nous notions exactement la composition de leurs compost ; il voudrait nous voir étudier la variabilité des plantes, le rôle de l'hybridation, etc., etc., et de faire ces remarques en prenant des notes sérieuses, de manière que les résultats indiqués puissent être contrôlés par l'expérience. Exposition d'horlicuUure à Marseille. — Il y aura, dans le courant de mai, deux expositions d'horticulture à Marseille. La première, qui se tiendra du 13 au 17 mai dans l'enceinte du Vélodrome du Rond-Point du Prado, est organisée par W-Jssociatiun horlirole mar- seillaise. Les demandes doivent être adressées à M. Schwaller, horticulteur à Bonneveine-Marseille. La seconde, qui aura lieu du 22 au 25 mai, au Quinconce des Allées, es! organisée par la Sociélé d' horlicidlure et de botanique de Marseille. Les demandes doivent être adressées avant le 30 avril prochain, au Secrétaire général de la Société d'horticulture et de botanique, rueThubaneau, n" 52 A, Marseille. Moyen pour assujétir les arbres nouvellement plantés. — Les racines sont faites pour être enterrées et les tiges pour vivre hors de terre, chacun sait ça. Mais il n'est pas rare de voir ceux qui le savent le mieux planter les arbres trop profondément. Quand on plant(; dans de bonnes conditions, la terre remuée profondément subit un tasse- ment qui fait descendre l'arbre beaucoup trop bas ; une partie de la tige qui devrait être hors de terre se trouve, de ce fait, enterrée. Pour obvier à cet inconvénient et bien placer le collet de l'arbre au niveau du sol, on place horizontalement un bâton au milieu du trou, de manière que ses deux extrémités posent sur les bords opposés. Sur ce bâton d'appui qui donne le niveau du terrain, on assujétit solidement l'arbre à planter au point qui marque le collet. On a soin, du reste, de placer entre ce bâton et l'arbre un vieux chiffon pour empêcher la meurtrissure. Ce bâton doit rester en place pendant environ un an . — 75 — Hoieia japonira. — Cette plante, qui est devenue si commune dans les cultures, a été introduite du Japon en Hollande par Siébold. On a commencé à la cultiver à Paris en 1S34. Elle a d'abord été vendue sous le nom de Spirœa japonica. Ses caractères l'éloignant non-seulement des Spirœa, mais encore des autres rosacées, elle a été dédiée au botaniste japonais Ho-Tei et placée dans les Saxifragées à côté du genre Ttarella. Moyen de délruire la mousse sui- les arbi-es fruUiers. — Un horti- culteur a signalé autrefois le procédé suivant pour débarrasser les arbres fruitiers de la mousse et des lichens qu'ils peuvent avoir. Ce procédé, que nous n'avons pas vérifié, consisterait à passer une couche d'huile de colza, avec une brosse à peindre, sur le tronc et les branches. D'après l'auteur , cette huile détruit la mousse, entretient l'élasticité de l'écorce et favorise la végétation. L'essai n'est ni coûteux ni difficile à tenter. Deux nouveaux journaux d' horlicullure . — On signale la publica- tion de deux nouveaux journaux d'horticulture : l'un, le « HetNe- derlandsche ïuinbouwblad » se publie en Hollande sous la direc- tion du D' J. Th. Cattie d'Arnhem ; l'autre, le a Gardening illus- trated World » se publie en Angleterre sous la direction de M. B. Wjnne, ancien rédacteur du Gardeners'Chronicle. Prunier japonais à très gros fruit. — On dit beaucoup de bien de cette nouvelle variété de Prune qui a été introduite du Japon en Californie en 1871. 11 paraît que le fruit est énorme pour une prune, qu'il mûrit très tard — fia septembre — et qu'il est d'une Jolie couleur jaune lavé de rouge brillant. Si on ajoute à toutes ces qualités une grande fertihté de l'arbre qui se met rapidement à fruit, je ne sais pas ce que l'on peut demander de plus. On pour- rait peut être demander que tous ces qualités ne s'évanouissent pas dans nos vergers quand l'arbre y sera introduit. Ce Prunier est rais au commerce par MM. Hamon et Cie de Oakland. y4uahjse chimique des Terres, des Engrais et des Plantes. — On m'a souvent demandé si, avec un peu d'intelligence, beaucoup de bonne volonté, les réactifs et les appareils nécessaires et un bon traité de chimie, un jardinier ne pourrait pas arriver à faire une analyse passable des éléments qui entrent dans la composition des terres, des engrais et des plantes. A ceux qui m'ont posé cette question, j'ai toujours répondu d'une manière négative. — 76 — ■ A la rigueur, avec ua peu d'iialntude, ou arriverait assez vite à faire une analyse qualificative ; mais, pour doser exactement les éléments des terrains et des engrais, cela présente de teiles diffi- cultés que, plus d'un chimiste de profession, pour en avoir tenté l'essai, y a laissé une partie de sa réputation. Je ne conseillerai jamais, sauf aux personnes qui ont beaucoup do loisirs, de s'occuper de ce genre d'opération. Falsification des graines de Luzerne. — Girardin signale les mani- pulations particulières auxquelles ont été soumises des graines vieilles de luzerne pour leur donner l'apparence de graines fraîches. Les graines de luzerne blanche ont été légèrement humectées et passées à la vapeur de soufre. Les graines de luzerne rouge ont été enfermées dans des sacs avec une petite quantité d'indigo en pou- dre ou trempées dans une préparation liquide de canipêche addi- tionnée d'une petite quantité de sulfate de cuivre. Ces graines oinsi travaillées, ayant été semées, levèrent dans la proportion de cinq à dix pour cent, tandis que les graines de bonne quahté lèvent dans la proportion de quatre-vingts à quatre-vingt-dix pour cent. Ces falsifications sont heureusement assez rares, et les bons marchands de graines ne s'y laissent pas prendre aisément. Féiiver. — On se sert de cette racine pour préserver les vête- ments des attaques des insectes. Elle n'a pas plus d'action que les feuilles de la santoline, de la tanaisie, des sommités fleuries de lavande; mais elle aune odeur plus agréable. Le vétiver est la racine d'une graminée connue sous le nom de Cliien-Dent des Indes [A)idropo(jon inuricalus). Elle est d'un blanc jaunâtre, tortueuse, d'une longueur variable, douée d'une odeur forte et persistante et d'une saveur amère et aromatique. On vend quelquefois sous le nom de vétiver d'autres espèces d'andropogon appartenant au même groupe, mais doués d'une odeur moins pénétrante. Les sommités fleuries de lavande parfument assez agréablement le lingn et éloignent bien les insectes. Cette plante, bien que d'ori- gine méridionale, peut croître dans tous nos jardins. Elle a résisté sous le climat de Lyon aux hivers rigoureux de 1870 et 1880. OEilleis perpétuels. — 11 fallait autrefois bien du temps pour faire connaître les plantes nouvelles. En voici un exemple : « En 1835, M. Dalmais, jardinier de M. Lacène, de Lyon, remarquait dans ses cultures un œillet ponctué qui fleurissait con- tinuellement et qu'il attribuait au croisement de l'œillet Saint- Antoine et d'un œillet grenadin ; il en obtint des graines. Les indi- — 77 — vidus qui en naquirent furent eux-mêmes, en 1842, la source de quinze ou vingt variations remontaulcs ou à floraison continue, qui en 1843 donnèrent des graines. Celles-ci produisirent vingt-cinq à trente variations en rouge foncé et en violet; en 1844, elles ont donné des graines. Ces graines, semées en 1845, ont toutes pro- duit des œillets à floraison continue. » Celui qui écrivait ce qui précède était bien placé pour faire connaître cette nouvelle création : c'était M. Seringe, professeur de botanique à Lyon. Sept ans plus tanl, en 1847 (mettons cinq ans), M. Etienne Armand, horticulteur à Ecully-lès-Lyon, avait envoyé à Paris, au Cercle général d'Horticulture, des échantillons d'œillets auxquels il donnait le rom d'œillets perpétuels. Le véné- rable Poiteau, chargé de faire un rapport sur ces œillets, décla- rait qu'ils offraient des flamands, des anglais et des fantaisies, et qu'ils n'avaient rien d'extraordinaire, et il ajoutait : « Quant à la qualification d'œillets perpétuels, nous ne la trouvons usitée ni dans la pratique ni dans les catalogues; nous voyons bien parmi les fantaisies quelques œillets remonter fréquemment; dans d'au- tres séries, il en est qui remontent accidentellement; mais nous n'avons jamais vu d'œillets remonter perpétuellement. » Le véné- rable Poiteau, un des doyens de l'horticulture en ce temps-là, oubliait que le mot « perpétuel » appliqué aux plantes florales, n'était pas synonyme de perpétuellement. Les roses perpétuelles ne sont pas perpétuellement en fleurs. De ces remarques, il résulte que plus de neuf ans après l'obtention à Lyon des premiers œillets remontants, on ne les connaissait pas encore à Paris. V. V.-M. De l'empoisonnement du sol (?) Les progrès réalisés par l'horticulture sont dus en grande partie à l'association qui, existant depuis longtemps déjà dans les grands centres, se ramifie de plus en plus, sous des noms difierents, jusque dans les campagnes. Toutes ces Sociétés, indépendantes les unes des autres, sont toutes reliées entre elles par un lien commun, le but : développe- ment du goût de l'horticulture, encouragement et récompense au travail et à l'intelligence des horticulteurs. ^! L'organe, la pubhcation de chaque Société va surtout porterie progrès jusque dans le moindre hameau, et sert de lien entre tous les membres de la même Société, car là, chacun peut faire part à tous ses collègues de ses observations et de ses petits secrets, car aujonrd'hui les secrets professionnels ne se lèguent plus de père en fils comme autrefois ; la serre à multiplication n'est plus un — 78 — sanctuaire fermé où nul profane ne devait pénétrer comme au temps de nos pères. Combien de maladies, d'accidents ont trouvé leur cause et par cela leur remède, ou tout au moins un palliatif, par suite des recherches et d'études faites sur une observation ou une recette lues dans un journal. Il existe encore tant de ces causes inconnues, les observateurs ont encore un si large champ d'étude, que loin de nous croire arrivés à la perfection, nous devons rechercher, observer davan- tage parce que, le chemin nous étant tout tracé, nous devons fouiller plus profond dans les secrets de la nature. Un de ces accidents dont les causes sont peu connues, et qui porte un préjudice considérable à l'arboriculture, est la non réussite des plantations d'arbres aux emplacements où des arbres de même essence ont vécu un certain nombre d'années et péri. Pourtant on ne peut démolir un mur parce que les pêchers n'y prospèrent plus, et ce mur qui a donné un si beau résultat ne peut pas rester nu ; il serait donc utile de trouver le moyen de faire vivre et prospérer de nouveaux pêchers ou autres arbres là où une génération de même essence a succombé. Quelle est la cause de cette non réussite ? Les uns disent « la terre est usée, » erreur, la terre quoique appauvi^ie peut, par le moyen des engrais, se reconstituer et donner ensuite les mêmes résultats qu'auparavant. Les autres disent a la terre est empoisonnée, » c'est mou avis, mais quelle est la nature du poison ? quelle en est la provenance ? pour répondre à ces questions, allons rechercher plus haut une origine à cette cause. La nature, comme une mère jalouse, nous montre ses splen- deurs, mais nous cache ses secrets, et parmi ceux-ci il y en a un, la circulation de la sève dans les végétaux, qui n'est pas résolu, tant s'en faut ; ou ne peut donner que le résultat des observations, résultat plus ou moins juste, voilà mon opinion, qui est appuyée par la cause dont il est question ci-dessus. Quoiqu'on puisse dire, on ne peut nier qu'il existe une sève ascendante qui, puisée brute par les racines, monte à la pointe des rameaux; cette sève, après avoir été élaborée par les feuilles, comme dans l'estomac d'un animal, redescend entre l'écorce et le bois et forme l'obier, mais il faut croire que dans cette sève élaborée il existe des matières non assimilables à la nature du végétal, lesquelles sonl rejetées par des racines spéciales; donc je conclus, que les végétaux possèdent une vie semblable à celle des animaux, qu'ils absorbent la nourriture brute et déjectent des excréments, que ces fonctions se font par des racines différentes. — 79 — La terre serait donc imprégnée de ces déjections lorsqu'un arbre y a vécu un certain nombre d'années, les arbres congénères à celui qui y a produit ces excréments ne pourrait s'en nourrir par la même raison qu'un animal ne se nourrit des déjections de ses pareils. La terre étant imprégnée de matières impropres à la vie de ces mêmes végétaux, il s'agirait de la purifier, de lui rendre son état normal; par quels moyens ? voilà la difficulté. L'oxygène de l'atmosphère brûle et purifie la terre, mais à la condition de la mettre au contact de l'air, ce serait par des défon- cements fréquents qu'on obtiendrait ce résultat, encore faudrait-il les faire pendant plusieurs années. On pourrait changer la terre autour et à une certaine distance des racines du nouvel arbre planté, et défoncer ou mettre à l'air au moins deux fois par an la terre où ont pu pénétrer les racines des arbres occupant antérieurement le terrain, et cela pendant plusieurs années. Cette opinion n'étant basée sur aucune expérience, je ne la mentionne qu'à titre d'hypothèse. Si la science, qui a fait de si utiles découvertes, nous offrait un composé brûlant et purifiant la terre sans la rendre impropre à la nourriture des végétaux, nous pourrions, j'en suis convaincu, la remercier d'un nouveau et immense service qui serait utile, non seulement à la cause dont il est question dans cette article, mais qui serait applicable dans beaucoup d'autres cas(l). Besson, Horticulteur, à Voiron (Isère.) 0) Le fait est bien certain, les arbres ou les arbustes appartenant au même genre languissent ou ne donnent plus une aussi vigoureuse végé- tation quand on les plante dans un sol où croissaient auparavant leurs congénères. Le défonçage et la fumure du terrain ne font qu'atténuer sans faire disparaître la cause qui produit cet appauvrissement de la végétation. Mais quelle est cette cause, voilà la question ? Notre collègue, M. Besson. l'attribue à une sorte d'empoisonnement du sol par les racines qui sécréteraient une substance quelconque dont les arbres nouvellement plantés ne s'accommoderaient pas. Cette hypothèse est-elle vraisemblable? Nous n'osons pas dire non, parce que, en effet, pour arriver à s'assimiler les matières minérales, les spongioles doivent auparavant aider à leur dissolution en émettant probablement des sucs qui les rendent solubies et assimilables. Mais, de là à un empoisonnement du terrain, il y a quelques réserves à faire. Ne pourrait-on pas, par exemple, faire intervenir l'appauvrissement du sol ! On sait que les matières minérales, quoique en très grande quantité dans le terrain, contiennent des éléments immédiatement assimilables pour les plantes, et d'autres qui ont besoin pour le devenir de subir l'influence de l'air, de l'eau et de la chaleur. Les engrais, le fumier notam- ment qui est le plus généralement employé, n'étant pas fait avec des débris d'arbres ou d'arbustes, ne contient peut-être pas en quantité suffisante les -' 80 1)}^ '^^ Zingiber officinale Roscoë (Gingembre officinale). Synonymes : Amomum Zingiber L., Zingiber majus Rumph. Les anciens ont donné le nom d'^momtim (du grec : plante odoriférante) à plusieurs genres de plantes très différents ; c'est ainsi que les Chcnopodium bolrijs, Solaïuim pscudo-capsicum, Sison Amomum, Piper Icngum, etc., ont porté le nom de Amomum officinale, que Linné a donné ensuite au Gingembre officinale. éléments indispensables aux aibres nouvellement, plantés, et ne peut, par conséquent, les fournir au sol qui en est provisoirement épuisé. Cette hypothèse paraît s'appujer sur la théorie des engrais composés en prévision de la culture de plantes déterminées dont on a préalablement fait l'analj'se chimique. (.V. d. l. R.) 81 Le Gingembre officiiuile est originaire des Indes orientales et des îles Molnques ; il a été transporté, il y a bien longtemps, par les Espagnols au Mexique, d'où il s'est répandu dans les Antilles, à la Guyane, à la Jamaïque qui en produisent des quantités. Le Gingembre est un stimulant très énergique, doué d'une saveur acre et piquante, d'une odeur très aromaiique. Dans les pays ou trop chauds ou trop froids, on s'en sert pour stimuler la digestion ; il passe pour aphodisiaque et autiscorbutique. Il entre dans la fabrication d'une bière anglaise fort en usage dans le nord de l'Europe. Le Gingembre est également très estimé comme condiment; les racines fraîclies, confites au sucre, sont préférables à toute autre espèce de confiture. Le Gingembre officinale, ainsi que le montre la figure ci-contre, est formé d'un rizhorae qui s'étend en rampant dans le sol. Au printemps, plusieurs tiges vertes, semblables à des roseaux, s'élèvent de GO à 80 centimètres de hauteur et sont garnies de feuilles étroites, étalées à angles droits et engainantes. Les inflo- rescences beaucoup moins hautes, — 25 à 30 centimètres, — sont constituées par des épis terminaux, solitaires, claviformes, formés de bractées larges, ovales, imbriquées, d'entre lesquelles sortent les fleurs. La floraison a lieu en septembre. La plante es dessèche et entre en repos en octobre. La culture du Gingembre n'est aisée que pour ceux qui dis- posent d'une serre chaude. Le rempotage se fait en mars et avril ; on place les rhizomes peu profond et on les recouvre de terre ; on enterre les pots dans une couche de tannée. Les arrosages doivent cesser aussitôt que les feuilles commencent à jaunir. La multiplication doit se faire au moment du rempotage par la sépa- ration ou le tronçonnement des rhizomes. Le Gingembre appartient à la famille des Zingibéracées. Cette famille a porté différents noms : Sciiaminées (R. Br.) ; Àmomèes (Juss.) ; Alpinlacées (Link.) ; elle a des affinités très étroites avec les Cannacécs et les Musacées. D'' Fritz. Quelques mots sur les Véroniques hybrides d'Andersonii Les Véroniques, qui font le sujet de cette note, sont de petits sous-arbrisseaux vivaces, à feuilles persistantes, originaires de la Nouvelle-Hollande . Vers 1835, les horticulteurs anglais introduisaient dans les cul- tures deux espèces précieuses pour l'ornementation et qui ne tar- dèrent pas, pour cette raison, à se répandre dans les jardins du continent. Ces deux espèces étaient ; — 82 — 1° Feronica speciosa à feuilles épaisses, coriaces, brillantes, très rapprochées, de forme obovale ; 2° Feronica salicifolia à feuilles relativement étroites, presque linéaires, lancéolées, et les fleurs très nombreuses disposées en longs épis (grappes) cylindriques, fleurissant pendant une grande partie de l'année. Ces deux espèces ont produit par voie de semis (soit que les fleurs aient été fécondées artiticiellement, soit qu'elles n'aient pas subi de croisement direct) une assez nombreuse postérité. Parmi les gains issus de ces semis les horticulteurs sont parvenus à fixer une race très belle, qui ne varie plus guère que par le coloris de ses fleurs. Le premier bybride de Véronique vendu, vers 1840, sous le nom de Véronique Andersonii était d'origine anglaise. Depuis cette époque les semeurs français ont à leur tour obtenu de fort belles variétés. Un de ceux qui, dans ces dernières années, a eu la main très heureuse est M. Boucharlat jeune, horticulteur à Lyon. A la suite de semis successifs, cet horticulteur est arrivé à avoir des variétés bien plus précoces, plus florifères, avec des grappes plus allongées et à enrichir ce genre de couleurs qui lui man- quaient. C'est généralement à l'automne que les Véroniques sont dans toute leur beauté. Avec des variétés précoces en hivernant des boutures sous châssis, à froid, et en les mettant en pleine terre dès les premiers beaux jours, il sera possible de faire de très beaux massifs dès le mois de septembre jusqu'aux gelées. A cette épo- que on devra les empoter et elles pourront servir tout l'hiver pour garnir les vérandas, les orangeries, etc. On peut encore cultiver et dresser les Véroniques en couronne comme les petits orangers et les lauriers Tins. Sous cette foi me ces petits arbustes ne manquent pas d'intérêt. M. Boucharlat jeune dispose chaque année d'un très grand nombre de Véroniques parmi les plus belles variétés de ses semis. Parmi celles mises au commerce ces années dernières on peut citer les plus belles, ce sont : Riche Violette, La Reine, Gloire de Lyon, La Fée aux Roses, Reine des Bleues, Rose Boucharlat, Belle Lyonnaise, etc., etc. Cette année, M. Boucharlat jeune a été plus heureux encore, et parmi les nombreux semis qu'il avait sou - mis à l'étude, six plantes ont été choisies, et M. Hoste en fit l'acquisition pour être mis au commerce au printemps 1885. Ces six variétés toutes plus belles les unes que les autres ont été appré- ciées par une Commission de visite composée de MM. Boucharlat aîné, Hoste, P. Crozy et J. Chrétien. Elles sont décrites et nommées comme ci-dessous : — 83 — 1" M"* Marie Lagrange, blanche rosé, rose satiné passant au blanc ; 2° Louise Giron, rouge violet à étamines scintillantes; 3" Séduisante, rouge à long épi ; 4" Enchanteresse, rouge à très grande fleur ; 5° Gracieuse, l'ouge carmin vif; 6° Nuée bleue, bleu, extra-belle ; La culture des Véroniques est trop fjicile pour en causer longue- ment. Les boutures devront être faites de préférence en automne et au printemps. Lors de la plantation un ou deux pincements suf- fisent pour faire de très belles plantes. Tous les terrains sont bons pour les Véroniques, pourvu qu'on n'y économise pas le fumier ; en été quelques arrosements copieux lors de la sécheresse, car en général cette plante a besoin d'eau si on veut avoir une bonne végé- tation. Le Bapporleur, J. CHRÉTIEN, La Terrine carrée Il n'y a pas de jardiniers qui n'aient gémi, en plaçant les anti- ques terrines rondes dans leurs bâches ou sur la banquette de leur serre, sur la place considérable inutilement perdue. Ce défaut a d'ailleurs toujours été si bien compris que beaucoup ont essayé de faire fabriquer des terrines carrées. Mais, jusqu'à présent, rien de convenable n'avait pu être fait. Certains fabricants avaient bien essayé de fabriquer les ter- rines absolument carrées, mais, pour leur donner la résis- tance nécessaire, ils avaient été obligés de faire des parois fort épaisses qui ont fait promptement rejeter leurs échantillons. D'autres, pensant être plus habiles, s'étaient contentés d'apla- tir les côtés des terrines rondes ; mais, dans ce cas encore, la so- lution n'était qu'en partie trouvée, une place assez importante était encore perdue parle contour des angles. MM. Rivoire père et fils ont présenté sur le bureau de l'Associa- tion horticole, une terrine carrée qui ne possède aucun des défauts signalés plus haut. Sa venue m'a paru si importante que je me fais un plaisir de vous l'annoncer. Franchement carrée, les parois n'ont pas plus de sept milimètres d'épaisseur ; un étroit cordon de même épaisseur la ceint à la par- tie supérieure. Sa largeur extérieure est de 2S centimètres. La terre avec laquelle elle est fabriquée est claire et solide et compacte ; c'est grâce à cette solidité exceptionnelle que l'on a pu la faire si légère. Sa résistance est très forte. — 84 — A ce sujet il me paraît intéressant d'établir, par quelques chilïres, les avantages de la terrine carrée sur la terrine ronde ; avantages dont chacun est bien convaincu, mais que fort peu de personnes connaissent exactement. Prenons pour exemple cette terrine carrée de 28 centimètres de côté, et une autre ronde de 2S centimètres de diamètre qui oc- cuperaient, naturellement, la même place sur une banquette. Pour la terrine ronde, le calcul nous indique que la surface sur laquelle on peut faire le semis sera de 615 centimètres carrés. Tout en n'occupant pas plus de place, la terrine carrée présente donc une surface utilisable supérieure de 169 centimètres carrés à celle de la terrine ronde, c'est-à-dire de plus du quart. Supposons une banquette de serre ou une bâche garnie de dix terrines. Si elles sont rondes, la surface qui pourra être utilisée pour les semis sera de 61 décimètres carrés et demi. Si elles sont carrées, cette surface sera portée à 78 décimètres carrés et demi. C'est-à-dire que cette seconde surface sera supé- rieure de 17 décimètres carrés à la première ; c'est-à-dire encore que, sans occuper plus de place, on pourra utiliser la valeur de presque trois terrines de plus. Sur la croissance des arbres. L'accroissement des végétaux ligneux peut être considéré sous deux aspects : l'élévation et la grosseur. La croissance en hauteur dépend de la situation qu'ils occupent, c'est-à-dire s'ils sont isolés ou au milieu des taillis. Les expérien- ces de Duhamel prouvent que ceux qui se trouvent dans le dernier cas cessent de s'élever dès qu'on a coupé les taillis qui les environ- naient, quel que soit leur âge à l'époque de la coupe. Ainsi les baHveaux conservés dans un taillis coupé tous les 20 ans avaient à cet âge 6 m. 05 de hauteur et rien de plus à 80 ans. Dans un taillis coupé tous les 25 ans les baliveaux avaient à cet âge 8 mètres et rien de plus à 100 ans. Dans un taillis coupé tous les 30 ans des baliveaux conservés avaient à cet âge 9 m. 07 et rien de plus à 120 ans. La croissance en grosseur est au contraire plus considérable dans les arbres isolés. Les baliveaux mesurés dans un taillis soumis à la coupe tous les 20 ans avaient 0 m. 27 de circonférence à la première coupe ; 0 m. 65 à 40 ans ; 1 m. 08 à 60 ans et 1 m. 44 à 80 ans, d'où il suit que l'accroissement de la première période — 85 — de 20 ans a été plus faible que celui des trois autres périodes, pen- dant lesquelles les baliveaux étaient isolés. La différence en moins est de 0 m. 11 avec l'accroissement de la deuxième coupe, de 0 m. Ifi avec celui de la troisième et de Om. 9 avec celui de la quatrième . Toutefois, l'accroissement en grosseur des baliveaux conservés est plus considérable dans ceux qui font partie de taillis soumis à des coupes faites à de longs intervalles. Ainsi ceux conservés dans un taillis coupé tous les 20 ans avaient à la première coupe 0 m. 27 de circonférence et 1 m. 44 à la quatrième ; ceux conservés daus un taillis coupé tous les 30 ans .-ivaient à la première coupe 0 m. 40 de circonférence et à la quatrième 2 m. 37. Il résulte encore des expériences comparatives du même auteur, que l'accroissement d'un végétal ligneux est en raison inverse de sa densité et de sa pesanteur. Ainsi le peuplier dont le pied cube pèse sec environ 19 kilog. croît annuellement en hauteur de 1 m. 35 et en circonférence de 0 m. 89, tandis que le chêne dont le pied cube pèse sec 36 kilog. croît annuellement de 0 m. 30 en hauteur et de 0 m. 23 en circonférence. De tous ces faits on peut tirer la conclusion, que d'ailleurs la pratique confirme, que pour obtenir les arbres les plus beaux en hauteur et en grosseur, il faut faire les coupes à l'âge le plus avancé que peut le permettre le terrain que l'on exploite. Do VERGE. Mastic pour fixer les vitres des serres chaudes et des endroits où la tempèiature est élevée et humide. t( Pour composer ce mastic, dit la France agn'cole, on prend du vernis d'imprimeur que Ton met dans un mortier chaud, on y ajoute du blanc d'Espagne pulvérisé, un peu de litharge, et on mélange le tout pour en former une pâte molle. On enduit la rainure du cadre dans laquelle doit reposer le verre, dont on recouvre alors les extrémités avec le même produit. Si le mastic est bon, il doit être sec en six heures au dehors, en moins de temps à l'intérieur. Cetle colle lie si fortement le ver au cadre, que ni l'air ni l'eau ne peuvent la traverser, quelque temps qu'il fasse ; le bois pourri- rait que les carreaux ne se détacheraient pas. On s'en sert aussi pour recoller les vitres ou les cloches cassées ou fendues. On peut aussi s'en servir pour boucher les arrosoirs percés, en enduisant une banda de toile qu'on colle sur les trous. On conserve ce uiastic dans une vessie mouillée tenue dans un endroit humide. » — 86 Calendrier horticole. Jiésumé des Ifavaux cl des semis à faire dans les iwdiiis. MARS De tous les mois de l'année, celui de mars tient la première place pour l'abondance des travaux à exécuter dans les jardins. De quelque côté qu'il se tourne, le jardinier qui n'a pas su profiter des beaux jours de l'hiver pour faire une partie de sa besogne, se sent talonner par la végétation qui lui crie : Dépêche-toi, ça presse, tu es en retard. C'est en mars que le jardinier devrait — sous forme de sentence — écrire contre la muraille et en gros caractères : L'année prochaine, je ferai dans mon jardin, en décem- bre, janvier et février, tous les travaux qui peuvent sans danger se faire à cette époque aussi bien qu'en mars. Jardin d'agrément. — Il faut achever les labours, les plantations d'arbres, d'arbustes et de plantes vivaces. On refait les bordures, tond les haies, ratisse les allées, peigne les gazons. Si quelques élagages ou taille d'arbustes ont été oubliés, ou se hâte de les faire au plus vite. On pourra semer en place, en bordure, en pots ou en pépinière, pour être repiquées plus tard, les espèces suivantes : Belle de jour. Belle de mit. Bleuet. Clarkia. CoUinsia. Coquelicot. Cori'opsi^. Julienne de Miihon. Malope. Mufliers. Nemophile. Nigelles. Œillets de Chine. Omphalode. Phlox '!e Drumniond. Pied d'alouette, Tiilaspi. Valériane. Viscaria, etc. Nous ne conseillons pas de semer une foule de plantes vivaces à cette époque, si on ne dispose pas d'une couche couverte de châs- sis, sauf un assez petit nombre d'espèces qu'on arrive, par ce moyen, à faire fleurir dans l'année du semis, la plupart des autres ou ne germent pas — n'ayant pas été stratifiées — ou si elles ger- ment, embarrassent inutilement le terrain peadanl six mois de l'année. Sur couche, on pourra semer toute la siTie des plantes annuelles qui demandent à être un peu avancées et surtout de la chaleur pour germer. De ce nombre sont : Ageratum. Amarantes diverses. Argemone. Balsamines. Capucines. Cobœa. Coleus. Coreopsis. Cosmos. Giroflées. Immortelles. Lobelia. Œillets de Chine. Œillets d'Inde. Pervenche de Mada- gascar. Reine Marguerite. Réséda. Ricin. Zinnias, etc. — 87 — Jardin fruitier. — On achève la taille de tous les arbres à fruit et des vignes et on laboure au pied des arbres. Si dans le cours de l'année on a aperçu des sujets atteints de la jaunisse, il faut en déchausser délicatement les racines, autour desquelles on mettra de nouvelle terre mêlée de terreau. Si le sol est humide, un bon drai- nage dans le voisinage des racines sera le meilleur moyen de réta- blir la santé des arbres malades. Jardin potager. — Le potager doit être prêt à recevoir les semis, c'est-à-dire qu'il doit être fumé et labouré. On débutte les artichauts, on laboure, fume et chausse les asper- ges. On plante les premières pommes de terre. On replante les porte-graines de céleri, oignons, navets, carottes, betteraves, etc. C'est le moment de semer : Arroche. Choux-rave-. Poireaux. Betteraves à salade. Choux-navets. Poirée à cardes (Bettes Carottes, Epinards. ou Blettes). Cerfeuil. Fèves. Pois. Chicorée sauvage. Laitues diverses. Radis. — améliorée. Navets hâtifs. Roquette. Choux pommés. Oignons. Salsifis. — verts. Oseille. Scorzonère. — de Bruxelles. Panais. etc. Choux-fleurs. Persil, On peut également refaire ou multiplier, parla division des sou- ches, la plupart des plantes vivaces, telles que : Artichaut, Cibou- lette, Chou-marin, Cresson de fontaine, Estragon, Fraisiers des Quatre-saisons, Oseille, Perce-pierre, etc. Serres et châssis. — La plus grande activité doit également régner dans les serres et châssis. C'est le moment de passer sur couche chaude les Fuchsias, Héliotropes, Calcéolaires, etc., bouturés le mois précédent ou hivernes en godets. On sème les Pétunias. Glo- xinias, Bégonias bulbeux et autres plantes délicates dans leur jeune âge. Les rempotages doivent s'avancer. On se méfiera des coups de soleil qui sont dangereux à cette époque. On donnera de l'air aux serres froides ou tempérées et même, si la chaleur est élevée, un peu aux serres chaudes. Les arrosements doivent être surveillés de près. Aussitôt l'apparilion des pucerons, on bassine les plantes au jus de tabac. On peut commencer l'arrosage à l'engrais liquide sur toutes les plantes qui poussent vigoureusement. — 88 — Pomologie — ( Observations sur les Poires ) — Jaloy. — Syn. : 1° Jaloi ; 2° Jalvie. — Arbre assez vigoureux, qui se con- duit sous toutes formes ; assez fertile. Fruit moyen dfl la forme du bourré d'Hardempont, de 2* qualité. Maturité de décembre à janvier. Jaminelte. — Sjn. : 1" Jamisoette; 2' d'Austrasie; 3»S^bine d'hiver; 4° Ber- gamote d'Austiasie; 5» Mariot; 6° Firolle; 7° beurré d'Austrasie; 8° Colmar Janninette; 9° Joséphine d'hiver; ] 0° Belle d'Austrasie; 11° Cras-anne d'Austrasie; 12° Bergamotts Chenninette ; 18° beurré Saint-Hélier ; 14° Maroit ; 15° Marois ; 16° R)i de Rome ; 17° Buisson ; 18° Joséphirje de France; 19° Wilheralmine d'hiver. — Arbre très vigoureux, peu fertile, très long à se mettre à fruit. La forme haute tige lui convient le mieux. Fruit plutôt petit que moyen, de 2° qualité. Maturité de décembre à janvier. Jean de Wttt. — Syn. : 1» beurré de Hcmptienne ; 2° Passe Colmar Fran- çois. — Arbre peu vigoureux qu'il faut grelTer sur franc pour les grandes formes; très fertile. Fruit petit, assez bon. Maturité d'octobre à déiiembre, Joséphine, de Mulines. — Arbre peu vigoureux; les petites formes lui con- viennent le mieux ; assez fertile. Fruit petit, très bon. Maturité de novembre à janvier. La Juive. — Arbre difficile à cultiver à cause de son peu de vigueur. Je l'ai greffé sur franc, sur cognassier et sur intermédiaire ; j'ai toujours obtenu le jnème résultat ; le bois se gerce, reste rabougri al ne rapporte rien. Fruit : je n'en puis rien dire, n'ayant jamais eu l'avantage de le récolter. Jules Bivort. — Syo. : P Délices de Louwenjoul ; 2» Délices de Lavauyau; 3° dé Lavoyau ; 4° Délices de Louvenjoul ; 5° Délices Lavieujan.. — Arbre vigoureux auquel toutes les formes conviennent; très feitile. Fruit moyen, parfois gros, très bon. Maturité en septembre. Kini-Edward's. — Aibre a-sez vig.)ureux, à boi.s très gros ; ne convient que pour les formes cordon? pour deux motif-; : 1° il est dépourvu de bran- ches; 2° les orages font tomber ses fruits qui sont très gros; peu fertile. Fruit de 3» qualité qui a le défaut de blettir vite. Maturité courant sep- tembre. Kincjht's Mona7'ck. — Arbre vigoureux, toutes les formes lui conviennent; assez fertile. Fruic ne dépassant pas la moyenne en grosseur, très bon. Maturité d'octobre à novembre. Lahtrand. — Arbre vigoureux greffo sur n'importe quel snjet, sa conduit sous toutes formes; trè? fertile. Fruit moyen, très bon. Maturité courant septembre. Routin. REVUE DES CATALOGUES F. MoREL et fils, 33, rue du Souvenir, à Vaise, Lyon. — Catalogue annon- çant des plantes nouvelles ou inédites mises en vente au printemps 1885. Clématites: F. Moral, Perle d'azur, Eioile violette ; CotODc;ister Davidiana etianaia; arbres fruitiers; Glaïeuls rustiques; collection de Clématites; arbustes verts de choix. Magnolias, etc. Ketten frères, rosiéristas à Luxembourg (Grand Duché). — Nomenclature descriptive des rosiers nouveaux pour 1785. 78 rosiers nouveaux y compris le rosier portugais Lusiadas (Costa; soat annoncés dans ce prospectas. Envoi franco sur demande. Lk Gérant: V. VIVIAND-MOKEL. Lyon, — Imp. du Salut Public. — Dellon, r. de la République, 33. 1885 MARS N» 6 CHRONIQUE Acclimalalion . — Il en est un peu de l'acclimatation comme de l'âne qui était resté huit jours sans manger et qui mourut le neu- vième. ((C'est dommaf^e, disait son propriétaire, il commençait bien à s'y habituer. » Quand on plante des espèces frileuses dans les jardins, elles supportent tous les hivers qu'elles peuvent sup- porter, et elles gèlent sans façon dès que le sieur Mercure descend un peu trop bas dans les petits tubes nommés thermomètres. Toutes les théories possibles sur l'acclimatation ont reçu comme cela, de temps à autres, de petits accrocs qui en ont singulière- ment diminué la valeur. La sélection n'y peut rien, ou si elle y peut quelque chose, nous sommes bien naïfs de construire à grands frais des bâches, des orangeries et des serres ; car, en habituant graduellement au froid les plantes que nous y logeons, nous de- vrions bien vite trouver des sortes qui se riraient des hivers rigou- reux. II n'en est malheureusement rien. La sélection, appliquée dans ce cas, n'a aucune valeur. Il est cependant bien agréable de pouvoir montrer en pleine terre, dans son jardin, quelques plantes, arbres ou arbustes rares des pays chauds. Est-ce complètement impossible? Oui, pour le plus grand nombre : mais, avec quelques soins, on peut espérer en conserver quelques sortes au moins pendant un certain nombre d'années. A ceux qui voudraient tenter l'essai d'acchmater, dans le centre, l'est et le nord de la France, des espèces relativement sensibles au froid, mais qui supportent cependant de 7 à 10' sans périr, je recommanderai toujours de choisir des pentes abritées et bien drainées. Plusieurs exemples vraiment curieux peuvent être cités à l'appui de ce conseil : Dans les environs de Belley (Ain), à Muzin, il y a une station où croissent plusieurs plantes à l'état sauvage et qui n'y gèlent jamais. Plantées à Lyon, les mêmes espèces ne sup- — 90 — portent pas les hivers les plus ordinaires, et cependant Belley est incomparablement plus au nord que Lyon ; il y gMe même très rif^oureusement. Or, ces plantes, parmi lesquelles je citerai le Pis- tachier et rOsyris alba, croissent dans les fissures des rochers et les rocailles; elles poussent peu, tieurissent et mûrissent lours graines, ce qui prouve que les conditions dans lesquelles elles végètent sont éminemment favorables pour rendre leurs tissus rustiques. Dcsiriwiion de l'altixo on tiqud. — L'altiso est un insecte très leste, ibrt joli, mais inlîaiment désagréable aux cultivateurs. Les cultures de radis, les semis de navets, de choux et autres cruci- fères soulfrent beaucoup de leur fréquentation. Comme les altises s'esquivent lestement quand on les asperge d'un insecticide quel- conque, M. Duval, horticulteur à Chaville, a autrefois signalé un moyen pour les éloigner des cultures qu'elles ravagent. Ce moyen consiste à terreauter les semis avec du crottin de cheval le plus récemaient sorti de l'écurie. On le bat un peu, pour l'émiotter et on en garnit le terrain d'une légère épaisseur; on arrose par dessus et en peu de jours le plaiit sort de terre et n'est jamais attaqué par les altises. M. Duval attribuait ce fait à l'odeur péné- trante que répand le crottin de cheval étendu au soleil. Toujours est-il que ces insectes n'approchent pas et que les jardiniers peu- vent par ce moyen garantir pendant tout l'été leurs semis de cru- cifères. On a également indiqué u.n autre procédé pour détruire les altises; il consiste à faire tremper pendant quelques heures, dans une forte saumure, les graines à semer. L'auteur prétend que les œufs des altises sont détruits par cette immersion dans la saumure et que ces insectes ne se montrent pas dans les semis dont les graines ont été ainsi traitées. Ecliinocereus phœmceus. — J'ai reçu de M. Ménand, horticulteur à Albany, la plante qui fait le sujet de cette note. Elle était accom- pagnée de la suscription suivante : « Ne craint pas le froid ; passe l'hiver ici. » Or, comme ici, c'est-à-dire là-bas en Amérique, près de New-York, le thermomètre descend souvent à 20 degrés au- dessous de zéro, cela donnerait à penser que celte cactée serait absolument rustique sous le climat de la France. J'ai voulu vérifier le fait et, cette année, VEcItinocercus phœnireits en question a été abandonné à l'air libre, mais froid de l'hiver. Malheureusement pour mon expérience, cette saison n'a pas été rude cette année : 8 ou 9 malheureux degrés de froid et c'est tout. La plante n'a pas du tout souffert. — 91 — Transformation des vrilles de la vigne en grappes. — Le Journal d'Jgricullure pratique a publié une très intéressante lettre de M. Cil. Laporte, relative aux moyens de transformer en grappes les vrilles improductives de la vigne. De cette lettre nous extrayons les passages suivants : 0 On sait, du moins c'est la croyance générale, que les vrilles qui poussent certaines ani.ées en si grande abondance ne sont autre chose que des raisins avortés. « Pénétré de cette pensée, je m'étais demandé bien souvent s'il n'était pas possible d'obtenir que les vrilles, au lieu de devenir les longues excrois- sances contournées que l'on conn-iît, et qui épuisent inutilement la vigne, pussent, iu contraire, produira de beaux et boas raisins. J'ai acquis la certitude que rien n'est plus facile. « Si l'on examine la vrille dans 1 s premiers jours de sa croissance, on remarq'ie qu'elle. est divisée en deux ou trois filaments très ténus. C'est un de ces filaments qu'il s'agit de ret"anchir ou de pincer avec précaution toutefois pour r.e pas endommager les autres. Mais on devra éliminer de préférence celui à la base duquel on remarquera un petit renflement, sorte de petit follicule tiès exigu. C'est en cela que consiste l'opération; mais aussitôt après il est merve lieux de voir la rapidité avec laquelle sa formera le raisin. « Lorsqu'au printemps 11 température le favorise, trois ou quatre jours au plus suffisent pour qu'on le voie apparaître. Et tous ceux qu'on aura ainsi fait naître pendant le mois de mni seront aussi beaux que leurs voisins venus naturfillemen'. Du reste, tant que la végétation aura al. Toutes ces propositions, mises aux voix, sont adoptées à l'unanimité. Les diplômes de piimes et de certificats sont remis aux personnes qui les ont obtenus. L'assemblée procède ensuite à la discussion du règlement des concours spéciaux. La séance est levée à 4 heures 1/2. J. Nicolas, Secrétaire-adjoint. — 96 — Acrostichum alcicorne Willem. Synonymes : Platycerium angustatum Dew ; Ncvroplalyceros aleicorHe. Bien avant que nos soi-disants ancêtres les singes liabitassent les forêts de l'Ancien Monde, il y avait une famille végétale nom- breuse qui peuplait la terre où grouillait alors tant d'animaux bi- zarres ; cette famille était celle des Fougères. Nous trouvons dans les anciens terrains de formation houillère les vieux portraits pétrifiés de ses premiers parenis. A l'heure actuelle les Fougères sont encore les espèces les plus répandues sur le globe puisqu'on en connaît plus de 3,000 espèces dispersées dans les îles ou sur les continents. On les trouve dans les climats les plus extrêmes, depuis les régions polaires jusque sous les tropi- ques. Cependant malgré leur grand nombre d'espèces et l'immense étendue de leur aire de dispersion, on peut dire qu'il faut à la pin- — 97 — part des Fougères une réunion particulière de conditions climato- logiques pour favoriser leur développement. Les endroits secs et découverts ne leur conviennent que très peu, tandis qu'elles se développent vigoureusement dans les lieux ombragés, humides et frais. Malgré cela quelques espèces possklent la faculté de pouvoir supporter de très longues sécheresses, de se dessécher presque com- plètement et de renaître aux premières pluies. h'Âcroslichum alcicorne, dont nous l'eproduisons la figure est une des plus singulières espèces de cette belle famille. Elle croît sur les arbres et dans les anfractuosités des rochers des zones intertropi- cales. Elle est presque aussi répandue dans les pays chauds que cer- tains Jsplenium — le Irichomants par exemple — dans les pays tempérés. L'Acrostic corne d'élan, a été classé dans la tribu des Poh'podiées ; il est caractérisé par un rhizome épais, chargé d'é- cailles raides. Il a des feuilles de deux sortes : les unes stériles très grandes se présentant sous la forme d'une large expansion réni(ora;ie, sessile, entière, horizontale, et s'appliquant contre le support de la plante ; les feuilles fertiles, sont dressées, d'aspect palmé plus ou moins lobé suivant leur vigueur. La culture de cette espèce doit se faire à la façon de celle des Orchidées épiphytes indiennes. On les fixe sur un morceau d'écorce raboteuse que l'on pend dans l'endroit le plus humide de la serre. Une autre espèce très voisine mais plus belle, V Jcroxiichum grande se cultive de la même manière. G. Davy. De l'empoisonnement du sol (?). Notre collègue, M, Besson, horticulteur à Voiron (Isère), a soulevé une des plus intéressantes questions horticoles qu'il soit possible d'étudier dans l'état actuel de nos connaissances techni- ques. En la présentant sous le vocable de « Empoisonnement du sol » , nous avons ajouté un point d'interrogation (?) à la suite du titre, afin de bien montrer qu'il y avait là une question à résoudre. En effet, cette question aurait pu également être présentée sous le titre : Epuisement du sol et même sous d'autres tout aussi liypoltiè- llques. L'important était de poser cette question, et ce qui serait émi- nemment désirable, après l'avoir posée, serait de la résoudre. Pour t<âcher d'arriver à cette solution, nous donnerons la parole aux personnes qui voudront émettre leur opinion. — 98 — Et, pour commencer, nous recevons deux communications sur ce sujet qui nous arrivent : la première en da'.e, de Marseille ; la seconde, de Lyon. Voici ces communications : Marseille, le 21 mars 1885. Monsieur Viviakd-Morel, Vous avez publié dans le n» 5 du Lyon-Hm-tkolc un article de M. Besson, horticulteur à Voiron ([;ère), in'ilulc : d' l' Em/joisormement du sol, sur leijuel, puisqu'il e^t présenté sous la forme interrogarive, .ja dé.-ire vous donii'ir mon opinion. N'étant ni physiologiste, ni chimiste, mon opinion s'appuia surtout sur ma longue expérience pratique et, si vous voulez, routinière. Je crois à V empoisonnement du sol, mais seulement par un champignon. Vous savez que les végétations crjptogamiques cau3f:nt un pi'éjudioe cjnsi- dérable aux parties aériennes des végétaux ; eh bien ! poï-r être moias appa- rentes, les déprédations sur les racines n'en existent pas moias. Je ne vous dirai pas le nom de ce microscopique champignon, mais, quoique peti', il est facile de le voir à l'œil nu sur tous \ei arbres morts ayant été planté* après d'autres arbres. Je ne crois même pas à l'insolation d'an arbre; clierohez toujours le champijjnon sur les racines et vous aurez de suite la certitude que ce n'est pas le soleil qui est coupable. Un arbre mort de cette manière est toujours mort des racines, plusieurs jours et quelquefois, dans l'hiver, plusieurs mois avant la tige et les branches. Je puis vous en tonner la preuve quand vous voudrez. Si l'on pouvait trouver un liquide corrosif pour détruire les germes de ce champignon sans nuire a l'action vJgéiative de la terre. \x chimie, ce jour-là, aura rendu un immense service à 1 horticulture. Tout le monde sait que les arbres viennent bien et vieus dans les terrain? neufs ou vierges et peu ou pas dans las terrains ayant eu depuis peu des arbres, et tout le monde dit, et moi comme tout la monde : Vous voulez remplacer ces arbres qui sont morts? alors changez la terre. Et l'on dit vrai; mais si par hasard on a oublié une simple petite racine de l'ancien arbre, cela sufiit; celte racine pourrit, engendre le champignon qui se communique aux racines de l'arbre nouveau, et il suffît souvent de qu-;lques jours seule- ment pour que le nouvel arbre périsse à so.i tour. Voilà mon opinion ; un plus savant que moi trouvera probablement mieux, mais cela me fera plaisir, car généralement de la discu*siou jaillit la lumière si utile à tous. Veuillez agréer mes sincères civilités. C. Montel, Horticulteur à la Turbine. Marseille. Note de M. Ant. Rivoire sur le même sujet. En horticulture, le praticien n'est presque jamais écrivain. Cet axiome est surtout vrai pour l'horticulteur lyonnais. Dans la conversation, que de choses importantes on apprend de ces vieux maîtres dont la vie s'est souvent passée en observations ! C'est ainsi qu'on peut recueillir et transmettre les bons procédés. Mais compter que ces hommes, plus savants cent fois et surtout plus observateurs que les savants décorés de ce titre, n'écrivent jamais ! C'est ainsi que la question soulevée dans le Lyon-florlicole, par M. Besson, sous le titre : Empoisonnemcnl du sol, pourrait arriver à faire bien du progrès, si ceux qui ont observé voulaient livrer à la publicité le résultat de leurs réflexions. — 99 — Quoique n'étant encore ni vieux, ni savant, j'ai pourtant déjà mon opinion à ce sujet et, ne serait-ce que pour donner l'exemple, je veux vous la faire connaître. Pourquoi, s'est demandé M. Besson, lorsqu'on plante un arbre à la même place où un autre arbre de même essence a déjà vécu, ne peut-il y vivre à son tour? S'appuyant sur ce qu'on dit généralement, que la terre est em- poisonnée, l'auteur émet l'avis que les racines du premier végétal ont émis dans le sol certaine substance qu'elles sécrétaieni, et que cette substance, impropre à la végétation de ce végétal, fait lan- guir et périr celui de même nature qui le remplace. Cette opinion peut être bonne, mais elle n'est, ainsi que toutes les idées qui ne s'appuient pas sur des preuves convaincantes, qu'une simple hypothèse. Elle a, par conséquent, bien sa valeur, puisque c'est toujours par hypothèses que l'on procède tout d'abord à la résolution d'un problème. Mais en voici une autre qui, à mon avis, doit aussi avoir son importance ; peut-être même les deux réunies sont-elles la vraie solution. Tout végétal est composé d'un certain nombre d'éléments qui sont en partie fournis par le sol dans lequel il est planté. L'absorption de ces éléments épuise naturellement la terre et leur absence condamne forcément le végétal remplaçant à périr d'inanition. On me répondra certainement par l'argument des engrais com- plets; oui, mais voilà, c'est que je ne crois pas aux engrais com- plets, et je prétends même quil est impossible, en l'étal actuel de la science^ d'en former. Prenons pour exemple la vigne. Autant qu'il a été possible d'en juger par les analyses chimiques, un cep est composé des éléments suivants : acide phosphorique, azote, potasse, chaux, soude, magnésie, fer, manganèse, acide sulfurique, chlore, silice et carbone. Si on veut former un engrais complet pour la vigne, on y mettra bien l'acide phosphorique, l'azote, la chaux, la potasse; mais les autres matières telles que la soude, la magnésie, la silice, le fer, etc., jamais on n'y songera. Voudrait-on même les y ajouter, sait-on seulement sous quelle forme elles devront être employées pour être rendues assimilables? Il ne suffît pas de mettre un morceau de fer, ou des cristaux au pi(!d d'une plante pour que celle-ci les absorbe; il faut encore que ces éléments soient présentés sous une forme que l'on a justement désignée sous le nom d'assimilable. Et encore, sait-on bien seulement si la vigne n'est pas composée de plus d'éléments que j'en indique? — 100 — La science a, certes, fait beaucoup de progrès depuis quelque temps ; nul mieux que moi ne le reconnaît ; mais elle n'a pas non plus franchi son dernier pas, et rien ne prouve que d'autres matières aussi essentielles n'existent pas dans les végétaux. Je sais bien qu'on me répondra que ces corps dont on n'a pas encore reconnu la présence, en supposant qu'ils existent, le sont sous un si petit volume, ou en si minime quantité, qu'ils ne peu- vent pas beaucoup influer sur la composition de l'arbre ou de la plante. Qu'en savez-vous? Qui vous dit que ces corps ne sont pas aussi essentiels que les autres? Ce n'est ni au volume, ni au poids que l'on peut juger ces questions-là. Rien n'existe d'inutile dans la nature, chaque chose a son rôle à remplir, chaque élément d'un végétal doit lui être indis- pensable; qu'un seul lui soit enlevé et l'équilibre est rompu ! Mais je veux bien supposer que la chimie fasse encore assez de progrès pour que, dans un avenir plus ou moins éloigné, on puisse dire, d'une manière certaine, la composition complète d'une plante ; je veux admettre aussi que cette même chimie arrive à reconnaîtra sous quelle forme les différents corps doivent être présentés aux plantes pour qu'elles puissent les absorber ; on se heurtera alors à une autre presque impossibilité que voici : Chaque espèce de plantes a une composition différente ; le hêtre, par exemple, n'est pas formé comme le tilleul ; mais ce qu'on ne sait pas assez, c'est que chaque variété aussi est différemment composée. J'en reviens à l'exemple de la vigne. Dans une analyse de cépages différents, je relève les écarts sui- vants (1) : Nom Matière Azote. Acide Potasse. Chaux. Magnésie, du cépage. sèche. phosphorique. gr. kg. kg. kg. kg. kg. Grosse Cavmenère. 652 14.22 4.53 17.28 17.58 6,09 Montrachet. ... 38 16.36 10.88 12.75 21.02 448 Le tout pour 1,000 kg. de matière sèche. Cette analyse établit donc, ainsi que je le disais, que le dosage des éléments varie beaucoup selon les variétés. Un poirier Bon- Clirélien, par exemple, ne demandera pas le même engrais qu'un Passe-Crassanne ou autre. Dans la culture, on ne peut naturellement tenir compte de ces différences ; un engrais composé pour une variété de blé devra servir pour toutes les autres variétés ; mais cela ne prouvera pas moins ce que j'avançais, qu'il est impossible d'établir des engrais (1) Progrès agricole, n» 12. — 1885. — loi — complets et, par suite, impossible de reconstituer intégralement un sol. Un autre obstacle qui doit s'ajouter à ceux dont j'ai déjà parlé, est celui du sol lui-même. Tous les terrains ne se ressemblent pas; ils varient même énor- mément. 11 serait donc aussi indispensable d'analyser minutieuse- ment toutes les parcelles du sol. Je crois avoir détruit le sens de cette phrase de l'article de M. Besson : « Les uns disent : « la terre est usée » ; erreur, la terre quoique '( appauvrie peut, par le moyen des engrais, se reconstituer et « donner ensuite les mêmes résultats qu'auparavant. » Mais ça n'enlève rien à son argumentation. 11 a peut-être rai- son quand même. Peut-être aussi avons-nous raison tous les deux. Peut-être, enfin, y a-t-il place pour une troisième opinion. Ant. RivoiRE, Marchand-grainier à Lyon. La Prune d'Ontario (1). Quoique les variétés de fruits de toutes espèces que l'on possède actuellement soient innombrables, chaque année en voit mettre une certaine quantité au commerce. Un grand nombre ne répon- dent pas aux espérances qu'ont fait naître les éloges intéressés de leurs producteurs et ne tardent pas à être éliminées des collections d'élite. Mais, lorsqu'un fruit nouveau possède un mérite réel, sa répu- tation s'accroît d'année en année. C'est ce qui nous engage aujourd'hui à signaler au pépiniériste aussi bien qu'aux amateurs français une variété américaine qui est encore fort peu répandue. 11 y a quelques années, MM. Ellwanger et Barry, pépiniéristes àRochester N. Y. (Etats-Unis d'Amérique), mettaient au commerce, sous le nom de prune d'Ontario (^Ontario plum), une nouvelle variété pour laquelle il n'a malheureusement pas été fait de réclame. Le Prunier d'Ontario a été cultivé et expérimenté avec un grand succès aux Etats-Unis et au Canada d'abord, puis à Karls- tadt en Allemagne. 11 croît très bien, greffé sur le prunier St-Julien ou sur le prunier franc ; il e.ii de vigueur moyenne, et son port est très touffu. Son grand mérite consiste en sa rusticité et sa fertilité ; il a passé, sans être endommagé, les hivers les plus rigoureux des pays du Nord ; sa floraison est tardive et n'est presque pas endom- (1) Extrait du Moniteur d'Hi)o- rité, vote le principe d'un Concours spécial de Chrysanthèmes d'automne au lieu d'une Exposition spéciale ; elle décide en outre de fixer à l'ordre ilu jour de la prochaine réunion la nomination d'une Commission chargée d'éiu- dier les meilleurs moyens à employer pour obtenir les résultats que se pro- pose l'Association horticole lyonnaise. La séance est levée à 4 heures. Le Sccrélav-e-ail/oint, J. Puvilland. Lyon, 21 mars 1885. — 128 — Shio-Bou ^Iris k.empferi) (1) J'ai eu le bonheur de passer ma première enfance dans un jardin. Mon père, musicien, qui a eu son heure de célébrité et dont on joue encore la musique agréable et facile, était l'un des deux ou trois qui, avec le secours des frères Erard, changèrent le clavecin en piano. Il aimait les fleurs, et, avec son ami Méhul, il avait semé des tulipes. Tous deux, du reste, lors de la folie des tulipes, et de la guerre qui s'éleva entre les partisans des fonds jaunes et les partisans des fonds blancs, s'étaient déclarés résolu- ment pour les fonds blancs, et se faisaient traiter par les autres de ((jeunes gens» et de ((révolutionnaires», épiihètes auxquelles ils répondaient par celles de « vieux, d'arriérés et de ganaches » . Je n'ai oublié ni mon premier jardin, à moi, sur la fenêtre d'une mansarde qui me servait de chambre à douze ans, ni mon étroit jardin de la rue du Rocher, à Paris, dont je disais plus tard : J'ai si longtemps aimé Un tout petit jaHin sentant le renfermé, ni mes jardins suspendus sur une vaste terrasse servant de toit à la plus haute maison de la rue Vivienne, en ce même Paris, jusqu'au moment oii j'ai pu m'envoler aux champs pour ne plus les quitter. J'habite depuis plus d'un quart de siècle une région où végètent vigoureusement, en plein air, tout ce que, dans les autres pays, on cultive pauvrement en serre tempérée : les orangers, les citron- niers, les héliotropes, les géraniums, les lauriers-roses, etc.; quel- ques plantes même que les livres disent de serre chaude : les Strelitzia reginse, les Olivia, les Njmphœa roses et bleus, les Nelumbo, les Papyrus d'Egypte, etc. Eh bien! j'ai soigneusement réservé et conservé la place pour les arbres et les plantes amis de mes premières années; sous mes orangers, je pense souvent aux saules et aux peupliers des petites îles de la Seine et de la Marne, et je les ai amenés ici. Le souvenir aidant, les plus doux plaisirs que me donne mon jardin ne me viennent pas des plantes (( rares » et (i chères » , ce sont toujours les aubépines, les lilas, les violettes, le muguet, le réséda, la giroflée jaune des vieilles murailles, l'iris violette des toits de chaume en Normandie, qui font refleurir en même temps qu'elles mes plaisirs, mes suaves tristesses du temps de ma jeunesse. C'est des iris que je veux vous parler aujourd'hui et à propos desquelles je vous ai annoncé et prorais une bonne nouvelle. 0 (1) Fragment d'uu article d'Alph. Karr, extrait du Moniteur tiniversel. — 129 — vous qui, comme moi, ne dédaignez pas les fleurs de pauvre, celles que la bonté divine a faites communes, — les iris, entre autres, qui, sur la crête des pauvres toits de chaume, leur donnent une splendeur que l'art ne saurait imiter que de loin, une richesse qui manque au séjour des rois et même aux palais des voleurs ! Bien peu de fleurs sont aussi peu exigeantes que l'iris, qui se contente de tous les terrains, fleurit sur la crête des toits de chaume et dans le moindre trou de rocher contenant une poignée de terre. Bien peu de fleurs aussi présentent autant d'espèces et de variétés dont la succession embellit le jardin pendant une grande partie de l'année, avec les plus riches et les plus harmonieux coloris, dans tous les tons du blanc, du bleu, du violet, du jaune, du brun, du noir. etc. La première fleurit au mois de décembre, en plein air, à Saint-Raphaël, dans les serres ailleurs, où, du reste, on ne la voit guère et peut-être pas du tout, parce qu'elle est oubliée dans les livres ou traitée avec dédain par des gens qui ne l'ont jamais vue, c'est Vlris scorpioides. Entre des feuilles relativement larges, monte sur une tige peu élevée une fleur très large et d'un beau bleu foncé ; elle a une variété d'un bleu plus clair. Au mois de janvier fleurit, avec une extrême abondance Vlris slylosa, d'un bleu pâle. L'Iris slijlosa est encore en fleurs, que paraît une miniature, VJris de Perse, vêtue de blanc, de bleu, de violet, d'orangé et exhalant une douce et suave odeur ; c'est la plus petite, mais peut-être la plus richement vêtue des iris. Parmi les iris, on peut la comparer, pour la taille et la parure, au colibri parmi les oiseaux. En février, Vlris tuberosa à fleurs vertes, dont chaque pétale porte à son extrémité une tache de velours noir. A la même époque, Vlris naine, sauvage dans nos contrées, montrant, selon les variétés, diverses nuances de violet, de blanc et de jaune. Au mois de mars, Vlris de Florence aux grandes fleurs d'un blanc pur, et dont la racine exhalant une forte odeur de violette est si recherchée pour les sachets. Fin mars et commencement d'avril, la nombreuse famille des Iris germaniques, plus de 150 variétés distinctes; quelques-unes ont l'odeur de fleur d'oranger. Puis la plus étrange, et presque la plus belle de toutes l'/m de Suze, la plus grande venant de la Perse, comme la plus petite dont je parlais tout à l'heure ; sur la fleur d'un gris très pâle, un réseau étendu comme une dentelle noire. — 130 — Puis Viris /iinhiialu, ii'is frangée, que les savants aiment mieux appeler Mu)m; sur des tiges longues, élégantes, tortueuses, elle étale des tleurs d'un gris charmant avec une tache orange au centre. Jusqu'ici ces iris naissent de racines, de souches, de rhizomes, voici qu'elles sont remplacées par les iris à oignons. L'Iris Xiphium et Viris xiphioidcs présentent d'autres couleurs et d'autres nuances, et tieurissent seulement en juin. Nous avons encore une iris calomniée du nom de fétide et même de 1res fétide, parce que son feuillage, mais seulement quand il est froissé, écrasé entre les doigts, répand une certaine odeur de gigot à l'ail. Elle est loin cependant d'être à dédaigner, elle se plaît à l'om- bre et fait partie du petit nombre de plantes qui ornent volontiers le dessous des arbres ; son feuillage est d'un vert foncé et luisant. Elle a une variété dont chaque feuille dans sa longueur est parta- gée mi-partie de vert et de blanc. Toutes deux font succéder à des tieurs d'un bleu enfumé peu brillant des capsules qui, en s'entr'ou- vrant, présentent un amas de graines d'un orange presque couleur de feu d'un grand éclat à la façon d'une grenade entr'ouverte. 11 est une bien charmante fleur qui a été longtemps une Iris sous le nom de Iris pavonia, mais que la science botanique a fait partir de la famille qu'elle honorait cependant, — elle s'appelle aujourd'hui Pieusseuxia ; il me semble voir une jolie fille quitter son nom de Marie, de Suzanne, de Jeanne, pour s'appeler madame Durand. Sa fleur se compose de trois pétales d'un blanc pur, cha- que pétale marqué à sa base d'une tache du plus beau bleu d'ou- tremer, ce qui fait que le nom de glaucopis, œil glauque dont la science a voulu relever som de Fieuiseuxia manque d'exactitude. L'élégante forme des fleurs de l'Iris et ses brillantes et diverses couleurs semblent l'objet d'une prédilection particulière de la nature, car elle l'a plus souvent répétée que bien d'autres et l'a placée en plus d'endroits ditîérents. Ainsi l'Iris qui fleurit sur les rochers et sur les toits a ses représentantes également dans les eaux. L'Iris des marais, pseudo-acorus, orne bien richement les bords des rivières et des étangs de ses hautes tiges d'un vert émeraude et de ses fleurs d'un jaune éclatant. Fleurissent aussi dans l'eau d'autres variétés moins connues, parce qu'elles ne sont pas indigènes en France : L'Iris de Monnier d'un jaune de beurre ; Viris fulva, couleur de café brûlé ; une autre que j'ai reçue, mais que je n'ai pas encore vu fleurir, qui s'appelle firginica, et qu'on m'a dit avoir des fleurs lilas. _ 131 — Mais nous voici enlin arrivés à la révélation que je vous ai pro- mise, vous ne trouverez ce document dans aucun livre d'histoire naturelle, ni de jardinage, ni dans ce vieux « Bon Jardinier » qui s'est fait lourdement pédant, ni dans l'excellent ouvrage des Vil- morin « les fleurs de pleine terre » , ni dans Lyon-horticole^ ni dans le Moniteur d'horticulture, ni dans la Gazette des Campagnes, journal si véritable, si intelligent , ami des paysans de Louis Hervé. M. Linden l'ignore, vous le demanderez en vain aux enfants du célèbre Van Houte, qui cependant possèdent une très belle collec- tion de riris dont je vais parler. Depuis un certain nombre d'années, les catalogues portent à l'ar- ticle « Iris » les Iris Kœmpferii, sans indiquer pour leur cuHure aucuns soins particuliers. Pour mon compte, j'avais été peu satis- fait des résultats, et je les avais presque abandonnées. Enfin Mazel vint. Les amis de l'horticulture, s'ils ne connaissent pas mon ami Mazel, connaissent les plantes auxquelles a été donné son nom, le Bambusa Mazeli, Daphne Mazcli, etc. Mon ami Mazel reçut un jour du Japon diverses images, parmi lesquelles il reconnut, mais vigoureuse, mais large, mais riche- ment vêtue, V Iris Kœmpferii, mais Y Iris Kœmpferii était représentée dans l'eau. Là était la révélation : V Iris Kœmpferii, à laquelle, pour mon compte, je restitue son nom japonais de Shio-bou, est une plante aquatique, comme notre Iris des marais. Seulement la fleur est plus large et est venue apporter des tons et des couleurs qu'on chercherait en vain sur les Iris des autres espèces, — du rose et de l'amarante. J'ai (enu ma promesse, — je vous donne presque l'Iris Shio- bou et j'en embellis vos jardins, puisque je vous donne le secret de la rendre heuieuse, c'est-à-dire de lui permettre de développer toute sa beauté, qui est très réelle, à votre bénéfice. ALPHONSE KARR. Anona squammosa L. Pomme-Cannelle « Le pommier cannellier {Anona squammosa) par ses fruits sa- voureux occupe une des premières places parmi les trésors de la Pomone des pays tropicaux. Ses fruits ont une chair blanchâtre, juteuse, odorante, d'une consistance de beurre, d'une saveur douce, analogue à celle du cassis, on en mange la pulpe iutérieure avec une cuillère et l'on rejette le péricarpe quia une odeur et une saveur de thérébentine. Un de ces arbres planté en Algérie, lorsqu'il atteint — 132 -— '> ■vf'^ VÀ-'' jfe ANONA SQUAMMOSA L. sa 6" ou 7" année de plantation commence à produire ; il peut rap- porter jusqu'à deux cents fruits, dont les plus beaux sont vendus 75 centimes. » A la suite de cette petite note publiée en 1883 dans ce jour- nal et en partie extraite de VJlyêrie agricole, nous recevions une lettre de notre correspondant, M. Lafay, de Mâcon, dans laquelle il signalait à Aix-les-Bains la présence de trois de ces arbres qui portaient fleurs et fruits (1). (l) Lyon-Horticok, nnuée 1883, f. 13j — 133 — La possibilité de la culture de la Pomme-Canelle en Algérie était déjà un fait intéressant à noter, car on sait que les Anona sont généralement des arbres dont l'aire de dispersion paraît bornée aux régions tropicales, comme du reste la plupart des espèces de la même famille ; mais sa présence, depuis plusieurs années dans l'exposition chaude, il est vrai, d'Aix-les-Bains, était encore plus curieuse à signaler et permet d'espérer que des tentatives d'accli- mation pourront s'opérer avec quelques chances de succès dans les bonnes expositions du Midi de la France et particuhèrement sur le littoral de la Méditerranée. Le genre Anona comprend une vingtaine d'espèces dont VA. squammosa que nous reproduisons, n'est pas une des moins inté- ressantes. Les Anona appartiennent à la famille des Anonacées, très voisine des Magnoliacées et des Mijrislicées. « Les Anonacées habitent presque toutes la région tropicale. Quelques-unes {Asiminia) remontent en Amérique jusqu'au 33* de- gré de latitude nord. L'Asie et l'Amérique possèdent un nombre d'espèces à peu près égales ; on en rencontre un peu moins en Afrique. Les Anona n'ont pas encore été observés en Asie, mais plusieurs habitent l'Afrique. <• L'écorce des Anonacées est en général plus ou moins aroma- tique et stimulante ; les fruits sont aromatiques, poivrés ou presque inodores et dans ce cas comestibles « Le fruit du Xylopia grandi/lora fournit aux brésiliens un con- diment stimulant ; celui du Vtjlopia fruicscens, sert de poivre aux nègres; celui du A'. longifuUa est compté parmi les meilleurs succé- danés du quinquina, le X. œlhiopica fournit la denrée usitée chez les anciens sous le nom de poivre d'Œthiopie. » Beaucoup d'espèces du genre Anona produisent des fruits sapides très recherchés sous la zone tropicale ; on peut signaler notamment avec V Anona sqiiammom, les Anona Cherimolia et muricala qui sont les plus intéressantes. h' Anona squammosa s'élève à 4 ou 5 mètres de hauteur, ses feuilles alternes assez courtement pétiolées, lancéolées, glabres sont d'un beau vert foncé en dessus et répandent une agréable odeur quand on les froisse. Les personnes qui voudront tenter l'acclimatation du Pommier- cannelher, devront choisir des pentes rocailleuses bien abritées des vents du Nord. L. J. — 134 — Primula mollis Hooker. (Primevère à feuilles molles. Plante vivace dont la profusion des fleurs et la richesse de leur coloris remplacent un peu leur grandeur ; également remarquable par la beauté de son feuillage et la robusticité de sa force végé- tative. Plante introduite depuis quelques années seulement au Jardin botanique de Lyon, qui l'a reçue de graines du Jardin botanique d'Edimbourg (Ecosse). Cette espèce distincte, originaire des mon- tagnes du Boostans (Grandes-Indes), fut trouvée par M. Bootor, naturaliste, qui l'envoya à son ami M. Nuttal de Rainhill, près Prescott (Angleterre) ; plus tard, les plantes fleuries furent décrites par sir W. Hooker dans le Botaiùcul Magazine C'est une plante vivace à feuilles radicales longuement pétiolées, entièrement recouvertes de poils tomenteux, cordiformes, un peu sinuées à la base, lobées et crénelées sur les bords, munies de fortes nervures assez nombreuses et saillantes sur la face inférieure formant une sorte de réseau élégant. Quant à la hampe florale, elle est plus longue que les feuilles, et elle porte trois et souvent quatre verticilles de fleurs d'une grandeur moyenne et d'un coloris rose foncé superbe. Involucre muni de deux feuilles linéaires presque spathuléos. Calice assez long comparativement à la corolle à tube turbiné, velu, d'un rouge foncé, terminé par cinq dénis aiguës et vertes. Corolle plus longue que le calice, d'une couleur rouge de brique. Le tube obhque comprend cinq lobes étalés, duveteux, bifides, d'un joli rose carminé foncé lançant un rayon correspondant à chacun des cinq segments , simulant cinq écailles dressées et disposées en cercle à l'ouverture du tube ; ovaire un peu glan- duleux. La réunion de nombreuses fleurs sur la hampe de cette espèce est une nouvelle preuve des moyens variés qu'emploie la nature pour protéger les organes débiles sur lesquels repose l'avenir de leur reproduction, Culluro. — Cette espèce se multiplie par la séparation des bourgeons et de semis de graines de l'année; demande une terre légère, composée de deux tiers de terreau consommé et de un tiers de terre de bruyère fibreuse. Arrosage de la plante avec de l'engrais liquide, Eié, exposition mi-ombre sous châssis ; en hiver, la mettre en serre tempérée. Th. Denis, Chef de cultures, au Jardin botanique de Lyon. Rue fétide, Ruta graveolens L. Rue des Jardiiis, — Hue officinale, — Rue commune, — Herbe de Grâce, — Péganion, etc. Il y a des plantes qui ont une très mauvaise réputation : Le Rue fétide est de ce nombre. Je ne me suis jamciis promené dans un jardin où elle était plantée sans entendre des propos, — toujours les mêmes, et chacun sait lesquels, — sur son compte. Dans les jardins publies, elle est toujours coiffée à la Titus, c'est-à-dire tondue ras par des visiteurs de l'un et l'autre sexe qui prétendent qu'elle est souveraine en application contre les vers. Va-t-en voir s'ils viennent... comme dit la chanson. Cependant la Rue est un excellent anthelmintique qui vaut le semen-contra, et il serait injuste de ne pas distinguer les personnes qui emploient ce médicament dans un but utile de celles qui en font un usage criminel. Les pharmaciens n'en vendent pas sans ordonnance du médecin, mais pour cinquante centimes on en a ime forte touffe à Bellecour. — 136 — Le fameux antidote tle Mithridate, dont Pompée trouva la formule dans la gazette de ce Prince, était composé, dit-on, de 20 feuilles de Rue contuse, de deux noix sèches, de deux figues et d'un peu de sel. Quand on se représente, dit Chaumont, le roi de Pont avalant chaque matin un semblable mélange, avec la ferme conviction d'être à l'abri de tout empoisonnement pendant le jour, pourrait-on s'empèc'ier de rire si l'on ne rétléchissait que l'ignorance et la crédulité figurent honorablement parmi les nobles qualités des héros ? Ce qui a fait la réputation, — réputation archi-surfaite, — de l'herbe de la Rue, ce sont les soi-disant qualités abortives dont on l'a gratifiée. Suivant Martius, on regarde cette plante en Russie comme un remède contre la rage. On l'a employée contre la surdité, la gale, la teigne, la phthisie, la syphilis, et surtout comme emménagogue. Elle entre dans la fabrication de plusieurs liqueurs, notamment dans l'eau d'arquebuse. Comme culture, l'herbe de la Rue croît dans tous les jardins, sans soins particuliers. D' S. G. REVUE DES CATALOGUES Henry-Jacotot, horticulteur, avenue du Parc, à Dijon. — Catalogue général pour 1885 des végétaux cultivés dans l'établissement : Nouveautés, Plantes de serre chaude, de serre tempérée, vivaces de pleine terre, Arbus- tes, Arbres verts, Rosiers, Dahlias, Oignons à fleurs, Graines vivaces et annuelles, arbres fruitiers, forestiers, etc. B. CousANÇAT, horticulteur, grande rue de Cuire, 88, àCuire-lès-Lyon. — Catalogue pour le printemps et l'été, des plantes cultivées dans l'établisse- ment : Plantes de serre et de plein air. Bégonias, Broméliacées, Coleus, Fougères, Palmiers, Azalées, Cannas, Dahlias, Fuchsias, etc.; Plantes pour massifs. Nouveautés. B. Comte, horticulteur, 47, rue de Bourgogne, Vaise-Lyon. — Catalogue des plantes cultivées dans l'établissement : Plantes nouvelles ou rares ; genres divers de serre chaude et de serre tempérée; spécialités de serre chaude : Caladium, Broméliacées, Croton, Dracœna, Fougères, etc. Spécialités de serre tempérée, Plantes de plein air, collections de plantes de massifs, etc. J.-M. RocHET, horticulteur, grande rue de la Croix-Rousse. — Catalogue des plantes cultivées dans l'établissement. — Plantes de serre, Bégonias, Broméliacées, Coleus, Dracœna, Fougères, Orchidées, Palmiers, Agaves, Azalées, Camellias, Cannas, Dahlias, Fuchsias, Pelargonium, etc. (A suivre ) Lk Gérant. V. VIVIAND-MOREL. LyoD. — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 MAI N° 9 CHRONIQUE Fan Mous el les fruits de mauvahe qual'dè. — Van Mons a travaillé avec une persévérance extraordinaire pendant plus de cinquante ans ; il a peut-être eu tort, et je suis d'avis qu'il aura de la peine à se faire pardonner son excès de zèle. Ni Hardempont, ni Knight, ni Duhamel, ni aucun autre pomologue ne peuvent lui être com- parés non seulement sous le rapport du travail accompli, mais, ce qui est bien préférable, des résultats merveilleux donnés par ce labeur cinquantenaire. Cependant, à la longue, peut-être eût-il obtenu la rémission de ses péchés, s'il ne s'était présenté devant ce qu'on appelle l'histoire qu'avec ses fruits de semis. Mais (crime impardonnable !) il a inventé une théorie, une théorie monstrueuse, insensée, renver- sante, une théorie, en un mot, qui gêne d'autres théories. Ça — écoute Van Mons — ne se pardonne guère, et tu entendras dire des choses désagréables sur ton compte, tant qu'il y aura des poires et des théories pour les obtenir. Pour commencer, plutôt pour suivre, voici la question que je trouve imprimée dans le programme du Congrès inlcrnalional iVlior- ticiiUure qui se tiendra ce mois-ci à Paris : « Qa'j- a-t-il da fondé dans la théorie de Van Mons selon laquelle il faut passer, dans l'obtention de variétés de fruits par le semis, par des fruits do mauvaise qualité avant d'arriver à des fruits de bonne qualité ? » Vous comprenez , on va discuter là-dessus Van Mons nous ennuie ; il faut l'éreinter. Je crois que si Van Mons (1) était là pour répondre il aurait facilement raison de ses adversaires, quand même il aurait tort dans le fond. (1) Van Mons : arbres fruitiers ou pomologie belge, 1835. Poiteau Théorie de Van Mons ou notice historique sur les moyens qu'emploie Van Mons pour obtenir d'excellents fruits de semis. Annules de la Société d'agricul- ture de Parii, tome 16, pages 249, 297 et 353. — 138 — Je m'imagine aisément qu'après avoir donné la parole aux ora- teurs les plus ennuyeux, le Président du Congrès ne la refuserait pas au coupable pomologue belge : « Messieurs, dirait celui-ci : à telle époque — mettons 1780 — j'ai récolté sur des poiriers sau- vages des poires dont j'ai semé les pépins. Eu 1790 j'ai obtenu des semis en question des fruits bien supérieurs en qualité dont j'ai ressemé la graine. En 1880 j'ai goûté les poires de cette deu- xième génération et selon mon habitude j'ai procédé à un nouveau semis. En 1810, 1820, 1830, même opération... Les fruits que j'ai obtenus par mon procédé, Messieurs, sont dans tous les jar- dins... Que voudriez-vous que des orateurs, entre trente et soixante ans, dont la plupart n'ont pas semé de poiriers répondent à de pareils arguments? Rien. Pérorez tant que vous voudrez. Messieurs, si vous n'avez pas des expériences à fourrer dans les périodes de Van Mons, vos paroles entreront par les oreilles de votre auditoire et sortiront par la porte du Congrès. Mais Van Mons n'étant pas là sera peut-être exécuté. Pauvre vieux ! En dehors des faits sur lesquels Van Mons appuie si solidement sa théorie, difficile à ébranler à cause de cela, je ne trouve pas personnellement qu'elle choque le bon sens comme quelques-uns de mes amis en sont d'avis. Je suppose, par exemple, que la théo- rie contraire soit la bonne et qu'il faille semer les fruits les plus plus parfaits pour en obtenir de supérieurs. Ce serait, si on veut bien me passer l'expression, la théorie de V amélioration perpétuelle ou à jet continu. En prenant par exemple la Belle Angevine ou la Duchesse d'Angoulémc et en les semant pendant plusieurs centaines de générations on devait obtenir des poires plus grosses que des potirons romains. Cela n'arrive pas heureusement. Si les fruits s'amélioraient indéfiniment on en verrait de belles ! Van Mons qui disait qu'il préférait pour ses semis les pépins d'une petite poire acerbe, de forme nouvelle, à ceux de la meilleure poire connue, n'était pas sans savoir que la Poire de Sl-Gerr)iaiH , le Bézy de Chaumonlel, la Bergamottc Sylvanche, la F irgouleuse et plu- sieurs excellentes autres poires avaient été trouvées à l'Etat sau- vage à St- Germain, à Chaumontel et ailleurs. Sachant cela et ayant observé dans les forêts des Ardennes de nombreuses formes nouvelles de poirier qu'il appelait sous-espèces, il en a conclu que par la culture et les semis successifs il ferait donner à ces formes nouvelles tout ce que la culture est susceptible de faire donner à des types sauvages, tandis que s'il prenait un fruit connu arrivé à son apogée d'amélioration il ne pourrait obtenir que des fruits infé- —139— rieurs. Ce n'est pas le lieu do discuter plus longuement cette ques- tion, attendons pour la reprendre la publication des actes du Con- grès. Boronia megasltyma . — Il n'y a de véritablement nouveau que ce qui a eu lo temps de vieill'r, a dit, avec quelques raisons, un facé- tieu.\ philosophe. J'incline à croire à la sagesse de cette proposition. Je pourrais, pour justifier ma croyance, citer un assez bon nombre de plantes très anciennes qui ont été débaptisées pour être ensuite vendues sous des noms nouveaux, mais cela est tellement connu et si journellement rais en pratique qu'il n'y a pas lieu de s'attarder à cette justification. Je préfère, à l'occasion de nouveautés, vous présenter une espèce relativement nouvelle d'un vieux genre qui fit, il y a quelque vingt ans, l'ornement de nos serres. Il s'agit du genre Boronia et de l'espèce megasiigma. Le genre Boronia (dédié à F. Boroni), collaborateur de Smit'i, appartient à la famille des Diosmées ; il est fort voisin des Erioslemon et des Crotrea; ses espèces habitent toutes l'Australie, plus connue autrefois sous le nom de Nouvelle Hollande. Le Boronia megasiigma, — Boronie à grand stigmate, — a été présenté dernièrement sur le bureau de la Société nationale d'Hor- ticulture de France, par M. Godefroy-Lebœuf, horticulteur à Argenteuil, qui a signalé le grand cas que nos voisins les Anglais font de ce charmant arbrisseau, pour orner, non pour embaumer leurs serres à Orchidées, à Caraellias, etc. Il paraît, enefïet, que le susdit Boronia est cultivé surtout pour l'odeur agréable, persistante et pénétrante qu'il exhale lorsqu'il est fleuri. Je n'ose pas dire que cette odeur est magnifique, comme disait je ne sais plus quel Alle- mand à propos de l'odeur d'une rose, mais si je m'en rapporte aux impressions suaves éprouvées par les organes olfactifs, vulgaire- ment les nez, de plusieurs personnes, cette odeur serait analogue à celles qu'emmettentles roses thé. Espérons que les horticulteurs du continent voudront bien imiter leurs confrères d'Outre-Manche et cultiver ce joli petit arbrisseau. Destruction des Guêpes. — M. Auguste Dubois a publié dans le Bulletin de la Société horticole du Loiret une note très intéressante, concernant la destruction des guêpes. Chacun étant bien aise de débarrasser son jardin de ces hôtes incommodes, pourra s'assurer de l'efficacité du procédé signalé : « Un mur planté de vignes, d'une longueur de 80 met. environ, était surtout ravagé par les guêpes ; 21 ruches étaient formées sous les chaperons du mur. 140 « Je me suis servi d'une petite seringue à fleurs, laquelle me sert à l'emploi, de la nicotine pour la destruction des pucerons, sa longueur est deO'"10 et 0"'02 de diamètre. Sachant que l'huile détruit les clienilles, courtillières, etc., j'ai essayé en prenant de l'huile et ai seringue les ruches par les interstices des chaperons, causés par la chute du mortier ; quel ne l'ut mon étonnement, toutes les mouches touchées par le liquide moururent en quelques secondes, pas une n'essayant de s'envoler. « L'huiLe que j'employais diminuant notablement, et n'en ayant pas d'autre sous la main, j'y ai ajouté deux tiers d'eau au moins, mais comme il était difficile de mélanger l'eau et l'huile, j'ai aspiré avec la seringue en fouettant fortement jusqu'à ce que le liquide devint blanc comme du lait de chaux, et ai continué mon opéra- tion , le résultat a été tout à faitle même qu'à l'huile pure. Cl Le moment choisi était deux heures du soir par un temps vif et une chaleur de 23° centigrade. On peut agir sans crainte, aucune guêpe n'a essayé de venir à moi, les larves mêmes furent détruites. J'ai mis vingt minutes pour détruire mes vingt-sept ruches. » Poire Bcrgamolte Saunier. — Parmi les apports jugés à la séance du 9 avril par le Comité d'arboriculture de la Société nationale d'Horticulture de France, la Poire BcrgamoHe Sannier mérite d'être signalée aux amateurs car elle a été reconnue de très bonne qualité. Encore le Puceron lanigère. — M. Gœneutte, un des abonnés du Monileiir d'Iior lie allure, lui écrit de St-Omer : « Je profite de cette lettre pour vous faire connaître le résultat d'une opération que j'ai faite cet été en vue de détruire le puceron lanigère, vérita- ble peste de nos pommiers. Après bien des essais infructueux, j'ai pris le parti, à la veille de perdre mes pommiers, d'essayer l'eau sédative, A cet effet, je me suis servi d'une petite éponge bien douce, que j'ai imprégnée de ce liquide, et j'ai frotté les branches de mes pommiers atteintes de cet insecte. Le lendemain et les jours suivants, je les ai visités et j'ai eu la satisfaction de constater que les branches très souffrantes avaient une certaine vie et que le moindre puceron n'avait pas reparu. « Depuis je n'ai vu qu'à de rares intervalles, et aux aisselles des branches non badigeonnées, quelques pucerons dont il m'a été facile de me rendre maître. « Je constate enfin que l'arbre le plus atteint, loin d'avoir souf- fert, a repris une nouvelle vigueur. » Le procédé est simple, peu coûteux, on peut en faire facile- ment l'essai sur quelques sujets atteints. — 141 — Juncus zebrinus. — J'ai signalé il y a plusieurs années dans le L'jon-horiicole l'erreur clans laquelle étaient tombés les introducteurs du Juncus zehrinus. L'iniiorescence de cette curieuse Cypéracée ne laissait en effet aucun doute sur le véritable genre auquel on devait la rapporter : le genre Scirpus, Les botanistes anglais n'ont du reste pas tardé à faire la même remarque et, actuellement, elle est cultivée à Kew sous le nom de Scirpus Tabcniœmonlani var. zchrina. Le S. Tabvrnmnonlani Gmel. est fort voisin du S. lacuslris, et quelques auteurs n'en font qu'une variété du type linnéen. C'est une plante répandue dans tous les paj'S tempérés de l'Europe. Je pense même que la variété zébrée cultivée actuellement dans les jardins est plutôt wnèlal o\\\ii:evarialion An Scirpus lacuslris qu'une variété, car j'ai rencontré plusieurs fois en herborisant le même pliénomène de décoloration transversale sur d'autres Scirpus, notamment sur le ,Sch-pus holoschœnus. Essimplcur et essimplc. — Champenois était le meilleur essim- pleur de Giroflées de Paris. Ses collègues avaient souvent recours à ses lumières pour trier avec soin les Giroflées simples dans un semis. Champenois, excellent homme et bon camarade, ne refusait jamais ses services à ses confrères. Un jour qu'il avait essimplé chez l'Angevin, horticulteur renommé, il lui demanda quelques graines de choux d'York. Celui-ci, qui en était dépourvu, pour l'obliger, en acheta un paquet et le lui remit. Champenois sema de confiance, planta un vaste carré de choux et attendit la récolte. Les choux n'étaient pas des choux d'Yorck, mais une autre qualité ; ils ne pommèrent pas. Dire ce que pensa l'essimpleur de cette mau- vaise farce , vous allez le savoir. Il ne souffla mot de sa triste aventure, mais l'année suivante étant retourné essimpler chez l'An- gevin, il essimpla à rebours, c'est-à-dire enleva les Giroflées dou- bles et laissa toutes les simples. A la floraison l'essimplé fit d'amè- res reproches à l'essimpleur qui le laissa dire, puisle regardant d'un air goguenard il lui répondit : Mon vieux, je t'ai payé ta graine de choux. — Quelle graine de choux ? — Tu sais les choux d'York de l'an dernier, qui ne valaient rien, qui n'ont pas pommé et ont tenu la place de ceux qui auraient pommé, si je ne m'étais pas fié à toi. Tu m'as fait une farce, je t'en fais une autre, voilà tout. — Je croyais la graine bonne, je l'ai achetée pour te faire plaisir. — Tant pis pour moi, répondit l'autre. Sache une chose, c'est qu'en- tre jardiniers on ne doit se donner que de la graine dont la qualité est sûre. Ta graine m'a fait perdre plus de deux cents francs. V. V.-M. — 142 — Destruction des vers blancs et autres insectes par le sulfure de carbone (1). Je viens aujourd'hui donner des renseignements complémen- taires sur l'emploi du sulfo-carbonate de potassium, et principale- ment du sulfure de carbone, pour la destruction des insectes nuisi- bles, vers blancs, etc. En 1881, je croyais devoir donner la préférence au sulfo-car- bonate de potassium. Telle n'est plus mon opinion. J'avais constaté, à cette époque, que les plants d' Hydrangea et de IFegclia, traités par le sulfo-carbonate de potassium, étaient morts par suite de l'emploi de cette substance. Je ne savais à quoi attribuer cet échec, quand peu de temps après, au congrès phylloxérique de Bordeaux, j'eus l'honneur d'être présenté par notre ami, M. Dtiplessis, au savant M, Mouillefert. Je lui fis parc des essais que j'avais tentés et des résultats plus ou moins satisfaisants que j'avais obtenus. M. Mouillefert me fit observer que j'employais le sulfo-carbonate de potassium trop fort, c'est-à-dire pas assez étendu d'eau, qu'il fallait que cet insecticide fut dilué dans une quantité d'eau 300 fois supérieure. Je reconnus dès lors l'impossibilité de continuer à employer ce produit pour détruire les insectes nuisibles, le remède devant infailliblement être pire que le mal, En effet, il résultait des précédents essais qu'il fallait au moins un litre et demi de cette substance insecticide par 5 mètres carrés pour tuer les insectes contenus dans le sol. Or, pour diluer cette quantité de sulfo-carbonate de potassium, il aurait fallu répandre sur le sol au moins 450 litres d'eau. Quels sont donc les jeunes plants qui résisteraient à une telle inon- dation l Et cependant, je regrettais de ne pouvoir employer cet insecti- cide, dont l'application n'offrait pas le même danger que celle du sulfure de carbone , même avec les pals plus ou moins perfec- tionnés. C'est alors que j'eus l'occasion de connaître, par l'honorable M. Daurel, les capsules de M. Etienbled(2). Ces capsules, faites de gélatine, emprisonnent d'une manière absolue le sulfure de car- bone, substance cependant bien volatile. L'emploi de cet insecticide devient ainsi sans danger aucun pour les ouvriers qui l'emploient, Aussitôt de retour chez moi, je fis venir quelques milliers de ces (1) Extrait du Bulletin de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret. (2) On peut, au prix de 30 fr. le mille, se procurer les capsules chez M. Remilly, Creteil (Oise). — 143 — capsules et, au printemps suivant, je traitai différents plants attaqués par la terrible larve. Les 27, 29 et 30 mai 1882, je traitai les jeunes plants sui- vants : 10 mètres Rosier multiflore de la Grifferaie. 15 — Chêne rouge d'Amérique. 3 — Hêtre commun. 2 — If pyramidal panaohé, 2 ans. 15 — Rosier Manetti. 29 — Charme commun, 1 an repiqué. 30 — Bouleau commun, 1 an repiqué. 20 — Abies orientalis, 2 ans repiqué. 14 — Sapinette blanche, 2 ans repiqué. 14 — Pin Mugho, 2 ans repiqué. 17 — Abies Fraseri, 2 ans repiqué. 24 — Pin sylvestre, 1 an repiqué. 193 mètres. Soit un total de 193 mètres carrés. Dans les essais faits précédemment, j'avais remarqué que la dose minima du sulfure à employer pour détruire les turcs ()) était de 120 grammes par mètre carré; c'est donc à cette dose que je m'arrêtai, et voici comment j'opérais : avec une cheville, je faisais des trous d'environ 25 à 30 centimètres de profondeur, j'y laissais tomber la capsule, puis avec le talon je tassais fortement la terre à l'orifice du trou pour le bien boucher. Les 1"', 2, 5 et 6 juin, je fis des fouilles dans les plants ainsi traités. Dans ces recherches j'ai trouvé en tout 67 vers blancs, dont 44 morts, H malades, 12 vivants, ne paraissant pas avoir souffert du traitement. Comme on le verra par le tableau ci-dessous, c'est dans les Abies Fraxcri, Abies orienlalis et Sapinette blanche, que l'effet du sulfure a été le moins sensible. J'attribue cet échec relatif à ce que les trous ne furent pas suffisamment bouchés (j'en ai trouvé quelques-uns d'entr'ouverts au moment d'opérer les fouilles). Trouvés. Morts. Malades. Vivants. Rosier Manetti 8 6 2 » Chêne rouge d'Amérique. .10 7 1 2 Hêtre commun 2 1 » 1 If pyramidal 8 7 1 » Rosier multiflore 15 9 3 3 Chai-me 2 2 » » Bouleau 4 2 » 2 Abies orientalis 8 4 2 2 Sapinette blanche .... 3 1 » 2 Pin Mufrho 5 4 1 » Abies Fraseri 2 1 1 » Pin Sylvestre (11 n'y a pas été fait de fouilles) ... » » » » Total. ... 67 44 11 12 (1) Danj certaines localités, les vers blancs, o'est-à dire les larves de hannetons, fiont aussi appelés lurcs, mans. — 144 — J'appelle vivants les Insectes qu'on trouve en parfait état, et no paraissant avoir été nullement incommodés par le traitement. Ceux que je désigne sous la dénomination de malades sont ceux qui, bien que vivant encore, sont fatigués par les atteintes du sulfure de car- bone. Leur état maladif se reconnaît facilement à leur couleur. Ils ont la peau d'une teinte plus jaune; le corps est flasque, et, de même que les morts, ils ont tout le corps sali par leurs excré- ments. Que seraient devenus ces 1 1 individus trouvés en si pitoyable état s'ils avaient été abandonnés à eux-mêmes dans la terre infestée de sulfure, dont les effets se font sentir pendant plus de trois semai- nes? Il est bien permis de croire qu'ils auraient succombé, les fouilles ayant été faites seulement trois, quatre et huit jours après le traitement. On peut considérer , sans exagération , comme mortellement atteints, la moitié au moins de ces 1 1 malades, soit 5, qui, ajoutés aux 44, nous donnent un total de 49 morts sur 68 individus trou- vés ; c'est donc une destruction de 73 pour 100. Outre les vers blancs, les autres insectes enfouis en terre, tels que courtilières, lombrics (vers de terre), etc., ont été également détruits. Le 29 mai de la même année, je traitai aussi deux planches de semis nouvellement faits, ravagées par les courtilières. Dans la première, longue de 15 mètres (semis d'aune commun), je mis 112 capsules; dans la seconde (semis d'orme à large feuille), longue de 16", 40, j'employai seulement 80 capsules. Le résultat fut des plus satisfaisants ; deux jours après le traitement, les traces des courtilières furent bien moins nombreuses, et l'on n'eut plus besoin, pendant le cours de la végétation, de chercher à prendre ces insectes par le procédé habituel. Je remarquai même que les plants de ces deux planches furent d'une plus belle végétation que leurs congénères des planches voisines, qui n'avaient point été soi- gnées. Je fis la même remarque pour les plants de Charme et de Bouleau, dans lesquels on avait mis des capsules pour détruire les vers blancs. Les plants devinrent plus hauts, leur feuillage fut d'un vert plus sombre, leur végétation plus luxuriante. Satisfaits des résultats obtenus au printemps 1882, je recom- mençai au printemps suivant à traiter les plants les plus infestés d'insectes. C'est ainsi que, dans le courant de mai 1883, je fis mettre des capsules dans les semis suivants : Lilas rouge, films Cotimts, arbre de Judée, Gingko biloba, Céanothes d'Amérique et autres, Buisson ardent, etc., qui étaient à ce point bouleversées par les courtilières. qu'un homme suffisait à peine pour tasser les galeries des insectes — 145 — et mettre eti ordre le terrain. Trois ou quatre jours après le traite- ment, on s'apercevait à peine des dégâts faits de nouveau par les insectes, et le même homme pouvait, en deux ou trois heures, faire ce qu'il ne faisait qu'en un jour et encore avec peine. Pour les courtilières, il sufdt de mettre 6 capsules (00 grammes) par mètre carré, tandis que, pour détruire les vers blancs, la dose minimum est 120 grammes pour le même espace de terrain. Ce même printemps 1883, je traitai les plants suivants, infestés de vers blancs : Mélèze d'Europe, Hêtre commun, Sapinette noire, Sapinette blanche, Cryptoméria du Japon, Âbics Douglasii, elc. Je fus tout aussi satisfait des résultats que des précédents, et, d'après mes recherches, j'ai constaté de nouveau que la mortalité pouvait être estimée de 73 à 74 pour 100. Tels sont les résultats que j'ai obtenus par l'emploi des capsules au sulfure de carbone de M. Etienbled. J'ajouterai que mes résultats ne sont pas les seuls offrant le même degré de bonne réussite ; M. de la Rocheterie, l'honorable président de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, ayant usé également de ce remède daus son potager, a obtenu aussi de très bons résultats. L'expérience est concluante ; il n'y a donc plus qu'à mettre en pratique l'emploi de ce remède, vraiment efficace, pour se débar- rasser des nombreux parasites qui détruisent tous les ans les pro- duits de l'horticulture. Paul Dauvesse. Nous rappelons que notre excellent collègue, M. Falconnet, horticulteur à Villefranche, a publié dans ce journal le résultat de ses expériences sur la destruction des vers blancs par le sulfure de carbone. Au lieu d'employer le sulfure en capsule, il l'emploie directement au moyen d'un pal injecteur. La dose qu'il emploie est de 10 grammes par mètre carré. Il conseille de procéder au prin- temps. Voir son article, Lyon-horticole, année 1884, pages 174, 175 et 176. {N. dr la R.) Les Roses au XVr siècle. Si les anciens poètes ne se sont pas privés de rimer, en vers métriques ou syllabiques, des contes sur la rose ; si les historiens grecs et romains mêlent souvent cette fleur aux narrations des fêtes, banquets ou orgies célèbres, poètes et historiens ne nous apprennent pas grand chose sur la famille de cette fleur illustre. Il ne faut pas chercher dans les livres anciens des renseigne- ments bien sérieux sur l'histoire naturelle de la rose; car même en — 146 — lisant attentivement les agronomes latins : Caton, Varron, Colu- melle et Palladius, on ne trouve rien sur cette fleur qui vaille la peine d'être cité. Cependant Pline signale dans son Histoire naturelle les roses qu'il trouva mentionnées dans les ouvrages publiés avant lui ou cultivées de son temps. Mais l'énumération qu'il en a donné a surtout servi à exercer la sagacité des devineurs ou des devineresses de sphinx et de rébus ; car les espèces ou variétés suivantes mentionnées par le naturaliste romain ^ sont dépourvues de description : Milesia, Grœcula, Trachynia, Prœneslina, Campana, Coroneola, Alabandica, Spineola et Centifolia. Pour trouver quelques documents sérieux (encore ?) sur la nomen- clature des rosiers, il faut franchir d'un seul bond toute la période qui sépare les publications de Pline de celle des botanistes de la Renaissance. C'est seulement à cette époque que les sciences et les arts prirent un essor nouveau. Dans le cours du XVI° siècle furent établis dans diverses con- trées de l'Europe des jardins de botanique où furent réunies de précieuses collections de plantes indigènes ou étrangères. Un des premiers fut celui de Padoue (1533), puis vinrent ceux de Florence et de Pise. Ferrari, en 1632, cite les plus remarquables qui avaient déjà bien des années d'existence : ceux des Médicis, à Florence ; des Farnèse, à Parme ; des ducs de Brabant, à Bruxelles; ceux de Vienne, à Salzebourg; d'Eichetet, près de Nurem- berg, etc. Ce dernier, à ce que nous apprend Stingelius, était un des plus célèbres et avait été formé par Jean Conrad, évêque de cette ville ; il était visité par les plus grands médecins de l'époque. Paris avait un jardin en 1591 et Montpellier en 1598. Ces jardins publics n'étaient, du reste, pas les seuls où se culti- vaient les plantes d'ornement ; car il y avait déjà dans ce temps des curieux de la nature et des amateurs de roses en assez grand nombre, puisqu'un ancien édit prescrivait de limiter la place où étaient cultivés les rosiers. La plupart des jardins célèbres du XVP et du XVIP siècles ont eu leurs historiens, et c'est dans les ouvrages qu'ont laissés leurs directeurs qu'on peut retrouver ce qui intéresse l'histoire de la rose. En dehors des différents Horlus écrits en latin et qui ont figuré des rosiers, on trouve dans le Théâtre iCJçiriculture, publié en 1600, par Ollivier de Serre, de précieux renseignements sur la culture de ce bel arbuste et sur les espèces connues de son temps. Voici, en efietj ce qu'on lit dans le chapitre X de cet ouvrage précieux ; — 147 — ivosaccntifolia rubm . \,jïïjbusm(VV(V}kfjafyi. ROSES CULTIVEES AU XVI' SIECLE Figures réduites à la moitié de leur diamètre. — 148 — « Commençant par les arbustes, dirai que d'iceux les plus remarquables sont les JRozicrs^ distingués entre quatre principales espèces : une de rouge, autres d'incarnates ou escarlatines, et deux de blanches. Les rouges sont celles de Provins propres à faire la conserve, les incarnates dites de Provence et par d'aucuns zebedéen, celles d'où distille la bonne eau de rose et servant aux apothicaires es syrops et autres choses : l'une des blanches, outre la couleur, est au reste semble à l'incarnate; l'autre est la Damasquine ou rausquato, ainsi dicte pour sa précieuse senteur. Ceste-ci est fort petite, composée de cinq feuilles, les autres en ayant beaucoup davantage, plus toutefois, tant mieux le terroir leur agrée. Outre ces rozes-ci, y en a des jaunes et rouges plaisantes à voir, non à flairer ; même la jaune dont la senteur est plus mauvaise que bonne : la rouge n'étant d'importune odeur, ains seulement est- elle tant faible et petite, que presques l'on n'y en recognoist aucune. En nombre et grandeur de feuilles, comme aussi en ramage, s'accordent ces deux rozes-ci, avec les Damasquines, ce qui les fait accoupler ensemble, pour communément servir, dont pour telle diversité le cabinet se rend de plaisante représentation. Touchant les sauvaiges, appelées canines, de plusieurs espèces s'en trouvent-ils, par les haies et buissons qui ont de la valeur : sur toutes lesquelles, les csy.'antines emportent le prix, approchant des Damasquines. ■> {A suivre.) Séb. Gryphe. CALENDRIER HORTICOLE Ui'sumé des travaux et des semis à faire dans les jardins. — ( MAI ) — Culture polagcre. — Les travaux de mai sont nombreux dans le jardin potager, qui doit être tenu toujours garni. Aux légumes qui se consomment ou montent à graines, on fait succéder d'autres légumes. Pendant la première quinzaine, on sème la quantité de haricots destinés à être récoltés en sec. On en sème aussi pour être récoltés en vert; du reste, un pareil semis devra être fait tous les quinze jours successivement. Des semis successifs de laitue, radis, cerfeuil, épinard seront également faits de temps à autre, On repique en place tous les plants qui ont été élevés sur couche ou à l'abri des murs. On pourra semer : Chicorées. Fenouil. Choux pommés. Melons. )) fleurs. Navets noirs. « raves. Oseille. Arroche. Asperges. Betteraves (de t. sortes) Cardons. Carottes. Céleris. Concombres. Courges. Pois, etc., etc. — 149 — On peut aussi diviser l'estragon, repiquer les artichauts et autres plantes potag-ères qui se multiplient par la division des touffes. Jardin fruitier. — Le jardinier doit surveiller attentivement les jeunes bourgeons et favoriser le développement de ceux qui restent cliétifs ; il doit aussi rabattre les branches du pêcher dont les fruits ont avorté, et supprimer sur les arbres tout co qui est inutile et ne concourt ni à la formation des charpentes, ni à la constitution des rameaux à fruits. Quand les fruits sont trop abondants sur les arbres, iî est important d'en supprimer un certain nombre ; on gagnera particulièrement à faire ce travail sur les abricotiers et pruniers. Au lieu d'avoir de petits abricots, de petites pêches ou n'importe quel autre fruit en grande quantité, il est préférable d'en avoir beaucoup moins, mais de leur faire acquérir leur maximum de développement. Jardin d'afjrèmenl. — Le mois de mai est l'époque de plantations de la plupart des plantes d'ornement ; ou peut mettre en pleine terre les Dahlias, Cannas, Fuchsias, Musa, Héliotropes, Bouvar- dias, Verveines, Pétunias, etc. Inutile de dire que les travaux de propreté et d'entretien se continuent régulièrement, que les plates-bandes, massifs soient binés, les gazons fauchés, les allées ratissées, etc. On peut semer en pleine terre toutes les plantes qui craignent le froid ou dont on veut obtenir une floraison tardive, les vérilabtes bisannuelles et quelques vivaces. C'est trop tôt pour les vivaces dures à lever, de même que pour les fausses bisanuelles. On sait qu'il y a une catégorie de plantes qui doivent se semer en août- septembre pour fleurir l'année suivante ; si on les sème en mai- juin, elles deviennent trop fortes et gèlent ou pourrissent pendant l'hiver. Quant aux plantes vivaces, elles peuvent toutes se semer en mai ou juin; mais il faudra se garder de jeter les pots de celles qui ne lèveraient pas dans le cours de l'année, car elles peuvent germer l'année suivante. Il y a même des annuelles qui sont dans ce cas; mais ces dernières sont rares. Serres cl bâches. — On peut mettre à l'air libre toutes plantes de serre tempérée ou d'orangerie, mais on se gardera bien : 1° De les placer en plein soleil de suite. — On devra pendant quelque temps les laisser durcir. à l'ombre avant de les mettre en place ; 2° De sortir celles dont les pousses non aoûtées craindraient d'être brisées par le vent ou rôties par le soleil. Celles-là resteront en serre jusqu'à l'aoûtement des pousses susdites ; 3° Celles dont on voudrait avancer la floraison. Les lauriers- roses sont dans ce cas. En les laissant en plein soleil dans la — 150 — serre, ils fleurissent beaucoup plus tôt. Les serres chaudes seront tenues ombrées et aérées quand il sera utile. Il y a un certain nombre de plantes de serre chaude qui peuvent parfaitement passer trois ou quatre mois en plein air, on fera bien d'attendre la tin du mois pour procéder à leur mise en place. Il y a lieu de s'informer quand on passe les plantes en plein air, des conditions physiques qui favorisent le mieux le développement des espèces, c'est-à-dire si elles préfèrent le plein soleil, ou demandent que ses rayons soient tamisés par les arbres ou autres obstacles naturels ou artificiels. Quant aux arrosements, on devra les surveiller attentivement, afin de ne pas laisser périr de soif certaines espèces, sous prétexte qu'elles viennent dans des endroits secs, ou en faire pourrir d'autres en les arrosant trop, parce que, dit-on, elles demandent beaucoup d'humidité. Pomologie. — ( Observations sur les Poires ) — Louis Vilmoi'in. — Arbre assez vigoureux, très fertile, qui se conduit sous toutes toimes. Fruit assez gros, très bon; maturité de novembre à décembre. Louhe-Bonne. — Syn.: l'Louise-BonnedeDahamel; 2° Saint-Germain blauc d'Automne; 3° Louise-Bonne ancienne. Arbre très ancien, de viajueur modérée; se conduit sous toutes formes ; il forme de très jolies pyramides; très fertile. Fruit moyen ayant la forme et la couleur d'un Saint-Germain d'hiver, mais un peu plus blanc, de 2' qualité. Maturité de septembre à octobre. Louise-Bonne de Printemps. — Syn. : 1° Louise-Bonne du printemps. Arbre faible qui n'est bon que pour les petites formes; il faut le planter dans les terrains secs ou en espalier au midi ; il est très fertile. Fruit moyen, 2" qua- lité. Maturité en février. Louise-Bonne d'Avranches. — Syn.: 1» Prince Germain; 2° Louise de Jersey ; 3° Louise-Bonne ; 4° Beurré d'Avranches ; 5° Bonne-Louise d'Arau- doré; 6° Beurré d'Araudoré ; 7° Bonne de Longueval ; 8" Bergamote d'Avran- ches ; 9" William the Fourth. Arbre assez vigoureux, grefle sur n'importe quel sujet, très fertile, se conduit sous toutes formes. Fruit moyen de 1'" qualité. Maturité courant septembre. Louise de Pimsse. — Arbre faible qui ne convient que pour les petites formes ; peu fertile. Fruit assez gros, passable. Maturité courant septembre. Lucie Audusson. — Arbre très vigoureux; se conduit sous toutes formes; assez fertile. Fruit gros, de la forme et de la couleur d'un Bon-Chrétieu Napoléon. Fruit de 1" qualité. Maturité fin octobre à fin novembre. Mac Lang/ilin. — Syn. : 1" Mao Langhelin. Arbre faible, ne convient que pour les petites formes; très fertile. Fruit petit, assez boa. Maturité courant octobre. Madame André Leroy. — Arbre de végétation ordinaire, très fertile ; se conduit sous toutes formes. Fruit très bon, assez gros. Maturité courant septembre. Madame Baptiste Desportes. — Arbre peu vigoureux, greffé sur n'importe quel sujet, très fertile ; convient bien pour cordons. Fruit moyen, très bon. Maturité courant septembre. — 151 — Madame Elisa. — Arbre de vigui-ur modérée, convient pour les petites formes, surtout en cordons, très fertile. Fruit assez gros, très bon. Maturité fin septembre. Madame Milltt. — Arbre faible, assez fertile ; il faut le planter contre les murs et le conduire en e-palier pour obtenir des fruits de moyenne grosseur et de 2' qualité. Maturité de février k mars. Madame Trcyve. — Syn. : Souvenir de Madame Trejve. Arbre faible, dépourvu de branches ; il faut le greffer sur franc pour obtenir des pyrami- des ; très fertile. Fruit gros, parfois très gros, l'" qualité. Maturité 15 août à fin septembre. Muusuette double. — Syn. : 1» Grande-Bretagne; 2° de Cuisse de Varin ; 3» Grande-Bretagne Mansuette. Arbre vigueur modérée, peu fertile, se con- duit en toutes formes, préférablement en espalier. Fruit très gros; n'est bon que cuit. Maturité vers la fin janvier. Maréchal DUlen. — Arbre assez vigoureux, qui est très fertile ; se conduit sous toutes formes. Fruit gros, de la forme d'une Duchesse d'Angoulème, très bon. Maturité de septembre à courant octobre. Maréchal Vaillant. — Arbre vigoureux, très fertile, qui se conduit sous toutes formes. Fruit gros, de l'" qualité. Maturité de novembre à décembre. Marie-Anne de Navy. — Arbre assez vigoureux et assez fertile , qui convient bien pour la forme haute tige. Fruit petit, de 2° qualité. Maturité courant aoiit. Convient bien pour l'approvisionnement des marchés. Marie Benoist. — Arbre vigoureux, très fertile, se conduit en toutes formes. Fruit moyen, très bon. Maturité de novembre à janvier. Marie-Louise Delcourt. — Syn.: 1° Marie- Louise Van Mons ; 2° Marie- I, uise Doukleaar; 3° Marie-Louise Nouvelle: 4° Princesse de Parme ; 5» forme de Marie-Louise Delcourt; 6° Van Donkleaar; 7' Marie-Louise Nava. Arbre faible, qu'il faut greffer sur franc pour obtenir de jolies pyra- mides ; trèi fertile. Fruit moyen, de la forme d'un Suini-Germain ; très bon. Maturité fin septembre à 5d octobre. Marie Parent. — Arbre peu vigoureux, qui n'est bon que pour les petites formes; peu fertile. Fruit moyen, de la forme Passa-Colmar ; très bon. Maturité un septembre. Routin. Recettes utiles. (Désinfection des vins.) Un pharmacien de Capendu (Aude), M. Lafïon, a communiqué à la Société de Pharmacie du Sud-Ouest une note sur la désinfection du vin et des futailles par la farine de moutarde. Comme toutes les expériences, celle-ci peut être faite sur une petite quantité. « L'an dernier, dit M. Laffon, l'extrême sécheresse nous força à aller chercher de l'eau dans notre petit fleuve de l'Aude. Pour en faire le transport, nous nous servions d'un muid de 5 hectolitres environ. « Quand la décuvaison se tît, il ne vint à l'idée de personne que ce fiât eût pris mauvaise odeur par le séjour de l'eau de rivière ; nous le remplîmes de vin sans plus y songer. Il m'est impossible de vous dire le goût désagréable que ce fiit communiqua à mon vin. C'est à cette occasion que je dois l'heureuse découverte que voici ; 152 « J'ai l'habitude, et je pense que beaucoup de mes confrères l'ont aussi, d'enlever les odeurs fortes avec de la farine de moutarde. Par analogie, j'imaginai qu'il serait possible de détruire également la mauvaise odeur de mon vin. Aussitôt, je tentai l'ex- périence : un premier essai fut incomplet ; j'attribuai mon insuccès à la dose de moutarde que j'avais employée ; j'ajoutai le double de farine, et toute odeur disparut comme par enchantement. Ce résultat si complet se réalisa par 500 grammes de farine de moutarde dans 5 hectolitres de vin futé, soit 100 grammes par hectolitre. « Il m'est donc permis d'écrire que mon procédé est très expéditif et surtout innofFensif, car la moutarde, tout le monde le sait, est un condiment recherché. « Conséquence de ma découverte... Le propriétaire dont le vin serait moisi n'aurait plus recours à la distillation et le vendrait sans réduction. Suppression de l'acide sulfurique dans le nettoyage des futailles. Le petit propriétaire, le plus mal outillé de tous, boirait toujours du vin franc de goût... « [Bullelin de la Société de FilicuUure d'Jrbois.) REVUE DES CATALOGUES A. Marchand fils, horticulteur, rue du Calvaire, à Poitiers (Vienne). — Catalogue des plantes pour massifs , des plantes de serre et d'ap- partement cultivées dans l'établissement. Plantes nouvelles ou rares, à belle floraison, à feuillage coloré et panaché, à feuillage ornemental; spécialités de serre chaude et de serre tempérée : Dracoena, Fougères, Crotons, Orchi- dées, Palmiers, Pandanées, Cjcadées, etc., etc. HosTE, horticulteur, rue des Dahlias, à Monplaisir-Lyon. — Catalogue des plantes diverses cultivées dans l'établissement : Abulilons, Fuchsias, Pelargoniums (toutes les séries cultivées), Lantanas, Véroniques, Verveines, Weigelia, Pentstemons ; plantes diverses, arbustes de pleine terre, Cannas, Chrysanthèmes (collections diverses), etc. Tous ces genres sont représentés par l'élite des variétés nouvelles ou anciennes. Du même horticulteur. — Catalogue spécial de Dahlias, comprenant une collection très nombreuse en variétés de choix, dans les sections diverses de ce genre : D. à grandes fleurs, D.à petites fleurs, D. nains et D. simples. Alph. Alégatière, horticulteur, chemin Croix-Morlon, à Monplaisir-Lyon. — Prospectus annonçant la mise au commerce des nouveautés obtenues dans rétablissement: Œillets mignardises remontants ; l^'^sérij: Fleur à centre maculé: Sultane, Hercule, C'yclope; 2" série : Fleur sans macule : Darwin, Surprise, Œillet Flon Alégatière (variété donnant des graines). (A suivre.) Lb Gérant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Iinp. du Salut Public. — liellon, r. de la République, 33 1885 MAI N° 10 CHRONIQUE Panachure. — « Peut-on déterminer une cause de la panachure et peut-on tracer une marche pour en amener la production ? Telle était la question proposée aux délibérations du congrès d'horticul- ture qui s'est tenu dernièrement à Paris. » Je ne sais pas ce qu'on aura bien pu dire de nouveau sur ce sujet difficile, mais je parierais volontiers un fusain panaché gretfé en tête, contre une action de la Banque de France, que personne n'a pu formuler une réponse convenable à la deuxième partie de la question. Et j'ajoute que cela est fort heureux. Il ne manquerait plus qu'il fût possible d'obtenir des végétaux panachés à volonté ; vous n'y pensez pas, Messeigneurs l Autant vaudrait réclamer la production régulière du mouton à six pattes, du veau à trois têtes et du lapin bicéphale. Ah ! je vous en prie, savants, ne faites pas cela! Mon confrère, leD'X..., faisait bien développer le goitre à volonté à de malheureux caniches, simple histoire de les guérir ensuite. Mais le goitre qui orne d'une manière si désagréable les crétins du Valais n'a heureusement rien de commun avec les panachures qui sont de purs cas tératologiques. Les panachures ont été classées dans cette catégorie d'accidents qui porte le nom cValbinisme incomplet. M. Bleu qui a obtenu des Caladiums tout blancs a fait de l'albinisme complet. £jt les albinos dont il a ainsi enrichi la famille des Aroïdées embêtent énormément les botanistes qui s'occupent de chlorophylle. Vous comprenez, ces Messieurs ont crié sur tous les tons que la chlorophylle est indispensable à la vie des plantes, et voilà des Caladiums qui en paraissent privés et qui se mêlent de vivre. Ceci est évidemment très désagréable. — 154 — Les panachures surviennent toujours accidentellement, et on les observe bien aussi sur les végétaux vivant à l'état sauvage que sur ceux des cultures. Ces accidents peuvent se fixer d'une manière plus ou moins constante soit par le semis — ce qui est assez rare — soit, plus communément, par la bouture. ou la greffe. Par le semis on reproduit la Barbarée, le Maïs, etc. ; par la bouture presque tous les végétaux vivaces ou ligneux. « Les panachures sont blanches, jaunes, blanchâtres ou jau- nâtres. Les unes forment des espèces de raies, de lignes, de rubans, les autres de véritables taches ; quelques-unes sont rédui- tes à des points. Dans certains cas les raies peuvent border exactement l'organe, dans d'autres cas elhs peuvent être sinueuses et disposées irréguliè- rement, dans d'autres cas encore les raies sont distribuées sur les diverses parties de l'organe. Les taches qui ornent les feuilles sont larges ou petites, arron- dies ou anguleuses ; quelquefois elles n'offrent aucunes figures déterminées. Les panachures apparaissent accidentellement sur les plantes qui ont subi une altération, que l'on ne saurait préciser, de leur tissu. L'altération peut alïecter l'embryon, comme elle peut affecter un rameau, un bourgeon, une feuille ou seulement une partie de cette feuille. Tant que la cause qui a fait naître la pana- chure persiste, la panachure persiste également, mais il n'est pas rare de la voir disparaître en même temps que la cause qui l'a pro- duite. Cependant certains genres de végétaux panachés présentent une grande stabilité. 11 paraît qu'en croisant les races et les variétés entre elles, on obtient souvent des panachures. Knight ayant fécondé un Chasse- las blanc et im Frontignan blanc avec la vigne d'Alep obtint des graines qui produisirent des pieds à feuilles panachées. Mais le fait en question est loin d'être la règle, puisqu'une foule de végétaux obtenus par l'hybridation artificielle la mieux caractérisée ne sont nullement à feuilles panachées. Soufrage de la rigne. — Le jardinier et le cultivateur doivent passer une partie de leur existence à lutter contre les innombrables ennemis — insectes et cryptogames — qui s'attaquent aux plantes de leurs cultures. Partout où la même espèce végétale envahit un trop grand espace do terrain, un ennemi la guette, s'abat sur elle et ne tarde pas à lui rappeler qu'il faut qu'ici-bas chacun ait sa place. L'infi- niment petit, le puceron, la spore du champignon, êtres imper- ceptibles à l'œil nu, stérilisent ou même tuent sans pitié une foule de végétaux cent millions de fois plus gros et plus forts qu'eux. Il — 155 — n'y a poiut de mal à voir ceLte lutte incessante quand elle a lieu entre plantes ou animaux qui n'intéressent pas directement la nour- riture de l'homme. Mais quand le contraire arrive, comme pour la pomme de terre ou la vigne, il faut chercher à réduire à néant ces intimes myrmidons. ha. maladie de la vigne, Voidiion, pour l'appeler par son nom, pour être moins terrible que le phylloxéra, exerce parfois des rava- ges si considérables sur les raisins qu'il est de la plus haute impor- tance de le combattre énergiquement. Le soufre est un remède dont ceux qui ne savent pas s'en servir ont pu contester la valeur, mais qui a fait ses preuves toutes les fois qu'il a été employé en temps opportun. Quand un malade est à toute extrémité, on va chercher le méde- cin par acquit de conscience, mais le disciple d'Hippocrate ne ressuscite pas les morts. De même quand l'oïdium a étendu ses ravages sur les grains de raisins dont il a empoisonné les tissus, le soufre est un métalloïde absolument inutile. Mais si on soufre préventivement, c'est-à-dire avant le début do la maladie, alors celle-ci ne se produit pas ou se présente d'une manière fort bénigne. Dès que les bourgeons vont se développer, il faudrait soufrer et ce serait un excellent travail. Ace défaut, on doit opérer un soufrage à chaque apparition de Voidiani. Une faut pas craindre au besoin de donnerjusqu'à quatre soufrages par an, surtout si les conditions de chaleur et d'humidité favorisent le développement du cryptogame. Le meilleur des soufres offerts par le commerce est sans contredit celui vendu sous le nom de tleur do soufre. Il y a également le soufre trituré et surtout des fleurs do soufre falsifiées dont il faut se méfier. Falsifiralion du soufre. — Comme tous les corps très cmplo3'és dans les arts (1), le soufre est sujet à subir des falsifications. La fleur de soufre employée dans le traitement des vignes atteintes de l'oïdium est souvent fraudée par l'addition du soufre ordinaire réduit en poudre plus ou moins fine au moyen de la pulvérisation directe. Comme, dit Chevalier, il est beaucoup moins actif que le soufre sublimé ou tleur de soufre, il devient nécessaire do savoir le distinguer de ce dernier. On y arrive aisément par l'examen du produit au microscope, car le soufre sublimé se présente toujours sous forme de globules sphériques, quelquefois très grosses, tandis que le soufre pulvérisé est en éclats irréguliers et mats de grosseur (1) On s'en sert pour fabriquer l'acide sulfurique, le sulfure de caibone, les poudres de guerre, de chasse, le cinabre, le caoutchouo volcanisé, peur sceller le fer dans la pierre, pour la confection des allumettes, des mèches, pour le blam hiHient de l.i soie, de la laine, de la pai'le, etc. — 156 — 'excessivement variable. On falsifie encore le soufre en le mêlant de sulfate de chaux, de craie, de cendre, de silex, d'alumine, ou autre corps en poudi'e fine. Destruction obligatoire du Gui. — La Société nationale d'agricul- ture vient d'éveiller la sollicitude de l'administration — qui dor- mait paisiblement depuis la loi sur l'échenillage — en la priant de rendre la destruction du Gui (Fiscum album) obligatoire. OTeutatès quelle profanation ! Que vont dire les Gaulois, nos ancêtres, quand ils sauront que la plante sacrée que leurs druides allaient cueillir avec la faucille d'or sera condamnée administrativement à dispa- raître ? Je comprends bien l'utilité de la destruction du Gui, qui fait un tort assez sérieux aux pommiers et autres arbres fruitiers, mais rendre cette destruction obligatoire, cela serait un acheminement très accentué vers la suppression complète de la liberté. Si on fait une contravention au propriétaire d'un arbre couvert de gui pour la seule raison que les oiseaux peuvent porter la graine sur les arbres du voisin, on ne voit pas bien pourquoi on ne ferait pas également des contraventions à ceux des cultivateurs qui ne détruiront pas régulièrement dans leurs champs les mauvaises herbes susceptibles d'envahir le voisinage. On aurait ainsi la destruction obligatoire du chien dent de cinq ou six sortes, des chardons {Cirsium arvensc), des Laitrons {Soncliusarve7isis), etc. Je crois que les mauvais cultivateurs sont assez pun's par la diminution de leurs récoltes sans les obliger encore à aller se casser les reins en tombant du haut des grands arbres où croît le gui. On sait que le gui croît, suivant les pays, sur toutes sortes d'ar- bres ; on l'a récolté sur pommiers, poiriers, tilleuls, érables, ormes, chênes, pins, sapins, etc. Lesparties veries du gui contiennent beaucoup de glu, mais en France, on prépare plus communément cette substance avec l'écorce de houx. Les druides croyaient que l'eau bénite avec le gui purifiait, gué- rissait la plupart des maladies, donnait la fécondité, etc. Procédé pour la conservation des fruits. — On dépose les fruits à conserver dans un vase approprié à leur nature et on les range par lits entre lesquels ou sème un lit de chaux éteinte, en poudre, d'une épaisseur plus ou moins grande. Ce vase, non bouché, est renversé sur un lit de chaux de un à deux pouces d'épaisseur, dans lequel son orifice se trouve enterré. On parvient par ce moyen à conserver d'une récolte à l'autre des raisins dans un état satisfaisant de fraîcheur. — 157 —, Il paraît que dans cette circonstance la chaux éteinte s'oppose au contact de l'air et garantit les substances végétales qu'elle enveloppe de son humidité. Elle absorbe l'acide carbonique qui se dégage peu à peu des fruits pendant la fermentation qui s'opère. Ce procédé a été signalé autrefois par M. Pépin dans les Annales de Flore et de Pomone. beslruciion des vers blancs. — Le Bulletin de la Société d'horti- culture de Tarare publie un moyen qui doit détruire les vers blancs : « Un jardinier, M. Louis Schmidt, voyait ses plates-bandes rava- gées ; elles étaient en partie plantées de fraisiers. Le ravage était l'œuvre des vers blancs. M. Schmidt essaya un mélange d'eau et d'acide phénique cristalHsé dans la proportion de quinze grammes de celui-ci dans quinze htres d'eau, soit un gramme par litre. Il travailla ses plates-bandes et les arrosa avec cette dissolution : les fraisiers reprirent avec vigueur. Les laitues et les choux qu'il y plaça poussèrent à merveille. Apercevant plus tard, an mois d'août, les mêmes ravages du jardin, il employa le même procédé et réussit également. » Chionanthus virginica. — Je signale aux cultivateurs de plantes à forcer, ce bel arbrisseau déjà bien connu des amateurs et des pépi- niéristes sous le nom à'Arbre de neige. Présenté en fleur à la séance du 26 mars dernier de la Sociélé nationale d' horticulture , par M. De- laville (Léon), il justifie par le seul fait de cette présentation de son aptitude à être forcé. « Greffé sur frêne, il donne, dès la troi- sième année, de jolis pieds dont on peut laisser les pots à l'air libre mais enterrés, pendant l'hiver. Pour les faire fleurir il faut les rentrer en janvipr ou février. » Le Chionanthus virginica se multiplie de semis (dans ce cas les pieds sont longs à fleurir) de marcottes, de boutures herbacées et de greffes sur frêne. J'en ai greffé aussi sur troène qui ont parfai- tement repris mais qui m'ont donné des sujets peu vigoureux. Les Poires du Cap. — 11 paraît que le marché de Covent Garden à Londres était dernièrement fourni de poires venant du cap de Bonne Espérance. Les rédacteurs du Gardners' Chronicle ont eu l'oc- casion de juger des Beurré superflu et autres variétés de cette pro- venance. Les unes trop avancées en maturité, les autres incomplè- tement mûres ne leur ont pas permis d'en juger exactement la valeur. On sait que la maturité du Beurré super fin arrive, en Europe, d'août à septembre, d'où nous devons conclure que ce n'est plus qu'une question de temps pour voir arriver l'époque où les poires — 158 — d'été pourront se manger en plein hiver sur notre continent ; et cela à cause de rintervertissement des saisons et des progrès de la navigation. V. V.-M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du dimanche 19 avril 1885, tenue dans la Salle des réunions industrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. J. Chrétien (Vice-président), La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Le procès-verbal do la dernière réuiiion est lu et adopté. Corres^.undance. — Lettre de la Société d'horticulture et de botanique de Marseille, demandant la nomiDation d'un délégué pour ie concours horticole (|ui doit avoir lieu en Mai, sous les auspices de celte société. M. IMlaval est nommé délégué. Lettre de M. ï?olin:nac, horticulteur à Cannes, dans laquelle il donne des renseignements sur l'emploi du Réqénérateur Gailbert, dans ses cultures, no- tamment sur les K )siers ; en l'employant dilué dans 40 fois son volume d'eau. A cette dose employée en bassinages, il a pu préserver ses Rosiers du blanc ti des pucerons. Publications. — M. le secrétaire généi'àl fait l'analyse des publications reçues par la société depuis la dernière réunion et fait circuler celles conte- Laut des illustrations. Préstntations.— Il est donné lecture de candidatures sur lesquelles confor- mément au règlement il sera statué à la prochaine réunion. A'hmssioiis. — Sont admis sans protestation les candidats présentés à la dernière léunioo et qui à partir de cejour prennent le titre de membres titulaires de l'association. Ce sont, MM. : Plan, directeur de VAsiOcialion typographique, 12, rue de la Barre, I yon, présenté par MM. le D' Perronnet et Carie. ftaillat (Loopold-Grégoire), marchand-graiuier, 10, rue Saint-Jean, Lyon, présenté par MM. Molin et Jean Jacquier. Dupras (Joseph), horticulteur, rue Saint-Pierre-ie-Vaise, 43, Lyon- Vaise, présenté par MM. Bélisse et J. Jacquitr. Comte lils, marchand-grainier, rue Ndtiona'e, à Villefi-anche (Rhône), présenté par MM. Drevet et Molin. Paidon (Philibert), jardinier chez M. Besson, à Vernaison (Rhône), pré- senté par MM. Gooin (Jean) et Guillaume (Antoine). Durand (Pierre), horticulteur lleuriste, 53, route de Grenoble, Monplaisir- Lyon, présenté par MM. A. Bernais et Vivian i-.Morel. ^'aolle^ (André), horticulteur lleuriste. route de Grenoble, 53, Monplaisir- Lyon, présenté par MM. A Bernais et Viviand-Morel. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Liabaud, horticulteur, Lyon -Croix-Rousse, 1" un pied de Cypripe- dium bin bidum sujterbum ; 2° un pied de C. Duniinianum ; 3° un pied en pot de la Rose hybride Glitire Lyonnaise (Guillotfils) en fleur ; 1" un pied de Rosier Pulyunlha l'eik d'or (l)ubreuil). Par M. Alégatière, lorticulteurà Monplaisir-Lyon, des fleurs de la variété nouvelle du Rosier l'olyantha obtenue et nomoiée par lui : Miniature, t'ette variété qui justifie bien son nom formera de jolies potées pour la vente sur les marchés. — 159 — Par M. Caillât,, horticulteur, Lyon-Guillotière, 1° une terrine contenant au moJDS 12 variétés do Pà]uerettes a fleurs doubles, variées comme coloris ; 2° une collection de légumes de saison, composée de : Laitue frisée de la Passion, L. brune de la Passion, L. rose de la Passion ; Poireau long; de la Tarentaise, P. gros de Rouen, Radis du printemps violet rond, R. rond rose et R. demi-long rose. Par M. Verne, jardinier, chez M. Godinot, à Tassin, une botte d'asper- ges d'Argenteuil, assez grosses, qu'il déclare être le produit d'un semis de 4 ans. Par M. Masson r^cevsur des postes de Ljon-Croix-Rousse, l'aune mflgni- fique eoUrc'ion de Primula ven's, en pots et en lifurs coupées ; 2° un pol de Priniula cortusoïdes; 3" des rameaux coupés de Giroflée des murailles, pré- sentant des fleurs très amples et variées comme coloris. Par M. Coibii], jardinier chez M. le duc de Mortemart à La Chassagne, qu«lques poires des variétés Btuiré Petrnulc tt AlfX'indrina M'is. Par M. Btllandra, jatdmier à Lyon, Saiat-Irenée, des pnquets de radis demi-long viol«t, qu'il déclare avoir trouvé il j a environ neuf ans dans un semis de R-idis écarlate, il est aussi précoce ei a le même goût que le R. écarlate dont il serait issu. D.ins les samis que fait tous les ans le présenta- teur, celte variété sa reproduirait franchement. Par M. Champalle, jardinier chez M. Besson, à Crépieux, un bouquet de Pensées anglaises à grandes macules; ces fleurs sont tr./s grandes. Par M. Chavagnieux, jardinier chez M. Ferber, à la Pape, des Pensées à grandes fleurs et un bouquet de Myosotis alpestris, à fleurs roses; des laitues de la passion blonde ou mouchetée. Par M. Rivoire fils, marchand-grainier, à Lyon : 1° Un pied de Lavatera arborea à feuilles panachées ; quelques pots de Reine-Marguerite naine (Callistephus sinensis) en fleurs. Par M. Crozy, un pot de Giroflée naine (suissard), plante très compacte, formant uue boule très bien faite, sera, si elle est constante, une plante excellente pour la culture en pots,, Par M. J. Nicolas, horticulteur-grainier, à Lyon, une collection de Primula ueris, composée d'au moins 30 variétés. Par M. Guerry, un Poireau gros de Carentan, à feuilles panachées ; la panachure de ce poireau est tellemeot bien tranchée qu'avec ses feuilles longues et larges, cette plante a plutôt l'aspect d'un Dracœna qu'une de nos platites potagères les plus cultivées; d'après le présentateur, les plantes provenant de semis ont la panachure bien constante. Par M. Deville, horticulteur a la Demi-Lune-Lyon, des rameaux fleuris de Cydonia Japonica de semis et les Magnolias Yulan. Par M. Jacquier, cultivateur-j;rainier, à Lyon, des navets très hâtifs de Milan. Cette variété, d'après M. Jacquier, serait très précoce; sa chair fine et douce est, commrt qualité, supérieure à toutes les variétés connues; il pi'é--ientnte. Blanche neige. M. Victor Dumoriière. Scipion. Gloire Lyonnaisp. Divine Comédie. M. Carette. — 178 — Et dans celui de M. Hoste Capitaine Krebs. Dante. Divine Comédie. Gabrielle Hoste. Henri Martin. Gloire de Lorraine. Macbetli. M'^= de la Roque. M"» Doublât. M. Albert Délaux. M. A. Godard. M""" Jules Chrétien. Les Pelargonium peltatum hybrides sont relativement nouveaux dans les cultures, mais ils y ont très rapidement conquis une place de premier ordre. Les variétés sont moins nombreuses que dans les autres genres. Dans le lot de M. Rozain, j'ai remarqué : E. Lemoine. Louis Thibault. Albel Carrière. Gloire de Nancy. Ahoodance. Massecet. Jeanne d'Arc. La Rosière. Dans celui de M. Hoste Alice Crousse, violet amarante, fleurs énorme?. Congo, lilas rosé cbatoy.int. Emile Lemoine, capucine éblouissante. Général Bnère de rl<'e, beau carmin. Général Gordon, riche brique orange. HnDoï, aurore tpinié laque oarminée. Le Printemps, beau rose vif saumoné. Louis Thibaut, rouge grenat vif. Madame Thit^aut, rose de Chine foncé. Mademoiselle Laure Daix. groseille clair. Massenet, gro^eille violacé foncé. Soleil couchant, couleur mauve et giroflée. MM. Rozain et Guillet montraient aussi chacun une jolie collec- tion de Zonales à feuilles colorées. Les Pelargonium â grandes fleurs sont incontestablement supé- rieurs aux autres genres sous plus d'un rapport; mais comme ils ne remontent pas ou peu, qu'ils sont plus délicats que les zonales en plein air, ils sont restés de fort belles plantes de collection, d'ex- cellentes plantes de marché, mais ils n'ont pas encore pu décrocher la timbale — petit gobelet qui caractérise la popularité. — Cinq beaux lots ou collr?ctions de ce genre étaient là pour séduire les amateurs, et MM. Guillet, Grillet , Rozain, Devert et Beurrier (Jean) ont été fort complimentés pour leur exposition. Je note les variétés de Pelargonium à grandes fleurs que j'ai surtout remarqués dans le lot de M. Rozain : Bigotte. De Brazza. Challemel-Lacour. Ed. Perkins. Charles Dikens. Chimène. André Mazure. La Nation. Prince<8 of Wales. Sénateur Krautz. Nec plus ultra. Qiieen of Stripes. Claude Bernard. Madame Boucharlat. Beauté Lyonnaise. Le Niagara. Laplace. Mélpomène Elegantissima. Queen Victoria. 179 — Colcus. — Il est regrettable que les variétés de cette Labiée multicolore, si remarquable par la richesse et la prodigeuse diver- sité des teintes délicates qui ornent son feuillage, soit devenues si nombreuses, car il est difficile d'en suivre les collections. Cependant nous ne pouvons qu'applaudir au bon choix des variétés exposées par M. Rochet, horticulteur, grande rue de la Croix-Rousse, à Lyon. Parmi les plus belles, nous avons remarqué les suivantes : Duchesse deMortemart, Léonard Lille. Edith Santence. Periandre. Chilon. Petite Marie. Florent Pauwels. Le Chinois. Marcksmann. Pompadour. M. Comte avait également un lot du même genre dans lequel les belles variétés ne manquaient pas non plus. Fuchsias, Lanlanas, Pétunias. — Encore des plantes populaires qui se vendent chaque année par centaine de milles. Deux belles collections de Fuchsias exposées par MM. Rozain et B. Comte, riva- lisent entre elles pour le choix des variétés ; dans celle de M. Rozain je note : Parachute. Jules Ferry. Berquin. Crépuscule. L'Avenir. Gracieux. Boileaa. Miss Lucj Finis. AbondHiice Beautj of Savanley. La Neige. Léon XIIT. Les Pétunias étaient bien représentés par plusieurs lots apparte- nant à MM. Rozain-Boucharlat et Rivoire père et fils. Les Lantanas, plantes qui produisent tout leur éclat danslemidi de la France, et dontM. Ferrand, de Marseille, a obtenu plus d'une belle variété, étaient représentés par un lot unique appartenant à M. Comte. Cannas. — Le genre Canna est désormais inséparable du nom de M. Crozy, l'heureux et persévérant semeur de ce beau genre. Cha- que année il obtient des variétés nouvelles qui surpassent les an- ciennes par leur floribondité, l'éclat ou la grandeur des fleurs. Mais le Canna est surtout dans toute sa beauté à l'automne et il faut savoir gré à M. Crozy d'avoir su vaincre les saisons. Je note dans son exposition les variétés : Emile Leclerc. | Métrai. IM"'= Gobet. Commandant Rivière. | Geoffroy St-Hilaire. jAntonin Crozj. — 180 — Pervenches, Tieserfas, Capucines. — Trois genres bien connus qui charment la vue ou titillent agréablement les papilles nasales des gens qui ont le bonheur d'y voir clair ou de ne pas être perpétuel- lement affligé de coryza. Le Réséda c'est laid mais ça sent si bon — et ça se vend ; — les Pervenches, ô Jean-Jacques ! se cachaient sous les buissons des Charmeltes ou leur grand œil bleu, te lorgnait indiscrètement. Celles de Madagascar moins timides, se dressent sur leurs tiges raides, montrent leurs grandes corolles assises sur des feuilles brillantes: M. Stingue nous montre qu'il sait les cultiver, comme M. Drevet, horticulteur à Montchat et Molin, savent cultiver les Résédas. La jolie collection de Capucines exposée faisait honneur à M. La- peute horticulteur à Monplaisir. ( J suivre). V. V.-M. LISTE DES RÉCOMPENSES accordées à l'Exposition d'Horticulture tenue à Lyon Place Perrache. du 3 au 7 juin 1885 Crand Prix d'Honneui* décerne à AI. B. Comte Horticulteur à Ljon-Vaise, pour l'ensemble de son exposition, qui a obtenu les médailles suivantes : Plantes de serais non au commerce Or 10 points Collection de plantes de récente introduction Or 10 Collection générale de plantes de serre Grande or 15 — de plantes de serre tleuries Or 10 — de 60 Palmiers Or 10 — de 25 Cycadées Or 10 — de 150 Fougères herbacées Or 10 — de 80 Broméliacées Or 10 — de 100 Caladiums Or 10 — de 50 Marantacées Or 10 — de 100 Dracœna Grande or 15 — de 50 Croton Or 10 — de 100 Coleus vermeil 6 Pour une plante d'un mérite exceptionnel Gr. vermeil 8 Collection de 50 Agaves, etc vermeil 6 Lot de 25 Araucaria Gr. argent 4 Collection de 80 Fuclisia Gr. argent 4 — de 3J Lantana Gr. argent 4 Total 162 points — 181 — Prix d'Donneur donne par m. Henri Vilmorin, président dn Jnr)', décerné à IllIM. F. Illorci et Fils Architectes Paysagistes à Ljon-Vaise, pour l'enfemble de leur exposition, qui a obtenu les médailles suivantes : Arbres et Arbustes introduits et n'étant pas au commerce. . Or 10 point» Arbres et Arbustes de serais non au commerce Gr. termeil 8 Collection d'arbres et arbustes récemment introduits. . . . Gr. vermeil 8 Collection d'arbres et arbustes introduits par l'exposant . . Or 10 Collection générale de Conifères Grande Or 15 Collection de 50 Conifères forts Or 10 Lot de 50 Conifères Gr. vermeil 8 Collection d'arb"es et arbustes à feuilles persistantes. . . . Gr. vermeil 8 Collection de Magnolia Gr. vermeil 8 — de 25 Evonymus Argent 2 — de 50 llei Gr. vermeil 8 Lot de 15 Ilex forts Vermeil tj Collection de 30 Ancuba Gr. argent 4 Lot de 20 Yucca Gr. argent 4 Lot de 10 Bambous Gr. argent 4 Collection de Bambous Gr. argent 4 Collection d'Erables japonais vermeil 6 Collection de 50 Clématites Or 10 Pour un arbre d'un mérite exceptionnel Argent 2 Collection de plantes vivaces Vermeil 6 — de 00 Fougères de plein air Vermeil 6 — de 100 arbres et arbustes en branches coupées . Gr. argent 4 Total 151 points 1" Section : Plantes de serre. 1" Section du Jury: MM. JACQUEMETBONNEFONT, d'Annonay, /Vf sideHt ; CEUZIN-JACOB, de Châlons ; F. GUNTHERT, de Vevey (Suisse); JAMBON, de Grenoble; MAZEi., de Marseille, secrétaire. Plantes de semis, non au commerce. — Médaille d'or, M. Comte. Méd. de vermeil, M. Schmitt. Méd. do vermeil, M. Rozain-Boucharlat. Méd. d'ar- gent, M. Stiague. Collection de plantes de récente introduction. — Méd. d'or, M. Comte. Grande méd. de vermeil, M. Liabaud. Collection générale de plantes de serre. — Grande méd. d'or, M. Comte. Méd. d'or, M. Schmilt. Méi. d'or, M. Devert. Grande méd. de vermeil, M. Liabaud. Collection de 100 plantes de serre. — Méd. de vermeil, M. Cousançat. Collection de plantes fleuries. — Méd. d'or, M. Comte. Collection de 60 Palmiers. — Méd. d'or, M. Comte. Lot de 50 Phœni.x. — Grande méd. d'argent, M. Jacquet. Collection de 25 Cycadées. — Méd. d'or, M. Comte. Collection de 50 Fougères herbacées. — Méd. d'or, M. Comte. Lot de 50 Adiantum. — Mé I. d'argent, M. Jean Beurrier. Collection d' Adiantum. — Méd. d'argent, M. Cousançat. Collection de 80 Broméliacées. — Méd. d'or, M. Comte. Collection de 100 Caladium. — Méd. d'or, M. Comte. Méd. d'or, M. Schmitt. — 182 — Collection de 50 Marantacées. — Méd. d'or, M. Comte. Collection de 100 Dracœna. — Grande méd. d'or, M. Comte. Collection de 50 Croton. — Grande méd. d'or, M. Chômer. Méd. d'or, M. Comte. Collection de 100 Bégonia à feuillage ornemental . — Méd. de vermeil, M"" veuve Joly. Lot de Bégonia à feuillage ornemental . — Grande méd. de vermeil, M. J. Charreton. Collection de 100 Coleus. — Grande méd. de vermeil, M. Rocliet. Méd. de vermeil, M. Comte. Pour une plante d'un mérite exceptionnel. — Grande méd. de vermeil, M. Comte. Méd. de vermeil, M. Liabaud. Pour une ou plusieurs plantes remarquables par leur développement. — Méd. de vermeil, M. Jacquet. Méd. de vermeil, M. Martiohon. Collection déplantes ligneuses fleuries. — Méd. de vermeil, M. Sohmitt. Collection de 25 Bruyères. — Grande méd. d'argent, M. Brevet. Collection de 50 Agaves., etc. — Méd. de vermeil, M. Comte. Collection de 150 Cactées. — Méd. d'or, M. Lassonnerie jeune. Lot de 25 Araucaria. — Grande méd. d'argent, M. Comte. Méd. d'argent, M. Musset. Lot de 50 Dracœna indivisa. — Grande méd. d'argent, M. Jacquet. Méd. d'arg !nt, M. Bouoharlat. Lot de Dasilirion. — Grande méd. d'argent, M. Jacquet. Lot de 50 Aralia Sieboldii. — Méd. d'argent, M. Drevet. Lot d'Apidistra. — Grande méd. de vermeil, M. Labrujère. Lot de 25 Orangers. — Grande méd. d'argent, M. Bellisse. Lot de Lavatera arborea variegata. — Méd. d'argent, MM. Rivoire père et fils. Lot d'Ophiopogon. — Méd. d'argent, M. Labruyère. PLANTES MOLLES ET HERBACÉES Collection de 100 Pelargonium grandiflorum. — Méd. d'or, M. Rozain. Grande méd. de vermeil, M. Guillet. Lot de 50 Pelargonium grandiflorum. — Grande méd. de vermeil, M. Jean Bsurrier. Méd. de vermeil, M. Devert. Grande méd. d'argent, M. Grillet. Collection de 10() Pelargonium ^onale doubles et simples. — Grande méd. de vermeil, M. Rozain. Méd. de vermeil, M. Hoste. Grande méd. d'ar- gent, M. Guillet. Collection de 50 Pelargonium \onale doubles. — Méd. d'argent, M. Guillet. Collection de 50 Pelargonium ^onale simples. — Méd. d'argent, M. Guillet. Collection de 50 Pelargonium à feuillage coloré. ' — Méd. d'argent, M. Rozain. Méd. d'argent, M. Guillet. Collection de SO Pelargonium peltatum. — Grande méd. d'argent, M. Rozain. Méd. d'argent, M. Hoste. Collection de 80 Fuchsia. — Méd. de vermeil, M. Rozain. Grande méd. d'argent, M. Comte. Collection de 30 Lantana. — Grande méd. d'argent, M. Comte. Collection de 60 'Pétunia doubles et simples. — Grande méd. d'argent, M. Rozain. ■ ■ — 183 — Collection de 50 Canna. — Méd. de vermeil, M. Crozj. Lot de Pervenches de Madagascar. — Méd. d'argent, M. Stiugue. Lot de 50 Reseda. — Grande méd. d'argent, M. Molin. Grande mcd. d'argent, M. Brevet. Lot de Capucines. — Méd. d'argent, M. Lapeute. Lot de 80 Pétunias simples et doubles. — Grando méi. d'argent. MM. Rivoire père et tils. 2' Section : Arboricnltnrc fi*iiUièrc et orneuieutalc. 2' Section du Jury : MM. TRANSON, d'Orléans, président; TEZIER, de Valence ; BOCCAHD, de Genève (Suisse); DESFOSSES, d'Orléans, secrétaire. Arbres et arbustes introduits par l'exposant et non au commerce.— Méd. d'or, MM. F. Morel et fil>. Arbres, arbustes et plantes de semis, non au commerce. — Grande méd. de vermeil. MM. F. Morel et fils. Méd. de vermeil, M. Métrai. Méd. d'argent, M. Simon Henry. Méd. d'argent, MM. Joannon père et fil?. Collection d'arbres et d'arbustes, récemment introduits. — Méd. d'or, M. Jacquier flls. Grande méd. de vermeil, MM. F. Morel et fils. Méd. de vermeil, M. Lagrange. Collection d'arbres obtenus ou introduits par l'exposant. — Méd. d'or, MM. F. Morel et fils. Collection générale de conifères. — Grande méd. d'or, MM. F. Morel et flls. Méd. d'or, MM. Cuissard et Barret. Collection de 50 conifères en forts exemplaires. — Méd. d'or, MM. F. Morel et fils. Lot de 50 conifères. — Grande méd. de vermeil, MM. F. Morel et fils. Lot de Pinus. — Méd. de vermeil, M. Jacquier fils. Collection de Biota, Thuya et Chamœcj^paris. — Méd. de vermeil, M. Jacquier fils. Collection d'arbres et arbustes à feuilles persistantes. — Méd. d'or, M. Jacquier flls. Graoie méd. de vermeil, MM. F. Morel et flls. Lot de 12 Magnolia grandi/lora.—GvsLXide méd. de vermeil, M. Jacquier fils. Collection de Magnolia. — Grande méd. de vermeil, MM. F. Morel et fils. Collection de 25 Enovymus. — Grande méd. d'argent, M. Louis Gorret. Mél. d'argent, M. Jacquier fil?. Méd. d'argent, MM. F. Morel et flls. Collection d'Ilex. — Grande méd. de vermeil, MM. F. Morel et fils. Lot de 15 Ilex en forts exemplaires. — Méd. de vermeil, MM. F. Morel et fils. Collection de 30 Aucuba. — Grande méd. d'argent, MM. F. Morel et fils. Méd. d'argent, M. Louis Gorret. Lot de 20 Yucca. — Grande méd. d'argent, MM. F. Morel et fils. Lot de \0\Bambous. — Grande méd. d'argent, MM. F. Morel et fils. Collection de Bambous. — Grande méd. d'argent, MM. F. Morel et fils. Lot d'Ilex. — Méd. d'argent, M. Pitrat. Lot d' Aucuba. — Méd. d'argent, M. Pitrat. Méd. d'argent, M. Revol. Lot de Buxus. — Méd. d'argent, M. Pitrat. — 184 — Lot d'Erables japonais. — Méd. de vermeil, MM. F. Morel et fils. Collection de 50 Clématites. — Méd. d'or, MM. F. Morel et fils. Collection de 50 Rhododendron. — Grande méd. de vermeil, M. Schmitt- Pour un arbre d'un mérite exceptionnel. ^- Grande méd. de vermeil, M. Jacquier fils. Méd. d'argent, MM. F. Morel et fiU. Pour un ou plusieurs arbres ou arbustes remarquables par leur déve- loppement. — Méd. d'argent, M. Jacquet. PLANTES HERBACÉES Collection de plantes vivaces, — Méd. de vermeil, MM. F. Morel et fils Lot de 60 Œillets. — Grande méd. d'argent, M. Drevet. Méd. d'argent, M. Molin. Collection de QO Fougères de plein air. — Mé 1. de vermeil, MM. F. Morel et fils. Lot de ^Q Anémones. — Grande méd. d'argent, M. Boucharlat. Lot de 150 Pensées. — MéJ. d'argent, M. Champalle. Méd. d'argent, M. Chavrier, Lot de Phlo.x Drummondii. — Grande méd. d'argent, MM. L. Lille et Benej. Méd. d'argent, M. Molin. Lot de Zinnia. ~ Mé 1. d'argent, M. Drevet. Lot de Statice Smuarowi. — Méd. de vermeil, M. Boucharlat. Lot de Giroflées. — Grande méd. d'argent, MM. Lille et Benej. Lot de Digitales. — Méd. d'argent, M. Collet. Lot de Mimulus. — Grande méd. d'argent, MM. Lille et Benej. ARBORICULTURE FRUITIÈRE Collection de/niits de la saison. — Grande méd. d'argent, M. F. Villard. Collection de fruits conservés. — Grande méd. d'argent, M. Bouchard. Grande méd. d'ai'gont, M. Jultet. Collection de Cerises. — Grande méd. d'argent, M. Valla. Lot d'arbres fruitiers. — Grande méd. d'argent, M. Combet (Mathieu). Vignes greffées en pots. — Méd. d'or, M, Grégoire. 3° Section : Roses, Rosiers et Fleurs «toupées. 3° Section du Jury : MM. Henri VILMORIN, de Paris, président; Eugène VERDIER. do Paris; COCHET, de Suisnes; PFAFF , de Saint-Charaond ; E. FORGEOT, de Paris, temtaire. ROSES Pour une Rose de semis, non au commerce . — Méd. d'or, M. Lacharme, pour la rose Clara Cochet. Grande méd. de vermeil, M. Dubreuil, pour la rose M"" la marquise de Vivons. Méd. de vermeil, M. A. Bernais, pour la rose M'"° Scipion Coch'^t. Méd. de vermeil, M. A. Bernais, pour la rose Vicomtesse de Waulhier. Méd. d'argen», M. A. Bernais, pour la rose M™" A. Etienne. Collection générale de roses. — Grande raél. d'or, M. A Bernais. Méd. d'or, MM. J. l'ernel fils-Ducher. G'iande médaille de vermeil, M. Schwartz. Méd. de vermeil, M. Duché jeune. Grande méJ. d'argent, M. Bonnaire. — 185 — Collection de 100 roses. — Méd. de vermeil, M. Dubreuil. Grande méd. d'argtnt, M. Duché jeune. Méd. d'argent, MM. J.-B. Guillot et fils. Collection des 50 plus belles roses. — Grande méd. d'argent, M. A. Ber- nais. Méd. d'argent, MM. J.-B. Guillot et fils. Collection de 30 variétés de Roses obtenues par l'exposant. — Grande méd. de vermeil, MM. J. B. Guillot et fils. ROSIERS Collection de Rosiers nains. — Méd. d'or, M. Schwartz. Grande méd. de vermeil, MM. J.-B. Guillot et filf. Collection de Rosiers tiges. — Méd. d'or, M. Schwartz. Méd. de vermeil, M. J. Pernet fils-Ducher. Collection de 50 rosiers en forts exemplaires. — Grande méd. de vermeil, M. Schwartz. Méd. de vrmeil, M. Gamond. Méd. d'argent, M. Dubreuil. Collection des 25 meilleurs rosiers pour la culture en pots. — Grande méd. d'argent, M. Schwartz. Collection de 25 rosiers obtenus par l'exposant. — Grande médaille de vermeil, MM. J.-B. Guillot et fils. PLANTES ET FLEURS COUPÉES Collection de 100 arbres et arbustes. — Gr.'.nie méd. d'argeut, MM. P. Morel et fils. Collection de fleurs coupées. — Méd. de vf r:npil, MM. Léonard Lille et Benej. Méd. d'argent, MM. Rivoire père et fils. Collection de 50 graminées en tiges sèches. — Méd. d'argent, M. Molin. Lot de Pétunias, en /leurs coupées. — Méd. l'argent, M. Guillet. Lot de Pensées, en peurs coupées. — Méd. d'argent, M. Boucharlat. BOUQUETS, COURONNES, ETC. Collection de bouquets, couronnes, milieux de table, etc. — Méd. d'or, M. Combet-Cordier. Grande méd. de vermeil, M. Musset. MéJ. di vermeil, M. Desbois. Lot de 3 bouquets. — Méd. d'argent, M"» Noirot. Bouquets de fleurs sèches. — Grande méJ. d'argent, M. Molin. 4° Section : Caltare suapaichère. 4« Section du Jnrv: MM. Henri VERILIIAC, d'Annonay, Président; CL.\UZ1ER, d'Oullins; L. GÂTTEL, de Vienne; CORBIN, de Lachassagne, Secrétaire. Pour un légume nouveau. — Grande méd. d'argent, M. Chipier. Méd. d'argent, M. Guerrj. Collection générale de légumes. — Méd. d'or, MM. Rivoire para et fils. Grande méd. de vermeil, M. F. 'billard. MéJ. de vermeil, M. Joseph Jacquier fils. Grande méd. d'argent, M. Guerry. Méd. d'argent, M. Clapot. Lot d'asperges. — Grande méd. d'argsnt, M. Guichard. Méd. d'argent, M. Marchand, Méd. d'agent, M. Berthier. Collection de pommes de terre. — Granie méd. de vermeil, M. Chipier. Méd. de vermeil, M. Aumiot. Lot de champignons. — Grande méd. d'argent, MM. Dupuj et 0=. Collection de 50 variétés de Fraisiers. — Méd. de vermeil, M. Marchand. Lot de 50 Fraisiers. — Méd. d'argent, M. Valla. Lot d'Artichauts. — Méd. d'argent, M. Bonnement. — 186 — Lot de Pissenlits. — Mention, M. Bonnement. Culture comparative de Pommes de terre hâtives. — Méd. d'argent, MM. Rivoire pore ei fils. Collection de plantes fourragères. — Méd. de vermeil, MM. Rivoire père et fils. 5' Section : Art et Industrie liorticoles. 5« Section du Jury . MM. BUFFAUD, de Lyon, président ; JOURNOUD, de Lyon; DESPIËRRE, de Lyon; BABOUL) fils, de Thoissey, secrétaire. Dessins et plans de jardins. — Médaille d'argent, M. Cordioux. Mention, M. L. Van der Swaelmen. Mention, M. Chanicei. Serres et Châssis. — Méd. d'or, M. Burnichon. Grande méd. de vermeil M. Guinat. Appareils de chauffage. — Grande méd. de vermeil, M. Brevet. Méd. da vermeil, MM. Vigué et C Méd. d'argent, M. Paul Lebœuf. Serrurerie artistique. — Grande mé \. de vermeil, M. Tranchant. Constructions rustiques, rochers, grottes, pavillons. — Méd. da vermeil, M. Voland. Méd. de vermeil, M. Joly. Grande méd. d'argent, M. Favier. Méd. d'argent, M. Pelletier Méd. d'argent, M. Laroche. Méd. d'argent, M. Jouffraj. Ameublement de jardins. — Méd. d'or, M. Tranchant. Grande méd. de vermeil. M. Lespinasse. Méd. de vermeil, MM. Dumas frères. Grande méd. d'argent, M.Vincent. Méd. d'argent, M. Bourget. Méd. d'argent, M. Voland. Méd. d'argent, M. Charnaj. Machines, ustensiles et outils. — Méd. de vermeil, M. Guérin. Grande méd. d'argent, M. Plisssor.niar. Mé.J. d'argent : MM. Lamur, Pingoon, Lafaj, Benevolo, Fayel. Mentions : MM.Thomé, Armanet et G=, Berdaguer, Ferrier, Chemin, Tournu, Weiiz. Etiquettes de jardins. — Mention, M. Cortot. Photographies de /leurs et de fruits. — Méd. de vermeil, M. Bernoud. .Statues. — Méd. d'argent, MM. Goiinella et Barbarin. Fleurs conservées. — Meulio:i, M. Joie. Tableaux de plantes sèches. — Mention, M"' Pichat. Cache-pots et vases en paille. - Mention, M"" Pin. Terre de bruyère. — Mention, M. Clapéron. Hors coucolirs. MM. Luizet père et fils ont exposé, hors concour.J, des Rhododendrons et da.<î Plans de jardins. M. Pecoud, horticulteur, rue de la Villette, du Lilas blanc. M. A. Barriot fils, des Plans de jardins. M. Gaillot, des Meubles de jardins. M. Nicolas, l'Insecticide Guilbert, des Thermomètres de couche et des Graminées sèches. M. Dantin, son Mastic à greffer. Certifié conforme aux décisions du Jury. Lyon, le 3 juin 1885. L'un des Secrétaires de la Commission, B. Couzaniat. — 187 — Concours régional agricole de Falrncc. — Nous sommes heureux de faire connaître à nos lecteurs que la prime d'honneur à l'horti- culture décernée à l'occasion du Concours régional qui s'est tenu à Valence (Drùme) du 16 au 25 mai dernier, a été attribuée à notre collègue, M. Ch. Reboul, horticulteur-pépiniériste à Montélimar. On sait que la Prime d'honneur à l'Horticulture consiste en un objet d'art de 200 fr. et une somme de 1 ,000 fr. Pour son expo- sition de roses, de conifères, etc., M. Reboul a encore obtenu une médaille d'argent et une prime de 250 fr. C'est encore deux de nos collègues, MM. Tezier frères, de Valence, qui ont obtenu le prix cultural consistant en un objet d'art de 500 fr. et une somme de 2,000 fr. Dans l'enceinte du Concours régional, M™'^ veuve Desblanc et fils, de Valence^ avaient une belle exposition de plantes diverses do serre chaude ou tempérée qui ont été fort admirées. M. Prirrier fils, horticulteur à Bourg-lcs- Valence, montrait éga- lement des plantes très bien cultivées dans les genres Caladium, Bégonia rex, Pelargonium, etc. Slachys afflnis. — Les plantes comestibles de la famille des Labiées ne sont pas communes dans les cultures et je crois qu'on y rencontre plus de condiments agréables que d'aliments sérieux. Ce n'est pas encore, je pense, le Slaclvjs af/inis que M. Pailleux a fait connaître dans le Potager f/'ini curieux, qui aidera à changer les termes de cette proposition , Le pain fabriqué jadis en temps de disette avec les rhizomes de Slachys palustris avait un goût de pharmacie tellement prononcé que le plus mauvais pain d'avoine lui était bien préférable ; les Anglais et les Irlandais n'en furent que très rarement usage. Il y a cepen- dant deux plantes de la famille qui ont d'assez beaux tubercules, bien supérieurs en grosseur à ceux du Slachys affiais mentionné par M. Pailleux ; ce sont les Nepeta et Phlomis luberoia, mais je doute qu'ils parviennent jamais à remplacer la pomme de terre ou les topi- nambours. Le Slachys affmis pourra figurer sur les tables des personnes friandes de mets nouveaux, mais je ne le crois pas destiné à devenir un légume important. Masdemllia. — • M. Ménand, horticulteur à Albany, m'écrivait un jour : ici, on ne parle plus que d'Orchidées, les amateurs ne veu- lent plus autre chose. » En Angleterre les amateurs d'Orchidées se coiuptent par centaines et quelques-uns font de véritables folies pour quelques espèces rares. En Belgique c'est un peu la même — 188 — chose. La France était un peu restée en retard et ne cultivait les Orchidées que comme on cultive un autre genre ; mais la voilà qui suit le mouvement. En effet, à chaque séance de la Société natio- nale d'horticulture de France les horticulteurs parisiens et les jar- diniers d'amateurs apportent des Orchidées sur le bureau, et ces plantes bizarres paraissent faire la joie de leurs heureux proprié- taires. Et pour bien marquer que V orchidomanie ou Vorchidopliilie s'étend de proche en proche, aux notes, mentions et articles épars dans les revues horticoles, aux dessins et chromos représentant différentes espèces, parsemés dans les journaux, ont succédé des publications spéciales telles que V OrchidopliHe et le Lindcnia qui ne s'occupent que des mille petits riens qui constituent cette famille plus bizarre que noble et dont les enfants sont d'autant plus choyés qu'ils sont plus rares. Jusqu'à un certain point — puisqu'à des époques déterminées le public s'engoue d'un genre ou d'une autre — je ne vois aucun inconvénient à ce que les amateurs s'occupent d'Orchidées, surtout des belles espèces, qui fleurissent bien et qui montrent autre chose que des feuilles raides, grisâtres, tachées, plantées sur une vieille écorce ou dans un panier en sapin raboté que le jardinier seringue quatre fois par jour. Parmi ces espèces à cultiver M. Duval de Versailles signale le Masdevallia Feilchi dont une fleur a duré soi- xante-dix-huit jours, et ajoute qu'un de ses amis garde dans sa chambre un pied de MasdcvaUia igmva qui s'y porte bien et fleurit dans ces conditions défavorables. PLANTES NOUVELLES. — CATALOGUES P. M. Defour, horticulteur-fleuriste, l^illa des FUurs, à Ântibes (Alpes - Murilimas). — Circulaire annonçant la mise en vente d'Anémones, R'înon- oules, Narcisses, Jaointlieg, (Eillots remontants, Fraisiers, etc. Concours établis par l'Association horticole lyonnaise AVIS — Les personnes qui désirent prendre part cette année aux concours MHH'iaux, devront adresser leur demande à M. Viviand-Morel, cours I.afajette prolongé, 61, à Villeurbanne-lès-Lyon, avant le 15 juillet prochain. Voir pour les conditions des Concours, Lyon-Horticole n» 10, année 1885. Lk Gérant. • V. VIVIAND-MOREL. Lyon. - Imp, du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 JUIN N" 12 CHRONIQUE Le pont de la Guillolière. — J'ai lu dans la chronique d'un grand journal de Lyon une note qui m'a navré ; elle était ainsi conçue : « Depuis quelques jours on répare le pont de la Guillotière ; il en a besoin. Les piles sur lesquelles s'épanouissent entre les joints des pierres de taille une jlore des plus variées ont ëté débarrassées de cette végétation dont l'action lente mais continue avait déjà sur plus d'un point désagrégé les énormes blocs de pierre. » A l'exemple de M. X., qui avait publié la Flore du clocher d'Jinaij, j'avais l'intention d'énumérer les espèces qui croissent sur les piles du pont de la Guillotière. Me voilà volé ; je dois renon- cer à mon projet. J'avais déjà reconnu à l'œil nu plus de cinquante espèces sans compter le fameux pommier de la troisième pile à droite, ni le saule Marceau de la cinquième à gauche, et je n'es- timais pas à moins 150 le nombre des phanérogames qu'une bonne lunette m'aurait fait découvrir. N'en parlons plus. Je regrette surtout la disparition du fameux pommier, qui était peut-être une excellente variété. Ce pommier constituait à mon actif une mine inépuisable alimentée par tous les incrédules de ma connaissance. Vous comprenez, amis lecteurs, quand je parlais d'un pommier qui croissait sur le pont le plus fréquenté de Lyon on me riait irrévencieusement au nez. Comme aux courses, j'en- gageai alors chaque fois que la chose arrivait un pari sérieux, un dîner par exemple, que l'autre perdait, mais qu'il ne payait pas toujours. Pauvre Yorick ! pauvre pommier! Que deviendront les botanistes si aux cultivateurs qui défrichent les champs et détruisent toute végétation spontanée viennent encore se joindre les ingé- nieurs des ponts et chaussées et les cantonniers de la voirie ? Je n'ose sans frémir, penser aux résultats d'une pareille collaboration. — 190 — M. Lcmoine, chevalier de la Légion Whnnneur. — Bravo, M. le Ministre, voilà une croix bien placée. La distinction dont M. V. Lemoine, horticulteur à Nancy, vient d'être l'objet, honore non-seulement l'habile praticien pour qui les lois delà fécondation et de l'hybridation n'ont pas de secret, mais l'horticulture française tout entière. M. Lemoine, comme chacun sait, a été non-seulement l'obten- teur de variétés florales hors ligne, le créateur d'hybrides remar- quables qui ont, pendant vingt ans, alimenté un trafic commercial important, mais encore avec quelques autres semeurs, il est de ceux qui ont le plus contribué à maintenir au niveau élevé où nous les voyons actuellement la plupart des collections déplantes qui ornent nos jardins. M. Lemoine a été décoré à l'occasion du Concours régional de Nancy. Semis en juillet. — Si la routine n'était pas plus forte que les meilleurs raisonnements, ne devrait-on pas perdre l'habitude de semer certaines plantes à des époques qui ne leur conviennent pas. Je sème en juillet et août des graines qui germent fort bien étant semées à cette époque, mais qui ne germeraient pas si je les semais deux ou trois mois plus tard. Les rosiers sauvages lèvent tous au printemps quand on les sème en juillet. Ils ne germent plus que par moitié en août et presque pas du tout en octobre. Les Fraxinelles, Pivoines, Aconit, Smilax, Ruscus, et tant d'autres sont dans les mêmes conditions. Il est donc très important de rompre une bonne fois avec la routine et de faire certains semis aux bonnes époques. Cladraslis iincloria. — M. L. Neumann, jardinier en chef au châ- teau de Compiègne , a publié dans la Bévue lioriicole une note sur le Cladraslis Iincloria, plus connu dans les cultures sous le nom de FinjUia lulea Mchx. Dans cette note il fait ressortir le mérite de ce bel arbre qui croît vigoureusement dans les plus mauvais sols et a résisté aux froids intenses de nos hivers les plus rigoureux. Le Cladraslis iincloria appartient à la famille des Papillonacées ; il est originaire de l'Amérique septentrionale, d'où il a été introduit dans les cultures vers le commencement' de ce siècle. Son bois est cassant, mais solide. — 191 — L'Exposition d'horticulture (Suite) Cactées. — Chez les plantes comme chez les hommes, l'oubli suit quelquefois de près la popularité. Où sont-ils ceux qui ont con- servé le culte des Cactées ? Que sont devenues les belles collec- tions d'autrefois ? Soyons justes, il y a encore quelques amateurs de plantes grasses, mais ils sont rares. M. Rebut reste sous sa tente avec ses spécimens hors ligne, M. Cardona n'a pas le temps d'ex- poser, et quelques autres préfèrent jouir silencieusement de leurs raretés que de les montrer au public. Heureusement que M. Lasson- nerie jeune, horticulteur à Monplaisir, a conservé et augmenté la collection paternelle, et qu'il ne craint pas de la faire connaître. Cette collection est riche en espèces et en beaux exemplaires. Tous les genres y sont représentés : Echinocactes, Mamillaires, Cierges, Pilocierges, Euphorbes, Opuntias, etc. Bégonia à feuillage. — Toujours beaux les Bégonia Rex, toujours brodés ou zones d'argent sur fonds multicolores, et séduisants au possible. Onn'on compte plus lesvariétés. Chaque graine en donne une, chaque plante des milliers. Mais toutes sont belles quand elles sont bien cultivées. C'est le cas pour le lot de M. Charreton, hor- ticulteur à Lyori-Monplaisir, c'est encore le cas pour la belle collection exposée par Madame veuve Joly, horticulteur à Mon- plaisir. M. Martichon fils, horticulteur à Cannes, est venu prouver aux Lyonnais qu'avec la collaboration du soleil de la Provence, il s'en- tend parfaitement à produire des Phœnix (vulgo Dattier) hors ligne. Je ne sais pas comment s'y prend M. Jacquet, horticulteur à Monplaisir, pour nous montrer à chaque Exposition une série de forts spécimens dans les genres Phcenix, Chamœrops, Evonymus, etc. Celte année, il ajoutait à ces plantes deux très beaux lots de Dracœna indivisa et de Dasilirion. M. Drevet, horticulteur à Lyon-Montchat, collectionne les Erica, — pauvre vieux genre, si beau et si délaissé, — dont il nous montre une série d'espèces fort intéressantes. Ses ÀraUa Slc- boldii méritent bien la récompense qu'ils ont obtenue. Quant à ses Zinnias, la culture en était parfaite. Jspidistra. — Comment diable M. Labruyère, horticulteur à Lyon-Vaise, peut-il produire de pareils Jspidistra ?li est difficile de rencontrer des spécimens plus forts et aussi bien portants. A cinquante centimes la feuille, que de monnaie, mes amis, que de 192 monnaie. M. Labruyère présentait en outre un lot à' Ophiopogon qui a été fort admiré. araucaria. — M. Musset, fleuriste, place des Terreaux, avec sa belle exposition de bouquets, montrait une quantité de ces jolis Araucaria excdsa qui étaient si rares autrefois et qu'on cultive si bien aujourd'hui, mais dont le prix est encore assez élevé. Orangers. — M, Bélisse qui expose habituellement les plus beaux Cycas qu'il y ait sur la place de Lyon, ainsi qu'une foule d'autres genres qu'il excelle à cultiver, s'est cantonné cette fois dans le genre Oranger dont il présente de belles variétés en exemplaires moyens et en jolies têtes portées sur des pieds droits comme un I. Avis aux amateurs. Lavalcra arborca. — MM. Rivoire père et fils nous présentent cette belle malvacée avec des feuilles panachées de blanc sur vert pâle. Cette espèce, ou plutôt cette variété, est une plante d'un grand mérite. Slatice Smvarowi. — M. Boucharlat jeune, horticulteur à la Croix-Rousse, a toujours quelques plantes relativement nouvelles à nous montrer. Celle dont le nom précède a étonné bien des gens. Ses Anémones ont séduit bien des yeux et plus d'un amateur a marchandé ses Dracœnu indivisa. Digitales. — Que dirait le grand Linné s'il savait que sa Digitale pourpre peut se présenter sous tant de formes ? Il remercierait M. Collet qui, en présentant un joli lot de cette espèce, nous prouve que les noms spécifiques basés sur la couleur, sont souvent des noms ineptes. Pensées. — MM. Champalle et Chavrier ont pensé qu'un beau lot de pensées figurerait avec honneur à l'Exposition. Et en pensant cela, ils ne se sont point trompés. D'abord les variétés qu'ils pré- sentaient avaient des coloris très variés et des fleurs d'une dimen- sion peu commune. Œillets. — Les collections de ce genre faisaient un peu beau- coup défaut, mais en revanche deux très jolis lots en quelques variétés étaient exposés par MM. Drevet, de Lyon-Montchat, et Molin, de Lyon. Ceux qui savent avec quels soins nos deux collè- gues cultivent les plantes se feront aisément une idée de leur expo- sition. Mimulus. — Du grec inimos , comédien, allusion à la corolle qui ressemble au masque des anciens comédiens. Voilà l'étymo- logiedu mot. Je la trouve bien bonne l'étymologie, et si je n'étais pas habitué aux ressemblances douteuses et longuement tirées par les — 193 — cheveux, que les botanistes trouvent entre les plantes et certains objets, je ne sais pas trop ce que je devrais penser de celle-là. Mais laissons l'étymologie à ceux qu'elle intéresse et demandons plutôt MM. L. Lille et Beney, marchands-grainiers à Lyon, com- ment ils font pour obtenir des Mimulus pareils. Les fleurs en sont énormes, presque régulières, tachetées, diaprées d'une façon si bizarre qu'on ne saurait se lasser de les admirer. Girollées, PIilox Drummomlii. — Les mêmes exposants présen- taient encore, cultivées en pots, des Girollées fort belles. La Giro- flée est une plante populaire, une des vieilles plantes — et elles sont rares, — qui ont résisté aux injures du temps. L'essimplage des Giroflées est une des opérations difficiles du métier, j'allais dire mystérieuse. Le Plilox Drummondii fait de beaux massifs peu coûteux ; ce qui est très important quand les finances sont rares. MM. Léonard Lille et Beney, ainsi que M. Molin, en présentent chacun un joli massif. N'oublions pas le Nymphca Cnspari exposé par M. Lagrange ni les deux plantes nouvelles que M. Métrai soumettait à l'apprécia- tion du Jury : Sylpliiiim Injbridum et Pliragmites communis, variété striée fort jolie. Arborlcnltarc frnidère et ornemenfale. La deuxième section du programme comprenait une série de concours dont la plupart ont été admirablement remplis par quel- ques exposants. Les lots avaient une valeur exceptionnelle tant par la rareté des espèces présentées que par le nombre et la force des exemplaires. Seule l'arboriculture fruitière, et cela se comprend à cette époque , faisait presque défaut. Cependant nous devons signaler de beaux échantillons d'arbres fruitiers tels que pêchers, poiriers, pommiers, etc., en hautes et basses tiges, exposés par M. Mathieu Combet, pépiniériste à Limonest (Rhône). Puis les fruits conservés de MM. Bouchard, J.-B. Juttet et Villard dont toutes les variétés seraient à mentionner, la collection de cerises exposée par M. Valla, horticulteur, rue de Chasse, à Oullins, demande une mention particulière, car elle était assez nombreuse en excellentes variétés. Les amateurs de ce fruit tentateur auront pu noter dans cette collection les sortes précoces et les sortes tar- dives. Arbres et arbustes introluils ou obtenus par l'élablissemcnl. — 11 y avait plusieurs concours relatifs aux arbres ou arbustes introduits — 194 — ou obtenus de semis par l'exposant. Ces concours ne se distin- guaient du reste les uns des autres que par les rubriques : non encore ou déjà au commerce. Les concours de ce genre olïrent un grand attrait aux amateurs de nouveautés et ils stimulent le zèle des horticulteurs qui cherchent à obtenir des gains nouveaux au moyen du semis ou bien qui enri- chissent l'horticulture par l'introduction de plantes nouvelles. MM. F. Morel et fils présentent toute une série d'espèces ou de variétés fort intéressantes qu'il faudrait non pas seulement men- tionner, mais décrire et faire connaître plus amplement. Ce sont : Âbies Sargenli, superbe espèce à feuilles glauques ; Fraxinus anomala à feuilles entières et à tige carrée ; Cornus irifoUala à feuil- les profondement lobées ainsi que son nom l'indique. j4bies Douglasii (deux variétés) ; plusieurs Jucubas, ainsi que des variétés de Cluimo^cijparis. Boni sicri , de Janiperus chincnsis, un pêcher quelconque à feuilles panachées. Puis quelques Clématites parmi lesquelles cette perle qui porte le nom de François Morel. Les Colonmsler horizonlalis et lanata et plusieurs Céanothes deman- dent une mention particulière. M. Cl. Jacquier fils, pépiniériste à Monplaisir, montrait comme nouveautés : Fagus purpurea irieolor, Eleagnus macrophylla, Aines Engelmanii glauna, Buxus rosmarinifulia, Sambucus racemosa plumosa, Frcmonlia callfurnica, Jrbulus Zimnpani, etc. Quelques-uns de ces arbres et arbustes sont vraiment très curieux, et il sera intéressant de pou- voir dans quelques années, lorsqu'ils auront pris un plus grand développement, juger de leur efïet ornemental. Un autre arbre malheureusement un peu sensible aux hivers très rigoureux , mais d'un aspect grandiose , était exposé par M. Jacquier fils, nous voulons parler de son Araucaria imbricata. Le spécimen exhibé, parfait de forme, avait plus de trois mètres de hauteur. 11 a dû tenter bien des gens. Dans les arbres ou arbustes et plantes de semis non encore au commerce, la liste des récompenses indique comme ayant pris part au concours MM. Simon Henry et Joannon père et fils; je regrette de ne pas avoir vu les espèces qu'ils ont exposées afin de les men- tionner ici. Collection générale de Conifères. — Les conifères, les arbres verts, les résineux, — c'est tout un, — u'ont, comme Tristram Shandy, pas eu de chance le jour de leur baptême. Conlférc veut à peu près dire porte cône , or, les fruits de beaucoup de genres sont — 195 — sphœriques. Arbres vois : ils sont plutôt noirs que verts d'abord, ensuite, il ne manque pas d'arbres appartenant à d'autres familles qui sont également verts. Quant à résincu.v, il n'a jamais pu pren- dre sérieusement. Mais, quelque soient les noms dont des parrains malheureux ont affublé cette noble famille, je me sens attiré vers ses noirs entants. J'aime beaucoup le sapin, — dans les montagnes, — et le gin dans les tavernes de Londres. La majesté un peu funèbre des Willingtonia m'étonne toujours; il n'y a que les ifs taillés en forme d'animaux qui me laissent un peu froid. MM. F. Morel et fils ont montré que la collection qu'ils possèdent comprend non-seulement de très nombreuses espèces, des spéci- mens de toute beauté, mais encore une série de sortes très rares dans les cultures. Je ne sais pas trop si je dois énumérer toutes les variétés qui m'ont intéressé dans leur lot. Il faudrait alors citer plusieurs Araucarias, des Cèdres bleus et glauques, des Cephalo- taxus, des Cyprès chauves, plumeux, rudes, dorés, argentés, chan- geant, pleureur, nain, élevé, etc. Puis des Genévriers, en veux-tu en voilà ; des Ifs droits, érigés ou recourbés ; des Pins à faire fré- mir; des Sapins grecs, canadiens, norvégiens, espagnols, numides, gaulois, japonais, italiens et même parisiens. On a bien trouvé le moyen d'appeler sapins les Jbics, pourquoi donc n'a-t-on rien pu mettre à la place de Thuya ? Je sais bien qu'il y en a qui les qualifient de Cyprès, mais ils confondent ainsi deux choses distinctes. Quoiqu'il en soit, les Thuj'a do M. Morel étaient si nombreux, que je renonce à les faire connaître. MM. Cuissard et Barret, dont les belles. collections de Conifères sont bien connues, prenaient également part à ce concours et pré- sentaient à l'appréciation du jury une série de belles espèces, parmi lesquelles il est bon de signaler : Abies concolor. — po)i*a. — laaioearpa. — numidica. Abies cilicica. Retinospora obtusa aurea Cedrus deodora robusta. Cupressus Udbeanaglau- Enjîelmatii (iro>! c«. fort sujet). i JuDiperu8 rigida. Thuja Lobbi. Thuyopsis borealis. Taxus variegdta auroa. Abies orientalis. — Remonli, etc. MM. Morel et fils prennent part à deux autres concours concer- nant les Conifères : l'un relatif à 50 conifères en forts exemplaires, où chacun a pu admirer des sujets hors ligne ; l'autre, — un lot de 50 Biola japonica filifonnis, — d'une culture parfaite. Celte plante mérite d'être notée, car elle est très décorative. Je signalerai encore, à cette place, du même exposant, quelques collections qui n'ont pas rencontré de concurrents. Ce sont, notam- ment : — 196 — 1" Une collection à'Ilcc fort remarquable qui comprenait l'élite des variétés en spécimens d'une belle force; 2" Un lot et une collection de Bambous ne comptant que de bonnes variétés ; 3" Un lot de 20 Vucca, parmi lesquelles on remarquait des espèces peu communes; 4" Un lot d'Erables japonais, — ce qu'il y a de mieux dans le genre ; 5" Une collection de 50 Clématites en fleurs. Pinus. — Ije programme mentionnait une série de concours re- latifs aux différents genres de Conifères. Les Pins étaient particu- lièrement bien représentés. La collection de M. Jacquier fils, hor- ticulteur à Monplaisir, était composée d'exemplaires vigoureux dont quelques-uns de forte taille. Parmi les espèces intéressantes de cette collection on peut citer les Pinus Cembra, Sabiniana, Lam- bcrliana, pungcns, strobus excelsa, nana, etc. Les Biola, Thiuja, Chamwcij paris du même exposant ne méri- tent que des éloges, et l'amateur n'avait que l'embarras du choix pour noter les plus belles variétés de ces beaux genres. Un concours qui est toujours intéressant c'est celui relatif à la collection générale d'arbustes à feuilles persistantes. Chaque année M. Cl. Jacquier fils, nous montre sa riche collection dans ces gen- res si variés ; elle comprend plus de 250 espèces ou variétés parmi lesquelles nous notons : Aucuba Sieboldii. Carpenteria californica. Ilex aquifolium hastata. Phillyrea Vilmoreana. Hedera latimaculata. Beiberis elegans. Berberis glauca, etc. MM. F. Morel et fils prenaient également part à ce concours et leur collection également fort nombreuse comprend des plantes parmi lesquelles il est difficile de faire un choix. Les genres Alaterne, Alisier, Andromède, Arbousier, Aucuba, Azalée, Buis, Cotoneas- ter. Fusain, Genêt, Houx, Laurier, Mahonia, etc., étaient repré- sentés par de bonnes et nombreuses espèces. 31agiiolias. — Les Magnolia grandiflora sont certainement les plus beaux arbres à feuilles persistantes qu'on puisse planter dans les jardins. Ils ont non seulement un port élégant, des feuilles lar- ges, longues, coriaces et brillantes, mais ils produisent des fleurs très grandes, blanches et odorantes. Aussi depuis que ce genre est connu il a été choyé de tous les amateurs. MM. Jacquier fils et F. Morel et âls_en avaient chacun un lot fort joli dont je regrette de — 197 — ne pas avoir pris les noms. Cependant autant que jepuis me le rap- peler il ui>; soiiibio uvuii' \ u il.;i,3 ces do;.:.- loLs les variétés les plus connues telles que : De la Gallissoniére, Double de Nantes, Précoce du Mans, etc. Aucuba. — M. F. Morel et M. L. Gorret exposent chacun une collection de ce beau genre. Les variétés ont toutes du mérite, mais les suivantes du lot de M. L. Gorret méritent une mention spéciale: grandimacutala, bicolor elegans^ macropliylta maculalaniaseiila eifemimea (deux plantes nouvelles). M. Pitrat, horticulteur à Vaise et M. Re- vol horticulteur à la Guillotière avaient aussi des lots d'Aucuba très bien cultivés. Evowjmus. — Les Fusains à feuilles persistantes sont générale- ment plus communs dans les cultures que la plupart des autres genres toujours verts. Ils doivent cette faveur d'abord à leur beauté particulière et ensuite à la facilité de leur multiplication. Aussi leurs variétés tendent-elles chaque jour à augmenter en nombre. Plusieurs collections se disputent les prix. J'ai vu dans celle de M. Louis Gorret, horticalteur, rue du Bourbonnais, à Lyon- Vaise, à peu près toutes les variétés connues représentées par des spéci- mens bien cultivés. J'ai surtout noté : EvoDrmus latifolia alba variegata. uuicropliyllus. pyramidalis. japonicus aureo maculala. — — variegata. Evonjmus pulchsllu-. — rotundifolias, etc., etc. — aurea picta stricta. — albo marginata. — Silver Germ. On trouvait également de très belles variétés du même genre dans le lot de M. Cl. Jacquier fils, ainsi que dans celui de MM. F. Morel et fils. J'allais terminer la revue des plantes de la deuxième section, lorsque je me suis aperçu que j'avais oublié les lots d'Ilcx et de Buxus de M. Pitrat et le beau massif de Rhododendrum que M. Luizet exposait hors concours, et surtout les jeunes Figues greffées exposées par M. Grégoire, de Villefranche . M. Grégoire a trouvé le moyen de greffer les vignes françaises sur vigne américaine par un procédé très expéditif. Il peut livrer en godets des greffes bien et rapidement soudées. Bosrs cl Iiosiers. — Une Exposition d'horticulture à Lyon dans laquelle la Rose ne tiendrait pas une place prépondérante, serait une Exposition incomplète. Aux noirs résineux et à la verdure envahissante des plantes de serre, dont la monotonie deviendrait fatiguante à la longue, il est heureux que la plus séduisante des fleurs vienne prêter l'éclat de ses couleurs chatoyantes. — 198 — Cette année, la saison des Roses était un peu en retard, mais malgré cela, il y en avait partout et do belles, je ne vous dis que ça. Fleurs coupées. Rosiers en pot, hautes tiges, basses tiges, francs de pied, greffés rez-terre, etc. Cinq colleclions générales composées d'un nombre effrayant de variétés étaient en présence et, comme les trois déesses du mont Ida, luttaient pour la beauté. On a pu voir sur la liste des récom- penses dans quel ordre Paris, c'est-à-dire le Jury, les avait clas- sées sous ce rapport. Je n'y reviendrai pas. Dans la collection do M. Alexandre Bernaix, horticulteur-rosié- riste à Villeurbanne (Rhône), renfermant plus de liuil ccius variùih de roses, parmi lesquelles on remarquait beaucoup de nouveautés. Dans les hybrides je note : Grandeur of Cheshunt, Joseph Métrai, Lord Bacon, Madame Wilson, Boileau, Queen cf Queens, Merveille do Ljon, Duo d'Edimbourg, Turenne, Malame Duoher, Présiderit Tliieis, Lord Macaulay. Thés : Madame de WaiteviUe, Anna Ollivier, Edith Gilforil, Hortus Tolosanus, Princess of WalL's, Perle des Jardins, Thérèse Levet, etc. Hybrides de thés : La France, Camoëns, Distinction, Lady Mary Filz- Wiiliam, Madame Alexandre Bernaix, eto. lle-Bourbo'i : Abbé Girardin. Malmaison rouge, Robusta, Victoire Fontain. . etc. Puis des Mousseux, Portlands, Cent-Feuilles, etc. Provins. — La collection de Provins de M. Bernaix renfermait plus do vingt variétés. On remarquait surtout : Belle des Jardins, Cam;iïeu, Commandant Beaiirepaire, Dometil Beccard, Eulalie Lebrun. Mécèno, Triuoloro de Flandre, Perle des pariachées, Mer- cedes, Pepiita, La neige, Narcisse de Salvandy, etc. La collection générale de M. Pernet fils-Ducher était fort belle et contenait beaucoup de belles variétés obtenues dans l'établisse- ment. Je note : William Allen Richardson, Perle de Ljor , M"''' Welche, Marie Van Houtte, Jean Ducher, Jules Finger, Edouard Gautier. Charles de Légrady, Aana Ollivier, Amazone, Rêve d'or, Bou \uet d'or, J. Bernacohi, Ville de Ljon, Gloire de Ducher, Rosiciiste Jacob. Et dans les autres varii'tcs, on a reml)arras du choixpour choi- sir les plus belles telles que : Thérèse Levet, Vicomtesse Decazes, Rubens, Reine Marie Henriette, Reine des Pays-Bas, Perle dos jardins, Niphetos, Etoile de Lyon, Beauté de l'Europe, Jean Pernet, Céline Forestier, La France. Boieklieu, Baronne, Merveille ds Lyon, Ferdinand Chalïolte, Abel Carrière, Louis Van Houtte, Capitaine Christy, etf. 109 El comme nouveautés : André Sehwartz, Sunset, M"" de Watteville, Grâce Darling, Ladj Mary Fitïwilliam, Alphonse Soupert, Julie Gaulain, Souvenir de Gambetta, Henry Schultheis, Bertha Mackart, Gloire Lyonnaise. M. Schwartz, rosiériste, route de Vienne, exposait avec d'autres lots, une collection très complète dans laquelle je note les variétés: André Schwartz. Etendard de Jeanne d'Arc. Gaston Chandon. Sunset. M""" de Watteville. Comtesse de Pembroke. Aline Rozey. Mme patiny de Forest. Général Appert. Yictoi' Hugo. Alphonse Soupert. Eclair. Antoine Wintzer. Eéveil du Printemps. M. Duché jeune, rosiériste à'Ecully, présentait une collection dont les variétés bien choisies et très nombreuses avaient des fleurs de toute beauté. Il faudrait citer la plupart de ces variétés. Nous nous bornerons aux suivantes : Merveille de Lyon. M""" E. Verdier. Gloire de Bourg-la-Rei- ne. M"'« Duuher. M"-" de Wateville. A. Richardson. Souvenir de Gambetta. Eclair. Ma Surprise. Gloire Ij'onnaise. Etoile d'or. M""" Wilsoû. Souvenir de Rambaux. Etoile de Lyjn. La collection de M. Bonnaire, rosiériste à Monplaisir, se faisait remarquer par le bon choix des sortes exposées et comme dans celles de ses confrères, l'amateur était fort embarrassé pour noter les variétés les plus belles. Buses de semis — La liste des récompenses, publiée dans le pré- cédent numéro de cette revue, a mentionné les médailles que le juiy a accordées aux Roses nouvelles obtenues cette année par les rosiéristes lyonnais ; on a pu voir qu'il n'y en a pas eu moins de six, dont une en or, plusieurs en vermeil ou en argent. Les variétés exposées feront la joie des amateurs, car la plupart méritent une mention spéciale. Comme nous pensons pouvoir donner un jour les descriptions exacte.^ de toutes ces nouveautés, nous n'en dirons rien de plus pour le moment. Collections de 100 ef de 50 roses. — Si les vrais colleciionneurs préfèrent admirer les lots oîi les variétés sont très nombreuses, combien j'en connais qui portent de préférence leurs regards vers les collections qu'une sélection judicieuse a un peu réduites. Là, en effet, le choix est plus facile. De nombreuses nullités ne fixent pas l'attention au détriment des plantes de choix. MM. Dubreuil, Duchet et J.-B. Guillot fîls. prenaient part au concours de 100 roses. M. Dubreuil, rosiériste à Monplaisir, qui a mis de très belles roses au commerce, obtient le premier prix dans ce concours. Je note dans son lot : — 200 — Adrienne Chiistophle. B ■'' ' f yotuiHise. Catherine Mer met. M"» Chédoinb Guinoi- ."•eai. Rosiéristo Ratnbaus. Thérèse Levet. M""= J. Sisley. A. -M. Montravel. Perle d'or. Aaiiral Courbet. Beitha Macliard. Merveille de Lyon. Lord Bacon, oto. La collection des 50 plus belles roses trouve deii.x exposants, MM. A. Bernaix et J.-B. Guillot fils. Celle de 30 variétés obtenues par l'exposant n'en trouve qu'un, M. J.-B. Guillot fils. Ce concours n'était pas à la portée de tous, et cela se comprend ; car on ne met pas trente belles roses au com- merce en peu de temps. M. Guillot fils, qui est un des meilleurs semeurs lyonnais, a gagné le prix dans ce concours. Rosiers en pois. — M. Schwartz prenait part à trois concours concernant les rosiers en pots : 1" Collection très nombreuse de rosiers nains, comprenant l'élite des variétés, parmi lesquelles je cite au hasard : Ch. de Legradj. Gabriella Brevet. Baronne de Wermer. Fannj Pauwels. Marie de Médicis. F. Cavendish. Etendard de Lyon. Léoa Gambetta, etc. 2° Collection de 300 variétés de rosiers tiges parfaitemen^ fleuris. Ce lot était très beau et avait dû coûter beaucoup de travaij à son propriétaire . L'énumération des sortes qu'il contenait nous mènerait un peu loin, je me bornerai à mentionner : M'"^ Massicault. Violetie Bouyer. Baronue Blanche. Merveille de Lyon. M""' Pierre Oger. M"« Isaac Pereire. Niphetos. Perle des Jardins. William Alen Richard- son, etc. 3° Collection de 50 rosiers remarquables par leur développe- ment, qu'il faudrait tous citer ; 4° Collection des 25 meilleurs rosiers pour la culture en pots, parmi lesquels on trouvait : Merveille de Lyon. Camcënj. La France. Marie Baumann. Jules Margottin. Perle des Jardins. MalmaisoD. Etoile de Lyon. Jean Liabaud. Ferdinand Chaffolte, etc. MM. J.-B. Guillot et fils, rosiéristes à la Guillotière, présen- taient, cultivés en pots : 1° Une collection de rosiers nains, qui était fort belle et surtout bien composée ; 2° Une collection de 25 rosiers obtenus par l'exposant. Si on voulait signaler les 25 variétés exposées, on trouverait des plantes de grand mérite, des plantes qui restent dans les collections. Une seule : La France, suffirait à illustrer une maison. — 201 — M. Pernet âls-Ducher, qui avait une si belle collection de roses en fleurs coupées en présentait également une de rosier tige. M. Gamond et M. Dubreuil prenaient aussi part au concours de 50 rosiers en forts exemplaires avec de beaux spécimens des variétés les meilleures pour ce genre de culture. Plantes cl jlcurs coupées. — Je retrouve MM. F. Morel et fils qui exposent une collection de 100 arbres et arbustes en rameaux coupés. Ce concours est fort intéressant, car il permet aux amateurs et aux jardiniers d'apprendre à connaître des espèces ou des variétés qui ne sont pas très communes dans les cultures et qu'il serait difficile de présenter autrement. MM. Léonard Lille et Beney, marchands-grainiers à Lyon, exposaient une fort belle collection de plantes vivaces. J'avoue volontiers que j'aime les plantes vivaces — j'espère que cet aveu ne me fera pas détester de mes amis — que l'on proscrit de plus en plus des jardins. Mais, Messieurs, sans les plantes printanières et rustiques vous n'auriez rien dans vos jardins de février à juin, car tous vos genres à la mode craignent le froid, tremblent et gèlent à la première bise suspecte. Dans le lot de MM. Lille et Beney je remarque tout une série d'Antirrhinum, d'Iris variés, d'Hesperis, de Saxifrages, d'Iberis, de Pavots, de Reseda, d'Alstrœmeria, de Mignardises, de Delphi- nium (très beaux) et d'une foule d'autres genres qu'il serait trop long d'énumérer. MM. Rivoire père et fils, marchands-grainiers à Lyon, qui avaient de beaux lots de légumes que nous mentionnerons plus loin, présentent aussi une collection de fleurs coupées composée de renoncules, d'Anémones, plusieurs belles variétés d'Ixia — on remarquait surtout la variété viridiflora qui est fort curieuse — des Clarkia, Gilia, Nemophiles, Dianthus, Pyrethres, Giroflées, etc. Graminées sèclies. — M. Molin exposait une collection de gra- minées sèches, dont on fait actuellement un si grand usage dans l'ornementation des salons. Il y avait là des espèces étrangères à la flore d'Europe, qui ont été fort admirées. En dehors de sa collection, M. Molin présentait des bouquets de fleurs sèches, des panaches de Gynerium et une foule d'autres inflorescences habilement assemblées. Si je mentionne encore les beaux Pétunias de M. Guillet et les Pensées de M. Boucharlat jeun-i, présentées en fleurs coupées, il ne me restera plus, pour régler le compte des plantes d'orne- ment, qu'à parler des bouquets, couronnes, surtouts, etc. — 202 — Là, il y a eu une lutte terrible : un des concourrants a roulé sous la table et a disparu; l'exposition des deux autres a fait la joie de ceux qui se plaisent à contempler les fleurs groupées avec art. Et qu'on ne s'y trompe pas, c'est un art fort difficile que celui de faire un bouquet. Il faut non-seulement connaître l'harmonie des couleurs, mais posséder ce sentiment artistique que définit vague- ment la loi des contrastes. MM. Combet-Cordier et M. Musset, fleuristes à Lyon, avaient réuni dans leurs lots tout ce qu'on peut voir de plus beau et de plus élégant. Mes compliments, mesdames et messieurs. ^jme jvfoirot, successeur de M™" Jacquin, ne présentait que trois bouquets, mais qu'ils étaient jolis et qu'ils ont dû faire envie aux visiteurs. {^suivre.) V. V. M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 16 mai i885 , tenu* dans la salle des réunions industrielles, Palais du commerce, à Lyoo. Présidence de M. B. Comte, vice-présideat. La séance est ouverte à 2 heures, par la lecture du procès-verbal de la dernière réunion qui est lu et adopté sans obsorTations. Correspondance. — M. le Secrétaire général procède au dépouillement de la correspondance qui se compose de : 1» Une lettre delà Société d'horticulture de Chalon-sur-Saône demandant la nomination d'un membre de notre Compagnie pour faire partie du Jury chargé d'attribuer les récompenses à l'Exposition qu'elle organise à Chalon, et dont l'ouverture est ûxée au 24 juin prochain. Pour répondre favorable- ment à la demande de la Société d'horticulture de Chalon-sur-Saône, M. le Président désigne M. A. Bernaix pour représenter l'Association horticole Ijonnaise. 2° Une lettre de M. le Président de la Société d'horticulture et de bota- nique de Marseille remerciant notre Société d'avoir bien voulu désigner notre collègue M. Pitaval pour la représenter comme membre du Jurj de l'Exposition qu'elle organise à Marseille pour le mois de mai courant. 3° Une lettre de M. le Ministre de l'agriculture demandant à M. le Prési- dent de lui faire connaître le nom du délégué que l'Association horticole lyonnaise aura choisi pour la représenter et prendre part à la délibération dans laquelle les délégués des Sociétés et des Comices, les membres du Jury et les exposants du Concours discuteront et proposeront les modifications ou améliorations qu'il conviendrait d'apporter au programme du Concours agricole de l'année prochaine. M. Jules Chrétien est nommé délégué pour représenter l'Association horticole lyonnaise. 4° Une lettre de M. le Préfet du Rhône informant M. le Président que M. le Ministre de l'agriculture a accordé à notre Société une subvention de 550 francs à distribuer en primes à l'horticulture. Des remercîments unani- mes sont votés par l'assemblée à M. le Ministre de l'agiiculture. 5° Une lettre de M, le Président de la Fédération des Sociétés lyonnaises de gymnastique demandant à l'Association horticole lyonnaise de vouloir bien prendre part à la souscription que ces Sociétés ont ouvertes pour ache- ter des prix et donner plui d'éclat à la iéte qu'elle donneront à Lyon les 24 — 203 — et, 25 mai courant. L'Assemblée consultée vote une médaille de vermeil pour les Concours de gymnastique or^'anisés pir la Fédération das Sociétés de notre ville. Publications. — M. le Secrétaire général signale les diverses publications illustrées ou autres que l'Association a reçues depuis sa dernière réunion ; et fait circuler celles qui sont le plus particulièrement intéressantes il men- tionne en outre : 1* Le programme du Congrès international d'horticulture qui se tiendra à Paris le 25 mai courant ; 2° Le programme de l'Exposition que la Société d'horticulture de Chalon- sur Saône ouvrira en cette ville le 24 juin prochain ; 3° Un numéro du Bulletin de la Société d'/iorticulture de Genève; enfin, une brochure intitulée : La Boite de Pandore, dont l'auteur, M. A Massart, fait hommage à notre Compagnie. Présentations. — Quatre candidats au titre de membre titulaire sont pré- sentés pour faire partie de notre Société. Conformément au règlement, il sera statué sur l'admission de ces membres à la prochaine réunion. Admissions. — Après un vote de l'Assemblée, M. le Président proalame membres titulaires de l'Association horticole lyonnaise les candidats présen- tés à la précédente réunion. Ce sont MM. : Pétraz (Francisque), horticulteur-pépiniériste, à Ambérieu (Ain), présenté par MM. Cl. Jacquier fils et Molin. Ponthus, négociant, rue Bourbon, 8, Ljon, présenté par MM. Nicolas et Liabaud. Perria (François), jardinier chez M. Causse, membre du Conseil général du Rhône, à Charbonnières (Rhône). Monroy (Michel), jardinier à Déûines (Isère), présenté par MM. Bernaix (Al.) et Viviand-Morel. Faure-Carilhan, juge suppléant à Villefraaohe (Rhône), présenté par MM. Hoste et Viviand-Morel. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : 1» Par M. Pernet fils-Ducher, un lot remarquable de Pivoines fleuries (fleurs coupées), parmi lesquelles se faisait distinguer le superbe gain de cet établissement : Souvenir de Duckcr, Les autres variétés de Pivoines en arbre étaient : Fragrans maxima. Kliazi. Adèle de Cursy. Kaiser Léopold. Rinzi. Rosa mundi. Van der Maelen. Desjanir. Maris. Colonel Malcoun. Leopoldo. Impératrice Joséphine. Lactea. Van Houitei. Madaaie de Montmarin. Archiduc Ludovic. Madame de Watry. Maria Theresa. Robert Fortune (Chine). Orgueil d Hong-Kong (Chine). Vivid (Chine). Osiris (Chine), Salmonea (Chin*^), 2» Par M. Clapot, maraîcher, une série complète des légumes de la saison remarquables par leur volume, principalement la Bette blonde à cardes bl^n- ches et le Poireau de Rouen, qui étaient d'une grosseur exceptionnelle. 3» Par M. A. Bernaix, rosiériste à Villeurbanne (Rhône), une belle collec- tion de roses qui étaient fort jolies malgré la saison encore peu avancée; étaient particulièrement remarquables : Boses Noisette : Joseph Barnacchi, Reine Olga de Wurtemberg, William, A. Richardson, Madame Eugène Mallet, Rêve-d'or, Céline Forestier, etc. — Hybrides de Thé : Cheshunt, beau coloris rose carminé teinté cerise. Madame Alexandre Bernaix, etc. — Hybrides de noisette : Madame Alfred Carrière. — Roses Thé : Balle Lyonnaise, Maréchal Niel ; une fleur de cette 204 — dernière variété était surtout remarquable par sa grandeur et son beau coloris jaune foncé. 4° Par M"' veuve Cl. Joly, horticulteur à Monplalsir, un lot de dix varié- tos nouvelles de Bégonias rex obtenus dans son établissement et récompensés d'une médaille en 1884 par une Commission spéciale nommée par TAssocia- tion horticole lyonnaise. Ces variétés seront mises au commerce le 10 juin prochain et portent les noms suivants : Président Dutailly. Madame Gsulain. Capitaine Locard. M. Viviand-Morel. M. Jules Chrétien. M. Hoste. Madame Muzatier Cerdon. Madame Rivoire jeune. Madame Devillat. Souvenir du Père Joly. 5» Par MM. Rivoire père et fils, marchands-grainiers à Lyon, deux potées de NemnphUa atnmoria et de Phacelin campnnularia. Cette dernière plante, qui est d'un charmant effet décoratif, peut s'employer ea plein air, en cor- beilles ou isolément; à cet apport était joint un bouquet de nombreuses et fort jolies variété de Némophiles. G" Par M. Fr. Morel, horticulteur à Lyon-Vaise, un lot de choix de Pivoines en arbre en fleurs coupées d'un effet superbe ; ce sont : Comte de Flandre. Lactea. Athlète. Comte de Rambuteau. Bijou de Chusan. Rosa miuidi. Elisabeth. Louise Mouchelet. Madame Lafay. Madame de Wattry. • 7° Par M. Verne, jardinier chez M. Godinot, à Tassin (Rhône), une potée de Pétunia double panaché, d'une jolie forme, qu'il a obtenue de semis et couverte de fleurs ou de boutons. 8° Par M. Viviand-Morel, au nom de M. Nicolas, marchand-grainier à Lj'on, un spécimen d'étiquette d'une composition inaltérable à l'humidité et à la chaleur. Pour juger tous ces apports, il est nommé deux Commissions composées de MM. Rivoire fils, Berthier et Pelletier pour les légumes ; de MM. Barret, Boucharlat aîné et Bellisse pour les fleurs et autres apports. Après examen, ces Commissions proposent d'accorder à : M. Clapot, une prime de l''° classe pour son apport de légumes. M. Pernet fils-Ducher, une prime de 1" classe pour ses Pivoines, et men- tion spéciale pour la variété Souvenir de Ducher. M. A. Bernaix, une prime de l'^ classe pour ses roses. M. Fr. Morel, une prime de 1" classe pour fes Pivoines, et mention spé- ciale des variétés Osiris et Bijou de Chusan. ^niB ye Cl. Joly, une prime de l'''' classe pour ses Bégonias rex. MM. Rivoire père et fils, une prime de 2° classe pour leur Phacelia. M. Verne, une prime de 3' classe pour son Pétunia. Rektivement à l'étiquette présentée par M. Nicolas, la Commission demande qu'elle soit soumise à une autre Commission qui serait chargée de justifier de sa durée dans les diverses conditions climatériques où elle doit être exposée. Toutes ces propositions, mises aux voix, sont adoptées à l'unanimité. L'ordre du jour portant la nomination d'une Commission chargée de faire les visites pour les Concours spéciaux en 1885, l'Assemblée consultée décide qu'il y a lieu de renvoyer cette nomination à la prochaine réunion. Elle fixe également à l'ordre du jour de sa prochaine séance une question horticole pleine d'actualité : Quelle peut être l'influence de la culture sur l'asperge en tant que grosseur et qualité ? M. le Président remet les diplômes de primes aux personnes qui les ont obtenus et donne la parole à M. Pitaval au sujet d'une décision du Conseil demandant à l'Assemblée qu'elle statue d'urgence sur l'achat des accessoires nécessaires pour l'exposition convenable des apports sur le bureau. _ 205 — L'Assemblée, reconnaissant l'insuffisanca des moyens employés jusqu'à présent, donne, par un vote, plein pouvoir au Conseil d'administration dd faire acheter ou confectionner tous ustensiles qu'il jugera nécessaires pour recevoir convenablement tous les apporta qui seront soumis à son examen. La séance est levée à quatre heures et demie. Lyon, 10 mai 1885. Le Secrétaire adjoint, J. Puvilland. Lychnis (Lampette). Le mot Lychnis tire son origine de tuchnos, lampe, que les Grecs avaient donné à une plante de la famille. Mais que de vicissitudes ce malheureux genre Lychnis a eu à subir depuis sa création. On lui a successivement enlevé le plus grand nombre de ses espèces pour en faire des Silè)w, des Jyrosiemma, des Fiscaria, des Corona- riUf des Pelrocoptis et une foule d'autres genres. Actuellement la flore française ne mentionne plus comme indigène que les Lychnis (los cuculi^ flos jovis et coronoria; encore quelques auteurs ont-ils trouvé le moyen de créer le genre Coccijgantlic pour le L. flos cuciili — 206 — et le genre Coronaria pour le Lychnis coronaria, de telle sorte que par voie d'élision la riche cohorte lychnidienne se trouve réduite à sa plus simple expression. Cependant il fut un temps où les Lychnis brillaient du plus vif éclat. On en citait les espèces comme des merveilles d'élégance et on les appelait : Rose du Ciel, OEillel de Dieu, Fleur de Jupilcr, Croix de Malle, Passe fleur, etc. On les cultivait dans tous les jardins, qu'ils ornaient aussi bien, sinon mieux, qu'une foule d'autres plan- tes qui les ont remplacés. Les collections de Lycluiis ont été à peu près abandonnées. Cependant on fait encore des massifs de Lychnis viscaria, soit de la variété à fleur simple, soit de celle à fleur double. On emploie encore pour le même usage le Lychnis cwU-rosa. Parmi les plus remarquables que j'ai cultivés autrefois, le Lych- nis grandiflora arrive en première ligne. C'est une fort belle plante vivace, originaire de la Chine, dont les grandes fleurs écarlates arrivent en juin-juillet. Il y a bien longtemps que je n'ai pas eu le plaisir delà revoir. Le dessin ci-contre, considérablement réduit, n'en donne qu'une faible idée. Le Lychyiis chalcedonica, plus connu sous le nom de Croix-de- Malte, est encore dans tous les jardins. Mais pourquoi n'y voit-on plus que très rarement les belles variétés de Lychnis coronaria, — simples, doubles, blanches, roses et rouges? — Pourquoi a-t-on laissé aussi le Lychnis jlos-jovis, que je rencontre toujours avec plaisir dans mes herborisations de hautes montagnes? C'est une bien belle plante dont la culture n'est pas difficile et qui , malgré ses stations alpines ne craint nullement d'être transplantée dans les plaines. Et ce beau Lychnis fulgens, que nous devons à la Sibérie, pourquoi est-il devenu si rare. Ah ! la mode, sous prétexte de nouveauté, est une marâtre qui, comme Saturne, dévore une partie de ses enfants: elle passe, ou plutôt nous fait passer notre existence à trouver ridicule aujour- d'hui ce que nous trouvions superbe la veille. Heureusement qu'il y a encore de rares amateurs qui ne se lais- sent pas éblouir par le clinquant de certaines nouveautés et qui conservent précieusement dans leurs jardins les belles plantes d'au- trefois. Heureusement encore qu'il suffit au botaniste de gravir les montagnes pour arracher à leurs altitudes élevées les espèces, qu'en jardiniers négligents ou volages, nous aurons laissé perdre. Ch. L. — «07 — CALENDRIER HORTICOLE fiésumi' (h's Iraraux et des semis à faire dans les jardins. JUILLET Culture potagère. — Les travaux relatifs à la culture potagère se divisent, en juillet, en deux catégories : on sème encore tous les légumes qui peuvent être récoltés avant les gelées et on com- mence le semis de quelques-uns qui ne seront consommés qu'au printemps prochain. Dans la première série, on peut indiquer : Carottes, Scaroles, Cornichons, Haricots, Laitues, Navets, Radis, Chicorées frisées et autres, et toutes les fournitures : Persil, Cerfeuil , Céleri à couper , Chicorée sauvage , Cresson alénois, Roquette, etc. Dans la deuxième série : Choux (divers), Oignons blancs. Poi- reaux, Poirée (Bette), Pissenlit. Jardin d'agrément. — On peut commencer à relever les oignons à fleurs dont les feuilles sont desséchées ; si on ne veut pas les relever, il faut soigneusement marquer les places qu'ils occupent, afin de ne pas les endommager plus tard en labourant le terrain. On remplace les massifs printaniers par d'autres plantes œstivales : Pétunias, Verveine, Phlox Drumraondi, Coreopsis, etc. On peut marcotter les Œillets et bouturer les sommités des Chrysanthèmes, si on veut obtenir des plantes naines. On peut également commen- cer, à l'ombre, le premier semis de Pensées qui fleurissent en automne. C'est le bon moment pour semer toutes les graines de plantes, arbres ou arbustes durs à germer, tels que : Lauréolc, Pivoines, Aconit, Smilax, Rosiers sauvages, Ruscus, Muguet, Gouet, et en général toutes les grames de bonne qualité qu'on aura reconnu pour être d'une germination difficile. On doit semer toutes les vraies bisannuelles et la plupart des plantes vivaces. Jardin fruitier. — On continuo les pincements, et le Pécher en espalier doit être l'objet des soins continuels du jardinier. On com- mence la récolte des premières poires. On doit se souvenir que la plupart des variétés de Poirier sont préférables récoitécs tin peu avant leur maturité. Serres et châssis. — Les serres chaudes seules contiennent encore des espèces auxquelles on ne marchande généralement pas les arrosements, les seringages et une aération suffisante. 11 y a pour- tant des sortes qui se reposent dans ce moment et demandent à être — -268 — ménagées On s'aperçoit qu'une espèce veut entrer en repos quand malgré la chaleur et l'humidité qu'on lui fournit elle persiste à ne pas végéter vigoureusement ; on remarque, du reste, chez les sortes de cette catégorie un ralentissement graduel de la végétation. Quand ce sont des plantes tlorales, l'époque qui suit la maturité des graines coïncide généralement avec la période de repos. On doit profiter des moments de la journée où les travaux de jardins sont très pénibles, à cause des fortes chaleurs qui régnent habituellement à cette époque, pour exécuter les réparations de vitrerie et de peinture dont les châssis ont besoin. On évitera, si l'on peut, de laisser les cotfres en plein air, car les alternatives de chaleur et d'humidité les détériorent très rapidement. PLANTES NOUVELLES. — CATALOGUES Léonard Lille et Beney, horticulteurs grainiers, 7 et 9, cours Morand, à Lyon. — Prix-couraot général d'oignons à fleurs et de graines diverses à semer en juillet et mois suivant : Collections très complètes dans les genres : Amaryllis, Anémones, Fritillaires, Crocus, Jacinthes, Cyclamen, Iris, Ixia. Jonquilles, Narcisses, Tulipes, Perce-Neige, Tritoma, Tropeolum, etc. Fian- çons de Primevère de Chine et de Cinéraires hybrides, Coutellerie et acces- soires horticoles, étiquettes, mastic à greffer, etc. Avis auxMembres de l'Association Horticole lyonnaise Messieurs les Sociétaires qui n'ont pas encore soldé le montant do leur cotisafiou de l'Année 1.^85, sont informés que M. Jacquier, trésorier de l'Association horticole lyonnaise leur adressera sous peu, par la poste, un mandat de 12 francs, montant de la cotisation susdite. Nous prions nos collègues de réserver un bon accueil à ce mandat. Concours établis par l'Association horticole lyonnaise AVIS. — Les personnes qui désirent prendre part cette année aux concours spéciaux, devront adresser leur demande à M. Viviand-Morel, cours Lafajettc! prolongé, 61, à Villeurbanne-lès-Lyon, avant le 15 juillet prochain. Voir pour les conditions des Concours, Lyon-Horticole n» 10, année 1885. Le Gérant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 JUILLET N" 13 CHRONIQUE Tarifs à laxe kilométrique décroissante. — Mes pères, disait Pascal. , . 0 disciples d'Escobar, de Nonotte et dePatouillet! 0 vénérables, illustres et majestueuses Compagnies de chemins de fer! vous avez pensé que nous étions de purs imbéciles, d'indignes crétins ; qu'on pouvait non-seulement nous tondre proprement, mais nous écor- cher avec grâce, le sourire aux lèvres, sans nous faire crier; qu'il suffisait, avant de passer à la caisse, de dire gravement que vous ne désiriez que notre bien, — vous ne mentiez pas, mes pères. — Que vous vouliez prendre nos intérêts, — cela ne fait pas l'ombre d'un doute ; — que nous étions de braves gens, d'excellents citoyens payant l'impôt et craignant Dieu ; de bons pères de famille, de que sais-je quoi encore? Eh bien ! non, ça n'a pas pris, et les tarifs à taxe kilométrique décroissante ne seront pas homologués ou, s'ils le sont, ce sera malgré nous, entendez-le bien, Grandes Compagnies. Décroissante... on croit rêver. Voilà où en est arrivé la langue française. La taxe décroît, mais les prix de transport augmentent. Singulier résultat. En deux mots, voici l'histoire : Depuis longtemps, les horticul- teurs qui payent fort cher les transports des végétaux par chemin de fer, demandaient sur tous les tons l'abaissement des tarifs. Pétitions d'ici, réclamations de là, tous les moyens furent employés, et en haut lieu on finit par s'occuper de la question. On s'en occupa tellement bien, qu'il faudrait presque actuellement recom- mencer une campagne pour prier ces messieurs de bien vouloir nous laisser tranquille. M. Baptiste Desportes, directeur de l'établissement André Leroy, à Angers, a traité ce sujet à fond et publié un travail important — 210 — qui a servi de base à la discussion qui s'est engagée sur cette question au congrès international d'horticulture qui s'est tenu der- nièrement à Paris. M. Desportes a clairement démontré que dans la plupart des cas l'application des tarifs à taxe kilométrique décroissante, grèveront le transport des produits horticoles de charges nouvelles assez considérables. L'Association horticole lyonnaise, réunie en assemblée générale, a décidé à l'unanimité des membres présents qu'elle s'associait à M. Desportes et aux membres du congrès pour prier M. le mi- nistre de refuser l'homologation des nouveaux tarifs proposés par les Compagnies de chemins de fer et d'obtenir, avec une sage révision, l'unification des tarifs pour toutes les Compagnies. Des arrosements pendant les fortes chaleurs. — Il semble tout à fait naturel, quand le thermomètre marque 30" centigrade à l'ombre, que le soleil darde perpendiculairement ses raj'ons sur les feuilles, que l'évaporation est considérable, il semble très-naturel, dis-je, de penser que de vigoureux arrosements, de l'eau à profusion ne pourront que favoriser la végétation et aider les plantes à résister à l'action de ces hautes températures. C'est une grave erreur dans beaucoup de cas. Les végétaux sont organisés physiologiquement pour vivre sous des zones et des climats divers ; sous le même climat, il y a des espèces qui se plaisent dans les terrains frais, comme il y en a d'autres qui recherchent les sables secs ou les rochers arides. Les unes aiment l'humidité (espèces hygrophiles) ; les autres la séche- resse (espèces xérophiles), et dans beaucoup de cas, — principa- lement pour les espèces vivaces ou arborescentes, — alternative- ment la sécheresse et l'humidité. Les espèces, — je ne connais pas beaucoup d'exception à la règle, — aiment l'humidité pour développer de nouveaux tissus et ne craignent pas la sécheresse pour élaborer chimiquement dans leur mystérieux laboratoire les substances alimentaires qu'elles y ont déposées à la hâte. Le jardinier doit donc se guider sur ces règles physiologiques. Une espèce, après avoir poussé vigoureusement (ce qui indique que le sol et le climat lui convenaient), ralentit-elle sa végétation au moment des fortes chaleurs, c'est un signe presque certain qu'il faut très peu l'arroser. La plante qui est en pleine végétation au moment où il fait très chaud et qui semble souffrir de cet excès de chaleur, demande à ce moment un arrosage modéré. Des bassinages matin et soir, l'arrosement de la surface du sol avoisinant lui aideront mieux à passer la période difficile, que des arrosements abondants. — 211 — Mais trompez ferme toute espèce qui (lemaiide beaucoup do clia- leur pour se développer et dont c'est l'épo(iue de développement. Mouillez toujours à fond les plantes quand vous arrosez; il vaut mieux n'arroser que tous les trois ou quatre jours comme il con- vient, que d'arroser à moitié et à tout propos, souvent hors de propos. Les espèces qui ont fleuri et qui ne remontent pas ne craignent généralement pas la sécheresse. Les plantes grasses aiment beaucoup l'eau pendant les fortes chaleurs, contrairement à ce que beaucoup de gens s'imaginent. Les bulbeuses qui ont fleuri doivent être tenues au sec. Les Pelargoniums à grandes fleurs ne recevront que très peu d'eau. Les plantes d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, de la région médi- terranéenne, des Canaries, des Açores, j'entends les plantes indi- gènes vivaces, craignent pour la plupart les arrosements à cette époque de l'année. En résumé, tenez au sec les plantes au repos; trempez modé- rément celles qui craignent la chaleur ; mais arrosez à fond celles qui paraissent se développer vigoureusement. Escarbilles de coke. — Depuis fort longtemps on a conseillé l'emploi du charbon de bois pour maintenir la fraîcheur et Thumi- dité dans la terre qui sert au rempotage de certaines plantes de serre telles que : Orchidées, Aroïdées, Fougères, Broméliacées et autres. Il y a une centaine d'années que Tatin signalait le même charbon, saturé d'humidité par un procédé spécial, comme très favorable à la réussite des plantations dans les terrains secs ; mais malgré les bons résultats donnés par cette pratique, elle n'a pas, peut-être à tort, rencontré beaucoup d'adhérents. Il est clair que les végétaux auxquels l'humidité est indispen- sable ne peuvent que profiter de celle que certains corps tels que le charbon de bois, par exemple, peut conserver dans leur voisi- nage. Les escarbilles de coke jouent à peu près un rôle analogue. Ces petits fragments poreux se gorgent d'eau, la retienne et main- tiennent la fraîcheur autour d'eux. Les boutures réussissent particulièrement bien, pendant l'été, quand elles sont enterrées dans les escarbilles susdites. Mais il n'y a pas que les boutures qui se plaisent dans ces conditions, les plantes qui craignent les excès de sécheresse ou d'humidité sont dans les mêmes conditions; car si le coke a le privilège de se gorger d'eau, il a également celui de ne l'abandonner que peu à peu et juste assez pour favoriser la végétation des plantes. — 212 — Une nouvelle source de caoutclioue. — On signale le Prameria gland itll fera comme une plante qui produit une grande quantité de caoutchouc pur. Elle provient de la Cochinchine, où elle est très recherchée comme médicament. On sait que le caoutchouc est une substance qui se trouve à l'état émulsif dans le suc laiteux d'un bon nombre de végétaux appartenant pour la plupart à des familles riches en plantes véné- neuses. Les Euphorbiacées, Papavéracées, Apocynées, Morées, etc., en contiennent presque toutes plus ou moins. La plupart des Figuiers, l'Arbre à pain en recèlent en assez grande quantité. Le Ficus clastica, parmi les figuiers, peut être signalé comme une des espèces qui en contient d'assez notables quantités pour qu'on puisse en exploiter la production. Le Ficus elaslica si com- mun, actuellement, comme plante d'ornement, sous le nom de caoutchouc, est loin cependant de produire cette substance en aussi grande quantité que le Siplionia clastica ou I/évé de la Guyane . Propriétés el usages du Bambou. — Bien que dans nos pays tem- pérés le bambou soit plutôt une graminée ornementale qu'une gra- minée potagère ou industrielle ; il nous a semblé qu'un grand nom- bre de nos lecteurs s'intéresseraient davantage à cette plante, — la fortune des orientaux, — s'ils connaissaient quelques-uns des usages auxquels les Chinois et les Japonais la font servir. C'est à M. A. de Saint-Foix, qui a publié dans la Jtevue horlicole des Bou- cltes-du-Bliùne, un article fort remarquable sur le bambou, que nous empruntons les renseignements qui vont suivre : u Les Lidiens et les Chinois mangent les jeunes pousses de bambous comme ici les asperges, ou encore en salade et en purée ; ils en font aussi des fritures qu'ils trouvent excellentes et même des confitures; on fait un commerce actif de ses pousses vertes. On les conserve en les faisant dessécher; en les mettant dans l'eau tiède, elles redeviennent tendre. « Dans certaines localités on fait manger les feuilles vertes aux bestiaux. En Chine et au Japon on peut dire que les habitants les approprient à tous leurs besoins; ils en font des charpentes, des écheUes, des maisons, des ponts; on les utihse comme tuyaux pour les conduites d'eau. On en fait aussi des vases, des pots, des char- retons à bras, des lits, des fauteuils, des tables, des paniers, des couteaux. Les bambous servent encore à fabriquer un excellent papier, des chapeaux, des parapluies, des plumes à écrire, des éventails, des pipes, des cordages et même des toiles grossières, etc., etc. » V. V.-M. — 213 — L'Exposition d'horticulture (Suite et fin) CULTURE maraîchère Si les plantes d'ornement, le 1 arbres et le? arbustes sont à Lyoa l'objet d'un commerce important, la culture des légumes y tient également une place considérable. Il suffit du reste, pour en avoir u-ieiléî approximative, d'aller faire chaque matin, entre cia] et nsuf heures, une promenado sur les quais de Lyon où se tiennent les marchés : l'aspect des innombrables étalages de légumes rappellera au promeneur qu'il y a à Lyon près de huit cent mille mâchoires qui se chargent de débiter les végétaux comestibles. Les légumes devraient donc se présenter nombreux dans les expositions et y occuper une place de premier ordre qie justifierait bien leur incontesta- ble utilité. Mais les légumes ne se pressaient pas nombreux et préfèrent aux médailles d'or et d'argent des programmas, las espèoes sonnantes des habi- tants de Lyon. Le jardinier maraîcher — à quelques excjptions près — se cantonne dans une routine presque séculaire. L'étude n'est pas sou fait. Il améliora peu les procédés, encore moins les races, som9 cette année, en pleine lune, dans tel mois, ce que son aïeul semait sous Louis XV; se lève matin, se couche tard, travaille comme trois nègres et va au marché le matin. Il fuit les expo- sitions. Il a tort. Heureusement qu'il y a quelques exceptions à cette règle ; heureusement que les jardiniers de maisons bourgeoises et les marchands- grainiers sont là pour nous montrer qu'il y a de nombreuses races de légumes d'un grand mérite dont nous privent, faute de les connaître, les maraîchers lyonnais. MiVr. Rlvoire père et fils, horticulteurs-grainiers à Lyon, avaient réuni une collection générale contenant près de six cents variétés se décomposant de la manière suivante : 200 variétés de pommas de terre, 120 de laitues, 80 de pois, 60 de haricots, 40 da choux et le resta en légumes divers. Un lot intéressant des mêmes exposants était celui d'une trentaine de variétés de pommes da terre choisies pjrmi les plus hâtives et présentées avec leurs fanes et leurs tubercules. Celle qui nouj a paru la plus précoce de cette collection était étiquetée : Reine des précoces. IMM. Rivoire père et fils présaataient en outre une centaine d'espèces de plantes fourragères en jeunes semis. Le semis était fait dans des terrines carrées. M. Villard, jardinier chez M"» Vachon-Saulnier, à Eoully, exposait une série de légumes tout à fait remarquables, soit pour l'époque oii ils étaient présentés, soit pour la bonne culture dont ils avaient été l'objet. Son lot con- tenait : 18 variétés da courges bien conservées ; 10 variétés de haricots avec des gousses bien développées (le haricot beurre nain du Mont-d'Or était par- ticulièrement bien venu. Toutes cas espèces de haricots étaient cultivées en pots); 20 variétés de laitues toutes très méritantes; 19 variétés de melons bien cultivés et amenés à point et en maturité, particulièrement le melon cantaloup argenté, fond blanc et fond gris galeux; 23 variétés de pommes de terre, et une foule d'autres sortes appartenant aux genres habituellement cultivées. M. Jacquier (Joseph) fils, chef de cultures de M. Jean Jacquier, à Pierre- Bénite (Rhône), avait une collection générale de légumes dans laquelle les meilleures sortes potagères figuraient en assez beaux exemplaires : navets, carotlcf, radis, laitue, chicorée, pois, etc., comptaient chacun un assez bon nombre d'excellentes variétés. M. Guerry, jardinier chez M. Coste, à Caluire (Rhône), montrait un beau lot d'ensemble assorti des meilleures variétés de laitues, chicoréss, pois, choux, navets, ato. — 214 — M. Guerry exposait en outra un superbe poireau à feuilles rubanées de jaune, dont il est l'obtenteur et que le Jury a fort bien apprécié en le récom- pensant d'une médaille d'argent. M. Clapot, horticulteur -maraicher à la Guillotière, dont chacun connaît les cultures bien tenues, tenait à montrer combien il excelle à faire prendra un développement énorme aux variétés qu'il cultive. Ses bettes à côtes, ses navets, seê oigaoas et beaucoup d'autres méritent d'être signalées. Pommes de terre. — Plusieurs des exposants mentionnés plus haut avaiett dans leurs lots des variétés de pommes de terre; mais comme il y avait un concours spécial pour ce genre, deux exposants y prennent part. M. Chipier (Etienne), à Saint-Martin-en-Haut (Rhône), avait fait un choix très judicieux parmi les nombreuses variétés qu'il cultive et en présentait Hne collection d'élite où chaque variété était représentée par de beaux tuber- cules. M. Aumiot, horticulteur à Anse, présentait aussi une assez belle collection de pomme de terra pour la grande culture et de bonnes espèces pour primeur. Mais quels sont donc les propriétaires de ces belles bottes d'asperges étendues sur les tables ? Elles appartiennent à MM. Guichard à Ressouze par Pont-de-Vaux , Berthier, horticulteur à Gi'épieux (Ain) et Rouillard frères à Ecully. On voit qu'il n'y a pas qu'Argenteuil qui a la spécialité d'améliorer l'asperge. Artichauts. — La Gloire de Laon. — M. Bonnement qui n'habite cependant pas le chef-lieu du département de l'Aisne, puisqu'il reste rue du Midi à Villeurbanne, trouve le moyen de nous montrer des capitules d'artichauts de toutes sortes^et bien développés. Fr'aises. — Je n'ai jamais pu m'habituer à considérer la fraise comme un légume. Je crois que c'est un fruit. Mais les haricots, les pois, les tomates, etc., sont également des fruits et il paraît que ce sont des légumes. M. Valla, horticulteur à OuUins (Rhône), présente une collection composée d'un très bon choix des meilleures variétés de fraisiers à gros fruit. Ces fraisiers sont cultivés en pots et ont acquis un développement vigoureux. Les fruits de quelques sortes sont absolument remarquables. M. Marchand, horticulteur-grainier, rae du Sacré-Cœur, à la Guillotière, exposait également une collection de fraisiers à gros fruit, cultivés en pots comptant l'élite des meilleures sortes. On sait du reste que M. Marchand s'adonne d'une manière toute spéciale à la culture des fraises. Il y avait dans son lot une fraise des Quatre-Saisons qu'il a obtenue de semis, qui mérite d'être propagée. M. Dupuis, champigQoniste à St-Fons (Rhône), nous a prouvé il y a déjà quelque temps qu'il s'entend à cultiver les champignons. Les marchands de comestibles de Lyon font du reste un honneur tout particulier à ses pro- duits qui sont bien supérieurs à ceux qu'adressent à Lyon les champignonistes parisiens. Le lot qu'il expose est composé de plusieurs variétés distinctes et de blanc de champignon (vierge et relevé de vierge). Exposition fort inté- ressante. La variété la plus recherchée parmi celles exposées est la blanche, bien qu'elle soit peut-être inférieure en qualité à d'autres. J. J. et V.-M. lodastrle Horticole Mon rédacteur en chef a jugé à propos de me charger de faire un compte- rendu partiel de l'Exposition. Je n'avais qu'à lui obéir, et c'est pourquoi, amis lecteurs, vous êtes obligés d'absorber ma prose. Ne vous en prenez point à moi pourtant, cir si, dans un dîner on sert des merles au lieu do grives, c'est à l'amphytrion qu'an est la faute et non au cuisinier. 215 — A tout seigneur, tout honneur. L^s bjuqujts et les couronucî doivent mar- chbr en tète de ce compte-randu. Aussi bien, c'est avec le plus grand plaisir que je constate, chiriud anaée, d'une exposition à l'autre, un sensible pro- grès réalisé. Il n'y a pas dix ans, l'art de faire des couronnes, des bouquets, des surtout^, était à peu proj ineonnu à Lyon. D -'piis, il s'y est largement développé, et, je le répète, c'est avea plaisir que nous pouvons ne plus voir maintenant ces horribles amas de fleurs serrées sans goût par une disgra- cieuse ficelle. Les couronnes et les bouquets de M""" Combet Cordier sont précisément un des termes de ce progrès réalisé. On peut faire aussi bien mais difficile- mens mieux. M. Musset continue aussi à progresser. Ses corbeilles de deurs sont ravis- santes et présentent un ooup-d'œil véritablement artistique. Une bonne note aussi à M"' Noirot qui exposait uu gracieux lot de trois bouquets. Depuis quelques années, les graminées tendent à prendre une grande place dans la décoration des appartements. Je suis loin de m'en plaindre. Les épis délicats des Stipa, la sveltesse élégante des Briza, Ei-agrostis, Festuca, Agros/is, et la facilité avec laquelle on les conserve longtemps contribue à les faire prendre presque en amitié. Ce sentiment certes, ne peut que croître quand on voit la belle exposition de M. Molin. Les panaches ondoyants de ses graminées engageront sans doute nos gracieuses lectrices à en orner leurs cheminées. M. Nicolas expose aussi quelques-unes de ces délicates plantes, mais nous espérons qu'il ne s'endormira pas sur ses palmes et qu'avec son talent accou- tumé, il nous en montrera à une prochaine exposition, une nombreuse et belle série. Dés qu'on entre à l'exposition, on se trouve en présence d'une des statues qu'ont exposées MM. Gonnella et Barbarin. Ces objets sont, en effet, d'un grand secours dans l'ornementation des jardins et les sujets exposés par ces sculpteurs attirent, ajuste titre, l'attention du public. Nous en dirons autant des kiosques et autres petites constructions édifiées dans l'enceinte de la place Perraahe. Le très joli kiosque en rocaille-ciment, de M. Favler, est d'une réelle élégance et l'on y doit faire une agréable sieste pendant les chaleurs sénégaliennes dont nous sommes agrémentés. M. Voland qui expose un chalet rustique en bois ainsi que deux pigeon- niers d'un bel efl'et, a bien saisi les exigences de ce genre de construction, exigences nombreuses s'il en fut. Il ne faut pas oublier l'élégante cabane de M. Gaillot que l'on remarque à gauche de l'entrée. Quant uu pavillon supporté par une grotte en rocailles, et édifié par M. Joly, c'est presque une œuvre d'art, et, pour ma part, je regrette de ne pas avoir une propriété d'agrément pour en installer un sem blable. Un autre kiosque en ciment, mâchefer et coquilles d'huîtres, présenté par M. Pelletier père, rocailleur aux Charpennes, est également fort bien exécuté. La forme qu'il affecte lui a fait donner par son auteur le nom de grotte-pavillon. Aux environs de Paris on trouve uu grand nombre de cons- tructions aoalogues, ce qui prouve qu'elles sont fort goûtées. Une très bonne note aussi aux rooailleurs MM. Laroche et JoufTray; leurs productions ont très bon air, malgré la difflculté que présente ce genre de travail. L'art horticole nous montre encore bien d'autres jolies choses. C'est ainsi que les plans de jardins, exposés par MM. Luizet père et fiis, Cordioux, Bar- riot, Chaninet, etc., sont vraiment très bien dressés. C'est là un des principes de l'art do jardinier-paysagiste, et il y a gros à parier qu'en travaillant d'après un plan bien établi on aura une grande facilité à mener à bien l'ins- tallation d'une propriété. — 216 — Utile dulcil A côté de l'utile, voici l'agréable, représenté par lea tableaux de plantes sèches qu'expose M™" Pichat. C'est là ua travail de patience qui montre que le goût le plus exquis est toujours le pa-rtage des femmes. On m'en voudrait assurément de ne pas citer les photographies de fleurs de M. Bernoud. Appliquée aux végétaux, la photographie présente de réelles difficultés, et plusieurs des planches exposées sont de véritables œuvres d'art; l'artiste a surmonté tous les obstacles, et sa collection est des plus remarquables. J'ai conservé un très bon souvenir de quelques coquets objets exposés par M. Charnay. Ce sont des cache-pots, des guéridons, etc., en bois rustique qui font un très joli effet. Ils contribuent, j'en suis certain, à la décoration de plus d'une maison de campagne. A remarquer aussi de trèj gracieux vases en paille exposés par M°"=Pin ; c'est léger, délicat, mais peut-être quelque peu fragile. Nous retrouvons cette année de vieilles connaissances : le mastic Dantin, la cueilleuse Dubois, exposée par MM. Ri voire père et fils , le mastic Rivoire, le guêpier infaillible des mêmes expo3:\nts. On revoit ces objets à chaque exposition, ce qui indique la vogue méritée dont ils jouissent dans le public. M. Cortot a une série importante d'étiquettes de jardins, très pratiques et très économiques, ce qui est un détail de réelle importance. Les stores de M. Bourget sont d'une grande élégance ; bien conditionnés, ils offrent au regard ua assortiment de couleurs gaies sans être criardes et trouveront leur emploi dans beaucoup de circonstances. La coutellerie et la taillanderie sont encore bien représentées pas les expo- sitions de MM. Balland, Lafay et Ferrier. Ces outils si utiles à l'horticul- teur sont légers, solides, et les exposants sont arrivés à les produire dans de rares conditions d'élégance et de bon marché. N'oublions pas le soufreur merveilleux de M. Trozj, exposé par MM. Du- mas et Forgeot. et qui constitue un progrès réel sur les anciens appareils ; et la terre de bruyère de M. Claparon à Taluyers par Mornant (Rhône). Ce dernier produit, si utile à l'horticulteur, avait sa place marquée à l'exposi- tion, et il la remplit, d'ailleurs, dignement. Dès que l'on entrait dans l'enceinte du Concours régional, où se trouvait placée une partie de l'exposition horticole, on était frappé par l'aspect étrange de cette partie du Concours. Les machines en mouvement, lançant dans les airs leurs panaches de fumée, les moulins à vent, les locomobiles aux couleurs criardes, tout cela formait un ensemble qui ne manquait pas d'un certain pittoresque. Mais il ne faut pas nous arrêter à l'entrée, car c'est tout à fait au fond, presque contre la Saône, que se trouvent les expositions qui nous intéressent. Au premier rang, il faut citer les appareils de chauffage. Dans l'état actuel de l'horticulture, la serre chauffée est absolument indispensable, et tout per- fectionnement apporté à ce chauffHge constituera un progrès sérieux. A ce compte-là, nos coostructeurs de la région tiennent un bon rang. Il suffit de citer les noms connus de MM. Drevet, Vigué, Lebœuf pour s'en rendre compte; il est difficile d'avoir des dispositifs plus pratiques et plus économi- ques à la fois. La serrurerie artistique est toujours en bonne voie, tant sous le rapport de la solidité, que sous le rapport de l'élégance : une bonne note, sous ce rapport, à M. Tranchant. Nous sommes habitués, d'ailleurs, à lui voir tenir un rang des plus honorables dans toutes les Expositions, et cette année encore, soit pour ses meubles de jardin, soit pour sa serrurerie, il a obtenu les premiers prix. Les serres sont bien représentées aussi par les expositions de MM. Bur- nichon et Guynat; ces constructions si utiles, sont arrivées, maintenant, à un rare degré d'élégance, et les exposants lyonnais, sous cê rapport, ont réalisé des prodiges: légèreté et solidité, tels sont les qualificatifs que l'on peut adapter à leurs constructions. — 217 — Comme les autres années, les machines, ustensiles et outils étaient fort nombreux. Leur détail entraînerait trop loin. Au surplus, citer des noms comme Guérin et Thimonnier, Lafay, Berdaguer, Chemin, etc., etc., n'est-ce pas déjà constater leur mérite? Disons cependant que cette exposition était des plus intéressantes et se maintenaient bien à la hauteur des expositions précédentes. En résumé, si nous jetons un coup d'œil sur l'ensemble de l'Exposilion d'art et d'industrie horticole, notre impression est qu'il y a un^ tendance de plus en plus marquée à faire beau, à faire élégant, tout en produisant au plus bas prix possible. Il faut se réjouir de cette tendance, car c'est encore l'esprit français qui paraît, qui cherche à se répandre, qui cherche à progresser. 0. M. R. alba fl. simplici. Les Roses au XVIe Siècle (suite) (\) En jetant un coup d'œil rapide sur les noms qui précèdent, on s'aperçoit bien vite que si on appliquait à ces espèces anciennes le système de réduction adopté de nos jours par les botanistes de l'é- cole linaéenne, on en réduirait considii'ablooaînt le no;ubre. Ainsi les sortes qui nediifèrent entre elles que par la duplicature ou la coloration des fleurs devraient être rattachées en variétés à hsur type. D'autre part, plusieurs plantes qui portent des noms très (1) VoirN"' 9 et 10 — 218 — différents, ne sont pas assez distinctes entre elles pour être mainte- nues au rang d'espèce. Mais dans le genre Rosier, les espèces sont si voisines, si difficiles à caractériser qu'une pareille réduction serait plutôt nuisible qu'utile. Du reste, il ne paraît pas prouvé que les anciens aient eu une idée exacte de l'espèce telle que Linné l'a com- prise ; ainsi pour n'en donner qu'un exemple, le Rosier de Damas à fleur simple de ÏHorlus eyslettemis n'appartient pas à la même sec- tion que la variété à fleur double, et ce qu'il y a de plus curieux c'est que la plante à fleur simple dans laquelle on serait tenté de voir le type des Damasquines est une rose Cent feuilles. R. alba A. pleno. Ces quelques exemples suffisent pour montrer que puisqu'il s'agit de faire connaître des roses que les anciens botanistes trouvaient distinctes, il vaut mieux les mentionner toutes, quittes à indiquer cà quels groupes elles appartiennent, que de réunir celles qui ont de l'affinité entre elles sous prétexte qu'elles ne doivent pas constituer des espèces. jRosa alba jl. simplici. — Philippe Miller dit du Jiosa alba : « Le Rosier blanc commun est si bien connu qu'il n'exige point de des- cription : il yen a deux variétés, une à fleur semi-double, qui n'a que deux ou trois rangs de pétales et l'autre qui est plus basse et dont les fleurs sont plus petites. » — 219 — Mais si à l'époque où écrivait Miller, le Rosier blanc était assez commun dans les cultures pour dispensercet excellent auteur d'en faire la description, il n'en est plus de même aujourd'hui. Il dispa- raît chaque jour davantage et on ne le trouve plus guère que chez les collectionneurs, dans les jardins abandonnés et dans les haies. Voici les caractères que Grenier (1) donne au R. alba trouvé « çà et là dans les haies autour des habitations » : R. sylvesîris odorata incarnate flore. • n.albaL.sj). 705, Désàjl. monoçjr. 91. — Arbrisseau d'î 1-2 mètres, trèsrameux, à aiguillons lorts et crochus. Feuilles à pétio- les velus et glanduleux, aiguillonnés en dessous, folioles 5, ovales, vertes et glabres en dessus, i'e/«p,« H blanchâtres en dessous, simple- ment dentées, stipules glabres ou un peu velues en dessous au sommet. Pédoncules allongés, ordinairement solitaires, rarement (jè.minés, couvert de soies glanduleuses. Tube du calice ovoïde, glabre ou hispide à la base, divisions calycinales pennati-séquées, munies aux bords de glandes stipitées. Corolle grande toujours blan- che, ord. demi-double. Styles hispides. Fruit oblong. Fleurit en juin. On a pu voir que, d'après Bauhin, le Rosier blanc était connu de Pline qui le mentionne sous le nom de Basa Campana. 11 existait (1) Flore jurassique, p. 226. — 220 — certainement dès la plus haute antiquité puisque les vieux poètes grecs ont tous narré cette délicieuse histoire des roses blanches passant au rouge sous l'influence tinctoriale du sang de Vénus. Mais si la certitude de la haute antiquité horticole de la Rose blan- che paraît à peu près hors de doute, il n'en est plus de même de son origine. Quel'e est la patrie de ce rosier; d'où vient-il ? Mystère impénétrable ! Linné qui était pour les indications vagues dit : in Europa. Loureiro pense qu'il vient de la Chine ou de la Cochin- chine, Dumont de Courset le croit autrichien, Seringe, allemand, Dumortier, belge, Trattinnick, portugais, etc. Le plus clair de l'af- faire, c'est que le Rosier blanc se trouve à l'état subspontané dans presque toute l'Europe et que s'il est encore sauvage quelque part, il est très difficile d'établir une distinction entre la plante autochtone et les individus échappés des jardins. S. Gryphe. [A suivre.) R. sjlvestris flore. Pot à fleurs à double compartiment (1 . Ce nouveau pot est formé de deux vases qui s'emboîtent l'un dans l'autre, et n'a que l'épaisseur d'un fond ordinaire ; celui de l'extérieur est à rebord, il est verni, trois pieds le supportent. Le vase intérieur est sans rebord (pot, dit godet), il est adhérent au centre de celui déjà décrit; sa hauteur intérieure est en retraite sur celui qui le reçoit de 10 à 15 millimètres. (1) Extrait de YEoirticulteur Chalonnais, avril 1885. _ 221 — Il existe alors entre ces deux vases, et par suite de cette combi- naison, un compartiment ayant une largeur régulière de 2 à 3 cen- timètres, et c'est dans ce vide que l'on doit verser l'eau qui doit y séjourner, et que l'on peut renouveler au moyen d'une petite che- ville placée en dessous du pot. Il est facile d'entretenir cette eau en bon état en y jetant des morceaux de charbon de bois concassé. On peut couvrir sa surface d'une légère couche de mousse. L'eau faisant opposition aux rayons brûlants du soleil, il est inutile d'enterrer les pots de ce genre. Le pot du centre, dans lequel vit la plante, est percé, et l'eau qui l'entoure ne peut pénétrer que par ses pores ; elle entretient ainsi dans son intérieur un suintement continuel très favorable à la végétation; ce qui évite d'arroser moins souvent pendant les cha- leurs tropicales de l'été. On peut aussi, en employant le ciment, unir deux vases de diffé- rentes grandeurs ; dans ce cas, il faut rayer assez fortement, avec un poinçon, les deux parties des pots qui doivent êtRe unies, et on obtendra ainsi le modèle ci-dessus désigné, et à de bonnes con- ditions. Pour les rosiers nains et tiges, on pourrait employer assez avantageusement ces nouveaux pots pour l'ornement des perrons ; dans ces conditions, ils produiraient un elïet splendide, et là, la rose serait réellement à ,sa place. Tous ces avantages pourraient encore être utilisés pour bien des genres de plantes, même aquatiques à submerger ; dans ce cas seul, on boucherait le vase central, et pour toutes les autres espèces de plantes aquatiques, il serait de terre excessivement poreuse. Les arums, lauriers-roses, les grenadiers au moment de leur fructification et bien d'autres plantes, s'accommoderaient assez bien de cette nouvelle culture, car leurs radicelles seraient toujours au frais. En serre chaude, ces pots à double compartiment pourraient peut-êtie rendre quelques services pour les bromélias, fougères, etc. Abel MYARD. Je crois que le pot à double compartiment signalé par M. Myard pourra rendre de très grands services aux horticulteurs qui font des semis de plantes délicates, de graines fines ou un peu longues à germer, C'est à ce point de vue là que j'en apprécie le mérite. Après avoir lu la description de ce pot à double compartiment, j'en ai de suite fabriqué plusieurs avec du ciment, et depuis un mois que — 222 — je me sers de ces pots pour des semis, j'en suis tellement satisfait, que je n'hésite pas à en recommander l'emploi. La partie descriptive de la note relative au pot à fleurs à double compartiment me paraissant manquer un peu de clarté, je vais indi- quer le moyen que j'ai employé pour fabriquer quelques-uns de ces pots. D'abord, on pourrait très bien faire saisir le mécanisme de ce pot en disant qu'il n'a qu'nn fond et double paroi. Le fond est percé et laisse écouler l'eau comme un pot ordinaire ; les deux parois sont soudées à la base et laissent entre elles un inter- valle libre dans lequel on peut placer l'eau, qui pénètre seulement dans le pot par imbibition et capillarité. Pour fabriquer un pot à double compartiment, on enlève d'abord le fond à celui qui a le plus grand diamètre, puis on l'abouche sur le plus petit, comme si on voulait les emboîter l'un dans l'autre. Ceci fait, il doit y avoir un intervalle au moins d'un centimètre entre les parois des deux pots. On remplit ensuite de sable l'inter- valle laissé libre entre les deux pots, sauf dans la partie destinée à être soudée au moyen de ciment. Quand la soudure est faite, on enlève le sable qui laisse libre la cavité destinée à recevoir l'eau d'arrosage. Si le pot extérieur est verni, l'eau s'évapore beaucoup moins vite ; mais à défaut de pots vernis, j'ai employé quelques pots ordi- naires qui fonctionnent admirablement. Nous pensons que lorsque ces pots seront connus, ils devien- dront d'un usage journalier. V. V.-M. Du Buttage des Pommes de Terre (1). avantages dti hittUtçic Initif. — Inconvénienls du huilage tardif. — Contrairement à l'usage, nous continuerons à recommander le pro- cédé du buttage des pommes de terre aussitôt que l'extrémité des tiges commence à percer la terre et non lorsque celles-ci ont 15, 20 ou 30 centimètres de hauteur. Dans les innombrables expériences auxquelles nous nous som- mes livrés depuis vingt ans, nous avons constaté plusieurs faits importants à l'appui de ce système ; les tubercules formés à la (1) Extrait du liidletin horticole et agricole, '^wn 1885. — 223 — suite du buttage tardif n'ont plus le temps d'arriver à un dévelop- pement complet. Ils n'atteignent, par conséquent, surtout dans les plantations tardives, qu'une maturité incomplète, et sont moins féculents que ceux que nous appellerons de première forma- tion, c'est-à-dire qui se sont formés dans la couche inférieure avant le buttage ; enfin, ils sont plus accessibles à la maladie que ceux-ci, par cela même qu'ils contiennent une plus grande quantité d'eau de végétation qui n'a pas eu le temps d« se transformer en fécule. Moins nutritifs que ceux qui ont acquis une maturité complète, ces tubercules ne donnent pas, d'ailleurs, de bons reproducteurs. Nous l'avons constaté, et le démontrerons par la série d'expé- riences que nous espérons commencer à l'automne pour prouver qu'on peut, comme nous n'avons cessé de le répéter depuis dix- huit ans, d'un côté, abâtardir la plante, diminuer son rendement en nombre et en volume et ses qualités féculentes, et la prédisposer à la maladie; de l'autre côté, la régénérer par une culture ration- nelle, c'est-à-dire en la plaçant pendant plusieurs années consé- cutives dans les conditions naturelles de végétation où elle se trouve dans son pays d'origine. A l'appui de notre opinion sur les inconvénients du buttage tardif, nous avons bien des fois constaté ce fait : que dans ce buttage, il se trouvait un grand nombre de pommes de terre malades, tandis que, dans la couche inférieure, elles étaient très rares, ou même il ne s'en trouvait pas. Il suffit, du reste, de se rendre compte du mode de végétation de la pomme de terre pour comprendre la nécessité du buttage hâtif. Nous allons l'expliquer. Les tubercules se forment, non pas sur les racines de la plante, mais sur ses tiges souterraines d'abord, et ensuite sur la partie de ses tiges aériennes ou foliacées, transformées elles-mêmes, par le buttage, en tiges souterraines (en exposant celles-ci à l'air et au jour, on peut en faire des tiges foliacées). Dans le premier cas, les tubercules se forment presque en même temps qu'apparaissent les tiges souterraines, c'est-à-dire ces espèces de coulants (que l'on peut comparer à ceux des fraisiers), ayant l'aspect de grosses racine blanches et se développant latéralement et horizontalement sur les tiges ascendantes, qui sont le prolongement des germes. Dans le second cas, c'est-à-dire quand on butte seulement lors- que les tiges extérieures ont acquis 15, 20 ou 30 centimètres (certains auteurs, ne s'étant pas rendu compte du mode de végé- tation de la plante, ont même conseillé de ne butter qu'au moment où elle va fleurir), ces tiges sont garnies de feuilles et de petits — 224 — rameaux latéraux. Eh bien ! ce sont ces feuilles et ces rameaux que le buttage doit détruire jusqu'à une certaine hauteur le long des tiges pour provoquer le développement de la végétation souter- raine, c'est-à-dire de ces espèces de coulants, de ces tiges latérales et horizontales sur lesquelles, comme aussi le long des ascendantes elles mêmes, se forment les tubercules. Puisque la végétation foliacée doit êtra détruite par le buttage et remplacée par la formation de ces tiges souterraines et tuber- culifères, pourquoi, au lieu d'interrompre cette végétation souter- raine, ne pas en provoquer immédiatement la continuation par un buttage hâtif, c'est-à-dire au moment même où, comme nous l'avons dit, la lige ascendante de la plante commence à montrer hors de terre son petit bouquet terminal de feuilles, qui va promptement se développer au contact de la lumière? Si on ne butte que trois semaines ou un mois après que les tiges sont apparues et qu'il faille le même temps pour que la végétation foliacée et les petites ramifications de ces tiges souterraines produisant les tubercules, on aura, par le buttage tardif, retardé de six semaines au moins la formation de ces tubercules. Or, s'ils ont, pour se développer, six semaines de moins que ceux qu'on peut appeler de première for- mation, on doit comprendre qu'ils ne peuvent acquérir le même degré de maturité et la même valeur, comme reproducteur, que ces derniers. Victor Chatel. CATALOGUES A. CiioiNiÈRE fils, horticulteur à Angers, rue de Paris, 212. — Catalogue. Prix-courant des plantes cultivées dans rétablissement. Plantes de terre de brujère : Azalée de l'Inde, Camellia, Kalaiia, Rhidodendium. Plantes de serre chaude : Aralia, Dracœna, Ficus, Palmiers. Plantes de serre froide : Rosiers, etc. Avis auxMembres de l'Association Horticole lyonnaise Messieurs les Sociétaires qui n'ont pas encore soldé le montant de Isur cotisation de l'Aunée 1J^S5, sont informés que M. Jacquier, trésorier de l'Association horticole Ijonnaise leur adressera sous peu, par la poste, un mandat de 12 francs, montant de la cotisation susdite. Nous prions nos collègues de réserver un bon accueil à ce mandat. Concours établis par l'Association horticole lyonnaise AVIS. — Les personnes qui désirent prendre part cette année aux concours spéciaux, devront adresser leur demande à M. Viviand-Morel, cours Lafajette prolongé, 01, à Villeurbanne-lès-Lyon. Voir pour les conditions des Concours, Lyon-Horlicole n» 10, année 1885. Lk Gérant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 JUILLET N°14 CHRONIQUE Sécheresse el binages. — Une personne digne de foi m'a afârmé très sérieusement qu'il pleuvait quelque part et pas trop loin de nous. Cette affirmation m'a fait plaisir, car la pluie est l'amie des jardiniers. Mais, ici, nous sommes au sec depuis longtemps, et comme sœur Anne, nous ne voyons que de gros nuages aux flancs noirs qui filent crever à Bourg-en-Bresse. Chaque matin le maraîcher du coin inspecte le temps, constate que la bise tient toujours et que le baromètre est à irrs sec. Les haricots « coulent » , les laitues « montent » , les arrosoirs sont lourds et le soleil de thermidor tropical. C'est le moment d'étudier l'influence de la chaleur et de la sécheresse sur les végétaux des cultures ; c'est le moment d'ap- prendre à constater l'heureuse influence qu'exercent les binages sur la conservation de l'humidité dans le sol. L'humidité,., voilà le grand mot qui gouverne le règne végétal; elle tue ou vivifie; c'est le véhicule qui transporte, le dissolvant général, l'aliment qui nourrit, l'élément sms lequel le monde serait un désert. L'eau, qui connaît l'importance de soïi rôle, est partout, libre ou combinée, dans les pierres, dans les plantes, dans les graines, dans le sol... Ainsi, lorsque le terrain paraît absolument sec au toucher, quand il a été desséché par le soleil, il contient encore de l'humi- dité. Cela paraît curieux, mais c'est ainsi que les choses se pas- sent et c'est ce qui explique la résistance de certaines plantes aux longues sécheresses de l'été. Cette propriété que possède le sol de se pénétrer d'humidité et de n'abandonner que peu à peu l'eau dont il est imprégné, est variable en intensité. Il y a, comme on — 226 — sait, des terrains secs, des terrains humides et toute une série de terrains intermédiaires. Ce qu'il y a d'utile à constater au point de vue horticole, c'est que les terrains qui retiennent le mieux l'humidité pendant l'hiver sont ceux qui l'abandonnent le plus faci- lement pendant l'été. Ainsi les plantes, arbres et arbustes plantés dans les terrains caillouteux de Montchat, près Lyon, quand ils ont une profondeur suffisante, craignent moins la sécheresse que les mêmes essences plantées dans les sols argilo-calcaires de la Cité et d-s Charpennos. On saisirait difficilement la cause de cet effet, si on ne réflé- chissait pas que les terrains argileux et argilo-calcaires, c'est-à- dire les terres grasses et compactes, — bèges, comme on dit ici, — se fendent, se fendillent en tous sens quand l'iiumidité les abandonne, que ces fentes laissent pénétrer l'air dans l'intérieur du sol, qu'elles multiplient la surface d'évaporation et souvent mettent les radicelles au contact de l'air. Au contraire, dans les terrains secs où l'argile est remplacée par la silice, ces fentes se produisent plus difficilement, ou si elles se produisent, elles sont assez vite obstruées par le terrain qui s'émiette et le sable qui les comble. Une opération horticole et agricole d'une importance considé- rable, qui joue un rôle de premier ordre dans le maintien de la fraîcheur dans le sol, est, comme chacun le sait, le binage. Le binage vaut mieux que l'arrosage dans une foule de cas, coûte beaucoup moins et facilito le rôle qu'ont à jouer les agents gazeux de l'atmosphère dans toute végétation. Le binage réduit l'évapora- tion, empêche le crevassement des terrains et garantit les racines contre les hautes températures. Flore d'Europe, Pardon, c'est Flora Europœ qu'il faudrait dire : l'ouvrage est écrit en latin; il a déjà cinq volumes et il en aura, dit-on, une trentaine. — Mince, alors, dirait Gavroche. Auctor, M. Michel Gandoger. J'avoue volontiers que je n'ai pas lu une seule ligne des cinq volumes parus, mais je connais le système de l'auteur, et pour moi cela suffit. Raphaël a eu plusieurs manières de peindre, mais jusqu'à présent M. Gandoger n'en a qu'une en botanique, qui consiste à démolir tous les types linnéens ou autres créés par les auteurs et à les remplacer par autant d'espèces qu'il a d'échantillons dans son herbier, ce qui revient presque à dire qu'il y a autant d'espèces qu'il y a d'individus. Il ne faudrait pas prendre cela pour de l'analyse ; c'est une manie descriptive poussée au paroxysme le plus extravagant, voilà tout. M. Gandoger a créé un nombre épouvantable de Rosa et on — 227 — ne compte plus dans les autres genres les formes individuelles aux- quelles il a accolé son nom pour les faire prendre pour des espèces. Mais cela ne prend guère. Il est regrettable que M. Gandoger, qui est un infatigable tra- vailleur, très capable de bien décrire une plante, se soit fourvoyé à ce point là. L'école analytique, en botanique, prendra le dessus quand on aura fini de discuter sur l'espèce et qu'on tiendra à con- naître ce qui est. Mais encore, pour en arriver là, faudrait-il un peu savoir comment varient les plantes et éviter de prendre les états individuels pour des caractères spécifiques. Exposition d'horticulture à Lyon en 1886. — L'Association horti- cole lyonnaise a décidé, dans son Assemblée générale tenue le 18 juillet, qu'elle organiserait, dans la première quinzaine de septem- bre 1886, une grande Exp'-'sition d'horticulture à laquelle pourront prendre part les horticulteurs français et étrangers. On se souvient comment avait été organisée l'Exposition tenue par la même Société en 1884, et quel succès elle a obtenu; il faut espérer que l'Association saura trouver des organisateurs aussi capables que ceux qu'elle avait nommés l'an dernier, et que la future Exposition'sera encore plus belle que sa devancière. Nelumbium. — Le Nelumbium, comme chacun sait, est un9 des plus belles plantes aquatiques que l'on puisse voir. Ses grandes feuilles peltees, orbiculaires, ne se laissent pas mouiller par l'eau; ses fleurs énormes, rouges ou jaunes, et son fruit si singulier ont de tout temps frappé l'attention. Malgré leur origine méridionale les Nelumbium sont rustiques. Une fois établis dans un lac, une rivière, un bassin, ils y jettent en tous sens, avec vigueur, des stolons, des feuilles et des fleurs. Malgré cela les Nelumbium sont rares dans les jardins. A quoi cela tient-il ? Cela lient à la difflculté qu'on éprouve à les multiplier. Le semis offre quelques difficultés et les plantas ainsi obtenues sont longues à fleurir. La division des rhizomes est encore le moyen le plus rationnel pour les multiplier ; mais il faut saisir le moment favorable à l'opération si on veut qu'elle réussisse. Voici un moyen d'obtenir le résultat indiqué : du 15 avril au P"" mai, avant le dé- veloppement des Nelumbium, couper autant d'entre-nœuds que les rhizomes pourront en fournir ; les placer, à plat, chacun dans un pot rempli de vase de rivière ; mettre les pots dans une caisse en zinc de façon qu'ils soient submergés et recouverts par une nappe d'eau d'environ cinq centimètres de hauteur. La caisse qui contient — 228 — les pots doit être tenue dans l'endroit le plus chaud de la serre dont la température sera au moins de 20 degrés pendant le jour. Dans ces conditions chaque bouture de Nelumbium émet des feuilles d'abord et des racines ensuite. Un peut, en juin, rempo- ter plus grandement les jeunes sujets, ou les mettre en pleine terre si la multiplication n'a pas été faite au point de vue commercial. Bouturage des Camellias. — La deuxième quinzaine de juillet est l'époque la plus favorable à la reprise des boutures de camellias. Autant que possible il faut garder un talon au rameau bouturé ; pour cela on le coupe à son point d'insertion sur la branche. On conserve toujours au moins deux ou trois feuilles à la bouture. On peut faire les boutures séparément dans des petits pots, — de cette manière on n'en perd moins au sevrage, — ou les planter en grand nombre dans des caisses peu profondes. Dans tous les cas, on arrose copieusement les boutures et on les place sous cloches dans une serre ombrée. C'est également le bon moment pour greffer les sujets du même genre. La greffe en placage est celle qui réussit le mieux. Concours relatif aux noms vulgaires des plantes. — On sait que feu le Président Lavallée avait étabh un concours relatif aux noms patois ou vulgaires des plantes. Six manuscrits ont été adressés à la Commission qui a accordé des récompenses dans l'ordre suivant : M. Vaillant, à Epinal, médaille d'or ; Godin, Duboul, Cyril Clerc, médailles d'argent. Mention, MM. Hauguel et Hariot. Il faut espérer qu'on publiera au moins un des manuscrits. Ce qui serait mieux, ce serait de prendre dans les six manuscrits tous les noms patois et vulgaires qui ne font pas double emploi, et de les mentionner comme synonymes en regard des noms français ou latins. Dégénérescence du Tulipa sylvestris. — Un de nos confrères a signalé, sous le titre qui précède, un fait qui me paraît bizarre. Il s'agit tout simplement d'une transformation presque complète du Tulipa sylvestris observée chez les cultivateurs des environs de Paris. D'après notre confrère, la Tulipe en question donnerait des variations qui rappelleraient assez bien la forme et la couleur observées chez les Tulipa Oculus solis ou — ce qui est plus vague — T. Gesneriana. Comment expliquer le fait en question ? Pour mon compte, je pense que quelques ognons de Tulipa Oculus solis ou — 229 — Gesneriana se seront mêlés accidentellement aux Tuli/m sijlvcftris, se seront multipliés et auront donné lieu à la remarque en question* Quoi qu'il en soit, je cultive depuis plus de 15 ans une belle collection de Tali/ja si/lvcslris ; il y en a en pot et en pleine terre et jamais je n'ai observé de changement dans les sortes cultivées. Bilhergia Brcaiileana. — Supsrbe broméliacée issue d'un croise- ment artificiel entre les Bilbergia pallescens et vitlala, opéré par M. Bréauté, jardinier de M. Ed. André. D'après l'obtenteur, c'est une plante d'un grand mérite ornemental , sa tioraison abondante, la couleur de ses bractées, celle de ses fleurs justifient bien cette appréciation. Elle sera mise au commerce par M. Bruant, horti- culteur, à Poitiers. Remède contre les piqûres d^ abeilles. — La Revue Horticole repro- duit la lettre d'mi missionnaire dans laquelle celui-ci affirme que Vapplicalion d'un og^îion rouge coupé frais, sur la piqûre d'un insecte, du scorpion par exemple, fait disparaître la douleur causée par cette piqûre. Il ajoute même, là où l'ammoniaque ne réussit pas, l'ognon est infaillible. C'est bien. Quand les abeilles, scorpions, moustiques, guêpes, etc., nous auront piqués, nous essaierons le le remède en question. L'ognon fait pleurer ou, pour être plus exact, excite un lar- moiement quand on le coupe, ce qui prouve qu'il contient un principe très volatil ; il n'y aurait donc absolument rien d'extraor- dinaire qu'il eût la propriété de paralyser l'action des venins. L'ognon possède la plupart des qualités de l'ail. L'ognon est un diurétique puissant. V. V.-M- ASSOCIATION H0RTIC9LE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 21 juin 1885 , tenue dans la salle des réunionj industrielles. Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. Rochet, conseiller. La séance est ouverte à 2 heures 1/4, par la lecture et l'adoptij;! du pro- cès-verbal de la précédente réunion. Correspondance. — La Société a reçu depuis sa dernière assecnblcc : 1° Une lettre-circulaire de M. le Ministre de l'instruction publique, accom" pagnant l'envoi de plusieurs exemplaires d'un Questionnaire relatif aux mœurs, au régime et à la nidification des oiseaux en France. Ces Question- naires sont remis à ceux de: sociétaires qui ont Toocasion do s'occuper de cette question. 230 2° Une lettre do M. le Président do la Société d'horticulture de Clialon- sur-Saône. remerciant l'Association d'avoir bien voulu déléguer M. A. Ber- nais pour la représenter dans le jurj de son exposition. 3° Une lettre de M. Valette, nmateur-Iiorticultour à Chaponost, demandant la nomination d'une Commission pour visiter ses cultures. Ont été désignés pour faire partie de cette Commission : MM. Th. Denis, J. Chrétien, F. Ga'llard, Crozy et Nicolas. 4" Lettre-'îircuUira accompagnant l'envoi du discours prononcé par M. René Goblet, ministre de riDstruoliou publique, des beaux arts et des cultes, le 11 avril 1885. à la séance de clôture du Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonno. Dans la lettre accompag'nant l'envoi de ce discours, M. le Ministre appelle l'attention de la Société sui' l'utilité qu'il y aurait à préparer dès à présent le programme du Congres des Sociétés savantes en 1885, et désirerait recevoir au plus tôt le texte des questions que notre Société désirerait voir figurer à l'ordre du jour de l'an prochain. 5° Brochure contenant les observations sur les tarifs de chemins de fer à taxe kilométrique décroissante lues au Congrès international horticole à Paris, ddns la séance du 21 mai 1885, par M. B;ipii-!te Dasportes, vice-pré - fident de ce Congrès, directeur des pépinières Aidre Leroj, à Angers. M. le Secrétaire appelle l'attention des membres de l'Association horticole sur le travail de M. Dasportes et il en cite des extraits. Sauf de légères modifications, le Congrès international, tenu à Paris en mai dernier, en a adopté Iss conclusions qui consistent à prier M. le Ministre d'empêcher l'ho- mologation des nouveaux tarifs proposés par les compagnies de chemins de fer et d'obtenir, avec une sage révision, l'unifleitioa du système de% tarifs pour toutes les Comfagnies. L'Assemblée, consultée par son Président sur le cas de savoir si l'Asso- cintion horticole ne devrait pas émettre des vœax semblables à ceux qui ont été formulés au Congrès, résout celte question affirmativement et charge son Secrétaire de transmettre son vole à M. Baptiste Desportes et à M. le Ministre. 6° Une lettre de M. Therry, membre de l'Association horticole et de la Commission d'organisation de l'Exposition d'horticulture annexée au Con- cours régional, dont voici la teneur : « Messieurs et chers Collègues, « Un fait regrettable et très grave s'est produit à notre dernière Expo- sition, au mépris de notre règlement et de l'autorité de votre Commission. a Un de nos membres, non satisfait de la décision du Jury, a détérioré, détruit et enlevé son lot. « Ce fait, en dehors de tontes les convenances usuelles, a produit un vrai scandale qui ne doit pas se renouveler pour le respect tant de notre Associa- tion que pour celui des hommos vtnant, conviés par nous, des lieux les plus éloignés du territoire, se faire les jugss impartiaux de nos produits. 0 Eu raison de ce fait, je demande, pour la séance du 16 août prochain, la mise à l'ordre du jour : de la raliation de ce membr^-, et son exclusion des Expositions futures. « .le prie en conséquence le bureau d'aviser ce membre de la mesure de rigueur demandée contre lui. » La lecture de cette lettre provoque une discussion à laquelle prennent part MM. Therry, Roohet, Pitaval i;t Métrai; M. Therry demanda que la question soit, conformément à sa lettr^', mise à l'ordre du jour de la prochaine séance. M. Rochet pense, au contrair •, qu'avant de traiter un sujet aussi grave en assemblée générale, il est bon que le Conseil d'administration de l'Associa- tion fasse connaître son avis. Cette proposition, mise aux voix, est adoptée à une forte majorité. M. le Secrétaire général signale les articles les plus intéressants parus dans les publications que re(;oit la Société, Il fait circuler celles qui contien- nent des illustrations. — 231 — Six présentations de candidats au titre de membres titulaires, sur lesquelles il sera statué à la prochaine réunion, ont été faites au cours de la séance. Admissions. —Sont proclamés membres titulaires de l'Association horticole lyonnaise les candidats présentés à la séance précédente; ce sont : MM. Giraud (Aatoiae), jardinier, château de Saint-Bonnet, par Vaugneray (Rhône), présenté par MM. J. Nicolas et Viviand-Morel ; Edmond Michel fils, propriétaire au Péage- Je- Roussillon (Isère), pré- senté par MM. Th. Denis et J. Chrétien. M°"Noirot, fleuriste, successeur de M"' Jacquin, 4, rue da la Républi- que, Ljon, présenté par MM. L. Gorret et Viviand-Morel ; Sutter (Jean), hor'iculteur, à Siint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône), pré- senté par MM. Viallon André et J. Jacquier ; Examen des apports. — Les objets suivants sont déposés sur le bureau : Par M. Chavagneux, jardinier chez M. Lachard, à La Pape (Ain) : 1» une collection de Capacine comprenant une dizaine de variétés qui se distinguent entre elles par différents coloris ; 2° une Laitue blonde de Batavia très belle pour la saison. Par M. Rozain-Boiioharlat, à Cuire-lés- Lyon : 1° trois variétés nouvelles de Pelargonium à grandis fleurs qu'il a obtenues de semis et qui portent les noms suivants : Madame Rozain, Grandeur et Comte Louis deMargaria». Ces variétés sont fort belles et ont été bien appréciées par les membres qui assis- taient à la réunion. 2° La variété « Congrès « du même genre. Par M. Dabreuil, horticulteur rodériste, chemin de Saint-Romain, à Mon plaisir, une variété de Rosier — section des Rosa polyantha ou multi- flores nains — qu'il a obtenue de semis. Cette variété se fait remarquer par le nombre considérable des boutons à fleurs qui composent ses inflorescences en corymbe. La couleur en est rose lilacé. Par M. Villard, jardinier chez M"» Vachon, à Eîully (Rhône) : 1° vingt- cinq variété4 de Pétunia à fleurs simples et à fleurs doubles de toute beauté — présentation en fleurs coupées — ; 2° une Fraise de? Quatre-saisons dont le présentateur fait l'éloge sous le rapport de la fertilité, de la saveur et de la beauté des fruits. Il la cultive sous le nom de Belle améliorée. Par M. Guillot fils, horticulteur-rosiériste. chemin des Pins>, à Lyon, un beau bouquet de la Rfise hybride jiune qu'il a mise au commerce sous le nom de Gloire lyonnaise. Par MM. F. Morel et fils, horticulteurs, rue du Souvenir, à Vaise, des fleurs coupées de la Clématite François Morel qu'ils ont mise au commerce ce printemps. Les fleurs présentées sont de belle grandeur et d'un coloris unique dans le genre. C'est actuellement la plus rouge des Clématites. Par M. Liabaui, horticulteur, montée de la Boucle, à la Croix Rousse : 1° trois pots de Pétunia à fleurs doubles tout à fait remarquables, tant par la beauté des fleurs que par la bonne culture dont les plantes ont été l'objet; 2° p'usieurs Roses de stmis en ftours coupées. Pdr M. Masson, receveur du bureau de poste de la Croix-Rousse, une séri« lie Fraises, entre autres la variété Belle de M eaux ; plus une très belle Fraise de semis qui a été jugée par la Commission digne de recevoir un cer- tiâcat de V' classe. D'après M. Masson, cette Fraise serait issue du croise- ment des variétés Prontys Seedling et Monseigneur Fournier. Le fruit en est très gros, régulier, ds moyenne miturité, rougJ intense ; chair foncée, pleine et assez juteuse, très parfumée. Par M. Marchand, horticulteur, rue du Sacré-Cœur, 111, à Lyon, une nouvelle variété de Fraisier des Quatra-saisons qu'il a obtenue de semis. Cette Fraise, dont le parfum délicat est pénétrant et f )rt agréable, est d'une belle grosseur. Le fruit mesure trois centimètres d^i longueur et un et demi à deux centimètres dans son plus grand diamètre. Sa forma est longuement ovoïde, obtuse au sommet et déprinaée & son point d'attache. La couleur, qui 232 — avant sa complète maturité est carmin nuancé orange, passe au pourpre brûlé à la maturité. Far M. Valette, horiiculteui'-amateur à Ghaponost (Rliône), toute une collection de Fraises à j,'ro3 fruits provenant de sei cultures. Parmi les plus belles variétés apportées, on remarquait: Nini, Helveiii, Lamberlie. Amiral Duadas^ Rita. etc. Les Commissions nommées par M. le Président pour juger les apports sout composées de MM. Duoliet, Pelletier et Beriliier (Roses et flours diverses) ; Valla, Roux et Jossermaz (Fraises et Légumes). Après examen, elles propo- sent d'accorder : A MM. Cliavagneux , une prime de 3° classe pour ses Capucines. Villard — 2» — Pétunias. Liabaud, — 2* — Pétunias, — — 3» — Roses. Valette, — 1" — Fraises. Guillot fils, rappel de prime de 1'' — Rose Gloire lyonnaise. MassoD, — l'" — Fraise do semis. Marchand, — 2" — — F. Morel et fils, rappel de prime 1"" classe, pour sa Clématite François Morel. R zain-Boucharlat, un certificat 2° — Pelargouium M°'° Rozain. ' — — 2' ^ — Grandeur. — — 3° — — Comte L. de Margariat. Dubreuil, — 3° — — Poljantha floribunda. La Commission demande l'insoriptioii au procès-verbal pour les autres produits. Ces conclusions mises aux voix sont adoptées. Election lie la Commission des uisites. — La C)mmis, Géniral Nan'onty, Jean La.nc.nnT, Horace Vernet, Hofgartnar Walter, Charles Dar- win. Agrippa, Avalanche, Sully, Euterpc, Cli'nois, Carthage, Professeur Seilz, Trophée. — 262 — 2° Six variétés de Pelargonium poltatum, en pjts et fleuris: Madame Tliibaud, Massenet, La Rosière, Général Briére de l'Isle, Floribundum et M. Tliouvenin ; 3° Trois variétés de Pelirgonium zon&le, ainsi dénommées : Secrétaire Nicolas, Viviand-Morel, Madame Hoste, et un pied fleuri en pot de Chry- santhème d'automne : Perpétuel Toulousain. Par M. Deville, horticulteur, à Tassin (Rhône}, des liges fleuries des Cfflno^^!/5 ArnoWî, Glo:re de Versailles, et ;de plusieurs autres obtenus de semis dans son établissement. Par M. Liabaud, horticulteur, à Lyon-Crois-Rousse : 1° Sept variétés de Coleus de semis obtenus par lui ; 2° Une plante d'introduction récente, la ]J'ormia Burbidgei, en bel exemplaire et en boutons. Par M. Verne, jardinier, chez M. Godinot, à Ta?sin (Rhône), un superbe pied fleuri de Dego ia corallina, dont les racèmes pendants, d'un rouge corail brillant, sont réellement d'un grand effet. Quoique déjà ancienne, cette espèce est peu répandue, probablement parce qu'il est souvent impos- sible de lui donner, durant les mois d'hiver, la somme de chaleur sèche qu'elle réclame pour ne point se dénuder. Par M. Boucharlat jeune, horticulteur, à Lyon : 1° UAster gymnocep/ialus fleurit en pot, qu'on peut classer dans les espèces naines à rameaux dressés, multiples, g irais de patit^s feuilles raides, entourés d'aiguillons et terminés par de petits capitules violet clair, dont l'aspect général n'offre rien d'attrayant. Il est possible que cette plante présentée mieux fleurie produise une mei leure impression ; 2° Une caisse de fleurs coupées de Pétunias doubles de semis, du même présentateur, réjouit fort à propos la vue; il est, en effet, difûcile de trouver une plus grande diversité de formes et de coloris. Par M. Combet, pépiniériste, à Puy-d'Or-Limonest (Rhône), une branche chargée de pêches Amsden, parfaitement mûres, et dont le noyau n'était que fort peu adhérent à la chair ; cette particularité est due sans doute à la parfaite maturité du fruit que le présentateur a cru devoir apporter ooncur- remment avec une variété de pêches réputée des plus précoces a rouge de mai ». M. Combat affirme qu'il y a, dans l'époque de maturité de ces deux variétés, une différence de quinze jours au moins. Par M. Marchand, horticulteur, marchandgrainier, à Lyon : trois bou- quets de fraises mûres, des variétés : Ananas, Perpétuel, Roi Henry et Quatre-SaisoDS, semis de 1882, obtenues dans son établissement. Relative- ment à son apport, le présentateur fournit des explications intéressantes; 1 donna sur le gain de M. l'abbé Thivollet des conseils qui ne faciliteront pas l'écoulement du Roy Henry et corroborent du reste les observations d'autres horticulteurs de notre région. Par M. Bardin, à Fontaines-sur-Saône, des abricots de semis, obtenus chez lui, dont le volume et le coloris sont remarquables. Pour juger ces apports, il est nommé deux Commissions, composées de MM. Berthier, Falconnet et Chrétien, pour les fruits; de MM. Jussaud, Rivoire fils, Schmitt et Labruyère, pour les fleurs et autres apports. Après examen, ces Commissions proposent d'accorder à : MM. Hoste 1 prime de !■■' classe pour sa collection de Penstemon. — 1 — — pour le reste de son apport. Boucharlat jeune 1 prime de 2' classo, pour ses Pétunias. Verne 1 l'" pour son Bégonia coralina. Liabaud 1 1" pour son Wormia Burbidgei. — 12" pour ses Coleus de semis. Marchand, confirmation de la prime de 2» classe de juin 1885 attribuée à son semis de Fraise Quatre Saisons améliorée. 203 Ces Commissions proposent on outre pour les autres apports non primés leur insoription au proeés-verbal et regrettent ne pouvoir juger convena- blement de la valeur du semis da Ceanothus de M. Deviile dans les condi- tions où il leur est présenté. Les conclusions des Commissions, mises aux voix par M. le Président, sont adoptées sans observation. La demande écrite de M. Guerry de prendre part aux Concours spéciaux créés par l'Association horticole lyonnaise obligeant à pourvoir à son rem placement dans la Commission des visites nommée en juin dernier.' M. le Président procède à un vote par acclamation qui désigne M. A. Ber- naix pour fonctionner au lieu et place de M. Guerry. L'assemblée consultée sur la meilleure époque pour l'exposition qu'elle ouvrira en 1886, fixe dès à présent comme date la P* quinzaine de sep- tembre. La question relative au degré d'influence que peut avoir la culture et la perfectionnement de la race des asperges sur leur qualité et leur fertilité est mise en discussion. M. le Secrétaire général donne quelques ren;eignement3 sur les divers modes de culture de l'asperge comparés les un? aux autres par leur proluction ; il constate que certains cultivateurs ont visé unique- ment à l'obtention de turions énormes, sans se préoccuper la moins du monle de la qualité proprement dite de ces légumes de parade. MM. Berthier et Liabaud apportent à cette intéressante question le secours de leur longue expérience. En somme, ils sont d'avis qu'une asperge de grosseur moyenne produit davantage en tant que poids et quantité et que sa qualité est incontestable- ment supérieure à celle de ces asperges phénoménales qu'on exposa parfois dans un but de réclame facile à comprendre. L'Assemblée fixe ensuite à. l'ordre du jour da sa prochaine réunion, la nomination d'une Commission chargée de l'organisation du Concours spé- cial de Chrysanthèmes, vote en principe en assemblée générale de mars der- nier ; une question horticole sera jointe à cet ordre concurremment à la pré- cédente. La séance est levée à 4 heures. Le Secrétaire-adjoint, .J. Pu^^LLAND. Les Roses au XVIe Siècle (suite et fin) Cl). Rosn prœcox spinosa flore albo. — La rose qui portait ce nom au XVP siècle a été rapportée par les uns au Rosa spinosissiina et par d'autres au Rosa pimpinellifolia. C'est sous ce dernier nom qu'elle est le plus fréquemment étiquetée dans les cultures où on en pos- sède plusieurs variétés à fleurs doubles. D'assez longues discussions ont été engagées à propos de ces deu.^ appellations. Linné ayant, dans son Manlissa, p. 399, fait la sup- pression du R. pimpinellifoUa en le réunissant au R. spi)iosissima, plusieurs auteurs qui ne partageaient pas la manière de voir du botaniste suédois l'ont vertement critiqué et rétabli les deux espè- ces. Le R. spinosiisima, avec d'autres caractères, a la fleur blanche ou blanche avec onglet jaunâtre, tandis que le R. pimpinellifolia a la fleur rose ou rouge. (1) Voir Lyon Horticole, N^s 10, 13, 14 et 15. — 261 — A l'heure actuelle la section des Roses pimprenelle compte une vingtaine de formes ou espèces. Le R. pimpinellifolia croît en France dans les escarpements des Hautes- Vosges, dans les Hautes et Basses-Alpes, etc. Le B. spinosissima est commun dans toute l'Europe. R. rubra prœcox fl. simplici. Rosa cinnamomea. — Cette espèce qui habite à l'ëtat sauvage une grande partie de l'Europe, se trouve aussi à l'état subspontané dans les haies et le voisinage des habitations. Elle est très prolifique et jette en tous sens dans son voisinage de nombreux stolons qui vont quelquefois sortir à 5 ou 6 mètres du pied mère. 11 u'j» a aucune contestation au sujet de l'appellation de cette rose, qui a toujours été connue sous le nom de R. cinnamomea. Toutefois, se j'en crois Daléchamp, ce serait celle que Pline aurait signalé sons le nom de Grœcula. Voici le passage où le vieux médecin français parle de cette rose : « La rose appelée Grœcula sent fort bon et fleurit au commencement de l'été, un peu plus tard que celle de Damas et continue à fleurir tout du long de l'été. Elle a les feuilles plus larges que celles de Damas blanc et qui ne s'épanouis- sent pas si on ne les étend pas avec la main, mais sont comme col- — 265 — lées et entortillées, comme écrit Pline. L'on dit communément que cette rose sent la cannelle. » J'avoue que je ne comprends pas gracd'chose aux explications entortillées de Daléchamp qui m'a l'air dans cette occasion de faire de la botanique en chambre. R, eglanteria La Rose de Mai {R. mamlis) est une rose cannelle, dont la variété double est connue sous le nom de Rose du St-Sacrement ; c'est celle dont nous donnons la tigure sous le nom de R. cinnamomea ; le R. cinnamomea à tieur simple est figuré sous le nom de R. rubra prœcox flore simplid. Rosa sijlvcsiris odorala incarnalo flore. — o Rosier commun sauvage, à fleur odorante et de couleur de chair, nommé communément Ronce ou Eglantier, Rosier de Chien, etc. » La plante figurée sous ce nom (fig. p. 219), paraît plutôt se rapporter au Rosier rubigineux qu'au Rosier des chiens. On sait qu'au- jourd'hui le Rosa canina constitue à lui seul une vaste tribu de Roses diverses, mais aucune des formes de cette tribu n'a les feuilles odorantes comme les Rosiers rubigineux ou des haies : R. rubiginosa ou sepium. — 266 — Le Basa sijlveslris flore rubro [ûg. p. 220) est probablement un Rosier des chiens, mais il est assez difficile de le démontrer avec certitude. Bosa eglanteria. — On trouve d'abord le JRosa eglanteria rat- taché par Linné au Bosa rubiginosa (Lin. Syst. PL, tome 2.), pour le retrouver un peu plus tard appliqué par le même auteur au Basa lulea. La plante de VHorlus eyslellensis ressemble à tout ce qu'on veut, sauf à l'uns des deux sortes que je viens de mentionner, Bom Ivlea flore simplici. — « Outre ces Roses ci, y en a des jaunes et rouges plaisantes à voir, non à flairer ; même la jaune dont la senteur est plus mauvaise que bonne , la rouge n'étant d'importune odeur, ains seulement est-elle tant faible et petite, que presque l'on y en recognoist aucune » Ainsi s'exprimait Ollivier de Serres, que j'ai déjà eu l'occasion de citer (1) à propos des Roses jaunes. Les roses jaunes simples et doubles ont été connues de tous les anciens botanistes, tels que : Ch. de l'Écluse, Gesner, Césalpin, Lobel, etc. Gesner appelait les Roses jaunes : Bosa citrina, mais tous les autres s'accordaient assez à lui donner le nom de Bosa lulea. Toutefois, un peu plus tard, on trouve parmi les synonymes des B. fœtida et des B, clilorop'tytla. « C'est bien mal à propos, dit Lindley, que quelques botanistes ont confondu cette espèce avec le sulfurea, comme l'observe S. James Smith ; il n'existe entre ces deux rosiers que la simi- larité des couleurs. On sait que Linné ne les distingue point d'abord et les réunit sous le nom de B. eglanteria. M. de Theïs nous dit que ce nom devrait être écrit aiglanleria, étant dérivé aig, du celtique ac, qui signifie pointu. » Déséglise, malgré les citations des localités européennes, que la plupart des botanistes signalent dans leurs fiores, Déséglise pense que ce rosier est originaire d'Asie. Son introduction en Europe remonte probablement à une époque très ancienne. Il aurait été introduit en Angleterre, d'après Desportes, par John Gérard, en 1596. Le Bosa lulea appartient à la section des Eglanleriœ. Le Bosa lutea maxima flore plcno [ûg. 4, p. 147), et rapporté par Lindley, au R. sulphurea, par Déséglise au B. hemisplwrira Hem. S. Gryphe. (1) Lyon-Horticole, 1885, p. 148. — 267 — Exposition d'Horticulture de Chalon-sur-Saône. Ayant eu l'honneur d'être désigné par l'Association Horticole Lyonnaise pour faire partie du Jury chargé d'attribuer les récom- penses aux lauréats de l'Exposition d'Horticulture qui s'est tenue à Chalon du 23 au 28 juin, je viens, Messieurs, vous rendre compte de la tâche que vous m'aviez confiée. Vous savez tous que l'Exposition dont j'ai à vous rendre compte a été organisée par la Société d'Horticulture de Chalon à l'occasion des fêtes qui ont été données dans cette ville en l'honneur de Nicéphore Niepce, l'inventeur de la photographie, auquel ses compatriotes viennent d'élever une statue. L'Exposition était installée sous la coupole de la Halle aux grains. Une grotte décorait l'entrée de l'enceinte qui était garnie de plusieurs rangs de tables sur lesquelles éteient installés les produits exposés. Le Jury était composé de MM. Treyve, de Trévoux, président; Chabaud, de Villefranche ; Derussy, de Màcon ; Decorge, de Genève; Liebert, de Bourg, Sirdey, d'Autun; Gonnot, de Dijon; Ch. Chevrier, de Rosey, président d'honneur de la Société de Chalon, et de votre serviteur. Il était assisté dans ses opérations par M. Druard, président et Chambrette, secrétaire de la Société. L'Exposition était divisée en quatre sections et trente-trois concours. Dans la première section : Cullure maraîchère, le Jury a été un peu désillusionné, car, comme chacun sait, les environs de Chalon produisent beaucoup d'excellents légumes, qu'ils doivent non seulement à la nature particulière du sol, mais aussi aux talents des nombreux jardiniers qui les cultivent. Etait-ce à l'annonce tardivement faite de l'Exposition, à sa coïncidence avec les fêtes de St-Jean et de St-Pierre, ou simplement à l'indifférence bien connue des maraîchers pour les expositions, que nous devions d'avoir très-peu de légumes à juger l Je pose simplement la ques- tion, et ceci dit je mentionnerai deux collections générales exposées par MM. Caton et Sertilange, auxquels le Jury décerne, au premier une médaille de vermeil et au second une médaille d'argent. Les genres particuHers tels que : choux-ileurs, asperges, melons, fraisiers étaient représentés par de bonnes variétés et de beaux spécimens exposés par MM. Foyard, Fournier, Terrand- Nicole, Remondet, Pagnier et Grivot. M. Thivolet, curé de Chenove, exposait une nouvelle fraise à gros fruit qu'il dit remontante. Elle porte le nom de Jeanne d' Arc. — 268 — Espérons qu'elle remontera mieux que celle dénommée Boi Henry, par le même obtenteur. Fleurs coupées. — Par un heureux hasard l'Exposition coïncidait avec l'époque normale de la floraison des Roses et plusieurs hor- ticulteurs et amateurs de Chalon qui collectionnent les variétés de ce beau genre ont pu en exposer quelques jolis lots. M. Mercier, de Chalon, avait un lot de 330 variétés qui lui vaut la médaille ofïerte par la Société d'horticulture de Genève. M. Champion obtient une médaille d'or avec 350 variétés. M. Prosper Degressis a un lot remarquable par la beauté de sa floraison. MM. Poirier, de Chagny, Duparret-Dutartre, Malfondet. Dami- ron, Grillot, Béai Bertaut et Bret exposent aussi de jolies collec- tions de roses et reçoivent des médailles. Notre compatriote M. Dubreuil reçoit une médaille de vermeil pour une collection de 100 roses, pendant que M. Myard, vice- président de la Société de Chalon, qui s'est mis hors concours, nous fait admirer un superbe lot de 225 variétés de choix. Le Jury lui vote de vifs remercîments. Boses de semis: — M. Dubreuil, présentait deux roses nouvelles de semis, la première Thé Marquise de Fivens, lui vaut une médaille de vermeil: la seconde un Polijanlha dénommé IHoribunda reçoit une médaille de bronze. Plantes et Fleurs diverses. — M. Yvon, horticulteur à Paris, présentait un lot très varié de Potentilles et de Delphinium — en- viron 40 variétés — remarquables par leurs coloris. Ce lot reçoit une médaille d'argent. M. Prosper Degressis obtient deux médailles d'argent grand module pour ses Pétunias et ses Bégonias bulbeux qui sont fort beaux les uns et les autres. Le même exposant voit encore son lot général de plantes de serre récompensé par une médaille d'or, ofl'erte par M. Chevrier, président d'honneur de la Société. M. Lebeau, de Chalon-sur-Saône, nous montre toute une série de belles plantes de serre qui lui valent une médaille d'or. De très jolis Palmiers, des Araucarias, des Cycas, des Fougères en beaux spécimens composaient ce lot. Les ÀnUmrium, Cyanoplnillum, Bœhmoria et autres belles plantes à feuillage qu'expose M. Damiron, horticulteur à Montceau-les- Mines, sont récompensées d'une médaille de vermeil, pendant que ses Caladium à feuilles colorées et ses Géraniums zonales on collec- tion reçoivent des médailles d'argent. 269 M. Grillot nous montre de beaux Ficus, des Chamœrops et des Dracœnas, qui obtiennent une médaille d'argent. N'oublions pas M. Malfonde t, de Chalon, qui exposait une fort belle collection de plantes à feuillage qui obtient un premier prix, ni les plantes alpines que M. Myard expose hors concours. A signa- ler aussi le Géranium zonale grelïé par M. Grillot, et les graines de M. Berthenet. Je note encore les Bégonias tubéreux de M. Champion, les Pen- sées de M, Sertilange et les Impatiens sultani et Coleus de M. Degressy. Parmi les plantes de semis, autres que les Roses, qui ont été soumises à l'appréciation du jury, M. Grillot obtient un premier prix pour de nombreux Geraaium zonales. M. Mercier, montre des Delphinium, et M. Bérard, des Pétunias hybrides. M. Guénard fils, pépiniériste à Chalon-sur-Saône, qui exposait une très belle collection de Roses coupées et un magnifique lot de plantes de serre, s'était placé généreusement hors concours, ainsi que MM. Chambrette, amateur, à Chalon, secrétaire de la Société, qui montrait des plantes grasses, et Myard, vice-président de la Société. La Société, pour récompenser ces trois exposants, leur a accordé à chacun une prime d'honneur. MM. Degressy et Damiron ont également eu chacun un prix d'honneur. Messieurs, je ne m'arrêterai pas aux objets d'art et d'industrie qui accompagnent toute exposition d'horticulture ; vous connaissez tous ces objets de première nécessité ou d'ornement, tels que outils, rustiques, sculptures, céramiques, treillages, etc., et je ne pourrais rien vous en dire que vous ne sachiez déjà. Je tei'minerai ce petit compte-rendu en vous faisant part de l'excellent accueil que votre délégué, ainsi que tous les autres membres du jury, ont reçu de la Société d'horticulture de Chalon, et de l'attention dont ils ont été l'objet depuis leur arrivée jusqu'à l'accomplissement de leur mission. Un banquet fraternel a réuni exposants et jurés et joyeusement terminé la fête. Alexandre Bernaix. — 270 — CALENDRIER HORTICOLE Bi-Munc (les travaux cl des semis à faire dans les jardins. SEPTEMBRE C'tillurc polatjère. — Ou aimait ai;tretois à formuler sous forme de sentences, proverbes, etc., les principales opérations de la culture. La lune, les fêtes fixes servaient généralement à marquer l'époque des semis. Ainsi on disait : voulez-vous de bons navets ? semez- les en juillet » ou bien encore les navets se sèment après la mois- son ; les épinards ne monlenl plus après la Notre-Dame d'août, etc. En septembre il y a également une fête de Notre-Dame, aussi dit-on généralement qu'il faut semer les choux d'York, pain de sucre, cœur de bœuf, cabbage et autres variétés hâtives entre les deux Noti'e-Dame, c'est-à-dire entre le 15 août et le 8 septem- bre. On a raison, car semés plus tôt ces choux tendent à ne pas pommer, semés plus tard, ils donnent leur produit trop tardivement. On peut encore semer en septembre des ognons blancs, la mâche, les laitues d'hiver, les épinards, les navets hâtifs et les fournitures : cresson alénois, roquette, cerfeuil, persil, pimpreuelle, etc. On peut semer très clair des graines de poireaux qui seront bons à consommer quand ceux qui ont été repiqués ne vaudront plus rien. Jardin d'agrément. — C'est en septembre qu'il faudrait semer une foule de plantes d'ornement que l'on ne sème malheureuse- ment, la plupart du temps, qu'au printemps, époque où elles ne don- nent que de pauvres résultats. De ce nombre sont les espèces ou genres suivants : Clarkia, Collinsia, Delphinium, Œnothère, Eucharidium, Gaura, Gilia, Julienne de Mahon, Luuaria biennis, Mufïiers, Myosotis alpestris, Nemophiles, Pavots doubles. Silène (diverses), Thlapsi, Giroflées quarantaines, la plupart des graminées d'ornement, etc., puis une foule d'autres qui craignent un peu le froid et demandent l'abri d'un châssis. Comme il serait difficile et un peu long de signa- ler toutes les p'antes qui devraient être semées en septembre pour bien réussir, il suffit que le jardinier sache c\ne les neuf dixièmes des plantes annuelles qui fleurissent au printemps et même dans le commencement de l'été sont dans ce cas. On peut planter toutes les plantes bulbeuses dont les ognons ne craignent pas le froid. Serres et châssis. — Septembre est le mois qui précède celui où toutes les plantes devront être rentrées ; il y a même ddjà des espè- ces de serre tempérée ou de serre chaude qui préfèrent l'abri d'un vitrage au grand air, surtout vers la fin du mois. On doit préparer les serres à recevoir leurs hôtes habituels et à cet effet il sera très utile de procéder à une toilette complète des banquettes, gradins, coins et recoins des serres et orangeries. Je conseille également — 271 — des fumigations énergiques aux vapeurs d'acide sulfureux, d'oxyde de carbone et d'acide carbonique qu'on obtient en brûlant du soufre sur un réchaud chaufté au charbon de bois. Ces vapeurs détruisent les insectes parasites et les spores des cryptogames qui habitent la serre. Bien entendu que cette opération ne peut se faire que quand les serres sont vides. Dans le jardin on déterrera les plantes qui craignent l'humidité, telles que les bruyères, Azalées et autres espèces déhcates de la Nouvelle-Hollande et du Cap. Celles dont les racines ont traversé les pots, soit en dessus, soit en dessous, devront être soulevées afin d'être sevrées du supplément d'ahmentation qu'elles reçoivent. 11 vaut mieux faire cette opération pendant que la température est encore douce que d'attendre les gelées. On peut également procéder à un demi- rempotage pour beaucoup d'espèces qui ont émis des racines nombreuses à la partie supérieure du pot. On rempote les Primevères de la Chine et les Cinéraires qui en ont besoin et on multiplie les plantes qui servent à la planta- tion des massifs, telles que Géranium, Verveines, Pétunias, Anthé- mis, Salvias, etc., à moins que l'on ne préfère rentrer de vieux pieds et les multiplier au printemps. Modèle de Certificat» d'origine ponr renvoi de produits agricole» à destination de rAlleuiagne (A). RÉPUBLIQUE FRANÇAISE CERTIFICAT DO R I Q I N E I» DÉCLARATION DE l'eXPÉDITEUR Je soussigné (I) déclare : 1° Que les plantes vivantes contenues dans (2) marqué (3) adresse à (4) par le bureau frontière de (5) proviennent en entier de mon établissement ; 2° Que cet envoi ne contient pas de vignes ; 3» Que les plantes sont emballées (6) leur motte de terre. (7) A , le 188 (8) L'Expéditeur, (A) Recueil des Actes administratifs, département du Rhône, n» 19, 1885. (1) Nom, prénoms, profession et do- 1 (5) Bureau frontière du pays destina- micile. - taire. (2) Nombre et nature des colis. | (6) Dire si les plantes sont emballées (3) Mari|ue et numéro. avec ou sans leur motte de terre. (4) Adresse complète du destinataire; | (7) Lieu de départ. nom, profession, domicile. i (8) Signature de l'expéditeur. 2" ATTESTATION DE l'eXPERT OFFICIEL Le (1) atteste : 1° Que l'envoi des plantes qui doit être fait par M. (2) provient d'un terrain séparé de tout pied de vigne par un espace de 20 mè- tres au moins, ou par un obstacle aux racines, jugé suffisant par l'autorité compétente; 2» Que ce terrain ne contient lui-même aucun pied de vigne; 3* Qu'il n'y est fait aucun dépôt de cette plante ; 4° Qu'il n'y a jamais eu de phylloxéra (A). (Voir le nota qui figure après le certificat d'origine.) A , le 188 (3) Le (1) Commissaire de police de ou le garde champêtre d (2) Nom, prénoms, profession et domicile de l'expéditeur. (3) Le commissaire de police ou le garde champêtre. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE CERTIFICAT D'ORIGINE 3» ATTESTATION DE L'AUTORITÉ COMPÉTENTE Le Maire de atteste sur le rapport de l'expert délégué : I» Que l'envoi des plantes ci-dessus provient d'un terrain séparé de tout pied de vigne par un espace de 20 mètres au moins ou par un obstacle aux racines jugé suffisant par l'autorité compétente ; 2° Que ce terrain ne contient lui-même aucun pied de vigne ; 3° Qu'il n'y est fait aucun dépôt de cette plante ; 4° Qu'il n'y a jamais eu de phylloxéra (A). A , le 188 Le Maire, (Cachet de la Mairie.) (A) Nota. — Au cas oii le phylloxéra aurait existé, le § 4 sera barré et remplacé par la formule suivante : « Que l'extraction radicale des ceps phylloxérés autrefois existants a été opérée, o que des opérations toxiques répétées pendant trois ans et des investigations • assurent la destruction complète de l'insecte et des racines. ■ CATALOGUES. — NOUVEAUTES. — Gustave Knoderer,55, rue Saint-Etienne, à Nice. — Graines de Prime- vères de Chine, dont deux nouveautés : Pourpre unicolore, à fleur non fran- gée, et Pourpre délicatement ponctué de blanc, à fleur frangée. — Graines de Giroflée empereur, d'Anémones, de Phormium tenax, récoltées à Nice, etc. — Trade list of Hardy North American perenial plantes for sale; By Pringle et Horsford, Charlotte, Vermont, United States of America. — Ce catalogue contient beaucoup de plantes vivaces : ogcons bulbes, orchidées et fougères peu fréquemment citées en Europe. — Jac.Van der Kroft, fleuriste-horticulteuràWassenaar, près de Harlem (Hollande), représenté à Lyon par M. Th. Chevallier, 53, cours d'Herbou- ville. — Catalogue comprenant toute la série des plantes bulbeuses cultivées en Hollande. Lk Gérant: V. VIVIAND-MOBEL. Lyon. — Imp. du Salut Public. — Ballon, r. de la République, 33 1885 SEPTEMBRE N° 17 CHRONIQUE Deux jardiniers, l'un grand donneur de conseils, m'a-t-on dit, l'autre un peu musard, causaient ensemble, élevant fortement la voix. Passant près d'eux, par hasard, comme ils se disaient des choses désagréables, concernant les semis, ils me prièrent de les mettre d'accord. Je ne crus pas devoir refuser ce service à deux confrères prêts à s'empoigner aux cheveux. Je vais, pensais-je, éviter un pugilat horticole, écoutons ces brtwes gens. — Oui! disait le plus petit, d'une voix sifflante, tu m'as con- seillé de faire stratitier mes graines d'églantier, et malgré la stra- tification, aucune n'a germé. — Je ne sais pas de quoi tu parles, clamait le plus grand, et si tes églantiers n'ont pas germé, c'est par ta faute, entends-tu, petit — Grand Rien n'a levé malgré le pot, le sable, la graine, la cave et tes conseils. . . La discussion prenait une tournure peu parlementaire ; le grand déclarait avoir lu le procédé dans un livre : le petit répondait que le livre et son lecteur étaient deux imbéciles. C'était le moment d'intervenir. Je me fis raconter l'histoire de cette stratification ratée et je ne tardai pas à m'apercevoir que, comme le gars de Falaise, le semeur d'églantiers avait oublié d'allumer sa lanterne. Je priai ces messieurs de s'asseoir et je prononçai devant eux le petit discours suivant, dont je cherchais le placement depuis six mois. Messieurs, le mot slratlficalion ne vient pas du grec slralos, qui veut dire armée, mais du latin slralus, couche. Ainsi, littéralement, Sitratiâcation signifie disposition par couches ou strates; on emploie ce mot en géologie, minéralogie, métallurgie et horticulture. — 274 — En horticulture, le mot signifie, non pas positivement disposi- tion des graines par couches alternatives avec une autre substance, telle que terre, sable, mousse, chiflfon, etc., mais lAuiol prépara- tion au semis des graines dures à germer. En effet, il est inutile que les graines soient disposées par couches; entourées de la subs- tance qui doit les tenir humides régulièrement, cela suffit. Ainsi, par exemple, mêlez des graines à une quantité déterminée de sable, brassez, tenez humide et vous obtiendrez une stratification aussi bonne que si le sable et les graines eussent été disposées par couches alternatives. Entre nous, la disposition par couches est la meilleure. Plus rarement, stratification signifie une opcralion qui sert à conserver la faculté germinative des graines, en les plaçant par couches entre des substances sèches qui interceptent l'action de l'air. Mais, messieurs... je crois que vous bâillez; attendez, je vous prie, ce n'est pas fini, et surtout faites-moi la grâce de ne pas dormir. Messieurs, vous voyez qu'il y a la stratification sèche et la stra- tification humide, et je dirai mieux, il y a la stratification à chaud et la stratification à froid. Si j'osais, je dirais : il y aussi la strati- fication en retard, celle du temps perdu. Temps perdu Jardiniers, petits et grands, entendez-vous ? ne vous en laissez pas imposer par ce vieux proverbe, digne conception du citoyen Fabricius Prudhomus, dont la bêtise était grande : « Le temps perdu ne se rattrape jamais. » Prudhomme courait mal, étant boi- teux et ventru ; mais vous le rattraperez, le temps, vous autres, aux jarrets d'acier. En horticulture, principalement dans le cas qui nous occupe, le temps se rattrape..., mais difficilement, et je vous accorde, avec les meilleurs horlogers de Besançon et de Genève, que les aiguilles du cadran solaire sont pli. s difficiles à régler que celles d'un chro- nomètre de huit cents francs. Cependant, avec le ciel il est des accommodements, — témoin Josué arrêtant le soleil, — comme vous allez voir. Ainsi, je vais vous apprendre à procéder à la slra- lificalion en relard. Si vous faites stratifier des graines dures à germer, telles que celles d'églantiers, d'aubépin, desmilax, de pivoine, d'aconit, etc., et que la stratification faite suivant les règles de l'art, ait com- mencé en juillet, vous êtes sûr, si les graines sont bonnes, d'obte- nir au printemps une germination réguhère. Mais si la même opé- ration est faite en septembre, il n'y aura plus que la moitié des graines qui germeront. En octobre, vous avez dix-neuf chances sur vingt de n'en pas voir lever du tout. — 275 — Eh bien! suivez le conseil que je vais vous donner, semeurs émé- rites, mais négligents, et lâchez de rattraper le temps perdu. En septembre et octobre, disposez vos graines à stratifier dans des caisses garnies de sable et placez-les dans l'endroit le plus chaud du jardin ; tenez humide. En novembre, décembre, janvier et février, mettez ces caisses dans votre cuisine, si vous n'avez pas de serre chaude, ou dans n'importe quel endroit chaud (15 à 20"); continuez à tenir humide. De cette façon, vous aurez rattrapé le temps perdu. Ce secret vaut au moins huit trancs. Messieurs, allons dîner. Injormalions. — Le département fédéral de l'agriculture, en Suisse, vient de prendre des mesures contre le puceron lanigère. Des commissaires ont été nommés dans tous les cantons pour assu- rer sa destruction dans les vergers. On sait que cet ennemi des pommiers se détruit facilement au moyen de badigeonnages réitérés avec du pétrole, de l'eau sédative, de la matière des fosses, etc. Opérer depuis la chute des feuilles jusqu'à la floraison. — La Société d'horticulture du canton de Vaud tiendra, les 26, 27 et 28 courant, une exposition spéciale de fruits à Lausanne. Une exposition pareille aura lieu à Gand le 20 du même mois. — M. le D' H. Rousseau conseille la culture du Persil à grosse racine; peu cultivé en France, ce Persil est consommé en grande quantité en Saxe. C'est une variété du Persil ordinaire, dont la racine atteint presque la grosseur d'une carotte. — Le The Garden recommande la culture du Lconilis leonurus comme plante ornementale. Ce journal a raison. Cette belle labiée, d'orangerie pendant l'hiver, fleurit admirablement pendant l'été en plein air. A Constantinople, on la nomme fleur minaret. Lponolis veut dire oreille de lion; leonurus, queue de lion. Ce que c'est que l'imagination ! — Le même journal signale une nouveauté, le Nijmphœa flava, de la Floride. Cela va réjouir les amateurs de plantes flottantes, fleur jaune pâle, excepté à l'extérieur des sépales qui sont purpu- rescents. Cultivé en A.ngleterre. — La Jievue horticole figure huit variétés de cannas de semis obtenus par M. Crozy. La planche est fort belle. Ceux qui ont vu les plantes vivantes chez notre collègue décerneront des éloges au peintre qui les a si exactement rendues. — Le Washinglonia robusta est une espèce nouvelle de palmier que M. E. André recommande pour la région méditerranéenne. On sait que le genre IFashinglonla a été formé au détriment des Prit- chardia. Le fV. robusta est originaire des bords du Sacramento, fleuve de la Californie. Le Prilchardia pilifora, qui atteint déjà de — 276 — si belles proportions en pleine terre, en Provence, est aussi un ff^asliin()tonia . — Une société de bienfaisance a institué à Frederiksoord (Pays- Bas) une école d'horticulture qui a été inaugurée le 1 9 mai dernier. On a également réorganisé, sous le nom de Tuinhoimscliool Jmslvr- dam, l'ancienne école d'horticulture de Watergraafsmeer. — L'école d'horticulture de Versailles fera sa rentrée le 1" octo- bre prochain. — Un concours de fruits, d'arbres fruitiers, formés ou non, aura lieu à Montmorency (Seine-et-Oise), les 18 et 19 octobre prochain. — MM. Transon frères, horticulteurs à Orléans, ont obtenu une variété d'Moteia Japonica à feuilles pourpres. Cette plante ne diffère de l'espèce que par la couleur de ses feuilles et de ses tiges qui est rouge violacé. — Deux de nos confrères qui ont eu la complaisance de signa- ler la décision de l'Association horticole lyonnaise relative à la fixa- tion de la date de l'Exposition qu'elle tiendra à Lyon l'an prochain, ont été victimes de la typographie. En effet, l'un annonce cette Exposition pour 1885, ce qui est une erreur, et l'autre pour 1866, ce qui est une erreur également, mais d'une espèce particulière. — Du 18 au 20 septembre, aura lieu à Orléans une Exposition de fruits. Le but de cette Exposition est de former une collection destinée à l'exposition universelle d'Anvers. — Il paraît qu'on a découvert V Edelveiss, en Amérique, sur le mont Rainier. Cette découverte n'a rien d'agréable pour les tou- ristes qui s'imaginaient rapporter de leurs excursioiis des hauts som- mets des Alpes suisses une plante rare particuhère à ces monta- gnes. L'Edelweis — Lfoniopodium alpinum — croît, du reste, en France, dans les pâturages escarpés des montagnes, dans les Hautes et Basses-Alpes, les Pyrénées, le Jura, la Dole, le Reculet, etc. La Suisse n'en a donc pas le monopole. — La troisième Exposition nationale de la Fédération horticole italienne aura heu à Rome, au mois de mai 1886. Le programme, qui a été rédigé par la Société horticole romaine, contient plus de 200 concours. Tomates teintes. — On aime les couleurs fraîches et vives : l'in- carnat de la jeunesse est en effet bien plus séduisant que l'ocre jaune de l'âge mûr. Le vulgaire préfère le beau vin au bon vin. 11 n'y a pas jusqu'aux cuisinières qui ne soient séduites par la belle couleur des tomates mûres à point. Cette propension idiosyncrasique des cordons bleus à préférer les Po^na amoris fructu rtibro (Tomates à fruit rouge) aux tomates à fruit pâle a été cause que trois maraî- — 277 — chers des environs de Paris ont été condamnés récemment chacun à 100 francs d'amende pour avoir vendu des tomates teintes au rouge d'aniline. Cela leur apprendra à mêler ensemble la teinture et l'horticulture. OEiUcls remuniaids cl jus de tabac. — La culture de l'Œillet remon- tant est très facile, et cependant, sauf chez les spécialistes, il est assez rare de rencontrer de beaux individus de cette race. Le rachi- tisme sous lequel se débattent, dans beaucoup de jardins, l'élite des meilleures variétés, est dû aux déprédations d'un petit insecte auquel les entomologistes ont donné le nom générique de Tlirips. Cet insecte, dont on constate la présence par le rabougrissement des rameaux et l'aspect tortillé et souffreteux des feuilles, est assez diificile à observer, tellement il est agile et de petite taille. Toute- fois, en écartant délicatement les feuilles des sommités des rameaux, on peut l'apercevoir. Il n'y a pas de culture d'oeillet possible avec cet hôte dangereux. Heureusement que le jus de tabac est un toxique auquel les thrips ne peuvent pas résister. On emploie le jus à la dose d'un dixième en le mêlant à l'eau L'important est de bassiner tous les quinze jours tant qu'on aperçoit des thrips. L'Œillet aime également beaucoup l'engrais Hquide appliqué en mai-juin. Si on voulait résumer la culture de l'Œillet remontant, on devrait la formuler de la manière suivante : bouture de septem- bre à novembre; pincement en avril, mai et juin; engrais et jus de tabac en mai, juin, juillet et août; floraison en novembre-décem- bre. Plein soleil. Exposition de Fillefranchc. — Je ne sais pas si les affaires ont marché, si les recettes ont été « convenables » — c'est malheureu- sement une question qui intéresse au premier chef les sociétés d'horticulture qui organisent des expositions, témoin la société de... qui coure après plusieurs billets de mille francs qui lui manquent depuis sa dernière exposition. — Mais ce que je sais, c'est que les horticulteurs de plus d'un chef-lieu de département seraient heu- reux de pouvoir présenter d'aussi jolies plantes dans une exposi- tion a-issi belle que celle que la Société de Fillefrancke avait orga- nisée dans les premiers jours de septembre àVillefranche-sur-Saùne. Le jardin anglais, avec pelouses, massifs, pièce d'eau, rocaille, avait été tracé par M. Falconnet jeune, dont le goût et l'habileté sont bien connus, le gazon a eu le bon esprit de se niontroï pendant l'exposition et non après comme cela arrive quelquefois. Ces tapis verdoyants qui charment la vue, faisaient admirablement ressortir les vives couleurs des corbeilles fleuries. Au point du vue — 278 — horticole on peut donc dire que l'exposition était parfaitement réussie. En attendant la publication du rapport détaillé, que ne manque- ront pas de faire les deux membres du jury délégué par l'Associa- tion horticole, j'ai tenu à signaler le brillant succès obtenu par nos confrères de Villefranche. Quelques horticulteurs se sont particulièrement surpassés : M. Coindre avec une série de lois : Zonales, Reine-Marguerite, Dra- cœna, fleurs coupées, plantes à feuillage, etc., décroche un prix d'honneur, vase de Sèvres, offert par le Président de la Républi- que, M. Pétrus Dubeuf, chef de culture de M. Perrochet, obtient plusieurs prix avec des plantes bien cultivées. MM. Poisard, d'Anse, exibaient des vignes grefïées, une collection de Conifères, des plan- tes en fleurs coupées, etc., qui leur valent plusieurs récompenses. M. Longeron avait de bien johs lots qui font honneur à ses talents de cultivateur. M. Romanet, deux johes collections d'Evonymus et d'arbustes à feuilles persistantes. M. Guerrier, jardinier chez Ma- dame Roche Alix, montrait de beaux Zonales et des Cannas vigou- reux. M. Achard, de Neuville, exposait une belle collection de fruits, il faut encore signaler, MM. Martin Joseph, Acarit, Roma- net, Chaboud, etc. Puis des exposants de raisins et de vignes. MM. Poisard, Grégoire, Dengaud, Merlier, Puliat (Jean), Cha- boud, etc. Les collections de légumes étaient fort belles, deux sur- tout qui auraient enfoncé — passez-moi le terme — la plupart de celles que nous voyons à Lyon et même à Paris. Bravos, Mes- sieurs Chaboud, Coindre et Labranche. A citer de belles collections de pommes de terre à MM. Aumiot etPulliat, les fraises et le bou- quet de légumes de M. Tliiard. Puis la belle exposition de bouquets en fleurs naturelles ou artificielles, garnitures, de MM. Comte fils et Longeron, et tant d'autres choses qu'il faudrait signaler sans compter les objets d'art et la petite pompe actionnée par l'électri- cité transmise à grande distance, Jussieua grandiflora. — On peut voir actuellement en pleine flo- raison une assez grande surface de ce qui reste à combler de l'an- cien fossé du fort des Brotteaux, à Lyon, qui limitait à l'Est le parc de la Téte-d'Or, couverte par cette belle plante aquatique. Jetée là par hasard, peut-être à dessein par un amateur de natu- rahsalion de plantes exotiques, cette espèce s'y est développée avec une exubérance dont quelques-unes de nos plantes indigènes sont seules capables. Le Jussieua grandiflora Michx est une plante de la famille des Onagrariées qui habite les bords des lacs de la Caroline ; sa fleur est d'un beau jaune d'or; oUe commence à se montrer eu juillet et — 279 — continue à s'épanouir jusqu'en octobre. Ses tiges sont dressées, ses feuilles oblongues lancéolées sont d'un vert foncé assez brillant. C'est une espèce à recommander pour l'ornement des lacs et des grandes pièces d'eau. Quand les hivers sont très rigoureux, elle gèle en partie, mais il est rare qu'elle disparaisse complètement. On peut du reste en rentrer quelques pieds qu'on jette à l'eau en avril. V. V.-M. Rocouier — Bixa orellana L. Le Rixa orellana plus connu sous le nom de Rocouier est un petit arbre de cinq à six mètres de hauteur, originaire de l'Amé- riciMo tropicale, mais propagé par la culture dans toute la zone torride. Il appartient à la famille des Bixacées ou Bixinées, assez — 280 — voisine des Cistinées. La figure qui accompagne celte note nous dispensera d'en faire la description. Nous dirons seulement que ses feuilles sont persistantes et que ses fleurs d'un rose pâle sont fort belles ; son fruit est une sorte de capsule déhiscente, à deux valves, hérissée d'aiguillons. Le Rocouier produit une substance tinctoriale qu'on extrait des fruits. Cette substance, généralement connue dans le commerce sous le nom de Jiocou, est également nommée ruka, uruka, ornullo, allala, terra orleana, etc. Le rocouest très employé dans la teinture; on en prépare aussi quelques couleurs à l'eau et à l'huile ; il sert aussi à colorer les vernis, les huiles, le beurre, les fromages, etc. La matière colorante du rocou est soluble dans l'eau, l'alcool, les huiles, l'éther ; la dissolution est jaune orangé, l'acide sulfuriquc fait passer cette couleur au bleu indigo. Les Caraïbes se tatouent le corps avec du ro^u pour éloigner les moustiques. Enfin les graines et la racine de cet arbre précieux sont emploj-ées en mé- decine. On rencontre assez rarement le Rocouier dans les serres, si ce n'est dans les jardins botaniques ou chez les rares amateurs qui collectionnent les plantes médicinales ou industrielles exotiques. Cependant en dehors de l'intérêt qui s'attache aux plantes dont les produits sont employés dans les arts, le Rocouier a des qualités ornementales qui devraient le faire rechercher. Nous avons dit que sa fleur et ses feuilles sont fort belles ; nous ajouterons que la culture en est assez facile lorsqu'on dispose d'une serre chaude, on peut le cultiver en caisse ou en pleine terre. Sa multiplication se fait par graines, par boutures ou par greffe sur jeunes sujets obtenus de semis ; la gretfe donne des arbres qui fleurissent beau- coup plus vite que le semis lui-même. D.-X. Liroux. Note sur les Chrysanthèmes d'été. L'introduction dans les jardins du genre connu des amateurs sous le nom de Chrysanthème ne remonte guère au-delà de la fin du siècle dernier. Le type sauvage amélioré par les Chinois, ({ui sont grands arnateurs des belles variétés de cette plante, passa dans les cultures en Europe vers 1770, mais il ne se répandit que très len- tement, et il faut remonter jusqu'au XIX" siècle pour lui voir pren- dre une importance relative. Miller, dans son encyclopédie des jardiniers, en fait mention sous le nom de Malricaria indica. Du reste il faut dire que les Chrysanthèmes ont successivement porté les noms suivants : Chrysanthcmwn indicum, japonicum, purpurcuni ; Malricaria indica; Anthcmis grandiflora et Pyrcthrum indicum. C'est 281 Cassini, l'illustre inonographe des Synantlicrécs, qui a définitivement fixé la place que les Chrysanthèmes doivent occuper dans une clas- sification, en les faisant entrer dans le genre Pi/rcthrum. En 181 1 Dumont-de-Courset signale déjà des variétés blanches, jaunes, rouges et variées ; mais la variété blanche ne devait pas être très commune, car le Bon jardinier pour l'année 1remiers introduits dans les cultures, puisque cet auteur décrit son Malricaria indica, que l'on c onsidère comme le type des premiers Chrysanthèmes introduits, de la manière suivante : « Cette espèce se trouve dans plusieurs parties des Indes ; elle m'a été envoyée de Nimpu où elle croît en abondance ; elle s'élève à la hauteur d'un pied et demi et se divise en plusieurs branches _ 282 — garnies de feuilles anguleuses, ovales, l'urLement sciées sur leurs bords et d'un vert pâle ; ses Heurs naissent sur des pédoncules qui sortent des ailes des feuilles ainsi que de l'extrémité des branches. Toutes celles que j'ai vues étaient doubles. Elles paraissent en juillet. » Quoi qu'il en soit de ces remarques, et comme il y a des variétés plus précoces les unes que les autres et qu'il importe de les distin- guer entre elles, j'estime que la qualification de Chrysanthème d'été, au lieu de précoce, désignerait plus clairement les plantes de cette série, et c'est celle que j'adopterai dorénavant, car c'est en juillet, août et septembre qu'elles sont dans toute leur beauté. Si on savait tout le parti qu'on pourrait en tirer comme plante de massifs ou de plates-bandes, on en verrait dans tous les jardins. Comme le Chry- santhème d'automne, celui d'été s'accommode de tout terrain, mais il préfère une exposition très chaude où les plantes forment des touf- fes basses, bien feuillées et couvertes de fleurs qui se succèdent pendant des mois, en ayant soin d'enlever les fleurs passées. On ne taille pas le Chrysanthème d'été, sa floraison le maintient bas, il exige peu d'eau et même il est probable qu'il peut s'en passer, c'est un essai à faire. Comme les plantes n'atteignent pas de grandes dimensions , on peut les mettre plus rapprochées que les Chrysanthèmes d'automne. Je pense que ces instructions sommaires contribueront à répan- dre davantage la culture d'une belle plante encore peu usitée. Cette plante me semble mériter quelque attention, car elle a résisté, sans aucune défaillance et avec peu d'eau, à la grande sécheresse que nous avons subie cette année. Les fleurs ne crai- guent pas le soleil le plus ardent, et pas une feuille n'est grillée ; les plantes sont vertes du pied à la tête. Leur culture est tout à fait élémeutaire ; elles viennent toutes seules, pourvu qu'on les mette au plein soleil, et qu'on leur donne relativement peu d'arro- sages. Les boutures faites au printemps, de préférence aux indi- vidus de touffe, forment de joHs petits arbustes variant de 15 à 35 centimètres de hauteur, et se couvrent littéralement de boutons et de fleurs qui durent jusqu'à l'arrivée du chrysanthème d'automne. Les fleurs sont, en général, petites ou moyennes. Les coloris, jus- qu'à présent, ne peuvent pas rivaliser avec ceux des chrysan- thèmes d'automne ; mais en faisant un bon choix et grâce à quel- ques bonnes nouveautés, on peut faire de petites collections assor- ties. En Angleterre, on fait grand cas des variétés précoces ou d'été, parce qu'elles y fleurissent en pleine terre, taudis que les chrysan- thèmes d'automne sont cultivés en serres; les brouillards, peut- être plus que le froid gâteraient les fleurs. C'est feu M. Pertuzès — 283 — père, de Toulouse, qui a obtenu et édité quelques variétés; mais les anglais ont dû en obtenir aussi, car outre Liitle Boh, essentielle- ment anglais, M. Piercy, de Londres, spécialiste du genre, a écrit que la variété connue sous le nom de itf ""* Pécoul, a été obtenue par M. Piccol, un des chefs de culture de M. Carter, célèbre mar- chand-grainier de Londres Voici une liste des variétées de chrysanthèmes d'été actuelle- ment les plus recommandables : Anriita, blanc à centre jaunâtre. Auréole, carmia siiblé blanc. Floconde Neige, blanc pnr, pétales imbriqué?. Gentillesse, blanc et lila?. Gremillette, jaune nuancé. Hermine, blanc pur, petite plante basse très florifère. Jardin-des-Plantes, blanc pur, plante compact-i formant un bouquet. Jeanre Cousinié, rose tdndre, extra. La Bien-Aimée, rose vif, base des péialts blanc. L:i Njmphe, lilas foncé. L'Avenir, rose clair pointé amarante. L'immorielle, blanc camé. Liule Bob, roujje foncé. Le Luxembourg, jaune mordoré, ex- tra. M""' Djfoj, blanc satiné. M"* Pecoul, rose tendre. Ma petite Marie, blanc pur, plante b:isse très floriforo. Migndo, jaune brillant, extra. M. Fréd. Marrouch, rouge pointé orange. M. Hipp. Jamain, violet à centre marron. Perpétuel-Toulousain, rouge mor- doré. Reine-Blanche, blano pur. Secrétaire-Daurel, rose satiné, pointé bUnî. Souvenir, supprbe jaune, très flori- fère. Souvenir de M. Raajpont, violet. Toréador, rougj saturne pointé or. HOSTE ET V. V.-M. Visite à l'Exposition d'Anvers. Au mois de mai dernier s'ouvrait à Anvers la première Exposi- tion universelle organisée sur le territoire belge. Bien qu'Anvers ne puisse être comparée ni à Paris, ni à Londres, c'est une fort belle ville et un port de commerce très remarquable qui compte de beaux monuments et des curiosités qui valent certainement la peine d'être visités. En ajoutant à tous les attraits de cette capitale commerciale de la Belgique les chefs-d'œuvre du travail, des aris et de l'industrie que toutes les nations ont envoyés dans les immenses galeries de l'Exposition, c'était fournir une occasion unique aux visiteurs d'admirer à la fois les uns et les autres. Mon intention n'est pas de signalei' ici les progrès et les amélio- rations de toutes sortes que chacun dans sa spécialité examine plus particulièrement; je me bornerai à rendre compte le plus briève- ment possible de l'Exposition internationale d'horticulture qui s'est tenue du 2 au 6 août dernier. Quoique internationale, l'Exposition comptait très peu d'étrangers exposants, mais n'en était pas moins belle pour cela, car on sait — 284 — qu'à elle seule, la Belgique pourrait, si elle le voulait, faire non pas une Exposition, mais plusieurs Expositions à la fois. Précédemment, deux concours horticoles avaient déjà eu lieu dans l'enceinte de l'Exposition universelle : le premier fut une merveille ; les Orchidées en faisaient les frais. C'est dire que les spécimens rares, les espèces choisies abondaient partout. L'autre, spécial aux Roses, était également fort beau, mais ne parvenait pas à éclipser ceux de nos Expositions organisées par l'Association horticole lyonnaise. Ces deux concours n'étaient que le prélude de la belle Exposition générale dont je vais vous dire quelques mots. Cette Exposition a été organisée dans un vaste emplacement réservé dans l'une des nombreuses galeries qui composent l'en- semble de l'Exposition universelle. Le tracé quelque peu anglais comprenait une infinité de petits massifs réservés aux plantes fleu- ries de petite dimension. Çà et là étaient disséminées de grandes plates-bandes. Dans les bordures, les organisateurs avaient placé de forts spécimens qui masquaient les murs et dissimulaient un orgue immense qui jouait des airs connus mais variés, à la satisfaction des nombreux visiteurs qui aiment !a musique. Je n'ose pas trop m'aventurer à vous citer les noms des lauréats des nombreux concours, cela constituerait une kyrielle de noms propres dont l'orthographe est assez difficile. Les célébrités horti- coles de la Belgique avaient, pour le plus grand nombre, pris part à la lutte, jalouses de conserver à leur pays la suprématie qu'elles lui ont acquise en horticulture. Les Van Houtte, les Linden, les Dallière, les Jacob-Makoy, les Van Geert, les Pynaert, les de Semet, les Le Grelle d'Hanis et tant d'autres étaient là avec leurs collections d'élite et leurs spécimens de choix. En dehors des collections générales d'arbres, d'arbustes et de plantes de serre diverses, parmi lesquelles il serait difficile de faire un choix, il y avait, comme c'est l'habitude en Belgique, de nom- breux concours établis en faveur des genres généralement cultivés: Plantes nouvellement introduites, plantes nouvelles de semis, cul- ture et floraison , Fougères et Lycopodcs, Cycadées, Conifères, Palmiers, Pandanées, Musacées, Marantacées, Liliacées, Bromé- liacées, Orchidées, Plantes carnivores, Euphorbiacées, Protéa- cées, Araliacées , Bégonias, Cactées, Bertolonia et Sonerila, Œillets, Rosiers, Fuchsias, Garnitures d'appartement. Bouquets, Coiffures, Fleurs coupées, etc., etc. Parmi les plus belles espèces nouvelles introduites en Belgique depuis trois ans, que MM. Jacob-Makoy, L. Van Houtte et Van Geert avaient exjtosées, on peut citer plusieurs lielles Broméliacées, telles que Canujuala Osijana et Pcacockii^ Nidulariuin acanlhocraler et — 285 — Eekhaulei, de jolies Aroïdées : Jnlhurium, Dieffenbachia, Alocasia; de belles Sélaginelles, plusieurs Fougères, des Cycadées, des Pan- danus et une foule d'autres plantes qu'il faudrait non pas seulement signaler, mais décrire ou mieux reproduire en couleur. Les Orchidées En écrivant ce nom, ma plume s'arrête invo- lontairement, et malgré les notes que j'ai là sur mon carnet, je sens qu'il m'est impossible, non pas d'énumérer les noms souvent barbares dont on a affublé ces curieuses tleurs, mais d'exprimer le charme qu'on éprouve à les admirer. Eu Belgique (ce n'est pas comme aux environs de Lyon où les amateurs d'Orchidées sont rares), tout le monde raffole de ces plantes épiphytes. Les Palmiers étaient représentés par l'élite des plus beaux genres, les uns, les nouveaux, en petits exemplaires, les autres, plus anciens dans les cultures, par des spécimens de toute beauté. MM. VanGeert et Dallière avaient dans ce genre quelques espèces nouvelles. La collection générale de Madame Legrelle d'Hanis a été l'objet de l'admiration de tous les visiteurs : il est difficile de réunir en si grand nombre d'aussi belles espèces, dont quelques-unes très rares, et surtout de les présenter aussi irréprochablement cultivées. M. Van Houtte, avec une foule de plantes de serre fort remar- quables, présentait un beau lot de Lilium en pleine floraison ; nous ne voyons guère cela dans nos Expositions ; puis des Nrpenlhcs aux ascidies énormes. M. Dallière avait un joli lot de ces curieuses plantes carnivores. M. Van den Wouwer, horticulteur à Anvers, avait un lot dans lequel j'ai remarqué un bel Jnlhurium carneum couvert de fleurs, plusieurs belles Cycadées et une infinité d'autres belles plantes. M. d'Haenne montrait des Caladiums à feuilles colorées, de beaux Becjonias rex, de remarquables Crotons, etc. Les Dracœna de MM. Wartel frères ont également été fort remarqués. Il faudrait aussi citer les Fougères en arbre de M. Pynaërt Van Geert, puis les Fougères variées de M. Vallem. De beaux Gloxi- nias, des plantes fleuries diverses, des collections de Broméliacées; les Roses coupées de MM. Soupert et Noting, de Luxembourg, et tant d'autres plantes que la brièveté de ce compte-rendu m'empêche de mentionner. Comme conclusion, je dirai que cette exposition a donné aux nombreux visiteurs étrangers l'occasion d'admirer réunies une partie des richesses horticoles dont la Belgique peut à bon droit être fière. Elle Métral. — 286 — Pomologie. • — ( Observations sur les Poires ) — Monseigneur Affre. — Arbra de vigueur moyenne; se oonriuit sous toutes les formes; assez fertile. Fruit moyen, parfois petit. Maturité fin septembre. La qualité varie selon la vigueur de l'arbre. Napoléon Savinien. — Arbre de vigueur ordinaire ; la forme haute tige lui convient bien ; asez ferùle. Fruit moyen, de deuxième qualité. Maturité courant septembre. Napoléon 111. — Arbre vigoureux, qui se conduit sous toutes les formes ; très fertile. Fruit gros, trèa bon. Maturité courant août. Nec plus Mûris. — Syn.: Beurré d'Anjou, Beurré gris rouge, Ne plus Mûri. Arbre vigoureux, qui fait à: jol'es pyramides; se conduit sous toutes for- mes ; assez fertile. Fruit assez gros, assez bon. Maturité fin septembre à octobre. Noiaeau Poitcau. — Syn.: Tombe de l'Amateur, Chois d'un Amateur, Ritour de Rome; c'est à tort qu'on lui attribue ce dernier synonyme, car la \)0\re Retour de Home diffère beaucoup du Nouveau Poiteau ; eHe e^t plus petite, toujours jaune. Mûrit fin aoijt; elle est très bonne, tandis que le Nouveau Poiteau est de 2'= qualité et mûrit courant septembre. Ce dernier forme de jolies pyramides, et l'autre est pfu vigoureux et dépourvu de Jbranches Nouvelle Fulvie. — Syn.: Belle de Jarnac, Fulvie Grégoire. Arbre assez vigoureux, qui se conduit sous toutes formes ; peu fertile. Fruit moyen, de 2* qualité. Mûrit fin septembre. Octave Laehambre. — Arbre assez vigoureux, qui se conduit sous toutes formes, très fertile. Fruit gros, de 1" qualité. Maturité de février à fin mars. Oken. — Syn.: Cent Couronnes, Beurré Okin, Oken d'hiver. Arbre vigou- reux, qui se conduit sous toutes formes, assez fertile. Fruit moyen ou petit, très bon. Maturité courant octobre. Omer-Pacha. — Syn.: Sani-Menise. Arbre peu vigoureux, auquel la petits forme convient ; très fertile. Fruit assez gros, très bon. Maturité courant septembre. Orpheline d'Enghien. — Syn.: Beurré d'Arenbert vrai. Petit Beurré d'Har- dempont, Beurré Buohardt, Arembert parfait, Beurré des Orphelines, Beurré Deschamps, Dilices des Orphelins, Colmar des champs. Arbre peu vigou- reux, qu'il faut greffer sur franc pour obtenir des pyramides, très fertile. Fruit petit, assez bon. Maturité octobre à décembre. Passe-Colmar. — Syn. Le nombre en est si grand, que je ne cite que les plus connus : Colmar Preul, Régentiao. Souveraine d'hiver, D'Argenson, Chapineau, Précel, Roi de Bavière, Ananas d'hiver, Cellite, Fondante de Mons, Gambier, Marotte sucrée jaune, Présent de Malines, Impératrice, Colmar de Silly, Suprême grise, Passe-Colmar doré. Arbre faible, divergent, auquel la forme espalier convient la mieux; très fertile. Fruit moyen, très-bon. Maturité de novembre àjanvier. Passe Crassane. — Syn.: Passî Crassane, Boisbunel. Arbra de vigueur moyenne, assez fertile. Fruit assez gros, très bou. Maturité de décembre à mars. Paul Tliébus. — Arbre de vigueur ordinaire, très fertile. Fruit gros, assez bon. Maturité courant septembre. Petit-Oin. — Syn.: Merveille, Bouvart, de lard, Petit-Miget, Madame d'automne, Merveille jaune, Amadoute, Boavart des Angevins, Merveille . — 287 — d'hiver. Roussette d'Anjou d'hiver. Crassane du pays de Cauî, Merveille Bouvart. Arbre vigoureux qu'on peut conduire sous toutes formes, très fer- tile. Fruit gros ou moyen, de 2' qualité. Maturité d'octobre à novembre. Pie IX. — Arbre vigoureux qui se conduit sous toutes formes, fertile, moyen. Fruit assez gros, de 2° qualité. Maturité fin août. Piton. — Arbre vigoureux qui forme de jolies pyramides, très fertile. Fruit très gros, de 2« qualité. Maturité octobre à novembre. Première d'Ecully. — Arbre faible à bois grè'e ; ne convient que pour les petites formes. Fruit petit, de 2" qualité. Ma urilé courant septembre. Prévost. — Arbre ohétif qui ne convient que pour les petites formes; assez fertile. Fruit moyen, parfois petit, de 2° qualité. Miturilé fin novembre afin janvier. Prince Albert. — Arbre vig)ureux qui se conduit sous toutes formes, très fertile. Fruit moyen, da 2' qualité. Maiur.té courant ootobro. Princ; Impérial de France. — Arbre vigoureux auquel toutes les formes conviennent ; très fertile. Fruit assez gros, de 2'' qualité. Matuiité courant septembre. Princesse Charlotte. — Syn. : Princesse royale de Brabant. Arbre de moyenne vigueur qui se conduit sous toutes formes, assez fertile. Fruit moyen ou petit, assez bon. Maturité courant septembre. Princesse Marianne. — Syn.: Calebasse Miriaarm, G i^ebassa princesse, Salisbury. Arbre vigoureux, un peu divergent ; la lnute tige lui convieat ; assez fertile. Fruit moyen, très b^n. Maturité coui'ant septembre. Princesse royale. — Syn.: Élisa Mathews, Princesse royale de Groom, Bergamotte Elisa Matliews. Arbre assez vigoureux, se conduit sous toutes formes ; il n'est fertile que dans l'âge adulte. Fruit moyen, bon, à peau verte. Maturité courant octobre. Routin. BIBLIOGRAPHIE (1) Les Jardins dans la région de l'oranger : Tel est le titre d'un ou- vrage horticole qui vient d'être publié par M. A. Marchais, ancien chef de culture au jardin botanique de la villa Thuret, à Antibes. Le but de cet ouvrage est de faire revivre, de mettre sous les yeux des amateurs d'horticulture, de botanique et d'acclimatation, le résultat de l'expérience acquise par les fondateurs du jardin botanique de la villa Thuret, d'Antibes, MM. G. Thuret et le Dr Bornet. Cet ouvrage, écrit dans un style simple et concis, donne, comme préliminaires, des notes pour l'établissement des jardins et leur entretien dans ladite région ; quelques éléments de physiologie et d'organographie ; un calendrier de climatologie et des travaux à exécuter; une liste de plus de trois mille cinq cent végétaux toujours verts, cultivés sous le beau ciel de Provence, suivie du calendrier de leiu' floraison; ensuite un abrégé de ctilturc potagère et d'arboricul- (ll En vente chez l'auteiir, A. Marchais, rue Pigonnau, à Cannes (Alpes-Mari times), et chez les principaux libraires du littoral Prix 4 fr. — ,288 — ture fruitière ; une liste de plantes médicinales, de fruits exotiques et de plantes à parfum. Mais ce qui rendra cet ouvrage particulièrement intéressant aux horticulteurs, c'est un vocabulaire d'environ trois mille définitions d'étymologies grecques et latines, les plus employées dans le lan- gage horticole et botanique. Ce livre doit trouver sa place dans toutes les bibliothèques hor- ticoles, il est appelé à rendre de grands services aux jeunes horti- culteurs qui voudront travailler autrement que par routine. G. PiTAVAL, horticulteur. CATALOGUES. — NOUVEAUTES. Rosiers Nouveaux qui seront mis au commerce le 1" Novembre 1885 par M. J. M. GoNOD, horticulteur rosiériste, 154, route d'Hejrieux, Moaplaisir- Lyon. Rosier Thé: Souvenir de Madame Hélène Lambert (issu de la rose, Beauté de l'Europe), elle a conservé le bois et la feuillagj de cette variété. Coloris jaune, fleur moyenne ou grande, extra bien faite, à revers des pétales carné foncé, deux coloris bien tranchés qui donnent un aspect tout particulier à la fleur. Variété florifère (sarmeuteuse). Nota : Cotta variété a été choisie daus mes semis par Monsieur Pierre Lambert, horticulteur à Trier-sur-Moselle, pour être dédiée au souvenir de son honorable Mère. Rosier Hybride Remontant : Rosiériste Chauvry, arbuste vigoureux, à rameaux droits, très fermes ; pédoncule ferme, fleur grande, pleins, globu- leuse, bien faite, coloris rouge fau vif (i su de la séria des Victor Verdier). C'est la variété la plus rouga obtenue jusqu'à co jour dans cette série (très- belle) (1). — J. Nicolas, horliculteur-graiuier, rue Victor-Hugo, 12, Lyon. — Catalo- gue et prix courant de graines de plantes potagères de grande culture four- ragère et de fleurs. ÛgQons à fleurs plantes vivacas à racine bulbeuse et autres. Arbres fruitiers, rosiers, etc. Etiquettes pour arbres, mastic à grefl'er, raphia, coutellerie horticole, enj,'rais régénérateur Guilbert, thermomètre Couturier. Ce catalogue contient les meilleures variétés de plantes potagères et florales cultivées dans les jardins, Joseph Schwartz, horticulteur rosiériste, route de Vienne, 7, Lyon. — Catalogue et prix-courant des rosiers cultivés dans l'établissement. Nom- breuses variétés de choix dans les séries diverses de rosiers cultivés : Thés, Noisettes, Bengales, Ile-Bourbon, Plybrides remontants. Hybrides de Thé, Hybrides de Noisettes, Polyantha, Mousseux, Rosiers grimpants. Capucine, Espèces botaniques etc. Phlox vivacas, Chrysanthèmes, plantes vivaces di- verses. (1) Les descriptions sont faites par les obtenteurs (N. d. 1. II.). Lk Gérant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Irap. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 SEPTEMBRE N» 18 CHRONIQUE Lusiadas. — Amère déception ! Cruelle déconvenue ! La tant belle rose ponctuée, si suave, si jaune, si bombée, refuse de montrer ses ponctuations à ses admirateurs. C'est bien mal, et je suis tout disposé àjuger sévèrement sa conduite. Cette manière d'agir de la part d'une rose ne m'étonne cependant pas outre mesure, car ie suis habitué à entendre assez régulièrement chanter les louanges fallacieuses de quel- ques-unes de ses congénères qui ne valent pas un maravédis. Sur cent roses nouvelles que chaque année voit naître, il y en a bien les neuf dixièmes qui meurent jeunes et disparaissent des collections. Mais enfin Lusiadas se présente à nous d'une tout autre manière : elle a été vendue 50 francs, c'est-à-dire deux fois la valeur d'une rose nouvelle ordinaire et n'est pas nouvelle du tout, puisqu'elle existe dans les collections depuis 1842, sous le nom de Céline Forestier (1). Cependant j'ai vu. de mes jeux vu, les ponctuations annoncées. Je les ai non-seulement vues, mais je les ai fait voir à de nombreuses per- sonnes, l'obtenteur m'ayant envoyé des fleurs pour les montrer au jury de l'Expositon tenue à Lyon en 1S84. M. Abel Myard, amateur à Chalons, pense que les ponctuations qui étaient sur les pétales des roses présentées étaient artificiellement obte- nues à l'aide de la fuschine ou d'une autre substance analogue dérivée du goudron. C'est une opinion, une hypothèse fort plausible, mais que j'hésite à partager. Voici pourquoi : Plusieurs habiles rosiéristes, à la vue de la Rose Lusiadas envoyée à l'Exposition, ont tout d'abord déclaré que les ponctuations qu'on observait sur les pétales étaient le résultat (1) MM. Soupert et Noting, rosiéristes à Luxembourg, ont été les premiers à signa» 1er ce fait..\vant de publier la note qu'ils ont adressée à ce sujet aux journaux hortico- les, nous avons tenu à Toir comment Lusiadas fleurirait à Lyon en plein air. (N. d. 1. R.). — 290 — d'une altération maladive, un phénomène de chromîsme, comme il n'é- tait pas rare d'en voir sur un assez grand nombre de roses blanches, roses et jaunes, mais que ce phénomène était caractérisé plus énergi- quement dans ce cas que dans la plupart de ceux qu'ils avaient eu l'oc- casion d'observer. Depuis l'époque déjà lointaine où cette opinion a été formulée, j'ai eu l'occasion d'en vérifier l'exactitude, et tout dernièrement encore, plu- sieurs fleurs de Bengale Ducher présentaient ce phénomène de chro- misme à un haut degré. Ce même phénomène, cet accident n'a-t-il pas pu se présenter en Portugal sur la variété Céline Forestier ? Pour ma part, je n'en vois pas l'impossibilité. L'obrenteur aura cru fixer le phénomène et n'aura rien fixé du tout. Ce qui me fait supposer que celte manière devoir n'est pas éloignée de la vérité, c'est que la première fleur de Lusiadas qui a fleuri chez M. Alexandre Bernaix, présentait deux ou trois ponc- tuations et que celles qui lui ont succédé n'en avaient pas de trace. Ampéligène. — Le produit qui porte ce nom a déjà, paraît-il, donné d'excellents résultats dans le traitement des vignes phylloxérées. Le but recherché par l'inventeur, M. Steph. Girard, fabricant de produits chi- -miques à Fontaines-sur-Saône (Rhône), était l'association d'un insecti- cide à longue durée, avec un engrais puissant. M. Girard y est-il par- venu à l'aide de l'Ampéligène ? L'avenir nous l'apprendra. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il ne suffit pas, pour combattre efficacement le phyl- loxéra, d'introduire dans le sol une matière capable de le détruire ; il faut encore restituer au sol les éléments qui, chaque année, lui sont -enlevés par la végétation, et permettre ainsi à la vigne, eu augmen- tant sa vigueur, de résister plus facilement aux attaques de l'insecte. Je ne me serais pas permis de signaler ce produit si je n'avais pas -trouvé dans le prospectus annonçant sa mise en vente, le petit avis suivant : « Je remettrai gratuitement aux membres des sociétés d'agriculture, d'horticulture, de viticulture et de comices régionaux 2 kilog. d'ampé- -ligène ; cette quantité sera suffisante pour traiter 20 pieds de vigne et se rendre compte par conséquent des eS"ets de ce produit. » Envoyer pour l'aS'ranchissement par colis postal 60 centimes en tim- bres-poste. L'essai ne coûtant rien, il sera facile aux intéressés de se renseigner sur l'efficacité du produit susdit. ■. Narcissus serotinus. — Ce n'était certainement pas à cette espèce tar- dive, actuellement en fleur, que Malfilùtre songeait lorsqu'il composait, en l'honneur du Narcisse, les vers suivants : — â9i — Du sein de l'herbe, il sort avec éclat Un bouton d'or sur une longue tige Bordé de fleurs d'un tissu délicat, Feuilles d'argent qu'un léger souffle abat, Plante agréable et de frêle existence. Enfant de Flore, à peu de jours borné. Doux, languissant, symbole infortuné De la froideur et de l'indifterence. Car le Narcisse tardif ne sort de l'herbe que très modestement et n'a pas la grâce des espèces que le printemps voitéclore, mais tel qu'il est, ce Narcisse est intéressant, parce qu'il fleurit en automne aune époque où il est seul de son genre à montrer ses fleurs. Bien que les poètes s'accordent à montrer : Le Narcisse penché sur l'onde transparente. Une faut passe fier à cet habitat trompeur, car si quelques Narcisses aiment les prairies humides, un grand nombre préfèrent les collines sèches. Les feuilles et l'amidon. — Il paraîtrait, d'après les récentes recher- ches du savant physiologiste Sachs, que l'amidon qui se forme dans les feuilles des plantes pendant le jour disparaît pendant la nuit. Une par- tie se transforme en sucre et l'autre passe dans le tronc du végétal. Au lever du soleil, entre -1 et 5 heures, la feuille n'aurait pas d'amidon ; c'est vers le soir qu'elle en contient le plus. Si ces données se vérifient, elles pourront trouver leur application dans la pratique toutes les fois qu'il s''agira de récolter des feuilles qui comme celles de l'oseille, des épinards, du mlirier, de la betterave, etc., servent à la nourriture de l'homme ou bien des animaux. Les dents et l'horliculture. — Un dentiste (brr.. .) avait envoyé à une société d'horticulture un livre ini\i\x\è:v. Les dents, leurs maladies, etc.->i dont on ne saisissait pas tout d'abord les rapports avec l'art des jar- dins. Mais le très ingénieux rapporteur a judicieusement fait remar- quer: «... qu'une bonne dentition est très utile pour la dégustation des fruits , en exceptant toutefois les poires fondantes et quelques variétés de pêches. « Bien trouvé. Mais à ce compte-là les cordonniers, les sabotiers, les luuettiers (opticiens), etc., pourraient fort bien faire ressortir combien il est utile pour un jardinier d'avoir de la chaussure qui ne le gêne pas afin qu'il puisse marcher vite... quand il arrose ou qu'il évite de prendre une poire pour un navet s'il est myope, MàrL\ Mùron ou Meuron ? — Question de linguistique. Quel est celui de ces trois substantifs qu'il faut employer? Dellile a dit : — 292 — Ces verdoyants remparts, Ces murs tissus d'épine où votre main tremblante Cueille et la rose inculte et la mûre sanglante. M. Cusin tient pour Mewon, le rédacteur de la Chronique horticole de r Ain, s'appuyant sur Littré et Bouillet, pour Mûron. Autrefois on ne disait pas Mûre, mais Meure et ce mot s'appliquait aussi bien au fruit de la ronce qu'à celui du mûrier. Il croît aussi, dit Pline, des Meures sur les roices, et Ovide : Et les Meures croissant sur les fâcheuses ronces (Traduction de Daléchamps). Les Meures du mûrier se nommaient Franches Meures. Mais puisque de Meurier on a fait Mûrier et de Meures Mûres, il n'y a pas de raisons qui s'opposent à faire Mûron de Mure. Meuron serait du vieux français. Tout ceci à propos de variétés de ronces que les Américains veulent introduire dans les jardins. Au fait, pourquoi pas ? On a bien depuis quelques années fait passer du bord des chemins dans les plates-bandes du jardin potager le vulgaire Pissenlit. Je ne dosespère pas d'y voir introduire aussi et bientôt le Groin d'âne et la Poule grasse. Informations. — Un journal anglais annonce qu'un ingénieur amé- ricain, M. Tichener, vient de prendre un brevet relatif à la fabrication du beurre au moyen de l'électricité. Mais c'est surtout pour la régéné- ration du beurre rance que l'électricité est appelée à rendre de grands services. — La Gazette du village rappelle un vieux procédé pour éloigner les fourmis : il suffit de prendre une poignée de charbon de bois et de le placer dans les endroits qu'elles fréquentent. C'est bien ; mais après où vont-elles ? Faut-il continuellement avoir le charbon à la main ? Cela ne vaut pas un insecticide que M. Vicat a inventé, lequel les tue radi- calement. M. Carrière signale dans la Revue horticole une plante qui pourra peut-être un jour entrer dans nos jardins potagers : le Sinapis tube- rosa, sorte de moutarde à racine tubéreuse napiforme. Elle vient de la Chine d'où elle a 6té introduite par M. Pailleux. Se cultivera comme les navets. Vaudra-t-elle mieux? — M. (/h. Naudin fait connaître dans la Revue horticole un nouvel Eucalyptus, VE. Mulleri, dont la rapidité de croissance dépasse beau- coup celle de VE. globulus. Cette espèce qui n'est pas décrite dans la belle monographie du genre, par le baron F. Muller, vient de fleurir à Antibes. Elle s'est montrée constamment rustique. Espérons qu'elle donnera des graines qui serviront à la propager. — Il y a actuellement des marronniers en fleurs sur la place Belle- cour ainsi que dans beaucoup d'autres endroits. Simple effet d'une sécheresse prolongée à laquelle ont succédé des pluies abondantes. — 293 — — M. Vivarel signale dans la Provence agricole un procédé pour transformer dès la première année une jeune greffe de vigne en un pied de souche composé de 3, 4 ou 5 têtes. Il s'agit tout simplement quand la greffe a atteint une longueur de 50 à 60 cent, de la rabattre très bas, c'est-à-dire de lui faire subir en pleine végétation herbacée une taille analogue à celle d'hiver. — Un ingénieur anglais a trouvé un nouvel emploi du bois à'Euca- lyptus: il paraît que, découpé en ânes lamelles, puis jeté dans l'eau, la gigantesque mjrtacée forme une décoction qui empêche les incrusta- tions calcaires des chaudières à vapeur. Aimez-vous Y Eucalyptus on en a mis partout? Il dessèche les marais, anéantit les microbes et les bactéries de l'impaludisme, construit des navires ou des mâts de coca- gne, embaume l'air, etc., sans compter qu'il sert à fabriquer l'Euca- lypmouth, l'Eucalypsinthe et l'Eucalyptreuse, trois liqueurs destinées à supplanter l'absinthe, le vermouth et la chartreuse. — h'Orchidophile, dans son dernier numéro, recommande la culture du Cyrlopodium punctaliim, orchidée originaire du Brésil. C'est une belle espèce qui, dans son pays natal, croît en plein soleil, les racines enfoncées dans les détritus végétaux. Elle demande un long repos d'octobre à février. Culture en pots de grandes dimensions, dans un compost de terre franche et de bouse de vache bien drainé. Arrosage copieux pendant la végétation. — La Société mycologique de France a tenu, à Autun, une session extraordinaire qui avait pour but l'exploration du Morvan, la récolte et l'étude des champignons d'automne de cette contrée. Cette session mycologique coïncidait avec la séance annuelle de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire. — Après les plantes carnivores auxquelles les savants servaient du filet de bœuf et du fromage, voici une plante aquatique submergée, YUtricularia vulgaris, qui se sustente de jeunes chavassons, barbil- lons, goujons et autres poissons. Une plante ictyophage!!! Et dire qu'il y a des gens qui pensaient que les minuscules vessies (utricules) de la plante susdite servaient à la maintenir près de la surface de l'eau. Erreur, Messieurs, erreur, ces utricules sont de simples estomacs. — L'Acranthus Leonei, orchidée fort remarquable, importée par M. Humblot, des îles Çomores, vient de fleurir dans les serres du Muséum de Paris. — M. Lévêque, jardinier chez M"' la marquise de Hamel, signale, dans le Moiiiteur d'Horticulture, un procédé pour la destruction des pucerons : il fait infuser dans de l'eau, pendant quelques jours, de la tannée fraîche sortant de la tannerie. Il met autant d'eau que de — 294 — tannée ; quatre bassinages avec l'eau en question ont. paraît-il, raison des pucerons. Sans garantie bien entendu. — M. Notin vient d'adresser à la Société nationale d'Agriculture une note sur l'Asclepias syriaca, qu'il recommande comme plante textile. C'est une nouvelle édition d'une ancienne recommandation. — Un concours sera ouvert à Paris, le lundi 26 octobre prochain, pour la nomination d'un professeur d'économie et de législation rurales dans les écoles nationales d'agriculture. Le poste de professeur d'économie rurale à l'Ecole de Grandjouan est vacant par la mort de M. Loudet. — Un concours a été ouvert à l'Ecole d'agriculture de Montpellier, le lundi 21 septembre, pour la nomination d'un professeur de techno- logie agricole de cet établissement. Le programme dé ces concours est adressé aux personnes qui en font la demande au ministère de l'agriculture. Plantes peu prolifiques. — H y a des plantes très difflciles à mul- tiplier par boutures pour cette bonne raison qu'elles n'émettent que très rarement des bourgeons ou des rameaux capables d'être boutu- rés. De ce nombre, sont beaucoup de plantes acaules, c'est-à-dire sans tige, telles que certaines Agaves, des fougères, des Saxifrages, des Ramonda, des Yucca, etc. Quand on veut faire développer des bourgeons aux plantes susdites afin de pouvoir les multiplier, il faut faire alropliier leur bourgeon central, en un mot, leur crever le cœur. On parvient aisément à obtenir ce résultat en enfonçant une pointe d'acier au centre de la plante ; dans beaucoup de cas, je taille un petit coin de bois d'un demi-centimètre de diamètre et je l'enfonce dans le cœur de la plante à l'aide d'un marteau ; une fois qu'il y est, il y reste. Ce procédé barbare est le seul qui permette d'obtenir des petits de certaines espèces. Chez les espèces à rhi- zomes traçants telles que les JspkUslra, Convallaria, Iris, etc., on peut également faire développer beaucoup de bourgeons latéraux, qui restent stériles habituellement, eu crevant l'œil terminal. Certains bulbes ne donnant pas de petits peuvent en donner des grandes quantités si on opère de la même façon. On doit opérer dans tous les cas, quand les plantes sont en pleine végétation. Jdaplaùon au sol. — En 1876, nous recevions des Basses-Alpes quelques exemplaires de l'œillet de Séguier [Dianllms Seguieri). Une partie des plantes reçues furent mises en pots, l'autre en pleine terre. Comme il nous restait quelques débris de la plantation, nous eiàmes l'idée de les planter sur un talus caillouteux du voisinage où ne croissent que quelques herbes sauvages qui n'ont jamais pu par- — 295— veniràgazonner l'endroit. La plantation faite fût confiée à la grâce de Dieu et mise sous la protection de la pluie et du beau temps. Epilogue : Trois ans plus tard, les œillets de Séguier cultive's en pots ainsi que ceux mis en pleine terre dans le jardin étaient morlihm. Ceux du talus avaient pris un beau développement. Neuf ans plus tard, ces œillets sont mieux portants que jamais. Je viens de les voir en me promenant avec un ami qui s'occcupe d'acclimatation. Instruisez-vous, jardiniers, mais ne vous éreintez pas pour faire crever vos plantes. La nature vous crie qu'en fait de culture, il faut étudier l'adaptation des espèces au sol. V. V.-M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 16 août 1885 , tenue dans la salle des réunions industrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. Pitaval. Conseiller. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Le procés-verbal de la dernière réunion est lu et adopté sans obser- vations. Correspondance. — Lettre de la Société d'horticulture de Mâcon, demandant la nomination d'un délégué pour remplir les fonctions de juré à TExposition horticole qu'elle doit organiser le 31 septembre prochain. M. Roux est nommé délégué. Lettre de la Société d'horticulture de Villefcanche-sur-Saône, demandant la nomination de deux délégués pour aider- à la composition du jury chargé d'attribuer les récompenses de l'Exposition horticole qui se tiendra dans cette ville le 5 septembre. MM. Corbin et Pelletier sont nommés délégués. Lettre de M. Baptiste Dasportes, accusant réception de la lettre qui lui a été adressée par notre Société, qui s'associe à une demande de réduction du prix de tran.sport des végétaux et remercie les membres de l'Association d'avoir accepté comme point de réclamation les bases de son travail. M. le Secrétaire géaéral dépouille la correspondance imprimée et signale les publications contenant des articles intéressant l'horticulture. Présentations. — Il est donné lecture de cinq candidatures sur lesquelles, conformément au règlement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Sont admis, sans protestation et à l'unanimité, les candidats présentés à la dernière réunion. Ce soLt : MM. Girard, fabricant de produits chimiques à Fontaines-sur-Saône (Rhône), présenté par MM. Roux et ViviandMorel. Badole, jardinier chez M. Waldmann, à Foataines-Saint-Martin (Rhône), présenté par MM. Roux et Viviand-Morel. Gouy (Antoine), jardinier, rue des Lanciers, à Vienne (Isère), pré- senté par MM. Louis Gattel et Etienne Bonnefond. Coquis (A.), jardinier chez M. Poulenas, grande rue de Cuire, 101, présenté par MM. Rivoire et Viviand-Morel. Joannon (Claudius) fils, horticulteur à Saint-Cyr-au-Mont d'Or, pré- senté par MM. Hoste et Cl. Jacquier. Deschaux (Emmanuel), jardinier chez MM. Morel père et fils, grande rue de Cuire, 71, présenté par MM. Morel père et fils. -- 296 — MM. Braillon (Léonard), horticulteur, à Fleurie (Rhône), présenté par MM. Schmitt et B. Comte. Devert fils, horticulteur, route de Grenoble, à Monplaisir, présenté par MM. Bénisse et Comte. M. Alexandre Bernais dépose sur le bureau son rapport sur l'Exposition de Chalon-sur-Saône, où il a été délégué par l'Association pour prendre part aux opérations du jury. L'assemblée, à l'unanimilé, en ordonne l'insertion. Le rapporteur de la Commission des visites de la culture maraîchère dépose son rapport, qui est envoyé au Conseil d'administration. M. le Président, au nom de la Société, remercia le rapporteur de la Com- mission de la célérité avec laquelle elle a accompli son travail. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Clapot, une collection de légumes Je s^aison, tels que : Chicorée frisée de Meaux, Laitue romaine blonde maraîchère, L. blonde de Versailles, L. frisée Balavia craquante blonde, L. Lorthois, Radis demi-long écarhxto liàtif, melon cantaloup fond blanc. Tous ces légumes sont d'un développement hors ligne et démontrent que notre collègue ne néglige rien pour la culture de ces plantes. Par M. Chavagnieux, jardinier chez M. Lachard, à La Pape, un Melon prescolt cantaloup argenté, fond blanc, variété précoce, fruit très gros, ayant près d'un mètre de circonférence et pesant 8 kilog; un Bégonia bul- baux de semis et dix variétés de Zinnia elegans à fleurs doubles. Par M. Gattel (Louis), à Mont-Saloinon prèsYletne, une collection remar- quable, soit comme forme de fleurs et coloris, de Zinnia elegans à fleurs doubles. Par M. Bellin (Joseph) jardinier chez M. Rosier, une collection de 40 variétés de Pétunia à fleurs doubles. Par M. Clapot, une Prune variété Golden drop, très bonne et tardive. Par M. Pelletier, des fruits de Noisette obtenus de la variété Noisette de Trébizonde, variété cultivée en grand dans certains départements. M.Yiviand- Morel donne quelques renseignements sur l'apport de M. Pelletier et fait remarquer combien il est diflicile d'obtenir des variétés nouvelles supérieures dms le genre noisetier. Une note explicative sera publiée sur ce sujet. Par M. Verne, jardinier chez M. Godinot, à Tassin, un beau pied de B'igonia incarnata , variété Caroline Schmitt, remarquable comme belle culture. Par M. Chaninet, horticulteur à Saint-Priest, des Dahlias liliputiens de semis. Par M. Métrai, des tiges de Phrngmites communis variegata alba ; cette plante sera d'une bonne utilité pour l'ornement des pièces d'eau. Par M. Liabaud, une magnifique Fougère le Gymnogramma schizophylla glortosa, plante dont l'effet décoratif est superbe; un pied de Piper ornata et six Coleus de semis à feuilles très grandes. Par M. Crozy, un lot de fleurs coupées de Canna composé de 14 variétés ; les fleurs sont grandes, à coloris vif et bien varié. Par M. Boucharlat jeune, un pied de Cordiospeî'mum Halicacabum, plante annuelle de la famille des Sapindacées, qui n'est cultivée que pour la singu- larité de ses fruits; un pot de Portulaca sedoïdes, plante curieuse très com- pacte; des Reines-Marguerite, dont 2 variétés d'un port très trapu, plantes de premier mérite, connues sous les noms de Pt:rle blanche et Perle l'ose ; une troisième variété non encore livrée au commerce et trèi recommanJable, que M. Boucharlat nomme Bouquet de roses ; trois autres plantes de Reines-Marguerite d'autres provenances qui ne sont apportées que pour servir de comparaison. Par M. Villars, jardinier chdz M""' Vdchon, à Ecu'ly, un Maloi oantdloup fond blanc, une collection de Tomates composée des variétés : Itoi Ilumbert, — 297 — Uose lisse, Président Gur/ield, et une plante de Tomaie Tropliy améliorée chargée de fruits qui sont plus pleins que la Tomate Trophy ordinaire, Par M. Prudent, jardinier, au château de Saint-Priest (Isère), un lot .lo Tomate Président Garfield,beau et gros fruit pesant au moins 900 grammes. Par M. Jouteur, des tleurs coupées, doubles et simples, de Bégonia bulbeux de semis. Par M. Rou.Y, des Pèches de semis obtenues par M. Barbin. Par M. Valia, des fleurs de Glaïeuls de semis, P'' floraison. Par M. Champalle, jardinier chez M. Besson, à La Pape, des fleurs cou- pées de Pourpier à fleurs doubles. Par M. Beurrier (Jean), un Œillet de semis, plante ayant environ 45 cen- timètres de hauteur, tiges se tenant très droites et très fermes, l'ensemble formant une jolie plante très trapue; fleurs grandes ayant .'U moins 5 centi- mètres de diamètre, bien faites, bord des pétales dentés et fimbriés, fond rose blanchâtre, le calice ne se fendant pas; plante ti r s florifère. Cette variété est nommée par le présentateur Œillet Jean Beurrier. Par M. Hoste, une collection de Chrysanthèmes à floraison précoce ou d'été : Annita, Gremilette, Jardin des Plantes, Jeanne Cousinié, la Bien- Aimée, la Nymphe, le Luxembourg, Liltle Bob, M""= Dufoy, M""" Lebois, M"» Pecoul, Ma petite Marie, Mignon, Tor('ador, Souvenir, Perpétuel Tou- lousain. Pour juger tous ces apports, il est nommé deux Commissions composées de MM. Durand, Rozain-Boucharlat, Carie, Labruyère, Mercier et Guillaume pour les fleurs ; MM. Grenier, J. Jacquier, Fouilloux, Corbin pour les fruits et les légumes. Ces Commissions, après examen, proposent d'accorder : Une prime de P" classe à AL Chavagnieux, pour son Melon. — V » à M. Villars, pour ses Tomates. — 2° » à M. Prudent, pour sa Tomate. — 2° » à M. Clapot, pour l'ensemble de son apport. — 3° )) à M. Liabaud, pour Coleus de semis. — \" 1) à M. Liabaud, pour son Gymnogramma. — 2" » à M. Métrai, pour son Phragmites. Un certificat de 2" />. à M. Beurrier, pour son Œillet Jean Beurrier. Une prime de 3^- » à M. Jouteur, pour ses Bégonias. — 2° » à M. Bellein, pour ses Pétunias. — 2' « à ]\L Verne, pour son Bégonia. — 3° » à M. Chaninet, pour ses Dahlias. — V° » à M. Gattel, pour ses Zinnia. — 2" » à M. Boucharlat, pour ses Reines-Marguerite. — 3" u à 1\L Boucharlat, pour son Portulaca. — V" » à M. Iloste, pour son lot de Chrysanthèmes pré- coces, plus particulièrement pour les variétés Jardin des Plantes. Mignon et la Bien-Aimée. Une prime de P" classe à M. Crozy, pour l'ensemble de son apport de Cannas. La Commission a remarqué spécialement les variétés Geofl'roy St- Hilaire, Antonin Crozy et M"" Gobel. Toutes ces propositions mises aux voix, ainsi que l'inscription au procès- verbal des autres apports, sont adoptées. M. Crozy remet une lettre demandant la nomination d'une Commission pour examiner des semis de Cannas qu'il se propose de livrer au commerce au printemps ; sont nommés: MM. Jacquet, Iloste, Chrétien, Liabaud, Charreton et Durand. L'assemblée procède ensuite à la nomination d'une Commission d'organi- sation pour le concours de Chrysanthèmes ; sont nommés : MM. Métrai, Labruyère, Musset, Rochet et Pitaval. La suite de l'ordre du jour de la réunion est renvoyée à la prochaine séance. La séance est levée à 4 heures et demie. Le Secrétaire- Ad joint , J. Nicolas. - 298 — Nîgelles Le genre Nigclla a été connu des plus anciens botanistes, qui le nommaient Melanlhiim. A l'heure actuelle il est classé dans la famille des Renonculacées. Il comprend plusieurs espèces dont quelques-unes sont spontanées en France et dans une grande partie de l'Europe. Ce sont dans cet ordre la Nig'^Ue de Damas (Fig, 1), la Nigelle d'Espogne (Fig. 2), la Nipvlie cultivée (Fig. 3) et la N'igelle des champs. On connai . encore la N. à feui"e de fenouil, la N. d'Orient, la N. d'.variquée, la N, corniculée, etc., sans compter un grand nombre de variétés dans chaque espèce. Les Nigelles sont nou-seulement des plantes d'ornement d'un assez grand mérite qui se prêtent très-bien à la confection des bouquets mais elles jouent ou elles ont joué un rôle assez consi- dérable dans la thérapie ancienne. La Nigelle cultivée est cultivée pour la cuisine ; elle est assez commune en Crète. Elle porte les noms vulgaires de : Nielle de l'Archipel, Toute-épice, Barbe-de-capucin, Nielle romaine. C'est le Mèlaniliion des anciens. Ses graines sont très-ai'omatiques. La Nigelle de Damas croît dans les champs et les vignes du Midi de la France. Sa graine un peu poivrée servait autrefois d'épices. Torréfiée, mise en pâte et mélangée à d'autres drogues elle sert à faire une conserve à laquelle les Egyptiennes attachent le plus grand prix. On la cultive à fleur double. La Nigelle d'Espagne dont la fleur est d'un très beau bleu est une des sortes les plus ornementales. Les Nigelles se sèment en place en septembre ou en mars. On sait, ou du moins ou croit savoir, que la Nielle des blés est rjc/rostcmma Gilhago également connu sous les noms de Coquelourde et de Lyclinis. En possession de cette donnée peu scientifique, les uns prétendent que les graines de cette plante que l'on sépare des grains de blé ou de seigle à l'aide du tamis, du tarare ou du cylindre trieur, peuvent être données sans danger avi volailles. Les autres, notamment MM. A. Eloire, Malapert, Rodet, Baillet, etc., vétérinaires ou savants distingués, sont d'un avis dif- férent et ils reconnaissent à la Nielle des propriétés toxiques qui ont toujours déterminé la mort chez les animaux auxquels elle a été administrée à haute dose. En présence de ces faits contradictoires. M, G. Heuzé pense que l'on a confondu les graines, les semences de la Nigelle des champs (NigeiJjA arvensis) appartenant à la famille des Renonculacées qui comprend beaucoup de plantes vénéneuses avec la coquelourde des blés. — 299 — Nigelles réduites au 1/3 de leur grandeur. Les Anciens, en effet, donnaient indistinctement le nom de Nielle à la Coquelourde et aux diflférentes espèces de Nigelles et même aux cryptogames connus sous le nom de charbon qui envahis- sent les blés. Ce n'est pas une raison pour les confondre. D'abord s'il y a des gavants qui ont dit que la coquelourde n'a- vait aucune action nuisible sur l'économie, il y a en d'autres qui ont répondu : « Toutes les parties de cette plante renferment de la Saponiiie, principe acre, irritant, auquel on a attribué les acci- dents de forme dyssentérique qui se sont produits chez les personnes qui mangent un pain où entre la Nielle des champs. » Voyons, savants, mettez-vous d'accord ; une bonne petite pâtée de farine de nigelle et une autre de coquelourde administrées à vos volailles, et la question sera plus vite tranchée qu'avec un discours. Paul-Emile. — 300 — ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE CONCOURS SPÉCIAUX. — ANNÉE 1885 HORTICULTURE MARCHANDE : Etablissements consacrés à la culture des plantes de marché. 2°"' Prix : Médaille de vermeil. — M. Reverchon, au Moulin-à-Vent. Etablissemmts consacrés aux Collections florales. \" Prix : Médaille d'or. — M. Hoste, rue des Dahlias, à Monplaisir. 2' Prix : Médaille de vermeil. — M. Liabaud, montée de la Boucle. Etablissements consacrés aux Pépinières. pr Prix ex-œquo : Médaille d'or. — M. Jouteur, horticulteur à Fontaines, et MM. Poisard frères, horticulteurs à Anse (Rhône). 2' Prix : Médaille de vermeil. • — M. Lapresle, pépiniériste à Chasselay (Rhône). CULTURE MARAÎCHÈRE 2° Prix : Médaille de vermeil ex-œquo. — MM. Cbapuis et Drevard. Maisons bourgeoises. 1" Prix ex-ff^MO ; Médailles d'or. — MM. Jossermoz et Prudon. 2« Prix ex-ccquo : Médaille de vermeil.— MM. Valansot, Gastel et Guerry. 3° Prix : Médaille d'argent l'' cl. — M. Bonnefoy. -1° Prix : Médaille d'argent. — M. Clayette. Médailles décernées à la suite de visites spéciales. Médailles d'or. — MM. Grégoire, à Villefranche (Greffe de la vigne en godets). — Gaillard, à Briguais (Nouvelle greffe de la vigne). — Valette, à Chaponost (Culture de fraisiers). — Combat, à Limonest (Culture spéciale d'arbres à fruits). Médaille d'argent. — M. Villard, à Ecully (Culture spéciale de tomates). Anciens et bons jardiniers. Médailles de vermeil à MM. Gattel, — Ferret (Barthélémy), — Merkly (Bernard), — Goy (François), — Gallamand (André). Médaille d'argent à M. Michal (Antoine). Rapport des Commissions des visites. 1° Culture maraîchère. Votre Commission pour la visite des cultures maraîchères s'est réunie au complet mercredi matin 5 août: MM. J. Jacquier, A. Bernaix, Pelletier, Gre- nier et Marchand désignés pour cette opération se sont transportes : 1» Chez M. Chapuis (Marin), jardinier, rue de la Croix-Morlon à Monplai- sir. Nous avons vu un jardin potager d'environ 6,000 mètres carrés, entre- tenu d'une manière régulière et [.ropre par un personnel composé de deux hommes et deux femmes. Nous avons remarqué une quantité considérable de chicorées de Meaux prêtes à livrer à la consommation, des poireaux en abondance, des laitues assez jolies, ainsi que des carottes et des bettes à cardes blanches. Les murs garnis de vignes ainsi que les espaliers ne lais- sent rien à désirer ; 2" Chez M. Drevard (Jean), jardinier, route d'Heyrieux également à Mon- plaisir. En entrant nous avons vu quelques massifs de fleurs (brin de poésie dans la prose) et un jardin très bien tenu de la contenance d'environ — 301 — 4,000 mètres, cultivé par quatre porsonaes, deux hommas et deux femmes. Dans la tenue irréprochable de ce jardin nous avons remarqué du céleri blanc court hâtif en quantité dont une bonne partis livrable à la consomma- tion, de jolies bettes à, cardes blanches, du piment camus en bonne quantité et du cerfeuil en abondance, de la chicorée de Ruffec et des carottes demi- longues Nantaises. Les vignes qui font le cadre de ce jardin sont d'une bonne tenue ; 3° Selon votre ordre nou? avons visité les cultures de M. Combet-Mathieu, pépiniériste à Limonest (Rhône). Cette culture se rapprochant de la culture maraîchère en ce sens qu'elle est destinée à l'approvisionnement des mar- chés, à part ses jeunes pépinières d'arbres fruitiers. Nous avons vu: 1° Un carre d'environ 12,000 mètres complanté de jeunes arbres à fruit : pêchers, poiriers, pruniers, abricotiers, etc. à tige haute ou à plein vent. Les inter- valles des lignes sont garnies de fraisiers à gros fruit, principalement la variété Victoria (Trolopp), des groseilles rouge cerise et des groseilles cassis. Les arbres à fruit sont tous de bonnes espèce? anciennes et surtout des meilleures variétés récentes ; 2° un autre carré non loin de là d'environ un hectare complanté de 22 espaliers de vignes intercalés de 22 espaliers de poiriers à la distance de chacun deux mètres. Les poiriers sont plantés à 0 m. 50 de distance sur la ligne et forment espalier très régulier, acluelle- ment sans aucun tuteur ou soutien. On trouve là toutes les bonnes variétés connues et recherchées pour les marchés. Les vignes sont plantées sur la ligne à un mètre de distance ; ce sont de bonnes variétés locales. Ces espa- liers tenus d'une manière irréprochable sont couverts d'une récolte abon- dante. Toutes ces plantations faites depuis cinq ans sont édifiées sur terrain d'autrui, à long bail, par M. Combet. Elles prouvent qu'il n'a rien négligé pour obtenir un bon résultat ; 4° Invités à visiter la culture spéciale de tomates de M. Villard, jardinier chez M™" Vachon, à Ecully. M. Villard nous a montré un carré de tomates d'environ 300 plantes, des variétés Président Garfîeld et Trophy ou grosse lisse. Du premier coup d'œil nous avons reconnu la main du jardinier émé- rite en voyant des plantes de deux mètres de hauteur palissées sur des tuteurs (un seul par pied) amenés par la taille et le pincement à produire une quantité prodigieuse de fruits énormes et bien sains. On ne saurait trop recommander le progrès à la culture maraîchère, sur- tout à Lyon où la routine semble encore avoir un peu le dessus. Comme conclusion nous vous proposons de vouloir bien accorder à: M. Chapuis (Marin), une médaille de vermeil. M. Drevard (Jean) — — M. Combet (Mathieu) — d'or. M. Villard, — ■ d'argent. Le rapporlew, Marchand. 2° Maisons Bourgeoises Les 5, 6 et 10 août 1885, la Commission des Visites de l'Association horti- cole lyonnaise, composée deMM. Berthier, Laveni". Musset, Roux et Ri voire fils se rendit dans les propriétés bourgeoises oii eiie était appelée, afin de juger le travail des jardiniers. Ces propriétés étaient au nombre de huit. Voici par ordre de mérite le résultat de ses appréciations : M. Jossermoz, jardinier chez M""^ Villermoz, à Saint-Genis-Laval. est cer- tainement le jardinier le plus intelligent que nous ayons eu l'ojeasion de voir dans nos visites, cette année. Dans un espace restreint, il a su réunir tout ce qu'une longue expérience, jointe à un goût parfait, lui permettait de disposer pour le plaisir des yeux. Rien ne manquait à ce charmant parterre oii de belles, et quelquefois rargs — 302 — plantes isolées venaient combler les vides laissés par de très nombreux massifs. Si à cela nous ajoutons queM.Jossormoz a su réunir une importante collection de plantes vivaces, d'autant plus méritantes que la mode en est complètement passée, et qu'il nous a fait admirer une des serres les mieux fournies qu'on puisse voir, vous jugerez comme nous qu'uQ premier prix , médaille d'or, ne saurait être mieux placé. Le château de Saint-Trys est une vaste propriété princièra de 53 hectares tracée en parc paysager. Il faut au jardinier, M. Prudon, un travail conti- nuel et soutenu pour entretenir dans un pareil état de propreté une si vaste enceinte. Rien n'est négligé ; les parties les plus éloigaées du parc sont l'ob- jet des mêmes soins que les parties rapprochées du château. Le potager, à lui seul, grand comme toute une propriété des environs de Lyon, suffirait pour faire apprécier le mérite de M. Prudon. Nous devons signaler particu- lièrement douze énormes orangers au feuillage sombre et luisant, preuve des soins particuliers dont ils sont l'objet, ainsi qu'un charmant parterre situé en contre-bas d'une terrasse, d'où la vue plonge sur onze immenses massifs garnis des plantes les mieux appropriées et les plus florifères. Nous croyons également qu'un premier prix, médaille d'or, nesera que la juste récompense du travail de M. Prudon. Le coup d'œil dont on jouit en entrant chez M. Rosset, à Saint-Genis- Laval, est attrayant. Une vaste pelouse encadrée de beaux arbres verts et coupée de plusieurs agréables massifs s'étend jusqu'au château. Derrière est la partie de rapport dans laquelle nous avons surtout remarqué des vignes en contre-espaliers surchargées de raisins, et un long mur garni de jeunes pêchers soumis à une taille intelligente et raisonnée. Le potager est bien approvisionné, mais nous devons surtout signaler une culture que le jardi- nier, M. Valansot, pratique avec succès, c'est celle du champignon comesti- ble. Nous regrettons d'avoir trop rarement l'occasion de voir cette culture pourtant si intéressante et si productive. Un deuxième prix, médaille de ver- meil, est bien mérité par M. Valansot. L'intérêt de notre visite chez M. Genin, à Vienne, seconcentre tout entier surla partie fruitière. Nous avons admiré là quelques 150 énormes pieds de poirier.'^ admirablement conduits en pyramides ou en espaliers. M. Gattel. qui est chargé de l'entretien de tous ces arbres, — dont il a lui-même planté la majeurs partie, — s'est montré un habile praticien, et nous nous plaisons à rendre hommage à son talent. A cette culture spéciale, se joint aussi celle des plantes annuelles et des légumes. Nous attribuons à M. Gattel un deuxième prix, médaille de ver- meil. Le travail de M. Guerry, jardinier chez M. Louis Coste, àCaluire est très étendu. D'immenses murs, garnis dans toute leur longueur de poiriers et de vignes, nécessitent une surveillance incessante. Le potager est grand et bien garni; le bon choix des variétés de légumes est à signaler. La partie agréa- ble qui s'étend autour de la maison d'habitation est bien entretenue et garnie de plusieurs massifs bien composés, M. Guerry mérite également un deuxième prix, médaille de vermeil. La propriété de Mme Martin-Gubian, à Tarare, est extrêmement agréable, située sur une colline peu élevée, elle est fort bien tracée et admirablement plantée. On y remarque surtout un grand et beau travail de rocaille. Le talent du jardinier, M. Bonnefoy, s'est surtout révélé dans la conduite do poiriers en espaliers. Nous lui avons accordé un troisième prix, médaille d'argent de 1'= classe. La propriété que M. Chartron, jardinier, chez M. Clayette, à la Croix- Rousse, est chargé d'entretenir est petite, mais bien tenue. Son jardin potager est un des mieux approvisionnés que nous ayons vus cette année. Nous accordons à M. Chardon un quatrième prix, médaille d'argent. — 303 Noos devons maintenant exposer la raison pour laquelle nous n'avons pas cru devoir décerner, cette année, le grand premier prix. Nous avons, il est vrai, trouvé des jardiniers intelligents et particulière- ment capables, deux de ceux que nous avons visités se sont spécialement distingués chacun dans les genras de culture auxquels ils se livrent, mais nous avons compris que la pensée de l'Association Horticole Lyonnaise, en créant les Grands Premiers Prix, a surtout été de récompenser l'ensemble absolument complet qu'on doit trouver dans les propriétés bour:jeoises, c'est-à-dire des cultures réunies de légumes, arbres fruitiers, tleurs et plantes de serre, et que, du moment qu'une ou plusieurs de ces cultures macquent ou laissent à désirer, le grand premier prix doit être réservé. Berthier, Roux, C. Lavexir, Rivoire. Musset. Ro&a Lusiadas Nous sommes persuadés que MM. les amateurs de roses apprendront avec un sentiment de curiosité que le rosier nouveau « Lusiadas » tant vanté par son obtenteur, M. Pedro da Costa, de Lisbonne, vient de fleurir dans notre établissement. Son annonce a occupé dans différents journaux des pages entières ; d'après plusieurs certificats les fleurs étaient d'un jaune d'or ponctué de vermeil carminé, passant au vermeil violet. Dès le premier moment nous avions remarqué que le bois et le port de « Lusiadas « et de « Céline Forestier » étaient identiques. L'obten- teur cependant pouvait présenter dans « Lusiadas » un accident fixé de l'ancien .rosier Noisette. Aujourd'hui nous pouvons déclarer que la nouveauté « Lusiadas » n'est autre chose que l'ancienne variété « Céline Forestier ». Il sera curieux de savoir que cette variété a déjà été présentée dans le temps sous un nom nouveau celui de « Liésis ». L'on voit que M. da Costa qui s'est fait payer 50 fr. les plantes originales de sa nouveauté et qui ne répond à aucune lettre, où l'ou se plaint de sa manière d'a- gir, ne nous a servi que du réchauffé préparé à la sauce poivrade. Luxembourg, 3 avril 1S85. C. SOUPERT ET NOTING. Rosiéristes, fournisseurs de la Cour. Exposition d'horticulture de Marseille La Société d'horticulture et de botanique de Marseille, a tenu à la fin de mai dernier, au Quinconce des allées de Meillan, une fort belle exposition d'horticulture dont l'organisation ne mérite que des éloges. L^emplacement désigné pour la tenue de cette exposition est plein de difficultés, mais sous la direction de l'architecte paysagiste M. Ricard, ces diflicultcs ont été habilement surmontées, car il a su tirer un parti parfaitement convenable de l'emplacement ci-dessus désigné. — 304 — Du reste les efforts des organisateurs ont été absolument couronnés de succès. Les apports nombreux, dont quelques-uns de très grand mérite, leur habile classement, sous le rapport de l'effet ornemental, et surtout un soleil superbe — le soleil de Provence — avaient attiré une foule considérable, de visiteurs. Vous excuserez votre délégué de ne pas entrer dans des détails mi- nutieux sur les lots exposés, car chacun mériterait un juste tribut d'é- loges que le cadre de votre journal aurait de la peine à contenir. Je préfère vous donner sommairement la liste des récompenses obtenues par les exposants, en faisant mon possible pour n'omettre personne. Avant de passer à cette énumération, je vous dirai que j'ai vu rôuni dans cette exposition presque tous les genres cultivés dans les serres ou les jardins, et j'ajouterai qu'un bon nombre d'espèces, parmi les plus rares, étaient représentées par des spécimens de toute beauté. Les objets d'art de toutes sortes étaient également fort nombreux et con- courraient pour une bonne part à rendre l'exposition très pittoresque. Marseille ou ses environs compte, du reste, un assez bon nombre de grands amateurs, qui s'intéressent tous à la réussite des expositions, et à côté d'eux des savants, des botanistes, dévoués à l'horticulture. Parmi ces derniers je me ferai un véritable plaisir de citer leur doyen M. Honoré Roux, entouré de l'affection de tous ses confrères, aussi le jury de l'exposition auquel un exposant avait laissé la latitude de bap- tiser une Rose nouvelle de semis, a-t-il pensé en lui donnant le nom de ce savant modeste, que cette dédicace serait approuvée par toute la société. Voici la liste des récompenses que le jury a attribué aux exposants : Prix d'honneur : MM. Darier. — Fouqueray, jardinier-chef chez M. le comte Gilbert des Voisins. — Antoine Besson. — Biliandou. — Ricard et Montel (Claude). Grande Médaille d'or : Société des Horticulteurs de Marseille. Diplôme d'honneur : L'Avenir viticole. — M. Rouget, propr. à la Pauline (Var). Médailles d'or : MM. Darier, plantes de serre chaude en général. — Fou- queray, Orchidées, Crotons, plantes japonaises. — Ricard, plantes ornemen- tales, Palmiers, Cycadées, bouquets et parures de fleurs. — Lemasson, jardinier chez M. Renouard, Azalées, Caladiums. — Bourelly, plantes de marché. — Montel (Claude), Fougères arborescentes, semis de Caladiums, Palmiers et Cycadées. — Jules Monge, collection de Coleus et Coleus dd semis. — Carie, jardinier chez M. le marquis de Clapier, Pelargoniums zona- les. — Bernard, Pelargoniums zoaales. — Besson (Antoine), Conifères et arbres d'ornement. — Nabonnand, collection de Roses. — Comte fils, cons- tructions de serres. — Drevet. fabricant d'appareils de chauffage, à Lyon, thermosiphons. — Pommier, fabricant d'appareils de chauffage à Marseille. — Latil, constructeur da serres à Saint-Just-de-Valserry. — Société ano- nyme de clôtures et rustiques, kiosques et ameublements de jardins. — Cayol, poterie horticole. — M"" Pathier, reproductions botaniques et her- bier.— Davin père et fils, belle culture. — Toussaint, outils divers. — Lefebre, ouvrages horticoles. — 305 — Médailles de vermeil. — MM. Darier, Orchidées, Crotons. — Fougueray, Caladiums. — Gondola (Désiré), Plantes diverses. — Besson (Antoine\ Azalées et Mosaïculture. — Montel (Claude), Plantes d'introduction directe, Caladiums. — Liautaud, Cjcas et Fougères arborescentes. — Canvain, Gloxinias de semis. — Lemasson, Bégonias à feuillage. — Astier et Deleuil, Bégonias à feuillage. — Genest, Araucurias variés. — Monge (Jules), Pélar- goniums panachés. — M""" V° Bonefoi, Pétunias doubles variéj. — Nicolas (François), Ananas à feuilles panachées, Fraisiers. - Chipot et Guédan aîné. Collection de Roses. — M"^ V"^ Germain, de Saint-Pierre, collection de Roses. — Paul Giraud, fruits divers. — Isambert, Serres et Châssis. — Pou- jade, Vialle, Martin et Germain, Mobiliers de jardin et fonte artistique. — Plazenski, fabricant de tentes à Marseille, Tentes et Tentes parasol. — Moro (J.-B.), rocailles. — Giraud, poterie artistique. — Fenouil, Herbier. — Mallet, Fusains et autres arbustes. — Victor, rosiers en pots. — Bourelli (Léandre),Coleus de semis. — Crouzet, Pulvérisateur, — Simonetti, Machi- nes agricoles. Médailles d'a?'gent grand module. — MM. Daumas, Asperges. — Mouren (Jules), Melons, Tomates et Concombres. — Besson (Antoine), plantes déco- ratives, Neriums, Pivoine, Fruits conservés. — Lemasson (François), Pélar- goniums à grandes fleurs et à feuilles panachées. — Astier et Deleuil, Coleus, Pétunias doubles, Mosaïculture. — Mouren (Jules), Bégonias. — Bérenger (Etienne), Bégonias, Pélargoniums zonales. — Sibily (Marcelin), Pensées à grandes macules. — Deleuil aîné, Fuschia. — Nicolas (François), Pétunias doubles. — Tricon (Jacques), Plantes de rocailles. — Malespines, Pélargo- niums à grandes fleurs. — Montel (Claude), Houx et Aucubis. — Andrie, Fusains et arbustes variés. — Bernard (Victor), collections de Roses. — Paul Giraud, collection de Roses. — Rivoire père et fils à Lyon, Pensées à grandes macules. — Davin père et fils, Penstemons de semis. — Delaurin, Iris et Delphinium. — Sautel, Bouquets montés. — Percepied, collection de Pommes de terre. — Guillot (Jacques), Graines et Laitues variées. — Bellot (Emilien), Tentes. — Bourbon, Ruches d'abeilles. — Capau, Bacs et Paniers à Orchidées. — Mattet, herbier médicinal. — Mercier (Antoine), marchand- grainier à Marseille, Grains et Pommes de terre. — La Bibliothèque péda- gogique des instituteurs de Marseille, Tableaux, scolaires et herbiers. — Cauvin fils, horticulteur, Cycas revoluta en fruits. — Levenc, engrais. — Bertrand, ouvrages sur l'agriculture. — Seyfarthe, fleuriste à Nice, col- lection d'Œillets et de Roses. — Duclaux, de Draguignan, ensemble de ses grefies de vignes et fruitières. — Barco, Barbaroux et Bourgeois, Guano naturel concentré. Médaille d'argent de 2° classe : MM. Gondoin (Désiré), Mimulns. — Besson (Antoine), Pensées. — Lemasson (François), Calcéolaires — Mouren (Jules), Coleus. — Genest, Bégoni;i. — Ricard "(François), Pelargonium. — Caries frères. Plantes grasses. — Malespines, Pelargonium à grandes fleurs. — Bernard (Victor), Verveines hybrides. — Hugues (Louis), Cerastium et Myo- sotis. — Petiot, Meubles de jardin. — Chevrier (Paul), Bélier, élévateur. — Toulouzan, Graines et légumes secs. — Besson (Antoine), Pommes de terre. — Zicard, Fleurs en perles, — Aubert (François), Fleurs artificielles. — Devése, Pompes. — Siméon St-Ignace, Appareil servant au déblai des tran- chées. — Bourre (Marcus), Articles de jardin. — Nicolas, Fuchsia. Médailles de bronze: MM. Vanden-Swaelen, Plan de jardin. — Rostan (Antoine), Plans en relief . — Mourin (Jules), Pelargonium sur tiges. — Tricon (Jacques), Œillets de poète. — Lugues (Louis), Œillets de poète. — Chabot (François), Pensées. — Besson (Antoine), Rosier en pot. — Giraud (Paul), Bouquet. — Michel (Joseph), Fruit. — Kleinholn, Plan de jardin. — Che- vret (Théophile), Plante en zinc. — Puttet (Gustave), Imitation de fleur en filigrane. — Issorel (Michel), Aquarium. — Picard (François), Coleus. — 306 Sabatier (Hubert), Tente, Parasol. — Audibert (J.), Ouvrage sur le sorglio. — Bourrilon, Manuscrit : Mojeu de conserver les enfants à l'agriculture. — Rivière (Charles), Volière rustique. P. Pitaval. Séchage des prunes. L'Agenais excelle dans l'art de faire sécher et de préparer ces pruneaux si renommés, connus sous le nom de Pruneaux d'Agen. C'est la prune d'Enté, nommée aussi prune d'Agen, qui est la plus cultivée pour cet usage ; de nombreuses variétés ont été essa- yées, plusieurs ont été trouvées rebelles à cette opération notamment la prune Reine-Claude qui a la pellicule trop fine et trop délicate ; la prune Pond's seedling, qui, d'énorme qu'elle était à l'état frais, se réduit à peu, et d'autres encore. La prune Coe's golden drop, plus belle et meilleure à sa maturité que la prune d'Enté, a été expérimentée, elle se prête assez bien à la dessiccation et fournit des pruneaux de surchoix, le double plus gros que ceux de la prune d'Enté. Ces fruits ont peu de vente, cependant, par leur manque du noir brillant qui distingue la prune d'Enté. Voici comment on procède dans l'Agenais pour dessécher les prunes d'Enté : on les cueille à leur complète maturité ; elles sont alors étendues sur un paillis, bien exposées au soleil brûlant qui les sèche d'abord et les ride un peu ; au bout de quelques jours on les place sur des claies qui, par trois fois, vont passer douze heures au four, pour se reposer douze heures à l'air libre, pendant qu'où fait réchauffer ces fours destinés à recevoir de nouvelles claies ; c'est après ces opérations successives que les prunes d'Enté sont suffisamment desséchées et ont pris cette robe noire et ce lustre brillant qui flatte si fort l'œil des gourmets. La Coe's golden drop doit être séchée lentement à l'étuve chauf- fée modérément, ou passer six à huit fois au four poiu' arriver à un bon point de dessiccation. Si la Reine-Claude ordinaire ne se prête pas facilement à cet usage, il n'en est pas de même de la Reine-Claude violette et de la Reine-Claude tardive de Bavay : celle- ci prend une teinte de brun foncé ; l'une et l'autre conservent beau- coup de chair, mais leur couleur terne les fait peu pnser, quoi- qu'elles soient fort bonnes ; il est vrai que leur peUicule épaisse leur enlève une partie de leur mérite. Dans la Côte-d'Or les variétés les plus estimées pour la dessicca- tion sont la Kouetche d'Italie à gros fruit violet-noir, et très pro- ductive, et la Kouetche ordinaire ou d'Allemagne à fruits rouges, moins grosse que la précédente, également très fertile. Bulletin de la Société d' Horticulture de la Côte-d'Or, — 307 — Pomologie. — { Observations sur les Poires ) — Prion. — Arbre peu vigoureux auquel les petites formes conviennent; très fertile. Fruit moyen, parfois assez gros, très bon. Maturité de septembre à février. Professeur Barrai. — Arbre de vigueur modérée qui forme de jolies pyra- mides ; on le dit très fertile. Voilà 15 ans que je le cultive, il n'a fructifié que deux fois et les fruits sont venus petits; je n'ai pu juger de leur qualité. Puebla. — Arbre peu vigoureux auquel les petites formes conviennent, très fertile. Fruit gros, très bon. Maturié courant septembre. La Quintinye. — Arbre assez vigoureux qui se conduit sous toutes formes, fertilité ordinaire. Fruit assez gros, de 2" qualité. Maturité de janvier à mars. Râteau blanc. — Syn. : Bergamotte Drouet, Angleterre d'hiver, Longue vie, Tarquin des Pyrénées. Arbre faible, les petites formes lui conviennent, très fertile. Fruit moyen, n'est bon que cuit. Maturité de mars à mai. Routin. CALENDRIER HORTICOLE Résumé des travaux à faire dans le mois d'octobre Jardin potager . — Les travaux à exécuter dans le jardin potager ne sont pas très nombreux «m octobre. On prépare les artichauts à l'hivernage en enlevant les œilletons inutiles et en approchant de leur voisinage le fumier de litière où les feuilles qui doivent servir à les abriter. Les tiges d'asperges seront coupées. On repique les ognons blancs, la chicorée, la laitue, les premiers choux d'Yorck. On plante ■les ails, la ciboule vivace, réclialotte, l'oseille, la rhubarbe. On peut semer les épinards, du cresson alénois, de la roquette, de la laitue d'hiver et quelques légumes dures à lever tels que : carvi, cerfeuil bul- beux, perce-pierre. Quand la température s'abaisse par trop on peut couvrir avec des paillassons les légumes que le froid pourrait endommager. Jardin fruitier. — On continue la récolte des espèces qui arrivent à maturité. Pour celles qui mûrissent en décembre ou dans les mois sui- vants il est préférable de les récolter le plus tard possible : elle se con- servent mieux et se rident moins. Il est très important de préparer les trous où on veut planter des arbres ; l'air effrite la terre et la ferti- lise et la plantation se fait alors dans de très bonnes conditions. Jardin d'agrément. — Il faut se méfier des gelées blanches et autres qui arrivent dans ce mois, emportant souvent toutes les fleurs. Avec quelques abris, de simples toiles, des paillassons on peut abriter sur place les chrysanthèmes, les derniers boutons de roses, ainsi que beau- coup d'autres. En agissant ainsi quand arrive l'été de la St-Martin on est bien aise de pouvoir encore faire quelques bouquets dans les jardins. On rejoint avec soin les feuilles qui tombent des arbres pour abriter — sos- ies plantes délicates, ou faire des couches sourdes. On peut semer : Adonis, phlox vivaces, violettes et à bonne exposition celles des espè- ces mentionnées pour être semées dans le mois précédent. On peut replanter toutes les plantes vivaces, surtout celles qui ne craignent pas le froid. Serres et châssis. — C'est le moment de préparer pour la rentrée toutes les espèces qui craignent le froid. On peut cependant retarder le plus longtemps possible de rentrer celles des plantes qui n'étant pas à boutons, supportent 5 ou 6° de froid sans danger. CATALOGUES. — NOUVEAUTES. F. DuBREUiL, horticulteur-rosiériste, chemin Saint-Romain, à Monplaisir- Lyon. — Rosiers nouveaux de semis. — Rosier thé. — Marquise de Vivens, arbuste non sarmenteux, muni d'aiguillons crochus ; feuilles amples de 5 à7 folioles brillantes, lustrées, vert foncé; bouton très allongé, fleur grande, bicolore, à couleurs atténuées en vieillissant, calice à longs sépales glabres et vert foncé à l'extérieur, blanchâtres et pulvérulents intérieurement; pétales, arrondis-obovales, cunéiformes, gracieusement roulés en volute, dans la sens de la longueur; face supérieure carmin vif sur les bords, s'atté- nuant en rose de Chine vers le milieu et se fondant insensiblement en jaune paille vers l'onglet, face inférieure blanc carné nuancé soufre. Par la forme élégante et nouvelle de ses pétales gracieusement recourbés, par les fraîches couleurs si diversement nuancées et surtout par l'agréable contraste qu'elles produisent, cette Rose nouvelle constitue une variété très méritante, qui n'a aucun rapport avec les variétés déjà au commerce. PoLYANTHA NAIN REMONTANT. — F loi'ibundu , arbuste buissonnant à rejets vigoureux terminés par de larges corymbes de 30 à 50 fleurs; boutons ovoïles, fleurs très doubles, s'épanouissaat bien; pétales rubanés de rose et de lilas très frais. Cette variété a le port et la floraison de la charmante variété Anne-Marie de Montravel, dont elle ne dllfère que par la uuance de ses fleurs. DÉTRICHÉ FRÈRES, horticulteurs, route des Ponts-de-Cé, à Angers (Maine- et-Loire). — Prix courant pour marchands de Jeunes plants d'arbres fores- tiers et d'ornement, d'arbustes à feuilles caduques ou persistantes, de coni- fères, d'arbres fruitiers ; plantes diverses en godets et en pots. Collection de Rosiers très complète. Étiquettes. Pierres à aiguiser. Ketten frères, rosiéristes à Luxembourg (Grand-Duché). — Catalogue et prix-courant des Rosiers en collection cultivés dans l'établissement. Rosiers Cent-feuilles, de Provins, de Damas, capucines, moussus, multiflores, à bractées, Bengales, Thés, Hybrides de thé, Ile-Bourbon, Hybrides remon- tants, etc. Rosiers nouveaux. Collection très complète. Ferdinand Gaillard, viticulteur à Briguais (Rhône). — Catalogue, prix- courant des vignes américaines et franco-américaines cultivées dans l'éta- blissement. Porte-greff'es (boutures et racines). Producteurs directs (bou- tures et racines), 12 variétés. Vignes greflees. Grégoire et C', viticulteurs à ViUefranche (Rhône). ^- Nouveau traite- ment breveté s. g. d. g. du greffage de la vigue franco-américaine. Prix- courant des vignes françaises greffées et soudées et des vignes américaines producteurs directs. Le Gérant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon, — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 OCTOBRE N° 19 CHRONIQUE Destruction de C Oïdium. — Chacun connaît l'efficacité du soufre pour opérer la destruction de l'oïdiuna qui attaque les vignes. Employé à temps et à plusieurs reprises, le soufre a parfaitement raison de ce dangereux cryptogame. On a également, pour le même usage, conseillé l'emploi de cendre de bois, de la poussière des routes, etc., mais ces substances ont laissé l'oïdium si tran- quillement faire son chemin que ceux-là mêmes qui les avaient recommandées les ont abandonnées sans scrupules. En dehors de l'emploi du soufre, il paraît que la taille de la vigne, pratiquée à une certaine époque, donnerait également d'excellents résultats qui empêcheraient l'invasion de l'oïdium. C'est du moins ce qui paraît résulter de Ja lettre suivante que nous a écrite M. Joannès Bruyas , horticulteur, à St-Cha- mond (Loire). Voici cette lettre : « Des différents moyens employés pour la guérison des vignes attaquées par l'oïdium, il en est un bien simple, peu coûteux, et je crois très peu connu, le voici : « A peu près vers la fin de septembre, tailler la vigne à deux ou trois yeux au-dessus de la taille qu'on doit lui faire subir plus tard, la laisser ensuite jusqu'à ce que, au printemps, les yeux commencent à bien bourgeonner; à ce moment là (mais pas avant) tailler comme d'habitude. « Dès la première année, l'on s'aperçoit du bon effet de ce traitement, et si les vignes ne sont pas complètement guéries, recommencer la même opération l'année suivante. « Ce système, employé par mon père depuis plus de trente-cinq ans, a toujours parfaitement réussi. » M. Quetier, horticulteur, à Meaux, a également préconisé l'emploi de la chaux éteinte et réduite en bouillie claire avec laquelle on badigeonne les souches de vigne. — 310 — Sur l'origine du- thou de Bruxelles. — La Bévue horlieole a reçu d'un de ses correspondants quelques renseignements relatifs à l'in- troduction en France de la culture du chou de Bruxelles. Quant à l'origine du chou lui-même, elle n'est pas facile à connaître. Le correspondant de la Bevuc, M. Morguet, pense que l'introduction de la culture de cette variété aux environs de Paris ne remonte pas au-delà de 1835. M. Prillieux, professeur à l'Institut national agronomique, croit, au contraire, que cette introduction n'est pas de date aussi récente, puisque d'après certains renseignements qu'il donne, sous le premier empire, avant 1814, on mangeait déjà sous le nom de Petits choux, de véritables choux de Bruxelles. Daléchamp, dans son Histoire des Plantes, publiée en 1653, donne la figure d'un chou qui ressemble passablement au chou de Bruxelles. Voici ce que cet ancien auteur dit de cette variété : a II y a encore une autre sorte de chou cabu appelée en latin Brassica capilata polijcephalos, c'est-à-dire chou cabu à plusieurs testes; estant semblable quant à la racine, tige et grandeur, aux autres choux cabus ; mais il est différent en ce que nature voulant comme faire parade de sa fertilité en ce chou icy ne luy fait pas une teste seule, mais plusieurs séparées l'une de l'autre... » Ce qu'il y a de certain, c'est que sous le nom de chou vert frangé d'Allemagne ou à rejets du Brabant (où on le nommait spruiljes), on cultivait, il y a fort longtemps, le chou de Bruxelles, Je le trouve décrit dans plusieurs « Bons jardiniers » d'une manière si claire, qu'il est impossible de le confondre avec une autre variété. Le Bon jardinier pour l'année 1817, que j'ai sous la main, s'exprime ainsi à propos de ce chou : « Ce chou produit dans toute sa longueur de petits choux frisés, gros comme des noix, très tendres, dont on augmente la récolte en coupant à mesure ceux qui sont bons à manger. » Je crois que voilà qui est clair, n'est-ce pas? Pêches américaines — H y a quelques années que les premières pêches précoces ont fait leur apparition en Europe , en France notamment ; on a déjà discuté très longuement sur l'adhérence ou la non-adhérence de la chair au noyau, ce qui prouve, que si on n'a pas encore tranché la question, on a déjà pas mal mangé de pêches Âmsden et autres quelconques, remarquables par leur pré- cocité. Ceci dit, je me demande, étant donnée la rapidité avec laquelle un semis de pêcher peut donner ses fruits, pourquoi les horticulteurs français, italiens, espagnols et portugais n'obtien- pas, ou, s'ils obtiennent, ne mettent pas au commerce de nouvelles variétés du même ordre. Toutes les nouvelles sortes de pêches pré- — 311 — coces que les journaux spéciaux nous annoncent ont des noms amé- ricains ou anglais qui trahissent leur origine. Les Américains auraient-ils un secret, ou les horticulteurs de l'ancien continent n'auraient-ils pas de chance ? Je pose la question, mais je ne mo charge pas de la résoudre. Quoiqu'il en soit, parmi les deux dou- zaines au moins de pêches précoces qu'on signale à l'horizon, il n'y a que des gains américains. Prix proposés par la Société d'encouragement pour l'industrie natio- nale.— M. Ed. Becquerel, président de la Société d'encourage- ment pour l'industrie nationale, nous fait parvenir le programme des prix que la Société décernera, "s'il y a lieu, en 1886. Nous reproduisons la partie de ce programme concernant V Agriculture : Prix de 2,000 francs pour la meilleure étude sur l'agrioulture et l'économie rurale d'une province ou d'un département 2.000 Prix de 3,000 francs pour la découverte de procédés perfectionnés de transmission, à distance, de la force motrice à des machines d'agriculture 3.000 Prix de 2,000 fr. pour la découverte d'un moyen facile et expé- ditif de reconnaître les falsifications du beurre 2.000 Prix de 2,000 francs pour la découverte d'un moyen de détruire le peroBospora de la vigne 2.000 Prix de 1,000 francs pour le meilleur procédé à employer pour la destruction des courtillères ou des hannetons 1.000 Prix de 1,000 francs pour la découvertd d'an moyen facile et expéditif de reconnaître les falsifications de l'huile d'olive .... 1.000 Prix de 1,000 francs pour la découverte d'un moyen facile et expéditif de reconnaître les falsifications des huiles autres que l'huile d'olive 1.000 Prix de 1,000 francs pour l'emploi, au boisement des terrains pauvres et arides, d'une essence d'arbres peu utilisée, et dont les produits soient au moins aussi avantageux que ceux des essences forestières employées 1.000 Prix de 1,000 francs pour la mise en valeur des terres incultes, par l'emploi d'arbres fruitiers dont les produits soient utilisés direc- tement dans l'alimeatation de l'homme 1.000 Prix de 2,000 francs pour la meilleure étude sur les cultures et le climat de l'Algérie et sur les conditions qu'offre ce pays pour la colonisation, de façon à fournir des renseignements utiles aux agri- culteurs qui iraient s'y établir en vue d'une entreprise agricole . . 2.000 Révision du genre Pivoine. — Le Garduers' chronicle a publié une révision du genre Pivoine qui me semble bien singulière. M. J.-G. Baker, qui en est l'auteur, a adopté pour les besoins de la cause, une classification absolument arbitraire qui n'est pas faite malgré cela pour jeter beaucoup de clarté dans ce genre dont les espèces sont souvent si voisines. Si M. J.-G. Baker a pensé qu'en simplifiant la classification des Pivoines il la rendrait plus facile, à mon avis, il s'est simple- — 312 — ment trompé. Du reste, il en est du genre Pivoine cotarae de pres- que tous les autres, avant d'en faire la synthèse, il conviendrait d'en faire l'analyse. En botanique on ne doit rien inventer ; les conceptions les plus hardies ne valent pas la simple constatation d'un fait. Par exemple, quand notre auteur décrit les P. obovala et albi- flora, il se complaît à comparer, comme grandeur, les pétales de ces deux plantes à ceux du P. ofjlcinalis. Cela me rend... rêveur, si je montrais à M. Baker toute une série de formes de P. offîœialis dont les fleurs varient de grandeur, me serait-il permis de lui demander à laquelle de ces formes il faut comparer les fleurs des plantes sus-nommées. La vérité est que l'on ne connaît pas les formes sauvages de la plupart des Pivoines décrites dans les ouvrages, pas plus qu'on ne connaît celles des plantes les plus communes. Ceci est tellement vrai que, dans une des dernières assemblées de la Société botanique de Lyon, j'ai pu montrer six descriptions fort différentes de l'Armoise vulgaire. Ces descriptions faites par nos meilleurs Aoristes ne concordaient nullement entre elles et très peu avec quelques formes d'armoise que je présentai. Revenons à la classification de M. Baker. D'abord le genre est divisé en deux sous genres ; Espè- ces arbustives et espèces herbacées. Les espèces herbacées sont subdivisées en trois groupes, savoir: 1° Follicules glabres ; 2° Fol- licules tomenteux érigés ou faiblement étalés ; 3" Follicules tomen- teux étalés en étoiles lorsqu'ils sont mûrs. Ces groupes ont un tout petit défaut : celui d'éloigner les variétés des espèces, car dans ce qu'on est convenu d'appeler espèce il y a des variétés à follicules glabres, quand l'espèce les a velus. Pour parer à cet inconvénient, l'auteur a érigé les variétés qui le gênaient au rang d'espèces et rompu les affinités naturelles. Quand les variétés ne dérangent pas la classification, l'auteur les conserve comme variétés. Ce n'est pas ainsi que l'on devrait procéder. affinité spécifique entre le sujet et la greffe. — Il suffit très souvent qu'une erreur ait été commise une première fois par un auteur en renom pour que — en vrais moutons de Panurge — la même erreur continue à être imprimée par plusieurs générations d'écri- vains. En botanique — pour cette science la dose est forte — je pourrais citer des multitudes de descriptions ridicules que les auteurs se sont « chipées » à tour de rôle sans prendre la peine de cacher leurs larcins. En horticulture les auteurs étant généralement prati- ciens, ont un fond de connaissances qui les met en garde contre cette funeste habitude, qui consiste à faire des livres avec d'au- tres livres. Cependant comme l'homme n'est pas universel, il arrive — 313 — à l'horticulteur, pour certains chapitres, d'aller aux renseignements chez le voisin qui lui montre Copenhague sur le Danube ou Mos- cou sur la Neva. C'est ce qui arrive presque toujours quand quelqu'un traite de l'affinité spécifique entre le sujet et la greffe. Dernièrement encore, j'ai trouvé la phrase suivante dans un livre récemment édité : Ainsi, par exemple, le gretfage du cerisier de Ste-Lucie Cerasus Mahaleb ne réussit sur aucune espèce de cerisier, » Eh! bien, cette affirmation constitue une erreur manifeste. Si on avait inlérà à greffer le cerisier en question, il y a de beaux jours que tout le monde saurait que la greffe en est possible . La preuve de ce que j'avance, je la ferai quand on voudra. Il me suffira de montrer des cerisiers de St-Lucie greffés et vivant sur cerisier des oiseaux depuis 10 ans. Informations. — Les personnes qui auraient l'intention de pren- dre part à l'Exposition rurale internationale qui se tiendra à Buenos- Ayres (République argentine), du 25 avril au 24 mai 1886, sont informés que les demandes d'emplacement doivent être transmises à la gérance de la Société rurale argentine, deux mois avant le jour fixé pour l'ouverture de l'exposition, s'il s'agit de produits nationaux, et six mois à l'avance, s'il s'agit de produits étrangers. On trouvera au ministère de l'agriculture (bureau des encoura- gements à l'agriculture), 78, rue de Varenne, le règlement, le programme et les formules d'admission concernant cette exposition. — M. Van Huile recommande, dans une note publiée dans la Bévue d'Iiorticullure belge, d'écrire les étiquettes en commençant du côté opposé à la pointe, parce que, dit-il avec raison, si une partie du nom vient à s'effacer en l'enfonçant dans la terre, il vaut mieux que ce soit la terminaison que le commencement. Avec le commen- cement d'un nom, il est facile de le reconstruire en entier; la chose est presque impossible avec la seule terminaison. Ceci est un avis aux jardiniers qui attendent trop longtemps pour refaire leurs étiquettes. — L'Espagne vient d'entrouvrir ses frontières aux produits hor- ticoles, autres que la vigne, provenant de pays non phylloxérés. L'autorisation d'expédier des plantes en Espagne est subordonné : P A la production d'un certificat, visé par le consul d'Espagne, attestant qu'il n'existe pas de phylloxéra dans la région d'où les envois sont originaires ; 2° De la preuve que les tonneaux ou colis contenant les dites plantes, arbres ou arbustes, lorsqu'ils ont traversé un autre pays, n'y ont pas été ouverts ; — 314 — 3° L'importation des plantes sèches, semences, fleurs coupées, fruits, bulbes, tubercules est autorisée, quand ces derniers sont convenablement emballés. Nécrologie. — Au moment de mettre sous presse nous appre- nons une douloureuse nouvelle : Un de nos horticulteurs les plus distingués, M. Joseph Schwartz, rosiériste, chevalier du Mérite- Agricole, membre de l'Association horticole Lyonnaise, de la Société d'horticulture du Rhône, de la Société Botanique et de la Société Linnéenne de Lyon, est décédé dimanche 11 octobre courant. M. Schvcartz était parmi nos rosiéristes un de ceux qui ont le plus contribué à développer la culture du genre rosier dans le Lyonnais. Doué d'une activité étonnante, il n'épargnait ni le temps ni l'argent pour augmenter ses collections et étendre ses relations commerciales. Nous nous faisons un devoir d'adresser à sa famille nos sentiments de condoléance. V. V.-M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Concours spécial des Chrysanthèmes les 14 et 15 novembre 1885 Conformément à la décision prise dans son assemblée générale du 21 mars dernier, l'Association horticole lyonnaise organise à Lyon un Con- cours de Chrysanthèmes. Le Concours aura lieu au Palais du Commerce, Salle des Réunions Indus- trielles, lieu habituel des Séances de l'Association, les 14 et 15 novembre 1885. Le Concours est spécial aux Chrysanthèmes présentés en fleu rs coupées. ^installation des lots sera faite par les concourrants ou leurs représentants ; elle devra être terminée le samedi 14 novembre avant 10 heures du matin. Les demandes devront être parvenues au secrétariat, cours Lafayette, 61, Villeurbanne-Lyon, avant le 1" novembre 1885. Le public sera admis gratuitement à visiter le concours le samedi 14, de midi à 4 heures du soir, et Je dimanche 15, de 9 heures du matin à 4 heures du soir. Un jury composé de 6 horticulteurs ou amateurs, jugera les lots exposés. Les membres de ce jury pourront exposer mais non concourir. Le jury entrera en fonction le samedi 14 novembre, à 10 heures du matin. Les décisions du jury seront communiquées à tous les journaux quotidiens de Lyon et la Commission d'organisation du Concours fera placer sur les lots un carton indiquant la récompense obtenue, ainsi que le nom et l'adresse de l'exposant. Les variétés devront être correctement étiquetées ; chaque variété sera au maximum représentée par trois tiges coupées. Les récompenses obtenues seront décernées dans la séance de décembre 1885. La Commission fera disposer les lots suivant ses vues pour l'ornementa- tioo de la salle. — 315 — Concours 1» Pour une ou plusieurs variétés obtenues par l'exposant et n'étant pas dans le commerce : 1" Prix, médaille d'argent grand module. — 2" Prix, méd. d'argent. — 3« Prix, méd. de bronze. 2° Collection des 25 plus belles variétés obtenues et mises au commerce parl'txposant : 1" Prix, grande médaille d'argent. — 2« Prix, méd. d'ar- gent. — 3° Prix, méd. de bronze. 3° Pour la plus belle collection de 200 variétés comprenant tous les gen- res : 1'' Prix, méd. de vermeil. — 2' Prix, méd. d'argent grand module. — 3' Prix, méd. d'argent. 4° Pour la plus belle collection de 100 variétés comprenant tous les gen- res : 1«' Prix, médaille d'argent grand module. — 2" Prix, œôd. d'argent. — 3« Prix, méd. de bronze. 5» Pour la plus belle collection de 50 variétés de la série japonaise : l" Prix, méd. d'argent grand module. — 2' Prix, méd. d'argent. — 3" Prix, méd. de bronze. 6° Pour les 25 plus belles variétés, médaille de bronze. Plantes naines. 1/a plupart des Species, des Flores, des Horlus, présentent des variétés qualifiées naines. Il y a des Rosiers nains, des Mûriers nains, des Pommiers nains, mais il s'en faut de beaucoup que tous les végétaux ainsi désignés méritent cette qualification. Plusieurs d'entre eux ne doivent leur apparence naine qu'à un défaut de nourriture passager, d'autres qu'à certaines opérations do jar- dinage. On livre souvent au commerce des marcottes, des boutures, des plantes mutilées qui restent quelque temps avec une taille fort petite, mais qui, soumises à une culture même ordinaire, ne tardent pas à acquérir leurs dimensions habituelles. On cultive, en Chine, dans les palais des grands seigneurs, des arbres nains, tels que des Pins, des Orangers, des Chênes qui portent des fleurs et des fruits comme les arbres ordinaires. Ces prétendus nains n'atteignent pas plus de deux pieds de hauteur. Le vrai nanisme est cet état, plus ou moins permanent, d'un végétal dont toutes les parties offrent une diminution générale de volume ou une taille au-dessous de son âge. Les agents extérieurs influent plus puissamment sur les plantes que sur les animaux. Cette influence peut quelquefois prolonger l'existence de certains états tératologiques ; mais, dans d'autres cas, elle s'oppose à ce qu'ils deviennent permanents. Comme les végétaux n'ont pas de terme à leur croissance, et que nous ne pouvons juger de leur nanisme qu'en comparant les individus supposés nains avec d'autres individus du même âge développés normalement, il suit de là que le nanisme végétal se réduit à une sorte d'accroissement tardif avec plus ou moins de permanence. — 316 — Dans la plupart des ouvrages, on désigne sous le nom de nanus tout végétal affecté de nanisme; on se sert aussi des adjectifs minor, minulus, minimus, parvus, parviilus, pumilus, piisillus et pycjmœus. Ces différentes expressions sont quelquefois employées pour les dénominations spécifiques de certaines plantes normalement carac- térisées par une taille fort petite ; de manière que le même mot peut iudiquer tantôt un état de nanisme, tantôt un état habituel suivant qu'il est employé pour un nom de variété ou pour un nom d'espèce. Le manque d'humidité ou le défaut de nourriture arrêtent l'ac- .croissement des végétaux et sont des causes de nanisme. Les plantes qui en éprouvent les effets semblent subir avant l'âge les infirmités de la vieillesse. Adanson cite des Soucis développés dans un terrain glaiseux ou sablonneux qui n'offraient que 13 milimètres de hauteur. Il a vu des rabougrissements analogues dans la Camomille vulgaire et le Lcucantliemum vuUjarc. Le Plantain à grandes feuilles ÇPlanlago major') devient, dans quelques circonstances, si exigu dans toutes ses proportions, qu'on peut le regarder comme une véritable miniature de l'espèce. La différence de taille est si prononcée que plusieurs botanistes n'ont pas hésité à faire de cette variété naine une espèce séparée. Linné a vu cette même espèce, en Laponie, s'élever dans un bon sol à la hauteur d'un homme, et avoir à peine la moitié de la longueur de l'ongle dans un terrain stérile. Les plantes à station très haute sont, en général, fort petites. On rencontre fréquemment des variétés naines sur les Alpes, les Pyrénées, et sur d'autres montagnes, qui ne doivent leurs propor- tions exiguës qu'à leur genre de station. Bonnet et Senebier ont obtenu des pieds de Haricots nains en privant ces plantes d'une partie de leurs cotylédons, après l'appa- rition des premiers actes de la germination. Dans cette opération, ils avaient soin de mastiquer la blessure pour la protéger contre l'humidité. Si on supprime les cotylédons avant que la semence ait reçu la première impulsion, le germe ne se développera pas; mais si la graine reste quelques jours dans l'eau, et si elle commence à se gonfler, on peut alors amputer les cotylédons sans arrêter les jeunes pousses. On a remarqué que les proportions du végétal sont d'autant plus réduites que l'on a retranché une plus grande partie de ces organes. Bonnet a fait cette expérience sur un Chêne qui a vécu pendant plusieurs années singulièrement petit. Moquin-Tandon. — 317 — Les Aconits. « Né du venin subtil que le chien des enfers Vomit de sou gosier écumant dans les fers, Sous la voût.' d'un roc, ténébreuse cavern'; S'enfonce un chemin creux, descente de l'Averne, Oii de la nuit profonde, Hercule, de retour, Traîna l'affreux Cerbère à la clarté du jour. Sa triple tète, en vain rejetée en arrière, Du soleil odieux repoussa la lumière; Un hurlement sauvage épouvanta les airs; Une écume de rage infec'a ces déserts, Et du s c infernal de ce venin livide Germa de l'aconit la semence homicide. » (De Saint-Ange, trad. des Métamorphoses.) Ce n'est pas plus difficile que ça : Hercule étrangle un affreux caniche du nom de Cerbère et v'ian, ça y est, voilà l'Aconit de ce monde. C'est un moyen comme un autre pour expliquer la création, une sorte de transformisme précédant l'autre. Ces poètes n'en font jamais d'autres. D'après eux, V Aconit était le principal ingrédient des poisons préparés par Médée. C'est dans le suc de cette plante que les Gaulois et les Germains trempèrent leurs flèches pour les empoisonner. Mais d'abord, qu'est-ce que l'Aconit? Si on s'en rapporte aux commentateurs de Théophraste, de Dioscoride et de Pline, l'esprit le plus subtil est bien empêché de résoudre la question. Ces vieux patriarches commencent â se chicaner sur l'étymologie du nom Pline dit ({\x AconUum vient du mot grec Jcona qui signifie : rochers nuds. C'est une allusion à l'habitat de la plante ; Théophraste pease q\i' Aconit vient du lieu nommé Jcon où il croît en abondance, et plusieurs autres auteurs donnent des explications différentes. Ne connaissant pas exactement l'origine du mot Jconil, les anciens ne paraissent pas non plus d'accord sur la plante à laquelle on doit appliquer ce nom. La vérité est que le nom à' Jconil a été commun à plusieurs plantes toxiques. C'est ainsi que l'Herbe aux panthères actuellement connue sous le nom de Porunicnm Pardalianchcs, était un Aconit quoique appartenant à la famille des composées, le Ranunculus Thora était dans le même cas, ainsi que l'Eranthis hyemahs et p'usieurs autres espèces de Renonculacées. Les plantes actuellement connues sous le nom d'Aconitum sont caractérisées par un calice à 5 sépales pétaloïdes ; le supérieur en casque recouvrant la corolle. Celle-ci a 5 pétales très irréguliers, les deux supérieurs à onglet allongé et disposé en cornet éperonné au sommet, les trois inférieurs petits et souvent nuls. Capsules 3-5 (follicules) dressées. Les Aconits habitent l'Europe, la Sibérie, le Japon, l'Amérique septentrionale, principalement dans les bois et près des montagnes élevées. 818 Les espèces qui croissent en France sont au nombre de quatre, savoir : Jconilum Jnlhora L. (fig. 2) ; ^. paniculalum (fig. 1); J. Napellus [ûg. 3), et V Aconilum tijcolonum L. Deux de ces Aconits ont la tleur jaune, ce sont les J. Jnlhora et bjcoclonum; les deux autres ont la fleur bleue. Les Aconits sont des plantes très ornementales que l'on trouve peu dans les jardins — sauf le Napellus qui est cultivé dans beau- coup d'endroits — , et c'est un tort, car ce sont de fort belles plantes vivaces très rustiques. Doivent-elles l'oubli dans lequel on les tient à leurs propriétés toxiques? mais, dans ce cas, il faudrait aussi détruire l'Hellébore noir, plusieurs Solanées, des Euphorbes et tant d'autres plantes cultivées que personne ne craint, malgré des qua- lités analogues. On multiplie les Aconits par semis — la graine doit être semée en septembre ; elle lève en mars — et par la division des souches. Les Aconits jouent un très grand rôle dans la thérapeutique moderne. D' Liroux. — 319 — Exposition d'horticulture à Mâcon (Saône-et-Loire). Ayant eu l'honneur d'être délégué par l'Association horticole lyonnaise pour faire partie du jury chargé d'attribuer les récompenses aux exposants de l'Exposition organisée par la Société d'hortieulture de Màcon, je viens, Messieurs, vous rendre compte de la tâche que vous m'avez confiée. L'exposition a été t^nue â Màcon du 3 au 7 septembre dernier ; I9 Jury ■ était ainsi composé : MM. Cliovelot, de Besançon, président : Chambrette. de Chàlon, secrétaire; Moyret, de Bourg; Hautin, de Villefrancha ; Gui- chard, de Lyon ; Desportes, de Tarare ; Blonde-Stéphen, de Dijon, et votre serviteur. Le programme de l'Exposition était divisé en quatre sections et 36 concours. La première section : Culture maraîchère était repré^nntée par des lots fort beaux et dignes d'être signalés soit à cause de la beauté des légumes qui les composaient, soit à cause du bon choix des variétés. D»hs ce con- cours MM. Chardigny, jardinier à l'Asile départemental, et Groselier, jardi- nier à Fiacé près Màcon, obtiennent chacun une méiaille de vermeil qu'ils ont certes bien méritée. M. Martin, horticulteur à Vindecy, montrait une collection de pommes de terre composée des plus productives et des meil- leures variétés. L'excellent choix fait par M. Martin montre qu'il s'entend dans la culture de ce précieux tubercule. Le même exposant montrait égale- ment deux pommes de terre et deux melons nouveaux, qu'il a obtenus de semis. Une médaille d'argent et une médaille de bronze récompense cet exposant. Les collections de fruits méritent une mention particulière: M. Gagnin, jardinier-chef à l'école de Cluny, enlève aisément la médaille d'or avec une collection de 128 variétés de poires, 45 pommes, 15 prunes, 53 raisins et autres fruits de la saison. M. Plumet, horticulteur à Màcon, présentait 96 variétés d'excellentes poires ; son lot est récompensé d'une médaille d'argent. Chacun s'arrêtait devant le lot de 225 variétés de raisins de table ou de cuve, exposés par M. Lapray, horticulteur à Mâcon. Cette bel!e et nom- breuse collection lui vaut une grande médaille d'argent. M. Delhomme, de St-Martin-des-Vignes, obtient une médaille d'argent pour une collection moins nombreuse que la précédente. Dans le même genre, M. Charmocd, horticulteur à St-Clément, présente des pieds de vignes greffées en plants français sur plants américains, ainsi que des producteurs directs. Sa belle exposition lui vaut une médaille d'or grand module. M. Lapray déjà cité gagne aisément une médaille de vermeil avec sa collection de vignes américainea, M. Giraud, horticulteur à Màcon, expose un fort joli lot d'arbres fruitiers qui lui valent une récompense. M. Plumet exposait on très beau lot d'arbustes à feuilles persistantes ou caduques avec lequel il gagne aisément une médaille de vermeil. Nous retrou- vons le même exposant obtenant diverses médailles avec les lots suivants : Plantes de serre froide, plantes de serre chaude. Pétunias simples et dou- bles, plantes de marché, Pélaigoniums zonales, collection de Dahlias, Ficus, bouquets et couronnes. M. Lemonon est avec l'exposant précédemment nommé celui des horticul- teurs maçonnais qui a le plus contribué au succès de l'exposition. Il enlève une grande médaille de vermeil avec un lot do plantes deserre bien choisies et encore mieux cultivées, parmi lesquelles nous notons des Crotons, des Anthwiums, des Arbucarias, des Fougères. M. LemoDon exposait encore : Bouvardia, Héliotropes, Bégonias bulbeux. Pétunias, Caladium^, Coleus, Bégonias, Fuchsias pour lesquels il obtient des médailles. Son joli lot de bouquet lui vaut un premier prix ex-œquo avec M. Plumet. Dans ce concours, M. Giraud obtient une médaille d'argent. — 320 — M. Chardigny, déjà cité pour ses baaux légumes exposait aussi de fort belles Célosies crôte-de-coq avec lesquelles il obtient une médaille de bronze. M. Prosper Degressis, horticulteur à St-Cjr. prés Chalon-sur-Saône, gagne une grande médaille de vermeil avec un lot de roses en fleurs coupées com- posé des plus belles variétés. M. Martin qui expose des Dahlias obtient pour son lot une médaille de bronze. Comme toujours, les objets d'art sont nombreux aux exposition^, chacun sachant bien de quoi il s'agit, je me bornerai à signaler les plans de iardins de MM. Luizet, d'Enullj, et Derussj, de Màaon. Un nouveau chauffage — que l'on dit très économique — inventé par M. Dulenon, chaudronnier à Mâcon, demande à être mentionné. Les membres du Jury ont accordé à M. Derussy. architecte-paysagiste à Mâcon, un diplôme d'honneur pour le plan et l'exécution des travaux de l'Ex- position. En terminant ce compte-rendu, je vous ferai part de l'excellent accueil que MM. les membres du Jury ont reçu depuis leur arrivée jusqu'à la fin de l'exposition qui a été suivie d'un banquet fraternel où exposants et jurés ont joyeusement terminé cette gracieuse fête. Le rapporteur, J. Roux. Concour.'B spéciaux. — Année 1885 Horticulture marchande 1° Etablissements consacrés aux collections florales Etablissement de M. Hoste. — L'établissement d'horticulture de M. Hoste est situé à Monplaisir-Lyon, rue des Dahlias. Notre collègue, cultivateur émérite de Dahlia», demeurant précisément dans la seule rue qui porte à Lyon, et peut êcre en France, le nom de cette fleur, constituerait une coïnci- dence assez singulière si on ne savait pas que le parrain de la rue susdite est précisément M. Hoste. Quoiqu'il en soit de cette remarque, l'établissement de notre collègue compte parmi les genres à la culture desquels il s'adon ne d'une manière toute spéciale le genre Dahlri, qui est représenté chez lui par l'élite des plus belles sortes et par un nombre relativement cDnsidérable d'exemplaires, les uns en pots, les autres en pleine terre. Je ne citerai aucune variété dans les genres a grandes ou à petites fleurs, dans la crainte d'oublier les plus belles. Je me bornerai à une brève indication relative aux variétés à fleurs simples, dont quelques-unes sont remarquables, notamment : Et7io, Victory, Mistress, GoUring, Cambridge, Yelow, Gracilis per/ecta, dont les caloris varies et bien tranchés ont plus particuliéremsnt fixé notre attention. Les Pélargoniuœs zonales à fleurs simples et à fleurs doubles, ceux à feuilles bronzées également cultivés en collections, nous donnent l'occasion d'observer un choix très judicieus des variétés les plus belles de ce genre si éminemment ornemental. Nous notons quelques-unes des variétés de Pe/a?'- gonium peltatum (espèce qui. grâce à d'habiles fécondations artificielles, a tout à coup pris une place très importante dans les jardins), ce sont A/"^ Thibaut, Alice Crousse, Jeanne d'Arc, La Rosière, M'^° Boucharlat, Hanoï, Emile Lemoine, etc. Le genre Héliotrope n'étant pas très généreux dans la production des variétés, donne quelquefois des améliorations assez importantes : Crépus- cule, Albert, Délaux, P. Garfteld, Firmament, méritent, sous ce rapport, uns mention. ' ■ • — 321 — Parmi les autres genres cultivés en collections par M. Hoste, il faut citer: Lantana, Pentstemon. Fuchsias, Véroràque^. Abu'.itons, Verbena, et surtout Chrysanthème qui est représenté par des variétés fort nombreuses. Dans ce dernier genre, l'époque de notre visite ne nous a pas permis de juger les variétés tardives. Ce qui caractérise d'une manière toute particulière l'établissement de M. Ho3te, c'est un ordre irréprochable dans la tenue des collections, les- quelles s'enrichi.ssent chaque année des variétés nouvelles et évincent les plantes inférieures, c'est aussi une propreté exceptionr elle qui règne dans tout le jardin. Pour ces raisons, la Commission accorde un premier prix, médaille d'or, à M. Hoste. Le Rapporteur, F. Gaulain. Etablissement de M. Liabaud. — L'établissement de M. Liabaud, qui est situé à la Croix-Rousse, montée de la BoucIp, n° 4, est principalement organisé pour la culture des plantes d'ornement. Le jardin qui est assez grand, a été complanlé, il y a fort longtemps, d'arbres à fruits dont les écor- ces rugueuses décèlent l'âge reppec'able. En entrant, à gauche, se trouvent- les serres; sous des arbres, de nombreux et très forts pieds de Camellias qui, chaque année, donnent des multitudes de fleurs, et çà et là, un peu de tous les genres disséminésdans le voisinage des serres, tels que : Fuchsias, Géra- niums, Lantanas, Dahlias, Cannas, Bégonias tubérer.x. Agaves, Cactées, etc. Une serre à multiplication de 30 mètres abrite une multitude de plantes précieuses de la famille des Orchidées ou des genres : Nepenthes, Caladiums, Bégonias Àntiturium, Bromelia, haranta et Palmiers divers, etc. Notons encore d'une manière spéciale, dans cette serre, quelques plantes peu communes, telles que : Wormsia Burbid(jii, Psychctria leucocephala, Licuala grandis, etc. Cette brève énumération vous prouve que cette serre renferma des raretés capables de séduire plus d'un amateur. Une seconde serre un peu plus élevée est garnie de sujets plus forts, appar- tenant à différents genres tels que Pandanus, Palmiers divers. Fougères en belles espécs, telles que : Cibotium regale et prince ps, Microlepia hivta, Gym- itogramwa schizophyUa var. gloriosa. Un Coccoloba a des feuilles qui ne mesurent pas moins de 80 centimètres de diamètre. Une troisième serre faisant suite à la précédente est garnie de forts échantillons de Chamœrops, Latania, Phœnix, Dracœnaet quantité d'autres plantes de serre froide. Trois autres serres servent a garantir du froid pen- dant l'hiver les plantes actuellement dis»éminées dans le jardin. On trouve encore chez M. Liabaud une culture de rosiers, et surtout de nombreux semis de ce beau genre. Les succès de M. Liabaud comme semeur de rosiers sont assez connus pour qu'il soit utile d'insister sur ce sujet. L'énumération des cultures et des plantes rares que nous venons de vous faire, démontre que M. Liabaud a conservé l'amour des belles plantes et des espèces rares. La Commission accorde à M. Liabaud, un deuxième prix, médaille de vermeil. Le rapporteur, F. Gatjlain. 2* Etablissements de pépiniéristes. E loblissemenl de M. Jouteur. — L'établissement d'horticulture tenu par M. Jouteur, horticulteur-pépiniériste à Fontaines-sur-Saône (Rhône) est divisé on plusieurs sec'ions. La première section (située sur les rives enchan- tées de la Saône qui offrent dans cet endroit un panorama remarquable) comprend des cultures d'arbres de diverses sortes et quelques spécimens fort beaux d'espèces peu cooamunes telles que : Abies Akokiana, Thuya japonica nova pendula, etc., une collection des plus belles conifères rustiques sous nos climats comprenant environ quatre-vingt espèces ou variétés. Isolés sur le gazon d'une charmante pelouse qui égaie l'entrée de l'établis- sement, nous notons : Eulalia japonica zebrina, plusieurs beaux Gynenum, — 322 iiotamment la variété connue sous le nom de Roi des pourpres, Sleditschia Budfotii, bel arbre peu commun d'une force déjà respectable et plusieurs autres belles plantes. Ud bassin garni de plantes aijuatiiiues nous donne l'occasion d'admirer les meilleures sortes de ce genre à tort un peu dédaigné des cultivateurs. Parmi les plantes cultivées par M. Jouteur nous mention- nerons des Erables et des Fusains en collection, des Bégonias bulbeux très beaux et bien choisis, des Bégonias à feuillage irréprochablement cultivés, des Ficus, Dracœnas, Fougères, Gloxinias garnissent une autre serre. Votre Commission a remarqué dans l'établissement un Pelargonium zonale de semis très florifère et très trapu qui sera très probablement une excellente variété à planter en massif. M. Jouteur s'occupe aussi de culture de vignes américaines et autres : un mur garni de vignes françaises, conduites à la Thomerj, chargées de nom- breux raisins mérite d'être mentionné av ec éloges. Dans la deuxi^me section de l'établissement, M. Jouteur possède une école de poiriers composée d'environ 140 variétés, plus une grande quantité de pêchers plantés pour la production des fruits ; la plupart de ces pêchers sont des variétés précoces telles que : Amsden, Alexander, précoce de Haie, etc. La troisième et dernière section que votre Commission a visitée est une pépinière complantée d'arbres d'alignement, d'arbres fruitiers divers, en parfait état. Pour la bonne tenue de l'établissement, l'excellente culture des arbres et des plantes, ainsi que l'ordre qui règne dans les collections, la Commission a accordé un premier prix, médaille d'or, à M. Jouteur. Le rapporteur, P. Pitaval. Etablissement de MM. Poisard. — Les cultures de MM. Poisard frères, horticulteurs-pépiniéristes, à Anse, divisées en plusieurs parcelles, situées dans le voisinage de l'établissement principal, sont toutes parfaitement tenues et la Commission n'a eu que des félicitations à adresser à ces Messieurs, non seulement pour la propreté et l'ordre qui rè2;i,eut dans toutes les pépinières qu'elle a visitées, mais encore pour la bonne vigueur de la plupart des sujets cultivés. La pépinière située près de la gare est d'une contenance d'environ 3,000 mètres carrés ; elle est complantée d'arbres fruitiers et d'agrément, à la culture desquels il n'y a que des éloges à adresser. Dans la pépinière dite de St-Romain se trouvent réunis de beaux sujets de conifères variés, des arbres et arbustes d'ornement, deux jolies collec- tions de Rosiers et de Dalhias, et de très beaux arbres à fruits. La superficie de cette parcelle est d'environ 2,500 mètres carrés. Deux autres parcelles d'environ 4,500 mètres carrés ont encore donné à la Commission l'occasion d'admirer une collection d'arbres fruitiers, des quenouilles soumises depuis longtemps à une taille qui fait honneur aux connaissances de nos deux collègues, et de nombreuses plantes vivaces. Une serre et une bâche à multiplication, contenues dans cette partie de l'établissement, servent à conserver les végétaux frileux ou à multiplier les espèces qui demandent un abri vitré pour prendre racines. Dans un autre genre, MM. Poisard ont pu montrer à la Commission une culture parfaite de vignes gretfées et mises en pleine terre pour être livrées en automne. La réussite de ces grelfes paraît très bonne, mais ainsi que pour M. Grégoire la Commission laissera à la Société de viticulture le soin d'apprécier cette nouvelle culture. Nous ne saurions trop recom- mander aux planteurs cette culture de vignes greffées et cultivées en pleine terre, avant d'être définitivement mise en place. La Commission a accordé un premier prix, médaille d'or, à MM. Poisard. Le Rapporteur, M. Mbtral. — 323 — Etablissement de M. Lapresle, — Le 7 août dernier, la Commission des visites s'est rendue à Chasselay (Rhône) pour y visiter les pépinières de M. Lapresle. Son établissement se compose de plusieurs parcelles de terrain d'une étendue relativement considérable dont la plus grande partie est complantée en pépinières. La fertilité du sol de Chasselay permet à M. Lapresle d'obtenir assez rapidement de jolis arbres bons à planter. La Commission a surtout remarqué de beaux carrés d'arbres fruitiers d'essences diverses, particulièrement des Pommiers sur paradis d'une excellente venue, des Pommiers tiges dont quelques-uns greffés en variétés à cidre, des Abricotiers tiges greffés sur la variété Reine Claude Massot qui parait an bon sDJet pour surgrefifer et obtenir rapidement des scions vigoureux propres à recevoir l'écusson, des Pruniers vigoureux, des Poiriers, des Cerisiers, et enfin de la plupart des arbres à ffuits cultivés dans les jardins. A l'entrée de l'établissement, sur le bord de la route, se trouvent des Conifères : Abies, Pinus, Juniperux, etc., ainsi qu'un très grand carré de Rosiers greffés sur collet d'églantiers ou hautes tiges. Ces Rosiers sont représentés par la plupart de nos plus belles variétés de jardins. En dehors des arbres à fruits, forestiers ou d'ornement, M. Lapresle cultive également les vignes américaines et franco-américaines. La Com- mission a remarqué avec plaisir qu'un carré de vignes plantées depuis 4 à 5 ans en gamay du Beaujolais était très vigoureuse et chargée de raisins. Un autre carré très grand de vignes françaises greffées sur vignes américaines mérite des éloges pour la bonne réussite des greffes. Du reste, les différentes cultures de M. Lapresle sont assez bien traitées et la Commission lui accorde un 2"" prix, médaille de vermeil. Le rapporteur, Cl. Jacquier. 3* Etablissements consacrés à la culture des plantes de marché. Etablissement de M, Reverchon. — M. Reverchon est le seul horticulteur s'occupant spécialement de la culture des plantes démarché, qui ait demandé à prendre part à ce concours institué par l'Association horticole lyonnaise en faveur de cette catégorie de praticiens. Son établissement — dont il est la créateur — est situé au Moulin-à-Vent près Lyon. La Commission qui s'y est rendue pour le visiter, le 10 août 1885, a constaté avec une vive satis- faction que non seulement sa tenue était parfaite, mais que les plantes qui étaient cultivées ne laissaient rien à désirer sous le rapport de la culture. Parmi les principaux genres dignes d'une mention spéciale, soit par leur nombre, soit par la beauté des individus qui les composent, nous devons citer : Aralia Sieboldii, Ficus elastica, Bowiardia, oeillets remontants — vrai- ment beaux pour la saison — Reines-Marguerite bien variées, etc., etc. L'attention de la Commission a été également attirée par de belles lignes de poiriers plantées par M. Reverchon. Ces poiriers bien variés dont la plan- tation remonte à six ou sept ans ont environ trois mètres de hauteur et sont conduits en pyramides. La Commission, pour récompenser la bonne culture et la tenue parfaite de l'établissement de M. Reverchon, lui accorde un deuxième prix, médaille de vermeil. Le rapporteur, Louis Gorret. Visites spéciales. Etablissement de M. Grégoire. — M. Grégoire a innové une culture spéciale de vignes greffées qui lui permet d'obtenir très rapidement la soudure du sujet et du greffon. Son établissement, situé à Villefranche (Rhône), a été créé pour produire en très grande quantité des plants français greffés sur vigne américaine. Ajoutons que M. Grégoire a parfaitement réussi dans son innovation. — 324 — L'établissement se compose d'un très grand hangar dans lequel il y a trois tables à greffer et autour de chacune d'elles peuvent prendre place cinq gref- feurs y compris les chefs de table qui veillent à la bonne exécution des greffes. Les vignes greffées sont mises par variétés séparées et empilées avec du gable, ce qui permet de conserver frais et intacts sujets et greffons pendant cinq ou six mois de l'année et par conséquent de pouvoir greffer pendant un pareil laps de temps. Quand l'époque de la végétation de la vigne approche, chaque vigne greffée est mise en godet, e'est-à-dire rempotée et placée sur coucha chaude où elle ne tarde pas à se souder. Un très grand nombre de bâches chauffées au sys- tème de thermosiphon économique de M. Drevet permet de recevoir de très nombreuses vignes greffées. La culture en godet faailite la plantation des vignes à toute époque de l'année tout en favorisant sa réussite. Cette nouvelle organisation fait honneur à M. Grégoire, et tout en laissant à la Société de viticulture le soin d'apprécier au point de vue viticole les résultats de cette culture, la Commission désirant encourager les innovations utiles, propose d'accorder à M. Grégoire une médaille d'or. Le rapporteur. B. Métral. Visite aux cultures de Fraisiers do M. P. Valette, à Cbaponost (Rhône) Sur la demande de notre collègue, M. P. Valette, une Commission était nommée par M. le Président de l'Association horticole lyonnaise pour visi- ter ses cultures. Cette Commission, composée de MM. Jules Chrétien, Denis, Crozy, Gaillard, de Brignais, et J.Nicolas, se rendait le 17 juin dans sa propriété, pour faire l'examen demandé. Votre Commission m'ayantfait l'honneur de me désigner comme rappor- teur, je viens. Messieurs, vous rendre compte du résultat de cette visite, je dois d'abord exprimer un regret, c'est que ce soin n'ait pas été confié à un membre plus compétent que moi, surtout en ce qui concerce ces questions d'examen de culture. Votre Commission a trouvé une propriété tenue avec goût : tout y révèle l'homme prenant intérêt àse.'ï cultures, et il serait à désirer, dans l'intérêt de l'horticulture, que les amateurs et propriétaires comme M. Valette fussent nombreux, car ils donnent un véritable exemple de tout ce que la propriété peut rendre par une culture soignée, bien entendue, mais encore pour les jouissances qu'elle procure. On peut dire, en un mot, de M. Valette, qu'il a le feu sacré, qu'il aime ses plantes. hea collections de fraises sont nombreuses, et si cela continue, bientôt elles seront comme les roses, en nombre tel que leur classification deviendra impossible. Nous avons trouvé dans les cultures de M. Valette une véritable colitction, et devant ce nombre, grand s'est trouvé l'embarras de votreCom- mission. Quel choix faire parmi ces centaines de variétés ? Grâce à l'expé- rience que M. Valette a déjà acquise dans la culture de ses plantes favorites, nous avons pu vous présenter une liste qui, dans sa propriété, se comporte très bien et lui donnent de bons résultats. Parmi les variétés hâtives, M. Valette nous désigne tout spécialement Abd-el-Kader, gros fruit, forme de crête de coq, fertile, plante moyenne, Auguste Nicaise, gros fruit, bien fait; Lucie Flamint, beau fruit, fjrosseur extra, plante peu vigoureuse et demandant beaucoup à& soms \ Sir Joseph Paxton, Théodore Mullie, Teutonia, très gros fruits fertiles et précoces. Dans les fruits de maturité moyenne ou demi-hâtive, Flo/lo, très joli fruit rond. plante très robuste ; i)/"" Rondmu, fruit trèa gros, se tenant bien; Comtesse de Lanclartye, Belle Lyonnaise, Marie Aicaise, I^iniche, Souvenir deKieff, Favo- rite, Grasse, Bonne. . . 325 Dans les variétés tardives, Anna de Rothschild, Bony Lass, Cockseomb Excelsior, variété fertile, donnant des fruits sur les filets de l'année, Great américain, Jeanne Hachette, Juncunda, jV"" Emma de Plugino, Pierre Valette, très tardive, fructifie beaucoup, gros fruit, d'un goût acide un peu relavé; Preciosa, variété qui paraît être excellente pour la vente, fruit assez gros, légèrement musqué, mûrissant très bien, Rita. etc. Citer un plus grand nombre de variétés paraît à votre Commission un peu fastidieux, et en vous signalant ces quelques-unes, elle ne s'est arrêtée qu'à celles qui, dans les cultures de M. Valette, paraissaient, comme rendement, lui avoir donné les meill«urs résultats. M. Valette a moatré à votre Commission plusieurs fraises de semis; elle s'est arrêtée à une variété qu'elle engage M. Valette à mettre au commerce, C'est un très bon et très gros fruit de forme conique plus ou moins obtus, rouge saumon brillant, fruit plein, chair rosée, graines jaunes, enfoncées ; très juteuse et parfumée, maturité demi-hâtive; feuilles brillantes d'un vert foncé, ovales-arrondies, grossement dentées, hampes nombreuses et fermes portant jusqu'à 30 fruits ; nous avons compté plus de 150 fruits (tous très bien formés) sur une même plante. Plante très vigoureuse et très rustique, M. Valette, cédant au désir expri- mé par votre Commission, livrera au commerce oe nouveau gain sous le nom de Fraise Secrétaire Nicolas. Votre Commission est heureuse de pouvoir vous dire qu'elle a reçu de M. Valette l'accueil le plus sjcmpathique. Devant les résultats obtenus et désirant que les propriétaires comme notre collègue deviennent nombreux, elle est certaine d'entrer dans vos vues en récompensant dignement tout effort soutenu et, d'ailleurs, couronné de succès, tendant à faciliter le développement de la culture des produits horti- coles dans notre région, a l'honneur de vous proposer d'accorder à notre collègue, M. Valette, une médaille d'or, vous remerciant d'avance si vous vouliez bien ratifier sa proposition. Le rapporteur, J. Nicolas. Histoire des Herbiers (1) M. Saint-Lager expose les résultats des recherches qu'il a faites relativement à l'origine des herbiers. Il a été conduit à cette étude par la lecture d'un opuscule récemment publié par MM. Camus et Penzig au sujet d'un herbier de la fin du xvi^ siècle, découvert dans les archives de Modène. Eu premier lieu, M. Saint-Lager constate que jamais, dans les écrits des naturalistes de l'antiquité, il n'est parlé de collections de plantes d'abord séchées et comprimées, puis réunies en volume. Cependant, il est certain que chez les Grecs, il V avait des bolanologoï se livrant, comme le nom l'indique, à la cueil- lette des plantes. On les appelait aussi rhizostomoï (coupeurs de ra- cines). Ils étaient chargés, particulièrement, d'approvisionner l'offi- cine des pinjtopolai (marchands de plantes), en latin, herbarii. Nous savonsaussi qu'un jardin botanique avait été créé à Athè- nes par Aristote, puis cédé à Théophraste, son élève et successeur (1) Bull. Soc. bot. deLyon, n° 2, juin 1885. — 326 — au Lycée. Par son testament, Théophraste légua à ses disciples, son jardin, son musée d'histoire naturelle et des logements. Pline raconte qu'il se plaisait à visiter souvent le jardin où le vénérable Antonius Castor cultivait toutes les plantes de l'Italie, de la Grèce, de l'Asie Mineure, de l'Egypte et de l'Inde. Auprès de la célèbre école de médecine d'Alexandrie, il y avait aussi un jardin botani- que. Plus tard, au moyen-âge, le foyer des études phytologiquas fut transporté à Salerne où Matthaeus Silvaticus fonda un jardin qui servit de modèle à tous ceux qu'on établit ensuite dans plusieurs villes en Italie, en Hollande, en Allemagne, en Angleterre, en Rus- sie et en France. La botanique, étant parmi les sciences naturelles, celle qui a eu le plus d'adhérents à cause des nombreuses applications qu'on en faisait autrefois à la médecine, on est surpris, au premier abord, que l'art de conserver les plantes séchées et comprimées n'ait pas marché de pair avec celui de les cultiver, et que l'aphorisme de Linné : « Omni bolanico herbarium necesseanum rsl » n'ait pas été de tout temps un article fondamental de la charte des botanistes. Il importe de remarquer que le mot Herbarium, qui pourrait donner le change, a servi jusqu'au milieu du xvi" siècle, à désigner un traité de botanique accompagné de dessins en regard du texte. Tels sont y Herbarium d'Apuléius Platonicus et celui de Giacomo Dondi, le Grant Herbier en françoys translaté du latin, V Herbarium de Brun- fels, VHerbario Nuovo de Castore Durante et plusieurs autres dont M. Saint-Lager montre à l'assemblée des exemplaires publiés pen- dant la période incunable de l'imprimerie. L'expression de Horlus siceus (jardin sec) par laquelle on désigna ce que nous appelons aujourd'hui herbier, n'apparaît que vers la fin du xvi' siècle, et, d'autre part, les plus anciens herbiers conservés jusqu'à nos jours sont ceux du chirurgien lyonnais Gréault (1558) qui fut donné à nos compatriotes de Jussieu, et réuni aux collections du Muséum de Paris, celui d'Aldrovandi, en seize volumes (1560 à 1568) conservé à Bologne, l'herbier de Rauwolf, actuellement déposé à Leyde et formé de 1573 à 1575 pendant le voyage de ce naturaliste en Orient, enfin, l'herbier d'un botaniste inconnu, trouvé dernière- ment dans les archives de Modène, et celui de Gaspard Bauhin, conservé à Bâleetformé de 1576 à 1623. M. Saint-Lager donne la description, d'après MM. Camus et Penzig, de l'herbier de Modène et d'après M. Caruel, de l'herbier beaucoup plus important de Césalpin. Il exprima le regret que nos prédécesseurs aient eu si peu de souci des herbiers composés par les botanistes lyonnais. Il ne reste aucune trace des collections de Daléchamps ; nous n'avons que quelques débris de celles de Goiffon qui eut l'honneur d'être le maître des Jussieu. L'herbier de Claret — 327 — de la Tourrette a été dispersé, sauf les lichens, dans l'herbier géné- ral du Conservatoire. Jamais personne n'a eu la curiosité de visiter l'herbier de l'abbé Rosier, dont probablement la plupart des bota- nistes lyonnais apprendront l'existence à la Bibliothèque du Palais- des-Arts, parla mention qu'eu vient de faire M. Saint-Lager. Enfin, on a trouvé ces jours derniers, au Conservatoire de bota- nique un herbier fait en 1699 par un pharmacien nommé René Marmion, et qui, à cause de son ancienneté, aurait mérité un meil- leur sort que d'être dévore par les parasites. Reste à examiner une question dont jamais personne ne s'est préoccupé : pourquoi n'a-t-on pas fait d'herbiers avant le xvi" siè- cle ? Assurément ce n'est pas parce que l'invention exige un grand effort de génie. Les enfants eux-mêmes savent, sans qu'on le leur ait enseigné, faire de petits herbiers en insérant des fleurettes entre les feuilles d'un livre pendant leurs promenades à la campagne. Ce motdeLivre contieutla réponse à la question proposée. Les anciens n'ont pas fait des herbiers parce qu'ils ne connaissaient pas l'art de réunir en forme de livre des feuilles de cet admirable matière, le papier, qui, sous une très mince épaisseur, offre relativement une assez grande rigidité. Ils écrivaient sur le papyrus ou sur des feuilles de parchemin qu'ils roulaient en volumes {volvere). Au surplus, jamais ils n'auraient osé employer le papyrus, matière chère, ni même le parchemin à un aussi vulgaire usage. Auxii* siècle de notre ère, on commença en Europe à fabriquer du papier avec la soie (charla bombycina) et avec du coton (eharta colonca), d'après les procédés depuis longtemps connus des Chinois, mais ce n'est qu'au xvi* siècle qu'on sut faire du papier avec des chiffons de lin et de chanvre. Toutefois, comme toutes les opéra- tions se faisaient à la main, le papier était un produit assez cher. Lorsque l'art de l'imprimerie eut été inventé, vers le milieu du xv° siècle, les fabricants de papier s'ingénièrent à diminuer les frais de main-d'œuvre et construisirent des machines propres à triturer les chifïons et à étendre la pâte sous forme de feuilles sans fin. Or, il est digne de remarque que l'apparition des herbiers coïncide avec les perfectionnements mécaniques au moyen desquels on parvint à fabriquer le papier à bas prix. Ce résultat économique une fois obtenu, l'idée de conserver les plantes sèches a dû venir à plusieurs botanistes à la fois, en sorte qu'il paraît inutile de discuter longuement la question de savoir si l'inventeur de l'art de composer des herbiers est Lucas Ghini, comme le soutient Meyer dans sa Geschichle der Botanik, ou l'Anglais Falco- ner, comme le pensent MM. Camus et Beu^ig. En effet, dit M. Saint-Lager, le chirurgien lyonnais Gréault faisait un herbier en — 328 — même temps que Ghini et Falconer et sans avoir été en rapport avec eux. Il est probable que d'autres botanistes ont aussi simultanément réalisé le désir fort légitime de conserver dans leurs bibliothè- ques les plantes qu'ils aimaient tant à récolter vivantes. La difficulté ne consiste pas à concevoir l'idée de réunir en volume des plantes séchées et comprimées, c'est là un jeu d'enfant, mais bien à trou- ver un support commode et peu coûteux. CATALOGUES. J.-M. GoNOD, horticulteur-rosiériste, 154, route d'Heyrieux, Monplaisir- LyoD. — Catalogue et Prix-courant des Rosiers cultivés dans l'établissement. Collection très complète de Roses nouvelles et anciennes dans les sections suivantes : Bengale, Thé, Hybrides de Thé, Noisette, Hybrides de Noisette, Ile-Bourbon, Hybrides remontants, Mousseux, Centfeuilles, Polyantha, etc. Bruant, horticulteur, boulevard St-Cyprien, à Poitiers (Vienne). — Catalogue et Prix-courant des arbres et arbustes fruitiers, forestiers et d'ornement. Conifères, Rosiers, jeunes plants. Vignes, Fraisiers, plantes vivaces, etc. Plantes nouvelles. Chrysanthèmes, plantes de serre, etc. Plantes nouvelles inédites. Passi/lora violacea (indroduction directe du Brésil) et Bégonia Ameliœ, hybride de Bégonia Bruanti fécondé par le B. Bœzli. Alexandre Bernaix, rosiériste, cours Lafayette prolongé, 92, à Villeurbanne-lès-Lyon. Catalogue des Rosiers cultivés dans l'établissement. Collection très complète dans toutes les séries de Rosiers, telles que : Bengale, Thé, Hybrides remontants, Noisette, Ile-Bourbon, pimprenelles, microphylles, multiflores nains, etc., etc. Espèces botaniques. Eglantiers de semis. Nouveautés. Jacquemet-Bonnefont père et fils, horticulteurs, à Annonay (Ardèche). — Catalogue des jeunes plants d'arbres, d'arbrisseaux et arbustes, propres à former des pépinières, des bois, des haies, etc. Plantes vivaces diverses. Paul Fontaine, horticulteur -grainier, pépiniériste et fleuriste, à Blidah (Algérie). — Catalogue général des végétaux et graines disponibles dans l'établissement. Ce Catalogue renferme une foule de plantes ou arbres intéressants qu'on ne trouve pas souvent annoncés. J. Pernet fils et Ducher (successeur de V" Duoher), horticulteur- rosiériste, 23, chemin des Quatre-Maisons. Lyon-Guillotière. — Catalogue de.- Rosiers cultivés dans l'établissement. Collection générale de Roses très complète dans les séries généralement cultivées, telles que : Hybrides remontants. Thé, Bengale, Noisettes, Ile-Bourbon, Hybrides de Thé et de Noisette, etc. Rosiers non remontants, types tranchés. Eglantiers de semis. Collection spéciale de Pivoines en arbre. V. Lemoinb, rue de l'Etang, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). — Catalogue n» 101, comprenant les plantes nouvelles mises au commerce, cet automne, par l'établissement : Pelargonium, Glaïeuls hybrides, Montbretia, Phlox, arbustes, Lilas doubles. Collections générales diverses. Lk Gérant: V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Iinp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 OCTOBRE N° 20 CHRONIQUE Baccilcs du Phylloxéra. — Nous vivons à une époque singulière : l'époque des bacciles et des microbes. On ne jure plus que par des êtres invisibles à l'œil nu. Fièvre typhoïde : naicrobe ; scarlatine : microbe ; petite vérole : microbe ; choléra : microbe ; phthisie : microbe , etc. Le microbe est partout ; quand ce n'est pas le microbe qui est en scène, c'est le péronospora, l'oïdium ou autres microcryptogames qui sortent de la coulisse : voilà où nous ont mené les perfectionnements apportés au microscope. La loupe est enfoncée, vive le microscope ! Avec la loupe, on voyait le phyllo- xéra et à l'œil nu la vigne phylloxérée, grâce à M. Luiz Andra de Corvo, cet instrument d'optique sera considéré comme inutile et le phylloxéra comme poitrinaire. Qu'il aille, ce triste insecte, mourir de consomption sur les bords enchantés de la Méditerranée et qu'il nous débarrasse. Voilà de quoi il s'agit, d'après M. Corvo, la maladie de la vigne atteinte par le phylloxéra serait une double maladie, d'abord la piqûre, puis la tuberculose. La tuberculose serait produite par un baccile, attaquerait la vigne et le phylloxi'ra tout à la fois. Ce qu'il y a de particulièrement désagréable, c'est que le phylloxéra se moque de la tuberculose et que la vigne en meurt. Nous voilà bien avancés. Ceux qui voudront lire le récit des expériences de M. de Corvo les trouveront dans le Bulletin de f Académie des sciences. Comme il est désagréable pour l'humanité de voir la science constater si aisément les caractères des maladies et être si lente à trouver les remèdes pour les guérir, J propos des plantations. — Voilà un sujet très vieux, une his- toire ancienne que tous les jardiniers connaissent et sur laquelle il semble difficile de chroniquer: sujet rebattu, ressassé, ingrat et — 330 — cependant mal connu de la plupart. C'est si simple de planter un arbre ! Oui, j'en conviens, mais c'est précisément parce que l'opé- ration ne paraît demander hi beaucoup d'adresse, ni beaucoup d'imagination que, neuf fois sur dix, les arbres qui paraissent plantés dans les meilleures conditions laissent au contraire beau- coup à désirer sous ce rapport. Faire un trou d'un mètre cube, étaler les racines avec soin à une profondeur convenable et s'arran- ger que la terre les entoure exactement; arroser au besoin, mettre des tuteurs pour que le vent n'ébranle pas l'individu, voilà à peu près les opérations principales qui constituent une plantation. Eh ! bien, cela n'est pas suffisant quoiqu'on en dise, et je le prouve. Ne faut-il pas d'abord s'informer quelle est la composition du sol où doit s'eiïectuer la plantation? N'importe-t-il pas dans tous les ter- rains humides de drainer pour faciliter l'écoulement des eaux et éviter la jaunisse ? Si le terrain est compacte ne doit-on pas le lais- ser s'effriter à l'air? D'abord le sol d'un jardin pris à un mètre de profondeur pré- sente souvent des couches de nature différente dont la fertilité varie beaucoup : faut-il, dans ce cas, avant de planter, mêler exacte- ment ces couches ou faire ime distinction entre elles. Et si on ne mêle pas ces couches, faudra-t-il mettre la plus fertile au fond, à la surface ou autour des racines? Autant de questions qui demandent à être étudiées séparément. Le drainage des sous-sols humides s'impose avant toute plantation et dans ce cas le meilleur fumier ne vaut pas les pierres, les plâtras, les cendres, le mâchefer et les autres matières de même nature. Les terrains compactes doivent subir l'influence de la gelée q ui les désagrège et de l'air qui les oxjde et les fertilise avant d'être replacés autour des racines. Nous pubhons plus loin sur ce sujet une note dans laquelle un de nos collaborateurs a résumé les principales choses qu'il faut savoir pour planter convenablement un arbre. Plantes rares cl... belles de la ville de Lyon, — Il fatit bien distin- guer entre une plante rare et une belle plante, car il y a des plantes rares fort laides et des belles plantes très communes. Du reste, une plante peut être rare dans un pays et commune dans un autre, et comme des goiits et des couleurs on ne peut guère sérieuse- ment discuter, il s'en suit que la beauté et la rareté sont des qualités relatives. Cependant la ville de Lyon possède actuelle- ment en fleur, dans les serres dirigées par M. F. Gaulain, deux rara avis, deux merles blancs (c'est ainsi que je traduis cette ren- gaine) . Ces deux oiseaux rares, — ciel ! garde-moi dorénavant des citations latines, — sont deux plantes auxquelles on ne saurait — 331 — refuser les deux qualificatifs sus-énoncés ; la première est le Catl- Icija labiala var autumalis, et l'autre le Fanda suavis Rollissonii. Callleya et Fanda appartiennent nécessairement aux Orchidées, végétaux aux fleurs étranges, bizarres, hétéroclites et aux couleurs variées, dont les riches anglais raiïolent et paient souvent des prix insensés. Les Caulfiija sont les phénix, les Benjamins choyés, le genre le plus éminemment ornemental de cette famille nombreuse. Représentés par une pléiade d'espèces, de variétés et de varia- tions individuelles, les Cattleya ont presque toujours de grandes fleurs vivement et délicatement teintées. Ce sont des plantes épi- phytes, — c'est-à-dire qui croissent sur les arbres, — qui habi- tent l'Amérique intertropicale et se plaisent assez dans nos serres tempérées. La variété actuellement fleurie dans les serres du Parc a des fleurs énormes, étincelantes de couleur; les pétales et les sépales, qui mesurent 22 centimètres, sont rose vif, brillants, monochromes, tandis que le labelle undulé-crispé est mi-partie cramoisi pourpre et jaune d'ocre veiné rose pâle. Le Fanda sumois Rollissonii, pour être moins éclatant que son voisin, est également une fort belle variété, très rare dans les collections. Classification des Bases — Les classificateurs sont quelquefois des gens bien terribles; j'en ai là sous leô yeux un exemple que jo vais signaler. M. Baker, le savant botaniste descripteur de Kew, a publié an essai de classification des Roses, avec une clé analytique des grou- pes. Ceci est intéressant, quoique vieux. A la première ligne de ce travail, on lit : « Feuilles simples, sans stipules : 1'° section, 5m- plicifoliœ. Si l'on passe ensuite à l'énumération des espèces et sous- espèces, on trouve énumérées au groupe Simplicifoliœ les deux plantes suivantes : Rosa simpUcifolia et R. Hardii. Où diable M. Baker a-t-il vu un Rosa Hardii à feuilles simples et sans stipules ? Et s'il n'est pas à feuilles simples, pourquoi le glisse-t-il dans les Simplicifoliœ? Le Rosa Hardii a été obtenu au jardin du Luxembourg par M. Hardy en 1834 ou 1835; c'est un hybride entre le Rosa berhe- ridifolia ou simpUcifolia et le R. clinopliylla. Il a été décrit par Gels et figuré dans les annales de Flore cl du Pomone, année 1835. On ne comprend donc guère qu'un rosier dont les feuilles ont cinq à sept folioles, soit classé avec ceux à feuilles simples. Du reste, les horticulteurs, par leurs croisements d'espèces, rendent singuHèrement difficile la tâche du classificateur ; car les hybrides sont des êtres qui ont, dans la plupart des cas, des carac- tères qui les éloignent souvent de ceux de leurs parents. — 832 — Ce n'est pas le lieu ici de faire de la critique botanique, car sans cela on pourrait demander à M. Balcer quelles sont les raisons qui l'ont poussé à supprimer des sections bien naturelles dans le genre Rosa, telles que les Jndicœ, Àlpinœ, Sabinianœ, Eglanlcriœ, etc. Il ne faudrait pas s'imaginer que la simplification à outrance soit une excellente méthode pour apprendre à connaître les plantes : simplification, au contraire, dans ce cas, est synonyme de confu- sion. Une nouvelle poire. — M. Chaninet, horticulteur à St-Priest près Lyon, a présenté sur le bureau de l'Association horticole lyonnaise, dans la séance du 18 octobre, une poire fort belle et excellente, paraît-il — les fruits présentés n'étaient pas encore mûrs — issue du Beurré Clergeau. Nous reviendrons en temps opportun sur ce fruit quand son obtenteur l'aura fait juger par les hommes compétents. Disons de suite que quoique issue du Beurré Clergeau cette poire en est fort distincte.Très grosse, comme lui, elle est moins allongée et plus turbinée dans sa forme. Elle se colore vivement au soleil et paraît devoir se conserver jusqu'en novembre et décembre. Nous conseillons dès à présent à M. Chaninet de multiplier cette variété. Mastic pour fixer les vitres desserres chaudes. — Le Journal officiel a publié la recette suivante : Cette colle joint et lie si fortement les carreaux avec leurs cadres, que ni l'eau ni l'air, ne peuvent s'ouvrir un passage à travers, quelque temps qu'il fasse. Pour la composer, on prend du vprnis d'imprimeur que l'on met dans un mortier chaud et qu'on mèlc avec du blanc d'Espagne pilé bien fin et un peu de litharge, de façon à en former une masse molle. On frotte et on induit de cette composition les bords du cadre sur les- quels doit reposer le verre dont les extrémités sont aussi recou- vertes de la même colle, distribuée avec égalité. Si le vernis est bon, la colle doit être sèche en 6 heures au dehors et plus tôt au dedans. Elle est si tenace que lors même que le cadre pourrirait, les carreaux ne se détacheraient que difficilement. Elle sert aussi pour recoller les vitres cassées ou fendues. On la conserve très bien dans une vessie mouillée tenue dans un endroit humide. Informations. — M. Emile Vidal a communiqué à l'Académie des Sciences les résultats des expériences qu'il a faites pour combattre le Peronospora viticola, plus eonnu des cultivateurs sous le nom de Mildiou (mildew). Le moyen de destruction signalé par M. Vidal, consiste dans l'emploi de l'acide sulfureux mélangé à une quantité d'air déterminé. A la dose de 1 pour 100, l'acide sulfureux obtenu par la combustion du soufre a donné d'excellents résultats. Si — 333 — l'exactitude des expériences faites par M. Vidal se vérifie l'an prochain, il ne restera plus qu'à trouver une machine capable de doser et de projeter l'acide sulfureux sur les vignes atteintes par le Mildiou. — Dans le dernier numéro paru du Journal des Roses, figure la Rose thé Souvenir de Ficlor Hugo, gain magnifique de notre collè- gue, M. Bonnaire, rosiériste à Monplaisir-Lyon, chemin des Hérideaux. Cette très belle rose ne tardera pas à être dans toutes les collections. — M. Scipion Cochet, horticulteur-rosiériste à Suisnes, met au commerce trois roses nouvelles : Baron de Girardot (semis Paul Marmy), Gloire du Bouchet (semis Maxime de la Rochetterie), la Nantaise (semis A. Boisselot), et Madame Couturier-Mention (Moser). Les trois premières variétés sont des Roses hybrides remontantes, la dernière paraît provenir du Rosier cramoisi supé- rieur. — Le troisième concours de l'Association pomologique de l'Ouest se tiendra au Mans du 30 octobre au 9 mars. — M. Jacob Maag, jardinier au château de Vincy, recom- mande l'alun à la dose de 150 grammes dans 20 litres d'eau pour détruire les chenilles qui envahissent les groseillers au printemps. Bassiner les arbustes avec une seringue. — MM. Baltet frères, horticulteurs à Troyes (Aube), mettent au commerce, à partir de cet automne, la poire inédite Pierre Joigneaux. « Le fruit est gros, de forme pyramidale, ventrue et tronquée ou turbinée allongée. La chair est pleine, fine, richement juteuse et sucrée, relevée d'un goût exquis. » L'arbre est si vigoureux qu'il est recommandé pour surgrelFer les variétés plus chétives. — Le Congrès pomologique a accordé cette année deux grandes médailles d'or, la première à M"' Alphonse Mas, née Sirand, bien connue de tous les Pomologues, en France comme à l'étranger, pour la persévérance apportée par elle à achever la publication de la Pomologie générale laissée incomplète par le décès trop prématuré de son époux. La seconde, à M. Léon de la Bastie, vice-président de la Société Pomologique de France et de la Société de l'Ain, pro- priétaire et créateur d'un vaste jardin fruitier où il réunit et cultive toutes les variétés de bons fruits, et aussi tous les nouveaux gains que produisent chaque année les patients semeurs dans diverses, parties du monde, pour en étudier le mérite, en publier la descrip- tion, présenter les fruits à la commission des études de la Société Pomologique ou delà Société d'horticulture de l'Ain. _ 334 — ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 19 septembre 1885, tenue dans la salle des réunions industrielles. Palais du commerce, à Lyon- Présidence de M. J. Chrétien, Vico-Président. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Le procôs-verbal de la dernière réunion est lu et f dopté sans obser- vations. Correspondance. — M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. F. Gaillard, de Brignais, par laquelle il demande la nomination d'une Commission pour examiner les avantages que présente un nouveau système de greife pour la culture de la vigne. 11 a été fait droit à cette demande. M. Pitaval dépose sur le bureau le compte-rendu de l'Exposition horticole de Marseille. M. Roux dépose celui de l'Exposition horticole de Màcon. Présentations. — Il est donné lecture de 10 candidatures, sur lesquelles, conformément au règlement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Sont admis à l'unanimité et sans protestation, membres de notre Compagnie, les candidats présentés à la dernière réunion. Ce sont : MM. Bonevet, jardinier-fleuriste chez M. Duval, propriétaire à Saint-Cjr- au-Mont-d'Or, présenté par MM. Ferret et Louis Gorret. Chardon, jardinier chez M. Clayette, rue de l'Enfance, 33, présenté par MM. Rivoire et Viviand-Morel. France, jardinier chez M. Barrard, montée Saint- Victor, à Caluire (Rhône), présenté par MM. Roux et Rivoire. Dumoulin (Mathieu), marchand de vins, 5, place Perrache, Lyon, pré- senté par MM. C. Jacquier père et Th. Denis. Balandras (Antoine), jardinier chez M. Frank, à la Mulatière près Lyon, présenté par MM. Léonard Lille et Beney. Il est donné lecture des rapports des visites faites par les Commissions nommées pour les concours spéciaux : culture maraîcher?, fruitière, établis- sements horticoles et maisons bourgeoises. Les conclusions des rapports des Commissions, mises aux voix, sont adoptées à l'unanimité. Il est ensuite donné lecture des rapports des Commissions d'examen des cultures de MM. Gaillard, Valette, Grégoire, Combet, Villard, dont les con- clusions sont adoptées. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Villard (François), jardinier à Ecully, une collection de Chicorée et de Laitues : Chicorée de Ruffec, C. frisée de Meaux, C. frisée fine d'été, Scarole blonde. Scarole verte maraîchère. Laitue pommée craquante, L. de Pierre-Bénite, L. pommée des Indes occidentales, L. frisée pommée Pelle- tier, etc. Cet apport est remarquable comme fort développement des plantes. Par M. Clapot, jardinier, chemin des Quatre-Maisons, Guillotière, deux pieds de Céleri Chemin hâtif, des Poireaux de Nîmes et des Scaroles blondes. Par M. Gaillard, viticulteur à Briguais, une collection de raisins améri- cains : Cunningham (œstivalis), Triumph, ISoah, Bacchus (hybride), Black Eogle (hyb.), Canada, Othello, Jlerbemont, Secretary, Senasqua, Irwing, Cyn- thvma, Cambridge, Jacqmz, Cottage, Salem, Black-July, Duchess, Delaware, Black-Défiance, Essee, Èumelar. Par M. Guerry, jardinier chez M. Coste : 1» une collection de Navets, composée des variétés : Navet demi-long, blanc d'Alsace, N. rond blanc, — 335 — N. rond blanc collet rose d'Auvergne, N. rond noir d'hiver d'Alsace, N. rond blanc à collet vert, N. long blanc à collet rose, N. rond noir d'Alsace, N. long blanc de Bresse, N. long des Vertus, race Marteau ; 2'' plusieurs varié- tés de Chicorée : Belle Lyonnaise, Frisée impériale, Frisée de Meaux, Frisée de Ruflfec et Bâtarde de Bordeaux. Par M. Emiel, une pêche de semis, chair adhérente au nojau. Par M. Boucharlat jeune : 1° un fort pied de Célosie, qu'il présente sous le nom de Celosia plumosa ; 2" deux Véroniques de semis, dont une à fleurs blanches et une à fleurs bleues. Los épis floraux de cette dernière sont dis • posés en panicules ; il la présente sous le nom de Mère de famille ; 3" deux raisins noirs de semis. Par M. Crozj, horticulteur à la Guillotière, une trentaine de tiges de Glaïeuls fleuris, à fleurs très grandes et à coloris très riches et variés. Par M. Chaninet, horticulteur à St-Priest, 10 Dahlias de semis et une pomme de semis. Par M. Liabaud, horticulteur, montée de la Boucle, à la Croix-Rousse : 1° les espèces suivantes cultivées en pots : Piperonia verticillata. Asparagus plumosus nanus et Cypripedium Chantini (en fleurs); 2« quatre Coleus de semis ; 3» Deux pêches de semis. Par M. Verne, jardinier chez M. Godinot, à Tassin : P Un Althea de semis à fleurs doubles violet foncé et des tiges fleuries de Leonotis leonurus, superbe labiée sous-frutescente; 2° deux légumes à racines charnues, la Chicorée WittlJof ou à grosse racine et le Persil à grosse racine. Par M. Deville, horticulteur à la Demi-Lune : 1° un rameau portant des grappes de raisin variété Valencia ; 2° plusieurs rameaux de Lagerstrœmia indica en fleurs, appartenant aux variétés violacea, carnea et rubra ; 3° un rameau fleuri de Desmodium penduliflorum. Par M. Champalle, jardinier à La Pape, des fleurs de Pourpier double bien variées. Par M. Rochet, horticulteur à la Croix-Rousse, quatre Coleus de semis : Sylphe, Gazelle, Bijou et Robinson. Par M. Valla, horticulteur à OuUins (Rhône), des fleurs de Bégonia bul- beux, très grandes et riches de coloris. Par M. Jean Beurrier, horticulteur à Monplaisir-Lyon, un beau et fort ^\eà A'' Adiantum cuneatum compactum, remarquable comme belle culture. Par M. Morel fils, horticulteur à Lyon-Vaise, un pied de Yucca filamen- tosa albo marginata. A' Aster longifolium (ormosum en fleurs, et de Choysia ternata en pleine floraison. Par M. Bellin, jardinier chez M. Rosier, montée Rey, Lyon, un beau pied de Bégonia Rex à feuilles très grandes, remarquable comme belle culture. Par M. Masson, une Fraise de semis des Quatre-Saisons, fécondée avec une fraise des bois. Cette variété présentée en 1884, s'est depuis maintenue tou- jours très fertile, le fruit est devenu plus gros et un peu plus arrondi. M. Masson nomme cette Fraise : Joseph Schiuartz. Pour juger tous ces apports, il est nommé deux Commissions composées de MM. Hoste, Boucharlat aîné, D' Ponet, Musset pour la floriculture, et de MM. Jouteur, Berthier, Pelletier et Métrai, pour la pomologie et la culture maraîchère. Ces Commissions, après un sérieux examen, proposent d'accorder à M. Gaillard une prime de l'^ classe pour sa collection de raisins, et appelle l'attention sur les variétés Othello, Dachess, Delaware, Triumph, Secretary, Cynthiana et Senasqua. A M. Verne, une prime de 1" classe, pour son apport de Persil à grosse racine et Chicorée. A M. Guerry, une prime de 1" classe, pour son apport de Navets et Chi- corées. A M. Morel fils, une prime de 1" classe pour son apport et plus particu- lièrement pour le Yucca filamentosa albo marginata. — 336 — A M. Villard (François), une primo de l" classe, ponr Tensemble de son apport. A M. Jean Beurrier, une prime de 1''° classe, pour son apport d'Adiantum cuneatum compactum. A M. Liabaud, une prime de 2° classe pour ses pêches de semis. A M. Liabaud, une prime de 2° classe pour l'ensemble de son apport de plantes. A M. Valla, une prime de 2» classe, pour ses fleurs dd Bégonia bulbeux. A M. Clapot, une prime de 2° classe pour l'ensemble de son apport. A M. Çrozy, une prime de 2° classe, pour son apport de Glaïeuls. A M. Boacharlat jeune, une prime de 2« classe pour sa Véronique Mère de famille. Une prime de 3« classe à M. Boucharlat jeune, pour son Celosia plumosa. Une prime de 3« classe à M. Emiel, pour sa pêche de semis. Une prime de 3" classe à M. Deville, pour son raisin Valencia. Une prime de 3' classe à M. Deville, pour l'ensemble de son apport de planti s fleuries. Une prime de 3« classe à M. Bellin, pour son Bégonia Rex. Un certificat de 1" classe à M. Rochet, pour son Coleus Bijou. Les Coleas Sjlphe, Gazelle, Robinson obtiennent chacun un certificat de 2° classe. Pour les autres apport?, les Commissions demandent l'inscription au procès-verbal. Toutes ces propositions, mises aux voix, sont adoptées à Tunanimité. L'assemblée discute ensuite le programme du concours de Chrysanthèmes organisé par la Société; après une discussion à laquelle prennent part MM. Hoste, Rozain-Boucharlat, Labruyère, Rochet, Cousançat, Boucharlat aîné, Viviand-Morel, le programme présenté par la commission, mis aux voix, est adopté. La suite de Tordre du jour de la réunion est renvoyée à la prochaine séance. La séance est levée à 4 heures et demie. Le Secrétaire- Adjoint, J. NiCOLASJ. La Tomate Roi-Humbert Un journal horticole ayant publié récemment un article sur la Tomate Roi-Humbert, nous croyons devoir, à notre tour, donner notre avis sur cette nouveauté, attendu que cet avis est diamétrale- ment opposé à celui émis par le signataire de l'article. Que l'opinion soit partagée au sujet d'une plante encore nou- velle, ce n'est certes pas étonnant. En outre que l'on n'est jamais bien sûr d'avoir reçu très exactement la variété que l'on a deman- dée, il peut encore arriver que la nature du sol ou la culture à laquelle cette plante a été soumise la fassent varier énormément ; telle plante jugée excellente et digne d'être cultivée dans un endroit, sera trouvée, au contraire, détestable dans un autre, c'est aussi une question de goût. A notre avis, la discussion est nécessaire surtout lorsqu'il s'agit d'une nouveauté; cela fixe l'opinion. Voici donc l'impression que nous a causée cette tomate que nous cultivons depuis deux ans et que nous avons pu, par conséquent, apprécier. — 337 — Tout d'abord, elle nous a paru être bien une nouveauté, et non pas, comme l'on dit, l'antique Li/copcrsicum pijnjforme. Que ce soit une amélioration de la Tomate-Poire, c'est probable, mais la dis- tance entre les deux variétés est assez grande pour qu'elles ne soientpas confondues. Le fruit a bien la foi'me poire à l'état vert, mais en mûrissant, cette forme s'atténue de plus en plus, au point même de disparaître complètement, en outre, il est plus gros et plus hâtif. Les fruits, — qui se présentent en grappes, — sont en très grand nombre sur chaque plante, et nous n'hésitons pas à qualifier le rendement d'énorme. On se base sur le volume plus réduit de ces fruits pour prétendre que les anciennes variétés ordinairement cultivées sont encore pré- férables, et l'auteur écrit même plaisamment que, si l'on ne consi- dérait que le nombre, on aurait meilleur compte encore à cultiver la tomate groseille dont chaque grappe est composée d'une ving- taine de fruits. La comparaison est poussée un peu loin, mais pour rentrer dans laréahté, nous avouons préférer, dans le cas qui nous occupe, trente fruits pesant un kilog. à vingt autres qui pèseraient 800 grammes, surtout quand il n'y a pas aies peler. Malgré cela, il ne faudrait pas croire que la moyenne de chacun soit bien minime, car nous ne connaissons pas encore de prune qui puisse leur être comparée. Nous ajouterons encore que le goût de ces fruits est excellent, — c'est une considération, — et que leur peau est absolument lisse, de plus, les graines sont, à l'intérieur, en fort petit nombre, — c'est autant de moins dans les sauces. Enfin, pour terminer par une appréciation qui ne nous soit pas personnelle, nous dirons que la Commission des visites de l'Asso- ciation horticole lyonnaise a remarqué tout particulièrement cette année la Tomate Roi-Humbert qui était cultivée dans bon nombre de maisons bourgeoises. L'opinion générale de cette Commission — qui a été naturelle- ment formée de l'opinion émise par chacun des jardiniers qui culti- vaient cette plante — et que cette Tomate pouvait être considérée comme la plus recommandable de toutes les variétés en culture. RivoiRE père et fils, Marchands-grainiers,16, rue d'Algérie — Lyon. 3§è Fritillaria Meleagris J,. — Variétéa réduites au 1/3 de leur grandeur. Note sur les Fritillaires. Fritillaria, G. Bauh. « Linné, fondateur de ce genre, trouvant que les fleurs de l'espèce type avaient quelques ressemblances à un cornet à rouler les dés (Jrhillus), lui en imposa le nom. n Ainsi s'exprime Ch. Lemaire dans son « Essai sur l'histoiro et la culture des Plantes bulbeuses. » Cette façon de parler constitue une erreur qu'il estlion de signaler. Linné n'avait pas à créer un genre qui existait cent ans avant lui, un genre connu de Lobel, de Clusius et de Bauhin, genre qui comptait quatorze formes ou variétés. Linné — S39 — ^orotia Impérial is Polvanthos Fritillaire impériale à fleurs nombreuses Réduite au 6« de sa hauteur Fritillaria persica (Réduit au 5» de ea grandeur a seulement fait entrer dans les Fritillaria les espèces suivantes : persica et imperialis que les anciens classaient dans les Lilium ; mais il n'a pas eu à s'occuper de savoir ce que voulait dire Fritillaria. Rendons à César ce qui est à César, . . Le genre en question est caractérisé par des fleurs axillaires, généralement penchées, composées d'un périanthe à six divisions conni ventes en cloche, qui présentent une ligne nectarifère à leur face interne, au-dessus de leur base ; par des étamines adhérentes à la base du périanthe ; par un ovaire à trois loges et un style tri-partite en massue. Capsule de 3 à 6 angles. Parmi les plus belles espèces de ce beau genre, on peut noter les suivantes : 1° Fritillaire impériale, Fritillaria imperialis L., PeiUium impé- riale J. St-Hil., <7o»-o)ia /mperifl/w (anciens auteurs). Noms vulgaires : Herbe aux sonnettes, Couronne impériale, La Couronne impériale a été^ dit-on, introduite dans les jardins en 1570, ^ 340 — Cette date d'introduction est fort contestable puisqu'on trouve l'espèce mentionnée dans plusieurs ouvrages antérieurs à cette époque. Quoi qu'il en , soit, la Couronne impériale est une magnifique plante qui comprend un assez grand nombre de variétés dont l'origine est fort obscure. Est-ce à la culture que sont dues ces variations? c'est ce qui est fort douteux, car, dans une foule d'autres genres, on rencontre à l'état spontané des variations d'une valeur analogue. Ce qu'il y a de certain, c'est que les anciens botanistes connaissaient la plupart des variétés actuellement culti- vées. Ainsi le Pinnx, publié en 1571 par Gaspard Bauhin, en mentionne cinq qui offrent des caractères bien tranchés. Les livres les plus récents n'en signalent pas beaucoup plus, d'où on est presque autorisé à conclure que les progrès dans ce genre n'ont pas été bien sérieux. Voici les noms des variétés les plus remar- quables appartenant à cette espèce : Frilillaire à fleur rouge doichle, à double couronne, à nombreuses fleurs (Fig. Corona imperialis poljanthos), maxima, à lige plate, A fleurs jaunes simples, à fleurs jaunes doubles. La patrie de cette Fritillaire est douteuse ; les uns lui assignent la Perse, les autres la Thrace. Elle est très communément cultivée dans les jardins où, aussitôt après les grands froids, elle s'élève majestueusement en quelques jours et montre au sommet de sa tige de nombreuses clochettes couronnées d'une houpe de feuilles. Toute la plante exhale une odeur peu agréable qui a attiré l'attention des médecins. Voici ce que Cazin dit à ce propos : « Toutes les parties de la Fritillaire, et notamment le bulbe, d'une odeur forte et d'une saveur acre sont délétères. Orâla a fait périr des chiens auxquels il avait administré des fleurs confuses. Baraillon assure que c'est un remède aussi énergique que le colchique contre l'hydropisie. » Fritillaire de Perse. F. Pcrsica. — Cette espèce est loin d'avoir la valeur ornementale de la Fritillaire impériale, mais la dispo- sition de ses nombreuses fleurs, l'élégance et la teinte glauque de ses feuilles en font néanmoins une excellente plante d'ornement. La figure que nous en donnons nous dispensera d'en faire la description. Elle n'a pas donné de variétés, ou si elle en a données, elles sont si peu importantes que les auteurs n'ont pas jugé à propos de les signaler. Elle est, comme son nom l'indique, origi- naire de Perse. Frilillaire pentade. Frilillaria Mcleagris. Noms vulgaires : Damier, Mêléagre, OEuf de Fanneau. — Cette espèce est spontanée en France où elle croît dans les prairies humides et les pâturages des montagnes. Elle est fréquemment cultivée dans les jardins. — 341 — Elle varie : à fleurs d'un blanc pur, blanc maculé de pourpre, de violet, de rougeàtre, rouges foncées, panachées en forme de damiers de diverses nuances. Les Frilillaria ptjrenaïca, aquilanica, delpliinetisis et involucrala appartiennent au groupe des F. Meleagris ; elles ont été considérées comme des espèces par beaucoup de botanistes. La culture des Fritillaires est très facile, car ce sont des plantes très rustiques. Il suffit d'en planter des bulbes dans les plates- bandes des jardins et de ne pas les déranger trop souvent. Les variétés de la F. méléagre aiment les terrains frais et croissent au besoin dans les gazons. On peut également les multiplier de semis, dans ce cas il faut semer les graines aussitôt leur maturité ; elles ne germent qu'au printemps. Les bulbes de semis bien cultivés fleurissent la 3* ou 4' année. L. L. Aphorismes horticoles sur les plantations. Préparation du terrain. — Faire de bons trous larges et profonds, même pour les petits arbres. A moins d'empêchement, faire les trous le plus longtemps possible avant la plantation. Si les couches du sol remué ne sont pas semblables, ne les mêlez pas ensemble. La partie supérieure du sol est-elle argileuse ou calcaire, gardez-vous bien alors de la mettre au fond de la jauge ; mettez-la à la place qu'elle occupait en l'amendant un peu avec de fins graviers, sable, marne, pierraille, plâtras, etc., c'est-à-dire avec toutes sortes de matières capables de l'assainir et de la diviser. Les arbres plantés dans le voisinage de l'endroit où vous devez effectuer votre plantation ont-ils une tendance à jaunir? n'hésitez pas alors, si le sous-sol est imperméable à l'eau, d'étabhr un bon drainage au fond de chaque trou. Si le sous-sol est marneux, enlevez la marne, parsemez-la dans votre jardin; ne craignez pas d'en ajouter au terrain qui servira à combler le trou pratiqué pour la plantation. Avant de planter, faites un compost dans les conditions sui- vantes : Terre prise à la surface du sol, moitié ; Fumier de vache et de cheval mêlé par moitié, un quart ; Terre prise au fond du trou, un quart. Ce compost se mettra surtout autour et dans le voisinage des racines. Si vos moyens vous le permettent, ajoutez du fumier aux couches du sol que vous avez séparées, et en comblant le trou, remettez-les chacune à peu près à la place qu'elles occupaient. = 842 — Le mélange du bon et du mauvais terrain produit rarement de bons effets ; c'est une mauvaise opération que celle qui consiste à appauvrir la terre fertile du sol en la mélangeant aux couches stériles. Ne craignez pas de mettre à proximité des racines : vieux chif- fons, rognures de cuir, vieilles laines, os pulvérisés ou non, cor- nailles, animaux morts et en général toutes les matières animales ou minérales longues à se décomposer. Dans les terrains graniti- ques, le plâtre joue un rôle de premier ordre en facilitant l'assimi- lation des éléments utiles aux arbres contenus dans ces sortes de terrains. Les cendres de bois font bon effet dans les sols où l'élé- ment calcaire domine. Préparation de farbre. — Arrachez ou faites arracher avec beaucoup de soins les arbres que vous devez planter; payez-les, s'il le faut, un peu plus cher pour cela. Affranchissez avec un instrument tranchant les racines meurtries. Avant de planter, pralinez avec soin les racines et même la tige de l'arbre. Cette opération du pralinage, qui consiste à plonger les racines dans une sorte de boue composée d'argile et de fumier de vache, est très utile pour faciliter l'émission des jeunes radicelles. (On sait qu'il est utile qu'il y ait adhérence complète entre le sol et les racines si l'on veut qu'il y ait végétation parfaite.) Or, cette adhérence est facilement obtenue si l'arbre a été prahné. Le trou et la terre préparés, placez l'arbre de façon que lorsque les racines seront entourées déterre, son collet soit à peine enterré. Méfiez-vous du tassement du sol. Si vous tenez que les racines ne dépassent pas la place que la nature leur a assignée, placez en travers du trou un bâton rigide qui portera sur les deux extrémités du fossé et fixez au moyen d'un lien d'osier l'arbre à ce bâton. De cette façon, la terre se tassera sans entraîner l'arbre avec elle. Mettez également un tuteur à l'arbre pour le garantir contre les coups de vent qui pourraient l'ébranler et le jeter de côté. Ayez toujours soin de faire entrer la terre exactement entre toutes les racines, et avant de combler le trou, ne craignez pas de mouiller à fond la terre qui les entoure. Taille des rameaux. — Doit-on supprimer des rameaux ou tailler l'axe central d'un jeune arbre qu'on doit replanter? La question est complexe, mais, en règle générale, la suppression d'une partie des racines de l'arbre, leur adhérence moins complète au sol indiquent tout d'abord que, puisqu'il y a suppression de recettes alimentai- res, il faut faire des économies de dépenses et que, par conséquent, il faut rétablir l'équilibre en taillant l'arbre nouvellement planté. Toute la question est de savoir dans quelle limite doit se faire cette opération. — 343 — D'abord, il ne faut jamais rabattre un arbre à haute tige au-dessous de la hauteur où. doit se former la couronne. Ceci est élémentaire ; cependant il y a des cas par exemple, si l'arbre a été mal arraché, où il pourrait sécher dans sa partie supérieure. Alors il vaut encore mieux l'empailler et le bassiner quelquefois que de le rabattre. Quand on taille, il faut toujours conserver les branches sur les- quelles les yeux ou bourgeons sont les mieux développés. Si l'arbre a été bien arraché et bien planté, on a intérêt à con- server le plus de branches possibles ; c'est le contraire qui a lieu si les racines ont été trop raccourcies. Pour les arbres nains, qu'on doit élever en pyramides, fuseaux, espaliers, la taille est de rigueur, à moins qu'on ne veuille voir s'annuler les yeux de la base du sujet et obtenir un arbre dénudé. Quelques praticiens préfèrent, dans ce cas, tailler l'arbre l'année qui suit celle de la plantation. Je ne partage pas cette manière de voir. Il vaut mieux planter de suite, quand l'arbre est arraché, que de le mettre en revourse. Pour toutes les essences qui émettent déjeunes radicelles dans le cours de l'hiver, la plantation d'automne est préférable à celle du printemps. Un peut cependant planter au printemps sans inconvénient. Un pépiniériste. CATALOGUES — NOUVEAUTES Baudriller, horticulteur-pépiniériste à Gennes (Maine-et-Loire). — Cata- logue, pris-courant pour marehands. Arbres fruitiers, forestiers et d'orne- ment en collection, comprenant de nombreuses nouveautés des années pré- cédentes. Rosiers, arbustes divers, jeunes plantes, etc. Elle Seguenot, successeur d'Adrien Sénéclauze à Bourg-Argental (Loire). — Catalogue général des conifères et des végétaux tant indigènes qu'exoti- gues, de pleine terra ou de serre cultivée dans l'établissement. Rhododen- drums et Azalées de pleine terre. Pivoine en arbre. Collection nombreuse. Les conifères sont représentés dans a catalogue par une très nombreuse collection. Grandjean, horticulteur-pépiniériste à St-Maurice-de-Rémens par Ambé- rieu-en-Bugay (Ain). — Catalogue et prix-courant contenant l'énumération des arbres et arbustes cultivés daus l'établissement. Arbres fruitiers, fores- tiers, d'ornement. Collection de rosiers. Baborier, viiiculleur à Chanas par U Péaga (Isèfo). — Pro^pectus-prix- courant, contenant l'énumération des porte-greifes et cjlleotion de vignes américaines, ainsi que celles des vignes françaises greffées et soudées. Rosiers nouveaux obtenus de semis dans l'établissement de M. Liabaud, horticulteur à la Crois-Rousse et livrables à partir du 1" novembre 1885 : Madame Gomot, — Arbuste vigoureux, ample feuillage vert foncé, fleur très grande, presque pleine, rose vif glacé, très belle. Issue de la variété Reine d'Angleterre. — 344 — Madame Musset. — Arbuste très vigoureux, à rameaux érigés, feuillage vert foncé touffu, fleur très grande, pleine, beau rouge clair, bien faite, Buperbe. Issue de la variété Marie Baumann, mais plus vigoureuse. Madame Rebatel. — Arbuste vigoureux à rameaux droits, feuillage d'un vert clair, fleur grande ou irès grande, pleine, rose vif nuancé rose tendre, de forme très élégante, très belle. Issue de la variété la Reine. Madame Villy, — Arbuste vigoureux à rameaux droits et forts, feuillage vert foncé, fleur grande ou très grande, pleine, bien faite, rouge amaranthe brillant. Extra. Cette plante a le port et l'aspect de la variété Duchesse de Cambacérès. Poirier- Bergamotte Liabaud. Rose nouvelle obtenue de semis par M. Bonnaire, horticulteur-rosiériste, chemin des Hérideaux, 6, à Monplaisir-Lyon : Thé Souvenir de Victor Bugo. — Arbuste vigoureux à rameaux droits ; pédoncule ferme; fleur grande, pleine, très bien faite, beau rose de Chine vif éblouissant, centre jaune capucine; pourtour des pétales argentés et bordés à l'extrémité d'un beau rouge carmin éclatant et n'ayant point de rapport avec aucune des variétés déjà livrées au commerce; coloris entièrement nou- veau. Joseph Bonnaire, horticulteur-rosiériste, chemin des Hérideaux à Mon- plaisir-Lyoïi. — Cafalogne et prix-courant des rosiers cultivés dans l'éta- blissement. Collection très complète de variétés appartenant aux différents types de rosiers cultivés dans les jardins. Ch. Reboul, horticulteur-pépiniériste, faubourg St-Lazare à Montélimar (Drôme). — Extrait du catalogue général comprenant l'énumération des arbres fruitiers: pêchers, prunier^•, poiriers, abricotiers, vigiies, kakis, etc., cultivés dans l'établissement, ainsi que la liste des arbres et arbustes d'orne- ment à feuilles persistantes ou à feuilles caduques. G. MoRLET père et fils, horticulteurs à Avon (Seine-et-Marne). Pépinières duMonceiQ. — Catalogue compreuant l'énumération des meilleurob sortes d'arbres fruitiers cultivés dans les jardins, vignes, arbres fruitiers formés, arbres forestiers et d'ornement, arbustes pour massifs, arbustes à feuilles persistantes, conifères, plantes vivaces, rosiers, etc. Verilhac (J.) père et fils, horticulteurs à Annonay (Ardèohe). — Prix- courant de jeunes plants, arbres et arbustes nouveaux, arbres fruitiers, coni- fères élevés en pots, arbres forestiers, arbrisseaux et arbustes de pleine- terre, arbustes grimpants, plantes de serre, plantes aquatiques, bulbes, etc. Bréchon, ci-devant horticulteur à Eoully, actuellement à Tassiti-la-Demi- Lune, hameau de la Pomme. — Prospectus relatif aux rosiers et aux vignes cultivés dans l'établissement. J.-B, QuiLLOT et fils, horliculteu'S-rosiéristes, chemin des Pins, 27, Guil- lotière-Lyon (Rhône). — Prospectus annonçant la vente du rosier nouveau obtenu de semis Thé Comtesse de Frigneuse: arbuste vigoureux et très flori- fère, fleurs grandes, pleines, bien faites, coloris d'un beau jaune cauari écla- tant, boutons allongés, variété do premier mérite. Des mêmes horticulteurs, catalogue général et supplément contenant l'énu- mération des rosiers nouveaux et anciens ciltivés dans l'établissement. Nom- breuse et riche collection. Le Gérant: V. VIVIAND-MOREL Lyon. — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1885 NOVEMBRE N^ 21 CHRONIQUE Sécateur el serpette. — Il s'agit, pour le moment, d'une joute oratoire entre un champion de la serpette et un zélé partisan du sécateur. Ces deux instruments du supplice des arbres sont à tour de rôle conspués comme de vulgaires malfaiteurs ou exaltés comme des archanges; c'est une lutte à coups de plumes, fort intéressante quoique inolFensive, dans laquelle chacun des deux combattants s'efforce, comme dans toute lutte sérieuse, de tomber son adversaire, c'est-à-dire l'idée qu'il défend. C'est toujours un spectacle divertissant que celui des vives discussions entre gens d'esprit ; cela repose un peu des banalit-és à l'eau de rose de la vie ordinaire. Pour mon compte, je m'amuse beaucoup et je m'instruis encore davantage à lire ces trop rares polémiques qui surgissent de temps à autre dans les journaux horticoles. Du reste, elles ne tournent pas au tragique comme le font trop souvent celles des journaux politiques, et je crois quecela plaide en faveur de notre corporation qui n'admet pas, même entre particuliers, que la force, l'adresse ou le hasard priment le droit ou donnent raison à celui qui a tort. Je disais donc que M. le i'rère Henry et M. le chanoine Lefèvre, à propos de serpette et de sécateur, se disaient agréa- blement, c'est-à-dire en bon langage, des choses désagréables. C'est le frère qui a commencé l'attaque en publiant dans le Moniteur d'Iioriiculture un article intitulé : >' fi/ft/. Fig. 2. — Vue de face de l'avenue taillée en plafond. On peut non-seulement critiquer avec raison le système d'éla- gage actuellement employé, mais encore signaler la manière vicieuse dont les coupes des branches sont faites. Il n'est pas un sylviculteur, pas un garde forestier qui ne sachent très bien que la coupe d'une branche doit s'effectuer en biseau, avec une inclinaison de 45". Au lieu de cette coupe inclinée qui favorise le recouvre- ment delà plaie, on fait actuellement des sections perpendiculaires à l'axe des branches. Quand les branches sont verticales, les coupes sont horizontales ; quand les branches sont inclinées, elles sont presque verticales. Dans les deux cas, les coupes sont vicieuses. Quand la coupe est horizontale, les eaux des pluies désorganisent lentement les tissus du voisinage et forment des sortes de cuvettes où l'eau séjourne. Quand elle est verticale, le recouvrement s'ef- fectue également moins bien que si elle est inclinée. — 387 — Fig. 3. — Vue de côté de l'avenue taillée en plafond (Taille et plantation). Remplacement des arbres morts. — On sait que les fuites de gaz d'éclairage font périr chaque année, dans les avenues, un nombre variable d'arbres qu'on remplace régulièrement par d'autres. Actuellement, voici comme on procède : Après avoir ôté la terre infectée on en rapporte d'autre qui doit servir à nourrir le nouveau sujet. J'ai représenté (âg. 1) un arbre nouvellement planté. On ne saurait mieux le comparer qu'à une sorte de grand piquet vertical qui attend le moment de développer de nouvelles branches. Inter- callé dans l'avenue, il est presque étouffé par les branches des voisins et parvient rarement à se mettre à l'unisson des autres. Non-seulement il manque d'air, mais la terre qui doit alimenter ses racines devient la pâture de celles des arbres d'à côté, qui ne tar- dent pas à s'y établir au détriment des siennes. Etouffé par en haut, affamé par en bas, ces arbres nouvellement plantés finissent presque toujours misérablement. Ce n'est pas ainsi que les rebrochages devraient se faire, et un simple examen de la question indique tout d'abord qu'il faut pro- téger le jeune sujet contre ses puissants voisins. A mon avis, cette protection doit s'effectuer de deux manières. On doit d'abord, à l'aide de planches minces, faire une sorte de caisse sans fond qui empêche aux racines des vieux arbres de s'infiltrer dans la terre qui doit nourrir le jeune sujet, car ses racines s'emparent des élé- ments utiles à la nourriture de l'arbre et dessèche le sol en absor- bant rapidement l'humidité qu'il contient. En second lieu, au lieu de planter une sorte de piquet, il faut planter des arbres auxquels on laisse une partie des branches qu'ils ont développées (fig. 3). Sur ces branches plus jeunes, les bourgeons mieux constitués se développent plus vite, et les feuilles aidant, favorisent activement — 388 — la vëgétation. Il ne faut pas hésiter non plus de tailler les branches des arbres voisins qui empêchent au jeune sujet de recevoir direc- tement l'air et la lumière. On a également une singulière manière d'arroser les arbres, manière absolument pernicieuse qui peut leur causer un sérieux préjudice, sans qu'ils en retirent le moindre profit. Il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour savoir que l'eau est absorbée dans le sol, surtout par les radicelles, lesquelles sont toujours situées, — sauf pour les jeunes arbres, — à une assez grande distance du tronc. Or, actuellement et depuis fort longtemps, on creuse une sorte de bassin autour de l'arbre dans lequel on verse l'eau. Le tronc et les grosses racines qui n'en ont pas besoin sont inondées d'eau, et les radicelles qui en réclament en sont privées. La cuvette d'arrosage serait infiniment mieux placée entre les deux arbres qu'au centre de chaque arbre, car de cette façon l'eau pénétrerait mieux là où elle doit être utilisée. Ces bassins faits aux pieds des arbres reçoivent également pendant l'hiver toute l'eau des pluies et entretiennent une humidité constante et au besoin la gelée autour du tronc et des grosses racines, ce qui ne peut que leur causer du préjudice. Dans les préaux des écoles, il serait utile de ne jamais avoir un ombrage trop accusé; car les enfants qui se livrent avec ardeur à leurs jeux, risqueraient fort de prendre froid, surtout vers la fin du printemps. Si les préaux sont plantés de platanes, il est impor- tant de les tailler presque chaque année et d'éclaircir les branches de façon que les rayons du soleil soient seulement tamisés par le feuillage. On pourrait aussi essayer de planter d'autres essences d'arbres dont le feuillage plus léger donne un ombrage plus discret. Je ne conseillerai pas d'y planter des Faux-Acacias (Robinia), parce que c'est un arbre dont les fleurs attirent les abeilles. Le Vernis du Japon, dont il y a une belle avenue à Montchat, pourrait être essayé. Le Micocoulier se plaît dans les terrains secs et donne un ombrage suffisant. Le Ccdrella sinensis. le Sophora, le Catalpa Kœmpferi, le Tilleul argenté, le Marronnier, le Sycomore, l'Or- meau et tant d'autres pourraient également donner d'excellents résultats et aider à rompre cette monotonie arborescente que l'éternel platane donne à la ville de Lyon. J. MÉTRAL, Entrepreneur-Pépiniériste, Rue Neuve-des-Charpennes, Lyon. — 389 — Nouvelle Greffe de la Vigne. Rapport d'mie Commission composée de MM. Cl. Jacquier, F. Gaulain, J. Métrai, J. Nicolas, A. Berthier, F. Berthier, Cl. Jiissaud, J. Tlierry et Viviand-Morel. Messieurs, Notre collègue, M. Ferdinand Gaillard, viticulteur à Brignais (Rhône), ayant demandé la nomination d'une Commission pour constater les résultats donnés par une nouvelle greffe de la Figne, dont il est l'inventeur, M. le Président de l'Association horticole a désigné les personnes ci-dessus mentionnées pour se rendre à son appel. Constituées en commission, elles se sont rendues le dimanche 13 septembre à Briguais (Rhône) et viennent aujourd'hui vous rendre compte de leur visite. Une Nouvelle greffe de la Figne! Au seul énoncé de ce titre, nous sommes persuadés que les personnes qui s'occupent de greffage d'une manière toute particulière, hausseront volontiers les épaules ou ébaucheront un sourire d'incrédulité en pensant qu'il s'agit d'une plaisanterie. Ce sourire ou ce haussement d'épaules sont parfaite- ment excusables, car dans un sujet pareil, a^ant d'avoir vu et touché, le doute est permis. En effet. Messieurs, la greffe en général est une question telle- ment ressassée, qu'il paraît bien difficile de pouvoir en tirer quel- que chose de nouveau : agronomes, pépiniéristes, simples cultiva- teurs s'en sont occupés à l'envi depuis des milliers d'années. Collumelle, Palladius, Varron, Lucius Atticus, Constantin César, Térence, etc., dans l'Antiquité, connaissaient la greffe et particu- lièrement celle de la vigne. Le roi franc Childebert entait des pom- miers au V siècle, et les moines, dans les jardins de leurs monas- tères, ont conservé la tradition et l'art de la greffe pendant l'époque ténébreuse du moyen-àge. A l'époque de la Renaissance, Olivier de Serres consacre déjà plusieurs chapitres de son Théâtre d'agri- culture au greffage. Avant lui, un des premiers livres imprimés portait le titre de aL'Jrl d'enter » . Depuis le XVI^ siècle, les traités spéciaux relatifs à l'art de greffer sont tellement nombreux qu'il serait fastidieux de les énumérer. Les mieux rédigés et les plus complets de ces Manuels de gref- fage mentionnent et figurent plus de deux cents sortes de greffes, dont la plupart , hâtons-nous de le dire , sont plus curieuses qu'utiles. — 390 — Nous avons dû rechercher dans ces manuels si la greffe que nous montrait M. Gaillard avait été figurée on décrite antérieure- ment : le résultat de nos recherches fut que cette greffe était bien nouvelle, ou si elle a déjà été employée, elle n'est pas parvenue à notre connaissance. Avant de vous en faire la description, il nous a paru utile de vous signaler brièvement les différentes sortes de greffes plus anciennes employées ou recommandées pour le greffage de la Vigne. Lucius Atticus recommandait la greffe en fente simple, bien connue de tout le monde. Celle à deux greffons au lieu d'un seul, connue sous le nom à'Eiilc de la Fignc, n'en diffère pas sensible- ment, La greffe en double W, qui consiste à fendre le sujet par une incision plus profonde que dans la greffe en fente simple, de manière à former deux espèces de cornes dépassent la partie opérée, n'a pas eu beaucoup d'adeptes. La greffe Dumont-Courcet ou par enfourchement réussit bien, mais donne de trop forts bourrelets. Les greffes par approche en incrustation ou en placage avec greffon bouture, greffon enraciné ou double bouture, ont été fort recommandées. La greffe-provins ou greffe OUivier de Serres a été recommandée pour favoriser l'émission des racines aux variétés américaines, rebelles au bouturage. Ollivier de Serres la recommandait pour transformer rapidement les mauvaises vignes en variétés de bonne qualité. La greffe en incrustation, préconisée dans l'Hérault; la greffe en fente dans l'aubier, la grelFe sur bifurcation, l'écussonnage ont également été recommandés. Mais de toutes ces greffes les prati- ciens n'en'ont retenues que deux : la greffe en fente pour les sujets de forte dimension, et la greffe anglaise quand le sujet et le greffon sont de même dimension. C'est à la greffe en fente qu'appartient l'innovation de M. Gaillard. On sait que dans la greffe en fente, le sujet est tronçonné au moment du greffage ; on étête le cep rez-terre et on place le greffon comme chacun sait. Dans la greffe Gaillard — c'est ainsi que la commission a dénom- mé cette greffe — , le sujet, au lieu d'être étêté et tronçonné rez- terre, ne reçoit qu'une simple entaille qui entame environ le tiers ou le quart de son diamètre. Cette entaille du sujet n'arrête nulle- ment sa végétation dans le cours de l'année. — 391 — On obtient cette entaille de la manière suivante : après avoir dégarni le pied de la vigne à greffer, on donne horizontalement un coup de scie qui pénètre, comme nous l'avons dit, presque au tiers environ du diamètre du cep et, à l'aide d'un ciseau ou d'une plaine, on enlève un segment de bois d'environ 20 centimètres de hauteur, en s'arrangeant de telle sorte que la place laissée vide par le bois enlevé soit suffisante pour laisser placer le greffon si on n'en met qu'un seul, ou les greffons si on en met plusieurs. On ligature ensuite et on enterre la greffe comme à l'ordinaire. Cette greffe a pour but de transformer une variété inférieure en une autre variété tout en conservant la récolte sur le sujet greffé pendant deux ans, c'est-à-dire jusqu'au jour où la greffe a pris assez de force pour donner elle-même son produit et remplacer celui du sujet. En agissant de cette manière, le greffon s'aoûte très bien et donne la première année un bois qui ne craint pas les gelées et peut au printemps supporter la taille qu'on veut bien lui appliquer. La réussite des greffes ainsi faites peut être évaluée à 90 pour cent des sujets opérés. Bien que l'essai n'en ait pas encore été fait, il est plus que pro- bable qu'il sera possible d'appliquer une greff'e analogue à la restauration des vieux arbres fruitiers. Mais ne diit-elle pas réussir dans ce cas, les services qu'elle est appelée à rendre à tous ceux qui s'occupent de la reconstitution de nos vignobles dévastés ou de nos vignes de jardins envahies par le phylloxéra, sont trop consi- dérables pour que votre Commission ne vous propose pas de récom- penser son inventeur. Elle espère, Messieurs, que vous voudrez bien vous associer à ses conclusions en accordant à M. Ferdinand Gaillard une médaille d'or. Avant de terminer ce rapport, nous dirons que la plupart des membres de cette Commission ayant déjà fait partie de la déléga- tion qui a visité, il y a deux ans, les vignobles et les collections de vignes américaines de M. Gaillard, étaient bien aises, tout en exa- minant la nouvelle greffe pour laquelle ils étaient convoqués, de vérifier si les résultats observés lors de leur première visite s'étaient maintenus et si les espérances qu'ils faisaient concevoir pour l'ave- nir s'étaient vérifiées. A cet égard, la Commission a été heureuse de constater que dans la plaine, comme sur le coteau de Brignais, les vignes plan- tées par M. Gaillard sont non seulement d'une luxuriance peu commune, mais qu'elles donneront cette année une récolte consi- dérable 392 — LEGENDE OU EXPLICATION DES FIGURES GREFFE GAILLARD LÉGENDE. — A. Partie évidée du tronc résultant de l'intersection de la coupe horizontale et verticale. — B. Surface plane produite par la portion enlevée du tronc et au milieu de laquelle se fait la fente destinée à recevoir le grefl'on ou les greffons. — C, C. Ligatures après l'insertion. — Fig. 1, Greffon préparé pour l'insertion. — D. Butte bien tassée aboutissant immédiatement au-dessous de l'œil supérieur du ou des greffons. — E, E, E, E. Cep taillé comme à l'habitude. Préparation du Greffon, Nota. — L'opération se fait en avril et mai. — Le point de greffage doit être choisi autant que possible, à fleur de sol ou plutôt au-dessus qu'au-dessous. Les poussées des greffons doivent être maintenues à l'air et a la lumière à mesure qu'elles se développent et les poussées du sujet sont pincées courant juin à deux ou trois feuilles au-dessus de la dernière forme et repincées même plusieurs fois après. L'année suivante le greffon se taille court à huit ou neuf yeux et dans le courant de l'année les soins sont les mêmes. Au printemps suivant on supprime le restant du tronc en prolongeant la coupe de la surface plane B. La taille se fait alors en employant le plus beau sarment des greffes auquel on donne une longueur de 0°5û à l"", suivant la vigueur et l'espacement des pieds. Par ce moyen on transforme un vignoble sans perdre ni souche ni récolte. Véroniques de Semis M. Boucharlat jeune, horticulteur, rue des Missionnaires, à Lyon, ayant demandé la nomination d'une commission pour visiter des Véroniques de semis, M. le président de l'Association horticole a désigné pour remplir cette mission MM. Boucharlat aîné, Hoste, Cousançat et J. Chrétien. La commission a fonctionné le 3 octobre dernier et a chargé < M. J. Chrétien défaire un rapport de la visite. Voici ce rapport : « Depuis plusieurs années, M, Boucharlat s'occupe de l'amého- ration de la Véronique d'Anderson et de ses hybrides ou variétés ; — 393 — les amateurs de cette jolie plante d'automne ont pu remarquer les heureuses modifications que notre collègue a fait subir à l'ancien type, car les variétés nouvelles qu'il a obtenues, tout en étant très florifères, sont beaucoup plus précoces que les anciennes. Cette précocité constitue un mérite très appréciable pour nos contrées, car cela permettra de jouir de leur floraison avant l'époque habi- tuelle des gelées. En dehors de la précocité, on remarque chez les variétés susdites, une générosité de floraison, des grappes plus denses et des coloris plus variés que chez les autres plantes de la même section. Jusqu'alors les variétés rouge vif, rose tendre, bleu d'outre-mer, bleu tendre passant au blanc, avec les tons intermé- diaires étaient les seules couleurs connues dans ce genre. Il man- quait à cette race le blanc pur. Cette variété vient d'être obtenue par M. Boucharlat et n'a rien de commun avec la variété de Feronica Lindieyana déjà au commerce. La nouvelle venue sera une excel- lente acquisition pour les cultures florales. Une autre particularité que la commission a observée dans les cultures de notre collègue, c'est la transformation des grappes (vulgairement nommées épis) florales de plusieurs Véroniques en panicule, c'est-à-dire que l'épi des fleurs ordinaires porte d'autres épis floraux en nombre varia- ble. En admettant que cette sorte de monstruosité ne constitue pas une amélioration du genre, elle n'en constitue pas moins une race ti es curieuse qui demande à être prise en considération. Deux plan- tes ont été choisies dans cette section ; une à fleur blanche et l'autre à fleur rouge violet. Enfin, une autre non prolifère à épis bien nourris, ce qui fait trois plantes nouvelles, dont M. Hoste a fait l'acquisition et qui seront mises au commerce par lui en 18S6. « La commission, considérant qu'une partie des Véroniques en question ont déjà été récompensées par l'Association, adresse de vifs remerciements à M. Boucharlat.» Le Rapporleur, J. Chrétien. Culture du Fraisier (1). Dans l'article paru dans le Bulletin horticole sur la culture du frai- sier on demande pourquoi le fraisier n'est pas plus cultivé. Je vais tâcher de répondre à cette question. Le fraisier n'est pas plus cultivé, du moins de nos cultivateurs et maraîchers, parce qu'ils estiment qu'avec le mode de culture suivi généralement, la récolte est insignifiante la première année et ne compense guère les frais d'établissement d'une fraisière. Voici maintenant un mode de culture que j'emploie depuis quinze ans et (1) Bullelin horticole et agricole. — 394 — qui a l'avantage d'obvier à cet inconvénient, le fraisier étant traité en culture dérobée. Je suppose un carré de jardin planté en pommes de terre hâtives et entreplantées de choux de Bruxelles. Quand les pommes de terre sont propres à être livrées à la consommation, elles sont immédia- tement arrachées, et le terrain qu'elles occupaient est fumé avec un bon compost renfermant de la chaux et remué avec la fourche. A ce moment, on doit avoir de bons coulants de fraisiers qu'on plante entre les lignes de choux de Bruxelles. Ces derniers les abri- teront du fort soleil et faciliteront leur reprise. En hiver, ils leur serviront également d'abri contre les froids. Au printemps, lorsque les choux de Bruxelles sont entièrement récoltés, on les arrache^ on fume et on bêche le terrain qu'ils occupaient eu ayant soin de ne pas déranger les fraisiers, si ce n'est pour les nettoyer proprement. Les entre-lignes ainsi fumés et labourés pourront recevoir une plantation de laitues qu'on aura élevées sur couche. Inutile d'expli- quer que la récolte des fraises doit se faire avec précaution pour n'endommager ni fraises ni laitues. Lorsque les unes et les autres sont récoltées, on laboure de nouveau le terrain occupé par les lai- tues et on y repique des céleris, des poireaux ou tout autre produit qui occupera le sol jusqu'aux gelées ou jusqu'au pi'intemps suivant. Les années suivantes, on continuera les mêmes entre-plantations entre les fraisiers en choisissant, bien entendu, les plantes les plus profitables et qui s'accommodent le mieux du terrain. On aura soin de ne pas laisser empiéter les fraisiers sur les entre-lignes en les maintenant sur leur ligne propre. On va probablement me demander combien d'années une sem- blable plantation de fraisiers peut durer. Je n'hésite pas à répondre qu'elle est pour ainsi dire illimitée. En effet, le plus grand ennemi du fraisier est souvent le cultivateur lui-même qui, par des sarcla- ges répétés, aide la plante à se déchausser, et c'est alors qu'elle finit par périr. Avec le système de culture que je viens de décrire on n'a pas de déchaussement à craindre, puisqu'après chaque entre- culture le sol est labouré et fumé, ce qui exhausse toujours plus ou moins le terrain occupé par les fraisiers si on a la précaution d'y laisser glisser de la terre en bêchant. Un bon moyen aussi d'éviter le déchaussement des fraisiers, c'est de les entourer d'un bon paillis de court fumier bien décomposé ou de tan. Ce dernier a même l'avantage d'éloigner les limaces , mais, par contre, il favorise les lombrics. Ceux-ci pourtant ne viennent pas quand on mélange un peu de chaux au paillis. E. \'anhamme, Maraîcher à Liège. — 395 — POMOLOGIE Etude sur les Poires. — (Suite) — Royal d'hicer. — Syn. : Pera Castiaa , Duchesse de Monteballo. Arbre vijfouieux, se conduit sous toutes formes, mais de préféreuca eu espalier, au midi ou au levant, autrement son tVuit vient chétif et gercé. Fruit gros, de première qualité. Maturité décembre à février. St-Germain (Thionr. — Sjn. : L'Arteloire, La Fare, St-Germain vert, St- Germain doré. Arbre assez vigoureux qui se conduit sous toutes formes, mais da préférence en espalier, au midi, peu fertile. Fruit moyen, très bon. Matu- rité de janv'ier à mars. St-Michel- Ai-change. — Arbre de vigueur ordinaire auquel toutes les formes conviennent, très fertile. Fruit moyen, de première qualité. Maturité courant septembre. Sam Pareille da Nord. — Arbre de vigueur ordinaire auquel les petites formes coaviemient, à cause de la grosseur do son fruit. Fruit énorme, de la forme d'une calebasse, n'est bon que cuit. Maturité de novembre à janvier. Sébastopol. — Syn.: Sébastopol d'été. Arbre vigoureux qui se conduit sous toutes formes, assez fertile. Fruit petit, à peau verte ; il a beaucoup de rap- port avec le citron des Carmes. Maturité courant juillet. C'est un fruit de collectionneur. Serrurier. — Syn. : Fondante de Millot, de Menu-Maison, Belle -Alliance, Serrurier d'automne. Arbre vigoureux , toutes l = s formes lui conviennent ; assez fertile. Fruit gros ou moyen, très bon. Maturité de fin septembre à fin novembre. Soldat-Laboureur. — Sya. : Beurré de Blumenbach, Auguste Van Mons Soldat. Arbre vigoureux qui se conduit sous toutes formes, très fertile. Fruit moyen, assez bon, mais a le défaut d'être très caduc, le moindre vent le fait tomber. Maturité de septembre à octobre. Sucrée de Montluçon. — Syn. : Sucrée vert de Rochet, Gros Sucré vert de Montluçon, Sucré vert. Arbre vigoureux qu'on peutcjnduire sous toutes formes, très fertile. Fruit moyen, très bon. Maturité cjuraat octobre. Sicrpassi Maris. — Syn. : Ferdinand de Mesiar, Alexandre Bivort. Arbre de vigueur modérée auquel la forme pyramide conviant, très fertile. Fruit moyen, tantôt de 1'''^ qualité, tantôt da 2', selon les saisons plus ou moins pluvieuses. Suzette de Bavay. — Arbre de vigueur ordinaire ; forme de jolies pyra- mides bien touffues. Fruit petit, de 2' qualité. Maturité de décembre à jan- vier. Ikéodore Van Mons. — Syn. : Théodore d'été. Arbre vigoureux auquel toutes les formes conviennent, trésfertile. Fruit moyen, assez bon. Maturité courant octobre. De Tongre. — Syn. : Durandeau, Beurré Durandeau. Arbre vigoureux qui se conduit sous toutes formes, très fertile. Fruit moyen, assez bon. Maturité courant septembre. Triomplte de Jodoiyue. — Arbre de moyenne vigueur ; la forme espalier lui convient, car sa végétation est toute divergente ; très fertile. Fruit groo ou très gros, tantôt de 1'", tantôt de 2" qualité. Maturité de novembre à décembre. Tuerlinckx. — Syn. : Beurré Tuelinckx. Arbre peu vigoureux, peu fertile, dépourvu de branches. Fruit très gros, parfois énorme, de 2" qua- lité, très bon cuit. 396 Urbaniste. — S^n. : Ooloma d'dutomne, Beurré Piquerj, Urbanit's Seedling, Beurré Drapier. Louis Dupont, Louise d'Oiléans, St-Marc. Arbre vigoureux, tou'es les formes lui convieiioeut, très fertile. Fruit moyen, très bou, maturité courant octobre. Van Marum. — Syn. : Bouteil, Beurré Van Marum, Monstrueuse du Nord, Galbasse royale, Frédéric Lelieur, Grise longue, Calebasse carafon, Triomphe de Hasselt, Calebasse du Nord, Calebasse monstre, Monstrueuse de Flandre, Calebasse impériale. Je ne cite pas davantage de synonymes, les autres différant de peu de chose de ceux ci-dessus. Arbre peu vigoureux sur Cognassier. Le franc lui convient pour la fi^rme pyramidale. Fruit très gros, parfois énorme, 2' qualité, m«tuiité courant octobre. Van Mons Léon Leclerc. — Arbre peu vigoureux, qui a le défaut de gercer. Il faut le greffer sur franc, peu fertile. Fruit assez gros, de la forme d'une calebasse, très bon, maturité de fia septembre à fin octobre. ROUTIN. CATALOGUES AuMONiBR Fils, horticulteur à Lagnieu (Ain). — Catalogue des plantes arbres et arbustes cultivés dans l'établissement. — Collection générale de Rosiers, Arbres fruitiers, Arbres forestiers et d'ornement. Arbustes à feuilles persistantes, Graines, Conifères, Plantes vivaces, Pivoines, Plantes de serre, Camellias, Azalées, etc. Prosper Degressy, horticulteur, avenue de la Citadelle, à Chalon-sur- Saône. — Catalogue contenant l'énumération des variétés de Chrysanthèmes cultivées dans l'établissement, ainsi que les genres d'arbres fruitiers, plantes de serre, Rosiers, etc. MoLiN (Ch.), Md grainier, place Bellecour, 8, Lyon. — Prospectus énu- mérant avec les fournitures diverses relatives à l'horticulture, les fleurs fraîches de Nice, que peut fournir journellement la maison. Avis aux Membres de l'Association horticole lyonnaise. Les Membres de l'Association horticole lyonnaise sont informés qu'un banquet aura lieu le Dimanche 20 décembre, à six heures, dans les salons de M. Gruber, place des Terreaux, à l'occasion de la distribution des récom- penses aux lauréats des concours spéciaux, des visites spéciales, du concours de Chrysanthèmes, des apports sur le bureau, etc. Le prix de la souscription a été fixé à 7 francs par personne. On trouvera des cartes de souscription chez M. Jacquier, trésorier de l'Association, 8, quai des Célestins, à Lyon. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Ii.yon. — Imp. du Salut l'ubUc. — Bellon, r. de la République, 33 1885 DÉCEMBRE N' 24 CHRONIQUE Dislribulion des prix décernés aux lauréats de l'yJssocialion horticole. — Dimanche, 20 décembre, après une courte séance, l'Association horticole lyonnaise distribuait les récompenses qu'elle avait accor- dées à ses membres dans le cours de l'année 1885. Notre ami et sympathique président, M. G. Dutailly, ancien professeur de bota- nique à la Faculté des sciences, député de la Haute-Marne, prési- dait cette fête horticole, à laquelle un grand nombre de personnes assistaient. M. le président du Conseil général, absent de Lyon. M. le maire de Lyon, M. le préfet du département, retenus aux fêtes de l'inauguration du monument élevé sur le champ de bataille de Nuits à la mémoire de cette phalange d'héroïques soldats qu'on appelait les Légions du Rhône, s'étaient fait excuser. M. Dutailly a ouvert la séance par un excellent discours, plein d'esprit et d'à propos, dans lequel il a mis en pleine lumière les bons résultats et les progrès que réahse l'Association horticole Ivonnaise. Il a fait ressortir la grande utilité des concours et des visites spéciales qui stimulent le zèle et l'esprit d'innovation de nos collè- gues : l'Association horticole étant heureuse de récompenser tous les mérites et fière d'aider au développement du progrès de l'hor- ticulture. Il a rappelé, en parlant de la culture maraîchère, un peu plus lente dans sa marche en avant que les autres branches du jardinage, un bon mot de M. Oustry, ancien préfet du Rhône. Passant dans une exposition d'horticulture, devant un lot de légu- mes où des concombres de belles grosseur côtoyaient des carottes variées beaucoup plus petites, M. ûustry disait : (( — Les cornichons progressent toujours: les carottes seules ne se développent bien qu'en politique. » — 398 — A propos du concours de chrysanthèmes, il a montré que si l'Association savait organiser de brillantes expositions où toutes les fleurs précieuses, les fruits et les légumes succulents concour- raient à leur éclat, elle savait aussi à l'occasion extraire du riche écrin de Flore, un bijou de grande valeur, qu'en joailler adroit elle présentait au public. En parlant des récompenses décernées aux anciens serviteurs, il a dit qu'en récompensant les bons serviteurs on récompensait les bons maîtres, et a rappelé le mot bien connu, toujours vrai, que Beaumarchais met dans la bouche de Figaro. Il a terminé en rappelant le souvenir de feu notre collègue J. Schwartz, mort si jeune, au moment même où il allait recueillir le fruit de son infatigable activité. Le discours de M. Dutailly a été couvert d'applaudissements. On a procédé ensuite à la distribution des récompenses dans l'ordre suivant : 1° Concours spéciaux ; 2" Visites spéciales, anciens serviteurs (Voir Lyon-hoHkole , année 1885, page 300). Concours de Chrysanthèmes (Voir Lyon-horlicole, année 1885, page 368), et médailles pour apports sur le bureau. Le soir, à six heures, un banquet offert à M. Dutailly et à la presse lyonnaise, réunissait une soixantaine de personnes. Comme d'habitude, de nombreux toasts out été portés, de joyeuses chan- sons ont été dites et on s'est quitté en se disant : A l'année pro- chaine. Capucine lubèreuse. — L'ennui naquit un jour de l'uniformité, chacun sait ça depuis qu'on bâille sur la terre. Aux papilles blasées Dieu donna la moutarde de Dijon, le raifort et les cornichons con- fits au vinaigre. Mais l'homme, ce bipède sans plumes qui se lasse de tout, d'autre chose et même des cucurbitacées. dit un jour à son cuisinier : — Jean, je te flanque à la porte, si tu me représente encore de jeunes concombres. Alors le cuisinier se mit à faire macérer dans l'acide acétique connu sous le nom de vinaigre d'Orléans, des objets spongieux de foute nature, tels que piments, ognons, melons, groseilles à ma- quereau, pêches, abricots, gourde de pèlerin, pomme de mer- veille, etc., et un tas d'autres denrées plus ou moins raccornies. L'homme cherche toujours, et dernièrement M. Pailleux trou- vait, ou plutôt rappelait l'attention du monde horticole sur VYsum ou capucine tubéreuse, dont on a beaucoup parlé à l'époque de la première apparition de la maladie de la pomme de terre. M. Pail- leux conseille de faire macérer l'Ysanos ; il trouve un goût excel- lent à ce rhizome ainsi préparé ; un autre le trouve détestable ; les — 399 — Boliviens le font cuire et geler et s'en régalent. Laissez donc l'Ysanos aux Boliviens. Poire Sainle-Jnne. — La poire Sainle-Anne est un « fruit de grosseur moyenne, de forme ovale arrondi à ses deux pôles, peau d'un jaune verdoyant, quelquefois d'un beau jaune légèrement lavé de rosat du côté du soleil et granités de petits points fauves clairsemés, chair blanchâtre assez fine, beurrée, très juteuse, fon- dante, très agréablement sucrée. L'arbre est très fertile. » Cette nouvelle poire, obtenue par MM. Joannon père et fils, horticulteurs à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, qui la mettent au com- merce, a l'avantage de mûrir immédiatement après le beurré Gitfard. Les excellentes poires qui mûrissent dans la première quin- zaine de juillet sont assez rares pour qu'une nouvelle et bonne variété de maturité contemporaine, soit la bien venue. La poire Sainte- Anne a, du reste, été dégustée à plusieurs reprises par la commission pomologique, qui l'a trouvé digne d'être propagée. Traitement du Mildiou. — Nous avons signalé dans un des pré- cédents numéros de ce journal, les résultats du traitement du Mildiou par le sulfate de cuivre. Dans le midi de la France, partout où des essais ont été faits en temps convenable, les résul- tats ont été tels qu'on peut actuellement considérer le sulfate de cuivre comme un poison de ce cryptogame. En Bourgogne, des expériences ont également été tentées avec la même substance, et partout son emploi a donné des résultats excellents. Tandis que, dans le Midi, M. Millardet, ainsi que d'autres grands propriétaires se servaient d'une sorte de lait de chaux, tenant en suspension ou en dissolution du sulfate de cuivre (1) qu'ils proje- taient sur les feuilles des ceps de vigne, aux environs de Beaune, on employait les échalas sulfatés ou badigeonnés avec un lait de cbaux et de cuivre, on utilisait la paille d'attache de la vigne en la sulfatant préalablement. D'autre part, M. L. Podichart, de Gigny, a employé une poudre ainsi composée : Chaux grasse 100 kilos. Sulfate de cuivre 20 — Soufre trituré 10 — Cendre de bois 15 — Eau 50 — qui a donné, paraît-il, des résultats extraordinairement remarqua- bles. Le mélange ci-dessus a été parsemé dans plusieurs parcelles (1). Lyon Horticole, 1885, p. 348. — 400 — de vignes dans le courant du mois d'août, au moment de l'appari- tion du Mildew. Dans tous les mélanges dont on s'est servi, c'est évidemment le cuivre à l'état d'oxyde ou de sulfate qui a joué le rôle d'agent toxique. On savait du resie déjà que le sulfate de cuivre empêchait les cryptogames de se développer sur les bois qui en étaient impré- gnés. Comment agit le cuivre contre le Mildiou ? C'est une ques- tion qui ne sera peut-être pas facile à résoudre, mais cela importe peu actuellement, puisque le point capital était de détruire le Mil- diou. Laissons les savants chercher le secret, il faut bien qu'ils trouvent quelque chose, puisque c'est le hasard qui a trouvé le remède. Noms français cl noms latins. — En classant une série de jour- naux horticoles publiés, il y a quelques années, j'ai lu avec plaisir une polémique survenue entre deux horticulteurs lyonnais au sujet des noms de plantes. L'un voulait employer la langue française pour nommer les espèces, l'autre soutenait que la latine était pré- férable. A cette époque, on parlait beaucoup de cette discussion dans le lout Lyon horticole, les uns tenant pour le latin, les autres pour le français. Je me souviens d'avoir entendu à ce propos le dialogue suivant qui rappelle une des plus jolies anecdotes de Chamfort. — Comment peut-il y avoir une dispute sur cela, disait M. F. . .? — Vous avez bien raison, répondait M. S... — Sans doute, reprit M. F..., c'est la langue latine qu'il faut employer, n'estilpas vrai? — Point du tout, dit M. S..., c'est la langue française. — Il est clair, disait un troisième, pour mettre d'accord ces Messieurs, que la langue grecque est infiniment supérieure à la latine et à la française, et il aurait pu ajouter : On commence à y venir. 11 est certain, étant donné nos relations internationales, qu'il est absolument nécessaire de se servir d'une glose de convention pour la nomenclature des plantes. Pour faire accepter ce langage commun par toutes les nations actuellement vivantes les savants ont décidé que l'on se servirait d'une langue morte. On a pris le latin, qu'on assaisonne do grec, quand ce n'est pas le grec qu'on assaisonne de latin. Puis avec le temps, on a mis des terminaisons latines à dos noms allemands, russes, anglais, turcs, italiens, danois, français, etc. — 401 Informations. — Le 10 novembre dernier, M. Paul GirauJ, de Marseille, a déposé sur le bureau de la Société d'horticulture de cette ville, une su- perbe corbeille de Diospyros costata, le meilleur et le plus beau des k'ikis. Co fruit a également été récolté à Condrieu en pleine maturité à la même date par un amateur de Lyon, E. Emile Genin. — On annonce de notre colonie du Congo qu'un des membres de la mission, M. Menas, a installé à Franceville une fabrique d'eau-de-vie d'ananas qui fournit un alcool délicieux rappelant le goût de la chartreusa verte. — M. Alexis Lepère, horticulteur à Montreuii, a été nommé chevalier du Mérite Agricole. — La Cilrus triplera a donné cette année des fruits mûrs, au parc de la Téte-d'Or, à Lyon ; il en avait déjà donné l'an dernier sur le môme individu. — Le sixième fascicule de VArbnret'un Scf/rezianum vient de paraître, il contient les espèces suivantes : Ribes mu/tiflorum, Pinus Bungeanu, Castanei vulgaris var. penduUfolia, Cerasus Copuli et Herincquiana. — Un japonais vient de trouver le moyen de transformer les algues ma- rines en papier très solide ot transparent. 11 paraît même qu'il pourrait rem- placer le verre à vilre. C'est bien possilile ; mais s'il est moins cassant, il est probable qu'il résistera aussi bien moins aux influences des agents atmos- phériques. — Le Comice agricole de Montdidier (Somme), à l'occasion du centenaire de la culture de la pomme de terre dans la plaine des Sablons par Parmen- tier, organise pour lalîn d'avril 1886 une Exposition de pommes de terre, de tous ses dérivés et de tous les engins qui sont employés pour sa transforma- tion. L'introduction de la pomme de terre en Europe remonte à la lin du xvi= siècle; elle a été décrite dans le Pinax et tigurée dans plusieurs ouvra- ges de botanique ; il y en a un beau dessin dans V/Iortus Bijsletensi^, publié en 161.3, sous le nom de Papas pcriianorum. Parmentier a le mérite d'avoir vulgarisé sa culture. — Le Mildew n'est point une importation américaine ; il est connu depuis longtemps en Alsace sous le nom de Milrlau (u se prononce ou en allemand). Le mot Mildon a passé en Amérique avec les nombreux vignerons du palati- nat émigrés et il nous est revenu anglicisé (Bull. soc. agr. de Fr., 806, année 85). Ce qu'il y a de certain, c'est que des vignerons très âgés se sou- viennent très bien l'avoir vu de temps à autre depuis leur jeune âge. — M. Hutin, pépiniériste à Laval, a mis dernièrement deux nouvelles poires au commerce, savoii-; 1" François Hutin, fruit gros, souvent très gros, qui mûrit en octobre, à chair blanche, très fotdinte, juteuse, eiêtaipte de toute pierre ; 2° Madame Caroline d'Airoles, fruit moyen, souvent gros, rap- pelant la forme da Doyenné d'hiver. Chair fine, très fondante, juteuse. Eau abondante, très sucrée, agréablement parfumée. Mûrit en mars-avril. Les caractères que nous donnons de ces deux poires ont été extraits des descrip- tions de l'obtenteur. — M. Besson, pépiniériste à Marseille, met au commerce la nouvelle variété de vigne Le Commandeur, dont voici la description : vigne très vigou- reuse, fertile (hybride du Chéiès et du Joanneno), grappe très grande, làcho et longuement ailée ; grains assez gros, ovoiJes, d'un blanc roux, pulpe cro- quante, sucrée; très bonne; maturité fin août. — La Fédération horticole italienne tiendra à Rome, en mai 1886, sa troi- sième exposition nationale d'horticulture. — Les Américains du Nord signalent une sorte de groseille à maquereau (Ribes uva crispa) comme surpassant les variétés les plus productives du genre. Cette variété qu'ils nomment Winhaais Industrie serait très ferlile. très vigoureuse et aurait des baies rouges d'une belle grosseur. Espérons qu'elle passera bientôt du continent américain en Europe. — 402 — — M. Gaudot, jardiniiîr de jNI. Chôvrier, dans le département de Saône- ct-Loire, a récolté cette année des fruits mûrs à'At-ôustus inedo sur un sujet qui a environ deux mètres. C'est un exemple de plus à signaler de la facilité avec laquelle cet arbuste originaire des provinces méridionales de l'Europe peut mûrir ses fruits sous des latitudes relativement froides. V. Y.-.M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 21 novembre 1885, tenue dans la salle des réunions industrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. Comte, Vice-Président. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière réunion qui est ."dopté sans observations. Correspondance. — Lettre de M. le Préfet du Rhône informant la Société que, dans sa séance du il septembre dernier, le Conseil général du Rhône a voté Tinseription au budget départemental de l'exercice de 1886, d'un crédit de 1,000 fr. à titre de subvention à notre Association. Lettre de M. le Préfet, accompagnant l'envoi d'un exemplaire du pro- gramme du Concours général agricole qui se tiendra à Paris, au Palais de l'Industrie, du 15 février au 4 mars 1886, et de deux affiches annonçant le susdit concours. Lettre de M. Dutailly, député de la Haute- Marne, président de l'Associa- tion ho'-ticole lyonnaise, remerciant notre Société des félicitations qu'elle lui a adressées à l'occasion de sa réélection comme député, et oifrant une somme de deux cents francs pour ê*re convertie en médailles à distribuer aux lauréats de l'Association en 1885. Lettre de M. Condamin, horticulteur à Mornant, remerciant la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. Lettre de M. Boucharlat aîné, remerciant la Société de l'avi ir nommé membre du jury du concours de Chrysanthèmes, mais déclarant, pour des raisons particulières, ne pouvoir accepter ces fonctions. Lettre de M. B. Ghagny, jardinier chez M. de Jerphanion, accompagnant l'envoi d'une fleur monstrueuse de Fuchsia. Description sera faite de cette anomalie végétale. Correspondance imprimée. — M. le Secrétaire général fait circuler les publications illustrées que reçiit l'Association horticole et appelle l'attention des membres sur les notes les plus intéressantes qu'elles contiennent. Présentations. — Il est doniié lecture de 11 candidatures, sur lesquelles conformément au règlement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Sont admis membres de la Société, et à l'unanimité, les candidats présentés à la dernière réunion. Ce sont : MM. Garret (Pierre), jardinier au château de Crary. par Charolles (Saône- et-Loire), présenté par MM. Marihouret (Cl.) et J. Jacquiei'. Reveiller (Jean). horticulteur à Nîmes (Gard), présenté par M\I. Oor- dioux et Pitaval. FoUiet. marehand-grainier, à Annecy (Haute-Savoîe), présenté par MM. F. Morel et Duchet. Perret (J.-B.), jardinier chez M. le baron de Crouzaz, à Pont-de- Beauvoisin (Savoie), présenté par MM Comte et Duchet. Gaillard j^.lules), pépiniériste à Pont-de-Beauvoisin (Isère), présenté par MM Comte et Duchet. — 403 — Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Chavagûieux, chez M. Lachard,à La Pape (A.in), deux Choux-raves hâtif de Vienne, à collet rose, d'un développement dépassant de beaucoup la grosseur ordinaire qu'atteignent ces légumes. Un des exemplaires présen- tés pèse 3 kilog. 150 grammes. Par M. Guerry, jardinier' chez M. Coste, à Caluire, un exemplaire de Poireau à feuilles panachées; M. Guerry déclare avoir apporté ce spécimen pour démontrer combien la paaachure était constante ; il rappelle que la même plante a été déjà soumise à l'attention de la Société et qu'elle a été présentée au Concours régional de notre ville en mai dernier. Cet apport était accompagné de beaux exemplaires de Poireau gros de Rouen et P. de Carentan, ainsi que de belles racines de Scolyme d'Espagne, dont les plantes, semées au mois de mai, se sont bien développées. M. Perreton dépose sur le bureau une feuilede Musa Ensetedont une partie de la nervure médiane s'est divisée et déjetée, ainsi que le limbe de la feuille ; une feuille de Strelitzia régime présentant deux limbes accolés dos à dos. A propos de la feuille de ce Strelitzia, M. Comte dit que ce cas tératolo- logique se présente assez souvent dans les cultures et que le froid doit être une des causes principales de cette particularité des feuilles, il ne l'a observé que lorsque les plantes n'ont pas suffisamment de chaleur. Par M. Chardon, jardinier chez M. Clayette, rue de l'Enfance. Lyon, des fruits, des rameaux aussi chargés de fruits et portant encore des fleurs de framboisiers ; cette variété dont il ignore le nom se recommande par la bonne qualité de son fruit et par sa fructification prolongée, qui com- mence en juin et se prolonge jusqu'aux gelées. M. Jacquier père suppose que c'est la variété Falstoff, mais il ne peut l'affirmer. M. Chardon avait joint à ces framboises des plantes de Chicorée frisée de Meaux et de Scarole verte maraîchère à cœur plein. Par M. Chaninet, horticulteur à St-Priest, une pomme de semis, que M. Fougère l'a prié de présenter pour être soumise à l'appréciation des pomologistes de notre Compagnie. Par M. Hoste, horticulteur, 10, rue des Dahlias, Lyon-Monplaisir, des variétés de Chrysanthèmes, dont ci-dessous la liste : L'Incroyable (Délaux) , rouge sombre, bords jaunâtres. Le Surprenaut (Délaux), ponceau à re- vers jaune vif très apparents. Tricolore, à trois couleurs, jaune, rose et carmin. Président Lavallée, rouge brun, fleur énorme. Jules Délaux, cramoi.si, fleurs énormes. M. Viviand-Morel , jaune marginé de blanc. Lord Hardinge, rose pointé blanc, forme incurvée ou pivoine. Soleil couchant, forme alvéole. Simon Délaux, grenat, tr. gr fleurs. La Géante de Valence, blanc carné. M. Fernère, rose et blanc, alvéole. Par M. Masson, 20, rue St-Denis, Lyon-Croix-Rousse, une fraise et des pieds de fraisier de Quatre-saisons d'un semis fait en 1884 de la variéié Joseph Schwartz, les fruits se maintiennent d'une grosseur égale pendant toute l'année, coloris rouge cerise passant au blanc rose; les pieds présentés, quoique la saiison soit très avancée, ont des hampes couvertes de fleurs et de fruits. Avec cet apport, M. Masson présentait des plantes de la variété de fraise des Quatre-saisons Belle de Meaux. A propos de cette présentation, M. Masson avait apporté des pieds de frai- sier, issus des coulants de l'année, il fait remarquer, qu'en raison de la séche- resse qui cette année a été de longue durée, bon nombre d'amateurs et de cul- tivateurs de C3S plantes ont vu périr une partie de leur collection de fraisiers. Les coulants étant petits et peu racines, il dit les avoir repiqués en pépi- nière le 1" septembre dans du sable de rivière et, le 20 du même mois, du rosettes avaient des racines de 10 centimètres de long et se trouvaient bon- nes à être mises en place. ~ 404 — Par M. Pernet-Dao>ier, rosiérisle, chemin des Quatre-Maisons, Lyon, une Roje thé très remarquable, qui lui a été adressée par M. Pernj", sous le nom di La F^cige. (Voir Li/on-IJorricote, n° 22.) Par M. Clapot, maraîcher à Monplaisir, une collection de légumes : Carotte nantaise sans cœur, Céleri plein blanc, Chemin, Céleri turc, P^^ir^aj de Carentan, P. long gro; de Nîmes, Scarolle blonde, Navet à collet lo e. P.ir M. Alégatiére, horticulteur, Lyon-Monplaisir, un pied de Rosier franc de pied (R. Poljantha) variété Miniature, dont les racines sont garnies de chevelu et les tiges chargées de boutons et de fleurs; on en compte plus de 100 sur un petit sujet ; le présentateur fait ressortir tous les avantages de cette nouvelle variété dont il est l'obteateur, soit pour la culture en pots et le transport; elle supporte très bien les voj'ages et, grâoe à ses nombreuses racines, elle est d'une loine reprise, et malgré la transplanta- tion elle continue toujours à fleurir. (Voir Lyon-IJorlicole 1885, w 23.) M. Alégatière appelle l'attention de l'assemblée sur l'emploi des conferves qui envahissent nos bassins, pour l'expédition des plantes. Ces algues ont l'avantage de conserver longtemps l'humidité et tiennent très bien hs racines en bon état de fraîcheur pendant assez loDgtemps. Pai- M. Liabaud, montée da la Boucle, 4, Lyon-Croix-Rousse, ua pied à'AiifJinrium carneum en fleurs. Cette plante est le produit d'un Anthurium ùrnutuin fécondé par 1'^. Andrcnmim. C'est une variété très robuste, extrê- mement florifère, dont l^s fleurs durent plusieurs mois sans s'altérer, ce qui rend cette nouveauté très précieuse pour la décoration des appartements. Par M. Perrot, montée do la Boucle, 6, Lj'on, un pot d'ŒiUet ardoisé (de semis) d'un coloris violacé. Cette plante paraît être très remontante. Par M. Perreton, chez .NL Fittler, montée dd Balmont, 86, L3'ûn-Vaige, des fleurs coupées d'un Œillet de semis, très odorantes, bien faitis. à pétales fimbriées, d'un coloris blanc pur, maculé et pointillé de rose légèrement carminé; les fleurs sont bien pleines et d'une bonne forme et tenue.. M. Viviand-Morel appelle l'attention de la réunion sur un cas de tératologie végétale que présente une fleur de Fuchsia, variété Miss Welc/ie, adressée par M. B. Chagny. 11 y a, dit M. Yîviand-Morel, hypertrophie do la corolle, la fleur a 28 étamines et un seul pistil, il faudrait pouvoir arriver à fixer cette monstruosité. (Voir Lyon-horticole 1885, n° 23.) M. Hosta dit avoir observé plusieurs fois des cas de ce genre dans ses cul- tures. Pour juger tous ces apports, il est nommé trois commissions. Pour les cultures maraîchères et les fruits sont nommés MM, Riv)iie fils, Berthier, Lille, Perretou, Bouoharlat jaune ; pour la floriculture, MM. Chré- tien, Labruyère, Jusseau, Tjassonnerie ; pour juger et approuver le mérite de la rose La Neige, MM. Duchet, Charreton et Liabaud. .Ap ùj t'x men, les commissions proposent d'accorJer : A M. Clapot, une prime de P" classse, pour l'ensemble de son apport. A M. Chardon, — 1" — — ses fiamboises. A — — 2° — — ses légumes. A M. Liabaud. — 2" — — son Anthurium carneum. A M. Perrot, — 2' — — son œillet de semis. A M. Guerry, — 2" — — l'ensemble do son apport mais plus spécialement pour les Scolymes. A M. Masson, une prime de 2° classe pour son apport et pour sa rucihode de multip'lioation des fraisiers des Quatre-saisons par le semis. A M. Perny. une prime de P^ classe, à la rose présentée par M. Pernet- Ducher, sous' le nom de La i\eige, la Commission trouve que ce sera une plante de 1" mérite. Toutes ces propositions mises aux voii sont adoptées à l'unanimité. ■ Pour les autres apports, l'inscription au prooès-vcrbal est accordée, et la Commission chargée d'apprécier l'apport de Chrysinthèmes, quoique très méritant, n'a pas jugé à propos de lui aecorder une récompense, le oonours de Chrysanthèmes ayant eu lieu il y a peu de jours. — 405 — L'assemblée décide, qu'a l'occasion de la distribution des récompenses aux lauréats des divers concours organisés par notre Société, ainsi que du Con- cours de Chrysanthèmes et des récompenses accordées aux apports sur le bureau, la réunion de décembre sera suivie d'une assemblée spéciale et à laquelle il sera donné une solenn'té particulière. A la suiti de la distribution des récompenses, un banquet sera ofl'drt au président de notre Compagnie et à la presse lyonnaise. La commission chargée d'orga;;iser le banquet, nommée par acclamation, se compose de MM. Com'e, Musset, Labrujère et Jacquier père. La prochaine réunion de décembre, la séance est fixée à une heure pré- cise et la distribution des récompenses à deux heures. M. Carie rappelle que dans une des précédentes séances, il a été nommé une commission dite « des intérêts horticoles n, cette commission s'etant réunie déjà plusieurs fjis, désirerait rendre compte de ses travaux et demande la mise à Tordre du jour de cette question à la prochaine réuiiion. Une discussion s'engage à propos de cette question, à laquelle prennent part MM. Riveire fils, Carie, [;abrujére et Viviand-M^rel. L'assemblée décide qu'à l'occasion de la distribution des récompenses, qui doit avoir lieu dans la séance de décembre, cette question soit mise à l'ordre du jour de li réunion de janvier. M. Cousançat fait observer que c'est dans cette séance que se fait géné- ralement le dépôt du i apport de la commission des finances, et demande la priorité pour la lecture de ce rapport et la discussion du budget. L'assemblée, consultée sur cette question, émel un avis fnvorable. En conséquence, l'ordre du jour de la séance de janvier 1886 sera ainsi fixé : 1° Rapport de la commission des finances ; 2° Discussion du budget provi>ionnel ; 3° Rapport de la comroi.s^ion des intérêts horticole?. La séance est, levée à quitre h ures. Le Secrctaire- Adjoint, J. ÎSicolas. Les Fougères qui fleurissent « Li Fougère fleurit la nuit du plus grand jour de l'an, et à l'heure même qu'elle est défleurie, sa graine est mûre et tombe en terre; et si on ne se trouve tout à l'instant, on n'en peut voir la fleur, ni moins amasser la graine. Les charlatans disent que tout cela advient la veille de la Saint-Jean. » 11 y a encore de braves gens qui croient à cette vieille histoire ; j'ai même connu une personne qui paya 25 francs un rhizome de Fougère mâle, parce que le bisque (colporteur), qui le lui avait vendu, certifiait que c'était la vraie Feugiérc, que les Grecs nom- maient Blechnos, et qu'avec cette plante, à l'heure de minuit, le jour de la Saint-Jean, il pourrait découvrir des trésors cachés. 0 bêtise humaine ! Et remarquez que le colporteur avait ajouté que cette Fougère donnait, au moment de sa floraison, une lumière éblouis- sante. On sait que les anciens avaient des idées singulières sur les Fou- gères; sans compter les autres, qu'il me suffise de rappeler qu'ils croyaient qu'elles guérissaient les plaies faites avec des roseaux. De cette croyance, ils avaient tiré la conclusion suivante : « Là où il — 406 — i\ OphioglosBum vulgatum. y a beaucoup de roseaux autour de la Feugière,Ia Feugière meurt; mais là où il y a beaucoup de Feugière autour des roseaux, les roseaux meurent. » Linné a donné le nom de Fougère mdle à une espèce bien diffé- rente de celle que les anciens connaissaient sous ce nom, car leur Fougère mâle était le Pteris aquilum si répandu partout. Si dans la plupart des genres de Fougère, la fructification est cachée sous les feuilles (frondes), il -^ en a en revanche quelques sortes où cette fructification est beaucoup plus apparente et se pré- sente d'une manière très évidente sur des frondes spéciales. Parmi les espèces qui se montrent ainsi, on peut citer VOsmunda irgalis, VOpliioglossumvulgaUim, le Bolrijcliium Lunaria, etc. L'Osmonde royale est une des plus belles Fougères qui croissent en Europe. On la nomme souvent Fougère aquatique. Fougère royale, Fougère fleurie. Je m'étonne qu'elle ne soit pas plus fi'é- quemment cultivée, car elle est infiniment plus remarquable que beaucoup d'autres qu'on rencontre dans tous les jardins. Je pense que l'ignorance des conditions qui favorisent son développement est la seule cause de son abandon. Pour croître avec vigueur, il faut à l'Osmonde royale de l'ombre et beaucoup d'humidité. Elle vient très bien dans les terrains humides, les fossés des prairies tourbeuses et autres lieux marécageux. On la trouve dans presque toute l'Europe : en France, en Suisse, en Allemagne, eu Hollando, en Danemark, en Suède, en Angleterre, en Turquie, dans la Russie méridionale. L' Ophioglossum vulgnlum, plus connu sous le nom de Langue de Serpent, n'offre aucun intérêt considéré au point de vue horticole, c'est une espèce botanique singulière, qui ressemble très peu aux — 407 — .^cXc24 ■!'':■ Osmunda regalis L. autres Fougères. On la rencontre également à peu près dans toute l'Europe. Le Bolnjcliium Lunaria est dans le même cas que la Langue de Serpent, c'est une curieuse Fougère qui se plaît dans les hautes montagnes où les botanistes la récoltent avec plaisir. L. S. — 408 — Conditions dans lesquelles il faut employer le sulfure de carbone Nous croyous utile de reproduire ici les conditions dans les- quelles le sulfure de carbone doit être appliqué pour produire tout l'effet qu'on est en droit d'en attendre dans le traitement des vignes phylloxérées. Ces conditions ont été parfaitement étudiées et très clairement exprimées par M. P. Vinçay, professeur dépar- temental d'agriculture, et M. le docteur Crolas, professeur à la Faculté de Médecine de Lyon, dans un rapport sur les Travaux du Comité et des Syndicats dans le département, adressé à M. le ministre de l'Agriculture. Nous regrettons que la longueur de ce document ne nous permette pas de le reproduire en entier; nous en donnons seulement les conclusions : « Disons d'abord que l'expérience a prouvé que les résultats obtenus dans certaines conditions de sol, sans être nuls, ne sont pas assez complets pour que le vigneron ait intérêt à faire le trai- tement. « Ces conditions sont les suivantes : 1" Lorsque le sol, quelle que soit sa nature, a moins de 30 centimètres de profondeur; « 2" Lorsqu'il est composé, en grande partie, d'argile qui le rend compacte et que le sous-sol est imperméable. « Dans le premier cas, la diffusion des vapeurs de sulfure est trop rapide, elles ne séjournent pas assez dans le sol. « Dans le second, la diffusion ne se fait que très difficilement, ces terrains, appelés vulgairement (jouiieux, étant presque toujours saturés d'eau. « Les vignes plantées dans l'une ou l'autre de ces deux caté- gories de terrains, constituent heureusement l'exception pour notre région. (( Toutes les vignes qui sont en dehors de ces deux conditions, peuvent et doivent être défendues, et le succès est assuré si l'on suit strictement les indications suivantes : « 1° Traiter les vignes dès la première apparition de l'insecte- (( 2° Traiter l'ensemble des vignes envahies et non pas seule- ment les taches ; « 3' Appliquer le sulfure à la dose de 18 à 20 grammes par mètres carrés, ne jamais dépasser cette dose ; « 4° Faire les injections entre les ceps, de façon à comprendre chacun d'eux entre quatre trous, en évitant de toucher la souche avec le pal ; « 5° Avoir soin de boucher exactement les trous de pals immé- diatement après l'injection du sulfure ; 6° « Avoir soin de toujours laisser égoutter les terrains forts, qui retiennent longtemps l'eau, après les pluies abondantes ou la fonte des neiges ; — 409 — 7" « Cesser les applications aux deux époques de l'année où la sève se met en mouvement ; S° « Cultiver avec soin et fumer convenablement les vignes trai- tées; « Les bons résultats qu'ont donnés, soit dans les champs d'expé- riences, soit chez les propriétaires, les traitements d'été, nous per- mettent de les conseiller sans arrière-pensée, toutes les fois qu'une tache fera son apparition dans un vignoble, et que l'on n'aura pas pu appliquer le sulfure au printemps ou à l'automne par suite du mauvais temps. « Nous devons signaler un fait important, sur lequel notre atten- tion a été attirée par un certain nombre de vignerons, et que nous avons vérifié nous-mêrae. Pendant la période de l'année où le phyl- loxéra habite les racines superficielles et le collet des souches, c'est-à-dire à la fin du printemps et pendant l'été, il y a avantage à ne pas introduire le sulfure à une trop grande profondeur. Il faut au contraire le déposer à 15 ou 20 eenlimèlreii ; de cette façon, les vapeurs, qui sont lourdes et ont toujours une tendance à descendre, tuent d'abord les insectes qui sont dans les parties du cep, voisines de la surface du sol, et vont ensuite agir sur ceux qui habitent plus profondément. » Médailles accordées pour apports sur le bureau de l'Association horticole lyonnaise pendant l'année 1885. Médaille d'or, M. Liabaud. — d'argent, grand module, MM. Morel et Verne. — — MM. Boucharlat jeune, Chavagueux, Charre ori, Ciapot, Corbin, Crozy, Deville joune, Gaerry, Hoste, Masson, Roehet, Rozaiu-Boucharlat, Rivoire fils, Sjhmitt, Viilard. Médaille de bronze, MM. Bellin, Beraaix, Beurrier, Caillât, Chardon, Champalle, Combat-Cordier, F. Gaillard, Gittel, M"" Joly, Messat, Nicolas, Perny, Pernet-Ducher, Valette. CATALOGUE LÉONARD Lille ei Benet, horticulteurs, marchand-grainiers, 7 et 9, cours Morand, Ljon. — Catalogue, pris-courant général de graines potagères, fourragères, de fleurs d'arbres, etc. Ce Catalogue, in-8° de 5G pages, contient, avec de très nombreuse) gra- vures de légumes, de fleur?, etc., des fac-siiiùk iudiquant ce qui concerne le semis et la culture des plantes. Nouveautés con: ernant les fleurs et les légumes; nombreuses variétés des plus beaux genres horticoles : Prime- vères. Œillets, Balsamines, Mimulus, Cinéraires, Giroflées. Plantes de serre : Dracœnas, Agave?, Coleus, Calcéolaires, Abutilons, etc. Fournitures horti- coles, coutellerie, étiquettes, mastic à grefler, librairie horticole, etc. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. TABLE DES MATIÈRES Pages Abutilon à fleurs doubles. ... 24 Acclimatation 90 Acer dasvcarpum S^ri Aconits (Note sur les) 3i7 Acros'ichnin alcicorne 96 Adaptation des espèces au sol. . 295 Adiantuni obliquum 52 Adonis vernalis 15 Agave maculata 381 A?ri(ultiire au Tonkin 110 Alocasia Pucciana 52 — rœiinœ 53 Altises (Destruction des) .... 90 Aphorismes sur les plantations . 341 Amadouvier 30 Ampeligèue 2ti0 Andropogon muricatus 76 Anona squamosa 131 Anthurium Margaritœ 53 Antliyllis vulneraria 58 AracUis bvpogœa 114 Arbousiers 378 Arbies (Plamation le long des routes) 34 Arbuste vigoureux 125 Al rosement pendant les chaleurs. 210 - 241 — des arbres 245 Arundo donax 30 A^arum europeum 30 Asclepias syriaca 294 Asperges (Notes sur les) .... 11 — (Culture comparative) . 243 Association borticole grenobloise. 44 Assujétissement des arbres nou- vellement plantes 74 Bambous 45 et 212 Bergamotte Sannier UO Bernard de Jussieu (Statue de) . 6 Beschorneria Descoteriana ... 53 Beurré Fouqueray 349 Bibliographie 240 Bilbergia Breauteana 229 Binages 2:^6 Bixa orellana 279 Boronia megasiigma 139 Bouturage des Camellias. . . . 228 Brunswigia magniÊca 109 Bnttage des pommes de terre. . 2^2 Caltha palustris 370 Camellias (Bouturage des) . . 228 Cannas de semis 359 Caoutchouc (No .velle source de). 212 Carotte (Culture de la) 39 Catalogues, 20, 40, 72, 88, 104, 120, 136, 152, 168, 200, 224. 272, 288. 308, 343, 3fi0. 396 Cattleya autumnalis 331 Cerasus Mahaleb 313 — serotina 383 Ce. eus paucispinjs 53 Certificats d'origine 271 Champignons vénéneux (Connais- sance des) 22 Chêne gigantesque 365 Pages Chionanthus virginica 157 Chou de Bruxelles (Origine du) . 310 Chrvsantbèmes (Plébiscite en fa- veur des). 24, 27, 31, 70 — d'été 280 — japonaises 351 — a Londres 375 Cinéraires hybrides 107 Cnrus triplera 27 Cladrastis tiactoria l'Jl Climatologie 122 Cœlogyne cristata 109 Coleus 7 Concours de Chrysanthèmes. 314, 368, 361 Concours spéciaux. . 300 à 303, 321 Conservation des fruits 156 Corbeille d"or compacte .... 106 Cordiospermum 296 Crassula stachyura 367 Cr.)issance des arbrcS 85 Culture du Fraisier 393 — potagère 39 Cyclamen hederœfolium .... 9 Cyrtopodium jiunctatum .... 293 Damasonium stellatum 356 Darlingtoniacaiiforuica (Culture) 116 Dattier (Fructification à Mont- pellier) 124 Dendi'obium Hasselti 53 Dents et horticulture (les) . . . 291 De.-truction de la mousse des ar- bres 75 Dictionnaire des roses 255 Dracœna Draco 15 Dragante 1.5 Echinocereus phœniceus .... 90 Edelweiss 276 EfieuiUement 346 Empotage 43 Empoisonnement du sol . . 77, 97 Encre au bichromate de potasse. 255 Engrais d'escargots 124 Errata 43 Escarbilles de coke (leur usage). 211 Esp ce {A. propos de 1") 93 Es.-impleur 141 Eucalyptus Mulleri 292 — (Usages ,'e 1") ... 293 Evoi.ynuis europeus variegata. . 53 Es position dWnvers 283 — de Châlons 267 — de Genève 233 — de Lyon, 6, 169, à 186, 191 à 202, 213 — de Mâcon 319 — de Marseille .... 303 — de Villefranche ... 277 Feuilles >.t omidon 291 Flore d'Europe 2'26 — de Porquerolles 4 Fourmis (Eloignement des). . . 292 Fraise Roi Henry 349 FiitiUaires (Note sur les) . . . « 338 Fuchsia (Le premier) 123 — 411 Fuchsia moustrueux. . . Fusains à feuilles persistantes, Ginfrembre. . . Greffe Noisette . — en hiver . 379 352, 372 81 5 3 312 — de la vigne (Traitement de la) 293 — Gaillard 389 Guêpes (Destruction des). . . . 139 Gui( id. ) 156 Haricot et soleil 245 Hicmanihus Katherinœ 53 Histoire des herbiers 325 Hoteia japonica 75 Ilottouia palustris 17 Humus (son rôle dans la végéta- tion) 46 Hydrocotyle vulgaire 370 Impatiens Sultuni panaché . . . 383 Influence de la température de l'eau d'arrosage sur les plantes 24 1 liis (Espèces d") 130 — Kœmpteri 128 Ixora Pilgrimi 53 Jardins de la rég. de l'oranger . 287 Jussieua granditiora 278 Juncus zebrinus 141 Lastrœa œmula 60 Leontopodum alpinuoi 276 Leonotis leonurus 75 Limaces (Destruction des) ... 92 l.iitoral de )a Provence .... 249 Lumière (Influence sur les plantes de serre) 200 Luzerne (Falsification des grai- nes de) 70 Lychnis (Espèces de) 205 Mandragore 112 Marronniers de Bellecour . . . 358 Msrsilea 357 ]\!asdevalia 187 Mastic pour les serres chaudes . 85 Matricaria indica 281 Mildew 106, 348 Molle 15 Mulots (Destruction de?) .... 92 Multiplication des plantes uni- caules 294 Mure, murrn, meuron 291 Narcissus serotinus 290 Nirds 16 Nelumbium (Multiplication des). 227 Nigelles (Note sur les) .... 299 Noisettes 30, 303 Noms de plantes (Les vieux) . . 15 Nouvelle grefl'e de la vigne . . . 389 Nvmphœa flava 275 (Eillet J. Beurrier 297 — perpétuel 76 — remontants-culture . . . 277 Oïdium (Destruction de 1') . . . 309 Orchidées (Prix de quelques) . . 383 Origine de quelques poires. . . 138 Orthographe horticole 67 Panachure 154 Pèches américaines 310, 350 Pages Pelargonium à grandes fleurs (bouturage) 363 Pentstemon panaché 7 Peronosposa viticola 332 Persil à grosse racine 275 Pervinca 30 Phylloxéra (Note sur le) .... 4, 329 Physiologie 41 Piqûres d'abeilles (Remède con- tre les) 229 Pivoines en arbre 102 — (Révision du genre) . . 311 Plantation des arbres 74 — — d'avenue . 383 — (A propos des) . . 330, 341 Plantes (Concours relatif aux noms vulgaires des). . 228 — (Dégénérescence des). . 23 — ictyophage 293 — japonaises. . , . . . 21 — de marais 355, 369 — naines 315 — succédanées du café . . 23 — (Les vieux noms de) . . 29 Plâtre phosphaté 42 Plectranthus fructicosus .... 382 Plomb des arbres fruitiers . . . 365 Poires du Cap 157 — Pierre Joigneaux. . . . 333 — d'hiver 27 — monstrueuse 349 — nouvelle 332 — (Observations sur les) 17. 56, 88, 119, 150, 168. 286, 307, 395 Pollen (son influence sur les ca- ractères des hybrides) .... 0 Pommes de terre (Nouveau pro- cédé de multiplication). . . . 165 Pommes de terre (Buttage des) . 222 Pont de la Guillotière 189 Porlulacca sedoïdes 296 Pots à double compartiment . . 220 Primula auricula 17 Primevère de Chine 108 Primula mollis 134 Pritchardia 275 Prix de la Société d'encourage- ment 311 Procès-verbaux des séances de l'Association, 25, 61, 93, 126, 158, :.'02, 229, 261, 295, 334, 365 Prune d'Ontario 101 Prunes (Séchage des) 306 Prunier japonais 75 Pucerons (Destruction des). . . 293 Puceron lanigère (Destruction des) 140, 275, 365 Pulsatille 31 Pyrethrum indicum 281 Rabelais horticulteur 377 Raisins américains 334 Ranunculus lingua 355 Recettes utiles 151 Règlement des apports 28 Repiquage des plantes 106 Rempotage 43 Rhododeudrnm Cavroni .... 53 — 412 Pages Rocouier 279 Roses teintes 5 — de 25.000 francs 106 — nouvelles 256 — (Classification des) .... 331 — au xvi<^ siècle, 145, 161, 217, 235, 246, 263 — Lusiadas 303, 389 — Souvenir de Victor Hugo . 333 — La Neige 304 Rosa polyantha . . 59, 63, 346, 367, 379 Rosier (Culture retardée du) . . 258 — sauvage pour li greffe. . 50 Ruta graveolena 135 Salvia 382 Sarracenia purpurea 49 Scirpus zebrinus 141 Sécateur et serpette 345 Séchage des prunes 3U6 Semis (Note sur les) 57 Semis (C'est un) 257 Ser(.ientine 30 Siiio-Boii 128 Soufrage de la vigne 155 Stachys affinis 187 Stephaaotis floribunda 51 Stratification des graines. . . . 273 Strelitzia regiuce 64 Sujets à gretler 59 — et grefie 312 SurgrefFage 59 Pages Taille des arbres 41 — — nouvellement ph rites. . . 107 — des arbustes 44 — de la vigne 69 Tarifs des chemins de fer. . . . 209 Tavelure des poires 4 Terrine cari'ée 83 Theoiihrasta Jussieui 122 Tilleul 29 Tomates teintes 277 — Roi Humbert 336 Transformation des vrilUs ... 91 Travaux des jardins, 19, 54, 86, 117, 148, 207, 238, 270, 307 Tulipa cretica 124 — sylvestris 228 Typha latifolia 369 Utricularia 293 Vanda RoUissonii 331 Van Mons (Théorie de) 137 Valeriana celtica 17 — dioica 369 Variétés (De l'obtention des) . . 35 Véronique d'Andt-rson 81, 392 Vers blancs(Dest:uction des). . 142, 157 Vétiver 76 Vriesea retroflexa 54 — - Warm ngii 54 Wash'.ngtoiiia l'ubusta 275 Zini>; ber officinale 80 TABLE DES FIGURES V: ses Aconits 318 Acrostichum alcicorne 96 Adonis vernalis 16 Amadouvier 30 Auona squammosa 131 Arachide 114 Arbres d'avenues 385 à 387 Arundo donax 30 Asarum europeum 30 Bixa orellana 279 Botrychiura lunaria 4 '0 Caltha palustris 370 Cyclamen hederœfolium .... 10 Damasonium 356 Dracrona Draco 10 Uragante 15 Fritillaria imperialis 339 — meleagris 338 — pcrsica 339 Greffe (5ailL,rd 392 Hottouiu palustris 17 Hydrocotyle vulgaris 370 l.olium temulentuni 16 Lychnis grand tlora 105 Mandragore officinale ...... 113 Marsilea 357 Nigelles i99 Ophioglossum 406 Osmunda regalis 407 Pervinca 30 Primula auricula FulsatiUa Ranuuculus aquatilis — liugua Rosa alba 2 — alpiua — céutifolia — cinnamomea — Dama^cena — eglanteria — lactea — lutea — — sini^lex — Milesia — pimpinellifolia -- prœatstiiia — prcvincialis — — U albo. . . . — lubicunda — riibro uigricans — sylvestris '' Ruta graveolens Sarracenia purpurea. . . Schinus molle Serpentine Strelitzia reginoî .... Typha latifolia Valeriaua celtica .... — dioica. . . ■ . Zingibcr officinale. . . . 17, 219, Pages 17 31 357 350 218 265 147 247 237 265 163 147 162 163 248 147 147 246 236 162 220 135 49 31 30 65 369 17 369 80 Lyon. — Imp. du Salut Publie. — Bellon, r. de la République, 33 HUITIEME ANNEE 18 8 6 LYON-HORTICOLE REVUE BI-MENSUELLE D'HORTICULTURE PUBLIÉE AVEC LA COLLABORATION DE L'ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE PRINCIPAUX COLLABORATEURS MM. ALPHONSE KARR, BELLISSE. A. BERNAIX, BOUCHARLAT aine. CHARRETON. CHAUDY, J. CHRÉTIEN, B. COMTE, B COUSANÇAT , CROZT FilB aîné, Th. DENIS, Ph. DEVILLE, DUCHER, L -C. GAILLARD, F. GAULAIN, GORRZT HOSTE , C. JACQUIER , J. JACQUIER , LABRUTÉRE Fils, LIABAUD, L. LILLE, J. MÊTRAL. Fque BIOREL, J. MORIN, MUSSET, J. NICOLAS. PELLETIER, HOCHET, etc., etc., etc., etc.. Tiédacteur en Chef : VZ V I AN D-MOREZ. LYON IMPRIMERIE DU SALUT PUBLIC 33, RUE DE I.A RÉPUBLIQUE, 33 18 8 6 1886 JANVIER N" 1 CHRONIQUE Les primes d'honneur de l' horticulture et de f arboriculture. — Enfin nos réclamations n'auront pas été inutiles. L'an dernier, à l'occa- sion du concours régional du Rhône, une demi-douzaine de con- currents étaient inscrits pour prendre part au concours relatif à la prime d'honneur à l'horticulture. Il y avait, si je m'en souviens bien, cinq pépiniéristes et deux maraîchers, et un seul prix à décerner. Comment d'abord établir un jugement sérieux entre des cultures d'arbres et de légumes? Si les arbres sont superbes et l'établissement bien tenu, les choux et les carottes peuvent être hors ligne. Devait-on primer les carottes ou les poiriers? Mainte- nant, si trois concurrents étaient ex-œquo, lequel devait décrocher la timbale, puisqu'il n'y avait qu'une prime? Un seul devait l'avoir ou personne. J'ai eu l'honneur d'être désigné pour faire partie du j'iry, 0:1 compagnie de MM. Sénelar et Vermorel et connaissant les établis- sements de quelques-uns des candidats, sachant qu'ils avaient une grande valeur pour la plupart, nous demandâmes à M. le préfet, de pouvoir, si le cas se présentait, partager la prime. Il nous fut répondu que la chose n'était pas possible, que le texte ministériel était formel à cet égard. Nos successeurs prirent sur eux ce par- tage, et ils firent bien. La preuve qu'ils eurent raison, c'est qu'au- jourd'hui ce partage pourra se faire légalement. Voici, en effet, le nouveau texte qui régit la matière : Par arrêté en date Ju 31 octobre dernier, le ministre de l'Agriculture a décidé qu'à l'avenir, dans chacun des départements où se tiendront les Con- cours régionaux agricoles, les prix et récompenses qui suivent .=ePont décer- nés concurremment avec les récompenses prévues par l'arrête du 28 décem- bre 1880. Prime d'honneur à l'arboriculture. — Un objet d'art de 300 francs et une somme de 2,000 francs seront mis à la disposition du jury pour être décernés aux cultivateurs établis, uniqu3ment pour la vente des produite maraîchers — 4 — ou des fruits qui auront présenté les établissements les mieux tenus et du meilleur rapport. Le concurrent classé le premier recevra l'objet d'art à titre de prime d'honneur et una somme d'argent qui sera déterminée par le jurj. Prime d'honneur à i horticulture. — Un objet d'art de 300 francs et une somme de 2,000 francs seront mis à la disposition du jury pour être décernés aux horticulteurs-fleuristes et aux pépiniéristes présentant les Jardins et les pépinières les mieux cultivés, les mieux tenus et du meilleur rapport. L'horticulteur ou pépiniériste classé le premier recevra l'objet d'art à titre de prime d'honneur et une somme d'argent qui sera déterminée par le jury. Ces prix étant réservés aux arboriculteurs, horticulteurs et pépiniéristes de profession, les amateurs, les jardiniers des particuliers, les propriétaires de parcs et de jardins d'agrément ne seront pas admis à concourir. Des médailles de bronze accompagneront les prix autres que la prime d'honneur. Description de fraises nouvelles. — On sait que la plus mauvaise gravure vaut mieux, pour faire connaître une plante, qu'une bonne description, mais ce n'est pas une raison suffisante quand un obten- tenteur donne en même temps une gravure et une description de ne pas les faire accorder entre elles. C'est cependant ce que vient défaire M. de Gœschke. Il publie dans un journal horticole le dessin de quelques fraises énormes, notamment d'une qui porte le nom de Kœnig Albert von Sachsen qu'il accompagne de cette dia- gnose : Fruit énorme, de forme régulière, ovale arrondi, à sépales appliqués. Couleur rouge cerise orangé brillant ; grains bruns sail- lants. Chair rose passant au rouge en pleine maturité, d'un goût aromatique exquis. Plante à végétation vigoureuse et d'une ferti- lité inouie. Moyenne saison. Si je regarde le dessin, le fruit est, en effet, énorme (il mesure près de 10 centimètres dans son plus grand diamètre), mais il n'est pas du tout de forme régulière , encore moins ovale arrondi. Quant aux sépales appliqués, j'en aperçois quelques-uns qui se dressent contre le pédoncule. Et puis, qu'est-ce, je vous prie, cette couleur rouge cerise orangé ? s'il est cerise, ce rouge, il n'est pas orangé, l'un excluant l'autre, Fertilité inouïe .... brr, je me sauve. Pommes de lerre à Londres. — Dans une exposition spéciale aux pommes de terre, qui s'est tenu à Londres, dernièrement, des prix ont été accordés aux variétés suivantes : Cardinal, kidney rouge ; Schuolmaster, blanche ronde ; Edgcole Seedling, blanche ; Chancellor, kidney blanche ; Mister Bressec, rose; Beaulij of Hebron, supérieur à l'Early rose ; ficarof Laleliam, violette tardive et Beading Bussel, ronde rose demi-hâtive, classée en première ligne. Des certificats de première classe, dit le Moniteur d^ horticulture , ont été décernés aux quatre nouveautés suivantes qui ont subi, avec — 5 — trente-huit autres, deux années d'expériences dans les cultures de Chiswick. Ce sont : Général Gordon, ronde blanche demi-hâiive ; Failli, ronde blanche hâtive ; The Colonel, kidiiey blanche, donnée comme très productive et New Fluke, kiduej blanche. Vue serre de roses La Reine en fleurs le \" janvier. — L'art de forcer les plantes à fleurir en contre-saison fait tous les jours de nouveaux progrès; nous en avons la preuve, et c'est notre collègue, M. Pécoud, horticulteur à la ViJlette, à Lyon, qui se charge de nous la fournir. En effet, ceux de nos confrères qui s'occupent de forcer les rosiers savent que si on obtient assez aisément des roses hybrides en fleurs dans le courant de février et de mars, la chose n'est plus aussi facile quand il s'agit d'avancer cette époque seule- ment d'un mois. On donne la température convenable, aussi bien en novembre et décembre qu'en janvier et février, mais les rosiers eux donnent des rameaux stériles et non des fleurs. Il paraît que M. Pécoud, qui se livre du reste avec beaucoup de succès au for- çage des lilas et des rosiers, a trouvé le « joint » pour que les rosiers qu'il force fleurissent au commandement. Nous lui avons rendu visite le 2 janvier de la présente année, et nous avons vu chez lui une serre entière de roses La Reine et Jules Margottin, qui ; commençaient à fleurir. Les fleurs sont un peu plus petites que lorsqu'elles fleurissent en mars, mais elles sont néanmoins bien constituées. Chaque pied de rosier avait de quatre à cinq fleurs. On obtient aisément, en les retardant, des Beagales, des Thés et . des Ile-Bourbon, mais des hybrides, c'est autre chose. Cerise préeoce du Luc. — « Le directeur du jardin de la Société llwriiciiltnre du f ar a exposé sur le bureau de cette Socié4 , le 15 avril dernier, des Guignes précoces du Luc, en pleine maturité. Quoique la fructification ait été peut-être excessive, leur volume était supérieur à celui des fruits produits par des arbres plantés il y a quinze ou vingt ans. Ce fait tendrait à prouver la transformation d'un fruit qui n'a pour attrait que sa grande précocité ; car sa chair est médiocre et peu abondante, comparée au volume du noyau ; mais comme il devance de quinze jours les cerises les plus précoces du Var, les expéditeurs le recherchent et le payent sou- vent fort cher. Malheureusement, la maturité n'en est pas uniforme, ce qui oblige à des cueillettes successives sur le même bouquet. La souche primitive de cette variété est la Guigne sauvage des Maures, qui est uniforme dans plusieurs contrées de l'Europe tem- pérée. » Il paraît qu'il n'existe aucune différence entre k Cerise précoce du Luc et la Cerise hâtive de Bâle. — 6 — Arbres trop enterrés. — Il arrive assez fréquemment que par suite du tassement du sol, des labours et des apports de terre, que des arbres qui avaient d'abord été plantés convenablement, se trou- vent au bout de quelques années beaucoup trop enterrés. Dans les terrains secs, le mal n'est pas très grand ; mais dans les bas-fonds humides, il n'en est pas ainsi, car les arbres trop enterrés languis- sent, jaunissent et finissent souvent par périr. Il y a donc lieu d'apporter promptement un remède aux arbres qui se trouvent dans ces conditions. Si l'arbre est jeune, il ne faut pas hésiter à l'arracher et à le replanter convenablement. Dans le cas contraire, ou si on ne veut pas se résoudre à cette extrémité, il faut déchaus- ser le sujet jusqu'au collet, et dans l'espace de la tige qui se trouve enterrée, pratiquer quelques entailles peu profondes de bas en haut, et soulever par places quelques lambeaux d'écorce ; on peut égale- ment donner quelques coups de pointes de serpette dans le sens de la longueur de la tige. Ces incisions ont pour but de provoquer la formation de bourrelets, et par la suite de faire développer de nou- velles racines. Les bourrelets qui se formant ont une organisation analogue à celle des racines et ne craignent pas d'être recouverts de terre, comme les tissus ordinaires du bois. J'ai sauvé par ce moyen des pommiers qui, à la suite d'un rem- blai de 20 centimètres, étaient voués aune mort certaine. Un préservatif de la rage. — Tandis que M. Pasteur continue ses expériences de traitement de la rage par des inoculations de virus rabique, à Nantes, deux médecins distingués, les docteurs Barthé- lémy et Viaud-Grand Marais, expérimentent toujours, dans les mêmes cas, le Hoang-Nan, plante originaire du Tonkin. Les missionnaires et les médecins de la marine, témoins ou acteurs des cures merveilleuses obtenues avec cette liane, au Ton- kin, en ont propagé l'usage dans nos colonies, les Indes et jus- qu'aux Antilles. En France, son introduction date de 1875. Elle est due à Mgr Gauthier, vicaire apostolique du Tonkin méridional. L'efficacité de cette plante comme remède préventif de la rage chez les personnes mordues par des chiens enragés, ne semble pas douteuse, car sur vingt personnes mordues et traitées par le Hoang- Nan, depuis 1882, par les docteurs Barthélémy et Viaud, aucune n'a été atteinte de rage. Anal\ise chimique des terres. — Il y a une erreur très accréditée, qui consiste à croire qu'un chimiste peut analyser une terre de telle manière que son analyse puisse servir à guider le cultivateur dans l'emploi des engrais. Jusqu'à un certain point, il peut donner sa composition exacte, indiquer en chifïre les doses de chaque corps — 7 — séparément, mais c'est tout. Il vous dira bien : il y a tant de potasse, de chaux, de magnésie, d'acide phosphorique, etc., dans votre sol ; mais il ne vous dira pas si ces corps se présentent sous la forme assimilable. Donnez-lui du granit, du feldspath, il vous prouvera que le granit est une source de potasse, que le feldspath contient tant de silice, tant de soude, tant d'acide phosphori- que, etc., et vous serez bien renseigné après, si vos plantes ne peuvent pas tirer parti de ses éléments. Il y a même des cas où ses réactifs n'accuseront pas la présence de certains corps, bien que ces corps existent dans le sol. Jamais les chimistes n'ont trouvé de carbonate de chaux dans les grès cristallins de la Norwége, et le Saxifraga aïzoon en trouve lui, puisque ces feuilles en sont gorgées. Les analyses vraiment utiles doivent être faites par les plantes elles-mêmes, car les résultats qu'elles donnent sont des résultats pratiques. Nous donnerons dans le prochain numéro de ce journal le moyen d'analyser le sol de cette manière. Les champignons vénéneux cl la pièce (V argent. — Les champignons bien accommodés constituent un mets excellent quand ils appartien- nent à des espèces comestibles et un aliment redoutable quand les espèces sont vénéneuses. Or, il y a un dicton populaire qui affirme que l'argent noircit quand il est mis en contact avec les mauvais champignons. La moelle de sureau et les ognons seraient aussi dans le même cas. Ce dicton que chacun répète, que personne n'a vérifié, cause chaque année de nombreux empoisonnements. Un de mes collègues de la Société botanique de Lyon, M. Veuillot, a voulu s'assurer par expérience ce que ce dicton avait de fondé. S'occupant spécialement de l'étude des champignons supérieurs, il a consacré une partie de ses récoltes de l'année dernière à les Sou- mettre à l'action de la pièce d'argent, de la moelle de sureau et de l'ognon. Quarante espèces de bolets et d'agarics ont été essayées. Parmi ces espèces, 22 étaient comestibles, 14 vénéneuses et 4 sus- pectes. Apràs les avoir fait cuire en contact avec les substances sus- dites, il a constaté que l'argent sortait beaucoup plue brillant de l'opération, soit avec les espèces comestibles, soit avec les espèces vénéneuses. Que pour la moelle de sureau ou l'ognon, la teinte qu'ils prenaient ne pouvait donner aucune indication utile. Méfiez-vous , amis lecteurs , des champignons suspects et ne comptez pas vous assurer de leurs qualités digestives à l'aide du moyen que chacun connaît, mais qui ne vaut rien. Protection des plantes peu répandues. — Si cela ne fait point de bien, cela ne fait point de mal. Il paraît que les botanistes anglais 8 — étaient jaloux des botanistes suisses, car plusieurs sociëtës vrennent de se syndiquer pour résister, par tous les moyens possibles, à la destruction si fréquente des plantes indigènes intéressantes peu communes dans leur région native. Douce illusion, que cette ligue protectrice. 11 yen avait des plantes rares aux environs de Lyon, et ce n'est pas les ligues qui auraient pu les protéger. Allez demander aux tern.ssiers qui ont transformé les brotteaux de la ferme de la Tête- d'Or en parc municipal, ce qu'ils ont fait des raretés qui poussaient là à foison. Que sont devenues les espèces que les Jussieu, les -Gilibert, les Balbis récollaient au bois de la Carette? Et Roche- cardon, et Perrache.., et bientôt, peut-être, hélas! le rarissime Genisla liorrida, qui est encore un peu à Couzon contre les parois de la grande carrière, n'y sera plus. Je le regretterai, ce Genêt, bien que j'aie failU me casser les reins en le récoltant, il y a quel- ques années. Un exemple de destruction : La flore française ne signalait, avant sa découverte dans les Pyrénées, le Genisla horrida qu'à Couzon (Rhône). Chaque botaniste y faisait un pèlerinage, mais comme l'endroit précis où croît cet arbuste n'est pas facile à trouver chaque botaniste interrogeait à ce sujet les habitants de l'endroit. Quelques-uns des susdits habitants s'imaginèrent ud jour que cette plante avait une grande valeur commerciale, ils en firent une mois- son énorme et l'apportèrent au marché le lendemain, où elle ne se vendit pas. Cela n'empêcha pas la localité d'avoir été saccagée. La Corbeille d'argent de Crète. — Quelques personnes attribuent le nom de Corbeille d'argent à l'Arabette des Alpes ; c'est une erreur : c'est VArabis alblda à laquelle il faut le rapporter. C'est, du reste, une plante bien connue, avec laquelle on fait de jolies bordures qui fleurissent au premier printemps et rendent d'assez grands services aux fleuristes qui ont des bouquets à faire à cette époque où les fleurs sont rares. Je n'insisterai pas plus longuement sur VJrabis albida des jardins. C'est une espèce qu'on ,a trouvé en Algérie, au Caucase, en Sicile, dans la Taurie, etc. Comme tous les types doni la dispersion géographique occupe une vaste étendue, VJrabis. albida contient des formes, races, sous- espèces, , — ■ appelez -les comme il vous plaira, — qui ont des caractères souvent fort tranchés, surtout si on les considère au point de vue horticole. Ainsi, pour ne parler que de VArabis albida qui croît en Crète, où M. Revercbon, le botaniste collecteur, l'a récolté, il y a deux ans, je signalerai sa grande précocité. Voilà deux années que je le vois fleurir de novembre à janvier. Je suis per- suadé que celui qui cultiverait cette, race et abriterait ces fleurs — 9 — contre le froid en trouverait aisément le placement. Je dirai, tou- tefois, que la plante en question paraît moins prolifique que l'espèce ordinaire des jardins. Bégonia hybride Noèmic Mallel. — La Revue Horticole fait connaître ce nouveau Bégonia, fort remarquable par son feuillage, paraît-il, mais dont on n'a encore pas vu la fleur. C'est un hybride entre deux formes caulescentes : le B. Eldorado et le B. subpeliaïa. Les feuilles les plus jeunes sont d'un rouge foncé chaud et cha- toyant comme une étoffe de velours ; les plus vieilles marbrées de rose nuancé piqueté, sur un fond d'un vert sombre relevé de mar- brures analogues à celles que présentent certains Bertolonias... Ce Bégonia a été obtenu par M. Lionnet, jardinier-régisseur au châ- teau de Jouy-en-Josas. V. V.-M. Culture des Gloxinias Vers les premiers jours de janvier, choisir les plus beaux rhizomes que l'on posera sur un lit de mousse, côte à côte, sans qu'ils se touchent, dans une serre bien éclairée dont la tempé- rature sera maintenue à 20" centigrades environ. Bassiner chaque jour mousse et rhizomes. Quand les jeunes pousses se montrent, il faut les visiter souvent pour s'assurer que les pucerons ne les attaquent pas. Si ces insectes apparaissent, quelques bassinages au jus de tabac les détruisent facilement. On procède au rempotage environ trois semaines après la mise en serre; on draine fortement les pots qu'on emplit aux trois quarts de terre sans la tasser ; on pose délicatement le rhizome dans le pot qu'on achève de remphr de terre. Un léger tassement suffit. La meilleure terre à employer est la terre de bois, le terreau de feuilles, mêlé d'un peu de terre de bruyère et de sable. On doit très peu arroser les Gloxinias pendant le mois qui suit le rempo- tage, la température de la serre doit être maintenue de 20 à 25° centigrades pendant le jour et ne pas trop s'abaisser pendant la nuit au-dessous de 15". On donne chaque jour si le temps le per- met un peu d'air à la serre et des bassinages aux plantes jusqu'à l'époque de la floraison. On doit veiller avec soin que les pucerons n'envahissent pas les Gloxinias, dont ils sont très friands. Pour cela, on bassine au jus de tabac de temps à autre et on fait quel- ques fumigations. Le Gloxinia supporte et se trouve bien des arro- sements à l'engrais liquide très étendu d'eau. La floraison passée, on modère les arrosements que l'on sup- prime tout à fait par la suite. On conserve les rhizomes au sec. D. L. — 10 — Plantes aquatiques. Cabomba aquatiea Aubl. Hydiopeltis purpurea Mich, Lorsque lajeune fille, à la source voisine, A sous les nénuphars lavé ses bras poudreux, Ce n'est cependant pas des nénuphars, amis lecteurs, que je veux vous entretenir aujourd'hui ; mais il m'a semblé que je ferais bien de mettre cette petite note sous la protection de l'épigraphe ci-dessus. L'idée de plantes aquatiques appelle nécessairement dans nos climats celle du nénuphar, comme elle appelle celle de la fève d'Egypte, ou du Lotos des anciens (Nelumbium), dans les régions asiatiques où elle sert de nourriture aux Indiens et aux ("liinois. Mais si je ne dis rien du nénuphar ni du nélumbo, je veux vous dire quelques mots de deux espèces très rares dans les cultures, appartenant à une famille très voisine : la famille des Cabumbécs. Cette famille des Cabombées est si voisine des Renonculacées, qu'à première inspection on prendrait volontiers le Cabomba aqiialica Aubl. pour une Grenouillette aquatique, et VHydropdlis purpurea Mich. [Brassenia pdtala Pursh) pour un petit Nymphéa. Les figures ci-contre de ces deux plantes, nous dispensent d'en dire plus long sur ce sujet; car qui connaît la grenouillette et lo nénuphar, ne peut manquer d'être frappé de cette ressemblance. Les différences ne portent, du reste, que sur des détails de bota- nique si peu importants que quelques savants ont cru devoir abais- ser la famille des Cabombées au rang de sous-famille et de l'in- — 11 — troduire en compagnie des Nélombonées et des Nymphéacées dans celle des Nymphéinées. Le Cabomba aqualica est une plante vivace dont les feuilles sub- mergées sont composées d'une multitude de divisions très fines, qui rappellent assez celle de nos Myriophylles ; ses feuilles flo- tantes sont entières et peltées, ses fleurs sont jaunes. Cette espèce, qui habite la Guyane, demande à être abritée pendant l'hiver. Pontederia cordata. Cypprus papyrus. Ulhjdropellis purpurca Michx, ou Brassenia pcllata Pursh, n'a pas la fleur jaune, mais pourpre, ainsi que l'indique le nom spécifique que lui a donné Michaux. Ses feuilles sont peltées comme celles des Nélombo. Elle a été introduite de la CaroHne septentrionale en 1759. On la cultive, assez rarement du reste, dans les bassins des serres tempérées. S. T. Papyrus aniiquorum. — Avant l'invention de l'imprimerie on ne connaissait pas le papier; on écrivait sur vélin ou sur papyrus. Ce papyrus se fabriquait avec la plante figurée ci-contre, connu actuel- -> 12 — lement sous le nom de Cyperus pnpyms. Elle est très abondante dans les marais de la Haute-Egyple. On coupait les libres paral- lèles de la tige en tranches horizontales et on les appliquait à angle droit les unes sur les autres ; ces tranches étaient ensuite soumises à la pression et à la percussion, sous l'influence desquelles elles s'aplatissaient et formaient un feuillet qu'on lissait ensuite. Aujourd'hui le Papyrus ne sert plus guère que comme plante d'ornement dans les jardins. Il peut former de très beaux massifs en pleine terre dans Vété. Sa qualification de plante aquatique, que cette note semble lai donner n'est pas exacte, c'est une simple plante de marais qui vient très bien dans les terrains frais. On doit la conserver dans une serre tempérée, où elle passe l'hiver au besoin sous les ban- quettes. On la met en pleine terre en juin. Ponlederia cordala. — Il y a un certain nombre de plantes dans le règne végétal qui font le désespoir des classiâcateurs. Ne sa- chant à quelle famille les rapporter, ils les promènent un peu par- tout ; mais comme elles ne sont bien nulle part, les plus sensés prennent le parti assez sage de leur constituer une famille spéciale. C'est ce qui est arrivé aux Pontédériacées, que Brongnart avait mises dans une même classe avec les Broméliacées. Le genre Ponlederia a "été dédié au botaniste italien Pontedera, et ses espèces habitent l'Amérique, (^elle que nous figurons, P. cor- dala, est une des plus belles plantes aquatiques des cultures, et il y en a peu de plus propres à orner les bassins et les pièces d'eau. Elle est très rustique sous le climat de la France, ses belles feuilles oblongues-cordiformes, et surtout ses superbes épis bleus qu'elle donne en abondance de juin à septembre, justifient bien la faveur dont elle jouit. Se multiplie parla division des souches. J. Lambert. Poires nouvelles. M""" Elisaheih Galopin. — M. Théophile Lacroix, amateur distin- gué d'horticulture à Liège, s'occupe avec goût, connaissance et désintéressemenl de l'obtention de nouvelles variétés fruilières. Bon nombre de ses semis peuvent être classés parmi les bons fruits, mais aucun n'a encore atteint le degré de perfectionnement de la poire nouvelle qu'il vient de dédier à M""" Elisabeth Galopin, la veuve du grand pomologue hégeois, et qu'il a soumis à l'apprécia- tion de la Commission du Cercle d'Arboriculture de Liège, le 17 no- vembre dernier. Ce nouveau fruit provient d'un semis fait en 1873 — 13 — de la poire Coltnar du Mortier. Les membres de la Commission du Cercle n'ont pas hésité, après dégustation, de lui reconnaître toutes les qualités que doit posséder une bonne poire et l'ont trouvée digne de porter le nom de la dame qui s'occupe de pomologie avec autant d'autorité que d'intelligence. I/arbre est vigoureux, d'un beau port, pouvant être parfaite- ment cultivé en haut vent, ses fruits tenant très bien à l'arbre. Le fruit, qui a la forme de la variété mère est plutôt gros que moyen et aplati vers l'œil ; ce dernier est assez développé et est placé dans une cavité évasée et peu profonde. Le pédoncule est assez long, de moyenne grosseur et encastré dans une petite ex- croissance. La peau, d'un vert foncé, est pointillée de gris-jaune, La chair est fine, fondante, juteuse et très parfumée. Il serait dif- ficile de fixer maintenant l'époque de maturité de cette bonne et belle poire. Quand nous l'avons dégustée, le 17 novembre, elle était parfaitement milre, mais cette année les fruits tardifs mûris- sent généralement avant leur époque habituelle. Ensuite, pour peu que le nouveau gain se rapproche de la variété dont il est issu, on peut prédire qu'il sera de longue garde. [Bullriin horlicole.) Poire M°" Chervel. — Cette nouvelle poire a été obtenue par M. Rollet (Jean), horticulteur, route de Limas, à Villefranche (Rhône), qui la met au commerce. Ce fruit a été dégusté, en 1884, par une commission composée de MM. Juvanon, Falconnet jeune, Romanet et Coindre, qui l'a trouvé de toute première qualité. La chair est fine, juteuse, fondante et très parfumée. Cette poire qui mûrit en octobre est très grosse, elle mesure 28 centimètres de circonférence, la peau colorée au soleil est couverte de chaures grises. R. Emploi des engrais chimiques en horticulture. C'est incroyable comme les vérités les mieux démontrées sont longues à pénétrer dans l'esprit des masses. Un homme intelligent, un savant, prouve, qu'en dépensant 10 francs, on peut gagner 100 francs : il crie cela pardessus les toits, non seulement le crie, mais l'écrit, l'imprime, le publie dans les journaux, brochures, etc., d'autres savants vérifient l'exactitude de ses assertions, se font les apôtres de l'idée et vont prêchant un peu partout la bonne nou- velle ; eh! bien, que pensez-vous qu'il arrive de tout cela? Pas grand chose, mes amis, pas grand chose. C'est à peine si l'idée rencontre quelques rares esprits qui s'en emparent et en font leur — 14 — profit. La masse, cuirassée d'indifférence reste rebelle aux efforts des novateurs. Du reste , ceci se comprend très bien , les novateurs parlent, hébreu à des peuples qui ne connaissent pas cette langue. D'autre part, l'esprit de routine est difficile à combattre et l'on sait qu'il n'est pas de pires sourds que ceux qui ne veulent rien entendre. A côté de cela, il y a encore les charlatans, les fraudeurs qui vien- nent paralyser, à leur tour, les esprits de bonne volonté qui sans enthousiasme ont cru à la parole des savants. C'est une vraie tour de Babel. Le savant parle de superphosphates, de sulfates, de nitrates, d'azote, et Jacques Bonhomme, qui n'y entend rien, ouvre de grands yeux et hoche la tête, surtout quand ces grands noms nouveaux sont taxés à tant les 100 kilos. Si, par hasard, il se laisse séduire, Robert Macaire est là qui lui offre au rabais de la brique pilée pour de l'azote en poudre et des carbonates pour du superphosphate assimilable. Après cela, allez lui demander son avis sur l'emploi des engrais chimiques. Cependant, grâce à quelques riches agronomes qui ont expéri- menté un peu partout les engrais chimiques, grâce à des commer- çants loyaux qui vendent à peu près pures les substances qui com- posent les susdits engrais, leur emploi se généralise de plus en plus en agriculture. En horticulture, le mouvement est plus lent, car les horticulteurs sont la plupart sinon hostiles, au moins très indifférents à l'usage des engrais chimiques. Pour le jardinier, le fumier et la terre de bruyère constituent le nec plus ultra des substances fertilisantes. Le fumier de litière est certainement un excellent engrais, mais il est loin d'être aussi riche en matières fertilisantes qu'on le sup- pose généralement. L'analyse chimique démontre, en effet, qu'il ne contient que 0,40/0 d'azote, 0,2 0/0 d'acide phosphorique et 0,50/0 de potasse. Sa composition varie peu. Il est vrai qu'il joue un autre rôle dans le sol, un rôle mécanique : il empêche le tasse- ment du terrain de se faire trop vite. D'autre part, comme il se décompose lentement , il manifeste ses effets pendant plusieurs années. Mais c'est là ses seuls mérites. Il est loin d'avoir la puis- sance des engrais dont tous les principes sont immédiatement assi- milables, et comme sa composition ne varie guère, de pouvoir don- ner en assez grande quantité à certaines espèces les éléments dont elles ont besoin puur atteindre un maximum de développement. Il y a plusieurs sortes d'engrais qu'on peut toutefois ranger dans deux catégories, la première celle des engrais complets, c'est-à-dire ayant les quatre corps indispensables aux plantes qu'on ne trouve — 15 — pas sous la forme assimilable dans tous les terrains, et la deuxième celle des engrais incomplets , c'est-à-dire renfermant seulement quelques-uns de ces corps. Sous l'influence d'engrais incomplets, la végétation des plantes, tout en étant vigoureuse, est souvent anormale et cache, sous un aspect de santé, le germe de plusieurs maladies qui ne tardent pas à se développer et à les faire périr. 11 y a donc lieu de ne pas employer les engrais chimiques légèrement, mais de les approprier au sol et aux espèces. Il serait utile, avant d'employer les engrais, de connaître la composition des plantes auxquelles on veut les appliquer et ensuite pour ne pas les gaspiller de savoir quels sont les éléments assimi- lables contenus dans le terrain. Avec ces deux données et de vrais engrais on obtiendra des résultats vraiment merveilleux. En attendant que chaque espèce soit analysée, on a simplifié la méihode pour l'emploi des engrais chimiques dans les jardins en divisant d'abord les légumes en quatre catégories, savoir : P Légumes foliacés, tels que choux, salades, épinards, etc. 2° Légumes racines : carottes, navets, céleris, radis, etc. 3° Légumes bulbeux : oignons, échalottes, ail, etc. 4" Légumes secs ; haricots, pois, fèves, etc. Nous empruntons au Bulletiii de la Socièlé i£ horticulture du Doubs les doses suivantes d'engrais pour chacune de ces catégories : Emploi azote. acide phosphorique. potasse, gr. par métré c. Légumes foliacés 9..>i 0/0 3.»» 0/0 2.». 0/0 80 à 100 Légumes racines 7.»» 0/0 3.»» 0/0 4.»" 0/0 100 à 150 Légumes bulbeux 10...» 0/0 1.80 0/0 0.90 0/0 80 à 100 Légumes secs 3.50 0/0 6.i» 0/0 8.50 0 0 100 à 150 Asperges 7.»i 0/0 4.50 0/0 4.»» 0/0 Fraisiers 3.»i 0/0 8.») 0/0 15.»» 0/0 150 à 180 Arbres fruitiers et vignes . 4.»» 0/0 9.». 0/0 10. »i 0/0 150 à 200 Pommes de terre 4.»» 0/0 6.»» 0/0 14.»» 0/0 100 à 130 Si on réfléchit que 1,000 kilog. He fumier contiennent de 4 kilo, à 4 kilo;?. 500 d'azote, 1 kilog. 800 à 2 kil:ig. d'acide ph i^phoriqu^, et 4 kilog-. 500 à 5 kilog. de potassi^, on voit combien le fumier est loin de répondre aux besoins des plaites indiquées ci-dessus. Plante d'agrément en pleine terre ou en pot. — Pour établir la composition de l'engrais, on s'est basé sur les piùncipes suivants, démontrés par la pra- tique : plantes herbacées, moins de minéraux ; Plantes liyneuses, plus de mi- néraux; Plantes bulbeuses, très-peu de minéraux et beaucoup d'azote. En effet, si, dans une plante harbacée où l'évaporation par les feuilles est très-considérable, on emploie un engrais trop riche en minéraux, comme la potasse, la plante deviendra anéjiique et ne végétera que difficilement. Pour les plantes bulbeuses, un excès de minéraux amènera la pourriture des bulbes. — 16 — Voici les engrais utiles aux trois catégories de plantes indiquées plus haut : l'iantes à tiges hfvbdcées. — Géranium, Bégonia, Primevèr?, Coleus, Age- ratum, Canna, Antliomis, D^L'ia, etc., azote, 110,0; acide phosphorique, 10 0,0; potasse, 3 0/0. Emploi : en pleine terre, 80 h 100 grammes par mètre carré ; en pot, saupoudrer 2 à 3 grammes par pot et par mois. Plantes à tiges ligneuses. — Ficus, Fuchsia, Abutiion, Rosier, Azalôe, Ma- gnolia, etc., azote, 10 0/0; acide phosphorique, 7,50 0/0; potasse, 10 0/0. Emploi : en pleine terre, 100 à 150 grammes par mètre Cdrré ; en pot, lau- poudrer 2 à 3 grammes par mois. Plmtt:sà tiges bulbeuses. — Amaryllis, Bégonia, Cyclamen, Lis, Gloiinia, Tulipe, etc., azote, 15 0/0; acide phosphorique, 2,50 0/0 ; potasse, 1,50 0/0. Emploi : en pleine terre, 60 à 80 grammes par mètre carré ; en pot, 2 à 3 grammes par mois. Ces trois types d'engrais peuvent être employés à l'état liquiie. Faire dissoudre 10 à 12 grammes dans un ou deux litres d'eau. Ce liquide servira pour 10 pots moyens par quinzaine. Il est utile de faire connaître les différents sels chimiques qui contiennent l'azote, l'acide pliosphorique et la potasse assimila- bles, afin que chacun puisse fabriquer directement ses engrais : 1° Jzole. — Le sulfate d'ammoniaque contient 20 0/0 de son poids d'azote; Le nitrate de soude fournit 15 {>/0 d'azote; Le nitrate de potasse (salpêtre) contient 13 0/0 d'azote. 2° Jcide phosphorique. — Le superphosphate de chaux du com- merce contient environ 12 à 15 0/0 d'acide phosphorique assimi- lable. 3" Potasse. — L'azotate de potasse du commerce contient 44 0/0 de potasse pure et 13 0/0 d'azote; Le chlorure de potassium contient 50 0/0 de potasse pure. Ajoutons que le superphosphate de chaux contient à peu près 60 0/0 de sulfate de chaux ou plâtre. Etant donnée la composition des sels ci-dessus, on pourra tou- jours, lorsqu'on ne voudra pas acheter des engrais chimiques tout composés, les associer dans des proportions déterminées. L. H. Etude sur le chancre des pommiers. M . Duhamel a publié dans le BuUctIn de la Société d'horticulture de rOrne, une étude sur le chancre des pommiers, que nous rejjro- duisons sans garantie, bien entendu. En effet, on verra que d'après M. Duhamel, le chancre serait dii à un état pathologique originel que les jeunes sujets issus de certaines graines recèlent dans leurs tissus dès leur plus jeune âge. — 17 — Il n'est pas impossible cependant que M. Duhamel soit dans le vrai dans certains cas, car le chancre du pommier est encore mal connu. On sait bien que sa forme la plus commune est due à un champignon de l'ordre des sphœriacées, que Tulasne a nommé Nrclria ditissima ; mais il se présente également sous d'autres as- pects. On a découvert une autre forme de chancre, dans laquelle les parties attaquées prennent là disposition d'un rayon de miel, et représentent quelque ressemblance avec les cicatrices causées par le Resldia lacerata. Dans tous les cas où le chancre se produit sur les pommiers on conseille d'enlever jusqu'au vif les parties malades et d'enduire avec du goudron chaud, du mastic à grefïer ou de l'on- guent de St-P'iacre. Si la sélection des plants de pommier que propose M. Duhamel pouvait réellement donner des arbres rebelles à cette maladie, il aurait certainement rendu un grand service à la Pomologie. N. D. L. R. « Le Chancre du Pommier que tous les pépiniéristes connaissent, est cause souvent de la ruine complète de cet arbre, et de grandes déceptions ou de grandes pertes pour ceux qui le cultivent. Il n'a jamais été étudié par personne. « Les uns croient que c'est une maladie engendrée par le ter- rain, d'autres, que certains engrais en sont la cause, d'autres en- core prétendent que ce mal est contagieux : c'est-à-dire que dans une pépinière, s'il se trouve quelques arbres chancres, leurs voisins peuvent gagner le mal. 0 Après de longues et minutieuses recherches, j'ai reconnu que toutes ces théories étaient autant d'erreurs et, j'ai trouvé V origine On mal sinon la cause ; ce qui est bien ; mais ce qui est mieux et plus utile, j'ai trouvé le moijende le prévenir ; mais je n'ai pas trouvé le moyen de le guérir par une l'aison majeure c'est que ce mal est ' incurable. « Origine du Chancre. — Le Chancre est une maladie héréditaire ; les semis récoltés sur des pommiers chancres, ou d'espèces sûres ou aigres produisent des pépins ou plants qui, dès leur naissance, por- tent en eux le germe très facile à reconnaître du mal conslilulif des arbres qui les ont produits. « C'est au collet que ce germe existe et qu'il peut être reconnu faci* lement parle moyen que j'indique ci-après. « Motjen de connaître les pépins et les arbres attaqués du Chancre. — Lorsqu'on retaille le Pépin d'un an pour le mettre en pépinière, il est indispensable de le couper brin à brin, avec une serpette bien aiguisée à deux ou trois centimètres environ du collet ; alors on — 18 — examine très attentivement la laille et si l'on aperçoit la moindre tache noire, jaune ou brune, soit au cœur, soit au bois, soit au liber, c'est le signe certain que plus tard cet arbre sera chancre. « Plus la ou les taches sont apparentes onnombreuses, plus vite la maladie se déclare extérieurement. « Il faut se garder de planter ces sujets tachés, et si, quelques- uns ont échappé à l'observation, au bout de f/eux ans lorsqu'on rabat la pépinière, on examine encore la coupe avec attention, et si l'on remarque les symptômes ci-dessus indiqués, c'est-à-dire des taches sur quelques sujets, on doit les arracher pour les remplacer. « Par les mêmes symptômes, les taches, on reconnaît aussi si les arbres qu'on arrache aujourd'hui dans les péninières, créées autrefois sans aucun souci d'éviter le chancre, portent en eux le germe du mal. On trouve les taches en coupant une de leurs principales raci- nes et rino de leurs principales branches. « La présence des taches est un signe certain de leur maladie originelle. Il faut rejeter ces arbres qui n'ont aucune valeur, mais un grave défaut, celui de faire dépenser une dizaine de francs inuti- lement et perdre deux ou trois ans au malheureux ignorant qui les achète. « Le Chancre est malheureusement une maladie incurable. Si à force d'enlailles et de soint on en cautérise un, d'autres repa- raissent et finissent toujours par faire mourir le sujet qui en est attaqué. « Le choix éclairé du semis est le seul moyen d'éviter la propagation du Chancre. — Lorsqu'on veut semer du Pépin, il importe de ré- colter les pommes d'où on extrait, sur des pommiers sains, jeunes, d'espèces douces ou amères et d'un bois vigoureux. « Les pommes sûres ou aigres portent toutes en elles le germe du Chancre. Leur pépin est malade. ('Autrefois, ceux qui semaient du pépin le récoltaient eux-mêmes, mais, comme ce travail est long et cmiuyeux beaucoup préfèrent maintenant acheter le semis tout récolté, il coûte relativement bon marché ; on no s'occupe pas d'où il vient : pourvu qu'il lève bien, c'est assez. Eh bien ? Ce pépin qui généralement vient de Bretagne est produit par des solages de pommes sûres ou aigres telles que les pommes de Bénoche de Gros et de Petit Cazo. * « Cette année, j'ai acheté à Lizieux 2,300 de pépins inférieurs d'une part, et 2,000 de supérieurs de l'autre ; dans le lot de 2,000, il n'y en avait pas plus de 12 à 15 pour 100 exempts de taches et encore! Je n'en ai planté que pour continuer mes expériences. — 19 — Dans le lot de 2,300, je n'en ai pas écarté à la sélection plus de 8 à 10 jwur cent. « Pour celui qui ne connaît pas mon système, le mauvais valait au moins le double du prix du bon. Cet exemple donne une idée du marché au pépin qui est une vcrilablv loterie et cesserait de l'être, si mon procédé était vulgarisé. « J'ai remarqué que dans des bons pépins, c'étaient ceux qui avaient l'apparence la meilleure et la plus vigoureuse qui étaient mala- des. C'était probablement parce que quelques pommes sûres ou quelques pommes récoltées sur des sujets chancres s'étaient trouvées mêlées avec les douces. « Messieurs, mon procédé mérite d'être vulgarisé, je vous le livre, mes moyens ne me permettent pas d'aller plus loin pour le répandre, mais j'ai la satisfaction d'avoir accompli une œuvre qui épargnera des sommes considérables complètement perdues, à mes collègues qui cultivent le pommier, lorsqu'ils connaîtront mon sys- tème. Duhamel. INFORMATIONS — M, Chiselton Dyer a été nomme directeur des jardins de Kew. Il a succédé à son beau-père sir Williams Hooker, l'illustre collaborateur de Bentham. • — La Bévue horticole signale de nouveaux hybrides de Calcéolaires her- bacés et de la variété Triomphe de Versailles. M. Jules Chrétien, qui est, je crois, l'obtenteur de cette dernière variété, avait, il y a deux ou trois ans, obtenu des hybrides à peu près pareils en procédant de la même manière. Le Calcéolaire Triomphe de Versailles, qui est si beau dans le nord de la France, est beaucoup plus délicat à Lyon. — M. Bleu a également obtenu, en croisant deux Caladium bulbosum à feuilles pâles et délicates, une variété hybride d'une vigueur et d'une taille exceptionnelles pour le genre. Concours international d'appareils antl-cryptogamiques et insecticides. Nous recevons la communication suivante : Le ministère d'agriculture, industrie et commerce du royaume d'Italie, dans le but de favoriser et de faciliter l'application des remèdes en solution, en poudte ou en mélanges, contre les cryptogames et les insectes parasites des plantes cultivées, et surtout l'usaga du lait de chaux coatre le peronos- pora de la vigne (mildiou), a établi d'ouvrir un coucours international qui aura lieu à l'Ecole royale de viticulture et œnologie de Conégliano (près de Venise). 1° Le concours comprendra : pompes et instruments d'arrosement, d'irri- gation et de pulvérisation. — 20 — Les prix destinés sont les suivants : 1" Médaille d'or et 300 francs ; 2° MédailUs d'argent et 100 francs chacune ; 3° Médailles de bronze. 2° Le ministre fera l'acquisition d'appareils primés pour la somme de 1,000 francs, afin de les distribuer aux dépôts de mauhiaes agricoles et aux écoles pratiques et spéciales d'agriculture du royaume. 3" Les concurrents devront envojor les demandes d'admission, avec une brève description des objets, à la direction de ladite Ejole royale de viticul- ture, avant le 22 février 1886. A ces demaiide-i on devra encore noter les prix de chaque objet que l'on envoie au concours. 4» Les constructeurs, nationaux et étrangers, ou leurs représentants, devront faire parvenir les machines mises au concours à la ferme modèle de l'Ecole royale de viticulture et œaologie de Conégliaao, pour le l'"' mars 1886. 5° Le 2 mars et jours suivants, auront lieu les expériences de comparai- son, auxquelles les propriétaires et les viticulteurs pourront assister. 6° Le jury nommé pour décerner les prix présentera, dans le terme de vingt jours après la clôture du concours, une relation sur les instruments exposés, laquelle sera publiée dans le Bolletino di notizie agrarie du ministère d'agriculture. NOUVEAUTES — CATALOGUES F. Monnet, horticulteur à Milan (Italie), 33, via degli Orti. — Rosier hybride remontant (nouveau), mis au commerce par l'obtenteur : M'"" Rosa Monnet (F. Monnet). — ArbLi>te très vig.)ureux. Heur grande, pleine, de forme parfaite, superbe coloris amarante vif et très frais, nuancé de reflets bleoâtres quand les fleurs sont épanouies, avec un parfum des plus agréables, s'ouvrant par n'importe quai temps et franahement remontante. Cette superbe variété a en outre la qualité ai se prêter très biea et avec succès aux cultures forcées. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne). — Catalogue annonçint princi- palement des plantes nouvelles : Bilbjigia Breauteana, Passiflora violacea, Bégonia Bruanti, var. rosea nana, B.Amelia?, Pelargoaium, Liutanas, Pétu- nias, Verveines, etc. J. Jacqtiier, horticulteur, marjhand-grainier, 8, quai des Cilestins, Lyon. — Catalogue spécial aux graines potagères, fourragères. Je fleurs et ognons de fleurs. Plantes vivaces. Gdnres divers représentés par l'élite des meilleurs variétés. RivoiRE pore e' fils, marcliands-grainiers, 16. rue d'Algérie, à Lyon. — Catdlogue général, illustré de graiues, ognons à fleurs ei végétaux divers. Nouveautés en fleurs et légumes. Colleoiions d'espéc .'S potagères, florales, plantes vivacjs. Librairie horticole. Objets et accessoires h )rticoles, etc. Nota: ce catalogue meiitionne en regard de chaque espèce des indications très utiles pour la culture, telles que: époque du semis, repiquage, etc. Lh Gèhant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Imp. du Sulut I^ublic. — Bellon. r. de la République, 33 1886 FÉVRIER N° 2 CHRONIQUE De C obienlion des variétés tardives. — Avouons sans fausse honte que c'est presque toujours au hasard que sont dues, dans les jardins, les obtentions des variétés horticoles. En dehors de l'hybridation l'horticulteur n'a qu'une action très limitée sur la variabilité des plantes. Et encore dans l'hybridation le hasard préside en maître et gouverne à sa guise les résultais. Qu'est-ce donc que le lia. est laconique et substantielle, mérite noa commun, savez-vous? Elle a une douzaine de lignes qui valent mieux que douze pages. La renommée nous apprend que la culture maraîchère en géné- ral, et celle du chou-fleur en particulier, se font à la perfection aux environs de Châlon. C'est donc avec un vrai plaisir que nous repro- — sé- duisons la note de M. Fournier, qui a su condenser en quelques mots les préceptes de cette intéressante culture. « Le chou-lleur de Chalon doit être semé sous châssis, à froid, du 15 au 20 septembre, arraché au 10 octobre pour repiquer sous châssis en terrain préparé et fertile. Un panneau de quatre pieds carrés en contient 250. Il doit être bon à planter à demeure, sous châssis, dans le courant de décembre; on en plante six par châssis. En pleine terre, le même chou-fleur doit être planté du 15 février au 15 mars, à 50 centimètres de distance. « Cullure d'aulomne. Il doit être semé en pleine terre du 20 mai au 15 juin, pou.' être planté de la fin de juin au 15 a(>ût; il peut être consommé du 1" octobre au 1" décembre. Il supporte assez bien une gelée de 5 à 6 degrés. 11 doit être recouvert de feuilles, à seule fin qu'il soit toujours blanc. Il atteint, en bon terrain, de 80 centimètres à I mètre de pourtour. » N'oubliez jamais que le chou-fleur, qui a un appétit vorace, est un grand mangeur d'engrais. N. d. 1. R. Pêches Coulombicr cl Alexis Lcpèrc. — Je trouve l'appréciation suivante sur les deux variétés de pêches que je viens de nommer, dans un rapport sur les arbres dirigés par M. Alexis Lepère, rap- port publié dans le Journal de la Société nationale d'Horticulture : « Il y a peu de sortes capables, à notre avis, de lutter avec ces deux variétés, soit pour le coloris, soit pour la beauté et la qualité. Partout où nous les avons vues, elles éclipsaient totalement leurs voisines: Grosse Mignonne, Belle Beauce, Bon Ouvrier, etc. Nous ne saurions donc trop chaleureusement recommander ces deux variétés. » V. V.-M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 16 janvier 1886, tenue dans la salle des réunions iudastrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. Comte, Vice-Président. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Il est donné lecture du procès-verbal de la précédente réunion, qui est îdopté sans observation. Correspondance. — Elle se compose : 1° Lettre de Li Préfecture du Rhône accompagnant l'eavoi d'un exem- plaire d'une affiche relative aux concours régionaux agricoles qui auront lieu, en IS'86, dans un certain nombre da départements. M. le Préfet nous invite à faire placarder cette afficha dans la salle de nos réunions. A cette affiche étaient joints deux exemplaires de l'arrêté par lequel M. le Ministre de l'agriculture a réf^\é les dispositions du Concours alférent à la région dont le département du Rhône fait partie. — 57 — 2° Lettre du directeur de la Société d'organisation du Crédit agiicole en France, demandant l'appui et le concoure de l'Association pour ai ter cette Société à orjjaniser le Crédit agricole dans la Rhône. A. cette lettre était .jointe ui e brochure explicative 3° Lettre-circulaire du Comice agricole de l'arrondissement de Mont- didier, recommandant l'œuvre du Cinienairc de Parmenlier. 4° Lettre-cil culaire de la Société Nationale d'hortijulture de France, annonçant que la. Société, voulant faciliter la présence de tous ses membres au Congrès horticole qu'elle doit tenir du 6 au 9 juin prochain, en même trimps que son exposition générale, a obtenu des Compagnies de chemins de fer une réduction de 50 0/0 sur le prix du transport en faveur de tous les sociétaires. M. le Secrétaire de l'Association devra demander si la réduction susdite fiera également accordée aux adhérents au Congrès ne faisant pas partie de la Société Nationale d'horticulture. M. ViviandMorel appelle l'attention de la réunion sur l»;s publications reçues par la Société depuis la dernière séance. Il présente divers échantiloas do Cactées desséchées par M. Console, libraire à Palerme, et une photographie, exocu'ée par notre collègue, M. Be.'noud, photographe i Ljon. d'une v\riélé cri«tée de C^reus flagelli- formis prreffée .«ur un Cereus speciosissimus. M. Viviand-Morel f/iit lessortir les avantages que présente la photographie pour las dessins des plante», surtout lorsque les épreuves sont exécutées avec un art fini, comme fdit notre collègue, M. Bernoud. Pi'ésentations. — Il est donné lecture de 6 candidatures, sur lesquelles conformément au lèglement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Sont admis, à l'unanimilé et sans protestation, les candidats présentés à la dernière séance. Ce sont : MM. Garda (Antoine), horticulteur-maraîcher à Isieux, par St-Chamond (Loire), présenté par MM. Fraisse et J. Jacquier. Renaud (Ant.), jardinier chez M. Chevollon, (.ropriétair.) à Sainl-Cyr- au-Montd"Or (Rhône), présenté par MM. Jarrj et Ch. Laroch . Daujas (Jean-Marie), jardinier-chef chez M. le comte de Miribel, au château de Vors, par Lancé (Isère), présenté par MM. Corbin et Viviand-Morel. Franco (Pierre), jardinier, à Caras-Nice, présenté par MM. Carie et Louis Bernard. Plumet (Louis), marchand de cornailles et de poudre d'os, hôtel de la Bombarde, rue de la Bombarde, 17, Lyon, présenté par MM. Rosier et Cl. Jacquier. Besson, horticulteur-rosiériste, rue des Platanes, à Monplaisir-Lyon, présenté par MM. Boucharlat jeune et Viviand Morel. Grumel, chemin de St-Priest à Mon plaisir-Lyon, présenté par MM. Routin et Berthier. GrifFont, horticulteur, chemin de Gerland, 77, aux Rivières-Lyon- Guillotière, présenté par MM. Reverchon et Gamon. Brosse (Jean), horticulteur, tailleur d'arbres, chemin de Gerland, 77, anx Rivières-Lyon-Guillotière, présenté par MM. Reverchon et Gamon. Ravut (François) fils, serrurier à St-Cyr-au Mont-d'Or, présenté par MM. Ferret et L. Gorret. Cartan (E.), boisselier, marchand de vannei'ie, brouettes, caisses à Heurs et autres articles concernant l'agriculture, gran le rue de Vaise, Lyon, présenté par MM. Comte et Laroche. Perny (Pierre), pianiste-compositeur, à Nice (villa Champ-ies-Roses), présenté par MM. Pernet fils et Viviand-Morel. Levât (Etienne) fils aîné, rosiérisle, 73, route d'Heyrieux àMoiipldi- sir-Lyon, présenté par MM. Pernet fils et Viviand-Morel. — 58 — MM. Chabrel (Joseph), horticulteur, faubourg St-Jdaques, à Valence (Drôme), présenté par MM. A. Bernaix et J. Jacquier. Fréze (Didier), arehitecte-paysa^iste, route de Criôres à Grenoble (Isère), présenté par MM. F. Morel et Cl. Lavenir. Petit (Louis), jardinier chez M"" Thomas, rue de Plaisance, à Saint- Chamond (Loire), présenté par MM. Glenat et Rivoire. Faivre (Joseph), jardinier chez M. Ducôté, à Crépieux (A.in), présenté par MM. Balandras (François) et J. Jacquier. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par !M. Beurrier (Jean), horticulteur à Lyon-Monplaisir, un fort pied de Bégonia incaniata en pleine floraison. Par M. Chardon, jardinier chez M. Clayette, Lyon-Croix-Roussc, deux navets ronds à collet rose, d'une bonne grosseur, dont un présente un déve- loppement de 5 bourgeons. Par M. Liabaud, horticulteur, Lyon-CroixRouase, un piei en fleurs de Echinostachys Pinellianus. Pour juger ces apports, il est nonemé une Commission composée de MM. Cousançat. Labruyère, Girard, pour les fleurs, et de MM. Combet, Rivoire, Jean Jacquier, pour les légumes. Ces Commissions, après examen, proposent d'accorder : A M. Liabaud, une prime de 2° classe; A M. Chardon, une prime de S" classe ; A M. Jean Beurrier, une prime de 3» classe. Il est donné lecture du budget provisionnel et du compte-renlu 3nancier de la Société, présenté par la Commission des finances, qui est adopté. Des remerciments sont votes par l'assemblée à la Commission des finances ainsi qu'au rapporteur, M. Cousaroit, pour la clarté avec laquelle la situa- tion financière de notre Compagnie a été présentée. Les conclusions du rapport, demandant que des remerciments soient votés au trésorier de notre Société, M. J. Jacquier, pour les soins qu'il apporte à la gestion des intérêts de notre Compagnie, mises aux voix, sont adoptées à l'unanimité. Il est donné lecture des modifications et changements à apporter au règle- ment et statuts de l'Association horticole. Après une observation présentée par M. Chaudy, les modifications et changements, mis aux voix, sont adoptés à l'unanimité. L'assemblée procède ensuite à la nomination de la Commission d'Exposi- tion pour 1886. Sont nommés : MM. Labruyère, Jussaud aîné. Métrai, Bernaix, Girard, Belisse, C. Jacquier père, Musset, Rivoire fils, Carie, Therry et Û. Meyran. Pour faciliter la nomination des Commissions chargées de juger les apports sur le bureau et pour les visites à faire dans les établissements à propos des semis présentés aux séances, il est nommé une Commission composée de MM. Cousançat, Rivoire, Jussaud aîné, Bernaix, qui soumet à l'Assemblée la liste suivante : Commission des plantes florales : MM. Rochet , Schmitt , Labruyère, Belisse, Chiéiien. D'arboriculture : MM. Jacquier fils, Berihier, Pilrat, Louis Gorret, Routin. Des Roses : MM. Bernaix, Guillot fils, Pernet-Duclier, Duchet, Dubreuil. De culture maraîchère : MM. J. Jacquier père, Pelletier, A'erne, Yillard, Grenier. Ces listes, mises aux voix, sont adoptées à l'unanimité. La séance est levée à 4 heures. Le Seaélaire-Adjoint, J, Nicolas. — 59 — L'Art des Jardins (1) Sous ce titre, l'éditeur, M. J. Rothschild, vient de publier un magnifique ouvrage, qui présente un intérêt général à tous le^ amateurs de jardins, aux municipalités des grandes villes des deux mondes, et aux amateurs de beaux livres. Autrefois édité en deux petits volumes, le livre qui paraît aujourd'hui, est Hu cootraire un superbe volume in-4'', entièrement remanié par M. Alphand, directeur des travaux de la Ville de Paris depuis 1854, et connu dans le monde entier. L'ouvrage est le plus complet, qui ait paru jusqu'ici sur la matière ; il est divisé en deux parties, dont l'une comprend Vhistoire, l'autre la théorie. Cascade do la Villa Aldobrandiui. Dans la partie historique, les auteurs ont rassemblé tout ce qu'on sait des jardins de l'antiquité égyptienne, grecque et romaine ; ils ont passé en levue les Edens de l'Inde et de Cachemire, les jardins chinois si différents des autres; les plus belles créations de la Renaissance française et italienne, etc., etc. Arrivant au xvii" siècle, ils ont montre le génie de Le Nôtre, imposant ses conceptions au monde civilisé. (1) VArl des jardins. — Parcs, Jardins et Promenades. Etude historique, prin- cipes de la composition, plantations, décoration pittoresque et artistique. Traité pra- tique et didactique, par le baron Ernouf, 3'^ éditior\ entièrement refondue et publiée avec le concours de M. Alphand, dirediur des Iruraux de laviUedc Paris, insjiecteur ijpiièral des ponts et chaussées. Publication de lixe in-4°, ornée de 512 vigaettes repré- .sentant des plans de jardins anciens et modernes, petits jardins, parcs modernes, jardins de ville, kiosques, maisons d'habitation, ponts, tracés, détails pittoresques, accidents de terraiu, arbres, eft'ets d'arbres, plantes ornementales, etc.; augmentée des plus jolis squares de la ville de Paris avec leur disposition, des plantes et des plans des parcs et jardins les plus réussis de MM. Alphand, le comte Choulot, Barillet-Descharaps, Meyer, Kemp, Neumann, Siebeck, etc., etc., pouvant servir d'excellents modèles. Ouvrage essentiellement pratique à l'usage de tout propriétaire de jardin (du plus petiot au plus grand parc), des ingénieurs, régisseurs, architectes, etc. — Un fort volume in-4'', imprimé jvec luxe sur papier teinté fort et sous couver- ture peau d'àue en couleur, 20 fr. — En reliure, 25 fr. Edition sur papier de Hol- lande, 30 fr. Sur Japon, 40 fr. Envoi franco contre mandat-poste. — Paris, J. Roths- child, éditeur, 13, rue des Saints-Pères. 60 Ils racontent avec une grande imparlialité la grande révolution horticole du -iècle dernier, la substitution au style régiilier, au régime des architec- tures vertes, du style irrégulier ou paysager. o a, '•./x ■":a ■V" -£^' Jardin La Flora à Cologne. Dans la deuxième partie, les préceptes relatifs aux terrassements, aux plantations, à la conduite des eaux, à la o 'nfeclion des ponts, des édieules, etc., se recommandent de Ja grande autorité da M. Alphaud et mi'ritent toute l'attention des amateurs et artitrtes. — 61 — Nous en dirons autant des chapitres consacrés à l'étude des belles créa- tions modernes et notamment des Promenades de Paris, œuvre philanthro- pique autant qu'artistique, qui a obtenu, comme celle de Le Nôtre, un succès cosmopolite et qu'on doit considérer comme l'inauguration d'une ère nou- velle dans l'art des jardins. . ,,,,.. Enfin, l'illustration de ce volume, qui comprend 512 gravures, a ete 1 objet de soins tout particuliers. . On s'est efforcé d'y joindre l'attrayant à l'utile, utile dulci, en y faisant figurer les végétaux dont l'emploi est le plus avantageux pour l'ornementa- tion, les plans et les vues des plus belles œuvres anciennes et modernes, qui peuvent fournir des indications intéressantes dans la pratique. Ce livre, rédigé dans un large éclectisme mérite donc de n'être pas confondu avec certains ouvrages du même genre ou plutôt publiés sous le même litre, qui n'ont d'autre valeur que celles des gravures, ou bien avec ceux dont les auteurs se sont préoccupés uniquement de leurs œuvres personnelles. Jardin paysager dessiné et exécuté par feu Barillet-Deschamps. •• Pour bien faire ressortir le véritable côté pratique de cette belle publica- tion, nous croyons devoir en détacher l'avant-propos de l'éditeur : La première ébauche de cet ouvrage, formant deux petits volumes, n paru en 1868. Un deuxième tirage, mis en vente quelques années après, a été prompte- ment épuisé, et c'est pour satisfaire aux nombreuses demandes qui nous sont adressées que nous publions cette troisième édition, qui est en réalité une oeuvre nouvelle. Pour ce travail, entièrement refondu, noi;s avons obtenu le précieux con- cours de M. Alphand, qui a bien voulu y reproduire les préceptes formulés dans l'introduction de son grand ouvrage sur les Promenades de Paris. Les annales de l'Art des Jardins en France offrent deux périodes mémora- bles. Le Nôtre avait inauguré la première en donnant à sas créations un — 62 — caractère essentiellement aristocratique : Paris a vu commencer la seconde, il y a quelques années. Ses nouvelles promenades ont obtenu, comme jadis les œuvres do Le Nôtre, un succès cosmopolite et cette impulsion s'est étendue jusqu'aux jardins par- ticuliers. C'est donc la ville de Paris qui a eu l'initiative de cette évolution, conforme aux tendances de l'esprit moderne. La question d'art joue désormais un rôle considérable en toute chose; des monuments, elle s'est étendue à la décoration intérieure, aux appartements. Chaque fondation, chaque conception publique ou privée, doit en porter le cachet et attester cette préoccupation; elle se redète partout, à tous les degrés de l'échelle sociale. Les jardins, soit au point de vue du plan général, soit à celui de leur amé- nagement de détail, de la couleur, de l'harmonie et du dessin, devaient aussi daus une large mesure à ce mouvement progressif. On peut dire, en effet, que toutes les branches de l'art trouvent leur emploi dans leur création : l'ar- chitecture, dont ils furent, à l'origine, uue dérivation immédiate; la sculp- ture, qui concourut de tout temps à leur décoration ; la peinture qui fournit surtout des enseignements indispensables pour les jardins du genre dit irré- gulier. Comment, en effet, composer des scènes dans le stjle paysager, si l'on ne sait pas d'abord ce que c'est qu'un paysage? Cette considération si simple nous a aussi déterminé à ajouter un chapitre entièrement nouveau sur le paysage. Dans la partie historique, il forme une transition naturelle entre l'ère des compositions régulières, des architectures vertes, et l'avènement d'un ge nre absolument opposé, quand l'idée d'imiter la nature dans ses beaux endroits prévaut sur celle des combinaisons géométriques. Cette manifestation fut le témoignage non équivoque d'une évolution psy- chologique, dont les grands paysagistes du xvii" siècle ont été les précur- seurs. L'ouvrage est divisé en deux parties principales : l'une historique, l'autre didactique. Dans la première, qui est un résumé des travaux les plus mémorables accomplis jusqu'à nos jours, les auteurs ont tâché do rassembler les indica- tions les plus curieuses et surtout celles dont il peut ressortir des enseigne- ments pratiques. Ils ont apprécié avec une grande impartialité la révolution horticole du siècle dernier. Le premier chapitre dé la partie didactique contient les préceptes du genre irrégulier ou paysager, d'après les maîtres les plus autorisés : Loudon, Mac Intosh, Kemp, Decaisne, Choulot, Barillet-Deschamps, Hirschfeld, Piickler- Muskau, Siebeck, Meyer, Petzhold, Neumann, etc. On trouvera dans ces pages l'exposé de la méthode et des opérations di- verses au moyen desquelles il est possible d'arriver à la fusion, dans un ensemble harmonieux, des formes les plus agréables de la nature et de l'art, fusion sans laquelle il n'existera jamais de jardin. Le deuxième chapitre donne les règles du tracé des jardins réguliei's, qu'on a encore assez souvent l'occasion de mettre en pratique, au moins par- tiellement. Viennent ensuite : les préceptes spéciaux pour l'établissement des jardins de villes ; une revue sommaire des plus importantes créations modernes en France et à l'étranger. Un dernier chapitre, consacré aux squares et promenades, contient des renseignements techniques qui pourront être utiles aux aiministrations muni- cipales disposées à suivre de loin l'exemple de Paris et aux propriétaires qui voudraient exécuter, sur une échelle moins vaste, des travaux analogues, tels que la transformation d'un bois ordinaire en parc ou jardin paysager. L'illustration de ce volume a été l'objet de soins tout particuliers. On s'est efforcé de lui donner, dans toutes ses parties, un caractère à la fois attrayant et utile. — 03 — Aux nombreux dessins, plans de parcs et de jardins anciens et modernes de tous les pays du monde, de plantes b\ d'arbiei» d'oriiement, nous avons ajouté un grand iiombre d'exeiuples d'autres tires des livres les plus rares, repré- sentant des œuvres imporiauies, dont plusieurs ont été modifiés ou n'existent plus. Citons par exemple les célèbres parcs et jardins du Quirinal, Ludovisi Far- nèse, Frascati, (iiusli a Veione et autres spéeimens intéressants des villas italiennes de l.i Renaissance, les parts aiigluis Klw, Bailersea, Biikenhead, — G4 — Sydenham, etc. ; des œ ivres française?, comme Gaillon, Clagny, Chantilly Lourois, etc. ; des créations allemandes, Schwetzingen. Heidelberg, Sagan, Muskau, Potsdam, Wilhelmshœhe, etc. ; les paroa espagools de la Granja, d Aranjuez ; le bois de la Cambre (Belgique), etc. Thalia d.'albala. (Extrait de VArt des Jardiiif.) Nous n'avons pas négligé non plus, à l'occasion, les effet? de contraste résultant de l'aspect antérieur ou ultérieur des mêmes localités. Ainsi, on trouvera, en regard du parc actuel des Buttes-Chaumont, un ancien plan qui donne une juste idée de la physionomie sinistre et repoussante qu'offraient autrefois ces parages si heureusement transformés. Au chapitre du paysage, nous avons joint la roprcduclion de plusieurs des ceuvres les plus^magistrales du Poussin, Claude Lorrain, Cstade, Pynaker, etc., etc. — 65 — Comme un grand nombre Je ces illustrations n'offrent pas seulement un attrait de pure curiosité, mais peuvent fournir des renseignements pratiques, et qu'elles appartiennent par conséquent autant à la théorie qu'à l'histoire, nous avons cru devoir les répartir, en proportion à peu près égale, dans les deux parties de ce volume, historique et didacti jue. L'harmonie de l'ensem- ble y a gagné, sans que la logique ait eu à en souffrir. L'ouvrage se termine par un tableau sommaire des travaux de la transfor- mation de ParivS exécutés d'api es un plan d'ensemble, et par l'indication des prix principaux des travaux do jardinage à Paris, dos documents d'un sérieux intérêt pratique Nous serions largement récompensés de nos peines, si ce travail pouvait contribuer à propager le goiit de l'agriculture d'agréinenl; s'il pouvait don- ner eux jardiniers paysagistes une plus haute idée de leur art et ramener aussi nos jaunes architectes aux grandes traditions du seizième siècle, épo- que où les plus illustres artistes, à la fois peintres, sculpteurs, ingénieurs, architectes, ne croyaient pas déroger ou plutôt n'auraient pas cru leur œu- vre complète, s'ils n'y avaient pas compris l'étude des jardins, corollaire et complément des édifices. Nojs espérons aussi que ce rappel do l'œuvre à la fois artistique etphilan- tropique de la transformation de Paris encouragera les municipalités à sui- vre cet exemple et à établir, dans de plus modestes proportions, dos prome- nade-', des squares, propices aux joyeux ébats de l'enfance, au délassement des habitants laborieux, et dont la vue repose à la fois l'esprit et les yeux. Les Cannas Cette belle plante est connue depuis très longtemps par les botanistes sous le nom de Canna Indtca, mais on ne la rencontrait il y a quarante ans que dans les serres des jardins botaniques et elle n'était pas cultivée dans les jardins particuliers, sans doute parce que à cause de son origine exotique on la présumait de serre chaude. En 1846 elle fut importée du Chili par M. Année qui avait été Cousul de France à Valparaiso. Il alla s'établir à Nice et là fit des expériences qui lui démon- trèrent que cette plante pouvait se cultiver dans les jardins pen- dant l'été, comme les Dahlias et autres plantes tuberculeuses. Jtais ce ne fut qu'en 1855 qu'elle parut dans les jardins publics de Paris par les soins de Barillet-Deschamps, et depuis elle est l'un des plus beaux ornements de tous les jardins. Vers 1860, M. Crozy père, de Lyon, s'en occupa et se livra à la fécondation artificielle, et il en obtint bon nombre de variétés, et en 1862 il m'enseigna cette fécondation à laquelle je me livrai avec succès, car j'obtins : Député Hénon, Daniel Hoïbrenk, Jean Vandaël et Edtaiard Morren, et cette dernière variété figure encore sur les catalogues. M. Crozy fils aîné suivit l'exemple de son père et s'appliqua surtout à obtenir des variétés plus naines et plus florifères et il y réussit, et aujourd'hui cette belle plante n'est pas seulement l'orne- — 66 — ment de nos jardins, mais est aussi cultivée en pots et peut servir à la culture forcée et à l'ornementation des vérandas et des appartements, où elle tranche par son beau feuillage avec les autres plantes cultivées à cette intention. J. Sisley. CORRESPONDANCE Nous avons reçu de M. Elie Métrai, actuellement à Londres, la lettre suivante qui intéressera certainement un grand nombre de nos lecteurs : LondreSj le 17 Février 1886. J'ai lu dans la chronique du dernier numéro du Lyon- Horticole une note intitulée : « Destruction de la Cochenille » . Dans cette note, M. E. Rivoiron donne le remède employé par les anglais contre ces insectes. Ayant passé mes trois premières semaines de travail en Angleterre à nettoyer des Stephanotis et des Gardénias avec le pétrole, je vais vous indiquer la manière dont j'ai opéré : Dans un baquet contenant environ 100 Hlres d'eau, on met en- viron 1/2 litre de pétrole ; et pendant qu'un ouvrier tient les plan- tes bien au-dessus du baquet la plante un peu plus basse que le pot, un autre seringue fortement tous les coins et recoins où sont instal- lés les insectes et a bien vite raison d'eux ; l'eau tombant dans le baquet ne se perd pas, et ne détériore pas les plantes ou terrain d'alentour ; mais il faut remuer très souvent, car le pétrole surnage toujours. Après cela ou couche les plantes sur le sol, toujours très horizontalement afin de laisser égoutter les feuilles, ayant bien soin de ne pas tremper le pot dans cette eau pétrolée car ce serait un moyen infaillible de tuer les plantes. Ce travail ne demande pas plus de 2 ou 3 minutes par plante. Puis, une fois en serre, les plantes sont un peu passées en revue, et finies d'être nettoyées à l'aide d'un petit pinceau pour les tiges, et les feuilles épongées avec de l'eau chaude additionnée d'un liquide appelé Fir trec oil (huile de pin) employé pour nettoyer toutes sor- tes de plantes et d'un grand usage ici, mais que vous pouvez remplacer par du jus de tabac et du savon, je crois. Quant à bas- siner les plantes 2 fois par jour avec de l'eau pétrolée, je pense qu'il faut agir avec précaution, car j'ai vu toute une serre de Gardénia qui avait perdu leurs feuilles pour avoir été traités d'une manière analogue. Les feuilles ne paraissent pas trop souffrir des bassinages au pétrole mais les racines ne sont pas dans ce cas. Il y a donc lieu d'éviter que l'excès de l'eau de bassinage ne tombe pas sur les pots. Elie Métral. — 67 — Du traitement des productions fruitières du poirier, Par M. FORNEY, professeur d'arboriculture. Nous extrayons d'une longue note publiée dans le Journal de la So- ciété nationale et centrale d horticulture de France les notions suivan- tes, enseignées par M. Forney, et qui établissent les règles à suivre dans la culture des poiriers. En cela, comme en toute chose, la pra- tique raisonnée amène des exceptions basées sur la nature du sol, sur le climat, sur la force, la situation et la vigueur des arbres, le sujet sur lequel ils sont greffés, les variétés, etc. ; mais on ne doit pas perdre de vue les principes qui suivent: « Heureux le jeune jardinier qui. à ses débuts, n'a pas reçu comme règle de conduite que, pour agir sur l'arbre, il faut le torturer par un excès de soins, de pincements et d'attaches et le soumettre à des formes géométriques compliquées ou réduites à l'excès. Celui qui a eu le mal- heur de recevoir un pareil enseignement marchera de déceptions en déceptions. Dès ses débuts, plein de zèle, il couvre le jardin de palis- sades en fer les plus coûteuses, qui forment obstacle à la libre circula- tion de l'air et de la lumière Si, au contraire, en suivant les con- seils d'un arboriculteur expérimenté, il avait pris pour règle: aider la végétation sans la contraindre ; s'il s'était contenté de soumettre ses arbres aux formes les plus simples et le plus en rapport avec le mode de végétation particulier à chaque espèce, le succès aurait couronné ses efforts Quoiqu'il fasse, la nature reprendra ses droits, et de ses arbres taillés et rapprochés à l'excès il n'aura pour résultat final que des pousses à bois dans un sol fertile, que l'épuisement dans un sol médiocre. On l'oublie trop souvent, la taille n'a pas pour but de former des des- sins avec nos arbres fruitiers, mais d'obtenir des fruits. L'étude des productions fruitières du Poirier est l'une de celles qui laissent le plus à désirer en arboriculture, celle pour laquelle on a émis le plus de principes erronés; et cependant, est-il un point plus impor- tant que celui de la mise à fruit d'un arbre l Ces considérations nous font soumettre les principes suivants, prin- cipes que nous ne donnons pas comme absolus, mais qui, appliqués à propos, permettront à l'agriculteur d'agir siirement et de raisonner ses opérations. Les productions fruitières qui se développent le long des branches n'ont qu'une durée limitée ; elles se dessèchent vers la sixième année, et la branche se dénude à partir de cette époque. De plus, sur les arbres à fruits de table soumis à la taille, si ces productions étaient abandon- nées à elles-mêmes, elles s'épuiseraient par excès de floraison et la fructification serait irrégulière et imparfaite. Mettant en première ligne la quantité du produit obtenu, lorsqu'il s'agit d'arbres de verger pour fruits à boisson, et ne tenant nul compte du volume et de la beauté du fruit, on cherchera avant tout une forte récolte eu poids. Pour obtenir ce résultat, on s'attachera à cultiver une variété vigoureuse, rustique et à fruits moyens ou petits, les arbres de verger à petits fruits étant plus et plus sûrement fertiles, et étant plus — 68 — sûrement restaurés par une année de non-production qui suit une année de fertilité excessive. Pour les arbres à gros fruits fondants, dits de table, il n'en est pas de même. Ces variétés ne donnent de beaux fruits que si la production fruitière est bien constituée ; que si le bouton à fleurs qu'elle supporte est d'un fort volume. Or, ce n'est qu'à l'aide d'une taille raisonnée et continue, par la réduction de la charpente de l'arbre et par un traite- ment sévère de la production fruitière, que l'on peut espérer obtenir ce résultat. Sur un arbre parfaitement conduit, le bouton à fleurs est double de volume. C'est le signe le plus certain de l'excellence de la méthode sui- vie par le jardinier. Quelque régulier que puisse être un arbre, si son bouton est grêle et pointu, la taille est mauvaise. 1° Les produclions fruilicres doivent être de force moyenne, mais bien constituées. Trop faibles, elles sont promptement ruinées ; trop fortes, elles s'emportent à bois ; 2° Elles doinent être parfaitement éclairées, aérées et abritées. Toute production privée d'air et de lumière, ou exposée à des courants d'air trop vifs, ne formera que des rosettes de feuilles, fleurira sans fructifier, ou ne donnera qu'une fructifiation imparfaite. La Poire doit recevoir l'action directe de la lumière, et ne doit jamais être touchée par les feuilles, sans toutefois que celles-ci soient par trop éloignées. Les Poi- riers en pj'ramide plantés dans les jardins enclos et en plaine, ceux qui sont plantés le long des chemins de fer sont rarement productifs, exposés qu'ils sont à des courants d'air trop vifs : 3° Elles doivent être maintenues à la longueur motjenne de 0°" 08 {celle du doigt). Sur les arbres non taillés, l'ensemble des productions se maintient à cette longueur en moyenne; si elles dépassent cette lon- gueur, elles s'emportent à bois ou dépérissent ; si elles sont tenues plus courtes et ne donnant qu'une seule fructification, elles sont faibles et complètement ridées. Cette longueur moyenne variera naturellement en raison de l'âge et de la vigueur de la production. En taillant, si la production est plus courte que O" 08, on allongera peu à peu. Si elle est plus longue, on descendra, tout en profitant des boutons supérieurs ; 4° On ne cotiservera pas plus de trois bifurcations aux productions fruitières. On sait qu'une production fruitière se ramifie avec l'âge ; durcie à l'excès, elle finit par s'épuiser et par ne constituer que de maigres boutons incapables de fructifier. On ne conservera qu'une des divisions sur les productions faibles. Mettre toutes les productions sur un seul brin est le procédé le plus sûr de restaurer un arbre affaibli par l'excès de fructification. On laissera deux divisions sur les productions de force moyenne, trois au plus sur les productions plus âgées. Ce n'est que par exception, et sur les fortes branches qu'on augmentera ce nombre ; 5° On ne laissera sur la production fruitière qu'un seul bouton prêt à fleurir. On choisit le plus gros et le mieux placé ; comme il profite seul de la sève, la fructification sera plus assurée. Cependant, on peut laisser deux boutons sur les productions vigoureuses et sur les arbres peu fertiles. Los autres boutons supprimés seront occupés en conservant leur base ridée, sur laquelle se développera une rosette de feuilles qui fructifiera par la suite ; — 69 — 6° Le bouton prêt à fleurir doit être terminal. Un caractère distinctif des espèces à pôpins, c'esf que le bouton à fleurs est terminal, placé à l'extrémité d'un support ridé plus ou moins long. On doit rabattre sur le bouton toute la partie supérieure de la production qui dépasse ; on le fait profiter de toute la sève et on a l'avantage de diminuer le déve- loppement de certaines productions trop fortes. La production, parfois un peu raccourcie, tendra du reste à s'allonger en se divisant sur la base du bouton à fleurs ; 7° Le boulon à fleurs ne fructifie parfaitement que s'il s'est constitué en (rois végétations. On trouve, il est vrai, quelques boutons à fleurs sur le bois de l'année précédente ; mais ces boutons, surtout lorsqu'ils terminent le rameau, sont mous et fructifient difficilement. Si le bouton dépasse trois végétations sans fleurir, il peut s'allonger indéfiniment en se terminant tous les ans par une rosette de feuilles, ce qui provient de ce que la production est privée d'air et de lumière. On ne peut compter sur de pareilles productions ; il faut les rabattre et revenir sur une lambourde plus jeune, ou la faire développer à l'aide d'une rosette de feuilles ; 8° Toute production fruitière complètement ridée tend à disparaître ; on ne la rencontre plus sur les branches âgées. La nature, et il faut l'imiter, tend à rajeunir ces productions en faisant développer sur elles une production à bois lisse, dard ou brindille. On sait qu'une produc- tion complètement ridée n'est pas lignifiée ; sa consistance est charnue et elle se casse net comme une pointe d'asperge. On doit provoquer sur cette lambourde le développement d'une pousse à bois lisse et conser- ver pour le moins une certaine longueur de cette partie lisse à la taille, ne fût-elle que de un ou deux centimètres, cette partie ligneuse suffi- sant pour assurer la durée de la production. S'il s'était développé un rameau à bois, on pourrait l'enlever complètement sur son empâtement, car on peut être sûr que la production ridée conservée est assez forte pour développer d'autres pousses par la suite; 9° On taille sur le bois lisse si on veut obtenir du bois, et sur les rides si on veut obtenir du fruit. En établissant ce principe que tout jardi- nier devrait connaître, nous donnons la certitude du résultat d'une taille. Tout œil sur bois lisse devenu terminal par la taille donne une pousse à bois lisse ; toute taille faite sur les rides qui se trouvent sur les coudes à la base d'une pousse, fera sortir des productions fruitières sur ces rides, qui contiennent des germes mal constitués. Si on taille, par inadvertance, une production fruitière sur partie lisse sur les yeux d'un rameau qui se serait développé sur elle, on la fera partir à bois. Cette taille vicieuse est la cause qui fait qu'il se ren- contre une masse de gourmands sur les branches pendant le cours de la végétation. Si on taille l'extrémité d'une branche sur une partie ridée où se trou- vait une rosette de feuilles, sur un coude, la branche se terminera par une production fruitière. On peut être parfois forcé de tailler une pro- duction fruitière sur le bois lisse ; on cassera alors plutôt que de tailler pour aâ"aiblir la production ; cependant, on peut tailler sur bois lisse quand on taille sur un bouton prêt à fleurir, car on ne craint plus de le faire partir à bois ; 10" Si une production fruitière est formée par une seule longueur de bois lisse [une pousse de l'année, dard ou cassement), et si cette pousse est suffisamment longue et garnie d'une ou deux futures lam- — 70 — bo2irdes, on ne devra pas conseruer la seconde longueur de bois lisse qui se serait dcvclopp/'e sur elle (brindille ou cassement). Cette seconde longueur, étant terminale, absorberait toute la sève et le bout de pro- duction inférieur resterait dénudé. On ne conserve une seconde longueur de bois lisse que lorsque la première longueur est trop courte et dégarnie, étant alors forcé d'aller chercher le fruit sur la nouvelle pousse ; 11° Toutes les productions fruitières d' une branche doivent s'équi- librer entre elles. Quoique les productions fruitières qui se trouvent le long de la branche, lambourdes, dards, brindilles ou cassements, diffé- rent entre elles comme force et longueur, on les équilibrera selon l'âge et la force de la branche. Ainsi, on ne laissera pas fie forts cassements à la partie élevée d'une branche faible et garnie de lambourdes sur sa partie inférieure ; 12" Les productions fruitières doivent être convenablement espacées entre elles le long de la branche. Les yeux sont souvent si rapprochés entre eux que, lorsqu'ils se développent, il forment un fouillis de pous- ses infertiles, parla masse des feuilles qui privent d'air et de lumière les futurs boutons (Duchesse, nergamote). Ces faibles lambourdes accu- mulées finissent par se dessécher. On espacera les productions fruitières en faisant en sorte que l'on puisse mettre les quatre doigts entre elles ; on supprimera dans ce cas les productions trop fortes qui tendent à s'emporter à bois, et celles. trop faibles et ridées, qui tendent à disparaître ; 13° // ng aura pas excès de boutons à fleurs sur une jeune branche. Parfois une jeune branche se couvre de boutons prêts à fleurir sur toute la longueur ; c'est pour plus tard un présage de ruine et d'infer- tilité. On devra retrancher une partie de ces boutons et choisir les plus beaux, en n'en laissant rigoureusement qu'un tous les 15 centimètres. On coupera les autres boutons en conservant leur base ridée, sur la- quelle se développeront des pousses feuillues, espoir d'une récolte future ; 14° On ne doit pas conserver deux productions fruitières sur le même empâtement. Elles se nuisent et leur base prend un tel dévelop- pement que la circulation de la sève est arrêtée dans la branche. Cette règle négligée est la cause principale de ces affreuses têtes de saule qui couvrent les branches de certains arbres. On choisira naturellement pour la conserver, la pousse la mieux constituée pour la fructification. 15° On doit retrancher tonte reproduction fruitière qui s'est dévc' loppée sur le bourrelet d'un coude de taille d'une branche. Ces pousses formant un empâtement sur le coude, gênent fortement la circulation de la sève; 16» On 7ie doit pas conserver de productions fruitières sur la lon- gueur d'une tige. Cette production gêne la circulation de la sève, sont peu productives, étant le plus souvent peu aérées et, de plus, elles sont la cause, par leur empàLement ridé, du remplacement de l'écorce lisse par l'écorce rugueuse et crevassée. On sait que ses rugo- sités commencent toujours au pourtour de l'empâtement d'une produc- tion laissée sur la tige. — 71 — 17° La base (Tune branche formée devra être dégarnie de produc- tions fniiticres sur une longueur de 15 centimètres. Ces productions, le plus souvent ruinées et infertiles, empêchent la sève de pénétrer dans la branche. Une pyramide dont les branches sont dénudées à leur base n'en sera que mieux constituée, l'air pénétrant librement au centre de l'arbre; 18° Une branche ne doit jamais être terminée par U7ie production fruitière. Elle n'a plus d'accroissement en force et longueur, et dépérit; 19» Une branche âgée et forte est plus disposée à développer des pousses à bois qu'à se couvrir de productions fruitières. Ce fait se reconnaît surtout sur l'ensemble des arbres âgés d'un jardin vieux planté, On n'a d'autre ressource, dans ce cas, que d'allonger, de cou- cher le long des branches, des brindilles entières ou des boutons de rameaux faibles, sur lesquels la fructification s'établira. Une branche qui dépasse une certaine force (celle d'un manche à balai) doit donc être traitée autrement que les branches moins fortes sur lesquelles la fructification se constitue à peu de distance de la branche. Voilà les principes qui doivent guider dans la conduite de la produc- tion fruitière du Poirier. On se rappellera, premièrement, que le bon donne le bon ; que les bons yeux donnent les bonnes productions; que celles-ci se couvrent de gros boutons qui seuls produisent de beaux fruits. On ne conservera que ce qui est bon, en suivant rigoureuse- ment ce premier principe de taille ; qu'il n'y ait pas dans un jardin une seule branche, une seule production fruitière qui ne soit parfaite - ment éclairée et aérée. En résumé, la règle de conduite sera de ne conserver qu'un nombre convenable de branches pour qu'elles soient garnies de bonnes pro- ductions fruitières, bien nourries et convenablement espacées et éclairées. » L'incision annulaire de la vigne M. Louis Pinsan, propriétaire à Preignac (Gironde) donne clans le Journal de la f-'igne, les conseils suivants aux viticulteurs : Au moment où les travaux de la taille de la vigne vont s'ouvrir, je crois qu'il n'est pas hors de propos de faire connaître, dans l'intérêt des viticulteurs, le succès que j'ai obtenu par l'incision annulaire sur mes vignes. Je pratique, depuis trois ans, cette incision et il est hors de doute que j'ai doublé le rendement de mes vignes, tout en amé- liorant de beaucoup la qualité du vin. L'effet de l'incision active la maturation et par suite, le raisin se trouve plus sucré et mieux nourri que celui des vignes non incisées. Beaucoup de propriétaires, dans le département, l'ont essayée l'année dernière, et partout où l'on a opéré avant la floraison elle a produit l'excellent résultat qu'on en attendait. S'il est vrai que cette opération n'ait pas répondu à l'attente de quelques-uns, l'insuccès ne doit être imputé qu'à une incision mal faite, ou accom- plie pendant ou après la floraison. — 72 — Cette opération a été pratiquée à d'autres époques, probable- ment à la suite d'intempéries qui provoquaient la coulure ; mais des années plus prospères étant survenues avaient fait délaisser puis oublier ce moyen. Pour parer aux intempéries, qui depuis bon nombre d'années, désolent nos vignobles, la pratique de l'in- ci^ion s'impose de nouveau; elle aura ses détracteurs comme du reste les ont eues toutes les nouvelles découvertes ; le soufre, le sulfure de carbone, les vignes américaines ont les leurs, et ces dernières par ceux surtout qui n'en ont jamais planté; et pourtant tous ces moyens ont donné et donnent d'excellents résultats lors- qu'ils sont employés avec discernement. Il est entendu que l'incision doit se faire sur la taille à long bois (aste ou tirole, ou branche à fruit qu'on renouvelle tous les ans), au-dessus du 2" bourgeon à partir de la naissance de la branche; la largeur de la bague doit être de 3 millimètres pour les pieds à peu de végétation et de 5 millimètres pour les plus vigoureux; les 2 bourgeons au-dessous de l'incision donneront des bois dont l'un sera taillé à courson l'année suivante; on aura soin aussi de rapporter l'asle ou tirole de l'autre côté du pied, pour équilibrer la végétation et éviter l'épuisement amené par la pro- duction si elle était tenue tous les ans sur la même partie du pied. NOUVEAUTÉS — CATALOGUES — Cii. MoLiN, horticulteur-fleuriste, M'^-grainier, 8, place Bellecjur, à Lyon. — Catalogue prix courant généial illustré de graines potagères, fourragères, de Heurs, d'ognons g fleurs, plaijtef, aibrcs et arbustes. — Plantes nouvelles ou recommandïbles, collecliori da variétés choisies clans les plus beaux genres de fleurs et les meilleurs légumes. — Fournitures horticoles. — Fleurs fraîches et fleurs sèches pour bouquets, etc. — P. Rebut, à Chazay-d'Azergues (Rhônt). — Catalogue de Cactées et Plantes grasses diverses. La collection de Cactées de M. Rebut est une des plus belles et des plus considérables d'Europe. Envoi franco du Catalogue. — Pertuzès, horticulteur, 59, rue des Chalets, Toulouse (Hte-Garonne). Supplément au Catalogua général contenant l'énuméralion et. la doscri[)tiou des Nouveautés de Chiysanthèmes pour 1886. La collection complote do ces nouveautés comprend une cinquantaine de variétés, appartenant à toutes les séries. — HosTE, horliculteur, 10, rue des Dahlias, Monplaisir-Lyon.— Catalogue des plantes nouvelles mises au commerce par rétablissement : Pelargoniums zonales nouveaux (simples et doubles), Fuchsias, Dahlia Lilliput, Véroniques et Chryaanthèmes. — Ketten Frères, rosiéristes à Luxembourg (Gr. Dunhé). — Catalogue en allemand et en français), des Rosiers nouveaux de 1886. Ce Catalogue mentionna avec leurs descriptions toutes les variétés mises au commerce par les différents semeurs français et étrangers. Le Gékant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1886 MARS N° 5 CHRONIQUE Graines et semis. — Un amateur très estimable, un curieux de la nature, comme on disait au temps jadis, m'écrivit, l'année der- nière, une assez longue lettre dont j'ai retenu le passage suivant : (I Je vous mande la chose la plus incroyable, la plus bizarre, la plus singulière, la plus étonnante, la plus désagréable, la plus... » Allons, me disais-je, après avoir pris connaissance de l'épître susdite, M. C... a lu M°" de Sévigné; il écrit admirablement, s'exprime avec clarté et concision, dit de bien belles choses ; mais, entre nous, raisonne comme un tambour quand il parle germination. Cet excellent amateur, l'esprit bourré de ses classiques épisto- laires, trouvait bizarre, incroyable, singulière, étonnante, une chose, un fait simple comme bonjour, désagréable, j'en conviens et ne saurait le contredire, mais selon moi, fort naturel et depuis longtemps prévu par le créateur des graines et des plantes. Et savez-vous quelle était la cause de ce débordement d'ad- iectifs? « J'ai moi-même, disait-il, récolté l'an dernier de la graine de laitue romaine ; cette graine était mûre, très-mûre, excellente, éprouvée ; j'ai semé cette graine dans des conditions telles qu'au- cun praticien ne saurait trouver mauvaises et cette graine n'a pas germé. Comment expliquez-vous, monsieur, le caprice de ma graine de laitue? J'avais bien envie, pour me débarrasser au plus vite de l'expli- cation désagréable qu'on me demandait, de mêler l'astre des nuits à l'affaire et d'accuser le paisible éclat de la lune de ce méfait antigerminatif. Il était, du reste, facile de procéder ainsi, la réponse aurait porté en épigraphe les vers suivants : C'était, dans la nuit bruoe, « Sur le clocher jauni, La lune, Comme un point sur un i — 74 — J'aurai continué en prose et démontré par A plus B que pas mal de crétins et quelques rares gens d'esprit étaient d'avis que la lune faisait filer les haricots, monter les épinards, empêchait de pom- mer les choux, produisait les chenilles, les escargots, les limaces, les hannetons et même le phylloxéra. J'aurais conclu très naturelle- ment qu'un astre capable de produire de pareils phénomènes avait bien pu frapper d'atonie la graine de laitue et la rendre rebelle à la germination. Mais, comme je n'ai qu'une confiance très limitée dans l'influence que peut exercer la lune sur la végétation en général et sur la germination en particulier, j'ai hasardé l'expli- cation que voici : Les mauvaises germinations font partie des forces contingentes qui règlent les rapports entre les végétaux qui habitent la sui'face du globe. Pas de mauvaises germinations et l'harmonie générale est rompue. Que deviendrions-nous, grand Dieu, si toutes les graines de pavots, d'amarantes, de pissenlits, de groins-d'ânes et de cette multitude de plantes qui vivent à l'état sauvage dans les deux hémisphères germaient et arrivaient à bonne fin? Ce qui arriverait, on le devine aisément : nous serions envahi par les plantes proli- fiques ; elles étoufferaient les autres, qui succomberaient sous le nombre. Heureusement, — pas pour le jardinier, cependant, — les mauvaises germinations sont là qui mettent un frein à la repro- duction à outrance. Quand je dis mauvaises germinations, j'élargis l'idée qu'elles représentent, et j'entends non-seulement les graines qui ne ger- ment pas, mais toutes celles qui, après avoir germé ne donnent aucuns résultats positifs, soit que les jeunes semis deviennent les victimes des intempéries ou la proie des insectes qui les dévorent. Ah ! oui, elles en ont des ennemis, les malheureuses graines, depuis le soleil et l'eau, qui les font germer, pour noyer ensuite leurs jeunes embryons, jusqu'à la gelée qui les ébranle et cristallise leurs jeunes tissus ! Aussi le semeur doit-il être d'une vigilance à toute épreuve lors- qu'il confie sa semence au sol. Pour éloigner les insectes, il préparera longtemps d'avance le terrain où il doit semer, afin que ceux-ci n'ayant rien à dévorer pendant un laps de temps assez long, émigrent dans d'autres parages plus hospitaliers. Quand le jardin est froid, qu'il ne se hâte pas trop de semer; il est bon de se méfier des premiers beaux jours, qui traînent sou- vent après eux un cortège de vents violents et glacés dont pâtissent les jeunes semis. Qu'il sache que les graines fines veulent être peu recouvertes et semées sur terrain uni et tassé. Qu'il n'oublie pas non plus que le terrain doit être tenu humide constamment. — 75 — Pour les graines de plantes des pays chauds, qu'il n'oublie jamais, s'il n'a ni couche chaude, ni serre chauffée, qu'il vaut mieux attendre mai et juin, que de semer même en avril. L'engrais liquide étendu d'eau devra hâter le jeune semis à passer rapidement la période délicate de l'enfance. Qu'il n'hésite pas non plus à faire stratifier ses graines un peu longues à germer. Fenlilalion des serres. — La ventilation des serres repose sur ce principe bien connu des physiciens, savoir que lorsque deux gaz, par exemple l'air et l'acide carboniqtie sont en présence, ils se mélangent intimement malgré leurs densités différentes. L'air vicié par la respiration des plantes se répand dans la serre ; de là l'uti- lité de faire arriver du dehors de l'air pur. D'autre part, les rayons solaires laissent pénétrer à travers les carreaux le calorique dans les serres dont ils élèvent souvent la température bien au-dessus du degré qui convient aux plantes ; dans ce cas, il importe de chasser cet excès de calorique en lui offrant des issues. Mais il importe de bien distinguer les deux cas. Dans le premier, on ne cherche pas à obtenir un abaissement de température, on veut seulement renouveler l'air. Ce renouvellement devrait^pouvoir se faire dans la partie la plus basse de la serre et l'air arriver près des tuyaux de chaleur. Dans le second cas, le contraire doit avoir lieu, et c'est vers la partie la plus élevée de la serre qu'on doit laisser des issues à l'air trop chaud. L'air chaud, chacun sait ça, est plus léger que l'air froid; il monte vers le vitrage, se refroidit au contact du verre, se dessèche en déposant son humidité contre les vitres et retombe vers le sol, où il se réchautfe à nouveau. C'est ce qui fait que dans l'hiver il importe de répandre fréquemment de l'eau dans les chemins des serres chaudes, si on ne veut pas que les plantes languissent dans une atmosphère trop sèche. Exposition et Lauréats, — La Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret a envoyé ses collections de fruits à l'Exposition interna- tionale de la Nouvelle-Orléans, où elle a obtenu 3 médailles et 995 dollars. Elle les a obtenus, et malgré ses réclamations, dollars et médailles sont encore à toucher. Il faut espérer que les^autorités compétentes sauront faire rendre justice, médailles et dollars à nos compatriotes. Racines montantes. — Le rôle des racines est de s'enfoncer dans le sol ; cependant, il y a des cas où elles ne craignent pas de se redresser verticalement et de s'élever quelquefois presque aussi — 76 — haut que la plante elle-même. Je viens d'en avoir sous les yeux un exemple superbe. Les racines d'un figuier commun situé à 3 mè- tres de distance d'un tas de fumier consommé de deux mètres de hauteur, ont complètement envahi le susdit fumier. L'arbre ayant été recépé, les branches les plus élevées n'étaient pas plus hautes que le chevelu de ses racines. Les praticiens savent très-bien que lorsqu'on paille certains arbustes pendant l'été, il arrive presque toujours que les racines remontent à la surface du pot en envahissant le fumier dans lequel elles trouvent, outre une excellente nourriture, le degré d'humi- dité qui convient aux radicelles. Ceci prouve que les racines ne sont pas aussi inconscientes qu'on le suppose et qu'elles savent fort bien discerner et au besoin aller chercher là où ils sont les éléments qu'elles aiment. : > Semis de Gui. — Le Gui qui croît sur les pommiers, les sorbiers, le poirier et presque sur tous les arbres, était révéré chez les anciens peuples de la Gaule, qui voyait un emblème mystérieux dans un arbrisseau végétant et se reproduisant sans toucher terre. On l'a employé en médecine comme antispasmodique et anti-épileptique, ainsi que dans l'industrie, car il partage avec d'autres plantes le mérite de fournir la glu, sorte de matière vis- queuse élastique qui tient le milieu entre la résine et le caoutchouc. •;,. Le gui, dont je ne sais plus quel législateur voulait décréter la destruction obligatoire, se reproduit par semis sous l'influence des oiseaux qui disséminant ses graines non digérées sur les bran- ches d'arbres. Mais je n'avais pas eu connaissance jusqu'à présent que les jardiniers ou les amateurs se fussent occupés de semer eux- mêmes cette plante curieuse. Dans beaucoup de jardins botaniques le Gui est représenté par une superbe étiquette, qui fait honneur au fabricant, mais ne parvient pas à donner une idée même approxima- tive de celte Loranlhacée. Or on peut semer le Gui très facilement, ainsi que l'a très bien démontré ^wir expérience M. Cardona, ama- teur à Lyon. Sur un jeune pommier dont il a légèrement raclé l'é- piderme il a posé des graines de gui accompagnée de la matière visqueuse qui les entoure, puis il les a liées avec de la laine, comme, on lie un écusson, en serrant peu toutefois, et la germination a été régulière. Aujourd'hui les deux touffes de Gui issues de ce semis sont très volumineuses. Disjmrilion des Orchidées indigènes. — M. de Confevron, deFlugez (Haute-Marne), a adressé à la Société d'acclimatation une commu- nication dans laquelle il constate que le fauchage des pelouses et prairies où croissent les orchidées indigènes cause leur disparition. — 77 — M. de Confevron n'avance cependant pas des propos en l'air, puis- qu'il affirme avoir vérifié son assertion dans une pelouse de sa propriété dans laquelle croissait de nombreuses orchidées. Le fait en question me paraît avoir été mal interprété, car je cultive depuis fort longtemps les orchidées indigènes, dont j'ai récolté des milliers d'exemplaires à la campagne. Très fréquem- ment je les récolte en fleurs, en boutons même, je leur coupe souvent toute la tige, ne plantant que le tubercule, et elles ne périssent pas pour cela. Dans beaucoup de prés des communes avoisinant Lyon, où il y a des orchidées, on fauche le foin et on retrouve des orchidées l'année suivante. Du reste, il n'y aurait plus d'orchidées dans les prés, si le fauchage habituel les détrui- sait réellement. Il est donc très probable que si les orchidées ont disparu de la pelouse de M. de Confevron, cela tient à une cause qui aura passé inaperçue. V. V.-M. Réponse à quelques objections relatives à l'arrosage des arbres au moyen des drains. J'ai publié dans le Lyon-honicole, en 1883, un assez long article relatif à l'arrosage des arbres d'avenues au moyen de drains. Avec le système que j'ai fait connaître il devient possible de faire arri- ver l'eau directement à sa destination, c'est-à-dire de mouiller copieusement la partie du sol où les radicelles sont situées, et, dans les terrains stériles ou épuisés, les engi-ais liquides capables d'entretenir une végétation plus active. Le système que j'ai fait connaître a d'ailleurs été appliqué à la fin de l'année 1883 aux arbres de la place Bellecour, situés sur le côté méridional de cette place, entre la rue Bourbon et la place de la Charité, conformément à la délibération du Conseil municipal en date du 23 octobre 1883. J'ai même demandé à l'administra- tion d'appliquer moi-même mon système (1) à mes risques et périls, ne demandant aucune rétribution dans le cas où ce genre d'arro- sage ne donnerait pas les résultats prévus. Je demandais seulement que l'on mît à ma disposition les appa- reils d'arrosage nécessaires et la permission de puiser l'eau aux bouches voisines. L'administration a cru devoir remettre à plus tard l'adoption de ma proposition, bien qu'un rapport des agents techniques constate (1) J'ai pris connaissance d'un rapport des a.^^ents tecliniques de l'administration municipale dans lequel il est dit que ce système d'arrosage par les drains n'est pas nouveau. Quand on ne craint pas d'affirmer un fait de cette importance, il me semble qu'un simple propos en l'air ne sutRt pas comme démonstration, et qu'il conviendrait d'en faire la preuve. Est-ce que par liasard le titre d'agent technique équivaudrait à un brevet d'infaillibité ? — 78 — qu' « il résulte des observations qui ont été faites cette année (1885) pendant la période de sécheresse que nous venons de tra- verser, que les plantations irriguées par le procédé en question se sont mieux comportées que les autres. » Un autre rapport d'une commission composée spécialement d'horticulteurs ne concluait pas autrement. Et cependant mon procédé n'a pas été employé d'une manière rationnelle. Plusieurs personnes qui s'intéressent à ce système d'arrosage m'ont demandé des renseignements sur la manière d'opérer. Ne pouvant pas répondre à toutes directement, je prends le parti de consigner dans cette revue les indications relatives à cette ques- tion. Je profiterai de l'occasion pour répondre à quelques objec- tions qui m'ont été faites au sujet de l'obstruction des drains par les racines des arbres. Sur la place Bellecour, MM. les agents techniques ont com- mencé les arrosements dans la deuxième quinzaine de juin, pensant sans doute qu'il suffisait d'alimenter les marronniers par. les hautes températures. Ils n'ont pas étudié la végétation de ce bel arbre. S'ils avaient étudié sa végétation ils auraient remarqué que le mar- ronnier «débourre» de bonne heure au printemps, témoin le légen- diaire marronnier du 20 mars, qu'il fleurit abondamment et ne donne qu'une pousse normale chaque année. Or, pour donner cette pousse et ces fleurs, un marronnier a besoin, précisément au mo- ment où cela se passe, de se sustenter avec énergie ; il a besoin d'eau et de matières fertilisantes en abondance. S'il ne rencontre qu'un sol ingrat et sec, il fait cette pousse misérable et chétive au détriment de sa propre substance. Ce n'est pas dans le sol battu par la foule et incliné de Bellecour que l'eau des pluies peut péné- trer aisément. Pour toutes ces raisons les arrosements des arbres doivent com- mencer en mars et être continués une ou deux fois par mois jusqu'à la tin de juillet. Dans les terrains stériles ou épuisés on arrosera de temps à autre avec de l'engrais liquide étendu d'eau, tels que purin de litière, guano, engrais chimiques, etc. En agissant ainsi on sera étonné de l'exubérance de végétation que prendront les arbres ; on ne les verra plus perdre leurs feuilles à la fin d'août comme cela arrive chaque année. Il ne faut pas s'imaginer qu'il suffit de donner de l'eau aux arbres seulement quand il fait chaud et sec ; dans nos climats la chaleur et la sécheresse constituent presque une période de repos pour la végétation arborescente. C'est au printemps et dans le commencement de l'été que les arrosements aident à l'alimenta- tion de l'arbre, à sa constitution et à sa résistance aux sécheresses -^ 79 — de l'été. Ce n'est pas quand le blé est en épi, qu'on doit lui donner de l'engrais. Ainsi en est-il de toutes les plantes qui veulent au moment où elles se développent que l'eau qui sert de véhicule et de dissolvant aux matières fertilisantes, soit à la portée de leurs racines. Ainsi donc, je le répète, les arrosements doivent commen- cer dans le mois de mars et èlre continués jusqu'à la fin de juilllet. Une objection qui a été faite par des personnes peu compétentes en pareille matière est celle qui consiste à supposer que les drains pourront être obstrués « plus ou moins complètement par des queues de renard, résultant soit de la pousse des racines, soit de toute autre chose. » On appelle queue de renard des faisceaux de racines fines ou des filaments d'algues, qui par leur agglomération simulent plus ou moins la queue de cet animal. Les queues de renard peuvent bien s'infiltrer dans des conduites d'eau continuellement pleines de ce liquide, si par hasard elles rencontrent un joint pour y pénétrer ; elles rencontrent dans Teau un élément où elles peuvent vivre. Mais il est complètement impos- sible que la chose arrive dans des drains aérés (1) où l'eau ne séjourne pas. La preuve de ceci ressort du domaine de l'expé- rience et de celui de la physiologie végétale. Elle ressort de l'ex- périence parce que partout où des conduites pareilles ou à peu près ont été construites depuis longtemps il n'est jamais parvenu à ma connaissance qu'elles aient été obstruées par des queues de renard. Elles ressortent du domaine de la physiologie parce qu'il est dé- montré que les racines ne peuvent pas se développer dans un cou- rant d'air, que si elles y ébauchaient par hasard un commencement de végétation, les moisissures et autres cryptogames seraient là pour les arrêter. On fait bien développer des jacinthes dans des carafes remplies d'eau, eh ! bien, qu'on essaye voir un peu de les faire pousser dans des carafes remplies d'air et on verra comment elles se comporteront, quand même l'air de la carafe serait saturé d'humidité. Du reste le simple bon sens à défaut de connaissances. pratiques ne nous dit-il pas que les racines ayant à choisir entre une couche de terre fertile et un courant d'air perpétuel pour se développer, choisiront toujours la terre qui est leur élément naturel. Ce sont de ces objections qu'on ne devrait pas discuter, car on ne discute pas avec l'absurde. J. Métral, Pépiniériste-Entrepreneur, aux Charpennes-I.yon. (1) Je ferai du reste remarquer que dans l'établissement des drains établis sur la place Bellecour on a complètement oublié de laisser plusieurs regards pour l'ae'ra- tion des drains. Ces .égards sont absolument indispensables pour le bon fonctionne- ment des drains. 80 " ANEMONES N'° 1. A. hortensia stellata à fleura doubles.— 2. A. coronariaii U. pourpres. — 3. A. hortensia à â. pourpre Tiolet Note sur les Anémones des jardins. Parmi les nombreuses espèces d'anémones que les jardiniers et les amateurs cultivent, il n'en est guère de plus belles que celles que Linné a classées sous les noms spécifiques à'^nemone coronaria et horlensis. La mode n'a pas encore réussi à les expulser des jardins comme ■elle l'a fait pour une foule d'autres belles fleurs anciennes. Car elles sont très anciennes ces anémones, si anciennes, qu'il est assez - 81 — ANEMONES No i, A. hortensia k fleurs doubles. — 5. A. coronaria à fl. doubles. — 6. A. palraata (fleurs jaunes). 7, A. hortensis pavonina. difficile de leur assigner une date d'introduction dans les cultures. Les premiers florins publiés vers la fia du XVP siècle en parlent avec éloge et figurent les variétés connues au moment de leur publication. Sans compter Bauhin qui, en 1571, en énumérait, dans le Pinax, une longue kirielle, nous trouvons dans Besler et surtout dans le Floritegium publié par Swertius, à Amsterdam en 1631, — 82 — plus de quarante variétés d'anémones nomnaées et figurées et appartenant toutes aux deux espèces linnéenoes ci-dessus dénom- mées. Les plus anciens traités de jardinage nous en ont également fait connaître la culture. Pline, un des plus anciens auteurs, dit que l'Anémone est appe- lée/"Aan/on, peut-être à cause qu'elle resplendit de loin. Commen- tant Dioscoride, le naturaliste romain, pensait qu'il y avait deux espèces d'anémones, l'une sauvage et l'autre cultivée. (( Quaat à la cultivée, il s'en trouve qui fait les fleurs rouges et d'autres qui les fait blanchâtre, ou de couleur de lait ou de cou- leur de pourpre. » Et il ajoutait : « Nous avons parlé ci-dessus des espèces d'anémones dont les bouquetiers se servent, il reste à parler maintenant de celles qui servent eu médecine. » Or, comme Pline vivait à peu près au commencement de l'ère chrétienne, nous avons une preuve bien certaine de l'emploi que les bouquetiers romains et grecs faisaient, il y a deux mille ans, des fleurs de l'anémone. Olivier de Serre, au sixième livre de son Théàlre d'agriciillure, parle de la manière suivante de l'anémone : « Aussi par bulbe vient cette plante. La bulbe au pousser fait des petites feuilles comme celle de la pimprenelle, rampant à terre en rond. De là sort la tige, montant de la hauteur d'un pied, et à la cime portant une belle fleur colorée d'incarnat éclatant... » Après Olivier de Serre, tous les ouvrages d'horticulture se font un devoir de causer des anémones et d'enseigner, avec grand ren- fort de soins superflus, l'art de les cultiver. Vers la fin du XVIIP siècle, le célèbre jardiner de Chelsea, Philippe Millers s'exprimait ainsi à propos des deux espèces dont nous parlons : « Les Anémone coronaria et ho7-lensis, dont les racines ont d'a- bord été apportées des Indes, ont été depuis si considérablement améliorées par la culture, qu'elles sont devenues un des principaux ornements de nos jardins au printemps ; les couleurs principales de ces fleurs sont le rouge, le blanc, le pourpre et le bleu. » Ph, Millers, comme la plupart des naturalistes ses contempo- rains, n'avaient que de vagues notions de géographie botanique, et il ne faut pas trop leur en vouloir de leur ignorance à cet égard. Pour eux, les Indes exprimaient des pays vagues. L'Amérique, l'Asie, l'Afrique et même une partie de l'Europe orientale étaient (( les Indes » . Ainsi donc, il était permis à l'anglais Miller d'ignorer la patrie exacte des Anémones qui nous occupent, et de supposer que les premières apportées « venaient des Indes » . — 83 — Bien que l'Anémone couronnée passe pour être indigène de la Turquie méridionale, on la trouve vivant à l'état sauvage dans la France méridionale, l'Espagne méridionale, les îles Baléares, l'Italie continentale, la Sicile, la Sardaigne, la Dalmatie, la Grèce, la Turquie, les îles de l'Archipel grec, le nord de l'Afrique, etc. L'Anémone des jardins (J. hoilmsis h.) est également signalée comme spontanée dans la plus grande partie de l'Europe méridio- nale, du nord de l'Afrique et de la Turquie d'Asie. En France, VJ. coronariaaéié trouvée à l'état sauvage à Grasse, Draguignan, Hyères, Toulon, Montpellier, Toulouse, etc. UÀncmone liorlensis à Grasse, Fréjus, Navarreins, Dax, Toulon, Nîmes, etc. Avant de continuer cette note, il serait peut-être utile de savoir ce que l'on entend par J. coronaria et ^. liorlensis, et quels sont les caractères qui séparent ces deux espèces linnéennes. Si le lecteur veut bien jeter un coup d'œil sur les planches ci- contre, il saisira la différence qui les fait distinguer au premier coup d'œil. Le n" 2 représente une Anémone couronnée, les n"' 1 et 3 une Anémone des jardins. Si aux segments étroits des feuilles tripennées de VJ. coronaria on compare les feuilles palmées à lobes cunéiformes incisés dentés de VJ. liorlensis, la confusion n'est pas possible. Ajoutons que l'involucre de VJ. coronaria a les folioles laciniées, tandis que celui de VA. liorlensis a les segments très peu incisés. La fleur est également un peu plus grande dans l'Anémone couronnée que dans l'Anémone des jardins. J'ai déjà dit que le Florileginm de Swertius contenait plus de quarante formes d'Anémones parfaitement figurées et qu'on peut rapporter aux deux espèces linnéennes dont nous venons de parler. Cette variation des J. liorlensis et coronaria a du reste exercé la sagacité des botanistes modernes qui ont élevé au rang d'espèces plusieurs de leurs formes les plus tranchées. C'est ainsi que VA. coronaria L. a donné pour sa part : V A. cyanea Risso, à fleur bleue ; 2' A. Fenlreana Hanrj, à fleurs blanches ou panachées ; 3° A. rosea Hanry, à fleu»'s roses pâles ; 4° A. coccinea Jord, à fleurs d'un rouge écarlate ; 5° A. nobilis Jord, à fleurs grandes, pourpre violacé ; 6° A. prcslabilis Jord, à fleurs rouge ponceau; 7" A. Rissoana Jord, à fleurs rose carné. Ces espèces afflues présentent souvent elles-mêmes des variétés de coloration. \JA. horlensis L. n'est pas moins varié que le précédent. On en a distrait les formes suivantes : — 84 — A. vcrsicolor Jord, considérée comme une plante hybride ; A. lepida Jord, à sépales d'un rouge violet ; A. stcllata Lamk., de couleur variable ; A. fulgens Gay, d'un rouge écarlate vif; J. pavonina D. C, plus souvent cultivé à fleurs doubles; J. occellata Mogg., marquée d'une tache à la base de ses pétales. Aujourd'hui, comms au temps des Grecs et des Romains, les anémones servent « aux bouquetiers » qui en reçoivent les fleurs coupées des établissements d'horticulture du littoral de la Méditer- ranée ; on les emploie aussi pour l'ornemeatation des parterres et des plates-bandes des jardins. Voici comment il faut les cultiver : Choisir une plate-bande bien perméable à l'eau et surtout abon- damment fumée. Faire une première plantation des « pattes » ou tubercules de septembre à la fin d'octobre. La plantation faite à cette époque donne de très bons résultats quand les hivers ne sont pas trop rigoureux, c'est-à-dire quand la température ne descend pas au-dessous de 8 à 10" centigrades. Les anémones gèlent au- dessous de 10° si elles ne sont pas couvertes. On peut les abriter avec de la paille au besoin. Quand on craint les hivers rigoureux, on attend que le mois de janvier soit passé et on plante en février et même jusqu'au 15 mars les pattes d'anémones. La plantation de printemps ne donne jamais d'aussi bons résultats que la plantation d'automne : les fleurs sont moins belles et plus tardives. Quand les anémones ont terminé leur végétation, ce qui se reconnaît au jaunissement des feuilles qui finissent par se dessé- cher, on doit arracher les pattes et les rentrer au sec oii on les conserve dans des boîtes ou des pots. On peut cependant cultiver les anémones plusieurs années de suite à la même place, surtout quand le terrain est sain ; dans ce cas, il faut chaque année, en septembre, donner un bon sarclage dans l'ancienne plantation et la couvrir ensuite d'une couche de 2 à 4 centimètres de fumier bien consommé, ou de terreau de fumier. Les pattes d'anémones se plantent à 8 ou 10 centimètres de profondeur dans les pays oii le froid est rigoureux, et de 5 à 6 seulement dans ceux où les gelées ne sont jamais de longue durée. Pour l'écartement à donner aux pattes, il est variable ; toutefois, quand on a l'intention de laisser la plantation plusieurs années à la même place, il est important de ne pas trop les rapprocher. En les mettant à 20 centimètres de distance en tous sens, l'écartement est suffisant dans ce cas. Quand on arrache les pattes chaque an- née, on peut les rapprocher davantage. — 85 — On doit toujours placer les pattes dans un terrain meuble, sans les briser, en ayant soin de tourner l'œil du bon côté. Les anémones se multiplient par la division des griffes, dont on sectionne les extrémités munies d'un bourgeon et qu'on plante comme les pattes elles-mêmes. Le semis est également un excellent moyen, non-seulement pour multiplier les anémones, mais encore pour obtenir des variétés nouvelles. On doit semer les graiues d'anémones aussitôt leur maturité, dans des pots, des terrines ou des caisses. Juin et juillet sont les mois qui conviennent le mieux pour ce travail. On recouvre très peu les graines, — un demi-centimètre de terreau, — mais par- dessus le semis on paille avec de la mousse ou du long fumier de litière et on tient mouillé. Quand les graines germent on enlève la mousse ou le fumier qui servait à protéger le semis. La germina- tion se fait généralement au bout d'un mois. Les jeunes plantes se traitent comme les adultes. Seb. Gryphe. CORRESPONDANCE Usages et préparations des Kakis. Un Japonais, M. T. Takasima, actuellement à l'Eoole forestière de Nancj, a bien voulu écrire à M. Jean Sisley une assez longue lettre dans laquelle il explique les usages et les préparations que les Japonais font subir aux K^kis. Nous devons à Tobligeance de M. Sisley la communication de cette lettre dont nous extrayons les passages suivants qui intéresseront certaine- ment ceux de nos lecteurs qui s'occupent d'arboriculture. Le Kaki (Diospyros Kaki) est un arbre très répandu dans presque tout le Japon. Le nombre des variétés obtenues par les horticulteurs est considérable; malheureusement les communications étant assez difficiles, il doit arriver certainement que des variétés différentes obtenues dans des provinces éloi- gnées les unes des autres reçoivent le même nom ; il arrive aussi que la même variété porte des noms différents selon la province où elle a été obtenue Je diviserai si vous le voulez bien les Kakis en deux groupes : 1» Kakis sauvages; 2° Kakis cultivés. Les Kûkis saui'ages ont de ^eliia traits (au maximum 0,01 c), âpres, très astringents, mais non amers, ils sont en forme de rognon, de cône ou de sphère aplatie à l'un des pôles. Dans le centre du Japon on les cultive comme les arbres fruitiers. On laisse le fût s'élever droit jusqu'à une hauteur de trois à quatre mètres; alors on le laisse pousser librement. Les fruits cueillis verts au mois de juillet sont broyés et pressés «îomme des pommes dont on voudrait faire du cidre ; le jus recueilli dans des tonneaux ou des cruches de grès est mélangé avec une colle faite de l'amidon qu'on obtient en pulvérisant des racines du Pteris aquilina (on obtient cette colle en mélangeant l'amidon avec de l'eau bouillante). Cette colle au jus de Kaki est employée à de nombreux usages : à coller les papiers'fermant les boîtes à thé, ceux qui forment les lanternes, les para- pluies, ceux qu'on applique sur les ouvrages en bois, etc., etc. Le jus de Kakis a la propriété de durcir les bois, de les rendre plus solides et plus résistants à l'action de l'humidité ; aussi, l'emploie-t-on à peindre les objets en bois, dont on veut augmenter la solidité et la durée. — 86 — Quand les montagnards désirent avoir des fruits très abondants, ils coupent quelques grosses branches des Kakis, les jeunes branches qui poussent près la section donnent plus de fruits que les autres. Le bois du Kakis analogue au bois d'ébène est très recherché en ébénis- terie. Afin de lui donner une belle couleur uniformément noire, dès que les troncs sont abattus, on les plonge dans des marais où on les laisse séjourner deui ou trois ans. Les Kakis cultivés peuvent se subdiviser en Kakis à fruits âpres et en Kakis à fruits sucrés. Je fais cette subdivision, parce qu'il y a des Kakis naturelle- ment sucrés et d'autres qui ne le sont que parce qu'on leur fait subir certaine opération qui leur enlève toute leur âpreté. Les Kakis âpres que je connais ne sont pas aplatis comme les Kakis sucrés, ils affectent ou la forme d'un cœur comme le Mino Kaki ou la forme d'un boulet comme le Saïjo Kaki. Les Kakis à fruits âpres alteigaent une hîuteur de 25 mètres, leurs fruits mesurant au maximum 12 à 13 cent, et au minimum 4à5cent. de longueur; les meilleurs sont ceux qu'on récolte dans le centre et le midi du Japon. Quand on veut en extraire le jus, on procoia comma pour les Kakis sau- vages, mais on les prépare aussi pour être servis sur nos tables. Pour cela il faut leur enlever leur âpreté. Voici comment on s'y prend: quand le fruit est mûr, le Saïjo par exemple, on le cueille avant qu'il devienne mou ; on fait, en enfonçant près de la queue une grosse aiguille en bambou ou en métal, un trou d'environ trois centimètres da profondeur ; les fruits ainsi préparés sont mis dans un tonneau défoncé et rempli d'eau chaude (à 40 ou 50») dans lequel on les laisse 12 à 15 heures. Cette partie de la préparation est assez délicate, et on n'acquiert de l'habi- leté que par la pratique, car il faut enlever toute l'âpreté du fruit, sans pour cela le ramollir, ce qui arriverait si on le laissait trop longtemps dans l'eau ou si on versait dessus de l'eau trop chaude. Les fruits ainsi préparés ne doivent jamais être mangés sans être pelés et sans qu'on en ait ôté l'espèce de moelle (continuation de la queue des fruits) qui les traverse dans toute leur longueur. Le Kaki Saijo ainsi préparé est le meilleur da tous les Kakis, mais toutes les autres variétés de Kakis âpres, le Mino Kaki excepté, peuvent être ren- dues mangeables de la même manière. Voici une seconde manière de les préparer: On pèle le fruit mûr, et on le suspend à l'ombre pour le faire sécher pen- dant trois à quatre semaines ; au bout de ce temps, on enlève les pépins du fruit en pratiquant une petite fente allant de la pointe au milieu du fruit. On roule ensuite le Kaki dans da la farine de blé on de sarrasin, on les aplatit un peu et on les place \=s uns sur les autres dans des boîtes ; ils prennent ensuite un aspect analogue à celui des figues sèches mises en boite. Au bout d'un mois environ on peut les manger, ils sont alors très sucrés et ont une belle cou'eur jaune, transparente, semblable à celle des veines de récaille Les Mino Kakis peuvent être séohés de la manière précédente, mais on en emploie encore une autre. Voici comment on procède : on prend les plus longues pailles qu'on puisse se procurer et on les lie à une des extrémités, écartant alors les brins pràj de la ligatura, on place un Kaki au milieu, le Kaki se trouvant ainsi entouré da paille, on lie de nouveau, de façon à ce qu'il se trouve maintenu, ou plaça un second Kaki et on lie da nouveau, ainsi da suite. On obtient alors une sorte de chapeUt da Kikis revêtue de palle, mais séparés les uns des autres par un lian, on le suspend à l'ombre pour le faire sécher, au bout d'un mois les fruits sont mous et très sucrés. Ce sont ceux que las Européens habitant la Japon préfèrent. Il y a une troisièmi manière de les rendra mangeables. On prend une grande caisse pouvant contenir environ 50 kilog. da riz, on couvre le fond de cette caisse d'un lit de riz assez épais ; sur ce lit on place les Kdkis assez espacés, et on verse du riz de façon à les couvrir entièrement et à laisser — 87 — au-dessus d'eux une certaine épaisseur de graines de riz, on fait un nouveau lit de Kakis et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on ait mis à peu prés une ving- taine de fruits, on remplit la caisse, au bout de qainze jours ou trois semaines les fruits sont doux et sucrés. Le riz n'a subi aucune avarie et peut être employé comme s'il n'avait pas servi à cet usage. Les Kakis à fruits sucrés sont en général moins grands que les Kakis à fruits âpres, les fruits sont en général aplatis et souvent très déprimés à la queue ou en forme de pèche. Pour obtenir des fruits plus abondants, on plie et on étale les jeunes bran- ches sur des cannes de bambou fixées au tronc de l'arbre lui-même, mais les branches étant très cassantes, il faut prendre des précautions et ne pas plier outre mesure. Les Kakis sucrés se mangent frais venant d'être cueillis, mais la saveur est souvent moias agréable que celle des Kakis âpres bien préparés. L'extré- mité du fruit est toujours bonne, mais il arrive quelquefois que toute la par- tie entourant la queue est âpre. Dans certaines provinces les montagnards coupent les Kakis, sans les peler, en tranches très minces qu'ils font sécher au feu ou au soleil; quaud elles sont complètement sèches, ils les pulvérisent et passent au tamis. Ils se servent de la poudre ainsi obtenue pour faire une sorte de boisson qu'ils préparent de la même manière que le chocolat à l'eau. Je désirerais savoir si les personnes qui ont mangé des Kakis au Japon et qui ont pu se procurer de ces fruits venus en Europe leur ont trouvé la même saveur, si elle diffère ? Préparés de la même manière que je vous indique plus haut, ils seront peut-être aussi bons. Il y a un an et demi, en voyageant en Italie, j'ai vu à Florence de très baaux fruits de Kakis cultivés, mais on ne connaissait pas la manière de les préparer. Comme arbre d'ornement, le Kaki est très joli au Japon ; à Nagato où j'habite, je connais une variété de Kaki âpre nommée Hagakouci Kaki (litté- ralement Kaki à feuilles cachées), nom bien mérité, car les fruits sont si nombreux qu'ils cachent non seulement les feuilles, mais les branches et les rameaux disparaissent sous leur nombre, leurs branches invisibles plient sous le poids de leurs beaux fruits rouge tomate. Je ne sais pas si cette variété de Kaki est connue en France. Je crois que presque toutes les variétés de Kakis réussiraient en Fraiica, dans la région des vignes, ainsi qu'on le dit dans l'article du Lym-horticole. Je vous envoie tous ces renseignements sur les diverses manières de pré- parer les Kakis, parce que je pense que si on n'a pas essayé davantage de les cultiver, c'est parce qu'on ne savait pas les préparer et les rendre mangeables. T. Takasima. Nancy, 22 février 1886. La culture artificielle du cresson. Jusqu'à présent, on a cru qu'il était indispensable, pour se pro- curer du cresson, de posséder une source ou tout au moins un mo- deste réservoir. Je vais essayer de détruire cette idée préconçue. Depuis 1867, je cultive le cresson d'une autre façon et je dois mon procédé au hasard, dans les conditions suivantes : J'habitais à Saint-James, une propriété au millieu de laquelle se trouvait un bas fond que le propriétaire résolut un jour de faire combler. L'entrepreneur chargé du travail apporta une quantité de détritus, entre autres des ordures ménagères parmi lesquelles se trouvaient des épluchures de cresson. — 88 — Quelques jours après je fus très étonné de voir sortir un cresson magnifique, d'une végétation extraordinaire. L'idée me vint d'en planter une plate-bande, au nord: la réussite dépassa mon attente. Voici ma manière de procéder : Après avoir bien préparé la terre et l'avoir bien tassée, on borde les côtés de la planche sur 0"05 au moins ; on remplit la différence en fumier très consommé, presque du terreau, et on mouille très fortement. On plante son cresson à 0"'10 en tous sens par petites pincées. Entretenir l'eau pendant les chaleurs. Le cresson dont je me suis servi jusqu'ici est celui qu'on trouve sur tous les marchés. Après en avoir abattu la tête, je plante le bas de la botte, ce que l'on jette habituellement. Une plate-bande de 1"'20 de large sur 4 de long peut certaine- ment fournir à la consommation d'une maison d'une certaine impor- tance. — A. Vigneau. [La Maison de Campagne), Inforinatfons. — Madame la duchesse de Filz-James, bieu connue par ses publications et les succès qu'elle a obtenus dans son domaine viticole de Saint-Benezet (Gard), a communiqué à l'Académia des sciences le résultat de ses expériences entreprises pour combattre le mildiou (mildew^ Elle a employé le lait de chaux répandu à plusieurs intervalles sur les feuilles des souches de vigne. Elle affirme avoir obtenu un bon résultat. — Une exposition des insectes utiles et de leurs produits et des insectes nuisibles et de leurs dégâts aura lieu, en 1886, par les soins de la So:iété d'agriculture et d'insectologie, du 1" au 3 septembre. — La Société nationalo d'agriculture a adopté les conclusions du rapport de M. Jules Besnard, concernant la destruction obligatoire de la cuscute, et a décidé de transmettre au Ministre de l'agriculture un vœu favorable à l'adoption, pour la France, de mesures législatives propres à assurer l'exé- cution de cette mesure. Quelle manie de légiférer; gendarmes, en prison le délinquant. Détruisez donc aussi le chiendent par mesure législative. NonTeaatés — Catalogues. — Crozy aîné, horticulteur, 206, Grande rue de la Guillotiéro, Lyon. — Calalogue contenant la description de dix Cannas nouveaux dont les noms suivent et qui sont mis au commerce dès à présent: Président Dutailly, Amiral Courbet, Souvenir de Jeanne Charre- ton, Lutea splendens, Victor Gaulf^in. Madame Just, Louise Chrétien, Souvenir de Madame Liabaud, Ulrich Brunner, Cinabarina. Cannas mis au commerce les années précédentes et choix des plus belles parmi les ancien- nes variétés. Bégonia Carrieri, etc. AVIS.— Le LYON-HORTICOLE paraît régulièrement deux fois par f?(0!s(le 15 et le 30). Malgré la régularité du service d'expédition il arrive quelquefois que des numéros s'égarent en route et ne parviennent pas à leur destination. Nous prions les personnes à qui cela arrive de bien vouloir nous réclamer les numéros qu'elles n'auraient pas reçus. Rénnion horticole. — Tous les samedis à 7 heures du soir, réunion des horticulteurs, Cafiî de la Gaule, 19, rue Puits-GaïUot, Lyon. — Ordre du jour: Ventes et achats, offres et demandes. Itenaeignements divers. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL Lyon. — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1886 MARS N' 6 CHRONIQUE V engrais chimique. — Et il vint ua jour où un malin soup- çonna que les plantes, pareilles dans ce cas à l'homme et aux ani- maux, ne devaient pas spécialement vivre d'amour et se sustenter d'eau fraîche. La chose fit sourire les doctes de ce temps-là. Ce malin eut un fils qui passa son existence à prouver que les soup- çons de monsieur son papa n'étaient pas aussi ridicules que les académiciens voulaient le donner à entendre. Le fils fut traité de crétin et le père d'imbécile. Cependant, quelques années plus tard, les soupçons du mahn se changèrent en certitude et son crétinisme se transforma en « génie supérieur », — ce qui prouve qu'il ne faut désespérer de rien ici-bas. Bien longtemps avant que cette grande découverte eut étonnée les gens naïfs, de bons paysans, de simples Jacques, a^ aient remarqué que le fumier était une excellente chose, qui rendait les choux cabus, les laitues pommées et les poireaux énormes. On dit même que plusieurs voyageurs qui passèrent dans la Limagne de l'Auvergne, vantèrent jusqu'à l'hyperbole la grosseur de ses navets, — que les habitants nomment rabioulcs, — et l'excellence de ses châtaignes, en affirmant que les qualités que présentaient le fruit et la racine de ces deux végétaux, étaient la résultante de l'inépuisable fécondité du sol. Les jardiniers napolitains citent des exemples de fertilité de la terre natale auxquels le Vésuve, disent- ils, n'est pas étranger. Tous ces faits, ces suppositions, ces soupçons réunis avec des milliers d'autres, ajoutés aux vertus mirifiques du guano, de la colombine et de la poudrette, ne tardèrent pas à ébranler les convictions les plus profondes, et l'épaisse couche d'ignorance que l'humanité agricole avait accumulée sur sa boîte crânienne depuis les temps préhistoriques diminua de deux millimètres. C'est bien. Les chimistes s'étant mis à l'ouvrage, creusets, cornues, chalu- meaux, acides, oxydes et réactifs de toute sorte eu mains, ils — 90 arrachèrent aux plantes le secret de leur composition et à la terre qui les nourrit celui de sa fécondité. Les successeurs des alchi- mistes, ces grands chercheurs de la pierre philosophale, plus heu- reux que leurs prédécesseurs, trouvèrent la véritable formule pour faire de l'or, en prenant les végétaux nourriciers pour auxiliaires et en indiquant les moyens de doubler, tripler et même quadrupler leur production. La pratique ne tarda pas à vérifier l'exactitude des données de la science. C'est de ce jour seulement que date la culture ration- nelle. En effet, n'est-ce pas une chose merveilleuse que de pouvoir dire : telle espèce a besoin de tant de potasse, tant d'azote, tant de chaux, tant d'acide phosphorique, pour acquérir le maximum de son développement? N'est-ce pas plus merveilleux encore de pou- voir ajouter : le terrain dans lequel je cultive cette espèce ne con- tient que telle ou telle quantité de chacun de ces éléments, j'ajoute ce qui manque et la voilà placée dans les meilleures conditions possibles d'alimentation? Je l'ai déjà dit, et je le répète après les meilleurs esprits de ce temps, les engrais chimiques ou naturels, parfaitement dosés, doi- vent devenir la base fondamentale de toutes les cultures. Savoir dépenser dix pour récolter quarante, c'est la meilleure économie que je connaisse. Seulement, il faut dépenser à propos. Si votre sol n'a pas besoin de tel ou tel élément, gardez-vous de jeter votre argent par la fenêtre. Votre vigne donne-t-elle trop de bois et pas assez de raisins? Vendez votre fumier, vous aurez double bénéfice : l'argent du fumier d'abord, et des raisins en plus grand nombre ensuite. Le fumier est un excellent engrais, j'en conviens, et cependant c'est le plus grand ennemi des engrais. Il se présente comme un mastodonte volumineux ; il a pour lui la routine invétérée de qua- rante siècles d'agriculture, et fort de son omnipotence, il paralyse la diffusion, la connaissance du vrai rôle des éléments fertilisants. Aux neuf dixièmes des cultivateurs, ne dites pas que le fumier n'est pas le meilleur engrais, car vous seriez honni et conspué. Eh bien ! je le dis et je le dirai toujours, le fumier n'est pas le meilleur engrais. Il n'y a pas de meilleur engrais, si on prend ce mot dans un sens général, puisque cliaque genre de plante absorbe à peu près les mêmes éléments, mais en quantités différentes; d'où je tire la conclusion bien naturelle, que le meilleur engrais pour une espèce, n'est pas le meilleur pour une autre. Et pour terminer cette petite note, je dirai aux horticulteurs: Essayez des engrais, tâtonnez s'il le faut, allez doucement, et sur- tout ne vous laissez pas voler. — 91 — Le vol en matière d'engrais est doublement criminel en ce sens que, non-seulement il s'empare du bien d'autrui, mais encore qu'il détruit chez le volé le peu de confiance que lui inspirent les théo- ries scientifiques et le font retomber dans la routine ruineuse. Synonyme cl Synonymie. — On dit que deux mots sont synonymes quand ils ont à peu près la même signification. En botanique, on appelle synonyme les noms différents donnés par plusieurs auteurs à la même espèce. Seulement comme les auteurs ne s'entendent pas sur l'exacte signification du mot espèce, il s'en suit naturellement qu'il y a des synonymes qui ne sont pas du tout synonymes. Exem- ples : si je considère le lîosa canina comme une espèce, je dirai que toutes les roses de ce groupe élevées au rang d'espèces par les rbodographes modernes, sont des synonymes du Rosa canina, et j'aurai raison; il en sera de même pour les Mosa rubiginosa, alpina, gallica et tous les types linnéens qui ont été morcelés par les bota- nistes depuis Linné. Les auteurs qui ont créé ces nouvelles espèces no seront pas contents et n'admettront pas cette synonymie. Voilà donc une catégorie de synonymes suspects. Ceci me revient à propos des Rosa muUijlora et polyanllia. Ces deux noms qui ont exactement la même signification grammaticale représentent assurément des plantes distinctes qu'aucun amateur de roses ne confondi'a entre elles. Les Rosiers muhifloros yrimpanls cons- tituent un groupe, et les Rosa polyanllia ou R. multiflores nains un autre groupe. Au point de vue botanique, si j'admets l'espèce large, ces deux groupes seront synonymes ; mais si je la morcelle, ils ne le seront peut-être plus. 11 faudrait, pour trancher la question, aller faire un petit voyage en Chine, en passant par le Japon ; c'est un peu loin. Dans le cas où les types sauvages des Rosa muUiflora et polyanllia seraient identiques, on serait autorisé à conclure que la grande diversité qui existe dans les jardins entre les variétés de ces deux types, tient à l'origine hybride de ces variétés. Problème horlicole. — Un de nos abonnés qui habite le Portugal nous prie de poser à MAL les rosiéristes le problème suivant : « Nous avons un rosier ayant trois rameaux taillés chacun au- dessus du troisième bourgeon ayant la probabilité d'obtenir neuf branches fleuries. Nous désirerions obtenir directement de ces neuf bourgeons une production triple. Quelle opération devons-nous faire pour atteindre ce résultat ? /) Le problème n'est pas facile à résoudre, parce qu'il y a trop de termes inconnus. On sait bien qu'il y a trois rameaux et trois bour- geons sur chaque rameau qui donneront 1res probablemenl neuf rameaux, mais déjà ce n'est pas absolument certain, car le déve- — 92 — loppement de chacun des bourgeons est subordonné aux conditions suivantes : 1° A la vigueur du sujet; 2" A la nature du sol qui peut être plus ou moins favorable à la végétation du rosier ; 3° Aux caractères physiologiques de la variété qui peut avoir plus ou moins de propension à pousser au développement régulier de lous les bourgeons ou seulement de quelques-uns. Si on avait toutes ces données peut-être trouverait-on la solu- tion du problème. Quoiqu'il en soit, si quelques-uns de nos lecteurs se sentent assez fort pour éclairer notre correspondant, nous les prions de bien vouloir nous faire parvenir leur réponse à la ques- tion posée. Du repiquage des planls. — Le repiquage des plaats est une des opérations les plus utiles de l'horticulture, et il est bon de se rendre compte exactement des résultats qu'elle donne. Repiquer un plant, c'est l'arracher et le replanter ensuite, après avoir coupé l'extré- mité de ses racines. Quand on coupe une jeune racine, on l'em- pêche de s'étendre dans le sens de sa longueur, mais on favorise le développement de jeunes radicelles qui naissent quelque temps après. La multiplication des jeunes radicelles met un arrêt au déve- loppement des racines pivotantes et provoque dans tout le système radiculaire uno énergie particulière dont la plante profite ensuite. Cette énergie est causée par l'afïluence des matières nutritives qui se portent en plus grande quantité vers les parties des racines qui ont été coupées. Le repiquage rend les plantes annuelles plus naines et favorise leur ramification ; il facilite la reprise de tous les arbres ou arbustes à racines pivotantes. La transplantation des plantes repiquées se fait aussi sans difficulté. 11 n'y a aucun inconvénient à repiquer plusieurs fois le même plant. Dans un certain nombre de cas, il faut repiquer le plant quand il est très jeune, sans cela, il y a des espèces qui ne le supportent pas aisément : le réséda, les pavots sont dans ce cas, ainsi qu'un certain nombre d'espèces à racines nettement pivotantes. Les arbres et arbustes se repiquent aussi fort bien quand ils ont seulement quelques feuilles; il y a même quelques sortes qui ne peuvent se repiquer qu'à ce moment de leur existence. Toutes les fois qu'on procède à un repiquage, il importe de couper les pivots et de garantir le plant repiqué contre les rayons du soleil ou les vents violents. Prêscrvalion des vignes contre la gelée. — Sous ce titre, le journal le Midi vinicole publie un article qui m'a paru digne d'être commu- niqué. — 93 — On est à la recherche, depuis longtemps déjà, d'un procédé simple, peu coûteux et efficace pour préserver la vig-ne contre les gelées tardives. Deux systèmes sont en présence : les nuages artificiels et les arbris en paille. Ceux-ci ont, paraît-il, toujours donné des preuves certaines de leur efficacité. En Bourgogne, différentes formes sont données à ces abris, mais la meilleure et la plus recommandée est celle en éventail, par les raisons suivantes: 1° elle exige moins de paille; 2" elle n'entrave pas le développement des bourgeons ; 3° la paille ne touchant pas la terre n'est pas sujette à pourrir, comme dans les autres systè- mes, et peut être employée pour litière alors que toute crainte de gelée a disparu ; enfin, cette forme permet d'élever l'éventail à une hauteur plus ou moins grande autour de l'échalas, suivant l'ampleur de la végétation, puisqu'il est mobile et laisse l'air circuler libre- ment autour du cep. M. Gras, chef de culture à Beaune, a trouvé récemment un moyen bien simple de former l'éventail. Il prend les deux bouts d'une poignée de paille longue de 60 à 70 centimètres et, tourné vers l'est, il appuie le milieu de la paille contre l'échalas, ramène et croise devant lui en forme d'X les deux parties séparées et fait une ligature soit avec de la paille, soit avec de l'osier ou du chanvre. Cela fait, il n'a plus qu'à écarter les brins de paille pour former l'éventail. En opérant ainsi, on obtient un éventail parfait, bien homo- gène, qui, tout en pouvant glisser suivant la longueur de l'échalas. ne peut dévier ni à droite ni à gauche, malgré les plus grands vents. Le premier ouvrier venu peut former cet abri avec la plus grande facihté et protéger, dans une journée ordinaire de travail, près de 4 ares 28 centiares. Les cépages américains et les gelées d'hiver. — Nous trouvons con- signé dans la Gazelle du village le fait suivant : a Le 12 et le 13 dé- cembre dernier, une forte gelée a produit de grands dégâts dans quelques vignobles du Nord et du centre. Dans les Vosges, aux environs de Mirecourt, par exemple, le mal est très grand sur les cépages du pays et surtout dans les bas-fonds. M. Millot a cons- taté qu'au contraire les vigues américaines n'ont pas souffert du tout de la gelée, tandis que les cépages indigènes ont les yeux des sarments gelés , les yeux des cépages américains sont très sains. V. V.-M. — 94 — ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 21 février 4886, tenue dans la salle des réunions Industrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M, J. Chrétien, Vice-Président. La séance est ouverte à 2 heures 1/2. Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et fdopté. Correspondance. — Elle se compose : 1° Lettre de la Préfecture du Rhône, en date du 22 janvier, demandant un extrait du procès-verbal de la séance dans laquelle les modifications das statuts ont été acceptées ; 2° Lettre de la Préfecture du Rhône, accompagnant un arrêté du Préfet autorisant l'Association horticole Ij'onnaise à modifier le paragraphe VII de ses statuts, conformément à la demande que la Société lui avait adressée ; 3'' Lettre de M. le Secrétaire général de la Société nationale d'horticul- ture de France, informant l'Association que des démarches sont faites pour que les adhérents au Congrès d'horticulture qui aura lieu en mai prochain, à Paris, à l'occasion de l'Exposition, puissent profiter de la réduction du prix des places accordée par les Compagnies de chemins de fer aux membres de la Société nationale. Avis sera donné aux intéressés si ces démarches abou- tissent. 4» Lettre de la Société des agriculteurs de France informant l'Association que la réunion annuelle des sociétaires et des délégués des Sociétés aflîliées aura lieu le 22 février, au siège de la Société, à Paris. Lettre de la Société horticole de Grenoble, demandant l'échange des publi- cations. Lettre-circulaire du Ministre de l'instruction publique, accompagnant l'envoi d'une note du Comité des travaux historiques et scientifiques relatives à l'étude « des assemblées générales de communautés d'habitants sous l'an- cien régime ». Lettre de M. Frèze, de Grenoble, remerciant la Société de l'avoir reçu au nombre de ses membres. La Société a reçu également plusieurs programmes et règlements de l'Ex- position générale des [>roduits de l'horticulture qui aura lieu* à Paris du 4 au 9 mai prochaia. Présentations. — Il est donné lecture de 16 candidatures, sur lesquelles conformément au règlement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Sont admis, à l'unanimité et sans protestation, comme mem- bres titulaires de notre Compagnie : MM. Bouvet (Joseph), horticulteur à Chaponost (Rhône), présenté par MM. Valette et J. Nicolas. Birochon (Jean), horticulteur, tailleur d'arbre», cours de la Républi- que, 9 et 11, Villeurbanne, présenté par MM Yiviand-Morel et Nicolas. Perret (Joseph) fils, horticulteur à la Chaléassière, Saint-Etienne (Loire), présenté par MM. Léonard Lille et Beney. Poulaillon (Etienne), horticulteur, avenue Vailloud, à Sainte-Foy-lès- Lj'on, présenté par MM. Pierre Gaillard et A. Jussaul. Guillermoz (Claude), horticulteur à Crépieu par Caluire (Rhône), pré- senté par MM. Rivoire fils et Viviand-Morel. M"" V« Schwartz, horticulteur-rosiériste, 7, route devienne, à Lyon, présentée par MM. Nicolas et Viviand-Morel. Paillet (Eugène), fabricant de poterie fine, à Fejsin (Isère), présenté par MM. Carie et Viviand-Morel. — 95 — Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Villard, jardinier chez M™" Vachoa-SaulDier, à Ecallj, un pot da violette, le Czar, en pleine floraison ; une collection de 30 variétés de Camcl- lia, dont les plus remarquables sont : Ciiandleri panaché, Picturata, Monti- ronii, Ciiandleri elegans, Marguerite Gouillon.Targioni, Jubilée, Villageoise, Triumphans, Hendersonii, Colletti, Giardini Franchetti. La Commission propose d'accorder à cette colleetion de Camellia une prime de 2' classe. Par M. Bonnard, chemin de Saint-Alban, Lyon, un pied de Bégonia Rex, de semis 1885, d'une belle végétation, garni de fleurs; les feuilles ont 0,25 centimètres de long sur 0,20 de largeur, se tiennent très fermes, d'un vert foncé bronzé parsemé de macules argentées. Par M. Liabaud, montée de la Boucle, Lyon, un bel exemplaire fleuri de Cypripedium Harrmanum, auquel la Commission propose d'accorder une prime de 2' classe. Par M. Champalle, jardinier chez M. Besson, à La Pape. 3 échantillons da paniers en osier pouvant servir comme suspension de plantes diverses. Par M. Métra, impasse du Collège (Caluire), un échantillon de Bac carré se démontant, présentant un avantage pour le rempotage surtout des grosses plantes cultivées en pots. La Commission propose l'insciiption au procès-verbal, avec mention par- ticulière pour tous les objets non primés. Les propositions de la Commission, mises aux voix, sont adoptées. L'assemblée procède à la nomination de la Commission des visites pour l'année 188*5. Sont nommés : MM. Chrétien, L. Gorret, Grenier, Cl. Jacquier, J. Jac- quier, Cl. Jussaud, Labruyère, Liabaud, L. Lille, J. Métrai, Musset, Ri voire fils, Rozain, Brevet. La séance est levée à 4 heures 1/2. Le Secrétaire-Adjoint, J. Nicolas. L'Œillet remontant Dianlhus CaroijphjUus semperflorens La culture do l'œillet type, si l'on en croit certains écrivains horticoles, remonte à plus de 2,000 ans. Nous ne savons rien de ce qui se pratiquait à cette époque et la science horticole ainsi que toutes les autres, ne datent guère que d'un siècle, nous ne pouvons retracer que l'histoire contemporaine de l'œillet. L'œillet remontant a été créé à Ljon, ce fut M. Dalmais, jardi- nier chez M. Lacène (ce zélé patron de l'horticulture lyonnaise et le fondateur de la première société d'horticulture dans notre région) qui obtint le premier œillet franchement remontant, il y a environ 46 ans (vers 1840). Il mit au commerce en 1844, Atim, qui était le produit de la fécondation artificielle d'une (soi-disant) espèce, connue sous le nom vulgaire d'Œillet de Mahon ou de la Saint- Martin (parce qu'il fleurissait presque régulièrement vers la mi- novembre) par l'œillet Bichon (ou des Dames). ^ 96 — Ce premier gain fut ensuite fécondé par des oeillets flamands et fantaisies, et il en sortit dès 1856 une nombreuse série de variétés de coloris les plus divers. M. Schmitt un des horticulteurs lyonnais les plus zélés et des plus intelligents suivit M. Dalmais dans la voie qu'il lui avait tracée et augmenta les collections de plusieurs variétés remarquables telles que Arc-en-Ciel et Etoile Polaire, qui étaient encore culti- vées il y a peu d'années, mais sont perdues aujourd'hui étant remplacées par des variétés plus méritantes. Mais vers 1860 une maladie s'étant déclarée dans ses oeillets, M. Schmitt se décou- ragea et les délaissa. Ce fut vers cette époque que M. Alphonse Alégatière s'adonna à cette culture et en peu de temps lui fît faire des progrès énormes et c'est à cet habile et persévérant horticulteur que nous devons les nombreuses variétés naines et remontantes si estimées en Angle- terre, en Allemagne et en Italie et aussi les moyens de les bien cul- tiver que nous vous décrivons plus loin. M. Alégatière ne s'est pas contenté de varier à l'infini les œil- lets remontants et de les mettre au niveau des anciens œillets des fleuristes, dans la culture desquels les Belges et les Hollandais excellaient jusqu'alors, mais il s'était imposé la tâche de nous don- ner des œillets remontants à tiges florales raides, ce qu'il obtint en 1866. Et l'on peut dire que M. Alégatière a créé un genre ou une es- pèce, car ce type se continue parles semis (1). Cette espèce a donc les mêmes mérites que l'Œillet Flon et a l'avantage sur lui, d'avoir de grandes fleurs et très variées de nuances (2). La culture et la multiplication de l'œillet sont des plus faciles quoiqu'on aient dit certains auteurs. A une époque, pas très éloi- gnée, l'on disait et imprimait en parlant de la culture de l'œillet : Le bouturage, vu le peu de chanee de réussite qu'il offre, est le plus rarement emploijé. Et alors l'on recommandait de fendre le bas de la bouture et d'y introduire un grain de blé, d'avoine ou d'orge, d'autres un petit caillou pour maintenir l'écartement. Nul doute que par ce moyen le bouturage offrait peu de chances de réussite, car l'une des parties de latente se pourrissait et si la plante provenant de cette bouture ne périssait pas, elle restait lan- guissante. Le bouturage était en conséquence condamné et le mar- cottage, qui est l'enfant de l'art horticole, était prôné. (1) Une race permanente est presque une espèce que nous avons cr^é.. (Henri Lecoq). (2) M. Carie, le successeur de M. Alégatière, continue avec beaucoup de succès l'amélioration du genre. Les amateurs lui doivent toute une véritable collection d'ŒiUets remontants qu'il a obtenus de semis à la suite d'hybridations artificielles. N. ci. la R. — 07 — Aujourd'hui que la routine cède le pas à l'observation, à l'étude intelligente des faits, il est généralement admis que le bouturage est le meilleur moyen de multiplication pour toutes les plantes. Ensuite, il est démontré que l'on peut faire plus de boutures d'une plante que l'on ne peut en obtenir de marcottes ; car les boutures coupées, la plante chei'che à remplacer ses amputations, à réparer les pertes qu'on lui a fait subir et reproduit de nouveaux rameaux, tandis que la plante que l'on soumet au marcottage nourrit ses membres à moitié amputés, sans songer encore à les remplacer. Les œillets quoiqu'on ait écrit sur ce sujet prennent très facile- ment de boutures, qui font certainement, incontestablement, de meil- leures plantes que les marcottes. Les boutures d'œillets, dit M. Alégatiàre, peuvent se faire en toutes saisons, mais pour ceux qui ont des serres et veulent multi- plier grandement, la meilleure époque est l'hiver, c'est-à-dire jan- vier et février et ils obtiendront des plantes qui pourront être livrées à la pleine terre en avril et mai, seront vigoureuses dans le courant de l'été et fleuriront en automne. Pour faire ces boutures, point n'est besoin de cloches, les châssis de la serre suffisent. Le sol de la couche, ainsi que l'air de la serre doivent être maintenus à une température de 15 à 20 degrés centi- grades. Il n'est pas nécessaire d'indiquer comment il faut préparer les boutures. Tout jardinier sait cela. Mais, un point essentiel pour la réussite est d'enlever tous les jours les feuilles qui jaunissent, et il ne faut pas craindre d'enlever les boutures, au contraire, car les changer de place et de terre ou de sable de temps en temps hâte souvent la reprise. Pourquoi? Parce qu'il arrive qu'une partie du talon ou la partie qui l'environne sont moisies, ce qui peut, si cela ne fait pas périr la bouture, retarder le développement des racines. De fréquents bassinages sont indispensables, mieux vaut pour l'œillet l'excès d'humidité que la sécheresse. Les boutures faites en hiver reprennent généralement en trois ou cinq semaines, selon les variétés. Jean Sisley, Monplaiair-Lyon. Note sur une fascie des rameaux du Gereus flagelliformis Haw. Le Ccrcus flaç/clU forints Haw est une des plus anciennes Cactées connues dans les cultures. Linné l'avait "nommé Cactus jlayriformls. Avant lui les botanistes de la Renaissance lui donnaient les noms suivants: PlujUarthus (Neck), Opuntia... (Slan, Bosh, etc.). Ficus (Ray), Nopalxoch Guezakiquizi (Hern.), Heliotropium , etc. Labou- ret, auteur d'une monographie des Cactées, lui assigne pour patrie ^ 98 — toute l'Amérique chaude et il ajoute : « il se rencontre aussi dans l'Arabie. >> Sans rechercher ce que peut avoir de fondé une aire de dispersion géographique aussi singulière, je ferai remarquer toutefois que le Ccreus flagelliformis supporte facilement quelques degrés de froid et qu'il est beaucoup moins délicat que plusieurs de ses congénères qui n'habitent pas l'Amérique chaude. D'après Seringa, le C. flagcUiformis (1) (cierge en serpent) aurait été introduit du Pérou au Jardin des plantes de Paris par Bernard de Jussieu en 1734. Quoiqu'il en soit de ces remarques, le C. Ilmielliformis, dans son état naturel a une tige rampante, mince, très rameuse, à rameaux presque cyhndriques munis de 10 à 12 rangs de tubercules formant des côtes peu prononcées. Les aréoles sont à peine cotonneuses ; ses aiguillons courts, un peu raides. sont au nombre de 8 à \2, rembrunis, disposés en étoile, et de 3 ou 4 au centre, dorés au sommet et un peu plus longs. Les fleurs sont très nombreuses, fort élégantes, d'un beau rouge carmin. J'ai, il y a déjà quelques années, rencontré sur un individu volu- mineux et très vigoureux de C. flagcUiformis, un rameau dont l'extré- mité au lieu d'être cylindrique était aplatie et allait en s'élargissant de la base au sommet. Je coupais la partie déformée de cette tige et je la greffais au sommet d'un rameau de C. speciossimtis dont je pouvais disposer. Sous l'influence de la greffe, la déformation en question, qui n'était pas autre chose qu'un cas de fasciation nettement caracté- risé, prit les formes les plus bizarres que l'on puisse imaginer et poussa au développement de rameaux tantôt pendants, tantôt dressés, cylindriques ou aplatis, tourmentés, tortillés, cristés, etc. Le dessin ci-contre donnera du reste une idée beaucoup plus exacte que toutes les descriptions qu'on pourrait faire de cette anomalie. Les cas de fasciation ne sont pas très rares dans la famille des Cactées, car on signale et on cultive plusieurs variétés de Mainil- laria, iVEcliinopsis, à'Opunlia, de Cereus et autres genres qui sous les noms de crislala et de monslriwsa ne sont pas autre chose que des cas connus en tératologie sous le nom de fascie ou d'expansion fasciée, suivant l'expression de De Candolle. « Dans l'état de fasciation, les organes cauUnaires ordinaire- ment plus ou moins cylindriques, adoptent une forme aplatie et comme demi-foliacée ; les fibres ou nervures paraissent à peu près parallèles ou convergentes vers le sommet, mais simples et non pas épanouies comme celles des organes foliacés (2). » (1) Flagelliformis (Hngeltum fouet, forma forme). (-2) D. C, Phys. vcyél., t. Il, p. 195. 'J'J — Cereus flagelliformis var. cristatus greffé sui* Cereus speciossitnus Réduit au 1/3 de sa grandeur, d'après une photographie de M. Bernoud, photographe, à Lyon Le développement des rameaux fasciés a un terme. Après s'être élargis d'une manière variable , ces rameaux émettent d'autres rameaux qui à leur tour peuvent reprendre le caractère fascié ou bien retourner au type normal. Dans le Cereus flagelliformh cristatus les rameaux qui paraissent normalement constitués reprennent quand on les gretfe, la forme cristée. Je n'ai jamais observé de Heurs sur la variété en question; on sait que l'espèce ordinaire est au contraire très florifère. On a observé des cas de fasclation sur un nombre considérable d'espèces qu'il serait fastidieux d'énumérer ici, mais qu'on trouvera consigné dans tous les Traités de tératologie. — 100 — Jardins réguliers. Loin 'ionc ces froids jardins, colifichets champêtres, lasipiiles réduits, dont l'insipide maître Vous vante, en s'admirant, ses arbres bien peignés ; Ses petits salons verts, bien tondus, bien soignés ; Son plan bien symétrique, où, jamais solitaires, Chaque allée a sa sœnr, chaque berceau son frère. Ses sentiers ennuyeux d'obéir au cordeau. Son parterre brodé, son maigre lilet d'eau. Ses buis tournés en globe, en pyramide, en vase. Et ses petits bergers bien guindés sur leur base. Laissoz-le s'applaudir de son luxe mesquin. .Je préfère un champ biut à son triste jardin. Delille. Nous avons donné dans le numéro 2 de notre revue la reproduc- tion d'un jardin français en la faisant précéder d'une courte note relative au rôle que doivent jouer les formes régulières dans la composition des jardins. Nous prions nos lecteurs de bien vouloir s'y reporter. Dans cette note nous annoncions que nous donnerions quelques-uns des plus jolis modèles de jardins de styles réguliers, afin que le cas échéant ceux de nos lecteurs qui auraient à raccor- der « un paysage » avec la partie architecturale d'une propriété puissent s'inspirer de leur composition. Nous tenons notre parole en publiant aujourd'hui un autre modèle de jardin français. Quand on discute sur 1' « An des jardins n suivant le point de vue où on se place, la discussion prend quelquefois une tournure singulière très amusante. J'espère un jour vous raconter une his- toire sur ce sujet. En attendant, voyez si Delille éreinte assez les jardins français qu'exaltaient les poètes des siècles de Léon X et de Louis XIV ? Colifichets, insipides réduits, arbres bien peignés, sentiers ennuyés, etc. ; aucune expression désagréable ne manque à ces pauvres jardins. Je ne comprends pas pour ma part qu'on discute un paysage et quand il s'agit d'une vaste étendue de terrain à transformer en jar- din, je ne sais pas si je donnerais la préférence au Poussin, à Claude Lorrain, à Rousseau, à Millet, à Corot, à Daubigny, à Appian ou à tant d'autres « grands peintres paysagistes » , si tou- tefois ils étaient encore tous de ce monde et qu'ils voulussent bien s'occuper de cette transformation ? La « belle nature »> se présente sous tant d'aspects enchanteurs qu'il est bien permis d'hésiter entre les mille manières de la trouver belle. Mais quand je vois vallonncr des pelouses grandes comme des mouchoirs de poche, transformer en chemin creux un square de 100 mètres carrés, sous prétexte qu'il y a quelque part des vallons et des collines. Ah ! je vous prie, laissez-moi rire et malgré Delille et ses vers j'ai envie de — 101 i^X^^^ÂXl 0.<è.4€4^4V 41 4. 4.4.4.4.44.4. _ 4Aa.<^4a444.^4^4.4.4.abâ.C Jardin français du xviii" siècle, d'après un dessin de Liger. Légende : 1 Façade' de la maison — 2 Terrasses. — 3 Cascades. — 4 Parterres. — 5 Pièces d'eau. 6 Statues. —7 Bosquets. — 8 Boulingrins. — 9 Bois percés. crier bien haut : Vive le jardin français ! mais je crains que ce cri factieux me fasse lapider comme autrefois le diacre Etienne, et je ne tiens pas à être lapidé. S. Gryphe. — 102 — Chauffage des serres De tous les genres de chauffage dont j'ai eu l'occasion de faire l'essai, aucun jusqu'ici ne m'a donné plus de satisfaction, sous le rapport de l'économie et capacité de chauffage, que le système du therraosiphon par compression. J'ai réussi à modifier le système de Parkinson (qui nécessitait une pression de 75 à 100 kilog., et par conséquent dangereux), en employant des tuyaux à vapeur de six centimètres de diamètre, en proportion d'un quart de ceux employés pour le chauffage au thermosiphon ordinaire. Au heu de chaudière, je me sers seulement d'un retort en spi- rale qui peut être simple, double ou triple, selon la quantité d'eau à circuler. Une pression de 5 à 10 kilos, réglée par une soupape de sûreté et quelque peu d'espace pour expansion, est suffisant pour garantir de tout danger. Il est tout naturel, que pour produire la pression, l'appareil doit être fermé hermétiquement et à peu près plein d'eau. Les avantages que j'ai obtenus par ce procédé, sont d'abord une économie nette de 50 pour 100 dans la construction de l'appareil, aussi bien que dans l'emploi du combustible, charbon de pierre (ou anthracite) ; la quantité d'eau à chauffer étant diminuée des trois quarts, avec une circulation très prompte et très rapide, qu'une fois établie, se maintient avec fort peu de feu (qui doit être placé au centre du retort). La chaleur de l'eau sous compres- sion est égale à la vapeur, plus permanente que celle-ci, et ne demande pas plus de soins qu'un chauffage ordinaire. La nécessité d'employer des chauffages à toute épreuve, se com- prendra facilement, avec un climat aussi rigoureux que celui de l'Amérique du Nord, où la température descend très souvent de 25 à 35° centigrades en dessous de zéro, des serres n'étant jamais couvertes en hiver, et forçage continuel pour se procurer des fleurs pendant la morte saison. Denys Zirngiebel. Needham Massachusetts, 26 février 1886. Repiquage des melons en caisses (l). Une innovation ingénieuse est due aux recherches de M. Boulât, et sera adoptée bien certainement par tous les primeuristes dès qu'elle sera connue. Nous voulons parler du repiquage des melons en caisses. Ces caisses, destinées à recevoir chacune deux pieds de melon, ont O^.éS de longueur, O'^jSO de largeur, et 0™, 12 de hauteur. (1) Estrait d'un Rapport de M. Oudiné sur les cultures de M. Boulât, jardinier à Troyes. Bull. soc. d'hort. de l'Amibe. — 103 — Le fond est remplacé par un simple fil de fer, cloué en zigzag sur les côtés de la boîte. Au commencement de février, le primeuriste établit une couche- mère sur laquelle il sème les melons de T" saison, comme pour la culture ordinaire. Une seconde couche, destinée au repiquage^ et sur laquelle sont placées les caisses (18 par châssis double), est établie en temps opportun. Une fois repiqués dans les caisses, les plants peuvent y subir jusqu'à quatre tailles avant d'être mis en place, ce qui est très avantageux, puisque, à cette époque, les châssis sont encore im- mobilisés par la première culture qui est en plein rapport. Dès que les châssis deviennent disponibles, les couches sont éta- blies et les melons plantés. La mise en place est des plus simples. Il suffît de ménager ou de faire le trou destiné à recevoir le contenu de la caisse. On met cette caisse en place ; puis, après avoir décloué le fil de fer, qui, comme nous l'avons dît, est fixé sur les côtés, on enlève le cadre, sans que les racines soient mises à nu, et alors au lieu de languir, le plant retrouve une nouvehe chaleur qu'il ne recevait plus de son ancienne couche déjà épuisée, il pousse avec une nouvelle vigueur. La Commission a pu constater de visu que des fruits noués avant la mise en place n'en avaient nullement souffert. Elle est donc au- torisée à préconiser ce mode de culture, tout en laissant à chacun le soin de choisir telle variété de fruits qui lui conviendra. Rose William-Francis Bennett Cette rose proclamée et annoncée depuis déjà quelques années, vendue à N. Evans en Amérique, au prix f^ibuleux de 5.000 dol- lars, fait enfin cette année son entrée sur le continent européen. L'heureux obtenteur et vendeur de cette rose est un amateur anglais W. F. Bennett, qui depuis quarante ans, s'est occupé avec prédilection de l'élevage et de la multiplication des rosiers, en se procurant chaque année les nouvelles variétés livrées au commerce par les rosier isles semeurs de Lyon et Paris. M. Bennett n'était ni rosîériste, ni horticulteur, il s'occupait d'agriculture et principalement de l'amélioration des races bovines en procédant par des croisements judicieux, et en sélectionnant les produits. Connaissant à fond les lois de la nature et l'immense champ de découvertes encore à explorer dans le domaine de la reine des fleurs, il se décide à travailler cette plante. Dans ce but il fit un voyage sur le continent, visitant les principaux semeurs, cherchant à connaître ce qu'ils faisaient réellement pour l'obtention — 104 -^ de nouvelles roses, il ne tarda pas à constater de visu que la plu- part des semeurs renommés opéraient, pour l'obtention de nou- velles sortes, à peu près de la même manière que les éleveurs de bestiaux des prairies de l'Amérique, c'est-à-dire laissant faire le hasard et la nature (1). Frappé de cet état de choses, M. Bennett résolut de perfectionner cette culture. Il ne se fit pas d'illusions sur les difficultés à vaincre, avant d'obtenir un résultat. Il fallait chercher et avoir de la pa- tience. Son but était de trouver par fécondation artificielle des hybrides à fleurs jaunes et blanches pures, ainsi que des thés et hybrides de thés de coloris rouge foncé, remontant facilement, comme tous leurs congénères. Ses premiers essais furent couron- nés de succès, quoiqu'en disent ses détracteurs. Los roses de Ben- nett ne sont pas des roses de pleine terre proprement dites, c'est pourquoi elles sont peu aimées sous nos climats, en Amérique, en Angleterre et eu Allemagne, par contre les variétés de Bennett font fureur parce qu'elles fleurissent facilement sous verre et elles sont cultivées en quantités considérables pour la fleur coupée ; ses rosiers cultivés en pots fleurissent à chaque pousse, et les fleurs se renouvellent incessamment pourvu qu'ils soient cultivés convena- blement et rationnellement. La rose W. F. Bennett est le plus beau gain obtenu par ce se- meur, c'est une plante de la série des hybrides de thés, issue d'un croisement du Thé Président (Adam) et Hybride Xavier Olibo ; comme forme elle ressemble au thé Niphetos, boutons allongés, de la couleur Général Jaqueminot, excessivement remontante, et extra pour floraison d'hiver. Les quelques pieds originaux que je possède en pleine terre sous verre, et que je n'ai pas employés pour la multiplication sont au- jourd'hui couverts de boutons et de fleurs. L'avenir décidera si tous les éloges prodigués à cette reine des fleurs sont sincères. U. Brunner Fils, Rosiériste. Lausanne, le 10 mars 1886. (1) Si M. Bennett est un bon semeur de roses, c'est à coup sûr un très mauvais diplomate, car s"il eut été seulement de la force je ne dis pas de Taleyrand, mais d'un simple secrétaire d'ambassade, il aurait peut être mis trois jours i\ apprendre, — mais il l'aurait appris, — qu'à Lyon, par exemple, s'il y avait des rosiéristes qui attendaient leurs gains du hasard, il y en avait d'autres qui connaissaient les lois de la fécondation artificielle, ainsi que celle de la production des hybrides, mulets, bâtards quarterons et autres. Il aurait pu apprendre que Gnillot, Dncher, Laeharme, Levet Rambaud et tant d'autres savaient parfaitement porter le pollen d'une variété sur les stigmates d'une autre, et si MM Bennett avait poussé sea investigations plus Ion il aurait encore pu apprendre que l'obtention de certains métis, qui ne sont pas très beaux, donnent, quand on sème leurs graines, presque régulièrement de très belles variétés nouvelles et qu'il faut un («c( spécial pour juger de la valjur des métis susdits. Cela, simplement pour montrer que si M. Bennett est un bon fécondateur de roses, il n'est pas le premier qui a eu l'idée de féconder les roses. {Noie de la Bèdaction.) — 105 — Les engrais de la vigne Une très intéressante conférence sur les engrais de la vigne a été faite par M. Joulie à la Société d'agriculture de Vaucluse, au mois de décembre dernier. Recueillie par M. Ricard, secrétaire de la Société, cette conférence a été publiée, et nous allons en extraire quelques renseignements dont nos lecteurs feront leur profit. M. Joulie a recherché, par de nombreuses analyses chimiques, les proportions relatives des éléments essentiels qui entrent dans la composition des cépages de plusieurs variétés, à diverses périodes de leur végétation ; il a étudié l'influence particulière de chaque élément sur la végétation et la fructification de la vigne, et il a pu ainsi en déduire des indications précises sur la nature et la compo- sition des engrais à employer pour cette culture dans les différents sols. Une première constatation se dégage de ces études : c'est que la nature des produits de la vigne, c'est-à-dire leur composition et leur qualité, dépend surtout du cépage et n'est que faiblement in- fluencée par la composition du sol, tandis que le développement de l'arbuste et l'abondance de ses produits sont, au contraire, en rap- port direct avec la richesse en éléments essentiels. Ces éléments essentiels sont, en première ligne, la chaux, puis l'azote ; la potasse est au troisième rang ; viennent ensuite l'acide phosphorique et la magnésie. La chaux, l'azote et la magnésie intervieanent surtout pour la production des bois et des feuilles ; la potasse et l'acide phosphorique jouent un rôle prépondérant dans la formation du fruit. Pour que la vigne se développe régulièrement et normalement, dit M. Jouhe, il faut que le sol où elle est cultivée lui fournisse les éléments minéraux (acide phosphorique, potasse, chaux, magnésie) dont elle est elle-même composée dans les proportions suivantes : pour 1 d'acide phosphorique, 3 de potasse, 4 de chaux et 1 de magnésie. Si le sol ne présente pas naturellement une composition capable d'alimenter la vigne dans ces proportions, de deux choses l'une : ou elle refusera d'y prospérer si les écarts sont trop grands, ou, s'ils sont moins importants, elle y poussera d'une manière anor- male et produira peu. Si la chaux et la magnésie sont abondantes pendant que l'acide phosphorique et la potasse font relativement défaut, la vigne pro- duira du bois et des feuilles, mais très peu de fruits. Si, au con- traire, la potasse et l'acide phosphorique sont abondants et la chaux et la magnésie rares, l'arbuste se développera relativement moins, mais produira une quantité de fruits proportionnellement élevée* Si la potasse est abondante, les grains de raisin seront nombreux et — 106 — bien développés ; si elle vient à manquer pendant que l'acide phos- phorique abonde, les grains seront rares, petits, et contiendront des pépins nombreux. L'azote joue un rôle fort important ; la vigne en contient pres- que autant que de chaux. Mais, d'après M. Joulie, cet élément peut être fourni en partie par l'atmosphère, autrement on ne s'explique- rait pas qu'elle puisse végéter sur des coteaux arides et prospérer dans des sols qui produisent à peine quelques mauvaises herbes. Dans les terrains riches en matières azotées, la vigne pousse avec trop de vigueur et elle produit beaucoup de bois et de feuilles aux dépens d'une bonne fructification. Supposons la vigne plantée en sol calcaire d'une composition favorable, et voyons avec M. Joulie quels engrais on doit employer et à quelle dose il faut les appliquer. La composition de l'engrais est théoriquement indiquée pour 1 d'acide phosphorique, 3 de potasse, 4 de chaux, 1 de magnésie et 4 d'azote. Mais l'expérience ayant montré que la vigne s'emporte sous l'influence des engrais organiques trop abondants, on peut sans inconvénient supprimer l'azote partout où la vigne pousse suffisam • ment, et le réduire, dans tous les cas, à une proportion à peu près égale à celle de l'acide phosphorique. Quant à la magnésie, elle se trouve généralement en quantité suffisante dans le sol pour qu'on en puisse faire l'économie. En définitif, l'engrais type à employer est donc composé de 3 de potasse, 4 de chaux, 1 d'azote et 1 d'a- cide phosphorique. Il va sans dire que la composition de l'engrais propre à la vigne ne doit pas être partout la même. Dans certains cas, il importe de supprimer ou d'augmenter la dose de ses composants pour des raisons physiologiques spéciales. Ainsi, par exemple, il est non seulement inutile, mais nuisible, de mettre de l'azote quand la vi- gne pousse d'une façon exubérante ; de même que ce serait dé- penser son argent en pure perte que d'ajouter de la potasse à un sol qui en est suffisamment pourvu. L'analyse de la terre donne à cet égard au viticulteur des indications dont il doit tenir compte. Selon M. Joulie, une terre est convenablement fertile pour la vigne quand elle contient, dans 100 kilos, 10() grammes d'acide phospho- rique, 250 grammes de potasse, 5 kilos de chaux, 200 grammes de magnésie et 50 grammes d'azote. Toute terre dont les dosages en acide phosphorique, potasse, chaux ou magnésie, sont égaux ou supérieurs à ceux que nous venons d'indiquer, n'a besoin d'au- cun engrais contenant ces éléments (1). Or, la vigne exige en moyenne 2 gr. 20 centigr, d'acide phos- phorique pour produire 1 kilo de raisin, soit 11 kilos d'acide (]) Extrait de la Fcauce ag'rJco?e. — 107 — phosphorique par hectare pour une récolte de 5,000 kilos de rai- sin, donnant 30 hectolitres de vin. Donc, l'engrais nécessaire pour une récolte de 30 hectolitres de vin par hectare doit contenir au moins 11 kilos d'acide phosphorique, 33 kilos de potasse, 44 kilos de chaux et 1 1 kilos d'azote. Mais, dit M. Joulie, on ne peut es- pérer que l'engrais mis en terre sera totalement absorbé par les racines, sans aucune déperdition. D'ailleurs, une récolte de 5,000 kilos de raisin à l'hectare n'est pas considérable et il n'est pas rare d'obtenir deux ou trois fois cette quantité, suivant que l'on cultive des cépages plus ou moins favorables. 11 est donc de bonne pratique d'augmenter la dose d'engrais dans la mesure nécessaire pour faire face à la production maximum que l'on peut espérer. Cette dose doit être augmentée surtout quand il s'agit de relever une vigne affaiblie qui reçoit des engrais pour la première fois. loforiuatiou». — Les déclarations des horticulteurs étrangers pour rintroduction en France des plantes, arbres et arbustes autres que la vigne, seront désormais débarrassées de la formalité du timbre et de la légalisation consulaire. Cette simple mesure permettra de pouvoir, par exemple, intro- duire d'Angleterre en France des plantes sans avoir à dépenser 13 francs pour chaque eipéditioa de plantes. — M. Ch. Baltet, horticulteur à Troyes, vient d'être nommé chavalier de Tordre de Léopold. — Un concours pour l'emploi de professeur du cours municipal et dépar- temental d'arboriculture aura lieu à Paris le 10 mai 1886. — L'Exposition d'horticulture qui devait s'ouvrir à Paris du 4 au 9 mai prochain s'ouvrira le 11 mai pour se terminer le 16. Le Congrès s'ouvrira le 13 mai. — Du 20 au 30 mai, la Société horticole du Loiret tiendra à Orléans une Exposition d'horticulture. Adresser les demandes avant le 1" mai à M. Fou- card, président de la Société, route d'Olivet, à Orléans. — La Société d'horticulture de la Côte-d'Or fera à Dijon, du 29 mai au 6 juin IS^ô, une Exposition d'horticulture. Adresser les demandes, avant le l'' mai, au secrétaire de la Société, 12, rue Vauban, à Lyon. — On annonce la mort di M. Ed. Morren, professeur de botanique à rUniversité de Liège, directeur de la Belgique horticole. La botanique et l'horticulture perdent en M. Morren un savant des plus distingué?. M. Ed. Morren, qui s'occupait de toutes les branches de la bolan'que horticole, s'était plus particulièrement voué à l'étude des Broméliacées. — On annonce la mort de M. Tulasne, botaniste, qui s'occupait surtout de cryptogamie, et celle, à un âge très avancé, de Duby, l'auteur du Bota- nicon yallicum. — Des concours pour la nomination de professeurs d'agriculture seront ouverts en 1886, dans les départements suivants : Morbihan, Oise, 3 mai; Cantal, Marne, 10 mai ; Ardèche, Haute-Saône, 14 mai. — Le gouvernement tunisien, sur l'avis de notre résident général, vient de rendre un décret prohibant expressément l'entrée en Tunisie des ceps et feuilles de vigne, plants d'arbres et arbustes et en général toute espèce de végétaux. Exception est faite pour les provenances d'Algérie. L'Exposition d'horticulture qui devait avoir lieu à Hyères (Var) en mars 1S86 a été renvoyée en février 1887. — 108 — — La 149" Exposition florale organisée par la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand aura lieu au Casino de cette ville les 11 et 12 avril 1886. — Sur la proposition de M. Jules Ginot, la Société d'agriculture de la Loire a émis le vœu que l'Etat et le gouvernement s'occupent de l'instruction technique agricole des femmes, dont le rôle est si important dans l'adminis- tration d'un domaine ; elle demande, en conséquence, que des écoles d'agri- culture pour les femmes soient promptement créées. — 'L'Officiel vient de publier un arrêté annexant au concours régional agricole de Dijon de 1886 un concours spécial d'appareils, instruments et procédés contre les cryptogames et les insectes nuisibles à la viticulture et à l'agriculture. — La Ville de Paris a résolu de fonder en Algérie une école d'agriculture ouverte aux enfants du département de la Seine et destinée à former une pépinière de bons travailleurs agricoles pour notre colonie. L'établissement sera principalement aifecté à la viticulture, qui s'étend de jour en jour en Algérie. A la sortie de l'école, chaque jeune colon recevra, après avoir satisfait à la loi militaire, une concession de terrain qui lui appartiendra en toute pro- priété. — Le ministre de l'agriculture vient de décider que les concours spéciaux d'instruments propres à appliquer les remèdes contre le mildew auront lieu, cette année, dans les concours régionaux agricoles d'Agen, Bourges, Cler- mont-Ferrand et Marseille. Des prix seront attribués de la manière suivante : 1° Aux instruments servant à répandre les liquides par pulvérisation ou aspersion ; 2° Aux instruments servant à répandre les matières semi-fluides ; 3° Aux instruments servant à répandre les matières pulvérulentes. Catalogne». Nouveaiifés. — Laurent Carle, horticulteur, routd d'Hejrieux, 128, Monplaisir-Lyon. — Catalogue spécial aux Œillets remon- tants, contenant l'énumération et la description de très nombreuses variétés nouvelles et anciennes. Choix de variétés très florifères cultivées en très grand nombre pour la floraison d'hiver. Graines d'ŒiUets remontants fécon- dés artificiellement. Notice sur la culture de l'Œillet V. Lemoine, horticulteur, rue de l'Etang, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). — Catalogue des espèces et des variétés cultivées dans l'établissement. Plantes nouvelles dans les genres suivants : Bouvardia, Pelargonium (gran- des fleurs, zonales), Delphinium, Potentilles doubles, Clématites. Plantes de serre chaude, de serre tempérée, d'orangerie et de pleine terre. Ed. Pynaert-Van Geert, horticulteur, porte de Bruxelles, à Gand (Bel- gique).— Catalogue illustré de 110 pages, contenant l'énumération de toutes les plantes cultivées dans l'établissement. Plantes nouvelles, rares ou peu répandues. Bégonias hybrides, Coleus, etc. Plantes de serre chaude, de serre tempérée, d'orangerie et de pleine terre. Arbres et arbustes. AVIS.— Le LYON-HORTICOLE paraît régulièrement deux fois par mois{[e 15 et le 30). Malgré la régularité du service d'expédition il arrive quelquefois que des numéros s'égarent en route et ne parviennent pas à leur destination. Nous prions les personnes à qui cela arrive de bien vouloir nous réclamer les numéros qu'elles n'auraient pas reçus. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Imp. du Salut Public. — Ballon, r. de la République, 33 1886 AVRIL N" 7 CHRONIQUE Poire Filai. — Malgré tout le respect que nous devons à la Po- mologie en général et aux pomologistes en particulier, nous sommes obligés de constater que la partie technique de l'art horticole qui s'occupe de décrire et de classer les fruits de nos pays, principale- ment les poires et les pommes, ne fait pas des progrès aussi ra- pides que la chimie ou la mécanique, par exemple. Il y a de savants pomologues, il faut en convenir, mais je pense que si on les réu- nissait tous on aurait de la peine à remplir les quarante fauteuils de l'Académie. C'est une science difficile que la pomologie, et sur- tout bien singuHèrement constituée : elle n'a ni commencement, ni fin ; je crois même quelle commence par le milieu. On a écrit de gros livres sur les poires, d'énormes bouquins sur les pommes, de petits in-octavo sur les pêches, des brochures- plaquettes, etc., sur les prunes, les cerises, et la science n'en est pas plus avancée pour cela ; c'est du moins l'avis de mon voisin, homme peu instruit, c'est vrai, mais, à mon avis, très savant dans l'art du gros bon sens. lime disait (un jour que je lui montrais sept ou huit volumes dans lesquels il y avait des descriptions de poires en assez grand nombre) : « A quoi cela te sert-il, ces gros livres- là? » — A trouver le nom des poires que je ne connais pas. — « Cause toujours, mon vieux, me dit-il familièrement, je te tiens. Attends-moi dix minutes. » Il m'apporta un instant après quelques poires et des branches et ajouta : « Dis-moi le nom de cette poire et je t'offre à dîner. » « La pomologie, vois-tu, c'est les pomologues, elle commence dans les vergers, elle continue dans les vergers et finit dans les vergers. Plus ta collection sera nombreuse, plus tu connaîtras de poires, si tu es apte à les connaître. Ne sors pas de là, et ne fais pas le malin, car quand même tu connaîtrais toutes les poires dé- crites dans tes livres, tu ne les connaîtrais pas toutes. Il j en a de nombreuses variétés localisées çà et là un peu dans tous les pays où il y a des poires. Ainsi tout récemment on a découvert que la Poire Filai valait la peine d'être cultivée. Un simple cultivateur de Cergy (Seine-et-Oise) avait remarqué, il y a quelque chose comme quatre-vingts ans, un sauvageon de poirier qu'il prit sous sa protec- tion. Et le sauvageon se trouva plus tard d'un bon rapport et pourvu d'excellentes qualités. » Ah ! qu'il y en a par le monde des poires Vital. Exposition dliorticullure de Grenoble. — La Société horticole Dau- phinoise organise à Grenoble, pour les 18, 19, 20 et 21 juin pro- chain, une exposition d'horticulture à laquelle le département du Rhône est appelé à prendre part. De nombreuses récompenses seyont décernées aux lauréats des concours. Déjà l'an dernier, en septembre, la jeune Société grenobloise tenait une exposition qui a été très brillante sous tous les rapports, et qui a réussi au-delà des espérances de ses organisateurs. Nous espérons que, cette année, nos collègues du département du Rhône ou des autres départements voisins voudront bien aller à Grenoble contribuer à l'éclat et à la réussite de cette exposition. Ils peuvent être sûrs qu'ils seront bien accueillis par leurs confrères grenoblois. Et moi je leur affirme qu'ils ne perdront pas leur temps, ni leur argent en allant montrer leurs produits dans la capitale de l'ancien Dauphiné. Pour les demandes d'admission, s'adressera M. le Se- crétaire de la Société horticole Grenobloise, rue Créqui, 32, à Grenoble, ou à M. Hoste, horticulteur, rue des Dahlias, à Lyon- Monplaisir. Lilas à fleurs roses. — Dans une note publiée dans les Annales de la Société nantaise d^ horticulture, M. Renault conteste « la nou- veauté » du lilas à fleurs roses mis au commerce par M. Scipion Cochet, sous le nom de Syringa vidgaris var. Clara Cochet. M. Renault, qui, du reste, ne met pas en doute la bonne foi de M. S. Cochet, prétend que cette variété n'est nullement nouvelle, qu'il la possède depuis douze ans, et qu'elle était connue dans l'Orne depuis nombre d'années. M. Renault sentant bien l'objection qu'on pourrait lui faire, c'est-à-dire que la variété qu'il possède et celle de M. Cochet sont deux variétés distinctes, va au-devant de la question et s'en rap- porte non-seulement à l'image publiée, mais encore à la description qui l'accompagne. Malheureusement la citation de la description n'est pas faite pour démontrer l'identité de deux variétés, attendu que dès Je début de cette citation, à propos de la longueur des — 111 — thyrsesdu lilas Clara Cochet, il ouvre la parenthèse suivante : « Ici une légère différence à l'avantage du mien, dont les thyrses présen- tent un développement plus considérable; cela tient-il à l'influence du climat ou à celle du sol? Je l'ignore. » Etant donné le grand nombre de variétés de lilas cultivées, les caractères physiologiques peu tranchés qui séparent la plupart d'entre elles ; étant donné également qu'il existe plusieurs variétés de lilas à fleurs roses connues dans les cultures, sans pour cela être identiques sous d'autres rapports (précocité, vigueur, générosité ou avarice florales, port de l'arbre, etc.), ne pourrait-il pas se faire que la variété Clara Cochet soit distincte de celle cultivée par M. Renault? Je pense qu'une simple description horticole, même accom- pagnée d'une image, ne suffît pas pour trancher la question. Il fau- drait pour cela faire une étude sur le vif ou cultiver parallèlement les deux variétés. V acide phénlque emploijc comme chaulage. — Nous trouvons dans la Francr fl(/nco/e la petite note suivante, qui intéressera certaine- ment )a plupart de nos lecteurs : « Les Anglais emploient l'acide phénique comme chaulage. C'est un produit qui donne d'excellents résultats, mais qui exige beau- coup d'attention ; à de très faibles doses, il détruit la propriété germinative du blé. « Dix grammes d'acide phénique suffisent pour donner à un hectolitre d'eau assez d'odeur pour éloigner les insectes, mais alors il faut mouiller le grain et l'égoutter immédiatement, il ne faut, pour ainsi dire, pas de contact. A ce sujet, qu'il ma soit permis de citer un exemple utile à la culture. « Un de mes amis, cultivateur, sème chaque année du maïs en mai. Pour le soustraire à la voracité des corneilles, il est obligé de faire garder ses semis. Cette année, sur mon conseil, il a sim- plement trempé les grains de maïs dans de l'eau phéniquée, pas un grain n'a été touché par les corneilles. (( Dans son jardin, le même cultivateur s'affranchit de limaces en entourant les plants ou fleurs à protéger par des cailloux trem- pés dans de l'eau phéniquée et placés à la surface du sol. » Piriphilie. — Sous ce titre, le frère Louis publie, dans le Sud- Est, une petite note dans laquelle il indique le procédé suivant pour obtenir, en trois ou quatre ans, la fructification des poiriers de semis. Voici ce procédé : du 15 septembre au 30 octobre de la première année de végétation du jeune poirier de semis, «je lui — 112 — coupe la tête, j'enlève les feuilles ras les boutons et je greffe cette tête sur une branche charpentière d'une pyramide déjà à fruit. Au printemps de la troisième année d'existence de cette greffe, on sup- prime les rameaux inutiles et, dès le commencement de juillet, on examine les branches qui paraissent avoir le plus de chance de produire des boutons à fruit, on prend un fil de fer très doux et à mi-tige on fait une ligature qui équivaut à une incision annulaire ; la sève descendante est arrêtée à la ligature et des boutons flori- fères se forment. Du 15 septembre au 15 octobre on greffe les boutons à fleurs produits à l'extrémité d'une autre branche char- pentière. On protège au printemps la floraison des boutons à fruits greffés, au moyen d'une petite cloche volante qu'on enlève quand les fruits sont noués. La même pyramide peut recevoir autant de variétés qu'elle compte de branches charpentières. Avis aux semeurs. Poireau perpétuel. — M. Carrière signale un singulier poireau qu'il a reçu de M. A. Got, grainier à Vilmoutiers (Orne). Cette variété est cœspiteuse, c'est-à-dire qu'elle produit plusieurs tiges au lieu d'une seule. Elle est vivace comme tous les poireaux. Je souligne ces trois derniers mets, parce que quelques-uns suppo- sent bien à tort que les poireaux sont annuels. On les cultive comme plantes annuelles, j'en conviens, mais ils sont très vivaces. Voulez-vous vous en assurer, l'expérience est simple ; ne les arra- chez pas pour les manger et vous les verrez vivre et pousser en touffe comme le poireau perpétuel. A ce compte- là il ne serait pas difficile de transformer toutes les plantes vivaces en plantes annuel- les : il suffirait de les arracher au bout de six mois. fj emploi du sable dans les repiquages et les plantations. — Il est dif- ficile de faire réussir les repiquages et les plantations des espèces délicates ou à racines fragiles dans les terrains « gras » , c'est-à- dire argileux ou argilo-calcaires. Quelques jardiniers, mal inspirés, pratiquent un trou qu'ils remplissent de terreau pour y recevoir la jeune plante. Savez-vous le résultat qui se produit neuf fois sur dix à la suite de cette opération ? Tous les lombrics ou vers de terre du voisinage ne tardent pas à venir prendre part au festin que le jardinier leur a préparé, dévorent le terreau, mettent les racines de la jeune plante à nu et lui donnent un excellent coup de main pour la faire trépasser. Si ce n'est pas le résultat que l'on cherche, c'est malheureusement celui que l'on obtient. Voulez-vous planter ou repiquer ces sortes de plantes dont je viens de parler dans les terrains en question avec la certitude de voir réussir repiquage et plantation? Employez le sable au lieu de terreau et vous êtes sûr que les racines et les radicelles en forma- — 113 — tion ne seront pas dérangées, ébranlées et déterrées par les vers. On me dira que le sable n'est pas un engrais, j'en suis d'avis ; mais avant de chercher à « engraisser » une plante il faut d'abord tâcher de la faire vivre et on prend le meilleur chemin pour la faire périr en mettant ses racines en contact direct avec le terreau. Les plantes cultivées en godets destinées à la pleine terre doi- vent également, pour bien réussir dans les terrains gras ou peu fertiles, être rempotées dans de la terre franche ou être aux trois quarts démottées lors de la plantation. Chancre des arbres. — On a tort d'assimiler les maladies des plantes à celles de l'homme et des animaux. En procédant de cette manière on a identifié, au moins par l'appellation, des choses fort distinctes qui ne devaient pas être confondues. C'est ainsi que sous le nom générique de chancre on a classé le plus grand nombre des lésions qui surviennent chez les tissus des arbres. Un mauvais séca- teur qui mâche le bois et provoque sa désorganisation produit un chancre; un cryptogame, qui envahit et détruit des tissus donne aussi un chancre ; chancre les coups de soleil ; chancre les cica- trices mal fermées des coups de grêles; chancre enfin toutes les ulcérations possibles. On voit bien qu'aucun helléniste habile n'a étudié la question, sans cela nous aurions une foule de noms nouveaux et harmonieux pour désigner particulièrement chacune des lésions chancreuses qui affligent les arbres. Le traitement de ces diverses sortes de maladies accidentelles ne serait certainement pas le même dans tous les cas, car il est clair que l'onguent de St-Fiacre, le mastic à greffer ou autres ingrédients ne suffisent pas, même après l'en- lèvement des parties désorganisées, à guérir et extirper toutes les sortes de chancres. Si la question eut été mieux étudiée, on aurait certainement fait entrer en jeu dans le traitement les sels comme le sulfate de cuivre, le sulfate de fer, le soufre, etc., qui exercent une action destructive sur les cryptogames parasites. Je suis per- suadé que si on entrait dans cette voie beaucoup de ces plaies hi- deuses qui rongent les pommiers, la gomme qui épuise nos arbres à noyaux et tant d'autres qu'il serait trop long d'énumérer ne tar- deraient pas à disparaître de nos vergers. V. V.-M. Culture des Violettes. Dans l'emploi du système suivant, je suis tout à fait certain qu'on trouvera de bons résultats. Je commencerai par signaler lus meilleures variétés cultivées et me Umiterai à trois variétés doubles — 114 — et deux simples, savoir: Napolitain (bleu clair), Marie Louise bleu sombre), Comte de Brazza (blanc), Tzar et le Russe simple. Mulliplicalion. — Au milieu ou à la fin de février, préparer à cet effet une bâche sur un fond dur et sec, située au soleil, et évi- ter les gouttières des châssis. Etendre sur le sol une couche de feuilles fraîches de huit pouces d'épaisseur et bien les tasser, puis " quatre pouces d'une composition légère et damer. Diviser ensuite quelques traces des plus robustes touffes et les piquer sur la cou- che préparée à trois pouces de distance les unes des autres ; les bassiner convenablement, avec l'eau de pluie, de préférence, et les bien paneauter. N'admettre que peu ou pas d'air jusqu'à ce que les plantes aient fait de nouvelles racines, c'est-à-dire un mois envi- ron. Les bassiner souvent durant les chaudes journées, s'il y a heu, et les garantir du soleil. Après qu'elles sont enracinées, les habituer graduellement à l'air et au soleil, après quoi, ôter entièrement les châssis dans les belles journées, et à mi-avril les découvrir com- plètement. Tenir bassiné, les matinées, et arroser suivant le be- soin. Silualion. — En été la meilleure place pour les violettes est en bordure au long d'un mur allant du nord au sud ; de préférence côté est, car de cette façon elles sont à l'abri du soleil à deux heures de l'après-midi, et, exposées toute la journée à l'ardeur du soleil, la réussite sera incertaine. Sol. — Le meilleur terrain pour les violettes est un sol argi- leux riche et profond. Après avoir nettoyé l'emplacement, labou- rer à deux fers de bêche de profondeur en sillons. A la fin d'avril étendre une couche de la composition ci-après, trois pouces d'épais- seur et bien mélanger avec le sol superficiel : 2 parties de bonne et fraîche terre argileuse. 1 partie de débris de bois brûlé ou herbes, ordures. 1 » de terreau de feuilles, engrais, etc. 1/10 » de vieux os broyés. Planlalion. — Lever soigneusement les plantes de la bâche, un jour sombre de préférence, et les planter à un pied de distance entre chacune. Les tenir ombrées pendant une dizaine de jours jus- qu'à leur reprise et les seringuer fréquemment, sarcler et biner de temps à autre et les seringuer matin et soir des beaux jours, cou- per aussi les nouvelles traces et ne pas laisser manquer d'eau. Hivernaçjc. — Vers la fin de septembre, il sera nécessaire de placer les plantes dans l'abri qui leur est destiné; une bâche située au soleil est le meilleur. Remplir le fond de la bâche d'une couche de feuilles jusqu'à 0,35 c. des châssis et la pente dans le même sens que les vitres et bien piétiner. En levant les plantes des mas- — rll5 — — « sifs ou bordures, laisser d'aussi grosses mottes possibles et les pla- cer en rangs sur la couche, remplissant les intervalles laissés entre les touffes d'un sol léger et les bassiner. Les ouvrir seulement en cas de gelées ou de grandes pluies. Y regarder souvent et les net- toyer des feuilles mortes ou autres, et couvrir de nattes ou autres lorsqu'il gèle ou donner un peu d'air lorsque le temps est beau ; arroser un peu et même d'eau d'engrais très claire. De cette ma- nière les plantes donneront constamment des violettes du commen- cement d'octobre jusqu'au milieu de mai. Quand le temps reste froid et que très peu de lumière et d'air peuvent être donnés, les fleurs ne s'écloreront pas ausi vite ; on pourrait chauff'er si l'on a des tuyaux, mais comme règle, le moins de chaleur donnée, plus belles sont les fleurs, et chaleur sans air épuise les plantes (1). Poire Bergamotte Alfred Lacroix. Gain que son obtenteur, M. Th. Lacroix, amateur des environs de Liège (Belgique), a dédié à son frère. Provient d'un semis de pépins de la Bergamotte parfumée. L'arbre, dit le Bulletin horticole et agricole, est fertile, vigoureux et de conduite facile, convenant parfaitement pour la culture en haut vent. Le bois est gros, de couleur brun rougeâtre foncé. Le fruit moyen ou assez gros, en forme de Bergamotte et fon- dant, sucré et parfumé tout particulièrement. N'étant ni astringent, ni verreux, comme celui dont il est issu, il lui sera souvent pré- féré. La peau est rude , d'un vert foncé, passant au jaune fauve, pointillé et couvert de taches de couleur jaune rouille à la maturité. L'œil est suffisamment développé dans un léger enfoncement. Le pédoncule est moyen, long d'environ deux centimètres, s'élargis- sant au point d'attache du fruit. Les fruits récoltés sur un arbre plein-vent mesuraient de 6 à 7 centimètres dans leur plus petit diamètre et de 8 à 9 dans le plus grand. Maturité, cette année, fin février. La Commission du Cercle royal d'arboriculture de Liège ayant à se prononcer sur le valeur de cette poire lui a reconnu, à l'una- nimité de ses membres, les mérites d'un fruit de premier ordre et a exprimé le désir de le voir multiplier et propager. - (1) Notes prises et traduites du Gardner's CAronic/e par Elie Mëtral. — 116 — Primula elaîior, flore plcno 1/2 grandeur Primula officinalis, 1/2 g"andeur. Exemple de duplieature par remboltement de plusieurs corolles. Duplicature des Primevères ... Du printemps modeste avaiit-courricre Sur le gazon la tendre primevère S'ouvre et jaunit dès les premiers beaux jours. Parnt. 11 ne nous reste guère du vieil adjectif français prime ou prin (du latin privuts, premier), qui entrait dans la composition de plusieurs mots comme primesanlt, primesautier, prinsoir, prinsoœe, que .primevinc et printemps. Primevère signifie à peu près littéralement fleur du printemps, comme printemps signifie première saison : Ronsard dit la prime saison pour le printemps. Les poètes ont appelé le printemps, la jeunesse, l'aurore, le matin de l'année et ont glissé habilement la primevère dans un nom- bre incalculable de vers métriques ou syllabiques. Cela n'est pas étonnant, car de toutes les fleurs vernales ont peut dire que la Pri- 117 — Primula grandiflora flore pleno, 1/2 grandeur. Exemple de duplicature par transformation des étaniines et des pistils eu pétales. mevère est peut être celle qui se montre la première dans le plus grand nombre de pays. Si les poètes ont chanté la primevère, les médecins l'ont fait entrer dans la thérapeutique sous les noms à'fferba arlhrilica, Paralijseos licrba, à'herhe de la paralysie. Elle est connue en France sous le nom de Brayes de cocu, cocu, coucou, etc. Sous le nom générique de Primevère {Primula). Linné a englobé une toule de plantes qui ont quelques caractères génériques com- muns, mais dont un assez grand nombre ne sauraient être confon- dues avec celle que les personnes dépourvues de notions botaniques nomment simplement Primevère. Cette Primevère commune est un agrégat de quelques sortes très distinctes dont la plupart se croi- sent entre elles avec une extrême facilité et constituent une 'posté- rité qui embarrasse souvent les botanistes descripteurs. Les principales sortes ont été baptisées de la manière suivante : Primevère à grande fleurs {P. grandiflora Lamk) ; Primevère officinale {P. officinalis Jacq.) ; Primevère variable {Primula varia- bilis Goupil.) et Primevère élevée {Primula clalior iJâcq.) Je ne compte pas le menu fretin des espèces affines que l'on trouve décrites dans les flores locales. Linné avait classé les Primevères susnommées sous le nom de Primula veris et avait fait de simples variétés de la plupart d'entre elles. . — 118 — Il n'y a peut-être pas de plantes cultivées dans les jardins qui soient douées d'une aussi grande facilité de variation que le genre Primula. En efïet, en dehors de la duplicature des fleurs sur laquelle j'ai l'intention de dire quelques mots dans cette note, on a observé sur les Primula des exemples de pohjpclnlic (transformation d'une corolle gamopétale), de c«/'/3oma/i/e(augmentation du nombre des carpelles) A'hypeiirophie, de viresccnco, à'alhinismc, de chromisme, etc., etc. Aussi l'hybridité et les altérations tératologiques aidant, le Primula veris de Linné a produit dans les jardins un nombre incroyable de variétés excessivement curieuses qui présentent des colorations de toutes sortes, Primula graudiflora, flore simples; 1/2 grandeur. La duplicature chez les Primevères, comme chez beaucoup d'au- tres genres, peut être due à plusieurs causes très distinctes , savoir : 1° Par la métamorphose des étaraines en pétales ; 2° Par la métamorphose des étamines et des pistils en pétales ; 3° Par la multiplication des pétales sans transformation d'éta- mines ; 4° Par l'addition de corolles supplémentaires ; 5° Par la transformation du calice en pétales. Quand la duplicatui'e des Primevères a pour cause la transfor- mation complète des étamines en pétales, si le pistil est bien cons- titué, la fécondation peut encore avoir heu avec le pollen des plantes voisines, mais si le pistil est atrophié ou hypertrophié, les — 119 — plantes sont stériles. L'ancienne Primevère de Chine à fleur double que l'on cultivait autrefois en grand nombre était absolument sté- rile, il en est de même de plusieurs variétés de Prinuda grandifhra cultivées dans les jardins. Nous donnons ci-contre un exemple de ce genre de duplicalure. Les Primnla clalior et officinalis, qui sont deux plantes très voisines, n'ont pas donné de fleurs doubles ayant une origine pareille à celle de l'espèce précédente, mais on a observé de curieuses transformations du calice et surtout des cas de dédoublement de la corolle fort singulier. On voit naître une deuxième corolle dans la première, une troisième corolle dans la seconde, quelquefois une quatrième dans la troisième. On cultive des Primevères de Chine à fleurs doubles, dont la duplicature ne provient ni de la transformation des étamines, ni de celle des pistils, aussi donnent-elles des graines assez réguliè- rement. 0. Briot. L'^rt de bouturer. L'art de bouturer les plantes demande, à défaut d'une longue pratique, une connaissance parfaite des lois physiologiques qui gouvernent le développement des plantes. Il faut savoir, par exemple, que les tissus d'un végétal ne sont jamais complètement en repos et qu'il y a constamment dans l'intérieur des cellules et des vaisseaux, un mouvement de diffusion des sucs nourriciers qui se transforment et s'élaborent de différentes manières. De même qu'après avoir germé, la graine d'une espèce annuelle donne une plante qui grandit, fleurit et produit de nouvelles graines, les tissus d'une plante ligneuse se livrent à un travail intérieur qui, pour n'être pas apparent, n'en est pas moins nécessaire à leur exis- tence. Ce travail intérieur parcourt un cycle annuel. La plante se développe et emmagasine des aliments qu'elle élabore pour les dépenser ensuite. Celui qui bouture doit savoir : 1° Quand les aliments emmagasinés par le végétal sont assez élaborés pour être dépensés ; 2" Quelles sont les conditions qui favorisent le mieux cette dé- pense d'aliments. Faisons saisir par des exemples ce raisonnement un peu abstrait. Voici, par exemple, un sarment de vigne, si nous le plantons avant qu'il ait poussé, il contient encore toute la provision accumulée dans ses tissus, si nous le plantons après, une partie de cette pro- vision a été dépensée pour donner de nouvelles feuilles et de nou- veau bois. Dans le premier cas, le sarment est bon à bouturer; dans le second, il est mauvais. — 120 — Ce même sarment, coupé en octobre, ne vaudra pas celui qui «era coupé en février (à moins qu'il soit placé dans d'excellentes conditions), parce que, entre octobre et février, il restera cinq mois sans recevoir les aliments que lui auraient fournis les racines et les grosses branches. Pour la vigne, qui émet facilement des racines, on n'y regarde pas toujours d'aussi près ; mais pour une foule d'autres plantes, il n'en est pas ainsi. On peut donc, sauf pour de très rares exceptions, poser la règle suivante : Le moment le plus favorable pour bouturer les plantes est celui où leurs tissus sont gorgés de provision élaborée. Ceci, me dira-t-on, est facile à énoncer; mais à quoi peut-on reconnaître que les tissus sont gorgés de provision élaborée ! Un bon microscope trancherait peut-être assez vite la difficulté, mais comme cet instrument coûte cher et n'a pas encore été utilisé par les multiplicateurs de plantes, il y a lieu de chercher un autre moyen pour arriver au même résultat. Distinguons, comme on disait autrefois dans la scolastique; il y a d'abord les plantes à feuilles caduques, j'entends les arbres et les arbrisseaux, chez lesquels il est facile de saisir ce moment, attendu qu'il coïncide toujours avec la chute des feuilles. Le bon moment pour bouturer ces sortes de plantes se trouve donc entre l'époque de la chute des feuilles et celui où les bourgeons se gonflent pour développer de nouvelles feuilles. Dans ce cas, l'hésitation n'est pas possible. Il y a cependant des arbres et arbustes à feuilles cadu- ques qui peuvent très bien se bouturer avec leurs feuilles. Dans ce éas, ils sont traités comme les plantes à feuilles persistantes dont je vais parler. Les plantes à feuilles persistantes (ou les plantes à feuilles cadu- ques, quand elles ont des feuilles) peuvent se bouturer un peu à toutes les époques ; car les feuilles que l'on conserve aux boutures contiennent non-seulement de la 'provision, mais encore elles en fabriquent et entretiennent la bouture en végétation continuelle. Quand la bouture n'a pas de feuilles, l'émission de se", racines est entièrement confiée aux matières amylacées contenues dans ses tissus; de là l'utilité de saisir le moment où ses tissus sont riches en provision accumulée. Quand la bouture a des feuilles, au contraire, l'émission de.s racines est mi-partie confiée aux feuilles elles-mêmes et mi-partie à la provision contenue dans le rameau. Les boutures faites ainsi demandent surtout à être placées dans des conditions capables de les entretenir dans un excellent état de végétation, P B îouti 2" » 3" » 40 » 5° » 6° » 70 )) 8° » — 121 — Il y a plusieurs sortes de boutures ; je vais énutnérer les princi- pales : Bouture de feuille avec bourgeon à sa base ; » sans » d'un bourgeon sans feuille ; de rameaux de l'année (herbacés) ; » » (ligneux) , avec feuilles ou sans feuilles ; de rameaux plus âgés ; de tiges ou en plançons; de racines. Les huit sortes de boutures, ci-dessus cnumérées, peuvent être coupées ou taillées de différentes façons, dont voici quelques-unes : 1° Avec talon, 2° sans talon, 3" sous un bourgeon, 4° entre deux bourgeons, 5° sur un bourgeon, 6° sur un fragment de vieux bois (crossette). La coupe peut être circulaire, elliptique ou conique; elle peut avoir lieu après ligature ou demi-éclatement préalable. Elle peut également être accompagnée de décortication ou d'incision. La bouture avec talon, la plus fréquemment employée, quand on dispose d'assez de bois, est aussi la meilleure. Elle consiste à couper le rameau de l'année à son point d'insertion sur le rameau qui le porte. Quand on peut éclater ce rameau, c'est le moyen le plus commode pour bien préparer la bouture; dans le cas contraire, on coupe la bouture aussi près que possible du vieux bois. La bouture sans talon gagne cependant à être coupée, quand rien ne s'y oppose, dans la partie du rameau où les yeux sont les plus rapprochés les uns des autres. La raison pour laquelle les boutures préfèrent être coupées là où les yeux sont abondants est facile à comprendre, car c'est dans cet espace du rameau où la vie est la plus active, où la provision destinée au développement des nouveaux tissus existe en plus grande quantité. La bouture coupée sous un bourgeon distant des autres, se fait toutes les fois qu'il est impossible de faire la coupe là où les yeux sont rapprochés. Ce qui force très fréquemment de tailler les bou- tures de cette manière, c'est la longueur exagérée des rameaux qui demandent à être sectionnés en plusieurs parties. Ainsi, par exemple, si le rameau a 50 ou 60 centimètres, on peut en faire 4 ou 5 boutures. La coupe entre deux bourgeons se pratique rarement et elle n'est guère usitée que pour les espèces qui s'enracinent très facilement, quelle que soit la manière dont on les taille. Il y a cependant des cas où les racines adventives sortent plus aisément entre deux bourgeons qu'à leur base proprement dite. — 122 — La taille de la bouture sur le bourgeon lui-même, qui se trouve par le fait coupé en deux, gagne à être faite ainsi sur les branches terminales des œillets remontants et autres. Je ne sais pas trop sur quels phénomènes physiologiques m'appujer pour justifier l'utilité d'une pareille manière de tailler les boutures d'oeillets ; mais ce qu'il y a de certain, c'est que la pratique a reconnu que les racines se développaient bien plus facilement quand ces boutures étaient ainsi préparées. La taille en crossette, bien connue pour être journellement employée dans le bouturage de la vigne, consiste à laisser adhérer au rameau de la bouture une petite crosse de vieux bois. C'est une coutume dont il serait difficile de justifier l'utilité, les boutures s'enracinant aussi bien en leur conservant un simple talon. Pour certaines espèces difficiles à s'enraciner, on peut préala- blement faire développer un bourrelet sur la bouture en pratiquant sur la plante qui la porte une ligature avec un fil de fer, une inci- sion annulaire, un cassement partiel, ou une décortication latérale. On détache complètement la bouture quand le résultat désiré a été obtenu. Dans ce genre de bouturage, on imite absolument le mar- cottage aérien, avec cette différence que les rameaux incisés, cassés ou hgaturés au Heu d'émettre des racines dans des pots suspendus, les émettent plu tard sous cloche. Considérée au point de la forme à donner à la partie qui doit être enterrée, la surface de la coupe peut être circulaire, plus ou moins en biseau (ou elliptique), on conique. On fait rarement la coupe circulaire — sauf quand la bouture a été préalablement liga- turée, — parce qu'on peut se couper les doigts en la faisant de cette manière, et qu'il est plus rationnel de laisser la plus grande surface possible à la bouture, soit pour faciliter l'absorption de l'eau, soit encore pour que le bourrelet devienne moins volumineux. La taille en forme de cône ou de pyramide se fait pour les boutures en plançons. On sait que ces boutures se font avec de grosses branches — le saule peut servir d'exemple — qu'on enfonce dans le sol. La manière dont on les taille sert à faciliter leur enfonce- ment dans le sol. Du reste, la manière de faire la coupe n'influe pas beaucoup sur l'émission des racines, car nous en avons fait de toutes les formes possibles qui se sont très bien comportées. L'important est que les surfaces soient nettes et obtenues avec un instrument bien aiguisé. Il suffit souvent d'une parcelle mortifiée pour engendrer la pourri- ture des boutures. Nous avons fait connaître autrefois, sous le nom de bouture- marcotte, une bouture ordinaire qui taillée en biseau à sa base était accompagnée d'une profonde incision qui soulevait un fragment d'écorce et de bois. — 123 — Bouture de feuille avec bourgeon à sa hase. — La bouture de feuille avec bourgeon à sa base se fait surtout dans les établissements d'horticulture qui multiplient les plantes nouvelles. Dans ces éta- blissements, il faut aller rite et pouvoir livrer les nouveautés aussitôt qu'on les a reçues. On a donc recours à la bouture par feuilles qui permet de faire avec une seule plante un plus grand nombre de boutures. Ce genre de bouture demande beaucoup de soin pour réussir, et surtout une très bonne serre. Il y a deux manières de les préparer : la première consiste à couper le rameau en biseau sous chaque bourgeon et de conserver à la feuille bouture un fragment du rameau; dans la seconde, on ne conserve que la feuille et le bourgeon qui est à sa base. On enlève ce bourgeon de la même façon que dans la greffe en écusson, avec cette différence qu'on ne conserve que la portion d'écorce et de bois qui portaient le bourgeon et la feuille avant qu'ils fussent détachés. La bouture de feuille faite avec un bourgeon à sa base se pré- pare de la première manière ci-dessus indiquée pour les plantes ligneuses, et de la seconde pour les plantes molles. Bouture de leuille sans bourgeon à sa base. — Ce genre de bouture se fait surtout chez les plantes à feuilles charnues, comme les Bégo- nias, les Pépéronia, les Gesnériacées, les Crassulacées, etc. Les feuilles de ces plantes possèdent la faculté d'émettre des protubé- rances charnues, qui donnent naissance par la suite à des bour- geons bien constitués dont le développement est aussi normal que s'ils avaient une origine ordinaire. On peut procéder de plu- sieurs manières pour faire ces sortes de boutures. Avec une feuille, on peut faire une ou plusieurs boutures. Si on veut faire plus d'une bouture, on divise la feuille en plusieurs parties, en ayant soin toutefois de conserver à chaque partie un fragment du talon ou base de la feuille ou, à défaut du talon, un fragment de la nervure médiane de la feuille. Quand on ne veut faire qu'une bouture avec une feuille, on conserve un court pétiole à la bouture, si la feuille est pétiolée, ou on la plante dès la base si elle est sessile. Dans le cas où la feuille bouturée est de grande dimension, on doit couper une partie du limbe, de façon que la bouture ne soit pas trop volu- mineuse. On bouture encore les feuilles en les posant à plat, de façon que toutes les parties de leur limbe touchent le sol ; ceci fait, à l'aide d'un greffoir, on pratique des entailles sur les princi- pales nervures. Les endroits entaillés donnent naissance à des pro- tubérances d'où naissent de nouvelles plantes. (^ suivre.) — 124 — Informations. — M. Pasteur a présenté à rAcadémie des sciences, au nom de M. Duclos, une note intitulée : De lu germination des plantes dans un sol exempt de microbes. Il paraîtrait que, comme le sabre de M. Pru- dhomme, qui servait à défendre et au besoin à combattre nos institutions, les microbes donneraient la vie et au besoin la mort aux êtres organisés. Des pois et des haricots ayant été semés dans un sol exempt de microbes n'ont pas germé. — Un prix consistant en une médaille d'or grand module, accompagné d'une somme de 4,000 francs, sera décerné au meilleur traité sur l'exploita- tion de l'Alfa (^'i, Duchet et Guillotfils (1)- Cinq fleuristes ayant été nommés, M. Comte, qui avait été élu à une forte majorité, a déclaré se désister pour régulariser le vote sans procéder à un deuxième tour de scrutin. L'assemblée pr;céde ensuite à la nomination de 3 membres de la Commis- sion des visites. Sont nommés MM. Pelletier, Clap>. et A. Bernaix. La séance est levée à 4 heures 1/4. Le Secrétaire-Adjoint , J. Nicolas. Plantes potagères à surprise Beaucoup de gens connaissent ces plantes annuelles, de la famille des Légumineuses, dont les fruits imitent assez bien certai- nes sortes d'animaux, tels que chenilles, vers escargots, etc. ; on les introduit quelquefois dans les salades avec l'iatentionde causer des surprises iuolîensives aux invités qui ne sont pas initiés aux formes singulières de ces fruits. Ce sont en effet de curieuses peti- tes plantes qui méritent d'être connues et dont chaque jardin pota- ger devrait cultiver au moins quelques individus de chaque espèce, car elles ne tiennent pas trop d'espace et procurent en revanche la satifaction de montrer aux amis quelques-unes des singularités du règne végétal. Notre intention, dans cette note, est de signaler les principales espèces cultivées et d'y ajouter quelques autres sortes peu connues, (1) Dans sa séance du 18 avril, le Conseil d'adrainislration, au moyen du tirage au sort, a établi l'ordre dans lequel seront désignés les délégué». Voici l'ordre dans lequel sont sortis les l1oms : MM. Gaulain, A. Bernaix, Chrétien, Duchet, Charreton, Métrai, Giiillot fils, Cl. .Jacquier (ils, Falcnnuct, Musiset, Hoste et Francisque Morel. — 133 — qui pourraient jouer dans les jardins un rôle analogue aux pré- cédentes. Coronilla scorpioïdes, 1/2 grandeur. Coronille faux scorpion. Les plus généralement cultivées des plantes potagères à sur- prises sont sans contredit les « chenilles » dont il y a plusieurs sortes connues sous les noms de grosse chenille, chenille velue, chenille rayée. Elles appartiennnent au genre Scorpiurus dont la signitication étymologique est littéralement : Queue de Scorpion. Les Scorpiurus sont des plantes annuelles indigènes dans l'Europe méridionale ; elles doivent leur nom générique français de chenilles à l'aspect de leurs gousses, bizarrement contournées, cylindriques, ou aplaties d'un côté, articulées et hérissées de tubercules, de poils ou d'aspérités courtes. La culture des « Chenilles » est des plus simples : il suffit de semer en place en avril, mai, et de laisser croître les plantes. Cependant il est préférable de semer en pot, sur couche, en mars et de repiquer le plant en avril. Les «limaçons», «escargots» et autres plantes à fruit en forme de coquillage appartiennent au genre Mcdicago dont une espèce est bien connue de tout le monde sous le nom de luzerne. Les Medicago orbieularis et sulcala dont les fruits lisses, circulaires, à plusieurs tours de spirales, sont ceux qu'on cultive le plus fréquemment. On pourrait y ajouter quelques autres sortes telles que le M. lumdata dont les fruits très larges sont agréablement contournés et fimbriés, le M. lilloratis à spirales nombreuses, serrées, lisses et cylindriques. Ces Médicago se cultivent comme les Scorpiurus et donnent des fruits abondants. — 134 Medicago lunulata, 1/2 grandeur. Luzerne en forme de lune. Medicago orbicularis, 1/2 grand. ' I^uzerne orbiculaire. On appelle vers les gousses de l'Astragale en hameçon [Jslragalus liamosus L.) papillonacée, qui habite à l'état sauvage l'Europe mé- Hippocrepis contorta, 1/2 grandeur. Ilippocrépide contourné Fer-à-Cheval. Hippocrepis unisiliquosa, 1/2 grand, Hippocrépitle à une silîque. ridionale et qui, dans nos jardins, s'élève, quand elle est en terrain propice, jusqu'à 0"',50 cent, de hauteur. Elle fleurit en grappes courtes, donne des petites fleurs blanchâtres auxquelles succèdent — 135 des gousses cylindriques, g-lobuleuses, recourbées en forme d'hame- çon. On cultive cette plante comme les précédentes et on l'emploi au même usage. Ornithopus perpusillus, 1/2 grandeur. Pied d'oiseau. Astragalus hamosus, 1/2 grandeur. Vers, .astragale en hameçon. On appelle « Fer-à-cheval » certains Hippocrcpis annuels tels que les H. conforta etinuUisiliquosa, etc. dont les gousses articulées, contournées et comme percées de trous, simulent assez bien cet objet. Bien qu'on ne les rencontre pas aussi fréquemment dans les cultures, ils sont aussi intéressants, sinon davantage, que les «chenilles, vers et limaçons ». L'Hippocrépide à une gousse, n'a pas son fruit contourné. La culture des Hippocrepis annuels est ana- logue à celle des genres précédents et on pourrait l'employer au même usage. La Coronille faux scorpion et le Pied d'oiseau, ci-contre figurés, mériteraient une place dans les jardins potagers au même titre que les genres précédents. Les gousses de la coronille simulent assez bien les cornes arquées du chamois; la réunion, la forme et la position respective de celles de V Ornithopus perpusillus leur donne une ressemblance étonnante avec un pied d'oiseau, ressemblance qui leur a valu leur nom populaire. Dans les jardins si on voulait cultiver les « Pied d'oiseau » il serait préférable de substituer V Ornithopus sativus qui est plus grand, plus vigoureux et plus robuste à l'O. perpusillus dont les proportions sont un peu exiguës. La culture de la Coronille faux scorpion et celle du Pied d'oi- seau ne diffèrent pas des précédentes. Léonard Lille. Marehand-grainiir, à Lyon. — 136 — Cépage nouveau : L'Herbemont Touzan (1). Description. — Plante très vigoureuse, de port et d'aspect pres- que complètement européens. Bois ancien de couleur brune-châtaine , dans les intervalles récemment mis à nu par le retrait des lanières extérieures de l'écorce. Bois de l'année mûrissant facilement, fort, châtain-clair, très légèrement pruineux à maturité. Entrenœuds de longueur moyenne (10 à 15 centimètres), sarments principaux présentant à la base, sur une hauteur de 5 à 8 cent., de nombreux poils subulés, roux (caractère d'/Esiivalis). Extrémité des pousses duveteuse-laineuse, roussâtre ou grisâtre, nuancée de violet. Feuillage d'un vert clair moins foncé que celui de Vllerbcmont. Feuilles grandes à pétiole généralement long et fort, arrondi et très pubescent sur les feuilles anciennes. Limbe encore plus découpé que celui de VHerbemont, générale- ment à cinq lobes séparés par des sinus profonds rhomboïdaux, arrondis à la base. Lobes quelquefois sinués lobés à leur tour, de forme allongée lancéolée. Dents très inégales, subaiguës à bord très peu révoluté supportant çà et là, surtout au fond des sinus dentaires, quelque poils subulés. Sinus pétiolaire de forme variable, quelquefois moyen et ouvert comme celui de VHerbemont, le plus souvent, sur les vieilles feuilles, étroit et fermé par le croisement des deux lobes basilaires au devant du pétiole. Face supérieure de la feuille glabre, luisante, non gaufrée. Face inférieure de teinte mate, offrant d'abord sur toutes les nervures quelques flocons de poils laineux aranéeux qui plus tard sont dissi- mulés par une très abondante production de poils subulés qui émer- gent de toutes les nervures, même des plus petites, ce qui donne alors à la face inférieure une teinte grisâtre. Raisin très gros et pesant (variant généralement pour le poids entre 300 et 600 grammes), de forme conique pyramidale, irré- guHère, presque toujours ailé. Aile très caractéristique, constituée par un grapillon arrondi appendu à l'extrémité d'un pédicelle très long (8 à 12 centimètres) légèrement flexueux. Grappe très rameuse et compacte, glabre, pinceau incolore ou un peu rosé. Grains presque sphériques, de grosseur submoyenne (12 à 15 millimètres de diamètre), sensiblement de même couleur que ceux de V Hcfbemont à maturité, c'est-à-dire d'un noir rougeâtre, prui- neux, entremêlés de quelques grains de verjus. Peau du grain (1) l'roi/rh aijriiiilf de Lot-et-Garonne, n" 1, 18SG. 13- solide, parsemée à l'extérieur de fines ponctuations brunâtres, saillantes, tapissée en dedans d'une très mince couche de pigment d'un rouge violacé. Pulpe transparente, très juteuse et fondante, incolore ou légèrement verdàtre. Pépins 2, assez souvent 3, plutôt petits (7 millimètres de longueur maximum), de forme européenne, mais rappelant d'une manière non é(iuivoque par quelques traits (brièveté du bec, — saillie de la chalaze, —extrémité supérieure entière, non bilobée) les types .Estivalis et Cinerca. Saveur absolument neutre, plus agréable que celle de V Herbc- mont, très sucrée. Maturité fin septembre dans la plaine de la Garonne (Lot-et-Garonne). Observations. — Ce cépage provient d'un semis à'' Herbcmonl fait en 1880 par M. Lauze, pépiniériste à Agen. A la fin de cette même année, îf. G. Sentou, vétérinaire à Sérignac (1 ot-et- Garonne), acheta à M. Lauze cinquante individus issus de semis dont il vieni d'être question. Il les planta dans sa propriété de Bellerive, où j'ai pu voir les plus beaux le 20 septembre de cette année. Pour le moment, une seule de ces plantes offre de l'intérêt, c'est celle qui fait l'objet de cette notice. Elle est d'une vigueur admira- ble, puisque j'ai pu mesurer quinze mètres de l'extrémité de l'une de ses pousses à celle du plus long sarment du côté opposé. La plante, cultivée en cordon, portait, lors de ma visite, cin- quante raisins superbes, dont le plus gros, sacrifié pour la photo- graphie, pesait 575 grammes. Comme le cep n'a pas encore six ans d'âge, il est probable que cette grosseur pourra être encore dépassée par la suite. Il est vrai que le sol qui nourrit ce superbe végétal est de première qualité. C'est dans ces terres que l'on cul- tive le tabac. Mais la grande fertilité de ce nouveau cépage n'est pas sa moindre qualité, la résistance au miidew est des plus remarqua- bles : un peu inférieure à celle de VHerbemonl, elle surpasse nota- blement celle de VOlheUo. La résistance au phylloxéra est encore inconnue, quelques pieds ont été plantés, il y a un an, dans un vignoble phylloxéré, qui seront arrachés et étudiés en temps utile. Malgré les analogies que présente la plante dont je parle avec V Jlerbemont , elle semble beaucoup plus voisine de la vigne euro- péenne que ce type américain. Serait-elle le produit d'une hybri- dation nouvelle {Vlierbe^nonlciaid déjà, comme je l'ai démontré, un hybride)? Le fait me paraît d'autant plus probable qu'à cinq mètres de V lîerbenioni sur lequel M. Lauze a recueilli les graines qui ont servi au semis, se trouvent des Malbecs, et à dix mètres des Touzans (nommés aussi Tou^sans et Gros-BouchaUs dans le pays). Or, le 7b«- — 138 — zan présente avec notre plante des analogies remarquables dans la feuille, le bois et la grappe. Plusieurs viticulteurs qui se trouvaient sur les lieux au moment de ma visite, me les ont fait remarquer d'un commun accord, et je ne puis que cqnfirmer la justesse de leur observation. C'est pour cette raison que j'impose à la plante dont je parle le nom à' Hcrhcmonl-Tonzan. Je ne saurais, je crois, en trouver un meilleur. Conclusion. — En résumé, V Herbemonl-Touzan, par sa vigueur, sa grande fertilité et sa résistance au mildew, constitue un gain très sérieux et mérite d'être chaudement recommandé. Il porte fruit cette année pour la troisième fois et ne semble pas sujet à la coulure. Le vin sera certainement alcoolique, fin, de vinosité et de coloration moyennes, supérieur à celui de VHerbemonl. J'ai cédé avec plaisir aux sollicitations de AI. Sentou qui désirait mon appréciation sur ce nouveau cépage, en écrivant cette notice qui résume ses caractères et mes impressions. MiLLARDET, Professeur à la Faculté des sciences. De la classification des espèces et variétés de Gitrus ou Agrumes (1). Ce sujet a fait la matière de plusieurs mémoires publiés par le professeur italien L. Savastano, et les principaux résultats en ont été résumés, de la manière suivante, dans le recueil précité : D'abord, il y a lieu de présenter une observatipn générale. La langue italienne possède le mot Jgrumi par lequel elle désigne toutes les Aurantiacées cultivées pour leurs fleurs ou leurs fruits ; la langue française n'a que des mots spéciaux applicables aux principales de ces espèces : Oranger, Citronnier, Limonier, etc. Il serait donc commode de transporter ce mot dans notre langue, en en modifiant légèrement la terminaison et d'appeler Jg'-umcs collectivement tous ces arbres. Un autre usage s'est introduit en français et entraîne un assez grand inconvénient : c'est l'appli- cation vague qui est faite du mot Citronnier, (ju'on emploie parfois pour le vrai Citronnier, parfois aussi et plus souvent pour le Limonier. Le Bon Jardinier, par exemple, fait ces deux mots synonymes : Limoniers ou Cilronnierf!, écrit-il, tandis que les botanistes regardent ces deux types comme deux espèces distinctes. Toutefois, dans le Manuel de Cawalear des Jardimi. par MM. J. Decaisne et Ch. Naudin, ces deux types sont considérés plutôt comme deux races d'une même espèce botanique que comme deux (1) Provence agricole. — 139 — vraies espèces, ce qu'avait déjà fait de Candolle, dans la Flore française. Le fait est que les ditïérences sont bien faibles. Quoi qu'il en soit à cet égard, voici les espèces botaniques qu'énumère d'abord M. Savastano parmi les Agrumes et les caractères par lesquels il les distingue : Cilrus vuhjaris (Bigaradier). — Pousses vertes, pétiole ailé, pétales blancs, fruit sphérique, jaune orange, mésocarpe (partie blanche et spongieuse de la peau), peu épais, pulpe orangée, d'un goût acre et désagréable. C. Jurnnliam (Oranger). — Caractères identiques à ceux du précédent, mais la pulpe du fruit est douce. — Ajoutons toutefois. à ces caractères, que le fruit du Bigaradier est plus déprimé, couvert d'une peau moins unie que celle de l'Orange, et que les glandes à huile essentielle y sont en creux au lieu d'être en relief comme dans l'Oranger, En outre, les fleurs du Bigaradier sont les plus parfumées de toutes. C. Limonium (Limonier, fort improprement appelé Citronnier). — Pousses violacées, pétiole non ailé, pétales lavées en dehors de violet, fruit oblong, omboné, c'est-à-dire surmonté d'un gros mamelon saillant, peau lisse, de couleur jaune, mésocarpe mince, pulpe acide. C. Medica (Citronnier vrai ou Cédratier). — Caractères iden- tiques à ceux du précédent, à l'exception de la peau qui est rugueuse, et du mésocarpe qui est épais. C. Limetla (Limelier). — Pousses vertes, pétales blancs, fruit presque rond, à peau lisse, jaune verdàtre .avec des glandes d'un arôme spécial, mésocarpe mince, pulpe acide comme celle du Limonier. C. Deciimana (Pamplemousse, Pompoléon, Chadec). — Pétiole ailé, fruit arrondi, volumineux, à peau lisse, jaune verdàtre, mésocarpe épais, pulpe amère. Les principaux résultats auxquels M. Savastano a été conduit par l'examen comparatif de nombreuses variétés de ces arbres sont : 1° Que relativement à la pulpe ou partie comestible de leur fruit, les espèces des Agrumes ont une remarquable puissance de variabilité. Une simple variété peut différer, sous ce rapport, de l'espèce type à laquelle elle appartient, plus qu'une espèce ne diffère de sa voisine. 2° Qu'on peut regarder l'Oranger à fruit doux comme une variation de Bigaradier ou Oranger à fruit amer, laquelle, par la suite des générations, aura fixé son caractère distinctif. 3° Que, de même, le Citronnier vrai ou Cédratier est une variation fixée du Limonier, dont une seconde variation également 140 fixée et plus fortement différenciée, serait le Limetier, et dont une troisième variation est le Bergamotier, dans lequel les caractères distinctifs ne sont pas encore complètement fixés. L'Art de bouturer. — Suite. Bouture d'un bourgeon sans feuille. — On peut comparer la bouture d'un bourgeon sans feuille à un véritable semis. Qu'est-ce, en effet, qu'un semis? Le dépôt dans le sol d'un bourgeon spécial nommé graine. Les exemples de semis de bourgeons ne sont pas très rares. On peut semer ou planter tous les bourgeons des plantes vivipares, si fréquentes accidentellement chez les graminées, les Fougères et beaucoup d'autres familles do plantes. On sème toutes les Liliacées bulbifères, etc. Certains Dranœna se multiplient le plus souvent en coupant les tiges par tronçons contenant un ou plusieurs bourgeons. Pour les plantes ligneuses à feuilles caduques, on peut semer les bourgeons ordinaires d'un assez grand nombre d'espèces, avec la chance de les voir se développer. On doit toujours conserver à ces bourgeons un fragment de tige d'environ un centimètre de hauteur. Ces boutures demandent pour réussir beaucoup de soins et uae connaissance parfaite des conditions de chaleur et d'humidité qui favorisent le mieux le développement des espèces bouturées de cette manière. Boulures de rameaux de l'année [lierbacéi). — On peut distinguer les boutures des rameaux de l'année en deux catégories : les bou- tures herbacées et les boutures ligneuses. Les boutures herbacées, qu'elles appartiennent à des espèces ligneuses ou à des plantes molles, se font toujours avec des rameaux feuilles, tandis que les boutures hgneuses se font très fréquemment avec des rameaux dépourvus de feuilles. Dans les boutures herbacées, on enlève seulement une ou deux feuilles de la base de la bouture, afin de faciliter la plantation. Ces boutures, sauf de rares exceptions, ne dépassent Jamais 10 centi- mètres de longueur. Comme il faut établir l'équilibre entre la recette de la bouture, c'est-à-dire l'eau qu'elle tire du soi, et sa dépense qui consiste dans l'évaporation de l'eau qu'elle a tirée du du sol, on coupe souvent une partie du limbe des feuilles, afin que l'évaporation soit moins considérable. On emploie également les cloches, châssis et de fréquents bassinages pour obtenir le même résultat. Sous cloche et sous châssis, l'air étant saturé d'humidité, met un obstacle à l'évaporation par les feuilles. — 111 — Bouliurs iKjncuscs. — Les boutures ligneuses se divisent en trois classes : la première comprend toutes les boutures faites avec les rameaux de l'année et auxquels on conserve une partie de leurs feuilles ; la deuxième toutes les boutures de rameaux de l'année dépourvus de leurs feuilles, et enfin la troisième, qui comprend les boutures faites avec des rameaux ou tiges de plus d'un an. Les boutures de rameaux de l'année auxquels on conserve une pariie des feuilles se font et se traitent exactement comme les bou- tures herbacées. Elles demandent des cloches, des châssis ou de fréquents bassinages. L.-iS bouuires de rameaux de l'année auxquels on a supprimé les feuilles, ou dont les feuilles ont tombé naturellement, ne deman- dent pas nécessairement l'emploi des cloches ou des châssis ;^ on les fait souvent un peu plus longues que les autres. Les boutures faites avec du bois de plus d'un an sont assez connues sous le nom de plançons. Les saules, ainsi que nous l'avons dit plus haut, dont on enfonce quelquefois dans le sol d'énormes branches qui s'enracinent aisément, peuvent donner une idée assez exacte de ce genre de boutures qu'on fait toujours sans feuilles. Les plantes à feuilles persistantes se bouturent toujours avec une partie de leurs feuilles. Leur époque de repos varie avec les espè- ces. Sous nos climats, celles qui supportent la gelée, peuvent presque toutes se bouturer de novembre à mars, c'est-à-dire depuis le moment où elles ne poussent plus jusqu'à celui où elles vont émettre de nouvelles pousses. Elles peuvent également se multiplier après que leur première pousse est aoûtée, c'est-à-dire, dans le plus grand nombre des cas, de juillet à septembre. Les plantes des régions chaudes ne suivent pas d'autres règles ; le meilleur moment d'en faire des boutures coïncide avec celui où leur repos va se terminer. Les plantes qui poussent contiiuiellement quand la chaleur et l'humidité ne leur font pas défaut, se bouturent quand on veut, sur- tout quand la saison est favorable. Août, septembre, février, mars, etc., sont des mois qui conviennent généralement à la multiplica- tion de ces espèces. Il faut, autant que possible, couper les boutures sur des pieds vigoureux et bien portants que l'on empêchera de fleurir. Il y a encore une autre sorte de boutures faites avec du bois de plus d'un an ; elle consiste à couper des tiges par fragments de quatre à cinq centimètres de longueur et à les coucher horizontale- ment sur le sol que l'on recouvre de sable ou de terre fine. Ou emploie ce genre de boutures pour la multiplication des Dracrena et autres liliacées arborescentes. — 142 — Les boutures de racines se font en coupant par tronçons de cinq à dix centimètres de longueur des racines d'une grosseur moyenne ; les tronçons se recouvrent légèrement de terre fine. (// suivre.) VA R I ÊTES Quelques phrases à effet à l'usage des orateurs horticoles Pour tromper l'ennui d'une trop longue attente, je feuilletais un jour les distours de quelques personnages haut placés dans les cérémonies horticoles, comme si, hélas ! la distraction pouvait se trouver entre les ligues d'écrits toujours pompeux ou flatteurs. J'y fis la remarque que dans certains de ces discours les citations abon- daient, par trop quelquefois, et je me pris à relever les plus intéressantes de ces phrases à e/ftt. Les voici à peu près textuellement; elles pourront encore servir à d'autres auxquels j'éviterai ainsi la peine de les chercher, dans une foule de livres, sans avoir d'autre mérite, pour moi-même, que de laisser courir ma plume une demi-heure sur le papier sans aucun eflort d'intelligence. Habilement introduites d'ailleurs dans un discours, elles placent l'orateur très haut dans l'estime de ses auditeurs, toujours disposés à admirer sa vasta érudition. Pour partir de pluâ loin, un de ces personnages remontait une fois jusqu'au- delà des bornes du monde, dans le paradis terrestre. a Suivant l'autorité incontestable de la Genèse, dit-il, Dieu voulant donner B à l'homme un bonheur parfait, le plaça dane un jardin délicieux où crois- « salent spontanément des arbres magnifiques chargés de fruits excellents et « le premier châtiment de sa désobéissance fut l'expulsion de ce séjour dont « le nom nous a été conservé comme l'expression de toutes les conditions « qui peuvent assurer le bonheur. » Ne trouvant ensuite pas grand'chose à dira avant le déluge, faute de ren- seignements sans doute, on nous fait, sauH transition, assister à une leçon de taille donnée par Moitié lui même à son peuple : « Retranchez, dit-il, pendant les trois premières années, tous les traita « des arbres que vous plantez ; consacrez au Seigneur ceux de la quatrième a pousse et ce n'est que la cinquième année qu'il vous sera permis d'en « manger. » A partir de ce moment-là les faits abondent, les peuples et les dates se mêlent et te confondent. Trois cents ans avant Jésus-Christ, ThéopUraste et Acosta nous apprennent ainsi l'origine de la taille du rosier: « En parlant de rosiers qui poussaient si vigoureusement qu'ils ne don- « naient point de roses, ils disent que le feu prit par hasard à un de ces « arbustes qu'il n'en resta que quelques jets qui, l'année suivante, donnèrent a des roses en quantité: de cette observation naquit la taille. » Ce trait n'a-t-il pas grande parenté avec l'âne inventeur de la taille de la vigne et la chèvre découvrant les propriétés du café ! « Au dernier siécla avant l'ère chrétienne, Virgile s'immortalisait déjà 0 par ses Géorgiques dans lesquelles il traçait, ea vers magnifiques, les pré- ce ceptes de l'agriculture. » a A la même époque, Horace, le chantre deTibur, trouvait dans ses fleurs, « ses vignes et ses bois, les odes à jamais remarquables qu'il a écrites sur le a bonheur de la vie rustique. » « Pline l'ancien se rendait à jamais célèbre par ses écrits sur l'histoire « naturelle, u — 143 — 0 Golumelle ne nous est connu que par ses traités sur l'agriculture. » « Serranus ensemençait son champ Ijrsqu'on lui apprit qu'il venait d'être « nommé consul. » « Cincinnatus était après labourer lorsque l'huissier du Sénat vint lui « annoncer qu'il était dictateur. » « L'illustre Caton, lorsqu'il veut lousr un homme, ne croit pas pouvoir « mieux le flatter qu'en l'appelant un bon labournur. » « Varron, guerrier et écrivain, nous montre dans son Traité de la vie ru$- a tique Tétai de l'agriculture au oommeiicemeut du siècle d'Auguste. » « Dans une lettre adressée à Ciceron, Marius, favori d'Auguste, sa vanta a d'avoir appris aux Romains à greff'er. » « En Chine, une fête annuelle est consacrée à l'agriculture et la Fils du « Ciel — autrement dit l'empereur — pour ennoblir la charrue, trace lui- « même le premier sillon. » « Au seizième siècle, Charles-Quint, empereur d'Aulriehe, oubliait dan?. « la culture des plantes — d'autres disant des horloges, peut-être des deux « — au cloître de St-Just, en Espagne, les grandeurs du monda devenues « trop lourdes à porter, o « Au dix-septième sièle, Condé, le vainqueur de Rooro.y, charmait ses « loisirs par la culture de l'œillet. » 0 Louis XIV, taillait et dirigjait les ifs de son château de Versailles. » « Grégoire XVI se plaisait à embellir les jardins de son palais, d'où il na « sortait que lorsque ses devoirs l'exigeaient impérieusement. » « Plus récemment, la maréchal Bugeaud ne dut-il pas sa popularité, sa « célébrité, autant à sa science agronomique qu'a ses actoins d'éelat en 0 Afiique ?» (( De nos jours, enfin, à St-Raphaë', Alphonse Karr, l'immortel auteur « des Guêpes, s'est fait jardinier. » Et enfln dominant tout cela : « Jésus-Christ, voulant récompenser la repentir fondé sur l'amour en choi- « sisîant Madeleine pour le premier témoin de sa résurrection, se présenta a à elle sous les traits et le oostume d'un jardinier, b « Les Genner, les Bernardin de St-Pierre, les Delille et tant d'autres ont a aimé les champs, les jardins et les ont chantes avec passion. » Veut-on faire montra de connaissances bibliographiques ? on peut citer : « Claude Mollet, jardinier du roi Henri IV (1589-1610) composa sous ce a titre : L:; théâtres des plants et jardinages, un ouvrage que ses fils a publièrent après sa moit et dont il existe una élition ds 1652. « Dans l'édition de 1651, Olivier de Serres comprit les arbres fruitiers « dispersés dans les campagnes et les jardins. a En 1053, le R. P. Trinquet, prieur de St-Maïc, fit paraître une Instntc- « tion pour les arbres fruitiers. « En 1661, première édition du Jardinier français, par Nicolas Bonne- a fond. a En 1687, don Claude St-Iillien:.e donna les Nouvelles Instructions a pour connaître les bons fruits. a En 1697, la Quintinie publia son Instruction sur les jardins fruitiers « et potagers. a En 1702, La culture parfaite des Jardins fruitiers et potagers, par a Liger. a En 1718, Observations sur la culture des arbres fruitiers, par « Colombot. a En 1732, Traité des Jardins, par Saussay. a En 1705, Traité des Arbres fruitiers, par du Ilamel du Monceau, « En 1781, Y Ecole du Jardin fruitier, par de La Bretonnerie. « En 17S5_ Dictionnaire des Jardiniers, par L. H. .Miller. « En 1789, Traité des Jardins, parL) Berryais, — 144 — M En 1804, YAmi des Jardiniers, par Poinsot. 0 E a 1805, Traité général des Pépinières, par Etienne Calvel. a En 1810, Traité raisonné des Arbres fruitiers, par T. -Y. Catros. » A partir de ce moment les livres deviennent trop nombreux et il n'y a plus aucun mérite à les signaler. Il ne reste plus qu'à parler des jardins historiques, deux exemples sufliront. « L'histoire mentionna les jardins magnifiques que, dix-huit cenls ans « avant l'ère chrétienne, une souveraine asiatique fit élever sur les murs et 0 les terrasses de son palais, en vue de l'Euphrate, à Babylone, capitale de « la Chaldée. la chaleur, l'humidité, l'hy- groscopicité, l'aération des cloches et châssis, l'intensité de la lumière, etc. — 156 — La lumière qui doit éclairer les boutures ne doit jamais être trop intense, sauf dans de très rares exceptions, surtout quand elles ont des feuilles et qu'elles sont sous cloches ou sous châssis. Un «coup de soleil» tombant sur des boutures feuillées suffit quelquefois pour les briller. La lumière ordinaire des jours « sans soleil » de novembre et de janvier peut être prise comme exemple d'une intensité favorable à la vie des boutures. Quand le soleil frappe directement sur les cloches il faut ombrer immédiatement. Il suffît quelquefois d'une simple toile, d'une feuille de papier, de menues pailles, pour tamiser suffisamment ses rayons ; d'autrefois il faut un paillasson épais. Ce qu'il y a de mieux comme éclairage c'est de placer les bou- tures de manière qu'elles ne reçoivent jamais directement la lumière solaire, la lumière diffuse suffit. Un mur, un paillasson, un écran quelconque aident à obtenir ce résultat. Il arrive souvent dans les établissements où la multiplication par bouture se fait en grand, qu'on place les cloches en plein jardin. Dans l'été on couvre ces cloches de paillassons de neuf heures du matin à quatre heures du soir. De cette manière les boutures reçoi- vent la lumière directe pendant huit heures. Les boutures ainsi faites réussissent très bien. Cloches, châssis et serres à ioulurcs. — Nous avons dit que les boutures feuillées ne recevant pas assez d'eau, flétrissaient lors- qu'elles étaient plantées en plein air. Pour obvier à ce grave inconvénient, on les place sous cloches, sous châssis ou simple- ment dans des serres basses. Sous cloches, l'atmosphère étant toujours calme et saturée de vapeur d'eau, l'évaporation est pres- que nulle; les boutures n'y flétrissent pas. Les châssis jouent le même rôle avec un peu moins d'intensité. Les serres basses sont dans les mêmes conditions et laissent un peu plus de liberté à l'évaporation. Dans les serres où les boutures se font sans cloches et sans châssis, on bassine fréquemment les boutures et le sol dans lequel elles sont plantées, de façon à saturer la serre de vapeur d'eau. Du reste, toutes les boutures de plantes dures préfèrent la cloche ou le châssis; les plantes molles seules vont assez bien sans cloches. Les cloches et les châssis empêchant l'évaporation par les feuilles, il y a des boutures auxquelles ce traitement ne convient pas. Les boutures de ces plantes ainsi étouffées ne tardent pas à pourrir ; la plupart des végétaux à tissus succulents sont dans ce cas. Il convient donc de ne jamais placer sous cloches ce genre de plantes : — 157 — les Cactées, Crassulacées, Euphorbiacées, certaines Composées, quelques Géraniacées, Bégoniacées, etc., sont dans ce cas. La serre, le plein air, quelquefois le plein soleil, dans certains cas, favorisent beaucoup mieux l'émission des racines que la cloche ou le châssis. En règle générale, la température, la lumière, l'arrosage étant réglés, il convient de donner de l'air tous les jours pendant une heure aux boutures placées sous cloches, d'essuyer celles-ci et d'enlever toutes les moisissures au moment où elles apparaissent. Des matières minérales nécessaires à l'alimentation des végétaux (1). Une plante est composée d'organes qui se constituent, sous l'influence de conditions diverses, au moyen d'éléments minéraux qu'ils trouvent dans le sol, dans Vair et dans Veau. La graine fine et légère d'un grand arbre, jetée dans la terre, lui arrache chaque année une quantité relativement considérable de matières minérales qu'elle organise de différentes façons, et chaque espèce petite ou grande agit exactement de la même manière. Le vieux dicton populaire : « C'est la terre qui nourrit tout » formule assez bien le rôle que joue le sol dans le règne des êtres vivants. Ce dicton est d'une exactitude absolument mathématique. Nous le retrouvons exprimé dans la formule biblique : « Tu n'es que poussière.» Hélas ! En elFet les plantes vivent du sol, les ani- maux herbivores vivent des plantes et les carnassiers mangent les herbivores. L'homme a le privilège de manger les plantes, les fruits et les animaux. Mais en fin de compte la dépouille des êtres retourne au sol d'où ils l'avaient extraite. La terre renferme tous ces corps que nous connaissons, soit à l'état simple, soit à l'état composé. On sait qu'un corps simple est celui que les réactifs chimiques les plus puissants n'ont jamais pu parvenir à décomposer. Un corps composé renferme à l'état de combinaison plusieurs corps simples. Le fer, le cuivre, l'oxygène sont des corps simples. La rouille, le vert-de-gris, l'eau sont des corps composés. Nos chimistes ont découvert que les plantes étaient composées des corps simples suivants combinés entre eux de différentes maniè- (1) Extraits d'une conférence préparatoire à l'étude du rôle des engrais chimiques en horticulture, faite par M. Viviand-Morel dans la séance tenue par l'Association hurlicole le 18 avril 1886. — 158 — res : carbone, oxygène, hydrogène, azote, potasse, soude, chaux, silice, phosphore, fer, magnésie et quelques autres qui paraissent n'exister dans l'intérieur des tisssus qu'à l'état accidentel. Ils ont découvert en outre que les corps susnommés existaient dans toutes les plantes mais en quantité très variables suivant les espèces et même les variétés. Les agronomes aidés des chimistes, poussant plus loin leurs investigations voulurent se rendre compte du rôle que joue particu- lier chacun de ces corps et forcer la nature à leur dévoiler ses secrets. Ce sera l'éternel honneur des Boussingault, des Liebig, des Georges Ville et de tant d'autres d'avoir, sinon résolu complè- tement ce difficile problème, mais d'en avoir pour ainsi dire donné une solution partielle Ayant cultivé du blé dans' un sol stérile (du sable calciné), en l'arrosant avec de l'eau distillée, ils obtinrent une végétation ché- tive et malingre qui indiqua d'emblée ce que la plante empruntait à la graine, à l'eau et à l'atmosphère. Le même blé cultivé dans le même sol stérile , auquel on ajouta , séparément d'abord , et réunis de différentes manières ensuite, tous les corps qui entrent dans la composition d'une terre fertile, indiqua les rôles respectifs que jouaient chacun de ces corps qui composent la terre. On apprit à connaître par ce moyen la nature des aliments dont les plantes se nourrissaient. Ce sont ces aliments que je me pro- pose de passer rapidement en revue devant vous, pour vous les présenter, car vous aurez plus tard l'occasion de les utiliser quand vous voudrez composer vous-même des engrais chimiques appro- priés à vos différentes cultures. Voici ces corps : Potasse. — La potasse est ce que l'on appelle un alcali ; elle résulte de la combinaison du potassium et de l'oxygène et porte les noms vulgaires de pierre à cautère ou potasse caustique. On extrait la potasse des cendres de tous les végétaux dans lesquels elle se trouve combinée à l'acide carbonique. Les roches feldspathiques qui com- posent une bonne partie de l'écorce terrestre contiennent de la potasse combinée à l'acide silicique et au silicate d'alumine. Les granits, les gneiss, les micaschistes, les porphyres, les grès et autres roches composées de silicates alcalins terreux, ainsi que la plupart des marnes, forment des terrains où la potasse est l'élé- ment dominant. On a remarqué qu'un certain nombre de plantes sauvages suivent fidèlement les terrains qui renferment beaucoup de potasse. De ce — 159 — nombre sont la Digitale pourpre, les Bruyères, la grande Fou- gère, le Genêt à balai, etc. Parmi les plantes cultivées on signale la vigne, la pomme de terre, la betterave, les navets comme enlevant le plus de potasse au sol. La potasse se combine avec tous les acides et forme des sels dont la plupart sont bien connus. De ce nombre sont le salpêtre (azotate ou nitrate de potasse), le lissieu sec (carbonate de potasse), l'eau de Javelle (hypochlorite dépotasse), le sulfate de potasse que l'on extrait directement des eaux de la mer, etc. La poudre comme on sait est un mélange de soufre, de charbon et de nitrate de potasse. Le rôle de la potasse étant de premier ordre dans la végétation, tous les engrais chimiques la renferment sous différents états. (// suivre.^ Inforiualions. — Le Sempervirens annonce que l'administration com- fflunale de Ousdhoorne a fait renaettre à chacun des élèves de l'école com- munale au nombre de 225, deux potées de Jacinthes. On ne saurait trouver un meilleur procédé pour développer chez les enfants le goût de l'horti- culture. — Il vient de se fonder ea Hollande sous le nom Een National Belang une société disposant de capitaux déterminée dans le but de garnir de planta- tions fruitières et autres les talus de chemins de fer et les routes. On a vu dans le n" 3 de cette revue que le département de Seine-et-Marne avait commencé à mettre à exécution un projet analogue chaudement recom- mandé par M. V. Yarangot, horticulteur à Melun. — L'Illush-ation horticole dit que le plus grand verger de pêchers du monde est celui de M. John H. Parnell, dans la Géorgie (Etats-Unis d'Amé- rique). Ses plantations s'étendent sur une surface de 810 hectares compre- riant environ 150.000 arbres plantés à quatre mètres de distance et con- duits en buissons et à basses tiges de façon à permettre la cueillette des fruits sans échelle. Près de 70.000 de ces arbres appartiennent à une seule variété la Pêche Parnell. — La Société d'acclimatation de Paris vient de décerner une médaille d'or à M. F. von Mueller, fjui a tant contribué à répandre la culture des Eucalyptus dans les contrées méridionales de l'Europe et septentrionales de l'Afrique. — Il y aura k Dijon, les 4 et 5 juin proîhain, dans la salle des Thèses, à l'Ecole de droit, des réunions publiques qui auront pour objet l'étude de toutes les questions relatives aux maladies da la vigne. Un concours spécial de viticulture sera annexé à l'Exposition d'horticulture. — A l'occasion du concours régional d'Agan (Lot-et-Garonne), il y aura, du 19 au 22 mai, dans la grands salle des Conférences, à l'Hôtel-de-Ville, une série de conférences relatives à là culture de la vigne et une concernant la préparation du pruneau ; celle-ci sera faite par M. Issartior, sénateur de la Gironde. — La Société des agriculteurs et horticulteurs et maraîchers a adressé à M. le maire de Marseille une pétition dont le but est d'obtenir un meilleur et 160 — plus vaste emplacement que celui du marché actuel. Entre autres choses contenues dans cette pétition, il faut signaler les suivantes : 1" a Les revendeuses devront être exclues du grand marché central ou être cantonnées sur un point spécial, afin qu'il n'y ait point de confusion entre elles et le producteur; 2" a La liberté du grand marché devrait être complète, les agriculteurs pourraient faife vendra leurs produits directement par qui bon leur semble- rait, c'est-à-dire par toute personne en qui ils auraient confiance. 0 Devraient être admis sur le marché contrai tous les produits des terres des agriculteurs sans exception, notamment les poules, pigeons, œafs, lapins, fleurs à paquets, etc. » — \SObstgarten signale une nouvelle variété d'abricotier du nom Blor Ziran, obtenu par M. Scharrer, directeur des jardins de Tiflis (Géorgie). Le seul mérite de cet abricotier serait d'être rustique dans les pays froids. — M. Lebatteux, horticulteur, qui soutenait depuis plusieurs années un procès contre la ville du Mans, vient d'obtenir gain de cause. Il a obtenu 10,400 francs de dommages-intérêts. M. Lebatteux avait une très belle col- lection d'orchidées qui avaient presque toutes péri asphyxiées par la fumée d'un immense incendie qui s'était déclaré dans un amas de détritus apparte- nant à la ville du Mans. — La Société centrale d'horticulture de Nancy a résolu d'ouvrir un Con- cours et d'affecter une somme de 600 francs répartie et trois prix qui seront attribués aux plantations d'arbres fruitiers faites sur des terrains incultes ou impropres à l'agriculture dans le département de Meurthe-et-Moselle. Catalogncs. — B. Comte, horticulteur, rue de Bourgogne, 47, Lyon. — Catalogue des plantes de serre chaude, de serre tempérée, serre froide et plein air cultivées dans ^établi3semen^ Collections générales de Bégonias, Broméliacées, Caladiums, Aroïdées, Coleus, Crotons, Draoœna, Fougères, Lycopodes, Gloxinias, Maranta, Orchidées, Palmiers, Dahlias, Pelargoniums, Chrysanthèmes, etc. Nombreuses espèces diverses. — B. Coi'SANOAT, horticulteur, grande rue de Cuire, à Cuire les-Lyon. — Catalogue des plantes de serre et de plein air. Bigonias, Broméliaoées, Coleus, Fougères, Palmiers, Aloès, Cannas, Dahlias, Fuchsias, Sempervi- vum, Bouvardias, etc. Plantes vivaces, Arbustes grimpants, Plantes pour massifs, etc. Collections. — A. Marchand fils, horticulteur, rue du Calvaire, à Poitiers (Vienne). — Catalogue des cultures florales, des plantes de serre et d'appartement et des nouveautés de l'établissement. Plantes variées pour massifs. Collections d'Abutilons, Chrysanthèmes, Dahlias, Fuchsias, Bégonias, Géraniums, Lan- tanas, Plantes à feuillage, Plantes de serre chaude et de serre tempérée, etc. — Louis Blanc, horticuUeur à Hyères (Var). — Prix courant d'oignons à fleurs cultivés en grand par l'établissement. AUium, Iris de Suze, Jacin- thes, Lis, Jonquilles, Sparaxis, Triteleia, etc. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon, — Imp. du Salut Public. — Bellon,r. de la République, 33 1886 MAI N» 10 CHRONIQUE Donner du romarin. — Donner du romarin est une locution popu- laire que M. Du Bois-Mély a expliquée dans son Glossaire du XVF siècle. « Donner du romarin, dit-il, signifie refuser; en parlant d'une femme refuser une demande en mariage. — L'usage étant très probablement dans certaines provinces de faire connaître tacitement à un prétendant qu'il était éconduit, en lui envoyant un bouquet de romarin. Dans quelques localités du pays romand et notamment à Genève, on entend dire parfois dans les conversations féminines, à propos d'un célibataire qu'on soupçonne avoir eu plus d'une déception de ce genre : il a reçu bim des paniers ! Selon nous, cette locution surannée, que se transmettent encore les jeunes filles, doit s'entendre de « paniers de Heurs » . Ce serait une dernière réminiscence de l'antique usage que nous signalons» . Le Romarin est un petit sous-arbrisseau, très commun dans les contrées que baignent la Méditerranée. Il croit en si grande abondance en Languedoc, que ceux du pays, dit un ancien auteur français, en font du feu tous les jours à défaut d'aulre bois. On l'appelle vulgairement Romarin des troubadours Encensier, Herbe aux couronnes. Le miel de Narbonne doit ses qualités aromatiques à l'existence du romarin près des ruches. Anguillara estime que le Romarin et le Cn(;urus noir de Théophraste, et la Cassia noir de Higinus, de laquelle les abeilles sont fort friandes : « à raison de quoi il faut le- planter autour des ruches. » La vieille renommée du Romarin est surtout une renommée méridionale, éclose sous le chaud soleil de la Provence et du Lan- guedoc. Elle remonta bien vers le Nord, mais comme l'arbrisseau ne la suivit pas dans ses pérégrinations, elle eut de la peine à y prendre droit de cité. — 162 — L'auteur de la chanson de Mabrough prend le Romarin pour un arbre. A l'entour de sa tombe Romarins l'on planta Sur la plus haute branche Le Rossignol chanta. (( Le Romarin dit un vieux médecin préserve la maison de contagion si on en brûle dedans » . Il est encore tenu aujourd'hui en bonne estime par les herboris- tes. La célèbre eau de'^ la reine de Hongrie compte le Romarin comme un des principaux produits qui entrent dans sa fabrication. Abonne exposition, planté sur des pentes abritées des vents du Nord, ou dans un sol caillouteux, le Romarin supporte les hivers ordinaires du centre de la France. Planté dans les terrains fertiles, où il pousse vigoureusement, il gèle très facilement. Il y a des Romarins à fleurs bleu foncé, bleu pâle et à Heurs blanches. y^rbres pleureurs . — Les jardiniers traduisent singulièrement le latin : de pendula ils ont tiré pleureur. Saule pleureur, Sophora pleureur, Frêne pleureur, etc. Jamais ces arbres, dont les rameaux sont pendants, n'ont versé, une larme, si ce n'est, toute- fois, quand on les taille un peu tard, au printemps. On se demande pour quelle raison on a ainsi appliqué l'adjectif pleureur à toute une catégorie de végétaux, car enfin je ne trouve pas personnellement que le Saule ou le Sophora pendants aient l'air larmoyants, tristes ou affligés. Je sais bien que Musset a dit : Mes chers amis, quand je mourrai, Plante/, un saule au cimetière, J'aime son feuillage éploré; La pâleur m'en est douce et chère Et son ombre sera légère A la terre où je dormirai. Mais ce n'est pas une raison, car vous savez que tout est permis aux poètes. Verdure éplorée, c'est très joli; mais enfin Musset n'a pas dit saule pleureur, il a dit saule tout court ; saule pleureur eût été poncif. • Pendant qu'on était à faire pleurer les arbres, on aurait dû indi- quer des nuances. Les variétés pleurant mal auraient été «pleur- nicheuses » ; celles dont l'aspect est triste « pleurardes » et si la locution n'eût pas été un peu longue, on aurait pu dire de quelques unes qui pleurent immodérément u variété pleurant comme un veau.» C'est égal c'est une drôle d'idée que d'avoir fait pleurer les arbres. — 163 — Le sulfate de soude cl le mildew. — On parle d'essayer le sel de Glaubcr (sulfate de soude), au lieu et place de sulfate de cuivre, pour la destruciiou du mildiou. Il n'est pas bien certain que ce sel de sodium puisse remplacer le composé cuivrique. La raison qu'on fait valoir pour essayer d'opérer cette substitution ne me paraît pas de la force de quarante chevaux. Jugez plutôt : « Mathieu de Dombasle avait, dans le temps recommandé l'emploi du sel de Glaubcr pour le sulfatage des blés. Pourquoi ce sulfate de soude qui réussit à détruire les spores des cryptogames qui se trouvent sur les blés, ne pourrait-il pas empêcher la germanisation des spo- res du mildew l » Et oui, pourquoi, je vous le demande ? Bone dcus, eh ! bien et le soufre ne détruit-il pas l'oïdium qui je crois est un cryptogame ? Pourquoi alors ne pas employer le soutre contre le mildew qui est aussi un cryptogame. La thérapeutique n'est pas aussi simple que cela. Enfin on peut bien essayer ; cela coûte si peu. Dcslruclton des limaçons de la vigne. — Voici un procédé infailli- ble, paraît-il, pour détruire les limaçons qui font tant de dégâts aux jeunes pousses de la vigne. Nous l'empruntons à La /'i(jne fran- çaise. On prend : Sulfate de cuivre. ... 25 parties. Eau 100 — Farine 1 — Ocre 5 — Faire dissoudre le sel de cuivre dans l'eau bouillante, ajouter la farine et l'ocre de manière à faire une bouillie liquide. A l'aide d'un pinceau trempé dans cette colle, on trace une ligne circulaire au pied de chaque cep et de son échalas. A partir de ce moment les limaçons ne dépassent plus la limite qu'on leur a tracé ; et, lorsque pressés par la faim, ils voudront la franchir, leur mort sera certaine. En effet, aussitôt ils jettent leur bave, se refoulent dans leur coquille et peu à près roulent ina- nimés. Lorsque celte pâte est appliquée par un temps sec elle résiste assez bien aux pluies et son effet est de durée. Il est bon de se rappeler que les limaçons ainsi empoisonnés constituent eux mêmes un poison pour les animaux de basse- cour. )) Âllium neapolitcanum, variété grandiflorum /fermillii. — On sait quelle consommation vraiment considérable les fleuristes des gran- des villes font de cet Ail napolitain, que les horticulteurs de la région méditerranéenne leur envoient, dès janvier, sous le nom (W-Jllium album. C'est une espèce que la couleur pure, la disposition 16A en ombelle et la boniio tenue des fleurs ont fait classer dans la série des bonnes plantes à « bouquets. » M. César Hermitte, liorticulteur à Ollioules, en cultive une variété obtenue et fixée par lui, qui, parait-ii, est bien supérieure aux variétés déjà connues. Une commission, nommée par la Société d'Horticulture et d'Acclimatation du Var, a reconnu que la plante de M. Hermitte est assez ressemblante au iy\)e, dont elle ditï'ère seulement par le développement considérable et inusité de toutes ses parties ; elle a proposé de nommer cette plante ÀUium ncapoli- teanum Ncnnilli grand lllorum. On sait que VJUium ncapolileanum porte également le nom à\Il- lihin lacteum ; il vit sauvage dans la France méridionale, l'Espagne, l'Italie, la Corse, la Dalmatie, la Grèce, etc. Soufraiic de la vigne. — Voici le moment ou, bien souvent, l'oïdium fait son apparition dans nos vignes en treilles. Nous rap- pelons qu'il vaut mieux soufrer préventivement que d'attendre qu'il y ait trace d'oïdium. Les treilles qui ont été attaquées l'année pré- cédente par le cryptogame sont surtout celles auxquelles il est urgent de faire subir un soufrage préventif. En procédant de cette manière, on ne court pas la mauvaise chance de voir sa récolte compromise par négligence. Réséda en arbre. — « Je voudrai de la graine de Réséda en arbre... » Telle était la drmande qu'un amateur adressait, en avril dernier, à un marchand de graines. Celui-ci répondit qu'il n'y avait de Réséda en arbre que celui que le jardinier amenait à cet état. Longue dissertation à ce sujet dont je vous fais grâce. Le marchand avait raison. Pour obtenir du réséda un arbre, on prend du Réséda en herbe et on le traite de la manière suivante : On peut semer directement dans le pot plusieurs graines et ne con- server que le plus joli pic 1 ; ou bien repiquer très jeune un pied de Réséda au milieu d'un pot. On commence par un vase de petit calibre (godet de 3 pouces) et on procède à des rempotages succes- sifs dans le cours de l'année. Le Réséda émet plusieurs branches qu'il faut pincer, en conser- vant la centrale à laquelle on met un tuteur. Quand la fleur se montre au sommet de la branche-tige, on la pince et on choisit un des rameaux que ce pincement fait développer pour continuer la tige principale et on pince les autres rameaux tout près de leur naissance. On continue de cette manière jusqu'à ce que la tige ait atteint la hauteur convenue. A partir de ce moment on forme « la tête » en pinçant toutes les fleurs qui se présentent. La « tête for- mée » , on laisse fleurir. — 165 — Origine du Fraisier des Quatre- Saisons. — Je ne prends pas, pour le moment, la chose au sérieux et je comprends bien le reproche que m'adressait le D'' X., l'autre jour, quand il me disait : « Vous autres jardiniers, vous n'apportez pas assez de ménagement, dans les conclusions que vous tirez d'expériences faites au hasard » . Comme il a raison ce bon docteur. Voici maintenant que plusieurs bons horticulteurs, tiennent absolument à faire descendre les Frai- siers des Quatre-Saisons du Fraisier à gros fruit. Ah ! je vous en prie, confrères, ne continuez pas ; laissez cette généalogie de côté. J'ai semé, dit celui-ci, des Fraisiers à gros fruits et j'ai obtenu dans le semis des Fraisiers des Quatre-Saisons. J'ai semé, dit l'au- tre, des Fraisiers des Quatre-Saisons et je n'ai pas obtenu de Frai- siers à gros fruits. Un troisième conclut : « Donc le l'raisier des Quatre-Saisons descend du Fraisier à gros fruit ; tandis que le Fraisier à gros fruit ne descend pas du Fraisier des Quatre-Sai- sons. Malheureusement ! J'ai semé des cinéraires et j'ai trouvé dans le semis du Séneçon vulgaire et du Mouron des oiseaux, donc je conclus que le Séneçon descend dts îles Canaries et. . . . Laissons cela. Le Fraisier des Quatre-Saisons était connu et cultivé en Europe avant qu'on ait introduit d'Amérique les Fraisiers à gros fruits. Il est du reste parfaitement spontané dans beaucoup de hautes mon- tagnes de l'Europe. Remède contre le puceron laniyère el la cloque. — Je suis persuadé qu'un statisticien trouverait ample matière à statistique s'il voulait s'occuper de relever lo nombre de remèdes, d'insecticides, de cryp- togamicides, etc., qui ont été signalés depuis l'invention de l'im- primerie, pour guérir les maladies, éloigner ou détruire les insec- tes et les cryptogames. Ce qu'il y a de procédés, c'est effrayant : chacun a le sien. Le journal agricole de la province d'Anvers le fMndman, en édite deux nouveaux, l'un pour le puceron lanigère, l'autre pour la cloque: les voici S. G. D. G. bien entendu. « Pour éloigner le, puceron lanigère du pommier, il suffit de planter, au pied, des capucines et de les laisser monter le long de l'arbre. «J'ai fait l'expérience cette année et n'ai plus vu des pucerons.» Autre remède que j'ai fait expérimenter, ajoute l'auteur, et qui a donné de bons résultats : '( Pour préserver les pêchers de la cloque et des pucerons, il faut planter, au pied, des oignons, des échalottes, des aulx ou des poireaux, et leur laisser porter des graines. » V. V.-M. — IciO ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séaace du 18 avril 1886, tenue daas la salle des réunions industrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de. M. B. Comte, Vice-Président. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Le procès-verbal de la dernière réunion est la et adopté. Correspondance. — La Société a reçu : 1° Une lettre de M. le Président de la Société liorliole dauphinoise, demandant la nomination d'un délégué pour faire parue du Jurj chargé d'attribuer les récompenses aux lauréats de l'exposition d'horticulture qu'elle ouvrira à Grenoble le ISjuia prochain. M. Jules Chrétien a été désigné pour remplir ces for.ctio.is. 2° Une lettre semblable à la précédente émanant de la Société d'horti- culture de laCôte-d'Or dont l'exposition aura lieu à Dijon du 29 mai au 6 juin prochain. M. Gaulain a été désigné pour être délégué à Dijon. 3" Lettre de M. Hoste, horticulteur, rue des Dahlias, à Monplaisir, infor- mant M. le Secrétaire qu'il vient de faire imprimer de nouveaux certificats d'origine pour l'expédition des végétaux dans lei pays étrangers. Ces certi- ficats imprimés évitant beaucoup d'écriture à l'expert, officiel, éviteroct à l'expéditeur de faire deux courses pour obtenir l'estampille officielle. M. Hoste tient gracieusement des certificats en question à la disposition de ses collègues ; 4» Lettre-circulaire de la Commission d'orginisation de l'Union commer- ciale des horticulteurs et marchinls-grainiers de France accompagnant l'envoi des statuts de ce syndicat en voie de formation. Correspondance imprimée. — M. Viviand-Morel passa en revue les publi- cations reçues par la Société depuis sa dernière réunion et appelle l'atten- tion sur les articles intéressant la région lyonnaise ou l'horticulture en général. Présentations. — 11 est donné lecture de huit candi latur^s sur lesquelles conformément au règlement il sera statué à la prochaine assemblée. Admissions. — Aucune protestation n'étant parvenue au bureau sur les présentations faites à la dernière réunion, sont admis à l'unanimité membres de notre Compagnie : MM. Plissonnier, fabricant d'instruments agricole?, cours Lafayette, 162, Lyon, présenté par MM. Musset et Viviand-Morel ; Couchoud fils, Antoine, treillageur-ru-tiqueur, cours d'Hcrbouville, 78, Lyon, présenté par MM. Chardon et Viviand-Morel ; Hyver, Julien, jardinier, chemin de la Groix-Morlon, 37, Monplaisir Lyon, présenté par MM. A Bernaix et J. Jacquier ; Barrât, Noël, jardinier, rue du Garrat, à St-Julien-en-Jarret (Loire), pré- senté par MM. J, Jacquier et Molin. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Liabaud, horticulteur, montée de la Boucle, Lyon : 1^ un pied de Bkclinum corcovodense dont, il y a 25 ans, le présentateur fil l'acquisition. De cette plante il obtint de semis une variété à feuilles rougdà'res qui se reproduit parfaitement ; un pied à' Eclates rubro venosa; 3° un semis à%Cmna iridi/lora, issu d'un croisement avec le Canna variété Jean Liabaud. La Commission propose d'accorder une prime de 2° classe pour Tensemble de l'apport. — 167 — Par M. Masson, rue St-Denis, Ljon-Croix-Rousse : 1° une collection de primevères de jardin en plantes et en fleurs coupées très bien variées ; 2" des primevères de jardin, de semii?, à fleurs très grandes et d'un beau coloris. Parmi ces semis figurent deux plantes nommées .)/"" Lacroix et M°'* Nicolas. La Commission propose d'acoorder une prime de 2» classe pour la collec- tion et une de 1'" classe pour les primevères de semis. Par M. Champalle, jardinier chez M. Besson, à la Pape : 1° un Pelargo- nium M'^" de Suvoion. Cette variété est semi-doubla et elle est issue d'un rameau de la variété à fleur simple Gloire de Corbénj, dont les fleurs pré- sentaient un cas de duplicatura, qui a été fixé par le présentateur ; 2° dos variétés de tulipes en fleurs, à feuille panachée, PonacAe'e d'Orléans; François Bernard, variété bsnne à forcer, rouge ponceau bordé blanc; Souvenir de Victor Hugo, variété présentée comme ayant été obtenue de semis, rouge ponceau fond jaune clair. La Commission demande qu'on accorde une prime de 3° classe pour là fixa- tion du Pelargonium et une de 3" classe pour les tulipes. Par M. Verne, jardinier chez M. Godinot, à Tassin : 1° un lot de Pensées bien variées; 2° des fleurs de Fritillaria imperialis; 3° des échantillons de Crambe maritime. Les Commissions proposent d'accorder une prime de 3» classe pour les Pensées et une de 3" classe pour le Crambe. Par M. Chavagneux, horticulteur à Villeurbanne, une collection de Pen- sées à laquelle la Commission propose d'accorder une prime de 3' classe. Par M. Chazallet, jardinier chez M. Randu, à Crépieux, une collection de Pensées, pour laquelle il est demandé une prime de 3« classe. Par M. Messat, jardinier à Rillieax (Ain) : 1» un lot de Pensées variées et quelques-unes d'un coloris bleu clair et bleu foncé : 2° un Pissenlit amélioré à cœur plein. Les Commissions demandent qu'il soit accordé une prime de 3* classe aux Pensées et une de 3« classe pour le Pissenlit. Par M. Villard, jardinier chez M"" Vachon, à Ecully : 1» une collection de tulipes composée des variétés : Le Blason, Cramoisi fidèle, Tournesol, La Candeur, Boyard plaisant, Fol empire. Rose luisante, Rex rubrorum, Impera- tor rubrorum. Duc d'Orange, Duchesse de Parme, Murillo, Archiduc d'Au- triche, Caméléon, etc. ; 2° des plantes de haricot noir hàtif de Belgique, en fruit; 3° un pot de fraisier Triomphe de Liège, en fruit, 4» un bouquet de fraisiers des Quatre-Saisons, belle améliorée, obtenue par forçage. Les Commissions demandent qu'il soit accordé une prime de 3° classe pour les tulipes et une de 2° classe pour l'ensemble du lot de primeurs. Par M. Dury, jardinier chez M. Cartier, à Ecully, un lot de Pensées variées et un bouquet de Giroflées à fleurs doubles jaunes. La Commission demande qu'il soit accordé à cet apport une prime de 3' classe. Par M.M. Jossermoz, jardinier chez M""' Willermoz, à St-Genis-Laval, un beau tubercule de Patate pour lequel la Commission demande qu'on accorde une prime de 3« classe. Par M. Durand, horticulteur, Lyon-Monplaisir, quatre Aucuba de semis auxquels la Commission propose d'accorder une prime de 2' classe. Par M. Chardon, jardinier chez M. Clayette, rue de l'Enfance, 33, Lyon : 1° des beaux spécimens de poireau monstrueux de Carentan, qui ont été repiqués en place fin septembre; 2° des belles asperges violettes de Hollande, cueillies sur une aspergière dont la plantation ne daterait que de 4 ans, et 3° des fortes plantes d'épinard monstrueux de Viroflay. La Commission demande qu'il soit accordé comme belle culture une prime de 3" classe. 168 Par M. Chemin, fabricant, 128, Grande rue à Oullins, une caisse à fleurs, très élégante, et, en même temps paraissant être très solide et très appropriée à la culture des plantes. Par M. Grillet, Inrticalteui', route do Grenoble, Lyon-Monplaisir, un échantillon ds flaurs de PelarLi^onium à grande fleur, de semis, la fleur est grande et d'un coloris rose pourpré. Par M. Pernet fils-Duchor, rosiériste, chemin des Quatre-Maisons, Lyon, un rosier en pot. en bouton, de la variété William Froncis Benvett. M. Pernet fils rappelle que l'obtenteur avait primitivoraent vendu cette variété comme un thé, lorsqu'elle n'est qu'un hybride de thé. Le présentateur dit l'avoir vu fleurir en octobre dernier, sur déjeunes greffes, le bouton était très allongé, mais la flaur au point de vue de la duplicature n'était pas des plus parfaite. Cette vaiiété. dit M. Pernet fils, paraît bien boutonner sous verre. Par M. Nicolas, horticulteur-grainier, Lyon, des tubercules d'une pomme de terre nouvelle, J iseph Rigault, variété hâtive, cultivée aux environs de Paris et dont on fait beaucoup d'éloges. Les membres faisant partie des commissions d'examen des apports n'étant pas en nombre, il est adjoint aux membres présents, pour la Commission de floricultnre. ^L .Musset, et la culture maraîehére, M. L. Lille. Les propositions et conclusions des Commissions mises aux voix sont rati- fiées par l'assemblée. Il est donné lecture du programme de l'exposition horticole, organisée par notre compagiiie en septembre prochain. Après quelques observations et une discussion à laquelle prennent part MM. Rozain- Bouoharlat, Labruyère, Peinetfils, Ducher. Rivoire, Viviand-Morel , etc.. qui apporte quelques modifîcalioiis au travail de la Commission d'Exposition, le programme mis aux voix est adopté. M. Viviand-Morel fait une conférence sur les engrais chimiques, leur théorie et les avantages que leur emploi présente en horticulture. M. le Présilent remercie le secrétaire général de son intéressante commu- cication. La suite de celte communication est renvoyée à la prochaine réunioD. La séance est levée à 4 heures 1/2. Le Secrétaire adjoint^ J. Nicolas. Déformations des Feuilles Les plantes, comme les animaux, présentent souvent quelques- uns de leurs organes, sous des formes qui ne sont pas habituelles. Les savants appellent monstres toutes les déformations accidentelles qu'ils observent chez les êtres organisés. Une tleur double est une fleur monstrueuse, les faciès , les torsion.*, les pélories, les soudures, les disjonctions, etc., sont considérées comme des altérations monstrueuses. On appelle 2'éralolocjie,Véiwàe des mons- truosités. Une foule d'auteurs s;; sont occupés accidentellement de Tératologie végétale. Depuis Linné, il serait difficile de citer un botaniste qui n'ait pas signalé un de ces mille accidents que présentent les plantes les plus humbles, comme les arbres les plus élevés. L'horlicullurea su, du reste, mettre à profit quelques-unes de ces anomalies végétales . Les variétés à rameaux pendants, celles à feuilles panachées, les fleurs doubles, les fixations de colo- — 169 ris accidentels qui se produisent sur certains genres peuvent être considérés comme des cas de Tératologie fixés par les jardiniers. Il y a cependant certaines déformations que les botanistes ont classées dans la Tératologie végétale et qui ne sont pas des déforma- tions monstrueuses, mais de simples états que prennent les espèces sous l'influence de certains milieux dans lesquels elles vivent, Moquin-Tandon, notamment, dans son traité de Tératologie végétale , s'exprime ainsi en parlant (^e la déformation rubanée : Sagittaire à feuilles rubanées très réduites. Sagittaire. Feuille et fleurs normales très réduites. «Lorsque la Sagittaire croît hors de l'eau, ses feuilles ont un pétiole et un limbe bien distincts. Quand cette plante est acciden- tellement submergée, son limbe avorte presque toujours, et le pétiole au lieu d'avoir une forme triangulaire ou cylindrique, prend l'apparence d'un long ruban, plane, foliacé, terminé par une petite callosité. Il n'est pas rare de trouver des Sagittaires qui portent les deux sortes de feuilles, parce qu'ils se développent moitié à l'air, moitié dans l'eau. Gaspard Bauhin a pris les pétioles rubanés de )a Sagittaire pour les feuilles d'une graminée ; Linné etGunner les ont regardé comme celles de la Vallisnérie, et Poiret les a décrits comme des feuilles d'une nouvelle espèce de ce dernier genre, qu'il a nommée Fallisneria bulhosa. « On s'est assuré que le Plantain d'eau est sujet à offrir le même phénomène. M. Emeric de Gastellane a vu cette plante, très abondante dans les eaux de l'Eygoutier, près Toulon, affecter la forme du feuillage des ValUsnéries. — 170 « Les caractères de la déformation rubanée se rencontrent dans l'état habituel d'un grand nombre de végétaux ; et c'est ici surtout qu'on peut reconnaître que ce qui est monstrueux pour une espèce peut se trouver normal dans une autre . » Plantain d'eau à feuilles rubanées très réduites. VaUisnèrie en spirale. Fleurs normales, feuilles très réduites. Les faits rapportés par Moquin-Tandon sont parfaitement exacts, mais je ne pense pas que les déformations en question doi- vent être classées dans les anomalies. J'irai plus loin et je dirai même que ce ne sont pas des déformations, mais des états très naturels qui se produisent régulièrement toutes les fois que les plantes en question se trouvent profondément submergées. En elfet, la Sagittaire, les Plantains d'eau et un nombre assez grand d'espèces monocotylédones développent toujours des feuilles rubanées quand elles vivent dans les eaux profondes. Nous donnons ici les figures de ces plantes ainsi développées, et comme terme de comparaison celle très réduite de la Vallisnérie. Les feuilles des Potamogeion semblent pour la plupart privées de limbe et réduites à des pétioles rubanées ; toutefois certaines sor- tes, notamment le Potamogeion nalans, développent deux sortes de feuilles, les unes flottantes d'un aspect très différent de celles qui sont submergées. Le Trapa nalans, bien connu sous le nom de châtaigne d'eau, a d'abord des feuilles très-découpées et ensuite d'autres feuilles flottantes à hmbe presque entier. Les Renoncules aquatiques — 171 — présentent des caractères analogues. Mais, je le répète, on ne doit pas prendre pour des anomalies des états très naturels, que les végétaux présentent quand il se dévoloppent sou l'intluence de conditions particulières. Louis Millaud. Feuilles diverses du Trapa nataiis. Feuilles flottantes du Potamogeton natans. Histoire d'un Haricot Un cultivateur des environs de Lyon, reçut un jour d'un ami habitant un autre pays, une variété d'haricot qu'il ne connaissait pas, et dont on lui fit beaucoup d'éloges. Soigneusement cultivés, ces haricots se montrèrent si supérieurs à tout ce qui existait jusqu'à ce jour, que ce cultivateur résolut de le garder pour lui seul. Ses cosses, d'une longueur extraordinaire, étaient rondes et fines ; son rendement était considérable ; sa résistance à la séche- resse parfaite , de plus encore, la facilité avec laquelle les cosses se conservaient fraîches, une fois cueillies, le rendait précieux pour la vente ; toutes les qualités, même celle du goût, étaient réunies dans cette variété de haricot ; sa vente, au marché, était toujours assurée. Cependant, avec le temps, cette variété parvint quand même à se répandre, et fut bientôt entre toutes les mains. — 172 — Sur ces entrefaites, nous eûmes l'occasion de commencer dans ce pays des visites bien souvent répétées depuis. On nous parla de ce haricot, et le résultat de l'étude que nous en fîmes fut que au printemps suivant, nous le mettions au commerce. Mais quel nom lui donner P Après beaucoup de recherches, qui remontèrent même jusqu'au premier possesseur connu, c'est-à-dire jusqu'à celui qui avait donné ce haricot au cultivateur dont nous nous parlions en commençant, nous apprîmes que cet haricot lui avait été donné à lui-même, sous le nom de Petite Princesse. Voilà donc le Haricot Petite Princesse au commerce car, naturel- lement, nous ne lui changeâmes pas son nom. Mais l'individu qui en était resté seul propriétaire, pendant plusieurs années le voyant enfin répandu, en donna aussi à un autre marchand grainier de ses amis. Ce marchand grainier, le baptisa du nom de celui qui le lui donnait et l'appela Haricot Etienne. Donc deux noms déjà pour la même variété. L'année suivante, un autre marchand grainier de Lyon reçut ce même haricot d'une personne qui habitait, paraît-il, la commune de Rillieux ; comme tout le monde, il le jugea très méritant et le mit au commerce à son tour sous le nom de Haricot jaune de Rillieux. C'était un troisième nom, toujours pour la même variété. Mais, avant que de poursuivre, nous ferons remarquer que ce dernier nom était mal choisi, puisque le Haricot de Rillieux avait déjà existé et qu'il est toujours dangereux de donner le même nom à deux variétés différentes. Le mot jaune, il est vrai, le distingue ; mais chacun sait que les noms s'usent à l'usage et tendent constamment à se raccourcir le plus possible — on devrait toujours prévoir ce cas et ne donner que des noms courts et faciles à retenir — et il ne restera bientôt plus que Haricot de Rillieux, d'où confusion. Enfin, l'année passée, nous envoyâmes des échantillons de ce haricot à deux des principaux marchands grainiers de Paris. L'un, ne voulant sans doute rien devoir à l'horticulture lyonnaise, nous répondit après l'avoir essayé : « Votre haricot est excellent, mais ne se vendrait pas dans notre clientèle ! » — Nous pari- rerions néanmoins volontiers qu'il sera l'année prochaine dans son catalogue . L'autre en fait, cette année, un grand éloge dans l'ouvrage le Bon Jardinier, mais, — pour mettre, sans doute, les Lyonnais d'accord, — il le baptise d'un quatrième nom et l'appelle : Haricot nain jaune Li/onnais, à très long cosse. — 173 — Malgré sa longueur et son inexactitude, il est à craindre que ce ne soit ce dernier nom qui reste, étant donnée la préférence exa- gérée que les provinciaux -- c'est ainsi que les Parisiens nous appellent dédaigneusement — professent pour tout ce qui vient de Paris. Mais, à tout prendre, nous préférerions certainement qu'il en fût ainsi, plutôt que de voir persister une si regrettable confusion. RiVOIRE PÈRE ET FILS, Marchands-grainiers, à Lycii. Des époques de semis des variétés d'Epinard. M. Alpli. de Candolle, dans son ouvrage sur l'origine des plan- tes cultivées, dit que l'Epinard était inconnu aux Grecs et aux Romains. Il était nouveau en P^urope au xvi* siècle, et l'on a dis- cuté pour savoir s'il devait s'appeler Spa»achia, comme venant d'Espagne, ou Spinacia, à cause des épines du fruit. Malgré la date relanvement récente de son introduction dans les cultures potagères, l'Epinard y a pris une place des plus impor- tantes, à cause de l'excellence de ses qualités culinaires. On pour- rait même dire que la consommation de ce légume est tellement entrée dans nos habitudes, que lorsque la saison de l'année n'est pas favorable à sa culture, on cherche à suppléer à son absence par l'emploi d'autres plantes , parmi lesquelles je signalerai la Tétragone, la Baselle, la Bette à tondre et plusieurs autres. Les ouvrages de botanique ne sont pas bien d'accsrd sur nom- bre d'espèces d'Epinard. Quelques-uns n'en admettent qu'une seule, avec une variété; les autres en admettent deux : l'Epinard ordinaire ou Epinard piquant et l'Epinard à graine ronde. Los jardiniers potagers connaissent un certain nombre de varié- tés d'Epinard qui se ressemblent beaucoup entre elles et sont sou- vent difficiles à distinguer, si on ne les cultive pas comparative- ment. En efïet, la seule inspection des feuilles, dont la forme et la vigueur sont variables avec la fertilité du sol, ne fournit pas des caractères saffîsammeni nets pour établir une distinction sérieuse. Il faut, pour cela, avoir recours au semis comparatif des variétés, suivre ce semis depuis sa germination jusqu'à l'époque de la matu- rité de ses graines. Alors, en opérant ainsi, on s'aperçoit aisé- ment que semées en même temps et dans les mêmes conditions, il y a des variétés d'Epinard qui ne se comportent pas de la même façon. Les unes poussent plus vigoureusement à l'automne que d'au- tres et montent plus vite à graines. Au contraire, on remarque certaines sortes qui restent chétives pendant l'automne donnent de belles récoltes au printemps. — 171 — J'ai voulu m'assurer cette année de quelle manière se compor- tait comparativement les variétés dont les noms suivent : 1° Epinard de Virollay ; "2° Epinard à feuilles de laitue; 3" Epinard lent à monter. Semées dans la même plate-bande et le même jour, ces trois variétés d'épinard se sont présentées avec des caractères différents, très appréciables au point de vue de la culture. L'Epinard de Viro- flay est le plus hàlif et convient surtout pour le semis d'automne, car il donne avant l'hiver une belle récolte. L'Epinard à feuille de laitue vient en seconde ligne comme pré- précocité. L'Epinard lent à monter est le plus tardif, ainsi que l'indique son nom. 11 fleurit au moins quinze ou vingt jours plus tard que l'Epinard de Viroflay. Sous ce rapport, il rend de réels services au jardin potager, car il permet d'attendre la récolte des semis de printemps. On sait que les Epinards aiment le terrain meuble et bien amendé, et qu'il ne faut pas les semer trop épais. Si on veut qu'ils prennent un beau développement, il est très important d'éclaircir le plant. Ou peut semer les Epinards pendant presque toute l'année, mais ce sont les semis de la fin de l'été et du commencement du printemps qui donnent les plus belles récolles. Les semis faits en août-septembre servent à la consommation pendant l'automne et l'hiver, les semis d'octobre donnent leurs produits sn avril et mai; ceux de février et mars se consomment en mai-juin. Léonard Lille, Marchand grainier, à Lyon. Des matières minérales nécessaires à l'alimentation des plantes [Suite et Fin). Soude. — Cette base que les chimistes nomment protoxyde de sodium, se trouve le plus souvent à l'état de chlorure bien connu sous le nom commun de sel marin et de sel gemme, et par les usages innombrables auxquels il est employé dans l'économie domestique. On le trouve à l'état de sel gemme dans les sources salées et l'eau de la mer. La soude remplace la potasse dans l'alimentation des plantes qui vivent dans les eaux marines, ou qui habitent les rivages mari- times. Pour ne pas parler que des plantes cultivées, je citerai comme vivant de soude le céleri, la betterave, le cresson alénois, le pourpier de mer, etc. On emploie la soude dans la fabrication du savon ; le carbonate de soude tend à remplacer celui de potasse dans le commerce à cause de eon bas prix,; Sauf pour quelques plantes particulières, les sels de soucie sont peu employés clans la fabrication des engrais. Cependant, comme l'azotate de soude, également connu dans le commerce sous le nom de salpêtre du Chili, est d'un prix beaucoup moins élevé que le salpêtre ordinaire (azotate de potasse), il est employé quelquefois dans les engrais comme source d'azote. le salpêtre du Chili est employé pour fabriquer l'azotate de potasse. Liebig avait pensé qu'il était possible de substituer les sels de soude aux sels de potasse dans l'alimentation des plantes, et par conséquent de les faire entrer dans la composition des engrais. On a reconnu que, sauf pour une catégorie d'espèces particu- lières, cette supposition n'était pas fondée. Chaux. — La chaux est le résultat de la combinaison du calcium avec l'oxygène. Comme elle partage avec les oxydes de strontium et de barium la propriété cï'absorber l'acide carbonique de l'air, on ne la trouve jamais isolée dans la nature. On la trouve combinée avec l'acide sulfurique pour former le gypse ; avec l'acide phosphorique (phosphate de chaux) ; avec l'acide silicique (silicate de chaux), et surtout avec l'acide carbonique et constitue la craie, la pierre calcaire, les marbres, les coquilles des mollusques et une foule d'autres minéraux. On se sert du carbonate de chaux pour fabriquer la chaux et du sulfate de chaux pour préparer le plâtre. L'analyse des cendres des plantes décèle toujours la présence de la chaux, et la plupart du temps sa prédominance dans une foule d'espèces, principalement les arbres, les légumineuses, etc. La chaux est peut-être le seul des composants des engrais chi- miques dont la valeur n'ait pas été discutée par les praticiens : On connaît en effet depuis très longtemps les bons effets du chau- lage et du plâtrage des terrains. Le chaulage ou le plâtrage n'a pas du reste pour simple résultat d'introduire l'élément calcaire dans les sols qui en sont pauvres, mais il favorise surtout la décomposition des silicates, de l'humus et des débris organiques déposés dans le sol. Phosphore. — Le phosphore a été découvert en 1617 par Brandt, alchimiste de Hambourg, qui cherchait dans les urines la pierre philosophale. C'est un corps qui se trouve à l'état de combinaison dans les os des animaux et dans presque tous les terrains. L'analyse des cendres a démontré que le phosphore existe à l'état de phosphate de chaux et de magnésie dans toutes les plantes et surtout dans les graines. — 176 — La présence des phosphates en quantités relativement considé- rables dans les semences indique leur incontestable utilité dans la végétation. Aussi fait-on actuellement une très grande consomma- tion des substances qui contiennent de notables quantités de phos- phate de chaux, tels que les os, le guano, les phosphates fossiles, les cendres lessivées, le noir des raffineries, etc. La découverte du rôle joué par le phosphate de chaux dans la végétation est une découverte toute moderne, tandis que la pra- tique du chaulage, celle de l'épandage des cendres et de la marne . remonte à une antiquité très reculée. Les principaux phosphates susceptibles d'être employés daus la composition des engrais sont les phosphates de chaux, d'ammo- niaque, ammoniaco-magnésien, de magnésie, etc. Le phosphate ammoniaco-magnésien, qui se produit dans l'urine humaine en voie de putréfaction, donne une activité incroyable à la végétation. Il est regrettable que ce produit soit un peu cher pour entrer dans la composition des engrais. Magnésie. — La magnésie est presque toujours associée à la chaux dans la constitution des terrains calcaires. Sous le nom de dolomie on trouve dans la nature des quantités considérables de chaux et de magnésie carbonatée. Cette substance est probable- ment la source première de toute la magnésie des terres arables et des eaux. On trouve la magnésie dans les cendres de presque toutes les plantes et dans toutes les eaux naturelles. Le rôlo de la magnésie, pour n'être pas aussi considérable que celui de la chaux dans l'alimentation des plantes, n'en est pas moins très important ; mais comme l'élément magnésien est presque toujours assez abondamment répandu dans le sol ou même dans les substances calcaires qu'on introduit dans la composition des engrais, on a jusqu'à présent négligé son e^nploi spécial. Fer. — Le fer à l'état d'oxyde, plus connu sous le nom vul- gaire de rouille, se trouve presque dans tous les terrains. C'est le sesquioxyde de fer qui donne la couleur rouge ou jaune aux argiles et aux ocres. L'oxyde de fer n'est pas moins indispensable à la constitution de la chroropliylle ou matière verte des feuilles qu'à celle des globules du sang de l'homme et des animaux. L'oxyde de fer, par son oxygène, favorise aussi la production de l'acide carbonique en décomposant les matières végétales enfouies dans le sol. Mais comme les plantes Ji'absorbent pas le fer en très grande quantité, et que la plupart des sols en contiennent suffisamment, on ne fait pas entrer ce minéral dans les engrais chimiques. 177 Jzole. — L'azote est un des deux gaz qui par leur mélange constituent l'air dans lequel nous vivons. On le trouve dans le sol à l'état de carbonate d'amrooniaque et de nitrates alcalins. L'efficacité du fumier est due en partie aux matières azotées qu'il contient. L'action énergique imprimée à la végétation par l'addition au sol des sels ammoniacaux démontrent l'utilité incontestable de de l'azote dans la végétation. Jcide carbonique. — La décomposition de l'acide carbonique sous l'influence de la lumière est peut-être le fait le plus important de la vie des plantes. Cette masse considérable de carbone que produit le règne végé- tal est en partie tirée de l'atmosphère et aussi comme constituant la plus grande partie des détritus végétau.x. Acide stilfurique. — L'acide sulfurique combinée à la chaux forme le plâtre, dont personne aujourd'hui ne s'aviserait de contes- ter l'utilité sur les plantes de la famille des légumineuses. Le plâ- tre sert également à saupoudrer les fumiers, afin de transformer le carbonate d'ammoniaque qui est volatil en sulfate d'ammoniaque qui est â.xe et empêcher ainsi la perte des matières azotées. Le plâtre est surtout utile comme agent aidant à la décomposi- tion des silicates et des matières organiques contenues dans le sol. y^cide silkique. — L'acide silicique est abondamment répandu dans tous les terrains. Le cristal de roche, le quartz, le silex, la pierre meulière, etc., ne sont que des formes dilïérentes d'acide silicique. Il existe à l'état de silicate dans la plus grande partie des roches et des terrains. On le trouve également dans les tissus de toute les plantes auxquelles il donne leur rigidité. Les bons effets produits dans la culture par les cendres, ainsi que par l'écobuage démontrent assez le rôle important que jouent dans la végétation l'acide silicique combiné aux bases alcalines ou alcalino-terreuses. V Alumine. — L'alumine combinée à l'acide sihcique et aux silicates alcaUn constitue l'argile. On ne trouve pas d'alumine dans l'analyse des cendres des plantes. Si l'alumine n'est pas absorbée par les plantes, c'est elle qui détermine surtout le degré de consistance du sol et qui le maintient dans un état d'humidité favorable à la végétation. Je m'étonne même qu'aucun chimiste n'ait proposé l'emploi de l'alumine pour donner du corps aux sols mouvants où la silice domine, c'est-à-dire aux sols sablonneux. — 178 — Les Araignées et l'Agriculture. M. le docteur Blanchard, naturaliste distingué, a fait derniè- rement, à la mairie de Passy-Paris, une conférence fort intéres- sante sur les araignées. C'est, a-t-il dit , une espèce à réhabiliter. A part quelques espèces de la zone tropicale, pourvues d'un appareil venimeux, presque sans elfet, d'ailleurs, sur les vertèbres et, en particulier, sur l'homme, l'araignée, la célèbre tarentule comprise, est com- plètement ii-ioffensive. Il y a mieux, elle est, par son alimentation, un puissant auxiliaire pour l'agriculture, surtout pour l'arboricul- ture, et à ce titre elle mérite d'être étudiée de près. Nous n'avons pas à suivre ici le conférencier dans la descrip- tion qu'il a donnée de l'anatomie et des mœurs si curieuses du petit animal tisseur ; nous arrivons aux considérations par lesquelles il a terminé la conférence et qui ont trait à l'agriculture. En voici le résumé. Si les araignées (celles des tropiques exceptées) sont, par la conformation de leur corps, très faibles pour l'attaque, elles ont, en revanche, des moyens très ingénieux, très efficaces, pour sub- venir à leurs besoins et se garantir de leurs ennemis. Aussi, ainsi armées par la nature, sont-elles des auxiliaires de premier ordre pour l'agriculture. M. Keller, inspecteur général des forêts dans la Suisse alle- mande, a récemment établi, à Li suite d'observations nombreuses et pleinement scientifiques, qu'il y a un rapport entre les pucerons et cochenilles qui s'attaquent aux forêts elles araignées. On sait que ces pucerons, ces cochenilles, vivent sur les parties tendres des végétaux et qu'ils peuvent devenir assez formidable- ment nombreux pour absorber toute la sève à leur profit, et, par suite, causer la mort de la plante, de l'arbuste, de l'arbre même sur lequel ils se propagent. Les araignées se trouvent bien à propos mélangées à ces légions dévastatrices dont elles font, pour se procurer leur nourriture, d'effroyables exterminations. Plus nombreux deviennent les puce- rons, plus grand aussi devient le nombre des araignées, en sorte que si on compte les premiers par milliards, les secondes se comp- tent par millions, maintenant un certain rapport qui permet à la végétation forestière de se développer sans dommages sensibles. C'est surtout autour des galles, où viennent s'établir en para- sites les pucerons et les cochenilles, que les araignées concentrent leurs efforts. Elles enveloppent comme dans un coton ces galles — 179 — d'où ces petits ravageurs ne sortent que pour trouver la oaort. SI les femelles plus vives, plus ardentes, parviennent à percer ce filet, comme elles peuvent aller déposer plus loin de nombreuses géné- rations, la besogne de ces premières araignées se trouveraient singulièrement amoindrie. Âlais d'autres espèces tendent dans tous les sens d'autres filets à mailles plus résistantes, faisant à leur tour et journellement une ample provision de parasites. Le même ordre de faits se passe dans les champs et dans les jardins. Aussi, M. le docteur Blanchard déclare, en terminant sa remarquable conférence, que l'araignée a droit à la bienveillance de toutes les branches de l'agriculture. La loi protège certains oiseaux qui sont plus nuisibles par hurs pillages qu'utiles. Pour lui, il n'hésite pas à placer l'araignée avant l'oiseau au point de vue dos services rendus, l'araignée qui, sans rien piller de ce qui est utile à l'homme, extermine en quantités prodigieuses les pires ennemis de toute végétation. [Le Pelit Cidlivaleur). E. de Grez. Extrait du Programme des Prix proposés pour l'année 1887 par la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale. — Paris, 44, rue de Rennes, 44. AGRICULTURE Prix de 2.0)0 francs pour la meilleure étude sur l'agriculture et Téco- nomie rurale d'une province ou d'un départemeut 2.000 Prix de 3.000 francs pour la découverte de procddf's perfectionnés de transmission, à distance, de la force motrice à des machines d'agriculture 3.000 Prix de 1.000 francs pour la découverte d'un moyen facile et expéditif de reconnaître les falsifications des huiles autres que l'huile d'olive. 1.000 Prix de 1 .DUO francs pour l'emploi, au boisement des terrains pauvres et dont les produits soient au moins aussi avantageux que ceux des es- sences forestières employées 1.000 Prix de 1 .000 francs pour la mise en valeur de terres incultes, par l'em- ploi d'arbres fruitiers dont les produits soient utilisés directement dans l'alimentation de l'homme 1.000 Prix de 3 .000 francs pour la meilleure étude sur la coastitution et la com- position chimique comparée d'une des régions naturelles (ou agrico- les) de la France, par exemple de la Brie, de la Beauce, du pays de Caux, etc 3.000 Prix de 2,000 francs pour l'étude des maladies de la vigne désignées sous le nom d'Aubernage, de Cottis et de Pourridié 2.000 Pi'ix de 1.500 francs, pour une étude sur les qualités de l'eau de l'Isère pour l'irrigation l.oOC Prix de 3.000 francs pour una étude expérimentale sur les variétés des blés et sur les modes de culture favorables aux meilleurs rendements 3.000 — 180 — Les modèles, mémoires, descriptions, renseignements, échantillons et pièces destinées à constater les droits des concurrents seront adressés an secrétaire de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, rue de Rennes, 44 ; ils devront être remis avant le l'^'' janvier'de l'année de la distribution des pris. Ce terme est de rigueur. On délivre gratuitement, au siège de la Société, les programme.? détaillés des prix mis au^concours, où se trouvent tous les renseignements utiles aux concurrents. Informations. — Le Gardners Chronide donne la description du Pri- mula Reedi (Primevère de Reed). C'est une espèce originaire des montagnes de Kumaou dont les^fleurs sont blanches. M. Develle, ministre de l'agriculture, a fait signer plusieurs décrets portant réorganisation de la direction générale des forêts, dont le nombra des sections est réduit de cinq à quatre. Sont, en outre, supprimés les postes : d'inspecteur général des services centraux, d'inspecteur-chef de section et de plusieurs commis. Ecifin, les quatre sectioaj sont réunies en deus bureaux ayant chacun un conservateur à leur tête. Ces d-3us conservateurs sont MM. Charlemagne et Sédillot. Un décret spécial nomme à la dirdolion gânérala des forêts, M. Gabé, ancien inspecteur général des servicas centraux, en remplacament de M. Col- nenne, décédé. ■ — Le phylloxéra a été découvert en Australie, dans les vignobles du dis- trict de Qeelon (Victoria) oi^i sas r.ivagjs s'étendent très rapidement. Une exposition franc iiss hlimantaire et d'économie domestique s'ouvrira à Tunis du 1"' au 15 novembre ; elle durera trois mois. Des concours d'a'iimaux, de plantes, de flîurs, omplétarjat cjlte eipositioa. Las sociétés mlritimJS ainsi que les compagnies de cliemin de fer organiseront des voyages circu- laires à prix réduits. On annonce la germination de graines à.'' Angrœcum Leonis, orchiiée découverte aux îles Comores, sur la côte occidentale de l'Afrique, par M. Humblet. Cette germination a eu lieu au Muséum d'histoire naturelle de Paris. — Le Comice agricole de Villeurbanne se tiendra le dimanche 5 septem- bre prochain à Venissieux (Rhône). Les agriculteurs qui voudraient prendre part à ce concours sont invités à adresser leurs demandes, avant le 1" juin prochain, à M. Godard, rue des Maisons-Neuves, 6, à Villeurbanne. CATALOGUES William Paul et Son, horticulteurs-rosiéristes, WaUli im Cross, Heris, Angleterre. Spring catalogue, 1883. —Roses nouvelles. Géranium et Pelar- gonium, Camellias, Chrysanthèmes, Dahlias, Fuchsia', etc. Le Géiunt : V. VIVIAWD-MORBL. Lyon, — Imp. thi Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1886 JUIN N° 11 CHRONIQUE Avis. — La Commission d'orgaaisation de l'Exposition d'horticulture et de viticulture que l'Association horticole lyonnaise tiendra à Lyon, du 9 au 13 septembre prochain, a l'honneur d'informer les membres de la Société, qu'elle met au concours et en adjudication au rabais : 1" La création du jardin et son entretien pendant la durée de l'exposition; 2° La construction des clôtures, entrée monumentale, galeries, tentes, tables, gradins et autres travaux de charpentes relatifs à l'installation de l'Expos.tion. Les personnes qui désirent concourir et soumissionner, pour l'exécution de ces travaux , devront avoir déposé leurs plans et leurs soumissions chez M. Jacquier, trésorier de l'Association, 8, quai des Célestins, avant le 8 juillet 1886. Ils trouveront déposés à la même adresse le cahier des charj^es et conditions à remplir pour prendre part aux susdits concours. Ce concours est réservé aux membres de l'Association. Le président de la Commission d'organisation de l'Exposition, J. Therry. Saccharogénial ! — Ce mot est bien longuement construit : A lui seul il composerait un vers hexamètre. Si nous le coupons en deux parties nous avons d'un côté saccharo, qui peut se traduire par sucre, et génial, qui signifie à peu près, étant associé à l'autre, f engendre ou je fabrique. Ah ! c'est une bien belle chose que d'avoir appris la grammaire étant « tout petit » : cela sert quand on est grand. On fabrique un mot long comme un jour sans pain, qu'on extrait du grec ou qu'on tire du latin ; un mot gigantesque, ronfianl, magique et légèrement nébuleux ; on invente un produit quelconque, et celui-ci portant celui-là, les deux s'en vont cahin-caha, clopin-clopant, apprendre au monde civilisé, mais naïf et jobard, que l'art de faire du terreau avec des cailloux roulés vient d'être mis en formule algébrique. Ces réflexions mélancoliques me sont venues bien naturellement à l'esprit en lisant, dans la France agricole, la petite note ci-dessous, — 182 — que je lui emprunte, car j'estime qu'on ne saurait lui donner une publicité trop grande. Voici cette note : Quelques industriels sans vergogne inondent en ce moment la province d'une brochure prônant les merveilleux effets d'un nouvel engrais propre à la fois, dit le boniment, à produire des betteraves volumineuses et riches en sucre. De coHcert avec M. Hanoteau, ingénieur-directeur de la sucrerie de Sombreffe, M. A. Damseaax, professeur à l'Institut agronomique de Gembloux, a eu l'idée de faire analyser ledit engrais, qui porte le nom pompeux d' o engrais saccharogénial ». L'analyse en a été faite par M. Petermann, directeur de la station agronomique de Gembloux. Voici le bulletin qu'il a remis à MM. Haaoteau et Damseaux : N° 17,143. — Echantillon d'engrais saccharogénial adressé par M. Ha- noteau, le 127 février 1886 : Eau 40 59 Matières organiques. . . 21 91 Matières minérales ... 37 50 100 » Observation. — La personne qui vous a offert cet engrais comme con- venant à la culture de la betterave à sucre a voulu vous tromper ou elle est d'une ignorance complète dans la matière. Une matière fertili- sante qui ne renferme ni azote ammoniacal, ni azote nitrique, ni une dose d'acide phosphorique suffisante et immédiatement assimilable, est absolu- ment impropre à la culture de la betterave. L'engrais analysé a une valeur théorique largement comptée et sac compris de 4 fr. les 100 kil., et même à ce prix il serait irrationnel de l'acheter, car on paye par wagon de 5,000 kil. les frais de transport de 2,000 kil. d'eau. 18 mars 1886. Signé : Petermann. L'engrais chimique est une bonne claose, mais il est de la der- nière importance de bien examiner la marchandise avant d'ouvrir son porte-monnaie. L'engrais de poule. — L'engrais de poule est, pour les jardins, un puissant auxiliaire, mais il faut savoir en user. \J Aviculteur nous donne, à ce propos, les conseils suivants : « L'engrais de poule recueilli directement dans les poulaillers et mis en tas sans mélange, sèche difficilement et forme une masse pâteuse à peu près impossible à étendre régulièrement sur le ter- rain ; ainsi employé, il tue les plantes au lieu d'en activer la végé- tation. Reçu sur de la paille, il forme un trop grand volume et ne contient pas assez d'humidité pour amener la fermentation et la transformer en fumier. La paille reste dans son entier et ne peut être utilisée au potager. On a essayé de garnir de sable le sol des poulaillers : l'engrais s'y mélange bien, mais il devient lourd à transporter et le sable ne convient qu'à quelques rares terrains, encore n'en faut-il pas abuser. — 183 — « C'est en présence de ces divers inconvénients que la plupart du temps les déchets du poulailler sont tout simplement jetés sur le fumier et considérés comme n'ayant aucune valeur. « A force d'essais, on a fini par trouver un véhicule parfait pour l'engrais de poule, qui en permet l'emploi partout et en tout temps, en facihte la récolte et lui donne une réelle valeur : c'est le tan. « En jardinage, le tan est employé sans mélange. On l'utilise comme paillis pour les fraisiers, pour les salades et môme pour bien des fleurs. Une couche de quelques centimètres de tan au pied de chaque arbre y entretient la fraîcheur avec le moindre arrosage. » Les cendres sont employées chez nous pour recueillir cet engrais ^ placées dans le poulailler, les cendres ont de plus l'avantage d'em- pêcher la propagation de la vermine des poules. Production de belles pommes de terre. — Le Bulletin de la Société d'horticulture de Brioude indique un procédé pour obtenir d'énormes pommes de terre : « Lorsque mes touffes de pommes de terre ont dix centimètres de haut, dit M. Fleury de Verneuil, l'auteur du procédé, j'enlève toutes les tiges de la circonférence qui sont les moins vigoureuses et je n'en laisse qu'une ou deux au centre. Ces deux tiges suffisent pour alimenter les tubercules. La sève n'est pas gaspillée par des tiges inutiles, et les tubercules deviennent énormes et plus nombreux que par le système ordinaire. » M, Fleury a obtenu à l'exposition de Blois une médaille d'or pour un lot de gros tubercules obtenus au moyen de la culture sus- indiquée. Le procédé en question est tellement facile et coûte si peu, que chacun voudra en tenter l'essai au moins sur quelques plantes. Incision annulaire de la vigne. — Je conseille à tous ceux qui ont des ceps de vigne dans leur jardin de faire subir à quelques-uns de leurs sarments à fruits une incision annulaire. Ils se rendront compte ainsi de l'influence qu'exerce cette opération sur la coulure, le développement et l'époque de maturité des grappes. L'incision annulaire est pratiquée en grand dans certains pays et donne de très bons résultats. On a même inventé des instruments spéciaux pour aller plus vite. Voici comment on fait une incision annulaire : à l'aide d'un greffoir on pratique à la base des branches à fruits qui doivent être enlevées à la taille suivante deux coupes circulaires, à environ un centimètre l'une de l'autre, lesquelles permettent d'enlever un anneau d'écorce sans attaquer le bois. La sève n'affluant plus en 184 aussi grande abondance dans la branche incisée, diminue la coulure et hâte la maturité des raisins. Les Cryptogames. — On connaît, mal il est vrai, un peu plus d'une quinzaine de mille espèces de cryptogames dont les uns vivent sur les matières végétales ou animales en voie de décomposition et les autres, malheureusement, sur les êtres vivants. Ces petits végétaux sont devenus célèbres, surtout quelques-uns d'entre eux, depuis qu'ils se sont fait craindre. Los cultivateurs les ont d'abord pris pour « des brouillards, » con- fondant ainsi le véhicule qui transporte leurs semences légères et la cause qui les fait germer et aide à leur développement avec le cryptogame lui-même. Les savants ont démontré la chose et petit à petit le brouillard a disparu pour laisser voir l'oïdium, l'anthracnose et le peronos- pora. Ce que beaucoup de personnes ne savent pas et qu'elles auraient intérêt à connaître, c'est que certains cryptogames se métamorpho- .sent et passent sous différents états, d'un végétal à l'autre. Après avoir vécu sous la forme élégante de VMcidlmn de l'Epine - Vinette, les spores envahissent les champs de blé auxquels ils com- muniquent la rouille. M. Maxime Cornu a constaté dernièrement que les ravages exer- cés sur les feuilles des Pins étaient dues au Peridermium Fini (var Corlicolum), qui passe la première partie de son existence sur le Séneçon des champs. Le cryptogame qui attaque l'écorce du même arbre est le Cro- narlium asckpiadeum qui vit d'abord sur le Dompte-venin. En admettant qu'il y ait peut-être d'autres plantes portant des espèces très voisines capables de produire les mêmes cryptogames, la métamorphose n'en reste pas moins certaine. Et comme conclu- sion pratique la destruction de toute mauvaise herbe portant cryp- togames devrait être détruite par le feu. Er'mcum cl mildiou. — Beaucoup de gens prennent les galles de l'Erineura pour le mycélum du mildew. Cela n'a du reste rien de bien extraordinaire, puisque pendant longtemps Igs botanistes ont considéré les susdites galles comme de vulgaires cryptogames aux- quels ils ont donné le nom générique d'Erineum. Il y avait l'Erineum des érables {E. aecrinion), que Bulliard nom- mait Mneor fenugineus, celui du Tilleul (E. tiliaccum), celui de la vigne (E. vilis), et quelques autres. Les galles de l'Erineum qui viennent sur la vigne sont produites par la piqûre d'un tout petit acarien le Plajloplus Filis. — 185 — On trouvera plus loin les caractères et les moyens de distinguer VErincum du mildiou, tels que les a fait connaître M. Foëx, le directeur de l'Ecole nationale d'agriculture de Î^Iontpellier. Un catalogue curieux. — Emile de Girardin avait, paraît-il, une idée nouvelle par jour. Cette richesse d'imagination n'est, heureu- sement pas commune ; car, que deviendraient les vieilles mais bon- nes idées, si, comme ça tous les matins chacun inventait quelque chose? J'en frémis rien que d'y penser. Cependant, j'estime qu'il ne faut pas toujours marquer le pas et qu'un peu de progrès, par-ci, par-là, est utile même aux jardi- niers. Ceci, à propos du Calalogue de la Roseraie de A. Schwaller, liorti- cuUeur à Marseille. Eh! quoi, me direz-vous, de la réclame? Eh! non, mes amis ! Je vous signale simplement un fait, une invention, dont peut-être quelques-uns de vous pourront tirer profit ; un fait qqfi j'aurais pu intituler : a Moyen de faire imprimer un catalogue gra- tis. » Vous ouvrez l'œil et il me semble entendre dire à ceux d'entre vous qui donnent annuellement 400 francs à l'imprimeur : Diable ! voilà qui est intéressant. En effet, trouver le moyen de faire tra- vailler les typographes pour rien, eux qui prennent si cher, mérite considération, salutations et félicitations. Ce catalogue n'est cependant pas fait autrement que la plupart des catalogues. Très bien rédigé du reste, il mentionne un grand nombre de variétés de rosiers, avec leur description. Savez-vous ce qui le distingue de ses congénères? Dix pages d'annonces industrielles. Ce n'est pas plus difficile que cela. Ce sont les industriels qui paient l'impression et le papier. Fieillcs branches d'arbres. — Il est très important de prendre quelques précautions quand on veut rajeunir les branches d'arbres que l'âge a rabougries. Une forte ligature de fil de fer faite un an ou deux d'avance au-dessus de l'cnîplacement où l'on désire rabat- tre la branche favorise le développement de bourgeons vigoureux qui remplaceront avantageusement la partie sacrifiée. Coupées sans précaution les vieilles branches hésitent à repousser et ne donnent souvent que des rameaux qui restent longtemps chétifs. V. V.-M. — 186 — Instructions pratiques pour combattre le Mildew (1) M, Foëx, directeur de l'Ecole nationale d'agriculture de Mont- pellier, vient de publier les instructions suivantes que nous signa- lons à l'attention des viticulteurs ; elles résument pour la région méridionale, comme M. Seillan l'a fait, dans sa brochure pour la région du Sud-Ouest, l'état des connaissances acquises jusqu'à ce jour sur le Mildiou et les moyens de le combattre : A. — Moyens de reconnaitre la maladie. — Les feuilles atteintes par le Peronospora présentent à leur face inférieure des taches blan- ches, de forme plus ou moins irrégulières, ayant l'aspect d'un petit dépôt de sel très finement pilé ; à ces taches en correspondent d'autres à la face supérieure qui ont d'abord une teinte jaunâtre et passant peu à peu à la couleur feuille morte. Lorsque le mal se prolonge, la portion de la feuille correspondant aux taches finit par se détruire, la feuille peut même, si elle est entièrement envahie, se désorganiser dans son ensemble et tomber prématurément. On confond parfois le mildew avec VErincum, qui est la galle d'un petit acarien parasite [Fliyiopius vilin). Les feuilles attaqilies par le Peronospora ne sont jamais gaufrées, tandis qu'elles le sont toujours à la face supérieure quand elles sont atteintes de VErineum. Les poils blancs qui remplissent la face inférieure des galles à'Eri- neum, n'ont jamais la teinte blanc laiteux que présente le Peronos- pora et ils sont fortement adhérents, tandis que ce dernier est facile à détacher, la partie de la feuille gaufrée par VErincum reste tou- jours verte à la face supérieure , lorsque les galles vieillissent les poils prennent une teinte roussâtre qui devient de plus en plus foncée. Vers la fin de la végétation, les feuilles se marquent de points jaunes et brunâtres, hmités par les sous nervures que M. Maxime Cornu a comparées à des points de tapisserie ; plus tard, quand la feuille se décolore, certains de ces points restent marqués en vert. Le Mildew se rencontre également sous forme d'eiîlorescences blanches sur toutes les parties vertes de la vigne : sur les fleurs dont il entraîne la coulure, sur les jeunes rameaux, sur les pédon- cules et les pédicelles des grappes, il détermine sur ces organes un brunissement spécial et un affaissement du tissu et jamais d'exco- riations ; lorsqu'il atteint le pédoncule ou les pédicelles, il entraîne la dessiccation de la partie de la grappe supportée par ces organes et quelquefois une perte de récolte notable, comme cela s'est vue en beaucoup de lieux sur les Jacquez en 1885. Les grains de raisin ne sont atteints par le Mildew qu'à l'état jeune et assez rarement ; ils sont parfois avant la véraison entière- (1) Exirait do la Viym' frimçnhi'. 187 ment blancs de fructifications de peronospora et leur développement est arrêté dans ces conditions. Lorsqu'ils sont attaqués plus tard, après la véraison, on les voit quelquefois brunir autour du pédicelle, et cette altération progresse peu à peu vers le sommet. B. — Mode de développement de la maladie. — Le MilJew est produit par un champignon microscopique : le peronospora viticola. Les taches blanchâtres que l'on rencontre à la face inférieure des feuilles, et dont il vient d'être parlé sont formées par des espèces de petits arbuscules chargés de conidies ou organes reproducteurs de champignon. Ces conidies se détachent et sont disséminées un peu partout, quelques-unes adhèrent à la face supérieure des feuilles, grâce à la présence de la vapeur d'eau condensée des rosées ou aux gouttelettes résultant d'une légère pluie ; elles ne tardent pas à germer en émettant un tube qui pénètre dans les tissus de la feuille, laquelle est bientôt complètement envahie ; le réseau de filaments qui en résulte constitue le Mycélium du champignon et fait apparition à la face inférieure de la feuille en y développant les arbuscules chargés de corps reproducteurs dont il a été parlé précédemment. Le Peronospora possède, en outre, un second mode de reproduc- tion. Sur le trajet des filaments du mycéhum apparaissent des corps ovoïdes et, tout à côté, des rentlements un peu plus petits, ce sont les éléments mâles et femelles du parasite ; de leur union naît un gerbe fécondé, wuf de peronospora. Les œufs tombent avec les feuilles, leur épaisse membrane les protège contre les intempé- ries de l'hiver, ils germent au printemps et donnent naissance à des conidies qui dissémineront le parasite dans les vignobles voisins. Il y aurait donc intérêt à pouvoir se débarrasser des fouilles qui renferment ces œufs d'hiver du Mildetv ; on a proposé de les faire manger par des moutons. Des expériences faites à l'Ecole d'agriculture de Montpellier ont démontré que les œufs n'étaient altérés en rien par leur séjour dans le tube digestif de l'animal, et l'on commettrait une sérieuse imprudence en transportant dans une vigne le fumier de moutons nourris avec des feuilles de ceps mildiousés. On a recommandé aussi de brûler les feuilles sn automne, mais il faudrait que le traitement fût pratiqué partout, pour que le vigno- ble sur lequel on opère ne soit pas réenvahi au printemps par les germes provenant des vignes voisines. REMÈDES A EMPLOYER. 1. Bouillie cuivreuse de la Gironde. — À. Description du procédé. — Un procédé qui a été découvert récemment dans la Gironde a donné, en 1885, les résultats les plus complets. 11 consiste à 188 asperger les vignes pendant leur végétation avec un mélange de sulfate d« cuivre et de chaux ; ce mélange est préparé de la manière suivante : on fait dissoudre dans 100 lit. d'eau froide 6 à 8 kilog. de sulfate de cuivre d'une part ; on délaye, d'autre part, 15 kil. de chaux grasse éteinte dans 30 litres d'eau. Lorsque la dissolution de sulfate de cuivre est complète et que la chaux forme une bouillie homogène, on verse cette dernière dans la dissolution de sulfate de cuivre en remuant au fur et à mesure le mélange. On obtient ainsi, si le sulfate de cuivre est pur, un précipité bien clair qui se dépose au fond du baquet dans lequel se fait cette opération. Cette matière doit être agitée au moment où on va l'employer afin de la remettre en suspension dans l'eau. B. Aclion du remède. — L'action du remède que nous venons d'indiquer est due au cuivre qu'il contient ; ce métal, renferme même en très petite quantité dans l'eau condensée des rosées ou des pluies à la face supérieure des feuilles, empêche la germination des spores des conidies qui y ont été apportées par les vents On prévient ainsi le mal, qui ne peut s'établir sur ces organes. C. Mode d'application du remède. — La bouillie cuivreuse doit être disséminée par aspersion en petites masses du volume d'une lentille sur la face supérieure des feuilles. Deux ou trois des taches ainsi produites suffisent pour préserver complètement une feuille et, dès qu'elles ont pu sécher, elles acquièrent une adhérence et une cohésion suffisantes pour persister jusqu'au moment de la chute des feuilles. Les aspersions ont été faites dans la Gironde en 1885 avec un simple balai en bruyère que l'on plongeait dans un seau ou un arrosoir renfermant la bouillie. Cette manière d'opérer donne des résultats satisfaisants au point de vue de la distribution de la ma- tière, elle offre seulement l'inconvénient d'être un peut lente et d'exiger beaucoup de main-d'œuvre ; aussi, a-t-on cherché des appa- reils qui permettent d'opérer plus rapidement et avec une moindre dépense de main-d'œuvre. Celui qui a donné les meilleurs résultats aux Concours qui ont eu lieu à Montpellier, à Marseille, à Bordeaux, en 1886 est celui de M. Delord, 9, rue St-Gilles, Nîmes. D. Epoque à laquelle doit être eflfectuc le traitement. Les sels de cui- vre ayant pour effet, comme nous l'avons vu, d'empêcher la mala- die de s'établir, leur emploi doit être préventif. On devrait donc traiter les vignes au 15 mai, époque à laquelle le Peronospora a quelquefois fait son apparition sur certains points du département de l'Hérault. Mais, en opérant d'aussi bonne heure, on ne pourrait atteindre qu'une petite partie des feuilles, le plus — 189 —, grand nombre ne devant se développer que depuis cette époque jusqu'à la fin de juin ; il vaut donc mieux probablement, en pratique, sacrifier au besoin quelques-unes des premières feuilles et n'eflfec- tuer le traitement que lorsque la végétation a déjà atteint le déve- loppement suffisant, c'est-à-dire, dans l'Hérault, du 1" au 15 juin. 2. Poudre Podechard. — On a obtenu également de bons résul- tats, dans la Côte-d'Or, par l'emploi d'une poudre fabriquée de la manière suivante. On prépare un lait de chaux avec : Chaux 5 kilog. Eau lOkil. puis une dissolution de sulfate de cuivre avec sulfate de cuivre 10 kilog. Eau bouillante 20 kilog. On laisse refroidir jusqu'à 25", on mélange les deux liquides et on les verse sur 100 kilog. de chaux vive que l'on laisse fuser. Cette poudre agit vraisemblablement comme la bouillie cuivreuse de la Gironde. Ce remède, qui adonné des preuves de son efficacité en Bour- gogne, n'a pas été expérimenté dans le Midi, et il est par suite impossible de savoir encore s'il se prêtera aux conditions résultant du climat de cette région. 11 mérite cependant d'être essayé avec soin à cause de sa facilité d'apphcation, qui est plus grande que celle de la bouillie cuivreuse. 3. Echalas sulfalés. — Les échalas sulfatés en vue de leur conservation ont suffi pour protéger complètement certaines vignes de la Côte-d'Or. Le petit nombre des rameaux pro- duits par chaque cep qui sont attachés en faisceaux de trois ou quatre sur l'échalas, et les pluies fréquentes qui viennent laver ce dernier et entraîner sur les feuilles qui en sont voisines le sulfate de cuivre dissous expliquent ce phénomène. On a proposé, afin d'augmenter l'efficacité de cette dissolution, de lier les rameaux avec des liens de paille trempés dans le sulfate de cuivre L'emploi de ces moyens qui, du reste, seraient assez coûteux dans le Midi, où l'on se passe habituellement d'échalas, n'a donné aucun résultat dans la région méditerranéenne, probablement par suite du défaut d'humidité pendant l'été et du développement très consi- dérable que prennent les vignes. 4. Procédé Judoijnaud. — M. Audoynaud a proposé d'appliquer le cuivre sur les feuilles sous la forme d'eau céleste ou de sulfate de cuivre ammoniacal, ce qui permet de l'obtenir à un état de divi- sion très grand et de réduire beaucoup les quantités indiquées par hectare. La liqueur se prépare de la manière suivante : Dans un vase en grès ou en verre on place un kilogramme de sulfate de cuivre sur lequel on verse de deux à trois litres d'eau chaude, on agite avec une baguette de bois ou de verre pour hâter la dissolution. Quand le liquide est froid ou ajoute environ — 190 — un litre d'ammouiaque du commerce marquant 22° Beaumé, on mélange enfin ce liquide dans une futaille bien propre avec de l'eau nécessaire pour obtenir les 100 ou 150 litres qui doivent être répandus sur un hectare. Le pulvérisateur Rilley paraît être l'ins- trument le plus convenable pour répandre ce liquide. Bien que ce procédé n'ait pas encore été appliqué pratiquement, il est probable qu'il donnera des résultats, à la condition d'être employé préventivement comme la bouillie cuivreuse. D. — Choix des matières. — Le sulfate de cuivre est un sel que l'on trouve dans le commerce sous forme de gros cristaux trans- parents, d'un bleu d'azur; il renferme, lorsqu'il est pur: oxyde de cuivre, 31.84: acide sulfurique, 32.06; eau combinée, 36.10: total 100.00. Le cuivre étant l'élément actif contre le Peronospera, il est impor- tant de s'assurer de la pureté des sulfates que l'on achète. Or, on trouve fréquemment dans le commerce des sulfates doublés de cuivre et de fer, ou de cuivre et de zinc qui sont vendus comme sulfate de cuivre. M. Millardet donne les moyens suivants de reconnaître la pureté de ce sel : En versant quelques gouttes d'eau de chaux, ou de lait de chaux dans une dissolution de sulftite de cuivre au dixième, on obtient un précipité d'un bleu de ciel pour le sulfate double de cuivre pur ; d'un bleu rouillé pour le sulfate double de cuivre et de fer; d'un blanc sale pour le sulfate double de cuivre et de zinc. La chaux qui a donné les meilleurs résultats jusqu'ici est la chaux grasse. E. — Jijpareils cl récipients propres à renfermer les composés cuivreux. — Le sulfiite de cuivre, attaquant le fer et le zinc, doit être ren- fermé dans des récipients en cuivre, en plomb, en bois ou en terre. Bèsumé. — Bien que fous les procédés qui viennent d'être indi- diqués, sauf les échalas sulfatés, méritent d'être expérimentés dans le midi, la bouillie cuivreuse peut seule être employée immédiate- ment en grand avec certitude de succès. Son action ne sera pas vraisemblablement limitée à la destruction du Pcronospora, mais elle s'étendra probablement à celle de plu- sieurs autres maladies cryptogamiques de la vigne. G. FoEX, Diroclcur de C Ecole nationale d'agriculture de Mo)Upellier . — 191 Nelumbium speciosum (très réduit) Nelumbium luteum (très réduit) Culture des Nélombo La plus belle, la plus remarquable, la plus étonnante des plantes aquatiques rustiques, est assurément le Nélombo. La magnificence de ses grandes feuilles peltées, larges comme des ombrelles ; l'écla- tante et fraîche couleur de ses admirables fleurs roses, ressemblant à d'énormes tulipes et jusqu'à la forme bizarre de son fruit conique, alvéolé comme un nid de guêpes, tout concourt à lui assurer la prééminence sur toutes les autres espèces lacustres ou paludéennes. Les descriptions où les louanges exagérées se mêlent aux termes techniques des savants, les dessins les plus beaux, les aquarelles les plus manifestement exactes, ne peuvent donner qu'une idée très imparfaite de l'effet produit par un groupe de Nélombo en fleurs. Le Nélombo (^Nelumbium spccosium) était le fameux Lolos des Egyptiens ; ils en ont représenté les feuilles peltées sur leurs monu- ments et les statues de leurs divinités ; ses pédoncules fructifères ont servi de modèles aux colonnes de leurs édifices. Ces fruits nommés anciennement fèves cVE(iypic, servent encore de nourriture à quelques peuples de l'Asie. Les Chinois imitant en cela les anciens Egyptiens, représentent souvent le Nélombo sur leurs étoffes et leurs tentures et donnent à ses fleurs l'éclat de la pourpre. Etant donné le mérite ornemental universellement reconnu du Nélombo, on est en droit de se demander pourquoi ce merveilleux végétal n'est pas dans tous les jardins où se trouvent, non pas un lac, non pasun ruisseau, mais une vulgaire pièce d'eau, et à défaut de pièce d'eau d'un simple et modeste tonneau. L'absence du — 19g ^ Nélomho dans les jardins me fait Teifet d'un parterre dont on aurait banni la rose si universellement appréciée. J'ai cherché la cause de cet abandon de la plus belle des plantes aquatiques rustiques dans le climat moyen de la France et j'ai cru la trouver dans les erreurs de cultures que la plupart des livres de jardinage ont propagées, un peu partout, infestant ainsi l'esprit des masses d'idées aussi fausses que saugrenues. En effet, la culture du Nélombo a été longtemps regardée comme impossible en France, à l'air libre, puisqu'il est originaire des pays chauds. La pratique a fait connaître l'erreur de cette appréciation et l'on sait aujourd'hui qu'il peut très bien végéter dans nos pièces d'eau et s'y conserver pendant l'hiver, pourvu que la glace n'attei- gne pas les rhizomes. Pour obtenir une superbe floraison, il suffit qu'il soit exposé en plein soleil. Il ne vit pas en pot, il lui faut de grands baquets en bois, où mieux, la pleine terre dans un bassin. Je le cultive moi-même avec succès, depuis 20 ans dans un bas- sin rectangulaire de 10 mètres de longueur sur 2 mètres de largeur et 0,60 de profondeur , ce bassin est situé en plein soleil, il n'est ombragé par aucun arbre. _ La moitié de la profondeur est remplie par la terre qui est com- posée de 1/4 de sable siliceux du Rhône, l/-i de bon terreau de couche, 1/2 de terre franche forte; il reste donc 0,30 d'épaisseur d'eau. La plantation doit se faire en juin ou juillet, à cette époque l'eau a une température assez élevée ce qui en accélère la reprise, et comme il y a encore deux bons mois de chaleur le plant a assez de temps pour s'enraciner profondément et mûrir ses rhizomes qui peuvent alors supporter l'hiver sans aucun abri. Pour que la reprise soit plus certaine, il faut rapprocher le plant "de la surface de l'eau au moyen de petits monticules de terre, dans l'eau et sans les déranger du panier dans lequel ils ont été élevés. J'ai essayé la culture de plusieurs espèces de Nélombo, notam- ment du Nclumh'mm luteum, qui habitent les lacs de la Louisiane et de la Caroline où les hivers sont très rudes, ainsi que celle de plu- sieurs autres sortes, mais j'ai reconnu que la meilleure était sans contredit la variété à grande fleurs rose vif et c'est à celle-là que j'ai borné ma culture. On peut dire que cesNélombos poussent chez moi à l'état spontané, car ils ne l'eçoivent aucun soin, aucun abri. LaG RANGE, Horticulteur à Oullins, 193 — Chauffage des serres en Amérique Notre correspondant, M. Denis Zirng-iebel, a eu l'obligeance de nous communiquer des photographies de plusieurs sortes de chauf- fages employés aux Etats-Unis, où, comme chacun sait, si les étés sont chauds, les hivers sont longs et rudes. Ces photographies, que nous avons fait graver, étaient accompagnées d'une lettre qui explique et complète la note publiée par notre correspondant à la page 102 de cette revue. Voici cette lettre : Necdham-Mass, april 3/86. Cher Monsieur, J'ai fait copier, comme vous le désiriez, trois différentes formes de chaudières dont je me sers pour chauffage. La première (fig. 1) Fig. 1 . est de mon invention, et est également adoptée pour thermosiphon ordinaire ou compressé. Dans ce dernier cas on doit s'en servir avec un aller et retour seulement. Elle contient 400 pieds de tuyaux (en fer battu) de 3 centimètres de diamètre et est capable de chauffer aisément 3,000 pieds de tuyaux de 12 centimètres. Les n°* 2 et 3 sont pour chauffage compressé seulement ; je préfère le n" 3, qui est aussi plus simple et qui pourrait être cons- truit douVjle ou triple, laissant assez d'espace au centre pour con- tenir la chaleur. Les tuyaux se posent tout-à-fait comme au therraosiphon ordi- naire, seulement il faut se servir de tuyaux en fer battu de 2 pouces de diamètre et du môme calibre que ceux à vapeur. Comme je vous le disais dans ma lettre précédente, l'appareil doit être fermé her- métiquement, en laissant quelque peu d'espace pour expansion ou gonflement de l'eau à mesure qu'elle s'échaufïe, avec une soupape de sûreté au plus haut point de l'appareil pour prévenir les explo- — 194 — sions. J'ai rarement servi plus de 10 kilog. de pression , 5 kilog est ma moyenne. Fig. 2. Fig 3. Les tuyaux sont attachés aux chaudières et doivent être joints ensemble comme pour conduits à vapeur. Je comprends qu'une personne étrangère à ce mode de chaufîage, si simple cependant, éprouve du premier abord quelque peine à le comprendre. Il est intermédiaire entre le chauiïage à vapeur ordinaire et le thermo- siphon simple et de bien supérieur à ces deux-là sous tous les rapports Denis Zirngiebel. Compte-rendu de l'Exposition d'Horticulture tenue à Paris du 11 au 16 Mai, par la Société nationafe d'Horticulture de France. Le 11 mai dernier, la Société nationale d'Horticulture de France ouvrait la splendide Exposition qu'elle organise tous les ans avec tant de succès ; aussi l'horticulture parisienne trouvait-elle là une occasion favorable pour exhiber les genres nombreux qui forment le fond de ses importantes cultures. Il serait difficile d'imaginer un groupement plus gracieux de fleurs plus belles et déplantes plus magnifiques; en un mot, l'Exposition de cette année na le cède en rien à ses devancières, et on peut féliciter MM. les Commissaires organisateurs de l'Exposition du goût artistique qu'ils ont mis dans tous les détails de l'organisation de cette Exposition. A l'entrée, deux haies de Fusains verts bordaient l'avenue principale; à droite on voyait le pavillon de la ville de Paris et ses annexes. Entre la façade postérieure du palais de l'Industrie et ledit pavillon étaient groupés les instruments de jardinage, ceux, notamment, qui ont trait à l'arrosage, et tout autour de l'Exposition étaient disposés tous les produits industriels se rattachant à l'Horticulture, tels que : serres, bâches, constructions rus- tiques, ponts, kiosques, statues, etc. ; c'est dans une de ces serres qu'étaient groupées les Orchidées de M. Lindea, de Gand, 'ainsi que ses plantes d'iatro- duciion nouvelle, lesquelles ont valu à cet exposant un prix d'honneur. Dans la collection d'Orchidées il est bon' de mentionner : 195 — Cjpripedium villosum (ne comptant pas moins de 40 fleurs). Cattleya Mossiœ. — Mendelii Mossiœ. Masdevallia Lindenii. — maculata. — Weitchii. Les deux charmantes mignatures : Masdevallia rosea. — Maslevallia armini. Les plantes d'introduetion nouvelle, en 1866 : Alocasia marmorata (Iles Molluques). — auguatiana (Papouasie). — imperialis (Bornéo). — nigrescans (Papouasie). — Lindeni (Papouasie). Litrobrocliia robusta, — Sagenia mamillosa (Nouvelle-Guinée). Orcliidantha borneensis (Bornéo). Calamus ferugineus (Iles Célèbes). Cuf ania denticulata (Papouasie). Puis trois variétés d'Anthurium : Anthurium SchertzerianumVerveanum | — Devansayanumrotundifolium | toutes in'roluites par l'exposant Aphelandra MaceJoïana (Brésil). Helioonia albo-spica (Tonkin). Labisia rubro coslata (Bornéo). — alata — — malouana — Pandanus Augusli (Iles Molluques). — Hardyanus. — Kercbovii (lies Comores). — Liaisianus — Anthurium variété de Thibaut (par Weitch). Le centre principal d'attraction résidait dans le Pavillon de la ville de Paris où s'abrita ent des massifs de fleurs jetés avec gov'lt sur la pelouse, et les superbes plahtes de serre de MM.Chantin, Dallé, Saison-Lierval, Landry et Duval, qui en décoraient si admirablement le pourtour. S'il me fallait énumérer toutes les espèces qui ont attiré mon attention, ce travail deviendrait trop long et peut-être fastidieux. Je me bornerai donc à citer, dans le lot de M. Chantin : Katakidozamia Mac-Leyi. Anthurium Antonii (introduit en Eu- rope par l'exposant en 1884). Gleichenia ruspestris glauca. Asplenium colensoi. Polypodium aureum glaucum. Quelques Orchidées : ./Erides Veitehii. Anguloa species? Lcelia purpurata. Angiopteris evecta. Sabal urabraculifera. Zamia horrida. — Van Gertii. Cycas revoluta (beau spécimen). Dendrobium thyrsiflorum. Cymbidium Loweanum. Odontoglossum odoratum. Dans les collections de M. Dallé (Louis), on peut citer : Kentia Balmoreana. Cyathea dealbata (fort). En groupes fleuris Gardénia grandiflora, Cytisus Everestianus. Eiica cylindrica. — coocinea. Hydrangea alba. Une superbe potée bien en fleuri d'Odontoglossum Pescatorei. Hoteia palma fidarosea. Deutzia gracilis. Pelargonium M^^ Clouet. — M. François. M. Savoje , horticulteur à Bois-Colombes ('Seine), avait des lots de plantes de serre fort admirés ; j'ai noté parmi ces dernières : Areca Bœuerii. — sapida. — luttscens. Latania borbonica. Aralia Sieboldii. Croton Andreanum. Croton interruptum. — undulatum. — Baronne de Rothschild. Araucaria glauca. Bougainvillea glabra, en fleur. .(Eschynanthus zebrinus. — 196 — Dans le lot de M. Landry, citons Zamia species ? Cocos Blumenovia. Cycas Thercaissi. Hibiscus Cooperi. Rodea japonica variegata Dracœna Alex Hardy. — Verlotii. — majestiea. A côté de M. Landry se trouvaient les beaux lots de M. Truffaut, de Versailles ; les Orchidées surtout faisaient l'admiration de tous les visiteurs. Voici les nonos des plantes qui ont le plus attiré naon attention : Cattleya Mossioe. — nobilior. — Mendelii. — citrina. — Kimerii. — Ocklandiœ. Oncidium cucullatiim. — concolor. Quelques belles plantes de seire : Dracœna Lindenii. — Gladsfonei. — Amerleyensis. — alba Tdiiegata. Croton variegatum elegans. Lœlia purpurata alba. Dendrobium crjstallinum. — thyrsiiîorum. Odontoglosaum glorio»um. — luteo pnrpureum. — triomphans. — vexillarium. Vanda tricolor. Selaginella cîesia arborea. Aralia Chabrierii. Anthurium Hanisii pulchrum. — Andreanum. — crjstallinnm. M. Saison-Lierval, horticulteur au Parc de Neuillj (Seine), exposait un pied de Latania Borbonica de force extraordiuaire ; il obtient pour cette plante une grande naédaille d'argent. Quittons ces Palmiers géants, ces Fougères arborescentes, et passons aux massifs de fleurs non moins intéressants. Ici ce sont les charmants Bégonias tubéreux de M. Robert, horticulteur au Vésinet, et les superbes Gloxinias de MM. Vallerand et E. Couturier. Mais on est particulièrement entraîné vers les Caladiums et Orchidées de M. Bleu ; j'ai noté surtout : Caladiums. — Perles du travail, Phébu?, M"" Imbert, Kœchlin, l'Automne, Comtesse Du Berthier, Virgile, Gandidum, M"" Willaume, Aristée, Gaze de Paris (feuillage aussi léger et transparent que son nom l'indique). Les massifs de Rododendrums et d'Azalées de plein air, de MM. Moser et Croui, offrent aux nombreux admirateurs d'énormes bouquets de fleurs aux coloris variés et charmauts, M. Truffant avait aussi un massif d'Azalées, de l'Inde, dont les téies étaient bien taites et dans le plein de leur superba floraison. M. Boucher, de Paris, et M. Christen, de Versailles, exposaient deux charmants massifs de Clématites. Dans le premier, citons : Clématites coccinea. — Lucie Lemoine. — Jackmanii. — Marie Boisaelot. M. Christen avait : Clématite bicolor. — Ville de Paris. — M™« Méline. — Barillet Desehamps. Clématites Président Grévy. — Baronns de Kothschild. — Peile d'azur. — Viticella rubra. Clématite Star of indica. — vestale. — hybrida perfecta. Atragène des Indes. 197 — M. Christen exposait à côlé de son massif de Clématites un superbe lot de rosiers grimpants tels que : Belle Lyonnaise. Baron Gonela. Rêve d"or. Mme Alfred Carrière. Gloire de Dijon. Bouquet d'or. J'allais oublier les splendides massifs de Crotons et de Dracœnas de M. Chantrier qui faisaient l'admiration de tous les visiteurs, et ses lots d'An- thurium nouveaux encore plus intéressants pour les amateurs. Voici leurs noms avec quelques détails sur chaque plante. Variétés obtenues par M. Chantrier et n'étant pas encore au commerce : Anthurium Eduardii (fleur ayant le coloris de la variété parisienne mais à fleurs beaucoup plus grandes). — carneum grandiflorum (fleurs énormes). — cruentum (issu de l'Anth. Weitchti comme mère et de l'Anth. Andrea- num comme père). — Houlttianum de semis (issu de l'Anth. Andreanum comme père et de l'Anth. Hoiiletianum comme mère). — Andreanum à fleur rouge sang (issu de l'Anth. Andreanum comme mère et de l'Anth Houletianum comme père). — Mortfontanense (issu de l'Anth. Weitehii comme père et da l'Anth. Andrea- num comme mère). Puis : Alooasia Piitzeisii. — regina. — Sanderiana. Je ne voudrais pas quitter ce pavillon si splendidement décoré sans parler des charmants bouquets, couronnes, jariinières, gerbes, surtouts de table, etc., de M. Bories, de M"" E. Lion et de M. Debrie. Sous la grande tente annexée au pavillon sont les belles roses de MM. Levêque, Ch. Verdier et A. Rothberg. Dans les lots de M. Levêque, voici les variétés que j'ai notées : Merveille de Lyon. Joseph Tasson. Souvenir d'un ami. Marie Guillot. Capitaine Chrysti. Persian Yellow. Thyra Hammerich. Rêve d'or. M°"= Falcot. Jean Ducher. Jean Pernet. Clotilde. Maréchal Niel. Rivoli Charles. Dans les lots de M. Ch, Verdier citons : Perle de Lyon. Jean Ducher. David Pradel. Camoëns. M™« de Yatry. Homère. Marie Guillot. Sir El Elisa. Niphetos. L'Elégante. Abel Carrière. Mm" Margottin. De Monplaisir. Joseph Bernachi. Belle Lyonnaise. Marie Van Houte. Perle des jardins. Adrienne Christophe. Comtesse Riza du Parc. M. A. Rothberg, pépiniériste à Geanevilliers, avait des Thés magnifiques dont voici les plus beaux spécimens : Hybride thé Distinction. Marie Van Houtte. Mm" Gaillard. Comtesse de Brossard. Safrano rouge. Marie d'Orléans. Mme Trombez. Mont-Rosa. Mme Bravy. Mme Lombard. Mme Nabonnand. Francisa Kruger. Regulus. Reine Emmad. Pays-Bas. MM. Ch. Verdier et Paillet avaient deux lots superbes de fleurs coupées de Pivoines en arbres dont les plus remarquables étaient ; — 198 — Schœne Van Coin. Jules Pierlot. Georges Paul. Jeanne d'Arc. Mrac Thibaut. Rose odorante. Dûment de Courset. Salmonea. Duchesse de Parme. Docteur Bowiiug. Trioraplie de Gand. Gloire des Belges. Moris. Zenobia. Lambertine. Bijou de Chuzan. Elisabeth. Osiris. Comte de Flandres. M. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, ornait cette annexe d'une belle collection de Broméliacées qui lui ont valu un diplôme d'honneur. Comme plantes annuelles c-t bisannuelles citons les charmants massifs de MM. Vilmorin. Andrieux et C" et de M. A. Lecaron. MM. Vilmorin avaient en outre des Calciolaires et des Cinéraires hybrides et doubles de toute beauté. M. Lemoine de Naacj, exposait 3 variétés de lilas à fleurs doubles malheu- reusement ces fleurs avaient mal supportées le voyage et étaient passées dès le deuxième jour de l'exposition. C'était : Lilas Comte Horace de Choiseul. — Président Grévy. — Michel Buchner, primé à Paris en 1885. Une exposition de printemps sans Pensées serait une exposition incom- plète aussi ne manquaient-elles pas, et MM.Daplat et Dupanloup en avaient- ils de forts belles. M. Poirier, de Versailles, expose un lot de Pélargoniumzonale à fleurs dou- bles fort admiré qui lui vaut une grande médaille d'argent. Comme variété citons : Jules Chrétien. | Monsieur d'Astis. 1 Emile Girardin. Duchesse des Cars. | Monsieur Strutt. | Avalanche. M. Terrier, jardinier chez M. le D' Pournier à Neuilly (Seine), obtient une médaille d'or pour son beau massif de plantes de serre à feuillage panaché. M. Simon exposait un massif d'Euphorbia, de Cactées et d'Aloès. Un massif qui attirait le plus grand nombre des visiteurs était le massif d'arbres fruitiers forcés de M. Margottin père. Voici pour les cerisiers les plus belles variétés. Early rivers. 1 Bigareau de mai, (étaitl Elton. Anglaise hâtive. | superbe). | Impératrice Eugénie. Pour les pêchers. La pêche la plus précoce ou du moins celle qui était la plus avancée était: Précoce Alexandre ; Tenait ensuite : Amsden's June. Arboriculture fruitière et ornementale, La seconde partie du programme comprenait diiférents concours] que 'j'ai déjà mentionnés plus haut. Mais j'avais oublié de parler de la superbe collection de cent Conifères de M. Defresne pour laquelle il obtient un prix d'honneur. Je ne puis m'abste- nir de citer : Abies concolor et violacea. — Parryana. — Alcokiana. — Weitchii. — cœrulea Hudsonii. — Patonii. Abies polita. — pieca dumosa. — Engelmani. — nobilis glauca. — Hookei'iana. — Albertiana. — 199 Abies lasiocarpa. — nordmaniana. — numidica. Biota Defresneana. Welliugtonia gigantea pendula. — — nana. Thuyopsis dolabrata variegata. Pinus Silv. Beuvronensis. Retinospora leploclada. Libocedi'us sinensis glauca. Pinus manophylla. Cedfus atiantica glauca. — atiantica cinerascens. — Libanl comte de Dijon. — Deodora variagata. Cryptomeria Jap. spiralis. — — monstrnosa. — — compacta. Chamcecyparis dubia. CupressLis Law. Turnerii. — — Fraseiii. — — albd pendula. — — pendula. Araucaria imbricata. Fitz-Roya patagonica. Saxe-Gothea conspicua. Séquoia sempervirens variegata. Thuyopsis lœfeviren?. Retinospora squarrosa. Un massif de plantes vertes comprenant les genres Fusains, Aucuba, Ligus- trum, Mahonia, Yucca, Arbutus, Ilex, Eleagnus, Hedera, et pour lequel M. Defresne obtient une médaille d'or. M. Croux exposait un massif d'Acer negundo à feuilles panachées en bor- dure, et comme centre du massif un superbe pied de Hètra pourpre. Sur une pelouse à l'entrée de l'Exposition se trouvait un superbe pied do Xinthorœa hastillis (Smith) envoyé par M. Th. Villard. MM. Salomon et Bertrand avaient chacun un lot de fruits conservés vrai- ment admirables. Parmi les mieux conservés, j'ai noté : Poires Pomme.i Catillac. Bergamote Philippot. Besi des Vétérans. Beurrée Bretonneau. Bon Chrétien d"hiver. Doyenné d'hiver. Beui'rée Perrault. Belle Angevine. Calville blanc. — des femmes, — d'Anjou. Reinette du Canada. Reinette d'Angleterre. Pomme de Hollande. Reinette grise. Culture Maraîchère. Les produits maraîchers complétaient honorablement cette magnifique exposition. M. Lhérault avait un prix d'honneur pour ses asperges toujours de gros- seur si extraordinaire. Il exposait, en outre, un lot de fraisiers qui lui a valu une grande médaille de varmei!. Les fertiles meules de champignons de M. A. Duvillard, les salades de MM. Vilmorin-Andrieux et C° et les beaux spécimens de choux-fleurs de M. 0. Arlet étaient tels que les yeux les désirent dans l'intérêt de la bouche. MM. Chommetet J. Rigault exposaient chacun une collection de pommes de terre dignes de faire les honneurs du centenaire de Parmentier. La Société de secours mutuels des Jardiniers de la Seine obtient un prix d'honneur pour un superbe lot d'ensemble de légumes forcés. Comme iastruction horticole, citons les plans de jardins et dessins de rochers de M. Combàzi, à Passy, ainsi que ceux de M. Faubry, de Nantes, et les splendides aquarelles de fleurs de M. Jubert, de l'école de Grignon. Les herbiers de MM. C. Moreau, H. Rousseau et Sosson contenant 500 et 600 variétés de fougères, et 500 espèoes de plantes médicinales ou indus- trielles. — 200 — Les collections d'insectes do MM. A. Ramé, Sosson et C. Moreau. Et la collection fort belle do plantes artificielles pouvant servir à l'ensei- gnement horticole de M"° Marie Fortier, qui obtient une médaille d'or. J.-B. Perrier fils. laformaflons. — M. Simon Delaux, l'habile cultivateur de chrysan- thèmes de St-Martin-du-Touch près Toulouse, vient d'off'rirdeux prix, l'un de (JOO francs et l'autre de 100, à une société d'horticulture de Londres, qui s'occu- pe chaque année d'organiser une Exposition spéciale de Chrysanthèmes : L'Ecole forestière. — M. Dovelle a fait signer au président de la République un décret instituant une commission chargée d'étudier la réorganisation de l'Ecole nationale forestière, et de reviser le programme de l'enseignement. — Voici les noms des Lauréats des Prix culturaux au concours régional de Marseille : Diplôme d'honneur hors concours et objet d'art spécial à M. A. Besson, horticulteur, au Pont-de-Vivaux. Primo d'honneur : Objet d'art et 1000 francs à M. Montel, horticulteur à St-Barnabé. Médaille d'argent à M. Schwaller, horticulteur à Bonneveine. Introduction des vignes américaines. — L'introduction des vignes étrangères et des vignes provenant des arrondissements non phylloxerés a été autorisée dans les arrondissements suivants : Châteauroux, Leblanc, La Châtre (Indre); Lombez et Lectoure (Gers) et Chambéry (Savoie). Les concours régionaux. — Les délégués des Sociétés d'an;riculture et des Comices au concours régional de Lille, ainsi qu'un grand nombre d'exposants, ont signé une pétition au ministre de l'agriculture, lui demandant le retour pur et simple à l'organisation des douze concours régionaux et à l'ancien nombre des circonscriptions. — La société des Agriculteurs de France a ouvert les concours suivants : Monographie forestière d'une région de la France. — Maladies des mûriers et moyen de les combattre. — Dessiccation des fruits. — Etude générale du vignoble français. — Etude sur la culture des cépages américains et les meilleurs procédés de vinification de ces mômes cépages. — Destruction du Peronospora viticola. Déposer les mémoires, avant le 31 décembre 1886, au siège de la Société, 21. Avenue de l'Opéra à Paris, — La même société ouvre un concours pour la création de fermes fruitiè- res. Ce concours aura lieu en 1890. Pour la désignation du lauréat, on prendra en considération : 1° L'importance de la plantation ; 2' les soins pris pourassurerla réussite; 3° le choix des espèces et variélôs qui devront être appropriées au sol et au climat et déterminées au point de vue de l'emploi assuré des fruits, soit pour le marché, soit pour l'usage industriel ; 4° les plantations intercalaires telles que celles des Groaeillers, Framboisiers, légumes et autres végétaux alimeniaires pouvant donner un produit avant les arbres. — La société horticole, vigneronne et forestière, de l'Aube, ouvrira sa dixième Exposition générale du jeudi 16 au lundi 20 septembre 1886, à Troyes. Les demandes d'admission devront être parvenues au Secrétariat de la société avant le 1" septembre. Expositions annoncées : Douai, du 11 au 16 juillet; Valogne, du 7 au 10 août ; leRaincy, les 8 et 9 août ; Alençon, du 6 au 10 octobre. Lk Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Imp. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1886 JUIN N' 12 CHRONIQUE Concours spéciaux. — Les membres de l'Association horticole lyonnaise qui désirent prendre part aux concours spéciaux organisés par la Société sont informés que le dernier délai pour faire par- venir leur demande au Secrétariat, cours Lafayette, 61 (Villeur- banne), a été tixé au 20 juillet prochain. Les demandes de prendre part aux récompenses à décerner aux bons et anciens jardiniers seront reçues jusqu'à la même date. Nous rappelons aux jardiniers de maisons bourgeoises : 1° Que les demandes relatives aux concours spéciaux doivent être accompagnées de l'autorisation écrite du maître de la propriété confiée à leurs soins ; 2° Que les demandes de prendre part aux récompenses comme ancien et bon jardinier doivent être accompagées d'un certificat flu maître attestant la durée des services rendus. La signature de ce certificat devra être légalisée par le maire de la commune. Boses nouvelles. — J'ai entendu gémir des amateurs de roses et j'en ai vu qui, dans leur douleur, étaient aussi inconsolables que Calypso, la déesse immortelle, avant l'arrivée de Télémaque dans S')n île. Ils n'avaient du reste aucune nymphe pour les servir. L'écho m'a renvoyé leurs lamentations sur un rythme plaintif : j'en ai le cœur ulcéré. Les gazetiers rhodophiles ont formulé, dans le langage du pays, l'expression des plaintes, gémissements et lamentations de la patrie ennuyée — je n'ose pas dire en deuil. Ah ! disait l'un d'eux, n'est-ce pas atfreux de voir notre fleur favorite aussi prodigieuse- ment féconde ? — Ça en est ridicule, lui répondait une voix caver- neuse. — Un troisième, montrant le poing, disait : « Des nou- — 202 — veaulés comme ça, j'en ai plein le dos. — Attendez un moment, nous allons y mettre ordre, ajoutait un quatrième. » Se plaindre de la fécondité de la rose, blâmer la reine des lleurs d'être trop prolifique, mais c'est la révolution qui se glisse dans l'empire de Flore ! Malheur des temps ! Abomination de la désolation ! Des esprits chagrins que la naissance de nombreux petits der- niers ou petites dernières rend furieux, menacent de soumettre la malheureuse fleur au régime des abortifs. Ils ne parlent ni plus ni moins que d'organiser un congrès pour réglementer sa progéniture à venir et flanquer de suite à la porte des jardins, c'est-à-dire assassiner une partie de ses enfants. Cruels ! y pensez-vous ? Un congrès de rosiéristes ? Malheureuse mère ! Rose infortunée ! J'en frémis rien que d'y penser. Il me semble vous voir déjà réunis, là ou ailleurs, discutant à propos de roses. Vous éliminerez celle-ci, qui convient à Jean et à Claude, pour peu que vous soyez trois sur cinq pour lui trouver des défauts, car vous serez la majorité. Les fils de la « perfide Albion » vote- ront en bloc contre les enfants de la chaude Provence. Que d'héca- tombes à prévoir. Voilons-nous la face. La seule chance qui vous reste de ne pas dévaster par décret ce beau royaume des roses, d'éviter un massacre épouvantable, c'est de ne pas prendre votre rôle trop au sérieux. Que votre président futur soit un homme gai et, pour éviter que la discussion tourne au funèbre, qu'il vous permette d'émailler vos discours, interruptions, apostrophes, demandes et réponses, de jeux de mots plus ou moins spirituels. Que l'un d'entre vous, par exemple, bon patriote, pro- clame, dès le début, la suprématie de La France, superbe rose obtenue par Guillot, sur Y Empereur du Maroc, au noir coloris ^ qu'il démontre, par A plus B, que la Baronne de Holhschild, rose ou blanche, quoiqu'elle ait le sac, n'est pas la Perle des Jardins, Que de liêvcs d'or à faire en passant des Iles Bourbon aux Bengales ! Que de souvenirs à se rappeler, sans compter celui de la Malmaison, en prenant le Tliê à Proviiis ! Qa' un voisin, agréablement titillé par ces allusions transparentes, efface, par un sourire, son aspect de rosier rugueux; que Paul Neyron avoue avoir trouvé son chemin de Damas en flairant une rose musquée sur un buisson à cent feuilles, moussu, garni de pompons et de noisettes. Croyez-moi, glissez sur le général Jacqueminot et sur le maré- chal Niel : évitez la guerre. Mais malheur à vous, congressistes, si vous abandonnez cette voie féconde en calembours ! La Discorde est là qui vous guette, prête à vous barrer le chemin. Un congrès de rosiéristes pour juger des roses nouvelles Quelle fumisterie ! Je comprends, à la rigueur, que Monsieur Trois- — 203 — Etoiles cherche à prouver â Monsieur Ixe qu'il est un parfait crétin en soutenant qu'une variété do rose quelconque est préférable à une autre. Je me fais également une idée parfaitement nette de Pierre demandant l'expulsion et la radiation d'une rose Thé qui lui déplaît et finissant par l'obtenir à force d'arguments. Mais ce que je ne conçois pas bien, ailleurs qu'à Charenton, c'est une assemblée délibérant sur l'Hybride nouvelle que personne ne connaît, sur la Noisette fraîche émoulue, sur le petit Polyantha du célèbre semeur ou encore sur un Bengale nouveau qu'un inconnu a l'audace do vouloir mettre au commerce. Je me suis fait pousser plus d'un cheveu blanc en tachant de deviner sur quelles bonnes raisons, sur quels arguments irrésistibles le tribunal rosicole pour- rait asseoir un jugement sévère mais juste, sur toutes ces intri- gantes de roses nouvelles qui réclament leur place au soleil? J'avoue humblement que je n'ai rien trouvé. Mais je les connais, vos jugements, rosiéristes ! Savez-vous que quelques-unes de nos plus belles roses, celles dont une seule suffi- rait à établir la réputation d'un semeur, ont été présentées à vos expositions et soumises à vos suffrages ? Savez-vous qu'elles ont été battues par des variétés que l'indifférence a, plus tard, chassé des jardins ? Ce n'est pas une chose aussi facile qu'on le pense, qu'un juge- ment à porter sur une rose nouvelle. Présentées dans de certaines conditions, elles sont toutes belles. Adroitement préparées, elles décuplent leurs charmes et font miroiter aux yeux de fallacieuses couleurs. Pouvez- vous deviner quelle part revient à la fertilité du sol, à l'altitude, à la chaleur du soleil, à la vigueur du sujet et aux mille conditions qui influent sur leur développement ? Non : le règne des sorciers est passé. "Tout ce que vous pouvez faire, c'est d'at- tendre que le Temps, ce grand maître, ait donné son avis. Du reste, telle variété qui triomphe dans le Midi ne vaut rien dans le Nord, et vice-versâ. Celles qui sont belles partout sont rares. Le progrès, dans les fleurs, ne procède pas par soubresaut, et parmi les nombreuses variétés vendues chaque année, il y en a toujours quelques-unes que leurs qualités distinguent nettement des autres et qui marquent une amélioration réelle du genre. La seule conclusion sérieuse sur cette question des roses nou- velles a été formulée par Alphonse Karr : « Si vous avez de l'argent et de l'espace pour les planter, achetez-les toutes. » Je partage complètement cette manière de voir. Falsification du sulfate de cuivre. — Plusieurs journaux donnent, bien sincèrement sans doute le moyen pour distinguer le sulfate de cuivre pur du sulfate de cuivre. . . falsifié. Je ne conseille pas aux — 204 — personnes qui auront la le procédé on question, procédé parfaite- ment exact du reste, de le mettre à exécution. Voici pourquoi : Le sulfate de cuivre parfailcmenl pur est usité seulement dans les laboratoires, et tous les sulfates de cuivre du commerce con- tiennent du sulfate de fer ou du sulfate de zinc, en plus ou moins grande quantité, puisqu'ils sont tirés généralement des pyrites cuivreuses grillées qui contiennent du fer et du zinc. Cependant comme on purifie presque toujours le sulfate de cui- vre ferrugineux, il y a des marchands qui livre ce sel important à un degré de pureté bien suffisant pour l'usage auquel les horti- culteurs le font servir. Qu'est-ce que cela peut bien faire pour le sulfatage des bois de sapin, des semences ou des vignes atteintes du mildiou, que le sulfate de cuivre contienne un peu de sulfate de fer? Rien, cependant il est important de ne pas acheter du sul- fate de cuivre ordinaire pour du sulfate de cuivre à peu près pur, attendu qu'il y a une grande différence de prix entre l'un et l'autre. Il suffit pour apprendre à distinguer le vrai sulfate de cuivre du commerce du sulfate de cuivre ferrugi- neux, d'en avoir vu un échantillon de chaque sorte ; on ne peut plus les confondre ensuite. En résumé, on trouve dans le commerce trois sortes du sulfate de cuivre : 1" le sulfate de cuivre pur ou à peu près pur ; 2" le sulfate connu sous le nom de Filriol de Sahhourg dont il y a trois qualités suivant qu'il contient plus ou moins de cuivre ^ 3" le Filriol mixte de Clnjpre (qu'on tire des mines de Chessy, près Lyon) qui est un sulfate double de cuivre et de zinc. Le vitriol de Salzbourg et le vitriol mixte valent de 25 à 40 fr. les 100 kilog., tandis que le sulfate de cuivre pur vaut plus de 100 fr. les 100 kilog. Pli]l>iioln(jie et culture du Blè. — M. Eug. Risler, directeur de l'Institut agronomique, vient do publier à la Librairie Hachette et (y''', un petit volume in-16, contenant tout ce qui peut intéresser les agriculteurs sur l'importante question de la culture du blé. L'ouvrage ne coûtant que 0 fr. 50, sera bientôt dans toutes les mains de ceux qui ont souci d'augmenter leurs revenus. Voici les litres des principaux chapitres de cet excellent petit ouvrage : Le climat. — Le sol et les engrais. — Propriétés physiques des terres et développement des racines. — Place dans les asso- lements et cultures préparatoires du blé. — Variétés de blé. — Choix et préparation des semences. — Quantité de semence à employer par hectare. — Epoque des semailles. — Profondeur des semis. — Semailles à la volée ou en lignes. — Automne et hiver. — Soins à donner au blé au printemps. — Floraison du blé. — Maturation et moisson, — Battage et produit. ~ 205 — Les engrais convenant aux arbres à cidre. — Nous trouvons dans la France agricole la petite note suivante qui contient des renseigne- ments très utiles à connaître et qui pourraient, croyons-nous, aussi bien s'appliquer aux pommiers en général, qu'à une classe spéciale de pommier. Voici cette note : « Tous les engrais ne conviennent pas aux arbres à cidre : les fumiers de cheval et de mouton attirent le puceron lanigère, qui épuise les arbres et donne naissance aux chancres; le fumier de vache attire les vers blancs ; les fumiers non fermentes engendrent le blanc des racines. « Les engrais liquides et les marcs de pommes sont surtout à recommander. On obtient d'excellents résultats en arrosant au pied des pommiers avec du purin, de la colombine, du guano ou des matières fécales, chacun de ces engrais étant délayé et largement étendu d'eau. -imulu fari- nosa. jolie espèce qui fleurit de mai à juin et se rencontre en très grande quantité dans quelques prairies très humides de certaines montagnes, à une altitude de 8 à 900 mètres. Par M. Champalle, jardinier chez M. Besson, à La Pape, par Miribel (Ain), un rameau de (.'ytisus laburnum, dont une des branches donne des fleurs jaunes, mais ayant une teinte rouge brun et quelques macules d'une teinte rose. Par M. Pitaval, horticulteur, chemin des Grandes Terres, Lyon-St-lrénée, un cas de tératologie végétale que présente un Duphne iii'licu. L'échantillon présenté par M. Pitaval constitue un des plus remarquables exemples de fasciation ramifiée qu'il soit possible de voir. Par M. Liabaud, horticulteur, montée de la Boucle, Lyon : 1° un beau pied à^ Alocûsia Sanderiana, Aroïdée nouvelle, que le présentateur dit être très robuste et végétant bien tout l'hiver. La Commission propose d'accorder pour cet apport une prime de 1" classe. — 209 — 2° Un pied de Bertholonio Van-Huuttei. M. Liabaud fait observer que pen- dant la belle saison, cette plante peut se cultiver à l'air libre; 3" un bel éohanlillon à'Anthurium Lindigi en fleurs; 4° deux Orchidées en pleine florai- son : Liparis eleganlisfima et Cypripediwn barhutum floribundfi ; 5° un échan- tillon de Sempervirum Younghii en fleur. Pour cet apport, la Commission demande que Ton accorde une prime de 2° classe. Par M. Bernaix, rosiériste, cours Lafayette prolongé, 63, Villeurbanne, une collection de Roses grimpantes. Noisette : M"" Schullz, M"" Alfred Carrière. Céline Forestier, Réve-d'Or, Margarita, Joseph Bernachi, Bouquet d'Or, Reine Olga de Wurtembsrg. Bengale grimpant : Souvenir ilu Centenaire de lord Brougham. Thés : M""- Bérard, Maréchal Niel, Reine Marie-Henriette, M"» Barthé- lémy Levé*. Climbing Devoniensis. Rose Bengale la Vésuve, Rosa Eglanteria, var. Capucine Harrisson. La Commission propose d'accorder une prime de 1'" classe pour l'ensemble de cet apport, qu'elle juge fort beau. Par M. Pernet-Ducher, rosiériste, chemin des Quatre-Maisons, Lyon, au nom de M. Perny, pianiste- compositeur, à Nice, plusieurs Roses de semis : Rose n° 1. — Bengale sarmenteus, Reine Marguerite d'Italie, fleur rouga pourpre velouté, beau coloris, irès double. La Commission demande pour cette variété une prime de 2' classe, et regrette que la tenue do celte rose, qui est fort belle, ne soit pas meilleure. Rose n° 2. — Thé Gracituse, fleur moyenne, pleine, d'un blanc carné, se lenanl très bien, très jolie fleur et beau tonton, semis de 1880. Prime de 1" classe. Rose n° 3. — Thé ISice-, variété d'un coloris rose nuancé de blanc et de rose foncé. Rose n» 4. — Noisette Princesse Marie de Lu^ignan, fleur moyenne, pleine, coloris d'un jaune paille, plus foncé à l'intérieur et presque blanc en s'épanouitsant ; elle ressemble à un Camellia avec ses pétales renversés, arbuste presque nain. D'après l'obtenteur, la plante serait très florifère et belle comme forme et feuillage. Prime de 2= classe. Rose n° 5. — Noisette La Belle Blanche, arbuste sarmenteux, florifère, rieur moyenne, d'un blanc pur. Prime de 2' classe. La Commission chargea déjuger cet apport, composée de MM. Duchat, Besson et Perrier, tout en accordant des récompenses aux variétés les plus méritantes, déclare na pas formuler une opinion sans réserve, les Roses présentées demandant, pour être jugées définitivement, à être vues cultivées dans nos régions. Les autres Commissions chargées de juger les apports étaient ainsi com- posées : Culture maraickère, JL\L Pelletier, Rivoire fils et Ver Jet; Arboriculture, MM. Chaudy, Métrai et Cl. Jacquier; Floriculture, MM. Cousaneat, Bouoharlat et Roehet. Les propositions des Commissions, à propos des primes décernée^, mises aux voix, sont adoptées à l'uaanimilé ; pour les autres apports, l'iascriptinn au procès-verbal étant demandée est accordée. M. Viviand-Morel continue la conférence commencée à la dernière réunion sur la chimie horticole, et s'occupe spécialement des terres en général et surtout de la composition de la terre de biuyère. La séance est levée à 4 heures 1/2. Le Secrétaire-Adjoint, J. Nicolas. — 210 - — 211 — Tivoli. Tivoli s'appelait autrefois Tibur c'était là qu'Horace avait sa maison de campagne. Située seulement à 26 kilomètres N.-E. de Rome, sur une colline, à la gauche du Teverone, qui y forme plusieurs cascades, Tivoli a toujours été renommé par l'aspect dé- licieux et pittoresque de ses environs. Le cardinal Plippoljte d'Esté y fit bâtir ces fameux jardins qui rendirent la Villa d'Esté, si célèbre. La Villa d'Esté commencée en 1540 fut terminée seulement en 1553. Nous avons découvert récemment une vieille gravure italienne, très rare, représentant ces fameux jardins et fontaines à l'époque où ils venaient d'être achevés. Nous en donnons ci-contre une re- production réduite pour le format de cette revue. En voici la légende : Dessin où l'on représente le vrai endroit des jardina et fontaines avec des merveilles et des ornements très ingénieux que l'on voit à Tivoli, bâties par Don Hippolyte d'Esté, cardinal de Ferrare. LÉGENDE. — 1. Le palais. — 2 Le jardin secret. — 3. Fontaine de l'Alicorne. — 4. Pavillon avec quatre fontaines qui jettent de l'eau en forme de miroir. — 5. Jeu de paume. — 6. Escaliers du palais, et au milieu la fontaine de Léda. — 7. Fontaine de Tétliys. — 8. deux Fontaines d'Esculape. — 9. Fontaine d'Arëihuse. — 10. Fontaine de Padcre. — II. Fontaine de Pomone. — 12. Fontaine de flore. — 13. Allée qui traverse le jardin en toute sa longueur; et où il y a trois conduits d'eau posés un dessus l'autre et d'où sort l'eau en diverses manières produisant un effet admirable. — 14. Fontaine de Pégase. — 15. Fontaine de Bacchus. — 16. Grotte de Venus dans laquelle il y a une fontaine avec une Vénus au milieu et autour quatre enfants nus qui jettent de l'eau dans quatre très beaux récipients. — 17. La grande fontaine en haut de laquelle il y a trois .statues colossales. — 18. Fontaine des empereurs. — 19. Grotte des Sibylles. —20. Gi'otte de Diane dans laquelle il y a deux fontaines une Diane et l'autre de Pallas avec beaucoup d'autres statues et de très beaux travaux en mosaïque. — 21. Grande fontaine qui représente Rome avec ses sept collines, ses temples, ses statues etc. — 22. Fontaine des oiseaux. Il y a ici plusieurs oiseaux sur des arbres en cuivre qui au moyen de l'eau chantent chacun avec leur voix naturelle; à l'arrivée d'une chouette ils se taisent tous pour recommencer ensuite quand elle a disparu. — 23. Fontaine des dragons avec un jet d'eau au milieu montant bien haut, et faisant un bruit semblable à celui du canon. — 24. Fontaine de la déesse de la Nature, où il y a un orgue qui joue au moyen de l'eau. — 25. Fontaine d'Antinous. — 26-27 Bassins. — 28. Fontaine de Neptune représentant au milieu l'Océan. — 29. Fontaine de Vénus. — 30. Fontaine du Trion. — 31. Labyrinthes. — 32. Jardins. — 33. Escaliers. — 34. Entrée du jardin, avec deux fontaines rustiques. — 35. Petits lacs hors du jardin. Emploi des Hélianthèiues Les Hélianthèmes sont pour la plupart de tout petits arbuscules qui croissent dans les terrains secs d'une grande partie de l'Europe. Ils appartiennent à la famille des Cistinées. On ne les emploie guère dans l'ornementation des jardins. Cependant j'en ai vu tirer un parti fort avantageux par le jardinier d'un e grande propriété bourgeoise, qui avait réussi à en planter un massif tricolore vrai- ment admirable, surtout le matin. — 212 — Hélianthème pulvérulent, réduit au 1;3 de sa grandeur. La place occupée par ce massif était située sur une pente ro- cailleuse et abrupte presque dépourvue de terre végétale qui ne pouvait réellement donner asile qu'à des végétaux sobres et peu délicats. En créant ce massif dans la place sus-indiquée, le jardinier avait montré qu'il connaissait bien les conditions dans lesquelles peuvent croître certaines plantes, mais il avait surtout été bien ins- piré en choisissant trois espèces d'Hélianthèraes à fleurs de coloris différent. Le milieu du massif était garni d'Hclian'Iicmc à lleur rose [Hclianlhemum roscum ; une large zone venait ensuite complantée d'Hélianthème pulvérulent à fleurs blanches; la bordure était faite d'Hélianthème vulgaire dont les fleurs sont jaunes. Il est évident qu'on pourrait faire des massifs unicolores, bariolés ou à zones concentriques autrement disposées. Cependant il est im- portant dans tous les cas de savoir que certains Hélianlhèmes res- tent toujours plus nains que d'autres. Le seul reproche qu'on pourrait adresser aux massifs d'Hélianthèmes c'est de n'être bien fleuris que pendant la moitié de la journée. En revanche ils peu- vent garnir des espaces très-arides. Les Hélianthèmes se multiplient parfaitement de semis. On peut également en faire des boutures sous cloche qui s'enracinent facilement. Quant à la plantation il faut la faire au printemps. J. C. — 213 — Précocité des Cépages (1). Pour faire de bon vin rouge, il faut que les raisins contiennent trois éléments principaux : le sucre ou alcool, la couleur et un bon goût. Personne n'ignore quelles énormes quantités de vins se fabriquent actuellement sans raisins ni vendanges, en ajoutant sim- plement à l'eau do la rivière : de l'alcool de grains ou de pommes de terre, de la couleur végétale ou minérale, et du bouquet, au choix, en flacons de 1 à 2 francs pour un hectolitre. Mais ces liquides, j'allais dire ces poisons, ne sont pas du vin et ceux qui les fabriquent n'ont aucune prétention à être des viticulteurs. Le viticulteur qui ne veut demander qu'à sa vigne et à ses rai- sins l'alcool, la couleur et le bouquet qui font le bon vin, doit com- poser son vignoble de cépages qui, soit seuls et se suffisant à eux-mêmes — ce qui est assez rare — soit réunis ensemble, s'en- tr'aidant, se soutenant et se complétant les uns les autres, — ce qui est plus facile à trouver, contiennent, en proportions convenables, ces trois éléments essentiels. Je n'ai ni la place, ni le temps, ni les moyens d'indiquer ici le choix de ces cépages, qui varie d'une région et même d'un vigno- ble à l'autre, et que chaque viticulteur doit connaître mieux que moi. Mais je me permettrai de donner aux viticulteurs novices une règle et un conseil ; n'oubliez jamais que, pour que chaque cépage puisse développer tous les éléments qu'il contient, il est une con- dition qui prime tous les autres, c'est la complète maturité du raisin; ne jamais planter en grande culture que des variétés assez précoces pour que leur complète maturité soit toujours assurée, même dans les années les plus défavorables. Il faudra, pour cela, abandonner d'abord une vieille coutume assez répandue, qui consiste à faire venir ses plants du midi, du côté d'en bas, comme on dit chez nous ; il faudra renoncer à cette petite gloriole qui porte chacun de nous à croire qu'il possède chez lui une petite Provence ou une petite Sicile, dans laquelle prospè- rent des variétés qui ne mûriraient pas chez le voisin ; il faudra, enfin, avant de planter en grand une variété, bien s'assurer que son époque de maturité concorde avec la région où on la plante. Les cinq époques que je considèrent comme exactes correspon- dent à peu près à cinq régions, qui peuvent être caractérisées cha- cune par un ou deux arbres fruitiers : la 5" par l'oranger ou le citronnier, la 4" par l'olivier, la 3" par le figuier, la 2" par l'abri- cotier ou le pêcher en plein vent, la 1'" par le bigarreau tier. (1) La Fntnrc Ai/riiulc. — 214 — Les variétés de chaque époque, en grande culture de pleine terre, ne peuvent acquérir, en saison convenable, toutes leurs qua- lités que dans leur région, ou dans les régions méridionales, ou sur zone assez étroite de la région supérieure. Cette dernière règle ne peut évidemment pas s'appliquer aux abris artificiels, espaliers, châssis, serres chaudes, qui permettent de créer partout des tem- pératures, on pourrait dire des régions artificielles comme eus , elle ne s'applique pas non plus aux abris naturels, pentes, criques; entonnoirs, protégés contre le froid par des rochers et des mon- tagnes. Mais ces sortes d'oasis, d'avant-poste détachés, d'îles de chaleur, semées çà et là parfois très loin de leur région , au milieu d'une région plus froide, ces petits fragments de Provence ou de Sicile, égarés loin du soleil méditerranéen, sont bien rares et bien exceptionnels, et ceux qui n'en sont pas les heureux et rares posses- seurs feront toujours l>ien de choisir leurs cépages de grande cul- ture plutôt dans une région plus froide que dans une région plus chaude que la leur. Quoique je sois dans la S*' région, celle du figuier et presque sur la limite de l'olivier, je préfère aux brillants compagnons de celui-ci: Aramon, Ahcante, Carignan, Mataro, Brun-Fourca, Bobal, Bénis Carlo... les cépages de la 2' et même de la V époque : Durif, Gamay, Pineau, Saint-Laurent précoce, Portugais bleu... parce que ces compatriotes de l'abricotier, du pêcher et du bigarreautier, enchantés sans doute de se trouver, outre le voisinage des arbres de leur connaissance, en compagnie du figuier, mûrissent chez moi quelques jours plus tôt que les innombrables variétés de ma région, et si je fais exception en faveur de l'Herbemont, c'est parce que, ses raisins ne pourrissant jamais, ses feuilles restant indéfiniment sur la souche, inattaquables par les maladies aériennes, il peut tou- jours arriver tôt ou tard k complète maturité. S'il est vrai que les vins gagnent à monter vers le nord, il n'est pas moins vrai que les vignes aiment à descendre vers le soleil, et les raisins bien mûrs et bien sains d'un cépage de qualité infé- rieur donneront un meilleur vin que les raisins verts ou pourris des premières variétés du monde. Aimé Champin, Viticulteur au château de Salettes (Drôme). Usurpation de Médailles La loi sur l'usurpation de médailles et récompenses industrielles vient d'être promulguée. En voici le texte tel que le donne le Jour- nal Officiel : Article premier. — L'usage des médailles, diplômes, mentions, récompenses ou distinctions honorifiques quelconques, décernés — 215 — dans des expositions ou concours, soit en France, soit à l'étranger n'est permis qu'à ceux qui les ont obtenus personnellement, et à la maison de commerce en considération de laquelle ils ont été dé- cernés. Celui qui s'en sert doit faire connaître leur date et leur nature, l'exposition ou le concours où ils ont été obtenus et l'objet récompensé. Art. 2. — Seront punis d'une amende de 50 à 6.000 fr. et d'un emprisonnement de trois mois à deux ans, ou de l'une de ces deux peines seulement : 1° ceux qui, sans droit et frauduleuse- ment, se seront attribué publiquement les récompenses ou distinc- tions mentionnées à l'article précédent ; 2° ceux qui dans les mê- mes conditions, les auront appliquées à d'autres objets que ceux pour lesquels elles avaient été obtenues, ou qui s'en seront attribué d'imaginaires ; 3'' ceux qui les auront indiquées raensongèrement sur les enseignes annonces, prospectus, factures, lettres ou papiers de commerce ; 4° ceux qui s'en seront indûment prévalus auprès des jurys des expositions ou concours. Art. 3. — Seront punis des mêmes peines ceux qui, sans droit et frauduleusement, se seront prévalu publiquement des récom- penses, distinctions, approbations accordées par des corps savants ou des sociétés scientifiques. Art. 4. — L'omission des indications énumérées dans le second paragraphe de l'article premier sera punie d'une amende de 25 à 3.000 fr. Art. 5. — Les tribunaux pourront. prononcer la destruction ou la confiscation au profit des parties lésées, des objets sur lesquels les fausses indications auront été appliquées. Ils pourront pronon- cer l'affichage et l'insertion de leurs jugements. Art. 6, — L'article 463 du code pénal est applicable aux délits prévus et punis par la présente loi. La culture des Frsdsiers Rien n'est plus facile que de bien cultiver les fraisiers et cepen- dant on rencontre de mauvaises cultures dans bien des jardins et, par suite le fruit laisse beaucoup à désirer sous le double rapport de la quantité et la qualité. Aussitôt la récolte terminée, on peut commencer les nouvelles plantations, c'est le moyen de se procurer une bonne récolte l'an- née suivante. Il est nécessaire de maintenir les lignes et surtout l'écartement. Le rapprochement excessif des plantes est très nuisible à la fruc- tification, car ces plantes s'étoutïent, s'abaissent, fleurissent peu et fructifient encore moins. Tous ceux qui ont des fraisiers dans leurs jardins ont pu se rendre compte de ce fait. — 216 — Il faut donc supprimer les coulants ou stolons au fur et à me- sure qu'ils se produisent. Lorsque l'on a besoin de plants, on laisse quelques rosettes s'enraciner, en ne conservant jamais que le pre- mier nœud du coulant ; c'est le meilleur et le plus rapproché de la plante mère, et c'est par conséquent celui qui dérange le moins les lignes, on ne doit aussi laisser qu'un ou deux coulants par cha- que plante. On bine et on ratisse de temps en temps entre les lignes, on y étend une couverture, ce qui vaut encore mieux, du fumier long, de la tannée, etc. La tannée, revenant à un prix peu élevé, est surtout à recommander, car elle dégage une odeur bien propre à éloigner les insectes, particulièrement la larve des hanne- tons, le grand ennemi du fraisier. Les couvertures entretiennent autour de la plante une douce et bienfaisante fraîcheur et elles empêchent le fruit de se salir au con- tact de la terre. La récolte des fraises non remontantes terminées, on enlève les jeunes plantes enracinées, en ayant soin de les pren- dre avec la motte, et on les met autant que possible, en place défi- nitive, ou en pépinière pour attendre le moment de les replanter. Après cette opération, on coupe les feuilles des vieilles plantes, afin de procéder avec plus de facilité aux binages et aux sarcla- ges. Les couvertures de fumier sont enfouies par un labour à la bêche, les autres de longue paille sont enlevées pour êtres remises après les façons données au terrain. La tannée vieille, entièrement décomposée, constitue un assez bon engrais et peut être enfouie avec avantage. On active la décomposition de la tannée en versant sur le tas une dissolution de sulfate de fer et on l'enrichit en y ajoutant de l'engrais liquide. Certains horticulteurs pensent que l'enlèvement des feuilles affai- blit les plantes ; une expérience comparative a été faite à l'école de Vilvorde. En voici les résultats : une ligne de fraisiers dont les feuilles avaient été coupées après la fructification présentait, à la vérité, moins de vigueur qu'une autre ligne ayant conservé ses feuilles, mais, par l'abondance des fruits, la première l'emportait sur la seconde. Ce qui me semble démontrer qu'une trop grande vigueur ne convient pas plus aux fi-aisiers qu'aux grands arbres fruitiers. C'est de règle générale : une végétation modérée est toujours fa- vorable à la fructification. Lorsque les fraisiers sont convenablement étabhs et bien soignés, ils donnent de fortes récoltes et des fruits magnifiques. Cette cul- ture demande beaucoup d'engrais et des arrosages chaque jour. (B%Uletin (lu Comice agricole (VAmiens). F.-C. Damikn. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. LyoD. — Irop. du Salut Public. — Bellon, r. de la République, 33 1886 JUILLET N" 13 CHRONIQU 5r?mi's, Semaison, Semaille. — Il y a des gens qui se disent jardiniers et qui ne sont pas de vrais jardiniers. C'est absolument comme dans l'opérette d'Olîenbach où il y avait des gens qui se disaient Espagnols et qui n'étaient pas de vrais espagnols. La première condition pour être jardinier, c'est, je crois, si je ne m'abuse, de savoir multiplier les plantes: or, comme le semis est un des principaux moyens employés pour atteindre ce résultat, j'en conclus naturellement qu'une des premières conditions pour être un vrai jardinier, c'est de connaître le temps de Ih semaison, la qualité de la semaille et la manière de faire le se»i/s. Je me souviens fort bien qu'il y a une douzaine d'années, j'eus l'occasion, pour la première fois, de semer des carottes et des laitues. Ah ! mes amis, quoi semis je fis là, on aurait dit un petit gazon fin et serré de carottes et do laitues. — « Vous vous entendez mieux à cultiver les plantes de serre et à greffer les poiriers, qu'à semer les carottes, me dit un « maraîcher » qui vit mou chef- d'œuvre. » Oui, mon ami, moque toi de moi, pensais-je. Et en ce temps là, je me croyais un vrai jardinier, le disant au besoin et me faisant passer pour tel. Je suis revenu avec l'dge à des sentiments moins présomptueux. Passons. J'ai parlé de semaison, et je vous entends dire queLdxôlo de français parle-t-il là l En effet, semaison n'est pas dans le diction- naire de l'Académie, tandis que moisson et fenaison s'y trouvent. On a perdu semaison et on a eu tort. Lisez Ménage et les vieux auteurs français, vous trouverez ce mot employé à propos, Semaille et semis ne sont pas ses équivalents. Semaille signifie aussi bien la semence que l'action de semer. Semis est un pur terme de jardinier, Semaison étant tombé dans l'oubli, n'essayons pas de l'en tirer et causons semis puisque c'est le terme consacré. Causer de semis en Messidor, mais ce n'est pas le moment; c'est de la moutarde après dîner, me dirons quelques-uns. Nous verrons bien. — 218 — Les navels se sèment après la moisson : chacun sait ça, pour peu qu'il ait un jardin et qu'il aime ce légume également connu suus les noms de rave, rabioule, navau, turneps, etc. C'est un axiome de jardinier. Un poète de mirliton a bien voulu, au temps jadis, s'occuper de ce légume et formuler ainsi son époque de semaison. Voulez-vous de bons navets? Semez-les ea juillet. A vrai dire je ne sais pas si le malheureux qui a commis ce dis- tique a voulu rimer de la prose ou proser de la rime, mais la chose importe peu et il suffit qu'il ait parfaitement indiqué le mois où la graine des navets doit être mise en terre. Et ne pensez pas que cette époque de semis soit particulière aux navets. Le soleil de juillet est au contraire très-favorable à la ger- mination d'une foule de plantes que les amateurs sèment souvent plus tût — ce qui les avance à rien — ou plus tard ce qui est une mauvaise opération. Les Navets semés trop tôt, deviennent coriaces ou montent à fleurde suite ; semés trop tard ils oublient de donner des navets et produisent des salsifis c'est-à-dire des navets minces et effilés. Ce qui arrive aux navets, se produit dans un autre ordre d'idées sur toute une catégorie de plantes bisannuelles. Il serait trop long d'énumérer toutes les espèces qui demandent à être semées en juillet pour fleurir l'année suivante, cependant j'en citerai quelques-unes parmi les plus généralement cultivées telles que : Rose trémière, Corbeille d'or, Arabette, Aubrietia, Digitale pourpre, Giroflées, Lunaire, Myosotis, Œillets, Pensées, Sainfoin d'Espagne, etc. On pourrait même dire que juillet et août sont les mois par excellence pour semer les neuf dixièmes des espèces bisannuelles et même un grand nombre de plantes vivaces. C'est aussi en juillet qu'il convient de semer toutes les graines dures à germer, telles que: Eglantiers, Pivoines, Lauréole, Daphné, Aconits et autres. Epouvanlails à moinmux. — Malgré les services que les moineaux rendent, dit-on, à l'agriculture, il est certain qu'un grand nombre de cultivateurs les regardent de travers, car ils trouvent, non sans raison, qu'ils payent un peu cher les prétendus bienfaits de ces volatiles. Ce sont, du reste, de rusées petites bêtes, que les moineaux, et il est difficile de les épouvanter et de les f;iire déguerpir des endroits où ils trouvent table mise. On peut, toutefois, en montant la garde avec un fusil autour des champs ou des arbres à protéger, en avoir — 219 — raison. Mais, outre que le gendarme ou le garde champêtre ne permettent pas la chasse en temps prohibé, ce procédé n'est pas pratique. Cependant, j'ai vu chez MM. Léonard Lille et Beney un épouvantail à pierrots si parfaitement confectionné, qu'il a réussi, m'a dit M. Lille, à les éloigner du voisinage où il était installé. Cet épouvantail était une sorte de faquin ou mannequin très bien habillé, coitïé d'un chapeau presque neuf, dont les figures, — il en avait deux, l'une devant, l'autre derrière, — avaient été obtenues avec des masques de carnaval. Nous empruntons à la Gazelle du Fillage une lettre d'un de ses correspondants qui fait connaître un procédé qui éloigne également les moineaux : « Tous les ans, les moineaux du voisinage avaient pris l'habi- tude de dévaliser un cerisier d'anglaise hâtive que j'ai sous mes fenêtres. Ils s'y prenaient de bonne heure, dès que les cerises passaient du jaune au rose, et leur pillage finissait avant que la maturité fût complète. (1 Vous pensez bien que ceci ne faisait point mon alTaire. Donc, pour éloigner les moineaux, j'essayai de divers procédés recom- mandés dans les livres, mais sans aucun succès. Il ne me restait plus qu'à employer, soit des bouts de papier ou d'étoffe à couleur vive, soit de la laine rouge filée. Comme j'avais une pelotte de celle-ci sous la main, on s'en est servi tant bien que mal, croisant le fil et le recroisant à l'extérieur et à l'intérieur de l'arbre. « Eh bien ! les moineaux qui, pourtant, ne manquent pas d'au- dace, ont eu peur de la laine rouge, ont lâché leur cerisier de prédilection et se sont rabattus sur un malheureux petit bigarreau- tier qu'on avait oublié de protéger. En somme, j'ai pleinement réussi, et me voilà fixé sur l'antipathie du moineau pour la couleur rouge. J'ai sauvé des coups de bec mes anglaises hâtives. » Aux environs de Chasselay, j'ai vu, cette année, des drapeaux rouges au sommet de tous les cerisiers. J'ai cru un instant qu'on avait proclamé la Commune dans le pays. Il n'en était rien. Un habitant me fit savoir que le susdit drapeau eflrayait les moineaux. Routine. — La première fois que je vis cette plante, elle flottait dans le bassin d'une serre chaude : c'est le Ponlederia crassipes, me dit le confrère auquel je rendais visite. Pendant plus de vingt ans je l'ai revu flotter dans d'autres bas- sines avec ses feuilles obtuses et ses pétioles en forme d'outre. Je ne lui ai jamais vu de fleurs. Il y a comme cela des plantes qui ne fleurissent pas pendant longtemps sans qu'on sache bien exactement pourquoi, et surtout sans que personne s'occupe sérieusement de rechercher les causes — 220 — de cette stérilité. Dans le cas qui nous occupe, c'est à notre nature indolente et routinière que nous devons notre ignorance. En elfet, le Ponleileria crassipes ne fleurissait pas dans les cultures : 1" Parce que le premier jardinier qui l'a cultivé a eu l'idée de le laisser flotter et de l'abreuver spécialement d'eau claire. ; 2" Parce que si le deuxième jardinier a imité le premier, le troisième aurait cru manquer à son devoir en ne faisant pas comme le second ; 3" Parce qu'il est nécessaire que l'histoire des moutons de Panurge soit démontrée véritable d'âge en âge. Cela dit, le Gardners' Chronidc qui signalait dernièrement la rareté de la floraison du susdit Ponleileria, a reçu à ce sujet une lettre de M. Monteiro, qui explique à notre confrère anglais que cette absence de floraison est due uniquement à ce que la plante est traitée comme flottante. Plantée en terre argileuse, elle forme des tiges allongées et fleurit abondamment. Il la traite comme une plante à cultiver en pot. La floraison a lieu en juin- juillet. En Portugal, la plante ne requiert pas l'abri d'une serre. Ulilisalion des Fougères. — Par le temps qui court, on ne rêve plus que potasse, acide phosphorique et azote, trois bonnes choses pour la culture ; un peu cher toutefois. A l'égard de la potasse la Semaine agrieolc indique le moyen de l'extraire du sol, en se ser- vant des fougères ÇPleris aqiidina) si communes dans certains pays. « Les fougères sont des plantes riches en potasse et dont on peut tirer bon parti en les employant comme litière. Mais, d'après M. Heuzé, il faut les couper quand elles sont vertes et les faire sécher ensuite ; récoltées quand elles sont complètement sèches, elles se divisent difficilement, absorbent moins bien les urines et se décomposent avec une très grande lenteur. — On doit donc, dit M. Heuzé, faucher la fougère lorsqu'elle est encore en végéta- lion, c'est-à-dire en septembre, la laisser en tas sur le sol jusqu'à ce qu'elle soit presque sèche et la conserver en meules. De Saus- sure a constaté que plus la fougère est jeune, plus elle contient de potasse. En ajoutant du phosphate de chaux au fumier provenant de cette litière, on obtient un excellent engrais. » Genêl d'Espagne. — On s'instruit tous les jours. Je viens d'ap- prendre que le genêt d'Espagne était autrefois un cheval ; main- tenant c'est un arbrisseau. C'est du darwinisme à rebours. Lisez Régnier. Voyez satire V le vers suivant : Tallonne le genêt et le dresse aux passades. Ou encore satire VI : Saffisaat de crever uq genêt de Sardaigne. — 221 — Un genêt en Espagne est une sorte de cheval entier. Autrefois en français le genêt se disait genest. On a remplacé Vs par un accent circonflexe. Il est donc utile de ne pas oublier cet accent quand on écrit genêt d'Espagne. Le genêt est le sparlion des anciens. Eckardonnagc obligatoire. — M. de la Morvonnais, dans le Jour-- nalde C agriculture, parlant de chardon conclut à l'adoption d'une loi sur l'échardonnage. Le chardon dont parle M. de la Morvon- nais n'est pas un chardon, c'est un cirse, le cirse des champs. Il y a quelque temps, un autre Monsieur demandait aussi une loi décla- rant la destruction du Gui obligatoire. Je ne désespère pas de voir demander d'autres destructions non moins obligatoires concernant une série de plantes désagréables, telles que : Renoncules, Poten- tilles, Chiendent, Séneçon, Mouron et autres mauvaises herbes. Qu'on nomme députés tous ces demandeurs et nous sommes sûrs que les champs et les jardins vont se trouver, comme par enchan- tement, « propres » par décret, à moins, toutefois, qu'imitant les ivrognes, lesquels se grisent beaucoup plus depuis qu'on a fabriqué une loi pour réprimer l'ivresse publique, les plantes se mettent à pulluler horriblement dès que le garde-champêtre voudra verbaliser contre elles. Incision annulaire. — Le Bulletin agricole du Midi rapporte, d'a- près le Giornale vinicolo italiano, le résultat des expériences insti- tuées par un savant agronome italien, le professeur Ottavi, dans le but de déterminer la valeur de l'incision annulaire. « Mon maître, le professeur Ottavi, dit M. G. Marchese, a pra- tiqué l'incision sur des vignes vieilles et sur des vignes placées à côté d'autres non incisées, se trouvant bien par suite dans des con- ditions identiques. « Or, voici quels ont été les résultats obtenus : « Au moment de l'incision, il y avait : Sur les vignes noa inoiséas vieilles 110 grappes — — jeunes 116 — Sur les vignes incisées vieilles 125 — — — jeunes 1^0 — « Quarante jours après, on trouvait : Sur les vignes non incisées vieilles 51 — — — jeunes 80 — Sur les vignes incisées vieilles 122 — — — jeunes 115 — Conclusion : grâce à l'incision, on a perdu seulement 8 grappes, tandis que sur les plantes non incisées, on en perdait 92. V. V.-M. — 222 — Compte-rendu de l'Exposition d'horticulture de Grenoble. Mon cher Rédacteur en Chef, M. F. Morel, me prie de voire part de vous adresser quelques notes sur notre exposition d'horticulture qui vient d'avoir lieu du 18 au 21 juin. Je suis flatté de votre confiance, mais vous auriez pu confier ce travail à une plume plus habile que la mienne. Je vais toutefois essayer de vous faire connaître tout ce que j'ai trouvé de plus intéressant à l'exposition de la Société horticole Dauphi- noise. De fondation récente, cette société montrait au public sOn 2°"' concours moins complet et moins réussi que le premier qui a eu lieu en septembre dernier. Malgré l'activité et la bonne volonté des organisateurs, l'empla- cement choisi se prêtait peu du reste au groupement et à l'effet des lots beaucoup trop disséminés dans le jardin «creux» del'Hôtel-de- Ville. Je commence ma revue par les légumes placés à la gauche de l'entrée. Cette section était une des mieux remplies et contenait de fort beaux lots et des collections assez complètes en légumes très beaux de la saison. Il faut en excepter toutefois les primeurs qui brillaient par leur absence : ce genre de culture étant encore à l'état d'enfance à Grenoble. Les plus intéressants et les plus nombreux étaient d'après le classement : M. Merlin chef des cultures de l'Hospice de Grenoble, grand prix d'honneur, M. Falcoz, chef de culture à l'Asile de St-Robert, médaille d'or du ministre de l'agriculture ; M. Lancelon, grande médaille de vermeil ; puis MM. Guitton, médaille de vermeil, Ja- non, médaille d'argent et Amodru médaille de bronze. Les conifères et les arbustes à feuilles persistantes, n'étaient représentés que par deux exposants. M. Bernard, pépiniériste à St-Robert obtient un rappel de médaille d'or pour deux lots forts complets des uns et des autres. M. Ginet avec quatre ou cinq col- lections, comprenant conifères, arbustes persistants, plantes grim- pantes et vivaces ne se voit récompensé que pour son exposition fort intéressante de plantes alpines d'une médaille de vermeil grand module (1). C'est sur l'observation, m'a t-on dit, de notre président qu'il n'était étabU que depuis six mois que le jury a passé l'éponge sur tout le reste. (1) Parmi les espèces exposées par M. Ginet on pouvait aoter : Lychnis flos Jovis, Lilium croceum, Androsane carnea ot vilios», Voronioa saxatilis, Ei'inus alpiuus, Ramondia pjrtinaica, Alsiiie striuta, Tlilaspi rotundif'olium, Oentiana punctata, Hieraeium aurantiacuœ, Silène quadriiida. Notons encore — 223 — La galerie des roses coupées a fait l'admiration de tous les visi- teurs et en particulier des amateurs de ce beau genre, grâce sur- tout il faut bien le dire aux forts apports de MM. Bernaix et Per- net-Ducher, de Lyon. Leurs deux collections composées chacune d'environ 600 variétés étaient des plus remarquables. Au lieu de juger les lots séparément, le jury bloquant les quatre à cinq semis, forts beaux du reste, de M. Bernaix, a accordé à celui-ci un grand prix d'honneur (objet d'art), et à M. Peruet une médaille d'or. Les autres lots moins nombreux en variétés, mais très méri- tants sont à MM. Mourret, médaille de vermeil, et Berger mé- daille d'argent, tous deux horticulteurs à Grenoble. Je ne saurais passer sous silence le remarquable lot des amateurs réunis, non pins que celui de M. de Mortillet qui avait en plus une très curieuse collection de plantes vivaces en fleurs coupées. Parmi les roses de semis, laissez-moi vous dire que j'ai vu avec un vif plaisir, la plus belle, dédiée àM"" Viviand-Morel. Elle porte un nom bien connu et bien sympathique à l'Association horticole lyonnaise. Si des roses coupées je passe aux plantes de serres je trouve chez MM. Lallemand père et lils, horticulteurs à la Tronche, quel- ques jolis spécimens de plantes à feuillage, des collections fort bien cultivées de Bégonia àfeuillage etàfleur; ainsi que des Pélargo- nium zonales et à grandes fleurs, des bouquets, couronnes et sur- touts, etc. Le tout récompensé d'une médaille d'or et d'une médaille de vermeil grand module. Je remarque un superbe lot de Coleusde semis admirables de végétation et de coloris exposé par M, Dru- guet jardinier régisseur chez M. le vicomte de Godemaris, qui lui vaut une médaille de vermeil. M. Millet, jardinier chez M. Duhamel à la Tronche, a des secrets pour la belle et bonne culture, ses massifs de Bégonia et Géranium lui mérite une médaille d'argent, M. Morinos jardinier chez M°" Giroud-Perrier obtient une médaille d'argent avec de très jolis pétunias de semis. Un étudiant en médecine, M. Bonnet, préparateur de botanique, avait un remarquable et très-curieux lot de fleurs alpines coupées. Cet apport lui vaut une médaille d'argen:^ grand module (1). mais non fleuries, les Anémones nai-cissiflora, alpina et Halleri, Atraganeal- pina, Dryas ootopetala, Papaver alpinum, Petrocailis pyrenaica, Pinguicula alpina et vulgaris, PotentiUa Ditida, Pi'imula viscosa, auricula et farinosa, Saxifraga aspera, bryoides, androsacœfolia et oppositifolia, Ranunculus pyreneus, alpestiis, Segueri et Thora, Loiseleiiria procumbens, Empelrum riigrum, Aquilegia alpina, Lycopodium selago ^^etc, etc.) (1) La collection de M. Bonnet était composée des espèces suivantes : Orchis, palustiis, globosa, nigra, militaris, conopsea, bifolia, simia, hircina, — 224 — Pour compléter les plantes de serres je ne vois plus guère main- tenant que le lot de votre serviteur, qui avait aussi sa part de plantes à feuillage et à fleurs, quelques plantes et graines de récente intro- duction, des collections de Clématites cultivées en pots, de Pélar- goniums, Bégonia rex et à fleurs, Fuchsia ainsi que des couronnes bouquets,surtouts, etc. Conclusion: Un grand prix d'honneur pour l'ensemble de son exposition. Les plans de jardins de M. Frèze lui font décerner la médaille de vermeil grand module offerte par M. Hoste à notre société. MM. Luizetpère et fils avaient exposé hors concours de forts beaux plans de parcs et jardins. Un diplôme à M. Cheminet de St-Priest pour plans et fruits colorés. ■ Le matériel horticole comptant peu d'exposants, je ne citerai que M. Debernardy, à Moirans, pour la poterie artistique, fort belle. Le jury lui accorde une médaille de vermeil grand module. MM. Antoine, de Grenoble, pourla coutellerie, et Chemin, fabricant de caisses à fleurs, à OuUins (Rhône), obtiennent chacun une mé- daille d'argent. Un appareil de chauffage ihermosyphon dont on dit beaucoup de bien tant sous le rapport de la chautfe que de son éco- nomie, vaut à MM. Daujas et Melin, ses inventeurs, une médaille d'argent. Je terminerai ma promenade à travers l'exposition en vous disant que le jury accorde à la Ville de Grenoble uu diplôme d'honneur pour la beauté et la conservation de ses orangers. C'est un hommage qu'il faut reporter surtout sur son jardinier en chef, le savant et re- gretté M. Verlot, qui lésa soignés pendant plus de 40 ans. Eu outre de l'absence regrettable d'horticulteurs et d'amateurs dont les serres sont bien connues, nous avons eu un temps déplo- rable pendant toute la durée de l'exposition, ce qui en a compromis en partie le succès et la caisse. J. Jambon. Actea racemosa L. Synonymes : Cimkifucja serpcntaria Pursh.; Chrislophcriana Amerkana. Elle guérit les morsures des vipères en général et celles du ser- pent à sonnettes en particulier. On me l'a dit, du moins, mais je ne me porte pas garant de son efficacité. Le dangereux et redou- table reptile n'existe heureusement pas en Europe ailleurs que dans les ménageries et pour nos vipères indigènes, fussent-elles veni- pyramidalis, maciilata ; Aceras, antbropophora, fuoifera, araniffra, apifara, muscifera; Epipaciia rubra, latifolia ; Hermiaium clandeftinum ; Neolti^ œstivalis, LiiLodorum abortivum c-t un magnifique bouquet de Cypripe- dium o:>lceolu.', de Rhododeninim ferrugineum et de Polygala chamœbusus. (N. de la R.) 225 — Actea racemosa L. meuses comme celle dite « à museau » qui habite le Mout-Pilat, un flacon d'alcali, me paraît plus sûr que toutes les herbes du monde. U Actea racemosa — Actée à grappe — est une des plus remar- quables plantes vivaces de la flore nord-américaine qu'on ait introduite dans les jardins de l'ancien continent. Les Américains — 226 — qui la cultivent aussi la connaisse mieux sous le nom de Cimicifufja serpenlaria. Cimicifuga signifie à peu près « Je fais fuir les punaises » . Une espèce, le Cimifuya Iwlida, a en etfet, cette pro- priété. On a aussi pendant fort longtemps appelé les Jctea Clirisiophoriaiia, nom sous lequel on les trouve décrites dans plu- sieurs anciens ouvrages. Une seule espèce à'^clea existe en Europe, c'est V^^i-lea spicaia dont les noms vulgaires d'Herbe de St- Christophe, Faux Hellébore noir, Actée des Alpes, laissent assez deviner que c'est égilement une plante employée en médecine. h'Aclea racemosa est une espèce absolument rustique dont les tiges florales atteignent souvent plus de cinq pieds de hauteur. Sou inflorescence au lieu d'tkre toujours érigée comme dans le dessin ci-contre est souvent élégamment arquée-pendante. Ses fleurs sont constituées par de nombreuses étamines saillantes, raides, simulant d'élégantes aigrettes blanches produisant un effet ornemental très- particulier. C'est surtout dans les parties ombragées du jardin, ou en bor- dure des grands massifs d'arbustes que l'Actée à grappe produit tout son eifet. Malgré sa beauté et sa physionomie spéciale l'Actée à grappe n'est pas commune dans les jardins. On la multiplie de graines qui sont dures à germer et aussi par la division des souches. Louis Sirdey. Les Semis et la Greffe Monplaisir, 30 juin 1886. Monsieur Viviand-Morel, Je viens de lire dans le Progrès de ce jour l'article intitulé Cau- serie agricole, où il est dit : « Tous ceux qui s'occupent ou se sont occupés de la culture des « arbres fruitiers savent parfuilemenl que la graine d'où ils pro- ie viennent ne reproduit jamais exactement les caractères ouïes « qualités du sujet qui a fourni cette graine. « Ce n'est que par la grefl'e que l'on peut arriver à corriger les « résultats de ce grave défaut de nature. Ouire les facilités de « multiplication et de propagation inhérentes à l'application de la « greffe, personne n ignore que les arbres greffés donnent beaucoup « plus tôt, comme beaucoup plus tard, des fruits plus abondants, « plus beaux et plus savoureux. » Je me permets d'appeler votre attention sur ce qui précède, surtout sur ce que l'écrivain (j'ignore son nom) appelle un grave défaut de nature. — 227 — Car, où en serions-nous, si on n'avait pas semé des fruits comme on a lait des fleurs ? Aurions-nous les beaux fruits que nous possédons? Est-ce que l'auteur de l'article en question ignore que les varié- tés de fruits disparaissent avec le temps , comme tous les êtres vivants ? Et que par conséquent, si on n'avait pas semé des poires et des pommes, nous n'en aurions peut-être plus. Quant à l'utilité de la gretfe, elle est incontestable du moins pour la prompte et facile juullijjlicalion. Mais, l'opinion, que les arbres fruitiers provenus de greffes don- nent des fruits en plus grande abondance, plus beaux et plus savoureux n'est pas générale, et les Américains du Nord qui sont gens pra- tiques sont d'un avis contraire et maintenant transforment tous leurs vergers par des arbres francs de pieds. Ils ont établi pour cela des pépinières, où ils greffent les varié- tés qu'ils désirent propager en fente sur tronçons de racines, et au bout de deux ou trois ans les greffons s'affranchissent et font des francs de pieds qui vont peupler les vergers, et ils le font parce qu'ils ont acquis par expérience la conviction que ces francs de pieds sont plus 7ntstiques, vivent plus longtemps, produisent plus abondamment et que les fruits sont de meilleure qualité. Je doute qu'en Europe l'on ait par expérience acquis la convic- tion de ce que l'écrivain du Progrès avance, et je pense que la pra- tique usitée dans nos pépinières n'est que le résultat de la routine et non de l'observation. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet, mais j'ai déjà été long et je pense qu'avec votre plume vous jugerez peut-être utile d'ap- peler l'attention du public horticole sur ce sujet. Je vous salue cordialement. Jean Sisley. M. Jean Sisley a parfaitement su séparer l'ivraie du bon grain qui se trouvent mêlés ensemble dans la note publiée par h Progrès et par la même occasion nous a fait connaître un procédé de mul- tiplication fort intéressant. N. de la r. Rhododendrons anglais. La floraison des Rhododendrons touche, ici, à sa fin. Le climat brumeux de l'Angleterre est particulièrement favorable à la culture de ce bel arbuste ; aussi en ai-je vu dans les parcs et jardins de Londres des spécimens splendides. J'ai pensé que l'énumération do quelques-unes des plus belles variétés que j'ai eu l'occasion de voir pourrait offrir quelque inté- — 228 — rêt aux lecteurs de cette Revue. Une exposition spéciale de ce beau genre m'a, du reste, pernais de faire un relevé rapide des sortes qui méritent d'être notées. MM. Waterer et Sons, horticulteurs à Bagshat (Surrey), spécia- listes en Rhododendrons, exposent dans Cadogan Gardens leurs plantes d'élite abritées sous des tentes transparentes qui tamisent la lumière et ne laissent passer que des rayons affaiblis, dont la douceur rehausse encore l'éclat de ces belles fleurs. Là, chaque année, au printemps, les fortes plantes nouveautés etc., sont mises en pleine terre et forment des massifs admirables. Voici les variétés que je crois devoir noter : -- Kate "Waterer, rose clair, avec une large marque jaune ; plante vraiment remarquable. — Magnificum, rose léger. — Album grandiflorum, blanc fin. — Duchess of Bedford, cramoisi, centre clair. — Earl of Haddington, rose clair. — Eclipse, cramoisi chocolat, très large. — Frederick Waterer, plus beau cramoisi, grande fleur, beau feuillage. — James Mason, centre léger, bords écarlates. — Lady Falmouth, rose clair, tache noir. — Lord Selborne, cramoisi intense. — Madame Carvalho, blanc fin, taches verdâtres. — Michael Waterer, écarlate brillant, belle forme. — Mrs. Holford, cramoisi, saumon. — Mrs. John Penn, rose saumon, bords laque. — Mrs. AVilliam Agnew, rose pâle, brillant sur les bords, cen- tre jaune. — Pelopidas, beau cramoisi. — Princess of Wales, centre pâle, bords brillants. — Lady Hillington, blanc, centre jaune. — W.-E. Elliot, rose pâle, centre carmin. — Bertram, rouge pâle au centre. — The Countess of Dudley, blanc, tache jaune. Quelques-uns, très florifères, sont : — Fastuosum florepleno, lilacé. — Gloriosum, blanc, large fleur. Enfin, Delicatissimum, — Duchess of Cambridge, — Fleur-de- Marie, — John Waterer, — Mrs. Arthur Walter, — Mrs. Russel Sturgis, — William-Ewart Gladstone, sont encore des bonnes variétés à noter. Elle MÉTRAL. Londres, le 24 juin 1886. — 229 — Race de Poireaux Plusieurs jardiniers qui s'occupent spécialement de culture pota- gère pour l'approvisionnement des marchés, m'ont affirmé qu'il n'y avait qu'une seule race de poireau et que toutes celles que l'on ven- daient dans le commerce sous des noms différents n'existaient que dans l'imagination trop fertile des marchands-grainiers. Cette opinion n'est heureusement pas générale et les bons spécialistes savent à quoi s'en tenir sur sa valeur'. Mais enfin telle qu'elle est formulée elle indique plusieurs choses dont la principale est que les races de poireaux sont très-voisines et difficiles à distinguer entre elles. En efï'et, il faut un œil bien exercé pour trier dans une planche de poireau, les races qui s'y trouvent souvent confondues. Avec de nombreuses variations individuelles plusieurs des races susdites ne se distinguent que par des caractères très-vagues quoique d'une valeur incontestable. Je m'explique. Voici par exemple deux races de poi- reaux qui se ressemblent suffisamment comme aspect pour paraître à peu près identiques à première inspection et tromper même les connaisseurs. Il ne s'en suit nullement qu'elles soient semblables, car l'une peut être très-rustique, c'est-à-dire résister aux gelées les plus rigoureuses, tandis que l'autre n'y résistera pas. C'est ce qu'on a pu observer pendant l'hiver de 1879-80. D'autre part, quelques caractères relatifs à la précocité ne se distinguent bien qu'à un mo- ment déterminé. La démonstration de l'existence dans les cultures de races de Poireau distinctes est lacile à faire quand une fois on a réussi à se les procurer pures: il suffit de les cultiver comparativement. C'est ce que nous avons fait cette année. Sous le nom de Poireau de pays, nous cultivons une race très- rustique que nous ne saurions confondre avec les autres. Ce poireau est d'un beau vert, devient très gros, et a des feuilles longues et dressées qui se recourbent au sommet. Le Poireau lonrj de Paris est d'un vert plus blond que le précédent. Ses feuilles sont très espacées, un peu retombantes, et sa tige beau- coup plus longue que celles des autres sortes permet d'obtenir des poireaux très longs et blancs sous un plus grand espace. Le Poireau jaune du Poitou se distingue aisément à sa taille peu élevée, à ses feuilles en petit nombre, vert-clair et un peu tordues. Il est rustique à Lyon. C'est une variété précoce qui est bonne à cultiver en première saison. Le Poireau de Carenlan a les feuilles dressées, larges, raides très- rapprochées. Sa tige est courte. Cette sorte de poireau est assez voisine du P. de Rouen. — 230 — Le Poireau gros court de Nîmes est plus hâtif et moins rustique que le précédent, c'est une excellente sorte à fiiire en première saison. Poireau perpétuel. — On a vendu récemment cette nouvelle race qui est vraiment fort distincte de toutes les autres. Je l'ai mise à l'étude. On sait que les poireaux sont des plantes vivaces que l'on traite comme des plantes bisannuelles. On sème habituellement en mars en pépinière et on repique en place dès que le plant est assez fort. Cependant on peut semer du reste à plusieurs époques soit pour avancer la production, soit pour retarder l'époque où ils mon- tent à graine. L. Lille, Marchand grainier à Lyon. Lychnis Haageana Hort. Parmi les nombreuses espèces de plantes vivaces cultivées, il y en a qui sont peu connues de la plupart des amateurs et des jardi- niers, bien qu'elles soient dignes de figurer à côté des plus belles. Depuis la Rose de Noël (Hellébore noir) jusqu'aux Chrysanthèmes il y a toute une série d'adaiirables plantes capables de lieurir suc- cessivement le jardin pendant toute l'année et cela sans être obligé de semer et de replanter à chaque saison, comme pour les espèces annuelles ou vivaces frileuses. Parmi ces espèces que chacun devrait avoir je signale la Lychnide de Haage {Lijchnis Haageana) ,onginaive de l'Altaï, que l'on connaît également sous les noms de Lychnis Bungeana Fisch, L. fulgens liybrida et Siebokiii fulgens Hort. C'est une plante faiblement velue, rameuse, élevée de 30 à 50 centimètres. Ses feuilles sont sessiles, ovales, un peu aiguës. Ses fleurs qui ont de 4 à 5 centimètres de diamètre sont réunies par 3 ou 4 au sommet des rameaux et portées par des pédoncules très velus. Leur couleur est variable avec les variétés. Il y en a de rouge vermillon éclatant, de rouge orange pâle, de blanc pur et de blanc jaunâtre. Ce très beau Lychnis peut être uiilisé avantageusement non seulement pour l'ornement des plates-bandes et des bordures de massifs de plantes vertes, mais encore faire de belles potées pour garnitures. Sa floraison a lieu de mai à juillet. On le multiplie par éclat au printemps ou par semis qu'on fait en mai-juin en terre légère et fraîche pour être repiqués à demeure ou en pépinière et utilisés au moment des besoins. On peut aussi semer en mars sous châssis : ce semis produit des individus qui fleu- rissent en septembre -octobre de la même année. Il serait bon ])en- 231 dant les mois d'hiver rigoureux dépassant 10° au-dessous de 0, de couvrir les gritfes de feuilles ou de litières. On pourrait en ren- trer en serre quelques potées qui pousseraient de lionne heure et donneraient une floraison printanière. Jh. Jacquier, chef de culture, grainier à Pierre-Bénite. La Vigne en Perse M. Bernay, consul de France à Tauris, a fait à la Société d'ac- climatation la communication suivante au sujet de la vigne persane. « M. le secrétaire général m'a demandé de fi^ire connaître ici la culture de la vigne de Perse; c'est en etfet un sujet qui doit inté- resser la viticulture de notre pays, car il y a soixante espèces de vignes en Perse. Je ne vous les énumérerai pas toutes, ce serait trop long, je parlerai seulement des meilleures : nous avons là-bas trois principales espèces de vignes, la première produit d'énormes grappes à grains noirs, longs et gros comme la moitié du pouce, dont on fait un vin extrêmement capiteux et coloré, ce raisin est nommé «châhâni», c'est-à-dire royal ^ la deuxième, «askéri», donne des grappes plus petites que la précédente, les grains sont de grosseur ordinaire, très sucrés, juteux, et l'enveloppe en est si mince qu'il est difficile de les détacher lorsqu'ils sont un peu miirs; les pépins sont presque invisibles; c'est surtout un raisin de table très apprécié des Persans; on en fait un vin blanc très capiteux et de bonne qualité. — Nous avons une troisième espèce de vigne, celle-là produit d'énormes grappes, dont les grains sont longs de 4 à 5 centimètres: on la nomme «riche baba» (barbe de vieux) dans le sud de la Perse et » guélin harmaghi» (doigt de mariée) dans le nord. Les personnes pauvres en font leur principale nour- riture, car on ne fait pas de vin avec ce raisin, qui manque de jus et de fondant. « J'ai apporté en France quelques bouteilles de vin de Tauris fabriqué par moi, je suis donc siîr qu'il n'y a aucun ingrédient étran- ger dedans; je pense que c'est un vin qu'il serait utile de faire connaître parce qu'il peut offrir des ressources pour la con- sommation. Je me propose aussi d'envoyer des boutures des prin- cipales espèces de vignes de Perse, à Trébizonde; je m'entendrai avec quelqu'un qui les mettra dans des pots, les fera raciner et les enverra ensuite en France ; il est grandement à désirer que la cul- ture des vignes persanes soit répandue dans nos pays. « Le phylloxéra n'a pas encore pénétré en Perse, je crois que cela tient à une chose capitale, c'est que là-bâs"les vignes sont" plan- tées dans des sillons profonds d'un mètre et demi à deux mètres; — 232 — on les arrose en hiver et au printemps, au moyen d'eau courante qui baigne les racines et les ceps pendant un jour ou deux chaque fois. En été, on procède au même arrosage, seulement une fois par semaine, car il ne pleut plus pendant les mois de juin, juillet, août et septembre dans le sud et le centre de la Perse; dans le nord, il -j a quelquefois des orages au commencement de l'été, l'eau est donc fort rare dans cette contrée. « Il est difficile, dans ces conditions, que les insectes qui s'atta- quent, en général, aux racines des vignes, ne soient pas noyés. Le plant de la vigne est exposé ordinairement sur le côté sud du talus dont je viens de parler; quoiqu'il fasse très chaud dans ce pays-là, les Persans croient que cette exposition donne une meil- leure qualité de raisin. Amélioration de la culture de l'Asperge par des semis en place et en pleine terre, méthode la plus simple, la moins coûteuse et la plus productive (I). 1" ANNÉE Vers la première quinzaine de mars, choisir un terrain fertile et léger, bien exposé, y creuser des rayons de 50 centimètres de large sur 10 de profondeur, en déposer la terre de chaque côté pour former des à-dos; de cette manière, les rayons auront une profondeur de 20 centimètres. La distance des rayons entre eux doit être de un mètre du milieu de l'un à l'autre. Du 15 mars au 15 avril, former dans le fonds de ces rayons de petits monticules de terre végétale en forme de taupinières à un mètre les uns des autres, les écarter avec la main pour y déposer 3 graines en pied de pot, que l'on recouvre de O^OS c. de terre. A partir de l'ense- mencement, arracher soigneusement les herbes, et vers la fin de juillet ou août, quand les pousses atteindront 10 centimètres de hauteur, il sera temps d'arracher les deux plus faibles, faire ensuite un premier binage et déclarer une guerre acharnée à toute herbe étrangère qui deviendrait une redoutable ennemie pour ces jeunes pousses. — Vers le mois de novembre, couvrir les rayons d'un bout à l'autre de 2 centimètres de fumier de cheval et laisser passer ainsi l'hiver. 2°" ANNÉE Vers la seconde quinzaine de février, faire un léger binage, dé- poser dans les rayons 5 centimètres de fumier de cheval bien (I) Extrait du Journal de la Société d'horticulture du eanton de Yaud (Suisse). — 233 — consommé, le recouvrir de 5 centimètres de terre végétale ou sable de route, mettre de bons piquets à chaque bout des rayons, que l'on enfoncera bien solidement en terre et auxquels on attachera un fil de fer galvanisé n" 12, à la hauteur de 50 à 80 centimètres, ce qui permettra de pouvoir y fixer les tiges d'asperges que les grands vents pourraient déchausser. Au commencement de novembre, couper les turions d'asperges à 15 centimètres du sol, enlever les fils de fer, les rouler et les conserver pour les remettre en place au prochain été. S"" ANNÉE. — PREMIÈRE CUEILLETTE. Vers la seconde quinzaine de février, tirer les vieux turions coupés en novembre précédent, biner et arracher les herbes, vider les rayons jusque sur les pieds d'asperges, déposer dans ces rayons 5 centimètres de fumier et 5 centimètres de terre végétale ou sable de route, les combler au niveau du sol, et à chaque pied d'asperge former de petites buttes de terre ou de sable de route, hautes de 10 centimètres. — Lorsque les asperges auront dépassé les dites buttes de 3 centimètres, écarter un peu la terre et les récolter ; on se sert pour cette opération d'un oulil appelé gouge avec manche, que l'on trouve chez M. Richard, coutelier, rue des Changes, à Chartres. La cueillette des asperges se fait du moment où elles paraissent jusqu'au 20 juin, époque à laquelle il faudra la cesser pour ne pas altérer le plant; laisser ensuite les pousses se développer librement, remettre les fils de fer pour y fixer les tiges au fur et à mesure de leur pousse. Au commencement de novembre de cette troisième année, comme pour les suivantes, couper les turions à 15 centimètres du sol, enlever les fils de fer, les rouler et les conserver pour les remettre en place au prochain été. Telle est la méthode que j'ai l'honneur de proposer à tous les horticulteurs et amateurs. Les plantations d'asperges faites par semis, dans les conditions ci-dessus mentionnées, seront de beau- coup préférables aux plantations par griffes, l'asperge n'aimant pas à être transplantée. De plus, considérant que la durée de ces semis peut être d'une vingtaine d'années, il est donc de tout intérêt d'essayer cette méthode dont j'ai fait l'heureuse expérience. Charpentier , Amateur, à Chartres. — 234 ^ L'art d'avoir de gros fruits. ■ Ce que nous dirons s'applique aux poires, pommes, aux melons, aux courges, c'est-à-dire à tous les fruits charnus en général. Si on observe ces organes dès leur naissance, on remarque qu'ils occupent tous une position invariable : ils sont dressés ; des pédon- cules rigides les tiennent élevés au-dessus d'eux. Mais les fruits grossissent peti à peu ; ils augmentent en poids dans la même pro- portion qu'ils ont augmenté en volume, et leurs pédoncules trop faibles ne pouvant les supporter, s'inclinent, deviennent pendants, de dressés qu'ils étaient. Cette position pendante est une des grandes raisons pour laquelle le grossissement des fruits est tout d'un coup entravé. La sève arrive moins abondante et avec plus de difficulté; alors la poire, la courge, mise à la diète, cesse de prendre de l'em- bonpoint. Or, c'est par un moyen artificiel, en maintenant dressés tous les fruits, quels qu'ils soient, qu'on arrive à leur faire atteindre le maximum de leur volume. Il y aurait avantage aussi à ce que, non seulement le pédoncule, mais encore la branche qui le porte fut dressée, qu'elle occupât, par conséquent, une position ascendante. Dans ce cas, plus le fruit serait voisin de l'extrémité de cette branche et plus il aurait chance de grossir, à cause de l'afflux continuel de sève qu'il y a toujours aux extrémités verticales des parties aériennes d'une plante. L'année dernière, un de nos plus déhcats amateurs d'horticul- ture avait, sur une couche, près d'un mur, garni de treillage un pied de courge lurban, variété dont les fruits atteignent en moyenne de 5 à 6 kilogrammes. Jusque-là, M. X... avait cultivé les fleurs ; cette fois, il voulut bien servir la déesse des légumes, une gaillarde peu difficile, dit-on, que je me figure forte, joufflue et bien portante. Le potiron planté, on le soigna beaucoup ; mais une de ses bran- ches ne s'avisa-t-elle pas de s'égarer sur le treillage du mur. Elle monta, et grâce aux liens dont on la soutint, elle put fleurir là-haut, au diable, à deux mètres du sol (1). La fleur noua : on avait rogné la tige à une feuille au-dessus-d'elle. Le fruit développé devint si pesant qu'il fallut lui donner un support ; une sorte de console fut installée au-dessous de lui. La courge, bien disposée sur cet appui et attachée solidement au treillage, pouvait désormais grossir ; c'est (1) Ce potiron, en pleine floraison au 1" juillet, fut récolté le 22 août. De la flo- raison à la maturité complète, il s'est doue écoulé sept semaines. — 335 — ce -dont elle s'acquitta avec une certaine ampleur, car au mois de septembre, quand on la cueillit, elle pesait quarante livres. Quarante livres, bon Dieu ! qu'aurait dit Garo, si au lieu d'un gland il avait reçu cela sur le nez i [BiiUclin de la Sociilé. d' liorlicullure de Coiiipiê"sant au violet. Thé à bois sarmenteux Waliham Climbing n" 2, issu des Gloires de Dijon, fleur grande, très pleine, coloris rouge crdmo'si cla r. Par M. F. Gautit-r, mécanijien, rue Denfert-Rocherean, 65, Lyon, des échantillons de grillage a maille en fil de fer, pour clôture, p )UVint s'éta- blir en mhille de grandeur variable, une note da prix a^corapugne les échantillons, et ils sont très modérés. Plusieurs membres des Commissions des apports étant absents, sont nom- més pour juger les proJuits déposés sur le bureau. Florticalture : MM. Du- rand, Cousançnt, GuiUauoje ; roses: Duch ■(, Gorret, Laroche, C. Jacquier fils ; culture maraîchère: J. Jacquier, Verne et Pelletier. Les propositions des Commissions, ainsi f;ue la demande d'inscription au procès-verbal des objets non primés, misis aux voix, sont adop'ées à l'una- nimité. M. Bernoux, photographe, rue des Archers, 2, Lyon, présente une photo- graphie artistument exécutée d'un rosier Aimé Vibert grimpant, garnissant une superficie de 180 mètres. Ce roder planté il y a huit ans par M. Duoliet. montée des Roches (Ecully) est chargé de lieuis. M. Guillot tils présente au nom de M. Pier'reOger, de Caen, quelques b)îii-s d'un mastic nommé cire du rosiérisle. Ces bidies sont remises à MM.Pi'aval, Goiret, Darjud, Deville, qui après expériences voudront bien co amuiiiiiuer leur résultat à une prochaine séance. L'assemblée procède ensuite à la norainat'on des membres dijury pour l'exposition de septembre et décide que le dernier délai pour l'alini-sion à prendre part aux concours spéninux et récompensas aux anciens serviteurs est fixé pour les demandes au 20 juillet. La séance est levée à 4 heures 1/2. L-i Secrétaire-Adjoint . J. Nicolas. L'architecte paysagiste Théorie et pratiqua de la création et dé ',oratioa de» parcs et j ardins (1). Les ouvrages spéciatix publiés sur « l'Art des jardins » ne sont pas rares dans les bibliothèques. On en trouve de tous les formats et d'épaisseur variable. Depuis la modeste brochure imprimée sur (1) L'Architecte paysagiste, théorie et pratique de la création et décoration des Parcs et jardina, suivi d'un cours d'aquarelle en quatre leçons, etc., par Armand Pean, architecte paysagiste. Un fort volume illustré de nombreuses gravures. Paris, A. Goin, éditeur, 62, rue des Ecoles. — 34(5 — papier à chandelle jusqu'au grand in-folio, édité avec un luxe qui fait honneur à la corporation des imprimeurs typographes. Mais il s'en faut que le sujet soit épuisé. Quelques-uns des ouvrages en question sont de purs livres de bibliophiles, à relier en chagrin sans rogner les marges ni couper les feuillets ; livres à serrer pré- cieusement dans un meuble. Léa Jardins. — Propriété créée par H. de Balzac. Si par hasard on les ouvre, c'est pour en admirer les illustrations. Leur lecture, quelquefois très attrayante, apprend de belles anec- dotes, fait connaître des documents curieux ou rares sur l'histoire des jardins, le tout habituellement présenté en style pompeux et redondant, mais eu fait « d'Art des jardins » il y en a aussi peu que possible. — 347 — Ce qu'on peut reprocher à la plupart des auteurs qui ont écrit sur « l'Art des jardins » , c'est d'avoir sacrifié la partie principale, la partie technique, celle qui sert à quelque chose, avec laquelle on peut réellement apprendre à créer un jardin, c'est d'avoir, dis-je, sacrifiée la meilleure partie de l'ouvrage au plaisir de faire preuve Propriété de M. Tisserant à Clermont (Oise), — Avant-projet. d'érudition historique ou de pasticher les descriptions de Rousseau, de Bernardin de St-Pierre, de Chateaubriant, etc., sur « les beautés de la nature » les paysages, les sites champêtres, les val- lons ombreux, les ruisseaux qui murmurent, les lacs paisibles, les sombres forêts et autres guitares pareilles. Projet défiaitif. — Jardin exécuté en 1877, chez M. A. Tisserant, à Clermont (Oise). Soyons juste. Tous les livres qui traitent du tracé des jardins, r.e sont heureusement pas calqués sur le même plan, et on en pourrait citer plusieurs dont les auteurs ont bien voulu se souvenir, vers le milieu du volume, quelques-uns à la fin, qu'ils avaient autre chose à faire que de rééditer les vieilles histoires des Parcs célèbres. — 348 — M. Armand Péan, l'auteur du livre que nous allons examiner a heureusement rompu avec la tradition et n'a pas calqué son ouvrago sur les précédenis. Il a parfaitement compris que si quelques pages d'histoire n'étaient pas déplacées dans un ouvrage technique, c'était à la condition expresse qu'elles fussent courtes. L'histoire, c'est le côté accessoire du sujet ; on est mal inspiré à lui donner un déve- loppement excessif. Nous féhcitons donc bien sincèrement l'auteur d'avoir eu la force de résister à la tentation de se montrer érudit, tentation dans la- quelle sont tombés beaucoup de ses prédécesseurs. M. A. Péan a non seulement écrit un excellent livre, mais il a ouvert une voie. Il a publié un vrai manuel; praticien, il a écrit en praticien, simplement et clairement. Son livre s'adresse tout particulièrement, dit-il, aux débutants qui trouveront dans cet ouvrage la solution pratique des difficultés qu'ils rencontrent sou- vent dès leurs premiers pas dans la carrière. M, Péan est trop modeste, son livre s'adresse non seulement aux débutants, mais je suis persuadé que plus d'un praticien consommé y trouvera quel- que chose à apprendre et en fera son profit. Du reste, tous les traités techniques sont d'excellents aides-mémoire que les maîtres, les auteurs mêmes, ont souvent besoin de consulter. Le livre de M. Péan est divisé en trois parties et chaque partie en plusieurs chapitres. Les chapitres sont eux-mêmes subdivisés en plusieurs paragraphes. La première partie qui est très courte est consacrée à l'histoire des jardins : jardins de l'antiquité, de la Renaissance, architecturaux, paysagers, etc. Le chapitre premier de la- deuxième partie contient la théorie sur l'ensemble qui comprend les paragraphes suivants : Du plan ; de la perspective ; du style ; lointains et vues ; règles à observer (classification des allées, allée de ceinture, intermédiaire, de détail, carrefours et bifurcations; massifs, pelouses, etc.); l'eau dans une propriété d'agrément, rochers, etc. Le même chapitre enseigne l'art d'esquisser un plan: plan minute, manière d'ébaucher un plan, orientation d'un plan, etc. Le chapitre II contient plusieurs études de la configuration de quelques terrains : terrains anguleux, rectangulaires, de formes variées. Le chapitre III traite de l'architecture pittoresque : cabanes et chalets, kiosques, berceaux, ponts, rochers, grottes, serres, oran- gerie, murs, grilles, barrières, etc. La troisième partie de l'ouvrage, la plus importante, est consa- crée à la pratique : Etude du sol, du tracé, de l'application des profils, gros terrassements, défonces, empierrements, bordures, transports, canalisation, etc. — 349 — H) s" \ \ S V N S \ \ \ \ \ \ \ V \ \ V \ \ V \ \ V \ V \ V, \ K. V. y V s V •> V V s s V M ^ r -f V « a- _c c f- Parc de la Ville de Neyer». — 350 — Il serait trop long d'énumérer toutes les questions que l'auteur a traitées; nous préférons renvoyer le lecteur que la question inté- resse à l'ouvrage lui-même, persuadé qu'il nous saura gré de lui avoir donné ce conseil. Si j'ajoute que l'ouvrage contient 130 gravures se rapportant aux sujets traités, gravures dont nous donnons plusieurs spécimens, il ne nous restera plus qu'à remercier l'auteur d'avoir bien voulu nous donner l'occasion d'apprécier un des meilleurs livres qui aient été écrits sur l'art de l'architecte paysagiste. V. V.-M. Les Guêpes et les Frelons (1). MOYENS DE LES DETRUIRE. Les guêpes, que tout le monde connaît, que chacun cherche à éviter et qu'il ne faut pas confondre avec les abeilles, sont des insectes de couleur noire ou brune mélangée de jaune, toujours disposés à attaquer, même quand on ne les taquine pas, dont le dard est fort dangereux et la voracité insatiable. Les guêpes appartiennent à l'ordre des hyménoptères, elles présentent trois sortes d'individus : les mâles, qui n'ont pas d'ai- guillon, les femelles et les ouvrières, qui ont un aiguillon. Dans nos jardins, on rencontre surtout deux espèces du genre guêpe : d'abord le frelon ou grosse guêpe {vesna crabo'), dont la piqûre est extrêmement douloureuse et dangereuse, et ensuite la guêpe (yespa indgaris) commune, qui est beaucoup plus répandue. Ces hyménoptères vivent en sociétés plus ou moins nombreuses; leur nid est toujours à l'abri de l'air, soit à terre, soit dans quelque creux d'arbre. La matière dont il est construit est formé par le vieux bois que les femelles et les ouvrières coupent et mâchent jusqu'à le réduire à la consistance d'une pâte analogue au carton. En Amérique, dans les environs de Cayenne, il existe une espèce de guêpes dont le nid est fait en véritable carton aussi dur, aussi solide que celui qu'emploient actuellement les relieurs ; la guêpe de ce pays va chercher au bord des marais, des ruisseaux, les fibres ligneuses et les racines qui, après avoir été préalablement séchées au soleil, ont ensuite séjourné quelque temps dans l'eau, l'insecte recueille par petites parties ce produit de fabrication plus ou moins désagrégé, coupe avec ses mandibules des fragments quelquefois aussi gros qu'elle-même ; elle les rend semblables au chanvre roui et en les humectant de sa salive visqueuse, elle réunit les parties les unes aux autres et en forme une sorte de pâte ressemblant à du (1) La France agricole. — 351 — papier mâche. Toutes les ouvrières travaillant ensemble arrivent rapidement à un résultat surprenant, et c'est avec cette substance qu'elles construisent leurs nids de carton. M. Ramé affirme que les nids des guêpes de notre pays sont généralement faits en papier parfaitement collé et imperméable qui, étant satiné, pourrait très bien recevoir l'écriture ; selon cet auteur, la seule différence que l'on puisse signaler, c'est que le papier fabriqué par la main de l'homme est blanchi et que celui des guêpes ne l'est pas. Les cellules des nids de guêpes ne contiennent pas de provi- sions comme celles des abeilles; elles servent simplement de loge- mentaux œufs, aux larves et aux nymphes; les larves sont nour- ries journellement par les ouvrières à l'aide des sucs élaborés des fruits et des insectes qu'elles dévorent. Le< lemeHes qui ont échappé aux rigueurs de V hiver commencenl la société, et c'est là un fait impor- tant sur lequel nous tenons à insister; les premiers œufs pondus ne donnent toujours que des ouvrières, qui dès leur naissance s'em- pressent d'aider la mère à agrandir la demeure commune; la seconr'e ponte, la troisième et ainsi de suite, donnent toujours des ouvrières, de sorte que l'incubation des larves durant huit jours, leur état de nymphe un temps égal, permettent deux couvées par mois. Ce n'est habituellement qu'à la fin de l'été, vers le mois d'oc- tobre, que commencent à paraître les jeunes mâles et les jeunes femelles. Quand arrivent les froids de l'hiver, les ouvrières arra- chent des cellules et mettent à mort toutes les larves et les nymphes qui s'y trouvent; elles-mêmes périssent avec les mâles, et il n'é- chappe que quelques femelles fécondées qui sont destinées à renou- veler la société au printemps suivant : c'est pour cela qu'au prin- temps et en été les guêpes sont si rares. La nature, en portant ces insectes à se détruire eux-mêmes, nous a rendu un grand service; car ce sont des déprédateurs impitoyables et dangereux que les horticulteurs ont grandement raison de placer au premier rang de leurs ennemis, et leur nombre est des plus considérables. Ainsi, on a calculé que quelques sociétés sont quelquefois, à la fin de l'au- tomne, composées de douze à quinze mille individus! Les entomologistes et les arboriculteurs sont complètement divi- sés sur la question de savoir si les guêpes entament ou non la peau des fruits; mais tous s'accordent à reconnaître combien ces insectes sont éminemment nuisibles; il faut donc s'appliquer à les détruire par tous les moyens possibles. Du reste, il est facile d'y arriver, et, si l'on voulait s'entendre, en fort peu de temps l'espèce dispa- raîtrait, ou du moins diminuerait beaucoup. Ainsi, on prétend qu'à Thomery, près Fontainebleau, là où le raisin de table est si beau et si estimé, les guêpes sont à peu près inconnues, grâce à la — 352 — guerre que leur font les gardes champêtres et les enfants payés pour cela; sans doute ils détruisent tous les nids, mais ce n'est pas tout, et il est un autre moyen qu'ils employent toujours et que nous tenons essentiellement à propager (c'est même dans ce but que nous faisons paraître cet article). Il ne faut pas attendre la multiplication des guêpes pour détruire leurs nids; il faut, au printemps, chasser au filet et écraser les mères guêpes que l'on rencontre, qui ont seules passé l'hiver et qui doivent pondre les colonies nouvelles, si funestes, si nombreuses en automne. Rappe- lons-nous qu'en tuant une seule guêpe en avril ou mai, cela revient au même que si nous exterminions plusieurs milliers de ces insectes quelques mois plus tard. Faisons-leur donc une chasse acharnée, et souvenons-nous qu'à cette époque de l'année c'est surtout sur les fleurs des arbres fruitiers qu'on les trouve et qu'elles butinent par- ticulièrement sur les inflorescences de toutes les variétés de gro- seilliers, d' h. r. — M. Tabar. hortiîulleur à Sarcelles (Seiaeet-Oise) a obtenu de semis un Pelargoriium zonale à fleur double qui pi'ésente un cas de dimorphisme intéressant. Celle variéti^ a des fleurs rouge fiu vif sur une inflorescence et sur d'autres des fleurs à peine rosées et légèrement lignées de rouge. — M. Lavallée a présenté sur le bureau de la Société nitionale d'horti- culture le? arbustes suivints: 1° Exochorda Korolkoivi (sorte de Spiien), e.opèce nouvelle qui a été découverte, en 1878, par le général Koroikow ; 2° Rosa chlorocarpa, rosier de la section des Pimprdnelles, à fleurs colorées en rose tendre, parfois réticulées de b'anc. — M. Gaetano Cantoni . directeur de l'Esole d'agriculture de Milan, signale une nouvelle maladie des mûriers et des pêchers et qui sévit dans plusieurs communes de la vallée du Lambro. Cette maladie occasionnée par un insecte du groupe des Kermès se manifeste par l'apparition d'un duvet blanc qui recouvre presque complètement le? rameaux da daux et da trois ans. — M. H. Vilmorin signale à nouveau une observation qui a déjà été faite sur la rouille du blé. Cette année les espèces américaines de blé, surtout celles provenant de l'Amériqu? du Nord, sont attaquées par la rouille d'une façon générale, tandis que les espèces européennes sont à peine atteintes. — Le tribunal de Saint-Quentin a rendu, h 24 juin, son jugement dans le procès correctionnel intenté par M. Fauveraaux au Journal de Saint-Quentin et à M. Vivien, le chimiste bien connu, pour les appréciations publiées au sujet du fameux engrais saccharogénial dont nos lejtaurs n'ont pas perdu le souvenir. M. Fauvereaux a été débouté de sa plainte, condamné à 1 franc da dummages-intérêts (somme demandée par M. Vivien), aux dépens du procès et à l'inseition du jugement dans huit journauï. M. Vivian a donc gagné complètement sa cause, qui était celle de la science agricole. — M. Courantin, membre de la Société d'horticulture de la Charente, vient d'obtenir un Cyclamen persicum à fleur double. L'an dernier l'obtention de pareilles plantes a été signalée dans plusieurs tndrjits, notamment à Rouen. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Ljon — Impr. du Salui Public. — Hellon, 33, rue de la Ki'i'Ubliquc, 33. 1886 AOUT N» 15 tfOnAAMMMMntfWMW^^MAtfttftM "VIS L'Association Plorticole Lyonnaise a riionneur d'informer les personnes qui désirent prendre part à l'Exposition d'iiorticulture et de viticulture, ainsi que des objets d'art ou d'industrie s'y ratta- chant, qu'elles trouveront des Prog-rammes chez M. J. JacQUiER, trésorier de la Société, 8, quai des Céleslins. L'Exposition se tiendra à Lyon, sur le Cours du Midi, à Perrache, du 9 au 13 septembre prochain. — Nous rappelons aux Exposants que les demandes relatives à l'exposition des objets d'art ou d'industrie de grande dimension, tels que kiosques, chalets, serres, barrières, etc., devront être parvenues au Secrétariat avant le 25 août courant. Les autres demandes seront reçues jusqu'au 1" septembre. — Le Secrétaire général de l'Association prie instamment ceux de ses collègues qui ont le dessein de prendre part à l'exposition de ne pas attendre au dernier moment pour se faire inscrire. En cédant à cette prière ils faciliteront singulièrement l'organisation de l'Exposition. CHRONIQUE Terre de bruyère. — On se fait généralement, en horticulture, beaucoup d'illusions sur la fertilité de la terre de bruyère. Parce que cette substance est indispensable au développement de quel- ques espèces, on en conclut souvent qu'elle doit convenir à toutes les espèces. Cette conclusion constitue, à mon avis, une déplorable erreur de culture, qui aide singulièrement à vider la poche des jardiniers. Cette excellente réputation de la terre de bruyère court les rues, et on rencontre de très braves gens, d'honnêtes bourgeois, ama- teurs de Flore et Pomone, qui ne se gênent pas pour affirmer, l'ayant entendu dire aux gens du métier, que l'absence de terre de bruyère dans un compost est la cause directe, principale, unique, qui empêche la germination des graines, celle qui paralyse l'émis- — 354 — sion des racines chez les boutures et, s'ils osaient, ils ajouteraient : celle qui cause la mort de plantes très robustes. Jean-Claude, brave garçon, un peu naïf, vint nie trouver un jour, portant un petit sac sous le bras, pour que je le lui emplisse de terre de bruyère, — J'ai semé, me dit-il, des Pétunias sur ma fenêtre, qui ne veulent pas germer. — Et tu penses que la terre de bruyère les fera germer ? — J'en suis sûr, la fruitière d'en bas me l'a dit. — Ah ! Et d'où le sait-elle, la fruitière ? — Elle le tient d'un jardinier qui cherche la rose bleue et espère la trouver. Vous comprenez, amis lecteurs, que devant les autorités réunies d'une fruitière et d'un jardinier qui espère trouver la rose bleue, il ne me restait plus qu'à remplir le petit sac. — Va, Jean- Claude, lui dis-je, va semer tes Pétunias mainte- nant; mais n'oublie pas de faire ton semis en jeune lune ; évite un vendredi et surtout le 13; va, Jean-Claude, mon ami, va semer tes Pétunias. J'eus un remords quand il fut parti, je le rappelais : — Surtout sème clair, recouvre très peu les graines et tient frais. A quelque temps de là, je le rencontrais; il était rayonnant : ses Pétunias étaient superbes. Une terre si noire! une terre si douce! me dit-il, rien ne pouvait y résister. Les jardiniers, je parle de quelques-uns seulement, ne sauraient justifier autrement que Jean-Claude , l'emploi de la terre de bruyère dans certaines culture*. Ils la trouvent douce, noire ou chocolat, et si celui qui a fait leur éducation horticole n'espère pas trouver la rose bleue, cela ne change rien à leur raisonnement. Ne leur demandez pas d'explication plausible, convaincante, car ils vous répondraient comme Jean-Claude : Elle est si douce ! elle est si noire! heureux s'ils n'ajoutent pas : Elle est si bonne! elle coûte .«■ citer! Douce, noire, bonne et chère; que diable voulez-vous répondre à cela? C'est la tarte à la crème. Terre de bruyère, c'est comme jambon de Mayence, moutarde de Dijon, artichauts de Laon, drap d'Elbeuf et bonbons à la vanille. Il faut en rabattre, cependant, et je suis d'avis que beaucoup de mes confrères feraient bien de mettre une sourdine à leur enthousiasme pour cette subs- tance. Nous pubhons plus loin, à ce propos, une petite note malheu- reusement fort incomplète, dans le but d'attirer l'attention des horticulteurs sur ce sujet, qui demande à être étudié d'une manière toute spécale. — 355 — Tavelure des Poires. — On signale de plusieurs côtés l'emploi du pol^'sulfure de potassium pour combattre la tavelure des poires. Cette tavelure, produite par un champignon parasite, arrête le développement des fruits, qui se gercent, se crevassent et ne par- viennent pas à maturité. M. Vigan, du Havre, emploie le sulfure de potassium à la dose de 25 à 30 grammes par litre d'eau. Il asperge, avec cette solu- tion, les arbres qui sont attaqués par la tavelure. Par l'application en temps opportun de cette substance ainsi diluée, le champignon meurt rapidement et la peau du fruit répare bien vite sa substance un instant frappée d'atonie. On conseille également l'emploi de la même substance pour combattre l'oïdium. On trouve le sulfure de potassium chez tous les droguistes. Il sert à préparer les bains de Barège artificiels. On peut, au besoin, préparer le polysulfure de potassium en faisant bouillir de la potasse avec un excès de soufre. Ou bien encore en fondant ensemble un mélange de lissieux sec (carbonate de potasse), de soufre et de charbon. Le polysulfure de potassium est composé de soufre (67,16) et de potassium (32,84). Il est très soluble dans l'eau. C'est un sel difficile à conserver pur. Fil de plomb pour greffage. — M. Abel Myard, amateur àChâlon, a décidément l'esprit inventif. Après avoir imaginé le pot à double fond, qui peut rendre de grands services, il produit un instrument « à fabriquer les bouquets » . Aujourd'hui, il signale le fd de plomb comme pouvant remplacer la laine dans le gi'otïage des rosiers. Je crois que le procédé en question n'entrera pas dans le domaine de la pratique habituelle. Le plomb est trop lourd et trop cher. La laine, on en emploie les rognures. A défaut de laine, le raphia est excellent. A défaut de raphia on peut employer les feuilles de massette, de rubanier, de joncs, etc. Mais il est toujours bon de savoir qu'un métal peut remplacer une matière textile dans la greffe des rosiers. Bouturage des espèces dures à s'enraciner. — U American agrirul- turisi recommande un procédé de bouturage bien connu, mais qui fi'est cependant pas très fréquemment employé. J'en ai fait usage dans plusieurs cas difficiles et je m'en suis bien trouvé. Ce procédé consiste à casser le rameau de la bouture de manière à no pas le détacher complètement de la plante-mère. Soutenus seulement par un lambeau d'écorce et quelques fibres ligneuses, les rameaux ainsi cassés ne tardent pas à émettre un bourrelet. Quand ce bourrelet — 356 — est obtenu, on détache complètement le rameau-bouture qu'on traite comme une simple bouture. Je ne conseille l'emploi de ce mode de bouturage que pour les plantes difficiles à la reprise. Un autre système à employer dans les mômes cas, consiste à faire d'abord sur le rameau à bouturer une incision longitudinale, assez profonde, analogue à celle qu'on pratique dans les marcot- tages. On glisse entre les parties incisées une feuille de papier, un lien de laine ou de raphia, ou de toute autre substance inerte qui empêche les parties incisées de se ressouder et de se briser. Au bout de quelques jours, il se produit un bourrelet à l'endroit incisé. On détache alors la bouture du rameau et on la traite comme à l'ordinaire. On peut encore beaucoup plus simplement obtenir un excellent résidiat en pratiquant une ligature solide avec un fil de fer de très petit calibre sur les rameaux à bouturer. Quand la partie supérieure du rameau ainsi ligaturée est plus grosse que la partie inférieure et que les feuilles commencent à prendre une teinte blonde, on coupe le susdit rameau au-dessous de la ligature et on le plante comme s'il n'avait pas été hgaturé. Comice agricole de Lyon. — Le Comice agricole de Ly(>n vient de publier le programme du Concours qui aura lieu le dimanche 22 courant à Neuville-sur-Saùne. Cette réunion annuelle paraît devoir être très intéressante. Le Comice y distribuera de nom- breuses primes. Pour terminer la fête un repas commun réunira tous les membres de Comice. Les membres du bureau du Comice sont MM. H. Chassaignon, président, Mas, J., vice-président, Joannard, trésorier, E. Bourgeois, secrétaire général. Baron, se- crétaire archiviste, Fayolle G., Gonin E., Jacquemin J., Ri- voire M., conseillers. Conservation des prunes. — Je trouve dans le Jardinier suisse^ un procédé qu'il signale pour conserver les prunes fraîches, notam- ment les Reine-Claude, pendant deux ou trois im'-'^. « On les cueille un peu avant la maturité et après les avoir exposées un peu à l'air et qu'elles sont bien sèches, on les enveloppe avec un papier doux et fin, qu'on nomme vulgairement papier de soie, et on les met dans un endroit fermé à l'abri de l'humidité, un tiroir, une caisse, une armoire, etc. Lorsqu'on les retire dans le courant de l'automne, leur aspect est un peu défraîchie mais elles n'en sont pas moins sucrées et excellentes » . Le procédé est si aisé à mettre en pratique et colite si peu qu'il faudrait être absolument insensible à tout progrès pour ne pas l'essajer. — 357 — Fcgèlalion souterraine. — Un de mes amis cueille dans un journal habituellement sérieux, la phrase suivante extraite d'un article sur Vcxploilalion des mines à travers les âges : «Les savants qui ont retrouvé ce8 travaux abandonnés depuis plus de mille ans y ont pénétré par un puits vertical de 20 métras de profondaur. Après avoir débouché l'entrée d'une gali?rie latérale descendant en plan incliné, et dont la long-ueur était d'environ 80 mètres, ils arrivèrent à une excavation ayant de 40 à 50 mètres d'élévation, et dans laquelle les captifs -Assujettis au travail souterrain avaient fait un séjour prolongé ». a Tout le sol que le pas des galériens et des ar^ousins romains avait si souvent foulé était couvert de gazon du plus merveilleux aspect (!) où une flore gracieuse et délicate (!!'> avait prodigué ses merveilles loin de la lumière du jour (!!!) ». Eh ! mon Dieu, pourquoi pas ? On a bien prétendu que des pê- cheurs palermitains avaient, autrefois, en jetant leurs filets dans la baie de Girgenti, retiré deux savants en habits noirs qui se trou- vaient là depuis huit jours. L'un deux avait le visage couvert d'une production végétale de deux mètres de longueur très voisine de VUsnea barbata, mais qu'on dénomma plus tard Anlhropothricus sicu- lus. Et ces savants vivaient ! et les plantes aussi ! ! C'est comme le gazon à l'autre 1 ! ! Le pr^uplier du pont Royal. — Nous lisons dans un journal de Paris la note suivante : Tous les Parisiens ont remarqué le peuplier gigantesque, aux racines dénudées, qui s'élevait au Pont Royal, à droite de l'entrée de la rue du Bac, devant le café d'Orsay. C'était le plus beau des arbres qui ombrageaient jadis les deux rives du fleuve, et que la construction des quais avait épargnés. La nuit dernière, à trois heures et quart du matin, le peuplier, miné lentement par les eaux, s'est écroulé dans le fleuve avec des craquements sinistres, qui ont fait croire aux gens du quartier qu'une maison s'eflfrondrait. Aujourd'hui, le service des ponts et chaussées a lancé sur cet antique débris une armée de travailleurs qui cherchent à débar- rasser l'arche du pont de l'énorme obstacle. Une foule de curieux suivent l'opération du haut du pont Royal. Le peuplier va aller rejoindre, chez les marchands de bois les débris de la frégate qu'il ombragea si longtemps. L'arbre le plus vieux, sinon le plus grand, qui reste sur les rives de la Seine, dans la traversée de Paris, après celui qui vient de s'écrouler, est un vieux saule encastré auprès du pont Notre-Dame, non loin de la maison qu'habilJiit Abeilard, dont le séjour est rappelé par une plaque en marbre. V. V.-M. — 358 — Une machine à fabriquer les bouquets. Voici, dit le Courrier de Saône-el- Loire, une invention des plus simples et qui est appelée à rendre de grands services à l'industrie des tleuristes. Faire deux ou trois bouquets à la main, pour les personnes du métier, ce n'est qu'un jeu ; mais, par exemple, lorsqu'il s'agit d'en préparer un très grand nombre pour une noce, pour une soirée, pour une fête de saint dont le patronage est très répandu, les Jean, les Pierre, les Marie, etc., le jeu devient un travail des plus fatigants. Et il n'est pas rare de voir les fleuristes les plus experts avoir les bras éreintés et les mains coupées par la ficelle. Si, au contraire, vous avez devant vous une machine qui vous permette de faire votre bouquet aussi vite, sinon plus vite qu'à la main, sans fatigue et sans écorchure, il est certain que cette ma- chine sera vivement appréciée au jour des commandes nombreuses et pressées. C'est un problème que vient de résoudre un de nos compatriotes, qui est en même temps un de nos horticulteurs les plus distingués, M. Abel Myard. Nous avons vu hier fonctionner sa bouquetière mécanique pour laquelle, du reste, il a pris un brevet ; et nous avons été étonné du résultat obtenu, car le premier venu, doué d'un peu de goût, peut au bout de quelques minutes monter un bouquet avec autant de régularité dans la forme que la plus habile bouquetière. Voici en quelques lignes la description sommaire de l'instru- ment : Il se compose d'une petite tablette en bois ou en fonte, sur la- quelle sont disposées deux petites figes montantes en acier, d'une hauteur de 50 à 60 centimètres. Ces deux tiges présentent un écartement entre elles de 35 centimètres. Elles sont reliées à la partie supérieure par une tige de fer, qui donne à l'ensemble l'as- pect d'un portique de gymnastique en miniature. L'une des tiges montantes porte une grosse bobine, sur laquelle est enroulé le fil; l'autre est percée de trous à diverses hauteurs, daas lesquels passe une broche que l'on peut placer plus ou moins haut, suivant la hauteur à donner au bouquet. Cette tige est le pivot, l'axe même, autour duquel vont se ranger les fleurs; elle est mobile et présente à sa partie inférieure un petit pignon arrêté par un cliquet. Le fil de la bobine est rattaché à cette tige, et après avoir placé la fleur contre cette dernière, d'un simple mouvement des doigts elle tourne et la queue de la fleur est prise par le fil et fixée. Le 359 cliquet maintient la tension du fil, qui est aussi forte que l'on veut et empêche la tige mobile de revenir sur elle-même. Pour continuer le bomiuet, on n'a plus qu'à apporter chaque fleur, l'une après l'autre, auprès de sa voisine, en la fixant comme la première. La machine est posée sur uae table devant l'opérateur, qui a son bouquet vertical devant lui et les mains absolument libres. Pour varier la forme du bouquet, sur la tige supérieure glisse à volonté une autre petite tige verticale qui retient un ressort plat en acier, fixé au sommet de la tige d'axe. Ce ressort, qui prend toutes les courbes possibles, donne le gabarit du bouquet; avec son aide, vous pouvez donner à celui-ci la forme que vous voulez : ronde, pyramidale, ovoïde, etc. Une fois le bouquet terminé, vous enlevez la broche fixée au centre du bouquet, puis vous retirez simplement la tige d'axe, et le travail est fini. L'invention de M. Myard permet d'exécuter des bouquets de toutes les dimensions; en effet, les deux tiges étant espacées de 3.5 centimètres, on peut donner à son bouquet jusqu'à 70 centi- mètres de diamètre, ce qui dépasse les mesures ordinaires. Du reste, il suffirait d'écarter davantage les deux tiges mon- tantes dans un modèle spécial pour atteindre toutes les dimensions possibles. La bouquetière de M. Myard est, on peut le dire, une invention des plus utiles et des plus ingénieuses. Rapport sur rExposition de Dijon, 29 mai 1886. Le 29 mai dernier la Société d'horticulture de Dijon inaugurait l'exposition qu'elle avait organisée de concert avec le concours régional qui avait lieu dans cette ville du 29 mai au 6 juin. L'emplacement choisi était l'avenue du Parc à Dijon, déjà fort belle de son naturel. Cette avenue en ligne droite, au bout de laquelle on aperçoit une gerbe d'eau ainsi que ses rangées d'arbres multiples à droite et à gauche, rappelle en petit les belles avenues de Versailles. Une partie de la place et l'entrée de l'avenue en ques- tion avait été cédée à la Société d'horticulture pour y installer son exposition. Cet emplacement avait été confié aux soins de M. Franoy, ar- chitecte paysagiste à Dijon, qui, pour la circonstance, l'avait trans- formé en un jardin très coquet dans lequel rien n'avait été oublié : chaumière, rocaille, rivière, pont rustique etc. Tout en ménageant l'elïet décoratif de ce jardin, M. Franoy avait tenu à rendre l'accès — 360 — facile à tous les lots, ce qui est très agréable aux visiteurs et aux exposants. Le jury a décerné à M. Franoy deux médailles de vermeil, l'une pour ses travaux de jardin, l'autre, offert') par la ville de Dijon, pour chaumière et rocaille. Au fond du jardin, deux tentes étaient installées pour recevoir les plantes de serre et les bouquets. Si les abords extérieurs des lots installés dans le jardin étaient faciles, je n'en dirai pas autant de ceux installés dans les tentes susdites, qui étaient défectueuses comme éclairage et espace disponible. C'est une fâcheuse circonstance pour les produits qui avaient la malechance de s'y trouver, car ils étaient beaux et en très grand nombre. Le di- manche ilyavait une telle afHuence de visiteurs qu'une (ois engagé il fallait attendre son tour pour en sortir; prendre des notes, il ne fallait pas y songer. En entrant en fonction il a été remis à chacun des jurés un pro- gramme indiquant les récompenses qui étaient à la disposition du jury, ainsi qu'un petit cahier correspondant au programme, nous n'avions qu'à ajouter le n" d'ordre et la récompense à chaque lot. Cette façon de procéder est très expéditive. M. Henri Jacototfils prenait part à 28 concours, ce qui lui a valu le grand prix d'honneur; une médaille d'or pour le lot d'ensemble de plantes de serre, cinq de vermeils, pour Fougères exotiques, Orchidées, plantes à feuillages panachés, Azalées indiennes et Ro- siers; vingt et une d'argent et une de bronze pour différents lots. M. Stetfen-Blonde a obtenu, pour le lot d'ensemble de plantes de serre, la médaille d'or offerte par la ville de Dijon, trois mé- dailles de vermeil pour ses lots Bégonia rex, Caladium amazonium, plantes à mosaïque, ainsi que sept d'argent. Le concours de bouquets montés, coiffures de bal et garnitures était vivement disputé. M""-" Henry-Jacotot fils a obtenu le prix d'honneur, médaille d'or offerte par M. Lévèque, président de la société. M"'" Steffen-Blonde, vermeil grand module, offerte par M. le Ministre des finances. M""" Paul Olivier, vermeil grand module, offerte par M. Bau- din, secrétaire général de la Société. M'"" Hubert Pingeon, vermeil grand module, offerte par M. Jo- bert, vice-président de la Société. Tous ces lots méritaient des éloges. M. Viennot, pour son lot d'ensemble de rosiers fleuris a obtenu le prix d'honneur , médaille d'or offerte par M. le Ministre de l'agriculture, une d'argent pour vingt-cinq variétés de choix de — 361 — rosiers fleuris ; pour ses roses coupées : médaille de vermeil et un objet d'art offert par le président de la Commission d'organisation. Trois médailles vermeil pour arbres formés, plantes à feuilles persistantes et un lot de Conifères, ainsi qu'une médaille argent pour un lot de 20 plantes les mieux cultivées. M. Paul Olivier, pour son lot d'ensemble de rosiers fleuris, une médaille de vermeil ; pour roses coupées, argent ; lot d'ensemble de plantes de serre, argent 1'" classe; Pelargonium peltatum, ar- gent; Conifères, argent l'" classe et une de bronze pour des Iris. M. Loisier, pour les Conifères, a eu la médaille d'or; de même, pour lot d'ensemble de rosiers, médaille d'or ; pour arbres formés, médaille d'argent ; arbustes à feuilles persistantes, médaille d'ar- gent. M""" Hubert-Pingeon, pour lot d'ensemble de plantes de serre, une médaille de vermeil grand module offerte par la ville de Dijon. M. Gonot, pour le même lot que le précédent obtient une mé- daille d'argent de V classe. Les légumes étaient aussi en abondance. La Société d'horticul- ture de Dôle a obtenu pour lot d'ensemble un diplôme d'honneur. M. Perrot, jardinier au Castel, à Dijon, une médaille d'or. M. Gonot, jardinier chez M. Jobard, propriétaire à Dijon, mé- daille de vermeil. Une médaille de vermeil à M. Tisserand-NicoUe à Varennes-les- Ruffey pour ses asperges. De même, pour asperges une médaille d'argent de la ville de Dijon à M, Remondet, propriétaire à Sassenay (Saône-et-Loire), et enfin une d'argent à M. Bard à Marsanay-la-Cùte. Lyon, le 24 juillet 1886. F. GaULAIN. Jardins Japonais Ce qui m'a surtout frappé dans mes voyages en Europe, c'est la différence qui existe entre les jardins que j'y ai vus et ceux du Japon. Je pense que cette question peut vous intéresser, aussi je vous envoie ci-joint une petite aquarelle représentant le jardin d'un de nos Daïmios. Il y a au Japon deux sortes de jardins: les uns, jardins de bour- geois, ne contiennent que des fleurs et quelques arbres et arbustes qui croissent en liberté; les autres, jardins des princes, jardins où s'élèvent les temples, jardins publics des villes, sont des réductions de sites qu'on rencontre dans la nature. On y trouve toujours de l'eau, lacs, cascades, ruisseaux; mais jamais de jets d'eau; les ar- bres y sont taillés à chaque printemps, excepté ceux qui bornent — 362 — l'horizon, encore les taille-t-on quelquefois d'une manière parti- culière . Chez vous, il faut des années pour se créer un jardin ; chez nous deux mois suffisent. Nous allons trouver un grand dessinateur qui nous montre, non des plans comme ceux de vos jardiniers européens mais, des aquarelles analogues à celle-ci, représentant le jardin vu des fenêtres ou pour mieux dire des côtés ouverts de nos salons qui s'ouvrent comme vous savez, entièrement sur deux côtés et demi. On choisit, et unjardinier habile sous la surveillance du dessinateur vous crée votre jardin. La tâche lui est facile: car on trouve chez les arboriculteurs des arbres de toutes grandeurs et de toutes for- mes, pouvant se transplanter sans aucun danger. Au bout de quel- ques mois, comme je vous l'ai dit, le jardin est donc créé et son aspect général ne changera pas grâce aux tailles du printemps. L'horizon, comme vous le voyez, est borné par de grands arbres. A cet effet on mélange des arbres à feuilles persistantes et des ar- bres à feuilles caduques ; parmi ces derniers ont met beaucoup d'éra- bles du Japon, dont les feuilles prennent, les uns au printemps, les autres en automne, une teinte rouge qui se marie très bien au vert sombre des résineux. Ces espèces de piliers situés au-dessous des grands arbres sont des pieux supportant des treillis de bambou. On fait grimper autour de ces pieux des plantes de glycine qui s'enchevêtrent dans le treil- lage. Au printemps, lorsque les grappes de fleurs lilas retombent sous cette sorte de galerie de verdure et qu'elles sont balancées par le vent l'effet est fort joli. C'est à cette époque de l'année qu'on vient dîner ou prendre le thé en cet endroit. Ces grands arbres tortus sont des pins taillés et tordus à dessein par les jardiniers; cette longue branche qui s'avance supportée par un pieu sur les eaux du lac est très gracieuse. Sur quelques-uns de ces pins sont placées des plantes retom- bantes, ainsi que vous pouvez le voir sur celui qui s'avance au- dessus du pont. Ce pont est formé de deux demi-ponts de pierre dont les extrémités viennent se poser à côté l'une de l'autre sur une traverse maintenue par des pieux. Les trois petites constructions de granit qui chez nous rempla- cent les statues de vos jardins, sont destinées à contenir des lam- pes. On les nomme Yukimi-doro (littéralement lumière pour la neige), parce qu'on y allume des lampes quand on veut jouir des effets de neige pendant les belles nuits d'hiver. Elles ont encore leur utilité en été quand on reçoit, on allume les lampes des Yukimi- doro, quelque temps avant celles du salon; les insectes s'y portent et ne pénètrent pas dans le salon où on se tient 363 — < ». a. c" a o B — 364 — Les rivages du lac sont couverts de petites prairies de massifs d'azalées à fleurs rouges, de houx, d'ifs, de chênes verts et autres arbres à feuillage persistant. Comme vous le remarquerez, nous n'avons, dans ces sortes de jardins, d'autres fleurs que celle des arbres et des arbustes. Il y a sur les bords de l'eau, dans l'eau, mélangées aux massifs et le long de la cascade qui est à droite du croquis, des roches dont les formes, les couleurs sont toujours mélangées avec beaucoup d'art afin de produire à l'œil le plus bel effet possible. Le prix d'achat de ces roches gris violet, vert clair, et rouges blanches dé- passe toujours celui des arbres qui entrent dans la composition du jardin. Vous aurez, j'espère, une idée de ces sortes de jardins quand je vous aurai dit qu'ils sont séparés de la maison par un très large espace vide. Takasima. Note sur la Terre de Bruyère. Je ne sais plus qui a défini Y lioriicuUure de la manière suivante : » C'est à la fois une science, un art et un métier. » A coup sûr, c'était un horticulteur qui tenait à ennoblir sa pro- fession; car, si l'horticulture est une science, il faut avouer que c'est une science à l'état embryonnaire, une science qui en est encore à l'âge des couteaux en silex taillé. Et je le prouve : Il y a une substance qu'on appelle terre de bruyère, qui coûte fort' cher, qu'on use en grande quantité, et qu'on ne connaît pas. Cela paraît fort, mais c'est ainsi. De cette terre de bruyère, qui est indispensable à l'alimentation des plantes de quelques familles, il y en a presque autant de qua- lités que de pays de production : il y en a de bonne, de médiocre, de très bonne, de passable et de mauvaise. On en trouve en Bel- gique, dans l'Anjou, à Fontainebleau, à Meudon, à Vaugneray, à Pont-de-Vaux, et en général dans tous les pays granitiques. Ce qu'il y a de curieux, c'est que les qualités de chacune de ces terres sont diversement appréciées. Tel praticien trouve celle d'un lieu quelconque excellente, tandis que son voisin est loin d'en vanter la qualité. Ne demandez pas à ces praticiens sur quelle base scien- tifique ils s'appuient pour justifier leur préférence, car ils vous répondraient en chœur : « C'est mon opinion. » L'opinion de Pierre n'est pas celle de Paul, pas plus que celle de Jean-Jacques n'était celle d'Arouet. En fait d'opinion, il y en a presque autant que d'individus. Et, ce qu'il y a de curieux, c'est — 365 — qu'au fond celui qui n'estime pas beaucoup la terre que son voisin trouve excellente, a de bonnes raisons pour cela et prouverait au besoin par un raisonnement en règle, que lui seul apprécie exacte- ment la qualité de cette terre. 11 est vrai que l'autre, par une démonstration longuement motivée, réfuterait cette argumentation fantaisiste et prouverait à son tour comme deux et deux font trois, que son voisin est un âne bâté. Ce que je dis là est plus vrai qu'on ne pense. Les qualités variables des terres de bruyère proviennent de la diversité de leurs compositions chimiques et de leurs états physi- ques. Les différences d'appréciation de ces qualités par les praticiens ont pour cause, ou des cultures d'espèces différentes, ou pour les mêmes espèces, une façon différente de cultiver. Exemple : le camellia se plaît il mieux que le rhododendron dans une terre don- née? Cela fait dire au cultivateur des camellias que la terre qu'il emploie est bonne. Le cultivateur de rhododendrons répond qu'elle est exécrable. Ils ont raison tous les deux. Si par hasard deux praticiens cultivent la même espèce dans une terre pareille, il pourra encore se produire des opinions divergentes. La terre est-elle poreuse ? Celui qui arrose beaucoup obtiendra de bons résultats? celui qui arrose peu se plaindra amèrement. Ce sera l'inverse qui aura lieu si la terre est tourbeuse à l'excès... On peut classer toutes les terres en deux grandes catégories : les terres à base minérale et les terres à base organique. La terre de bruyère, la terre de saule, le terreau de feuilles, le terreau de fumier, la terre des marais, etc., etc , sont des terres à base organique, La terre de bruyère est formée par l'accumulation lente des dé- bris des végétaux, principalement ceux des bruyères, mousses et lichens. A ces débris composés de feuilles, rameaux et racines, viennent s'ajouter les poussières et les sables mouvants apportés par le vent ou entraînés par les eaux. Les débris organiques se décomposent, les uns très lentement, les autres plus ou moins vite et se transforment en humus. On ne trouve en abondance les terres de bruyère que dans les terrains sihceux ou argilo-siliceux. En général, leurs gisements caractérisent les sols les plus infertiles. Les terres de bruyères ont une composition chimique qui accuse toujours à peu près les mêmes éléments, mais en quantité très variable. Cette variation de composition influe nécessairement sur leurs propriétés physiques. 366 On ne possède pas encore une série d'analyses chimiques des diiférentes sortes de terre de bruyère, et cela est infiniment regret- table. Si ces analyses existaient, il serait facile de juger de la valeur de chacune d'elles et les cultivateurs pourraient, dans beau- coup de cas, fabriquer leurs compost d'une manière rationnelle, ce qui n'est guère possible actuellement. Cependant Payen a donné les résultats de l'analyse de la terre de bruyère de Meudon, dans laquelle il a trouvé : Sable siliceux, 62. Humus, 16, Débris végétaux, 20. Carbonate de chaux, 0,10. Matière soluble dans l'eau, 1 ,90. Si on examine les chitfres de cette analyse, la première chose qui frappe, c'est la quantité relaiivement considérable de sable qu'elle indique, tandis que l'humus n'est représenté que par un sixième du poids total. On est également étonné de voir le carbonate de chaux, subs- tance très importante, n'entrer dans la susdite composition que dans la proportion de un millième. A.vant d'étudier séparément, au poiat de vu^ chimique, les diffé- rents corps qui entrent dans la composition des terres de bruyère, il est bon de jeter un coup d'œil sur leurs propriétés physiques en général, car sauf pour une catégorie toute spéciale d'espèces, les terres de bruj'ère entrent surtout dans les cultures en mélange dans les compost, dont elles modifient la ténacité, le pouvoir hygro- métrique, la densité, etc. La terre de bruyère parfaitement sèche a une densité inférieure à l'eau et se laisse, dans cet état, difficilement mouiller. L'humus qui entre dans sa composition est au som.met de l'échelle des terres pour sa faculté d'imbibition. L'humus retient l'eau et ne la laisse évaporer que très lentement. Il possède également un pouvoir absorbant qui ne peut être comparé qu'à celui de la ma- gnésie carbonatée. Par sa couleur noire il possède au plus haut degré la faculté de fixer le calorique. Quand l'humus est imbibé d'eau il offre peu de résistance aux racines et les entoure exacte- ment ; par la dessiccation son retrait est peu considérable. En ré- sumé, l'humus possède à un très haut degré un ensemble de quali- tés physiques éminemment propres à la circulation de l'eau et des gaz si nécessaires à la végétation. Le sable au contraire conserve peu l'humidité et n'a aucune cohésion, mais en vertu même de ses propriétés, il atténue celles que l'humus possède à un si haut degré. — 367 — On est donc en droit de conclure que les terres de bruyère, quand l'humus et le sable qui les composent sont mêlés dans de bonnes proportions, constituent un excellent support très favorable aux fonc- tions des racines. Les matières végétales, bois et racines mortes, qui se trouvent dans la terre de bruyère de Meudon dans la proportion de 20 0/0 et dans d'autres terres , notamment dans celle de Vaugneray (Rhône), dans une proportion beaucoup plus considérable, sont quelquefois éliminées au- moyen du criblage par des praticiens maladroits. Ces matières végétales doivent être battues, concas- sées et incorporées au reste. Ce sont ces matières qui entretiennent la production de l'humus ; elles sont également une source très importante d'acide carbonique. Les terres chez lesquelles les ma- tières végétales en voie de décomposition dépassent une certaine proportion ne conviennent pas aussi bien à la culture des vraies plantes dites de terre de bruyère, que celles où la proportion en est moins élevée, mais elles sont supérieures à toutes les autres pour faire partie des compost où les terres à base minérale entrent pour une grande proportion. Au point de vue physique les susdites matières végétales empê- chent la stagnation de l'eau dans les particules terreuses et les garantissent contre un tassement exagéré. Tout en servant de moyen de drainage, comme elles sont avides d'humidité, elles peu- vent être considérées comme un important réservoir d'eau qu'elles ne cèdent aux matières minérales terreuses que peu à peu et seule- ment quand celles-ci sont desséchées. Malheureusement les qualités chimiques des terres de bruyère ■ ne répondent pas à leurs qualités physiques. Ce sont des terres très peu fertiles, parce qu'il leur manque un certain nombre d'éléments indispensables d'alimentation aux neuf dixièmes des plantes. La végétation qui se montre dans ces sortes de terre est chétive et rabougrie. L'herbe y vient courte; les arbuscules y restent petits. Si on en excepte les plantes de quelques rares familles, telles que les Erica, Faccinium, Àndromeda, Saxifraga, etc., la plupart des végétaux ne se comportent pas bien dans ces sortes de terre. C'est un fait incontestable. On voit donc que si l'introduction de terre de bruyère dans les composts est une excellente chose considérée au point de vue phy- sique, c'est-à-dire pour les rendre doux, humides ei élastiques, il ne faut point en abuser toutes les fois qu'on voudra obtenir une végétation luxuriante. Dans les composts où la terre de bruyère domine, il faut faire entrer des engrais complets. Les seules matières azotées ne suffi- sent pas. Quand les engrais employés dans ces sortes de compost ~ 368 — ne contiennent pas les minéraux nécessaires à la constitulion des plantes qu'on y cultive, celles-ci y poussent quelquefois vigoureu- sement d'abord, irop vigoureusement même, mais venues dans ces conditions anormales leur existence est de courte durée. L'élément chimique, le plus important des terres de bruyère est sans contredit l'humus. L'humus, ainsi que les matières végétales en voie de décomposi- tion lente qui le produisem., est une source inépuisable d'acide car- bonique, un producteur important de carbone, cet clément principal qui constitue le squelette végétal. {A suivre) V. V.-M. Le Vin de Raisins secs. Le ralentissement continu de la production des vins, depuis quelques années, a donné naissance à une industrie nouvelle qui a atteint, depuis 1880, un grand développement. Nous voulons par- ler de la fabrication des vins de raisins secs. Si nous en croyons le Blessager de Paris, l'outillage et la manipu- lation qu'exige cette fabrication sont des plus simples. D'un autre côté, les taxes fiscales perçues sur les produits sont très peu éle- vées. Le plus souvent même, les fabrications échappent à tout impôt. Il n'en faut pas davantage pour expliquer la faveur que cette industrie a prise et qu'elle conservera aussi longtemps que la législation fiscale lui assurera un régime exceptionnel. Quelques chiffres vont faire juger du progrès de la fabrication actuelle : ils sont fournis par les quantités de raisins secs importés en France : « Si l'on remonte à l'époque à laquelle la fabrication des vins de raisins secs était à peu près inconnue et où le fruit n'était demandé que pour les préparations de cuisine ou des desserts de table, on constate que les importations réunies de tous les pays de provenance étrangère s'élevaient en moyenne par année à 7 ou 8 millions de kilogrammes. « Ces chifïres ont considérablement augmenté à partir de l'in- vasion du phylloxéra. Ils s'étaient élevés, en 1880, à 77 millions de kilogrammes. Depuis lors, ces importations ont peu varié. Elles étaient, l'année dernière, de 65 millions de kilogrammes. « D'après les rendements de l'industrie, on considère que les raisins secs importés représentent en raisins frais, comme produits de vendange, une quantité de 270 millions de kilogrammes de rai- sins frais. Ce qui revient à dire que nous faisons du vin avec 270 millions de kilogrammes de raisins achetés à l'étranger... — 369 — « Les raisins secs importés nous viennent principalement de la Turquie, de l'Espagne, de la Grèce et de l'Italie; c'est la Turquie qui nous en envoie le plus, puis la Grèce, dont l'importation annuelle dépasse 30 millions de kilogrammes. « Ces raisins sont vendus aux fabricants moyennant un prix moyen de 60 centimes le kilogramme. Malgré le développement de la consommation, le pris n'a pas varié. Il était même, en 1875, légèrement supérieur. « Quant aux droits de douane, ils sont très peu élevés. En 1875, ces droits ne dépassaient pas 30 centimes par 100 kilog. Ils ont été portés à 6 iv. depuis 1882. Mais c'est là une taxe des plus modiques, en comparaison du prix de vente du produit fabri- qué dont le raisin est la base. « La préparation du vin est très simple et très facile. Il n'y a pas besoin, pour s'y livrer, d'être un négociant exercé, et le pre- mier particulier venu peut l'entreprendre. « Il suffit, d'après les indications fournies par M. Boussingault, dans un récent rapport adressé au département de l'agriculture, de jeter le raisin sec dans un tonneau ou un foudre avec de l'eau à la température de 20 degrés, pour 100 kilogrammes de raisins secs, on verse 400 kilogrammes d'eau. Quelquefois, on y ajoute une petite quantité de sucre, afin d'activer la fermentation. « Cette fermentation se manifeste assez rapidement, et elle se maintient pendant six à huit jours. Au bout de ce temps, le liquide est soutiré et le vin est fait. En général, il a une coloration très peu prononcée : si on veut lui donner l'apparence complète d'un vin de table, il suffit d'y verser, dans une proportion convenable, du vin d'Espagne très chargé de couleur. « La proportion d'alcool que renferme le produit est , en moyenne, de 7 à 10 degrés. Mais les vins ainsi obtenus ont très peu de tannin et ne sont pas, par conséquent, d'une longue con- servation. On doit les consommer de suite. € Lorsque le vin de raisins secs est préparé avec soin dans les conditions précédentes, il peut être obtenu, on le comprend, à un prix de revient très bas. « Cent kilogrammes de raisins coûtent, y compris le droit de douane, 66 francs, et peuvent produire 400 kilogrammes de vin. En y comprenant les prix de quelques fournitures accessoires, l'hectolitre revient à 20 fr. au plus. Il est livré au commerce de détail à un prix plus que double. On voit de suite quelle moyenne il y a pour le bénéfice de la fabrication. » — 370 ~ BIBLIOGRAPHIE Les vignes américaines, leur greffage et leur taille (1). Il y a livre et livre comme il y a fagot et fagot. En horticul- ture et en agriculture il y a de bons livres ; ceux-là sont rares ; les livres médiocres puluUent; les mauvais ne manquent pas. Je n'ai garde de parler de ceux dont les auteurs se sont bornés à copier le voisin : je ne saurais où les placer. Aussi je considère comme une bonne fortune quand j'ai la chance de rencontrer un ouvrage sé- rieux. J'avoue que je suis difficile et que je ne me laisse pas éblouir par la magie du style : je cherche autre chose que des fleurs de rhétorique. Faut-il vous l'avouer ? je préfère un praticien à un sa- vant pour les livres techniques. Si le praticien donne de temps à autre quelque entorse à la syntaxe ou écrit pipe avec trois p, il est rare qu'il outrage le bon sens. Pour moi c'est le principal. Chez le savant qui veut parler de ce qu'il connaît mal c'est le contraire qui arrive. Quand le praticien er-t doublé d'un savant, tout est pour le mieux. C'est le cas pour l'ouvrage intitulé: « Les vignes améri- caines » dont l'auteur M. F. Sahut vient de faire hommage à l'As- sociation horticole lyonnaise. M. Sahut est avant tout horticulteur. Il est de plus vice-prési- dent de la Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, ce qui indique en quelle estime le tiennent ses concitoyens. Très ins- truit sur tout ce qui touche à l'horticulture, il connaît parfaitement la question des vignes américaines. Le premier en compagnie de M. Planchon, il a découvert le phylloxéra qui fut, d'abord, comme on sait baptisé Bhiznphis vnstalrix, nom qu'il échangea contre celui sous lequel il est malheureusement trop connu. Connaissant la question pour l'avoir étudiée à fond, habitant le pays même où les essais les plus divers ont été tentés pour la re- constitution de nos vignobles dévastés , ayant fait une étude spé- ciale des vignes américaines bien longtemps avant qu'elles eussent passionné les esprits, M. Sahut ne pouvait que bien parler sur un pareil sujet. C'est ce qui est arrivé. Je n'essaierai pas d'analyser les « Vignes américaines » mais j'en ferai connaître l'esprit général. L'auteur n'est ni un optimiste qui trouve comme Pangloss, que tout et pour le mieux dans le meil- leur des mondes, ni un pessimiste qui ne rêve que plaies et bosses : Il se garde aussi bien de l'engouement irréfléchi que du dénigrement systématique dont les vignes américaines ont été et sont encore le (1) Les vij^nes améj'icaines, leur greffage et leur taille par Félix Sahut. un vol. in-S" lie 536 pages. En -vente chez l'auteur, avenue du Pont-Juvénal, à Montpellier. — 371 — sujet. Il juge sainement et raisonnablement les choses, ne s'em- balle pas, et s'il vante les qualités de certaines variétés c'est tou- jours avec quelque restriction. lia parfaitement posé la question. Avec tous les esprits sensés il a compris que la reconstitution de nos vignobles, soit au moyen de la grelïe des plants français sur espèces ou variétés américaines, soit au moyen des producteurs directs, ne devait pas être trop pré- cipitée si on voulait qu'elle fut durable. La solution du problème ne sera vraiment définitive que lorsque (•ha(|ue plant, porte-grelfe ou producteur direct aura trouvé ses nieillour^îs conditions d'adaption au sol et au climat. C'est l'œuvre du temps, l'œuvre de chaque province, de chaque canton, de cha- que commune. Inutile de disserter plus longtemps sur ce sujet. Si le plant ijue vous vantez dans le Midi ne vaut rien dans l'Est, s'il préfère le granil à la chaux, craint l'humidité ou la sécheresse, je serai bien avancé, quand l'ayant planté dans d'autres conditions, sous un autre climat, je constaterai trois ans après que j'ai perdu mon temps, mon argent, car ma plantation n'aura pas réussi. M. Sahut a su faire ressortir tout cela habilement. Ses consi- dérations sur chaque plant, son étude sur la greffe demandent à être lues et ceux que la question intéresse ne pourront que gagner à se procurer l'ouvrage, s'ils ne le possèdent pas déjà. V. V. M. lufoi'niatioHS. — La commission d':ir^aQisation du Congrès viticola national de Bordeaux vient de publier la programme des questions qui y seront discutée?. Le Congiès so tiendra du 30 août au 3 septembie; il y sera joint une exposition, qui sera ouverte du 28 aoiit au 5 septembre. M. Delavil e, grainier-fleuriste , à Paii-î, siyçDalo le Crassula jasminea comme « une charmante petite plante dont les fleurs blanche', agréablement odorantes, rappellent celles des jasmins et des Bouvardias, saronttrès bonnes pour la confection des bouquets. Sa floraison est de longue durée. » — La Société d'horiicuUure pratique dj Moutreu;l-sou3-Bois (Seine) tien- dra sa deuxième exposition du 5 au 13 septembre 1886. Quatre-vingt-dix concours, sans compter les imprévus, sont ouverts à rhorticultare, à l'arbo- riculture et a l'icdustiie horticole. — Par arrêté du gouverneur général de l'.'^.lgirie, le concours ouvert en 1884 et 1885, pour l'attribution d'un prix au meilleur procé lé de destruction de l'altise de la vigne, restera ouvert pendant la campagne 1886. Le prix est de 5,000 fr. et une médaille d'or. — La Société d'agriculture de la L'îire organise à Firminy, pour les 21, 22 et 23 août, un grand Concours agricole et horticole. Pour les renseii^ne- ments, s'adi essor à M. F. Maire. 14, rue St-Louis, à St-Eiienne. — On annonça que deux vignerons de Garlowitz (Croatie) paraissent avoir trouvé un moyen pratique de c imbaltrj !o phylloxéra. Il s'agirait simple- ment di planter au pied des vi^jnes du mais, doit la sub*tance plus tendre serait préférée par l'insecte. Causez toujours, vignerons croates ! Je vous écoute, mais je ne vous crois pas. — M. Ant. Magnin a été nommé professeur de botanique à la Faculté des sciences de Besançon. Précédemment, il avait été fait officier d'Académie. Je suis heureux, pour uaa part, de signaler ces deux nominations, cir M. Ant. Magnin est un savant qui a laissé d'excellents souvenirs à Lyon. 372 — — Le gouverneur général de l'A-lgèrie vient de prendre un arrêté insti- tuant un concours pour l'attribution d'un prix de 4,000 fr. et d'une médaille d'or au meilleur traité sur la culture et l'exploitation de l'alta en Algérie. Le traité classé second aura une médaille d'argent et un piii de 1,000 francs. Le concours sera clos le 1" octobre prochain. — M. Delaunaj, inspecteur des forêts à Bar-sur-Audc, signale l'apparition de VŒcidium pini da.ns les pineraies de la commune de Bayel. Il paraîtrait que ce crjtogame attaque surtout les Pins sylvestres. Le Pin d'Autriche jouit, paraît-il, à cet égard d'une immunité qu'il est bon de signaler. — M. Cadet, à Montgueux, signale comme plante potagère TAngéliqua Livêche (Lcvisticftnm officinale), dont les jeunes pousses encore tendres peu- vent être utilisées à la façon du Céleri. — M. Bleu (Alfred), secrétaire général de la Société nationale d'horticul- ture de France, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. — Ont été nommés chealiers du Mérite agricole : M\L Ossaye, président de la Société d'horticulture du Puy-de-Dôme; Fezais, professeur d'arbori- culture ; Gabè, directeur des forêts ; Laruella, horticulteur à Amiens; H. Denis, arcliitecte-paysagiste ; Pavard, professeur d'arboriculture à Ver- sailles; Hortensia Robinet, professeur d'arboriculture à Toulouse. — Le Syndicat des horticulteurs lyonnais vient de faire don d'une médaille de vermeil qui sera décernée en son nom à ua des lauréats de rEyposition que tiendra l'Association horlicole lyonnaise du 9 au 13 sep- tembre prochain. — Une Exposition spéciale de fruits et d'arbres fruitiers, aura lieu du 25 au 31 octobre, à Versailles. — M. Burvenich Dewinne, dans une conférence faite sur les Palmiers à la Société régionale d'horticulture du Nord de la France, a affirmé qu'une graine seule du Coco de Séchelles {Lodoicea seckellarum) avait été payée 700 franci. C'est bien possible, mais ce n'est pas la valeur réelle de .celte graine. J'en ai payé autrefois une cinq francs qui était fort belle. — Le Parlement des Etats-Unis, afin de sauvegarder les intérêts agri- coles, a imposé la margarine et l'oléo-margarine d'un droit de 1 fr. 20 le kilog. On ne ferait peut-être pas mal de prendre la même mesure en France, ot'i le beurre pur sera bientôt un mythe, si personne n'y met ordre. Sous le nom de liberté commerciale, on possède actuellement, dans notre beau pays, la liberté de l'empoisonnement. — M"" Millet-Robinet, l'auteur de la Maison rustique des Dames, a été nommée officier d'Académie. Catalogne». — J. Nicolas, horticultenr-grainier, rce Victor Hugi', 12, — Catalogue contenant l'énumération des graines de fleurs et potagères, ognons et balbes : Tulipes, Jacinthes. Crocus, Canna?, Dahlias, Glaïeuls, Anémones, Renoncules, plantes vivaces diverses, Rosiers en collection, Engrais divers, Graminées sèches. Fournitures horticoles diverses. Ce Catalogue mentinniie et donne les descriptions de deux variétés nou- velles de Fraisiers : ,1/°"= Borivent (Masson), variété à gro? fi'uit, et Jose/th Schwartz (Masson), variété dite des Quatre-Saisons. — Ant. Mercier, horticulteur, marchand-grainier, 43, boulevard du Musée, à Marseille. — Catalogue contenant l'énumération des espèces ou variétés de plantes bulbeuses à griffes ou à rhizomes suivantes : Jacinthes, Anémones, Renoncules, Crocus, Ixia, etc. Graines diverses. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Impr. du Salut Public. — Bellon, 33, rus de la République, 33. 1886 AOU T N' 16 CHRONIQUE Exposition iVliorlicuUure et de viticulture. — L'exposition d'horti- culture et de viticulture que l'Association horticole Lyonnaise organise sur le cours du Midi, à Lyon, aura des proportions gran- dioses, si on les compare à celles qu'avaient les expositions des années précédentes. En effet, au lieu d'une partie du côté gauche du cours du Midi, qu'elles comprenaient autrefois, elle s'étendra cette année sur le côté gauche tout entier. Le jardin improvisé aura de plus grandes dimensions, les gale- ries latérales seront plus considérables et la grande tente centrale aux plantes exotiques couvrira une superficie presque double . L'Association horticole Lyonnaise ne néglige rien pour assurer la réussite de cette exposition. Elle tient à honneur de montrer à ses compatriotes ainsi qu'aux étrangers que l'horticulture et la viticulture lyonnaises sont dignes de la deuxième ville de France. L'Association horticole fait son devoir, il reste maintenant aux sociétaires : horticulteurs, viticulteurs et industriels dont les pro- duits se rattachent à la culture, à faire le leur. Qu'ils se préparent donc à nous montrer des produits nombreux et remarquables. M. le Président de la République a gracieusement accordé à l'Association horticole un vase Stephanus de la manufacture de Sèvres qui sera décerné à l'occasion de cette exposition. M. le Ministre de l'agriculture a bien voulu également se dessaisir en notre faveur d'une médaille d'or et de deux médailles d'argent. Si on ajoute à ces Ubéralités du Gouvernement, celles de M. Dutailly, puis les nombreuses médailles votées par l'Associa- tion, on peut affirmer que le Jury pourra à son aise récompenser les exposants. — 374 — Jrbrcs slcrilcs. — J'ai de la peine à mettre d'accord la parabole, évangélique, qui condamne les arbres stériles à être coupés et jetés au feu, avec un certain dicton que les marchands de baume formulent ainsi : Guérissez ; n'arrachez pas ! Cependant j'espère y parvenir. Distinguons con-.rae disaient les Pères du Moyen- âge. Il y a plusieurs sortes d'arbres stériles : les arbres stériles vigoureux et les arbres stériles grêles, misérables, souffreteux et infirmes. Guérissez les premiers ; ne les arrachez pas. Je vous abandonne les autres. Cependant j'hésite encore. Car, voyez-vous, arracher un arbre est une chose grave et le bonhomme Lafontaine en savait quelque chose quand il disait : Passe encore de bâtir, mais planter à cet âge. Si on venait me demander conseil quand il s'agit de détruire un arbre, je répondrais invariablement aux quémandeurs par le petit discours suivant que j'aurai le soin d'apprendre : Il y a un proverbe arabe qui recommande de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Ce proverbe, est un des plus sages parmi les plus sages. Que de bêtises, que d'âneries, que de sottises, que de médisances on dirait en moins si les hommes avaient l'esprit de le mettre en action ! Malheureusement jamais bavard n'en tint compte ; et les bavards sont nombreux. Je con- viens volontiers, Monsieur, qu'il serait cruel de vouloir astreindre l'homme à faire tourner ainsi sa langue dans sa bouche ; j'avoue même que la conversation deviendrait languissante et que cet exer- cice serait fatiguant à la longue. Mais ce proverbe arabe, ce frag- ment de la Sagesse des Nations, inapplicable quand il s'agit de mo- difier la vitesse de la parole humaine, appliquez-en le principe aux arbres que vous voulez détruire et vous viendrez me remercier plus tard. Réfléchissez non pas sept fois, mais dix fois, mais vingt fois avant d'arracher un arbre quelconque, car vous savez grands du monde : banquiers, rentiers, commerçants, généraux, avocats, no- taires, et vous aussi petits propriétaires, simples ouvriers, et toi aussi Jenny l'ouvrière, vous savez, dis-je, que s'il suffit de quatre coups de cognées pour jeter à bas cet arbre, il faudra de longues années avant que la terre et le soleil en fassent pousser un autre. Avez vous un beau poirier qui ne donne pas de poires? Aidez ce malheureux à devenir fertile, forcez-le à vous donner du fruit, ap- pliquez lui cette greffe, que Gabriel Luizet, d'Ecully, a cherché à vulgariser, mais, je vous en prie, ne l'arrachez pas. La greffe des boutons à fruits, voilà une excellente opération dont je n'ai jamais eu qu'à me louer. Celui qui greffe des boutons — 375 — à fruits ne perd pas sa journée, je vous l'assure. Vous savez com- ment on procède. On prend les boutons à fruits surabondants d'un arbre, principalement ceux des variétés à gros fruits telles que : William, Clairgeau, Duchesse, Doyenné, etc. ; et on les grelfe de côté sous l'écorce. On enlève les feuilles du greffon et on le taille en biseau, puis on l'introduit sous l'écorce et on ligature solidement. Il faut opérer dans la deuxième quinzaine d'août. Taille tardive de la vigne. — J'a'me les gens qui font des expé- riences ; je déteste les moutons de Panurge. Ce n'est pas en sau- tant tous par la même porte que nous ferons de brillantes décou- vertes. J'aime surtout les expérimentateurs qui montrent les résul- tats qu'ils ont obtenus. A ce compte-là, M. Alégatière, horticulteur, rue de la Croix-Morlon, à Monplaisir-Lyon, est un de mes bons amis. Venez voir mes raisins, me dit-il l'autre jour, et si vous êtes favorablement impressionné, vous direz dans le Lyon- Horticole que j'invite tous ceux qui s'intéressent à la vigne, qu'ils viennent voir les résultats qu'on obtient en faisant subir à cet arbrisseau conduit en treille et en espalier une taille très tardive pendant six années consécutives. J'y fus avec MM. Lassonnory et A. Bernaix. Nous trouvâmes une vigne bien conduite, chargée de raisins et d'une bonne vigueur. Que gagnez-vous à pratiquer cette taille tardive demandai-je à M. Alégatière l Je mats ma vigne à l'abri de la gelée pendant les trois semaines où le froid est le plus à craindre. Je n'ri ni plus ni moins de raisins quand il ne gèle pas, mais quand il gèle mon voi- sin boit de l'eau et ma taille me permet de boire du vin. Allez voir cela, amis lecteurs, si la question vous intéresse. Session de la Société Poniologique de France. — La 28" session de cette société se tiendra à Nantes, le 20 septembre 1886, sous les auspices de la Société Nantaise d'Horticulture. Elle coïncide avec une exposition générale de fruits. La séance d'ouverture aura lieu le 20 septembre, à 2 heures. Les Sociétés sont priées de faire connaîlre leur adhésion et le nombre de membres qu'elles enverront à cette session, à M. le Président de la Société nantaise d'horticulture, ou à M. le Prési- dent de la Société Pomologique de France, au Palais-des-Arts, à Lyon . Les membres titulaires qui se proposent d'assister à la session voudront bien remplir la même formalité. La Société s'occupera pendant cette session : 1° De l'appréciation des fruits admis à l'étude ; — 376 ~ 2" Des fruits spécialement étudiés et présentés , soit par la Commission permanente des études, soit par les Commissions po- mologiques locales ; 3" De l'étude et de la dégustation des fruits déposés sur b bureau ; 4" De la situation financière de la Société ; 5° De la médaille à décerner à la personne qui a rendu le plus de services à la Pomologie française ; 6° ])u lieu où se tiendra la session suivante. Dcslruciion des vers de (erre par le sulfure de carbone, — M. Mussat a fait connaître, dans une des séances de la Société nationale d'Horticulture, un procédé avec lequel il a réussi à se débarrasser des vers de terre ou lombrics. Il s'agit d'arroser la terre avec de l'eau contenant en dissolution 2 grammes environ do sulfure de carbone par litre. Une solution plus concentrée altère les plantes. On obtient la dissolution du sulfure de carbone dans l'eau en mettant cette substance en excès dans un vase plein d'eau ; le len- demain on obtient une solution saturée qui peut contenir 4 1/2 à 5 grammes de sulfure. On dédouble cette solution pour en faire usage. Nous recommandons aux personnes qui voudraient faire usage de ce procédé, de commencer leurs expériences sur des plantes de peu de valeur, attendu que M. Mussat, au début de ses essais, a tué en même temps les plantes qu'il voulait sauver et les vers qu'il voulait détruire. V. V.-M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 17 juillet i886, tenue dans la salle des réunions industrielles. Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. Therry, Conseiller. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière réunion. A propos de ce proeès-verlal, M. Masson fait observer qu'i la dernière séance il avait présenté diverses Fraises do semis, pour l'ensemble desquelles il a oblcnu une [irime da 1'° classo>, il dit être très fiatié de la récompense qui a été attribuée à son apport, mais qu'il ijjnore si les fraises nouvelles présentées sont toutes reconnues méritontes par la Commission. Apres cette observation, le procès-verbal est adopté. Correspondance. — Elle se compose des lettres suivantes : 1» Lettre de M. le Président de la Société d'horticulture de Villefranche demandant à la Société de dési^'ner un délégué pour faire partie du jury chargé d'attribuer les récompenses aux exposants de son Exposition des 29 et 30 août prochain. 2° Lettre do la Préftcluro du Rhône nous informant que M. le Ministre de ^Agriculture a accordé à l'Association horticole lyonnaise une subvenAbn — 377 — de 550 francs pour primes aux exploitations agricoles las mieux tenues ; primes à l'horticulture et aux bons serviteurs. Ea outre des affectations ci- dessus indiquées, rAsso3iatioa devra employer le cinquième de sa subvention à la création de champs de démonstration d'engrais et de semences, destinés à enseigner de visu aux cultivateurs les moyens d'améliorer leurs culture?. 3° Lettre-circulaire du ministère de l'Instruction publique demandant l'avis de l'Association sur l'utilité qu'il j aurait à changer l'époque de la réunion annuelle des Sociétés savantes. 4" Brochure contenant le discours prononcé par M. René Goblet, ministre de l'Instruction publique, le l'' mai 1836, à la séance de clôture du Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne. Présentations, — Il est donné lecture de 14 candidatures, sur lesquelles il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Aucune observation n'ayant été faite sur les présentations de la dernière séance, sont proclamés, à l'unanimité, membre titulaires de notre Compagnie : MM. Berry (Antide), jardinier chez M. Fougasse, à Sainte -Foy-lès-Lyon, présenté par MM. Desroches et Jusseaud aîné. Sénevas (Louis), jardinier chez M. Colcombst, à Sainte-Foy-lès-Lyon, présenté par MM. Desroehes et Jusseaud aîné. David (Joseph), maître-valet chez M. Cusin, chemin de Merlu, à OuU-'ns (Rhône), présenté par MM. Villard et Lacroix. Brunand (A.), horticulteur. 7, rue Sidoine, Lyon-Guillotière, présenté par MM. A. Bernaix et Viviand-Morel. Granier (Pierre), jardinier chez M. Bros, 11, chemin des Contreban- diers, Lyon-Vaise, présenté par MM. L. Gorret et Viviand- Morel. Comarmont (Claude), jardinier chez M. Crozier, à Saint-Didier-au- Mont-d'Or (Rhône), présenté par MM. Laperrière et Gorret (Louis). Cambrillat, horticulteur-pépiniériste, à Brindas (Rhône), présenté par MM. Pequet et Lapeute. Schwartz (Charles), jardinier chez M™° V° Schwartz, rosiéristo, 7, route do Vienne, Lyon, présenté par MM. J. Nicolas et Viviand- Morel. David (Louis), propriétaire-viticulteur, à Ampuis (Rhône), présenté par MM. Perrache (Jean) et J. Jacquier. Chaize (Antoine), proprié'aire-jarciinier, à Sainte-Colomba-les-Vienne (Rhône), présenté par MM. Perrache (Léon) et J. Jicquier. Annuel (Benoît) , jardinier à Saiate-Colombe-les-Vienne (Rhône), présenté par MM. Perrache (J.) et J. Jacquier. Rumatif (.François), marchand grainier, à Saiate-Colombe-les-Vienae (Rhône), pré.»enté par MM. Perrache (J.) et Jacquier. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Villard, jardinier chez M"" Vachon, à Ecully : 1° un pot de Fran- ciscea calycina var ma/or ei\ i^aav; 2° divers échantillons de Pois à rames, tels que : Pois sans parchemin beurre, nouveau. Pois ridé de Knight, Pois gourmand ou Pois nain gourmand, variété nouvelle; 3° Chicorée amère blonde pommée. La Commission de culture maraîchère reconnaît très méritante et devant être propagée la variété de Pois à rames beurre, comme étint parfaitement sans parchemin et à gousse très pleine. Pour l'apport de légumes, elle demande qu'il soit accordé une prime de l'" classe. Par M. Chardon, jardinier ch^z M. Clayette, 33, rue da l'Ëafance, Lyon : 1» de beaux échantillons de Chou rava et de Chou JoJinnet; 2" Bitte à larges feuilles blanches ;Je Lyon; 3" llairs de P.tvot-coquelicit dou'île. Cet apport est récompensé d'une prime de 3" classe. — 378 — Par M. Verne, jardinier chez M. Godiaot, à Tassin : 1° des ileurs de Dahlias Juarezi ou Etoile du Diable ; 2° des tiges en fleurs de VHyacinthus candicans ; 3° un bel échantillon de Fenouil de Florence, pour lequel la Com- mission demande qu'il soit accordé une prime de 3' classe. Par M. Hjvert, jardinier, chemin de la Croix-Morlon, Lyon-Mohpkisir : 1° des Pêches Amsdem récoltées en plein vent. — Prime de 3" classe; 2° Chicorée frisée mousse de Monpiaisir, Chicorée scarole veite; 3° Laitue craquante de Pierre-Bénite, L. pommée de Versailles ; 4° Poireau lono: de Nîmes; 5° Carotte demi-longue nantaise sans cœur; ()" Céleri plein blanc Chemin et C. Turc. Une prime de 1" classe est accordée à M. Hyvert. Par M. Favre, jardinier, chemin de la Croix-Morlon, à Lyon-Monplaisir : 1° un rameau de Poirier-citron des Carmes ayant une lambourde portant onze fruits; 2° les Pommes de terre suivantes : Maijolin hâtive, Blanchard, très bonne, hâtive ; violette, très grosse, pouvant êir3 cultivée dans la grande culture, très productive; 3° Ail rouge; 4» divers Oignons : blanc de Paris, gros, 0. jaune pailla Suisse, 0. plat de Provence et une variété de ce dernier, mais beaucoup plus pâle. Une prime de 2," classe récompense cet apport. Par M. Clapot, jardinier, chemin des Quatre-Maisona, Lyon-Monplaisir, des Choux frisés Milan, des Vertus, et Choux de Brunswick à pied coiirt, remarauables comme bonne culture, et d'une telle dimension qu'ils pèsent environ 9 kilogrammes. La Commission lui accorde une prim-i de 2"^ classe. Par M. Gaillard, pépiniériste à Briguais, une corbeille d'Abricots de semis très gros et très bons. La Commission reconnaît cet Abricot comme très méritant et lui aocurde une prime de 1" classe. Par M. Valla, horticulteur, à OuUins : 1° une corbeille de Pêches Ams- dem très grosses, quelques-unes ont plus de 10 centimètres de diamètre ; elles ont été récollées en plein vent, sur des arbres de quatre ans de plan- tation. — Prime de 2" classe ; 2^ une collection de Bégonia tubéreux, très jolie comme coloris et à fleurs très grandes. Prime de 2" classe. Par M. Morel fils, pépiniériste, rue du Souvenir, 33, Lyon-Vaise, une Pèjhe d'origine américaine, Pécha Waterloo, très bonne, assez grosse et bien avancée en maturité ; la chair se détache bien du noyau. La Commission reconnaît du mérite à cette variété et en demande l'inser- tion au procès-verbal avec mention spéciale. 2° liobinia pseudo-acacia stmperflor'ns, supeibe variété en fleurs et dont la flbraison durerait toute l'année; 3° Hvdera grandidentata, magnifique lierre, très vigoureux et à très larges feuilles ; 4" Hydrangea Japonica rosea alba, arbuste dont les fleurs durent tout l'été, coloris rose carmin très vif; 5° Cra- tœgus oxyacanthu semperflorein, charinante aubépine en fleurs et dont la flo- raison se piolonge jusqu'à l'automne; b" Dracitcephalam virginianun album, bonne plante vivace pouvant rendre de? services pour la confection des bou- quets; 7° un beau et fort pied en pot de Strutkiopteris germanica, une de nos plus belles fougères de pleine terre. Pour ces six plantes de choix et la Fougère, la Commission demande qu'il soit accordé une prime de 1'' classe. Par MM. Joannon père et fils, pépiniéristes, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or : 1° un Abricot de semis se colorant très bien, gros, chair dure, beau fruit très coloré. La Commission déclare que ce fruit n'est pas assez m\\r pour pouvoir être jugé; 2° Abricot Vondière trouvé à CoUonges, ilans une vigne, fruit très gros ; d'après le présentateur, l'arbre serait très vigoureux ; 3" Pèche Wilder ; 4» Cerise Valpurgis, fruit tardif, gros, noir. 379 5° Poire Ste-Aone, gain du présentateur, aaûrissant du 20 juillet au 10 août, mise au ccmmerce en 1885. Pour l'ensemble du cet appjrc il est demandé une prime de 1" classe. Par le'< mêmes : 1° des rameaux du Spirea Buni'ildt don', quelques feuilles sont panachées de blanc et d'autres de jaune; 2° des rameaux fleuris de Ceanoihus rose carmin; 3° des rameaux de Prunus Pissardi, avec fruits, Prime de 2= classe pour l'ensemble. Par M. G. Jacquier fiU, pépiniériste à Lyon-Monplaisir, une collection de Clématites à grandes tliurs, composée des varis'é'î suivantes : Xerxès, Grpsi queen, Coccinea, M"'" Thibaiild, Bine Geme, Jeanne d'Arc, Countess of Lovelace, Star of India. The Prjsident, A/""" Van Houtte, Viticella kennesina. A/"" Granger , Thomas Moore , Integri/olia Durandi, M'^' Durand. Herbert Spencer. Jackmanii, Jackmanii siiperba, Viticella riibra grandi/lora, AT'" Elisa Schenck. Velutina purpurea._ Viticella venosa ûuchess ofTheck, Viticella modest.i, V. alba, Duke of Norfolk, Atragene de ITnde, Hybrida splendida,Sophia cœrulea plena, etc. Cette belle collection reçoit une prime de l'" classe. Par M. Dury, jardinier chez M. Cartier, à Eeully : 1° plusieurs variétés d'œ llels de fantaisie de semis, très jolis comme fjrme de fleurs et colori-; 2° des Peiargonium zonale, doubles de semis en 17 échantillons ; 3° Pétunias à fleurs simples et à rieurs double». Prime de 2'= classe pour l'ensemble de cet apport. Par M. BnUen, jardinier chez M. Rizier, montée Rey , 23, Lyon : 1» B'gonia Rex, unique, r'^marquabla comme grandeur de feuilles et bdlle culture; 2» 5 Coleus de semis, à très grandes feuilles, beau coloris; 3° un pot de Mesembryanthcmum crisiallinum. Cet appon reçoit une prime de 2= classe. Par M. Liabaud. montée de la Boucle, Lyon : Clerodendrwnfallax, jEchmœa Wolbachii et Bégonia Gogoensis. Pour ces trois plantes de choix cultivées en po's, la Commission propose d'accorder une prime de 1" classe, et cite spécialement le Bégonia Gogoensis. Par M. E. Masson, rm Si-Dinis, 31. Lyon, une collection de Pentsfe- mon composée des variétés Eu'erpe, Jocelyn. Sir Trevelyn, Gil Blas, Alphonse Daudet, Erckraann Chairian, Jules Claretie, Ai Charville, etc., des fleurs d'œillels remontants de semi-i; des pi 'ds de fraisiers (laillon, bien développés, semis d'un an. Prime de 3° classe. Par M. Bernais, rosiériste, cours L^^f^yelte prolongé, 92, Villeurbanr.e, une rose de semis, Mademoiselle Joséphine Burland, section dos Mulli- flores nains remontants; fleurs 1res doubie;, à pétales longuement aeunainés, dressés au centre, inclinés aux rangs moyens et recourbés sur les bords. Coloris blanc pur en s'épanouissant, se nuançint de rose curmin avec 1 âge. Variété appartenant aux Ilosa Polyantha, par la dimension et l'abondance des fleurs, mais s'en distinguant par sa floraison non en corymbe qui per- mettra de l'utiliser pour la confection des bju ,'i3ts. Prime de l'" classe. Par M. Dubreûil, rosiériste, route de Grenoble, 146, Lyon-Monplaisir, 3 variétés de roses dont deux de semis : 1° Thé Duchesse de Bragance, fleur très-pleine, à pédoncule tré^-ferme, d'un beau jaune canari au centre, plus pâle sur les bords, pétales de la uirc inférenoe gracieusement recourbés au sommet, ai buste vigoureux, très florifère. Prime de 2°"= classe. 2 Hybrides de Thé, Attraction, fleur assez grande, pleine, carmin clair nuance, rose de Chine, avec un liseré plus pâle sur ies bords ; pétales conca- ves, muuronés imbriqués dans les rangs extérieurs, à onglet jtunâlre à la base. Arbuste vigoureux, florifère, inflorescencj dressée disposée en corymbe. Rose d'une belle duplicature, et d'une oleur intermédiaire entre la rose Cent-feuilies et les roses Thés. Prime de 2"'° classe. — 380 The Marquise de Vivens, nouveauté de 1885, fleur grande, carmin vif sur les bords, s'atténuant en rose de Chine vers le milieu, se fondant insensi- blement en jaune paille vers l'onglet. Prime de 2"° classe. Par M. Bonnaire, rosiériste, 6, chemin des Hérideaux,Lyon, une rose de semis Thé Madame Ckauvry, fleur très grande, ayant près de 12 centimètres de diamètre, pétales nombreux imbriqués, coloris jaune nankin au moment de l'épanouissement, se nuançant de rose de Chine au revers des pstale? et de jaune cuivre à leur partie supérieure. Cette variété paraît devoir être d'un grand mérite pour la fleur coupée. Prime de 2"' classe. Les commissions d'examen des apports sur le bureau ne se trouvant pas complètes, soit par l'absence de quelques-uns des membres, ou par suite des apports qui ont été faits par d'autres, M. le Président propose de nommer pour examiner les apports de la séance : Arboriculture. MM. Louis Gorret, C. Jacquier fils, Corbin ; Floriculture, MM. Béiisse, Chrétien, Rochet ; Cul- ture Maraîchère, MM. Jacquier, Pelletier, Gonichon ; Roses de semis, MM. Alégatiôre, Besson, Laroche. Cette proposition mise aux voix est adoptée, l'Assemblée ratifie à l'unani- mité les primes accordées par la Commission. A propos des apports sur le bureau M. le Secrétaire général fait observer que, à chaque séance, les apports devenant très nombreux, il serait urgent qu'ils fussent accompagnés d'une note explicative pour faciliter la tâche des Secrétaires, qui malgré tout leur bon vouloir peuvent faire des omissions regrettables et involontaires. M. le Président et divers membres des Commissions d'examen apprécient les observations de M. Viviand-Morel, et demandent qu'à ce propos, il soit pris une mesure générale. Sur la proposition du Secrétaire général, l'Assemblée décide que tout apport de plantes, ou autres objets déposés sur le bureau qui ne sera pas accompagné de notes indicatives, ne sera pas jugé. L'Assemblée procède ensuite à la nomination d'un membre de la Commis- sion des visitas, en remplacement de M. Rivoire fils, démissionnaire. A l'unanimité l'Assemblée nomme M. Valla membre de la Commission. Vu l'heure avancée, la suite de Tordra du jour est renvoyée à la prochaine réunion. La séance est levée à 4 heures. Le Secrétaire-Adjoint, J. Nicolas. Un Rosier remarquable. * L'homme est un être qui aime le merveilleux, l'invraisemblable, l'extraordinaire. Il se complaît à admirer les géants, les nains, les monstres et en général tous les êtres qui sortent d'an moule diffé- rent de celui qui est particulier aux communs des mortels. A défaut de vrais géants, de nains authentiques, de monstres véritables, l'imagination des Homère, des Virgile, des Camoëns et autres rapsodes lui en a fabriqué de toutes pièces une quantité vrai- ment incroyable. Si ce n'était pas sortir de mon sujet, je pourrais montrer que celte propension idiosjncrasique de l'espèce humaine n'a pas dégé- néré depuis ces temps lointains. Que Milon de Crotone, Alcide et Hercule se sont changés en Porthos sous la plume d'Alexandre Dumas ; que Marco Polc^, le célèbre voyageur, dit avoir vu des — 381 — monstres auprès desquels le Sphinx, le Dragon à sept têtes et les Centaures ne sont que de la petite bière. J'ajouterais si je ne crai- gnais pas d'être irrévérencieux envers mes semblables, que la terre est une vaste Gascogne où chaque individu rencontre toujours un être plus gascon que lui. Aux choux gros comme une maison les marmites grandes comme une cathédrale ne manquent pas ! Mais ce serait sortir de mon sujet. Il s'agit d'un rosier, d'un rosier noisette Aimé Vibert. Je vous le présenterai tout à l'heure. Je disais donc plus haut que si ce n'était pas sortir de mon sujet, je vous montrerais l'homme comme un être ami du merveilleux et des actions extraordinaires, l'homme dressant des statues, bâtis- sant des cathédrales, élevant des obélisques. . . l'homme consignant dans ses archives une multitude de faits, de dates, d'actions, qui sortent du niveau de la vie habituelle. Je vous le montrerais encore — et c'est là où je voulais en venir — mesurant les arbres dont les dimensions dépassent le niveau commun aux plantes et aux arbres. Je vous le montrerais vous informant qu'il y avait : Un ormeau, à Morges, sur les bords du lac de Genève, qui avait 10 mètres de circonférence ; Un lierre, situé à Gigeau, entre Montpellier et Pezenas, dont le tronc avait 1 m. 10 de circonférence; Un tilleul de 12 mètres de circonférence, à Neustadt ; Des Wellingtonia dans le tronc desquelles on trace des routes ; Des chênes-chapelles; le châtaignier des Cent-Cavaliers ; Le fameux Dracœna du jardin Franchi, à Oratava, dans l'île TéneritFe, si vieux qu'on ne sait au juste quel âge lui attribuer (1). Et tant d'autres qu'il serait trop long d'énumérer. Ce qui a été fait pour les arbres dont les grandes dimensions s'imposent à l'attention même des ignorants, ne l'a pas été aussi réguUèrement pour les arbrisseaux, les arbustes dont les propor- tions moins considérables ne peuvent bien être remarquées que des connaisseurs. Un exemple : le rosier, qui est bien le genre le plus populaire parmi les végétaux d'ornement, le rosier que les poètes ont chanté sous toutes les formes, le rosier qu'on connaissait déjà dès la plus haute antiquité, le rosier qui a eu des historiens spéciaux, le rosier, le croirait-on, ne présente qu'un très petit nombre de ses repré- sentants qui sortent d'une longévité ordinaire et des dimensions habituelles particulières à son espèce. 11 me souvient cependant avoir lu l'histoire mirifique d'un églan- (1) Ce doyen de la Tégétation arborescente n'existe plus. Il a été détruit par un ouragan il y a quelques années. — 382 — tier qui a^ait des proportions extraordinaires que je regrette de n'avoir pas conservées. J'ai vu il y a une vingtaine d'années, chez René Paré, horticul- teur, à Paris, un rosier de Lady Banks qui couvrait tout un côté de son habitation. Le Docteur Jeannel,a signalé en 1882(1) parmi les principales richesses horticoles de la villa Vigier, à Nice, un rosier Maré- chal Niel, gretfé sur R. Banksiœ, qui garnissait à lui seul les murs et balcons d'un vaste chalet. Ce rosier n'était âgé que de huit ans; ses rameaux fleuris couvraient une surface de 70 mètres carrés. Le sujet qui le portait avait cinq centimètres de diamètre. La greffe, plus volumineuse que sa mère nourrice, mesurait S centimètres de diamètre. » Mais parmi les plus beaux spécimens de rosiers que j'ai eu l'occa- sion de voir, je n'en coni-iais poiut dont les dimensions égalent celles de l'individu représenté ci-contre. Ce rosier appartient à la variété bien connue, sous le nom de Noisette Aimé Vibert. 11 a été planté pendant l'hiver de 1877-78 par M Duchet,.rosiériste à EcuUy (Rhône), et couvre actuellement la façade d'une maison de deux étages contiguë à l'établissement de M. Duchet. Cette façade tournée au sud-est mesure une super- ficie de plus de 160 mètres carrés. Le spécimen en question a été greffé sur le collet de la racine d'un églantier, ainsi que cela se pratique à Lyon et ailleurs. Le terrain dans lequel il est planté a une bonne profondeur ; on y a mêlé autrefois des débris de démolitions. A la sortie du sol, il forme deux tronçons qui ont chacun 26 centimètres de circonférence, et se divise ensuite en 12 hanches dont les deux principales ont à 1 met. 50 du sol, 12 centimètres de tour, et les plus petites 5 centimètres. Toutes ces branches s'entre- lacent, se dirigent à gauche, à droite, montent, redescendent et font un cadre de verdure et de fleurs aux cinq croisées de la maison. La façade dont nous avons donné la superficie a un peu plus de 18 mètres de longueur sur 9 mètres de hauteur Au moment ou M. Duchet, à fait photographier ce beau rosier par notre habile collègue M. Bernoux, il était littéralement couvert d'une myriade de fleurs blanches dont le dénombrement exact au- rait lassé la patience du plus habile comptable. Les seuls soins que reçoit ce rosier consistent dans la taille en vert des branches gourmandes, le passage des petits rameaux et l'enlèvement des fleurs passées. V. V.-M. (1) Journal de la Soc. Rég. d'hort. du nord de la France. — 383 Rosier Noisette Aimé Vibert. tapissant la far-t-le d'un*» maison de deux étages, à EcuUy (Rhône) D'ajjres une photograpliie de M. Alfh. Bernoux. Excursion botaniqus et horticole à La Moucherotte. La Moucherotte, ou le Moucherotte — les uns écrivent le nom de cette montagne au masculin, les autres au féminin — est élevée de 1905 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle fait partie du plateau des Quatre 3Ionla(jii('S, ou montagnes du Laiis ou f'iUard-de-Lans, constituées par le calcaire néocomien. « Ces montagnes plongent sur l'Isère, à leur extrémité septeutrionale, par le beau promon- toire du Bec-de-l'Echaillon, au pied duquel la rivière, qui depuis Grenoble coulait vers le nord, décrit un demi-cercle pour se diri- ger vers le sud-ouest et longer la partie occidentale du massif, comme elle vient d'en longer la partie orientale. Les montagnes du Lans renferment des sites charmanis bien connus des touristes : La vallée d'Autraus, celle de la Bourne, celle où coule la belle 384 source du petit Vaucliise, les délicieux vallons qui s'ouvrent sur le Drac et l'Isère et surtout la faille grandiose au fond de laquelle coule le Furon, aux environs de Sassenage. » Les points culmi- nants de ces montagnes sont la grande Moucherotte, 2289 mètres, et la Moucherotte dont l'altitude a été indiquée plus haut. La Société botanique de Lyon avait décidé qu'elle ferait cette année sa grande excursion annuelle dans cette partie du massif en question, qu'elle n'avait pas encore explorée mais dont elle connaissait les richesses que les botanistes du pays ont fait con- naître au monde savant. Malgré l'attrait que peut exercer la perspective d'une ample récolte d'espèces rares, peu de nos collègues se décident à affron- ter la température sénégalienne qui règne au moment du départ : c'est une défection en règle . . . Nous sommes huit seulement à la gare de Perrache, ce sont Messieurs Veuillot, D'' Guillot, Olagnier, Rabast, Louis Lille, et votre serviteur, puis Madame H. A et Mademoiselle P Nous couchons à Grenoble. A trois heures du matin, nous sommes brusquement tirés d'un sommeil calme et profond par le garçon de l'hôtel où nous avons couché. Cet être inhumain frappe à coups redoublés contre les portes de nos chambres et nous réveille en sursaut. Je quitte à re- gret le pâle Morphée et j'entrouve ma fenêtre en bâillant. Je ne vois pas encore l'Aurore « aux doigts de rose » , mais je distingue dans l'ombre la silhouette de M. Richard, pharmacien à Grenoble. Il me semble même percevoir la phrase suivante qu'il vient d'arti- culer: « ohé ! ohé! hop! . . . Dépêchez-vous, les autres sont déjà au Pont du Drac ! Les autres ce sont les Grenoblois aux pieds légers, que nous allons, mais vainement, tâcher de suivre pour escalader la Mou- cherotte aux flancs rapides. . . . Ils sont là une quinzaine, hommes et dames, qui regardent couler le Drac en nous attendant. Armés de grandes cannes ferrées et de toutes petites boîtes de Dillenius, ils nous souhaitent le bon- jour. Civilement nous leur rendons leur salut. Leurs grands alpenstocks ne me disent rien de bon; leurs boîtes minuscules me donnent à penser qu'ils ne porteront pas un bien bien grave préjudice à la flore du pays. Sur le tard j'ai acquis la certitude que j'avais dès le matin formulé une appréciation par- faitement exacte à cet égard. Nous franchissons le Drac sur un pont suspendu. Coût 5 centi- mes. Le Drac est une belle rivière dont les eaux rapides ont une limpidité douteuse et un aspect noirâtre. « Il prend ses sources dans les montagnes qui rehent le Mourre-Froid (2995 m.) à la — 385 — Dublée (2910 m.), passe à Orcière (1328 m.), se double par la jonction du Drac de Champoléon, arrose la belle vallée de Champ- saur, alimente l'important canal qui doit irriguer 4.000 hectares dans la vallée de Gap, reçoit la Rouane, baigne St-Bonnet, se gros- sit de laSeveraissetteetde la Severaisse, entre au-dessous d'Aspres- les-Corps, dans le département de l'Isère, traverse le défilé du Saut-du-Loup, passe au dessous de Corps, reçoit la Souloise (670 m.), la Bonne, la Jonche, l'Ebron (438 m.), passe près des sour- ces de la Motte-les-Bains, reçoit la Romanche et la Gresse, passe sous le Pont-de-Claix et va se jeter dans l'Isère à 3 kilomètres 1/2 en aval de Grenoble. » Ce Drac qui a tant reçu de torrents et de ruisseaux dans son parcours de 140 kilomètres, reçoit donc nos cinq centimes et nous partons en longeant l'allée des Balmes-de-Fontaines. Je jette un coup d'œil distrait sur la végétation qui m'entoure; elle ne parvient pas à m'intéresser. La caravane s'enfonce dans les bois et nous voilà tous à la queue leu leu grimpant le coteau par les sentiers perdus. Une flore où les espèces méridionales croissent pêle-mêle avec les espèces plus frileuses se montre à nous. Nous récoltons le Sumac fustet, l'Erable de Montpellier, le Buphtalme à grandes fleurs, le Pista- chier thérébinthe, le Lonicera elrusca, la Cupidone bleue, le Léonto- don crépu et plusieurs autres plantes intéressantes. Château de Beauregard, Désert de Jean-Jacques Rousseau, cinq minutes d'arrêt. Le Désert de Jean-Jacques n'offre rien de parti- culier si ce n'est un écriteau sur lequel je lis : Défense d'entrer. J'entre malgré cela en méditations. Pendant cinq minutes trottent dans ma tête Rousseau et Madame de Warens, Grimm et Diderot, d'Alembert et les Charmettes, la nouvelle Héloïse, Emile et les lettres sur la botanique. Pendant ce temps les Grenoblois aux pieds légers, qui se moquent de Rousseau et de son Désert, continuent à grimper le coteau. J'oublie de récolter le Scrophularia umbrosa, qu'on m'avait indiqué par là, pour les suivre. Nous voici au Parizet. On nous montre dans ce village la Tour-sans-Venin, une des sept merveilles du Dauphiné. J'ouvre des yeux énormes, M. Lille met son lorgnon, M. Rabast braque une jumelle marine sur l'édi- fice et, malgré ce renfort d'instruments d'optique nous ne parve- nons pas à distinguer la Tour-sans-Venin, une des sept merveilles du Dauphiné. Un vieux pan de muraille est tout ce qui reste de cette fameuse tour. Mais si nous ne voyons pas la Tour-sans- Venin, une des sept merveilles du Dauphiné, ce qui est regretta- ble, nous donnons, dans cet endroit, à nos papilles linguales et palatiales la douce satisfaction d'être agréablement titillées par une 386 — tasse de café au lait. Cet aliment sulistautiel nous réconcilie avec la Belle Nature 'lUe je commençais, pour mon compte, à trouver ridi- cule. Je récolte, en grimpant la montagne : Gentiana acaiilis. Alsine ro.^ti'ata. Cytisus sessifolius. Melamiiyruin nemoro- Riim. A.opleniiim Halleri. — viride. Ramiiiculus aùmicus. Heliaiilhemmii ilalicum. Laserpitiiim siler. Pyrola SfCimHa. Campanula rhomboidalis. Cystopteris fragilis. Galium lœvis'atiun. Verbascum Gliaixi. Veronica uticœfolia. A?(ragalns monspessnla- ii'.i». Di'aba aïzoïdps. La niontag'ne est au levant; un vieu.x: liguier au tronc rabougri m'indiquerait que nous sommes en terrain therm.ophile, si les gouttes qui me pci-lont au front, plusieurs fois essuyées, ne me Pavaient déjà suffisamment fait connaître. Les fougères abondent d;ins les rochers et les tapissent de leurs frondes élégantes. Le Raisin d'ours [/Irbiis- tus Uva-uri) est là dans foute sa gloire. Ses grands rajncau.i ram- pants forment de vrais tapis de verdure. li vit en nom])re considé- rable, avec la fameuse vigne du Mont Ida, cette fameuse vigne qui n'est pas une vigne. Ils sont bien jolis quand même ces deux arbus- cules malgré les noms ineptes dont les ont atî'ublés les baptistes anciens. On les voit descendre dans les bois et rocailles jusque dans la région inférieure des montagnes, et on les retrouve en compagnie du Rosage ferrugineux et du Genévrier des Al.nes, jus- qu'à 2000 mètres d'altitude. Je remarque dans un cliemin creux un de ces arbousiers dont les rameaux chargés de fruits ont pr'è^ do deux mètres de longueur. Trois Digitales à fleur jaune croissent en abondaiice sur les bords du chemin que nous gravissons. Ce sont les Digilulls grand iflora, mcdia et parviflo7-a. Le DkjUaUs mcdla est assez rare. Quelques bota- nistes regardent cette espèce comme une hybride des deux autres. Je ne sais pas si le seul fait d'avoir des caractères intermédiaires entre les espèces plus haut citées suffît pour justifier cette asser- tion. 11 serait facile de s'en assurer par l'hybridation directe. La Digitale à grandes fleurs est, pour sa part, assez variée, et on on rencontre dont les corolles sont fort distinctes. Laissons les Digitales et enfonçons-nous dans la forêt de sapins où nous attendent une ombre salutaire, d'épais tapis de mousse et d'excellentes airelles [f'accinhnn myrlillus) . Nous faisons honneur à tout cela pendant un instant, trop court hélas ! car les Grenoblois aux pieds légers, aux boîtes minuscules et aux grands alpenstocks continuent leur course folle vers le village de St-Nizier. Ceci com- mence à m'ennuyer. Je les laisse aller et je récolte : Monotropa hypopitys. Dmtaiia piuiiata. Epilobium raonlanum. Saxifraffa rotuacHfolia. Galium rotundifoliiim. Calamontha grandiflora. Gnaphalium sylvatlcum. Pyi'ola minor. Lonicera alpigena. Actfea spicata. Luzula nivea. MœhriDgia muscosa, etc. 387 — J'aperçois )e clocher de St-Nizier, clocher bizarre, tout blanc, avec des plaques de Lichens, mais peu élevé. Dans ce village il y a une auberge dans laquelle nous déjeunons. Déjeunons! Eu! Eu! Nous absoibons rapidement quelque nourriture, car les Grenoblois aux pieds de plus eu plus légers, qui n'ont ni faim, je n'ose pas dire ni soif, ne nous perineltent pas d'achever notre modeste repas. Ils courent, grimpent, s'entilent dans la Cheminée et ou ne les revoit plus qu'au sommet de la montagne. Ah ! que j'ai envie de les perdre. Enfin nous suivons la caravane qui s'égrène par les prés tieui'is. Il y a un de ces prés qui demanderait deux heures de visite, uu vrai paradis. Et les autres qui courent. J'ai à paiue le temps de récolter la Grande Astrance, la Cirse des rivages, uae Liuaigrette, un Carev paradoxa, le Soi/eriii pidndosa^ une Sanguisorbe hâtive, que je n'aperçois plus de Grenoblois. Je comprends que ces messieurs et ces dames ont bâte d'arriver au sommet pour jeter un coup d'oeil sur la belle vallée du Drac et redescendre à Grenoble, mais ceci ne fait pas mon alïaire, ni celle de mes compagnons. Nous sommes venus surtout pour chercher des plantes. On ne cherche pas les plantes au pas gymnascique. Ceux qui les cherchent de cette manière ne les trouvent pas. Combien nous eussions été mieux inspirés de prendre un guide moins pressé! Car il n'y a pas à dire, malgré une très belle récolte nous avons manqué quelques plantes très rares qui croissent dans le pays. J'en suis vexé au-delà du possible. On fait l'ascension de la Moucherotte en passant par un endroit désigné sous le nom de Cheminée. Cette Cheminée est difficile à gra- vir et il faut s'aider des mains pour l'escalader. Les plantes y sont abondantes ; c'est là que j'ai récolté : Anthyllis raontana. Aiiricula. Bellidiastrum Miclieli. Cotoneaster tomeritosa. Gypsophila repeus. Keriiera saxafilis. Seniperviviim tectorum. BupleTiMim petreum. — ranunculoïdes. Sedum atratiiin. Arenaria ciliati. Avena setacea. Carex serapervirens. Eiinus alpinus. Homoyyne alpina. Poa alpina, Sideritis alpeslris. Valeriana montana. Pinus unoinata Viola calcarata. Athamentha ci-etensi?. Silène glareosa. Corouilla vagiiialis. Globularia cord.folia. — nudicaulis. Polygala calcarea. Silène quadrifida. Thesiurn alpinum. Veronica bellidioïdes. Carex tenuis, etc. La Cheminée escaladée, les chemins deviennent plus agréables. L'air est vif et pur. On rencontre sur le flanc de la montagne plu- sieurs petites sources très fraîches dont l'eau est excellente. On se désaltère, comme vous pensez. C'est 1:\ où il faudrait déjeûner. Je récolte autour de ces sources : Pinguiciila alpina. Soldanella alpina. Epilobium alpinum. Tofieldia calyciilata. Aspidium lonchitis. Myosotis alpestris. Scrophularia Hoppii. Ti'ifoliuru Thalii. Orchis globosa, etc. 388 — Les sources explorées à la hâte, nous nous étendons à l'ombre d'un Pinus uncinata, arbre résineux que nous retrouverons au som- met en vieux individus rabougris, haut comme ça. Le nanisme des arbres est un des caractères les plus curieux de la végatation alpes- tre. Quand on songe à la stature du saule herbacé qui atteint un ou deux centimètres de hauteur à Belledone, il n'y a pas lieu de s'é- tonner outre mesure de la taille fantastique des habitants de l'île de Lilliput. On trouve des sapins et des pins qui ont cent ans au moins et un mètre au plus ; ils s'allongent à peine d'un centimètre par an. Il s'agit maintenant d'escalader les pentes qui mènent aux crêtes de la Moucherotte. C'est dur. Le docteur G. qui soufle comme un bœuf échoue à mi-coteau. «Je vousattends là, dit-il; jeconnaisle coup d'œil » . Mlle P. regarde amèrement à droite et à gauche si personne ne vient à son secours. Au détour du coteau, deux ani- maux hirsutes, au poil fauve, se montrent à nos regards. Ce sont de jeunes ours, dit un monsieur, un grenoblois aux pieds moins légers que ceux de ses compagnons. C'est le secours attendu. Mlle P. effrayée par l'apparition de ces animaux qui se dirigent de son côté, file comme une flèche et atteint le sommet où elle arrive essouflée. Ces jeunes ours étaient deux chiens de berger. « Y-a t-il pire mal de dents que quand les chiens vous tiennent aux jam- bes, dit Panurge. » . Il n'y a pas de plateau au sommet ; une pente abrupte d'un côté, des précipices de l'autre, une longue arête, déchiquetée en den- telle, un coup d'œil splendide, tel se présente à nos yeux le som- met do la montagne que nous venons de gravir. Nous avons bien payé par nos fatigues ce majestueux spectacle. Comme les hommes sont petits, vus d'en haut ! Ou dirait des fourmis. Contre les parois des rochers je détache au risque de me rompre les os, un magnifique échantillon de Nerprun [Rhamnus pumila) d'un âge que je renonce à connaître, tout couvert de fruits et mesurant 15 centimètres de longueur. Il était là, entre les fis- sures de la roche, depuis bien longtemps. Un peu plus bas, une touffe énorme, blanche et rose, m'attire et me fascine. Mais il y a un précipice affreux, sept ou huit cent mètres, environ qui la défend contre mes projets. J'y renonce ; je l'ai retrouvée plus loin dans un endroit moins dangereux : c'est VÀnlhiUis monlana su- perbe dans ces parages. Je récolte encore : Androsaee villosa. Dryas octopetala. Bistoi'ta vivipara. Athameatha cretensis. Hieraciiim villosum. Juniperus alpina. Polygala calcarea. Avena setacea. Arenaria ciliata. Acinos alpinus. Buplevrum petrœum. ie. — Grande méd. d'argent, M. Jambon, jard. à Rochetaillée (Rhône). — Méd. d'argent, M. Favro (Gabriel), jard. à Lyon-Monplaisir. — Méd. de bronze, M. Dervieui F., horti- culteur à Cusset (Khône). 9^ — CucuRBiTACÉES. — Grande méd. d'argent, M. Jambon, jard. à Rochetaillée (Rhône). 10'. — Melons en collection. — Méd. de vermeil, M. Jambon, jard. à Rhochetaillée (Rhône). \2^(bis). — Choux. — Grande méd. d'argent, M. Boucharlat jeune, horticulteur, rue des Missionnaires, à Lyon-Croix-Rousse. — Méd. d'argent, MM. L. Lille et Beney, march. -grain., quai St Antoine, à Lyon. — 405 — 17" (bis). — Semis de fraises. — Méd. d'argent, M. Marchand, horlicuUeur, rue du Sacré-Cœur, à Lyon. ARBORICULTURE & VITICULTURE Membres du Jury : MM. Albeht Schopfer, délégué de la Société d'horticulture de Lausanne), Lyand (de Genève), D'' Grobon, (délégué de la Société d'horticulture de Bourg), Honoré De- fresne (de Vitry-sur-Seine), Dauvesse (d'Orléans), Guénard, (délégué de la Société d'horticulture de Chàlon),FRÈZE (Didier), (délégué de la S.ciété d'horticulture de Grenoble}. 19" Concours. — Collection générale de fruits. — Grande méd. d'or, M. P. Moral et Fils. — Grande méd. d'or. MM. Poisard frères, horticulteurs h Anse. — Méd. dj vermeil, M. Ci. Jsciuier Fib, horticulteur, rue de Tuiliers, à LyonMonplaisir. — Grande méJ. d'ar- gent offerte par M. le Mini-tre, à M. Fouilioux. horticulteur, à Saint- Germain-au-Mont-d'Or. — MéJ. d'argent, M. Melin, hirliculteur, à Chantelle (Allier). 20'. — Poires en collection. — Méd. d'or offerte par M. Dutaillj, à M. Routin, horticulteur, à Fontaines-sur-Saône. — Méd. de ver- meil, MM. Fayard père et fil», horticulteurs, à Francheville (Rhône). — Grande méd. d'argent, M. Valla, hortioulleui', à Oullins (Rhône). — Grande méd. d'argent, M.Givord, horticulteur, à Oullins (Rhône). — Méd. d'argent, M. Tronche (Amab'e), jardinier chez M. Carrier. 22". — PÈCHES en collection. — Grande méd. d'argent, M. Ma- thieu Combet à Limonet (Rhône). 23°. — Fruits. — Collection non désignée dans les précé- dents concours. — Grande méd. d'argent, M. Favre Gabriel, horticul- teur, à Monplaisir. 24^ — Poires et Pommes en collection. — Méd. de vermeil, M. Danjou, jardinier chez M. de Virieux, à Cailloux-sur-Fontaine. — Grande méd. d'argent, M. Besson, horticulteur à Irigny (Rhône). — Méd. d'argen*, M. F. Dervieux, horticulteur à Cusset- Villeurbanne. 25^ — Collection de Raisins. — Méd. d'or, M. Magat, horticul- teur à Chazay-d'Azergues. — Méd. d'or, M. Rolland et Arnaud-Coffln, à Villefranche (Rhône). — Grande méd. d'argent, M. Périgny, à Ver- naison (Rhône). — Méd. d'argent, M. Chavagneux, hort., Château- Gaillard. — Mél. de bronze, M. Favre Gabriel, hort. à Monplaisir. 28^ — Fruits de semis. — Les membres du jury soussi- gnés ont d'un commun accord décidé de renvoyer à une commis- sion spéciale, nommée par la Société, les fruits de semis : A. Schop- fer, L. Lyand, Guénard, Dauvesse, D. Frèze. 29\ — Arbres et Arbustes nouvellement introduits. — Méd. de vermeil, M. F. Morel et Fils. — Grande méd. d'argent, M. Reboul, hort. à Muntélimar. 30". — Arbustes, semis de l'exposant. — Grande ncéd. d'argent, MM. Durand frères, hort. ro ite di Grenoble, Lyon Monplaisir. — Méd. d'argent, M. F. Morel et fils. — Méd. d'arg., M. F. Morel et fils. — 406 — 3P. — CoLLECTior^ d'Arbustes a feuilles persistantes. — Grande méd. d'or, M. F. Morel et fils. — Grande méd. d'or, M. Cl. Jacquier fils, hort. rue des Tuiliers, Lvon-Monplaisir. — Grande méd, d'argent, de M. le Ministre, à M. R^boul, hort. à Montélimar. 32'. — Collection de Conifères. — Grande méd. d'or, M. F. Morel et fils, hort. Lyon-Vaise. — Méd. de vermeil, M. Pitrat, hort. rue du Chapeau-Rouge, Lyon-Vaise. 33". — Conifères de force supérieure. — Méd. de ver- meil, M. F. Morel et fils, hort., Ljon-Vaise. 35" bis. — Collection de Buis. - Méd. d'argent, M. Pitrat (Amé- dée), hort., Lyon-Vaise. 37°. — AucUBAS. — Grande méd. d'argent, M. Louis Gorret, hort., rue du Bourbonnais, Lyon-Vaise. — Méd. d'argent, M. Roux, hort., à Fontaines-sur-Saône. 38°. — Yuccas — Méd. d'argent, M. Pitaval, hort., chemin des Grasdes-Terres, à Lyon-St-Iréiiée. 38" bis. — Fusains. — Grande Méd. d'argent. M. Louis Gorret, hort., rue du Bourbonnai». Lyon-Vaise. — Méd. d'argent, M. F Morel et fils, hort., Lyon-Vaise. 44". — Belle culture. — Méd. de bronze, M. Pitaval, hort., à Lyon-St-Irénée. (Aucubas). — Méd. de bronze, M. Jacquet, rue de Villion, à Lyon-Monplaisir. (Laurier Cerise.) — Méd. de bronze, M. F. Morel et fils. (Arbuste divers.) Erables du Japon. — Méd. de vermeil, M. Cl. Jacquier fils, hort., Lyon-Monplaisir. Arbres Fruitiers. — Grande Méd. d'argent, M. Roux, hort. à Fon- taines-sur-Saône. — M. A. Seux, hort. à Valence (Drôme). VIGNES GREFFÉES ET NON GREFFÉES Méd. d'or, MM. Rolland et Arnaud-Cofiin, viticulteurs, à Villefranche. — (ofi'erte par M. Dutailly), M. Magat, vitic. à Chazaj-d'Azergues. — MM. Poisard trères, hort. -pépiniéristes, à Anse (Rhône). Méd. de vermeil, M. Roux, hort. à Fontaines-sur-Saône. Méd. d'argent, M. Bonnamour, rue de Condé, 39. PLANTES DE SERRE Membres du Jury : M, Ciiantin (de Paris), M. Crousse (de Nancy), M. Montel (délégué de la Société d'horticulture de Marseille), M. Weber (délégué de la Société d'horticulture de la Côte-d'Or), M. Lemonon (délégué de la Société d'horticulture de Mâcon), M. V. Davin. 46" Concours. — Semis de plantes de serres — Médaill. d'or'> M. Crozy,horticult., 206, grande rue de la Guillotière, Lj'on. (Cannas-' Grande Méd. d'argent, M. Drevet, hort., rue Julien, Lyon-Moncha''' (Coleus). — Méd. d'argent, M. Marchand, rue du Sacré-Cœur, Lyon* (Géranium). — Méd. de bronze, M. Valla, hort., montée des Rochesi à Oullins (Rhône). (Coleus). — Méd. de bronze, M. Dory. (Pelar- gonium zonales.) — 407 — . 47^. — Collection générale de plantes de serre — Grande Méd. d'or, M. Devert fils, hort., route de Grenoble, Lyon- Monplaisir. — Méd. d'or, M. Schmitt, hort., rue St-Pierre, Lyon- Vaise. 48®. — Collection de 50 Plantes a feuillage ornemental. — Méd. de vermeil, M. Bélisse, hort.. rue du Bourbonnais, Ljon-Vaise. — Grande Méd. d'argent, M. Couzançat, horticulteur, gr. rue de Cuire, Cuire-Ljon, 50®. — Collection de Fougères de serre. — Médaille d'argent, M. Cousançat, hort., Cuire-les-Lyon. 6 P. — BÉGONIAS à feuillage ornemental, en collection. — Méd. de vermeil, M. Cousançat, hort., Cuire-les-Lyon. — Grande Méd. d'argent, M. Charreton, hort., avenue des Ponts, Lyon-Guil- lotière. 61"^ bis. — Espèces diverses de Bégonias. — Médaille d'argent, M. Cousançat, hort., à Cuire-les-Lyon. 66". — Coleus en collection de 100 variétés. — Médaille de vermeil, M. Rochet, hort., grande rue de la Croix-Rousse, Lyon. 69", — Collection générale de Pelargoniums zonales. — Médaille d'or, M. Rozain-Boucharlat, hort. à Cuire-les-Lyon. 70" . — Collection de Pelargoniums zonales en 50 variétés. — Grande méd. d'argent, M. Guillet, jardinier, chez M. Rendu. — Méd. de bronze, M. Collet, jard. chez M. Bouoaut, à la Mulatière-Lyon. 71". — Pelargoniums en collection. — Espèces diverses. — Grande méd. d'argent, M. Guillet (Pierre), jardinier chez M. Rendu, à Grézieu-la-Varenne. — Méd. d'argent, M. Patichoud, hort., rue Coste, Cuire-les-Lyon. 72". — Collection de Fuchsias. — Méd. de vermeil (offerte par M. Dutailly), M. Gindre, amateur, à Lyon. 73". — Collection de Fuchsias en 50 variétés. — Méd. d'ar- gent, M. Galmiche, hort. à Grand-Croix (Loire). 78". — Cannas en collection. — ■ Méd. de vermeil, M. Crozy, hort., grande rue de la Guillotière, Lyon. 81". — Cactées en collection. — Grande Méd. d'argent, M. Torto- rotot, impasse des Manèges, Lyon-la Villette. 81" bis. — Collection d'ALOÈS. — Méd. de bronze, M. Cousançat, hort. à Cuire-les-Lyon. Lot de Furcroya. — Méd. d'argent, M. ■ Pitrat (Amédée), hort., Lyon-Vaise. 82". — Bruyères en collection. — Méd. d'argent, M. Drevet, hort., rue Julien, à Lyon-Montchat. 84". — Collection de Plantes de marché. — Grande méd. d'ar- gent, M. Grillet, hort., route de Grenoble, Lyon-Monplaisir. — Méd. d'argent, M. Stingue, hort., montée de la Boucle, Lyon. 85". — Massif de 50 Plantes d'une seule espèce. — Médaille de vermeil, M. Beurrier aîné, hort., route de Grenoble, Lyon-Mon- plaisir. (Adiantum). — Grande méd. d'argent, M. Beurrier (Jean), hort.. rue Saint-Maurice, Lyon-Monplaisir. (Adiantum,) — Grande médaille d'argent, M. Drevet, horticult., rue Julien, Lyon-Mon- p'.aisir. (Aralia.) — Méd. d'argent, M. Beurrier aîné, hort., Lyon- Monplaisir. (Aralia.) — Grande méd. d'argent, M. Verne, jard. chez M. Godinot. (Bégonia L. Van-Houtte.) — Grande Méd. d'argent, M. Musset, hort., chemin de Francheville par Lyon. (Bégonia — 408 — bolbejx). — Méd. d'argent, M. Stingue, hort., montée de la Boucle, Lyon. (Bégonia Stingue). — Grande méd. d'argent. M. Siingue, hort.. montée de la Boucle, Lyon (Bouvaidia.) — Médaille d'aigeot, M. Musset, hort., 19, chemin de Franeheville par Lyon. (Bou- varlia). — Méâ. d'argent, M. Devert, hort., route Je Grenoble. (Ce- losia.). Méd. de bronze, M. Gousançat, hoit. à Cuire-les-Lyon. (Cha- marops). — Grande méd. d'argent,'M. P. Morel et fils, hort., Lyon- Vaise. (Choysia). — Méd. de vermeil, MM. Morel père et fils, hort., grande rue de Cuire Cioix-Rousse. (Cletra). — Grande Méd. d'argent, M. Beurrier (Jean), hort. à Lyon-Monplaisir. (Cyclamen.). — Méd. de vermeil, M. Boucharlat, hort.. rue des Missionnaires. Lyon. (Dracœna indivisa). — Grande méd. d'argent, M. Drevet, hort., rue Julien, Lyon-Montchat. (Dracœna indivisa). - Médaille d'argent, M. Devert, horticulteur, route de Grenoble. (Dracœna indivisa.) — Méd. d'argent. MM. Morel père et fils, grande rue de Cuire, Croix- Rousse. (Gloxinia.) — Méd, d'argent, M. Valla, montée des Roches, à Oullins. (Bégonias.) — Grande méd. d'argent. M. Devert, hort., route de Grenoble, à Monplaisir. (Phœnix Canarierisis). — Grande méd. d'argent, M. Beurrier (Jean), hort., rue St-Maurice, Lyon-Mon- plaisir. (Ficus). Méd. de bronze, M. Musset, hort., chemin de Fran- eheville, 19. (Ficus). — Méd. d'or, M. Drevet, hort., route de Grenoble, Lyon-Monplaisir. (Kentia). — Méd. de vermeil, M. Bélisse, hort., rue du Bourbonnais, Lyon-Vaise. (Latania). — Méd. d'or, M. Devert, horticult., route deGrenoble, I yon-Monplaisir. (Latania.) — Méd. de bronze, M. Drevet, hort., rue Julien. I yon-Montchat. (Lauiier-Tin). — Méd. de vermeil, M. Grume), hoit., chemin de St-Priest, Lyon-Monplaisir. (Qililletp.) — Méd. de vermeil. M. Beur- rier (Jean), hort., rue St-Maurice, Lyon-Monp'aisir. (Œilieis). — Grande méd. d'argent, M. Chavagnon flis, horticult., route d'Hey- rieux, Lyon-Monplaisir. (ŒiUel.o). — Grande méd. d'argent, M. Cha- vagnon fils, horticult., route d'IIeyrieux, Lyon-Monplaisir. (Œillets.) — Grand3 mél. d'argent, M. Beurrier aîné, horlijuU., route de Grenoble, Lyon-Monplaisir. (Œillets.) — Méd. d'argent, M. Char- reton, hort., avenue des Ponts, Lyon-Guillolière. (Œillets). — MéJ. d'argent. M. Chavagnon père, hort., chimin de la Croix-Murlon, lyon Monplaisir. (Œillets). — Méd. de bronze, M. Devert, hort., route de Grenoble, Lyon-.Monplaisir. (Œillets.) — Méd. de vermeil, M. Patichou'1, hortiei'lt. rue Coste, Lyon-Monplaisir. (Ro.-iers.) — Méd. d'argent, M. Lapeute, hort., route d'IIeyrieux, Lyon-.Monplai- sir. (Phlox.). 86^ — Belle culture. _ MéJ. d'or, M. Devert fils (Phœnix). — Mél. de vermeil offerte par M. Dutailly, M. Belisse, hort. rue du Bourboniiai'?. Lyon-Vaise (Cyc9s). — Méd. de vermeil. M. Jacquet, Tiort., rue Villion, Lyon-Monplaisir (Areca lutescens). — Méd. de vermeil, M. Jacquet, hort., rue Villion, L^'on Monplaisir (Phor- mium). —Méd. de vermeil, M. Jacquet, hort., lue Villion, Lyon- Monplaisir (Chamœrops). — Grande méd. d'argent, M. Musset, hort., 19, chemin de Franeheville, Lyon (Cycas). — (irande méd. d'argent, M. Jacquet, hort., rue Villion, Lyon-Moiplaisir (Cocos insignisj. — Grande méd. d'argent, M. Devert, hort., rou»o d'IIey- rieux. Lyon-Monplaisir (Chamduops). — Giande méd. d'argent, M. Guichard, jard. chez M. Duviaid, Croix-Rousse (Lanlana et Zonale). — Grainde iijéd. d'argent, M. Jacqtei, hort., rue Villion, Lyon-Monplaisir (2 Ph'rnix). — Grande méd. d'argent, M. Jacquet, hort., rue Villion, Lyon-Monplaisir. (Phœnix canariensis). — Méd. d'argent, M. Combet, hort. à Limonest (Rhône)(Cereu3 monstruosus). — Méd. d'argent, M. Falconnet, hoi-t. à Villefranche (Rhône). (Araucaria excelsa). — Méd. de bronze, M. Thomas. (Ficus). — 409 — PLANTES VIVACES ANNUELLES ET FLEURS COUPÉES Membres du Jury : MM. Poirier (de Versailles), Cochet-Aubin (de Suisne), Michel (de Paris), Coste (de Marseille), E. Verdier (délégué de h. Société centrale d'horticulture de France). 88". —Plantes alpines. — MéJ. de bronze, M. F. Morel et fils, hort.. rue du Souvenir, Lyon-Vaise. 9r. — Collection de 100 Œillets. — Méd. de vermeil du Syn- dicat de3 Horticulteurs de la région lyonnaise, M. Carie, hort. route d'Heyrieux, Lyon Monplaisir. 92'". — Collection de 30 Œillets. — Grande méd. d'argent, M. Ch^vagnon fil?, hort.. route d'Heyrieux, Lyon-Monplaisir. 97". — Plantes de Massifs. — Grande méd. d'argent, MM. L. Lille et Beney, mardi. -grainiers, quai Saint-Antoine (G.dllardia). — Grande méd. d'argent. MM. L. Lille et Beney, mardi. -grainiers, quai Saint-Antoine (Zinnia>). — Méd. d'argent, M. Boucharlat, hort., rue des Missionnaires, Lyon-Croix-Rousse (Amarante). — Méd. d'argent, M. Molin, march.-grainier, place Bellecojr, Lyon. (Tubéreuses). — Méd. de bronze, MM. Rivoire père et fils, mar- chands-grainiers, rue d'Algérie, Lyon (Phlox Di-um)nii). — Méd. de bronze, M. Boucharlat, hort., rue des Missionnaires, Lyon-Croix- Rou--se (Purtulacc^). 98^ — Semis de plantes vivaces. — Grande méd. d'argent, M. Boucharlat, hort., rue des Missionnaires (Véronique de semis). FLEURS COUPÉES 99* Concours. — Collection générale de plantes vivaces et annuelles. — G. andeméd. d'argent, MM. L. Lille et Banej', mar- chands grainiers, quai St-Antoine, Lyon. — Grande méd. d'argent, M. Molin, marchand grainier, place Bellecour. 100". — Collection CxÉnérale de roses. — Grande méd. d'or, M. Pernet fils-Daoher, rosiériste, chemin des Qaatre-Maisons, Lyon- Guilloiière.— Méd. d'or. M. Duché jeune, rosiériste à Kcully (Rhône). — Méd. d'or, M. Bonnaire, rosiériste, chemin des Hérideaux, Lyon- Monplaisir. — Méd. de vermeil, M. Levet jeune, rosiériste, avenue des Ponts, Lyon-Guillotière. — Grande méd. d'argent, M. A. Bernaix, cours Lafayetta prolongé, Villeurbanne. — Méd. d'argent offerte par M. Dutailly, M. Perrier, rosiériste, chemin des Culattes, Li Mouche- Lyon. 19P'. — Collection de roses en 200 a'ariétés. — Mél. d'or, M. F. Dubreuil, rosiériste, route d'Heyrieux, Lyon-Monplaisir. — Grande méd. d'argent, M. Laparricre, rosiériste, à Champagne-au- Mont-d'Or (Rhône). — Méd. d'argent, M. Reboul, horticulteur, à Wontélimar (Drôme). 102''. — Collection en 100 variétés. — Méd. de vermeil, M. Dubreuil, rosiériste, route d'Heyrieux, Lyon-Monplaisir. — MéJ. de vermeil, M. Dury, jardinier chez M. Cartier, à Ecully. — (irande méd. d'argent, M. A. Bernaix, rosiériste, cours Lafayette, à Villeur- banne. — Méd. d'argent, M. Brechon, horticulteur, à Ecully (Rliône\ — 410 — Rose de semis. — Grande méd. d'argent, M. Lavet jeune, rosiériste, avenue des Ponts, Lyon. /{osiers greffés sur liosn Polyantha. — Grande méd. d'argent, M. A. Bernaix, rosiériste, cours Lafajette, à Villeurbanne. Althéas en colleciion. — Méd. de bronze, M. Magat, horticulteur, à Chazay-d'Azergues. 104% — Collection de Dahlias. — Méd. do vermeil, M.Rozain. Boucharlat, horticulteur, à Cuire-les-Lyon. — Grande méd. d'argent M. Guillet (Pierre), jardinier chez M. Rendu. — Méd. d'argent, M. Collet (Ant.) , jardinier chez M. Reverdy. — Méd. d'argent, M, Valla, horticulteur, montée des Roches, à Oullins (Rhône). Dahlias simples de semis. — Méd. d'argent, MM. L. Lille et Beney, marchands-grainiers, quai St-Antoine, Lyon. 105% — Glaïeuls. — Grande méd. d'argent, M. F. Morel et fils horticulteur, à Lyon-Vaise. — Méd. d'argent, M. Crozy, horticulteur. Grande rue de la Guillotière, Lyon. — Méd. de bronze offerte par M. Dutailly, M. Valla, horticulteur, à Oullins. — Méd. de bronze, M. Molin, marchand grainier, place Bellecour, Lyon. 109'. — Zinnias. — Méd. d'argent, M. Charrault , jardinier chez M. E. Girier. Bouquets de graminées. — Méd. de vermeil, M. Molin, marchand- grainier, place Belleoour-Lyon. — Méd. d'argent, M"'^ Pitaval, fleu- riste, chemin des Grandes-Terres, Lyon-St-Irénée. 112% — Concours de bouquets. — Méd. de versaeil, W" Cauvin, fleuriste, à Marseille. — Grande méd. d'argent. M"* Jacjuin, fleu- riste, rue de la Bourse, Lyon. 113*. — Collection de trois bouquets. — Méd. de vermeil, M"« Pitaval, fleuriste, chemin des Grandes-Terres, St-Irenée. Pour deux couronney et deux bouquets. — Méd. de vermeil, M. Cam- brillat, horticulteur, à Brindas (Rhône). INDUSTRIE HORTICOLE ET VITICOLE Membres du Jury : MM. Bupfaud, Despierre, Tillier, Dupuis, L. Jarosson. 117' Concours. — Dessins et plans de jardins. — Rappe d'une méd. de vermeil, M. Bernoux, photographe, rue des Archers, 8, Lyon. — Grande méd. d'argent, M. Gobât, hort. à Bourg (Ain). — Méd. de bronze, Mlle Poissonnié, peintre, rue de Sèze, à Lyon. — Mention honorable, Mlle Rampon, peintre, à Lyon. 118% — Serres et châssis. — Méd. d'or, M. Tranehand, place d'Helvétie, à Lyon. — Méd. de vermeil, M. Cordier, à Ecully. — Méd. de vermeil, MM. Raoul et Thermoz, cours Lafayette, à Lyon. — Grande méd. d'argent, M. Burnichon, à la Demi-Lune. — Grande méd. d'argent, M. Salla, rue Tronchet, à Lyon. — Méd. de bronze, M. Voisin, à Venissieux (Rhône). 119% — Chauffage DE serres. — Méd. de vermeil, M. Drevet, rue de la Villette, à Lyon. — Méd. d'argent, M. Dulevron, à Màcon. — Méd. d'argent, M. Daujas et Melin, à Lancey (Isore). — 411 — 12P. — Constructions rustiques. — Méd. de vermeil, M. Jouf- fray, roeailleur, route de Grenoble, 107. Lyon-Monplaisir. — Grande méd. argent, M. Favier, rocailleur, rue de Trion, à Saint-Just-Lyon. 122^ — Chaumières, Pigeonniers, etc. — Méd. de vermeil, M. Voland, treillageur à OuUins (Rhône). 123°. — Ameublement de jardins, — Grande mé^!. d'argent, M. Bourget, treillageur, rue de la Duchôre, à Lyo.i-Vaise. — Méd. d'ar- gent, M. Voland, treillageur, à OuUins (Rhône). — Méd. de bronze, offerte pai M. Dulaillj, à M. Vincent, rue de la République, s Lyon. 124\ — Jardinières, Aquariums, etc. — Méd. d'argent, M. Charnay, rue de Seze, Lyon. — Méd. de bronze, M. Grasselli, quai de Serin, Lyon. — Mention honorable, M. Bertier, rue de Jarente, Lyon. 125°. — Pompes, Appareils d'arrosage, etc. — Méd. de ver- meil, M. Delpuy, à Collonges fRhône). — Méd. de vermeil (rappel), M. Collin, à Lamure (Rhône). —Méd. d'argent, M. Livet, à Monplai- sir-Lyon. — Méd. d'argent, M. Aubrun, rue Delandine, Lyon. — Méd. d'argent, M. Plissonnier, cours Lafayette, Lyon. — Méd. d'ar- gent, M. Tournus, quai de Serin, 30. — Méd. d'argent, M. Valloton, cours Lafayette, Lyon. — Mention honorable, M. Supéry, rue Bos- suet, Lyon. 126°. — Coutellerie horticole. — Grande méd. d'argent, M. Crespin, à St-Rambert (Ain). — Méd. d'argent, M. Renaud, rue Constantine, Lyon. 127°. — Instruments de jardinage autres que la coutellerie. — Méd. d'argent, machine à faire les bouquets de M. Myard, à Chalons (Saône-et-Loire). 128°. — Treillages, grillages, claies, etc. — Grande méd. d'argent, M. Lerte, à Ste-Foy-les-Lyon. 131^ — Statues et groupes d'ornement. — Grande méd. d'ar- gent, M. Bouvard, rue des Prêtres, Lyon. 132°. — Enseignement horticole. — Méd. de bronze, M. Mu- nier, jardinier chez M. Lassonnerie. 133°, — Ustensiles et outils (caisses à fleurs). — Grande méd. d'argent, M. Chemin, à OuUins (Rhône). —Méd. d'argent, M. Lamur, à Collonges (Rhône). — Méd. d'argent, M. Cartan, Grande rue de Vaise, Lyon. — Méd. de bronze, M. Ravut, à St-Cyr-au-Mont-d'Or. — Méd. de bronze, M. Nigoul, rue St-Pierre, Lyon-Vaise. 134°. — Fleurs artificielles. — Méd. de vermeil, M. Cordenot, rue Mercière, Lyon. — Méd. de vermeil, M. Sambet, rue de la Cha- rité, Lyon. 135°. — Pressoirs. — Méd. de vermeil, M. Marmonier, avenue du Château, Lyon. — Méd. d'argent, M. Meunier, rue Neuve-St-Miohel- Lyon. — Mdd. de bronze, M. Monier, à Vernaison (Rhône). 186°. — Appareils et instruments divers. — Méd. de vermeil, M. Weitz, cours du Midi, Lyon. — Grande méd. d'argent, M. Guy, rue Part-Dieu, Lyon. —■ Méd. d'argent, M. Gonin, rue St-Catherine. Lyon. — Méd. d'argent, M. Vermorel, à Villetranche (Rhône). — Méd. de bronze, M. Piquemil, quai de l'Hôpital, Lyon. — Méd. de bronze, M. Carrayrou, rueCondé, Lyon. — Méd. de bronze, M. Trazy, rue de l'Arquabuse, Lyon. — Mention honorable, M. Appaix, Grande rue de la Guillotière, Lyon. — Mention honorable, MM. Mayet et Coton, à Givors (Rhône). — Mention honorable, M. Déplâtre, ruo Joseph-Bonnet, Lyon. — 412 — 137^ CÉRAMIQUE, FOURNITURES HORTICOLES, ETC. ^ Méj. de vermeil. M. Chabrol, rue Centrale, Lyon. — Méd. de bronze, M. Mo- lin, marchand grainier, place Bellecour, Lyon. Exposants hors concoars snr leur demande. M. Kettemann, pépiaiériste, à la Dami-Lune. — Conifères et arbustes à feuilles persistantes. (Félicitations du Jury.) M. B. Comte, horticulteur, rue de Bourgogne, Lyon Valse. — Plantes de serre chaude. (Félicitations du Jury.) M"e V« Schwarlz, r^siériste, route de Vienne, Lyon-Guillotière. — Col- lection de roses. M. J.-B. Guillot et fils, chemin des Pins, Ljon- G ailloli ère. — Collection de roses. M. Barriot, Lyon-Champvert. — Plans de jardins. M. Cordioux, architecte, à Ecully (Rhôae). — Plans de jirdios. M. Guynat, à Franoheville (Rhône). — Serres et châssis. M. Lespinasse, à la Demi-Lune (Rhône). — Treillages. M. Lafay, rue de la Barre. — Coutellerie. M. Bardaguer, rue Childebert. — Coutellerie. CONCOURS SPÉCIAUX ET VISITES A DOMICILE 1'" SECTION. — Etablissements. — Grand prix (grande méJ. d'oi' MM. J.-B. Guillot et fils, liort. -rosier. — chemin des Pin, Lyon. — 1" prix, méd. d'or, M. Bonnaire, rosiériste, chemin dos Héridaux, Lyon- Monplaisir. Culture Maraîchèic. .:— l" prix, méd. d'or, M. Favre (Gabriel), jard. Lyon-Monplaisir. — 2°"= prix, méd. de vermeil, M. Hyvert, jard. Lyon-Monplaisir. Chef dk culture d'établissements. — 1" prix, méd. d'or, M. C. Lav^nir, chef de culture chez MM. F. Moral et fils, Lyon-Vaise. 2°'° SECTION. — Maisons Bourgeoises. — Grand prix (grande méd. d'or), M. Fr. Charles, jard. chez M. Oriol, à St-Chamond (Loire). — 1" prix, méd. d'cr, M. Maitin, jard. chez M. Hébrard, à Miribel (Ain). — 2"" prix (ex-œquo), méd. de vetmeil, M. Jambon, jard. chez M. Letourneur, k la Demi Lune, et M. Clailte, jard. chez M. Péricaud, à la Balme (Isère). — S""" prix, méd. d'argent, M. Pierre Champalle, j^rd. chez M. Besson, à la Pape. Visite spéciale. — Méd. d'or, M. Vi. lard (François), jard. chez Mme Vachon, à Ecully. ANCIENS ET BONS JARDINIERS Méd. de vermeil, M. Dubost, chez M. Bellon, à St-Cyr-au Mont- d'Or. Méd. de vermeil, M. Rouet, ch'z M. Jourdan, à Anjou. Grande méd. d'argent, M. Chardon, cliez M. Clayette, à Lyon. Grande méd. d'argent, M. Perrier, chez M. Andrié, à Monplaisir. Grande méd. d'argent, M. Nabert, chez M. Ducoing, à Villeurbanne. Grande méd. d'argent, M. Dury, chez M. Cartier, à Ecully. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon — Impr. du Salut Public. — Bellon, 33, rue de la République, 33. 1886 SEPTEMBRE N' 18 CHRONIQUE Fruits ou Léyumes? — Mon excellent ami, maître Aie. Nasier, jardinier-chef de l'abbaye de Thélème, me demandait l'autre jour à quoi je distinguais les fruits des légumes. Jo lui ai répondu que je n'en savais rien ; simple histoire de ne pas me compromettre. J'ai, en effet, là, sous les jeux, un énorme Dictionnaire rédigé par de savants linguistes, gens qui méritent considération, très instruits sur l'itos et le pathos, lesquels rae paraissent barbotter singulière- ment dans les définitions et explications qu'ils donnent de ces deux termes. Ces braves gens ne s'entendent pas avec les jardiniers. Il est vrai que les jardiniers se tournent le dos quand ils raisonnent sur le même sujet. Demandez à M. X..., qui avait placé les fraises dans les fruits, à notre dernière Exposition. Le jury des légumes cherchait le lot et ne le trouvait pas, n'ayant pas l'idée qu'on avait pu le mettre ailleurs que dans le voisinage des melons et des tomates. — Que veulent-ils qu'on fasse de ces fraises, répondaient à leur tour les pomologues, nous ne sommes pas chargés de juger les légumes. Pour un peu, les fraises n'étant ni légumes ni fruit, ni chair ni poisson, se trouvaient assises, le calyce à terre entre deux sections du jury. Vous comprenez maintenant, amis lecteurs, pourquoi j'ai ré- pondu évasivement à mon tant bon ami Aie. Nasier, quand il me demandait de lui faire saisir la différence qu'il y a entre les fruits et les légumes. Voilà, en effet, d'habiles gens : rédacteurs de gros livres, mem- bres d'un jury, organisateurs d'expositions, qui ne savent pas au iuste ce qu'ils doivent penser de la chose, et vous voudriez que. — 414 — moi chc'tif, j'eusse la prétention de les mettre d'accord. Oh ! que nenni. •— Va, Nasier, lui dis-je, je t'écoute ; tu repasseras quand j'au- rai étudié la question. Et plus j'étudie la question, plus je trouve difficile de contenter tout le monde et son père. Les uns veulent que le fruit soit le produit de la lleur des végé- taux. Dans ce cas, le haricot, qui est bien un légume, deviendrait un fruit. Et le melon, et le cornichon, la courge romaine, des fruits, n'est-ce pas? Et le fruit sec de l'école, et les autres, tels que : le fruit défendu, les fruits du Saint-Esprit, les fruits industriels, les fruits civils, etc. Il faudra cependant bien que les jardiniers finissent par trouver une ligne de démarcation nette entre les fruits et las légumes; car ce n'est pas pour eux, je pense, que l'arbre de la science (horticole) porte encore du fruit défendu. Les Marronniers de Bcllecour. — Un grand nombre des marron- niers de la place Bellecour, à Lyon, sont actuellement dans un état navrant. Quelques-uns sont lleuris comme de simples mar- ronniers du 20 mars, avec cette différence, toutefois, qu'ils ont pris l'équinoxe d'automne pour celui du printemps. De maigres et rares feuilles chlorosées ont succédé au luxuriant feuillage qui les a vêtu pendant la belle saison. Ceux qui n'ont pas repoussé sont roux et le moindre vent emporte au loin leurs feuilles qu'une cadu- cité précoce laisse à sa merci. Le spectacle n'est pas réjouissant. On dirait qu'un souffle empoisonné a passé sur ces beaux arbres et les a dépouillés de leur parure. Les Lyonnais n'ont pas le droit, actuellement, d'être fiers de leurs marronniers favoris. Tous ces arbres ne sont cependant pas aussi décatis les uns que les autres. Si on les examime séparément, on reconnaît que ceux qui ont été arrosés au moyen du système de drains préconisés par M. Métrai, ont conservé leurs feuilles qui, sans être d'un beau vert, n'ont pas une teinte aussi rouillée que la plupart des autres. Ceux auxquels on a changé la terre pour en remettre de meilleure, mais qu'on n'a pas arrosé, sont aussi laids que ceux qui vivent dans l'ancien sol. Epouvanluil pour chasser les moineaux. — Nous avons re(,;u de M. Jean Sisley, la lettre suivante que nous nous faisons un devoir de publier : « Vous avez signalé dans le Li/on-Horlicok le mannequin que vous aviez TU chez M. Léonard Lille, pour chasser \ei oisjaux qui attaquant les fruits. — 415 — « J'emploie depuis 20 ans uq procédé beaucoup plus simple, facile et peu coûteux. u Je ne vous l'ai pas signalé parce que je le croyais très-commun ; rna's d^puiv^ quelques jours bon nombre de visiteurs sont surpris en le voyant. « Je m'empreise donc de vous en envoyer un éciiantillon. Ce bout de pa- pier s'aitache à une biguette de 2 à 3 mètres de lon^aeur, et se place en li-iut de cliaque arbre^ ou contre les murs pour les raisins. a II faut que la baguette soit un peu incîiuée pour que le papier flotte faci- lement, ce qui a lieu par la moindre brise, et éloigne tous les oiseaux. « Je vous serre la main, « Jean Sisley. » Le morceau de papier qu'emploie M. Sisley a exactement la forme d'un triangle dont la base aurait 12 centimètres et les deux autres côtés égaux entre eux 25 à 30 centimètres. Ce procédé pour chasser les moineaux est si peu coiiteux et d'une exécution si facile qu'on serait inexcusable de ne pas en tenter l'essai. Moyen de se débarrasse)- des chenilles. — Ce moyen, comme l'in- dique le Gacjne-PelU , est l'emploi du pétrole recommandé par M. Durieu de Maisonneuve : « Un nuage de pétrole d'une excessive ténuité, dit-il, est pro- jeté directement, par le bec qui surmonte le pulvérisateur, sur les agglomérations de chenilles et sur les nids où elles se rassemblent, et à l'instant elles sont frappées de mort en s'appliquant, sans tom- ber à terre, sur le support même, nids, feuilles ou branches, où elles étaient réunies. A peine un léger brouillard les a-t-il enve- veloppés qu'après un court moment de torsion sur elles-mêmes, elles restent tout à coup immobiles pour ne plus donner signe de vie ; elles se £i.xent et sèchent sur le point où elles sont frappées de mort. « On pourrait craindre qu'un certain nombre de chenilles, garanties du jet direct par leur position sous les feuilles ou autres objets, échapperaient à la mort. Les faits ont démontré le con- traire. En effet, dans les expériences faites, on a remarqué des chenilles évidemment protégées par leur position de l'atteinte directe, s'agiter convulsivement et chercher à s'éloigner ; mais au bout de très peu de temps elles se fixaient et mouraient sur place comme les autres, sans avoir gagné du terrain. « 11 n'a pas été remarqué une seule de ces dernières qui soit parvenue à se sauver. Il semble donc démontré que toute chenille enveloppée dans l'atmosphère du brouillard de pétrole périra infail- liblement. V. V.-M. — 416 — ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de l'Assemblée générale tenue salle des réunions industrielles, Palais du commerce, le 15 i oût 1886. Présidence de M. Pitaval, Conseiller. En l'absence des Vice-Présidents, M. Pitaval est prié de présider la réu- nion. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière réunion, qui est adopté. A propos du procès-verbal, M. le Secrétaire général insiste à nouveau sur l'observation faite à la dernière séance, à propos des apports. Il répète qu'il est désirable que chaque présentation de plantes soit accompagnée d'une note qui devra être posée sur le lot présenté et ensuite relevée par les SPoré- laires; de cette manière, on évitera des erreurs involontaires et on faciliteia le travail des Commissions chargées déjuger les apports. C'est pour n'avoir pas suivi ces indications que le Francisco cximia, présenté par M. Villard, a été, dans la dernière réunion, attribué à M. Liabaud. M. le Président appuie les obser-'ations de M. Viviand-Morel, et fait remarquer que cette nouvelle organisation facilitera la tâche des Commis- sions, qui pourront peut-être juger un peu plus rapidement les apports; de telle sorte qu'il pourra rester au moins dans chaque séance quelques instants pour traiter une question horticole. M. le Président ajoute qu'il ser.ii* peut- être utile, afin que les séances ne soient pas interrompues, de donner une autre place dans la salle de nos réunions, aux tables destinées à recevoir les apports. Correspondance. — La correspndance S3 compose des lettres suivantes : 1" Lettre émanant du Sj'ndicat des Horticulteurs de la région lyonnaise offrant à l'Association horticole lyonnaise une Médaille de venneil pour être attribuée par le jury de l'Exposition prochaine au plus beau lot de plantes de marchés. 2° Lettre de M. Magat, horticulteur à Chazay-d'Azergues, demandant la nomination d'une Commission pour constater les résultats qu'il a obtenus en greffant les plants français sur v'gna américaine. 3" Lettre de M. Sahut, accompagnant l'envoi des brochures ou livres sui- vants, dont il est l'auteur, et qu'il offre généreu-etnent à l'Associatioa horti- cole lyonnaise : 1" Les Vignes américaines, leur gre/fage et leur taille; 2° Compte-rendu des opérations du Jury de l'Exposition qui s'est tenue à Montpellier en 1885; 3° Rapport sur un ouvrage de M. Charles Naudin. de l'Institut, intitulé : Mémoire sur les Eucalyptus introduits dans la région médi- terranéenne. La Société a également reçu de M. Eugène Delaire, secrétaire général de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, une brochure intitulée : Les Tarifs de Chemins de fer pour les végétaux. Présentations. — Il est donné lecture de cinq candidatures sur lesquelles, conformément au règlement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Aucune observation n'ayant été faite sur les piésentations de la dernière séance, sont proclamés, à l'unanimité, membres titulaires de iiotre Compagnie : MM. Dumont, jardinier chez M. Pichet, à CoUongas (Rhône), présenté par MM. Rivoire et Viviand-More'. Guignard (Auguste), jardinier chez M. Coudurier, 102, route de Bourgogne, Lyon-Vaise, présenté par MM. Lavenir et Rivoire. — 417 — Perrin (Charles), 9, cours d'Herbouvi lie, Ljon, présenté par MM. Rivoire et Viviand-Morel. Bourdelin (Pierre), horticulteur-iailleur d'arbres, à St-Didier-au-Mont-d'Or, présenté par MM. Laroche et Triboulet. Passot (.Jean), jardinier-chef chez M. le marquis de Barbantanne, château de Saïut-Jean, par Màcon (Saône-et-Loire), présenté par MM. Tilliet et Cl. Jacquier. Charrault, jardinier chez M. Exuper Girier, à La Verpillière (Isère), pré- senté par MM. Cl. Jacquier père et fils. Chinard (Louis), marchand-grainier, quai Saint-Antoine, 15, Ljon, présenté par MM. Comte et Cl. Jacquier fils. Bourgeois (Jean), jardinier chez M. Mulsan, à Pommiers, par Villefranche- sur-Saône (Rhône), présenté par MM. Corbin et Nicolas. Yvroud (Jean), j .idinier chez M. Mainguet, négociant à Belleville-sur- Saône (Rhône), présenté par MM. Alexandre Bernais et Viviand- Morel. David (Louis), jardinier-propriétaire, chemin des Sablonnières, Monplaisir- Lyon, présenté par MM. Jacquier père et Ch. Molin. J. Faijg.y fils, horticulteur à Saint-Fons (près la gare) (Rhône), présenté par MM. Voisin et J. Jacquier. Henry Corbin fils, chez M"" la baronne James de Rothschild, île de Piiteaux (Seine), présenté par MM. Corbin et Nicolas. Perrier (Joseph), jardinier chez M. Cl. Martin, propriétaire à Belmonl- Tramonet (Savoie), présenté par MM. Rozain et Comte. Hervier, jardinier chez M. Pierre Arbel, à Rive-de-Gier (Loire), présenté par MM. Glénat et A. Rivoire. Examen des appâtas. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Duchet, rosiériste, montée des Roches, à E'iully, un bouquet de Muflier nain, très joli comme coloris et bien varié. Par M. Ballandra, jardinier, chemin de Francheville, 58, un beau spéci- men de Bette à larges côtes, de Lyon; les feuilles en sont très longues et très tendres. La Commission accorde à cet apport une prime de 3= classe. Par M. Tronche, jardinier chez M. Carrier, L33, route de Vienne, Lyon ; 1° deux pit'ds de Céleri nain, dont un est plus allongé, ne drageonnant pas et paraît être rustique ; 2" deux pieds d'oseille a très large feuille. Il est demandé pour cet apport une prime de 3« classe. Par M. Hyvert, jardinier, chemin de la Croix-Morlon, 37, Monplaisir : 1° un pied de Céleri turc, très blanc, blanchi au moyen de deux ligatures de paille; 2» de beaux échantillons de Panais rond ; 3" Haricot nain Bagnolet gris. Le présentateur fait observer que cette variété remonte parfois si on a le soin, après la première récolte, de rabattre un peu la plante, lui donner quelques arrosage?, elle donne une seconde production. Il est accordé une prime de 2« classe à cet apport. Par M. Chardon, jardinier chez M. Clayette, 33, rue de l'Enfance, Lyon : 1° une forte plante de Bette à larges côtes ; 2° des gousses de Haricot venant d'Hanoï (Tonkin), chaque gousse contient trois graines et sont longues de 10 centimètres, larges de 3 centimètres. M. Viviand-Morel déclare que ces- gousses appartiennent à la plante coanue sous le nom de Dolichos Lablab ; 3° des fleurs de Dahlias doubles et simples, de semis. La Commission demande pour les Dahlias une primo de 2° classe. Par M. Clapet, jardinier, chemin des Qiiatre-Maisons, Monplaisir : 1° dei x plantes de Céleri nain blanchissant seul; 2° uh pied de Céleri nain; 3° deux pieds de Chicorée frisés de Meaux, deux de Chicorée-Scaiole ronde, verte; 4» deux do laitues de Versailles, deux de Laitue craquante de Pierre-Bénite. Toutes ces plantes sont présentées en forts exemplaires, remarquables comme développement et belle culture. La Commission proposa de leur accorder une prime de 2° classe. — 418 — Par M. Liabaud, montée de la Boucle, Lyon : 1° un beau Palmier, Licuala grandis, auquel la Commission accorde une prime de 1" classe; 2° un Bégo- nia Rex, M""» Henry Gâche, prime de 2' classe, et quatre Coleus de semis. Par M. Durj, jardinier chez M. Cartier, à EouUy, des Zinnia doubles à grandes fleurs bien variées, auquel la Commission décerue une prime de 3'= classe. Par M. Gatel, jardinier chez M. Genin, à Vienne, des Zinnia doubles, bien ■variés comme coloris et bonne forme de fleurs. Cet apport obtient une prime de 3" classe. Par M. Valla, horticulteur, Grande-Rue, à OuUins, seize fleurs de Dahlias à grandes fleuri, et douze fleurs de Dahlias lilliputs. Prime de 3° classe. Par M. Belisse, horticulteur, rue du Bourbonnais, Yaise, des tiges de Glaïeuls, semis de 1883-1884, à très grandes fleurs et de coloris bien variés. Prime de 2' classe. Par M. Morel fils : 1» des grappes de Raisin duc de Malakoff, très belle variété, à grosse grappe, grains gros, blancs, précoce, mûrissant commen- cement d'août. La Commission demande pour cet apport une prima de 1'» classe: 2° un arbuste en pot Cornus brachypoda variegata, nouvelle espéaa de Cornouiller ayant une panachure bien constante et un port horizontal. Plante à efi"et décoratif. Prime de 2" classe. Par M. Parvenaud, jardinier chez M. Bonnet, à SaintGenis-Laval, des Ageratum blancs nains. Prime de 3° classe. Par M. Joseph Bellen, jardinier che!-. M. Rozier, montée Rey, 23, Lyon, quarante fleurs de Pétunia doubles, de semis. Prime de 2° classe. Pour juger ces apports, les membres de la Commission d'examen, sauf MM. J. Jacquier et Verne, n'assistant pas à la séarice, l'assemblée nomme M. Gatel pour la culture maraîchère, et la Commission se trouve ainsi com- posée de MM. Gatel, J. Jacquier et Verne; pour la floriculture, MiVI. Gau- lain, Musset et Lassonnerie aîoé. Les propositions de la Commission, mises aux voix, sont adoptées à l'una- nimité et l'inscription au procès-verbal est accordée pour tous les apports non primés. M. Viviand-Morel fait une conférence sur la question de l'hybridation des végétaux. A la suite de cette communication, M. Gatel, de Vienne, cite un fait dont il serait bien aise de connaître la signification. Ayant semé des œillets, il a obtenu des variétés dont la pr'eruiére fleur était très double et celles qui lui succédaient presque simples. M Viviand-Morel dit qu'on ne peut émettre que des hypothèses sur les causes probables du fait en question, qui appar- tient sans contestation possible, à la catégorie des anomalies végétales, qui se produisent irrégulièrement, de temps à autre, sur les plantes, sans qu'il y besoin, pour cela, qu'elles soient d'origine hybride. La séance est levée à 4 heures 1/2. Le Secrétaire-adjoint, Nicolas. Culture du Ramonda pyrenaica Bich. Voici une espèce de plante dont l'ëtat civil a été plusieurs fois révisé. Appelée d'abord Ferbascum Myconi par Linné, puis Mtjconia borraginea par Lapeyrouse, qui lui donna encore plus tard le nom de Chaixia Myconi, elle parait arrivée aujourd'hui au terme de ses incarnations avec celui de Ramonda^ que lui a donné Richer. C'est — 419 Kamoiida pyrenaïca (réduit à la moitié de sa grandeur). le nom do Ramond, un botaniste qui a beaucoup exploré les Pyré- nées. Celte plante n'a pas eu plus de chance avec sa parenté, car elle a été successivement reniée par les différentes familles où les botanistes l'avaient introduite. Après avoir été réunie avec les P'crbascum au.K Solanées, elle dut brusquement sortir de cette famille pour devenir une Scrophulariacée. Mais Godron, l'auteur de la Hore de I orraine, reconnaissant que son fruit uniloculaire dépourvu do colonne centrale, ses ovules anatropes et son embryon ortho- trope lui interdisaient le voisinage du tabac, de l'aubergine et de la pomme de terre ; qu'elle ne pouvait guère non plus, à cause de ses fleurs régulières à cinq étamines et son ovaire uniloculaire, rester dans le voisinage des Jnlirrhimon et des Scrophulaires, prit le très sage parti (voyant qu'il y avait toujours quelque chose à — 420 — redire dans sa classification) de lui créer une famille à elle toute seule; elle appartient donc, depuis cette décision, aux Raraonda- cées : cela n'est pas trop tôt. Je cultive cette plante en assez grand nombre : cinq ou six cents pots. Au moment de sa tloraison, qui arrive dans les premiers jours de mai et se continue pendant près d'un mois, c'est une vraie mer- veille que de voir ces innombrables fleurs bleu violacé, et pour l'horticulteur, si le premier sentiment éprouvé est de l'admiration, le deuxième se traduit par la réflexion suivante : pourquoi ne cul- tive-t-on pas cela? C'est certainement une de nos plus jolies plantes françaises ; la culture en est facile et, en suivant les quelques indi- cations que nous donnons plus loin, on est st\r de la réussite. Mais avant il est utile d'en donner une petite description, qui permettra, autant que peut le faire une description, d'en juger les caractères. L'image ci-contre fera, du reste, connaître l'espèce. C'est une plante acaule, c'est-à-dire dépourvue de tiges, à feuilles réunies en rosettes denses et étalées, ovales obtuses, couvertes en dessous de longs poils mous, profondément crénelées, contractées à la base en un court pétiole. Les fleurs sont portées par plusieurs hampes florales en nombre variable sur chaque hampe, habituelle- ment 5 à 7; la corolle est grande, rotacée, d'une belle couleur bleu violacé, quinquépartite, à lobes obovés, finement ciliés. Cette espèce, comme son nom l'indique, habite les Pyrénées dont elle est un des plus beaux ornements. Sa culture est assez facile ; si on veut l'avoir en pot, il suffit de la rempoter en terre de bruyère, en ayant soin de bien drainer le vase, de la tenir à l'ombre et de ne pas ménager les arrosements pendant les mois les plus chauds de l'année. En pleine terre, elle demande également l'ombre, se plaisant plus spécialement dans les massifs de Rhodo- dendrons qu'elle peut servir à border, ou bien dans les rocailles arti- ficielles ou naturelles des parcs. Elle se multiplie de graines et en divisant les touffes. D"" Micheli. Compte-rendu de l'Exposition horticole {Suite; Baisins. — Je sacrifierais volontiers aux dieux éternels, deux coqs, quatre poules et un mouton gras, si je savais que mon sacrifice puisse aider le raisin à recouvrer son antique splendeur. Ah ! mon pauvre vieux raisin, Bacchus t'abandonne ! les maladies, les insectes, les cryptogames se sont ligués pour amener ta perte ! Galien et Hippocrate y perdent leur sulfure de carbone ! C'est affreux. Cependant ne perdons pas tout espoir, car il y a bien d'au- tre fléaux qui ont affligé le monde depuis sa création ; les fléaux ont disparu et le monde reste. Ceci dit, comme préambule, examinons les raisins qui sont là sous nos yeux. — 421 — M. Magat, viticulteur à Chazay-d'Azergues, est l'exposant qui apporte une des plus belles collections. Il obtient du reste deux médailles d'or qu'il a bien méritées. Il présente en même temps que sa collection de raisins, des vignes françaises greffées sur vignes américaines qui font l'admiration des connaisseurs. On ne saurait voir des greffes mieux soudées et plus chargées de fruits. MM. Rolland et Arnaud-Coffin obtiennent aussi deux médailles d'oi'. L'une est décernée à la collection de raisins, l'autre aux vignes greffées par un procédé rapide. MM. Poisard frères, horticulteurs à Anse (Rhône), ont égale- ment des vignes greffées sur vignes américaines, qui reçoivent une médaille d'or. Citons encore comme exposants de raisins, M. Périgny (de Ver- naison) ; M, Chavagneux, de Château-Gaillard, à Villeurbanne; M. Favre Gabriel et M. Bonamour. Une observation à propos de raisins. Ne serait il pas utile, une autre année, de distinguer les cépages dont les fruits mûrissent dans la zone lyonnaise, des cépages qui n'y mûrissent jamais? Quelques amateurs peuvent se laisser séduire par des raisins obtenus sous un autre climat et planter des cépages qui ne leur procureront par la suite que des déboires. Les œrhres el les arbusies. — André Theuriet a publié autrefois dans le Fiyaro un conte qui a pour titre Les sapins : C'est l'histoire d'une de ces espiègleries comme nous en avons tous sur la conscience. J'ai trouvé ce conte charmant si parfaitement conforme aux idées que je professe à propos des arbres, qu'on m'excusera, je l'espère, d'avoir pris sa péroraison pour épigraphe du compte- rendu qui va suivre. Deux écoliers condamnés aux arrêts, pour avoir traité de bla- gueur Dordelu l'antique, leur professeur, avaient vu commuer cette punition en celle de la transplantation de trois cents plants d(! sapins Cette opération fut d'abord agréable, puis la chaleur et la courbature arrivèrent, la soif s'en mêla... si bien que furieux nos deux planteurs mirent une partie des sapins la tête en bas, les racines en l'air. Quelques jours après, le professeur qui était myope et n'avait pas vu de suite le chef-d'œuvre de ses élèves, retourna vers sa plantation Drôles, dit-il aux deux coupables, vous allez me suivre vers mon terrain. Arrivés devant le corps du délit, il les apostropha ainsi : « Messieurs, si vous ne respectez pas votre professeur, vous devriez au moins avoir le respect des arbres ! . . . Savez-vous ce que c'est qu'un arbre? C'est un être vivant' comme vous et moi. C'est la joie de la terre à laquelle il donne l'eau des sources qui l'arro- — 422 — sent et l'humus qui la féconde ; c'est la santé de l'air que sa ver- dure purifie... Un bel arbre, c'est une fête pour les yeux, et des milliers d'arbres, cela fait la forêt, le manteau de la terre, cette richesse d'une nation !.. . Un pays qui n'a plus de forêts est un pays fini !... Un arbre, mais c'est la charpente de votre maison, c'est le mât des vaisseaux , c'est la chaleur de votre foyer qui vous donne un soleil en plein hiver?.. . Celui qui plante un arbre est un bienfaiteur de l'humanité ; celui qui en détruit un inutilement est un criminel... Et maintenant jugez-vous vous-mêmes? Dans vingt ans, ces deux cents jeunes plants que vous avez assassinés seraient grands et beaux ; ils auraient été la gaieté de cette friche inculte, ils auraient rendu de précieux services à nos enfants et à nous- mêmes... Et pour satisfaire une espièglerie d'écolier, vous avez supprimé deux cents arbres, vous avez deux cents meurtres sur la conscience ! Songez-y ! . . . Ce sera votre punition ; maintenant, allez :... » Et en même temps, au moment où nous y pensions le moins. et pour mieux graver sans doute son discours dans notre esprit, il nous allongea au bas du dos deux formidables coups de pied qui nous firent dégringoler, tout penauds, sur le chemin communal. « Je ne sais quel effet produisit cette harangue sur mon cama- rade ; quant à moi, elle me toucha doublement. Ce fut mon chemin de Damas, et depuis lors j'ai eu le respect des arbres. » (^e plaidoyer en faveur des arbres devrait trouver sa place dans les livres qu'on met entre les mains des enfants, afin que tous sachent, quand ils seront hommes, que les arbres doivent être res- pectés. C'est pour avoir détruit leurs forêts, que certains pays, autrefois fertiles, se sont changés en déserts ; et qui sait si ce n'est pas à la même cause qu'il faut attribuer la rapidité avec laquelle les maladies cryptogamiques et autres se propagent sur nos végé- taux cultivés? Quoi qu'il en soit de cette dissertation, j'aime, pour ma part, les arbres et les arbustes rustiques sous notre climat, et je regrette bien sincèrement que quelques beaux représentants de la fiore forestière exotique ne puissent point résister à nos hivers rigou- reux. L^ premier Concours du pro^'pamrae concernant l'arboriculture, était celui relaiif aux arbres et arbu-ites de nouvelle introduction. Deux exposants pî'eii lient part à oe concours. Cest d aborl M. P. Mirel, de Lj'on-Vaise, qui no .s montre quelques jolis conifères, tels que : Retinospora tctragona aiirea, Abies Sargenli, Thuiop- sis borcalis aiireo van'eg.jt.i. Cr}^ptomeria jap. albospica. Libocedrus tetragona.Torreya nucifera ; ouii dilféreuies autres espèces a[i()irtenant a li autri^s tamilles, telles i|ua : Friî.r;nu5 anomala, Cotoneaster hjn\on- talis. Cornus brachypoda argentea, etc. A leni, ensuite M. R/^houl, lioiiicuHeur de Montélimar, qui nou- ap[iiite Lniiius m,//ili.i ci/imisf.i al.i (inolitj, I.inriis Henanlii. — 423 — Alaternus compacta (inédit), Mahonia Fremonti, Euonymus, Sylver gems, Ampélopsis striutu sempervirens etc. M. Reboul présentait encore une féi'ie de Diospyros Kaki, parmi les- quels on trouvait les variétés suivantes : Costuta, GuiboscM, Mazeli, Kourocouma, yacoumi\ etc. Les arbustes de semis, obtenus par l'exposant, sont représentés par de fort jolies variétés d'Aiicuba japonica, pvésentés par MM. Durand frères, horlieulteurs, route de Grenoble, à Monplaisir-Lj'on. Il faudrait une des- cription détaillée pour plusieurs des gains présentés par ces messieurs. M. F. Morel présente aussi quelques Aucubas de semis, très méritants, et un Cupressus Lawsoniana à feuilles bleuâtres. Le concours pour la plus belle coUectioa d'arbustes à feuilles persistantes, les Conifères exceptés, a été l'un des mieux remplis de toute l'Exposition. Trois exposants se trouvaient en présence : MM. Cl. Jacquier fils, horticul- teur à Lyon-Monplaisir; F. Morel et fils, horticulteurs à Lyon-Vaise, et M. Reboul, horticulteur à Moutélimar. Le Jury a été bien embarrassé pour attribuer le premier prix, aussi a-l-il tranché la difficulté en classant ex- œqiio les deux horticulteurs lyonnai?. M. Reboul, qui avait été obligé de faire transporter ses plantes par le chemin de fer, avait des sujets un peu plus faibles que ses concurrents, son lot était cependint fort beau. Dans la collection de M. F. Morel, je note des Lierres en arbres variés, les plus belles variétés de Houx en f «rtes plantes, des Mahonias, des Elea- gnus, le Prinos glaber, le Genista horrida, plusieurs beaux Osmanthus, le Cerisier de Portugal à feuilles de myrthe, de beaux Aucubas, des Ataternes variés, des Buis, des Filaria, et en général les meilleures variétés des gen- res habituellement cultivés sous le climat moyen de la France. Dans la collection de M. Cl. Jacquier fils, j'ai noté également ce qu'il y a de mieux parmi les espèces à feuilles persistantes : Belles variétés de Houx, de Berberis, d'Aucuba, de Ligustrum, de Crata^gus, d'Alaternus, de Ceano- thus, de Lierre, de Fusain du Japon, de Cotoneaster, de Buis, une singulière composée : le Diplopappus chiysophj^llits et toute une série d'autres espè- ces intéressantes. Dans le lot de M, Reboul : Lauracerasus Bertini, rotundifolia, cameliœfoU'i ; Ligustriim coriacoum, lucidtim, rosmariiiifohum, etc. Evonymus japonicus divers. Phyllirea,Makoiiia, Choysid ti/niato, Cratcegus, etc. Conifères. — La collection générale de Conifères rustiques compte dt;ux exposmits : M. F. Morel et fils, et M. Améiée Pitrat, horticulteur, rue du Chapeau-Rouge, à Lyon-Vaise. Les espèces et variétés exposées par M. F. Morel sont très nombreuses et surtout quelques-unes des plus belles présentées en f irt beaux exempl^irps. Je note particulièrement, dans ce lot : Tcrreya myristica, Cupressiis glaiica, Abies : concolor. lasiocarpa, excelsa investa, nobilis, poUta, excelsa Premontii ; puis les Ce^Yriw atlantica glaitca, et deodora glaitca, Thiiiopsis dolabrata et sa variété à feuilles argenlées ; P/;n(5 l'rcmon- tiana, Wellingtonia gigantea pendilla, etc., etc. M. Pitrat avait aussi une très jolie collection, bien variée, en sujets de choix, un peu plus petits que ceux de la précédente. M. Kettemann, pépiniériste à la Demi-Lune, près Lyon, avait clnisi dans ses pépinières les meilleures espèces de Conifères et un choix A^a pi .s belles plfintes vertes. Le Jury a vivement félicité M. Kettemann, qui s'était placé hors concours. M. F. Morel n'a pas de peiue à obtenir le premier prix avec six Conifères de force supérieure, personne n'étant en concurrence avec lui. Les plantes qu'il présente sont, du reste, très fjrtes et bien choisies. M. Pitrat, déjà nommé, est également seul pour exposer une collection de Buis, on ne trouve des variétés de csi genre que dans les collections gêné- — 421 — raies — M. Pitrat a su réunii- l'élite des plus belles sories ornementales pour en composer une jolie collection. M. Louis Gorret, horticulteur, rue du Bourbonnais, à Lyon-Vaise, cultive et collectionne les Fusains et las Auouba d'une manière toute spéciale. Les collections qu'il présente dans ces deux genres sont les plus belles de l'Expo- siiion, aussi obtient-il facilement les premiers prix. Dans sa collection de Fusains, je note : Evonymus : latifolius alba viiriegata, macrophj^llus liicida, pyramidalis, aiirco maculata^ aurea variegata, pidchclliis, radicans. etc.. etc. Je renonce à noter les variétés Au-uba, qu'il faudrait toutes ciier. M. Roux, horticulteur à Fontaines-sur-Saône, prenait part au concours relatif aux Aucuba, et en présentait une collection bien choisie. Je trouve encore dans l'arboriculture : M. F. Morel, qui présente des Fusains en collection et un massif en mélange; M. Pitaval, horticulteur, 55, chemin des Grandes-Terres, à Saint-Irénée, qui gagne deux médailles avec de beaux Yuccas et de forts baaux Aucuba, et M. Jacquet, horticulteur rue Villion, à Monplaisir, (jui montre deux énormes Lauriers-Cerises à feuilles rondes. Arbres fruitiers. — M. Alph. Siix vie:it de Valencs avec de superbes échantillons d'aibres fruitiers arrachés dans ses pépinières. Ces arbres appartiennent à tous les genres hibituellement cultivés et sont fort beaux. M. Roux, horticulteur à Fjntaines-sur-Saôae, présente ui lot analogue aussi beau que le précédent. Plantes de serre. Le concours relatif aux plantes de serres obtenues par l'exposant compre- nait des Cannas, dej Col^us, des Bégonias, des Peiargonium zonales et un Aralia de Siebold. Le jurj s'est montré dur pour la plupart des plantes pré- sentées, mais pas pour toutes cependant. C'est ainsi qu'il a récompensé d'une médaille d'or les Cannas nouveaux de M. Crozj, horticulteur, grande rue de la Guillotière, à Lyon. C'était juitice. Les nouveaux gains de cet habile semeur sont en eff-t fort beaux et bien dignes de la haute récompanse qu'ils ont obtenue. Les Coleus, qui paraissent tourner dans un cercle vicieux et ont de la peine à sortir de la gamme chromatique habituelle, étaient piésen- tés par plusieurs horticulteurs. Une série de variétés à grand feuillage a copendanl trouvé grâco et a obtenu une médaille d'argent grand module. Elle était présentée par M. Urevet, horticulteur, rue Julien, à Montchat. Un autre exposant, M. Valla, voit son apport couronné d'une médaille de bronze. M. Marchand, rue du Sacré-Cœur, obtient une médaille d'argent pour un P. zonale, et M. Durj une médaille de bronze. Collection générale. — La lutte n'a pas été aussi vive cette année, dans ce concours, que les années précédentes. M. Liabaud, le vétéran des expo- sitions, n'a pas exposé ; M. Comte n'a mis qu'un seul lot et s'est placé hors concours. En revanche, M. Devert, horticulteur, route de Grenoble, à Mon- plaisir. et M. Schmitt, horticulteur, rue Saint-Pierre, ù Vaise, avaient cha- cun deux très remarquables collections. Dans le lot de M. Devert, composé de forts exemplaires, je note de très beaux Dracœna, d'élégants Palmiers, notamment des Arcca, des Pritchardia, des Seqfortia, des Latanias, des Corypha, etc., des Cycadées : Zamia Lehmani, Cycas revoluta. circina- les; de beaux Dieffcmbachia admirables de vigueur, puis des Maranta, des Broméliacées et une foule d'autres espèces. J'ai noté dans ce lot un Asparagus pliimosus iianus qui avait 1 mètre 70 cent, de hauteur ; nomina incptum, ai-je pensé. J'ai retrouvé la môme plante dans un autre lot égale- ment très élevée. Pourquoi nanus alors ? M. Schmitt a des plantes moins fortes, mais très variées et arrangées avec talent. D'admirables Heurs, des Orchidées, des Broméliacées, des Aroïdées, des Bégoniacées prêtent l'éclat de leurs vivss couleurs aux belles espèces — 425 — riches seulement de leur feuillage. J'ai noté dans ce lot de beaux Maranta, des Tillandsia, de*; Vriesca, lo Gusmania tricolor, le Caraguata Zahni, des Kœnipferia, le Miltonia spectabilis, V Odontoglossum Alexandrœ. un beau Cattleya, puis trois remarquables Anthurium, les A. Lindigi carneum et Andreamim. Je note encore des Cycas, des Zamia, des ^Iraw- caria, le Ficus J'arceli, des Crotons. des Fougères, des Caladium colorés, etc., etc. M. Comte, horticulteur, rue de Bourgogne, à Lyon-Vaise, exposait, hors concours, un lot des plus beaux spécimens de ses collections. Comme tou- jours, les plnntos de cet habile jardinier sont irréprochablement cultivées. Citons quelques-unes des espèces les plus remarquables de ce lot, toiles que: Cocos Bonneti, Kentia Balmoreana, Arenga saccharifera, Pritchardia aurea, Kentia Vendlandi, Areca Verschaffelti, Ptychosperma robiista, Livistona Hoogendorpi, Aralia Jilicifolia , spectabilis et Victoria; Phyllanthus Seemanni. Ciirctuna rosceana, Gymnogramma schi\ophylla var. gloriosa, Nepenthes Mastersi, Phalœnopsis amabilis, etc. Le lot de 50 espèces à feuillage comptait deux exposants : MM. Bélisse et Cousançat. M. Bélisse, horticulteur, route du Bourbonnais, à Lyon-Vaise, a montré aux amateurs qu'il possédAit et cultivait à marveille les espèces les plus éminemment ornementales propres à la décoration des appartements. Son lot était irréprochable et les sortes bien choisies. On sait qu'il faut, pour qu'une plante sut « propre à la décoration des appartements », qu'elle soit susceptib'e de lutter contre les conditions antivégétatives dans lesquelles elle est habituellement placée. M. Cousançat, horticulteur, grande rue de Cuire, à Cuire-les-Lyon, avait un lot du même genre dont les espèces avaient également écé habilement triées parmi les meilleures. Fougères. — 0 plantes aux noces cachées ! Dites-moi, vous dont les fleurs se dissimulent à nos regards, vous dont la graine est une poussière impalpable qu'emportent au loin les vents du soir, dites-moi, je vous prie, pourquoi je vous admire sans corolles, pourquoi je vous aime sans fruits? Esl-ce parce que je vous ai rencontrées à l'ombiedes grands bois, sur le bord des ravins, dans l'intérieur des grottes et des cavernes ? Est-ce parce qu3 j'ai vu la scolopendre suspendue au-dessus des torrents de nos montagnes, ou bien parce que vous vêiissez les rochers arides d'un manteau de verdure? Malgré cette invocation lyrique, les Fougères ne me répondent pas. Je vais répondre pour elles : On aime l'îs Fougères parce qu'elles nous montrent réunies au même degré, sous mille formes différentes, l'élégance gracieuse du feuillage le plus varié, le plus légèrement découpé qu'il soit possible de voir. Aussi, les horticulteurs ont-ils soustrait aux lieux sauvages ott ils sont nés, pour en orner les serres, les jardins et les salons, les plus beaux genres de cette immense et belle famille. Il y a des Fougères un peu dans plusieurs lots, mais il n'y a que M. Cou- sançat, horticulteur, à Cuire-les-Lyon, qui en présente une collection dans laquelle les genres les plus divers sont représentés. Je retrouve encore un peu plus loin M. Cousançat qui obtient une médaille de vermeil et une grande médaille d'argent pour deux collections de Bégo- nias, l'une composée de variétés à feuillage ornemental et l'autre d'espèces diverses. Il y avait dans ses deux lots la plupart des variétés d'élite culti- vées de nos jours. Coleus. — Les Coleus de semis ne manquaient pas, mais les collections étaient rares. M. Rocket, horticulteur, grande rue de la Croix-Rousse, le lauréat habituel de ce genre de plantes est la seul qui expose cent, variétés nommées. M. Roohet est fidèle à ce genre dont il s'occupe d'une manière particulière. Son lot était bien étiqueté et les plantes d'une belle venue ; il obtient une médaille de vermeil. Pélargonium zoiiale. — C'était la première fois que l'Association horticole lyonnaise inscrivait une mélailla d'or dans son programma pour la plus — 426 — belle collection de Pélargonium zonale. M. Rozain-Boucharlat, horticul- teur à Cuire-lès-Lyon, a le bon esprit de la décrocher. J'ajoute qu'il ne l'a pas volée, car il avait su réunir ce qu'il y a de plus beau et de plus nouveau dans le genre. Je cite particulièrement les variétés suivantes à Heurs simples qui m'ont paru dignes d'être mentionnées : Téléphone, Albion, Blanche-neige, Aurore, Arc en- Ciel, Louis Ulback, M'^" Poiseau. Scipion, Abbé Garnier, La Gloire, Candeur, Secréluire Vintouskij, Gloire Lyonnaise, etc., puis parmi les doubles : Priant, Gloire de France, M""' Grillet, Sp. de Grenoble, Vésuve, M"" Guil- bert. Contraste, Perle blanche, Président Dutailly, M""" Hoste, etc. Viennent ensuite, qui exposent aussi dej plantes da mêm3 gdnre : M. Guillet (Pierre) jardinier chez M. Rendu, qui nous montre qu'il s'y en- tend à tenir en ordre une collection; M. Patiohoud, horticulteur à Cuire-:ès- Lyon, M. Galmiche à Grand'Croix (Loire) et M. Collet, jardinier chez M. Boucaut, à la Mulatiôre. Tous ces exposants montraient les variétés les plus florifères. Fuchisas. — Un amateur M. Gindre, et un horticulteur, M. Galmiche à Grand'Croix (Loire) sont les seuls exposants dans ce genre populaire. Ces Messieurs présentaient l'élite des plus belles variétés qu'il faudrait toutes citer si la place ne faisait pas défaut. Cannas. —::. M. Crozy n'avait pas de concurrent pour ce genre dans le- quel il s'est taillé une réputation européenne. Voilà le résultat de la persévé- rance dans les cultures. Je renonce à citer les variétés qu'il expose ce sont les plus belles, la plupart obtenues par lui. Cactées. — J'aime les cactées, j'en conviens, depuis que j'ai vu celles de M. Rebut, Lassonnerie et Cardonna. Il est regrettable que ces Messieurs montrent si rarement leurs collections. A leur défaut M. Tortoro- tot, impasse des Manèges à la Alllette, expose quelques-unes des plus jolies espèces des genres de cette curieuse famille. M. Cousançat, n'a pas de cactées, mais il montre des Aloés en collection. M. Pitrat, horticulteur à Vaise, exhibe des Furcroya qui lui valent une mé- daille d'argent. M. Brevet, horticulteur, rue Julien, à Montehat, a une collection à'Erica composée de variétés qu'on ne trouve plus guère dans les établissements, depuis que les plantes à feuillage ont tué le.i plantes florales du Cap et de la Nouvelle-Hollande. Plantes de marché. — Votre serviteur, qui était apprenti jardinier vers 1860, se souvient fort bien qu'à cette époque, relativement récente, il aurait été impossible aux horticulteurs lyonnais do cultiver, comme ils le font aujourd'hui, une masfe aussi formidable de plantes de toutes sortes. En ce temps-là l'oatillage était rare et défectueux, les méthodes de culture d'une simplicité primitive et le débit modéré. C'était le temps où le pommier d'a- mour triomphait en compagnie du basilic; que do chemin parcouru depuis vingt ansl Les établissements sont .actuellement de véritables usines, de \raies fabriques de plantes, et c'est par dizaines, quelquefois par centaines de mille, que la même espèce est cultivée. On expédie un peu partout les œillets, les ficus, les aralia?, les dratœna, et une foule d'autres genres de plantes d'ornement, dont les plus beaux ont été exposés en groupes distincts sur le cours du Midi. Il y avait là un grand nombre de massifs qui repré- sentaient assez bien cotte branche deThoriioulture lyonnaise, que les pro- grammes classent sous la rubrique de Plantes de marché. Enumérons ces lots de plantes remarquables parleur belle culture : M. Grillet, horticulteur, route de Grenoble, à Lyon-Monplaisir, avait une collection de cinquante espèces représentées par deux exemplaires de chaque sorte. M. Stingue, montée de la Boucle, à Lyon, une collection semblable à la précédente, un massif de Bégonia Stingue, dont il est l'obtenteur, et un lot de Bouvardist Humboldtii. — 427 — M. Beurrier aîné, route de Grenoble, à Lyon-Monplaisir, présentait des massifs ou lots d'œillets, d'Adianttim et d'Aralia Sieboldii. M. Beurrier (Jean), rue Saint-Maurice, à Lyon-Monplaisir, des Adiantum, des Cyclamen en fleurs, des Ficus et des Œillets. M. Drevet, rue Julien, à Lyon-Montchat, des Lauriers-Tins, des Aralias, des Dracœna indivisa. M. Musset route de Francheville, 19, par Lyon, des Bégonias bulbeux, des Bouvardias, des Ficus et un superbe Cycas. M. Devert, route de Grenoble (auquel je m'empresse de restituer la mé- daille d'or attribuée à ses Kentia, que les typographes lui ont sorti pour là donner à M. Drevet), avait des Celosia, des Dracœna, des Phœnix cana- riensis, de» Kentia, des Lalanias, des Œillets. M. F. Morel et fils, des Chqysia ternata. M. Cousançat, à Cuire-lès-Lyon, des Chamœrops. M. Boucharlat jeune, rue des Missionnaires, à la Crois-Rousse, des Dra- cœna, des Pourpiers, des Amarantes. M. Valla, rue de Chasse, à Oullins, des Bégonias bulbeux. M. Bélisse, rue du Bourbonnais, à Lyon-Vaise, des Latania borbonica, et dans le concours de belle culture le plus beau spécimen de Qycas revo- luta de l'Exposition. M. Grumel, chemin de St-Priest, à Lyon-Monplaisir, des Œillets. M. Patichoud, rue Coste, à Lyon-MonpUisir, des Rosiers. M. Charreton, avenue des Ponts, Lyon-Guillotière, des Œillets. M. Lapeute, route d'Heyrieux, à Lyon-Monplaisir, des Phlox en fleurs. M. Chavagnon fils, horticult., route d'Heyrieux, plusieurs lots d'Œiliets. M. Verne, un lot de Bégonia. Belle culture. — Il y a un concours de balle culture qui est surtout affecté aux plantes de fortes dimensions. C'est dans ce concours que M. Jacquet, rue Villion, à Monplaisir, gagne six médailles; il exposait de beaux spéci- mens des espèces suivantes ; Areca lutescens, Phormium, Chamœrops, Cocos insignis, Phœnix, Phœnix canariensis. M. Musset, route de Francheville, un tiés beau Cycas. M. Devert, route de Grenoble, des Chamœrops. M. Guichard, de très beaux Lantanas et d'énormes Pelarg. zonale. M. Combet, à Limonest, un gros Cereus monstruosus . M. Falconnet, à Villefranche (Rhône), un bel exemplaire à' Araucaria excelsa. M. Thomas, un Ficus elastica. PLANTES VIVACES ANNUELES ET FLEWRS COUPEES Nous voici dans la section du programme où la lutte est toujours vire et ardente, surtout quand on arrive aux fleurs coupées, aux Roses plus particulièrement. Le lot de plantes alpines do M. F. Morel garnissait la rocaille. Dissémi- nées un peu partout, elles étaient mal placées pour être rapidement jugées ; le Jury leur a accordé une médaille de bronze. Il est vrai que les membres du Jury de cette section étaient surtout des rosiéristes et îles fleuristes qui ne sont pas tendres pour les « herbes des Alpes ». Nous trouvons ensuite deux collections d'Œiliets : une était exposée par M. Carie, horticulteur, route d'Heyrieux, à Lyon-Monplaisir; elle compre- nait cent variétés parfaitement choisies. Elle a obtenu la médaille de ver- meil du Syndicat des horticulteurs lyonnais. L'autre collection, composée de trente sortes, avait été apportée par M. Chavagnon fils, route d'Heyrieux, à Lyon-Monplaisir, dont on ne peutque louer le bon goût dontil a fait preuve ddns l'assemblage des nuances qu'il a su choisir pour composer son lot. Plantes de massifs. — Nous trouvons, dans ce concours : MM. Léonard Lille et Baney, marchands-grainiers, quai Saint-Aatoine, Lyon, qui gagnent deux grandes médailles d'argent, l'une avec un superbe — 428 - massif de Zinnias, et l'autre avec un lot de Gaillardes irréprochablement cultivés. M. Molin avait un lot de Tubéreuses qui a été fort admiré et qui a embau- mé les visiteurs pendant toute la durée de l'exposition. Le Jurj lui octroie, pour les susdites Tubéreuses, une médaille d'argent. MM. Rivoire père et fils ont moins de cliance avec leurs Phlox Drum- mondi qui reçoivent «ne médaille de bronze. M. Boucharlat jeune, dont nous avons mentionné les lots à l'article Plantes de marché, est un des meilleurs semeurs de Véroniques, un semeur particu- lièrement heureux. Il voit un de ses derniers gains dans ce genre récom- pensé par une grande médaille d'argent. Fleurs coupées, — La collection générale de fleurs coupées comprend une macédoine gigaitesque où les plantes vivaces coudoient les annuelles; on y trouve de tout et même autre chose. L'éclatant Glaïeul, le brillant Tritoma, le Zinnia écarlate, la Verveiue ans tons multiples, l'Œillet de Chine aux nuances moirées, la Reine-Marguerite et ses collerettes tuyautées, rehaussent l'éclat des plantes plus humbles ou de couleurs plus assombries. Dans ce concours, MM. Léonard Lille et Benej, marchands-grainiers, quai Saint-Antoine, présentent l'élite des plus belles ûeurs qu'on rencontre dans les jardins qu'elles parent pendant l'été. M. Molin marchand-grainier. place Bellecour, exposait également une collection générale qui a fait l'admiration des visiteurs, tant par la beauté que par le nombre des espèces présentées. Roses. — Je vais prendre une épigraphe, en vers, que j'ai fait composer à Delille tout exprès pour orner ce chapitre. Et qui peut refuser un hommage à la Rose ? La Rose dont Vénus compose ses bosquets, Le Printemps sa guirlanda et l'Amour ses bouquets ; Qu'Anacréon chanta, qui formait avec grâce Dans les jours de festin la couronne d'Horace. Ça rime bien. Voilà ce que c'est que d'avoir des amis « dans la poésie ». J'en ai comme cela plusieurs qui « biiohent » pour moi, de temps à autre. Tenez, Ronsard, avec qui j'ai dîné l'autre jour, m'a adressé aussi os morceau par la poste : Mignonne, allons voir si la Rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, N'a point jmrdu cette vesprée, Les plis de sa robe pourprée Et son teint au votre pareil. Ronsard est un bon garçon, mais n'est plus à la hauteur do la situation. Les belles roses maintenant sont les ro.-es jaunes. Plus elles sont jaunes, plus el!es sont belles. Quand nous en aurons des larges comme un'chapeau, jaunes cornme le baudrier du brigadier à' qui Pandore donnait raison, tout ira bien. On les cherche et on y arrivera. On a déjà desPersian, mais il faut que « ça remonte » ; si ça ne remonte pas. adieu. On les fera remonter. Que de roses, que de roses, mes amis i J'en ai là, sous les jeux, de quoi effrayer Calchas. Elles s'étagent gracieusement sous la galerie en une longue enfilade qui n'en finit plus. Et quand je pense que pour être agréabl ) et juste avec tous les exposants, il faudrait me faire l'éditeur d'un petit catalogue, j'en suis consterné. Ah! c'est qu'ils sont nombreux, les exposants: Je trouve d'abord M. Pernet fils-Duoher, rosiériste, chemin des Quatre- Maisons, Lyon-Guiliotière, qui a un lot magnifique, dans lequel il a eu la bonne idée de mettre en première vue les gains magnifiques que l'établisse- ment qu'il dirige a mis autrefois au commerce. M. Duché, rosiériste, montée des roches à Ecully, a dans son jardin une végétation luxuriante qui se trahit par l'éclat et la dimension qu'elle commu- nique aux fleurs qu'il expose. — 429 — M. Bonnaire, chemin des Hérideaux, n'a pas des moins belles fleurs que son confrère. M. F. Dubreuil, route de Grenoble, 146, prend part à deux concours et trouve le mojen d'être le premier partout. Citons eacore les belles ooUeotiins de MM. Levet jeune, roîiériste, avenue des PoQts, à Lyon ; Alexandre Bjrnaix, rosiéi-isie, fi3ars Lafayeite, à Vil- leurbanne; Perrier, chemin des Calattes, à la Mouche ; Laparrière, rosié- riste à Champagne-au-Mont-d'Or ; Reboul, horticulteur à Montélimar (Drôme) ; Dury, jardinier chez M. Cartier à Ecullj, et Brechon, rosiériste à EcuUy. J'allais oublier les belles collections de M"» V Sohwartz, route de Vienne, à Lyon, et de M. J.-B. Guillot et fils, chemin des Pins, qui exposaient hors concours. Dans tous les lots je note l'élite des plus belles sortes parmi lesquelles je n'hésite pas à citer plus particulièrement : La France, Souvenir de la Malmaison, Merveille de Lyon, Perle des Jardins, W. 04 lien Itichardson; Beauté de l'Europe, Jules Finger, Jean Diiclier, Jean Ternet, Mignonetie, Mignature, "Pâquerette, Rosiériste Rambaud, B. Comte. Boiëldieu, La Rosière. Terle d'or. Reine Marie- Henriette, Madame Bérard, Maréchal Niel, Niphetos, Ferdinand Cliaf- fotte, Ulrich Brunner, Devoniens>s, Taul Neyron, Madame Q4lexandre Bernaix, Marie Van-Houtte, Marquise de Vivens, C4bbé Girardin, etc. Je vous le disais au début, il faudrait éditer un catalogue, heureusement que ces Messieurs en ont tous et sont disposés à l'adresser à tous les ama- teurs qui le demanderont. Je n'ose pas dire grand chose des semis, il y en avait cependant de fort beaux. Un seul a été médaillé, il a été exposé par M. Levet jeune dont le père a mis tant de belles choses au commerce. Du reste il ne faut pas toujours prendre au mot les sentences portées par les jurés quand il s'agit de semis. Exemple: la plus belle des roses, La France, a jadis été battue, à Paris, par des variétés dont on ne parle plus actuellement. L'exemple est topique, n'est-ce pas ? Je trouve encore dans l'exposition un lot de Rosiers greffés sur /?. pohjan- tha. Ce lot est exposé par M. Alexandre Bernaix déjà n^mmé. Ces Rosiers ont une vigueur qui plaide vigoureusement en faveur de ce nouveau sujet qui a le mérite de donner de nombreuses racines et de ne pas drageonner. Si on ajoute à ces mérites divers celui qu'ont les graines de cette sorte de germer rapidement en voilà plus qu'il en faut pour engager les rosiéristes à suivre l'exemple de M. Bernaix. Dalhias. — La fleur d'automne par excellence; se conserve dans la cave pendant l'hiver. Parlez moi des plantes comme celles-là. Des pompons énor- mes, frais, gracieux, tuyautés avecdes coloris blancs, roses, violets, marrons, noirs, ou à ligules mouchetées, bigarrées, striées, marmorées ponctuées et réticulées. Chaque année les pessimistes crient aux échos que le Dalhia est à son apogée et chaque année les semeurs donnent un démenti aux pro- phètes grincheux, en produisant des variétés plus belles. Il y a plusieurs ex- posants qui apportent de très belles collections. Ce sont MM. Rozain-Bou- charlat, horticulteur à Cuire-lès-Lyon, M. Guillet (Pierre), jardinier chez M. Rendu à Grézieu, M. Collet (Ant.), jardinier chez M. Reverdy et MM. Valla, horticulteur à Oullins. Ces Messieurs ont tant de belles variétés que je suis embarrassé pour faire un choix. Dalhias simples. — Avec les Cannas de M. Crozy, ce sont les Dalhias simples de semis exposés par MM. Léonard Lille et Beney, march.- grain., quai St-Antoine, qui ont eu le plus d'admirateurs, 11 y avait la toute une sé- rie de plante hors-ligne avec des panachures de toutes couleurs, des teintes nouvelles, fraîches, éclatantes et veloutées. Heureux semeurs ! Les Glaïeuls comptaient également plusieurs exposants qui montraient au public l'élite des plus belles variétés de ce beau genre qui en compte tant de — 430 — belles. Citer les lots de M. F. Morel et Fils, de M. Crozj, de M. Molin, et de M. Valla c'est mentionner les plus beaux. Un lot de Zinnia, exposé par M. Cliarrault, qui avait réuni tout ce qu'il y a de bien dans le genre, puis la coUejtioa d'Althéas de M. Magat, et j'ai ter- miné la partie concernant les fleurs coupées. Bouquets. — Il reste les bouquets. M"" Cauvin, de Marseille, est venue nous montrer qu'elle était une grande artiste. M"'' Jaoquin, fleuriste rue de la Bourse à Lyon, pour qui l'art d'arranL,''or habilement les fleurs n'a pas de secret, .-ivait une belle belle exposition. Dirais-je qae M™" Pitaval, fleuriste chemin des Grandes-Terres, à St-Irénée, est toujours la première dans le concours auquel elle prend part ? Cliacun le sait et admire la facin dont elle sait présenter les fleurs. M. Cambrillat, de Brindas. s'entend également bien a faire les couronnes et les bjuquets, et le Jury lui a montré qu'il savait apprécier son travail. M"" Molin nous montre quel parti on peut tirer des Graminées sèches, car elle sait les arranger avait un art infini. Les soyeuses panicules deGynerium, les épis, les grappes élégantes de tout espèces d'herbes prennent sous sa main un aspect gracieux. M™« Pitaval, expose aussi de très balles gerbes de graminées sèches que le Jury et les visiteurs ont parfaitement su apprécier. (A suivre.) V. V.-M. Omission. Il faut ajouter à la liste des exposants hors concours sur leur demanda qui a été publiée dans le précédent n° de ce journal, M. C. Gaillot, treillageur, 126, rue de la Pyramide, 126, Lyon-Yaise. M. Gaillot exposait tous les produits de son industrie. Arbres ou arbustes nouveaux. Poirier Secrétaire Alfred Vigneron. — Arbre pyramidal et fertile, vigueur moyenne, venant très bien à haute tige ; fruit moyen ou gros, de forme conique, œil ouvert, peau lisse et passant au jaune à sa maturité ; chair fine, fondante et parfumée, eau abondante et sucrée ; fruit exquis. Maturité de novembre en janvioi'. Ce beau et magnifique fruit a été dédié à M. Alfred Vigneau, horticulteur à Montmorency, Secrétaire du Cercle pratique d'Arborioultui-a et de Viticul- ture de Seine-et-Oise, Chevalier du Ménie agricole, homme d'un grand mérite et dévoué à la pomologie. Poirier Bon-Chrétien Vennont. — Aibre sain et vigoureux, fruit gros affectant la forme de la Belle Angevine, chair fine et parfumée, eau abon- dante et sucrée. Poirier Secrétaire Mareschal — Fruit de moyenne grosseur ; la chair est fine, juteuse et parfumée ; ce fruit, de première qualité, mûrit en novem- bre et déceml re. Ces trois variétés ont été obtenues et décrites par M. Arsène Saunier, pépiniériste à Rouen. Amandier Commun boule. — Sous-variété de l'amandier pêche ou à pulpe, à large feuillage vert luisant ; dift'ère de ce dernier par ses rameaux nom- breux, formant une véritable touft'e compacte et serrée. Abricotier à feuilles blanches ponctuées de vert au centre. — Variété à feuillage tout blanc, avec une légère tache vert sombre au centre. Issue de l'Abricotier Pèche. Abricotier nouveau à feuilles panachées. — Sorte d'Abricotier-Pèche, à feuilles largement panachées de jaune d'or ; bien différent de l'ancienne variété commune panachée, la panachure au lieu d'être au centre est répar- tie sur tout le feuillage. Châtaignier commun à feuilles glauques marginées. — Variété à feuil- les ondulées, glauques, bordées de jaune. — 431 — A\erolier coccinc m.vbré. — Nouveauté à feuilles marbrées de jaune d'or. Cytise Aiibour pleureur nouveau. — Plus |ileureup q'ie l'ancienne variété ; cet arbre se dislingue par ses feuilies contournées, réunies en fais- ceaux le long de ses nombreux rameaux retomb.int jusqu'à terre. Prunier Damas noir à feuilles marginées. — C'est le Prunier Dimai noir à feuilles élégamment bordées de jaune ; variété très constaa'.o dins sa pana- chure. Chêne cerris pleureur nouveau. — Ce Chèae, par ses longj rameaux pen- dants, tranche bien avec tous ses congénères. Sureau commun pleureur à feuilles panachées. — S jus variété du Sam- bucus nigra pcndula, panachées de blanc jaunâtre. Lilas commun blanc, à feuilles en cuiller, panachées de vert au centre. — Nouvelle vaiiété à fleurs blanches et à feuilles creusées en cuiller, pres- que entièrement blanc jaunâtre, avec une légère macule verte au centre. Lilas commun doré de Joreau. — A feuilles dcrées ; la teinte jaune per- siste toute l'année dans cette nouvelle variété. Lilas commun "Prince Impérial panaché. — Sous-variété du Lilas Prince Impérial, à feuilles largement panachées de jaune. LHas commun à feuilles poudrées tricolores. — Toutes petites feuilles blanches toutes parsemées dépeints verts, à bords souvent ciispés; les jeunes pousses ont les feuilles d'un beau rose poudré de vert et de blanc. Orme champêtre tricolor. — Variété à feuilles panachées de blanc, de jaune et de vert ; résistant bien au soleil. Hou.x à feuilles contournées panachées. — Nouvelle variété de Houx à feuilles contournées et fortement panachées de blanc jaunâtre au centre. Epicéa nain de Joreau. — Petite miniature, à rameaux courts et serrés; variété bien différente de l'ancienne variété naine. Cèdre de l'G^tlas co;n^ac/e. — Sous-variété duCèdre de l'Atlas, à rameaux érigés, serrés et compactes. Mélèze d'Europe glauque. — Nouvelle variété, à feuillage complètement glauque. Mélèze d'Europe doré. — Conservant pandint tout:3 la belle saisoi une nuance dorée. Rhouodekdrv^iI Clotilde Baudriller. — Beaux bouquets de trèi grandes fleurs laque carminé, le bord des pétales plus foncé, les trois lobes supérieurs largement macules de rouge brique, éclairé rose. Khododendrum iVf™° Geynet. — Superbe fleur, rose éclairé de blanc, tous les pétales lignés, striés et pointillés de carmin vif, forte impériale ocre sur le lobe supérieur, donnant un reflet métallique du plus grand effet; genre (yllstrœmeriœflorum. Rhododendrum iV/''' Thérèse .Godard. — Beaux bouquets de fleurs à centre blanc rosé, le pourtour de chaque pé'.ale d'un rose vif; forte macule ocre, nuancé verdàtre sur le loba supérieur ; très florifère. Rhodode.ndrum Ornement de Joreau. — Grandes fleurs d'un beiu roso violacé, macuH rouge sur fond noir; très florifère. Les 23 arbres ou arbustes précédents ont été décrits, nommés et obtenus par M. Baudriller, pépiniériste à Gennes (Maine-et-Loire). Roses nouvelles. Uosier thé. — Ddchesse de Bragance. — Arbuste très rameux, à rameaux dressés, parsemés d'aiguillons rares. Feuillage vert fonci à jeunes pousses rouges. Calice rubescant a l'état jeune, à sépales foliacés dépassant le bou- t'ii ; celui-ci ovale. Fieur très pleine et s'épanouissant bien, pédoncule très ferme, d'un beau jaune canari vif au centre, plus pâle sur les bords ; pétales de la circonférenc) gracieusement recourbés au sommet. Plante d'un grand mérite poiir la fleur coupée. — 432 — Rosier hybride de Thé, — Attraction. — Arbuste d'une bonne vigueur, très florifère et extra remontant, à feuillage sombre mat en dessus, glauces- cent en dessous. Inflorescence dressée, en corjmbe composé de 3 à 5 fleurs érigées en pédoncules fermes. Boutons ovoïdes. Pétales nombreux, concaves, mucronés, imbriqués dans les rangs extérieurs, carmin clair nuancé rose de Chine, avec un liseré plus pâle sur les bords, à onglet jaunâtre à la base. Rose d'une belle duplicature et d'une odeur intermédiaire entre la roseCent- Feuilles et les roses thés. — Plante extra. Ces deux roses nouvelles ont été obtenues par M. F. Dubreuil, rosiériste, route de Grenoble, à Ljon-Monplaisir. Thé, — Luciole. — Arbuste vigoureux, fleur graode, pleine, bien faite, bouton allongé et d'une belle tenue, coloris rose de Chine carminé très vif, teinté jaune safran avec fond jaune cuivré, revers des pétales bronzé. Une des plus odorantes dans cette série. Variété extra (issue de Safrano à fleur rojge). Hybride de Thé remontant. — Madame Joseph Deseois. — Arbuste très vigoureux, fleur très grande, de 14 à 16 centimètres de diamètre, bien pleine, très bien faite et d'une belle tenue, coloris blanc carné à centre rose sau- mcné très tendre, variété exti'a. Cette belle rose est issue de técondation artificielle ; Baronne Ad. de Rothschild fécondé par le thé Madame Falco*. Ces deux variétés ont été obtenues par M. J.-B. Guillot et fils, rosiériste, chemin des Pins, Ljon Guillotière. Hy brides Remontants. — Comte de Paris. — Arbuste très vigoureux, fleurs grandes, pleines, très bien faites, rouge ponceau, nuancé et éclairé de pourpre vif de brun, de cramoisi très vif, magnifique de coloris et de forme. C'est une des plus belles sortes que nous avons obtenues jusqu'à ce jour, extra. Aly Pacha Chérif. — Arbuste très vigoureux, fleurs grandes, pleines, très bien faites, beau coloris rouge vermillon peu nuancé et velouté de pour- pre noirâtre, extra. A. Drawiel. — Arbuste vigoureux, fleurs grandes, pleines, forme par- faite, globuleuse, rouge ponceau noiiâtre, éclairé de carmin. Une des plus belles roses foncées obtenues jusqu'à ce jour, (très-belle). M™° Edouard de Bonnières de Vriére. — Arbuste vigoureux, fleurs grandes, pleines, très bien faites, beau rouge amarante, illuminé de pon- ceau et de carmin, plante hors ligne. M"" LÉON Halkin. — Arbuste vigoureux, fleurs grandes, pleines, forme parfaite, globuleuse, beau rouge cramoisi vif nuancé de pourpre éclatant, par sa forme, son colons brillant, c'est une variété hors ligne. M"" Thiéeaut aîné. — Arbuste vigoureux, fleurs grandes, pleines, très "bien faites, beau rose cerise vif, bord des pétales S'ouvent liserés de blanc; sorie très distincte et magniflque de forme, très belle. Baronne de Saint-Didier. — Arbuste vigou''eux, fleurs très grandes, pleines, rouge cramoisi ou cerise très vif, ombré de lilas et de pourpre, les extrémités des pétales sont souvent liserés de blanc ; très belle et très dis- tinguée. Les sept variétés précédentes ont é^é obtenues de semis par MM. Lévêque et fils, horticulteurs à Yvry-sur-Seine près Paris. Les descriptions de ces roses ont é'é faites par les obtenteurs. (.4 suivre.) Le Gérant : V. VIVIAND-^MOREL. Lyon — Impr. du Salut Public. — Bellon, 33, rue do la République, 33. 1886 OCTOBRE N' 19 CHRONIQUE C'est un article de foi chez les Turcs de croire que Mahomet a fait un trou dans la lune pour aller au ciel. Tout invraisemblable que paraisse ce moyen de locomotion il y a des millions d'Arabes qui sont profondément persuadés que « c'est arrivé » . Laissons ces braves gens à leur croyance, elle ne gêne personne. Cela rentre dans le domaine spirituel qui n'a rien à voir avec l'horticulture. Mais je ne me serais jamais imaginé que l'art d'élever les plantes, — je sais bien qu'il adoucit les mœurs — fût capable de commu- niquer à quelques-uns de ses adeptes, une dose si pharamineuse de foi naïve, dans les vertus mirifiques du fameux éhxir de Catho- licon d'Espagne, connu sous le nom de Terre de bruyère. La terre de bruyère... j'ai eu l'occasion de lui dire son fait il y a quelque temps et j'ai engagé ceux de mes confrères qui consi- dère cette substance comme une panacée de l'apprécier à sa juste valeur et à la faire rentrer dans ses modestes attributions. La note que j'ai pubUée à ce sujet m'a valu de M. Ménand, horticulteur à Albany (Etats-Unis), une lettre aimable de laquelle j'extrais le pas- sage suivant, une perle, comme vous allez en juger : « Il y a plus de trente ans je rendais visite à un jardinier écos- sais et au maître qui l'occupait, riche amateur américain. Après avoir fait le tour du jardin ils me montrèrent un Àrbulus Unedo ou peut-être un Andromeda polifolia, — je ne sais plus exactement lequel — qui venait d'arriver mort d'Angleterre. L'amateur qui s'était réjoui par anticipation. L'œil morne maintenant et la têia baissée, contemplait avec amertume son arbuste desséché; il gémissait sur la fin prématurée de cet arbrisseau. Le jardinier l'air sombre et consterné Semblait se conformer à sa triste pensée. — 434 — « Tout à coup son visage prit un aspect moins mélancolique et poussant un soupir à fendre l'âme, comme s'il venait de perdre son père et sa mère, il posa la main sur le cadavre de sa plante et s'écria : y^li! if dhad on ly some peal ! — Ah! si seulement j'avais de la terre de bruyère. Sous entendez : Comme je vous ferai revenir cette espèce à la vie.» Pas de commentaires n'est-ce pas? N'arrachez plus vos vignes françaises. — Tel est le titre d'un article publié dans r^gri(?u/(eur de Béziers par M. Elle Mirepoix. L'auteur, propriétaire au domaine de Roux-les-Grèzes près Carcas- sonne, affirme que les vignes françaises traitées par le sulfure de carbone dissous dans l'eau, reviennent admirablement, dans tous les terrains, Toute vigne possédant encore cette année vingt cen- timètres de végétation normale peut être sûrement régénérée avec profit. Ce disant, M. Elle Mirepoix invitent les amateurs à aller se rendre compte de ce qu'il avance, dans son domaine d'abord, puis chez une dizaine de grands propriétaires de Narboune, Carcassonne ou aux environs. Il reste maintenant à M. E. Mirepoix à faire connaître le pro- cédé pour obtenir la dissolution du sulfure de carbone dans l'eau, et l'époque à laquelle il emploie cette dissolution et la dose conve- nable. On sait que le sulfure de carbone ne se dissout pas sensiblement dans l'eau, à laquelle toutefois il communique son odeur. Maceron. — Avez-vous mangé du Maceron ? Vous savez le Maceron qu'on cultivait du temps de Charlemagne.Je parle hébreu, n'est-ce-pas? Si vous ne connaissez pas le Maceron, sachez, Mon- sieur, que ce n'est pas autre chose que le Smijrnium Olusalruvi. Y ous voilà bien avancé. Maceron, Smyrnium, c'est tout un, c'est-à-dire la même chose. C'est une plante potagère que M. Djbowski veut ramener dans la marmite. Le fait est que si le proverbe qui dit qu'il n'y a de nouveau que ce qui a eu le temps de veiUir est exact, le Maceron a toutes les qualités requises pour constituer une nouveauté de premier ordre. Voici ce qu'en dit A. De CandoUe dans son Origine des piaules cultivées : « De toutes les ombellifères servant de légumes, celle-ci a été une des plus communes dans les jardins pendant environ quinze siècles, et maintenant elle est abandonnée. On peut suivre ses com- mencements et sa fin. Théophraste en parlait comme d'une plante officinale sous le nom de Jpposelinon, mais trois cents ans plus tard Dioscoride dit qu'on en mangeait la racine ouïes feuilles à volonté, — 435 — ce qui fait supposer une culture. Les latins l'appelaient Olus-atrum, Charlemagne Olisaliim, et il ordonnait d'en semer dans ses fermes. (( Les italiens l'ont beaucoup employée sous le nom de 31acerone. hectolitres tous les trois ans; dans l'Ain, 60 à 80 hectolitres tous les neuf ans; dans le Cal- vados, 5,000 kil. tous les quatre ou cinq ans. En général, on peut dire que la dose moyenne à adopter est de 3 à 5 hectolitres tous les ans pour un hectare. Ceux qui, les premiers, ont employé la chaux ont été tout d'a- bord surpris des magnifiques résultats qu'on en obtenait, et ils négligeaient de fumer leurs terres devenues fertiles, considérant la chaux comme un engrais. C'est, qu'en efïet, comme nous l'avons expliqué plus haut, la chaux mettait subitement en circulation un stock de matières fertilisantes accumulées depuis longtemps ; mais une fois le stock épuisé, la fertilité disparut et les terres devinrent stériles ; c'est de cette observation maintes fois vérifiée qu'est né ce vieil adage agricole : La chaux enrichit le père et ruine le fils. Il ne faut pas tomber dans cette grosse erreur agricole; une terra chau- lée doit être soutenue par des fumures d'autant plus fortes, que le chaulage est plus énergique. A cette condition seulement, le chau- lage produit des effets remarquables. La manière d'employer la chaux varie suivant les pays, mais c'est toujours à l'état de chaux éteinte qu'on la répand sur le sol. Pour éteindre la chaux, on peut exposera l'air libre la pierre cuite, son délitement s'opère vite; mais si la pluie survient, il se forme une boue peu maniable, à moins d'opérer dans un endroit couvert. On peut encore placer la chaux vive dans des paniers d'osier et la plonger dans l'eau pendant deux minutes à peine ; le délitement est alors instantané ; ce procédé fait gagner du temps, mais les transports de cette matière en poudre sont plus coûteux. La manière la plus simple et la plus communément adoptée con- siste à déposer sur le sol même la chaux par petits tas et à la recouvrir de terre; au bout de deux semaines, quatre au plus, la chaux est déUtée; on recoupe à la bêche le mélange et on le répand aussitôt. Enfin, quand on a des curures de fossés, d'étangs, des vases, etc., on peut avantageusement stratifier avec de la chaux vive qui, en se délitant, dessèche et divise la masse ; on recoupe à la bêche comme précédemment, et on obtient un excellent engrais qui se répand à la volée sur les prairies ou s'enfouit par le labour comme du fumier. On doit répandre la chaux par un temps sec, puis donner un coup de herse et ensuite un labour peu profond, 15 ou 20 centi- mètres. On peut souvent se procurer à très bon marché la chaux — 451 — provenant des usiaes à gaz, ayant servi à l'épuration du gaz d'éclai- rage; celte chaux d'épuration est très bonne, à la condition expresse qu'on aura soin de la laisser exposée à l'air pendant un mois au moins avant de s'en servir; car elle contient du sulfate de calcium qui exerce une funeste action sur les végétaux ; l'exposition à l'air permet l'oxydation des sulfures et leur transformation en sulfates. Roses Nouvelles Rosiers thés. — Archiduchessk Marie immaculata (Marie Lambert X Socrate). — Arbuste vigoureux, fleur grande, pleine, belle forme, pétales extérieurs très larges ; coloris brique clair nuancé de chamois luisant ; centre vermillon doré ; très odorante. Variété extra. Directeur C. Bernard (Abel Grand X Adèle Jourgeaut). — Arbuate vigoureux, florifère, fleur grande, très pleine, bien imbriquée ; coloris rose magenta très tendre sur fond argenté ; bord des pétales de pourtour souvent violet clair ; très odorante. Variété très belle. Rosier hybride remontant. — Théodore Liberton. — Arbuste vigoureux, fleur grande, pleine, forme de Cent-Feuilles, coloris rouge carminé éclatant nuancé de rose garance, passant au rose foncé ; revers des pétales pourpre clair. Parfum des plus agréables. Ces trois variétés ont été obtenues par MM. Soupert et Noting, rosiéristes à Luxembourg. ■ nformations. — On annonce la mort de M. Honnorati, de Toulon, le cultivateur des Kakis du Japon, qu'avait importés en France M. l'ingénieur Dupont. — Il semble résulter d'une courte discussion entre M. le Président du comité de culture potagère et M. Forgeot, que le céleri nain pommé, en forme de scarole ne constitue pas encore une variété parfaitement fixée. Espérons qu'elle se fixera. — M. P. Viala, a été nommé professeur de viticulture à l'école d'agri- culture de Montpellier. M. Foëx son prédécesseur conserve la direction de l'école. — 11 y aura à Tarare (Rhône) le 20 octobre, une exposition de chry^an- llièmes. C'est trop lôt; à cette époque les belles sortes ne sont pas fleuries. — M. Maurice Girard, l'entomologiste horticole, vient de mourir. C'est une perte bien sensible pour l'horticulture. — A l'occasion de la tenue du Congrès Pomologique à Nantes, la société Nantaise d'horticulture avait organisée une exposition d'horticulture où les fruits tenaient une bonne place. M. Boisselot, F. Maran et MM. Bernède et Faure de Bordeaux ont obtenu des médailles pour des fruits de semis. MM. Aldophe Lefièvre et fils, pépiniéristes, obtiennent un diplôme d'honneur et une grande médaille d'or pour une collection splendide de poires. Le frère Louis, directeur de l'établissement des sourds-muets avait également un lot très remarquable. Les médailles d'or décernées à chaque session par la société Pomologique de France, aux deux membres qui ont rendu le plus de services à la Pomo- logie ont été attribuées cette année à MM. Hortolès, de Montpellier, et Bernède, de Bordeaux. Catalogues. — F. Morel et fils, horticulteurs, rue du Souvenir, Lyon-Vaise. — Supplément du catalogue général, comprenant l'énumération et la description d'espèces nouvelles ou peu connues dans les genres ceri- sier, cognassier, poirier, pêcher, abricotier, prunier, néflier, pommier, etc. — 452 — Max Singer, rosiériste à Kain-les-Tournai (Belgique). — Catalogue com- prenant l'énumératioa et la description de très nombreuses variétés de roses, classées suivant leur série: hybride, tlié, hybride do thé, noisette, Ile-Bour- bon, Bengale, etc. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne). — Catalogue n" 182, compre- nant rénumération et la description de Palmiers, Cycadées, Broméliacées, Dracœna, Bégonias, Orchidées et autres plantes de serre à fleur ou à feuil- lage ornemental, etc. Baudriller, horticulteur à Gennes (Maine-et-Loire). — Catalogue com- prenant rénumération des arbres fruitiers, forestiers et d'ornement, arbus- tes, rosiers, conifères, etc., cultivés dans l'établissement. Nouveautés. F. Marchand, horticulteur, 114, rue du Sacré-Cœur, Lyon. — Catalogue contenant la description d'une belle collection de fraises cultivées dans l'éta- blissement. Victor Chanavat, horticulteur, rue de la Charité, à Vienne (Isère). — Catalogue comprenant 1 enumération des vignes américaines cultivées dans l'établissement. Gayet, pépiniériste à Pontanevaux (Saône-et-Loire). — Catalogua des vignes greffées et des porte-greffes cultivés dans l'établissement. Ketten frères, rosiéristes à Luxembourg. — Catalogue illustré, contenant rénumération et la description d'une nombreuse collection de rosier.'» culti- vés dans les jardins. Ces rosiers sont classés par série et par couleur. Une table alphabétique permet les recherches. A. Bernaix, rosiériste, cours Lafayelte, à Villeurbanne (Rhône). — Cata- logue des variétés de rosiers cultivés dans rétablissement. Variétés nou- velles et anciennes dans t.outos les séries: Thés, Bengales, Hybrides, Noi- sette, Ile-Bourbon, etc. Espèces botaniques et autres. Belle collection. Ch. MoLiN, marchand graiaier, 8, plaça Belleoour, Lyoa. — Catalogue des ognons, bulbes, rhizomes, fleurs sèches et autres fouraitures horticoles. Jacinthes et Tulipes en collection, Gramioées, Immortelles, etc. P. Ddbreuil, rosiériste, routa de Grenoble, Lyon-Moaplaisir. — Supplé- ment au catalogue général, comprenant les variétés nouvelles de rosiers cultivées dans l'établissement. Jacquemet-Bonnefond père et fils, horticulteurs à Annonay (Ardèche). — Catalogue de jeunes plants d'arbres, arbrisseaux et arbustes propres à for- mer des pépinières, des bois, des haies, etc. Marmillùd aîné et fils, horticulteurs-pépiniéristes à Montélimar (Drôme). — Prix courant de vio-nes françaises et américaines et arbres fruitiers. Mme ye ScHWARTZ, horticulteur-rosiéristc, route de Vienne, 7, Lyon. — Catalogue illustré de rosiers cultivés dans l'établissement. Collection da rosiers remontants comprenant les plus belles variétés anciennes ou nou- velles, rosiers non remontants, espèces types ou botaniques, plantes vivaces, Ch. Reboul, horticulteur à Montélimar (Drôme). — Catalogue des arbres fruitiers, forestiers, d'avenue, arbustes divers, collection de rosiers, jeunes plants d'arbres fruitiers, forestiers et d'arbustes, J.-B. GuiLLOT et fils, rosiéristes, 27, chemin des Pins, Lyon-Guillotière • — Catalogue général des rosiers cultivés dans l'établissement. Variétés nou- velles et anciennes, remontantes ou non remontantes, classées dans leurs séries respectives. Belle collection. RivoiRE père et fils, marchands grainiers, rue d'Algérie, à Lyon. — Cata- logue des ognons et bulbes à fleurs vendus par la maison : Tulipes, Crocus, Anémones, Renoncules, Ixias, etc. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. L^on, — Impr. du Salut Public. — Bellon, 33, rue de la République, 33. 1886 OCTOBRE N' 20 CHRONIQUE Les arbres fruitiers se reproduisent-ils de graines^, — Diable! mais je croyais celte question résolue négativement depuis cent ans et plus. Il paraît qu'il n'en est rien. C'est incroyable comme nous sommes savants en horticulture ! Nous connaissons tout, comme ça, en l'air; mais dès qu'un malin, un esprit sérieux, quoique grincheux, examine attentivement de quoi se compose notre science, il ne trouve, hélas! qu'un bagage mince et peu encombrant. Nous croyons ceci, cela ou autre chose, parce que, étant tout jeune, on nous l'a appris comme on apprend aux écoliers que deux et deux font quatre. Quelquefois aussi nous lisons dans les livres et les journaux un tas de balivernes idiotes, débitées sérieusement par des hommes graves, que nous croyons sur parole, étant donnée leur réputation. Et voilà pourquoi il y a plus de vessies que de lanternes dans la science horticole. Du reste, beaucoup s'imaginent que tout est connu, qu'il n'y a plus rien à faire qu'à se croiser les bras et attendre le beau temps. Des preuves, ils n'en demandent pas; du reste, il n'y en a point; ils affirment et tout est dit. C'est ainsi que se forment les opinions et se constitue la science horticole. Il faudra changer cela, mes amis, et ne point nous payer de mots. Des preuves, des expériences, voilà ce qu'il faut. Ne bâtis- sons pas sur le sable. J'admire M. Carrière, le doyen de la presse horticole, et j'ai envie de lui crier : — Bravo ! maître, voilà qui est bien parlé ! C'est égal, — entre nous, n'est-ce pas? — je le trouve un peu hardi de venir nous informer de notre ignorance, sans crier gare, sans respect pour les maîtres qui nous ont instruits. — 454 - Il nous demande si les arbres fruitiers se reproduisent de graines. Belle question, ma foi ! et nous voilà bien logés, et lui aussi, par exemple; car il n'en sait pas plus que nous sur ce sujet. Seulement, il a cette supériorité de savoir qu'il ne sait rien, — grand mérite, savez-vous? — tandis que nous autres, nous pen- sions que la question était étudiée, jugée et enterrée. C'est une éducation à refaire. Des gens habiles prétendent que les variétés d'arbres fruitiers ne se reproduisent pas; d'autres gens, non moins habiles, affirment le contraire. Entre ces deux affirmations, nous voilà le bec dans l'eau. Si on met la question aux voix, les premiers gagnent la vic- toire, et les seconds une veste large et longue. Eh bien ! malgré leur veste, les partisans de la reproduction ■ sont peut-être plus près de la vérité que les autres. Pour le mo- ment, ils ont tort. Mon avis, le voici : Il y a des variétés qui se reproduisent de semis et d'autres qui ne se reproduisent pas. La question demande à être traitée en détail pour être résolue. Le semeur qui a confié à la terre des pépins de Beurré blanc, de Doyenné d'hiver, de Martin-Sec, de Duchesse d'Angoulême ou de tout autre variété de poires, attend dix ans, quinze ans, sou- vent plus, la première récolte pour constater que ces bons fruits lui ont donné d'indignes sauvageons. Il conclue que « ça ne se reproduit pas » . Conclusions trop précipitées, à mon avis. Combien y en a-t-il parmi nous à qui papa a dit cent fois, lors- que nous étions gamins : Tu ne feras jamais rien ! En prenant de l'âge, nous changeons, souvent à notre profit. De même pour juger les arbres, il faut aussi du temps. Que de semis ont été cou- pés et jetés au feu comme ne valant rien, qui auraient, dix ans plus tard, constitués d'excellentes variétés. Nous recauserons de cela un jour. Jîosc JV.-F. Benell. — Le Journal des Roses a publié plusieurs notes émanant d'amateurs et de rosiéristes qui, la plupart, ne disent pas grand bien de la rose W.-F, Bennelt, plus connue sous le nom de Rose des 5,000 dollars. Ces messieurs ont peut-être tort, et je trouve qu'ils se hâtent trop de formuler un jugement. La rose en question est une rose à forcer, qui a été vendue comme telle; qu'ils la forcent et nous donnent leur avis. Peut-être, alors, sera-t-il différent? Du reste, la plupart des pieds achetés très jeunes, ont à peine eu le temps de s'enraciner et ne sauraient avoir produit des fleurs normales. Quelques-uns se plaignent que sa duplicature laisse à désirer. On ne peut pas tout avoir. Safrano, non plus, n'est pas très dou- — 455 — ble, et Alphonse Karr, qui en a enrichi les jardins du littoral de la Provence, a plus fait pour le commerce des roses coupées, que s'il y eut introduit trois cents roses très doubles, la Malmaison en tête. Chacun son avis. Je considère le vulgaire Bengale ordinaire qui est presque simple, comme une excellente rose et comme on pourrait croire que j'ai le goût dépravé, je connais beaucoup de gens qui partagent mon opinion à ce sujet. Ce Bengale donne des fleurs quand les autres belles roses doubles n'en ont plus, et il se dépèche au printemps d'en fournir de nouvelles, bien avant les plus précoces des hybrides. Du reste, il est encore possible que la cose fF. -Francis Benell soit une variété dont l'aire géographique sera limitée à des climats dé- terminés, ainsi que cela a lieu pour beaucoup d'autres sortes. Le sulfate de cu'vrc sur les arbres fruitiers. — Nous lisons dans la Gazette du Fillage : « Tout dernièrement, M. Prilleux racontait à la Société natio- nale d'horticulture de Paris, un fait intéressant dont il a été témoin à Beaune, chez M. Jules Ricaud. Voici le fait : « Des Doyennés d'hiver qui avaient eu à souffrir de taches cryptogamiques aux feuilles et de tavelures aux fruits, en ont été préservés ou guéris par l'emploi de la bouillie bordelaise, c'est-à-dire d'un mélange de solution de sulfate de cuivre et de chaux. Le feuillage, traité ainsi à l'aide d'un pulvérisateur, est d'un beau vert foncé et les fruits ne laissent rien à désirer. « M. Jules Ricaud pense que deux opérations préventives, l'une avant l'hiver et l'autre un peu avant l'entrée en sève, rendraient un grand service aux arboriculteurs. « La bouillie bordelaise a un inconvénient, c'est de consommer une assez forte quantité de sulfate en pure perte, puisque l'effet s'en trouve amoindri par la proportion de chaux également forte. M. Jules Ricaud est porté à croire que l'on arriverait à d'aussi bons résultats, rien qu'avec une solution cuivrique à la dose de 4 grammes de sulfate ou 400 grammes par hectolitre. Rien n'em- pêcherait de blanchir le liquide avec une proportion insignifiante d'eau de chaux qui n'amoindrirait pas l'effet de la solution cuivri- que et ne servirait qu'à marquer, en les blanchissant un peu, les places traitées, soit au pulvérisateur, soit à l'aide d'un balai. « Nous recommandons ces essais à ceux de nos lecteurs qui nous ont envoyé si souvent cette année des feuilles de poiriers couvertes de taches. » V. V.-M. — 456 — ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 18 septembre 1886, tenue salle deB Réunions industrielles, Palais du Commerce, place de la Bourse. Présidence de M. Comte, Vice-Président. La séance est ouverte à 2 heures 1/4. 11 est donné lecture du procès-verbal de la dernière réunion, qui est adopté. Correspondance. — La Société a reçu : 1° Lettre informant l'Association que M. le Président de la République accorde un vase de Sèvres à l'Association, pour être déoarné à l'ooeasion de l'Exposition. 2° Lettre de M. le Ministre de l'agriculture, informant l'Association qu'il lui est accordé une médaille d'or et deux médailles d'argent pour être décernées à l'occasion de l'Eiposition. 3° Lettre de la Société d'horticulture de Tarare et du canton, demandant la nomination d'an délégué pour faire partie du Jurj de l'Exposition qui se tiendra à Tarare le 18 septembre 1886. M. Charreton a été délégué par l'As- sociation pour remplir les fonctions de juré. 4" Lettre de M. F. Pelletier demandant la nomination d'une Commission pour constater la belle réussite des greffes qu'il a faites l'an dernier chez MM. J.-B. Guillot et fils. Après une courte discussion, l'assemblée est d'avis qu'il n'y a pas lieu de donner une suite favorable à cette demande, ce genre de visites n'entrant pas dans le programme de ses travaux. Présentations. — 11 est donné lecture de candidatures sur lesquelles, conformément au règlement, il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Sont admis, sans protestation, membres titulaires de notre Compagnie, les candidats présentés à la derni ère séance. MM. Michaud (Pierre), jardinier chez M"« V° Degallion , à Aix-les-Bains (Savoie). Ollion, propriétaire, rue Guillon, à Lyon-Monplaisir, présenté par MM. Jacquier père et fils. Demeure (Jean), jardinier chez M. Saint-Olive, à St-Didier-au-Mont-d'Or, présenté par MM. Comte et Viviand-Morel. M. Mazenod, horticulteur, à Aix-les-Bains (Savoie), présenté par MM. Métrai (Joseph) et J. Jacquier. L. Cordenot, rue Mercière, 50, à Ljon, présenté par MM. Viviand-Morel et J. Jacquier. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Berthier, horticulteur à Crépieux (Ain), deux pêches de semis et une pomme de semis. Par M. Guerrj, jardinier chez M. Coste, notaire à Caluire, un beau spé- cimen de Melon cantaloup (jros prescott argenté, pesant 10 kilog. 300 grammes et auquel la Commission accorde une prime de P' classe. Par M. Revol, horticulteur, rue du Béguin, 35, Lyon, une collection de Cannas en fleurs coupées, composées de 16 variétés, savoir : Pierre Dupont, M"^» Denis, Papillon, maréchal Vaillant, Distinction, Président Faivre, Enfant de Cahors, Gloire de Provence, Jean Raisin, Nardy, Brillant, Bon- netii excelsa. M. Combet, Léonard-Lille, Etendard et Auguste Buchner. Une prime de 2" classe est attribuée à cet apport. Par MM. Joannon père ot fils, horticulteurs à St-Cyr-au-Mont-d'Or, trois poires de semis étiquetées Lœlia, qui sont renvoyées à l'étude. — 457 — Par M. Chavagneux, horticulteur, chemiQ de Château-Gaillard, Villeur- banneles-Lyon : 1° une collection de Raisins composée de Chasselas blanc de Fontainebleau, Chasselas de Mongré, Ch. de Montmeillan, Ch. de Fleurie, Ch. greo rose ; 2° diverses Pommes, variétés : Grand Alexaniro, Joséphine, et des Poires Duchesse d'Angoulème. Une prime de Z' classe est accordée à cet apport. Par M. Charrault, jardinier chez M. Girier, à la Verpillère, une collection de légumes composée de : 1" Chou rouge conique (nouveau); 2» Artichaut gros de Laon, A. violet de Lyon, A. camus de Bretagne ; 3° Aubergine vio- lette longue hâtive, A. blanrhe longue, A. ronde da Chine, A. naine très hâtive; 4° Piment du Chili, P. de Cayenne, P. jaune carré doux, P. cerise, P. gros carré doux, P. jaune long, P. rouge long; 5° Tomate cerise, T. gro- seille, T. jaune ronde, T. Roi Humbert, T. poire, T. violette ronde, T. grosse rouge hâtive; 6° Coloquinte bicolore, jaune et verte, C. ronde miniature, G. poire miniature, C. pomme hâtive, C. poire bicolore, C. poire rayée, C. plate rayée. Courge poire à poudre, C. pèlerine très grosse, C. pèlerine miniature, Courge massue très longue, ayant 1" 10 de long. D'après le présentateur, cette variété se serait accrue dans quinze jours de 0°'80 de long. La Commis- sion décerne à cet apport une prime de 2» classe. Par le même, une collection de fleurs coupées de Zinnia à grandes fleurs. Œillet de Chine, Chrysanthèmes à carène double et simple. Immortelles à bractées. Séneçon double très nain, Amarantoïdes variées. Cet apport obtient une prime de 2' classe. Par M. Dury, jardinier chez M. Cartier, à Ecully, un Pelargoni'im zonale à fleur simple rouge, de semis, auquel il donne le nom de Erlotant. La Com- mission accorde un certificat de 2" classe ; 2° sept Coleus de serais. Par M. Chardon, jardinier chez M. Clayette, rue de l'Enfance, Lyon : 1° des Chicorées frisées de Ruffec, Epinard die Qandry et des fruits de Iram- boises remontantes ; 2° des Dahlias de semis et des fleurs de Zinnia à grande fleur, et une variété da Dahlia Juarezi ou Etoile du Diable, à laquelle la Commission décerna une prime de 2° classe. Par M. Bellen, jardinier chez M. Rozier, montée de la Boucle, trois Coleus de semis, qui obtiennent une prime de 3' classe. Par M. Verne, jardinier chez M. Godinot, à Tassin, un pot de Bégonia Innocenti et Eugène Vallerand, et un de semis issu du Bégonia Carrieri (Crozy) et du semperflorens; la plante est très naine et est couverte de jolies petites fleurs roses. L'ensemble de cet apport reçoit une prime de 2« classe. Par M. Liabaud, horticulteur, montée de la Boucle, 4, Lyon, un beau pied de Cyanophyllinn magnificum et un bel exemplaire de Ficus Pearceli, A cet apport, la Commission accorde une prime de 1" classe. Par M™" Y" J. Schwartz, 7, rou'e de Vienne, Lyon, trois Roses nouvelles et non encore nommées. La Commission déclare ne pouvoir se prononcer sur l'examen d'une seule fleur et désire voir les plantes sur place pour pou- voir émettre un jugement. La Commission d'examen des apports sur le bureau n'étant pas complète, la plupart des membres n'assistant pas à la réunion, M. le Président nomme pour la culture maraîchère, MM. Chavagnon, J. Jacquier et Verne ; pour la floriculture, MM. Rozain-Boucharlat, Couzançat et Viviand-Morel ; pour les Roses, MM. Dubreuil et Berthier; pour les fruits, MM. Métrai, Chaudy et Berthier. Les propositions des Commissions, mises aux voix, sont aloptées et l'ins- cription au procès-verbal est ordonnée pour les plantes non récompensées. M. Viviand-Morel donne quelques renseignements sur le bouturage du Rosier. (Voir Lyon-Horticole, 8' année, n° 17, page 400.) La séance est levée à 4 heures. Le Secrétaire- Adjoint , J. Nicolas. — 458 ^ Note sur une nouvelle Fraise des Quatre-Saisons Le premier auteur qui ait parlé de la Fraise des Quatre-Saisons est Césalpin qui la signalait comme croissant dans les Alpes Bargéénnes, nom qu'on donnait alors aux montagnes des environs de Bargenon, petite ville du diocèse de Fréjus. D'autres auteurs, tels que Jean et Gaspard Bauhin, Parkinson, Rai, Morison et Tournefort, qui ont également signalé cette fraise, n'ont fait que copier Césalpin. Mais l'introduction de cette sorte dans les cultures ne remonte pas au-delà de la deuxième moitié du xviii" siècle. Duchesne, l'auteur de V Histoire naturelle des Fraisiers, bien en situa- tion pour juger la chose, ne laisse subsister aucun doute à cet égard. Miller qui est habituellement fort bon juge, rapporte, par erreur sans doute, la Fra/st' rfe foHS }«o/s au Fraisier de Firginic, et dit que les Hollandais donnaient à cette plante le nom de Fraisier perpélufl ou de tous mois. Elle a également porté le nom de Fraise des Alpes. Depuis l'époque déjà lointaine, c'est-à-dire depuis plus d'un siècle, que la Fraise des Quatre-Saisons a passé, des Alpes, où elle croît à l'état spontané, dans les jardins où on la cultive, elle a été l'objet d'une foule de tentatives d'amélioration. On trouve- rait si on voulait consulter les anciens catalogues, plusieurs variétés qui ont eu leur moment de célébrité qu'on a laissé perdre ou qu'une trop longue suite de multiplications par stolons a épuisé et fait dégénérer. Une loi fondamentale bien que peu connue en culture, est celle-ci : Les variétés qui ne se multiplient que par greffe, bou- tures, stolons ou éclats, n'ont qu'une durée limitée, telles sont comme tous les êtres, elles naissent, grandissent, atteignent l'apo- gée de leurs caractères, déclinent et meurent. Le cycle qu'elles parcourent embrasse un espace de temps plus ou moins long, suivant les genres, mais elles le parcourent fatalement, comme nous, du reste, hélas ! Les variétés vieillissent donc et ont besoin d'être régénérées par la voie du semis. C'est pour cela qu'il faut encourager les semeurs qui obtiennent de nouvelles sortes plus jeunes, plus fer- tiles et plus vigoureuses que celles que le temps, ce grand maître, tend à faire disparaître. Et il n'est pas tout rose le métier de semeur, car il faut semer beaucoup pour obtenir souvent bien peu de chose. Du reste il faut un talent tout spécial pour distinguer une bonne plante, au milieu de plusieurs centaines d'autres qui lui sont inférieures. Il ne suffit pas, puisqu'il s'agit de fraises, qu'une variété ait un fruit exceptionnel comme grosseur, il faut encore que la plante soit fertile et prolifique. Il ne suffit pas qu'elle soit — 459 — grosse, fertile et prolifique, mais elle doit aussi être robuste, vivace, rustique et résister aux intempéries qui pourraient stériliser ses fleurs et faire avorter ses fruits. Fraise des Quatre-Saisons La Géncrciise. Il me souvient avoir vu chez un cultivateur de Fraisiers des Quatre-Saisons, plusieurs plate-bandes de deux variétés plantées le même jour, dans le même terrain. Les deux variétés étaient fort belles, et paraissaient à première vue difficile à distinguer. Je vais détruire cette sorte, me dit le cultivateur, elle me rapporte moins que l'autre. — 460 — L'histoire de la Fraise des Quatre-Saisons La Généreuse, qui a été obtenue par M. Marchand, horticulteur, rue du Sacré-Cœur, à Lyon, comme celle de plusieurs autres bonnes variétés, a une origine incertaine. L'obtenteur n'a pas la prétention de l'avoir gagnée à la suite d'une fécondation artificielle, il l'a observée dans un semis assez considérable qu'il avait fait en 1882, des variétés : Marquise de Mortemart, Belle de Montrouge et Brune de Gilbert. La Généreuse, à défaut d'une généalogie exacte, peut donc revendiquer trois sortes de parentés. Et qui sait si une sève croisée ne circule pas dans ses cellules? Quoiqu'il en soit de son origine, la Généreuse constitue une variété très vigoureuse d'une fertilité peu commune. Ses stolons naissent en très grand nombre et sont à peine formés qu'ils pro- duisent des fleurs et des fruits presque avant d'être enracinés. Ses feuilles sont grandes et d'un beau vert. Le fruit (voir la figure) qui est ovale allongé, mesure dans sa plus grande longueur 30 à 35 miUimètres et vers le milieu 18 à 20 millimètres de diamètre. Il est d'un beau rouge rembruni sur la face exposée au soleil. Son parfum est exquis et pénétrant. Au printemps la hampe qui porte les fleurs dépasse les feuilles ; pen- dant l'été au contraire elles sont moins longues et souvent munies de feuilles et de racines ; le fruit est alors dissimulé par le feuillage et ne brûle pas au soleil. En résumé, la variété en question est digne de figurer avanta- geusement dans tous les jardins à côté des sortes les plus recom- mandables. V. V.-AI. Les Dalhias simples de l'Exposition de Lyon. Comme on l'a pu voir à l'exposition tenue à Lyon, au mois de septembre dernier, un nouvel essor vient d'être donné à l'amélio- ration d'un genre de plantes fort à la mode : nous voulons parler du genre Dalhia. En eflfet, les Dalhias à fleurs simples, exposés par MM. Léonard Lille et Beney, horticulteurs, Mds-grainiers, à Lyon, ont produit une sensation profonde et ont attiré tous les regards. Aussi nous faisons-nous un devoir de signaler à l'attention des amateurs qui n'ont pas visité l'exposition cette nouvelle série de Dalhias. 11 fut un temps où les Dalhias à fleurs simples étaient impitoya- blement bannis des collections dans lesquelles le Dalhia à fleurs doubles de forme irréprochable était seul reçu. Ce temps-là est passé, car aujourd'hui les amateurs cultivent indistinctement les uns et les autres. — 461 — La mode des Dalhias simples nous est venue d'Angleterre et s'est vite implantée un peu par toute l'Europe. Ce fait n'a du reste rien de bien extraordinaire, car le Dalhia simple répond à un véritable besoin et ne fait pas double emploi avec son congénère, dont la duplicature est si parfaite. En dehors de l'effet qu'il produit dans le jardin, le Dalhia simple a un rôle spécial à remplir dans la confection des bouquets. Il joue à l'Anémone du Japon avec une élégance toute particuUère et pos- sède une légèreté spéciale associée à des nuances qu'on chercherait en vain dans d'autres fleurs. Les variétés de forme parfaite et de coloris éclatants ou si bizar- rement panachés qu'ont exposées MM. Léonard Lille et Beney méritent, avons-nous dit, de fixer l'attention de tous les amateurs, car elles constituent une série incontestable de nouveautés curieu- ses. Chez les variétés en question les hgules qui constituent par leur assemblage symétrique la couronne florale sont souvent creu- sées en nacelle, ou planes et marquées de plis concentriques. Quel- ques-unes sont planes sur les bords et convexes au milieu ou ondu- lées plissées. Leur forme la plus ordinaire est sub-orbiculaire ou largement elliptique, quelquefois réfléchis, rapprochés par les bords et se recouvrant jusqu'au sommet. La gamme chromatique presque toute entière, colore ces ligules élégantes et le blanc, le jaune, le rouge ponceau, le rouge cerise, le rouge cinabre, le rouge magenta, le minium, le marron, le pour- pre foncé curieusement associés leur dessinent des stries et des panachures régulières ou se fondent dans des tons impossibles à décrire. Quelques variétés sont unicolores et ne sont pas moins belles que les autres. Nous avons vu ces variétés sur place, et nous pouvons affirmer qu'elles ne s'élèvent pas trop haut et donnent des fleurs nombreu- ses qui se succèdent sans interruption pendant tout l'été. C'est plus de quahtés réunies qu'il en faut pour leur assigner une place d'élite dans tous les jardins. Th. Denis, Chef lie culture au Jardin botanique de la ville de Lyon. Poire Echasserie. Synonymes ; Eehasseri/, Bcsi de Chasscric, Bcsi de Villandry, Muscat de l'EchasseriCy Muscat de Villandri), Bcsidcri-Landrij , Verte longue d'hiver, etc. II y a dans le jardin dont je dirige les cultures un poirier qui m'a intrigué pendant fort longtemps. C'est celui qui fait le sujet de cette note. Conduit en pyramide et taillé suivant les règles de l'art par mes prédécesseurs, il s'était toujours refusé à donner des fruits. Pen- — 462 — dant trois années j'imitais mes trop habiles confrères : pendant trois années il ne donna que du bois et des feuilles. Je pris le sage parti de ne plus exercer sur ses rameaux mes talents (?) de tailleur d'arbres et je l'abandonnais à son malheureux sort. Vous voyez d'ici le tableau et vous devinez ce qui arriva : l'arbre stérilisé par la serpette et le sécateur, l'arbre mutilé avec art, se changea en un sujet fertile dont le fruit est excellent : il donne depuis dix ans, chaque année plusieurs boisseaux de poires. J'ai pendant fort longtemps cherché à connaître son nom et sa patrie. Les pomologues auxquels je l'ai montré à plusieurs reprises, branlaient la tête, se grattaient le front et j'étais Gros-Jean comme devant. J'avais renoncé à être renseigné sur l'état civil de cet enfant du mystère quand, cette année, j'eus la bonne fortune d'en trouver un représentant dans le lot de fruits que M. Melin, horti- culteur, à Chan telle (Allier), avait envoyé à l'Exposition organisée à Lyon, par les soins de l'Association horticole lyonnaise. Ce représentant était étiqueté Besi de rEchasserie. J'avais hâte d'arriver chez moi pour vérifier l'identité de ma poire avec celle du lot en question. C'était bien elle. Eh! mais pensais-je si l'expo- sant s'était trompé. Et me voila hsant, compulsant et comparant toutes les descriptions de cette variété. Les auteurs étaient d'ac- cord entr'eux ou à peu près, ce qui n'est pas toujours le cas. La Poire £c/(asse?7e, j'adopte l'orthographe moderne, et je n'écris pas Echassery avec un y, comme quelques auteurs, tire probable- ment son nom de la localité où elle a été obtenue ou remarquée pour la première fois. André Leroy signale trois hameaux qui, dans l'Anjou, porte le nom de l'Echasserie. he Diclionnairc des Postes n'en mentionne que deux, savoir : L'Echasserie (commune d'Alen- çon), Maine-et-Loire, et l'Echasserie (commune de la Ronde), Deux-Sèvres. Parmi les synonymes que j'ai cités en tête de cette nota on remarquera que les suivants : Bési de Villandry et Muscat de Vil- landry portent également le nom d'un village important de la Touraine, et il n'y aurait rien de bien extraordinaire que la Poire Echasserie fut originaire de cette dernière province. Que V Echasserie soit de l'Anjou ou de la Touraine, le fait n'a pas une grande importance, et je ne pense pas que Villandry et l'Echasserie se disputent jamais l'honneur de lui avoir donné le jour, bien que ce soit une très bonne poire. On commence à trouver des traces de l'existence de cette variété vers le milieu du XVIP siècle. Merlet et La Quintynie l'ont fait connaître vers 1675 et depuis cette époque elle est mentionnée dans tous les ouvrages un peu importants. Tournefort lui consacre la description suivante : fi Pynis saliva, fructu brumali, gtoboso, /laves- Formes diverses de la Poire Echasserie, récoltées sur le même arbre. (Silhouettes obtenues par la coupe longitudinale du fruit.) — 464 — cenle, punctata, in ore liquescenle, saccltarala^ odoratissimo . » Cette des- cription quoique écourtée est exacte et on trouve la traduction française amplifiée dans plusieurs traités de pomologie. Miller lui donne la forme d'un citron, Duhamel dit qu'il (le fruit) est rond ovale, diminué vers la queue, assez ressemblant à l'Am- bre tte ; quelquefois de la forme d'un citron. M. de Mortillet le dit ovoïde plus ou moins allongé, s'atténuant vers la queue. Ce qu'il y a de certain c'est que le fruit de l'Echasserie est un peu polymorphe, ainsi qu'on pourra aisément s'en apercevoir si on veut bien jeter un coup-d'œil sur la planche ci-contre. Les silhouettes figurées ont été obtenues au moyen de coupes, dans le sens de la longueur, pratiquées sur plusieurs poires récoltées cette année sur le même arbre; elles sont donc parfaitement exactes. Les figures données par plusieurs auteurs indiquent également des différences assez appréciables entre elles. Je ne sais pas si cela tient à des conditions d'adaptation tout à fait spéciales que cette variété aurait rencontrées dans le jardin dont j'ai parlé, mais ce qu'il y a de certain c'est une des sortes les plus fertiles de l'endroit : elle ne saisonne pas. Les branches de l'arbre sont flexibles; la queue et longue et solidement attachée, ce qui lui permet de résister jusqu'à la un de la saison aux grands vents qui surviennent pendant l'année. Rentrée au fruitier elle s'y conserve bien souvent jusqu'en janvier. Le seul reproche qu'on pourrait peut-être adresser à l'Echasse- rie, c'est d'être, comme toutes les variétés bi-centenaires, un peu sujette aux atteintes des maladies cryptogamiques. Cependant je n'ai pas eu trop à me plaindre du sujet dont je parle. Voici du reste la description que j'ai faite de l'arbre que je cul- tive et des fruits qu'il porte : Arbre d'aspect buissonneux, de vigueur très modérée, à ra- meaux de l'année nombreux, droits, minces, grêles, fluets et flexibles. Boutons à fruits, nombreux, portés sur des rameaux courts, de faible grosseur. Feuilles longuement pétiolées, ovales, le plus souvent ovale très allongées, quelques-unes presque lancéolées. Entrenoeuds (méri- thalles) rapprochés. Fruit souvent en bouquet, quelquefois solitaire, dans ce cas atteignant un développement un peu plus fort, souvent subsphé- rique ou en ellipse raccourcie; quelquefois ovoïde et atténué aux deux extrémités. Peau rude au toucher, d'un vert pâle, semée de ponctuations grisâtres, vert clair et passant au vert blond à la maturité. — 465 ~ Œil petit, ouvert, à divisions courtes, brunes, placé dans une dépression faible. Queue ou pédoncule long, aminci vers le milieu, gros vers le sommet, solidement attaché, flexible et portant des rudiments de bourgeons, s'insérant dans une légère dépression formée par le fruit. Cbair blanche, fine, fondante, un peu graveleuse, eau abondante très sucrée, à peine musquée, excellente. Maturité de novembre à janvier. V. V,-M. Compte-rendu de l'Exposition d'horticulture tenue à Villefranche (Rhône), le 29 Août 1886. Délégué par l'Association horticola lyonnaise pour aider à la formation du Jury chargé d'attribuer les récompenses aux exposants du concours qui s'est tenu à VillefraDohe (Rhône), le 29 août dernier, je viens rendre compte du mandat qui m'avait été confié. En entrant dans la salle où se tenait l'exposition, j'ai été vivement im- pressionné, car je venais, légionnaire du Rhône, de reconnaître l'endroit même où, en 1870, nous fûmes désarmés pour aller ensuite assister à l'exécu- tion de trois de nos camarades condamnés par la Cour martiale, pour des pé- cadilles, à être fusillés. Triste chose que la guerre ! J'oublie bien vite ce triste épisode de ma vie militaire pour melivrer tout entier à l'admiration que produit sur moi l'aspect ravissant de cette salle garnie de fleurs, de fruits et de légumes. Elle représente un carré long, meublé de gradins sur les côtés, d'une grande estrade au fond et à l'entrée d'une tribune où s'entassent les objets exposés. Voici l'ordre dans lequel ont été décernées les récompenses : Le Grand pris d'honneur, vase de Sèvres off'ert par M. le Ministre de l'Agriculture est gagné par M. Ceindre, de Villefranche ; son exposition était composée : l'd'un lot de Glaïeuls, de roses coupées, Pétunias simples et dou- bles, Zinias, Penstemons, Amaranthes, Phlox, Reine-Marguerite, Dalhias doubles et simples, et d'un lots de bouquets, couronnes, corbeilles, etc. Prix d'honneur, grande médaille d'argent du Ministre, à M. Chaboud, horticulteur à Villefranche, pour un lot de légumes variés, un lot de fruits, dans lequel nous avons remarqué de belles poires telles que Notaire Lepin, excellent fruit d'hiver, un lot de fleurs coupées, Roses, Dalhias, Phlox, Glaïeuls. Médaille de vermeil, à M. Ponceblanc à Villefranche, pour roses coupées, Reines-Marguerite, Zinnias, et bouquets, couronnes, surtout de table, cor- beilles de graminées et fleura sèches. Grande médaille d'argent, à M. Juvanon à Rive-de-Gier, qui a su nous présenter un beau lot de fruits. Grande médaille d'argent, M. Longeron à Limas, pour un lot de vignes greffées et producteurs directs en arrachis. Nous avons dégusté avec plaisir du vin récolté en 1886, de précoce de Venise, raisin noir à vin gris très bon et fort eu alcool, id. vin muscat do Lunel, moins musqué que l'indique le nom. Grande médaille d'argent, à MM. Poisard frère?, à Anse, lot de roses cou- pées, Dalhias grande et petite fleurs. Médaille d'argent à M. Romanet à St-Georges-de-Reneins, collection de Houblons : H. de Bohême très productif, H. d'Ulm très précoce. Grande médaille à M. Lablache, jardinier chez M. le comte de Longe- vialle à Gleizé, pour un lot de fruits variés. Glaïeuls, et fleurs coupées de Géraniums, Dalhias et Pétunias. — 466 — firande médaille d'argent, M. Charbonnel, jardinier chez M. le vicomte de Lauriston. à Theizé pour collection de Coleu3 de semis, très variés ; dans le nombre, nous avons remarqué une plante naine dont les feuilles ne me- surent pas moins de 34 c. de longueur sur 25 c. de largeur. Ce Co'eus a été dédié à Mme la vicomtesse de Lauriston. Médaille de bronze du Ministre, à M. Guerrier, jardinier chez M. Roche- Alix à Villefranche, pour une collection bien choisie de Dalhias. Médaille de bronze à M. Dubessj à Villefranche, pour une collection de raisins et bocaux dans lesquels il y avait un Malon, et deux avea Cornichon serpentin bien réussis. Je suis très flatté de la bonne réception que nous a fait l'aimable société caladoise présidée par M. Marmonier, député du Rhône, assisté deM. Guyot sénateur, de M. le Maire de Villefraiche, et plusieurs représentants des corps élus. Duché. Concours spéciaux organisés par l'Association horticole lyonnaise. 1° CULTURE maraîchère Rapport de la Gommission des visites, composée de MM. Grenier, J. Jacquier, Clapot, Verne et Pelletier père. La culture maraîchère est sans contredit la partie la plus utile de l'horti- culture, et il est vraiment regrettable qu'elle ne soit pas prise en meilleure considération par un plus grand nombre de praticiens. La plupart ne s'y adonnent qu'à regret et n'ont pas pour elle cet. attachement vivace qu'on remarque dans d'autres branches horticoles. La culture des légumes donne pourtant des résultats avantageux à ceux qui s'en occupent avec amour et intelligence. «■ Si nous recherchons les causes qui empêchent la culture maraîchère d'at- tirer à elle un plus grand nombre d'adeptes fervents, nous trouvons d'abord à placer en première ligne les pénibles et incessants travaux qui fatiguent le corps et auxquels tous les hommes ne sont pas aptes à se plier sans mur- murer. D'autre part, les espèces comestibles qui servent à l'alimentation de l'homme, ne sont pas très nombreuses et ne font qu'apparaître dans les jar- dins. Le maraîcher n'a donc pas le temps de s'attacher aux plantes qu'il cultive, de la même façon que le fleuriste ou le pépiniériste qui, pendant de longues années, vit constamment au milieu de ses fleurs ou de ses arbres. De là l'immigration dans d'autres cultures. Ces réflexions nous sont venues à la suite de nombreuses visites faites depuis plusieurs années chez les horticulteurs maraîchers. Nous remarquons que le petit carré consacré aux fleurs dans chaque jardin tend toujours à s'agrandir, et même souvent un beau jour elles envahissent toute la place et le maraîcher devient fleuriste. Pourquoi ce changement? Nous l'avons déjà dit : la culture des fleurs est plus agréable ot moins pénible que celle des légumes. Ensuite, il faut bien le dire, le commerce des plantes établit des rapports journaliers entre con- frères et élargit la sphère d'action individuelle. Des réunions entre confrères sont fréquentes et l'on y cause avec plaisir du métier. La culture maraîchère n'offre pas les mêmes agréments. Les maraîchers sont peu communicatifs, — est-ce à tort ou à raison? nous pensons que c'est à tort. Ils se cachent les uns des autres ce qu'ils peuvent savoir; ne disent jamais à leur voisin à quelle époque ils sèment leurs graines, se taisent sur leur qualité et leur provenance. Ils sont coutumiers, quelques-uns routi- niers, et il est très difficile de leur faire adopter un légume nouveau pour la contrée, quand bien même ce légume pourrait rendre de grands services aux consommateurs. — 467 — De ce qui précède, il ne faudrait pas conclure que le maraîcher soit sans mérite, au contraire. S'il est routinier et peu communicatif, cela tient au métier qui exige de dire peu et de faire beaucoup. Si le maraîcher ne cultive pas des plantes qui ont le don de plaira comme les fleurs, en revanche, c'est à lui qu'est échu le lot le plus utile et le plus important. Da reste, chacun a bien compris cela, et nos ministres de l'agri- culture qui encouragent cette branche spéciale de l'horticulture d'une ma- nière tonte particulière, le savent mieux que personne. Visite chez U. Hyvert, chemin de la Croix-Morlon, à Monplaisir. Lacoramission s'est réunie le 24 juin et a commencé ses visites par le jardin de M. Hyvert. Comme le plus grand nombre des jardins maraîchers de la contrée, le jardin en question est clos de murs garni do vignes conduites en espalier Plusieurs contre-espaliers de vignes sillonnent également la pro- priété. Dire que l'entretien de ces vignes feraient honneur à plus d'un vigne- ron, c'est rendre justice à celui qui les conduit. Entie les contre-espaliers en question se trouve la culture maraîchère très proprement tenue. De beaux produits de la saison s'alignent en de nombreuses plates-bandes, tels que céleri, chicorée, carottes, laitues, etc., cultivés avec beaucoup de goût. La belle tenue de ce jardin, la vigueur des légumes qu'il contient fait honneur au travail de M. Hjvert. Quelques fleurs parsemées çà tt là, dans la jardin, sont également l'objet des soins de notre collègue. La commissioB, très satisfaite de sa visite, accorde une médaille de ver- meil à M. Hyvert. "Visite chez M. Favre, chemin de St-Alban, Monplaisir. Les cultures de M. Favre sont de beaucoup plus grandes que celles do M. Hyvert et contiennent plus de gros légumes : choux variés, pommes de terre en collection, navets variés, carottes, ogaons, etc. Ces cultures sont, également closes de murs, garnies de vignes et de contre-bordures de poiriers, dont l'entretien prouve que M. Favre aime l'arboriculture et la met en pratique à en juger par la tenue de ses arbres. Dans ses cultures maraîchères nous remarquons des navets très hâtifs violet, en général d'une dimension extraordinaire ; ce qui surtout attire notre attention, c'est une variété de chou dit Milan, que M. Favre avait déjà montré sur le bureau de l'Association horticole lyonnaise, à la précé- dente réunion. Nous avons le plaisir de coastator qae la plaça qu'avait occupé ses choux était presque vide à part quelques-uns qui avaient échappé au couteau de lajardinière, ce qui prouve sa précocité. C'est un gain d'un réel mérite. La Commission accorde une médaille d'or à M. Favre pour l'ensemble de ses cultures et spécialement pour la variété du chou Milan précoce. La Commission invite M. Favre à faire connaître plus amplement cette variété de chou qu'elle n'a pas pu juger comme elle l'aurait fait, si sa visite avait eu lieu un peu plus tôt. Le Rapporteur, Pelletier père. Visite aux cultures de M. J.-B. Guillot et fils, rosiéristes, Chemin des Pins, à Lyon La Commiî^sion chargée de juger les Etablissements d'horticulture était composée de MM. Liabaud, Métrai, E. Labruyère, Drevet et Chrétien. Elle s'et rendue le 27 juillet, pour procéder à ses opérations, chez MM. J.-B. Guillot et fils, rosiéristes, à Lyon-Guillotière. L'établissement de MM. Guillot est divisé en trois parties: La première, qui est le siège principal de l'établissement, est réservée au semis, aux variétés à l'étude et à la collection. Celle-ci est composée d'envi- ron 2,000 variétés classés par genres, et constitue une école hors ligne et — 468 — de grande valeur où les amateurs de roses peuvent rapidement juger et comparer entra elles les variétés les plus méritantes. L'ordre le plus parfait a présidé à l'arrangement de ces nombreuses variétés toutes bien étiquetées. Nous remarquons là l'élite des variétés connues et nous citons quelques unes des plus belles ou des plus nouvelles telles que : Gloire lyonnaise, W. Francis Benett, Honorable Edith Gifjford, M'°-° Eugène Verdier, Lady Marie Fitz-Villiom, Heim-ich Schultes, Merveille de Lyon, Antoine Merviet, Grâce Darling, .V"° A. Bernaix, Pierre Guillot, Le Vésuve, Bemté de l'Europe, Etoile de Lyon, Marie Vanf/outte, Charles Lefèbre, Jean Liabaud, etc. Nous remarquons aussi des sortes inédites qui seront mises au commerça par l'établissement, telles que: M™« J. Desbois, issue de Baronne de Roths- child et de Madame Falcot; Luciole, fort belle variété de thé. La deuxième et la troisième section de l'établissement, destinées au s cultures pour la vente sont situées aux environs du dit établissement dans deux clos d'une superficie d'environ 12 bicherées lyonnaises. De nombreux rosiers les garnissent complètement et sont irréprochables comme culture. Un étiquetage soigné garantit les variétés contre les erreurs de nomencla- ture qui pourraient se commettre. La culture est partagée en hantes-tiges, demi-tiges et nains greffés sur collet d'églantier, en tout environ 50 à 55,000 pieds de rosiers disponibles. La Commission très satisfaite de la belle tenue de l'établissement de MM. Guillot et fils, leur accorde ua grand prix, grande médaille d'or. Le Rapporteur, J. Chrétien. Visite aux cultures de M. Bonnalre, rosiérlste, chemin des Hérideaux, à Lyon-Monplaisir. L'établissement de M. Joseph Bonnaire, horticulteur rosiériste, avenue des Ponts et chemin des Hérideaux, à Lyon-Monplaisir. est entièrement coueacré à la culture des rosiers et recouvre une superficie d'environ 8 à 10 mille mètres carrés. Tous les genres de rosiers sont cultivés par M. Bonnaire, et sa collection est composée de l'élite des plus belles roses, représentés par des sujets d'une vigueur peu commune. En entrant, nous remarquons un carré de magnifiques tiges d'églantiers propres à recevoir la greff'e. Plus loin deux autres grands carrés, l'un d'hybrides remontants, l'autre de rosiers thés, ne méritent que des éloges, tellement la réussite des greffes est régulière, et la ramification des sujets parfaite. On ne saurait voir plus belle marchandise que ces 20 à 25 mille rosiers bons à la vente. La collection de M. Bonnaire fe compose d'environ 800 variétés choisies parmi les meilleures variétés anciennes ou nouvelles. La Commission très satisfaite de sa visite, a constaté que M. Bonnaire était un habile cultivateur. Pour le récompenser elle lui décerne un pre- mier prix, médaille d'or. Le Rapporteur, Drevet. Rapport de la Commission des Visites (Section des propriétés bourgeoises.) Le 4 août, la Commission, composée de MM. Cl. Jacquier, L. Gorret, A. Bernaix, Rozain, Jusseaud et Valla, s'est rendue à St-Chamond (Loire), dans la propriété de M. Oriol dont M. François Charles est le jardinier. Quatre hectares environ sont sous sa direction et il se tire de leur culture avec honneur. On remarque de nombreuses corbeilles disposées et compo- sées avec gotît : 1° Sur une partie tracée à la française il y a huit corbeilles, une partie à l'italienne, les autres en mosaïques de différentes formes, très -régulières et composées de plus de 15,000 plantes de tous genres avec des contrastes de bon goût, et imitant chacune différents dessins. — 469 — Tous les massifs d'arbres, arbustes et plate-bandes de la propriété sont bordés de différentes variétés de Géranium, Ageratum, Coleus et autres plantes à feuillage rouge, jaune ou blanc, ce qui produit un effet saisissant. Deux serres sont garnies de belles plantes, Fougères, Caladium, Bégonia, etc. Le jardin potager est très-bien tenu, il est garni de beaux légumes très- variés. La Commission accorde à M. F. Charles un grand premier prix et une grande médaille d'or. Le6aoiit la Commission b'est rendue à Miribel dans la propriété de M. Hébrard, dont M. A. Martin est le jardinier, il nous a montré que dans une petite propriété l'on pouvait réunir beaucoup de choses quand chacune d'elles est à sa place. Tout est bien varié, les massifs bien composés de Gé- ranium. P. -L. Courrier, M.Thibaut, Victor Millot, et autres en mosaïques bien distinctes. Corbeilles et plate-bandes de rosiers très-bien étiquetées; le tout ressort sur des pelouses régulièrement tondues et arrosées ce qui rend un aspect frais et agréable. Les arbres fruitiers sont en bon état et, quoique jeunes, garnis de fruits. Plusieurs parties de jardin potager où sont tous les légumes de choix, même quelques genres en collection, tels que choux, melons, tomates garnies de superbes fruits, panais, pissenlits améliorés, bettes gaufrées, fraisiers quatre- saisons de semis, etc. La Commission a accordé à M. Martin un premier prix et une médaille d'or. Le 5 août la Commission s'est rendue chez M. Letourneur, à la Demi-Lune, dont M. Jambon est le jardinier. Tout y est cultivé et disposé avec art; le choix des plantes est du meilleur goût. Les Géraniums dont 150 variétés de différents genres, sont les uns en bordures, les autres en corbeilles. Chaque caisse de laurier-rose et d'oranger est ornée en dessus de géranium pelta- lum et entourée de Géraniums zonales, autant de caisses autant de variétés différentes, ce qui produit un bel effet. Des corbeilles d'hortensia les uns bleus, les autres rouges sont couverts d'une quantité de fleurs. Une corbeille est composée d'héliotropes alternés de Géranium de différentes nuances, rose, rouge, saumon, blanc. Comme plantes isolées quelques Cannas jetés çà et là sont entourés d'une bordure desauge panachée. De superbes pelouses qui outre ces beaux massifs sont parsemées çà et là de plantes à beau feuil- lage : Acanthes, Rhubarbes, Eulalias, etc. ' La Commission accorde à M. Jambon un deuxième prix et une médaille de vermeil. Le 29 juillet la Commission s'est rendue chez M"» Péricaud, à la Balme, dont M. Claitte est le jardinier. Cette vaste propriété, dont 10 hectares environ sont confiés aux soins du jardinier qui s'en acquitte avec intelligence. Nous y avons remarqué de magnifiques corbeilles d'Anthémis, Cannas, Caladium, Coleus, Géranium, etc. Lo jardin potager est très bien garni de différents légumes de la saison et orné de plate-bandes bien fleuries, et de divers arbres fruitiers en bon état et garnis de beaux fruits. Quoique très grande l'ordre dans la propriété rési- dait partout ; les plantations d'arbres et d'arbustes sont faites aussi avec un soin particulier. La Commission accorde à M. Claitte un 2°'«prix, médaille do vermeil. Le 6 août la Commission a été à La Pape, chez M. Besson, qui a pour jar- dinier M. Pierre Champalle. La propriété est de deux hectares, et demi dont une partie seulement peut être utilisée comme agrément et jardin potager; le reste est une pente. — 470 — Dans la partie d'agrément on remarque de beaux Cannas, des Bégonias tubéreux et semperflorens ; quelques plantes isoléas : Arundos panachés, Musa?, Mimosas, etc. Le jardin potager est garni des légumes de la saison, de quelques arbres fruitiers et de vignes. La Commission accorde un 2"° prix, méJaille d'argent, à M. Champalle. Le Rapporteur^ Cl. Jusseaud. Visite des cultures dirigées par M. G Lavenir, jardinier chez M. F. Morel, pépiniériste, à Lyon-Vaise. Les chefs d'établissement d'horticulture se plaignent assez généialement de la difficulté qu'ils éprouvent à recruter un boa personnel : les garçons jardiniers instruits daus las choses du métier, actifs et laborieux devenant de jour en jour plus rares. Mais si les bons garçons jardiniers deviennent rares et difficiles à recruter, c'est bien autre chose quand il s'agit des chefs capables de diriger les cultures d'un établissement. La Commission a donc été particulièrement satisfaite de voir que la race des bons chefs de cultures n'était pas encore éteinte, en visitant l'établisse- ment de M. Fraucisque Morel, confiée aux soins de M. Lavenir. Sa satisfac- tion a été complète, car en même temps qu'uue propreté et un ordre parfaits régnaient dans tout l'établissement, elle a pu juger avec quelle habileté M. Lavenir multipliait et cultivait certaines plantes peu communes. La Com- mission a pu apprécier aussi combien l'étiquetage des collections horticoles très nombreuses dans l'établissement, était régulier. M. Cl. Lavenir s'est particulièrement surpassé dans la multiplication des Clématites, Pivoines, Lierres en arbres, P'usains grelféj, Erables du Japon, Genêt hérisson, Chojsia ternata et une foule d'arbustes rares qu'il serait trop long d'énumérer. La Commission des visites pour récompenser ;le talent et les mérites pro- fessionnels de M. Lavenir lui accorde une médaille d'or. Le liojijiorteur, 3. Métral. Visite de la collection de Camellias, cultivés par M. Villard, jardi- nier chez Mme Vachon-Saunier, à Ecully. M. Villard, jardinier chez M""' Vachon-Saunier, àEcullj, ayant demandé à faire visiter les camellias dont il dirige la culturo, an moment où ils étaient en fleurs, l'Association horticole lyonnaise a désigné MM. Liabaud, Cl. Jacquier, Rozain, L. Gorret et Jules Chrétien, pour se rendre à l'appel de notre Collègue. La Commission qui s'est rendue le 16 mars dernier chez M™° Vachon, vient de rendre compte de sa visite. Les camellias en question remplissent une très belle orangerie et deux grandes serres à deux pentes. Ils sont cultivés en caisse et élevés pour la plupart en pyramides variant entre un et trois mètres de hauteur. Il y a un peu plus de cent plantes en cinquaate variétés. La richesse de la végétation de ces camellias est vraiment exubérante et fait honneur au talent de cultivateur de M. Villard. Au moment de notre visite la floraison est à son a^^ogée et nous pouvons à notre aise admi- rer toutes nos bonnes et anciennes variétés parmi lesquelles je citerai : Oc/trok'uca , Saccoï-Nova , Caryophylloides , C/iandleri eleijans , pncturata , trico/o)-, Marguerite Gowllon, Jubilé, LmcIi/ Gru/fon, Turgioni etc., etc. Les Camellias sont bordés dans ces trois serres par des plantes ornemen- tales pour les garnitures d'appartement, et toutes en bonne état de culture, tel que : Azo/ées de l'Inde, Habtotuninus, Eupaturiuin, Lauriers Tins, P/iormiiim tenax , Dracœua variés, Chumœrops varp's, Fougères variées. Cinéraires, Primevères etc., etc. — 471 — En dehors de ses serres, M. Villard, nous a fait voir une calture maraî- chère très bien combinée, le tout sous châssis sur couches, et là, il y avait de tout ce qui faut pour l'aménagement d'une maison bour^feoise. On j voyait: pommes de terre, haricots, fraisiers, salades et légumes da saison, sous châssis à froid. La Commission voulant récompenser les soins et le zèle de ce bon prati- cien, lui accorde une médaille d'or. Le /{opporteirr, J. Chrétien. Cépage nouveau. Vigne Gamay précoce, dit Ganiay de Juillet. — Plant très vigoureux, d'une grande fertilité (deurissant jusqu'à trois fois par saison). Grappe assez grosse et compacte à grain moyen ou assez gros, noir cendré bleuàtra, de bonne qualité, mûrissant sous notre climat (Troyes) variable et tempéré, de la fin de juillet à la fin d'aoiît, et permettant ainsi de vendanger un mois avant l'époque ordinaire. A. rExposition du 16 septembre dernier, qui s'est tenue à Troyes, la vin de 1886 fabriqué avec cette espèce a valu à M. Lescuriot, propriétaire-viti- culteur, qui a fait connaître ce cépage, la médaille de la Société des Agri- culteurs de France. Description extraite du Catalogue de MM. Baltet frères, à Troyes (Aube). Roses Nouvelles Orgueil de Lyon (Hyh.) — Plante vigoureuse, fleur moyenne, bien faite, sssez pleine, coloris cramoisi ponceau velouté, éclairé de vermillon à reflet f'Mi, pétales gaufrés à l'épanouissement, fleurissant abondamment, bois droit et peu épineux. Docteur Antonin Joly (Hyb.) — Plante vigoureuse, genre Baronne do Rothschild, dont elle est issue et aconservé les caractères et la végétation, fleur ayant en moyenne 12 à 15 cent, de diamètre, très pleine, bien faite, en forme de coupe, coloris rose brillant à fond vif et éclairé de saumon, plante extra. — Cette variété a obtenu un certificat de première classe (séance du 20 juin de l'Association horticole). Ces deux rosiers ont été obtenus et sont mis au commerce par M. A. Ecsson, rosiériste à Lyon-Monplaisir. Madame Treyve-Marie. — Arbuste très vigoureux, à rameaux droits et touffus, beau feuillage vert clair à deux paires de foUioles, fleur grande, pleine, d'un beau coloris rouge clair, nuancé orange, passe au bronze au déclin, coloris nouveau et distinct. Franchement remontant. Mademoiselle Marie Dauphin. — Arbuste très -vigoureux, à rameaux droits,, forts, beau feuillage vert foncé à trois paires de folioles, fleur très grande, pleine, d'un beau rose tendre reflété d'un lilas très frais au centre, coloris nouveau et distinct. Monsieur Emile Masson. — Arbuste trèJ vigoureux, à rameaux droit.", beau feuillage vert foncé à deux paires de folioles, aiguillons moyens et peu nombreux, fleur grande, pleine, rouge poui'pre velouté. Franchement re- montante. Monsieur Jules Deroudilhe. — Arbuste très vigoureux, à rameaux droits, toufi'us, beau feuillage vert clair à deux paires da folioles, fleur moyenne ou grande, pleine, rouge pourpre cramoisi, forme on coupe parfaite. Constam- m jnt fleuri. Ces quatre rosiers ont été obtenus de semis et sont mis au commerce par M. Liabaud, horticulteur à Lyon-Croix-Rousse. — 472 — Catalogues. — Baltet Frères, hortioulteurs-pépiniéristes à Troyes (A.ube). — Catalogue des espèces ou variétés d'arbres fruitiers, forestiers, d'ornement, d'arbrisseaux toujours verts, d'arbustes grimpants, conifères, jeunes plantes vivaces, plantes de serre, etc. Ferdinand Gaillard, viticulteur à Brignais près Lyon. — Catalogue et prix courant des Vignes américaines cultivées dans l'établissement. Produc- teurs directs et porte-greifes. Vignes franco-américaines, pépins de vignes américaines. Variétés de collection. Grandjean, pépiniériste à St-Maurice de Rémens. — Catalogue des arbres à fruits (Pommiers, poiriers, pêchers, cerisiers, etc.) et des rosiers en col- lection cultivés dans l'établissement. Verilhac J. père et fils, horticulteur à Annonay (Ardèche). — Catalogue des jeunes planta d'arbres, d'arbustes, conifères, etc. Arbres fruitiers, fores- tier», rosiers, graines, plantes vivaces, vignes américaines, etc. Elle SÉGUENOT, horticulteur à Bourg-Argental (Loire). — Catalogue com- prenant rénumération d'une très belle et très nombreuse collection de coni- fères ainsi que d'arbres ou d'arbustes forestiers et d'ornement, d'arbres frui- tiers, plantes vivaces et autres, jeunes plants, etc. — Société d'encouragement à l industrie nationale. — La Société d'encoura- gement pour l'industrie nationale vient de publier le programme des prix divers proposés et mis au concours pour les années 1887 et 1889. Nous en extrayons ce qui se rapporte aux questions horticoles et agricoles. 1» Prix de 2,000 fr. pour la meilleure étude sur l'agriculture et l'économie rurale d'une province ou d'un département. 2° Prix de 3,000 fr. pour la décoaverte de procédés perfectionnés de trans- mission à distance de la force motrice à des machines d'agriculture. 3» Prix de 1,000 fr. pour la découverte d'un moyen facile et expéditif de reconnaître les falsifications des huiles autres que l'huile d'olive. 4° Prix de 1,000 fr. pour l'emploi au boisement dos terrains pauvres et arides, d'une essence d'arbre peu utilisée, et dont les produits soient au moins aussi avantageux que ceux des essences forestières employées. 5° Prix de 1,000 fr. pour la mise en valeur de terres incultes, par l'em- ploi d'arbres fruitiers dont les produits soient utilisés directement dans l'alimentation de l'homme. 6° Prix de 2,000 fr. pour l'étude des maladies de la vigne désignées sous les nems d'Aubernage, de Cottis et de Pourridié. 7» Prix de 3,000 fr. pour une étude appuyée de faits expérimentaux pré- cis et bien constatés sur les variétés de blés à grand rendement les mieux appropriées à des c(>nditions déterminées du sol, de climat, et avec mention détaillée des caractères de ces variétés, des procédés da culture employé* et des résultats obtenus. 8" Prix de 1,500 fr. pour l'emploi des eaux de l'Isère en irrigations. ■ 9"» Prix de 2,000 fr. pour la meilleure étude sur la constitution physique et la composition chimique comparée des terrains d'une des régions natu- relles (ou agricoles) de la France, par exemple de la Brie, de la Beauce, du pays de Caux, etc., etc. 10° Prix de 2,000 fr. pour la meilleure étude sur les cultures et le climat de l'Algérie, et sur les conditions qu'offre ce pays pour la colonisation, de façon à fournir des renseignements utiles aux agriculteurs qui iraient s'y établir en vue d'une entreprise agricole. Les mémoires destinés à constater les droits des concurrents seront adressés au secrétariat de la Société d'encouragement pour l'industrie natio- nale, rue de Rennes, 44, à Paris. Ils devront être remis avant le 1" janvier de l'année tle la distribution des prix; ce terme est de rigueur. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Irapr. du Salut Public. — Bellon, 33, rue de la République, 33. 1886 NOVEMBRE N° 21 CHRONIQUE Quand faitl-il tailler les arbres fruitiers? — Telle est la question que M. Carrelet se pose dans la Bévue horticole, simple histoire de se donner la satisfaclion de la résoudre. Taillez-les quand il vous plaira, dit-il, ou mieux lorsque vous pourrez, c'est-à-dire quand vous aurez le temps. C'est parler d'or. Et, comme les disciples de Saint Fiacre sont moins pressés en hiver qu'au printemps, M. Carrelet ne voit nul inconvénient à leur laisser tailler les arbres fruitiers même avant l'hiver. Les objections contre cette théorie ne sont pas nombreuses, et il suffira d'énoncer la principale pour juger de la valeur des autres. On dit que c'est par crainte de la gelée des bourgeons qu'il faut se garder de faire fonctionner le sécateur ou la serpette, tant que les froids excessifs sont à craindre. J'ai dit, on dit. Qui on? Tout le monde, parbleu! Et où tout le monde a-t-il appris que les bour- geons avoisinant les parties taillées étaient plus frileux que les autres? Je n'en sais rien, mais je crois deviner que c'est par abus du raisonnement. Le raisonnement, voilà ce qui nous trompe. On raisonne trop; on raisonne mal en ayant l'air de bien raisonner, parce que le point de départ est faux. On fait ce qu'on appelle à l'école une pétition de principe. C'est de l'abus de la pétition de principe que nous vient tout le mal. Vous savez ce que c'est? C'est une sorte de sophisme baptisé par Aristote, qui consiste à supposer vrai ce qui est en question, c'est-à-dire à admettre comme démon- tré précisément, ce qui reste à démontrer. Et pour en revenir à la question, voilà comment raisonne le professeur : « Messieurs, il ne faut pas tailler les arbres avant l'hiver, parce que la gelée pénétrerait incontinent par les tissus mis à nu par la taille, et cristalliserait les bourgeons avoisinant la coupe. Le bois, la moelle, n'ayant plus d'écorce pour les protéger, seraient soumis — 474 — à toutes les influences néfastes, désorganisatrices des basses tem- pératures. » Quelle profondeur de raisonnemei.t ! dit l'élève; c'est si mou, la moelle, ajoute-t-il. En etïet, c'est un raisonnement profond comme un gouffre, qui séduit et qu'on adopte sans sourciller. Pensez-donc, la moelle mise à nu, mais ça doit geler; la moelle située au centre des ra- meaux, protégée par l'écorce, le jeune bois, le vieux bois, les tissus cellulaires et vasculaires, c'est-à-dire par cinq ou six man- teaux, cela doit geler de suite, même avant qu'il gèle sérieuse- ment. N'essayez plus, après cela, d'arracher de l'idée de votre élève que la moelle n'aidera pas les bourgeons de vos arbres à s'éva- nouir au moindre brouillard un peu froid. Si le premier qui s'est avisé de tenir ce raisonnement pour le transmettre aux races futures, se fût dit : Je vais essayer de tailler un de mes arbres avant l'hiver, pour m'assurer si la gelée aura une influence sur les bourgeons. Une seule expérience lui aurait appris où était la vérité. Il aurait su que le bois et la moelle ne laissent pas mieux pénétrer la gelée que l'écorce elle-même, et il n'aurait pas fait une pétition de principes en admettant comme vrai, ce qu'il ignorait complètement. Et s'il eût agi ainsi, une idée fausse et vicieuse ne circulerait pas aujourd'hui à la place de la vérité et ne hanterait pas le cer- veau de trop nombreux disciples de Saint Fiacre. Sauf pour des cas particuliers, comme par exemple quand on veut affaiblir un arbre trop vigoureux en le taillant lorsqu'il a déjà poussé, on peut sans inconvénient tailler depuis le moment où il ne pousse plus, jusqu'à celui où il va pousser. Exposition d' korlicuUure de Paris. — C'est avec plaisir que nous apprenons que l'horticulture lyonnaise était représentée à l'Expo- sition que la Sociélé nalioncde cl eenlralc d'horlicuUure de France a tenu dernièrement à Paris. MM. Léonard Lille et Beney y avaient porté leurs beaux Dalhias simples panachés et striés, que le public lyonnais a pu voir à Lyon au mois de septembre dernier. A Paris comme à Lyon, cette nouveauté a été très appréciée des amateurs et du Jury, qui lui a décerné la plus haute récom- pense accordée aux nouveautés obtenues de semis. Parmi les autres récompenses décernées par les divers jurys, nous signalons les suivantes : Collection de fruits. — Grande médaille d'or : MM. Croux et fils, à la vallée d'Aulnay ; grandes médailles de vermeil : MM. Bruneau — 475 — et Joste, à Bourg-la-Reine ; G. Boucher, à Paris; l'établissement de St-Nicolas, à Ignj; Jamet, à Chambourcy. Collections de raisins. — Grande médaille d'or : M. Salomon, à Thomery ; médaille d'or : M. Louis Lhérault, à Argenteuil; grande médaille de vermeil : M. Crapotte, à Contlaos-Saiute-Honorine. Jnanas. — Médailles d'or : MM. Cremons jeune et Cremons aîné, à Sarcelles. Arbres fruitiers. — Grandes médailles d'or : MM. Bruneau et Joste d'une part, et de l'autre, MM. Croux et fils. Orchidées fleuries dans les collections de la ville de Lyon. On sait que la ville de Lyon possède une assez riche collection d'orchidées épi- phytes, tirées un peu de tous les côtés, mais dont la plupart ont appartenu au marquis de St-Innocent. Il y a là quelques belles plantes au milieu d'espèces purement botaniques; celles-ci plus nombreuses que celles-là, malheureusement. Peu de nouveautés, hélas! La ville n'achète presque rien, si toutefois elle achète quel- que chose, et laisse ces habitudes de luxe aux amateurs anglais, belges ou américains, qui sont assez riches pour suivre la mode. On ne dira pas que nos édiles gaspillent l'argent des contribuables en achetant des plantes nouvelles. Actuellement, — on ne s'en douterait pas à Lyon, — la mode est aux Orchidées. Il faut être pauvre, dans certains pays, pour ne pas avoir quelques-unes de ces plantes bizarres. Il y a des amateurs anglais qui ont payé jusqu'à quatre, cinq et même six mille francs, des spécimens rares de certains genres. Les Orchidées ne produisent pas autant d'effet que les Azalées, les Rhododendrons, les Pelargoniums et plusieurs autres genres; mais, en revanche, elles possèdent une variation incroyable défor- mes souvent étranges, d'odeurs suaves et de coloris singuliers, quelquefois brillants. On pouvait voir fleuries, il y a quelques jours, dans la collection de la ville, toute une série de Fanda, notamment les F. suavis, Lcopoldii, Fan-Geerli, Pescatorii, etc.; les Cypripedium Ashhurtoniœ, JRœzli, Sedeni, barbatum; plusieurs Oneidium, des Epidendrtun, un Zygopelalum, etc. Un bon exemple. — M. de Cherville raconte que, bien jeune en- core, il se promenait dans la campagne avec un grand seigneur, vénérable débris de la cour de Charles X. Nous suivions, dit-il, un sentier herbeux entre deux champs; un cheval y avait laissé tomber ce que Molière appelait le superflu de la nourriture; il se trouvait là en quantité suffisante à démontrer que l'animal avait plantureusement dîné. A ma grande surprise, je vis l'ancien pair — 476 — de France pousser du bout de sa botte ces crottins dans le blé voisin et les éparpiller soigneusement sur le sillon. — Ce champ est donc à vous? lui demandai-je. — Ma foi non, me répondit-il, je n'en connais même pas le propriétaire; mais vous saurez, mon enfant qu'il ne faut jamais laisser se perdre ce qui peut être utile à quelqu'un. Qui sait si les grains de blé que ce fumier fera pousser n'empêcheront pas, ne fût-ce qu'un oiseau, de mourir de faim? De la dégénérescence des anciennes variétés de fruits. — Un de mes amis a offert de parier qu'il reconnaîtrait dans un jardin quelcon- que, la plupart des anciennes variétés de poires. Je ne suis pas pomologue, tant s'en faut, disait-il; mais j'ai remarqué que les neuf dixièmes des variétés d'origine ancienne produisent des fruits difformes, fendillés, tachés; qu'elles sont les premières envahies par les cryptogames, tandis que les variétés d'obtention plus récente ne présentent pas ces signes précurseurs de caducité. Je crois qu'il a raison. J'observe, en effet, sur deux ou trois cents poiriers de semis, âgés de vingt-cinq ans environ, que je cultive et donnant tous des fruits, qu'il n'y en a pas un qui présente des poires malades ou mal conformées. Dans le même jardin, au contraire, le Doyenné d'hi- ver, le Beurré blanc, le Beurré gris, le Besi de Chaumontel, l'Echasserie, la Crassanne, le Saint-Germain sont très souvent ger- cés, pierreux, tachés et rabougris. Il faut conclure de cette observation, qu'il est utile de substituer dans les plantations aux anciennes variétés, des sortes plus récentes de même valeur. Les meilleures variétés de pommes de terre. — La France agricole publie la petite note suivante que nous lui empruntons : « Pendant l'année 1886 l'Institut agricole de Beauvais a conti- nué les études expérimentales sur les pommes de terre commencées il y a plus de vingt ans sous l'habile direction du frère Eugène - Marie. « Cette année, les expériences ont porté sur la nature du ter- rain, le climat, l'époque de la plantation, la profondeur, l'écarte- ment, le buttage, les divers engrais, etc. « Voici l'ordre de classement des variétés d'après les expérien- ces : « Pommes de terre hâtives. — Brésée polific, a donné 25,000 kilogr. par hectare ; Early rose, 26,000 kilogr. Viennent ensuite : Joseph Rigault, Shaw, Jaune plate de Roscoff. « Demi-hâtives. — Semis de l'Institut, 34,800 kilogr. Eléphant, — 477 — 27,500 kilogr. Puis: Séguin, Burbank's seedling, Adirondack, Magnum bonum. « Tardives. — Red'skinned flour bail, 29,800 kilogr. Lorraine, Idaho. « Ces résultats ont été obtenus en grande culture sur plusieurs hectares cultivés normalement à la charrue. « Les terres de l'Institut de Beauvais sont limoneuses, à sous- sol crayeux et caillouteux. Les pommes de terre ont reçu de 60 à 60,000 kilogr. de fumier par hectare. Chou asperge. M. Delanoue a publié dans le Bulletin de la Société Tourangelle d'horticulture une note par laquelle il recommande la culture de cette variété de chou. « Cette variété, dit-il, a une qualité qui, si elle était connue, la ferait répandre promptement et apprécier de tous : elle se consomme à une époque où tous les autres choux font complètement défaut. « Le nom d'asperge lui a été donné, non à cause de sa forme, qui est celle de tous les choux en général, mais parce que les tiges qui supportent les fleurs sont moelleuses, tendres, et que cuites elles rappellent par leur forme et leur goût l'asperge si connue. Cette variété est très estimée en Angleterre où , avec le chou marin (Grambe mariiima) ils forment le plat national, paraissant sur la table du pauvre, aussi bien que sur celle du riche. « Sa culture est des plus faciles, il résiste aux hivers les plus rigoureux. Je le sème en avril-mai, en terrine, et je repique les jeunes plants en pépinière pour les mettre en place du 15 juillet au 15 août, espacés entre eux de 50 à 70 centimètres. Quel- ques arrosages seulement suffiront dans les derniers mois de l'été. Quelques sarclages en automne seront les seuls soins à donner aux plantes dont la récolte commence en février pour se terminer en avril. » L'auteur de cette note dit qu'il ignore d'où vient le chou-asperge dont il a reçu la graine d'Angleterre. Le choux asperge n'est pas autre chose que le chou cavalier, également connu sous les noms de chou arbre , chou arbre de Laponie, grand chou à vache, grand chou de Bretagne, chou sans tête, etc. La variété en question qui atteint souvent une grande dimension est surtout cultivée pour la nourriture du bétail qui en consomme les feuilles. Avis à ceux qui voudraient l'employer à un autre usage et s'assurer si les tiges florales valent les turions d'asperge. V. V--M. — 478 — Souscription volontaire en faveur des horticulteurs des environs de Paris, dont les cultures ont été ravagées par la grêle. La Société nationale d'horticulture de France a adressé à tous ses membres ainsi qu'à foutes les sociétés correspondantes la lettre suivante : Monsieur et cher CoLLÉarE, Les ravages causés à l'horticulture par le terrible ouragan de pluie et de grêle du 23 août dernier ont été considérables dans le département de la Seine. Le Conseil d'administration de la Société nationale d'horticulture de France s'est ému de ce triste état de choses, et une Commission a été chargée par lui d'évaluer approximativement l'importance des dégâts et de lui en rendre compte. Il résulte de l'enquête à laquelle s'est livrée cette Commission que le total des pertes subies atteint environ cinq millions cinq cent mille francs, qui se répartissent ainsi: horticulture d'ornement 2,500,000 fr., culture maraîchère 1,500,000 fr., arboriculture fruitière et d'agrément 1,500,000 fr. L'énormité de ce chiffre a encore pour circonstance aggravante qu'il est atteint sur une surface de quelques kilomètres seulement, de sorte que, dans la population qui a subi ce désastre, beaucoup d'horticulteurs ont tout perdu et restent sans ressources. Aussi, sur la proposition qui lui a été faite par la Commission d'enquête, le Conseil a-t-il décidé, comme première mesure à prendre, qu'une souscription volontaire serait ouverte par la Société, pour venir en aide aux personnes les plus éprouvées, et que les sociétés affiliées seraient invitées à y prendre part. Nous venons en conséquence, monsieur et cher collègue, vous demander de vouloir bien apporter votre gén'^reux concours à cette œuvre fraternelle, et nous aider à lui assurer un succès aussi complet que possible. Veuillez agréer, monsieur et cher collègue, l'assurance de notre parfaite considération. Le Secrétaire général, Le Président, A. BLEU. LÉON SAY. NOTA. — Les souscriptions seront reçues et centralisées entre les naains du Tré- sorier de la Société nationale et centrale d'horticulture de France, rue de Grenelle, Paris. Les horticulteurs de la région, les membres de l'Association hor- ticole lyonnaise ne voudront pas laisser passer cette occasion de prouver que la solidarité horticole n'est pas un vain mot, et en présence de l'étendue du désastre qui a frappé leurs confrères pari- siens, ils enverront tous leur obole à la Société chargée de répartir les secours les plus urgents. V. V.-M. Nouveau traitement des Vignes phylloxérées (Ij. Un habile viticulteur, M. Jullien, vient de pubHer un très intéressant compte-rendu des expériences qu'il a faites en vue de découvrir un traitement à bon marché des vignes phylloxérées. (1) Gmetle agricole et viticolc. — 479 — L'expérimentateur a voulu appliquer à la vigne les propriétés si bien et si universellement connues et constatées du soufre et de ses composés en se servant d'un dissolvant à la portée de tout le monde. Reconnaissant l'efficacité absolue des sulfo-carbonates, il a recherché le moyen pratique de les fabriquer, et nous croyons qu'il y est parvenu. Voici comment il compose le désinfectant qu'il préconise : Faire dissoudre et digérer pendant un ou deux mois, suivant la température, dans des récipients clos, cent kilog. de soufre en poudre dans cinq mètres cubes de vidange. Remuer de temps en temps. Ensuite, verser dans ces eaux de vidange ainsi poly- sulf urées, par fraction et en brassant cinquante kilogr. de sulfure de carbone. Afin d'éviter l'évaporation du sulfure de carbone pendant le brassage, on peut opérer de la manière suivante : Dans un tonneau d'un ou deux hectolitres qu'on remplit aux deux tiers de vidange sulfurée, on verse dix ou vingt kilogr. de sulfure de carbone. Après l'avoir bouché, on brasse en le roulant et le soulevant alter- nativement. On le vide ensuite dans les eaux de vidange et on recommence l'opération jusqu'à épuisement du sulfure de carbone. Enfermées en récipients clos, ces eaux de vidange ainsi traitées, se conservent indéfiniment. Voici maintenant comment on emploie cet insecticide engrais : Après avoir pioché ou labouré le terrain, arroser le pied de cha- que souche avec un litre de ce liquide étendu d'eau. Ces arro- sages doivent être faits l'hiver par une température voisine de 0 degré. Le traitement d'un hectare de vigne, sans compter la main- d'œuvre, peut être ainsi évalué : 5 mètres cubes de vidange 25 fr. 100 kilogr. de soufre en poudre 18 50 kilogr. de sulfure de carbone. . , . . . 20 Soit par hectare 63 fr. Nous avons dit que le traitement devrait être fait à l'hiver, cependant il est prudent de le répéter plusieurs fois : l'un après la vendange, l'autre en janvier ou février. Le traitement de septembre détruira le phylloxéra, celui de février achèvera les pucerons épargnés par la première application. Ce traitement, si simple et si économique, s'impose à l'attention et aux expériences des intéressés. D' Agricola. — 480 — Note sur le dépérissement des vignes greffées. — Ses causes. — Les imperfections de la greffe (1). Aujourd'hui que les vignes américaines ont fait leurs preuves et qu'on a été obligé de reconnaître leur résistance au phylloxéra, on crie de tous côtés que ces vignes greffées ne vivent pas, parce qu'elles ne durent que trois ou quatre ans au plus. Il est certain qu'il existe de nombreux cas de dépérissement qu'il serait inutile de nier; mais il faut aller voir, étudier, se rendre compte des causes qui peuvent les déterminer. C'est ce que j'ai fait, et voici le résultat de mes observations. Le dépérissement des vignes greffées, que nous voyons se pro- duire, est attribué aux circonstances suivantes : 1° Affranchissement du greffon; — 2° Défaut d'adaptation; — 3° Imperfection de l'opération du greffage. C'est sur ce dernier point que je veux appeler particulièrement l'attention des viticulteurs. Il n'existe pas de motifs sérieux pour douter de la durée d'une greffe bien faite, non affranchie, sur porte -greffe résistant. La cause principale du dépérissement réside dans les mauvaises sou- dures ; or, il y a imperfection : 1" Quand on emploie un greffon taillé inégalement, c'est-à-dire quand la moelle ne paraît que d'un côté ; 2° Quand on fait la fente du porte-greffe plus longue que le biseau du greffon ; 3° Quand on enfonce trop le greffon et que les parois du porte- greffe portent sur l'épiderme du greffon; 4° Quand on ne fend pas le porte-greffe au milieu, surtout s'il est jeune; 5° Quand les mérithales étant trop courts, on néglige de couper le nœud en fendant ; 6° Quand le biseau du greffon est trop mince. Toute greffe qui présente une des imperfections que je viens de citer, est fatalement condamnée à périr. Voici, d'ailleurs, un exemple qui justifiera ce pronostic : J'ai déraciné dernièrement un pied de vigne au milieu d'un vignoble qui fait l'admiration de tous les viticulteurs, et pourtant je puis pressentir et affirmer que l'année prochaine ce vignoble aura à subir une perte de 10 0/0, et que dans trois ans, la moitié des greffes seront perdues par suite de l'imperfection de l'opération du greffage. (1) BulUtin de la Société d'agriculture et d'horticulture du Var. — 481 — Je me tiens, d'ailleurs, à la disposition de tous les propriétaires qui voudront bien me faire l'honneur de me consulter, et je leur démontrerai, en théorie et en pratique, les causes de l'imperfec- de la greiFe en leur faisant connaître les moyens de les éviter. Aujourd'hui, avec les plants exotiques, il ne faut pas songer à greffer par routine , mais on doit, au contraire, apporter un soin extrême à cette opération, par une bonne et intelligente appli- cation. Après mes expériences dans l'Hérault et la visite de quelques vignobles que j'ai faite dans le Var, j'aurais cru manquer à mon devoir si je n'avais pas fait connaître mon opinion sur une ques- tion qui préoccupe, avec juste raison, tous les agriculteurs. Gazelle, vilicuUeur. Poires nouvelles. Les belles variétés de poires dont nous donnons ci-dessous les figures très exactes, ont été obtenues de semis par M. Arsène Saunier, pépiniériste, rue Morris, à Rouen. Elles seront mises au commerce cet automne par leur obtenteur, qui a bien voulu nous en adresser des fruits que nous avons fait dessiner et graver, ainsi que des rameaux feuilles pour aider à la description. Poire Bon Chrétien Fermonl^ A. Saunier. — Fruit gros, pyriforme, ventru, atténué vers la queue, obtus vers l'œil, à surface à peine bosselée. L'échantillon figuré mesurait exactement 11 centimètres de longueur et 8 centimètres vers son plus grand diamètre. Peau mince, fine, vert clair, passant au jaune citron à la matu- turité, semée de très nombreux points fauves. Œil moyen, presque fermé, placé dans une dépression peu pro- fonde. Queue moyenne, terminant le fruit, placée obliquement dans l'échantillon figuré. Maturité..,., (dégustée le 20 octobre en parfait état). Chair blanche, très fine, fondante, beurrée, eau abondante, relevée. Arbre , rameaux gros, courts, d'un vert jaune grisâtre. Feuilles à limbe épais, vert brillant à la face supérieure, vert très pâle inférieurement, ovales acuminées, dentées en scie, à dents émoussées, arrondies. Si l'arbre est très fertile, cette nouvelle sorte ne tardera pas à prendre une place d'élite dans tous les jardins fruitiers, car le fruit en est fort beau et de toute première qualité, — 482 Pjire Bon Chretiea Vermont (A. Sanaier). Poire Rémy Chatenay (A. Saunier). Poire Rémy Chatenay. — Fruit de 7 à 10 centimètres de longueur et de 6 à 7 centimètres de diamètre, ovoïde, raccourci, tronqué vers l'œil, atténué vers la queue. Peau presque lisse, pointillée de fauve, vert pâle. Queue courte, d'un centimètre et ' demi à deux centimètres, enfoncée dans une cavité peu profonde. Chair Maturité Œil peu ouvert, à divions rapprochées, enfoncé dans une cavité profonde. — 483 — Feuilles la plupart elliptiques, acuminées, dentées en scie, à dents non émoussées. Arbre dressé, de moyenne vigueur, se formant bien en pyra- mide et pouvant se cultiver en plein vent. Nous n'avons pas encore goûté cette poire, dont la maturité se prolonge jusqu'en avril; mais voici ce qu'en dit son obtenteur, M. Sannier : « Fruit de bonne grosseur, à chair ferme et fondante. Il se conserve jusqu'en avril. Ce fruit provient du Doyenné cC hiver; il est appelé à faire le tour du monde à cause de sa qualité et de sa lon- gue conservation. » Comme nous avons deux poires de cette variété, nous ferons connaître plus tard aux lecteurs du Lyon-horlicole notre apprécia- tion sur cette variété. V. V.-M. Fosa polyantha grandiflora. Il y a peu de roses qui aient autant fait parler d'elles que l'es- pèce connue sous le nom de Rosa polyanlha Sieb. et Zucc. Les hor- ticulteurs et les botanistes s'en sont occupés à l'envie depuis son introduction dans les cultures. Elle a successivement porté les noms de R. ihyrsiflora Leroy, R. inlcrniedia Carr., R. ff^churœ K. Kocli jusqu'au jour où quelqu'un s'est aperçu que Siebold l'avait décrite sous le nom de R. pobjanl^m. Gardera-t-elle ce dernier nom? On parle de la rattacher au Rosa rnulliflom Thunberg, espèce introduite en Angleterre par Th. Evans, en 1804, et en France par Bour- sault, en 1808. Au point de vue horticole auquel nous nous plaçons le fait importe peu de savoir ce que feront plus tard les botanistes quand ils auront mieux étudié la question. Ce qu'il y a de certain c'est que la progéniture actuelle du R. polyantha ne saurait être confon- due avec celle du R. muliiflora. On sait en effet que le R. polyanlha introduit du Japon a produit une série de variétés remarquables par leur petite taille, leur abon- dante floraison et leurs roses minuscules. Chaque année, des gains nouveaux viennent encore en enrichir la collection déjà nombreuse. Le R. polyanlha type a également fait parler de lui à un autre point de vue : c'est un excellent sujet pour servir à gretfer les autres rosiers. Plusieurs fois, dans ce recueil, nous avons appelé l'atten- tion des rosiéristes sur le mérite de cette espèce. M. Alégatière a démontré qu'il était aussi vigoureux que l'églantier, qu'il ne tra- çait pas comme lui et que ses racines plus ramifiées et moins pivo- tantes le signalaient d'une manière particulière aux jardiniers qui cultivent le rosier en pot. Si on ajoute à ces mérites celui qu'ont les — 484 — Bosft poUantha grandi/Jora (s( mis y^lexaiidie Beinaix) ri^duit au 1/4. graines de germer l'année même du semis c'est plus de qualités qu'il en faut pour constituer un excellent sujet. Cependant si l'on veut bien jeter un coup d'œil sur la figure ci- contre, représentant, au quart de sa grandeur, une variété nou- velle à fleur simple que M. Alexandre Bernaix, rosiériste, à Villeur- banne (Rhône) a nommé Rosa polijanlha grandi (lora, on sera vite convaincu qu'elle est infiniment supérieure au type. En effet, elle est plus grande et plus vigoureuse dans toutes ses parties. Ses fleurs sont très nombreuses et ses graines très abondantes. En — 485 — dehors de son mérite ornemental qui ne sera peut-être pas appré- cié par les amateurs de Heurs doubles, elle s'impose à l'attention des rosiéristes par sa fécondité et aux hybridateurs par la facilité avec laquelle elle peut être croisée avec d'autres races et produire des variétés nouvelles. Pour obtenir des jeunes plants bons à greffer elle ne tardera pas à remplacer toutes les autres variétés de R. polyanlha à Heurs sim- ples. On en trouvera la description à l'article rosiers nouveaux, V. V.-M. Culture de la Rhubarbe au point de vue comestible La Rhubarbe est généralement cultivée dans notre pays comme plante ornementale, mais elle présente d'autres qualités qui, si elles étaient bien appréciées, la ferait plus rechercher qu'elle ne l'est en réalité. Cette belle plante est originaire de Tartarie et appartient à la famille des Polygonées ; elle peut entrer avec succès dans le jardin potager pour l'emploi des pétioles de feuilles, avec lesquelles on fait des confitures et des gâteaux et dont le hmbe remplace avan- tageusement l'épinard en été. Il se prépare de la même manière ; SOS racines, légèrement purgatives, propres à réveiller les fonc- tions de l'estomac, ont une odeur forte et une saveur amère. Les principales variétés sont : Le Rheum Fidoria, le plus estimé à cause de ses pétioles gras et charnus. Le Rheum undulalum, dont les feuilles sont plissées et ondulées. Le Rheum australe. La Rhubarbe demande un sol profond, argilo-siliceux et frais, elle réussit cependant bien dans toute terre de potager profonde et fraîche. La propagation se fait par semis et par la séparation des touffes. On sème au printemps en pépinière, sur une plate-bande bien terreautée, et quand les jeunes plantes ont 2 ou 3 petites feuilles, on les repique à une distance de 10 à 12 centimètres. Pendant le courant de l'été, on mettra un léger paillis et on arrosera au besoin. La mise en place a lieu en automne ou au printemps suivant. La multiplication par la séparation des touffes se fait dans le but de conserver les variétés ; elle se pratique au printemps en mettant les divisions immédiatement en place. La plantation se fait en planches de 1,25 de largeur et séparées (1 ) Bulletin agricole et horticole. — 486 — par des sentiers de 0,40 centimètres. Dans le milieu de chacune d'elles, on fait des trous distancés de 1.25 et plus ou moins pro- fonds selon la force de la plante. On mélange à une bonne moitié de terreau avant d'y poser le plant. La plantation terminée, on arrose et on met au paillis pour maintenir la fraîcheur. J'ai dit qu'il fallait établir des planches de l^So de largeur, c'est dans le but de les soumettre plus facilement à la culture forcée, que je décrirai prochainement. Pendant le courant de l'été on bine et on arrose quand le besoin s'en fait sentir, et on supprime les tiges florales qui ne font que nuire au développement des feuilles. A l'automne, on supprime également les feuilles et on donne un léger buttage pour préserver la plante des gelées. Au printemps suivant, on laboure le sol, on y met du fumier court et on arrose à l'engrais liquide. Pour favoriser le développement en longueur des pétioles, on peut placer sur chaque touffe un tonneau défoncé des deux bouts. On peut commencer la nîcolte dans le commencement de mai et elle se prolongera jusqu'au moment où l'on s'aperçoit que les pétioles deviennent durs et qu'ils prennent trop d'acidité, ce qui arrive habituellement vers la fin de juillet ou le commencement du mois d'août. La Rhubarbe vit un assez grand nombre d'années, mais à partir de la b" ou 6% la récolte diminue insensiblement. C'est pourquoi, arrivé à ce moment, il est à conseiller de renouveler la plantation si l'on veut continuer à obtenir une bonne production. WOLDOR HOUSSIAUX. Plantes Nouvelles Aubépine de Korolkow. — Arbrisseau (originaire du Tui'questan), ramifié à feuillage grand et bien découpé. Inflorescence en bouquets corjmbifères à floraison toute printaniére. Fruit rond, jaune, ambré et comesiible. Pîimitr Mirobolan à fleur rouge double. — Arbuste buissonneux et élancé, ses rameaux sont à écorca brune ot se couvrent, dèj la fin do marti, de nom- breuses fleurs semi-doubles, rouga vineux h l'intérieur ot violet lilacé plus foncé au revers. Introduit directement du Japon. Ces doux arbustes sont mis au commerce par MM. Baltet frère», horticul- teurs à Trojes (Aube). Brugnon vineux (Nectarine), Henri de Monicourt. — Fruit de grosseur moyenne, subsphérique, un peu aplati à sa basa, très faiblement sillonné d'un côté, portant au sommet un court, mais assez fort raucronule, penché, entouré d'une auréole blanc jaunâtre. Peau luisante, trèi lisse, d'un rouge sang violacé, à fond terne et comme lavé ou maculé de brun, souvent fine- ment piqueté de blanchâtre. Chair rouge sang sous la peau, puis blanc flamcaé ou Vdiné rougoitra, parfois presque blanc, puis rouge sang dans la parlia qui touche au noyau, non adhérente ou laissant parfois des filamants placentaires insérés. Eau assez abondante, sucrée parfumée, d'une saveur particulière. Trouvé en 1872 dans les vastes vignobles du château de Chagnaud, le Brugnon vineux H, de Manicourt comble une impartante lacune pomologique, — 487 — puisqu'il est au groupe Bi'ugnon ce que sont les pèches vinpuses au groupe pêchers, la poire vineuse au genre poirier, la pomme Museau de lièvre à chair sanguine au genre pommier, etc. Ce bon et joli fruit mûrit ici dans la première quinzaine de septembre, c'est-à-dire une quinzaine de jours plus tard que les variétés de Brugnons et Nectarines répandues dans les cultures, ce que les amateurs savent apprécier. L'arbre qui le porte est vigoureux et fertile, et se soumet volontiers à la forme en plein vent comme à la forme en espalier. Description extraite d'an prospectus de M. Gagnaire, pépiniériste à Ber- gerac (Dordogne). Rosiers nouveaux. Madame A. Etienne (thé). Arbuste développant continuellement, pendant la belle saison, de très nombreux rameaux, relativement courts, tous termi- nés par des fleurs, s'épanouissant successivement. Feuillage brillant, à folioles grêles. Bouton allongé ; calice à sépales lon- guement aigus, réfléchis, tomenteux intérieurement, rougeâtres extérieure- rement. Fleur en coupe, à pétales des rangs eitérieurâ très larges, nombreux, faussement imbriqués, légèrement distants eiitre eux, à peine concaves, fer- mes, rose vineux sur les bords, se fondant insensiblement en rose pâle pour passer au blanc pur au centre ; pétales du centre beaucoup plus petits, chif- fonnés avant l'épanouissement complet, d'un rose frais et vif qui relève, par son éclat, la teinte plus pâle des pétales extérieurs. Couleur très coquette, d'une fraîcheur incomparable. Plante très méritante, odorante. Madame Scipion Cochet (thé). Arbrisseau s'élevant environ à 80 centimètres de hauteur, ramifié dès la base. Rameaux non sarmenteux, rougeâtres, gar- nis, sauf au sommet, d'aiguillons fermes mais à peine crochus, à entrenœuds rapprochés. Feuilles nombreuses, épaisses, à 5-7 folioles, croissant en dimi- nuant de la base au sommet du pétiole ; foUioles eliptiques, acuminées, dentées en scie, à dents terminées par un mucron spinescent, rougeâtre, d'un vert sombre, brillant, lustré comme celui d'un Camellia à la face supérieure, glaucescent en dessous. Fleur solitaire, érigée au sommet d'un pédoncule légèrement hérissé de soies courtes et raides. Calice à sépales tomenteux intérieurement, lancéo- lés, aigus et réfléchis sur l'ovaire. Corolle grande, fleur très double, à bou- ton ovoïde, brusquement atténué au sommet en une sorte de col ; pétales des rangs extérieurs régulièrement et longuement concaves, parfaitement imbriqués, de couleur rose très pâle, nuancé blanc mat sur fond jaune clair; pétales du centre placés plus irrégulièrement, jaune canari abricoté, à reflets purpurins. Variété bien tranchée et de premier mérite. Vicomtesse de Wautier (thé). Arbuste assez vigoureux, feuillage d'un vert sombre. Rameaux non sarmenteux, de grosseur moyenne, munis d'aiguillons crochus et assez rapprochés. Bouton allongé, fleur grande, pleine, assez bien faite. Beau coloris rose teinté jaunâtre à l'extérieur des pétales et blanc rosé à l'intérieur: ce blanc rosé est souvent strié de rose. Le centre de la fleur est d'une couleur rose très foncé, ce qui produit un superbe efi"et. Belle variété. Madame A. Sckwaller (hyb. de thé). Arbuste buissonneux, à rameaux rougeâtres, de grosseur moyenne, munis d'aiguillons courts et menus. Feuillage moyen, d'un vert tendre. Icfloresoence en corymbe composé de 3 à 4 fleurs dressées, portées sur des pédoncules raides. Tenue parfaite. Fleur globuleuse en s'épanouissant, sétalant en coupe lorsqu'elle est ouverte. Pétales de f>>rme parfaite, symétriquement arrangés dans les rangs exté- rieurs, non réfléchis, papillotes au centre, uniformément rose incarnat à leur base, atténué au sommet. Plante extrêmement florifère, d'un coloris très frais. Belle variété. — 488 — R. polyantha grandiflora. Arbuste d'une vigueur peu commune, à rameaux stériles, gros, ayant l'aspect de ceux des variétés de Roses Noisettes grim- pantes. Feuilles brillantes, ovales, longuement elliptiques, glabres et bril- lantes. Aiguillons rares, gros et crochus. Stipules ciliées, à poils glanduleux. Fleurs grandes, mesutant 4 à 5 centimètres de diamètrj, simples, blanches, disposées en corymbes ; pétales obovales, fortement échancrés au sommet, stigmates libres. Variété issue directement de somis du R. poljantha Sieb. et Zuoo. (type), remarquable par sa vigueur et sa fertilité, exceptionnelles pour la sec'ion. Excellente pour greflfer toutes les variétés de rosiers cultivés, auxquels elle communique sa vigueur et sa précocité. Elle fructifie abondamment, quatre ou cinq fois plus que le type, et ses fruits, plus gros, contiennent bien plus de graines que la plante sauvage. Semées en février-mars, ses graines lèvent au bout d'un mois et les jeunes plants, en bon terrain, peuvent être greffés la même année. Ce sujet a le grand avantage de ne pas drageonner. Par la précocité qu'il communique aux rosiers, il a aussi un réel mérite pour la cul- ture forcée. Plante recommandable. Mademoiselle Joséphine Burland (polyantha). Arbuste très rameux , de vigueur moyenne, peu épineux, sa couvrant du fleurs sans interruption pen- dant toute la belle saison. Fleurs très doubles, à pétales longuement aoumi- nés, drossés au centre, incliaés aux rangs moyens et recourbés sur les bords. Coloris blanc pur en s'épanouissant, se nuançant do blanc avec l'âge. Variété du R. Polyantha par la dimension et l'abomiance des flîurs, mais s'en distin- guant par sa floraison non en corymbe, ce qui permet de l'utiliser avec avan- tage pour la confection des bouquets. Planta bien tranchée et très méri- tante. Les six variétés de Roaiers dont la description précède ont été obtenues et sont mises au commerça par M. Alexandre Bernaix, rosiériste. à Villeurbanne (Rhône). luformatious. — Les jouraaui anglais signalent l'extermination du Spiranthes Romanzoviana, orchidée indigène dans deux endroits du comté de Kork. Il paraît que les champs où croissait celte espèce ont été labourés et plantés de pommes de terre. On trouva, en France et presque dans toute l'Europe, deux autres espèces de Spiranthes, les ^. Œstlvalis et Autumnalis . — Il résulte d'expériences très sérieuses, que la Figue de Barbarie (sorte à'Opuntia), si commune eu Algérie, peut donner par la fermentation et la distillation, une quantité assez considérable d'alcool, plus agréable au goût et plus facile à rectifier que les alcools retirés actuellement des différents tubercules ou graines amylacées. Catalogne». — Catalogue of Roses. — Cultivated for sale By Wm. Paul E Son. Roses Growers by appointement to her majesty th3 queen. Pauls' murseries and seed Warehonsa VaUham Gross Herts. Ce Catalogue, spécial aux Roses, est illustré de deux chromos représen- tant les Roses nouvelles, Grand Moyul et Silcer Queen, mises au commerce cette année par l'établissement, et de gravures noires figurant des variétés plus anciennes. Les variétés sont classées en séries distinctes. Simon Délaux, horticulteur, à St-Martin-du-Touch près Toulouse, annon- çant la mise en vente de 100 variétés nouvelles de Chrysanthèmes obtenues de semis dans l'établissement. Bruant, horticulteur, boulevard St-Cyprien, à Poitiers (Vienne). — Cata- logue des arbres et arbustes fruitiers, forestiers et d'ornement, Conifères, Rosiers, jeunes plants, etc. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon, — Impr. du Salut Public. — Bellon, 33, rue de la République, 33. 1886 NOVEMBRE N» 22 CHRONIQUE Des planlalions. — J'assistais, l'autre jour, en simple spectateur, à la plantation d'un poirier qu'un propriétaire de Villeurbanne venait d'effectuer. — Vous voyez, me dit-il, avec quel soin j'arrange les racines, et comme je mets de la terre fine autour. Je ne travaille pas comme un de vos confrères, un jeune homme, qui a planté ce pru- nier qui pousse peu et a les feuilles jaunes. Je m'y entends, aux plantations. Qu'en pensez-vous? — Ce que j'en pense, je regrette d'être obligé de vous le dire, puisque vous me faites l'honneur de me le demander. Vous vous entendez aux plantations à peu près comme moi en sanscrit, dont je ne connais pas la première lettre. — Vous êtes bien dur. — Je dis la vérité. — Vous m'inquiétez ; alors, mon poirier est donc mal planté? — Horriblement. Je ne plantais pas autrement quand j'étais apprenti jardinier. Que signifie ce trou ridicule dans lequel vous avez fourré cet arbre? Ça, un irou, un fossé à plantation? Jamais! Arrachez-moi ce poirier et le plantez autrement. Fouillez mieux ce terrain ; enlevez 80 centimètres de terre en tout sens, mettez les couches de différentes natures à part. C'est un sous-sol imperméable, allez plus profond et drainez sérieusement, afin de faire écouler l'eau. Ceci fait, mêlez tout le sous-sol avec les trois quarts de celui de la partie supérieure. Ajoutez-y des engrais longs à se décomposer, tels que cornaille, vieux cuir, poussière d'os, etc. Mêlez du fumier bien consommé avec le quart restant de la terre, que vous placerez autour des racines. Tassez fortement, arrosez idem, et allez vous asseoir. Surtout orientez bien les tissus do votre arbre. Cette der- nière recommandation a rendu rêveur cet excellent propriétaire. Elle a pourtant son importance dans certains cas, car une bonne orientation évite les coups de soleil à certains arbres à tissus spon- — 490 — gieux. Cela ne coûte rien, dans la plantation, de présenter du côté du midi la face de l'arbre qui était tournée au midi dans la pépi- nière. On ne prend pas assez de soin, dans beaucoup de cas, aux plan- tations qu'on effectue. Il vaudrait mieux ne planter que dix arbres dans d'excellentes conditions, que vingt et même trente avec négli- gence. J'appelle excellentes conditions, de bons fossés, bien drai- nés dans les sols goutteux, des engrais de longue durée, un mé- lange intelligent des couches arables, un tassement convenable, un arrosage copieux et de la terre fine autour des racines. Celles-ci bien affranchies et pralinées, et surtout ne jamais les enterrer plus profond qu'il ne convient. Plantés ainsi, les arbres poussent et ne jaunissent pas. Tarifs de iransporl des ptantes. — Nous venons de recevoir la lettre suivante : Lyon, le 23 novembre 1886. Une modification importante, concernant les horticulteurs, vient d'être apportée aux tarifs de la CompEgnie P.-L.-M.; la majoration de 50 0(0 est supprimée dans rapplication du tarif spécial {G. V.) n" 10. Dans ce tarif spécial (grande vitesse) sont comprises les plantes expédiée.i en cais!>*e et ayant un poids minimum de 50 kilogr.; plusieurs cai.'ses, — pourvu qu'elles soient adressées au même destinataire, — peuvent être réunies sur une même déclaration pour atteindre ces 50 kilogr. exigés. Les horticulteurs ont tout intérêt à demander l'application de ce tarif, ainsi qu'on va le voir par l'exemple ci-après : Une expédition de 200 kilogr. de plantes en paniers est faite de Lyon- Porrache à Marseille. Cette expédition est de droit classée au tarif général et paiera un port de 47 fr. 40. Une autre expédition de même, c'est-à-dire de 200 kilogr. est faite pour la même destination ; mais ces plantes sont en caisse, ce qui nous permet de réclamer l'application du tarif spécial. Cette deuxième expédition p liera seulement, — malgré que le poids et la distance soient les mêmes, — 21 fr. 30. Voilà ce qu'il importe de faire connaître aux horticulteurs, et bon nombre de vos lecteurs pourront en faire leur profit. Veuillez agréer, etc. Aut. Rivoire fils, Secrétaire de la Chambre syndicale des horticulteurs. Exposition nationale à Toulouse. — La ville de Toulouse organise en ce moment, sous le patronage de l'Etat, sa neuvième Exposi- tion nationale; cette Exposition s'ouvrira le 15 mai 1887 et durera cinq mois. Les produits de la France, de l'Algérie et des colonies françaises y seront admis, ainsi que ceux provenant des pays limi- trophes de race latine : Italie, Espagne et Portugal. Des groupes spéciaux y sont consacrés aux produits de l'agriculture, de la viti- culture et de l'horticulture, ainsi qu'au matériel et aux procédés des exploitations agricoles. Les demandes d'admission doivent être adressées avant le 1" décembre à la mairie de Toulouse, où l'on — 491 — trouvera, d'ailleurs, tous les renseignements nécessaires sur cette Exposition. La gommose des arbres fruitiers. — Nous extrayons du Compte- rendu de l'Académie des sciences ce passage d'une communication de M. Prillieux sur cette afïection si redoutée des horticulteurs : « L'étude, dit-il, que j'ai faite de la gomme et des phénomènes qui l'accompagnent lors de sa formation dans les tissus, permet d'établir que son écoulement constitue une véritable maladie que je désignerai sous le nom de gommose. « Tous les cultivateurs, tous les propriétaires ruraux possèdent des arbres fruitiers; beaucoup de ces arbres sont atteints de cette maladie. « Quand la gomme se déclare, les fonctions normales des tissus sont détournées de leur destination ordinaire ; car les substances alimentaires mises en réserve dans les profondeurs des tissus, au lieu de servir à la croissance de la plante, sont employées à la production de la gomme. « Parmi les moyens curatifs proposés pour la guérison de la gomme, il en est un qui a produit de très bons résultats : c'est la scarification de l'écorce. Des arbres fruitiers atteints par la mala- die et ne poussant plus que des petits rameaux faibles et chétifs, se sont rétablis à la suite d'incisions longitudinales faites sur les branches et ont produit ensuite des branches vigoureuses. « Les heureux résultats obtenus par cette pratique peuvent s'ex- pliquer ainsi : la gomme étant une transformation nuisible des principes nécessaires à la formation des nouveaux tissus des arbres, pour guérir cette maladie, il faut que ces principes reviennent à leur destination primitive. C'est le résultat obtenu par la scarifica- tion, qui fait comme un puissant dérivatif. » Le sulfate de fer et les plantes cidorosées. — A-i-on assez chanté sur tous les tons les vertus curatives du sulfate de fer employé contre la chlorose! Une plante, un arbre avaient-ils les feuilles jaunes, vite un bassinage au sulfate de fer, et plantes et arbres redevenaient verdoyants. Quand, par hasard, — ce qui, entre parenthèses, arrivait souvent, — malgré le bassinage, les feuilles avaient la mauvaise grâce de garder la jaunisse, on conseillait un arrosage, deux arrosages, plusieurs arr jsages avec le même médi- cament. Si la chlorose résistait à ce traitement, les plantes n'a- vaient pas cette présomption et périssaient misérablement empoi- sonnées par l'agent ferrugineux. On vient de mettre hors de doute, à Dowton et à Ferryhill, l'action malfaisante du sulfate de fer sur la végétation. A la dose de 250 kil. à l'hectare, le sulfate en question est un vrai poison — 492 — pour les plantes. Il a suffi de l'addition de cette quantité relative- ment faible de ce sel de fer, dans un champ, pour faire tomber la récolte à 2,000 kil. Dans une parcelle analogue fumée au super- phosphate, la récolte s'est élevée à 18,000 kil. Il faut retenir ceci de l'expérience en question, c'est que le sulfate de fer ne doit jamais être employé, ni comme engrais, ni comme remède contre les plantes chlorosées. Dialyse. — Il est indispensable, pour bien cultiver les plantes, de connaître un peu de physiologie végétale. Il faut savoir, par exemple, que les racines n'absorbent pas que les solutions saUnes qui les avoisinent. Les racines, en vertu de cette propriété connue sous le nom de dialyse, que possèdent les membranes végétales et animales, de permettre au liquide qui les baignent d'un côté, de dissoudre les corps solides avec lesquels elles sont en contact de l'autre côté, peuvent absorber les sels insolubles dans l'eau qui sont nécessaires à leur ahmentation. Cette propriété des racines doit être connue de tous les jardi- niers. Elle fera comprendre à ceux qui pourraient l'ignorer, quelle importance il faut attacher au mélange parfait des terres et des terreaux et de tous les composts employés dans la culture. Si le mélange n'est pas parfait, l'alimentation n'est ni rapide ni régu- lière, les radicelles ne rencontrant pas un sol homogène dans toutes ses parties. Les horticulteurs anglais, qui sont si habiles, ne connaissent peut-être pas tous les phénomènes de dialyse végétale ; mais aucun n'hésite à passer de longues heures à remuer et brasser, à des époques différentes, tous les composts qu'ils destinent au rempotage des plantes. Pouvoir absorbant du sol. — Des expériences qui ne laissent sub- sister aucun doute à cet égard, démontrent que les sels les plus solubles dans l'eau, tels que ceux d'ammoniaque et de potasse, les phosphates alcalins et plusieurs autres perdent rapidement leur solubilité dans la terre franche. Ces sels, ajoutés aux autres élé- ments de la terre, forment avec eux une combinaison presque inso- luble et assez stable pour résister aux lavages réitérés que la pluie exerce sur le sol. Ou a désigné cette propriété des terres franches sous le nom de pouvoir absorbant. Quelques éléments font excep- tion à la règle, ce sont : la chauE dans les sols calcaires, la soude et l'acide nitrique. On voit que sauf pour quelques exceptions, il n'y a pas d'in- convénient à répandre les engrais pendant l'hiver, alors qu'ils ne doivent jouer leur rôle qu'au printemps. V. V.-M. — 493 — ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du t7 octobre 1886, tenue salle des Réunions iadustrielles, Palais du Commerce, place de la Bourse. Présidence de M. Comte, Vice-Président. La séance est ouverte à 2 heares 1/4. Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière réunion, qui est adopté sans observations. Correspondance. — La Société a reçu : Lettre de la Préfecture du Rhône nous informant que, dans sa séance du 10 septembre dernier, le Conseil général du Rhône a voté l'inscription, au budget départemental de 1887, d'un crédit de 1,000 francs à titre de sub- vention à l'Association horticole. Sur la proposition du Président, l'assemblée vote des remercîments au Conseil général. Lettre de la Préfecture du Rhône accompagnant l'envoi d'un exemplaire du programme du Concours général agricole qui se tiendra à Paris, au Palais de l'Industrie, du lundi 31 janvier au jeudi 17 février 1887. L'exemplaire du susdit programme était accompagné d'une affiche relative à ce Cjnoours. Lettre de la Société nationale d'Horticulture de France, informant l'Asso- ciation qu'une souscription serait ouverte et qu'un appel serait fait non seu- lement à ses membres, mais encore à ceux des Sociétés avec lesquelles elle entretient das relations amie îles, afin d'aider à réparer les pertes matérielles qu'a fait éprouver à l'horticulture da la région parisienne la trombe de grêle qui a ravagé et même anéanti les cultures sur une partie du département de la Seine. Lettre de M. Liabaud, horticulteur, 4, montée da la BducIo, demandant la nomination d'une Commission pour juger deux Cannas nouveaux hj'brides et une Poire de semis. Ont été désignés pour constituer cette Commission : MM. Crozy, Labruyère, Musset, Rozain, Drevet et Chrétien pour les Cannas, et MM. Gorret, Cl. Jacquier, Juseaud, Cl., Métrai, Valla et Routin pour la Poire. Lettre de MM. Cl. Jacquier et J. Chrétien, vice présidents de l'Association horticole lyonnaise, et de M. le docteur Drivon, conseiller, qui, étant arrivée au terme de leur mandat, remercient sincèrement leurs collègues de l'hon- neur qu'ils leur ont fait en les investissant pendant plusieurs années des importantes fonctions de vica-pré^idents et de conseiller, et déclarant que leurs occupations ne leur permîttent plus d'être candidats à la vice-prési- dence, aux élections qui vont avoir lieu. Lettre de la Société d'horticulture e*, da viticulture de Tarare, demandant la Bomination d'un délégué pour faire partie du Jury d'une exposition de Chrysanthèmes que cette Société organise, pjur les 23 et 24 octobre, à Tarare. Lettre de M. Therry, président de U Commission d'Exposition demandant le vote d'un crédit de 5,000 franc? pour finir de solder les dépenses de l'Ex- position. Présentations. — Il est donné lecture de 8 candidatures au titre de membre titulaire, sur lesquelles il sera statué à la prochaine réunion. Admissions. — Aucune réclamation n'étant parvenue au bureau de la Société depuis sa dernière réunion, l'assemblée admet au titre de membres titulaires les candidats présentés à la dernière séance. Ce sont MM. : Côte (Auguste), libraire, plaoj Billeoour, 8, Lyon, présenté par MM. Therry et Viviand-Morel. Coromp (Michel), jardinier chez M. Blanc, avenue Vailloud, à Ste-Foy-les- Lyon, présenté par MM. Ji^sseaud et Reverchon. — 494 — Seux (Alph.), horticulteur, faubourg Faventine, à Valence (Drôme), présenté par MM. Liabaud et Viviand-Morel. Romanet, horticulteur-pépiniériste, à St-Qeorges-ie-Reneins (Rhône), présenté par MM. Roux et Viviand-Morel. Tarascon (Charles), horticulteur-pépiniériste, à Cabannes (Bouches-du- Rhône), présenté par MM. Viviand-Morel et Alexandre Bernaix. Bernardin, pépiniériste à Couzon, par Fontaines (Rliône), présenté par MM. Rivoire et Viviand-Morel. Kettmann (J.-B.) fils aîné, horticulteur-pépiniériste, grande route du Bourbonnais, à la Demi-Lune prés Ljon, présenté par MM. Schmitt et Viviand Morel. Valloton, fabricant d'instruments agricoles, cours Lafayette, 170, Lyon, présenté par MM. Raoulx et Viviand-Morel. Gobet (Francisque), horticulteur-pépiniériste, route de Lyon, à Bourg (Ain), présenté par MM, Morel père et fils. Rollet, directeur du Cercle du Divan, place Bellecour, Lyon, présenté par MM. Métrai et Pitaval. Vincent (J.), quincaillier, rue de la République, 42, Lyon, présenté par MM. Viviand-Morel et J. Jacquier. Emery (Joseph), jardinier à la Demi-Lune-les-Lyon, présenté par MM. Monvernay et J. Jacquier. Déplâtre, rue Joseph-Bonnet, 7, Lyon-Croix-Rousse, présenté par MM. Rochet et J. Jacquier. Crespin (Gabriel), fabricant de coutellerie, à St-Rambert-en-Bugey (Ain), présenté par MM. Ponsard (F.) et Jean Jacquier. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Viltard, jardinier chez M°" Vachon, à Ecully : 1» une collection de Courges composée des variétés suivantes : Courge de l'Ohio, C. de Naples, C. de Virginie (non coureuse), C. Olive verte, C. Olive panachée, C. Pastè- que panachée; 2» Bette à larges côtes blanches, à fauilles dorées de Lyon- variété nouvelle tout à fait reeommandable. La Commission chargée d'exa- miner les apports accorde à cette présentation une prime de 1" classe, 3» un Amaryllis en fleur, variété A. Pirloteana. Cette plante reçoit pour son beau développement une prime de 3" classe; 4" deux Chrysanthèmes à fleurs blanches : M"" Castex-Desgranges et Lady Selbourne. Par M. Guerry, jardinier chez M. Coste, notaire à Caluire-les-Lyon : 1° une collection de Radis de Chine, composée des variété* suivantes : R. rond blanc, rond rose, long rose d'hiver et long blanc; 2° Chou-rave dans terre. Rutabaga oa Navet de Suède, Ch.-rave hors terre, blanc hâtif de Vienne, Ch.-rave hors terre violet hâtif de Vienne; 3» Piment bijou nain, variété ornementale par ses petits fruits. L'ensemble de cet apport obtient une prime de 2° classe. Par M. Verne, jardinier chez M. Godinot, à Tassin, une collection de légumes nouveaux ou recommandables, savoir : P Piment petit bijou ; 2° Chou (le Chine Pe-tsaï, variété très peu cultivée et étant cependant d'un certain mérite ; 3° Stachys af finis ou Chai-o Ji ; 4° Moutarde de Chine à racine tubé- rease, se cultivant comme les navets et se consommntde même; cette plante constitue un excellent légume ; 5» Piment jaune, cydonoeformis, fruit en forme de coinj. A cet apport très intéressant, la Commission attribue une prime de 1" classe. Par M. Duruy, jardinier chez M. Cartier, à Ecully, une collection de Chi- corées, composée des variétés : frisée impériale, frisée de Rouen, frisée fine d'été, frisée de Meaux, frisée de Louviers, frisée fine d'Italie, frisp» d > Ruff"ec, Mousse très fine, Scarole ronde maraîchère. La Commission :,c-ui(Jo à cet apport une prime de 2' classe. Par M. Clapot, maraîcher, chemin des Qua>re-Maisons, Lyon-Monplaisir: Deux variétés de Laitue craquante de Pierre-Bénite, Navet de Milan, Céleri plein blanc, et un Chou-Palmier ayant prés de deux mètres de hauteur. Il est décerné à cet apport une prime de 2° classe. , — 495 — Par M. Tronche, jardinier chez M. Carrier, 138, roule de Vienne, Lyon deux plantes d'Aubergine monstrueuse do New-York, ayant des fruits pré- sentant un diamètre d'au moins 15 centimètres. Prime de 3° classe. Par M. Hyvert, maraîcher, chemin de la Croix-Morlon, Lyon, des Raisins noirs, variété Corbeau et Morning, des Pommes reinettes du Canada d'une très belle dimension. L'ensemble de cet apport reçoit une prime de 2' classe. Par M. Deville, horticulteur à Charly (Rhône), une pêche dont la chair est adhérente au noyau, m'.turité très tardive et pouvant se conserver assez longtemps au fruitier, comme les pommes et poires à maturité automnale. Ce fruit est de moyenne grosseur, bien coloré, d'un rouge violacé, chair très dure, ce qui le rend précieux pour l'exportation. A ce fruit la Commission décarne un prix de 2' classe. Par M. Berthier, pépiniériste à St-Genis-Laval, une poire de semis, de tout premier mérite, chair fine et fondante, fruit de la grosseur du Beurré Diel. La Commission lui accorde une prime de l" classe. Par M. Fougère, pépiniériste à St-Priest (Isère), une poire de semis por- tant le n» 544 et qu'il nomme Fondante Fougère ; d'après le présentateur elle serait issue du Doyenné d'hiver, le semis aurait été fait en 1871 et la pre- mière fructification de l'arbre en 1879. Chair fine et fondante. Poire n» 24, issue du Doyenné d'hiver; semis fait en 1860, première fructificatioa 1870. Fruit peu méritant, chair dépourvue d'eau. Poire n" 1198, issue du Doyenné d'hiver, semis fait en 1860, première fructification 1883, fruit ayant beaucoup de rapport avec la poire Bon Chrétien William. Cet apport obtient une prime de \" classe, mais plus spécialement pour la poire Fondante Fougère, les deux autres variétés ne devant être qu'inscrites au procès-verbal. Par M. Michel Didier, Grande rue, 76, Cuire les-Lyon, une poire dont il désire savoir nom ; il la donne o mrae étant très moiilante, le fruit est d'une bonne grosseur, est bien attaché a l'arbre, tombe très diiHcilement, résiste à tous les coups de vent et à de violents orages. Par M. Jean Colomb, jardinier chez M"« Guillermain, chemin de la Demi- Lune, Lyon-Champvert, cinq tiges d'Hortensia, variété Otaxa , ombelles ayant plus de 30 centimètres de diamètre. ' Par M. Liabaud, montée de la Boucle, Lyon, un fort pied de Sphœrogyne latifolia, auquel la Commission accorde une prima de 1" classa ; un pied de Phyllanthus Chnntrieri et de Leea excelsa. Pour ces deux plantes il est alloué une prime de 2" classe. Par M. Crozy, horticulteur, Grande rue de la Guillotière, 206, Lyon : 1° des tiges florales de Canna, que le présentateur apporte pour faire remar- quer la grande abondance de fleurs qu'ont ces tiges, malgré la saison avan- cée ; 2° trois Bégonia Carrieri hybrides, auxquels la Commission accorde une prime de 2= classe; 3° des Dahlias gracilis à fleurs simples de semis, varié- tés unicolores, panachées sur fond blanc et fond rose ou bordées rose. Prime de 3° classe. Par M. Touchebœuf, des fleurs d'œillet d'un jaune clair, que le présenta- teur dit être une variété nouvelle. La Commission l'invite à présenter une plante à une séance ultérieure. Par M. Boucharlat jeune, horticulteur, rue des Mistionnaires, 22, Lyon, un bouquet et des plantes de Véronique d'Anderson, semis de 1885. Les épis floraux de ces plantes sont très longs, de coloris blanc violacé, rose chair, rouge grenat, rouge violacé, violet, rose vif; une variété à feuilles pana- chées, naine, à fleurs rouge violacé. La Commission décerne une prime de 1" classe aux variétés d'un blanc pur et d'un rose vif. Par MM. Lille et Beney, marchands-fcrainiers, quai St-Antoine, 36, Lyon : 1° un bjuquet magnifique de Dahlias à fleurs simples, grandes, striées, ponc- tuées, unicolores, d'un coloris rose sur fond blanc, jaune sur fond rouge, rouge grenat, écarlate, etc. La Commission accorde à cet apport méritant une prime de V' classe ; 2° Des fleurs de Gaillarde à grandes fleurs, ayant un diamètre de 12 cen- timètres. Inscription au procès-verbal. — 496 — Les Commissions chargées de juger les apports étaient composées de MM. Chrétien, Labrujère et Roohet, pour la floriculture; MM. Achard, Lavenir et Routin, pour les fruits ; MM. Corbin, J. Jacquier et L. Lille, pour la culture maraîchère. Les propositions des Commissions, mises aux voix, sont adoptées à l'una- nimité. L'Assemblée, conformément au paragraphe 8 des statuts, procède au renouvellement du bureau et de la partite sortante du Conseil. L'élection du Président, sur la proposition de M. Pitaval, est faite par acclamation, et M. Dutailly est acclamé Président à l'unanimité. Election des vice-présidents : Votants 93, majorité 47. M. Comte 92 voix, M. Rochet 87, M. Métrai 72. MM. Comte, Rochet et Métrai sont proclamés vice-présidents. M. Pitaval dit que pour l'élection du Secrétaire général il fera les mêmes observations que pour le Président et demande que l'on vote par acclama- tion. M. Viviand-Morel est réélu, à l'unanimité, Secrétaire général. E'ection des secrétaires-adjoints. Votants 96, majori'é 49. M. J. Nicolas 88 voix, M. L. Carie 61. MM. Nicolas et Carie sont proclamés secrétaires adjoints. L'élection du trésorier a lieu par acclamation, et M. Jean Jacquier est réélu trésorier de notre Compagnie à l'unanimité. Election des six membres du Conseil d'administration. Votants 92, majo- rité 47. M. Masson 88 voix, M. Béliese 87, M. Gorret 81, M. Jusseau aîné 81, M. Bernaix 80. M. Berthier, de Sl-Genis-Laval, 79. Ces Messieurs sont proclamés membres du Conseil d'administration de l'Association. 11 est procédé à l'élection d'un membre du Conseil d'administration en remplacement de M. Rochet, nommé vice-président. Cette élection donne lieu à deux tours de scrutin qui, ne donnant pas do résultat, est renvoyée à la prochaine réunion. La séance est levée à 4 h jures. Le Secrétah-e-AdJoint, J. Nicolas. Erodium Manescavi Boub. La famille des Géraniums — des Géraniacées comme disent les botanistes — ne comprend guère que quatre genres un peu impor- tants, savoir Géranium, Pclargonium, Erodium et Monsonia. Dans les cultures on confond volontiers les trois premiers sous le nom de Géraniums. C'est ainsi que les Pélargoniums zonales sont plus connus sous le nom de Géraniums zonales que sous leur nom véritable. Beaucoup de jardiniers disent aussi volontiers : Géra- nium à feuille de lierre, Géranium à la rose, etc., pour Pélargo- nium à feuille de lierre ou Pélargonium à la rose. Nous avons même souvent entendu dire Géranium musqué pour Erodium musqué. Quoiqu'il en soit de ces erreurs de nomenclature, il est bien cpr- tain que lors même qu'il n'y aurait pas de caractères ann'.ouiiques nécessitant la séparation des trois genres en question, les horticul- teurs ne devraient pas hésiter à les distinguer les uns des autres, car ils n'ont entre eu.x, au point de vue de la culture, que de très — 497 - lointains rapports. C'est ainsi, par exemple, que les Pélargoaiums craignent presque tous le froid et gèleat au-dessous do 8 à 4° sous zéro, tandis que les vrais Géraniums et les Erodiums sont des plantes de pleine terre à peu près toutes rustiques. Nous ne nous attarderons pas plus longtemps dans des générali- tés relatives à la famille des Géraniacées et nous arriverons de suite au sujet principal auquel cette note est consacrée. -B;^:^^^^- ■f ^--^--r; /*rfi« 4^- 'j^mvê ^^ Erodium Manescavi. — Plante réduite au 1/3 de sa grandeur. Si les Pélargoniums comptent plusieurs espèces et un très grand nombre de variétés livrées à la culture, si les vrais Géraniums eux- mêmes peuvent revendiquer plusieurs sortes très remarquables qui servent à l'ornement des jardins, le genre Erodium est presque absolument délaissé. C'est à peine si les ^rorfùtJM moschalum et cigo- nium se rencontrent quelquefois par ci, par là, le premier à cause de son odeur, le second parce que ses longues aiguilles sont hygrométriques et servent à fabriquer des hygromètres à bon marché. _ 498 — Cependant nous cultivons depuis deux ans un Erodium absolu- ment remarquable, rustique et vigoureux qui mériterait d'être pro- pagé et cultivé dans tous les jardins. 11 mériterait d'être cultivé à cause de la beauté de ses fleurs, de leur abondance et de leur suc- cession ininterrompue depuis le mois de juin jusqu'aux premiers jours d'octobre. Cet Erodium que nous avons fait dessiner et graver est connu des botanistes sous le nom à' Erodium Manescavi Boub. On en trou- vera ci-dessus deux figures, l'une représentant une plante réduite au tiers de sa hauteur et l'autre une ombelle de fleurs de grandeur normale. Erodium Manescavi. — Fleurs de grandeur naturelle. En voici la description : Souche vivace, sans tiges herbacées, courtes, ligneuses et produi- sant à son sommet les feuilles et les hampes florales. Feuilles toutes radicales, poilues, hérissées, pinnatiséquées. Hampes toutes radi- cales, dépassant les feuilles, de 2 à 5 décimètres de longueur, por- tant des ombelles de 5 à 15 fleurs grandes, mesurant jusqu'à 2 centimètres de diamètre, entourées d'un involucre monophylle. Pétales d'un beau violet nuancé amarante. Cette espèce ornementale se cultive avec beaucoup de facilité et se cultive à peu près dans tous les terrains. Dans notre jardin des — 499 — Charpennes, dont le sol est argilo-calcaire, compact, elle s'y est comportée le mieux du monde et n'a cessé de donner des fleurs pendant toute la belle saison. Elle se multiplie de graines qui fleurissent l'année même du semis. L. Lille et Beney, Marchands-grainiera à Lyon. Nierembergia fructescens flore albo. — Réduit au 1/4 de sa hauteur. Nierembergia frutescens alba. Une des nouveautés à signaler de cette année, est le Nierember- gia frutescens alba. Trop peu de jardiniers connaissent la Niérembergie frutescente de couleur lilas, et quand le seul mérite de la nouvelle N. blanche serait de rappeler l'attention sur celle-là, il serait déjà considéra- — 500 — ble. Mais ce n'est pas le seul : la Niérembergie est, en effet, une plante charmante, et ses fleurs ont une délicatesse'gracile que peu d'autres possèdent. Le feuillage est menu, délié, d'un vert un peu sombre qui fait ressortir agréablement les fleurs nombreuses qui l'émaillent. Le seul défaut à signaler serait peut-être un léger manque de tenue, auquel on remédie facilement en les repiquant serrées , elles se ramifient, d'ailleurs, abondamment, et le défaut dont je viens de parler est réparé par elles-mêmes dans les premiers mois de leur floraison. Car elle dure longtemps, leur floraison : de mai ou juin, suivant l'époque du repiquage, jusqu'aux gelées. Même, s'il n'est pas trop rigoureux, elles passent l'hiver en pleine terre. L'espèce primitive, le Nierembergia graciiis avait été dédiée, au xvii" siècle, à Eusebius Nieremberg, jésuite espagnol, natura- hste distingué. L'espèce qui nous occupe, le N. frulesccns, a été introduite du Chih, vers 1866, et vulgarisée par M. Durieu de Maisonneuve, directeur du jardin de Bordeaux. Primitivement lilas, ses fleurs sont devenues blanches dans la nouvelle variété que le dessin ci-joint représente ; il ne reste de l'ancienne couleur vio- lacée, qu'une légère teinte bleuâtre qui, colorant le fond de la coupe florale, ne sert qu'à mieux faire ressortir le blanc pur de la plus grande partie de la fleur. On sème le A. frulesccns en mars, sur couche; on repique en pépinière ou en place, ou de suite en place. On le sème aussi en août-septembre, et on le repique dans des pots qu'on hiverne sous châssis : la floraison serait alors plus hâtive que par la méthode précédente. On fait de cette plante do très jolis massifs. La floraison est d'autant plus abondante, que la plante est plus exposée au soleil. RivoiRE père et flls, Marchamls-gi-ainiers, à Lyon. Correspondance. Lyon, le 12 novembre 1886. Monsieur le Rédacteur en chef du Lyon-horticole, Mon intention était de ne pas répondre à la lettre de M. Alexandre Ber- nais, rosiériste à Villeurbanne, que vous avez insérée dans le n" 19 du Lyoa- horticole, mais comme mon collègue malgré mes justes protestations conti- nue à s'attribuer un Grand ptix d'honneur qu'il n'a pas obtcnn et que dans diverses publications, notamment dans le n" 11 du Journal des Roses, je 501 trouve à nouveau cette distinction comme lui ayant été accordée par le Jury de l'Exposition de Grenoble, 18 juin 1886, je tiens essentiellement à rétablir la vérité et dire que dans ce concours il n'y a pas eu de grand prix d'honneur affecté aux roses. Il vous sera facile de vériûer mes assertions en consultant le rapport du Jury dudit concoure et signé: la président-rapporteur, Gabriel Lnizet. Rapport paru dans le Bulletin trimestriel (août 1886) de la Société horti- cole dauphinoise, et à la page 8 vous pourrez lire ligne 17: poses con- pées : 1" prix {ex-œquo), M. Bernaix, de Villeurbanne, Va objet d'arf. M. Pernet fils-Ducher, de Lyon, Une médaille d'or. Résultat proclamé publiquement à la distribution solennelle des récom- penses le 20 juin 1886, où M. Bernaix et moi étions prkse.vts. Pour- quoi mon collègue, puisque nous avons eu un i" pris (ex-aequo), marque-l-il grand prix d'honneur? Est-ce parce qu'il lui a été décerné un objet d'art. Soit, mais cala ne veut pas dire grand prix d'honneur. Si je me reporte à quelques pages plus loin dans le même Bulletin, je trouve le rapport sur l'exposition à là page 10, dû à la plume de M. le comte de Oalbert et tout comme moi vous pourrez lire au folio 19, ligne 5, à propos des récompenses: « Le Jury leur a attribué (MM. Bernaix et Pernet fils-Ducher) un 1'' prix ex-œquo. Les roses des deux exposants étaient en parfait état, malgré la pluie tombée toute la semaine. M. Bernaix, de Villeurbanne, avec 6 à 700 variétés bien choisies, nous montrait des semis ravissants, de couleur toute nouvelle, et ce sont eux qui lui ont valu la seule différence entre les deux récompenses objet d'art et médaille d'or. » M. A Bernaix a le tort, je le répète, de s'attribuer un titre de récompense qui ne lui appartient pas. Qa'il marque \" prix objet d'art, je n'ai rien à dire, mais se décerner un grand prix d'honneur, lorsque le rapport du Jury, qui aujourd'hui est public n'en fait pas mention, le droit de protestation et de rectification m'appartient et c'est ce que je fais. Je ne mets pas en doute que vous publierez ma trop longue lettre, ce dont je vous remercie d'avance. Recevez, Monsieur le rédacteur en chef, l'assurance de ma haute considé- ration. J. Pernet fils-Ducher, Rosiériste à Lyon. Mode de plantation des plants racines. Dans le numéro du mois de juin de la Figne américaine, dit M. Martial Drageon, dans la Provence agricole, M. Gillis préconi- sait un mode de plantation économique de la vigne, qui consistait à couper aux racines de Riparia destinés à être plantés, les radi- celles à 1 centimètre ou 1 centimètre 1/2, puis, avec une grosse — 502 — barre, à faire un trou de 35 à 40 centimètres et à planter ensuite au fond de ce trou. M. J. Rouget écrit dans ce même journal (numéro du mois d'août) qu'il trouve ce procédé très bon, mais trop long et trop coûteux. « Mon système, dit -il, est plus radical. Je coupe les racines au niveau même de la tige, et je plante au pal comme s'il s'agissait d'une simple bouture. « Je possède, ajoute-t-il, à la Garde, près Toulon, un vignoble de 20 hectares. J'ai planté moitié en bouture et moitié par cette méthode; mes vignes sont splendides de végétation. L'an dernier, j'ai fait une expérience sur deux hectares. L'un a été planté avec des racines d'un an à la méthode ordinaire, l'autre avec des plants provenant de la même pépinière, les racines complètement enle- vées et la plantation faite aa pal; je fus fort surpris de voir que les racines, que j'appellerai racinés-boulures, étaient plus beaux et plus vigoureux que les racines ordinaires; en outre, au printemps der- nier, j'ai pu greffer 97 0/0 de mes racines-boutures, tandis que je n'ai pu greffier que 85 0/0 des autres, » Le savant professeur de viticulture, M. PuUiat, a planté, lui aussi, comparativement le plant racine, à côté de ses voisins plan- tant les mêmes vignes, après leur avoir rogné les racines jusque contre le bourrelet, et il n'a jamais pu remarquer que la végétation de ses vignes fût inférieure à celle de ses voisins; il a toujours vu, au contraire, qu'à la première année, ses vignes donnaient de plus fortes pousses que celles de ses voisins. M. le général Rose, propriétaire à Saint-Nazaire (Var), qui emploie également ce mode de plantation depuis plusieurs années, en a toujours été très satisfait. Son vignoble est, du reste, dans un parfait état de végétation. Visite aux cultures de vignes de M. Magat. M. Magat, horticulteur à Chazay-d'Azergues (Rhône) ayant demandé la nomination d'une Commission pour visiter ses cultures spéciales de vignes. L'Association horticole lyonnaise a désigné MM. Bernaix, Duché, Musset, Pitaval et Jusseaud pour se rendre à l'appel de notre collègue. La Commission a fait sa visite le 19 août dernier. Les cultures de vignes de M. Magat s'étendent sur une superficie de trois hectare» environ divisés en six sections différentes. La première section est plantée en jeunes boutures d'un an des variétés riparia, Gloire de Montpellier, rupestris, Vialla, l'oi'k Madeira. L'écartemant entre chaque bouture, destinée à devenir un pied-mère varie entre 1 mètre — 503 — 50 centimètres et 2 mètres, suivant les sortes. Les intervalles entre chaque bouture sont utilisés pour cette année seulement, par d'autres boutures ou greffes-boutures destinées à être livrées au commerce. La, deuxième section comprend des variétés de vignes américaines et hvbrides plantées depuis trois ans comme producteurs directs parmi les- qu«lles nous notons Scnasqua, Othello et autres. Nous trouvons également d'excellents porie-greffes, d'une vigueur très grande, qui recouvrent le sol d'une épaisse couche de longs sarments. La troisième section est plantée depuis deux ans en Alicante Henry Bous- cket, Gamay de Bouze, Teinturier de Hongrie, Petit Bouschet et autres varié- tés et commençant à avoir une moyenne récolte. La quatrième section comprend une plantation de trois à quatre ans gref- fée sur Vialla en diverses variétés et couvertes de beaucoup de raisins, elle est cultivée à la charrue. La cinquième section comprend une autre plantation de deux ans en plants français greffés également sur Vialla d'une végétation luxuriante. La sixième section est située près de l'habitatioa, dans un superbe clos presque complètement planté en vignes de différents produits soit comme raisin de table, soit pour cuva. Nous j avons remarqué les Aramon teinturier Bouschet, Alicante Henri Bouschet et pour ainsi dire toute cette collection d'hybride de Bouschet chargé de leurs beaux produits richement colorés. Une quantité considérable de greffes de l'année, 200,000 environ, d'une réussite presque complôce et d'une grande vigueur. Enumérer toutes les variétés greffées serait trop long; les meilleures y sont en très grande quan- tité, surtout les gumays, les mondeuses, les montmeillans, ainsi que toutes les variétés déjà nommées tant anciennes que nouvelles, toutes très bien étique- tées et en bon ordre. En général, toutes les cultures de M. Magat sont d'une propreté irrépro- chible, ce qui est toujours un grand point pour la bonne réussite des pro- duits. La Commission a été unanime à le féliciter de ces beaux et bons résultats. Le rapporteur, Jusseabd. Nécrologie. Le 20 octobre dernier, s'éteignait, à l'âge de 64 ans, M. Marins Jacquemet- Bonnefont, le chef vénéré de l'importante maison d'horticulture et d'arbori- culture Jacquemet-Bonnefond père et fils, d'Annonay, membre de la Société nationale centrale d'Horticulture, de la Société des agriculteurs de France et de toutes les Sociétés horticoles et agricoles de la région, lauréat de la prime d'honneur pour l'horticulture au Concours agricole d'Aubenas, 1S82. L'origine de la maison Jacquemet-Bonnefont remonte à 1780. Elle fut fondée par Jean-Baptiste Bonnefont. Son fils François, né en 1789, après être venu à Paris étudier, sous le célèbre André Thouin, mourut en 1849, laissant un nom universellement respecté. A son tour, son fils Marins vint à Paris se perfectionner dans l'art de l'horticulture. Il y puisa, dans les grands établissements horticoles et sous la direction habile de MM. Poiteau, Neu- mann et autres professeurs du Jardin des Plantes de Paris, cette connais- sance approfondie de sa profession, qui le guida pendant sa longue carrière de travail. Il revint, ses études terminées, jeune et plein d'ardeur, se placer sous la direction de son père dont il mit à profit l'expérience, les observa- tions et les méthodes. A tous ces avantages, il joignit une parfaite honora- bilité dans les affaires et une affection profonde pour ses nombreux employés au milieu desquels il était regardé plutôt comme un père que comme un maître. — 504 — En visitant ses cultures, il rencontrait souvent les fils de ceux qui avaient servi son père, et rion n'était touchant comme la vénération dont il était entouré. C'est ce qui explique le progrès rapide de cette maison, l'estime qu'elle s'est acquise et l'immense développement qu'elle a pris dans un nombre d'années relativement restreint. A deux reprises différentes, la Société centrale d'Horticulture de France s'est plu à décernera cette maison la plus haute récompense dont elle dispose pour la large et habile organisation qu'elle a su implanter et perfectionner dans un établissement aussi important. La mort de M. Marius Jacquemet-Bonnefond est une perte considérable pour l'horticulture française; elle est aussi un deuil cruel pour ces nombreux et loyaux subalternes qui travaillaient avec amour sous la direction respectée de leur bon maître. M. Bonnefont ne laisse pas d'héritiers de son nom, mais, depuis plus de dix ans, il s'était associé deux de ses neveux, MM. Gabriel Percie du Sert et Louis Graillât. Ce dernier, emporté par une mort prématurée, a précédé d'un an son oncle vénéré dans la tombe. M. du Sert demeure donc seul à porter ce redoutable fardeau ; mais il est préparé de longue date au manie- ment des affaires, et il soutiendra avec honneur la belle réputation de ce magnifique établissement. J. M. Informations. — La Société d'Horticulture, dans sa séance du 3 cou- rant, a décidé qu'une expositioa internationale, comprenant tous les produits horticoles et ceux industriels y ayant rapport, aura lieu à Chalon, en sep- tembre 1887, à l'oocasiou d'un congrèa viticole que la Société d'Agriculture doit y organiser. La date en sera ultérieurement fixée. — Le Conseil d'administration de la Société nationale d'Horticulture de France a décidé qu'un Congrès analogue à celui de 1836 se tiendrait à Paris en 1887, en même temps que l'Exposition d'horticulture da printemps. — La Société d'horticulture de Genève a tenu, le 7 novembre dernier, une Exposition de Poires d'hiver et de Chrysanthèmes. — La culture de l'Immortelle jaune occupe, dans la région provençale, 1,200 hectares, dont les produits sont expédiés dans toutes les parties du monde. Cette plante donne des prix très rémunérateurs, et, si l'on veut s'en convaincre, il sulfît do consulter un mémoire intéressant portant pour titre : Mémoire sur la production des fleurs d'Immortelle en Provence, publié par M. Gros, professeur d'agriculture dans le département des Alpes-Maritimes. Catalogne». — Baborier père et fils, horticulteurs à Chanas (Isère). — Prospectus contenant l'énumération des 'V'ignes françaises et américaines cultivées dans l'établissement : Vignes à vins et Vignes de collection, F. MoREL et fils, 33, rue du Souvenir, à Vaise-Lyon. — Catalogue général descriptif et raisonné des meilleurs arbres et arbustes fruitiers. Ce catalogue comprend, outre l'énumération des espèces et variétés cultivées dans l'éta- blissement, des indications très utiles sur les soins à donner aux arbres fruitiers. J. Pernet filsDucHER , rosiéristo, 23, chemin des Quatre-Maisons, à Lyon-Guillotière. — Catalogue spécial aux Roses, comprenant l'énuméra- tion et la description de très nombreuses sortes de Rosiers. Ces Rosiers sont classés, dans l'ordre alphabétique, dans leur série respective. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Iinpr. du Salut Public. — BoUon, 33, rue de la République, 33; 1886 DÉCEMBRE N' 23 CHRONIQUE Jrbres fruitiers franca de pied. — Depuis quelque temps, la presse horticole a réveillé un chat qui dormait, en soulevant, je ne sais plus trop à quel propos, la question des arbres fruitiers francs de pied. Si mes souvenirs sont exacts, je crois que les pépiniéristes américains sont pour quelque chose dans l'aiïaire, ayant parlé de greffer les poiriers sur tronçons de racines. Ce chat qui dormait et qu'on a réveillé en lui tirant les mousta- ches, ne me déplaît pas. C'est un sujet intéressant quoique vieux, très important, à mon avis; admirable matière à mettre, sinon en vers latins, tout au moins, si je ne me trompe, capable d'entretenir pendant vingt, ans et plus les discussions, controverses, polémiques et autres formes variées du langage. Du reste, cette question, comme Janus, se présente sous deux faces bien différentes, et avant d'essayer de la résoudre, il serait • peut-être bon de la poser sous ses deux aspects. Plusieurs jardiniers en causaient, l'autre jour, en ma présence, et ne semblaient pas devoir se mettre d'accord. — Qu'entendez-vous par « francs de pied » ? demandait celui d'entre eux qui paraissaic attacher le plus d'importance à la valeur des expressions. — Diable ! répondait l'autre, ce terme ne serait-il pas clair? — Je te crois, ajoutait un troisième, il y a le franc de pied de semis, le franc de pied de boulure ou de marcotte, et le franc de pied qui s'est affranchi de son sujet. — Qu'appelles-tu s'affranchir, ajouta un quatrième. — J'envoyai cet indiscret à M"'' la duchesse de Fi tz- James et M. Hébrard, qui ont chacun une manière différente d'expliquer ce verbe. M. Hébrard lui donne un sens actif : celui qui s'affran- chit est celui qui vit et non celui qui meurt. Ainsi, par exemple : si le sujet tue la greffe, c'est le sujet qui s'est affranchi; si le contraire arrive, c'est la greffe qui s'est affranchie. Sujet à contestations, comme vous voyez. — 506 — N'élargissons pas trop le débat. La question est plus simple qu'elle n'en a l'air; mais cependant difficile à résoudre. Procédons par ordre. Voici d'abord des renseignements que je dois à l'obligeance de M. Jean Sisley. M. Sisley, qui s'intéresse à toutes les questions horticoles, a demandé à M. Daniel Hooïbrenk, l'émiuent horticul- teur de Hietzing, près Vienne (Autriche), ce qu'il pensait des arbres fruitiers francs de pied. Voici sa réponse : Vous m'avez demandé mon avis sur les arbras fruitiers francs de pied. J'ai fait des milliers de semis. Ce sont maintenant de très beaux arbres de vingt à vingt-cinq ans. — Tous les fruits à noyaux : Pèches, Abricots, Prunes et Cerises sont beaucoup plus savoureux, plus productifs que ceux qui sont greffés, et aussi plus durables. Et il doit en être de mêma des fruits à pépins : Pommes et Poires. On remarquera que cette lettre contient des faits et une suppo- sition. Les faits se rattachent aux arbres fruitiers cà noyaux; la supposition, aux arbres à fruits à pépins. Admettons pour un moment que la lettre de M. Hooïbrenk ne contienne que des affirmations, devons-nous conclure à la substi- tution du semis à la greffe dans les plantations ? Je n'en suis pas d'avis pour plusieurs raisons, savoir : D'abord, les arbres obtenus de semis restent souvent de longues années avant de donner des fruits. Premier point à considérer. D'autre part, il faudrait, notamment pour le poirier, renoncer à toutes les petites formes et même aux espaliers; car cet arbre ne fructifie qu'aux extrémités des branches, quand il est issu de semis. Deuxième inconvénient. Enfin, l'on sait qu'il suffit de très peu de chose pour transformer une excellente variété de poires en un fruit détestable. Dans ce dernier cas, il faudrait donc, pour admet- tre la substitution de l'arbre franc de pied à l'arbre grefïé, que la reproduction des variétés se fasse sans aucune variation. Voilà bien des inconvénients.. Seraient-ils compensés dans la création d'un verger par les qualités que M. Hooïbrenk signale dans sa lettre. Voilà la question. Quant au système de greffe que les pépiniéristes américains emploient, M. Jean Sisley l'a également fait connaître, et plu- sieurs journaux l'ont signalé. Je trouve une mention de ce procédé dans le Bulletin du Syndical agricole du Calvados, qui laisse supposer qu'il a déjà été expérimenté en France. Jugez plutôt : Depuis quelques années, les Américains ce greffent pUs leurs arbres de vergers quels qu'ils soient, ni sur franc, ni sur un autre sujet. — Ils les font francs do pied, par le procédé suivant fort simple, et qui amènera une révo- lution dans la pratique agiicole. Ils greffent tout simplameat sur racines de môme e--pèce. — Cjs greffes abritées sous terre ne craignent pas les influences atmosphériques, poussent très vite et s'affranchissent rapidement. - 507 — Les \méiicains obtiennent ain,i, cinq ou six ans plus lot que nou?, des arbres parfaitement sains, très vigoureux et surtout beaucoup plus produc- tifs. Cette méthoJe est déjà appliquée chez un pépiniériste de Doué-la-Fon- taine, qui a des pooamiers de deux ou trois ans, élevés par celte méthode et dont les tiges sont faites. Diospyros coslala. — On se souvient peut-être qu'à l'Exposition tenue à Lyon au mois de septembre dernier, M. Reboul, horticul- teur à Montélimar (Drôme), avait exposé toute une collection de kakis japonais. Malheureusement son exposition ne pouvait donner aucune idée de la beauté des fruits que produisent ces arbres. Pour parer à cet inconvénient, M. Reboul a eu l'heureuse idée d'en- voyer sur le bureau de l'Association horticole une branche d'une des plus belles sortes — D. coslala — absolument couverte des fruits en question. Cette branche, longue de 60 centimètres, ne comptait pas moins d'une douzaine de kakis de la grosseur d'une orange ordi- naire. Par cet échantillon, on pouvait se faire une idée de l'effet que produirait un arbre gros comme un pommier ordinaire, par exemple, couvert de ses fruits rouge orange. M. Reboul avait accompagné son envoi d'une lettre de laquelle nous extrayons les quelques renseignements suivants concernant les kakis : « Les fruits demeurent longtemps après la chute des feuilles, offrant ainsi un aspect tout particulier, qu'aucun arbre fruitier de nos contrées ne saurait nous en donner une idée. « Pour que ces fruits soient mangeables, il faut qu'ils soient blets à la façon des nèfles ou des sorbes; leur couleur jaune clair actuelle tourne alors au rouge sombre, presque transparent ; leur goût fade a besoin d'être relevé d'un peu de rhum ou de sucre « Les fruits de cette variété sont presque toujours infertiles. « Bien avant de tomber ses feuilles prennent une belle teinte variant du rouge clair au pourpre foncé. » Le provignage chinois. — Les journaux sont quelquefois obligés de donner des titres bizarres à certains articles sur lesquels ils dési- rent attirer l'attention de leurs lecteurs. C'est, je pense, pour obtenir ce résultat, que le Messager de Toulouse signalait, dans une de ses chroniques agricoles, sous le nom de Provignage chinois, un procédé de multiplication de la vigne qui n'est pas nouveau et dont les fils du Ciel n'ont pas le monopole. Il est surtout employé pour multiplier rapidement certaines sortes rares. Voici, en substance, en quoi consiste le susdit procédé : « Une fosse de 0"'25 environ de profondeur est creusée à partir du pied mère ; un sarment convenablement choisi est tendu hori- — 508 — zontalement à 0'"06 ou 0"08 au-dessous du niveau du sol au moyen de petits piquets auxquels on l'attache solidement. On enlève ensuite tous les yeux intermédiaires entre le point de départ du sarment et l'endroit où il pénètre dans l'excavation. « Lorsque la plante entre en végétation, chaque bourgeon se développe, et quand les rameaux qui en proviennent ont atteint 0"15 à 0'"20 de longueur, on comble la fosse avec la terre précé- demment extraite, que l'on fume si elle est médiocre ou mauvaise. « Si le sol manque de fraîcheur, il faut le couvrir d'un paillis ou l'arroser, tin été, des racines nombreuses se développent sur l'an- cien sarment et sur les rameaux qui en dérivent. Lorsque arrive le moment de la plantation, on n'a plus qu'à relever le provin et à le diviser en autant de fragments qu'il y a de rameaux enterrés. Chacun d'eux constitue un bon plant enraciné. « Quand ou opère sur des sarments aoûtés, l'époque de la chute des feuilles est la meilleure pour ce provignage. Quand on fait usage de rameaux herbacés, on doit les enterrer dès qu'il ne sont plus trop cassants pour être courbés sans danger de se rompre. » Frucli ficalion des araucarias. — M. Vincent Ostinelli, jardinier- chef de la villa du prince de Trabia et Butera, à Palerme, signale dans le Bullelino delta R. Societa Toscana di oriicuUura la fructifica- tion de plusieurs Araucarias dans la villa en question. « Depuis trois ans, dit M. V. Ostinelli, un superbe exemplaire ù.' Jraucaria BidwiUi produit de gros strobiles, de forme sphérique, dont quelques-uns pèsent jusqu'à 4 kilog. Cette année, je les ai fécondés avec le pollen de VJraucaria Cooki. L'arbre mesure 12 mètres de hauteur, garni depuis sa base de branches qui cou- vrent une circonférence de 35 mètres. Le tronc, à 80 centimètres du sol, mesure 1 mètre 70 de tour. Son aspect pyramidal est très élégant, et j'ose affirmer que c'est l'exemplaire le plus grand et le plus beau de toute l'Italie. « Une autre espèce, qui n'est pas inférieure à la précédente en majesté et grandeur, V Araucaria Cunninghamii, est également chargée de fruits iécondés. Il y a également V.J. Cooki qui a donné des fruits cette année pour la première fois. Ce sont les premiers fruits de cette espèce que l'on voit en Sicile et probablement dans le reste de l'Italie. J'ajouterai en dernier lieu qu'il existe dans ce jardin divers autres beaux Araucaria excelsa, qui produisent des fruits tous les ans et dont les graines n'arrivent à complète matu- rité qu'après dix-huit mois, » — 509 — Des grosses fraises au mois d'août. — « Un apport qui a particuliè- rement attiré l'attention des visiteurs de l'Exposition temporaire du Cercle royal d arboricullure de Liège des 28 et 30 août dernier, c'est l'assiette de belles et grosses fraises, exposées par M. Lam- bert Dabée, chef de culture chez M. le baron Gaston de la Rousse- lière, au château des Bruyères (Chênée). De grosses fraises à la fin du mois d'août, d'un beau rouge ^vermillon et d'un aspect des plus appétissants, c'est quelque chose qui excite la curiosité. Si l'exposant n'avait pas indiqué que ces fraises provenaient de plantes de la variété Marguerite (Lebreton) soumises à une culture retardée, beaucoup de visiteurs auraient cru qu'on avait enfin trouvé le fameux fraisier à gros fruits donnant depuis le printemps jusqu'aux gelées, et qu'on a faussement annoncé sous les noms pompeux de Roi-Henri, de Jeanne-d'Arc, etc. Les belles fraises que M. Dabée avaient exposées provenaient de plantes qu'il avait forcées en hiver. Après la fructification, il les a laissées un peu souffrir, coupé une partie de leurs feuilles et les a replantées en pleine terre, où il les a arrosées abondamment. Elles se sont remises en végétation, ont bien fleuri et donné de beaux et bons fruits pendant le mois d'août et une partie de celui de septembre. Cette production hors saison, dit M. Jules Belot, dans le Bulletin liorlicole, n'a cependant rien d'extraordinaire; car elle s'obtiendra chaque fois qu'on voudra traiter, comme nous venons de l'indiquer, les fraisiers qu'on aura soumis à la culture forcée, soit en serre ou sur couche. Ceci devrait encore engager les jardiniers à généra- liser davantage la culture forcée de ce bon fruit ; ils pourraient ainsi le fournir pendant une bonne partie de l'année. » Olivier de Serres el la taille des arbres. — Olivier de Serres recom- mande de tailler les arbres au printemps, et qualifie d'ignorants ceux qui les taillent à une autre époque. Voici le passage de son Théâtre d'agriculture, où il traite cette question : « Le temps en est après l'hiver, lorsque les arbres sont en sève, afin que par icelle la plaie de la coupe soit tôt recouverte : ce qu'on ne pourrait espérer, prenant les arbres encore endormis, comme plusieurs ignorants font, ce que je redis pour l'importance de ce raesnage. Car les taillant en hiver, avant qu'ils fassent sem- blant de pousser, la tranche se sèche en noircissant, sans se pou- voir jamais recouvrir, ou bien à tard, souventes-fois à la ruine de l'arbre. Mais par le contraire, l'humeur de la sève se trouvant preste, secourt subitement la plaie, quand on la fait au temps nou- veau ; chose qui se preuve par l'expérience et bien apparemment — 510 — par les entes faicts à l'écusson, qui faillent à se reprendre, desquels en très peu de temps la cicatrice de l'incision faite au sauvageon et très bien consolidée par la sève intervenant là-des- sus. » Cet excellent Olivier de Serres pousse un peu les choses au noir, car une coupe bien faite, même en automne, se recouvre parfaite- ment dans le cours de l'été. Du reste le conseil qu'il donne est bon à suivre, surtout lorsque les arbres qu'on doit tailler ne sont pas trop nombreux, car en mars les occupations ne manquent pas aux jardiniers. Expcrieuecs h instUiier dans les jiirdius pour jii^er de la valent* fertilisante des engrais cliiiuiqiies. Les chimi-ites qui se sont occupés de l'analyse des plantes ont. trouvé qu'elles contenaient toutes, dans des proportions variées et combinées de dif- férentes manières, quatoize éléments ou corps simples. Ces quatorze éléments, qui composent la substance végétale, soat tirés directement du sol ou de l'atmosphère par les racines et les feuilles des plantes. A la suite d'expériences très nombreuses, les chimistes ont reconnu que quatre des élémenis en question jouaient un rôle tellement prépondérant comme a.,'ent de fertilité qu'il suffisait da les assjcier entre eux, dans différentes proportions, pour constituer des engrais de premier ordre. Ces quatre éléments sont : l'acide phosphorique, l'azote, la potasse et la chaux. C'est avec eux qu'on a composé tous l35 engrais chimiques. Ce sont ces éléments qui communiquent aux fumiers, guanos, poudrettes, matières fécales, guadoues, etc., ainsi qu'à la terre arable leur action fertilisante. Il est prouvé que l'acide phosphorique, la potasse, la chaux et une matière aïotée communiquent aux plus mauvaises terres le plus haut degré de ferti- lité. Ces quatre substances partout efficaces ne manifestent leur action qu'autant qu'elles sont associées entre elles et réunies toutes les quatre. La suppres- sion d'une seule d'entre elles frappe les autres d'inertie. On a reconnu que, suivant les espèces, ces quatre orps n'avaient pas le même degré d'utilité; qu'ils avaient à tour de rôle une action prépondérante ou subordonnée. La composition de la plupart des engrais spéciaux n'est basée que sur la connaissance de la substance prépotidérante à laquelle on adonné le nom do dominunte. La dominante pour les céréales, le colza, la betterave est la matière azotée. Dans la composition d'un engrais pour les plantes en question, c'est donc la matière azotée qui doit dominer. Pour le maïs, la canne à sucre, le rutabaga, la dominante est Vacide phos- phorique. C'est la. potasse pour les légumineuses et la pomme de terre. Toute la question pour arriver à composer un engrais rationnel pour une plante déterminée est de trouver sa dominante, c'est-à-dire celle des quatre substances plus haut énoncées qui a un? action prépondérante sur sa végé- tation. Pour les cultures agricoles les expériences ont été faites. Elles sont à faire pour l'horticulture. Si tous les sols avaient la même composition la question serait très simple, mais comme cette composition varia beaucoup et qu'elle entre forcément en — 511 - ligne de compte dans la composition des engrais, il s'en suit que l'expérience faite dans un sol ne prouve rien pour un autre sol de différante nature. De là la nécessité pour chaque cultivateur d'arriver d'abord à la connaissance de son terrain. Ceux qui ne sont pas initiés à l'étude des engrais s'imaginent volontiers qu'il sufDi de faire analyser le sol par un chimiste pour coan lître sa compo- sition. Oui, un chimiste dira Je quoi se compose un teirain, mais jamais, entendt-z bien, il ne vous renseignera sur les qualités horticoles de ce ter- rain : Tenez, un exemple: la potasse n'est-elle pas en très grande abondance dans les sables feldspathiques ? et cependant présentée sous cette forme à la plante la potasse n'a presque aucune action sur elle. Il en est de même pour l'acide phosphorique associé à l'alumine, au fer et même dans certains cas à la chaux. Renoncez donc, croyez-moi, à l'analyse chimique de vos terrains. Faites- les analyser par vos plantes. Elles vous répondront plus sûrement que le meilleur chimiste. Dans leur mystérieux laboratoire les plantes ont des instiutnents d'une précision inestimable qu'on n'a pas encore remplacés. Avant d'indiquer comment cette analysa des terres peut se faire au moyen des engrais il est utile d'expliquer comment ceux-ci doivent être composés. Les engrais se divisent en quatre catégories, savoir : engrais complets, engrais incomplets, engrais intensifs, engrais homologues. Les engiais complets varient de composition suivant la dominante. Voici des exemples d'engrais complets donnés par Georges Ville : Engrais complet à dominante azote employé pour le jardinage: Superphosphate de chaux. 4 kil. » pour 100 mètres carrés. Nitrate de potasse. ... 2 » » — — Sulfate d'ammoniaque . . 2 » 500 — — Sulfate de chaux (plâtre). 3 » 590 — — L'azote est fourni par le nitrate de potasse d'un côté et par le sulfate d'ammoniaque de l'autre. Engrais complet à dominante potasse, employé pour la vigne et les arbres fruitiers : Superphosphate de chaux . . 6 kil. pour 100 mètres carrés. Nitrate de potasse 5 — — Sulfate de chaux 4 — — Engrais à dominante acide phosphorique : Superphosphate de chaux . . 6 kil, pour 100 mèlres carrés. Nitrate de potasse 2 — — Sulfate de chaux 4 — — Pour transformer ces trois sortes d'engrais complets en engrais intensifs, il suffit d'élever le chiffre de la dominante. Exemple : Au lieu de 2 kil. 500 de sulfate d'ammoniaque indiqués dan» la première formule, il faut porter la dose à 3 kil. 500. Même opération pour les engrais suivants, en ayant soin d'élever la dose de potasse ou d'acide phosphorique. Les engrais incomplets sont ceux dont on supprime une des quatre subs- tances. Les engrais incomplets sont employés dans les sols qui contiennent largement, sous la forme assimilable, la substance supprimée dans l'engrais. Un sol est-il sutBsamment riche en potasse, on supprime la potasse dans l'engrais ; est-ce le phosphate de chaux qui est abondant dans le terrain, on supprime le phosphate de chaux dans l'engrais. Il reste à dire quelques mots des engrais homologues, qu'on aurait pu appeler engrais économiques. Ces engrais sont composés avec des substances qui fournissent dans ctrtains cas les principes utiles aux plantes sous d'au- tres formes. C'est ainsi que l'azote peut être fourni pas le nitrate de soude, la potasse par le chlorure da potassium, l'acide phosphorique par le phos- phate précipité ou le phosphate fossile. Ces substances sont généralement moins chères que celles qui entrent dans la composition des engrais dont nous avons donné les formules. — 512 — La fabrication des engrais homologues ne doit être entreprise que lorsqne le cultivateur s'est rendu un compte exact du rô'e des engrais complets ordi- ' naires. Supposons un horticulteur voulant juger par lui-même Tinflutnca qu'eier- cent des engrais chimiques sur les différentes plantes qu'il cultive. Voici l'expérience qu'il doit instituer, en admettant qu'il se soit procuré 30 kilog. de superphosphate de chaux, 10 tilogr. de nitrate de potasse, 10 kilogr. de sulfate d'ammoniaque et 12 kilogr. de plâtre. 1» Engrais complètement intensif : 5 kilogr. de superphosphate ; 2 kilogr. 250 nitrate de potasse ; 2 kilogr. 5'30 sulfate d'ammoniaq'ie : 3 kilogr. 500 plâtre, pour 100 mètres carrés. 2° Engrais moins l'azote : Supprimer dans la formule précédente les 2 kilogr. 500 de sulfate d'ammoniaque. Nota. Pour constituer un engrais absolument .'«ans azote, il faudrait remplacer le nitrate de potasse par une dose équivalente de chlorure de potassium. 3° Engrais sans potasse : 5 kilogr. de superphosphate; 2 kilogr. 500 sul- fate d'ammoniaque ; 2 kilogr. '500 piâtre. 4° Engrais sans acide phosphorique : 2 kilogr. 250 nitrate de potasse; 2 kilogr. 500 sulfate d ammoniaque ; 2 kilogr. 500 plâtre. 5° Le même que le précédent, en supprimant le plâtre. Mélanger exactement chacune des doses indiquées, de façon à constituer un tout parfaitemniot homogène. Ensuite afin de 'aciliter l'épandage, addi- tionner chaque engrais de 10 fois son volume d'une substance de peu de valeur, telles que terre sèche, sable, vieille tannée, vieux terreau, etc. Les cinq engrais plus haut cités étant composés pourront servir à cent mètres carrés chacun. Je supposa maintenaTt que l'horticulteur veuille trouver la dominante du Rosier, du Fusain, du choux, du Poirier, de l'Hortensia, etc.; afin de savoir quelle sera la fitrinula de l'engrais la plus profluible dans son terrain, à ses différentes plantes, nue doit-il faire ? Il doit dire a'jx engrais : analysez mon terrain, an alj.?ez mes plantes, et les engrais analyseront plantes et sol, mieux que Boussingault et Georges Ville eux-mêmes. Première expérience. — Analyse dti terrain. — Supposons une culture de rosiers de GO mètres carrés. Diviser le terrain en six paities de 10 mètres carrés. La première partie recevra l'engrais complet ; la deuxième, l'engrais sans azote; la troisième, l'engrais sans potasse; la quatrième, l'engrais i.ans acide phosphorique ; la cinquième, l'ergrais sans plâtre ; la sixième, aucun engrais. A la fin de la saison la plante aura répondu. Si le terrain manque de l'un des quatre éléments supprimés dans l'engrais, ou verra la parcelle où cette suppression a été faite chélive et misérable. Au contraire, le ter- rain est-il riche et fourni des quatre éléments en question sous la forme assi- milable la suppression d'un des éléments n'influera pas sur la végétation. Nous avons un terrain riche dont il suffira d'entretenir la fertilité en lui ajoutant chaque année les substances que les plantes auront consommées. Deuxième expérience. — Analyse de la plante. — Diviser comme précé- demmeni une surface de terrain cultivée en rosiers en six parties égales. Mettre dans chacune des quatre premières parties un engrais intensif à domi- nante différente, dans la cinquième partie, un engrais sans dominante et laisser la sixième partie sans engrais. Celle des quatre premières parties qui aura donné le meilleur résultat indiquera la dominante du rosier ou de tous autre plante qu'on aura cultivée. Comme on le voit il n'j a rien de plus simple pour le cultivateur que de se rendre compte de la valeur fertilisante des différentes substances qui en- trent dans la fabrication des engrais. Après cette première expérience, quand il connaîtra la nature de son ter- rain et les besoins des plantes qu'il cultive, quand il sera familier en un mot avec les sels de phosphore, de potasse, de matières azotées et autres subs- — 513 — tances, il pourra, facilement essayer la fabrication des engrais homologues, qui coûtent moins cher et donnent souvent d'excellents résultats. Nous aurons du reste l'occasion de revenir sur cette importante question en faisant connaître le résultat des expériences que nous nous proposons d'établir au printemps prochain. Nous avons indiqué les doses à employer pour 100 mètres carrés. Dans la culture des plantes en pots il y aura lieu de procéder avec circonspection. Nous pensons qu'il sera utile au début do ne pas mettre plus de 1,500 gram- mes d'engrais par mètre cube de terre. L'engrais ayant été mêlé de dix fois son poids sera dune incorporé dans la terra en rempotage à raison de 15 kilos par mètre. On pourra varier cette dose en l'élevant successivement. Cet essai ne devra porter que sur quelques plantes de chique espèce. Rosa sempcrvirens. — Rosier toujours vert. Rosier toujours vert. — Rosa sempervirens L. Les variétés de Rosier toujours vert (^. sempervirens) culti- vées dans les jardins ne sont pas très nombreuses ; c'est à peine si les catalogues des rosiéristes les plus renommés en mentionnent — 514 — une demi-douzaine, telles que Anatole de Monlesquieu, Félicilè perpé- tuelle, — quelques-uns écrivent Félicité Perpétue, Flore, Galand et rampante. En revanche, les botanistes signalent un assez bon nombre de formes de Rosa sempervirens qui croissent à l'état sauvage en Europe. Plusieurs de ces formes ont été élevées au rang d'espèces dans ces derniers temps. D'après Lindley les fiosa scandens Mil!., halearica Desf. , alrovirens Viv., capreolata Neil., microplnjlla Desf. et proslrata Lindl. devraient être considérés comme de simples synonymes du Rosier toujours vert. Déseglise a modifié cette appréciation du botaniste anglais. Il considère commes espèces légitimes le B. scandens Mill., auquel il rapporte comme synonymes les B. moscliala Mutel et R. inicrophijUa Desf. Je n'ose pas poursuivre plus loin l'énumération sèche et fasti- dieuse des synonymes du R. sempervirens, cela constituerait un méli-mélo auprès duquel celui de la rue Meslay ne serait qu'un petit garçon. Quand j'aurais dit que le Rosier musqué, de Lapey- rouse, n'est qu'un Rosier toujours vert qui n'a aucun rapport avec le Rosier musqué de Mutel, lequel n'est, paraît-il, pas autre chose que le Rosier sarmenteux R. [scandens) de Miller, serions-nous bien avancé pour cela ? Que les botanistes débrouillent, s'ils le peuvent, la question ; c'est leur affaire et non la nôtre. Nous devons conclure, néanmoins, de l'embarras des botanistes dans cette question que le rosier toujours vert n'est pas une entité, mais un groupe de formes nommées autrefois un peu à tort et à travers par ceux qui se sont occupés de cataloguer les espèces sau- vages des différentes parties de l'Europe. Le Rosa sem/crvirens a été figuré dans V/fortus Ellhamensis par Dillenius, dans le Flora grœca par Siblhorp, par Redouté, le roi des peintres de fleurs, par Miss Lawrence et par plusieurs autres. La figure que nous en donnons est une copie réduite de celle de l'Hor- tus Ellhamensis. Le Rosier toujours vert vit à l'état sauvage en France, surtout dans le Midi et dans l'Ouest, en Espagne, en Italie, en Turquie, en Grèce, en Algérie et au Maroc. On a voulu rapporter la rose du comté d'Ayr (Rosa Jijrshirea), si commune dans les jardins, au R. sempervirens, mais il est certain que cette sorte appartient au groupe des Rosa arvensis. Le Rosier toujours vert, ainsi que ses variétés horticoles sup- porte facilement nos hivers même les plus rigoureux. Ils garnissent en peu d'années un treillage, un mur, ou forment de belles colon- nes de verdure qui donnent au printemps d'innombrables fleurs. — 515 — 11 serait à désirer que les rosiéristes, qui nous donnent chaque année tant de variétés nouvelles de Roses, voulussent bien s'occu- per de féconder artificiellement le Rosier en question avec, quel- ques-unes de ces belles sortes de Thés, de Noisettes ou d'hybrides remontants qui sont si nombreuses dans les jardins. Cela nous sortirait, un peu des sentiers fleuris mais battus des Roses modernes. S. L. De la Restauration des Arbres à fruit (1). On juge de la vigueur d'un arbre, non par la quantité de fruits, mais par la force et la longueur des pousses produites dans l'année. Quand la somme des pousses diminue, c'est que la végétation se ralentit : l'arbre est fatigué. Quand la somme est nulle ou presque nulle, c'est que la végétation est arrêtée : l'arbre est épuisé. La fatigue est le résultat de causes accidentelles et passagères : c'est tantôt une récolte surabondante, tantôt une sécheresse excessive ou un sol amaigri, tantôt une maladie ou une invasion d'insectes des- tructeurs. Les causes de la fatigue étant diverses, les remèdes seront en rapport avec elles. Une année de repos qui succède ordi- nairement à une année d'abondance, une fumure plus copieuse, une visite d'entretien plus sérieuse suffiront pour rendre à l'arbre toute sa force et sa vigueur. La fatigue prolongée conduit à l'épuisement, et l'épuisement con- duit à la mort. L'arbre fatigué ne pousse plus de rameaux, et par- tant plus de racines. La sève monte trop rare dans le tronc et dans les branches, sur lesquels les vers exercent impunément leurs rava- ges. La mousse, les lichens envahissent les écorces, les insectes dévorants se multiplient à loisir. Tout concourt à l'épuisement de l'arbre, jadis si vigoureux; il tombe dans une vieillesse préma- turée, et bientôt il succombe. Il a fallu vingt, trente ans et plus pour former un arbre ; il suffit de quelques heures de travail, sinon pour lui rendre la vigueur première, du moins pour prolonger de longues années son exis- tence et doubler ses produits. Les lui refuserez-vous ? Ce serait bien mal comprendre vos intérêts. La restauration de vos arbres est facile. Je vais vous le démontrer par un exemple. Je me trouvais, il y a quinze ans environ, en présence d'un arbre jeune encore, mais déjà complètement épuisé. C'était une ancienne pyramide, devenue par la suppression des branches infé- rieures, un arbre à haute tige. L'arbre était dans un tel état, que (1) Bulletin de la Société d'horticulture de l'Orne. — 516 — le propriétaire l'avait condamné au bûcher. Je demandai à le res- taurer, et j'entrepris sa guérison. Je commençai par les égorges : c'était attaquer les ennemis dans leur fort. Un jour, que les écorces étaienl bien trempées par une pluie prolongée, je inarmai d'un (jralloir et je raclai le tronc cl les branches. Dieu ! quel spectacle voilaient toutes ces écorces fendillées, cou- vertes de mousses et de lichens! Des chancres, des ulcères, des plaies de 10, 20 et même 30 centimètres de long, sur une largeur égale au quart, au tiers et quelquefois à la moitié de la circonfé- rence; des chicots, restes de branches mal coupées ; et surtout des insectes, des œufs, de la vermine, de quoi monter au printemps tout un musée d'entomologie. Je me conduisis en vrai Vandale; et, sans égard pour la beauté et les charmes futurs de ces êtres divers, je recueillis le loul avec les raclures, et je les jetai au foyer, où les œufs détonnèrent comme de petits pétards, et où les insectes rôtirent, maudissant le trop zélé arboriculteur. Plus irrités encore furent les vers dont je venais de troubler les douces jouissances. J'en trouvai un grand nombre, se délectant des sucs del'écorce, sur le tronc et surtout à la naissance des branches. En vain, ils m'opposèrent la loi de la prescription; je n'écoutai rien, tous furent écrasés. A quelques jours de là, je revis mon arbre. Je fus charmé de son petit air de propreté. Le temps humide avait attendri de nouveau les écorces. Aum quelques coups de rdcloir eiirenl-ils bientôt complété sa toilette ; et je n'eus plus à m'occuper que des ulcères, des chancres, des chicots et des branches. Les ULCÈRES consistent dans la désorganisation du tissu ligneux, lorsque, meurtri par un instrument mal tranchant, il est resté sou- mis à l'action délétère de l'air, du soleil et de la pluie. Les ulcères étaient nombreux sur mon arbre. Quelques-uns étaient peu profonds. J'enlevai avec ta serpette, jusqu'au vif, la partie malade, et je recouvris la plaie de mastic à greffer. La plupart avaient une profondeur qui ne me permit pas d'aller jusqu'au vif; je dus me contenter d'enlever ce qui était tout à fait décomposé et de mastiquer. Je trouvai même un ulcère très profond, formant une cavité où l'eau séjournait. On rencontre quelquefois sur les arbres de ces trous profonds dans lesquels les oiseaux font leurs nids. // faut, après les avoir nettoyés le mieux possible, les remplir entièrement d'un épais béton au mortier hydraulique. C'est ce que je fis. Les CHANCRES sont une désorganisation de Vecorce provenant de meurtrissures, de coups de soleil, de la grêle, de la gelée. Ils étaient en petit nombre. Pour les guérir, je coupai, avec une serpette — 517 — bien tranclianie, loule la parue de Cécorce alleinte, ayant bien soin de NE LAISSER AUCUNE TRACE DU MAL : Condition essentielle à la gué- rison de la maladie qui, sans cela, ne tarde pas à reparaître. Une des branches avait un chancre couvrant les trois quarts de la circonférence ; il me parut plus utile de supprimer l'extrémité de la branche, et de la couper immédiatement au-dessous du chancre. Dans le même jardin se trouvaient quatre pommiers de quinze à à vingt ans, de très belle venue, mais couverts de chancres nom- breux. Pendant plus de six ans, je leur avais prodigué inutilement tous mes soins. Les chancres succédaient aux chancres, et, chaque année, ils reparaissaient plus nombreux. C'est que, sur ces pom- miers, les chancres ne provenaient pas d'un accident, d'une cause passagère ; c'était chez eux une maladie, un mal originel; je finis par où f aurais dû commencer, c'est-à-dire par les abattre. Les CHICOTS furent faciles à traiter : je les coupai tout ras sur le tronc et sur les branches. Les BRANCHES me demandèrent plus de temps et de savoir- faire . Je commençai par retrancher plusieurs branches mortes, mourantes, ou faisant confusion. Rien de plus élémentaire que la suppression d'une branche ; cependant, il est des ouvriers qui ne savent pas la faire avec art. Ceux qui avaient soigné l'arbre avant moi étaient de ce nombre. Tantôt ils avaient coupé la branche trop loin du tronc et formé les chicots dont j'ai parlé; tantôt ils l'avaient taillé trop près et fait une plaie d'une étendue double de ce qu'elle aurait dû avoir. Cette plaie ne s'était pas guérie, elle était dégénérée en ulcère. Tantôt, ils avaient scié le dessus de la branche sans pré- caution et la branche s'était brisée, formant des esquilles dans le bois, et produisant une grande déchirure sur l'écorce. Ces ouvriers ignoraient : 1° Que la coujie doit être faite à 2 oic 3 centimètres du tronc, à l'en- droit rétréci où finit l'empâtement et où commence la branche; 2° Que, pour prévenir toute déchirure, il faut soutenir la branche, et, quand elle est volumineuse, faire, AU-DESSOUS, avec la scie une incision dr 1 à 5 centimètres de profondeur, selon le volume de cotte branche, avant de commencer à scier au-dessus ; 3° Que la plaie faite par la scie doit être ravivée à la serpette et cou- verte de mastic; 4° Que, s'il est utile quelquefois de laisser un chicot, ce chicot doit être enlevé après deux ou trois ans, avant que la mortalité ne soit deS' ccndue au point où la branche aurait dû être coupée. — 518 — J'ai conseillé de laisser un chicot sur les arbres nouvellement plantés et sur les arbres en formation ; je le conseille encore, pour les mêmes raisons, sur les arbres en restauration, et aussi sur les arbres vigoureux quand la branche à supprimer est d'un volume considérable par rapport au tronc ou à la branche qui la porte. Ce chicot sera le préservatif de l'ulcère, pourvu qu'on le supprime à temps. A la suppression des branches inutiles ou nuisibles, succéda la visite des branches conservées. Elles s'étaient courbées sous le poids des fruits et leur sommet, incliné vers le sol, avait cessé de s'allonger. Je ne trouvai de pousses nouvelles que sur les courbures, où des gourmands s'étaient formés. Je choisis ceux de ces gourmands dont je crus pouvoir me so-vir pour réformer la ckarpenle, je coupai les antres, puis je rafraîchis C extrémité des branches inclinées. Les rameaux multipliés outre mesure, et les lambourdes déme- surément allongées, formaient un ensemble dans lequel l'air et la lumière pouvaient difficilement pénétrer. Afin de rajeunir les lam- bourdes, je leur enlevai presque toutes leurs ramificatiom, et je suppri- mai les boutons à fruit ; puis, pour terminer, je fis dans les rameaux un élagage minutieux et inlelligenl. J'ai vu des coupeurs d'arbres pratiquer un émondage plus sim- ple et plus rapide. Ils abattent quelques grosses branches, coupent sur les autres une ou deux des ramifications principales, et l'opé- ration est parfaite. Des vides ont été produits dans la tête de l'arbre, et tous les fouillis sont restés. Il eut mieux valu ne rien faire. Au mois de mars, mon arbre (ut blanchi au lait de chaux, afin d'achever la destruction des parasites qui auraient pu échapper au rârloir; il reçut une abondante fumure ; je fis sur les écorces durcies des incisions longitudinales; je m'assurai que toutes les plaies étaient inastiquées ou goudronnées, et je le livrai à lui-même. Pendant l'été, je prenais plaisir à le visiter, à faire admirer aux amateurs son vert feuillage, ses belles pousses et les bourrelets déjà en formation autour de ses plaies. J'encourageai sa bonne volonté par quelques arrosements à l'engrais liquide, c'est-à-dire au purin mélangé de trois quarts d'eau. A la fin de la végétation, le malade était en pleine convalescence, les plaies avaient diminué d'étendue, les gourmands avaient fourni de longs prolongements, et les racines développé un abondant chevelu. Je me suis borné, les années suivantes, aux soins ordinaires de Veiuretien : suppression des pousses inutiles, — enlèvement des chicots, — rapprochement successif des rameaux inclinés près des — 519 nouvelles branches fournies par les gourmands, — propreté des écorces. Les plaies du tronc et des branches se sont fermées; il ne reste en bonne voie de guérison, que les deux plus considérables. Je n'oublie pas de les (joudronner , chaque année pour prévenir la carie. Mon condamné est devenu un arbre de taille moyenne et d'un bon rapport, mais il ne sera jamais un colosse; car, même dans le règne végétal, l'âge mûr, et plus encore la vieillesse, sou/fre de la mauvaise éducation de l'enfance et des vices de l'adolescence. Goyavier Parmi les plantes exotiques dont les fruits pourraient aider à varier nos desserts il faut citer les Goyavii^rs. Très faciles à culti- ver, ne demandant pendant l'hiver que l'abri d'une serre tempé- rée, ils se mettent très vite à fruits et donnent chaque année une récolte assez abondante. Les Goyaviers w^^ ^^^^ qu'une es- sont cultivés dans ^^^^ pèce de Goyavier différentes parties ^^P^ vi'Sr^^^'^^^ qu'ils nomment de l'Amérique. ^^^^^I^s^^^^ Psidium Guayava. On les trouve à t^^^^^^^ D'autres en si- l'état sauvage aux ^ja». TJp^liir^ , gnalent plusieurs Antilles, au Mexi- ^^^^^^^^§^fÊ^^^ parmi lesquelles que, dans l'Ame- j^^^^^^^^^^^^ i' ^^^ '^^^ ^® °^" rique central.!, le "^^^^.^^^^^ ^^^^*^ ^^'^ ^^^ ^' Z^^""/'^' Venezuela, le Pé- .^^^^^^^^©^^ *""* ^' pyriferum. rou, la Guyane ^^^^if ^S*^ Ces arbrisseaux et le Brésil, | ^^ dont le fruit res- Quelques bota- | semble à une gre- nistes n'admet- Goyavier nade, se multi- (Psidium fiomiferum) plient aisément par graines et par boutures. Ils donnent des fruits dès la troisième année. On doit peu les arroser pendant l'hiver. Pendant l'été on les place en plein jardin, en ayant soin de ne pas les exposer de suite en plein soleil quand on les sort de la serre. Il faut pendant quelque temps les tenir abrités. Ces arbris- seaux demandent une terre substantielle composée de 2/3 de bonne terre branche, d'un sixième de terre de bruyère et d'un sixième de terreau de fumier. Le Goyavier en dehors de l'intérêt qu'offre ses fruits, est un fort bel arbrisseau tout aussi ornemental qu'une foule d'espèces moins intéressantes qui encombrent les serres. Jules Nivard. — 520 — Informations. — M. Auguste Van G-eert, ancien horticulteur membre du Conseil d'administration de la Société rojale d'agrisullure et de botani- que da Belgique, chevalier de l'ordre de Léopold, etc., est décédé à Gand, le 23 novembre dernier. — On sait que M. Alphand continue en ce moment à organiser le per- sonnel de l'Exposition. L'horticulture doit avoir pour directeur M. Bartet, ingénieur en chef des promenades de Paris, et pour jardinier-chef, M. Rafaria, un des horticul- teurs attachés à la ville de Paris, et qui a dirigé, en 1867, les travaux du concours horticole. — Le commerce des plantes. — Le Juu7-nol Officiel a.naonae que, par déeret en date du 11 novembre 1886, le bureau de douane de Ri^contout CPont -de- Neuville), département du Nord, est ouvert à l'importation des plantes et produits des pépinières, jardins, serres et orangeries venant de l'étranger. A cette ociasion, nous devons signaler les protestations élevées par la Société d'agriculture des Alpes-Maritimes contre les entraves apportées par les douanes italiennes au commerce des fleurs et d3s plantes d'ornement, qui constitue une branche importante de la production agricole de ce départ»- ment. Il serait utile et opportun de voir ces entraves disparaître. — Les importations de plants de vignes. — Par arrêté du ministre da l'agri- culture, eu date du 13 novembre 1886, l'introduclion des plants de vignes étrangères et des plants de vignes provenant d'aiTondissements phjlloxérés est autorisée dans l'arrondissement de Pithiviers (Loiret). — La production des fruits en Angleteire. — La culture des arbres fruitiers a pris, depuis dix ans, un développement remarquable dans la Grande Breta- gne, Tandis que les statistiques anglaises n'accusaient, en 1875, que 61,712 hectares en plantations arbustives, elles en ont accusé 79,015 hactares en 1885, soit une augmentation de 17,302 hectares. Cet accroissement est cons- taté en Angleterre, dans le pays da Galles et en Ecosse, mais surtout dans les Comtés de Kent, de Worcesteret de Gloucester. D'après une note récem- ment publiée par M. Charles Whitehead, le progrès a porté surtout sur les plantations de fruits de table ; il y a eu accroissement dans les comtés de Devon, de Hereford et de Somerset, où lafabrioalioa du ciJpdse fait sur une grande échelle, mais elle est moin Ire que dans les comtés précédemment indiqués. Catalogne». — Duché jeune, rosiériste à Eeully-lès-Lyon, — Catalogue spécial aux rosiers cultivés dans l'établissement, comprenant l'énumération d'une très nombreuse collection de ce beau genre. Espèces nouvelles et anciennes dans toutes les séries, telles que Thés, Hybrides remontant-î, Ile- Bourbon, Bengale?, Noisettes, etc. A. Mercier, horticulteur marchand-grainier, 66, boulevard du Musée, à Marseille. — Catalogue général illustré de graines, Ognons à fleurs, Frai- siei's et végétaux divers. Plantes vivaces, arbres fruitiers, rosiers, etc. Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. Lyon. — Impr. du Salut Public Ballon, 83,rue de laRépublique, 33. 1886 DÉCEMBRE N' 24 CHRONIQUE Des hybrides. — On m'a posé dernièrement une question bien désagréable. Imaginez-vous, amis lecteurs, qu'un amateur de rosiers est venu me prier de lui expliquer ce qu'on entendait par hybride remontant, hybride de thé, hybride de noisette, etc., toute la kyrielle des hybrides, en un mot. Voyez, rosiéristes, dans quel pétrin vous m'avez mis ! Je vous demande cela, me dit cet amateur, parce que je trouve ces expressions formulées en titre dans plusieurs catalogues ; elles doivent signifier quelque chose ou j'y perds mon laUn. — Oui, je crois qu'elles doivent signifier quelque chose ; mais que diable peuvent-elles signifier ? lui répondis-je. Il me regarda d'un air nar- quois et semblait vouloir me tirer d'embarras en parlant d'autre chose. Cela ne pouvait me convenir de paraître plus ignorant que mes confrères ; je ramenais habilement la conversation sur les hybrides en général et particulièrement sur ceux qui ont été inven- tés par les rosiéristes. C'était pour moi une excellente occasion de placer un discours en souffrance sur ce sujet scabreux et de passer aux yeux de cet amateur pour un homme bien renseigné. Je commençai le plus simplement du monde à lui expliquer l'éty- mologie du mot hybride. Je n'eus garde d'omettre l'histoire du mulet, produit de l'âne et de la jument. Dix minutes me suffirent à peine pour me tirer des métis ou du métissage. En cinq minutes je réglais le compte aux bâtards quarterons, petits gens, menus hybrides qui ne méritent guère considération. — L'amateur com- mençait à bailler. — Voyez-vous, Monsieur, il existe aujourd'hui un certain trouble moral au sujet de l'hybridité. Les uns en voient partout ; les autres n'en voient nulle part. Les premiers s'évertuent à nous prouver que toutes les vessies sont des lanternes. Les seconds ne mettent pas moins d'acharnement à démontrer que deux et deux font cinq. — Ce sont des imbéciles, me dit-il, mais quel est votre avis sur les hybrides remontants et... les autres? et il — 5?2 — ajouta : dites-moi cela, sans phrases, simplement, je ne demande pas à devenir savant. Je continuais sans l'écouter. L'hybridation est une opération qui a pour but de marier entre elles deux plantes appartenant à des espèces différentes. Elle con- siste à supprimer les étamines de l'espèce à hybrider et d'apporter le pollen d'une autre sorte sur ses pistils. On appelle hybride le pro- duit du croisement ainsi opéré. Dans la pratique on a élargi le sens primitif du mot hybridation : 11 a été appliqué indistinctement à toutes les fécondations croisées. Le croisement entre deux races devrait porter le nom de métissage, et le produit de ce croisement celui de métis. Mais comme une défi- nition rationnelle de l'espèce n'existe pas encore et que quelques savants n'étabhssent aucune distinction sérieuse entre la race et l'espèce, on est porté à excuser la confusion volontaire que les pra- ticiens ont établi entre les hybrides et les métis. Les véritables hybrides ont une physionomie spéciale, car ils procèdent de deux types distincts. Les métis au contraire sont toujours moins distincts, parce qu'ils sortent de deux races du même type. Les hybrides sont très rares à l'état sauvage ; cependant on en cite un assez grand nombre dans les Flores. Ces citations dans beaucoup de cas sont purement arbitraires, car certains floristes sont portés à déclarer hybrides de bonnes espèces dont les carac- tères intermédiaires entre deux autres espèces excusent jusqu'à un certain point cette supposition. Les mots hybrida, liybridum, qui accompagnent fréquemment les noms de genre, ne doivent donc être acceptés que sous bénéfice d'inventaire. Schiede etKoch ont proposé la nomenclature trinominale suivante pour établir l'état civil des hybrides à parenté connue: D'abord le nom du genre, ensuite celui de l'espèce qui porte les graines, ter- miné par une désinence en 0, puis celui de l'espèce qui a fourni le pollen. On obtient ainsi, par exemple, pour l'hybride de Dianllms cariophyllus et de Dianllms sinensis le nom de Dianllms caryopliyllo- sinensis. Et ainsi pour les autres. Les jardiniers n'ont pas accepté cette nomenclature. Ils se bor- nent à séparer les deux espèces par une croix. Ce système passe en langue écrite, mais en langue parlée il a le désagrément de changer le nom de l'hybride en une véritable phrase hybride de latin et de français. On a pour l'hybride d'œillet plus haut cité la phrase suivante : Dianllms caryophyllus croisé par Dianllms sinensis ou plus simplement Dianllms caryophyllus croisé sinensis. Je n'ai pas besoin de faire remarquer combien cette nomenclature est défec- tueuse. - 523 — J'en étais arrivé là de mon explication, quand l'amateur qui m'écoutait m'arrêta net. Je reviendrai vous demander la fin pro- chainement, je regrette d'être obligé de partir de suite. Et il s'en alla en me saluant civilement. Une plante hémoslallque . — M. Romanet du Caillaud vient, dans VAUjérie agricole, d'appeler l'attention des médecins sur une plante mexicaine, la Ferba del Polio, l'herbe du coq ou du poulet, qui jouit de propriétés hémostatiques analogues à celles de certaines subs- tances minérales. Les Mexicains emploient cette plante, dont le nom botanique est Tradescanlia ereda, pour guérir les blessures qui sont faites aux coqs de combat par des poignards tranchants de cinq à six centimètres de long, attachés aux éperons de ces coqs. « Les Indiens du Mexique font également usage de cette herbe pour arrêter le sang des blessures traumatiques, coupures, déchi- rures, etc. Elle s'applique sur la blessure, mâchée si elle est sèche, mâchée ou pilée si elle est fraîche. La tige jouit des mêmes pro- priétés que la feuille. « S'il s'agit d'un saignement de nez, on enfonce des boules de cette plante mâchée ou pilée, jusqu'au fond des narines. Ainsi employée, elle a guéri un homme d'un saignement de nez qui durait depuis deux jours et qu'aucun moyen de la médecine ordinaire n'avait pu arrêter. Le Tradescanlia erecla est une plante annuelle qui peut atteindre jusqu'à un mètre de hauteur. Il se sème en avril et peut être bou- turé dans le cours de l'été car il s'enracine avec facilité. Emploi des engrais minéraux dans la culture de la vigne. — Le Journal de l'Agriculture donne, à ce propos, les conseils suivants : « L'emploi des engrais minéraux pour la vigne est certainement recommandable ; on peut les employer, soit en alternant leur emploi avec celui du fumier de ferme, soit en les mélangeant au fumier. Pour l'usage des engrais minéraux seuls, voici des formules qui ont donné de bons résultats : superphosphate de chaux, 600 kil. par hectare; nitrate de potasse, 200; nitrate de soude, 200; sulfate de chaux, 300 (on opère le mélange avant de répan- dre les engrais); — mélange de 1,100 kil. de tourteaux de colza et de 150 kil. de sulfate de potasse, soit 1,250 kil. du mélange par hectare; — mélange de sulfate d'ammoniaque, de chlorure de potassium et de superphosphate, dans la proportion de 400 kil. pour chaque élément par hectare. Le sulfure de potassium et le sulfate de potasse se diffusent rapidement dans la plupart des terres; c'est à cette circonstance qu'on attribue généralement l'action plus — 524 — marquée que ces sels de potasse paraissent exercer sur la végéta- tion. — Voici des exemples de fumures combinées au fumier de ferme et aux engrais commerciaux : 10,000 kil. de fumier, 400 kil. de superphosphate et 400 kil. de sulfure de potassium; 5,000 kil. de fumier et 200 kil. de chlorure de potassium. On répand les engrais, dans tous les cas, au pied des souches. On doit porter les fumiers, les tourteaux et les superphosphates pendant l'hiver; quant aux sels solubles, le printemps est la meilleure épo- que pour les répandre. » Moyen d^ obtenir des fraises énormes. — Le Bulletin de la Société autunoise d' horliculture a publié une note qui porte le titre alléchant qu'on vient de lire. Admettons que le qualificatif énorme soit un peu exagéré et puisse être remplacé par un synonyme diminutif, et que nous nous trouvions seulement en présence d'un procédé de culture susceptible de donner de très grosses fraises, c'est déjà quel- que chose qui mérite considération. Aussi n'hésitons-nous pas à reproduire la partie de cette note qui contient le procédé en ques- tion. Voici cette note : « Pour les amateurs qui tiennent à avoir des fruits extraor- dinaires, voici en quoi consistait mon procédé : « Aussitôt les premiers froids venus, je soulevais pied par pied les feuilles de mes plantes, et, pendant que je les tenais d'une main, je les paillais fortement de l'autre, de façon à ce qu'un petit creux restât au milieu des feuilles, mais tout en les maintenant droites. Les fortes gelées arrivant un peu plus tard, je répandais sur la planche entière une couche de paille assez épaisse pour cou- vrir les plantes, tout en laissant de l'air à toutes. « Puis l'hiver passé, c'est-à-dire au moment où je ne craignais plus de fortes gelées, j'enlevais paille et pailiis, ainsi que toutes les feuilles mortes, et, après avoir fait un binage sérieux, en évitant d'atteindre les racines ; je relevais soigneusement les feuilles viva- ces et je garnissais chaque plant d'un bon terreau, toujours disposé comme le pailiis, afin que le cœur du fraisier ait de l'air. Ensuite, après les avoir placées, je binais à nouveau légèrement de temps à autre, et j'arrivais à avoir des fraises énormes, quinze jours avant mes voisins, au moins, et en quantité considérable. « Mais à mes fraisiers de produit, que je renouvelais tous les trois à quatre ans, je pinçais rigoureusement tout coulant qui venait à naître. Je ne laissais pousser les coulants qu'aux planches desti- nées à être détruites. » — 525 — Figuier commun. — Habituellement, sous le climat de Lyon, on plante, non sans motif, les Figuiers dans les endroits chauds et abrités des jardins. Quand les hivers sont rigoureux on les abrite de paille, ce qui n'empêche pas, très souvent, la première récolte de geler. Si la température moyenne de l'automne n'atteint pas un certain maximum, la seconde récolte ne mûrit presque jamais; de sorte que l'amateur en est réduit à contempler de fort belles feuilles, il est vrai, mais c'est tout, et c'est mince. i Contrairement aux habitudes ordinaires, un figuier que j'avais planté contre un mur au nord, pour dissimuler un tonneau à sul- ater les échalas, un figuier qui ne voit jamais le soleil, a donné cette année deux récoltes de figues excellentes qui sont toutes par- venues à maturité. Je ne veux pas conclure de ce fait que le nord soit l'exposition favorite des figuiers; mais cela prouve que lorsque la température de la fin de l'été et du commencement de l'automne atteint une moyenne déterminée, le figuier se contente parfaitement de la sus- dite exposition. En revanche, dans le même jardin, trois sortes de figuiers, plantés contre un mur en plein midi, ne donnent jamais une figue bonne à manger. Ils se couvrent chaque année d'une multitude de figues-fleurs, comme on les nomme dans certains pays, lesquelles tombent avant leur maturité. Les figuiers en question ont été obte- nus de semis, il y a environ quinze ans. On voit que ce ne sont pas des sortes à propager. Peut-être ces figuiers appartiennent-ils à ces espèces auxquelles les cultivateurs sont obligés de faire subir la caprificalion. On sait que la caprification est une opération qui consiste à apporter sur les figuiers certains insectes du genre Cijnips, qui piquent les fruits et en avancent la maturité. Le plus gros pommier. — Le plus gros pommier ne serait-il pas en Normandie? Le Journal de C ÀgricuUurc nous apprend que, sui- vant le rapport du secrétaire du conseil de la Société d'agriculture du Connecticut, en 1878, un pommier monstre est situé sur la propriété de M Delos Hotchkis, dans le comté de Chester. Suivant l'opinion de la famille, l'arbre peut avoir cent soixante-quinze ans. Le tronc est de forme symétrique, presque rond et en parfait état. Il a huit grosses branches, dont cinq donnent des fruits une année; les trois autres branches ne produisent que l'année suivante. La circonférence de l'arbre est de 4 m. 15 à 0 m. 50 du sol; sa hauteur est de 20 mètres, et la circonférence totale des branches est de 33 mètres. Dans certaines années, la récolte sur la moitié — 526 — de l'arbre a été de 40 bushels (14 hectolitres). L'état actuel de ce remarquable pommier fait espérer qu'à moins d'ouragans excep- tionnels, il végétera longtemps encore. V. V.-M. ASSOCIATION HORTICOLE LYONNAISE Procès-verbal de la séance du 20 novembre 1886, teaue dans la salle des réunions industrielles, Palais du commerce, à Lyon. Présidence de M. Comte, Vice-Président, La séance est ouverte à 2 1/4. Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et adopté. Correspondance. — La Société a reçu : Lettre de M. G. Dutailly, remerciant les membres de l'Association horti- cole lyonnaise de l'honneur qu'ils lui ont fait en le choisissant comme pré- sident de leur Société. Lettre de la Préfecture du Rhône demandant la justification de l'emploi de la partie de la subvention ministérielle qui devait être affectée à l'achat d'engrais et de semences. Lettre de M. Reboul, horticulteur à Montélimar ^^Drôme), accompagnant l'envoi d'une branche de Dîospyros Kaki var. costata couverte de fruits d'une très belle grosseur. Des renseignements intéressants contenus dans cette lettre ont été publiés dans le précédent numéro du Lyon- Horticole. Lettre de M. Crespin, fabricant de coutellerie et de taillanderie à Saint- Rambert (Aio), remerciant l'Association horticole de l'avoir admis au nom- bre de ses membres titulaires. La lettre da M. Crespin contient en outre de judicieuses remarques sur les insuccès qui surviennent souvent dans le greffage de la vigne à la suite de l'emploi de greffoirs défectueux générale- ment de fabrication étrangère . A propos de cette lettre, M. Lapresle, pépiniériste à Chasselay, fait remar- quer que les insuccès qui surviennent dans le greffage des vignes, tiennent aussi et pour une bonne part à l'emploi de sujets trop faibles en diamètre et non complètement aoù*ées. M. Falconnet, pépiniériste à Villefranche (Rhône), exprime un avis semblable. M. Besson, fait remarquer que la question du greft'jga de la vigne française sur la vigne américaine est trop complexe et trop récemment mise à l'étude pour être jugée d'une ma- nière définitive. Lettre de M. Schwaller, horticulteur à Bonneveine (Marseille), accompa- gnant l'envoi d'une caisse de poires. M. Schwaller désire que la Commission d'arboriculture examine ces poires, referme soigneusement la caisse pour les revoir à nouveau à la séance du 19 décembre prochain. Les poires en question ont été préparées par un procédé qui consiste, pour assurer leur conservation, à les tremper dans un liquide que tout le monde peut boire. L'inventeur du procédé est M. Colombet, de Marseille. Lettre de M. Routin accompagnant l'envoi du rapport de la Commission chargée de juger la poire Alexandre Chômer, obtenue de semis par M. Lia- baud. A propos de cette lettre, l'Assemblée décide que la Commission qui a jugé cette poire à la séance du 17 janvier 18S5, Commission composée de MM. Jacquier fils, Morel fils tt Berthier, devra se joindre a celle qui a examiné l'arbre et déposé son rapport, et que les conclusions dp? deux Commissions seront soumises au conseil et à la ratitioation de rasse:ublee générale. Présentations. — Il est donné lecture de 12 candidatures comme membres titulaires de notre compagnie. Conformément au règlement, elles sont ren- voyées à la prochaine réunion, pour statuer sur l'admission des candidats. — 527 — Admissions. — Aucune protestation n'étant parvenue au bureau depuis la dernière réunion, l'assemblée prononce l'admission comme membres titulai- res des candidats présentés à la dernière séance. Ce sont : M"= Sambet, fleuriste, 13, rua de la CUaricé, présentée par MM. Fransis- que Morel et Cousançat. MM. Marie-Pierre frère, directeur de l'Institut des sourds-muets au Puy (Haute-Loire), présenté par MM. L. Gorret et Viviand-Morel. Crozet (Joseph), horticulteur, à Loy par Meximieux, présenté par MM. L. Gorret et Viviand-Morel. Chipier (E.), pépiniériste, à St-Martin-en-Haut (Rhône), présenté par MM. Devert et Viviand-Morel. Vallet (Claudius), fabricant de poteries, à St-Martin-en-Coailleux par St-Chamond fLoire), présenté par MM. Viviand-Morel et F. Marchand. Veil (François), jardinier, chez M. Cadgène. chemin des Pins, 5S, à Monpiaisir-Ljon, présenté par MM. Marchand et Viviand- Morel. Lacombe (Marins), serrurier, rue du Sacré-Cœur, 82, LyoJi Gail- lotière, pré-enté par MM. Marchand et Viviaad-Morel. Tcherassj (Raphaël), jardinier au château d'Andert (Ain), présenté par MM. Jussaaud et Brechon. Examen des apports. — Sont déposés sur le bureau : Par M. Saunier Claude, jardinier chez Mme la Marquise de Ruolz, château de Francheville (Rhône), deux beaux échantillons de Raue ronde d'Auvergne, à collet rose dont une pèse Skilogr. Ces exemplaires proviennent d'un semis fait dans la seconde quinzaine de juillet. La Commission accorde à cetapport ute prime de 3° classe. Par M. Gabriel Favre, jardinier, chemin de la Croix-Morlon, Lyon-Mon- plaisir : 1° des racines de Scorsonère, bien venues et très grosses, d'un semis fait le 20 avril 1886; 2'' des échantillons de poires, variétés Catillac, Berga- motte de la Pentecôte, Beurré Clairgeat, Curé. La Commission décerne à cet apport de poires, remarquables par leur grosseur, une prima de 2° classe. Par M. Verne, jardinier chez M. Godinot, à Tassin : 1" une collection de légumes composée des variétés suivantes : Carotte rouge ciurte de Paris, Chou rutabaga jaune à collet vert, Cliou rave blanc hors terre. Céleri rave, Navet blanc plat à feuilles entières, Radis demi-long rose de Chine, Radis long noir d'hiver, Radis rond noir d'hiver. La Commission demande pour cet apport une prime de 2° classe. Par le même, une collection de Chrysanthèmes en fleurs coupées, compo- sée de 57 variétés , parmi lesquelles nous notons l'élite des plus belles sortes. La Commission attribue à cette collection une prime de 1" classe. Par M. Dury, jardinier chez M. Cartier, à Ecuily, une collection de Chry- santhèmes composée de 100 variétés très belles et fort remarquables. La Commission récompense cet apport d'une prime de l'" classe. Par M. Guerry, jardinier chez M. Coste, notaire à Caluire, des tubercules de Patates et des racines de Scolyme, auxquels la Commission accorde une prime de 3« classe. Par M. Antoine Martin, jardinier chez M. Hébrard, à Miribel (Ain), une collection de légumes composée de : Céleri rave gros lisse de Paris, Céleri rave géant de Prague, que le présentateur dit être moins avantageux que le précédent, Céleri plein blanc court à grosse côte, Poireau de Carentan, Bette gaufrée ou Poirée à cardes, un Céleri de semis, trapu, les feuilles ont une grande ressemblance avec celles du céleri rave. La Commission demande pour cet apport une prime de 1" classe. — 528 — Par M. Rozain-Boucharlat, horticulteur à Cuire-les-Lyon (Rhône"), une collection de Chrysanthèmes japonais. Parmi les principales variétés pré- sentées nous notons : Arlequin. Alfred Ghantrier. Charlotte de Moucabrier. Don Quichotte. L'or du Japon. Lady Mathason. Mme Hoste (Rey). Mme Chrétien. Mireille. M. Lassali. Salomon Plena. Walter Scott. Candeur. Domination. Eugène Mezard. Gloire de Valence. Jupiter. La Pointillée. D' Audignier. Diane. Etoile du Midi. Flamme de punch. Froufi'ou. Le Chinois. L'Ai réole. La Surprenante. La France. M. Boucot. M. Kous. M. Vintousky. M. Yvon. M. Kablé. Pélican. Soleil japonais. Sapho. Troubadour. Vénus. Belle Paule. Belle du Japon. Boule dorée. Commandant Rivière. Dr Master. M. John Laing. M. Dynant Van Geert. M. Asiory. M"'= Cabro!. Souvenir du Caire. Souvenir d'Haarlem. Ville de Toulouse. La Comnission décerne à cette collection une prime de P" classe et elle accorde un certificat de 2" classa à la variété dj semis M. B.Cousançat, pré- senté par le même horticulteur. Par M. Villard, jardinier chez M. Vachon, à Ecully, une collection d^ Chrysanthèmes, composée d'un choix de belles variétés, pour lesquelles l^ Commission demande une prime de Poêlasse, et l'inscription au procés-verbal pour un pied d'Epiphyllum truncatum en fleurs. Par M. Morel fils, pépiniériste, rue du Souvenir, Lyon-Vaise, des rameaux chargés de fruits du Cratœgus populifolius. arbuste à feuilles persistantes, à fruits rouges, dans le genre du Cratœgus Lolandi, des tiges fleuries de Cros- comia ourea. La Commission décerne à cet apport une prime de 2° classe. Par M. Liabaud, montée de la Boucle, Lyon, 1° un pied de Vriesea incur- Vûta en fleurs et un pitd de Clilorin ternata en fleur-:. La Commission demande pour l'ensemble de cet apport une prime do 2° classe. 2° 4 Bégonias hybrides du Bégonia liex et du B. diadema. Ces plantes sont très remarquables par 1^ coloris et la découpure de leur feuille. La Commission propose de leur accor- der une prime de l" classe. Par M. Bellen, jardinier chez M. Rosier, montée Rey, 23, Lyon, un Cypri- pedium insigne en fleurs, auquel la Commission accorde une prime de 2" classe. Par M. Reboul, horticulteur à Montélimar (Drôme), un rameau de Diospy- ros costota chargé de fruits de toute beauté, auxquels la Commission accorde une prime de P" classe. Par M. Sihwaler, horticulteur à Bonneveine-MarseiUe, uns caisse de poires conservées par un procédé spécial. Cette caisse sera visitée dans la prochaine séance. Les Commissions chargées d'examiner les apports étaient composées, pour la floriculture, de MM Cousaneit, Viviand-Morel, Besson ; pour les fruits, MM. Roulin, Falconnet, Lapresle ; pour les légumes, MM. Villars, J. Jac- quier et Gorret. Les conclusions des Commissions mises aux voix sont adoptées à l'unani- mité. Election d'un membre du Conseil d'administration en roiiplaceiuent de M. Rochet, nommé vice-président. M. Durand, horticulteur à Monplaisir, est nommé à une forte majorité membre du Conseil d'administration pour l'année 1887. — 529 M. le secrétaire général donne lecture d'un rappo;'t qui conclut à l'achat de matières prenaières pour engrais, lesquelles gèrent remises à dis socié- taires. L'assemblée ratifie les conclusions du rapport et nomme MM. Grenier et et F. Ballandra (culture maraîchère), Jussaud et A. Berthier (pépinières), Bernaix et Duché (rosiers). Comte et Liabaud (plantes de serre), Belisse et Cousançat (plantes de terre de brujôre), qui institueront des expériences et feront connaîtra les résultats qu'ils auront obtenus. M. le secrétaire général fait ensuite part à l'assemblée d'un vœu émis par le Conseil d'administration de la Société qui aurait pour but de revenir à l'ancien système pour le jugement des apports sur le bureau. La plupart des membres faisant partie des commissions étant souvent ou absents des réu- nions ou apporteurs sur le bureau. L'assemblée donne une adhésion favorable à ce vœu et sur la proposition du président cette question est misu à l'ordre du jour de la prochaine réu- nion. La séance est levée à 4 heures 1/2. Le Secrétaire- adjoint, Nicolas. Thalictrum aquilegifolium L. Pigamon à feuille d'Ancolie. — (Réduit au 1/3 de sa grandeur.) Le genre Thaliclrum, qui fait le désespoir des botanistes descrip- teurs, ne compte que deux ou trois espèces vraiment ornementales pour servir à la décoration des jardins. Parmi ces espèces, il faut mettre en première ligne celle qui porte le nom de Tli. aquilegifo- lium, en français : Pigamon à feuilles d'Ancolie, ou encore Colom- — 530 — bine pluraeuse. C'est assurément la plus belle, la plus robuste, la moins traçante de toutes les sortes. Si elle n'a pas le feuillage fin et découpé du petit Pigamon [Tli. minus), que M. Alfred Smée, l'auteur de « Mou Jardin » , prit, lorsqu'il le vit pour la première fois à Zermatt, pour un capillaire, ni la corolle renonculiforme du Pigamon tubéreux, en revanche ses étamines lui forment une multi- tude d'aigrettes roses ou blanches d'une élégance rare. Le Th. aquilegifolium est une plante vivace très robuste qui habite la région moyenne des montagnes de l'Europe et qu'on cultive dans les jardins, à cause de la beauté de ses fleurs. Elle a été signalée à l'état sauvage dans les pays suivants : France, Suisse, Autriche, Espagne (Asturies), Italie continentale, Dalmatie, Hongrie, Turquie (Mont Rhodope), Podolie, etc. El'e se multiplie par semis; les graines doivent être semées à leur maturité; et par divisions des souches. Elle vient dans tous les sols et à toutes les expositions, n'.ême dans les endroits ombragés. La racine du Thaliclrum flavuni, qu'on a employée autrefois pour teindre en jaune, est purgative et connue sous le nom de Rhubarbe des pauvres. En Russie, selon Martius, la susdite racine serait employée contre la rage. d'' a. n. Souci prolifère On a annoncé comme une loi générale que toute fleur esl terminée relativement à son support. D'autres ont dit (.Une fleur est- un rameau terminé dans sa végétation » . Les fleurs prolifères font exception à cette règle. Elles consti- tuent des monstruosités, des accidents de végétation dont quelques- uns sont héréditaires par voie de semis et d'autres seulement par boutures, marcottes ou greffes. Dans les fleurs prolifères l'axe floral s'accroît avec excès, dé- passe la limite de son développement, traverse les vénielles floraux et produit à son sommet des fleurs ou des feuilles. Il y a plusieurs sortes de prolifîcation des fleurs, savoir: 1° Les prolilîcations médianes (quand l'axe s'allonge, sort du milieu des organes ; 2° les prolifications axillaires (quand l'axe sort des aisselles des organes) ; 3° les prolifications latérales (quand l'axe sort du côté des fleurs). Les prolifications latérales ne s'obser- vent que dans les composés ou les ombellifères. Le Souci prolifère dont nous donnons la figure est un exemple bien caractérisé de pro- lification latérale. Nous l'avons observé cette année dans un serais de Calendula. Cette anomalie se présente du reste quelquefois dans la culture. M. Richard, pharmacien à Grenoble en a montré un cas semblable, il y a quelques années à la Société de botanique de Lyon. — 531 — La pâquerette, connue dans les cultures sous le nom de Mère de Fanaille, appartient à la même catégorie de prolificatious. La liste serait longue des genres chez lesquels des prolificatious ont été observées. Assez fréquentes chez les roses, Redouté en a figuré d'assez beaux exemples. Linné, Duhamel, Engelmann, Sweert, Charles Bonnet, De Candolle, Schimper, Rœper et beau- coup d'autres botanistes en ont signalé un peu dans toutes les familles. Souci prolifère. Dans les jardins, il serait utile d'essayer de fixer les prolificatious quand elles se présentent, car elles constituent des déformations qui ne manquent pas d'un certain charme. R. F. Les repeuplements forestiers. Voici, sur cette haute question, d'excellents conseils que nous extrayons de V/4nii des campagnes : « Tout d'abord, d'une manière générale, préférez les plantations aux semis à l'égard des arbres résineux. Nous rappellerons que les reboisements sont plus faciles et moins coûteux sur les sols légers que dans les terres compactes; que le pin noir d'Autriche préfère — 532 — les sols calcaires, les pins sylvestres et maritimes les terrains sili- ceux; que le mélèze est plutôt une essence de la haute montagne que de la plaine, où il donne de mauvais résultats, comme utilisa- tion de son bois et production en argent, etc., etc. « Dans les stations où le sapin pectine et l'épicéa se plaisent également bien, donnez la préférence à ce dernier, toujours plus rustique et d'une croissance plus rapide; laissez pour les parcs et les jardii-is de plaisance le cèdre du Liban, le séquoia, le crypto- meria du Japon, ainsi que le pinsapo et les thuyas. (( On préfère toujours, pour les arbres feuillus, les plantations aux semis, sauf pour les chênes ou les châtaigniers. « A l'égard de ces derniers eux-mêmes, nous préférons, en règle générale, le repiquage des plants aux semis. « Si l'opération est un peu plus coûteuse, elle est certaine, tan- dis que le semis est très aléatoire. « Les sylviculteurs savent que l'aulne recherche les sols humides; l'orme, les terrains frais; le robinier, les terres légères, calcaires ou siliceuses; l'érable, un terrain riche en humus; le châ- taignier prospère bien sur les granités et redoute les calcaires ; aux chênes, les terres fortes; aux bouleaux, les sols légers et sableux. Le charme vit bien en mélange avec le hêtre et le chêne. L'acacia préfère se trouver seul en massif clair, ainsi que l'orme et l'allante glanduleux ou vernis du Japon, qui se plaît tout particuhèrement sur les terres légères, sableuses ou calcaires, pour lesquelles il semble avoir une prédilection spéciale. « Dans un des plus beaux parcs du centre de la France, nous avons vu des billes d'allante de 30 centimètres de diamètre qui portaient trente couches annuelles seulement. « La croissance de l'allante est donc aussi rapide que celle du peuplier, et son bois analogue à celui du platane, du hêtre ou du sycomore, est d'une valeur supérieure à celle des bois blancs. » Capparis spinosa — Câprier — Câpres. Il y a bien longtemps — quinze ans au moins — qu'un de mes amis me mena presque de force dans une petite propriété qu'il avait à Orliénas (Rhône), pour m'y montrer en pleine floraison une plante dont il me cachait le nom. « Vous verrez, me disait-il, le plus merveilleux petit sous-arbrisseau qu'il soit possible de voir ; je n'en connais pas deux pareils dans le Lyonnais » . L'homme ne m'avait pas trompé. Une multitude de fleurs grandes, d'un blanc rosé, d'où sortaient des aigrettes d'étamines, tapissaient la muraille — 533 — câprier épineux (Sommité d'un rameau réduit au 1/3 de sa grandeur) qui avoisinait la maison. Vous n'en faites donc pas des câpres, lui dis-je. — « En faire des câpres ! me prenez-vous pour un van- dale? Je m'en moque de vos câpres; j'en fais des cornichons qui ne valent guère mieux, mais au moins je jouis de toute la floraison de mon arbrisseau. » Le fait est que son arbrisseau était splen- dide. Sur ma demande, il m'en conta l'histoire. (( Je l'ai reçu de Toulon ; il y aura quatre ans au printemps qu'un de mes parents qui habite là-bas me l'a envoyé. J'ai pris de la peine pour l'amener à l'état où vous le voyez. J'ai d'abord fait un fossé carré que j'ai rempU de pierres et de terre mêlées, et j'ai planté là-dessus. Quand l'automne arrive, je couvre la souche de feuilles sèches et chaque année mon Câprier fleurit abon- damment. » Le Câprier compte plusieurs espèces qui habi- tent l'Europe méridionale , savoir : Capparis rupeslris, C. ovata, C. sicula, C. herbacca et C. spinosa; ce dernier est le plus commun et le plus généralement cultivé, On sait que les câpres sont les boutons ou les fleurs non encore épanouis du Câprier. On les confit dans le vinaigre. On confit aussi l'ovaire quand il a atteint la grosseur d'une olive , ainsi préparés, ces ovaires portent le nom de cornichons de Câprier. La culture du Câprier mériterait d'être essayée dans tous les jardins qui possèdent une exposition chaude. Il est certain que c'est une culture qui offre quelques difficultés, car cet arbrisseau n'aime pas à être dérangé. On peut le multiplier par marcottes, par boutures et surtout par semis. C'est par ce dernier moyen que j'ai réussi à l'obtenir. Le semis doit se faire au printemps, sur couche. Le mieux est de semer quelques graines seulement par pots. Lorsque la germination a eu lieu, on ne laisse qu'un pied par pot. En juin, on dépote la jeune plante avec soin dans un endroit bien exposé et bien drainé, au coin d'un mur, par exemple, où elle ne tarde pas à prendre un bon développement. On supprime les arrosements dès que la végé- tation s'arrête. La première année, on abrite le jeune Câprier avec une cloche, et quand le froid devient excessif, on couvre le tout de paille ou de fumier. On peut encore cultiver le Câprier dans de très grands pots, bien drainés, qu'on rentre l'hiver en orangerie, en serre froide ou simplement dans une cave. R. 0. — 534 — Culture forcée des Fraisiers (1). Le climat brumeux de l'Angleterre, peu favorable à la matura- tion de bien des espèces de fruits, a eu pour effet d'obliger les cul- tivateurs à employer la culture forcée, c'est-à-dire en serre ou sous châssis, et, dans cette spécialité, nous reconnaissons qu'ils sont arrivés à d'excellents résultats. Aucune essence fruitière n'a échappé à leurs études, à leurs essais, et, dans des proportions évidemment restreintes, ils ont su remplacer les avantages de climat que la nature ne leur a pas donnés. A ce propos, le Journal of horticulture a récemment publié une intéressante étude au sujet de la culture forcée des Fraisiers, et les données qu'elle contient sont si pratiques, que nous l'avons traduite pour les lecteurs de la Bévue. Rien n'est plus facile que le forçage des Fraisiers, dès que l'on possède un endroit vitré quelconque, serre, bâche, châssis, etc., où l'on peut établir des tablettes. C'est surtout dans les serres à arbres fruitiers. Vignes, Pêchers ou Ananas, que l'on peut ainsi utiliser des espaces considérables, habituellement inemployés. Pour la plupart des variétés, notamment pour la Fraise ricom- tesse Héricarl de Tliury, une des plus employées, les plants doivent être rempotés, vers la fin de juin, dans des pots de 15 centimètres de diamètre. On emploie une bonne (erra substantielle et on dispose les potées par planches, en pleine terre. Vers la fin d'octobre, on remplace la terre à la surface des pots, sur une épaisseur de 3 à 4 centimètres, par un mélange de terre franche et de crétin de cheval tamisé, et on les place sous châssis, près du verre, sur une couche de feuilles récemment faite. Il faut, à ce moment, laver soigneuse- ment les feuilles. Au bout d'un mois environ, les Fraisiers sont en fleurs, et c'est alors qu'on les rentrera en serre, ou en bâche, près du verre, sur tablettes, après avoir nettoyé les pots. Afin d'avoir une récolte successive et bien échelonnée, on pourra distancer de dix en dix jours la rentrée en serre des Fraisiers. La température doit être maintenue entre 10 et 12° la nuit, 14 et 16° pendant le jour. Aussitôt que les fruits sont formés et jusqu'à ce qu'ils se colo- rent, on bassine les Fraisiers trois ou quatre fois par jour, ce qui leur donne, pendant la nuit, une humidité superficielle qui remplace la rosée du plein air. (1) Jîet>!(e horticole. — 535 — Pendant la floraison, ainsi que pendant la maturation des fruits, une bonne aération est nécessaire. Les arrosages doivent être distribués judicieusement. On don- nera en même temps, et en alternant, des arrosages d'engrais liquide, en ayant soin de ne pas en verser sur les fruits. Au moment de la floraison et pour faciliter la fécond ation, il est bon de passer successivement un pinceau sur les fleurs, vers le milieu de la journée, alors que les organes sexuels sont secs. Lorsque les fruits sont noués, on choisit les dix ou do uze les mieux conformés et aussi les mieux répartis, et l'on pince toutes les autres fleurs. Les variétés presque exclusivement cultivées en Angleterre par la culture forcée, sont les suivantes : f'icomtesc Hérkurl de Tliury, lo Grosse Sucrée, Keens Scccilinçi, Président, Sir Joseph Paxlon, et James Feilch. Celte dernière est cultivée plutôt pour la grosseur de ses fruits que pour leur qualité. L'araignée rouge et la mouche verte sont les seuls ennemis des Fraisiers. On s'en débarrassera à l'aide de fumigations de tabac, de bassinages énergiques, ou enfin, en répandant de la fleur de soufre sur les tuyaux de chauffage. {Revue liorticole.) Ch. Thays. L'emploi des nih-ates. -- Le Bullcliii agricole du Midi fait à ce pro- pos les réflexions suivantes : « L'emploi des nitrates en agriculture a fait découvrir que dans certains cas leurs effets fertilisants étaient à peu près nuls, et comme ces sortes d'engrais sont passablement coûteux, certains propriétaires en étaient venus à supposer qu'ils avaient été trompés par leurs fournisseurs. Cependant, il y a des circonstances où les nitrates ne sont d'aucune utilité, c'est lorsque la terre est compacte ou humide. (1 C'est ce qui ressort d'expériences méticuleuses faites par MM. Gayon et Dupetit. Ces messieurs ont découvert que les nitrates étaient détruits et décomposés par des microbe? auxquels on a donné le nom de Bacterium denitrificans (dénitriflant). « Ces bactéries ne donnent pas lieu à une fermentation, mais à une combustion avec dégagement de chaleur, d'azote et de proto- xyde d'azote. (( De leur étude, il ressort que cette combustion n'est pas à redouter dans les terres labourées souvent, meubles et bien aérées, où l'oxygène pénètre et empêche ces microbes de naître et d'exer- cer leur fâcheuse influence réductrice; mais que si la terre est recouverte d'eau et imprégnée d'humidité, l'air ne circule pas et les microbes détruisent les engrais nitreux, surtout en été. » — 536 — Ces observations ont leur utilité, car en temps de submersion et d'irrigation des vignes, elles expliquent bien les insuccès dont on n'avait pu se rendre compte. Destruction des courlilicres ou taupes-grillons. — L'animal que Linné a nommé Gryllus gryllotalpa et Latreille GnjHolalpa vulgaris est un insecte de l'ordre des Orthoptères, section des sauteurs. Ce Grillon Taupe-grillion (Linné) oui aupegrillon vulgaire (Latreille) est plus connu dans les jardins sous les noms de courlilière, et de courlerolle. C'est un animal désagréable dont le jardinier aime à se débarrasser, mais dont il ne se débarrasse pas facilement. Nous empruntons au Bulletin agricole du Midiles différents procédés géné- ralement employés pour la destruction de cet insecte : Arroser les trous des courlilières et les alentours avec une disso- lution de sulfo carbonate de potassium à raison de 10 grammes par 30 litres d'eau. Ou bien verser quelques centimètres cubes d'huile à brûler dans le trou formé par l'insecte. Le liquide pénètre dans la galerie, atteint la courtilière, obstrue ses stigmates et l'étouffé en s'oppo- sant à la respiration. Il paraît que l'huile lourde de gaz rend les mêmes services que l'huile ordinaire. Le même résultat est obtenu en versant, le matin, une cuillerée de goudron à l'orifice de chaque trou. Quand la taupe-grillon veut sortir le soir, elle s'enduit de goudron au seuil de sa retraite et y succombe. Un mélange d'huile et d'eau saponifiée au savon noir est aussi un remède efficace. En Hollande, ou tue beaucoup de courtilières en faisant çà et là dans la terre de petits tas de fumier où les parasites se réfugient. Il est facile alors de les massacrer en bloc. En Allemagne, on enfoncée cinq centimètres au-dessous du sol des pots à fleurs contenant environ 30 gouttes d'huile de térében- thine. Les courtiUères viennent y choir et s'y asphyxier. Avis aa rolloiiF. — Le présent volurae (huitième année ixi Lyon-Horticole), contient 410 pages. C'est par suite d'une erreur typographique, que la pagination en indique 54Û. La susdite erreur s'est produite k la page qui suit immédiatement 231. Au lieu de 235, le typographe a écrit 33o. Cette erreur ne change rien à l'exactitude de la table des matières Le Gérant : V. VIVIAND-MOREL. — 537 TABLE DES MATIÈRES Pages Abricot de Boulbon 23 Abricotiers 41, 160, 430 Acer colchicum tricolor 435 Acide phénique (emploi de 1') . . . 111 Actœa racemosa 224 » spicata 226 Adiantum macrophyllum 391 AUium napoliteanum 163 Alocasia Lindeni 392 Amandiers nouveaux. ...... 430 Analyse chimique des terres ... 6 >) du sol par les plantes. . . 29 Anémone coronaria 82 Anémones des jardins (note sur les) 80 Anémone hépatique 150 • hor(en.-is 83 Angrœcum leonis 180 Anthurium hybride, Archiduc Jo- seph 51 Arabis albida 8 Araignées (les) et l'agriculture . . 178 Araucaria excelsa 149 Araucarias (fructification des). . . 508 Arbres (restauration des) 25 » à fruits (restauration des) . 515 f fruitiers francs de pied (sur les) 505 » pleureurs 162 » stériles 374 » trop enterrés 6 Architecte paysagiste (1") 345 Arrosage des arbres au moyen des drains (sur 1') 77 Art de bouturer . ... 119, 140, 154 Art des jardins 59 A?perges (amélioration de la cul- ture des) 232 Asphodèles (les) 439 Asphodelus ramosus 441 Astragalus hamosus 434 Aubépine de Korolkow 486 Aucuba japonica (variétés nou- velles) 153 Azérolier cocciné marbré. .... 431 Barbarée 23 Bégonia hybride, Noémie Mallet . 9 Blé (physiologie et culture). . . . 204 Bouturage (l'art du) 119 » des espèces dures à s'en- raciner 355 » du rosier 400 Branches d'arbres (vieilles) . ... 185 Brassenia peltata 10 Brugnon vineux, H. de Monicourt. 486 Ca bomba aquatica 16 Cactées (dessiccation des fleurs). . 22 Calcéolaires herbacées 19 Cannas (les) 65 Cascade de la vilH Aldobrandini . 59 Cassia noir de Higinus 161 Catalogues, 20, 36, 52, 72, 88, 108, 124, 144, 160, 180, 372, 392, 451, 472, 488, 504, 520 Cèdre de l'Atlas compacte .... 431 Céleri scarole 38 Centenaire de Parmentier .... 33 Cépages nouveaux 136, 471 1) américains 93 i> (précocité des) 213 Cereus flagelliformis cristatus. . . 97 )i speciosissimus 98 Cerise du Luc 5 Champignons vénéneux 7 » (pierre à) 23 Chancre des arbres 113 » des pommiers (étude sur le) 16 Châtaigner nouveau 430 Chauffage des serres 102 Chaulage (du) 448 Chenilles (mojen de se débarrasser des) 415 Choux-tleur (culture des) 55 Cimicifiiga fœtida 226 Cinéraire (race de) 127 Citrus ou Agrumes (classification des variétés de) 118 Cloportes dans les serres (moyen de détruire les) 146 Cneurus noir de Théophraste. . . 161 Cochenille (destruction de la) . 38, 66 Compte-reudu de l'Exposition de Grenoble 222 Compte-rendu de l'Exposition de Lyon 420, 445 Compte-rendu de l'Exposition de Villefranche 465 Concours régional 51, 200 » spéciaux. . . 201, 412, 460 Congrès d'horticulture à Paris . . 442 B de rosiéi'istes (à propos d'un) 204 a horticole de Paris .... 49 Consulte horticole 127 Corbeille d'argent de Crète .... 8 Crassula jasminea 371 Cresson (culture artificielle). ... 87 Cronartium asclepiadeum .... 184 Cryptogames 184 Culture sur ados 436 Cycas revoluta 51 Cyclamen persioum 352 Cynoglosse printanière 39 Cyperus papyrus 12 Cytise Aubour pleureur nouveau. . 431 — 538 — Dalhias simples de l'Exposition . . Dégénérescence des anciennes va- riétés de fruits Dendrobium stratiotes ....... Dialyse Diospyros (note sur les) » kaki, variété costata. 55, 11 Lotus » virginiara Disa atropurpurea Discours de M. Dutailly Disti'ibution des récompenses de l'Exposition de septembre . . . Duplicature (exemples de) .... Pages 460 476 392 492 43 507 46 336 336 399 404 116 Echardonnage obligatoire .... 221 •Engrais chimiques (emploi en hor- ticulture) 13 Engrais chimiques (Expériences à faire pour juger de la valeur fer- tilisante des) 510 Engrais chimiques. 89 » de poule 182 » de la vigne 105 Epicéa nain de joreau 431 Epiuard (époque de .«génois) .... 173 Epouvantails à moineaux. . . 218, 414 Brineum et mildew 184 Erodium Muncscavi 496 Eucalyptus géants 36 Eucomis punctata 24 Excursion à la Moucherotte . . . 383 Exochorda Korolkowi 352 Exposition de Paris (compte-rendu) 194 t de Dijon 359 t d'horticulture à Lyon. . 373 » » à Grenoble 110 » « de Paris . 474 » Il de Sceaux 435 » d'horticulture de Lyon (compte-rendu) . . . 393 > nationale de Toulouse . 490 Fedia cornucopise 335 Feuilles (déformation des) .... 168 Fil de plomb pour greft'age .... 355 Fougères (utilisation des) .... 220 Fraise des quatre saisons 458 Fraises nouvelles 4 » (grosses) au mois d'aoiit . . 509 Fraisiers (culture) 215 i> des quatre saisons. . . . 165 Fruits (production en Angleterre) . 520 I (art d'avoir de gros) .... 234 > en médecine 128 » et légumes 413 Gadoue? de Paris (valeur agricole de.) 390 Genêt d'Espagne 220 Genista horrida 8, 127 Germination (sur la) 129 > des plantes dans u i sol exempt de microbes. 124 Gigot du vendredi 126 Glace (de la) dans les cultures de plantes florales 125 Pages Glace (la) et l'horticulture .... 37 Glaïeuls (floraison tardive) .... 146 Gloxinia (culture des) , 9 Gommose des arbres fruitiers. . . 491 Goyavier 519 Graines et semis 73 Greffe en fente (à propos de la) . . 41 » Refrognet 25 Guêpes et frelons 350 Gui (semis de) 76 Guignes sauvages des Maures. . . 5 Gymnogramma fariniferum. . . . 392 Haricot (histoire d'un) Haricots (note sur les) Hélianthème pulvérulent Hélianthèmes (emploi des) . . . . Herbemont-Touzan Hippocrepis contorta Hoang Nan Houx à feuilles contournées pana- chées . . . . • Hybiides végétaux Hydropeltiï purpurea 171 340 212 211 136 135 6 431 40 10 Incision annulaire 71, 221 Jardins japonais 361 Jardins de Tivoli 211 » l'éguliers 27, 100 Kakis (usage et préparation) 85 La Flora (jardin) 60 Levistichum officinale 372 Lilas à fleurs roses 110 » chinois 205 Limaçon de la vigne (destruction). 163 Lodoicea sechellarum 372 Lychnis Haageana 230 Maceron Machine à fabriquer les bouquets . Marronniers de Bellecour .... Matières minérales nécessaires à l'alimentation des plantes . 157, Médaille (usurpation de) Medicago littoralis » lunulata » orbicularis Mélèze nouveau Melons en caisse (repiquage des) . . Métis végétaux MicroEtylis bella Mildew (moyen de combattre le) . . > et sulfate de soude .... » (instructions pour combat- tre le) Mimulus mohavensis Mûriers et pêchers (nouvelle mala- die des) Musa ensete Nécrologie Nelorabo (culture), Nelumbium luteum > speciosum Nierembergia fructescens fl. albo . 334 358 414 174 214 133 133 133 431 102 40 51 88 163 186 335 352 336 503 191 192 191 499 539 — Pages (Monfoglossum Pescatorei .... 335 Œciilium pini 372 Œillets nouveaux lyonnais .... 153 . Œillet remontant 95 Olives (variétés) 52 Omphalode printanière. . . , 39. 152 Orchidées indigènes (disparition des) 73 Orchis rubra 22 Orme champêtre tricolor 43! Ornithopus perpusUlus. ...... 135 Papyrus antiquorum Il Paralyseos herba 117 Pèches nouvelles 56 (( précoces 24 Peridermium pini 184 Phalœnopsis intermedia 144 Philodendrum Andreanum .... 36 Phœnix tenuis 55 Phrases à eftet à l'usage des ora- teurs horticoles 142 l'hylloxéra (moyen de combattre le) 371 » en Australie 180 Piriphillie 111 Plantation d'arbres , . 6 Plantations 489 Plantation des plants racines ... 501 Plantes (de l'âge des) 126 » (protection des) 7 » aquatiques 10 » malade et l'eau chaude . . 40 » potagères à surprise ... 132 Plants (repiquage des) 92 Poire Bergamotte, Alfred Lacroix. 115 .. Vital 109 » Echasserie 461 Poireau perpétuel 112, 230 Poires (protection des) contre les insectes 148 » nouvelles 12, 51, 481 Poirier (du traitement des produc- tions fruitières du) ... 67 I nouveaux 430 Pomme (la) 145 Pomme de terre » » (maladie des) . . 339 » » Joseph Rigault. . 39 Pommes de terre (exposition de). . 4 » » ( production de belles) .... 183 » » (variétés de). . . 476 Pomologie (à propos de) 109 Pontederia cordata 12 » crassipes 219 Potamogeton natans 170 Pouvoir absorbant du sol 492 Pratique vicieuse 341 Préservation des vignes contre la gelée 92 Primes d'honneur de l'agriculture. 3 Primevères (duplicature des) ... 116 » (note sur les) .... 116 Primula elatior 119 » grandiflora 118 » Reedi 180 Pages Primula veris 118 Pritchanlia filifera 51 Problème horticole 95 Procès-verbaux, 31, 56, 92, 130, 166, 207, 336, 341, 376, 416. 456, 493 Provignage chinois 507 Prunes (conservation) ...... 357 Prunier pour la formation des haies (emploi du) 42 1) mirobolan à fleurs rouges doubles • . . 486 » nouveau 431 P^idium pomiferum 519 Puceron lanigère et la cloque (re- mède contre le) 165 Rabioules 80 Races de poireaux 229 Racines montantes 75 Ramée Ha) 437 Ramonda pyrenaica (culture) . . . 418 Rapport le la Commission des visi- tes 463 Réséda en arbre 164 Résistance au froid des palmiers . 55 Rhododendrons anglais 227 Rhododendrum nouveau 431 Rhubaibe (culture) 485 Rhus cotinus pendula 52 Romarin (sur le) 161 Rosa Banksioi 144 » chlorocarpa 352 » polyantha grandiflora . . . 483 » W.-F. Beneit 454 Roses forcées 5 » nouvelles (note sur les). . . 201 M » lyonnaises 392, 451, 471 Rosier remarquable 380 Rosiers (greffe des) 339 > nouveaux 487 » toujours vert 513 Sable dans les repiquages et les plantations (du) 112 Saccharogénial 181 Scorpiurus 133 Semis du gui 76 Semis et grefî'es 226 > semaison, semaille 217 Serres (chaufl'age des) 102 » (chauffage en Amérique). . 193 • (ventilation des) 75 Sève descendante 337 Sidération 206 Solanées (greffe des) 205 Spiranthes Romanzowiana .... 488 Stachys aflSnis 147 » palustris 148 Stipa tenacissima 124 Suie (engrais pour les rosiers) . . 130 Sulfate de cuivre (falsification) . . 203 » sur les arbres fruitiers . . 455 • de fer et plantes chlorosées. 491 Syndicat des horticulteurs de la ré- gion lyonnaise 34 — 540 — Pages Synonyme et synonymie 91 Syringa et seringa 286 Tavelûr- des arbres (sur la). . . . 509 > » fruitiers. . . . 473 B des racines 54 Tarifs de transport des plantes . . 490 Tavelure des poires 355 Tératologie végétale 169 Terre de bruyère (note sur la) . . 364 » » 353, 434 Terres (analyse des) 6 Thalia deabata 65 Trapa natans 170 Troubles du vin (moyen de recon- naître les) 390 Vallisneria bulbosa 169 Varangots (le«) 48 Variétés (noms de) 53 » tardives (obtention de). . 21 Végétation souterraine 357 Verger le plus grand .... Verres bleus (influence des) . Vers de terre (destruction des) Vigne eu Perse » (incision annulaire). . . » (soufiVage de la) >) (taille tardive de la) . . . . Vignes américaines. .... 200, » françaises (sur les) .... » greftees (dépérissement des) D phyllosérées (nouveau trai- tement) » (préservation contre la ge- lée) » réfractaires au mildew . . Vin de raisins secs Violettes (culture) Visitft aux cultures de vignes de M. Magat Wasbingtonia robusta Welwitsebia vivant Pages 159 340 376 231 183 171 164 375 370 434 480 92 92 149 368 113 502 55 144 TABLE DES FIGURES Actea racemosa Anémone coronaria à fleurs doubles Anémone coronaria à fleurs pour- pres. Anémone hortensis à fleurs dou- bles Anémone hortensis à fleurs pour- pre violet Anémone hortensis pavonina . . . Anémone hortensis stellata à fleurs doubles Anémone palmata (fleurs jaune?) Asphodelus ramosus Astragalus hamosus Cabomba aquatica Câprier Cascade de la villa Aldobrandini . Cereus flagelliformis, var. cristatus Chauflages américains . . . 193, Coronilla scorpioïdes Cyperus papyius Diospyros Kaki, var. costata . . . Diospyros lotus Erodium Manescavi 497, Fraise La Généreuse Goyavier Grefl'e Refrognet Hélianthème pulvérulent Hépatique à fleurs simples .... » à fleurs doubles .... Hippocrepis contorta » unisiliquosa Hydropeltis purpurea Jardies (les) propriété de M. H. ds Balzac Jardins et fontaines de Tivoli . . . Jardins français auxviii« siècle 28, Jardin japonais Jardin La Flora, à Cologne. . . . Jardin paysager. . 225 81 80 81 80 81 80 81 440 135 lu 533 59 99 194 133 11 45 44 198 459 519 26 212 151 151 134 134 10 316 210 101 363 60 61 Medieago lunulata ( Luzerne er forme de lune) Medieago orbicularis (Luzerne or- biculaire) Nelumbium luteum » speciosum Nierembergia frutescens flore albo Omphalode printaniére Ornithopus perpusillus Parc de la ville de Nevers .... Parc des Buttes-Chaumont .... Plantain d'eau à feuilles rubanées. Poire Bon Chrétien Vermont . . . Poire Echasserie Poire Rémy Chatenay Pontederia cordata Potamogtton natans Primula elatior flore pleno .... » grandiflora flore pleno . . » grandiflora flore simples . » oflncinalis. Propriété de M. Tis^erant, à Cler- mont. Avant-projet et projet dé- finitif Ramonda pyrenaica Rosa polyantha grandiflora. . . . Rosa sempervirens Rosier (Bouture avec incision) . . » (Bouture avec talon). . . . » (Bouture taillée en biseau) . » Noisette A. Vibert, tapissant la façade d'une maison à EcuUy. Sagittaires à feuilles rubanées . . Sagittaires à feuilles et fleurs nor- males Souci prolifère Thalia dealbata Thalictrum! Trapa natans Vallisnérié en spirale 134 134 191 191 499 152 135 349 03 170 482 463 482 11 ni 116 117 118 116 347 419 •184 513 402 401 401 383 169 169 531 64 529 171 170 Lyon. — Impr. du Salut Publie» — Bellon, 33, rue de laRépublique, 33. Nevj York Bolanical Garden Librar\ .>r;-Çi:;: illlllllllllllllllillillllllllllllllilllliill ^- 3 5185 00288 9721 ■■^PTr lt.T^ #^n; :9"fr f '■^l ,:'5,x':l# /^ «Wl >-■ Jv, '-•p»^ ï!<^ ''^i.>>■;^^rt