mn AS A, z {LA AOC AO Later OS % ob L AE (CE tt LUEL 1 L % La 4 (W 1 aie #4 in UARE 1% A+ [3 4 Le “ n! L +. U< + v AE: SUN Le? 4h LH D L [NEUEL A OL , [1 {à LC AE à Or NTUFCELEN AAA 4 (4 LUS. L » ie b % ANA NS (HAL DAC REA EN \: LM Va hi LM 4? À! ,. ARS (LU t eo à t ve L «+ a { 4 AN 1! jh sat Et l Le ET REC Pa dé "D \ ai A ONE DÉPRRAANE à ‘« *: res de “DES LETTRES ET DES. ARTS, RÉ DIGÉ. Pa Atrszin, Norr. et Wansxs 216, Ty a PHodee plus d'ouvrages périodiques qui servent de dépôtaux inventions nouvelles et qua. : Feträcent l’histoire de l'esprit humain; ceux qui AT TRE EEE ont cours semblent, pour la plupart, Eviter avec en || affectation out ce qui peut alimenter le gout des OL LUN a tiEboss ok même de li morale. Séroit-ildone indi- ALP B ‘ne dé’ la Convention de s’océuyer à Mo SE gétte branche de l'instruction nalionale ? É Note à Fioport Sur ‘les encowragemens récompenses es: Ts PE ä accorder aux Rares Page 1@: at 3 en ss L À Wt ; Fo E Jonrval , AA Ja Fois des hommes qui ént à us nom. distingué une: fépulation ‘Jüsternént acquise MT ‘dansquelque partie des arts où des sciences , tels que les SU Here BITAUBÉ, Capants ICaïrraun S OHENTER A Ur 4 . JENTON, Drtiirr: S DESRONTAINES, Doronvrus MS ES "Fovranrs : : Founcroy , Harré, Hay, Hrndran se, Re ; LAGRANGE, “LARARPE ; XÉANDE, Ye . Lawanx, ANGLES, Larricy R LRERUN, LEnor, PRERLEER > MEN NTELLE 3 Mon£iirr ; OnEntin, Fe Faro Ets SicaRD & 4 StaRD, ele. etes égubébueut, EX Wa, dome. ÿ è a x si! cure du AAA [e) ss xeitleu SÉC { AT vivre les. mémoires: des. ph - TE Tes paîties des arts et des Scien ARS ee sit she dont ceux sa ne ur à en ao e MATE a à Piésrès. | FI Vue Rue Pie es £ DAS y ‘pubie: les noi tes ingéni jeusés ; se ÉTAT ESS F2 | Se, ut 1S. dans ious les: ÉCHIES en: Y end. coin | ra | PR ee thés expériences nduvelles, de la formation et de Vous IS ni :verlufe: des Musénns Où. Y donne un piévis de cé LCR que Îles séauces: «des sOCICtÉS “hit: aires: Ont offert :d DU RE plus iréressaut ; due désériplion de ce qué les dépôts Fate nr objets. darts. et. He none. ae Fee de } lus ESA AN Po We S ë SR GE Fe ù ue y lrouve: de notices us ere ne Fa ouvra, es Fa ee a ee Saÿars, des: Littérateurs des Artistes distingués MAT dentonreeretié- là perte; enfin ; ï les. oi lité RARE “aires. cé Loue éspève.… EE Re Ne D ESA ée J mrhal est M ROLE de 5 volarée in 80, per VAR Te, ft dE, bon pages chacun: ; et au noins (624 gravüres ME e 3 et ropard des: artieles + ‘qui en éxigent, Il ot tous DT ae ame | jours tn irnéro en feuilles, $ LP “ Le \ EF ge et 2. 4 : "AE | th :piix de: fées nest est à! raison. 4e 200 fs RTS re pe 4ros mois, rene ne de ei par toute 1 he ques 4e On s'aclrese, pal 1boiteneu,:eà ET Magasin Encyclopédique, Tues. “Honoré, I re ais le: passages. Koëis el: pour. les objets Arc raPE ENoT aux Rédacteurs “rüg d ce “No ta 3 3 Er Fe re & Et DE GRR tr el Jette et à cn cell LR | Souliéueut des a NE Put \ 5 Fa, 6 " PE ; ï, L ee dx Ê A2 À se 4 " é Se? ee Fe ri e k D ae MAGASIN ENCYCLOPEDIQUE. TOME CINQUIÈME MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE, O U JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES sr DES ARTS, RÉ DUREE Par MiLzix, Norr el WARENS, TOME CINQUIÈME TT —_—_——_—_—_—_————— De l’Imprimerie du Maçasin ENcYcLoPÉDIQUE, rue S, Honoré , vis-à-vis S. Roch, no Jde L’an quatrième ( 1705 }. ? MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE. Bu SLI O UUE OBSEeRyATIOoNSs sur la théorie électrique d'Æpinus (1) , par BERNArD-NrcOLAS PLUrINET. PA eee admet 1.° dans les molécules du fluide électrique ure force répulsive qui s'exerce même à des distances considérables. 2.9 Il pense que ces molécules sont attirables par tous Les corps cosnus. 3.0 Il définit ce que Frankl'r appelle {a quan- lité naturelle de matière électrique d’un corps » telle qu’il est nécessaire qu’il en contienne, pour qu’il y ait équilibre entre la force attractive qu’il exerce sur celle quantité de fluide électrique , et la force avec laquelle les molécules qui composent ceite (1) Ces observations sont extraites de notes additionelles à Ja traduction de l’électricité de George Adams, tion qui devoit être publiée en 1789 ( époque à laquelle elle a été en grande partie imprimée ), et dont la publ= catiun a 6lé relardée par les suites de la révolution, À 3 traduc= RES 6 Physique. QE quantité se repoussent mutuellement, ou autrement pour que des molécules de fluide qu’on suppose libres et placées dans le voisinage de ce corps, n’é- prouvent , de la part de la masse de ce corps, qu’une attraction exactement égale à la répulsion qu’exerce sur elle le fluide qu’il contient, 4.0 Lorsqu'un corps contient plus que sa quantité naturelle de fluide éiectrique, il est électrisé positi- vement ; lorsqu'il en contient moins, ilest électrisé nécativ ement. 5.0 Le fluide électrique s se meut dans les pores des corps conducteurs, avec la plus grande faci- lité, 6.2 Æpinus ne regarde pas le verre et les autres corps électriques comme absolument imperméables au fluide électrique ; il pense seulement que ce flride éprouve beaucoup de dificulié à pénétrer dans leurs pores el à s’y mouvoir, 7.9 Æypiaus croit que, si on admet les deux forces dont on a parlé n,:° 1 et 2, il faut absolument , pour expliquer les phéromènes électriques, reconnoitre Paction d’une troisième force, qui est la répulsion mutuelle des molécules des corps entr’elles. | Pour se rendre compile del'attraction et de la ré- pulsion électrique, il considère ce qui se Goit passer entre deux corgs à et B dans toutes les supposi= tions qu’on peut faire soit de l'existence chez eux de leur quantité naturelle d'électricité, soit de vas riat ons en plus ou en moins de cette quantité. Dans tous les cas, il ya quatre forces à consie dérer, ; Théorie électrique d’Æpinus. "» 1.2 L’attraction qui a lieu entre la matière pros pre de A et le fluide de B; 2.0 La répulsion entre le fluide de A et le fluide de B; 3.0 L’atiraction entre le fluide de A et la matière propre de B; 4° La répulsion entre la matière propre de A et celle de B. De c-s quatre forces, la première et la troisième tendent à faire approcher le corps A de celui B, la seconde et la quatrième tendent à lès éloigner l’un de l’autre. . Dans le cas particulier où les deux corps ont leur quantité naturelle de fluide électrique, ou ne sont point électrisés, la matière propre de A aitirera le fluide de B avec une force évale à celle avec la- quelle celui-ci sera repoussé par celui de A ; puisque dans la supposition admise. par Æpinus (n.° 3), un corps qui n’a que sa quantité natureHe d'électricité exerce, pat sa matière propre sur une portion de - fluide placée hors de lui, une attraction égale en force à la répulsion que son fluide exerce sur ce fluide extérieur. D'un autre côté, la répulsion étant réci- proque entre les fluides des deux corps À et B, on pet de même prouver que Paltraction entre la matière propre de B et le fluide de A sera égale à la répulsion qui a lieu entre le fluide de À et celui de B. La première et la troisième force seront done cha cune égale à la seconde , et par conséquent évales en- ir’elles. Si on suppose ensuite la quatrième force égale à l’une des trois autres, les deux forces attractives À 4 s 1 ( | D W N'a Physique. seront égales aux deux forces répulsives ; elles les balanceront dovc exactement ; les corps À et B ne tendront ni à s'approcher ni à s'éloigner l’un de Pautre. ES Æ,inus observe que s’il m’avoit point admis cette quatrième force ,qui a pour principe une répusion entre les parties de la n&tière propre des corps, la preniière force et la troisivie qui sont attractives, surpassant, d ns le cas actuel, de moitié la sconde force qui est répulsive, il y auroit eu attraction en- ire les corps non électrisés , et que cependant on n’en observe point de sensible entr’eux. On pour- roit répondre à cela, qu'il est possible que celte attract on ait liéu, quoiqu’elle ne soit pas sensible, _*et pour le prouver, se servir des areumens avec les- quels on réfute ceux qui nient attraction newlo- nienne, parce que dans bien des cas elle ne parait pas s'exercer entre les corps qui sont à la surface de la terre. On pourroit même prétendre que Pat- traction dont il s’agit ici, n’est qu’une seule et même action avec Patitraction nevvtoriienne , qui, ajoute: roit-on, est exclue par la répulsion qu’Æpinus ad- met entre les parties de la matière propre des corps, non-seulement dans quelques cas particuliers, mais même absolument, Et en effet, poursuivroit-on, on ne peut , dans la théorie d’Æpinus, faire aucune sup- position au moyen de laquelle on parvienne à ex- pliquer celte attraction universelle; car on n’en peut chercher le prin‘ine dans le fluide électrique dont” Paction est contrebalancée , ni dans la matière pros pre des corps où deux forces opposécs ne peuvent Théorie électrique d’'Æpinus. 9 exister à-la- fois. sans se détruire, On est cependant forcé d’avouer que la répulsion qu'admet Æpinus entre les parties des corps, lui sert merveilleusement à rendre raison des phénomènes de répulsion élec. trique, qui, à parler vrai, ne sont expliqués d’une manière plausible que dans la théorie. J’ai donc cru pouvoir me per acttre d'essayer, au moÿen d’une modification légère faite aux principes de ce pro- fond physicien, de trouver dans les mêmes princi- pes une cause à l’aitraction newvivnienue, sans rien faire perdre à ce que les démonstrations d*? sa théo< rie électrique ont d’ailleurs de satisfaisant. Cette mo dification consiste à supposer la répulsion qu'il ad- met entre Les parties des corps moins fortes qu’il .ne lestime. Si les choses sort ainsi, il est évident que davs le cas présent, la quatrième force, savoir, la répulsiox de Sur re propre de À sur celle de B, sera moirdre que lattraction de la matière pro- pre de l’un d’eux sur le fluide de l’autre, c’est-à- dire, moindre que la première ou la troisième force, son addition à la sonde force, qui n’est que pré- cisément éva'e à la première ou à la troisième, ne saura do::c donn:r une somme de forces répuisives aussi considérable que celle de 525 forces attractives, les dernières auront donc le dessus, et l'emporte- ront sur les autres de touie la quantité dont la cqua= trième force sera moindre que lune d’eiles, C'est cet excès des forces attractives dans les \corps non électmisés, que nous proposons de regarder comme Ja cause de l’attraciion universelle. Je ne suivrai point le calcul des forces admises xo Physique: , par Æpinus pour les suppositions où il a plus ot moins que la quantité naturelle de fluide éiectrique dans l’un des deux corps ou dans tous les deu. Je renvoie à son ouvrage où à celui que Haïüy a pu blié sur la théorie. Je me bornerai à dire ii qué - Sis admettant ma correction , on diminue la quatriè- me force d’une quantité G égale à la force avec laquelle lés coxps s’attirent suivant Newton , on verra par le calcul que l'attraction newtouienne se trouve augmentée par l'attraction électrique, dimi- muée, conlreralancée ou surmontée par la répulsion électrique dans les cas où l’expérience nous lPavoit démonirée, Je dois ici répondre à une objection importante, Pourquoi, si les corps électrisés négaiivement ou positivement se repoussent, les molécules des corps solides ‘ou liquides ne teudent-elképas de suite à Es du moment où les Me sont électrisés? 1 Pourquoi ne voyons-nous pas, en conség uence a cette répulsion, les corps solides et liquides se va poriser, devenir des fluides é élastiques? La réponse est dans l’observation , qui démontre que lélectricité ne s'établit qu’à la surface des corps , et que si les molécules de la matière propre des corps qui cons+ tuent leur surface ne s’écartent pas, c’est que celles du centre qui ne sont point électrisées les attireat, car dans la théorie d’ Æpinus modifiée, lattraction néwionienne a lieu entre les corps électrisés et ceux qui ne le sont point. Je dois dire de pus que lors- qu’un torrent de fluide élec trique traverse un cons ducteur très-mince, il en disperse les parties, peut« Théorie électrique &- Æpinus. 11 être plus par son action propre que par l’élèvement qu il occasionne dans la température. Je puis ajou- ter encore qu’en général lélectricité Joue un craud rôle dans la formation des vapeurs, comme Île dé- montrent les expériences de Lavoisier, Lap'ac e,et sur-tout celles de Saussure. Si je ne me suis pdint trompé, et si la correction que je propose est aile , la théorie d’Æpiaus pouvant” cadrer avec la gravitation nexvionienne ; paroîtra d'autant pe satisfaisante que la seule dif- ficulié sérieuse qu’on pt faire contre, aura été ré- solue, | ; MIN NERALOGIE Ozservpirronssurles tourbes de Jumieges, département de La Seine-Inférieure , par le citoyen Norzz,de Rouen. La tourbe est une substance végétale qui vare pour l’essence et la couleur, suivant que les végétaux dont elle se forme ,sont plus ou moins décomposés et susceptibles d'adhésion. Comme matière combustible, la tourbe est d’une grande utilité dans ceux des donne de la répu- blique où il y a disette de bois. Les nombreux avan- fages qu’on en peut retirer, sont en plemen! dé- tailliés dans un mémoire suédois publié en 1745, dans Ja collection de Pacadémie de Stockholm ( Kongt, Svenska petenskap akad. hanudlin un etc. ) L’aus CR A LS ! 12 Minératogie. de teur y a établi jnsqu’à quel point la tourbe pouvoit suppléer le bois dans les contrées où ce combustible est rare ; les expériences qu’il a faites à cet égard ne laissent rien à désirer, anais les besoins multi- pliés qui afflireront incessamment un grand nombre de points de la France, ajouteront beaucoup aux motifs qui plaident en faveur de la tourbe comme matière supplétive à l’usage du bois dont nos forêts nationales s’appauvrissent de plus en plus. Bien que Chartes Patin ait, au commencement du siècle dernier , composé un traité sur les tourbes com- bustibles, il me seroit assez difficile d’assigner à quelle époque on a conunencé d’en faire usage en France ; de nord pourroit Lien être le premier qui en aïît donné l’exemple ; et pour en citer un, pris dans lisioire des premiers Normands, je vois qu’Einar » frère de Rollon, chef de la bande de guerriers qui: se fixèrent sur les bords de la Seine en gr2, fut ap- pelé Torf - Einür, parce que le premier, suivant un usage du temps ( Sxore. Srunressous heims Krin-' sl& E. Kon. Haralds harfagers Saga, 97). H/ apprit aux Orcadiens à substituer au bois, qu’on/ trouve diflicilement dans lesisles du nord de l’Ecosse, une terre qui brûloit aisément, Torf, et qui n’eéloit autre chose que la tourbe. Dans une de mes dernières excursion sur les bords de la Seine, rives romantiques , si fécondes en tou- chaus souvenirs, où s’élevèrent autrefois sous des mains pieuses les murs des abbayes de Wandrille et e Jumieses , asyles des sciences et des arts. quand l'ignorance , de son voile épais , couvroit ces cantons - Tourbes de Jumieses, ARE: dévastés, la curiosité m’a conduit aux marais d'Heur- teauviile, d’où s’extrait la tourbz connue sous le nom de Jumieges, bien que le sol de la tourbière , sou- mis à celte exploitation, soit séparé de cette dernière commuie par la Seine. Il ya peu de contrées en Europe, qui n’offrent aux regards du naturaliste, comme aux besoins du consommateur , cette substance inflammable. La tourbe y repose à la surface de la terre , en plus ou moins grande épaisseur , plus ou moins élaborée par le séjour des eaux et Padhésion relative des parties végétales dont elle se compose. . La Suède , l'Allemagne, PAngleterre , la Suisse, mais sur-iout la Hollande et la Flandre , possedent un grand nombre de ces tourbières ; 1l y en a aussi beaucoup en France, dans les départemens de la Somme , du Pas-de-Calais, de lOise, d’Eure-et- Loire, elc. qui ont été précédemment décrites , mais comme je n’ai vu nulle part qu’on ait parlé des tourbes de Jumieges, je saisis cette occasion de les faire con- noître ; leur description appartient à la géologie to- pographique de notre département. Le vaste marais d’où se tire la tourbe n’est point assis à Jumieges , mais à Heurteauvilie, sur la rive gauche de la Seine , où. il est connu sous le nom de la Harelle. Son étendue superficielle excède cent cinquante ares ; les deux tiers ou environ sont plus particulièrement propres à produire la tourbe. Ce marais est borné, du nord-ouest au sud , par la belle forêt de Brotaune , qui , dans les anciens temps peut- être, le comprenoit dans son enceinte, mais dont le , T4 | Minéralog A dx pied dés arbres aura été détruit par l’extrêéme hümia dité du fond , qui jamais n’asséchoit dans les hivers; du sud-est au nord - nord + ouest, il est longé par la Seine: Le sol de ce marais est spongieux , trémule, élas- tique el retentissant ; qu’un cheval galoppe à plusieurs centaines de mètres de vous, la terre y tremble sous vos pieds. La masse de toutbe est le produit d’une superposition de plusieurs couches, qui a peu de fiaisons avec le fond primitif. En W740 , après la dé- biele dés glaces et la fonte des neiges qui survint;, toute la partie du haut marais s’imbiba d’eau à un tel point que la surface entière en fut soulevée et séparée en quelque sorte du fond, de m anière qu’elle semi- bloit surnager, tandis que tout le terrein voisin étoit couvert d’eau à plus d’un mètre de hauteur ; au dé- croissement de la rivière, celte'surfaces rafTaiésa inseni- Siblement et reprit son premier état. A la plus grande profondeur où Pon a creusé, on a trouvé des pièces de bois symmétriquement disposées , pour faciliter le passage des gens de pied qui alloient d'Heurteau- ville à la forêt de Brotaune ; on a trouvé des troncs d'arbres , sur-tout des aulnes et dés saules, des fruits de coudrier assez bien conservés, quelques coquilles fluviatiles et terrestres, maïs en petite quantité. Tout prouve , en considérant ce marais, qu’avec les siècles 3 il s’est exhaussé de quätre à cinq mètres au-dessus du sol primilif , accident qui lui est commun aâvee tous les marais à tourbe. Celle quon en extrait se distingue en deux espèces’; la première ou la moins estimée, appartient aux Hits Tourbes de Tuimieges. 15 güpérieurs de la tourbière ; elle est légère, spon- gieuse, grisätre et dépourvue de matières phlogis- tiques ; la seconde qui, sans contredit, est la mcil- Feure ; esf facile à connoitre par sa pesanteur ; elle est brune et même noire , plus chargée que la pré- cédente de parties combustibles , telles que feuilles, filamens, racines, et autres débris d’arbres ; arbustes, etc., encore pourvus de leur huile végétale. L'examen des lieux , les procédés de l’extraëtion , . eñfin la nature de cette terre à tourbes indiquent suf fisamment qu’elle ne contient aucun principe mi- néral , comme celle de Goincourt, près Beauvais, ce dont on s'assureroit mieux encore , en sourmmetlang ces tourbes à l’analÿse chimique. L’œ1il n’y reconoît que le produit des végétaux entassés tous les hivers depuis plusieurs siècles. par Les vents, Îes neiges, les pluies. La tourbe de moindre qualité ; dont la subs- tance est la moins élaborée et quicontient le plus de mousse en décomposition , A conrme je l’az dit, aux lits supérieurs, et occupe la surface du marais jusqu’à la profondeur de trois mètres ou environ : au-delà , et jusqu’à six mètres et Ed est la tourbe de Re qualité, entre laquelle on distinaue encore diflérens lits , résultans peut-être de ré difcrence de “hauteur dans l’eau subterrannée qui y séjourne sans interruption , et qui y maintient plus ou moins das toute sa force le principe inflammable dont les débris des végétaux sont pourvus. La fornation de ce marais à tourbes n’a rien de remarquable d’ailleurs; elle n’est point le produit d’une ancienne convulsion de la pature , comms LA *6 DMinéralogie. celle de Langenseliza dont parle Schober ( Hama burgische Mag. WI, 441 ). La tourbe de Jumie- ges a beaucoup de ressemblance, quant à ses parties constitutives, avec celle d’Hiulsoë en Westmanie 5: (Kongl. Svenska vetenskap akad. handlinÿar L. VIT, 1745.) avec celles d'Amiens, de Pecqui- gry, de Beauvais, de Villeroy, etc. etc. Je n’ai par- tout remarqué qu’un amas de joncs, de roseaux, auxquels il faut joindre les dépouilles de la forêt de Brotaune que les vents d’ouest y portent tous les ans à la chute des feuilles, Les plantes ou arbustes, dont les débris servent le plus à la composition de cette tourbe , sont une in- finité d’espèces ou variétés de carex, de seyrpus , de cyperus. On y trouve aussi abondamment le typha,; ou masse d’eau d: Linné, cter stanicuim 168; le ruban d’eau ou sparganium erectum fl Lap. 345; la tête lainue ercophorium polystachion id. 28. Le triglochin. id. 134. l’erica tetralix et œulgaris, l’osmunda regalis et struthcopterss » l’hydrocotile vulgarts, la petite douve où ranun- culus flammula. hort. cliff. 226. Mais ce qui ajoute beaucoup aux qualités inflammables de la tourbe) c’est le »2yrica gale, arbrisseau dont lindividu fe- melle porte la cire dont onse sert en Hollande pour parfumer les caques qui doivent servir à l’eme barillage du hareng, et qui contient beaucoup d’huile végétale, Je ne tairai pas ici qu’à côté d’une mousse aquatique très-abondante dans ces mara:s, et que je soupconne être le sphagnum palustre de Linné, croit en assez graude quantité; la drosera rotundi Joliæ Tourbes de Junueges. 17 folia de Bauhin, ainsi que l’andromeda jolis folia, spec. plantar. Linn. T. 564, qui habite les tourbières les plus septertrionales de l’£urope, et qu'on avoit cru d’abord originaire de l'Amérique septentrionale , mais qui fut trouvée dans les ma- rais d’Heurteauville, il y a environ trente ans; c’est, je crois, le seul endroit de France où elle oi sphere Il n’y a guères plus de duatante ans qu’on exX- ploite cette tourbières les premiers travaux furent faits au mom et au compte d’une compagnie qui 0b-. tint de médiocres succès; la mise en valeur du fond ne doit dater que de ces dernières années. Les pro-, cédés sont à- peu-près les mêmes que pour les au- tres tourbières de la république. La première opé« ration consiste, comme on sait, à enlever la tour- be par carrés, plus longs que larges, au moyend’ung bêche recourbée, à cet effet. Les trois opérations sui- vantes ont pour objet de la faire sécher ; lune, eonsiste à la meitre en piletie , Vautre à la cates ler, la troisième à la taper, débout, triple main- d'œuvre qui se réduit à mettre; successivement la tourbe en tas ou piles, et à placer toujours la plus, sèche au milieu. Ce travail 4 SPAREUUERS avec ger+ minal, finit ordinairement en prairial, à moins que. Vintempérie de la saison ne le A au-delà de: cette époque. | On porte à trois à quatre mile charretées de tourbes Ja quantité qui s’expédie annuellement pour Rouen , outre ce qui s’en consomme sur le lieu même. Pour remplir les excavations occasionuées par Àome F7’, | s 15 -… Minéralogie. | l'extraction de la terre, on est dans l’usage , à Ju- mieges d'y rejeter celles des tourbes dans lesquelles dpmine trop la partie terreuse , sous prétexte que mêlée avec les joncs , les roseaux qui y croissent dans l’eau sédentaire , elles peuvent reproduire à la noue de meilleure tourbe ;. mais je crois cet usage D , parce que la terre qu’on rejette dans ces excavations, ayant été long-temps exposée à l’airs est entièrement déphlogistiquée et comparativement à celle qui est sans cesse abreuvée d’eau , lui est inférieure sous tous les rapports. Guettard, dans son Mémoire sur les tourbières de Villeroy , Mém. acad. des sc. 1761, 38e, semble insinuer que les parties végétales qui composent ces tourbes, se re- produisent quand elles sont épuisées ; mais cette opération dela’ nature, si elle a lieu, doit marcher fort lentenient. 2T Le marais d’Héurteauville n’est pas le seul point du départen:ent de la Seine inférieure sur lequel se trouve la tourbe. On assure qu’il en existe dans les prés de Martainville et de Bapeaume, près Rouen, a Croisy, district dé’ Gournay, à Beaubec, district de Neufclatel : on en a expioité durant quelques années de très-bonne à la Maïlleraie, district d’Y- ÿelot; et l’étroite vallée qui s'étend au nord de Caudebec ; possède encore une tourbière que j’ai dernièrement visitée. La tourbe qu’on en extrait, est inférieure à celle de Jumieges. Il ne sy trouve aucun #yrica gale , le plus onctueux des arbustes de, vos prairies, quelques pieds de saule vulgaire, quelques £ypha, des cyperoïdes, des prêles , des . Tourbes de Jumiegses. 19 menthes , etc. sont les seuls végétaux qu’on y ren- contre. L'exploitation des tourbes de Jumeges mérite toute la bienveillance du gouvernement, pour les æfantages que l'agriculture et la socitté en général peuvent en obtenir. L’effrayante dévastation de nos foréts natonales, le manque d’un code forestier, qui, par la sage combinaison des principes les mieux adaptés à l'administration des bois, et la rigueur nécessaire des mesures compressives du pillage, proscrive tout-à-la-fois et l’anticipation des coupes et la cupidité dilapidatrice qui promène indistinctes ment sa coignée dans les forêts de la république: les besoins de la marine , ceux des grandes com- munes, sont autant de titres à la recommandation des tourbes. Celles de Jumieges, vu la proximité de la Seine qui en borde le marais, mériteront tous jours une préférence décidée sur toutes celles des autres points du département , par la facilité des transports qu'offre la rivière pour les communes d’Elbeuf, Rouen, Caudebec et le Havre, et la bonté de leur usage, pour l’éconoinie du bois si rare, si cous teux dans ces derniers temps. 20 MOT. A NAT QUURE. MÉMOIRE sur un nouveau genre de planté appeté Gadia,, | ; Par Cuarres-Louirs L'HÉRITIER. L'svrerpnrse du gélèbre voyageur James Bruce 4 de remonter jusques aux sources du Nil, n’est pas te seul service important dont les sciences lui soient re devables, L’histoire naturelle , et singulièrement la boz. tanique, ont aussi un tribut d’éloges à lui offrir. Outre les plantes renfermées dans son portefeuille, et publiées depuis dans son voyage, Bruce, à son retour d’Abyssinie, avoit remis au jardin des plantes de Paris une pacotille de semences , peu nombreuses à la vé- rité , mais plus rares et plus curieuses les unes que les autres. Ces semences, confiées aux soins du citoyen Thouin , libre alors des occupations säns nombre dont il a été surchargé depuis ; prospérèrent au-delà de touie espérance. On ne voyoit à cette époque dans nosjardins que plantes nouvelles d'A byssinie.Autantde fleurs s’épanouissoient , autant de conquêtes nouvelles pour Flore. De ces espèces nouvelles les unes furent publiées par Jacquin, les autres trouvèrent place dans mes ouvrages. La récolie de Bruce fut d’autant plus précieuse , quelle mous enrichit de quelques genres, entr’autres de celui que e dédiaï à son auteur sous le nom Brucea, Bruce a fait lui-même le récit NT A pri ( | TE QouiLLe À 4 4 Dai > re :k AD VA Ver 10 PER ny nf mr poasehg siprimenss met \) OR NT 1 2. légers te LC ALAN UC LD < AE PR x LCL = + + : Ant. pot cote des -à > -# TE CCS, Æ ‘ LL. É 74 + Dre AT OT _ LA FE À “le LR LH Mémoire sur la plante appelée Cadia. 9% des vertus extraordinaires de ceite plante comme antidyssentéri sue. Le genre que je publie ici est encore un fruit tar- dif du nême voyage. Avant Bruce, ce geure n’avoii pas échappé aux rec'erches de Pinfortuné Forskal qui Pavoit recueilli dans Arabie leureuse aux environs d’'Hadie, S'il ne nous est parvenu que des fragniens du carsctère générique de cette plarte sous le nom de Cadis, la mort p'ématurée de ce dernier voyageur en {ut la cause ; mais ces notes seules , prices sur les lieux par un œil accoutumé à saisir les vrais caractères qui constituent l’essence de chagie genie, toutes sommaires qu’elles sont, se trouvent tel'oment frep- pantes qu’on ne sauroit les méconnoïitre pour 8° tenir à la plante qui nous occupe ici, Dans la discus- sion des caractères qui va suivre, cette vérilé sera préseniée dans tout son jour. C A D 1 À. Forsk. Caractère essentiel. Voici quelle, est l'essence du genre : n calyce DORE , demmi-divisé en cinq sec- tions : : cinq péfaies écaux attachés au calice: um nectarre , qui est uve espèce de doublure appliquée sur le fond du calyce , terutinée en forme de couronze par les geroux de la base des étamines : dix étamines attachés. au uectaire, et dont les filets sont remarquables par la bosse dont leur base est B 3 x 22 Botanique. $ relevée : un germe pédicellé terminé par un séig- mate : enfin, un l/egume polysperme. Forskal a appelé ce genre Cadia , du nom arabe de la plante même, Kad. Description de l'espèce. Cara varia. Cadia variable, ou à fleurs changeantes, Croit en Abyssinie. BRUCE. Bb L’arbrisseau en fleurs en c> moment au jardin des plantes, est âgé d’environ 20 ans. On le cultive dans la serre claude. Il y conserve ses feuilles pendant hiver, comme la p'upart des plantes dont on pro- longe la végétation par une chaleur artificielle. C’est pour la première fois qu’il vient de fleurir sur la fin d'octobre. El a le port d’un tamarin , ou sil’on veut, sur-tout par la disposition des fleurs et par la forme du calyce, d’un sophora. Sa stature actuelle est de six à huit pieds. | Sa racine est ligneuse, rameuse , cendrée. Le tronc est droit, cylindrique , et sa tête est peu rameuse : l’écorce est cendrée et commence à peine à se gerser. Les branches sont alternes, très-ouvertes, feuillées à leur extrémité seulement , et d’ailleurs pareilles à la tige. Les bourgeons sont cylindriques et velus. Les feuclles sont alternes, pétiolées, très-ouvertes, pinnées d’une vinctaine ou d’une trentaine de paires de folioles, terminées par une impaire , longues de 4 à 6 pouces, Les folioles sont tantôt opposées , tantôt alternes, Mémoire sur La plante appelée Cadia. 23 presque sessiles , linéaires , entières , échancrées au sommet ,et dans le milieu de léchancrure une foible pointe qui n’est autre que le prolongement de l’extré- milé dela côte de la foliole, à une seule côte, partageant la foliole en deux parties presque égales, glabres et d’un verd gai en dessus, légèrement velues et plus pâles en dessous, longues de six lignes et larges d’une ligne et demie. Le sommeil s'opère par l’abaissement des folioles qui se rapprochent un peu l’une de l’autre par les surfaces inférieures. Leur mode de sommeil est défini par Linnæus, auteur de cette découverte comme de tant d’autres, par ces termes : dormiunt dependendo. Au reste , il n’est pas à beaucoup près aussi sensible que dans beaucoup d’aut:es lépumi- neuses. Deux stipules sétacées , arides, caduques , le plus souvent avant l’entier développement dé la feuille. Les grappes de fleurs naissent vers le mi'ieu du bourgeon : elles sont axillaires, solitaires , courtes, moins lonoues que la moitié de la feuille, fili- formes, biflores, pubescentes, pendantes. Les fleurs sont pedicellées , alternes , renversées , d’une couleur changeante , d’abord blanches, bientôt rougeîtres et enfin pourpres, inodores, longues de 9 à ro lignes, et larges de 10 à r2 lignes. Les pédicelles sont filiformes , semblables à la grappe même. Une ou deux bractées alternes sur la grappe, for- mées par une petite feuille souvent ternée. B 4 Botanique. I n°y a ordinairement sur chaque bourgeon qu’une sen!e grappe, et de plus dans Vaisselle voisire et supé- ._ rieure on remärque souvent une fleur solitaire. Cette observation denne lieu de présumer que dans son pays natal, où même dans une autre saison et étant plus vigoureuse, le Cadia produiroit plusieurs grappes sur le même bourgeon. Car, Peranthe campenulé, demi-divisé en 5, foi- blement pentagone , conique à sa base, à trois ner- vures longitudinales presqu’insensibles, welu , per- sistant , long Ce 6 liires et large de 9 lignes. Ses sections sont presque droites, lancéolées , acu- minées. À Con. Cinq pétales disposés en cloche, attachés au ca- lyce sous Li marse du rectaire, alterses à ses sections dont elles ont deux fois la longueur, et appliqués contre le caiyce. Ces pétales sont presque sessi!es, ar- rondis, rayés , se recouvrant lun Pautre à léurs n'arges liiérales , assez Écartés , et presque droits. Le nectasre est 1.° une espèce de doublure appliquée sur le calyce, couvrant la totalité de son fond, et tenant en même temps lieu de receptacle. Il est orbiculaire |, peu épais, à 10 canelures légères , d’un verd jaunâtre , et de ses marges partent les étamines ; 2.0 Ja courônne formée par la bosse et la renflure des filets de chaque élamine. Era. Dix Jilets (quelquesfois 12 } insérés à la marge du nectaire, subulés , lécèrement arqués , étendus, appliqués aux pétales, applatis, élareis et plus gros vers leur base, dont clacune est relevée fulérieurement par autant de petites basses dont Mémoire sur la plante appelée Cadia. 25 l’encemole forme une espèce de couronne autour du fond nectarifère du caly'e. Ces filets égalent la corclle en longueur , et sont aussi presque égaux enir'eux. {ls sont d’abord blancset ensuite deviennent pourpres. En se flétrissant , ils persistent un peu plus que les pétales, mais ils ue tardent pas eux- miênies, à se détacher au-dessous de leurs genoux du receptacle nectariforme. Les anthères sont oblongues, peltées, biloculaires, jaunes. Pisr. Germe pédicellé , un peu défléchi vers la partie inférieure de la fleur, linéaire, applati, courbé en faucille, pointu, plus lon: que les étamines. Pédi- celle du germe fiiforme, à péine plus grôs par le Las. Point de style , si ce n’est la pointe même du germe. Le stigmale est une petite tête dépris mée. Peric. légume pédicellé, ap- plali, polysperme, bivalve. F Reconnu ainst par SEu. plusieurs, de. à douze ,Ÿ l'inspection seule du oblongues , pedicellées, atta-L ‘serme, chées à la suture supérieure. Les vertus médicinales, ainsi que les usazes œco- nomiques du Cadia variable , nous sont également inconnus. Forskäl néanmoins, d’après les Arabes; assique à son Cadia une vertu antihypocondriaque. Folia recentiora corport fortiler appressa , lepare cordis dolorem (hypocondriam) putant Arabes. Mais Pespèce Æ T'orskäl est-elle le Cadia variable , ou seroit-clle une stconde espère du même genre ? Dans la suite de cette dissertation l’on tächera ü 26 Botanique. F d’éclaircir ce point, autant que le peu de données que nous avons pourront le permettre. Ce nouveau genre est du petit nombre de plantes légumineuses à fleurs parfaitement rosacées, c’est-à- . dire à pétales réguliers et égaux. Si l’on observe cette fleur dans son premier déveloy pement, Pon pourroit - croire le pétale extérieur plus grand que les quatre 4 autres qu’il enveloppe ; mais lors de entier épanouis- sement, on demeurera convaincu que cett: fleur est une rosacée tres-régulière. Cette inécalité de pétales dans la fleur naissante comparée à la fleur entièrement développée, se rencontre pareillement dans les rosacées les plus réeulières.La cause en estsimple. Dans le prin- cipe, le pétale extérieur est véritablement plus avancé qu'aucun autre, et par conséquent approche davan- age des dimensions et proportions au quelles il doit parvenir, mais bientôt, lorsque les autres petales ont acquis toute l’étendue qui leur est propre, ils cons- liluent une vraie rosacée. Le Cadia est encore plus remarquable par l’é- icndue de son receptacle nectariforme d’où partent les étamines, et par sa couronne pareillement necta- riforme , composé de divers genoux ou bosses de chaque élamine., C’est d’après cette considération des filets geni- ceks ( caracière peu ordinaire, et par conséquent irès-distinctif) qu’on n’a pas hésité à prononcer que le genre actuel étoit le Cadia de Forskäl. F/amenta bast introrsum gibba , dit Forskäl. Tous les autres caractères génériques donnés par ce naturaliste con- viennent pareillement à notre Cadia. Pour ne laisser “ | Mémoire sur la plante appelée Cadia. 27 ancune incertitude, on rapprochera la description même de Forskäl de celle-ci. La voici: | Monogynia. Corolla pentapètala. Legumen polyspermum, Flores violacei-rubri, regulares ; pendul. Petalorum numerus resularis , quinarius ; sta- minum denarius. Fariat ; interdum petala 6 vel 7 ; et pro quoris petalo superfluo , stamen Superfluum ,quæ sepe 12 vel 14. Filamenta base éntrorsum gihba.-Pistillum flexum ad latus. Legumen lineare , compressum, membranaceum, polyspermum. Glandula ad antheras nulla. En faisant une description aussi sotide du serre, Forskiäl nous a malheureusement laissé isnorer l’es- pèce. Il n’en dit jas davantase que ce qui ést rap- porté ci-dessus, de la plante même qui lui a fourmi des caractères aussi tranchés. 11 ne parle ni de ses tiges, ni de ses feuilles, ni sa manière de fleurir , etc. Aussi, n'est-ce qu’à titre de présomption , assez fortes à la vérité , tirées d’une part du voisinage des contrées où la plante de Bruce et celle de Forskäl ont été découvertes ; de l’autre, de la couleur et de lhabitude de la fleur qui sont les mêmes dans les deuxplantes, qu’on peut supposer que la plante de Forskäl est notre Cadia varia. T1 seroit superflu d’examiner la place que doit oc- cuper ce nouveau genre dans les différentes méthodes que les auteurs systématiques nous ont laissées. Chacun de nos lecteurs pourra facilement le elasser à sa ma- nière d’après des caractères aussi fidèles et aussi sen- sib'es que ceux tracés ci-dessus. Il suffira de dire qu’il 28 Botanique. appartient à la décandrie monogynie , ou à la dixième classe du système sexuel. Dos l’ordre naturel , Lin- nus leût placé parmi ses Lomentacés, qui ne sont qu’un démembrement où une suite des Papilivnacés. Voudroit-on d’ailleurs assigner à ce genre un rang d’après la méthode de T'ournefort ,qu’on a reg'rdé jusqu’i:i comme si naturelle et qui l’est en effet à tant d’égards ? Vainement le chercheroit-on parmi les Pa- pilionacés, auxquels il tient cependant par tant de . Garacières. La forme seule de sa corolle Pexclut du sein de sa propre famille , pour se voir releguer avec quelques autres genres aussi déplacés que le Cadia, tels que la Casse et la Poincillade , au miiieu des Rosacées, entre le Spirea et l’Oranger. D’après cet exemple d’une méthode naturelle des plus accréditées si grossièrement en défaut, ne doit-on pas renoncer pour jaais à la recherche de méthodes naturelles, tant qu’elles neseroient basées que sur un nombre éonné de parties de la fructifi- cation ? On trouvera sans doute dans chacune d'elles . Quelquesrspprochemens plus ou moins heureux. Mais comhien de disparates et de vices dans Pnsemble !. La vraie ei seule méthode naturelle sera celle qui, Comme les ouvrages d’Ædanson et de Jussieu , eM- brassera tous les caractères des êtres et combinera les rapports de toutes leurs parties, Si la méthode natu relle est telle qu’elle doiye donner Pensemble des ca- ractères ct des rapports, la série des êtres dans un ordre naiurel quelconque , après laquelle semblent courir les mordernes, w’est-clle pas uue pure chimère ? Au lieu de saisir les vues les plus hardies ,lesrapports 1 Mémoire sur la planté appelée Cadia. 28 lointains et quelquesfois médiats , que le génie du na- turaliste lui aura permis de découvrir, cette série mesures digne en effet d’être appellée une chaine à chaïnons non interrompus , comme s’ex priment quelques naturalistes, ne devant fixer les rapports que d’un chaînon à lautre, laissera échapper autour d’elle les conceptions les plus heureuses, et ces Iraits de lumières qui né,ligés dans le principe, ne sont que trop souvent perdus pour jamais. Une pareille série ou chaîne dans laquelle les êtres ne se touchent que par les deux extrêmes , et ne sont combinés Pun à l’autre que par ces deux seuls points, brise donc plus de rapports qu’elle n’en présente en effet. Peu s’eu faut qu’elle ne soit l’opposé de la méthode naturelle dans laquelle aucun rapprochement ne doit être négligé. L’art de la méthode naturelle consisteroit à Ctablir chaque être en coitact par tous les points de sa circon- férence avec les divers corps qui lui seroient les plus analogues. Cominent parvenir à l’exécutionr d’un pareil plan ? Ji faudro:t disposer les corps naturels non en file à la suite les uns des autres , mais en groupes par ordre de rapports, Essayons, par exemple, sur une sphère. Le premier corps qui seroit placé sur le globe seroit environné par tous les raycus de sa circonftrenee , comme d’au- tant de satellites ses égau: toutes fois , de tous les êtres avec lesauels il auroit des rapportsimméd'ats,Seroient- ils ces rapvoorts très - frappans ou moins prononcés, le satellite , ou pour mieux dire le second astre seroit rapproché ou élo'gné dans la rême proportion. Cha- eun dés ces satellites ou de ces nouveaux asires au- 30 ” Botanique. roit à son tour, aussi vers les divers points de sa circonférence , d’autres corps distribués pareillement en raison de leurs rapports. A l’aide des corps inter médiaires , les rapprochemens médiats et indirects se verroient avec la même facilité que les immédiats, Le globe natarel seroit donc composé et couvert de la masse des êtres connus. 1 se partageroit d’abord en trois portions pour chacun des règnes de la nature , les limites de chacun devant , comme dans la na- ture même , se perdre d’une manière insensible d’un règne à l’autre. Les règnes se distribueroient ensuite en classes , ordre , genres, etc. Les groupes seroient plus ou moins chargés, suivant la quantiié de genres qui composeroient chaque ordre, et formeroient en quelque sorte autant de constellations distinctes aux- quelles on pourroit donner le nom de chaque famille, Un nouvel être viendroit-il à paroïître? Point de chainon à rompre pour l’intercailer dans la série, Sa place sembleroit avoir été fixée et réservée d’avance dans le groupe auquel il appartient, et dans le voisinage des autres êtres avec lesquels :l auroit le plus d’analogie. Son arrivée sur le globe ne cau- seroit aucun désordre pour les autres êtres, parmi lesquels au contraire sa présence resserreroit de plus eu plus les liens de la fraternité ou de la parenté. T'el devroit être, à ce qu’il me semble, le tableau d’une méthode vraiment naturelle. Quelqu’imparfait qu’en füt le premier essai, cette esquisse seroit tou- jours du plus grand secours pour reposer et fixer notre imagiration sur l’ensemble et l’immensité des rapports naturels. Puisse cette idée, comme jetée \ Mémoire sur La plante appelée Cadia. 3. aù liazar:!, ct à laquelle les bornes de ce mémoire ne m'ont pas permis de donner plus de développe- ment, être recueillie par quelqu’esprit pénétrant, dont le pinceau soit assez hardi pour en tenter lexé« cution. Ses profondes méditations sur un plan aussi vaste et sur un sujet aussi piquant , lui promettent les succès les plus brillans. Explication de la planche. 1. Rarméau avec une fleur épanoue. 2. Ua pétale. 3. Le calyce avec les étamines et le germe. 4. Le calyce dont les foliolg sont reuversées pour laisser voir l'insertion des étamines sur le receptacie et autour du germe , ainsi que leur base. 5. E'amine vue extérieurement. 6. Étamine vue intérieurement. 7. Germe. Tous les détails ci-dessus sont de grandeur na- turelle, “ PHYSTIOLOGTE Surre de l'ouvrage d’'Enme GoonrwyrN, éntis tulé, Connexion de La vie avec la respira- tion ; etc. SEcTrTron IV. Déterminer l’action chimique de l’air sur Les’ poumons dans là respiration. | Dr philosophes du premier ordre ont Iongtemps soupçonné (14) que lag que nous respirons Éprou- : voit quelques changemeñs. chimiques dans l'intérieur des poumons. En différens temps, différens écrivains ont. proposé leurs conjectures à ce sujet ; mais les esprits les plus pénétrans n’ont pu rien élablir de satisfaisant , Jusqu'au temps où la chimie est véri- tablement devenue une science. Dès lors, les nuages des hypothèses ont été écartés, et ont laissé percer les rayons de la vérité. Nous n’entrerons point dans le détail de ces conjectures , ni des découvertes suc- cessives quiont quelque rapport avec la matière que nous traitons. Nous préférons de donner une con- noissance des parties constituantes de atmosphère telles que nous les connoissons actuellement, et de rechercher enfin quels changemens elles éprouvent dans la resprration. Quand l’air atmosphérique est soumis aux épreuve (14) Aristote, Isaac Newton, etc. æhimiques,s Connerion de La vie avec la respiration. 33 thimiques ,on trouve qu’il est composé d’air phlo- gistiqué ( gax azote), d'air déphlogistiqué ( gas orygène ou air vital),et d'air fxe (gaz acide carbonique ). Si une quautité donnée d’air atmos- phérique ( supposons-la égale à 100 ) est ainsi ana- lysée, on y trouve en général les deux tiers d’air phlogistiqué ( ou gaz azote), un tiers d’air dé- phlogistiqué (gaz oxygène ), et une très-petite pro- portion d’air fixe (gaz acide carbonique ); mais ces proportions varient en général, et quelques fois on ne trouve aucuné proportion d’air fixe ( de gaz acide carbonique ). - Si cent parties d’air atmosphérique inspirées, sont eusuite expirées dans un récipient, on trouve qu’elles ont éprouvé un changement de proportions dans leurs parties constitutives. La quantité d’air déphlo- gistiqué ( gas oxygène) est diminuée. La quantité d'air fixe (gaz acide carbonique ) est augmentée: L’ar phlogistiqué (le gaz azote) reste dans les: mêmes proportions, Un célèbre chimiste (15) a proposé de déterminer quels changemens chaque respiration (16) apportoit dans la proportion de ces gaz ; mais les résultats de ces expériences sont sujets à quelques variations, dépendantes de l’état "du corps et de la durée de chäque respiration. Malgré ces diflicultés . j’ai fait sur moi-même quelques épreuves pour parvenir à une mesure quelconque, et quoitu’il y ait toujours (15) M. Lavoisier. \ (16; C'est-à-dire une inspiration el une expiration, Tome F. CG 3, P} ystologies eu quelque différence dans les résultats, cette dires rence se réduit à frès-peu de chose sur une quantité d’expériences fréquernment répétées. 1.° J’ai déterminé la proportion des gaz dans 12 pouces cubiques d’air atmosphérique. Alors j ’ai inspiré un égal volume du même air , que j'ai expiré dans un récipient de verre , et j’ai analysé le tout, Jai répété cette épreuve à plusieurs reprises, et la moyenne s'est trouvée ainsi, qu’il suit { Le volume d’air attiré dans! Le volume d’air rejeté des J | les poumons à chaque NE one dans l’expiration sui- tion contenoit : vante , contenoit (17) : Air phlogistiqué ( gez \ Air phlopistiqué. .{ gaz (134.728 DURANT - 8 LETTRE ERA PDU PRES, Air déphlogistiqué (ne || Air déphlogistiqué ( gaz oxygène). . «se + + « 18. oxygène) "AE ET ET PL MO Air fixe (gaz acide carbo- | Air fixe ( gaz acide carbo- AA dl) di. Riquen) aie)» Lu als les +0 ES 100 où IL paroit par-là que la diminttion de l'air déphlo- gistiqué (gaz oxygène), et Paugmentation de lair fixe (gas acide carbonique) sont toujours consi- dérables dans chaque respiration. Maintenant voyons si cette diminution de lun, et celte augmentation de l’autre de ces gaz est Constante (17) Dans toutes ees tentatives je m'étudiois à imiter l'expiration naturelle; maïs le volume d’air chassé des pou- mons n’étoit jamais égal à l’air inspiré. La diminution étoit quelquefois 3 , d’autres fois =. Il y a long-temps que Bayle et Musschembroeck avoient observé la même chose, / ‘ Lônnexion de la vie avec la respiration. €$ et uniforme dans le même volume d’air respiré. plus sieurs fois, et commençons par l'air SEPRIOE istiqué ( az oxygène ). On peut parvenir à cette connoissance en respiranf plusieurs fois une certaine quantité d’air rerfermés dans un récipient de verre renversé sur l’eau et mêlant une petite portion de cet air après chaque expiration avec une égale quantité d’air nitreux (gaz @métreux ) dans l’eudiomètre de Fontana. La quan: tité d’air déphlogistiqué (gaz oxygène), sera in diquée par la diminution du volume total dans l’eu< diomètre. J'ai fait passer 12 pouces cubiqués d’air atmoss phérique dans un récipientde verre renversé su: l’eau: J’en ai mis une mesure dans l’eudiomètre , elle tenoit l’espace de ro0 parties. J’y mêlai autant d’air nîtreux (gaz nitreux). Et le volume total de 200 parties fut ROME POS 4 Le MERS 144. J’inspirai tout l’air du récipient, et je l’expirai dans l’espace de & temps ordinaire: Alors, une me- sure mise à l’épreuve dans l’eu- diomètre ; les 200 parties ont été rédaités ar à. je VARIE Mas 158. Après une seconde expiration à 163: À près une troisième : . : ; . à 167: Après une quafrième , , . : à 170ù Après une cinquième : : : :-à - 1714 Nous pouvous également détérminer si l'au mentai L2 L e - e | tion d’air five ( gas acide carbonique } est constante ei uniforme dans plusieurs respirations SUCCESSIYES ; Ge 2 36. Physiologie, ue nous ÿ parviendrons en respirant de mêmeg ur volume d’air donné et renfermé dans un récipient de verre renversé sur Peau, et en en faisant passer à chaque {fois une pelite quantité dans l’eau de chaux, Mais cette‘opération donne beaucoup de peine et demande une grande attention. Puisque nous con< poissons la quantité d’air fixe ( gaz acide carbo- rique ) que produit une expiration , nous déter- minerous aisément si cette quantité s'accroît par les. suivants, en respirant plusieurs fois le même air, et je soumettant après la dernière fois à l’épreuve de Peau de chaux. Alors, nous comparerons la quan- tité totale produite par plusieurs respirations success sivés, avec celle qui estle produit d’une seule. J’ai enfermé 12 pouces cubiques d’air dans un réci- pient renversé ; et à laide d’un tube de verre, je les ai respiré six fois de suite. Après Ja sixième , j'ai éprouvé cet airà l’eau de chaux et j'ai trouvé qu’il contepoit 15 parties d’air fxe(pax acide carbonij;ue}. Ainsi, la diminution de l'air déphlogistiqué (gas oxygène ) et Paugmnentation de l’air fixe (gaz acide carbonique },sont vraiment constantes et progres= sives dans une même quantité d'air respiré plusieurs fois. Mais les changemens qui résultent des respi= rations successives ne répondent pas à ceux qué pro= duit là première. Néanmoins, puisque ces change- mens sont consians et uniformes , ils doivent corres- pondre avec des changemens également constans et uniformes dans lPintérieur des poumons; or, il n’y a dans ces organes qu’une subsiance dans laquelle nous puissions trouver les traces de ces changemens , C’est de sang qui circule dans les vaisseaux. ke L Connexion de la vie avec La respiration. 37 Il y a lons-temps que Lower a observé, dans les animaux vi, ans, que le sang qui jaillit d’une blessure faite à la veiie pulmonaire , est d’une couleur vive. Tlsavoit déjà que le sang que l’artère pul 2onaire porta dans le poumon, est d’une couleur noire ; il en con clut que le sang prend sa couleur brillante dans son passage à travers le poumon. Ofservant ensuite que quand les anirnaux ont cessé de respirer le sang que verse la llessure de la veine pulmonaire est au con- traire noir, il attribue la production de la couleur brillante du sañg pulmonaire aux effels de la respi- ration (18). Cette opinion souvent répétée depuis ; par différens auteurs, paroit être devenue générale, Avant dessein d'examiner ce fait avec unie attention parti- culière , je me procurai quelques chiens de forte fille. Je léur enlevai le sternun; je découviis les troucs JJaU0s2 des veines et artères pulmonaires , de {a ‘qu à bien dis= tinguer la couleur de leur sang ; j’enflai les poumons avec un soufflet, suivant la méthodé de F'esole Pro T, imitant ainsi les mouvemens de ja respiration na- turelle , et par ce moyen, je éonservai l'animal en vie pendant un temps considérable. Pans cètte expérience, J’observai que pendant l’action du soufilet , le sang contenu dans le trone de l’artére puimonaire étoit noir, et celui qui traversoit la veine étoit d’une couleur vive. Et quand le soufilei cessoit dé jouer pendant une minutg ; le sang devenoit noir par degrés dans les veines ainsi que dans les artères. (18) Tr. de Corde , p. 185. . C9) Vesalius , de corp. hum. fabricà, 1. VI, c. XIX 4 P. 9572 C 3 es 7 bhysiologin) Te Dips quelques-uns de ces animaux, je séparai les e (6 L \ troncs des veines et des artères sous-clavière , et j’ob- servai que le sang artériel, tandis qu’on souffloit, deve- moit éclatant, et au contraire , redevenoit graduelie- ment noir, ainsi que le saug veineux, quand on faisoit cesser l’action du soufflet. J’examinai également les mêmes phésomènes dans la grenouille et le lézard, dont les pourrons ne sont qu’une vessie transparente avec des vaisseaux sanguins si minces, que la couleur du sang se dis tinogue aisément à travers leurs péflis. J’enflois plusieurs fois les poumo ces animaux 4 et je les vidois ensuite à l’aide d’une douce compres- sion , imitant ainsi les mouvemens de la respiration telle qu’elle a lieu dans lesanimaux plus parfaits. Dans toutes ces expérience, quand l’air entroit dans les poumons, le sang dés vaisseaux] >ulmonaires devenoit progressivement plus brillant ; mais quand les pous mous étoient vidés, le même sang devenoit successi- vement plus noir. Joionez à cela l’observation jour- nalière du sang qu’on tire par les saignées , qui , étant d’une couleur sombre au sortir de a XeRE , devient plus brillant par la simple exposition à l’air. Fous ces faits semblent confirmer lopinion de Lower, quele sang acquiert une couleur plus écla- tante en passant par le poumon , et que cetle couleur. est le peoal uit de le action chimique de Pair. Nous allons maintenant rechercher quelle portion de Pair respiré É E cechangeinent dans la cou- leur , et quelle altération chirique 4 lieu daus ce mos sent, a} 1 RENE. D ef 1 À, * Connexion de la vie avec la respiration. 39 Cela vient-il de ce que l’air respiré se charge de l'air fixe ( gaz acide carbonique) que le sang abandynne én passant dans le pourron ;ou d’une action chimique de l’air phlogistiqué ( gaz; azote } ou dé- phlogistiqué ( gaz oxygène }?. Si Pavivement de la couleur du sang vient du déga- gement en nature de l’air fixe ( ga» acide carbo- nique ) séparé du sang ; alors , du sang d’une couleur brillante , exposé à l'air fixe dans les vaisseaux elos, doit reprendre la couleur noire. J'ai introduit dans un récipient de verre rempli d'air fixe ( gaz acide carbonique ) quatre ‘onces de sang nouvellement tiré, Je les y ai tenues fort long- temps ; mais le sang n’est pas devenu noir, et n’a éprouvé #ucun changement remarquable. J’ai mis encore dans une phiole remplie d'air fixe ( gaz acide carbonique) du sang de couleur brillante jaillissant de la carotide d’un mouton, la couleur n’a pas été altérée davantage. D’où je conclus que le changement de couleur que produit la respiration , ne vient point du dégagement en substance de l’air fixe abandonné par le sang. On ne peut pas nee plus PES ce changement à Paction chimique de Paix phlogistiqué (gaz azote), puisqu'il est constant que le sang noir nouvellement tiré, exposé à l’air phlogistiqué ( gaz ajote ) dans un vaisseau fermé, ne chauge aucuneinent de couleur. Au contraire ,on a souvenkassuré que le sang noir fraîchement ane mis dans l'air déphlogistique ( sax oxygène ), Ga une couleur brillante, Pour m'assurer de la vérité de ce fait, j'ai introduié C4 45 Physiologie, de l'air déphlogistiqué ( gaz oxygène) dans un réci- pient de verre renversé dans le mercure ; jy ai fait entrer quatre onces de sang fraichement tiré de la jugulaire dun mouton. Le sang est devenu aussitôt d’une couleur vive, et le mercure a paru s'élever un peu dass ie récipient. Pour m’assurer de cette dernière circonstance ; J’ai répété trois ou quatre fois l’expé- rience ; toujours la couleur a subitement éprouvé la même changement , et toujours après qrelques minutes le mercure s’est élevé de deux ou trois lignes. Il est donc évident que l’air déphlogistiqué ( Le gaz oxy- gène) change la couleur noire du sang, et qu’une petite quantité de cet air disparoft dans le procédé. Mais conime les phénomènes qu'« présente cette expé- rience se retrouvent Parfaitement semblables dans la respiration, on peut on conélure que c’est Pair dé phlogistiqué ( le gaz oxtsène ) qui avive la cou= leur dans l’un et l'autre cas. Pour n'avoir aucun doute à cet égard, j'ai dilaté les poumons de quelques chats avec l’air déphlogis- tiqué (le gaz oxygène |, après leur avoir enlevé le sternum ,et dans toutes les veines pulmonaires le sang est devenu aussitôt d’une couleur vive. Il est donc évident, d’après cela, que la cotleur vive que le sang recoit de la respiration, vient de Pair déphlovistiqué (gaz 'orygène) ; mais on peut faire cette question : Comrnënt Paix agit-il sur le sang dans la respiration ? est- cc par l’intermède des vais- seaux absorbans, ou par: une force d’attraction chi- mique ? .. &il étoit reçu par le; vaisseaux absorbans, il seroit + { it VA - . ° Connexion de la vie avec la respiration. 4x porté directement dans les cavités droites du cœur, et c seroit là qu’il opéreroit lg changement de cou leur. C’est ce qui n’arrive pas. Le docteur Priestley a démontré que Pair atmos< phérique change la couleur du sang même à travers les membranes d’une vessie; mais nous n’avons pas de preuve directe qu’il produise le même effet à tra- vers les tuniques des vaisseaux d’un animal vivants Pour établir ce fait, j'ai disséqué, dans plusieurs lapins,la membrane cellulaire qui environne les petites veines du col ; j’y ai arrêté le sang par des ligatures ; J'ai dirigé sur les tuuiques de ces vaisseaux un léger courant d’air déphlogistiqué ( de gaz ozygène). Dans quelques-uns , le sang a paru prendre une couleur um peu plus vive ; dans les autres , je n’ai appercu aucun chanzement remarquable , quoique j'aie soutenu le courant pendant deux iminutes. Toutesfois, dans les cas où le changemént de couleur a eu lieu, il faut croire que quelque substance a pu traverser les tuniques des vaisseaux ; d’où il résulte une grande probabilité , que quand Paix déphlogistiqué ( le gaÿ oxygène) change la couleur du sang dans Te poumoif, quelque chose aussi traverse les tuniques des vaisseaux pulmonaires, par leflet d’une force chimique attractive. Mais , quelle est cette subtance qui traverse les vais- seaux ? c’estce que nous ne savons pas. Est-ce quelque principe séparé du sang qui se combine à l’air déphlo- gistiqué ( Le gaz oxygène ) pour former lair fixe (le gaz acide carbonique )? est-ce Pair déphlo- gistiqué ( le gaz oxygène ) qui se décompose et dont 42 Physiologie. . 4 une partie passe dans le sans , tandis qu’ane autre reste’sous la forme d’airfixe( a acidecarbonique)? ou enfin, est-ce l’air déphlogistiqué (Le ga; oxygène } | quientre dans le sang sans se décomposer, tandis que Pair fixe { Le gax acide carbonique ) se sépare des ‘Vaisseaux pulmonaires ? La première hypothèse est appuyée sur un plus grand nombre de faits chimiques. Mais ils ne font aufre chose que la rendre la plus probable ; et que Peut-on attendre , dans cette matière ,que des proba- bilités, tant que ie nature des différens airs ne nous scra pas mieux connue, | Mais quelque solution que nous donnent un jour de nouvelles expériences , il restera IOUjOUTS 1HCON- tesiable, que le changement de couleur qui s'opère dans le sang à son passage dans les poumons, est occasionné par l’action chimique de l'ait déphlogis- üqué (£4az oxygène où air vual ) contenu dans Vatmosphère , et qu’en conséquence de cette action il se forme de l'air fixe ( gaz acide carbonique ) qui se mêle à l’air respiré. Pour avaneer dans nos recherches , nows,alionus tä- cher de tracer la liaison qui existe in. change- mens qu'éprouve le sang pulmonaire , et les autres fonctions de notre corps. On sait généralement que quand un animal respire plusreurs fois le même air, son pouls se ralentit, jusqu’à ce qu’enfin il s'arrête, et alors toutes les autres fonciions sont également suspendues. Ou sait égale- ment que quand la respiration est arrêtée , les mêmes sympiômes ont lieu, Quelle connexion y tal entre ces phénomènes ? Connexion de la vie avec la respiration. 43 = Déja nous avons démontré que quänd le même air est respiré plusieurs fois ,ou quard il est retenu dans les poumons plus long-temps qüe de coutime, il ya diminution dans l'air déphlogistiqué ( g23 0%y- gène) et augmentation dans l’air fixe (gaz acide car- bonigue). Les symptômes que nous avons décritsvien- ment donc de l’une de ces deux causes , ou des qualités nuisibles de Pair fixe (du gaz acide carbonique) ajouté ,ou de la privatios des qualités salubres de Pair déphlogistiqué ( du gaz oxygène ) soustrait. Mais ce n’est pas la quantité d'air fixe ( de gaz acide car- bonique) qui se forme ici qui est capable de nuire * notablement aux poumons ; puisque lon peut sans inconvénient en respirer une bien plus srande quantité mélangée avec Pair atmosphérique ; il faui donc les attribuer à la diminution progressive de Pair déphlo+ gistiqué ( du gaz; oxygène ). » Quand Pair déphlogistiqué est ainei diminué, le ‘changement de couleur que le sang éprouve dans les poumons est proportionnellement moins grand , Jus- qu'à ce qu’enfin 1] passe dans les veines pulmonaires avec cefte même couleur noire avec laquelle il étoit entré dass les artères, . Ce fait a déjà été démontré en grande partie dans les expériences faites en soufflant dans les poumonis. Où peut le rendre encore plus sensible dans le lézard et la grenouille, dont les poumons peuvent être mis à nud très - long-temps saus détruire la vie de la nimal, J'ai poussé une crande quantité d'air dans les pou- mons d’un peut chien, dont j’avois enlevé Le sters | 7 | Physiologie. num ; je l’y ai contenu au moyen d’une licature serré& faite à la trachée artère. Le sang continua de circuler dans les poumons , mais il commenca à prendre une \ teinte plus sombre dans les troncs des veines ptite maires , et en moins de deux minutes :l devint très-noire Je me suis procuré, dans la même vue, une forte grenouille ; j'ai mis à nud ses poumons des deux côtés, et au moment où ils étoient remplis d’air, je l’ai plongée dans un vase de verre dans lequel ctoit de l’eau. Au moment où la grenouille plongeoit dans Peau , le sang qui circuloit dans ses poumons étoit d’une HO 2 fort vive. Après qu’elle y fut restée vinot minutes , les poumons étant'encore pleins d’air, le sang FsC Er CDsBIE PAPE SAV ÉRENT dans tous les vaisseaux pulmonaires , jusqu’à ce qu’enfin il ue tout-à-fait noir. Jai répété plusieurs fois cette expé- rience avec le même animal, et une ou deux fois avec des lézards; et toutes les fais qu’ils conservoient long-temps le même air dans leurs poumons après Pimmersion , le sang pulmonaire prenoit par degrés la couleur noire. E! suit de à , que quand Pair déphlosistiqué (le gas oxygène } est ainsi successivement diminué , le sang qui passe dans les vaisseaux pulmonaires n rte plus le même changement de couleur qui a lieu dans la respiration ordinaire ; il suit aussi que les symptômes qui résultent de la suppression de la respiration , doivent être attribués à la qualité particulière que prend alors le Sang: Mais comment se fait-il que cet élat du sang amène ces symptômes ? c’est ce qu’il faut examiner. Connexion de la vie avec la respiration. 4% Une première supposition seroit que le sang dans cet état prend une qualité nuisible aux nerfs des pou- mons ; et que par leur moyen son action se iransmet jusqu’au cerveau, Si cela est ainsi ; la suspension de la respiration naura plus le même effet , quand les nerfs qui se distribuent aux poumons , seront coupés de facon à ce que leur communication avec le cerveau soit in- ferceptée. Pour men assurer, j’ai pris un petit chien : je lui ai coupé les troncs de la paire vague et du grand intercostal des deux côtés du col, à environ un pouce au-dessous du larynx. La peau ayant éié recousue , l’animal ne paroissoit éprouver d’autre mal que celui d’une respirat.on laborieuse. Le lendemain je le mis sous une cloche de verre renverse et pleine d’air atmosphérique , après quelques minutes, la respi- ration devint diffcile, et l’animal tomba sans donner aucun signe de vie, J’ai fait encore la même opération à un autre chien ,et le lendemain je lui ai passé un nœud autour de la trachée, et je lui ai intercepté la respiration. Bientôt il est tonibé sans donner aucun sisne de vie. ‘ Aansi , le sang devenu noir, Elie les mêmes effets lorsque la communication ds nerfs pulmonaires avec le cerveau est détruite ; et par consé juent dans les cas où la respiration se trouve interceptée, on ne peut dire qu’il porte son action nuisible sur le cerveau par l’intermède des nerfs. Des poumons , le sang noir passe immédiatement dans le sinus veineux et l’oreillette gauche du cœur. Que produit-il dans ces organes ? : L ; 46 Physiologie. Le cœur ne peut en éprouver de changement senz sible que dans ses contractions. Ces contractions peuvent ètre aisément observées en soufllant dans les poumons lorsque le sternum est enlevé ,ef après qu’on a ouvert le péricarde de manière à bien voir de quelle manière s’opèrent les mouvÿemens des oreillettes ‘et des ventricules. J’en ai fait l'expérience avec toutes ces conditions $ et pendant la dilata'ion des poumons , jai con- sidéré attentivement le changement de couleur du sang , et la correspondance des contractions de Porei: letteet du ventricule gauche ; voici ce que j’ai tou- jours vu : quand le sang qui passoit dans l’oreillette gauche étoit d’une couleur vive ; l’oreillette et le ventricule se contractoiént vivement, et la circulation se soutenoit comme dans l’état de santé ; maïs quand la couleur du sang s’obscurcissoit ; les conträctions dimiauoient ; quand enfin le sang devenoit noi, elles cessoient entièrement, encore que l’oreillette fût dis- tendue par le sang. Les contractions cessées , les autres fonctions du corps demeuroient suspendues ; mais sitôt qu’on rétablissoit la couleur vive , l’oreilleite et le ventricule recommencoient à se contracter et à revenir à l’état naturel ; les autres fonctions se réta- blissoiént également. Dans ces expériences , les contractions de l’oreil: lette et du ventricule éprouvent immédiatement ei sur: le-champ l'effet du changement de couleur opéré dans le sang qui y est versé (20 ), puisque quand leurs (20) Cette explication a été combattue par des personnes dont l'autorité a un grand poids. Ils ont dit que dès {a FRS + ; { . Connexion de la vie avec La respiration. . mMouvemens cessent on trouve constamment oreillette remplie d’un sang noir. Nonobstant ces faits > CEUX qui se sont fait des opinions particu'ières sur la ma- nière dont le sang agit sur le cœur ; ne concevront pas aisément qüe les changemens qui ont lieu dans les contractions de cet organe , soient l’effet seule- ment du changement de couleur’ dans le sang. On peut lever la difficulté en faisant les mêmes expé- riences dans Îles animaux amphibies (41) , dans lesquels première dilatalion- du poumon le cœur reprencit ses eon- tractions. Et que comme le sang contenu dans ses cavités ne pouvoit pas être aussi subitement renouvellé, il falloit que cet effet fut dû à quelque autre cause ; mais d’abord les deux circonstances sur lesquelles est fondé ce raison- nement sont seulement des assertions qui n’ont pas été encore démontrées. En outre , il peut bien se faire qu’une contraction “oible soit occasionnée dans le cœur par l’agi- tation qu’il éprouve dans la disiention du poumon, de la même manière qu’on excite de foïbles mouvemeps dans le eœur des animaux amphibies eu seconant leur @orps , ou en exerçant sur l'organe une douce compression ; mais ces mouvemess sont différens des contractions naturelles qui sont fortes , et doivent en être soigneusement distinguces, (21) Quelques auteurs estimables ont employé le. mot de sympathie pour exprimer la connexion entre les fonctions des poumons et du cœur, Quand les poumons sont dilatés le cœur se meut ; disent-ils, par sympalhie ;- Mais comme ils n’ont pas dit dans quel sens ils entendent-ce mot , 1E estimpossible d'apprécier la justesse de ce raisonnement. Eniepdent-ifs par sympathie un principe particulier ou une qualité cachée , supposée existante dans le corps ? Alors ce n’est plus qu’un rom donné à une des qualités oceultes de l’école péripatéticienne , dont en me peut démontrer #8" Physiologie. ecœur n’a qu’une oreillette etun ventricu le, l'artère pulmonaire n’est qu’une petite branche de Paorte , J'existence. Et comme ces qualités ne présentent à l’esprit aucune idée claire , il y a long-temps qu’elles ont été bannies “par la saine philosophie. Si par-là on veut exprimer l’idée d’une cause méca- pique , et dire que le mouvement des poumons dans la res- piration entrelient mécaniquement les contractions du cœur, les faits ne s’accorderont pas avec éctte assertion ; s’il étoit ainsi, le mouvement des poumons sufhroit seul pour entre- tenir les contractions du cœur , et toute espèce de fluide aëriforme seroit également bon pour l’cffet de la respira= tion ; pour peu aussi que le mouvementdes poumons s’arrêtat, celui du cœur s’arrêteroit de même ; mais il ÿ a au con- traire des sortes de fluides aëriformes qui ne remplissent pas à cet égard le but de la respiration , puisque quard les animaux les respirent à part, le mouvement du cœur s’arrête quoique la respiration continue ; et quand les ani- maux amphibies sont plongés dans l’eau , le mouvement des poumons s’arrête quoique les contrdetions du cœur eonti- nuent d’avoir lieu pendant plus d’une heure après. Cela. n’arriveroit pas si le mouvement des poumons entretenoit mécaniquement celui du cœur. Mais probablement on entend ce mot de sympethie dans sa signification stricte et originaire ; c’est-à-dire , qu'on entend par 1À, la co-exisiance de deux effets, ou la cons- tance avec laquelle une altération , un changement dans l’économie du corps animal , en suit ou accompagne toujours un autre , sans avoir égard à la cause efficiente de l’un où de l’autre , et sans s’occuper de la manière connue ou pro- bable dont se fait leur connexion. Dans ce sens, comme LAC n’exprime proprement qu’un fait, on ne peut s’en servir comme d’une objection ; peur moi, ce seroit mal- à-propos que je me servirois ici de cette expression , puis- que mon but est précisément de trouver la manière dont ï el Connexion de la vie avec La respiration: 4q &t les veines , également petites, se vident dans 1 sinus veineux en même temps que Ja veine cavé ascen- dante qui y porte la portion la plus considérable du sang. Dans ces animaux , la quantité de sang qué fournit cette veine seroit bien suflisante pour entre= tenir l’action du cœur , indépendamment dé la cireus lation pulmonaire, si cette action n’avo't besoin pour êtreentretenue que d’un volume déterminé des insLs tuuiques du sinus veineux, de l'oreillette et des vaise seaux sanguins sont transparens ; l’air que les pouz mons contiennent est en assez grande AE té pour sufiire pendant long-temps, et sans une ‘nouvelle cominunicalion avec Patmosplhère, aux changemens que le sang pulmonaire doit éprouver : de cett: mas nière les aitérations qui s’opèrent dans la couleur du ang , ainsi que dans [es mouveinens du cœur, pat: l'interception de la respiration , offrent une progrese sion plus lente et des effets plus distincts que dans les animaux dans lesquels les cavités du cœur sont doubles, et où toute la masse da sang est obligée de traverser les poumons; J'ai fixé. une forte erenouille b'en vive sur une table de métal,le ventre en-dessus ; je lui : i n'évé une partie du sternum suflisante pour que le cœur ét les pou- -mons parussent à nud; Les poumons étoierit pleins d'air , le sang des veines pulmonaires étoit d’une belle couleur , et le cœur baltoit 44 fois en une minute. Dans les mouvemens du poumon se lient avec ceux du cœur, et le remplir ce vide de la physiologie en en recherchant da véritable cause. Tome F, pe) Ut : l J Éfiysiologe. | cet état, je plongeai l’animai danse une petite quantité d’eau bien limpide. On pouvoit y distinguer parfai tement les changemens de couleur du sang , ainsi que les contractions du cœur. Au bout de 15 minutes le sang pulmonaire commença à prendre une couleur plus sombre , et les contractions du cœur étoient ré- duites à 30. Après 15 autres minutes, la couleur étoit encore plus obscure et les contractions réduites à 18- L'animal fit alors quelques mouvemens pOur S6 débar- rasser et laissa échapper quelques bulles d’air de ses poumons ; mais la coulénr du sang continuant à s’obs- eurcir , le ombre des battemens diminuoit encore 5 enfin , au bout de 40 autres minutes ils cessèrent tout-à- fait. Cependant le sinus veineux, l'oreillette et la veme caveétoient pleins de sang noir. Je retirai l’animal de l’eau sans aucun signe de vie. Avant qu'il se füt passé deux minutes, il ouvrit sa gueule, inspira une grande quantité d’air frais. Bientôt après il vida ses poumons presque entièrement , et répéta ce Mouve- ment plusieurs fois. endant ce temps,le sang des veines pulmonaires devenoit brillant. Ëe cœur recom- menca à se contracter ; En 15 minutes le nombre des contractions s’éleva à 35 par minutes, toutes les fonce. tiogs se rétablirent, et l'animal se mit bientôt à aller et venir sans aucune apparence de ‘mal - aise. J’ai répélé plusieurs fois cette expérience sur l& même grenouille ; et lors qu'après être sortie de l’eau, elle tardoit àremphr ses poumons d'air, je les enflois moi-même à l’aide d’un tuyau de pipe je les expri- mois ensuite , et par ce moyen je renouv ellois les con- tractions du cœur. À la fin, étant retirée de l’eau s ‘ Connexion de La vie avèc La respiration. 5% ia grenouille resta une heure entière saus que l'ait entrât dans ses poumons. Néanmoins aussitôt qu’on en introduisoit ; le sang reprenoit encore sa couleur bril- lante dans les veines pulmonaires, maisil n’étoit plus possible de renouveler Les contractions du cœur. J’ai répété ces mêmes essais sur un lézard, et tou- jours la fréquence des contrac!ions du cœur dimi- nuoit en proportion de la couleur sombre du sang. Flle se rétablissoit quand cette couleur reprenoit de l’éclit, absolument comme dans la grenouille. Dans tous les cas, la quantité de sang qui arrivoit au cœur étoit toujours bien suffisante pour entretenir ‘ses mouvemens, et malgré cela, ses contractions se ralentissoient dans la même proportion que la couleu# du sang s’obscurcissoit, et quandcelle-ci deveuoit noire elles cessoient entièrement. Aïnsi ces variations dané le, mouvement du cœur, ne dépendent absolumeuf que de la qualité du sang. Mais, me demandera-t-on ; comment la qualité du sang peut-elle diminnuer ainsi les contractions d# cœur ? De deux choses l’une. — Ou c’est parce que ce sang prend alors une qualité nuisible, ou c’est parce qu’il cesse d’étreun stimulus suffisant pour ens {retenir ces contractions, Si c’étoit une qualité nuisible qui produisit cet effet sur le cœur, il en résulteroit que la faculté contrac- tile de cet organe, seroit diminuée ou détruite par son action ( 22). Or, si cela éloit, le cœur cesseroit de 22) Par /aculié contractile du cœur, j’entens cette pro- priété par laquelle cet organe pousse le sang dans le sys- tème de ja eirculation, D 3 Êz Physiologie, se contracter par l’action-ordinaire des agens nécesz aires pour exciter ses mouvemens. Cependant, dans “outes ces expériences ,où le cœur cessoit de se con- tracter quand le sang qu’il receyoû étoit noir, dès que d'air recu dans les poumons avoit ravivé Ja couleur dans une partie de ce liquide , aussitôt les contrac- tions se renouveloient et revenoient à leur mesute na= turelle, Jlen faut donc conclure que ce sang noir n’a aucun effet nuisible sur le cœur lui-même ; et que, dans tous les cas où la respiration est interceptée, le cœur cesse. de se contraciér, parce que le sang qui y passe n’est plus pour lui un séémulus suffi- sant. Il en résulte que les changemens chimiques que le sang éprouve dans les poumons par La resptration, lui donnent une qualité stimulan- ie, à l’aide de laguelle il devient propre à ex: cutér les contractions de oreillette et du ventri- cule gauches du cœur (23). (23). Cette couclusion , au premier coup - d’œil , paroîtra peut-être singulière , puisque le mème sang noir est ün sümulus #ffisant pour l'oreillette et le ventricule droit ; en eflet,ce sang, l’iostant d'avant, étoit chassé de ces eavités et poussé dans les poumons. $i donc ilest un sti- œulus su sant pour exciter Les contractions des cavités droites, pourquoi est-il insufisant pour produire le même effet dans les cavités gauches ? II faut ici se rappeler que les deux côtés du cœur ne se ressemblent nullement dans toutes leurs qualités. Il y a entr’elles une grande différence tant relalivement à la quan- tité des fibres musculaires qui les composent ; qu'à leur sen sibilité , aux causes qui excitent le cœur à se contracter. Ceci seul déiruwit toute la force de l’objectjor. | - Connexion de la vie avecl@ respiration. 53 De. toutes ces expériences nous , tirerons les con- sé-juences suivantes: ñ 1.0 Une certaine quantité d’air déphlogistiqué (de gaÿ oxygène) est séparée de’ l’air atmosphérique dans les poumons par la. respiration , et une cer- taine quantité d’air fixe (gaz acide carbonique) y est substituée. 2.0 L'air déphlogistiqué (le gaz oxygène ) exer- ce une action chimique sur le sañg pulmonaire; au moyen de cette action le sang prend une couleur plus éclatante. 3.0 Dans la respiration ordinaire, on voit distinc= tement cette couleur dans Île moment où le sang passe dans l’oreillette gauche, et alors le cœur se contracte avec sa force et sa fréquence ordinaires. 4° Quand la respiration est interceptée , Péclat de celte couleur diminue par degrés, et les contractions de loreilleit: gauche s'arrêtent biertôt. 5.0 La. cessation des contractions de l’oreillette Mais quand cette différence ne seroit pas si marquée, ceite singularité n’est pas pañticulière au eœur. El y a maint exemple dans le corps animal qui prouve que des muscles semblables dans leur strueture , n’obéissent pas à l’action des mêmes siimulans. Les uns sont mis en aclion par l’effet de la volonté; d’autres par l’imagination frappée de cer- lains objets ; quelques uns par des. stimulus chimiques. - Aucun de ces agëns n’occasionne une contraction complète dans les muscles auxquels il n’est pas approprié. Ainsi cette objection ne doit pas regarder spécialement les conclusions que nous déduisons ici , mais plutôt la loi générale des corps animés , loi qui jusqu’à présent doit être regardée comme ‘un fait définitivement constaté ( wltimate fact. 7. D 5 “4 @ Physiologie. vient du défaut de qualité stimulante dars le sang lui-même, D'où il résulte, Que la qualité chimique que le sang ac- quiert en passant par Les poumons, est néces- saire pour entretenir l’action du cœur, ét con» Séquemment le bon état du corps. # SzcTirion V. Déterminer la nature de la maladie produite par la submersion. Nous avons fait voir, dans la premitre section , que les animaux plonzés dans l’eau rejetoient de petites quantités d’air, et faisoient effort pour en attirer de nouveau de lPatmosphère. Par l'effet de ces eïlorts, le liquide qui les egviroune entre dans leur bouche et souvent aussi dans leurs poumons. Mais la quantité qui y pénètre est incapable de cau- ser les sympiômes qui suivent la submersion (v. Les ETpér. de La 2. section). Dans la cavité des pou- mons; ce liquide se mêle à l'air et augiwente la di- latation des cellules aëriennes des poumons, En con séquence , les poumons sont daus un état modéré de dilatation, c’est-à-dire, moyen entre l'état d’ins- piration et celui d’expiration ; et dans cet état le sang pourroit circuler assez librement à travers les vaisseaux pulmonaires, pour entretenir la vie et la santé ( ». {cs conclusions de la section 3e); d’où il suit que les symptômes que produit la submersion ne viennent pas de l’arrêt de la circulation dans le système pulinonaire, Gonnexion de la vie avec La respiration. $5 Par effet de la situation où se trouve l’animal, Pair et l’eau sont retenus dans les poumons, et l’air déphlogistiqué {Le gax oxygène) qu'ils contiennent s’y consume peu-à-peu. Alors le sang qui passe dans le poumon, prend de moins en moins la couleur brillante qu’il doit y recevoir; les contractjons du cœur se ralentissent à mesure, jusqu’à ce qu’elles cessent entièrement (v. Les eæpériences qui lermi- nent La 4. seofion } , et cependant la faculté con- tractiie du cœur subsiste encore. Il paroît donc que la cessation des mouvemens du cœur peut être regardée comme leffet de l’obs- iacle que l’eau environnante met à l’entrée de l'air dans les poumons. | Voyons maintenant si les autres symptômes ca- ractéristiques (». La 1.r° section ) peuvent être dé- duits de Pinterception de la respiration et de la ces- sation des mouvemens du cœur, qui en est la suite, comme ds leur véritable cause. A. mesure que la couleur du sang qui traverse les poumons devient plus obscure, les cuniractions de l'oreillette et du ventricule gauche , ainsi que les pulsai'ons correspondantes des artères, deviennent plus foibles, la progression du sang plus iente. Le sang qui s’avance plus lentement dans les gros troncs s'arrête tout-à-fait dans les petites ramilications des artères et des veines, parce que la résistance qu'il y éprouve est plus grande ; enfin, quand le sang pulmonaire ne se trouve plus propre à exciter les contractions du sinus veineux et de l'oreillette, ces organes le reçoivent dans leurs cavités et res- -D4 #6 _ Physiologie ent néanmoins en repos. À peine ont-ils cessé de se coutracter et de pousser le sang vers la tête, que touies les fonctions DR nenuelles (24) s’ar- rétent , Les sens et les mouvermens dépendans de la volonté sont suspendus, et les signes ex- térieurs de la vie discaroissent. Le sang noir restant stagnant dans les artères et particulièrement dans les petites ramifications artérielles et veineu- ses, répand une couleur bleue sur Les différen- Les parties du corps, pañticuirèrèment sur la face et les lèvres (25) , où le nombre des vais- (24) Quelle que puisse être la cause efficiente des opéra- üons intellectuelles , des sensations , etc. , la circulation du sang dans le cerveau est toujours une condition indispen- sable de icur exécution dans tous les animanx parfaits. . Les évanouissemens qui suivent les grandes perles de sang Aussilôt que les mouve- mens. du eœur semblent s'arrêter , on peid le sentiment en sent un exemple jourralier. de son existence , et toutes les opérations attribuées à l’ame disparoissent également. Tout cela se rétablit dès que le mouvemeut du. cœur se reavuvelle. (25) 1 paroit, par les phénomènes que présente la dis- section des corps ( #0y. section F7), que cette couleur bleue de la fac: ,ete., vient de la présence du sang noir. dans les petites ramifications veineuses et ariériclles. Cela stencore mieux prouvé par le fait suivant, fait remarquable consigné dans les observations at natomiques du docteur Sandi fort, et de Paulenticilé duquel j'ai été bien assuré par des témoins oculaires encere exislans. Le sujet est un enfant œé en 17 764. |» Dans la deuxième année de sa vie , les ongles de ses » doigts devinrent bleus. Cette couleur bleue paroïssoit et L] L4 3 disparoissoit ahern ativement pendant le cours de l’année. 4 Connexion de La vie avec La respiration. 579 ‘seaux superficiels est plus considérable. — Après que l'oreillette et le ventricule gauches ont cessé SN RE Ne 7 v tb v U v We à MU. Ur y ë ‘NS ns | Alors l’enfant tomba dans une langueur générale , quelques taches livides se faisoient apperce voir sur le visige , ces taches augmentoient beaucoup par l’elfet de l'exercice, jusqu’à ce qu’enlin toute la face devint bleue au mo sindre mouvement du corps, et particulièxement les lèvres €t la laugue. À la fin de l’année , la poitrine étoit oppressée ; l'enfant se plaïignoit d’un froid général &e tout le corps, que la chaleur extérieure ne pouvoit dissiper. La saignée diminuoit un peu l'anxiété de la poitrine ; le sang éioit noir, et ne se séparoit pas bien en calloteten serum. Dans la troisième année , l’enfant fui pris de fréquentes palpitations.de cœur ; on recommanda pour cela Jes baivs froids et l'exercice , mais ces remèdes ne firent qu’aggraver ses maux, Ces sympiômes subsistèrent sans changement jusqu'à l’âge de dix ans. Alors ils augmentèrent consi= dérablement , et l’enfant eut un crachement de sang ». & À onze ans , N éprouvoit une grande opp pression dans la poitrine au moisdre mouvement ; souvent il se trouvoit mel; son visage paroissoit un peu boufä , et la couleur bleue éloit fort augmentée. Enfin, les jambes devinrent œdémateuses et il mourut. A l'ouverture du corps’, on trouva que l’aorte prenoit son origine à-la-fois des deux veniricules du cœur. Une moitié des valvules demi-lunaires répondoit au ventrieule droit, et l’autre moitié au ven- tricule gauche , ensorie que moitié du sang qu recevoit Vaorte étoit constamment du sang noir, et qui n'ayant pas passé par le poumon n’avoit éprouvé aucun change- ment de couleur ». (*) | (*) M. Jurine, de Genève, dans un Mémoire sur l'Eudio- métrie, cite un fait rémarquable jar des symptômes absolu ment sembiables. — Dans le cas dont il parle, l’ouverture du gorps ne présenta d’autre dérangement organique que ie Uôg { 56 Physiologie. de se contracter, l’oreiletts et le ventricule droits érouvent cocore l’action des causes qui paturelles ment les mettent en coutraction ; ils continuent leurs -mouvemens pendant quelques minutes , et poussent eucore le sang noir dans les vaisseaux pulmonai- res: en conséquence , il s’y accumule et les pou« mons prennent alors une ouleur Jivide. Mais la ré sistance que ie sang éprouve dans les artères pul- méonaires, et la cessation des mouvemens synchro niques du ventricule cauche, rendent successive- ment plus foibles les mouvemens du ventricule droit, jusqu'à ce qu'ils cessent tout-à-fait ; et loreillette droite, bientôt fortement distendue par le sang, cesse aussi + se contracter. Cependant la faculté contrac tile subsiste encore. Nous venons de tracer la succession des symptô- mes, et de démontrer comment l’anéantissemert des mouvemens du cœur résulte de lPinterception de la respiration, comme de leur véritable cause. — Il nous reste à fixer la dénomination qu’on doit don- ner à cette maladie, ainsi que la place qui lui ap- parttent dans l’ordre nosologique. Comme uu symptôme constant de cette maladie est la diminution gradueile du pouls, on lui a d’a- € bord donné le rom de syncope (26), mais d’après. ovale du cœur resté ouvert dans une proportion très-considé= rabie. On conçoit que ces deux états ont dü produire Jesmêmes effets sur le sang dans l’un et l’autre sujet. No's du Traduce leur. 26) Syncope, molus cordis imminutus vel aljquandië quiescens, Nosol. Cu:len. gen. 64. , Connexion de la vie avec La respiration. 59 quelques observations faites ensuite, les médecins ont cru à propos de la distinguer des espères moins dan- gereuses de syncopes, et Pont nommée asphiyœie (27). On a généralement adopté ce noin. Mais il seit 5 élevé une autre dificulté sur la place-qu’on devoit Jui assigner dans l’ordre nosologique; et l'obscurité dans laquelle éloit restée la nature de ce mal, a fait qu’on Pa retranché pendant quelque temps des svs- têmes de nosologie, afin, or a cru œu’il étoit pre- l'a 5 4 bable , d’après la plupart des obs rvations et des expériences, que l’action diminuée du cœur et des artères provenoit d'un état merbifiqué du cerveau, occasionné par la pression du sang sur cet or£aue. En conséquence , on a pensé que Paffection pritni- tive étoit une aponlexie; on a regardé la diminu- tion de l’action du cœur uniquement comme un symptôme de Paffectionr principale, et lasphyxie a élé rangée sous le genre «@popiexta , où elle est encore p'acée (26): Toutssfois, si nons devons ve- 1 ) garder laflection primitive du cov:s malade, comme la maladie même (29), et tous les effets qui en résulfent comme les syniptôrnes , 5 sifgé de cetie maladie est dañs le ang, et consiste dans la cré- (27) AcDuËte ; deletis omnibus vilæ rndiciis , arcedcnte eliam suffôcalione | inortis imeglaem ila refert , ut meilo dubitstur , am RE, An morécm prœdicere Jas sét Insliti Pathol. H. D. Gaubii. €5) Synopsis Nosolog. Cullen, , p. 190. 6 \ RE à PRE JE Ê x s (29) Status ille corporis riveritis ÿ quo fil, ut actiones hominé propriæ non possini cpposilè ad: leèges sanrifets cæere cet, morbus dicitur, Anstit. Patb5l, H: D, Gaubii. + F- LA La : + # ; pus dt 2 6o Physiologie. sence d’un sang noir dans les cavités gauches du cœur et dans le sysiême artériel , et pour lors la diminution de l’action du cœur et des ar- tères, la couleur bleue de la face, etc. ne sont que des symptômes *: et par conséquent on peut avec assez de raison nommer celte maladie Welanæma (Bo), et la classer avec toutes celles qui ont avec elle quelque ressemblance. Come il n’y a ici ni.affection fbrile { pyrexie) ni affection primitive du système nerveux. (neuro- sis), que laltération dans la couleur de la peau €stiun symplôme constant, ne scroit-il pas confor- me aux principes du systême nosologique dé placer cette malacie dans la classe des cachexies et dans Vordre émpetigo ? et puisqu'il n'y a aucun genre auquel ell> se rapporte, ne peut-on pas proposer de la nommer et de la définir de la marière sui- vante ? ” MerAnsuA;impedile sanguinis venosi En @r- tertosum conversio, cujus s JG syncope el livor cutis. .) Ce genre deviendra le rendez-vous d’un certain nombre d'espèces errantas qui n’ont point encre trouvé de place fixe dans Pordre nosologique. Eu L e et, des expériences que notis avons détaillées, il suit naturellement que les maladies produites par la strangulation (31), par lPinspiration de Pair fixé M n | LLA . . LU (30) Midar œiua sançguis niger , sang noir. s (31) Il est assez singulier que la plus grande partie des . '. o prali ions regardeni encoré la mort des pendus comme ‘Corinexion de La vie aveë La respiration. 6% ou phlogistiqué (des gax acide carbonique et axote) sont toutes produites par ce seng noir qui passe dans le cœur sans. avoir été changé par la respiras ton. Elles seront par conséquent toutes réunies dans une même famille (32); mais comme les noms et leur disposition ne sont que des objets d’un second ordre quad une fois la nature d’une maladie esk déterminée, il sera peut-être plus facile de COM pO- ser avec les préjugés reçus en retenant le nom d’asphyxia , ét en regardant la maladie dont nous parlons comme une Syncope symptomatique. On y ajouteroit alors une phrase qui fixeroit le sens de l'affection primitive , et on diroit ke ASPHYXIA À sanguine VENOSO ËN /ŒUrLCU = lam eë ventriculur sinistros transeunte. Toutesfois, je ne présente ceci que comme des questions proposées aux uosologistes, et que j’eban- donne volontiers à leur décision. l’efet de la compression faite sur le cerveau, maloré le nembre considérable de faits connus en chirurgie, qui prouvent qu'une compression , bien plus forte que. celle que peut produire l’accumulation du sang faite sur cet crgane par la strangulalion , ne diminue les coutrac- tions du cœur ni sur-le-champ , ni pendant plusieurs heures, ai rs pendant plusieurs jours, (32) On pourroit les ranger de cette manière : Meranzænua > à submersioae, & suspensions , ab inspiratione ; aeri fizi (gaz carboniei } ab insbir, aeris phlog iséicati ( gaë azo!i }. ” 6% Physiologie, SE‘ T TON V Et Délerminer l’état dans lequel se trouve Le corps dans cette maladie, el les moyens de la diss linguer dela mort. Les corps des animaux r’ont que deux manières d’être , la vie et la mort; et puisque par la mort mous enlendons da privation de la vie ÿ il ne peut y avoir d’iutermç(diaire entre deux. Dans l'état où le corps se trofive dans cette maladie, nous ne pouvons dire avec raison que dc deux cio- ses Pune, ou qu’il est en vie où qu’il est mort. Si le corps asphyxié étoit vraiment mort, il faudroit en conclure, ce &rti est impossible , que les moyens employés pour le faire revivre dans les différentes expériences rapportées dans la 4. section, peuvent donner de la vie à la matière morte ; te corps dans cef étai es: donc en vie, mais il va dans un de- gré diférent d: celui qui constitue la santé : or, Puisqu’une différence dans le degré ne clrange pas la nature de la chose (33), il faut en conclure cue le corps contient encore ce principe qui est la cause immédinte de toutes Jes fonctions qui s’exécutent dans l’état de santé (34), et que seulement ce prin- (3) Majus aut minus non mutat speciem. (34) On parle, ce me semble, d’une manièrebien impropre, quand on dt, pour exprimer r'e Stat du corps dans l’asphyxie , la sie est suspendue ; on doit abandonner cette façon de jarler. Elle semble induire à croire qu’on à la facuité de ranimer ou de ressusciler un corps jrivé de vie ; cependan® vn nç fait autre chose que guérir nue maladie. Connetion de la vie àvec la respiration. 63 cipe n’est pas mis en activité, parce que les cir- constances extérieures qui concourént avec lui et exercent leur influence sur Île corps en sarté, ne s’y trouvent point réuniesz ces circonstances extérieures sont la chaleur et la respiration. Pour nous assurer du siéce où réside ce princi- pe, voyons quels sont les effets qui résultent de la privation de la chaleur et de la respiration dans les corps vivans. On sait généralement qu'une médiocre diminu- tion dans la température ordinaire du corps, ne p'oduit pas la suspension de ses fonctions; mais on sait aussi qu’une diminution considérable de cette température les suspend presque toutes{35), Ainsi , un certain degré de chaleur dans les corps vivans est absolument nécessaire pour entretenir les fonc- tions qui constituent la santé. Mais quoique la cha- leur soit absolument nécessaire pour cela, la clia leur sans le concours de la respiration est insufi- sante; car s1 vous vous contentez d'appliquer la cha- leur au cors vivant daus le moment où toutes ses fonctions sont suspendues, aucune d'elles ne se ré- tablira jusqu’à ce que la respiration «it elle-même rétablie ; et bien souvent Papplication de la chaleur ne sufft pas pour rétablir le jeu de la respiration, il faut des secours artificiels (36). Voyez Les expé- (35) Flora sibirica , præf,, p. 72. (36) Personne ne dontera que la respiration ne soit quel= quefois rélablie dans cet élat par de seul effet de la chaleur. Réaumur cite l'exemple d’une personne ranimée seulement + Gr 1! Physiologie. viences faites sur les amphibies dans la 4.° secä tion, ù Puis donc que la présence de la chaleur dans le corps vivant est pas suffisante par elle-même pour entreicnir les fonctions de la vie sans le concours de la respiration, la chaleur ne peut pas étre regar- dée comme la cause absolue qui en maintient le: xércice, mais seulement comme une condition qui met le corps en état de les exercer ; slôt que la respiration a produit son effet. D’après cela, quand la tempéralure naturelle est considérakle:vent di< minuée dans cette maladie, le corps se trouve privé d’une condition absolument nécessaire pour favoriser opération par laquelle la respiration doit rétablir les fonctions de la santé. Faute de respiration, lé cœur cesse de se con- tacter, parce que le sans qui traverse les poumons est devenu un aiguillon insuflisant pour solliciter son action. Le cœur cessant de se contracter , toutes les autres fonctions sont suspendues. Cependant, si Ja Sat nécessaire étlésjent de la respira+ tion sont réndus au corps peu de temps après que le cœur a a d'agir, les contractions de cet or- gane se renouvellent, et toutes les autres fonctions se rélablissent. Mais les contractions du cœtr étant | de nature à,être suscitées de nouveau par Pappli: cation du stémulus propre de cet organe, c’est donc ‘pour avoir éié exposée aux rayons du soleil, et la nature semble emiloyer le même moyen pour tirer de leur inäc- tion les animaux qui restent engourdis pendant L'ERERS état irès-aualogue à celui de l’asphyxie, Le lé Connexion de la vie avec La respiration. 6$ fe cœur qui conserve ce principe (37) qui est la cause immédiale de ses contractions, et qui Le con- serve même après que l’exercice des autres fonctions est suspendu. Si nous attendons trop long-temps après que le cœur a cessé de se mouvoir, pour rendre au corps et la température requise et la respiration , alors les contractions du cœur ne se renouveéllent plus, et les fonctions ne peuvent plus se rétablir; et lors- que les contractions du cœur ne peuvent plus se rétablir par l'application de son séinulus propre, le cœur nécessairement a perdu le principe qui est la cause immédiate de son action, et nous n’avons plus aucun moyen de la renouveler, Les faits démontrent donc 1.° que le cœur est par excellänce le siège du principe de la vie dans tous les animaux parfaits 2.° Que la contraction du cœur (38), par Peffet de son stémulus propre, est la seule preuve de la présence de cœ principes et quand le cœur est dans le cas de se contracter dans les conditions prescrites, le corps est en vies mais, quand dans ces conditions nécessaires le cœurs ne se contracte plus, le corps est mort : ainsi la vie dans les animaux parfaits doit être définie ainsi + da faculté par laquelle les fluides sont poussés ‘dans Le systéme de la circulation. €37) Le principe de la vie, (38) C'est-à-dire, cette action en taison de laquelle le cœur a la force de pousser le sang dans les voies de la sirculation, Tome F, | E + 66 Poe se. Bofin, par-tout où les fonctions des animaux sont subitement suspendues, et le corps inis dans un état de mort: apparente, il est toujours en notre pou- voir de déterminer si néellement sil est mort: et cela en lui rendant la température convenable, .et en remplissant les poumons d’un air propre à la respiration, Mais, pour que cette décision soit sans réplique, 1l est nécessaire de régler l'application de ces moyens en faisant attention à l’état des poumons et à lobjet immédiat de la respiration. Ce sera la matière de 1 la section suivante. Sxcrron vIr Déterminer les meilleurs moyens-de guérir l’as- phyxie des noyés, J’ai tement anticipé sur l’objet de cette section dans différens endroits de cet essai, que j’ai peu de choses à ajouter ici, et qu'il ne me reste à faire qu'un petit nombre d'observations sur la manière de diriger l'application des moyens propres à .opé- rer la guérison: Pour remeitre en activité les fonctions suspen- dues, il faut que nous renouvelions les coritractions du cœur (x. {a section IV). On:y, parvient, en rendaut au corps sa chaleur et la respiration (>. l@ section IF). . Ainsi, dans tous, les cas de cette maladie, le seul but, de ja cure: est. .d’exciter les contractions du cœur, et le seul moyen d’y parvenir estPapplica- tion de ja chaleur au corps, et l’introduction de d / us 4e à HE AA re G% .Connexion de’ ra end jec la re espiration. 67 air daus. les “pounions : MAIS , comme l’action de ces puissances 6st plus ou moins eBigace “elon leurs proportions avec les-circonstances dans lesquelles se trouve le corps, il est nécessaire de denver ici.quel- ques règles pour diviser leur applicrtiôn. (#. ? Quand :nous trouvons. une persoune attaquée de cette, maladie ,:4l,fant commencer per oiserver le degré de temp Avril 1958. Dissertalio de sYnCOpe Aut. Hyzron. Queyes. \ (44) Tellé est l’applcation de différentes substances à la L NE LU ‘ F à " peau, à l'estomac > AUX intestins, aux parties de la géné ÿ TeUon ; aux narines , au fond de la gorge , aux extrémités dt. des doigts > etc Dissertatio de causé mortis sudbmersorum. \ Ant. Jacob. Guumrer. (45) Telle est l’application de lélectricité > l’usage de -Talcocl, de l’alcali volalil , du tabac des huiles essentielies et des substancts äcres et sSlimulantes. v. Trait. IsxaRD 14 P- 13. 0bs. V. Rancuinus 4 in tract, de mort. subit. , e. XII. ÆTIUs , in Tetrab, , cap. XLIX. Le voyage d’Acadie, P. 19e. , Es M4 US Au Nas à . r Connexion de la yié aveçla respiration. 75 tes les fois AE les remèdes sont appliqués dans de _semh lables circonstances, on ne peut avec cerlitude AR attribuer la réussie. Au ‘contraire ; toutes les fois qu’on les à employés, le corps étant à un de- gré de température trop foible pour qu'on pat soup- çonner da chaleur d’avoir quelque part à la gut-* rison, il est d’expérienoe qu’ils n’ont produit aucun effet. Ainsi, le concours de la chaleur estnécessaire pour en assurer le succés. | On me dira que peut-être le concours de la res- piration n’est pas plus esseutiel au succès du traite- ment. | Pour s’en assurer, il faut se les premiers : remèdes conjointement avec la chaleur, en faisant en même temps attention aux chancemens progressifs qui ont lieu dans le corps pendant leur application séten observant si les fonctions se renou uvellent avar nt que la respiration se rétablisse. Je les ai employés séparément ‘dans divers ani- maux avec les conditions susdites ,. et j'ai soigneuse- ment observé les changemens progressifs qui en ré- sultoient. Quelques-uns étoïent rétablis, ‘autres ne Pétoient pas; dans tous les cas où je réussissois, voici quel étoit la succession des phénomènes 5 ans 16 rétablissement. Les organes dela respiration étoient les premiers à se mouvoir. Deux ou trois inspira- tions se succédoient, les contractions du cœur se re- nouveloient peu-à-peu, et par suite les autres fouc- tions. & Il paroît donc que dans ces cas les A RAbE ne réussissoient pas toujours, -et que même , quaud ils \ “ ; ? | L 76 Physiologie, avoient du snccès, les autres fonctions ne se rétaz büssoient qu'apres la respiration. Donc ce concours de la respiration est nécessaire à la réussite des re- mèdes; et s: l’on convenoit que, soit en tout, soit en partie, ils fussent la cause du rétablissement, il fau= droit convenir aussi que ce seroit en agissant sur les organes de la respiration, en les remettant en acti- vité, en provoquant une inspiration, et portant par conséquent dans le cœur son véritable stimulus , ré= veillant ses contractions et par-là rétablissant le jeu des autres fonctions (p. au commencement de cet article , La note du trad. , tom. IV , p. 438.) Ainsi, si, nous accordons aux remèdes l’eficacité que réclament en leur faveur leurs partisans, il fau- dra dire seulement que quelquefois ils produisent par une action indirecte, ce que nous pouvons tou- jours opérer directement par la méthode que nous avons recommandée. Assurément, nous ne devons pas hésiter à préférer un remède, qui peut être ap- pliqué directement et qui agit sûrement et promp- tement, à ceux dont l’opération est lente, indirecte et incertaine. Dans les circonstances où l’on n’a pas les moyens nécessaires pour dilater les poumons, ces remèdes peuvent à la vérité être employés; mais il est bon qu’on soit instruit de leur insuffisance et de la né- cessité de recourir à linsufilation même après que les autres moyens sont restés sans succès. Haller cite une observation, où les remèdes ordi- paires ont été employés une heure entière sans suc- cès apparent, et néanmoins le malade fut prompte- ment rétabli par la dilatation artificielle des pous | 1 4 1 Connexion de La vie ävec la respiration, 77 mons (46); et j'ai souvent remarqué dans les petits animaux qu’ils se rétab'issoient par ce moyen, quoi- que les autres remèdes eussent déjà manqué leur effet. Nonobstant ces faits et ces conséquerices, quelques praticiens séront peut-être encore disposés à ne nissimi Spém omnem in affectato artis an.= » bitu , et speculationibus utrimque pari mo- » mento disceptatis ponentes. Ea demüm pra- . Î . . » æLs, eague sola œgris mortalibus opem feret >» quæ indicationes curativas 6x ipsis morbo- (46) Disput., ad morb. eurand. et hist, pertin. , tom. VI 2 P. 318. ” e .78 Economie. >» rum phænomenss elicié ; dein firmat expe- » rientia ; quibus gradbu nus, Hipprocrat rientia ;q gr bus magnus, Hippocrates » ad cœlum ascendit. » Nota: Al est plusieurs passages dans cet ouvrage qui au- roient été susceptibles dc quelques remarques ; sur-tout rela- üvement à la formation de l’acide carbonique, et à celle de l’eau dans la respiration ; opérations par lesquelles :on croit communément aujourd’hui que le sang est dépouillé en partie de son carbone et de son hydrogène. Quelques autres endroits paroitront également au lecteur instruit exiger des notes ; mais les réflexions auxquelles ils auroient donné lieu , étant seulement accessoires au principal but de l’auteur, et étrangères à la suite de raisonnemens qui le conduisent à son terme, j'ai cru deyoir m'en abstenir ici. Je compte - prendre conneissanee d’un autre ouvragé sur la même matière, qui à paru en 1795 , el dont l’auteur se nomme Fotherghill , descendant sans doute du eclèbre médecin de ce nom. Je donnerai l’extrait de ce qu'il contiendra de neuf , et alors peut-être pourrai-je résumer la somme des faits qui com- pleltent nos connoissances sur les phénomènes importans de la respiration et de la sufccation. Note du ‘Trad, ; ‘ os a ——— RICO UN ONE ALES Moyens simples et faciles que chaque citoyen peul employer pour se procurer L& quantité dhuile de fatne, nécessaire à son usage, par les citoyens Mrsarze et BRÉMONTIER. Le hêtre, un des plus beaux arbres de nos forêts, est très-comimun dans notre département ; à Putilité qu’il présente comme bois de chauffage et bois d’ou- Huile de Faîne. -Q vrage , se joint encore celle qu'on peut rétirer de son fruit, d’une forme ovale, s’ouvrant en quatre parties, he formant qu'une seule lose ,let reuférmaut quatre semences triangulaires Connues sous Le nom de faine." : La commission d'agriculture et des arts a fait Con- noître le travail en crand pour Pextraction de l'huile de fine ; mais il nous semble présenter quelques difficultés pour chaque citoyen qui, voisin des fo- rêts, désire’ faire ce travail chez lui ,et pour ‘sa pro- vision , dans un téinps où la rareté des huiles d’o- live et leur prix excessif imposent la nécessit té de mettre à profit-les ressources de notre propre sol. Notre but est de-réndre coripte de Ja manière dont nous avons opéré ; elle est simple et servira peut-être à fix:r de rouveau Patiention de ceux qui peuvent sé procurer des faines, et convértr ainsi\à leur usage particulier un fruit jusqu’à présent beau- : LA coup trop négligé. t La faîne est recouverte à l’extéiieur d’une peau coriace assez épaisse, ensuite d’une pellicule 'minée adhérente’ à l'imandetiéntre ces deux enveloppes se trouve un divet très-fin; amande contient ; dans son parcrichime ou partie charnue, du mugqueux et de l’huile fixe. DEN 18 3 J'ai) Travail relatif à l'huile de faine. Tère Opératiôn. Les faînes soumises! à lPexpé- rience ont été recatiilies en brumaire dernier ; il faut en Oiér la peau coriacée en coupant lé sommet du = 80 £conomie, fruit; elle se sépare alors en trois et l’amande est # découvert, Cette opération, qui donne à-peu-près quatre sep- times d'amandes et trois septièmes d’écorce coria- cée, peut être aisément faite par de très-jeunes gens, et chacun d’eux peut livrer dans un jour une livre de faïnes écorcées. Î1ème Opération. Vingt-cinq onces d'amandes ainsi mondées, ont été mises dans un mortier de marbre et pilées avec un pilon de bois, jusqu’à ce que toutes les cellules de Pamande aient été brisées, et que les molécules huileuses, dégagées de leur mu- cilage, puissent se réunir les unes aux autres. 111.ème Opération. Sur un morceau de boïs creusé dans son milieu à la profondeur de £roës centi- mètres ou neuf lignes, sur deux décimètres et guatre centimètres de lorgueur et d’un, décimè- tre et six centimètres de largeur, a élé étendu un morceau de toile d'emballage, la pâte mise dedans et étendue ésalement , les côtés de la toile rephés, le pain a été bien formé. : #7/.ème Opération. Ce pain ou tourteau misentre deux plaques de fer, a été placé sous une moyenne presse, qu'on a serrée de 3 heures à 3 heures d’in- teryalle, même de six et de douze heures, afin de donner le temps aux molécules huileuses du centre de gagner les bords du pain. Cette pression a fait coyler dans le vase de ‘ayence, placé sous la gout- tière de la platte forme de la presse, six onces d'huile ambrée et trouble, le surplus au poids de deux - Huile de Faînes 0e deux onces ayant été absorbé par la toile employée, pour la première fois à celte opération, on Bet mettre dix à douze pains à chaque pressurage, et faire , Si l’on veut, les pains plus longs, plus lara ges ét un peu plus épais; mais il faut que dans tous les cas il y ait égalité d’épaisseur, F.ème Opération. Si l’on veut émployer de suite cette huile trouble , il faut prendre une feuille de papier blanc où gris non-collé, en faire un filtre en le pliant en divers sens, le mettre dans un en- tonnoir de verre placé sur une boutille : versez sur le filtre l'huile trouble, elle deviendra alors lé« gèrement ambrée et aussi limpide que Phuile d’o live superfine, dont la pesanteur spcifique ; compas rée à celle de la faîne, à l’aide de l’aréomiètre, est dans le rapport de 22 degrés à 2r degrés et demi, le thermomètre de Réaumur étant , lors de l’expé- rience , à 15 degrés. V'I.ème Opération. Cette huile mise dans un pot de fayence avec une petite mêche de lampe, ya brûlé en totalité; on remarque à cette oc-asion que suivant le procédé par lequel on se sert d’eau pour faciliter l’extraction des huiles, l’eau augmente le poids de lhuile, mais l'empêche de brûler en en tier , parce que la partie aqueuse qui se combine alors avec le mucilage , reste suspendue dans l’huile, Celle de faiîne, ainsi extraite sans l’intermède de l’eau , et agitée forlement dans un vase de verre, présente à sa surface une mousse que ne donne pas Ja bonne huile d’olive ainsi agitée. Au reste, l’huile de faine est d’un goût assez agréable et approchant Jome F, K &2 Economie, i $ 7 LR es de celui de noisette, sauf une trèselégère rancidité que les faïînes dont il s’agit, et gardées pendant un an, ont pu lui communiquer. Le marc, pain ou tourteau ainsi pressuré, conser< ve dans son parenchime toute la partie charnue , du muqueux et très-peu d'huile fixe ; sa pesanteur est moindre d’un tiers, et on peut l’employer utile ment soit à la nourriture des animaux, soit au chauf- fage. | Nous estimons au surplus qu’on peut, dans tous les cas, substituer l'huile de faine à celle d’olive; tous les citoyens peuvent se procurer des faines à très-bon compte et en assez grande quanlité pour leur consommation ; les ustenciles nécessaires sont simples. Il faut se servir du gros bout d’une pièce de bois appelée chouguet ,que l’on creuse d’environ 8 à ra pouces de profondeur. | D'un pilon de bois pour réduire en pâte les faînes écorcées. D'une planche de Le dans laquelle on fait un creux de neuf lignes de profondeur et autres dimen: sions ci-dessus à l’effet de recevoir la pâte de faines écraséess Et d’un morceau de grosse toile qu’on étendra sur la planche creusée pour y renfermer la pâte. A défaut d’une presse ordinaire ou préssoir à cidre ,; on se servira d’une pièee de bois d'environ seize pouces d'épaisseur, qu’on creusera pour y met- tre les pains, et entre chaque pain une planche ou plaque de fer; les deux extrémités du creux, Huile de Faîn CA 23 bratiqués dans cette pièce de bois, seront fermés par “des coins qu’on chassera par degrés et avec un maillet de bois,en observant de ne pas exercer tout- à-coup la pression, mais de chasser les coins d’in- tervalle à intervalle , et sur-tout dans les premiers momens de Loheise on, pour dounef aux parties huileuses le temps de suinter. L'huile sera reçue alors dans des vases placés au-dessous de cette pièce de bois qu’on aura eu soin d’exhausser, | Les principaux avantages de ce procédé sont de pouvoir employer sur-le-champ lhuile ainsi extraite à froid ét sans eau, Sa qualité est, à bien peu de choëe près, aussi bonne que celle de l’huile d'olive, et on peut compter sur un produit en huile équivale Ée au tiers du poids -des faines mondées; On n’a point besoin de barits dans lesquels il faille attendre que le muqueux de l’huile de faire orditiaire se soit précipité. Les procédés employés jusqu’à p'ésent | exigent quelquefois deux ans pour l’éclaircissement de l’huile de faine etle dépôt de son mucilage , sans compter la déperdition à laquelle expose toujours un laps de temps aussi considérable: — BL OCR AP H IE, @Worrce historique sur La vie de Prernr-Josrr# DEsAuULrT , chirurgien en chef du grand hos- pice d'humanité ( c-devant Hôtel Die) de Paris, par XAPIERr-Brcnar , son élève. Pinne-Josreu DESAULT naquit, le 6 février 1744, au Magny -Vernois, village voisin de Lure, chef-lieu de district, dans le département de la haute-Saône ( ci-devant province de Franche-Com- té). Son père, Claude-Joseph Desault, et sa mère 2 1 Jeanne Varrin, Jouissoient de cette honnête aisance 2 qui met au-dessus des besoins sans dispenser du tra- vail. Il fut le dernier enfant de leur nombreuse fa- mille. / Un maïtre particulier lui apprit, à Lure, les pre- miers principes du latin ; de-là ses parens Penvoyè- rent chez les Jésuites , alors presqu’exclusivement chargés de éducation publique. Cette. société célèbre | prompte à distinguer les talens, habile à les développer, adroite à se les ap- proprier, applaudit bientôt à ceux du jeune étudiant qui, de son côté, ne tarda pas à goûter le genre de vie de leurs colléges , également conforme à son émulation naissante et à son goût déjà vif pour Pé- tude. Ils y livra entièrement , et souvent il a répété depuis , qu’il devoit à son éducation Pardeur qu’. gut toujours pour le travail, dotice.sur Desault: Ex Le cours de ses études étant fini, son père, qué le destiñoit à état ecclésiastique, voulut Pappliquer à la théologie ; mais son génie , qui l’appeloit vers les sciences Dee , lui inspira de laversion pour celle-ci. À cette époque de la vie, où tant de routes s’ous vrent devant nous, souvent uu penchant naturel entraine les grands hommes ‘dans celle qu’ils doi- vent suivre. Tel brille dans sa profession , qui vé- géteroit ignoré, s’il n’eût pas obéi à ce penchant. Celui du jeune Desault se déclara ouvertement pour Ja chirurgie ; et son père, après une longue résis- tance, se vit enfin forcé de l’envoyer à Béfort, pour lui faire faire ce qu’on appeloit alors son appren- tissage, dans lhopital militaire de cette ville. Il y passa trois ans, livré à létude de Panatomie, oc- cupé à suivre les pansemens, et sefiorcant, autant qu’il le pouvoit, de suppléer, par lobservation des maladiss, à ce qui lui manquoit du coté de l’en- . seignement. Lorsque dans la suite il enseigna la chi- rurgie, il se plaisoit à citer, dans ses lecons, plu- sieurs cas de pratique, observés à cette époque avec une exact tude peu ordinaire à son âge. Au milieu des travaux de son état, il se permit fr équemiment des écarts vers une autre science, or- dinairement étrangère aux chirurgiens, vers les ma- thématiques, dont il avoit appris, chez les Jésuites, les premiers élémens. Ses progrès y furent rapides; mais ils le jetèrent dans une erreur commune parmi les médecins, au commencement de ce siècle, dans une application EF à ’ - 86 Biographie. fausse des règles de la g‘ométrie, aux loix de VE conomie anina'e. Il lut avec avidité le traité de ‘Borelli, de motu animalium , le traduisit entiè- rement, et dès-lors y ajouta un Tèpg commentaire , plus hériscé encore de calculs que ouvrage même du célèore professeur de Naples (1). Ses succès dans @°tte branche, alors très-cullivée de la physiologie, fisèrent sur lui Pattention d’un de ses supérieurs, parts n zélé de la doctrine des mécaniciens. Il voulut s> Pattacher et le retenir auprès de Ini; mais il filloit un plus vaste. théâtre à andonne sou- vent Pune pour courir après Pautre. Il refusa cons- tamment de se livrer à la pratique, jusqu’à l’époque ù, devenu chef d’un grand hôpital, il put entrer avec éclat dans cette nouvelle carrière, Il n’éloit poiat éhcore membre du collége le 7 ghirurgie , et la médiocrité de sa fortune Pécartoit , { n "4 \ te … Biographie. d’un grade pour lequel le mérite étoit alors un titre imsuflisant. Cependant ses amis l’engagèrent à s’y présenter. Il sy présenta en 1776, et le collége, par une honorable exception, s’em pressa de le recevoir, sous la simple condition d’acquitter, quand il le pour- roit, la somme que le règlement PRIge. sa thèse de réception eut pour titre: De calculo vesicæ urinariæ, eoque eætrahen- do , prærvià sectione , ope instruments Hauken- scanc emendats. La correction proposée dans celte tlèse pour le gorgeret d’Haukins, consiste à lui donner une for- ‘me applatie, au lieu de la figure concave qu’il avoit primitive LA L'expérience a prouvé dans la suites quels avantages résultent de cette correction , dans Pacino du corps de la vessie. Desault avoit été nommé professeur d'anatomie a Pécole - pratique , avant d’être agrégé au colléges et l’on avoit fait pour lui, dans cette occasion, une autre exception jusque-là sans exemple. Ses cours publics firent la même sensation qu’a- voient opéré ses lecons particulières. Dès-lors il in- troduisit dans l’étude de l’anatomie cette méthode claire et lumineuse, adoptée aujourd’hui par le plis: grand nombre des professeurs, et au moyen de la- queile chaque description particulière de nos par- tes, se réduit à une simple app lication de la règle gé mar De brillantes découvertes n’éloient point l’objet de ses travaux anatomiques ; il les rapporta tou- jours à l’art de les guérir, leur véritable but. Le Notice sur Desault. LIU premier en France, il enseigna'avec exactitude l’a- hatomie-chirursicale, en s’atiachant à fixer sur-tout Pattention des élèves sur les rapparts et l’ensemble de nos parties, trop négligés jusqu’à lui, et cependant si essentiels dans la pratique de Part. L'Académie de Chirurgie , qui ne le comptoit en- core qu’au nombre de ses simples membres, voulut en17"* se l’attacher plus particulièrement. IL fut nommé adjoint, puis conseiller du comité perpétuel. Il devint, quelque temps après, chirursien en chef de l’hospice du coilége, et chirurgien -consul- fait de l’hospice de Sain!-Suloice, établi près la barrière de Sèves. Ces deux places n’ajoutoient rien _ à sa fortune, mais elles lui procurèrent l’avantage plus réel de s’éclairer par sa propre expérience dans la chirurgie-pratique , où 1l n’avoit encore eu pour se di:iger que l’expérience d’auirui, guide presque tou- jours infidèle, Ses succès prouvèrent. bientôt combien est précieux cet avantage, entre des mains qui savent en profiter. Ici commence l’histoire des progrès que lui [doit l'art de guérir, | Le traitement des maladies. des os, jus'iu’alor presqu’abandonné à une aveugle routine, renaissoit depuis quelque temps, cultivé par des mains La- biles. Tous les praticiens savoient que la contrac- tion musculaire est le principal obstacle à la régu- lière conformation des fractures. Plusieurs avoient cherché à en empêcher les cffcts, et leurs eflurts, 92 Biographie, toujours impuissans, laissoient encore ce problème # . résou re. re Trouver une résistance qui s'oppose continuelle= ment à l'action continuelle de la puissance muscu- laire. L’extension continuelle offroit naturellement Ja solution de ce problème ; mais employée autrefois saus succès, elle étoit depuis long-temps exclue de la praiüque, Desault essaya de l’y rappeler, en Pappliquant d’abord à la fracture de la clavicule, 11 imagiva ce. bandage jvén'eux, aujourd’hui si connu, et au moyen duquel les fragmens sans cesse en contact, se consokifent sans la difformité, suite presqu’inévi- table du bandage en 8. Le premier essai en fat fait en 1779, par un chirurgien de la Salpétrière. Dès- Jors Desault concut que. le même moyen, diverse- ment modifié, pourroit avoir une aussi heureuse ap plication dans les fractures du corps et du col du fémur, et que le peu de succès qu’on en avoit ob- tenu, tenoif, non pas au moyen lui-même, mais Pien à la manière de l’employer. L'appareil qu’il inventa alors pour ces sortes de fractures, ébauche d’abord grossière de celui que nous connoiïssons, ne fut entièrement perfectionné que lorsqu'il eut PE ques années après, des occasions plus fréquentes de le mettre ‘en usage. Occupé des progrès de l’art , il ne négligeoit pas ceux de ses élèves. Ce fut en pärtie pour eux qu'il donna, avec Chopart, professeur comme lui, à l'école -pratique, un traité des maladies chirur- gicales ; cet ouvrage, fruit peut-etre trop précocé DT TT EE ÉMIS. DS … Notice sur Desault. CS | äe son expérience, parut en 1780, et fut traduit en allemand, quelques années après. L'édition en est maintenant épuisée, La place de chirurgien -major de l’hôpital de la Cüarité étant devenue vacante en 1782, il fht nom. mé pour la remplir. Ce choix le flaita d’autant plus qu'il éloit conforme au vœu publie, et qu’il lui pres curoit les moyens d’introduire dans la pratique une foule de découvertes jusque-là presqu’isnorées, C'est dans cet hôpital, qu’il parvint à réunir, par un bandage simple et facile, les fractures de lol, crâne et de la rotule, à prévenir par l’extension con. tinuelle le racourcissement des fractures obliques du corps du fémur; à consolider, par le même moyen, celles du_ col de cet os ; à guérir, par une compres- sion méthodique, les ulcères variqueux. Il substitua au bandage, alors usité dans la frac- ture de Phumérus, un bandage plus sûr pour le malade, plus commode pour le chirurgien, emprunté de celui qu’il avoit inventé pour la fracture de la clavicule. Dans celle de l’avant-bras, il reproduisit et perfectionna l’appareil de Petit. Il en imagina un pour le bec-de-lièvre, aussi facile et plus solide que celui de Louis. L’amputaton, trop souvent employée avant lui, devint entre ses mains un moyen extrême, réservé à un petit nombre de cas, où la certitude de la mort autorise une opération, qui, comme tant d’au- tres, ne laisse jamais que la probabilité de la vie. Depuis plusieurs années, il avoit renouvelé dans le procédé opératoire la ligature imm.diate des Vais- "2 94 | | Biograph Le. seaux , méthode oubliée en France depuis Am broise Paré ; et suivie aujourd’ hui de tous les bons pratic 1ense L Tant de succès obtenus dans un grand hôpital, pu- bliés par de nombreux élèves, égalèrent bientôt sa réputafion à celle des plus illustres chirurgiens. Lorsqu'une mort prématurée enleva en 1785 , Ferrand, chirurgien en chef en survivance de l'HS- tel-Dieu de Paris, administration cherchä, pour le remplacer, un homme qui Joignit à de grands ta lens , un grand zèle pour le service des malades, une she activité pour l’instruction des Elèves, un amour exclusif pour son état: L'opinion publi- que lui désignoit Desault ; elle le nomma à cette place, la plus importante en France et peut-être en Europe, à laquelle puisse aspirer un homme de son état. Cette nomination lui ft beaucoup d’envieux, et même des ennemis; mais quel homme compté parmi ses amis, les rivaux auxque's il a été préféré? Trop souvent la haine naît de la jalousie. Pourquoi les pas- sions éloignent-elles donc presque toujouts ceux que les talens rapprochent ? ; Desault avoit formé depuis long -temps le projet d’un enseignement clinique, qui, sans nuire aux Maäa= , lades, fit servir ces maladies à l’instruction des élè- ves. L’Hotel-Dieu, cet immense dépôt des infirmi- tés humaines, lui en fournissoit des moyens multi- pliés; il demanda un amplhithéâtre pour y ouvrir une école. ' Mais il est rare que les nouveaux éta- blissemens n’éprouvent pas des contradictions lors- U : Notice sur Desault. 95 … qu’ils choquent les anciens usages. L'idée de voir opérer les malades en public, alarma lhumanité des admiaistrateurs heurta les préjugés des religieuses- infirmivtres , alors toutes puissantes dans la maison, En louant les intentions de Desault, on trouva soi pro;et impraticable. Moreau, chirurgien en chef en exercice, mourut sur'ces entrefaites, le laissant seul à la téte de la chirurgie de 'Hôtel-Dieu. Chargé de ce pénible far_ deau ; il ne perdit point de vue son projet favori, l’établissement d’une école clinique, qu’il obtint en- fin en 1788 , après trois ans de démarches et de sollicitations. À peine les cours furent-ils ouverts, que l’affluen- ! ce des élèves y devint prodigieuse. Les étrangers y accoururent. Plusieurs puissances voisines envoyè- rent à Paris des étudians pensionnés, sous lexpresse condition qu’ils y assisteroient. Plus de six cents au- diteurs les suivirent constamment (r). Ils venoient (3) On ne lira pas sans intérêts quelques détails sur cette école, la première qui ait existé en France. Chaque jour la séance s’ouvroit par ure consultation pu- blique et raisonnée , où n’étoient admis que les malades indigéns du dehors, Les élèves de Phospice lisoient ensuite l'observation exacte ét détaillée de tous les malades inté- ressans qui devoient sortir dans la journée , et dont le pan- sement avoit été confié à leur soin. En se formant eux- mémes , ils contribuoïent ainsi à l'instruction de leurs cama- rades. 4 RON? . La troisième, et la principale partie de Ia leçon ,.étoit consacrée aux opérations. Chacune étoit précédée d’une dissertation sur l’état du malade , sur les suites probables | AE _ Biographie. apprendre une chirurgie, pour ainsi dire, nou vèlle , dégagée de tous les anciens préjngés : uné pratique simple , dépouiilée de cet amas presiue tou- jours incohérent de topiques et de médicimens, ap- pelé traitement méthodique par le vulgaire des chi- rurgiens. [ls venoient y voir une foule de procédés Louveaux , que expérience et les réflexions du pro- fesseux lui svgcéroient chaque jour. Fa méthode de la ligature, employée par les an- ciens dans la cure des bernies ombilicales des en=. fans | avoit été presqu’entièrement proscrite de la pratique des modernes. Desault l’y introduisit, per- fectionna le procédé, et, par les succès qu'il en 0“ fint, la supériorité de celte méthode sur celle des bemdages compressifs. L’un des premiers en France, il fit connoitre les cartilages flotians dans les articulations, eten prati- qua l'extraction. Le traitement des skirrosités du rectum, lui dut un moyen nouveau, celui d’une compression mé- qu’elles pouvoient avoir , sur le procédé opératoire. On trans- porioit ensuite le malade à l’amphithéatre, où Desault , aidé par les chirurgiens internes , l’opéroit en présence de tous les élèves. Aux opérations succédoient des détails raisonnés , donnés par le professeur , soit sur les maladies graves existantes dans l’hospice, soit sur la situation des maladies opérés les jours précécens, L'ouverture des cadavres ; qu’exigeoïent les progrès de J’art, ou l’enseignement des élèves , formoit un des derniers objets de la séance, qui étuit lerminée jar une leçon dog- matique sur un point particulier de pathologie. thodique Notice sur Desaul!t, cm thodique, exercée sur c2s tumeurs par une mêche, don! il augméntoit graduellement le volume, et qui éloit habituellement entretenue dans l'intestin. Dans les luxations de l’Eumérus , 1! sumolifia et rendit plus commodes les moyens de réduction. ! Une expérience funeste avoit appris le 2 du trépan, employé dans les plaies de tète, à l’Hôtel- Dieu de Paris Il y substitua une autre méthode de traitement, méthode dout il obtint, dans les com- motions du cerveau, les succès les moins équivo- ques , mais dont il 0e peut-ê ire l'application à un trop grand nombre de c1. L'usage de l’émé- tique, répété presque ious les jours, forme la base de cette méthode, déjà adoptée jar plusieurs pra- ticiens, L'histoire des instrumens, ce camp vaste, où le g'nie de l'inventeur brille souvent plus que le ju- sement du chirurgien , ne dut point à Desault de stériles dé ouvertes. Il est peu de personnes de Part qui ne connGissent l’heureuse epydication qu’il a fait de la pince à gaine, à des porie-sœuds pour la ligature des polypes de la matrice et des narines; Pingénieux procédé qu'il « imegiwé pour lier, au moyen dune simple canule , ceux de l’arrière -bou- che. | Le kiotôme qu'il a inventé, pour eouper avec = reté, dans Î6s différentes cavités, les brides qui s'y rencontrent ; enfin, ses instrumens pour la fistule à anus , aussi commodes pour le chirurgien, que peu dou'oureux pour le malade, et au moyen desquels la méthode de la ligature, présqu’impra- Tome F. G: Biographie. "Rceble auparavant dans les fistules très-profoùdes, : cest devenue une des opérations lès plus simples et les plus faciles. | Dans la méthode de Pincision, il renouvela lu- sase du gorgeret de Marchetti, connu chez les étran- geTs, Mais presque ignoré en France, avant qu'il l’eût proposé. : ; © En enrichissant l’art d’instrumens utiles, il Che “cha à en retrancher ceux qui lui sont superflus. Et #ombien n’y en avoit-il pas de ce nombre dans les premières années de sa prai ligue? Combien de moyens inutilement cruels ne renfermoient pas alors les ar- senaux de Chirurgie? L'artiste , embarrassé dans la multiplicité des méthodes opératoires , y cherchoit quelquefois envain une méthode curative. Tel que la nature, Part de guérir doit êtrefsim ple dans ses moyens, fécond dans leurs résultats. Default, plus que personne, fut convaincu de ce grand principe. Peut-être même en poussa-t t-il trop Join les couséquences dans ses opinions sur la mé- decine interne ; mais avec quel succès ne J’appli- qua-t-il pas à la pratique des opérations? Il auroit voulu, disoit-il souvent, les pratiquer toutes ayec ses doigts et avec ses ongles. $il ne put à ce point faire une chirurgie natu+ relle, au moins fut-il un de ceux qui concourut le plus à y introduire celte simplicité que nous admi- _: rons aujourd’hui, lorsque nous comparons ensemble les ancienset les nouveaux procédés, * En 1797, il commenca à faire paroître un Journal de Chirurgie, rédigé par ses élèves, et destiné à # Notice sur Desault. k ‘04 püblier les cas de pratique intéressans qui se’ prés sentoient dans son école, ainsi qu’un extrait détaillé de ses lecons, dont le sujet étoit alors les maladies des voies urinaires. Le traitement de cés maladies, jusque-là l’écueif des praticiens, devoit depuis quctété lemps à l’ar< tiste Bernard , un grand moyen de perfection, Les sondes élastiques fixèrent, dès .qu’ell's paru revt, lPattention de tous les gens de Part; mais au. cun ne sut mieux que Besault.en apprécier les avan< iages. Avec elles, il se fit une habodé curative nou velle dans le retrécissement de l’urèthre , méthode trop fondée peut-être sur l'adresse du CASE mais qui à sauvé la vie à une infinité de malheureux, qui venoiept chaque année périr à P:i ôtcl- Dieu, vic= times de l’insuffisance de Part, ou se la ilide Cit= prés ré bpes des artistes. "Xl ne borna pas aux maladies de Parèthre l'usage dés’ sondes élastiques 3" elles lui servirent ericore | dans les divers obstacles qui génent ou empêchent la déglution ou la respiration, à introduire par les fosses nazales des alimens dans Pésophage, ou à établir, par la niéme route, une Hibre cemmunica= ‘tion entre les poumons et Pair extérieur : moyens ingénieux où les ressources de Part suppléent évi- demwent à Pimpaissancé de celles de la nature. Au milieu de tant de travaux ,; occupé d’un pé- nible enseignement , chargé, d'ux fois par jour à PHôiel-Dicu, dune visite Fe 400 malrdes, Desauit 4rouvoii encore le temps de donner jrs de qua- G 2 : Biograplus. tre heures dans la journée à ceux du dehors. Peu de chirurgieus ont joui aussi exclusivement que lui de la confiance publique. Peu ont eu autant que lui des moyens de s'enrichir, et cependant il négligea fong-temps d'en profiter. Sans doute que moïns ar- dent pour la gloire, il eût été plus favorisé/par la fortune ; mais il sacrifia tout à la noble «iubiuon: d'avancer les progrès de l’art et ceux des élèves, Ses cours de clinique externe et d’anatomie leur furent gratuitement ouverts dès l’année 1790. Tan- dis que les écoles publiques languissoient, au milieu des troubles inséparables d’une grantle révolution, la stenne formoit en grande partie cette multitude de chirurgiens, aujourd’hui répandus dans les nom- breuses armées de la république. Considérés sous ce seul rapport, les services qu’il a rendus à lhuma- nité, sont incalculäbles : heureux si les persécutions des hommes n’en eussent pas été le prix! Les malheurs de la révolution commençoient alors à peser sur les Francais, divisés par de nombreu- ses factions. Bientôt aux beaux jours de ia hberté succédèrent ces temps de désasires, où l’on vit une proscription 2énérale s'étendre sur Îles hommes à talens. Desault pouvoit-il échapper à cette proscrip- tion! Il en fut une des premières victimes. | Tandis que par dévouement à la chose publique, il ajoutoit à ses pénibles fonctions celle de membre du Conseil de Santé (r), qu’il faisoit des dons nom- (4) Cette place que déjà il avoit rempli saus laucien régime , lui fut encore donnée en 1792 , sous le numistère de Servan, halo Notice sur Desauil. 10% breux à la patrie, qu’il lui offroil le prix d’une mé- daille en or, gage précieux de la reconnoissance de ses élèves, on le dénoncoit dans les sociétés popu- laires, comme égoïste, indifférent, etc. etc. Chaurette l’accusoit, dans les sections, “e refuser des soins aux biessés du 10 août, tandis qu’à l'Hô- tel-Dieu , ces premières victimes de la république bénissoient en lui leur sauveur. Deux fois il fut tra- duit à la barre d’ane commune avide de trouver le prétexte de le persécuter. Un arrêté de cette com muné le suspendit de ses fonctions. Des hommes ar- dens à le perdre excitèrent contre lui les clameurs d’un peuple qu’ils dirigeoient à leur gré. Enfin, le 28 mai 1793, un mandat d’arrèt est lancé contre lui var le comité révolutionnäire. Des gehs armés entourent, pendant sa leon , l’Hôtel- Dieu et son amphithéâtre. On lenlève au milieu de ses élèves consternés ; il est traîné au Luxembourg, prison affreuse alors, d’où l’on ne sortoit presque jamais que pour aller au süpplice. Cependant son nom métoit point encore Sur la liste sanglante, où se trouvoient écrits ceux de Males herbes, de Lavoisier. Le comité de sûreté générale sentit le vide im- mense que faisoit ea détention. Il prit un arrêté qui luirendit, au bout de trois jours, la liberté qu’il m’espéroit plus. On a cité depuis cet arrété, comme un des exemples rares de justice qu’aient vu ces temps malheureux. Tant de persécutions ne le découragèrent point. Est-il des obstacles pour l’homme animé par le dé- G 3 ter Ha Biographie. A sir. du b' en ? La difficulté de le fairé ajoute au mé rite de Peutreprendre, et à la gloire d'y avoir réussie Disault partasea, ce mérite et cette gloire avec le petit uonb e d'hommes qui. veilla courageusement au dépôi des sciences, lorsque lout sembloit en bä- ter. la dé adence et la ruine, -Sorti de prisou , il continua à l’'Hôtel-Dieu l’enseignement de la chirur” gie, presqu ’apéanti par-lout ailleurs. Le bureau de consultaijon, (1) des arts et métiers et le Lycée des Arts, uniques soutiens d:s aris peatant la tyrannie, eurent en lui un de leurs membres les plus zélés et * Jes plus a Lidus, Pe: de temps après son élargissement , éclata la ‘révolution du 9 thermidor, Depuis cetie époque mé- morable, où le triomphe de la justice ramena le rèene de lPhumanité, les scie nces virent renaitre Pé- mulatios du côté iles SAVADS, et l’encouragerent de la part du souvé ‘nement, Désauit s'erspressa alors de slliciter les moyens de rendre son é: ol. plus utile encore à l’avance- ment des élèves. Mais une plus grande institution occupoit le comité d'instruction publique, L'école de santé fut établie, eten Py non amant professeur de clinique externe > prGherd ha à seçoi nder SDS ; qu’il avoit présentées. C'étloit récom penser son zèle pour l'instruction des étudians et Le progrès de l’art, que de lui fournir ge nouvelles occasions dy contribuer, Ii oltint du gouvernement, peu de temps après Pétablissement de Ecole de Santé, que le bâtiment (5) 1 3 avoit remplacé Louis en 1792, Ru à ‘’ Notice sur Desault. . to3 de l’Evêché’, voisin de l’Hôtel-Dieu, seroit changé en un hôpital , uniquement destiné au traitement des maladies externes, et à l’enseignement de Ja chirurgie- pratique. Il se. proposoit d'y réaliser des projets , formés depuis long-temps, pour RE l’un et l’autre au plus haut point de perfection, qu'il lui séroit possible; mais la mort, trop prompte à frap+, per les hommes utiles, ne lui en laissa pas, le: temps. Les troubles du premier prairial, dernières agitaæ. - tions des ag ens du crime, affectèrent ad son ame. La crainte de voir les proscriptions, se re= nouveler, le saisit; il se frappa, et dès-lors on 1 vit traîner une vie languissante.. Envain , pour se distraire, chercha-t-il à s’entourer de ses amis; que pouvoit l’amitié contre le mal dont il portoit le germe? Tous les sy mptômes d’une fièvre maligne se déclarèrent dans. la nuit du 29 maï;.bientôt ieurs Pi x 0e accroisseuiens, l'impuissance des moyens. qué leur opposoient .des mains habiles , firent: présaser qu’elle en sercit la .fin., Ses élèves apprirent en même temps sa maladie et le danger où ik étoit. Ils accoururent, empressés de prodiguer leur: soins à un waître qu ts chérissoient.. Soins pré- cieux de la reconno!ss: ince y que, SOù..Cœur y eùüt été: sensible ! Mais déjà il ne pouvoit les, distinguer. Un délire presque coutinuel, depuis Pinvasion de sa ma- lacie , lui épargnà le sentiment pénibie des appro=. ches: je la, mort, qui vint terminer ses. jours, entre les bras de. ses Élèves le z.er juin 17 5. NL LE 2 JL 2 T} Le vulgaire se persuada qu'il on: été empoi- G4 104 Biographie. sonné. Ce bruit, accrédité encore aujourd’hui, dans Pesprit de plusieurs personnes, eut pour fondement époque de sa mort, qui ne précéda que de que!- ques jours cœiic du fils de Louis XVT, qu’il voyoit malade dans sa prison du Temple. On publia qu’il mouroit victime de son refus constant de se prêter A'des vues criminelles sur la vie de cet enfant. Quel est l’homme célèbre, dont la mort n’a pas été lé sujet dés fausses conjectures du pu:lic, toujours en preisé d'y trourer quelque c'ose d’extraordinai- ré? Heureux celui dont ces conjectures honorent la mémoire ! | Desault étoit d’une stature méd'ocre, d’une taille bien proportionnte, d’une physionomie ouverte. Son LA tempérament ndturellement robuste avoit été fortifié. par sa première édueation 3 il ne fut point atloibli par lexcès des ‘plaisirs. Leurs attails trouvèrent toujours son cœur indifférent. Tous les hommes ont use passion dorninante; la siénne fut l’amour de la gloire : ils cri tous une jouistance favorites F4 sienne fut l’ensci;:neèment et l'éxercice de son art Il étoit vif, violent, quelaucfois emporté, mais toujours facile À reveuir ; ©: caractère l’entraîna sou- ven: au-delx des bürses qu'il auroit voulu me pas franchir. Ses élèves, en admiraut ses taleus, n’eurent pas toujours à se louër de sa douceur. “Son ame étoit no'le, élevé®, grande jusque dans ses défauts; les basses menées de Pintrigue lui fu rent odieuses ; jamais il n’eut à se reprocher d’étre entré par cette voie dans les places qu’il occupa. . Notice sur Desault, -:, 108 L'iugratitude des malades lui .étoit sensible , Mais il'auroit cru savilir en faisant la moïndre démar- che, pour se procurer la légitime rétribution due à ses peines. IL eut des ennemis ; quel homme célèbre en est exempt? L’env.e, qui se traine par-tout sur les tra- ‘ces du mérite, ne lui épargna pas les calomnies ; le silence du mépris fut toujours son unique ré- ponse, Ses amis furent en grand nombre ; leur société étoit le seul plaisir auquel il fût sensible, Il se ’plai- soit à les voir chez lui, à les y rassembler certains jours marqués, à oublier dans leur entrelien ses cha- grins et ses paines. Il est peu de chirurgiens qui > ayant aussi peu écrit, aient joui d’une aussi grande réputation. Deux causes ont contribué à l’étendre; les places qu’il oc- Cupa dans les premiers hôpitaux de Ja république s et le grand nombre d'élèves qu’il forma. Il mourut, irop {ot sans doute pour l'humanité» a“êge de 5r:ans, aimé de tous ceux qui l’ont connu, peu regreté seulement de ceux qu’il éclipsa , admiré de tout le monde. L4 nation s’estempressée de rendre à sa mémoire un hommage distingué, en assu- rayt à sa veuve une pension annuelle de 2,900 liv, IL avoit épousé Marguerite, fille de Mathias Tlou- venin, Un fils unique, Alexis-Mathias Desault )a élé le fruit de ce mariage, ROME DEL FOR LEE Vu O. id ES tu À ExrTrair d'une lettre du citoyen OrrrrEr au citoyen WMANvEz, écrite d'Alexandrie, en Egypte. À U his 1 14 p Ce premier prairial, l’an troisième x de la république. } Âenès avoir resté six MOIS à Constantinople ; par- couru le:canal de la Mer- Noire, là mer de Mar- mara, le canal dés Dardanelles, avoir visité les côtes d'Asie et d'Europe , toute la Troade , les isles” de ‘Fénédos | de Scio’, fait des incursions sur la: côte de la Natolie , avoir ‘vu Niconi : NOXIE,, Paros ; Santorin, etenfin séjourné quatre mois à-l’isle de Crète ,; nous sommes! arrivés à Alexandrie vers le milieu de f frimaire , avec uüuñné récolte abondante en ” ( 1) Nous avons Er à di Vatt ention sur les citoyens Olivier et Brugn'ères qui voyagent à présent dans le Levant pour les progrès de l” bisloire naturelle. Le premier voyageur a principalement étudié Tes insectes. Le second s’est atta- dé aux vers 3: mais 11 a en même temps embrassé lontes les parties ; tous deux ont, des:iconnvissances étendues et suffisantes pour faire un excellent voyage. La société d’his- | toire naturelle a réclamé souvent poureux . les secours qu’ils ayoient droit d’attendre du gouvernement qui , sous le régime révolutionnaire , les avoit négligés. 11 faut espérer que le gouvernement actuel-s’occupera davantage du sort de deux savans que le désir d'augmenter les connçissances à seul, entrainé Join de leur patrie. À. L. AI. , [ - 15 Voyage en Esypte. 107 objets d'histoire naturelle et: une masse d’ob:erva- tions que ñous croyons irès-intéressanhes. Nous sourmes paris pour le Caire, malgré les vexations que les beys régnans ont fait éprouver aux Français. Nous espérons quitter l'Égypte :daus quel- ques jours pour nous retdre à Rhodes, ét de-ià à Constantinovle jen visitant ksil est possible, Stancho, Samos et Metelin. Vous voyez, mon cher \ Fanuel, que ‘nous parcourons des contrées jadis céièbres mais où l’on n’appercoit qu'à peine quelques ves- tiges de leur ancienne Ça ve Nous avoñs vu un peuple er, ignorant, paresseux , qui nous méprise parce que nous »’adressons pas à leur manière notre prière à létemel. Nous avons plus particulièrement yécu parmi les descendass de ces fameux Grecs ; plus ignorans , plus :superstitieux “encore que les maitres qui les tie nnept. dans la servitude ; mais qui | laissent entrevoir Seper dant les: germes des srands hommes qui 1ls; ont. produit autrefois. Nous avons vu des Juifs encore, plus abrutis que.ceux d'Europe ; -des Arméniens qui.ont conservétdans l’esclavase le génie mercantile et. quelque; sotte. d'industrie. …Nous avons enfin,sous les yeux les Arahés: peuple errant , voleur..;: courageux, indompié. nous tarde de quit'er un pays, ,où le despotisme détruit toute sorte d’industrie.;.où.les Coptes,, les Séllas me tra vaillent quepour des maitres féroces.3 où cinq à six mille Mamelucs , nés chrétiens, davenus esclaves et circoucis, se jouent de la fortune: et dela ve de quelques millions d'hommes, etine parviennent aux emplois que par des crimes ; un, pays qui, dans les mains d’un peuple bien gouvèrné, seroit le gre= - 108 F'oyages. nier de tout l’empire ottoman. Ici, le croirez-vous ; le peuple éprouve souvent , par leffet du ‘nonopole, toutes les horreurs de la famine, après avoir récolté une abondarite quantité de grains. fci , le bled vaut tantôt la valeur d’un demi-sol les deux livres, et fantôt la veileur de huit à dix, Ici , la peste et la fa mine enFevent quelquefois li moitié de la popula- lion sans, que le gouvernement daigne s’en occuper. Depuis le règne de Mourad-Béy, la population dé FEoypie à diminué au moins de la moitié. Des vil= lases entiers sont abandonnés, Chaque ville présente des riines dans tousles points. Les digues sont rom- pues ; des plaines’ jadis fertiles , sont sous les eaux. Ds miete, naguère florissante, va bientôt disparoître ; F1 mèér a déja détruit ses jardins ; la branche du Nil qüi vivifioit cette partie de l'Egypte, m'est plus navi- gable, parce que les eaux passent presqu’éntièrement par le canal de Manoaf et viennent se jeter dans la branche de Rossette. Les caravanes sont détrousstes par les Arabes soupconnés de partager le butin avec le gouvernement. Les Arabes volent et dépouillent mème aux environs du Caire. Les troupeaux du Bey ont été enlevé par une troupe d’Arabes quelquesjours avant notre arrivée , environ à une liene de la capi- tale : et pendant netre séjour au Caire ; le sonper de Mourad-Bey a été enlevé entre le srandCaïre, c’est-" à-dire dans un trajet semblable à celui de Paris à Passi. de ne quitterai pas la plume sans vous dire encore un mot dun pays aussi étonnant pour le naturaliste que pour le politique et le philosophe. Figurez-vous un fleuve ordinairement trois ou quatre fois plus large que la Scine, dojt la pente est insensible ï | Voyage en Egypte. | 107 depuis la hayite Egypte jusqu’à la mer , dont la-crue a annuelleme nt lieu à une époque fixe, et dont les . aux s’élèven t à plus de 20 pieds par une gradation lente, et s’a baissent de même après avoir fertilisé tout le plat pays. Un fleue qui ne charrie qu'un limon gra$., onctueux, et un sable subtil, où lon wappercoit pas le plus léger cailloutage ; un fleuve navigable, même dans sa pius grande baisse, par des bateai:« qui prennent plus de trois pieds d’eau , qui peuvemt remonter et descendre en louvoyant , et qui porteut deux voiles latines d’une grandeur démé- surée. Fiswrez-vous un pays d’une fertilité incroyable, tout coupé par des canaux , où les productions de l’Europe végètent avec la même facilité que les productions des deux Indes, où le sucre , l’indigo, le, riz croissent au Nord, tandis que le café, la casse, le séné , les tamarins , les acacias à gomme , croissent au midi. Jus dattier s’élève parmi le mürier, le figuier, la vigne et l'olivier ; où le bled , Porge, les lentiiles et le mays sont cultivés à côté du sucre et du coton. Figurez-vous ùn pays qui, malgré un gouvernement monstruelix , vexatoire, tyrannique, est l’entrepôt des protections d’une grande partie de Afrique , de toute l'Arabie , de quelques contrées de lPfude, de l’Eurcpe et de tout l’empire ottoman. Ün pays qui a vu la Mer-Rouge unie à la Méditerranée par un canal que. nous avons suivi du Caire jusqu’au lac des Pélerins, et qui alloit jusqu’à Suez, en tra versant 25 lieues du désert. Jetez un coup d’œil sur la carte ; voyez l’expa- gition de l'Egypte, le cours du Nil, la Mer-Rouge ; 110 US Poyages... la Méditerranée , les deux vastes ports AREAS le canal jadis vavigable , qui partoit d’une lieue au dessus de Soué et apportoit au vieux port les pro- ductiors de l’Inde, de l'Arabie, de l'Afrique ; un autre canal qui venoit de la haute Euypte, traver- soit le lac Marcottés, et ailoit aboutir deux lienes à l'ouest du vieux port à celui rommt Kibolos pat les Grecs, et vous verrez ce que Ge pays est sus- eplible de devenir: Figurez-vous une contrée où Îé payean est patient, actif, très -aboriettx , quoiqu'il . ne travaille que pour des maîtres durs, siupitoÿableë 14 qui lui laissent à peine de quoi se nourrir ; où la famine de r783, qui a enlevé un million d'hommes, n’a occasionné aucune émeute ; où le périple voyoit passer du pain et divers comestibles dans les rues ; sags oser y toucher; où les geris aisés vivoient dans l'abondance, lorsqu'il périssoii au Caire plus de mille hommes par jour à la porte des grands et des bou= langers ; où le peuple enfin souvent témoin des révo= lutions qui déplace ntun fyran pour en remettre u st autre, voit tranquillement les Mamelucs sé soretr entr’eux dans les rues ou'aux environs: de la ville, sans jamais prenére aucune part, ni d’autre résolu- tion que de rester soumis au vainqueur. Enbn, si vous jetiez un coup œil sur ces vas- tes monumens que l’orguéil des rois a élevés sur ce nombre considérable de pyramides, dont deux s’6- 1èvent au-dessus des autres, comme des montagnes au-dessus des buttes, sur cet espace jnmensé6c2 cupé par des $outerrains remplis de momies par ces énormes obélisques de: beau granit d’ane seule À 1 Ju ù V4 oyage en Egypte. 1rr Pièce ; sur la colonne de Pompée, sur les monta- gnes de décombres que Pon troive à Alexandrie , à, la: place qu’occupoit Canope ; aüx environs du Cäire etailieurs , par ee nombre prodisieux dé tron- , 9 N- çons de colonnes de marbre , de granit > de por- phyres disséminés dans la mer, placés horisontale- ment sur les quais, dans les murs > Où employés d’une manière ridicule dans les édifices modernes, -Yous diriez sans doute qu’il étoit grand , le peuple qui avoit élevé des monumens si beaux! Qu'ils ont té barbares ceux qui ont-osé:les détruire! Nous -Temettons au citoyen Garnier de Toulon, négoliant, établi autrefois à Satelie, qui retourne en France par la voie de Livourne, une caisse d’en- viron 22 pouces de lonoueur et 13 tant de hauteur que de largeur, contenant des graines de lPArchi- Pel ; de la Carimanie ; de Crète et de lPEgypte, ainsi que dès oianous ct bulbes de’ divers pays. Elle sera adressée au Jardin national des p'antes. Mais noire intention est qu’ellé ue soit ouverte qu’en présence des citoyens E’héritier et Cels, qui en prendront chacun un tiers pour les semer et cu!-’ tiver séparément, Cette précaution est utile aux progrès de læ botanique , et nous esp‘rons, par ce moyen, trouver à notre retour en culture des p'an- tes dont, uous n’avons vu que les graines , et que nous. serions bien fichés de perdre, Par votre pre- iière leitre, dites-moi, je vous prie, si la boëte de graines envoyées à Li-ourne en 93, et celle en- voyée ä l'ambassadeur à Constantinople l’année sui- 12 | Littérature anglaise, vaute, sont arrivées heureusement. Persomie encore ne nous en a donné de nouvelles. Communiquez à la société d'histoire naturelle les arüicles de ma lettre qui peuvent-l’intéresser , et im- formez -la que nous en avons fait en Egypte une récolte abondante, en plantes, en oiseaux, en in- sectes, ainsi qu’une petit collection des divers £ra- nites, marbres, porphyres, bazaltes et autres piérres employées dans l'architecture et la sculpture des an- ciens Egyptiens. Rappelez-nous au souvenir de tous nos amis, ils sont souvent le sujet de nos entretiens. Adieu, cher ami, pertez-vous bien et donnez-nous souvent de vos. nouvelles. J. A OLIVIER LITTERATURE ECOSSAISE Poiues d'Ossian et de quelques autres Baïrdes, pour servir de suite & l’'Ossian de 1r Tour- NEUR , 3 vol, in-18, chez Gueffier, rue Git-le-. Cœur, et Massot, rue des Fossés-Montmartre, 0 42. Le traducteur francais de ces nouvelles poésies d’Ossian , nous annonce gw’elles ont été fidèlement recueillies par John Smith dans les parties occiden- tales des montagnes et des isles de l'Ecosse. Elles n’ont pas moins d’autheuticité que celles dont Mac= Pherson a été l’éditeur. John Smith seulement ne s'est LOU RE n MESSE: PEUX fe on à ONE TARN à a f 501 A + ’ , L ù AA $ Le - s’est point permis, comme son prédécesseur, des Poëmnes d'Ossian. 18 chaugemens et des altérations dens ces poëmes gal liques. Ils ont d’ailleurs use ressemblance frappante avec les premiers, On y trouve le méme enthousias- me, un semblable mélanoe d'héroïsme guerrier et de scènes tendres, ce passage continuel d=s combâts à l’amour et de l'amour aux combats, cette profu- sion d’imaces empruntées des ve:.ts, des nuages, de la mer, des torrens et de la nuit, seule objets fani- liers à l’habitant d’une. contrée froide et prageuse : ea un mot, cette tristesse atiendnesante, mais {Top monolone qui est à-la-fois le charme et ie défaut des hymnes de ces anciens Bardes dont Ossian est le plus fameux. Il rest point extraordinaire que ces chants où respire: une mélañcolie profonde , aient ému vives ment des imaginations sensibles. B£ais il est peut- -êlre que des lecteurs judicieux n’aieat point cräint de les comparer aux monumens poétiques élevés par les plus grande hommes dans les siècles éclai- rés. Le début des élégies d'Ossian, cer on peut douner ce nom à ses poëmes, s'empare {oujourt le l'ame, et appelle la réverie. Mais où ne tarde pas à 6e fatiguer du retour éternel des mêmes seutimens et des mêmes tableaux comive l’oreiile de la conti- nuité des mêmes sons. Le fond et les détails de ces complaintes ne varient presque jamais, et le goût ne peut les metire en parallèle avec des ouvrages où se mêlent et se succèdent tous les genres de beau- tés-et dé sentlimens. 7 Un euthousidsme , très-difhcile à justifier , a quet- Tome F. Hi ” “ 114 | Voyages. quefois rapproché l’auteur de l’Iliade et lé chantre de Fingal. Mais leur génie est aussi différent que le siècle et le climat où ils vécurent. Homère, né sous le plus beau ciel, disposant de la plus riche et de la plus souple de toutes les lar… gues, instruit par ses woyages de toutes les traditions des diflérens peuples, et de tous les arts de l’ancien monde , Homère put , en quelque sorte, reproduire dans ses écrits lhomme et l’univers entier. Il n’eut pas une seule couleur , il les eut toutes. Il fut naïf, grand et varié comme la nature , qu’il saisit égaie- ment dans ses traits les plus sublimes et les plus gracieux. Que peut avoir de commun avec cet es- prit unique et universel, un Bard2 relégué dans les rochers d’un pays sauvage, vivant au milieu d’un peuple étranger même à l’agriculture, ne voyant autour de lui que de la neige et des tempêtes, et ne connoissant d’autres monumens que les pierres éle- vées de loin en loin sur les tombeaux de ses ancé- tres? Que diroit-en d’un voyageur qui, rapportant des forêts du Canada ou des isles de la mer du Sud le souvenir de quelques airs simples et tou- chans , prétendroit égaler leur mérite aux chefs- d'œuvres d'harmonie qui charment les oreilles les plus exercées de Naples et de Paris? Les anciens Pélasges avoient eu sans doute, avant Homère, des Bardes ou des poëtes du même genre, mais les Grecs ne les préféroient pas à PIliade dans le siècle de Pé- riclès. Ces réflexions étoient dignes d’être présentées par un homme aussi éclairé que le nouveau traducteur , Poëmes d’'Ossian. M 11 de ces poésies erses. Sa prose à souvent l'harmonie et l’élévation de celle de” Letourneur, à qui nous dez vons déjà deux volumes du même genre ; el il pou- voit, par un bon merreau de criiique pacé à la tête de sa traduction, obtenir un succès inconnu à Letourneur lui-même, qui montra plus de talent dans son style que de goût dans ses jugemens. IL auroit sa mieux que moi, sans doute, indiquet les causes qui donnent un caractère si uniforme aux ouvrages d'Ossian: J’en erois voir la principale dans l’absence de toute idée religieuse, et ceile-le devoit être la moins remarquée dans notre siècle. Je sais bien qu’on en tire une preuve frappanie de l’au- thenticité de ces poëmes. En effet, si Macpherson avoit voulu et pu tromper l’Europe en lui donnant ses compositions au lhizu de celles d’Ossian, il au- roit imité les poësies des peuples sanvages que nous connoissons. Or, toutes sont pleines de la ‘puissance des dieux, toutes montrent l’homme dans la dépen- dance d’une force supérieure ; et lui promettent des Tartares ou des Elisées. Ossian est le seul poëte chez qui on ne trouve aucune notion semblable. Cette espèce de seconde vie.qu’il donne à ses héros, en les placant après leur mort dans des palais de nuages, moffre qu’un merveilleux assez triste et biertôt épui- sé, Il peut amuser un moment lPimagination, mais il ne la nourtit point; il ne lui offre aucun point de vue consolant ; il n’est susceptible d'aucune variété; il est sombre comme les nuits de lliver et resserré comme les horisons chargés de bro:llards que peint le chantre de Trenpmor et Ce Knzal. Ces jeux fan H 2 SUB CCR EN. A A, COLIN SA NE S'OEUSNEALZL VETTS P, PA? Mgter d ra s RAT jà RE Os QE Gr à na) : Van" Ra PO TU Adi LÉ 17 "A > u L aS & ‘ ff" L £ dr À ge à > we AL at IX le LC y TU VS LA ” NAN UN p( PME ” Littérature anglaise, : vi tastiques , ces courses des ombres au milieu des tourkillons et des orages, ressemblent trop au néant pour que l’ame se repose et s’étende avec quelque charme dans ün avenir aussi désert, où rien n’a de Ja consistance et de la réalité. Ossian m’attendrit sans doute quand il me con- duit aux tombeaux de ses pères; mais il faut qu’une divinité veille autour des fombeaux pour leur don- ‘ ner plus d'intérêt et iles rendre sacrés. Comparez | alors les idées du Barde ,privé de ce grand ressort du pathétique et du merveilleux, aux mytholovies vivantes et animées des autres peuples. Vous ver- rez que, malgré la douleur dont son ame paroît pleine , il n'a qu’une forme pour lexprimer, qu'il est contraint à chaque instant de se copier lui-mê= me; qu’il ne fait que se lamenter sans espérance ; et que , né mêlant jamais à la mort les perspectives heureuses d’un monde futur, il n’a nul noyen réel a d’embellir et d'élever les destinées de l’homme à ses | propres yeux. | C’est pourtant à ce but que doit tendre tout poëte qui veut long-temps charmer le plus grand nombre = de lecteurs. Maïs comment y parviendra-t-il sans l'intervention des intelligences célestes et amies de la nature humaine ?/On ne peut trop le répéter en dépit de je ne sais quelle philosophie qui a déna- éuré la raison sous prétexte de l'agrandir , c’est l’idée d’un dieu qui féconde les arts comme elle anime le spectacle de la nature. C’est dans cette idée, première base de Ja morale, qu’on trouve , les sources éieruelles du vrai, du grand et du. beau. Poëmes d'Ossians 17 Cette raison seule ; et il en est beaucoup d’autres encore, donne à la poésie des Hébreux une éléva- tion et une riLesse que ne peuvent avoir les chants du Barde Ecossois, quoiqu’en dise son nouveau lra- ducteur.. Qu'il songe que le chef-d'œuvre de la poé- sie moderne, que l’Athaïie de Racine est en quel-. que sorte formée de la substance des prophètes ; et qu’il west peut-être pas dans cette admirable tracé- die une seule grande inage qui ne soit empruntée du systéme religieux des Juifs ou des livres de leurs écrivains, Croit-il qu’un homme d’un génie même égal à celui de Racine, püt, des fragmens épars d'Ossian , former un ensemble digue de soutenir quelque comparaison avec ce drame simple et su- blime : À coup sûr, on ne pourroit au moins ten- ter cet essai qu’une fois, car on seroit borné, par la nature du sujet , à un choix très-peu eændu d'idées et de tableaux; et l’on sent au contraire que le géie de Racine auroit trouvé chez les Hébreux assez de couleurs et de passious différentes pour créer plus d’une Athalie : en un mot, qu’on me permette eette expression , il y a plus de cordes à la harpe de David et d’Isaïe qu’à celle d’Ossian. Ces observations, qu’on croit fondées, doivent faire apprécier le degré de justesse et de vérité qui se trouvé dans le morceau suivant tiré de la préface du traducteur. « Je croiroïs, dit-il, avoir bien merité de la lit- » téfature , si la lecture de ces poïmes faisoit re- » chercher ceux que Leétourneur a traduits et qu’une » routine dédaigneuse à trop négligéss s’ils échauf-. H 3 127: 8 Littérature anglaise. » foient le cénie de quelques jeunes poëtés, et qu’il » s'établit entr’eux un concours tel que celui dont » K'opstock, Kre'‘schmann et Gerstenbers donnè- » rent l’exemple en Allemagne, lorsque tous trois » à l’énvi ressuscilèrent la poésie des Barees et des » Scaldes arec un succès pareil et des moyens di- à vers; enfin, si nos auteurs tragiques et nos pein- » tres, qui doivent être bien las de leurs éternelles » redites, vouloient appcrcevoir dans ces recueiisune » mine encore intacie dé conceptions grandes et » Neuves, » | Je représenterai d’abord à Pauteur qu’on r’a point ‘dédaigné en lrance les poésies erses. Les ges de lettres disiüngués n’y ont pas mis ces élans hardis et irréguliers du génie brut et sauvage à côté des belles compositions de Rome, de la Grèce et de la France ; et sans doute is n’ont pas dû le faire. Mais ils ont été émus,comme ceux des autres pa tions,des beautés mâles et douces qu’on renconire assez fréquemment dans ces poëmes d’un genre sin- gulier et nouveau. Plusieurs poëtes français en ont fait dès long-temps quelques imitations. Thomas a caractérisé éloquemment, dans son essai sur les éloges , et même avañt Letourneur, le génie des Bardes. Les deux auteurs du journal connu sous le titre de Variétés litléraires , ont fait convoître les premiers des morceaux d’Ossian ; ils en ont parlé avec lenthousiasme qu’il mérite sous plus d’un rap- port, et avec celte justesse de goût qui seule peut donner du poids aux jusemens du critique; parce qu’elle consiste à ne rien afloiblir comme à ne rien g:agérere La Poëmes #Ossian. 119 En général, ce n’est pas aux Francais qu’il faut reprocher de lindifférence pour les productions étran- gères. [ls les accueillent avec empressement , et trop de fois avec une excessive indulgence. Comme les Romains , nous donnons le droit de cité aux dieux de toutes Jes autres nations; et, pour suivre la comparaison , nous l’avons même ‘accordé à des dieux inconnus dans leur propre patrie. Les peuples voisins nous rendent rarement la même Justice ; et dans l’impuissance où ils sont encore dégaler nos chefs-d’œuvre, ils les déchirent souvent avec la plus aveugle prévention. J'ai déjà dit que la mine de conceptions gran- des et neuves qu’on croit voir dans les poésies er- ses , est moins abondante qu’on ne se le persuade. L'exemple des trois poëtes allemands que cite lé- crivain que je prends la liberté de combattre , €St bien propre à confirmer mon opinion. Klop:tok , ‘le plus fameux des trois, Klopstok , malgré son génie, n’a pu jeter de variété dans les chœurs de son Herman ou Arminius, composés à la manière des Bardes. Deux ou trois mouvemens, cinq ou six images d’ua grand effet ; voilà tout ce qu’ils offrent à Padmiration. C’est là, et non dans la boune poé- sie française ou romaine , que se trouvent les éter- nelles redites dont le traducteur a raison de se plaindre. J'en appelle à lui-même, car il est aussi versé dans les littératures étrangères que dans la sienne propre, et le plaisir de soutenir avec quel- qu’éclat un paradoxe ne pourra balancer son amour: naturel pour la vérité. H # PAS Va 1 es ë ra | | Titistahaangtétses PES APTE J Le poëte. qui a tiré le moilleur parti peut-être | de ce genre de poésie, c "est Gray dans son ode in- titulée le Barcte. Mais, dans une espèce de vision prophétiqne,il fut entrer habilement la plus grande parte de l'histoire d'Angleterre; et par cet artifice la su varier ses couleurs, enrichir le fonds mono- tone. où paitent toujours + Bardes, et créer un ouvrage Absolument v'iginol. ? Nnlle composition lyrique, : depuis d’adimirable cantaté de’ Circé par. notre Rousseau ne réunit à un plus baut degré len- thousiasme ! linitrét dramatiue , et l'audace des fissures, On se propose de la fäire connoïîtrel dans vnrdes tprônhains numéros: Les Anglais ja mettent à côté ou même au-déssus du fameux Timothte -deTrrrr Aù réste, ces reproches: que ai faits À la poé- sie serve dans-un moment où lon. paroît ‘vou- loir oùiivr. admiration aut lu ‘est due, ne Xdo'vent : poiut diminuer la flore: d’Ossian.” Dans un siècle. igitor et chez une nition pauvre, qui n’étoi que guerrière, il ne pouvoitavoir plüs de 1ichéssetet de nuances, En le considérant ainsi, en jJugant ce qu'il pouvoit faire d’après son. ob et £oû PES ; on nn ést'que plus étonné dés grluls traits. de ses deseriptions, de l'intérêt profond qu'il asû TÉ an - dre dans quelques-uns dé ses récits, du charme at- taché à ses plaintes, ainsi qu'aux méteurs toucharite ét héroiïques qu'il donne à ses PRO Cn trouve, dans ces mœurs, tonte la générosité él'éva- léresque avec plûs de simp'icité, ét sins ce/mélañge de préjugés soiuijues qui la défigurèrent dans -Poëmes d'Ossian: 22H des temps postérieurs. Il est même vraisemblable que l’héroïisme des. Paladins et les chansons des Troubadours ont dû en partie leur naissance aux usages déjà connus dans le siècle d’Ossian. N’est-ce pas à-peu-près dans sa patrie que l’imagination des anciens roianciers a placé le roi Arthur et les chevaliers de la Table Ronde? Un savant Anglais dit même que ces fictions ont été ouvrage des Bar- des successeurs d’Ossian, et cette opinion n'est pas sans vraisemblance. Il est temps de choisir, dans cette nouvelle ver- sion de poésies erses ,quelque morceau qui confrme àä-la-fois les éloges que méritent l’auteur original et le traducteur, On trouvera dans le suivant, si je ne me trompe, le double mérite de Pintérêt du fonds et du stle, Le poëme dont on tire ce fragment est intitulé l’{ncendie de Tura. Fingal. le père d'Os- sian. s’est retiré dans son palais, après une victoire. Un vieux Barde vient implorer son secours en fa- veur de Civa-Dona, jeune infortunée, el raconte son histoire. « Fingal, couvert de gloire, revenoit des champs » d'Arda. es Bardes modulèrent des chants » joyeux , et leurs sons frappèrent les échos des » valions éloignés, Te chêne embräsé porta sa flam- » me dans les airs. Le vovageur, autour duquel la » nuit déployoit ses aîles ténébreuses, apperçut la » lueur du chêne, et cette vue le réjouit. Il connois- » soit la demeure du chef, « Nous passerons la nuit » dans les murs d’où part cette clarté, dit-il à ses » compagnons ; la porte de Fingal est toujours ou- 123 Liltérature anglaise. » » verte. Son palais se momme {a maison de l’é- tranger.» On servit le banquet: Fingal s’étonna que de la profondeur obscure des bruyères aucun étranger ne füt venu s'asseoir à sa table. « Je veux, dit-1l, écouter si j’entendrai le pas de quel- que voyageur. Ii se lève ; il trouve à la porte un vieux Barde dont le corps incliné s’appuie sur un tronçon de lance. L’airain ne brille plus sur celte arme émoussée, Car son maitre a fourni sa carrière belliqueuse., Il a accompli le nombre de ses bataiiles, et leur bruit est pour jamais ap- paisé. « Fingal introduisit avec plaisir Pétranger; nous vimes que ses yeux étoient rougis par les larmes; nous reconnmes la trace des pleurs,'le long de ses joues profondément sillonnées. Aux deux cô- tés de son visage pendoit sa chevelure rare qui se méloit avec sa barbe blanche étendue sur sa poitrine. Il étoit suivi d’un jeune inconnu plongé dans Pabattement. Nous nous levämes pour leur faire place. Nous leur dimes de prendre part à notre banquet. Nous tâchâmes, par notre joie, de bannir leur tristesse. Mais leur tristesse ressem- bloit au nuage qui repose souvent le matin vers le sommet des montagnes, et que le soleil levant n’a pas la force de dissiper. Enfin, le vieillard prit sa harpe, et nous prêtâmes l’oreille à ses ac- cordes. « Sithama, dit-il, étoit un chef des isles. Son par lais s’élevoit sur les bords du Gcrmluba, et voyoit ses tours grisôtres se réfléchir dans les ondes azu- \ = » » °» > S SO + .» » » ’ % 2 : " L Poëmes d'Ossian. 123 rées de ce fleuve. Des montagnes, «es bois anti- ques le garantissoient de l’orage., Cinquante fois les chênes avoient épanché leurs feui les jaunies sur la tête de Sithama , et autant il avoit fait remarquer à ses vassaux la rapidité des jours de l’homme. Nous nous fanons , dit-il , comme l'herbe des montagnes. Nous nous desséchons comme le feuillage des chênes. Les saisons ) de la vie sont au nombre de quatre, et elles roulent sans cesse comme Les saisons de L’an- née. Les uns meurent dans leur jeunesse, comme un bouton frappé par le vent des- tructeur ; d’autres sont comme la feuille où la nielle a passé dans un jour brûlant. Plu- sieurs , tels que ma bien-aimée ; expirenb dans la contagion de l’automne ,et bien peu atteignent comme moi l'hiver de la vieilles- se. Puisque notre durée est si peu certaine, soyons renommés ; 1andis qu’il est en notre pouvoir de l'être.» « Sithama se contentoit des chevreuils de ses mon- tagnes. Il ne cherchoit point à boire d’autres eaux que celles de son fleuve azuré. Quand les foibles imploroient son assistance, son glaive s’é- lancoit du fourreau et brilloit en leur faveur. Les infortunés se rangeoient sous son bouclier et di- soient : Îci nous n’appréhendons rien. « La discorde sépara deux amis. Duarma voulut la mort de son frère. E/offensé obtint le secours de Sithama; mais le farouche Duarma fut victe. rieux. Talmo roula dans son propre sang, et Si- pr L - 4 4 MALE AT 'el ETC à HALL AANUST MORE Ve / Y ‘# vtr k Voe R A 124 Littérature anglaise. 1 » thama, Pami du foible, sentit sa force épuisée. | » Duarma vint près des bords du Gormluba. si » ibama avoit un fils encore jeune. Son nom étoit | » Crigal ; il admiroit la bosse du large houelier » qu'il voyoit suspendu à la muraille : il deman- » doif comment se manioit la lance. Au déclin du. » jour, il apperçut les étrangers qui traversoient la 4 » bruyère, Il courut au- devant d'eux, car il avoit » Fame de son père. ÏL aimoit la présence de Pé- ? 2 tranger. . . . . Il fut fiappé du nuage sombre » répandu sur le front de Duarma. Mais Jui ten-1 » dant sa petite main: le banquet est servi, lei dit- » il, pourquoi ion front seroit-il ombragé par la: » tristesse? Duarma re résond rien. Il lève sa lan-’4 » ce. L'enfant essaie de fuir. Hélas! il fuit envain. # » 'iombe rerversé sur le seuil paternel. Sa, vie » s'échappe avéc son sasg qui rougit la lance dé » Duarma: Sa sœur Civa-Dina le voit tomber. Elle 4 » voit s07 meurtrier franchir le seuil du palais. M » Pieux Barde, me dit-elle, ne sharois-tw me » servir? Mais une lance à demi-rgmpue soutient » le bras deiséché du vieux Barde. Civa-Dona éper- » due’se tourne de l’autre côté. Là étoit une fené- » tré, d’où les vierges ses compign®s regardoient » souvent leurs charmes répétés dans Ponde. Elle 4 \ L » Pouvrit et se précipita dañs le fleuve. Le Barde 4 » tremblart va vers la portes avec sa harpe. El mar- M » che comme le vieux guerrier qui conduit son pe- » tit-fils au tombeau. Le sano de Criga!, déjà mou- » rant sous Îes coups de Duarma, avoit rendu le + » Seuil glisant. Le Barde chancelle et tombe à U x LÉ NME té (a ‘ : = Poime d'Ossian. MORE D » Duarma lève sa lance pour le frapper; mais Cri » gal expirant lui crie: C’est Le Barde. Un dogue accouroit en poussant -des hurlémens. Il reçut la » lance dans le côté. . . . . Cependant le Barde » Cherche Giva-Dona. Il la trouve suspendue à » une branche qui traversoit le courant. Tous deux » placent Crigal dans sa couche ténébreuse. Elle » >» prend ensuite les habits de son frère, et va, ac- » compagnée du vieux Barde , implorer des se- » cours. Fingal ,.ces deux infortunés sont devant » toi: accoïde ton assistance à la jeune fille et au » vieillard.'» & Le Barde se tait. . . . . . . ‘Des larmes pa- » roissent dans les yeux de Fingal. Il les essuie avec » ses cheveux blancs. Ses héros ne songent plus au » banquet. Fincal s’écrie : Donnez-moi ma lance, » Dééesdons le malieureux et lPéiranger. » : La simplicité de cette narration, les discours naïfs de l’enfant, les circonstances de sa mort, la dou- leur de Civa-Dona sa sœur, la noble confiance du vieux Barde qui vient réclamer le secours de Fin- gal, la générosité guerrière de ce héros ; tout con- court à l’eflet de cette scène vraiment pathétique. , On n’y trouve point ces comparaisons accumulées dans les: autres poëmes d’Ossian, et dont l’éternelle Brépétütion détourne la sensibiliié du lecteur sans rien dire de plus à l'imagination. C’est avec raison que le traducteur trouve: quel- tquefois des rapports entre le génie de Thompson et Pcelui de ces anciens Bardes. Thompsou étoit Ré; comme eux, on Ecosse ; il avoit entendu leurs ’ ‘ _:126 Littérature anglaise. chants dès son enfance e, et respiroit Pair des mêmes montagnes. On ne doit pas s'étonner qu’il leur TES = semble; ce poëte, à la vérité, charge ses descrip tions; il a plus &e richesse que de choix, mais il men est pas moins un grard peinfre de la nature. Il est plus étrange que l’Ecosse, cette antique patrie des Bardes, n’ait produit, depuis Pextinction de leur ordre, aucun autre poëte fameux que Thompson. Ce n’est plus dans les forêts et les ro- ches de celte Calédonie, illustrée par Ossian, qu’il faut chercher lenthousiasme poëtique. Elle produit aujourd’hui des listoriens qui répandent plus de lumière qu'ils nétonnent par leur éloquence. Ellel compte un assez grand nombre d'écrivains, encore! plus iugénieux que profonds, qui démêlent avec une# sagaciié peu commune Îa théorie de nos sensations! cu Îles principes de l’économie politique. Voilà sal sloiré actuelle , qui peut-être semblera préférable à un siècle dont les idées ne favorisent pas les arts! de l’imagmation. | Si on ne craignoit pas d’alonger cet extrait, déjà4 trop Ciendu , on examineroit l’opinion du traduc-# teur sur la Messiad+ de Klopstok. On doit recon-# noîre sans doute avec lui les traits sublimes ré« pandus dans ce poëme. fais, par une opinion au moins singulière et qu’it partage seul, il met Klops-} tok fort au-dessus de Milion. Un érudit qui, dans! toutes ses préfaces, nous apprend avec soin qu ill est plus savant que Casaubon et Scaliger, est d’un avis bien opposé dans l’avant-propos d’une traduc- tion de Silius Ttalicus. Z faut, dit-il, mettrai Poëmes d’Ossian. 127 Milton au-dessus de tous Les poëles épiques, ou le laisser juger en enfer, en lui donnant Klopstok pour valet. # Ce trait d'esprit , qui est tout-à-fait digne des sa- vans du seizième siècl., ne donnera peut-être pas. dans le nôtre une grande autorité à celui qui perte ce Jugement. On osera demarder au traducteur de Silius et d’Ath‘née non pas d'écrire avec grâce, car un érudit aussi profond que lui ne doit pas se com- promettre jusques-là, mais au moins d'oublier quel- quefois les vingt langues qu’il sait s: bien pour s’ex- primer dans la sienge avec un peu de correction et de politesse. Quoiqu'il en soit , aucune de ces deux opinions sur Klopstok n’est, je crois, la véritable. Elles sont toutes deux très-exasérées en sens contraire. Mais le panégyriste mérite d’être réfuté d’un autre ton que le critique. Si le premier veut y réfléchir, il verra bientôt que le sujet de Kl'opstok ne se prétoit point à Pinvention poétique, comme celui de Milton ; que rien, dans le poëte allemand ,ne peut égaler Pinté- rêt dramatique répandu sur Adam et Eve, le ca- ractère admirable de Satan , et la charinante des- cription d’Eden. C’est à propos de ce caractère de Satan, qu'Helvétius répondit plaisamment à Voltaire qui critiquoit Milton : « Vous avez beau faire, » Le diable est mon homme. » Voltaire désarmé avoua que Million étoit un des génies les plus subli- mes qui eùt existé depuis Homère. En finissant, il est bon de rappeler ce que dit Thomas dans son Essai sur les éloges déjà cité. “ y À RS gai EAP ER AUX Een 7) Littérature anglaise. ; « Charlemagne avoit rassemblé à grands frais toutes se . . . here ( » ls poësies des anciens Germains, qui avoient leurs » Bardes comme les Ecossois et les Bretons. Il les » fit traduire en vers latins. Après sa mort, cette » collection , qui avoit coûté tant de soins, fut vendte » et dispersée. Il y a pourtant apparence , ajoute » Thomas, que ces monumens si curieux pe sont » point anéantis. Albert Krantz et Jean Aventin, » deux historiens qui écrivoient au commencement » du seizième siècle , citent d'anciennes chansons » des Bardes, qu’ils prétendent avoir trouvées aans. | » des couvens d’Allkmasne. Ainsi, peut-être les | » éloges d’Arminius et de ces fameux Germains sont » ensévelis aujourd’hui dans quelqu’abb:ye bâtie dans | » les mêmes forêts où les Germains combattirent au- » trefois pour leur liberté. » Puisse quelqu’autre Macpherson faire un jour cette découverte, et augmenter ainsi les richesses de la littérature européenne! APhOBS Li Brion. Tapucrton de la seconde sa! Lyre de JUyENAr, par ani GUÜES. Dis les antres du nord » au-delà des Sarmates, Fuyons les vis censeurs, les impudens Socraies., Qui , disserlant toujomrs des mœurs et des vertus , Ont l'ame d'un Thersite et la voix: d’un Brutus. Viecieux ignorans , une fidèle argile De Chrisippes ie à a peuplé leur, asile, J'y rencontre par-lout Aristele >. Zénon ; Leur musée est gardé par l’élequent Platon. Cléantheest sur leur table ; ah ! que: l’on se méfe De ce fasté imposant, de leur philosophie L Ils endarment ainsi les regards vigilans, Et se servent des morts pour tromper les vivans. Pouvez-vous a lier , odieux corybantes, | Le calme des vertus aux faveurs des bacchantes ? Le sauvage dehors , le maintien rigoureux, Promettent nn cœur chaste, un esprit vigoureux. Oui ; mais livrant bientôt à l’acier secourable Ces hsèines tumeurs , fruits d’un amour coupable, Esculape rira de votre austérité, * F Et vos pleurs vengeront AE rérité, De Peribonius je plains l’erreur funeste. La päleur de son teint, sa démarche l’atteste , Et je l’impute au sort dont l’ascendant cas Vers le honteux peuchant détermine son cœur. Il ne me séduit point par un vil artifee, ÆEt sa fureur aveugle excuse an moins son vice. Mais pourrai-je souffrir le stoïque orgueilleux Qui déguise ses mœurs sous un frunt sourcilleux , ‘ 130 _ Poésie. ! Et dans tous les excès se plongeant sans scrupule $ Ose attaquer le vice avec-les bras d’Hercule, - Tu cordamnes mes gouts ; dit Varille, à Sextus, Mon cher, auprès des tiens mes goûts sont des vertus; Le liche souffre-t-il , que le lâche le brave ? Qu'un blanc insulte un-noir , l’homme libre un esclave ? Soit ; mais si l’anarchie offensoit un Gracchus, L'homiside un Milon, l’avarice un Crassus ; Si'e vol des Verrès enflämoit la colère, Si Clodius aux loir dénonçoit l’adultère , Ft si des Triumvirs le cœur compâtissant Osoit blämer Sylla sur ses tablis de sang, » Qui ne confondroit pas, dans son juste murmure, Le ciel, les élémens ettoute la nature ? Ainsi Domitius tu nous rendis les loix Dont Mars et Cythérée aurciert senti le poids. Quand ta nièce expioit ses feux illésitimes, Par tant d’avortémens qui révéloient tes crimes! Est-ce à tort, dites-moi, que le vice offensé Renvoie à ses Scaurus le trait qu’ils ont lancé ? : Laronie elle-même ; aux amans peu sévère, Prodigua l'ironie à ce censeur ausière, Qui sans cesse crioit dans ses chastes transports , Tu dors, toi Julia! toi Julia , tu dors! \ O siècle heureux , dit-elle , où la vertu rigide Aux vices conjurés oppose tes égides ! Ro:ine va te devoir les mœurs de nos ayeux! Un troisième Caton nows est tombé des cieux! Mais , dis moi, d’où te vient le parfum d’Arabie ? Ta bouche exhale encor la plus douce ambroisie ? 8h! situ rétablis dans ce siècle odieux Des loix qui pourroient même épouvanter les dieux, À ton sexe d’abord ne fais aucune grâce, . Æt de Scantinius réveille la menace. Protégés par le nombre , alliés par vos goûts, Vos xapgs plus resserrée brayent en paix nos coups, \ ; Traduction de Fuvenatl. 134 Peut-on nous reprocher yos horribles caprices ? La nature et l’amour font pardonner nos vices, Catulla d'Amathonte épuisant les plaisirs, N'a jamais pour Flora conçu d’affreux désirs ; Tedie et Cluvia, les moins chastes romaines, L'un monstrueux hymen n’ont point formé les chaînes : Mais l’effrénée Hyppo pälit d’un double amour, Et souillé par son sexe il le souille à son tour.. Jalouse de vos droits, du haut de la tribune, Avons-nous de l’état gouverné la fortune ? Réglons-nous de Thémis les aveugies débats ? Nous voit-on dans l’arênse affronter vos combats ? Vous rivaux de Phriné , d’une main plus agile, Vous poussez la navette et le fuseau docile, Qui d’un fil délié se grossit en tournant, L'or sous vos doigts se change en tissu raÿonbant. La lente Pénélope eut moins de patience, Et l’adroite Arachnée montra moins de science ? O honte! ainsi briguent de serviles emplois, Par les plus vils excès vous diffamez les loix. Pour quel motif Hister , aehetant son veuvage, À son jeune affranchi lègue son héritage ? Dites-moi quelle somme a calmé le courroux De sa chaste moitié qu’outragèrent ses goûts ? Quel trésor n’obtient point l’épouse forturée Qui se condamne au j>ug d’un stérile hym‘née # La censure est muette à eet affreux tableau. File atteint la colombe et fait grace au corbeau. Larronnie en ces mots tonne, Par le silence, L’imposteur répondit à sa mâle éloquence. Tant de la vérité la menacante voix, ! Glace plus les mortels que la rigueur des loixf De la contagion effets inévitables ! L’impunité sans cesse augmente les coupables. Hélas ! peut-être un jour tous les vils cr'minels Auroiezt acquis des droits à nos chants solemnels à MS 132 ” Poésie. P.ome eût mêlé leurs noms aux dieux du Capitole, ; Si d’un monde pervers ils aVoiént fui l’école. , Mais dans ce temps funesie étouffé par nos mœurs » Le germe des vertus expire dans nos cœurs. Le vice plus brillant a l’art de nous séduire ; A sa ‘pente facile jon se laisse conduire. L'exemple de Verrès fait mille Clodius, L'exemple de Caton donne à peine un Brutus. PRE rs L A BE \ 1ENS , que sur tes lèvres charmantes , A Lycoris disois-je un jour , J’imprime mes lèvres brülantes ; -Donne-moi le baiser d’amour. L’œil en feu , la paupière humide ; Œlle s’a proche avec lenteur ; Mais l’amour hâte un pas timide, Que veut ralentir la pudeur. Æ Hélas ! jouissance incertaine À O foible image du plaisir ! Dans mes bras je la tiens à peine, Je la vois s'échapper et fuir. Ainsi, froide ou timide amante, "frompant et l’amour et mes vœux, Tu m'as déçu ans mon attente À l'instant mème d’être heureux. Sais-tu que tu viens de commettre Un grand crime aux yeux de l’amour ; Æt qu'il ne faut lui rien promettre , F4 | Ou lui donner tout sans reloure . “4 - Eu ’ s“ Le Baiser. x38 Oui, tu trompas mon espérance ; D Qui, dans ce baiser*im arfait , J'ai goûté moins de ; nds Que je n’ai senti de regret. * Reviens, reviens et moins farouche, . Apprends de moi l’art d’enjouir, Et laisse achever sur ta bouche Celui qu’ébaucha le désir. ' LADMIRAL. NOUVELLES IITTERAIRES. Le gouvernement francais, sur la demande du conseil des mines, envoie à la partie espagnole de St-Domingue deux minéralogistes pour examiner les mines de ce pays.: La société d’h'stoire naturelle a présenté une pétition au directoire exécutif, pour qu'on leur adjoignit un botaniste, un zoologiste et un dessinateur, afin de pouvoir connoître l’isle en- tière sous le rapport des trois règnes. Cette pétition a été fort bien recue. La société s’occupe en ce moment de rédiger l’instruction qui sera remise aux voyageurs, afin que la nation puisse retirer de cette” expédition tout le parti possible. | Les quarante-huit premiers membres de institut national ont été nommés par le directoire exécutif 3 ils se sont réunis le 15 pour procéder aux autres nominations. Nous donnerons la liste de tous les membres quand elle sera complète. Z 5 133 DT VAR ED V FRS BOTANIQUE. à Nomenclateur botanique , contenant : 1.0 L’et- plication et traduction française des noms et termes latins , relatifs à toutes Les partres de la plante ; 2° l’énumération méthodique des classes , ordres, genres et de leurs cärac- tères essentiels, d’après Le système de Linné ; 3.9 La connorssance d'e ce système et La manière de s’en servir, À l'usage des élèves de l’École de Santé de Montpellier, par Gou4n, pro- Jfesseur national de botanigue et de matière médicale ,-& cette école. 4 Montpellier, chez G, Isard et, À. Picard, imprimeur de l’&cole de Santé , place d’Encivade, n.e 208. À Paris, chez Villier, libraire , quai des Aueusiins , n.e 41. Prix, broché, 55 iv. franc par ia poste. Nous avons déjà donné un extrait de cet ouvrage dans le tome [IT du Magazin. ; nous l’annoncons au- jourd’hui pour faire counoître à plusieurs de nos lecteurs, qui nous ont fait cette demande , le libraire de Paris chez lequel on peut le trouver. ÉnNTomMoLoctrx. ArcHrvEs ef enÿomology etc. , c. à d., Archives d’entomologie , contenant l’histoire et détern inant les clastes et les caractères d’insecies qui n’ont point été décrits jusqu’à ce jour, ou qui ont été ün- parfaitement connus et mal classés , traduit de l'alkmand de J, C. Fuessiyy avec des notes et : Livres divers. 13% enrichi des g'avures or ginales roloriées, au nombre de 5r. On y à ajouté une traduction francaise. À Londres ; chez Jobuson, 1795, 1n-4.0 Depuis Johnston ét Mouffet jus” à nos jours , au- cune branche de l'histoire naturelle n’avoit été moins systématiquement traitée en Angle +terre , que l’ento- mologie. Les ouvrages d’Albin, Wilkes, Drury, Harris, manquent de dessein, d'analyse , de mé- thode. L'institution de la société linnéenne, sous la direction du docteur Smith, et les travaux récents de M. Lewin promettent de donner à Ptude de len- tomologie une autre direction. La traduction de Fuess sky concourt au même but. Cet illustre Zur 1GOÏS UUIS- soit le savoir à la pénétration on, et l'Angleterre ac- cucillera son ouvrage comme il Va été en Allemagne et en Suisse. - Ll MÉDECINE. A dissertation on siranle fever, etc., Disser= tation sur la fièvre simple, c. à d., sur celle qui ne consiste que dans un seul paroxysme, par G. ForDpyce, docteur en nédecine, doyen des médecins de l’hôpital de St Thomas, et lecteur de médacine-pratique , à Londres. Londres , chez Johason , 1794, in-8.° Ce traité est ésalement recommandable à tous les titres, soit que l’on considère l’exp ‘rience de Pau- teur ,-soit que l’on ait égard à la tbe et à la clarté de son enseignement. | “AN account of a new and succesful method , tés, Ce à d. , Expogition d’une méthode nouvelle L 4 * 1. 436 Lisres divers. are et heureuse de traiter Iés accidens occasionnés far le poison du ploinb, avec des observations egéné- rales sur l’usage Jutérieur du plomb, comme rmoÿen de guérir, par Henri Crvrrkrsuck, chirurgien à Londres, chez Boosey, 1794, in-8.0 auteur conscille , pour les accidens de paralysie occasionnés par l’absorption du plomb, le mercure, soit pris par la bouche , soit dans des frictions exté-. rieures, jusqu’à un certain degré de psyalisme ou salit vation. L’onguent mercuriel peut éfre appliqué , selon lui, aux parties affectées ; et pu nm: ob\ier à la cons- tipation, symptôme ordinaire de cette maladie, .il emploie le calomet, à la dosé d’un grain, le matin et le soir. STATISTIQUE. De l’économie politique moderne. Discours fon- damental sur La population, par ReRrR&Ns- currA4up. À Paris, chez Maradin, libraire, rue du Cimetière André-des-Aris. in-6.° de 300 pages, prix 160 liv. et s10 liv. franc de port. Cet ouvrage de M. Herrenschwaud, médecin suisse , connu par d’autres écrits sur sa profession, est un des meilleurs livres qui aïeut paru sur l’é- conomie politique ; mais c’est à Londres-qu’il a été publié ; en conséquence il manquoit en France. L'éditeur a cru faire une chose utile et agréable à - ses concitoyens, en leur donnant uu livre écrit dans leur langue , qui traite si essentiellement dela France, Livres divers. j 139 et ‘qui lui assigne une place si distinguée parmi les nations de l'Europe, lorsqw il parle de ses res- sources physiques. Ce livre est une excellente intro- duction à lalecture de léconontie politique de Stuart, et du Traité de la richesse des vatious, de Smith; -maïs l’auteur , fait pour se placer à côté de ces écri- vains justément célèbres , aioute à leurs idées et les - perfectionne. L'éditeur a facilitéaux lecteurs la recher- che des articles qu’ils auroient besoin de trouver , .en* ajoutaut À cette édition, faite sur celle publiée à Loñdres en 1786, chez Ti. Hookham , une.table des matières, sinon indispensable, du moins com- mode dans un ouvrage de la nature de celui-ci. REPUBLIKEINSCHE REDEfFOERINGEN, etc.,c.àd., Discours républicains sur divers suje ts importans. À la Haye, chez J. Plaat, 1795, in-8.° Voici les principaux sujets traités dans ce discours : le progrès des tumières, Ja dignité de l’homme , la société, Pamour de la patrie, les préjugés , la reli- ligion de citoyens l'bres, ‘parallèle de Pancien et du nouveau régime ,'le meilleur gouvernement, tableau de la naissance de la république batave, vo . : Palliance avec la France , ete. Onrrerr voor eene Onver Declbaare bataashe constilutie , c. à d:, Projet d’une constitution batave indivisible , par CORNEILLE ZILLESEN. À. Leide , chez Herdingh et du Mortier , 1795 ,in-6.® _æ L'éroncé de ce litre n’est pas exact, et il faut, L _# © 238. Ci divers. set ilest possible ; l'être en tout. On entend bien que dans sa nouvelle organisation , la république batave doit être une et imdivisible 5 mais on ne sait pas trop ce que c’est que lindhvisibilité attribuée à une consiitution quelleconque. s Le citoyen £ileseñ s’étoit fait connoîre avanta- geusement par un ouvrage publié en! 1720-1782, et inutulé : Recherches sur les causes de l’ac- croissement, de la décadence et du rétablisse- ment des AA Unies. 1 vol. in-8.°, à Hreeeht, chez van den Brink. AN essay on colanisation , etc., ©. à d., Essai sur la colonisation , particulièrement appliqué. aux côtes occidentales de l'Afrique, avec des pensées Bibres sur la culture er le commerce , et une des- cription succinte des colenies déjà formées ou pro- jettées en Afrique, y compris les ét«blissemens de Sierra Leona et de Bulama, par C. B. WAps- TROM. À Londres, chez Dar.in et Harvey ,1794, in-4.° Nous reviendrons sur cet ouvrage important, accom- pagné d’une carte nautique et de plusiéurs auires planches. Le philantrope suédois qui en est auteur, se trouve actuellement à Paris, et nous ne doutons pas que la traduction de son ouvrage n’enrichisse bientôt notre librairie. VOYAGES. Vorace de deux Français en Altimagne, Dar: Livres divers. 19 némarck , Suède, Russie et Pologne , fait en 1790 et 1792. Paris, Maradan, rue du Cimetière André des-Arts, 1796 , cinq volumes in-8.° , prix 600 liv., et 65o liv., franc de port par 1Kbiostei s Nous donnerons un extrait de ce voyage dans un de nos prochains numéros. Ezeuine , aardrykskundige Bexhryving , etc., c. à d,, Description géocrapbique et histoire de l'Amérique , tom. I. contenant les Etate-Unis de PAmérique septentrionale, spécialement le Nexv- Hampshire, avec des corrections et des angmen- tatious. considérables, communiquées par Pauteur (. . . Esezie ) au traducteur hollandais, Ys- BRAND VAN HamEersvezn. À Earlem, chez KE. Bohu , in-8.° , 1795. | THÉDOLOGTE Katechismus der ckristelyke xedenleere ; c. à d. Catéchisme d: la morale chrétienne, exposant les devoirs de l’homme envers dieu, envers son semblable et euvers lui-même. A Amsterdam, chez Wessing et Vanderh°y, 1795, in-12. _ Ce petit catéchisme , adapté à la portée des en- fans et au progrès des lumières et de la liberté en Hollande, d’ailleurs, exclus.f de toute controverse £t rendu propre à tous les cultes, mérite des éloges. à son auteur, ne füi-c: que par la seule intention. Ne l'ayant pas sous les veux et le Faisant connoître sur une simple annonce, il nous est impossible d’ea 10 Livres divers. dire. dévan'age. Nous en: disons autant d’un autre opuscule qui paroît à Dordrecht, chez Pierre Van Braar, ua des libraires les plus lettrés de la Hol- lande. Il a, pour titre: De godsdienst a fgeschei- den van den staat; c. à d., La relipion séparée de état, par un ami ad la Ebité: de 'éÉAR EE ot _ la BA 2 Ve ; S. Menschen ingang-tot heerlskheid , etc. c.àd. L'entrée de l'homme dans {a gloire, ou disserta- tions sur l’état de le ame après la mort; par, C. CH. Vanper-Aa, de son vivant, pasteur luthé- rien à Rerlem ; 2.% partie. À Harlem > Chez . Haat, 1705, in-8.° * Le même libraire’ annonce qu’il lui reste enôre quelques exemplaires des autres ouvrages du même “auteur, qui éloit sans contredit un des théologiens les plus estimables et des plus vrais amis des scien- ces’et, des lettres parmi ses, compatriètes. Il a été pendant long- temps s'créiaie de La socéétécdes scences. Ctablie à Harlem, et lui a rendu les plus grands services, Nous.tâgherons-de recueillir des ma- tériaux Pour sa notice biographique, Mio BR! A LE. J. Beatïtie LS rsr LEUR der edely! re We here ; & à d.,, Principes des sciences morales, par JACQUES BEATTIE, traduits de l’an- glais et enrichis de rémarques par J. F. Hen- aert, professeur de mathématiques à Utrecht. A À Livres vers. RSR ‘Utrecht, chez Gi van Yzeiworst, 1795; 3 vol. in-6.9 CUS LS Les Ecossois se sont distingués de nos jours dans Ja hitérature anglaise; témoins les Humé , ks John- son, les Gregory, les Robertson , etc. Beaitie, Etossdis et un de cesthommes si communs en Aw- gleterre, qui par leurs lumières et leurs vertus ôr= uent le m nistère sacré , s'est fait connoître comise un. des plus profonds métaphysiciens et des meilleurs moralistes de ce siecle. L'ouvrage dont nous annon- £ons la traduction hollandaise, aussi bien que son iraité sur. l’immutabrilité de la vérité, et celui su de rire et Le ridicule , lui ont assuré cette réputa- tion. Le professeur Hennert a rendu un nouveau service à ses conciloyens , en les mettant à portée de dire dans leur langue cetle excellente produc- tion. | Traité élémentaire de morale et du bonheur, pour servir de prolégomènes ou de suite à ia collection des moralistes. Deux volumes in-183 Paris, lan 3.%e (1795), chez l'éditeur P. F. Atarx, rue Neuve des Petts-C:amps, près la rue Gaillou, n,9" 12 6t 45. Cet ouvrage avoit paru en 17845 mais il m’éioit nullement connu. L'objet de lauteur est de faire voir que la morale,est la cons‘quence du désir que ious les hommes ont d’être heureux. Voici la ma- “nière dont en parle le rédacteur des Mouxelles. pos “litiques , dans sa feuille du 23 brumaire. | r42 Œivres divers. Fontenelle appeloit l’imitat on le meilleur des li ! vres qui soit sorti de la main des hommes, puisque l'évangile n’en est pas, Celte épigraphe revient à! ’esprit en lisant excellent petit traité que nous an- nonçons ; ii sera aussi réimprimé souvent. On de- mandera aussi quel en est l’auteur qui ne s’ést pas mon plus fait connoître et dont le nom, qu’on a heu- reusement découvert , n’en recevra que plus d’éloges. La renomriée |” lei ms dans son obscurité vo!on- taire dans sa retraite en Toscane, où il jouit de sa sagesse, et a mérité de trouver le bonheur dont il a si bien enseigné la recherche ; il ‘appelle Raimon- dis ; il a été long-temps lieutenant-cénéral au bailliage de Bourg-en-Bresse , comme son père lavoit été. IL a aussi publié une méthode d’ägriculture, De la morale sans orgueil , un style orné de sa seule simplicité”, le bonheur de dire précisément ce que chacun pense et le talent d’en former un résultat et un ensemble que personne n’a présenté gncore. Un dédain pour la vanité, qui n’offanse celie de «ui que ce soit; une expression qui n’est jamais au-delà de la vérité, sans s'élever jamais jusqu’à lPenthou- siasme de l’ordre, sans minutie des moyens de bon- # heur pris, comme le veut Horace, tout à côté de“ nous et de nous-mêmes ( guod petis inde est): voilà ce qui caractérise cet estimable ouvrage au- M quel nous souhatone et prédisons un long et pénible: succès. Personne n’a vanté ce livre. Son mérite a percé, comme l’odeur de la violette s’“lève du sein de EN 7 PEVTSS MD ni Jr l’herbe. Il y en avoit uue petite édition nullement4 }'\ Livres divers 148 remarquable et dont on n’avoit pu obtenir le débit. Le citoyen Aubin, qui nous a procuré cette seconde édikon, a rendu un service à la société humaine ; elle mérite, par son élégance, d’êire associée aux moralistes de Didot. Puisse le mérite de cet ouvrage procurer au C, Raimondis la satisfaction de rentrer dans son pays » d’où on l’a supposé émigré, malgré trois délibéra- tions de son département! LALANDE, directeur de l’Ob- servatoire. H1i1sTornes. Testament d’un électeur de Paris , ouvrage fait pendant la durée de la session du corps élec- oral du département de la Seine, en 1795 , (2. 5.) Voluiie in-8.° de 192 pages, petit camc- tère , sans interlienes, orné du portrait de l’au- teur. Prix, 40 liv. broché, pour Paris; et 43 liv. - franc de port, pour les dépariemens, jusqu’au 15 frimaire, Se trouve à Paris chez Maveur, libraire st Commuissionnaire, Cour Mandar, n.° 0. PE COURS D'ANTIQ JÜ ITÉS: / qe TU citoyen AusmLours Micrix , Conservateur du Muséum des Antiques à la Bibliothèque. natio- _pale, et Professeur d'Histoire aux Ecoles centrales» ouvrira lé 12 Nivose, dans son Cabinet, rue Neuve des Petits-Champs, n.° 71, un Cours Fret dans lequel H expliquera, les Monumens par l'His-:' toire, et l'Histoire par les Monumens. Ses Leçons auront.principaleinent pour ofjet de faire connoître les mœurs et les usages des Anciens, lhistoire. et les site de lire avec intérèties Auteurs classiques, de visiter . proctdés des Arts, et de metire ses auditeurs en état avec agrément les Musées et les Cabinets, et de voya= ! ger avec fruit. Ce Cours durera trois mois. El aura lieu les duodi, quartidé et octidi de chaquedécade , à m di et demi. Le prix de la souscription estde 36 iv. en nummérälie, Où el assisnats au COUrS. \ HT CN OR UT Ets. » 4 ; " À Le puix Fe Pibouremont , pour l'étranger, “Ms Franc de. port: ‘ 2 RDA | k { + + à , ' 7 È M FL Du APR | Fa ee à se Hs “dé 9 rixdällers en or, Arr SR Re TES # de 36-livres en es è'es, * + pour Pannée, San #7 de 20 florins:de Hollande “ee à : 'u de à rixdallers DE me Res MA à à pour 6 mois, où 14 “dé 20 Hivres en espèces, fe SA | nur éro ÿ ; de res forins dé Hô! un re, À et F4 On:s abonné ; Ë pour Ja ds 3. # à Base, CHE J. R. PRersvERCR ; Vs à Hé ; ; chez la Société typographique, Ee + Pour les Pays-Bas et Dar A ax, chez HorGNErz. D A * Pour la Hol! lande “re Le as: r 1% Haye, re Van Cire : ; es je y de, chez Münray, frères ; Aonsierdam, chez Craxer np S Pour l'Allemagne, Fa | TAN À Lepsie, chez Voss et Compagnie, 1 SR ne | ‘Pour le Nord , Se à Hamsa Sy chez Hopratane | À | Ji | Pour Pluie , RE AT OT RS AE 2e €e : : 4 à Livourue, 4 chez Masr et Compagnie, RS si Te 34 < RS Pour l'Anyletérre , à | Lo nd We à F re, ee d OHNSON , SE. Pau Ghurch-Yard, LE # t, £ « k À s , ui | ÿ 4 É + Fa | ; a. . ÿ 3 | + : 7 4 RÉ: as . e ard- Nicolas Pluvinet, p, 5| Ps avec des notes y Notice Sur la vie de Pierre-Jo-\. Voyäges. 1} . chat, ‘gx Allemagne Dannemarek., | a OVAGES. ES ON CES Fussie et: tr e Ævtrait d’une lettre écrite d'A-\ foi en 1790 el 1702, lésondrie, ee le LL AA à Où-|Æbeling tuée) vier 1, 4061: Berli peine , ri 159 POÉSIE ECOSSAISE. T \éolo gie, :e D OR à de ASE re nTon ‘der: DA B 4 74 tedenléars. 1000 LCD SARA PTAER ; 112 S:Menschen ingang tot. heerlg= Prof sir , ||] Kheëd, C. CO He Vandere ‘Traduction dé la seconde salyre Aa, Das igut luthérien Po TA ‘de Juvénal, par Réour Morale} Le Bois, par. Ledmiral, 132) zccelÿ ke Momenclateur. botanique. À! a: Testament d'un Rd Rs x Gouan st 7. MR ot MB 154 AGEN 2 paroftrant à d'avenir, es, aviu RÉHERERES de 4 200 liv: po ee # à p n rs to vs ie er Wu Loir vation sui la théorie pr Lyon: 5 of énlommologr » tra D ‘trique d'Æpinus par. “Ber-|. ‘duit de. Pallémand . Dr Es À y 3DU MiNÉRALOGIR Médecine. NT s' Non s#ations sir les tourbes de 4 dis ssertahion où. simple energie _Jumieges; par le pi ta Noël,i GE RAA US TE 135, W de Rouen , à 11 ou PS PRES ve anepr bd. NT ci | BOoTARTOUE. cesful method, by Hons Cluts. : Mémoire sur la plante appelée) FAR TON 0 ARS Cadia, par le citay en l'Héri:p © : Statistique 2 Ÿ LP ter, à … sol Der économie politique et: mo FR ’PHYSTOLOGHIE, derne ; par ne à à Connézxion de la vie avec lares-|"" ur spa pan Goodwin, Republikeinsche, ue B5 Ets etc, L 4 ie ŒÆEcono n I FE. nluperp #o0r eene. Onver Dsl ’ Moyen de se procurer de l'huile buare bataashe censtitulie ÿ ee by: 4 de Jaine , par les chtoyens Mec ANT RAR Lilesen,,. bis + zaize el Bremonter | : 78, An essay on colonisation: 4 BrogrAPHIE | Re Ra Rura Dec Ru seph Pesenle > Arai AE Bi- Po Dvage de deux Français. . en a ÉD Pearite ; Srondioginseten on 4 elenschappen ; éb: .Novveutes LIRÉRATRES. T'raité ‘élémentaire de morale UDIVRES DIVERS, et du bonheur > par P..F. Aux tes bin, A Botanique, AA ARE à E LHitiire “oi d'usage des élèves. ‘de. l Ecole |. Ne DD CAP QUE "à PA. de Santé de OR 3 per Coirs d'antiquités de À: Li Nous préveuons le Rble que. le px ue Lébonnement de.ge pal, tant pour :lés Numér os qui ont déjà pan que Roue ceux qui D EOÏ MOIS. LU LA RÉDIGÉ Par Mauuin, Noëz et. Day Le presque plis Loneèges tite qui PL |. servent. de dépôt aux inventions nouvéiles: et qui ie Mr retracent Phisiotre de Pesprit humain; ceux qui An ont cours semblent ; pou ‘la plupart, énie aves: “affectation tout cé qui peut falimenter le: goût ‘des sciences ét mêtne: de Humorzle. S eroit- itdonc indi- RES ..gne de la Convention dé s’occu; ‘er À rébrgéniser . | } | la oe celte res de J'instruction RARE ii SRE SRE SEA, » 3 sf x . c t ÿ “4 74 E D. an quel là plopart des bo jones ent ont. ‘ un nom disimgué és ue réputation, justement acquise à poaen parue dés arisou des strences, felsque les citoyens BITAUBÉ, Cas ANYS'; CATTLARD Ft a «DaurexTon, DrLi£Ls ; DESVONTAINES HOoLOMIEL LL 'HONTANES, Fourcroy, HArré, Hauÿ, Fer“ je RG ANCE Laiparré, ave /Lamanx, DaNGLËS, Larpacr, Lrsrun,: Leroy ERITIER ; MENTELLE L'ATOREELET ; On: RUN) ee . Risronsr, SicanD > SUARD, eic. ice PA NTAERR 4 ù A° À ar 111. 1 orne LA \ vf VALVE 1 NE contient l’extrait des principaux onvrages nationauxs | ou s'attache sur - tout à en donner une analyse 1 exacie , et à la faire paroître le plus promptement 4 - possible après leur publication, On y donne une no- 1! te des meilleurs écrits imprimés chez Pétranger. On y insère les mémoires les plus intéressans sur toutes les parties des aïtset des sciences s on choï-- sit s:r-tout ceux qui sont propres à en accélérer A les progrès. On y publie les découvertes ingénieuses , les invens | tions utiles dans tous les genres. On y rend compte des expériences nouvelles, de la formation et de lou=: . verturé des Muséums. On que les séances des sociétés. Curieux, ! a On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages 4 des Sävans, des Litiérateurs et des Artistes distingués ? dont on regretté la perte, enfin , les nouvelles litté raires de toute espèce. . Ce Journal est composé de six volumes in-89. paf à an, de 600 pages chacun , et au moins de 24 gravures: ‘en regard des articles qui en exigent. Il paroît tous les quinze jours un numéro de 9 feuilles. Le prix de l'abonnement est à raison de 309 liv. : our trois mois, rendu franc de port par toute le. épublique, On s'adresse, pour l’abonnement, au Bureau dé À Magazin Encyclopédique, rue S, Honoré, N°.94, vis- ä-vis Le passage $. Roch. Il faut affranchir les lettres et charger celles qui % contiennent des assignats, 41e LR M: . 25 8 } y donne un précis de ce ittéraires ont offert de : plus intéressant , une description de.ce que les dépôts : d'objets d’arts et des sciences renferment de plus MAPS LOLOGTE “Drscoûrs prononcé par le citouen Currer , à l’ouvertire du. cours d'Añnatomie comparée » quil fait au Muséum nalional d'histoire = nûturelle, pour le citoÿen MfERTRUD (r). :Crrorzss, Ouelaue d. ‘Micile qu’il soit de remplacer le. ciloyerr Mertrid, quelques pénibles travaux qu’exise un sériblahté emploi, Pamifié et la reconnoïissauce me font un devoir de. m’en charser 3 mon zèle ardent pour lhistoire naturcile , ét en particulier pour la propagation d’une de ses parties les plus inté ressanles, Panatomie générale et comparée, nva soutenu dans mes études prépsraloires , Le à égalées pour moi aux plaisirs les plus vifs, et me transporte en cé jour de la joie la plus pure, en me montrant lé plus beau prix qu’un naturaliste puisse espérer , l’hon- neur de parler dans cé lieu et devant éstte assembiée, Cependant je re nren défends pas : ce n’est qu'avec crainte, que jose faire retentir de ma foible voix les voûtes augustts de ce sanctuaire de la science et de la nature ( je dis saictuaire, car quel plus beau culle peut-on reudre et à la stdie et à son auteur, (1) Ce cours 4 commencé le 15 frimairé, et aura lieu tous les jours impairs, à 3 heures, Les j1enuères décades nu “seront occupées que par les généralités, ÆZome F, K Ne ñ } ] £ | é 4 , w WA F7) | 4 Phi ysiologies | que de scruter’ses secréts, et de chercher à soules ver le voile qui la couvre, et AUS élancer. vers læ conncissance de son pouvoir et dé sa sagesse } Ce n’est qu’en trembla:t que je m’asseois dans cette chaire , où tant de prands hommes ontenseigné, où l'anatomie humaine ct l’anatomie comparée ont été lour-à-tour exposées avec toutes les grâces de Péloquence, toutes les recherches de l’érudition ; dé- | montrées avec toute l'adresse que peuvent acquérir nos organes, où par eux-mêmes où aidés par les instrumens. C'est en ce lieu qu’un Duyrney dévoila Porga- nisation de tant d'animaux Wivers, qu'il applique si heureusement la connoïssance de l'anatomie com parée à Pexplication de celle de Pomme, qu’il con- sacroit les derniers instants de sa vie à Li les iner- veilles que la nature a répandues avec tant de pro-. fusion sur les espèces qui nous paroissent les plus abjectes et les plus viles. Ici enscigna ce Ferrein , qui éclaira la physio® loge du flambeau de la mécanique ; ce Petit qui porta le compas de la géométrie daus la description des plus petites parties, et fixa les proportions des yeux de l’homme et dès animaux avec presque autant _de précis on que lepticien détermine celle de ses. ! lunettes, Ici parut quelques instans ce Fiy-d’Agjuyr, que nous pleurons, et dont Ia mort est sans doute une des plus déplorables parmi les nomhreuses pertes qué les sciénces ont faites dans ces derniers temps ; cet l'omme illustre, dout le génie n'étoit égalé que par l’activité qui aloit éclairer toutes les branches : Ai Cours du C. Cuvier. EUR 7 47 de l’'avatomie comparée y par les m/ditations d’un esprit philosophique et les travaux d'un Corps infa- Ugab'e ; mais que, la mort arrêta an moment de produite un, ouvrage aussi DOUVÇau qu'immense, Seul, peut-être, il eût pubien remplir la {iche qui ous est imposée. Seul > 11eût nu franchir cette vaste : carrière ; mais le temps ni a manqué, il n’a pu que l’ouvrir et-en indiquer le but, ‘Al me m'est pas permis de vous enfretenic des . hommes vivants qui ont cullivé la’ science que je vais vous Caseioner ; leur : modestie A'UUpOse un . silence que leur eloire TOMpE Sens Cesse ;, maisiob- servez, Cifoyens, que c'est encore en ce lieu que ; je trouverois les princinaux d’entr’eux. (est ici que Dous, avons, le bonheur de vivre avec ce vieillard /Vénérable, pour lequel Ja nature semble faire un : effort extraordinaire ,afin de prouver qu’eil: l’a mis au rang de ses plus chers favoris » ét ‘qui mérita eux.ce titre en parüculier dans la rience qui nous gocupe, Puisque , seul, il a fait connoître l'anatomie de plus d'animaux qu'aucun de ceux qu lavoient précédés, x ee * : Qui ue seroit timide-À suivre de tels hommes ? Qui ne craïzdroit de reéter infiniment derrière eux ? Cependant deux motifs me rassurent ; abord les travaux mêmes de ces hommes que je viens de citer, et de ceux qui se sont occupés du même objeten d’autres lieux et pour d’autres buts 3 ils présentent une masse de faits proporlionnée à la cors a: ce inféligable et au génie de ces auteurs, Il n’est presqu'au une fa ‘mille d'animaux, p'esqu'au:unc jarle de chaque k- 2 Le - Les ] S à « Dre. « » LT < F « . ne " | Ur NES nidotogie. PR ON Ve animal où: on n ait porié le: stapel et l’cæil observas teur, dont'on n'ait des figures $ plus où moins éxactes, | des descriptions plus où moins détaillées. Vois sentez aisément qu’ilest facile d’avañcér avec de tels secours! La plupart de ces travaux, ilest vrai, sontisolés , sans ! Û situe,saus vues comparatives; peu de sujets ont été épui- sés: l’un vouloit éclaircir là struoturede quelques parties! du corps humaïn ; Pautre , faire admirer soc nés tanisme curieux ; uñ troisième se‘bornoit à chercher. dus d'émginiéatioù interne des: ges disine üifs des espèces ; mais dans el 1e$ vue s'que tes f its aient été rec ere Ailsn’en soûut pas moins précieu et-utiles pour celui Ni veut LEE toute la: science" en système. Peu fui imp orte 18 but dé cux qui ont recueilli des faits pourvu quil puisse s'en servir bot i lesien ; aussi(ai-je tâché de jokter de tous les secours quimnétoientoftts etvous vous appércevrez bientot $ combien tous ceux qui se sbnit occupés do l'anatomie | comparée mont été utiles. "Les Sécmmerdam s les Dusernéÿ ; des Perraut, lès Danhent. n'; ‘les Monro y VsbthdHer, les Scarha ;%es Camper; ! les Fig-d'AsyrSserént proprement vos maîtres. Ce geroni eux qu' tour-à-tour de: aroiront ici pour Sous enscignér® Je ne borne à eiloÿens ; à être leur organe , ‘et! à ‘co: ipletter: fes lieunos que laisseront leurs trivaux $ puissaizje parler d’une manière digne de ces grands hommes !‘puissai -je réuésir ei à vous bien instr#fre dns ce qui s’est fait dans la sciencé, et à vous: inspirer le gbût , à, vous pénétrer dû dér d'en étendre les bornes ! mon zèle et lé vêire me dinnent le drbit de lPessérér, etc'est le second moiif qui Le rassure dans la tâche que j’en« LR 4 « «, , K fe ANSE arte \d4 ; Ÿ $ Ré , 4 ds ee ; : | | Coùrs du C. Cuier. 14,4 448 reprende, où! cito ns fe me regarderai et comme = ass°z utile ct CONTE dssez Té OUT: $ pènsé , s’il sort de * celte ecole sut ljue homiwequi, & sex uant à l’ana- toi, je comparée : te illustre pis Yles découvertes qu’il est encore si facie d'y faire, Vous connoïssez tous un pantre Mali n nome le, Pcrugin fui les Circons- tances de sa vie, hi le drgré Gesn talent ne fui aéFioient ; dans les fastes de Part, une blare dise tiiguée MAIS il fut le. premier maître du divia Raphaël : Ni ouvrit cette carrière dans laquelle ‘ Raphaël se fit agoirer par ses sub'itnes cuefs-d’œu- vres, et le non du ruaître éternellement attaché à celui Fa disciple ,se trouveentraiué comme malgré lui à Pimimortalité Lh bien ! citoyens , si quel ci ’un de vous devient, dans là rechercie des sectets de la nature ,ce que le pelutre d'Urbin fut dans ne des effets de l’art, Si qatlqu’un de vous fait époque dans la science qui nous OCCHpE ns dira peut-être, en parlant de lui ; un tel. fat son premier mâitre, un tel lui indiqua la route, lui fit connoitre les élémens ; je n’ambhitionne pa d’autre récompense. Voilà les motifs qui m’encouregent à paroitre devant vous. Je vais à présent vous og à de la méthode que je joe Venus sayez qu’on peut en employer deux. daus l’ense igneine nt d’une scienge ‘quelconque, la synthèse ct Panal, se 5 la méthod+ analitique prend carie fait à mu j PEU elle en a, un âssez grand nombre, SU “él ve à la considération de ce qu’ils dk comuaug ; elle üre de ces i-doctions des KE 5 ont Lous WP. + y LA Po L f LUI PRIT er, 12 CS É he D k ) PAS LE AR EE Y + VAE à | Sa Ai t Î ce" , X : / ” DE \ w“ l à k K! ï LS *} Le Lx NY R. ? ARE O) CHE | 4 Ÿ M | Je 1%o * Physiologie. PARA NA TEEN LE ASRRCE \ résultats générinx » qui eux-mêmes en Fèurn! scout | ‘de plus éleves et plus gén éraux encore 7 M La méthode ou ibétiqne faiture merche précisée ment contraire "elle commence par exposer les pr! n, cipes généraux et communs; de-là elle descend ei particularisaut tcujours , et en mortrant ce que chaque classe , chaque genre, chaque-es;èct# ont de fropre et dé distinchfe Lan alysté rer ukillé en vous LS ma- tériaux ; il vous aide à les raseein bler et à eu cons+ truire un cdifite, Colui qui émplois la"sÿnthèse pare court &yec Vous ut édihce déjà -constnut et vous en | démontre toutes lés parties. Fo ur rot, Pabalyse crée la science } Ia syntlèse explique la sciencé une fuis ori hd : l’une est la mé- téods de l’iutentour ; l’autre, celte à l’homme qui : enseigne Nfanmoins, je recatnois qu " est souvent diiie Pemployert ’ahalrse dans Penséisuemenl | lors- qu'il s'agit de former des jéunes gèns , d'acroufumer léur esprit à marier dvec ait celte arte si uk’ de Pinductiof ; ; en un mo, lors{iton veut leur faire fäire.uu cévrs de locique-pralique. Mais ce ne peut étre: là notre Fut, et ‘une telle prétention sercit sans doute ridicule de ma part. Je parle à dés honmnes qui ont déjà développé toutes les forces de leur entendement, et dent plusieurs les ont déjà appliquées à des sciences plus HAIQUeS 3 vous Le pouvez avoir d'autre detsein que à ’appréntire de la manière la plus prompte ét la pl us. sh Li ce qu’on à fait en anatomie comparée : Vous voulez qu’onvous conduise pa» le chemin le ples court, au point où celte scicnca * est parvenue, Or, il est État que AQUS y pai= 7 f À + M | Lo 0 Cours du C: Ouwviers | x5f. viendrons plus aisément en concentrant notre dc trine en pr opositions générales, et en les et selon le di gré de leur généralité ; autremeut , obligé de : décrire à. part cha® que animal, un temps très- long sufliroit à peine pour effleurer une claise ; les bornes étroites de ce cours ne nous permeltroient donc ‘pas, à beaucoup près, de traïter comme nous le devons de tout le résne animal.\ : - Ainsi, je crois, citoyens, qu’il sera et plus con- forine à votre but, et plus d'accord avec ia marche des "cours de cet étabiissemeit , d'employer dans mes lecons la méthode synthétique 3 ais jé tächerat de prévenir quelques-uns da ses inconvémiens , commé celui de. donner trop de force à des inductions non encore assez appuyées , el de ne point faire assez ‘d'attention aux exceptions ; pour cet effet, j'aurai soin de vous indiquer, autant que je le pourrai, le môémbore d'espèces eur Irsquelles chaque règle a trouvé une application connue par l’observation, et de faire pie ai loutes les exceptions notables, J'espère réünir ainsi Î6s PR de Vune et d& Pautre méthode. Voilà ce que j'ai cru devoir vous e> poser sur la marche que je $uivrai en général, en vous enseionant toutes les parties de la science ; mais il peat encore s4 trodyer däns l’arrangement de ces parties deux manières différentes, sur lesquelles je vous prie de porter votre attention, | On pourroit considérer claque classe d'animaux et en décrire de suilé tous Îles orzaves ; en indiquant tout 6e qui est propre à cette clame, et tout ce qui lui esi étranger , ou bien, on pourroit considérer 5 4 \ \ HD SA eu LE DUREE + AL AAA RAA jo CA de ie du ; QUARES rt a Fi Fu ? Y À 7 3 sta Re A RTS Dé ba RE chaque orgtne à part , et parcourir toutes los classes, au de. découvrir les diverses mod fications que cet ’ Oreaie y recoit, Pr Ainsi, Gans la prenii ibre méthode, en traitant des mamife 168, Dar exemple , op exposerci! .dé suite / par quels organes ils marchent, iis se nourrissent 3 ils engendrent , its allaïtent; on déeriroit la fabrique: de leur oi! , de leur ofeilie ,ete. AA it pourrcit 3 } se faire eu général, passant à la déscuiption de .charue esièce , on décrirait tout ce qui luiesi prüpr?, ÿ f X * tout ce qui Ja distins ue des autres, dans quelque : sy: sème d organes que se ‘rouveut ces Uisiinctiôns. Däns la seconde méthode ; au coutrairé » en pars lant de Foi, par Fe mple on: inciqueroit «uelle est sa structure dans toutes les classes ; on tnontiiroit en un seul L'b'eauites diverses xariations qu FRropte chacune dés pailies efsenticiles à la nétifre ce lœi, ‘les membranes qui merquett à quelquesuns, ka a que d’autres ont de plus, les diverces proporucus (4 - des humeurs, l'entrée du nerf optique, etc., etc: Ces deux méthodes ont « häcunc leurs ‘avautazes et lèurs inconvénient, Ceux nuire consitièrent ki z00- logie que coinme la sciènce des Cara Cières qui is tinguent les animaux , doivent préférer la première coimnre n'étant qu’un comine entairo plus étendu ga celle science caractéristique, comme montran| Pacs: coid et l’harironié qui se trouvent entre les caraca ières extérieurs et les intérieurs; mais l’autre méthode, celle qui traite l'anatonvie par 6rganes, a d'a! ord un avantage évident pour la physiolagie ; car, mon- frani au doigi fout ce qui est d’absolue récessité pour # Cours du G. Cuvier. s 153 | chaque. orsané, et tout ce qué pout Ki être ajouté: x ou retranché , elle donne de grandés facilités pour + “en, expliquer Ja aature etles efrts. Ainsi, sil est U vrai » Comme Je “vous le prouverei i daug'la suite, qu'on 2 Le regarder fa physiologie, c’est-à-dire, l’explioa- tion dés machines anhuales, comme la partie essen- tielle et le vrai but ge la Lou où doit avouer aussi qué cette seconde mélliode est pour le moins, aussi ville que l’autre. | D'ailleurs, te nom même dAÆratomie comparée indique cette seconde méthode ; comment notre es- prit pourroit-il institüer une comparaison, si on lui / présentoit en masse là totalité des organes d’un ani- mal , avant de passer à ceux dun autre ? la multi- tude de ces objets seroit pour lui un dédale :mpossibie à parcourir ; il n’auroit d'autre moyen que de re- prendre chaque organe, de l faire ressortir pour le pe avec ceux de autres espèces, c’est-à-dire, qu'il changeroit naturellement la première méthode ie la seconde.’ Nous lui épargnerons donc celte peine en employant immédiatement cetté méthode, et en veus présentant la science dans Pordre des OY£ancs. Cependant nons ne nous priverons pas entière ment de ce que l’ordre des classes et des-cenres peut avoir d’avantageux avant d'entrer dans le dé- taik des organes ; nous considérerons leur ensemble, le système harmonique que forme léur réunion, c’est- à-dire , que nous iraiterons de l’économie animale considérée en grand; immédiatement après, nous exsmmerons les différentes combinaisons seion les- 254 Ph nat quelles ces organes sont répartis, c’est- -3- dire , quié nous vous donnerons des idées précises des classes rétfurelles qui visent le règne animal. Ce ne sera ‘que lorsque nous serons munis de ces connoissances à générales, que nous pourrons avancer däns la con- hoistance approfondie de chaque orsare, et des chan- gemens qu'il peut éprouver, sans étre altéré dans sa pature. Voili, Let le grand, f 9 le magnifique tableau ue nous sommes appelés à considérer ensemble. Pi :Spectacie esvrit cultivé! Etude fection propre, et pour Pavantage cén ciété ! Toute -noys selle va nous dévoiler Les élémens qu'e'te » Ce hine ; les ressorts qu'eile CTP: fa nature animée va paroitre £ral de for sublime , disne de toute/Pattention ‘d’un intéressante, #1 pour notñe per- F5 so. devant 0" 4 COL Ÿ es, ces Es ces Vaisseaux, après s'élre i6hics à nos veux, voxt so rejoindre, se marilr, autres de mrler divers; tous ces mouverens sensatious, cette nutrition, CEE dc nurable , cetté génération plus admirable dé vont nous saisit à chaque instant d'admirelion 5 ce voile qué lesnt dppe raent couvertes de pourra jamais purcer, noué à les agens EFCEX secondaires et ment les effets principaux. Yésner rOÏSS si les causes PR es uns sur lés intc TRES ef e terne manières, et produire mille r'#uliats ES, GES ‘Went'si ad- COTE 9 tonnerment et 26 HIoNIS démets t hum ain ne vrons dun moins : ndus découvrirons claire- Combien la nature va se montrer supérieure à tout l’art, toute la science de lhonrme! Tantôt chy- miste habile elle transforme, elle mélé, elle sépare k / vf ” nt L L Cours du C. Cuvier. 155 les liqueurs les plus différentes : tarôt géomètre pro- ra fond , elle calcule les forces, les dimensions, les pro- portions des parties. ‘La vuc aura besoin, pour être expliquée, de toutes les to s de Poptique; loreille est le résultat de la plus fine acoustique ; la marche, le scut', le, vo}, sont les produits d’une mécanique subiime et transcendante. "C'est sous ce savant maître que noûs allous étudier; nous allons Pinterroger sans cesse ; nous allons la poursuivre dans 5 ) ses détours les plus secrets; nous allons la forcer, comine Protée ; à prononcér ses sublimes ora- cles. | Daignez , citoyens, me permettre d’être son in- « ! e … _s7 : “ ? . terprète ! Daignez n’écouter avec quelque indul- gence! Nore adressée aux auteurs dr Magasin ency= _clopédique ; sur l'opinion de Messieurs Œrs- NER et SŒMMERING et du citoyen Sue , tou chant Le No de la gutloë ine, par le ciioycrn CABANTS RP Depurs que le dix thermidor nous a rendu la lirerté de la parole et de la presse, tout ce qui porte dans le cœur quelque sentiment d'humanité » s’est élevé avec force contre lés assassinats juridi- ques dont la tyrannie décemivirale avoit couvert la France. Dans ces derniers lemps, quelques écrivains, et votre journal en fait foi, puisqu'il contient leurs . Î à - « 7 = É (a AE ja: a il jamais recourir à des :c'imères:\et la morale n’a tendu, que d’effrayer limegination de ceux qui Ni FA Ms. ‘ } ï LA « = M NEUR DORE CL Rae NL h: A ,. SAR 4 Q NP 4] LA { " V1 Le RAD Physiologie, KA Je opinions, ont voulu dirigur l'iadienation ue conire le geure même du supplie 3 ils le.regardent. comme fort douloureux; et c’est sous ce point de ! vue qu’ils en demandent la suppression. : | "4 Je la demande aussi, quoique par d'autres motifs. Je pense qu'on pourroïi en effet y substituer un au= ire genre de mort; du moins tant que les lécisla- à tions modernes ne a pas employer de meilleurs moyens pour arrêter le crime. Je joins donc mes vœux aux réclamalions de MM, Œlsner et Sæmine- ring et du C. Sue, et jhonore beaucoup lo ‘senti- ment qui les a dictées. Mais je l'avoue franchement, je ne puis partager l'opinion sur Jaquelle is se fun< * dent : : et puisqu eu des gi rands maitres de LOS écoles n’élève la voix pour cembaitre, Je crois devoir réunir ici quelques observations propres, ce me semble, à la Grer du vagne qui Penveloppe: | je crois le devoir, car je suis fortement convaincu qu'il n'y a rien d’utile que la vérité; les bons senfimens Ytrouvent-fomiours es ap DIS solides: ils ue vos , CCE ST. CT NP TS. MES] pas moins besoin que la sciente, de rpousser sévè- rément toutes les erreurè: je rois le devoir, surtout. parce que C’est un acté de sensibilité bien mal en- . opt perdu des personnes clières sur les échafauds Pour prouver quel: s tétes séparces de leurs troncs par la guillotine, peuvent ressentir des douleurs ai- ” guës, MM. Œlsner,et Sémmering citent les môu- vémens convulsifs des muscies :masseters et crota- phites au moyen desquels elles font encore de pro= RER AR UC Ed D Re ee, à TS Re COR PE me x * Sur Le suppliee de la Guéliôtihe. 57 - fondes morsures, et des mus-les de la face, ou des moteurs de lil, qui rendent souveat leur aspect aïreux, : ils räpporient quelques faiis puisés d dans les ‘ivres d° physiologie, et ils concluent que ces têtes où l’ame.se trouve alors, stlon eux , concentrée teute entière, n ayant: pas d'autre ma- nière de produire au- deh ors leurs aflections, expri- ment ainsi les angoisses et les vives souffrances qu’elles éprouvent; état dont la véritable durée doit se imesbrer sur $a viol:nce, et non sun le cours du temps. Parmi les faits qu’ils jugent favorables À cette: conclusion, ils s’'attachent sur-tout à celui de Char- lotie Corday qu’ils supposent avoir rou1 d’ iadigna- tion ou de pHAeUr) dans le moment que le bour- reau, par la plus lâche atrocité, lui donna un souf. flet en montrant sa tête sanglante au peuple et ils, voient dans celte rougeur un mouvement qui ue peut avoir. eu heu qu avec une plèine eten.s tière connoissance, 4 cite les mêtnes faits ou des faits se bla! les, répète À avec beaucoup de persnesion le trait de C'iarlotte: Corday; mais il soutient, en opporition, avec les deux Allemands, que l'on souffre dans le tronc comme dans la tête jet qu’un homme coupé en mor- ceaux, peut sentir douloureusoment dans tous, Le C.Suea crû que pour établir sa roposition, il failoit écarter la né. essité d’un centré commun, + d’un sensorium commune , et il dinne en preuve - les monstres qui ant vécu queique temps sans tête LA analogues moral Le C. Sue énonce à-peu-près la même opinion: » et même sans moûle épinière. Il a cru aussi que les. der 158 Ph yséélogie Ms douleurs qu’on rapporté à des membres amputés, appuyoient" son hypothèse: ilne Jui étoit pas difi- cile d’en trouver Beat ob d'exemp les, soit dans les livres des pere ons, sait dans ses propres obser- vations. Enfin, il élève plusieurs gucstions de phy- siologie, sur lesquelles il päroit. acopter des opinions emanées du staalhianisme. ; Opinions qui né sont pas dépourvues de tout fondement, mais que mi les dis- | ciples de Staalh, ni l scélèbres professeurs d'Edirm- bourg et de Montpellier qui les ont soutenues, n’ont ! jamais circonscrites avec assez de sévérité. La ma nière dont le C. Sue les jette en avant, prouve que. sou ésprit actif fouille dans toutes les sourcés et dans ses propres réflexions. Lorsqu'il les aura plus médi- , tées encore 5; lorsqu'il aura digéré avec latteution qu'il est capable d’y mettre, la doctrine de ces écri- vains, il sera sans doute plus près de la vérité, que les copistes trop dociles de Haller: mais cette de - trine et celle renouvelée des Grecs, et bien plus malheureuse, des trois ames, anemale, morale et entelligente, sont HAN He t étrangères à Pobjet de ! 4 la question elles ne peuvent d’ailleurs êlre discutées \ dans ure courte note. | au là Revenons donc aux douleurs qwon É cau- M sées par le supplice de la euillotine. Je fais observer d’abord à MM. Œliner et Smns- mering, qu'ils auroient pu citer un grand nombre de faits bien plus concluans dans ur opimon. Ceux qu’ils rapportent d’après Haller, sont tirés de l’hés- torca vitæ el mortis de Bacon, qui ne fat qu'in- diquer à sa manière un nouveau point de vue M 1 " * L ’ s PA ARS ET "OP “+ ? \ : { : 1] : _, è : / - .: 1 00, sx " rt : L . | : \ £ "4 Ê “ Sur: le supplie de La Guitlotine.… 158 Considérer dans lééonomie aniinale. Déjà Galien avoit noté le trait des autruchics à qui l’empereur Commode coupoit la têts dans le cirque avec une flèche en croissant, et qui n’en continüoient pas Moins leur cours: jusqu’an bout de la carrière. De- puis Bacon, Perrault, Charas, Caldési, Kaco Boër- Thaave , et Plusieurs autres (1) out recueilli une £raude quanüté d’oléervations parfaitement sembla- bles. Perrault à vu le corps d’une vipère, à qui il veno t de couper la tête , continter À rampyer vers le tas de pires, où elle avoit, coutume de se re- tirer. Dans lé: laboratoire de Cbaras, une tête de vinère fit plusicurs jours , anrès avoir été coupée, des morsures danSereus®s. Enfin, Kaco. Bo:rrhaave a pété sur y coq l’expérierte des autruches + il Jui coupa le cou dans le moméat où l’aninal s’é- lansoit vers du grain qui lui éioit présenté à plus de Vingt pas de distince, elle tronc contiiua son élan jusqu’à l'endroit: où étoit le grain. Mais il ne fit pas chercher bien foin les exem- ples d’un phénomène de p'ysiolose aussi général. Ne vo;ons-naus pas dans les boucheéries et dans les Cuisines , les Chaiïs, sur-tout celles des jeunes añi= Maux; Et plus encore celles des ani vaux à satg, froid, palpiter longetemps après la. mort? Les cuz lotiés et les longes de veau ’palgiteut eñcore au bout - (1) Fontana a fait boaucoun de recherehes curieuses sur les affections propres aux différenies parties isolées ainsi que du reste du corps par l’amputation , ou du principewital pa la mort. 160. " Physiologie. de plusieurs heures, les anguiles et les lamyproyes éventrées et décapiiées, quelquelois encore au bout : de plusieurs jours. TI est évident qué MM. Œisner et Sœmmering n'ont pas insisté sur ces fiits, perce que, suivant leur manière de voir, l’ame n’existe et ne doit souffrir que dans la tête ; et cependant, s'il est vrai que les mouvémens réguliers prouvent sensation. et les mouvemens convulsifs douleur, là sensation et Ja douleur doivent nécessairement se trouver dans toutés les portious ‘du corps morcelé qui palpitent, À cét'égard, le citoyen Sué me paroît plus consé- quent. ; , Mais un peu de réflexion sur les loix de l’écono- mie. anknaie sufit pour faire voir qu’il est parti dun faux principe. Les rmouvemens d’une parte, | n’y supposent poiut des sensations, ni la faculté de produire ces mouvemens, celle de sentir (1). Dans. certaines maladies p:ralvtiques, les forces motrices” | gont encore entières ,) quoique les forces sonsitives se trouvent abolies; c’est-à-dire, qu’un organe peutètre insensible, et cependant se mouvoir. Oz cas se pré 1 . sente tous les jours aux praticiens, J'ai vuun bôme ! me qui marchoit à merveille, remuoit avec faciité toutes les articulations de la jambe, du pied et de ses phalanges , et qui n’éprouvoit pas la moindre | (2) Nous parlons ivi des sebsations relatives à l’individu ; - ce sont les seules qui nous occupent. Or, elles n'existent A que lorsqu'il est ayerti des impressions reçues par ses OT« ganes, | douleur pa Sur Le supplite de la Guillotine. +6+ douleur, lorsqu'on lui plongeoit dans les chairs, de lozgues épingles de tête, Dans les maladies convulsives au contraire, dans celles-même où 1 n’y a pas la moindre lésion de la sensibilité, souvent un mémbre ou tout le cerps éprouve agitation la plus violente, sans que le ma- lade reçoive la plus légère sensation qui s’y rap- porte ; ou sil ressent des douleurs, elles résultent de la violeuce même des motivemens ; ou des coups qu’il se donne; lesquels sout alors la cause, maïs non l'effet et le signe des douleurs. Ces maladies privent souvent, par intervalles, de toute connoissanc:5 et c’est d’ordivaire dans ce cas que les convulsions sont les plus afreuses, Mais on peut alors pincer, piquer, tailler , cautériser le malade , sans qu’il donne le moindre signe de sensibilité: lo*syu’il revient à lui, il ne se souvient de rien de ce qui s’est passé pen- dant son accès, où la consciegce du moi étoit en- tièrement suspendue ; et c’est au moment de la perte de connoissance qu'il se reporte ; pour renouer le fil de ses sensations et de son existence. Eufin, dans les expériences anatomiques, faites sur les animaux vivans, si l’on suspend la correspondance d’une par= tie avec le tout, en la coupant ou fusant des liga- _tures aux perfs qui s’y rendent, l'animal cesse d’a- voir aucun senlimeut dé ce qui s'y passe: on peut le torturer de toutes les manières, sans qu’il en épreuve aucune impress on, quoique ceperdant cette païtie reste souvent capable d’-xécuier eucore beau- coup de mouvemiers, dont «u lqres-uns même pa- roisent lenir aux habitudes résuières ce la vie Tome F, L : Y62 : Physiologie. Æu un mot, sans adopler dans toute sa rigueur la doctrine de Haller sur la sensibilité et Pirritabilité, il est prouvé que dans certaines circonstances, les organes des animaux peuvent entrer dans de vives agitations , quoique lPindividu n’at point la cons- science dés causes qui les y détérminent ; comme d'autre part , le mouvement musculaire peut être tout-à-fait suspendu, quoique lPindividu recoive les impressions les plus douloureuses ou les plus fortes. Différentes maladies nerveuses fournissent la preuve de l’une ét de l’autre assertion. M. Sæœmmering paroît attacher beaucoup d’im- portance à la manière dont la décapitation se fait, pour déterminer le degré de douleur qui en résulte, Les instrumens qui coupent en tranchant net, doi- vent causer moins de douleur; ceux qui coupent en contondant, doivent en causer davantage ; et, selon lui, la guillotine est de ces derniers. Mais dans une opération prompte comme léclair, cette différence est absolument nulle. D’ailleurs, quoique la mala- dresse ou latrocité des bourreaux ait multiplié le supplice de quelques malheureux patiens, en y re- venant à plusieurs reprises, il s’en faut de beaucoup que cela tienne à sa nature. Lorsque l’assemblée constituante eût adepté la guillotine qui lui fut pro- posée par un de ses membres, le département de Paris en fit construire une pour modèle, par un ou- vrier très-habile. La hache étoit d’abord en crois- sant: mais, d’après les idées du célèbre chirurgien Louis, on se contenta de lui donner une disposition oblique, afin qu’elle tranchât, en tombant, à la ma: - à ! | Sur le supplicé désléi Guillotine, 163 mièré de la scie, ce qui rend’, comme tout le: mondes sait, la section plus facile ét plus prompte, Le dé. partement ordonna à l’administration des hôpitaux dont j'étois alors membre, de faire faire l'essai du’ nouvel instrument sur un certain nombre de cada- vres.: Cet essai fut fait à Bicêtre. Le noids seul de la hache, sans le scours du mouten de trente livres qui s’y HER trauchoit les têtes avec la vitesse dur - regard, et les os étoient coupés net. D M. Sæmimering se trompe donc relativement aux souffrances qu’il attribue à la nature de la section: il se trompe également, en supposant que la iguillo-: tine contond et ne coupe pas, Quant au trait de Charlotte Corday , je déclare neitemént que je n’en crois rien. Je sais trop- avec quelle facilité l’on voit des merveilles-dans les temps d’agitation et de malheur. Quand les lumières pu= bliques ne permettent plus de voir des miracles, on veut du moins trouver de nouveaux phénomènes! dans la nature. Je n’ai point assisté à l’exécution: de Charlotte Corday , ni à aucune autre: mes re- gards ne peuvent soutenir ce spectacle ; mais plu sieurs personnes de ma connoissance ont suivi de- puis la Conciergerie jusqu’à Péchafaud, la charrette qui conduisoit cette femme si intéressante, malgré les maux afireux dont elle a été la cause, du du * moins dont elle a donné le signal, Ælles ont été 1é- moins de son calme admirable pendant la route, et de la majesté de son dernier moment. Un mé- decin de mes amis ne la pas perdu de vue une seule minute. Il m’a dit que sa <érénité grave et L 2 : : L } ‘ » . . 264 Physiologie. + simple avoit toujours été la même ; qu’au pied de l’échafaud, elle avoit légèrement pâli ; mais que . bientôt son beau visage avoit repris encore plus d’é- clat. Pour cette rougeur nouvelle qu’on prétend avoir couvert ses joues après sa décapitation ; il wen a rien vu, quoiqu'il soit observateur clairvoyant, et qu'il fût alors observateur trèsatientif. Les autres - personnes, dont je viens de parler n’en ont pas vu davantage. Je n’entrerai point dans de plus orandes discus- sions sur le fait en lui-même. IL seroit facile de dé- montrer physiologiquement que rien n’est plus ri- dicule. Mais je crois que la preuve en résultera suffisamment de ce qui me reste à dire sur opinion du C. Sue. s La plus grande partie de cette opinion est em- ployée à prouver que la sensibilité peut exister dans un organe, indépendamment de toute communica- tion avec les grands centres nerveux ; qu’elle est disséminée et s'exerce par-tout 3 que le plus léger mouvement vital en suppose la présence daus la partie pour laquelle il est exécuté ; et que ; par con ‘séquent ,la cause de la douleur peut agir avec force sur les membres séparés du corps, ef sur les lam- beaux séparés des membres, tant qu’ils conservent | la faculté de se mouvoir. On voit, je le répète, que le C. Sue ramène l’irritabilité à la sensibilité, comme l'ont fait plusieurs Lommes de génie. Mais cette idée que ce n’est pas ici le lieu d'examiner et de réduire à des termes précis, ne fait rien à la ques- ton. Xl ne s’agit pas de savoir si, lorsqu'une jambe \ Sur Le supplice de la Guillotine. 164 est coupée et qu’on la caut#fise , il y a douleur dans cette jambe; si, lorsqu'on irrite. une patte de grenouille séparée du corps, il y à douleur dans cette patte (3): mais si l’homme à qui appartenoit c£tle jambe ; et si la grenouille à qui appartenoit cette patte, ont le sentiment ou la conscience de la douleur, Or, il est certain qu’ils ne l’ont pas. Au- cun malade ne ressent les irritations qu’on fait éprou- ver à son bras coupé; aucun animal soumis vivant à la curieuse observation de l'anatomie, ne donne de signes de sensibilité quand on déchire les parties ‘qui ne sont plus un tout avec lui. Du moment où leurs communications avec les centres nerveux GCs- sent, sit par leur amputation, soit par la paraly- sie, soit par la ligature de léurs nerfs, les change- mens dont elles sont encore susceptibles deviennent étrangers an syslême , et l'individu n’en est plus averti, Le C. Sue a beau prendre à témoins, les dou- leurs que les malades s’imäginent éprouver dans la main ou dans le pied qu’ils ont perdu: il ne peut y Les découvertes mieroscopiques ont appris que la vie est par-tout; que par conséquent il y a par-tout plaisir et douleur , et dans l’orgenisètion même de nos fibres , il Peut exister des causes innombrab'es de vies parlieulières , dont Ja correspendance et l'harmonie avec le systéme entier > par le moyen des nerfs, constituent /e moi. Il ne résulte delà rien de ce que prétend le citoyen Sne ; car le mot n'existe que dans la vie générale ; et la sensibilité des fibres , lorsqu’elles en sont isolées, ne correspond pas plus avec lui que celles des animaux qui peuvent se développer dans différentes parties du corps. L3 166" © Physiologie. 8 pas croire sérieusetlnt quelles résident dans ces organes. Frente ans après Pamputation, quand il ne reste plus de vestiges. pi des chairs, ni des nerfs, ni des tendons) mi: peut-être même des os, quelquefois” ces douletrrs durent encore. Le GC. Sue ne peut pas ignorer qu’on à prouvé par des expériences direc- 416$, que leur siège est à l'endroit même de la scC- tion des nerfs, ou dans l’un des centres nerveux 3; il ne peut ignorer que quelques malades rapportent “également. à la partie coupée les irritations faites sur le trajet du verf qui lui donnoit la vie, et sur- tout à son extrémité nouvelle : enfin, il' sait que les sympathies nerveuses cHes-mêmes exigent la libre communication des différentes parties du syslême entr'elless et Robert Whylt a prouvé sans replique qu’elles n’ont lier que par lPintermède du cerveau» de la moële épinitre, ou de quelqu’autre grand ren- dez-vous des uerfs. J'ai vu, comme le C. Sue, des paralytiques qui faisoient de violens efforts pour se servir de feurs jambes ou de leurs mains immobi- les ; jen ai vu qui disoient y ressentir de vives douleurs: mais je n’ai point tiré de ces observations les mêmes conclusions que lui; j’avoue que j’en ai tiré de toutes contraires, et j'ai même remarqué plusieurs fois, que ces parties, si douloureuses au dire des malades, étoient insensibles à toutes les ir- ritations directes, et que les efforts pour les mouvoir, portoient un sentiment de fatigue et d’angoisse, non dans les muscles qui devoient exécuter les mouve- mens, mais au diaphragme, au cerveau, à diffcrens- poiuts de la moële épinière. ! Sur le supplice de la Guillotine. 167 = Ce qui précède me paroît renverser les principes théoriques de MM. Œlsner et Sæmmering, et du C. Sue: ce qui suit frappe plus directement sur les conséquences qu’ils en ont déduites. Je ne m’attache qu'aux faits. . Les anciens savoient déjà que pour tuer tout-à- coup et comme avec la foudre, lanimal le plus fu- rieux, il suflisoit de lui enfoncer un stilet entre la première et la seconde vertèbre du cou. Cette ex- périence répétée sur des taureaux, sur des mulets, sur des chevaux rétifs ou furieux , a constamment réussi. T/animal tombe immobile et ne donne plus aucun signe de vie. > Lés personnes qui recoivent des blessures ou des contusions à la moële épinière, deviennent sur-le- champ paralytiques de toutes les parties situées au- dessous de la lésion; ces parties avec la faculté de se mouvoir perdent aussi celle de sentir, et les ma- lades n’y éprouvent pas la moindre douleur. Quand la lésion est tres-près dy cou , elle ne tarde pas d’être suivie de la mort, parce que plusieurs orga- nes vitaux n’éprouvent plus alors linfluence ner- veuse que d’une manière partielle : mais les dou- leurs partent encore ici des points situés au-dessous du siège du mal. Un simple ébranlement du cervelet ou de la moële alongée, uz coup violent à Pocciput, ou sur les vertèbres cervicales, sufht pour donner la mort, si le coup ne fait qu’enlever momentanément la L 4 de 168 | Physiologie. connoissance ; le malade, en revenant à lui, n’en garde aucun souven:r; il ne. la pas senti (ax Cest ce que tous lés praticiens peuvent vérifier chaque jour: cest ce au’énrouva le célèbre Frask!lin en recevent le coup d’une batterie électrique dont il connoissoit mal es core les cflets. Il tomba par terre comime uve ma:s-; et, lorsqu'il reprit ses sens, on fut obli.é de lu: apprendre ce qui $ctoit passé. La méme avanture arriva au docteur Figenhousz : il en éproura Ks mines impressions ; c’est-à-dire, qu'il je ceniit rien. J’observe à ce sujet que Îcs coups violens d’é ec- tricité se font sentir à la nuque, ou plutôt à la (4) Pour sentir il faut de l’aitention, il faut aussi du temps. Les blessures recnes dans une bataille eu dans une vive agitition , ve font éprouver de douleur qne lorsque les ses sont rassie, On a remarqué que non-seuleraent uñ soldat. blessé ne seutoit rien au moment du coup, mais qu’i supportoit, sens presque soufhir, les plus doulou- reuses opérations ; et que les cficicrs, plus distraits par les eombinaiscns qu’ils! sont obligés de faire , et par l'intérêt plus pressant du suceds, montrcisnl encore plus de cons- tarce ou d’insensibilité, Dans ma première jeunesse, je fis une chute de cheval , où je me fracturai les têtes des trois os du coude ganche , dort je suis resté estropté. La conlusion el es déchiruics fureut énormes ; cependant , je ne sentis rien d’abord; la douleur me vint qu'au bout d’un gros quart-d’hcure ; ce fut en quelque sorte la pensée qui lappela. Montagne ne souffrit point à Pinstant ce sa chute ; il fallut plus de vingt-quatre heures pour què la fièvre et la douleur s’établissent. La nature avoit eu besuin de cet iniervalle pour reprendre Péqualibre, : Sur le supplice de la Guillotine. 169 moële alongée , centre de réunion de presque tous les grands nerfs ; c° qui prouve qu’elle est non le siège du principe vital, qui n’a pas de siège particu- lier exclusif, mais du moins le rendez - vous de la plupart dés sensations v ves; et la pratique nous ap- prend d’ailleurs que les plus foibles lésions mécani- ques, soh de cette partie même, soit de la moïle cervicale qui lui tieut de si près, sont toujours mor- elles, et le sont sans douleur. Je passe sous silence l’iémorragie violente qui suit la décapitation , et qui prive le cervean du sang nécessaire pour soutenir sa fonction propre, la for- mation de la pensée: je re m’attache pas non’ plus à faire Voir que dans l'état naturel, il recoit, par le mouvement alternatif du poumon, des oscilialions alternatives comme ce mouvement, desquelles dé- pendent en grande partie et la circulation des hu- meurs et les transfors: ations qu’elles subissent dans l'organe cérébral; oscillations par conséquent néces- saires au mai: Hd de son énergie, et qui cessent au mème moment-que la respiration : : enfin, je ne mets point en ligne de compte Pinfluence de l’estomac du diaphragme ct peut-être aussi de plusieurs viseères du Eas-ventre, sur la perception des sensalions, et Ja production de la pensée qui ne peuvent avoir lieu une et l’autre sans leur concours. | Chacune de ces circonstances sufhroit seule pour produire une vérit.ble syucope , ou perte de connois- sance. On voit que les observations précédentes répon- dent iour-à-iour à M. Scmmering et au C, Sue, Ii 170 Physiologie. en résulte qu'un homme guillotiné ne souffre ni dans les membres, ni dans la tête; que sa mort est rapide comme le coup qui le frappe ; et si l’on re- marque dans les muscles des bras, des jambes et de la face, certains mouvemens, ou réguliers, ou convulsifs, ils ne prouvent ni douleur, ni sensibilité ; ils dépendent seulement d’un reste de faculté vi- tale que la mort de Pindividu, la destruction du mot. n’anéantit pas sur-le-champ dans ces muscles et dans :. leurs nerfs. Mon amour pout la vérité ne me permet cepen” dant pas de dissimuler que nous n'avons à cet égard: qu'une certitude d’analogie et de raisonnement, et non point une certitude d’expérience ; Pexpérience ici m'est pas du moins entièrement directe, Entre la décapitation et la pendaison, Pasphyxie, ou l’emplo de certaines plantes stupéfantes, il J.a sous ce rap- port une différence que je ne prétends point nier 5 elle est en faveur de ces derniers genres de mort. Beaucoup de personnes empoisonnées avec des nar- cotiques (5), asphyxiées, ou pendues, ont été rap- pelfes à la vie; et nous ‘savons, par leur rapport unanime, qu’on n’éprouve dans ces cas aucune dou- leur: quelques-unes même préterdent avoir éprouvé | , no Ù des sensations agréables, Il est trop évident qu’au- cun homme décapité n’a pu veuir rendre ainsi Q . . . J° s \® compte de ce qu’il a senti. Mais les faits déjà rap- (>) Alexandre , médecin d Edimbourg , a fait à ce sujet, sur lucmeme , des expériences infiniment cürjeuses. \ 1 \ Sur le supplice de la Guillotine. 17x portés sont si près de celui que nous voudrions Mieux connoître , que les motifs de croiré que cet homme n’a pas senti la moindre chose équivalent à des démonstrations , et les raisons qu’on ‘allègue, pour soutenir le contraire, sont dépourvues de toute vraisemblance. Néanmoins je vote de grand cœur pour l'abolition - de la guilloëne; mais je me fonde sur des motifs plus réels. Tant que la peine de mort sera consei- vée ,al faudroit du moins lui’ domier un appareil imposant; la mort d’un homme ordonnée pour l’in- térét public, est sans doute le plus grand. acte de la puissance sociale : il fandroit que cet appareil même rendit le supplice plus rare et plus difficile ; il faudroit enfin ne pas habituer le peuple à Paspect du sang. | Quand on guillotine un homme, c’est laflaire d’une minute; la tête disparoît et le corps est jeté sur-le-champ dans un panier. Les spectaleurs ne voient rien; 1 n’y à pas de tragédie pour eux ; ils mont pas le temps d’être émus: ils ne voient que du sang couler : et s’ils tirent quelque leçon de cette vue, ce n’est que de s’endurcir à le verser eux- . mêmes avec moins de répugnance dans l’yvresse de leurs passions furieuses. Tandis que le sentiment le plus précieux du cœur humaïn, celui qui le fait compatir aux angoisses et à fa destruction de ses semblables , devroit être si soigneusement cultivé par toutes les institutions et par tous les actes pu- blics. Lie D'ailleurs , ce fatal instrument rappelle trop des i72 | Ph ystologie. | EAU temps affreux dont on doit vouloir effacer jusqu? aux dernières traces. La république, ce gouvernement le plus humain de tous, parce qu’il se fonde sur le respect de la dignité de l’homme, et qu’il n’est pas environné des lerreurs qui assiègent les despotes ; la république, objet sacré de tous nos vœux, de tou- tes nos espérances , doit faire disparoitre, avec les , signes de la royauté, ceux d’une tyrannie plus som- bre et plus farouche, mais heureusement par sa na- ture même, plus chancelante et plus précaire, qui sembloit avoir pris la guillotine pour étendard. Une circonstance dont l’histoire se seivira pour caraciériser avec plus de force l’atrocité de tant de massacres, a contribué cependant à l'indifférence avec laquelle le peuple: avoit ni par Îles contempler ; c’est le courage tranquille de presque tous ceux qui marchoient à la mort. Les cris aigus, les supplica- tions, les sanglots de M. D:barry touchèrent pro- fondément ceux qui Paccompagnoient dans les rues; et, sur la place de la révolution, presque tout je monde s'enfuit les larmes aux yeux. Mais les hom- mes de cœur ne peuvent pas s’abaisser à ce lâche: désespoir, pour rendre des eitrailles au peuple: la vertu ne va point jusques-là. Je ne parlerai pas de ce qu’avance le C. Sue touchant Ïa nature , l’origine et la fin du principe viial: je n'ai absolument aucune idée à cet égards et je ne vois pas que depuis quatre mille ans, les plus grands génies en aient eu une seule qui puisse soutenir examen de la raison. Je ne crois point, je ne nie point, je n’examine même pas, car la na. æ h STE PR MR ES MS CS MT Te = + Sur le supplice de la Guülllotine. r7% ture nous en à refusé les moyens; j'ignore absolu- ment. Mais j'ignore , je l’avoue, en homme qui n’a - pas üñ grand respect pour les conjectures, encore moins pour les assertions ou les nésations positives, dans les matières auxquelles nous ne pouvons ap- pliquer les véritables instrumens de nos connois- sances. Veuillez, citoyens, publier cette note dans votre journal, dépositaire des premières pièces du procès. Si elle peut donner quelque consolation aux per- sonnes dont on avoit troublé l'imagination et le cœur, sur les derniers momens de leurs proches ou de leurs amis assassinés, j’aurai rempli mon but principal: si les physiolagistes que je combats par- viennent à faire substituer à la guillotine un genre de mort aussi doux , maïs plus.imposant, plus ca- pable de frapper les spectateurs, et qui respecte da- - vantage l’homme dans le con‘lamné, je bévirai leurs eflorts, quoique , sous tout autre point de vue, je les regarde comme dirigés à faux : mais je bénirai sur- tout nos législateurs, quand ils croiront pouvoir abo- lir une peine que je regarde comme un grand cri- me social, et qui n’en a, je pense, prévenu jamais aucun. Auteuil , le 28 brumaire , an 4 de la république. P. J,G. Caganis, Médecin. P. $. Je viens à l’instant de lire dans le Moni: teur, deux morceaux où l’on soutient également que la mo:t de la guitlotine n’est point douloureuse. Je 174 ( Pe siologie. suis flatté de me rensontrer avec. leurs. auteurs qui paroissent ins! truits dans l’éconoMie agunale ;'mais ‘je ne me Crois point dispensé pour, cela de «Publier les observations ci-dessus : 11 me semble ‘qu elles LA peuvent ajouter encore quelques degrés de: force à leurs aTSUMENSs nue) 1.201 soupiiq a DS ee B10GRAPHTE NoTICES sur Ps rie et les ouvra es de LA FOISIER F . par JERO ME LALANDE. À NToINE-LaUraNr LAVOIsIER naquit à Paris le 26 août 1745. ‘Son père, qui “étoit riche, avoit pris Soin de son éducation , a le jeune homme en avoit bien profité, puisque, au sortir de ses élasses, et en faisant son droit, il cullivoit les sciences par goût et'sans projet. ( ‘4 En HER 1 e gouvernement proposa pour sujet dun prix extraordinaire, la meilléuré manière d'éclairer, pendant la nuit, 1e rues d’une grande ville, en pt natit ensemble la clarté, la facilité” du service et l’économie. Les 2000 hiv..du prix furent partagées entre trois artistes qui avoisnt fait de la dépense; celui qui avoit traité le sujet en savant fut distingué autrement. L'Académie fit imprimer la pièce de La- voisier , et il reçut du roi une médaille d’orqui lui fut remise par le président de PAcadémie ; dans Pas-. semblée publique du g avril 1766. Ce mémoire , plein . Notice sur Lavoisier. 175 de recherches mathématiques et physiques, annonça dès-lors l’entrée de l’ RU dans la carrière des scien-! - ces, où 1l w’a ce sé de se distinguer depuis cgtte épo- que. Le 18 mai 1768, il fut élu par l’Académie à la place de Baron; ilétoit en concurrence avec Jars, Mminéralogiste très-habile et très-protégé, pour lequel S'intéressoient Buffon, Truuaine , et même le minis- tre, qui nomma Jars le premier, quoiqu'il n’eût eu que les s condes voix. Je contribuai à l'élection de Lavoisier, quoique plus jeune et moins connu, par cetie considération qu’un jeune homme qui avoit du savoir, de l’esprit, de l’activité, et que sa fortune Mu d’exercer une autre profession, seroit natu, rellement très-utile aux sciences ; aussi sa fortune a-t- - elle toujours servi au bien des sciences. Vers le même temps, il publia dans les journaux, différentes dissertations , sur le projet de l’Yvette PE 1 le tonnerre, l’aurore boréale, le passage de l’eau en glace, etc. Il voyagea avec Guetard, qui étudioit spécialement la nature des pierres en France, et il en a résulté une carte minéralogique manuscrite de la France, qui est fort avancée, et un travail sur les révolutions arrivées au globe terrestre, et sur les couches qui le composent, dont une partie a paru dans .les mémoires de l’Académie et dans le Jour- nal de Physique de 1772. Les mémoires de l’année 1778 contiennent des re cherches sur la nature de Peau et sur les expérien- ces par lesjuelles on avoit voulu prouver la possi- bilité de son changement en terre. Lavoisier fit voir que la terre trouvée dans les distillations de l’eau, \ 376 Biographie. | étoit une partie du vase décomposé dans la distile lation ; il avoit continué son opération pendant ror jours: le poids: total du vase et de l’eau étoit de2 mearé le même; mais le pelican avoit diminué et Peau avoit augmenté d’autant, Il prouva en 1774 que l'augmentation des chaux métalliques provenoit de l’air conteuu dans les vaiss. sceaux ; ei celte question, si long-temps agitée parmi les ph'siciens, fut enfin résolue par des expériences délicates, dispendieuses et pleives de sagacité; ce fut là le fondement de sa nouvelle théorie chimi- que, et c’est par-là qu’il commenca d'attaquer la doctrine du phlogistique, à laquelle on s’étoit borné Jusques-là. Ên 1774 il publia des opuscules physiques et chi« miques. Priesiley venoit de donner en 1772 ses ex= périences sur l’air fixe , mais Lavoisier en fait re- monter l’histoire jusqu’à Paracelse, né en 1493, et Vanhelmont, son disciple, né en 1488; on voit ensuite Palissy, Jean Ray, Boyle, Hates, Venel, : Macbride , qui avoient eu des idées à ce sujet ; mais Black avoit rappelé l’attention des physiciens sur cette päïtie imporiante de la chimie, dans les Essais et observations physiques et littéraires de la société d'Edimbourg , publiées en 1756 , et c’est à lui que l’on fait honneur des nouvelles découvertes qui en ont produit tant d’autres depuis 20 ans, et même des découvertes précieuses à l’humanité, puisque l’eau méphitique alcaline es! un spécifique reconnu pour la maladie de la pierre ; suivant Dolborn et Ingen- housz. Lavoisier : ni é N E " _ Notice. sur. Aaeier 179. Lavoisier prouva, par ses ex piriences qu x] existe dans la terre calcaire un fluide. élastique fixé , une ,es- _ pèce d’air sous forme fixe : ; il Je prouva dans les, alkas | diss il le fit voir dans la ca!ci ation des métaux: dans la be 2 er du phospl'ore zit apoliqua à la chimié non-seulement les appareils et la méthode de la phy= sique expérivent tale ; ha ais j° esprit d'exactitude chde calcul qu’on n’y avoit jaunais jorté ; l’union qui.s’est formée entre ces deux brauches est. une époque bril jante pour les POSTS de toutes deux, et Lavoisier. est celui qui à le plus contribué à cette le >UTEUSE TÉURIONE | Priestley. avoit reconnu qu en comblaant lacide-ni+ ireux avec upe terre, 1l en .rçüroit de l'air pur 3 et il en avoit conclu que l’air de 4? atmosphère * est un çôm- posé d’ acide nitreux et de derr.. Lavoisier, ft ‘voir: a contra! re , en 1776, que lacide nitreux..0st Composé d'air. Cette seule remarque donue la clé dun jerand nombre d'expériences, et c’est une découyeræ ms en a produit beaucoup d’autres, En 1778, il fut en état de prouver que : aie, le plis pui, Pair éminemment respirable , Loir déphlogistié . qué de Pricstley ; étoit le principe eonsutuuf de Vagis dité ; qu’il étoil commu à lous les acides, et it donua fe non de principe oxysèné à cite partie de :Pai vital , liquelle entre daasla composition: de tous: les ne à quis’unissent aux s1étaux , les réduit à l'état, de chaux, et roi luit l'air X'ital lorsqu'elle se com, ‘bine avec Je principe de }a icheeur. Ge fut, di le . second, pas marqué ef décisif gui il, fit dausila ‘théer:e chimique, dont il est véritablement .l’autear: AN'AURI TE" Cette nouvelle théorie de: Lavoisier fut bicmiôt Tome Fi © M | «78 Biographie, | à ge, recue en Allemagne où la chimie est extrêmement cultivée. Gitarner à Gottingen , et Hermbstadt à Berlin , furent les premiers qui l’adoptèrent. Ce der- nier traduist même, en allemand, les élémens de : Lavoisier. Klaproth , Mayer, Lichteuberg, Gotiling, se rangèrent ensuite de leur côté. Westrum , Ciell et Grien, à Halle , soutenoient encore la doctrine ancienne du phlogistique ; maisAls n’ont point eu la pluralité des suffrages , et il päaroît qu’iis sont {ous venus à adopter la thorie de notre auteur. Bert avoit été quelque temps indécis , mais il fut Liv cr ramené par ses propres expériences à cette théo:.e qui lui a servi à faire des découveries iiférestantes, Au mois de juin 1583, Lavoisier qui, d’asrts des vues fondées sur une thCorie déjà confirmée par beaucoup d'expériences, avoit préparé un appare:f pour faire brûler , dans des vaisseaux clos , Pair in- flammabhle avec Pair vital, trouva qu’il résultoit de celte combustion un liquide qui n’étoit que de l’eau très-pure , et dont le poids étoit sensiblement égal à celui des deux airs employés. Il apprit que Ca- vendish et Monge l’avoient déjà fait ; il fit un autre appareil pour la décomposition de l’eau , en séparant l'air inflammable de l’air vilal, par le moyen de tuyaux de fer rougi, et c’est cette méthode qui a servi dans nos dernières campagn®s, à remplir des ballons ou globes de Montgolficr, pour observer les armées ennemies et contribuer à nos yicloires. Ainsi ,il a fait voir que l’air étoit composé de deux fluides, l’un respirable, l’autre méphitique ; que la partie respirable étoit elle-même composée d’un prin- L | “ Notice sur Lavoisier. 179 cipe oxygène sus@æplible d’être fixé dans les corps, et que ce principe se combinoit ayec les métaux pendant leur calcinat on ,avec les corps combustibles pendant leur combustion ; que daus le premier cas, le composé qui se formoit étoit une chaux ou oxide métallique ; que dans le deuxième c’étoit un acide, différent, suivant la nature du corps qui avoit été Trûlé. Deià , toute la théorie de la combustion, de Pacidification, et cetie distinct'on des corps de la nature en corps combustibles et en corps incombusæ tibles ou brûlés. Delà est venue la connoissance de Pair fixe, maintenant connu sous le nom d’acide carbonique, parce qu’il résulte de la combustion du carbone ; parce qu’il est composé de carbone et d'oxygène. «C’est également Lavoisier qui, le premier, a annoncé -que les airs ou gaz étoient des fluides en expansion 3 qu'ils étoient un résultat de la dissolution d’une Substance quelconque par le fluide igné : ce qui l’a conduit à conclure que la chaleur et la lumière qui se dégagent des corps combustibles qui brülent, ne provienuent point du corps combustible, mais de Pair qui l’environne et dans lequel s'opère la com- bustion. C'est à cette classe d'expériences qu’appartiennent celles que Lavoisier a faites sur les détouations, qui ne sont que des combustions rapides dont les résultats se dégagent sous la forme de caz. Turgot desira d’avoir Lavoisier comme régisseur des poudres, en 1776, afi1 de contribuer à la per- fection de Purt. Biewtôt il parvint à donner 1:20 toi- .M2 #30 ( Biographie. É " ses de portée dans Is circonstances, où, avant lois. Ja meilleure poudre ne portoit, qu’à: go loises.i De: sorte que. les Anglais, dans la guerre de 1756, nous touchoient ayant que-nous les touchassions, et. dans cèlle de 1778, ils se plaignoient d’être aiteints par -nos. boulets , avant que les leurs nous'parvinssent. IL fit aussi supprimer les recherches que l’on faisoit dans les maisons, pour avoir, du salpêtre, en quin- tuplant néanmoins la recolte ah saipêtre , et mous . délivrant du tribut qu’on payoit à lAngleterre pour le ,salpêtre des Indes. De nouvelles expériences fai illirent lui coûter. la vie en 1788, par une dé tonation terrible à Essoue, qui fit périr plusieurs personnes äuprès de lui. Ces expériences Ponts conduit à l’avalyse. com, plète de l'acide nîtrique; acide si facile à déiruire, si difiicile à se former , et, qui, est d’une si grande import ance, puisque ‘c'est un, des pion du salné- tre et de la poudre à-canon. Je. n’entrepreudrai pas de suivre Lavoisier dans de, détail=des recherches» qu'il a faites-sur différers oxydes métalliques,.etysur, laquantité d’oxysène qu'ils contiennent; sur. la: for= mation des acides par la voie Comes sur les afli- nités-de l'oxigène ; sur Je passige de ce’ principes d’une substance dans une ENS, sur les combustions froides et sur les opérations inverses de la combus- tion, que quelques chimistes ont nonmées décombus- tion ; sur les moyens d'analyser les corps.par, la combustion; sur la salubrité ce Pair, sur les circons- tances qui €6n al ltèrent la réspirabilité ; sur les moyens de le corriger, de le rétablir.et de l'améliorer, etc, L \ Notice sur Ecvoisier. 168 Objets immenses de ses recherches sur les parties les plus importantes de la nouvelle chimie, En 1780, Lavoisier essaYa de ranger la suite de . ses expériences dans ua ordre méthodique, et d’en | L 3 * 2 s ” » former des élémens de chimie. Deux éditions de cet Ouvrage sont déjà épuiséess ét il se préparoit à en donner une troisième eéauconp plus étendue, et qui dévoit présenter Pensembls de’ la chimie sous un jour nouveau. Il se” proposoit aussi de publier le recueil de ses mémoires ,en 6 volumes, dont trois sont déjà imprimés. k 1! est impossibl: de déterminer quelle a été, ou quelle poarra étre l'influence de ious ces trayaux de Lavoisier, dans la pratique des arts; mais on peut el juger, En voyant que la chimie a nbèrement changé l’art dela teinture presque tous les phéno- inmères que cet ar! pr'senfe, sé réduisent aUJour= d’hui à dés combustious et des décombustions : et Sur-tout depuis la publication de l’ouvrage ln por- tant du citoyen B‘rtlolet > Sur la teinture; cet art, qui étoit en quélque- sorte empirique , est aujour- d'hui guidé par une théorie également -simple et lu- mineuse. | f e L'art d'extraire les métaux de leurs mines, de les traitér, de les trdvaiiler, de convertir le fér en acier, celui de‘blanchir les toiles, la cire, etc. Presque tous les arts chimiques, guidés par la nouvelle théo- rié, ont marché rapidement vers leur perfection. En appliquant ces découvertès aux phénomènes de la respiration > Lavoisier a fait voir que cette fonction vitale est une véritable combustion de cars M à 292 Biographie. bone et d'hydrogène, et qu’il en résulle une for+ mation d’cide carbonique et d’eau, La chaleur #nis male est le résultat de cette combustion; et :l est parvenu à en déterminer la quautité. Enfin, ces mé- mes expérinces l'ont conduit à établir des rapports remarquables entre Paccélcration de la respiration » celle de la circulation, celle de la trauspiratien, ct entre ces différentes forces , et Pemp'oi de ses forces que fait l’animal ; nous savons de. plus qu’il avoit médité depuis long-temps un travail tiès-étendu sur Ja digestion, L | Le dernier et le plus important peut-être des tra- vaux de Lavoisier est celui qu'il a: fait sur la trans- piration des animaux, et qu’il lut à la rentrée du 4 mai 1791. Une partie est imprimée dans noire volume de 1790 , qui paroilra bientôt. Il observe d’abord que la machine anñuale est entretenue par la respira- tion , la transpiralion et la digestion. Lavoisier exa- mine chimiquement Peflet de chacune, la nature de la transpiration cutanée , et celle de la trarspi- ration pulmonair®. Il en sépare les effets, et il inter- roge, pour ainsi dir’, la nature sur les trois causes qui les produis'nt. El avoit imaginé un appareil où tout ce qui appärtenoit à la trans; iration se passoït en dehors, et iout ce qui appartenoït à la respi- ration se passoit en dedans, Il fit, avec le citoven Séguin, des expériences t-d:-difficiles , très-pénibles. Il trouva que la perte de roids qu’un bomme éprouve par la transpiration, est de 2 livres #3 onces ; qu’il consomme en 24 heures 43 onces d’air vital; qu'il se d: gage des poumons 8 pieds cubes ce gaz acide Motice sur Lavoisier. 183 carbonique , dont un tiers de carlone et deux tiers d'oxygène ; que le poids de Peau qui se désage dans les poumons est d’une livre 7 onces, dont 3 onces d'hydrogène et 20 d’oxy:-ène ; qu’il se dégage 6 onces d’eau toute formée per la transpiration pulmonaire. Il avoit fait faire des balances où un demi-gros, sur 125 livres, étoit sensible ; et les instrumens les plus précieux et les plus chers ne coûütoient rien à son äèle. Par ces expériences curieuses et difficiles, il s’étoit déjà acquis des lumières sur Les causes das diverses maladies et sur les moyens de seconder les efforts de la nature pour les guérir, et il se préparoit à atiaquer le coosse antique et révéré des préjugés et des erreurs en médecine. 11 n’y avoit rien de plus important que ce travail de Lavoisier, et l’on peut dire que si les sciences ont fait une perte irré- parable , l'humanité toute entière devra gémir avec nous de cette perte. La réputation que Lavoisier s’étoit acquise par les travaux que nous venons d'indiquer , le fit choi- sir par l’académie des sciences, en exécution du décret du 27 septembre 1791, pour être un des membres du bureau de consultation. Il a assisté avec une constante assiduité à ses séances ; il a contribué à éclairer le bureau sur le mérite des découvertes qui ont été présentées, et sur les droits que les artistes avoient à des récompenses. IL a été chargé de com- missions importantes , notamment de con:ourir aux expériences et aux recierches ordonnées par la con- vention nationale , sur les moyens de per‘ectionner. M 4 » ' + PAS | ju " bi 84 ns Biogra) ie. la fa! Hi fôn des assie nats . et d'en rendre ta contre- 1 Faélion plus diffiéile, Ad Rai L'arithoi tique olitiqne Cost-à-dire , les détails ‘dé joputalion, de conrommatiors, de produclious, -dagriculture, oConpèrent anssi Pattention de cet ex- cellent ctoyé ne Dép mis 1778 Jusqu'à 1785 , il faitoit valoir, parlui-hèmie, e40 arpens ( mesure des eaux et fourèts) dans le Ven°ômois, pour donner des exemples utiles aux ha'ïtans de la camypa;ne, TI récôltoit trois sètiers Là où les prosédés ordinaires en donngiènt deu. Au tout de reuf ans d'exploitation, il avoit doublé les produits ; maiscomme on ne peut pas reélirer ciug :pour cent de ses avances, il em ‘ conciuoit auil fa!loit diruinuer l'intérêt de l'argent, ét autoriser des baux de 27 ans. M IL futinvité, en 1791, par le comité des imposi- tions de l'astémblée ‘constituante , à faire part de ises lumières El'contribua beaucoup à la rédaction d’un plan qui simpliflail tontes les perceptions, Ce fut pour éclairer ce gomité , qu'il rédigea l’éxtrait d'un Prand tra: ail sur les produits et les consom- mations, dont il ‘ratsemiloit les matériaux depuis « Johe-temps; Passemibléé ordonna l'impression .de cet'evtrait intulé : Richesses territoriales de la France ; 1 conti ent ce qu'on a fait de ‘mieux sur cetté rratière.s} aree que jamais savent n'avoit réuni, comitie lui, Ve périence, les calculs et les secours l’'ädmimistration. AUS El fut nominé ) en 1797, commissaire de la tréso- rérie nätio:a ce ; c’étoit uné perle pour les sciences 3 ais persouue n'éloit plus capable que lui de rems La Notice sur Lavoisier. 183 plir ces pénibles et importantes fonctions ; à raison de sen savoir. Sans cesser de cultiver les sciences, _ il établit à la trésorerie un ordre de comptabilité dl qu’on pouvoit connoître , tous les soirs , l’état de la recette et de la dépense de toutes les caisses natio- nales. | Le grand et important travail des nouvelles me- sures à établir dans toute la république , occupa Pata- démie dès 17003 mais personne n’y a pris plus de peine , et n’y a été plusutile que Lavoisier. La di'a- tation des mélaux, par la Chaleur, étoit une chose im- portan'e et qui n’étoit point assez connue, Il fit cons- truire dans le jardin de l’Arsenal , un appareil où les règles de mélal, plongées dans l'eau et soumises à divers degrés de chaleur , faisoient nouvoir une lu- nett: qui marauoi! sur un HER AE les moindres degrés de dilatation ; et lorsqu’en 1793 , il fut question de mesurer une veau la rouvelle méridienne, âvec une précision inconnue jusqu'ici , il placa dars son jardin dès règles de p'atine et de cuivre qui forment des thermomètres métalliques avec lesquels . on aura immédiatement leffet de chaque degré de - Chaleur ,. sans le secours d’un thermometre séparé 3 L il en a déterminé les rapporte, et l’on va les em- plover pour la mesure de la base entre Lieusaint et Melan , qui donnera la lonsueur de la méridiene entre Bunkcerque et Parcelonne , la grandeur de la terre et'le fontement des mesures républicaines. Lavoisier fut trésorier de l’académie , après Buffon et Tiliet, el il fut utile nor-seulement à Pacadémie,, . jnais aux ‘acadCmiciens , par son activité et par son 196 Biographie. crédit, Il mit un nouvel ordre dans les comptes, dans l'inventaire des cabinets. T1 fit lourner au profit des sciences , des fonds morts que l” académie avoit , Sans le savoir. Enfa , l’on trouvoit Lavoisier par-tout ,et par-tout il étoit celui que. l’on crovoit le plus nécessaire , et qui agissoit le plus ; ; il suffisoit à tout par sa facilité et par son zêle , qui étoient ésalement admirables. Un homime aussi rare , aussi extraordinaire , devoit être respecté ;; ce semble , par les hommes les moins cinstruits etes plus méchans. I! faloit que le pou voir füt tomié dans les mains d’une bête féroce qui ne respectoft rien, ét dont l'ermbition aveusle et cruelle sacrifoit tout à l'espoir de ‘pis ire au peuple. On crut sans doute aue Je sacrifice des fermiers- généraux pourroit lui plaire. On chercha donc des p'étextes pour les immoler. Ce fut le r9 floréal ( 8 mal 1794) que vingt-huit fermiers-cénéraux furent assassinés par un tribupal patibulaire , dont les juge- mens n’en avoient que le nom. Les scieucts firent dans Lavoisier une perte que toutes les nations out senti, et qui sufhroit pour rendre exécrable à jamais la mémoire du tyran dont les ravages durèrent encore! €o Jours. On ne sera pas étonné de voir ce crime ajouté à ceux qui nous Ôtèrent Malesherbes, la Roche- foucault, Saron, d'Estaing, Angran, Condorcet, et tant d’autres qui faisoient honneur à la France. Aussi cette époque de notre histoire sera plus remar- quable qu'aucune de celles qui ont été marquées par de grands crimes. Lavoisier me disoit peu de jours auparavant, qu’il Notice sur Lavoisier. 187 prévoyoit qu’on les dépovilleroit de tous leurs biens, mais qu’il travailleroit pour vivre; et il me sembloit que l’état de pharmacien étoit celui qu’il eût pré- féré, comme plus analogue à ses connoissances et à la grande réputation dont il jouissoit. Il avoit fait, pour sa justification et celle de ses collègues, des mémoires si concluans , qw’il lui étoit impossible de prévoir aue le crime pût aller au- delà de l’envahissement des fortunes. Aussi, les commissaires de la comptabilité ont vériñé que les: inculpations étoient fausses, et que, loin de devoir quelque chose à la nation, les fermiers - généraux étoient en avance avec elle; et la Conventian a com- mencé, le 22 thermidor, à rendre justice à leur mé- moire , en ordonnant l’arrestation du représentant Dupin, qui s’étoit chargé du rapport de cette af- faire. LL Au moment où l’on soccupoit de ce prétendu jugement, on porta au tribunal un rapport fait par le C.Hallé au bureau de consultation , où À y avoit un tableau des ouvrages et du mérite de Lavoisier, capable de faire impression sur des êtres pensans; , mais il ne fut pas même lu par ces l'ommes, qui métoient que les instrumens aveugles, stupides et féroces de la cruauté et de la mort. Lavoisier étoit grand , d’une physignomie gra- cieuse et spirituelle, d'un carartère doux, soriable, obligeant, d’une activité qui sélendoit à tout. Son c'édit , sa réputation, sa fortune et sa place à la trésorerie, lui donnèrent ane prépondérance dont il 384 À “Biographie. ne se servoit que pour faire le. bien, mais qui n’a pas M laissé de lui faire des jaloux. 1 J'aime à croire qu'ils n’ont pas contribué à sa perte." | , El sufit bien ; pour expliquer leur inaction , de considérer la terreur universelle qui paralysoit toute ! la France , ef qui étoufoit le génie, re elle: émoussoit le sentiment. Il avoit ‘épousé ,en 1771, Marie-Anne-Pierrette Paulze, fille d’un de ses collègues aux fermes, dont : Pesprit et les agrémens ont fait le charme de sa vie, qui le secondoit dans ses travaux, et qui a même gravé les figures de son dernier ouvrage. Cette fem- me, si disne d’intéresser, a vu assassiner le même jour son père, son-ærari, et ses amis les plus inti- mes. Emprisonnée elle-même et menacée du même sort, son courage a résisté à Phorr ur de sa situe tion ; mais elle n’en a été que plus à plaindre , parce MUCH étoit faite pour sentir plus fortemen! Patro- cité des crimes dont elle Ctoit environnée. ÉDUCATION. Harronr fait au Conseil des Ci ing cents, par LaxANar,un de, ses membres , sur Les livres élémentaires présentés au concours ouvert par la loi du 9 pluriôse, an II. Séance du 14. brumaire ; an IF. ; " : »(f EE Es jury des livres élémenta: res, et les membres | de la Convention nativyale ps de, l’impoy tante mission de correspond: e avec lui, peuvent enfin vous présenter le résultar de leur travail sur les ou rages mis au Concours ouvert par la, Joi du 9 pluvios?, an II de la république. | Il a fallu au, Jury ; pour justifier votre c onfone ce, heureux présage de celle de Ja nalion , surmon- ter plus d’un obstacle. La muliitude des manuscrits et des livre ès imprimés qui “lui out été. envoyés sux toutes les matières dont se compose l’ens®1 gnement public; l'étendue de quelques: uns de ces écrits; là . pature de quelques autres nécessairement absirails et compliqués : : tout lui a fait Ja loi qu'un écrivain judicieux n’impose qu'aux auteurs, et que Tours ; tee * ges doivent prendre aussi pour EUX ; de se hâter ten tement. Tandis que l'impatience des concurrens deman- % non sans quelques nurures, Ce que faisoit le jury , chacun de ses membres se Re noit, dans la reiraite, à lire et relire des plans s déjà lus et rë- \ L . > 7341 où 190 Education. lus par d’autres; à comparer énsemble les différer degrés de mérite des ouvrages jugés dignes d’esti- me ; à peser les motifs d’exclusion; à dépister les plagiaires adroits ; à remarquer les emprunteurs malhabiles ; à suivre, dans ses détours, le charlata- nisme, tantôt modeste et même humble, tantôt pa‘ant d’audace ; à se défendre de foiblesse en faveur des ! ouvrages recommandés par Parmitié ou l’engoue- ment; à étudier de nouveau les anciens livres d'é- lémens qui ont obtenu le suffrage des nations sa Vantes , et qui, comme ceux d’Æ#réstote, d'Hip=- pocrate et d'Euclide , sans cesse déguisés, falsi- fiés par les medernés, n’ont pu être encore égalés 11 détruits. Au sortir de leurs studieuses demeures, ils reve- noïent assidument discuter leurs opinions en com= mun, se contredire réciproquement quand il le falloit, faire de bonne-grâce le sacrifice de leur amoOur-Prople à la vérité ; la franchise, la concorde , la douce fami- liarité , fruit de l'intelligence des cœurs , ont loujours présidé à leurs pacifiques débats , et ils m'ont jamais oublié entr’eux les antiques lois de Purbanité francaise. Pour imprimer à ses travaux un mouvementprompt et régulier, le jury les a distribués en différentes classes que nous allons parcourir successivement, dans leur ordre naturel ; les ouvrages qu’elles enr brassent sont fort D. AE nous ne parlerons que de ceux que le jury a regardés comme bons, ét par ce mot, nous entendons ceux qui réunissent la soli- dité des principes, la justesse des observations , la clarté a.nsi que la pureté du style , et le mérite d’être Rapport sur les livres élémentaires. 19% à la portée de tous les lecteurs que ces ouvrages intéressent, et ils intéressent tous les pères, toutes les mères, et le monde d’auxiliaires qu’ils s'associent, I. LA première classe comprend Les ouvrages concernant l'éducation physique et morale , et la conservation des enfans , depuis leur nais- sance jusqu'à l’époque de leur entrée dans Les écoles nationales. _ Dans cette matière , les livres élémentaires sont destinés à écliirer également les citoyens de toutes les professions. Ils doivent donc être à la portée de tous ; 1ls doivent par conséquent , dans les principes être intellisibles pour tous ; dns les faits , con- formés à l’observation de. tous ; dans les pré. céptes, pralicables pour tous. Le style doit en être simple et pur ; étendue telle que l'ouvrage ne devienne ni confus par l’abondance: des matières , ni insuffisant ‘par leur disctie ; le choix , fait de ma nière que rien d’essentiel ne soit omis; que toute. superhuité soit rejetée, et que tout ce qui est utile soit estimé suivant son degré d'importance. On remarque plusieurs défauts communs à presque tous les ouvrages de ce genre, sans en excepter peut-être les plus universellement ei le plus justement estimés. Uu de ces défauts est de poser trop géné- ralemen! les rèel:s dans une matière dans laquelle il est aussi essentiel de faire sentir les exceptions que les règles mêmes, parce que les cas de ces exCep- tions sont très-fréquens. | . Un autre défaut est l'exagération : d’une part on déclame contre dés pratiques, vicieuses sans doute, / NE Ne MMS LIT CAN URI s / ñ NT Edicatiohe PATES \ mais auxquelles on attribue beaucoup ja d’incori véniens qu’on nè leur en trouve réellement, quand on veut observer sans prévention ; d’un autre cÔtCs à on vanie exclusivement queiques inéthodes utiles ; mais qu il est dangereux d’estimer au-delà de leur Ra valeur: on m’apprécie pas. assez, dans le succès qu’on leur altribue, quelle partie est tre au simple éloignement des de nuisibles et aux forces même de la nature. Eu», il est peu de traités où l'on n’ait sacrifié à des pratijues favorites la plus cénérale peut-être; et peut-être aussi la plus utile de toutes les règles. qui ‘est de ne point fairé contracter à l'enfance des habitudes, et, par conséquent , des besoins qu’e elle peut se trouver gnsuite dans l’impossibilité de satis- faire. En général, la science de l'éducation physique est beaucoup plus simple qu'on ne l’a faite, et les-ou= vrages qu'on a publiés sur cette matière présentent beaucoup moins de choses à äjouter "qu’à retrans cher. DEC Ma 4 Dans le grand nombre de mémoires qui ont élé présentés au concours, sur cette importante matière, trois ont mérité plus particulièrement les suffrages du jury: Le premier a pour titre : Anstruction sur læ conservation des énfans , depuis Le. grossesse inclusivement ; ;et sur Leur éducation physique, depuis la naissancé jusqu'à l’époque «dé leur 1 entrée dans les écoles nationales ; ‘4 Et. = , à Rapport Sur les Livres élémentaires. 198 Et pour épigraphe: La patrie 4 besoin d’enfans sains et robustes. Cet ouvrage fait par un homme de Part, qui & cinq enfans, “dent il a dirigé Iui-s1ême l’éducaiioa physique, et qui tous ont éié nourris par leur mère, a le très-grend ‘mérite d’être appuyé sur une expé- rience éclairée par le savoir, d’uuir la précision à la clarté, de présenter dans un espace resserré beau. coup de détails, et d'offrir des préteples courts, sim- ples, populaires et dégages de toute la métaphye que des discussions. . Mais l’auteur de cette estimable production n’a pas embrassé la iotalilé de son sujet. Xl ne parle point des soins qu’on doit à da mère, pendant l’el- laitement, ni des précautions propres à le faire réus- sir quand il est difficile. Cet objei important n'est traité que dans un seul mémoire, qui d'ailleur, pour tout le reste, est médiocre. Ïl a pour épigra- phe: Sollicitsde pour l’enfanee ; et est coté n:° 4. En conseillant l’usage des bains froids, À nous semble que l’auteur du mémoire numéro 7 auroit dû insister sur les cas où ils peuvent être funestes, Une prudente eirconspection ne doit-elle pas en gra duer la température? La tendre enfance doit-elle - passer brusquement du liquide dans lequel elle est -plongée dans l’amnios , et Üont la température est Tome F. N AY PR] Fe dde “ rs dr, AS .@ 2 'ÉVTY ERA : &94 Education. LR] de 30 detrés, à un bain refroidi par la rigueur des hivers? Quelques succès qu’on puisse citer en faveur de cette manière de. treniper le corps de l’enfant qui vient. de naitre, ils ne EOTRR enseront pas les malheurs dont on ne parle point; ils ne détruiront “pas les lois les plus générales de la nature ; ils ne nous feront pas attribuer àla hardiesse de Part ce que Pon ne doit qu’au bienfait d’une constitution robuste ; ils ne feront pas qu’une témérité quelque- fois heureuse ne soit une témérité. Enfin il ne faut mi conseiller d’une manière’trop générale, ni faire tourner en habtude des\praliques que bien des cir- œenstances peuvent obliger d’interrompre ; et 'certai- nement l'usage journalier des bains, dans l'éducation des enfans, ne peut être conseillé parmi nous à cet!e nombreuse portion de citoyens qui remplissent la elasse” laborieuse et indigente. at Le second ouvrage ést intitu'é: /nstruction sur da conservation des enfans , &épuis la gres- sesse inclusivement, et sur leur éducation phy- sique ; | Il a pour épigraphe : L'éducation de l’homme commence à sa naissance. Ce mémoire , remarquable par une division de matières qui annonce un bon esprit, est écrit avec clarté et sagesse. Cependant ii n’atteint pas le but À du concours : plus fait pour ple ire aux liommes ins- tuits, que pour être lu avec fr uit par des gens sans expérience, il est en grande partie plus théorique que pratique ; plus recommandabie par la bonté des _ ‘ + Rapport sur Les livres élémentaires. 195 - Principes que par la Précision des précéptes néces= saires pour en faire Papplicaiion ; en général, il est peu propre à diriger les mères et le commun deg bommes dans la pratique de l'éducation physique, Du reste, cet Ouvrage renferme une foule de choses utiles et neuves, particulièrement sur la petite vérole et l’inoculation, L'ouvrage n.° 3 a Pour titre : Opinion sur La COnserration des petits enfans , depuis La gros- Sesse inclusivement , Jusqu'à l'époque de leur £hirée dans Les écoles nationales ; ! / Æt pour devise : L’enfaot, à son premier soupir, n’est qu’un être absclument passif, | Cet écrit présente avec clarté et avec force jes principes fondamentaux d’une bonne éducation phy. sique, mais il est insuffisant pour les détails. llya Sans doute peu de choses nouvelles à dire sur un pareil sujet ; mais bien dire et bien placer les choses communes, ne point surcharger les idées de mois , se faire lire avec plaisir et retenir avec facilité, est uu grand point dans une production de cette espèce. L'auteur ne paroît Pas avoir travaillé d’après les leçons de l'expérience. Son ouvrage est déparé par quelques erreurs, I] ne présente pas la solution de beaucoup de dificultés qu'oilre l’éducation physique , dans les différens états de ia société , et c’est moins un railé qu’une excel!ente introduciion à un Uaité, ÿ 2 2%. PERS 7 NAN LE ; Nous avons parlé de lPouvrage côté n.0 4. L’ous yrage n.° 5 a pour épigraphe : La première éducation est celle qui importe le plus ; et celte première éducation appartient incontestablement aux femmes, Ce mémoire est très-détaillé, écrit avec simplicité, ordre et clarté 3 il eüt obtenu une'placé plus dis- tinguée , si les erreurs nombreuses qui Ie déparent ,ne le rendoient pas d’un usage dangereux dans les écoles nationales. 8 Les mémoires dont nous venons de parler con- tiennént à-peu-près tout ce qu'on peut attendre du Concours. , j Le jury a pensé qu'en réunissant ces diflérens ouvrages séparés , il étoit possible et même facile d'en former un fout Lomoyère et complet, et ce soin doit naturellement être conhé aux examina- teurs eux-mêmes. Le mémoire ,m.° 1, servira d'introduction ; le n.° 2 formera le corps de l’ouvrége, auuuel on ajoutera” quelques passages de l'écrit qui a pour épigraphe : Sollicitude pour l'enfance, ét le n.° 3 fonrnira un supplément excellent et des notes très-instructives. On aura ‘ainsi un tiès - bon traité sur la partie la plus importante tout-à-la-fois et la plus diliicile de l’éducation; traité qui nous manque, et qu’il est bien à craindre qu’un seul homme fe nous donne pas de long-iemps. Nous observerons , en terminant ce que nous Ke Ve #3 À | \ 1, Rapport sur les duvres” élémentaires, 197 avions à dire sur celle classe, qu'on ce genre ,\comme en beau: oup d’autres, l’illustre philosophie de Genève _ a fait de tiès-Mmaxvais disciples. En matière d'édu- cation physique , Aoksseau est, de tous les auteurs, celui jui est le plus utile de Lire, et le plus dange- reux de copier, IT. Les ouvrages destinés à diriger les instituteurs Prunaires dans leurs fonctions, éloient La suite im- médiate de ceux sui ontété réunis dans là première classe 5 1's ‘font l’ objet de la seconde ; aussi quelques- uus des auteurs qui ont traité de l'éducation de Ja première eufance , se sont-ils crus obligés d’étendre Jeurs vues jusqu'à Péduçation , Soit physique , soit morale, de l'enfance , dans les écoles primaires, et de Joindre à leur traval des conseils pour {es insti- tuteurs de cet âge. Cependant une différence essentielle distingue ces ouvrages de ious ceux qui appartieunent à ‘la pre- muière classe; ce west plus à tous les hornmes que l’auteur doit s’adrescer , mais à des hommes ‘déjà éclairés sur leurs devoi rs, instrüits des principales parties qui doivent composer l'ensei: nement et Pédus cation, et qu'il faut seulement éclairer sur la ma- nière de furmer des citovezs bons et forts, que » ‘la patrie puisse s’applaudir un jour d’avoir pour défenseurs au dehurs , et pour conservateurs au de- dans. _Ce n’est donc plus aux détails qu’il faut descendre , c’est aux principes qu’il faut s'arrêter, Ce n’est plus dans les détours de l'exécution qu’il faut conduire . pas-à-pas le lecteur ; il faut jalonner comme de 3 L N \ LE) « M 198 Ron Education. FRS loin sa ronte ; l’avertir des écueils, et loi indiquer les moyens dé ne pas s’égarer. Cette idée sûr Ja mauière dont doivent être. composés les ouvraLes | de estte classe, est également conforme aux besoins L : de l'âge qui doit fixer l’aitention de Pinstituteur. Familiarisé avec les objets qui l’environnent , déjà L'homme sent, connoît et veut : il n’est plus néces- saire qu'on étudie ses: besoins , il les exprime ; ses ‘pas ne soût plus chancelans, il marche, il court, il seance; dejà, et plus que jamais peut-êlre, e goûte, le. plaisir. d’être libre: al faut l’instruire et le ” guidem dans lPusase de cetie Hiberté, ét empêcher de la tourner contre, lui-même et contre ses sem- blables ; äi faut ‘bascher son bon: eur , développer. son inielligeuce , former son cœur ; diriger ses forces, les modilier par l’adresse ; lui prévarer et les moyens d'exister et tous céux d'embeliir sen existence, C’ést- | à-dise , que l'éducation doit se partager én Éducation Physique, :morale-et umitellectuelle. «Le traité destiné à ouvrir cette carrière, et dont les ou rages qui doivent remplir les autres classes son: comme les complemens, doit être eacôre simple et «lair, ainsi que ceux de la première classe; mais ii doit présenter plus d’ensembie et moins ds détails; plus de principes et soins de préceptes ; car'il faut abandonner à Pinsttutcwr les finesses de l'ex écution, et touie ceite variété d+ mouvemens que nécessitent et l'étude des Caractères et l’obiervation des circons- tanées ; s’il n’est pas en état de suppléer eux livres, qu'il s ue d’un emploi trop considérable pour 8.5 forces, et qu’il le laisse à de plus habiles que lui. Le seul objet sur lequel il faudroit içi s'abandon- À HÉTEE : ; Rapport sur Les livres élémentaires. tof ner à quelques détails , seroit peut-être la Cymnas* tique , et c’est justement la partie qui manque presque absolument dans tous les ouvrages dont nous avons pris COnNOÏssaNnCe. é Ici les examinatenrs ont partagé en trois sections les ouvrages qui leur ont été présentés, La première comprend ceux, où l’on set occupé à développer la théorie et Les principes généraux dune bonne édicationdans Les écoles primaires à c'étoit-là véritablement l’objet du concours. La seconde renferue Les méthodes particulières denseighement, que chacun pent varier où à son gré ou selon les différentes disposition: de ses élèvess mais "qui néanmoins duivent être foudées sur des principes uniformes, La troisième est consacrée aux ouvrages dans les= quels on à cherclé à déve'opper l@ théorie «des livres élémentaires , ce quioffre un plan vaste, dif- ficilé à remplir, et qui embrass: la totalité du concours. Kous allons parcourir som nairement les ouvrages qui, dans cette classe, ont mérité l’atteution du /ury. On eu distingue trois dans la première section. L’ouvräge, n.° r,a pourtitre: {nstruction aux instituleurs et aux inslitutrices, conformément au decret , etc. ‘ C’est le meilleur des mémoires consacrés au dé- veloppement des principes généraux de l'éducation physique et morale. C’est un discours écrit avec rapidité et isanus désordre , avec élé\ation et sans enflure, avec précision sans sécheresse ; mas ce v’est point un trailé d'éducation. L N 4 4 ve te | Education. t Après avoir exposé l'objet dés écoles } primaires Jauteur race un tableau sommaire ‘des devoirs des , instituteurs destinés à'ces écoles ; il dirige ieur alien- tion sut deux points prin cipaux : les mœurs ou la * formation du cœur , l'instruction ou la formation de : Vespiit : il voinmence par les mœurs. Sour préparer Penfant a l'exercice des vertus, il û cherche à jeter dans son cœur les germes du civisme, qui consiste principslement dans le sacrifice de l’in- térêt particulier à lintérét général; et de-là naissent lPidée et le déve oprement du véritable courage : ik lui fait chérir les vertus dornestiques, qui sont la source du bonheur des familles s'il veut que exemple des insiituteurs en soit la première lecon ; il désire que fes représentations des fraits, les plus caractéris- üques de ces vertus servent d’orrement aux salles deus lesquelles s'assembient les eufans ; enfin ,. il fait concevoir à l’ciève une idée juste de la divinité qui cimente ct les vertus privées et les vertus pu- bliques. C’est ainsi qu'il complète le tableau de ce qui doit rendre aa bon. Venant ensuite à liustraction proprement dite, ou à la formation de lesprit, il fait sentir Pimpor- tance de la mesurer aux forces et aux faculiés de l’âge auquel elle est destinée ; il insiste sur l’ordre ,la succession et la variété qu’il est important de mettre dans les premières leçons élémentaires ; il démontre toute utilité de la méthode et de l’ordre dans ceite partie de Pinsiruction nationale. | FE Ce que le cœur sent , ce que l’habitude nécessite, ë faut que l’esprit le conçoive. Non content d’avois Rapport sur des lévres élémentaires. ‘act . mémoire vout les leur faire connoître dans Pinstrnc- _tion morale e! politique , dont le bat est, en con- | vaincaut Pes sprit , de fortifier les vertus qui ont ermé dans le cœur. Ceïîté instruction consiste dans l’étude des droits èt des devoirs de l’homme et du citoyen, dans le discernentent de la vraie liberté et de la vé- ritable égalité, dans la conno ssence et l'amour des lois. $ . notre avis, il nianqueroit peu de choses à ce + petit ouvrage, si l'on y trouvoit des principes sur les exercices! du corps ou la RAM TUUE des enfäns, si nécessaire au développement de ‘:urs forces et à la 2.7 = conser#alion de leur santé. L'ouvrage n.° 2 a oué ütre: Réflexions sur l’é- ducation, par un professeur de mathématiques, du collése natioual de Tours, d. Get ouvrage, sasement ecrit, prés sente un ensem- le moins complet que le prvcédent : ses partiés, * inécalemént dételopipiés ; ne le sont pas dans la. proportion 4e leur jmportiuce ; on désireroit plus de …. méthode daus cet écrit eslimable, et un plan plüs » également rempli. Ce que dit Y hteke ces langues | anciennes, excède la mesuré des écoles primaires, principal objet du concours. » Malgré de nombreux défauts, nous ne devons pas passer sous silence Pouv: ‘age infilu'é : Jnstructions pour les unsfiluteurs nationaux , sur "éducation … physique et morale des enfans. % Cet écrit renferme des pensées Li et un INR W inspré l’arour des vertus à ses vs, ! l'aute: 1” du. ’ (1 PAIE Et Education ‘ il est écrit avec plus de prétention que de pureté > le strle en est fatigant à force d’être affecté, même en parlant d'arithmétique, » La s'conde section re nous fournit qu’un ouvrage digne de fixer votre attention ; il a pour titre: Vous velle méthode enseignement , avec plusieurs applications à diverses sciences. C’est l'ouvrage d’un Lomme d’esprit, | Fapyorter toutes les parties de l'éducation à des formes sensibles, frapper les yeux des élèves, les foire toucher, coûter, voir, entendre et sentir, et ne leur mettre entre les inains aucun livre, en un MOI, créer Pentendeitent par les sens, rectifièr les sens les uns par les auires, faire écloce la morale de ia sensibilité comme léntendement de Ja senca- tion; enfin, méttre les enfans dans la situation la pius faverabls à cès développemens : telle est la méthode à laquelle Pauteur s'est attaché. Nous recueillerous de te mémoire uue réflexion importante qu’il eût été à désirer que beaucosp de personues sentissent; lé est relative à l’Æmile de J. J. Rousseau, que tant d'auteurs ont voulu co- pier, tandis qu’il ne falloit que l’étudier et lenten- dre, « File, dit-il, est Phomme de la na! ture, et » non lhimme de la société. » Il a raison : pour nous, nous Gevons former l’homme pour la société, après lavoir recu des mains de là nature: Dans la troisième section , le jury wa distingué que lPouvrage intitalé : Essai didactique sur Les livres élémentaires qui doivent servir à l’ins- truclion publique. Le p'an de l’auteur est vastez ee Le à 0 éd 1 He, Rapport sur les livres élémentaires. 203 mais il a manqué souvent de forces nécessaires _pour le remplir , et la précipit ation du zèle qui se hâte de répondre à l'appel de la patrie, a nui quelquefois à la maturité de la réflexion, dans une malière qui exige, plus que toute autre, des con- noissances nombreuses et exactes, réunies aux épreu” ves de l’expérience et au calme de la méditation, Il résulte de l’éxamen fait par le Jars ; que. dans cette classe, aucun des concurrens n’a atieint d’une manière précise ,le but du concours : plusieurs ont dirigé leurs pensées d’une man ère spéciale vers tel ou tel cülte, contre telle ou telle croyance; ils ont oublié que le fnatisne n’est pas l’apanare exclusif des'idées religieuses. Tout ce qui prend la force de lopinion des hommes, religion , philosophie , po- litique , ne les avons-rous pas aujourd’hai , est su- jet à dévenir le prétexte de l'intolérance , le germe du fanatisme, l'instrument de la persécution. La première des vérités qu’il faut apprendre à la géné- ratiou actuelle, parce qu'il #’eén est aucune que Îles - hommes oui EE plus facilement, c’est que, réunis par les principes , qui ne ANA pas, ils peuvent différer d'opinions sans cesser d’être frères, et qu’il n’en est qu'un seul qui soit ennemi de tous , c’est Me périécuteur. A HSITIV. De (ous les ouvrages élémentaires, ce- lui qui exigsoit une RER E ue, piss profonde et dis connoissances plus exartes de la nature dés cho- ses, éloit sans doule ke Dvre dans ici Phomre, encore enfant, devoit puiser Îles RE coùncise sances dé son être, et les preuières notions de la 204 - . Education. vérité, C’est-là Pobjat de la troisième et de fa qua= trième classe : elles S5nt consacrées à l’art dappren- dre à lire et écrire, ainsi qu'aux préceptes généraux ds js angue française. mbles dans leur origine, les langues ne furent d'avora que l’art de tracer les signes de nos sen« sations et de no$ FE mais lorsoue les sociétés se pérféctionnè ent , la philosophie dut présider à tous les mystères d’une science à laquelle il falloit qu’elle confit ses. intérêts les plus chers, ei Part d’er 1Sei= guer à écrire et à parler correctement devint un de icurs domaines. De com) ien de préjugés ces pre- mieres connoissances , données par un maître vul- gaire, ne peuveut “elles pas devenir la cause, éloi- gnée ? Ft lorsque les erreurs des homimes ne sont pas dés erreurs de physique, ne sont-elles pas tou- joù irs des erreurs de langaoe ? Un livre vraiment élé- inévlaire ans ce cenré >, seroit donc, après de sages iusiliutions de n'orale >. un des plus dignes de fixer Pdtténtion du législateur phil osophe. Plusieurs savans du pre mier ordre, les penseurs lc plus exercés , ont souvent snHepuis cette lâche pébles mais des g'amimaires à l’usage des penseurs ne pouvoient éêlre propres aux Éotè s primaires. Locke et Condillac vont travaillé que pour les maîtres ; leurs écrits sont moins des leçons que des corseils, et l'élève qui leur prêté une oreille atien- tivé, doit déjà presque tout à ses études et à la na- tufe, Le docteur Louth et le célèbre Horntoock avoieng enrichi les fastes de la philosophie de deux ouvrages 1 - 2 : da conception; il soulage fa mémoir 4 # PA ; Rapport sur les livres élémentaires. - 29 5 traiment admirables, mais qu', traduits en notre lan. _gue, et appropriés à son génie, ne pouvoient point être à l'usage de l’enfance. | A la tête de tous les ouvrages de cette classe en- voyés au concours, le jury a mis les élémens de grammaire de Zhomont, ouvrage qu'il a jugé sin- guhièrement propre aux écoles primaires. Ceiui qui paroît ensuite s'éloign:r le moins du but proposé, a pour titre: Précis de La langue fran- gaise, par Blondin. Les principes que cet estimable autenr établit , diffèrent, pour la plupart, de ceux que nos an- ciens cramimairiens avoient adoptés ; ils ne sont ni aussi mélaphysiques, ni aussi compliqués, et pa- roissent être le résultat d’une foule d’expér'ences sur la formation habituelle des mots de no gue. tre 'an- Fidèle à ce principe étab'i par la nature, et si bien démontré par Condillac , qu'on ne peut arriver à lentendement que par Les sens , Blontin se sert, dans ses leçons, d’un tableau mou- vant sur lequel il écrit la diffculté grammali:ale, . la règle qui doit la résoudre, et la solution : le ta- bleau disparoît, et le citoyen Blondin s'assure par quelques interrogations , si son explication a été bien saisie. Ce mode d'enseignement est sans contredit celui doat le succès est le plus général e Citoyen il aide à tention, il amuse les enfans par apparition et la disparition subites dés phrases choisies à dessein par Pinstituteur , il exerce le jugement ; et, ce qui a paru 209 | * Education. J d VOUS essentiel dans un pays où l’art oratoire doit devenir : À ce qu’il auroil toujours dû être, le premier de tous ; après l’agriculture il donne aux élèves lhaBttude de s’énoncer Nat en présence d’une nombreuse | assemi lée. Un autre avantage 1récieux altaché à cette ingé= \ mieuse méllode, c’est qu’un seul instituteur, guine . pourroit suffire à examiner successivement ua pet nombre d'élèves, peut, en frappant simultanément la vue de tous, en instruire-un graid ombre avec au- tant de facilité qu’um seul. | Le Jury à accueilli avec distinction un ouvrage in- titulé: Grammaire raisonnée , à l'usage d’une Jeune personne. Cet écrit est sur-tout remarquable par la clarté M des définitions, la distribution des matières la sima plicité des notions présentées à l’enfance, la coirec- M tion du style. Le plan de l’auteur est Pro tout entier à lui. Un fragment d’un discours sur la Ji- ; CSM AE NT É L à Ge es . berté et l'égalité, où respire la plus pure murale, où M la métaphysique est fine sans subtilité, et claire, queique profonde , iermine cet estimable produc- tion , fruit des loisirs littéraires du citoyen Pan- kouke. ‘ L’ouvrace que le Jury a ensuite distingué , est in- ! titulé : Notions élémentaires sur La Ce a Jrançaise, par un prisonnier frauçais sur les bords \ du Danue. L'auteur est pénétré. des principes de Condillac ;> ses exemples sont choisis avec goût, et n’ant point la trivialité que lon peut quelquefois reprocher à ces 4 “ ' . \ 7 hi F, | - - CRE Ltr | 4 Ld S pr Fr . Rapport sur les livres élémentaires. 20% sortès décrits, Conime cet intéressar écrivain a cu des idées noutelles, il a été contraint de former de ” nouveaux mofs: ais, puisqu'il les créoit, il auroit pu leur donner plus d'harmonie ; du reste, il seroit facile de faire disparoître ces légères ta hes. L'auteur de cet est mable manuscrit mérite d’être j‘uissamment encouragé. Le }ury consigne ici son regret de ce que la lan- : gue anglaise ne faisant pas partie des {tudes primai- res, 1l est dans Ra ete daccorder au citoye Siret le tribut de louanges s qui est dù à son excel- lente grammaire. Le concours n’a produit ,sur l’art d’asyrendre à : dire et écrire, aucun ouvrage que le jury sit jugé di- gne d'être adopté dans les écoles pri aires de la république. Il est même persuadé qu’il n’en existe pas'en fran-ais, etque, jusqu'ici, la patience des ins- tiluteurs et de leurs élèves a tout fait. Le mémoire qui a pour titre: Aiphalet nouveau | contenant La maniere d'apprendre à lire’, par principe, à plusieurs individus ensemble, rénferme une méthode ingénieuse, propre à eurichir à-la-fois Pesprit et la mémoire, Queique au-dessus de la por tée des élèves recus dans les écoles primaires, il peut être employé avec suecès. Le jury n’a pas regardé comme un livre élémen- taire Pouvrage intitulé : Abécédaire , par le citoyen Danuel. Cest un recueil très- agréable d’artictes détaillés sur les animaux domestiques, dent lPauteur se flatie d'aider l'attention de ses disciples par Pat- trait‘ de la curiosité. On diroit que ce livre a été TT. ne: < hé Ta 208. AD Educdtiôn, | | ‘écrit: par Plache : c'est la'même grace , la même naïyelt, la même diffusion , le même enfanlillage. Les autres mémoires auxquels le Jury des livres 3 lémentaires donne quelques éloges, sont : 7 La Logographie linéaire ; par le citoyen Mac- . pee ouvrage écrit avec pureié, Le but de Pauteur est de fixer la prosonciation, ‘au moyen de certains sisnes linéaires de son ivvention. | L’écrit intitulé : Moyens de faciliter la lec--* ture, ob de rendre uniformes la prononciation et L'ortographe ; mérite quelques loges que de # jury lui eûi. accordés «plus volontiers, si l’auteur se Iût moins livré à la marie de tout détruire , sans rien édifier, La ygraphie francaise ; par Île citoyen Borel: lon ouvrage, auquel cependant on doit pré- x & FT. LA 4, (ONSTEI férer Ja Tac Rygrapliwe de Taylor. ‘Le Noureau Sysiême de, lecture , par J. .B. Zandru : Ouvrege estimable dial négligé. V. La cINQUIEME CLASsE à pour objet les ns- tructions surles premières ri èeles d arithmétique et de géométrie pratique ; sur Les nouvelles me- sures et leurs rapporis aux anciennes. Plusieurs des ouvraces présentés sur cette matiè- 2 dif: d’autres sont in- A SE PE PR — re, sout trob longs et tre complets ou trop peu élémentaires ; enfin, quelques- uns-sonl peu rigoureux Gt peu propres à accoutu- mer lesmit- des enfans à, Pexactitude du raisonne- inenf, ; On en a cependan nt cistingué cinq qui ont paru mériter, à üllérens 6, ards, l'attention publique. * Le 60 at Lost PAST à MAR PALERME à de: | RSA a + | | sé Rapport sur dés livres élémentaires. 2cq Te premier a pour titre: Ælé er d’arithmétis Que , avec des observations pour Les institiz leurs, Cet ouvrage a deux parties : l’une, rapportée à la cinquième classe , et l’autre à la quairièine. La première partie contient de sim|les élémeng arithmétique en plusieurs lecous, Ces élémens sont _ très-méthodiques, tres-clairs et très-propr s à être. enseients aux enfans ; mais ils ne comprennent que les quatre premières règles de l’arithméti jue , applis quées aux entiers et aux décimales : de sorie qu’à cet égard on peut le regarder comme incomplet, IE paroiît que lPauteur avoit dessem de le continuer mais quelque circonstance l’en a empêché. La seconde partie renferme des observations sur chaque lecon, destinées aux instituteurs , pour leur faire remarquer les points essentiels sur Toscuidls ils doivent principalement insister dans l’enseignement, À Cette seconde partie est én quelque matière unique 4 dans son senre , et donne à l'ouvrage un mérite par- ticulier. L'ouvrage n.° 2 à pour titre: Ins'ructions sur Parithmétique et la géométrie élémentaire , «inst que. sur. les nouvelles mesures ; et -sur Leur rapport avec les anciennes , avec cette épisraphe: Il ne faut enseigner aux jeunes ges que ee qui peut leur être utile ün jour. e_ Cet ouvrage peut ètre regardé comme un traité k complet en ce genre. Il est clair et méthodique ; il # est par-lout accompagné de questions et d’exempleg É. Tome F, A ‘bro Education. + bien choisis; mais peut-être est-il écrit d’une mas pière: trop Cconcise et top savante pour des enfans. D'un autre côté > trouve pas. d la parti un auire colle, On ne trouve pas: Gans la partie, géométrique toute la rigueur qu’oa y peut désirer. L’ouvrape coté n.° 3, estiutitulé: Règles prin- cipales de l’arithmétique. C'est un bon traité, plus complet que celui dont on vient de rendre compte, puisqu'on y traite des Logarythimes ; maisil ale même défaut, si c'en est un, d’être au-dessus de la portée des enfaus. Cet'écrit à sur-tout le mérite de l’exactitude et de Ja précision ; mais les principes n’y sont pis assez dévelopés ; set à l'égard du calcul décimal, on n’en fait pes asséz sentir l’uuli é et là général té, Le memoire n.° 4 a pour titre : "Ænstructrons élé- mentaires d'artthmélique el de géométrie pra tigue ; Instructions sur les nouveaux poids él mesures , à l'usage dés écoles primaires , avec cette épigraphe : Un.vrai républicain n'a pour père et pour fils, Que les vertus, les mœurs , les icis et son pays. ; : SA pe 0 { Cest un bon ouvrage, un peu trop prolixe pour W des enfans. L'auteur ne procède que par problèmes, et ne développe pas assez les principes ; mais il a par-tout btaucoup de méthode. | 2 À L’ Ras est plus complète qu’il ne le faut, w puisqu'on y explique aussi les opérations complexes M "| par les païtits aliquotes, que l’usage du calcul décic mal et Une nouvelles mesures doit rendre inutiles, 1 7: - 4 ES - pe apport sur. et livres élémentaires: fr Fe véométrie manque de rigueur dan? les “dilônse ‘ae A cela près, c’est un des ouvräges qui À remplissent le'mieux l’objet dy concours. L'ouvrage n%5 a pour fire: Trairéd'ariihmé thigu «6, par le citoyen Senonimi" C'est un. (raité d’arithnn: tue aus] comolet: që on puissetle désirer ; il Fest peut-etre A#rop pour les enfaus, mais il pourroit servir aux" Mistituieurs, ÎL y a de l’ordre , de la clarté”, et beaucoup d'esei nples Exposés d’une manière simple et nette : on pe af lé regarder , quänt à l’aritiimetique, comme LÉ un des | e d 2 TRE ES 00 aix _ aneilieurs Aa yragés sou‘tiis a l'examen du Jeu L Nous n’avons {ait mention que des ouvrages ma- nuscrits. Dans Ile grand voinbre dé ir KeroR été présentés imyrimés, on doit mettre 80 Eromier d rang les Elémens &e géométrie, par Leséndre, dont la rép utation n’est poiuf conte lvétée, nèñé dar l'envie. Sais douté L'ASSEMBLÉE NATIONALE & sous viendra qu’une académie célèbre couronna ls ne tretens de Phocion, gi avoient déja années de date et d' succes. | $ | VI. Parmi les ouvrages de g 2009" j'sabie, qui forment la sixième clasee , PME méritent d «être distingués, et leurs auteurs sont dignes d’éloges et, d’escoura* pi pt gemens, Mais le seul qui doive être pu dié, pour les vues utiles qu'il présente sur Î# manière, d’ene seiguer , à pour litre : {dées sur une)noueile ma nière d'enseigner la géographie.dans-les écoles primaires ; par le citoyen Michel;, pH a du colléa oE de Douai, af £ > t ais Eéuiour de de intéféssant ouvragé ét eblit per ja 0 2 + . fe :: LOS Education: à" principe, que l'instruction prinaire doit être courte ; simple, agréable 1 mcthodique, Il propose , pour fa. géographie , la forme analytique , qui donne d’abord des détails, et qui, des details, nous élève aux prin= cipes et äux £éneralhitts. : Qu'on expose d'abord , dans chaque école , le plan de la commun où elle est site , il stra facile d’ac- coutumer vs élevis à reconnoitre sur ce plan la po- sition des lieux qu’ils auront coutume de fréquenter, On mettra ensure sous leurs yeux une carte du canton dont la con mune fait partie, puis une carte du département , ensuite une carte de la France ; après quoi, on passera à celle de l'Europe et des autres parties du globe , et enfin à la mappemonde. * L'ouvrage n.® 2 a pour titre: Traité élémentaire de géographie astronomique, naturelle et polis tique, avec celte Épigraphe : . Qu'on instruise donc le peuple! Dars ce traité, on considère la géosraphie sous tous ses points de vue, et l’oh en développe les élémens d’une manière qui ne peut convenir aux écoles primaires. La géograçhie astronomique est trop succincte ct en méme temps irOp relevée pour les commencans. La géosraptie physique ou natu= velle est un exfrait de Buffon et de ses erreurs. La géographie politique présente des considérations très- intéressantes, mais trop métaphysiues, sur Petat social , les droits et les devoirs de l’homme, la liberié, l'ésalité, la souveraineté, le “gouvernement, les COR TIR AE COR RES > À AT TPE ERE ÿ : & dés. PME | Rapport sur Les livres élémentaires. ‘213 impôts, le com: er: e, les arts et Les » œurs. Ces trois parties qui comprennent les élémens de !a géo- graphie ; fout aussi la partie principale.de cet ou- Vrage. L'auteur y a joint une desc ription abrégée de la France, :: ais qui west qu’une nome 2clature sèche et sans intérêt, Cet Ouvrage est 0 g/néral bi n écrit s il for ‘Mmeroit une bonue introduction à Péiude de ' géographie pour les écoles centrales Le mémoirs n.° 3 ei intitulé: Notions élémen- lQures de la géographie : avec cette épigraphe : La g'ograpkie est l'œil de l’histoire, L'auteur se lorne AUX Connoissanree nécessaireg pour Pusae. des elubes ct des cartes : i! exh0S> tout. ce qu’il est intéressant connoître sur un £lobe ar tificiel ; il en fait ensuite l’a; pphication aux NUE ÉnÉ rales et particulières. Ii s'attache à ré les mesures à celles que fours lüire toutes ut la nouvelle divisiog du cercl> en 400 parties égales. ù Cet ouvrage est simple, précis, mét! orlique ; maig il ne Conhent qu'u e parlie des élémens de la LÉO graphie , et ne renipli aiusi Pobjet du concours que d’une manière partielle, L’ouvrage-n.e 4 a pour titre : Dialogue sur l@ géographie de La France, et pour +pi-rajhe : L'hornie li ibre peut-il. connoître son pays sans l'aimer davantage. L’avt'ur ne considère que la France dans cet écrit ; ° il fait voyager son élève dans sa pairie, pour laque Ile. O 3 LR Aa LUE Et L CL PEUR 4 M \ « y "€ EU : X , : & | TS rs M HAL | A h SEL RD VX PRE LÉ Pa, La s L } » PAtix ; À : “ So Av J. EN Ù CAS" D Te Ne jh RS Neck, Le EL, re PMR / . - j:1 # SA tion dés élèves Ce/livre, plus difficile à rédiger W _mentäire , oit parce Que colui-ci exige une réunion RUE son csprit la connoissance des es 54 Pure crayonner dus cartes de géogra (ea AR: LE Ton aura élaut hé les côtes » le8. rivières et les on+ ‘à tagnes, Ce mé. oi ; CTI avec irtérét y + n’est qu’ un 11 essai qui ne remplit que partiellement le but pro- | pee 6 par, la convention tnaiionale, 2 VEL, En plag: ant dans les écoles primaires Pétude ds s' pritcibaux phénome ènes et des productions les pes usuciles de la natuve, on a fait un pas bien imporis nt. vers Pamélioration de livstruction publiz que, Dep (ÉTÉ lone-temps | les humires éclairés gémis- soient de voir les établissemens destinés à former la” jgnnesae Fran aise, dirigés vu,nue routine aveugle. Où ui dounoit à A6 pr tjues lecons de physique 4 el dé snathérsaliques, lis ue nous étions entous rés de nations chez ha es le premier âge toit : fai! iarisé de bonne heure avec le spettecle impo= saut de la nature, et se préparoit ainsi à des ob-. servations et des résulials du plus grand intérêt pour ia 061É té. N'de: Mais il falloit, pour remplir ces vues dutililé 4 Fublique un ouvrage-clair #t méthodique , propre) à cuider LS instituteurs, et. euffisant pour linstrucs qu'il ne le paroit d’abord, aoit parce qu’il Fest, W touiuhrs- be: aucoup de rétiger un Hvre vraiment éle- de courvissances qu’on ne repcontre pas facilement, { devroit. comprendre | non +seulcinent des notions M exactes de tous les Cires qui composent Punivers 3. ‘ F \ | h Ki Rapport sur Les livres élémentaires. 1% Ld fa descripton de leurs organes , la détermination des caracwres qui les différencient, mais encore l’ensemble des lois qui les régissent, Ce ne sroit poiut assez, pour la perfection de cet ouvrasr: de réunir des connoissances aussi variles ; il seroit en- core important: wel'es fussent présentérs dans l’ordre le plus propre à les graver dans l'esprit de le Jeunesse > AVeG une précision qui ne rendit pas leur étude iror fatiduaute , avec une simplicité qui mit à la portée des ‘sprits les plus ordisiaires, les prin- cipes cet les observations d’où découlent les plus im Portantes vérités. Jusqu'à précent on ne connoit ancum Ouvrage francais ::u: porte ces caractères: on à quel ques bons traités sur plusi-urs classes d'histoires na tureile, mas aucun qui Convienne à l'instruction de la jeunesse; et jamais cette science n’a été réduite en un cours élémentaire et complet, Les élémens de physique sont assez multipliés : Mais les uns sont bien éloignés du courant des connoïssarices aciuclles, les autres offrent top de dificultés à un âge qu' se rebute facilement, et la plupart manquent des qualités que l’on doit &siree dans ces sories d’ouvraces, Le concours ouvert par la convention nationale, n’a fourui qu'un bon livre en ce genre. N'a pour ütre : Elémens d'histoire naturelle , par A/éllin. Le plan et la rédaction de cei ouvrage annoncent que Pauteur à eu une juste idée de ce que doit être un livre élémentane, également éloigné de la marche vague et incertaine de l’empirisme., si opposé au but de linstruction, et des furmes sèches et rebutante s 0 4 _ ‘qui en RE 1e premier âge. Il a réussi à Mehdre Pinstructiôn exacte et solide ; il s’est sur-tout appli- qué à donner à son style beaucoup de clarté et de préc sion. Après ‘avoir défini l histoire naturelle, et donné “une idée de la méthode cui sert à différencier et à classer les êties, il examine ces êtres eux-mcmes , qu'il divise en corps célestes et corps terrestres. ile parle des prem ers qu’en naturaïste , laissant les détails plus circon tantiés à l’astronomie. Il: établit deu grandes divisions entre les corps terrestres: celle des substances cnormsaniques ou : privées des organes nécessaires à la vie ,et celle des : substances OrS tuqULeS qui en sont pourvies. Ilrause les substances inorsamiques d’après la mé- thode de Daubenton, fondée sur les caractères exté- rieurs les plus sensibles et les plus frappans. Dans cette partie dc son ouvrage, coinme dans toutes les: aütres , l’auteur s'attache à fixer avec précisiüu les caractères des classes et des ordres ; iuais il se borne à ces crand.s sous-divisions, qui lui paroissent, avec raison , sullisautes pour les premiers deprés d'enseignement, Cependant, 1il s’écarte quelquefois de la règle qu’il s'est prescrite , en f.veur de quelijues espèces prin- cipales qui servent à des usagés utiles : alors il en: donne une dis BHO succiite etil indi ue la ma- mére de les eiïployer. Ilparlige les su! stances organiques en deux divi- sions : celles qui ne peuvent pas changer de place à volonté , les végétaux ; et celles qui peuvent chan. ger de pluce à ALORS les animaux, ur Rapport sur 4 livres élémentaires. art + Les préliminaires de la division des végétaux Cffrent des élém: ns de botanique très-alrésés, mais sufiisans pour les premières notions conveuables à l'enfance. T’auteur, sans priver la science des mois qui lui appartiennent, évite, autant qu’il lui est possible, les termes hérissés d’étymologies grecques et latines ; et lorsqu'il emploie des mots consacrés dans la largue particulière de la science, il les place de manière qu'ils expliquent par leur position. Après avoir aiusi décrit les parties des végétaux, il examine les fonctions, leur organisation phy- sique , les principes que la chimie en sait extraire, et enfin leurs halitudes particulières. Il à adopté pour leur distribution, la méthode de Jussieu, qui lui a paru la plus facile et la plus commode pour acquérir les pre ières connoissances. Il distribue les animaux en six classes ,. d’après la méthode de Linné ; chacune de ses classes est.pré- cédée d°. bservations! générales , semblables à ccl'es qu'il a placées à la téte de la, partie de son ouvrage où il traite des végétaux. Les mammifères, qui forment la première clas- se, sont divisés erz céng ordres, d’après la forme des pieds. Les oiseaux sont distribués d’après la méthode de Zinné, avec quelques légers cliange- mens. Les amplhibies en, deux ordres : ceux à quatre pieds, et ceux qui en sont privés. Les pois- sons sont rangés d’après la position de leurs na- gecires, selon la méthode de Lénné, rectifiée par _ Daubenton, L'auteur a adopté pour lesinsectes, la méthode d'Olivier, et il a classé Les vers Ru “celle de Bruguière, \ - à | Education. An A Ainsi, cet ouvrage renferme les Dabits vraià ment élémentaires de toutes les parties de l’histoire paturelle, et le /#riÿ a pensé qu’il peut être admis avec avanlaye dans les écoles nationales. "VIII, Le concours ouvert pour les élémens de la morale , est celui de fous qui paroît'avoir excité le plus d’émulation. Les ouvrages de ceite classe ont été nombreux, et cet empressement ne doit pas surprendre : tous les esprits ont senti le besoia do recréer! les mœurs en même-temps que les loix # au moment où la république s’est élevée. Comme tous. les hommes sont plus ou moins avertis, par le seul sentiment intérieur , des devoirs que prescrit la morale, un grand nombre a dû se croire plus propre dans ce genre que dans tout autre, à rai- sonner avec facilité de ce qu’il pratiquoit naturelle- . ment, Mais, si le sentiment intérieur sufit pour guider sûrement ceux qui l’écoutent avec atieution, l’art ae le décomposer, de remonter à son principe et d’en tirer des conséquences, cet art sans lequel on ne peut écrire dé bons élémens de morale, n'appartient qu’à l’homme supérieure C’est ici qu’il faut appeler à son secoyrs «et instrument de l’analyse, qui, perfectionné dans ce s‘écle et appliqué par des maius habiles aux sciences naturelles, en étend de jour en jour toutes ” Les bornes. La science de la morale peut être soumise aux mêmes procédés : et c’est le moyen d’év'ter les deux défauts ordinaires où tombent ceux qui la traitent, Les lieux communs et Les idées bizarres. Elle doit démontrer rigoureusement à la raison ce que de- | ,; | Py Hé 5 | Re ent les cœurs bien faits, comme par instinct ; c’est dans l'amour de soi bien dirigé, c’est dans le senti= ment éclairé de la douleur et du plaisir au’on:trou- 7 vera ces premiers principes On montrera facilement p P P 0 - À la dépendance de nos droits et de nos devoirs: on p'ouvera que les premiers saff rmissent où se per- deut à mesure que les deruiers sont bien ou mal ob- servés ; l'intérêt attachera l’homme à la vertu ; enfin le moraliste .çnon moins éloigné d’une fausse philo- sophie que d’une superstition aveugle, douvera un nouvel appui à la morale, déjà fondée sur les rap- ports des hommes entre eux, en l’attachant à lPidée d’une cause première d’où émanent l’ordre, la raison et la justice, et de qui elles reçoivent leur récom- pense. Un ouvrage exécuté sur ce plan ne parieroit en- core qu’à-la raison formée : c’est à celle des enfans qu’il faut s'adresser dans les écoles primaires. Un concours n’a été étal hi que pour les livres con- venables à ces écoles. L'art de bien parler aux enfans est peut-être un des plus difficiles; de grands bom- mes l’ont quelquefois ignoré: ceux qui ont atteint les dernières bornes du champ de la science, n’ont pas toujours le talent d’y introduire et d’y guider pas-à-pas * élève sans expérience. Il faut sur-tout un génie particulier pour écrire des traités de morale à l’usage de l'enfance; la sim- plicité des formes et la grace naïve du style doivent s’y méler à la justesse des idées; l'art dé raisonner n’y doit jamais être séparé de celui d’intéresser l’imas gination : un tel ouvrage doit étre concu par un lo- gicien profond , et exécuté par un bomme sensible; RaproH sur Les livres élémentaires. 219 sd re “Education. on voudroit y trouyer en quelque sorte lesprit analyi tique de Conditlac, et lane de Fénélon. . None allons ES une analyse succinte des ou vrages de celle classe qui ont mérité lattention et les suffrages du jury. 1. Le premieret le meilleur de tous a pour titre: Principes de la morale républicaine ; par La Chabaussière. Cet écrit, plein de solidité, de goût et d'esprit, brille encore par les images, le coloris poétique et Pharmonie; les quatrains de Pébrac, adnirés, mon sans raison, par nos pères, sont efla- ces. Le Jury propose de metire cette intéressante pro= duction entre les mains des élèves des écoles pri- maires, 2.9 Les Instructions élémentaires sur la mo- rale républicaine , avec cette épigraphe : Quid leges |, sine moribus vanæ proficiunt 2? sont écrites avec sagesse et méthode ; c’est un des essais qui se rapproche ‘le plus du but du concours; on y trouve de la clarté dans les idées et dans le siyle; l’auteur paroit nour:i de ce qu’il y a de meil- leur dans la philosophie moderne. 3 Le Catéchisme de morale républicaine, par Lanneau, renferme quelques définitions ine- xactes : il porte cependant l'empreinte d’une raison ferme et sûre ; on y distingue sur-tout les s chapitres concernant Pamour de la patrie et les propriétés. L’empressement avec lequel on a recterché , dans leur nouveauté, les Epltres et Evangiles du répu- blicain, par Enr ; ue permet pas de le Lo À » AU (* 1% À # \ ‘ Rapport sur les Livres’ Éméltairer 227 passer sous silence ; cet estimable auteur a donné une fuule d’opuscules utiles à linsstruction publi- que. On remarque dans quelques autres ouvrages adres- sés au Jury , mas à un degré inférieur, des mor- ceaux qui ne sont pas sans mérite; de ce nombre sont les Principes de’ morale , par le citoyen Haublac, professeur de philosophie ; L’Aomme moral , par le citoyen Birol ; le Füeillard de Fichi. Les amis des lettres et des mœurs attendent avec impatience les Elémens de morale , dont la ‘com- position a été confiée , par décret de la Conven- tion, à l’illustre et sensible auteur de Paul et Fir- ginie. | IX. L'agriculture, les arts.et.le commerce sont les bases naturelles de w prospérité de la France : cepens dant ni l’économie rurale, ni les arts, ni le commerce ne sont eutrés, jusqu’à présent, dans l’instruction pu. blique. La Convention nationale avoit senti qu’il éioit du devoir du gouvernement de rappeler opinion pu- blique aux objets dont il est essentiel qu’elie s’oc- cupe ; elle a vu que le plus sür moyen de la fixer sur un objet de si haule importance, éioit de le lui présenter commé devant former une partie de l’ins- truction de tous les citoyens. Le spectacle d’une population nombreuse de cul- tivateurs, enchaînés d'âge en äge par une rouiiné aveugle, incapable de faire faire un seul pas à l’art qu'ils professent , pour qui leur vuisigage est un 222 RAS ATEN PANNE ht - monde entier, dont le langage technique offre dès diffs rencès multipliées à Pinfni, l’a convaincue quil falloit éclairer les tabitans des campagnes sur les véritables principes dés dif rentes L sanbtiés de l’art “agricole ; mais elle a con‘idéré en méme temps que Pexemple étant E: moyen le plus èfficace d’instruire, le cultivateur elle ne RATER aytendre de révolu- tou utile en agriculture qu’en multipliaut des exents ples à offrir aux cultivateurs, C’est dans cetie circonstance que nous devons con noître les bienfaits d’une révolution qui ramène les cpropric tair's au soin de leurs domaines , qui inspire à chaque citoyen français le vœu de devenir cuili- vateur. Les propriéiair s sont aussi naturellemeht ap- pelés à doëner aux habitans des canipagnes exe pie de la bonne culture , et plus celte propriété sera médiocre , plus cet exemple! éera utile, parce que leurs véisins ; conuoissant leurs facultés, vivant avec eux, sachant tous les détails de leur économie, en concluront que, s'ils se sont déterminés à adopter une méthode de culture, c’est qu'il étoit de leur intérêt de PAdbpEAE Mais cette classé de nouvéaux culliva teurs, dont l'exemple peut être si précieux, connoiteelle les sai- nes méthodes de lagricuiture ? ceux même dont Péducation a été soignée sont entièrement étrangers »- à la connoissance de léconomie rurale. Ils ont donc besoin d’être instruits. .”. . Puiseront-ils cette % =, 3 4 . . instruction dans Îies campagnes qu'il: s’agit de régé- nérer, et où ils ne ponrroient recevoir des leçons que des préjugés et de la routine ? Une théorie saine, . Mot sur Les livres élémentaires. 223 résultant d’une pratique reconnue, doit les préparer | à recevoir les\lesons de LVER es et de lobs-rva- tion. | Unlivre élémentaire rédigé dans ces vues est donc un des moyens que le lécislateur à dà emplover pour accélérer les progrès de l'agriculture. Nous étions d’autant p'us fondés à en faire usage, que ce systéme d’ivstruction a , depuis long-temps, un surcès complet chez les nations voisines qui l’ont adopté. La Convention nationale a done demandé un livre élémentaire pour laÿriculture; qu'avoient à faire les concurrens pour remplir les vués de ta Couven- tion ? ‘ æ Ils devoiert, ou réunir dans un ouvrace très-court ‘les notions générales d’agriculture qui conviennent au premier degré d'instruction , ou présenter dans un ouvrage plus étendu , et destiné à un âge plus ) principes particuliers pour chacune des productions | qu’il est intéressant de cultiver. Dans le PA cas , il falloit Das l'ouvrage ne contint que des définitions courtes et claires des ob- | jets que les FRE oùt- tant d'intérêt à connoiître, et citer leur attention. / 1 Dans le second cas, le livre élémentaire tracé sur | pl le plan le plus méthodique, entièrement fondé sur les faits, ne devoit en: contenir que lPénoncé et les principes qui en résultent naturellement et sanseffort, ainsi qne les fleurs naissent de leur tige. Les ouvrages présentés ne rempli-sent aucune de avancé, les principes généraux de la culture, et les. + qui frappent continuellement leurs regards sans ex- 224 " “du Education., sh NE TUE ces conditions, et ‘il importe a quelque cle éclairé répare bientôt cette lacune das le système de Pinsructon publique., À “es élémens d’agricultare lus aux écoles normales, par le clio) en Dubors , paroissent fi:er les DUTY de ious les connoisseurs éck irés et Impartiaux. Nous regrelions que cet ouvrage n'ait pas été présenté au eutaires : nous ne doulons pas Jury des livres élé: qu’il ne l’eut accutill avec empressement. X. La DIXIÈME ET DERNIERE. CLasse, appelée convenablemeui mélanges, est celle qui réunit tou tes les sortes d'ou rages Gui, n’appartenant en pat ticulier à aucune de: classes précédentes, ne li sent pas d’etre de queique utilité pour Pinstruction publique. Un grand nom 1e d'ouvrages ont été pla- cés dans cette clusse ; mais presque tous ont été re- jetés. La Gymnastis;ue des enfans convalescens, in- firmes, foibles et délicats, contient de bonues vues; c’est FA ps que ce fratié soil écrit ave G préten-. 4ion ; n° ’introduisous point ce style dans he écoles prouaires. fui Le porle- feuille des enfans a réuni tous les suffraves. Costur es animaux, céographie, histoire l'auteir devue habilement et avec ordre , à ses ten- dres élèves, des notions de tout ce qui intéresse dans la vature et les arts ; ce sera l’Encyclopédie de l'enfance. Vous d vez r'compenser et soutenir tant de tra: ail et d' s1 foites jrs TL est un art trop néolig o6 parmi nous, et cont le présenté la théorie : c’est celui gitoyen Turquen a de LL 22 ai 4) Rapport sur les livres élémentaires. 226 PP * dela natation. Son ouvrage, adressé au Jury des livres élémentaires, est écrit avec candeur. Cet esti- mable citoyen mérite d’être puissanunent encouragé. Combien la santé des citoyens gagneroit à Pexercice £ymnique qu'il décrit ! Qw’il est favorable au déve. loppement de nos faculiés physiques! Que la frai- cheur d’une eau pure passe aisément de nos Corps dans nos aimes et ramène avec elle le contentement, la sérénité, la joie! Que d'occasions où cette habi= tude peut nous sauver la vie! Et puis est-ii done im- possible que les Français, devenus aussi habiles na. geurs qu'ils sont intrépides soldats , s’approchent sur une flotte victorieuse des côtes d’Albion > ©t, pour y aborder, frauchissent le reste des flots à la nage ? Voici le jugement général porté par le Jury des Livres élémentaires. Jugement du jury des livres élémentaires pre- do] 2e" / sentés au Concours ouvert par la Loi du 9 pluviôse , an IL. PREMIÈRE CLASSE, Instruction sur l'éducation physique et morale * des enfans, depuis la grossesse Jusqu à leur entrée dans les écoles primaires. 1.° Instruction sur la conservation des enfans, depuis la grossesse inclusivement , et Sur leur éducation physique depuis la naissance jusqu’à l’époque de leur entrée dans les écoles nationales » C'est-à-dire, | Tome F. P 216 Education. jusqu’à l’âge de 6 à 8 ans, 2,500 1 2. Instruction sur la conservation des enfans, dépuis la grossesse inclusivement, et sur leur éducation physique, etc. , | - 2,500 3.0 Opinion sur la conservation des petits enfaus, depuis la grossesse inclusivement jusqu'à l’époque de leur entrée dans les . 1 écoles palionales, | 2,000 _4 Instruction sur la corservation des pufans , etc. 1,500 5.° De la conservation des enfans, etc. Mention. ae I Ie CL AIS S°'E. ," Instructions pour Les .ënstituteurs nationaux , sur l'éducation physique et nrorale des enfans dans les écoles nationales. PREMIÈRE:SECTION. Principes généraux d’une borne éduca- tion dans les écoles primaires. 1.0 Instructions-aux institutéurs et aux insütutrices ; conformément au décret ,etc. 2,500 2.9 Réflexions sur léducation, par un professeur de mathématiques au collége national de Tours, 1,900 3.° Instructions pour, les instituteurs na- tioraux , sur Péducat/on physique et morale des enfans. Mention. Jugement du Jury. 359 : \ x DEUXIÈME sEcTroN. Méthode particulière d'enseignement. Nouvelle méthode d’enseisnement Avec plusieurs applications à diverses sciences, 2,000 |. TrRroïstr1Èèmr SE CT-E:0.N; Théorce des livres élémentaires. Essai didactique sur.les livres élémens #aires qui doivent servir à l'instruction pu- blique, Meation. LT Le :GL A S SE: Méthode pour apprendre à lire et à écrire, 1.° Alphabet nouveau contenant la ima- nière d'apprendre à lire par principes ; à plusieurs individus. [1 12,009 2.° Abécédaire. Mention, 3.° La logographie linéaire, Mention. 4.° Moyens de faciliter la lecture , ét de rendre uniformes la prononciation et Porto- er graphie. Mention. 5.° La tachygraphie francaise. Mention: 6.° Nouveau systéme dé lecture. Men- ton, 7:° Premier livre républicain. Mention, 8.0 Syllabaire francais en six lecons, » Mention. 9° Méthode pour apprendre en même P 2 228 , Education. temps à lire et écrire sous la dictée. Men- tion. | IVe CLASSE. Elémens de Grammaire francaise. . 1.0 Elémens de la grammaire francaise, par Lhomond.{mpression, 3,0a0 Î. 2.0 Grammaire raisonnée , par le citoyen Panckouke. Ympression. 3,000 3.9 Précis de la langue française, par Blondin. 2,000 4° Notions élémentaires sur la gram- maire francaise, par un prisonnier francais sur les bords du Danube. # 2,000 Ve CLASSE. Instructions sur les règles d'arithmétique et de géométrie-pratique , et sur les nouvelles me- sures et leur rapport avec Les anciennes. 1.0 Elémenñs d’arithmétique , avec des, observations pour les instituteurs. Empres- sion. 3,000 2,0 Instructions sur l’arithmétique et la géométrie élémentaire, ainsi que sur les nouvelles mesures, et leur rapport avec les anciennes. 4,500 3.0 Règles principales de l’arithmétique. 2,560 4° Instructions élémentaires d’arithmé- tique et de géométrie-pratique. Fnstructions ES S SOLS RS ml PE ee RSS D S = ve à : j Ne? 0 : \ ' 1 Jugement du Jury. 229 sur les nouveaux poids et mesures , à l’u- sage des écoles primaires. 2,500 I, 5,° Traité d’arithmétique. 2,500 6.° Elémens de géométrie. 2,500 VIe CLASSE, Elémens de Géographie. 1.0 Idées sur une nouvelle manière d’en- . seigner la géographie dans les écoles pri- maires. Impression à la suite du journal des écoles normales. 2.0 Traité élémentaire de géographie as- tronomique, naturelle et politique. 2,500 3.° Notions élémentaires de géographie. 1,500 4° Dialogue sur la géographie de la France. Mention. VIe CLASSE. Instruction sur Les principaux phénomènes et Les productions Les plus usuelles de la na- ture. Elémens d’histoire naturelle, par 4. £. MWillin, Empression. 3,009 VIIIe CLASSE. Elémens de morale républicaine. 1.° Catéchisme républicain. Impression. 2,500 2.9 Instructions élémentaires sur la mo- P à 2e LE da a \ 220 7 Education. “0 d " rale républicaine. . 2,500 à, , 3.0. Epitres et évangiles du républicains: 2,900. 4.° Catéchisme de morale républicaine. Mention. Û 5.° Les principes de morale, Mention. 6. L'homme moral. Mention. ‘ #. Le vieillard ,de-Vichj. Mention. 1 Xe CLASSE. Elémens d'Agriculture. Rien à distinguer, Xe CLASSE. Mélanges. i.° Porte-feuille des enfans. Impression et continuation de lPouvrage. 3,000 ° Art de la natation. Impression. ‘ 3,000 Les membres du jury des livres élémentaires. Sélis, Corvisart, Haällé, Pasumot, Fontanes , Pougens , Lagrange, Lalande, Buache, Dubois » Carbon-Flins , Désorgues, $t-Ange, Desfoutaines » Lebrun, Tessier , Servès. | K / # : ARCHÆOG RAPHIE. REMARQUES sur un monument SON Le » très-ancten , qui se trouve dans Les fonde- mens (d’une maison de la ville d'Autun. S’ ?1r lest des temps où il est dangereux de faire conuoître les monuinens-qui nous viennent des an- ciens, parce qu’alors c'est les livrer à la destruction " c'est lorsque ces temps de barbarie sont passés, qu’il convient d'en donner connoissance, de peur que Pignorance et l’incurie ne les laissent péri à leur tour. Parmi les monumens qui se irouvent dans l’é- tendne de la république, et qui méritent qu’en les rappelle à la mémoire, celui dont il est ici ques- tion, doit tenir une place distinguée. Son existence et son sort sont trop singuliers pour ne pas intéres- ser les amis des lettres; et les dangers qu’il court encore , ‘effrayeront sans doute tous ceux qui ant quelque goût pour l’antiquité. Ce monument est dans les fôndemens d’une maison qui a appartenu au Ci- dévant clergé de France, dans la ville d’Autux, et s’il faut que cette maison a t été vendue, ét que le propriétaire ignore qu’il est possesseur d’un si pré- cieux dépôt, il a pu, dans quelques changemeus faite à son bien , détruire, sans s’en douter, un des mo- -numens les plus intéressans peut-être, qu’il y ait en France. Puisse ce que j'écris ici prévenir cette destruction ! a6e : Archæographie. pre ne D nn Ce monument est une base quarrée de marbre blanc , sur chacune des faces de laquelle est gravée une carte de géographie. On y voit plusieurs villes. d'Italie, comme Bonenia , Forum Gaillorum, Mutina, Forum Lepidr, Parma, Fines Gat- Lorum, avec leurs distances cotées de la même manière que daus la table de Peutinger; maïs on ny remarque aucune trace de christianisme; ce qui fait croire que ce monument est antérieur à l’empereur Constantin. Le P. Lempereur, jésuite, qui le vit en 1706, lorsqu'on le sortoit de terre, et qui a écrit à ce sujet une lettre dans le Journal de Trévoux, du mois de décembre de la même année, page 2097, nous en fait sentir toute l’importance. C’est, dit-il, la seule carte géographique, gravée sur la pierre ,que nous ayom 3 c’est le plus ancien itinéraire figuré qui nous sot resté de l’antiquité; et l’on y remarque plusieurs villes qui n’existoient plus Jors- que la table de Peutinger a été dressée. Il nous ap- prend qu’on fit alors un relèvé d’une partie des villes qui sont sur ce monument ; inais il paroît que ce relevé éloit bien peu de choses, car il ne compre- noit pas nême une face entière. On ne sait ce qu'est devenu ce relevé; et l’on n’a plus aujourd’hui, sur ce monument, que ce qu’en a écrit le P. Lempe- reur, Mais croira-t-on à cette barbarie dans le dix- huitième siècle , à ceite barbarie digne des Goths dont nous nous _plaignons tant, et auxquels nous res- semblons si bien; à peine ce monument füt-il tiré de terre, qu’on l’y rejetta. Dès-lors il n’en fut plug ‘question; il fut perdu pendant lopg-temps, et cenæ Remarques sur un monument géographique. 233 fut qu’en 1752 que le savant ablé Lebeuf, Pune des lumières de la Bourgogne, parvint, avec des peines infinies, à savoir qu’i/ avoit été employé dans Les fondations d'un bâtiment de labbaye des AA gieuses de St-Jean d' Autun. C’est un fait don nous instruit Scheyb, dans son excellent commen- taire sur la table de Peutinger ( page 26 en note), et qu’il tenoit du célèbre Schiœpfling qui a tant il- lustré l’Alsace par son savoir et ses écrits. On ne se seroit pas douté qu’il existât dans la petite ville d’Autun un monument aussi précieux ; mais lorsque l’on saura que cette ville, sous le nom d'Augustodunum , étoit lune des plus grandes et des plus puissantes de l’ancienne Gaule; que c’é- toit une de celles dans lesquelles on instruisoit la jeunesse gauloise dans les sciences, au rapport de. Tacite ( ÆAnnal. lib. IIT, cap. 43), on ne sera plus étonné d’y trouver un monument de cette es- pèce. Ce monument paroîtra même d’autant mieux convenir à cette ville, qu’il y avoit une célèbre école où l’on enseignoit particulièrement la céocra- phie, comme nous en instruit le panégyriste Eu- mènes qui y professoit lui-même l’éloquence. Ce lieu d’étude s’appeloit Menianæ , comme les écoles de Rome; il étoit situé presqu’à l’entrée de la ville, dans une position avantageuse, entre un temple d’Apollon et ce que lon nommoit le capi- tole, de manière à être vu de tous ceux qui, arri- voient à Autun. Dans le siège que cette ville eut à soutenir contre les Bagaudes, sous le règne de lPem- pereur Claude IT, une partie de cet édifice fut abat- 2 BRAS OR IV OTATNNLS ELA LS TAN RO LES a A y AUD MERE % LT ; | st EN LU D'N 234 Archæograrkhie. tue ; et il paroïît qu’il éloit encore en cet état de ruines du temps d'Eumènes. Cet orateur sollicitoit vivement son rétablissement de la part de l’empe- reur Constance C'lore, père de Constantin, qui lui avoit confié la direction de cette école ; et nous avons de lui un discours qu'il prononca à ce sujet, l’an 296 , devant l® gonverneur des Gaules, et qui est inütulé : Pro restaurandis scholis oratio. I y fait entendre qu’il ne convient pas à un prince qui a rétabli Pempire romain daus son ancienne splen- deur, de laisser en ruines la plus céièbre école de 1 Gaule, celle d’une ville qui s’est sacrifiée pour Pempire, et qui a toujours été l’alliée du peuple romain, Il relève les exploits de Constance Chlore et 1l fait voir que cet empereur ne peut qu’ajouter à sa gloire, en rétablissant un édifice d’où les lu- mières doivent se répandre dans touté {a Gaule; en= fin, il termine en offrant une somme de 600 sester- ces (1) qui lui venoit d’un doublement d’appointe- mens pour la charge de maître des requêtes du Palais, qu’il avoit exercée à la cour de l’empe- reur, afin de fournir aux frais du rétablissement de cette école. Ge qui intéressoit si fort Eumènes à ce rétablissement , ce n’étoit pas seulement parce que l’empereur l’avoit chargé de la direction des études dans cette école, maïs encore parce que son père y avoit professé, comme lui, l'éloquence, et qu'Autun étoit sa patrie. Ÿ «Goo seterces font pr de la monnoie de Franc Cruméraire ). Remarques sur un monument géographique. 233 On ne sait si, d’après les sollicitations C’Eumèb- nes, cet édifice füt rétabli fil y a tout lieu de le _présumer; mais, quoiqu'il en soit, on voil, par le discours de cet orateur, qu'avant que cette école eût souffert, et depuis méme qu’elle eût éte en partie abattue , elle étoit encore très-fréquentée. On y en- seignoit toutes les sciences, et il y avoit, dit Eumè- nes, des portiques dans lesquels étoient des cartes de: géographie, qui servoient à instruire les jeunes gens. Ces cartes. représentoient toutés les terr s et toutes les mers: on y avoit tracé le cours des rivières, les sinuosités des côtes, et ony voyoit les villes avec leurs noms et leurs distances. Par ce moyen, ajoute cet orateur , les jeunes gens apprenoient facilement, à la seule vue, ce qu’on auroit eu de la peine à leur faire comprendre par le discours. #4deat (S 20) prœterea in Lllis porticihus juventus, ét quoti- die spectet omnes terras et cuncta mari@ , et quidquid invictissims principes ; urbium ; gen- tium , nationum aut pietate restitwint, ut pir- tute devincunt, aut terrore. Siquidem éllic, uë ipse vidisti, credo , instru ndæ pueritiæ causa, qu mancfestius oculis discerentur, quæ difi- culius. percipruntur audiiu ; omnium cum nomi- nibus suis locorim siuus ,; spatia, interrallæ descripta sunt, quidquid ubigue fluminum ori- tur et le guacumque se littorum sinus É Aécrant què bi ambitu cingit orbem , vel éni- pelu crrumpit OCCANUS. En rapprochant ce passage d’Eumènes , du mar- bre dont il est ici question , il me semble que l’on À 236 Archæographie. doutera point que ce marbre ne soit une des cartes géographiques qui se trouvoient exposéés aux yeux des jéunes gens, sous les portiques de l’'E- cole Mencanæ. C’étoit le sentiment du P. Lempe- reur et de tous ceux qui ont eu connoissance de ce marbre; et ce sentiment me paroît d’autant mieux fondé , que le temps auquél ce marbre a été gra- vé, correspond assez avec celui où vivoit Enmènes, et que les distances y sont cotées, comme le dit cet orateur. Ce marbre est donc très- précieux, puis- qu’on en connoît déjà Pobjet; mais si on ajoute en< core que ce marbre pouvoit être une des bases ou slylobases des colonres qui soutenoient ces porti- ques:, comme l’a pensé le P. Lempereur , et que toutes ces bases devoient être chargées de pareilles cartes ou d'autres figures, il est, je crois, peu d’édifice qui inspirera autant” d’intérêt que cette Ecole Menianæ. En effet, si le résultat de toutes les sciences étoit gravé sur le marbre, sous ces por- tiques, quel foyer de lumières ne retireroit-on pas de ses débris? Le marbre ne se détruit pas facile- ment, et puisqu'on a retrouvé une de ces bases, on en pourroit retrouver encore d’autres , ou du moins quelques-unes de leurs parties; j’invite donc le gouvernement à faire faire des fouilles dans les ruives de l’ancienne ville d’Autun, et je suis per- suadé que les richesses littéraires qu’on y trouveras dédommageront assez des peines qu’on se sera don- nées. Mon espérance est fondée sur ce que les dé- bris de cette Ecole Menianæ n’avoient pas encore entièrement disparu en 1752, Le savant abbé Le: Remarques sur un monument géographique. 237 beuf, dans l'extrait de sa lettre rapnorté par Schevb ; PP P Je prétend en avoir vu, cetté année même, un pan de mur près de la porte dite des Marbres, et il donne le moyen de le reconneître, en disant, qu’il est entremêélé de couches de briques à cer- taine distance , ainsi que les Thermes à Paris, Les arches de Bordeaux , etc. J'ai d'jà donné, sur la fin de lan 2.m+, une note au sujet de ce monument, à la commission tem- porarre des arts, qui, jalouse de conserver ceux qui avoient échappé à la barbarie de nos modernes vandales, s’est empressée d’en écrire à Autun mé- me; mais je ne sais quel a été le résultat de ses soins, Je désire que ce que j'en dis ici, réveille de nouveau l’attention sur son sort, et nous en fasse dé- couvrir d’autres , sil est possible. Ce sera en effet dignement nous venger du despotisme, que de met- tre au grand jour les monumens qu’il a laissés en- #ouir; j'espère qu’ensuite nous ne les laisserons pas périr comme lui, et qu’il n’en sera pas de celui-c; comme de /a fameuse inscription de Lyon, dont nous parle M. de Boze dans l'histoire de PAcadé- mie des belles-lettres (tome XW111, page 440), sur laguwelle étoit un itinéraire des grandes routes de la Gaule, et qui fut détruite de son demps. Ce dernier monument est entièrement per- du. Je ne sache pas qu’il en ait été fait de copie, et je ne vois même point que personne, autre que M. de Boze en ait fait mention. BARBrIé. : À A4 M A ARE OU 2 GA Œurres politiques de Jacques HARRINGTON , contenant la république d'Océana, les apho- rismes et les autres traités de ce même au- Leur , précédés de l’Histoire de sa mie, par J. RozLA4ND ; ouvrage traduit de l’anglais. À Paris, chez Leclere , libraire, rue St-Martin, numéros 254 et 89 ; et chez Quatremere, libraire, ‘rue St-Benoïit, près la rue Jacob , n.0 330, l’an troisième de la république française, 3 volumes grand in-8.°, chacun d’environ 290 pages, bro« chés, 160 lv. : ÎL est remarquer qu'entre toutes les nations, les Anglais naturellement républicains, impatiens de tout joug, amis des nouveautés, inventeurs, ingé- nieux et fécords ; hardis dans leurs écrits comme dans les diverses révolutions de leur mobile gou- vernément, se sont plu particulièrement à creuser, à fonder des systêmes de républiques imaginaires, plus parfaites que celles qui ont existé. Nous com mencerons par présenter ici un court rapprochement de plusieurs ouvrages anglais de ce gere, qui ont entre eux un analogie marquée. Nous reviendrons ensuite, et nous entrerons dans quelques détails sur les œuvres d’'H arrington, qui font le principal objet de cet extrait. | | C’est, on le saît, la république du philosophe 4 = 148 or” ‘ 4 . + ” . _. Œuvres paliliques de Harrington, 2% _ athénien, ce sont les rêves politiques du divin Pla- ton, qui ont donné naissance à bien d’autres rêves politiques du même genre, sur-tout en Angleterre, Tels sont , chez cette nation , ceux de Thomas Morus , dans son Utopie, de Bacon dans son #ilantis , et d'Harrington dans son Oceana. Joseph Hall, évêque de Norwich, surnommé le Séneque anglais, pour son style pur, simple, clair, et sur-tout pour sa modération, a publié dans ce même genre son Terra australis, plus connu sous le nom de Mundus alter et idem : c’est une pein- ture critique des mœurs des natious. Enfin , M. Hume est l’auteur d’un cinquième plan de gouver- nement, à l’instar des précédens. Les trois premiers supposent des hommes, tels qu’il ne s’en trouve jamais. Harrington et Hume , quoiqu’avec des vues différentes, s’accordent en un point: ils veu lent tous les deux que le souvernernent passe cons- tamment d’une main dans une autre. ( Zntroduc- tion à l'étude de La politigæe de Beausobre, 2771, 3 vol. in-12. ) | À la suite de ces républiques idéales, anglaises, il faut citer l’histoire des Sévarambes , peuples gui habitent une troisième partie du continent, appelée.terre australe, etc., par le capitaine S:- den. Ce dernier ouvrage, à la vérité, est d’un Fran- çais, Demis Valrasse Allais , qui avoit demeuré quelques années en Angleterre , et commandé la flotte du duc d’Yorck en 1665. Mais il paroît cons- tant que la première partie de cette fiction allégo- rique fut en effet imprimée en Angleterre , et en #0. mn Statistique langue anglaise. D’autres prétendent y avoir vt l’ouvrage entier en anglais. Ceux qui désireront être plus instruits sur cet o jet, trouveront un article très-étendue dans le dictionnaire de Prosper Mar- chand, au mot SivarAmBEes. Ce qui est cértaius c’est que ce livre fut imprimé en français en cinq volumes in-12, et que ce système ingénieux d’un nouveau gouvernement dans le civil et la relision, plus ridicule que dangereux, quoique hardi, a été traduit en plusieurs langues. À ces romans politiques, nous en ajouterons quel, ques autres moins connus peut-être, quoique plus récens, l’Ætlantés de Mistriss Manley , morte en 1724, lequel a été traduit en français, et imprimé à Rouen en 1714 ; la Nouvelle Utopie de miss Elise Heywcod, morte en 1756. Ces deux fictions sont plus mordantes et plus satyriques que philoso- phiques. Enfin, Jacques Burgh, du comté de Perth, écrivain ingénieux, mort en 1775, auteur de plu- sieurs ouvrages, Recherches Politiques ; 3 vol. in- 9.05 l’Art de parler, réimprimé plusieurs fois, a publié, dans le genre dont nous parlons, la Rela- tion d'un peuple de l'Amérique méridionale , 1760, in-8.0 | Il y a peu de personnes qui n’aient lu, et qui ne connoissent par elles-mêmes l’Uropie de Thomas Horus , laquelle , après la république de Platon, a été un objet d’émulation pour les romanciers po- litiques anglais, qui, sur leurs traces, ont cherché à se faire un nom: mais ceux mêmes qui l’ont lu, ne sont point fâchés qu’on leur en rappelle ici une idée succinte, telle qu’ils ont pu se li former eu- êmes. L'Utopie du philosophie anglais, qui con- . le plan d’une république, à l’initation de celle Me Platon, nest pas écrite du style éloquent du phi_ osophe grec. Ce nouveau léciclaieur veut établir un » partage absolumeht égal des biens entre tous les \ citoyeus , idée PHRRETIQUE, Il prèche un amour de la paix et du mépris de l'or … en oscrcient à des âjustices coutinuelles dé la part d'un voisin puis- Sant et ambitieux. I! voudroit que les fiancés se vis: sent tout nuds, avant de 5e marier; el enfin, que » lorsqu'un malade est désespéré, il se donnât ou se 1 &t donner la mort. « Son sysième politique, quoique » ® bon en certaines choses, ( dit le Père Niceron, © qui règarde l’Utapie comme une vraie dé auc! ë o » d'esprit). est réprébencible en d’autres points, et » » impossible dans la pratique, « Elle a été traduite en français par Gucd vi lle 3 i | Leyüe 1715, in- 12,et Arnstérdam 1730. Lee meile À Jeures éditious anglaises sont de Glascou > 1790; in-0.° ; et d'Oxford 1663, in-8.0 ; Le plus célèbre de nes publicistes francais, Mon- » esquieu, avoit apprécié l’auteur de lOcédna (2 XI, Chap. 6 de La constitution d’Ançlererre.) Al ÿ dit de ce. politique, « qu’il ma cherché la li- 4 berté qu'après l'avoir méconnue , et qu'il a bât: hs Calcédoine , ayant le rivage de Byzance devant les | » Jeux. » Mais A7. Hume l’a jugé moins sévère- | per, et le célèbre M. Adams en fut l'éloge. . Coup vOYyE agé; il avoit de voir el s’ipstruire paz one ÿ, ) Q Bi: omis de sit ds | "Comme ombre ef Platon , Hærrinston avoit beau- res A s d'a $ 5 nt. APR ALAN À OT TT te d'HERET A" | PNON CNT ERP OU RON S PL TP ANT TE ( Ne ERA US ARE . ou ki FA ù ke \ Lot " Date Per? Leg 22 AC * RS 2 #4 à ; "6 , \ v LA ee Fa Sn RL rÉ . F 4 L jam if) LA * 2 242. Statistique. lui-même, avant d'entreprendre la tâche imposante d’instruire les -autres. Il avoit aussi beaucoup lux et Pon voit qu'il avoit beaucoup profité de ses lec-" tures, Car ses Ouvragrs sont un tissu de connoissans ces ei d’érudition. La matière qu'il traïtoit étoit im= portunte, et il avoit tout ce qu'il falloit pour faire un-excellent livre: mais le soût du siècle qui do- minoit alors, s’y opposa jet son livre est une sorte de marqueterie d'idées bisarres et chimériquess un mélange ridicule d'expressions hébraiques, grec- ques, latines, anglaises, étounées de se trouver en- semlle ; des mots daris, de sciences , ou des bancs d'école, etc. ; enfin, son siyle pédantesque et aflecté, d’autant plus fatiguant pour le lecteur, s’il s’est fait une habitude de ne lire qu’un choix de livres écrits avec goût, Au commencement du premier volume, est un& clef qu’il faut retenir, sans quoi l’on se trouve con- tinuellement arrété dans cette lecture. Il faut se res< souvenir qu'_Æ#dorcus signihie le Roi Jean, Æ/m@ le palais de 6.-James, Convallium Hamptoncourt, Coraunus , Henri VIIL; Decotome , Richard IT: Mount-Celia , Windsor , ete. Mais, outre ces énis* mes dont on a le mot, on rencontre engore une inx finité d’autres termes emblématiques, et qui n’ont pas aussi le mérite de s'expliquer d’eux - mêmes. Ainsi, Glaucus d’ulna est la Hollande et les Pro- vinces - Unies, Navarchus de Parao , Athènes; Phosphorus de Auge sisnifie Israël. Le mot o7« dre signifie tantôt une classe , une division de ci toyens ; tantôt une explication, un principe de la n RSS À PARU. ? d Le 2 DRASS 11 Lu * LÉ c AE, Fe "+ 1 | #7? à M LyixT + J, Œuvres po litiques de Harrington. 233 nouvelle mstitution. Le compte à récapituler tous les ans, s'appelle le Pilier du Nil; la première Liste des magistrats, {a prime magnitude. La po- lice consiste en douze wmauipules ou quartiers, di- visés en trois cohortes. I] y a les quartiers Scajon, Metoche, Teliconta , etc. Tels chevaliers de la première région sont élus dans le sénat, pour être la première région de la sphère provinciale. Enfin, il faut se ressouvenir que le cyprès , le myrthe, le pelican, Valoueite , le meom-bois signifient des compagnies militaires, etc. etc. Malcré ces défauts qu'on a lieu de reprocher à louvrige d’Harriegton, les politiques les plus éclairés y trouveront du gé- nie, de l'invention, et de quoi s’instruire à sa lec- ture. L’heureux sol de la nouvelle république d'Angle- terre, s’appele OcéanA, sou fondateur voulant signis fier par-à, qu’elle doit commander sur Océan, et être la plus foriunée de toutes les contrées. L: nature Va cembiée , selon lui, de toutes les faveurs de la terre et du ciel. Cérès et Bacchus, à l'envi, euri- chissent de leurs dons son sein fertile, qui n’est nj entouré de glaces, ni déchiré par les fureurs de l@ canicule. Ses foréts ne sont noint la retraite des bé- tes féroces, pi ses gazons foujours veras, le repaire des serpens immondes : sa verdure continue offre des pâturages éternels à ds troujeaux innombra- bles, qui présentent à leurs fortunés possesseurs, de riches toisons ei des mammelles toujours fécondes. La nalion est distrbuée en plusieurs casses de citoyens , selon la qualité, l’âge, La richesse, Le liey Q » \ 4 4 PA Miss | Y1Y MAX de Aa réidènte ; 5 efc. Dans ces différentes classés) on distingue les hommes libres et les serviteurs slés | jeunes et les anciens; les cavaliers et les fantassins; des paroisses, des cenfuries et des tribus , etc. On y appelle la livrée, ceux qui éont parvenus à Phone neur de porter des robes, des ro et des échafpes. Tout le territoire d’Océana, composé "en viron dix mille paroisses, renferme mille centuries, et cinquante tributs. « Les loix agraires, ét la Halotte ou la rolationt # sont les deux bases de la nouvelle institutions car s une république qui promet l'égalité, la tient réel- 5 lement dans la balunce et dans les bases de l’édi- » fice, lorsqu'elle est égale dans la custribution de # ses terres et dans sa rotation ; rotation, Cest-à- » dire, un chagement égal dans le gouvernement, # dans une successién de magistrature conférée pour » un temps périodique, Le foudateur d'Océana regrette qu’on n’ait pas dès long-temps admis dans lise Panopea, c’est- à-dire, l’Irlande, une colonie de juifs, leur laissant leurs loix et le libre exercice de leur culte. Ces cnfans d'Israël , adonnés au commerce dans nos villes, se seroient livrés, dans ce pays agricole, à Pa- gricuiture , comme authéfolé daus la terre de Ca- nsan. Cette contrée ayant le double avantage d’être fertile et d'offrir des ports exccllens, ils y au- roient réuni les deux qualités d’agrieulteurs et de commercans. On leur eût fait cette cession pour la solde d’une armée levée pour la république , et pour une redevance annuelle de quelques mil- Lions, , . .. _ Le fondateur crée une académie, où, tous les soirs, les citoyens sont admis à discourir et conver- ser familièrement de nouvelles, et sur toutes sortes de sujets, principalèment sur les objets du gouver- ntment; mais librement ,et sans inquiéter personne, à raison même de libelles, L'auteur de l’Océana entre dans beaucoup d’au- tres détails que nons ne suivrons point : mais ce qui est admirable, et à quoi nous aimons à nowg arrêter, ce qui a réuni les suffrages des bons es- prits, et mérite en particulier les éloges de M. Hu- me, (chap. 1X de ses Essais moraux); ceux de l'illustre M. Adams, l’un des apôtres de la liberté américaine, le plus chaud et le plus instruit: « c’est # qu'il est constant qu'Harrington fut le premier » écrivain politique qui prouva gue l'empire suit » La balance de la propriété, soit lorsque celle- ® ci est entre les mains. d’un seul, ou de plusieurs » où du plus grand nombre; » sublime découverte! qui n'appartient qu’à lui seul, comme celles de la circulation du sang, de l'imprimerie, du compas de la Houssole, appartiennent à leurs célèbres in- venteurs. M. Adams, pour faire sentir toute l'im- -portance de cette découverte, avance que, « si cette » balance n’est pas le fondement de toute politi- » que, elle est au moins d'une ai graude consé- » quence, qu'on ne peut jammnis sunposer un hom- me, maître de son sujet, sans ogtte maxime essen. telle. » LA ® Plusieurs observations piquantes æ fant remar- quer être particuliérement attaché au génie d’un gen- » tilhomme ; car on trouve, dans toute l’histoire, » que 5 wn homme a fondé une république, ce » fut un gentiinormnme. Moyse fut élevé par la » fille de Pharaon 3 Thésée et Solon étoient de » naissances noble, Romulus et Numa étoient prén- » ces. Brulus et Publicola , patriciers. Les Grac- > ches éioient nés d’un bomme décoré par deux triomples , et de Cornélie , fille de Scipion, refusée » en mariage à Ptolémée, roi d'Esypte. Enfin, » l’illustre Olphaus Megaletor (Cromwel ), seul » législateur de la république d'Océana , étoit d’une » famile noble»... hMarrmgion ‘appelle cette observation très-poli« tique de Suéioue, que Jules-César, pour conser- ver quelque image de la lilerté aux Romains qu’il enchaïinoit, se :outenta de normmer la moitié des magistrats et laissa le reste au choix du peuple s mélange de despotisme et de liberté qui conduisit èà-la-fin l'empire à sa ruine Machiavel, dit Harringion , rous donne un avis salutaire : Qu'on ne doit pas se laisser séduire par la gloire de César, de qui la flatterie perpétua le moin dans la personne des empereurs, Voulez-vous Œuvres politiques de Harrington, 247 coumoître véritablement ce que les Romans pen- soient de cet usurpateur heureux ? Observez ce qu’ils dirent de Catilina. L'auteur d'Océana y a semé d’ai'leurs un nombre d'excellentes maximes d’une politique républicaine et profonde , puisées dans Platon, Aristote, Plu- tarque , Cicéron, Tite-Live, Tacite, Machiavel, etc. ; quelques-unes qu’on ne sauroit trop répéter dans un moment où nous cherchons à établir le meil- leur des gouvernemens représentatifs possible. Nous en citerons queluues-unes qui feront plaisir à nos lecteurs , aujourd’hui où tout le monde s’occupe de politique. On en abrégera ici plusieurs dont on ne donnera que le sens, pour ne pas trop allonser cet extrait déjà fort étendu. Le résumé de la politique d’Aristote, est que là est un gouvernement barbare , où le peuple ne vote point pour faire la loi: [ei un gouveruement bé- roique , où le peuple jouit de cette liberté. Cicéron , se défendant de l'esprit de conquête qui ne devroit pas étre celui d’une république, s’ex- prime ainsi: Nous avons plutôt embrassé le patro- nage du monde que son empire. La meilleure règle, dit le même jurisconsulte, en fait de loix , est d’en avoir peu. Rome ne fut jamais mieux gouvernée que par les Douze-Tables. Une multitude de loix annonce un gouvernement corrompu ; Tacite. Heureux lempire dont les chefs commandent plutôt par l'estime et le respect de l’autorité ee par leur propre puissance! Æte-Live. Q 4 4 Cu ' FEU 1 ï Ye #Torhon: : J'ai vu la Dre comblée de: dicoités sue | eh richesæ en, prudence ; $ en verlus, assise à la dernière place ; ; J'ai vu les eaugis, dans des chars, et les premiers de la nation à pied, comme des va- lis! Ur peuple qui est cot jompu ne peut exister en république, Machiavel. \ L’usur; ation du gouvernement corrompt les meil= -leures institutions, ef les rend plus mauvaises. Nemo Wnquan linperum Jiagitio acquisitum bonis Qrlibus exerciil. cg de sine J’eubliois de dire que cet ouvrage attira à l'as) | teur une foule de CHERS auxquelles il répondit = 4 ( ces repénses font Pobjet du troisième volume } qu’ "Harrin igton, alternativement valei-de-chambre de Charles L et courtiran , malgré lui, du protecteur, fut également persécuté par les deux partis, parles | républicains et par lès royalistes. Il est encore à CUS observer que son livre dédié à Crowvel, qui dars la clef est L'Orpumaus Mrcarsron (t), y reçoit sous ce nory, beaucoup d’éncens, toutes les fois que l'occa= | 12 sion s’en prisentes; et que son livre qui devoit être M un plaidoyer pour la liberté, ’est quelquefois, un M mélenge élrabge d’esprit républicain et de base flaiterié , Quoique jeure, le citayen H.** a eu le coùrage M de rompre la glaces je veux dire, d’er ireprendre | (4) Dn grec Mivmaÿlop, grand cœur, et d’O Or O2 , arracher le mu gais grain s c’est- à-ûire , qui a D En eu Île courage d’eutrepreudre la réfonmel dificile d’un sou é vérnement corrompu. Âoie du rédagicur de. cet,ar ligle, { ) À } | Œuvres politiques de ie Btington 249 A RNCS. ‘traduction, dans notre langue, d’un auteur difficiie à entendre dans son idiôme original, et encore plus à bien rendre dans le nôtre, ce qu’il a fait avec succès, Le nouvel éditeur francais a eu de plus l'intelligence, en conservant tout-le texte de lPOcéana , d’élaguer plnsieurs endroits de traités politiques qui se répéioient sans fruit. Il a donc acquis, à toutes sortes d’égards, la reconnoïssance "des gens de lettres. Mais par la raison que ce tra- ducteur , qui, sur beaucoup d’autres, a l’aventage : “de la jeunesse, a assez de mérite pour mieux faire encore. J’oserai hazarder ici quelques avis qui ne partent que d’un fond d’esiime peur ses talens. J’os3 donc lui dire, qu’il y a dans son ouvrage quelques expressions qui auroient pû être plus conformes au génie de notrelançue, comme par exemple : Chaque tribu d'Israël avoit deux capacités, l’une militaire , Wautre civile. Le mot capacité, excellemt en anglais, est. point francais dans ce passage ; il falloit dire deux sortes dé pouvoir, d'autorité, l’une miltaire , etc. Diepran lapidé par Saül ; il faut dire Etcenne lapidé. On lit d'ailleurs : Un parlement de médecies n’auroit Jamais découvert la eirculation du sang, ni un parlement de poëtes w’auroit jamais composé VPEnéide. Il ne sagit point ici de parlemens. IE failoit traduire :: une association de médecins, de poètes ; ou là réunion de plusieurs medecins, de plusieurs poëies n’auroit pas, etc.  vec un peu plus de hardiesse, ce traducteur étoit bien capable de corriger \uu grand nombre d’expraéssious affectées eu déplacées de l’auteur anglais ; et avec un goût 1 Ed e ” £ L | Mélanges. ART plus sévère , de diminuer le pédantisme de son n auteur, sans cependant le dénaturer. | Nota. Le elub de la Rotation eessa lorsque le général Monk fit reutrer au parlement les membres qui en avoient été exclus, le 21 février 1757. C’est une méprise , il faut lire 1659, ome I, pags 22. Ë. B. Ms. MÉLANGES. ACTA LITERARIA SOCIRTATIYS R#E8%0- TRAJEC- TINÆ , C. à d., Acrrs Dm LA SOCISTÉ-LITTÉRAIRE D’Urrecur , tome premier et ssrond. À Leyde, chez Luchtmans, et à Utrecht, chez V. Altheer, 1703-1595 , in- 8.8 ( prix: 3 florins, 16 s. de Hollande ). JucouEs Brerz à A. X. Mrzcin. LE ne faut pas confondre la Socr#ré dont je vous envoie les Acres, mon cher Milin, avec la soccété pour l’utilité publique , et celle d’Histore naiu- relle , également établies dans notre ville, Elles ont toutes trois une carrière fort differente. La Socrétré LirréRatrz fit connoïître son exis- tence et ses intentions , dans un prograrnme publié en mai 1787, qui se retrouve à la tête du premier volume de ses ACTES. Comme ce programme a été peu répandu, qu’il est d’ailleurs essentiel de faire con- noître au monde savant tons les établissemens litté- raires et scientifiques, de quelque genre qu’ils soient» nous allons entrer dans quelques détails sur ce sujet s avant d'en venir aux ACTES mêmes À ei Put à as ER ion 464 Société littéraire d° Utrecht. 25: La Socrré Lrrrénairs D'UrrEcarinrite fousles savans qui auront fait des chservations nouvelles dans le vasle domaine de la littérature latine et grecque, de vouloir les lui communiquer ; et elle promet de les faire paroitre dans ses Actes , si elle les juge dignes de voir le jour. Mais elle impose pour con- dition que tous les mémoires, disse1tations , etc. soient écrits en latin. - Le plan ‘ue la société a embra:sé est si vaste, qu’elle pe man uera pas de long-temps de mattriaux, Tout ce qui concerne la littérature ancienne, sur-tout les dissertations, les observations, les commentaires sur toutes les parties de l’iistoire ancienne, tant. sacrée que civile , naturelle et littéraire , l’hisfoire des langues, de la jurissrudence , de la médecine , de la philose phie, e, de la chronologie, etc, tout cela est de son ressort. Elle re-eyra donc avec plaisir et reconnoissance Jes critiques , explications et corrections de tous les auteurs anciens , grecs et latins, des Lèvres de l’église, des jurisconsultes antérieurs à J: ustinien, des mé rare ; des philosophes , des rhéteurs, t:. Les mœurs, les cou- tumesdesanciens, tout ce qui concerne les lettres, Phis- toire et la poësie orientale , les monumens de Pan- tiquité en général, les statues , inscriptions , médailles, etc. trouveront également leur ms re l2s actes dont nous parlons. Ils ne seront pas même fermés aux beaux morceaux de poësie qui sont jugés dignes de l’attention du public. Mais la soccété Li cttérarre, en donvant sa préférence à la littérature ancienne , ne prétend cependant point ‘se (FR ANT Ÿ 252 | Viiongen ik tn exclure la lintérathieé moderne. Elle admet également dans son plan , tout ce qui peut’ concerner l’histoire du moyen âge, tant civile qu’écclésiastique , nas turellé et Jitéraire, les manuscrits inédits, les tes- tamens, donations, fondations, les chroniques in- x connues, en un mot, tout ce qui peut coutribuer à éclaircir quelque pont de littérature. 3 “ Elle recevra encore tout ce qui a rapport à l’his- teire , aux mœurs, à la poësie, à la laugue , aux mMmonumens des nations qu’on appelle . Boréales. Enfin, elle se propose d’accueillir aussi les critiques bien Frs des ouvrages nouveaux, des notices sur ‘les nouvelles éditions des auteurs anciens et du moyen âge, etc. De sorte que le plan que la société em- brasse est vraiment ifmmense. | Tous les mémoires qu’on voudra faire parvenir à la société littéraire, devront être adressés, francs de port, à M. P. Eucurwans ï professeur env mé- decine , anatomie et chirurgie dans Puniversité d’Uirecht. : Le premier mémoire du premier volume est du professeur Sax , déjà connu dans le monde savant par divers ouvrages, entr’autres par son Onomas- {icon litterarium. Ce mémoire contient une suite d’ob- servations critiqueset p'ulologiques sur le Novus T'he- Saurus inscriptronenr Muratoric. Quelques justes - éloges que mérite ce grand ouvrage, M. Sax croit que l’auteur n’a pas assez profité des découvertes de ses dévauciers ; qu’il n’a pas assez étudié leurs écrits; et que , par une suite de cette négligence, il à rapporté comme nouvelles un crand nombre d’ins- nn | Éraire LUtheché. 54 “triptions qui avoient dé jà été publiées par ses prédé- cesseurs, Îl y en a d’autres que Muratori a répétées plusieurs fois, d’autres enfin, qu’il a entièrement néelicés. Outre cela, il sé trouve de nombreuses erreurs dans ses citations , dans la manière dontil rend les titres des ouvrages dont il parle, les inscriptions qu’il annonce, etc. ; ce qui ne peut qu’étre fort désagréable pour les personnes qui étudient cette science. C'est ce qui a engagé le professeur Sax à. publier les re= marques critiques qu’il a faites sur cet auteur ; et ces observations ont une étendue assez AE mais comme elles ne sont guères susceptibles , d'analyse , mous passserons de suite‘ au second mémoire ; «est du professeur SeGAAr, el il &@ pour objet des observations critiques sur Iso- crates. L’auleur commence par quelques observations générales sur cet ancien écrivain, ainsi que sur les commentateurs qui se sont occupés de lui ,et parmi lesquels il donne avec raison le premier rang à Henri ETIENNE. Après cela M. SEçaaR passe à l'examen de plusieurs passages particuliers qui lui paroissent incorrects. Nous nous bornerons à citer lexemple suivant, en indiquant que l'édition suivie par M. SEGAAR , est celle in-folio de 1593. On lit dans le Panégyrique ; p.44, GC: ‘Exew si &) 494, Ts G)AES PUPEIT de er Ta Hg4 #1 æeo]teo webs T@y oMoho[smér ay rues REVUE Fev api Ta auQirBys LE vo dmauna£e. Les deux éditions de Morus portent la même lecon. fsocrates avoit dit auparavant, p.42, B: Ts Tupayys ris maupuTys Hg4 TOY Eyir ]av xax ay nus am uX- Atm. Il dit ensuite, p. 48, C: Taser ré 22x01 ax 254 + \ 0 Mélenges: M, az mhaËe. AR LA 76, D: Ac cuomtir, mas æmahhuy4i coule Ts Taper 'exVeas. — Pas. 80, E + 'Avros Te am aa) H70V ai THs Tol&V] 115 amropias. :— Tous ces pas- sages sont tirés du même discours; et le mot æraanaier n’admet pas uné autre construction. M, Segaar croit donc que c’est fort mal-à-propos sr la particule Tip paroit dans l'endroit cité a ant +2 ŒuPiTBATHHEVEY ; -il suppose que c’est le msi précédent qui a induit le libra re en erreur. M. Secaar avertit, dans un Post-scriptum, que ses qbservations éloient déjà imprimées, lorsqu’il recut l'édition d’Fsocrat:$ d’At anas: Auger, el celle de Londres. I! donne à l’une ‘et à l’autre les éloges qu’elles méritent , el fait en core quelques s observations qui méritent d’être lues dans l’ouvräge même. Le TROISIÈME MÉMOIRE , Contenant un recueil observations mélées , est du pro‘esseur ARNrzE- nrus. Il est «Hivisé en plu ieurs chapitres. Le premier à pour objet la peine du parricide chez les Romains ; mot qui, pour le dire en passant, w’avoit point la même signification qu'aujourd'hui , «ans les premiers temps de la république , puisqu’il ne siguifioit que le massacre d’ün égal , ou de tout homme libre , Parris Cœdes ÿ dans les loix de Numa et de Ro- mulus. Les Rouains ayant ensuite formé des liaisons avec leurs voisins, apprirent à connoiire ce crime atroce, et statnerent une peine particulière contre lui. M AnnTzenius s’occupe à rechercher à quelle époque cette peine fut infligée pour la première fois , quelle étoit la nalure dé ce supp'ice, etc. Mais nous sommes obligés de renvoyer nos lecteurs à Pouvrage même , afu de ne pas trop étendre cette notice. + Société littéraire d'Utrecht. 255 Le second chapitre a pour objet diverses loix des” roisde Rome; ce le, par exemple, par laquelle Romulus ordonna de rendredes honneurs particuliers aux Sabines qu’il avoit fait enlever pour peupler sa ville, celle qui fixoit les droits des Patrone et des Cliens , etc. etc. Le troisieme chapitre contient des observations philologiques sur le Glossaire des loix de Lab- bœus. Le quatrième, quelques remarques particulières sur des passages de divere juriscousultes, etc. Le cinquième enfin, contient des observations sur une distinction particulière des citoyens romains. La QUATRIÈNE DISSERTATION est de M. NoDELt, Elle présente d‘« notes critiques sur Cicéron, Justin , et Horace. Qu'il nous suflise de citer un exemple tiré du célèbre poëte de Tivoli, dans lequel notre critique nous paroît avoir fort bien rétabli ce pas- sage vicieux du second livre des Odes , od. 20 , v. 5, +. + «< + » Non ego pauperum 2 Sanguis parentum , non ego ; quem vocas, » Dilecte Mæcenas , obibo, » Noec stygia cohibebor unda. » Ce mot vocas a beaucoup intrigué les commena tateurs ; mais les explications qu’ils en ont données ne sont rien moins que satis{äisantes, M. Nodell croit qu’il faut lire: . . . > Non ego quem foves, > Dilecte Mœcenas | obibo. Et il appuie cette lecon par divers passages, où - curare , éte. C’est'ainsi SR OSrSE dit duns sa né ie tan. XIV, IN jui | À ‘ } MSSLOURUNE AU {ame Pb | ; una Ille foret Cd < Et Suérons dans /a vie d” AobErE ; chap. 894 &« Ingenia sæœculs suc omnibus modis “& pl. » LE CINQUIÈME MÉMorRE coïilient wh essai dé souptons critiques. ( su spicionuwm criticærum } Sur divers auteurs ; téls que Pioperce, Juvénal ; * Velleius-Paterculus, "Cicéron, Eutrope, etc. :; par M. -Srkrxe, reciéur de l’école de Deventer. « Après cela viennent des observations critiques de AM. WYYNGAARDEN, retieur du Gymnasé de Cape. Elles roulent sur SE de) Poe grecs et latins. La VIT: Rene est de M. BrnvarD, docs ‘teur en médecine, et renferme des remarques sur quelques écrivains grecs, Théophylacte, Photius, Cimuaus, Jamblichus, Isocrales, Sicander, Xéno= phon, etc. Eusuite vi: ent un recuéil de ATARI manuss : _crités sur Suinas, rangées par ordre alphabétique; elles sont de M. Asrescn, eccksiastique de Gro- ninoue. : | Le IX:e mémoire offre l’explication et le dessui d’un vase trouvé en terre, dais l’endroit nommé Castra vetera , dans la province de Hol'ande. C8 vase est décrit par M. GéranD Hassezr, à qui il ‘appartient "4 Soci appartient. {1 s'occupe particulièrement à expliquer FPinscription que porte ce calyce. Enfin le volume est terminé par un mémoire de M. Kiuyr, professeur à Leyde, ayänt pour titre : Bresss conspectus novi systematis de prisco jure vanañdi per Hollandiam stricte dictam , ad verba Grotu. Holl. Rechtsgel. p. xt, cap. AF, n° 26.— Mais, comme cet objet ne peut avoir de - l'intérêt que pour les habitans de cette province, nous n’entrerons dans aucun détail à cet ésard. Vous voyez par la courte notice que je viens de vous présenter, mon cher MILriN, que ce premier volume ‘des Actes de la Société littéraire d'U- trecht, est vraiment intéressant pour ious les ama- teurs de la littérature, et qu’il est à souhaiter que les savans de tous les pays encouragent ce pr'cieux établissement. Je désirerois néanmoins que ces ac- : tes offrissent, sur-tout, des morceaux relatifs aux - mœurs, aux arts, à la philosophie, et moins sur- chargés de cette érudition, quiest accablante pour tous ceux qui n’en font pas: leur Re particulier, Je désirerois que les mémoires qu’on adressera do- rénavant à la société, s’occupassent plus des choses que des mots ;. je ete enfin que lé:plan de la société pût lui permettre d’insérer indifféremment M des mémoires français et latins dans les actes, qui pourroient remplacer ainsi les mémoires de l’aca- … démie des inscriptions et belles-lettres de Paris, qui a été supprimée. Comme je sais que les antiquités “ sont un des objets particuliers de vos études, je | Tome FA | n & à An EE x NES el littéraire IAA ES | 257 4 vous invite, mon cher Mizzin, à m'envoyer les bterges où A je ave nu d'iretiont blier ; et ils ia dans le 3.+ volume des ACT] de la Société. té ee halte A M Le premier Hénoite du idea volume contient des observations du professeur Sax, sur la letire de | Richard Benruzr , dans laquelle il éxaminé Pexs plication que Cersuzz a donnée de l'inscription s vulgairement appelée sigéenne. Cette inscriptions | publiée pour la première fois par Cursür£'en r72r; a reparu ensuite -dans divers ouvrages, éntre autres dans les énsceriptiones antiguæ Asiæ minoris ck Graci®, de Richard (naxprer ;:édit in-fol de ‘1774: M: Sax donne en entier la lettre de BENTLEY, qui est-assez lüngue, et pas AU d'analyses A ce qu'il y) ajoute | ‘de Pi: mÊue se réduit à ‘peu de chose, ! #2 Le. faut mémoire: contient dés observations R _critiques.sur Tacrbx, par Thônras Wopkens 5 4 et publiées par, le profl-Anwreniüs: Ces remats "| ques sont-absolument philologiques éf granmatica= | les, et ne. m'ont rien paru conteuir de teuf, quant à le partie ie isturique , à celles des mœurs et des cou“ | tumes ;: objét qui me paroit pouriant bien plus es4 eéntisl que ces lorigues discussions sur un pronom, un adverbé, dés virgules et des points. Ces notes } critiques comprennent les six livres des anriales de ! Tacite, Elles pourront être utiles aux amateurs de : 1 ces sories de recherches $ maïs il ‘est impossible d’ex 1 | lire deux pages: de suite. À Le tidisièrae-mémoire renferme des obsérvations | du niême geïre, sue divers auteurs anciens, par Ge DREINTEG., | à: $ par + distique suivant de re pré # FA Héroi idé” d'Ovide, qu’il croit | d’un interpoles à «teur moderne : : s: mano. , qualis Troja durante manebain à RO LFirque mi demto fire carendiis abest, : Mer. à Le: à u à . ‘ + Trouve employé nalle part dans le sens qu’il doit ävoir ici, et qu’il pesse qu’il est ämpossibhle de lui 9 q sabstituer un autre mot qui ne Un Sens ralsOupa- À ble: | 1° autêur examine ensuite diferè passages d rise La tote, d’Hérodote , ‘etc. sur lesnuels il eutre dans des” Atscons curicuses et fort b éñ raisonnées, gui ant noncent en lui ùn homme très-vers dans les lai gues orientales ,et dans les antiquités juives ermäven: nes. Il en prend occasion de. hous arinoncer “une dissertation sur le nom de Jésus, ct une his= toire de ce qui s’est passé en Orient, jusqu'à. | époque où Néñémie Fompit entièrement: les L” Samaritains. M. Bruining se propose dé faire voir 4 _ dans LE ouvrage combi-n pebde foi méritent leg Le publie ne peut certainement qu’applaudir aucdes- sein de l’auteur, et Peéhconrager à le réglisèr c’est ur service esséuiiel qu’il rendra à l’histoire si confuseset . $i incertaine de ces anciens teraips, M4 ga" / du L M Bauinité croit que le mot seul carendus sat pour prouver son atertiow : puisqu'il ne se lidisons gui existoient entre les Juifsret les ässertions de Ctésias, et 4 exposer lce fofbles com= meucémens et les progrès des villes si célèbres: dans. Phistoire, sous le nom de Ninive et de Babylone: Le sébiotte de M. une est pe par qi 2 : ques. observations sur l'auteur grec, nommé Ame PUS. Après ce PA A , vient la suite des observe tions du prof. Sax, sur le novus thesaurus LnS- criptiontum de MuraTorr. Le commencement de ces observations a paru dans le 1.7 volume des Acta litteraria , commis nous lavons annoncé dans le commencement de cette notice: Geite suite est fort étendue , et respire la même vaste érudi- tion que tout ce qui est sorti de la plume du pro- fesseur Sax. | Enfin, le volume ‘est terminé par des observations de 'T..F. Lenrz , sur le Phèdre de Platon. Ces observations, qui ne forment que la première par- tie de celles qu’il se propose de publier dans la sui- te, pourront être fort utiles aux personnes qui vou- déont donner une nouvelle traduction du Phèdre de Platon , ou seulement le lire avec plus de fa- nie M. LenrTz relève plusieurs fautes échappées dux divers éditeurs de Platon, et les contre-sens des traducteurs; et il nous a paru, en général, heureux dans ses remarques. Nous phuvons donc dixe de ce second volume, ce que nous avons ait du premier. Nous eroyons qu il pourra être: fort utile aux amateurs de .philo- logie et de littérature grecque et latine; et qu’à ce titre, il mérite d’être recherché par eux. Mais nous n’en persisterons, pas moins à croire que la soccété littéraire pourroit remplir encore mieux le vœu du grand nombre des lecteurs, si elle s’occupoit OA”. | D: Hi. | à FT COTE be ce qui concerne Vhistotre, les mœurs, les arts et les sciences, les ceutumes, la religion, etc. ; ét nous mous croyons d’autant plus fondés à insister là-dessus , queson travail en deviendroit certainement plus utile. | Il est avantageux , sans doute ,' pour les progrès de la littérature , de soigner les textes des divers au- teurs anciens. Mais il ne faut pas que cet objet nous fasse perdre tout le reste de vue. D’éternelles dissertations sur des mots fuissent par dégoûter ; et il séroit bien plus agréable, pour les lecteurs, de les voir remplacées par les discussions philosopli- ques, historiques et morales, qui réuniroient l’utile dulci. S'il m’étoit permis de dire mon avis là-des- süs, je proposerois pour modèle, l'édition de Sué- TONE , qui a été donnée, par un anonyme , En 4 volumes in-8.°, avec une excellente traduction fran- çaise_ et des notes très-intéressantes et très-judicieu- ses, soit dans le cours de l’ouvrage , soit à la fin de chaque volume , sou; le titre de Mélanges. J’invite les auteurs qui enverront des mémoires à la société d’Utrecht, de suivre cette méthode. A la suite de ceite notice, je dois encore vous annoncer, mon cher MïiLLin, un ouvrage précieux qui vient de paroître ici, sous le titre d’Antholo- gia græca , grand vol. in-4.0. Il suffra de vous dire qu’il est dû aux soins de l’incomparable Gro- . TIUS, qui y à joint une traduction en vers latins, Cette édition est très-soignée , et auroit un grand succes dans des momens plus tranquilles. Le public doit savoir gré à éditeur, Jérôme Bosc, d’avoir R 3 ui pont. las Fi pa savez jusqu'à ‘à vu Si G EE 1 ius rem pli iss01t. tOUS ces titres. Je pourrai, si voué : ‘le. désirez, vous éonuer A détails ultérieurs Sur cette dnéhotogieis] 8%èr ti ont 7 h HET a LAN ps cv vous salue, en attorlaut, bien auicalemeut, ; qu. e F4 SA TREL 17" UL LE 4 1} J. FA Han tit | UE 1 Var A ét ne FN) i4 A Eriras dune. femme, à une ferme. 5 4e 0 . “là Ye 4 ke î \ “# FE 4521 è i x} x . | \; tYRCNUE CE Mit méappelez en vain à des combats nouveaux MAN) Je reponsse la gloire et reuéner anx travaux; Ve ne Mon cœur ve brule, Ph as” dt feu qui yous 1nspire, À j 1 JÉt parmi des SLpRé 5: jai shspendu ma lyre. NA” | Ne Quand votre jeune front, couronné chaque jour. #1 Dés palmes du génie et ce nyfthe ‘d'amour; NPA 1% . : :'Brille À'nos yeux /charmés deson double pen Le mie veste vbsetreit des cfèpes du veuvage. 14:10 # ‘En un deuil éternei mes beaux. jours sont changés ; LA Dans ls fond des lombeaux Âmes anus sont. piongés ; 4 4 Po 9 , Je vis: par la douleur. :. Mdis,6 vous, ont les charmes m'ont pas étle flétris par les fers et les larmes ;: | st | CAPE Vous , dont le tendre cœur s'ouvre à peine aux amours | si? 4 IN + Côhnoissez ; Afla-fois, lasgloire et Îles beaux jéurs. “4 4 ? C'est à votr age heureux ,/ que la douce chimère 3 L’añmable illusion, . Pespérance légère 3. Que PARA TER wn. objet qu’on adore ÿ% "1. #1 C'est Punir à‘son cœur, jusques dans Parenir ; # NS _ Æterniser ses nœuds par un long souvenir, F Partager avec luisa couronne et sa gloire, © ne ! L* C’est d’un prix plus flatteur cnsiélltsies victoire" \Lui-même sa plaudit de son! choix sérieux. Pétrarque chantd Laure, et Laure'en. aa mieux ÿ 4 l WT: Mais, Sapho dédaigna Eh vœux du chantée Aleése st Un murtelssans tâlens captiva sa, pensée: ICE Su : 1 Plaon 6 l'ivgrat Phaün , ausensiblé à ses vers; : | «7% », Lui préférar Cleis etide méôdestes fers ÿ F earlu Les muses hans amans, habitant leur coliné; Daphné duvtdieu! des vére à fui la, voix diines LÈLE < à Et Minerve épronwa= ares; d’un berger. ” Amour, né duo Lo ,ést'comme lui léger. 49 4° Du talent, toutefois le! charme bheureïx console Et peut nous retrarer de “plaisir qué s'envole ; Tendre , je fs dés vers pour épancher mon cœur; Il est doux quelquefois de rèver le bôbheur : L On y croit; on le‘sent loriqu’on en peint 1 l'image, ie mr te - se “ia Vaté de. PC Teé Et le besoin d'aimer « fait plis d’üs onvrage’' On se plait, dans Pabseñce, à peindré ses ‘dégirss . La deuieur qui setplaînt goûte encor dès afstises | Mais, l'attrait de la glôtre est mn besoin perfds x . Qui sôuvént «nous ‘égaré, ét rarement, noûs puide. . N Une femmé; à regret "doit iofjours se montrer , >. Ftdu public ; lonz-femps se laisser! ignoreré ‘* PRE à À On nous pardonne peu ‘de rômyre le silence, ; ë Nos écrité farement obtiennént l’indulgence ; 7 Même de nos succès les hommes sont jaloux » :Æt nous avons alors deux ‘séèxes contre uôus." À Du cœur ou de lesprit, ie moindre ridicule , ; CR RQ Avec empressement, 8e saisit et circule ; | FER A B 4 DUR d On nous a cher Le ro jt sn) MO” ds Nous pardonne un défaut et non pas, un talent. Ù a - _Il est peu de sujets permis à notre muse ; FE jamais à railler un jour dlle s'amuse, On nous éraint , On nous fuit , on se venge bientôt ; L’amour- -propre ÿrité donne du trait -au sot, ! Nos travers, trop souvent , font le plaisir des autres, Si nous parlons des leurs,.ils publieront les nôtres , Et d’un récit malin ; par le dépit tracé, L’honneur ne guérit plus , adroitement blessé. À nos foibles accens, amour défend l’audace ; La force ne plaît point où l’on attend la grace. . Un sujet trop.-hardi sied mal à notre voix. Cependant, nous pouvons l’élever quelquefois ; - Mais noble avec douceur , pour éitonner et plaire, Imitons , s’il se peut, l’illustre Deshoullieres : Ses modestes écrits , dictés par la pudeur, Jamais d’un chaste front n’ont causé la reugeur ; La respectable mère , instruisant sa famille, Mêle souvent ses vers aux lecons de sa fille, Æit l’avepir encor chérira ce. recueil. Des fenunes à jamais le modèle et l’écueil Au siècle des: beaux-arts, Sévigné prit naissance ; Et l’épitre lui dut sa facile éloquence ; La Suze et Villedieu, brillerent à leur tour ; Lafayette écrivit comme eût écrit l’amour ; Riccoboni , du eœur, sut nous tracer l’histoire ; _ Mon sexe a plus d’un nom consacré par la gloire. Je le sens, cette gloire a pour nous mille attraits ; Mais combien de tourmens font payer un succès. Pourtant, ne croyez pas que mon ame glacée, Blâime en vous l’art divin, enfant de la pensée. J'ai connu ses douceurs, j’ai goûté ses plaisirs ; Ils trompent les ennuis , enchautent les loisirs, Sans vous ravir les biens de cette aimable étude, Qui, de rians objets parent la solitude. | Epitre d’une femme à une femme. 265 : Songez que te bonheur aime l'obscurité, Craint le bruit, fuit l’éclat et la célébrité. \ BEAUFORT. NOUVELLES LITTERAIRES. . Assemblée publique du Collége de France. Os a parlé dans les journaux , de la rentrée de . cette célèbre école ; mais on n’a donné aucune idée de quelques mémoires intéressans qu’on y, a lus: c’est ce qui nous engage à y revenir. | Le citoyen Portal a lu des observations sur la na- ture et le traitement des fièvres qui règnent souvent en France, pendant l’automne , qui ont été et qui sont encore très-meurtrières dans la Vendée. Le citoyen Portal prouve, dans ce mémoire , que la cause principale de ces fièvres est la stagnation du sang dans la veine porte, occasionnée par les N obstructions du foie et par les engorgemens de la | rate. Il s’en est convaincu par ouverture du corps de plusieurs personnes qui ont péri, à Paris, de L cette sorte de fièvres, et eutr’autres par celle du citoyen Lesue, neveu du citoyen Lalande. Ce jeune astronome , ayant voulu voler au secours de la patrie, } se rendit à la Vendée où il contracta la fièvre qui j y régnoit ‘alors, et qui y faisoit les plus affreux À ravages. Son mal füt pallié par un traitement mai entendu. Il profita d’une espèce de conval=scesce LA L FR. A4: j pour ft ES à Paris auprès de son. oncle. 3 ma © Ja maladie s’étant renouvelée, Wen fut que. plus violente, et il en périt, Sos oncle, ioujours ahenti£ aux progrès dés sciences, ayant désiré que son corps fütouvert dans | 'amphithéâtre d'anatomie du collége de France, pour servir d'instruction aux disciplas du cloyen Portal, la plupart: destinés au service des armées ds la république, en qualité d'officiers de santé , le citoyen Portal , aidé du citoyen Satmade son prosecteur, en fit Peu erture, qui lui offrit les ré sultats dont nous avons fait mention ; et qui sont détaillés dans le mémoire du ct0 yen. Portal. Le pro- fesseur a aussi fait ouvrir publiquement, le corps du 0 suisse du Coliége de France qui y.est mort de la :! fièvre qu’il avoii aussi contractée pour la Vendée ; : 4 les résultais de ces deux. ouvertures de corps ; et | HE autres encore que le citoyen, Portal a faites da n5 Paris, ou auxquelles il a assisté, ayant toujours été les MÈNES 3 ce médecin. a cru devoir insister dans lc traitement des malades atieinis de, ces sortes -de fièvres auiompales pour Pusage fréqtent des vomi- M tifs ; il les a fait vomir jusqu’à huit; dix fois dans PL des quatre à ciñq prémiers jours , et par || cette méthode combinée au dégorgement des ÿeines . hémorroïda! es, par les sang-sues, aux boissons aci n dules , aux du purgat fs à l’application des vési- caioires, à un usage du quinquiua subordonné encore \ - au danger plus ou moins grand we couroient. les 4 malades ; ilies a traités avec ile plus grand suceës, | k 4 | sans qu "| leur soit resté des obsAuckions aux viscères 4 ‘du bas-veutre, eomme cela est arrivé ë un grand pombre qui sd péri ensuite d° hydropisie, LE NE me ARMES que | Le citoyen Portal! fait au Coilége 1 de France, “depuis long-temps , sont toutes dans fe inême esprit de ce mémoire. Faite connotire aux étudians les véritables causes des maladies {par les suvertures des corps, et les insiruire du meiliour traitement , d’ après les résultats que‘la pratique de la médecine fui d fournis perdant de longues années , et qu elle. lui fournit encore tous les jours. Le citoyen Rivière, professeur d'hébreu , a donné puis quelque temps, et qui à pour obj2t d’éelaircir toutes les difficultés du texte d’Homère. Ce n’est, selon Jui, ni dans les anciens scholiass tes, ni pod les comimnentateurs , Pas même dan éloignés du siècle de ce Etes des poëtes, et d'ail Jeurs pe vivant point dans tes mêmes hHeux, ils ant ù nécessairement ae la sienification ‘d’une ins finité de mots qué avoient Jieu, niès de: deux mille ans avant eux, dans la Grèce asiatique. C’est la MSN orientale, C est-à-dire, l’hébreu à le syriaque, ct les autres dialectes de l’hébreu, qui peut seule aujourd’hui donner la vraie intell gence de ces térmes. La preuve en est que ‘tous ces ter- mes existent dans cette langue, et que leur sign Ti- | texte d'Homère, et lève pleinement la di Hiculté | Entre mille exemples qu’il auroit pu citer, le ci- inyen Rivière en a ghoïsi cinq de la plus grande force. LOT E AS Au livre Pr de Fanus vers 291, se trouve le Yappercu d’un travail considérable qui ocbu ps de- Œusthate, qu’on en peut. trouver la solution. Très- Lx çcaton, bien connue, s'adapte merveilleusement au cotge raies | 67 Fe | A teurs, ce mot en quelqu'un de ces sens, Homère aura dit que c’est à un homme qui est dans la pei- - chagrin, que de retourner chez lui. Mais que ce Homère alors se trouve avoir dit qu’il est bien doux à un homnie qui est loin de sa patrie, et qui sal ses loyers à prises, Tlepolème adresse à son adversaire ce dis- L D je " 4) yeux. Car,si, de son aveu, Sarpedon est comparas : mot pr DOh os à FAURE on n’a connu jusqu Vis. que les acceptions peine, travail, douleur, cha= grin et autres semblables. Prenez, avec tous les aû- ne, qui souffre, une grande douleur, un grand ponos soit le mot oriental pro, bien, bonheur, @antage ; etc, la chose change bien de face. flige de sa longue absence. de pouvoir rentrer dans Au ciuquième livre de l’Iliade, vers 633 et sui- vans, il est questien du combat Devenu de Sarpe- don et de Tlepolème ; et avant:que d’en venir aux COUFS : « Sarpedon, ils en imposent, ceux-là qui se di- » sent fils de Jupiter ; car tu es bien inférieur en » force et en courage à ces anciens hommes qui » devoient véritablement leur naissance à cé dieu. » Mais tu es tel qu’on dit qu’étoit Hercule mon » père, ce guerrier intrép de, au courage de lion, » qu’on vit jadis aborder Sur ces rives, el qui, sans autres forces que six vaisseaux, et une poignée d’ M prit la ville de Troie, et en fit un dé » sert. Telle est mot pour mot la traduction classique de ce discours dé Tlepolème, dont lPabsurdité saute aux ÿ (2 dE DCUNT EE PRE ENT RARES Ahonbité Ye Collége de France. Fr À : ble à Hercule, comment a-t-il pu le dire inférieur . en force et en courage à ces anciens héros que Ju- piter avoit avoués pour ses enfans? La contradiction est des plus marquées, et il n’y a nul moyen d'y échapper, si, dans le mot grec Alla qui est le nœud de la difficulté, on, 7e doit voir que la conjonction adversalive mais , ainsi que tous les auteurs et tous les cl'ssiques le décident. Mais, en dépit de leur décision, veut-on concilier ss honte avec le bon sens et avec lui-même ? Le moyen en est bien n simple. Il seffit d'observer 1. qu’en hébreu, le mot a@/ est une particule négative. 2.° Que dans cette même langue, /a en est une au- j tre; 9.0 enfin, que de ces deux particules réunies ré- sulte le mot alla, et rien alors de plus raisonna- ble, de plus conséquent que ce discours qui, tout- ä- Lines éioit si incohérent, si absurde. En effet, Tlepolème ne dit plus à Sarpedon : mais tu es tel qu’étoit mon père Hercule, etc. ; il lui dit | au contraire : « Non, non , tu n’es point tel . _» qu’Hercule mon père , ce héros intrépide, etc. ; » ensorte" qu’ alla est le commencement d’une se- conde phrase , dans laquelle Tiepolème répète en d’autres termes, ce qu’il venoit de dire, parce qu’il vouloit le confirmer par le contrste de son père Her- cule et de Sarpedon. 3 | Teluguetos est un adjectif qui revient assez sou- ; vent dans l’Iliade. Les auteurs entendent par-là wn Jils unique, ou, un fils né dans la vieillesse de son père. Deux interprétations également faus- #es, également destituées de foudement. : 4 - . du même poëme (vers 17), Hé'ène qualifie éca= * d'âge de La crosstance,, délicat, GuL Ra poiné à * de force, ow à gui Li en reste beaucoup à @c=} HE in des de te de Re il di qui À péri. sous les conps ‘de Diomède, et il observe que cos deux frères éloient tous doux telug Letos. (Ho “? mèré décide done que telus guelos ne M onife poing. un fils LME > Püisqu’on ne peut lg qu autant à vo qu'on n'a ni‘frère ni sœur. _Dins le même poëme , et au livre IX de l'Iliade ; vers 142 et TR En mnon charge ses d‘pulés de dire à Achille, que ; s’il ‘veut bien lui rendre son. “amitié ;'ii le chérira à légal de son fils Oreste , qu’ il qualifie de teluguetos. Et dans le troisième livre , Jeiuent de éeluguetèn, sa fille Hermione,en se re: "i prochant de l’:voir quittée, pour SAT à Alez and, fils de Priam. NPA Mais Hélène n’étoit rien moiris que vieille, «un \ 1/48 elle devint mère d’ Hermione, Ce re fut pas non, plus dans ses vieux jours qu'Agameninon devint . _père d'Oreste ; la seonde acception qu'on prète à | feluguetos est donc aussi illusoire que da précé= denie ; et c’est dé ie Homère Ini-même qui réfute ici son traducteur êt commentateur. Mais que signifie donc enfin ce teluguetos ? fl signifie la même chose que les deux mots hébreux : # Te lu et Guto, dontil est composé; c’est-à-dire | jeune ; |très-jeune, adolescent, qui est de msn À L guérir. ï Ladjectif arte a fourni le 4. exemple. Gn con- LS V4 Q Ar. L 27% cs mot les acceptions, 1% an cruel, insensible , impitoyable, éic: Nul , jusqu'ii, 208 lai a counu celles d’&ffugé , trié pénétré &e ‘douleur , Jondant en larmes , et” la vérité est néanmoins qu'Homère l’a employé èn ce dernier. sens. C’est au 19° livre de l’fliade ( vers 229 et suiv.) En cet endroit, Achille brûle de venger la mort de Patrocie. Il veut que Les Grecs s’arment sur-le- champ ,'et commencent la charge, Ulysse s’y opa pose ; il remonire que, pour combatire, il fant des : tIES qu'il.convient, par conséquent, qu'avant de livrer bataille, les Grecs aient pris tnt repas; que la mort de Patrocle ne doit point déranger cet or= dre; que quand un homme est mort, il. faut Pen- terrer, et ce jour-là lui donner des larmes, ePavoir le cœur triste, pénétré de douleur (nelea thu- . mon echontas ); mais, qu'après avoir satisfait à ce devoir, ceux .qui restent doivent songer à se bien défendre, ct en prendre tous les moyens. Voilà en- core une foie ce que dit Ulysse. ÿ \ . Sans doute, ce nelea thumas qu'il veut qu’on 9 q ‘ait le jour de l’enterrewent d’un mort qui nous fut cher, n’est pas un cœur dur, insensible , ete: IL est donc vrai de dire qu'Homère a eraployé l’ad- jecüf neles dans un sens tout opposé. Veut-on savoir à présent comment cet adiectif peut ayoir deux significations si contraires ? C’est que les, leiires qui le composent , nous présentent deux mots tout ditiérens ; le premier formé de deux raçines POS dont la première est née, S'als 252 Nouvelles littéraires. "1 trister, pleurer, se lamenter, et la seconde Lée entièrement synonime ; tandis que lautre,, neles , est l'assemblage de la particule négative ne et du verbe elé, avoir où prendre pitié ; être sénsible , etc. _ Voilà le mot de l'énigme, et la solution complète d’une difficulté qui a tant tourmenté les auteurs. Le dernier ex FPE a été pris du mot pasime- lousa , qui n’est qu’une scule fois dans Homère , - ét qu'on ne trouve nulle autre part ailleurs. C’est Pépithète du fameux navire, appelé Ærgo, sur le- quel .jason, avec les héros de sa suite, fit voile vers la-Colchide, et qui, après l'épetes finie, fut, selon la fable, transporté au ciel. Entendez les auteurs: ils vous diront que pasime= lousa est un mot composé de melousa , participe féminin du verbe meleo, plaire , et de l’adjectif pasia tous ; qu’ainsi arg0o pastmelousa , dit Pargo qui plaît ou plaisoit à tout le monde. Maintenant transcrivez en caractères orientaux les trois premières syllabes de pasimelousa (il faut omettre ousa qui n’est qu’une terminaison banale } et vous verrez paroître les mots sc et ml, deux verbes hébreux qui signifient l’un et Pautre, dire, . parler, prononcer; et alors argo pasimelousa se trouve signifier arso Le parlant, ou, le parlant argo ; ce qui, selon la fable, étoit la singulière pré- rogative de ce navire. Il la devbit à une pièce de bois, prise de la forêt de Dodone, et placée à la proue , ou, selon quelques-uns, à la pouppe de ce vaisseau. Le professeur Bosquillon, dans un mémoire sur les 2 ASE TA Va . Assemblée du Collège de France. 373 les vésicatoires et les cautères, a donné l’histoire def cautères et des vésicatoires ; il prouve qu’ils ont été généralement employés avec beaucoup d'avantage chez les peuples les plus anciens ; que ces remèdes sont encore les plus utiles que nous connoissions dans quantité de maladies ; mais qu’ils deviennent souvent nuisibles par l’abus que l’on en fait, faute de connoître leur vraie manière d’agir. I1 tâche en conséquence de détruire les préjugés universelle-. ment adoptés sur cet objet ; et il le traite fort au long, parce que, comme ce moyen curatif est un des plus employés , il pense qu’il n’y en a pas de plus digne de l’atiention de ceux qui s'occupent de l’art de guérir. I] s'arrête d’abord aux vésicaloires; il tâche de dé. monirer: | | 1.0 Que les emplâtres vésicatoires > chargés de cäntharides, n’ont pas la vertu de ranimer l’action du pouls, ni de stimuler, comme on le eroit com- munément ; il ajoute même que, s’ils agissoient ainsi, ils seroïient toujours nuisibles dans les maladies in- flammatoires, sur-tout de la poitrine, où l’on ne peut accélérer le mouvement du sans, sans augmen- ter extrêmement la gêne de la circulation dans les poumons. 2.° Qu'on ne doit pas en général, dans les ma- ladies aiguës, laisser les vésica'oires plus de douze heures, ni faire suppurer la plaie qui en résuite, avec des onguens chargés de cantlarides , parce qu’alors on fait non-seulement souffrir sans nécessité de vives douleurs au malade, mais il en mésulte Tome F. S À MEN | PA 24 Nouvelles littéraires. souvent des ardeurs d’urine et ces ulcères très-die ciles à guérir, sur-tout dans les cas où il y a Gisposis tion à la a nt 3.0 Que c’est à tort que Pon s’imagine faire sor< tir la matière de la maladie, en entretenant les véa sicatoires, qu’ils rendent simplement une sérosité ab- solument dépourvue d’âcreté, qui peu à peu se charge plus ou moins de vrai pus qui est, dans Pétat na+ turel, le baume le plus doux que nous connoïssions ; quand il ne jouit pas de cette qualité, on doit Pats iribuer à ce qu’ilest mêlé avec des matièresétrangères qui sont produites par l'affection seule des solides, comme le prouve l’exemple des uloères du plus mat- vais geure, tels que le cancér; en ce qu’en enle« vant, dans ces cas, toutes les parties affectées, il en résulie une plaie qui donne de bon pus. 4. Que les vésicato'res ont deux nanières d’agirs La première tient à la sympathie qui existe, comme en conviennent tous les médecins, entre toutes les parties du corps humain. Lon sait auesi que les dif- férentes substances que lon applique sur la peau, sont.suivies d’effets plus ou moins sensibles, suivant le changement qu’ils produisent eur les Bei ; car Oo ne peut douter, comme l’observe Cullen, que le puissance nerveuse ne jouisse de différens états de obilité, qui varient suivant que les substances que lon applique sur les nerfs, augmentent ou dimi- uent da mobilité du fluide qu'ils renferment. Ces diverses assertious sont prouvées jar quaniüté d'ob- serv ations. Sal cs 5.0 Que lon doit, dans les maladies chroniques, J 10 à Assemblée du Collège de France. 57% €ntretenir la suppuration dés vésicatoires ou des cau= tères, et que cependant ils n’agissent pas dans ce cas, même en diminuant le pe ‘e de la matière morbifique; mais qu’ils dépouillent le sang d’une grande quantité de parties séreuses et gélalineuses, qui contribueroient à augmenter la plethore; qu’en conséquence on doit particulièrement les émployer pour modérer les inflammations chroniqies locales et les multiplier » Suivant l’importance dés parties affectées , comme l’av oïent déjà observé les anciens s ‘æinsi, MR EN médecin grec , antérieur à Hippo= grate, couvroit, en quelque bis tout le corps de ses malades, de cautères dans la phthisie pulmos naire. L'auteur se propose de donner un ouvrage fort étendu sur ce genre de remèd:s, dans lequel il s’at- tachera sur-tout à déterminer, d’après un grand nombre d'observations, les cas où ils conviennent. Le citoyen Cournand, professeur de littérature française , a lu un morceau de son poëme des Quatre Ages de vie humaine, auquel il travaille depuis plusieurs années , et ciont il y a près de trois chants de finis, Après avoir décrit les jeux de l'enfance, il ‘exprime ainsi sur l’amour de la patrie ; nous nous fäisons ua plaisit de rapporter un passage qu a été justement applaudi : L'enfant doil à ses jeux, l’amour de la patrie, Premier instinct du cœur, plus puissant et plus Fort Que les feux du midi, que les frimats du nord. O patrie! à beauté toujours nouvelle et chère ! Toi, qui nous fis aimer ce jour qui ueus éclaire; $ 2 TR 296 Nouvelles littéraires Le cœur , pour te chercher', vole au-delà des Merss Nous t’appelons encor des bouts de l'univers : Pour toi, des noirs volcans on brave les allarmes : Aux marais empesiés Lu peux prêter des charmes 5: Le lapon te préfère au climat le plus beau ; “Le nègre, loin de toi, désire le tombeau. Des belles actions source pure et profonde, = | Tu formas eeite Rome, en héros si féconde ; \ Sparte brüla toujours de tes feux immortels ; La Crête, avec fureur , embrassoit tes autels, = . Tu fis fleurir par-tout les palmes de la gloire ; | C’est pour te couronner qu’on aima la victoire, ÆEt des peuples entiers bénirent leur destin, Quand la mort , qu’ils eherchoïent , les frappa sur ton seir, O pairie! ô pouvoir que tout cœur grand encense, | Sous les drapeaux vainqueurs , rend son lusire à la France ; Ramène-nous la paix, et les mœurs , et les arts ; Fais-nous chérir les loix , ou craiidre tes regards. Du peuple et du sénat, sois la règle suprême, Et que tout autre amour se confonde en soi-même. | hat 7 oi RL ARE D PE # hr Un peu plus haut, Pauteur fait sentir les avan- tases que les peuples retirent de la bonue éducation LS des enfans: C’est ainsi que , suivant des sentiers peu battus, L’art donne aux eorps ieur force, aux ames leurs vertus, i 4 Cela le conduit à parler de Péducation des Ro- malins ? 1 ) | Quel dieu m’a transporte vers les rives du Tibre, Où l’art d'un peuplé serf formoit un peuple libre ; Un peuple-roi ? Ja gloire entouroit son berceau ; L'ame de Romulus , enlevée au tombeau, Inspiroit son courage à ses amis sublimes. PRIT 2 7 s Assemblée du Coliége de France. 27% I1 Faut à des héros des enfans magnanimes ; Ils l’étoient tous. Le fils, foulant aux pieds le sort, Trembloit devant son père, et méprisoit la mort ; Plus le péril croissoit , plus les cœurs étoient net La ville avoit des mœurs , le champ de Mars des palmes, Ce prix est assez beau ; mais, pour le conquérir , Romains ! vous le savez, il faut vaincre ou mourir. Ab! quand on vit le monde ébranlé par la foudre, Les rois humiliés, et les trônes en poudre, L’étonnement , l’efroi, glaca les nations. | La fille de Tyr cède au bras des Scipions ; Sylla, de Mithridate » à lassé le courage ; César , de nos Gaulois, couronna l'esclavage : Sous leurs coups rédoublés , l'Orient s’écroula ; Mais, ni les Scipions , ni César , ni Sylla, N'ont porté jusqu'aux cieux cetle Rome si fière ; C’est l’éducation qui lui soumit la terre. LTCGÉE DE Si ARTS La trente-quatrième séance publique des Arts a eu lieu le décadi, 20 frimaire, avec l’affluence ordinaire. Les travaux ont été partagés ainsi qu MLA suit : Après un discours d'ouverture, par Desaudray , Targe a lu un mémoire sur dre at, par Veau- Pa de Tours. ° Lagrange a fait un rapport sur Lltétria du a ; dans sa vie privée , comparée avec celle de l’homme réuni en assoctation libre. 8. Sur le rapport de Houell, une médaille a été décernée à l’auteur des crayons pastel et belles couleurs, connues sous le nom; Dumaret. 4° Sur le rapport de Desaudra; , une deuxième S 3 276 . Nouvelles littéraires médaille a été décernée au citoyen Sarazin, auteut d’un nouvel art raisonné du tailleur et du costumier, 5.° Sur le rapport de Gautlerot, la mention hono- rable accompagnée d’une médaille, a été décernée au citoyen Chiquetier, facteur - mécanicien , pour ses longs.et utiles travaux, et particulièrement pour un piano organisé, au moyen duquel, entr'autres avantages , un compositeur peut jouer sur le clave- cin tel air, tel traït, el morceau de caprice que son génie lui suggère , , le trouver ensuite écrit sur le cylindre, et voir ainsi la pensée la plus fugitive £xée à l’instant sur le papier. Après le rapport, l'artiste a été appelé , et ayant paru avec un habit très-délabré, le discours qui lui a été adressé par le président, sur son âge respectable ( 82 ans) et sur l’honorable ind'gence qu’annonçoient ses vêétemens, a tellement ému tous les cœurs, qu’aussiiôt une voix s’est écriée, qu’en attendant les encouragemens dûs par le gouvernez ment , il falloit, à l’instant, venir à son secours ÿ aussitôt les assisnats ont plu de tout côté, et cet hom- mage fraternel , rendu à la vieillesse vénérable et aux taless de cet artiste , a mis le Lycée en éiat de lui offrir une-somme de 4200 livres, qu’il a acceptée, versant des larmes de reconnoissance, au milieu des applaudissemens de toute l’assemblée. À la suite de ceite séance attendrissante , des couplets, faits en impromptu (par Desaudray, sur cé qui venoit de se passer ), ont été chantés par le citoyen Chenard, avec toute l’expression du sen- timent, et répétés en chœur , et de cœur par l’ass semblée, Séance du Lycée des Arts. ‘ 25g Eufin , une dernière médaille a été décernée au citoyen Baudoux de Beauvais , pour les détails ingé- nieux d’un nouveau crible, dont l'expérience a été faite au milieu des plus vifs applaudissemens. Là séance a été entrecoupée et terminée par plu- sieurs morceaux de musique , parmi lesquels on a applaudi avec enthousiasme, une jeune citoyenne de dix ans, qui a chanté avec tout le goût et J’agrément possible, une arriette de bravoure, ainsi que-le citoyen Punto ; qui s’est surpassé dans un concerto de cor, après lequel le Lycée lui a décerné une médaille. LIVRES DIVERS A RITHMÉTIIQUE. Arithmétique. d'Emde , contenant l’augmen- tation , La dèminution et La comparaison des nombres , avec une eæxposiion du nouveaw systéme des poids et mesures , par Eu. Dz- VaLArx', démonstrateur de physique expéri- mentale ; à Lausanne, vol. in-8.°, 1795. Prix : 300 l...et30%.1., franc de port. À Paris, chez Fucbs ; libraire , quai des Augustins "0.0 28. Cet auyrage, clair et méthodique, est très-utile pour l’enseignement et l'étude de larithmétique. : S 4 289 Livres divers. NWETAPENS LI OUX Lectures on natural and experimental philo- _ sophy, ete. , c. à d., Lecons de philosophie na- turelle et expérimentale, considérée dans son état de perfection actuelle , où l’on trouve décrit, d’une manière aisée et familière, les principaux phénomènes de la nature , présentés. comme con- courant tous à mettre en évidence la bonté, la sagesse et la puissance de Dieu, par George Adams, méchanicien de 8. M., et opticien du prince de Galles. À Londres, chez l’auteur, 1794, 5 vol. in-8.° Le premier pas de la philosophie peut mener à l’athéisme € a dit Bacon ), parce qu’on passe aisé- ment de l’extrême imbécillité qui croit tout, à l'extrême audace qui ne croit rien ; ou que le désordre apparent des causes secondes fait oublier la cause première; mais la véritable philosophie, qui embrasse l’enchaînement des parties et leur dé- pendance d’un souverain moteur , conduit de grands Bommes à la religion. » Comme Bacon , lui - même, WNevvton, Boyle, Pascal, Leibnitz, Nieuwentyd, Trem - biay , Linneus , Haller , ont prouvé cette vérité. Le nom de George Adams peut être honorablement joint à ces noms illustres, Il s’est fait connoitre pour un des plus habiles faiscurs d’instramens de mathéma- tiques. Son ouvrage le montre comme un excel- lent naturaliste, non point dans le sens qui exclut de ce mot toute idée religieuse ; mais au con- Livres divers. aft “ traire dans celui qui lie l'étude de la nature à la- doration du grand Etre, comme l'effet à la cause, Par Ss1:0.& 06 1-5. Disconsr elementari di anatomia et fisiologiæ di Giovannc Presciani, P. profess. nella R. ZL universita di Paria, ad uso della sua Scola. Parte I, 1794. Cette première partie contient douze discours : 1. Sur les principes constituants du corps hu- main. | 2. Sur la mastication. 3. Sur la déglutition. 4. Sur la péritoine. 5. Sur la diséstion. 6. Sur la chilification. 7. Sur le foie. 8. Sur l’omentum et le pancréas. 9. Sur la respiration: 10. Sur la voix, . 1. Sur le sang, . 12. Sur la respiration. Cet ouvrage, dont lauteur promet -bientôt la seconde partie, est écrit en langue toscane. El con- tient des observ: lions utiles et des vues intéressantes sur différentes parties de l’anatomie et de la physio- logie comparées. Il seroit à souhaiter que tous les livres élémentaires fussent rédigés avec autant de clarté et de précision. 202 Livres divers, | DU PE :ASTROonNoMIr. Esérures on astronomy and natural philosé. phy for the use of Children. — Lecons d’as- ironomie et de philosophie à à lPusage des enfans, Pour leur inspirer d°s séntimens de religion , ‘par l’étude de la nature, in-12 de 68 pages. Londres , À chez Dilly, Fa Le but de cet ed est sufisamment indiqué par son titre, BoTAnNïiQUEr. Synopsis Horti ne museL regii ; Florentini, anno 1793 , in-4.° , 27 pages. LREAR Re C’est une simple nomenclature de plantes du jar- din de Florence, par ordre alphabétique. ENTENDEMENT HUMAIN. TRAITÉ analytique de la méthode, par Eu. Drverar , démons'rateur de physique cxpé- simentale, À Lausanne, 1 vol. in-8., 1704: Prix : soo 1. et 105 , franc de port: A Paris , chez Fuchs, hbraire , quai des Augustihs, n.° 28. Nous reviendrons sur ce petit traité. Pr O0 GR A Pb HT É. Het Leeven van Michiel de Ruiter, ©. à di, la vie de Michel de Ruiter , par-BranpDT, tom. IIT, F2 £Livres divers. 28% à Amsterdam, éhez Jean Allart, 1795, in-8., avec figures. Cette histoire est connue et traduite en francais depuis plus d’uu siècle. L'éditeur actuel, E. M. En- gelberts, qui la enrichie de quelques recherches , .est également un des homnnes qui, de nos jours, ont le mieux mérité de la littérature batave. Sox ouvrage , intitulé: De eer der Hollandsche natie verdedigd , a préludé honorablement à plusieurs autres productions. Le libraire, Allart, vient de publier aussi le quatorzième volume d’une Continuation de L’hustoire de La patrie , par Wagensar,, et le vingt- quatrième volume d’une Histoire de Hollande ; à l’usage de la jeunesse, petit formät, par des mandes et réponses. V o y À 6 € ss: Bartram’s reigen, etc., c. à d., Voyages dans les Carolines septentrionale et méridionale, dans la Géorgie | dans les fiorides orientale et occidentale, dans le pays des Cheroquois , etc., par BARTRAM, traduit de lPangiais par JEAN-Davip PAsTEUR. A Hariem, chez le même, 1795 , in-8.® Ce sont deux traducteurs aussi estimables que laborieux , que les cioyens van Hamelsveld et Pasteur; le premier est de plus un bon et savant théologien ; le second, un très-bon naturaliste, qui vient de publiér ure Histoire naturelle à fusage des enfans, et à quisa petrie a donné } L 264 Tivres divers. en dernier lieu une marque de confiance très-flat- teuse , en l’envoyant réclamer , à Londres , les vaisseaux hollandais retenus dans les ports d’An- gleterre ; depuis l'entrée des Francais en Hol- lande, Tue É 01.0 6:71 E. Letierkundige Geschiedenis , elc., c. à d., His- toire littéraire de la théolovie systématique, par À. Vrey, ministre du Saint-Evangile , tome II, à Harlem, chez C. Plaat, 1795 , in-8.0 Rien n’& fait plus de tort à l’évangile, que ce qu'on est convenu d’appeller Théologie systéma- tique. Nous remercierions bien sincèrement l’histo- rien de celle-ci , si son ouvrage nous enseignoit à distinguer l’or pur de l’alliage. MÉLANGE S. The Cabinet; ce. à d.,le Cabinet, par une société de citoyens. A Londres, ches Jordan, tome rex x795, in-8.0 T’Ançgleterre est riche daws ces feuilles morales périodiques que les Steele et les Addisson y ont mises à la mode, Ce genre a eu jusqu'ici peu de succès chez nous: il est plus analogue sans doute au régime de la liberté qu’à celui des ci'ambres syn- dicales, des intendances de la librairie, elc., dont pous avons encore le souvenir si récent, À ce titrd il mériteroit d’être encouragé et naturalisé en Fran “ AP * L ) " Livres divers. 285 » ce ; l'ouvrage que nous annonçons serviroit utile= ment de modèle et de canevas. Il a particulière- ment pour objet de propager les grands principes qui tendent au perfectionnement de l’ordre social. Les auteurs se montrent par-tout comme de fermes et ardens amis des droits naturels de l’homme et des intérêts communs de la société; L'intérêt des matières et la manière dont élles sont traitées, méritent d’égales louanges à ce recueil, MORALE. Ænenquiry into the ducties of man , etc., c. à d., Recherches sur les devoirs de es dans les classes élevée et moyenne de la société, dans la ” grande Bretagne , résultant des états , profes et emplois respectifs, par Tomas GisBoRNE, A e Londres, chez White, 1794, in-4.° Il est deux extrêmes à éviter dans ce genre de - recherches ; ce téméraire enthousiasme des novateurs qui a manqué , de nos jours, de perdre entièrement l’ordre social en Europe, et cet attachement seroit ou pusillanime aux choses anciennes, qui paralyse la perfectibilité de notre espèce , et perpétue le dé- sordre , les abus et les crimes. T’impartiale sagesse * n’a pointguidé M. G. entre ces deux écueils. THÉATERE. »" Henry; c.à d,, Henri, en quatre volumes, par l’au- 286 Tivres divers: teur d'#rundel. À Londres, chez Dilly, 1705 ; in-8.9 | | M. Cumberland est un des auteurs dramatique, les plus estimables que lAncleterre ait produits : il a beaucoup contribué à guérir ses compatriotes de. ce goût pour les plates bouflonneries et les farces extravaganies, que Momus, et non Thalie, peut avouer. Son roman d’#/undel lu: a également fait honneur; mais Henri met le Seau à sa réputation itéraire. L'auteur réconnoit lui-même qu'il a mis à cette production beaucoup de temps et de soins, et les connoisseurs n’estimeront pas qu’il les ait per. dus. L'ouvrage est Partagé en 12 livres, chacun des- quels est préc‘dé d’un Chapitre instructif d'observas #ions dans le genre de F° teldins \ | ho L 2 ’ » PE 4 " t " # A NOS Co RRESPONDANS, r | | Le I ne nous est pas Toujours possible de répondre directement aux leftfes qui nous sont envoyées sou vent sans adresse ; il est d’a [leurs plusicurs articles sur lesquels-il suffit de Consigner un mot dans ce journal : nous adoptérons donc usage des journa- listes anglais, en faisant réponse à 10$ Correspondants, par lé journal même. Le citoyen Chardon la Rochette nous a adressé uué lettre pleine d’érudition ; cet béileniste | dont le savoir est aussi prodigieux que son caractère est modesié ; fait voir, par plusieurs passages, qu’il n’y a point d’obscurité ni d'incertitude dans le passage d’'Eustithe, cité par le ciioÿen Millin, dans son anthropolog'a lomérique, Ce passage cst relatif à ces veis d'Homère : | x Ty ns Exbve Tnotey 62 ariys vaine | I. I, 290. Le citoyen Millin reconrof: la justesse des obser- vations du citoyen Chardon., et retire sa conjec- ture pour des raisons qu’il expliquera quand il publiera sa physiolouie homérique. Le même cityen nous a aussi adressé d'excellentes observations sur explication d’une cornaline an- tique & par le citoyen Millin ; 1 y reconnoit avec lui, Dane Lochia : mais il wepperçoit rien qui annonce Diane 92:47, ce que le citoyen Millin rétarde comme la méche de la torche transt ersale, lui paroit être un assemblage de ra maeux qui sé croisbnt ! , La shit 20 Eu SEns conlraire ; quant a l’annnal iiuique sur une ” / 288 A nos Correspondans. des colonnes, le citoyen Chardon pense que cest simplement le dieu Pan, et le flute ou syringe confirme son doute; les pieds lui paroissent être des pieds de chèvre ; il croit même que le point qu’on appercçoit derrière le syringe, est l’extrémité +3 & ide Il se fonde, avec raison, sur ce qu'aucun monument moffre ün animal dressé debout sur une colonne. Le professeur Herman de Strasbourg est aussi de la même opin on. Le citoyen Chardon présente, dans la discussion, une correction ingénieuse et piquante d’un passage de Suidas : nous la rapporterons dans un de nos prochains numéros. . Nous avons recus plusieurs mémoires contre le sentiment de MM. Œlsner | Soemmering et Sue, relativement au supplice de la guillotine. Cette ques- lion nous paroit suffisamment discutée , et nous m’offrirons plus , sur cette matière, qu’un court mé- moire du citoyen Leveiilé , parce qu’il contient des idées physiologiques extrêmement saines. : Nous recevrons , avec reconnoissance , le mémoire qui nous est promis par le citoyen Fraullé , sur les monumens antiques qui se trouvent dans les tour- bières du département de la Somme. Nous avons été forcés de différer la publication d’un mémoire du citoyen Gourdin, qui contient une nouvelle explication d’une peinture trouvée à Herculanum, et d’un catalogue raisonné des tra ductions des ouvrages en langues orientales, par Île citoyen Langlès. Nous les donnerons daïs nos pro- chains numéros, ainsi que la vie du savant lttéra- teur Tiraboschi, par le ciloyen St-Léper. | ë Le prix de l’ibonnement , pour Pétranger, eæ, u. - franc de port: de 9 rixdallers en or, de 36 livres en espèces, pour l’année. |. - de 20 florins de Hollande , de 5 rixdallers en or, de 20 livres en espèces, de 11 florins de Hollinde : namercs, 4 pour 6 moïs, ou 13 On s’abonne, pour la Suisse, à Basle, chez J. R. PREISVEROE ; à Berne, chez la Société typographique. N Pour les Pays-Bas et Liége, dvi 2 Bruxelles, chez Horçnirrz. Pour la Hollande, à La Haye, chez Van CLEEr ; à Leyde, chez Murray, frères; F à Amsterdam, chez Gide: : a Pour l'Allemagne, 0 … à Leïpsic, chez Voss et Compagnie, Ur: Pour le Nord, Ne à Mit chez HorrmManx. pe Pour lItalie , à Livourne, chez Masr et Compagnie. ur. | {à Pour lAnpleterre , … à Londres, chez Jounson 35t. Paur Church-Yaré Des Artices contenus one ce 3 PHYSIOLOGIE. À par le mêmes : Discours prononcé à ra oupefturé Séance. | publique du” du cours d' Anaiomiecomparée,| | par le citoyen Quvier, p4i4s Réponse du citoyen Cabanisaur - observations des ciloyens Œls- mer ; Sæmmering et Sue, sur] Em, Devclay, Le supplice de laguiilotine, 155 EAU :Astronomi BIOGRAPHIE Léctures où astronc m1 Notice sur dACTONDES par le Children, D a" citoyen Lalande, 174 Métiphysiqu < X 7€ D'Ü € A LAON. Groce ee PA - Happort de Lakaral sur les ou=| ral and éther Arithmétique srages, élémentaires, © : 189) sophys.. : . Jugement du jury sur les ou ulondmeite Lu srages élémentaires," | 225 Traité de La méthodh 1 ABRCHÆMOGRAMHIE. velay,. 4 Remarques sur jen monument) Ph: ysiologie. < géographique, de la pille d° Aie Diséorsi De iun , par Barbié, j 231 ‘mia e À fisiologia di Le. \ CS rATrS TIQUE. l'eiané , * (Euysres: politiques: de Jaeques 6 Botaniqu: Harrington, 238 Synopsis “Horti bo: Fa MÉLANGES. | rentinis Acta literaria societatis Rheno-|… Bios: Trajsctine , | 7" 2bol Prandt: Het Léeven à : POÉSIE... -chiel de Ruiter, | Epvitre d'une Jerme a une Voyages, femme; par la C. Beaufort, 262 Bartram? s'Telzen s" NouvELLESs LICLÉR AIRES. : : Théologie: “Assemblée publique. au ‘co A, #8 7" Letierkin dége ie France, “265. chécdants. se Ë Observations ‘sur les Jfièvres d'sutomne ; par HpRE ibid. ; Æzxplication du gres À Horèe Thomas. GNborné ia À ce l'hébr. eu 2 per. Riviere és ‘41he duties of man, Wur les vésicatoires, > Par Buse 5) Henry by Cumberte quibon, 273 em te Fu RS a Mélanges AT Sur pe amour ‘de la patrie, ar Cournand , x à 279} Th € cabinet , Ê & Péduogtion des: Romains , 5 4 nos. jorres pondar ee î A VIT S. Nous prévenons le Public que. lp L'abonnement de ce Journal , tant Numéros qui ont déjà paru que pour paroiront à l'avenir: x este ac 309 y: pour trois mois. AREAS NE. a ES LETTRES Er DES ARTS, 7 Ta n° ss a prestrue ARE d'ou vrages périodiques qui: sergent de dépôt aux inventions nouvelles et qu es Fimécant À histoire de l'esprit humain ; ceux qui: à -ænt cours semblent, pour la. plupart, PAS aveg “affectation tout ce qui peut alimenter le gout des | : gciencés et même dé la morale. Seroit-ildonc indie … gne de la Convention de s’6ecu:ér à récrgañises ) _ cetté branche de Pinstruction nationale? c2 É JOTRE,. Apport. sur Les encouragemens | ; récompenses cs ISIURS & accorder aux ; Savans » page 16. sat le Toma, auquel Ê plupañt Se Rd qui one: “vom distingué > une réputation justement AEQUrSa" 1 ns quelque. partie des arts ou des sciences. tels que les a N; DéLtLir, ; DESFONTAINES ; Dozoikes ; FoUnGROr , HaArLÉ, Hauy Hentai 4! pr) LAGRANGE, LAHAñPE: à DaLANDs, x ss LANOLES , LAPDACE , Leaun, Léaors RIT R , MENTELLE, MoncLLE Ogéarin, Le ‘ Sicaro ; SARD,. pee etc Ra Ad oye D RUE GABANIS ; CATÉLARD. ; CHENIER, +7 eontient extrait des principaux ouvrages nationaux$ 4 'CNTIeUX, » "LUS x on s'attache sur-tout à en dopner ‘une analyse exacte; et à la faire paroître le plus promptément : possible après leur publication, On y donie une no- tice des meilleurs écrits imprimés chez l'étranger. On y insère les mémoires les plus intéressans sur fouies les parties des artset dés sciences ; on choi- sit S r-tout Ceux qu sont propres à en accélérer les progrès. PNR es Rte LR re D LS On y publie les découvertes ingénieuses , les inven< | tions uliles dans tous les genres. On y rend compte : des expérisnces nouvèlles , de la formation et de Vous vériure dés Muséuins. On: y donne un précis dece ; que les Séances des sociétés. litléraires ont offert | ds plus intéressant , une description de ce que les dépôts : dobiets d'arts ét des sciences renferment de plus À » 4 an, de 600 pages chacun, et au moins de 24 gravures É: ENLA Le prix de labonnement est à raison de 500 lv. 9 que trois mois, rendu franc de port par toute la 4 République. | PR HO T1 faut affranchir les lettres et charger celles qui |. Coilliennent des assignats, FÉVR. ; HISTOIRE NATURELLE. WNore remise, par la Société d'Histoire natua relle, au directoire exécutif, sur. l’envoi.de naturalistes à St-Domingue (1). LE directoire exécutif, d’après l’avis du conseil des mines , a résolu l’envoi de deux minéralosistes à S.-Domineue ; la société d'histoire naturelle, tou Jours attentive aux progrès de la science qu’elle cultive, a demandé, par une pétition sience indivie duellement par ses da qu’un botanistek . in zoologiste , un jardinier et un dessinateur fussent adjoints aux deux minéralogistes, pou faire connof: tre l’isle entière sous le rappcrt des trois regnés. Le directoire exécutif a senii l’importance de cette ex2 pédition, et il a invité la société à lui présenter une note plus détaillée sur les moyens d’en tirer tous leg avantages qu’elle peut présenter ; la société n avant eu qu’un temps fort court pour rassembler des ind tériaux, ne. peut ofirir qu’une notice très - suc à cinte, mais elle suflira, pour faire connoître lextrés me, importance de ce voyage, et pourra: servir en même-temps d’une courte instruction aux vé y'ageurs, Il est inutile de rappeler ici Putilité gémérale des voyages; assez détrivains en ont parlé, et personne n'ignore les immenses avantages que depuis ‘2.r@= . (1) Voyéz'nôtré dernier numéro , tome V , p. : Tome FRE TT é… \ 299 Histoire naturelle, maissance des lettres, les arts ct les sciences en ont retirés; l’histoire naturelle leur doit sur -iout la plus grande partie de ses progrès, et c’est aux recher- ches des savans intrépides qui ont bravé le désagré- ment loujours attaché aux excursions lointaines, les peines, les dangers et la mort mêine, que nous de< vons la transplantation de plusieurs végétaux pré- cieux, et J’inportalion de plusieurs animaux utiles. Les gouverne-neus du no'd, ; ays où l’histoire na- turelle est cultivée avec beaucoup de succès, ont senti la nécessité des grands voyages; il est inutile de rapporter la liste des voyageurs célèbres envoyés par limpératrice de Russie, Gmelin, Pallas, Stel- ler, Lepechin, Gu!den-Siaedt, etc. Celle des savans danois qui ont parcouru le’ levant, Norden, Niebu- tres, Hasselquit, Forskael, pour lesquels M chaëlis a rédigé des instructions qui ont été imprimées 3 celle des Suédois , sortis de l’école du grand Lin- neus , et qui, à la voix de leur maître chéri, ont été interroger la nature dans tous les lieux où elle leur offroit quelque chose de nouveau à observer et à décrire, Swarts, Loepfling, Sparman, Thun- berg. Les Anglais ont imité en cela les peuples du nord; Coock dans ses voyages, étoit accompagné de célèbres naturalistes, et les animaux curieux et nou. veaux. décrits dans les derniers voyages de Philip- pe, de Whit, etc., à Botany- Bay, prouvent que leurs tentatives à cet égard n’ont pas été inutiles. L'ancien gouvernement a aussi reconnu lütilité @- yages; après notre voyageur Belon, Louis XIV _sya dès sayaas dans tous les geures parcourir re h P'Envos des N aturalistes à St-Domingue. 50% iverses contrées du globe : Vaillant rapporta des médailles, Fourmoni des inscriptions, el Touine- fort, dans un voyage qui doit servir de modèle à » tous ceux qui veulent écrire des relations de ce genre, ohserva tout ce qui s’ofirit à ses regards, @t décrivit tout ce qu’il avoit observé. Depuis ceite épos que ,, la France peut encore citer beaucoup de voxas | geurs célèbres, Plumier', Barrere, Feuillée, Com- À merson, Aublet, Adanson, Gentil, Poivre, Bom- bey, etc. etc. Enfin, ce fut dans les dernières an- nées du règne de Louis XVI que fut entrepris le | voyage de Lapeyrouse, qui a été si malheureux et par la perte de cet officier et par celle des savans » distingués qui l’accompagnoient. ; Dès l’origine de la société d’histoire naturelle, son premier soin fut d'encourager le zèle des jeunes ‘gens qui, entraînés par l’avidité des conr. oissancess : montroient du goût pour: les voyages. Piusieurs de : ses membres, Desfoutaines, Dolomieu, Maiuart, Richard, Vaillant, Labillardiere, Poiret, en avoieñt à entrepris d'assez considérables ; d’autres n’attendoient | que les occasions, pour se dévouer à un genre de } “ travaux et de dangers qui: offrent en même-temps | de grandes jouissances ot des droits assurés à lin- térêt et à la considération des hommes, Elles ne tar- dèrent pas à s'offrir bientôt ; l'assemblée consti- % tuante , sur la pétition de la société , orduñna le voya= ge de dEntrecastcaus > pour air à la recherche de M _ Lapeyrouse. La société ne doit point le dissimu- 1 ler, elle espéroit peu’ qu’on püt retrouver cet offi- .cier; mais elle yoyoit dans ce nouveau voya8f ua Ta °92 Fistoire naturelle. | moyen de recommencer les observations que ce nas vigateur et ses compagnons aient été chargés de faire, et par conséquent de contribuer d’une ma- nière effi ace aux progrès d’une science dont elle est sans cesse occupée, Les naturalistes de cette expédition, Riche, La= billardière , Deschamp, V:ntenat, Blavier furent pris dans le sein de la société, et Aubert du petit Thouars qui accompagna son frère, en qualité de paturaliste, dans une expédition suite d’une sous- cription particulière , et qui avoit également pour objet la recherche de Lajeÿrouse, étoit un des associés de la ‘société d’'iftoire nature le. Depu.s cette époc que, il ne s’est point présenté d’oc. casion de servir la patrie par des voyages utiles, que quelqu s membres de la société, encouragés par elle, ne l’aient saiie. Barrault et Willemet ônt suivi daus l’Inde les ambassadeurs de T'ypoo Saïb et ce malheureux jeune homme, qui donnoit de si crandes esptrances, y est mort victime des persé- cutions du gouverneur de Pondichéry , M. de Con- way. F Macé est allé visiter le cap de Bonne-Espérance, et il est actuellement à l’isle de France sans aucun moren «{ sans secours. Bruguières et Olivier ont parcouru une grande partie dù levant ; aüjourd’hui de retour de leurs voyages en Egypte, ils attendent à Constantinople les secours que le gouvernement leur a promis tant de lois, et’ dont ils onf le plus pressant besoin. Un dés minéralogistes envoyés à $.-Domipaue, D D] CONTENT OU CAES 7 L or ne LME des Mauralistes à St-Domingue. 93 Je cilo:eu Girous!, est également membre de la s0« “ciété d'histoire due. "Ut s Ces détails prouvent comli-n la société s’est oc2 cupé des voyages. ; les recherches qu’en peut ‘y Pruposer , les obs:ryations qu’on peut y faire’, la manière de s’y lifrer, tout a été fréquemment l’ob. jt de ses séances. Enfin, outre les’ inémoires sur ce sujet, rédigés rar ses 1m embres, qui ont paru dans ses actes et dans le journ a! de physique, elle a ré- digé une suite d’inéiru‘ tions relatives à toutes les parties de Phisioire natureile et de l’‘conomie ru- rale. Une copie de ces irs'ructions a toujours été remise aux voyageurs, et le dernier qui en ait eu des exemplairés est le citoyen Mozart, membre de la socitté, en oyé, il y a queiques mois, à Phila- delpi bie par le comité de salut public. La société présente’ au directoire une collection de ses instructions avec le volume de ses actes s il y verra tout ce que des voyageurs natura- listes et instruits peuvent faire : il est donc inu= _tile de répéter ce qui a été dit dans ces instruc: tions ; il suffira seulement de faire quelques appli- cations particulières à l’isie de S.-Domingue."” Piusieurs contrées de l’A&e, de l’Afrique et de l'Amérique , ont éié décrites dans les plis crands détails, et Phistoire naturelle de S:2:Domingue est encore inconnue ; Ja courie nomenclatuté. dé quel- qe plantes qui accompagne le troisiè me volume e Phistoire dés maladies ‘de cette isle, par Pouppé Dhébori : et Je petit cssai sur l’histoire natu.eide y Ta . 894 Histoire naturelle. de S.-Domingue, publié en 1776 par Nicolson en uu volume in-8.°, sont à-peu-près tout ce qui a été écrié sur cette cofonie ; la partie espagnole n’a point été décrite, et la partie francaise qui avoisine la partie espagnole ,est encore presque inconnue. Cet exposé sufiroit pour faire sentir l’importance d’un pareil voyage, puisqu’i est impossible de tirer un parti avantageux d'un pays, sans connoiître ses pro- ductions. Mais on pu entore, d’après les connois- sances acquises sur la partie la plus souvent obser- vée de S.-Domingue, préciser quelques-unes des re- cherches dont ceite isle doit être l’objet. Les trois règnes de la nature peuvent être singu- Lièrement enrichjs par un semblable voyage ; les sa- vans qui l’entreprendront, en rapporteront sûrement beaucoup d’espèces nouvelles, échappées aux voya- geurs inaitentifs ;si les mammifères ne sont pas nom- breux,on pourra du moius conserver avec plus de soin leurs partis internes trop souvent n‘glisées par les collecteurs, et sans lesquelles il est impossible d’avoir une connoissance pleine et entière des ani- maux de cet ordre ; on observera leurs mœurs avec plus de soin, et on débarrassera leur histoire des fa- bles, débittes par lenvie de piquer la curiosité, et si ayidement accueillies par Pamour, si naturel aux hommes, du merveilleux. On s’eflorcera d’acclima- ter dans la partie francaise, la vigogne et le lama; animaux si précieux par leur laine. La collection d'oiseaux, d’amphihies, de poistons, d'insectes, de ves, pourra étre considérable; et les espèces de tes ordres qui peuvent servir à des usages écono- és É = Envoi des Naturalistes à St-Domingue. 295 miques , seront principalement Pobjet des observa« tions des voyageurs. Ils s’attacheront sur-tout à ré- péter les essais de Thierry de Menoville pour nas tura'iser la cochenille, et établir des nopaleries qui pourront devenir l’objet d’un commerce considéras ble. > L’isle de S.-Domingue produit pen de grands ani- maux , et les cuirs doivent y être rares et chers. Les voyag’urs examineron! quelles sont les peaux les plus propres à être tannées, et en même-temps quelles sont les écorces et les substances les plus favorables au tannase; ils cherclerout à y introduire le prunier du C. Segur. Malgré les nombreuses découvertes de $Swartz, “Plumier, Barrère, Jaquin, dans l#s Antilles , les vé, gétaux qui croissent naturellement à S.-Domingue sont encore fort reu connus, ceux sur-tout de la partie espagnole qui comprend près de deux tiers de cette islé; cepenrant Jes arbres qui composent ses forêts, peuven: fournir d’excellens bois de cons. truction, des résines, de très-bons vernis; beaucoup de ces arbres sont, par leur dureté, susceptibles d’un beau poli , et, employés à la fabrication de meubles, peuvent devenir un objet très -important de com= merce ; la matière médicale, la-teinture, tous les arts peuvent retirer les plus grands avantages de Pexamen attentif des végétaux de S.- Domingue, Il existe près de la ville du Cap un jardin bo- tanique qui pourroit être irès-précieux, Mais qui, par la négligence de ceux qui en ont la direction, T4 AUS Lis TL), 7 À Des Al ANS 45 Éd LE Re ER 0 D CR NN Ci LOU, PEL EPA 7 ARE à a : À je ot : VA 1 Nr Zn | 96 Histoire nafurelle. est demeuré sans utilité; on y cultive cependant l’ars bre à pain et quelques épiceries, On pourroit faire de cet établissement national un dépôt pour y rassem- bler les plantes des diverses contrées de PAmérique ;, comme le jardin de l’isle de France devroit étre le. dépôt des plautes de l’Inde et des isles de la mer du Æud. Ce-jardin pourroit servir à acclimater les plan- les précieuses et principalement le sépiceriesenvoyées de nos élablissemens asiatiques et de la Guiane fran- çaise. L'ancien gouvernement sétoit occupé de cette transplantation, mais le vaisseau qui portoit à S.- Domine zue le cannellier ; le camphrier et plusieurs beaux arbres de l'Inde, a été pris par l'amiral Rode ney ; et ces arbres ont élé plantés dans le jardin be- fanique de la Jamaïque , où les Anglais les culti- vent et les regardent comme une des plus impor- tantes captures de la dernière guerre : nous icnos rous si On a songé depuis à en faire venir d’au- tres. Jusqwici, le colon étranger au sol qu’il habitoit, ne yoyoit dans ses productions qu’un moyen de re- tourner en furope avec une plus grande aisance; il croyoit que tous les objets de nremière nécessité devoient nous être importés d'Europe, malgré les mers qui l’en- séparent. Aussi, les changemens importans à introduire dans Péc oyomie rurale de $S.-Domingue, sont ceux rela- tiis à la grande culture ; les cultures à bras y sont dev enues presqu PARA Alors, avec une gran- de : masse de SHDMRLES la population s’accroitm , t p.17 FA " A) ; g i . Enr où Le AM alistes à SADomin que. et on pourra y cultiver les productions utiles du. monde entier;les voya eurs doivent donc emporter : avec eux des graines utiles, des végétaux mêmes en nature, qui puissent donner lieu par la suite à de nouveaux moyens de commierce ; il faut y porter des instrumens aratoires qui y sont si rares; il faut y introduire le thé de la Chine, le camphrier, le poivrier de la Jamaïque, Parbre de cire, l’arbre à suif, le bois noir de l'isle de France, etc. etc. He culture importante pour celte. colonie et en- suite pour l’Europe, seroit celle du riz sec de la Cochinchine; quoique cette plante ne soit ainsi ap- pelée que comparativement ,et qu’elle crosse dans les lieux humides, elle est. cependant tiès-préféra- ble au riz ordinaire qui ne PEU vivre que dans les endroits submergés. 295 à HYGIÈNE BUBLIQUE. Ds l'influence des causes politiques sur Les maladies et la constitution physique de l’homme, par J. L. 'Azrserr j étudiant en médecine, à l'Ecoe de sanié de Paris. a Ad primam mali causam , ad causæ OCCASION EM à ei primordia deventendum est. Hippoecr. Piaur les causes innombrables qui modifient si diversement les individus et les nations de la ter- re, parmi celles qui peuvent plus efficacement trou- bler ou maintenir Péquilibre dans les fonctions de Péconomie vivante, il en est une sur-tout bien di- gne d’intéresser le médecin philosophe, qui, dans ses recherches physiologiques , ne se borne point à de vaines et futiles contemplations; qui sait aggran- dir la sphère de sa pensée, et parcourir d’un œil observateur Phistoire des altérations morales et phy- siques des peuples ; je veux parler de la lécislation. 3 N’en doutons pas ; si le sentier de nos jours est couvert de tant d’‘cueils, est menacé pa: tant de tempêtes; si la faulx avide de la douleur moissou:e avec tant de céltrité les céntrations du globe; si Vunivers entier n’est qu’un vaste théâtre de deuil et de destruction universelle , c’est que lhonme Des causes politiques sur les maladies. 299 est par - tout l’ennemi de l’homme; c’est que nee tout les institutions sociales sont posées en sens con traire de son bonheur. Pareil à res arbres tristes et lainguissans que le souffle glacé des hivers rigou- reux frappe de stérilité dans nos campagnes .déso- lées, les anciens n’avoient pas tort, de comparer le microscome au macroscome , et d'établir une ana- logié si parfaite entre l’économie palitique,et lé- conomie privée. Ajoutons qu’elles doivent, se .con« solider lune par l’autre, en se prêtant un appui mu- tuel. Tâchons maintenant de déterminer comment agis- sent sur nous les désordres notables qui se maäalil= : festent dans Pordre civil;il paroît que c’est sur-tout en corrom pant la nature de nos passions. On a sou vent demandé si les passions étoient utiles à notre existence. Oui, sans doute; elles sont utiles et né- cessaires à notre existence. Retenues dans de justes limites, ce sont des vents favorables qui servent à pousser le vaisseau de la vie; mais portées à l’ex- cès, elles courent risque de le submerger. Il importe donc au lécislateur de leur imposer un frein salu- taire, de leur imprimer la direction la plus avan- tageuse, et de les faire sagement concourir au main- tien et à l’affermissement de la santé publique. C’est à lui de veiller à la conservation de cet homme in- terne dont parloit un praticien célèbre (x), de cet (t) Quemadmodüm enim homo quidam ezxterior conspicitur @æ partibus sensui obyiis compaginatus , ita proeul dubio ubwinlerior est quidam home, è debil& spirituum serie, st Le 19. "ac té ht- U C » p2 HIVER 027 XNA RS A) à AR LL. L GA js fl , AN AE. | PTS à Lu 16 à L ND PUR à * Pod VA né LE | Ÿ i Ç qe à (à ne A , x u #7 \ J DUR "TA \ « : 4 | . , Pygine publique. homme nerveux et sensible, qu’on ne doit contem: pler qu'avec l'œil de la 1066 pH ef de la raison: J’ame et le corps sont unis ici bas par un lien ré- ciproque et cotnmun. Ce sont, come l’a dit Pla- ton, deux coursiers attelés an même char; :il faut ‘les récir par des soins égaux. I! arrive n‘anmoirs que cet accord essentiel des deux p'incipes qui nous constituent , est souvent dé | rangé depuis que les droits sacrés de lPindépendance individuelle ont été viols où méconnus, depuis que la terre est en grande partie avilie, comprimée var fe despotisme et les préjugés. Les nations mal courernées ressemblent aux gouflres destrucieurs des volçans. Tout ce qui-passe dans leur sein,-y recoit une al- tération profonde, que rien ne sauroit effacer. La soif ardente du luxe, les tourmens de la haine, les fareurs de l’envie, mille autres affections plus fu- nestes encore, qui nous poursuivent sans cesse Sur la route pénible de l’ambition et de la fortune et ‘qui sont les suites inévitables d’une politique insen- sée, provoquent un troublé homicide dans les fonc- tions des organes physiques, où portent à leur har- monie, des atteigles irréparables. C’est une vérité constaiée par l’expérience des siècles, que les peu- | | ples -asservis dégénèrent à la longue, et qu’ils ac- f quièrent presque lous ce tempérament foille et dé- bile, v ulgai rement appelé cachectique et pitutteux. N'ayant pour règle que l'habitude, leur défaut d’ac- [l + . quasi fabricé dont ris , solo rationis lumine contemplandus, L. Sydenh. dissert. epist. pag. 49% ET es causes politiques sur lesymaludies. 304- + semble de leur économie dans la Prosiration et la torpeur. Du temps d'Hippacrate , les Européens ’avoient point encore des rois. Aussi, remarque 4 t-il qu’ils ont plus de courage. et de visueur que les F Asiatiques, uou-seulement Par rapport à leur posi- tion locale, mais Par rapport à la forire de leur D. législation. Non enim resibus obediunt, quemad- & 2 modèm Asiani > LL enim sub regibus vévitur, D bc necesse est homines lénudissimos esse (2). 4 Ce n’est pas une chimère que la sorte d’ignominie que Popinion attache à la plupart d2 nos affections morbifiques, et principalement aux maladies cuta- nées. On diroit qu’elles sont réservées aux nations à assérvies ; s’il faut en juger par le silence des his- . _ foriens, nos pères n’y étoient passujets, et elles sont > d’ailleurs rarement endémiques dass les pays libres | et indépendans. Je regarde donc !a lpre des juifs, D Le pian des nègres, la tergne des Turcs., come À ‘‘la suite et effet terrible de leur servitude et de leur D abjection. Certains œthiologistes, trop resserrés dans % leurs observations, en ont vu l’origine dans les in- à tempéries et la chaleur du chmat; ils ont considéré | comime primitives , des causes qui n’étoient aue prédisposantes Ou secondaires : mais jetons un coup- d'œil sur la Russie. Placée dans le nord que Jor- DU (2)/Abrégé de: l'fistoire des Goihe, # Ces, comprime les ressorts de leur être, etgette l'en 0 4" ANT LE de FF, ATP LR YA EE Er RACBER U Le Must LAVAËTA MN AAA | Te 7 we RNA OT RE OO CA ONE PRET ON SU PAR CAP CRE PA OT ONE TE NE ME JOBNET Hygiène publique. danus (3) avoit surnommé la fabrique du gente his main, le froid qui condense les houppes nerveuses et communique plus de roideur aux fibres du solide vivant , devroit la rendre inaccessible à une multi- iude de mau% dont nous sommes la proie; cepen- dant, combien son état déplorable centraste avec les avantages de sa situation ! D’après le rapport de l'abbé Chappe (4), la petite vérole y enlève, cha- que année, une quantité prodisieuse d’enfans. La maladie vénérienne sur-tout y est d'autant plus dan- gereuse, qu’elle y est presque toujours compliquée de scorbut. Elle y est si fréquente, qu’il est à crain- dre que , dans la suite, ajoute le mème voyageur, elle ne parvienne à détruire entièrement ses habi- tans. La raison en est simple : le despotisme écrase cette nation. Elle ne se meut que par la terreur; elle se livre en outre à toutes les débauches des empires corrompus; et qu'importe, quand nous cons+ pirons sans cesse à nous détruire, que tout conspire à nous conserver? Qu'importe que la nature ait tout fait pour nous, quand nous faisons tout contre la nature ? Malgré tant de moyens de bonheur, Phom- me gravit sans cesse vers sa ruine, et par-tout hés las! il succombe et périt, triste victime de ses er- reurs et de ses propres institutions. À l’époque dé- sastreuse du système de Law, les hôpitaux de Lon- dres se remplirent de fous et de mamiaques. De nos jours, sous l’affreuse domination des triumvirs, (3) Voy. en Sibérie , tom. I. 4) Richard mesd; mouita medica. , p. 254 Des causes politiques sur les maladies. 303 quand le féroce Robespierre couvrait la patrie d’é chafauds, de sang et de deuil, le célèbre Desault avoit RAUES que les anévrismes s’étoient infini- ment multipliés dans P'Hôtel-Dieu de Paris. Avouons pourtant que ces commotions violentes et inattendues qu’excitent en nous les orages de la socitté, ne sont pas toujours préjudiciables à l’éco- nomie animale. Elles peuven! , au contraire, dans certains cas, devenir des remèdes pour son état maladif ; leur action perturbatrice tourne soz:vent au profit de l'organisme sensible , en dbnnant au principe vital, suivant lexpression du profond et jui icieux Barthés, des ÉMmpressions qui se sUCCÈ= dent en sens contraire ; que rompent La chaîne de ses-affections morbifiques , et qui l’amènent comme par des sortes d'oscillations, à rentrer dans l'ordre naturel de la distribution et des communications de ses forces (5). La révolu- tion française, par les secousses salutaires qu’elle a fait sable à lé difice humain, a, pour ainsi dire, anéanti la diaihèse Aystérique et hippochondria que. Elle a corrigé celle idiosyncrasie nerveuse, trop mobile et trop aiguiste PA notre ancienne mollesse , et elle a imprimé plus d'énergie à des ressorts auparavant trop foibles et trop délicats. Telle est à-peu-pnès la manière dont les troubles civils agissent sur les passions, et les passions sur les maladies. Je pourrois ajouter qu’il n’y a ancun évènement politique qui, sous quelque rapport, wa t (5) Nouveaux élémens de la science de l’homme, p. 24. 304 H he publique: influé sur la ee des homires. La conquête ai" mouveau monde opéra les modificationé les plus die verses, dans l’hygienne et dans la pathologie de tous les peuples de Punivers. Il se fit alors un échange mutuel de mœurs, de coutumes, de vices, de préjugés , de loix, et par conséquent de mala- dies. Les contagions pestilentielles, charriées sur les flots de l'Océan avec l’or et les marchandises , se propasèrent d’un pôle à lautre. Sans le commerce de l'Egypte, sans les guerres des Sarrazins , sans les entre, rises des croisades, l’éléphantiasis et le mal syphilitique w’auroient jamais infesté nos cli- mals. Les Péruviennes accouchoient sans douleur, avant d’avoir passé sous le joug de l'Espagne. La couslituton physique des Romaiñs énervés sous les empereurs , u’étoit plus celle des Romains libres et républicains , que les exercices du gymmase et es bains du Tibre avoient rendus si forts et si vi- goureux, Nous - mêmes, aujourd’hui, combien n’a- vons-nous pas dégénéré de nos pères! Dans le siè- cle des Æsclépia des , les rhumes et les catharres étoient presque inconnus. Si je voulois creuser plus avant dans le champ f{cond de lhistoire , mille au- tres exemples déposeroient encore en faveur de mon esserlion ; mais je ne donne qu’un apperçu sur cette matière, Je n’ai pour but que d’appeler sur cet ob- jet l’attention des praticiens de notre art. Je reste donc convaincu que les causes politiques jouent le premier rôle dans la production des phénomènes morbifiques ; qu’elles entent sur nos maladies ac- quises et habituelles, des symptômes graves et im- . de a | De l'influence des causes politiques ; etc. 305 . Portans, qui peuvent varier les indications, et dis riger plus sûrement lPemploi des moyens curatifs. Anatomiste hardi, physiologiste observateur , ‘cesse’ d'interroger ce cadavre sanglant! . ; ; Ce n’est pas toujours à la mort qu'il faut demander le secret ‘de la vie; accours un instant sur la scène du monde + coutemple noS mœurs, nos habitudes, nos loix;,° nos institutions ; Cf tu verras jaillir la source infarriséa- ble des infirmités humaines! Infortunés! par :com- bien de tourmens n’achetons-nous pas les jouissan- ces d’une civilisation qui devient. si funeste par nos Erreurs! . . : Que de frottemens n’éprouye pas le syslême sensible à travers les désordres et les con= Vulsions du Corps social! Sthal s’écrioit avec raison que l'existence de l’homme rétoit qu’une longue maladie. Zivere » Mmilitare est, disoit aussi Séné+ que. O si nous pouvions enfin nous arracher à nous« mêmes, et nous restifuer à. la näture ; si nos loix éloient Sages Comme ele; si l’art de nous gouver- ner Pétoit! plus que Part’ de sous réndre heureux, quel chansement salutaire s’opéreroit alors dans no- tre organisation physique! La dissolution des indi- vidus, nécessitte par la durée et la reproduction deg espèces, se'feroit sans angoisses et sans céchirement 5 elle seroit comme le déclin d’un Jour pur et sais nuage; impassible ‘ef inaliérable dans sa marche, lécoñômie"des êtres vivans offriroit de nouveau le speciacle harmonieux de cette santé première , ap= panage de nos ayeux; fille du bonheur s:£t COM pas &ne insé} arable de la paix et de. la liberté, és . Tome 7, Y : Pl Ÿ. SIT OU E RarprorT. jait au Bureau de Consultation , parles citoyens Hairk et Jumerrn , sur Les travaux du ciouen \CL4yELIN, Concernant des principes ée la construction des Chemi- nées , déduits de la statique de l'air et du Jeu (x). ‘# T0 GVRAGE très-Curieux qué présente le citoyen i Clavelin ,'est le frait d’une ï iôneue suite d” expérien= ces répctées avec une péisévérance remarquable , pendant un grand rombre d'années ; variées : de toutes les manières, dirigées suivant un plan qui n’avoit encore été concu par personne, couronnées par des résuitits dont la précision jette un nouveau jour sur les phénomènes principaux de la statique (x) L'auteur. de cet ouvrage a, recu , sur la décision du bureau de consultation des aris et méliers, Île maximum des récompenses nationales } avec une mention honorable ‘qui l’autorise à se présenter ‘encore pour recevoir un jupe plément &e: récompense. Ouîre cela, le bureau 4 arrêté , comformément à la loi , que ce A 2 véritablemeñt utile æet.fait pour éclair er. 1es architectes! sur les principes d’une construction abandonnée jnsqu” ci à une sxgfrien co rou- tinière > seroit imprimé aux frais de la nation, mais les circonstances n’ont pas permis, d'exécuter cette décision, C’est pour ‘Hôbner une idée de cet important travail , rendié hômmmage äu -«èle inFtibablé de sôn iwodeste et s borieux auteur |; qe nous publions 4e rapport qui en a été fait , et qui ne peut qu’en faire désirer la publication, * { 4 Construction des Cheminées. 307 ï ® de l'air et du feu, phénomènes dont plusieurs n’ont été, jusqu’ici, qu'imparfaitement appréciés. . On peut diviser cet ouvrage en trois parties. -Ba première traile des principes physiques de la statique de Pair et du feu. La seconde iraite des phénomènes de cette stajis que, dans nos habitations. »La troisième traite des eflets ré: cultans des di Re= rens rapports et des disposilions variées qu'on peut éiablir entre les ouvertures qui donnent entrée à à Pair, les diff‘rentes capacités des âtres , les cirections variées et les divers évasemens des clieminées ; d’où résulte la connoïssance des proportions qui doivent être préférées dans.la construction des foyers ordi- naires, pour éviter le reflux de la fumée dans nos appartemens ; fléau domestique qui les rend quelques fois inhabitables. PREMIÈRE PAR%IE. Nous allons essayer de donner une idée de te qu’il y a de nouveau däns cet ouvrage, et quoique la troisième partie soit la principale et La pus im portante , nous allons présenter un court extrait de ce.que contiennent les deux premières. à Dans la première partie , après. avoif donné une histoire assez étendue de lart, relativement à la fabrication des cheminées, le citoyen Clavelin traite, dans. différens chapiires, de la nature de Pair, des bois, du charbon, du feu, de la chaleur, du froid, de la flamme, de ja fumée, de la suie, de la cen- dre, des vents coulis, de l'influence générale de V 2 568 nn Physique: M: l'air et du feu sur la santé, du renouvellement dé J'air, tant pour dissiper les éinanations animales qué : pour la transmission de la chaleur (ou, pour parler comme les «himisies, du calorique) dans diffé- renles pieces. | | “Dans cette partie, il faut observer que l’autéurs ivré depuis vingt ans, presqu’exclusivement, à ces tentatives, et ne perdant point son objet de-vue, a peut-être un peu trop négligé de se mettre au fait” des nouvelles découvertes relatives à Pair et à la combustion ; mais les erreurs auxquelles ces négli- gences ont donné lieu, peuvent aisément disparoître de son ouvrage. Elles se rencontrent principalement dans les chapitres de Pair, du eharbon, du feu, de la fumée, de la suie, de la cendre, et de linfluen- ce du renouvellement de lair sur la santé. Elles n’ont rapport qu'à la théorie, et nous ne nous y arrêterons pas. Nous ne uous occuperons que de la partie expérimentale et de ce qu’elle offre de nou veau et de véritablement digne de remarque. Le chapitre des bois contient une table faite avec soin , de la pesanteur comparative des bois verds et secs, les plus en usage en France, éprouvée sur trente espèces de bois et sur des morceaux d’un pied cube de proportion. L?auteur les a tous fait équar- rir et peser le même jour, et ensuite il les à fait couper. eu bucheltes minces et sécher en cet état. L'auteur observe ensuile avec raison, que le calo* rique qui émane des bois qu’on brûle, n’est pas ab- solument en proportion de leur masse, mais seule. ment de leur masse combustible , ensorte qu'il y a Construction des Cheminées, ‘30ÿ deux choses à combiner. pour estimer le calorique. 1.0 La masse solide, qui est la masse qui leur reste après la dessication. 2.° La quantité de cendres.qu’ils laissent, et qu’il faut d“duire de la masse, solide pour avoir la masse combustible ; ainsi le hêtre moiuspesant que le chêne, mais qui perd, proportion gardée, moins par la dessication.et qui laisse beaucoup, moins de cendres après sa combustion, chauffe en: con- séquence beaucoup plus. Pour estimer comparativement la HUE de calorique qui s’échappe des différens bois en brûlant, le citoyen Clavelin se sert d’un fourneau de tôle sur lequel il plaçe uue cuvette reRUe d’eau, dans laquelle plonge. un; thermomètre: il brûle dans le fourneau égale quantité de copeaux secs des bois qu’il compare , et le thermomètre sélève à difié- rentes hauteurs, selon l4 nature des bois livrés’ à la combustion. Quelqu'imparfaite que soit cette mé- thode, ainsi qu’en convient le citoyen Clavelin, elle indique des. différence, conformes à l’observation jourralière, et Pon y voit, par exemile, que les bois denses et résineux , à égalité de masse, donnent plus de chaleur que Ft bois poreux , légers et aquatiques. I! en résulte aussi que les bois blancs, tels que le peu- plier, le bouleau, le saule, le tremble, sont les plus mauvais à bruler ; que le jeune chêne brüle bien, et donne beaucoup de chaleur ; que. L, vieux pres donne un charbon qui s’éc ie et Séteint prompte. ment; que les meilleures büches de ce basis sont les rondins de trois à quatre pouces ; que le charme brûle bien, mais que le hêtre neuf brûle le mieux V à EN Srs sen PAM igures arte ce 2. de:tous, donne peu de fumée; un-charbon durable et laissé: pu de cendres? : Lan | ‘Dans 16 clapitre-du ‘féu., le citoyen Clavelin dorine: les détails d’une expérience ‘inténieuse dont le bütest dé connoitre-quels efletstrésultent de Pim- pulsion de la flamme qui frappe les corps suivant différentes directions plus où moins, soit perpendi- -ctilairés, soit inclinées à ces corps: Cette expérience a beaucoup d’anal: gie svec une autre expérience sur l'impuls'on de lair &ont M. Genneté a donné des détails dans un ouvrage’ intitulé: Nouvelle cons- éruction dés cheminées , etc. Le’ citoyen Clave- lin en fait lui-même mention dans son ouvrage et en donne une exp'ication très-juste et très-satisfai- sante.” “ d L'expérience dé Genneté a pour objet d’observer les proportions respectives des angles d’incidence et de réflexion d’une colonne d’air poussée sur un plan horizontal par une force déterminée, gt sous’ des angles différemment ouverts. Dans la sienne, le citoyen Clavelin observe trois cflets différens de lPim- | pulsion de la: flainme sous divers angles. Ces effets sont la communication du feu aux corps combusti- | les, la communication du calorique et la réflexion | des angles. L'appareil du citoyen Clavelin consiste dans un demi-cercle de métal de 20 à 25 pouces de rayon, établi verticalement sur un plan Eorizontal. On fixe à ce demi-cerclé, dans la direction des rayons de la circonf{rence au centre et sous dés angles de di- werses ouveriures , des cartouches bien égales ‘en | 1418 i\-À ( \ Construction.des Ceminées. 31 volume, en diamètre et en compression de la poudre qui les remplit, | | ige 4 Dans fous les cas, on met le feu auxçartouches, et la flamme qui s’en échappe forme une! colonne qui se dirige vers le .centre du demi-cerelé» l'ex plosion est la force impulsive: elle est proportiôr- nelle à la qu'ntité de poudre , à sa condensation et au diamètre du canal dont elle sori; et comme toutes ces conditions sont supposées égales dans tou- tes les cartouches, il s'ensuit que dans ‘outes les ex- périences la force impulsive est nécessairement égile. Cela posé, dans une des expériences faites avec cet appareil, le plan horizontal est une table cou- Verle d’une main de papier. Une cartouche. fixée au degré 90, et par conséquent tombant à angle 4 droit sur le dan, perce 15 feuilles. Une seconde, fixée au degré 45, en perce 9. Une iroisième, sous un angle de 20 deyrés , en perce seulement six. Cette expéri nce répétée plusieurs fois, dogne cons- tamment à-peu-près les inêmes proportions, Dans nne autre expérience, le plan horizontal est une table de cuivre d’une ligne d'épaisseur, sous laquelle, vers le point qui correspond au centre du demi-cerele, est placée une boule de thermomètre, | marquant , avant ces expériences , huit deuris de Réaumur. La première cartouche, fixée au 90. de. gré, fait monter le thermomètre de 6 degrés: La seconde, sous uu angle de 45 degrés, le fait monter de 5; et la troisième, sous un angle de 20, le fait mouler de 4 seulement, V4 Srà CORNE 27077077 MSURL SERRES TR 1 réslte de-là que Pobliquité de la mn” dix ‘minne et lintensité de l’ignition des corps combus: übles et celle du calorique communiqué ; mais ïk en.résulte aussi que les proportions marquées par le, biermomètre, ne sont pas correspondantes avec Is. profonde.rs auxquelles parvient Pierrion, ni avec l'ouverture respeciive des degrés. A y auroit sans dout plusieurs observations à: faire sur la -nature de ces expériences; cependant on ne peut wier qu'elles ne soient ingénieuses et suscep- tiblès d’être répétées de manière à produire des ré- sultats intéressans, Le citoyen Glavelin observe aussi que, sous quel- qu’angle que la colonne enflammée frappe le'plan horizontal, elle se réfléchit toujours sous un angle de 5 à 6 deurés: observation absolument conforme à celle que M. Genneté avoit faite sur les réflexions de la colonne aérienne poussée sous divers angles. L'identité de ces deux eflets n’a rien d’extraordi- paire pour quicon quê sait que la flamme n’est point un fluide partüculier, et que lexplosion de la pou- -dre m’est que Peffet du dégagement d’un fluide élas- tigre analogue à Var, au moins par ses propriétés physiques, et dont la statique, par conséquent , doit se les mêmes puiénomènes. Un cbjet disne d’attention étoit la manière dont le ME MA se distribue dans une chambre , et la quantiié qui s’en dissipe dans nos consiructions ordi- nüuires. L'expérience dont le citoyen Clavelin se sert pour déierminer la manière dont le calorique se distribue \ Construction des Cheminées. 31 dans une chambre, n’est pas nouvelle. Elle se fait avec six thermomètres placés à différentes hauteurs dans des directions correspondantes, et à différens éloignemens du foyer. Il en résulte que le calorique diminuant d’abord à mesure qu'on s'éloigne du foyer, se répartit ensuite dans la partie la plus re- culée de la chambre , de manière que les couches supérieures sont les plus chaudes, ce qui est con= forme à la statique de l’air qui devient spécifique- ment plus léger quand il est dilaté par le calorique. Le. citoyen Clavelin entreprend ensuite , par une 2.me expérience, de faire connoître quelle propor- tion totale de calorique résulteroit d’une quantité don- née de combustible, si les issues de la chambres dans laquelle ce combustible se consomme, men opéroient pas une déperdition. continuelle. Pour cela, le citoyen Clavelin suspend une corbeille de fil de fer au milieu d’une chambre scellée de tou- tes parts, et suspend un thermomètre à égale dis- tance de la corbeille et des murs. Il brûle une quantité déterminée de boïs dans la corbeille , et exa- mine la progression que suit le thermomètre en s’élevant, la durée de son état stationnaire, et le temps qu’il met à descendre d’une quantité déter- minée, On conçoit qu’il résulte de cette expérience une quantité de calorique qui esten proportion du bois con- sommé,et supérieure à celle que renvoient nos foyers ; mais elle donne lieu à une observation plus remar- quable, c’est que les résultats de cette expérience, qui offrent constamment les mêmes proportions ; 314 | pan ite VA RS à quand le degré de température de lard ] phère est au même point , diffèrent notablement dans dés tem pératures différentes, et qu’il paroît que plus la tem pérature est froide, plus les proportions de calorique produites sont considérables ; ensorte qu’il résulte- roit des faits observés par le citoyen Clavélin, que le thermomètre étant à Id. au-dessus de o , 16 gros et 5 donneroient plus d’un degré dans l’espace d’une minute, tandis que le thermomètre étant à 5 au-dessus de o, il en faudroit r9 gros et demi pour donner dans une minute ce même degré de chaleur. Ces expériences, difficiles à cause des in- commodités qu’occasionne la fumée , auroient be- soin d’être xépélées pour que leurs résultats puis- sent donner lieu à des conclusions plus certaines. La flamme est évidemment un fluide très-léger, parce qu’il est dans un grand degré de dila'alion. Nous savons que ce fluide est composé de sub tan- ées combustibles vaporisées et dans l’état d’ignitions et entrainées dans un même courant avec l'air qui sert à la combustion. Ce fluide, plus léger que Pat- mosphère, s’élève au milieu d’elle avec une force et une rapidité proportionnées à la diférence de leurs pesanteurs spécifiques. On peut mesurer la force de son ascension. Voici comme s’y est pris le citoyen Clavelin. Il à fait construire une balance dont le fléau est long de 4 pieds et d’un degré de sensibilité qui la fait trébucher à ? de grain. Un des bassins plonge dans la flamme du foyer, et ce bassin est un plan de tôle de six pouces’en tous sens, c’est-à-dire, de ° / { : Constru ibn des. Cheminées. 314 ‘trente six pouces quarrés de surface. On charce ce bassin de divers poids, pour le contenir dans l'équilibre , et la quantité de poids nécessaire pour cet effet est la mesure de la force avec ‘laquelle le courant enflammé s'élève dans l'atmosphère. Nous ne parlerons pas d’une 1.r° expérience que le citoyen Clavelin a faite avec des réchauds for- més de fils de fer, et qu'il superpose les uns aux autres dans l’intention d’ausgmenter l’impulsion de la flamme des réchauds supérieurs par celle des au tres réchauds qui sont au-dessous. Il observe lui- “même tous les défauts de cette expérience , et re- marque que quad on a mis les uns au-dessus des autres, une certaine quantité de pareils réchauds , l'impulsion diminue au lieu d’augnenter, tant à cause de la résistance que la flamme des réchauds inférieurs éprouye de la part des réchauds supé- _rieurs, qui la forcent à s’écarter de la direction ver- ticale, que parce que la fumée des réchauds infé- rieurs Es Pignition moins rapide dans les réchauds - supérieurs. Mais le citoyen Clavelin ayan ensuite établi sa balance sur le foyer d’une cuisine dont il alimente le feu de manière à donner successivement à la flamme depuis 1 jusqu’à 6 pieds d’élévation, le bas- sin étant entièrement vlongé dans cétte flamme, il observe les impulsions croissantes à mesure qu’elle ‘acquiert à-la-fois plus de force et d’élévation. Il remarque que la flamme étant élevée d’un pied seu- Jément , enlève un poids de deux gros 66 grains. ‘Puis il dresse une table des poids successiveiaent 816 Physique: enlevés lorsque la flamme <’élve d’un pied de plus! : p { TT résulte de cette table une augmentation progres- sive de foree dont nous trouvons que l’évaluation moyenne est de deux gros 8 grains et ? par chaque picd. Le citoyen Clavelin en conclut l'extrême aug- mentation de force que doit acauérir la flamme , lorsque le feu prend à une cheminée et qu’elle par- vi nt jusqu’à Go ‘et même 100 pieds de haut. A quoi 1l faut ajouter encore l’eff:t nécessaire du ré- trécissement des tuyaux qui doit augmenter la force d’impulsion du courant. Où ME De toutes ces observations sur les phénomènes statiques de l’air et du feu, on déduit aisément les principes d’après lesquels on peut organiser le mé- canisme du renouvellement de l’air, Le citoyen Clavelin en profite pour indiquer une construction ingénieuse propre, en accélérant beaucoup ce re- nouvellement , à porter l'air chaud d’un étage dans un autre, à en soustraire l’air froid , et récipro- quement, en sens contraire, à rafraîchir Pair des appartemens contigus. On conçoit bien que la légès reté spécifique de l'air dilaté par la chaleur, ainsi que la pesaiteur augmentée de l’air condensé par le froid ét les courans opposés qui en résultent , sont les moteurs du mécanisme. L’exécution n’ayant pas eu lieu, nous n’en dirons pas davantage. Da uix EME Pa eNmrbE: La 2.ve partie de Fouvrage du citoyen Clavelin présente une suite d’expériences sur l’impulsion communiquée à Pair et à la fumée par l’effet des foyers établis dans nos appartemens. Les chapitres qui composent cette partie, renferment des recher- à ps Pr { 2,11 . ! Construction des Cheminées: … 317 ches multipliées sur l’action des vents, relativement à nos habitations; sur les répercussions de l’air ; sur Vétat de Pair, d'abord dans une chambre oùl n’y a ni cheminée, ni feu; ensuite dans les cheminées où l’on ne fait pas de feu; puis dans les chambres où il y auroit du feu sans cheminée, et enfin sur l’action des courans déterminés par les cheminées en activité, et les modifications que cette action re= coit jar l’effet des dispositions et des proportions respectives, tant des ouvertures qui donnent entrée à l'air, que des chen:mées qui leur donnent issue, Le citoyen Clavelin consacre un chapitre à l’étude des phénomènes remarquables du poële sans fumée de Dalesme ou de Justel ; et un autre à l’examen de la température que prend la fumée dans les tuyaux de nos cheminées. Eur Pour ce qui est de la force impulsive des vents 1e citoyen Clavelin ne présente à ce sujet aucune expérience qui lui soit propre. Il se contente de former une table d’après celle qu’a dressée Bou- guer pour calculer la force de percussion perpen- diculaire de Veau sur un plan immobile dont la surface est d’un pied carré. Cette table ‘est compo- sée de deux colonnes, l’une des vitesses, l’autre des impulsions proportionnelles. Le citoyen Ciavelin di- visè les résultats de Bouguer par 850 différence ‘de densité entre Pair et Peau. Nous ne nous arrêterons pas ici à rendre compte de Papplication ingémeuse que le citoyen Glavelin . donne des pliénomènes observés par Genneté de l'inégalité des angles d’incidence et de réflexion des 18 LA Lao PAS Equ Ed marre fluides élastiques. Nous ne donnons pas non plus les. . détails d’une expérience fort simple sur la direc- tion des couraus qui s’établissent le malin avant le lever du soleil et après une. nuit froide entre Pair. extérieur et l’air intérieur d’uné chambre où il ny a ni cheminte/ni feu : la différence de densité que, nécessite la différence des températures eutré l’un et l’autre air, fait aisément concevoir la raison stati- que de ces courans. Mais une observation plus di- gue d’attention et dont les résultats vont plus di- rectement au but de Pauteur, est celle qu’il a faite en vérifiant une proposition de Franklin. Il s’agit des courans qui s’établissent aux différentes heures du jour ‘dans les cheminées où l’on ne..fait point de feu. Selon ÆEranklin, il se forme journellement, vers les 5 heures du soir, un courant ascendant qui dure jusqu’à .8 et 9 heures du matin. À cette heure ,; le courant s’interrompt et l'air intérieur se balance avec l'air extérieur. Ensuite l'équilibre se rompt et il succède un courant descendant qui dure jusqu’au soir. Telle est l'observation de Franklin, dont il: donne cette explication simple que la tem pérature :du tuyau: de la cheminée restant invaria- ble ,cet celle de l’air extérieur, au contraire, va- riant, Je Contrebalancement de leur dens:1é respec- tive entraîne tantôt l’un, tantôt l’autre dans. les di- rections déterminées par la rupture alternative de l'équilibre de: lune ou de l’autre part. Avant de lire Finklin, le citoyen Clavelin avoit déjà soupçonné l'existence de ce fait, en reraar- quant les mouvemens par lesquels no$ devans da : ki ee Construction des Cheminées. 319 Cheminées deviennent alternativement concaves ou convexes, suivant le sens dans lequel l'air les pres- se. Pour VéMEcE l’ordre que suit ce phénomène, ce physicien a, fermé exactement les ouvertures de 5 à 6 cheminées de hauteur et de situation différen: es, Il a laissé à chacune une ouverture ou’ trouée de 3 poucesien quarré. Six mois d'observations pena dant toute sorte de temps l’ont convaincu, Que les courans de nos cheminées ne sont pas aussi réguliers que ceux qu’a observés Franklin; que cepeudant le courant ascendant de la nuit , de- puis 5 à 6 heures du soir jusqu’à 8 à 9 heures du matin, est constant; qu'ilvarie dans sa force ; qu’il vacille même, said il s'élève un “vent dis ou mois sensible ;.:mais que le courant descendant du jour, ; est loind’étre également constant, A peine, dit-il, un quart des observations s’y est-il trouvé conforme ;jrmême dans les temps calmes: Cës phé< nomènes nous font concevoir la raison pour laquelle, quand plusieurs tuyaux de chemiacés se trouvent, réunis en une colonne, la fumée de’ celles où le feu est allumé, descend souvent dans les autres et rem plit ainsi les appaïtemens. Dans le chapitre suivant; le citoyen Clavelin pré- sente une longue suite, d'expériences: dont les résulz tats forment plusieurs tables. L'objet :est;’déns les pefcusfions produites par un courañt d’ait dont la lorce ét Paccéléretion sont connues’, détérminer ce qu£ les :directious plus ou moins inclinées ‘du Courant, ce que l’éloignement de la force impuisi- ve; Ce que ie partage du courant , opéré par diverses à 820 | Physiques 1x, issues diversement disposées, peuvent opérer dé chiant gemens dans lPeffet principal. | L'appareil consiste d’une part dans un volant composé de six aîles, placé dans un tambour dans Jequel Pair entre par une ouverture proportionnées L’axe du volant porte, hors du tambour, une ai- guille qui sert à indiquer le nombre de tours que fait le volant. D'autre part où a un soufflet garns d’une tuyère droite ou recourbée, selon le besoin, A une des branches qui est la branche fixe, est at- tachée une règle circulaire graduée ; ensorte que Von peut élever le côté mobile du soufflet à une hauteur déterminée, ét que ce côté retombant par son poids, s’abaisse dans un espace .de temps con nu. Enfin, on a une caisse représentant une cham= bre avec sa cheminée. À cette caisse , sont prati- quées trois ouvertures, l’une en face de la chemi: née, une deuxième à un des parois latéraux de la caisse, la troisième du même côté que la cheminée. Ces ouvertures sont fermées à volonté par des cou- lisses : elles ont deux youces quarrés et la tuyère du soufflet a 6 lignes de diamètre intérieur. Avec cet appareil, le citoyen Glavelin essaie d’ai bord quellé puissance Pimpulsion du vent exerce sous différens angles d’inc.dence, en NE) directement sur son volant. Ensuite adaptant son volant-au haut de la che: minée de sa petite chaxbre et son soufflet à l’une des ouvertures, il varie ses expériences de Îa ma nière suivante. Il place son soufflet dans Lis trois ouvertures suc= cessiyemeni LA \ Éd des Cheminées. 321 | céssivement de manière à imiter l'effet du vent dans trois directions différentes ; l’une perpendiculaire à la cheminée, l’autre latérale, lautre postérieure, Dans chaque position, l’expérience est diversifiée de quatre manières. D’abord le soufflet étant dans une des ouvertures , les deux autres sont fermées: en suite l’une ou l’autre sont alicrnativement ouvertes : eafin, toutes les ouvertures sont libres à-la-fois. Ce n'est pas tout; dans chacune de ces variations, le soufflet est à des distances différentes , c’est-à-dire, ou introduit de 4 pouces daus l'ouverture , qui alors est jointe à la tuyère avec du papier collé; ou placé hors de cette même ouverture à 1,-2, 4, 6 pouces, à 1,2,3 pieds de distance. Il résulte pour chaque expérience ane table com. posée de trois colonnes; une desquelles contient les diflérens éloignemens du soufflet; la 2° la durée du temps qu’il met à s’abaiser; la 3.+ le nombre de tours que fait le volant à chaque impulsion du vent. Ouire les effets qu'il est aisé de présumer dans une parcille expérience ; en voici quelques-uns qui sont dignes d’une attention particulière. De toutes les impuisions, il étoit naturel de croire que l’im- pulsion perpendiculaire étoit la plus forte; mais on ne pouvoit pas présumer que l’impulsion À cnéienes autoit un effet plus puissant que l'impulsion laté- rale; cependant cela paroît confirmé dans presque toutes les dispositions correspondantes des deux épreus ves; mais ce qu’il y a de plus remarquable dans cette suite d'expériences , c’est la proportion entra Tome F, X, « La 522 Physique. la distance du soufflet et l'impulsion qu’en reçoit ls volant. Cette impulsion ÉPAs dir toujours à mesure qu’on éloigne le soufflet, jusqu'à ce qu’il soit placé à 6 pouces hors de l'ouverture. C’est là qu’a lieu le Summum de Pimpulsion qu’il communique, Ensuite cette impulsion diminue constamment à mesure qu’on Péloigne davantage, Le citoyen Cla:elin en donùe une raison très- te et très- facile à concevoir. Elle est fondée sur les proportions respectives de l'épanouissement des rayors aériens au sortir de la tuyère , et de l’espace que leur yrésente l’ouverture vers laquelle ces rayons sont diriees, Mais ce qu’il r’est pas aisé de com- preniire, c’est que cette distance du soufflet à 6 pou- ces de louverture a dans tous les cas un eflet su- périeur à celui qui a lieu lors même que la tuyère y est introlluit: de 4 pouces et y est, outre cela, scellée avec du papier coilé. Le citoyen Clavelin avertit que, pour corriger Pinégalité qui se ren- contre quelquefois entre les résultats d'expériences semblables, répétées à plusieurs reprises, il prend le terme moyen de dix ou douze expériences pa- reilles, en divisant la somme totale des effets par le nombre des expériences. Des expériences plus essentielles et plus instruc- tives sont celles que le citoyen Clavelin a faites avec un appareil bien simple qu’on nomme le poële sans | Jumée. En 1686, M. Dalesme en publia les phénomènes dans le journal des savans ( volume de 1686, page 83.) et M. De Lahire en rendit compte à l’aca+ ‘Oonsiruction des Cheminées. 333 ni _ démie des sciences > Comme on le voit page 692 du 10. volume de la collection de cette com pa= expériences de Dalesme à a société royale de Lon- dres, et elles furent imprimées avec une figure dans le n.° 18: des transactions philosophiques. Cette mas chine a été connue depuis sous le nom de poële de É Justel. La machine de Dalesme, teile que l'indique le journal des savans , n’est autre qu’un tuyau, re- courbé dont les deux ouvertures regardent en haut : l’une des branches est fort courte el serb h de foyer, etc. l La figure insérée dans les Transactions philoso- À phiques représente un tuyau composé de deux bran- _ ches qui se rencontrent à ’angle-droit; l’une est ho- rizontale , l’autre est verticale. Celle-ci reste onverte à son extrémité ; la branche horizontale au contraire est fermée ; mais au milieu de cette branche est une ouverture à lauelle est adapté un bout de tuyau dans lequel est une crille, et qui forme une espèce de four- eau où l’on jette le combustible. Pour peu qué l’air du tuyau soit échauffé , la flamme et la fumée plon- gent au leu de s’élever, et sont eutraîuées pdr le cou rant vers l’ouverture supérieure de la branche verti- cale. Dans ce traj:t, la fumée se consomme en passant à travers les charbons, ef ce poële peut s'établir 4u milieu d’une chambre, sans répandre d’odeur ni de fumée. Voilà en quoi consiste l'expérience de MM. Da- Besme et Justel, é X vA ne gnie. Dans la même année, M Jusiel fit part de 41 34. , Physiques La théorie en est simple. LE GE On sait que tout fluide plus léger que Vatmosphères s’élève.en proportion de la différence de sa pesanteur \ spécifique, comme tout fluide plus pesant tombe par l'effet de la même pesanteur, c’est-à-dire ,; que rela- tivement à l’atmospuère l’un pése en haut et Pautro en bas. On sait quels sont les phénomènes du syphon pour les fluides plus pesans que n’est le fluide atmosphéri- que ; que quand les branches du syplion sont égales, l'équilibre se maintient; que quand l’une est plus courte que Pautre, le fluide s’écouie rapidement par l'extrémité de la plus longue brancle, et entraine le liquide contenu dans la plus courte. Maintenant ren- versons le syphon, et que ses franches soient dirigées en haut , il deviendra alors jour les fluides plus lé- gers que l’atmosphère, ce qu’il étoit auparavant pour les liquides plus pesans qu’elle. Le fluide léger s’éle- vera par la branche la plus longue, et la co‘oime la plus longue entraînera la cofonue la plus courte, sui- vant les lois mverses de la gravitation ordinaire. Cette théorie établit en deux mots, dit le citoyen Clavelin , tout le systéme de la caminologie. Elle est parfaitement démontrée dans les expériences variées que ce citoyen a faites avec ce potle, tel que Pa décrit Justel, en diveisifiant scs formes et ses proportions ; il conserve par-tout la partie horizoniale sur laquelle est soudé le bout du tuyau faisant office de foyer; mais aux deux extrémités de cette pariie il adapte deux tuyaux verticaux dont il varie la direction Mais deux expéricaces sur-lous méritent une atten- Ÿ ea ra LA + F Construction des Cheminées. 323 » : ion particulière. Voici la première. Lorsque les deux extrémités du tuyau horizontal sont garniésede deux branches égales, verticales, dirigées en haut, le cou- rant du réchaud placé entre deux sur le tuyau hori- zontal se partage en deux, et sort par les deux bran- ches; mais si l’une de ces deux branches est mainte. nue froide, l’autre étant chaude, le courant s’établit de Pune à l’autre, descendant par la branche froide, ascendant par ia branche chaude. Si l’on plonge celle-ci dans l’eau froide , le courant change et des- cend pour remonter de l’autre côté. Si lou supprime lune des branches, l’air entre alors par celte extré- muté de tuyau, et sort par la branche restante. Cet effet du refroidissement d’une des branches de ce poële sur la direction du courant, est applicable à un grand nombre de phénomènes de la camisologie. Une autre expérience encore plus remarquable est celle-ci. La partie horizontale du tuyau et le foyer restant les mêmes, l’une des branches qui lui sont adaptées élant bouchée, l’aüire couchée horizontale- ment, mais mobile sur la partie qui porte le foyer; ce foyer étant allumé, l'air qui l’alimente entre par l'extrémité de la branche horironiale mobile. La flamme et ja fumée s'élèvent au-dessus du foyer, si pour lors on soulève peu à peu cette branche nobile, en la rendant de plus en plus oblique sur le tuyau horizontal ; dans ce cas , à mesure que cette branche s’élève, au lieu d’un seul courant en- tant, il s’en forme deux dans l’épaisseur du même tuyau , Pun entrant, l’autre sortant. Plus on élève ceite branche, plus le courant sortant devient fort; X 3 F4 la bran y ESA féant un ‘angle de: DOUX 0e L 40 debtés avec la partie horizontale qui porte, de ‘à foyer, lé courant rentrant cesse et le courant sor- tant eét seul en ‘activité, et remplit toute la capa- cité du tüyau, A! lors la fane et la fumée plongent absolument d'usle foyer Enîûn, le dernier chapitre de cette seconde partie renferme des expcricnces suivies sur la température de Ja fumée danS lés tuyaux des cheminées, Ces ex- périerices ont été faites dans des &hambres de di- mensions inégales, avec des cheminées de hauteurs à-peu-près égales, d’une ouverture-de chambranle différente, et l’air environnant étant à la tempéra- ture de 4 deorés de Réaumur. Les observations ont été faites de demi-heure en dem'-heure avec des quantit{s de bois déterminées, et suivies à l’aide de deux thacrmomètres, un placé en baut du tuyau , un autre à 16 ou 24 pieds au-dessus du foyer. Trois tables contiennent les résultats de ces EXpÉ- riences, L'auteur en conclud , 1.0 que la chaleur de la fumée augmente par l’augmentatiôn de la consommation du * bois, mais non pas dansune proportioncorrespondante, au moins si l’on enjuge par le rapportdu thermomèire; 2.0 que la chaleur dass le tuyau de la cheminée , toutes choses absolument égales d’ailleurs, est d'aitél plus forte que la RAA 0 où se fait la combustion estiro ns “grande ; 2.7 que la LES diminue éensiblement à mesure que la fumée monte, et que cetté diminution est d'environ un degré du thermomètre par pied d’as- eension ; qu’ex conséquence, il est des ças où, selon la ve . K, L F \ \ \ | Construction des Cheminées. 227 hauteur de la cheminée ou la tem pérature de Pair, ta fumée parvenue au sommet du tuyau doft étre à la même t-hipérature que l’atmosphère ; mais l’auteur ob:erve que les vapeurs qui for: ent la fumée étant à une ter pérature égale à celle de l’atmosphère, ne lui sont pas cependant éi quipondérables , ce qui est vrai à que [ques égar ds. C’est ici que se termine la seconde parte de l’ouvr age du citoyen Clavelin. Jusqu’à à cette heure ce ne sont que les préliminaires de son travail que nous ayons fait con- noître,en nousarrétant avec lui aux faits qui établissent les principes élémentaires de la statique du fu et aux q 242 Et 7 ” . à . Jen phénomènes cénéraux de la caminologie. Déjà cepen= dant on a-pu juger de l’intelligence de ce physicien, ainsi que de l’art avec lequel il sait varier l'expérience, et la combiner dans tous les sens et sous tous les rap- ports. ER O SIL EM E % A ÉD La troisième partie est la plus importame et la plns curieuse de toutes ; elle est , plus que toutes les autres , un modèle de cette patience laborieuse à laquelle rien n’échappe ,.et à Paide de laquelle toutes les faces d’un objet se présentent successivement à l’œil attentif de. P’observateur. Nous ne présenterons ici que les principaux traits qui, caractérisent ce travail, en donnant uue idée de la méthode avec laquelle l’auteur procède ; de, la construction de ses appareils , de sa manière d'opérer, des résultats que lui ont donné ses expériences, et des conséquen ces qu'il en tire. _ Le but génerai de l’auteur est de déter miner quelles X 4 2 gi SAN AE cn RL dé N RS UN AOL DES GE CM TNT ne ENS SE A LU EN A a AE MAN MANN he : 1 î 4 Ê MENX 828 Physique. | conditionssont nécessaires , dans toutes les circonstan- ces possibles, pour qu’une cheminée soit à l'abri des inconvéniens de la fumée. Plusieurs causes influeht sur la puissance avec la- quelle la fumée est chassée par les tuyaux de nos che- minées ; les ouvertures qui fournissent l’air nécessaire à l'entretien du feu, la capacité de la chambre, lou= verture de lâtre et sa profondeur , la hauteur et les proportions du tuyau, son évasement à sa base, son issue à sou extrémité , les corps environnans, les causes ext ‘rieuresquidonnent à l’air une impulsion différente du courant excité par le feu , le degré de chaleur que prennent les différent:s parties. des appareils, la vi- vacité variée de la combustion, ainsi que la quantité et la nature des combustibles, , ‘Pour déterminer le degré de ces influences, il a fallu en combiner les causes tour-à-tour les unes avec les autres, commencer par les termes extrêmes pour revenir aux termes moyens,et en fixer la latitude , et réciproquement procéder des termes moyens aux ex- trêmes pour poser les limites des proportions admissi- bles ; et ne pouvant faire toujours es expériences dans des appareils constamment semblables à nos apparte- mens, déterminer quels rapports ont les expériences faites dans de petits appareils aveccellesqnise passent sous nos yeux dans les habitations ordinaires. Voici d’abord dans quelles suppositions ont été or- données les différentes suites d'expériences du citoyen Clavelin, Les premières ont en lieu dans une chambre disposée en Conséquence, et très-vasie, c’est-à-dire, de 650Q L] Construction des Chemanées. 329 pieds cubes de capacité ; d’autres ont été faites dans un laboratoire construit exprès, de 200 pieds cubes ; puis, pour connoître, par une échelle comparative, les eflets relatifs des capacités diflérentes , les mêmes expériences ont été répétées dans un laboratoire plus potit encore, et de 100 pieds cubes seulement; puis enfin , presque toutes ont été recommencées dans une chambre d’une capacité ordinaire, c’est-à-dire, de 2550 pieds cubes de capacité. Outre cela, les appareils ont encore été disposés pour observer l’influence mutuelle des chambres com- municantes , de grandeurs égales ou inégales, les effets des conduits ou tuyaux ds cheminées de différentes élévations ; ceux des conduites dévoyées ; les phéno- mères que présentent les tuyaux qui changent de dia- mètre dans leur hauteur ; ceux qui sont propres aux cheminées dominées par des édifices voisinset dans les- quels le vent se rabat ; enfin on les a disposés encore pour déterminer les différences de température d’un même tuyau à différentes distances du foyer. La construction de tous ces appareils et des instru mens propres à rendre leurs effets calculalles, mérite également une très- grande attention. Nous ne nous étendrons pas sur la manière dont le citoyen Clavelin a préparé soit les chambres dent il a eu la disposition , soit les laboratoires qu’il a fait construire, afin d’être sûr et des ouvertures qui versent l’air dans la cham- bre et de celles qui lui donnent issue. Nous dirons que quatre points principaux ont fixé son attention. L’in- troduction de l’air par des ouvertures qu’il augmente ou rétrécit à l’aide de coulisses ; Pouverture des che- se 6290 1 PA Phy stages ANTON | minées qu’il surbaisse à volonté; la profondeur de l'âtre qu’il augmente par des moyens également com- modes ; la base du tuyau qu’il rétrécit de même par une sn Het oblique pour ne pas rompre trop brus- quement le cours de la fumée; enfin, l'issue supé- rieure de ce même tuyau auquel il donné l’étendue qu'il désire, par une double coulisse placée à chaque extrémité , et dont les bords se rabattent au dedans du tuyau à : ngle droit. A l’aide des appareils destinés à ces différentes par= ües, il suit le courant de l’air pas-à-pas , depuis son entrée dans la chambre jusqu’à sa sortie par l’extré- mité du tuyau, Il fait mieux, il le pèse, et toujours une balance semblable à celle que nousavons décrite au sujet des expériences sur la pesanteur de la flarime, est placée à l'extrémité dutuyau dela cheminte, afin de peser l’as- cension de la fumée. Une autre balance toute sembla- ble est encore établie dans üne conduite qui aboutit à la coulisse aérienne pour peser Pair affluant qui se précipite sur le feu. Il y a seulement cette différence entre ces deux balances, que dans l’une le courant agit ‘ sur le plateau par-dessous, et que c’est par les poids’ qu’il soulève qu’on pent peser sa force ; et que dans VPauire,le courant se précipite au-dessus du plateau, et est estimé par la quantité de poids qu’il contre-balanre. Le citoyen Clavelin est le premier caminologiste qui ai eu cette idée, et la précision des effets qui ré- sulient de cet appareil, ne permet pas de douter de sou utilité. il est des cas où la rapidité du courant a besoin ï . É k + U “ \ 1 D Constructéon des Cheminées. f 4 À 93r “d’être estimée d'une autre manière, et où on est f . . N “ . obligé de recourir à l’ussge d’un volant qui porte “une aiguille propre à indiquer le nombre de révo- : lutions qu’il décrit, moven dont le citoyen Clavelin connoît toute l’imperfection , mais qui toit néces- saire pour déterminer à- peu -près l’espace parcouru dans un temps donné par un Courant d’une rapidité connue. Souvent le citoyen Clavelin désirant connoître la différence de l'air versé en masse ou filtré par di- verses issues, substitue à une ouverture libre, une ouverture couverte d’un treillis ou d’une espèce de crible dont la somme des ouvertures est calculée, et qui est placée, soit au lieu de la cenduite aérien- ne, soit auprès du foyer lui-même, pour comparer son effet avec les différens genres de ventouses adoptées par les fumistes. ce à Dans d’autres cas, voulant apprécier ce:que Îles fumistes ont imaginé pour garantir les têtes des che- minées des coups de vent , il adapte à l'issue ds ses tuyaux des têtes construites pour opérer diffé- rens renvois, des bascules, des balanciers, des cô- nes tournans, et les effets de ces machines ‘sont cal- ‘culés avec une extrême précision. -Il: manquer au citoyen Clavelin d’avoir connu le système de la ma- chine de Delvie St-Martin (J. de phy.77688 Cah. de septemMme.) dont les eflets eussent été appréciés par sa méthode Heaucoup mieux que par ‘toute autre. Entin ; pour ne rien laiscer à désirer, quant à la précis on de ses expériences, l’auteur détermine et 332 Physique. | da quantñé et le poids du bois qu’il emploie, et fixe scrupuleusement les espaces de temps dans lesquels al est consommé. La plus grande partie de ses ex- périences sont faites avec du hêtre sec, parce que ce bois se consommant plus également , est plus convenable pour des expériences qui doivent se faire toujours dans des conditions égales. L'âge et le poids du pied cube sont déterminés, ainsi que la pesan- téur des bûches qui soxit toujours égales et propor- tionnellés entr’elles, dans les expériences compara- bles. Enfin, pour ne pas tdujours faire ses expérien® ces avec le bois le plus favorable, il les répète com. parativement avec un bois de chêne qui n’a pas éprouvé toute sa dessication et qui, proportion gar- dée, est beaucoup plus fameux que les autres. Ce peu de détaiis suflira pour donner une idée, des précautions prises par l’auteur, et de la préci- sion qu'il a mise dans ses recherches. Le nombre de ses expériences s’élève à plusieurs milliers , et “toutes ont été répétées un grand nombre de fois; ensorte qu’on ne sait lequel adrirer le plus, ou de la fécondité des combinaisons ou de Pinfatigable per“ sévérance avec laquelie ii les suit toutes et sait toutes les apprécier. Les expériences sont toutes réunies dans des ta- bles comparatives, dont le nombre est considérable, mais dont la disposition est teïle que chaque point d'expérience se trouve successivement placé en re- gard de toutes les autres conditions possibles. Ensorte que d’un coup d’œil on en saisit promptement et le but et le résultat. va Construction des Cheminées. 338 Chaque table est précédée d’observations prépa- ratoires qui font conñoître l’intention dans laquelle elle est construite, et suivie de réflexions dans les- quelles Pauteur résume dans des conclusions géné rales , les vérités de fait résultanies de la comparai- son des expériences. | Des figures très-bien faites contribuent aussi beau- coup à l’intelligence du texte. Il recueille ainsi plus de 70 théorèmes généraux sur les proportions respectives des ouvertures qui versent l’air, du chambranle qui fait l’ouverture de la cheminée, de Pévasement du tuyau à sa ba- sé , de la largeur de son issue au sommet; il suit les influences de ces proportions sur le courant d’air €t sa rapidité, sur la somme totale d’air fournie, sur l’ascension de la fumée, sur les cäuses de son refoulement, sur la chaleur de la pièce; il appré- cie les effets respectifs des chambres communican- es, elc. Il chserve qus le rétrécissement dés ouvertures qui fournissent l'air , et de celies qui donnent au dehors issue à la fumée, accélère et le mouvement de Pair afiluant et celui de l’ascension de la fumée à que cette accélération du mouvement est telle que jusqu’à un certain terme fixé par l'expérience, la somme d'air fournie , ou de fumée émise par des ouvertures éiroites, se trouve supérieure à celle que fourniroit une ouverture plus grande, Ïl remarque que la colonne de fumée pèse moins en général sur les côtés que vers son centre ; qu’il en résulle, quand les : ouvertures qui fournissent 34. : à Phones l'air, sont exactement fermées + et quand les chez * minées sont fort ouvertes à leur issue, comme elles le sont communément , qu'il s'établit un courant d'air descendant sur l’un des côtés du tuyau, tan- dis que la colonne de fumée s’élève dans Pautre partie 3 que ce phénomène est une des causes qui rendent les cheminées fumeuses ; ensorte que beau coup d’entr’elles fument par les AS tandis que la fumée qui sort du bois paroît d’ailleurs s'élever librement. Il fait voir que le préservatif de cette disposition est de réirécir l'issue du tuyau jusqu’au point où la différence d’impulsion de je colonne fu- meuse sur son centre et sur ses côtés, est ou nulle ou Il remarque que le surbaissement des chambran- les fait peu de chose sur la dépense d’air que four- nissent les ouvertures, mais beaucoup sur lascen- sion de la colonne de fumée dans le tuyau, parce que l’air qui vient affluer à la cheminée, est con- traint de s’approcher davantage du foyer et recoit tout ‘entier un degré de chaleur qui seroit beau- coup moindre, si Pentrée de la cheminée étoit plus grande ; qu’il en résulte une moindre disposition à famer , mais moins de chaleur dans les apparte- mens. PEUR Il observe sur-tout qu’une des dispositions les plus importantes et les moins.connues jusqu’ici, est que les tuyaux de cheminée aient une forme pyrami- dale , rt que la bite du tuyau, prise à six ou sept pieds au-dessus du foyer, ait environ un tiers de plis que son issue à l’extéinité supérieure, ensorte | Construction des Cheminées. 335 que la totalité du système de la cheminée soit com- posée de deux pyramides , l’une inférieure, s’éle- vant depuis la tablette du chambranle jusqu’à six- à sept pieds d’élévation, ayant pour base Paire du foyer, et pour sommet la base de la pyramidé su. périeure. La seconde immédiatement au-dessus de celle-là, ayant”pour base ce sommet et pour som met une aire d’un tiers moindre que sa base. Il remarque encore que la profondeur des âtres n’a rien d’important quant à l’établissement du cou- rant d’air affluant et à l’ascension de la fumée ; qw’il n’a d’eflet que relativement au renvoi de la chaleur dans la pièce. IL fait voir clairement que l’accélération des cou- rans d'air affluant et de la fumée ascendante, ne re- çoit aucune influence de la grandeur des pièces dans lesquelles est établi le foyer, et que la chaleur plus ou moins grande est le seul effet qui résulte de la différence de leurs rpapiiées Il montre que de deux chambres commun: icantes, sans autres ouvertures que leur, communication c’est la plus chaude et celle qui est la plutôt chauf- fée qui fait fumer Pautre ; mais il observe un fait dont il ne connoit pas la raison ; c’est que, toutes choses égales d’ailleurs, c’est la plus grande qui a la prépoudérance sur la plus petite, et qui en at- tire l'air et la fait fumer, quoique celle-ci doive être, proportion gardée, plus chaude et plutôt chaude que la première. L Il fait connoître un fait dont Putilité est très- grande en caminologie , c’est que l'air ‘affluant di — 83. Physique. sé, tamisé et partagé, a plus de force et d’effica- cité pour soutenir la colonne de fumée et lempé- cher de refluer, que Pair affluant en masse. Qw’il en faut, proportion gardée, une moindre quantité ; et que’cette méthode a le double avantage de dé- PEAR moins d’air extérieur et de conserver plus de chaleur à la pièce. JL fait voir que l’air des ventouses, des cylin- dres ‘et des tambours dont on entoure les cham- branles, a, proportion gardée, moins de puissance pour empêcher la fumée que Pair qui vient des autres parties de la chambre , et sur-tout que celui qui vient du côté corn opposé à la chemi- née, et que, quand ce supplément est nécessaire, il vaut mieux livrer cet air supplémentaire divisé et tamisé par des cribles ou arrosoirs (c’est ainsi qu'il les nomme } bien disposés et bien proportion- nés, que par des masses tumultueuses , et dont Feffct est quelquefois aussi contraire à l’intention du cons- iructeur que nuisible par le refroidissement qu'elles occasionnent. I! démontre l’inutilité des ventouses placées dans les conduites des tuyaux et à leur sortie, les pro- portions dans lesquelles on peut faire dévoyer les cheminées, la puissance des cheminées élevées pour accélérer l'ascension de la fumée. Il prouve qu’au dessous d’une hauteur de quinze pieds, les tuyaux de nos cheminées ne sufliroient que difficilement à entretenir le courant nécessaire, et que, pour que le système soit sûr, il faut que lissue du tu; au soit élevée Ms. 2. 4, 127 4 a D NP TE ON LS ME MO APUAS PE ET OR LÉ d Là * = h fi : ; Jde. ‘Consihicrion des des. 337 | élevée ä-peu-près de trente pieds au-dessus de “ du foyer, ; Il établit, par des expériences ing'niéuses , que les renvois combinés qu’on met sur les têtes de che- minées pour .roinpre Pimpétuosité du vent, ne pro: duisent que très-peu de leffét qu’on leur attrioue, et sont aussi inutiles que coûteux ; que les bascules, les cônes tournans, les balanciers ont un efot plus utile , et que les balanciers sur-tont ont un succès assez eonstant. Il observe que quand ou veut pré- server une cheminée du reflux du vent qui se rabat sur elle, il faut prendre garde autant et p'ut-êire davantage, au vent réfléchi qu’au vent direct, parce que souvent celui-là est plus fort et plus nuisible que celui-ci. Enfin , après avoir varié de mille manières toutes les épreuves imaginables , il établit par la combia naison de tous les résuliats, que le systéme le plus efficace et duquel il faut se rapprocher de. plus pos sible, autant que le permettent les circonsian‘es et les positions, est celui qui consisieroit dans les pro+ portions dont nous allons donner Pensemile, On a vu que la grandeur des pièces et que la pro- es la régularité du courant; que les proportions des chambranles pouvoient varier et que leur surbais2 sement ne devenoit nécessaire que ‘ans le cas d’un système vicieux , nuisible à l'ascension de là fumée. En conservant donc toutes les proportions que le goût peut dicter, et que commandent les prapor- tions des pièces, le citoyen Clavelin établit que la Tome F. Y fondeur des âtres étoient a-peu-près indiflérentes À Ts x ( d dits ( ’ Ê : ÿ AS 0 A VUL LA BB Te Re SN NE A } 3 \ meilleure proportion, celle dent il faut se rappro= cher aut nt qu’il est possible, est celle où le tuyau _ayaut, à 6 ou 7 pieds au-dessus de l’ätre, une base de 96 pouces carrés, auroit à son sommet. une is- sue de 64, et où, depuis la tablette jusqu’à cette base de 96 pouces ,& tuyau formeroit une autre pyramide dont les aires se rapprocheroient insensi- blemeut de cette dimension de 96 pouces. À une pareille proportion répondroit un versement habi- twæl de 30 pouces d’air dans la pièce; cependant, d’après les observations, on pcut diminuer considé- xrablement cette quantité et la réduire à 16 pouces , en tamisant Pair et le divisant considérablement ; parce que c’est moins sa rapidité que sa distribu- tion qui lui donne la force de soutenir la colonne de fumée; ou, si l’on vouloit encore en admettre moins , on le pourroit, en adaptant aux, côtés dé Pâtre le supplément des: ventouses latérales en ar- rosoir, qui, pour être suffisantes , doivent fournir une quantité d'air supérieure d’un 5." à la somme totale que Pexpérienve a déméntré nécessaire, quand on tire l’air du fonds de la pièce opposée à Pâtre. Ces arrosoirs doivent aussi être un peu élevés au- : : dessus du sol ,pourne pas se remplir de cendre, et avoir une hauteur.et une largeur qui correspon- dent à l’étendue que doit avoir le:feu quand il est médiocrement animé. | A l'égard de la manière d’augmenter là chaleur dans les pièces, les différentes séries d'expériences dans lesquelles l’auteur a adapté des thermomètres comparables à toutes les parties de son système ec» Construction des Cheminées. 239 minologique démontrent quelles proportions doivent avoir à cet effet et les ouvcriures qui ‘versent. l'air à _etles registres qui rélrécissent la base du tuyau , et _ les coulissés qui resserrent ses issues. Pour le sue plus , lercitoyen Clavelis renroie, aux: inventions de Gauger, de Montälembert, de Franklis , etc. Tel est à-peu-près l’ensemlle des princibaux rés sultats du travail immense qn'a entrepris ei achevé le citoyen Clavelin ; traveil qui coustate “lusieurs vérités nouvelles , qui en apprécie: un grand nombre ‘ qui n’étoient point connues d’une. manière précise > qui dissipe plusieurs. préjugés que, la théorie., .d£é- pourvue, de Pexpériense ; » avoil fait adopter même aux gens instruits ; ;-enfin,,. qui réduit l'art souvent inutile et, jusqu'à ceiie Leure, presque toujours in- certain À fumiste, à des RHRGIPES, fixes établis Sur. des preuves bot les Le citoyen. Clavelin jase cepen dant encore plu sieurs choses à faire aux physiciens ä venir, et HCUS n’avons pas éncore lés données nécessaires pour que . soh vœu soit. rempli. 1 ” En eflet, un des faits dont la preuve se rettouve | - le plus souvent dans la suite de ces expéricnces est 7 : celui-ci : quoique la correspondance des causes et + des effets en caminolosie soit évidente , et que les variätions des unes ebtrainent néce ssairement les va: riations des auires , s suivant des mesures détermi- | ï nées et CORTE à cependant- il est Leaucois de cas où la proportion de ces mesures pt peut encure être rappelée à dés règles et à des progressions con- » nues. Ons ’Égareroit, & l’on s'en rabportoit au cal- ÿ s Y 2 NAN ? "# Vs 6 à US | 12% au { Len " | 349 Physique: | cul , et si lon vouloit s’en servir pour suppléér à expérience ; ensofie que l’on peut considérer la statique de action mutuelle entre des fluides élas- tiques de densité différente , comme une science presqu’entièrément nenve ; ct dont le complément , échappera peut-être encore long-temps à nos recher- | ches. Quoiqu'il en éoit,nous osons dire qu’il existe peu : de parties de la physique dans lesquelles il y ait un ouvragé aussi comjlet que célui-ci On compte plusieurs « xemples bien plus mémorables de la force irrésistible avec laquelle l'homme de génie énvabit: le domaine et surprend les mystères de la nature; mais il n’est point peut-être d'exemple pareil de cette persévérance et de cette patience obstinée par la- ., quelle le travail sait lentement et efficacement con- quérir la vérité, - Ceci nous fait naître une réflexion ; c’est qu'il se roit bien à désrer qu’on vit se Fee parmi nous, dépouillées de l’a; pareil religieux (r), de ces associa- tions, où l’homme, ami du travail et transporté du désir de se consacrer tout entier à l'utilité publique, fût affranchi du soin de pourvoir à sa subsistance des inquiétudes de la vie, des sollicitudes domesti- | ques, des détails de la vie journalière, et pût vivre tout entier pour l’étude, pour la piopagation des lu- mières, la perfection des arls et la recher ‘che de la vérité. QG} Les travaux du citoyen Clavelin ont été entrepris et acherés au sein de la célèbre congrégation de Saiat-Meur, Constraction des Cheminées: ‘ 34t Pour en venir au citoyen Clavelin, nous croyons qu’il est peu de travaux qu’on puisse présenter avec plus de confiance que le-sien , à la reconnoissance nationale. Nous pensons encore qu'indépendamment de la récompense que le bureau jugera à propos d'accorder à cet infatigablé artiste, il est à désirer qu’on prenne les mesures nécessaires pour que Pim- pression de son ouvrage soit faite aux frais de la nation, ainsi que le porte le décret, Fait au bureau de consultation ; le 29 vendé- miaire, l’an 3. de la république francaise, une et indiv sible. Signé Jumezin, HaLLé. BIOGRAPHIE. Notice sur la vie et les ouvrages de FRANÇOIS CLEMENT. Linove du travail fait naître celui de la res TS L . . traite; et c’est à leur union salutaire que lhomme de lettres doit sa gloire et son bonheur, Jamais per- sonne ne fut plus pénétré de cette vérité que Fran- cois Clément. Il naquit à Bèze en Bourgogne, le 7 avril 1714, de Blaise Clément, et de Didier Mo- niot. Après ses premnères études chez les Jésuites, au collése de Dijon, il résolut d’embrasser la vie monastique. Bèze avoit une abbaye de Bénédictins, à laquelle son père étoit attaché en qualité de baïlii de ce lieu. Cela auroit sut peut-êire à tout autre pour se déterminer dans on choix ; mais le goût 445 0e 1 RU OURS NU dus" FOR à PE praftaas TA ‘ de l'étude dirisea seul la vocation: da jeune C6: T2 ‘ments; @r ri fit ses vœux ;le 23 mai F7 ; dans Pab- baye + Vendôme. à , | La congrégaäfion de Saint-Maur étoit établie du à ces deux maisons. Elle jouissoit, depuis son érec- sion (1), d’üne réputation, de piété et de savoir, qui Jui étoit justexient acquise, Grégoire Tarisse ; premier supérieur sénéral. de ce “ape en 1630, y sut exciter une &æilè émulation , qu’en moins de 150 ans, on vit Cclorre; dans son sein, un grand nom- bre d'écrivains. Ils’éleve à ‘environ quatre cents; ‘et ut ce qu'ils ont publ#, férme une partie aussi considérable qne nécessaire de.nos bibliothèques. Dès le temps de St-Jean Chrysostôme, au IV.° siècle , les moin?s s’occupoient à copier des livres (2); et nous leur en devons la conservation d’une assez grande quantité. Mais, après avoir ramassé dés ouvraLes iwanuscrits en tout genre, et rempli leuts archives d’une foule dé titres précieux, ce rèle se rällentit chez eux ,ret l'amour des richesses leur sugséra d’autres occupations. Ils perfectiennè- rent la culture des champs que leurs prédécesseurs ävoient défrichés:ils vivifièrent l’industrie des pays 5 LY à dont à civilifation leür étoit due ; ils bâtirent de toutés parts dur le. ferrein. Œui leur appartenoit dans, nos'villes Aldrs Pérade des lettres fut négligée, et auroit fini pau étre-abandonnée sans Pétablissement, des congrésations de Saint- Vannes et de Sañit - Maur, FAIR EURE (1) Du 1% mars 1621 , par un bref de Grégoire XV. (2) S. Cbrys. op. , tom, El, p. 630, éd, Monté, | L - f V e FOUR Notice sur François Clément 343, pl toit réservé À. faute les doux, sur-tout à la è te de nouveau l’ordre antique de Saint-Benoît par des travaux, qu’uneïgnorance aveu gle et véritablement barbare peut seule d‘daigner. Que d’écrits arrachés à l'oubli des siècles? Que de monumens sauvés du naufrage des temps ? Que d’im- menses et inappréciables collections n’en ont pas été formées? Ne fussent-elles que des registres impri- nés, comme on-a osé le dire, n'est-ce pas déjà un assez grand service rendu aux lettres? n’est-ce pas encore faire de l'imprimerie, ce qu’elle doit être ? Giscernement, qu’on ne le pense, à d’Achery, à Ma- billon , à Mariene, etc. pour publier les grands re- cue:ls dont ds nous ont enrichis. T’ailleurs, ce n’est point au bel esprit, à l’homime exclusif par, amour- propre, ou par défaut de lamières, qu'il appartient d'apprécier de semblables ouvrages. L’utilité qu’on en retire, est suffisamment prouvée par l'usage qu’on ne cesse d’en faire. Les annales bénédictines inême n’offrent- elles- pas de fréquens secours pour l’his- toire civile, dttéraire et ec pme di Ne s’y trouve- t-elle pas ,continuellemant éclaivcie par le docte et vertueux Mabillon. Cet homme digne de grands D éloges fut le créateur: de l’art diplomatique, ét . donna, dans son édition de Saint-Bernard (3), le modèle de toutes celles des Fères de Péglise, qui, dépuis ; ont éte publiées ; entreprise #TE" capable act (3) On en compte trois, l’une en 1667, l’autre en 1690, el la troisième, posthume, eh 1719. : 25 D D _ « un art conservateur. Mais,certes, il falloit plus de an "y {1 " { . 844 Biographie:t. 4x, MAS: d'immortaliser la congrégation de Saint : Maur. Plus des trois quarts dés matériaux qui ontservi à bâtir l'édifice de lhistoire de France, sont encore dus, suivaut un écrivain de nos jours (4), à cetie congré ation. Quoique cela puisse paroître exagéré, on conviendra toutefois qu’elle nous en a fourni une partié considérable , et que, sans elle, les annales de la jlupart de nos provinces n’auroient pu étre rédigées. Le plan que D. Vaissette a suivi là-des- sus, et la manière dont il la exécuté, font, de son histoire de Languedoc, un He Note en son gens re, aAiouvrage de Mo rien sur la paléographie grecque est un vrai titre de gloire que confirment ses éditions des Pères (5) et tous ses ouvrages sur les antiquités. | Ce savant infatigable avoit vécu avec presque tous les hommes célèbres de sa congrégation, depuis son origine (6). Avant de mourir, il dût s’'appercevoir que le nou.bre en diminuoit > Flamands et Allemands. A la tête. de chacun de ces volumes est une préface aualytique et critique , dans laquelle l’auteur . monire beaucoup de discernement et d’impartialité. Il se proposoit, dans celie du XIV.e volume, d’exa2 miner les changemens survenus à notre droit publie , à nos mœurs, pendant le XIT.e siècle ; d'y faire: | \ connoitre les progrès des lettres et des arts, et les” objets concernant la discipime ecclésiastique. Ge volume , rempli d'extraits de vies de saints, de lettres. des papes, d’actes des conciles et de diplômes des rois, auroit été terminé par une table chronologique, qui devoit contenir l’abrégé des trois velames , sans CARE celle des lieux, des noms propres et des choses. Ainsi tout concouroi à faciliter lesrecherches sur cette période de l’histoire de France. Remarquons à celle occasion: jamais les moyens de s’instruire p’ont été plus multipliés que dans noire siècle ; la science a tellement été organisée, si nous osons le dire, qu’on peut y faire sans peine des progrès rapides ; néanmoins , le nombre des véritables savans n’a certainement pas augmenté dans aucune contrée: de lPÆEurope ;°et ceux qui florissoient en France, sous Louis XIV, ont disparu, sans laisser de suc- cesseurs. Les efforts étant toujours en raison des obs- tacles , et ceux-ci diminuant, les esprits perdent-leur . ressort, et finissent par tomber dans l’inertie. Une autre cause que la légéreté et le défaut de réflexions qui caractérisent notre nation, a fait agir si puis- sarnment sur elle, est cette philosophie, appréciant Te xs - NS ER CEE Er # nn A DIT RE D DE (OS IR MAS DER RALA.F" « et CN PU Éd \ ç L st Gr ?r'4 3 : v* f “ re | Notice sur Rrançoës Clément. 36r “ Atout et n estimant rien , exclusive par essence et des- tructive par système ; ol osophie vaine, captieuss et mensongère , en un mot, parfaitement semblable à celle d.s premiers sophises de la Grèce, que « Socrate confondit avec autant de force que d’adresse. Mais ne nousécartons pas davantage de notre sujet. On doit regretter que D. Clénent'wait pas mis au jour cette dernière partie, de son travail sur les his- toriens de France. Il l’abandonna pour s'occuper d’un autre qui ne lui prmettoit plus aucun partage. Achever et publier l’ouvrage d’un de ses amis, « intitulé: Nouveaux. éclairoissemens sur l’origine et le pentateuque des Samaritains (8), ne fut pour lui qu’un délassement passager. Il rédigea encore le catalogue des manuscrits dn coliéce et de la mai- son professe des Jésuites (9). Déposés à l'Abbaye de St-Germain-des-Prés , ils y avoient été examinés et clässés par plusieurssavans raligieux , quiremplirent cette tâche avec la même joie qu’eurent autrefois ï. les ennemis du Port-Royal à la destruction de cet asyle de la science ,: des talens et de la vertu, De * fâcheux présages et un sérieux rétour sureux-mêmes " auroient dû néanmoins la tempérer. Mais la haine k ne prévoit rien , et celle des. corps est A a De (8) Par D. Poncet ; 1Ÿ60 , une partie du 1Xe. chapitre sur Ja chronologie samaritaine , et tout le XIÏe. sur les à versions samâritaines et la ble des Samaritains , sont | LE F. Clément. 4 (9) Catalogus Mssurm. cod. collegii Craidiontan; ete ) Tierque digéstus et/notis ornatus , in-8.°, 1764. La nolice “des manuscrits grecs est du savant Bréquigny. ie ENT - \ 352 \ Biperomhie. 4 Renfermée dans un cloïre, elle survit à tout, et: ressemble à une lampe sépulchrale qui veille sur des cadavres. ù La science des temps ne tarda pas beaucoup à devenir l’unique objet des travaux de F rauçois Clé went, Klle avoit été négligée sur bien des points par les anciens, et étoit presqu’oubliée , lorsque Joseph Scaliger la fit renaître, et l’établit sur de nouveaux fondemens, par linvention de la période julienne. Cependant , peu solides encore, ils furent réaffermis par Petau et Riccioli On sentit dès-lors toute la nécessité de sy appliquer, et le goût en devint chaque jour moins rare ; mais comme la chro- nologie ancienne alimentoit infiniment lesprit con- jectural et systématique, l’amour-propre la fit d’a- bord préférer à celle des nations modernes, quoique _ plus utile. Cette dernière avoit donc besoin d’un savant laborieux qui consultât, avant tout, Pintérét public et celui de la vérité. Ce savant fut D. Maur Dantine. Il eut la première idée de Part de vérifier Les dates des faits bistoriques , des chartres, des .chro- niques et autres anciens monnmers, depuis la naiss sance de J. C., par le moyen d’une table où l’on trouve toutes les ères, les cycles et les différentes manières de compter les années. Il mourut en tra- vaillant à cet ouvrage que deux de ses confrères publièrent (10). Rien de plus incomplet; c’éteit un sentier dans une vaste forêt. Cette pénible besogne sembloit appartenir de droit à un homme aussi in- fatigable que D. Clément. Il en donna bientôt une (xo) Clémencet et Durand , en 1750, grand in-4.° nouvelle Notice sur François Clément. 353 | Hbüvelle édition (11), qui fit entièrement oublier là premièr . Le succès rapide qu’eile eut, ne l’empê- cha pas d’appercevoir tout ce qui y ranquoit ; mais, pour lajouter, il falloit que , débarassé dé Phistoire littéraire de France et de la collection des historiens, il n’eût plus «’autre objet que cet ar de vérifier les dates. Un halile architecte ne par- tage pas ses soins, lorsqu'il veut élever un monu- ment digne des regards de la postérité, Enfin, libre de toute espèce d’engagemens, et après 13 ans de longues veillés , D. Clément annonça ce qu’il appeloit modestement: une troisième édition. La table Cpolosique fut prolongée d’un siècle, ainsi que celie des éclipses , calculée par le P, Pingré, La chronologie du nouveau testament, entre-mêlée de Phistoire des Juifs, jsqu’à ja ruine de Jérusa- lem, celle de l’empire de la Chine, la suite des rois d'Arménie , etc. , y forment de nouveaux articles, Environ cent-vingt feu lataires de France, d’Alle- magne et d’Italie , qui avoient été oubliés, paroissent … encore pour la première fois dans cette édition, Ainsi 4oït augmentée et corrigée par-tout , ellé se trouva portée à trois volumes in-folio, chacun de près de 1000 pages (12). D. Ciément n’en avoit fait espérer (ti) Iufolio, 1770. (12) Le premier parut én 1783, le second en 1784 , le troisième en 1787 ; les tables n’ont été publiées qu’en 17924 L'ouvrage avoit été distribué en six livraisons ; et dès 1’an 2793 ; l'édition eu éteit épuisée. dons F. Z ps EAN : | F: 0 VAR | k; 2 se Sa | Biographie) que deux : mais l’homme sueur va souvent aus delà de ses promesses, Quand on jète d’al ord les yeux sur le titre de cet ouvrage, on est frappé d’étonn-ment ; lorsqu’après on en examine ies différentes parties, ladmiration se mele à la surprise ; cela paroît au-dessus des forces d’un homme-de-lettres, francais, et-du XVIII siècles Quei dévouement n’a-t-il pas fallu pour suivre avec tant de ; ersévérance un semblable dessein. L'amour pur et ardent du bien public étoit seul capable de . Soutenir l’auteur dans cette entreprise. Elle est d’une utiüté général . Non-sculsrent l'historien . et toute personne qui ‘applique à l’étude des annales de sa patrie et Ces pays avec lesquels elle a des rapports 4 mais encore le publicise ei le jurisconsulte, sur-tout en Allema:n° ,ne peuvent se passer d’un pareil livre. Il leur sert fr quenment à constiter l'authenticité de: titres sir l'squ ls reposent la fortune publique et particulière, Lust pourquoi D. Clément mit l’exacs titude la pus scrupuleuse dans toutes les listes de princes suz rains où feudataires. T| noublia rien pour fier les dates du com: encement et de la fin de leu:s règnes. l'en ant plusieurs siècles , elles ont été employées exclusiv ment dans les actes publics, les chartes privées , les inscriptions , les médailles et les autrs mru'ers de l'hisioire. Lorsqu'il s’agit de déterminer ces dates, on éprouve de grandes diffi- cultés dout la source est dans les différentes manières de compter les années de l’ère chrétienne , que les uns anticipoient de 22 ans, et les autres de 23 sur celle imaginée par Denys Le petit, et suivie par f RS chan: Ë EE PRES RE ER ke + + Es tn 1 D AE r * PRE | , > D", | _ Worice sur François Clément, SEL | brésque toute l’Furoye (13). Quellz lutte perpétuclla || contre l'erreur? l’athlète qui en &ort victorieux, mérite Certainement Ja recannoissance des hommes. / Peut-être, aurot-on d'siré cue la grande table thronologique fût écrite avec plus de précisios , et > Moins embarassée de certains détails qui s’y trouvent » déplacés; la manière claire et succinte de Petau étoit Préférable à celle d'Usserius que D. Clément paroit ? &Voir suivie. I] seroit couvenu Sans peine de ces ima perfections ; l’aveu même de ses fautes lui coûtoient si peu, Gu’après les avoir fait connoïtre , il ne craint pas de dire : « Nous serions tomiés dans une infinit& » d’autres, sans les lecons que d’habiles sens ont > eu la l'onté de nous fournir », Il ne se croit Jamais assez acquitté envers eux > et parle de tous ceux qui Vont aidé , entrautres de M. Erust, auque! il devoit beaucoup de rense gnemens sur les orantdis fiefs d’Alle. magné et dés Pays-Bas. A soa occasion il rappele les services essentiels que lui avoit rendus autre fois le president de Lier, pour la précédente édi- tion de son ouvrage. La mort de ce magistrat lui faisoit un devoir de Les d'vulguer ; Pignorance ingrate et vaine y auroit certainement manqué. Enfin, il ajouté : « la reconnoissance exige aussi que nous em « payons le tribut à D. Brial, notr- confrère, qui, » pendant le cours de impression de cet ouvrage, » à pariagé constamment avec nous la peire de la » révision des épreuves, et nous a sauvé, par ses (3) Il en trouvoit encore d’autres qui retardoient de 33 ans l’ère chrétienne , en la faisant partir non de l’époque de J'incerpation, mais de celle de la passion de J. €, à Ce 4 2 Ba Biographie. » observations, plusieurs méhrises », Ce langage m'est pas celui de la vanité ; elle veut paroître généreuse, lorsqu'elle n’est qu’avare, ou souvent cupide. À l’époque que cette derrière écition fut commen cée, on créa une nouvelle classe d’associés hbres dans l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. La voix publique désigna D. Clément porr en remplir une place; et aussitôt le ministre Breteuil la lui fit donner par Louis XVT. Les membres de ce corps, privés, cette fois-là, du premier de leurs droits, la liberté des suffrages , auroïent désiré néanmoins de l’exercer en faveur de notre savant religieux. Ils le virent donc avec joie retnplacer parm: eux , Mabillon et Montfaucon. Assidu aux séances, D. Clément y parut s’estimer peu lui-même et beaucoup les au tres. Son air vénérable rendoit cette excessive mo- destie encore plus toucharte. Il y lut presqu’en tremblant un long mémoire sur lévogue de La mort du roc Robert, et la première année de Philippe Ier son fils. Un écrivain célèbre, Pingré, cherchant à s’aypuyer de quelques observations as- tronomiqués, rapprochoit cette date de deuxans{r4}. Clément combatit son opinion, et en démontra toute linvraisemblance par les chartes, le récit des his- toriens et l’ordre des faits. Cette question qui n’est ni frivole ni oiseuse, tient eucore à beaucoup d’autres objets très-bien discutés dans ce mémoire. L’auteur {14) Cette double époque est le mardi, 20 Juillet 103r ; 1e P. Pivgré la rapportuit à l’an 1033, Ce mémoire, lu le 22 Juillet 1785, est resté manuscrit, - ‘Notice sur Francois Clément. #% y défend avec succès la vérité contre cet esprit systé- matique, son plus implacable ennemi, qui, à l’aide de l’astrono rie, veut anéantir ou bouleverser les annales du monde , l’immortel Newvion en ayant donné l’exeniple contagieux. Selon Pusage, D. Clément fut pré:enté en quañié d’académicien, à Louis XVI, qui lui témoigna tout VPintérêt qu’il prenoit au succès de l’art de vérifier les dates, et son empressement à en recevoir les différentes livraisons. Les ministres lui firentun ac- ceuil distingué, et les courtisans l’entonrèrent avec surprise, peu accoutamés à voir au milieu :d’eux la science et la vertu. I/ilustre Mabillou avoit été recu de même à Ja cour de Louis XEV 3 et cet orgueilleux monarque admira sa profonde modestie. D. Cle- ment étoit trop troublé pour étre touché de ce trait de ressemblance, N’étant pas soutenu par lamour- vropre , il tomba subiteirnent malade ; et ne recouvra la santé que dans sa celiule des Blancs-Manteaux, où, loin des hommes, il s’oc’upoit des siècles, étran- ger au sien par la pureté et la simplicité de ses moeurs. Depuis plusieurs années, on avoit établi un eomité pour la recherche et a collection des monumens ée l'histoire et du droit public de Fran e. fe garde des sceaux le présidoit ; des ministres ivstruits, des ma- gistrats et des gens de lettres y assistoient. Parmi ces derniers, on comptoit trois Bénédictins de Saint- Maur , et D. Ciément en étoit le doyen. Ils sy trouvoient d’autant mieux placés, que là on discu- toit 1outes les questions qui peuvent s'élever sur l’au- Z 3 #85. Bographie de thenticité d’un titre, Tous les doutes sur la chrono lopie y étoient éclairciss On y exposoit les diverses inductions qu’il est permis de tirer de la forme des actes, du fond des dispositions qu’il renferme, du caractère des partes et. des témoins dont on y res trouve les noms. Le comité fit encore choix de qua- rante-quatre correspondaus en différentes provinces. Neuf étoient de la cougrégation de Saint-Maur , et vingt-trois de:celle de Sint: Vannes. Enfin , de ses travaux et de ses relations, on auroitr tiré de grands avantages, sil eût pu résister-à la révolution. | L’oubli total des principes et la dépravation gé4 nérale des mœurs préparoient cet événement. Les ressorts des divers corps de l’état étant usés ou trop üétendus, devoient, au premier choc, être néces- | sairement brisés. La plupart des ordres religieux (15} soupiroient après leur sujpression , et quelques-uns’ même ; travaillés par d s intrigans déhoutés et sans moralité, avoient été sur le point de la demander sous le nom de sécularisation. De ce nombre , nous le disons avec peine, étoit la congrégation de Saint- Maur. L'esprit de part y régnant déjà, ne fit que changer d'objet, et y devint subversif. L’émulation et le goûtdes lettres s’y perdoïient de plus en plus(16). L (15) Nous n’entendons parler ici que des moines propre ment dits, non des religi-uses, etc. (6) Mäbillon avoit déjà remarqué que la règle ne pou- voil subsister sans l’étude des lettres ; et qu’en négligeant celle- ci, l’ordre tomberoïit bientôt en décadence. Il rapporte et commente ces paroles de Trithôme : Æwc ubi neglecta sunt, #i0z ordinem a@ ima deduxerunt, Voyez son traité des étue 7e Es: DS 2" da : Notice sur François Clément. 39 La hthide de faire * Cire insensiblement tout, Oh en vint hientôt jusqu’à manquer d'ouvriers nécessaires pour continuer les anciens travaux , suf Jesquels d’ailleurs ie public montroit trop d’indiffé- rencé ,‘ ce qui augmentoit beaucoup le décourage- ment. Ïls auroient vraise blablement été suspen= dûs, du moins en graade partie >. si la révolution ne les Lt pas interrompus (17). D. Cl. ément, dans le silence de sa retraïte, n’in- | #erro: eant que le pasé, étoit bien éloigné de soup= L: À 4 En | çonner tout ce qui se passoit autour de lui. Con- noïssant moins les hommes que les dates de leur histoire, il ve croyoit pas aux inirigues ; l’idée seule en auroit souillé son ame pure et séreine il travail- loit sans relâche , et rien ne put le distraire, ou plutôt le déranger que la révolution, La. maison des Blancs-manteaux ayant été supprimée, Il se réfugia à l’abbaye de Saint-Germain. Calle-ci eut bientôt le même sort. Alors il se rendit à Saint-Denys ; mais cet asyle lui fut encore fermé, et n’offrit, bientôt après, qu'un affreux spectacle ; des mausolées brisés ; des os mens I ars; Loreneil frappé jusqu’au Fée des tombeaux; par-tout, l’homme plus destructeur que le temps et la mort!!! Quelques-uns de ces infortunés cénobites, que Pombre de Suger sembloit rallier auprès de ces restes 2 des monastiques, chap. 11— VIII. Sans être moine, on peut lire cet ouvrage avec fruit. (17) On trouvera ci-après le catalogue des ouvrages qu gout restés inédits ou nou-achcvyés. \ Sra Biographies. lugubres, continuèrent à y vivre du pain d’amertumd- et à force de privations. Mais François Clément n'é« toit déjà plus parmi eux. Semblable au père de fa mille qui, après une longue absence et un naufrage récent, vient jouir du bonheur de ses enfans, résolu de ne plus les quitter , il fut se retirer à Paris chez son peveu, Dubois - Laverne, directeur de l’imprimers \ nationale, qu’il avoit élevé , et qui étoit digne de tous ses soins. r {rouva tout ce qui pouvoit le satisfaire davantage, l’image de la félicité domestique et le sen« üiment de la piété fi'iale. Pour le viviñer, il n’eut ja- mais besoin du souvenir de ses propres bienfaits : il lui suffit d’être totjours lui-même, doux, sensible et plein de cette candeur qui n’étoit pas l’effet d’une franchise étudiée , mais le fruit d’ure bonté naturelle. 1 reprit le cours ordinaire de ses études, et travailla avec une nouvelle ardeur à l’&ré de vérifier Les dates avant J. C., ouvrage qu'sl avoit amnoncé , en terminani celui qui auroit dû le suivre dans l’ordre des temps. | Remonter à l'époque où les siècles commencent, au berceau des premières nations, à l’origine des an- cienñes Cynasties, descendre ensuite d’âge en âge jus- qu'à J. C., ct composer, d’après cela, les annales du monde, est une enireprise que le défaut de monu- mens ct les coujectures des savañs ont rendue presque impossible, La concevoir seulement, quel conrage pour ur septuagénaire ? Eu suivre Pérécutés pendant dix ens, quelle force de tête? Voilà néanmoins cé que fit D. Clément ; il disposa ses matériaux eur le plan qu'il avoit précédemment äacopié, et réunit dans une ‘ Notiee sur François Clément. Gt table générale toutes les périodes et les ères; il classa les faitsau moyen de la suite des rois ou des MaApIS- trets éponymes. Toutes les formes des années furent expliquées, et il tâcha d’éclaircir la chronologie par- ticulière de chaque peuple. | EL Peut-être vaudroit-il mieux se borner aux nations les plus connues, et adopter en cela le modèle qu’E- douard Corsini nous a donné dans ses Fastes Attiques, ou s’attacher principalement à la rédaction des tables chronologiques adaptées au récit de chaque historien , ainsi que Dodvwel l’a pratiqué à l'égard de quelques- uns. D’après cette idée, un seul canon renfermant les grandes époques de l’hisioire, précéderoit ces tables : qui s’y rapporteroient exactement; ef tout ce qui est prob'ématique ne pouvant servir à lier ensemble les annales les moins incerteines des anciens peuples, $e= roit mis à l'écart. Mais vouloir dissiper tous les té- nébres et remplir tous les vides, est un eflort impuis- sant et mËme nuisible, puisqu'on ne le tente qu’à d'aide d’une foule de conjectures, et par une marche hypothétique ou aberrative. Alors il faut nécessaire- ment avoir cet esprit de système dont Marsham et Newton ont abusé avec d’autant plus de facilite, que le premier réuuissoit une rare sagacité à beaucoup d’érudition , et que le second s’étoit déjà acquis une réputation immortelle, avant de travailler sur cette matière. Halley, la Nauze et Stuart ont été les zélés partisans des idées paradoxales de ce srard homme, Fréret les a réfutées avec succès,et ce service n'est pas le seul qu’il ait rendu à la science des temps. re | è à: ’ & 365 CBiogrephie | Notre laborieux écrivain s’est contenté avec raïon d'exposer le système de Newton, qui retranche cinq cents ans à l’histoire ancienne (r£). fl donne aussi le précis de tous les autres ; et cette partie de son travail forme par-là un traité assez complet des principaux systèmes sur la chrouologie (ra). Seul meme il devien- droit fort utile, quand ce ne seroit que pour montrer Vétrange abus de ces sysièmes. Mais Pamour-sropre dessavansest incorruptible;ilsne voyent dans les fautes . des autres qu'un nouveau moyen de réussir ou de se fäire une réputation à leurs dépens, ce que la plupart Préféreroient sin doute. Quoique D. Clément parût absorbé dans 1a composition de son ouvrase, il em- ploya toutefois quelques instans à faire encore des Gorrections et des additions à lPart-de vérifier Les dates après J. C., dont il se flattoit de donner une quatrième édition. L'lomme que les angoisses de âge ou de timides réflexions sur l’aveuir rendent inactif, n’imagine même pas de semblables desseins. + L’intrépide Clément, au déclin de ses jours et sous le, poids accablant des années, se faisoit d’heureuses illu= sions, et espérbit de venir à bout de tout, ausein du repos que lui assuroit la tendresse de son neveu et la . justice de l'assemblée constituante. | Celle-ci joignit à son-traitement 1800 lv. de pes. Sion. Il se crut fort riche, et le fut en effet, ne s’étant (18) Voyez la note ci-après p, 360. (39) Qu'on y joigne un traité des ères , un autre des eycles et de la forme des armées , le canon et les tables dont sous avons parlé, et on aura , sur un nouvean plan , une chro- aologie systématique, téchpique et positive. Noïïce sur François Clément. 363 | jamais asservi à des besoins factices, et ne désirant, comme un véritable Sioïcien, que ce qui étoit en e | même, Il auroit dû jouir , en qualit“ d’éditeur des his< toriens de France, d’une gratification annuelle de 12°0 liv.3 il y renonca, et permit à un autre de la toucher. Le produit de son dérnier ouvrage étoit monté à 14000 liv.; cette somme linquicta , et bientôt elle fut distribuée à ceux qu’il croyoit en avoir besoins Ce désintéressement lui paroissoit une mesure de prudence pour assurer son bonheur. Le présent l’af- fectoit peur, et son’ex stence étoit dans le passé, dont il vouloit débrouiller les annales. Au morent qu’il s’appliudissoit d’avoir achev la chronologie des Are sacides , il fut frappé d’une apoplexie accompagnée de paralysie ; et après une foible lutte de quelques heures, il expira le 29 mars 1793, laissant à la postérité un legs préci-ux, l'art de vérifier les dates, que le temps respeciera sans doute, puisque ce monument lui est consacré. O4 | Biographie} k ee Catalogue des ouvrages de la Congrégation de St-Maur , qui sont restés inédits ou noh achevés. s ! XL. Gallia christiana ; in provincias distributa , etc., x3 vol. in-folio. Le premier ouvrage qui porte ce titre, est celui auquel Scevoie et Louis de Sainte-Marthe tra- vaillèreat , et qui fut publié en 4 vol , par Pierre Scevole , Abe! et Nicolas de Ste.-Marthe , fils de Scevole , en 1656. Il est fort incomplet ;. ce qui engagea Denys de Ste.-Marthe, de la mème famille, et un des généraux les plus recom- mandables de la Congrégation de St-Maur, d'y donner plus d’étendue , et de le refaire ex entier. Les trois pre- Mmiers volumes de son édition parurent en 1715, 1920 et 1725. D. Thiroux , Hodiu , ete., ont donné les suivans Jusqu'au Xille., imprimé en 1786. Il fatdroit encore trois volumes peur compléter cet ouvrage, deux pour la pro- vince de Tours et un pour celles de Besançon , Vienne et Urrecht. IT. Herum Gallicarum et. Franciscarum scriptores , etc. , 23 vol. in-folio. Martin-Bouquet en publia huit dans l’es- pace de 14 ans , depuis 1738 jusqu’en 1752. Jean-Baptiste ei Charles Haudiquier ont mis au jour le tome IX, en 2757 , et le tome X en 1760. D. Poirier et Jacques Pré- cieux donnèrent le onzième. On doit , comme nous l’avons déjà dit , à Fr. Clément, le XIle., en 1783, et le XIIIe. en 1786. D. Brial s’étoit chargé du XIVe, dont les ma- tériaux sont rassemblés. On ne peut indiquer la quantité de volumes qu'il faudroit pour achever ce grand et impor- tant resueil. Le garde des sceaux , Lamoignon, écrivait là-dessus à D. Clément: e Instruisez-moi des mesures que > Vous pouvez avoir prises pour que la collection des his- > toriens de France soit encore , pendant plus d’un siècle, 5 un des bienfaits de la Congrégation de St-Maur. » Du 14 juillet 1787. | | Notice sur Francois Clément. 365 TITI. Histoire littéraire de la France, 12 vol. in-40., de« puis 1733 jusqu’en 1748; D. Rivet a publié VIII vol. de cet ouvrage. Il mourut ayant presque achevé le IXe , que D, Taillandier mitau jour, en 170. D. C'émencet a donné le Xe. , et il est auteur de la plus grande partie du XIe.3 lun a paru en 1756, et l’autre en 1759, par les soins dé Francois Clément, qui fit paroïître le XIle. en 1763. On a quelques matériaux pour les volumes suivans , et il en fau- droit d'immenses pour achgrer cet ouvrage , d’après je plam qu’on s’est tracé. IV. Conciliorum Galliæ , tum editorum quäm ineditorumi colleclio , temporum ordine digestus , ab anno Christi 177, a ammnm 1563, in-fol:o 1789. D. Labbat voyant que l’an- cienne édition donnée par Sirmood , selon lui , *versrurs ecclesiæ monumentorum scrufator éximius , étoit incomplète et épuisée ,| ertreprit d’en publier une nouvelle. Le pre- mier volume va jusqu’à l’an 591 , et renferme des notes pleines d’érudition et de critique. Le second étoit sous Presse |, et assez avancé , lorsque la révolution l’a fait in- terrompre. Le clergé avoit souscrit pour 3co exemplaires de cette belle collection , la congsgation de Saint-Maur, pour 100, et le gouvernement pour 50. C’est ainsi que vaguères on parvenoit encore à mettre au jour de grands ouvrages. Désormais cela est impossible. V. 8. Gregorit vulgd Nazianzseni opere omnia , in-folio, 3778, T.1. D. Louvart publia, en 1708, le prospectus d’une nouvelle édition de Saint-Grégoire de Nazianze! Après yavoir beaucoup travaillé , il ne put Ja finir, et en chargea D. Maran, éditeur de Saint-Justin, de Saint-Cyprien et du 3e. volume de Saint Basile ; mais celui-ci ne véeut pas assez pour remplir un pareil engagement. D. Clémencet Jui succéda, et au bout de 14 ans, donna ce premier vo- lume. Quoiqw’il eût collationné avec soin 40 manuscrits, etque, dans la révision des épreuves, il füt aïdé par D: Dolive , Francois Clément , et Dupuy de l’Académie des / 366 Biographie. | ‘Belles-lettres , néanmoins cette édition n’est pas aussi cot2 gecte qu’on pourroit le désirer ; d’ailleurs , on n’y a point consulté le beau et excellent manusorit de Saint-Grégoire, qui se trouve dans la bibliothèque de la ville de Basle à ce qui étoit absolument indispensable. Le second volume doit renfermer les œuvres poétiques ; 1l demande donc une main habile. Puisse-t-elle bientot aéhever une si bélle édition. VI. S. Theodori studitiæ opera omnia. Cette édition fut annoncée en 1744, par une leltre au cardinal Quirivi. D. Toustain et D. Tassin y ont travaillé pendant 20 ans sans la finir. Ils avoient rassemblé un grand nombre de pièces inédites, entr’autres un traité de la pémilence, où Théo- dore impose une peine aux religieux qui auront fait des Fautes en transcrivant des livres. Nous exhortons les Bénédictins d'Allemagne à continuer ces éditions des Pères qui cnt fait tant d'honneur à la con grégation de Saint-Maur. Il faut espérer que l’abbé de S. ÆEmmeran , à Ratisbonne , et celui de Saint-Blaise, dans la Forèt-noire, ranimeront le zèle et l’émulation de ces religieux , ayant donné eux-mêmes des preuves non-équi- voques de savoir et d'amour pour les letres. L’excellente édition d'Alcuin que le premier a dorinée, montre assez: combien i est capable d’une pareil.e entreprise. \ VIL. Acta Sanctorum ordinis Sancti Benedicti , etc 1668, z7017, 9 vol. in-ful. Ce recueil renferme beaucoup de piè- ces rares ou inédites, eownecernant notre histeire. Les pré- faces et les notes de Mabillon qui en est l'éditeur , sont remplies de discussions aussi curieuses que profondes. On doit donc regretier que le Xe. volume soit resté manus- erit à la bibiothèque de l’abbaye de Saint-Germain, et qu’il n’ait pas été cortinué. VIII. ÆEpistolæ Romanorum pontificum ,; et quæ ad eo$ scriptæ sunt, à S. Clemente I usque ad Innocentium ILE äa-folio , 1722. Dom Coustant n’a publié que ce seul vo: Fa Notice sur Frantois Clément. 367 lutte qui va jusqu’à l’an 440; mais il a laissé des ma tériaux pour deux autres , qui cependant n'ont pas été im= primés. Cette négligence est plus sensible depuis la publi- cation récente des lettres d’Innocent I[L par le savant Dutheil et dont nous rendrons compte incessamment, IX. Œuvres de PBossuet, in-40, 21 volumes, 1772 — 17054 Il reste la matière de 19 volumes, en y comprenant les tables. La sagacité avec laquelle D. Deforis avoit rétabli les sermons de ce grand homme , auroit bien fait désirer qu’il eût continué cette édition ; mais J’infortuné religieux a été, en 1794, uue des victimes de là tyrannie. X. L’ari de vérifier les dates aeant Jxsus-Carisr. Nous ne répéterons pas: ici &e que D. Clément dit sur cet ou- vrage , dans l’avertissement de son Ille. volume de l’4r2 de vérifier les dates après JEsuS-Chrisr. Il y parle d’une nouvelle chronologie romaine , par un magistrat, M. d’8L bert, qui devoit en faire partie. A }’exception de 81 an- nées de cette chronologie , qu’il seroit d’ailleurs facile de sup- pléer , tous les matériaux du grand ouvrage dont geus parlons , sont rédigés , et il est en état de paroitre. XI. Le public doit deux histoires de Bretagne, l’une à D. Lobineau , et l’autre à D. Morice ;. une de Lawguedoc à D. Vaissette , et celle de Bourgogne à D. Plancher. Mais ce n’étoieut pas les seules que les religieux de la congré- ‘ gation de Saint-Maur cemptoient donner au public. La. Charapagne, la Picardie , la Normandie, l’Anjou, le Maine, la Tourraine ,. le Berri, le Poitou et la Guienne ont été encore l’objet de leurs recherches. Les matériaux immenses qu’elles leur procurèrent, ont servi à la composition des histoires particulières dè ces provinces , dont il u’a paru que des prospectus, = XIJ. Histoire de la Congrégation de Saint-Maur , par Martene, et continuée par D. Fortet, 3 vol. in-fol. Elle | # | , 868 Biographie. étoit restée manuserite dans la bibliothèque de Fabbsye Saint Germain , les supérieurs généraux n’en ayant jamais voulu permettre l’im,ression. f XIII. Plusieurs histoires d’abbayes soët encore manaus- crites. Elles peuvent répandre beaucoup de lumières sur nos annales civiles et ecclésiastiques, sur la géographie du moyen âge et sur bien des personnages illustres, sur- tout si elles ont été composées d’après le plan qu’en avoit tracé Mabillou. XIV. Ærtraits des hisloriens arabes sur les croisades, D. Bertheraud travailla tonte sa vie à ce recueil, dont l’as- semblée constituapte avoit reconnu la nécessité , en acect- dant à son auteur 2000 livres de gratification , à titre d’en< couragement. La version devoit être à côté du texie; et le tout éclairei par des notes , auroit fait la matière d’un volume in-folio, D. Bertheraud avoit aussi rassemblé tout ce qui cencerne les dynasties des Fatimites et des Aiou+ bites ; mais il est mort l’année dernière , sans avoir eu le tems de rien publier. De grandes bibliothèques étoient nécessaires à la comnosis tion de tons ces ouvrages ; aussi la congrégation de Saint- Maur en possédoit plusieurs de très-considérables , entr'autres ceiles de Saint-Remi à Reims et de Saint-Germain à Paris La première , riche en manuscrits ancieus, à été totalement incendiée quelques années avant la révolution; la seconde, composée de 45000 volumes imprimés , et de 8550 mazusers dont Montfaucon a publié un bon catalogue , sous le titre de Bibliotheca Coisliniana, etc.,1n-folio, 1515, a eu presque le mème sort en 1704 Heureusement les manuscrits étoient dans un emplacement séparé ; ils ont tous été sauvés. Environ 12000 imprimés ont été anachés à la fureur des flammes per le citoyen Van-Pract, l’un des eonservateurs de la Bibliothè= que > êu D Notice sur François Clément. 369 3 &éétiationale ; aussi connu par son amour ardent et très-actif “pour les livres, que par ses vastés connoissances bibliographi \ ques. Les manuscrits et les imprimés ‘échappés à ce désastre viennent d’être transportés et déposés à la Bibliothèque na tionale. Nous i ignorons ce que sont devenus les autres biblio= thèques des difiérens monastères : sans doute qu’on lesa mises dans des dépôts publics; mais dans quel état sont-ils à pré | sent? Et ces précieuses archives qui ont fourni tant de maté riaux à notre histoire, pouvous-nous espérer qu’il.en existe encore quelques portions ? La rerte en est presque inévitable, ce qui seul prouveroit la grande utilité des recueils publiés per les religieux de la congrégation de Saint-Maur: C4 Nore sur Le système chronologique de Newton: Cet homme illustre s’est servi de deux moyens pour rétran< cher les 500 ans dont nous parlons 5 il faut, à cause du respect dû à sa mémoire, les ray peler à nos Îecteurs. Le pres mier est une prétendne observation- du Centaure Chiron | un des Argonaultes , sur l’éguinoxe du printemps, qu’il fxa, dit- en , au quinzième degré du Bélier. En la comparant avec celle de Meton, qui, un au avant la guerre du Péloponèse:, avoit . fixé le solatice d’été au huitième degré du Cancer; et par le galcui du mouvement rétrograde des points égüinoxiaux, New< » ton place à l’an 504 avant J. C. l’expédition des Afrgonautes ; » au lien de l’an 700, svivant l’opinion vulgaire. Rien n'est cers tainement plus ingénieux, et jamais conjecture ne fut plus digne de la réputation immortele de son auteur : mais Chi Aron n’a été ni astronome ni observateur, et son existence est couverte des ténèbres des temps héroïques. D'ailleurs la posi= Lion des étoiles et des points équinoxiaux n’eslen aucune md- » nière #xacte dans Îss écrits des anciens ; et les auteurs contems L porains variént infiniment sur cet article important, Tome F. Aa 670 u Biographie: L’autre moyen employé par Newton, pour fixer cette même expédition à l’au 909 de J. C. au lieu de l’an 1400, n’est autre ehose que le calcul hypothétique des générations qu’il presse st raccourci de beaucoup. Il avance que les anciens comp- toienl une génération par 40 ans. L’autorité de Denys d’'Hali- carnasse est précise là-dessus : il n’en suprosoit que 30; et c’étoit principalement la méthode d’Ephore et de Timée, his- doriens exacts en chronologie. Du reste , tous les calalo- gues des rois, toutes les généalogies des ansiennes familles, les suites des dynasties, soit directes, soit coliatérales ; sont pleines de lacunes , de confusion, d’incertiiudes, de contra. dictions, ete. Tout cela peut sans doute servir à faire des cal- culs approximatifs, mais jamais à établir une base certaine } encore moins à détruire les précédentes , qui résultoient de témoignages formels. ‘ En admetlant ce retranchement dans les annales de Îa Grèce, non-seulement on ne pourtoit plus y faire entrer tons les faite historiques , mais encore la naissance et les progrès des sciences et des arts n p: à seroient pas suffisamment dévelop= pés. Cette difficulté est très-graude ; cependant on ne l’a pas assez fait valoir contre Newton. Un de ses compatriotes qui s’en est apperçu, a imaginé de rapprocher de nous l'ège d'Ho- -mère , et de le placer au sièele de Pisistrate; ce qui est un pa ue révoltant. Les chronolowistes anglais sont en général pour les temps obrégés ; ils se permettent là-dessus les con- Jectures les plus hardics ; telle est , entr’autres , celle de Mars+ ham sur l’identité\de Sésac et de Sésostris, etc. Quoique ce système ne soit que le rêve d’un homme de gé- ie, il ed néarmcics de l’étudier, et de lire mème lc dbté ‘56 qu’en a fait Reid, en 1743. Il a Mradtes d’éclaircir l'original, et peut servir LE préliminaire à la réfutation com- posée par Prért, intitulée : Défense de la chronologie an-# £ienns , eic. Celle-ci est fort solide à bien des égards ; mais fout y est d’une grande sécheresse, etrien presque nes’y trouve achevé. Le célèbre Gibbon prétend, dans son Essai sur l'étude - NS LMRMRITASE * \ ! # L 3 Notice sur Franñçois Clément. 37É de la Xiltérature, que cette défense , ouvrage posthume de som auteur , n’a point répondu à toute sk réputation, et il paroif ne faire cas que de la préface due à Bougainville. En regar= dant ce jugment comme peu juste , nous avouons néanmoins que cetle préface, très-bien rédigée , renferme une excel- lente analyse des traités de Newton et de Fréret , et qu’elle est pleine de réflexions judicieuses. S. C. | = } ARCHÆOGRAPHIE. Exrrrcirion d'une des Peintures découvertes à Portict , par GourDiN, bibliothécaire à Rouen. | Ux simple Camaïeu; en partie effacé et dégradé par le temps, trouvé dans les ruines d’une ville ensevelie , depuis plus de 17 siècles, sous la ceudre et la lave des volcans, sémble bien peu fait pour intéresser, sur-tout si l’on ny retrouve, avec ceite admiration qu'accompagne le regret, les restes pré cieux d’un chef-d'œuvre de l’art: or,le tableau de Portici, dont nous allons parler, n’ofire au premier aspect ni une composition, ni même une exécution digne absolument de fixer les regards du connois- seur délicat et sévère. Mais le côteau, qui paroît aride au fleuriste, se couvre quelquefois pour le bo- taniste, de l'émail le plus riche; et le tableau qui laisse l'amateur froid et indifférent, peut piquer la: euriosité de l’antiquaire et mériter ses recherches, Gelui-ci se trouve gravé dans le tôme IIL des à äz 372 Archængraphie. FPT Peintures an tiques d'Herculanum, publiées àNal ples en 1762. L'objet principal qu’il présente , et qui en occupe. le milieu, est une pyramide de pierre, ou plutôt un obélisque arrondi à sa base, posé sur un aûtel quar- ré, auquel on monte par quelques desrés Cette pyramide ést coupée vers son exfrémité supérieure par une espèce de chapiteau qui ressemble au ones ou chapeau dont les Grecs couvroient la tête de leurs divinités dans les temples qui n {toient point Couronués d’un dôme, et la plupart des temples étoient ainsi chez les anciens. Sur ce chapiteau, on apperçoit avec peine trois pointes saillantes, du centre desquelles s'élève un pe- tit obélisque aussi arrondi à sa base, et qui se ter- mine par une poiute surmontée d’une flamme, à ce que Pon croit; car les dessinateurs n’ont’ pu s’assu- rer de ce que ce pouvoit être , comme ils n’ont pa distinguer quelles étoient les fisures dont est t.chorsée la grande pyramide. Cette statue bisarre s’élève bien au-dessus de l’en- tablement du temple ou sanctuaire où elle est pla- cée. Quatre colonnes unies par une cloison demi- circulaire, soutiennent cet entablement sur lequel sont posés sept vases fermés: deux autres, de lun desquels sort de la fumée , sont placés sur deux massifs assez larges qui excèdent de peu Îa base des premières colonnes, auxquelles elles servent comme, de défense et de rempart. L’eau environna cet édiices 4 Pesntures découvertes à Portici. 373% Les obje s que lon renarque dans le sanctuaire Sont: un grand roseau appuyé coutre la pyramide, des bardelettes atta: hées à lutel et à une de: pre mières colonnes; quelru*s rameaux s’élancent au- dessus de la cloison et de Pen ablenient; enfin, près d’un des massifs on a cru voir uüe épée ornée d’un nœud de rubans. | Un peu derrière et de chaque côté du sanctuaire sont deux fieures, l’une po ée sur une laygue de terre est celle d’un homine nud, dont le front est orné de deux ou trois rayons, de la rain sauche il tient une verge pliante. L’atiitude de cet honme est celle de quelqu'un frappé de la peur, et qui veut s'enfuir; la tête qu’il retourne et la main droite qu’il élève sur le front, montrent que l’objet de: sa terreur est une aymple placée de l’autre côté du sanctuaire. En la voyant, on se rappelle les vers de Virgile, dans lesquels il peint la mère d’Enée sous les traits et l’habillement d’une jeune vierge » Tyrienne: sa robe est retroussée un peu au-dessus du » genou, son voile flotte au gré des vents, le haut d’un carquois paroît au-dessus de son épaule, une lance de chasse est dans sa main gauche; elle porte l'index de la droite vers sa bouche, en fixant ses regards sur l’lomme effrayé. À ses côtés est un chien qui boit. Dans l’éloignement un autre chien semble arrêté dans sa course par quelque chose qui Jui fait retourner et lever la tête. Sur le devant du tableau est une femme vêtue, assise sur un tertre , le coude droit appuyé et la téte penchée du même côté; une tige qui ressemble A a3 874 Archæographie, re à du maïs et que l’on a prise pour un roseau, sem- ble étre dans sa main gauche qu’on ne voit pass un cerf est auprès d'elle, il boit dans l’eau qui ré- fléchit son image. Tels sont les objets divers qui composent ce-ta- bleau. Les savans éditeurs des antiquités d’IHerculanum prétendent dans leurs notes, que la pyramide est la figure de Vénus paphyenne, que l’homme nud est Adonis, ou bien un ancien habitant de Cypre; que la nymphe est on Diane, ou Proserpine, ou peut- être la nymphe Ærinome , aimée d’Adonis et méta- morphosée en paon par Jupiter ; qu'enfin la ferme vêtue est Vénus surnommée Astarte, adorée sur le mont Liban, et à laquelle le cerf étoit consacré. Ces conjeciures , quoïgw”’appuyées de beaucoup d'érûdition, ne sont point combinées et ne forment point un sysiême; par conséquent elles ne sont guë- res propres à faire connoître ni lintention de Par- tiste, ni le sujet du tableau, de ce tableau qui peut Gest miéressant, dont la composition cessera d’é- ire bisarre, et dont les Fgures prendront un carac- re et une attitude dignes d’attacher les regards satisfaits des curieux, lorsque l’on verra que l’ar- tiste, ayant à due Pinstant où le soleil parvenu au plus haut point de notre hémisplière , si is craindre de s'éloigner de celte partie du monde fé- concdée par ses rayons biënfaisans : lors, dis-j0, ais le peintre, voulant représenter le solstice d'été, emploie pour le faire, une allégorie a$sez ingénieus $e, pour que sou tableau devierme un poërne, Peintures découvertes à Portici. ‘78 Voyons comment l'artiste a rempli son sujet : exax minons en particulier les divers objets de cette com- position. | Le premier et le principal est la pyramide, qui a paru aux éditeurs des antiquités d’Herculanum être lermblême de Vénus. Le C. de la Chaux n’est point de leur sentiment ; cette pyramide qu’il trouve assez élégaite , ne lui paroît ni conforme au recit de Tacite, ni semblable à ‘la figure de Vénus- Pa- phyenne que lon voit sur les médailles (x), Mais cette fisure, quoique par - tout essentielle= ment la même , varie beaucoup dans les monu- mens (2),et, qu. lqu’élégante qu’elle paroisse au C. de la Claux, la prramide du tableau de Portici est plus cenforme encore au recit de Tacite , que cells ïue Pon trouve sur les médailles de Drusus (3) ; de Véspasien.el de Titus (4). : Vénus, dit Tacite (5), et avec lui Maxime de Tyr (6) est représentée à Paphos par un globe qui, en. s’élevant, preud: la forme d’ire borne ou d’un cône. Le toleil à Ernesse en Phénicie étoit de mé- (1) Dissertation sur les attributs de Véous; No. 1776, page 25. (2) V. Patin imperet. Rom. numismuta p. 80. Vaillant - numisimuta imper, Aug. à popul. græcè log. (3) Patin , ibid. (4) Vaillant, ibid. #ppend iconunt. 1 (5) Simulacrum deæ non effigie humanä ; Cotinuus o7- bis latiore initio tenuem in ambitum, melæ modo exsurgens € Hist. lib. 117, p. 5or, lugd. batav. 1621 , in-12. (6) Dissert. 38. Aa ……. W6. 0 Archœographie. | 1 me, at rapport d'Hérodien, un globe alongé et finis< santencone (7). Pourquoi cette forme donnée au simulacre de vé nus? Tacitedit qu’il en ignore la raison, es£ ratio ir obscuro, Servius (8), Tristan (9) et l’abbé Brotier (To), si -avantigeusement connu dans la république des let- tres par son édition de Tacite, ont cru voir dans ce $gimulacre autre chose qu’une simple-borne ou pY- | P ramide ; mais le C. dela Chaux (11) soutient qu’il est ‘inutile de chercher du mystère dans des monumiens grossiers, production de l'ignorance et de la barba- rie. Winckelmann est du même avis: Les Grecs, dit-il, comme les Arabes et les Amazones, repré- sentèrent d’abord leurs dieux par une masse informe L - ou des pierres quarr tes (12). Avant que lPon.eût inventé Part de transmettre les évènernens par Pécriture, dit abbé Banier, on Le se servoit de masses de pierres, comme le fit Josué, après avoir passé le Jourdain. Dans la suite, on grave quelques figures ou caractères Sur ces. pier- . res, témoins muets des grandes actions, ou des faits mémorables; ainsi sont nés les Re dont Vobscurité jointe à l’amour du mer veilleux, donnè- GD'lab: VA p 207; ja 1624 in-8°. (6) Apud Cyprios in modum umbiliei, vel ut quidam volunt melæ colitur, ( Ain. IL. 724. (9) Tom. IH: pag. 420. (10) Tom. III. pag. 407. {11) Ut suprà. €2) Hist, de l’art, tom, I. chap. 2 Peintures découvertes à Portici, 377 U rent naissance aux fables, et furent une des causes de Pidolätrie (13). : D’après ces auteurs, ce seroit donc à l'ignorance de l’art qu'il fauüroit aitribuer la forme pyramidale de la Venus de Paphos, comme ils lui attribuent la Junon de Thespie (14), la Diane d’Jcare, le Ju- piter. de Corinthe, qui n’étoient que des espèces de colonnes, Mais ce temps d'ignorance ne dura guères, sans doute, chez une nation dont le climat (15), dont le goùvernerent (16) secondoient si heureusement le génie et le goût pour les arts. Aussi ces monur niens informes cédèrent-ils bientôt la place aux chefs-d’œuvres des Apelles, des Phidias, des Pra- xiteles, etc. Bientôt l’histoire seule ou la tradition conservèrent quelques traces. de lPancienne forme donnée aux simulacres des dieux. A peine se sou venoit-on que Castor et Pollux avoient été représens tés à Lacédémone par deux morceaux de bois liés ensemble (17), ainsi que les graces et l'amour par . des pierres (18) ; cependant Vénus étoit toujours adorée à Paphos sous la forme d’une py ramide. Cette figure pyramidale, consacrée sur des mé- (13) La mythologie expliquée par l’histoire. Liv #, chap. IV , pag. 58. Paris 1736. * (r4) Clémen. Alexandr. L. C. (5) V. Winckelmann hist, de l’art. tom. I, chap: 1, gect. 2, p. 57, édit. in-4°. (x6) Id. ibid. p. 65. (17) Plutarch. De fraterno amore. (18) Pausan. lib. IX. [RL 874 | Archæographie. | dailles, dans des temps où Part avoit fait les plus grands progrès, n’étoit donc point un simple mo- nument de l'ignorance, Elle étoit chargée d’hiéro- slyphes, elle en étoit un elle-même, dit Philoitrate {:a}; elle étoit le symbole de ÿéhus Uranie , de Ia Vénus céleste, la première que les hommes aient connue, la seule, selon Apulée (20), qui fut adorte à Paphos, ainsi que dans toute l’isle de Cypre, comme le dit Homère (21), et comme l’assure Hi- imerius (22). Blais qu’étoit cette Vénus Uranie ? C’étoit celle que Phidias avoit representée reçue à sa naissance dans les Lras de Cupidon (23); celle qui, selon Sophocle, a une force invincible et qui remporte toujours la victoire (24); celle que Solin a eéléhrée avec tous les charmes dont la poësie est capable , comme la mère, Ja dispensairice de l'univers (25) ; celle enfiu qu’A- {r9) In Apollon. Tyan. III 58. #20) Metamorph. lib..XE, {2:) Hymn. sécund. in venerem init, (22) Photii Biblioth. cod. 245. C3) Pausanias eliacor. prior. sive lib. V , cap: XI. (24) Meye re oûevos à Kompis , exQéps rar vexms ati. ( Tracline.} (25) —Venus alma fove : quæ semine cœli | Partoriente solo, divini germinis æstu Spumea purpureis dùm sanguinat uoda profundis Nasceris à gelago : placido dea profata mundo. am quûm prima foret rebus malura profundis In ‘fœdus cennexa suum , ne staret iverti Machina mole vacans, tibi primum candidus æther Astrigeram faeiem nitidam gemmavit olyrmpo. Peintures découvertes à Portici. ‘879 pulée invoque comme l’ancienne productrice de la ñature et des choses, comme Porigine première des élémens, comme la grande Vézus de l'univers ; en orbis totius alma Fenus (26)! Venus, ainsi que le dit l’auteur des hymnes qui portent le nom d'Orphée , Vénns n’est donc que la force vivifiante, l'ame universelle répandue dans la wature , et dont tout ce eui respire est ouvrage (27); Ovide l’appelle la mère des Dieux et de tous les êtres (28). L'Egypte, si respectable par la sagesse de ses loix, si intéressante par ses fables religieuses pour quicon- que sait en pénétrér les mystères, l'Egypte devoit sa “fondation au débordement périodique du Nil. L'eau fut à ses yeux Île principe de toutes choses. Hera- “clites et EHippasus ne virent point, comme Thales , une cause générale dans un effet-particulier et local ; la fécondité même de l'Egypte leur parut venir plü- tôt de la force vivifiante du soleil que du débor- dement d’un fleuve ; et dans leur systéme, le feu piit da place de l’eau (af D’autres philosophes réunirent ces deux causes ; ils pensèrent que l'existence de toute Te fæcunda sinu tellus amplexa resedit Ponderibus librata suis : elementaque visa Æitherias servare vices : tu fœtibus auges Cuncta suis. Totus pariter tibi Pparturit orbis ( Ponticon, ) (26) Metamorph. lib. IV et XR (27) Hymn. 54, v. 5 et seq. (28) Fast. lib. IV , v. go et seq. (29) Plutarch. de placit. philos. Lib. 1. + \ 36 . Archæographie. "4 chose étoit le résultat des doux éléimens combinés (80). Les 1ostes Grecs adoptère nt et emb ‘lirent cette doc- tine; Vénus fut fille du ciel et de la mer (31); et sur une foile année par la pruceau d’Abpelles, Pon vit sortir du sein de la mer Vénus exprimant de’ ses cheveux humides , Pécume dont elle .venoit de aire (32). : ‘ y 4 Tous les_poëtes c‘lébrèrent à l’envi, et tracèrent dun crayon © armant et délicieux la naissance de ce être allésorique, de ce personnage purement SYmbolique, traisfoymé par eux en la Déesse de ia Heauté *, tn la mere, de ‘l’Aimour et des Graces {33}. Le peuple lui éleva des autels ; le nombre de ses sta- fues monta à plus de cent (24), ses fonctions di- verses, caractérisées par les épithètes qu’on lui donna, furent bien plus nombreuses encore que ses sta- ! Go) Caussa nascendi duplex ; ignis et aqua — mas ignis quod'ibi semen ; aqua fæmina quod fœtus ab ejus humore et Earum junctione sumit Venus, — Poetæ de cœlo semeñ igneum cecidisse dicunt ware, ac natam à spumeis vene- xem, conjuuctione ignis-et humoris. ( Varro L. L. p. 15:} : V. Ovid. metamorph. lib. 1, v: 430 el seq. — Hippo- rat. de diæta , lib 1 , S IV. hoc C’est sur cette antipathie des deux élémens qu’est fondée Ja fable des amours de Mars et de Vénus. Voyez le citoyen Larcher , mém. sur Vénüs, pag. 290 Gr) PervigiliumV eneris. (32) Ausone epigram. 106. (33) Hesiode et larthologie , épigram. 1, 2, 3, 4., livre IV .—Mérm. de M. le C. de Caylus. (inscript. tom, XXX , pag 449.) (34) Larcher en compte 104 el 7 tableaux, _ Vu HE ; à AU 4 Peintures découvertes à Por'ici. 38 êtes (35); Aussi Théocrite la félicite-t-il sur la muliitude de ses surnoms ct de ses temples (36). Mais sous l’écorce des fa'l:s, aliment du vulgaire stupide et crédule , le plilosophe trouvoit, comme Pausanias (37) des verités importantes à méditer 3 if - reconnoissoit avec Cicéron (38), un dieu dont la puissance embrassoit toutes les parties de lPunivers, Car, quoique le paganisme eût étendu presque sur toute la surface du globe, les ténèbres les plus épaisses , homme qui rentroit en lui-même, voyait, pour ainsi dire, s’élancer de son ame, un rayon de lumière qui lui déconvroit un étr: tout- puissant, seul auteur et modérateur de toutes choses, Voilà, sans-doute , la raison pourquoi la forme pyramidale, sous laquelle étoit représentée Vénus à Paphos, attiroit encore au sièle des Titus (39) les offrandes et les vœux de toute la Grèce ,; parce qu’en efet cette figure, propre à caractériser la sempiternétié s , lun des plus beau attributs de Pame de la nature , avoit quelque chose de plus plilosophique qu'ure statue, image d’un être mortél et périssable. Aussi un anonyme, dont l’ouvrage est joiut à ceux dè Pierius, assure-t-il que les anciens se sont toujours” plu à représenter la nature sous cet emblème (40). (35) Le même compte 248 noms ou surnoms de Vénus, (36) Idyll. XV , v. 109. (37) Lib. VIII, cap. 8, (38) De natur. deor. lib. 1. (39) Templum Paphiæ Veneris ire'ytum per indigenas advenasque. - . (40) Per pyramidem veteres rerum paturom £t substan- » \ 90€, Ærchæographie: \, Passons aux autres objets de notre tableau, Ceux qu'on ertrevoit dans le sanctuaire, sont tellement effacés par le temps, qu’on chercheroit peut-être en vain à en donner l’explication ; je remarque seu- lement que le roseau appuyé contre la pyramide est le symbole de laccroissement des êtres, et je passe à l'examen des figures, L'homme effrayé qui porte sa main droite vers. sou front, en recardant ia Nymphe qui est de l’autre côté du temple, a paru aux éditeurs pouvoir être Adonis. - Nous sommes de ce sentiment : les cornes où rayons qu’il porte sur le front, la verge pliante qu’il tient à la main, tout se réunit pour nous convaincre que c’est cet amant de Vénus , tué par un sanglier ; instrument de la vengeance et de la jalousie de Mars: La nympl he qui porte lendex de la mat droite vers sa bouche, est Proserpine, à laquelle Adonis, descendu aux enfers, inspira de tendres seniimens. Voilà ce que racontent les mythologues; ils ajoutent que Vénus, désolée de la perte de ce beau jeune tiam illam informem formas recipientem significare volue: runt; quod ut pyramis à paneto summo fastigio accipiens paulatim in omnes parles dilatatur sic rerum omniurm na- tura ab unicô principio et fonte qui dividi non potests nemipe à Deo summo opifñce profecta , varias deinceps for- mas suscipit , et in varia gerera altque species diffunditur, omniaque apici illi et puncto conjungil , à quo omnia ma- napt et fluunt. ( Eruditiss. viri cujusd. hieroglyph. Lh. 4x Gap. g. Peintures découvertes à Porticir 323 Homme, pria Jupiter de le rendre à la lumière, -mais que Proserpine voulut le retenir. Pour cont.n- ter les deux déesses, la muse Callicpe décida qu” A- donis passeroit six mois sur la terre et six mois dans les enfers. Les heures furent chargées de le ramener de l’un à l’autre séjour. Cette fable, si délicieusement racontée par . Ovide (41), n’est que lingénieuse allégorie de la révolution annuelle de lastre du jour , parfaitement expliquée par le citoyen Dupuis, dans sa lettre sur le dieu Soleil (42). Faisons-en l'application au tableau de Porticr. Nous avons montré que la pyramide est Vénus de Paphos, ou la nature, sâns doute le soleit, dont les rayons puissans échauflent et fécondent la terre, ne perdent point pour elle leur force et leur LS cacité , lors qu'Adonis est chez Proserpine, c’est-à- dire lorsjue le soleil parcourt les signes inférieurs du zodiaque ; r4ais pour les habitans de l’hémis- | phère supérieure , il semble les voir perdus; la na- ! ture, pour eux, nest plus une mère laborieuse ek féconde ; elle est livrée au repos ; elle paroît con- dannée à la stérilité. Cette espèce de repos, cette’stérilité àpparente ne commencent véritablement que quand Adonis entre chez Proserpine, on après l’équinoxe d’automne. ; « Le dieu du jour, dit le citoyen » Dupuis, tombe sous le domaine Alors seulement de Mars que » préside au Scorpion, dans lequelle dieu desténèbres, (41) Metamorphos. x (42) Journal des savans, 178. 384 Archæographie. « Typhon, a son siége et commence son empires « Ce passage , ajoute le même auteur, est marqué le matin par le lever de la couronne d’Arianne, « appelée, par Ovide Zurbera ou Proserpine, et « le soir par l'ascension de l’ours céleste, que les « Egyptiens appelloient le chien de Typhon ,et àla « place de laquelle les Syriens peignoiïent un san s 2 elier, » _ Ceci posé, le voile mistérieux qui couvre notre tableau se déchire. à Proserpine en habit de chasseresse, telle qu’elle étoit représentée dans un champ près, de Phocée (43), semble appeler Adonis , et le fairé souvenir que l'instant où il doit commencer à RS Vénus est arrivé. Adonisest effrajé decetie voix qui avertit le chien de Typhon. Ce chien s ae l’éloignement, retourne la tête vers celui qui bientôt doit élie sa proie. Voilà Pallégorie : voici la réalité; le Soleil parvenu au solstice d'été, s’ivance peu-à-peu et comme à regret vers l’équinoxe d'automne. C'est cet instant que le peintre a voulu rendre, "instant auquel , selon Saint-Jérome, (44) on plaçoit la mort d'Adonis. D'après cette explication, qui n’est peut-être point . . PA « une simple conjecture , la femme véiue -et assise sur le devant du tableau, ne nons Re AE étre Vénus Astarte qui, sur le Mont Liban, pleure la mort (43) Le eitoyex De'andine sur lenfer des anciens, lire. part. PB: 102. (4 + Hieronym. in Ezechiel. — Mém. de l’académie des Inscript. tou IV , p. 136. . d'Adonis, PARCS PRE Ut re / - , = Peintures découvertes à Portici. 385 - d'Adonis, comme le disent les éditeurs des ‘antt- # quités d'Hercylanum. Elle nous paroît plutôt être +. Diane. En effet sur une cornaline du cabinet de _ -Siosch, on la voit dans la même altitude, ayant uu _ air triste et rêveur, et un cerf auprès d'elle (45). SE : > | | On demandera peut-être quel personnage Diane - peut jouer dans ce tableau ? Le voici; Diane et ba Cerés, dit Winckelmann d’après Vossius, étoient _ regardées es la même divinité chez les Grecs à _âsiatiques (46). Cette figure est donc allégorique k. comme Îles er et représente la terre couverte E. “de fruits dont bientôt elle va être dépouillée- =. risiesse de son maintien , sa tête tournée du cô d’'Adonis , tout annonce le pa iouche à biisisñt à cù L. le soleil va commencer à l’abasdonner, où elle va - pérére insensiblement sa do vo Telle est l'explication que l'où pourroit donuet À uñ tablean qui prouve; ainsi que beaucoup d’autres, |» que la poësie, comme ie dit le citoyen Dupüis; -.« Pallégorie e! sur-tout l'imagination vive et exbaliée re des Orisntaux, out répandu | la broderie, la plus À « riche et ia pius variée sur e canevas fourpis par » l'astronomie, et que les figures sans nombre que « lärtet le génie tracèienit sur là robe de la in ÿ< - « tholocie, en ont fait cisparoitre le fond, ce fond » qu'il nappaitiont qu’à l'astronomie de retrouvér. (45) Lesénip. du cahinet de Stasch , par Vineïelmañn, De. c'e , No. 208, p. 77. É HA Nov Tm 1) , io, = » P- 79- Zome F. Bb # da tyrannie décemvirale , époque à laquelle le citoyen Pasoret ÉCONOMIE POLÉTIQUE. Fracments d'une traduction de la Politique D’Aristote, par le Représentant Pasroner, membre de l’Insritut national (1). [h A première espèce de démocratie est celle qui a pour base légalité commune. Jia loi qui y pré- side commande ceite égalité , en waccordant aux riches aucun avantage sur les pauvrés , en ne peér- / mettant pas que les uns ou les autres aient exclusive- ment l’autorité suprême, enlesrendanttoussemblables, Si la liberté et l'égalité sont, comme on le pense, | les principaux. caractères d’une démocratie , existe- ront-ils jamais mieux que lorsque tous les citoyens participent également à l’administration publique £ ‘Le peuple, cependant, étant supérieur en nombre, et la majorité faisant la loi, le gouvernement est nécessairement populaire. Telle est la première espèce de démociatiest Dans°la seconde , un censs mais un cens foible est exigé pour la magistrature : on est éligible Si 1% | k (x) Cette traduction a été composée rendant Ie règne de: ; étoit abligéde fuiret de se cacher, errant quelquefois d'asile en M . à ' à 40 asile , n'ayant our tout baypagè que son bonnet de nuit et ce traïlé d'Arisioie , dont il consigne ici ces fragments, et dont les amis des lettres doiveut désirer la prompte "3 blication, À. L. M. 1 00 * Traduction de la polit. d'Aristote. 387 on le paye; on cesse de l’être, sion cesse de le payer. vs} Dans la troisième; tous les citoyens que ne frappe pas une exclusion légale , participent au gouverne-" ment, mais sous Pempire de la loi. La loi commande aussi dans la quatrième 3; mais aucun citoyen ny 'est inéligible aux magistratures. La cinquième ressemble aux premières, si ce n’est que l’empire y est dans la volonté seule de la multi- tude. Les décrets y remplacent la loi : tel est Peffet _de l'influence des démagogues. On n’en voit point dans les démocraties soumises à des lois; le premier rang est alors pour les meilleurs citoyens ;' on en voit au contraire partout où les lois n ont pas l’au- torité suprême. Le peuple est alors comme ‘an monarque ; beaucoup d'individus n’en forment plus qu’un seul : ce pouvoir souverain qu'ils #’auroient — pas isolé , ils l’acquièrent par leur réution. Cnne sait si Homère , fait allusion à ce gouvernement, “ou bien à celui où plusieurs exercent une æeutorité individuelle , quand il dit : « Le gouvernement de » » plusieurs n’est pas bon » (2). Un tel peuple, … comme étant monarque , veut commander seul | aucune Joi n’enchaïnant sa volonté , il règne _en -déspote ; aussi voit-on les flatteurs hônorés. Une démocratie pareille ne s'éloigne guères dé’la tyrannie : ce sont les mêmes mœurs ; c’est la même Doppression pour la vertu (3). Les décrets du PAPE à (2) Discours d'Ulisse,,, chant second de l’Fhiade, (3) Et plus exactement. L’uu et l’autre (un tel pe “uple et in tyran) blacés vis-à-vis le titre de legatis, et les approcher du feu ; après quoi il ne Mançqueroit pas d'écrire à sa femme, dans une iettre on-cachelée , qu’e:le fût sans inquiéiude sur son sort ; #t qu’elle cherchät sa consolation en Dieu : il devoit enfin ; en renvoyant ces /nstitutes > tracer, soit avec du miel ou avec du jus de citron > quelques liunes pour ses amis, et cela sur un des feuillets biancs , à côté de la loi Falcidia. — Tous ces différens avis étoient con- signés dans des intercalations successives de trois où quatre distiques, ou dans quelques ligses de prose , £lissées dans le texte de l’'Itinerarium Gallicum. Nous t nons ces particularités de Phistor'en Gérard Brandt, Il les rapporte dans l’histoire qu’il nous a laissée en langue hollandaise du procès susdit, (in-4.0 de 269 pages , à Roiterdam, 1708 ). fl étoit lui-même possesseur cle quelques - unes de ces Cpreuves, souli« gnées, aux endroits intéressans, de la maia de Seripez ts. Il cite d’abord ces vers > Sans indiquer la place qu’on leur avoit donnée : Quod iua res , inguit, irahitur sufflamine litis r Spartana | jubeo, nobilitate Jeras : Nec 1e commoveat ‘Septem mora longa virorum : Forte per ambages hcë iter omne plaeet. Nesioris éramen tardum est longumque gubernal ; Linen ad offensum substitit icia Nape. Seria liligeri Juvat ixdignatio regis , Et Jacit huc aliquid motus in urbe tua. Spernitur interpres sacer hic, Gradivus amaïur ÿ E1 er quinque duces , si numeérenlur ; erunl, Tone F, Ce k hi a RABAT FER \ 402 Poésie anecdotique, Heæc retro qguosdam sua vertere lumina cogunts ï Si qua fides dictis, jam cito finis erit. | Cela signifioit, dans un style un peu mystérieux, que « les interrogatoires de Barnevelt avancoient len- « tement ; qu’on espéroit quelque bien du méconten- tement qu’avoit témoigné le roi de France ; que les ambassadeurs de ce monarque prenoient un vif in- « térêt à cette cause, et qu’on leur avoit répondu que « les détenus obtiendroient bientôt justice ; que les « états de Hollande étoient convoqués pour le 15 « janvier, et qu’il y seroit question de nommer des « juges ; que le clergé étoit mal vû à Leyde, et qu'on « parloit fort de guerre ; que l’émeute qui avoit éclaté « à Rotterdam, n’étoit pas indiflérente.» Ainsi /V’age- naar interprêteces vers, rapportés aussi par lui dans son Histoire de La Patrie ,t. X , p. 304.— Brandt allègue encore ceux-ci, qui furent insérés dans lépître ad Petrum Clericum (Epist. I. 1. Ep.12). = L:] s» +... tola consanguinilate propinqui , Atque ego , jam vidui mæsta marila thort, Constanter ferimus , quidquid fortuna maligna Durius intulerit; vos quoque ferre decet. ÆHoc unum peto, ne paucorum forte dierum Pos mora contristet, excruietpe nimis. Securi studits tradueite tempora amænis : Interea sazum vertilur omne miht, En specimen : namque , ut possitis scribere ; nuper Inveni cœcos ingeniosa mcdos. Servo opus est scopis | scopas petat ills recentes , Igne suas fingens disperiisse sibi ; Ques tamen abscondat ; scoparum vincula rumpat y Et solatioum cérnet inesse nopis. LE Re | . Û ‘Anecdotes sur Pierre Sorivérius. 45% PWivere me dicet, nam ,- quo D'PaMUR in orbe y Perdidicit propriis callidus’ ille+ malis ; ÉSœpe mihi fastum gentis narrare. protervæ Suetus , et exilii tædia multa tui. Sæpe peles libros , et, oum tibi mitlo , notetur à calcem virgo primaque charta tibr. Estque vacans toto lustranda volumine margo : Quæ modo sigrum aliquod prœferat , illa tua sst, Scindatur , vivumque 1ibi ponatur ad ignem : Oocurrent oculis tunc nova signa luis. Filiolæ (1) Cadmi nigræ $i forte morentur , Erxpoctes , donec fit tibi charta loquar. Respondere voles , atque hoc tibi forte negetur ? Illa conseriplos arte remitte libros. Sepia cum deerit , saccatus corporis humor Proderit ; hoc calamos tu modo tinge tuos. Condimenta cibo sapiens pete citrea mala : Quando urina negat , citrea mala dabunt: Forum succus erit nigræ loliginis instar , Aspiciat conjuz siÿ Cytherea tuus. (2) Cum signata tibi puncto muccinia mitto , Mulcibero admoveas ; sie quoque scripta :lepes, Mec ubi pernéris , jubeas sacra disticha discat Filia, promstiens carmina. plura. Vale ! Rien ne prouve mieux combien sont inventives dans le maiheur la tendresse conjugale et l'amitié (2). €2) Filiolæ nigræ Cadmi; c’es-à-dire les lettres. (3) L’époux de Cythérte, Vulcain ; c’est-à-dire le feu. (4) La f:mme de Grotius , Marie Reigersbergen , dans la bouche de laquelle Sorfvérius semble avoir mis princi- paiement les vers qu’on vient de lire , donna, l’année suivante , une nouvelle preuve de ce caraclère si intéres= sant de l’amour conjugal, quand elle sauva son mari du château de Loerestein | où il avoit été enfermé pour le Cc'a A f : n e it : 404 Pocsie anecdotique: Grotius , plus jeune et plus fin qu'Hogerbeets, et suivaut d’ailleurs , sur le parnasse latin, les traces de Jean Second , dévora le volume de ses œu.res, et1l reste de ses jours, au moÿen d’un grand coffre qu’el e lui avoit envoyé :lein de livres , à la Jlace desquels , at re- tour, on mit l’illustre prisonnier. Les littérateurs les pius dis- tirgués du temps , Borlœus ; Ruigersius , Érycius Pulea= aus , etc. firent des vers en l'honneur de ce coffre. Puri- gny , dans sa vie de Grotius, en rapporte quelques-uns , et il témoigne ses regrets de n’avoir pu découvrir ceux que Grotius \ui-même composa à ce sujel. Ils ne se trouvent pas en effet dans le voume de ses poésies latines ; mais ÆEberhard Baringius, dans sa Clavis diplomatica , rapporte, d’après Joachim Âorsius , Va pièce suivante, que nous eroyons extrémement peu connue: _ Dulces latebræ , temporis domus parvi, Angusta laxo quæ viam facis cælo, Clausum parumper spiritum manumittens ; Opus quod ægre, congregum manu muta, Jnterquiescens pertulit ferus miles , Tandemque cœcum tradidit rati pignus, Lati vehendum Vabhalis impetu prono : Quas , arca, grates , quas tibi feram laudes ? Tibi fuganti victa servitus cessit ; Tolerata septem post biennium menses, Quod celsa tueor ostia libero vuitu, Quod durus aures non ferit seræ stridor,, Obicesque multi, barbarique custodes ; | Sed læta turba comiter salutantum , Blandique amici , tincta literis corda , { Qualis, Thueno quo probatior nemo , Puteanus, et mens erudita Tileni ,) Fasti iosas ire non sinunt luces : Tibi Fæ:, et sivquid est aliud boni nobis, LA v> ! Anecdotes sur Pierre Scrivérius. 40% eut bientôt appercu le stratagème, Hogerbeets , qu'a son âve, et daus le danger où il se trouvoit, des poésies érotiques intéressoient foiblement , mit Pouvrage de côté sans le lire. Ainci ses aris n’eurent point de ses nouvelles. On lui fit itérativenient demäuder sil avoit lu le Jean Second ; on le pressoit d’en preudre connoissance ; mais ces instances mêmes devinrent suspectes: son exemplaire tui fut retiré ; onl'examina ävec soin; le secret per'a, et [es prisonniers se virent surveillés avec un redoublement de méfiance. — Ï! ne paroit pas cererdantque cette affaire compromit Serc- périus ; mais peu de temps après il fut inquiété pour des vers latins mis au bas d’une gravure rep:ésentant k portra t d’Hogerbeets , et que voici : Talis ab Arctoo redit Hogerhetius axe, Dumm sacra legati munera clarus obit. Talis, Leida, tuus , talis tuus, Horna , senator : T'alis , pro patria cum loguerefur ; erat. Piæsidium mæstis , legum pater ,; omnibus æquus ÿ Integrius quo vix, Belgica, pectus habes. Pace tua liceat quæsisse , Pataria mater : Sunt nunc ub4 sunf tanto præmia digna viro ? On ftun crime à Scrcvérius d’avoir ainsi loué un homme actuellement impliqué dans un procès de haute trahison. Serivérius se défendit fort lien, et son intérrogatoire devant les bourguemestres de LL Et, si quid ultrà restat , arca , debemus : Quæ merita verbis si liberet æquare , Opus tot esset , ferre quot soles , sbris. Nous croyons avoir rétabli dans deux endroits l'intégrité Ce sa 406 es FA anecdotiques Ley de offre même des traits plaisans propres à faire connoître l’homme et les temps. Il faut savoir que le stathouder Maurice venoit de changer les GAL. tra tures des villes, et de les composer presqu’unique- ment deseseréatures, cloisies dans la classe infime du peuple. Un ra cordouni r apostrophe Scrivérius , et celui-ci lui répond : « Que vous en « senble, monsieur le bourguemestre, appercevez- « vous rien dans ces vers qui fournisse la moindre « preuve contre moi? » Le bourguemestre témoigne son embarras et déclare qu'il ne sait pas le latin, « Où! cela est plaisant, dit Scrévérius ; et vous êtes- « là pour me juger! » 11 s'adresse ensuite à un autre & » Pour vous, monsicur le bourguemestre, vous savez « le latin, et vous connoissez bien l’homme que j'ai « osé louer, car vous avez eu long -lemps les pieds « sous sa table.» C’étoit un ancien secrétaire d’Ho- ée'beets , que cette rémémoration décontenança en- tièrement. — Scrivérius fut condamné à 200 florins d'amende, Il ne voulut les pay er que par voie exé- cutoire, et rejeta avec fierté des propositions d’ac- commodement. Les huissiers viennent chez lui; il les conduit d’abord dans sa cuisine , où il n’y avoit qu'un peu de vieille batterie , insuffisante pour fouruir la somme. Alors il les fait monter à sa bi du texte de cette pièce ,; évidemment fautif, tel que le donne Baringius. Dans le huitième vers, ‘il a omis le second guas ,; que demandent également le sens et le metre, Dans le.neuvième , j’ai changé fugatæ en fuganti. Le bi- bliographe Mercier de St. Léger w’a fait congoitre cette pièce. Anecdotes sur Pierre Scrivérius. 407 bliothèque: « Voilà mes livres! (dit-il) ils m’atti- « rent ce que j’éprouve ; Car ils n’ont appris à dis- « cerner le juste et l’injuste. Tailleur ou cordons « nier , je ne serois pas tracassé ainsi, » Au même instant un étranger vient pour lui rendre ses hom- mages, et le prie de vouloir bien honvrer de sa si- ‘gnature son A4lbum amicorum. Scrivérius y des- sine une. bibliothèque bouleversée, au bas de laquelie il met une mesure de cordonnier , traversée par des faisceaux consulaires, et il y ajoute ce distique de Martial ( Epigr. l. 9. Epigr. 73): Frange leves calamos , et scinde , Thalia y libellot s "Si dare sutori calceus ista potest. P. H. Manro“ Paris, le 20 frimaire de l’an 4 de la Rép, (1x déc, 1795 v.st.) 408 POESIE. EriTre attribuée à Mylady Montaigu, en rée- ponse à un Lord qui lui reprochoëit son ire sensibilité (1). Mick , cette austère froideur Dont ta vivacité me blime Æt que tu crois peut-être un vice de mon âme , N'est ni l’eflet de ma pudeur, Ni celui du triste scrupule. Vas! sois sûr que mon sang circule Souvent avec rapidité : Crois que je sais qu’il west qu’un printems dans la vie, Et que l’amour est dans l’humanité ! Crois que souvent la volupté Fait rêver mon ame aitendrie! Mais, si j'aime l’amour, je bais tous les amans; J’abhorre leurs perfides flammes Et l’art trompeur de leurs sermens, Trop puissans sur nos foibles ames ; Enfin je n’achetterai pas D'un siècle de remords un court instant d’ivresse ; Maïs veux-lu voir échouer ma sagesse ? Ah! que le sort amène sur mes pas Un homme tel qu’en ma chimère Je m’en figure un quelquefois , k Un homme dont l'esprit doux et vif à-la-fois, Ne soit que l’ornement d’un heureux caractère ; Qu’il n’entre point dans ses transports (1) On croit la traduction de M. de Guibert, auteur de la tactique , eto, Epttre de Mylady Montaigu. De vanité, ni d’artifice : . Que sans projets et sans efforts , Ce soit le cœur qui nous unisse ! Que pour urattacher à jamais, Sérieux sans tristesse , enjoué sans licence , Il ne rorte rien à l’excès, Suive l’amour et la prudence ! Qu'il plaise à tout mon sexe , et n’adore que moi À Que dans le monde il contraigne sa flime! Je ne demande alors, pour garant de sa foi, Qu'un coup-d’œil à propos où se peigne son âme; Mais qu'après ces momens d’ennui , Je me trouve en lieu solitaire, Seule, entre le mystère et lui: Là, cessant d’être sage , et moi d’être sévère, Qu'il m'aime , me le dise ; et l’entende à son tour? Qu'il ose tout, enfin, sans que je le refuse Et sans craindre qu'un jour mon repentir lPaccuse 1 L’amour alors sert d’excuse à l’amour ! Que pour rendre à jamais solide ÆEt durable un amour si grand, 1] me serve à- a-fois de guide, D’ami , de conseil et d’amant! Qu’auprès de lui mon cœur s’éiève et s’aggrandisse ! Que je puisse en un mot répandre dans son sein Et mes plaisirs et mon chagrin, Afin qu’il les augmente ou bien qu’il l’adoucisse! Oui! que le cie! mène vers moi Cet homme , hélas ! peut-être imaginaire ; Je vole au-devant de sa foi : Je brave, pour aimer, les cris d’un sot vulgaire; Gompagne de ses pas, en tout temps , en tout lieu, Düt-ce être sous nne chaumières! J’en fais et mon tout et mon dieu. Mais jusques-là , que m’importe de plaire ? Tant que get être , idole de mon cœur, 499 &? LICE Podsiei Ag viendra pas porter la flâme Je conserverai ma froideur ; Elle ne coûte pas un soupir à mon âme. Je ris de cet essaim d’amans / Que ma foible beauté m'attire ; | d Je méprise leurs sentimens , Leurs petits moyens de séduire y Æt je bâile de leur encens, Qu'à des femmes foibles ou vaines ls aillent raconter leurs maux! &e souffle du zéphire fait plier les roseaux; Mais il n’agite pas les chênes. L'HIVER. ODE ANACRÉONTIQUE: D ÉyA l'on voit s’assembler les nuages ; Leurs flancs pressés portent les noirs orages Et l’aquilon , précurseur des hivers, Trouble la paix qui régnoit dans les airs, Gémis et pleures , amant de la AE Elle a perdu sa brillante parure ; * Tout est flétri : des arbres jaunissans La feuille vole , éparse au gré des vents. Par-tout, enfin, sur les eaux, Sur, lé “terre “ombent les traits du cruel Sagittaire ; Ils glacent tout; tout, excepté mon cœur» Où règne seule une éternelle ardeur. Le neige, en vain, du sommet des montagnes Se précipite et couvre les campagnes ; En vain, encore, la bouche des Autans Souffle par-tout et glace tous les sens, Ode anacréontique: Moi seul je brûle et ne sens que l’empire Du dieu d'amour .... En proie à son déire, À tous ses feux, aux plus vives douleurs , Je veux mourir, et je vis dans les pleurs. Cruelle amante , Ô femme inexorable ! Tu vois mes maux et ta rigueur m’accable, Dis un seul mot, tous mes maux vont finir ; De ta rigueur je perds le souvenir. Vois ma douleur , et qu’elle t’attendrisse $ Entends ma voix et qu’elle te -fléchisse ! Tourne un regard plus doux vers ton amant Ÿ D’un doux baiser paye son long tourment, De ce baïser la chaleur bienfaisante Va ranimer mon ame languissanie , Comme l'aspect du feu réparateur Aux sangs glacés rend leur ancienne ardéuts Ah! ce regard de la beauté que j'aime Me rend .la vie , et me rend à moi-même Ainsi l’on voit, tout près de se flétrir ; La fleur renaître au souffle du zéphir. Un seul instant a changé la nature; Elle. a repris sa brillante parure: Tout se recrée , et les bois et les champs Ont retrouvé leurs premiers ornemens. Ainsi l'amour , Ô mon aimable Edvige, ‘Ranime tout par un heureux prestige. Je suis aimé : je t'aime, et chaque jour Revient pour nous , embelli par l’amour. LADutrR4A# L 4! t NOUVELLES LITTERAIRES. Institut national. La première classe de l’Institut national & com- mencé, le ri nivose, ses fonctions académiques ; le premier mémoire qu’on y lu, a été celui du ci- toyen Lalande, sur l’orbite de Mercure, dont il s’occu- poit depuis 40 aus. Le citoyen Cuvier a lu un mé- moire sur les animaux à sang blanc, dont il a observé la circulation et l'organisation ; ce mémoire a paru très-intéressant (1). Ainsi, les travaux de l’académie des sciences, interrompus depuis le 8 août 17ÿ2, vont recommencer &vec une nouvelle activité, Les éloges des académiciens ; mort depuis ce temps-là, seront faits sans doute par le nouveau secrétaire, le citoyen la Cépède ; ea attendant , le citoyen Lalande a publié, dans la Dégade Philoso- p'ique, ceux de Bailly et Vicq-d’Azyr ; daus notre magasin encyclopédique , ceux de Duséjour et La- voisier ; et dans le Mercure, celui de Condorcet, (:) Ces animaux ont la circulation double ou simple : dans les uns , le sang passe dans le poumon en même quantité et dans le même tems que dans le reste du corps ; dans les autres ,. l’artère pulmonaire n’est qu’une branche de l’aorte | comme les reptiles , dans ceux qui ont ‘e cœur double; ce sont deux cœurs sé; arés : telles sont ‘es sei- ches, Ceux qui n’en ont qu’un , l’ont à la base de l’artère et non de l’artère pulmonaire. Il prouve ensuite que les animaux n’ont qu'une simple limphe , et que leurs veines font en même-iems Les fonctions de vaisseaux absorhana ei çhiufères. Lys Nouvelles littéraires, 313 * L'Institut vient de perdre, le 11 nivose ; le citoyen : Vandermoude, géomètre et métanicien , qui étoit de Pacadémie des sciences depuis 177r. Il étoit né à Paris en 1735 , fils d’un médecin de Landrecies. Il avoit élé reçu à l'académie d’après un mémoire inté- ressant sur la résolution des équations , qui est dans le volume des mémoires de la même année, Il y a aussi un mémoire de lui sur [es problèmes de situation, dans le même volume, un sur des irra- tionnelles de différens ordres et un sur l'élimination, dans le volume de 1772. Il publia, dans le journal des savans, un système d’harmonie , applicable à l’état actuel de la musique. La garde des modèles de machines qui lui fut confiée après la mort de Vaucancson, en 1782, (ourna son altention du côté de la mécanique, et il fut souvent utile à l’académie, pour l’examen des machines et iles rapports à faire dans ce genre; mais la révolution de 1789 l’ayant intraîné dans les affaires d'administration et de po- liique, ses travaux dans les sciences ont fini à cette époque. Il fut admiuistrateur de l'habillement des troupes , emsuite professeur d'économie politique à école normale , membre du conservatoire des arts. En 1790, il eut une extinction de voix qui annonça que sa poitrine étoit affectée, et e:le ne s’est jamais remise. Îl est mort d’un vomissement de sang, en revenant de l’Institut, le premier jour de l’année 1796. 414 Nouvelles littéfaires. © Mes sciences et les lettres pleurent de nouvelles pertes en Hollande. La litterature Orientale en avoit fait une très- sensible dans la personne de Jean-Albert Schultens', professeur à lPuniversité de Leyde. Everhard Scheidius , depuis de longues années professeur à Hardernyck , lui avoit succédé 3 et ce savant estimable et laborieux , n’a pas tardé à étre lui-même enlevé à son nouveau poste , Papogée, (si nous osons nous exprimer ainsi), de la con- cidération ‘littéraire dans les Provinces-Unies. De nombreuses productions sont émanées de sa plume , ent’autres, un commentaire sur le cantique d'Ezé- ‘chias, (én canticum Hiskiæ,) conservé dans le recueil des prédictions d’Esaïe, ch. XXXVIIT, 10--20 5 un dictionnaire de la langue Grecque; une nouvelle version Hotlandaise de la bible : «. ( Nous croyons que l’auteur a laissé cette dernière » entreprise peu avancée. » ) La mème université de Leyde, a perdu le 2 août dernier , Florent-Jacques Foltellen , professeur en médecine et en chymie, moissonné à la fleur de son âge ( à 41 ans, ) par une maladie de consomption. Il avoit remplacé avec distinction l’illustre Hahn , dans l’enseignement de la chymie , et professé pen- dant quelques années à l’université d’Utrecht , avant d'arriver à celle de Leyde. Il. a peu écrit; nous ne nous rappelons que d’une dissertation latine , sur un jeûne soutenu pendant 7 ans; ( septennis asitia , à Leyde, 1777, in-8.° ) Mais il a laissé d’autant plus de regrets , qu’il avoit donné plus d’espérances, Nous en dirons autant du citoyen Arnoid Soek Nouvelles littéraires. 415 professeur dans l’art des accouchemens, À Leyde, et à qui l’on doit une excellente traduction Hollandais ou traité de l’art des accouchemens , par le citoyen Baudeloque , enrichi des remarques du traducteur, (5 vol. in-8°, à Leyde, 1790 ; ) un recueil d'obser- vations sur le même sujet, en langue Hollandaise , (x vol. in-8°. à Leyde , 1792) et un assez grand nombre de poësies dans le même idiéme. Soek m’étoit pas sains talent pour la poësie , et il en fuisoit le charme de ses loisirs. La médecine'pleure aussi à Francker , Christophe- Everhard de L'Isle; de ces écrits peu nombreux il ne se présente en ce moment à notre mémoire , qu’un discours de Morte ; quomodo viro sapienti sit optenda. ( Francker , 1778 , in-6°. ) Et tout nouvellement, à Amsterdam , Jean-Petersen A7:- chell!, mort dans cette ville, le 4nov. dernier ( ».s.), figé de 35 ans. C'étoit le praticien le plus distingec de cette métropole, dans lecommerce batave. Il aécrit - sur son clémat, et il mérite à tous égards qu’on applique à lui-même, ce vers d'Horace ; qu“l mit l’année dernière pour devise à une pette brochure qu’il a publiée à l’occasion de la mort de son illustre ami, Pierre Nreurrland : Disnum laude vérin musa verat morc. Un théologien du méme nom, mais qui avoit que cela decommunavec le Pascal et le Newton des Bataves ; Piérre Mieusland ministre du St. évangile et pasteur à la eue 4 vient aussi depuis peu , do terminer sa cerr e dans celte résidence. Il a fait gémir les presses sur 7 in-6%., qui forment le récueil de se cn «Q — « i " Pa 16 Nouvelles littéraires. savoir : Letter en Oudheidkundige Verlustigini gen, c. a. d. Amusemens littéraires et Archéolo= giques ; ( 4 vol. ornés du portrait de l’auteur. }) Ui LE A RONA tn, c. a. d. Amuse: mens exésétiques; (2 vol. ) Et Y’ermackelykhe- den uit de FE Le , & a. d. Amuse= menus tirés de l’histoire ecclésiastique. ( x vol.) On peut dire, à l’occasion de ces titres, que tout le monde ne s'amuse pas de la méme manière, et les sermons de l’auteur , qui étoient fort courus, en auroient fourni au besoin | une nouvelle preuve, Au reste, cela est heureux , pour que tous les goûts trouvent à se contenter, La Haye a aussi perdu, depuis environ un an, un homme de lettres, d’une trempe tout-à-fait différente ; Samuel-François L’Ho- noré. Il écrivoit en français, et a publié pendant quelques années, un journal estimable , sous le titre de Nouvelle bibliothèque Belgique , commencé en 21781. Ïl devoit avoir tout au plus alors 25 aus. Îl étoit avocat , et jouissoit d’une considération distinguée dans cette profession. L'art de guérir a encore , le fer. décembre dernier , (v.s.), perdu à PRES un homme d’un rare mérite, J. Veirac, auteur d’un grand nombre de mémoires couronnés par les différentes sociétés savantes des Provinces-Unies , et de plusieurs autres ouvrages, En 1773, il traduisit de l'Anglais, enri- chi de savantes remarques, et publia à Rotterdam, lé traité pratique du Dr. Lysons , sur les fièvres üntermittentes. Il a décrit la fièvre putride éidé Mmique , qui ravageà les Provinces-Unies , en 1778. Le Nouvelles littéraires. ar* Le 25e. vol. des mémoires de la société de Harlern ollre un excellent mémoire sorti de sa plume, sur l’Aydropisie de poitrine , et en 1790, il fut reçu membre de cette société, l’une des plus considérées de l’Europe: Eu 1793, il mérita bien de la science par son travail sur la cogueluche. { de tusst con vulsiva. ) Notre mémoire ne nous en fournit pas davantage, Cet homme non moins laborieux qu’ins» truit, est mort dans la 54e. année de son àge. ProcrAmme de la Société Theylérienne à Harlem. BRANCHE THÉOLOGIQUE. Question à répondre avant le premier décembre 4796 , pour l’adjudication des prix , au 8 avril 1797. « E’administration civile peut-elle et doit-elle exer- » cer quelqueinfluence en matière de culte ? et, dans le » cas de l’affirmative , de quelle nature doit être cette » influence et jusqu’où doit-elle s'étendre » ? Le prix est une médaille d’or de la valeur de quatre cents florins de Hollande. Les mémoires écrits en langue hollandaise , latine , francaise ou anglaise, doivent être adressés à La fondation de Pierre Teyler van der Hulst, à Harlem: Tome #2 : Da PRE TS LIVRES DIVERS ARITHMÉTIQUE, e lénrramiTiQue D'ÉmiLe , comenant l’augmen« tation, La diminution et la comparaison dés nombres , @vec une exposition du nouveas systénre des poids et mesures, par Em. DE- yæiax , démonstrateur de physique, à Lau- sanne. À Paris, chez Fuchs, libraire, quai des Augustius, au coin de la rue Git-le- Cœur, 17954 ‘295 pages in-8.°, avec cette épigraphe : Que votre élève n’apprenne pas la science , qu’il invente. Rousseau , Ærnile, L.3. L'auteur, en choisissant cctte épigraphe , s’est im< posé la loi de donnér les moyens d’exécution et de faire voir aux professeurs comment il faut cen- duire un élève qui a du génie ; il faut , dit:l, qu’en _ Jisant le livre, on soit tenté de dire: tout le monde en feroit autant; le piemier de tous les mérites | pour un pareil ouvrage ; 68t de n’en point avoir aux yeux du plus grand nomire. Ce livre ne contient que les élémens de la plus simple arithmétique, jüsqu’aux fractions; mais l’ap- plication que l’auteur en fait aux mesures de touté@ espèce, et spécialement aux nouvelles mesures de France, le rendra plus intéressant que les eutres Jivres de même espèce. L hi #4 | Livres divers 413 Marmémarrques | Traité des progressions par adiition, précédé par un discours sur La nécessiié d'un nouveau systéme. d'arthmétique , terminé par de nou velles vues sur La quadrature du cercle, par M. de FonrrA. éconde édition. À Paris , chez Nyon lejeune , libraire, Quai des Quatre-Nations, n°. 1882. Et chez Dessenne , Palais-Egalité , n°. # ei 2e Les géomètres ont déjà rendu témoignage au génie etaux ouvrages de M. Foncra , sur un nouveau système d’arithmétique et de la méthode par laquelle il a représenté toutes les puissances, et exécuté toutes les puisanciations , avec la même fecilité que l’on réprésente les nombres ordinaires et que lon exécute l’addition et la multiplication. Ses noùüveaux principes lui out fournis une théorie nouvelle, pour - toutes les parües du calcul et de la géométrie ; niais ‘eu attendant l’ouvrage qui contiendra toutes ces apz plications, il commence à donver les progressions par addition, c’est-à-dire, des suites de nombres qui sont formés pär l'addition successive d’un même nombre. fl gomme la progression arithmétique , pro< gression première par addition ; les progressions secondes sout celles dont les différences forment une progression première ; leur théorie donne celle des nombres polysones. L'auteur en déduit un fora inule général ,; pour la somimation des nombres L- pyramidaux. Il finit par faire voir comment la pro- Dd x #40 Livres divers! gression par puissanciation , peut donner dt lé gadralure du cerole des approximations très diffé- rentes des opérations connues. Ou trouvera bientôt chez Îles mêmes libraires, l’histoire de la vie et des ouvrages de Xénophon , du C. Fortia, et l’histoire de, l’arithmétique chez lesanciens , avec M 0 d’Euclide, qui n’avoit pas été traduite. ART MrLTUATRE) ÆE’Anr DE L'ART DÉFENSIF , Où observations sur Le journal polytechnique de l’école centrale des travaux publics , par le général MonxTs- LEMBERT. Mois gerrunal. Article fortéfication, ,n.o 1. À Paris, chez Louvet, Palais - Egalité, 2, pages in-4.° .Le général Montalembert ayant écrit ro volumes in-4. sur les fortifications , ayant été célébré par les ingénieurs les plus habiles en pays étranger , en demandant que la contradiction de ses écrits et de ses méthodes , si lon a quelque chose à y opposer, jette le gand à celui des ingénieurs qui a écrit sur la fortification dans le journal Poiytechnique , et qui ne parlent que des méthodes réfutées depuis 20 ans par le G. M. lui paroit coupable de prévention et d'erreur ; il se plaint aussi de ce qu’on ne s’occupe pas dartillerie à lécole centrale. Il reproche aux ingénieurs qui,ont construit les forts à Cherbourg ; ‘ “de n’avoir point tracé les embrasures de manière à avoir, dans la plus petite ouverture, le plus grand cu MS LEO TRS PE 4h 1? De Livres divers, PL champ de tire ; ilse plaint de ce que les fortifica- tions de campagnes se réduisent à ,des redoutes in« capables de résistance. L’ingénieur Clairac a fait un gos livre où l’on ne trouve rien de plus, quoi- que le général Montalembert ait donné des pro- cédés bien préférables dans le quatriè :e tome de son grand ouvrages si les ingénieurs négligent les ouvrages qui sont composés par un officier qui n’est pas de leur corps, ils seront cependant obligés de répondre à des reproches formels qui leur sont adressés par un général aussi connu et aussi célèbre que l’auteur de cet article. HISTOIRE NATURE LL'E. Hrsrorre du Coucou d'Europe, ouvrage divisé en trois parties, dont La première renferme l’hisiorique du Coucou ; La seconde , les expé- riences et Les observations que l’auteur faites sur cet oiseau extraordinaire ; la troisième, un supplément , ou des notes critiques qui ont #aru propres à mettre dans un, plus grand jour Les singularités de son histoire, Par M. A. J. LorTinersr. À Strasbourg, chez F.G., imprimeur-libraire ; rue des Droits-de-l’Homme, .n°.33 ; et se trouve à Paris, chez Fuchs, libraire, quai des Augustins , n°. 26. Cette histoire du Coucou a déjà paruil ya quelques années; le citoyen Lottinger la publie avec de nou velles observations qui ne péuvent que la rendre plus intéressante. | L4 Dd3 NipdRen NL LA A «| C2 As ie AR Re À : À AD à: PASSES à è à à \ 212 Me AE TR 1 TAUSTN 12 + £ LE ER } S l À 4 | Livres divers. MÉDECINE. RrcaeronEs sur la nature et les moyens curatifs de la phtisie pulmonaire, où consomptiors des poumons , tirées des manuscrits de fets JV. Warre, M. D. membre de la société des anti;uaires de Londres ,\et publiées par, 4. Hunrer. M. D. dela société royale de Lons dres et de celle d'Etimbourg ; ouvrage traducs de l'Anglais , par A. A4. Tarpr, D. M. avec addition de nates et orné d’une planche. 2e. édition , corrigée et augmentée, 1n-6°. Se vend à Paris, chez l’Auteur, rue Bailket n°.9, et chez T. Barrois le jeune ; libraire, quai des Augustinas, n°. 18 Prix 30 sols. EDUCATION. Correspondance de Myladi Cécire, avec ses enfans , ou recueil de lettres relatives au& ‘éludes, aux mœurs ,et aux jeux de La jeunesse dés deux'sèxes, pour la former aux vertus À morales , à la narraton et au style épistolaire. Par A. 7. J. FRÉrILLE , auteur des nouveaux essais d'éducation. À Paris, chez Gueffier,im- M primeur libraire, rue :Gitle-Cœur, n.° 16,an 4 de la républiq. 2 vol, £n-12. de 300 p. chacun. Les ouvrases du C. Fréville ont déjà eu le succès qu’on pouvoit altendre d’un maître très-exercé et “très-savant ; il n’y a rien de plus intéressant que le choix qu'il a fait ‘d'histoire et de maximes en #ers ct en prose. is Il sait proportionger l'instruction à chaque âge, . Tivres divers. 423 et ceux qui Pont vu douner des lecons, lui rendent ce témo gnage: Ces lettres sont destinées aux enfans de 11 ou #2 ans; il a eu soin de les égayer par des histoxieties, et des contss il a évité les tournures recherchées , et s’est proposé une simplicité égale à celle de ses jeunes lecteurs. Enfin, nous croyons que ce petit ouvrage est digne d’être recherché et employé par ceux qui s’occuppent de l’éducation, V’ernanperrNcex van het Provinciaal Ge- nootschap , etc., ©. à. d., mémoires de La so- cicté provinciale des arts et des sci nces, éta- blie à Utrecht, ton 9, 2.° paitie, contenant une réponse à cette question : Quelle éducation est La meilleure, La publique ou La domss- tique? Quels sont les avantages et les in- convéniens de l’une et de l'autre ? EÉxiste- t-il un mode d’éduéation qui réuwnisse les avantages de Pune et de l'autre ; en excluant leurs inconvéniens respectifs? Par G. C. C. Varesenwper. À Uirecht, chez Wild et Alt- heer, 1995 , in-8.0 Nous avons déjà analysé un ouvrage sur cette question, HISTOIRE LITTÉRAIRE. Annuaire du Lycée des Arts, pour l’an 4 de La république française , 1795 et 1796, vieux style, avec les noms et adresses des professeurs et membres du directoire ; ainss Dd 4 +24 , Livres divers. que des artistes couronnés ; précédé du ca lentrier républicain. À Paris, chez le concierge du Lycée, et chez Gouct et Debray, libraires, sous la galerie de bôis, Palais Egalité. in-12. 200 pages, | Le calendrier de cet annuaire est rédigé comme celui de l’année dernière par le G. Perny. On y trouve ensuite la comparaison du froid de 1788 , au froid de 1795, et le rapport du représentant Lakasal, sur le L'cée, rapport que nous avonsinséré . dans le tome IV de notre journal ; il est suivi de quel- ques détails sur administration et l’organisation du Lycée, ainsi que sur le but de cette institution ; on y trouve le règlement du directoire ,le nom des membres qui le composent, ceux des professeurs anciens et actuels, et enfin un état des inventions et découvertes, couronnées dans les séances publiques du Lycée, et qui ont obtenu une mention honorable, Ce petit volume né peut qu’être utile pour l’his- : toire littéraire des Arts. MoONUMENS. Notice historique sur les monumens des Arts , réunis au dévôt national, rue des petits Auguws- Lens ; suivi d’un traité de la peinture survèérre, par Alexandre Lenoir, conservateur audit dépôt. Paris, chez Cussac , rue Honoré, n.° 68. Nous reviendrons sur cet intéressant catalogue, " SEE pe = PES SRE Le ls. db asie r Em Livres divers. 425 LÉ GRAMMAIRE. JournAr de La langue francaise , sous le double rapport de la correction et du goût, par Unsain Domencus et Francois THUROT:. ProsPecTus D’UnRBAIN DoOMERGUE. -Le journal de la langue francaise, commencé à Lyon en 1784 , depuis suspendu pour des raisons qu’il est inutile d’exposer, va être repris avec un zèle digne de l’approbation publique dont il a toujours joui, avec des fonds qui en assurent la durée. À commencer du Ler pluviose , Pan 4 de la république française , il en paroîtra toutes les décades , un numéro , composé de trois demi-feuilles, trailant chacune d’objets différents, La première partie, consacrée à résoudre toutes les questions qui seront proposées sur la langue, écrite ou parlée, sur la grammaire générale ou paru- culière, élémentaire ou transcendante , formera , chaque année , un volume , sous le titre de Solutions Grammaticales. Dans cette partie , que la curiosité rend piquante ; la variété, agréable , une solution donnée en faveur d’un, seul , peut profiter à tous, et le grammairien, souvent forcé de remonter à des principes inconnus, de tracer des règles nouvelles , aura souvent le bonheur de re- culer les Eornes de son art. Là seront aunon:és et discutés les ouvrages , les opinions sur la grammaire universelle et sur celle de détail , afin que l’opinion pubique naisse de la raison, et qu’au milieu de la liberté générale, on me voie pas s'élever le des- + TRS ANT f a CAT 4 PM 6 7 SA D re, ar A gite LE PAT \ > “= L ! + 6: ; “Livres divers. FE ÿ à . ÆN e Re ÿ" polisme littéraire, tormbean du génie , comme le despolisme politique l’est de la vertu. Une maus vaise grammaire obseure sera dédaisnée , elle est sans dapgér ; une matvaise grammaire exposée au grand jour, sera mise au creuset, pour que le faux or n’aille pas, à laide d’un fimbre imposant , mentir à la France entière et à l’Europe. Là seront aussi examinés grammaticalement les différents ouvrages en prose et en vers, dont Je mérite peut couyrir 3 et, à la longue, consacrer des fautes réelles. Ten- x dant sans cesse dans cette, partie, à la perfection de la grammaire et de la laugus. nous entraïnerons à pue ce but ioutes les classes de lecteurs. Lé retour périodique des mêines objets donnera , à des époques fixes, une commotion aux esprits , et, par une heureuse diversion, les rappellera à l'étude trop: nésligée de l’art utile d'exprimer ses pensées. De là un grand nombre d'idées philosophiques dont s’enrichira la grammaire gérérale. De là une foule de détails précieux , destinés à augmenter la grammaire particulière > Jusqu’ici in complette, De là des abus dénoncés, des idées plus saines proposées, des contradictions mises en évidence, un plan plus vaste et mieux enténdu indiqué aux savants qui nous doivent le dictionnaire de la langue nationale. De là, dans les écrivains, plus d’attention à la pureté du style, plus de respect pour la lanoue. » Toutes les fois que je doute de la propriété d’un » mot, de la réoularité d’un tour, medisoit Thomas, Livres ‘divers. 427 » je ne suis content de moi que lorsque vous pouyaez : » l’être, que, lorsque mes expressions ne sauroient » fournir un article de censure au journal de la » langue francaise. » C’est dans ceite partie que j'insérerai, parmi les solutions courantes , toutes celles que j'ai données Autrefois, mais avec les corrections qu’exigent des méditations nouvelles , et les changements que com- mande ma nomenclature grammaticale , portée , je crois, au plus haut déÿré de justesse et de simplicité. Ainsi, à dater du L::: pluviose , l’an 4, on aura et tout ce que jai écrit d’ancien, et tout ce que mon amour ine\tinguible pour la propagation des vrais principes m'inspirera de nouveau , dans l’espace qui me reste à parcourir. La seconde partie sera consacrée à des ouviages de grammaire suivis,’ tels qu’un traité complet de prononciation et de prosodie, d’orthographe et ds ponctuation ; de syntaxe et de phraséo'ogie ; un commentaire grammatical des écrits des grinds maîtres ; un vocabulaire enrichi des mots nouveaux qu’approuse la néologie’, avec des définitions avouées par la logique, et dignes de la liberté; un dic- tionnaire où , abjurant l’esprit et la méthode des lexicographes , la raison s’éclaire , l’esprit sépure, le cœur s’échauffe , imagination se promève sur des fleurs. Le temps ambènera successivement tous ces ouvrages. La prononciation , l'orthographe seront les premiers objets de notre sollicitude ; l'orthographe, parce que l'agitation révolutionnaire ayant empêché jusqu'ici linstruction publique de s’asscoir , la jeu- : LE a 428 Livres divers. nesse, restée ignorante, a besoin de reprendre Jes remiers éléments de la lanoue : la prononciation. ! le ? p 9 pour häâter le moment désiré où la république , une et indivisible dans son territoire , dans son système politique , sera une et indivisible dans son langage. L’opuscule que je donnerai sur cette importante matière , a pour tire : La véritable prononciation. J'rancaise, déterminée par des signes invariables, avec application à divers morceaux choisis de! prose et de vers , ouvrage propre à corriger les prononciations vicicuses, et à jeter les fondements d’une saine orthographe. Un pareil ouvrage-est l’objet des vœux des départements, qui, formant ensemble la nation française, ont tous intérêt à bien parler .a langue natiouale, Il n’est pas moins l’objet des vœux des étrangers, avides d'apprendre notre langue , Ja plus féconde, peut-être, en chef-d’œuvres. La troisième partie, considtrant la langue sous Je rapport du génie et du goût, offrira une rhétorique, et une poétique en exemples, où des observations, des préceptes interjetés marqueront la route que suit le talent , et les écueils qu’on doit éviter. Cette partie, où, à la longue, sera consigné tout ce que l’élo- quence francaise renferme de beau, tout ce que notre poésie offre d'images, de sentiments, de pensées gracieuses ou fortes, formera un troisième ouvrage distinct des deux autres, sous ce tive: L’art d'écrire en prose etenvers , parla méditation des grands modèles. Rien de trivial, rien de médiocre ne souillera ce recueil; nous mettrons à contribution et les ouvrages du jour marqués au coin du talent, et Livres divers. 429 lés chef-d’œuvres qu’a consacrés l'admiration uni- verselle. Il sera essentiel que nos abonnés mettent ensemble les feuilles similaires , pour que les trois volumes soient composés de parties qui fassent un tout de même nature, Trois choses combinées ne Jaisseront aucun doute sur l’ordré à suivre # la pagination, la réclame et le sens, On distribuera dans le temps les tables des matières, L'ouvrage que j’entreprends est difficile , immense; mais je puise mon courase dans vfngt-cinq ans de inéditations sûr la grammaire et sur la langue , dans Péveil général donné aux lettres par la liberté , dans le besoin qu’éprouve mon cœur , de servir ma patrie au poste que m’assigna mon goût ; dans la certitude des fonds que l’opulence , amie des lettres, à cori- sacrés à cette entreprise, dans l’heureuse collaboration de Francois Thurot, digne traducteur de la gram- maire uuiverselle d'Harris ( 1 ) , également capable d'apprécier toutes les idées philosophiques, et d” jouter à nos richesses des richesses nouvelles. Ce journal sera exécuté sans parcimonie ; le papier sera du carré fin, les caractères beaux, lé. dition soignée ; la prononciation à noter exiseoit seize poicons nouveaux, seize matrices nouvelles, une fonte analogue ; rien n’a été épargné pour que le jourmal de la langue fraçaise , intéressant par son ? objet , le devint sous tous Îles rapporis. à) Le traduction de l’Hermès d’'Harris, confiée à Fran- cois Thurot , par un Gouvernement éclairé, s’imprime dans se moment aux frais de la nation. { 430 Livres diversi Lexprix de l'abonnement annuel est de 15 francs en numéraire , ou valeur en livres , ou de 800 francs. en assignats, pour Paris et les départements ; de 25 francs en numéraire, pour les pays conquis ou étrangers; de 35 francs hors de l’Europe. Les anciens souscripteurs seront remboursés con= venablement , s'ils croient n’avoir pas recu en valeur réelle beaucoup plus qu’ils n’ont donné en assignats. | Le bureau général est à Paris, chez Louis Morat , vue Bertin-Poiré , No. 3. On souscrit aussi chez Urbain Domergue , au Louvre ; chez Francois Thu- rot, rue du fauboure-Honoré , N°. 56. Et dans les principales villes de l’Europe. Les articles de chaque rédacteur seront sous= œrits de La lettre initiale de son nom. LITTÉRATURE GRECQUE. , AnTROLOGIA græca, cum versione latina Hu- onss Grotic, edita ab Hieronymo de Bosch , somus 1. À Utrecht, chez Wild et Altheer , 1795, in-3.0 ( Prix 12 florins de Hollande ). Le tome 2.9 est sôus presse. Les amateurs de la littérature grecque ne peuvent que savoir un gré infini au docte de Bosch, de celte publication, depuis si long-temps désirée , et dont nous nous proposons de rendre un compte plus détaillé, sitôt que l’ou- yrage nous sera parvenu. | ait D 5 opus) cr ie NN SU à À NOS CORRESPONDANS. Nous avons égaré un mémoire intéressant qui nous avoit été etvoyé par le citoyen Noël de Rouen, sur le hareng et ses émigrations ; nous le prions de vouloir bien nous en faire passer une copie que nous nous empresserons de publier. Le tableau des rapports réels et apparents des êtres , qui nous a été adréssé de Verssailles, par le citoyen Duchesne ; ne pourra paroître que dans notre numéro XXI, à cause de la difculté de l’im- pression. Nous attendons le mémoire qui nous a été annoncé par le professeur Oberlin, sur des découveries faites au Forum Romanum. Nous invitons nos correspondans à nous faire par- venir quelque détail sur les moyens qui ont été pris a Auch, pour conserver le monument géogra- phique, décrit dans notre numéro XVIII, par le citoyen Barbié. Nous avons recu quelques obseivations sur da notice que notre correspondant Jac-;ues Brez a donnée des actes de la société &'Uirecht. L'auteur voit avec peine que le C. Brez ait désapprouvé la composition de ces mémoires. Il est certain qu’on doit s’ocenper plutôt des choses que des mots, mais les mots sont les clefs des choses ; nomira st nescis,, perit et cognitio rerum, repète sans cesse le grand natw- . 432 ra!iste Linnéus, qui connoissoit ei bien la théorie; du langage des sciences. Il est certain que l’on doit la plus grande reconnoïssance aux-érudits qui travail- 1 conan lent à nous donner des textés purs ; le philologue, Pane tiquaire ; le littérateur peuvent-être égarés à chaque pas dans leurs recherehes, par des textes corrompus. Xl y a des sociétés d'histoire naturelle |, de phy- sique, de médecine ; pourquoi n’y en auroit-il pas une qui s’occuperoit plus spécialement de la cor- rection des auteurs classiques, de ces sources pré- cieuses , sans la connoissance desquelles il n’y a point d’érudition solide. ( Un autre correspondant nous écrit sur les orien: talismes du professeur Rivière ; il compare son opi- fon à celle de Gérard Croese, qui prétend que toute - l’histoire dés Hebreux est renfermée dans l’Iliade et l'Odyssée : sélon lui, Hécube est la Vierge, Hector le Christ, et la lance d’Achille est la Croix: Notre correspondant compare les recherches du professeur Rivière, sur les mots axe €t 70% à des atrs de bravoure ; nous répondrons à cet égard, que nous avons'publié ces étymologies comme le citoyen Rivière les a données dans la séance du collège de France ; sans les adopter. D’ailleurs, Mazzochi, Huet, Martorelli, Bochart, qui ont egale- ment semé leurs écrits d’étÿmologies orientales, ont fait d’excellentes recherches sur d fférentes parties de la philologie ; Homb:r£ a trouvé la composition du pacspiore, en cierchant la pierre philosopbales , Le prix de l'abonnement , pour Pétranger, est, franc de port: | de 9 rixdallers en or, - de 36 livres en espèces , pour l’année, | de 20 florins de Hollande , LE 5 rixdallers en or, } : dé 20 livres en us : ( pour 6 mois; QU'A de r1 florins de Holl'nde, numéros, On s’abonne, pour la Suisse , à Basle, chez J. R. PREISVERCH ; à Berne, chez la Société typographique. à Pour les Pays-Bas et Liége, à Bruxelles, chez Honçnixrz. Pour la Hollande, à La Haye, chez Van CLrer; à Leyde, chez Murray, frères à Amsterdam, chez Caneurow. Pour l’Allemagne, à Leipsic, chez Voss et Compagnie. Pour le Nord, à Hambourg, chez Horrmanx. Pour l'Italie se Ê Livourne, chez Masr et Compagnie. | Pour lPAngleterre, à Londres, chez Jounson ,St. PauL Church-Yard, Des Articles contenus dans ce Numéro: HirsTOIRE NATURELLE, Notice sur. plusieurs Sapans 1 hollandais ÿ morts nouvelle 19 7 Ænboi de naturalistes à Saint- = tk $ < À a Le Domingües | page 289: ment, AE PEN à < H1cG FRE PUBL Fo LR PC AN de la Société They Influences des causes politiques] lérienne à Harlem, 4 surles maladies ,parJ.L. Ali-| ‘: LIVRES DIVERS. | et | » +298!" rApthméliques 075 PHYSIQUE; Arirhinétique: d'£rnile,… par : Construction des. cheminées ,\ Em. Develay, 4189 par Claveïn, . 307 PA ur ve || …: BiocnAPHIir (Traité des progressions par ad= Notice sur La vie et les ouvrages| dition , par Forta,. de François Clément, par S.C. 2 a 341 BIBLIOGRAPHIE. Catalogue des ouvrages de la Congrégation de Saint-Maur dèmeurés inédits ou non-ache- dés y AN A rat 4 ARCHÆOGRATEIE. Nouvelle. Explication. d’une Peinture & Herculanum, par Gourdin, ASS ECONOMIE POLITIQUE. Fragements d'une traduction d’/Æristole ,par Pastoret, 386 HISTOIRE LITTÉRAIRE: Ædition de Gresset , par Du- mériter | 302 Féglement de la Société de Me- devine de Bruxelles, 394 POESIE ANECDOTIQUE: | Ænécdotes sur Pierre Scrivériis et sur Jean Second, par Mar- ron;, 3 a P'o0:É.1 1/2: Æpitre attribués Montaïigue , en réponse à un Lord qui lui reprochoit sôn insensibilité | attribuée à Gui- Lu Dert 4. 408 L'Hive: ; ode anacréontique, j par Ladimiral , 410 NOUVELLES LITTÉRAIRES.. Xnstitut national, A V ment de ce Journal, tant . actuellement de r5 iv. en ... €n afsignats, pour l’apaée. 398) française, ke My lady! Aotice historique surles monu= id | | mens des Ar15 du dépôt des! Journal de la langue francaise ; U) par Domergue ;" Anthologie græcæs.: Mort de F'anderimonde, 412 À n05 Curiéspondans , Nous prévenons le Public que le prix de abonnez! 21 pour deg N umeros qui ont à déjà paru que pour ceux qui paroîtrant à l'avenir est M huméraire, où de 52001ive Att militaire, « L’'Arm de l'Art défensif , par Montalembert, 7 430 1: $ «1 Histoire naturelle.‘ :.. ”.(4p Histoire du Coucou d'Europe sg 4 par Loitinger, 42%, à Médecine. LS rE Recherches sur la nature et les \(} moyens euratifs de la phtysie 4 pulmonaire, trad. de NV. 4} VVhite, 433 Education. : FN Correspondance ‘de Mylady Cécile avec ses enfans ;. "428% Veranlingen van: het. Provins ciaal .Genootschap , van GX G; C. Vatebender ; : 423 71} Histoire littéraire. | Annuaire du Lycée des Arte \] pour l'an 4 de la république 1 api Monumens. Augustins, par Lenoir | Grammaire. Re 64 | 428 #2 Littérature srecques + : LS ER {:r Er PR TS CÈ ENCYCLOPÉDIQUE, pos ere Log Ce - JOURNAL DES SCIENCES / 3 DES LETTRES er DES ARTS, // 10 L ; AE &R Ë D I G É te) + Par Mirzrin, Nozr et WARENX Ms x ue ï Tiny 8 presque plus d’ouyrages périodiques qui LASER servent de dépôt aux inventions nouvelles et qui "4 ete retracent l'histoire de l'esprit humain ; ceux qui ent cours semblent, pour la plupart, éviler avec: affectation tout ce quipeut alimenter ls goût des | stiences etmème dela morale: Sercit-ildonce indi- gnedela Convestion de s'occuper à réorganisez cette branche de l’insgictign nationale ? % !'GRÉCOIRE, apport sur las encouragemens ; récompenses & L @ensions à accorder ais Sasans , Dége 16, nue AVIS. Nous prévenons le Public que le prix de l’abonne- ment de‘ce Journal, tant pour'les Nnnéros qui ont *, déjà parü'que pour Ceux qui paroïtront à l’avenir, est actuellement de 15 iv: en nuiéraire, ou de 2200 hiv, ‘en assipnaté, pour l’añuée, mu C # Journal ; auquel la plupart des hommes qui ont un nom distingué; une répulation justement acquise . , ans quelque partie des avts ou des sciencés , tels que es Æitoyens BirAuBÉ, Capants , CalRLARD, CHENIER , A. XX, Tome F, (1 na D iles progrès. | | Dâvsenron, Deuivre, DesroNTAINES , DoLomrE TS .: possible après leur publication, On y donne une no- “tice des meilleurs écrits imprimés chez l'étranger. : Æonranss , Fourorot, HarLé, Maur, Hekman, Lacxrene, Lacrancx, Lanarre, LALANDE, Lamanx, LANGLES, Lapcace , Lesnuw, Leroy, L'acarrren ; MenTELLe , MortLLier ; Ourauin, :Pasrorzr, Sicann ; SuARD, elc. elc. contribuent, : Contient Pextrait des priticipaux ouvrages nationauxs ou S'atlache sur - tout à en donner une analyse. exacte , ét à la faire paraître le plus promptenient On y insère les mémoires les plus intéressans. ! sur toutes les parties des artset des sciences ;on chois sit suir- fout Ceux qui sont propres à en accélérer Où y publie les découvertes ingénieuses, les inven- tions utiles dans tous les genres. On y rend compte des expériences nouvelles, de la formation et de lou- verture des Muséums. On y donne un précis de ce | que les séances des sociétés Htiéraires ont oflert de On y trouve des notices sur la vie et. les ouvrages. plus intéressant , une description de ce que les dépôts \ “objets d'arts ‘et des sciences renferment de plus ? eurieux. : ne Le des Savans, des Littérateurs et des Artistes distingués. | dont on regrette la pérte, enfin , les nouvelles lité- raires de touie espèce. en numéraire pour l’année, rendu franc de port par toute la République, | it On s'adresse, pour l'abonnement, au Bureau die À AS LCR ON OM EF. #flrsrorre de l’Astronomie pour l'année 3 de l'ere française (1795), lue à la rentrée puz blique du collége de France, par le citoyen LarANDE , directeur de l’Observatorre et ins- pecteur du colége de France. €. V Lasrnoroure avo'tfait, l’année d-rnièré, des pertes dé; lorables , des pertes multipliées ; les sept premiers mois les plus funestes, dont l'histoire de France nous eût conservé le souvenir, virent lé crime exercer ses fureurs sauguinaires; et le vandalisnte, sa stupidité dévastatrice. Les temps so% chancés, et il est lieüreux potir moi de Pannoncer dans c: sanctuaire ; consacré de puis 260 ans aux prosrès de Pesptit human, où l'astronomie a com: té pour professeurs ou pour élèves, tout ce qu'il y a d: plus céièbre «ans cette sciences Aussi le collée de France à été maintenu par un décret spéciäl dù 35 messidor ; et c’est ; surtout, au représentant Villars, que nous en avons lPoblis gation ; il a éte le principal organe du comité Œinsa truction publique , et j’äi cru que je devois associer à notre reconnoissance pour lui, tous ceux qui ont bien voulu se réunir aujourd'hui pour nous entendre, pour nous encourager, pour seconder notre zèle ét nos travaux. , Le représentant Lakanal a fait, sur-tout, poux Zoms F. Ee 434 . Astronomie} | l'astronomie , une close importante , en faisant dé créter l’étublissement du bureau des lonvitudes , où il a réuni _qualre astronomes, Cassini, Mechain , Delambre et Lalande ; deux géomètrs, Lagrange et Laplace; deux marins, Borda et. Bousainvilles Buache , comme géographe, et Caroché, opticien célèbre, qui remplace Herschel dans ce pays : puis- que le télescope de 20 pieds que nous avons de lui, à PObservaloire, égale ceux de même longueur que j'ai vus chez M. Herschel en Angleterre. Dès le 14 novembre 1794, le représentant Lakanal, alors président du comité d'instruction publique, m’annonça le projet qu'il avoit formé de retablir à Y’Observatoire, Cassini, qu’on en avoit exclu, et d’en élo gner les intrigans et les usurpateurs : il me de: manda .un mémoire sur les observaioires à conserver ou à établir en France, et il a exécuté son projet par la formation du bureau des longitudes. Le re- présentant Grégoire , déjà si connu par sou zèle et ses discours véiéments contre le vandalisme, a fait à ce sujet un rapport éloquént et savant, sur lequel est intervenu le décret du 7 messidor. | Cet Ctablissement du bureau des lonsitudes est destiné à suivre les progrès de l'astronomie pour la marine , à diriger les observatoires , à en procurer de nouveaux , à diriger les calculs de la connois- sance destemps pour l’usage des astronomes et des navigateurs; et de plus, à procurer un cours d’as- tronomie quifrommence dans ce co!lége: enfin, à proposer tout ce qui sera utile à la perfection de la marine. Déjà nous avons obtenu des observatoires à F- A Ua Ie AFF TT) d'en . vs PUR, Ne 4 Car Li 177 Ka DU ns Tel OT ET RO BR Re, PO PL VAE PTE REY Pi vs 1 * WP Astronomie, é 43$ Brest et à Toulon, où la marine les réclamoit de. puis long-temps ; des observations sur les marées de Brest , pour servir de suite à celles que M. Monge nous procura en 1793, lorsqu'il étoit ministre de la marne, mais où les heures n’ont point été marquées. La connoissance des temps de l’année pro‘haine 1797 , s'imprime avec activité , et celle de l’année 6 ou 1798, se calcule déjà. Le citoyen Prony, directeur du Cadasire,a bien voulu nous aider de sescalculateurs, etnous ne courrons plus le risque du retard qu’a éprouvé le volume de cette année. La détention de Cassini, l'absence de Mé- chain et Delambre , le changement et l'incertitude du calendrier, lé changement et Pincertitute d’im- primerie , le défaut d'ouvriers; eufin tous les £enres d'obstacles s’étoient réunis pour causer un retard ui n’étoit jamaïs arrivé, et qui n’arriveraä proba- } ; blement pas une seconde fois. On a imprimé aussi pour le volume prochain de 2797, un catalogue de mille étoiles circompolaies, observées plusieurs fois, réduites à 1795 ; ascensions droites et déclinaisons, ouvrase important, et qui manquoit à lastronomie, fruit de plus eurs années d’observations et de calculs, et par lequel nous commencons, mon neveu et moi, ja publication de ceite immense collection , déjà poussée jusqu’à 32 mille étoiles, et qui ira probablement à plus de 40 mille, quand il aura fini le four du ciel, par zônes , de deux degrés, jusqu’au tropique du capri: corne, Ee 2 \ À, x ] ” , \ . V6. Astronomie, La citoyenne le Francais aide son mari. Elle a déj réduit plus de 1500 “toiles, et “haque réduction exige 80 opérations de calcul. Elle nous en promet 3000 d’ici à l’année prochaine. Le Grand travail de la Méridienne , entrepris pour servir de base aux nouvelles mesures de la ré: ublique, avoit été interrompu par les factions et par la guerre; mais il a repris, cette année, avec une nouvelle activité. Le citoÿen Mchain, après avoir, pour ainsi dire, été prisonnier en Espagne et en Italie , est enfin revenu du côté de Perpignan, pour continuer les triangles qu’il avoit faits depuis Bar- cellone; mais les difficultés le désolent : il nous écri- voit, le 8 brumaire, du Pic de Bugarach, où lon ne gravit qu’au risque de la ve. Il avoit purté une tente pour y coucher, mais le Pic a tout au plus l'étendue nécessaire pour les étais du siynal, il n’y a rien au-dessousque dGbs précipires ; la pente en est si roide qu’il faut ran?per et s’acc.ocher aux buis et aux caillous qui éboulent sous les pieds; le vent y est si dangereux qu’on n’a pu trouver personne qui voulût y passer la nuit, pas même y resier seul pendant le jour. Les homnies qui oni eu le cou- rage d’y porter les instruments ; ont déclaré qu'aucun intérêt m1 aucune. autorité ne pourrolent les déter- miner à le faire une seconde fois : cependant il n’y a pas d’autre endroit où l’on puisse avoir un signal qui corresponde à 4 iriangles principaux , et dont Jon puisse voir six sisnaux diflérens ; il é oi Gone obli_é d’y gravir tous les jours , et souvent les nuages ou les brûmes qui envcloppeut les montagnes, rex - FPPPTR RÉ, (hd + s \ "Astronomie. 439 ent les peines inutiles. Quand on a élevé ds si- gnaux à grands frais , et avec des peines incroyables sur ces montagnes , les ouragans les reavers nt , les Malveillans les détruisent pour en voler les clous, et 1 faut retourner à plusieurs lieues de distance pour rétablir un signal. On ne sera pas étonné d’ap- preude qu'il n* a encore que 4 triangles fermés où terminés dans cette partie de la Méridienne, Delambre ; entre Bourges et Orl‘ans, a trouvé aussi bien des obsta:les, mais il a ferméses triangles, / et resque tons & une demie seconde , au moyen des cercles entiers, introduits en France depuis quel< ques années. Blanbre s'est rendu ensuite à Dunkerque, à la fin dé décembre, pour observer la latitude avec la même précision que Méchain a olxervé celle de Bar elone en 1792; et nous aurons en degrés , minutes et secoudes . l'arc total compris entre Bar- celone et Dunkerque : ainsi, Pon peut dire que les. calamités qui avoient attaqué l’astronomie de toutes parts, ont cessé, et qu’elle va regagner ce qu’elle avoit perdu. Le représentant Calon , directeur du dépôt de la guerre , à qui nous derons une partie ds succès de ces opérations, par le zèle qu’il ‘y a mis, a fait aussi terminer la grande carte de France en 183 feuilles ; mais on ne peut la meitre dans le commerce pendant la guerre. Cette grande enireprise avoit commencé dès 1754, par les soins des Cassini. Le générat Calon a aussi distribué des ingénieurs géographes et des astronomes sur nos frontières, Fe 3 pour étendre cette carte de France, dans. les Alpes,” -tant de l’astronomie , et dont le citoyen Perny se de l'année #95 : c’est la conjonction inférieure de 438 “Astronomie, dans la Belcique et sur le Rhin. Beauchamp , nommé consul à Mascale en Arabie, est parti pour aller faire le tour de la mer noire; et en déterm ner la partie orientale, depuis le mont Caucase jusqu'à Tauris ct Erzeroum , et la lier avec la mer Caspienne , près de laquelle il observa une’ éclipse de lune, ? Casbine, le 30 juin 1787; il étoit le 27 brumaire à Genève , prêt à passer le mont SL-Gothard pour a'ler à Venise , et'de-là à Cons- tantinople. Le citoyen Calon a encore procuré à eauchamp de lPargent, des instrumens et des livres qui assurent le succès de cette entreprise, IT a fait aussi réimprimer un mémoire sur l’Afrique, dans lequel ai fait voir l’importance et les moyens de traverser PAfrique, du S’négal à la mer rongé. Il a Fait dessiner et graver les figures et les détails du cercle entier, qui est actuellement linstrument le plus impor- propose de donner la descrip'ion ; enfin , le zèle actif et éclairé du citoyen Calon n’a cessé de contribuer au bien de l'astronomie et de mériter la recon roissance des astronomes. U: phénomène important a marqué le premier. jour. f- Vénus. Depuis onze jours le ciel étoit couvert ; il s'élaireit dans la nuit qui fut très - froid”, et nous. vimes Vénus au méridien ; l'erreur de mes tables s’est trouvée de 30 secondes. 5 M Le lendemain il ÿ eut une éclipse d'Aldébaran, qui. Astronomie. 439 a êté observ’e à Gotha sil y en avoit une autre le 24 nars, mais On ne la point vue à Paris. L’iiver a été remarquable par sa durée du So jours, du 16 Cécembre au 5 f‘vrier , et par. intensité du froid ; le 23 janvier il y eut 16 degrés de froid, à-peu-près comme en 170) et 1782. Mais ce que je dois sur-tout remarquer, cest que deux fois le périgée de la lune et Pésjuinoxe ascendant de la lune , ont été marqués par un changement de temps très-sen-ible ,; comme je l’avois déjà remarqué dans le journal de Paris en 1789, où trois passages de — la lune par l'équateur, furent marqués par des chan- gemens de temps. Il est naturel, en eflet, que si la lune est capable d’agir sur l’atmosphère, d’une ma- nière sensible , ce soit principalement quand elle ap- proche le plus de la terre ,et qu’elle traverse l’équa- teur pour passer dans notre hémisphère et agir \ plus perpendiculairement sur la partie de l’atmos- phère qui nous avoisine. Après l’éclipse d’Aldébaran , nous n’avons pas eu d’éclipse remarquable, si ce n’est celle de Jupiter, le 23 septembre , qui a été observée à Paris, à Mon- tauban , à Berlin , à Gotha et à Gotingue , ‘où M. Pfaff a vu l’immersion totale à 6 h. 45 m.7s.,et l’émersion totaleà 7 h. 31 m.3 s. C’est la 16. fois que l’on observe une éclipse de Jupiter par la lune, de- puis 1646, comme la remarqué M. de Zach. Ces éclipses ont quelquefois fait sensation dans Île pu- À blic, parce que Jupiter étant très - brillant, on le voit tout près de la lune à la vue simple. Au mois de janvier , malgré la rigueur du froid , le | Ee 4 LÉ # = 440 Asbonomie. citoych Perny ; l’uu des astronomes de VObser< valoire , fit une suite d’o! servalions sur l£ioile po- laïre au cercle entier, au-dessus et au-dessous du pôle, d’où 1 a conclu la L'auteur du pôle à POL- servatoiie de Pari,48d. Som,rrs.pluspetitedeäs.que celle dent nous faisions usage depuis 40 ans; peut- être cette diff rene de 3s est-elle encore dans Pincertitude des réfractions; mais J'ai une raison de croire qu’efle tvement il faut ôter ces 3 s. de la bauteur du pôle ; c’est que M. Piazzi avant dé- terminé à Palerme, les réfractio.s, la hauteur du pôle et lés déclinaisons de plusieurs étoiles, elles sa sont trouvées différer des mi-nnes de 3 s. par un milieu. De plus, le citoyen Cassini avoit trouvé 48, 50, 12 en 1743. Au reste, les citoyens De- borda-et Delambré s'occupent ac'uellerent des réfractions, soit par la théorie , soit par Pobserva- . tion ; et j'espère que l’incertitude sur la réfraction de 49.1 sera lévée celte année. Le 23 brumaire ( 14 novembre ). le et Bou- vard , astronome de l'Observatoire , a découvert une comête près de la -conste!lation d’Herçule; ce sera notre 84.9 comêle : il y avoit deux ans qu'on n’en avoit vu. Celle-ci est petite; elle n’a point de queue et n’est pas visible à la ue le : depuis ce temnse 1à nous avous appris que M. Bode, à Berlin , Pavoit observée 3 jours auparavant, averti par un ama- teur d'astroromie, nommé Carl ; M. de Bruhl écrit de Londres, le 30 novembre, aw’ellz n’a pas échappé à la vigilance de M. Hers:hel. M. de Zach a calculé Vorbite de cette comête qui a ; as:é par son périhelie, le 4 décemubre, à #5 h. 82 M. temps moyen, à # RE sÈre"e RE PR nn TE LL Astronomie. À 448 Got'a, la distance au soleil étant 0,22 dans le pé- rilelie ; le citoyen Bouvard l’a aussi calculée de son - côté , et il en différoit peu. Le citoyen Duc la Chapelle , astronome de Montau'au et le citoyen Vidal de Toulouze , nous ont envoyé des obser- Vations de Mercure que l'inclémence des saisons nous permet ra einent à Paris. J'en ai déduit une petite augmentation de 45 secondes à faire dans l'équation de l’orbite du mercure , et une argmen- tation de 2 s. seulement dans ies époques de longi- tude : ainsi, cette planette qui désespéroit les astro nomes depuis 2000 ans, que le grand Copernic n’a jamais vue, dont je m'occupois depuis 4o ans, qui avoit donné encore le 4 mai 1788, un démenti écia- tant à mes premières tables, est enfin ramenée à des calculs certains, et la mieux connue de toules les planettes, L'activité du citoyen Duc la Chapelle a déterminé le bureau des longitudrs à lui en oyer le secteur de six pieds qui avoit servi, il y à 40 aûs, aux observations les plus importantes de Lacaille, à Paris et au Cap-de-Ponne-Espérance. L'astronomie a fait cette année deux acquisitions qui augmentent nos espérances ; le citoyen Bissy, à Pécole militaire, et le jeune Méchain , à lP’obs"rva- toire, ont entrepris de se livrer aux observations et aux calculs astronomiques , et nous avions besoin de ces nouveaux coopérateurs, pour réparer toutes les pertes que l’asirononie a faites depuis 2 ans. La gtographie a fait une perte cetts année , le rx frimaire (2 dscembre), celle du citoyen Bonne, Jhgénieur hydrographe de la marine , à qui nous Z LA — - ee 4 Fe © "astronomie. devons beauceu» de bonnes cartes , entre autres l’Atlas moderne (chez Lattré); qui éloit très-instruit dans lPastronomie et la géométrie, et que j'ai cité plusieurs fois dans mon grand ouvrage d’astro- nomie. Les réparations de Pobservatcire , la formation d’une bibliothèque ont été le fruit de nos premières démarches ; et les comités de gouvernement nous C4 ont secondés dans tous les genres, L'agence des do- naines mationaux , ct en particulier les citoyens Renecon et Duchatel s’y sont prêtés avec un em- pressement et un zèle dignes d’admimistrateurs ' (| éclairés donnant à l’école militaire, éclairés , en nous. donnant ecole militaire, tous les logemens dont nous avions beso'n. Des militaires : peu instruis', arrivés dans celte maison; sembloient À nous dédaigner, et conunencoient à nous vexers le. min'stre de ia guerre, Aubert du Bayet, a donné les ordres les plus précis , avec lempressement le pus marqué, pour qu’on respectât l'astronomie , et qu'on favorisât ceux qui la professent;, ainsi l’ob- servatoire de l’école militaire, le plus commode, le NL aan Se TE plus fourni d’instrumens , le plus- utile qu'il y ait en France, a reçu par-là un nouveau degré duti- inde 2 Ti lité : aussi le représentant Lakanal Pa-t- il fait comprendre expressément dans le décret de res- tauralion que lui doit lastronomie. Ce r’étoit pas besal a première fois que Lakanal signaloit son zeie pour les sciences s il avoit fait décréter le 22 mait1703, que lestraitersens de l'académie seroient payés, mal- gré les décrets qui défendoient d’en avoir deux ; 2. il avoit disputé pendant deux séances, au comité de “a Astronomie. 443 ; finances , contre Thuriot et Cambon, qui ne ou loient pas y accéder ; il fut méme menacé d’ares- . tation par Vadier, au comité dé sûreté générale, parce qu'il souténoit l'académie. Les Vandales at- taquoient alors les ,savans et ceux qui vouloient les défendre. Cependant, lors de la suppression des aca- démies, l: 8 août 1793, Lakanal vint à bout de faire rendre un décret qui exreptoit, pour ainsi dire, lacadémie des sciences;. mais alors le terrorisme comniencoilt à s'établir : bientôt les arrestations ar- bitraires commencèrent à inquiéter tout le monde, et persoune n'osa profiter du décret, pour former des assemblées ; au reste, cela m'étonne moins que la brocl'ure calomniéuse et révoltante , faite contre les académies, par Champfort, qui croyoit plaire à Mirabeau. Cette bassesse n’a pas sauvé sa vie , quoi- qu’elle lait déshonoré dans l'esprit des gens de letires. | Erin, institut national, qui doit remplacer l’acas démie des sciences, a été installé solemnellement par e ministre Benezech', qui s’est erpressé de mettre en activite un éfablissement où l'astronomie puisera, comme loutes Îles autres sciences, une partie de sa |, perfection: et de ses progrès, par la réunion des efforts qui enfanta toujours l’émulation et ses pro- diges. Quelques livres utiles ont enrichi l'astronomie cette année , et d’abord ure nouvelle édition des sinus , de dix eu dix secondes, dent le citoyen Callet a pris soin , qu'il a âïgmentée, et dont le ciioyen Didot à fait 444 stronomie. souder Îes caractères, pour les conserver en entier, afin que les fautes qu’on y découvri:a soient corri- gées pour toujours, | L'Atlas céleste de Flamstéed, réduit par le ci- toyen Fortin , a été revu pour une nouvelle édition. J’airefait l'explication, j'y ai ajouté les nouvellescons: tellations et beaucoup d'étoiles sur les plaiches ; j'y at corrigé beaucoup de fautes; et ces cartes célestes dont les astronomes se servoient d. jà, ont acquis un ñouveau degré d'utilité La nouvelle const-lation du quart de cercle mural que j’y ai placée , a déjà été gravée dans le journal de M. Hinlenburg, par les soins de M. de Zach, dont la correspondance at- Üve est extrêmement uti:e à l’astranomie , en même temps qu’il Pearichit par ses travaux. Mon abrégé astonomie, qui manquoit depuis quelques années, quoiqu'il ft absolument nécessaire pour nos cours d'astronomie, a été réimprimé (chez Didot) avec heaucoup d’augmentations , que plusieurs années. ‘d’expérience, ef les progrès annuëls de l’astronomie me pouvoient manquer d'amener. Je ne compte pas d'astronomie des Dames, qui est un abrégé de Pas brégé, et qui a été réimprimé avec des auginenta- tions { ch:z Cuchet)}. L'histoire céleste du r7me. siècle , par le citoyen Piugré, continue de s’imprimer ; mais la difficulté d'avoir des ouvriers dans les imprimeries , a retardé la publication de cet important recueil d’osserva-. tions, que avois annoncé l’année dernière. - ‘A Les mémoires de la Ferouse s’hapriment aussi} Astronomie, 445 Pon en est à la moitié du 3e. volume ; à l’endroit où il raconte la mort de M. Delangle, tué dans lIsle des Navigateurs. On annonce en Ans'eterre, le voyage du Lord WMacartney à la Chine , rédigé par 8ir- Georges Staunion ; et le voyage dn capitaine Vancouver, à la côte Nord-Ouest de Amérique , avec le vais- seau appelé the Discovery. “histoire de Pastronomie s’est aussi enrichie pax un grand ouvrage d’érudilion , en 3 volumes in-4, où le citoven Dupuis, l’un des professeurs de ce collège et l’un des membres du eorps législatif, a prouvé que le culte des astres a fourni les plus ancienues religions, et que la plupart des fables an. ciennes sont basées sur des levers ou des couchers d'étoiles. Cet ouvrage, qui prit naissance à notre cours d’astronomie , le 18 mai 1778 , n’a cessé de se pere fectionner et de s’accroître, etil en a résulté un corps de doctrine, aussi neuf qu’intéressan( pour l’histoire. La correspondance avec les âstronomes étrangers, interroupue sous le règne de la terreur, a été ré- tabiie cette année, et nous a enrichi des observalions de M. Maskelyne, et de M. Herschel en Angieterre ; de M. de Zach à Goiha ; de MM. Oriani, Césaris et Reggio à Milan; de M. Pisazzi à Palerme; de M. Boce à Berlin, et de plusieurs autres astronomes d'Allemagne, dans les éphémérides de Berlin, et dans celles de Vienne en Aulriche. M. Bode a publié ses éphémérides, pour 1797 et 1798, et de plus deux volumesde supplémens, où il a renfesmé des mémoires et ges observations qui lui étoient parvenus en assez 446. Astronomie. | grand nombre, pour ne pouvo ir entrer dans ses éphé mérides. Le second volume contient une table des matières intéressantes , contenues dans Îles RNCS rides de Berlin, depuis 1776. M. Bode est toccobé d’un atlas céleste, en vingt grandes feuilles qui ont 2 pieds et demi de large, sur 22 pouces de hauteur , jour lequel je lui aï envoyé les positions de 2900 étoiles nouvelles de 6e. crandeur. Je l'ai engagé à ne point suivre la projection de Bayer et de Flamstéed , qui différe trop du ciel, puis- que les cercles partans du pôle, et qui nous paroissent des lignes droites, y sont tous des courbes, et que es parallèles qui nous paroïssent nécessairement courbes , sont des lignes droites sur ces figures. M. Vanswinden en Hollande, prépare la 3e. édition de son traité des longitudes, le plus complet qu'il y ait, mais il est en hollandais. Nous avons recu un volume in-folio, d’observa- tions faites à Palerme , par M. Piazzi, qui contient des recherches sur les réfractions, des déclinaisons d'étoiles, observéés avec un cercle entier de cinq pieds de diamêtre , des observations d’éclipses et de planettes; enfin c’est un ouvrage précieux pour l’es- tronomie, et c’est déjà le second volume que nous \ lui devons. ù M. Slop, astronome de Pie, a publié aussi un volume d’observations de 1782 à 1786 , faites avec soin et calculées avec intelligence; c’est le 3e: de. cet habile professeur de Pise, qui, depuis long-temp% enrichit l’astronomie, M. Mendoza, habile officier dela marine d’Espagne , nous a envoyé un mémoire “ ETES Astronoïie. 4m sur lee longitudes, où il a a payé le tribut commun, l’année der- nière , à Loudres, étant âgé de 62 ns. Sa mort ; qui paroit ignorée en France, fut subittement dé- terminée par un accès de la plus vive irrastibilté, à laquelle ce savant étoit très-sujet. L'ouverture de sou corps démontra une ossificalion à laorte 25e cendante ; accident sur l’existence et les dangers duquel M, Hunter ne s’étoit nullement fait illusion pendant les dernières années de sa vie. Cruiskbanks et Bell , ont publié des écrits suffisamment con nus en France, pour dispenser qu’on en parle, Je me permettrai seulement d'observer que je suis à la veille de publier la traduction d’un traité com- -plet des maladies vénériennes, que M. Bell a fait paroître, pour la première fois, en 1793. J’ose croire que le public regardera , ainsi que moi, cet ouvrage comme le complément de la perie ection sur cette matière. Mais un pont qui différencie essentiellement la chirurgie dans les deux pays, c’est qu'en France, le vrai chirurgien reconnoît que son art consiste à conserver, par des soins utiles, un membre malade; Ge te | Médecine. | au lieu que langlais semble attacher plus” de prix à opérer qu'à guérir. Me seroit - ce pas par cetts raison qu’il se voit tant qe jortriest dé‘ bois en At 579 91 eleterre ? Je ne m’arrèterai pas sur l’état dans igti ÿ existe la, chymie. On sait assez que lé ‘docteur Priestley semble avoir Combiné s prôfontiés" re- cherches avec les découvertes étonnantés de Four- croy , de Lavoisier ; et de tant d'aûles grands chymiste: S français”, pour ‘porter cêtte screncé du degré de splendeur dont elle jouit acta:Mément en ‘Europe. J’observerai , au reste , que’ le docteur ‘Beddces , savait professéur de chytnié à Püuniver- sité d'Oxford, en per! féctionnant la CH}mie"prétriias “tique , vient. d en faire Papplication à une Méthote curative ; qu'il offre coine spécifi que dans le ”trais tement de la phtse pulinénaité. Des suce cès pré et multis liés ont décidé le gouverneme nt anglais à établir à Londres un hôpital uniuement déstiné"à ‘suivre ét'augmenter les avantages d’un découverte si ‘précieuse pour Phumanité. Ne L Ce nt à s, pharmacie", cetté partié de Part est area chea 185 ans glais un objet de spéculation corti- mMiérciale, qu’une branche sde directement X" la médecine éurativé Male ré le nombre immencé des boutiques d’apothicaire qui se voient en Avgleterre, les bons n anipülateurs y <ônt excessivement ares. ‘Mais par une sorte de Compensation, on vend gé- ‘véralemént à Londres ‘dés droc gues de la première ‘qualité, gt un à prie Hésimodére, À ées avantises 6 14 De Park médical en Angteterre. 47# se joignent de plus une propreté exquise , et l’exac- titude la plus scrupuleuse daus la préparation des. médicamens composés. Au surplus, le mot apothicaire n’offre pas tout- à - fait en Angleterre la même acception qu’en AA Ge. L’apotbicaire auglais est littéralement, colaë qui, ; à l'instar de beaucoup de nos chirurgiens , sur- tout dans les campagnes , font ce qu’on appelle La petité médecine. G'est lui qui, après avoir préparé ses remèdes, va les administrer aux malades sèns Je concours du médecin , inabordabie pour beau- coup de gens, par la cherié de ses /visitess au lieu que le chymiste- droeuisté anglais, que nous dési< geons"ici-sous le titre de, pharmacien ,-ést un Sim ple.manipélateur. qui, comme mos épiciers- dro- guistes , vend ises drogues en gros et ‘en:détail ;:ehez lequel,méanmoins on. va faire exécuter les ordons naacesi,des médecins. | | - elles sont des réflexions que je Ft pouf être rm fruit, de observation -et-:de : plusieurs années d'exercice de la: médecine en Angleterre. Je les soumets d’ailleurs, sans d'autre prétention que celle d'offrir, pour plusieurs ,un poist de comparaison ; et pour le grand nombre, un. put objet de curiosité. k 4 a: ui 41 ss Gg4 MINERALOGLE. # Du charbon ‘de terre et: vues nouvelles “su ; : La théorie de la terre ÿ seconde éfition s. & 4 ÆABBEVILIE , Chez Levérité, un vol, in-72 ; an 3, 1795. U N citoyen d’Abbeville a public’, il y'& deux ans, un ouvrage ; dans lequel iba développé des idées nou« velles sur la théorie dû: charbon de’terre. Cet äu+ ieur ayant observé , que c’est autour dés: vétcans éteints de tout l’univers qu’on rencontre [les tf4înécs de charbon les plus riches :et.les plus nombreusess que -l’analyse de la suie et du: charbon! dé”térré sont les mêmes dans les produits 5’ que” la traînée du Hainaut, bien ‘observée: par Morand, tit Lots terre deux lieues de’ large”cotis'amment ; Davelle court sur une ligne droite et vä'se rendre aôx VOlCATS de Bonnsayant observé encore, d’après lesreehérches d’ Hdidton et sa descriptioides éruptions du Vésuve., que vers la fin de, chacune des éruptions, il sort du volcan, par l'effet du travail le plus terrible, dans Je court espace d’une demi-heure; un millier de nuagés et de poussière noire extrémement tenté , dont Ja réunion forme un autre nuage haui de deux lieues et large aussi de deux lienes : que ce nuage, Du eharbon de terre. 473 chassé par le vent, s'éloigne du volcan en courant | sur une ligne droite | et semaïtt dérrière lui une pluie de cette même poussière ; que cette pluie forme sur terre, après le passage du nuage , un banc de plusieurs pouces d’éppaisseur. Il a pensé que quand cette poussière tombe dans les eaux de la mér, elle s’y cristallise et devient charbon; que si ce ‘système £st vrai, l’on est forcé de convenir que les couches de charbon ‘de terre que Saussure a observées dans les Aipes, à de grandes hauteurs ; doivent également leur origineà desvolcans dont la cime très - élevée dlominoit les mers, sous lesquelles sé'sont cristalliséés des montagnes dés Alpes ; or, ces volcans ont exiss té à coup-sûr et'on voit sur tout le globe, autour des ruines de tous les volcans éteints , des débris qui attestent qu’à la place du volcan agissant, il'en existoit dans le principe un autre infiniment plus élevé; ceci se remarque autoùr de ceux de l’Eina, ‘duVésuve , de l’Hécla , du Pui-de-Dôme. ‘etc. etc. “Ces derniers, l’Etna, le Vésuve et l’'Hécla s’affaisseront aussi, la mer prendra leur place et un volcan tertiaire, tel‘qué Strombli, leur succédef4 , quelques siècles après. Il n'en peut pas êlre de même du Pui-de= Dôme ; on doitle regarder come un volcan avorté, qui na pas pu produire d'effet ;| parce que le volume d’eau'sous lequel il sélevoit s’est retiré subitément. Il y: asur le globe des milliers de montagnes deisa Tmatüre.' Pour bien concevoir la théorie de cette mon: tagne , il faut lire Phistoire de la naïssance du volcan de Santorin, én 1707, que les jésuites ont observé #74 HD: à Minéralog ete, : Ki avec, une. diiulihte attention, à cette époque. ( Voyez les lettres éd: fiantess tome Ge .) Ce volcans’établissait 4 | à, Ja même place dun-volcan qui-s’étoit affaissé et pe la mer COUVroN 3,51 fut amnoncé par une As dont. l'apparution. fut subite et qui s’éieva-du fond de P eau dansl’Arc Lipotué ebbé isle étoit une pateductile qui avoit toute la :conkistânce et la couleur de celle Au. pain ;| cette pâte étoit mêlée de pierres-ponces: Si la. mer méditer ange se {üb desséchée : subitement au mofnent quecotte isle alloit paroitre. sa surface, ÆRt, avant que le cratere se fut formé son auroit vu eux mole de terre qui ,:prité du liquide qui le tenoit -en fermentation , se seroit durci etiauroit fait corps : "avec. la pierre - poncer on eut vu;ce mole de pâte 2Sortir du fond-du cratère détruit de l’ancien volcan $ ær!, c'est: présisément-ice -qu’on remarque.en Au- .versne , dans le nole du Petit-Puis on trouve la Herr ‘ponce , faisaut-corps avec la pâte dont il est -Somposé ; on voit lecchierson sortir d’un cratère qu’il joccuppe en enter, En Amérique, les montagnes de mème nature ont leur pâte mêlée de pierres-ponces. «4, en est de même à l’{sle de Franse: là on y appele pics celles de ces montagnes qui-font la pyramide , . et pions , celles qui ont la forme duw:sphéroïde. Les - pics sont le dernier’ état du mele; des. pitons sont _le premier états les pitons sont toujours moins-hauts que les pics. Ceux. dela Dominique, accumulés les _.uas sur les autres:, tiegnent.tout un bassm , autour «duquel se reimarquent les restes d’un volcan auquel ils succédoient., C’est une, vérité que ces ioles de Du charbon de Terre. 475 pâte, cês pics et ces pitops sont plus hauts quand ils out pour ainsi dire le pied | dans Veau , ( comme à la: Dominique et à l'Isle de France K} que eux qui sorteut d'un plateau, élévé de beauconp : au- _dessus-du niveau de Peau > tel que TlAuve: ergne; cela vient, de cé que les prémi. TS naissoiopt du ford de da. mers et ceux dé s Auvergne , des terres qui, formoiçnt Je talus, ED l’éda étoit en mi ;indre volume. + Ces HIER dvortés eussent parvenu à la déflagralior net FO ? se fassent hffaissts par suile, comme ont fait hou feront \LiQi JS volcans de l'univers, la la mer. Gui seroit déséerduie dans teurs antres ,auroit laissé plus dè ‘terré à l découvert ; A si tn aussi que: des milliers de montagnes sem lables au Pui- dé- Dôme, vinssent à s’élêver du fond de l Occéan, il y auroit déluge , et toutesrles bass:s-terres seroient su2- mergées, Telle est la cause du dernier d{luge dont les hommes ont cons-rvé la RAS Fer cet événement a eu lieu trois fois de suits au moins, et trois fois de suite les volcans se sont ARE Lôrque les premiers vol- cans se sont formés , le found dés ner. étoït au'po'ntôù se trouve aujoud’hui $Sün ‘ni eau de surface. C'est de 1à qu'ils sout paitis y par le déluge qu’ils ont occasionné , ils ont tenu les éaux suspentdués”assez haut, pour que les térres calcaires "Le plus élevées aient pu se cristailiser ,'se marônner dans leurs sein lors de l’affagsement pre premiers volcans, les pre- mières terres se sont découvertes , les mers sont des- 476 Minéralos gLe. cendues d’un degré ; lors de l’affaissement desseconds, les secondes terres se sont montrées, les seconds vol- cans sont partis du fond des antres , creusés par les premiers, ainsi de ses toute cette opération a pu se faire avecle même volume d’eau;commeil y aeu des millièrs de volcans à chaque AU les mers ont été tenues dans Pétat de chaleur où étoit la Médi- terranée, à la naissance des volcans de Santorinet autres. KT les eaux remontant sur Jes terres, en ont dissout de grandes portions et formé. les grands rävine, en rongeant les grands massifs. On doit trouver, en examinantces vérités, la solution d’un probléme qu'a présenté le docteur Franklin, sur la théorie de la ere , et on en explique une partie, par une fa mouse expérience du célèbre Morveau. D A 2 AE 477 CT ST Re TOR PTE EE BIOGRAPHIE Précrs historique sur La vie et les ouvrages du chevalier T IRABOSCHI , bibliothécaire du duc de Modéne. J ÉRÔME Tiraboschi, si connu par son histoire de la Littérature Italienne » Étoit né à Bergame , en dé- cembre 1731. A l’âge de 15 ans, il entra dans l'ordre des Jésuites, où, après ses cours de philo sophie et de théologie, il fut nommé à une chaire d’eloquence dans le collége de Bréra à Milan, It remplissoit cette chaire avec distinction , lotsqué le duc de Modène le choisit en 1770 , après là mort du P. Granelli, pour le mettre à la tête de sa bi- bliothèque ; place que notre professeur n’accepta que sur les instances réitérées de ses supérieurs et de sés amis , parce qu’il en sentoit lPimportance , et que la modestie la lui faisoit croire au - dessus de ses forces. Dans. ce poste, Tiraboschi gagna bientôt l’es= time des gens de lettres, deb personnes les plus éclairées de tous les rangs, envparticulier du cé- lèbre ami des lettres et des litiérateurs , le comte de Firmian, souveérneur-sénéral de la Lombardie (1). (1) C’est ce comte de Firmian qui avoit rsssemblé. une bibliothèque très - curieuse , dont le catalogue , avec des notes bibliographiques, a paru à Milan en 1785 , huit yolumes in-4.® 478 Biogra plie. Jl°se fit connoître par une excellente édition du dictionnaire Ttalien-Latin du P. Hardosio, et per diférents discours latins et italiens qu’il pronon:a publiquemeat à Milan ét ailleurs. 4 à Jusques-là Tiraboschi n’étoit connu que pour un p' ofesseur habile et plein de gout ; mais lorsqu’en 1766, ‘il donna au pubht ses trois volumes in-4. de mémoires sur l’ancien Ordre des Humiliés, dé- truit en 1571 , par une bulle de Pie V ,où reconnut dans l'auteurun litiérateur savant, un Hon critique ; et: Fouvrage fut très bien reçu, même hors de l'Italie j comme ‘on peut le voir dans les Acies de Leipsick, de 1566, où Pon en donna un extrait fort étendu ; accompagné des éioges ew’il mérite. | Ce premier succès, non équivoque ; engagea Tirae boschi à cultiver un champ plus étendu. Bientôt il entreprit l’histoire --générale de la httérature jitas henne, depuis le siècle d’Augusie jusqu’au com- mencement du siècle présent ; Je premier voiume, pubüé eu HAE »dut rapiee “y SUIVI: des jAUITES 3 et en moins d’onse années, les 13 tomes: in-4.0 da cet ouvrage liuninepse sortirent des presses, et in nifestèrept dans l’auteur une erudition très-étendue, une criique sage, et le, véritable. esprit philoso- phique qui est toujours réglé par une raison droite et la religion la plus pure. Aussi Ê les Bbraires s’em- pressèrent-ils, à Pervi, de réimprimer cette histoire, quoique volumineure ; Von en vit bisntôt des édi- tions faites à Florence, à N: PR à ee sans compter at -n' Hoahes, Ps Pre ee , 2.7 L L ‘ e s Notice sur Tiraboschi. 479 “deux abrégés, Pun' français (2), Pautre allemand; : et tous les journaux! italiens et étrangers, retentireat du mérite de l’ouvrage et de l’auteur. Un ouvrage aussi étendu que celui-là, sembloit devoir épuiser les forces d’ür seul homme ; sur- tout si l’on considère que Tiraboschi ne cess4 pas de remplir avec exactitude , les dévoirs très-mul- tipliés de sa place de bisliothécaire. Mais que ne peuvent pas amour du travail, l’ordre et la suite dans les études, l’assiduité au cabinet qui ne se laisse détourner par aucun des p'aisirs de la société ? Notre / infatisable auteur tronva denc le femps d'enrichir |. «la littérature de plusieurs aûtres ouvrages, en par- ; ticulier d’une bibliothèque des écrivains Modénoïs s 6 volumes in-4.0, qui perurént dé 17Ër à 1786, et qui sufhroient seuls pour faire à leur auteur la ré- putatios d’un des plus habiles bibliographes de l'Europe ; mais le desir d’étendie l'utilité de cette bibliographie Modénoise,engagea Pauteur à y jsindre l (6e. volume) des notices des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, et même des musiciens du Modénois; la vérité ne permet pas de cacher que cette partie de l’ouvrage péche fort souvent du côté de {2) Histoire de la littérature d’Italie , tirée de l'Italien de M. Tiraboschi, et abrégée par Antoine Lard, con- seiler et poëte de la cour de Prusse, Berne , 1784 ,in-12, # vel. Antoine Landi, né à Livourne , est mort à Berlin en 1785 , âgé de 50 à 60 ans. Voyez son articke dazs la Prusse litigraire |, jar Deuina , tome 2, page 364 et suivantes. 72 439 Biographie. l'exactitude , l’auteur n’ayant eu sur ces objets ni ces renseignemens assez exacts, ni des connoiïissances assez sûres. Fu Des travaux si utiles , si, mullipliés, isi glorieux à l'Italie, ne restèrent pas sans récompense. Tira< boschi fut honaré par son Souverain ,; en 1780 , des titres de chevalier, de conseiller ; et.de présideut de sa bibliothèque et de son cabinet d’Antiques ; on augmenta son traitement ; ét pour qu'il fût moins détourné de son cabinet, on le dispensa de l’assis- tance personnelle à la bibliothèque ; la ville de Modéne le créa , par un, diplôme honorable, noble Modénois, l’aggrégea à son corps, et accompagna ces distinctions d’une récompense pécuniaire : glo- rieuse de lui avoir donné la naissance , la ville de Bergame fit placer son portrait (3) dans sa salle pu- blique , et lui expédia une paiente qui constate Pestime qu’elle faisoit de ses talents ; enfin treize académies s’empressèrent d’honorerleur liste de son nom. : Ces récompenses, ces distinctions n’altérèrent ni la modestie de Tiraboschi, ni son assidaité au travail. Après sa bibliothèque Modénoise ,:äl publia (en 1784 ) l’histoire de la célèbre abbaye de Nonantola, enrichie. d’un, ample recueil de diplômes, 2 vol. in-folio; des mémoires historiques sur le Modé- (3). Ce portrait est de Joseph Soli, habile peintre Mo dénuis. Antérieurement Antouini en avoit gravé un aulre à Rome, d’après le dessin du comte Jacques Della Pa- lude ,; gentithomme et camérier de la princesse ‘Mathilde d’'Est, nos , De. Notice sur Tiraboschi, | PEU Mois, 3 vol. in-4.° (4); une léttre à l’auteur des notes sur l'édition romaine Ge de quelques opuscules inédits du docte bisliothécaire , etsingulière- (o)'TL y 4 un exemolatre de ce livre à la cet nationale , 1. , n° 9:38, 2. On trouve aussi dans le même dépôt"(H., n.9 559 ) les Annales des Trinitaires , par Bnav., Baron, tome premier , le seul qui ait été nm primé, ct qui est aussi à la hibliothique de Sle.-Gé- peyieve à :: Notice sur Tirahoschi. 437 ment des-inseriptions latines par lui composées en dif- ‘#érentes occasions, dont on se propose de publier un recüeil qui sera sûrement bien recu, On pourroit, à Monavis, y joindre un choix des lettres écrites par différens Savans de divers pays. Tiraboschi avoit,une correspondance littéraire très-étendue : chaque année, il a eu soin de rassembler ces lettres, qui forment au- jourd’hui 28-volumes bi:n préc eux. Je m’honore d?a- voir élé en commerce de lettresavec cet habile homme, à qui j'ai même été assez heureux pour fournir Fe ques observations dont il a. fait usave , tant dans son Histoire de la Littérature Italienne,que dans sa Biblio- thèque Modénoise. Je me disposois à lui er envoyer de nouvelles , lorsque j'ai appris sa mort; et Je regrette que la suspension , forcée par les circonstances, de toute correspondance avec les étransers, m’ait privé, depuis quatre ans, de la satisfaction de lui donner de nouvelles preuves a la haute estime que je faisois de sa personne ét de ses écrits. à Paris, premier octobre 1705 , v. st. St. ] Folie Hb4 NPERT | VLOSYCANGUE 821 | \ À ut (Travers into Norrray, Denmark and Russia, in ‘het years 1788, 1789 , 1790 et 1701. Bay A. Srinton , esq.c. à d. Voyage en Norwese, en Danemark et en Russie, pendant les années 1788, etc. Par A. S'‘rinton. vol, én-8. de 506 pages , dédié à Catherine IT. : C £ voyage est composé de 44 lettres qui renferment la plupart des choses curieuses, presque toutes des. choses intéressantes et connues dans des pays visités par le voyageur Anglais, savoir : le Danemark, et sur-tout la Norwège, sont ex core assez peu connus des lecteurs du reste de l’Europe ; il mous semble que l’on ne pourra que savoir gré à l’auteur , qui s’occuppe en ce moment de le faire connoitre aux Français. A la tête de lPouvrage;est au fronstice , uge gravure qui représemte, sur son rocher , la statue équestre .de Pierre I. ï Les navigateurs y trouveront des indications 1n- portautes sur la navigaiion de la Baltique, le passage du Sund , les dangers du Catégat; les négociants y apprendront peut-être des choses qu’ils isnoroicnt, sur les productions et le commerce de la Norwège et du Danemarck ; et les littérateurs, ainsi que les historiens , y pourront recueillir des anecdotes pi- guantes, sur les personnages, les mœurs, etc. , des o * | r : DE De | LA En Norwègse. 489 pays qu'a vus le voyageur Anglais. On lira peut- être ici, avec quelque intérêt , ce que Sivinton, dit d’Uranibourg , séjour célèbre de astronome Tycho- Brahé. « En passant, dit-il, auprès du château de Cro- nenboure , antique et beau monument , situé au bord de la mer, nous jouimes de la vue de l'Isle de Huenne (angl. een.) si connu par les ruines d’Uranibourg , où le célèbre astronome Tycho-Brahé avoit fait construire un observaioire, Ceite isle est située au milieu du détroit : le terrein en est plat. Je dessinai le plan de Pobservatoire , nlacé à la pointe méridionale de Pisle, Quant à la ville , qui étoit au centre de Visle , elle a disparu avec le systême de son fondateur. Cependant , pour l’honneur de ce philo- sophe , il reste encore quelques ruines de la ville, et quelques opinions de son systême, » L'auteur anglais auroit pu ajouter que l’on conserve encore beaucoup d'observations précieuses. Cet habile astronome dé- termina la position d’un grand nombre d'étoiles , observa les réfractions et les inégalités du soleil ; découvrit deux nouvelles inégalités dans la lune, et fournit à Képler , les matérieux qui lui aidèrent à découvrir les loix du mouvement des planettes , et à faire des tables toutes nouvelles. Nous fiuirons par cette anecdote : « Les circonstances présentes , dit Swinion, me rappèlent l’anecdote suivante : Il y avoit dans la bibliothèque du roi de Danemark, un livre , dans lequel il étoit d'usage que les voyageurs écrivissent leurs noms ou quelques maximes ralatives à leur 490 “Poyages: voyage. Sir Algernon Sydney, ambassadeur d'An rue , y avoit écrit les deux vers suivants : "1 Manus hœc inimica lyrannis , Ænse pelit placidam sub libertate quietem.. M. de T...., ambassadeur de France, au temps de la révolution, ne sachant pas le latin ke apprit le sens de ces vers par un homme plus ins- truit; il crut qu’ils faisoient allusion à la révolution francaise ; il entra en colère , et déchira la page eù se lisoient ces vers. « Cependant, ajoute le voyageur , maloré la défaveur jetée per l’ambassedeur, sur leur révolution, les Français n’en travaillent pas moins à consolider leur ouvrage. » Force de deux Francais en Allemagne, Da- nemarck, Suède, Russie et Pologne, fait en 1790, 1792. Paris, Maradan, 1796, 5 vol. in-6.° Prix , 1,000 liv. Les Voyages sont les livres qui, dans tous les temps, sont accueillis avec le plus d’ntérêt ; ils plaisent dans tous les lieux, dans tous les temps, à tous les goûts : c’estsur-touten Angleterre qu’on en publie le plusgrand nombre, et, la plupart,avec un grand luxe degravure etdety ob cbies L'été traduction a toujours du succès; et c’est une des branclies importantes de la librairie française, Mais il paroït peu de voyages entrepris par où dif 0 Re En Allemagne. 49% des citoyens francais: les circonstanceset la diflérence du ch:ne sont, pour uu très-grand nombre de teux qui pourroient nous enric! ir d’excellentesobsetvations, un obstacle insurmontahle, Le Voyage que nous annoncons a d'autant plusile droit de nousintére sser, Qu'il a AE SATEPAÉS par deux Français, dans le cours de années 1790 à 1792: ils ont visité PAllemasne , le Danemar:k , la Suède, la Russie et la Pologne ; et on put dire qu’ils ont montré par-tout une gra. le avidité de savoir et de s’instruire. Le rédacteur n’a point recherché des ornemens étran- gers : il ne raconte passes propres avantures ; mais il faitun récit fidèle de ce que chaque pays lui a offert de plusintéressant ; il à plus travaillé, commeil Pavoue lui-même, pour les voyageurs qui voudront, après lui, visiter les mêmes contrées , que pour les lecteurs de cabinet. Gependant le nombre de ces derniers lecieurs est le plus considérable, et l’on ne sauroit convenir que la sécheresse de sa narration n’est rachetée que par ‘la multitude des détails. Aussi ce Voyage plaira-t-il davantage à ceux qui recherchent l'instruction solide, qu’à ceux qui ne veulent que faire écouler, par une lecture frivole, quelques heures de désœuvrement, L'ouvrage est partagé en cinq volumes : le premier traite de PAllémagne et du Danemarck; il est pré cédé/d’une très-courte notice des ouvrages modernes sur les états du Nord. Il nous semble que l’auteur au- roift pu en donner une plus étendue ; mais comme il west point entré dans les détails bistoriques qui ont rendu le voyage de Coxe, dans les mêmes contrées ; si justement célèbre, il n’a pas eu besoin de faire autant 402 Voyages. derecherches s il se contente de conduire, Comme un guide exact et fidèle, le voyageur dans tous les lieux dignes de sa curiosité. La description publiée par ces deux voyageurs, com mence à leur sortie de Strasbourg, par Khell; ils vi- sitent Carisrüle , Stutgard | Ulm , Ausbourg ; ils entrent en Barière par Munich, ne s’arrètent point à Vienne, qu’ils doivent visiter à leur retour, et conti- nuent leur route par Prague, dausla Sare, pour voir Dresde, où ils ontfait un assez long séjour. Ils dennent le Câtalogue des ineilleurs tableaux , des livres rares de la bibliothèque , des bijoux les plus curieux du tré- Sor, el une notice sur le vaste magasin de porcelaine de Saxe. Les Voyageurs oni rédigé des catalogues sem- blables Par-tout 6ù ils ont passé: on regrette seulement qu'ils ne se soient pas préparés à ce voyage par des études préliminaires qui lui fussent analogues, ce qui est indiqué par la manière dont beaucoup de noms sont estropiés dans ces catalogues. On trouve à l’article. de Dresde, un détail Curieux sur la mine d'argent de Fresbere, et surles procédés suivis dans la anaison d’amalgamation. Les voyageurs entrent dans les états du roi de Prusse ; ils décrivent également ses palais, ses maisons de plaisance, les établissemens créés par sou père , et Reinsberp , lieu de retraite du prince Henri, L'article de ifambourg offre des détails utilessur le’ commer:e de cette place, avec un tableau de son im- portätion en 1797. ; L'auteur arrive en Danemarek : il trace une his- toire rapide du pays, décrit ce que les établissemens En Allemagne. 403 publics lui ont offert de plus curieux, et donne écale- ment des tableaux sur le Cominerce, la marine et les finances de ce pays. + UE, 1e De QU Le second volume est entièrement consacré à la Suède, où les voyageurs ont demeuré long-temps, où ils ont été bien traités ; où, par conséquent , ils se sont plus, et qu'ils. décrivent avec complaisance, On y trouve des détails curieux sur la.vie et le caractère du dernier roi, dont ils font un grand éloge ; sur Ja révo- Jution de 1779,;Sur ses guerres avec la Russie, ses vic= toires et sur son assassinat, Ce volume contient-écale- ment beaucoup de détails curieux sur les arts et le com- Mmerce, et la description de diff-rentes collections. On Ytouve une notice bibliographique intéressante. sur l’ouvrage si célèbre de Rudbeck , intitulé : Ai- dantica. Le troisième volume est consacré à la Russie, L’au- teur ne par'ace pas l’enthousiasme des autres yoyae geurs pour les grands établissemens littéraires de'Ca> therine IT. Il fait voir que le génie des arts et des leitres n’a pas fait de grands progrès à Pétersbourg , même malgré ses soins : il décrit avec exactitude tout ce que Pétersbourg et Moskow lui ont offert de plus Curieux. Ce volume est terminé Par un vocabulaire russe et français. Le quatrième volume estencore consacré àlaRussie; et c’est aussi le plus intéressant par les détails variés qu’il contient. L'auteur fait parfaitement connoître Pétat intérieur de la Cour de Russie : on y trouve des anecdotes infiniment curieuses, ct point counues sur Potemkin, sur limpérairice, sur ses favoris ; sur {e 4154 L payes ges. grand duc’, et sur la révolution qui a mis Catherine If sur lé trône. Le cinquième volume est consacré à la Pologne # on y trouve des OBSétvations du même genre que les précédentes, el des détails sur la dernière révolution. No$ voyageurs reviennent de Pologne en Autriche Ut s'arrêtent long-temps à Visnfe, dont ils dounieut Ja description : ils S’émbarquent à Trieste, pour Fialie. Tr Nous récommäandons cet ouvrase à ceux Sr doi- vent visiter les memes pays, parce qu’il peut | tes gui dér utilement dans leurs recherches, et leur fournir la sujet de beaucoup de bonues observations. IL est terminé par que ‘ble dés matières irès- LE D. | A. L. M. A Ce = APTE Eee RU 49 ENUNETS M A TTOU E. eut to (1) surrquelgues médailles. des Lo willes grecques ; qui offrent la représentation d'objets relatifs à L'Histoire naturelle, par AoBin-Lours MrrriN , professeur d'Anti- igüités , conservateur du Miuséwm des Antiques à&ila Bibliothèque nâtionalé., et play 270 d'Histoire aux Ecoles centrales. Où, depuis long-temps, de recherches relatives à l'état dés connoissan. es naturelles chez les'anciens, outre les auteurs dont jai pu tirer des écla rcisse- mens ; j'ai aussi étudié les monnmens qui repré- sentent des ébieis d’histoire naturelle, et j’ai remar- qué que très-peu ont été bien expliqués , parce que 4 très-peu d’antiquaires ont. été naturalistes. Il seroit À ceépesdant possible de tirer de ces monumens des 1 faits curieux. Plusieurs ont offert, pendant lons- } temps, la seule véritable représentation d’espèces % qui n’étoient pas encore bien connues; et ce n’est | que depuis un petit nomhre d’ann£es que lon a ? des figures de l’H'ppopotame , meilleures que k celles gravées sur lës monumens à qui nous devons les premières représentatious exactes de cet an'mal. Telles sont les considérations qui m’ont (x) Cette dissertation à été lue dans une des séances de la société d’Histoÿe natorelle, ‘496 Numismatique: “engagé 4 examiner, sous ce point de vue, un grand nombre de monumens antiques. Le célèbre Ezéchiel Spanheim avoit pensé, avant moi, que l'étude des médailles pouvoit jeter un grand jour sur l’histoire ancienne et l'histoire natu- relle. Il a inséré,sur ce sujet, daus son grand ouvrage de usu eb præstantia numismatum , une dissertation intéressante, dans laquelle il explique plusieurs mé- dailles ‘relatives aux jeux publies ou aux vicieires zremporlées en Asie, et qui offrent des animaux alors curieux et rares: mais peu de personnes se sont livrées depuis à ce genre de travail, dont je me suis beaucoup occupé ; et il me sera facile un jour de donner , sur ce suje!, un ouvrage assez éterdu , en réunissant les différens mémoires particuliers que Jai composés. Je me suis proposé , dans celui-ci, d’etaminer quelles sont les subsiances naturelles représentées sur les médailles des villes, recueillies par Hunter, et publiées par M. Combes (2). Les planches de ce bel ouvrage sont au nombre de soixante - huit, et contiennent plus de quinze cents médailles des peu- ples et des villes de l'Egypte, de la Syrie, de la Grèce , etc. J’ai adopté, pour l’ordre de mon travail, la di- vision générale établie par Linnæus, avec les chan- semens que les derniers naturalistes ont intro- duits. | (2) Nummorum velerum populorum et urbium qui in museo Guliclmi Hunier asservantur descriptio figuris 1llustrata opera et studio Caroli Combe, Londiui , 1782 , i1.4° L © +6 Dissertation sw quelques Médailles, 409 : Le règne animal est celui qui se rencontre Île plus = fréquemment sur les médailles ; mais lee figures des ‘ . Er Te — L animaux ne sont pas toujours exactes : plusieurs sont fabuleuses , telles que celles du Sphinx , de la Har- pie, de la Chinère, de Cerbère, du Minotaure ; etc D’autres sont défigurées par des monstruosités qui n'existent pas dans la nature : beaucoup servent de symbôle aux villes et anx colonies ; elles iudiquent souvent l6$ proprictés de leur site rour la chasse â la pêche , le commerce et l’agriculture. Quelquefois les animaux gravés sur les médailles ne sont pas les symbôles des villes > Mais Ceux consacrés aux dieux et au moyen desquels ont pensoit éviter leur colère, Souvent les animaux représentés sur les médaiiles sont ceux qui ont été offerts dans ls jeux ou con: duits à Ja suite des peuplés vaincus : c’est ainsi que Lon voit sur des médailles de Donitien, le rli2 hocéros qu’il avoit exposé daus le cirque ; et sur celles d'Otacilia, un hippopotame. De tous les animaux que Pon observe sur les médailles, les mammifères, mammalia ; sont les plus nofibreux : ce sont en'effet les animaux que les hommes ont été le plus dans le cas de voir et d’ob- server. Le nombre des genres ligurés sur les mé- dailles recueillies par Hunter, est de r4, et celui des espèces, de 24. Elles ne nous offrent aucune variété remarquable de l'espèce humaine. A Pexception des êtres fabuleux qu’elles représentent , tels que les faunes , les sa= tyres , etc., tous les hommes qui y sont gravés ap+ partiennent. à celle.ordinaire: Homo sapiens. La dome F, X i 498 | ‘Numismatique. On trouve dans ces médailles plusieurs espèees . . L 4 “* L eu variétés du chien. Canis. L. : Canis familiaris, CuiEN FAMILIER. Voici les variétés de cette espèce que j'y ai observées. Canis domesticus , le Cnren DE BERGER: c’est celui que les Grecs nommoient cixspos , et dont Homère fait souvent mention sous ce nom , qui lur avoit été donné, parce que, outre les troupeaux, ce chien garde encore fidèlement, pendant la nüit, la maison du berger, Voyez planche xLvir, fig. 21,: et peut-être aussi figure 20 : ja dernière de ces fi- gures est beaucoup moins caractérisée que la pre- miére, qui l’est parfaitement. Ces médailles ont été frappées à Segeste. Au-dessus ‘du chien est un grain d'orge : on voit quelquefois, sur les médailles, le. chien domestique sur l’autel des Lares, pour indi- quer sa surveillance et sa fidélité. Canis molossus , le Dour : deux médailles offrent cet animal. La première, planche xLvr, fig. 6 ; ca y voit uu chien marchant, et au-dessous on lié Roma ; mais ce chien n’a pas parfaitement :les caractères du dogue. J’inscriplion peut, faire présu- ner que c’est une louve mal figurée ; mais il est: impossible de douter que celui de Ja planche Lxvtit , fig. 20, eur uue médaille dont le lieu est incertain, soit ux dogue. f sp Canis cursorius, le CaTën couranr. L’aniinab de la planche xrvii, fig. 22, est une figure très- exacte de la variété du chien, que Gmelin , dans sa youvelle édition du Systeme naiuræ ; appelle ca- 3 Dissertation sur quelques Médailles. 499 nis cursorius. Sa phrase, dont le sens est tête longue, museau robuste, oreilles courtes, un peu pen dantes, jambes longues, nerveuses, corps mince et allongé, lui convient parfaitement. Canis graius , le GranD LEvVRIER , pl. xLvitr, He 9% 436, etc. et pl xxxv, fiv, 16 :celus de la pl. xzviit, fig. 5 , est représenté dévorant un lièvre. Ces médailles ont encore été frappées à Se- geste, en Sicile: Canis' Lupus , le Lour. On voit, sur une mé- daille d’Argos, dans PArgolide, pl. vir , fig. &, une tête de loup. Get animal indiquoit la force et la férocité. La famille Rupilia , à Rome, lavoit pris pour surnom ; il étoit consacré à Mars. Sur une autre médaille de Cydon, en Crète, on voit une louve allaitant le petit Miletus , fils d’A pollon. Cet animal est commun sur les médailles romaines, où l'on voit Rémus et Romulusallaités par une louve. La médaille de Cydon , que je cite, est figure pl. xxwrt fig. 2 L 2? Canis vulpes , le RENARD. Combes prétend que l'animal représenté pl. xLvi, fig. 22, est un chien ; mais1l est plus probable que c’est un renard. Il est sur une médaille de Same ; ville de Pile de Cévha- lenie. Les espèces de ce genre, représentées sur ces mé- © 2 dailles, sont donc au nombre de trois ; le chien f@- milier, le loup etle renard; et on y remarque cinq variétés du chien familier. Combes, dans ses des- eriptiong, ne fait aucune atteñtion à tes néances ; Zi l —— Po Numismatique. | | et, à l’exception du loup, il confond tontes ces ess pècesiet ces variétés, sous le mot vague de canis * elles peuvext cependant se:vir à l'explication de tes médailles ; car 1lestiévident que cellesioù lon voit des chiens de chasse ou des chiens de garde, ap- - partiennsut à des villes célèbres, ou par les chasses qu’on y faisoit, ou par le noræbre des troupeaux, etc. On ne trouve sur ces médailles que deux,espèces du genre FELIS. | Felis Leo , le Lrox: fréquemment , et principa= lement pl. 1v, fig. 14. Cet animal, symbôle de la puissance et de la force , se trouve souvent sur les mé- dailles de plusieurs villes, et sur-tout sur celles des successeurs d'Alexandre. Felis pardus , la Panrnère. Voyez planche zrr, fig. 2, Bacchus monté sur‘une panthère très- mal _ figurée. On ‘sait que les poëtes ont atelé cet animal au char de ce dieu. Cette médaille a été frappée dans la ville de Sybritie, en Crète. Lepus Timidus, le Lièvre : c’est la seule es- pèce de ce genre , représentée sur ces médailles. Voyez pl. xvir, fig. 4, un lièvre emporté par un aigle. La planche xxxvir offre plusieurs figures du lièvre sur les médailles des Messaniens, en mémoire d'Anaxilas, qui les apporta en Sicile : ils étoient très-abondans dans cette ile, et sont fréquemment représentés sur ses médailles. Voyez aussi planche xLvut, fig. 5, un lièvre pris à la course par un levrier. Camelus dromedarius , le DromaparRe. Cet AITE. Un ET Lu Disserlation sur quelques Médailles. Yo &nimal est’ grossièrement fiouré sur une médaille anonyme, pl. rxvirr, fo. 16. Cet animal est commun sur lés médailles de l'Arabie. er. Le Genre PA Cervus » Offre deux espèces dis- tinctes. uCervuss Elaphüs), le Grrr-, pl. xvt, fig.r2), sur üne ‘médaille: de! Caulonia, en Italie. Cet ani- al; consacré à Diane, se’ trouve fréquemment sur les médailles des Ephésiens. Cervus dama., le Dar, pl. xxtix, fig. 3, sur une 1m édaille de LOT , où cet animal, dont le nom vient du verbe grec Axis, je BOMBIS se trouve souvent sur les médaillés de Damascus où Damas, dont il indique l’origine. On prétend que “son: fondateur fut nourri par une daïne, comme Ro- mulus par une louve ; et ve c’est de là ke lui vient son nom: + Camelopardalis giraffa, G. la GIRArFE. L'existence de cet animal, qui n’est bien connu que depuis peu d’années, avoit été long - temps con- testée. On l’observe sur la mosaique de Palestrine, IL est. probable que c’est lui qui est figuré planche ExXVIII, fig. 225 il est reconnoissable à l’excessive loneueur du col. Il est malheureux que cette mé daille soit anonyme. Les médaïlles de Hunter nous offrent deux es< pèces du genre antilope | auxquelles Combes donne {oujours la fausse dénomination de bélier. 138 CUP ot Le ” Numismatique. SAC : x FAR) de la pl. xcvarr, fg. 8, paroît d’abord être le ,chamois ; c’est Re que les greçs ap- peloient chèvre sauvage Aï£ éypres : mais ce +ng peut être cette espèce : sa petitesse et sa forme en äpprochent” en effet ; mais le chamñois a le bout des cornes AN bés en arrière , et celui-ci les à en.avänt ; Je penserois que cette espèce’est\ l’27- tope redunéa ;-le Nagor ‘de! Buffon;rle Kemas d'/Eien yhxtv, chap: 14. ILy décrit les cornes de cet animal absolument.de la manière dentelles sont figurées dans cette médaille, et le reste de la des- çription convient à la phrase de Gmelin. À 4 Antilope. dorcas, la gazelle. Ceite espèce. que , Combes appelle un de est: bien reconnoissable à ses cornes, qui vont, en diminuant de la base à l’ex- Hit et qui sont, parfaitement .annelées, V..pl. XV. fig 20 SUX une. médaille. d'Elyrus. eu Ciète. TI « est certain cependant que l'artiste qui a fait le coin, a eu dessein de figurer une chèvre ,en mé- Moire de’Pliylacides et de Philandre , fils d’Apollon Zlvrien et de la nymplie Acallydis ÿ la barbe qu’il à placée au meñïton de lanimal, et qui ap- partient à la chèvre ét non à la ET , Le prouve; ais 'cotime il avoit vu aussi des gazelles, ct i'ators on les‘confondoit sans doute avec la chèvre à à cause des cornes dont leur tête est ornée MISE” composé sa figure de lun et de l’autre animäl, ét réuni. Je: menton, barbu. &e la chèvre, avec, les cornes annelées de la gazelleile revers de cette médaille porte une abeille, syiubo'e de l’abondance du miel dans cetie contrée. Dissertation sur quelques Hédailles. 53. .. Le genre. capra ne nous offre qu’une espèce, capra hircus , le bouc, pl. xt, fig. 3. La têle de flanimal figuré pl. 111, n.°,4,: ct que Combes dit être une tête de bélier, appartient bien en eflet au genre ovis; mais c’est celle du MOUFLON, opvis ammom G. Cet animal étoit très- commun dans le Levant , et par conséquent aussi dans l’isle d’Ægine , où cette médaille a été frap- pée ; les cornes qu’on voit sur les médailles de plusieurs rois d'Egypte, et qu’on appelle des cornes de bélier, sont des cornes de mouflon ; ce sont celles que l’on voit aux figures de Jupiter-Ammon, et c’est pour cela que le nom d’Am mon a été donné à celte espèce. Les artistes ont bien eu intention de représentér un bélier , maïs ils ont choisi espèce de leur pays qui leur are la forme la plus pitto- resque. On trouve sur ces médailles deux variétés re- marquables du bœuf, le BrsoN; bos taurus bison, planche v, fig. 15, xLr, fig. 13, 11 ; fig. 8, bien reconno:ssable à la bosse du dos ; ces médai.les ont été frappées à Antioche en Syrie, à Panticapée, près du Bosphore et à Smyrne dans Pfonie. L'autre variété est,.le 2ŒUr DOMESTIQUE , VOS taurus domesticus : il est très-commun sur les médailles, On le remarque sur un grand nombre, dans la pos {ture de frappér un bæuf de sés cornes, comme dans da pl rxrrs, fig. 2: M. Dañcarville a donné dans son histoiré des arts, une explication ingtnieuse de cette allésorie. Ti 4 "804: Numismalique. Le COURSTER , equus caballus | est aussi trèss communsur ces médailles ; voyez pl. vrr, 6g. 10. On y trouve deux variétés du porc: le sanglier, sus Scrofa j'erus ; "pl Vir, fig 9; et le” PoRG DOMESTIQUE , SUS scrofa ‘domesticus ES xt fig. 3. On n’y remarque qu’une! ie espèce de la classe des cETACÉES , eéc. d d Le Le MARSOUIN, delphinus delphis » pl. XXXIN , fig 19, 27 ‘et 22 Jes oiseaux Tr sur ces médailles sont en b£aucoup plus petit nombre que les mammifères : ; jl y en a onze esyèces pour ô genres. F'aicre, falco chr: ysaetos “ est le plus com mun,V. pl. iv. fie. 9». etc. s Strix bubo, le GRAND-DUC, Sa aussi sur un graud nombre de bee nais toutes appartien. nent à Ati.èncs, C’est la grande chouefte , l'oiseau de Minerve > est toujouré placé sur le ‘diotà, “vase à deux anses renversé. V. planches VIII, 1Xxetx. L'oiseau dont Combes dit ienorer le nom, et qui est placé devant la grande, chouette, sur,.une mé- daïlle d'Athènes, pl. 1x, fig. 16, est très-probable- ment la BURPE wpupa re Se Dans la classe des Ænsères , on disinsuele cyanr, anGs çygnus., auprès d’une Îyre, pl. xxv. fig, 4. On voit dans la pl. x1v, fig. 9, sur une médaille v de Camarina en Sicile, Jupiter sous la forme d’un cygne enlevant Léda, Dans celledes Echassiers ; on remarauele néron , Dissertation sur quelques Médailles. 750% artlea cinereæ, pl. xiyirr. fig. 25, et la creocxre ardea ciconia. pl. xx1r. fig. 2, Le PAON, meleagris gallo pavo , est bien figuré sur une médaille de Samos, ph xevrr.- fig. @. On voit le c6Q ét la Pour ; phasianus \gallàs , mas et foem , sur la face et lei revers des médailles d'Himère en Sicile > Ph xx figur93 cet oiseau étoit coùsacré à Apollon , adoré dans.cette ville ; on voit encore le côq seulement, ph vit figo16. É La cocomsr, columba domestiea , se irouve aussi assez’ Féqucminent dd cés médaillés, V. pl. XXII. fe. ro il MPONDNVE € 71 | La classe des arhphibies r n'offre ; ur ces médailles, qu ‘ün seul reptile ; encore in 'enestsce qu'une prie ; c’est le têt d’une tortue, -ja rorrok SRE LESs- ludo’ græca , auprès d’une re, pl: V. Mg /r2 Les Sérpents sont plus à noinbreux e mais ilest im possible de biéa déterminer les espèces, Celui de la pl. Lrix. fie. 13, ressemble assez au serpent à luneltes : -.ce HUE Aer on n’a jamais dit que ce > serpent se trouvât 2 J , q en Sicile , et cette médaille a été fr appée dans la vilie ll de Syracuse; mais il se peut que le graveur du coin ait représenté un animal owil avoit vu & ailleurs, et dont il connoissoit des figures et des SRI PISRS II se peut aussi que cette crête soit de son invention ; s1lest encore A qu’il y ait eu alors dans la | Sie. des reptiles qui y ontété exterminés : quoiqu'il en soit, J’anuimal auquel celte figure ressemble le P fus. > Cst ls SERPENT à LUNETTES, Coluber naca, 506: 2 1. Nümismatique. La claste des poissons m'est composée que de trois. espèces, de trois genres. Scomber thynnus,le mon, sur plusieurs médailles de Sicile, pl. fig: 4,101 etc. | ZI | Cgprinus carpio,la carps. L'animal de la planche XXXVIIL. fig. 14, paroit être une espèce du geure Cyprinus et probablement ia carpe! Syngnatus hippocampus ,le poisson que lon voit au-dessous d’un crustacé, pl. 11. fig. 5 , et que M. Combes appèle seulement un poisson ;me paroit £ire L’hippocampe., nommé, vulgairement CHEVAL MARIN , Syngnatus hippocampus L.5 äl se,re- trouve sur les médailles de plusieurs villes maritimes, Les insectes sont plus nombreux sur les médailles ces peuples et des .villes, que les amphibies et les poissons ; mais il sont plus difficiles à distinguer. il y a cependant des caractères frappants, auxquels on ne peut se méprendre. Il est aisé de voir si ‘es aîles ont des étuis; si ce sont des diptères ou es tctraptères. M. Combes, dans sa descriplion de ces médailles , appelle gpis, abeille, tous les insectes qu’il ne consoît pas ; voici ceux que j'ai cru pou- voir déferminer : Le petit coleoptère de la planche Lv. fig. 16, sur une médaill: de Tarente , a lex l’air d’un DER- MESTE dermestes, mais il n’est pas possible d’en déterminer l'espèce ; il est toujours certain que Cest un cole eoptère ,; dont les étuis sont bien marqués, et que M. Combes ne devoit pas l'appeler uneäberle. La sarrenELLe , locusta ,.pl. xxx, fig. 23), et >. Tr home fe es à 7, Dot PS" 7. COS PT Et te Mt SEEN CUT ER ÈS Dé TS Dissertation sur quelques Médailles. és Pl:rxr, fig. 22, est bien reconnoissable au care tère du genre: rien n'indique; ’espèce. L'insecte de la pl. xxv., fig. 20 et 21, que Core: appelle uneabeille,est év: hd dent une GUESPEC: 1%; on reconnoît aisément sinon l’espèce , du moi ns je genre à la forme des anneaux. Le graveur du coin de la fig. xx1 a eu la prétention d’indiquer les anten- nes et les palpes. .L ADEILLE; , ais meéllifica ,est bien caractérisée, pl XXVI , fig. 7,6 e:9, mais l’insecte de la pl.ix, fig. 21 et 52 , que Combes, selon son nsage, appelle encore ue. abeïile, a plutôt l'air d’un coli Cependant les caractères sont si confus » qu'il est impossible d’en rien dire de certain. La fourmi, formica lgaris , est représentée pl. xxxvir, fig. 18, à côté d’un é épi de bled, symbole de Mdo dite et de l’abondance. Le crabe; cancer, représenté sur les médailles "d'Agrigenté, pl. xr, fig! 3) rie ete. ressemblé Léahe Coup à celui qu’on sert sur les tables .et dont il y a plusieurs espèces. On y distingue parfai itement: lès pinces, les antennes, et toutes ses parties. Use espèce plus dinénbte c'estla squille, astactus squitla. Fab. que l’on remarque sous un crabe, pl-1t, Gg. 9: c’est l'espèce appelée vuicairement sur les ports de mer ,:SAUTRRELLE où saticoqur. Linsecte d’une médaille d'Abydos ; qui ressemble à une araignée ,ne paroît apparteairau geure acarics s, CIRON , pl. 1,11. Le notre des genres d'insectes que j'ai observés + 508 ! Numismatigque. ÈS dans ce recueil, se réduit don: à huit; le nombrg des espècesest (al X'celui des geures. La classe des vers ,vermes ; est bornée à deux es- pèces de testacéés et à un mollusque. Les testacées sont du genre de l’huitre, ostrea, pl. LV, fig. 1, ét pl. xxxvir, fig. 10 , de la division des coquilles à oreilles égales : il y a quelque différence entre les deux figures; mais elles ne sont pas ca- raciérisées de manière à pouvoir les déterminer. Lo mollusque’est la Sicue , Sepia officinalis, quelles anciens äppeloiént aussi polypus , le polype. Elle est bien figurée pl. Liv, fig. 33 la figure 23, de la même planche, est moins borne: Ces deux iié dailles ont été frappées à Syracuse ; les bords dé la Sicile étoient abondansen sèches, et les Syracusains mettoiént ce mollusque :sur leurs médailles," parce qu’il étoit consacré à: Véous Callipyge. La médaille de la pl. zv, fig. 37, est la plus curieuse : on y voit un homme nud, à,cheval sur un dauphin ,.éten- dant la main gauche ,.et tenant une sèche de la droite, Ceite sèche est placée de manière qu’on ap- perçoit ses tubercules,, qui sout très-bien marqués. 1/opinion la plus , commune est que cet homme nud est ‘l'aras , fondateur de T'arente ; d’autres cher- chent une explication différente : ce seroit sortir de mon sujet de tenter de les concilier. Voïià tout ce que J'ai pu découvrir sur le règne animal dans cette collection. Je ne parle pas des animaux fabuleux, dont j'ai déjà dit que je ne m’occuperpis pas Dissertation sur quelques Médailles. 509 Le règne v'at'al n'est pas aussi nombreux que le règne animal + ÿy ai cependant observé quatorze espèces, formant quatorze genres. L’orrvrer , olea Europæa : Tes couronnes qui entourent les médailles d'Athènes, pl. 1x et x,en sont formées. | Plusieurs médailles ont , dans leurs champs, un OU trois grains d’oRGE , Hordeum æstivum. V: pl iv, fu. 19, et pl xxx, fig. 25, La Couronne d’une tête sur une médaille d’Amesfre, en Sicile , pl. 1v , fig. 2 > €St de LIERRE, Aedera helix : ce qui fait conjecturer que c’est une tête de Bacchus. L'histoire de Ja vigne , chez les anciens, seroit essez Curieuse , et les médailles seroient utiles pour éclaircir. Plusieurs portent des feuilles de vigne et des grappes de raisin. V. pl xvir, fig. 20 ; 21, etc. La médaille pl. xrr > fig. 18, nous offre la plante appelée par les anciens, Siphium. Ce n’est pas le si/phium de la Syngenesie, dans le eystème de Linn(us : ; On peut lire dans Spanheim, de uSu el præstantia numismatum, l’usage que les an- ciens faisoient de cette plante , et Principalement de Son suc, qu’Îs nommoient £aser. Cette plante est Commune sur les médailles de Cyrène : celle que je cite ici est de Barcé, dans la Cyrénaïque. On voit, planche XXVIIT, fig. 17, sur le revers d’une médaille » des semences que Combes, dans bro .. Numismatique… LL sa dosoription , ‘prétend être des graiñs d’orge ou les. rayons d’une roue ; mais cette figure ressemble bicn plutot à une-baie quadriloculaire ; coupée tran< vérsalement: telles sont celles du vaccinium myr- dillus.…, de lheliotropiuwm , et du myriophuyl- lum , ete. V, Gaertner de fruæibus: Quant aux grains, ils ont la figure de grains d'orge, il est vrai; mais cela peut venir de l'ignorance de Partiste, cui ; #Y< ant quairé graines a représenier ; aura mis celle dont la figure étoit plus présente à sa mémoire, Fe ne ‘donne celte explication que cotine une COn- eciure. Il se peut que celle de M. Combes soit la véritable. Le LAURIER , /aurus nobilis , ceint plusieurs têtés de ce recueil. Voyez pl. 1v, fig. 7,9 , etc. etc. Lä GRENADE, punica granatum, toit très-estimée cheglesGrecs.On la rencontre fréquemmentsur les mé- uailles de S cile; elle est dans cette collection, sur celles de Side : quelquefois elle est accompagnée de ses feuilles, pl.xLix , fig. 3,4, 5,6,7, 0. Le PpAyôr , papaver,,est souvent placé entre deux épis, dans Îles mains de Cérès : c’est, alors le symlôle de la fécondité. L'espèce figurée doit être celle qui se rencontre le plus fréquemment daus les champs de bleds, le coquELicor, paparer ‘&ubium ou rhoeas. NV, pl. V, fig. 13, 17. Le zorus, rymphcea nelumba , est trop: connu dans l'antiquité, pour nous y arrêter. V. pl xxxv, fig: a Les feuilles qui sont devant le bœuf de la pi. :v, fig. 3, appartiennent probablement à cette RES POUR SE SEE ke -— — ERP | + \ ! Dissertation sur quelques Dédailles. Sam. : Latête que Pon: voit sur: Jesmédailles d’Aparée, est couronnée de fouilles de CHÊNE, quercus ro bur , pk v, ge20, Le gland de chêne se trouve aussi souvent sur les médailles des villes. V..pl.1, fig bi Le m£rcow, cucumis melo , est le symbole de V’ile de Mélos, pl. xxxvr, fig.:26, L Presque toutes les médailles de l'Egy pte ou de !a Judée portent le PALMIER-DATIER, Phœni& dacty- lifera. l'est aussi sur-les médailles de Carthage. V. pl. xv, fig. 4, 7, etc. | On ne peut pas représenter de même-les indi- vidus du règne minéral ; les pierres, les métaux, ne sont pas susceptibles d’être figurés : aussi es mc- dailles nous offrent-elles peu d’objets de description. Je nai trouvé dans cette collection qu’une seule pétrification du genre Lelmintholite ; c’est la bélem- nite, helminthotithus belemnités , que les anciens nommoient pierre de foudre, et qui conserve encore ce nom vulgaire , parce que l’on a long-temps pensé que cette pierre tomboit avec le tonnerre; voilà 31: doute pourquoi les rayons de la foudre de Japiter en sont formés, On peut lire sur ce sujet , les ingf- nieuses réflexions de M. d’ÆAncarviile, dans son histoire des arts. Les bélemnites sont très-aisées à reconuoiire sur la foudre des médailles, pl. xLviir, fig. 11 , T2 etc. Tels sont les objets que j’ai examinés sur les mé- dailles de Hunter, publiées et décrites par Combes. Qn a pu voir combien cet éditeur s’est souvent trompé Ma : ; Numismalique. dans ses définitions, faute d’avoir les connoissances dun naturaliste. Je vais terminer cette dissertation j'ar uue table systématique de tontes les substances qui y ont été frailées ; et si la sogiété encourage mes eforts et juge que ce travail puisse être de quel- qu'utiité ; je compte interroger de même ious les monumens Ve l’antiquité:, etretrouver ainsi plusieurs substances que Îes anciens: ont fisurées., ce qui , joint aux deseriptions qu’ils nous ont laissées, pourra donner une idée exacte de leurs connojssances en histoire natureile. TAapLE systématique des objets d'Histoire naturelle, figurés dans le recueil des Mé- darlles des peuples et des villes, rassemblées par Hunrer el publiées par Compris. RE GN E A: M E M, A MAMMIFÉER ES. Caxis famuliarts domesticus,lechien de bergers pl. xLVIr, fig, 21—20. Molossus ; ledogue, xivr,:8? LXVIIT,20. Cursorius,le chien courant, xEV13, 22e Grasus ;: le levrier ;-xLVitr, 2, à, 4; OSXXXN TOY RL VEIS D Lupus, le loup, vix, 8. V'ulpes , le renard, xEvr, 22, Felis Leo, Îe.lion, av 14. Pardus , la Panthère, Lit, Dissertation sur quelques médailles. 31 Lepus timidus , le lièvre, xvIT, 4, -XXXVIT. Camelus dromedarius, le dromadaire , LxvrIT , 168 Cerurs “elaphus , le cerf, xvt, 12 Dama ; le daim, xxx, 8. Camelopardalis giraffa ; la giraffe ? LxvIIT, 229 grossièrement figurée, “ntilope redunca ? le nagor ? x1v, I4 Dorcas , la gazelle, xxv, 20. Capra-hircus , le boue, 111, 3. Ovis Ammon , le mouflon, 111, 4 Bos taurus bison, le bison, v, 15, xir, 134 LT, Ô. 1 Pr Domesticus , le bœuf domestique, xLr1T, 2 ÆEquus caballus , le cheval, vit, 10: Sus scrofa ferus, le sanglier, vir, 9. Domesticus ; le porc, x11, 3, Delphinus delphis,; le marsouin ; xxxtrr, 185 2T y 22: | | OrsÉaAU x, Falce chrysaëtos, l'aigle, 1v, 9. Strix bubo , le grand duc, VIII, IX, x Upupa erops ? la Huppe IX, 16: Anas Cygaus , le cygne, XXV, 4 XIV, #5 Ardea cinerea , xivrir 25, Ciconia , la cicogne , xx1r, 2. Meleagris gallo paso , le paon, xevir 8 Phasiänus gallus, mas., le coq, XLVIT; 8 4 Tome F, Kk Sig Numismatique EC XXK 219, VII ; 16; +. .Eœnuna., la poule, xxx, 19: Columba domestica , la colombe, vir, 26. A MPHIBIES. fTestudo-græca ? la tortue grecque ? “v , 12. Coluber naia? le serpent à lunettes ? Lur, 13 Po;Li6 5 bANaSE Scomber thynnus, le, thon, It, 4x, 2er 0 Cgprinus carpso ?. la carpe ?,XXXVIIT.; 14. Sungnatushippocempus , V'Hippocampe.ou cheväl Marin y IL; Je | | LNSEGCTE.Ss. Locusta , sautereile ,. xxx, 23 , Lr, 92. \ Fespa, guespe, xxv, 20 , 21., | “pis mellifica ,. Vabeille ;'xxvr ; 7) 8: Æormica vulgaris ; Aa fourmi, xxxvir , 18. | HE Cancer, crabe, 11, 3, 2. | &l Astacus squilla , la squi ile . ; 1, 9. Acarus ciron 2e ciron ? Ty Ir. . : ’ \ mi NÉE Ostrea , huitre , Fr +. XXXVIT 10. 1. Sepid' bFEh als ; lé soche ; ; LIV. > 3,23. ra € . VEGÉTAUux. RS UN ; s 14 4 2 Olea europea ; l’ilivier, 1x, .x. | Hordeum œstivum > l'orge, IVs 19, XXX; 29 à céranums 7. RNA 4 Dissertation sur quelques médailles. 5% Hedera helix., le lierre , 1v, 2; fol, Vitis vinifera, la vigne, xvir, 20, 21, fol Jruct. ZLaserpitium , le laser, x11 , 16. Faccinium, myrtillus? le myrtil ? xxvrit ; 17} minime cerlum. ZLaurus nobilis , le laurier ,:1v, 7, 9, fol. Punica granatum , la grenade, xLix , 3,4, 5 # 6,7, 8, fdl. fruct. î Papaver rhoeas ? le coquelicot ? v , 13, 17.: Nymphea nelumbo ; le lotus, xxxv ; 14, 1V, 34 Quercus robur, le' chêne, v, 2a fol. 1, 5 4 glans. Cucumis melo , le melon , xxxvi, 26,2% : Phœnix dactilifera ,le datier, xv , 4 ; 7. _ PÉTRIFICATIONS. Helmintholithus bebemnites, la bélemnitez; xzvrirs II, 12, Kk ka L Sr6t As mt 470 HISTOIRE LITTERAIRE DE l'influence du. climat sur Les lettres. Rapa _ prochernens relatifs à l'Angleterre. EL nature , dans la distribution qu’elle fait du gémie, paroît n'avoir aucun égard à la température des climats. Qüe l’art des vers se plaise où naissent des fleurs , où sourit un beau ciel, c’est ce qu’on ne peut nier,; qu’il ne se plaise.que là, c’est ce qui est démenti par l'expérience ; et, malgré ce que Cicé- ron, Bodin et Montesquieu nous ont dit de lin- fluence des climats, le secret de la nature, sur ce. point, nous est encore entièrement inconnu. En effet, si le climat de Rome et celui d’Athèmes ont enfanté des imaginations vives, brillantes, d’une sensibilité profonde ; les contrées plus froides, les climats glacés eux-mêrmes ne peuvent-ils. pas se vanter aussi d'en avoir produits ? Qui ne connoît pas les poësies d'Os- sian, celles des Irlandais et des Scandinaves ? [?An- gleterre, au sein des brouillards, ne compte-t-elle pas. seule, depuis un siècle et demi, plus de poëtes que toute l’Iialie ensemble (r) ? (1) Le catalogue que nous avons recueilli des poëtes an- glais qui se sont fait un nom. (comme nous avons re- œueilli celui des historiens , des jurisconsultes , des agri- eulteurs , des journalistes , des antiquaires , et de 25 autres classes d'anglais célèbres. ) Ce catalogue des poëtes anglaia « gue nous ayons sous les yeux, monte à environ 150 f « Influence du climat. 5f7 C'est ce que M. le Grand-d’Aussÿ, Zélé partisan de nos anciens Trouvères, ou Poëtes Français, d’en- deçà de la Loire, a répondu, il y a quelques années , au père Papon et à l’abbé de Fontenay, partisans , non-moins zélés de nos anciens poëtes méridionaux , appelés Troubadours, Au fond, peu imperte de savoir laquelle de ces deux classes de poëtes, aujourd’hui oubliés, a précédé l’autre. Mais la question relative aux climats n’est pas indifférente ; et voici une obser- vation qui peut verir à l’appui du système de M. le Grand: c’est l'Angleterre qui la fournit encore. Cette contrée de l’Euroge est plus au nord que la France ; son climat est plus froid, et cependant elle a produit plus de grands poëtes que nous ne pouvons nous vanter .d’en avoir. Malgré la Hesriade, nous sommes forcés de dire encore, avec Malezieu , que les Français n’ont pas la tête épique ; au moine nous n’avons pas d’au- teurs que nous puissions opposer à Milton pour l’in- veution, pour lPimagination, pour la verve : avons- nous mê Le trois bonnes traductions en vers, de poëtes anciens, à opposer à une multitude d’excellentes tra- ductions des poëtes grecs et latins dont s’honore l’An- gleterre ? Enfin , ce peuple anglais, qu’on dit étre grave, réfléchi, penseur , et qui l’est en effet, a pro- duit un plus grand nombre d’esprits molles, turbu- lens, impatiens de tout joug, royal et sacerdotal ; ur plus grand nombre d’imaginations ardentes,fougueuses et bizarres que le climat de la France, dont la moitié est an midi + 7 qu'a seroit facile de prouver par l’é- wuu L «de d'ouvr imeulier soncé d’une muläituc® d'ouvrages simguhers, plus i l 1 lan à x singuliers et plus hardis les us que ics anires. ko 518 Histoire littéraire, Expliquera qui pourra ces effets, ou,'si l’on veut ; ces caprices de la nature. Il en résulte au moins une vérité de faits bonne à constater; c’est que le feu d’une imagination poëlique peut briller sous tous les cli- mats ; et ela peut aider à faire comprendre pourquoi des sauvazes, tels que Les [roquois, qui sont d’une compl xion A ont dans léur style concis Sulant dé melaphores et de figures que les aurres sau- Vages ; circonstance que l’on a RÉPARCAeE à l’auteur des Principes de style (2), de w’avoir pas assez äp- profondie dans le chapitre , d’ailleurs instructif, qu'il à consacré au sty'e figuré. Quoi qu’il en soït | on peut faire encore sur celle matière si philosophique, une autre observation qui n'es! ni Moins singulière, ni moins vraie; C’est ques Flontagne ,Gassendi, B: yle et Montesquieu, c ’est-à= dire, nos premiers éérivains philosophes en des genres difkrens, ont recu le jour dans les contrées de la France qui sont vers le midi ; au lieu que nos plus graads poëtes, Molière et la Fontaine, Corneille, Ra- cine et Quinault, sont nés dans d’autres parties plus &vancées vers le nord. (2) « Principes de style, ou observations sur l’art d'écrire, > recueillies des meilleurs auteurs. Paris, les Frères-Eticnne J 3» 1779. in - 12 ». Ce recueil d’élémens , excelient pour ceux qui veulent’ savoir biev écrire et bien parler leur langue ;: fait avec beaucoup d’ordre et de goût | méxiie- Toit d’étre pus connu et plus répandu: aujourd’hui, sur- tout, où de bons livres doivent remplir le yyide. d’ure multitude de colléges ei d’instilutiops Hitiéraires qui nous manquent, Influence du climat. Sr$ Nommer les philosophes que nous devons à nos pro« vinces méridionales, c’est semer peut-être de nou- velles difficultés sur la question de Pisfluence des clis mats ; car , dans cetie partie des cormoissances hu-. maines, nous pouvons lutter avec la nation anglaise. Voici un court rapprocheinéñt fait à cet égard , par M. le Fevre-de-Beauvray , dans son Dichonnaire soctalet patriotique. Geux mêmes qui ne seront pas en tout de son avis, seront bien aises de voir la com- “paraison qu’il a faite des Anglais à nous. « Par rapport au génie phitosophique, à la profon- « deur des vues, à la vigueur des idées et à la sagesse « de l’entendement, nous sommes , dit-il, en état « d’opposer à leur mylord Shaftesbury, un Mon- « tagne; à leur Richard Stéele , un la Rochefoucauld ÿ « à leur Thomas Hobbes, un Gassendi ; à leur mi- « lord Bolinbrotke , un Bayle ; à leur David Hume, « un Buflier; à leur Addisson, un la Bruyère ; à « leur Pope, un Voltaire; à leur Locke, un Maile- « branches à teur Bâcon, un Ramus ; à leur Tillot< « son, un Bossuet; à leur Clarke4 un Pascal; à leur « Newton, un Descartes: et quel homme peuvent-ils « opposer à notre Montesquieu » ? Tout le monde n’accordera peut-être pas à M. de Beauvray, que David Hume et Buffier aient beau- coup de rapports entr’eux, ni que le bon prêtre de Digne, qui a v-ngé le premier la réputation d’Epi- cure, ressemble à l’auteur du Léviathan et du livre de Cive, où l’on dit que les hommes naissent tous comnie les gterriers de Cadmus, pour s’égorger et s’eutre-detruire. Gassendi a loué Hobbes; il aimoiÿ Kk4 L ’ 520 Histoire littéraires son esprit philosophique et affranchi de tout pré jugé ; il aimoit sar-tout san talent rare pour creuser ë pour approfondir une question. Est-ce une raisOu2 cependant pour comparer ensemble deux hommes qui ont écrit sur des objeis si différens ? Mais, si l’on peut rejeter cette partie du paralièle de M. de Beau- vray , il est difficile de ne pas adopter son opinion sur V'extiéme supériorité de Mntesquieu. Quelque s0- lide que soit le traité de la Nature ( désquésétuo phin losophica de legibus Naturæ ), par Richard Cum- berland , il n’est ni du même genre, ni de la même" force que le livre de Montesquieu ; et le parlement d'Angleterre a plusieurs fois rendu hommage à l’au- teur francais, en le citant dans ses délibérations; 1m partialité peu surprenante de la part des Anglais, puisque dès 1579, ils mirent en latin les six livres de la République de Bodin , et les enseiguèrent publique» ment dans l’université de Cambridge. Lee: Eh HT, SaT LEÇONS DE GRAMMAIRE, A UN GRAMMAIRIEN. Nil pejus est iis qui paulm ultrà primas litteras progressi y Jalsam sibi scientiæ persuasionem induerunt. Il n’y a rien de pis que ces hommes qui s’étant à peine élevés au-dessus des premiers élémens de nos connoissances , se persuadent qu’ils sont fort habiles. Quinctil. inslit, orat ;, liv. 1, chap. 1. - —— La critique, pour être utile, ne doit s’attacher qu’à des ouvrages connus, et l’intérêt même du censeur lui conseiile de se conformer à cette règle, parce que la critique d’un livre ignoré tombe et s’oublie avec de livre lui-même. D’après cette maxime, on ne désapprouvera pas sans doute notre projet de publier quelques re- marques sur le prospectus d’un journal de la langue française , sous le double rapport de La correction et du goût , par Urbain Domergue ; car, quoiqu’aucune autre production du même au- teur n’ait encore acquis de célébrité , comme il vient d’être nommé l’un des 144 instituteurs de la na= Res, Grammaire. tion , et qu’il n’a sans doute été placé parmi les mernbres de l'institut national, dans la classe de la littérature, que comme capable de conserver à natre langue, par ses préceptes. et dans ses écrits, tous les avautages qu’elle nous montre chez nos grands écrivains, nous devons croirè que désormais ses ou- vrages ne demeureront pas inconnus. Lé citoyen Domergue, lui-même, mous aide à concevoir «celle espérance, en nous annonçant que dans son. journol il réculera ls bornes de son art; » qu’il entrainera à la perfection toutes les classes » de lecteurs... ; qu'il donnera une commotion aux » esprits ; qu'ilenrichira 12 grammaire générale d’un » grand nombre d’i dées ph'losopliques, et la gram- » niaire particulière , jusqu'ici incomplète, d’une « foule de détails précieux ; qu’il tracerà un plan » plus vaste et mieux enter at aux savans qui ROUS »-doivent le dictionnaire de la langue nationale; » qu'il donnera une, nomenclature grammaticale , » portée au plus haut degré de justesse et de sim- » plicité , .€lc. Ua écrivain qui nous fait des promesres s! ma- enifiques , promesses dont le choix honorable de Ja nation. vous garantit sans doute lexécution, est vrai- ment. J’homme que le critique peut atiaquer avec quelque gloire pour lui- même, et quelque profit pour. ses lecteurs. Tels sont les motifs qui nous ont conduits à rassembier quelques observations sur le prospectus, en quatre pages, du citoyen Urbain Do= mm rgue. Nous espérons qu’elles seront utiles aux disciples mêmes de cet habile grammairien. Leçons de Grammaire, à un Gramm. 523 L'auteur hous dit d'abord « que la première partie de son journal sera consacrée à résoudre toutes les questions qui seront proposées sur la grammaire élémentaire et transcendante.…... ; que dans cette Partie que la curiosité r:nd puante, une solution donnée en faveur d’un seul > Profitera à tous, etc. Jobserve que cette épithète ambitieuse, gram= Maire éranscendante , comme on dit géométrie Zranscendante , manque de convenance; Arnaud, Lancelot et du Marsais ont appelé d’un nom plus modeste l'espèce de grammaire) que l’auteur appelle iranscendante , et qui n’est autre chose que la gram- 23: Gre ‘me maire générale. + La phrase qui suit marque aussi de justesse. L’auteur, pour nous donner un ouvrage piquant, Compte sur la curiosité de ses lecteurs ; mais il faut qu’un livre soit piquant par lui-même, pour que le lecieur le trouve tel , Car toute sa curiosité ne le rendra pas piquant s’il est fade. On ne peut pas dire non plus que la solution d’une question de grammaire soit donnée en. faveur de celui qui la emande ; si j’explique à un pro- vincial où à un étranger, qu’en tel ou tel cas il faut que le participe se décline oune se décline pas , il ny a point-là de faveur pour lui. « Le grammairien, forcé de remonter à des prin- ». Cipes inconnus , aura souvent le bonheur de re- » culer les bornes de son art ». L’emphase est ennemie de la justesse, de la vé- rité et du bon goût. On n’a point en grammaire de: principes inconnus ; on recule les bornes d’une 524 Grammaire. science, d’un art qui embrassent déjà un champ vaste, et dont l’objet a de l'importance et de la’‘dignité, Newton a reculé les bornes des sciences mathéma- üques par l’invention du calcul infinitésimal : Vauban a recuié les bornes de Part de l'attaque et de la défense des places; mais on re peut pas dire d’un graüunairien qu'il a reculé les bornés de son aït. L: grammairien discutera les opinions sur la gram- maire universelle et sur la grammaire de détail, “ afin qu’au milieu de la liberté générale, on ne » voie pas s'élever le despotisme littéraire, tom- » beau du génie, comme le despotisme politique » Pest de la vertu. / On déméle sans peine ici que l’auteur en veut à Ja pauvre académie francaise, en quoi il n’est pas généreux, puisque ç’est battre les gens à terre et re- muer la cendre des morts ; mais dans une critique de Fecadémie , on devroit écrire correctement et ne pas employer des métaphores incohérentes. En langage de rhéteur , ce despotisme littéraire qui s’élève est personnifié ; or, une personne ne peut pas étre en même-temps un Lombeau. Ainsi, qu’on dise que le despotisme de l’académie et le despo- üisme des rois ont étouffé le génie et détruit toutes les vertus, on pourra dire encore deux sottises ; mais il n’y aura point d’'incohiérence dans les images, comme celle que présente un despotisme littéraire , tombeau du génie, et un despotisme politique , tombeau de La vertu. « Une mauvaise grammaire obscure sera dédai- [l Le : : _ Leçons de Grammaire , à un Gramm. 535, _»-gnée, elle est sans danger ; une mauvaise gram- » maire,exposée an grand jour, sera mise au creuset ». Un grammairien est, de tous les écrivains, celui qui est le plus rigoureusement obligé d’étre clair ; autrement il ressemble ä,jun maitre de billard: aui ne sait pas même toucher. Or, la pensée de notre grammairien est ici fort obscure , et en la devinant, on la frouve très-incorrectement rendue, . Qu’entend-il par une grammaire obscure ; celle qui n’a pas de succès ou celle qui est écrite obscu- rément? Le premier de.ces déux sens semble dé- ; terminé par l’opposition que. auteur met entre une EN grammaire obscure et une grammaire e:pos{e aw grand jour; imeis, d’un autre côté, toute grammaire imprimée est exposée au grand jour, et une gram- maire exposée ainsi, peut également avoir ou n'avoir point de succès, Si grammaire obscure. signile , comme ïl se peut, une erammaire écrite obscurément, par où je soupconne que. l’auteur isdique la grammaire de \ l’académitien Beauzée, à laguelle on peut faire en eflet ce reproche , ce ‘n’est pas une raison de ne pas la-critiquer , sur-tout, si malgré sou obscurité, elle estexposée au graud jour , et si elle est en usage. Je demande :pardon: à mes lecteurs de ces détails mi- nulieu. ;inai$ ils sont nécessaires pour faire voir que l’auteur a fait ici un véritable galimathias. J’aiparlétout-àlheure d’incohérence danslesimages; en voicieneore: /@mQuVaise grANvMmaUre expose au grand jour; sera nise quereusel; une grammaire au creuset ; et cela, parce qu’elle est exposée au graud SAR: - Grammaire. - jour ? maïs Pauteur se trompe , ce n’est pas au creuset qu’il faut mettre une mauvaise grammaire ; c’est dans le fourneau aui chauffe le creuset, dan- ger qui semble menacer tel auteur de grammaire qui ne s’en doute pas. oXauteur poursuivant sa métaphore, nous dit : « Qu'il mettra la mauvaise grammaire au creuset ,: » pour que le faux or n’aille pas, à lPaide d’un » timbre imposant, mentir à la France entière et » à l'Europe ». Il n’est besoin que de rapporter ces expressions, et de les rapprocher du sujet, pour en faire sentir Pemphase ridicule. Le faux or d’une grammaire , Le timbre imposant de l’or dont la marque n’a ja- mais été appelée timbre ; un pauvre grammairien, pour. avoir blessé les principes de la langue , re+ présenté comme mentant à la France entière eb à Europe ; sont autant d'exemples d’abus des mots, d’impropriété dans les expressions etd’exagération;idé- fâauts dont un grammairien doit sans doute se sarder. «Tendant sans cesse, dans cette partie, 'à la per » fection de la grammaire et de la langue , nous » entraiînerons à ce but toutés les classes de lec- » feurs ». ! Emploi des grands mots pour des idées petites et communes, caractère du faux esprit. Des lecons de grammaire ne peuvent être entraînantes. Il falloit dire : nous conduirons à ce but, etc. « Le retour périodique des mêmes objets don- , neTA ; à des époques fixes, une commotion aux es= » Prits, et par une heureuse diversion , Les rappelera - -dé l'établissement de son journal, dans Les récri- Leçons de Grammaire , à un Gramm. ‘529 » À l'étude trop néglisée de l’art utilé d'exprimer ses » penstes ». Même emyhase et mête ‘exagérätiün:, auxtçuellesse joint ici du çgalimathias. En usant de doute ma sagacité , je conjecture pourtant que l’au- téur veut dire que les niémes questions dé grant- maire, ; se représentant dans son journal toutes les décades:, ses principes ramenés souvent , frapperont les esprits et s’établiront 5 mais il faut convenir que pour iexprimer °une idée si commune ,‘ce retour périodique et ces époques fixes et cette commur tom des esprits | sont. des formes bien étranges, et que l'auteur qui s’éconce ainsi, n’a pas fait de grand progrès dans. l'art utile d'exprimer ses pensées.) n. De - là ; continue l’auteur, c’est - à «dire ;, œains phus-ee respect pour la langue : «°'Toates » les fois que je doute de la-propriété d’un mot; » de la régularité d’un tour, me disoit Thomas, je ne » suis content.de moi que lorsque vous pouvez l'être! » et que lorsque mes expressions ne sauroient fou- » nir un article de censure au journal de la Langue n Française ». e23l : Cette autorité de. Thomas, employée à donner une idée avantageuse du‘journial! d’'Uïbain Domergue, me rappelle un charlatan:que j'ai entendu dans ma jeunesse-,-sur le ‘quais de l’Æcole ; et qui disoit au peuples més amis, j'ai fait cinç campagnes sous le maréchal derSaxe et il we disoit, en me frappaut sur l'épaule : «avoue , moncher Padouanelle, que tü » as fait de belles cures dans mon armée ; mais aussi 2 tu en as de beaux certificats » ; et là-dessus il dé. LL 528 Grammaire. rouloit de grandes patentes, et le peuple croyait à Padouanelle. Mais un propos obligeant de Thomas ne me fera pas croire ainsi à habileté d’Urbain Domergue, ni à la justesse de ses décisions. IL étoit très-poli, Thomas, et ménageoit beaucoup lamour- propre des écrivains. Je ne pense pourtant pas, ni que la peur du journal du citoyen Domergue contribuât em rien à le tenir sur ses gardes en écrivant, ni que, pour s’être mis à couvert de la censure du journal, il fût bien sûr de son fait ; c’est-à-dire de n’avoir employé que le mot propre, et des tours régu- diers ; attendu que l’auteur du journal , lui-même, est bien loin d’être en ce genre ni un modèle, ni une autorité, comme on peut en être déjà convaincu par. les de précédentes , auxquelles ‘s’en joindront de nouvelles. Le grammairien nous prévient qu’il insérera dans la première partie de son journal, « parmi les » solutions -courantes , celles qu’il a données autre- » fois; mais avec les corrections qu’exigent des mé- » ditations nouvelles, et les changemens que com » mande sa nomenclature erammaticale, portée au » plus haut degré de justesse et de simplicité ». J’avois ignoré jusqu’à présent que le citoyen Do- meroue eût donné à bureau ouvert ; des solutions courantes sur les, difficultés de la langue. Je n’ignorois pas moins profondément qu’il existât de lui une nomenclature grammaticale ; portée au plus baut degré de justesse et de simplicité ; ni que cette nomenclalure commandäât rien ; ; en {out casy }s £econs de Grammaire à un Gramm. 829 je ne me sens nullement disposé à lui obéir , parce que sa justesse et sa simplicité sont plus que dou= teuses à mes yeux, lorsque je vois en quatre pages d'un prospectus de journal, tant d’impropriété et d’emphase. Mais je trouve ici l’auteur en contradiction avec lui-même d’une manière choquante. Il s’est élevé tout-à-l’heure contre le despotisme littéraire, tom beau du génie, et le voilà qui nous donne sa propre nomenclature, comme devant commander à notre langage. I] dira sans doute que +ette autorité de sa nomenclature n’est que celle de la raison ; mais Pacadémie française n’a jamais prétendu en exercer d’autre, et son despotisme ne pouvoit pas plus étoufler le génie que l’autorité de la nomenclature de notre grammairien. « À dater du premier pluviose de l’an 4, on aura, continue-t-il, et tout ce que j’ai écrit » d’ancien, et tout ce que mon amour inextinguible » pour la propagation des vrais principes, m'ins- pirera de nouveau, dans l’espace qui me reste à Parcourir ». ÿ ÿ ÿ - Voilà les lecteurs tranquilles, puisqu'ils sont dé. sormais assurés de ne perdre rien de ce que l’au- teur a écrit d’ancten , ni de tout ce que son omour inextinguible lui inspirera de nouveau. Ils auront en effet une chose tout-à-fait nouvelle , une grammaire énspirée ; car c’est assurément la pre- mière fois que l’Æstrum , dont le poëte épique ou lyrique se ventent à peine , aura enfanté des solu- tions de difficultés grammaticales, et qu’une iuspis Jome F. Li si Grammaire: ration se sera placée dans un espace qui restoiè à parcourére e Ÿ L'auteur passe ensuite à nous indiquer les objets dont il s’occupera dans la deuxième partie de son journal, qui sera composée d’un traité complet de prononciation et de prosodie, d’ortographe et de ponctuation, de syntaxe etde phraseologie, dur commentaire grammatical des écrits des gran&s maîtres, enfin d'un vocabulaire , etc., enrichi de tous Les mots nouveaux , etc, . J'avoue que je ne comprends pas comment des ouvrages si nombreux , et dont quelques-uns sont très - considératles , pourront être exécutés dans une demi-feuille de journal, paroissant une fois pas décade. Il est clair qu'avec un plan si étendu, le citoyen Domergue n'aura pas fini dans cinquante ans; je suis trop vieux pour souscrire, ef même pour espérer. Mais exarminons un seul de’ses projets, celui de. sæn vocabulaire ; en rassemblant du prospectus tout ce qu’il en annonce, je vois qu'Urbain Domergue nous promet, »1.° Un plan plus vaste et mieux entendu , in- diqué aux savans qui nous doivent le dictionnaire de la langue natienale «. » 2.0 Un dictionnaire où abjurant l’esprit ét la mé- 4hode des lexicographes, la raison s’éclairera , l’es- prit s’épurera , le cœur s’échauffera et Pimagination se promènera sur des fleurs «. + » 3.c Son dictionnaire sera enrichi de tous les mots nouveaux qu’approuve Ja néologie, avec des défini tions avouées par la logique , et digne de la liberté «, f Lecons de Grammaire à un Grammairien. 431 Je ferai quelques réflexions sur ces merveilleuse promesses, Je dirai de la première, que {out auteur , qui, en annonçant un plan, vous avertit qu'il est vaste, manque de modestie, et fait dire : Qui feret hic disnum tanto promissor hiate, On ne sait pas d’ailleurs ce qu’entend j’auteur par ces savans qui doivent un dicfionnaire à la nation, S'il en est detels, en même-temps qu’ils doivent l'ouvrage, ils en doivert aussi le plan, et sont, par la suppo< sition,en état d’en tracer un, sans Je prenelre du journal d'Urbain Domerzue. En serond lieu, cette abjuration de l'esprit et de la méthode des lexicographrs, de la part de celui qui entreprend un dictionnaire, est ridicule, parce qu'elle est in ossible, et que non - seulement elle ne peut pas assurer le mérite de l’ouvrage ; mais elle ne peut qu’en donner yue idée très - dé ea tageuse. Elle est impossible, car comme on a des diction- naires de diverses langues, faits suivant toutes les méthodes imaginables, on ne sauroit s’écarter de toutes les méthodes de tous les lexicogrophes , exclusion générale qu’exprime la proposition que j2 censure ici. Mais, en supposant que l’auteur ait trouv éun-. métho le ignor:e jusqu’à présent, je ne vois pas qu'il y éit un grand profit à se promettre d'un travail où l’on se sera écaité des méthodes d’Hédéric dans son excellent Lexicon, de Robert Etienne , de Faber et de Gesner danse Thesqurus LI 2 532 REA Grammaire. linguæ latinæ , le meilleur ; à mon avis , de tous les dictionnaires , ni de la mé éihode de l'académie Della Crusca, ni de celle ie Johnson dans son dicionnaire anglais. On peut bien douter que les- prit et la méthode uouvelle de l’iustituteur fran cais soient meilleurs que l’esprit et la méthode de ces habiles gens. Je passe en second lieu à l’énumération des tnérites . du dictionnaire promis par le citoyen Domergue. | Que la raison s’en éclaire, à-la - bonne beure ! c’est le résultat des bonnes déBuitions des teries , élémens du discours et instrumens du raisosnement , si le citoyen Domergue nous en donne de telies.. On entend moins comment l'esprit s’épure en cousultant un dictionnaire : ce miot épurer a une signification morale, qui le rend déplacé loïsqu’on l’applique à Pesprit. Mais comment le cœur s’échauffe-t-il à liré un lexique , et comment mon imagination me pro- mènera-t-elle sur des fleurs, lorsque aurai sous les yeux le vocabulaire du citoyen Domergue?Qui ne voit que ce langage ressemble prodigieusement à celui que Mohière met dans la bouche de ses pédans ? Enfin , la troisième des promesses du citoyen Do- mergue m’est pas moins étrange que les précédentes, ; ses définitions, dit-il, seront dignes de la liberté. C’est auourd’hui Pusaige de cerla nes gens, parce que c’est leur intérêt ,de ramener la liberté à tout propos, et par là même très-souvent hors de propos. On ne voit point ce que la liberté peut avoir à faire à des définitions pour Jes rendre bonnes. Si une définition explique la nature de la chose par ‘Lecons de Grammaure , à uh Gramm. 333 Ténumération des qualités qui lui sont communes avéc d’autres, et qui s’appèlent Le genre , et par celles des qualités qui la caractèisent et la dis tinguent, et qu’on nomme La différence, nous pouvons être assurés qu’elle est bonne , sans nous enquérir si elle est digne de la liberté ; autant vaudroit exiger que des élémens de mathématiqués soient républicains, et que des tables de sinus et de tan. gentes, soient patriotiques. Au reste, l’auteur pourroit n’avoir en vue ici que certains termes appartenant aux queslions polis tiques , et qu’il veut qu’on définisse d’une manière conforme aux principes de ce qu’il appèle la liberté , comme les nots , rois, ministres ; prêtres , peu- ple, loi, égalité, liberté , droits naturels , droite politiques ; représentation. etc. Mais si l'amour de Ja liberté, ou de ce qu’on prendroit faussement pour tel, influe sur les défini- tions de ces mots-là même, il ya parier qu’il dé- tournera de les faire justes; car c’est l’effet de toute passion, d’altérer l’aspect des objets et de les pré- senter sous de faux jours, et enfin, les gens qui veulent que l’amour de la liberté inspire les défini- tions, me paroissent me sêtre jamais bien défini la liberté même. C’est fort bien fait, sans doute, d’aimer la liberté et le gouvernement sous lequel on vit j mais un homme de lettres, sans savoir trop ce qu’il est en politique, sans s'occuper des grandes quesiions qui sont l’objet de la science du gouvernement , peut faire une excellente tragédie et un bon dictionnaire. L1 3 Lo 534 | Grammaire. Xl seroit bien temps, pour {’amour de la vérité et pour l'intérêt des lettres, de reconnaître que les talens qui distinguent ceux qui les cultivent, sont absolument s‘parés et indépendans de leurs opinions politiques et même de là nature , et des formes du gouvernement sous lequel ils vivent, quoiqu’en dis sent des hommes de parti, parlant contrs leur pen= ste et contre lexpérience de tous les siècles. Cette réflexion m’échappe , maïs je m’excuserai dé Pavoir produite, en rappelant au public un fait aui a été consigné dans les journaux , et qui se perd dans la foule d’objets qui attirent plus for- tement l’attention | mais qui indiquent ces mêmes vues et ces mémes préventions que je combats 1c1. Je dirai donc aue la convention nationale , dans ls derniers tems de sa session, ayant à sa disposi- tion le manuscrit de la nouvelle édition du dic- tiomiaire de l’académie francaise, remis au comité d'instruction publique , à l’époque de la suppression de la compagnie, après avoir oui le rapporteur Lakanal, déclarant qu’on ne pouvait tirer parti de ce travail, sans le secours des hommes de lettres qui avoient concouru à s1 confection ; au lieu de faire rendre la copie au petit nombre de membres de l'académie, qui ont survécu à la destruction de leur corps, et à la perte de plus dé la moitié de leurs confrères ; parti qui sembloit dicté par lPex- posé même dé rapporteuret par la justice, l’a donnée par un décret, en pur don, à deux libraires étran- gers, pour en faire faire l’édition par quiils aviseroient dou être. Lecons de Grammaireë un Grammairien. #3; On ne peut pourtant pas se dissimuler que les académiciens qui avoient travaillé À cet ouvrage , et dont plusieurs en étoient occupés depuis 20 et 25 ans, avoient quelque droit sur leur mapusCritj au moins lorsque l'assemblée renoncoit à le regarder comme un bien national. Ils y avoient sur-tout plus de droit que des étrangers { que nous ne blämons Pourtant pas de l’avoir reçu des mains de la con- vention. ) Sur cet exposé, les lecteure penseront sans doute comme nous, que la convention n’a été détournée de cet acte de justice si naturel > que par les mêmes préventions, les mêmes fausses idées que montre ici le citoyen Domergue , employé lui- même, comme commissaire , à la levée des sceliés de lPacadermie, à l’époque de sa destruction , et qu’on n’a point rendu le dictionnaire aux acadé. miciens, de peur que les définitions n’y fussent pas dignes de La liberté. ù Nous laissons à nos lecteurs le goin d’apprésier le mérite de cette raison, pour spolier du fruit de leur travail , des hommes de lettres , dont plusieurs, tels que Marmontel ,St. Lambert, de Lille, la Harpe, oat soutenu la gloire de notre Litterature , jusques chez les nations étransères, et qui, presque tous aujourd’hui sans fortune , paroissent destinés à une vieillesse pauvre et abandonnée , destituée des se- cours que leurs travaux et leurs talens devoient , ce semble , leur assurer au sein de la nation qu’ils ont servie et illustrée par leurs écrits. C’est avee peine qu'au fait que je viens de rap- porter, j'en ajoulerai un de même genre, et qui Ll4 8536 Grammaire. conduira l’esprit de mes lecteurs au même résultat, Ce fait est , que tout récemment, dans la ere, séance de l’institut national, tenye le 1.er nivose, un des confrères d’Urbain Domergue , le citoyen Delille de Salles, a prononcéun grand discours étencelant , dit l’auteur des nouvelles politiques, de traits contre da feue académie. | Je ne puis croire qu'aucun homme de mérite et de talent, tel qu’il en est plusieurs dans l'institut national , ait entendu, sans dégout , une satyre si déplacée ; mais on ne peut pourtant se dissimuler que c’est un éirange emploi du temps de la Îere. séance d’une grande assemblée littéraire, que d’en passer une partie à entendre insulter un des anciens corps auquel elle est substituée, et j'avoue que je vou- drois avoir appris qu’on a hué le discoureur , pour être bien sûr que la nouvelle académie n’adopte pas les préventions d’après lesquelles laconvention a traité si mal l’ancienne. Je terminerai ici mes critiques , pour ne pas fatiguer meslecteurs , et non pas faute de matière, car de 4 pages du prospectus, c’est sur trois seulement que j'ai fait porter mes observations, que j’aurois pu mul- tiplier beaucoup davantage. On les trouvera peut-être sévères , mais je les crois justes, et j’ai eu de bonnes raisons de ne pas les adoucir. | Je ne saurois dissimuler que l’intérêt que je prends aux lettres et à l’instruction publique , qui ont été lPoccupation et la passion de toute ma vie, me font voir avec peine la médiocrité se produisant ayec | | + STE Leçons de Grammaire ; à un Gramm. 8537 confiance , et qui pis est, appelée à à remplir des places réservées au talent ; taitdis que des hommes qui ont fait la gloire des lettres francaises, sont écartés du sanctuaire où l’on prétend les honorer, parce que je vois ainsi s'établir une sorte de vandalisme, cel qui accompagne l’empire de la médiocrité, et qui n’est guères moins funeste que celui qui va détruisant les monumens du’génie. Il ne m’appertient pas, sans doute, d’assigner les Tangs dans la hiérarchie littéraire ; je n’y en prétens pour moi-même aucun, ou du moins je ne le de- mande à personne ; ma place sera où je me la serai faite. Quelle qu’elle soit, j'en suis content, et peu m'importe de Poccuper de mon vivant. Ainsi aucun sentiment jaloux ne me couduit; mais je ne puis que je ne m'indigne et que je ne protestée contre une injustice qui , en prostituant les honneurs littéraires, dégoite de les mériter, et c’est cette proiestation que j'ai voulu consigner dans eet écrit. Au reste,et je dois le dire: le désordre et le dé- placement que je relève ici, atteignent plus facile- ment la litterature et la philosophie , que les sciences exactes et les connoissances physiques. En cessenres, les hommes à talent sont si fortement indiqués, que Je choix ne peut s’y méprendre. On ne se trompe pas sur le mérite des Lagrange, des Laplace, des Daubenton. etc. Mais lorsqu’on me propose pour instituteurs, pour maîtres , des grammairiens qui ne savent pas écrire , et se croyent des Cicérons; des rimeurs , qui se disent poëtes; des Pradons qui se flattent de faire 335 «Grammaire revivre Racine ; des politiques subtilement obéturs, dédaignant Locke et Montesquieu. etc. Je leur applique le mot de Quintilien , que j'ai pris pour épigraphe : Nil pejus est is qui paulèm ultrà primas litteras progressé falsam sibë wocentiæ persuasionem indueruné. Ce 9 Nivose, an 4. A. M. ». , POÉSIE. _ Xuirarion de l’Elégie de Gray ,sur un sinshiêne de campagne. Lorruex se décolore, et ses feux ont pali : De la cloche du soir j’entends les sons funèbres; - Elle annonoe aux hameaux le retour des ténèbres, Æt des travaux du jour, et le terme et l’oubli. ‘Des sroupeaux rassemblés , la foule mugissante ‘Regagne à pas tardifs l’asi e de La nuit; Et le vieux laboureur , d’une arche pesante, S’avance lentement vers son humble réduit. La prairie a perdu l’émail de la verdure: Je suis seul, tout se tait , tout dort dans la naîure, Dans le vague des airs on entend seulement De l’insecte des nuits l’assoupissant murmure, Où du hibon plaintif le long gémissement. Du haut de ces débris son cri mélancolique, Percant les noirs rameaux de ces lierres épais, Se plaint que j’ai troublé sa solitude antique , Ei de sa sombre tour le silenec et la paix. Imitation de l'Elégie de Gray. 539 C’est ici, dans ces lienx écartés et ehampèttes , Où le sol se ; artage en tertres inégaux, Qu’à l’ombre de ces ifs, ornement des tombeaux, Dorment des villageois les paisibles ancêtres. Ils dorment ; et le coq, appelant le soleil , Et des oiseaux en chœur le matinal hommage, Et le pipeau , qui fait danser tout le village, Rien ne peut dissiper cet éternel sommeil. Vainement, au matin, les roses ranimée Exhalent dans les airs les plus douces odeurs : Ils ne se lèvent plus pour boire les vapeurs Qu’appotient des zéphyrs les ailes parfumées, Sous la tranehante faulx leur bras laborieux Ne fera plus tomber Ia moisson jaunissante Ê Et les coups redoublés de leur hache pesante Ne feront plus gémir le chère audacieux. D'un rustique foyer la flamme pétillante Ne ranimera plus leur chaleur défaillante, Non, ce n’est plus pour eux que vers la fin du jour , Apprèté par les mains d’use épouse inrocente N Us champêtre repas attendra leur retour : Et que , sur leurs genoux » une troupe badine D'un geste carressant , d’une voix enfantine ? À sa mère enviera le baiser de l’amvur. Ah! du pauvre oublié la modeste mémçire : rs O riches ! ne doit pas exciter vos dédains : Dounez quelques momens à sa touchante histoire : Souvent la grandeur même envia ses destins. Trésors , talens, beauté , naissance , diadème , Rien ue peut, de la mort, fléchir l'arrêt saprème, Le chemin de la gloire aboutit au cercueil, De tout ce qui respire inévitable écueil. Nuls honneurs n’ont suivi leurs cendres ignorées s Un éloge effronté | mentant sur leur tombeau » Ne rctentit jamais sous nos voûtes sacrées , B4o | :.-Poëéste. Et pour eux, des Pigals le sublime ciseau ; Ne fera point gémir les vertus éplorées; Ce luxe n’est pas fait pour l’enfant du hameau. | Grands! ne les plaignez pas; un pomyeux mausolée Ne rappelle point l’ame une fois envolée. f Quand notre frêle argile a perdu son ressort , L’encens réchauffe-t-il une cendre glacée,? Æt la voix du flatteur > au Mensonge exercée, Pourroit-elle charmer l’oreille de la mort? . Peut-être a-t-on placé sous ce tertre modeste Un rival incounu de Pope et de Newton, Un mvrte] qui, brûlant d’une flamme céleste ie Æût pu saisir le sceptre ou le luth d’Apollon: Mais des vols faits au temps, la science enrichie Ne leur a pas ouvert ses immenses trésors : La main del’indigence, en leur ame engourdie, Glaçant l’enthousiasme et ses divers transports , À tari pour jamais la sève du génie. | Tels les riches métaux, les rubis transparens, Feposent sans honneur dans les flancs des montagnes , Et des fleurs, qui devroient parfumer nos campagnes, Perdent dans les déserts leurs esprits odorans. ci , peut-être, dort un Brutus de village, » Qui punit l’oppresseur de son foible héritage ; Un Cicéron muet, un Milton ignorant , Qui vécut sans écrire, et qui mourut sans gloire ; Du sang de sa patrie un Cromwel innocent, Qui n’a pôint fait aux rois maudire sa mémoire. Aucun d’eux n'a reçu, dans un sénat nombreux, Les applaudissemens qu’appelle l’éloquence , Ou de ses citoyens bieufaiteurs généreux , IN’a pu lire sa gloire et ‘eur reconnoissance Dans des yeux attendris et sur des fronts joyeux. Un cercle étroit borna leurs vertus et leurs vices £ Sur un trône usurpé , despotes insolens, + Imitation de l'Elégie de Gray. 54T Ils n’y montièrent pas par des degrés sanglans , Pour y faire adorer leurs aveugles caprices. Jamais on ne les vit caclier d’un front chagrin La honte et la rougeur sous la rose naissante, Ou , le rire à la bouche “{ coupe à la main, Emousser du remord la poifite déchirante; ‘ Ou , prosternant leur muse aux genoux d’un mortel L Brûer l’encens des dieux sur un coupable autel. Non, loin des jeux bruyans de l’humaine folie, Sans laisser égarer leurs desirs indisereis , Xls ont, dans les travaux de Flore et de Cérès À Usé paisiblement la trame de la vie. Mais, pour frapper les yeux du voyageur distrait, Un simple mopument protége leur poussière , Et des rimes sans arts , un image grossière Demandent au passant une larme , un regret, L’humble muse atracé de leur nom, de leur âge, Sur cette pierre antique , un pieux souvenir ; Et des livres sacrés quelque touchant passage Apprend au villageois à souffrir , à mourir. Hélas ! et qui de nous abandynne la vie, Sans que d’aucun regret son ame soit saisie? Qui de nous , franchissant les barrières du jour, Quitte, sans Les pleurer, la nature et ’amour? Sans doute , en ce moment , l’ame qui s’évapore Leur jetie uu long regard qui les rappel'e encore. Elle jouit du deuil de tout ce qu’elle aima, Nos plaintes , nos douleurs ont pour ele des charmes, Ce cœur répond encore au cœur qui s’enflamma, Et, cet œil qui s’éteivt , sollicite des larmes. Pour moi, qui fais revivre aujourd’hui, dans mes chants, Ces mûnes dédaignés , que venge mon hommage, Un jour , si quelque ami des muses et des champs } ) P Vient rêver, comme moi, sous ce pieux ombrage, AE) PF ONPAREE, Fm Peut-être , il daignera s’informer de mon sort. : \ Alors , un vieux berger , le nestor du village, \ Lui dira , daus ces mots, et ma vie et ma mort, ” « Amant des vers , des fleurs et de la réverie Î D venoit , solitaire, aux premiers tis du jour, Fouler, d’un pied distrait , l’herbé humide et fleurie, Et du soleil naissant devancer le retour. Voyez, dans ce vallon , ce dôme de verdure, Ce vieux buis qui s’enlace et se courbe en berceau: C’étoit-là que , penché sur l’onde qui murmure, D'un œil fixe, il suivoit la fuite du ruisseau. Tantôt, perçant du bois les routes romantiques , De nuages ses yeux étoient envelopzés ; De ses vagues pensées , images fantastiques , Sur ses lèvres erroient des mots entre-ooupés. Tantôt il s’arrêtoit, muet, morne , immobile, Comme un infortüné que fatigue le jour , (Qui n’a plus Que la nuit du tombeau pour asile, Que l’amitié délaisse , ou que trahit l’amour ». < Mais, un jour ; vaiuément, de sa lueur-douteuse T'’aube, au front argenté, vint blanchir ce côteau , Ii ne vint pas revoir la forêt ténébreuse , 11 ne vint pas rêver sur les bords du ruisseau. Hélas! il w’étoit plus; bientôt des chants funébres, Un iugubre appareil, m'apprirent que ses yCux “Venoient d’être voilés d’éternelles ténèbres ; Je le vis lentement apporter vers ces lieux , Où sa cendre a trouvé sa demeure dernière. Lisez ces vers naïfs , gravés sur cette pierre Que la ronce a couverts de ses bras épineux >: EPITAPE E. « Celui dont git ici la déporille morteH+, -Sans fortune , sans gloire , habita le l'ameau. {mitation de P'Elégie de Gray. 54% A ja saisis il fut toujours fidèle , Æt la muse sourit à son humble berceau. L’astre dont en naissant, il feçut l'influence , Lui fit un cœur sensible, ouvert aux rna'heureux, Un ami fut toujours le plus doux de ses vœux ; Un ami lui tint lieu de raug et d’opulence. Passant , ne cherche point au fond de ces tombeaux Ce qu’il est, ce qu’il fut ; qu’il craigne , ou qu'il espère , Laisse dormir en paix ses vertus , ses défauts ; Dieu seul est à présent et sen juge et son père. F.N., 1788. NOUVELLES LITTÉRAIRES. -__ LYCÉE DES ARTS. Le Lycée des Arts a tènu, le 30 nivose, sa 38.9 séance publique. Voici quel a été l’ordre des travaux : 1,9 LECTURE de l’extrait d’un mémoire du eitoyeæ : Descemet, médecin, sur l’irritabilité des poussières de la presle, eguisetum ; ee phéromène , anologue à une des grandes fonctions de Péconomie animale, sappercoit ici par différens mouvemens d’attraction et de contraction, que l’on opére avec différens stimulans dans les deux /i/ets ou filamens ; adossés, suivant l’auteur, à chaque globule des poussières de la presle. — Ce que de très - célèbres botamistes , 544 NN. ouvelles littéraires: Steblin, Haller, Duhamel Adanson, n’avoient en* core examiné que très nn , le citoyen Descemet en a fait le sujet d’un travail suivi et -1rès-CuTIEUx. 2.0 Nouveau rapport sur le perfectionnement du carton végétal, inventé par le citoyen Gardeur , et sur les nouveaux essais présentés par cet artiste, en ardoises artificielles, composées avec des parties filamenteuses de plusieurs plantes indigênes, com- binées avec un mastic qui leur donne Ja plus grande dureté. — Il en a aussi composé une espèce de jeutre, avec lequel il est parvenu à faire des chapeaux très - lègers , vernis, et imperméables à l’eau, dont it a présenté des échantillons qui ont déjà acquis un très-haut degré de perfection. {Mention honorable ). 3.0 Rapport par le citoyen Pelletier, de l'institut naional des sciences, sur es diverses préparations du métal, appelé platine, et sur la nature de ce: métal, plus ACTE même que l’or. — Les travaux du citoyen Jaunetty , à cet égard, ont été jugés dignes d’une couronne. 4.0 Le président a proclamé 22 nouveaux mem- bres, parmi lesquels le public a entendu nommer avec plaisir, les eitoyens Deyeux ,' Vauquelin , Bovjour , Massieu, Villars, Jaurat, Pinsor, Van- hoorn, Pleichard, Grenu, Lornét et plusieurs au- tres savans et artistes distingués, qui rendent tous les jours plus intéressante l’association du Lycée des Arts. 5.° Le citoyen Pis a lu une pièce de vers sur . Pinfluence Mouvelles littéraires: B4f Finflüenbe des epectacles, sur les mœurs et Pesprit public. 6. Rapport de Chartes’ Desaudrai , sur l’art de fondre et de mouler en cuivre, à la manière fine et délicate des indiens, peur faire ce qu’on appelle du Bligrame;et sur une nouvelle composition blanche, dont la couleur etle son approchent parfaitement de oeux de Pargent , et dont ou pourroit retirer les plus grands avantages pour frapper un nouveau billon républicain ; qui seroit extrémmement difficile à contrefaire. Le Lycée a décerné une médaille à chacun des deux auteurs : l’une au citoyen Muller, pour le nouveau métal-billon ; la seconde au ci< “citoven Vatinelle, lun des pius habiles fondeur$ À! , P qui exisient dans cette commune de Îa républiques 7° Le citoyen du Moutier a été vivement ap- plaudi dans la iecture d’une nouvelle lettre à Emibe , sur la mythologie, article Afercure. | 8.° On a répélé, aux applaudissemens universels de l’assemblée, l'expérience du nouveau crible de Baudoux. g.° La séance a été terminée par des couplets du citoyen Piis, sur les avantages que procurent les arts, Le refrein : Soyons de Sparte pour les mœurs, Ei pour les arts soyons d’Ailiênes, \ -étoit si bien amené à la fin de chaque couplets, que les applaudissemens ont été en doublant jusqu’à Ja fin. Tome F. M m 1 546 Nouvelles litiéraires: : Nota. Dans le concert, une jeune orpheline de dix ans, élève de Fridzeri, ayant chanté avec beau coup de succès une arriette de bravoure ; et le” se- “crétaire-général ayant ajouté quelques détails sur la situaion de celte enfant, elle a reçu le soir, dans une lettre anonyme , un billet de dix mille livres. C:s sortes d’événemens honorent également l’éta- blissement du Lycée et les amis sincères des arts, dont l’affluence y devient plus grande de jour en jour. On a annoncé louverlure d’un nouveau cours sur la théorie de la Chymie moderne, par Boucllon- la-Grange ; et d’un cours de géométrie descrip= tive , levée de plan et nivellement, par Lomet. On va mettre incessamment sous presse une nou= Yelle biographie du célèbre S. Gessnèr, par M. le professeur Hottinguer, connu dans la Républiqre des Lettres par un grand nombre d’excellens ou- vrages de philosophie et de littérature , dont plusieurs ont obtenu la palme académique en Atlemaone et en Hollande. On ne craiat point d'annoncer ceite bio- graphie comme un ouvrage d’un genre absolument nouveau. C’est une histoire philosophique et litté- æaire du plus aimable des poëtes , dans laquelle sont présentés avec beaucoup d'intérêt et de sagacité, tous les développemens de son génie, de ses talens et de son caractère moral. La reconnoissance et la piété filiale présideront à lPédition de cet ouvrages elle sera faite avec tout le soin possible et décorée d’um À VE. RE Nouvelles lêttéraires. 547 beau portrait de Gessner, gravé par Lips. La traduction francaise paroîtra presque en même-temps que l’original. C’est le traducteur des dernières Idylles de Gessner qui s’en est chargé. LIVRES DIVERS H 1s TormRE :N A TU RE'LL E:- flrsrorre du lion de ka ménagerie du muséuns -nattonal d’ Histoire naturetle, ei de son chien, par G. Toscan , bibliothécaire de ce muséuin à avec celle épigraphe : Æquidem crédo quia sit, divinitus ; illis ingenitim. Virg. brochure de 40 pages, avéc une très - belle gravure ; par BoPrNET. À Paris, chez le dis recteur de la Décade philosophique , rue Thérèse ; prix 60 liv. et 60 iv. , port franc, dans toute la république. Cette histoire, écrite avec goût, et qui s’est fait dire avec tant d'intérêt, es$ suffisamment connue $ mais cette nouvelle édition est beaucoup plus soi gnée que la première, et accompagnée d’une gras vure beaucoup mieux fajte. Mm 2 548 Livres divers. PHYrsIOLOGIE: RÉFLEXIONS historiques et physiologiques Sur Le supplice de La guillotine, par SEDILLOT 5 de jeune; docteur en médecine de La ci-devant académie de ch jrurgie de Paris ; membre dw Lycée des aris: À Paris, chez Debray ; libraire » au grand Buffon, maison Egalité ; Croulleboif s rue des Mathurins, n° 308; l’auteur, Tue Favarts po 425. An 4° de la république: MÉDECINE: Journal de l'art de guérir ; rédigé par la s0- ciété de médecine » chirurgie êt pharmacie de Bruxelles. La société de médec ne ; chirurgie et pharmacie de Bruxelles, par 1? article de ses réglemens ; à pris Ja résolution de publier un journal dont le but seroit de rendre compte de ses propres Favanx et de re-. cueillir et de répandre Îles découvertes les plus impor gantes faites dans l’art de guérir gjie doit préalable- ment exposer le pian d’après lequel cet ouvrage sera rédigé. En fonnant le projet d entreprendre cet ouvrage périodique ; Ja société a eu en Vue de réunir dans un cadre étroit ei à la portée de tout le monde, ls ertes éparses dans un grand nombre mémoires pombreuses décoOUv d'ouvrages, traités généraux et particuliers ; Livres dipers 549 des académies et journaux, publiés en différens pays etécrits en d verses langues. Elle 2 cru, qu’en com binant les efforts de plusieurs personnes zélées qui professent les trois branches de l’art de guérir , et eu distribuant parmi ses membres, les divers genres de travail les plus analogtes à leur profession et à leurs goûte particuliers, elle pouvoit espérer d’atteindre son but. Ce journal contiendra , 1.9 les mémoires, obser- vationset autres pièces particulières des membres ré= sidens et étrangers, et des correspondans de la société; 2.0 des extraits d’ouvrages périodiques et autres ÿ (tous ces articles seront donnés en entier ou par ex= trait, suivant l’mportance ou l'étendue de la matière)$ 3.0 des annonces, et quelquefois des notices des ou- vrages nouveaux qui traitent des différentes sciences qui ont du rapport avec l’art de guérir. Le médecin y trouvera le plus souvent des ob- servations pratiques. On lui présentera aussi quel quefois des frigmens de théorie, qu'on aura soin de recueillir , lorsqu'on jugera que leurs résultats pourront concourir à la liaison de l’ensemble de la science médicinale, On y offrira au chirurgien, la description des faits in!éressans relatifs au traitement des maladies chirur- gicales ; celle des instramens nouvellement inventés ou perfectionnés ; les changemens, les ameliorations dans la pratique des opérations, ainsi que dans l’art des accouchemens. Le pharmacien puisera, dans ce journal, de nou- velles connoiïssances sur le choix et sur la préparation M m3 $8o . Livres divers, des médicamens. La société ne négligera pas de res cueillir toutes les corrections faites aux procédés phsrmaceutiques et chymiques, ; Toutes Jes personnes enfin qui professent Pune où l'autre des parties de l’art de guérir, connaîtront par ce journal les médicamens nouveaux, ou les propriétés mouvelles, reconnues à des renièdes déjà emplovés. On y joindra l’histoire uiturelle de ‘ces substances, lo détail de leurs vertus, la manière de les préparer et de les administrer. | La société invite tous les médecins, chirurgiens et pharmaciens, non membres de la société, à Jui communiquer ce que leur pratique et leurs recherches leur offriront d’intéressant. Les faits mêmes les plus äsolés , lorsqu'ils sont nouveaux, ont leur utilité, en ce qu'its sont propres àaugimenter la masse des matériaux dont l’ensemble étend nes connoissances. _ Nous invitons également les auteurs et les impri- meurs, à uous envoyer un exemplaire des ouvrages qu’ils voudroitnt voir aunoucer daus ce jourual. La société a cru que la distribution de ce journal, à des époques rapprochées, devoit également salis- faire les auieurs et les lecteurs. Les uns en ce qu'elle leur assure la propriété de ieurs découvertes ;::es autres en ce qu’elle les fait jouir promptemnent des travaux des premiers. Ce journal paroîtra le premier et le quinze de chaque mois, à commencer du 15 février 1796 ;, à laquelle époque où délivrera à la fois les deux quiuzaines de janvier et la première de février, Chaque livraison sera composée d’un cahier d’une FR . Livres divers. 553 feuille et demie, ou 24 nages, format in-8.0 , même caractère et même papier que ce prospectus , et sera accompagnée de planches, lorsque la matière l’exigera. Le prix de la souscription est de cinq florins cinq sols (argest courant du pays) pour un an, ou 24 cahiers formant deux volumes. On ne paie rien en souscrwant, mais on donnera la moitié de la somme en recevant Îe premier cahier , et l’autre moitié en recevant le dernier. On peut souscrire pour six et troi& mois. Ce journal sera rédigé en francais et en flamand. Les souscripteurs sont :nvités d'exprimer dans leurs soumissions, pour laquelle des deux langues ïls ont Pintention de s’abonner. On souscrit à Bruxelles, chez Lechaïlier, libraire, montagne de la Cour; chez Horvaiez, au bureau de Vexpédition des gazettes, et dans tous les bureaux des postes de la Belzique et des paye étrangers. Tout envoi de livres, paquets ou lettres , relatifs à le rédaction de ce journal , doit être adressé franc de port à M. J. B. van Mons, pharmacien, place de la Monnoie, ou à M. P.E. Kok, docteur et professeur en médecine , rue de l’Orangerie ; le premier, se- crétaire francais, et le s-coñd secrétaire flamand de la société. Manvez des goutteux et des rhumatistes ; ow l'art de se traiter soc- même de la goutte, du rhumatisme , et de leur complication, avec ba manièrede s’en préserver,des’enguériroud'en M m 4 35% Livres divers. | … épiter La récidive, au moyen de Pélixir ants: . goutteux et anti-rumathique; 2 vol. brochés, 6 1. franc de port , 7 liv. 10 s. À Paris, chez l’au- teur , porte Saint- Denis , rue Beau - Regard, n°, 190. L’an 2 de la république (V. S. 1793}. Br8L.tro e R'A PR TE M ÉD rc A KE. LS Discours du citoyen Sue, professeur biblio- . éhécaire , sur le bibliographie: médicale ; lu: ans la séance pubiique de l’écale de sànté, du 23 vendémiaire , in-8.e de 35 pag. Après quelques préliminaires , l’auteur donne une notice de la vie d’Hippocrates, et il indique comment 1} peut être regardé comme le père et le fondaieur de la médecine ; revenant ensuite à la © bibliographie médicale et à son utilité, il cite plu- sieurs ouvrages qui paroissent , par leur titre, inutiles à l’ecote de santé, et qui cependant lui sont né- cessaires et doivent entrer dans la composition d& sa bibliothéque. Nous avons lu avec regret, à l’oc- casien du voyage de Sparman, use assertion du ciloyen Sue, qui critique Einnéus d’une manière qui prouve que gi ses counoissances bibliographiques sont étendues , ses connoistances botaniques n’ont pas été portées si loin ; nous nous abstiendrous de les consigner ici, parce qu’elles ne peuvent pas n{luer sur- la réputation de ce crand naturaliste, et quelle ne méritent pas d’être réfutées. 48 Livres divers: 553 MO A L'E ‘ Les trois manuels, ouvrage moral, écrit dans Le genre D’ErrcraTe ; manuel des infor- tunés ; manuel des Due ; manuel, de l’homme honnête , édition ornée de quatre graaures, par d. Grasser-De-Si-SAvy Eur. À Paris, chez Deroi, libraire, rue du Ciinetière- André -des-Arts, n,° 15; prix, 8o liv. francs de port. + Pourquoi dire soi - même que son ouprege est écrit dans le genre d’Epictete? L'auteur a sûre- ment voulu iodiquer que les préceptes y sont séparés en un petit nombre de paras raphes, comme ceux de ce grand stoïcien. Des Devoirs de l'homme, ouvrage traduit du latin de MT. Crcérovw, avec des, notes ‘et LARD , homme de loi, un volume in-8.e de 400 pages, beau papier et: belle typographie ; prix broché 2 liv. 8 s. en numéraire, ou 250 liv. en assignats, franc de port var la pe ste lusqu’aux frontières. À Paris, chez Morin, libraire et come missionnaire , rue Christine, u.° 12, section du Théâtre-Français. Il faut affranchir les lettres et assignats, et bien écrire son adresse, Cette traduction a été déja annonce dans plu sieurs journaux ; elle jonit d’une estime méritée. | l'avis de l’auteur, par: Exrxranurz Baosse- 2 504 Livres divers. G.É 0 Gr À-P KI Ea ; GÉo GrArute historique et littéraire de La France, sutsant la division des quatre-vingt-huit dé- Partenvens , contenant des détails sur lorc- 4 grre ; les révoluitons, l’état actuel ; les pro- ductions , industrie, le commerce ; Les édi- Jices des difjérens &ges et de différens genres, | Les promenades ; places publiques, statues, | énscriplions ; anecdotes et singularités his- toriques de chaque ville ; le caractère et les ouvrages des hommes célèbres ; Les cos- & L éumes frappans , etc. À Paris, chez Devaux, | maison Egalité, n.° 1813; Patris, rue de l’Obser- vatoire, n.° 182; quatre volumes in-r2, troisième L édition, an 4; prix 500 liv. par toute la France, jusqu’au premier germinal. | Cette géographie a eu beaucoup de succès : l’édi- | tion que nous annoucons est la troisième; l’auteur E a négligé les détails inutiles, et ne s’est attaché qu’à s' 4 ce qui étoit essentiel. IL y a semé des anecdotes qui en bannissent la sécheresse. L'ouvrage est terminé par des tables qui en rendent l’usage très - com- mode ; une du théâtre de la guerre ; une autre des noms de villes qui ont été changés ; une des lieux ét enfin une des matières. Rs : . E Co No MI.E,.P.O L IT\1Q UE LA rive gauche du Rhin , limite de La répu- blique française, recueil de plusieurs dis- Serlations jugées dignes des prix proposés Livres divers. 555 : par un négociant de la rive gauche du Rhin , avec figures, publié par ls citoyen GELORGES- Gurcraume Bosnmenr,et- député à la con- vention nationale: Rneno-GERMANIQUE. À Paris, chez Desenne, Louvet et Devaux;, libraires 4 au Palais - Hyalité, in-8.°, deux parties; prix 100 liv. | Les diflérens morceaux qui eomposent ce recueil ont été composés pour le concours éuvert, par un babitant de la rive gauche du Rhin, qui déposa, il y a trois mois, chez le représentant Louvet, la somme de six mille livres, destinée comme prine aux citoyens qui fouruiroient, dans Geux décades, les meilleures discussions sur cette quesiion : esf- il de lintérét de la. république francaise , de reculer ses limites jusqu'au bord du Rhin; quatre mille livres devoieat être distribuées à l’auteur des meilleurs mémoires ; les deux mille à celui qui au- roit le second prix. Le concours fut très - nombreux ; le donateur a doublé le premier prix et quintuplé le second , pour être parlagés entre ceux qui en seroient jugés les plus digpes. Les citoyens Theremin et Tainturier ont obtenu le premier prix, au jugement des arbitres; les citoyens Dorsch, Desplanques, Dubinon, Ga- dolle, Lembert, Lœr, J. B. S. Roux, Silvy et Pauteur de l'ouvrage signé par un Jjardincer di village de Fissoux, près Antony , ont été , au Ju- gement des arbitres, jugés dignes du second prix. La collection de ces discours est réunie en deux ia À 556 __ Tivres divers. - cahiers, qui seront bientôt suivis d’un troisième ? chacun est accompasné d’une gravure analogue au sujet. L: H' rs MO TIRE. Cours de Religion. universelle ou. "Dress des 63 Cultes. » La description des cultes sera l’objet d’un cours ; De 83 cultes, connus jusqta présent, clastés par genres et espècés, sont rassemblés sur une table. Cn ap- percoit d’un coup - d’œil l’ensemble dés cultes pra- tiqués par plus de quatre cents peup'es. Tls deviennent Pobjet d’ane science nouvelle. L’au« teur en a réuni les élémens dans un petit traité qui lui servira de guide. Cette science réunira peut-être l’asréable et lPutile. Les femmes y verront la description des mariages, le tableau des amours de tous les peuples. Pour étre admis au cours, on devra souscrire pour le cours imprimé. Souscription pour le cours imprimé. Le cours imprimé, sous le titre Elémens de læ religion universelle on précis des 83 cultes connus, éomposé de 35 numéros, chacun d’une demi-feuille, paroîtra deux fois par décade, primidi et quintidi, Le prix de la souseription est de 30 liv. pour un Im OI ; de goliv. pour trois mois, et de 180 lv. pour lé cours complet. On souscrit le matin, chez l'auteur, place Koalité ( ci-c levant du Palais-Ecalité } maison de Fraice (Halle, restaurateur) n.° 169% Livres divers. 559 GRAMMAIRE. Prernrune des idées ou critique sur les gram- maires , ouprage élémentaire à l'usage “es écoles, des instituteurs et de tous ceux qui étudient les langues, un volume in-8.°, im- primé sur beau papier ; prix &50 liv. franc de port par la poste, ou 1 liv. 16 s. en numéraire, À Paris, chez Morin, libraire et commission- naire, rue Christine, NE 123; le prix sera inva- riable jusqu’au 30 pluviose. ue lettres non afran- chies ne seront point reçues. PasréenArurEe, ou Premiers Ælémens de l’art d'écrire et d'imprimer en une langue , de ma- nière à être enténcu en toute Sp lang ge sans traduction , inventés par D, M***, À. M. d'i., et rédigés par l'inventeur lui - même et par R. A. Sicarp, instituteur des sourds-muets. A Paris , un volume in-8.°, 796. Cet art, absolument nouveau , ne se borne point à Putilité ds tachygraphies, sténographies , ou écri- tures uniquement abrégées où expéditives. La pasi- graphie (des deux mots grecs p@s(, à tous, et gräpho j'écris ), exprimera non pas les sons d’une langue connue, mais le.sens des mots de toutes langues, même de celles qu’on n’.ura point apprises , et ses élémens consislteront en 12 caract’res, qui ne sC- ront ni ne remplaceront ui À, ni B,etc,, et en 558 , Livres divers. PARU 12 règles générales qui ne souffiiront jamais auctt@ exception quelconque. On livre aux mures réflexions des esprits éclairés, des négocians , banquiers, imprimeurs, littérateurs, de tous les savans , de tous les curieux , des véri- tables hommes d’état, et l’étonnante simplicité des moyens de ce nouval art, et les avantages mul- tipliés , l’importance de son résultat. Ce dernier sera tel que , si deux correspond ns de divers pays, par exemple, un français et un anglais, pe sachant que leur langue matérnelle, apprennent à écrire en pasigraphie, dès -lors le français lira et com- preadra en français ce que l’anslais m’aura écrit et conçu qu’en agég:lais, et l'an ;lais lira et comprendra en anglais ce que le français n’aura écrit et concu qu’en français ; les mêmes lignes serqnt lues et en-, tendues à-la-fois, en arglais, en allemand , en italien, en espagnol, en russe ; quoique l’écrivain re les ait tracées que dans sa langue, et qu'il ne sache pas un mot d'aucune des autres. Or, au bout de très- peu d'heures, quelqu'un d’intelligent pourra past grapher son propre idiôme en consultant la méthode, ses 12 caractères, et ses 12 règles invariabies, que l'exercice placera ainsi dans la mémoire, avant qu’on ait soncé à les étutlier. Un art aussi vaste, réduit à des combinaisons si faciles , attendoit, pour devenir expérimeniai, le concours de l’homme le plus profondément versé dans la métaphysique usuelle de la tramsmission des penséés. Personne au monde ne pouvant mieux l’aider à réaliser ses appercus, Pinventeur a conrniuniqué » 1 L LS Livres divers. 55 son ouvrage à l’instituteur des sours-muets de naïs- sance, qui a témoigné avoir été frappé de ce que cette conception neuve lui a présenté de lumineux , de l’analogie d’une pareille découverte avec les travaux auxquels il se voue, et de Pextension que ce nouvel art alloit donner aux succès déjà si pro- digieux de ces mêmes travaux. L’inventeur croit donc offñir ii de belles arrhes de confiance à l’Europe, en anroncant que le digne successeur du célèbre abbé de l’Epée, l’émule qui perfectionna Pinstitution, qui sui ajauter aux créations de ce génie immortel, a bien voulu desliner les momens que lui laissent ses fonctions | à la mise en œuvre “d’une partie essentielle de la pasigraphie , et a même eu la généreuse modestie de juger que ce seroit pour l'instruction de ses élèves sourds - muets - nés, une addition à des ressources inouies, que nul autre que lui n’auroit cru possible d’accroitre. Le triple but du éollaborateur est d’obliger l'amitié, d'ouvrir en- semble une riche mine aux aris, au commerce, aux sciences, et d’améliorer encore Pétablissement ad- mirable et national qu’il dirise, le seul peut - être que la vraie philosophie ait consacré, de nos Jours, au malheur, à l’humanité bien entendue. La pasigraphie , superbement imprimée sur le plus beau papier , en un volume in-3.°, paroîtra dès que les souscriptions auront couvert les frais de gravure , de poinçons, de matrices, de fonte, d’une typo- graphie d'autant plus chère, qu’il faut en créer les procédés ; et que, malgré leur extrême simmeité , $60 Livres divers. 5 2 CT leur nouveauté demandera d’habiles compositeurs; - | comme la perfection des caractères exigera les soins M dés meilieurs artistes. | a d 14 On souscrit, à compter du 4 novembre 1795, à "A raison de 260 livres z;rérumérées en assignats, pour chaque exemplaire, franc Ge port, au bureau de PAbréviatcur universel, rue Notre-Dame de Na- zareth ,n.0 130, à Paris. À dater du 25 novembre, le prix sera de 300 liv. en assignats. Les souscrip- tions pour l'étranger sont invariablement de 12 liv. tournois en numéraire. Îl ne sera tiré que le nom- bre d’exemplaires promis aux souscripteurs enre- gistrés. L’Abréviateur universel avertira des changemens queles circonstances publiques pourront encore néces- siter darsle prix, et de l’époque de la livraison. Tout paiement effectué au bureau n’éprouvera ni déduction ni augmentation ultérieure. Précis de la langue française, in-8., par Blondia L2 L1 L2 L2 L1 e L LA e L L] L » 15 Se Précis de la langue anglaise, in-8.°, par le même . D - - . . D L - D LD . e I É 5. Précis de la langue italienne , in-8.°, par le Ha lc ET. No Der par va crée ai M Eté nr Pièces on various subjects both &n prose and poetry, in-8.0, parle même. . 7 1x6 A Paris, chez auteur , Cloitre St.-Bénoît, n.° 363, et chez tous les libraires. Les prix c.-dersus établis eu nunéraire seroni aussi. recus en assiguats, au cours du jour, franc de port. GRAMMAIRE | rs : Livres diverse. \ 56R. Graumaine abrégée de Fr langue allemande , extraite de celles de Gorrsenen , de JUNCKER etn’Apeszywe.ASirasb urs,c chez F, G. Levrauit, imprimeur - libraire ; et ,à Paris, chez Fuchs , _librare, quai des Angustins, n.° 28, . Les grammaires allemandes sont toutes FE longues Î ét un peu embarrassées, celle-ci alle mérite de la briéveté et -de la clarté. | LIT ÉR A TOUR E L'Homme aux 40 écus , par VoLTarnE, un : -voluire in 12) broché, nouvelle édition; prix ‘5o liv., franc de port par la poste, ou 12 s. en numéraire. A: Paris, chez Morin, Jibraie ct commussionnaire, rue Chrisiine , n.° 12. fi faut a{rauchir les lettres etles fonds, et bien écrire son _adress *. | LEs Œupres de CuamPrrorr, de la ci-devané, académie françassé, receuillies et publiées par un de ses amis, 4 volumes in-8.° , carac- , tères Didoi; prix 1000 liv. en assiÿnats el 1300 liv. port ES dans toute la rérui dique , ou bien 12 jiv. en oumérair. , port franc égatement. À Paris, chez le directeur de limprimerie des scinces et ärts, rue Thérese. Il faut charger et afranchir les lettres. Nous reviendrons sur cette intéressante collection des œuvres d’un Litérateur célèbre, | AA TP RAE. Ls Blanc et le noir, drame en 4 actes; .en prose , par Picauizr le Brun, représen'é et PF, me F, N n 62 | Livres divers. tn À VELUSVMIT SAAB AIR 2 V'ishet ER ELLE LA D , SUR CT er PT Dent < LS ' : ee € = AR -. tombe sur Le théâtre de la Cité, le 14 AL riaire , ah 4°, 0orré du por‘rait de l'auteur ; Prix V5: hv. et 99 franc de port. A Paris, chez Meyeur, libraire et commissionnaire , cour Mar- dar, n.° 9; et Barba, libraire , rue St.-André- des-A ris. MÉLANGES. ZLEs Soirées, littéraires , tome 1.7 , in-8, broché , 125 lir., franc de port; chez Morin, libraire , rue Christine, n.° 12. A Paris. Cet ouvrage périodique a commencé à paroître le r.°7 vendémiaire de cette année. Les livraisons Cu trimestre forment le volume que nous anuonçons, ei chaque trimestre en produira un. | | Les rédacteurs de cette collection, dont la leciure est iustructive et agréable , DRE dans l'antiquité des morceaux peu ou point connus. Ils analysent les ae ouvrages tombés dans l’oubli, et donnent la publicité aux pièces fugitives qui leur sont adressées par ae auteurs modernes. On souscrit chez le citoven HoxxErT, diretteur des'Soirées littéraires , rue du Colgembier , 2.° 1160 ; et c'est à lui que Von s’adresse pour tont ce qui y est realif; prix de Ia souscription, 75 liv. pour trois mois, 125 liv. pour six mois et 175 liv. pour l'année. LE Réveil D ArPorron ou Galerce lrttérarre , choix de vers ,; bons mots , historiettes , poëmes , chansons | etc. Pour l’an 4. de Îa ré: ublique francaise (V.S. 1796).N.c 1.°', premier Livres divers. s63 trimestre , in-}2 de 192 pages ; prix 69 liv. et #8o liv., franc de port. A Paris, chez Mayeur , libraire et commissionnaire » Cour Mandar, n.° 9, près la rue Montorgueil. On a tiré, pour les amateurs, quelques exem= plaires de ce recueil sur papier vélin. Brochés en Carton 200 liv. | Ce petit recueil ne peut être regardé, dit le ci. ioyen Mayeur , éditeur, que comme l’annonce d’un recueil plus complet ; on y insére des morceaux de vers. Plusieurs de ceux qui paroïssent ici, ont été tirés du Magasin encyclopédique et de la Dé- cade ; on n’y a employé aucune des poésies qui ont été mises dans l’Almanach des muses. La lecture de ce recueil st agréable et amas sante, Ronwaxs. AVENTURES de Carre Wrirrams > ou les choses comme elles sont ; traduites de l'anglais de Wriram Gonrry » 2 vol. in-Bo, brochés ; prix 5 liv. en Buméraire , et 6 liv. s franc de port, ou 500 liv. et 625 liv. ; franc de port pour la France. A Paris, chez H. Agasse , libraire , rue des Poitevins , n. 18 GRAvVuRz. Devr bas-relie fs de chacun 29 pouces ©, sur 8o Pouces moins 1, dessinés par Moirre, Sculpe Eur, el Sravés par P, M. ÆLrx. Nua 5 | Livres divers. # Le DÉCRET Dr ÉAeNLE cette mère Tacédémonienne, qui montrant à son fils le Bouclier qu'il. va porter au combat , lui dét : Reviens avec où dessus. L'autre à pour objet ce trait dé Philopæmen, qui étant allé diner chez mn de ses officiers , et céluisci n'étant pas encore rentré, sa femmie le preñant pour-un VUE du commun, le pria de fendre du bois ; l’ofhcier de retour, lui témoi- goant sa surprise, Philop&æmen lui répondit ‘en souriant : Tu Le vors, je paie l’intérés de ma. mauvasse mine. Ces deux estampes sont du plus bel effet, la cor- rection du dessin, Pintérèt du sujet, la ut de la COM pos! itiou et le fini de exécution s’y trouvent. Nous : avons seulement à reprocher au dessinateur d’avoir introduit dans ‘sa première gravure , le génie de. la guerre qui agite son flainbeau sur le jeune Lacé- démonien : outre que son action n’est pas suflisam- nent,indiquée , ce personnage PHÉBRrIE et ima- cinaire semble nuire à la vérité d’une action toute Rue et à laquelle aucune idée mythologique ne peut être associée; ainsi, cette figure , bonne dans un sujet des temps héroïiques, et prise des vases _étrusques , est mal placée dans un sujet .de cette nature, Nous reprocheron s aussi au dessinateur ‘un trop grard luxe d’ornemens , dans les détails : il est peu convenable à la simplicité lacédémonienne, mais il ajoute à Peffet de, l’ensemble. Ces deux esiampes se vendent à Paris, chez M: . Drouhin , éditeur et impriveur-libraire , rue de Vaugirard:-n.01346. di MAT Tivres divers.” 365 -Onwa’tiré les deux planches qu'à 400 ‘éprruves chacune, dont r00 avant la lettre, et 309: avec Ja leitre. Le prix des 160 premières épreuves avec la lettre ; est de 36 liv. pièce , et celui dés 200 sui vantes est de 24 liv, Il faut affrapchir le port des lettres’ etéde l'argent | et envoyer ‘#00 livs en assi: gnats neur la caisse _ devra contenir les épreuves nus fes 13 ç 06 3 NS XP 1 4 * 13 | “ils Coais à RIE de sions disinediases À vd mu siciens, et. es acleursret : actrices cé ben ÿ ses 4 par segéipms) ti ce: A: DOÉ LR ‘ 1 tros her ge‘ léupr QE je sites Pi M: Alix ; jt grsveur. et arr connu : -par. la «collection des:poriraits. dés hornmes illustres” qu'il a gravés, etidont lé-citoyen Drouhin est éditeur, ; donne avis à ses concitoyens, qu'én= couragé par l’acçueil favorable qu’il a recu d’euxs ik vient à d'entreprendre : Ja galerie des auteurs dre maliques,. des musiciens et.des, acteurs et-actrices céières. il ne s'agit pal ici i des charges grotesques,; de ressemblances équivoques ; faites à la hâte , ‘sans vérHé et sans mérite, , Chacun des portraits sera de forme ovale, dans;un quarré long de dix pouces ,. sur. six et demiide largent, gravés au lavis-en coù- leur. par ledit choppn Alix , et d'après um tableau ou dessin original}, | ..Au- dessous de chaque per trait, sera un bles allégorique et caractéristique , qui serv ira à faire cons 566 Livres divers: } poître les ouŸrages principaux ou quelques traits in= téressans de la vie du ‘personnage. | Le premier portrait de.cette collection est celui du célèbre Préville, qui à été mis en vente, le 20 nivose ,-et dont le prix. est de 3 livres en numéraire, ou 300. livres .en -assignats, Les personnes qui en- verront le montant d’une suite de six portraiis, d'ici au 15 ventose , terme de rigueur pour la clô- ture des souscriptions, ne paieront que 16 livres en nuriéraire , où 1600 livres en assignats ,'et ils rece- vront les premières épreuves, suivant l’ordre de l'enregistrement de leurs souscriptions ; par ce moyen, ils ne s’exposeront pas à subir les augmentations qui pourroient survenir ; le prit en argent sera invariable. Cette collection de portraits, dont le nombre pour- voit aller à l'infini, comme tant d’auires, n’en aura qu’un très-borné , vu que le citoyen Alix ne donnera que les personnages les plus célèbres. Le public peut être assuré de Voir, en peu de temps, terminer cette précieuse collection ; rien ne sera épargné pour rendre cette galerie digne des vrais connoisseurs. On peut se proourer lesdits portraits , ensemble ou séparé- ment , au prix indiqué’ ci - dessus. Les citoyens des départemiens voudront bien ajouter 25 liv. pour la caisse qui contiendra les susdits portraits. On souscrit ; à Paris, chez l’auteur , rue de Vau- girard , n.° 1348, vis-à-vis l'imprimerie du direc- toire exécutif ; et chez Morin, libraire et commis- sionnaire, rue Christine , n.° 12, section du Théâtre- Français. IL faut affranchir les lettres, assignats et numé- / à Li sstu perse, 56? æaire; cette condiion est de rigueur ; il faut aussi écrire lisiblement et correctement son adresse. Le premier portrait, celui de Préville, que nous avons sous les yeux, est très - ressemblant ; il est accompagné de trois médaïlions , qui le représentent dans les principales scènes du Menteur , du Mercure galant et des Folies amoureuses. A nos correspondans. Nous avons déjà annoncé que ie mémoire du ci- toyen Léveillé seroit le dernier que nous insérerioussur la question du supplice de la guillotine, Nous en avons recu un du citoyen Sédillot, qui a été lu au Lycée des arts, le 7 frimaire. On en trouvera lPannonce aux livres divers. Vous avons également recu une lettre ds la ci- toyenne Riccoboni, en faveur de l'opinion du ci- toyen Sue ; nous ne pouvons l’insérer, par lesrnisons que nous avons déjà exposées. Le citoyen Lalande nous a adressé quelques ad- ditions à l'extrait que nous ayons donné des Tran- sactions américaines dans le tome 3 du Masesin encyclopédique. On trouve dans co volume, dit le savant astronome , des observations intéressantes de David Rittenhouse ; une entr’autres de léclipse de soleil, arrivée le 3 avnil 17917 , et qui fut an- nulairé à Philadelphie ; l'anneau fut formé à 6 h. 5o m. So s. de temps moyen, et il dura 4 im. 178.; la fin de l’éc'ipse arriva à 8 h. 7 m. 2 s. Le ci- toyen Lalande qui avoit observé cette éclipse à Paris, et qui avoit trouvé la conjonction à midi 51 m.£225., temps vrai, a trouvé par la fin observée à Puila- N 0 4 _ 0660" . «Lévras divers. delpliie, que la différence des méridieñs est dé 5h. to m..3 6, ce quivpetétifiére que de 7 s: décelle que supposo: it Ritenhonses mais ce caleulluial fait ‘voir que l’observateart s'é8t. na de minntes Foür l'anneau , et que c’est 6h49 2.365. œué Panneau futifoié + 1} arriver duelerelois: avt as be . , jueiq À prendre une. minute:rourilPautre ; Iniâis il ysavoit heureuser ient, dinsneéttéé observatiin,de quoi rerot= routred'esreur, ebfaisanotpestes cales nicéssaires. Au reste Sa durée de l'émneau , aui'eit 1h eliose Jo plissimpontæhte. test tro: jvte D PERS d’äc- cou -aveo: célle die donnentiles diarénes du soleil ét dela lune , ‘établis dinéa t'oñomie du’ citoyen Lalinde, édition de 1792; en supp sartqué celui du -Solerl doit être ‘plus petit'de 7 secondes dans les éclipsës, et celui de la Juné de.4 secondes , come il V'avoi! reconnu par d’autres observations: On trouve aussi dans ce volume, le passage de Mereure sur le soleil ; en 1789, qui a été très-bien observé à Paris, et l'apparition d’une ‘comête ,/le 11 janvier 17935 ‘elle avoit été appercue dès le 8 en Europe. ; On a litu de regretter qu’il n’y ait pas en Amé- rique un observaioire établi, où l’on fassé habituel- Jeinent et répuliérement ne suite ‘d'observations, ce qui fourniroit des données qui manquent dans nos chmals; mais de citoyén Rittenhcuse, occupé des affaires .publ'ques , ne peut faire que de temps à autres, lesobservations les phis remarquables, comme celles que nous venons de citer. ) Ecn du Tome cinquième. - FABLE DES A RTIQGLE L' GÉOMÉTRIE. Traité des Progressions ; par additions ..: . . + . : ASEE AT (LL LT EAST, Ei, E, ue TE à deV’Art aetbie ; par le cEnfral Montalembert. 7 PE Ÿ S ro ve! Observations sur la Théorie éléctrique d'Aëpinus , par Bernard- Nicolas Piuvinet. DR TRE NT ET TX AC ORRTRE Construction des Cheminées , par le oitoyen Clarclin. . | ASTRONOMIE. Histoire de l’Astronomie pour l’an 3 de l’ère francaise , (1796 }lme À la rentrée ptblique du collégede France, pat -le-éitoyen Lalande.rseorms emie 204,7 al Obsérvation-esirouomique de M. Rit'eshoukse. . . . Lectures on Astronomy and natural Philosophy forthe man 06 Chiepn Life SL ie à ee SALUE à : H:1.5.T O-IR,É..N:A-T.U RE I 5. Note remisepar la société d’hist. nat. au Directoire exc- . -2 . . . “ . . cutif, sur l'envoi de Naturalistes à Saint-Domingue: 48 1 | | | -MINÉRALOGIE. Du Charbon de terre , et vue nouvelle sur la théorie de IE RE PONS, 1 US STAR . . . - . . . . +2 4 FRGEe AT initié le |) Tac / Arrramériqur d'Emile par Em. Develay. Paz. 270 , 418 419 429 » 366 iabie des artictes. Observations sur les tonrbes de J umiège ; département de la Seine-Inférieure, par le citoyen Noël, deRouen. "BOTANIQUE. Synopsis herti botanici musei regii Florentini. . . . Nomenclature botanique à l’usage desélèves de l’école de santé de Montpellier, par Gouan , professeur de bota- nique et de matière médicale à cette école. . . . . Mémoire sur un nouveau genre de plante appelée cadia , par Charles-Louis l’Héritier. , . . . . . . . MAMMIFÈRES. Histoire du lion de la ménagerie du Muséum d’histoire vaturelle et de son chien, par G. Tosean. . . . . ORNYTHOLOGTIE. Histoire du Coucou d'Europe, par M. À. J. Lottinger. E N T Oo _M:0.1L.0iG IE! \ Archives of Entomology. . . . . . . . rh NUE ANATOMIE. Discours prononcé à l’ouverture ‘du cours d’Anatomie comparée, par le citoyen Cuvier. ./ +: . . . . . Discorsi elementari di apatomia et fisiologia di giovanni Préseranl à LAN NE et Led it are Er EUR TPE TO D/0. GULE Réponse du citoyen Cabanis aux observations des ci- toyens Œisner, Sœmmering et Sue , sur le supplice de la guillotine. . . ‘ DATE AP AT Dissertation DE ta ral Mrs 2. F. Léveillé , chi- rürgien, à l'Hôtel Drieû de Päris. 1... 27, Réfiexions historiques et physiologiques sur le suppliee de la guillotineé : par Sédillof. 4,7 5,446, am 134 20 … Table des Articles. Snite de l'ouvrage d’Ædme Goodivin, connexion de Ja vie avec © la respiration ,elc. . . MÉDECINE. Sur l’état présent de l’art médical en Angicterre , par le R 4 OR CO Ca UT Me mots Die UE Journal de l’art de guérir, rédigé par la Société de Mé- decine de RC PRES TT EE du UE Manuel des Gontteux et des Rhumatistes. . . . . . À dissertation on simpie fever, By Fordyce. . . . De l’infuence des causes politiques sur les maladies, PAC D RANDERE ee LR CRT di ee OUT Recherches sur la nature et ses moyens curatifs de la -phtisie pulmonaire, par À. A. Tardy. . . . . . Sur les Vésicatoires , par Bosquiilom. ... .,,, ., . Observation sur les Fièvres d'automne, par Portal. . . C° K:5 8. OU RE T-E: An. account of a newand successful Method, etc. By Henri Clutterbuck, chirurg. à Londres.” . . . . ECONOMIE POLI.TIQUE ‘Fragmens d’une trad uction de la politique d’Aristote De Phndie ee OU PAL Er 12 MS 4 0 +4 Œuvres politiques de Jacques Harrington. . : . . La rive gauche du Rhin, limiie de Ja République fran- çaise , par le citoyen Georges-Guillaume Boelhimer, ,. On twerp woor eene onver Deelbgare bataashe cansti- tutie, par Corneille Zilleseg.… . a2. , à: . à . An essay on Culonmisation | By. VVadstrom. . . . : Testameut d’un Electeur de Paris... . L2 . . M . Republikeinshe Leden voeringen. De l'économie polilique moderne, par Herrensehwand. EcoroMIE:D:0;:MENSiTéÉ Q UE. Moyens simples et faciles que chaque citoyen peut em- 567 LÀ 32 135 8568 Table v'es articles. vloyer pour se procurer Îla quantité d’huile de faive mécessaire à son usage, par les oTEns Mesaize, et Brémenner. ice RS Ji NS ; EY@=U c/A T r ON. Ps U 1 \ « { < : k : Rapport de Lakanäl sur les ouvrages élémentaires... - Jugement du Jury sur les ouvrages élémentaires. x GFANOnRr ce de Milady Cécile avec ses enfaus , par A. F. d.. Fre ville. . . sy uS . . Verhan de lingen var het provincial, Geroot schap, von G. Ç. Q. Vatebeudet, n CRETE « . . . . Ü É Œ:.. tLNoiG:r 0 Ù E. Traité analytique de la méthode , par Em. Deve'ay. THÉéoLOoGre. x ra dc Leitre Kundige Geschiedenis, von À. Ypey. ..: . Katechismus der Christel yke’ DeMenleeres 1-2 dur SU M OUR AUTLE: Lectures on hatural sua experimental philosophy "BY Gene LAN a cs ORNE NAN AUS J. Beatiie, grondoe ginselen der gi je " chappen dr REED Traité Elémentaire-de morale et'du bonheur, par P. F. Aubin rs. ine . . , . . 0 . e e! . . « » Les trois Manuels, ouvrage: moral PRE G. Grasset St.-Sauvenr. siiroutnd “A4 . . . . . . . . L Des Devoirs de l’homme, ouvrage AA de ? DEMI" ce Ve 9 Gieérôn, par En. Brossélard.; UP. Aa enquixy into the -duties: of man nm by.” hé : home, 45 dE . - . . . . . . . . FYeling SSAEYEEE RUN BERNIE : MÉALEL UE Gio"o"RCalP # 1 É. Géographie historique et littérairé dela France . + . 282 204 ” 159 14 \ 3 s. 0 Table des articles. 7 ARE. Exirait dune lettre du C. Olivier au C. Manuel , écrite | d'Alexandrie en Egypte. 5 PS CES RER Voyages de Bartram , traduits de l’ anglais, par Jean DavidiPasienr 1. +: FLAN e SE si en Travels ialo Norwy Denmarck and Russia By A, Svan- fon 17901707. «+ ee + je à: © + +4 ie Voyageen Allemagne , en Suéde, en Danemarc:, en Pologne et en Russie , de 1790—1792. . . . Ex: SUR"O ER E- Cours de Religion universelle ou précis des 83 Ce. 2 . . . L . . . . ee D -. . 110: CG) RUAPL HAE: Notice historique sur Picrre-Josep dE Desault, chirurgien du ei-devant Hôtiel-Dieu , par Xavier Bichat, son élève .- : . sé Notice sur Lavoisier , par le C. Lalande. . Vie de Michel de Ruiîter , par Brandt. Notice sur François Clément. . L2 à LJ LL - LT LI Précis historique sur le chevaier Tiraboschi , bibliothé- eaire du duc de Modine : é HISTOIRE LITMÉRAIRE. Alauyredes Kitéraires 2 00 GR BEA Tee ET Soc: é de médécine ge Bruxéles , .+. . , à . + Programme de la société T heylerienne à Harlem . Assemblée publique au collége de France. . : .. . ROSTAUP DO URRE RAR Em re RE, ei rs Lycée des ürts. . . Aunuaire du Lycée des-arts , pour lan 4 de la Rép. Fr. Anecdotes sur Pierre Scrivérius. PROTEIN E AEN B«4:3 L 10 G R A'P EE. D'scours Lu C, Sue , professeur bibliothècaire ; sur Ja 106 £63 556 97o Table des articles. bibliographie médicale , lu dans la séance “Fo l'école de santé, du 25 vendémiaire. . . . M AR CH Æ 0 L O G.I El , # Explication d’une des peintures. découvertes à Portici, DAC PRRUTR MU PEINE ; . ae Rema arque sur un monument dune je 5 ville d’Autun , par Barbié , . . A SPC HO Cours ETAPE par À. L. és , : Notice historique sur les monumens des arts : du dépôt national, par Alex. Lenoir. . . ‘ " . ° 0 0 N'UMYXSMATI QU E. Dissertation sur les médaïlles des villes grecques, qui représentent des objets d’Histoire naturelle > Par À. ie Millin TS - . - e ° - e 0 . . e L'RLEVE TO: WE: ; Explication du grec d’Homère par lhébreu, par MANISITE OS” Le e e 0 . - - e . L ° - GRA-MMATRE. &ournal de la langue franc jaise ; par Urbain Domergue trs Dhaof: 2, AU ES Lecons de grammaire à un LACS 22 Pt , par FQ M. . . . « Peinture des idées , ou critique sur les grammaires , ou- vrage élémentaire à l’usage des écoles , des intitu- TOURS, 010. is dam tutti des Dar de » . . . . . Précis de ba langue ïitaliene, par Blondin: . . . . 9 552 495 267 Grammaire française , par Blordin . . . © . . 1dem. - Pasigraphie , qu élément de l’art d'écrire. ‘. ... . * + SA Table des articles, RO É STE GARE C Q Ur. Anthologia græca cum versione Jatina Hugonis Groti, edita ab Hieronimo de Bosth. . . . . . . . POÉSIE FRANCÇCAILSE, Traduction de la seconde satyre de Juvenal, par LOT POESIE Re RAP . LerBaser , par l’Admiral. . . . . .". 2 . Lpitre attribuée à Milady Montague. ,. . . Imitation de l’Elégie de Graÿ , sur un cimetière de PT DAC Par PIN 0 EL AR on gr Epître d’une femme à une femme » par la citoyenne ! Beaufort :: RER Eine PA Admiralis . à 700 CU, NU 0 F0 É.s 1 EUX N @ Tr Ars €, Poëmes d’Ossian et de quelques-autres Bardes , pour servis de suite à l’Ossian de Letourneur . . . . THÉATRE, Henri, par M. Cumberland , auteur d’Arondel. . , . Le Blanc et le Noir, drame ; Par Pigault Lebrun. LITTÉRATURE. Sur une nouvelle édition de Gresset sfr LS 1 Roman. Aventure de VWVilliam Caleb . . . . TA GRAVURES. Galetie des auteurs dramatiques, par Alix. . , : Deux bas-reliefs, par Moitte. . . , . . . . "1 " L * Pièce on & | Pat cta litteraria Du DE Brent. : NES QU | F1 -Tà À nos correspondans 4 me. CE A Be PU te Méveil d'Abolign 7 7 À NN LE 9 QU 562 ‘1 Me: Soirées ghtérdiress srejus. 50349 M." der bia. LE VA % ab; et 4 01h 284 ST HR The: Cabinet. .:... D OU RE ce + OUI 04: eu ‘à & Œuvres de Champfont .. M... 1, HE 2 -56E ee: “«:: ; } (x ra PAT IN 026 E ? Ein de la Table du Tome. Page 295, le ptunier du cNoÿén Segur » disez les procédés du cHoyen Seguin. | Au Numéro XEX, paoe 362, ligne E JTE tible ,‘lses incorrisible. : age 856; ligne 8, studitiæ , lisez séuditæ. 4,4 à * WSg': re F À Magazin Encyclopédique, rues. RAS 943 Vis: - vis le passage S. Roch. à fl faut affranchir les lettres et es oué qui contieunent des assignats. Le prix de l'abonnement, pour DAcanges : OSts franc de port: # | . de g rixdallers en or, | de 36 livres en espèces ; pour lannée. de 20 florins de Hollande, de 5-rixdallers en or, .de 20 livres en espèces, k de 11 florins de Holl:nde, On s’abonne , pour la Suisse , pour 6 mois, OÙ ie numéros. à Basle, chez J. R. PrEIsVrrCH ; ‘à Berne, chez la Société typographique. Pour les Pays-Bas et Liége, à Bruxelles, chez Horenrrrz. | Pour la Hollande, : -àa.-La Haye, chez VAN CLEFr 5 à Leyde, chez Murray, frères; à Amsterdam, chez CHaneuro. Pour l’Aliemague, à Leipsic, chez Voss et Compagnie. ; Pour le Nord, "à Hambourg, chez Horrmanx.. Pour Pltalie , ‘a Livourne, chez Masr et Compagnie. L Pour l’Angleterre, à Londres, chez Jomnson ,St. Paur Church-Yard. Tune tes: “anicies” be: À EX ROMLE. À ES nd Me ni) se veéte 5 se, J'en de 24 il QUE Grp Pare ; Ro etielt ie A A di PaxsI0LUUIE. à Jo BL Be L'art de ghérir » = Dissentalion, sur. de Line de Hahrel ex guillour da: Guillotine» pa BF 2 Bibhogtap sr iuéd dicale, ph “LEvei QE RIRE SEE + D46sl Déseuus ue à À MEDECINE re, ‘Ne “De. TAF médieal en. .Angle- Tes bois den 4 1enrés Frs A. LA. Tardy, 404 St-Sanveute IN ÉRATOGLE. ete Mes derous de. Pi Dé 7 arbe” d: téiré. PTE. aa: d'or RCE: ; j Dro6RArPHIR Brosse elord 3 RTS Re ique SUT: Pin bos 4 Grographie. ne a ren RES 477: éogr plie histérique et ÿ Vo a ÂGE 8. # térate de. la lrante 1" RE Ir avels Sato. Norsvaÿ; Den- : Economie politique: : FRE inark and Russiu, by A Swin-| La rive gaucl e du Ho : PL AO 468 +: Histoire. : Foyage “de. der CPrantdié en Con de Pelssan LU llemagné ; © Danemarck; GA : Suëde, Russie ét Pologne ; Brian e Si ne ee desidées ; (NumrsMATIQUE. | Pasigraphie #3 Dissertation sur quelques né- HÉSAE de la. langue dailles des pillés :greoques ,|-par Blondin, ii Et “représentent des. at de la: langue anglaise » id Re Æ histoire. miel pos AE! ; ; ibid NBI 6 | ob de la langue fialienne 1 RS : Fable Systématique Fa objelsi Le Pire 1 d'histoire naturelle fqurésdans| Pieces 0 on “Jarious PE à 6 recueil dés -nédailles' des) Fra # as et des villes 7 Huater;. iormaire llanañdE à dDautA. Lis MENU fe D: Fu D Eratrature ” iso E LIPTÉRATRE. 1e Hommie aux 40 écus + De l'infiuertce di chmat Sur Es) Votre": “ "lettres. Rapproshemens reloe Er {Euprss de Champfor PAR A SA AREAS par “Le Blanc ef le Noir ; PE, : FL. 16 guab'e actes) et en PO F & R A MMA TRE à. Pigault Lebran,. *. .: Leçons ‘de, grammante 3. TOR es Mélanges. à Gramniairien -par: ÀE "ML Bar Les. Soirées htté Po # LR: 2, 3 PEN traite dé l Élégie de: Gran, | PU, MS STEN AIT crmmelière de Campanie, Re AMAR PA ee Rae ns OBVÈLLES LLLTÉRE: RES, PR re RSS te des TS 57 ñ 533 Gravure de deux baser clefs , pc ANR 2? ibic EÉAOOLEA res ï %e Geinèr di LivREs DIVERS... Histoire naturelle.” | 1 RÉ le même, Me: ÿ LE mue fi lon. > Par Lasean, À nos Corresp or Bi Dares Creme ) Le «Galert Le, de $ auteur } px L ‘ FACE NT 4" Sp . PL RÉ RSC RER RÉ ÉTAT TE PE o CORRE RE RE DE PL 2 > FTriPiPiS PP TPS FLE LE EC LIT PL RP PDP RO TL EE DRE TE TE À che ae SLR L TT LLC SCT PSP C NO IC TRE LC SE LISE IS PL LT RER PSE SPL SE AL TR Ru LL el Top Lt D Det Set eee er tire et LS Led ee à eee re PSP di pi di pipitie lp ee pig it ee eue Lier CRC OLA ALL PE ile SPP RSPE À IRTL LS LEP ES CTP ER PES SR ST RE D PP PES PRET PERL IP PET PE É TL PS SE Re he PR RE DE DL PE DE PE PE, À ERCREREREEE RE RLELTE PPS PE pr pe np Er Er DE RL TN hs ee BELL CLP RTC T LS SOIT IL IL I IC RL RER PORT PPS PCPL LIL PSP LR re Re Sr ES RSR Le SR EE SR D PE PU PSC PIC SL SC SL NC SC ICS CHIC HO RCRE PPS PES LP rire Pr ere ip Pur Rp Cf ST mt, à put. db 6 PPT PER PE Pit pet et es Le le PRÉ RCRCRCRCRCRIE RL PL PEL PL AE SLT RL EU TRS PR CP PL ÉIPID IPS PPS PSP She ve tr vue eee re PCR RER RE.) s Phi S DidiS is hop iS is ge pie ip ie ce ji CRE RER ECRIRE] Las : Sd ris spip Sie ppp re pet re ei ee De ST ef D dr PoPOS ET PE PPS ob nR | sp Et 1 er PROCHES ERCPCICIESLAL ASE S PP PTT Dh pipe dt er pt te Le ee DT en op Le Pr Dr PETER er Dee qe re LE ET RP CERCLE IT PTS Phi S Fibre ge: tr re te Le ch ee eq ont om PL LE LP PP RE RL SC Sr RE DE EE EE SE PT A tete EIRE dsl 23 CREER sd PRCRCSCRCAC AL PL DE IEEE LT te D D Lo DT P PI PPT LP LEP jour CRLLEL SLA. 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