VUE (CLOS LEE ES EE LE WU [Le NN 1! (MACON LE ODA EE DE LA DAC LME DE LEE Dee VA AY (AAC LEE Le LA LE KL RARE UE ANS ECS LAN 4! LEE RUN û da KE MAO At OT RUE SE EURE ANR LL AE EE LAON PE DEN DA | + RARES CUCANANELEUN SN Le sx à tv LOS ANA AA! t 4 VA KE Le SX æ ui Ra Ÿ A QE ji Son L CPL PE PE DE NX ; RAA LEVEL AO RENE M4 SUR ECNN EC NE DS PATTERNS RSR LE t Ce ] VAR LEUTE , RU AAMEEEAUES AAA RAD NNNENER N RUCEUE Ro NE tas NU SUN ME tt AUTO R PAS LS NU Ÿ Et x d' ti ta NA L \ Ko DA La? er EE 1} Fo ru AY R » LU w- sù LA | KO LA de 1, VE LACS Ni à AN Le En AAC \ nù «L 4 ss 4% « à \! 1 \ VU LOT ANNE vx (NEA du ve Ÿ as NE Ni Où AS PAS À KE L Xe JA X tt ÿ «à 4 Aù th Let * & ne \ LU AN os \ 1 (A ss LM me he 4! de ss A 4 \ S in \ Re vo nu \! * RUE \ US V4 AY a LA tte Let " V 2 EN 0 3 dent : 7 97 a ; ; Ni tar L | Y 1 « Ne: b n% à «Je MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE, OU _ JOURNAL DES SCIENCES, arc DES LETTRES £r DES ARTS, RÉDIGÉ | Par À. L MiLLin. AVIS DES ÉDITEURS. Le prix de ce Journal est fixé : à 9 francs pour trois mois , 18 francs pour six mois, 36 francs pour un an, tant pour Paris que pour les Départemens , fran de port, On peut s’adresser au Bureau du Journal pour se procurer tous les Livres qui paroissent en France et chez l'Etranger , et pour tout ce qui concerne la Librairie an sienne gt moderne. C E Journal , auquel la plupart des hommes qui ant un nom distingué, une réputation justement acquiss dans quelque partie des arts ou des sciences , telsque les citoyens Biraugé, Capanis , Caïikanp, Cueñina) Lomme II, ( 2.20 An. ). Dausexrow, Dertire, DrsronTAINrS, DoOLOMIEV, Foxranes, Founcroy, HALLÉ, Hauy, HERMAN, LacsPrenr, LAGRANGE, LAHARPE, LALANDE, Lamañx, LanNeLÈès, LAPLACE, LEBRUN, LEROY, L'acritien , Maenrecce , Monrzcer , Noër, OsenLin , PAsronEeT , SICARD ; SUARD, etc. etc. contribuent, contient l’extrait des principaux ouvrages natjonaux; on s'attache sur - tout à en donner une analyse exacte, et à la faire paroître le plus prom- ptement possible après leur publication. On y donne une notice des meilleurs écrits imprimés chez l'étranger. On y insère les mémoires les plus intéressans sur toutes les parties des artset des sciences ; on choi- sit sur-tout ceux qui sont propres à en accélérer les progrès. On y publie les découvertes ingénieuses , les inven- tions utiles dans tous les genres. On y rend compte des expériences nouvelles , 4 la formation et de Pou- veriure des Muséums. On y donne un précis de ce que les séances des sociétés littéraires ont offert de plus intéressant , une description de ce que les dépôts d'objets d’arts et des sciences renferment de plus curieux, On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages des Savans, des Litlérateurs et des Artistes distingués dont on regrette la perte, enfin , les nouvelles Litté- raires de toute espèce, Ce Journal est composé de six volumes in -8°. par an, de 600 pages. chacun, et de gravures en regard des articles qui én exigent. Il paroït tous les quinze jours un numéro de 9 feuilles. On s'adresse, pour l'abonnement, au Bureau du Magasin Encyclopédique , rue S. Honoré, N°. 04, vis- à-vis le passage S. Roch. \ J\ faut affranchir les lettres et charger elles qui ronltieunent des assignats, x | MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE. SECOND 'ELUAENN ÉE, TOME SECOND. Che rrdor GS AU RAS | MAGASIN ÆNCYCLOPÉDIQUE, JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES #r DES ARTS, RÉDIGÉ Pan iA EME I EIL IN, Uowsenvareun du Muséum des antiques à l@ Bibliothèque nationale, Professeur d’Histoira et d’Antigquités , des Sociétés d'Histoire Nas turelle et Philomatique de Parts , dé l’Académie des Curieux de la Nature à ÆErlang; de l'Académie de Dublin , de La Société Linnéene de Londres , de eëlle de. Médecine de Bruxelies , et de celle des Sccences physiques de Zurich. De P'Imprimerie du MaGasin ENCYCLOPÉDIQUE, rue $. Honoré , vis-à-vis S; Roch, n°, 04. L'an quatrième, 1796: PAUL USTERI, MÉDECIN A ZURICH, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES , NATURALISTE ARDENT, BOTANISTE CÉLEBRE,; | AMI ZÉLÉ DES LETTRES, DES FRANCAIS, DES HOMMES. RE Fe DATA si DATRETE UN) f =, LE 142 À L'MTDTILN. Box SOUSCRIPTEURS. po Mac4siM : 0 ENCYCLOPÉDIQUE. Voix le second volume de cette seconde | année du Magasin encyclopédique. Quelques personnes auroient désiré qu’on n’eût point recommencé à numéroter les volumes , € que le derrier eûx été appelé le septième , comme il l’est en effet; mais j'ai pensé que cet ordre seroit plus convenable à ceux qui ne voudroient commencer qu'avec l’annéc ; sl faudra seulement avoir la précaution, en faisant relier, de mettre sur le dos première ou seconde année. Je remercie de nouveau les savans et les g 4 Vivre Dimssniquisn Ds | “ai ne De ARR AR ne RS ee - hommes-de-lettres qui veulent pos enrichir di ce joérnal d Id: T phäuctichs, af I Le plus grand nombre de ceux |! ui ont. | consenti TAROT TA 2LNTATATHO? VOS LOL être désignés publi uement PEUR coopérer LSQLES LOLV ES de cette manière nous ont fourni des mor- ceaux. Je citerai,-à-cet-égard , les citoyens Cabanis , CHERE ; Daubenton >, Deliller; ob: émBloy brosse sf tro: Dolomien , : Fontanes , Hallé , A Herman , UpiaO -.srrpib3cro ere tiesobivt 5b rs Labcpede a Harpe’, Langiés , le Brun, LA Hu SHIÈS) JISOIOTIG » OCHLIOETS lHétitier , Horelle pi Noël, Oberlin, Pas- ca es A jt 5 4 JET RES GOST orèt , Sloara et Sur à : Sraéitt dlécptro db 109 rorc13b of AUD Beaucoup. d'autres. sn a …talens..sont également, distingués, .omt de même.cone tribué à le rendre. plus intéressant : Ceux à qui je dois ,. sous ce rapport; une regônE noissance . particulière sont. les ! citoyens Boisjoslin , qui a donné plusieurs. ranticles liütéraires très - bien faits le citoyen Du- bois, de Ja commissigff “agriculture ans du E, B, É, FA; Cast . ÿ _teur de la notice sur Malesherbes : e citoyen | Ohardon-le-Rochette, un.de nos ri ha- bis * Hit et de res PA: SAyaNs ; ei pe eee ue est si RTE Fc pe Re Sp er 4 QU on ds ae 29 sri1 Gé | graphes ; les citoyens FRE et too : ) SET 3 SOI LUS ! HU en très-instruits: ; le citoyen T’. cnlena!, C9 » 9100) PRE TRE botaniste distingué ; le citoyen Barbier ,exceË Ni 4108 14 “HS + A : LOIR fo NA }fESGE9 Jent é raphe ete. 8 nue 5 À | (HOUSSE SIA: L'E FE LA Plusieurs autres hommesde-létites d R grand talent, et que je ne puis nommer , ont encore enrichi çe recueil. Parmi les sayans qui concourent: le plus, par leur correspondance , Fa procurer des nouvelles littéraires , Je citerai particulière- ment les citoyens Noël, à la Haye; Brez,à ‘Utrecht; F7 an-Mons , à Bruxelles ; Usteri, à Zurich, Un des hommes-de-lettres ‘à qu je dois E. Préracue 1 le plus de reconnoissance pour Je grand nombre de notices biographiques et Litéraires qu'il a fournies est le citoyen Marron , qui à Si bien mérité de la poésie latine et de lg Littérature française, TE On voit, par ces détails, que les littéra- teurs et les savans les plus distingués con- courent à soutenir une entreprise qu’ ls re- gardent comme très-utiles aux progrès des sciences , des arts et des létires ; c’est sous ce rappart que je leur demandé la continuation de leur bienveillance. . MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE. DCYSIQUE La Haye, 20. prairial.| V ous cherchez principalement , citoyen , - danse votre Journal, à réunir et à conserver tout ce qui _ peut être utile au progrès des arts et des lettres. . Je crôïis servir vos vues en:vous envoyant le!ca- talogue des dissertations insérées dans un journal allemand très-peu connu en France , et où cepen-. dant les savans français trouveroient d’excellens mémoires à consulter. Je vous adresse donc cette notice , afin que chacun puisse y puiser cé qui eonvient au genre de travai} dont il s’occupe. L. C KH. Cnewrsen den Physiche Deffeningen , c'est-à dire, Journal de Chymie et de Physique ; 12 2 à Physique. dé ES M par P, J. KASTETErN. Amsterdam , 1793 x , 3 -00 , 6 vol. ën bo, As À DO NES LR 4 | AC ; “à ) d ha ‘b# Lxs troïs derniers volumes de cet ouvrage, dont: la mort de l’auteur.a: interrompu la conlinuation., contiènnent les articles suivans : AS à D? à TOME PREMIER. 1. Dissertation sur l'acide oxaliqué ; sa prépara- tion raisonnée’, .et s4 combinaison avec:les alkalis et les métaux, par PL. J. Kasteteyn. 1, 2. Expériences et observations sur la préparation | %6 a -téinturé noire d'antimoine x par T. Towitz de Pétersbourg, at PAR MR MON ER I g LS “ sx 2 | ‘ y été 216 +13. Analyse de la suie detourbe ; par Hoffmann ‘de”Léer.:: Ste ar tcN L'ART UNIT OT 2154 Méthode; de, réduire. le résidu de la distillation de, la liqueur anodine minérale en acide sulfurique, in OUI CEE “ Par Piepenbring de Buckeburg. $. Préparation de la liqueur anodine martiale, par Liphard: . 6. Manière de brûler économiquement du bois dans les fourneaux à capsulé, et description d’ün fouinéau favorable à cet usage , par Mandënbers de Berlin. | » Journal de Chymie:et de Physique. 13 si Expériences sur, les degrés du pouvoir conduc- _teur de la chaleur des fluides , par Achard de “Pad Berlin: | | 8. Procédé ; pour obtenir un oitle rouge de mer- _ cure par l'acide nitrique fortement coloré | d’un / beau brillant et très-chargé ose » par F an- Mons de Bruxelles. g. Préparation de l’encre de la Chine. 10. Annonces des déçouvertes chymiques de Bru- … gnatelli. - zr. Introduction à la préparation économique de a carbonate de soude , de sulfure de potasse , d’a- side muriatique et de magnésie dans uue seule opération, par P. J. Kasteteyn. 32- Examen du quinquina royal, par le même. . … 3. Expériences et observations dans la vue d’ob- | tenir: des principes certains pour lusage et la "pré- _ paration du tartrite de potasse et d’antimoine, par ” Bindheim de Moscow. Xi 14. Examen des méthodes de préparer les tein- , - tures:d antimoine en général, et celle de Theden en .- particulier, par Gottling de Gena. 15. Expériences sur l’action du fluide électrique sur le mercure, par Baudins. ar 5: 25 2 im Sc “ie à hn \.… , 16. Méthode facile et ape éd de de préparer _ 14 Physique. . A de la levure en quantité , par un anonyme de Jondres. sat 17. Expériences sur la chaleur que l’acide mu: riatique oxygéné produit avec différents substances , par Pickel de Bursburg. 18. Sur les règles du raisonnement en physique, par Acrwan de Dublin, 19. Préparation du malt. 20. Annonces des découvertes physiques et chy= miques de Van-Mons, Westrumb , Kels, Van- Gulpen. V4 21. Expériences et observations sur la meilleure méthode de préparer les oxydes blanc et rouge, le muriate, et le muriate oxÿgéné de mercure ; par A Kasteleyn. 22. Manière de concentrer au pidé baut degré : d'acide acéteux , et de lobtenir crystailisé, par Lowits de Pétersbourg. 23. Recherches dans la vue de déterminer avec plus de précision le poids des huiles: aromatiques qu’on distile en grand, par Bendheim de Moscow. 24. Expériences sur les parties constituantes du tartrite acidule de potasse de France, par Kcm- sémuller de Hambourg. . Journal de Chymue etde Physique. 13 @5. Proctdé pour teindre les toi'es et les cotons jen noif très-beau et très-solide par Fogler. 26. Procédé le plus avantageux pour teindre les Ætoffes avec le bois rouge de Sandal, par le même: 27. Composition propre à éteindre le feu. LE a8. Description d’un remède fortement antii septique, 29. Sur la putréfaction des substances animales dans différentes espèces de gaz, par Brugnatelli de Pavie, | 80. Moyen de perfectionner l’aréomètre | pas Gattey. Sr. Observations sur la volatilité du camphre & Vair libre, par Kunsenmuller de Hambourg. 82. Sur la teinture du bleu de Saxe, par P. Je Kasteteyn. 33. Annonces de découvertes de Deiman, Van Mrooftnyk ; Kirwan, Westrumb , Van-Mons et Hermann. 34. Suite du mémoire sur la concentration du vis paigre, par Lonity. 35. Expériences sur quelques phénomènes qui ont. dieu pendant la dissolution et la précipitation des résines dans Palcoo!, par Tartéins " “d’ammoniac liquide, aves niok 6 sc t Sep NN ART OC 136. Sur les causes des altérations et du changes ment des couleurs des huiles distiltées et sur la ma nière de les ramener à leurs couleurs primitives ; par . Becinlein. , \ . NT TRE | FRE TEVWEOTE 37: Obicmadiqne sur la préparation, du carbonate Ho et « LÉ 38. Annonce berne à un nouveau quinquina ; appelé angustura , pa QrebDhermeteer, 39. Manière de séparer l'amalgeme d'étain ct do mercure , par Fan Angéstrom. L . 40: Hxpériseees sur Punion. du: plomb: avec. le zinc, par Gmelin. 2 41. Expériences sur la. matière colorante de la pen fleur de couleur, rouge foncé. qui se trouve dans /’Ombelle du Daucus Carota de. Tinnéus ; par V’ogler.; 14 35 116 POFIR LS 42. Expériences sur lutilité de la semence ‘de. treffle dans la teinture , par le, même. REC 43. Préparation de V’éncre avec rad de tor- mentille, par F’ogler. AA 44. Sur quelques nouvelles compositions d'encre sympathique , par Brugnatelli. ” | 45: Matériaux pour servir à la réponse sur la ques- tion ‘proposée, si les airs artificiéls indluent sur la végétation, par Buckert de Ingelfingel. 46. Î rit HE, | Journal de Chymie’et de Physique. 17 « 46. Sur la décomposition de l’eau en gaz hydro- gène et gaz oxygène, au moyen de l’étincelle élec= * trique. 47. Procédé avantazeux pour préparer à-la-fois, par-la voie humide , le muriate de mercure doux et le muriate x EERÉ 4 même métal, par JB. Van- Mons, 48. Découvertes sur la force dissolvante de Palcool par rapport aux huiles aromatiques par O. J. Kas- teleyn. 49. Annonces de la Pharmacopée belgique , ré- disée dans les principes de la nouvelle chymie, par J. B. l’an-Mons. MS Annonces des découvertes de Girtanner, Van- Mons et Kasteleyn. 51. Démonstration fondamentale de la doctrine épurée de h}, et théorie de Lavoisier mal fondée , par iegleb de Langenselt. 52. Liqueur propre à découvrir dans les vins les métaux nuisibles à la santé, par Ztahnemann. : 53. Sur la préparation du sulfate de soude par le sulfate d’alumine et le muriate de soude , par Crell. 54. Manière de conserver et de concentrer l’acide citrique , par Brugnatells. Tome II, B 18 Physique. = 55. Méthode corrigée de préparer l’éther par Va: cide muriatique , par J. B. Fan-Mons. 56. Annonces des nouvelles découvertes de Gren, Brugna'elli, Schroder, Scocolof et Van-Mons. TomME DEUXIEME 1. Discours sur l’influeñce de la chymie dans le * commerce, par J. B. Kasteleyn 2 Préparations de l’esprit de vinaigre dulcifié et de l’éther par l’acide acéteux, par Christian , de Kiel. 3. Préparation de acide acéteux PEER ; par Laurens. 4. Expériences sur une nouvelle méthode de pré- parer l’acide tartareux , par Zobel,. 5. Réflexions et opinions sur la nature et Îles principes constituans du borate alcalin de soude et de l’acide boracique , par Treffs, de Setlingen. 6. Observations sur la combinaison des oxydes mé- talliques avec les parties astringentes et colorantes des te , par Berthollel. . Annonce touchant la teinture nervinne de Bes- ue par Bucholx. 8, Sur quelques circonstances qui accompagnent le refroidissement des corps échauflés, par Æchard. Journal de Chymue et de Physique. 1d 9. Analyse chymique du quinquina angustufa, par Brandt , de Londres, _ 10. Préparation et utilité du Aumisg retiré du lait des chevaux , suivant Grive. _ 11. Analyse des observations physiques et eMy= miques de Driessen. : 12, Dissertation couronnée sur le moyen le plus simple et le plus sûr de reconnoître la ‘présence de: Palun dans le vin, et sur-tout dans le vin rouge, par Bertaud. 13. Annonces concernant le nouveau ciment d’Ams- terdam, par P. J. Kasteleyn. 14: Nouvelles observations sur l’art de la tein= ture, consistant dans un grand nombre dé recettes éprouvées propres à teindre des draps et autres éloffes de laine, par P. J. Kasteleyn. 15. Formule raisonnée pour la préparation de oxyde blanc de mercure, du muriate, et muriate oxygéné du même mé‘tal, afin que leurs principes. soient toujours dans la même proportion ; par dyhoff, de Arnhem. 16. Expériences sur la vertu anti-septique du quin< quina augustura, par Brande. 17. Préparation du verd de Brunswick ; par P4 B 2 ” 1. » ) \ “ %o | Physique. aide 18. Manière de ‘réunir les fentes dans des instru mens de fer, par le même. 19. Analyse d’uñe diséertation sur l’éther par l'acide sulfurique, par Hulsenkamp. \ 20. Analyse d’une dissertalion sur quelques ob servations pharmaceutiques , par Tiebout. 21. Annonces des nouvelles découvertes par P. J. Kastelceyn. 22. Continuation des nouvelles observations sur l’art de la te'nture , etc. , par Kasteleyn. 23. Expériences et observations sur la dissolution et la précip'tation des métaux dans les acides. On y à joint l’annonce d’un nouveau meustme acide composé , propre, en-plusieurs occasions à séparer Pargent d'avec les autres métaux , par Keir, > Londres. ‘24. Procédé pour préparer le sulfure.oxydé d’an- timoine et de mercure noir : œtlhiops antimonial , par la voie humide, par J. B. Fan-Mons. 25. Extrait d’une lettre de J. B. Fan-Mons à PT. Kasteleyn sur la RE de de l'acide sulfurique. 26. Sur la décomposition de l’acide carbonique, par Teland. ù #7. Extrait d’une lettre de Pearson à Hassenfratz d- L < Journal de Chymie'ét de Physique. ‘2 sur la décomposition de l'acide carbonique et sur celle de l’eau par la phosphure ‘de chaux. 28. Avis sur l’usage et ta préparation du muriate de Baryte, par P: J. Kastéleyn. ‘29. Analyse d’une dissertation sur l’antimoine, par Vestra. 39. Rage. chymique. 81. Sur les différentes opinions des chymistes par rapport à lPoxydalion et la réduction des mélaux!, #8 80 J. Kasteleyn. ” 32. Mémoire sur la préparaion des jétes bar phoriques et phosphoreux , et observation sur le -site..du phosphate dé soude; par Pelleler ; de Paris, “ #4 33... :Note sur la conservation des préparations mercurielles, par P.J. Kasteleyn. » a84 Formule pour préparer avantageusement le muriate de Mercure, par Hermbstadt , de Berlin. 38, Réfléxions sur le blanchissage au moyen de l'acide “Muriatique oxygéné, par Delametherte. 36. sd la purification des gommes-résines au ‘moyen de la collation , par J. B. Van-Mons. 37. Passage subit de deux corps liquides à l’état de solidité par leur simple mélange, par P,J. Kasteleyn. B3 22 | \ Physique. 38. Continuation des nouvelles observations dans l'art de la teinture, par le même. t 39. Continuation du mémoire sur les différentes Opinions des chymistes, etc., par le même. Lettre de Van-Mons à Kasteleyn à ce sujet. Item de Van- Mons à Gren. 40. Différentes observations sur la dissolution du mercure dans lacide nitreux , par Hildebrandt. 41: Préparation de oxyde rouge du mercure par Pacide nitrique, par le même. 42. Préparation d’un véritable oxyde blanc de mercure , par J. B. Van-Mons. 43: Quelques. nouvelles découvertes et observas tions , par le même, 2 44. Procédé de la fabrication de l’eau-forte en grand, par ÂWurser. 45. Préparation du mercure soluble d’'Hahnemann, 46. Nouvelles découvertes pour faire du vinéigre. 47. Nouvelles préparations de teinture d’anti+ moine. 48. Essai pour la beauté du cotqp- 4g. Dissolution de l’étain dans Palcali. \ 5e. Annonces d’un ouvrage de Leonardi, Journal de Chymue et de Physique. 23 Br. Avis sur la réception de deux lettres de J. B. Van-Mons. Tome TROISIÈME. 7. Continuation du mémoire sur les différentes opinions des chymistes ; etc: Lettre de Gren à Van-Mons. Réfutation de cette lettre par P.J Kasteleyn. 2. Méthode corrigée de préparer l’'ammoniac et Je sulfure d’ammoniac liquides par distillation ; par Gottling. 3. Description d’un aéromètre particulier ; par Schmidt. 4. Bases principales des théories phlogistique et antiphlogistique , par Hiuldebrandt. 5. Sur la préparation de la liqueur probatoire d’Hahnemann, par Kasteleyn. 6. Purification et amélioration des huiles. 7. Nouvelle couleur blanche durable, par Kas- teleyn. 8. Continuation du mémoire sur les différentes opinions des chymistes , etc. Extrait d’une lethre de Van-Mons à Gren. | 9. Mémoire sur la préparation du carbonate de potasse, remède lithontriptique proposé par Col- burn , par J. B, Fan-Mons. & 4 < 24 | Physique. 10, Mémoire sur l’action et la nature es engrais, ; par Parmentier, 11. Description des expériences de la société des chymistes d'Amsterdam sur la combustion des sul- phuüres métalliques sans le concours du gaz oxygène. 12. Prépäraljon des cendres bleues, par Pelletier, 13. Réflexion sur la liqueur probatoire de Hab- pemann, par Goulling. 14. Nouvelles découvertes de Klaproth, Gmelin, Pelletier, Lavoisier et Ribancourt. 15. Continuation du mémoire sur les différentes ! opin ons des chymistes, etc. Deux lettres de Gren à Van-Mous; lettre de Hermbstad à Van-Mons. 16. Mémoire sur le muriate de Baryte, par 7an- Derkolk. = 17. Mémoire sur le phosphate de soude , par le même, 15. Recherches sur la question si les plantes pos- &dent une chaleur vécétale, et comment elles sup- portent dans nos climats les froids de l’hiver. 19. eitre de la société des chymistées d’Ams- terdam sur la combinaison des métaux avec le soufre par la voie humide. 29. Addition à la méthode corrigée ce préparer Journal de Chymie et de Physique. 2% lammoniac caustique liquide de SANTE ; pas J. B. Far-Mons. 21. Préparation et propriétés de l'acide gallique, par Kasteleyn. * 22. Annonces et découvertes chymiques de Rouppe et de Van-Mons. 23. Observations sur 1 combustibilité du phos- phore dans le vuide, par fan-Marum. 24. Nouveau rapport sur la liqueur. d’Hahnemann. 25. Notice sur la personne et les écrits de Mayou, par Kasteleyn. 26. Essai sur l'opinion chymique actuelle de Tromsdorff et Westrums, par le même. La mort de l’auteur a laissé ce volume incomplet. ZOOLOGILIE Desscrirrion de deux nouvelles espèces dAni- maux ; lue à la sociélé d'Histoire naturelle par Le citoyen Bosc. Convus CorruLEscENSs. C. Cinereus, capite , collo , alis ,; caudaque cœruless. Hab, 2 Amer. Septentrionali. Bec noir, gorge blanchâtre , pieds noirs , longueur Io pouces, ÂAcarus ManicaTus, | À. Subopatus | rufus., pedibus anticis crassi- simis manicatis. Hab. in Amer. Sep. in avibus. Corps presque ovale à änneaux fortement mar- qués, Tête avancée, pointue, rétractile, sans yeux ni antennes. : Pattes, huit, les antérieures longues, terminées par un crochet qui s’abaisse sur une épine. Cet insecte peut faire un nouveau genre entre les Pous et les Acarus. _ Îla été trouvé vivant sur une peau de l'oiseau précédent , que le Ç. Bosc a reçu de l'Amérique. . Dante ohale. 27 OBNITHOLOGIE. Hisrorre NATURELLE des oiseaux d'Afrique, par Françors LEvAIzLANT ; première livrai- son. À Paris, de l’imprimerie de H. J, JANSEN et compagnie , place du Muséum. Cr ouvrage , composé d'environ 6co planches, offrant à-peu-près huit cents espèces , paroïtra régu- lièrement tous les mois, par cahiers de six planches, -avec leurs descriptions , savoir : £n- folio , sur papier vélin, nom de Jesus, avec figures coloriées et en noir ; &2-quarto, sur papier vélin, nom de Jésus , avec figures coloriées ; én-quarto , sur beau papier fin nom de Jésus , avec figures-en noir. Il y a sous presse une édition &n-douxe avec figures, “pour faire suite à l’histoire naturelle des oiseaux par Buffon. Le citoyen Levaillant peut être regardé , ainsi que nous l’avons déja dit daus le compte que nous ‘avons rendu de son dernier voyage , comme un des plus habiles collecteurs, et son cabinet est sans con- ‘tredit le plus riche en espèces d'Afrique pour le règne animal; la détermination exacte , une descrip- ion bien faite de sa nombreuse collection ‘d’oi- seaux, de ses amphibies et de ses insectes pourront avancer beaucoup nos connoissances zoologiques. 28 Ornithologie. C’est dans ce Jut qu'il jublie aujcurd’hui son orni- thologie , ouvrage at endu depuis si long-temps. Ilcommence par une courte préface, dans Rueie il se plaint des injustices littéraires qu’il,à épronvées, sur-toui de diet relatives'à Pacquisition de son ca2 bivet, qui n’a pu s’effectuer. Sa collection n'ayant pu devenir nationale, il veut la rendre européentié , et c’est dans ce but qu’il publie son ornitholocie. Ce premier cahier contient ses oiseaux. Beur exé- cition , relativement au dessin et à la gravure en noir et.en couleur, mérite beaucoup d’élogs. .. Les six espèces que le ciloyen Levaillant décrit sont appelées par lui le Grifjard , le Huppart, de Blanchart, le Vocifer, le Blagre'et le Cafre. Chaque planche est accompagnée d’une description. C’est avec peine que nous sommes forcés de re- dire encore ce que nous avons dit plusieurs fois ; mais ce que notre amour pour la science de la na- ture, à laquelle nous avons consacré nos premières études , nous oblige de répéter, sur-tont au moment où l’ouverture des écoles nationales exige-qu’on pé- nètre les jeunes gens de la n‘cessité de bién appro- fondir la théôrie de cette aimable science , sans laquelle on pourra connoïtre beaucoup d’espèces,, ‘mais On ne sera jamais natuialiste. On ne peut, sans regret , voir que le citoyen Levaillant ait donné à ses espèces des noms aussi bisarres, aussi con- traires à la philosophie du langage de. l’histoire na- turelle. Le b/agre ne signifie rien; le cafre {eroit croire que cet oiseau est le eul qui habite la Ca-, frerie. HR 0N # _ D NU TA 2 LE né | un \ + 4 j MES à : ë " Histoire naturelle des oiseaux d° Afrique. 29 On doit bien plus regrettcr qne le citoyen Le- vailant , avant ses Jongu:s descriptions dans lesquelles on cher. hera vainement je caractère différentiel, p’ait pas, selon l’usage établi parmi les vrais natu- 4 NÉ rali.tes, d'sgné l’oiseau qu’il fait connoitre par un nom #rivial, elsur-tout par une bonne phrase spé- cifique, seul moyen de se ‘retrouver dans l’histoire” naturelle, qui, sans ce moyen , est un dédale, et de déterminer si une espèce est nouvelle ou si elie est d‘ja connue. Que le citoyen Levaillant nous pardonne ces ré- flexions , qui ne sont dictées que par le zèle le plus pur et le plus vrai pour les progrès de l’histoire n‘turelle ; nous reconnoissons d’ailleurs ce qu’elle doit à son ardeur infatigable ; certes , les métho- distes ne feroient rien si des collecteurs intellisens ne bravoient les dangers et de longues souffrances pour rassembler des espèces ; mais les espèces qui ne sont pas bien déterminées , qui n’ont pas une place assigaée dans le grand inventaire de la nature sout come si elles n'existoient pas. L'ouvrage du citoyen Levaillant n’en sera pas moins recherché , parce qu’il est infiniment précieux. Les ornithologistes théoriciens démé'eront le vrai caractère spécifique , composeront des des- criptions conformes ægux principes reçus, et il res- tera toujours au citoyen Levaillant la gloire de s’être rendu utile comme inventeur , et d’avoir fourni sur ces animaux des détails relatifs à leurs MEUTS; qu'aucun autre que lui n’iura donnés, . MÉDECINE. ÆxTrAIT d'un mémoire du citoyen LaAssus sur Le prolapsus de la langue , lu à L'Institut nationul. | \ LE citoyen Lassus a lu un mémo're sur une ma« ladig qu'il désigne sous le nom de prol/apsus lin guæ , dans laquelle la langue extrémement ‘olumi« neuse sort de la bouche, et tombe en dehors, en traînant souvent par son poids, hors de leur situation patuelle , l’os hyoïde et le larynx. Cette maladie a déja été dérit:, et est ordina‘rement un vice de naissance. Sa/2dLfort, Cuiruryien suédois, a fait ’am- pulation de la partie excédente decet organe. Le C4 Lañsus prouve que cette m£ihode est très-mauvaise , et démontre par plusieurs observations que l’on parvient à uve guérison parfaite en commen@ant par dégorger les vaisseaux au moyen de l’application des sang:ues au col, replaçant ensuite la langue; et la contenant avec un bandage qui tient unies les deux mâchoires, et renferme la langue dans les bornes dans lesquelles elle doit être retenue, Dans les enfans nou- . veaux-nés, il ne faut pas fire têter l'enfant , ce qui augmente le mal, mais Phabituer à avaler en le nour- rissant avec du lait pris au biberon. Le temps assure. le succès de ce traitement simple ; auquel il est éton= naut que des hommes justement célèbres aient subs- Médecine. 35: titué une opération douloureuse , et dont les traces doiverft entraîner des incommodités très-désagréables. La OZSERVATIONS Sur un tetanos survenu à la suite d’une plaie au doigt, communiquées par Le citoyen LÉverrré à ba société philo- matique. Davin SeroN voulant arracher un crampor de fer fixé dans un mur, l’échelle qui lui servoit glissa , et . pour éviter de tomber il se saisit de ce morceau de _ fer, et y resta suspendu quelque temps. La pointe du crampon lui déchira la peau dela partie antérieure du doigt du milieu, et le perça profondément sans fracturer la phalange. Cette plaie se cicatrisa en peu de jours. — Quatre jours après cette guérison, ce malade vint à l’hôtel-dieu de Paris ; il disoit éprouver des douleurs vives dans la face et les parois du bas- ventre ; il avoit de la peine à ouvrir la bouche. On le mit à l’usage des boissons antispasmodiques. Le deuxième jour le tétanos ne fut plus douteux. Les mâchdires étoient totalement fermées, les muscles droits durs, tendus et saillans, le dos concave, la poitrine bombée. Quand on touchoit au ventre, les muscles du col entroient en contraction. Le citoyen Pelletan employa pour traitement des bains de trois à cinq heures de durée deux fois par jour, trente gouttes de /audanum le soir , et pour boisson l’eau de chiendent émulsionnée. Le quatrième jour du traitement ; le mieux sa manifesta , les mâchoires #\ . 32 Observations $ur un tetanos. s’écartèrent, et les muscles droits se détendirent : mais ils repreuoient leur contra :tion dès qu’on y touchoit ou même qu’on ouvroit les rideaux du Jit du ma-. lade. Ce traitement fut continué jusqu’au vingtième jour , époque de la guérison totale, 4 GRAMMAIRE.. Ds la nécessité d’instruire les Sourps - Murrs pour les rétablir dans Le droit de la Nature et dans ceux de la Société, par le C: Sicarp. Ex voyant la Nation: francaise s'occuper des moyens de procurer Pinstruction et des secours aux sourds-muets de naissance, qui pourroit ne pas ap- plaudir avec transport à des vues de bienfaisance faites pour honorer une nation juste et généreuse , qui témoigne un si grand respect pour. le malheur ? Quels motifs pourroïient justifier la plus lécère récla- mation ? Diroitæn qu’il ne manque rien au bonheur du sourd-muet lorsqu'il a de quoi se nourrir ; qu’il suffit, d’ailléurs , que, docile aux sigues in'pératifs de ceux qui le gouvernent , il devine leur intention, et qu’obéissant machinalement il la remplisse avec une espèce d’instinct ? C’est néanmoins à cela que se ter- mineroit fout ce qu’on pourroit attendre de cet infor- tuné qui n’auroit recu aucune instruction. Le plus intelligent ; abandonné à lui-même et à ses propres ressources , ne seroit guères au-dessus de la brute : borné Instruction des Sourds-Muets. 33 borné à des opérations purement mécaniques, ce seroit une espèce d’automate dont le: mouyemens s’embar- rasseroient et se contrarieroient s’ils n’étoient Constam- ment les mêmes. Cependant il est , comme nous, doué dé la raison, cette étincelle précieuse dont la perfectibi- litédell’homme atteste l’existence , qui le placé au-des- sus de tous les êtres et qui fait de lui le roi de l’univers. . Seroit-il donc indifférent de former et d’exercer la raison dans cetinfortuné, réduit, gi on ne vient à son sécours, à ne jamais marcher à sa luruière, et de lui äpprendre à bien user d’un instrument si de “quand ilest méconnu , et cependant si,utilé quand on sait én régler l’usage ? Souffriroit-on sans peine qu’il y eût dans une société, où tous les droite sont réglés et tous les devoirs prescrits, des hommes condamnés à ne Jamais connoître ni les uns ni Tes autres ? Pourroit- où regarder comuie une fondation de luxe cellé qui donreroit à des êtres disgraciés, par la nafure , non des sävans pour en faire des sava ns, mais des instituteurs sensibles, qui, par des procériés tatoo répareroient lé malheur de leur naissance , et les rendroient à la Société Céurià se méprennant étrangement qui croient que l’instruction des so’ urds-muets peut être éémparée à celle de ceux quène le sont pas. La source de cette erreur vieni de ce qu’on met les sourds-muets dans la classe des hommes ! ordinaires. Il en est, dit-on, un très-orand nombr e qui , appliqués à l’agriculture , aux arts et aux ’ métiers, s’en acquittent bièn sans le secours de l’éd' ;cation : pourquoi , porr réussir, les sonrds-muet' ; auroient=ils b:sin d’institateurs ? ? Cette Tome 7 I, C 34 Re ES x GERS TE | objection qui, au premier, çoup- d'œil, paroît spé- cieuse ; S’'évanouit lorsqu'on veut bien faire attention que ceux qui entendent et parlent reçoivent une .ins- truction continuelle de tout ce qui les entoure, au Lien que ce. qui entoure le sourd- muet est pour lui sans ac; tion et sabs vie. Il faut suppléer à ce qui lui manque, pour | lui rendre. possible la communication des lu- ‘inièrés communes , de ces lumières générales dout lobjat. est la connoissince des premiers et des plus sunples rapports de la société , de,nos MÉABES » de nos coutumes ; dé nos lois , de nos pannes Ce. n’est donc pas PONT en faire des ps EEE et des philoso- phes qu” on veut les instruire; mais Vins truction, leur êst nécessa ire Re qu’ils puissent élré des .agricul- 1eurs. >. des ouy Hieas ; des eriistes, des. hommes des citoyens. A dE TE atri à fi c£ . Pour arriver à ce but il n'y, a dors rien à ma pour. ceux qui ne sout pros ni de la faculté .de, la parole, ni du sens de ‘Vouïie; ils trouvent dans eur famille , auprès de leurs proches , dans, leur VOISi= sage, dans leurs premières liaisons autant d’institus teurs. Une tradition dont la chaîne touche au-berceau du monde, et dont rien jusquà eux n'a rompu le fil, leur communiqne toutes les ço.nnoïissances nécessaires aux différens usagesde da viex mais, pour les sourds- muets, le monde, n’a qu’un, POULE -point de tradition pour eux, point.de: communicat ion avec les autres hommes. Réduits à une affreuse olitude , un. silence éternel règne autour d'eux; ils. ne p-euventinterr oger personne, ni per, conséqueut. s’instruir? de rien Pa ceux qui Le énvironnent, et Linge hoc DUR ” , . ? 4. re t ? | ée AL Instruction des" Sours-Muets. 35 L SRE LPO? “4 Sn 1738 * Géuxrqui n’ont pas vêcu ävec eux he peuvent se faire une idée de leür triste existence, Donnons- -en un -apperCu , d’après la connoissance que nous en avo DS, -Dour intéresser à leur mälheur les ames sensibles. fi n’est pas besoin de rien exägérer ; à suffira de les peindre comime noûs les aÿons {oujours vus. ‘Un sourd-mut est surla térré un êlre isolé que nas peut entendre’, ét à qui personne ne peut répondre ; car, Comment parler à celui à AU son e peut jamais être connu, parce qu’il est à une dis- tance ‘infinie dés objets - sonores ‘? Né comme les autres énfans, mais Privé , en naissant, ‘déces douces t tendres impressions Me, font däns pue de ceux -Qui,isans même qu'ils s’en appercoivent, les accens maternels, rien neréveille en [ui le prémier sentiment -delamature, Aussi méconnoît-il, à l exemple ‘des. anis mäux ; les auteurs de ses jours : , presqu’aussitôt que SN leurs soins cessent de lui être nécessaires : : ces douces Étreintés-dé la tendresse maternelle, ces Gimables ré- tours de la piété filiäle 7 ce commerce enéhanteur d'amour et de réconnoissance des parens et des” eu- fans, il ne les cognoît pa& Orphebn éternel Sur Ja terre , où tout lerapproche dé la-brute , et où rien ne PéRre à la:dignité de l’homme! CRAQUE à äne rien . deviner. des causes qui pr dhniéht les effets dont il'est toujours témoin , le mondé physique est le seul sur le- -quel il porte ses regards; sans y rien appefcevoir ; il n'existe pas même pour: hui de monde moral : il est absolument sans vertu et présque sans vic=. Plicé au milieu de la socicté, ct jamait avec elle , 1die eétune carnière laborieuse sur laquelle aucune espete de bon- C 2 $6 . … Grammaire. heur ne verse ses douc:s à: fluences pour.en adoucir les peines. Défiant à l’excès, il ne se rassuie jamais sur les témoignages extérieurs d'affection qu’on li ‘donne: il interroge les regards , non [our y découvrir pexpression de la bienveillance dont il n’a aucurie idée, mais plutôt des signes d’un mépris qu’il soup- çonne et qu’il redoute. Toujours triste, totjours ti= mide et eflrayé de tout, il voit leshommes doués des sens que la nature lui a refusés, comme une espèce supérieure dans laquelle l’infortuné ne croit pas mé- : riter d’être compté : voilà , au naturel , quel est le sourd- muet sans instruction. Concevroit-on qu’au or, ment où toutes les espèces de servitudes sont à jamäis abolies sur le sol de la France, la Convention natio- nale eût laissé subsister une si dépiseà ble désradation’, une inégalité et une servitude aussi monsirueuses dans un grand nombre d'individus de l’espèce hu- maine ? | 45] Il west point , en effet, Séschanet plus honteux pour l ‘homme que celuique lui imposeroit le défaut absolu de lumière et de raison. Oui, le sourd-muët seroit esclave de quiconque voudroit lasservir.” S'il avoiteu le bonheur de naître de parens compâtissans , ceux-ci auroient pourvu, sans doute, autant qu ils l’auroient pù, à son bien-être, en assurant ses droits: mais peut-on assez compter sur la justice des hommes pour se rassurer entièrement sur le sort de çet infor- tuné? Quelle certitude peut-on avoir que des droits q“il ne connoît point lui seront toujours conservés’, lorsque ses oppresseur$ auront intérêt de les violer, sans qu’il sache jamais qu’il peut se plaindre et ré- Instruction des Sourds-Muets. 37 C'amer ? Qu'on l'instruise donc , et alors il les def- fentlra lri-même ces droits sacrés de la nature ; la nation qui Padopte, pour les lui garantir, va l’en- tourer d’instituteurs qui les lui revèleront de sa part. Quelle mission auzuste elle nous doune ! O vous tous qui naïuites avec une ame sensi:le et la passion du bien, venez être les pères de ces infortunés, #h quel autre genre d’instruction pourroit vous offrir des o'jets ausi intéressans que gelui qui donne Tigou- _reus'm nt à desêtres, vos semblables > la VÉRITABLE VIE, la VIE MorALE ? Jel’ai déjà" dit, et je ne puis trop le redire, avant d’avoir recu cette instruction , le sourd- muet n’a pre:que qu’une organisation phy- sique ; l'exercice de cette facult£ intelligente dont il m’auroit jamais fait usace, c’est son instituteur, qui la lui donne ; sans lui, il n’eût été qu’un sauvage jeté dès sa naissance dans une île déserte : sans avoir Jamais communiqué avec un être vivant. C’est un enfant dissraci*, dont les frères ne cessent point de jouir de tous les biens qu’une mère tendre leur pro- digue, tandis que, rejeté loin delle , celui-ci n’en recoit que des traitemens risoureux. C’est son ins- tituteur qui, à force d’art, de patience et de bonté, répare l’injüstice de sa marâtre ;ila recours au sens de la vue , puisque celui de Pouie est absolument nul; il donne un corps à la pensée ; il rend visible ce qu’on peut à peine concevoir; il lui tient lieu de la société toute entière jusqu’à ce qu’il puisse y être idtroduit ; il a pour lui les entrai les d’un père , la tendre sollicitude d’une mère les complaisances d’un | CS 38 Nr Grammaires. ami ; car FT faut être l'ami de celui que vous vous lez” instruire ; et quand l'éducation sera achevée , Vous n'aurez fait pour lui que ce qui se fait natu+ réellement jour les enfans ordinaires dont Wropue ÿ’a éommencé l'éducation. Le sourd-muet sefa biem loin encore d’être un savant, mais il aura cessé d’être un sauvage; il ne sera plus Ctranger dang là grande famille des hommes, devenus ses sem- blables ) il aura la conscience et le sentiment ins time ‘de son intelligence ; une raison qu'il commen cer4 à exercer sur la nature des êtres qui l’envi- ronhent succédera à cette inertie , à ce long sommeil dans Tequel il demeuroit (at au milieu des mi- raclés ‘de lanature , et à l'aspect des chefs-d’œuvres des ar ts. Il n'aura dt cette défiance , ces soupçons, ces érreurs qui empoisonnent sa UE vie. Les hommes doués de tous leurs sens n’auront au-des- sus "dé, lui d'autre supériorité qu’un moyen de plus. d’ exprier leurs idées, Ils auront des signes PAR- LES 2, et celui-ci des signes Écrits. Mieux instruit que Ja plupart d’entr’eux des principes généTanx d’une langue universelle , et les ayant appliqués à celle de son pays , le sourd-muet aura uné langue et des, oreilles artificielles ; il ne sera plus sourd pour ceux qu sauront , comme lui , traduire les signes mc nuÇls et les signes parlés par les signes écrits; ilne sera Pl us muet pour ceux qui connoîtront la nature, de ceux-ci, La° Hiuira ’éducation du sourd-muet , dont l’instruc- io eût été lormte, s'il fût né Dans à aux notions Jes plus nécessaires , et là commencera celle Instruction des Sourds-Muets. 39 de lenfant qui, né dans une classe plus aisée , eût été consacré à des études propres à orner et à per- fectionner Pesprit. | Mais quels seront les premiers moyens de com- munication qu’employera son instituteur ? Je ne saurois trop le redire , tout est à faire pour commencer l'éducation des sourds-muets : aucun livre déjà connu, quelquw’élémentaire qu’on le suppose , ne peut fournir à cet égard la moindre idée. L’al- phabet que nous meitrions dans les mains de nos enfans est lui-même un livre, et il ne faut aucun livre pour cette éducation si extraordinaire. Ce n’est pas que notre but ne soit d’apprendre à lire au sourd- muet, et qu'il ne faille employer pour cela les let tres dont nous nous servons dans l’imprimerie et dans lécriture courante 3 mais la connoissance des lettres doit être amenée , comme toutes les autres connoissances , par les lois de la nécessité et par l’avantage que la paresse de l'élève retirera de ces moyens commodes d'exprimer les idées. Mais pour- quoi, dira-t-on , ne pas commencer ce cours d’ins- truction , dont la lecture doit être un jour le résul- tat, comme le cours d'instruction de tous les autres enfans ? Peut-il y avoir un élément pius simple qu’une lettre ,; un simple caractère? Y a t-il un point de départ plus près de {a nature ? et en parlant d" discours, qui est le dernier degré de Pinstructio trouve-t-on quelque chose avant la simple lettre Palpbabet ? Oui sans doute ; car s’il n’y avoit avant , comment expliquer au sourd-muet la r de ces lettres ; la nécessité de tel nombre. et C 4 40 Grammaire. motifs des diverses combinaisons qui forment tous les signes de rappel de toutes les idées. Sans doute cette explication n’est pas nécessaire pour ceux qui parlent ; ils ont déjà des signes ‘pour disénguer et les objets et les es Ils ont déjà une langue formée, dont l'écriture qu’on leur présente n’est qu’une traduction ou plutôt une image fidèle ; chaque lettre liéeavecuneautre ou par une autre estsigne de tel son, et ce sonest connu, Cesonest das. le diapason de l’instru- ment vocal, et tels sons réuni: forment un mot qui est le signe de telle idée qui étoit déà dans Icur esprit. Le sourd-muet a bien des pas à faire pour prendre quelqu’intétêt à ces combinaisons de lettres ; il faut d’abord en convenir avec lui ,et pour en convenir , il faut chercher quel eût été son alphabet , si l’homme naturel en eñt composé un. L'écriture n’est autre chose qu’un composé de si- gnes , et chaque signe est une représentation d’une idée , et le signe seroit l’expression employée par Phomme de la nature. S'il savoit dessiner, il des- sineroit les objets qu’il voudrait rappeler à son semblable ; Ce seroit là sa manière d’écrire. Eh bien, faisons de même, et supposons-nous avec lui à la première lecon. Une grande planche noire est devant nous, posée sur un banc où nous placons divers objets qui sont à notre usage et nous sont familiers ; c’est une c/ef, un couteau , des céseaux ; une montre ; une boëte , un crayon, etc, Nous cherchons avec notre élève à quel usage ut servir chacun de ces objets ; nous essayons de- Instruction des Sourds-Muets. 41 vant lui et les ciseaux, et le couteau ,etie crayon ; nous ouvrons la boite, nous regardons la montre, nous employons la clef, et chacun de ces procédés devient pour nous le signe de chacun des objets. Bien- tôt , sans avoir réellement la boîte dans les mains, mous répéterons l’action que nous faisions tout-à- l'heure quand nous ouvrions la boîte, et celte ac- tion sera notre signe de rappel, quisera le signe de l’objet ou son nom, comme le mot boîte articulé est le nom qui rappelle Ja boite à ceux qui partent ou qui entendent. Celui qui parle a donc un signe parlé ou vocal, et rous avons un signe manuel ; ce- lui qui parle dessine en quelque sorte ses sons arti- culés sur le papier, et l’on appelle ce qu'il a fait de l’écriture , et cette écriture a des lettres pour élémens; celui quine parle pas ne dessine pas moins son signe mawuel sur le papier , et on appeile ce qw’il a fait dessin , et ce dessin a des traits pour élémens. Le sourd-muet a donc aussi deux moyens d'exprimer les images de son esprit, des signes et des tracts. Les signes sont les mots, et les traits sont des let- tres, comme celui qui parle et qui écrit a des sons pour signes et des leitres pour traits; c’est pour le dire en passant , par ce rapprochement des signes de ceux qui parlent, et des signes de ceux qui sont condamnés à ne jamais parler , que nous nous hâ- tons de porter la consolation dans lame flétrie de notre élève ; nous lui montrons d’avance le dédom- magement que nos soins lui préparent d’une priva- tion cruelle que notre art fait disparoitre aveg le temps et avec l’application qu'il y apportera. 42 Grammaire. Les objets présentés aux yeux de l'élève étant dessinés tour-à-tour, linstituteur touche un objet, | l’élève est averti que c’est le dessin de l’objet qu'on lui demande , et si l’on touch: le dessin de l’ob- jet, c’est l’objet lui-même qu’il doit indiquer. L’ins- tituteur cache l’obet, et laisse encore subsister ‘le dessin... Mais lPobjet est absent, que fera donc l'élève? il en dessinera les formes , il en fera lesigne, et ce sera sa manière de nommer, de dessiner , de rappeler cet objet: cette manièré de nommer, de dessiner’, de rappeler sera donc le nom, le des- sin, le signe ou le rappel de cet objet. Ainsi, dans ce procédé là, l’instituteur en montrant le dessin, montrera le nom écrit de cet objet , et l’élève en montrant les formes de objet en prononcera le rom, à sa manière. On ne sauroit nier que par ces simples procédés la cemmunication ne commence à être établie entre luiet son élève. Eh ‘que font de plusentr’eux ceux qui parlent? Le mot ciseaux les peint-il/mieux à l’o- reille de celui qui écoute qu’il ne les peint aux yeux de celui quien regarde la forme dessinée ou figu- rée ? L’élève comprend donc son inst'tuteur quand celui-ci dessine ou figure les formes des objets dont il veut réveiller lPidée dans son esprit, et Piustitu- teur à son tour comprendra son élève. Il y a déjà entr’eux un langage plus expressif, plus naturel, plus vrai que le langage parlé. Mais cette sorte d'écriture n’est-elle pas un moyen trop long ,et par là même peu commode ? »’y pourroit-on pas subs- tituer un moyen plus rapide et plus facile ? Lins- nico des Sourds- -Muets. 43 e fist en fait l'essai > c’est d'employer de petits caractères ou des traits échappés, sans intention ,ce semble ; à un crayon qui se joue sur la planche noire. L'instituteur donne le nom de lettres à ces traits généraux ; ; il les trace sur un des côtés de la planche pour y avoir recours au besoin ; on ne les a pas AMBIOYÉS 4 quelque fois sans les préférer à Aa manière du dessin, et voilà comme on passe à Ïa connnoissanceet bientôt à l'étude de ces. caractères, Ce ne sont plus pour le sourd-muet , comme poux nos énfans , des lettres sans valeur ce sont des traits qui remplacent ceux du dessin ; et comme Fobjet présenté ne laisse aucune incertitude sur le dessin qui en est l'image, de même le dessin fixe Pesprit sur la valeur des leti:es qui le remplacent ; ainsi lé mot tire sa valeur du dessin qu’il remplace, tormme le de:sin à reçu sä valeur de la présence dé objet. C’est dans la troisième partie de cet ouvrage qu’on {rouvera une figure où sera représenté ce procédé avec tous ses développemens ; nous ne pouvons que l’annoncer ici. Mais queLordre suivrons- nous dans la disposition des lettres de l’alphabet ? Ne connoissant absolument ni le son, ni la voix, il ne peut y avoir à notre égard ni consonnes , ni voyelles ,.et par conséquent point: de syllabes: T'ous les mots sont des tableaux pour nous ; chacun est une image dont nous n’avons pas à VER les élé- mens : cependant ces mots sont formés de lettres qui ne sont pas de même espèce, et quoique nous né puissions connoître que difficilement le méca- aisme des articulations 5 On peit nous douner, jus- 44 Grammaire. > x qu’à un certain point ; une idée de la différence de ce qu’on appelle ConsonnE et de ce qu’on ap- pelle Voyezre. Il y a d’abord bien moins de lettres de cette seconde espèce que de la premiére : On voit éelles-là se méler aux autres pour les lier , en quel- que sorte , et en faire un assemblace complet. Nous pouvons donc , sans inconvénient , lés appeler LraN= TES, les autres seront les LIÉEs. Mais ces lettres LIÉES seront-elles en aussi grand nombre qu’on nous le dit? ya t-il réellement 19 lettres Liées, comme ily ena 5 Lranres ? non. Les lettres Lrées étoient ! d’abord en très-petit nombre, la différente manière d’appuyer en les prononçant les a seule multipliées : une de ces lettres fortement ou doucement pronon- cée, de la même lettre en a fait deux. La lettre P, plus ou moins fortement articulée, a été ou le P, ou le B. Il faut en dire autant du C, du K, du Q , ou du G; autant du T et du D ; autant de VF et du V ; autant du S et du Z, etc. Voici l'ordre de nos lettres. Liables ou liées. | Liantes. P. FE A. ok Ge E. pe SE “AL AE (A AIT. a V. O. ri O 5) R. ti L. U. a an S. et M. N. rte à Instruction des Soutds-Muets. 45 ; : - : h 4 £, La lettre X étant le C et S réunis » n’est pas une lettré de plus. ‘Je renvoye à la quatrième partie de cet ouvrage Pour uné théorie sur l’art de parler et sur les moyens den rendre la pratique facile aux sourds-muets, C’est Kà que je me propose de justifier l’ordre nouveau de cet alphabet ; je dirai pourquoi notre première lettre est un P y Pourquoi la seconde! placée vis-à- vis et Sür une seconde ligne horisontale est un B Pr re Je dirai seulement aujourd’hui que l’alph abet tel qu’on lé'présénte à l'enfance est sans raison , que les let- trés y ont'été distribuées et classées au hasard, comme si elles’ joucient toutes le même rôle dans l’écriture ét dans le langage : aussi ne faut-il pas s'étonner St les enfans ont tant de répuonance pour apprendre à les coïnoître et tant de peine à retenir le son qu'indique chacuné d’elles. Je dirai que , puisque les lettres Lragres ou Lrées ne servent'de rien sans les Lraxres, et qu’on ne pe ut en nommer aucune , on devroit , . . x à L dès les premiers jours où on les mon- tre à un élève, les accoler chacune avec‘celle qui Peut en déterminer le son ou la valeur ; ainsi P dévroit ais isolé , qui est le premier jeu de ses sayent au grand > au merveilleux travail de fa parole. Il diroit BE ; il diroit Br, et. Que veut -on qu’il dise quand il verra P et B;, tous être avec une de ces cinq Lranres , et Jam et l’enfant diroit Pa lèvres qui ses seuls ? °° ) Peut-être les réfléxions que J'ai faites sur l'alphabet à6 SN Grammaire: v pouront- elles servir un, jour à rendre moins dé- goûtans, plus rai sonnables i et partant plus faciles les pre travaux de l'enfance, Un de mes élèves , le plus sourd de l’école , : qui parle sans s ’en- fendre ,et qui est parfaitement ‘entendu , sert tous lés jours de preuve confirmative à Ja théorie que j'annonce. Le sourd-muet connoissant usages des Touran: et persuadé que leur combinaison convenue remplace la figure dessinée de chaque objet, l’instituteur doit lui présenter une suile, de OMS »d’objets. physiques qui lui sont les plus. connus et les plus familiers-3 et comme dans les premiers pas il faut appeler Panas Îyse, comme il est important. de lui apprendre ef à généraluser les idées, et à les individualiser , il faut faire choix d’objets qui puissent être divisés, et dont chaque division. ait son nom RIRES. comme dans exemple qui. suit: (of TÊTE. PENSE { À à 9” 15 $ : VAT Bras. OU Mais. CIRE ! t Yrue ‘ à ” . : : F1: ù ‘Quand ces' membres sont bien connus, et ils le sont presqu’à linstant qu'ils sont montrés ; il faut &insi analyser là téte d’après ce que je viens de dire. L { : 44 L Instruction des Sourds-Muets. 47 4 Crane. © Cheveux. . Front. ŒL, è NCA ES 10 Né #0 Joue. Joue. Bouche, Menton. Orcille..: Oreille. On observera de ne point parler encore du plu riel ; ainsi on pe dira dans ice. commencement m cheveux ;niyeuz., nijoues ; ni oreilles. Il faudroit supposer que deux objets delamême espèce s’exprime- roient parunsigneunique, en ajoutant un $ ou un. X qui tientlieu du nom deux foisécrit ;etilne faut riev suyipo, ser avec des êtres avec are aucune convetior grammaticale n’est, établie: , et ne, peut, encore s'établir. Il faudra faire quelque chose de pluss c’est que le pluriel d’æcl ne sera pas d’abord, yeux , mais œils , et cela par respect pour une grande loi, pour la loi de l'analogie , qui est en général.d’un si grand secours dans l'étude des langues, et dont le service est si indispensable dans Pinstructien du sourd-muet qu’il faut faire à cette loi les:plus grands sacrifices. L'élève ne dira pas.toujours les œuls , les ciels ; mais il le dira assez long-temps. pour ne pas oublier que LS qui termine un mot dispense de la peine de l’écrire autant de fois qu’on &ffirme a à L GX S à À 48 Grammaire. * quelques qualités de cet objet , dont ce mot est le om ou le signe. Quant à l’ordre à observer dans la sérié des mots à présenter au sourd-muet dont Pinstruction co r- mence, cet ordre est bien uaturel, Dès qu’il com- mence à s’appercevoir ef à se réjouir du moyen con- solateur que vousoffrez à son ame si etpansive et si communicative , ses yeux demandent Le nom de tout ce qui Pentoure ; vous y lisez l'inquiétude et le désir ; c’est d’abord tous les membres de son corps; ce sont les meubles de la classe, de la salle à man- ger, de sa chambre à dbüchér 2e de tout ce qu ’il voit, de tout ce qu’il touche ; il ne ‘veut plus être muet ; il veut tout connoître, parée qu’il veut cau- ser de tout. Augmentez donc son dictionnaire , en- richissez :cette mémoire jusquAlOTS si pauvre ; qu'il écrive lui- même tous: les noms ; le besoin de vous les dire lui fera faire mille efforts pour les rélenir ; hâtez - vous! dé’ répondre à tant d’empressemert : vous le rendrez si heureux de le tirer de sa nullité et de l’associer à vos jouissances ! C’étoit tout-à-l’heure vit étranger qui ne connoissoit rien dans ses propres domaines; mais à mesure que vous lui révelez le nom de tout ce qu’il y voit, vous lui en restituez la propriété. Ah ! c'est ici que commencent les douces jouissances de l’instituteur ; le voile ui couvroit Pin- telligerce de l'élève est ete. : les premiers pas sont faits; c’est le moment de hdhrées le secret de notre pluriel , et ie He de $’essayer/ à _ généraliser. + Instruction des Sourds-Muets. 49 généraliser. L'homme de la nature ne voit que - des individus, l’homme civilisé voit les une) espèces , l’homme civilisé procède ainsi, . Per à une vit Mains. PAS Quelle satisfaction pour Pinstituteur qui jJusques . 1à ne voyoit dans le sourd-muet qu’un être pure- ” 1# ment sensible et seulement aninié ; quand ïl le voit saisissant cette lecon qui paroît si peu importante ; et qui va servir de lase à tant de procédés méta- physiques ! Un seul signe devient donc collect;fde plus d’une idée. Il ne sera plus surpris bientôt quand il apprendra que, sous une seule dénomination, on ren ferme toute une grande collection d’êtres So blablés” et le mot ESPÈCE n’aura plus pour lui de difficultés ; le mot GENRE ne sera pas plus difficile ; mais ne franchissons pas un si grand intervalle, et quoique le pluriel doive nous conduire à ces noms abstraïits ; comme nous ne somines pas murs pour ces motslà, comme des mots plus connus n’ont pu nous être ‘encore montrés, ne précipitons pas nos pas, el res- tons encore à notre PLURIEL , Morale. cette occupation habituelle devient une seconde na- ture qu'il n’ést plus possible de changer, et qui nous rend d'autant plus impropres à toutes les autres que nous sommes propres à celle au une première impulsion nous a fait choisir. y Préjugé , n'allez - vous dire ; effet qe mauvais système d’édui a! ion qui a séparé jusuu’ici les tra- vaux manuels et les opéralons de le sprit qu ’on éût dû réunir pour se servir l’une à l’autre de relâche et de délassement. — Détrompez-vous Si quelques- uns ont pu se trouver dans. une situa on assez "heu reuse pour pouvoir réunir à un peu d'intelligence et à quelque cutiure d’esprit l’apüitude aux plus pé- miblés travaux , cette situation est fcrcée et rien moins que naturelle. Voyez cetle mix calleuse, épaisse et brune qui-bat lé fer, manie la hache ou conduit Ja charrue, et essayez de lui faire tracer d’élégans contours où parcourir rapidement les tou- ches d’un clavier ! eh bien! il en est de même des facultés morales. Le mêine travail habituel qui roi- dit et endurcit les mémbres produit un effet sem- blable sur l'esprit et les sentimeus ; le co:ps et l’ame y gagnent tous deux en force et en masse , si on peut s’exprimer_ainsi, ce qu’ils perdent tous deux en graces et en délicatesse. Enfin, contestez tant que vous voudrez le prin- cipe , l'expérience vous -forcera de m’accorder ce fait général qui en est une conséquence : c’est que toutes les personnes pensantes , réfléchissantes par caractère et par goût éprouvent un souverain ennui, un dégoût insurmontable , toutes les fois que les eir- \ # - Question sur les métiers. 6x constances exigent d’elles quelque travail de main, quelqu’opéràt on machina!e ou à- peu-près. J’ai connu un‘homme vraiment philosophe avantagé de la for- tuve, et qui savoit se faire servir , souhaiter ardem- ment un CE e de plus pour Phal biller des pieds à la tête sans qu’il eût la peine d’y songer. Vous sentez qu’un l'onme de ce caractère aimeroit mieux aller nuds pieds que de rac:ommoder son soulier, quand même 1l sauroit le faire: à plus forte raison me se décidera-t-il pas aisément à l’apprendre, et s’il s’y décide enfin , il employera un mois à ap- prendre mal, et au risque de se couper cent fois les doigts, ce qu’un apprenti ordinaire et prenant goût au métier apprendra en une journée, - Et ne faisons pas, s’il vous plait, un crime aux philosojh:s de cette aversion pour le travail des mains ; elle me semble très-naturelle et fondée en raison. Est-ce notre faute à nous, si,, placés dans une situation plus heureuse , nous donnons une pré- férence exclu-ive à ce qui la mérite le plus, .et si lha- bitude , le goût dominant nous familiarisant avec des travaux d’un certain genre, nous devenons en- tüèrement inaptes à des occupations toutes contraires? Autant vaudroit demander à un serrurier de faire l'analyse de l'esprit des lois. L’homme est né pour le travail : d’accord ; maïs quand je résous un pro- b'ême de mathématiques , quand je m'occupe de vesr, de morale, de politique , j’obéis à cette loi de la nature, comme ce ciseleur qui faconne une bre loque ; et de plus, j'agrandis mon être, quand il dégrade le sien , je remplis ma destination sur la \ 62 Morale. terre beaucoup mieux que lui. Je le dis affirmati- vement : ce n’est pas pour aller, venir, couper, fendre , rogner, soumettre la matière à tant de ma- nipulations capricieuses que l’homme a été placé sur la terre, mais bien pour ‘exercer son e:prit et sa raison , pour augmenter de ‘tout son pouvoir ses jouissances intellectuelles , en étendant chaque jour la sphère de son entendement. | Ce que je dis ici n’a d’autre objet que d’exercer 4 de justifier même aux yeux des gens prévenus l’ayer- sion que doivent sentir les hommes qui pensent pour les travaux des hommes qui ne pensent point. En cela ils obéissent à cet instiuct naturel qui nous fait préférer ce qui nous. Convient, et rejeter ce qui ne nous convient pas. Encore une fois, ils suivent leur destination , ils sont dans l’ordre ; ils en sortiroient , si, par des efforts multipliés sur eux-mêmes, ils apprenoient à aimer ce que leur nature leur dit de n’aimer pas. s Reprenons le fil de nos premières idées, et, con- vaincus de la nécessité d’apprendre un métier , cherchons-en un pour notre élève déja formé à Pétude , au travail de tête, déja rempli d’idées vastes telles qu’en doit donner la contemplation de la na- iure, enfie , dans son imagination active, ne pouvant plus exister sans penser, ou jouir ou dormir. C’est l’époque de sa vie que Rousseau lui-même a choisi et dû choisir ; car, s’il eùt mis son Emile en métier dans son adolescence et lorsque le goût de l’étude n’étoit pas encore venu, il risquoit de l’êz/oncer plus que jamais dans la matière (ce sont ses propres ex< Question sur Les métiers. 63. pressions }, et de le rendre inhabile par la suite à lout autre genre de travail. Rappelons-nous aussi que ce métier, pour rem- plir Pobjet qui nous le fait apprendre , doit nous ofkir, en tout temps, une ressource prompte, tou. jours prête, toujours suffisante, ce qui se réduit à dire que notre élève doit devenir habile dans son métier , de manière à être bien reçu, et sur l’heure, par-tout où 1l ira exercer ; car, avant tout, je dois prévenir ( lecteurs , je vous le répète , j’ai voulu Voir, J'ai vu, ) que s’il est un être à plaindre , dépendant, malheureux au monde, c’est un mauvais, même un! médiocre ouvrier. En butte à tous les outrages à toutes les ayanics, qu’il paie cher sa subsistance quand il a le bonheur de la trouver! Un maître grossier l’accable d'injures et de reproches , des compagnons plus grossiers encore le bernent à chaqne heure du jour. On en a vu plus d’un se désespérer, se faire soldat ou voleur, et j’ai su qu’un malheu- reux de cette espèce avoit été se noyer. Dép-ndance pour dépendance , n’aimeriez-vous pas mieux être homme de plume ou laquais ? Cela posé , je dis, j'afirme que les exceptions mises à part, votre élève ne deviendra jamais AG: bile ouvrier ; que si, contre foute vraisemblance , il parvient enfin à l'être, ou il rénouccra à des goûts plus chéris, ou il perdra bientôt ce genre de talent, Il ne deviendra jamais habile ouvrier : ce n’est pas à dire qu’il ne saura pas faire l’ouvrage et le bien faire; peut-être l’appréndra-t-il plus prowpte- ment que les autres. Point de doute qu’un homme « 64 | e Morale. | intelligent ne fasse un soulier après l’avoir vu faire ; son dixième soulier sera peut-être aussi bien fait que - celui d’un homme qui y travaille depuis vingt ans. Mais ce u’est pas là ce que les maîtres entendent par savoir le métier ; ils ne regardent, avec raison, comme un ouvrier que celui qui a cette prompti- . tude, cette dextérité , cette aisance , qui fait faire, en se jouant et sans la moindre application, ouvrage dont il s’agit. Or, c’est ce qu’une longue habitude peut seule donnér,c’est-à-dire,»/usieurs années d’un travail non interrompu. L'homme du plus grand esprit maura pas, sur cela , plus d’avantage que Têtre le moins intelligent : le maître, pour juger un ouvrier qu’il vient de recevoir , n’atiend pas que son ouvrage soit fait; il l’examine du coin de œil ; il a un tact sûr et exercé pour distinguer, dès l’ins- tant qu'il prend ses outils, s’il sort d'apprentissage ou s’il est ouvrier consommé. S'il s’en appercoit une fois, malheur au jeune garcon ; la moindre im- perfection lui est reprochée comme une faute gros- sière : rien ne sera bien fait par lui, et il n’y aura que la pitié au la rareté des ouvriers qui pourra en- gager le maitre à le garder. L'apprentissage des métiers les plus ordinaires est au moins de.trois ans. Après ces trois ans, l’ap- prenti est encore loin d’être ouvrier. &u moins dans la règle générale ; mais il reste chez son maître, , qui lui accorde un modique salaire. Ce salaire aug- mente gradativement jusqu’ ce qu’il se soit per- fectionné. Enfin, comme chaque maître a ordi i- pk rement « : = : .. 1 Question sur les méticrs. 65 Yement sa manière de, travail ler à laque lle iltient opi- niitréement Gi dc Guvrier -qui sort de ses mains est obligé de travaille r encore lo: äg-temps chez d’autres maitres, etit: n’est pas rare d° en. voir refuser OHJHEVOY erdes ouvriers uniquément parce qu'ils métravaillent pas à leur mañière. “Emile ,. pour devenir me- nuisier , va travailler deux jours de La semaine chez un maître. Quand sa Sophie.le.va voir tra- vailler > son maître le loue comme Le meuleur ou- vrier du pays. Mais Emile est un roinan:; son au- {eur n avoit de, sa _yie manié lé rabot, et jai fait rire plus que menuisier en lui parlant d'Emile de- venu ouvrier à si bon marclé. | À ces considéralions très-vraies . et: (rès-prouvées joi, nons le FDP el l’ennui que votre élève éprou- vera sans doute, s'il est vrai qu'avant de se mettre en métier £/ s’éloit. lancé dans les cieux, il avoit mesuré La. jÈrre et recueills Les LOËs 4 l& nature (Bimile, livre 3); il faudra des raisons bin mr tes. pour qu’il ne se rebute pas ; il faudra peut- ‘être eniployer L autorité, et Rousseau seroit ici b; ‘en loin de compte. Tous les niétiers, vraiment méviers, seat ennuyeux essentiellement, en ramenant tou- Jours | les mêmes occupations et les mêmes procédés, Cela est du plus au,moins , mais s'applique, égale ment à tous. Le fils d’un horloger qui à travaillé sx ans chez son père m'a dit que, quoique son ouvrage fai assez varié F our-ne lui raniener la nm ême occ upa- lou, qu’ au bout de quinze Jours , cette uniformité de quinzaine en quinzaine l’ennuyoit souvérainement. Pilfaut quatre ou cnq am aux pplentis qui … Lomme, d, | En, 66, Morale. n’ont que leur métier dans la tête, jugez ce qu xl eu faudra à votreélève qui n’y travaillera pas conti= nuellément ,‘et qui ne mettra la main à l’œuvre qu’en surmbntart à ‘chaque instant le dévoit et l'impañertee?"Malheur à vous , peut-être, s’il vient jamais à sy plaire : craignez pour lui l’influence des travaux grossiers et le commerce habituel des hommeÿ sans éducation et sans délicatesse avec les- quels il faüdra bien quelquefois boire bouteille: en- fin | quoi qu’il arrive, que de temps arraché au plaisir, à l’étunde, aux jouissances les plus pures ! etcela pourobéir à ün rêve philosophique fondé sur un événement incertain et même invraisemblable ; car pérorez tant qu’il vous plaira sur les vicissi- tudes humaines, il n’en est pas moïns vrai que, dans un Etat qui n’est pas en révolution , un homme « qui a vingt mille livres de rente peut parier vingt mille coutreun qu’il sera riche toute sa vie. Enfin nous surmontons tous les obstacles ; nous per- dons tout le temps qu 1 fdut° perdre ; nous voilà ouvriers hAmbiles et promis car , sans cela, point | de movèns de subsister , point d’indépe ndance, Croit- on cett& habileté , cette trituré 4isées À conserver : ? I n’est pasrate de voir des ouvriers, après quelques mois d'interruption , ne plus retrouver leur aisance , leur dextérité première; et après un où deux ans oublier totalement ce qu ls ont appris. Un élaveci- niste très-häbile m’a dit qu il s’appercevoit quand il étoit resté quatre jours sans toucher , ét qui ne sait en combien peu de temps fous ces genres de. tas lens se perdent? Combien de fois ne nous faudra t-il donc pas fermer nos livres et reprendre nos ou Question sur Les ‘métiers. +67 tils ? Quelle dure nécessité ! O Montesquieu, Buffon, Voltaire, de grâce ne vous mettez jamais en ‘tête de savoir un métier ; car si vous voulez le savoir toujours , il. vous y faudra consacrer du moins un jour enlier:sur douze ou quinze ; et, ayec tous vos efHorts ,.vous n’ermpêcherez. pas qu’un homme qui fait des souliers depuis vingt ans sans interruption plus fort que vous , mieux disposé , plus entier! à sa chose, fera quatre souliers quand vous n’en ferez -qu'un..; -Nous parlons de souliers. Que sera-ce donc si vou- dant pour, notre élève un métier plus difficile ; plus délicat , plus analogue À ses autres goûts, nous lui faisons entreprendre quelques-uns de ces ouvrages * où la moindre imperfection gâte tout , où la beauté du coup-d’œ:l , le fini dans les détails , la grâce daus les contours doivent être réunis à la/solidité 3 une montre , un télescope ,; un grapliomètre. Rousseau d’un trait de plume semble . assiniler tous ces métiers à celui qu’il donne à son élève , etjem’étonne qu’un étrivainsi sage se soit aussi étran- gement mépris. | -Goncluons que le métier que notre élève aura ap- pris bien ou mal dans sa jeunesse ne pourra opé- xer dans aucun temps de sa vie l’effet que vous, en attendiez:, c’est-à-dire, assurer son indépendance -en lui procurant en touslieux une ressource prompte et suffisante pour subsister. — Eh! qui.lui assu- era donc cette indépendance , le plus précieux des bieus ;et qu’on ne sauroit top acheter ? Je répends -qu’un homme dont les principes sont sûrs etle carac- di. | E 2 68 "Morales à tère: soutenu: stra toujdurs eértain de conserver’ son indépendance à moins de-frais ; «1, toujours disposé à plier. sous le joug :déf la’ nécessité’, iltest” aussi toujours prêt à mourir plutôt qué dé se déshonorer, 2 N'y a til donc qué les péns de métitr/qui soient libres? Il ne faut pas aussi'attacher à ce’ mot éndé- peñrdance ün sens étroitset littéral qui priveldë ce diott sacré une foule de citoyensutiles. Quelestl’hoïñtife honnête :, bien famé,? fait pour intéresser les âmes sensibles, et qui, réduit à la nécessité de travailler -pour vivre, ne trouvera pas à faire usage de ses‘bras ? Si vous ne )roupissez pas de‘manié» le rabot ét'la scie je ne rougiai pas , moi, de porter des seaux ou des crochets , et iln’y a pas besoin d’apprentissage pour cela. Allons plus loin encore ; et disons avec cenfance. qu’un domestique est un homme indépen- dant etlibre, s’il n’est que ce qu’il doit-être, ets’il est toujours prêt à quittér son maitre quand il lui demandera un servicelavilissant, Or si, aux yeux d’un homme sans préjugés; ilri’est pas plus avilissant de don- ne une assiette ; battre des habits, faire tan''més- sage, qu’il ne l’est pour le valet de charrue de labourer les champs du cultivateur qui le paÿe , hébien! je serai domestique quand il le faudra > Pai combattu de’ tout mon pouvoir l'opinion prononcée de Rousseau sur la nécessité de faire ap- prendre un métier aux jeunes gens de touté condi- tion; il n’en sera pas de même du précepte généz . ral qu’il donne d’accoutumer les jeunes gens à ‘se suffire à eux-mêmes et à savoir faire œuvre de leurs dix doigts, de manière à wavoir pas toujours ! Question sur des métiers. 6g besoin ‘d'ouvriers à leurs ordres. Roussegu y insiste : avec raison ; mais peut-être devoit-1l insister encore plus, sur la connoissance des, arts et méliers en gé- néral , et des procédés de l’industrie humaine dans ses plus importantes opérations, en un mot la tech- néologie. Les nouvelles institations ont , à cet égard, bien suppléé à ce qu’il n’a pas dit. Au surplus, . +) "observerai que le métier que lon feroit apprendre à un jeune homme , loin d'ajouter à son habileté, à.sa dextérité, à ses Se de technéologiques , Pourroit, au conirare, deyexir un obstacle à. ses progrès en ce genre, en circonscrivant: ses opéra- tions manueltes et ses observations. Il est clair que la même main qui maniera toujours le rabot en sera d’autant moins capable de manier au besoiu là lime , la truelle ou l’aiguille ; ce que pourra faire plus aisément l’homme adtoit en général, et exercé dans ces différens genres de travaux mas puels. pif terminons. Persistez-vous toujours à donner un iétier à votre élève ? Eh! faut-il tant d’appréls, faut-il l’aller chercher si loin ? Je vais vousen in- diquer un qu’il apprendra dès l’enfance, qu’il ap- prendra sans vouloir l’apprendre, qui, loin d’être un obstacle à ses études, facilitera ses progrès, et el inême-temps entréra dans toutes vos vues. Ayez un jardin', un petit jardin ; qu’il ne tueille pasune fleur, qu’il ne mange. pas un fruit, une salade, uug racine que sa main waye plantés, cultivés : point de perte de temps À craindre, point dé, dé- goûts à surmonter ; à quinie ans il manier Ta E 3 WE Morale. bêche, le rateau , la serpetté aussi-bien que le plus habile jardinier , et voilà son indépendance établie ; voi à sa subsistance assurée tant qu il existera des jardins au’monde. L VONT ACTES. ExrPosé succrnr des principaux événemens qui ont eu lieu dans le voyage entrepris à la recherche de rA Prrnrouse , lu à La première classe de l’Institut national dans Les séances duxret du 16 floréal , à la soctété d’histoire nuturelle et à la société philomatique:, an 4 : par le citoyen Lasitannièns. J # fus choisi par le gouvernement , le 9 juillet 179t , pour suivre , en qualité de naturaliste, l’ex- pédition commandée par Entrecasteaux. Le but principal de l’entreprise étoit la recherche des frégates la Boussole et l'Astrolabe ; dont le sort est ignoré depuis leur départ de Poche ,» 110 mars 1708. Le, chef de l’expédition ne deux gabarres, dont la marche se trouva trop sensiblement inégale $- elles furent doublées eu bois ,; et ensuite mailletées. On ne craignit pas de Jeur faire perdre de la vi- tesse dans :l’espoir .de.leur donner plus de :selidité dans la construction. .Il-:est cependant reconnu que s Lire 2 Voyage de la Billardière. VE: des'vaisseaux doublés en cuivre et chevillés avec la même matière peuvent être construits tout aussi solidement , ‘et qu’ils ont de plus l'avaulage de la marche... On donna aux deux gabarres des noms analogues au but de l’entreprise : celle, que mon- toit Entrecasteaux fut nommée la Recherche , et l'autre l’Espérance. Ce fut le 28 septembre 1791, dans l’après-midi, que nous appareillâres de la rade de Brest. Nous arrivimes, le 13 octobre , à Tévériffe , où nous Je« tâmes l'ancre dans la ue de Santao Gras, — Je descendis aussitôt à terre, et je gravis les mon- tagnes voisines du lieu de notre mouillage. Ua grand nombre de plantes et d’autres objets d’hisioire ne- surelle s’y présentèrent en fouie, Je retournai à bord _ bien satisfait de ces prémières excursions. Il eût manqué quelque chose à rmon bosheur , si je n’eusse pu m’élever jusques sur ,l2 sommet du Pic. Les gens du pays n'’avoicnt assuré qu’il étoit impossible d’y parvenir à cause de abondance des neiges qui en défeudoient l’accès. L'incertitude dans laquelle me jeta cette fausse nouvelle , m’empêcha d’y porter le baromètre, afin d’en vérifier l'élévation. IL me fallut parcourir une immensité de laves pour arriver à ce point le plus élevé de lile. Je traversai d’abord des montagnes formées de débris de basaltes disséminés dans une terre argilleuse employée à la culture de la vigne, ensuite je franchis des monts tous composés de pierre-ponce, Cette immense quantité de produits volcaniques esk ‘egcore trop peu atiéguée par le’ temps pour retenir 4 mL ve Füyages. € | les eaux pluviales. Aussi le voyageur y trouvest-il rarement l’occasion d’appaiser’sa soif at bord d’une foutaine, Les nuages vont en vain porter leurs eaux sur! ces hañtés montages ; elles y sont presqué pat- tout fil'rées à travers des lerres , et rendues à Océan sans former de ruisseaux, Parvenu à plus des trois querts de la hæuteur dés montagnes ar-lessus du niveau! de la mer , je fus assez heureux pour trouver une caverne dans la quelle il y avoit de l’eau , dont la surface étoit gelée. Jy descendis an moyen d'une corde. La glace avoit un pouce! d'épaisseur. Je Ha cassai bien vite’, afin de me procurer de l’eau. Des foccons de nitre tapissoient l'eufonement le plus reculé de cette caverne ; à laquelle les halitibs donrent le rom de Zaguere debl'ana. | Ii me fallut marcler sur des mafses très : com- pactes de verre volcanique énire-mélées de ponz« zolané avant d'arriver à la baëe du côñe qui formé. le Pic. Il élève majestuensement velle Irlande, dans l’anse Carteret. Les montagnes calcaires qui bordent ce hâvre. sont encore , si peu altérées par le temps que Pon distingne jusques:sux Jeur sonimité la structure des, divers madrépores dont elles sont en partie formées. « Nos vaisseaux manquoient d’eau et, de bois : il fallut nous approvisionner très-promplements, afin de nous éloigner des pluies dont nous fûmes inondés. pendant tout le temps de, notre | sé jour. Les insectes éloïent très-multipliés ,,6t la végétation oflroit Le rplus-bel aspect: ce trouva. un muscadier dont, le, fruit nest point aromatiquee. Cette espèce. n ’est pour cela. pas : à négliger : peut r être. qu au .n0yEn: de. la, greffe elle pouvoit ajouter de nouvelles qualités à à la bonne espèce connues. ske uroh 2006 Nous passâmes, | par: le pro de rer George pour Dous xendre, aux iles de lAmuwaudé en Pier naut connoissance du. S. Où de Pile Sand ich ,, de la nouvelle Hanovre et des iles Portla nélont ce: . Deux dépositions faites à l’île de Frañce. per ComM+ mençement de, novembre 1791, par, les. capilaines Préaudet et Magon, Lépinay HoUS ! |engagèrent à tenir cette route. Saint - Félix, commandant. de, la station dans l'Inde, avoit dépêché une, frégate sous | le Va: . $ Îe commandement du citoyen Bole, pour nus ap- Voyage de la Billardière. 8 ” porter au cap de Bonne-Espérance le récit da ces ‘deux capitaines. Ils avoient vu à Batavia le. com- modore Hunter. Anrè: avoir perdu la frégate le Syrius, sur l'ile Norfolk , il s’étoit rendu à Bota- ny-Bay sur la corvette qui Paccompagnoit, et de là à Batavia, sur un petit bâtiment hollandais. C’est «ans cette dernière place que les deux capitaines f’ançais eurent occasion d’entendre dire au commo- dore Hunter et à son état - major qu’ils avoient vu , près de l’île la plus orientäle de celles dé l’Ami- xauté plusieurs pirogues montées par des noirs, dont la majeure partie étoient vêtus avec des étoffes européennes. Ils avoient été jusqu’à assurer qu’on y avoit distingué l’uniforme des EuPRS de la marine française. | : Ce rapport nous parut d’autant plus extraordi- paire , que le commodore Hunter, qui avoit relâché au cap de Bonne - Espéranre en se rendant en Eu- rope , n’avoit pas dit un seul mot de ceite rencontre à son ami le colonel Gordon , commandant des troupes de cette place. Le commodore anglais en partit malheureusement le jour que nous y ari- vâmes. On envoya deux canots’'qui communiquèrent avec les naturels de l’île la plus orientale. Nous restîmes en passe fort long -temps dans le nord de la plus grande île. Beaucoup de pirogues à balancier vinrent le long du bord. Nous n’apper- £umes , entre les mains des sauvages, rièn qui n’eût D HA à à des Européens. Les échanges se firent Tome IL E 82 pe oyages. PRES avec la meilleure foi du monde : plusieurs d’entre eux ayant été, par le grand concours des piro ues, écartés du bord, avant d’:voir pu remetire le prix de l’objet qu’ils vénoient de recevoir, faistieut tous leurs efforts pour en venir rapporter la valeur. Ils nous parurent connoitre l’usage du fer qu’ils rece- voient aves le plus grand plaisir. Une singularité bien rerarquable chez ces natu- rels est l’usage auquel ils emploient le coquillage désigné sous le nom de Bulla ovum. Ils en ont chacun un fixé à lextrémité de la verge. Doit cela ils font une ouverture au-dessous de la partie la plus renflée de ce coquillage, afin d’y loger le gland. Ce plaisant accoutrement égaya beaucoup nos watelots. Ces naturels ont bien de la peime à se dé faire de cet ornement , auquel ils semblent attacher beaucoup de prix. À la verilé sa blancheur écla- tante fait un contraste assez FepanAAnlE avec la noirceur de leur peau. Le 22 du mois d'août nous passimes de très-près à l‘est et au sud des iles Hermites, nommées ainsi par La Princessa , frégate espagnole. Te soir nous étions en vue d’un groupe di! les , nommé l’Echiquier par Rougainville. Le 12 août nows apperçumes les hautes terres de la nouvelle Guinée, et le 14 File de la Provi- dence , découverte par le voyage que fit en Chive, à Contre-Mousson, le citoyen Entrecasteaux sur la frégate La Résolution. Le 25 du même mois nous passâmes par le dés troit de Put. Voyage de la Billardière. 83 Aprèsavoir reconnu | s îles Popo, Canary, Mixoal, Ceram, Boioa , Kilang , Manipa , et quel ques îlots iftermrdiaires , nous mouillämes à AÆmboine le 6 _ septembre 1792. If étoit temps d'arriver, car fe scorbut fai:oit déja paru i nous beauc up d' ravages. Plus d’un mois - de’séjour dans ce tte île charmante me mit à portée ‘de vérifier les planies détrites dans le bel ouvrage de Rumphius. Une rade de plus de deux lieues d’enfoncement ne dounoit de grandes facilités pour me transçorter dans différens endroits éloignés. Le giiofle et la muscade ne sont pas Îes seuls produits très-luciatits de cette t'rre. Le sagoutier s’y plaît - tellement qu'il fournit au-delà des besoins des na- turels qui en font un pain très-nourrissant. Un pal- ‘mier, appelé dans leur langag* Sacver , leur four- nit une li jueur très-agréalle. Je compte en donner rune description avec une figure , parce qu'il n’est point encore connu des naturalistes. Les insulaires relrent de cette li: LU par l’évaporation , un assez bon sucre. Nous quittimes Æmborne le 13 octobre 1792. A: ant d'arriver à l’île X{isser , et de longer ceile de Timor dans l’ouest , uous fûmes plusieurs fois témoins d’un yhénomèue qui ne laisse pas d'épou- » vanter les navigateurs , parce qu’ils le prennent quelquefois la nuit pour des brisans. Souvent l’air étant à peine agité , vous voyez au loin la mer ‘évumer; des vagues , poussées avec rapidité, se succèdent les unes aux autres. Elles vous atteignent bien vite en suivant une direction pres |: e toujours F 2 84 Pol oyages. ARTE différente de celle du vent. Ua clapotement occa sionné par la vague, qui a reçu différentes 'impul- sions , survient toujours après ce soukvement des eaux. La cause de ce phénomène me paroît tenir aux marées qui se font sentir entre des terres où les courans acquierrent une vîtesse proportionnelle au resserrement qu’éprouvent les eaux de la mer. Le 26 d’octobre nous laissâmes l'ile Sapa à une demi-lieue dans Pest. | Le 28 , étant en vue de la partie sud de l'ile San-del-boxe , nous dirigeâmes notre route pour la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. Le 5 dé- cembré 1792 nous en apperçûmes la pointe occi- dentale par cent treize degrés de longitude orien- tale , et trente-quatre degrés trente-six minutes de latitude sud, Des vents d’ouest assez frais nous ser virent fort à propos. Après avoir reconnu une côte basse couverte de sables dans une longueur de plus de cent vingt lieues, nous nous engageëmes entre des flots bordés de récifs et la grande terre. Ge fut vers les dix heures du matin, le g décembre , qu’un vent impétueux de sud-ouest éleva une mer affreuse qui nous jetoit à la côte. Entourés d’ilots et de ro- chers à fleur d’eau, nous étions forcés de laisser arriver ; la plupart de nos manœuvres étoient rom- pues par la force de la tempête. C’étoit en vain que nous nous présentions à l’auverture du passage par lequel nous étions entrés ; des vents contraires nous empêchoient de gagner la pleine mer. Il nous fallut, vers Ja fin du jour, essager de mouiller à cette côte. Un îlot clans le nord-ouest sur lequel la vague éle= Pr oyàge dela Billardière. 85 voit, en se brisant, un nuage qui alloit se perdre dans les airs ,; nous fit naître espoir d’y trouver un mouillage. Nous dirigeïmes notre route pour y ar- river. Notre première ancre jetée, nous allons à la _côte. Des rochers à cent cinquante toises de distance nous menacoient d’une perte inévitable ; par bon- heur une seconde ancre nous retint. Cet îlot étoit un foible abri conire une mer aussi violemment agit‘e,. H'Rsperanec éto't mouillée sur trois ancres, dont une tenoit à fa chaîne, qui fut cassée. Deux barres de gouvernail en fer, les deux seules qu’elle possédoit , furent rompues quelques heures après. Nous étions par 33 desrés cinquante- quatre minutes de latitude sud, et cent dix-hu:t degrés Sean ent minutes de longitude orientale. Le ciel s’appaisa au bout de vingt-quatre heures. Alors il me fut: ‘possible de suivre mes recherches dans des lieux qui n’avoient encore été visités par aucun naturaliste. Un sable calcaire y reçoit une forte chaleur des rayons du soleil , et convient bien à la grande variété des plantes que j'y trouvai dans une très-belle végétation. Elles ont de l’analogie avec celles du cap de Bonne-Espérance. Les banksia y sont aussi multipliés que les protea à la côte d'Afrique par, la même latitude. Un granit très-compact forme presque tons les ilots. Il sert de bases aux dunes de sable valcaire. ae grands arbres ne s’accommodent point de ce l. Quelques eucalyptus qui deviennent > Au Cap Van. Diemen, des arbres énormes, ne sont ici que des arbustes. v: ciel brûlant les prive , pendant la F 3 86 Voyages. majeure partie de l’année, de l'humidité nécessaire à leur accroissement. | Nous espérions profiter de ce mouillage poir faire de Peau, car nos en ébrouvions déja un fort gra d besoin. Mais nous ne trouvämes que des lacs rem- plis d’eau saumätre, Le 17 decembre nous appa- rcillâmes pour continuer de suivre cette dangereuse côte, Après lavoir recounue dans un espace de. p'us. de 300 lieues, contrariés par des vents d'E:t , la disette d’eau nous força e Pabandorner le 1% de janvier 1793. Nous fimes voile pour le cap Van-Die- men, où nous mouillâmes le 21 du méme mois, dans vre baie à laquelle nous avions donné , Pan- née précédente, le nom de Base des Roches, par. 43° 34 de lat. Sud , ét 144° 45 de ons. OrIEn = tale. > | Notre mouillage , différent de celui que nous avions pris l’année précédente , et la saison moins avancée , me procurèrent beaucoup de nouvelles découvertes. Je tichois , vers la fin des relithes, de me porter à de grandes di:lances , afin d° FLE mes recherches le plus qu’il m’étoit possible. Je couchois souvent plusieurs nuits de suite au milieu des forêts. SX Le 6 de février , étant parti avec le jardinier et deux hommes de l'équipage pour faire une excur- sion qui devoit au moius durer trois Jours , nous dirigeâmes notre route dans le Sud-Ouest. Le troi- ‘sième jour au matin nous marchions fort tranquil- lement parmi des arbustes sur les bords d’un grand lac , lorsqu’aussitôt nous crümes entendre devant j Voyage de la Billardière. 87 nous quelques voix humaines. Nous redoublämes d'attention en avançant de quelques pas. Aussitôt il pariit du même endroit un cri formé de la réu- pion de plusieurs voix. Nous étions seuls > Sans armes , le jardinier et moi. Les deux hommes de Péiuipage , qui portoiert chacun un fusil , étoïent dans ce moment à plus d’un quart de lieue de nous. Comme nous ne connoissions point les intentions de ces naluréls, nous noûs réunimes tous les quatre afin d’al'er à leur rencontre. A peine avions-nous fäit quelques pas pour aller les trouver , qu'ils se présenièrent à nous au nombre de 42. La manière amicale avec Jaquelle ils nous reçurent éloisna bien vite toute crainte d’intentions hostiles de leur part. Les Gris perçäns que nous avions entendus _x’avoient été en eux que Peffet d'une agréable sur prise. Nous leur donnâmes tous les vêtemens dont NOUS pouvions nous défaire, dans la ferme persua- sion qu'ils les recevroïient avec plaisir, car ils Ctoient tous nuds, Mais aucun d’eux, à mon crard étonne ment, ne conserva sur lui l’habitlement dont il ve- noit d’être couvert. Quoique sous un ciel axsez froid , par 44° de lat. Sud, c2s hommes ne sen- tient; oial Ja nécessité d’être vêtus. Deux femmes seulement avoient nue peau de kancourou étendue sur les épaules et une partie des reins. Les jeunes filles ne portoient aucun ornement : un garcon de 14 à 15 ans éloit le seul qui eût la téte cutcurée de petits buccins percés dans leur milieu pour les fixer a1 moyen d'une corde. Je reconnus par Ja suite qu’ils emploient avec adresse , pour faire leurs F 4 BR NC 17 Voyages. cordes , l'écorce d’un arbuste du genre passerina. Nous les engageâmes à venir au lieu où nous avions passé la nuit, Il y avoit encore du feu. Nous avions dormi à Pabri d’un gros arbre abattu par le vent. Un de ces naturels nous fit entendre ; par des signes bien expressifs, qu’il étoit venu , à la faveur de Pobseurité , nous rêconncitre pendant que nous Ébons livrés au sommeil. En effet , vers le milien de la nuit, un de nous avoit bien entendu un bruit occasionné par la rupture de quelques branches d'arbres ; mais il s’étoit rendormi , bien persuadé que nous étions fout au plus visités par quelque kangourou. Üne hache parut leur faire le plus grand plaisirs Ils avoient pour armes des zagayes qu’ils lancent avec beaucoup de force. Ils nous montrèrent qu’ils savent bien s’en servir pour arrêter le kangourou dans, sa course. En effet , les peaux qu’ils avoient étaient percées souvent de deux trous , la zagaye ayant assez de force pour traverser de part en part ce quadrupède. - | Nous élions là au milieu de sept fanulles, parmi Jesquelles on comptoit huit femmes et sept maris 3 c’est qu’un des hommes, le plus robuste de tous, avoit deux femmes. Ces naturels vivent principalement du fruit de leur pêche : les femmes sont chargées de fournir aux besoins du ménage. Lorsqu’elles vont à la pêche, elles prennent un panier fixé sous l’aisselle, l’ançse étant passée sur l’épaule opposée. Alors elles s'aven= turent'au fond des eaux de la mer, au milieu des Voyage dela Billardière. 89 plantes marines de plusieurs toises de long , sans craindre de s’y trouver engagées. Après être restées fort long-temps sous l’eau , elles ne reviennent presque jamais respirer à la surface sans apporter des ho- mars ou quelques coquillage. Les maris sont fort tranquillement sur le rivage, occupés à faire griller le produit de la pêche , et à se rassasier des meil- leurs morceaux. La nuit approchoit ; sept d’entr'eux se détachèrent -pour nous reconduire. Ils furent constamment oc- cupés de nous faire éviter les mauvais chemins pen- dant plus de deux lieues que nous fimes ensemble à travers les bois. S’ilnousarrivoit de faire un faux pas, ils nous prenoient par Le bras pour nous soutenir. Nous eûmes, les jours suivans, occasion de les revoir plu- sieurs fois. | À Ces naturels, presque sans industrie , prennent - rarement la peine de faire des cases pour se mettre à l’abri de l’intempérie de l’air. Des troncs d’arbres creusés par le feu sont leurs réduits les plus ordi- naires. Ils font, dans beaucoup d’endroits, le long du rivage , avec diverses espèces d’eucalyptus , des abavents pour diriger à volonté le feu qui sert à préparer leurs alimens. Il ne leur est point encore venu à l'esprit de creuser des arbres au moyen du feu pour faire des piroeues. Îls n’ont que de misérables radeaux faits d'écorces , sur lesquels ils s’aventurent quelquefois dans le détroit. Le 13 février 1791 nous appareillâmes , afin de passer par le détroit qui se trouve à l’exirémité de 90 Foyages. He cette grande ferre , d’où nous allämes mouiller dans la bave de PAventure le 22 du même mois. Nous y lûmes une inscr ption gravée sur un arbre, par laquelle nous apprimes que ie capitaine Bigh étoit dans celte baye le 13 février 1792. Nous avions su, au cap de Bonne“Espérance , qu’il re- tournoit aux iles de la Société pour y prendre l’ar- bre à pain et le transporter dans les colonies anglaises des Iides occidéniales. bi Le 27 de février nous fîmes voile pour les iles des Æmuis. — Nous passämes, le 11 de mars, fort près du cap Nord de la nouvelle Zélande. L'on rit en panne : quelques pirocues vinrent le long du bord. Nous nous procurâmes divers ornemens de ces sau- vases. La nuit-vint bien plus vîte que nous ne l’eus- sions désiré ; il failut continuer notre route. Le 15 du même mois nous passes vers 7 heures du soir à 200 toises d’un rocher qui est situé par 31°.33 de lat. Sud , et r79° de longit. orientale. Le lendemain nous reconnûmes deux flots peu distans l’un de l’autre. Le plus oriental est par 30 17 de lat. Sud , et 1709. 41 de longit. orientale, - _ Le 17 nous découvrimes une-île d'environ 5 lieues de tour, assez élevée. Elle git par 29° 3 de lat. Sud et 179° 54 de long. orientale. : Ce fut le 22 de mars que nous appercûmes Éhoua, la plus Sud-Est des îles des Amis. Le lendemain , 23, nous mouillâmes à Tongata- bou, la plus grande de cet Archipel.*Les pirogues vinrent aussitôt en foule ; le pont fut bien vite cou- vert de naturels qui tâchoient de nous exprimer Foyage de la Billardière. OT tonte la joie qu'ils ressentojeuf de notre arrivée. Cette joie fut quélquefvis tronblée . tant par l'im- - prudence de quelques-uns d’entre nous , que par le trop grand désir qu’avoient ces peuplcs de pos- séder lout ce qui vient d'Europe. A piès un long voyace qui nous avoit souvent forcés de relâcher dans les lieux les plus ariles , quelie douce satisfaction de nous voir accueillis par un peuple chez lequel la civilisation est déja bien avancée ! R IL est très ordinaire d’y voir des homes de la taille de 6 pi ds, et parfaitement faits, L2 peu de travail auquel les assuje!t t une terre si fertile n’al- ère point leurs belles formes. Leurs traits diffèrent peu de ceux des Européns. Un ci:l brûlant a donné à leur peau re légère teinte jaunâtre. Parna les femmes, celles qui s’exposent rarement aux rayons du soleil sont ascez Llanchs. I! y en a même quelques-unes c'ez les uelles on distingue un bel incarnat qui anime leur fisure. Il me seroit difücile de peindre les grâces qu’elles ont jusques dans les moindres travaux dont elles s'occupent. Leurs danses sont ravissantes. Le langace de ces peurles se ressent de la dou-- ceur de leurs mœurs. 11 est très - approprié à la musique, pour laquelle ïls ont beaucoup de goût : j'ai assisté à plusieurs de léurs concerts, où chacun faïsoit sa partie. I! nous moutièrent qu’ils avoient des idées ass: just’s de l’harimouie, Les ‘emmes, de même que les hommes, ont les épaules et la ‘poitrine à découvert. Une pagne , ou = .92 | … Voyages. bien un morceau d’étoffe fabriquée avec l’écorce du mäûier à papier leur sert de vêtement. Il forme une belle draperie, qui prend un peu au - dessus de la ceinture, et descend jusqu’aux pieds. La poterie ne leur est point inconnue. Je me procurai quelques-uns des vases en terre glaise assez bien cuite , dans lesquels ils conservoient de l’eau, Ces vases sont fah 1riqués dans une île nommée Seidgy, dont le gissement est, d’après les renseignemens que nous pümes avoir, à environ 100 lieues daus le Nôrd du mouillage où nous étions. 4 Ces îles produisent une espèce dé muscade qui pe diffère guères, par sa forme, de celles des Mo- duques ; mais elle n’est point aromatique > et elle es! presque du double plus grosse. J'y recuëillis beaucoup d’objets pour serv. Tà l’his- | {oire naturelle, Les babitans nous transportoient, au moyen de: leurs pirogues , dans*les endroits que nous désirions visiter. Je ny étois procure Parbre À pain afin d’en en+ ricbir nos colonies. T1. m’a fallu le laisser à Soct- rabaiya, dans lile de Java. J'ai entre les mains “un recu du jardinier Lehaye, auquel je remis, à mon départ de Souiabaya onze jeunes plants de ce précieux végétal , et autant de racines et de tronçons en bon état, que j’avois rapporté des îles dés Amis, après en avoir eu soin pendant près d’onze mois. Les troncons et les racines qui auront donné chacun un arbre , réunis aux plants, font monter à 22 les arbres à pain que j’avois bien conservés. Gomme ils croissent très-vile , cette quane \ | Voyage dé la Billardière. 03 tité est plus que suffisante pour les répandre tres- abondiämment dans nos colonies, dans un espace de 6 à & ans. Le commardant de Pexpédition ma donné une reconnoissance de ces mêmes arbres. Ils étoient encore à Samarang , dans l’ile de Java, le 20 mars 1795. | " Voici ce que la résence de Batavia écrivit à cette époque au citoyen Malartic, gouverneur de Pile de France. « Fidèles à nos engagemens , nous faisons » prendre tout le soin possible des arbres à pain » qu’on avoit laissés à Samarang, sous la garde de » la compagnie et du jardinier Lahaye. Nous vous » les enverrons par la première occasion ». J’ai tout lieu de croire que depuis ce temps les Hollandais les auront envoyés à l’fle de France. Outre beaucoup d’autres occasions qui se sont pré- sentées , ils auront pu profiter de la corvette le Hoineau , expédiée depuis 6 mois pour, Batavia. Il ne faut pas confondre cette bonne espèce &arbra à pain avec l’espèce sauvage qui se trouve dans : ee Moluques ; et que l’on possède depuis long-temps à l'Ile dé France. Les graives n’avortent point dans ïa seconde , tandis que dans le bon fruit elles se trouvent remplacées par un mets délicieux lorsqu'il est cuit sous la cendre ou au four. Ceite nourriture est d’ailleurs fort saine. Nous en avons vécu pen- dant tout le temps de notre relâche. Nous laissious tous avec plaisir la petite quantité de pain que nous faisoit notre boulanger pour y substilter cet excel- lent fruit, L’espèce des Moluques donne So à 40 petits fruits ; chaque arbre des ies des Amis en “ 94 | Voyages. : donne 3 où 400, tous fort gros, de forme ovale; dont- le grand diamètre est de g à 10 pouces , et . le peiit de 7 à 8 pouces. Un arbre sé trouveroit affaissé sous un si grand poids, si ces fruits mûris- soient tous à la fojs. Mais la natire prévoyante les fait succéder les uns aux autres pendant huit mois de l’année qu'ils fournissent aux naturels une nourri- ture aussi saine qu’abondante. Chacun de ces arbres occupe un espace circulaire d'environ 30 pieds de dianèlre. Un arpent consacié à là culture de ce végétal, fournircit aux, besoins de plusie“rs familles. Rien r’approche d’une pareille fécondité. Comme il ne fournit point de graines, la nature lui a donné en revanche une graude facilité de se reproduire par boutures. Ses racines se portent souvent vers la surface de la térre, et donnent naissance à de jeunes plants. à Ci tu Cet arbre réussiroit parfaitement dans nos colo- nies. Il se plait sous les tropiques , Cans les terreins peu élevés au-de:sus du niveau de la mer. Il s’ac- commode très-bien d’une terre marneuse où domine l’argile. Peut-étre qu'avec des soins on viendroit à bout de naturaliscr ce précieux Have dans nos départemens du Midi. Tout le monde sait que les Anglais ont fait deux expéditions consécutives pour en enrichir leurs co- lonies. C’est le capitaine Bligh qui en fut chargé. Sa première expédition n’eut point de succès. Son vaisseau lui fut enlevé à la suite des troubles qui eurent lieu à son bord. Cet intrépide navigateur fit plus de 1200 lieues pour arriver à Temor dans sa > \ f. \ Voyage de la Billardière. où chaloupe , réduit à une once de biscuit par jour, Après s'être rendu en Angleterre, il fut chargé de retourner à O-taité ; pour en rapporter l’arbre À pain. J'ai appris à Batavia qu'il avoit passé par les Moluques en 1703, chargé de ce précieux dépôt. Nous quittâmes les iles des Amis le ro avril 1793. Le lendemain nous eûmes connoissance d’une peulie île nommée la Tortue. Le 15 d'avril nous vimes Erronan , la plus orientale des îles de lPArchipel du Saint - Esprit. Ensuite ÆAratom. Les éruptions du volcan de Tana nous offrirent pendant la nuit un très-beau Spec= tacle. | Le 27 d'avril, faisant route pour .la Nouvelle Calédonie, pendant une nuit extrémement obscure , nous portions sur des îles entourées de’ récifs > in= connus jusqu’à présent des navigateurs. Par le plus graud des hasards un vol d’oiseaux de mer vint à passer tout près dé nous vers les trois heures du main. Cette annonce de la proximité des terres engagea l’officier de quart à mettre en travers, afin d’arrêter la marche du navire dans un moment. où nous avions tout au plus une heure à COuriE avant d’être brisés contre le rocher. Ces rouvelies les sont à 3 lieues dans le N. ©. de la nouvelle Cal‘donie, où nous mouillâmes le. 18 d'avril. D’après la description que Cook et Forster avorent donnée des habitans de cette grande terre | nous avions en eux beaucoup de confiance ; mais des os- semens humains erillés, dont quelques - was étoent occupés à manger jusqu'aux plus pelites parties 96 Foyages. tendineuses” qui ly restoient encore aftachées,, nous donnèrent beaucoup de doute sur la vérité du por- {rait avantageux qu’en avoient tracé ces célèbres voyageurs. Il est bien certain que ces peuples ont. conservé l’usage barbare de manger leurs sem- blables. îr Ils attaquèrent plusieurs fois nos chaloupes ; mais nous fîmes si bonne contenance qu'ils ne nous man- gèrent personne. Malgré cet état de guerre , il ve- noit tous les jours à bord un grand nombre de ces naturels. | | : La terre aride qu’ils habitent excite peu chez eux le goût de lPagriculture. J’ai vu cependant dans quelques jardins la Colocase, le Chou-Caraibe, des Bananiers et'la Canne à Sucre. Le Coco- vier y donne de petits fruits dont l’eau n’est point agréable. ü | L'usage barbare de ces peuples n’a point nui à mes recherches. J’ai fait souvent des excursions con- tinuées plusieurs jours de suite dans l’intérieur des terres. Nous rous réunissions quelquefois au nombre de vingt, tous bien armés. Nous ne manquions ja- mais, vers le soir , de prendre un poste élevé sur les montagnes, afin d’y passer la nuit dans une situation où il eût été difficile de nous assaillir. Nous faisions sentinelle à tour de rôle afin d’éviter toute surprise. Vingt jours de recherches sur cette grande terre, à peine entrevue par Forster , qui fut malade pendant la relâche de huit jours qu’il y fit, me four- . nirent be-ucoup de choses nouvelles, principalement dans le règne végétal, Le : FWoyage de la Billardière. 97 Le 6 de mai, nous perdimes le citoyen Huon, ca- pitaine de l’Espérance. L'état de marasme dans lequel il étoit tombé avoït Ôôté ; depuis quelques temps, tout espoir de prolonger da-‘antag? ses jourss IL fut enterré dans l’île de l'Observatoire. Le 9 de mai, nous levâmes l’ancre pour singler vers le Nord, Nous reconames la partie orientale des récifs et des îles que nous avions vus l’année précédente dans l’Ouest. | Le 21 de mai, nous étions tout près de l’île de Sainte-Croix. On envoya deux canots pour y cher= cher un mouillage dans un enfoncement qui sembloit en promettre. Beaucoup de pirogues les suivireut et les entourèrent lorsqu'ils fur:nt engasés daus l’en- foncement. Alors un des naturels décocha , de la dis- tance de plus de quatre-vingt pas, une fè he qui b'essa + © légèrement au front un des hommes d2 l'équipage. L'effet de nos armes à feu dispersa bien vite cette petite escadre. Cet infortuñé matelot ne survécué pas long-temps à une blessure en apparence peu dangereuse. Elle fut suivie au bout de buit jours du tétanos dont il mourut. Cette flèche ne nous parut pas pour cela empoisonnée; car des animaux, pi- ” qués avec ces mêmes armes, n’éprouvèront aucnn accident fâcheux. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir dans l’Inde la plus légère piqûre suivie d’un .spasme général , qui est presque toujours un symp= tôme de la mort. : Nous primes connoissance des îles adjacentes. Nous allâmes visiter les terres des Ærsacides , ensuite la Louisiade de Bougainville , dans sa partie sep- Tome II, G 98 Foyages. ae tentrionale, dont l'accès est très-difficile. T1 nous fallut passer entre des hauts fonds qui la garnissent presque | par tout ce côté, Lis se trouvent dans'quelques en- droits à toute vue de terre. | Tue Nous visitimes un enfoncement bordé de très- hautes montagues, situées à la côte Sud-Est de la nouvelle Guinée. Après avoir passé par le détroit de Dampter , nous reconnûmes le Nord: de la Nou- veile-Brelagne. Nous passèmes le 16 et le 17 juillet à la vue des îles Anachorètes de Bougainville. Si Le 20 juillet, nous perdimes le citoyen Entracas- teaux, chef de expédition. El mourut dans des convulsions auxqueiles succédoit alternativemenñt un état de stupeur. Il ne put proférer un seul mot pen- dant plus de douze heures qne durèrent ces annonces de la mort. Après avoir pris COnnoissènces des îles des Trai- tres , et d'une partie des terres élevées de la Nou- velle-Gusnée ; nous mouillämes à HWaigiou , le 16 aeût 1793, par 129° 14 de long, orientale , 6t si près de l'équateur, que nous u’en étions qu’à uné demi-minute das le Sud. Le scorbut avoit déja fait beaucoup de ravages parmi nous. Les naturels NOUS apportèrent de fort grasses tortues de mer, dont le bouillon produisit sur-le-champ des effets très-sa- lutaires. Cette îlé me fournit beaucoup de choses intéres- santes dans tous les genres. Nous la quittimes le 27 août pour aller à Bouwo, où. nous mouillèmes le 3 | septembre 1793 J’eus la facilité de suivre mes re= | ne Voyage de la Billardière. 00 - cherches pendant treize jours dans cette îl: mon- tueuse, où les productions de la nature sont extré- mement variées. Nous passâmes dans le détroit de Bouton, depuis le 23 septembre jusqu’au 9 d'octobre. Les fr‘quentes relâches que nous fimes pendant ces quinze jours me mirent à portée d'ajouter beaucoup à mes collections. Les marécages qui recouvrent une partie des terres dont ce détroit est formé donnèrent origine à une : maladie contagieuse dont les suites nous énlsvèrent beaucoup de monde. C’étoit une dyssenterie bilieuse. J’en fus très-violemment affecté. Ce fut le 28 octobre 1793 que nous mouillâämes dans la rade de Sourabaya. Les Hollandais, AVECe PTT IPS nous étions en guerre à cette ép oque . pronirent de respecter la mussion que nous venions de remplir. Ils devoient nous donner des. rafrat- chissemens pour retourner dans notre pairie; mais ils ont prêté main-forte à Dauribeau pour favo- riser ses lâches desseins. C’est après trois mois et demi de séjour dans cette rade que ce traître , devenu commandant des vaisseaux après la mort des deux chefs , mit au jour ses infâmes projets. Il nous fit arrêter pendant Ja nuit du r9 février 17094 , afñn d’ar- borer librement le pavillon bianc, après avoir foulé _ aux pieds celui qu’il avoit reconnu à son départ 4 Parmi l'état-major, le nombre des pros- crits se mortoit à sept, savoir : Le Grand, Laignel het nine. tous trois lieutenans de vaisseau ; Riche, CPE Ventenat, aumôuier ; Piron , “ peintre, et moi. G 2 +2 dé = “109 Voyages. Dauribeau s’empara de toutes nos collections, et nous fit conduire par terre à Samarang, un des principaux établissemens hollandais dans j'ile de Java, distant de quatre-vingt lieues de Sourabaya. La route qu’on nous força de suivre étoit presque impraticable dans cette saison des pluies: nous ne piinés arriver à Samarang que le ro mars 1794. Après deux mois de séjour dans cette ville, nous apprimes qu'un paquebot hollandais devoit bientôt faire voile de Batavia pour Europe. Nous obtinmes du gouverneur de Samarang que deux d’entre nous se rendroient à Batavia ,.afin de demander à la ré- gence de profiter de cette occasion dans le dessein W’instruire le gouvernement de France du sort de Pexpédition envoyée à la recherche de la Peyrouse. Il n’y avoit aucun de noûs qui ne brûlât du désir de partir. Ce fut le sort quien décida. Riche et Legrand s’embarquèrent pour Batavia , où ils ne pu rent obtenir leur départ pour l'Europe. Willaumet, Laïgneb et J’entenat allèrent au mois de juin rejoindre Riche et Legrand. Comme le départ de la flotte hollan- daise sur laquelle nous étions destinés à passer en Europe ne devoit avoir lieu que vers le mois d’oc- tobre, on me permit de rester à Samarang jusqu’à cette époque, au lieu d’aller respirer l'air infect de Baiavia. Les émanations en sont si pernicieuses , qu’il meurt la première année communément les neuf dixième: des soldats qu’on y envoie d'Europe. Le dixième qui survit ne meurt pas dans cette propor= tion, parce quelques-uns s’accoutument un peu à l’insalubrité de Pair, J’avois bien lieu d’y craindre le c SR eg À de m’embarquer à bord du parlementaire /a avant mon arrivée à Batavia, il me fut enfin atrorcé Voyage de'la Billardière. IOT ( renouvellement de la dyssenterie que m’avoit donnée les marécages des détroits de Bouton. Le commodore Aichel commandoit à cette époque une division anglaise qui étoit mouillée dans la rade de Batavia. Il envoya à l’Is'e-de-France , par un vaisseau par ementaire, des prisonniers qu’il avoit faits sur nos corsaires. Mes compagnons d’infortune furent assz hureux pour profiter de cette occasion. Je me rendis aussitôt à Batavia par le premier vais- seau qui fit voile pour cette place. Je fus transféré, ‘comme prisonnier de guerre, dans le fort d’Ænké, à une.lieue de la ville. Après six mois et demi de détention avec des officiers du corsaire francais Île Modeste , faits prisouniers de guerre deux mois = [y AN (© talie pour me rendre à l’fsle-d:-France, où jai- rivai le 18 floréal, an troisième de la Répub'iqué francaise. 3 J'ai été assez heureux pour sauver mes manuscrits avec beaucoup de dessins ; mais jai eu la douleur de me voir entièrement dépouillé de mes collections. Voicien quoi elles consistoient: environ quatre mille plantes Hifférentes , parmi lesquelles plus de la moitié sont nouvelles. Je ne parlerai point des doubles que javois accumulés dans tous les genres, afin dé faire jouir les naturalistes du fruit de mes récoltes. — Un graud nombre de graînes destinées pour -le Jardin- des.Plantes. — Quinze cents insectes. — Environ trois cents espèces d'oiseaux très-rares, — Plusieurs qua- _drupèdes. — Beaucoup d’échantillons de bois. — Des G3 102 Voyages. reptiles et des poissons conservés dans ’ esprit-de-vin aik ibf + — Beaucoup d’échantil'ons de lithologie pris dans tous les lieux où nous avions abordé, — Onze arbres à pain, et autant de tronçons et'de racines, . déposés à Sourabaya, entre les meins du jardinier. — Beaucoup d’instrumens des insulaires des mers du Sud, En un mot, jose assurer que cette collection est uue des plus riches et des plus SE qui aif jamais été faite. Je suis bien éloisné d’avoir perdu lespoir de la recouvrer. Le gouvernement a déja fait à ce sujet, d’après les renseignemens que je lui ai fournis, toutes : les démarches que les circonstances peuvent per- mettre. La majeure partie est en Angleterre. Le na- turaliste Deschamps, qui est actuellemeut à Java, s’en est approprié tous les doubles. Mes récoltes faites au cap de Bonne-Espérance et à Ténériffe sont encore au cap. J’ai sauvé plusieurs obiets intéressans qui sont dé- barqués ex France, parmi lesquels ii y a beaucoup d’instrumens à lusage des peuplades des mers du Sud. J’apporte une belle collection de plantes de lfsle-de-France, dont je me propose de publier la flore ; des produits volcaniques de cette ile , et divers objets d'histoire naturelle de l’île de Java. Je n'ai point épargné mes veilles afin de me rendre utile à ma patrie, pour laquelle je ne crains pas d’as- gurer que j'ai travaillé avec l’ardeur d’un homme que ni les contrariétés, ni les dangers qu’il avoit en partie prévus ne délournèrent point d’une semblable entreprise. Le goût des voyages qui n’avoit fait que Pt Voyage de la Billardière. 103 s’accroître par celui que je venois de faire pendant deux années consécutives dans le Levant, me fit saisir avec avidité l’occasion de parcourir le vaste champ qui s'ouvroit devant moi en suivant lex- pédition envoyée à la recherche de la Peyrouse. Te me regarderai comme très-heureux si j2 puis un jour déposer au Muséum natioual d'Histoire naturelle un double de tout ce que j'ai recueilli. PEODCE SE Eu LES CHARMES DE LA SOLITUDE, Trapucrion du Missionnaire CrroT du c'i- noës en prose française, que Je mets En pers dans ma guatre-vingt-sirième année, ét que J'écris sans lunettes. C’est le Solitaire chinois qui parle. Porur de bien sans la liberté! — Seul aux champs, dans l’obseurité, Les Astres , qui font mon étude, Mont fuit chérir la solitude. — Vingt ans de projets et d’erreur À mes dépens m’ont fait connoître Que pour d’autres soins notre auteur Dans le grand tout nous a fait naître! — La lune , dans son triple aspect , — Le firmament paré d’étoiies , { Qui de la nuit percent les voiles } Le frapzent d’un nouveau respect. — G'4 104 Poésie. Les eaux, les prés charment ma vue j =« Quand l’ clair même ouvre la nue Je craius, j'admire et J’ai recours Au puissant moteurs de nos jours. — Si je n’ai poiut de renommée , Mon sort n’aura point d’envieux; De nul espoir ambitienx M n ame en paix n’est animée, = De loin je ec: ntemple à loisir La mer orage:se du mond' ; Et tous les biens noyés dans l’onde Ne m° coutent pas un sou TT — L'air est serein, je le respire : — Est-il un hiver agité ? Jeprends un livre et Je soupire Après les bois fruits que l’été Des fleurs du printemps fait éclore : = Pour m’exercer, avant l’aurore Je bêche la terre à grands pas. Ma faim règle ainsi mes re, as. — Mon sommeil , né de l'exercice, / Par ce naturel artilice Ranime mes sens au réveil — Alors à l’abri, sous ’ombrage, Je vis renaître le soleil ; — Des oiseaux entends le ramage ; Ma voix l'ail redire aux échos : Qu’on est heureux dans nos hameaux | — Le crime cause mille alarmes , ; Et la vertn n’a que des charmes — Sous d’obseurs rochers si j'entends Des sons qu’un vain effroi fait naître j Si des ombres glacentmes sens, Ma raison Les fait disparoître, — y stP 2) Les charmes de læ Solitude. 10% Je parcours les monts , les forêts ; — Tout me rappelle à la nature: — Mes fautes sont mes seuls regrets. — De tous les humains, je le jure, Je voudrois faire le bonheur : — Mais l’un , las des maux qu’il endure, D'un poignard se perce le cœur; L’autre nourrit l’espoir trompeur D'’être immortel par la chymie. — Moi de bien vivre est mon envie : Qu’on m’en donve le vrai secret, Demain je mourrai sans regret. — DuBoCcAGE. SPECTACLES THÉATRE DE LARUE KEY DE A KR IEN ne peut étotffer le penchant que les Français ont pour la gaieté. Il leur inspire assez souvent des choses , sinon bien comiques , du moins propres à faire rire ; car, obsérvons , en passant , que tout ce qui fait rire n’est pas toujours comique : peu d’au- teurs aujourd’hui sont pénétrés de cette vérité. C’est donc à notre humeur folâtre et enjouée que beaucoup . de pièces doivent un bon accueil, Nous mettons de ce nombre /es Sahotiers , opéra en un acte , et en prose, mélée d’ariettes , dont ont vient de donner la première représentation. | 106 Speciacles. La scène se passe au milieu d’un bois, où l’on voit à droite et à gauche deux chaumières” et des métiers à sabots. V'alentin, fils de Pertrand et Faustine , fille de Gervass, s'aiment éperduemernt. Us se sont avoué déja leur goût mutuel; maïs les meilleurs amis se brouïiilent , c’est ce qui arrive aux jeunes voisins. Bertrand ennuyé du veuvage songe à se donner une compagne :il a jeté les yeux sur f'austine ,1et en prévient son fils, dont on conçoit la surprise. Gervais paroît avec un garçon de travail ; celui-ci ret: ré Bertrand ne tarde pas à lui ouvrir son cœur. ü Jui fait Pénumération de son petit avoir ; il a , en- tr'autres choses, les habits de sa défunte, et cent bons écus en espèces. À ce récit, le père de Faus- tine ne se sent pas d’aise , eten donné sa parole à Bertrand : la noce est fiiée au lendemain. Gervais en prévient sa fille , qui n’est pas moins étonnée que Falentin. Elle veut faire des observations » des remontrauces, mais il faut obéir. Les amaas brouillés se revoyent et se raccommodent , après quel- ques petites minaudéries d’usage. Comme ils en étojent à de nouveaux sermens, les deux pères) arrivent : aussitôt on les sépare et on les enferme. Gerpaus et Bertrand ont à faire au-dshors: en se retirant, ils confient au garçon sabotier la garde des deux pri- sonniers. Un piége se trouve tendu , par hasard , au pied d’un arbre s'élève entre les deux haie mières ; le garcon s’y laisse prendre. Son ermbarras, les prisonniers la tête à la fonêtre , tous trois Théâtre de la rue Feydeau. 107 riant, se plaignant et se moquant tour-à-tour Pun dé l’autre , offrent une scène assez plaisante. Ce- pendant f'alentin , impatient de lesclavage , fait une perc{e aù toit, saute à terre , et vole délivrer Faustine. Pour éviter les reproches , les menaces, et, peut-être, quelque chose de pis, que faire ? Prendre la fuite; c’est le seul parti. Mäis 1l faut des ressources : Falentin court c'eraher les effets de sa mère et les cent Écus 5 ils sont à lui par droit de succession ; ce West point un vol; puis voilà nos amans en route. Gervais et Bertrand sont &e retour. Sur ce aue le garcon raconte , le père de Faustine veut retirer sa parole. Les deux amans ne tardent pas à reparoïre : le repentir les amène aux genoux de leurs parens, qui leur pardonnent et les unissent. Cette bleuette, qu’on ne doit pas juger sévère- ment, a été favorablement accueillie. S'il y a quelques défauts , quelques lieux communs , ils sont suffisamment rachetés par la gaieté dont elle pétille. C’est un tableau d’un genre assez piquant saus être neuf. Les artistes qui y figurent dou- blent encore le plaisir et lintérêt. La citoyenne le Sage, fille, joue avec beaucoup d'intelligence et de précision le rôle de Falentin. Celui de _Faustine a valu de nouveaux suffrages à la ci- toyenne ÆRo/ando. Les citoyens Vuallière , le Sage, père, et Juliet y ont déployé leurs ta- lens, et recueillis des applaudissemens justement mérités. | 108 … Spectacles. Les paroles sont du citoyen Pigault-le - Brun. L'auteur de la musique est le citoyen Brun. Elle offre des airs très-jolis et très-pittoresques. J'ai 6: | RÉ S ANA MIRE SE EE RER A THÉATRE DU VAUDEVILLE. Hagard, Fils de son Père , parodie d’Oscar UN a eu beaucoup de succès. C’est une plaisanterie fine et ingénieuse , el la pièce est très-bien exécutée. L'auteur a suivi le plan de Pouvrage en travestissant seulement le nom des personnages. Il y a plusieurs couplets très-bien trouvés, et l'ouvrage est très-bien joué par le citoyen Rosière#fils, qui remplit le rôle d’Arlequin-Hagard , et par la citoyenne Molière. A. L, M. À mn U= VAT. LA NOUVELLES LITTÉRAIRÉS. Le Lycée des Arts a tenu, le 20 prairial, sa qua- rante-troisième séance publique. Voic quel a été l’ordre de ses travaux: Dans le discours d’ouverture, en rendant compte de tont ce que le gouverne mat s'occupe de faire pour Pimstruction, ainsi que des secours dont il a ordonné la répart tion dans les- départemens dévastés et dans les manufaetures > le secretaire général a _ fait sentir combien de fCis, à cet égard, la bonne volonté des ministres avoit été trompée ; combien ‘il étoit donc intéressant qu'ils choisissent des agens LA capables de veiller à une distribution exacte , im- partiale et éclairée ; enfin , de quelle importance ces ‘encouragemens étbient dans un moment où les arts et l’industrie s’étoient trouvés en avoir un besoin plus pressant, + IT. A la suite d’une lettre de remerciemens adressée par la citoyenne Dubocage, le public a fort ac- cueilli une pièce traduite par elle du Chinois , qu’elle avoit mise en vers pour en faire hommage au Lycée ; et qui étoit écrite ; ainsi que sa lettre le marqueit , de sa main , à Pâge de 86 ans et sans luncties. + 110 Nouvelles littéraires. Les applaudissemens (1) ont rertoublés à la lecture de trois couplets envoyés à l'instant par la citovénne Fanni Bauharnais , sur le couronnément de la citoyenne Dubocage, YIL. Rapport par Lefebvre sur le perfectionne- ment apporté par le citoyen Tabarin dans le tour de Vaucauson à tirer la soie des cocons. —, On peut voir cette machine rue Wärc ; maison de Montmorency. (Mention et médaille.) IV. Rapport par Bienaimé sur une simplifica- tion du moulin à bras pour moudre le bled, par le citoyen Saumon ; charpentier. ( Hention et: médaille. ) V. Mention honorable d’une gravure imitée à. Paiguille, par la citoyenne Fay, avec upe telle perfection que l’œil s’y méprend absolument. En remettant à cette citoyenne une médaille, le pré- sident ( Milet-Mureau ) lui a adressé sur la wma nière dont les femmes doivent se livrer à l’étude des talens agréables sans trop se distraire des soins consolans du ménage, un discours qui a été vive- ment applaudi. x t VI. Rapport de Digé , sur un mastic 1ncor- ruptible your les fesses d’aisance, bassins et terrasses en pierre, par le citoyen Parossse , demeurant rue Bourgfibourg. ( mention et médaille.) (1) Voyez plus haut, page 103. L Nouvelles littéraires. II VIE. L'institution des A vergles de naissance , dont le directeur ( le citoren Hawc ), avoit été déja. ‘ couronné au Lycée, est venu répéter à l'assemblée, l’expérienre des tablettes mécariques , au mryen desquelles ,; deux de ces élèves peuvent s’enten- dre et s’écrire tout ce qu’ils veulent sur du pa- pier : — Le citoyen Ærisse , aveugle-né, a recité une fable de «à composition, intitulée : {’Epingle es Le Fic'iu, à la suite de laquelle une hymne a été exécutée et chantée par la totalité des élèves , et V’asséembhlée leur a donné des preuves unanimes de sa satisfaction. | VIIT. Charles Desaudray a fait sur lart du Fondeur des déchets métalliques ; un rapport qui a excité le plus vif iniérèt en faveur du citoyen Gautier, métallurgiste , à qui l'expé- rience , et une longue habitude du travaii a fourni des procédés ingénieux , et des constructions nou- velles dé fouineaux , à l'aide desquels il a fait pour la monuoie une grande quantité de travaux utiles, sans qu’il ait jamais voulu accepter aucun dédommage- ment ; cependant, cet art'ste Iniéressant , languit sous le poids de la plus affreuse injustice ; ses ateliers restent suspendus , étant j'rivé de tout secours , et ne - | pouvant pas obienir, depuis 20 mois, la restitu- tion G’un dépôt considérable de ses foutes en or et argent qu’il a fait à la mounoie , pour obéir à la loi; lorsqu’ii s’est approché de sa femme et de sept en- lens, pour recevoir la médaille qui lui a été decernée , 112 Nouvelles littéraires. les plus vifs applaudissemens ont élé prodigués à plusieurs reprises; des voix , dans les tribunes , ont réclamé justice : son adresse a été demandée de toûs côtés, et le NE a païu vivement affecté, L'artiste | ému jusqu'aux larmes, a remercié le Lycée avec cet air pénétré quia inspiré le plus vif intérêt: 1l s’est borné à déclarer qu’il se confoit , comme il Pavoit fait depuis vingt mois; à la justice du Peuple français. Le secrétaire a annoncé que la pompe funèbre du célèbre Zavorsier , membre du Lycée, étoit fixée à la fin de messidor , et que la souscription étoit de cinq livres en numéraire ou valeur repré- sentative. C’est le citoyen Fourcroy qui prononcera le discours. Dans le concert on a remarqué un conce:to de. clarinette exécuté avec beaucoup de précision et de goût par le citoyen Petit , âgé de dix-huit ans; un concerto de piano par le citoyen Oudin , du même âge. La citoyenne Maillard , artiste du théâtre de l'Opéra, vient d’obtenir un congé pour deux mois. La citoyenne Rousselois , qui a obtenu des succès sur le théâtre des Arts, vient d'entrer au théâtre \ de Nouvelles littéraires. TI30 de Louvois , où elle en obtient également , princi- palement dans le rôle de Sapho. æ Des Çapitalistes veulent établir, à l’ancien Théâtre Français, un Spectacle appelé l’Odéon , où ils fe- ront- représenter les chefs-d’œuvres des plus grands maîtres par les artistes les plus distingués de chaque spectacle. Lx 11 floréal de l’an IV, il. y a eu à l’école d’éco- nomie rurale-vétérinaire du département du Rhône , une séance publique qui a été présidée ‘par le com- missaire du Directoire exécutif près l'administration du département du Rhône, lecitoyen Paul Cayre, et par un des membre de ladministration , le citoyen Piégay. Le général Montchoisy, commandant la Force armée de ce canfon ,; des commissaires des guerres et autres membres de l’état major de cette place ont bien voulu donner à cette institution la marque de l’intérêt qu’ils mettent au progrès d'une science aussi utile aux camps, qu’elle l’est aux campa- gnes et au commerce. Lesofficiers de santé, tant mé deeins que chirurgiens, que ’adminisiration du dé- partement avoit invités à s’y rendre pour interroger et être les juges des progrès de ces élèves, n’ont Jamais donné une preuve plus sensible de Penvis Tome II. EX * 1 114 Nouvelles littéraires. qu’ils n’ont cessé de témoigner dès l’ouverture de cette école, d’exciter et entretenir l’émulation dans les élètes qu’on y forme : ils s’y sont en eflet ren- dus en grand nombre. Vingi-quatre élèves, dont seize pour PHypos- téologie èt la Myologte , et huit pour la Splanch- nologie ; ont paru, ét onteu à discuter les divers points d'anatomie qui ont fait le sujet des études de cet hiver. Ceux pour PHypostéologte et la Myo- logte sont les citoyens DurAnD , du département de la Corrèze. JOHANNEL ,; . . . . du Puy-de-Dôme. CoLLIN ;; . . . . . dela Haute_ Marne. PIcHARD ,, .!. .:. . de Saôneet Loire. Darner CNE 40 Ené ? Vincent MoLLARD, . . .:. du Doubs. BERFPIN 4116 0 la Ne dem > GUILLEGOT, . . . . de Haute-Saône. MASSE UT EME TN Lide D'TSttes MoLBARD 54704 À idem MOTTE, . . . . . des Hautes-Alpes. THOMÉ,. . |. 4) Lulu ddemne MomBEROLLE, . . . dela Gironde. MARGES QUES NT UE Paire y." ue 04 de Lot et Garonne: BoRELz, . . . . . . dela Drôme. Les élèves qui ont paru pour le Splanchnologie sont LES citoyens EsPARRON ,du département du Rhône. 7 DOPORP ES er 3) NOIRS BAUMERS , « . . .) - 146Me E 1 Nouvelles Li ttéraires. 115 JULHE , du département de l’Aveyron. PICALENGE UE". 11. "lidemn. FROMENT ,;:. .".",\ + idem. RUFFIER , . . . . . de Saône et Loire. Miczras , . . . . . du Mont-B anc. * Ces élèves ‘ont successivement été interrogés sur les différens points des matières qui ont fait le sujet de leurs étudés , et tous ont répondu avec une justesse et üne DÉC iHOn qui ont démontré qu’ils n’étoient pas üinstruits seulement sur l’anatomie du cheval 3 car ils ont décrit les différences essentielles obs rvées dns d’autres animaux et dans l’homme. Les maîtres de Part qui les ont interrogés , et au jugement desquels le président et l’assemblée ont déféré, ont remar- qué quelques nuances de mieux dans quelques-uns des élèves de ces deux classés ‘de contendans , et les oùt désigués pour être 4dmis au prix de capacité plus marquée que dans les autres : ces élèves sont, pour lHypostéologie ‘et la Myologie , les citoyens Durañd ; Pichard ; Mollard , du département du Doubs; Collin, Johannel et Magès , qui ont tiré le prix, qui est cbr au sort aux citoyens Collin ct: Durand, auxquels une mêine lettre le donnoit également; et qui ont convenu de le partager. Et pour la Spéanchnologie ; les citovens Es- parron ; Aigaleng , Froment et Julhe : le sort _a favorisé le premier, sans diminuer parmi les autres la g'oire qu’ils s’étoient acquise. Ces deux prix consistent en livres relatifs à la carrière que courrent ces élèves ° H 2 116 Nouvelles littéraires. Le doyen d’âge des off iers de santé, après cette | distribution de prix, à témoigné, au nom de tous» la plus vive satisfäction des efforts de ces élèves, et de l'intelligence qu'ils veno'ent dé manifester. | Le président a ensuite dit que l’administration dé- partementale rendroit avec plaisir; au gouverne. ment , le témoignage le plus flatteur dé cette séance; et des éloges qu'y avoient obtenus les: élèves qui, venoient de paroître ; ce qui ne pourroit, que le porter à continuer sa protection spéciale, à. Pétas. blissement et- à bâter-sa translation dans le lieu: qui lui : est destiné , et où tous les élèves présens. et ceux en congé puissent être enfin rassemblés sous. les Feu des Fa sur lesqnels Les DE ri des élèves. y. être ie és comme il ner à une, use, à qe doit se livrer à l’étude et à Pobservation. FDTE CNE IX C’est au 2è rle et à la tapatrité connue du C. HEnons. premier professeur et adjoint au directètr de cet;éta= blissement, qu'est principalement duela force avec la: quelle les élèves se sont montrés. Lie citoyen Breden fils, entrant dans la carrière de professeur, ya düssi concouru pour la Miyologte. On doitaussi y adjoindre, les citoyens Boarjai , Esparron, Aigaleng-et Froment , répétiteurs d? Hypostéologie SR Ta ont, également contribué. ) Paul-Thierri Giseke est mért à Hambourg le 26 avtil dernier ( v. st. ). El étoit né dans cette ville _ Nouvelles littéraires. 117 Je 11. décembre 1741, Ses principales études furent Ja médecine el les sc Iences naturelles. Il fut appelé à professer la physique et, la poésie dans le £ymnase de Hambourg le 11 dé cembre 1741. Îl y fut pré- posé à la bibliothèque publique en 1795. Ses prin- Cipaux ouvrag:s roulent sur la botanique. Linné , son, mailre , l’avoit si bien distingué dans le rombre de ses disciples ,. qu’il consacra: ‘son nom dans une des dénominations dont ceite science lui est rede- vable. Il, jauistoit ; parmi ses compatriotes, de la plus grande, considération comime homme et comme citoyen. Sa réputation de savant l’avoit fait efüilier à plusieurs académies et sociétés littéraires. . Il paroi à Londres le premier volume d’un ré- pertoire utile pour les arts et les manufactures , sous le titre de Repertory of arts and manu fa. {ures , consisting of original communications, spe cification of patent inventions , and selection of useful practical papers from the transac- tons of the philosophical socueties of al! na- tions. Ce volume est accompagné de vinet- -Cinq planches. Les recueils des sociétés savantes de Londres, de Manchester, de Dabiin, de Philadel- phie, 7 Turin , de pe > eic., jont été sur-tout mis à contribution. Physiciens , chymistes, méca- nicièns , manufacturiers > accueilleront à lenvi cette compila tion intéressante. H 3 LN à de RTE Nouvelles littéraires. On y trouvera les principales pièces émanées du bureau de la chanc-Îlerie | destinées à l’expédition des privilèges et des patentes ( The patent-office). ON écrit de Londres que le peintre docti per marche sur les traces de l’iinmoriel Hogarth, son Coinpatriote ; mais sans néglger , comme Gaisoit celui-ci, la partie mécani ue de son art, puisqu'il a pris pour modèle ce Salpator Rosa que Garrik, dans son voyage d’ltalie , nomma le Shakespéare dé la pernture. Le médecin ÆXcppis rossède quatre tableaux de Mortimer ; qui ne tarderont pas sans doute à être gravés. Le premier représente la récep- tion d’un Jeune adepte dans une societé de bançts ; il reçoit de la main du ch-fet ilavalie une coupe remplie #e sang. Dans le deuxième tableau une prostituée lui présente encore une coùpe écumante ; et deux vétérans du brigandase regardent avec vo- lupté son empressement à la vuider. Dans le troi- sième il est oc‘upé à piller une maison dont on voit une porte enfoncée , etle malheureux proprié- taire, blanchi par l'âge, baïgné dans son sang. Le quatrième tableau , enfin , offre le scélérat jeté dans un cachot et chargé dethaines. Son regard exprime la rage et le désespoir: le bourreau affile l’instru- ment de son snpplice. — N’en déplaise aux Anelais, tout cela nous semble un peu trop patibulaire, et avec les compositions morales de notre Greuxe , nous ne croyons pas avoir à leur envier leur Mortimer, x Nouvelles littéraires. 27 EAS A G'À D'É MIE S. Quiz sunb præcipua capilæ,,ac quæ causæ physicæ ac morales diversæ indolis ,;quius aliæ .ab alis nationes discrepant ? An et quatenus in præceptis morum publicorum condendis Ethicæ doctores ejus different'æ rationein ha- bere convenit ? c’est-à-dire: « Quels sont les prin- » Cipaux traits et quelles sont les principalos causes » physiques et merales de la diversité de caractères .» que lon remarque entre les différentes nations? » Les moralistes, en s’occupant de former les mœürs » publiques, doivent-ils avoir égard à ce plhiéno- ‘» nomène , et jusqu’à quel point»? : Telle est la question que les administrateurs du Legs stolpien à Leyde, dans leur séance du 30 avril dernier, ont arrêté..de proposer aux recherches des : savans, pour être répondue :vant le premier juillet 1797. Le prix sera adjngé le 13 octobre suivant, Les mémoires ; écrits en latin ou en hollandais, (et pourquoi, sur-tout dans les nouvelles relations des Bataves avec les Francais, exclut-on la langue de ces derniers, devenue presqu'universelle ? ) doi- vent étfe adressés au secrétaire Nicolas Paradys , professeur de l’université de médecine à Leyde, et af- franchis de port. Ii s’est formé à Leyde une société qui s'occupe, particuèrement de mathématique, d'architecture, H 4 Nouvelles littéraires. de physique ; de dessin et de peinture. Dans sa séance du 27 avril dernier , elle a couronné un mémoire relatif au pilotase des écluses, dont l’au- teur s'est trouvé être le citoyen Jean Klob , de Dordrecht. La société a distingué un autre mémoire dout elle invite l’auteur à se faire counoître. ( / La Société d’Historre naturelle nouvellement établie à Bruxelles, et qui vient de se donner pour correspondans à Paris les citoyens Faujas dé Saint-Fond', Thouin et Desfontaines , s’oci cupe parlculièrement de la botanique indigène. Le présidént Lambrechts y à présenté le plan bien Conçu d’une Flora Belgica. / L'Acanéwre suédoise des inscriptions , belles- lettres , antiquités et Histoire n’ayant pu , cette année, acjuger dans une séance publique les cou- ronnes promises par elle, s’est bornée à publier læ potfication suivante : Par son programme historique de l’année der- rière, elle avoit demandé un essai d’histoire dé la pêche du hareng tant sur la côte de Schionen que sur toute l’étendne des côtes de la Suède , et des renseisnemens auth-rtques sur cette matière depuis * Jes temps les plus anciens, PAL AN ouvelles littéraires. I12L 1? académie n’a recu qu’un mémoire qu’elle a cou+ ronué. Il a pour auteur Adolphe-Daniel Enander, Pour la elasse des langues anciennes , elle avoit p oposé l'éloge de Grotius en latin ou en français. Elle a recu cinq mémoires, Elle a décerné le presnier prix à Henri-Constantin Cras, professeur de droit à Amsterdan , et un accessét à Mathias Stoltz, recteur de l’église latine à Helsinghers. Pour la classe des antiquit{s le suistétoit des recher- q JÉ ches sur les emplois publics mention:és dans les 30- nales de Norwège à l’époque des rois issus de la maison de Folckunge , etsur les devoiis et les droits attaèhés à ces emplois. Elle n’a reçu aucun mémoire. La classe des inscriptions avoit demandé un essai d'inscription latine pour le bâtiment nouvellement reconstruit de ia monnoie à Stoc: holm , et des projets de médailles à l'honneur des illustres Saédois , à compter du temps’ de la reine Marguerite jusqu’à celui de Gustave prerier. Sur cinq concurren$ , elle a adjugé la palme à Guaran Backmann, maître s-aris, ct lecteur de belles-letires à l'Université de Lurd , à qui elle avoit déja eu antérieurement occa- sion de témoigner son estime, L'Académie RIREPSe pour étre ré “pondus avant le 20 janvier 1797 les objets suivans : Û F 3 » . + ! . . . Première classe d’histoire. Un essai sur l’histoire de la pêche du hareng tan: à la côte de Schonnen que sur toute l’étendue des côles suédoises ; depuis le 222 Nouvelles littéraires. règne de Gustave: jusqu'à nos jours. Le prix est une médaille d’or de vingt-six dueats. | Deuxième classe des langues savantes. Un éloge de Samuel Duffendorff, en latin ou en français. Le prix est une médaille d’or de vingt-six ducats. Troisième classe des antiquités. Le même sujet que lPannée dernière. Prix , une médaille d’or de quinze ducats. Quatrième classe des inscriptions. 1°. Un projet dinscription latine pour la bourse de Stockholm ; 2°. des projets de monumens sur les évènemens les plus remarquables de ce siècle , au choix des con- currens. Prix, une médaille d’or de douze ducats. \ Le secrélaire rendra, moyennant désignation con- venable , les mémoires non couronnés. A Poccasion de l’hommage solemnel rendu par PAcadémie de Stockholm à la mémoire de Grotius, nous nous permetions de relever ici quelques inéxac- titudes échappées sur le compte de cet homme :il- lustre, à René-Touis d’Arzenson, dans un ouvrage, d’ailleurs estinable et rempli d’intérêt, qui n’a paru que Jlong-lemps après sa mort, sous le double titre de Loisirs d’un Ministre et d’'Essais dans Le goût de Montaigne. « On assure, dit-il, 1. 2. p.205, » que Grotius étoit le plus mauvais Ambassadeur » du monde. Comme jl ne connoissoit point nos » ‘usages , il ne comprenoit rien à ce qui se passoit | Nouvelles littéraires. 123 à Ja Cour , il ne fréquentoit que des pédans de æ PUniversité ; il puisoit ses nouvelles dans les plus » inauvaises sources ; mais 1l les écrivoit aux Etats- Gén‘raux en beau latiñ: car il ne savoit écrire » ni en français ni même en hollandais, On se mo- _quoit de lui et de sa femme à la Cour de France, et personne ne lisoit son ouvrage , qui a été depuis LA * si admiré, mais qui n’apprendra jamais comment » il faut se comporter dans une négociation, etc. ». Nous n’apprécierons pas ici le mérite diplomatique de Grotius, qui, ayant vécu en France dix années consécutives avant d’y avoir déployé aucun caractère public, n’a pu ignorer ici les usages du pays ni ce qui se passoit à la Cour. Nous laisserons également de côté ce qui concerne le mérite de son immortel ouvrage du Droit de La Nature et des Gens ,dont l’objet n’étoit paint de former des négociateurs, mais qui a ouvert la carrière dans laquelle Montesquieu, outrageusement appelé par Voltaire l’Ærl/equin-Gro- tius , a si honorablement marché depuis. Nous nous / bornerons aux observations suivantes. Il sembleroit., d’après le passage que nous avons cité, que Grotius ait été à la Cour de France Am- bassadeur des Etats-généraux , tandis qu’il est cons- tant qu’il n’y fut jamais revêtu de ce caractère. Il n’avoit que quinze ans quand il vint à Paris pour la première fois (en 1598); il y accompagnoit Bar- neveld ; mais ce fut pour lui un simple voyage de curiosité. « Il n’arriva pas-assez tôt, dit Bacllet( jug. » des sav., 5, pag. 71, éd. in 4°. ) pour prévenir ‘124 Nouvelles littéraires. » sa réputation », Henri IV voulut donner à l’éditèur de Martianus Capell& un témoignage public de son affection et de son estime : il le décora d’un grand col'ier et ‘l’une double chaîne d’or, avec sa médaille di même métal; et Grotius, sensible à une marque de distinction aussi flatteuse, se hâta d2 faire graver sn porirait avec. te collier, la chaîne et la médaille. TL: fat mis à la tôle des-savans commentaires qu’il atouts à son édition de- Capella , et l’on y.lit ce dijitique . Que sibt quindents. Astræa sacravit abannis , Talis Hugejanus Grotius ora fero. Il revint en Francé, comme réfugié ; en 1627, im- médiatemént après son évasion du château de Loeves- tein, où ilavoit été confiné pour sa vie, etil y resta jusqu’en 1627. Ti fat intimement lié , pendant cet in+ tervalle, avéc es Jeannen .: Dumaurier, De Fic ; Du Fauir, Bignon, De Mesme , etc.'; et nous lais- sons volontiers à juger à nos lecteurs si ces hommes illustres n’étoient que des pédans. —: Ce fut senle- ment à son voyag® ( en 1631) que Grofius parut. en France avec un caractère diplomatique ; mais il le devoit à Christine ) reine de Suède, et non point aux États-Généraux : ainsi cette dianité ne le mit pas en correspondance avec eux, et il ne faut pas s'é- tonner si ses dépêches à Christine et à Oxenstiern étoient en latin ; il devoit mieux savoir cette langue que le suédois, et même le français. — Gomment a-1-on pu, au resto, se permettre de dire que Gro- où L Nouvelles littéraires: 125 LUS ne Bavoit pas même écrire ên lollañndais ? Les nombreux ouvrages, qu’il a publiés en cet idiôme Ctels que son: Æpologie ; son’ Introduction à La Jurisprudence batave ; son Traité de l4 Vérité de la Religion chrétienne , ) prouvent évidemæ ment le contra re. Si Grotigs éprouva dès désagré- mens à la cour de France , on sait assez qu’il wen fut redevable qu’à l’orsueil et au dépit dé ‘son car- dinal-ministré ; l’ombragéux ichelieu. 11 Pavoit d’aboid accueilli avec bonté ; ‘il fit, rayer ensu t: la : pension Ge, trois mille livres que Grobcus to:choit depuis. dix ans , et lobligea ainsi à $orir du royaume faute de subsistances : 11 fut piqué de Py voir revenir avec un caractère Gisfingué, et fit cent fois ses instances auprès de la cour de Suède pour obtenir son rappel ; mais Oxenstiern., qui vouloit mortifier le cardinal, ne lui accorda jamais cette marque de complaisance : il ne cessa de protéger l'ambassadeur que quand le cardinal fut mort. {l’oyes Bayle, à l’art. Grotius, note K.) EH. M: Le crroyen Augin-Lours Mr£cix, conservateur des_antiques à la bibliothèque nationale , a ouvert un cours public d’Archæologie , ou de la connois- sance des antiquités, dans la salle dun Muséum , rue Colbert, sous l’arcade. Ce cours a commencé le 4 messidor , ét aura lieu les duoëdi , quartidi et ocfids de chaque décade , à une hèure précise. \ 126 . Nouvelles litiéraures. Le citoyen Millin acommencé par des généralités sur l’Archæologie. Il enseigné à présent la partie des pierres gravées ; ceux qui désirent suivre ce cours, en trouveront le programme au bureau du Magasin. pt” Les cours de langues orientales , près la biblio- * thèque nationale , ont commenté le 4 messidor. Le citoyen Langlès , de linstiut national , con- tinuera le cours de langues persaries! qu’il avoit commencé au collège de France. Il donnera ses lecons les duc, es ; septidi et Let à depuis six heures jusqu’à huit. Les mêtres jours, depuis quatre heures jusqu'à : six, le citozen Sylvestre Sacc donnera sés Son de en gue arabe. a a. Le cours de langue turque conmmencera inces- saminent. Les curieux vost en foule voir un bätiment de mer ( le lougre /e Saumon de 14 canons ) , qui est remonté jusqu’à Paris, et s’est arrêté au-dessous du pont de la révolution. C’est un essai qu’on fait, et qui a déja réussi plusieurs fois, Dans sa séance générale du 5 de ce mois, la classe des sciences physiques et mathématiques, et Te En - LT Nouvelles littéraires. 127 celles de litttérature et des beaux-arts ont présenté pour les places vacantes dans leur, sein un liste triple de candidats, entre lesquels l’institut, slon ses réglemens, doit choisir dans la séance générale du mois suivant. : Voici les noms de ces candidats : PREMIERE CLASSE, Mécanique, Carnot, Breouet , Janvier. | Astronomie. it Bory, Jeaurat , la Croix. L'R OT.:S L'EME Gras sx Langues anciennes. Larcher , Sainte-Croix , Chardon-la-Rochette. Architecture. Léon Dulourny , Chalgrin, Antoine. Déclamatcon. Grandmesnil, Caillot, Talma. La classe des sciences morales et politiques a aussi quelques places vacantes ; mais elle a jugé convenable de différer à les remplir. | cg 4 128 Nouvelles littéraires. ON a placé sur la route de Paris à Saint-Gér- main des bornes milliaires dé kilomètre en kilo- mètre. Les kilomètres sont comptés à partir du plais des Tuileries ; la première borne se trouve à l’entréé des Champs-Elysées ; la troisième'à l'étoile de la nou- vellé barrière, L'insrirur national avoit demandé au directoire pour sa bibliothèque, cellé qui est réurie à lar- senal , composée de la plus grande partie de la biblio- thèque de la Vallière, de celles de Paulmy et Dartois ; le directoire vient de lui accorder sa de- mande. Cette riche et nombreuse collection sera mise incessamment à la disposition de l’iustitut. Elle sera publique deux jours par décade. L'institut doit s’assembler le 19 de ce mois pour la nomination d’un bibliothécaire. LIVRES ‘LIVRES DIVERS ECONOMIE POLITIQUE. Précis des procès-verbaux des administrations - provinciales , depuis 4779 jusqu’en 1788, où- vrage contenant Le résumé des objets traités dans les difiérens bureaux , tets que l’'agri- cullure , les manufactures , Le commerce à les. chemins et canaux , etc. 2 vol. én-8o. ; beau, papier , belle impression. A Strasbourg , Levraut , imprimeur ; se trouve à Paris au bu- reau du journal du commerce , rue Hautefeuille, N { n°. 22, : / CET ouvrage fut imprimé en 1788. L'objet de ce travail étoit d'offrir des notions exactes du commerce : dés manufactures , de l’état de Pagriculture fran- Çaïse, et des améliorations dont ces diverses branches de prospérité publique étoient susceptibles sur toute la surface de la France. | Croiroif = on que cette intéressante colle. tion , entreprise avec l’approbation du magistrat de Stras- bourg . fut prohibée au moment même qu'on venoit d'en achever l’impression: Quelques exemplaires en étoient à peine répandus , que M: de Barentin , alors garde-des-sceaux de France , en fit défendre la vente sous les peines les plus fortes ; et le ma- Tome IL, - I 130 Livres divers. gistrat qui en avoit permis l'impression fut sévè- rement réprimandé. On sent que présenter le tableau de ce qui n’avoit pâs été fait pour l’amélicration , { À Ë de Pagriculiure et du commerce , é’étoit accuser lPimprévoyance du £ouvernement. Les orages de la révolution qui éclatèrent bien- tôt après ne pertnirent plus alers qu’on s’occupât de cette précieuse collection. Il n’y a pas de mo- ment plus favorable pour y donner de la publicité, que celui où des administrations départementales sont chargées de rendre à l’agriculture et au com- merce une activité nouvelle : on se flatte qu’elles pourront y puiser de grandes lumières. | Mirabeau | dans son ouvrage sur la liberté de la presse , dit que celte collection éloit indispensable pour mettre les résultats des travaux des assemblées provinciales entre les mains de -tous les citoyens. On n’a extrait dans ce précis que les mémoires qui sont d’une utilité générale ; c’est ce qui a mis à même de réduire et d’offrir dans deux volumes un tableau des moyens de perfectionner en France l’industrie nationale’, et des résultats très - utiles pour létablissément et la répartition des contribu- tions. | BOTANIQUE. ANNALEN der Botanick, Herausgegeben ; von Docteur Paulus Usrerr. — Annales de Bota- nique rédigées par Paul Usrerr, dix + neu- Livres divers. 135 vième Numéro , avec une planche. Léipsic, Wolf , 1796, in-8. Ce numéro est le dix-neuvième d’une collection intéressante que j'ai déja annoucée plusieurs fois ; il est dédié à M. Gmelin , savant naturaliste de Gottingue. Il contient une notice sur Frédéric Ehbrart, célèbre botaniste, écrite par lui même. À cette no- tice succède la description dela Cadia arabica (1); cest-à-dire une réimpression des mémoires de M. À Zucagni, des CC. Desfontaines et, l’'Héritier sur cette plante On. lit ‘ensuite un mémoire de M. Richard Pulteney sur le champignon parasite qui croît sur les feuilles de Panemone nemorosa 3 àce mémeire succèdeutune description de la FRE nouveau genre dédié par Ventenat à Fourcroy , et plusieurs notices ‘des séances de Ja société philomatique. Le tout est terminé par une courte récension d'ouvrages nouveaux , et par une figure de, la Cadia, tirée du Magasin encyclopédique. Lé On peut se procurer la collection complette de ces annäles au bureau du jourual ; le prix est de 2 I, 10 sols. Mepreinrseue litteralur der Jahres 1790. — Littérature médicale pour Pannée 1794, par Paur Usrerr. Léipsic, Philipp. Wolf, 1796 , première parlie , ‘èn-8v, , 3*0o pages. Monsieur Paul Usteri est un des hommes les plus (x) Magas. Tome IV , p. 213. I 2 132 Livres divers. laborieux parmi ceux qui appliquent aux sciences les connoissances philologiques ; il a publié une notice bibliographique deslivres de médecine depuis x789 jusques en 1793 sous le titre de Repertorium der Medicinische litteratur. X’ouvrage dont il vient de donner la première partie, que nous an- moncons, est une continuation du même sujet , mais d’après un plan plus étendu. Cet ouvrage contient une notice de tous les livres de médecine dans dif- férentes langues pour l’année 1794. M. Usteri y a joint une collection des ouvrages périodiques dans _ lesquels on en a donné l’extrait, et un court juge- ment puisé dans ces extraits ou d’après ses idées particulières. Cet écrit paroîtra régulièrement deux fois par an à chaque foire. Cette première partie contient tous les ouvrages sur la connoiïssance des maladies, sur les différentes parties de la médecine proprement dite. La seconde partie contiendra les ou- vrages relatifs à Part de guérir , à l’hygiène publique, à la pharmacie , aux différentes parties de Part vétéri- paire,avec des tables analytiqueset alphabétiques.On voit, par ce seul exposé ,combien cet ouvrage peut être utile, même à ceux qui n’entendent pas la langue allemande : ïl seroit à désirer qu’il y eût, pour chaque genre de connoissances , de pareils recueils. On peut se procurer celui-ci au bureau du Magasin encyclopédique. MÉDECINE. Dss Glaires , des causes de Leurs effets , cé Livres divers. 133 découverte d’un médicament propre à com- battre cette humeur , par J. LL. Dossin-Du- - BREUIL , docteur en médecine. Cette matière, qui n’avoit point encore été traitée par aucun médecin , du moins d’ane manière satis- faisante | présente des idées neuves et lumineuses, Le citoyen Dubreuil ne s’attache point seulement à ‘indiquer les causes physiques des glaires , il prouve aussi que la trop grande application à l’étude , les peines vives de l’ame et les excès dans Îes plaisirs sont autant de causes morales qui donnent lieu à leur formation. Son ouvrage démontre qu’il n’a pas étudié l’homme dans les livres seulement , mais dans l'homme même , dans ses actions, dans ses goûls, dans ses habitudes. IF est écrit avec clarté et pré cision. KRiTiK der prafktischen artseykunde , etc., “c’est-à-dire, Critique de la médecine-pratique , avec un coup-d’œil sur son histoire et sur ses nouveaux systèmes, par C. KrAmP , médecin à Meissenheim. À Léipsic , 1795, én-8°. de 699 pages. | L'auteur se montre fort partisan de la médecine ancienne, et il reconnoît à peine que cette scienca ait fait quelque progrès notable depuis Hippocrate, Sa polémique est décente et éclairée. Æpisrozæ Halleri ad Levelingium scriptæ , 13 ” 134 Livres divers. guas edidit., præfatus est notisque illustravit D. À. M. de Leveling filius. À HE 1795 , in-8°. de 27 pages. | | Ces lettres roulent prince ipalement si sur la dernière maladie de Halter. Jawr BzeuranD , oratio de fubrica et functio- nibus co ports humanc,:xanimantium bru- torum examine et pa cctione prudenter cl- lustrandis. À Utrec!t, ) 1706, n-49. L'auteur , appelé de Funiversité de Hardenryek à celle d’Uirecht pour y professer la médecine et Panatomie, a pronoucé , dans cette dernière, le sa- vant discours que nous anonçous, En ÿ prenant pos- session de sa nouvelle chaire. ! ou Nic. Cow. de Fremery. oratio de arctissimo , quo chemia cum physicis scientiis conjun- gitur , venculo ; publice dicta , xr11r décemb. 1795. | JURISPRUDENCE. JournAr de la justice curile, criminelle, com- merciale el militaire, par une société d’hommes de loi, CE journal , dont il y a cinq numéros , paroit chaque décade ; il est de quatre feuilles d’impres- re Livres divers. 13° sion, Dès que les circonstances -le permettront, on le donnera chaque cinq jours ; à raison de deux . feuilles par numéro. Le prix de l’a:onrement , pour trois mois, est de o liv. en numéraire ; mandats où rescriptions , et 600 liv. en assisnats , pour Paris et les dépar- temens ; franc de poit; de 9 liv. en numéraire pour Pétranger et les pays conquis. | On s’abonne pour Paris, rue dés Deux - Portes Saint - Sauveur , n°. 8; chez Girardin et Marel, ‘ libraires au Palais-Ezalité , et chez le citoyen Bexon, directeur du journal ; rue des Boucheries, fauxbourg Germain , n°: 220 ; et pour les départemens, clez les principaux hbraires et directeurs des Postes. ‘On peut aussi s’abonner par lettres chargées , contenaut l'abonnement , et adressées au directeur. Il nous manqüoit un journal en ce genre. Celui que nous annonçôns répond parfaitement à son titre. On y voit l'analyse exacte et raisonnée de tous les juge- mens rendus sur les matières qui intéressent le plus l’honme en société. Cependant , quand les affaires sont d’une haute importance , les rédacteurs entrent dans les plus grands détäils , et satisfont pleinement la curiosité des Tecteurs. Nous pouvons dire de lui sans crainte : Ÿires acquuirit eundo. GÉOGRAPHIE. La Géographie enseignée par une méthode nouvelle , où application de la Synthèse à « 4 : 4 136 Livres divers. L'étude de la Géographie , ouvrage destiné aux Ecoles primaires ; avec neuf cartes en- luntinées , par Le cito yen MENTELLE ; membre de l'Institut national des Sciences et Arts. A Paris, chez l’auteur , cour carrée du Muséum, (le vieux Louvre ) n°. 7: L'auteur rend lui-même eompte de son travail dans une très- courte préface. Cet ouvrage ; ainsi qu’il Pavance ;, avoit été composé par ordre du, co- mité d'instruction publique. TL est rédigé d’après une méthode nouvelle que le citoyen Barbié-du- Bocage a déja recommandée dans un de nos nu- méros, et qui à été miss çn usage par les auteurs du Porte-Feuille des Enfans , c’est de ne parler d’abord aux enfans que des lieux qu’ils habitent, et de les faire partir de ce point pour connoîtré les auires lieux. L'ouvrage est accompa né de pe-. £ ütes cartès exécutées d’après ce principe : il peut être très-utile pour l'enseignement de la géographie. ’ HisToIRE. Las ÿ HisTorRE romaine depuis La fondation de Rome jusqu'à la bataille d’Actium , par M. Rollin, numéros6et 7. À Paris, chez Hautbout-Damoulie imprimeur-libraire , cloître Honoré.Le prix de la souscription est de 6 liv. 10 s.en uüuméraire ou a$- signats au Cours pouT douze cahiers, franc de port. Erxémens de l'Histoire romaine , avec des cartes. et des tableaux analytiques ; nouvelle édis ; Livres divers. 137 tion , par le citoyen MeEnTezrr » avec cette épigraphe : : Quod munus Reipublicæ afferre majus meliusvo pOssumus , quarñ si docemus algue erudimus Juventulem ? Cic. de Div. IL. 2. À Paris, 1795 ,£n-12 , 2 vol. chez l’auteur, Cet ouvrage élémentaire avoit été composé pour les élèves de PEcole militaire. L'auteur y a fait beaucoup de changemens. Comme la g'osraphie est son étude favorite, on sent bien que c’est la partie la plus étendue et la plus soignée : aussi il y est traité, avec quelques détails, de la situation géo- graphique des différens penples de l'Italie. Cet ou- - vrage est utile pour la jeunesse ; il est accompagné de cartes qui, malheureusement, sont peu intelli- gibles , parce qu’au lieu de noms les lieux ne sont désignés que par des numéros: on y. voit aussi dif- férens tableaux. Le fout est terminé par une table alphabétique étendue et utile. | Humavrors Erstes Stuck , 1796, in-8o, 160 p. Au Bureau du Magasin. Prix + 2 liv. On attribue ce recueil, dont il doit paroîïtre un numéro tous les deux mois, à M. Usteri. Ce pre- mier numéro contient des idées métapolitiques de Henri Tzschotte ; un extrait des tableaux historiques de la révolution francaise pendant 1790 3 les causes de la révolution de Suise > discours prononcé à Yverdon le 6 novembre 1:05 par M. de Bronstetten; 138 Livres divers. un extrait des lettres de mistriss Williams sur la ré- volution ; des fragmens de lettres écrites de Paris , et les poésies lues à la séance publ'que de l’Institut national par Colin d’Harleville, Andrieux et le Brun. RÉPONSES au princivales questions qui peuvent être faites sur Les Etats-Unis de | Amérique , farun ciuioyen des Etats-Unis. Chez Fuchs, | maison C! luny , rùe des Res 2 vol. in-8°. broch. 6 2 ea numéraire. On a déja beaucoup écrit sur les Etats-Unes ; mais il restoït encore beaucoup à dire. Nous croyons qu’il nest point d'ouvrages sur cette matière aussi intéressant, aussi comp'et que celui-ci, quoique peu nd. l’auteur établit une série de questions très-curieuses qu’il nous à paru résoudre d’une ma- mière satisfaisante. C’est une esquisse de l’histoire naturelle , religieuse, civile, politique , législative et commerciale des Etats-Unis. On y rencontre sou- vent des discussions lumineuses, des réflexions so- lides, des observitions exactes. Cet ouvrage suppose Et prouve dans l’auteur des connoissances profondes. Il commence par un abrégé de La guerre de l'Indépendance , dont le succès a fondé le gouvernement actuel des Etats-Urés. On Bra avec un égal plaisir l’introduction qui le précède. B'0/C R A lP'ENT.E. Brocrarnrcdr Sxecrenes , Cst-à-dire, Essais Livres divers. 139 brographiques sur des personnages célèbres, dont les portraits font partie de La collection du duc de Dorsei à Knole. À Londres, chez Stockdale, 1795, £n-5°, Ce recueil contient trente-néuf biographies écrites avec esprit et avec goût. On y distingue celles de Thomas Sackville, comte de Dorset ; de Robert Dudley, comte de Leicester ; de Crammer, arche- vêque de Cantorbery ; de Guillaume premier , prince d’Orange ; du cardinal W oisey ; de amiral Blake, etc. MzyTrTuHoLzLocres. Le Porrraérsme analysé et ramené à ses types ; où Prolésomènes sabéiques , pour ser- ir d'introduction à La Mythologie des Grecs, én-8°., 1796.A Paris, chez Crapart, rue de Thion- ville , n°. 44. . L'auteur | comme tous les Myt'ologistes qui l'ont précédé , a bâti un systéme à sa manivre. Il ne donne pas une nomenclature alphabétique des di- vinités adorées par les Grecs et les Romains ; il re- monte bien plus haut, et trouve, avant eux, l’o- rigine de tois les cultes. Ici l’on distingue ; dans la mythologie , La partie philosophique, qui a pour base les dogmes d’un Système physico-reli- Sieux ; et la partie purement imaginative et fabuleuse , composée dé ce que l'ignorance , 12 fanatisme des prêtres et l'imagination des poëtes y 140 > Livres divers. ont ajouté successivement. On y établit que le so- leil et la lune, symboles du principe actif et du principe passif, ont été les EE des principales divinités de la Mythologie ; ce qu’on prouve par la ‘nature des idées théologiques , eosmogoniques et physiques des plus anciennes sociétés connues; par la discussion même des philosophes et la tradition des historiens ; enfin , par l’état des choses à l’é- poque où les poëtes composoient leurs écrits. l'ouvrage que nous annoncons n’est | malgré tout, qu’un abrégé , mais il a le mérite d'offrir beaucoup de choses utiles dans un cadre étroit. Le tableau qu’on y a joint est curieux : on peut le re- garder comme l’abrégé du livre. Bu reste , il prouve les connoissances étendues de l’auteur, qui promet une seconde partie de ses Prolégomènes. Nous croyons qu’elle se fera lire avec autant de plaisir que la première. \ MORALE. More d’un Ædorateur, ou Art d'être heu- reux en Société, par J. F. C: BLANVILLAIN. Paris, chez F. F. Cramer , rue des Bons-En= : fans , n°. 12, C’est un résimé des lee principes de mo rale , mais présenté avec autant de clarté que d’in- térêt. On peut regarder cet ouvrage comme élé- mentaire, Nous croyons qu’il seroit bien entre les mains des enfans: on ne peut leur apprendre RopL tôt ce que l’auteur a mis pour épigraphe : G Celui-lä est le plus heureux qui fait le bonheur d’un plus grand nombre d’autres. SR Fe Le: : ae Livres divers. 41 LITTÉRATURE. Vorace de Chantilly en vers et en prose, par de citoyeñ DamiIn. Prix, 6 s. en numéraire pour Paris. S’adresser rue de l’Echelle, n°. 565; chez Desenne et Maret, au Palais-E;alité. Ce pelit ouvrage plaira aux amateurs des beaux sites. On lira volontiers la description des jardins de Chantilly. Il y a de la gaieté et de la facilité dans le style. Roman. LA Le Sénarz , ou Histoire des Intrigues secrètes et amoureuses du Grand-Seigneur , édition ornée de huit gravures , par J. Grasser SAINT-SAUVEUR , 2 tom. Prix, 250 liv. franc dé port. Paris, chez Deroy, libraire, rue cime“ tière André-des-Arts, ne. 15, an IV de la Rép. + MÉLANGES. BieirOTAÈQUE pRITANNIQUE. Février 1796 ,n°.3, | vol. premier. Ce journal est celui que nous avors annoncé dans. _ os précédens numéros. Les Lvraisons en sont main- tenant divisées en deux parties : Sciences et Arts P et Lutérature ; de sorte qu’on peut souscrire sépa- rément pour chaque partie, La première contient : 142 | Livres divers.” la physique , les mathématiques , l’hcstoire na- turelle et l’agriculture; la seconde lés antiquités , ‘les voyages, la Fr ne , le théâtre et les mé- langes. | Les éncouragemens que les rédacteurs de ce journal ont reçu depuis la publication des deux premiers nu- MÉTOS les mettent à portée de continuer cette en- treprise qu’ils avoient suspendue pour s’assurer des dispositions du publis avant que de hasarder les avances considérables qu’elle exige. Eu les tirant d'incertitude à cét égard , cette suspension leur a procuré un autre avantage ; celui de recevoir des conseils utiles d’après lesque els ils se sûnt décidés à faire quelques changemens à leur premier plan. Ils -considéreront dorénavant la politique comme, tout-à.fait étrangère ‘aux objets de leur, travail, et retrancheront en conséquence le septième volume : annuel qui étoit exclusivement destiné à cetle partie. Le prix de la souscription sera diminué :propor- . tionnetlement. Ils classeront leurs malières en deux grandes di- visions, chacune de:douze numéro# par an, de huit, à neuf feuilles d'impression , ac:ompagnés de que!- ques ‘planches , faisant ensemble six gros volumes octavo d'environ six cents pages chacun. T’une de ces divisions sera intitulée LLTTÉRATURE, et Pautre Scrences et Aurs, et l’on pourra souscrire séparé- ment pour l’une ou l’autre aux conditions indiquees plus bas. ( T'agriculture sera comprise à Pordivaire dans la division des SCIENCES et Arts, où elle occupera Î <\ ,. Livres divers. 143 deux ou trois. feuilles d’impression par numéro. Mais attendu son importance et l'intérêt qu’elle excite, . on la joindra à la LirTéRaATURE en faveur des abonnés à cette division seule qui désireront cette addition, | moyennant une augmentation proportionnelle dans le prix de leur demi - abonnement : cette partie sera d’ailleurs paginée à part pour qu’on puise à volonté . Ja faire relier séparément. Les tableaux météorolo- 3 giques de chaque mois l’accompagneront toujours. Ce journal est exclusivement destiné à offrir la, traduction ou l'analyse de celles des productions litté- raires ou-scientifiques publiées en ASS qui, sous le double rapport de Putilité et de lPagrément , ‘ peuvent mériter Paccueil du public. » On trouve dans la division intitulée LITTÉRATURE, Îles extraits des principaux ouvrages de morale , | d’économie politique, d'histoire, d’antiquité , ete. ; . des notices étendues sur les romans intéressans que lPAngleterre produit en grand nombre ; les annonces “et les traductions partielles des pièces de théâtre . nouvelles; les mélanges et anecdotes propres à ca- » ractériser l’esprit de la nation ; enfin les relations * de voyages lointains et les faits curieux rassemblés en Asie, en À fri que et en Aïnérique par les société tanolaises formées dans le: but de recueillir ces pré- cieux documens. LA Es rt La divis on intitulée SCENE et AgTs pourra être considérée à quelques égards commie un cours d’é- fudes pour les personnes qui cherchent à $instruire Len lisant , et qui aiment à «uivre lés progrès des sciences dans un pays où ellés sont cultivées avee 144. Livres divers. NTI succès ; elle sera ‘aussi un répertgire des découvertes et des procédés anglais dont l'expérience aura dé-. montré l’avantage dans la pratique des arts. On sait en particulier combien lPAngeleterre est distinguée sous le rapport de Pagriculture , tt Pactivité du nou- veau département pour cét objet, ainsi que celles des sociétés qui s’y vouent, fournit des matéraux nombreux et importans. . Enba cette publication offrira dans son ensemble et par la fréquence de-ses retours un véhiculé propre à faire circuler premptèment dans l’Europe les an- nonces littéraires et scientifiques qui peuvent inté- resser les classes de lecteurs ; elles serbnt puisées dans vingt-deux productions périodiques différentes, toutes d’une réputation méritée, dans les bons ouvrages anglais non lraduits , et dans une correspondance particulière assez étendue qu entretiennent tles Ré- dacteurs. ANT ES; On peut s’adresser au Bureau du Magasin Encyclopédique pour se procurer tous les Livres qui paroissent en France et chez l’Étranger , et généralement pour tout ee qui concerne la Librairie ancienne et moderne. On s’y charge aussi de toute sorte d’impressions. Les Livres nouveaux sont annoncés dans ce Journal aussi tôt après qu’ils ant été remis au Bureau, c’est-à-dire, dans Le Numéro qui se publie après cetie remise. Le Magasin paroît régulièrement le premier et le quinze de chaque mois. ériit La Porrs-Frurrre des Enfans, mélange in- À téressant d'animaux , fruits, fleurs, habil- . lLemens ; cartes , ét autres objets dessinés sui- vant des réductions comparatives ; et com- ., mencés à graver en 1783 sous La direction de _ Cocurn , accompagnés de courtes explications … et de divers tableaux élémentaires, rédigé * par Ant. Nic. Ducnesne , et Aug. Sav. LE Bow» , N°.19. Prix, 1 liv. en numéraire chague |: numéro, et. 15 liv. le premier volume, qui en * contient vingt. Paris, chez Merigot et Merlin » libraires. Les demandes particulières peuvent se faire par écrit au bureau des rédacteurs ; rue neuve des Pelits-Champs, its larue S. Roch, n°. 20. | Nous avons déja annoncé plusieurs fois ce recueil, Le seul reproche que nous ayons à faire aux au- teurs est que les numéros ne se succèdent pas plus rapidement. Celui-ci contient treize oiseaux dont le plumage sert de parure ; six lézards de la zone tor- ride; dix-sept poissons cartilagineux ; la suite des ‘coquilles des environs de Paris,et cinq racines nour-. rissantes. Les figures sont bien exécutées et accompäa- -gnées de descriptions claires, précises,s uffisantes pour les enfans, et que linstituteur peut étendre à son DL: ne selon le degré de son intelligence. TABLE Des articles contenus dans ce numéro. PRÉFACE, 7] ZoO0LOGTtE. Por PE YF TQ UE. Description de deux nouvelles Journal de Chyÿmieet Physi-| espèces d'animaux , par le on dé RAR 12} citoyen Bosc, 26 Suite de la Table. OnNITHOLOGIE. Médecine. , Histoige naturelle des oiseaux; Usteri, Madicinische Lithérätur | d'Afrique , per La Lt 31 À À | Dossin-Dubreuil. Des ch Mn ECINE. .. | des causes de leurs effets ÿ vo s | Extrait d'un mémiore. du efït. Lassus, 30 Kramp. Kritik der pratisthn |] Observations sur un tetanos ,| aitsmeykundes ete.) par le citoyen Léveillé, 31|Æpistolæ Halleri ad bo GRAMMAIRE. lum script@ 37 ibid.: Instruction des Sourds- Muefs,| Jani Bieuland. Oratio du fa par Sicard , ‘ 3al briea corporis humant;ete.184! MORALE. Nic. Corn. de Fremery oratio,! Question sur les métiers 3 56 ibid. VOoyaAGeEs. F3 Jurisprudence, bee | Poyage de la Billardière; no| Journal de la justice cipilé,;6ri- 4 | PoËsrez. minelle, elc. ibid | Les charmes de la solitude, par| Géographie. la citoyenne Dubocage ; 105|nfentelle, Géogravh. enseign Les Ne CLE S: Lbs| Par une méthode nd < Arlequin Hagard , 108 Éistoire: 4 - NoUVELLES LITTÉRAIRES: |Rollin. Hisioiré romaine ” Le ; Séance publique du Lycée des Ë ANS ; Y09/Mentelle. Elémens de es 21 Æoole d'économie rurale véléris somainé ; té, , +. ibid: 4 naïre du Dépar tem. du Rhône, Humaniora Erstes Stuck, 1374 1 Héponsés aux princt, eles”s u85Ù Mort de P.-'T', Giseke ; 116 RS ste 2 a s 1 ë Repertory of arts ; T17 é Biographie, 4 Peintures de Mortimer ; 118 Biographical Skectches | ibid, Académies de Suède et de pal | RS, : lande; Mythologie. AN Cours d’Archæologie el de ‘a Le Polythéisme analysé ; 139: ues orientales ; 125 Morale. à DA PARC dite Bibliothèque Blanvillain. Morale d' un it 4] de l’ Arsenal à celle de l’Ins-| rateur , ete. . 140% titut national , 128 Littérature. LIVRES DIVERS. Damin. Foyage de ‘Chantilly y Economie politique. ele. T4t Le Précis des procès - verbaut| …. Romans, des administrations provin-| Grasset St.- Sauveur. Le, Sérail ciales , À regl'on Histoire des intr fgues sel Botanique, _crètes ; elc. ci 4, ADI Usteri. Ænnalen der Bolanick, Mélanges. 4 130 Bibliothèque britannique, ré sa :| Ds L'IuPALMENIE DU MAGASIN ENCXCLORÉDIQUE. VE À, KW | (4 À ÿ e “4 À, ONE ) MAGASIN : ENCYCLOPÉDIQUE, OU JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES zr DES ARTS, R É D:EI G.É Par A. L. MILLIn. BP ANTS DES EDITEURS tr Le prix de ce Journal est fixé: à 9 francs pour trois mois , 16 francs pour six mois, ? 36 francs pour un an, “tant pour Paris que poui les Départemens, franc-de port, O0 x peut s'adresser au Bureau du Journal pour se | proeurer tous les Livres qui paroissent en France et chez M l'Etranger , et pour tout ce qui concerne la Librairie an- | æienne et DNA C E Shicial , auquel la plupart des hommes qui ont un nom distingué , une réputation justément acquise “dans quelque partie des arts ou des sciences , tels que les eo BITAUBÉ, CABANIS , CailianD, CHENIER;, _ Tome 1i. (2.26 An. ) Dausrnrow, Derirrr, Désronrainrs, DoLomrEv, ! Fonranes, Founcroy, HALLÉ, Hauy , HERMAN, Lacepspe, LAGRANGE, LAHABPE, LALANDE, Lamarx, LANGLES, Laplace , LeBruN, Leroy, ! L'asririgr , Menr&sre | Morezzet , Noez, OBrarin , PASTORET, SiCARD , SuARD, etc. etc. contribuent, contient Pextrait des principaux ouvrages 4 pationaux ; ou #altathe sür - tout à en donner une analyse exacte, et à la faire paroître le plus prom- * pteinent possible après leur publication. On y donne une notice, des meilleurs écrits imprimés chez # Pétranger. | sa 14 On y insère les mémoires les plus intéressans 4 sur toutes les parties des artset des sciences ;on choi= 4 sit s r-tout ceux qui sont propres à en accélérer W les progrès. ss 4 On y publie les découvertes ingénieuses , les invens 4 ‘tions utiles dans tous les genres. On y rend compte % des expériences nouvelles, de la formation et de lou # _ verture des Muséums. On y donne un précis de ce 4 que les séances des sociétés Préraires out offert de M plus intéressant , une description de ce que les dépôts # . d’objets d’arts et des sciences renferment de plus ‘curieux. JanA D : il On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages des Savaus, des Littérateurs et des Artistes distingués % dont on regrette la perte, enfin , les nouvelles litté- M raires de toute espèce. 4 . Ce Journal est composé de six volumes in -8°. par an, de 600 payes chacun, et de gravures en regard des articles qui en exigent. Il paroit tous les quinze 4 jours un, numéro de 9 feuilles. ‘M On s'adresse, pour l’abonnement, au Bureau du W Magasin Encyclopédique, rue S. Honoré, N°. 94 » vise Fe a-vis le passage $. Roch. , FA A Ms 1 faut affrauchir les lettres et charger oelles qui ; eouliennent des assignals, FE di: NX BH T6 LQ UE Exraar d’uné Lettre de M. Léororn F ACCA BErriNcurert à À. L. IMrzriw. Pise, 13 mai 1706. AN) ÉCRAES Jr me ferai ur devoir de vous donner les nouvelles littéraires ; mais je crois que notre cor- respondance a commencé dans un momen! critique pour:les Sciences , car il paroît que la guerre va être portée dans le cœur même de l’ftalie. Cepen- dant je m’acquitterai de mon mieux dé ma tâche. Pour commencer , je vous décrirai une expérience que.je ne crois pas connue en France. M. Falli a pu exciter des contractions dans les grenouilles pré- parées. pour les expériences d'électricité animale sans employer les métaux ni aucune autre substance étrangère au corps de lanimal, Voici comme il faut sy prendre : Préparez une grenouille à la ma- nière de Galyanc : Gtez-lui la peau qui couvre les muscles des cuisses et des jambes , de telle facon que ces muscles restent à découvert ; prenez d’une main une des jambes de là grenouille , et suspendez de: cette facon le reste de l'animal. Vous aurez er haut la jambe de la grenouille que vous tenez ; en- suite vous aurez , suspendus à cette jambe , la cuisse , le bassin, les nerfs cruraux à découvert, entin, dans la partieinférieure. la colonne v riébrale ; Tome IL | K 146 Physique. | QC l’autre jambe Que vous ne tenez pas restera flottante dans l’air. Les choses étans ainsi disposées, prenez - de l’autre main cette jambe, repliez-la sur la cuisse ; et approchez un des muscles de la jambe ou de la cuisse aux nerfs cruraux , vous verrez, au moment du contact, les contractions très-fortes.. Je vous décris cette expérience très en détail, car d’alléi l'ayant annoncée sans la démontrer très- exactement ; on l’a répétée d’une autre manière: aussi, n'ayant pas eu de succès , elle a été crue fausse pendant long-temps par nos meilleurs physiciens. L’experience réussit également si vous’ la faitesavec des gants de soie ou de toute autre matière, ca- pable d’intercépter la communication électrique entre vous et l’animal que vous esfayez. . . . , . ENTOMOLOGSIE Dssertrrron du Kermès mâle de l’Orme ; par Le citoyen Larrerzie , de la Société d’His- toure naturelle de Paris. Y TL ne faut pas être naturaliste pour observer des Kermès femelles qui ont pris la forme de galles, Plusieurs arbres, des plus communs, en sont tel- lement couverts, qu’il est presqu’impossible de ne pas les remarquer. S'il existoit encore à cet égard quelque diffituité , Réaumur offre un moyen bien simple pour les découvrir; et dont j'ai fait sou- *… | Descriptiôn du Rérmès mâle de l'Orme. 147 vent usage. Arrêtez-vous aux végétaux sur lesquels vous appercevrez des trainées de fourmis ; exami- nez le terme de leur course, et vous y verrez, à - coup-sûr , des kermès en état de galles ou des pu- cerons. Les larves des premiers ne peuvent même guères se dérober à l’œil attentif de i ’entomologue : mais il n’en est pas ainsi des mâles parvenus à leur : ermer état. Très-difflérens des femelles > Soit pour la grosseur, soit pour la forme, aïîlés, extrême- ment petits, frêles, ne vivant que le temps suffisant Pour payer à l’amour le tribut universel , il n’est pas surprenant qu’ils échappent aux regards des plus. habiles observateuts : aussi n’en a-l-on décrit que deux ou trois ,.et nous ne devons pas nous at- tendre à voir compléter de long-temps l’intéressante - histoire des kermès et des cochenilles. On s’écarte malheureusement de la route tracée par Réaumur, Géer , etc., comme si la descriplion de quelques espèces de plus pouvoient contribuer beaucoup aux progrès de l’entomologie , sans les détails sur leurs mœurs, leur génie , leur différente manière d’être. Enpatient ; depuis un temps infini, d’observer des kermès mâles ponr m’assurer de leurs caractères génériques , je me déterminai ( dans cette poursuite } à prendre le moÿen que je vaïs indiquer, et qui n’a pas trompé mon attente. Je savois que c’étoit dans le courant de ventôse que les larves se disposoïent à me changer en nymphes: il n’étoit plus question que d'en trouver et d'en recueillir un bon nombre, L'orme est un des arbres qui fournit le plus de ces K. 2 \ à } v, 4x TT. MASSE Entomologie. iusectes. J’examinai avec attention plusisurs troncs, - et je découvris bientôt une quantité assez considé: rable de larves. Vues à la loupe, je ne doutai plus que je ne fus tombé sur ce que je désirois. Geoffroy a connu les femelles gallifiées de cet arbre; mais il n’a fait que les annoncer. 11 étoit réservé au Réau- mur suédois de nous instruire sur elle , sur sesœufs et sur sa larve. Jé ne répéterai point ce qu’ila dit à ce sujet, ne voulant faire connoître .que ce qu’il n’a point vu. Je me conienterai seulément d’observer que sa figure des antennes de la larve n’est pas assez exacte ; elle les y représente filiformes ; sans poils à l’extrémité , tandis qu’elles sont presque co niques et tes par deux soics : lé nombre de leurs articles est de sept à huit. Le mémoire de ce naturaliste est incomplet | ne parlant pas du kermès mâle, La description (que je vais donner) y suppléera , et nous aurons.ainsi 4 sur cet insecte , une histoire entière. Au bout d'abe décade environ ; mes larves se : renfermèrent dans une coque ovale, longue d’un millimètre , formée d’uñe éibiaue papyracée et blanche. Dès les premiers jours de floréal ;mes vœux ont été accomplis ; ces mâlés tant désirés ont paru. Aussi avec quel empressement mé suis-je bâté de les étudier , soit pour me convaincre s’ils n’a- voient réellement pas de trompe , comme Réaumur l’avoit déja avancé , soif pour glaner , s’il étoit possible, quelque fait échappé à la surprise de ce grand homme. J’ai employé une lentille d’une ligne de foyer ; j'ai soumis à l’observation, et sous toutes Description du Kermès mâle de l'Orme. 149 les faces, cinq à six individus. Avec de telles pré- cautions , il m’étoit aisé de bien connoître la forme de ces insectes. Je n’ai pu eflectivement découvrir aucune apparence de bouche ; mais Réaumnr r’a- voit observé que deux grains ou mamelons sur la tête, et jen ai vu distinctement huit de plus. Par feur poli , leur brillant, leur conformité avec les yeux, il m’a paru qu’on pouvoit lui en'attribuer les fonctions. Voilà donc douze yeux distincts à ce petit animal , particularité qu’on n’avoit encore ob- servée dans aucun insecte , puisque les araignées , le scorpion n’en ont que huit ou six; les lépismess podures en ont bien un plus grand nombre , mais ces petits yeux ne forment , par leur assemblage, que les deux yeux ordinaires. Une dernière re- marque que j'ai faite sur ces insectes, c’est qu’ils ont deux espèces d’haltères ou de balanciers, ainsi que les diptères. Je m’en suis convaincu par plu- sieurs observations réitérées. Une description étendue achèvera de nous donn?r une idée de ces insectes, et pourra servir , à l'avenir, à établir leurs carac- tères génériques , mal ou insuffisamment déterminés: ne à ce jour. Kermès de lPOrme. Chermes ulmi. * Kermès brun, à pattes claires, aîles et soies cau- . dales blanches. Chermes fuscus , pedibus dilutis ; ; @lis setis=. «ee caudalibus albis. | K 3 150 Entomologie: otne ulmi, ulmi campestris. Lin. Syst. 0 , P À 4 740. 9. — Faun. suec. éd. 2, n°. 1019. x Coccus ‘ufmi. Fab. Syst. entom. p. 643, B. = Spec. inf. tom. #, p. 396, ne. 6. — Mani. ins tom. 2,p. 919, n°. 8... rh Chermes ulmi rotondus » | Geo. ins. tom. 1 , pe 507 ,q°. 6. : Le Kermès de l’Orme, sbid. Coccus ovatus ulmi, ovatus albus fusco transverse striatus ulmi. Deg. t. 6, page 486, pl. 28, fig. 7—712. # Gallinsecte ovale blanche , à bandes transversales brunes de lOrme , 46. Chermes ulmi. Fourcr. entom. Par. pars I. p.229, u°. 6, long. près d’un millimètre. é Antennes de la longueur du corps, ‘rapprochées » insérées vers le sommet de la tête entre les yeux, . : brunes , velues, de dix articles presqu'ésaux ; Cy« lindriques et arrondis aux deux bouts ; le premier court, le second plus long que les auires ; le troi-. ne ensuite, les autres égaux. : | Tête petite , arrondie, brune ; six yeux de chaque x : y SNUUNT #:e côté, rapprochés , silués et figurés ainsi: .: 2. “ . - Gorcelet plus large que la’ tête, arrondi, brun ; luisant, glabre, avec un enfoncemenf dorsal pos= térieur.. | Deux aîles ou élytres elliptiques , membraneuses, “ d’une transparence louche, beaucoup plus larges que le . : Description du Kermès mâle de l'Orme. :5r corps , le débordant postérieurement d’un tiers de sa longueur , couchées horisontalement dans le repos , l’une sur l'autre , blan ‘hes, avec”un rebord un peu brun, sans nervures sensibles. - Deux halières ou pièces presque cylindriques, grosses , un peu renflées et arrondies à l’extrémité, sessiles, blanches , insérées sur l’abdomen de chaque côté, à sa base. Pattes au nombre de s'x; petites, d’un brun- AE cuisses assez longues, presque cylindriques, com- primées , un peu élargies vers le genou ; jambes cy- lindriques , tarses assez longs , coniques, de trois pièces plus apparentes , dont la première plus grande, la seconde petite, cylindiique : da troisieme menue, conique , crochets peu: visibles, - Abdomen sessile, conique , déprimé , brun, as-ez long, de huit à à AUGÉ anneaux: anus renflé < Rens par une pointe formée de deux valvules réunies, accompagnées chacune d’un filet tiès-blanc , latéral, filiforme , divergent, de la longueur d’une fois F demie dé celle du corps. ù < Ayant ouvert plusieurs coques avant que le kermès en fût sorti, j’ai vu que la nymphe avoit les an- tennes et les paltes libres; que ces parties, ainsi que tout le corps , éloient enveloppés dans ure pellicule dont elle se dépouilloit au moment qu’elle prenoit sa dernière forme. Il en résulte que ce genre d’insectes s'éloigne beaucoup de ceux de sa classe par ses métamorphoses, et se rapproche des dip- tères sous bien des rapports. | eu ; 152 | Entomologie. Réaumur avoit observé que ces insectes sortoient de leur coque d’une manière opposée à celle des autres , le derrière le premier. J’ai été témoin oculaire de ce fait extraordinaire ; mais qui entre dans les vues de la nature que cet illustre natura- liste a développées avec tant de sagacité dans son premier mémoire sur les gallinséctes. Son observa- tion n’avoit pas besoin , sans doute, de ma garantie , et en la confirmant je n’a que l’intention de rendre J q un nouvel hommage à la mémoire dé ce célèbre’ naturaliste. ; ‘ tre BOTANIQUE. OBSERVATIONS Sur a Manuscrits de Drosco- rings qui sont conservés à La Bibliothèque nationale , par AusiN-Louts Mrzrrn. 1 E s anciens aimoient plus que nous la vie rustique , et se plaisoient. davantage aux occupations qui les rapprochoient de la nature. L'observation et l’expé- rience leur avoient enseigné sur les plantes des usages et des propriétés que le temps a fait perdre, quoi- qu'il en réste encore quelque trace dans les écrits ‘de Théopraste, de Dioscorides et de Pline. Mais lés descriptions de ces auteurs sont si courtes et#si in- complètes, Le texte est tellement corrompu dansunë . infinité d'endroits, qu on ne peut reconnoitre qu un d | Manuscrits de Dioscorides. 153 très-petit nombre des espèces qu’ils ont décrites. Lorsque la tradition vint à manquer tout-à-fait, on vit, à l’époque de la renaissance des lettres , quelques érudits se livrer au travail pénible de com- menter les anciens botanistes grecs et latins. Mais Jeurs peines pour déterminer les espèces dont ceux-ci avoient parlé furent inutiles. Ii étoit difficile , en effet , que des homunes qui habitoient le nord de * l’Europe pussent avoir une connojssance assez sûre et assez exacte des plantes de l'Asie et de la Grèce, contrées que les voyageurs botanistes n’avoient pas encore parcourus, pour bien distinguer les plantes citées dans les ouvrages des anciens. | Les progrès rapides que la botanique a reçu de nos jours nous ont fait conuoître une grande quan- tité de plantes de toutes les régions de la terre : plusieurs botanistes,parmi lesquels je compterai Des- , fontaine, Labillardière, Sipthorp, ont parcouru les lieux où les pères de la science ont vu et composé leurs écrits ; ils n'auront sûrement pas négligé de comparer les descriptions des auteurs grecs avéc les individus qu’ils ont recueillis. . Häller cite, dans sa bibliothèque botanique , un. - manuscrit de Dioscorides, célèbre dans la biblio- thèque de Vienne, et dont il auroit désiré qu’on eût pu comparer les figures sur les lieux avec les es- pèces qu’elles représentent. On vante beaucoup la beauté et l'exactitude de ce très-ancien manuscrit ; mais je ne puis m'empêcher de douter un peu de cette exactitude. Hesselius a publié les figures qui représentent des serpens et des insectes, et la plu- . LE À : 154 *. Botanique. : : HIS part paroissent inexactes et fabuleuses. Je dirai la. y chose de la plante appelée par. les anciens *quercus maritima , le chêne marin, et qu’il est aisé de reconnoître , à # description qu “ls nous en ont laissé , pour le fucus vesiculosus XL. Elle est re- présentée, sur la même planche, sous la forme d’un arbre. La planche publiée par Dodoens dans ses pemp= tades est un peu meilleure ; cependant je ne me ha- %. sarderai point à porter un Net définitif sur ce manuscrit fameux que je n’ai pas eu occasion de Voir. J'ai examiné dans la bibliothèque saliauele les manuscrits de Dioscorides qui sont ornés de mignia- tures ; mais je'n’ai retiré d’autre fruit de cet examen. que d'être persuadé de l’inutilité de ces monumens pour la parfaite détermination des plantes décrites. Ces manuscrits m’ont cependant fourni quelques ob- ‘servations que j’ai soumises à la société d’histoire na turelle. | Le manuscrit dont j'avois concu lé plus d’espérance, parce qu’il est le plus ancien, est: écrit en lettres onciales sur parchemin , et du douzième siècle : il est inscrit sous le n°. 2,170 ; il n’est accompagné que d’un très-petit nombre de petites figures grossière= ment peintes , et altérées par le temps. Elles res- semblent à celles de l’hortus sanitatis de Cuba, et la plupart sont si différentes de la nature, qu’il est prèsqu’impossible de reconnoiître la plante que le peintre a voulu figurer d’après la description de Dioseorides, où qu’il a copiée sur un autre ouvrage. : … Les plantes figurées dans ce manuscrit sont tous à PTS. PS PRE - +| AS io de Discorides. s$ 155 jours accompagnées de leur nom arabe, écrit avec les caractères de cette langue , et de Pindieation écrite en lettres grecques onciales , comme le corps du manuscrit des maladies auxquelles la plante est propre. Le nom de la plante, dans le corps du texte, est tracé en lettres rouges. Ce manuscrit ne com- meuce qu’au second livre ; le premier a été entiè« rément perdu. Les fisures finissent au folio 141; et depuis ce-folio jusqu’au dernier 171 , if n’y a plus qu’une figure pla ée sur la dernière page. La re- liûre du manuscrit est antiquée , et porte le chiffre de Henri II. J'ai parcouru en entier ce manuscrit, et voici les plantes que jy ai reconnues. Baeaysor , fol 1, verso paroît être le raenunculus sceleratus L. ; mais on lui a fait une fleur rouse. J'ai remarqué , en général, que les couleurs sont souvent appliquées d’une manière contraire à la na- ture ; ce qui prouve que le peintre n’avoit pas sous les yeux la plante qu’il vouloit représeriter , et que copiant sa figure sur une autre , mal ou point CO+ lorié, il placoit les couleurs au hasard. Apyemevn , fol. 2, est manifestement une espèce de pavot; les feuilles y sont peintes entières, dentées , les péduncules sont hispides , et la fleur est rouge. Aveyarus , fol. 2, est l’anagallis arvensis LL. . y en a deux figures, l’une à fleurs rouges, l’autre à fleurs bleues. Kapainsoy AEvxos ov EVIOH dE teY xs. Cette plante a la: Lt l 156 | Botanique. fleur en Ltée sans être étendue (1). On voit une à espèce de gomme qui découle de la partie snpé- rieüre par trois hgues résulières et parallèles ; les feuilles ressemblent à celles de Pasplenium cete- rach. L. Elles sont épineuses ; la racine est épaisse et fusiforme. Cette figure confirme que la plante de Dioscorides est Pacractyqiis gummifera 1. v. fol. rrè | Mexaatos ; fol. 25, v°. est évidemment le frifo- lim melilotus Ti. Byyves s fol. 94. On a figuré auprès la sagtttariæ ‘sagittifoliæ L. Hégixvwevoy ; fol. 74. vo, n'appartient nullement au genre Lonicera , comme son nom dévroit le faire penser ; les feuilles sont sagittées. Myxoy gorus ; fol. 90. v®, pavot à fleurs rouges , capsule hispide, feuilles pinnées. Notre rhoeas a bien les feuilles pinnées | mais ses spas sont glabres. : | Myza, fol. 97, AI glabre, polypétale ; il res- semble parfaitement-à notre pavot somnifère , pa- paver sommiferum L. Sa fleur est rouge. Mynov ztpariris , fol. 93. C’est le chelidonium glau- ctum L. On n’y remarque cependant pas les oies filiformes. Au recto du fol. 107, on voit sous le titre Moxwfar » plusieurs champignons, dont deux lamellés du genre agaricus ; les autres arrondis sont des bolets ou des lycoperdons. (1) Fles capitalus non expansus. 4 1 : 1 + | Manuscrits de Dioscorides. 159 Aulas’, fol. 109, v°. C’est évidemment le sem- pervivum arboreum XI | L'autre manuscrit de Dioscorides, conservé dans Ja bibliothèque nationale sous le n°, 2,183, n’est que du quinzième siècle. Il est bien moins ancien que le premier ; et les figures en sont un peu moins mau- vaises, quoique. les espèces qu’eiles représentent ne soient pas pour cela faciles à reconnoitre, Voici les observations que ce manuscrit m’a fournies, ILe:t écrit sur papier ; il a cent soixanteneuf feuilles, et il est précédé d’une table des chapitres. Les numéros des chapitres sont écrits en leitres rouges , ainsi que le nom des plantes dans le corps du texte. Les figures sont en encre bleue ou verte ; la reliüre est antiquée et porte la salamandre et l'F. de François premier, ce qui prouve que quoique ce manuscrit soit plus moderne, il avoit été placé plus anciennement que lautre dans la bibliothèque des TOIS. | Les petites figures sont peintes sur la marge du texte. *E Elles ne paroissent pas en général faites d’après nature ; elles semblent au Contraire copites sur un autre livre, Les originaux étoient probablement sur un plus ancien manuscrit de Dioscorides ; peut-être ces figures avoient-elles aussi été faites pour un autre ouvrage: d où le peintre les a copiéés, en les appliquant aux descri ions qui léur convenoient. .Quelquefois ces figures sont à la marge sans nom indicatif, aupres du chapitré «ui, trait: de la plante figurée. Quelquefvis elles sont accompagnées d’un 2 Botanique. 158 | sont différens. Quelquefois aussi on trouve sur la marge des plantes qui ne sont point indiquées dans le texte, ce qui confirmeroit la conjecture que l’ou- vrage sur lequel ces figures ont été copiées n’étoit point un manuscrit de Dioscorides. C’est ainsi que sous le titre de Galanga , à la marge de la page 11, chap. V, Liv. 1 , intitulé: Ilees auuyd'aus this ; ON à péint une plante de la fa- mille des liliacées, avec une racine horizontale et tubéreuse, une tige chargée de feuilles vers le milieu de sa partie inférieure ; les feuilles lancéolées , un peu ramassées, avec cinq feuilles terminäles, dis- posées en ombelles, et vacillantes. Au-dersous on a écrit en gothique le mot Calanga. à À la marge du chapitre XLVIT me fol. 13. vo, intitulé: Tyaws exivesie , on a peint le nymphea lu- tea L. et on a écrit au- dessous en gothique 28 nufar. À la marge du chapitre LIL 8 intitulé : Imegi ess, ON à peint une autre espèce dé nymphea, mais avec des fleurs bleues. Kol. 14. Les autres figures sont accompagnées d’ün nom grec d’une écriture plus récente que celle du ma- nuscrit, et d’une encre verte ou bleue. nes pag. 33, à la fin du liv. 1, à la marge inférieure du FR chapitre, où il n’est nullement question de l’a/kekengi, on a peint grossièrement, mais cependant de manière à pouvoir le recon- noitre , le physalis alke skengi 1. Le nom écrit aus près esi auxdxaces. Remarquons cependant que, sur nom indicatif, mais dont lécriture et Pidiême D 10] Aer, fe" Nc à 1 = ‘ Manuscrits de Discorides, | 159 * Ja marge fnférieure de la page suivante , une main plus récente que celle qui a tracé le manuscrit, a écrit caput de alkekengt , et ce chapitre com- mence ainsi; Adxeæños oo) #aisoi Oprio) ; 01 xæisot ghUMYoy , où Lait d'opixyuoy ; 0) Halo Quads, 01 Halsot xarrei du Popaios &TOAIVOEDHS HV P » etc. On observe depuis le fol. 33 jusqu’au fol. 46 des animaux de toutes les classes qui ne sont qu’au simple trait, à l'encre noire et sans couleur. Ce sont tous des animaux communs, tels que le chien, le lièvre ,: le coq , le cheval , etc. Les autres sont indéterminables, et ne méritent pas qu’on $’y ar« rête ; ce sont principalement quelques serpens et quelques insectes qu’on ne sauroit recounoître. P. 55 v°., à la fin du chapitre Tes coxxs, On a peint le sonchus arvensis L. reconnoissable à ses feuilles roncinées. Au-dessous le peintre lui-même, dontl’écriture est reconnoissable à l’encre bleue dont il s’est servi , à tracé rloyos n Logo n Téox.... les au- tres lettres manquent ; elles ont été coupées en re- Lant le volume. On trouve sur la même page le chapitre Tege xogavorod os , et la marge est chargée de deux figures 5 Pune est une crucifère à silique émarginée et à feuilles composées ; elle est intitulée : Kogovorgs : l’autre re- présente une espèce de Lupinus , on lit dessous Kagovor sé. Au - dessous de la figure d’une cucurbitacée , fol. 53, , ‘ve. qui est évidemment le concombre, momordica elatercum EL. on lit Ilépe xonoxuydos » et cette figure n’appartient nullement à poire colo- … 7 Î 160 Botanique. quinte, cucumis colocynthis L. On voit aussi au- près la figure d’une citrouille, avec ce mot curcu- bita , sans doute par tretdeitiont ; pour cucurbita 3 et au haut du fol. suivant , 54 vo. une autre Ci= trouille à côté, avec le mot grec zero. A la page 55 , à la marge du chapitre Tesc eginaxss | On a peint la figure d’un convolvulus , et on a écrit dessous seulement Epiraë ; quoiqu’on lise dans le texte Zuwraxë AE ns 0 napros Aobiu, etc. P. 58, v°. à la marge du chapitre Nes xvxhapus , on a peint quatre figures différentes. Les deux pre- mières sont absolument semblables et plus petites , et représentent le cyclamen europœæum L. à feuilles et àfleurs entières et en cœur. La troisième figure ne présente qu’une tige sans fleurs ; les feuilles res- semblent à celles de lantirrhinum asarina ; Mais : la racine est un bulbe lobé et solide. La RTE: figure est celle du cyclamen , reconnoissable* aux fleurs et à la racine, mais sans feuilles. P. 60, 1°. à la marge du chapitre Hige ærpodens on voit deux figures qui paroissent celles de l'he- merocallis fulva. L. PQ Page 67, à la marge du chapitre Megs rs puxps Kefaves , On a peint la gentiana centaurium L., d’une manière {rès - reconnoissable , et on a tracé d’une écriture plus recente : KeyTaupioy To puxeor 3 énscripta. Sur la même page, à la marge du Chapitre Ilees T8 Atvxs HapalAtoy]os, ON & Peint Une Syngenesique * LR CU d: R' .. À A 77 : ’ : à F: L'or 4 v fs S [ I \ D AC WA / rh 4 Manuscrits de Dioscorides. 167 à feuilles entières, dentées et racine épaisse, qui paroît être latractylis gammifera. Li. . “P: 85. à la marge du chapitre Ier QuayTidbe > on a peint l'asplenium scolopendrium. L. P. 90, ‘v°., on a peint le rcch , et on. a écrit depuis : xR0TaY 141%. “Encore sur la page 90, vo. à la marge du cha- _pitre Ier cevlpod eus ; ON A. peint une étoilée qui pa- roit devoir être rapportée à la rubia tinctorum. B. À Au fol. 104, SOUS le litre ei paydpuyogus ; on voit. plusieurs racines de la. mandragôre 3; mais la fleur ne ressemble nullement à la nature, = P. ro7, à la marge du chapire : Hege xoquarduves on a peint le cotyledon ROUE. D. rar, 1°. à la marge du chapitre He: œurthu Atvxms , Où à peint la bryoria alba. Tr ; EE 123, V2, à la marge du cirapitre Tcgr phioreomis | 78 peyas, ON a peint l Heliotropium europæœum.L., et il est intitulé : To meye. — _ Sous le Etre Isgs muxéqur ; fol. 150 , on voit trois champignons qui pourroient bien être le boletus . bovinus ; un autre pileiforme, et un autre ra- meux qui doit être la c/avara coralloëdes. L. mal représentée. Au bas du fol. 153, qui suit celui-ci , est un autre champignon plus curieux; il ressemble à un godet. Il est de couleur blanche ,-et renferme une liqueur d’un jaune aurore. Ce ao on ne seroit-il pas la pexixa aurantiaca. Bulliard , planche X. On voit au fol. 146 ; vo. sous le tire Ier cropmis 3 Diner L = | NE js LAS 162 Botanique. le scorpius europœus, et un peu plus bas au cha- pitre Tegs éxudvs » des serpens qu'il est inapossible de déterminer set quelques animaux fabuleux. Le ma- nuscrit est terminé par un mauvais dessin d’une sphère qui sert de cul-de-lampe. | On peut conclure de ces observations que ces ma- nuscrits sont absolument inutiles pour déterminer les espèces de Dioscorides , mais qu'ils pourroient servir pour indiquer les genres où au moins les ordres , ce qui auroit encore son avantage ; car il arrive fs souvent que les commentateurs proposent plusieurs plantés de genre et d'ordre très-différens pour en dé- terminer une de Dioscorides. Je citerai pour exemple le Heprmavwees de cel auteur, que les uns disent être ‘une /onicera ;d’autres l'asperula ochlorata,d’autres un convolrulus. Le manuscrit 2,179 prouve que ces derniers ont rencontré juste. Si les botanistes qui n’ont pas occasion d'examiner ces manuscrits veulent se former une idée des fi- gures dont ils sont ornées , ils peuvent voir celles que Saumaise a éditées 40 ses éxercitationes pli. niänæ in Solinum , ouvrage d’une érudition im- mense, et aux figures desquelles Les botanistes n’ont jusqu'ici fait aucune attention. 163 MEDECINE MILITAIRE. IxsrruüucTIoN sommaire sur Les eaux minérales à l’usage des troupes , pour l’an quatrième de la République. Le: ministre de la Guerre.a demandé aux ins- pecteurs-généraux du service de santé des armées de terre un tableau des différentes eaux minérales, afin de choisir, à la portée &e chacune des armées, celles qui, par leur eflicacité connue , et avantage des hospices formés à leur proximité , peuvent offrir aux militaires des secours réels et prompts. Ce tableau a été rédigé par les citoyens Coste, Biron , Heurteloup, V'iller , Bayen , Parmen- tier et F'ergez , secrètaire , que leurs lumières, leurs services et la voix publique ont désigués pour éclai= rer les opérations du ministre sur le service de santé de nos armées. L'instruction est comme divisée en deux parties : l’une, réglémentaire, traite de l’administrat on éco- nomique et de la police générale ; l’autre est mé-. dicale et chymique : c’est cette dernière qui nous intéresse le plus, et dont nous allons mettre quel- ques articles sous les yeux de nos lecteurs, « En recommandant aux ofliciers de santé la ré- » serve ta mu REA RIRRE pour »’envoÿer aux eaux L 2 164 |. Médecine militaire. : que les militaires dont les infirmités l’exigeront , on ne doit pas omettre de leur rappeler que, dans beaucoup de cas , lusage des eaux miné- rales arüificielles a été substitué avec succès à celui des eaux naturelles , lorsque l'éloignement ou la difficulté des circonstances ne permetioient : pas de prescrire celles-ci, On observera même que ; si toutes: choses pouvoient être d’ailleurs égales , si le changement d’air et d’habitudes, si l'agrément ou les fatigues du voyage n’influoient souvent autant sur la santé que les eaux miné- rales elles-mêmes, on pourroit se promettre des cfkts plus constans de lusage des eaux artifi- cielles que de celui des eaux çque la nature pré- pare. Les proportions des principes à actifs , dans celles-ci, se trouvent plus ou moins subordonnés à des variations de causes indéterminables, tan- dis que l’homme de l’art est constamment le saîte de fixer les proportions qu’il désire dans les eaux artificielles à PIE soit en boissons, soit en bains. ; » Les officiers de santé ne seront pas étonnés qu’on n’ait conservé qu’un petit nombre d’eaux thèer- males simples, telles que Luxeuil, Digne et Aix. Ils savent que le bain domestique , à la iempé- rature désirée , et la douche , à la hauteur pres- crite , remplissent efficacement les mêmes indi- cations. » L'eau de la mer est, dans une multitude de cas pour lesquels on prescrit les eaux minérales, tant en bains qu’en boissons, l’une de celles dont = SC TO PAS LR) 27 aux minérales à l'usage des Troupes. 165 les effets, comme les principes constitutifs ; sont les plus évidens. 1dmides eaux thermales sulphureuses , comme celles »od»Aix-la-Cliapelle , seront avantageusement rem- Y' s de placées par le sulphure de soude ( fote desoufre) dissout dans. la quantité d’eau nécessaire à un bain : la dose doit être de deux où quatre onces de sulphure de soude ou de sul;:hure de potasse dans deux cents pintes d’eau. » On'imite l’eau de Bour:onne-les-Bainsen faisant »-disoudre dans la baignoire de trois à six onces de > muriate de soude ( sel de cucsine ). » Celles de Bagnères-Adour seroient remplactes par quatre onces de muriate de soude. D OS S + + » Où distinguera les eaux sulfureuses potables Ge celles destinées aux bains. » Pour imiter celles-ci on emploiera avec succès un sulphure alkalin tel qu’il vient d'être indiqués. » On rendra l’eau plus active si, au moment où lon met le sulphure dans l’eau, on y ajoute une petite quantité d’acide sulphurique ou muriatique P À! , ou même de vin:igre, qui, en décomposant le sulphure, dégageront du gaz hydrogène sulphuré qui se redissoudera aussitôt dans l’eau. » Quantaux eaux sulphureuses potables, on pourra lés préparer en décomposant par l’acide sulphu- rique soit un sulphure de fer ou un sulphure al- kalin, et en recevant le gaz hydrogène sulphurique. qui s’en dégagera dans l’eau où on aura fait dissoudre quelques grains de carbonate de soude. » Les doses ne peuvent être déterminées d’une L 3 — { 3166 Médecine militaire. N “ » ÿ S % PE] manière positive ; c’est à l'artiste exercé à régler, d’après l’épreuve du goût, les proportions, du gaz hydrogène sulphurique pour le rendre plus pôtable. > Au reste, les officiers de santé militaïrés {sont trop instruits pour ne pas profiter des circons- tances locales ‘ef momentanées qu’ils auroient de gazer Peau, telles que la proximité d’une brasserie ou celle d’une cuve où le moût est en fermentation. » ÏIs se pénétreront de la nécessité d’une mé- decine simple et philosophique , en calculant les contiarittés que les eaux pourroient recevoir de Padministration de différens sels , ou de pillules savoneuses , ou d’autres substances propres à pros. duire des combinaisons nouvelles ; souvent même contre l’intention de ceux qui les prescrivent. » Cette instruction , rédigée le 4 floréal, a été vue et approuvée par le ministre de la guerre le 13-du même mois, , 4 minérales est fixée, dans les armées et les divisions du Midi, du 10 au 20 “Horéal} et dans celles du Nord » du 19 au 20 prairial, L'ouverture des hospices militaires près des eaux R. D. G. te Rein er PRE OUT 67 HSE PAS BALE EAU DES Hos PICES DEAUX. MiNÉRALES, À Donc Le Ministre de La Hide a ordonné l’ établissement à portée des différentes armées , Pour l'an quatrième de la Li ES DRE EVA RM Ê.ES: a NATURE DEs EAUX. | | ! Nord. , . “Ps la-Chapelle. . bermales - sulphur. {Sambre-et-Meuse. | Gazeuses- Fr 1gineuses. NRA) : ÿ -les- li RÉ et Moselle. : 4 Bo urbonne-les-Bains..! Thermales-salines. pales de |’ RTE os de- l'Océan: 1 Lugkeuil. "0" Nghécinales, simples. Aiïxau Mont-blanc. .'Thermales-sulphur, Monestier. . : . . Une gazeuse, = { Divisions Et | | Thermale, Digne, '. . . «. . . Thermales-simples. Laboïsse. ” … .'".:,; Gazeuses. Aix en Provence. . . Thermales-simples. Alpes etltalie. : | Pyrénées-Orientales Éastes près Perpignan. Thermales- sulpur et Occidentales. É de-Luchon., Thermlaes-su! PAS ADivisions militaires | Barèges. . . . +: .'Thermales-sulphur, | des Pyrénées Occi- | dentales. _ | Bagnères Adour. |Thermales- -salines. screr on. Les divisions mi! aires de l’intérieur peuvent envoyer à Bourbonne. L’Armée de l'Océan n'ayant point d’eaux thermales à sa proximité , les malades des divisions de Cherbourg et de Brest se rendront à Bourbonne; ceux de la division de Niort, aux eaux situées dans le Midi, L 4 \ 168 A à A d - QU dl Fi / de: M:KE D'E CINE. WAARNEmING VAN, etc. c’est-à-dire, Observation d’une Paralysie des reins et des parties infé- rieures du corps guérie pa r l'usage de la-plante connue sous le nom «e Rhus radicans, par Pierre-Etienre Kox, docteur ;en Médecine et professeur à l’Université de Louvain, membre: de La Société savante de Harlem et de plu- sceurs RATES : brochure £n- Ds de vingt pages. 1 ce. Mémoire, qui vient d’être publié ; et qui semble avoir té adressé à la société savante de Harlem , rend compte d’une gnérison de paralysie par le moyen du Rhus-radicans. Il est en 32 pa- ragra ph ess Les premiers contiennent quelques principes gé- néraux extrérement sages sur les observations médicales ef sur la route qu’il faut suivre pour en constater la vérité. L'auteur passe ensuite à la des- cription du remède végétal ; qu’il conseillé spéciale- ment pour les paralvsies. Le Rhus radicans ; que ‘ Linné décrit a nsi, ( spec. plant. p. 38r. ) Folcis' brnatis foirolis beluolatis j: ovalis , nudis', “integenimis , caule radicante | ete. ; est lamême plante que le Foxicodendront riphyllum glabrum de T'ournefort sCTRSHML p-611.), / . Observation surune Paralysie des reins. 169 Du Fresnoy a fait de ses propriétés le sujet d’un mémoire particulier , et il compte aussi dans ce nombre sa vertu anti-paralytique. Le savant Kok a voulu $’assurer. de’ cette der- nière, et depuis le paragraphe IT , il décrit et l’état de sa malade et le traitement qu’il a suivi. Une femme âgée de 30 ans, d’une complexion débile’et phleg- matique, mère de deux enfans , fut attaquée le 8 décembre 1783 d’une fièvre violente , qui dura jusqu’au 10 , elle en éprouva une récidive du 11 au 13 , avec moins de {ranspiration ; le 15 elle se sentit paralysée des reins et de toule la partie inférieure du corps. Pendant environ un mois ses évacu ations furent involontaires 3 après quoi cet état changea 5 mais de violentes convulsions y succédèrent, et toutes les tentatives de l’art de guérir furent inutiles pendant quatre ans. auteur de ce méioire ne fut appelé au secours qu’en décembre 1792. Il prit successive- ment diverses roules , dont il rend compte; mais n’en ayant pas éprouvé le succès désiré , i se décida enfin , au commencement du moi de mai 1793, pour l'usage du Rhus radicans ; et afin de mieux juger de son effet, il le fit précéder pendant quinze jours, de l’application de tout autre remède ; iladministra d’abord pendant huit jours , sans aucun inconvénient , . vingt grains de l’extrait de ce végétal 31il augmenta la dose jusqu’à trente grains les jours suivans ; après quoi la malade en prit deux scrupules trois fois par jour ,; et jusqu’au 24 juin progressivement une drachme trois fois par jour. — Quatre scrupules ou quatre-vingt grains trois fois par jour j enfu, 170 Médecine, * -\ ? À e 0 deux drachmes trois fois par jour. — Le 28 mai, ( l’im- primé porte le 18, mais le texte nous fait croire que c’est par erreur, ) là malade éprouva une évapora- tion sensible ct' continuellement plus! forte dans les parles affectées ; elie y ressentit une augmentation de chaleur le 3 juin ; le 6 les muscles des parties paralysées étoient plus relâchés, il y avoit aussi moins de tension dans les tendons ; enfin, les contra: tions spasnodiques diminuoient de force et de nom- bre. — Le 12 elle distingua très-bien dans les parties affectées le froid du chaud, toutes les fonctions animales se faisoient avec régularité ; évacuation menstruelle fut seulemext, dans son temps, plus copieuse qu’à l’ordinaire : le 20 les contractions Spasmodiquès cessèrent tout-à-fait; la malade alla de mieux en mieux ; elle fut en état, le 30, de marcher dans sa chambre soutenue de deux per- sonnes. Le 8 juillet elle n’eut plus besoin que d’un bâton ; le 15 elle s’en passa , et le sentiment étoit: lab 0 rétabli. Le docteur Xok noùs assure avoir eu Île même succès dans deux cas pareils, mais il avoue n'avoir pas réussi dans un troisième. Il termine son mé- moire par celte assertiontde Bagliri: Non nisé excmiarum observationam præsidio instruotla ; mens sagax potissimam curandi' methodum. assequitur. Bille sert à déterminer le mérite du mémoire lumineux et bien écrit que nous avons analysé. PH: AGE L4 ARTS CHYMIQUES. Sur un nouveau savon propre à dégraisser les Laines , extrait d’un Mémoire lu à l’Insttut national par le citoyen CnAPTAL. La consommation de savon ordinaire que font les fabricans de draps est considérable, et huile que ce savon emploie le rend très-cher dans beaucoup d'occasions. On a essayé à se passer de savon huileux et à employer la potasse pure ; mais les draps, pres- qu’entièrement dissous par ces matières alkalines , tomboient en lambeaux. Chaptal a paré à cet in- convénient en saturant cette liqueur alkaline de lame avant de l’employer sur les draps. Il lessive les cendres , il sature l’eau et la fait évaporer j jusqu’à un certain point. Lorsqu elle est suffisamment rapprochée , il jette dans cette lessive des rognures de draps et de laine , et ayant soin d’agiter ce mélange, on voit ces rognures s’y dis- soudre complètement: il ajoute ainsi de la laine jus- qu’à ce que la liqueur refuse d’en dissoudre ; alors elle peut être employée sans danger au décraissage des laines ; ellé nettoye les draps très-bien , elle feutre en partie les poils et donne à l’étoffe la sou- plessé que l’on y cherche. Elle remplit ainsi parfai- tement les conditions du savon huileux. : 172 . “Arts. chymiques. | I! y a deux observations à faire. Le drap acquiert d’abord une odeur assez forte et désagréable d’huile animale ; mais il la perd bientôt par le lavase dans Peau et exposition à l’air. — 20, Cette lessive faite avec des roenures de toutes sortes de draps com- munique au drap dégraissé ainsi une teinte grite qui est indifférente lorsque ce drap doit recevoir une couleur foncée , mais qui nuiroit à l’éclat des . draps blancs; on obvie à cet inconvénient en n’em- ployant pour la lessive des draps blancs que des rognures de ce même drap. Le ciloyen Chaptal employant la sou'e au lieu de la potasse dans la confection de son savon est parvenu à lui donner assez de solidité ; alors il peut être employé dans cet état aux usages domestiques , et sur-tout au blanchiement du coton qu’il prépare . à recevoir la teinture: ARTS MÉCANIQUES. DescrrprroN d’une machine à fendre Les cour- -rcies de cuir, lue à La Société philomatique par le citoyen Grirer , membre du Conseil . des Mines. Czrrr machine a été imaginée en 1792 par les citoyens Roth, sellier, et Adelmann, mécanicien, et exécuté par ‘ce dernier. PE. » RC a LE de Cf Se à Machine à fendre les courroies de cuir. 173 Le but est dé galisèr l'épaisseur des courroies ou aires de cuir , et de les diviser suivaut leur longueur. s - Les pièces essentielles de cette machine portative sont tn cylindre de bois mobile sur son axe, d’en- viron six centimètres de largeur, sur au moins douze de longueur , et un couteau très-tranchant de même grandeur, Pour parvenir à égaliser ou diviser une courroie, . ‘après avoir aminci un de ses bouts, on le fait passer entre le cylindre et le couteau qui lui est parallèle, lequel enlève la partie excédente ; on la divise sui- vant la distance qu'on a ménagée entre le cylindre et la lame. Le couteau doit être plat du côté du cylindre, en biseau fort aloncé du côté opposé ; il est essentiel. que le côté plat soit toujours dans une direction : tangente au cylindre, et que le tranchant se trouve exactement au point de rencontre de la tangente et du rayon qui lui est perpendiculaire. _ . Lutilité de cette machine simple et ingénieuse a été reconnue en grand pour égaliser parfaitement Pépaisseur des cuirs en usage pour. la sellerie, les diviser en deux et même trois épaisseurs à DES L. et rendre utiles les copeaux , jusqu’ici rejetés, et qui. servent encore fort avantageusement à diverses * garnitures, 174 foi | | FA Cm à M'ESC'AGN L'Q'U:E. PerFECTIONNEMENT ‘ de L'Horloge astrono- nomique obtenu par le citoyen GRENIER 5 artiste de Rouen. Ur horloge parfaite seroit celle dont le pendule feroit constamment ses oscillations égales en durée ; et pour parvenir à cette perfection , il. faudroit connoitre. toutes les causes de variations qui peuvent exister dans cette durée. Le citoyen Grenier , hor- loger de Rouen , s’est occupé depuis plusieurs années de perfectionner lart qu’ii professe ; il est sorti de ses mains une horloge astronomique, qui.par l’ex- | trême précision d’une compensat on facile à règler , surpasse tout ce que nous possédions en ce genre , et même ce que nos voisins ont de plus parfait. Cette pendule, réglée d'après les principes qui ont présidé à sa perfeciion , 4 soutenu les variations de température de l’hiver dernier, à ‘un point tel qu’elle ne s’est pas dérangée d’une seule seconde en quatre mois. Les artistes qui construiront des pendules d’après la méthode du citoyen Grenier, et les ré- gleront avec autant de soin, peuvent compter sur un succès complet ; ils seront convaincus qu'il est impossible de porter plus SE la perfection de celle” mécanique. Horloge astronomique. nd (à Lecitoyen Grenier a publié ses moyens d’exécn- tion. Modeste et communicatif par caractère , il a point eu l’orguei! de couvrir du voile du mystère les découvertes qu’il avoit faites ; il s’est empressé de les faire connoître; Il faut espérer que son désin- téressement Jui méritera des émules qui ajonte- Tont encore aux progrès d’un art aussi utile à PAs- tronomie. ; } N. PRSSNREmEES .MÉTAPHYSIQUE OpsERFATIONS sur Le Sentiment du Beau et du Sublime , par Emmanuel KANT , traduit de l'allemand ‘par Hereçule PEyer-Tuaorr » AVEC Le portrait de l’auteur, un volume tn-8°. bro- ché. À Paris, chez J. J. Lucet , rue Montmartre, n°. 04, vis-à-vis la rue Joseph. | O: a donné jusqu'ici, des dissertations générales sur les différens sentimens de notre ame + Mails aucun - n’a été traité en particulier et avec une certaine , “étendue. Le plus délicat ; ‘celui, qui nous étonve ou * qui nous charme, en un mot, le Sentiment du L'beau et du sublime vint de l'être, nous OsOons | dire , avec Sutcès, par Emmanuel Kant > pro- ” fesseur de logique et de mäthématique à Kœnisberg. _ Son °UVrAa26 , qu'il a inlitulé. du . nom modeste d'Observations > Joint leffet à La démonstration : “ 1%. Læ » à L < ÉRCA CURE 1] 2963: Métaphysique. ù c’est-i-dire, qu’on éprouve à la le- ture le double sentiment qu’il décrit. Le champ de la métaphysique est sec et aride; l’auteur y laisse tombér des fleurs, mas comme, par hazard et- sans préténtion. Sa : logique est saine , ses définitions sont justes , ses . détails toujours attachans, Cette esquisse ; comme ill’appelle encore lui-même ,prouve que M. Kant est autant homme de goût que bon métaphysicien. Nous allons faire connoître son plan. « Les différentes sensations de peine ou de plaisir » viennent moins de la constitution des chose; ex- » térieures que du sentiment particulier de chaque » homme »: tel est le principe sur lequel l’auteur base toute sa doctrine, tous ses raisonnemens. D'’a- bord il expose les objets visibles’ ou intellectuels qui peuvent éveiller en nous Pidée du sublime et du. beau. Il s’arrête ensuite à la division du sublime, dont il reconnoit trois éspèces ; sublime effrayant, sublime noble , sublime magnifique : il les définit et les accompagne chacun d’exemples frappans. Il passe au sentiment du, beau qu’il divise plus bas en deux sortes , et-à ses différentes nuances. Il nous instruit comment l’un et l’autre sentiment peuvent dégénérer , et prend de là occasion de donner une idée de la véritable vertu ; puis, venant à parler de quelques tempéramens , il die , d’après le ‘ca- ractère qu’on leur attribue , ceux qui portent plus ou moins au sentiment du sublime et à celui du beau , et qui par-là sont susceptibles d’inclinations heureuses ou de vices grossiers. « Me Tout { … ‘ | Sentiment du Beauet du Sublime. 177 Tout ce qui a été dit jusqu'ici ne regarde que l’homme ; la femme, dont la vue seule produit en nous des impressions si vives, si tendres ; si variées ; devoit nécessairement trouver sa place. Les femmes liront sans doute avec reconnoissance Particle qui leur est consacré. L’auteur analyse avec beaucoup . de sagacité les différentes habitudes particulières des femmes , ‘et il observe qu’elles sont en général plus portées vers Le sentiment du beau, et inspirent plus ordinairement. S’ils parlent de leurs défauts ; c’est avec beaucoup d’égards, et pour leur en montrer le remède, De la peinture d?s caractères propres à chaque individu, l’auteur passe à celle des caractères na- lionaux , ét désigne les peuples chez qui le sen- timent du beau et celui du sublime s’annonce plus fortement. Il les distingue tous par leurs goûts et 5 P Ë par leurs mœurs. Ses portraits sont fidèles, ses con- séquences satisfaisantes. Le Français ; l’Italien, PAnglois, etc.; etc., le nègre même s’y reconnoîtront toujours. 4 … Des ouvrages de M, Kant , celui-ci est le pre- mier qui ait été traduit en français. Nous ajoute- ‘rons à ce que nous avons déjà dit qu’il est plein de traits hardis et piquans, et respire une philo- » sophie douce, M. Kant se montre par-tout l’ami de la tolérance ; il estime les préjugés de tout genre ce qu’ils valent , et les persifile très-adroite- ment. Enfin, ses Observations nous ont paru d’un genre neuf ; on les rangera certainement dans le Tome IL, M L] 178.) . Métaphysique. k petit nombre des productions utiles et agréables. I est à désirer que nous ayons bientôt son ouvrage intitulé {a Paix universelle , et sur -tout ses écrits philosophiques qui ont fait tant de bruit en Allemagne. | J. L. G. \ ARCHÆOLOGIE. InTropucTion à l'étude des :Monumens an- tiques , par A. L. Mrizrn, Conservateur du : Muséum des Antiques à La Béliothèque - nationale , professeur d'Histoire et d’Anti= guités ; avec celte épigraphe : Peritiores vetustas facit. Cicero pro domo, C. 45e A Paris, de l’imprimerie du Magasin encyclopé= 4 dique, rue S. Honoré, vis-à-vis S. Roch, n°.94, « l’an quatrième, 1796. Prix, 1 L4s. | Cssr un usage adopté dans les Universités du : Nord de l’Europe par la plupart des professeurs, de \ rédiger pour ceux qui suivent leurs lecons de courts À élémens qui puissent leur en faire connoître le plan, w embrasser l’ensemble, et saisir les détails : le pros fesseur donne ensuite les développemens de ses ar- gumens , les preuves des résultats qu’il a indiqués; 4. Etude des Monumens antiques. 179 e . @t dans les sciencés qui peuvent lui fournir des ob. jets physiques à mettre sous les yeux, il ajoute les exemples à ses préceptes, et il en fait la démons- tration. | C’est ce qu’a fait le’ citoyen Ai//in en ouvrant les cours d’Antiquités qu’il est chargé de donner à la Bibliothèque nationale d’après une loi du 20 prairial. de lan III 5 non-seulement il démontre les objets qui servent de preuves à ses propositions, mais il a encore rédigé de très-courts élémens à usage de ses disciples. Il a été aussi clair et aussi méthodique qu’il a pu : le touf ‘est divisé en petites sections et par petits paragraphes, afin que l'esprit et la mémoire soient moins surcharcés par la multitude des faits. Cette première introduction est gén‘rale : son but est de donner une idée de l’ensemble de la science des Antiquités. Le citoyen Millin , à lPexemole de plusieurs autres Antiquaires , tels qu'Ernesii h Heyne , etc.; voulant lui assigner un nom upivoque , l'appelle Archæologie | nom composé de deux mots grecs, et qui signifie connoissance des Antiquités, comme Zoologie signifie connoissarce des ÆAni- maux, Ichtyologie connoissance des Poissons, etc. Après avoir défini lArchæologie , le citoyen Millin fait connoître l’agrément de cetie. science par les objets variés qu’elle oflre à l’imagination , et indique son utilité pour ceux qui veulent faire PC eu La quelques progrès dans les sciences , dans les aris et M 2 180 | Archæologie. dans les lettres: sans elle an ne peut saisir la fi- nesse d’une foule d’allusions , ni deviner le sens d’une multitude d’allégories. La géographie ancienne, la chronologie ; la mythologie ne peuvent souvent s'expliquer qu’à l’aide des môniumens, On ne peut, qu'avec leur secours , tracer l’histoire littéraire de beaucoup de connoissances ; enfin , celle de PArchæologie est absolument nécessaire pour la parfaite intelligence des auteurs classiques ; et l’on ; ne peut, sans elle, apprécier le mérite de beau+ coup de compositions littéraires , juger sainement des chefs-d’œuvres de l’art, visiter les cabinets avec intérêt , et voyager avec fruit. Le citoyen Millin partage ensuite ’Archæologie : - en deux divisions principales: l’une a rapport à la connoissance des mœurs et d's. usages civils, reli- gieux et milita res des anciens ; Pautre à celle des monumens antiques. \ Cette dernière partie se nomme 4rchæographie, et se partage en neuf classes: les Edifices | les Peintures , les Sculptures , les Gravures , les Mosaiques , les Fases , les Instrumens à les Médailles et les Inscriptions. ‘ J’auteur enire dans quelques détails sur chacune de ces deux classes ; il’ spécifie lès objets auxquels | elles s'appliquent , et trace un tableau rapide relatif D à leur étude. | I] fait voir ensuite que la connoissance des mo- numens antiques exige la -rémnion de plusieurs autres connoissances pour savoir distinguer les au- : Etude des Monumens antiques. Br tiques d'avec les modernes ; En apprécier le mérite et expliquer les différens sujets ; il traite des alté= râtions que les monumens subissent » des restaura- tions mal entendues » des ruses employées par les faussaires pour imiter les monumens où pour leur ajouter. quelque circonstance qui en augmente le prix ; il indique les fausses explications auxquelles ces altérations et ces falsifications ont donné lieu ; il indique les fautés dans lesquelles quelques écri- vains célèbres sont tombés pour avoir ignoré l’Ar- chæologie. À Il passe ensuite à l'étude et Penseisnement de PArchæologie ; il donne les noms des professeurs les plus célèbres, ét il trace la méthode qu’il se- propose de suivre. | | Après quelques mots sure l'Histoire littéraire en général , il traite de l’Histoire littéraire de l’Ar- chologie, et il indique les ouvrages qui traitent de PArchæologie >, en disant un mot de la vie des principaux auteurs : il divise ceux qui ont donné des traités généraux sur l’'Archæographie en. quatre sections. Il appelle ÆArchæographes analytistes ‘ceux qui “ont traité des monumens distribués en différentes classes ; Ærchæographes chronologistes ceux qui ont suivi l’art dans ses différentes époquess Ar- chæographes géographes ceux qui ont décrit les monumens selon les pays où on les trouve ; 4#r- chæographes lexicographes ceux qui ont composé des dictionnaires. | FM A 182 “Arch æologie. Pour compléter ce qu’il a à diré sur la Biblio= graphie archæologique, Le citoyen Mrllin traite des Muséographes ceux qui ont donné des descriptions deicabinets ; des Iconographes ceux qui ont donné descriptions de figures ; puis des mélanges. Il termine par quelquesidées sur un systéme AR EE Ce petit écrit est dédié au célèbre professeur de chymie 4. Æ. Fourcroy, dont l’esprit “étendu s’ap= . plique à tour ce qui peut faire prospérertoutes les con« . noïssances, et qui a témoigné un véritable zèle ; k pour les progrès de PArchæologie. Ixvrropucrron à l’étude des 'Pierrèés gravées, par A. L< Mrzzin , Conservateur du Muséum des Antiques à là Bibliothèque ‘nationale , ETC fesseur d'Histoire et d' Antiquités. À Paris, de limprimerie du Magasin Encyclopédique , rue S.-Honoré , vis-à-vis S.- Roch, ne. 94; Pan quatrième | 1796. Prix 1 liv..4 s fe t L'Fütroduction dont on vient de donner Panalyse »’a pour objet que de donner des idées générales sur PArchæologie. Le citoyen 4: L. Miulin se propose de publier: de courts élémens sur: chacune des parties de cette science , qui seront le sujet d’au- taut de cours: particuliers , ‘ainsi que toutes les branches de l'Histoire naturelle s’enseignent sépa- rément. Etude des Pierres gravées. 133 Comme le cours actuel a pour objet la coñnois- . sance des Pierres gravées , l’Insiruction qu’il publie est une espèce de programme pour ceux qui le suivent , et elle peut également en donner une idée à ceux qui mont ni le loisir, ni le désir d’y as- sister. Il définit d’abord l’objet de la’ gravure en pierres fines: c’est l’art de graver sur des pierres dures à l’aide d’instrumens particuliers. Il désigne cet art sous le nom univoque de Glyptique , comme on dit mé- canique , optique , etc., et la connoissance litté- raire de cet art , C'est-à-dire , celle dés monumens , qu’il produit par le nom de G/yptographie. 1 faitconnoître ensuite l’agrément de cette science, _qui est applicable à tous les momens du jour à cause de la multitude de monumens de cette espèce qu’on rencontre dans la société , au lieu que les autres monumens sont rassemblés dans les grands ca- _binets. IL indique les traités généraux sur la Glyptogra- ‘phie, et passe ensuite à l’exposition des substances que les graveurs employent : il les divise en subs- tances animales , végétales et minérales. Il passe légèrement sur les premières, qui sont livoire, les coquilles , différens bois, et qui ne sont pas essentiellement du ressort de la Glypto- graphie ; mais il s’arrête principalement aux mc- - néraux , et sur-tout aux gemmes et aux DLerres dures. Il fait voir combien la classification ; d’a- M 4 | 184 Archæographie. près les couleurs, est insuffisante ; que les carac: tères auxquels le naturaliste peut ‘avoir recours sont interdits au glyptographe, qui, n'examinant que des pierres polies, gravées et montées, ne peut ob- server leur crystallisation 3 la dureté et la pesan- teur spécifique sont les seuls auxquels il doit s’at- tacher.. l Le citoyen Millin indique les auteurs anciens et modernes qui ont parlé des pierres précieuses ; il parle du luxe des Romains et de leur goût effréné pour ce genre de curiosité ; il traite ensuite de cha- cune séparément , en combinant la méthode du naturaliste avec celle que doit suivre. Je glypto- graphe.: Il est très-difticile de déterminer les pierres dé- crites par les auteurs anciens et de les rapporter à celles dont nous avons la connoïssance ; des pierres de même nature sont souvent décrites sous des noms différens ; des pierres désignées par le même nom sont sonept très- différentes |; et la plus légère tache , la plus légère variété dans les teintes a suffi aux anciens pour leur faire imposer des noms nou- veaux, Le citoyen Millin fixe cette synonymie autant qu’il lui est possible, Après avoir. parlé des substances, il traite des procédés de l’art ; ce qu’il appelle la partie mé- canique de l’art. Il décrit les instrumens du gra- W veur ; il en donne les noms chez les anciens et chez les modernes ; il indique aussi ceux par lesquels les LA STE 7 FLE Etude des Pierres gravées. 185 anciens désignoient tous les ouvriers employés au travail des pierres précieuses pour les polir et les monter. Des pierres précieuses il passe à leur imitation , c’est-à-dire, aux pâles et aux empreintes : il trace une petite histoire de ce genre d'industrie, IL fait connoître l'utilité des pierres gravées comme cachets, et pour l‘explication d’une foule de questions historiques et mythologiques , on y trouve beaucoup de signes et de symboles curieux. Les caractères alphabétiques les plus anciens, des statues aujourd’hui perdues , et les noms des artistes les plus célèbres, enfin, après les médailles ce sont les monumens les plus utiles pour l’étude des an- tiqaités , et elles ont un degré d'utilité plus grand que tous les monumens quelconques pour l’histoire de Part. Sous le titre de Critique des Pierres gravées , le citoyen Millin assigne les caractères auxquels on peut reconnoître les antiques d’avéc les mo- dernes, en déterminer l'âge et en donner des expli- cations à il passe ensuite à l’histoire de cet art chez les différens peuples. Il a pris naissance chez les Egyptiens ; il a été cultivé eh Afrique et en Asie ; mais les Egyptiens ne se sont point élevés jusqu’au bel art. Avant de parler de la Glyptique chez les Grecs, le citoyen Millin traite de la partie poétique de cet art, c’est-à-dire , de Pimitation du beau. Il établit 186 Archæographie. quelques principes sur la beauté et sur le beau idéal. M io Il traite ensuite de l’art chez les Grecs, de son origine ; il donne une liste des graveurs célèbres rangés selon les époques où ils sont présumés avoir vécu , en indiquant leurs plus beaux ouvrages ; il passe delà à l’histoire de cet art chez les Bo mains , et le suit dans sa décadence dans le Bas- Empire jusqu’à son extinction dans le moyen-âge. Parvenu à cette époque ; il parle de la renais- sance de la Glyptique ,‘et donne la liste des artistes les plus célèbres selon les temps et les lieux qui. les ont vu naître; il indique les collections les plus célèbres de tous les pays, celles d'empreintes les plus nombreuses et les grands ouvrages où on ena | gravé un certain nombre. Il termine par quelques “idées sur la classification. des pierres gravées. Cet ouvrage est dédié au Représentant Paul Rabaud , auteur du rapport sur Pétablissement des cours d’Archæologie. L : Le cours sur les Pierres gravées a lieu actuelle- mênt , jusqu’à la fin dethermidor , tous lesz, 4.et 8 de chaque décade dans la salle des Antiques à la Bibliothèque nationale, PP?! 8 / el BIOGRAPHIE Norrez sur le citoyen Franpnin, par F. H. GrsserT , professeur - directeur adjoint de _PEcole vétérinaire ; membre du Conseil ‘d'ag riculture et de l’Instiiut national. Lan vétérinaire vient de perdre le citoyen Flandrin , après trente années utilement employées à en reculer les bornes. | Pieñre Flandrin naquit à Lyon, le 12 D entegbre 1752,\de parens plus distingués par la pureté de leursmœuis que par leur fortune, par l'utilité que par l'éclat de leur profession. Ce fut quelques années après cette époque que furent établis d’abord dans cette ville, et ensuite à Paris , ces établissemens destinés au perfectionne- ment de l’art de conserver et de guérir les ani- | maux: ces établissemens appelés depuis si long- temps par les vœux de tous les amis de Péconomie rurale, les écoles vétérinaires. -Le citoyen Chabert , oncle maternel du citoyea ‘Flandrin , chargé d’une branche importante d’ins- truction dans l’un de ces établissemens aussitôt après leur création , donnoit déja de grandes espérances qu’il asi bien réalisées depuis, et jetoit les fonde- mens de la réputation méritée du premier vétéri- paire de son pays. 188 \ Biographie. Parmi les services qu’il a rendus à l’art vétérinaire, on ne doit pas regarder comme un des moins'importans M P | d’avoir appelé auprès de lui son neveu , aussitôt qu’il le crut capable de profiter de ses instructions. -Sous la direction d’un guide aussi habile et aussi zêlé , le jeune Flandrin ne pouvoit manquer de faire des progrés: il en fit de si rapides qu’à l’âge où la plupart des sujets font leur entrée dans cette carrière , il étoit déja chargé de la leur ouvrir et di f conduire leurs premiers pas. : Un champ plus vaste ne tarda pas à s'offrir à son activité et à ses talens: la direction de l'école vé- térinaire de Lyon étant venue à vaquer par la re- traite de Rosier ; Flandrin y fut appelé ; ii y forma beaucoup d'artistes qui se sont distingués par des services importans ; il enrichit le cabinet d’ana- tomie de cette école d’un grand nombre de prépa- rations qui y attirent journellement une foule de connoisseurs,et tous les étrangers qui eee cette cité célèbre. Le citoyen Chabert:ayant été appelé, en 1775 > à la place de direcieur-cénéral des écoles vétéri- paires, vacante par la mort de leur fondateur, de Bourgelat ; dont cette institution seule honoreroit la mémoire, s’il ne l’avoit illustrée par des travaux de la plus grande importance , F/andrin futnommé à la place de directeur - adjoint qu’occupoit son M oncle. Quoiqu’aucun des élémens aussi nombreux que variés dont se compose l'art vétérinaire ne lui füt ” Notice sur Le citoyen Flandrin. - 169 étranger , il s’étoit spécialement attaché à l’anato- mie comparée ; des expériences sur l’absorption des vaisseaux lymphatiques ; des dissertations sur la conformation singulière du sarigue , sur l’étendue de la rétine (1), et sur un assez grand nombre d’autres ‘points d'anatomie comparée, et de physiologie, prou- vent , dans leur auteur, un? sagacité bien précieuse, et font regretter qu’il n’ait pu exécuter le projet qu'il avoit formé d’un grand travail sur l’anatomie ‘comparée ; projet dont il recueilloit laborieusement , depuis long-temps , les immenses matériaux. L’académie des sciences, à laquelle il avoit pré- senté ces dissertations et de bonnés observations sur la rage , lui donna , en 1797 , des lettres de cor- _respondant qui ne furent point pour lui , comme pour tant d’autres, un brevet d’inaction ; elles.ne paralysèrent ni son scalpel, ni sa plume. Deux voyages entrepris par ordre du gouverne= ment, l’un en Angleterre en 1785, et l’autre en Espagne en! 1787 , lui avoient inspiré un goût très- prononcé pour tousles détails de l’économie rurale ; l’éducation des moutons , dans laquelle les Anglais et les Espagnols ont malheureusement sur nous une supériorité si marquée, avoit sur-tout fixé son at- tention. Les recherches qu’il avoit faites sur la con- duite des troupeaux dans ces deux états sont deve- (1) L’extrait de ce mémoire lu à la Société d'Histoire natu- relle , où le citoyen Flandrin venoit d’être recu , a été inséré dans le Magasin encyclopédique, première année, tome IV, | page 245. | = \ 199 | Bio gra phie, ‘ nus les matériaux d’un traité Complet qu’il publia Pan deuxième sur l’éducation du mouton (2), ou vrage le plus riche en faits que nous possédions sur celte matière. Il avoit déja publié auparavant quelques ouvrages également utiles ; mais moins importans - par leur étendue, tels qu’un précis de lanafomie du cheval, un précis de la connoissance extérieure du même animal , un mémoire sur la possibilité d'améliorer les ax en France. | Le journal de Médecine, le recueil des mémoires de la Société d'Agriculture de Paris, dont il étoit membre , la feuille du Cultivateur ; le Mercure, le . journal de Paris , le Magasin encyclopédique, et … plusieurs autres recueils périodiques contiennent un grand nombre de dissertations et de lettres de F/an- drin sur divers objets d’art vétérinaire et d’écono- mie rurale. Associé aux citoyens Chabert et Huxard pour … la rédaction d’une collection d’instructions et :de mémoires sur l’art vétérinaire , il y a inséré plu- sieurs articles intéressans , et qui ont contribué à donner à ce travail la réputation qu’il a acquise. (2) Grand in-8°. Se vend rue de l’Eperon , chez Huzard, aussi profond dans l’art vétérinaire que dans Ja connoissance des livres , et qui a ajoutè à celui-ci une notice très-bien faite de tous les auteurs qui ontécrit sur Île même sujet ; notice bien précieuse pour ceux qui voudroient s’oecuper de xe- cherches eu ce genre. tte Notice sur le citoyen Flandrin. xgt auprès des vétérinaires et des cultivateurs, dont il est devenu, en quelque sorte, le manuel, Aucun art ne porte à la vie des atfèintes plus fu- nestes que celui d’en rechercher l’organisation dans les individus qui en sont privés ; plongé continuel- lement dans une atmosphère chargée de vapeurs pu- trides, Flandrin vit de bonne heure s’altérer la santé sans perdre le goût des travaux qui la détrui- soient ; atlaqué , depuis près d’un an, d’une fièvre qui avoit résisté à tous les moyens employés pour la combattre , ses forces épuisées n’ont pu soutenir la violence d’une peripneumonie très-aiguë qui l’a enlevé en peu de jours à une femme chérie, à des “enfans en bas-âge, à un oncle qui avoit pour lui les sentimens d’un père, à ses amis, à l’Institut na- tional qui venoit de se l’associer , à l’art vétérinaire enfin , dont il m’appartient d’autant mienx d’expri- mer les regrets, que je suis appelé, en quelque sorte, à en perpétuét le sentiment par mon insuf- fisance dans l'exercice des fonctions qu’il remplissoit avec tant de distinction. 192 | Ë HISTOIRE LITTÉRAIRE. Tasredu des Cours annoncés dans le Pros gramme du semestre d'été 1791 de l’université de Goeltingue. J E publie ce Programme, qui m'a été adressé par mon estimable jami le professeur Oberlin , pour faire voir à quel point les soins pour l’instruction sont portés à l’université de Goeïtingue. Cette pu=. blication sera peutsêtre de quelqu’utilité dans ce moment , où on s'occupe de l’organisation des écoles centrales. Distribution des Cours: THÉoOoLOGIrE…z. . Encyclopédie théologique. — Religion chrétiennes — Dogmatique. — Morale chrétienne. — Exegése du V.et du N.T. — Histoire ecclésiastique. — Polé« mique. — Catechetique. — Homilétique. JurRrsPRUMENCE. Encyclopédie de Jurisprudence, — Antiquités et Histoire du Dréit romain. — Droit naturel et des Gens. — Droit coutumier des Peuples de l’'Eu- y TOpes + Université de Goettiigue. 193 _rope. — Instituts. — Pandectes. — Droit conten- tieux. — Ext: èse des Lois. — Droit privé d’Aillz magne, — Droit public d'Athènes et de Rome. — Dioit public d'Allemasne. — Droits coutumier de > Bavière et autres Etats. — Droit public territorial. — Droit ecclésiastique. — Pratique du Barreau. — Droit canon. — Dioit criminel, — Droit féodal, MÉDECINE. Botanique. — Ostéologie. — Physiologie. — Ana- " tomie et Physiologie compararces. — Anatomie pathologique, — Semiotique. — Maladies du Sexe, — Maladies vénériennes. — Pharmacie. — Mé- thode de rappeler à la vie les personnes quispa- - roissent mortes. — Médecine légale. — Médecine | vulgaire. — Matière médicale et chirurgicale. — Chirurgie méd'cale. — Accouchémens, — ÂÀrt vé- térinaire, — Clinique. PH IL O0 s. 0 P H Ï £. Histoire de la Vie. — Lovique et Métaphysique, — Droit de la Nature et Politique. — Droit de la Nature et des Gens: — Politique. — Morale philo- sophique. — Economie. — Science forestale. — Technologie. — Science du Commerce.sæ— Police . et Finances. - Tone 11. N 194 Histoire littérare. MATHÉMATIQUES. Pures ; appliquées aux finances ; à l’économie do- mestique et politique. — Algèbre. — Analyse des Tnfinis. — Arpentage. — Lever des Plans et dresser des Cartes géographiques. — Hydrodynamique. — Mécanique économique. — Astronomie. — Archi- tecture civile 3 rurale. — Science du Devis. — Ar- chitecture des Moulins ; des Ponts; militaire. PHYSIQUE: Hisbire naturelle-=des Animaux— économique. Minéralogie. — Botanique et Médecine. — Chymie générale. — Elémens des Instrumens de Chymie. — Physique expérimentale. — Géographie-Physique. .H1STOIRE. Géographie. __ «Globe. — Encyclopédie de PHis- toire: — Diplomatique. — Heraldique ou Blason.— Histoire universelle. — Histoire et Géographie an- cenness— Histoire de l’Europe, — R‘volutions de l'Europe depuis le seizième siècle. — Histoire de la Religion ; de la Navigation et du Commerce chez les Anciens. — Histoire de l'Empire d'Allemagne. — Statistique. L LITTÉRATURE. Histoire littéraire. — Histoire littéraire de la Grèce et de Rome. — Science du Voyageur. | LL £ ‘ 2 r Université de Gocttingue. TE) T9 _ Berres-Lrrrres. ou à | Aisthétique. — Eloquence pour le st; le en langue lemande. — Histoire , Théorie et Mécanique de la Peinture. — Dessin, — Archæologie, — Ency- clopédie musicale. | AR UMP ES | Hébraïques, — Chrétiennes ou de l'Eglise. — Romaines. ; Perroroëre ET CRITIQUE, ET EXPLICATION D'AUTEURS ANCIENS. De la Langue. NANTES Là et arabe— e: ecque — latine. D'Aureurs Er LANGUES MODERNES. ‘De la Langue allemande— française — anglaise — £ Ë alienue— espagnole— hollandaise. 2e e Manège de PUniversité est dirigé par M. 4 yrers aire d’Escrime — de danse — d'écriture. N 2 LITTERATURE Mémorre lu à la troisième classe de l’Insti-\ tut national, par le citoyen FoNTANES, sur“ guelques notes écrites par Voltaire à la marge ; d’un exemplaire de Virgile. | O: ne peut trop regretter la perte de la bibliothèque w de Voiiaire. Le plus grand nombre des livres qui la * composoient étoit Charg: de notes de sa main. Il y avoit. À déposé des preuves sams nombre de l’immensité de ses À lectures et de.son érudition , si vainement contestée À par tant de crtiques subalternes. On voyoit souvent une raison supérieure employer tous les trésors de! la mémoire, réfuter d’un seul trait un long ouvrage ,M et renfermer dans quelques mots le résultat de cin-M quante ans de méditation. Des personnes dignes de. foi, qui ont vu la bibliothèque de ce grand homme ,M attesteront que cet éloge n’est point exagéré. Des! circonstances m'ont procuré un exemplaire des œuvres de Virgilé qui lui avoit-appartenu Diet dont, ‘les marges contiennent quelques remarques 5 son" écriture est facile à reconnoître , et d’ailleurs le témoiguace de Vanières, son secrétaire , de qui on tient cet ouvrage, en constate l’au henticité. # PRO ne promet au PrARIe PU -d’œil pie a 14 x à Notes écrites par Voltaire, etc. 197 | heureusement: fort jeune quand il fit celles dont » je suis déposi aire. [l me paroît qu’alors plein des _Jecons du père Porée, il quit: it à peine Je collége. | | Aussi ses remaruues souf presque toutes écrites en latin. Ou voit cu’il, étudioit avc soin la langue de * Virsile. Il se rend compte des fburs particuliers au poëte romain. Il le rapproche des auteurs grecs à qu'il imite 5 il éclaircit plus d’une fois, par une 4 paraphrasè courte, quelques expressions figurées et 4 ellyptiques dont il est frappé. Un semblable tra- Ki vail, entrepris par Voltaire au sortir de son en- fance, ‘est à-la-fois un reproche et une lecon pour à des plus indispen nsables, et qui upellést des gens ide lettres ,; à la honte de notre t:mps. Ce titre, | Es per leur RARE AN seroit , si on en Jaco n.. bien: En 3 5 J'avoue que le pis grand SÉmbre des notes pu jai pa couru?s n’a rien de remarquable , quoi- » qu’eiles montrent par-lout une érudition très-éten- “ due pour un âge aussi peu avancé 3 cinq ou six » seulement font deviner Pesprit de Voliaire à des yeux … observateurs. Il suffit peut-être pour le décéler de l’es- À pèce d’indifférence avec laquelle il sem ble avoir lu les ” Eglogues et les Géorgiques. Ce dernier ouvrage le plus parfait de l’antiqu'té , ne lui a pas fourni la - moindie remarque ; nn seul vers des Eglogues a fixé son a teution. C’e:t celui-ci : * æ Fe . à Ut vidi, ut. perii, ut me malus abstulit error. ® # le souligne , parce qu’il renferme un trait de * … passion. | N a 198 À Littérature. Dès cette époque on voit donc commencer la prés. férence exclusive de Voliaire pour la poésie morale À et dramatique. TI! réserve toute son attention pour, les scèn-s animées de l’Enéide , et néglige absolu=. ment l'intérêt des peintures champêtres , la perfec-" tion des détai 1 pittoresques , que tous les siècles. ont admiré dans les Géorgiques. On peut juger dès=. Jors quel sera le caractère de son talent; on n’ests plus surpris que Voltaire ; l’égal des plus grands | maitres dans la peinture des passions , leur soit u presque toujours: inférieur dans celle des tableaux de la nature. C’est qu’il n’avoit point aimé leschamps, c’est qu’il n’y avoit point vécu dès sa jeunesse. «4 Tous les poëles épiques avant lui, et cette ob- servation est , je crois, essentielle dans l’histoire de ! leurs travaux , ont écrit dans leur jeunesse des pas- « torales ou des ouvrages d’un genre analogue. Virgile M avoit chanté Tityre et le vieillard du Galèse avant \l le sac de Troye et les combats de Turnus et d’Enée. M Le Renaud du Tasse fut précédé de son Aminte. x Camoëns, en s’adressant aux nymphes du: Tage, W leur rappelle les Eglogues qu’elles lui ont inspirées ; D le génie sombre et sublime de Milton lui-même , M s’est essayé dans son Zycidas et son Penseroso sur M des images champêtres. Homère ;enfin, ne perd pas une occasion de ramener , jusques dans l’horreur des combats , les charmes et la paix de la vie, 7 rustique. À Voltaire a moins puisé que tous les autres à cette “ source première des ‘véritables beautés poëtiques, _$a jeunesse fut entraïnée par tous les prestiges des + / | Notes écrites par Voltaire, etc. 199 arts et de la société ; il n’habita la campagne que dans sa vieillesse ; mais alors il y porta plus de piilo- sophie que ce passions. Nourri pendant ciñquante ans d’autres idées , il n’auroit pu, même au milieu des Alpes et du Jura , sur les bords du Lac de Geuève , et devant le génie de la nature, se détas cher un moment des illusions du théâtre pour ad- mirer les beautes douces et simples des Théocrite, des Gessner et des Tompson. Aussi dans la poésie descriptive , 1l laisse souvent désirer des images plus vraies et plus précises, une harmonie plus savaute, et un caractère plus origi- nal; ce défaut se fait sentir sur-tout dans la Hen riade, comparée aux poënes antiques. Mais il n’ex- cuse pas l’envie et la mauvaise foi qui ferment les yeux aux beautés réelles de cette même Henriade. £lle en a de grandes qui lui sont même particulières, et doit toujours rester au nombre des premiers mo- numens de la poésie française. Il est donc vrai qu’on peut saisir dans l’enfance des grands hommes tous les traits du génie qu’ils peuvent avoir un jour ; Voltaire enfant préfère déja le mouvement des pasions au calme et au bonheur champêtre ; Racine offre un exemple diffé- rent dans des rem:rques de sa première Jeunesse sur Sophocle et sur Euripide. Son ame tendre se repose avec complaisance sur ces mêmes détails, qui n’arrêtent point la sensibilité impatiente et mo- bile de Voltaire : les images pastorales, les mœurs hospitalières, ont , à chaque instant , l’hommage du créateur futur d’Athalie. La différence du style N 4 > 200 Littérature. j de ces deux grands poites dramatiques se laisse même entrevoir d'avance dans les premières ré- flexions de lun et de Pautre, Voliaire ne juge que les masses et les beautés générales du style 5 il ad- mire moins souveut les efféts d’harnioriz imitative, ces expressions hardics, ces combinaisons savantes de termes heureusementrapproches qui sont les fruits de la méditation et d’un art approfondi. La marche de Racine n’est pas la même. J’ai lu quelques-unes de ses notes à la marge d’un Horace qui a oit passé tour-à-tour entre les main: de sonfils et de le Franc de Pompignan. On voit que le plus parfait de nos potes ne l’étoit devenu qu’en étudiant sans cesse ét dans les moindres détails tous les secrets du style poëtique. Il avoit marqué plusieurs expressions d’Horace comme propres à passer dans la poésie française. À côté de celle-ci : Nigrum pulvere , il avoit écrit Noir de poussière , et ajouloit : cette expression peut se transporter avec succès dans notre lansue. C’est dans ce même exemplaire qu’à la marge du passage si connu d’Horac: : In me tota ruens Venus Cyprum deseruit , on trouvoit ce vers admirable de Phèdre : C’est Vénus toute entière à sa proie attachée. Les notes de Voltaire sur Virgile n’offrent, comme je l’ai dit plus haut, aucun trait aussi iniéressant, ” Notes écrites par T’oltaire , etc. 207 Le premier, le second , le quatrième et le sixième livre dé l’Enéïde sont chargés de coups de crayon. Le cinquième en a fort peu. Ce chant, que Mon- tagne regardoit comme le chef-d'œuvre de la ver- sification du premier des poëtes latins, devoit le moins arrêter Voltaire, et touours par la même raison qui lui a fait lire si légèrement les églo- gues et les géorgiques. Les vers qui expriment un sentiment sont toujours ceux qui appellent son at- tention. Celui-ci : ! Non ignora malis miseris succurere disco , est crayonné avec soin; eton lit à côté : Versus murificus, Voltaire s’est souvenu de sa première admura- tion quand il a fait ce vers charmant de Zaïre, où la même pensée se retrouve avec un autre mou- vement : . Qui ne sait compâtir aux maux qu’on a soufferts ? Il observe plusieurs fois, et cette observation a été faite par d’autres que lui , que Virgile ne semble ppint craindre l’uniformité des mêmes sons à l’hémistiche et à la fin de ses vers. Ces exemples sont assez nombreux et dans Virgile et dans les poëtes qui l’ont suivi; il paroit même que ce genre de beauté, si c’en étoit un quelquefois, dégénéra en affectation après le siècle d’Auguste : c’est vrai- nd \ 202 Littérature. semblablement une d's raisons pour lesquelles ces fameux vers attribués à Néron : | \ Torsa mimalloneis implerunt Cornua Bombis , etc. ont paru si affectés à Perse. Mais on ne peut nier dl que le retour des mêmes sons nait été ménagé: quelquefois à dessein dans les vers d’Horace et de Virsile. Les vers asclépiades du premier en offrent sur-tout des exemples fréquens : Metaque fervidis Ævitata rotis , palmaque nobilis * Terrarum Dominos esehit ad Deos. ! La rime n’est donc pas une invention si barbare, : quoiqu’en aient dit des gens qui se croyoient philo- sophes : avec une véritable philosophie ils auroient trouvé dans la nature et notre organisation même les causes du-plaisir qu’ellénous fai! ; ils auroient vu qu’elle a été particulière à tous les peuples , et que les premiers vers ont été vraisemblablement rimés : dans toutes les langues. Voltaire observe très- judicieusement que daus ces beaux: vers du se= cond livre : L Uteroque recusse Insonuere cavæ, gemitumque dedere oaverneæ. Quatre rimes qui s’y trouvent prolongent et dou blent l'harmonie par la répétition des cogsonnances : Notes écrites par Foltatre, etc. 203 il blâme , et peut-être avec quelque raison plus bas le même effet: : Trojaqiæ nunc stares , Priamique Arx alta maneres ! . Il est sûr qu'ici on ne sent pas le liesoin de la même symétrie. Que de beautés de ce genre au- roit pu découviir dans l’Enéide un homme comme: Voltaire s’il l’avoit commentée plus tard! Mais ce est point encore le génie qui juge le génie, c’est un élève de Porée qui se fortifie dans la connois- sance de la 'angue latine. A côté de la sublime description de l’Étna, dans le troisième livre de l’Encide , il rappelle la première pythique de Pin- dare, où ce dernier a si bien décrit les fureurs de Typhée ; il transerit quelques vers grecs , les cite avec de grands éloges, d’où l’on peut conélure que Voltaire, quoiqu’on ait dit, avoit étudié le grec, et qu’il fut un temps au moins où il sut ad- mirer Pindare. : Fr On rencontre même dans ces notes des traits de esprit satyrique de Voltaire. À la fin du sixième livre, quand Anchise montré à son fils toute la suite de ses descendans, Virgile termine très-brus- quement , et parle , sans aucune transition , des deüx portes du sommeil d’où sortent les songes: Sunt geminæ sommi poriæ , etc. Voltaire écrit à la marge : .… ic Virgilius oblitus sut est nisi Lacunas fuisse velis. En y réléchissant bien on seroit porté à croire, LE TS QAR EE FAURE Littérature. avec Voltaire , qu’il y a dans cet endroit une la- cune véritable. | à Je voudrois pouvoir faire une moisson,plus abon- daute, mais j'ai prévenu qu’elle seroit bornée. Je souhaité que les noms de Voltaire et de Virgile fasseat pardonner la petitesse de ces détails , et fonc donnent quelque prix, PO EC SU | QD BA NDS LS TRhARTTES SU RENAN O0 Ts S 0 NT). ‘+ Do Qu j'aime la pompe rustique Qui règne au jour de la moisson ! Je t'embrasse , 6 charrue antique , Dont notre luxe asiatique Ose à peine avouer le nom ! Ce jour est la fête adorée ; Ton soc y brille avec honneur : Déja, sous la faulx acérée, Tombe la javelle dorée Aux yeux contens du moissonneur. : (x) Cette Ode connue fut composée il y aplus de quinze ans. On en a détaché quelques strophes pour la fËte de l’ Agricul- ture. Il faut convenir que la pièce entière est bien pr éférable au fragment tronqué qu'on a mis en musique , et dans lequel n'existe plus le contraste heureux du Gourtisan et du Labou- : reur , ni la pive imprécation du Poëte contre l’or, les diamans et toutes les richesses faclices. / À : ‘ » Ode sur La Moisson. Dieux! quel riche et confus mélange De bleds épars sur les guérets ! Je vois ces gerbes que l’on range, Et ces chars ; dans la vaste grange, Rouler les trésors de €érès. O des cours habitant futile L Homme frêle et présomptuenx! Vo s cette campagne fertile, Et surs de l’enceinte stérile De tes palais voluptueux ! LL Lève de ta main parfumée Ce fer , instrument des moissons! Cérès , dans ces plaines semée À ta langueur inanimée Trace de sublimes lecons. Un vain luxe te tend la proie Des chagrins , des pèles seucis ; * Mais, sous la main qui le déploie, Le sillon fait germer la joie Avec l’or fécond des épis. Le sage vante ‘a noblesse De ces houorables travaux ; Ton orgueii en plaint la bassesse: Apprénds que l’oisive mollesse Est le plus vil de tous les maux. Ces labonreurs dont l’industrie Doure Cérès aux citoyens, Ces vrais amas de la patrie Doit es mœurs ne l’ont point flélrie, Ep sont les plus nobles soutiens, 205 Poësce. À cette Auguste destinée La France appelle ses enfans. © combien sera fortunée La terre qu’auront sillonnée Des bras libres et triomphans ! Que Neptune à jamais s GERS Aux tyrans des sources de l’or ! Fermez les veines du Poiose: Mortels ! est-ce là que repose Notrè véritable trésor ? "4 Ces crystaux que vante Golconde N’ont que des brillans imposteurs ; g Et si la terre n’est féco: ide , Si notre main ne le ras È Ils setont baignés de nos pleurs- Le Ah! d’une richesse indigente Comblons l’avare sein des mers! Et que la nature indulgente : Prodigue à la faulx diligente L’aliment du vaste Univers ! Pour un amant de la nature Le lait, la tvison des brehis, Des champs, des prés , une onde pure s Quelques bois où zéphyr murmure Eacent l'or et les rubis. Tous les biens que l’art nous. prodigus& N’ont point ce charme intéressantÿ Leur richesse est une fatigue; Et l’homme insensé qui la brigue ee L N°a qu’uu trésor embarrassante Le Baux. ° 207 L'HOPITAL DES FOUS, GONTE PÉRS AN, Pour faire suite aux Mille et une Nuits , lu à la séance publique de l’Institut national , le 15 messidor. » SuÉRAZADE, ma sœur , si vous ne dormez pas, » Vos contes variés ont toujours tant d’oppas! > En attendant le jour qui doit bientôt paroître > > Amusez d’un récit le Sultan notre maitre ». Shérazade , à ces mots , s’empressant de conter , Trouvoit l’ heureux secret de se faire écouter. Le jour venoit irop tôt mettre fin aux merveilles Dont elle embellissoit ses attachantes veilles ; O Sultane célèbre entre tous les conteurs, Qui mille et une fois charmas tes auditeurs! Ta voix les réveililoit ; pour moi , conleur vu'gaire, Je rends à mes amis le service contraire. Si vous ne dorme2 pas, je vais vous endormir. [4 Il étoit une fois, à Bagdad, un Emir; (Emif, c’est à-peu-près un gouverneur , un prince, ) IL avoit pris l’emploi de régir la province Dans un moment fächeux; des esprits turbulens S’étoient précipités en des débats sanglans ; Et la guerre étrangère et la guerre intestine Entraînoient chaque jour la Perse à sa ruine ; Ce n’étoit qu’anarchie, et démeuce et fureur. Mohammad ( c’est le nom du nouyeau gouverneur) 208 | Poésie. . É De l’état déchiré vint soigner les blessures , : Au-dedans , au-dehors, prit de sages mesures s Des étendards persans dirigeant les succès , Forcça les étrangers à demander la paix ; R éprima des partis la fougueuse imprudence , F Ramena pas à j as le calme et l’abondanee. Des jours moins orageux sembloient se préparer : Mais hélas ! que le mal est lent à réparer! À ses efforts constans les Persans applaudirent ; Jusqu’aux moindres objets ses regards s’étendirent ; ; Ennemi des abus, et les recherchant tous , Il vit le Deliskan : c’est l'Hôpital des Fous. Mais dans cette maïson , asyle salutaire, Il trouva moins qu’ai: Ain de réformes à fie ; On sait que de tout temps, chez les Orientaux # Règne un tendre respect pour les foibles eerveaux :- Je connois que'ques gens que ce pieux usage Devroit déterminer à faire le voyage. Cependant en ces lieux, Mohammad étonné, De plaintes et de cris se vit environné ; Plusieurs, devant l’Emir demandant à paroître, Rébfenne comme fous, | rétendoient ne pas l’être ; IS prenoiï ent à témoin la barbe du Muphti, Que chacun d’eux vingt fois seroit déja sorti, N’eut été des méchans l'intrigue et l’artifice. Mais comment décider, pour leur rendre justice , S'ils avoient lPesp:it net et le jugement sain ? Il manda près de lui Safad le médecin , Bon vieillard , vivant seul dans une paix profonde, Et qui connoissoit mieux ses livres que le monde : Mohammad Dans son propre palais Sa/ad put les entendre. . À la place indiquée il alla leés,attendie. , L'Hôpital des Fous: 209 Mohammad l’aceueillit, goûta son entretien , Prit même ses avis, ets’en trouva fort bien. Le jour. vint où des fous il dut juger la plainte. Pour les mieux afranchir d’une longue contrainte Le bon Emir voulut qu’exempts de tous liens , Hors de leur triste asile , ct loin de leurs gardiens , ? Soudain un noir orage, un vent sec et brülant, (Hélas ! du temps qu’il faitnous dépendons sourent !} Causa parmi Les fous un horrible ravage ; Leurs transports redoublés alloient jusqu’à la rage : On cerut trop imprudent de les faire sortir. Mohammad , à l’instant qu’on l’en vint ayertir, S’en ailoit, entouré d’une foule empressée, 1 1, Tenir son audience à son heure fixée. Ce jour là , se sentant épuisé.de trayaux , 11 souhaila de prendre un instänt de repos, ÂAux talens de Safad mettant sa confiance, I! crut qu’il lui pouvoit reuvoyer l’audience. Mais de ce ghangement tout-à-coup résolu, Safad , de son côté , ne fut point prévenu. L’esclave ; qui devoit le lui faire connoître , Soil pure négligence ou mal.ee peut-être, Ne l’avertissant point de cet ordre nouveau, Causa dans eeite affaire un plaisant guproguo. S’attendant à des fous , le bon Safad médite Comme il ge conduira pendant cette visite, Se promet bien sur-tout de ne les point troubler, D’ètre fort patient , d'écouter saäps parler : Il eomÿte recueillir , en cette expérience , Quelqu’observation utile à la science, Sur ce mal aflligeant , sur l’art.de Le guérir. Tome IL, Ft0 10 | Poésie. | Tandis qu'il y pensoit, le premier vint s’ofiir n Un homme, qui tâchant de prendre un maintien digne, A peine en l’abordant le saiua d’un signe : « Bon jour, mon cher, dit-il; vous devez voir en moi Quelque chose de grand qui vous annonce un roi, Je le suis en effet; de contrée en contrée Je roule à petit brait ma puissance ignorée : Je pourrois guerroyer ; mais je crains les combats ; Je fais des généraux, et n’ai point de soldats ; Je viens incognilù savoir ce qui se passe : On dit qu’on négocie... à la fin je me lasse - ‘TR De ne voir rien finir !..... J’ai quelquefois dessein Moi-même d’abdiquer mon pouvoir souverain ; | Encor si mes sujets se doutoient que je règne ! Je ne me pique pas que personne me craigne ; Mais on voudroit du moins être un peu respecté 5 Hors mes valets, qui seu’s m "appellent majesté , , On ne se gêne point... et puis, pour ‘ma-dépense, D'un mois de pension procuréz-moi l’avance! Il faut vivre, et les rois sont de grand appétit. Quelque jour à ma cour vous aurez du crédit ; Et sitôt que le sort me sera moins sinistre , Je vous prends pour conseil et pour premier ministre. Le brevet esl tout prêt ». Safad rit de pitié; : Et sans autre examen, le toi fut renvoyé. Celui qui suceéda vint la tète baissée , Humblemeut orgueilleux , la marche compassée , « Safad, fleur du génie, étoile du savoir, L”° insensé qu'avant moi tu viens de recevoir, Dit-il ; l'aura conté sa ridicule histoire. | ‘ Il se croit souverain et veut le faire croire. C’est trop extravagant ! Moi, je ne suis pas Dieu; Mais , sij’ose le dire, il s’en faut de très-peu. Les cieux me sont ouverts : des voûtes éternelles Mon frère Gabriel me couvre de ses ailes ; PE Le # L'Hôpital des Fous, Ma voix du saint prophète est le souffle sacré ; J’ouvre le Paradis et lé ferme à mon gré; Douter de mon pouvoir , é’est être sacrilége ; Et je viens téc'amer l’exclusif privilége D’éclairer les esprits des dévôts Musulmans : Notre foi s'affoiblit ; il est des mécréans Qui doutent du ER ER et déja même on penche À nier qu’il ait mis la lune dans sa manche ; C’est un scandale horrible ; écoute un saint Mollah ! Fais respecter en moi le vicaire d’Allah ! Ma face du très-haut réfléchit la lumière ; Tu pourras de mes pieds adorer la poussière, .…, » Tout-à-coup, aù Mollah jétant un fier regard , Entre, ivre d’opium, l’air méchant, l’œil hagard , Le visage noirci d’une large moustache, Le terrible Mesrour , espèce de bravache : » Vous n’êtes pas sisot, dit-il, mon «hr docteur ; Que de prêter l’oreilié à ce vieux radoteur ; Ce n’est qu’un hypocrite: il faut qu’on s’en défie. Nous avons, vous et moi, de la philosophie, Dieu merci ; je venois au seigneur Mohammad Dire qu’il s’y prend mal ; our gouverner Bagdad ; Il est trop foible; il veut conserver , reconstruire; Mauvaise Sérique 1 ‘faut toujoùrs détruire. Quand j’avois le pouvoir , je n’en üsois pas mal ; J’allois de tous les biens faire un partage égal ; Je dounois à ch#cun son petit lot de terre; % Aux riches, aux savans je déclarois la guerre: Des savans! ! qu’avons-nous besoin de ces géns-là ? Sans ine douter de rien, et tel que me voilà, J’étois seul en état de mener un empite. Je n’ai jamais rien lu; car je he sais pas lire. Cependant , vous voyez , je raisonre assez bien. Jc suis bon patriote , exeellent citvuyens 21 212 7 Poésie. | 2 1 128 atsduu $ Mais comme mon mérite est presqu'à la besace ; Je viens à Mohammad demanderune place, PRET Tel emploi qu’on voudra,; car je suis propre à tout. ,, .: Mais le plus lucratif est le plus de mon goût. . | Ministre, général, ambassadeur, n'importe > h Di i cv. aM ' «+ 1 al S'IL le , | PA PUS 1 T2 51bB1N 0 & # O4 91107 \ » | sélaurdg vb 126110P ap Safad lui fit un signe et lui montra la porte. | ,p + si 3 + wir vero 5 \bse due qu 128 Une femme survint:.« El! mais!..f donot Phorreurt :: "1 Vous écouliez Mesrour ! et moi j’émavais peurs 528! & M C’est un brise raison , un entagél.i.: diegage : 2! 5x0 y Que je vais vous paruître excessivement sage! Je ne demande rien pour moi , premièrement 3.444 "1 Mais je vous recomman de un jeune homme charmant;.:1.1 C’est Nadir que je viens d'enlever à Fatime. RES 0 Pour sa mise à Bagdad tout le mondes Lestimez |! aldtirat 02 Eh bien! ne veut-on pas l'envoyer dans les camps Se battre, s’exposer ? parce qu’il a vingtans !..…. Belle raison ! vingt ans! Eh! c’est pour cela même Qu'il faut nous le laisser ! vingt ans! c’est ce qu’on aime . À le céder ainsi je ne puis consentrs a TN Quand je Paurai quitté , vous le ferez partir. LES NT J'aime fort:mon; pays... jy suis très-attachée.… r J'aime aussi le plaisir. Ahl ça, j'en suis fachée.… Dites donc dé ma part à notre cher Emir Que votre ordre nouveau n£ sauroit s’affermir ; Les étrangers jamais ne voudront le permettre ; .;.,.,! Et bientôt à leurs Jois il faudra, vous soumeltre ; LE" Si vos troupes eliez eux Or faigatant de progrès; ,, es AUDE C’est qu’ils le veulent bien; ils se,font battre... exprès. fais ensuite à leur aise ils prendront Jeur revarche; Je le souhaite fort ; car ,itenez ,je, suis franche SAT 4 di Mon sexe peuttoutdre ; et juge de son droits, 5550420" Et l’on parle de même-en-plus d'un bon endroit; ee Mais à propos, Nadir, car c’est lui qui m'amène, À dépensé beaucoup ; il s’est mis à la gêne! . L'Hôpital des Fous. 213 II faut lui faire avoir quelqu’entreprise en grand, Des objets à fournir pour le gouvernement De bons marchés. On sail comme cela se | asse. C’est là ce que j attends. Si ’obtiens eetle graca, Vous-même, GA docteur ù vous y metirez Le prix >. Un regard enchanteur , fait pour être compris , Termina le discours de cette aimable folle. Safad , las d'écouter ce langage frivole, Se tourna vers us homme au maintien grave et doux, Qui saisissant l’instant : « Tous ces malheureux fous Me font, à les entendre , une peine incroyable. * Pour rendre ce: endant chacun d’eux raisonnable , Dieu sait que je m’y prends de toutes les façons ; Je donne au genre humain de fort bonnes leçons. Hélas! vers la sagesse en vain je les dirige ; J’ai beau précher, railler, aucun ne se corrige ; On ne veut point changer; toujours mêmes travers ! Mais on ne lit donc pas ma prose ni mes vers! Pour le bien général il faudroit les répandre, Il faudroit aux enfans par cœur les faire apprendre ; Et je m'adresse à vous, non pas pour mendier Le salaire d’écrits qu’on ne sauroit payer, (La richesse n’esl rien, et mon cœur la méprise) ; Mais pour vous proposer une utile entreprise. Il s’agit seulement, Safad , de publier Aux dépens de l’état, mes œuvres en entier, Et qu’un ordre absolu prescrivant leur lecture En fasse dés Persans l'unique nourriture. Dès-lors vous verrez fur toutes les passions ; Plus d’intrigue , d’orgueil ni de dissentions ; Rivalité sans fiel , amour sans jalousie ; Les femmes n’auront plus la moindre fantaisie; . Lés hommes oubliront leurs presres intérêts, Et nous aurons enfin l’universelle paix. Je ne vous parle pas du bonheur de mg lire ». O à 214 “ … Poésie. Safad se dit tout bas : J’excuse son délire ; 11 a l'esprit timbré , mais le cœur généreux 51 Et c’est un fou du moins qui n’est pas dangereux : 11 faut à Mohammad que je le recommande. Safad eut à répondre à mainte autre demande. . Un pédant dénoncoit loute innovation, Animal de routine £t d’imitation ; Tandis qu’un autre , atteint de contraire manie, Chavgeant tout, brouillant tout, s’estimoit un génie ; Un architecte Le économe 4: frais, Pour le construire à er gâLoit un vieux palais; | Un chanteur présenloit ses projets de finance ; Un grave magistrat ses petits air: de danse; Des charlatans van toient leurs secrets merveilleux ; De fieffés intrigans, non moins charlatans qu’eux, Venoient se déchirer, se su planter l’un l’autre F Enfin ce monde là ressembloit fort au nôtre. Aussi le bon Safad , déja préoccupé, Y fut jusques au bout complettement trompé ; Et, demeurant toujours dans la même croyance, Il ne s’anpercut pas qu’il tenoit l’audiexce : Bref, il corclut que tous étoient fous confirmés 4 Sans remède , et tous faits pour rester enfermés. x Après ce beau travail , pour vous finir mon conte , 11 passa chez l'Emir , afin d’en rendre compte ; H y but le sorbet: jUae s’il fut surpris L De voir plusieurs des fous au même honneur admis? ! Il regarde ; il ne sait ce que cela veut dire; Il parle ; on s’éolaircit ; et Iüi-même de rire. 1 1 Tout le reste du jour se passa fort gaimen", £g Cher Safad, dit FEmir, ce bas-monde est vraiment PF. 1 L' Hôpital des Fous. 213 Un hôpital de Fous. Que chacun s'interroge, Chacun reconnoitra qu’il a droit à sa loge ; Un peu plus, un peu moins, nous extravaguons tous; Qui se croit le plus sage. est le plus grand des fous ». Mohammad eut raison. Dans ce mende bisarre, En dépit de son nom , le sens commun est rare; Qui le possède ? Hélas! nul n’y doit trop compter. Que conclure de là ? Qu’il faut se supporter, S’accorder l’un à l’autre une heureuse indulgence. LA Vous de qui je l’attends , jour qui' j'écris et pense , Ce conte, mes amis, fut fait pour vos ébats ; Comment le trouvez-vous , si vous ne dormez pas ? ANDRIEUX. SPECTACLES TméATRE DE L'OPÉRA-CowWIQUE-NABIONAL. Par les nombreux suceès que les citoyens Marsollier et Daleyrac ont obtenu sur la scène de l’Opéra-Comique-National , ils n’en ont point eu de plus flatteur et de plus mérité que le jour de la première représentation de Marianne ou la ten- dresse maternelle , jouée pour la premiere fois le 19 messidor, le sujet en a paru neuf et les détails ont fait le plus grand plaisir ; en voici le cannevas. . : Madame de Sainville est l’épouse d’un officier qui s'est marié avec elle contre dla volonté | Ge «Z ' | : ne Mr {: (l 216 | à Spectaëles. FRE": d’un oncle qui n’a pas cessé de les ! persécu- ter depuis ce temps-là! Sainville lest allé servir en Amérique ; il y cherchoit la fortune | pour re-. venir partager avec son épouse lexistence qu’il auroit acquise, il y a trouvé la mort. Madame. de S'ainville a une fille nommée. Sophie ; elle a été sa gouvernante , son amie , son mstitutrice ; et l’ame noble et naïve de Sophie a répondu à ses soins : es talens ont été cultivés par sa mèré seule , ‘qui - en possède quelques-uns à à un haut degré ,et qui a même: trouvé des ressources dans celui äé la péin- ture. Ces deux femmes intéressantes occusent une maison retirée, Cependant madame de Saënpille apprend que l’oncle de son mari , qui porte le même nom, renouvelle ses poursuites , et qu’il veut lui enlever cette aimable Sophie , le fruit de leur union. Eile employe un moyen singulier pour le lui sous- traire , c’est de prendre l’habit dhne. servanté, et, sous le nom de Marianne , de passer pour celle de Sophie et de sa mère, quitse fait appeler ma- dame de Beauval ; elle suit ce projet depuis quel- temps , et on ne la connoît dans le quartier que sous le nomde Marianne. 4 Sophie et sa mère ne voyent personne ; l’entrée de Jeur maison n’est permise qu’à Bernard , homme de peine, qui porte le bois et aide Marcanne dans . les travaux au-dessus de ses forces, et un joli petit commissionnaire nommé Isikore,qui porie les leitres. Sophie éprouve à la vue de ce comunissionnaire un sentiment vif et tendre ; elle se. doute bien qu'ibm’est pas le commissionnaire de tout le monde qu'il n’est \ et celui-ci s’en ést chargée. ” Mais la femme de Bernard n’est pas aussi bonne Théâtre de l Opére-Comique-National. 217 que le sien seten effet , score est un jeune homme, né dans Lpulefée. Eportiu ‘ment épris de SopAce , il & même engagé Berna gi à lui faire tenir une lettre, "+ 0 que son mari ; C’est une bavarde impitoyable et aca- riâtre ; elle vient d’entrer au service d’un homme du voisinage ; ; elle vient voir ffarianne qu’elle engage à lui dire du mal dé madame de Beauval ; sa maî- tresse , et elle lui dit tout ce qu’elle sait de son maître, qu ’elle lui apprend être M. de Sacnville. Marianne craint tout pour sa fille ; elle sait aussi de madäme Bernard qu'Isidore est un amant déguisé. Ma- rianne demande à sa fille si elle s’en est appercu ; elle lui avoue ingénuement que oui, et le plaisir qu’elle éprouve à le voir ; M. de Sacnville , à qui ï 5 k madame Bernard a parlé du talent de madame de Beauval pour la peinture , lui apporte un portrait à copier, Sophse le régarde , c’est celui de son père, son émotion la trahit; M. de Sacnrille concoit des soupçons , 1l demande à voir madame de Beauval, qui , selon ses conjectures , doit-être l’épouse de son neveu, cette feinme qu’il abhore : on se refuse à ses désirssous différens prtextes ; ces refus l’éclaire 3 il reste seuiavec Marianne ; 1 la questionne ) on pense bien qu’il n’en peut rien obtenir :il sort; Marianne va chercher un autre asile pour sa fille, et en sortant, elle lui donne une leitre de congé pour Zsedore qu’elle doit, voir, seulement un moment ,et pour la dernière fois ; entrevue de ces aimables enfans est très-inté- . réssante, leur entretien plein de natureliet de grace. / + ! 318 Spectacles. ‘Tsidore va se séparer de Sophie , quand le bon Ber- nard entre comme un furieux ; il veut faire sauver Sophie: la maison se re#plit d'hommes de police ; qui suivent M. de Sacnville. Marianne accourt. M.de Saëinvrille veut voir madame de Beauval,nou- veau refus ; muni de son ordre il parcourt toute la maison, et ne trouve personne ; il devient furieux , il ordonne d’exécuter la volonté du ministre , d'enlever. Sophie. Marianne la défend ; elle déclare ne pas - vouloir s’en séparer. M. d> Sainville est étonné de cette résistance de la part d’une servante; enfin on em- mène Sophie; mais celle-ci s’élance des bras des ravis- seurs , court dans ceux de Marianne, en criant je ne quéttérai point ma mère ; Matth reconnue pour madame de Sainville ; déclare tout. M. de Sainville lui demande scelle seroitassez généreuse pour pardonner à quelqun quil lui auroit fait beaucoup de mal ; elle répondque oui. Eh bien, dit- il , votre ame est A grande que la mienne , car jene me pardonnerais pas celui que je vous ac fait ! Sainville ;qui a reconnu son fifs dans le jeune {srdore , le marie avec S ophie sa cousine , et tous ne font plus qu’une famille. Ce petit Drame a produit le plus grand effet ; le dialogue en est extrêmement piquant , et la te parfaitement adaptée au sujet ; on a sur-tout distingué quelques romances et le duo entre la bavarde ma- dame Bernard et l’intéressante Marianne. Les acteurs se sont tous surpassés ; il est impossible de jouer avec plus d’énergie et de chaleur que la citoyenne Leferre , de montrer plus de naturel et ( » à 4 LG Lo PAM ET RÉ S baie Et a chh Théâtre de L'Opéra-Comique-National. 219 | de grace que les citoyennes Saint-Aubinet Carline, une vérité plus piquante que la citoyeane Gonthtier et le citoyen Dozÿainville ; le citoyen Granger a également rempli son rôle avec noblesse, et il lui a donné le vrai caractère qui Jui convenoit; le public a dernandé les auteurs et les acteurs pour leur exprimer sa vive satisfaction. A. E. M. , PR CR ET ERSTT A 0 TUE MU RS THÉATRE DU VAUDEVILLE: Or à donné le 22 messidor , au théatre du Vaude- ville, la prémière et la dérnière représentalion de Coraly ou l’Orpheline Indienne; il est impos- sible de rendre compte de cette pièce , qui n’a pas été achevée ; nous pouvons assurer cependant que ; quoique lPouvrage ne soit pas bien piquant , ‘nous n’avons rien entendu qui put justifier une pareille sévérité, et empêcher de l'entendre jusqu’à la fin. A. L. M. 220 : ue, VA nn. \ x 2 Ç + » k à NOUVE ELLES LITTÉRAIRES. LA séance publique de l'Institut national 4 eu lieu le 15 messidor. | Le citoyen Lacépède a rendu compte des tra- vaux de la première classe Ê dont il est secrétaire , de la ‘manière suivante : Les diflérens mémoires de physique dont la classe s’est occupée pendant les trois mois qui vieanent de s’écouler ont eu pour objet la chymie, la minéra- logie , la zoologie et l’art de ENS, * Le citoyen Pelletier a entretenu la classe des propriétés d’une terre que l’on a nommée strontiane , parce qu’on l’a trouvée pour la première fois à Strontian , endroit du comté d’Argil dans le Nord de l’Ecosse , où elle est cunbinée avec du gaz acide carbonique. Hope , professeur de chymie à Glassow , Sthmeisser de Hambourg, Blumenbach ct Klaproth de Berlin regardent cette matière comme une terre particulière et disincte de toutes celles que les chymistes ont adinises. La combinaison de la strontiane avec le gaz acide carbonique a été , au contraire, considérée pendant long-temps par plusieurs autres chymistes comme une variété dela combinaison de la baryte avec ce même Nouvelles littéraires. 297 acide. Le citoyen Pelletier ; instruit des travaux des savans étrangers sur cette substance, a vouln répéter leurs procédés et vérifier leurs Oj inions, TI a fait, à ce sujet, un grand nombre d’expérienc:s dont il'a exposé la série devant la classe , et d’après lesquelles il a cru que l’on pou‘oit être autorisé à régarder la ‘strontiane comme différente de la baryte , et, à plus forte raison ; des autres térres simples et connues. buis Dans le. même temps où le citoyen Pelletier s’occupoit de Les travaux, les citoyens Fourcroy.et Vauquelin faisoient des recherches sur les pro- priétés de, la baryte amenée à :un très-grand état de Pureté; et le même jour ioù-le mémoire dont nous venons de parler a été présenté à la classe, le ci toyen Fowreroy eh a lu un sur :la baryte, et sur ses rapports avec lastrontiane , rapports dont es ciloyens Fouroroy et F'auquelin:-ont cru devoir tirer desconséquences différentes de celles du citoyen Pelletier. Depuis long-tenrps les cbymistes désiroient en vain d’avoir de la baryte trèsspuie, lorsqu'il y à quelques mois le citoyen. 7 auqguelin découvrit un ‘procédé. pour la séparer entièrement de l’acide carbonique. Dès-lors les citgyens Fourcroy et Fau- quelin ont pu reconnoître les principales propriétés de cetteterre, et entreprendre des rechercheséter- dues sur ses combinaisons. Ils ont présenté à la classe le commencement de ce. grantl ‘travail ; et, après avoir fait remarquer que la baryte obtenue par Le citoyen Fauguelin jouit de propriclés alka- 222 Nouvelles littéraires. lines bien plus marquées que celles de la baryte : commune , el, que ,, dans son,état de pureté , elle doit être regardée comme la terre la. plus facile- . ment et la plus promptement crystallisable , les au- teurs traitent des avantages que la chymie jourra retirer des dissolutions de baryte, et terminent leur ouvrage par avancer qu'ayant comparé avec soin les nouvelles propriétés de la baryte bien pure avec celles que Xlaproth a indiquées pour. la stron- tiane , ils croient devoir considérer cetie dernière substance et la baryte comme n’élant que la même terre. 1 | | Cependant de nouvelles expériences décrites dans un second mémoire du citoyen Pelletcer., et faites par ce chymiste sur de la baryte et de la strontiane rendues très-purés par un procédé différent de celui du citoyen V’auquelin , l'ont porté à :continuer de regarder comme deux terres distinctes, ces deux substances qu’il a soumises comparativement et dans leur nouvel état de pureté à l’action de plu- sieurs agenschymiques. Je citoyen Pelletier a d’ail- leurs instruit la: classe que Strontian n’étoit pas le. seul ‘endroit où lon avoit trouvé de la strontiane ; et qu’on en avoit décoyvert non-seulement dans une autre contrée de lEcosse , mais encore dans la Saxe. | PAT Au réste, pendant que les citoyens Fourcroy , Vauguelin et Pelletier cherchoient à déterminer le nombre des terres simples, à jeter un nouveau Ls L Nouvelles littéraires. 223 jour sur ces élémens de tant de substances miné- _ rales, à perfectionner la théorie chymique , et à préseuter au Géologue de nouveaux sujets de hautes conceptions , la chymie étoit immédiatement appli- quée aux arts par d’autres travaux. On sait que te métal auquel on a donné le nom de platine est, par son inaltérabilité , des plus précieux pour les arts, et que l’or même ne le remplaceroit qu’ilnparfaitement dans bien des circonstancs. Les chymistesont indiqué la manière de le purifier, et de lui rendre la ductilité qui lui est propre ; on en fabri- que aujourd’hui des vases et des instrumens très- utiles ; maïs cependant l’art d’approprier ce métal à nos usages est encore bien loin de sa perfection ; et ses propriétés essentielles étoient encore peu connues, Le citoyen Guyton a cru, en conséquence , devoir s’occuper d’une suite d’expériences propres à avancer cêtte -branche de la chymie et de la métallurgie. Celles qu’il a communiquées à ia classe concernent la densité du platine , satténacité , son adhésion au mercure , et enfin son amalgame. Elles sont d'autant plus importantes dans ce moment , qu’une quantité très-considérable de ce métal que l’on n’a trouvé jus- qu’à présent que dans la partie de l'Amérique méri- dionale , dépendante d’une grande nation amie de la République , vient d’être envoyée en France et mise à la disposition des savans francais , par le gou= vérnement espagnol, qui acquiert par-là de nouveaux droits à la reconnoissance de ceux qui s’intéressent aux “sciences naturelles. 524 Nouvelles littéraires. ‘Un procédé facile de dissoudre la gomme élastique dans de l’éther sulfurique à été imaginé par le cijoyen - Pelletiér. L'on séht aisément combien Pon, peut se servir utilémént dans plusieurs arts de cette dissolution qui , appliquée sur la'surface d’un corps ; laisse échapper l’éther, et forme une espèce de vernis tès-propre sur-toùt à garantir du contact de Pair les substances que l’on veut en préserver. Le citoyen Chaptal, associé de l’Institut, après avoir montré dans un premiér mémoire , des différen- ces qui distinguent les denx sortes de verdet,ouacétite de cuivre connues dans le commerce , et,après avoir fait voir pourquoi celui quiest désigné sous. le,nom de verdet de Montpellier est préféré-pour da. pein: ture , tandis que celui.que l’on connoît:sous:la déno= mination de verdet de Grenoble est employé, avec plus d'avantage par les teinturiers, atraité des savons dans un second mémoire’. Commençant dans! cg second ouvrage par prouver, combien lemploi du savon mou consomme une grande quantité des huiles de Ja République’; ou de celles d'Italie , ainsi que dés cendres des foyers domestiques , par faire sentir combien il seroit avantageux, pour PEtat et pour les put culiers de remplacer ce savon, et par rendre éompte defessais infructueux déjà tentés pour:y par- venir, il fait connoitreræensuite la manière'de former ui savon peu coûteux , qu'il nomme savon de Laine, et qu'il compose d’une déssive de cendres ou de po- : tasse e que Von fait bouilhr , et dans laquelle on fait dissoudre Nouvelles littéraires. 225 dissoudre de vieux morceaux de laine , jusqu’au point : de la saturation. L'auteur entre de plus dans beau coup de détails sur lutilité de cë conposé , non-seu- lement pour le foulage des étoffes ,; mais encore pour l’apprèt des cotons destinés à la temlure; ainsi que pour le blanchissage du linge et d’autres usages do- mesliques ou procédés des arts. Des observations sur la structure des crystaux appelés Zéolithes et sur les propriétés électriques de quelques-uns , ont été lues par le citoyen Hai,; L’auteur,expose les résultats qu’il a obtenusen appl quant à ces minéraux les lois qu’il a découvertes depuis long-temps sut la structure des crystaux. Il a reconnu qu’ils formoient plusieurs espèces sensi- blement distinguées les unes des autres. Il en a déja trouvé quatre, dont la séparation lui paroiït:claire- ment indiquée. Ii décrit les difcrentes formes pri= milives et secondaires qui appartiennent à chaque espèce ; et il dit que lune de.ces quatre espèces de zéolithe , celle dont Cronstedt a parlé le premier , … possède seule la propriété remarquable d ’acquérir les deux électricités par la simple chaleur , et de les con- server encore quelque temps après s'être refroidie. Il annonce ensuite un fait général et important. Il apprend que les crystaux qui ont cette prepriété, de recevoir les deux électricités de la seule chaleur, s’é- loignent de la symét.ie des crystaux ARE M par la diversité de forme des parties dans 1: squelles les deux électricités résident. L’une de ces parties a des Tome IL, P 226 Nouvelles littéraires." facettes additionnelles qui manquent à l’autre’, en sorte que l’on peut indiquer d’avance: la partie: qui donnera des signes d'éldetricité vitrée , et celle qui manifestera électricité résineuses Le cite Haüy termine son mémoire par dire que l’on savoit depuis long-temps que la tourmaline et la topase Jouissoient de cette propricté électrique ; qu’il lavoit trouvée dans l’oxide de zinc , connu sous le nom de calamine, ainsi que dans le borate calcaire 3 et que la Zéolithe , dite de Cronstedt , est une cinquième. substance à placer sur cette listé qu’il a essayé ‘inutilement «’alonger par des expériences faites sur un dise nombre de minéraux « - L'organisation des végétaux a été objet des re- chérches du citoyen Des/ontasnes. Il a exposé à Ja classe la nature , la forme ‘et la disposition que présentent les organes intérieurs des diverses plantes ; il a montré qu’il résultoit des différentes comparai- sons qu'il'a faites de ses observations avec celles de quelques naturalistes } ét particulièrement avec célles du citoyen Daubenton sur les palmiers que les " végétaux se divisent en deux grandes classes naturelles dont les caractères. distinctifs ont pour base la structure, la disposition et le développe- ment des organes ‘intérieurs ; et après ‘avoir prouvé de plus que les graines de tous les végétaux compris dans l& première de ces deux classes ont une feuille séminale , et que celles des plantes que la seconde classe renferme en ont deux , il a indiqué Nouvelles litiérarres. 227 tous les avantages que l’on peut retirer de ces nou- veaux principes, ainsique de ses observations sur la structure des végétaux, pour la connoissance de leurs rapports naturels , et il ne désespère pas qu'on ne puisse s’en servir uu jour pour celle de leurs genres et même de leurs espèces. Le citoyen Cuvcer a entretenu la classe d’un autre obet d’histoir: naturelle, en lui communiquant la description du sque'ette d’un très-grand quadrupède ° que lon a trouvé dans l'Amérique méridionale , à cent pieds sous terre, qui est maintenant conservé dans le ‘cabinet de Madrid , et dont le citoyen Roume , associé de l’Institat, a fait parvenir à la classe des dessins gravés qu’il avoit fait précéder de quelques notes. Ce squeleite , qui a douze pieds de long sur six de haut, et dont la découverte est une des. plus importantes que l’on ait faites depuis long- temps pour les progrès de la zoologie, a été com- paré avec soin par le citoyen Cuvier à la charpente osseuse des divers quadrupèdes connus jusqu’à présent , et part culièrement des grands animaux, tels que l'éléphant et le rhinocéros. Il est résulté de ces comparaisons que ce squelette ne peut être rapporté à aucune des espèces de ces quadrupè- des, et que l’animal auquel il a appartenu ne pour- roit même être inscrit dans aucun des genres admis par les zoologistes , mais que les familles, avec les- quelles il moutre le plus de rapports de confoima- tion sont celle des paresseux et celle des tatous, à p 2. - 228 AN ouvelles littéraires. entre lesquelles on devroit placer cet énorme animal ; dont l'espèce n’existe plus vraisemblablement sur la surface du globe. La forme de ces ossemens re- marquables , la place où ils ont été trouvés, et les résultats que leur comparaison peut faire naître, sont des objets bien dignes de latiention de tous ceux qui soccupent de quesions relatives à Ja théorie de la terre. Ceite grande et précieuse dé- pouille est un de ces monuinens des siècles écoulés, sur lesquels la nature paroït avoir tracé quel- ques traits du tableau dés éionnantes révolutions du globe. J Le citoyen Daubenton, voulant que les sciences physiques servent Le plus directement possible à Putikté publique , a commuuiqué le plan et les premiers résultats d’une suite d’expériences qu’il a commencées au muséum national d'histoire natu- relle sur plusieurs animaux domestiques. Le but de ces recherches est de faire conuoître le produit du mélange de quelques animaux utiles, les remèdes les moins coûteux dans les maladies des bêtes à leine , les alimens agréables et sains , ou rebutans -et nuisibles pour les moutons, la meilleure manière de soigner et de faire parquer ces derniers animaux ; amsi que les effets qui en découlent pour la ferti- lité des terres , les moyens de donner un bon goût et une bonne odeur à la chair de: lapins domes- tiques, et enfin ceux d'améliorer les races des poules les plus fécondes. Te citoyen Huzard a fait part à la classe de Nouvelles littéraires. 229 plusieurs observations comparées , faites sur un ani- mal que plusieurs peuples ont divinisé , que tous ont adopté comme le symbole de l'abondance , et que la philosophie a regardé comme le plus utile, sur la vache. Il résulte dé ces observations que ce précieux animal. est moins sujet qu’on ne l'a cru à des accidens graves et même mortels pour beaucoup d’au- tres , et que la vache peut porter, sans danger et pendant un temps assez long , les restes plus ou moins décomposés du fœtus auquel elle auroit dû donner le °jour. | , Ces travaux des citoyens Daubentonet Huxard, ces recherches de zoologie mélées de soins , d’art vétérinaire et d’économie rurale, nous rappellent les Services rendus à ces trois branches des connoissan- ces humaines par un associé de l’Institut que la force de l’âge n’a pu conserver aux sciences qu'il cultivoit avec succès, à ses amis auxquels il éfoit. cher, à sa patrie à laquelle il étoit utile. Le citoyen Flandrin est mort en floréal , au milieu des élèves qu’il formoit à cet art vétérinaire, si honoré par les anciens, si nécessaire à la prospérité publique , “et pendant long-temps si peu favorisé (1). Les regrets qu "il laisse aux vaturalistes ne sont pas peu atg- mentés par la lecture de mémoires d’anatomie com- parée dont il est auteur , et que l’on trouve dans la collection des ouvrages de Vicq-d’Azyr , de cet anatomiste si justement célèbre, enlevé par la mort .{1) Voyez la notice sur sa vie, suprà ; p. 187. pa 230 - Nouvelles littéraires. au mileu de sa brillante carrière , dont la vo'x éloquente commanda si souvent à la renommée dans l'enceinte, de ce palais nalional, et qui , ayant ap- parlenu presque à toutes les seiences comme au plus grand nombre de sociétés.savantés , a si puis. sammient recommandé d’ayance ceux qui ont mérité ses suffrages , à l’Institut comme à la Postérité. Un troisième Mémoire de zoologie a été lu par le ci- toyen Tenon. Le sujet de ce travail est exposition des différens desrés d’accivissement et de décroissément du crâne humain , considéré particulièrement à quatre époques principales de la vie; la naissance, l'âge de six ans, l’âge fait et la FTP Après avoir indiqué avec beaucoup de précision ces diflé- rens degrés, l’auteur annonce que les connoïssances qui en résult nt seront d’un grand. secours dans les soins que l’on doit prendre de la tête , soit, lors- qu’elle se développe, soit lorsqu'elle est attaquée par des maladies plus ou moins graes, et sur-tout par celles qui exigent de grandes opérations. Le citoyen Tenon se propose d’éiendre ces vues par diff rens travaux relatifs à l’art de guérir , au sujet duquel 1l a, d’ailleurs , présenté un ouvrage dans legnel il ‘expose la manière d° appliquer le trépan au fémur , et sur lequel deux autres mémoires ont été lus à la classe. Dans l’un, le citoyen Deésessarts a commencé de rendre compte d’un vaste travail sur une ma- \ S ä = ST RER ES RE us — - St : Nouvelles littéraires. 231 ladie des plus digne d’attention , sur la petite vérole et sur.ses. différentes compiicalions avec d’autres maux ; et dans lautre le citoyen Saucerotte, as- soeié de l’Institut, a développé ses vues sur la ma- ladie de la peau , à laquelle on a donné le nom de teigne. Après avoir décrit cette maladie si connue parmi les enfans, distingué ses variétés , indiqué ses causes ét montré ses effets, le citoyen Saucerotte donne le détail des succès qu’il a obtenus en subs- tituant , pour la guérison de cette maladie conta- gieuse , des moyens très-doux au traitement très-actif employé presque toujours depuis Ga/sen jusqu’à lui, en renonçant ainsi à des remèdes souvent dangereux, toujours accompagnés de douleurs vives ou précédés d’opérations cruelles, et en n’oubliant pas que si la médecine acquiert de très-grands droits à notre re- connoissance en délivrant l’humanité des maux aux- quels la nature l’a condamnée , elle en a d’aussi grands lorsqu’elle la garantit des souffrances aux- quelles des méthodes trop légèrement adoptées out pu la tenir inutilement assujélie. | C’est le citoyen ZLebreton qui a donné l'extrait de ce qui a occupé, pendant le trimestre, la classe des sciences morales et politiques. Le citoyen Mongès y a lu des considérations sur les monnoies , dans lesquelles il a prouvé qu’il vaut mieux fabriquer de petites monnoies d'argent et de grosses monnoies de cuivre que des mounoies de | "Epe 232 N PONT littéraires \ billon ; dans lesquelles on ne tient compte que de ce qu’elles ont de fin, et où l’alliage est en pure perte. “ Le eïtoyen Zaromillière a donné un mémoire eur l’analyse des sensations. Sans elles point d’idées : c’est par elles que lon remonte des faits aux prin- cipes, et des principes aux systêmes; c’est parelles qu'on arrive de 14 sensation à l'intelligence, à la liberté, et enfin à la moralité, Le citoyen de l'Isle de Salles a fait part à la classe de trois ouvrages: l’un sur les philosophes anciens ; l’autre, qui traite de l'influence de la rai- son sur le bonheur, et le fro:sième, sur la littérature depuis la renaissance des lettres jusqu’à nos jours. | Le ciloyen Tracy a donné. deux mémoires : le premier traite de la manière dont nous acquérons. la connoissance des corps extérieurs et des nôtres. Il montre que nous n’y réussiriO ns qu’imparfaitement, et par Je moyen de ce que nous appelons les cinq sens, si nous n'avions de plus la faculté de nous mouvoir, qu'il appelle molivité , et qu’on PER nommer aussi 220 vcbulité. Dans un second mémoire sur la nomenclature de la sccence même, de l’analyse des sensations et des idées, il a trouvé, avec raison, que celte dénomination n’étoit «ni philosophique, ni exacte , pas plus que ne le servit le titre d'analyse des à \f \ Nouvelles littéraires. | 233 phénomènes et des faits relatifs à la posilion et à la nature des Lieux, donné à la science qu’on appelle beaucoup mieux géographie. Le nom de mélaphysique ne lui paroit pas meilleur; il_a imaginé celui d’édéotogie, qui rend bien mieux , selon lui, la chose, et qui a eu le suffrage de la classe. Le citoyen Anquetil a lu un mémoire sur les trai- tés qui ont préparé la paix de Westphalie. . | Le citoyen du Pont de Nemours remarquant la liaison qui existe entre les différentes sciences ; que _ Presque tous les problêmes sont mixtes , et combien les diverses classes de l’Institut national peuvent se prêter de secours mutuels, a établi que la plupart des questions d'économie politique , et sur-tout celles qui tiennent aux causes et aux ellets du prix des pro- -ductions et des marchandises > Pouvoient donner lieu à l'emploi de la plus haute géométrie, qui seule les décidera avec une entière exactitude , et sans laquelle On n’arrive, par le raisonnement ordinaire , qu’à un résul'at moral et vague. Il a offeit en exemple leflet de la liberté donnée: au commerce , où de la suppression d’une taxe sur une denrée ou une mar chandise ; effet qui ne peut être bien exprimé que par deux courbes correspondantes , serpentines et ASsymptotes. Il a invité les savans de Ja classe des sciences physiques et mathématiques à tourner leurs recherches vers ces courbes politiques, qui sont peut-être innombrables, + Cas A 234 Nouvelles littérarres. ; Le citoyen Buache a parlé de quelques iles de lamer du Sud qu’on a regardées comme fabuleuses, parce que leur position n’a pas été bien indiquée par les Prcpqiers navigateurs, mais qui, d’après les der- niers: ypyges de Coock, de Bougainville et de la Pey rouse , paroissent devoir exister , et qu’on trou- vera en parcourant le trente-septième degré et un tiers de lat'tude depuis le cent quatre-vingtième de longitude jusqu’au deux cents dixième. e citoyen Mentelle a donné le tableau géogra- phique ; historique et statistique de la Russie, et promis de faire suivre ce’ beau travail par un ta- bleau pareil de tous les autres états de l'Europe. Le citoyen Gosselin a exposé ce que les auteurs anciens ont connu du golfe arabique et de la mo- bilité de son rivage. Il a montré que l’Ophuir des Hébreux existe encore au nord de l’Zemen , mais actuellement dans les térres , attendu que la mer s’est, retirée. .. Le citoyen Duvillard a commencé la lecture d’un grand travail sur les Aa dE et lPutilité' des caisses d'économie, qui, mettant à profit les moin- dres épargnes des citoyens laborieux , pourroient fournir un jour à tous les secours qu’exige l’humas nité souffrante, et à toutes les récompenses EE la société. … ‘ e ‘ 1 Le citoyen Ræderer a donné trois mémoires ; un / Nouvelles ‘littéraires. 235 sur la composition de la force publique; un autre sur Popinion publique, et un troisième sur les sé- pultures. Ce dernier a été choisi pour la séance publique , -äinsi que celui du citoyen Baudin sur les factions. Le citoyen Léréque à fait part à la classe d’un mémoire plein de sel et de sens sur les obstacles que les philosophes ont mis aux progrès de la phi- losophie. Les ouvrages de la classe de littérature et des beaux-arts extraits par le citoyen Mongès, qui en est le secrétaire , sont : Un mémoire du citoyen Æmeilhon sur les Bi- bliothèques et leur arrangement. Un autre du citoyen Camus sur le même sujet destiné à être lu en entier. dans la séance publique. Un ouvrage du citoyen Domersue sur la manière de fixer, par ües signes invariables , la prononciation de [a langue f'ançaise , et sur orne. Des remarques du citoyen Dutheil sur les tra- gédies d’Esthile, et particulièrement sur les Sup- pliantes et les, Dauaïdes. Desnotesde Voltaire sur un manusctit de Virgile, qui ont été présentées par le citoyen Fontanes , et qui devoient ete lues RADANUERERE (1). (eo) Magasin encyclopédique, Tome M, ‘seconde année, page 196: s 236 Nouvelles littéraires. Un fragment d’un poëme épique , du même ci- toyen Fontanes , intitulé: Là Grèce sauvée. Il a lu ce fragment dans la séance. Des recheiches du citoyen Camus sur la langue sllyrcenne , mère ou dialecte de l’Esclavon , source du Polonais et du Hougrois. Ces recherches sont un des fruits de la captivité de Pauteur. Dans les cachots de la Hongrie, comme dans ceux de la France, le désir d’êire utile et le besoin de charmer les ennuis de Ja solitude ont produit , de la part des hommes - de - lettres courageux , des ouvrages qui feront, à un double titre , le charme de la Pos- térité. Le citoyen Duthel a donné des anecdotes franco-danoises , et sur le nord de PAllemagne. Une dissertation sur plusieurs médailles d’A lexan- dre, ornées les unes d’une Minervé, et les autres d’un Hercule. c Un autre sur RARES évènemens du treizième siècle. Le citoyen Larglès en a lu une sur la statue vo- cale de Memnon en Egypte. Le citoyen Dusaulx a lu plusieurs fragmens de son voyage aux Pyrénées. Et le citoyen Ændrieux , un conte persan , in- titulé: L’Hôpiial des Fous, dont nous parlerons ON I Pg T | : | Î | | } | Nouvelles littéraires. . 237 _ plus au long , comme ayant été épété à la séance publique (2). Nous avons donné la notice bien succinte des 1ra- vraux de l’Institut national durant le dernier tri- mestre. Nous devons entrer dans un peu plus de détail sur les pièces et les mémoires qui ont été lus à sa séance publique. Le citoyen Prony y a fait l’éloge du citoyen Pingré , mort le 12 floréal dernier. Comme cet éloge quoique très-bien fait, contient les mêmes faits indiqués dans lPéloge intéressant 5 pullié par le citoyen Venteñat , dans le Magasin, nous n’en donnerons pas analyse. Nous nous contenterons de rapporter l'effet qu'ont produit ces. expressions du diicours du citoyen Prony. | Pingré n’a pas montré moins de zèle pour les séan- ces de l’Institut national , quoiqu’alors âgé de plus de quatre-vingt-quatre ans ; mais il y apportoit de la mélancolie ; « ses yeux y cherchoiert vainement cet « ami , cet émule dont la plume non moins profonde « et plus éloquepte que la sienne. ..... À ces mots, le cœur de tous les assistans a deviné le nom de Bailly , et les applaudissemens ont inter- rompu lorateur. Ils ont redoublé , lorsqu'il a eu en (2) Id. page 297. é 238 + Nouvelles littéraires, eff-tnommé cét homme de bién si éélèbré comme! savant , si recommandable par son courage , par sa probité , par'ses vertus dans la révolution. Ils ont repris une troisième fois et ont été mêlés de pleurs, lorsque le citoyen Prony a parlé de la mort tragique de ce respectable ami de, Pingré. Après un iromènt de recu illement involohiaire | que l’idée de la mort de Baully et celle de Pingré ont fait naître dans l’assemblée, BaudindesArdennes -a obtenu la parole: Il a lu un mémoire intitulé , de l'esprit de faction , considéré par rapport à son influence : sur les. différens gouvernemens. En voici l’abrégé : ; ie er _ Les factions sont des associaiions dont l’objet est de renverser le gouvenement établi, soit pour le .- modifier, soit pour lui en substituer un autre ,soit pour le farre passeren d’autres mains, soit enfin pour tout détruire sans rien organiser, Les trois premières espèces de factions sont le fruit d’une ambition criminelle plus où moins éclairée. La derniere ne montre qu’une ignorance brutale et le désir du brigandage. Sous la tyrannie dont nous sortons , on à étlbué le nom de faction à l'attachement vertueux pour les premiers sentimens de Phumauité, On a osé parler de la faction des indulgens ; ils formoient la masse de la mation : on dénaturoit la langue comme les priacipes et les idées. Entreprendre l’affranchissement de tous, ce n’est pas former une faction. « Brutuÿ , # premier . : l Nouvelles littérairés. 239. ÿ consul, Guillaume 7e/l, ashih£ton pouvoient » échouer de même"que Brutus et Cassius dans les champs de Philippe > et Barneveldt sur Pécha- faud. Ce n’est point le succès qui distingue le héros _» d’avec le factieux ; c’est la différence du terme au- quel ils aspirent. » 1 2 C’est l'intérêt personnel qui caractérise les fac- tons. Il peut quelquefois mêler lesprit de vertige et de désordre à l’impulsion louable d’un grand peuple qui secoue ses fers et voudroit tout régénérer. Mais l’intérêt personnel trahit bientôt sa bassesse , et ne recueille à la fin que la haine et le mépris. Le patriotisme agrandit l’ame ; les factions la ra- valent et l’isolent. La minorité n’est pas un caractère certain des factions. La fermeté de Caton., survivant à l’abaite- ment universel , ne le rendit point faclieux : pres- que tous les Romains auroient encore voulu être libres ; mais Caton , presque seul , en conservoit le courage. | Il faut distinguer Pesprit de faction de les- prit de corps. Celui-ci peut être fondé sur des lois subsistantes ; et n’est pas toujours coupable. Maïs quand , sous prétexte de soutenir des droits, on ténte de dissoudre lPétat même , on devient ÿfactieux ; « et cette épithète convient sans doute aux deux _.» Gracchus , contre la mémoire desquels dépose » jusqu’au nom de ceux quilés ontpris pour modèles. 240 … Nouvelles littéraires. ( Ce passage a: excité les plus vifs applaudisse mens, ) ? Dans un état républicain , c’est toujours une fac- tion qui veut poser le trône sur les débris de la liberté, Dans un état monarchique, ce ne sont point des factions qui marchent vers la liberté nationale , mais ce sont souvent elles qui, se parant des dehors de la popularité, « prétendent à-la-fois opprimer le » peuple ‘et maîtriser le prince, Les chefs des fac- » tions alors veulent une image de liberté, mais qui » les mette hors de pair ; ils demandent une repré- » sentation nationale , pourvu qu’ils en soient mem- » bres héréditaires », - ; L'auteur jette ün coup-d’œil sur les factions moins savantes qui ont déchiré la France depuis le milieu du seizième siècle ; re et compris le mimistère dé Mazarin. ‘Il arrête au Cardinal de Retz ; car on ne peut parler de factions sans se rappeler ce prélat singu- lier | si courageux, si brillant, si habile , Si peu rai- sonnable , et qui ne vouloit ‘au fond, qu’employer ses talens , se désennuyer, finir par un accommo- dement avec la cour ,-et assurer à iui-même ; à ses amis , les places, l’autorité, la fortune. Baudin conclut que ,; dans une monarchie , /es que ; : factions ne sont redoutables qu’à l’autorité du prince , tand s que, dans une république , elles s’ate. taquent à la masse entière des citoyens ; ét mettent | ex ; | { + Q Nouvelles littéraires. 241 en péril la liberté générale , qui est le patrimoine de tous ; de sorte qu’elles y doivent être plus odienses à tous les hommes qui ont du patriotisme. et de la vertu. Le citoyen Delambre. a exposé les opérations qu’il a faites pour la méridienne, | Il avoit rendu compte , dans la dernière séance publique de l'académie des sciences , des retards , des dangers , des obstacles de toute espèce , qui ; . dans lespace de neuf mois, ne lui avoient permis de mesurer que douze triangles , depuis Compiègne jusqu'à Pithiviers. L'été suivant fut plus heureux. Quatre moissuf- firent pour mesurer l’espace entre Compiègne ‘et Dunkerque. Les clochers, dans cet intervalle ;Se- condent puissamment l’opération. | Elle devient plus difficile entre Pithipiers et Orléans. La forêt n’offre aucun point remarquable. IL falloit un signal de soixante pieds de hauteur , et Pexpérience avoit prouvé le danger, en temps de révolution, de fixer les regards du peuple sur un tel appareil. I fallut pourtant s’y résoudre. Les autorités consti- tuées le protégèrent , et cette précaution fut à peine suflisaute, Le travail devint très - pénible au cœur de l’hi- ver, avec l’obligat on de faire tous les jours trois lieues dans la neige pour se rendre au signal et en Tome LI, Q »" 42 Noubélles Littér aires. revenir , et celle de de monter les instrumens tous les Suis. | | Malgré ces diff Te Pouvrage tot doté à sa fim, quand le citoyen Delambre fut rappelé avec ïn- jonction de suspendre à Pinstant ses opérations. C’étoit un temps où le péril de désobéir étoit trèssgrand,; le citoyen Delambre osa le risquer. Il ne quitta son observatoire mobile qu'après avoir lié ses trian- gles à Orléans et à Châteauneuf ; et le jour même où il achevoit de le faire , l’espèce de tour de boïs sur laquelle il étoit monté fut renversée par un ouragan. Ainsi l’intrépidité d’un savant pour servir sa patrie, alors ingrate A no ra € facon. : Lil Il ne lui fut permis de reprendre sôn travail que dix - huit mois après, heureux de lavoir conduit jusqu'aux rochers. immo biles de : Châteauneuf et d'Orléans. ; AE LE N L'espace entre Orléans et Bourges étoit celui qui avoit donné le plus de peine en 1740. La “ 7 C 2 difficulté étoit considérablement augmentée par la destruction du ! clocher de Salbris et de plusieurs * autres - L'hiver étoit venu. Le citoyen le/ambre fut à Dunkerque, Vune des extrémités dela méridienne; mesura avec le plus grand scrupule la, hauteur d’une étoile circumpolaire dans ses deux, passages au méridien. Cette opération ne peut être faite que dans les mois de frimaire , niyôse et pluviôse., Nouvelles littéraires: * ox parce, qu'il y faut des nuits de quatorze à. quinze Las es Ci Magasin doit renvoyer aux Mémoires de L'Institut pour le: dé velopp ement des principes de opération dont étoient li rargés les citoyens : De lambre et Méchain, pour. mesurer Parc du mé- ridien « qui traversela France de Dunkerg ue aux Pyré- nées, et qui se RME en Espagne jusques vers Barcelone. Le citoy en Méchain y: See à celte autre exlré- mité de Parc, y faisoit; avec un zèle égal ‘et des embarras non moins Me ) des observations qui s ‘accordent parfaitemen avec C2lles du citoyen Delambre, D’ un côté , la méridienne est mesurée depuis: Dunferque ; Re Dun-sur- Aurom ; dans un es- pace -de deux, cents trente-sepé mille torses ; de l’autre , -elle l’est depuis Barcelone jusqu’a ue cassone , dans un pays et avec dés circonstances encore di dificiles ; sous un espace de cent cinq mille toëses, Il n’en reste plus que deux cents huit mille à mesurer. Cette grande opération , qui demande la réunion de lous les moyens géodésiques les plus parfaits, et d’une multitude incroyable: d'observations astrono- miques , a été quelquefois attaquée, long- temps suspendue, Mais [a Toi dû 18 germinal, an INT, a ranimé toutes les parties de l’'ntreprise. Les diffé- rens commissaires chargés de l’exécution s’en oc Q 2 244 Nouvelles littéraires. cupent avec activité. Méchain reprend ses triangles à Perpignan ; Delambre part pour continuer les siens à Bourges et à Dun. Ils espèrent l’un et l’autre ne rentrer à Paris qu'après avoir rempli leur ho- norable et pénible mission. Nous arrivons aux jeux olympiques. Fontanes nous les peint dans son poëme de La Grèce sauvée. Puissions-nous ne pas sutiler ses vers, écoutés avec la plus forte émotion de lame, et qui serviront puissamment un jour à élever celle de nos jeunes républicains. Il a peint la Grèce n’interrompant point ses fêtes patriotiques à cause de lPinvasion des Perses, et préludant avec dignité aux combats de Salamine et de Platée, par les combats moins périlleux , mais non pas moins héroïques du gymnase d’O ÿmpie. Hercule y fut vainqueur , et les héros de la Grèce ‘y deviennent les émules des Dieux. Des plus grands sénateurs la sagesse y préside. Deux illustres rivaux , Thémistocle , Aristide, Les premiers au combat, les premiers au conseil, Ont de ce jour de fête ordonné l’appareil. A d’obscurs citoyens ils doivent leur raïssance : Seuls ils ont fait leur sort. On les vit, dès l'enfance, Suivre un parti contraire , et différer toujours; * Mais sitôt que l’état réclame leur secours , Ennemis gévéreux , oubliant leur querelle, Ils marchent réunis, quand sa voix les appelle, Thémistocle est superbe , actif, ambitieux ; Il eñt dans tous les temps attiré tous les yeux, Nouvelles littéraires. | 245 Et gouverné l’état où le sort l’eût fait naître... w [2 . . . - a . . « . . . . LC] - ° . Il pense en politique, il agit en guerrier, Fait pour le premier rang , brille encore au dernier ; Joint l’art à la grandeur, la prudence à l’audace $ Et change de talens quand il cha: ge de place. Dans Athènes, à la cour, il sut être à-la-fois Etsouple avec le peuple et fier avec les rois, Le gloire est le besnin de son ame enflammée : Du nom des vieux héros son oreille est charmée. Jeune enfant, il couroit , ivre d’un noble orgueil, Méditer leur histoire au pied de leur cercueil. Il fut jaloux d’Achille en lisant l’Iliade, Vainqueur de Marathon, 6 fameux Miltiade, C’est toi sur-tout , c’est toi qu’il voudroit imiter ! Ta gloire, à chaque instant, revient le tourmenter. À peine au sein des nuits ses ye:x s’appesantissent , Qu’autour de lui soudain mille voix retentissent , Qui , proclamant ton nom jusques daus son sommeil , Au bruit de ta victoire ont hâté son réveil. Il se lève , il t'appelle ,; embrasse ton image, Croit te voir apparoître au milieu d’un nuage, ‘ T’invoque, et, plein de toi, jure de t égaler, Düt un injuste arrêt , comme toi, l’exiler. Aristide est plus simple et non moiss Magnanime : De la seule équité le pur amour l'anime : Ceux même dont la haine éclata contre lui, Sitôt qu’on les opprime invoquent son appui. Ferme dans les revers, modeste dans la gloire , Aussi grand dans l’exil qu’en un jour de victoire, Le vent de la faveur ou de l'adyersité N’élève en aucun temps ou n’ abat sa fierté. Q à 246 _ ‘Nouvelles littéraires. RAA EN EN Oprrimé, mais fidèle à sa patrie ingrate , II sert toujours le peuple et jamais ne le flatte, Sa noble pureté, sûr garant de sa foi, L’orne mieux que la Hope et tout pr du grand: toi Er 4 De respect et d’ainour ce grand homme entouré, Du saint titre’de Juste est par“tout honoré, , | à ... Moias il prétend d’honneurs , plus il obtient d’empire, | Lui-même il est surpris des trans ports qu’il inspire : Sans cesse il s’y dérobe, et s nvent le respect Fait taire la louange à, son tuguste aspect! D'un œil religieux, sans bruit, on le contémyle, Sa voix est un oracle et sa d'meure un temple ; 5 Sa vertu le consacre , et, digne des autels , Semble.plus s'approcher des dieux que des mortels. Lui-même à Thémistocle il donne son suffrage, .Vante ses grands trayaux , ses tâlens, son courage ; Et, quand il reconnoît qu’il m'est point son égal, Marche après lui sans peine et eède à sun rival. Nous n’osons répondre qué celte citation soit ab- solument, fidèle. Cependant ces imposans et utiles tableaux , et cetie heureuse harmonie, s ’impriment t bien dans la pensée , qu’il est presqu impossible ë les défigurer. On fait un sacrifice. Le grand-prêtre invoque les mânes des héros de Marathon ; il promet la vic- toire. Les jeux vont s'ouvrir ; le prix des vain- queurs, la consolation des vaincus sont les armes mêmes enlevées par Miltiade à Darius. Glaucus se présente le premier dans la lice. Sa Nouvelles littéraires. 247 haute stature , sa vigueur , sa réputation en imposent à tous ses rivaux. [l alloit s'emparer du prix qu’on n’osoit lui dispuser. Le vieillard Æuphorion s’a- vance. Autrefois, dit-il, je me serois chargé de réprimer l’orgueil de Glaucus , et si je ne pouvois offrir des champions plus dignes que moi-méne, j2 le tenterois encore. Mais j'ai deux fils : Eschyle, dont la main manie également les armes et la lyre , Eschyle qui sait vaincre et chanter les vainqueurs, et son jeune frère Cinégyre , dont le courage avide de couronnes plus difficiles à à saisir ne Rnsséra point à Glaucus celle-ci. Jusqu'à présent , nous regardions le combat de Renaud et de Sacripante dans le second chant de l’'Arioste comme le plus beau des combats épiques. IArioste même nous a paru vaincu par Fon- tanes , comme Glaucus le fut par Cénégyre. Et l’on seut néanmoins combien un combat de lutteurs est moins favorable à la poésie que celui où les épées étincelantes frappent à coups redoublés l’une sur l’autre, sur des armures d'acier , sur des bou- _cliers retentissanss Le citoyen Camus a lu l’extrait d’un mémoire sur les bibliothèques et sur Pordre à établir dans la dis- tribution des livres. | Des observations du citoyen Amecilhon ont donné lieu à ce travail. C’est ainsi qu’une noble émulation anime les membres de l’Institut, Q 4 248 : Nouvelles lutéraires. « Gardons-nous , dit l’auteur, de consumer , dans » des d'scussions prolixes sur l’arrangement deslivres, » des heures mieux employées à leur lecture.» Mais que l'ordre de leur distribution ne nous soit pas indifférent. « Cicéron , au milieu de tant de travaux utiles à # la patrie, à la philosophie”, aux lettres, accor- » doit quelques instans aux Soins de sa bibliothèque, » dont le bel ordre , dit-il, donnoit de l’ame à toute » sa maison. » Pline le jeune en faisoit autant à sa campagne de Laurentium. Les Romains, pour former leurs collections de livres , mettoient à contribution les contrées ennemies, Scipion envoyoit de Carthage les livres de Magon sur l’agriculture. Paul Emile faisoit transporter en Italie les livres, les tableaux , les statues , les vases qui avoient orné les palais des rois de Macédoine. Plutarque a décrit le pompeux triomphe de ce grand homme ; le jeune Vernet l’a peint ainsi. Les écrivains d'Athènes et de. Rome nous ont conservé le nom des premiers: fondateurs de leurs bibliothèques ; mais nous ignorons l’ordre que ces maîtres de la science suivirent dans le classement de leur livre. S’il peut être découvert , ce sera sans doute parles savans allemands qui portent, dans les Nouvelles Litéraires, . 249 recherches sur l’antiquité , toute l’activité d’une pass sion ardente. Les sociétés littéraires des diverses contrées de la Saxe. doivent à celte noble passion d’être instruites plus rapidement qu’on 1e l’est ailleurs du progrès des sciences. « Ne refusons pas aux savans » étrangers la justice qu’ils nous rendent. Les Ger- » mains se plaisent à orner leurs ouvrages périodi= » ques de l'éloge des hommes célèbres que nous » regrettons ; ils jeitent des fleurs sur la tombe dé » Lavôisier. Ils Pont peint marchant à la mort avec » la tranquillité d’un homme assuré que bientôt on » regretteroit la courte durée de ses jours...:.»; Ici l’orateur a été interrompu par les applaudisse- mens. Plusieurs membres de l’Institut et de l’assem- blée ont versé des larmes. Rien n’est plus honorable ànotrenation, etn’offre un plussûr garant contre le retour dela tyrannie , que cette sensibilité vive et profonde que nous montrons en toute occasiongour les pertes irréparables qu’elle nôus a causées. Camus a repris, en continuant de parler de la justice que les savans d'Allemagne rendent à ceux de France , et des grandes espérances qu’ils con- çoivent sur la formation de l’Institut national des c iences et des arts. Revenant à l’arrangement des bibliothèques , il pense que les ouvrages qui traitent de £@ co nnois- sance des livres ; doivent se trouver au vestibale de leurs collections. Il se représente ensuite un hoin me tel que celui que Buffon a peint sortant des mains = à MA RUE * 250 | Nouvelles littéraires. de la nature , ‘avide de AL AA et ne sachant encore > rien. Frappé du spectacle de PUnivers, il saisit d’abord les livres de cosmologie, d'urahologie et de géo- graphie. | La faculté de réfléchir le porte à considérer ce qui pense en Jui ,ou quelest ce luc qui pense: la mé- {aphysique et la théologie V'invitent à sonder leurs” profondeurs. | RE . Ses besoins et la considération des êtres dont il est entouré. lui font étudier l’Acstoire naturelle. T1 couronne cette étude par celle de la nature de l’homme , de son éducation , de la manière d’ex- primer ses sensations , de Hindi ses connoissances 3 il arrive aux lañgues >» aux DOCABULALES, > aux Free Kœ ges lui ouvrent les portes de la philosophie ,et - ‘la théorie des arts appelle son attention. La littérature ensuite le délasse et le récrée. Il parcourt les poëïes , les Grateurs, les épestolaires, les polygraples.. A yant ainsi pérfec Hanné les recherches qui intéres=. sent l’homme itolé : > se considère dans l’état de. Société avec ses semblables. Il embrassera le droit nalurel , le droit. des gens , le droit particulier des diééfoné peuples ; leurs codes religieux , civils, pénaux ; la diplomatie, les traités généraux et PAeNIEEs de politique :, les collections et. Ltrailés x Nouvelles littéraires. 251 de paix ; les ouvrases relatifs à l’économie publi que , à l’agriculture, au-commerce , à la navigation , aux finances, Il arrive enfin à l’Acstoiré , qui amène à sa suite les recueils de monumens et d’antiquités, d’ins- 2 criptions , de médailles, d’estampes , de chartes, et les dictionnaires de personnages célèbres. Le cercle est terminé par les collections qu? appartiennent à toutes les classes de sciences, les recueils encyclopédiques, les actes et les mémoires des sociétés savantes ; universités , des académies , les histoires littéraires et les journaux. Camus voudroit que, Gessant d’attacher un trop grand prix à une librairie de luxe inventée par Ja chariatanneris pour tirer parti de la vanité, on for- mât une bibliographie qui indiquât, sur chaque genre de connoissance , les livres d’une utilité réelle, ; ; « À leur intitulé seroit joint une courfe note, » qui énonceroit, 1°. la date de l'édition la Aie » précieuse ; 2°. une bonne édition , qui sans avoir » les brillans attributs de la première , seroit,. à raison » de la différence du prix, à la portée d’un plus .» ‘grând nombre de lecteurs ; 3°. le genre d’ins- » truction que le livre doit foùrnir » ; s’il est élé- , mentaire, s’il s élève Jusques aux hauteurs de la science., s’il est polémique ; enfin le jugement que le publie en a porté. » Une telle bibliographie douneroit la vie au corps 252 Nouvelles littéraires. » dontil a cherché à disposer les membres dans l’ordre » le plus convenable. » Le mémoire de Rœderer traite des snstitutions Junéraires convénables à une république qui permet tous les cultes ,et n’en adopte aucun. Quatre questions se présentent à l’auteur. Une nation doit-elle avoir des institutions funéraires? Quels sont les fondemens naturels de ces ins- titutions ? Quels objets doivent-elles embrasser ? Sur quels principes politiques doivent-elles être faites ? La connoissance des devoirs de la société envers les morts, et de ses drotts sur eux , ne doit être : puisée ni dans Phistoire , ni dans les romans, mais dans l’étude de l’homme , des phénomènes que l’idée de la mort fait naître en lui, des habi- tudes qu’elle fait contracter à son esprit, et par elle-même , et selôn les accessoires dont elle est envi ronnée. La nature imprime à tous les cœurs un senti- ment de respect pour les morts, un long souvenir de ceux qui ont eu part à nos aflections. Nous croyons sentir une sympathie entre leur existence et la nôtre ; nous aimons à supposer une suite de vie et de bon- heur à leur ombre. Nous avons besoin de leur complaire encore et d'en, obtenir quelque retour : nobles et touchantes sollicitudes de notre imagi- 12 “ ” PRES A ne SES Es: DE: Cr ee DÉS See sr = Es Nouvelles littéraires. 253 nation qui revoit toujours l’objet qu’elle a aimé, alors même que la raison lui dit qu'il n’est plus. La société doit nous garantir le respect général à la cendre d’un parent, d’un ami, d’un bienfai- teur , d’un grand homme, comme elle nous doit la garantie de la propriété. Ce nous est une pro- priélé aussi sacrée que celle de ces images qui rési- dent en nous - mêmes, et ne vivent plus que de notre vie. L'homme seul, entre les animaux , sait qu’il doit mourir. Cepentant nous avons l’idée nette de la dou- leur, carnousavons souffert ; etno::s n’avons pas l’idée nette de la non-existence , car nous n’avons pas cessé d'exister. Tout le monde a lu anecdote de cettemère qui s’é- vanouiten voyant un barbare briser les j1mbes à son enfant mort , pour le faire entrer dans un cércueil trop court. Bien des circonstance augmentent ces illusions trop naturelles, L'homme est celui de tous les êtres animés dont la mort altère le plus la figure. C’est la transpa- rence de sa peau et le jeu de sa physionomie qui ‘ distinguent éminemment la beauté qui lui est pro- pre. Or la mort décolore son teint , renverse et roidit les muscles de sa face. L'animal mort est peu dif- féreut de lanimal qui dort. Quelle différence entre un cadavre humain et l’homme que som- meille ! | 254 Nouvelles littéraires. \ Le renversement de la figure et la pâleurdes morts étant un dessignes les plus sensibles de:la douleur phy+ sique et de la douleur morale pendant la vie DR: est naturel de supposer aux mourans une aflliction ù pi ofonde. (ÿ: x s j « . GCesidées, qui nous font osé la mort comme une: souffrance , ajoutent beaucoup à notre amour. pour la’ vie. dy" pt. Un) ’ ) Plus notre imagination nôus a tourmentés ; plus - elle est disposée à venir à nolre.seCours , en nous donnant l'illusion d’une sensibilté: posthume. Nous voulons faire passer quelque chose de la vie dans Pempire; de la mort. « Qui n’a connu et respecté » quelque hommeé occupé à se ménaser une riche » succession dans ses propres poisesions 3, à bâtir, » à planter , à penpler pour le bonheur,.de sa » mémoire; à acquérir pour elle par d ‘rnmenses _» biénfaits exercés de son vivant . des trésors de > respect et de reconnoissance ? EN" LP « L'amant de la célébrité n’aml itionne pas seu :» lement le suffrage etles applaudissemens des per- » sonnes qui Penvironnent j il veut aussi ceux » des pays dans lesquels il n'ira jamais, et de gens » qu l ne peut jamais rencontrer. 1 se trouveroit ».emprisonné dans sa renommée, s’il en voyoit » les bornes. C2 Éesoin de porter fon nom aux lieux _» les plus lointains re diffère pas d° celui de ke faira » durer jusqu’au temps le plus éloigné ». A côté dudésir del’estime se place la crainte du mé- RESTES N. ouvelles littéraires. 255 ris : et c’est un levier de plus pour élever l’ame à la PS; P vertu, ou du moins la tenir à une longue distance du vice. | On voit dong qu’il est des principes physiques qui doivent servir de base aux institutions funéraires. On voit que la société doit affoi! lir par elles les te préhensions naturelles de la mort. Satisfaire au besoin que nous avons tous de voir respecter ceux qui ne sont plus ; ménager Pespèce de sympathie qui subsiste encore entr’eux et nous. Enfin , faire servir les idées de la mort à la di- rection de la vie ; faire de la sépulture une école pour les vivans s unir les récompensesfunéraires à notre code remunérateur, et leurs' peines à notre’ code pénal. Ces obligations de-la société envers les mortset les vivans, conduisent : 1°. À l'institution des lieux de séoulture ; 2. À celle dés monumens funèbres ; go, A celle des cérémonies funéraires ; 4°. À celle des juges dispensateurs des peines et des récompenses pour ceux qui Ont vécu. Dans une république , ce ne sont pas les.hon- veurs de lapothéose qu’il faut décerner aux ci- toyens : c’est vers la douceur des sou venirs récon- noissans, respectueux et tendres qu’il faut tourner 256 Nouvelles littéraires. leur ambition. Ce sont des larmes qu'il faut leur promettre, et non de la fumée. On leur duit des regrets , et non de ’adoration. Il ne faut pas mettre la fraternité, légalité, la liberté sous la protection de l’orgueïl.….. Le républicain doit être poussé aux actions du grand homme par les senti- ineps de l’homme bon, et je dirai volontiers du b Lomme. \3 | La place des morts n’est ni sur les chemins pu blics, comme chez les Grecs et les Romains; ni dans des catacombes , comme chez les premiers Chrétiens ; ni dans des careaux, comme chez les Germains ; ni dans des cémetières , comme chez les peuples de l’Europe moderne ; ni dans des temples élevés aux morts eux-mêmes, comme chez les Grecs des temps héroïques : la place des morts est dans un bois sacré. C’est là, et non sous des voûtes insensibles, que la vie est répandue autour 1 d’eux. Là, les arbres , les fleurs, les oiseaux , l’air, : la lumière environneront les ombres vertueuses ; là, % des rochers arides , effrayans, montreront aux mé- chans des cavernes sépulcrales autour desquelles er- j reront les vautours ,; symboles du remords. La place des morts ne doit jamais être loin des lieux où ils ont vécu : il ne faut pas enlever aux départemeñs leurs grands hommes, leurs citoÿens excellens : il ne faut point de ‘capitale pour la vertu. Les témoins et les licux qui déposent de leurs actions ont une éloquence que ne suppléera jamais celle des monumens. Dans Nouvelles littéraires, 257 Dans les séances particulières de l’Institut, le ci- toyen Rœderér avoit développé ces idées et offert le plan , la description des sévultoires ; aomiqu’il a donné aux bois dans lesquels seroient placés les tombeaux. Il avoit présenté une idée des cérémo- nies funéraires de chaque sépulture et des fêtes qui doivent être annue lement célébrées en l'honneur des morts. Pour ne pas trop prolonger la séance publique, il a retranché à la lecture cette partie de son mémoire. Dans la même séance, le citoyen Prony de- voit rendre compte des nouveaux travaux faits pour le cadastre. Et le citoyen Fontanes avoit à lire des obser- vations relatiyes à quelques notes que Foltaire a mises dans sa jeunesse sur un exemplaue de Vurgile.On les trouvera dans ce numéro du Magasin. x, 60 Mais le temps a obligé de retrancher ces deux p 8 lectures de celles qui étoient destinées à la séance publique, Voici le programme des prix proposés par l'Institut. Tome 11, R 258 Nouvelles littéraires. PROGRAMME DES PRIX: ConNDrTIoNs générales à remplir parles Aspi- rans aux Prix, sur quelque sujet qu'ils concourent. ON ne mettra pas son nom à son manuscrit, mais sulement une sentence ou devise : on pourra , si lon veut, y attacher un billet séparé et cacheté qui renfermera, outre la sentence ou devise , le nom et l’adresse de l’acpirant : ce billet ne sera ou- vert par l’Institut que dans le cas où la pièce au« roit remporté le prix. Les ouvrages destinés au concours peuvent être envoyés. à l’Institut, sous le couvert du Ministre de l'Intérieur ; on peut aussi les adresser , francs de port , à Paris, à l’un des secrétaires de la classe qui a proposé le prix , ou bien les lui faire re- mettre entre les mains: dans le dernier cas, le secrétaire en donnera le récépissé, et il y mar- quera la sentence de l’ouvrage et son numéro, selon l’ordre ou le temps dans lequel il aura été recu. C’est la commission des fonds de l’Institut qui délivrera la médaille d’or au porteur du récépissé 5 et dans le cas où il w’y auroit point de récépissé , la médaille ne sera remise qu’à l’auteur même, ou au dépositaire de la procuration. Nouvelles littérairés. 259 CLASSE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES ET PHYSIQUES. SUJET DU PRIX DE MATHÉMATIQUES, _ La construction d’une Montre de poche propré _ à déterminer Les longitudes en mer, én obser- vant que les divisions indiquent les parties décimales du jour, savoir, les dixièmes , millièmes et cent millièmes j ou que le jour soit divisé en dix ‘eures, l’heure en cent minutes ; et La minute en cent secondes. L’AcADÉMIrE des Sciences, en 1793 ( vieux style), avoit proposé ce sujet pour le prix de 1795; elle a été supprimée-avant qu'aucune pièce fuf en- voyée au concours :- mais l’Institut national , con- sidérant qu’il est possible que plusieurs ses aient fait ou comrnencé , pour ce concours, des montres conformes au programme, et que d’ailleurs le sujet du prix, très-important à l’époque à laquelle il avoit été proposé, ne l’est pas moins dans les circons- tances actuelles, a pensé qu’il ne pouvoit mieux faire que de le proposer de nouveau. Néanmoins, pour diminuer , autant qu’il est possible , les difi« cultés qui pourroient écarter quelques concurrens ; VTnstitut national a cru devoir changer en une simple invitation j’oblisation de faire indiquer aux divisions les pirties décimales du jour. Toutes les montres envoyées au concours, celle R 2 260 .… Nouvelles littéraires. même qui aura remporté le prix, seront rendues à _ leurs auteurs après Pexamen. Le prix est une médaille d’or de la valeur d’un kilogramime. : Les aïtistes de toutes les nations sont invités à concourir, Les ouvrages ne seront reçus que jusqu’au |, dernier jour de fructidor de lan V exclusivement. Ce terme est de risueur. L’Insttut proclamera la pièce qui aura remporté le prix à son assemblée publique du 15 messidor de lan VI. SUJET DU PRIX DE PHYSIQUE. La comparaison de la nature, de la forme et des usages du Fore dans les diverses classes d'animaux. Pa rx les différens sujets de physique que l’Ins= titut pouvoit. choisir cette année pour un des prix qu’il doit,distribuer , il ne s’en est pas présenté de plus remarquable ni de ‘plus important pour les progrès de cette science , que celui qui avoit été proposé par la ci-devant Académie des Sciences , en 1792. L'Institut a douc cru q'” 1 devoit conserver ce sujet relatil aux fonctions de l’économie animale, pour lequel d’ailleurs les savans ont pu s'engager dans des ‘recherches plus ou moins considérables depuis le temps où il a été propose. Il adopte le programme publié par l'Académie , avec toutes les l \ | Nouvelles littéraires. TE TS vues qu’il. contient , et le soumet de nouveau aux | méditations des savans. Les vésétaux puisent dans Pair qu' les environne, dans Peau , et en général dans le règue minéral, les matériaux nécessaires à leur organisation. Les animaux se nourrissent,ou de vé;étaux, ou d’autrés animaux qui ont été eux-mêmes nourris de vécétaux ; en sorte que les matériaux dont ils sont formés sont toujours, en dernier résultat , tirés de l’air ou du règne minéral. : Enfin, la fermentation, la putréfactiou et la coms bustion rendent continuellement à l’air de Patmos phère et au règne minéral les princires que les végétaux et les animaux en ont empruntés. . Par quéls procédés la nattre opère-t-élle cette: cireulation entre Les trois règnes ! Cominent pärvient- elle à former dés substances fermentesciblés , com bustibles (r) et putressibles, avec des matériaux qui r’avoient aucune de ces propriétés ! La cause et le mode de, ces phénomènes ont été jusqu’à présent enveloppés d’un voile presqu’impé- nétrable. On entrevoit cependant qte, puisque la pütréfiction et la combustion sont les moyens que la nature emploie pour rendre au règne minéral les ® QxY TT ést tiès-remarquable que les substances minérales combustibles se trouvent le plus souvent brulées ,où âu moins engagées dans des combinaisons où elles sont peu combus- tibles, et que les végétaux les séparent et se les approprient pour en formuer leur matière inilammable, R 3 262 Nouvelles littéraires! matériaux qu’elle en a tirés pour former des végés taux et des animaux, la végétation.et l’animalisation doivent être des opérations inverses de la combustion ‘et de la putréfaction, L'Institut national a pensé qu “ étoit temps de fixer l’attentiou des savans sur la solution de ce grand pro lême. C’est dans toute l'étendue du canal intestinal que s'opère le premier degré de Panimalisation, ou la conversion des matières vécétales en. matières ani- males. Les alimens reçoivent une première aliéra- tion dans la bouche par leur mélange avec la sa- live ; ils en reçoivent une seconde dans lestomac par leur mélange avec le suc gastrique; ils en re çoivent une troisième par le mélange avec la bile et ‘le suc -pancréatique, Convértis ensuite en chyle, une partie passe dans le sang, pour. réparer les pertes qui s’opèrent continuellement par la respi- ration et la traspiration ; enfin, la nature rejette, sous la forme d’excrémens, tous les matériaux dont elle n’a pu faire emploi. Une circonstance remar- quable, cet qe les aniraux qui sont dans Pétat de santé, et qui ont pris toute leur croissance, re viennent constamment chaque jour , à la fin de la digéstion , au même poids qu’ils avoient la veille dans des circonstances semblables ; en sorte qu’une somine cle matière égale à ce qui est recu dans le canal inlestinal se consume et se dépense , soït par la transpiration, soit par la respiration , soit enfin par les différentes éxcrétions. RE de NT SOURCE PU D PE PT stands ds osier 7... Miss. ci de ne th PE ht nn à 25 Nouvelles littéraires. _ 263 L'Institut ne croit pas devoir présenter aux con- currens tout. ce plan de travail sur l’animalisation pour le sujet d’un seul prix ; il sait qu’il exige une suite immense de recherches qui ne sont péut-être pas susceptibles d’être faites par un seul homme, et sur-tout dans le temps qu’il fixe pour le con- cours: il a donc cru qu’il devoit choisir un des ‘pr'ncipaux traits de l’animalisation ; et dans l’inten- tion de les parcourir les uns après les autres, il a d’abord fixé son attention sur l’influence du foie et de la bile, On sait que le foie occupe une grande place dans le corps des animaux ; qu’une partie du systéine vas- culaire abdominal est destiné à ce viscère ;-que le sang y est disposé d’une manière particulière pour la secrétion de la bile ; que l’écoulement de:cette humeur doit se faire avec constance et régularité pour l’intéerité de toutes les fonctions ; que lé foie existe dans presque tous les animaux ; qu’il est ou accompagné, ou destitué de vésicule du fiel; qu’il ya des rapports essentiels entre la rate , Le pancréas et le foie : voilà les premières données que l’ana- tomie offre depuis long-temps aux spéculations dés physiologistes ; mais elles ont. été jusqu’à présent presque stériles en applications. On s’est presqu’unt- quement borné à considérer les usages de la bile dans la digestion : cependant des découvertes ré- centes sur la nature de cette humeur et de sa partie colorante , sur les concrétions biliaires, sur le pa- renchyme du foie , sur la composition huileuse de. R 4 264 Nouvelles littéraires. ce viscère appellent toute Vattenti n des physi- ciens. Il est facile de prévoir qu’outre la secrétion de la bile, ou plutôt qu’avec la secrétion de la bile un appareil organique aussi important par sa masse, par ses connexions, par sa disposition vacu- culaire que lest celui du foie remplit un système de fonctions dont la science n’a point encore em- brasé l’ensemble. | L'Institut, en proposant ce sujet, en pressent toutes les dificultés ; il s1it qu’il demande des con- noissances anatomiques étendues, et sur - tout une comparaison soignée de la structure du foie consi- . déré dans les divers animaux ; il sait qu’il exige des recherches chymiques , puisées sur-tout dans les nous veaux moyens d'analyse que possède atjourd’hui la chymie ; il sent et il éspèré que ce travail 6bligera ceux qui s’y livreront à déterminer la nature du sang de la veine-porte , à la comparér à celle du sang artériel et veineux des autres régions ; à Suivre cette importante comparaison dans le fœtus qui n’a point ou qui n’1 que peu respiré , et dans les ani- maux à sang froid, chez lesquels 13 foie, très-vo- lumineux, paroît être c’autant plus huileux qu’ils respirent moins ; à comparer le poids et la pesauteur spécifique de ce viscère dans les mêmes individus 5 à faire l’analyse de son parenchyme , ainsi que celle de la‘bile dans quelques espèces principales de cha- que ordre: d'animaux ; en un mot , il apprécié l’éten- -due-de ce sujet ,'mais il connoît ‘en! mênie - temps le suc.és des sciences modernes 3 il connoît le zèle (} (0 v ne à À = RS Re PR a SES SA Nouvelles littéraires. 265 de ceux qui les cultivent , et qui sont destinés à en acrandir le domaine ; il est persuadé qu’il est temps d'aborder les questions compliqu‘es que présentent les phénomènes de l’économie animale , et que c’est dé la réunion des éflorts de la physique , de Pana- tomie et de la ckym'e qu’on peut se promettre maintenant la solution de ces grandes questions. * L’Isstitut attend donc des concurrens pour ce prix, 1°. üin exposé comparé et succînct de la forme, du volume , du poids et des connexions du foie et de la vésicule du fiel dans les diverses classes d’ani- maux (2) ; (2) On ne demande point une description détaillée , mais une simple comparaison générale de la structure , de l’éten- düe, de la connexion du foie Il ne sera pas non plus néces- saire de suivre ce travail anatomique, non plus que l’analyse chyruique dans un grand nombre d’espèces d’animaux. L’Institul , en suivant à cet égard le même plan que pour le programme de l’académie sur le nerf intercostal , propose aux concurrens de chcisir, dans les diverses classes d'animaux, quelques-unes des espèces suivantes , considérées par PAEREE, à leurs différences anatomiques: : L'homme , le fœtus, l’adu'te, le vieillard ; : Parmi les quadrupèdes, le singe, le chien , le rat, le lapin, le mouton, le cheval et le cochon; Parmi les oiseaux, l’aigle ou la buse, le corbeau, laæi- gogne ou le héron, l’oie ou le cygne , le coq-d’inde ou le coq ; Parmi les quadrupèdes ovipares , les tortues d’eau douce et de ‘terre, les salamandres terrestres et aquatiques, la gre- nouille ; f 266 N ssletles lirtdhoihért "* ; 2°. J’analyse comparée de la’ bile dans ces dif. f'rens animaux , en déterminant sur = tout la pro=. portion et la nature des diverses substances qui la forment ; 3°. Un examen également comparatif de la nature chymique du parenchyme du foie dans les mêmes espèces ; : 4°. Ce travail anatomique et chymique suivi dans: quelques principales espèces d’animaux pris à diffé- rentes époques de leur vie, et sur-tout dans celles du fœtus et de l’adulte. 5°. Le résultat de toutes ces recherches relative- ment aux fonctions du foe et aux usages de la bile , leurs rapports avec les autres fonctions de l’économie animale , unique but que se propose d'attendre l’Institut 3 6°. Sans rien exiger de positif et de suivi sur Pétat pathologique du foie et de la bile , les auteurs pourront Ctayer leurs idées des principales altéra- tions que les maladies présentent dans le système Parmi les serpens , la vipère , la couleuvre à collier | l’orvet ; Parmi les poissons, la raie , le squale ou chien dé mer, Vanguille , le flet , le brochet, la carpe, etc. | Quant aux animaux à sang blanc , insectes et vers , il seroit à désirer qu’on recherchät dans quelles espèces il existe un foie ou un organe destiné aux mêmes usages , et sur-tou ‘qu'on s’occupât des rapports qui se trouvent dans ces animaux entre cet organe et ceux de la respiration. Nouvelles littéraires. 267 hépatique et biliaire , dans l’homme, les rad upèdes et les oiseaux, Quoique lPTnstitut ait cru devoir fixer particu- lièrement l’attention des concurrens sur les fonc- tions du foie, il.avertit les suteurs que, dans le cas où il n’auroit pas recu de mémoire qui rem- plît le but qu’il se propose , il accordera le prix à celui des concurrens qui, sans embrasser le pro- blême dans toute son étendue , lui offrira un tra- vail intéressant ou des découvertes imporlantes sur quelques-unes des humeurs principales qui con- courent à la digestion et à la nutrition, telles que la salive, le suc gastrique ou le suc pancréatique, ou même sur une humeur anima'e dont la connois= sance approfondie pourroit répandre un grand jour sur la physique des animaux. Le prix sera d’un kilogramme d’or frappé en médaille, Les savans: de toutes les nalions sont invités à travailler sur ce sujet; mais l’Institut s’est fait une loi d’ex:lure les associés républicoles de prétendre à ce prix. Ceux qui composeront sont invités à écrire en français ou ea latin, mais sans aucune obligation ; ils pourront écrire en telle langue qu’ils voudront. Les ouvrages ne seront reçus que jusqu’au pre- mier germinal de l’an VI exclusivement : ce terme est de rigueur, 268 Nouvelles littéraires. L’Institüt, dans son assemblée publique de ven- démiaire de l’an VII, prociamera la ns qui aura remporte le prix. < CLASSE DES SCIENCES MORALES BT POLITIQUES S Ur Te D D PREMIER BR Te Déterhiner Pibfulene des Signes sur la for- : mation dés idées. Parure grand nodibré d'auteurs qui , dañis tüus les lemps , se sont exercés eur l’entendemént hu main , à peine en compte-t-on quelqués-uhs qui sé soicnt occupés des moyens qui péuvént augmenter ou diriger ses forces. Tour-à-tour enfoncés das la recherche de ses causes, ou appliqués à décrire. 8es effets | ils n’ont été, pour la plupart, que. Fée: habiles ou métaphy siciens obscurs. Cependant , à la voix de quelques hommies des géuie, on a senti, depuis quelques années, qu’il failoit abandonner la recherche des premières causes, et porter enfin l’attention sur les moyens dé perfectionner l’entendement, Or, on a cru voir dans les signes le, moyen..le plus puissant pour le progrès de l’esprit humain, Les premiers philosophes qui tournèrent leurs réflexions sur les caractères de Pécriture, sur les. accens et les articulations de la voix, sur les mou- Se + Re So ré, : Nouvelles littéraires. 269 vemens du visagé , sur les gestes et les diverses at- titudés du corps, ne virent dans to:s ces sigues que des moyens ou établis par la nature, ou inventés par les hommes pour la commuuica.ion de leurs pensées. Un examen plus approfondi fit voir que les signes u’étoient pas uniquement destinés à servir de com munication entre les esprits. Malgré l'autorité de quelques grands hommes qui les avoient regardés comme des entraves à la justesse et à la rapidité de nos conceptions, on osa: avancer qu’un homme séparé du commerce de ses semblables auroit en- core besoin de signes pour combiner ses idées. Enfin , dans ces derniers temps , on a cru apper- cevoir dans l’emploi des signes un service bien plus étonnant rendu à la raison; c’est que l’existence des idées elles-mêmes, des premières idées , ds idées les plus sencibles , supposoit lexistence des signes , et que les hommes seroient privés de toute idée, s'ils étoient privés de tout signe. | En sorte qu’on a jugé les signes néce saires, non- seulement pour la communication des idées y DON- seulement pour combiner de: idées a-quises et for- mer de nouvelles idées, mais encore pour avoir les premières idées, les idées qui sortent le plus im- médiatement des sensations. Si une certaine influence des signes sur la forma- tion des idées est une chose inconiestalle et avouée de tout le monde ; iln’en est pas de même du degré 270 Nouvelles littéraires. de cétle influence. Ici les esprits se divisent , et cé -que les uns r gardent comme des démonstrations évidentes , les autres le traitent de paradoxes ab-. surdes, | L'Institut s'attend à recevoir des mémoires qui, par de nouvelles recherches et de nouveaux éclair- cissemens ; feront disparoître les incertitudes qui peuvent rester dans celte importante matière, ef seront propres à rallier tous les esprits.” Il pense que , parmi les questions nombreuses que fera naître la fécondité du sujet du prix, les auteurs ne doivent pas oublier de = Ca aux suivantes : 10. Est-il bien vrai que Les sensations ne puissent se transfcrmer en idées que par Le moyen des signes ? ou, ce qui revient au même, nos premières -udées supposent-elles essentielle- ment-le secours des signes ? 20. L'art de penser seroit-il parfait , si. l’art des signes étoit porté à sa perfection ? 3. Dans les sciences , où la vérité est reçue sans contestation , est-ce pas à la perfection des signes qu’on en est redevable ? 4°. Dans celles qui fournissent un aliment éternel aux disputes, le partage des opinions n'est-il pas un ce et nécessaire de linexactitude des signes ? 5°. F a-t-ul quelque moyen de corriger les signes mal faits , et de rendre toutes les #4 A DT en RE Se Nouvelles littéraires. 271 sciences également susceptibles de démons- tralion ? | Le prix sera de cinq hectogrammes d’or frappés en médailles : il sera distribué dans la séance pu- blique du 15 vendémiaire de lan V de la Répu- blique. Les auteurs de tous les pays , les membres et associés de lIustitut exceptés, sont admis à con- courir. Les mémoires seront écrits en français, et remis avant le 15 messidor de l’an V. Ce terme est de rigueur. SusEr pu sEeconD PRr1I x. Pour quels objets et à quelles conditions con- vient-il à un Etat républicain d'ouvrir des emprunts publics ? | ” La question doit être examinée sous ses rapports avec la politique , l’économie et la morale. Le prix sera de cinq hectosrammes d’or frappés en médaille : il sera distribué dans la séance pu- blique du 15 messidor de lan VI de la République. Les mémoires seront écrits en ‘francais, et remis avant le 15 germiual de Pan V, Ce terme est de rigueur, LA ‘ 1 272 | UN ouvelles littérei iras “ CLASSE DE LA LITTÉRAT ÜURE ET BE AUX: ARTS. : SUJET DU PREÉÈMIER:P RI x. ‘Examiner les changemens que La Langue fran- çaise à éprouvés depuis Malherbe et Balzac jusqu'à nos jours. + … LE prix sera une médaille d’or, du poids de cinq hectogrammes ; il sera disiribué dans la séance publique du 15 nivôse de l’an VI. Les auteurs de tous les pays, les membres et associés de l’Institut exceptés, sont admis à con courir: les mémoires seront écrits en français, et remis avant le premier vendémiaire de l’an VI. Ce terme est de rigueur. SUJET DU sEcOoND PRrIx. Examiner quelle a été et quelle peut être en- core l’influence de la Peinture sur les mœurs et le gouvernement d’un peuple Libre. Lie prix sera une médaille d’or, du poids de cinq hectogr:mmes; il sera distribu“ dans la séance publique du 15 germinal de Pan VI. Les auteurs detous les pays , les membres et asso- ciés de l’Institut exceptés, sont admis à concourir : les mémoires seront écrits en francais, ét remis avant le. premier nivôse de l’an VI. Ce terme est de rigueur, Le , hG De sé ÈS Er SEE LÉ 224, “ : #2 tit re D À til mt ere dr oi LL = 4 à Nouvelles littéraires. :273 LE représentant Lakanal a proposé au Corps législatif d’éta dir au Lycée des arts une école de géométrie et de mécanijue: a disculion a été ajournée. Le représentant Takanal , au nom d’une commis- sion spécial, a proposé au Corps législatif de réunir dans la Bibliot.èque nationale tous les manuscrits ou 1priuueés uniques däns leur espèce , qui sont dispersés dans :es dépôts nationaux. La proposition a été ajournée. LA proposition, de l’échange des empreintes des pierres gravées dé la Galerie de Foence, coutre celles des pierr s du Mus/um naiousledes autiqués, a été acceptée, ainsi que nous l’avions deja annoncé : on va proceder à la fabricaiion de c s empreintes 5 celles de Florence seront fres-utiles pour les démons trations dans les cours qui ont heu a'la Bibliothèque nationale sur les antiquités. LE théâtre de lOpéra vient d’être mis sous la direction de quatre alministratenrs , les citoyeus Parny , la Chabeaussière , Caullot et Mazade, Nal artiste n’y pourra plus être ads sans un certifi al du Conservatuire de musique, ou saus Tome IL, S Sr4 °?) Nouvelles littéraires. Das. Ma avoir été examiné par les inspecteurs des études de cet établissement. Iz y a long-temps que nous avons annoncé que l’on devoit conduire à Paris les deux éléphans du Stathouder ; ils vont atriver avec tout le reste de la ménagerie. L La statue de Voltaire , faite par Houdon , qui étoit à l’ancien théâtre Français , va être placée dans la salle de l’Institut national. + Ux citoyen dont le nom est inconnu, et qui n’a signé que la lettre initiale T : . . . ., parie vengt louis contre cent, que sans autre moteur que la - gravitatuon , il dirigera le grand aérostat de Meudon de manière à lui faire traverser, d’allée et de venue, la Seine en face des Invalides. : Si il gagne ce premier pari, il s’engage à parier les cent louis qu’il aura gagnés contre céng cents louis, que, sans autre moteur que le vent , il dirigera le même aérostat de manière à former un angle aigu avec la direction du vent. La première expérience devra avoir lieu dans le cours de deux mois aprés l’acceptation du pari, et la seconde deux mois après la premiere. Nouvelles littéraires. 275 2°, Si il n’obtient pas du Directoire exécutif qu’il mette à sa disposition, pour le jour de l’expérience, l’aérostat de Meudon , il sera tenu de faire cons- truire et remplir à ses frais un pelit aérostat avec lequel les deux expériences auront lieu ; mais dans ce cas la première des deux aura lieu dans linté- rieur d’un appartement que l’aérostit parcourra d’un bout à l’autre , d’allée et de venue. 3°. Il sera libre de multiplier les essais ; mais il aura perdu son pari s’il ne réussit pas avant le terme fixé. 4°. On nommera chacun un juge.du pari. Les vivgt louis sont déposés chez le citoyen Petit, notaire , rue Martin, vis-à-vis celle aux-Ours. Si personne ne couvre le pari dans la quinzaine de la publication de sa lettre ,il retirera ses fonds, et aura acquis, dt-cl , le droit de dire à tous ceux qui s’obs- tinent à nier la possibilité de la direcuion des aéros'ats : » Parie , ou tais-toi. » LE cioÿen le Monnier , auteur de Fables in- génieuses et de là traduction de Térence, vient d’être nommé bibliothécaire de la bibliothèque du Panthéon ,ci-devant Ste-Geneviève , conjointement avec les citoyens Fiallon et Fentenat , quiétoient également à la tête de cette Libliothèque lorsque le respectable Pingré , auquel le citoyen Le Monnier succède, en étoit le bibliothécaire. LP) LE) \ 276 Nouvelles liktèraires. Lrs commissaires du souvernement à la recherche des objets des sciences et aris ont adressé, au Di- rectoire, la not: des diférens objets de sciences et d’arts qu’ils ont recueillis , et qui sont déja en route pour la France. Les tableaux qu’on envoie sont : La Vierge , le Saint Jérôme, la Madona della Scodella, la Sainte- Cécile ; par Raphaël ; Le martyre de Sainte- Agnès ; par le Dominiquin ; /@ Cerconci- son, du Guerchin ; /e Couronnement, par le Titien ; Le Sacnt-Sébastien ; du Procaccini. Les objets les plus importans pour les sciences sont : un grand nombre de livres d’édition anté- rieure à 1476 , et ceux dont les titres avoient été donnés par la bibliothèque nationale. Les manuscrits de Léonard de Vinci. Un manuscrit sur Papyrus. £ L’Herbier , de Haller , en soixante volumes. : L Trois ouvrages du même savant , avec les addi- tions et corrections de sa main. La collection des substances volcaniques recueil- lies par Spallan zani. La plus grande partie de ces objets est déja à Tortone. | Les commissaires écrivent, qu'ils font partir le reste pour la même ville, où tout restera en dépôt jusqu'a ce qu’il soit décidé quelle sera la voie la plus facile et la plus sûre pour le faire parvenir eu France. 7. Nouvelles littéraires. 277 * Le savant Évérard Scheidius ayant étéenlevé à la chaire de littérature orientale à l'université de Leyde presqu’aussitôt qu'il y avoit été appelé, il lui a été nommé pour saccesseur Jean-Henri [on der Palm, qui, le. 12 juin dernier, a pris pos- sessjon de sa place , et prononca un discours de litteris Hebraicis exornandis. Jean-Henri Fan der Palm est disciple de Henri- Albert Schultens , sous les. auspices : duquel il publiæ, en 1784, sa première produclion littéraire > inlütulée : Æëcle- _staëtés ; philologice et critice élustratus , in-89. de 196 pages. Henri-Aïlbert Schultens , prédéces - seur immédiat de Scheidius , fut moissonné à la fleur de Pâce , et il a mérité les regrets de tous les véritables amis des letires, ainsi que de la vertu et de la patrie. Il étoit fils de Jean-Jacques et petit. fils d'Albert Schultens. Depuis plus d’un demi- siècle la chaire de littérature orientale > à Leyde, étoit devenue comme l’honorable patrimoine : de cefte fimille. Les Bataves amis des lettres recrette= ront long - temps l’époque où les Schultens, les Henmsterhuis, les Valckenaer ornojent également à Leyde la philolozie orientale et occidentale. Il y reste ieur digne émule , le respectaile vétran ÆRuhnkenius. à mm Les astronomes n’apprendront pas sans intérêt que les Fragnens aphroditographiques du docteur Schroter ; qui devoient paroître avant Pâques, pa- Don S 3 278 Nouvelles littéraires. À ‘roitront décidément au mois d'août prochain. Le manque de papier en à retardé la publication. EEE Le roi d’Espagne a commandé au fameux Herschel un télesco e de vingt-cinq à trente pieds. , 5 l \ oo Or écrit de Hollande «ue les crises révolution paires n'y préjudicient point aux lettres. La publi- cation de plusieurs ouvrages ; doat Pimpression étoit cummencée ; S2 continue ; d’autres ne tarderont pas à paroître. On en allègue pour preuves ; entr’aulres , l'édition de Terentianus Maurus ; par L. Van Santen ; de Plutarque ; PAT D. Wyttenbach, dont deux volumes voient actuellement le jour ; celle que prépare le savant Ruhnkenius , du Dic- fionnaire de Scheller, adapté à l’usage de la jeu- pesse batave, et enfin celle de Anthologie grecque ; avec la traduction en Vers latins de Grotius ; Pro- curce par l’estimable Jérôme de Bosch. Les jour- ralistes de Goettingne ont itérativement demandé si / Véditeur possédoit le texte grec corrigé de la main de Grotius ? J’éditeur a répondu que non et P q >. qu’on ignore Si cet-cxemplaire existe et où il peut exister. Mais l’éditeur a réuni d’autres secours prés cieux et- inédits , dont 1l.se propose de faire usage pour le dernier volume de cette Anthologie. | . LIVRES DIVERS. Re AS à Hrsrorre thin des Oiseaux d'Afrique , par François LEvAILLANT , seconde livraison ; grand in-4. À Paris , de limprimerie de H. J. Jansen et compagnie , place du Muséum. Nous renvoyons à ce que nous avons déja dit de cet ouvrage. L2s oiseaux compris dans cette seconde livraison sont nom nés, par le citoyen Levaillant, le bateleur; le bateleur jeune âge ; ’oricou ; le chasse-fiente ; le changoun ; le chincou.Tout cela n’appreod pas quels sont les nouveaux genres établs ou quel genre déja formé a été enrichi de nouvelles espèces. Mais, comme nous lavons déja dit, les na- turalistes systématiques sauront classer ces espèces , que le citoyen Levaillant donne à la zoologie ; dans leurs méthodes. d BOTANIQUE. CorrecTrron choisie de Plantes et Arbustes, avec un abrégé de leur culture , ouvrage dé- dié aux amateurs , ét propre à éclairer leur goût en ce genre. Chaque cahier aura cinq planches co’oriées, et sur S 4 280 Livres divers, : chaque planche seront deux plantes en erandeur na turelle , et seulement uns plante, si Pespare ne p'r- _metoit pas dy en représenter deux. M. Aodolphe Schellemberz ; à Wurterihur , artiste nès habile dans ce genre, aura soin de graver les p'anclies d’après une nouvelle manière, et de les co'ortér avec une exactitude qui ne laissera rien à désirer. Un célèbre botaniste : n compose le texle , qui sera imprimé en français eten a leaantt sur du pépier véliu lissé. Le prix d’un cabierest de 18‘liv. de F ance en espèces. Les souscripteurs auront un avartage de vinit pour cent sur ce prix, et en auront les premiers exem- plaire <. La souscri, tion sera échue à la fiu du mois de. septembre prochain, lorsque le premier cahier sera. publié. FA à , On s’adres e direc! ment à J.H.Fusli file à Zurich,ou à des librair s biqu établis en Allemagne et e: Suisse ; et à Paris, au bureau du Magasin encyclopédique. A'RETLL L'EIR T:E! REErEx10NSs sur l@ fabrication en général des boucles à jet , etobservations sur lex épreuves \ extraordinaires et comparatiwes de différentes es. èves de bouches à feu qui ont eu lieu à : Douatern 1786, par Lamarh lière, chef de dévi- son , ins; ecleur-géncral—e lartillerce ; 5e- con e edition ,augmentée de notes,in-8°.br.Prix, 145. pour Pariset r L 16s.;our les dépärtemens, franc de port, À Paris, chez Magimel, libraire, Livres divers. 201 | quai des Augustins, et à Strasbourg, chez Levrauli , libraire. + Cet ouvrage nous à paru solidement écrit. Les raï . sonniemeus et Les preuves dont les démonstrations sont appuyées, sont d’un vrai connoisseur, el nous ne dôu- tons pas que le gouvernement n’äccueille les idées lu- mineuses dé l’auteur pour le progrès d’un a t si difhi- cile ,et malh>ureusement si néc: ssaire. On trouve à la fin ui tableau comparatif de 1410 boucles à feu pré- sumées à refondre à la paix ; comme l'ors de service 3 d’une: part ,; selon l'ordonnance ,.et de l’autrg, selon les procedés du mémoire que nous annonçons. PILOTE ET EL Q UE. Manurr. révolutionnaure , où Pensées morales sur L'état politique des Peuples en révolution, avec cette épisraphe:: Et in Arcadia ego. 1 p'tit én-12. À Paris, chez Dupont , imprimeur- hbraire, rue de la Loi, n°.1222. C’es un tébleau abr'gé des causes , des effets et de Pesprit des révolutions. Il est plein de vérités utiles : on y rencontre aussi des idées neuves. Le style, quoi- que concis et serré, en est facile et agréable. L’auteur a sw allier beaucoup'd'ésprit à une philosophie saine. En un mot, on ne doit pas juger cet ouvrage par le titre : il ressemble à un homme. dont le visage a : \ ! ) ‘ QE 282 . Livres divers. . : "4 quelque chose de repoussant , mais dont l’ame est ‘4 bonne et l’esprit aimable. # - ñ . È ë . 4 ’ De l’état politique et économique de La France sous sa Constitution de l'an IIT, ouvrage tra- duit de l'allemand , avec cette épigraphe.: À Haæc tum nomina erunt ; nunc sunt sine nomine. : Virg. Æneid. 6. in-12. À Strasbourg , chez F./G. Levrault, impri- meur- libraire , rue des Juifs; et à Paris, chez Æuchs, libraire , rue des Mathurins , maison de Cluny. C’est une espèce de commentaire Sur la Constitution actuelle des Français. Un petit avis en tête de cette brochure prévient que l’auteur est étranger. Il sera facilé de s’en appercevoir. Quoi qu’il en soit, on lui doit de la reconnoissance pour s’intéresser si vivement au bonheur d’un pays auquel il ne tient que par phi- lantropie. 4 PROBLÈME politique à résoudre , avec cette épigraphe : Un Peuple sans vertu mérite d’être esclave! 1796 , cn-8°. broc. chez Jansen, place du Muséum. V d AUX “4 Depuis quelques années l’Europe est inondée d’é- : crits sur la legislation civile et politique. On peut as- : 4 surer, Sans crainte d’être démenti, que presque tous Livres divers. 2808 ne sont que de misérables plagiats. Tls ne difièrent que par le style plus où moins correct, et par des as- sertions plus ou moins bisarres. Le petit traité que nou$ annoncons doit être , jusqu’à un certain point, distingué de la foule. IL roule sur cette question: Quelle est La forme de gouvernement qui convient le mieux à un Peuple qui a reconquis saliberté, et qui est jaloux de‘la conserver? L'auteur pose d’abord les principes; il en tire ensuite des conséquences. De là, après avoir jeté un coup-d’œil rapide sur la forme du gouvernement établi en Angleterre, à Venise, à Rome, en Suisse, il s’arrête aux Provinces-Unies, discute le système fédératif, en démontre les vi-es, et conclut pour eux à l’unité de gouvernement ; c’est-à« dire , à unité de régime dans l’état, comme le seul propre à maiulenir la liberté. L'auteur nous paroît avoir composé cet ouvrage pour l’instruction particu- lière des Bataves. Ii s’intéresse fortement à leur des- tinée. Les conseils qu’il leur donne sont fondés sur les principes les plus purs. I] voudroit que tous les esprits, et sur-tout ceux qui sont appelés à donner une nou- velle Censitution à la Holiande, fussent pénétrés de cette vériié frappante: Les principes sont comme Les vierges : on ne sauroit y toucher sans les cor- rompre. Ses réflexions sont , en général, pleines de justesse et de solidité , mais principalewseut celles sur Rome et la Suisse. Nouredu Probléme à résoudre , in- 8°. broché. Prix, 155. « Doit-il yavoirune religion dominante ou un culte 264 Livres divers. » privilé égié dans un état libre? ow , un peupleest-il » ceusé libre lorsqu’il existe dans Le un culte pri- » vilégié ou une relipion MSANE » ? Telle est la question que lautétr entreprend de dis- citer. La religion pour l’homme consiste, stlon lui, dans le respect, la £ou range, la soumission, là re- connotssance qu'il d )it à auteur de son être. La re” ligion ainsi analy<ée , ne présente qu’un seul dogme à croire, celui de l’existence et de Punité d’une prém'ère causé : toute autie croyance est absurde. Le culte in“ térieur et privé est le seul dicne de la suprême intelli- geuce. En admettant différentes sectes, la tolérance “est nn devoir que la raïson et l’ainour de l’ordré pres- crivent. Aucune religion , au une secte n’a le droit de dotniner dans ses opinions et dans son culte. L'état , comme puissance politique ,ne peut pratiquer aucune religion, Tontes les sectes disent: Ma doctrine est évclusivement La doctrine de la vérité. D’après cela, en est-il une à laquelle l'État puisse raisonnable- mént s ’assujétir ? à De la question princirale naît la suivante: Une réligion dominante dans un état tolérant est= elle incompatible avec La juste et conforme à la saine politique ? L'auteur répond hardiment non, et le prouve. Il en résulte cncore. une autre : Une religion dominante peu t-elle se concilier avec les principes de la liberté, tant publique. guindividuelle , tant sosiale que religieuse ? L'auteur tient encore pour la n‘eative. Tout son sys- têine se réduit à ceci: la relision n’a eufanté que des Livres divers. 286 malheurs et des guerres, Il n'est que deux moyens de prévenir son influence : celui de rejeter tout autre culte que’celui de la nature , ou celui de lestolérer tous sans distiuction et sans préférence. Il finit par ce vers: Crois peu; doute beaucoup ; sois du moins tolérant. Cette analyse suffit pour donner un apperçu de la doctrine de l’anonÿme. Hix ST OVER E Hrsrorre de la Conjuration de Touis-Philippe- Joseph d'OR&ÉANS , premier Prince du sang, etc, etci, etc, surnommé EGALITÉ , par l'auteur de l'Histoire de La Conjuration de Maximilien ROBESPIERRE , avec cette épigrap he : : Ego unquam fuisse tale monstrum in terris nullum puto, . . . . . Omnes omnibus ex térris homines improbos audacesque collézerat, Cic. oratia pro Cœlio. À Paris, chez Crapart , libraire , rue ci-devant Dauphine, 6 vol. 'n-8c. br. 7 Liv. en num. Cet ouvrage (ainsi que tous ceux de’ce genre) doit être regardé comme un recueil d’assertions ou de f its que la postérité jugera, comparera et choisira. Les autorités ,; dont l’auteur s’appuie, sont, dit-il, la notoriété publique et les témoignages irrécusables. 2 206 Livres divers. Quoi qu'il en soit, cette histoire sera toujours lué avec un certain intérêt par les contemporains qui voudront se remettre sous les yeux les diflérentes épa- ques de la révolution ; elle doit également piquer la curiosité des étrangers, qui ne seront pas fâchés de connoître les hommes qui y ont pris part. Le troisième volume est terminé par une liste al- phabétique des personnages qui onteu le plus d’in- fluence dans tous les évènemens. LA . LITTÉRATURE ITALIE N-N E. LA divine Comédie de Dante Alighieri, conte- nant la description de l'Enfer, du Purgatoire et du Paradis. À Paris, chez De Le des Augustins ua Se Cette traduction doit être accueillie d'autant plus favorablement qu’elle a l’avantage de réunir les trois parties. La première, qui comprend la description de l’enfer, a été traduite et publiée en 1776, par Mon- tonnet de Clairfons : il l’institua effectivement mal- à-propos {a Divine Comédie ; puisqu'il n’en donnoit qu'un fragment. La nouvelle traduction de PEnfer, que Rivarol donna en 1785, fit oublier la première. Celle que nous annonçons , et qui est complète , auroit eu un mérite de plus si le citoyen Détoute- ville , petit-fils du grand Colbert ; qui en est l’au- teur, l’eût enrichie de notes historiques. : On sait que Dante est plein d’allégories ou d’allu- sons qui aurojent besoin d’éclaircissemens. Livres divers. | 287 Elle est précédée d’une analyse du poëme et de la vie de Dante. MÉLANGES. Les Soirées amusantes , Journal récréatif. À Paris, chez Hautbout, imprimeur-libraire, cloître Honoré. Le prix de la souscription est de 6 liv. 10 S. en numéraire où assignats au cours pour douze cahiers, franc de port. Les neuf premiers numéros on! déja paru. C’est une collection de Romans des meilleurs au- teurs modernes en ce genre, français , anglais , alle- mands , etc. : elle est faite pour plaire et délasser dans tous les âges. Les Aventures de messire Ansrrare »; Chevalier des Lois. À Paris , chez Lemièr:, rue Fran- çaise, Bon - Conseil , n°. 6, 4 vol. én-8e. broc. 10 Liv. en num. Deux volumes composoient la première édition, puiliée en 1790. L'auteur, le citoyen Hourcas- tremé , promit alors une augmentation considérable Il tient’ parole. La seconde vient de paroïne en quatre. Ce n’est pas un roman ; ce sont, à proprement parler , des mélanges de philosoplie et de littérature. Messire Ænselme prend tous les tons , Juge les auteurs, leurs talens et leurs ouvrages. 288 | Livres divers. | Il manie la lyre d’Anacréon avec autartt d'assu- rance que le compas d'Euclide. Nous ne refuserons . pas à l’auteur une grande n'(moire, et nourrie de bonnes lectures; mais nous sonimes loin d’applatdir aux eloges trop jeu réfléchis que quelques journaux lui ont prodigués il y a Cinq ans. Quoique le citoyen Hourcastremé traite tous les sujets, son, but principal «st de jrésentér ‘es Gpi- nions sur la législation civile et crin imelle: Les vues de réforme qu’il proposé à cet égard, quoique susceptibles aujourd’hui d’un nouvel examen ; ne sont pas sans utilité. 4 L'auteur , sans ‘doute pour donner à son ouvrage un degré d’intérét de pes s'& SR de planches et de figures. On peut s NE Pr au Bureau du Magasin Encyclopédique pour se procurer tous les Livres qui paroiss pt en France et chez l’Etranger , et généralement pour tout ce qui concerne Ja Librairie ancienne et moderne. PUR On s Y charge aussi de toute sorte d’ impressicr ns. Les Livres nouveaux sont annoncés dans le Journal aussi- Aôt après qu'ils ont été rémis au Bureau, c’est-à- tes ; dans ke Numéro qui se publie après cette remise. Le Magasin paroît A ERIC PAR le premier et le bang de chaqué mois. PPINPEE LA TENSRCE, TS ® Qur se trouvent à l’Imprimerie du Magasin 1 Encyclopédique. AnriquiTÉs NarronaLEs , ou Recueil de Mo- numens , pour server à l'Histoire générale et particulière de la France , tels que Tombeaux , … Inscriptions , Statues, Vitraux , Fresques , etc. tirés des Abbayes, Monastères , Châteaux et autres lieux devenus Domaines nationaux ; par À. L. Mrceis. Il paroît déja 4 volumes £n-4°, à 42 livres le volume, et 4 volumes n-fol. à 72 liv. le volume, en feuilles. ( On ne tire ce dernier format qu’à 200 exemplaires.) Chaque volume est composé de 4 à 500 pages et d’environ 60 Estampes. Les Monumens décrits dans cet ouvrage sont presque tous aujourdhui détruits ou dégradés; lau- teur a encore b.aucoup de Mémoires et de Dessins, Le cinquième volume est sous presse. Erémens D’Hisrorre NATURELLE à l’usage de la jeunesse , par /e même. Ouvrage qui a remjorté le prix, au jugement du Jury, pour les Lvres élémentaires, un volume &n-8°. 3 liv. MINÉRALUGIE HomÉRrIQUuE , ou Descriplion des Minéraux dont ilest guestion dans les Poëmes d’'Homère ; ouvrage où se trouvent des détails sur Phistoire des Arts dans la haute Antiquité; par Le . même, cn-8°. 1 liv. 10 s. Ixrronucrion à l'étude des Monumens An- ! tigues ; par Le même. 1 1. 45, ; Inrropucrron à l'étude des Pierres gravées , En-8, 1 liv. 4 s. On atiré de ces denx Ouvrages douze exemplaires sur papier vélin : le pr'x est de 5 liv. Norrce surla vie de Limorcnwon-MALEsHERBES; par le citoyen Dubois , seconde édition , £n2 - 8”, vzhv. 105. mn 7 2. 7 “TABLE LES) Des articles contenus dans ce numéro. ‘PrrsrQuex. . LigTÉRATURE., Lettre sur le Galyanisme , par| Mémoire du citoyen Fontanes 11. Léopold F'acca Berlingieri, sur quelques notes écrites par RES ,145| Voltaire, à la marge d'une ENTOMOLOGIE, ‘ | édition de Virgile, 19€ * Description, du Kermès mâlel Potsir. 53 de l’orme, par le citoyen La-|Ode à nos Sybariles y. sur la treille , © 146] ‘nôisson , par Lebrun , 204 BoTANIQUuE. L’ Hôpital des Fous , &onte » Observations sur les manuserits| par Andrieux , 207 de Dioscorides , de la biblio |! SPECTACLES. RADARS f'hèque nationale , par À, L Marianne , ss 215: 4 Millin, . 152/Coraly, (84 USE MÉDECINE MiLITAIRE. | NOUVELLES LITTÉRAIRES. Instruction sur les eaux miné-\ Institut national A _ 220 rales à l'usage des troupes,163| Programme des prix; 256 : 24 Tableau des hospices d'eaux| licole de Géométrie ; 273 4 minérales, - 167] Echange des pierres gravées ÿ MÉDECINE. ibid à W'aarneming ; etc. obserra-| Administration de l'Opéra tion sur l’usage de Rhus ra- Fe RSR Te 17 dicans dans la paralysie, par Æléphans du Stathouder ; 274 P°-E. Kok ; A68 Statue de Poltaire, ibid. ? ARTS CHYMIQUES. |Fzrpérience arostatique, : 25m | DNouveau savon pour les laines,| Bibliothèque du Panthéon,256 par Ch&ptal , 171 Umversité de Leyde, 277 ER - g Le ARTS MÉCANIQUES. Shtroter , fragmens aphrodito= Description d'une machine -à| graphiques , a Ibid, : Jendre le cuir, par Gillet, 172) État des Lettres en Hollande, | MÉCANIQUE. 278 Perfectionnenient de l’horloge| Télescope d’Hersohel , 278 astronomique , par le citoyen LIVRES DIVERS, Garnier , F'STEGAE Ornithologie. F1 MÉTAPHYSIQUE. |Levailant. Oiseaux d'Afris . W Obserration sur le sentiment que, : 279 À du beau et du sublime , par Botanique. PAR Emmanuel Kant, 179| Collection de planies; ibid: ÂARCHÆOLOGIE. Aruülleric. FA" te Introduction à l'étude des Mo-| Fabrication de canons ;ÿ : 280 numens antiques y par À.-L. Politique. Le Millin, . 198! Manuel répoluuionaire, 287% GLYPTOGRAPHIE. | Problémes à résoudre; 283 Introduction à l'étude dss pier-] Histoire. FU | res gravées, par le mème, 182| Conjuration d'Orléans, : 286 _@ BIOGRAPHIE. | Littérature italienne, © Notice sur Flandrin,par F.-H.}Traduction de Dante, 286 Gilbert, 187 Mélanges." 22 HisTOIRE LITTÉRAIRE. Soirées amusantes, 2674 Tableau des Cours de l'Uni= Aventures de messire Anselre ne | rersité de Gortlingue , ed Fa à ibid, » MAGASIN : . ENCYCLOPÉDIQUE de ou DES SCIENCES, DES LETTRES sr DES ARTS, RÉDIGÉ | Par À. L. MiILLIN. es: nt te we = + 2 IS Fe NS Ce L 2 | AVIS DES ÉDITEURS Le prix de ce Journal est fxés re à 9 francs pour trois mois , _18 francs pour six mois, 86 francs pour un an, ". É. fant pour Paris que pour les Départemens, franc de port, . Ox peut s'adresser au Bureau du Journal pour se Des tous les Livres qui paroissent en France et chez Fe: F Rue. et pour tout ce qui concerne La Librairie an- 1 _ cienne et moderne, %. C £ Journal , auquel Le pions des hommes qui ast k. . Wu nom distingué une répuiatioh justement acquise * dansquelque partie des arts ou des sciences , tels que les ca ‘@itoyens Birausé, CaBANIS , CAILEARD » CHENIER, # A Home IT: 280" An, Dausexron, Deririe, DESFONTAINES, DoLomrev, FonNTANES, Fourcroy, HALLÉ, HAuY, HEnman, LacgPepe, LAGRANGE, LAHARPE , LALANDE, Lamarkr, LANGLES, LaPLAacE , LEBRUN, Leroy, 'usririen , MenNTELLE , MorEzLer , Noez, OBERLIN', PASTORET, SICARD , SUARD, etc. etc. coutribuent, contient l’exirait des principaux ouvrages hatjonaux; on s’attache sur - tout à en donner une analysé exacte , ét à la faire paroïître le plus prom- pteinent possible après leur publication, On y donne une yotice des meilleurs écrits imprimés chez étranger. 3 ë On y insère les mémoires Îles plus intéressans sur toutes les parties des artset des sciences ; on choi- sit s r-tout ceux qui sont propres à en accélérer les progrès, On y publie les découvertes ingénieuses , les inven- tions utiles dans tous les genres. On y rend compte des expériences nouvelles, de la formation et de Pou- werture des Muséums. On y donne un précis de ce que les séances des sociétés littéraires ont offert de lus intéressant , une description de ce que les dépôts d'objets d’arts et des sciences renferment de plus eurieux. | On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages des Savans, des Littérateurs et des Artistes distingués dont on regrette la perte, enfin , les nouvelles litté- raires de toute espèce. Ce Journal est composé de six volumes in-6°. par an, de 600 pages chacun, et de gravures en regard des articles qui en exigent. Il paroïît tous les quinze jours un numéro de 9 feuilles. On s’adresse, pour l’abonnement, au Bureau du Magasin Encyclopédique, rue S. Honoré, N°. 94, vis a-vis le passage S. Roch, de ROUE H faut affranchir les lettres et charger celles qui eontiennent des assignate, * MAMMIFEÈRES. ÆExrnair d'un mémotre sur le Myrmecophasa _ capensis, GME. /u à la société philomatique par le citoyen Geoffroy , professeur de xo0o- logie au Muséum d'Histoëre naturelle. s Tircitoyen Geoffroy établit , comme genre propre, sous le noin d’orycterope , l'espèce connue au Cap de Bonne-Ecpérance sous celui de cochon deterre , - ét nommé par les zoologistes myrmecophaga à fra, ou M. capensis ; il prouve, par une comparaison ‘des organes de l’orycterope ävec ceux des tatous , dasipus L., et des myrméc phages, que ce genre est intermédiaire par ses formes et s°s habitudes entre ces deux familles: Tl se rapproche des tatous par la considération des organes de la mastication et la forme des doigts et des ongles, par l’existence d’un -cœcum court et unique, tandis que celui des mvr- mécophages est. double comme dans les oiseaux, par la réunion des o$ pubis, tandis que ces os ne sont point articulés ensemble dans les myrméco- phages, etc. Cependant, l’orycterope est en rapport avec ces deruiers , parce qu’il a |, comme eux louverture de la bouche fort petite; que sa langue peut considérablement s’allonger au-dehors , et qu’il - est couvert de poils, Enfin > les habitudes de lorye- Tome 11, v: Ü pe ) 299 Mammifères. ts | terope (1) tiennent de celles des animaux dout il se rapproche le plus ; il ne grimpe point aux arbres, mais i vit sous terre comme les tatous ; il se Hourrit, comme eux, de raci he mais aussi il re- cherche les fourmiliières comme les m;rmécoplages. Son niuseau est terminé par un bontoir, caractère qui lui est propre. Il se pourra a distinguer davus Les ouvra’es des naturalistes par la phrase suivante, | ORYCrEROPE. Orycieropus : Dents molaires {six}, à couronne HIEÀ corps couvert de poils. | | Ces. L’orycterope , ainsi qu’on vient de le voir y lie les tatous aux myrmécophages et aux, pangor lins, mancs , L. La grande espèce fossile trouvée dans le Paraguay, pour iaquelle le citoyen Guoier a éial li un genre nouveau sousle nom de megater réuirn (2), est intermédiaire entre les paresseux et les myrnécophases: eñfin ».Pétonnant animal dela Nouvelle - Hollande > recouvert par des piquans comme le porc-épic , supporté par dés jambes irèse courtes et fort singulièrement conformées, et dont Ja tête , arrondie à locciput, se termine par. un museau sans dents, très-grèle, long et cylindrique, qui est décrit par Georges Shaw (3), sous le BOIR de myrmecophaga acu! éala, paroi avoir de très- {1) Pallas. act. petrope. ann. 1777 3 Pers. 2, (2) Magasin encyclopédique , seconde année , Tomel, pass (3) Naturalist miscellany ; n°. 30. e < _ AY { M yrmecophaga & capensis. _ #01 | gränds rappor ts avec les paugolins et Porycterope ; d'où il suit qu'au moyen de ces importantes ac- quisitions , on devra désormais compter au nombre de nos ordres les plus naturels’ celui des ÉDENTÉS ; composé des genres suivans : _Dasipus 2, Orycteropus myrmecophaga ; ? ACU= ‘deata , manis ; myrmecophaga , mégatérium el bd pass + un Que + O Lo LOGIE. OBSERVATIONS sur Les organes de la généra- tion de l’eule appläti, (Julus complanatus L.) envoyées à La société philomatique par Le ci- toÿen LA. TREILLE. 3 s " “ Ex mâle obse ré par Chr a soixanfe pattes _ Ja femelle observée par Deseer en a soixante-deux. Vers le septième anneau , on remarque dans le mâle : a la place’ des deux paires de pattes qui y sont, ‘deux crochets jaunes , claïts et Saillans ; ; ce në Et ‘que des accessoires dés organes de la généreton qui ‘né sont point saillans. Dans les femélles , ces mêmes organes consistent ‘en deux pièces molles ; Jaunâtres qui se dilatent dans le coït, mais cachées dans tout autre temps ; elles sont sous le troisième anneau , et répondent à la TL z 292 Entomologie. æconde paire de pattes, car le premier | n'en a point. Ces insectes acçouplés sont sur deux lignes appliqués ventre contre, ventre: Ja tête et les pre- miers anneaux des mâles débordent antérieurement, et les derniers anneaux des femelles débordent pos-. térieurement. ‘ . , Ne [e AA {A La dissect'on a prouvé au citoyen {a Treclle que lPinspection des organes extérieurs ne lavoit pas trompé sur la différence des sexes. | Les œufs de la femelle fécondés sortent du corps par une fente du dtrnier anneau. CHYMIE. Morens d'obtenir la baryte pure, et brÉDRètés de cette terre , par des CHATS FOPRCROE et PAUQUEEEN. : LOV\ CS (6, 4 Or met dans une cornue du nitrate de baryte crystallisé , on chaufle jusqu’à ce qu’il ne se dégage plus de gaz : il reste au fond de la cornue une matière grise boursouflée, c’est la baryte à son plus : haut degré de pureté. Dams cet état, cette terre a une saveur âcre et brûlante ; ; mise avec un peu d’eau , elle bouillonne , répand beaucoup de calori- que , et crystallise en refroidissant. — T/eau froide eu dissout 0,05 de son poids, et l’eau chaude 0,50. Propriétés de la Baryte pure. 293 Elle laisse précipiter par refroidissement des crys- x taux prismatiques à 4 pans ; {ransparens ; qui s’ef- fleurissent à l'air, augmentent de poids et d°vien- nént efférvescens. La dissolution de baryte dans l’eau est âcre; elle décolore les couleurs bleues végéta- les ; à l'air, elle se couvre d’une pellicule efferves- cente, et est précipilée par l'acide carbonique. Ces propriétés et beaucoup d’autres détaillées dans le mémoire des citoyens Fourcroy et Vauquelin sembleroient rapprocher la baryte de la nouvelle terre découverte par Klaproth , et nomimée s{ron- tianite. Mais parmi les différences que le citoyen Pelletier vient de trouver entr’elles, il faut remar- quer les propriétés vénéneuses de la baryte que ne partage pas la strontianite, et la couleur rouge que donne le muriaie de strontiane à la flamme de Valkool dans lequel il a été dissout (1). (x) Voyez le cempte rendu des séauces de l’Institut. Supra ; page 245. T 3 294 RE DEN Exrrair d’une lettre du citoyen LAUIEREN— BuRG, de La société des, Chymustes d’Ams- terdam ; au cioyen Fanmons, envoyé par ce dernier à la société philomatique. | ce «1. "NOUS avons communiqué à à Crell que!- ques observations sur un gaz que lon obtient dans la distillation de léther sulfurique, Les meilleures proportions à employer pour obtenir ce gaz sont de “trois parties d'acide sûr une d’alkool ; la production du gaz exige quelque chaleur. Voici ses princi- pales propriétés: 1°. Ce gaz ; après avoir séjourné pendant long - temps sur l’eau , de manière à ne plus laisser appércevoir le moindre indice de la présence de l’éther , possède’ encore la À propriété de produire avec le gaz muriatique oxy- géné ume huiie éthéreuse. — 2°. En faisant passer de l’éther ou de P«lkool en vapeur au travers de tubes de terre à pipe ou de verre danslJesquels on a mis un peu d’alumine ou de silice, on oblient le même gaz que par le mélange de lacide sulfurique avec l’alkoo!. — 3°. Lorsqu'on fait passer ces va- peurs au travers &’un tube de verre rougi, vuide ou contenant de la chaux ou de la magnésie, elles ne produisent qu’un gaz inflammable qui re possède pas la propriété de former l'huile éthéreuse. — 4°. Ce gaz*produit par le passage de l’étlier ou de l’alkool par des tubes de verre , et qui n’est pas ÿT 1 A L pr ‘ . Distillation de l'éther sulfurique. 29% oléfiant , ne peut plus se convertir en gaz oléfant , quelques tentatives que l’on fasse, en le issôt passer ensuite sur de la sili-e ou de l’aiumine rou- gie. — Lorsqu'on mêleiparties égales de ga olé- fiant et de gaz muriatique oxygéné , et qu’on al- lume.ce mélange ,: le éarhonne se précipite sous Ja forme d’une matière noire très- sensible à la vue. Ness La société PHILOMATIQUE a chargi les citoyens Hecht et Vauquelin de répéter ces expériences. Ils ont ajouté les observations suivantes à celles des chy- mistes hollandais. Le gaz oléfiant passé au travers d’un tube de porcelaine rougi a produit du gaz hydrogène car- oné mélé d'acide carbonique ; il s'est déposé une - grande quamjité de carbone dans le tube de verre qui terminoit celui de porcelaine. La différence que l’on remarque entre cette expérience et celle des chymistes hollandais est due probablement au plus haut degré de chaleur donnée au tube de por- celaine : le gaz hydrogène carloné dépouillé d'acide carbonique et mêlé ensuite avec de l'acide muria- tique oxygéné n’a pas formé d’huile comme au- -paravant. Le caz oléfiant a déposé son carbone sur Palumine en passant dans des tubes qui contenoient de cette terre. Le gaz éthéreux brûle avec je gaz acide muriatique , et produit avec lui la même huile que le gaz oléfiant, ce qui paroit indiquer entre l’é- ther et ce g z une grande analogie , peut être même ne différent-ils entr’eux que par unc inégale quantité de calorique combiné. ; LA , MRE LÉ O ROULIO GITE Lerrre du citoyen Ducuresne , professeur d'Histoire naturelle , au citoyen Mrzcin rédacteur du Magasin encyclopédique. C'Esr en rentrant bien mouillé que je prends la plum'. Le temps lég'rement couvert, j'étois sorti sans manteau , sur la foi de la girouette et du ba- romère, Une pluie froide et subite, par le vent du nord-est, le baromètre élevé et stationaire n’est ni sans FAGnBlE ni fort ordinaire. En traitant à celte occasion avec mes enfans la théorie du baromètre, nous sommes convenus que. les trois etats de l’atmosphère déterminés par les trois instrumens météorométrijques peuvent se com- biner de bien des manières. En hiver , l'air est tan- tôt froid , sec et lourd , et tantôt moins froid, hu- mide et léger: en été, il est souvent chaud , sec et lourd, ou frais , humide et léger ; mais nous venons de le voir très-frais et humide, et cepen- dant fort lourd. Lorsque le vent est volent, quoi- que sans pluie subséquente, on voit au contraire le baromètre descendre au plus bas. Pourquoi donc donner au baromètre une tournure astrologique ,; en écrivant sur sa graduation des termes qui, en quelque sorte ,’ne lui conviennent guères plus qu’au thermomèlre ou à l'hygromètre. DT nr SZ. > = A Pluie froide et subite. 297 . Je sais que les observateurs n’ont point d’égard à ces mots accessoires 3 mais ils perpétuent l’er- reur, et c’est la vérité qui doit être propagée. Je soubaiterois donc qu’on leur substituât des idées justes , en écrivantau lieu de variable , air moyen.; du côté du beau , pesanteuwr ; et du côte de la pluie , lésèreté. Mais comme ce terme moyen varie lui-même suivant le plus ou le moins d’élévation au-dessus du ni- veau de la mer, je voudrois qu’on ÿ jJoignit le nom du lieu pour lequel le baroïètre a f16 cons- iruit, et sa hauteur reconnue; enfin que lon prit VPhabitude d’apphiquer sur Ja partie basse et inutile du baromètre une petite table imprimée de ses variations géométriques qu’il est tou ours sijmportant de soustraire ou d’ajouter , pour avoir au vrai Pétat météorologique d’un baromètre transporté hors du lieu de sa consiruction. 298 En AU | ° à NCEATECEN ECMIL ELA DRE Exrrair d'un avis sur les moyens de con- server ou de rétablir la santé des troupes à l’armée d'Italie. Prairial , an quatrième de la République. % Dosxer à l’armée d'Italie une marque de lin- térêt qu’elle inspire, ( disent les auteurs de cette instruction , ) tracer les premières notions sur la si- tuation ef les qualités physiques des contrées qui, ayant été le théâtre de sa gloire, ne doivent pas devenir celui de sa destruction ; épargner ou faciliter - aux officiers de santé de cette armée des recherches sur les moyens appropriés au clim:t et à la saison de conserver la santé des troupes dans les camps, ou de la rétablir dans lés hôpitaux : tel a été , dans ces simples notes, l’objet des inspecteurs-généraux du service de santé des armées. » « Sur des matières aussi importantes , ils n’ont eu ,. ils n’ont pu avoir n. l’intention de tout dire , ni même \ la prétention de n’avoir omis rien d’essentiel. » » Mais s’is en ont dit assez pour ceux qui sauront J recourir aux sources précieuses dont on leur rappelle 1 e souvenir ; si dans le nombre desobjets plus connus, mention d’un stul peut tourner à la conservatios LA À w * accompli. ». it 7 l U 2 Nan \ Santé des Troupes detl’armée d'Italie. 299 des soldats de la liberté }le vœu des inspecteurs seroit - Cette instruction’est divis‘e en trois parties; 1°. notions topographiques ; :2°. conseils d’hygiène , 3°. vues-pratiques. NOTIONS TOPOGRAPHIQUES. L'Italie se divise en septentrionale et en méri- diovuale, ET AEBTE.SEPTENT RI ON A LE. L'Italie Septentrionale renferme la Lombardie : qui se sub divise en plusieurs états, les duchés da Parme , de Modène , le Bolonais , le Ferrarais , les Ætats de Terre- Fret de Venise. La Lombardie est généralement saine ; la tem- pérature en est douce , et le terrein fertile et très- bien cultivé : elle est sujette sur-tout au milieu du printemps. à de fréquens orages , qui se fondent en pluies abondantes , qui font souvent déborder les rivières au printemps et en automne. Les principales rivières qui viennent des Alpes sont la Doria , la Dorietta , la Sture , le Tessin , V Adda , le Mincio , l’Adige , etc. Celles qui viennent de V’Apennin sont la Scrivia , le Rhédone , le Tidoze, la Trébia , etc. Celles-ci sont bourbeuses et désa- gréables ; les autres sont claires , lympides et très- potables ; elles se réunissent toutes au Pô , qui va) se jeter Cans le golfe de Venise.. 300 * Médecine militaire. Rs 7 LAS Le Piémont est cultivé ;'fertile et riche. Sa tem pérature est sujète à des variations rapides du chaud au froid; mais ces intempéries passagères sont sur- tout sensibles dans les lieux les plus exposés à l’action des différens vents. Ces accidens locaux m'empé- chent pas que l'air du Piémont ne soit d'autant plus sain que c’est la partie La plus élevée de la Lombardie, et qu’elle est tournée à l'Orient. La fertilité de ces contrées est due à là culture et à la sage distribu- tion des eaux, Il faut pourtant en excepter les rizières qui forment des marais , dont les exhalaisons sont très-dangereuses , et causent en septembre sur-tout des fièvres meurtrières. On trouv> dans le Piémont plusieurs sources d'eaux minérales : on vanté les bains d’Aqui dans le Montférat pour les rhumatis- es et les douleurs à la suite des grandes blessures. \ Le Milanès est un pays généralement sain : son terrein assez gras est bien cultivé, et coupé de canaux. | Le climat est doux et tempéré ; mais l'air près des 1 montagnes est moins chaud , et du côté du Nord / plusieurs lacs rendent l’atmosphère froide , brumeuse ‘ et humide. Autant la rapidité des eaux contribue à la salu- brié, autant leur stagnation contribue à l’insalubrité. Ceite dernière cause rend dangereuse le séjour de Mantoue, située au milieu d’un lac formé par le Mincio. Le Duché «de Pose et de Plaisance est très- fertiie et très-salubre. Il en est de même du duché de Modène, où Santédes Troupes de l'armée d’Ltalie. | 3ot l’on trouve plusieurs sources d'eaux, minérales dont les plus renommées sont les bains de Carpi et. d’' 4 guarta. ! Quoique la population, de Bologne. soit assez - considérable , et que lon vante la pureté de son climat, il n’en est passmoins. exposé à l'influence dan- gereuse des eaux .Stagnantes produites par les débor- demens du P6. La galè 3. est presqu endémique, | Le Duc hé deFenrare se ressent encore davantage des inondations du _P6. Le rouissace du Ln.et du chanvre qu’on y cultive contribue encore à son insa- lubrité. . Les États de Terre-Ferme de Le République de Venise sont agréables, salubres fertiles, peunlés et riches. Les canaux , la culture et la Yégélation. y entretiennent Ja HAete et la salubrite de Pair. On compte neuf à dix sources d’eaux minérales plus ou moins fréquentées dans les Etats de Venise . , SUr-{out aux environs de Padoue. La ville af! Pie. quoiqu’au milieu dé la mer , est ascez salübre ; re tout pour ceux qui y sont Fabitués. La vie ITR ÿ est aussi longue) que sr les pays levés. “oh y redoute la sécheresse » 11: | X sh XL T A LH: AE mai à x ao 777 partie est bornée par la mer 246 trois côtés : elle a l’Apennin pour limites avec la plaine de Lonibardie ; selle compre fi fa Tôstane. , Les Etats di babe et le royaume de Naples. Le à déa, 10 ES TE à RAM Les montagnes de PAÿénnin , qui séparent: ta: Toscane du Bolonais ‘et de 14 provincé dite Patrie moine de Sarnt-Pierre sont très-salubres. : La Toscane se fait refarquer par la beauté et Ja fertilité dé son sol , etpar la chàleur da climat. Dans l'été, le serein de là fuit est redoutable. Florence , ‘qui en est la capitale, est. Située dans une plaine délicieuse mais basse , et ‘souvent inondée par P'Arno: Les brouillärds qui y dominent . Vhivérla rendent moins salubre que dans lés äutres AZ säisons de l’année. “ 17 à à La ville de Pise au contraire jouit dans l'hiver de la températeure la plus douce ; mais les chaléurs de lété ÿ sont exCESSIVERs de y à des bains célèbres 4 ses environs. pa te ‘{ ‘ Liourne est ssez alubre : $: mais aù- delà il FR a des mar ais mal-sains. DRE s“ Le. territoire de la REUEliaue de RL est peuplé : une culture opiniâtre a sue ferüliser. On y trouve aussi des eanx thermales, assez fréquentées. . L'air de Sienne est plus vifiet-plus pur que celui de Florence ; le terrein y est beaucoup plus élevé; la campagne par - tout fertile et cultivée fournit : abondamment les denrées nécessaires. Ce beau*pays offre les points d: vue Les (phaat variés et les plus «Ft sct 919) ‘agréables. On trouve dant Je Le plusieurs eaux miné. rales assez renommées et très- ehicaces > telles que 1900 6l ru Ta a qi \ _ Santé des Troupes de l'armée d'Italie. $o3 ; celles de Montalceto , de Saint- Casciano , de Chianciano , de Fignone ; etc. Si l’on quitte l'intérieur pour parcourir les côtes de Ja Toscane , de. l’ouest à à l'est par le sud , on trouve un pays AH mais la bonté de Pair ne répond pas par-tout : à la douceur du Ciel. Telles sont les villes de Grossetto , de Piombino ; d'Orbitello et de es autres p laces mar itir mes, | La Toscane est sc parée de l'État du pape par des montagnes très-froides en hiver. La: partie de cette état qui S’étend à l’est et au nord , l’Ombrie ) La Marche’ d'Ancône , le duché &Uibin ; Ge: yué partie dé la Romädhie ont une température trèse variable. Ily a dans la ‘Romagne différentes sources d'eaux min{rales : ; près ‘de Fayence, déCéséne, de Forli A etc., presque toutes thermales et ässéz fréquentéès: | . Les eaux de J’iterbe a Aquæ Cajæ ; des anciens ) sont remar quables par leur grande chaleur, 29 dégrés au thermomètre de Réaumur. dus La Carhpag srie de Romeestune des plus insalubres de l’talis ja cause du peu de cu ture et des eaux stagnantés qu'on y trouve. La iempérature y est variée > EXCepté dans Pété, qui est généralement très- chaud. Les ancieñs Romains avoieñt fdit d’'mmétises . travaux pour sainfier Pair, On voit encore aujourd'hüt _ avec admiration les aqueducs:, ‘les°chauéséés qu’ils ." avoient construits pour cetabjet ét que da fin . du-temps. a respeckés, D 41 mods cp sus ul \ x 304 Médecine > militaire. id à 4 Les gouverne mens modernes de PI: alie s *oceupent SUR le milieu du siècle > précédent, avec de grands succès , de tout ce qui est relat: Fa la salubri ilé publique. Ce sout les médecins de ce p: y qui ‘Ent donné à PEu:opé l'impulsion sur les observations des phtno- mèênes célestes, sur l’influence utile de la vését 1109 ) et sur la HT des épidémies aux conslitulions at: _mos, hériquès. jé NE a fEt jui > Cwita- F ecchia , a Ostia et Porto Re en partie d'eaux stagnantes , sont presqu ‘inhabi! ables. re [TT Les Marais-Pontains n’exercent plu une, in- fu. nce aussi dangereuse depuis les i immenses travaux qu' ‘où y a faits depuis quinze, CRC ET D La salubrité de Tivolz et de PCA ste aussi renommée que Içurs beiles caux et leurs, A RPIqUE R'ALEN Lt La côle “ st MAilreanée de Ter erracuna au ee de Misène est souvent mal- -saine : 5 on s’en plaint à Fondi , et même à Gayelte. Le royaume de Naples est la plus CAN paie de Ptalie ; ; ilest peuplé et très-fertile : son climat , quoi- que très- chaud , est généralement salubre ; mais il est dangereux pour les étrangers de se. livrer aux jouis- sances auxquelles il invite. Le séjour | d'Annibal à à Capoue ÿ \ les eos qui sous: Charles VIIT et Louis XII suivirent, nos. SUC+ cès sont ASs6ZICORNUS. 1 haupe 291 noilwtinbe Vos LIVE IAFELIS .» Les cantonsiles, pluis pr A à habiter /sont la terre de Labour ,les Champs Phlégréens ÿ'etc: La ‘ ù L ‘ s 2 | Santé dés Troupes de l'armée d'Italie. 805 La quantité d’eaux thermales , ta plupart - sulfuz reuses qu’on y trouve, atteste l'existence des fèux souterreins , et les éruphons du {’ésure en sont læ preuve. Cette partie de l'Italie est aussi sujette à de fréquens tremblemens de terre. - | Ta Calabre et la Pouille sont à-peu“près à la même température qu? les environs de Naples, On a fait beaucoup de contes ridicules sur la morsure de la Tarentule ; mais cependant on doit observer que, - dans presque tous les cantons de l’Lialie, on a beau- coup à souffrir en été de la piqüre de plusieurs insectes. : Il résulte de cette description extrémement abrégée, et à laquelle il cût été plus faci'e d’ajouter que de re- trancher , que le climat de l’Htalie septentrionale est tempérée , et celui de l’[talie méridionale plus chaud et moins variable. C’est dans cette partie qué nos troupes ont le plus à redouter linfluence des chaleurs excessives, et des émanations des eaux stagnantes. Dans les saisons régulières, les vents dû nord et nord-ouest soufflent alternativement en Italie pen- dant l’hiver , et sont accompagnés de froidure et de pluies quicontinuent aucominencement du piintemps, jusqu’à ce que les vents d’est ramènent la sérénié de l'atmosphère. Mais en été, et pendant une grande partie de Pautomne ; les vents du nidi , de l'est ei de l’ousst prédominent » et les chaleurs très - fortes dans la partie méridionale durent pen@it plusieurs moIs. a. Tone 11. V 306 À Médeciné mulitaire. : Les constitutions ACRu LATTES sont salukr Fes ÿ 3 mais. si la température devient excesive en chaud ou en froid, de sorte que la grande sécheresse se fasse sentif en Miver, que le printemps et l'été so! ent humides , et que ces inteu péries se soutiennent plusieurs $ MOIS, on voit régner alors À la fin de l'été , en automne où peudant l’hiver, dans les différenies contrées dlialie, des épidémies qui prennent le caractère plus on moins : automnal , plus ou moins putride où cätharral ; ou RAR y Suivant que la chaleur ou le froid; Phumidité ou la sécheresse se sont sit eedES set ont duré plus long-temps. dt . {4 CONSEILS D'HYGIENF." C’est aux précautions contre les chaleurs exces? sives du jour, la fraicheur des nuits , et contre les émanations des eaux stasnantes que séimblent devoir se réduire les conseils relatifs à la position actuelle de l'armée dTtalie, et à celles qu’elle pourroit occuper successivement “EE ces contrées. On ne sauroit éviter avec trop:de: soins. les ‘excès de tout genre, soit en alimens âcres ou épicés , soit en liqueurs fortes ; soit relativement aùx PE de l'amour où tout vous invite 5 le riz, les légumes; les herbes potagères , les fruits mürs sont pr éférables au régiing animal Sie ubé il étoit exclusif, L'usage des melons et Are cucurbitacées , celui des fruits e es, principätement des limons, des citrons, desliranges sont utiles ; mais Ce, ne servit pas . » D re à ze 5 Santé des Troupes de l’armée d'Italie. Bo sans dangers qu’en abhuseroient ceux sur-tout qui ny ‘serojent point aceoutumés. Une: trop. lénsue ‘a! stinence :épuise , de même des alimens trop succulens et trop rapprochés sur- chareent. | Il est impassible dé priver le so'dat de bois:on au à milieu des marches, Lui refuser la faculté d'étan-" cher sa soif soit après ua quart-d heure de halte ; ‘soit peudant la marche , ou au momeut de la reprendre , ne seroit pas moius imprudent , que-de la permettre au moment même où la halte commen e, Il est utile de distribuer du vinaigre pour corriger l’eau. 7 IL est aussi utile d'engager les soldats en marche à “ne boire qu’après s’être rincé la bouche à plusieurs “ à nd . - Les marches pendant les grandes chaleurs do'vent commencer au point du jour, et reprend e snr les - cinq heures du soir: la premère devrot él: ter- minée sur les s°pt heures du maiin , gt a seconde n'être pas trop prolongée dans'la nait, Dansles pays humides, marécageux où imondés, l'air est extrêmement insalubre peudant la nuit. Cela exige des précautions pour le bivouar et les sentine!lés, qui doivent bien secouvri! et ex iter la transpiration par lPexercice. Dans les camps , la disposition des tentes doit être sil se peut”, tell: que :é vent da nord ou celui de l’est y ait le plus facile accès. L'usage d’arroser V 2 308 … Médecine militaire. les tentes et de les recouvrir de branchanges verts est très-répandu et trèc-sage, ' La nudité pendant lasnuit cause beducoup de ma- ladies dans les camps ; elle est une des sources fré- quentes de la dyssenterie, 1e La mastication du tabac ou Pusage dé la pipe pe peu- vent convenir dans les nuits d’été'à ceux qui en. ont labitude, aivsi que dans les temps de pluies 4 et dans les lieux" humides, Dans les autres circons-" tances , l’usage des masticatoires ne présenteroit aucune utilité , et l’abus en seroit nüisible. Les rég'emens de propreté pour les camps, la po- silion des boucheries , des tueties , des voieries , des lieux d’inhumation , des làtrines , la nécessité de recouvrir celles-ci et de pratiquer souvent de pus velles fosses , est connue, eL prescrite par’ les A mens militaires; mais il pus ea surveiller attentive ment l’exécution la plus stricte. PU 4 Il est très-avantageux d’avoir près d’un camp ux eau coulante et salubre L’analyse qu’on fait de Peau par les sens , la tradition du pays, la boins santé des habitans, la force et la vigueur des animaux et des plantes qui à couvrent lesol,sont des tÉmoignagesaussisürsque ceux que fourriroient des recherches plus savantes, mais moins faciles. | Plus l’eau est coulante et a reçue de mouve- ment et d’air, plus elle est salubre ; plus elle com- munique à son tour de principes salutaires à l'air F Santé des Troupes de larmée d'Italie, 309 dans les saisons chaudes et dans les "pays bri- lans. Celle qui a moins de mouvement, lus d'é- tendne en surface qu’en profondeur | qui coule sur un limon glaiseux , est communément moins bonne. Lorsque les débris des substances végétales ou anima'es Jui ont donné un degré d'infection qui se com- munique bientôt à Patmosphère , c’est alors. que les effets de cette ‘double influence deviendroient plus pernicieux, et :mér teroient la plus sérieuse 6 aitention. L'eau doit être assez abondante pour fourn r aux usages de propreté. ‘À Les bains sont un des meilleurs moyens d'entre- tenir la santé et de préserver des maladies infla »- matoires ; mais: il y a des’ précautions à prendre dans leur usag2. Ils seroient mortels au moment de Ja fatigue et de la chaleur ; ils sont nuisibles pen- dant la digestion ; ils le ul avant le. lever du soleil et long-temps après son courher ; ils le se- roient en tout temps dans les torrens d’eau vive qui descendent des hautes montagnes , et qu! dans ur cours ne. sont presque Jamais expoiis au sol:il, parce que lesgrands arbres qui lescouvreuten intercep- tent les rayons. L'heure la plus opportune est celle qui : d précéde le repas du soir. Les précautions à prendre contre Fair chargé d'humidité et contre la mouillure des vêtemens ne sont pas moins essentielles. Le soldat ne doit ja nais laisser sécher sur son corps son lng: ni son vête- . fement ; à défaut du soleil, des feux doivent être V.. 3 310 \ Médecine militaire. ; aEumés dans les camps à des distances convenas bles. *La propreté des. pieds et Pentretien des chaussures de rechange doivent être surveillés avec la p'us scrupuleuse exactitude. C’est dans ces: cir2 constances qu’une distribution de vin ‘ou d’éau- dé-vie doit être comptée pour lun des plus puissans préservatifs. Le c angement fréquent ‘des camps est ua des moyens effiaces d’entrétenir. la salubrité ; inas ce ne seroit pas assez de changer d’empla- cement : autant que les dispositions militaires le permettent ,; la mutatfon, des camps doit être dirigée en sens inverse des effets : qu’on redoute. F% LU ts | Si les changemens subits de température entraï- ment des dangers, ils ne sont pas non lus sans avantages. Lancii, après avoir exposé tout au long dans son traité de Nox: pallud. effiuv. les dangers du vent du midi et du scérocco, remarque avet justesse que ce vent du midi ve verse pas toujours la p'uie ; que ; lorsqu'il est doux et modéré , il ne nuit pas à la salubrité 3 qu'il n’y porte atiemte que lorsqu'il esti violent , accompagné de tourbillons , et surchargé” des imiasmes enlevés sur l:s' terreins marécageux! et fangeux. Au réste, son influenceiest ciroenscrite ; et les venis du word et ‘de: l’est qui reparoissent dissipent bientôt les vapeurs, et rimènent: la sérés nite. C'tiesuccession des vents communique à lair um mouvement salutaire ,. et! change: presque : tou: ER - = Santé des Troupes de l'armée d'Italie. 3rt jours d’une manière utile les combinaisons d2 l’at- miosplière. - U Person: n’ignore les dangers que comporte la promple succ ssion du chaud àu froid. Ses e£ets pr ni, aux sont les enchifrenemens ;les cpltalmies, les angines, les rhumes, les péripneuTæoui:sz; mais on est moins en garde contre les dangers du pas- sage subit d’uu froid e: cessif à une grande chaleur ; c’est graduellement que doit se faire cetle transition. Il faut faire une grande attention aux effet: de la différence dans la pesanteur ou les autres quai-tés de l’air. Si, dans un jour nébul'eux, si, dans un sé- jour bas et humide le poids de Pair semb'e accabler le poumon et tout'le système musculaire et nerveux, d’un autre côté, l’air léger des montagnes ne pro- duit peut-être pas une compression assez forte : il est possib'e qu’il ne balance ‘pas assez Peffort des liqueurs animales ; car les hémorragies du nez, Phémophthisie, les’ lassitudes spontantes ont fré- quemment lieu dans ces circonstances. Les _ avis généraux et les conseils psriculiers qu exigent ces diffcrens cas doivent être, fondés sur ces principes ; c’est que la nature est ennemie des extrêmes ; que plus les changemens, en ce qui con- cerne les climats, les eaux , les alimens, les babi- tudes de tout genre sont propres et entiers, plus ils comportent de dangers. Le moyen d’en dimi- nuer les craintes consiste donc à rendre ces transi- tions en quelque sorte insensibles. Ces observations doivent avoir une utilité ulté- V4 3 12 Médecine militaire. rieure, Les généraux des armées et les officiers de: santé qui s’en pénétreront en tireront parti pour la conservation et le rétablissement de la santé des troupes, : L Evfin, l’on ne sauroit trop LA uéE te l'hotame de guerr> que , si le passage trop rapide d’une condition physique à l’extrême opposé comporte des dangers que la prévoyance peut prévenir, il n’est peut-être pas de mo;en plus assuré de le préserver es inconvéniens de la vi: ! umaineque de se ren- dre iaitre de toutes les ba'iludes, et de n’en con- tracter d’autres que celle de n’être assujcti à aucune. VUES-PRATPQUES P'exon , médecin de l’armée d’Italie en 1734, 35 et 36, est prescue le seul auteur français qui ait écrit, sur les maladies ont les troupes peuvent être attaquces dans ces clinais; maïs Ja lecture de son ouvrige est presqu'atijotn d'hni d'aucune utilité, Huxham , Pringle, Monro;, Lceyerey sont de meilleurs guides à suivre dans les maladies aux- quelles les militaires sont sujets. ” Les officiers de santé de larmée d’Iialie t'ou- veront , dans les ouvrages de Bagliré, de Ra- mazzint, de Lancisi sur-tout beaucoup d’ob- ‘ servations utiles enr la met orologie, sur Piufluence des vents du Midi, de la chaleur et des eaux sta- gnantes dont < causes distinctes ou réunies pro- duisent les maladies es qu ils auront à combattre ; telles : Santé des Troupes de l’armée d'Italie. 313 ‘sont les inflammations, les fièvres synoques , les in- termiitentes et la dyssenterie , toutes susceptibles de prendre un caractère pernicieux. Mali morts. On a généralement trop abusé de la saignée dans les maladies aiguës. Sans négliger un secours sou- _ vent décisif dans les inflamn'ations vraies, il faut ménager les fortes des malades pour favoriser la coction , sans laquelle il n’est pas de guérison solide. La nature du mal ; la chaleur de la s ison et du climat indiquent assez les secours que l’on peut tirer des délayans , et sur-tout des acides végétaux. On recommande spécialement l’usage, de la limonade faite avec l'acide concret du tartre, prescrite par le formulaire des hôpitaux mihtaires. La dyssenterie est si commune aux armées , elle paroît si inévitable à celle d’Italie, que, dans l'im- possibilité de l’empêcher, il convient au moins de diminuer l'intensité des causes par Pobservation des conseils tracés dans la partie d'hygiène ; mais il west pas moins essentiel de ne négliger aucune des précautions propres à arréler la contagion de cette maladie. Cet objet est traité dans la feuille que le conseil de santé répandit aux, armées au commen- cement d’août 1793, sous le titré de Précautions relatives à La dyssenterie dans les armées. Il n’est pas de maladie où l’exacte propreté soit plus nécessaire , sur-tout dans les hôpitaux. On rap- pelle aux officiers de santé l/nstruction sur Les moyens d'entretenir La satubrité et de purifier l'air des salles wans les hôpitaux militaires LA SIA: _ Médecine militaire. de la République ; rédigée par le conseil dé santé, et approuvée par le ÉD Le en vrniose an deuxième. uv Îl est très-difficile de he de les auteurs sur Ja dyssenterie, parce qu’elle est suscept: ‘ble de causes * très- variées et trè ès-multipliées, de nyances non Moins —diversifiées dans les symptômes que dans leur mar- che et dans la terminaison qui les suit, soit naturelle ment , soit en dépit des moyens contraires dont la nature sait topipl ier comme de la maladie elle- piême. “ La dyecent cn purement inflammatoire est la moins commune : .si,elle est la plus douloureuse ; con issue est plus prornpte , presque toujours plus heureuse : son traitcment ne diffère presqu’en rien des autres inflammations. De nos jours et dans les camps, l'épidémie dys- senterique offre rarement ce caractère, et celle qui l’auroit le perdroït bientôt dans le sejour des) hô- .pitaux. La dyssenterie humorale tient le milieu éntte Pinflammatoire et la maligne ; elle présente quelques syinptômes inflammatoires, mais ceux de plénitude ei d'embarras des premières voies prédominent. El faudroit, dans cette maladie, des motifs pressans tirés de pouls , de la force du sujet er de la vio: lence de la douleur pour employer la saignée ; soit quelle ait précédé, soit qu’on s’en soit dispensé : le vomissement par. l'ipécacuahna , et. même à plu- sieurs reprises, tant que la même indication et la > 1 LA Santé des Troupes de l’armée d'Italie. 315 furgescence prsitent , est un des moyens dont Peffcacité est le moins contestée. Les délayans, les adoucissans corrigent insensiblement la nature des déjections : celles-ci prennent la couleur et la con- Sistince réquisés. Les douleurs cessent , le sommeil féparoit ; alrs un purgatif bien placé achè e la cure à laquelle des purgatifs donnés pendant l’or- gasme auroïnt apporté des reiards où même des obstacles invincibles. Une troisième espèce de dyssenterie qu’on doit app ler maligne ; plus commune aux armées , est celle dont sont attaqués les sujets naturellement foibles ou: épuisés. Ils semblent ve tenir à l’exis- tence que par le sentiment de la soif, des tran- chées qui les tourmentent, ét de la fréquence des déjections qui les épuisent. Tci il faut recourir aux moyens mo-aux : ils sont Fa bas> de tout ce que Part de consoler, de soulager où de guérir les malades peut se promettre de res- sources. L’hôrreur qu’inspire la maladie coit aug= menter l’intérêt qu’exisent les malades : alors les humeurs viciées deviennent un foyer de mauvais levain qui tend toujours à pervertir les autres ; mais les intestins vers lésquels’ils afflüent > €t par la voie desquels doit s’en faire l’excrétion , Sont menatés eux-mêmes: de détorganisation. C’est donc sur eux ai faut-diriger, avec ménagement, uae partie des! Haas 1 4 u tr te " Les forces seront soutenues par de doux analep- tiques plus où moins animés, rendus plus ou moins 316 Médecine militaire. : ®. 1% antiseptiques , selon que domine ou ja. prostration ÿ des forces, ou la perversion putride. La crême de riz à l’eau et au sucre aromatisée avec la fleur d’orange , les acides végétaux, le vin, la thériaque à petites doses mélées à. l’ipécacuanha , le kina, le simarouba, et tous les moyens analogues à ceux-. ci, prêtre égyptien. Celui-ci, en effet, après que sa patrie eût été ravagée , s’élant meiré à Tyr, avoit été ac- cueilli par les parens de Mantinia et de Dercyllis. Sensible d’abord à leurs bienfaits , il vivoit avec cette famille dans l’union la plus intime ; mais, par la suite , il causa tous les maux qui les acca- bloient , ainsi que leurs parens. Elle raconte ensuite comment , après leurs infortunes , elle a été trans- portée à Rhodes avec son frère , de Ià en Crète, de Crète chez les Tyrrhéniens, et bientôt après chez les Cimmériens ; ce qu’elle a vu dans ces contrées ténébreuses , et tout: ce qu’elle y a appris de Myr- thO , sa suivante , qui, morte depuis long-temps, Quittoit les rives infernales POuE instruire Sa mai- tresse, Dinias commence à faire le récit de ses aven- tures à un certain Cymbra , de famille arcadienne, que les peuples d’Arcadie avoient député à Tyr pour le solliciter de revenir dans sa patrie ; mais ‘comme son âge, déja avancé, mettoit obstacle à son retour , l’auteur, en ce moment , lui fait ra- conter non-seulement tout ce qu’il a vu pendant ses voyages, mais ce que les autres lui ont appris» et ce que Dercylles lui a dit à Thulé ; il rapporte, dis-je, tous ies évènemens qu’essuya cette même Dercyllis , en y ajoutant son retour de Cymméris avec Ceryllus et Astréus (car alors elle étoit sé- parée de son frère), son arrivée au tombeau des Sirènes ; ce qu’elle avoit appiis d’Æstréus touchant Pythagore ; ce que Philotis avoit enseigné au \ 230 “Littérature grecque. ja) if » même Astréus ÿ .; ce que Dercyllis, livrée de nou- veau aux aventurés , raconta te cette ville d’Ibérie s dont les habitans voyoient pendant la nuit, et ne voyoient point du tout pendant. le jour ; ce Rae t'éus., jouant de la flûte, fit aux ennemis de cette même contrée ; comment, après les avoir renvoyés sausfaits, ils arrivèrent va jes Celtes, nation fé- roce et barbare qu’ils évitèrent en fuyant sur leurs chevaux > ei ce qui leur arriva touchant le change ment «le Couleur de ces chevaux; comment ensuite ils p‘uétrèsent chez les PAuiaInE, Dinias contiune à décrire les honneurs qu’on J rendit à Dercyblis , à Cerÿllus , et plus encore à Astréus > qui, par. l'accroissement ou la diminution de ses yeux , dé- signoit les chargemens de la lune , et qui sut, par ce moyen , terminer la querelle de deux rois dont le règne alternatif étoit fixé à chaque phase de àcet astre. 1 à! Dinias continue de raconter les différentes aven- tures de Dercyliis ; comment elle pénétra chez les Artabres (3), où les femmes font la guerre ét les” hommes gardent la maison , et sont chargés des soins du ménage 3 ce qui lui arriva, ainsi qu’à Ceryllus et à Æstréus chez les Astures ; comment Dercyllus et, Ceryllus évitèrent, parmi ces peuples, des dan. gtrs sans nombre, et comment cependant celui-cr e put échapper au châtiment que , ‘pour punir sa sc APR AU ; il'avoit autrefois mérité ; cominenten- - fin 1l s’étoit sauvé d’une manière imprévue de tous (3) Voyez Pline, Strabon , Melas , etc. GS D M ge se pos dei «< M : Ÿ d / Ées choses incroyables devtlade Thulé. 33x les périls, après avoir été néanmoins déchiré de coups. Il rapporte ensuite ce qu’elle a vu dans ses . voyages en Tialie et en Sic ile ; comment ayant été prise à Eryx, ville de Sicile, on la conduisit à Sœuisidemus, qui gouvernoit alors les Léontins , où elle’ retrouva le scélérit Paapis possédant toute la confiance du roi; comment, pour la consoler dans ses malheurs, elle rencoutre par hasard son frère. Mantinia > qui, après avoir été long-temps le jouet du sort, fait à sa sœur le récit des due sincroyables qu'il avoit remarquées parmi les hommes et, chez les autres animaux. Il lui rend compte de ses ob- servations sur le soleil, la lune, les plantes, et les îles qu’il a parcourues : ainsi il fournit à sa sœur des fables sans nombre qu’elle redit ehsuite à .Di- nias , et dont celui-ci, à son tour, est supposé faire part à Cymbia l'Ærcadien. \ Ï1 raconté ensuite comment Dercyllis et Man- tinta-, après avoir enlevé à Paapis les cassettes où étoient les livres et les simples dont il faïsoit ” usage, passèrent de chez les Eéontins à Regaio, et de là à Meétaportium ; comment Æstréus , les ayant suivis, leur annonça que Paapis marchoit sur leurs traces ; comment, à leur tour, ils accompa- nèrent ÆAstréus em Thrace , lequel alloit rejoindre & - ep, » l€q } Zamotxis (4) chez les Massasètes ; ce qu'il vit | de 9 dans ée voyage; comment ilrencontra #amolxes, et ce qui-leur arriva chez les Gèles au svjet du culie de Dieu 3 ce que Dercyllis et Mantnia (4) Voyez Strabon, L. VII, Suidas et Hérodote, \ + 5 ? L Lt 932. Littérature grecque. voulurent qu’ÆAstréus demandât pour eux; coms ment l’oracle leur répondit, que le destin exigeoit qu’il fût publié, dans l’île de Thulé, qu’ils retour= néroient enfin dans leur patrie , mais qu’auparavant ils soufltiroient bien des maux pour avoir délaissé leurs parens ; quoique ce fût malgré eux; qu'ils passeroient alternativement de la vie à la morts qu'ils vivroient, à la vérité, pendant la nuit, mâis qu’ils devoient mourir pendant le jour : il raconte encore comment ; après cet oracle , ils partirent, laissant Astréus et Zamolxis chéris des Gètes ; ce qu'ils virent de surprenant et tout ce qu'ils ap- prirent dans le Nord. Dinias ayant entendu faire le récit de ces aventures à Dercyllis dans l’île de Thulé, continue de les redire à Cymbia l’Arca- dien. Il ajoute que Paa@pus ayant suivi leurs traces » les joignit dans cette île, et que , par son art ma- gique, il les faisoit mourir pendant le jour et les rendoit à la vie pendant la nuit; ce qu’il exécutoit facilement en crachant sur leur visage en public. Il dit encore qu’un certain Thruscanus , originaire de Thulé, amant de Dercyllis, ayant vu que sa maitresse ; par les maléfices de Paapis , subissoit ! un sort aussi cruel, en avoit été tellement afiligé, que; tirant tout-a-coup son épée , il l’avoit plongé dans le sein de Paapis, et œu’il Pavoit privé de la vie; que les maux des Thyriens étoient finis, mais que Thruscanus , croyant Dercyllis morte, s’éluit tué de déæspoir. L'auteur nous représente | encore Dencas instruit à Thulé de ces aventures par Dercyllis ; et les racontant avec beaucoup Les choses incroyables del’ile de Thulé. 333. d’autres semblables au même Cymbia l’Arcadien, il lui parle defleurs funérailles | de leur retour du tombeau , des amours de Mantenia ; de ce qui leur arriva dans la suite : tout cela termine enfin le. vingt - troisième livre des Choses incroyables de Thulé par Antonius Diogénès ; et jusqu'alors il me s’est point du tout ou présquè point occupé de cette île. Mais le vingt-quatrième livre commence par les recits d’Azulinus ; et biéntôt Dinias ajoute les aventures de ce dernier aux faits qu'auparavant il _ avoit rapportés à Cymbia ; il lui dit comment _ Axulinws a surpris adroitenent le secret des prés tiges avec lesquels Paapis avoit enchanté Dercyllis et Mantinia , en les faisant vivre pendant la nuit et mourir pendant le jour ; comment il a détruitle malefice ; après en avoir appris les moyens cachés dans là cassette qui appartenoit à Paapis ; et que Dercyllis et Mantinia avoient apportée avec eux ; AÆjulinus leur apprend encore comment ils pour ront délivrer leurs parens accablés de malheurs ; car Paapis , en tourmentant Dercyllis et Mantinia , … avoit encore plongé leurs parens dans un long en+ gourdissement pareil à la mort; il espéroità ce moyen tirer plusd’avantagesde sescrimes. Alors Dercyllis et Mantinia retournent promptement dans leur patrie, et rendent la vie et la santé à ceux dont ils ont reçu le jour. | Sur cés entrefaites Dinias abandonna Thulé , et voyagea avec Cürmanès et Meniscus , tandis que _ Axulinus séparé d'eux prit une autre route. {ci 34 Lüahgtaré grecque. x Dinias raconte à Cymbia ce qu’il a vu incroyable au sujet: de Thulé; il ajoute qu’il a apperçu ce que les savans enseignent ordinairement touchant les astres 3 il dit encore qu’il peut y avoir des habi- tans sous Le pôle arctique ; qu’on trouve une nuit d’un mois, uneautre de six mois, uneauireenfin d’uneannée entière, et que les jours. répondent à proportion à la longueur de ces différentes nuits; il rapporte en outre qu’il a vu des hommes et des choses mer- _veilleuses, dont jamais on n’a entendu parler ; et qui, même ne se sont jamais présentées à l’imagination de. qui que ce soit. Ce qu’il ratonte ensuite sur- passe la croyance ; ainsi vers le Nord ils se sont approchés de la lune (5). Il dit encore qu’il avoit appris de Carmanès l’art de prédire comme une Sybulle ; que chacun d’eux avoit formé ses vœux et ses prières, de sorte que. ce-qu’ils avoient désiré leur étoit par la suite arrivé , et qu’en s’éveillant il s’étoit irouvé à [yr dans le ble d’Hercule. (6), où il avoit rencontré Mantiniaiet Dercyllis ; que tout s'étant ensuite heureusement. arrangé ils avoient arraché leurs parens de leur long sommeil, ou plutôt du séjour de la mort (7), et qu’à présent ils ménoient. (5) Ciééron rapporte, dans ses questions académiques ÿ - que Xénophanes avdit dit autrefois que la lune étoit habitée, et qu’il y avoit des villesetdes montagnes. DS SEPT) (6) Voyez:Aïrien. Curt. Greg. G yrald. ir nf (7) Pline, L. XXV , C. IL, rapporteque, par le môyen de quelques simples ,: des PRE ont éié rappelés à la vie. Voyez ;éncore Apoliodore ,: Liv. IL, parlant de Glaucus , fils de Minos. | e Deschoses incroyables de l'ile de Thulé, - 335 une vie heureuse et tranquille. Lentas fit à Cymbia le récit de ces merveilles ; des tablettes de cyprès fuient apportées , et il ordonna à l’athénien Hasc- nis, compagnon de Cymbia ; homme instruit, de les Fée par écrit ; il leur fit voir aussi Dercyllis ( car ce fut elle-même qui présenta les tablettes } ; il chargea Cymbia d’en faire faire des copies ; d’en garder une chez lui, d’enfermer lautre dans une petite cassette... et, après la mort de sie de la déposer dans son tombeau. : APMCLÉ Antonius Diogénès, qui fait raconter tous ces prodiges par Dinias à Cymbia, écrit à Faustinus qu’il est l’auteur des choses incroyablesaut s’étoient passées loin de Thulé ,et qu’il les dédie à sa sœur Isidore , très versée dans l’étude des belles-lettres 5 il avoue de plus qu'il a embelli..cette ancienne | fable ; il loue ensuite dans chaque livre les auteurs qui ont écrit sur le même sujet , dans la crainte que ces traits incroyables ne semblent manquer de témoins connus et ayoués. | Ainsi, dès le commencement de Éoéreie il écrivit à Dre sa sœur une lettre dans laquelle il lui marque que , quoique ce volume ,lui soit adressé , cependant un certain Bal/agrus mande à sa femme, nommée Phila , fille d’Antipater ; que lorsqu’_ 4« lexandre ; roi de Macédoine , prit et saccagea Tyr un soldat se présenta devant lui, en l’assurant-qu’il - avoit une chose curieuse et extraordinaire à lui indi- querau-deià des murs de la ville; que le roi s’étantfait accompagner d’'Ephestion et de Parmenion ; avoit » Suivi le soldat , et qu’il étoit parvenu à quelques tom- Le < a" 336 _ Litiérature grecque. beaux de pierre ensevelis sous terre, dont l’un portoit éette inscription : Lésilla a vécu trente-cing ans. Sur un autre: Mnason , frère de Mantinia , a vécu soixante - siæ ans , et ensuite soixante- onxe Sur un autre étoit inscrit : ÆAristion , frère de Philoclis , a vécu quarante-sepi ans , et ensuite cinguante-deux. Une autre pierre por- toit: Mantinia , frère de Mnason, a vécu qua- rante-deux ans ; soixante nuits 19cc. Une autre: Dercyllis ; fille de Mnason, à vécu trente-neuf ans ; soixante nuits et 190C ; mais sur le sixième tombeau on lisoit cette inscription : Dénias d’Ar- cadie a vécu GC ans et XXV. Tandis que ces “inscriptions , excepté la première , embarrassoient Alexandre et ceux qui l’avoient suivi , ils apperçue rent dans la muraille , sur une petite cassette de bois de cyprès , ces mots s ETRANGER, QUI QUE TU sSsO1IS,;, OUVRE, ET CONNOIS CE QUE TU ADMIRES, Les compagnons d'Alexandre ouvrirent et trous vèrent des petites tablettes de cyprès que Dercyllis, selon les apparences , avoit placées là par ordre de Dinias. Diogénès suppose que Balagrus écrit tout cela à sa Rain , en lui envoyant ce qu’il a copié sur les petites tablettes de cyprès, Il raisonne ensuite sur les caractères des mots que portoient ces ta- bleites, \ Des choses incroyables de l'ile de Thulé. 337 _blettes , et parle en même-temps de Dinias racon- ‘tant à Cymbia les aventures décrites ci-dessus. De lamas de ces fictions , Déogénès a composé sa fable. Au reste, cet auteur paroïit avoir précédé ceux qui en ont imaginé de semblables : tels que Lucien ; Lucius , lamblichus ; Achuillès Tatius , Hé- liodore et Damascus : car on diroit que les récits véritables de Lucien et les métamorphoses , sont tirés et empruntés de cet ouvrage ; on peut même avancer que Dercyllis , Ceryllus ; Thru- scanus et Dinias ont fourni les modèles de S£- monide et Rodane ; dé Leucippé &t Clitophon ; de Chariclée et Théagène , de leurs aventures, de leurs amours, de leurs enlèvemens et de leurs dangers. Il n’est pas possible de, fixer l’époque à laquelle cet Antonius Diogénès a vécu ; seulement on peut conjecturer que ce ne fut pas long - temps après Alexandre-le-Grand ; car il fait mention d’un certain Æntiphanès ; qui, selon lui, avoit égale- ment écrit des aventures merveilleuses Au reste ; on peut tirer un double avantage de ces fictions ; … d’abord elles nous apprennent que ceux qui ont commis quelqu’injustice ; et qui semblent éviter la - peine qu’ils méritent, reçoivent cependant le chà« timent qui Lkur est dû ; en second lieu , que linng- cence exposée à de grands périls en:est quelque Fois préservée lorsqu’on s’y attend’ le moins. Li Tome 11, Y » POËSIE ERSE. LA CHASSE DE FINGAL (), POÈME ERSE, Trré de La nouvelle édition actuellement sous presse ; des Poëmes d’Ossian et de quelques autres Bardes , pour Jeu suite à l'OssrAN de Lerounveur. é JR Fo OSSIAN(G), PATRICE (3). - OsstraANx Frs de Calphruin, sage instruit par Dieu même, doux organe des accords célestes, toi dont les ac: cens prolongent-une härmonie touchante autour des saints autels , lintérêt de’ mes récits l’engagea-t-1l jamais à écouter lhistoire de cette chasse où mon illustre père courut seul à la poursuite des bêtes fauves , et où personne de son vaillant cortège ne fut témoin de sa course merveilleuse ? cs PEAiD RIT CE st : Barde cher à la valeur , toi qui réunis la sagesse et la “gloire, jamais l’histoire de cette chasse n’à frappé mes oreilles: Laisse-toi donc gagner atujoür- d’hui, Fais résonner tes chants; et puisse la vérité ne pes désavouer les PEUR de ton récit ! La Chasse de Fingal. 329 OssrAN. :O Päfrice! Je mensonge étoit inconnu dans la tribu de Fingal: Notre gloire étoit à l’abri du soupçon d’imposture. Cette gloire craissoit de jour en jour, fondée tout ensemble sur l’immuable- vérité et sut le courage ; elle s'étendoit, par-tout où l'ennemi fuyoit devant nous. Tes clercs eux-mêmes , dont le pied religieux foule le parvis sacré, et qui chantent avec toi les louanges de ton Dieu, tes clercs eux- mêmes ne l’emportent pas en véracité sur les héros de mon sang , élevés par Phonneur et guidés par Ja gloire. Patrice, homme au visage pacifique, à la voix mielleuse, de tous ceux que renferment les murs de ton enceinte réverée ; jamais aucun ne fat plus étranger au mensonge que: ie fils de Comhal. Ah! sil vivoit encore , lé vaillant héritier de Morni, | ou Dermid, fils de Duino, que les belles se plai- soient à regarder, fui que n’auroient p4s effrayé les périls d’un combat inésal ; s’il vivôit encore celui dont le glaive défioit fes rangs ennemis , Macgarra (4) dont les louanges étoient dans la Eouche de la Vic- toire , dont la valeur sufisoit pour décider le. sort des batailles ; et dont le bras valoit seul une armée! si Gaoilte, fils de Ronnan, paroissoit dans sa mâle beauté! O mon Oscar! sije pouvois eucore le pressèr danÿ mes bras paternels, le fils de Cafphruin ne traineroit pas en ces lieux sts tristes prédications ; il ne fatigueroit pas cette contrée du son des cloches et de la monotonie des pseaumes ; ses h;mnes inin- telligibles n’assourdiroient pas nos oreilies.! Si Ker- À ” Y 2 340 Poésie erse.. | gus (5) vivoit pour chanter, comme il faïsoit jadis, la renommée des héros; sil vivoit ce Duïre qui touchoit les cordes de la harpe à l’unisson des fibresoù la sensibilité réside ; si nous possédions encore le géné- reux Fallan, toujours prêt à répandre des bienfaits , ou Connanñtle-Chauve , dont la furie provoqua sou- vent ma colère, ou le nain de Fingal (6), dont les. chants magiques faisoient descendre le sommeil sur les paupières de nos compagnons d’armes, leurs voix me sembleroient plus douces que celles de tes. chantres, et les nobles sujets de leurs concetts bien au-dessus des fables ennuyeuses, dont s'occupe ton dévot coriège. PrA TR 11 pe Renonce à tes vaines pensées, à tes Jactances in- fructueuses, La mort te rendra-t-elle les. chefs: que tu regrettes ® Fils du puissant Fingal, leur gloire est évanouie. Prends confiance en celui dont lesim- mortels décrets sont au-dessus de tout pouvoir ter- resire. Que ton humble genou fléchisse devant lui! consacre-lui tous tes momens ; adresse-lui tes prières et ton repenlir ; invoque son appui; mérite son 2 amour ; cesse sur-tout, dans l’égarement de ta raison , de te plaindre qu’il ait repris à ton père Ja vie qu'il lui avoit donnée. l'y QE ST AN. Hélas ! tes paroles n’inspirent que l’affliction ; elles blessent mon oreille et tourmentent mon cœur. La Chasse de Fingal. - 34r Non; ces larmes que tu me vois répandre ne sont pointpôur ton Dieu: je pleure de ce que mon il- lustre père n’est aujourd’hui qu’un cadavre insen- sible. Je n’ai que trop fait pour mériter le sourire de ce Dieu jaloux , en fuyant tous les plaisirs aux- quels j’étois accoutamé, en adoptant pour demeure Ja lugubre prison de tes clercs. C’en est fait de mes riches vêtemens , des banquets où m’invitoit l’Amitié , - des concerts où je brillois, de la gaîté que provo- quoit la mienne, Je suis sevré des jouissances de mon art; je ne dispense plus aux Bardes les pré- sens et les couronnes (7) ; je ne guide plus les meutes aboyantes ; je ne ‘me ‘signale plus par des actes de bravoure. O Innisfail ! ton Ossian ne va plus gar- der tes rives (8) et punir de mort tes, insolens en- nemis, — Je me tais, Ô Patrice! sur la rigide abs- tinence dont tu. m’as imposé la loi. Parmi tant de privations douloureuses , celle-là n’est pas digne d’une pensée, ü PATRICE. Valeureux Ossian , je plains ta démence, N’ali- mente plus ce vain délire, et renonce à ces sou- . venirs! profanes. Fingal et toute sa race ne peuvent entrer en parallèle avec celui qui assigne leur place aux célestes flambeaux et qui gouverne les régions éthérées : il déploie en faveur de l’homme ce pa- villon d'azur ; 1l Émaille de fleurs les prairies , fait circuler dans les rameaux: une sève parfumée , et commande aux fruits de naître. Par lui ce fleuve coule et fourmille d’êtres vivans; C REA qui donne 3% Poésie erse. R ‘mon père étendéit'ses soins ; il signaloit sa puis- }, ! au matin ses doux fäyons | et au midi sa clarté res pléndissante. Voudrois-tu comparer 16n chétif mo. narque à cette main toute - puissante qui créa le münde et qui mit énaétivité lés forces de la nature ? | | LORS TAN AC “Cé”n’étoit pas’ sur dés eus: ou des fruits: que sance avec plus d'éclat dans les sentiers de la gloire- T1 savoit jonéher dé morts les’ campagnes ennemies, . écrire ses droits en lettres dé sang | protéger'aü loin noscontréés , et poitér salrenommée j jusqu? aux cieux. Durant la pait ‘il ‘tavoit jouir: de ses heures tran- quilles dans 14! chnvérsation des belles ; il se ‘plai- soit aux exercices ‘chamijétres. qui conviennent si “bièn aux fuéfriers; il aimoit à se plonger dans les fleuves rapides poûr baigner ses robustes membres. PES quel 14 Pardltelid Loyoit ses fureurs, alors SP ; 5 ‘alors il mauifestoit son pouvoir , et balançoit son étendard triomphant sur des tas ensanglantés d’en- nemis. Que faisoit ton Dieu dans cette triste journée où , sut les vagués d'Térne , déux Héros labourëèrent la plaiñe humide pour sauver Jeux capturef Ilsen- ‘Tevoient l'épouss chérmante dut rord@Lochlin, et, pour elle ? d'iffnombr ables guerriers :teignirent ces “bords de’ teur san (9) Que faisoit-il lorsque Por- güeilleux Talk (r9) débarqua sur nos rivages ?! Il ne vint point à nôtre! afde quand le fer ‘moissonnoit IPélite de notre ‘race: Ce fut le brased’Oscar qui vérge4 sa déftruction ét qui nous assuré lawictoire. Cictoït ce Diéu pendant ladescente de Magnus (rt), * La Chasse. de Fingal. 343 du terrible, Magnus, dont la voix foudroyante pro- F clamoit les arrêts du sort? Il ne vint pas 4lors nous secourir. S'il existoit,, il auroit/favorisé des hommes pleins de courage , .&t qui, l’égaloient en noblesse. comme en vertu. Le ls déyastateur de l’impétueux Auninir, Allean (12),le fameux Allean ne suc- comba point sous les’ coups’ de ton Dieu ; il fut ! renversé par Fingçal, dont la puissance sur-humaine ne trouvoit point de force capable Ge lui résister. Toutes les bouches célèbrent la gloire de-Fingal : je n’ouïs jamais pailer d’aucun exploit dont s’honore lobscur rival que tu prétends opposer à mon père. PATRICE. .Insensé ! parlons d’autre chose. Toute ta race habite: le séjour des. tourmens , tandis que Dieu continue de régner dans le ciel. À ÿ O5 S TAN. Ton Dieu règne, dis-tu. Pourquoi donc le chef des généreux déseendans de Combal est-il livré aux démons sans que justice où faveur alègent son sort, - Jui dout.la bonté, si ton Dieu étoit dans la même Situation , ne perdroit pas un moment pour brisoæ ses chaînes et lui rendre sa couronne ? Ah! jamais son cœur bienfaisant ne se ferma aux impressions de la pitié ; jamais il ne refusa son secours aux mal- heureux ; jamais il ne dédaigna les pleurs des cap- tifs : 1l acquittoit la rançon des prisonniers, ou bien, à Ja tête de ses héros , il achetoit leur liberté par . des exploits. O Patrice! si j'avois perdu le sens, Y 4 844 | Poésie erse. déja tes chantres pieux seroient tous immolés, ‘et il p’en resteroit pas un seul pour lamenter ma furié ; . déja tes livres obscurs ;, tes lourdes croix , tes clothes importunes auroient disparu de ton enceinte, peu- plée de dévots et consacrée à la prière. | PAT AR L:GLE. Noble Ossian , j'admire ‘avec le monde.entier les actions de ton illustre père, ‘et j'attends lhis- toire que tu m'as promise. Je te somme de me raconter les merveilles de cette chasse que la Rénommée réclame. KR SSL AN, O Patrice ! quoique des souvenirs doûloufeux fassent saigñer mon cœur, je tiendrai ma promesse tout en versant des larmes. Nous avions passé un jour au sein des fêtes dans Je majestueux palais d’'Almhain, où Péclat des lances resplend'ssoit sur Îles murailles y décorées de tro- phées : le bäriquet fut servi pour la race de Fingal, Les héros énigndirent les Bardes célébrer les morts dans leurs ch:nts, et leurs ames se nourrirent d’ac: Cords mélodieux : puis ils mêlèrent des troupes feintes sur la plaine étroite de l'échiquier; ou leurs largesses récompensèrent le mérite et soulagèrent le malheur. Cependant Fingal se leva sans être re- marqué , ét se rendit dans une prairie voisine. Là, tandis qu'il respiroit sans témoins la fraïcheur du Soir, il vt une jeune et belle biche s’avancer en bondissant, Il appella ses chiens agiles , et leur coms La Chasse de Fingal, 345 mana de suivre ses pas légers. Sseolan et Bran obéirent à sa voix; et se précipilèrent sur les traces de la biche, Fingal étoit loi n de nous, sans am ‘s pour le seconder ou pour étre témoins de ses exploits : il n’avoit d’autre compagnon que ses chiens et le glaive de Lano. La biche courut vers la base escarpée de Slieve-Guillin : arrivée en ce lieu , elle échappa tout-à-coup à Sa poursuite et disparut à ses yeux, Sans savoir de.quel côté elle avoit franchi la mon- tagne , il s’élance au hasard vers l'Orient, tandis que ses chiens prennent la route orposée. Enfin il s’arrête, il regarde autour de lui s’il reverra la biche, : lorsque de douces plaintes parviennent à son oreille. Jatmais plaintes ne frappoient son oreille sans aller à son cœur : il marcha du côté d’où celles-ci s2m- bloient partir. En atteignant Lough Shieve, il apperçut une belle éplorée , étendue sur un banc de gazon , et dont la taille et la figure offroient la réunion de tous les charmes. La rose avoit déposé sa teinte sur ses joues délicates , la fraise müre avoit exhalé son parfum sur ses lèvres: son col étoit modelé sur les plus belles tiges ou sur le col des cygnes ; l'or bril- loit dans sa chevelure tressée, et la splendeur du ciel rayonnoit dans ses yeux, Toi-même , 6 Patrice ! si lu avois Vu éa fisure céleste, ses conteurs sédui- sans > toi-même {u laurois aimée. Fingal s’approcha _d’ellé: Aimable fille aux blonds cheveux , lui dit- il, n’as-tu pas apperçu mes limiers ? LA, 3 EU NE. Ê LL EE. O Fingal ! je n’étois pas occupée de ta chasse: 346: % Léo PAM ESP) A Le rien ne men est connu; d’autres. pensers, des. pen. sers. de douleur agitent mon sein, x104 Ltre EF T'NIG UAINÉ, L’époux de ‘ta, jeunesse a-t-il perdu la'vie, ôu des ravisseurs,cruels ont-ils arraché de.tes bras le. gage. de son amour ?, Aimable infortunée ,; confiez moi les peines, et, si elles peuvent recevoir du sou- lagement, dispose de mon glaive. “ Ai La JEUNE Frive. Hélas! mon anneau, pour l'amour duquel 4 répands ces larmes , est. tombé de. non doigt. dans le lac. Chef généreux , aussi sensible : que brave , . rétrouve-moi, jet’en conjure , mon bel. anneau perdu dans les vagues. À peine eut-e Ile conjuré Fingal N qu il dépouilla son corps robuste et se plongea dans l’onde. A la prière de la belle aux blanches mains, il sonda,le lac par cinq fois, et fouilla de tous côtés jusqu’à Ï s } gi € J ce, qu'il eût rencontré l’annsau.: Mais lorsqu'il chercha des yeux larjeune fille pour le lui rendre, il senti sa vigueur épuisée 5 .il eut à peine Ja, force d'attendre le plus prochain rivase, Ce çorps, où la, vigueur et la Beauté se réunissoient, pour vaincre ou. pour sé ‘duire , payoit, avant le temps, sa triste dette. à la vieillesse impuissante (13). Pr: Tandis qu’un poüvoir magique tenoit ainsi le Eros dans une odieuse cap! ivité , nous étions demeurés dans les belles s&!lesd’ Almhain, et hou$ nous livrions à Ja joie Les, heures « ELe foie nt aux doux accords 1 te , , \ La Chasse de Fingal. 347 -des harpes, et l’abondance épanchoit ses- trésors sur les enfans de l’harmonie. Le-temps fuyoit sur les aîles de l’insouciance , et nous ne songions pas à Fingal absent ; nous ne nous appercevions pas qu’il manquoit à la fête. Enfin Caoille (14), saisi d’une crainte soudaine 5 se leva dans la salle des (lances. Ses paroles nous remplirent de terreur, et réveillèrent des pres- sentimens funestes. à CAO EL TE Où.est le noble fils de Comhal? O mes amis! parlez. Le bras de nos triomphes est-il perdu pour nous ? Notré gloire est-elle évanouie ? Nous demeurâmes, glacés d'étonnement. Connan seul, le fils audacieux de Morni, parla en ces termes : | | O nouvelle heureuse ! je ne gémirai plus sous son joug insupportable, Agile Caoilte, puissant par tes hauts faits, je succède à sa renommée, etje m’em- pare de l’autorité suprême. Un rire dédaigneux fut le prix de cetle jactance insensée , quoique nos aies fussent en proye à la F doute et le palais d’Almhanr vit notre armée nombreuse défiler à grands pas. Caoïlte et moinous conduisions l’avant-garde, compesée de la tribu de Fingal. Nous pressâmes notre marche, mais sans découvrit mon père. Nous allâmes au pied de la colline escarpée de Slieve-Guillin 3 mais nous ne pümes suivre plus loin ses vestiges, et nous renon- cèmes à une recherche vaine. Nous noùs arrétämes 348 | - Poésie erse. ‘4 au bas de la colline dans une plaine verdoyantë, où jadis la victoire, achetée par des monreaux de morts , avoit dénbié nos armes, L’espérance: diri- | geoit os regards autour de nous , et rendoit nos | oreilles attentives, Inutiles efforts ! ni l’image, ni la voix de notre ci: Leg bien- aimé n’arrivoient jusqu’à nous. | Seülénient nous découviimes sur les bords d’ün lac un vieillard de haute stature , dont les traits annonçoient le grand âge, l’indigénce et la détresse. . Des rides , des os desséchés » des yeux de spectre composoient son ensemble. Foïble et pâle, il ne se mouvoit qu'avec peine. Nous crûmes que peut-être la faim lui donnoit cette lamentable apparence , où que c’toit un pêcheur vênu de Join dé Pautre : côté des eaux. Nous lui demandimes s’il avoit vu deux chiens qui devançoient les vents etun chef, paré des graces du. rang suprême, courir avec rapidité dans le vallon, | e (né Le vieillard baïssa Ja tête en s'lence, se courba sous le poids de la honte et du malheur ; long-temps avant que sa langue irrésolue déclarât la triste vé- rité. Enfin, il déposa dans Poreille sûre de Gaoilte le fatal. ne à qui .s’étoit fait en lui, gt lui permit d’en linstrüire notre armée. j Fräppés d'horreur , imimobiles et päles, nous poussimes un cri suivi de deux autres. Les däims “effrayés' s'eñfuirent du vallon et cherchèrent les “‘eavernesen tremblant, A La Chasse de Fingal. 349 Mais Connan, le chauve et vil Connan triompha de notre douleur ; il maudit avec rage Fingal et tous. les siens. Ah ! dit-il , si j’étois assuré que tu fusses Porgueilleux Fingal, bientôt ce glaive sépareroit ta tête chancelante de ton corps afloibli; car jamais ton ame envieuse ne m’accorda la récompense de ma valeur. Elle s’affligeoit en secret de toutes les actions héroïques. Je ne gémis point de ce que ta force est anéantie , de ce que tes membres ont perdu leur beauté ; mais je gémis de ne pouvoir promener mon _glaive sur toute ton odieuse race. Ah ! si les tiens étoient tous aujourd’hui semblables à toi, ma 42 geance, comme un torrent, moissonneroit c?s enné- mis que je déteste, et baigneroït, mon épée dans leur sang. Depuis le jour où le fils de Morni (15), qui ne leva jamais en vain son bouclier d’or, tua Combal sur la plaine ensanglantée ; notre tribu gé- mit dans l'exil ; ta présence lui est interdite, et ce n’est qu’en dépit de toi que respirent nos plus fameux héros. CAODILTE. Si mon ame n’étoit pas trop affectée du sujet de mos peines pour s'ocquper d’un étre tel que toi, misérable insensé! bientôt ce bras te feroit repentir de ta jalousie, et ta mort, vil bouflon, SE ba ta démence. ‘ " O scan. Cesse ton vain babil ; Chauve jactantieux, Op- prebre de nos armes , toujoirs prêt à exciter le D + © 350 …. Poésie erse. MES | à * bébBte ; mais toujours èn fuite devant les allarmes. guerrières, ConNnan. Lo4 4 pre #, Cesse toi-même, arrogant jeune homme , et ne crois pas que tes discours puissent fléchir mon ame, et que le fils imberbe d’Ossian me trouve docile à sa censure. Fingal lui-même , ce chef de 4 à ta race le plus fait pour s’enorgueillir de ses hon- neurs , s’occupe-t-il d’autre chose que de ronger. son pouce mutilé (16) ? Ce ne furent, point les fils de la tribu de Boitha , mais la eulette tribu de Morni, qui tonnèrent à la tête des'guerriers , et qui , dirigèrent la poursuite des ennemis vaincus. Os‘ian, cet efféminé qui excelle à discourir , -apprendra de 4 toi les pseaumes, et portera des livres'et des clo- M ches (17). Cesse, Oscar , cesse ta folle jactance ; ce ne sont pas les mots, mais les actions qui décident : essayons notre valeur en présence de l’armée. Mon fils leva son épée menaçante pour donner k carrière à sa furie. Mais Connan recula d’épou- vante , et s’enfonça ; en tremblant, au sein de l’ar- 4 mée , qui se moqua de sas Ernst bravoure. Il la supplia d’intercéder pour lui auprès d’Oscar ; et l’armée obtint sans peine de mon fils qu’il épargnât ses jours méprisables. - Par trois fois le triste Caoïilte adressa la parole É au chef d’Erin : Parle, cher objet-de notre affliction, d'où naît ce changement cruel? Quel charme mau4M dit a osé défiguré tes traits? Qui a pu désarmer M ainsi ta force et faner ta gloire? : | 100 4! La Chasse de Fingal. RE: FINGAL. La fille de Guillin m'a tendu ce piège; elle n’a envoyé dans ces ondes magiques chercher son fatal anneau. AU Connan, le repentir sur Le lèvres , veut faire oublier son injure ; il affecte de vouloir venger Fin- gal : il s’élance avec l’ardeur d’un zèle empressé. Fingal, dit-il, nous ne reverrons pas nos foyers que Guillin w’ait payé cher son art ténébreux et penfidé:;is 220 huglrt ci | Nous liâmes avec des conrroyes nos épais bou+ cliers pour portér notre chef malheureux , et tous lés héros se disputèrent l’honneur de partager c2 . précieux fardeau. Nous le portâmes au nord de la colline, à la caverne de Guilliu , déterminés à braver tous les sortilèges et à lui rendre sa vigueur, Pendant deux fois quatre nuits et autant de jours, nous nous énfonçâmes dans cette tombe obscure ; enfin, nous pénétrâämes dans ses dernières cavités. pare parut Ja belle enchanteresse. D’une main tremblaute elle tendit une coure à Fingal : il but, O merveille! Ô bonheur ! il recouvra ses graces premières, sa première form ce. Son visage rayonta de la même beauté qu'auparavant ; son cœur fut embrâsé du mênfe courage. Ah ! lorsque nous vimes ses yeux briller de leur lustre accoutumé ; nous éprouvâmes des trausports que n *enfantèrent jamais les délices du, ciel, que tu nous prêches. A peine nos ames pouvoient süpporter leur joie. Nous. poussänés encore trois acclamations. Les daims : » 352 Poésie erse. è s’enfuirent de nouveau, et se réfugièrent dans les. cavernes. | Maintenant ; Patsice aux maigres repas, au ‘vi- sage ext‘nué, dis: Avois-tu jamais entendu l’his- toire de celte chasse mémorable ? Z. NOTE Ho: (x) Ce Poëme est un de ceux que les Irlandoïs citent avee 1: plus de complaisance lorsqu’iis veulent se glorifier d’avoir eu pour compatriotes Ossian, Fingal et ses héros. L’évène+, ment, que raconte le Barde se passe sur la colline de Slieye- Guillin. Au sommet de eette colline se voit encore un grand mouceau de pierres, où l’on dit que Comhal est enterré, À cent j as dé distance , presque sur le mème niveau , est un lac eirculaire d’environ cent pieds de diamètre et vingt de pro< foudeur. Il y a un autre mouceau de pierres sur un côté de ce lac, et tout+autour règne un sentier qui conduit à lœ Maison de la Vieille, ou de la Magicienne, dont il est parlé dans le Poëme. Dernièrement des paysans, dans l’espérance de trou_ ver ceite vieille , abattirent sa maison, et descendirent dans un caveau long de vingt pieds et large de dix, où ils ne ren- contrèrent que des ossemens humains. (2) Suivant les traditions irlandoises, Ossian acheva ses jours dans un couvent fondé par Patrice, qui réussit à lux “faire embrasser le christianisme. C’est ce mème Patrice, à ce que prétendent les antiquaires irlandois, que Macpherson a désigné vaguement sous le nom de Culdee ou missionnaire chrétien , pour dépayser davantage ses lecteurs. : “&r (3) Patrice naquit à Nemthur, près d’Alclud ou de Dun- barton , TN or £° & 353 baïton, que l’on croit avoir été le lieu connu sous le nom d'Oldkirkpatrik. Son pèré s’appeloit Calphurnius , ce qui, joint à son nom, fait penser qu’il étoit d’extraction romaine. En effet, il étoit né vers l’an 400, lorsque les Romains étoient maîtres de Valentia. Il alla en Irlande en 432 , et ; après avoir converti toute l’île, il mourut en 480. C’étoit un homme doué de talens cxtraordinaires , eu égard à son pays et à san siècle. Son premier soin fut d'enseigner aux Iriandois l’usage de l'écriture ; il jugea que c’étoit le meilleur moyen de rendré leur conversion durable. La vénération profonde qu’ils ont co ervée pour sa mémoire est méritée sous plusieurs rap- ports. On nous a transmis deux de ses épitres que VVare a publiées. PINKERTON, Recherches sur l’ Histoire d’ Ecosse. (4) Ce nom désigne peut-être Macgaraidh Mac-Morni , roi de Connaught. Quoiqu’ennemi de la race de Fingal, il en étoit célébré par un principe de générosité commun à ces anciens Bardes ainsi qu’à leurs héros ; qui admiroïent lavaleur même dans la personne de leurs ennemis. (5) Frère d’Ossian ; -et principal Barde des héros de Fingal. " (6) Il n’est pas aisé de déterminer si le poète veut seule- ment faire entendre que ce nain possédoit une voix dont la cadence particulière invitoit les auditeurs au sommeil, ou s’il prétend lui attribuer un pouvoir magique. On n’a que des conjectures à présenter au sujet de ce nain. M. Mallet, dans sa curieuse et savante /n/roduction à Histoire du Danemarck; dit que parmi les nations du Nord les Lapons étoient re- gardés comme des naius à cause de- leur petitesse relaiive, et qu’en même-temps leur habileté dans les arts mécaniques leur - avoit acquis la réputation de grands magiciens. Beut-être le petit individu dont il est fait mention daus ce passage étoit un Lapon. Ossian, piqué de ce que Patrice a voulu lui faire en- tendre , cherche à lui prouver que depuis le prem er des héros Tome IL Z 354 + 0 MO TUE eu qu’ila connus jusqu’au dernier , même jusqu’au nain qui ap- |partenoit à Fisgal , ils lui étoient plus chers et plus agréables que lui. (7) En qualité “à chef, Ossian encourageoit le talent qu il eultivoit comme Barde. (y (8) Une chose à remarquer dans ces passages c’est qu’Ossian n’y'esl pas représenté comme ailleurs , vieux et infirme, mais. gémissant de Ja contrainte que lui impose la religion ee tienne. Les missionnaires trouvant les chefs irlandois gas- sionnés pour la gloire des’ armes, hautains et imratiens de toute espèce d’injure, pensèrent “a l étoit imp ossible de maitriser leurs ames sans porter à l’excès la doctrine de l'Evangile. Cette idée leur réussit. Le même enthousiasme qui précipitoit ces hcros dans les combats les jetta dans les cloîtres. 4 fl (9) Allusion à un Pcëme dont voici le sujet. Mae-Conna- cher et Aïnlé furent oubliés dans une fête de Fingal. Piqués de cette négligence de leur chef, ils abandonnèrent ses dra- peaux, et se rangèrent sous €eux de son ennemi , Aitgean , roi de Lochlin. La beauté d’Aïnlé i inspirä de amour à l'épouse d’Airgean ; elle prit 1: fuite avec lui et son comy;agnon, et se réndit en Irlande. Le roi de Loch'in les y poursuivit , résolu d’anéantir , s’il étoit rossible, tous les héros de Fingal pour le érime d’un seul d’entr’eux. Fingal voulut engager les cou- pables à faire toutes les réparations qui étoient en leur pou- voir. Il offrit des conditions de paix, afin de n'être.pas obligé de combattre dans une cause si peu honorable. Mais ses offres furent rejettées avec dédain, et il fut forcé de combattre. Arès nn carnage horrible de Cu et d’autre , les Irlandois triom- phèrent. Aïnlé périt. Mais le poële ne hache pas informer ses lecteurs de ce que devint l’Hélène de ce nouveau Pâris. Cr Allusion à un autre Poëme dont le sujet n est Pas in téressant. | ! _ Sn - ; LIEU BA, 20. ANRT 355 {11} Le héros que Maepherson appelle Manos. (12) Incoonu. \ (13) Fingal pétoit marié très-jeune. Cependant il devoit , avoir au moÿyns cinquante ans à l’époque de cette aventure 3 car l'auteur parle plus bas de son petit-fils Oscar comme d’un guerrier déja en àge de combattre. Il n’en fait pas moins de Fingal un jeune homme plein de vigueur. C’est une légère inadvertence excusable en faveur des beautés dont fourmille ce morceau. à | (14) Les guerriers de Fingal et les chefs de la race de Da- pan étoient ennemis ; et comme ces derniers passoient pour / d’habiles magiciens , les premiers concurent naturellement des alarmes pour la sûreté de 188 chef en s’appercevant de son absence, et en se rappelant la haine acharnée et le pou- voir surnaturel des T'uatha-de-Danans, (5) Comhal, père de Fingal, fut tué dans une bataille æontre la tribu de Morni ; mais, par la suile, cette tribu se téconcilia avec celle de Fingal, et obéit à son chef, qui la traita avec les plus grands égards. Ainsi il ne fant regarder ce que dit Conan que cémme l'effet de la mauvaise humeur “ (16) Fingal passe ( chez les Irlandois )-peur avoir eu le don de prédire l’avenir, et l'habitude de ronger son pouce afin de recueillir en lui-même des notions prophétiques. (17) Ce passage semble indiquer qu’Ossian avoit déja été converti par Patrice. LLEUT ERATURE. Drscours prononcé par te citayen Monrcra , membre du Jury central de Versailles , à l'installation de l'Ecole centrale de Seine et Ouse. Cirovznes, À Nous touchons à ce moment après lequel soupi- roient tous les vrais amis de leur patrie, “celui où \Pinstruction publique va reprendre son cours et sous de nouveaux auspices. Trop long-tempsles orages con- tinuels qui ont agité la République, attaquée au-de- dans et au-dehors, en absorbant toûtes les pensées de nos législateurs , les avoient mis dans l'impuissance de . s’occuper convenablement de cet objet. Mais enfin la victoire couronnant de toutes parts leurs efforts pour cimenter la liberté du Peuple francais, ils x commencé à pourvoir. à ce besoin de tout état bien organisé , de tout état qui aspire à une prospérité ap= puyéesur des fondemens solides et inébranlables, Quel état en effet, citoyens, quelle société peut fleurir, même subsister pendant quelque temps sans linstruct'on publique ? L’ignorance , ainsi que la coupable oisiveté , furent toujours les sources de pres- que tousles vices qui déshonorèrent humanité. Peut- . être m'objectera - t - on l’exemple de Sparte, qui , \ 7 4 > — r RAS AS en, Er Em" =: he ei 7 hé >: RS LE RÉ D CPR RTE ai #2 ke RE Re PT ÉTÉ R 7: Er 7 Discours du citoyen Montucla. 357 bannit toujours de son sein les lettres , les sciences et les arts. Mais , quelle que soit la célébrité que ses institutions anti-naturelles et quelques traits de vertu sauvage lui ont donnée , quelle idée des hommes Tai sonuables pourront-ils jamais se former d’un penple qui encourageoit le vol pour former sa jeunesse à piller l'ennemi ; qui fäisoit danser ses filles à demi- nues dans ses fêtes publiques pour éncourager la po- partons qui fust geoit une fois l’an les jeunes gens jusqu’au sang pour les accoutumer à là douleur ; qui permettoit à ses guerriers de tuer en trahison ses mal- heureux Ilotes pour qu’ils ne se multipliasseut pas trop ; qui, jaloux de la liberté’ pour lui-même, ne la - croyo t pas faite pour le reste des hommes, puisqu'il réduisit à l’esclavage des peuples entiers, et qu’il n’étoit poiut d’état plus malheureux que celui de ces Ilotes ; qui, aprèsen avoir reçu dans une circonstance critique des services signalés, puisqu'ils combatt rent pour lui, les en récompensa en en massacrant trente mille pour en diminuer l’espèce(r) ; qui enfin, de tous les artsne connut jamais que l’art de la guerre, comme si les hommes, semblables aux bêles féroces, n’eussent été mis sur la terre que pour se détruire les uns les autres ; et qui fit , pendant plusieurs siècles , par son ambition et ses fureurs , le malheur des autres peuples de la Grèce pour rue enfin sous la ty- (1) Lessllotes bsioné , chez les braves Spartiates, un “peuple réduit à l'esclavage, auquel ils permettoient de se muil- tiplier dans les fers; mais, pour qu'il ne devint pas trop nombreux , ils usoient , de temps à autre, des moyens un peu acerbes qu’on a décrits, 350 Zitlérature: ( rannie du plus féroce des monstres qui s’abreuvèrent de sang humain , et former aujourd’hui une race de pirales sanguinaires (2). Je n’ignore pas non plus la prétention Pan homme célèbre , savoir que les lettres , les sciences et les arts ont contribué à la dépravation de l’espèce hu- maine. Maïs en même- -temps qu’ ‘on rend justice à Péloquence avec laquelle Rousseau a soutenu ce paradoxe , quel homme a resté persuadé de ses spécieux raisonnemens ? Quoi donc! faudra-t-il que nous rétrogradions jusqu'aux premiers degrés de civilisation pour noûs améliorer? Pour réfuter une pareille prétention, il suffit de jeter les-yeux sur cette longue suite de siècles obscurcis par une pro- fonde ignorance. Ne nous présentent-ils pas une suite à peine interrompue d’atrocités déshonorantes pour l’humanité ? Le siècle des Lycaon, des Pelops et. des Thieste étoit-il celui où les sciences et les lettres brilloïent dans la Grèce ? Et si nous passons à des peuples plus voisins encore de l’origine de la civilisation, comme les peuples sauvages de l'Amé- rique septentrionale , quiconque connoîtra leurs guerres presque continuelles, leur esprit atroce de vengeance, et les tourmens affreux et prolongés dans lesquels iis font Re leurs prisonniers, pourra=t-il se persuader: que l’homme brut et ignorant soit plus (2) Les pirates Dulcignotes et Mainotes sont à descen- dans des anciens Spartiates, el en font gloire. Ils ne se bor- - nent pas à tuer sans miséricorde les équipages des vaisseaux qu’ils prennent, mais ils en font autant de ceux dés vais- æaux naufragés sur leurs côtes. ! : x: ni 14 Discours du eitoyen Montucla. :" 359 voisin de la perfection de la nature que celui dont Pesprit est éclairé par ‘la bed des lettres, des sciences et des arts? Au surplus, Rousseau lui-même a tranché la difficulté en apprenant que nous sommes parveñus à un degré de corruption .qui ne permet point de retour à notre état primitif d’ignorancé ct de bonté. Ainsi la chymie , qui a des moyens d’arrêter une putréfaction commençante , n’en a point quand elle est parvenue à certain degré. Puis donc que nous ne pouvons plus aspirer à cet état heureux de Phomme vivant dans les forêts de glandée ou de dépouilles sanglantes de quelques animaux pris à la course, soumeltons-nous, à notre sort; accueillons, autant qu’il est en nous, les genrés de connoissances .qui peuvent seuls aujourd’hui nous dédommager de ce bonheur. | Oui, citoyens , si les sciences, les lettres et les. arts né Corrigent pas entierement le penchant de l’homme au vice et à la corruption ,;/du moins leur culture adoucit les mœurs; elle nous procure mille jouissances douces et innocentés : c’est elle qui em- bellit nos demeures , qui charme ces momens trop fréquens d’ennui ou de chagrins semés sur notre carrière , qui enfin illustre une nation, et fait passer avéc éclat son nom à la postérité. De toutes les républiques de la Grèce , Athènes fut celle qui pro- duisit ou accueillit le plusles talens de tous genres ; c’est aussi celle dont le nom et l’éclat effacent ceux de toutes les autres , dont sans elle à peine saurions- * nous le nom. Aussi , quand on parle de la Grèce, 2: 24 360 * Luttérature. l'esprit se porte naturellement sur Athènes comme si elle en eût été la capitale ; elle l’étoit en effet à cer- tains égards , Comme le séjour du génie >. de P urba- nité et du goût en tout genre, CR : Mais à quoi bon recourir à des exemples anciens quand nous en avons qui. nous toichent de, plus près ? Les chefs-d’œuvres de la Littérature française n’ont-ils pas fait , de notre langue » une langue presque commune à l’Europe ? N’ont-ils pas étendu notre commercé en même-temps que notre répu- tation? Je ne dis rien des arts, qui ont si souvent mérité aux artistes français d’être appelés par les puissances étrangères pour y élever leurs plus-beaux monumens, Quant aux sciences ; quelle nation peut aujourd’hui le disputer à nos physiciens, à noschy- mistes , à nos géomètres, etc. ? C’est pour perpétuer cette loire que les écoles cen- trales ont été établies; elles doivent servir comme d’échelons pour jaster des écoies primaires aux écoles spéciales, où les différens objets de connoissances humaines seront traités avec plus de développemens et de profondeur. $i nos anciennes institutions, mal- gré leur imperfection trop exagérée , ont néanmoins produit. tant d’hommes dont le nom honoré la France et l'humanité ; que ne devons-nous pas at- tendre d'institutions pie conformes à la saine raison et à la philosophie ? VS Häâtez-vous danc , citoyens, d'envoyer vos enfans puiser dans ces bles les instructions qui doivent les mettre à portée de se rendre un jour utiles à leur patrie et à eux-mêmes. La . Discours du citoyen Montucla. 361 L'étude de la grammaire ; des langues anciennes et des belles-lettres leur apprendra l’art de rendre leurs idées avec grace , pureté et énergie ; elle pourra , jointe à d’autres connoissances , former de quelques-uns d’entr’eux des hommes dignes de fi- | te) gurer dans cette tribune où se traitent les plus grands intérêts d’une nation : l’éloquence est, dans.les états républicains, le premier et le plus nus des ta- lens. Mais il n’est aucun état daus la société où il - ne soit utile et flatteur de savoir s’énoncer pure- ment , et développer ses idées avec PRESS et exac- huites L'étude de l’histoire ; tra'tée philécophiquement, -(caf ce n’est. sans cela , qu’un spectacle vain et sans ‘utilité, ) leur apprendra les causes de la prospérité Ÿ - et de la chûte des empires ; elle leur apprendra que la dépravation des mœurs, semblable à la gangrène qui attaque le corps humain , amène tôt ou tard la dissolution des corps politiques , et que wette disso- lution est hâtée par Pesprit de faction, produit or- dinaire de la dépravation des mœurs. Ainsi périrent Athènes, Rome, Constantinople, et tant d’autres - états AR les noms n'existent plus que dans l’his- toire. La physique, la chymie et l’histoire naturelle leur ouvriront le sanctuaire d’une multitude d’arts qui reposent sur ces bases | et dont la société a un besoin essentielle. Nous ne disons rien de la satis- faction que goûte l’esprit dans l’étude de la na- ture , la connoissance et l'explication des phéno- mènes curieux qu’elle présente à chaque pas. - 362 Littérature. Les mathématiques , indépendamment de l’avan- f tage de former et exercer la faculté du raisonne= ment, les prépareront à l’art militaire , à la navi- galion , au génie tant militaire que civil, ét à un grand nombre darts dont les mathématiques sont en quelque sorte l'œil et la boussole. L’étude de la législation les introduira, non die ces dédales ‘de she anciennes, la plupart incohé- rentes et l’üuvrage des temps , du caprice et des circonstances, mais dansles principes qui auroient dû toujours guider les législateurs du genre humain. . L'étude enfin du dessin et des arts qui en déri- vent leur formera le goût par la contemplation et V’analyse des belles formes , et par. l’habitude de les rendre sur le papier ou sur la toile. Elle fera de quelques-uns d’eux des hommes qui pourront le disputer à nos artistes célèbres, et pérpétueront la gloire de là nation francaise à cet égard. Le moindre avantage qui puisse en résulter sera de porter etde perpétuer dans une foule d’arts ce goût qui a rendu depuis long-temps les nations étrangères tributaires de notre industrie. 7 dti Ainsi , pendant que nos guerriers nous auront rendus redoutables aux penples voisins , les travaux de Pesprit, du génie ajouteront aux lauriers de la victoire les palmes et les fruits des arts de la paix. Tels sont, citoyens , l’objet èt Putilité dés écoles qui vont s’ouvrir. Vous trouverez dans les profes- seurs que nous avons choisis des hommes pleins de zèle, quise feront également gloire et plaisir d’ap- + Discours du citoyen Montucla. 363 planir à Jeurs élèves les diMiculiés qui hérissent souvent la route des sciences et des letires ; quileur : donneront l’exemple des vertus civiques, et qui pré- pareront la génération qui va entrer dans cette car- rière à rendre à la république les services qu’elle a droit d’en attendre. HÉAUX ARTS MUSIQUE. EssAr sur la propagation de la Musique en Francè , sa conservation et ses ranports avee Le Gouvernement , par J. B. LECLERC, un voi. in-8. Se vend 15 s. âu Cercle-Social , rue du Théâtre-Français , no. 4, et chez Brasier, li braire , quai Voltaire, n°, 9. Arès avoir donné l’histoire abrégée des progrès . de la musique en France , et avoir démontré com- . bien cet art, en général, influe sur les destinées des nations , l’auteur établit le système qu'il a imaginé sur le changement à faire dans la musique francaise. TL voudroit qu’elle fût wncforme dans toute la République. On laisseroit subsister provi- ‘ soirement , mais sans protection , la musique dra- matique , et le genre hymnique qu’on y substitue- roit seroit le seul protégé et reconnu par le gou- vernement. Pour cela, le citoyen Leclerc veut une , LÀ 364.7 Beaux-Arts. - nouvelle méthode élémentaire , des instrumens dont Je nombreet le choix seront déterminés pour chaque canton ; un concours pour _les pièces de musique composées d’après les principes reçus ; des écoles de musique dans les villes ci-devant épiscopales ;, ent fin , une ‘école d2 perfection à Paris. Unie. js spé- | ciale consacreroit cette institution. Nôus convenons , avec lui , du pouvir de la musique sur les ames ; nous rendrons également Justice. à ses bonnes intentions ; mais il nous per- mettra de croire la réforme qu’il propose impos- sible. Le progrès, la conservation même de Part, et le caractère national s’y opposent. Ilnoussemble que ce moyen, loin d'agrandir et d'élever le génie, le restreimdroit infiniment. Nous soinmes bien per- suadés que le gouvernement fera tout pour diriger les esprits vers le but désiré, et pour épurer les mœurs; Mais nous ne croyons pas qu'il doive ces- ser, pour celà, d’encourager les talens que réunit le ci-devant Opéra, théâtre que le Français a créé, anquel il attache une espèce de gloire, et qui ex- cite tout-à-la-fois l’admiration et l’envie de nos -yoisins. Nous ne pensons pas non plus que le Fran çais se dégoûle si tôt des théâtres lyriques , qui sont pour lui une source de jouissanees variées à l'infini. La-musique est l’expression fidèle des mœurs: si la nôtre est molle | eMéminée | voluptueuse, c’est parce que nos mœurs le sont. Or, ce n’est pas une loi, c’est le temps qui change le caractère d’un peu- ple et toutes ses habitudes. Comment donc suppo- ser que le Français passe tout-à-coup de l’enjoue- ’4 | Propagation de la Musiqueen France. -365 ment à la gravité? 11 y a bien d’autres choses à répondre au citoyen Leclerc ; sans compter les _— LE \A . argumens qu’on peut lui rétorquer avec avantage , et les assertions hasardées qu'il est facile de dé- truire,. : . Quoi qu’il en soit , on lira volontiers ce petit ouvrage, qui joint à la clarté, à l'agrément du style , des observations tout-à-fait curieuses. MÉLANGES. LETTRES INÉDITES DE PEIRESC (1). LETTRE du citoyen F. S. V. à A. L. Mrzzin , en Luc énvoyant Les leitres de P£srresc. \ ous voulez que je vous envoye quelques-unes des lettres de Peiresc qui sont en mon pouvoir. Je- »* (T1) On a lu , dans le volume précédent ; une note très - intéressante sur les manuscrits du célèbre Peirese. . Le citoyen F.S. V., qui en possède quelques-unes , a bien vou u me les communiquer , et je crois rendre. un service aux lettres en les rendant publiques. J’en ai conservé scrupulen- semént l’orthographe. Ces lettres sont bien propres à faire _ juger l’étendue d'esprit et la bouté du cœur de ce grand homme , qui ne vivoit que pour les sciences , les Lettres et les arts, dont la mémoire doit être à jamais respectable poux tous ceux qui les cultivent, et qui doit être compté, à ce tire , parmi les bienfaiteurs de l'humanité, À. L. M. 366 | Mélanges. ime ferai toujours un plaisir et un devoir de satis- faire votre goût éclairé pour les sciences et l’em- pressement que vous avez à connoître les ouvrages de nos pères. dans létude’ des arts et de l'antiquité. J'ai fait passer en 1790 à milord Buchan plusieurs des lettres de Peiresc. En voici qu’il n’a peut-etré pas | reçues , parce que la guerre qui fut déclarée entre la France et l'Angleterre peu après que j’eus fait mon dernier envoi n’a probablement pas permis qu’il ‘soit parvenu à sa destination. | Ces lettres sont adressées à M. Borilli, citoyen d'Aix, homme savant'en antiquités , qui possédoit un cabinet fort bien choisi en médailles ; idoles, tableaux et histoire naturelle. Louis XIIT étant venu à Aix en 1622 voulut voir ce cabinet de M. Borilly ; ël voulut l’orner par le don qu’il fit au propriétaire de so n baudrier et de son épée. Tous les poëtes fran- çais s.empressèrent de célébrer ce don par des pièces, des vers, il y en eut même de composées en grec; et Grot ius, qui étoit alors à la suite de la cour comme ambassiideur de Suède , fit à ce sujet des vers latins assez beaux. M. de Peireisc écrivit ces lettres de Beaugencier, qui éloit une de ses maisons de'cam- pägne ; äl s’y étoit retiré pendant la peste qui affligea la Proverice en 1629 et 1630 , et pendant les robes qui régn rent aux années tan: Lettres inédites de Peiresc. 367 Extrait de lettre de M. de Peiresc, du 7 mars 1630. Beaugencier, près Toulon, à M. Borilli, à Aix nr. \ x dé vous Die d’interceder auprès de M. le consul - votre frère pour que le pauvre David , imprimeur, pe perde pas'sa place d’imprimeur en la maison de Ville; cela féroit moins de tort a lui qu’aux consuls, a cause de tant de services de son pere: et de lui. Vous scavez que toutes les fois qu’il a été question d’imprimer de bons ouvrages en françois, il s’y est preté a ma considération ; que plusieurs de nos au- teurs et jurisconsultes qui, dans notre province , -eussent mieux aimé ecrire en latin qu’en françois, scachant, mieux la première langue que l’autre ; ayant, d’après mes sollicitations, composé et écrit en francois, David m’a souvent fort aidé à corriger tant le fonds que le style desdits ouvrages, tant avant Jimpression qu’en corrigeant les épreuves: il a donc aquis des droits a la gratitude des gens lettrés comme vous{(3 ). (2) Peirese a fait des efforts incroyables. pour mettre en honneur la langue française, et pour engager les auteurs à écrire en français. Cette lettre le prouve. (3) La famille David exerce la librairie et l'imprimerie à Aix depuis près de deux cents ans avec beaucoup de dis- .tinction. 368 \: Mélanges. Autre lettre di 30 octobre 1630. Monsieur, j’ay reçu la votre du 17, avec le dessein de lPépée antique d'Avignon ; que je ferai graver lorsque j’aurai la chose même. Je l’ai trouvée fort belle, fort semblable a celles que vous m’avés veñ, si ce n’est quelle est un peu longue , et on scait que les anciens portoient des épées fort courtes ; mais cela ne m'en fait pas soupsonner la fausseté, j’es- time que ce sera une bonne acquisition a laquelle je n’epargnerai pas la valleur de la montre et de la sonnerie qu’on demende en eschange. Mais j'estime qu’il seroît bon de ne faire pas porter dans Aix cette piece, maintenant qu’il semble qu’il n’y ayt rien d’asseuré dans cette pauvre ville, sidieu n’a pitié des gents de bien que l’on fait passer pour aussi coulpables que les plus. méchants, et cela parce qu’ayant été porté en ce pays des édifs qui nous bouleversent dans notre constitution de pays d’etat, ils croyent devoir s’y opposer (4); c’est à l’aspect du moindre mot qu’on tourmente ét qu’on calomnie. Dieu qui void le plus profond-des cœurs scait bien qui sont les coulpables du mal dont on se plaint ; il fera voir, s’il lui plait, Pinnocence de ceux qui ont toujours (4) Le cardinal de Richelieu avoit voulu faire de la Pro- vence un pays d'élections , de pays d’Etat qu’elle étoit aupa- ravant. Il y eut de vivés réclamations contre ces changemens, qui ne subsistèrent pas long-temps. Mais on exila , on banuit, on confisqua les biens des principaux réclamans. + prèféré . Lettres inédites de Peiresc. 369 prèféré les interets du public aux leurs propres, comme nous avons fait toute notre vie, Mais comme il nous à voulu donner des biens et des commodités, il est raisonnable qu’il les puisse oter quand bon lui semble, aussi bien que les personnes des parens et amys et que la propre santé de nos corps. Autre du 20 décembre 1630. Si M. Rostagni etoit homme assés courtois pour nous faire voir son trèbuchet (5), nous examinerions si c’est une chose differente de tant d’autres que nous avons. Plusieurs trèbuchets, ou baïances anti- ques, ont pour leur servir de poids un petit buste en bronze de bacchus couronné de pamprés, d’ou vient, dit-on, qu’on les appeloit Libra ; ‘mais je n’en avois jamais vüavec un Cupidon , comme est celui que vous m’annoncés. Envoyés-moi un dessein à peu près de la mesure ; vous savés que lorsque je fais dessiner quelque monument ; grand ou petit, j'aime que la copie soit de grandeur naturelle, aimant mieux gaster du papier que de me faire des idées des €t,pensois que la plus= part n’eussent été faits que pour servir de coupes a des salicres , tant Je les voyois petits, mais a cette heure si j'en rencontrois qui fussent antiques, jy frouverois possible de quoi. fonder quelque jolie ob- servalion. Si yous avés meme quelques cuilliers qui tiennent quelque chose de’ Ja facon des anciens soit qu’ils soient de!marbre, ou de jaspe, ou christal à ou de verre , ou de cuivre, je prendrai plaisir d’en examiner la Contenance , et si les volleurs ne vous les ont retenus » il me semble vous en avoir veu deux ou trois de pierre verte comme de la prisme d’esmeraude que je reverrois volontiers > Sauf de vous les’ renvoyer avec voire vase. Vous scavés que je, fais depuis long - temps un travail sur les anciennes mesures auquel se rapportera linspec- tion que Je ferai des vases et cuilliers susdits, ayant (IT) Ceci prouve que Peirese avoit déjà concu qu’il faloit Sur-lout s'attacher aux dents comme Île caractère le plus cer- tala pour eonnoître les animaux, A. L. M. 382 Mélanges. estudié avec assés de réussite les mesures des liquides des Grecs et des Romains, depuis le Culeus romain, qui contenoit 22 amphores , l’amplicre qui conte- noit 22 livres jusqu'a la Ligula ou çuillier qui re- venoit a 3 dragmes et quelque chose ; et depuis le dora Où Kados grec , Qui revenoit a environ go livres, jusqu’au chema et au Cuillier grec, plus petit d’un tiers que la lisule. Je vous remercie encore des h nnettes offres de votre cycle ; mais je crains bien que ce ne soit chose moderne , puisque vous dites qu'il y a des flammes sur le calice, et que l’escrip- ture est en lefires hébraiques ordinaires ; car les ‘vrays cycles sont en lettres samaritaines. J’en re: viens a vous dire que je me souviens des vases qu’avoit feu M. Templery, et je voudrois bien que vous les demendiés a son fils paur moi ; j’en vou- drois examiner et comparer la contenance avec les miens , je les lui renverrai exactement, je recevrois encore volontiers un certain petit vase d’argent que M. de St. Jean vous avoit donné. Beaugencier , 18 aoust 1632. Je suis bien aise d’apprendre l'acquisition que vous venés de faire de cette tete coeffée d’une si longue creste comme vous dites, que je ne saurois concevoir sans la voir ; mais je me doute bien que vous voulés que je l’aille voir sur les lieux, en vous raportant vos cuilliers et vos vases ; qui mont bien donné de l'entretien agréable dans ma solitude ; - à ÆS Lettres inédites de Peiresc. . 243 LEA jen ai bien saisi les mesures exactes , et en ai re- marqué qui doivent ne se raporter qu’a des mesures dénommées par les Romaïns, je n’ai jamais vu de leitres numérales qu'aux deux vases d’argent dont je vous ai escrit, et ces leltr:s éloient grécques. Aussi n’ai-je découvert la conténaänce des autres vases , que parce qu’ils pouvoient renfermer de liquides. J'irai incessament vous trouver ; lé calme paro ssant revenu un peu dans notre pauvre pro- vince. Je vous conseille bien de faïre retirer et sau- ver tout ce que vous poutrés des os de ce serpent ou autre animal extraordinaire , quelque ce puisse être , dont ïl faudra examiner la figure en son temps, si Dieu nous fait la grace d’en avoir la vue. Si c’est chose qui ne soit pas tant dans votré cu- riosité , je vous prie de croire qu’elle est grandè- ment dans la mienne , et que je ne serai bien en repos, que lorsque j'aurai vu ceite tête si extraor- dinaire que vous dites. Sur quoi je demeure voire trés humble et trés obligé serviteur, DE PET RES C J'oubliois de vous remercier des ciseaux que vous m’avés envoyé que je vous raporterai, jy ai trouvé sur le fer une inscription dont vous ne me parliés pas ; elle est en ces termes : ESTIMES LE VOVLOIR POVR VOVS SERVIR. Je m’esionne que ces lettres aient eschapé a votre vue ; au reste , sur la moitié du fourreau qui reste, sont des armoiries qui sont une 334 - Mélanges. Croix rouge avec quatre cantons d’or ; et il y a un ch f rouge, avec la croix blanche de Malthe , de sorte qu’il ne faut pas en aller chercher | ar tation en Angleterre, comme nous faisons, ni plus loin que de quelque Eon chevalier de Malthe , lan çais,. qui vivoit il,y a une centaine d’ans,, lomuel avoit vraisemblablement fait faire ces ciseaux pour en faire présent a sa mere , pour ne dire sa mai tresse ; si le reste de la gaine n’étoit, perdu, on y eut vu la représentalion de quelque medaille a lantique , ou de quelque ‘teste d’empereur d’or., en chaperon d'azur ,; ant, est . que c’est toujours une belle piece de cabinet que ferés bien de garder.; ils auroient bien convenu 4 M. Fsranley ; qui cherchoit des ciseaux. si. grands qu'ils pussent couper une feuille de papier, d’un seul coup POESIE. | L F 4 É | H'OPRCS TE L E citoyen Lays, qui a recu uue lettre signée Julie, par laquelle on lui reproche la lonsueure du point d'orgue qu’il fait dans Pañurge, vous prie, citoyen, de vouloir bien faire parvenir à Anonyme, par la voie de votre Journal, la réponse ci-jointe qui se chante sur l’air : Résiste-mot belle Aspasie. À " UXE inconnue, une Julie, Quand le public me dit bravo, Me fait écrire incognito Que mon long poigt d’orgue l’ennuie : Æ! comment vous contenter ious 2 Qui plaît à l’un déplait à l’autre. . On ne peut fixer tous les goûts : Ce secret, sans doute, est le vôtre. Près de vous, jeune Lanternoise ;, Comment échapper à l’amour P Cette fois Je le dis tout court , Maïs n'allez pas me chercher noise ; Car je me plais à vous donner ‘Tant d’esprit, de goût et de charmes, Que l’on ne peut point lanterner Pour vous rendre soudain les armes. Tome 11. | Bb \, 386. :.: d'ENaPogsée LES DEUX COTÉS DE LA MÉDAILLE, T0. IDYLLE D'AUSONE SUR LA VIE HUMAINE. 4, y ] nl £ Lt Quod vitæ sectabor iter ? etc. ete. CAN, We Osricés de fournir la course de la vie, ! ‘ LA # ù Li k . » L Quelle est la route, amis, qui doit être suivié ?. Si d’uu rôle publie vous craignez l’embartas, Si dans votre maison vous ne vous plaisez pas, Sortez-en, voyagez: l’ennui va vous poursuivre. © Riche ou pauvre, n’importe ! aux soucis on sé livre. La richesse, jamais , ne dort en sûreté; : 0 À Et par-tout le mépris flétrit la pauvreté. Dans Les champs on gémut des soins de la eulture ; ; Sur les mers , trop souvent , on meurt sans sépulture. Le célibat est triste , et l'hymen soucièux-: | Garde , non pas pour lui, ses biens délicieux. d La gloire’ des guerriers peut éblouir sans doute ; Mais ce laurier sanglant ne vaut pas ce qual coûte. » 1 Prêtez-vous votre argent ? l’on vous 5omime usurier ; Et j’emprunt vous rend serf de votre créancier. #, 4 , Chaque Etat a ses maux ; chaque âge aussi nous blesse. T1 faut du nouveau-né déplorer la foiblesse. 3 Enfant , on le fatigue, afin de le former... J NV * Jeune bomme , il est trop vif, lrop prompt à s’enflammer. Homme fait, de ses joûrs la fortune s’empare; Eu de vastes projets l’ambition Pégare ; J1 combat , il navigue ; il court, à pas gênés , Dans un cercle de soins l’un à l’autre enchainés, - |. € + n | .… Les den® c côtés dé a or pt I l’invoque, elle accourt, et Ro ant ses malheurs, Re son Corps STAR t sous Le poids des PR eu 2 l’ap- selle de loin; de-près, on la redoute, | ce qu’on n'a point séduit , et ce qu’un a dégoite. P'Mortels , avec horreur, nous voyons le trépas 3 Nous serions désolés si nous ne mourious pas, On verroit des hämains refuser l’emoirée : "Oui, de l’état des Dieux l’ éternef e durée L'Ne mettroit dans nos cœurs ‘qu’ un éterne! regret : Comme sut le Caucase , où le fils de J'apet Se plaint que Jupiter , par un excès de haine, | A l’immortalité le condamne et l’enchaîine. Des fléaux opposés dont nous sommes battus S’étendent à nos mœurs et même à nos vertus. nr” ouvre l’histoire:, à ciel! quels contrastes j’observe ? | Hippolyte se perd par sa chaste réserve. ; M Le plaisir qu’il évile ose-t-on lé gouter ? | L'exemple de Térée a droit d’épouvanter. À Des bienfaiteurs du monde ont tremblé pour leur vie , D Tandis qu’à des tyrans on ne l’a point ravie. » Carthage! on te punit d’avoir manqué de foi ; Mais Sagonte est fidèle et souffre plus que Loi! j DÉdéhétthez les humains ; Cu'tivez leur estimé !...… ythagore ! ta secte a péri pourcecrime. |, Loin d’eux , à cet aspect, fuyez, intimidé !..… | Pour ce oc. autrefois , Timon fut-lapidé. MQuel parti préférer , et quel exemple suivre ? * 2 “Les souhaits insensés dont notre esprit s’enivre Se détruisent l’un l’autre , et le destin jaloux | Tire nos plus grands maux de nos vœux.lés plus doux ® : On cherche les honneurs. Jouit-on de leur pompe ? élas ! Fambilieux ; s’il croit jouir , se trompe. Bb3 ; 7 988 | Poésie. Il'aspire , en esclafe, Aramper sous autrui, Pour en voir, à son tour, d’autres ramper sous lui. Il redoute l’envie, et sans cesse il l’irrite. Des fameux écrivains on vante le mérite, Leur gloire est un tourment qui détruit leur repos; Mais aussi quel sommeil que le calme des sotst \ Orateur éloquent défendez l’innocence ; Sauvez-la sans compler sur sa reconnoissance. L’ingratitude suit les bienfaits les plus grands. Souvent les bienfaiteurs sont aussi des tyrans. On sait trop quel ennui, sous ux dehors qui brille, Ronge en secret le cœur des pères de famille; Mais viei.lir sans enfans, c’est risquer d’autres maux Pour n’offrir qu’une proie à des cpllatéraux. Qui ménage son bien est taxé d’ayarice. Le libéral reçoit le nom d'un autre vice. Quoi qu’on fasse , en un mot , c’est un malheur constant ; Des autres, ni de soi, l’on n’est jamais content. De contrariétés l’homme est un assemblage ; i Et quiconque a vécu doit dire, avec un sage:. dé Qu'il seroit moins à plaindre et moins infortuné \ S'il fût mort en naissant, ou s’il ne fut pas né. Ces plaintes sont bien anciennes ; car l’Idylle d'Ausone n’est qu'une amplification de quelques vers de Posidippe , auteur comiqne grec, qui vint trois ans après Ménandre , et qui fittrente comédies, dont nous n’avons que ce fragment. ao. Surnas, qui a conservé les vers chagrins de Posidippe , nous a transmis aussi l’antidote qu'y opposa le philosophe Métrodore. Et voici , à- LA Les deux côtés de la Médaille. peu-près , comment ce philosophe parodia l’au- teur comique ,; et soutint l’optimiste avant Lécb- nitz et Pope: Quel que soit ton genre de vie, Au bonheur tu peux aspirer! Travailles-tu pour t’illustrer ? De gloire ta peine est suivie. Sans peine , au sein de ta maison, Tu peux goûter un sort tranquille. Aux chames, la nature fertile * Te sourit en chaque saison. Tu jouiras, si tu voyages. Car es-tu riche ? alors ton bien Te vaudra tous les avantages. Es-tu pauvre? on n’en saura rien. Sertes-tu les nœuds d'hyménée ? Tu te fais un sort plein d’appas. Si ces nœuds ne te flattentpas, Ta liberté n’est pas gènée. Père, à tes fils donnant tes soins, En eux tu chéris ton ouvrage. Sans enfans, dans ton dernier âge, L'avenir t'inquiète moins. à . La jeunesse, robusteiet fière, Est pour toi l’âge des plaisirs. La vieillesse a des souvenirs; Elle couronne ta carrière. …. Bb3 389 * « " L Loin de to} fe TUhese eTteuT 3Qui dit que c’est un ma! de naître + Mortel, te vouer au mallieur, RD Ue TRUE C’est t’insulter sans te connoitre. x" À À A. Francois DE NEUFCHATEAU. à JÙ - J * * 181 j À + : Ÿ HAT LM { n 4 Û + VERS SUR LE PRIX PA POÉSIE OUBLIÉ PAR - LINSYETUT. Les muses dans ses jeux triomphoient tous. les ve WT TNous pouvons des beaux vers sevrer Ja République f,i, \ 399 . - ue Poésie. f. Frange miser celamos Migilate que p: “ælia dele. Ÿ AE Quot! Phœbus à nos vœux autrefois si facile , Dans le séjour des arts cherche en vain un asyle! L'Institut le rejette, et l’ardent Meéssidor DEA LEE cr, 0 Lui défend d'aspirer à sa médaille d’or. La Jiberté peut-elle excuser ce délire ? Et croit-on s’annoblir en dégradant la lyre ? Etoit-ce ainsi qu’Athène accueilloit les talens Là Sophocle, Euripide ,'ilustrant le théatre , Se disputoient les’ Yœux de la: Grèce idoles 3 Ici & la beauté l’on vantoit les écrits { Et Corinne à Piudare osoit ravir le prix, Et nous , dignes rivaux de cette Grèce.antique , « Oui, phusg crands , moins séduits pan la futilité , + Si nous donnons d s prix, c’est à l’uti ité. > Un sage avec raison exila les poëtes ; ; » Leurs écrits tout au plus sont bons rour: les toilettes. > Que ce: fou d'A! exandre La ile au-delà des.merss, : : 2 Avec son ILiade asseivir à ‘upipetés di sudo un0 0 1LE Prix de Poésieeublié par L'Institut. 3 Une montre aix marips est bien jus nécessaire., » Et Le Pautre obtiendra la médaille d'Hoëmère». | Dites-moi cependant, restaurateurs des arts, Quel temps mérita mieux vos wigilans regards ? Dans no$ fameux débats la lyre négligée, «Par d’utiles honneurs dât être encouragée ; Laisserez-vous périr le Pindg menacé ? Etle trône du goût sera-t-il renversé ? Queile digne opposer äu,toxrént des Vandales ? Du moderne Hélicon fenillètez les annales. Des arts la politique obstruant le clemin , Marche en reine au lycée un feuillet à la main ;° En vain pour ranimer leur vigueur épuisée », Lycophron aux neuf Sœurs offre un nouveau musÉc., Dans ses bruyans éoncerts Phæbus appesanti Au son des instrumens meurt comme Algarotü: , Déja l’on s’affianchit du joug-de la censure; , "I. L’insolent hémistiche affronte la mesure. ! #14, : "L’alexandrin boiteux ; dans ses Jois violé, : Sur des pieds inégaux se traîne mutilés : 130 Et du stérile auteur malheureuse victime, ,, FU. D'une oiseuse épithète 11 accuse la rime, « A. AA Sur la scène on l’écorche,, et des aeteurs bourreaux: En nouveaux Attila transforment nos héros. Si l’auguste harmonie est par-tout insultée ; Notre langue si ebaste est au moins respectée... Non, chacun la viole, et le zélé Sicard Parie encore à des sourds en défendant son art. L’obseur néologisme , effroide la grammaire, Se joint , nouvel alphée, à la langue adultère. Un fleuve débordé, dans son cours orageux , Roule des flots plus claits sur des sillons fangèux 3 Bb4 391 392 Poésie. Et d’un son moins funeste à l’oreille meurtrie La scie , au fer glissant , mord le marbre qni crie, * Voltaire dans latombe auroit-il emporté Le moule ingénieux où son vers fut jeté ? ù O grand Rousseau ! ta lyre est-elle donc brisée? # N’est-1l plus de lauriers dans la France épuisée ? : Le traître calembourg ; épée à deux tranchans , De ses coups imprévus poignarde le bon sens ; Pour vo'er au sommet de la double coiline, L'un fait une charade , et l’autre la devine. On charge les journaux du poids de son esprit; Delille se repose , et Jean Campagne écrit. Eh! faut-il s’étonner que l’éclat du Parnasse Dans nos jours de discorde incessamment s’efface ? Quel poëte , des Dieux assez abandonné, Va pälir sur des vers quand il n’a pas diné ? ? Qui, sans l'espoir du gain, dans son sublime étage , Peut d’une seule haleine écrire un long ouvrage ? Quels beaux vers tenteront les prudens imprimeurs ? Est-il même un courtier propiceà nos rimeurs ? La faim monte avec eux la côte aganippide. ; Athène à Périciès a dû son Euripide : À quels emplois chez nous il resteroit soumis! L'amour est sans poële , et Tibulle est commis. Toi qui nourris la nuit une lampe savante Pour dormir dans le Louvre et survivre aux quarante , Livre au feu tous tes vers, ‘ou plutôt aux souris Dont la dent obstinée assiége tes lambris : Et vouant à Cérès une main plus ntile, N Traîne un pesant rateau sur la glèbe indocile: On va chez Vauvineux , pour prolonger tes jours, Du souple agiotage apprendre les détours : Prix de Poésie oublié par Institut. 393 : Le temps fuit ; Mars bientôt dédaignant ton courage, Refusera ton bras appesanti par l’âge : D’un profond havresac ose charger ton dos , Ou la rame à la main viens gourmander.les flots ; Ravis plus de trésors aux champs de l'Amérique, Que n’en ravit Danton aux saints de la Belgique ; Mais fuis de l’Hélicon le séduisant abord. Apollon et Plutus sont rarement d’accord. En vain le Dieu des vers a daigné te sourire, Les besoins dévorans consumeront ta Îÿre. Voltaire , dans Ferney, par son faste orgueilleux, De l’humble Genevois éblouissoit les yeux. A son château couroient les princes et les belles ; Jamais les chastes Sœursne lui furent rebelles ; . Jusques dans sa vieillesse , au sein d'un doux repos, Il jouit dans leurs bras du fruit de ses travaux; Mais à Delille, hélas! que sert sa renommée ! Elle n’est plus pour lui qu’ure vaine fumée, D'une vapeur stérile elle enivre ses sens , T1 faudroit être un Dieu pour se nourrir d’encens. Et pourtant quelle époqne illustra plus l’empire , Xt düt mieux obtenir les honneurs de la lyre ? Pour un cœur généreux qu’il est doux de chanter Un peuple indépendant que rien n’a pu dompter! En prodiges fameux quel temps fut plus fertile ? Le ciel devoit Hoïnère à la valeur d'Achille. Que d’Achilles français languiront ignorés! Par la froide Clio seront-ils illustrés ? O Poésie! accours , prends ta lyre immortelle ; La France est triom; hante; ah! triomphe avec elle À Oui , toi seule as le droit de chanter nos guerriers. . Va, commerce avec eux de gloire et de lauriers : Eh! qu’ou ne dise plus que ta gloire éclypsée Æst par la politique à jamais effacée; 394 | \ c'Poësue. Ne vit-on pas jadis à ta puissante voix; S’assembler les mortels-dispersés dans les bois ? N'est-ce pas ton génie ;‘oracle de la Grèce, Qui du divin Soloni éclaira la sagesse 4: €ontint les factions d’un légitime frein, Etpar de justés'lois sut animer l’airain ? Dans l’horreur des combats ta voix fut écoutée. + Sparte fut invincible aux accords de Tyrtée. Le Dänte plus fougueux en des temps abrutis, Réveillales Toscans à Rome assujétis ; Combattit ; écrivit avec ‘la même audace, \ Et jusque sur son.trône effraya Boniface. Son siècle étoit batbare , et les arts florissans, Sortirent de leur tombe à ses divins accens: Viens donc ;Ô Poésie ! Ù ‘ermbellis nos rivages, Réunis tous te cœurs, bannis tous les Srages , Et le front couronné des palmes de la paix, Viens raffermir nos lois) par de nouveaux bienfaits, J ès Tx, DESORGUES. GO: N: TE. PELOIS ET MESTLI CONTE PASTORAIL UE da fortune est. bisarre.! Il semble que les ca- bäues ne devroient pas connoûre les caprices! Sans passions , Sans désirs, sans besoins , la houlette n ’eut Jamais dû voir son rence troublée ; et la naïve oendeur , ferme dans ses jouissances, eût toujours dû ignorer l’inconstance, du sort. Peloïs et Mesili, un cœur pur et sans perdre leur innocence, éprou- vèrent cependant des malheurs jusqu'alors inconnus dans la prairie. Les peines d’amour avoient bien pénétré. sous le chapeau de paille: plus d’un-berger avoit raconté à sou fidèle, Médor les risueurs de la favorite ; elle avoit dansé avec Myrtil ; elle luiavoit refusé des regards qu’elle affectoit de porter sur Lisimon ; mais aucun n’avoit été aussi à plaindre que Peloïs et Mésili. Peloïs vivoit chez son père. Sa cabane étoit la plus élégante de la contrée » parce que ses trou- pe:ux étoient, les plus gros et les plus nombreux. Mésili avoit ignoré les auteurs de ses jours. Elevé par les soins du père de Peloïs, l'amitié la plus douce avoit réuni deux cœurs formés pour elle, 896 Conte pastoral. _Peloïs et Mésili s’éloient toujours regardés comme frères ; leur existence paroissoit se confondie; les “mêmes sentimens, la même volonté faisoient aître les mêmes plaisirs, et conduisoient lés mêmes des- seins. | La reconnoissance, celte vertu si chère aux belles ames, étoit devenue nécessaire à l’existence de Mé- sili, sans qu’il connût parfaitement le motif secret qui la rendoit si vive pour lui. Les soins les plus ordinaires , les moindres témoignages de tendresse augmentoient sa sensibilité dès qu’ils lui étoient adressés par celui qu’il croyoit être son père. Chaque jour quelque Lonté nouvelle faisoit naître de nou- veaux sentimens; et, quoique l’ame d’un fils doive s'ouvrir sans réserve aux caresses d’un père , Mé- ‘sili, en la développant toute entière, craignoit que son amour ne parût trop foible encore, comme si ces caresses lui eussent été moins dues! . El alloit rarement seul indiquer à ses moutons les pâturages abondans : Peloïs n’eût pas été heureux s’il n’en eût partagé le plaisir. Un jour , contre leur habitude , et par le conseil du père , ils se parta- gèrent leurs moutons pour les conduire sur des cô- teaux opposés. Mésili, occupé de cette séparation, entra dans le bois, laissant son troupeau sous la seule garde d’Azor. À peine eut-il fait quelques pas , qu’il se trouva sur un tapis de gazon plus verd ue ceux qu’il venoit de fouler. Un foible ruisseau q Li | perdoit son onde dans lépaisseur de Pherbe.fleurie. Des saules plantés autour replioient leurs branches vers un centre commun , et sembloient lui porter Pelois et Mesili. 397 l'hommage. des chèvre-feuilles dont ils étoient en- trelacés ; un rosier touffu occupoit le centre , et on eût dit qu'un Dieu renouveloit chaque jour l’éclat des roses nombreuses dont il étoit couvert. Flatté de cette rencontre , Mésili sentit plus vivément l'absence de Peloïs » et il se promiît bien. de ne pas revoir sans lui un lieu aussi embelli. | i Avant de se retirer, il voulut s ’approcher du ro- sier pour réspirer le parfum qui s’'échappoit de son sein. Mais quelle fut sa surprise, lorsqu'il apperçut entre ses diflérentes tiges la surface d’un marbre poli ! Sa blancheur contrastoit avec des caractères d'azur qui présentoient les expressions suivantes : Ici l’amour a donné le jour à Mésili : l'amitié Pa confié aux soins du berger Pelois jusqu’à l'instant plus heureux où sa mère pourra Le . Soir sans danger. Que de sentimens à-la-fois cette lecture fitinaître dans l’ame de Mési!i ! La douleur et la crainte vinrent ensemble troubler son repos et détruire son bouheur. Peloïs n’étoit plus son frère ! | Son amitié pouvoit s’altérer dès qu’il en seroit ins- truit. Quel père , d’ailleurs , pouvoit le chérir comme celui de Peloïs ? Et l'incertitude d’être moins aimé de son vrai père ne devoit-elle. pas remplir son cœur de doutes et de peines ? Un torrent de larmes vint arrêter le cours de ses réflexions ; ee après avoir baisé le tapis témoin de ses HReblers ds il POP IREE du bois et se hâta de retourner à la cabane. Ils avançÇoit dans le dessein d’intérro- ger le père de Peloïs. Dès qu’il fut auprès de lui, vingt fois l'expression se forma sur ses lèvres , Vingt ‘ses lèvres de feu ‘la récompense de ses efforts. 4 mières ‘pensées ; elle occupe son :ccœur dans tous rs : 398 . * Conte pastoral. en eme ES fois elle y expira , et la ümidité si intéressante dans les cœurs simples vit, s unir à la douleur de n'être … . | plus. le frère de Pelo. s pour le forcer au silence, ; Cependant mille soupirs venoient interrompre le es discours de Mésili : plus il recevoit de caresses de Ja part de son père De plus son Cœur oppreisé sentoit le besoin de s épancher. T” amitié | em porta. Jaloux du titre de frère de Peloïs, et craignant de voir s’altérer un sentiment qui faisoit son bonheur, il résolut de se taire et d’atteudre du temps lex- À plication de sa découverte. Tandis que ses instans | | s ’écouloient dans une douleur cachée , que ses peines, | sillonnoïent sur ses joues flétries la pâleur et les 14 soucis ; le printemps amenoit dans le canton les ! fêtes d’ usage. Plusieurs devoient y fixer les plaisirs. | Ta course sur-tout avoit disposé tous les cœurs à la { joie. Le jour est arrivé, et.chaqne berger se rend ‘4 dans la plaine pour attirer, par, sa vélocité, les re S'4 gards de sa bergère., et venir ensuite recueillir sur | La course est buvérie ; chacun s’élance, et Mésili. est vainqueur. Un,cheyreuil orné de myrthes et de rubans est le prix de sa légèreté, et les filicita- | tions de Pelois ; le seul plaisir vrai qu’il eût goûté depuis plusieurs mois. 7 | Les actions du berger se rapportent toujours. à sa, bien aimée. À. son ré ‘vol, ililui consacre ses pre les: ipstans du jour, et des songes flatteurs aug- menleui ;, par leur aimable désordre , la vivacité à ‘un amour aussi pur qu'il est sage et réservé. La A \ f Peloisiet Meésuli. 399 désir de‘mériter. lés rezards de sa favorite anime dans les jeux , et si son zèle lui prépare la victoire son but est:d’en offrir le: prix à-Pobjet qu’il aime, Mésili n'avait pas encore fait de «choix ; l'amitié de Pelois avoit jusqu'alors suli à son cœur. À qui de- voit-il offrir le chevreuil qu ilivenoit de recevoir ? Sans doute à la bergère que ses yeux Jui indiquoient comme la plus belle , et:que: la renommée faisoit ré garder comme la plus sage: Zuloë étoit cette bersère, ce fut à elle que le chevreuil fut présenté. Toute Passemblée: applaud 1; le bonheur de M ésili pârut assuré, la sagesse et la eauté avaient fixé ses vœuxs Le seul Poloïs, pour la première fois, ne partagea - point le plaisir des éloges prodigués à son fi ère. !: Cependañt de cœur de Mésili étoit hibre. L’amour h’avoil eu aucune part dans son olire, Réstime avoit tout fait. Peloïs , au contraire , aimoit Zuloë : mourir où ‘en être âimé, tel devait êtrerson sort. Quel coup terrible la démarche de MKsili ne porta-t-elle pas à son cœur! Il crat voir un rival dans un frères et la/nécessité du silence pour ménager l’honneur de Marguerite ,:son afnitié presqu’aussi impérieuse que .-son amour, tout vint se réunir pour l’acca bler, Quel - changement! ces instäns rapides qui auparavant, lui faisoit tant redouter la fin des jeux , :s’arrêtèrent tout-à-coup devant la douleur et le menacèrent de ne ‘donner ancun terme à la fête. Ce terme arriva enfin ; les douces: instances du’sonmeil parvinrent à aire prendre le chemin des. cabanes, eb Péloïs put se livrer à tout son malheur. | 2° Tandis que’ Mésili redoutoit l'instant où la véri dé { 400 Conte pastoral. viendroit lui ravir ses douces illusions, où Peloïs ne seroit plus son frère , et où la tendresse changeroit d'objet; tandis que; malheureux des diverses idées qu’un événement aussi malheureux lui suggéroit , il" arrosoit de ses larnies les mains du vieux Pelois, que tant de soins - ‘lui rendoient plus cher que ne pourrait jamais l’être l’auteur de sts jours, Peloïs cherchoit à étouffer son amour pour Zuloë, et à laisser Mésili jouir en paix d’un choix qu’il croyoit réel. Triste; abattu, chaque jour dévoroit ce teint de rose qu’il avoit reçu de la nature, et Panütié, si biénfaisanie pour ceux qu ’elle protège , faisoit la malheur de cé berger par les sacrifices qu’il vouloit lui faire. Mésili évitoit la rencontre de Peloïs, dans la crainte de cesser de l’appeler son frère. Pploïs évitoit celle de Mésili pour ne pas lui faire connoître son dévouement et son désespoir. Plusieurs moisise pas- sèrent dans ces tourmens. La gaieté naïve de la houlette avoit fui; la sombre réflexion , si étran- gère dans la prairie, avoit su y pénétrer. Pelois et Mésili suivoient leurs troupeaux et ne les condui- soient plus. Les larmes, les soupirs amers , le dé- nouement redouté de leurs peines occupoient leur esprit et leur cœur,’ et leur sensibilité étoit morte à tout autre objet. ; Ainables surprises que la naïveté rend plus pi- quantes dans les cabanes ! innocens baisers que la caudeur dirige , et dont la pudeur la plus sévère v’oseroit se plaindre ! tendres soins que la franchise prodigue , et que l'étude ou la.flatterie ne souillèrent jamais! présens simples d’un ruban ou d’une fleur qui Pelois et Mésili. 4ot qui provoquez cette roug:ur tendre que la timidité répand sur le front des bergères! intéressans loisirs qué le berger consacre à des chansons, à une hou lette , à des guirlandes pour sa bieu-1imée, vous n’existiez plus pour Pelois: l’amour avoit tout cédé à l’amitié. Résolu de renoncer à son amour, ce berger n’étoit plus occupé que de son sacrifice, et | laissoit à Mésili tous les moyens d’entréfenir Zuloë , dont il n ’approchoit plus. Mésili, presqu FR de Zuloë, n'avoit4amäis porté ses regards sur elle, et la seule crainte de n'être plus le frère de: Pelois faisoit tout son malheur. C’est ainsi que la généro- sité la plus étendue et lPamitié la plus vive parois- soient s’être réunies pour répandre sur les jours de ces deux bergers le désespoir et la douleur; Cependant une situation aussi pénible ne pouvoit pas duier plus long-temps ; elle eût amené la dissi- mulation , et la-houlette ne la connut jamais. L’om- bre du soir chassoit, sur les côteaux, les dernières lueurs du soleil, et Mésiii ramenoit ses moutons vers les cabanes , joies deux voyageurs s’arrêtèrent de- vant celle de Peloïs. Ils prièrent le vieillard de les suivre pour quelques instans dans le bois goisin, et ils prirent le sentier qui conduisoit au rosier de Mésili, A peine y fufent-ils arrivés, qu’ils déclarèrent au vieil- lard'que Mésili étoit leur fils, et ils en offrirent des * preuves certaines en rappelant les circonstances da sa "naissance. Ils furent aisément reconnus, ei ils se hä- tèrent de rejoindre la cabane. Mésili et Peloïs furent aussitôt appelés pour apprendre qu'ils n’étoient poiut Tome LL, | AY 402 _ Conte pastoral. frères. Des larmes abondantes furent toute leur ré- pose , et la nature ne püt Vonponter sur l’amitié. Malgré les caresses que Mésili reçut de ses parens, malgré les tendres sollicitations de celui qu’il avoit jusqu'alors appelé son père, Ja nuit se passa dans Jes pléurs. Dès le matin il sortit de la cabane , pritle che- min des bois, et cette course, qui n’avoit pour objet. que d’ouvrir un libre cours aux soupirset aux recrets, redonna Je bonheur aux bergers et à leurs pèrés. En. eutrant dans le boisil apperçoit des caractères gfavés sur Pécorce, d’un peuplier’; il S’approche , et lit cés mots: © Mésili! Peloïs croyoit quil devcit mou- rèr plutôt que de cesser d'aimer Zuloë. 1l dout cependantce sac rifice à l’amitié ; elle seule pour voit le rendre possible. Jouis en paix de ton choix ; je ferai des efforts pour être heureux de votre félicité. À ‘peine Mésili a-til lu, qu’il court à la cabane et se précipite dans les bras de Pelois. Il l'invite ; le presse de lui donner l'explication de ce qu’il Viet de lire , et interrompt, par millesanglots, l’aveu qui lui est fait par son frère. Aussitôt chacun s’as- sémble. Les confidences GE n on rouen aux bergers la joie et le calme ; l’union de Peloïs et de Z'loë est arrêtée, et. les parens de Mésili, touchés de tant de vertus, sensibles à l’attachement des deux frères, leur promettent qu ’ilsne seront point séparés, et que leur intention est de faire élever une cabane pour eux-mêmes, et de se fixer dans 1e; séjour des ” NERUSDUTESe Fortune ! si tes rues parviennent quelquefois à , y A Pelois et Mésüd. 403 porter leurs désordres dans la prairie, l’innocence, qui la protèce, ne tardapas à les bannir, et le bon heur renaît toujours pour la houletie. | | J. T. BRUGNIÈRE. SP:E CT AC LES THÉATRE DE LA RUE ve qi L - PA L'onerr est le titre d’une comédie en un acte, dout on vient de A la première représentation à ce théatre, À Damis et Lainral , assidus chez Célimène , jeune femme d’une humeur douce et gaie, en sont devenus amoureux. L’un , petit-maître décidé , ne veut pas soupirer en vain si long-temps; il veut savoir s’il e$t un objet d'amour ou de haine. Au surplus, i! prétend bien connoître les femmes, et en dit ässez plaisamment beaucoup de mal. L'autre est - un céladon plein de franchise et de tim dité qui brûle en secret, et qui craint de se perdre par un aveu trop précipité, Célemène se plait à leur laisser ignorer ses sentimieus : elle a crayonné leurs por- traits; ruais rien n’indique encore quel est Pamant préféré. Le fat se flatte de dissiper bientôt cette incertitude: il court chez Célemène. Quelques ins- tans après nos amans reparoissent ; Mais On a en levé un portrait ; il ne reste que celui de Damis. Ccaz 404 | _ Spectacles. Ce dernier ne voit plus alors que son triomphe, ét connoît trop, bien les femmes pour en douter. I! est impatient de revoir son amante, dont il prévoit même d’avance toutes les réponses. Pour convaincre Lainval de son expérience et de son bonheur , il le fait cacher dans un cabinet à portée de tout entendre, Célimène , qui a surpris leur conversation ; feint un moment de tenir le langage que D@mis lui a prêté ; mais elle se déclare enfin pour son rival, à qui elle accorde sa main. Le citoyen Hoffmann a trompé beaucoup de personnes par le titre. de cette pièce. Elle n'offre rien de ce qu’on croyoit y voir. Sans ca- ractère principal , sans intérêt , sans but moral , l’auteur a SbpIEÉ à tout cela par beaucoup FA prit et par un style très-brillant. I] fondoit sans doute son succès sur le jeu du citoyen F/eury et,de la citoyenne Contat. Son espérance n’a point été déçue ; et, grâces aux talens distingués de ces artistes, sa comédie, si l’on veut Pappeler ainsi, a éte favorablement Deneiliée du public. J. L. G. è LÉ 405 # rm eemernetnmrmsemmai ie nc NOUVELLES LITTÉRAIRES. L> Lycée des Arts a tenu, le 30 messidor > Sa quärante-quatrième séance publique. x Voici quel a été l’ordre de ses travaux: Après le compte rendu de quantité de mémoires très-importans qui ont été lus dans les séances par= ticulières par Bouillon -la - Grange > Besfon , James Moodi, Régnier, etc. le public a remare qué et applaudi successivement : I. Un rapport de Lunell sur une manufacture de végétaux artificiels par le citoyén Wentzel. IT. Un rapport de Désessart sur un modèle de sein artificiel propre à allaiter très-commodément les enfans dans les hôpitaux , présenté par la veuve Boulhaud ; ancienne sage-femme. IT. Un rapport de Désaudrais sur un très-utile perfectionnement de la gravure en bois, par l’ar- tiste Duplat , demeurant rue Nicaise, à Pancien . macasin de l'Opéra ; industrie précieuse à laquelle il a apprêté, par le politipage, une ressource qui peut être de la plus grande utilité pour les arts et Pindustrie publique. Cc3ä 406 | Noupellés littéraires. IV. Un rapport du même sur l'artiste G audet el mécanicien, &emeurant rue Mesnil:Montant, n°. 6, et sur une mécanique qui présente un perfectionnement intéressant dans le tourguilloché, en même-temps qu’il offre un chef-d’œuvre surprenant de l’art de forger et fini dans les plus grandes proportions, de ma- nière à égaler au moins tout ce que les Anglais ont fait de plus parfäit dans ce genre ( Médaille). V. Mention honorable a été faite d’un mortier ou enduit propre à couvrir les carreaux des apparte- Mens, et qui n’est pas plus cher, par lartiste Gardet ; demeurant rue de la Montagne-Gene- viève , chez le naître de pension. Cet enduit a l'avantage de prendre telle couleur que l’on veut ; et de m'avoir pas besoin d’être ciré ni frotté: il suffit de le laver , et il peut conserver tout son brillant pendant ciaq ou six années. L3 VI. On a fort a uraude le citoyen le Monnier : dans une dissertation grammaticale , et dans une fable sur lés vers à soie. , Le citoyen Le Préville a été écouté avec le même plaisir ; il a lu une fable intitulée : Le Dogue et Le Roquet. VII. Tous les suffrages se sont réunis sur la cie toyenne Guemard , don l’éloge a été amené adroi- tement par le citoyen Désaudrais dans un rapport fait sur la danse, qui a été fort accueilli, pL Nouvelles littéraires. 407 VIII. Enfin, la distribution des prix aux élèves du Lycée a achevé de répaydre sur gette séance le plus vif intérêt , et d’y mettre le cachet de Vatilité publique, - F* / : |] L’IxsrrTuT national a nommé pour son biblio- thécaire le citoyen Saugrain ; qui étoit chargé de la conservation de celle de M. de Paulmy , qui vient d’être accordée à l'Institut. LE Bureau de consultation des Arts et des Sciences vient d’être ‘supprimé. L/Institut national est chargé de continuër ses travaux, h Le Lion de la Ménagerie du Muséum d'Histoire paturelle , dont le citoyen Toscan nous a tracé une _histoire si intéressante , vient de mourir. EEE al ON suit avec activité le moulage des statues ‘ans tiques pour les distribuer dans les départemens. Les projets de monumens pour la décoration dés - places publiques sont exposés au Palais du Mu- _séum, salle du Zaocoon, \ C C 4 { 408 _ Nouvelles littéraires. Lx cours de chymie théorique par le citoyen Fourcroy , et celui, des arts chymiques par le ci- toyen Brongniarë ; Ont commencé dués V’amphi- théâtre du Muséum d'Histoire naturelle les 11 et 13 messidor, à cinq heures du soir. | Le cours d’Iconographie naturelle, ou de l'art de dessiner les productions de la nature, donné dans le même établissement par le citoyen V'ans- paendonck ; à commencé le 12 thermidor à la bibliothèque du Muséum à onze heures du main; et éera continué tous lés jours pairs; à l'exception du décadi. Ge *ÿ DAS EE SRE « Le ministre de l’intérieur , le citoyen Bénézech , par une lettre du 6 floréal a autorisé Pimprimerie pationale à imprimer les observations que le bureau des longitudes est chargé de publier. Elles sont en grand nombre. Il y a trente-cinq mille étoiles ob servées à l’école militaire depuis sept aus. Le cie ‘0 !_ toyen Dargnier , célèbre astronome de Toulouses :« a envoyé une sixième suite d'observations qui s'É-, iend de 1797 à 1796: Les précédentes avoient été imyrimées à ses frais en deux volumes in-4°., et ensuite dans Îles mémoires de la ci-devant académis de Toulouse. | | On y joindra tes observations de d’Agelet, dont : le commencement est dans les mémoi.es de l’aca- démie des sciences de 1789 et 1790e | + - Nouvelles littéraires. 409 Les observations faites à l’observatoire depuis son établissement ; Celles de Joseph de Lille et du citoyen Mes- sier à l’observatoire de la marine ; Celles du citoyen Lemonnier ; qu’on avoit com- mencé. d’imprimer au Louvre, £n-folio , jusqu’à l’année 1745, et qu’il a continuées jusqu’au com- . mencement de novembre 1791 , temps où une at- taque de paralysie a terminé la carrière littéraire ( maïs non la vie) de cet'illustre et infatigable as- tronome. Ïl naquit à Pris au mois de novembre 1715, et il commença d’observer, dès le mois de septembre 1732 ; ainsi il a près de soixante ans d'observations. | Les réparations que le gouvernement avoit or- données à l'observatoire de la marine à Marseille sont terminées; les instrumens mieux placés qu’ils ne l’étoient, et le citoyen Thulis , directeur-ad- joint de cet observatoire, va reprendre la suite des observations qu’il y fait depuis sept ans. Il a été nommé membre de l’Institut national. C’est un motif de plus pour espérer de son zèle une nou- velle moisson d’observations : Le beau climat qu’il habite lui offre des occusions continuelles d’être utile à l’astronomie. » EE On écrit de Harderwyck que le professeur Jean IWillmet, qui remplit avec distinction la chaire de langues orjentales à cette université , y remit, le = 1 ‘410 Nouvelles littéraires. 16 juin dernier, la place de recteur magnifique à son collègue Herman Bosscha , poq a d’his- toire, d’éloquence et de langue grecque ( connut par un très-bon recueil de’ poésies latines ) , et qu il _ prononca, à celte occasion , un discours sur le génie poétique des Hébreux ; de Hebræorum ingenio , ad poesin imprimis compostto. Le même jour : P. J. Van Maanen prit possession de sa chaire de médecine et de chir urgie par un discours con-. sacré aux progrès de la dernière de ces sciences. dans la république des Provinces-Unies; de stu- dio chirurgico , hostra in patria melius, ex- colendo et illustrando. . à\ LE cabinet d’histoire naturelle de feu M. le cha- noine Jean Gessner à Zurich étoit, pendant la vie du savant possesseur tellement fréquenté des voya- geurs; et plusieurs auteurs en ont parlé avec tant - d’éloge, que la plupart des naturalistes ne peuvent manquer d’en être instruits.” Ce cabiret est un des premiers en curiosités na= “turelles ; il contient , dans la classe des vers , une belle collection de mollusca., parmi lesquels se. distinguent de très- grandes étoiles de mer, hérissons de meret tètes N 2 éduse ; ensuite de la classe des têtes de testacées "une collection complète de co- quillages rangés d’après le système de Linné , avec des supplémens à chaque espèce d’après Mar- tini et Schroter : ces espèces y sont pour la plu- 6 ù | ( ’ > tas agi “2 Nouvelles littéraires. ATI w . , “ s part en double avec des variétés, et il s’y trouve des piècss fort rares qui se distinguent par la gran- devr et la diversité , spéoifiées précisément dans un catalogue. Les meilleïres pièces furent dessinées exactement d’après nature, et enluminées au mieux sous la direction de Gessner , par Geisler , ex- cellent artiste. Il s’y trouve, entr’autres, un char- mani .conus admiralis summus , un cardium costatum. ;'ostreum malleus., d’une grandeur et beauté admirable; ostréum cornucopiæ , mytilus crista galéi, chitons, argonautes , nautiles, lima- ‘Cons, auomies; {rochi de la nouvelle Zélande , et d’autres rares espèces , etc. ; perspectivi, telesco- pia , lepades prægrandes ; veneres , dione , etc3 volutæ mitræ , olivæ ; buccina harbes de “toyies les espèces. ù : Les téstacées à doublé coquilles s’y trouvent pres- que toutes en doubie, Enfin , les richesses et l’é- tendie de la collection entière de ces coquillages ne sauroient's* décrire en si peu de lignes. Il y a-aussi une charmante collection de ltophytes et de joophytes ; dont les pièces les plus précieuses sont peintes sur des feuilles: particulières comme, par exemple ; madrepora fungites , musica, labyrinthus ; etc. — Tontes sortes de re GR gnes , €elt., sans y compter la collection d’œufs d’un grand nombre d’uiseanx , -dessinés de même . Soigneusement d’après la nature ; celle de plusieurs poissons séchés > “qreleite: de tOEuég à de lézards ; une autre de pgpillons , parmi eds se distingue nil Eq. Pärs ei Midamus , et Phal. Bomb. : 412 Nouvelles littéraires. atlas ; et celle de Carabes, où vous trouvez un couple de superbes scarabæi fullones et un scarabée brillant de Virginie. Du règne végétal il y est une grande provision de toutes sortes de semences rangées systématique- ment partie défsinées ‘soigneusement d'aprés na- ture ; puis une collection complète des diffé- rentes espèces de bois avec leurs noms. Du règne minéral, Gessner a laissé une très- riche collection de we ce qu'il y a de connu en pierres , terres , sels, métaux, mines, produits des volcans , elc. rangés la plupart d’après Linné et Wallerius , parmi lesquels on remarque une collection nombreuse et instructive de crystaux , marbres polis, mines d’argent , de cobalt, mercure, cuivre , fer, et d’autres métaux tirés dde mines de Fürstenbers , de Saxe, Deux-Ponts, Hongrie, Ty- rol, Baygorry , du Saint-Gothard ; de UNE am- bres, produits des volcans de la Solfatare et de l'ile d’'Elbe , zéolithes , schorls | couleurside térre, pierres polies arrangées artistement , jaspes su- . perbes , agathes et pierrés précieuses. À tous ces fossiles se joint encore une collection de pierres: prod dans les animaux, du précieux bézoar ;, jusqu’à la “PISTE de la vessie. , De plus vous y voyez , de ce dernier règne , une collection très-ample et complète de pétrifications * de diverses contrées , particulièrement de la Suisse , où il se trouve des pièces extrêmement rares et pré. cieuses. Une rangée de morceaux dg bois pétrifiéss. polis d’un côté ; dendrites polis; un couple d’anthros . “ # À N ouvelles littéraires, 413 polites, dont l’un est le fameux Aomo antedilu- vianus de Scheuchgjer. Des supérbes chamites , glossopètres, astrolithes, etc. des coquillages cal- cinés , etc. s’y distinguent supérieurement. On trouve encore joint à la plupart des pièces de cette en- tière collection de curiosités naturelles l’écriteau original de la personne dont Geéssner les a reçuës, et les dessins enluminés des mines > pierres pré- cieuses et pétrifications les plus rémarquables exé- _Cutés avec grand soin par. les artistes très-renommés C. G. Geissler, d'Ausbourg , et J. R. Schellenbergs Outre ce cabinet il y a la bibliothèque de Gessner ; elle contient un grênd nombre de livres rares et précieux. | Le cabinet et la bibliothèque sont à vendre , soit ensemble ou séparément. Les amateurs s’adresseront , avec des lettres af- franchies, à Jean-Henri Fussly fils, à Zurich en Suisse, pi Wu rs D * * La société batave des sciences , établie à Harlem ; a fenu sa grande séance annuelle le 2r mai der- nier, Le président a rendu compte des mémoires par- . venus à la société sur les divers programmes dont _ le terme , fixé pour y répondre , est nouvellement échu. Ces prog:ammes étoient au nombre de six $ la société a regrelté de n’avoir aucune couronne à . donner. Deux de ses questions sont absolument . demeurées sans réponse, Elle a reçu ‘un seul méa ‘4t4a | Nouvelles littéraires. \ moire , jugé insuffisant sur trois autres ; et déux mémoires , mais également trouvés insuflisans , sur la sixième, La société a laissé tomber trois de ces questions ; etelle a maintenu ; comme sujets des prix qu’elle doune , celles-ci : 2 10. « Puisqu’il est incontestable que la culture de » certaines branches de la physique. est d’une uti- » lité très-étendue , tant pour lconomie domesti- » que en général , que pour chacun de ceux qui se » consacrent à cette culture en particulier ; et, at- » tendu qu’il seroit ainsi à souhaiter qu’il existât , » du moins das chagune des principale villes, un » établissement convenable, où chaque citoyeu , qui :» en auroit Je désir, fût à portée de puiser ces con- » noissances ; la. socitié promet sa médaille ( ou 30 » duücats } à çelui qu'elle jug: ra avoir tracé le meil= » leur plan pour parvenir à ce but, c’est-à-dire» » à établir une iustruction convenable ‘pour les ci- » toyens.nou-lettrés et peu fortunés dans les bran- » ches de la physique les plus essentiellement utiles’ ». — Les mémoires doivent être envoyés avant le pre- mier novembre Ton ion qu’elle avoit reçu portoit pour devise : . Le « Ecrivez pour le maître, et non pour l’écolier! 29, « Quel est le résultat des découvertes les plus » modernes de la chymie sur La nature de AR » mentalion ? êt quels sont les avantages qu ’en peu- » » vent recueïllir les manufactures ou métiers qui C4 Nouvelles littéraires. 415 » employent des matières fermentantes »? — même terme pour y répondre. | _ 30. « Quel jour le système chimique de Lavoisier, » et la manière de rechercher, d’après ce syslême,. » les principes constitutifs des matières animales , » végétales et autres, répandent- -ils sur la connois- » sance physique du corps humain ? Jusqu’à quel » point peut-on y puiser la désignation des choses » qui peuvent être utiles où nuisibles à celui-ci? » Enfin ; quels avantages la médecine est-elle à » portée d’en recueillir actuellement » ? — A rc- poudre avant le Letane novembre nc Les ee questions proposées par la Société sont : ee ‘10. « Entre les divers procédés tendans à rendre « propres à la production de végétaux nutritifs les > terreins sabloneux des landes et des dunes ; queis » sontceux que les découvertes modernes de la chy- » mie sur les principes constitutifs des plantes, ainsi » que sur la principalé cause de la stérilité des » terréins en question , désignent comme les meilleurs » etles plus avantageux » ? — à répondre avant le premier novembre 1797. n 29, & Attendu que dans plusieurs contrées éiran- »'oères on a commencé à défricher et à uuliser » des terreins sablonneux semblables à ceux de nos ‘» dunes , et qu’il seroit intéressant- pour le parti que » l’on se propose aujourd’hui de tirer de celles-ci ; | 416 Nouvelles littéraires. | » de connoître le résultat des diverses expériences » faites à cet égard ; la société (emande une expos » sition succincte de ces expériences et de leurs » succès plus ou moins désirés , iracte d’après des » renseignemens authentiqués: de manicre une es 9 | » expériences heureuses’ soient décriles avec assez » de détail et de soin pour pouvoir servir de gui- » des, et qué celles qui ont échouéés indiquent » les cas analogues où il n’y auroit pas d: sucrès » à espérer ». — A répondre avant lé premier no: vembre 1797: | 30. « Comme il arrive fréquemment dans lestem- » pêtes que les moulins-i-vent sont mis en mouve- » ment malgré leur arrêt, et qu’ainsi ils prennent _» feu, l’on demande s’il n’y auroit pas un moyen » plus sûr que Parrés ordinaire pour j|révenir cet » accident, ou si l’on ne pourroit pas tellement per- » fectionner l’arrét ordinaire ; qué le danger en » question ne fût jamais à craindre. » —À répon dre avant le premier novembre 1798. 4. « Une histoire naturelle et une exatte des- » cription des baleines, dans laquelle on ait Varti- » culièrement pour objet d'indiquer les endroits ‘» où elles se trouvent communément , et les moyens » de les découvrir, ainsi que les procédés les plus » simples, les plus expéditifs etles plus sûrs pour 1 - : 4 » les mettre à mort et pour s’en emparer à — À répondre avant le premier novembré 1798. La Société a encore dans cette séance raffraïchi ï j le TES RE En E AE Ps Le AS 22 [l 4 «4 à a fl je ARS TE AT Nouvelles littéraires. 417 le souvenir d’ün assez grand nombre de questions proposées par elle depuis plus ou moins de temps, et pour lesquelles le concours reste toujours ouvert. Il y en a cinq pour le terme du premier novem- bre 1796, trois pour le premier nove:tbre 1797, et cinq pour un temps indéfini ; on les tronvera dans son programme où dans ses retro = acta. — Tes memoires en lollandaïs , latin | français ou allemands doivent être adressés au secretaire dela Société, le citoyen M. Van Marum. Parmi les nouveaux membres qu’elle s’est dounte, on remar: que le citoyén Thourn , professeur de culture ‘au Muséum d'Histoire naturelle , et membre de Pinsti- tut national des sciences à Paris. On ;connoît lidolätrie: des Anglais pour Shakes- péare: Elle faisoit attacher une grande importance à un volume in=folio ‘publié, à Londres, l’année dernière, sous le titre de Skakespea’res Manus- cripis:, et qui doit être suivi de deux autres. L’é- diteur 1reiand rend. compte, dans sa préface, des peines qu’il s’est données pour constater-l’authen- ticité des diverses pièces (miscellaneous papers and legal instruments ) qu’il offre au public. Ce sont des Facsimules ( ou copies calquéès) de la ‘main de Sakespéare : : ils consistent en uue lettre à la reine Elisabeth, suivie de sa réponse; en une lettre et une pièce € % vers de galanterie à Añne Ha Laser , dévenuë depuis la femme de Shas “Tome II, er D d 418 Nouvelles littéraires. kespéare , etc. Mais ne voilà-t-il pas que Malone, le plus savant des éditeurs du tragique anglais , vient de renverser toutes ces prétentions , et de ran- ger /reländ au nombre des faussaires, dans une lettre au comte de Charlemont , intitulée: 4n Enquiry in vo the authenticoty of certain mis= cellaneous papers and legal crstruments ,; at- tributed to Shakespeare? etc. (in-8°.-de 456 pages. A Londres, chez Cadell, 1796. ) Ïl a fait graver, daus trois planches, vingt-quatre Facsimiles de Shakespéare ; dont la comparaison avec ceux d’Zreland démontre la supposition de ceux-ci. Il prouve de plus , par des observations sur la langue, sur l'orthographe, sur certains faits historiques, sur le caractère personnel de Shakespéare , sur Pétat de l'art dramatique. au seizième siècle , combien lédi- teur 1reband se montre ignorant sur tous ces points, et combien il a déinérité la publique confiance. On‘ siffla en même-temps , au théâtre de Drury-Lane, une de ces pièces prétendues nouvellement décou- vertes de Shakespéare , la tragédie de F’ortigern ; ‘ évidemment cousue de scènes disparates et défigurées de Macbeth, Richard IIT, etc. nn , * EN } LA Société d'agriculture d'Amsterdam , dans sa séance publique du 26 avril dernier , après avoir adjugé deux prix d’encouragement ( l’un d’une tabatière d’argent de la valeur de six ducats, l’autre d’un exemplaire du recueil complet de ss mémoires) + Nouvélles littéraires, 419 à Henri Van Schaik et à Girard Buys, tous les deux cultivateurs , a annoncé que le programme, ; qu’elle avoit publié pour la seconde fois en 1705, n’avoit pas été répondu enoo e cette ann‘e d’une manière satisfaisante | et cependant elle ne la point retiré , attendu son intérêt ; mais elle le maïn- ‘tient avec quelques modifications comme sujet du prix pour l’année 1797. Nous nous dispensons de Finsérer , parce qu’il est entièrement relatif à des localités du ressort exclusif des habitans. La Société a promis un autre prix, concernant l’étäblissement d’Æcôles vétérinaires dans les Provinces-Unies , et _ fixe l’envoi'des mémoires jusqu’au premier décem- bre 1798. Enfin , elle a renouvelé le souvenir de plusieurs questions antérieurement proposées par elle, sur l'extirpation des mauvaises herbes , connues sous les noms de sénapis arvensis, L. conpolyulus - arvensis , L., etc. ; sur l’application de la météo- rologie à l’agriculture ; sur le défrichement des landes et des communes , sur l’irstruction élémen- taire de la jeunesse dans les campagnes. — Elle se propose de publier incessamment , et par parties … détachées , un traité élémentaire d'agriculture _ à l’usage des écoles. Gette instruction aura pour L ; les vergers Fe les potagers. Les nee adressés | | à Ja Société peuvent être écrits en hollandais, en 4 Ë tin ;en franfais , en anglais et en allemands. Il faut” 1 esadresserfranc de portèses secrétaires, H. Calkoen, D. AE AS Das 1 brie les terres labourables , les Dés» la nourriture . F _ 420 Nouvelles littéraires. où J. P.Everrryn-Glimmier, l'un et Pautreavocais à Amsterdam. | juges. AP op 4 pement On aime à voir la Convention nationale Batave, | généralement animée d’un très-bon esprit , s’occuper aussi singulièrement dans sa sagesse du grand ou- vrage de l'éducation. Elle a regardé les. réformes que l'éducation publique réclame dansles Provinces- Unies comme étant spécialement de son ressort; mais elle aura construit un édifice imposant et ré- gulier avant de s’entourer de débris. Däns sa séance : du 10 juin, une commission nommée ‘par elle,et + composée des citoyens Kantelaar , Van Lennep Ÿ Pasteur, Gulié, Lublink , Flokh et V’atebender lui rendit compte . par ‘la bouche du premier , des trois ouvrages relatifs à cette tâche ; le premier à ayant pour auleurs les citoyens J. J. Schneiter W et C. Rogse ; le second le citoyen #’a‘ebenter, À | 4 ? membre de la commission ( nous Pavons annoncé dans un des précédens numéros de ce journal), et ÿ le troisième le citoyen JT. Ankringa , de Leem- ! vaerde. La commission a donné de justes éloges à | chacune de ces productions; mais elle à reconnu » que, présentées par leurs auteurs comme de simples | | essais, elles ne remplissent pas toute l'étendue du | plan que les législateurs bataves doivent se pro-\ 371 ea . * ni À (1 poser, ét qui ne pourra guéres êtrerempli qu'après ér’eux-mêmes auront assis ; sur de nouvelles bases, | Nouvelles litiéraires. 421 la constitution de lenr patrie. Elle à proposé à l’as- semblée de nommer uné nouyelle commission spé- _cialement chargée de lui présenter un projet d’Ins- titution nationale ( pour autant que celle-cr peut être ‘du ressort de ‘l'administration ), à laquelle Commission seront adressés les mémoires susdits, et tous autres qui seront communiqués à à Pavenir, pour éclairer et guider cet important travail. La Conven- tion batave , adoptant les conclusions de ce rapport, a ‘nommé pour commissaires les citoyens an Lennep , Kantelaar , Lublink , Floh, Bacot et RYsWTE. PRE Lers thermidor au-soir, le Lycée des arts a à rendu un hommage funèbre à la mémoire du célèbre La- voisier, membre de cette société. La séance a été ouverte par un discours de Mulot, sur le respect dûaux morts. Fourcroy a lu ensuite une notice sur Lavoisier ; et Charles Désandrais, une ode. sur lime mortalité dé l’ame. Enfin, où a exécuté un hiéro- drame , dont le sujet est la mort de Lavoisier 3 la musique de ce morceau est de Langles, meinbre du conservatoire. Lais et Chénard y ont chanté. Nous … reviendrons sur cette séance. : MIE < À mit 4 ‘C’est le citoyen Tourton, fils du banquier de ce nom, qui a remporté le premier prix de la course 4 qui a eu lieu le jour de la fête de la liberté , et le :: 0 | Da3 422 Nouvelles littéraires. À : citoyen Bocher le second. Le premier prix a été un sabre ; l’autre, une paire de pistolets. Le prix de la course des chevaux a été gagné par le cheval présumé normand /e Veneur , apçpar- tenant aux citoyens Villate et Carpentier, marchands de chevaux , monté par le citoyen Carbonel. Le second , par le cheval limosin Aÿor, monté par. le citoyen Henry Francony. Le premier prix a été un trèsbeau cheval tout équipé , et le second une ‘4 paire de pistolets. LIVRES DIVERS. SCIENCES: ER TCAUR ES. Hrsrorre de l’Académie des Sciences , année 1789 , avec les mémoires de mathématique et de physique pour la même année, tirés \ des registres dé cette Académie. À Paris, de Pimprimerie de Dupont , rue. de la Loi, Van II de la République » 762 pages én-8®., avec onze planches. Ce volume, imprimé en 1792, n’a été publié que quatre ans après par des circonstances rela- tives à la révolution, Ïl coutient dix-neuf mémoires d’astronomie , en- r’autres sur la théorie des satellites de Jupiter , sur J'obliquité de Péclyptique , sur l’âplatissement de la 1 t, 74 Livres divers. 423 terre et sur la stabilité de la mer; la suite des obseïvations de huit mille étoiles circompolaires par Lalande ; des observations de 1790 faites à l'observatoire par Cassimé , Nouet , Perrny , Ruelle ; des observations de Mercure et autres, faites ou calculées par Lalande ; un mémoire sur la seconde comète de 1788, par Messier ; des ob- servations d'étoiles, par d’Ægelet ; des mémoires sur le calendrier des épactes et sur les marées des équinoxes , par Lalande ; des observations sur les satellites de Jupiter, par Maraldi ; un mémoire sur la fivure des planètes , par Legendre ; le ca- talogue des étoiles de la nébuleuse du Cancer, par Le Monnier ; des remarques sur les tables du So- leil et sur l’accélération de la Lune, par le même ; un mémoire sur les réfractions , par Le Gentil ; un autre sur l’antiquité de la sphère et de quelques constellations , par. lemême ; une nouvelle détermi- pation du mouvement moyen de Vénuset de son aphélie, par Lalande. -Jourwaz de l'Ecole polythechnique , où Bulletin du travail fait à cette Ecole , troisième cahier , in-4°. Se trouve à Paris chez les citoyens Regent et Bernard , libraires, quai des Augus- tins, n°. 37. see On ne sauroit faire trop d’éloge de ce journal , dont nous avons déja parlé.#On doit d’autant plus compter sur l'exactitude des matières ; qu’il est im D d 4 - 424: Livres divers. je primé sous les, yeux der l’administration, de. cette: école. Ÿ | ” + LE F0 fartil | & Le cahier que nous annonçons contient des: né! moires intéressans ‘sur l'analyse mathématique | sur Ja cAc Lyme ,. sur la physique GRATIN , le der ani ét lParchitecture: J ns Ur . E Da Te) SorsNors. AO Le 6 (RE , + VU * Ho PHIL0$0PHICAE PSM ae af the me SO cuety. of. London for the Fear 1795. Part. (A Pag- 22F; sg 4n-49. 174 r Ge: volume contient , outre la FER Dire ji tés. lescope de Herschel, un erand détail, d’ opérations tri rigonométriques faites, ‘de 1791 à 1794, par les fr dres du duc de Richëmond , alors général de l’ar- tillerie ; elles sont du RL colonel Edouard. Williams, du capitaine Villa Mudée , et de M.'Tsaac Dalby, et comprennent our à lieues de longueur au midi de PAngleterre, à Porient et 4 PORT de Portsmouth. EU PAR $ ASS s14 / ANT Dès 1763 , où avait formé le projet d’une carte En daqu de l'Angleterre aux dépens, de; HET tai; l égonoinie de Grçenyille l’empêcha. Ea 1783 ui PE tab de Cassini de Thury détermina le roi d'Angleterre, à reprendre ce projet à ses frais. Le | génoral Roy sauté lavoitichargé, en exécuta une PAHHE 3n8amtor t;carrivée le-30-jûin, 1790 , sembloit avoit fait ‘perdre, déjvue ce travail; mais le Su de ; » bQ y Livres divers. 425 Richemorda ab'enu l’agrément dû ui pour le faire reprendre. Où a mesuré, en 1791, une base de 27,404 pieds avec, des ue faites par M. Ramsden, dont la dilatation a été calculée et réduite à 62 degrés du thermomètre anglais, environ 13 du thermomètre . ? > français ; les angles ont éte pris avec un théodolite de Ramsden, de 2 pieds de diamètre, dont la des= ‘cription a été donnée dans les transactions de 1790. Les cercles francais, dont on:a vu ci-devant là des- cription,, peuvent donner une précision encore plus grande ; mais nous conviendrons volontiers.que ceile . de l’instrument anglais est suffisante pour l’objet de la carte, En 1794 on a mesuré une autre base de 36,574 p. dans la plaine de Salisbury , pour servir de vérili- cation; et l’on voit que sur 127 mille pieds il ne s’est trouvé que 2 pieds de différence entre des ré- sultats de différentes années. Ÿ Ces opérations ont donné, les longitudes et latitudes d’un grand nombre de points des hauteurs'au-dessus du niveau de la mer, des réfractions «terrestres de- puis © jusqu’à - de banc és ; mais le plus ré RE nombre est entre /; et 1 19 ee ! GÉOMÉTRIE. Traité des RARE E par addition; .ou des séries algébriques ; lerminé par de nou- velles vues sur l& quadrature du cercle , et précédé par un discours sur la nécessité d'un 426 Livres divers. nouveau syslême de calcul ; troisième édi- ‘tion, par Le citoyen DE Foine À Paris, chez Nyon, libraire, quai des Quatre-Nations ; De- senne ; Palais-Egalité, nos. 1—2, l’an IV de la République française , juin 1795 , 266 p. sn-80. * L'auteur | en remontant à l’histoire des :mathé- iatiques ; prouve qu’il faut introduire de nouveaux rappoits daus la scicnee de la quantité, et que cha- Cun déviendroit une source de découvertes même _daws lés mathématiques mixtes qui tiennent à tous les besoins de l'humanité. IL fait voir comment il a été guidé à un nouveau systême , celui de la puissanciaiion , et il donne les moyens les plus simples de calculer les puissances : celte nouvelle carrière , que le génie ouvre au géuie, n'a pas encore été suivie par les géomètres : les sa- vaus ont leur routine comme les autres; mais il y a lieu d'espérer que les nouveaux développemens de Paëteur Jui ferout de nouveaux PRRAATSS * “À sTR'ONOMITIE EnArosraenrs Catdsterismi, cum interpreta - tione latina. et commentario curavit Jo. Con rad. Schaubach, inspector licey illustr. mei- nengensis, Epistola C. G. Hein, cum ani- madrersiontbus in Erastothenem Gottingæ , 1795 ; 150 pagts £1-8°, avec deux planisph res. Cet ouvrage ; dont le: texte grec. occupe trente — Livres divers. 427 cinq pages , contient une description succinste des anciennes constellations. La réputation de l’auteur , qui observoit à Alexandrie 250 ans avant Père vul- gaire, rend cet ouvrage intéressant. Il étoit défiguré par les copistes et les traducteurs. M. Schaubäch a compulsé tout ce qui pouvoit lui aider à rétablir le texte par le moyen de Théon et Hvginus, Pha- vorinus et Eudocia ; des conjectures critiques de Arnaldus |, Ruhnkenius, Valkenarius, Wesselin- gius, Koppiersius , Heyne ; ensorte que cette édi- tion d’Erastothène l’emporte de beaucoup sur tout ce qui avoit été fait jusqu’à présent. On trouve; à la fin‘du livre , les figures des an- Ciennes constellations gravées sur deux hémisphères. L'origine fabuleuse des constellations est expliquée par Erastothène dans le sens des traditions mytho- logiques ; il faut voir, à ce sujet, POrigine des : Cultes par Dupuis, dont nous avons donné un ample extrait, R | ja ASTRONOMICAL OBSERVATIONS made at the royal observatory at Greenwich in the year 1794, by the Rey. reril Maskelyne , in-folio.. Ces observations, qui sont un trésor pour l’astro- nomie, commencent à.1765. Ainsi, nous en avons . déja trente années. Celles-ci vont de la page 257 à -la page 297 du troisième volume. Les observations de Paris, dont la publication a été suspendue par la révolution, vont aussi se re- prendre: le ministre de l’intérieur, par une lettre 428 Livres divers, | Su du 6:flaréal-(25 avril 1796), :a autorisé le «bureau des Jongitudes à faire ‘imprimer, par l'imprimerie nationale , le volume qui est prêt actuellement ; et les 351, mile étoiles du citoyen Lalande eu feront pPariien (02. T4 noie | j 4 CoNnorssAnce des Temps à l'usage des ÆAstro- nomes et des Narigatewrs pour l'an K de la. République ‘française, du 23 seplembre 1796 aw 21 septembre x797 , publiée par ordre di Bureau des Longitudés. À Paris, de l’im- primerie de la Béphbhiios et se HE chez Dupont, rue de a Loi * "n°. 143 392 " n-8°3 Era eue Fi Cet ouvrage > que, l'académie des sciences pul Hoi depuis 1679, “ connu de tous les marins et de tous iles savans ; müis les additions nouvelles dont le ci- toyen Delalande 4 enrichi ce volume méritent d’être annoncées. On Y trouve un catalogue précieux de mille étoiles GrFp PO laréss un journal dastro- nomie dépuis 1782, temps où finissoit l'histoire de | l’astrohomie de Bailly ; ure indication de tous les livres d'astronomie qui ont paru l’année dernière ; une nouvelle déter min:tion de l’orbite de Mercure; unmémo re ‘de M. de Mendoza sur la manière de calculer les. lonsitudes. en mer ;-des'observations du citoyen Thulis, du citoyen Duc:la-Chupelle , du citoyen le Français, de.M. Barry; astronome de … Manheim, du citoyen Flangergue:, du citoyen Mon- - gin,.du citoyen Blachière, de M. Cagndli de #1 i à 1 mr sas ee nr NE ne Livres divers. 429 Vérone, et de plusieurs autres astronomes, fruit de la vaste corréspondance que le ‘eitoyen De: lalande entretient avec tous les astronomes de PUnivers, BOTANIQUE. HsrsorrsaTions des environs de Montpellier , ou Guide botanique à l’usage des Elèves de l'École dé santé, ouvrage destiné à servir de supplément à La Flora Monspeliaca,par Antoine Gouax , professeur de Botanique , assocué de L'Institut national. À Montpellier, chez Tzar et _ Ricard, imprimeurs des corps administratifs + place Le d'Encivade , n°, 208 , cn-B°. br. APP Gouan ; nommer Daubenton , c’est rap- peler des hommes dont les noms seront à jamais révérés des amis de la nature ; tous deux dans leur respectable vieillesse caltivent encore l’histoire na turelle, et la cultivent avec succès. a HR Ee Nous avons annoncé il y a quelque temps le no- menclator plantarum, avec la traduction du citoyen Gouan, de cet illustre ami du grand Linnrus le . en a qu’il - publie est intitulé Herbortsats ns des FLE environs. de Montpellier ; il. est destiné à servir. dy de guide aux jeunes élèves. de, l'Ecole de ! Santé. il | est. rédigé dans le même goût que le Herborisa- | iones Upsalienses , qui.se. trouvent dans les amé- . nités académiques de Linnæus. 1e 'Ee citoyen Gouan nomme seulement les plantes WT Abe communes 3» il ne s’arrète x ’à celles qui lui parois- 430 Livres divers. ; sent mériter quelqu’ observation ; il renvoye pour le reste à ses c{lustrationes botanicæ et à sa Flora Monspeliaca. , Cet ouvrage est infiniment précieux pour ceux qui étudient la botanique à Montpellier ;il l’est aussi pou. ceux qui veulent connoître. les plantes qu’on y peu rencontrer 3; il l’est pour tous les botanistes, à cause { des observations que le citoyen Gouan y a semées. + L'ouvrage est précédé d’une courte description de g" la situation de Montpellier | d’une note sur le mer- | cure coulant qn’on y trouve , et d’une indication des naturalistes qui ont illustré cette ville. 7 Gouan et Broussonet sont aujourd’hui la gloire de cette ville sous ce rapport. Broussonet , si estimable, | par ses travaux et par l’aménité de son caractère , dont l’amitié m'a été chère , dont le souvenir in’étoit précieux , et dont le retour dans sa famille » | dans sa patrie et au bouheur m’a pénétré d’une joie * bien vive. be ‘4 de de MÉDECINE. Ax inaug eural experimental dissertation, etc. ; a est-à-dire , Dissertation inaugurale expéri- À À 4” * mental le à dans laquelle on tâche de consta- 1 ter fe effets morbifiques du ga» acide car. :bonique ou de l'air fixe sur les corps en santé, et la manière dont ils sont produits, par Cuilaème Bacnr. A Philadelphie, 7h pe L'auteur , après avoir constaté par une suite d’ex- | périences , la réalité de ces effets, et en avoir re- . Livres divers. 431 cherché les causes, s’occupe des moyéns curatifs. Il conseille une forte circulation d'air , Pinspiration d’air dans les poumons , l’aspersion d’eau froide sur la figure, l'application de la glace sur d’autres parties du corps, et il veut sur-tout qu’on s’abstienne de la saignée. KLEIN Aufsatsen medicinischen inhatts , etc. c’est-à-dire, Petits Traités relatifs à la Mé- decine ; par J. H. Juczen. À. ape 5 1795; 194 p. én-8°. j Sammiunc practisch chemischer VEN gen, etc. c’est-à-dire, Recuerl de Mémoires de . Chymie-pratique , et mélange d'observations , par W. A. Lampranigs,, Tome I. À Dresde, 1795 , én-8°, de 235 p. Brrrrace zur Kriegartzney rritsenchañft , etc. par J. C. Jacer , médecin de garnison à Francfort, avec des supplémens par J. re L Muzzer, et une préface de BainiNerr , 3 vol. én-8s. de 336 p. et de 503 P- A Franc, x 1794 et 1795. Gest le Code de Médecine militaire de Co- : lomb:ier, enrichi des Obser ra et des | décou- # vertes de Monro, Hamilton , E Lin | autres. RE Au 8e #4 Le FA # LA LE 4 L | ” +: . HR AN } ‘L'APNNEREEEr C4 n J. 4. Euarrrou, h rurgische aufreisen ,; C’est- | à-dire, Voyages ‘relatifs. à la chirurgie , et observations. faites principalement dans les res fe, Londres , > Avéc des eue A 432 Livres divers. | présentant des instramens nouveaux où per- Jfectionnés ; etc, par J. A. Énrzricu. À Léipsic, 1795, Tome I, de 279 p. DE vivitali sanguini deneganda , vita autem propria solides quibusdam corporis partibus adserenda ; curæ iteratæ , auctore. J. F. BLu- MENBACH À Goettingue, 1795. C Lenris cristallinæ structure fibrosa.. Disser- .tàtio inauguralis ;, quam, præside J. C. Rerz , defendit S. G. Sarrrc. À Halle en Saxe, ‘1794 ; én-0. de 134 PAGES avec une planche représentative. : Æ, Sehraud, Aphorismi de politia medica. A Pest , 1795 , de 176 p. in-8e. ŒER R 4 T A. Fautes ‘essentielles à corriger. — T. IT, N°. 5, 123, 1. 16, Droit de la Naïure et des Gens, Luc : "Droit de La guerre et de la RAT. Nr 0: 6,2" De 169, Î: 24» Li lisez: inap= | ht, “LES SIN GR A vis ss ape du Magasin PM an a ul vres qui paroissent en France et lent pour tout ce qui conne our se procurer. chez l'Etranger, ra a ‘he Librairie ancie et moderne. . Oùs y charge. aussi, de, toute tot d* impressions. Les Livres rouveaux, sont annoncés ph Journal Lies 4 Fr pi ë tôt après qu ‘ile ont été remis au Burear , ve L-à LeN uméro qui, se publie après cette reï mises Le pa paroît. régulièrement 1e de er etl x » us VA) au 0 x D +] N , tie 1x “4 f RNA > EU | ta Le RENE ES Qur se trouvent à l’Imprimerie du Magasin Encyclopédique. ANTIQUITÉS NATIONALES , ou Recueil de Mo- numens , pour servur à L'Histoire générale et particulière de La France , teis que Tombeaux , Inscriptions , Statues , Vitraux , Fresques, etc. tirés des Abbayes, Monastères ; Châteaux et autres lieux devenus Domaines nationaux ; par À. L. Meur. Il paroïît déja 4 volumes 4-40. à 42 livres le “yolume, et 4 volumes #7-fol. à 72 liv. le volume, en fouilles, ( On ne tire ce dernier format qu’à 200 exemplaires.) Chaque volume est composé de 4 à 500 pages et d’environ 60 Estampes. Les Monumens décrits dans cet ouvrage sont - presque tous aujourdhui détruits ou dégradés; l’au- teur a encore beaucoup de Mémoires et de Dessins. Le cinquième volume est sous presse, »" Ecémens D’HisroiRe NATURELLE à l’usage de Ja jeunesse , par le même. Ouvrage qui a remporté le prix, au jugement du Jury, pour les Livres élémentaires , un volume n-82. div. | MIiNÉRALOGIE HoméRriQuE , ou Descriplion des Dinéraux dont ilest question dans les Foëmes -d’Homère ; ouvrage où se trouvent des détails sur histoire des Arts dans la haute Antiquité; par Le même, un-8°. 1 lv. 10 s. … Inrropucrion à l’étude des Monumens An- ligues; par le même. 7 1. 45. | | Inrropucrion à l'étude des Prerres gravées, lun-80. 1 liv. 4 s. | | + On atiré de ces denx Ouvrages douze exemplaires Dur paper vélin : le prx est de 5 hv. " Norrce surla vie de Lamorenon-MALESnERDrS; par le citoyen Dubois , seconde édition, é- 8. 3 Liv. 10 5. [EN . MEDE-LE LR. To = ES "RS A e CoSr” * Tuiere des articles contenus dans ce numéros 4 MAMMIFÈMRES. Les deux côtés de la Médaille # \ Extrait d’un mémoire sur le| par François de Neufchäteaus # Myrmecophaga capensis ; lu à! 3864 la Soeiété philomatique par\P'ers sur Le priæ de Poésie ou le citoyen Geoffroy , 289 blié par l'Institut, par Le É ENTOMOLOGIE. Desorgues , 390 : Observations sur les organes de CONTE. 4 la génération de à Lule applati,|Péloïs ét Mésilis 395 4! par le citoyen Latreille , 291} | 0 CHYMIE. RE PU pe MW teni baryte + Orgue’ y ÉD FER s || vyens d'obtenir la EYE OU VELLES LITTÉRAIRES. | pure ; par és citoyens Four-! : + croy et Vauquelin , 292 Lycée: des re | 409 Extrait d’une lettre du cit.Lou- Cabinet de Ji Gessner ; 4194 werenburg, au cit. Fanmons, Sociétés Bataves des AE à : ‘ 4! # MÉTÉOROLOGIE #94 Manuscrits de Shakespéer, 417 À ° Q 2 , LA » h Léttre du cit, Ducuesne ; pro-|Soviété d'Agriculture d'Amse fesseur d'Hist. naturelle ; Daje SNTRENR JUL 4e teen MS 296 | An5truct. publique en Hollande, 4 Mépecrne MILITAIRE. pee Lavoisier 42 Frtrait d'unavis surles moyens role #5 I nr épat d de conserver ou de rétablir la\” ns RAS ed , santé des troupes à l’armée] Livres DIVERS. d are Hess 298 ss Sciences et Arts. F4 | $ . istoire de l’Avadémie des” Mémoires sur différentes ques-| Sciences , HUM à tions de la science des conS-| Journal de l Ecole polythechs! . tructions publiques et économt-| pique ; : 4280 ques , par le cit. Aubry, 322: se Sciences. Li LITTÉRATURE GRECQUE. |Philosophical Transactit génès , fr aduits par J. B. C:\ sions par addition, ou des M are Re 29| ries algébriques , etc. T5 C? D Mind NS Astronomie. … | °L dre oi Es RÉ. " Eratosthenis _ Cataterismn Discours prononcé par PSS IE à ch CE Monidlià install.e l Ecole LAstronomicalobserpalions, 610." centrale de Seine et Oise, 356| 724? 4222 BEAUX-ARTS. Connoissance des temps.; 196 2 Musique. à 1797 » AN TRE #29 Essai sur la propagation de la AG RE “5% al Alusique en France, par J.-B."" HR TH, PISE APE EE Leclerc , 363) 1#Er0ns de ontpellier ; 429) MÉLANGES. AE Médeciné. ‘ ‘ Lettres inédites de Péirese,365 G. Bache, An inaugural eve Peésire. perunenfa dissertation ; € e 85 Couplets , 85 43a (NS. 8.) MAGASIN ENCYCLOPÉDIQ QUE , O U JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES sr DES ARTS, NAT E * Par À. L. MiÉLin. | AVIS DES ÉDI TEURS. Le prix de ce Journal est fixé : w | | à 9 francs pour trois mois , Pr. 14 16 francs pour six mois, e. 36 francs pour un an, fant pour ER que pour les Départemens, franc de port, r On peut s'adresser au Bureau du Joufoal pour se ‘ proeurer tous les Livres qui paroissent èn France et chez ÉVEtranger et pour tout ce qui concerne la Librairie an 2,7 _ gienne et moderne. | C E Journal , auquel la plupart des hommes qui ont un nom distingué, une réputation Re acquise . däns quelque partie des arts ou des sciences , tels que les 14 sitoyens BrraAuBÉ, CABANIS-, CAIILAuD, CHENIER, Bi fomeill.. (22e An.) DaAuBENTON, DeziLLe , Drsronrarnrs, Doromrev, FonvraneEs , Fourcroy, HALLÉ, HAuY, HERwaAN, LacepeDe, LAGRANGE, LAHARPE, LALANDE, Lamanx, LANGLÈS, LAPLACE, LEBRUN, LEROY, L'asrrrier | Mesrecze } Morgrrer , NOEL , OBERLIN ; PASTORET, Srchknn ; SUARD ,. etc. etc. contribuent, contient extrait des principaux ouvrages natjouaux ; on s'attache sur - tout à en donner une analyse exacte, et à la faire paroître le plus prom- ptement possible après lèur publication, On y donne … une notice des meilleurs écrits imprimés chez. l'étranger. On y insère les mémoires les plus intéressans sur tontes les parties des artset des sciences ; on choi- sit sur-fout ceux qui sont propres à en accéléter les progrès, On y publie les découvertes ingénieuses , les inven- tions utiles dans tous les genres. On y rend compte . des expériences nouvelles, de la formation et de Pou- verture des Muséums. On y donne un précis dece que les séances des sociétés littéraires ont offert de. plus intéressant , une description de ce que les dépôts d'objets d’arts et des sciences renferment de plus curieux. On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages des Savans, des Littérateurs et des Artistes distingués + dont on regrette la perte, enfin , les nouvelles litté- » raires de toute espèce, des Ce Journal est composé de six volumes in-8°. par …an, de 600 pages chacun, et de gravures en regard des articles qui en exigent. Il paroît tous les quinze jours un numéro de 9 feuilles. On s'adresse, pour l’abonnement, au Bureau du Magasin Encyclopédique, rueS. Honoré, N°.04, vis- à-vis le passage S. Roch. Il faut affranchir les lettres et charger colles qui contiennent des assignats, À … n a+ | \ Nu PRE MATHEMATIQUES. MÉLANGESs MATHÉMATIQUES, où Mémoires sur _“différens sujets de Mathématiques tant pures gu’appliquées ; par Le Commandeur de Nieu- ‘port, de l’ordre de Malte, membre de Paca- démie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles ; premier recueil, contenant deux rlanches. À Bruxelles, chez M. Lemaire ,inprimeur-librairé, rue de l’Impé- ‘ratrice, 1794, plus de 350 pages 47249. Dixs un assez long avant-propos , auteur rend compte de divers mémoires que conlient ce vclume. Son style est quelquefois celui d’un étranger ; mais les mathématiciens ne s’occupent guères que de leurs calculs, et le langage n’est pour eux qu’un moyen analytique de faire connoître leurs idées aux autres hommes. Sous ce point de vue , l’auteur n’a rien négligé pour satisfaire ses lecteurs. « Loin de » moi, dit-il, cetie puérile vanité de n’étre entendu » que de quelques géomètres du premier rang! Jai » cherché , au contraire ; à me mettre à la portée . » d’un plus grand nombre de lecteurs ; en reprenant » toujours les choses d’assez loin, eten citant, _» pour des détails ultérieurs , les auteurs les plus » familiers. Mon but a été non-seulement de reculer : Tome IL . Le 434 | Ki Mathématiques. » de quelques pa$ les bornes des connoïssances que » m'ont transmises ceux qui nr'ont précédé dans: » celte carrière ,; mais encore d’en faciliter l’accès » À ceux qui voudroïent y entrer après moi». Le. premier de ces mémoires remplit seul plus des deux tiers du volume. Il est tiré, en partie, de deux mémoires que l’auteur avoit présentés succes- sivement, il y a plusieurs années, à l’académie des sciences de Paris, et dont le premier devoit être im- primé parmiceux des savansétrangers. Las desretards continuels qu'éprouvoit l’impression de ce volume , et se trouvant du loisir, l’auteur est revenu sur cette matière ; une foule de vérités rouvelles s’est pré- sentée à lui, et il s’est déterminé à refondre ces deux mémoires en un seul , tel qu’il le donne ici. On y trouve des recherches savantes sur Pintégra- tion aux différences partielles qui admettent une in- tégrauon de l’ordre immédiatement inférieur. Les équations du premier ordre et d’un dsgré ‘quel- conque entre trois variables, celle du premier ordre et du premier degré entre quatre variables, les équations à trois variables d’un ordre et d’un degré quelconque Yÿ, sont intégrées avec habileté , et Pauteur ne cramt pas de lutter. contre n08 AR les. plus exercés en ce genre, tels que Monge et Cousin. Un tableau récapitulatif qui termine ce mémoire donne le moyen d’en faire usage commo- dément pour les équations auxquelles peut s’appli- quer la méthode de Pauteur. Le second mémoire est une espèce de supplément eu premier. L'auteur s’y occupe du lieu et de l’in- À 4 1 | | à | NS test RE OU TANS Anciennes Salines. 445 - | | . ses fromages, etc. , etc., possédoit aussi d’autres ri- chesses ; je veux parler des mines dé fer exploitées _ dès les temps les plus anciens. Il seroit assez difici!e auourd’hui , pour ne pas dire impossible , de pré- ciser l’époque des premiers travaux ; la plus mo- derne qu’on lui puisse assigner date au moins de Poccupation des larges vallées de Bray par les Ro mains, sous les Césars ; la plus juste, la plus véri- table remonte peut-être aux temps des Celtes , encore libres , quand leurs civités gauloises se régissoient par de gouvernement républicain, : < Si je ne parle ici que des anciennes mines du pays de Bray, ce n'est pas qu'on ne soupconné avec raison que le fer aura pu se trouver aussi ahbondam- mêntsur plusieurs autres points du département; dans les fonds des Loges, près Buchy , la terre encore semée de scories de fer semble indiquer d'anciennes fonderies. On a aussi plusieurs motifs de croire que les Fosses-des-Ferrières , dans les bois des Hogues, qui s’étendent du nord au sud , entre les vallons secs de Vaucoté et d’Yport, près Fécamp , sont des restes d’anciennes mines de fer. Ces fosses, que j’ai der- 3 nièrement visitées, ÿ : 1 à V4 1 dl: Diréralogie. jourd'hui le seul et foible indice. Il est d? tradition fabulatoire dassle pays que les files des villages voi- sins qui eurent vierges , après vingt ans passés, sont condamnées après leur mort à trainer une Lerse dans les Ferrières des Hogues, etc.; mais, de mémoire d’homiwe, aueun fantôme féminin de ce genre n’a: frappé les regards du voyageur nocturne... Re- venons aux mines de l’ancien pays de Bray... Dans la dernière tournée que jy ai faite , de nou- veaux renseignemens pris sur les lieux m’ont con- firmé dans Pidée que le fer s’y trouvoit sur un bien plus grand nombre de points que je ne l’avois cru d’abord. Je vais citer quelques-unes de mes obser= vations; elles out pour objet de rappeler qu’il s’est exploité des mines dans le pays de Bray ; qu’on les a depuis abandonnées ; mais qu’il seroit peut-être aussi facile qu’avantageux d'y faire dé nouvelles fouilles, et d’y mettre en quelque sorte à contri- bution lintérieur de la terre , coinme l’est déja pour nos besoins physiques la surface du sol. Le canton de.ce pays où l’on semble avoir le plus anciennement extrait de la terre le minéral de fer qui s’y trouve, doit avoir élé celui de Forges-les= Eaux, qui aura tiré son nom des usines qu’on y avoit élevées. Forges, renommé d’ailleurs par ses eaux mi- nérales, est entouré de landes et de bois dont le
    Ja ‘mêttré en œuvre , êt IP ET DUM nent en Piasny. Bb 971 site" :2 ORNE à éharrué, en ‘ancres de navi es; en canons même 2, pour la prospérité de Pagricu ture , du éommerce et dulnom flançais. Bclemandre cat Bin “sur la ri vière d'Arques , ; dont on pourroit {irèr Je parti lo : y 2101 LOE 5 43 HD,19 19195 No F4 12 2 f + et autrés établissemens pue ce genre. Puisse le géh hie dé là République jeter. un coup- -d œil “favorable st sur, 191 v? ce, ‘coin de lerre , et en ‘utiliser, pour île bo: RER commun. % Les produits subtérrannés trop. négligés jusqu’ à nos jours - SLI SUSS DE CU UN7 N F1 PREND DRASS PATIENCE cn HANATOMTÉ nr Phoïer dune Nomenclature anatomique nr “sur la terminaison, par Constent DUMÉRIL s. 91: élève et professeur d'anatomie à l’école de, . JOIE 30 . santé, de Paris. É ancien prévôt d'anatomie à : Rouen. [ RS ge if SUnied £eneri, unica terminatio : ne confusionis nomina * TU !l'ansém præbeant. we st: Gi qe ts ARENQE TES SIN ERNR POP ET Crigus sciencé a son idiérhe. pÉrubes ce ani! gage est une méthode analytique abrégée dans la- quelle l’emploi de termes fixes et convenus dis- pense des longués périphrases nécessaires. Souvent, à la définition des idées qu’ils représentent, si lés | | Nomenclature ana Lo iméque. 453 objets ne _ersnts poiut. un nom » is: ne peuvent ‘être indiqu s, ni reconnus; et quand la connoissance en seroit acquise , elle se perdroit bieutôt , puisqu'elle, ne pourroit être trançmise d’une manière constante et durable. Mais le grand nombre d'expressions en biraine l'indispensable nécessité de les réunir sous un même ensemble > pour les disposer. méthodique- ment. Citte, réunion constitue ce que l'on nomme dune C’est une espèce .de, palette sur laquelle. les nuances s déterminées par une main . habile et e: ercées sont fixées invariablement ; de sorte que les ta. Jeaux, à la pêinture desquels on les emploie , sont à Jamays vrais dans leur coloris, unir (La LE A est la base dé toutes les con- noissances exactes: si la valeur des noms reste in= déterminée , comment communiquer les idées qu’ils représentent ? ? Cependant dans presque toutes les ‘sciences elle est arbitraite, obscure , indéfinie. Les dénominations bisarres et vagues do anées par le Le caprice » accréditées : -par l’usage, ont vieilli et jeié | ‘des racines profondes dans une longue habitude. ‘Oser les attaqner est une entreprise hardie,, maïs utile. Quand on a pour but unique le perfectionne- ‘ment d’une science, il faut s ’élever au-dessus des | préjugés. Fort du motif qui SES on x’écoule pas les réclamations intéressées ; on n'entend que la N Voix douce et persuasive QUE savoir modeste et de la philosophie raisonnée, . Quand » pour une construction dun. nouveau ‘genre, on veut joindre à la beauté de l’architecture t à Ff3 FC x \n à na intans ui x YA j c 454 Ahatomie. D At ES hé: de une ctabiltié huilé et la disposition a te av n- taceuse dans les pièces qui doivent la composer ;. peut-être faut: it être sourd pour. ces gens qui v. ‘ennent réclamer la conservation d’un édifice antique dont la masse est informe et les fondemiens menacent ob vu M ruine. 4 ul 1 »= 1 | | Cé sont és r regles de cette ns qu'il faut établir ; ‘el es pb été diclées par. des hommes ha- biles : on les retro ve dans les coordinations du cé- lèbre Lisnrus, qui , raisonnant en 1 philosophe, a écrit en maitre sur cétte TRAIT ES Etoit-il ‘une science pour laquelle une nomencla- ture méthodique se trouvât plus RE | nécassaire que l’histoire Se ? Comment ap- pliquef à l'immense strie dés êtres ne elle embrasse dés noms qui, rappo} tassent, à notre ugement. les objets qu’ils représentent ? Où trouyer cette langue nouvelle ? ‘Eaïissez ce noménc! ateur. à génie vaste éclairer du flambeau de la philoso, plie la carrière qu'il parcourt: bientôt elle est changée de face; les sentiers sont applanis ? : il trace une route. nou- velle, et les chemins plus pratic ‘ables sont fr équentés Havana. Césrègles sontà jamais inscr! tes dans la Critica etla Philosophia botanica, ouvrages concisen axiômes, forts en raisonnemens , savans en applications ; c’est un rayon lumineuxiqui à jcillissant de la botanique , revient se réfléchirsur toutes les autres sciences. Dé cueillie dans le foyer que lévr a présenté Je génie de deux savans i! lustres ; celte Jusnière a porté ; dans (4 Su dl | 100 FUSV Nomenclature anatomique. 455 la ch fhie ét lentomolo ie , Ja clarté et la précision ge P qui caractérisent ces stiences. L’application de cette méthode à l’anatomie se- - roit-elle impossible ? Plus qu'aucune autre , cette. science a maintenant besoin d’uue réforme dans son langage ; tous les maitres Pavouent , tous les aujeurs. en sont convenus, et, dans ce moment , l’on sen, occupe avec le plus grand succès. | C’est dans ces circonstances que j'ose élever la. voix pour offrir un moyen de perfectionnement. Il m'a été suggéré par l’état même de nos connois- sances actuelles, et par d’autres considérations que Je vais exposer ici. Le grand nombre de mots, dont Panatomiste a besoin pour exprimer les diverses parties qu’il veut faire connoître est un défaut inévitable de la stience à laquelle il se livre ; les noms lui sont tellement inbérens qu’ils Le RS la constituer ; ; ét, mal- heureusement pour ses progrès , presque Aous cenx qu’elle AIRE sont insignihans. Aucun art, aucune méthode n’a présidé à leur naissance : fils or phelins du caprice et de la prévention , ils sont les enfans adoptifs de l'habitude, Ces noms’, forgés au hesard, au lieu de lui être utiles sont à charge à la science, > Par suite, à ceux qui l’éludient. RU un peu de réfiexion sur celle nomenz clature nous fournira peut-étre les moyens ‘de coin- poser des termes expressifs tirés de la nature même - des objets qu'ils devront peindre. L’analomie est la science de l’organisation ani- male en général ; elle'a pour base la conñoissai ice F [4 456 ‘Anatomie. | S an ut Au te \ des parties les Fu solides , Postéologie. Mais ne - 4 L seroit-il pas possible de donner aux différens g°nre des parties qui . av oïsinent cette base des. ;ROps qu exprimassent ce rapport : cd Cette méthode j Jour uit d’un, triple avantage, celui d'être générale, 3, Constante, établie sur un fondement solide, Cette réflexion que ‘les ançiens anatomistes avoient utilisée 2, EU. l’adaptant à une partie de Îa dénomination des muscles humains vient d'être généralisée par tu pro- fesseur célèbre qui ; joignant l’érudition profonde, à une sagacité extrême, en a fait l'application non- seulement à la connoissance des muscles Ê mais à! toutés les branches de Panatomie. Cette mé thode restreint à un très-pelit rombre : de térmes le langage particulier ; elle soulage ; d’une manière heureuse , cette faculté mentale qui Tap-| pelle à notre imagination les objéis qui lui sout re- | résentés par le nom; ele prend ses dénominations dans lés seuls termes de lart, les fait dériver de, la même manière. Le mode qu’elle met en usage est le plus naturel ; ‘elle s’applique à la considéra- tion anatomique de tous les animaux à squelette. intérieur ; enfin, d’après ce systême , chaque partie porté avec elle ses câracières générique et spécifique; . ce caractère existe dans le nom : il est donc in- faillible , puisqu'il est immuable et dicté, En la partie même qu il désigne. Mais lés principes qui constituent ce langage nou- veau pourroieut peut- être subir une modification lé- G gère qui, lé rendant plus simple , le pénéralisant, offiroit le double avantage ERRATTE un moindre \ | 4 IR f Nomenclature anatomique. | 457 nombre de, termes, et de désigner la diflérence en me iné-ténips qu’on prononceroit le nom, Ce carac- tère existe dans la désinence. Par cette méthode, le uom représente une Cloche dont la terminaison seroit le battant, Ges deux parties jouissant d’un mou= vement propre et isolé ne formeront aucun son, et. È WE sont mis ensemble ils en produiront un très- censib e. Des” exemples tirés des langues et des sciences iemie it à Pappui du projet que, j’expose ici. RE orec et le latia , langues antiques, produc= tr ices F bérales de tons les autres idiômes, offriroient au sujet que je traite des apphcations nOuibreuses, Je n’en emprunterai qu’uneseule. Dans ces langages, x chefs-d’œuvres de perfection , un mode particulier et constant de terminaison pour les adjecufs et les subs- tantifs désignoit durs, manière simple y Mais sa- vante , EU à quel cas se trouvoit le nom, suivaut qu’il se DATE à tel ou tel genre de déclinaison. Mé- -thode analytique qui offoit le grand avantage d’é- viter la répétition , et même l’emploi des articles ou des particules. * Quelques-unes tles beautés de la langue française, mais qui malhétrénsement ne lui sont que secon- daires , existent dans la désinence des termes qu’elle emploie. Le lâtin est la source iniarissable pour la varicté, lerchoix et l’ harmonie dès expressions où elle a puisé le plus DE ent des siennes. C’est à cet emprunt uiile qué quelques-uns de ses adjectifs, et bgaucoup de ses substantifs , doivent le grand avantage de faire connôûre , par la prononciation Ke] " î r! R É 458 _ ARAO Meg: | ge à même qu ss exigent , la propriété ou la manière d’être, l idée qu'ils représentént CL) 71 En TR PEUR étoit-il possible d’assigner à chaque insecte une épithète qui renfermät au moins une note caractéristique ? quel mode A ta cr pour ob- vier à la rareté des expressions, à la confusion que devoient nécessairement entraîner les dénominations ? Suivons le Al que Linnæus nous a mis entre les Mains pour nous conduire dans ce labyrinthe; enz trons-y sans appréhension ; nous sommes assurés d'avance d’en retrouveñl’issue. C’est à la terminaison qu’il a recours, Je ne prends pour exemple que Pun de ses genres, celui de Phalène , qui, dans sa mé- thode , est le plus nombreux. Après avoir établi des subdivisions en familles , d’après des caractères commurs pour celte longue série d’êtres naturels, Voyons comment il distribue les noms friviaux qu “L leur 2: signe. (5) En voici uu exemp'e, Substantifs qui désignent La cause ou faculté. L'effet ou l’action. Irritabilité. Jrritation. 7 Unité, Union. L Sensibilité. Sensation. Gravité. Gravitation. Adjectifs Passifs où qui dépendent, Actifs ou qui produisent l'action. Métaphorique. © Incisif. Enigmatique, Lénitif. d Peëtique, | Corrosif. Sarcotique. Sensilif. 459 Pha!ana, A! Nomenclature anatomique. NOMENCLATURE Geometræ. Tortrices, . Pyra!es. £ Tinea, : Allucita, DES PHALÉNES. Subdivisions. T'erminaison:. antepnis peclinalis, antennis setaceis... aria, ET aa. + ana. .. alis, , 4 ella.=.… , dactyla. urticaria, ee © urticata. . ., urticana... , urticalis.. . . urticella,,. . . mono dactyla. L { a RS viridaria. . .. viridata, . . . viridana,.,, viridalis. viride la. , :, fusco dactyla, Betularia, . , ete, Purçurala,, . Maculana. . . Proboscida is, Evonymel'a. , Ptero dactyla, 1 / ao Poe Anatoae ; OM + LORS Cetie consid” ration n’a pas échappé au os e pé- nétrant dé Fabricius, dont ouvrage nous offre des app'icalions sgmblablés pour tous les genres nomr- breux dans lesquels il a établi des subdivisions. Mé- thode ingénieuse qui, ne livrant à à la mémo:re que le plus petit nombre po:sible de mots, lui rappelle cependant par un premier nom. le- caractère du genre, celui de la subdivision par la désinence du 4 nom spécifique ; et enfin, par ce nom lui-même , celui de Pespèce où de lindividu. Conception heu- rsuse qui assujeitit, pour ainsi dire, les facultés na- ixrelles aux règles de l’art. Entomologitses habiles , savans illustres, qui avez tracé ces grandes routes dans l'étude de la ndture = recevez les hommages de ceux que vos lumières y conduisent et y éclairerent à jamais! "A Lanomenclatüre chymique offre le plus haut degré de perfection auquel le langagé d’une sgience puisse at- teindré; elle se rapproche de l’entendement humain | par le contact le plus intime 3 c’est une application immédiate du Yaisonnement à la mémoire. Sa langue est si exacte, qu ’elle a présenté à à Pesprit la pensée qu’ellé veut exprimer avant môme d’avoir fini de la prononcer: C’est ainsi que y pour exposer les combi- uaison& Où, doubles ou triples entre des corps, il a suffi aüx créat urs célèbres de’ cette fangue nouvelle de faire varie la terminaison du radical composant. Räple générale qui, s'appliquant spécialement à in= diquer la présence des corps oxy dables, les dénote, quelle que soit la forme qu’ils affectent, C’est ainsi que pour désigner les. combinaisons diverses d’une Nomenclature anätomique. êr | | même subétance ia suffi d’ En” file" Ve Br la ler- rninaieOn , ‘dont la” similitude rappel LE déni de genre: O UT , par exemple, de pho Sphoe,, phosphoreux,, phosphorique. ; Phosphur ; D ose Past phosphite : phosphoré: ae Fours Jin i d que ‘dé toutes les autres ‘substances susceptible S | le 5 acidifier par Jeur ‘combitiaison avec l'oxygè ne! et par suite de s'unir avec presque tous lés cor ps, | Lfureux ; sulfurique , sulfure, sulfate, Sul= | Fe 3 st Lfure , È elc. Of dir pour Panatomie | ur nome nélatute établie” sur une bn semblable n est | pas uné idée neuve > 217! de à que À est celui être ae L'expérience n’a prouvé que je pouvoi; résserrér dans des bornes Hès-élroites le langage anatomique ÿ et ne livrer à à la mémoire que la! dénomination d’un seul genre ‘dé parties, ên “abandonnant cefle des! au- tres au jugeinent, au $i: mple raisonnement : tél éloit mon désir. PNR TRS us 'emploié dans cette méthode le même mot di- versement férmimé , ‘suivant l’objet auquel jé Vap- plique. Ge terme général est la dénomination même deles, iutour duquel semblent se grouper les difté- } rens genres de parties, Je le JeER de, avec lés OT ganes et les viscères, comme seuls PNEU TN toutes les autres parties Communes ont une Te td _adjectivée presque semblable ; cêtie similitude rap pelle leur position ; la diversité de leur terminaison .‘ di De ti 452 | PAR les différencie. Cette désinence devient une ne ca ractéristique et indicative du genre ; ; elle procure, l'avantage de l’omission du nom En devant chacune des espèces. Je ne trace pour ainsi dire ici que ee croquis du : projet de nomenclature anatomique basée sur la terminaison ; je n’oppose point , ainsi, ue je le our- 5] PP. P E JEHGTS rois faire, les nouvelles dénomivations à celles qui sont usitées ; il est très - facile d’y suppléer. Les exemples que je cite sont extraits d’un. DE LS offert l’année dernière au professeur chargé de l’en- seignement de l’anatomie à Pécole de santé dé Paris. Le tableau complet de ces dénominations en dé- montre la possibilité. Je place consécutivement les noms des diverses parties pour faire sentir toutes les variations dont ils sont susceptibles ; c’est une espèce de paradyame où chacune d'elles viendra chercher Pexpression qu'il lui appartient. 4 faut observer que dans cette méthode tous les noms de parties communes se composent de deux autres : l’un, que je nomme lenitial, désigne lé point doù la partie qu'on veut indiquer tre son origine ; et dans le muscle, par exemple, c'est celui de attache ou le moins molile. Cette première por- tion du non prerd sa terminaison en o. S'il se trou- voit une auire parte en tout semblable, mais dis- tivcte , elle prendroit la désinence i, L'autre portion du nom que } appelle terminale: est absolument fixe : à sa terminaison ; c’est celle que j ‘applique à à chaque genre de parties. | Par ceile mé thode on désignera adtpE nt 2 1 » cet ntlént ur © 252 E-rea + a. he) 27 HS AE > N°2 à den Sade Ve RE db: LL w | € A NE 2: CPR 7 ES à LAS TETE a Tivzxav d'une méthode de nomenclature anatomique basée sur la terminaiso L’Os... . . Le sternal. . . costal.. . clavial.:. -. huméral. . . radial... pubial. Le fémoral. . « tibia]. + éte. sternale... eostale.., clayiale , etc. 2 LA R£ctox. La sternienne, costienne. clavienne. . . humérienne. radienne. pubienne. fémorienne. tibierne, . . sternea, , . costea. . . elavica | ic. . S . . . 4 ep a. Le Mvscre, Le sternien... costien... clavien. , . . humérien. . radien. .pubien. . fémorien. . tibien.. . , - je slerneus,. ,. costeus, . clavieus , éte. LE Nenr. Le sternique.. costique.. clavique. . . humérique.. radiique. pubique.. fémorique,. tibiique. . . . ique: slérnicus, . costicus, . clavicus , etc. ; . | L'Anrène. La sternaire. . costaire. . clayiaire. . . . hüméraire. . radjaire.. pubiaire.. fémoraire.. tibiaire., , , aire. sicrnaria. . costaria.. elaviaria , ele. \L La Verne. La siernale.. : costale.... claviele. ., . huméralo.. . radiale.. pubiale, . fémorale.,. tibiale,. .. , ale, sternalis, . costalis. , claialis , ete. N Quant aux l'gamens , glavdes et membranes, parties qui, pour la plupart, n’ont pas encore reçu de nom et spéculique , on les désigneroit par leur position. On diroit , par exemple : à F LEs GLANDES. Axiilées , inguinées , sacrées ; lumbées ;mesentérées , mazillées , auriculées, linguées , etc, Pour les noms entièrement connus et consacrés dans la langue française par un long usage, tels que foie Cilreau y nee, bouche, lèvre, gencives , dents , oreille, @il , ete. elc. on les conserveroit religivusem@ T0 , il étoit nécessaire de les adjectiver , On prendroit alors pour base leur nom latin ou grec le plus usité , ainsi sE ne ÉAU. cerelrum, -oérébrienne, . cérébrien. . cérébrique. . cérébraire. , cérébrale. : cérébrée. _ « Le ke : GR + labivnne.... . labien . . labiique. . . labiaire. . :‘labiale. . . labiée: +. ++ +. splen. . . splénienne., . splénien:. . splénique.. . splénaire. . splénale.. . splénée. . Application de la méthode. Les, +... frontal, EG lien de L'’E icränio, — frontienne, L'Occipito , — frontien.. Le Surcilio, — frontique L La Surcilio. — front lre. , La Labio, , — frontale. . . . . . Os du front ou, corona!. es + 4 à + . . . Région de l’épicrane et du front. ’ + « Muscles frontuux et occipitaux, Le + «+ « , - Nerf frontal ou surcilier. * PT RE. 0, .. tu Artère, froñléle, : * + + + .:, : . Veine préparate ou frontale, fronte-0coip ne, , PET ‘ \ Magasin Encyclop. Tome IL. à. 463. U +27 Ve * CE MT 7 De: UN * - r L Es ; ons anatomiqué. 163 | donc ainsi les muscles > grand et petit LE me moyen et petit fessier. Ag L AU PIO Mi êr | PRE DR hr rochanterien: A yeometi. \ luc. 1 l'a d9 Tolfe cet apperçu aux hommes instruits. qui ‘sec- cuperont de Ja rénovation du langage anatomique. Je sais qu’il ne suffit pas de créer une langue, qu’il faut encore la faire sdonieh: ; mais je n’ai pas ne | acquis dans la Sciéhce assez de droits pour RUE à ce grand travail (2\. Cependant ai cru rendre. la}: .« dénomination plus natürèlle, y plus exacte et plus fa cile en faisant porter à cliqué genre de parties ine terminaison semblable et nique. J'ai expos: e" mes motifs, tel est mon but. Heureux si ai reussi! 1 Rp LA 4 Conan Déoisas, (2) Nomina vera parlibus imporñere .anaicmieis genuinis fan lim in potestate est. où A 4 Nr A TERRA VAN À rex } \* \ \ Ÿ AUUA 72 \ s ; HP) sw EU GER / dé, NO AGISND SAMIDIANSITMONLES + ‘ Lure dix FA et sr vi dog 29 brssn eSATA Pas 901) . \) nd : Ja rat? 0) ATAN 22 Ho yoit . Aie faità la Société Dérnle tas deRocèr par bes\ciboyeñsi Aussrto MRSAIZE , j THUILIER et PLUVINET, sur: Les Pièces anatomiques hot OU * vellement éréculées par le cuoyen L'AUMON TEE ‘ éhitüngien én chef de’ Phôspice d Ram aänicé | M EF LES NY 2 [f ( u” REED PAPA CT COUPE AE AO A seb. te net oi " wo Mi | ASE : il, {1 [1 2168) 24 #1». A1 rl © \HIAU b A | ] L 62 fi 472 d F7 | ul r'snoigoba oxisel 2100918 Lx Boctlté n nous à a chargé. de. Jui: RTÉSPNIEIE NX, AT pags; de ce. qu’c ’offroit de plus : a por tai | la PÈFE CRE colle: tion de préparations. ROROARIAURE DATES Pb aire rassen blées dans. ! le cabinet de-uqtre bio bo rieux à associé, de citoyen Lawmonier “ ARE STUS lui soumetrre cet’a apperçu+ Œul ect Lt Aitorn Nous ragrettons de ne pouvoir entrer dans le détail d’une maltitade! de: piètre naturelles préparées et in- jectées avec tout le soin et tout l’art possibles par des procédés imaginiés "ôti pérféctioniés" par Ye @ ioyen Laumouier , pièces don Pénsem 1e er | sente de la matière la plus disincte et la plus complète les différens systèmes de circulation , les divers ordres de vaisseaux remplis d’injections di- | versement colorées. Nous ne pourrions ;: ‘aus nous exposer à faire un dde volumineux, essayer de suivre dans les différentes préparations les routés du sang, de la lympbe , de la bile et de toutes nos autres humeurs, routes dans lesquelles l’art de notre associé nous eût conduit. Nous nous bornerons à vous dire que les injections faites par le citoyen Laumomer ont si Pièces anatomiques de Laumonier. 475. si bien réussi, qu’en les voyan!'on est tenté de ré- soudre aflirmativement la question : si tout le corps animal est composé de vaisseaux , et qu’.u moyen de ces injections ôn distingue cette multitude de ca- naux de secours, de conduits de réchange que la nature a accumulés dans nos organes pour suppléer aux voies qu elle a habitude de tenir , dans le cas où celles-ci viendroient à être obstruées ou détruites, On n’y voit point les efforts de l’art , augmentant le Calibre des vaisseaux , remplir par leurs volumes éxagérés les intervalles que la nature a laissés entre les roseaux que représentent leurs ramifications ; tout au contraireggil ÿ esttellement distinct què Pœil Été d’une loupe y suit'avec plaisir les chats des ramuscuies les plüs déliée. Mais, si nous passons aussi fapidémént sur les pièces naturelles injectées par les scins du citoyen Laumonier , nous avons à fixer toute votré attention sur Jes.pièces d'anatomie que cet artiste infatigable . a exécutées cette.année, lesquelles ; conformément au ‘décret du mois deventôse de l'an troisième , doivent: _être déposées dansles cabinets de lEcole de Santé du Paris. . Vous vous rappelez que , jusqu’à ce que le citoyen … Laumonier eût porté en analomie l’art de limitation au degré qu'il lui a fait atteindre, la Toscane Sér- . passoit la France.et les autrés pays dans ce génie d’industrie , et que les ‘ch fs-d’œuvres de Masca- _ gni-conservés à Florence; étoient cé qu'il ÿ avoit - encore de plug parfait en ce genre. Vous vous rap- pelez aussi que ce fut le désir d’assuret à Pindustri Tome AT PUPIDENERT ON ser, ‘4 val 466 Anatomie, mn nationale le triomphe que , dans cette partie. , lui préparoient les talens du citoyen Laumonier, qui engagea la Convention à ordonner la formation d’une sollection de pièces préparées par notre associé , les- quelles pièces effacéront celles conservées à Florence, et par le merveilleux de leur exécution , et parce qu’elles réuniront les détails les plus précieux de tous les divers systêmes vasculaires à ceux de la plus fine névrologie , tandis que Mascagni fut borné dans les pièces à représenter le système des vaisseaux lymphatiques (1). | . C’est avec la plus vive satisfaction que nous vous annonçons que.les intentions que la , bats a manifestées dans le décret de ventôse précité nous _paroissent se réaliser d’une manière qui surpasse les espérances, % Nous :allons vous tracer une’ esquisse de quatre pièces nouvellement préparées par le citoyen Lau- morier ; dans l'exécution .desquelles il s’est moniré supérieur à lui-même, Elles présentent une imitatior si parfaite que leur vue inspire l'éffroi. L ? . PREMIÈRE PrÈceE. La première pièce représente la moitié gauche de la tête , du cou et du thorax , ainsi que laface ‘pal maire du bras gauche dans toute son étendue. Les tégumens communs renversés sur, les Eu (1) Voyez le ie des bivtrésé ÿ Désioulé etEdllé,, me 4 du Tome premier du Magasin encyclopédique, {4 44: 1 Piècés anatomiques de Laumonier. 467 latérales laissent appércevoir dans la graisse qui ta- PP 8 q pisse leurs surfaces internes tous les vaisseaux san- guins où lymphatiqués et les nerfs cutanés qui se distribuent dans ces tégumens. La plupart de ces ‘ vaisseaux tiennent'encore au tronc qui lés a produits , ce qui donne la facilité de remonter à leur origine. Dans le fond de la pièce on voit les os, les muscles êt les aponévroses dans lésquels serpentent et se ra- mifient les vaisseaux sangüins, artériels et veineux , distingués les uns des autres par les couleurs que leur donnent ordinairement les injections diversement teintes dont on a coutume de lés remplir. Les prin- cipales divisions et subdivisions des nerfs s’y font re- marquer sous leurs formes et leurs couleurs natu-t relles, Mais ce qui fait le plus singulier mérite de cette pièce, c’est la manière dont le système Le phatique absorbant y est exécuté. Il faut , peur s’en faire une idée , Suivre les vaisseaux qui le com- ‘posent , lés voir naître de radicules à peine sensibles sortant des extrémités dés doigts et de la surface des toiles cellulaires, et former ensuite , dans leur passage à travers les glandes de l’avant-bras et de Paisselle ,les enlacemens les plus multipliés. Le jeu, la mollesse, la flexibilité, la semi-trans- parence de ces tubes capillaires, leurs nodosités, * léurs sinuosités, tout y est expriméavec une perfection ‘qui rend Pillusion complète. Il semble que la vie "vient dé fiñir , et que les Quides sont au premier ins- tant au is 1, Cgz 468 _ Anatomie. D n° DE ver ME Pr EE - La seconde pièce offre, sous une coupe du crâne et des mâchoires , le systéme nerveux de la face; Porigine , la division et la distribution des tr jumeaux, : que dans l’ordre numérique on nomme la cinquième _paire ; les anastomoses de ces nerfs avec ceux des yeux; la formation du ganelion- -ophtalmique, celle du ganglion de Mekel ; l’origine et la distribution du nerf-vidien ; les nombreuses corr espondances sym- _pathiques de tous ces nerfs avec le nerf facial ou petit lympathique de Winslow ; l’anastomose de la corde du tympan avec le RE ire-lingual ; la dis- _tribution du nerf maxillaire-dentaire inférieur dans toute la longueur de la mâchoire inférieure, ses anaslon:0ses au-dehors par le trou mentonnier. DANS it PIÈCE. Ja troisième pièce offre aux regards les intestins prèles et une des faces du mésentère dont les vais- seaux sanguins €t lactés seroient injectés. Une partie de la membrane du mésentère est enlevée, et laisse appercevoir à nud les vaisseaux de tout genre et les -glandes du. preraier et du second ,ordre. L’oœil y _-éroit reconnoître la mollesse et la flexibilité du tube intestinal. Le mouvement. vermiculaire, semble ; à peine arrêté. Les extrémités des, vaisseaux sanguins en général , troncs, ramuscules,, mailles, roseaux, y sont distribués avec tant d’art qu’il.faut examiner : attentivement celte pièce pour ne pas s’y tromper, . Pièces anatomiques de nn. 469 | en la prenant pour le sujet même injecté disséqué, Les vaisseaux lactés y. sont jetés/ayec une. facilité telle qu’on y soupconneroit de la négligence si ce n’étoit réellement une copie sévère de la nature. Les yais- seaux arrivent de tous les points, et suivent toutes sortes de directions «pour. accompagner ensuite les vaisseaux sanguies dans une partie de leur trajet, et se porter après d’une manière plus ou moins ré- gulière vers les glandes, dans lesquelles ils s'en- | foncént et se subdivisent de la manière la plus. détaillée, Qt ct, Bot BG A Pi Ë CE. La quatrième pièce est une double coupe de te! tête et du tronc qui se prolonge} jusqu’à la mitié supérieure de la cuisse gaucle, L'état de mort s’y reconnoît à Ge ou et à ‘la vacuidité, des vaisseaux. Les par ies molles pri- vées de ton et de soutien se laissent aller suivant . les lois de la pesanteur. Le coloris est d’une vérité: sûrprénante. On y remarque avéc étonnement et salisfaction les effets les plus difficiles à rendre , tels ? * que la semi-lransparence du tissu_ cellulaire , le * luisant orienté des .aponévroses. Rien n’est négli igé. pour compléter: l’illussion ; on y, voit le. sang qui n vient de couler des bouches déclives des vaisseaux , et s’est coagulé, Cette pièce est, en un mot , in . chef-d'œuvre d'imitation. Eatr’autres particul: rités PAT remarque une coupe transversale de la cuisse gauche, où les chairs sont dans cet état moyen de Gg3 478 % fé apaianes Us it pr 2} à relâchement et de rétraction qui s’observe dans 1 sujet que la vie anime plus. . | £u Mais le principal mérite de cette pièce ne con- siste pas dans la perfection imitative du coloris 3 l'objet que l’Anatomié y tronve à étudier, ét la manière savante dont il est exécuté, rendent cétte pièce encore plus récotmmandable. s ‘fille représente dans les plus grands détails la dis- tribution des nerfs grands sympathiques et de toutes les anastomoses au moyen desquelles’ s'établit ‘cette rande et étonnante correspondance qni lie Phomme physique à Vhomme moral, et l’homme moral à Thomme physique, a ! Pour. vous donner une idée de la manière dont le citoyen Laumonier a représenté les organes im- portans dont il s’agit, nous ne pouvons mieux faire que de les considérer avec lui comme ayant Jeurs centres dans les ganglions semi-lunaires (2). Des (2) Onsaitquela; pendant long-temps ; été l’émbarras des anatomistes qui cherchoient à assiguer dans le cerveau une origine au grand symphatique. Les uns croyoient là trouver! dans la huitième paire ; les autres la, voyoient dans. la.cine. quième ; ceux-ci dans, la, sixième, On a trouyé en même- temps à ce nerf des racines dans la #inquième paire et la sixième; on a mème sur-ajouté la septième (a). Petit ( l'an- cien) a le premier osé dire que le nerf intercostal ne partoit pas du cerveau (B); et, pendant long-temps 3 fat combattu (a) Voyez Haller, Physiologiea elementa, TI sect. VI, “À et la dissertation sur l’origine, des nerfs inter costaux dans le k premier volume de ses Opera minora. dti rnb (B) Histoire de }’ Académie royale des sciences , 1727: Pièces anatomiques de Laumonier. 471 bords internes de ces ganglions s'élève, le lacis ner- veux qui envoie des filets à presque tous les viscères de l'abdomen , et que les anatomistes connoissent sous le nom dé plexus solaire. Des parties supé- rieurés et inférieures de ces mêmes gänglions se détachent dés cordons qui parcourent haut et bas tous les espaces iatervertébraux, et s’établissent une correspondance active et passive, au moyen de dou- bles et triples filets du grand sympathique, à toutes lés paires de nerfs que produit la moëlle épinière et avec une grändé partie de ceux qui émanent de la moëlle allongée. On y distingue tous les nodus et ganglions sous Îles formes et les dimensions variées de la nature leur a'aftribuées. L’anastomose du filet carotydien avéc la sixième paire, et avec ce qu’on appelle la branche infé- rieure du nerf-vidien , se trouve représentée du côté droit de la manière: Fr les anatomistes l’avoient connue et décrite avant que le citoyen Laumonier eût découvert dans. un sujet , dont les nerfs dans un par tous les anatomistes qui se e laissoient égarer par une fausse analogie, et consultoient plutôt le préjugé que l’observation. Je rois que le public ne me saura pas mauvais gré de lui rap- . péletila dissertation (soutenue là! Strasbourg , en 1780 , sur . l'origine des intercostaux par Démetriüs Jwanoff : elle m'a paru. étayer l’opinion de Petit sur des, raisons sans réplique, etrpeutn’être pas assez.connue , n'ayant, je crois, élé an- | noncée que dans le Journal des Savans. La découverte faite par le citoyen Laumonier du EPRERUn caverneux est le com- . plément des démonstrations qu’on.peut donner de son opinion sur l’origine du grand symphalique. V4 zouwTr so6 G g-4° den ri 4 472 à ju Anatomie. état pathologique avoient un y ohms extraordinaire ; ; le ganglion qu il nomme caverneux , et plusieurs filets de communication, au lieu d’une simple anas- tomose (3). Le côté gauche de la pièce anatomique présente la découverte du citoyen Laumonier , mise en relief par son art. Nous finirons par quelques réflexions sur les avan- tiges qui peuvent résulter de la ;constrüction des pièces anatomiques artificielles ; lorsqu’elles réu- nissent les oh genres.de perfection que présenfent celles du citoyen Laumonier. Sans doule elles ne pourront jai ais dispenser l’homme studieux qui se destine à exercer l’art de guérir, d'interroger la na- ture elle-même ; mais ne sera-cé ri:n que de le guider dans la laborieuse recherche qui fait objet de ses études anatomiques ; et lorsqu'après avoir dans sa jeunesse donné toute son attention à ces impor- tantes, études , Sa mémoire, où. se sont accumulés depuis | des faits-pratiques, ne Jui suffira pas PEUT lui retracèr les détaïis multpliés des parties qui composent nos organes , n'est-il pas évident qu’il trouvera un secours singulièrement avantageux dans les pièces anatomiques. Leur vue servira. à lui faire retrouver les chaînons qui manquoient à la liaison de ses idées, Qu'on ne nous objecte pas que la piècei + artificielle pourra induire en erreur; que sa couleur peu conforme à là nature dans le‘principé ; ou al- térée depuis que la pièce a &é Construite, ne sauroit (3) C’est le 10 août 1786:que le citoyen Läumonier a fait la découverte dout il est question. Il l'apubliée dans le Journal de Physique du wyis de novembre 1792 ( vieux style). + L \ Pièces anatomiques de Laumonier. 473 donner une juste idée du sujet ; Pobjection tombe lorsque c’est un artiste .et un anatomiste tel que le citoyen Laumonier qui s’est chargé de sa prépa- ration; il y a prévenu jusqu'aux craintes que l’on peut concevoir sur l’altération que subissent ordinairement les objets d’imitation exécutés en’ cire. Cette ‘alté- ralion promite tient à ce que communément ils ne sont, pour ainsi dire, qu’enluminés; au lieu que les pièces de notre associé sont formées de cires paitries avec les matières colorantes; et ses pièces dureront autant que ces tableaux bien empâtés qui font la gloire de l'Ecole flamande. LITTERATURE ORIENTALE. Norrcz sur La vie et Les ouvrages de S#apr , d’après les manuscrits persans de La Biblio- thèque nationale , par L. LanGLës. Le nom de ce poële si fameux dans la Perse, et même dans toute l’Asie méridionale, n’est pas tout- à-fait étranger à nos bons littéra'eurs d’Europe.Mal- heureusement ils ne peuvent le connoître que d’ure manière très-imparfaite d’après les traductions tron- quées et infidèles d’un seul de ses ouvrages. Le Gulistâän, compos ily a plus de quatre cents ans, passe encore aujourd’hui pour un modèle de style cle goût que plusieurs Foëtes de la même natio. ont voulu UE, 474 Littérature orientale. ES imiter sans avoir pu jamais l’évaler. Je ne prétends pas cependant élever des doutes sur le mérite bien reconnu du Beharistän (le séjourdu printemps}, par le mollaDjâmy ,du Mgucäristän, et autres pro- ductions calquées sur le Gulisiân. Au reste , comme Je présenterai des analyses et des’ extraits de ces dif férens ouvrages, le lecteur pourra au moins juger de la fébontiitét. dur génie et de la justesse des idées des diflérens écrivains. Celui d’entr’eux qui perdra le moins sous la plume du traducteur ne > doit pas être regardé comme le dernier. Le Gulistân n’est pas l’unique ni même le meilleur ouvrage de Sa’ady; il en a composé beaucoup d’autres qu peuvent soutenir le parallèle avec celui-ci, mais dont les titres même ne se trouvent pas dans les meilleurs catalogues imprimés de MSS. orientaux. J’ai cru bien mériter des orientalistes, et même.des litté- rateurs, en travaillant à remplir cette lacune im- portante.en FrhHeeraphies Je me suis d’autant plus volontiers livré à ce travail, que la traduction com- plette et presque littérale du Gulistän ; qui ma long - temps occupé , m'a familiarisé avec le style et la manière de Sa’ady, et convaincu de sa supériorité sur tous les autres écrivains persans. En collationnant deux magnifiques manuscrits des æuvres de ce poëte qui sont à laBibliothèquenationale, je crois m’être procuré un catalogue complet de ses productions. Mais avant d’en présenter les titres et dés extraits il fäut faire connoître le personnage. Je” laisserai ce soin à un de ses compatriotes, dont je re suis que linterprète. Je traduirai donc Ia notice qui se PO ES en j Notice sur Saady. 475 trouve dans le Tudskerat &l-Cho’arä (histoire des! poëes ) composée pâr Daoulet-Chäh, célèbre biographe ‘persan (r). (x) Daoulet Châh , surnommé Æl-gh4zy-él-Samargéndy , { le guérrier de Samaroande ) capitale da la Transoxiane , dédia, son ouvrage à un prince poëte, savant ét curieux, nommé 4’ly Chyr , qui commandoitdans le Khoraçan sous le règne de Myrzà Hhoçaïn, arrière FD -fils du grand Ty- mour ( Tamerlan 1e Ce recuéil est divisé en sept parties qui eontiennent la vie et une notice des ouvrages des cent vingt-sept principaux poëtes de la Perse qui ont paru depnis environ l’an 400 de l’hé- gire (1009 de l’ère vulgaire) jusqu’en l’an 812.( 1409 de l’ère vulgaire ). On trouve , au commencement du volume, la vie de dix fameux ANA arabes qui florissoient au commence- ment du mahométieme, Le premier est Lebi Abou Oqaïl, qui vivoit du temps de Mohhammed. Il attachoit, selon la cou- tume des. potes arabes , ses ouvrages à la porte du temple de la Mekke, aussi vénéré autrefois des Arabes idolâtres , qu’il l'a 1, été depuis de tous les Musulmans. Ce poële étoit ido- lâtre ; mais ayant vu un chapitre du Qorân que Mohhammed avoit fait suspendre à la porte du même temple, il retira le sien, et embrassa la religion de ce prophète, persuadé que som style et sa manière avoient quelque chose de divin, On trouve àiafin de cet ouvrage les éloges de six poëtes persans con- temporains de l’auteur, Les princes A’ly Chyr et Myrzà Hhocaïn sont du nombre. Daoulet. Chäh étoit centemporain de Djämy, le premier des poëtes persans après Sa’ady,, dont il a ïmité la manière, particulièrement dans le Bebäristan (le séjour du printemps). 11 mourut en l’an de l’hégire 892 ( 1486 de l’ère vulgaire ). Quoique le Tadsekérat ül-cho’arû soit le meilleur traité bio- graphique.qui.existe en persan, il:s’en, faut de beaucoup qua l’auteur ait traité son sujet ayee.toute l’extension dont il étoit ‘ \ #76 Littérature orientale. “hdére da Modèle des ‘Religieux , le Cheyki Musslehh-éddyn Sa’ady , tirée et traduite du Tadx- kerat ül Cho’arà. Nos. 246 et 247, persans de la Bibliothèque nationale. Ce. cheykh fut surnommé Musslehh-éddyn (le restaurateur de la religion ). Tous, les hommes ins- truils convierinent de toute la sagesse et la Eonté de sa conduite. Il vécut cent deux ans (2). [l en con susceptible. On peut d’abord Jui reprocher ,avec raison, de ne donner que de bien foibles détails sur la vie etles actions - particulières des personnages dont il parle. Ses ‘recherehes . . CE j critiques sont bien superfc ielles : néanmoins , avec toules ces imperfections , le fond du sujet étoit si intéressant quel auteur n’a pu le dénaturer enlitrement , et son ouvrage séra loujuurs r regardé comme un mélange à -la - fois extrêémement agréable à la lecture et très-utile pour l’histoire de la littéra- ( ture orentale.[l renferme des fragmens considérables de poëtes Sn P : ” « 1 AREIL dont les œuvres sont devenues ext:êmement rares. Soit exacti- tude, soit flatterie, l’auteur a soigneusement recueilli tous les 8 traits de générosité des diflérens princes musulmans envers les poëtes et les gens-de- lettres, On y voit combien la littérature -etles beaux- arts Étoient cultivés et favorisés dans l’Arabie et dans la Perse à une époque où toute l’érudition eurupéenne,. étoit cireonscrile dans la logique d’ Aristote et dans la somme de St. Thomas , où nos ancèires , soumis à des rois stupides #4 tyrannisés par des seigneurs auësi cruels qu’ignorans, et do- ; aimés par des prêtres astucieux, végétuient dans FACE 1 la superstition et la barbarie. (2) Cent dix ans suivant le Manuscrit n°. 246 , et cent vingt # saivant d'Herbelot, Bibliothèque orierlale 2 pige 729, PIS mière édition, 2 NU YLA ni d TR ' ONdiee sur Sa’ady. 477 sacra trente à l'étude des sciences ; trente auires à différens pélerinages, et il parcourut les quaire coins du monde ; après avoit fait le métier de Porteur d’eau pendant douze: ans » 1l rest: trente autres années assis sur le tapis de lobéissance, O la belle vie! que celle qui est ainsi employée. Ilnaquit (3) sous le règne du sulthan Atabek-Sa”ad Ben-Zenky. Son père demeuroit à la cour de ce sou- véräin, etc’est ce qui a valu à notre poëte le sur- nom de Sa’ady. D” La cllection de ses œuvres se nomme ordinai- rement la sa/ière des poëtes. Il commença ses études au collège Nizamien , fondé à Baghdâd par le visir Nizam-al-Mulk > qui lui donna son nom. Saad y suivit les leçons du prince des cheykhs, le savant Aboulfaradie, Ensuite il se plongea dans la science intérieure, et.se.livra aux exercices de piété. Il se rendit disciple du grand- cheykh A’bdoul-qadir, et fit avec lui un pélerinage. Il renouvela quatorze fois cette œuvre pie, le plus Souvent, à pied , et combattant comire les infidèles : (les chrétiens croisés). I} alla quatre fois dans l’A- patolie (4) et dans Indes cest pour cela qu'il a (3) À Chyraz ; capitale de 1 Province-de Fars , en 571 de l’hégire ( 1175 de l’ère vulgaire). (4) « I fut fait esclave par les Francs dans la Terre-Sainte, ettravailla, en cette qualité, aux fortifications de Tripoly. ‘Un marchand d'Alep lé racheta de cette captivité moyennant dix écus d’or, et lui en donna Cent auires pour Ja dot de sa 478 Littérature drientale. dit dans un de ses ouvrages, intitulé : Le Boustän ou er erger: : | « J'ai parcouru les quatre coins Au monde , ‘et j'ai vécu avec toutes sortes d'hommes. _» J'ai trouvé mon nécessaire par-tout, et j'ai tiré un épis de toutes les gerbes. » On raconte que vers la fin de sa vie le chey LE se retira dans un monastère non loin de Chyräz, et qu’il n’en sortoit pas. Sa principale occupation étoit là prière , ’obéissance et la contemplation. Les sou- verains, les grands, les gens de bien venoient læ visiter et lui apportoient ordinairement les mets les plus exquis. Le cheykh en mängeoit une partie et mettoit ce qui lui restoit dans une corbeille sus- pendue à à la fenêtre de sa cellule ; c’étoit le chemin dés bucherons de Chyräz, en paskant sous les fe- nêtres de Sa’ady , ces malheureux, profitoient des viandes et des friandises. _: “On dit qu’un homme prit l’habit de bucherôn pour essayer de piller une table qu’il, voyoit tou- jours si bien sefvie. A. peine eut-il levé Ja main vers la corbeille que cette main se sécha en l’airAl s’écriä : » cheykh, viens à mon secours.— « Es-tu , répondit le chéykh , du nombre de ces malheureux buche- rons que le chagrin et la misère empêchent de dor- mir, et dont les mains sont remplies de durillors à fille qu’il lui fit épouser ; ‘mais cette femme lui casa les:plus vifs chagrins : il s’en plaint amèremeut dans son Gulisian». Bibliothèque orientale ; page 729. Notice sur Sa’ady. 479 force de travailler ? mais si tu es un brigand chargé de son filet, de ses armes, et disposé à ne pas faire de quartier, pourquoi donc te plaindre sans avoir reçu de blessures ? » Cependant le cheykh guérit ce misérable en lui adressant la parole, et lui donna en outre les mets que renfermoit la corbeille, Ua saint personnage de Ghyrâz fut ravi au ciel - pendant son sommeil ; on y faisoit beaucoup de bruit: en prêtant l'oreille, il enfendit les esprits dire à demi-voix : « ce seul distique de Sa’ady le Chyrâzyen, lemporte sur les cantiques et les hymnes que chantent tous les anges pendant une année entière.» Le saint. religieux se réveilla et courut à la cellule du Cheykh : qui lui-même ne dormoit pas. Il parloit tout seul & demi-voix .en écrivant le distique suivant : « Chaque feuille d’un arbre vert est pour le sage un feuillet du livre qui lui enseigne l'existence da créateur. » Le religieux demanda au cheykh des nou: velles de sa santé , et lui Taconta ce qu’il avoit vu pendant son sommeil, . t' Sa’ady étoit d’un caractère très -enjoué | fécond en saillies , et plein de douceur et d’amabilité, Malgré sa vie contemplative, il s’asseyoit souvent parmi les gens de mérite, et même parmi les grands, qu’il amusoit par ses bons’ mots, et qu’il instruisoit par ses sentences. Un jour il eut avec le savant Hem- mâm-éddyn, de Tauryz, son contemporain, une aventure qui mérite d’être racontée. Ce personnage si recommandable par son esprit; l’étoit encore das 111) 480 Littérature orientale. vantage par les qualités de lame. Il avoit des places éminentes, et jouissoit d’une grande fortune. Sa’ady étant ATauryz,entra dans un bain public où il trouva Hemmâm-éddyn (5), accompagné d’une suite nombreuse. Le cheykh , par politesse , lui versa une tasse d’eau sur la tête. Hemmäm-êddyn demande au chevkh quelle étoit sa patrie. — Chyrâz, répondit: celui-ci.—Jesuis bienétonné qu'àTauryz on fasse plus de cas d’un homme de Chyräz que d’un chien.—C’est tout le contraire chez nous, reprit Sa’ady en sou- riant ; car à Chyrâz un habitant de Tauryz est au- dessous d’un chien. » Hemmäm prit une tasse qu’il renversa en disant au cheykh, qui étoit chauve: — Pourrois-tu m'expliquer pourquoi la tête des ha- -bitans de Chyrâz ressemble au dehors de cette tasse ? —Voiontiers, lui répliqua Sa’ady , quand tu n'auras dit pourquoi l'intérieur de la tête: des habitans de Tauryz ressemble au-dedans de cette même tasse», Enfin, tous deux sortirent de la salle de bain, et le cheykh alla s’asscoir dans un coin. Hemmäâm avoit, comme tous les grands seigneurs, un esclave de la plus rare beauté, occupé à l’éventer tandis qu’il se tenoit droit entre le jeune homme et Saady.— Parle-t-on d’'Hemmâm dans ton, pays, (5) Hemmäm-éddyn Tebryzy , (natif de Tauryz) con- temporain de Sa’ady, mourut l’an de lhégire 713 (1314), sous le règne d’Aldjaptou ; surnommé Mohhammed Ghaya- z-éddyn , empereur de la dynastie des Monghols. Il étoit pro- digieusement riche ; mais ses ouvrages sont moins connus que ceux du pauvre Sa’ady. dit-il à k 4 Le de ve At ÿ i L ” : . + " / A AS Nic sur Sa PNR ra #f102 ” [A : 481 dE à Ur ci ? me Oui, et l’on en ait. le. plus grand Cas: — Sais-tu quelques-uns ( de ses vers ? — En voici un que je me rappelle : ee Er * 71 39 Hémiadin est un voile Los de caché mon ami (6). ras ed iuphtroc Ç D'ART La sa be A) une pensée: amôu: reuse que Je ne comprends. pas, sans doute à cause _ dé’ mon ‘mexpérience. dans, un genre de galanterie “hétréusement moins connu chez nous que chez les orientaux ), Hemmäm ne put méconnoître plus long-temps celui avec qui il s’entretenoit. S ‘Je parie, lui dit-il, que vous êtes Sa’adyÿ. — Cela est vrai , répond le cheykh. Aussitôt Hemmâm tombe à ses pieds en lui faisant mille excuses ; en- suite il le conduit à sa HIARDE , où il lé force d’ac- 9AUOE (6) Voiei comment d'Herbelot a traduit ce vers dans sais 27 ‘bliothèque, orientale ; page 446 , premuère édition : Entre celui que j'aime. et, moi il y a, Hemmâm, un voile qui nous sépare ; mais il est temps. désormais que je-le tire pour jouir pleinement de sa vue. J’ose assurer que ce n’est point le sens des vers rapportés par Daoulet Chäh ; mais, comme le second hémistiche. ren- ferme une idée fort SbÉcahe il est possible que Lamaï, au- teur au Dafter lethaïf , d'u lequel d’Herbebt a tra- vail'é , ait spiritua-isé ces vers jar une légère altétation. En à effet, le commentaire du méme ‘auleur sur ces vers semble “ confirmer ma conjecture ; « [ze voile dont il est parlé nons > empêche de voir Dieu. Ces vers signiñent : Le temps de 2 ma mort approche », k Tome IL. «< DE 72 QI L74 RP ET 482 Tuttérature orientale. cepter un logement, et Le comble d’amitiés; souvent il s’amiusoit à hinéndrd aux vdes de Sa is A Ce vénérablé cheykh a | composé deux ouvrages charmans et pleins de délicatesse (7). Quoiqu il ny ait pas de ville où lon .ne. counoisse le Parterre de Roses et le Verger > nous en citerops cependant quelques passages. - « J'ai appris qu’autrefois il étoit indifférent pour : un religieux de tenir à Ja main une pierre ou des: l'argent. » | F « Lorsque tu es contens, peu importe que ce soit . . avec ds l'or ou du plomb. » e Un monarque souvent est plus pauvre qu'un derviche. » : « Une drachme suffit à celui-ci, et ou en régnant sur la Perse désiroit encore. » _« Un pauvre content est un roi qui se nomme indigent. » EN « Sil’ambition ne le tourmente point, il estplus heureux qu’un souverain avare et insatiable. »” « Un jour sur les bords du Tigre une couronne. parloit ainsi à an religieux : « Je donnois autrefois » des lois à un vaste empire , et je portois un » croissant. / (7) Il savoit les principales langues de l’Orient et le latin. On prétend qu’il lut avec une attention partigulière les œuvres philosophiques de Sénèque. Kæmpfer , amcænitar.,, exotieæ , page 371. “À : Fo \ Q #! Notice sur Sa’ady. 483 »_ Je, m'emparai de l'Yräq, et je méditois la con » quête du Kirmän quand les Xirmâns ( les vers } » ont dévoré la tête qui me portoit. ( Le cheykh Sa’ady mourut dans la ville inexpu- gnable de Chyräz, sous le règne d’Atabek, Un poëte composa le distique suivant sur la mort de cet illustre personnage. « La nuit du vendredi, dans le mois de chawäl, Pan sept cents de l’ère arabe : « L’aigle de l'esprit pur du cheykh Sa’ady secoua la poussière de son corps, de ses aîles et de see plumes. » ‘Le tombeau de Sæady est maintenant à Chyrâz un lieu de plaisance embelli par un Canal et une piscine, avec une jolie chapelle. Les vœux et les prières de tous les hommes de mérite sont dirigés vers cet endroit. ME TPE GK UT TS q ‘À Ja notice biographique que je viens de traduire J'ajouterai quelques détails tirés de différens VOya= | geurs d’une véracité et d’une exactitude reconnues, tels que Kæœmpfer, Niebuhr, Wäll. Franklin. : ‘Le Tombeau de Sa’ady se voit encore aujourd’hui à quelque distance d’un fauxbourg de Chyräz , nommé Mossellä, au pied de cette portion de mon- tagnes fameuses par les vestiges des pieds de Saint- Elie, d’où elle a tiré son nom Kowhi gadem Khedr (montagne des pieds du châtré, ÆEke )"Il y a un Jardin, une clapelle funéraire et une fontaine : qui porte le nom de Sa’ady. Le jardin, planté sur Hu a ue : 484 Littérature orientale. HN k 74 un'sol sablonneux , n’offre r'en de remarquable, La chapelle est en briques, au milieu du Verger » 'EB ne differe pas dés autres rausolées ordinaires ; elle est octogone ; chaque côté a trois pas. de longueur */] sur dix pas en carré. Le périslile SNOu eyvâns est ouvert de tous côtés. rois niches , disposées une auprès de l’autre , ornent le haut, ci forment \ uñe espèce d’étage supérieur. On ne remarque dans. l’intérieur qu’une tombe de pierres sans ornemens 3 il n'y a plus même ni gardien ni lecteur. Les murs. - noircis par une épaisse fumée attestent la quantité de lampes qui brüloient autrefois en l’honneur du * défunt, Le mausolée tombe absolument en ruine La fontaine, située hors du jardin, est couverte par M un petit pavillon joliment bâti; Peau ne s’y arrête 4 pas elle coule doucement par une petite rigolle, et se décharge dans un trou semblable à un puits. Cette source vient d’une portion pierreuse de la montagne voisine par un petit conduit creusé sous terre , et reparoît ensuite sur la surface. Le dessus des portes est orné PANNE EUE que: le- temps a détruites ou effacées. Dans linterieur on» descend , par un escalier de vingt-quatre degrés de L pierre, à la fontaine qui a trois pieds de profondeur: … et plusieurs de largeur ; elle est remarquable par \: à x sa clarté, sa fraîcheur et la quantité de petits poissons : qu'elle nourrit. Les fréquentes visites des curieux ont rendu ces poissons très-familiers ; dès qu’on leur jette quelques grains, ou autre nourriture , on . les voit ‘accourir de tous côtés pour saisir leur proie. 1 ...des vainqueurs lemportent dans leur retraite ; les D, 14 PNA D « j ; 3 n . x x NT 1 k (4 QAR AS Lo à Mu De A F DPI AN | el \ M Ar ( EN AE, 20e & ee UD MEET à Mer TNT (LA à “4 “EUR +" Pi ho ' 1 } p° (| À Es Notice. sur Saady. 483 aut es regardent leurs bienfaiteurs, ét semblent pro- voquer leur générosité. Graces aux préjugés supers- _titieux des Persans, ces poissons semblent REA PEe a la Vénération ap jeuit le penis , à qui äls apfartiennent. On se feroit un scrupule de ke prendre où seulëment de les, iroubler. Ce vivier est célébre ‘dans toute la Perse, et ç’est une des premières qu- « riosités que Porn. montre à ceux. qui arrivent à “Chÿraz. M: Niebuhr, qu: visita cette ville en 1768 ; parle de cette piscine et de ses habitans 3 il avoue n’a voir jamais vu une aussi grande quantité de poissons. Au réste, ce bassin et la chapelle sépulcrale de Sa? ady | KonBerté éh ruines, et les cruelles révolutions qui “déchirent 14 Pérse depuis la mort de Lire Khän hr id les plus dévots musulmans de s’ocçuper d'œuvre Dies, "0 76 F5. #0e 2 » Enfin, malgré l'aversion, süperstidieuse des Per- ‘sans Pour les représentations humaines proscritès par ‘1 Qotän/, ils ont fait et conservent, les portraits de Hhäfiz et de Sa’ady. On les voit encore au- dessus | des portes de, la maison, des sept .derviches. Fous “deux sont représentés en pied. Hhäfiz a V’ancien costume persan, Son teint.est frais .comme. la ‘rose ; deux larg-s moustaches bien noires en font ressortir da blancheur. Il paroît avoir environ trente-six ans. _ L'autre portrait, celui de,Sa’ädy, représente un vieillard vénérable portant une grande barbe blan- che. Il a l’habit de derviche : ce sont de longues robes flottantes, Il tient dans la main droite une j Hh3 * diter les préceptes qu’il renferme. Quelquefois il le Li + + RITES \ en 1 ‘456 Littérature ee. x -petite canne d'ivoire recourbée à et ‘dé’ Fa datre Un “encensoir (86). Le AGE Le A du KV | d'2a0 7 21H00 Les ouvrages de ces deux poëtes nee parmi les \ __ Persans dune telle réputation » qu’ils ne RENTE se de (as 4 a pas cherché les principes de la sagesse & les bles "3 d’une bonne conduite. On les trouve dans les colléges, 00 däns les palais , dans les maisons. particulières et. dans les cafés : c’est dans ces derniers endroits sur- - # tout, continuellement remplis d’une foule d’oisifs, qu'on lit ces ouvrages, Le lecteur... entouré dun nombreux auditoire, fait une pause à la. fin de chaque paragraphe pour qu’on ait le, temps. c de. Mé= ‘rélit une seconde fois, et continue ainsi jusqu'à da fin de la séance (9). n r " fr FE Après avoir rassemblé tous les détails’ que nous avons pu découvrir sur la vie de Sa’ady, ngus allons nous occuper de ses ouvrages. MT AR REV 108) Fr anklin s obser Par. on a ess Bérgalé k 0 Persia y ‘ x 4 pages 96 et 97. | 1 : 2° (0) Kæmpferi améænis, exot, p. 372. i ' La suite au prochain ‘°INs. + 2. va} re 21189 NUM 1 S M'A T 1 Q Ü €. DrssehTarion sur les Médailles satyriques , par GourDIN. «r {. | oc wunt ef dubiis quæ sæpe Numismata mentes suspensæs habuere notis 3 inferpreis nullo exzplicanda , viris necdim benéè Cognila nostris. Georg. Vionnet, Musæo numario , p.12, v. 69.} .f FT 25 TE ÿ T2: 2 re - , ; IL Y 4 environ un siècle qu’il s’éleva une grande V2 question parmi les anti daille d quaires au sujet d’une mé- or du cabinet du roi. Cette médaille pré- sente la: tête de Gallien couronné d’épis, avec ces mots : GALLIENAE AVGVSTAE. Le nom d’une " femme autour de la tête d’un plusieurs une satyre pumismati F Graïnville (5) se crurent d’ : (3) Lettre à M. l’a qu’il a donnée d’ —Réponse à M. G \w Empereur parut à que. Spanbeim (1), oÿ-Vaillant (2), Baudelot (3), Bandury (4), de (1). Trad. des Césars de Julien > Dote 294. (2) Num. præst. imperat, T. IX, p. 384. (4) Num. impér., Rom. T. I, p.154, n,5. (5) Mén. de Trévoux, d'a 1713, h 4 aulant mieux autorisés bbé de Valmont sur la nouvelle explication une médailie d’or du cabinet du roi, 1698. ur (Galland), où l’on examine plusieurs questions d’antiquités , ent’autres la dissertation imprimée depuis peu sur le Gal en d’or du cabinet du roi ; 1698, 453 ES La Numismatique. su dé 4 à la regarder comme telle que Julien , due ses Césars , représente Gallien entrant SR ne Dieux avec l'habillement et la démarche d’une femme (6), la légende, du revers » VBIQVE PAX,. tandis qu’alors la guerfe déibloit toutes les provinces de l'Empire, conf mpjt axfatemqps le Réel \WWo MO ces savans. * f LORTOY AUS Le Cepèndant le P. DER E ui (7), Pabbé de Valle- mont,(8)..,.Galland: (o)ins, voulurent pôñit ‘voir de satyre dans: cette médaille + vis éheréhèrent ‘à en - donner plusietirs explications fav oräblés ; mails ces 3h exHliraions étoient peutêtré Pr rte) que sa- üsfaisantes (10). “b@es, antiquaires’, le, °FTafd8 HR Sur-touf, posent SE PRRcne que? les Roms étoient trop graves . enr 5 tar: (11) 10 D HP] ar 16E 571 LR si ar. NO V..Césnrs de, Juliep-par Spanhéñu, st 263 5 PP. “gs - K7Y54d D ROM n ist à Lu É, 5. 3404 HU EuL A ©) .2.620fn * (8) Nouvelle Re seit Hnédaille d’or dt’ mA je ÿ ris 1698. : DT A pe eg. su 2T09GUR niiisti QIU1 - (0) Lette touchant lé nouvelle esphicaiée été. À Caen ; 169 à p #0 < Jasty à» (4) siivaisio (] : 4 A ER * te) 1 est ridicule de dires _ayec Hardouin > quedansce temps-là une même consonvancé a fait confondre la diphton. ) gue avec la lettre simple. :Cette erreur pourroit avoir lieu, HAE -êlre, lorsque Fan Rp mais non, grue l'en, écrit , Li qui veut que ce soit ici une fa ct sn Cd a n'a pas plus de valeur. V. Frœlichius de nuits. monctar, veter Di= tiosis: — Quant à l'abbé de Valmont il ne faut >-Pour | dé- ‘truire son asseriion, qu’en lire la défense dans sa sscpnde tire. Are 2 * l : Ne EME, | Méda iles satyréqu es. 489 ‘pour se permettre , sur leurs médailles , des eee L Te 4 Die indignes de la majesté de Menrite (£1). . D'après ce principe, Christ-Adolphe. bin sa étend, -que l’autiquité n’offroit absolumerit augtne médaille. arique, et que,la ,première.encce igenfe ne remontoit, qu'à Pan 1512, de, notre. ère; .que Louis, SAT, la fit frapper pour se venger de Jüles If, qui, avoit qus | la Frauee en interdit, (22) 1 Lust din ce principe idont Ja dia a’ pour base des faits incontestables ; mais réduisons-le; pour ainsi dire, à sa juste valeur , et nous nous apper- geyrons. Hieutdt que! la conclusion qu’on voudroit . en tirer est trop générale, trop étendue , et par con- PÉERÉ devient fausse et mal déduite. Pr ji" nétéséts V : eshôrer ertaruiqg are ont (81) “Les Grecs, sans doute 3:58: gardoient bien. d’éter- piser pars«des médailles. Ja-bonté ‘de ileurssenniernis défaits ; eu qui n’élevoient qu’en bois ls trophées de: leursi ie EU 2 crainte aus n ne “fussent top ee (3). agrée frere he ES omis. ‘dont aumoins,, dans les prémietrs euro | É arp net } Mao: OL. or) sn -Siytôt DoDéeumrée p par diet no moi . 9Ù 29) ISA LES ist. Lu ontumelioior. l'éfratyrie. P- 133, in “12. it tra rhè FA à CN, F.-"1 sthief k ‘ vrage, on “imagine que l'autéer va donser réellement Vhis= toire des médéilles satyriques. ‘dé’tous les peuples et de tous les âges ; 5 mais 5] semble ne “l'avoir entrepris que pou faire: Ya- IUT loir cette médaille dé Louis XII contre le Pape, et JS autres frappées contre Christine ét contre Louis XIV. nee f Vi : (13) Diod. Sicul. L. XII | Gap, — Rs, De: mandes des chôses romaines nd Nas d' Amist, n. 37, MANU E n ( ko Da «7 , à NU j 90 \ nada LOC “téfips » ‘toute la politique cansisfoit à Ress par ù dE 1 Ce, des congmêtes , les limites de Ja République, et à fui racquérir de nouveaux citoyens » dévoïen t'être, égard desvaincus aussi modérés que fes Grecs ( is Aussi rerarque-fon t Tués malgré’ LÉ haine et Je mé- pris qu'ils avôicht pour les Juifs 18 ne se Pérmirent “ièn d'ibjurieuxà cette nation sur Fes médailles qu'ils firent frappér en lhômnéëür de Tite et 4e Véspasien après-la prise de Jérusalem (r 5). 00 mraRragxil "0Ainsr, sous ee RE "a ‘de vue, te ph tab pôsé | LSUUR AUOT PUOI +9 € YO A Sub, TB ‘ | (ray OlaudiarD rires Sifficon. ITE. 254. piôrts, Æib: Îrr, GRIS 19, 2Hbrois qoi., sisiota got. 129 18444 46 03 uinp: 3h fat à 15 | :yab | Lai Hp à % (15) Comme sur plusieurs médailles de Vespasien et de- “Fié Gnivoit Une eaïlle’ aféc:sés petits’, RUE Ont Pénsé quéelles Jayoient €ié frappéesi pour! insulter Aa natidb juive, DQisdhus ;( Lhestt. nuhaisms; select: p:85 yrtab:16,}; le pe Pedrozi . (Musgo Jernes'anes : dll t. 204; 9::9 y Pa180! ; 06 BR 7x De 354) » ainsi que le "P. Jobert($Sc..des. Me de T.1, p.413, édit. 1739) l’assurent formellement, Mois. Bimard, dabis sesireniarques HürU ebett(#fip2 430), réfute ceite opinion. Cassiodore dit bien que les Romains He ‘maîtres de Jérusalem, ont fait seulpter un pore:suï luñeides portes de cette ville, mais il no dit point que ce.fut pour in- nie aux PRE $ “In Jronis.. jus. poriæ ; qu Bethlggmn, egres ho 153 di TE sus sculptus in .marmore y. sIgrifieans, Romane \Protes= si 6e : n’étoit pour insuller aux Juifs ? C’est que: bien. avant la ruine de Jérusalém Je. porcs éloit représenté s sur Jes enseignes romaines comme nous. V'apprend Feslus: £ Porci ef. gies inter. militaria signa guiniur locum ra ; .quia à NAS béllo, inter guos par Peréts cæ lo por ca Jedss firmars | solebat Cab AV Sn 36 er La at subjacere Judæos, : Pourquoi plutôt cet apimal: qu’un autre | Médailles say riques. 49t par le P. Hardouin (16) et par ceux qui ont adopté ‘son! sentiment est absolument vrai, et l’on peut dire “que les anciens peuples ont, à pt égard , laissé aux ‘modernes un grand et bel exemple de modération , mais que Ceux-ci ne l’ont pas toujours assez suivi, . Ce même principe, considéré sous un autre point de vue, sera encore très-vrai, Le sénat , les villes municipales ; les eolôries n’ont jamais dû, je ne dirai pas sur les monnoïés, mais même sur les médailles particulières (17), se d permettre aucun trait de raillerie, aucune allusion maligne ù MT des empereurs ou des impéra- trices ; parce qu’un corps doit toujours se respecter. Un particulier, sur ce point, semble avoir plys de : Tibeérté ; sil peut, avec impunité, ce qu’un Corps n’0-. * oit sans se PORN ERT AS *. Le Sénat , les villes municipales , les céloies out donc pu se permettre ce que des princes , des monarques se sont quelquefois permis , parce (16),,:... Cm in nummis antiquis ,; saltém latinis ml : planè sil Bacon aut scurile, nihil Romend gravilate ao ma A dferate indignum. ( Utsuprè, p.448) °@ 7) On a agilé, plus d’une FE ; Si les médailles étoient des monnoies ou non, On trouve, sur ce sujet, une disserta- “tion dans les Mémoires de Trévoux, j juin 1707; p. 1085 , où J’on donne les raisons pour et contre. La quatrième preuye pour la négative se tire des médailles injurieuses parmi les- quelles ôn cile celles. de Gallien , et la cinquième , pour l'af- firmative, se tire de mème du défaut de sérieux de certaines sibds ie 492 M umismatique. ‘qu ’un prince , > un monarque, ne doit. être , en ce ‘momeët , à considéré que comme un individu puis- “sant à la vérité, , et dont les volontés. même ridi- “œules, trouvent des appro! bateurs dans ses | courtisans, «Hfn’est donc pas étonnant que les effets de sa haine, . dé'sa vengeance, de son or cueil y de ses passions se 'trasrñeltent d'à \ve en ‘âge par des montimens Cen= surés tout bas dans! lé’ teraps par des gens ‘sensés, -#trproscrifs tout hautipar la’ postérité équitable. Telle _&6t la médaille de Louis XIE contre Jules TF(18). : Noyÿs’ne, croyons done point ‘que tes médailles st sur chéeglleités se tronve 18 C ) où toute autre marque op ror! -hbto: isation! publique; soient jamais des médailles PL: cb quoi qu” ICE puissent. le’ paroître. GE NOT ESAU.- M LI ? Nous ne ‘pensons pés nor plus. que certains TEVErs ; Ccatihes inscriptions des mn ‘dailles autorisées que quelques-uns, ditle P, de Grainville (19), parune G Kclie: RE ap féfardoicnt Comme des éloges , _ [IAA OA À OUEST ré Î 8) Va Tu. Hit BAD. 1r76dftof de CRAQTE 1626. — Varillas prétend que l'inscription de cette médaille doit s'entendre della réforme des mœurs du clergé ; Hardouin sou- #ient.qu’il s’agit ici d’une croisade contre le Soudan a Egypte, dont Babylone est la éapitalë. La légende autotiserbit jusqu’à un certain point l’opinion du P. Hardouin, si elle n’étoit dé- ‘mentie par” lPhiétoïite / mais elle seroit bien LEA rdinae dans -Jé sens de Verillas. Xé resle ) çes deux sentimens ont été ré ‘futés par! ‘Christ- Sigismond Re ( Prodromi veformationis ”pia ‘imemorid recolendæ sive nummi Ludosict AIT, re 18 galior. pig aphe. Lipsiæ. és 1717) , étpar PS COB- “Bervai: ‘ Sac” Part, UT, Dissert: 50; P 399). 1e TECH ei Né: de Tréroux , juin, 1712, P. 1093 et suiv..°10 l 0 De Médailles satyriques, , 402 : d; se | tt 1]; 1" 214 ; À » ‘aient réellement dû, dès le temps même, être con- sidérées par les personnes sages et réfléchies comme , des monumers d’une raillerie insultante, Nous n’admeltons pas méme , avec Spanheim ,: que ces sortes de revers ét d’inscriplions soient des | avis détournés , des leçons indirectes données aux princes , par lesquelles , en faisant semblant de dire ce qu’ils étoient, on les avertissoit réellement de ce qu’ils devoient être (20). Nous sommes persuadés que, quand les éloges donnés aux empereurs , aux impératrices sur des médailles avouées , reconnues ,revêtues de Pauto- risation du sénat, des villes municipales ou des colonies sont déménties par tous les historiens , on doit les regarder comme des monumens honteux d’une adulation sans pudeur, et rien de plus. -Sans doute une fausseté aussi grossière, un men. songe aussi révoltant ne pouvoient en imposer aux citoyens s'ges et sensés , el même ces hommes dont lame où encore quelqu’énergie ; blâmoient en secret , et RÉRIEN en gémissant un Corps qui S ’abaissoit jnsqu’à Pimposlure pour flatter un tyran, souvent un monstre. Mais personne n€ Li Lee que ce corps sans ame ait jam ais eu l'intention de ‘Jivrer au ridiculé, d’immoler au sarcasme le des- pote dont il recevoit si- bénignement des fers. Or, sous plusieurs empereurs le sénat étoit dans 0) De usu et præstantia numisrhañtig. T.1, Dissert. IE, : + ut 494 y Numismatique. Le une telle abjection - qu’il divinisoit jusqu’ ’aux, _dé- bauchés les plus infâmes jusqu ’aux cruautés les plus exécrables de ses maîtres (21). ’. Rs Pour juger à quel point le sénat et, le peuple étoient avilis , étoient dégradés, je ne veux que l’excès de cette joie insolente à laquellé ils s’aban.. = donnoient lorsqu'ils étoient délivrés d’un tyran. Après la mort de Néfon on vit paroïître deux. . - Pt s (21) Que l’on examine les médailles de ce monstre dont d'histoire a rougi de rapporter les excès de débauche et de cruauté, les médailles de Commode, et l’on jugera jusqu’à quel point de bassesse nou-seulement le sénat, maïs les villes œuniciya'es et Les colonies ont porté l’adulation. On sera jus- tement indigré et révolté de voir sur le revers d’une de sés médailles une femme debout devant un autel, une patère à la main, avec ces mots : Æuctor pielat, P. M.tr. P. XIII. imp, FIII. cos. VI. P. P.; de lire sur d'autres; Felicia Tempora. —Jonersuper. P. M,.tr, P. XIII. cos. F..P..P.—Provi- dentiæ Aug. — Sal. gen. hum. cos. VI. P. P. ( Vaillant. ÿ” num, imp. rom. pr@st, T. I, p.05 et seq. — Num. imper. à populis Grœcé loguent , p. 66—175). Une flatterie aussi révoltante ne doit point étonner de la part d'un corps que Caligula rassemb'oit à la hâte au milieu de la nuit, et cela, pour l’insulter en dansant devant lui ( Dionis epitome à Jo. Xiphilino ; p. 134 ). Personne n’ignore que le dessein de cet empereur étoit de. créer son cheval con- + _sul(ibid. p.134): et comment ne se seroit-il pas donné le cruel plaisir d’outrager un corps qui s’étoit attiré tout son mépris, un corps qte ses menaces faisoient trembler , un corps enfin qui, par un acte authehtique, ordonne des sacri- fices solemnels pour éterniser la cléménce du plus barbare des hommes (62. p.134) ? SA À : en D SR Éd ‘ # - | 4 Médailles salyriques: 495. . médailles de Galba: sur le revers de la première 14 Victoire tient un laurier d’une main > Une Corne _ d’abondance de l’autre > avec ces mots: VICTORIA & PR. Sur celui de la seconde ? VICTORIA , et la Victoiré grave sur un bouclier P, B. (22) ) ‘On frappa de même, lorsque Commode. eut été: assassiné > deux médailles de Pertinax > Sur l’üne desquelles une femme debout et vêtue tient dans la main droite. une couronne. symbole de la joisn ‘- comme de la victoire , dit Hyginus, et dans Ja gau- - che une corne d’abondance, avec cette inscription: + LAETITIA TEMPORVM. COS. IL Sur Pautre ,- de même une femme debout et vêtue qui tient dans sa maïu droite un dez , et dans la gauche une corne d’abondance. Ces mots autour du type: LIBATIS . CIVIBVS (23). | c Ces médailles ,; sans doute > Sont injurieures à Ja mémoire de Néron et de Commode 5 Mais elles sont bien plus yun monument de Pesclavase honteux du sénat et du peuple, La raillerie , la satyre sont les armes de l’impuis- sance, mais non de la bassesse ; elles annoncent | assez de courage pour désirer la vengeance, et trop de foiblesse pour se livrer à son ressentiment. -- Or, le corps entier d’une nation , le sénat qui le représente, ne sont jamais dans cet état ; ils ne con- ! noissent point de milieu entre la Purssanc e souveraine (22) Vaillant, Num. imper. præstant, T. IT, p. 20. (23). Vail!ant , ibid. p. 203, \ NL? 1 LI à A DRE NL ait. | Nümismatique. et l'esclavage JA Parcourons, 1] isoire a ee pé euples € ét de tous les âges, nous erounoitrons ai. sément que l'esprit qui avime un gorps. Dé anal se porté presque toujours vers ces, deux e extr émes, NT f: le peuple dé Rome, sous ses consuls 3 prenait, les armes pour lé moindre rhéconténtément » ‘et se e- tiroit" sur le mont Aventin : : ainsi le sénat ; , sous les empéreurs, baisoit huiblement la main du déspote | qui lui imposoit un joug de fér, ÉF fé licitoit ‘publi=” ee Néron d’avoir. Commis M “péuricide Lt h: 7 1/18 bler ; et quand il ne nous anéantir plie seul ph ses bat, on m'est point assez hardi pour, Pins, sulter ouvertement. Jé crois donc avoir raison. d'avancer que {toute médaille qui porte S Ç ,, ou toute autre PRES d'autorisation > ne peut passer * pour une saty Te » ghoi-, qu’elle paroisse en offrir les caracières : elle n’est souvent que la preuve és liche et révoltante adu- lation." 4 Le , Je me garderai cependant d’en con relure e avec, Klotzius, qu’il n'existe absolument aucune médaille antique qui porte les iaiques ue la raillèrie et ‘de [4 lPinjure. Il ne faut point assimiler les particuliers au corps se (24) Sueton. Neron. Claud. Cap.XXXI. Médailles satyriques. 407 mi de. ce que le sénat , Jes villes municipales et les colonies ont fait frapper aucune médaille saly- rique en conclure que les partieuliers n’aient ja- mais osé le faire , ce seroit mal raisonner. La, satyre , quelle qu’elle soit , je Pai déja dit, est un, moyen de vengeance occulte et secrète. On s’en, sert hardiment dans les ténèbres. La véngeance . suppose de la vigueur et de l'énergie ; mais le moyen os ‘emploie peut: prouver la foiblesse et lPim- . puissance. Ce n’est point que quelque'ois, soutenu par cette. vigueur et cette énergie, on n’oublie sa foiblesse et son impuissance : la satyre alors devient une arme _ dont on use en plein jour. | Consultons l’histoire , nous verrons que ces deux manières d’exercer la satyre n’étoient point inconnues aux particuliers de Rome. On sait, ce que chantoient les soldats. de Jules César Jorsqu” après la conquête des Gaules cet em- pereur entra dans Rome en triomphe (25). 2 Auguste voyant tous les écrits que l’on répandbit contre lui, ordonna qu’on en recherchät les auteurs qui se cachoient sous des noms étrang:rs (26). Le peuple , ea plein théâire , lui fit Papplication inju= rieuse d’un vers de la pèce. que l’actenr pronon- coit (27). Et lorsque ce prince eut représenté las- 25) Id. Jul. Cæs. Cap. XLIX. (26) Id. Oclar. Cæs. Cap. LV. _ (ar) Ibid. Cap. LXVIIL, Fe Tone IL. Ti 498 Numismatique. semblée des Dieux dans un festin où étoit Apollon : on cria dans les rues que les Dieux avoient affamé ja ville, et qu'Aupguste étoit vraiment Apollon; mais Apollon le bourreau (28). Enfin, son goût pour les meubles précieux et sa passion pour les jeux de ha- sard Brent le sujet de deux épigrammes , dont l’une fut écrite au bas de sa statue au temps de la Dee cription , et l’autre publiée Li la guerre de Sicile (29). Tibère ne fut-il ports par un jeu de mots in- sultant, appelé Bibere, à cause de son ivrogneries et surnommé Caprin, à cause de ses débauches dans l’île de Caprée (30)? Ne fit-on point contre . lui les vers les plus sanglans (31)? Pendant plu- sieurs puits les rues de Rome ne retentirent-elles point des cris de ceux qui lui redemando'ent Germa- nicus (32)? Enfin, au théâtre ne lui reprocha-t-on point, de la manière la plus dure, la dissolution de ses mœurs (33). | : La raillerie , la satyre bravèrent jusqu’à la cruauté de Néron. Et tandis que le lâche sénat préconisoit ses crimes les plus atroces, des particuliers les lui reprochoient par des PSE grecques et Ja- uses (34). (28) Cap. VII. (29) Cap. LXXI. ” (30) Id. Tiber. Cap. XLIE et XLIII. (31) Cap. LIX. | (32) Cap. LIT: (33) Cap. XLV. (34) Id. Nero. Claud. Cap. XXXIX. Médailles satyriq: ues. 409 On divulga, par un distique , sés débauches secrèies avec Poppée (35) ; on insulia ses’ statues de la faton la plus outrageante (36); enfin, il éssuya la Ride d’Isidore-le-Cynique et dé P’Histrion-Datus (37). * S'il falloit une grande intrépidité pour reprocher en face à des tyrans ou la barbarie de leur con+ duite , où lPinfamie de lenrs mœurs , il ne falloite | pas moins de prudence pour répandre les épigrammes" que l’on faisoit contre eux; il étoit même plus. dan= . gereux de les irriter ainsi. Celui qui se cache prouve” A sa crainte ;et qui craint, si jamais il est découverts. devient nécestairément la victimé dé celui qu'il a irrité ; car Phomme cruel est toujours lâche. Les repbèfies vrais de la vertu fière et sévère Je, font. trembler ; mais il immo:e impitoyablement à À sa ven- geance. ceux qui, d’une main mal assurée ; osent. décocher contre lui les Orpi traits d’une railierie même innocente. On eut donc souvent recours , pour exercer la saivre, à un moyen qui exposât moins au danger ‘d’être. découvert : on grava, sur des pierres des em- blèmes , des symboles, qui étoient des allusions ma- lignes à la conduits et aux mœurs des empereurs et des impératrices. Alors , presqu’asuré de lim- punité , on devint plus hardi, on ne craignit point de mettre quelquefois sur ces pierres les noms des personnages tournés en ridicule , et l’on accompagna (35) Id. Otho. Cap. IL. (36) Nero. Cap. XLV. (37) Cap. XXXIXM ” #66. 7 Namismatique. | qu | ces noms des SPibates les plus: injurieuses. Telle. est, entre bien d’autres que je pourrois citer, une, pie re gravée au haut de laquelle on lit: MESSAL ;. au bas, CLAVDI ; ; autour, le mot INVICTA, à, chaque lettre duquel, répond un phallus ; ; au milieu est un limaçon (38). Ma On voit dans quelques. cabinets ue figures. TE, wélues di de Ja toze, un rouleau, ou volumen, à. Ja, main ;. dont la tête et les pieds ARE un ours (39). : on voit même un âne couvert.de la toge (49). ï l'on a a, chez les Romains, employé ces diférens | FTOUY: Luis de HENET de A dates Les. per HE Voyez aussi ec dés Moniiens du abfté 500 des Dares roaines, 1-89. 187, Seconde partie | ouvrage qui fait: suite: à un'autre intitalé: Monumens de la wie privéedess douze Césars d'après une suite de pierres grayées:sous, leur: règne) in-4?. 1786,. EU O0 1e d@ La collection de pareils monumens ne | pouvoit. être avouée. que par. un ‘antiquaire dont l’érudition et Îe$ remarques sensées lui‘ auroient tout au plus servi de passé-port : : telle qu’elle ‘est, elle ne présente presqu’aucun autre intérêt que celui :de prouver que la débanehe la plus infame a été. ‘un! crie ide plus qui a dérhqnere la Hlapart des sv asile ipératripes: MR HU cit ste ? OM je | = (B0) Le comte de Caylns possédoit une de ces sb sil én avoit, vu une, semblable dans la Bibliothèque des Jésuites à Rome (Recueil d’Antiquités étrusques , ni bris ; Tomaines et gauloises, T. III, n. 28). | NORMES. (40) Cet âne se trouve dans le cabinet du sadinel/A lé, ( ibid. ) È + #. . 4% - U En CRAN Médailles Satyriques. &oi £onnes en pl:ce , est-il en Ce cas probable qu’on ait négligé de le faire par la voie des médailles, voie aussisüre que celles des pierres gravées >et plus com mode pour multiplier ces sortes dép srammes. On ne peut nier qu’on y'ait eu recours ; puisque Von rencontre des médailles qui portent absolument jous les caractères de là raillerie', de l’injure et de la satyre. VAS Telles sont entr’autres les médailles appelées Spin: triennes , médailles infames frappées à locc asiou des débauches auxquelles on prétendoit, non sans raisONs que Tibère se livroit dans Pile de Caprée. Je dis auxquelles on prétendoit que Tibère se livroit, parce qu’il étoit bien difficile , pour ne pas dire impossible ; d’en être instruit dans d’aussi grands détails que ceux dans lesquels Suétone est entré ; et le récit qu’il en fait est si révoltant, que par cela même il paroît suspect (41). (41) Suétone entre dans des détails dont il étoit presqu’im- possible que l’on fût instruit. Tibère étoit un prince cruel et débauché; la haine que le peuple lui portoit éclata dès qu’on le wit retiré dans l’ile de Caprée. La défense même d’en ap- procher fit naître les soupçons les plus étranges. On se crut en droit d'imaginer sur le comnte du prince des infamies de toute. esrèce. Au reste, la manière dont Suétone les décrit a été blàmée par Bodin ( Meth. histor. Cap. IV); par Muret, ( Orat. 17) ; par Tillemont ( Histoire des Empereurs, T, IT, p. 488) ; et quoique Politten ( Præfat. in Sueton. ), Erasme ( Epist. dedicat. Sueton. Dion. etc.) et Lamothe-le-Vèyer (Jugement surles principaux Historiens) aientcherché à l’ex- ouser , 1l n’en est pas moins vrai qu’il paroît probable que cet historien a chargé ses tableaux, et que, n'ayant pu être té- L:3 - [ 504%, : Numismatique. Les Opinions touchant les médailles, spintriennes sont extrêmement partagées. Les uns les attribuent à Tibère lui-même (42); les autres les lui refu- sent (43): ;que! ques-uns les regardent comme frappées pour les fêtes de Vénus (24); d’ autres pour être dis- tribuéss aux spert at rs ersqu” on repré ésentoit des sujets lascifs (45) ; d’autres, enfin , sont persuadés qu’il faut les métire au rang des petits cadaux- qu’on se faisoit mutuellement dans le temps des Saturnales CE | Moin de ces débauches, sa vertu même et l’honnêteté de son ame, assez bien prouvées par ses liaisons intimes avec Pline, n’oil pas peu contribué à lui faire grossir les objets pour en duspirer plus d’horreur! = : ET 6 (42) Patin , Numism. impér. p. 29e (43) Spanhem , de usu præstant. Num. Fretér. PRE ù tion XIII, p. Le (44) Clemen. Alerander. (45) Spanhem , ut supra. & (46) Kiotzius , Aistor. num. contumel. et salÿr. p. 41 el seq. ) " De ces divers sentimens celui de Riberts est certainement Ke le moirs soutenable. L'opinion de ceux qui attribuént les Spintiiennes à Tibère n’est appuyée sur le témoignage d’au- cun historien. Suétone , qui dit que Tibère avoit rassemblé des peintures lascives, ne parle point de médailles de ce genre, à moins que par le mot sigrllum on n’entende en cet- endroit “une médail'e, comme le fait Pstin. Mais si Tibère eût fait frapper de pareilles médailles, elles se fussent répandues dans Rome, et ce trait d'infamie eût été rendu par Suétone avec plus de force el d'énergie, La preuve , peut-être la plusgrande en fayeur de ceux qui pense ent que’ Tibère nd ces ol .k& Î : » Médailles satyriques. K5 Les lettres numérales marquées sur une des faces de ces médailles ont encore beaucoup exercé la sagacité des savans , et ont donné lieu à des con- . jectures diverses (47). Si, après tant d’habiles gens, nous osions dire noire sentiment, nous serions portés à croire que ces médailles ont été frappées pour dévoiler aux yeux de Rome entière les débauclies anxquelles on soup- çonnoit , non sans preuves , que Tibère se livroit dans VPile de Caprée ; que pour les répandre avec plus de facilité et sans crainte d’être découveit , on imagina d’abord d'y imprimer des lettres numérales comme sur celles qui servoient de marques pour entrer au spectacle, afin de les confondre et de les faire passer avec ces sortes de marques dont elles avoient la forme et la grandeur (48). Mais la fraude pouvoit daïlles à ses compagnons de débauche, est de direqu’Adisson, en voyageant en Italie vers l’an 1699, en trouva encore dans l’ile de Caprée. Mais ce voyageur en conclut qu’elles ont été frappées contre Tibère ( Hemarshs of Several parts of Italy. Lond. 1705). (47) Comme ces sortes de nombres se trouvent sur d’autres médailles, on les a diversement interprétés. Les uns croyent qu’ils marquent la puissance tribunitienne ( Patin, p. 29 ) ; les autres l’année de l’Empire ( Havercamp , p. #87 ) : Dulo- dorus , cité par Beger (Thes. brand. T.IE, p.611); ne pense pas de mème : Id ipsum (dit-il, en parlant du nombre dans une couronne et sans inscription ) /aoil ut coronam ad sictoriam quændam veneream referamus. s (48) Voyez Thes. moreil. num. jnper. Aug. tab. 43 — Ii 4 504 | Numismatique. être reconnue ÿ il falloit mettre dans le secret les donneurs de marques, sorte de valets sur l’ame des- quels la moindre crainte , le plus léger espoir ont ordinairement le plus grand empire. Ce ‘premier moyen de se sacher parut donc peu sûr; ün eut ‘recours à un autre, ce fut de faire tomber ces mé-. _dailles au milieu de spectateurs sans qu’ils pussent savoir d’où elles partoient. Voilà pourquoi Martial dit qu’elles tomboient des nues (49) , comme sem- bloient en tomber, au rapport de”Claudien (50), les petits présens que l’on faisoit aux: spectateurs." ? Aux médailles spintriennes on pourfroit en ajouter quelques autres d’une satyre ‘plus décente: 1%: Un Maximin, au révers duquel sont trois enseignes légionnaires avec cette inscription : 8. P. Q.R. OFFEMO PRINCIPI, Est-il probable ai ’on Golzium, SELS Aug. tab, 68. — Nonnium comment, — Spanhem, Diss.. XI p. 521. Gfae #È on Medals, Lonë- -1784. A FAR ER EAE (49) Nunc ventunt subifis lasciva je nt nimbis ; Lib. VIT, Ep. 79. 1 Quippe velut denso curventia numeranimbo, ( Conf. Prob, 45: ) -Ce LES En he par un autre de Martial: Nunc dat speelatas tessera "res Re On jeloit, au milieu des spectateurs, des pelites bo dis où des pelits eubes de bois sur lesquels étojient re; résentés un cheval, un bœuf, etc: et l'Empereur donnoit ce qui étoit re- préru sur la bouté su sur le cube que l'on avoit-pu saisir. = RTE TT} « ET PE El Médailles AREA È 05 ÿ donne au plus mèchant des hommes le titre de meilleur des princes, que cessoit le sénat et le peuple qui le lui donnent, et cela dans un temps où il n’étoit point à Rome (51) £ ? °, Une Salonine avec ces mots: AVG. IN: hic K tandis que la guerre embrâsoit tout l'Em- pire (2). 30. Une médaille de la même , au revers de la- quelle Rome assise présente une Victoire à Gallien qui est debout ; au tour: ROMAE INVICTAE : et alors toutes les provinces étoient infestées par les Barbares et occupées par trente iyrans (53). 4°. On pourroit peut-être citer encore le revers, sans inscription, d’un Commode. On.y voit cet empereur qui s’avance à droite , tandis qu’une M:- nerve, dans Pattitude d’une dun qui veut s’é- FA à gauche, tient un peu derrière sa tête une couronne qu’elle semble lui ôter. Ce qu'il y a de remarquable, c’est que la position respective de ces deux fisures ne laisse pas même lieu à lé- Ë j . FER : quivoque an dat , an tollit. Il ne faut, pour en ‘être convaincu, que comparer cette médaille avec ‘une autre du même empereur, sur laquelle une Victoire le couronné, et généralement avec toutes celles où se rencontre un typa semblable (54). LU ñ L (51) Palin, p. 4552 (52) Vaillant, Num. ds IL , p- 367. (53) Ia. ibid. p. 358. (54) Patin, imp. rom. numism. p. 265. $o6 Numismatique. Il seroit fort aisé de grossir cette liste (53) ; mais ïl nous paroîût plus à propos d’examiner quels doivent être les caractères d’une médaille pour qu’elle soit réputée salyrique. Ces caractères sont les suivans :: 1°. Que la médaille ne porte , comme nous l’avons déja observé, aucune marque d’autorisation ; car, quoique les auteurs des pièces satyriques se soient quelquefois cachés sous des noms respectables (56), il ne faut point en conclure que l'auteur ou le gra- veur d’une médaille injurieuse ait jamais osé y mettre celui du sénat, d’une ville municipale ou d’une colonie. l go, Que cette médaille soit rare , ne soit jamais de diflérentes grandeurs, quoiqu’on la trouve de dif- - férens métaux. (55) Si on se livroit à des conjectures même fondées, on- reconnoitroit lasatyre dans un grand nombre de médailles et d’autres monumens antiques. Le not PVDICITIA sur une médaille de Faustine , celui de VENERI VICTRICI, de MATER CASTRORVM , à laquelle Tristan (Com.T.I, p.646) aplique ce jassage d’Arnobe, Lib. IV : Etiam ne militaris Venus castrensibus flagitiis prœsidet, ne peuvent-ils _ pas être regardés comme autant de censures de la conduite de Faustine? , Parmi les peintures d’Hereulanum , le éhar ini par un perro quel etconduit par une cyga. ea paru aux auteurs qui en donnent la descriplion , Una Satÿyra par lante : ils pensent que c’est une allusion au nom de cette empoisonneuse Locuste , dont Néron s’est servi pour se défaire de Claude et de Britan- nieus. V. T. Tavola, 47. (56) Marc. Ant. een. Comment, in Sueton. Cap. LV, de Augusto. Médailles sa ty riques. So Sa rareté, sur-tout aujourd’hui , doit être ex- trême, parce que, 1°. dans l’origine elle n’a point dû être commune ; 2°. dans le temps même le prince intéressé à la rechercher a dû la fare sup- primer ; 3°. dans la suite > Comme élle n’offroit à unenouvelle génération qu’une raillerie peu piquante, lle a dû être refondue comm: tant d’autres. Si on la rencontre de divers modules , on peut assurer qu’elle n’est point une vraie satyre, parce qu’on ne voit absolument aucune raison pour qu’on Pait répété de grandeurs différentes. 3°. Que le revers présente naturellement une al- lusion maligne , un trait de satyre ou d’injure con- firmé par Pinscription. 4°. Enfin, que l’explication en soit simple , aisée , frappante , s’accorde avec Phistoire pour peindre les mœurs de celui qui en est l’objet , et qu’on ne puisse, sans faire, pour ainsi dire , Violence au sens qu'elle présente , en donner une explication fa- vorable. Sans la réunion de tous ces Caractères nous ne pensons point qu’il soit prudent d’affirmer que telle ou telle médaille soit une satyre. FDe plus, si l’on fait attention que la raillerie , pour être bonne, doit être assaisonnée d’un certain sel, qu’elle plait d'autant plus qu’elle est moins 2Pparente, ou observera que dès le temps. même une médaille satyrique devoit être une espèce d’é- nigme dont quelques circonstances > Souvent peu communes, donnoient le mat, et que ces circons- b98 Numismatique., Vtt + tances ayant pas-toujours été transmises. jusqu'à nous, il ne nous est presque plus. possible de la Haas | | | | | Quelquelois encore l'auteur qui ne . vouloit élre compris que par les initiés, cachoit sa pensée. sous V ambiguité du sens, sous Péquivoque des ter mes (57) Enfin > avant que de prononcer il faut, 1°. s’as- surer que la médaille est vraiment antique , et qu. ‘elle n’a point été retouchée. On sait que les ftaliens ont a #4 usé plus d’une fois de cette supercherie pour faire croire très-rares des médailles fort communes. Par cette altération dans le recto, dit un auteur anglais (58), on peut faire d’un Glahäe frappé à Autiothe Gr) Ces sortes d’énigmes ne sont peint absolument tarés: je,pourrois citer , entr’autres , une mé aille de Né éron sans lé- B, CG: | RS RS. | 461 TE juin 1707, p: 1090) ; une de J'ustinien, dont le P. HAT a ER et au revers (V. Méim. de Trévoux , ‘a donhé RU (ibid. mai ss. P- 816). | (58) Les dolubohs que l’on donne or diète ment de ces sortes Fe problèmes numismatiques sont assez arbitraires et plus Vrai- semblables que certaires. Pour enjuger, prenons la médaille de Faustine, au reycrs de lagnelle Cérèsdebout sur un globe tient un M de chaque main, avec ce mot : SOVSTI, Comme ce mot ne forme aucun sens, on convient que cha lettre est initiale. Un savant ayant cru y remañquér un trait ou braodontde feu au-devant de la première léttre , l’æ rendü ainsi: Fulinen Sacerdolali Ordini, Fenenum Senahis , Tœdæ Imperic, Le P. Tourniemine , à qui cette exphcation fut en- voyée, ainsi que plusieurs autres; ense que le monétaire a distribué ces lettres de manière à ce qu elles marquassent deux rapports de Faustine avee Cérès, l’un glorieux : Salus Orbis F VA m ÿ Médailles satyriques. | à 303 un Oihon, ‘d’une Fausline une “'iliane, d un À arCe RUAÉ ur PER, 20, Voir si, Ja. médaille n° n’a point été réfrappée. On renontre quelquefois des Faus- tines ; des Antonins , des Marc-Aurèles à demi- elfacés sur lesquels on à, imprimé la tête. de Pos- thume. 8. Considérer si la. médaille . m'est, point composée, de deux. soudées ensemble, 4. xaminer si l’on wa point effacé la devise pour ui en subs- tituer une autre. Ces sortes de fraudes , dit lauteur anglais déja cité, peuvent être. sache avec tant d'arts-qu’elles en imposent même aux antiquaires, et qu'il faut souvent des yeux bien exercés pour les dé- couvrir. Se. Édfin, il est bon Faire du Qu ’abrès Gallien , les tyrans qui usurpèrent les rênes de l’Empire ;se\ succédoient: avecs uver telle. rapidité que, les monétaires \n’ayoient sonvent pas le) tenips de finir leurs médailles. J's1 ont alors\plus d’une fois donné au successeur le revers sravé pour le prédé- cesseur ; c’est ainsi qu’on lit : PAGATOR QAPIS sur le EN dE dun Marcus qui ne régna que {rois jours. pe gr fâor, Saturni, Terre Imperanti; V'autre , désavantapeux:: Sic Omnium 2e Sic Terras Incendit (Mém. deTrévoux x février 1707 ; pages 250 et 262). Le S. C. marqué : sur cette médaille doit empêcher de la regarder comme satyrique ; à moins ‘qu’ on ne dise ; avec quel ues auteurs , que les moné- taires, où par eux-mêmés, ne A l'isbtigatiôn lâe quelques particuliers , donnoient quelquefois à leurs médailles des re- vers équivoques, comme’celui où l’apothéose. d'Antifiloi ç est représenté par un griffon (. animal consacré aux Furjes ainsi qu’à Apollon) qui enlève cet infame compagnon de débanches d'Hadrien, — 4n Essay on Medals , in-8°, London, 1784. sro Numismatique. Concluons de toutes ces observations que, malgré l’assertion de Klotzus, Pantiquité offre plus d’un exemple de médaillés injurieuses et satyritues, comme l’a très-b'en montré Prosper-Marchand (59) SU mais avouons qu’il est souvent assez difficile de pro- noncer si telle médaille est vraiment une satyre ou non, et qu'il west point étonnant que les antiquaires les plés habiles soient quelquefois partagés de sen- timent sur ln plupart” | BIOGRAPHIE. Norzrce sur la vie et ds travaux de LA VOISIER pi … due: lé 15: thermidor ; an IF , au a des cr Arts, il on nee) SANS | pi Dé des Arts ne se borne point | à ‘encou- rager les hommes utiles, et à offrir aux talens dans leur activité les palmes civiques qu’ils méritent ; il appelle encore la reconnoissance publique sur les morts illustrés dont les travaux et les découvertes ont honoré léur siècle et leur pays. À ces titres, un monument va bientôt s'élever , dans cette en ceinte , à la mémoire de Lavoisier. Pourquoi fauteil (59) Dictionnaire historique , ou Mémoires critiques et lit- téraires , 1758, article Médailles : note C, page 48 et sui- vautes, , dis rime, on nn de te x à + [s | pl: A Fe SE = Fr RE as ten Tara At ARS Notice sur la vie de Lavoisier. S1t que ce nom, cher aux sciences, rappelle de si dé- plorables souvenirs ! Que ne pouvons-nous dérober à l’histoire lirréparable outrage que la tyrannie a fait à la philosophie, en immolant un citeyen ver- tueux, un savant illustre, qui, après tant de ser- . vices rendus à sa patrie, lui en proimetioit encore tant d’autres ! Respectable et malheureuse victime ! ton sort lié à celui de Condorcet, de Malesherbes, de Bailly, rappelle le sort de Socrate, et nous re= trace les forfaits des Anitus modernes. Ah ! du moins que nos regrets attestent à la postérité la grandeur de notre perte et le sentiment profond de nos dou- leurs ; que le spectacle de ta gloire et le récit de tes conquêtes sur la nature versent quelque conso- lation dans nos ames ; que le chêne et le laurier cachent , s’il se peut , les cyprès sanglans qui re- couvrent ta tombe ! Antoine-Laurent Lavoisier , né à Paris le 16. août 1743, recut une éducation soignée. À vingt- trois ans, un mémoire sur la meilleure manière d’é- clairer , pendant la nuit , les rues d’une grande ville, lui valut une médaille d’or que l’Académie lui dé- cerna le 9 avril 1766; deux ans après il fut admis dans cette célèbre soriété savante , dont il a cons- tamment été un des plus utiles coopérateurs. Toutes les branches des sciences mathémathiques et phy+ siques eurent des droits sur ses veilles. On le vit successivement s'occuper de la prétendue conversion de l’eau en terre, de l'analyse du gypse des envi- rons de Paris, de la crystallisation des sels, des effets produits par la grande loupe du jardin da ss " | Blograpnte PTnfante , du projet de faire arriver l'eau de PYA k vetie à Paris, de la congélation de l'eau, des phé- nomènes du tonnerre et de l'aurore MEL Des voyages faits avec Guettard dans toutes les par ties de la France lui fournirent les matériaux d’une des- cription lithologique et minéralogique de cet em- pire .consignée dans une carte déja fort a; ancée; les” mêmes ‘matériaux servirent de base à un grand travail sur les révolutions du globe et sur la for- mätion des couches de la terre , travail dont on trouve deux belles esquisses dans les mé noires de l'Académie , pour 1772 et 1787. Tous les momens * et toute la fortune de Lavoisier furent bientôt voués 4 à la culture des sciences, et il sembloit destiné à contribuer également aux progrès de toutes , lors= qu’une circonstance tlle qu'il ne s’en he que rarement. dans les fastes de l'esprit: humain x décida son choix l'attacha exclusivement à la chymie , et le conduisit rapidement à l’immorta- \ lité. Nous parlons de la découverte si célèbre des : fluides élastiques : Black, Cavendish, Machride et , Priestley venoient de faire conuoiître aux physiciens un monde nouveau ; ils venoient de commen cer une , époque qui devoit marquer dans les annales du gé- it nes comme celles. des découvertes de électricité , de Ja boussole , .de l'imprimerie > etc, Îls ouvroient k aux physiciens un frésor iuépuisable de ei uses et. deffets profondément cachés jusques-là dans le sein : de la nature. Lavoisier , frappé dès 1770. de Ja. grandeur et de l'importance de cette découverte ) F | vit tout à- -coup une intarissable source de vérités ; 4 il de ox mnt nc RE ae ira ES - CRUE ue CE Ce | + . Notice sur La vie dé Lavoisier. : N13 il sentit, par une sorte d’instinct, ou plutôt par la puissance du génie, jusqu'où celte magnifique cär- rière qui s'ouvroit devant lui pourroit ke conduire, et combien elle influeroit sur le sort des sciences physiques. Entrainé dans celte route encore iu- connue , il devint bientôt créateur, détruisit une foule d’erreurs , renversa tous les préjugés, vainquit tous les obstacles ; il fut le fondateur d’une doctrine devenue fameuse par ses succès , et c’est comme tel que nous devons le présenter dansycette esquisse , parce que c’est là le monument durable qui le fera vivre long-temps dans la :rémoire des hommes, -et dont l’envie, la médiocrité, l’amour-propre et le vandalisme »’e Ediobés jamais les trophées. À. peine les premières notions sur se découvertes de Black et de Cavendish sont-elles parvenues en France, et déja Lavoisier s’ttoit empressé de répéter leurs expériences , de les varier de diverses ma- P , nières , de confirmer et d'étendre leurs résultats, Jaloux de ne donner que des faits nouveaux ou mieux vus que ceux qui étoient annoncés , il ne se ‘pressoit pas de les faire connoitre ; illes reçueiiloit , les comparoit, il vouloit qu’ils ÿssent un corps com- _plet de doctrine. Il fallut le forcer , en quelque sente, vers la fin de 1975 ,; pour lui faire présenter à d'académie son premier ouvrage’, sous le titre de Nouvelles Recherches sur l'existence d'un fluide elastique fixé dans quelques substances. ; el Sur Les phénomènes qui résultent de son dégage- ment ou de sa fixation. Celui du docteur Priestley sur différentes espèces-&'air venoit de paroitre Tome Il. K k » 34" Biographie, à Londres : la vaste étendue de ses expériences, pions le que le physicien anglais embrassoit sem bloient faire craindre aux amis de Lavoisier qu’il ne fût prévenusur beaucoup de points par Priestley, et qu'il ne perdit ainsi une partie du fruit et de la gloire de ses recherches. Lavoisier céda à leurs ins- tances, et voila pourquoi cet ouvrage ne contient que des premiers apperçus sur plusieurs objets, et quelques-uns même qu’il a depuis contredits; mais il n'en est pas moins précieux par l’excellente iné- thode qui y règne, par les vues, et sur-tout par les expériences rigoureuses qu’il renferme. C’est le premier traité où les procédés chymiques soient dé- crits avec une exactitude qu’on chercheroïit en vain ‘dans tous ceux qui l’ont précédé : il offre une mé- thode d’opérer absolument différente de celles qu’on avoit encore pratiquées , et capable de faire changer de face à la chymie : cet ouvrage commença pour les vrais conuoisseurs une révolution dans la ‘science. Lavoisiér se montra tout-à-coup dans la . chymie ce que Kepler, Newton et Euler ont été dans les mathématiques et la géométrie : il ouvrit véritablement une carrière que le génie seul pou- voit découvrir ; il changea bientôt et l’art d’opérer, et l’art de raisonner en chymie ; il devint comme le centre de tous les travaux, de toutes les décou- vertes sur les fluides élastiques faites depuis 1774 jusqu’en 1792. En faisant une application ingénieuse ‘de ces découvertes , en recommençant avec une précision inconnue les expériences des autres , en y trouvant ce que leurs auteurs n ’y'avoient point Notice surla vie de Lavoisier. B15 vu, il sé les est presque toutes appropriées, il leur a donné le caractère de clarté, de précision qui distinguoient toutes les productions de son esprit, Æn un mot, il aété un de ces philosophes, un de cés génies originaux et rares qui impriment aux connoïssanées hurnäines un caractère différent de celui qu’élles avoient avant eux, et qui leur com- muñiquent un mouvement, une direction que rién n’annonçoit qu’elles dussent prendre. Son premier ouvrage n’étoit qu’une introduction à ses grands projets, et que le préliminaire des changeiiens immenses qu’il devo:t opérer dans la. science : Lavoisier sentit qu’en offrant tant de vues et une méthode si nouvelle d’expérimenter et de réisonner en physique , il ne lui étoit plus permis de marcher dans les séntiers battus ; il sentit qu’a- vec les instruméns exacts dont il annoncçoit le pre- _mér l’usage ; et dont l'emploi sembloit, par cela même ; devoir lui être familier , on alloit exiger de Hüi dés résultats inattendus ; il prévit que , pour se tenir à la hauteur où il s’étoit élevé tout-à-coup, il ne devoit pas interrompre un seul instant la suite des travaux qu’il avoit entrepris. Alors il disposa tout pour donner uné activité constante à ses re- therches, et ure grande authenticité à ses expé- riences. Sa fortune fut consacrée à Pagrandissement de la science; sa maison devint un vaste labora- toire où rien ne manquoit. Les plus habiles ingé- nieurs furent occupés à lui construire des instru- mens infiniment meilleurs que ceux qu’on avoit employés avant lui , des appareils nouveaux et pré- KEk a 516 LUS Biographie. | cieux par leur délicatesse et leur exactitude : rieu $: 3 ne lui Coûtoit pour une si. belle et si utile occu-. pation. À ce premier avantage de la fortune, dont si peu d’hommes savent profiter pour le bonheur de leurs semblables, Lavoisier en réunit. plusieurs autres dont il sut également tirer parti. Il tencit chez lui, deux fois la smaine , des assemblées auxquelles étoient appelésles hommes les plus distingués dans la géométrie , la physique et la chymie ; des conversa- tions instructives, desentretienssemblables à ceux qui avoient précédé l'établissement des académies y deve. noient le centre de toutes les lumières. On y dis- cutoit les opinions des hommes les plus éclairés de l'Europe ; on y lisoit les passages les plus frappans et les plus neufs des ouvrages publiés chez létran- ger 3 on y comparoit lts théories avec les expé- riences ; les savans de toutes les nations y étoient admis: Priestley , Fontana, Blagden , Ingenhoutz, Landriani, Jacquin le.fils, Wath , Bolton, et d’autres physiciens et chymistés illustres d’Angle- terre ; d'Allemagne , d’Italie , s’y trouvoient réunis avec Laplace, Lagrange, Boida , Cousin, Meu- nier, Vandermonde, Monge , Guyton, Berthollet. Je n’oublierai jamais les heures fortunées que j’ai passées dans ces doctes entretiens ; tout ce que j'y ai entendu et recueilli d’utile pour les progrès des sciences et pour le bonheur des hommes ne sortira jamais de ma mémoire. Parmi les grands avan- tages de ces réunions , celui de tous qui m'a le plus frappé, et dont linappréciable influence s’est bientôt fait sentir dans le sein de l’Académie des PRE Notice sur la vie de Lavoisier. 5r7 Sciences ,: et par suite dans tous les ouvrares de physique et de chymie publiés depuis vingt ans en France, c’est l’accord qui s’est établi entre ia ma- nière de raisonner des géomètres et ceile des phy-: siciens. La précision , la sévérité du langage, la méthode philosophique des premiers ont passé peu- à-peu dans l'esprit des seconds ; les physiciens se sont rectifiés à l’école des géomètres; ils se sont moulés , en quelque sorte, sur leur forme, C’étoit au fover de toutes ces lumières que Lavois er tra- vailloit. Quand il avoit quelqu’expérience capitale ou importante par le nouveau résultat'qu’elle lui offroit , et par ‘influence qu’elle pouvoit avoir sur touie la théorie de la science, quand sur-tout cétte expérience contredisoit les théories adoptées jusque- là, après s'être assuré en ‘particulier du succès qu’elle présentoit , il la répétoit devant sa société choisie, qu’il en rendoit toute entière et plusieurs fois de suite témoin ; il appeloit, sur cette expé- rience , les objections et la critique la plus sévère, et cé nétoit qu'après avoir convaincu ses amis, après avoir détruit les difficultés qu’on lui avoit faites , eè n’étoit enfin que lorsqu'il ne restoit plus de nuages et d’ingertitudes qu’il publioit sa décou- verte, C’est aïnsi que se fondoit, par la convenance des goûts, par le rapprochement d’hommes éclairés, et par le même amour pour la vérité, une école dont Lavoisier étoit le fondateur , dont l’expérience sévèrement et rigoureusement instituée , étoit le seul , le vrai démonstrateur , et dont le mode précis Kk3 | s. / 18 5 Biographis. et mathématique de raisonner én théorie , Fo le caractère distinctif. Cette école, où ni étoit élève et maître tout-à-la-fois, a duré depuis 1776 hi” jusqu’en 1792 ; sa grande activité date de 1780 jus- qu’en 1788. Ces huit années ontété marquées par les découvertes les plus importantes, par les tra- vaux les plus suivis : c’est dans leur cours que se sont opérés les changemens les plus singuliers et les plus heureux dans la marche et les fondemens de . Ja science chymique. À éette époque, les théories anciennes ont été combattues et renversées ; la doc. trine vague et incertaine du phlogistique a-disparu devant l'exactitude des expériences modernes; c’est - l’époque, en un mot, de la création réelle, de l'institution solide de la doctrine pneumatique ef de l’école française qui en a posé la première et la dernière pierre. Tels ont été les secours dont La- xoisier s’est entouré pour établir une nouvelle doctrine chymique qui lui appartient exclusivement , et qui se-trouve entièrement consignée dans les mémoires insérés parmi, ceux de l’académie depuis la publi- cation de son premier ouvrage en 1775, jusqu’au temps où une nomenclature nouvelle, travail com- mun, de plusieurs chymistes français, a lié, par des dénominations méthodiques etraisonnées, tous les points saillans et vérifiés de cette doctrine, Muni ds ces moyens de succès, de toutes les ressources que peuvent fournir le talent , le travail opiniâtre, la fortune et l’association d’un nombre choisi d’hommes distingués, Lavoisier dut encore plus à son génie: ses contemporains l’ont aidé sans le conduire ni le Notice sur la vie de Lavoisier. #1g guider ; s’il les a quelquefois associé à ses travaux, s’il leur a constamment soumis ses résultats, sil a recueilli leurs lumières pour jeter un plus grand éclat sur ses découvertes ; et pour les couvrir de leur autorité, comme d’un égide, la postérité doit apprendre , par leur propre témoignage , que la la gloire de cet illustre chymiste n’a rien à redou- ter d’une aussi heureuse association ; qu’il n’a presque rien emprunté des témoins, des coopérateurs même de ses travaux , et qu'après avoir conçu la nécessité et le plan de la grande révolution qu’il méditoit de- puis plusieurs années , ses collègues n’ontété appelés par lui que pour en appuyer l’exécution qu’il a réel- lement commencée , poursuivie et achevée. Quarante mémoires successivement lus dans les séances de l’Académie des Sciences depuis 1772 jus- qu’en 1793, et insérés dans les vingt volumes qui répondent à ces années, offrent à ceux qui étudient Vhistoire de la chymie dans cette éclatante période: de sa gloire, une série de découvertes et de ré- sultats sur tous les grands phénomènes de la chymie, et spécialement sur la combustion en général et en particulier, sur la nature et l’analyse de l'air at- mosphorique , sur la formation et la fixation des fluides élastiques, sur les propriétés de la matière de la chaleur, sur la composition des acides, sur l'augmentation de poids des corps brûlés, sur la décomposition et la recomposition de Peau, sur la dissolution des métaux, sur la végétation , les fer- mentations et l’animalisation. Toutes les découvertes, tous les faits que renferment les mémoires de La: K k 4 72 LA » eS F- l U = 2 = = AURUTÉE ee - &eo _ Biographié. : 10 + | voïsier, tous les résultats qu’ils consacrent > CONSti=. tuent un ensemble si bien lié, un enchaînement si naturel d’idées et de phénomènes, qu’il est impos=* - sible de ne pas y reconnoître une première con- ception du génie, le produit nécessaire d’une seule a idée primiiive, un ouvrage d’un seul jet, qui n’a | pu sortir que d’une tête forte et créatrice , et telle que les fastes de Pesprit humain n’en montrent que quelques-unes dans la succession des siècles. Outre l'effort du génie nécessair’ pour créer ce plan, pour concevoir celle vaste théorie , il a fallu que la nature eût donné à Lavoisier un courage et'une constance inébranlables pour qu’ilait pu suivre ;: pendant plus de quinze ans, la route qu’il s’étoit : ouverte, sans se détourner-un seul instant , sans faire un faux pas, sans être arrêté fi ralenti par les obs- tacles de tout genre , et'toujours croïssans | qu’on lui à opposés ; car une trop malheureuse ‘expé- rieuce ‘apprend qu ceux qui, dans les’ sciences comme dans la politique, se proposent de montrer quelques vérités nouvelles ‘aux hommes ; doivent attendre, pour prix de leur zèle et de leur philan- tropie ; de la part des passions et des préjugés, une résistance et des combats qui se terminent souvent . par, la proseription et la mort, hs Savans qui cherchoïient avec Lavoisier la vé- rit de -bonne-fci dans l’étude de la nature ; con- e vamcus de la réalité des faits qu’il ne cessoit de mu leur offrir, de la concordance de toutes les expés riences qu'il accumuloit, ont cédé à ses’ démons- pralions, ont adopté lés bases de sa doctrine, etse / (he r Notice sur La vie de. Lavoiscer. S2r sont réunis à lui en 1764, pour en rendre les fon- demens plus solides , et pour terminer en commun l'édifice durable de la théorie pneumatique. Alors Lavoisier , fort de l’assentiment des chymistes fran- çais les plus distingués, croit devoir réunir dans un seul faisceau, et concentrer en quelque sorte dans un tableau plus resserré, toutes les vérités nou- velles qu’il avoit énoncées séparément ; il les lie par leurs rapports, il en fait un ensemble métho- dique qui , en changeant totalement la marche suivie jusque-[à dans les livres élémentaires, forme de nou- veaux principes de chymie, qu’il publie en 1789. C’est dans ce dernier ouvrage de Lavoisier qu’on trouve rassemblées toutes les découvertes qu’il a faites pendant vingt ans, ainsi que toutes les mo- difications ingénieuses qu’il a portées dans les ma- chines et dans les procédés de l’art chymique. C’est , un livre absolument neuf, où la science est présentée - sous une forme entièrement différente de celle qu’elle _ avoit eue jusque-là, où le résultat de la révolution qu’elle éprouvoit depuis vingt-cinq ans, par la constance et la grandeur de ses travaux, est con- * signé dans tous ses développemens. Voilà le véri- …: table fondement de la sloire immortelle que La- -voisier s’est acquise, et le point de vue sous lequel la justice des ses contemporains doit devancer pour lui celle de la postérité, C'est sur-tout par ce côté: que Lavoisier s’est distingué de Priestley, si cé- lèbre par ses grandes et nombreuses découvertes sur les fluides élastiques , mais si diflérent d’ailleurs du chymiste français, par la marche qu’il a suivie et $29 Biographie. _ Ç par la nature de ses recherches ; rapprochés par. Is nouveauté et la multiplicité de leurs expériences ,. combien ces deux célèbres physiciens ne s’éloignent- ils pas par les résultats qu’ils en ont tirés ? | Dans les ouvrages de Lavoisier tout est régulier, méthodique , ordonné ; on voit dans ses nombreux mémoires la série d’un immense travail , la même pensée-mère qui plane sur les détails, qui les rap- proche , qui les lie, qui les rapporte à un centre commun. Dans Priestley , une foule d’expériences , de découvertes s'offrent de toutes parts ; vous êtes étonné par le nombre et la diversité des faits nou- veaux ; mais en même-temps, frappé de leur inco- hérence, de leur opposition, de leur contradiction, vous faites de vains efforts pour accorder tant de. résultats différens, tant de pièces éparses, Lavoisier vous conduit et vous éclaire également dans une route droite et large où vos pas sont assurés et cer- tains. Priestley ouvre à vos yeux mille routes nou- velles , mais sans communication entr’elles, sans rerxklez-vous commun, sans que vous puissiez ap Percevoir où vousallez, ni quand vous vous reposerez. Le travail de Lavoisier est un écheveau formé d’un seul fil, qu’on dévide avec facilité ; et celui de Priestley vous offre un peloton composé d’un grand. nombre de fils différens, par la force comme par Pétendue, et qui se rompent sans cesse entre Vos mains. Avec ces titres à l’immortalité et à nos hom- mages, combien Lavoisier n’en a-t-il pas réuni d’au- tres à la reconnoissance publique et aux regrets des . ionale en 1797, il établit un ordre de comptabilité à et CE “ Notice sur da vie de Lavoisier. 23 amis des hommes? Quels services n’a-t-il pas rendus aux manufactures , aux sciences, aux savans et aux artistes! Récisseur des poudres, il en a perfectioané la fibrication , et a fait supprimer les recherches des maisons pour recueillir le salpêtre, dont il a quintuplé le produit ; membre du bureau de con- sultation , il s’est occupé sans cesse du sort des in venteurs , et il a été un des plus ardens distributeurs des récompenses nationales; commissaire pour l’é- tablissement des nouvelles mesures, il a été un des coopérateurs de ce beau travail : il n’a pas été moins utile dans les divers essais qui avoient pour but le perfectionnement de la fabrication des assignats. Les expériences d'agriculture, sous le point de vue de la reproduction de la consommation comparée à la population , et embrassant toute l’arithmétique politique , l’ont occupé pendant neuf ans: l’ouvrage intitulé : Richesses territoriales de La France, qu’il a publié comme l'extrait d’un grand travail qu’il méditoit, et dont il amassoit depuis long-temps les matériaux, doit le faire placer parmi les écrivains les plus dignes d'éclairer les nations sur leurs véri- tables intérêts. Membre de l’assemblée provinciale de POrléanais, à la fin de 1787, il y montra cons- _tamment cette douce philantropie ; cet amour de Pordre, ces lumières épurées, si utiles pour la ré- forme des abus, sollicitée dès-lors par le vœu de tous les gens de bien. ‘Appelé à la trésorerie na- tellement sévère et simple, qu’on pouvoit connoître tous les soirs l’état exact des caisses publiques. 824 +: Biographie. VOA Lavoisier a été un des: plus grands administra- teurs de la France , et la République a perdu en lui un des citoyens qui l’auroient. plus utilement é servie par ce genre de mérite si rare , quoique si nécessaire, Par-tout il a porté le même esprit de méthode, de clarté et de précision. À ces avantages des lumières et des connoissances, il joignoit toutes les qualités du cœur : ami fidèle , bon parent , bon époux , simple et pur dans ses mœurs, modéré et sage dans ses passions, régulier dans toute sa con- duiie, sa vie intérieure étoit un culte PERptReL dis vertus domestiques. Outre l’accueil paternel. et les services de tout genre qu’il a rendus aux jeunes gens peu fortunés que leur goût et leurs dispostions engageoient dans Ja carrière des s'iences, il assisloit sans faste.'et dans le silence une foule de malheureux : les habi- tans de plusieurs communes du département ds Loir et Cher, où il poss‘doit des terres , conserveront long-temps le souvenir de. sa bienfaisance et de son » active humanité, Combiea de foisles asyles de l’ins \ digence et de la douleur ne l’ontils pas vu avec sa digne compagne ! Combien de larmes n’ont-ils ‘pas essuyées en commun! Douce et cousolante vertu, tu consacreias le souvenir de Lavoisier parini les insortunés, comme son génie et ses immorlelles dé- couverlos consacreront sa mémoire ‘parmi tous les amis des sciences et des arts ! Voilà l’homme qu’un crime atroce a enlevé à la palrie, aux sciences, aux arls, au monde entier; qui pouvoit le réclamer connme un de: ses bienfai- LS 7 Nokice sur La vle de Lavoisier. 52% teurs. Voilà le bon citoyen ; le savant célèbre, le philosophe illustré par tant de travaux glorieux , qui, au milieu d’une carrière éclatante , et liée de “Si près à la prospérité publique, est técipité dans la tombe par des brigands féroces qui ne sont tous chés ni par les vertus, ni par les talens, ni même par l'intérêt de leur propre pays et de l’humanité _- toute entière ; qui , sourds aux cris de l'Europe ; comme à ceux de leur propre conscience , se font ‘un jéu barbare de la vie des hommes, et sacrifient à leur sanguinaire idole une existence si précieuse à la patrie... Le cœur se glace au souvenir d’um forfait aussi épouvantable, et la plume se refuse à en tracer le récit. Hommes de bien, majorité im- posante des Français, patriotes purs et invariables, qui w’avez vu dans la révolution et dans létablis- sement de la République que la perspective con- solante d’un meilleur ordre de choses, et la douce espérance de l’amélioration du sort d’un grand peu . ple; citoyens éclairés, philosophes, sayans, artistes , amis des lettres , qui avez cru, et qui croirez tou- jours que le progrès des lumières présage et amère, après les orages politiques, une plus grande pros- » périté parmi les hommes ; vous tous que la ty- ranme anarchique menaçoit également , et qui ne . Jui avez échapné que parce qu’elle n ’a pas eu le . temps de consommer ses exécrabhles projets; vous qui étiez tous marqués comme des victimes, et que léchafaud, que les moñstres appeloient niveleur et révolutionnaure, attendoit indistisctement , re- poitez-vous à ce temps affieux où Lavoisier a péri : PE TR : à > LT 7" PACE Biographie. avec tant d’autres illustres martyrs de la liberté ; du savoir , des talens et des vertus ; rappelez-vous cette époque si déplorable et si affligeante pour l’his- toire de notre révolution ; où nos larmes devoient se cacher dans nos cœurs, pour ne point avertir la tyrannie de notre sensibilité, où les moindres signes de compassion et de pitié étoient pour la horde do: minante des aveux de complicité avec ceux qu’elle déclaroit coupable, où la terreur éloignoit les uns des autres même les amis, où elle isoloit les ‘indi- vidus des familles jusques dans leur foyer, où la. moindre parole, la plus légère sollicitation pour les malheureux qui vous précédoient dans la route de la mort, étoient des crimes et des conspirations ; relisez ces fatales pages de notre histoire , et ré- pondez à ceux qui puisent dans ces horribles sacri- fices des doutes perfides ou des calomnies plüs cri- minelles encore , contre des hommes à qui l’on suppesoit quelque pouvoir où quelque influence pour arrêter ces attentats; ces hommes n'avoient-ils pas mérité, aux yeux des tyrans, le sort de Lavoisier , par leurs travaux et leur vie consacrée toute entière à l'utilité publique? Leur arrêt n’étoit-il pas déja prononcé? Quelques jours encore, et leur sang ne se méloit-il pas à celui de cette illustre gictime? Le. juge-bourreau n’avoit-il pas annoncé que la Répu- E à? è , 4 blique wavoit plus besoin de savans, et qu’un seul homme d’esprit suffisoit à la tête des affaires? Puisse le génie de la France écarter à jamais de! son sein d’aussi horribles catastrophes ! Puissent l’ou- bli de si grands malheurs et l’union entre les ci“ M Notice sur La vie de Lavoisier, 539 toyens préparer à la République les hautes des- tinées que le courage , la constance et les lumières des Français lui promettent ! Et toi > Ombre chérie du philosophe dont nous retraÇons aujourd’hui leg travaux et la gloire , si tu voltiges en ce moment dans cette enceinte, sois témoin de nos regrets , ac- cépte les palmes que nous décernons à ta mémoire, et laisse au milieu de nous la trace iveffaçable deg vertus, du génie qui ont illustré ta vie, et du cous rage Sloïque qui a honoré ta mort! MORT ACL RÉFLEXIONS nouvelles sur La nécessité où sont fous les citoyens d'apprendre un métier >» par DE Bucxr. LA Vos avez inséré , citoyen, dans votre Cinquième Numéro de cette année » une dissertation intéressante ‘où l’on combat la nécessité que Rousseau impose à tous les citoyens , même les plus opulens, d’ap- prendre un métier, Les principes de l’auteur s’ace Cordent merveilleusemeut avec nos préjugés et l’a- Pâthie qui préside à notre éducation actuelle, etils ne m'en ont paru que plus dangereux. J espère que Vous voudrez bien accorder une place à ceux que jy oppose. En ouvrant ainsi votre Journal à des discussions sur les sujets les plus importans à l’or- 528 MA -. Morale. dre social , vous ne pouvez qu’ÿ ajouter un nouvel intérêt. Je mels de côté l’autorité de Rousseau, et même celle de la constitution , qui vient de tale de l’opi- nion de cet auteur une loi républicaine (r). Cepen- dant si je jette les yeux sur notre situation actuelle, _ ne semble-t-il pas que ce süblime écrivain ait été doué d’une fintelligence prophétique qui lui fit avertir les hommes de ne plus compter que sur leurs propres ressources. La révolution qu’il a prédite est arrivées une foule de nouveaux riches se sont élevés, tan-. dis que plusieurs classes nombreuses de l'Etat sont tombées dans la misère ; ; et c’est au moment où tant d’infortunés sont livrés au désespoir, faute d’avoiràleur disposition des ressources manuelles, qu’on vient nous en représenter l’inutilité! Je ne peindrai pas cette foule d’émigrés, la plupart nés pour une vie aisée , et “qui. maintenant , ne doivent leur subsistance qu’aux 3 , q arts utiles ou agréables qui servoient d’amusement à leur jeunesse, Mais voyez à Lyon , à Marseille, à Tonlon, et dans tous les pays ravagés par les 1 fléaux révolutionnaires, combien de malheureux ré- duits à une indigence affreuse pour ne pas savoir tériaux , mis en œuvre par des législateurs médiocres. suppléer à leur fortune par ieur propre travail! A (1x) J’insiste d’autant moins sur l’autorité de laconstitu- tion , que cet article isolé ne tient en rien aux principes et aux mœurs qui doivent être l’etfet des lois nouvelles. On y voit malheureusement trop de ces articles qui ne tiennent pas à l’ensemble , ou qui ont un but qu’ils n’atteignent pas. C’est que Ja constitution nouvelle est un composé d’excellens m - Paris * Nécessité d'apprendre un, Métier. &29 Paris’ même ) sous nos yeux, quelle multitude d'in dividus que Ja banqueroute générale de l’état et des’ pailiculiers , déguisée : sous le nom de paiement éñ âssignats jou en mandats , force de recourir, pour soutenir leur existence , ou à leurs talens, ou aux manœuvres les plus basses lorsqu’ils en sont, dé- Let J'aime à croire à noire bonheur futur et car, quél est nr COS qui "oudroit supporter la vie Si étoit ençore obligé de la traîner à travers les Horreurs d dont nous avons été les témoins ? Cepen- dant nous. sommes dans une constitution républi- came, et, de l'aveu de tous les publicistes, c’est RE plus exposée aux troubles et aux orages. Ce sont Même, selon Fergusson ». les dangt rs qui lenvi- tonnènt qui rendent le citoyen si passionné pour sa patrie. Voyons > par l'exemple des républiques en- diennés et modernes » combien ce gouvérnement est sujet dux troubles et aux séditions. Les émigrations sont | pour lui une sorte de transpiration nécessaire À parce qu étant le plus favorable à la population $ Pétat' se trouve obligé de ,se décharger, à divers intérv lès, du super fu qui lui RE: Il n’y a. donc pas un seul républicain qui puisse s’assurer de n ‘être pas réduit à vivre de son industrie et de son travail. Croit-6n se ailleurs , que l’homme qui sent. que toute son existence réside! dans sa fortune, : ct que, sans elle, il n’est plus rien. Soit bien Propre à Les- sentir tous les élans de l'énergie ré: publicaine 2 Ne fûtil jamais obligé de cnoisir entre sa conscience et ASE TT son intérêt , il n’en est pas moins avili : par ct dome 11. L 1 . 53a Morale." "ant A Eu YAGCS Lt 9! ANLESAMEX assujétissement des be étrange DER me, Pour‘être véritablément bre, il de PO EP dirée& soi:méine : ; Quelles que Ê ent les ‘injustices de la fSttuub ou de mes” semblable cs, je pus exdicer par-toit mon état d’ hontime, ‘a a) | PL’auteur énionyme. Sétend en Tongs. sabonpemens jt HUE pour: "proliver que la classe des : cons qui PTE ne peut seJivrer à un métier dune manière | assez PIB TTE dansla' classé pénsante que ceux. qu Lu _P nte q € ce A qui PE ent. à Phabitude de la réflezion à à ‘des. é ladés Q72 vies éranalytiques la” capacité de saisir e un sud én<ëmblé! et de former de dé combinag SOINS» | elle "se Arouvera ré réduite à si peu de perso ORES que je he crois as qu’on ‘doive faire .ùn, cours ‘À: 9) Hate n rs d'édu= cation exprès “pour elles. l Montesquieu » RE Fons où Voltaire avoignt voulu apr rendre à 9 ul ss 146 SIT souliers, Je Sur persua é que À So uGa Jui- même 1 fourués. tte st , eureuse ét (s) les Su eñt dét at LLE Th 9VHO'1 À W: 4 Vrai que dans foules" les cl sses à RER, qu 1 Sr auent. par de tatens Sont DE Re petit, 2omb 7S te ne pas, aire. éxception ; c'est par ga sr dés’ Pommes qué Yon doit établir des règl ÉS a ion *'L'Attéur ne veut pas, qu'on ! fasse uIL'crme aux philoiophas de Leur aversion pour, le Here des mains! Le ciel feu préserve: je. n'écris. pas pr les philosophes ; mais, pour les hommes, ut A F pour mes semblables. Il prétend que, le LEA 254 <= 9114 t lucrative. Il me suffira” de’ fui opposer. Cèue mult tidé démigrés et dé ciloyens déchus de Jeur disnge qui ont cependant employ É avec succès | FR source. D'ail eurs , en ne meltant, y: gomme il il le faits sit à À: : \ $ Nécessité d’apnreñdre un métier. 5% poète agrandit son l'être Aandis qe le: ciseleur dégraite le sien. C’est-selon ; le ciseleur qui grave: le pôrtrait d’un grand; hemme, peut :s'élévea l'as & come le poëte qui le chante. Mais le versificatenx qui prostitue ses talens est, bien plus vil que-de cé seleur qui. façonne des brelugques, :- 5 , auue L’anonyme nous cite yen lapprouvant is ut, homme vraiment philosopha; er jouissant d'inén fortune aisée | qui eût désré,; un: domestique pour l’habiller des pieds à: la! tête. D'abord. ja déja dit qu’il ne falloit pas faire de rèz es-pour les philosophes: c’est leur:gtmie.qui leur indiquecelles qu'ils doivent suivre. Mais üil en infère-de;là! qu'ils faut favoriser le penchant du:philasophe à&:nepas travailler, Croit-il don: que ceux dont la :niäin n’est habituée de manier. que des dez'on des cartesse, livreroient au travail avec plus de plaisir P, Deyraæ t-on aussi favoriser leur penchänt ? Si cette aversion, naturelle aux occupations mécaniques-est si louable}; pourquoi les philosoplies eux - mêmes ont-1is tant: _ prodigué d’éleges à ceux qui:ont ; au péril decleur: vie, arraché les sauvages à leur oisivetésordinaire?: Leur aversion pour le ‘ravail: nest-elle pas anssb naturelle que. celle du: philosophéi 2 Au moinsileurs! loisirs n’ont jamais rien de daugereux, Pourroit-on. en dire toujours autant des occu:ations oiseuses de, la multitude de nos penseurs actuels ? | Notre. auteur ne croit pas qu'un homme d’espriti puisse se plaire long-temps à faire 4a méme:close: Gomment donc Rousseau ;s’est-il assujéti ; pendant tant d'années, à copier de La musique ? Cette ocz, Lila 502). : “Morales * He”. Le Su f À LC cupation paroît-ellé plus ‘attrayante qu’un ouvrage mécanique ? Il nous apporte en preuve Pexemple d’un fils d’horloger qui lui a dit s’ennuyer d’une urformité qui ne lui ramenoit les mêmes occu- pations ique tous les quinze jours. T'out ce que cela prouve, c’est qu’il n’aimoit pas son état. Je lui op- poserai un millier de femmes d’esprit qui s'occupent chaque jour du tricot sans ennui. Quel métier ce- pendant: ramène plus d’unéformité ? L’anonyme semble croire que les professions sont plus ou moins ennuyeuses en raison de ce qu’elles réveillent plus. ou moins la: faculté de penser, Je ne suis pas du tout de ce sentiment. Il seroit trop long de s’étendre sur ce’qui produit leunui o1 l’agrément d’une pros fession. Il me semble que les métiers ennuyeux sont ceux qui ticnnent notre attention sans cesse attachée sur'des objets que nous méprisons ou qui nous dé plaisent : plus alors ils nous obligent à pexser, plus ils nous deviennent odieux. Voilà Pexplication la plus'simple de lennui de ce fils d’horloger dont nous parlions tout-à-l’heure. Les professions agréables sont ;'selon le caractère des individus, tanlôt celles qui Jes’conduisent dans un cercle de pensées qui les amusent ou qui flattent leur cupidité , tantôt celles qui , sans fatiguer beaucoup, ne laissent qu’un léger “exercice à la faculté de penser, ou bien celles qui, par leur faciité ; n’occupant légèrement que les bras, laissent la tête s’abandonner à son e au cours de ses idées. Un métier ne détruit pas plus l’action dela pen+. sée que le jeu de cartes, et certainement beaucoup Nécessité d'apprendre un Métier. #33 _moïns que la musique. Cependant il ne paroit pas que notre auteur déconseille de s’y livrer. Mais bien loin de blâmer les états qui suspendent la fa- culté de réfléchir, quel est le penseur qui ren a pas senti le besoin? Reste à savoir s’il vaut mieux que ce soit avec un métier utile que dans des oc- cupations oiseuses. P'us l’espr't s’est oceupé d’objets qui tendent ses ressorts , plus il a besoin d’une douce "distraction : le travail des mains ne peut-il pas lui en servir tout aussi bien que la promenade où que la . musique ? Je suis obligé de contredire l’anonyme | même Jorsqu’il semble d’accord avec Rousseau. Ce grand écrivain établit, il est vrai, dans son Emile, deux classes absolues ; l’une , de gens qui pensent; l’autre, de gens qui ne pensent pas ; mais lorsqu'il a fait cette ingénieuse division , il n’avoit en vue que les mariages. Notre auteur , en la transportant à la question sur les métiers, devoit y joindre des mo- difications indispensables : il falloit distinguer les professions non par leurs apparences , ma's par la ‘manière dont elles absorbent notre faculté de pen- ser ou par le cercle étroit auquel elles bornent nos idées. La musique formera le premier échelon: Cèt exercice est celui qui tue le plus la méditation, Le chant futtoujours le moyen le plus usité pour écarter des réflexions importunes , d’où l’on voit que le - préjugé qui fait regarder les musiciens comme une des-elasses les moins pensantes , n’est pas sans fon- dement. Ceite échelle comprendra ensuite les mé- tiers qui n’exigent qu’un pur exercice des bras. Les L13 En à AGE 06 Mona SAN plus: bruyans ontitojoür ceux qui seb vle ‘plus. v Aiñsi ,t l’on verra d’abord: le travail ‘4 -des métabx , ensuite la coupe ‘des pierresy la/ti$ sseraüdérie ; la fabrique des étoifes ; et tous lès xméliers qui tiénnent plus à: habitude dé la main -owà l'intelligence, Je :placerai ici ‘les° arts ‘qui *exigéntiune méthede qui se diversifie selon les cir- “con$tances : tels que!la menuiserie, la charonnerier, Porfcyrerie, la ciselure; Ensuite ‘viendroiïent les’ Peintres, les sculpteurs. les architectes ; les musi- ciens componistes. C’est à ces beaux arts. que com- aménce. véritablement le domaine de lesprit} et ‘quelquefois :celui du génié. On doit voir aprèseux es professions quiisemblent se dégager entièrement .de;la matière , telles que celles du médecin et-du | ajurisconsultes TL seroit peut-être curieux d’examiner :çomment il .se fait que: l'esprit. s’habitue A ne rai- “$onner. juste que dans une ‘certaine sphère d'idées; .semment il:se fait que tel médecin ‘et tel juriscon- sulle très-habiles dans leur! état paroissent: ineptes ‘lès qu’ils veulent s’étenriretsur des! matières qui leur sont étrargèrés ; d’où: il:!sembleroit que le raison sement peut devenir, dans un praticien , ce qu'est ide) mouvement du bras ‘dans le’ tisserand ; une -é0rte de mécanismé., auquel lhabitude ‘donne de «branle. Gonjecture :tr6p;hardie peut-être! : ‘et: qui exigeroit-de longs développemens: On doit voir au- «dessus de, tous. les-états et: de tous:les métiers la pro- -ession de: littérâtenr et: de philosophe: dome haeon .des dravaux est:une méditation: Ho 31190 : 1Çette échelle ha pa des: profes idntishia Là, Nécessité d'apprendre un Métier. 535 certain Ordre phil osophique qui ne seroit PAS celui de leur utilité et ‘de. lèur importance réelle ; 3 mais si, et "étoit bien faite , elle d truiroit beauconp de pr jugés : : on y verrait que tous les états se üennent Puu à l'autre par une ‘gradation Lien marquée ,, et due: \es mél: ers les plus mécaniques, en, apparence né ‘sont pas toujours ceux qui donnent le moins d’extréite à la peusée ; et même cé n est pas tou- ‘jours par la place qu'occupe sa profession sur. l’é- chellé” que lon doit mesurer l'es! prit d’un Lomme , mais" par les progres qu'il lui fait faire 3 il est tel ménuisier , où peut étre, tel lorgeron qui, exerce son état à avec plus de réflexion que plusieurs : méde- cis ne font le leur, | "Sijen n’avois en vue que la seule indépendance, je pourrois conseiller également d'apprendre q uelques arts d’agrémens. Dans ja position où se lrouve ac- tuellément P'Europe ,ilest certain que celui qui pos- sède dans un ceriain degré de perfection la pein- türé , la musique ou le dessein , trouvera toujours des ressources assurées ; mais plus un, enfont doit ; jouir des faveurs de Ja. fortune , plus il importe qu’il âpprenne de bonne, heure à apprécier les plaisirs du pauvré et à :compatir à sa misère. En partapeant ses travaux , il apprendra qu ul n’ést qui ’un crhignez pas qu’il boive à La bouteille du journa- naliér : c’est bièn moins, la crapule qu’on doit re- doûter aujourd” hui que cette corruption : raffinée qui à détruit parmi nous toute inoralité. "’Combién de fois ; difon ailleurs , ne faudra-t-il L l-4 536 , | Morale. à pas fermer nos livres et reprendre nos outils 2 Na sembleroit-il pas, en vérité , que toute notre jeu- nesse républicaine n’est occupée .que de lectures. utiles ? Qu'elle consacre seulement au travail des mains le tèmps qu’elle occupe à la lecture des ro mans , à des jeux nuisibles, ou à la composition de vers indécens ou futiles, son éducation ne fera qu’y gagner, et elle apprendra un métier sans aucune perte, de temps HN Se KA pa Combien de fois ne faudra-t-il pas quitter. nos livres ? Estce donc la lecture ou le travail qui est la plus noble occupation de l’homme ? Frot on faire de nos nouveaux citoyens autarit de savans et d’auteurs? Je souris de pitié quand j Je vois de prétendus républicains élever à grands frais tant - d'établissemens pour les sciences et les lettres, et. mépriser à tel point les mœurs qu’ils achèvent d “ néantir, tout ce qui pourroit les conserver encore. Sans admettre tout ce qui a été dit contre les. sciences , les lettres et les afts, il me paroit certain cependant qu’ils ne peuvent suffire seuls pour nous rendre heureux , et qu’ils ne conviennent pas à, la, plus grande te des individus. Tout homme y AVEC: le temps, deviendra un bon artisan ; mais La, espérer que même parmi les gens pui élevés , le plus grand nombre fera ses délices des sciences et. des lettres? Pour former un littérateur médiocre il c faut des dispositions naturelles accompagnées de cir= constances favorables , et ce concours se rencontre. assez rarement. Quand nous faisons des plans pour le perfectionnement de l'espèce humaine , ayons tou- Nécessité d'apprendre un Métier. 537 jours en vue la partie la plus nombreuse des in> dividus qui !a composent ; et parce que nous sommes littérateurs, ne veuillons pas forcer tous nos sem- blables à l’être. C’est même une question très-impor- _—_ tante, et encore indécise, que de connoître jusqu’à | quel point il est à désirer que les sciences, les lettres et les arts soient cultivés dans les divers gouverne- mens, et si la multitude d’artistes et de littérateurs médiocres ne peut pas devenir un fléau dans un Etat. Le plus sûr effet de la culture des lettres est: d’enivrer les jeunes têtes des fumées de l’orgueil et de l’ambition, de les agiter d’uve foule d'idées et de leur inspirer le désir d'innover. Combien cette ‘disposition n'est-elle pas à craindre sous une cons- titution républicaine? Enfin, les Etats où il y a le plus de gens instruits sont-ils ceux où il y a le plus de gens heureux (2)? ‘Ce qui m’a étonné le plus dans un écrivain phi- losophe , c’est de voir l’anonymerplacer sur la même ligne l’homme de métier et le domestique. N’est-il (2) Si ces réflexions sont accueillies avec indulgence, j’em basarderai de nouvelles sur les moyens de déterminer jus- -qu’où il est important d’étendre la faculté de penser dans un Etat républicain. J’examinerai si l’état de méditation ajoute au bonheur de l’homme, et jusqu'où ilimporte de commu niquer à l’artisan et au journalier l'habitude de réfléchir. Je verrai ensuite si la nature ne nous offre pas de guide dans cette difficile carrière; et si je réussis à saisir quelles sont ses vues , il me sera aisé de reconnoître combien nos institutions sociales .s’écartent de leur vrai but. = 538. NT Morts à DTA pas aisé de voir quelle différence énorme il y a entre une dépendante indirecte qui n’affecté que les “bras et celle qui soumet jusqu’à la volonté même ? Laissant dé côté les lois cn En et républi- cames, Cgalement d'accord à rejeter le témoignage et jusqu'aux votes des domestiques ; oubliant les ré- publiques anciennes, où leurs fonctions étoiént tou- Jours exercées par de ‘véritables ese lavés, nest-il pas évident que la personne entière du valet est sous -Ja dépendance du maître ? Souffririez-vons un domestique qui soutiendroit des opinions directement contraires aux vôtres ! ? Est-ce le service seul qu ’on exige de Jui 2 hest-ce pas encore les manières et le ton de s4 sérvitude? Au lieu que le Journalier qui a'fait sa tâche ‘est aussi indépendant que vous- mêmes. | I! seroit plus simple, dans la nécessité, de se jeter dans les métiers qe n'exigent pas D'APEREAMS RER jele crois: mais ils sont moins sûrs et plus en- conibrés ; d’ailleurs ce qu’ils n’exigent pas en adiesse ils le and en force , et Radiess se est bien moins rare que la force daus la classe élevée. | HET auteur insinue que Pliomme. qui sait mourir est toujours indépendant ; mais c’est sur-tout à bien vivre qu’il est intéressant pour l’ordre rats F ’on: instruise les tiommes. Voulant abso'ument rendre EP tous ee jeunes citoyens de la classe aisée, il demande. s’il ne, seroit pas plus utile qu’ils sussent maniér tous dès instr us } - Nécessité d'apprendre un Métier. «539 :men&-Mais!, pour en.faire utilément la com Sud ne faut-il. pas des dispositions plus-qu’< "ordi naives 2: Je crois avoir détruit les difficultés qu'on oppasoit aux prinaipes de Rousseau. sur la nécessité qu'il impose aux gens bien élevés d’apprendre un métier. Je hasarderai maintenant quelques autres questions qui ne me paroissent pas moins importantes. Un nouvel ordre de choses vient de s'élever qui détruit uue partie de nos relations sociales. Des recherches ambitieuses , un ordre.de devoirs tracés:par la classe opulente, des affaires dont le fondement w’existe plus occupoient les loisirs des gens aisés. Une fois ue là paix aura ramené Be et la tranquil! tés q pa q _a-t-on senti de queile conséquence seroit dans l’Erat cette multitude de personnes dans une oisiveté forcée? | Croit-on que les sciences , les lettres et les arts suf- fisent pour les occuper ? Chez les Grecs et chez les Romains les affaires continueiles de la place publi- que, l'obligation où étoient tous les citoyens aisés de faire la guerre en personne, les spectacles frés quens, les exercices continuels du COrps auxquels on voit que l’ompée se livroit encore dans un âge fort avancé , occupoient sans danger tous leurs momens oisifs. Queis seroient les moyens d’y suppléer parmi nous ? Les Romains et les Grecs passèrent de la Jiberté au despotisme , lorsqu'ils n’eurent plus que des mœurs Gégradées, et qu'ils eurent perdu leurs “principes: religieux. Nous, au contraire, nous arri- ‘vons à la liberté lorsque nous n’avons que ni re- DE |-+2C VPN DES EUR : e H " à . lgion, ni moralité, Quéllés conséquences funestes la F2 RON EU Morale. or Se République doit- elle craindre ‘de cette: priion 7 quels seroient les moyens de Îles prévenir? : a Je me flatie que les citoyens seutiront toute Pim+ : portance de ces questions jet “éhercheront à les ré- .soudre. 5 DE Bu GNY. " s * RP IE JITTÉRATURE LATINE. Acanémiques de Cicéron , avec le texle latin de l'édition de Cambridge , et des remarques # nouvelles, outre les conjectures de DAVIES et de BENTLEr , suivies du commentaire latin de Prerre VALENCE , par Dar DurAND » nouvelle édition ; revue , corrigée et AU ge mentée de la traduction française, du Com-, mentaire de VALENCE , PQr DE CASTILLON. j'a Paris, chez Barbou frères , imprimeurs-libraires sf rue des Mathurins, 2 vol. 4-12 broc. L: s gens-de-lettres accueilleront sans doute avec autant d’empressement que de reconnoissance cetlé- nouvelle édition de l’ouvrage de M. Durand. Ta première avoit été publiée à Londres, par l’auteur lui-même, en 1740, en un volume in-8°. File con- tenoit, outre la traduction française, le texte des Académiques avec des noies, et l’excellent OR Ê : Morales de-Cicéron. Sr” taire latinide P. 7” alence. Elle étoit devenue extrô. uement rare, même en Angleterre. L'ardeur avec laquelle on ta recherchoit , le baut prix qu’on y met toit prouvent qu’on faisoit le plus grand cas du tra- vail de M. Durand. Nous osons garantir qu’il ne. trouvera pas moins d'amateurs avides en France, : La préface est savamment écrite, etsuppose une con=, noissance profonde de la philosophie ancienne. Il y donne une analyse exacte des Académiques, que. Cicéron >: dégoûté de la vie, et sur-tout de’ son siècle , composa déja sexagénaire. à À Dabbrd, elles n’étoient que deux dialogues intitulés FR nom du principal interlocuteur; Pun, Catulus + l’autre Lucullus. Cet ouvrage fut d'autant, plus goûté qu’il étoit d’un genre nouveau; les dames même voulurent être initites dans les Get de la philosophie. Cependant Cicéron , peu satisfait de ‘ses p'emiers essais, remania son traité, et sans al- térer le fond de ses sentimens, il les exposa d’une “manière plus pleine, quoique plus serrée, mais. plus vive et plus brillante. Enfin, des deux entre tiens il en fit quatre qu’il dédia à son ami, comme on le voit par le titre ad. larronem , et encore mieux, par la lettre qu’il lui écrivit : « Il faut. entendre , dit M. Durand, sur ce nouvel oue vrage ; jamais il n° a rien écrit de si exact. Qu’on ne Qui Houe plus de son Catulus, ni de son Lu cullus : le plus grand plaisir qu’on puisse lui faire, c’est de les laisser tomber dans l’oubli, sûr de l’im- mortalité pour les autres ». NE ,N y" d 1 84e + 41 Litiérature latineï | Le “pablie” wen pénsa pas dé mêne ; 3 Lipréféta toujours son premier ouvräge. “Eutrétnés pär : cetjust. gement, lil retoucha très lébèrement les ÆAcodémi: ques, clangea le débu des deux livres’ yet" les! publia das les formes $''car-elles n’avoïent été? lues jusqu’alors que sui lés copies qui s’en étoient! répandries. On eüt doñc, pendant plusiéurs siècles st les : grandes et les °petités®'Académiqués ‘c'est àtdire., céllés de Varron', en quatre livres; éellés> de Catulus et Me Lutin j'en deux livrées seu lemen:. STBISEESE HiDMOS € 20 Mais, Tors ‘du OR! phase uñiversél'dés ge sors: littéraires J il arriva le' contraire de ce que Cicéron à ésiroit : les 'grantles Académiques oût! péri; loift” ce qui est échäppése réduit aux douzième; et treizième prémiérs’ chapitres du livré Premiërt c'est ‘tout au ‘plus: là” seiième ‘partie d'u: ‘ouvragéi qué son auteur estiifüit ent. Les: petites! Acadé= mitjues ont (té moins a'altraitées : “side Catulus est perdu ; + nous avons di lois enéüre! ; en entier 16: Lücullis, qui, ‘aveclle f fragment de Farron, pu pose fout cé qui fete” dés deux” Académique ‘! | "La! traduction que hous” ‘annôncçons n’est pés dut Hétmmé! à qui ‘la T faim” ou litérét mettoit Jai plime a'14 mât Dans’ cés conçue en homme savant , et les autres l’ont'exén cutée en spéculateurs. Elle n’offre: donc , ‘sw van nous, que le mérite de là réunion. Du rerle,, à moins de supposer à tous les lecteurs un gerard fon 1 d’érudition , les. philosophes anciens. ne se péuv-nt Comprendre, qu’à l’aide d’éclaircissemens. jl falUit donc, pour lui donuer tout le degré d’u'ilité &6n2 venable , que chaque sujet: fût accompagné” {is meilleures notes et des plus-nécessaires, I] falôit ÿ ajouter aussi ; toutefois paï' exirait , ce que nous | avons deplus important dansiles dissertations prod pr S à développerlJes systémés de l’ancienne philo sophie: Par exemple, on auroit pu tirer de grands secours des’ savantes remarques. du président Boÿ2 hier ; du. petit ouvrage de ?abbé d'Olive, intfatéz Théologie des Philosophes:; qui s> trouve dans sa tr:duction, des deux litres, et sur-tout du éonid mentaire, de, Pierre Valence ; dont les cilgjéns Barbou nous offreut. atjourd'hui la traduction franc çaise à laisuite des Académiques. Elle est: digne de figurer à côté de celle de M: Durand, . row ‘Ge, -ôommentaire porte aussi le nom d'Acadé- miques., la lecture.en est indispensable pour laars #44 . . Litlérature latine. faite intelligence de Cicéron. L'auteur y trace d’a- bord lorisine de la philosophie ; il fait ensuite un grand éloge de la doctrine de Socrate. De-là il passe aux principes de Platon ; puis il vient au : grand sujet de là dispute entre Zénon et #rcé- silas , et examine, pèse, d’après Cicéron, mais d’une manière plus étendue, les armes de Pun et de l’autre. Il discute , après cela, les subtilités du portique, et s’y arrête assez de temps ; c’est l'endroit le plus-travaillé de son livre. Il s’occupe ensuite de Pyrrhon, d’Anthiocus , de Chrysippe, de Car- néade et de Philon, si peu connu, mais qu’il caractérise, comme les autres, par les traits qui lui conviennent. IL finit par Epicure , dont il! déve- loppe, avec la même habileté , le véritable système sur le témoignage des sens, tout autrement que Cu= céron ne l’a présenté. Tel est, à peu de chose près, le contenu du livre de Pierre Valence. Bien difié- rent de cette foule de commentateurs et d’inter- prètes qui ont plus embrouillé qu’éclairei la ma- tière, il a répandu par-tout la lumière avec pro- fusion. Cet ouvrage, qui forme tout le second vo- lume , est précédé de la vie abrégée de l’auteur. Il est bien étonnant que les dictionnaires historiques n’en parlent pas. Nous regrettons beaucoup plus de n'avoir aucun détail sur M. Durand. Voici ce qu’on en lit à la fin de Pavertissement ; en tête du preinier volume, et c’est tout ce qu’on sait de ce savant. « David Durand., ministre francais du Temple de » Saint-Ma:tin à Londres , et membre de la’ Société » royale Académiques de Cicéron. _$45 » royale, naquitsen 1079,"à Saint- “Fargoire,s. dans » le Bas-Languedoc, diocèse de Béziers, aujourd?lmi » canton -du\ district: de, Lodève, L département, de » l'Hérault. Il est mort à Lon: lres, ile 16 janvier 1763, » âgé de 84 ans, suivant le Genuleman’ s Mag gasine, » année 11 Vol. y pag: 64 mir NUE J. L. Ge SPA PO ER à pus cheg Fsues et Contes en vers, par Méndno-SArNT- Just. À Parme, de |! ‘imprimerie de Bodoni , 1792 3 et à Paris, chez l’auteur, rue Ste.-Anne, dite Helvétius, én-12 broché , édition tirée à vingt-cinq exemplaires sur papier vélin. SN Cr une entreprise hasardeuse de vouloir courir la même carrière que La Fontaine. Le gènre de la fable | par sa simplicité ,n ’offre aucune difficulté ‘en apparence, et l’on se croit volontiers assez de force pour arriver au but, Maisille peu de succès de tous ceux qui ont paru jusqu'ici dans l’arêne prouvent que beaucoup d’efforts peuvént à peine arräoher quelques applaudissémens: On a’beau ‘invoquer pour soi le Tentasse decorum est, l'amour-propre hu- milié se Console mal-aisément d’une chüte ÿ et ral rement l’on est bien avec: soi-même dti où est: mal avec le public. A Dieu ne plaise que ce soit notre intention d’alarmer le citoyen M. S: 3 Loin Tome IT. Mm — ‘sie HOW péinbi nos "y ‘de craîndre pour lui V'aventüré dé Pérretie Par ‘PotauTait ; nous | éspérüns, j'au contraire que & sècond recueil sera vu d’un él aussi Ftorablé"e ses" premiers essais?" » “° Dans une ‘espèce d’avant-propos , , il nous apprend | que ces fables, ‘diviséés én deux livres , sont, pour la plupart, Ds de Gay, célèbre Ébunits anglais. Ayant-travaillé d’après un si bon modèle , on-lui pardonnera volontiers de compter sur quelque pts Il parle un peu de /a Fontaine. Eixcomment n’en point parler? Du resté, il renvoyé à Chamfort , Naigeon la Harpe. Mais il ajoute qu’il ne le croit pas énimitable , il est au moins bien difficile de l’i- “miter. Personne n’a possédé,comme /a& F ontaine art de conter sans art. C’est là tont son secret; aucun de ses concurrens ne Pa deviné. Ïl nes Rue point de paroître simple ; il l’est, et sans trivialité : il ne court point après le bel esprit, il a le bon. Ces grâces, cet air de nés. li: ence , d'abandon , de naïveté, | cette variété de tons qui i Le caractérisent, les retrouve= t-on dans les écrivains du même ge es Certes, on peut dire cela sans êlre enthousiaste , et tout en convenant des défauts du bon! homme. 2 Quoi qu’il en soit, nous ne laisserons pas de so suetica,au talent Action M. S. J., et nous sommes persuadés que le nombre de ses lecteurs ira au-delà _ des vingt-cinq exemplaires, auxquels il a modeste- ‘ment borné son édition. Sa morale est, bonne, et ka découle. assez naturellement du sujet. LS Es :. Nous ne fiñirons: point cet article sans s donner un MAR * D à MTS Fables et contes mis en vers. 547 | exémple de la manière, de notre auteur: Nous cite- rons la fable du Renard. ‘moufant ; 4 elle est la troi- sième du. livre second. | t - ns 5 : ) $ : Un vieux Rénard'achevoit sa carrière; T1 touchoït presque à'son lieure dernière : Plus n’avoit d’appétit : signe certain de môrt ‘ : is Chez les Renards. Prêt d’achever son sort, | Et de passer le Styx ; qu’on ne repasse guète, Sentant son extrême foiblesse, Ses enfans assemblés, recueillant son esprit, Les yeux mouillés au pleurs et le cœur tout contrit, Il prononça ceë mots pleins de sagesse: Renoncez à VPiniquité, © * ‘ Mes chers enfans! suivez mes avis salutaires. | Que mes attentats sanguinaires Ont offensé l’humanité ! Je suis un grand coupable, O mes chers fils! pourquoi Ces Canards égorgés ! Que j’en ai l’ame émuel | Un remoïds dévorant me tt r-c4 Otez vite de devant moi Ces funèbres objets. Des Canards! Où? mon père, - Dit un de ses fils: je ne voi . ; Poule ni Coq, la fille nila mère. | | : J’ai trop suivi mes gloutons appétits , Reprend le moribend ; mon ame repentante.…. Pourquoi cette troupe gloussante Me redemandant ses retits .Mm 2 : ï 548 VASE LAS “Poésie, RCE VOS RS Ge _ À peine nés ? — La fièvre, je présume, Hu Ou vous fait délirer , ou nous aveugle tous : Nous n’appercevons rien, mais rien autour de vous: "7 Coq-d’inde , ni chapon, et pas même une plume! — 9 Greene er ex ler ae le Let. à NON de Sue LA CR nées D'IBUO : e: dfan vs 94 co tn fs : LIRE] 0] . La vieillesse , aujourd’hui si rare parmi nous st HS LAS À mes maux met enfin un Lerme :! J’ai porté le carnage en mainte cour de ferme SRE el LAN s J’étois craint seul plus que dix loups. J’ai beaucoup vu : croyez un père qui vous aime.. . Réglez vos passions , réglez tous vos désirs ; On ne vit-poititheureux ; et point de vrais plaisirs Sans être bien avec soi-même, 0 . pe e . . . . C2 . | . . e_e LE] . . ee + . = + LA L 0] L] L2 . L2 . . LA IL] e M ne cree MR Pate Si, lui répondit un d'entr'eux, . :. Nos grands-pères, tous nos ancêtres, , Et vous en convenez, ont été des fripons , ; Ne faisant jamais grace aux Poules, aux Chapons, Se moquant encor de leurs maîtres, | Rester fripons aussi doit être notre lot. Nous ferons donc comme les autres.” Quand nous serions de vraiment bons apôtres, Qui nous croira repentis , y Et dans le fond convertis ? Nous passerons toujours pour de francs hypocrites, -Soyez-en sur. Ce que vous dites : Fableset Contes mis en vers. #49 … Estbel et bon ; mais nous sommes à jeun. _ Mon père , un Coq ,-une Peuleite , Lui bien gras , elle bien grassette, Duiroit plus à chatun |, ()19 © De vos eïfans , que si belle morale … Que votre frayeur nous étale. "V0 Hélas !'qu'il soit done fait ainsi 0 - Réplique le mourant; et Puisque jusqu'ici... Ne me trompé-je pas ? j’entens un Coq qui dHihte ( Courez après, mes fils : cessons cet entretien. !' Carre le mal qui me tourmente _Je sens que chair de Coq peutme faire grand bien. Le D « 4 532 19 , av: On liroit encore avec assez de plaise celle des Deux Escamoteurs , et quelques autres. Nous ferons cependant un reproche à l’auteur , c’est d’intercaler trop souyent des-vers de deux, trois et quatre syllabes. Il. est fondé. sur l’économie, de {a Fontaine à cet égard: Nous avons remarqué: que ce maître, plein: de goût, emploie très-rarement ces sortes de vers, et que par-tout où il les place, ils font image. C’est le contraire . dans le, citoyen M. S. J. Presque tous sont oiseux , et embarrassent la marche du poime. Notre-observation n’est peut- être pas aussi minutieuse qu’ on le pense ; en l’exa- minant de près, en cotnparant , on en réconnoîtra sans peine la justesse. ÿ #17 2" M m 3 us « voi RE LE :,580 UNIT rs COLTITS LINE V2 4 où Jp + | APN, ÿ 1 TU ES SUON LES TOR Je TN Ta 1] { + l mod L'oJ1à t Va 0 n2iG fi LA M ORT DE LAVOISIER , as x Hiérodrame mis ëh Musique. par. Le :cütoyen 18,191 970 LANGLÉ, préfesseur hational,du Conserva- toire , et. membre du. cée des tige > paroles dé Canin Désaupnar. L SARARE,.BÉT2R Sumo édat sat lon L Q (Symphonie FAR et \marphe PTS n pénEA3 Us quelles des Lévites jettent des fleurs sur le Lo eæ l'ornent de guirlandes. ) 28-0478. btooc Moril rO MON NÉ el 1 en ten : LAND AVR 12 . Lau fn L'OULE T lu , PA à : | | | » JL | ) cb 1 Ts {; M MES FE hf Nos pleurs sont ceux d'érie déuléur fineère ; SA te ur N ous perdons un ami } nous pleurôns tous-un fèles £ 61 6UR Voyez cedenil DES ces égubresiappréts :: Hot Cœurs sensibles ! venez Partager nos tegrets. 1) 99 or CA 150 299 (4 ae fonnerre », que suit $ : Bruit Lu terminé Plr. ml l'une consternätion ra gl 9 à TN E pacs Bu t9 13; 10 1noË uote Les le MEN PA CAO ai Bip Convrmér DE Sr dE AU À A sattoctiso WA e l'Amjté Je série tsapanille 5h agité at N’estelle pas le plus sûr asyle. _ De la paix et du vrai bonheur à: ? D'où naissent ces alarmes ? Je RE couler vos larmes ! D’une sombre douleur D’où vient que votre ame est atteinte ? Par-tout ici je vois l'empreinte Du désespoir et du malheur. » YA La mort de.Baroisier. S5ts NL ONENTT 8 al 45 sotto cg" y SErconr FORT RARE RAR ANAQ RTE V À fé Pi 2 AIS | Ah! de nos sie x le. ré plein PS0 E Vous £ionnera davantage | ! de Fatigué d’ un longesclarage, »: 4-A 4 5 .È e Peuple avoit repri ïs ses tr £ Soudain le plus terrible page De ses nouveaux tyrans vient seconder la, rage Et de l'humanité briser les saintes Jos. ! et QArSnt 62 21 Du se sein. de} 'euxs mères Ra n n £ Je Eh ‘arracher les enfans ! ‘ De ces épouses expirantes.…: auf J'entends les longs gémissemens: . Le fils redemander son père, ; La sœur tomber près de, son ji Ab! ae spectacle de douleur À & 139348 Aflige encore et déchire mon cœur. vom) AR ÉCEMATDr,: + Tandis qu’au-dehors l’airain tonne ,; ; Et fait de nos ages À rebécta valeur, De La mort, dE LE D heure fatale : sonne ! (si Fe 4 2} 150Q fruit du canon } ( tocsin ) : Par-tout une morpe stupeur Abandonne aux bourreaux la | victime : innocente ; ; La France entière ne présente : . Que l'épouvante et laterreur ! LR . Que vois-je ?..... Tout-à-coup on se presse, l’on crieJ & ‘Au: milieu de ce peuple égaré, furieux , Mma4 1% mt: boos iso s à, 0 - La aime LE 4 LEA | dus ie à de Ja tyrannie 2 Quel est ce martyr glorieux j ER Qué suit à l’échafaud un r ï égard, PRE QE AY Son front est'animié du beau feu du g énie! A a PONS Chat Tarte MOD va 0: DA 0 3e. À LE PREMTERS CORYPAHE» « Pii D P9e QTATIT Y10VS i ru y 1 9.1 t GrandéDicus 1” | c£elér s[rébror 19h %0092 KE ty FO a AT Ce digne ami des Ait! ce morte] Précieux Ÿ * ll porte daps sa main la | aime du Lycée (Ÿ tien mt A Ah! d’un juge SH et orné, 2° L’ame féfoée "est bffensée APTE De cet hommäg ge Féternel ! piobsor.ef8 97 « Avee tant de talèns; ävêc tañt ide lumières, 02, sf » Onest, dit-il, de FA > Suispéct ét SlHHHEP, Pa 8 > Il doit ET 3459 11088 sridosp #9"9109£f:9 suuR A La PREMIER CORYPHÉÉ ET /LE CHŒUR. O honte! 6'c mb astres p Pts T éne ne) souvenir tro] ï igeant! ve vols TP a9199G 291 BASE ON ( p. List ‘ | 1 Uedéro® s1s184 gel] ROTEN sCsQ L£ SECOND Cor ES men Caeot À r N ( nus t M! \ À. la mort condamné, cependant ; il espère A NO" LOTUZ US 91410 bARÈ A Qu'il pourrg terminer un travail portant t RÉ | Pour être utile encore il li aut un instant , De quelques jours il veul que Jon diffère Es % H À (1) Le ATLLE des Ars Tui a décerné uriè courorns trois jeurs avant sa ports et LL Tui a portée à la Conciergerie. ni ‘ & La mort de Lavoisier. Un vandale (2), à ces mots répond en rugissant ; « Dans le fond des tombeaux emporte ta science ; 7 > De tes arts nous saurons nous | asser à présent ; 553 > C’est du fer qu’il rar) suffit à la Francé s. 6179 €0 % NP 13 »} » NTI TD EN BATUNE, PO LE PREMIER UNSS 2 + à ETS > ILEHO Ye Di Dieux! hui excès de eruauté ! M O,.1 À 1 que SECOND Conrrsfe. AT io rot S Ds }u10} 20 a l’entraine soudain..4::: ïé svnice s pprée. 1 f sou Cu sr! otda£ reel CR | ” 101 9101 LE parwisk Conrrnee L'xus gout ia Es PT La vertu , le talent ;rienh’est doncrespecté!, 52 + RS A A SE PERTE Lez SE co »° C'o RYPHIÉ COTOEÈTE, Db'ersiturt xv 1 L'amitié veut ste . ES mais lui-même il l’arrête (3). - (4) Le coup fatal est à l’instantporté, 05%? PEN | ( Coup de tamtam. ) Rien n’a pu le soustraire à.leur férocitéd to Mais le fer assassin qui faittomber satête,. Laisse passer son ame à; ne Pr es dr : Siu095 mo LL, 0 : c re répète; de Chœur : : Nos pleurs sont ceux d’une douleur. sincère, Nous perdons un ami, nous pleurons tous un frère ! site ef.96 Füun 288 1016 qh1 ao 4 2 : : : 7 (2) Réponse mémorable du brigand Dumas. «1 (3) Il à émpêclié $es amis ‘dé Lie e éd a hi GA ls pou poient Les compromettre." 119% 70: ri (4) Cing heures sonnent. . u?1 the AG TIR TE) Poc rue PNONL 2320; (à) à bu à 1e Lnneminx Conso | PEUR V112297 LD, 10828 | AITON ÉTHONTIEE ufr 4 à Vos cris sont impuissans ; ;.on tie les'èntend Mie gs D 10 x * De vos nouveaux destins que l’aspect vous console : Quand la mort a frappé., la cruelle;s’enyole » 4 x En se jouant de nos vœux superflus. À 27 r LE CONTES Un VIIRS. UM 2e 1,2 ï : Î AIR TRIOMPHAL. AE ART 40 O0 CE RO TETE, De tout côté la trompette guerrière Annonce à l'Univers vos étonnansisncos x h10€ saisies "{ g0 - Bientôt la plus brillante paix À tousiles arts va roufrir la garrière, » à à Et rendre enfin le bonheur aux Français. Tant depurssance, tant’ deigloirés 3 21, n110% il Doit mettre un terme à nos ragrets ; Il faut que le sombre CHPRÈSO à % & x Cède aux lauriers de la victoire. CET ST LE mad oral ain Tai kq Just: tie El Le sxcon% dns EI 4% ml Caœvn Latin ab ao} } Notre frère aéessé dé souffrir,‘ CPE je RETEE Son corps seul a péri ;Isôn #mg Ÿit sans! doué 6940 ai5M De l'éternel bouheur., Hire ;celleisuit la routes 1921 °° #0 Il nous entend , il nous écoute; a OU À jamais il vivra dansnôtie souvénir, # : ; LE PRENTER Corn YrHESl"" LUTTE 10d'edortr5l L'ENQN LASER GTI ET DT] cut Pour réparer les maux de la patrie ÿ Bientôt, soûs le règne des lois snoudil Le) Le commerce etiles arts, xont reprendre leurs:droits,s, 1 :£ ) Et verser les trésors d’une “heureuse industrie... Le Was s'UISA vit 5) SINE DUBIO, sans aucun doute | » te ne "A: oiré L C2 + Lt Ha La mor dé L'aboisier. 535$ ‘Des dlilés tal ps cottuerez les Bienfaits ; fl B jè2t “Ouvrez À Lavoisier Îles fastes de l'histoire 4" Ve : ie 4 #40 Por he morer:spn génie ÉjéLaie OL, $ 269 £2 : Qu'un monument s'élève à sa: "mémoires cul eu FR? FiSL OR. 8164 3 L. 42, £ D "1 “gi ce oo EE Un GÉNÉS Bin dioiod nv Dot ad oil il tés We iileiR! Lédédérons Tes Brenfiits > | ; “Ouvrons ALdvoisier Is fastes de 1 FRERE ; ES 4 je 4°! Pour honorer $on génie à jamais) | I UNQUE trésunoif sons monument s'élève à sa née. 01,18 s | aude pire 4 CT (y G'attoc ACT 3. 1500 à Braje trio hal ds Gi e) au son duquel s'élèat we “prramide décorée ER buste de Laporsier, dont la téte est serais “de la cour onne im moy telle dévernéo au génie, à te 2h PRIRPITITETTL 8 XL£ | Ts: &! PAC MTS \ ANS RE 115 Bo À UE . : | LE (928 £ ae ” Q “SP EC 'T'A Ch E St WE S FE X 8 9Je1H0 3 8 € sit OT FA :9t PB 592825 C'PHÉAPRE DE s'OrËxa CosiqueiNarronit. SES ovins CE ; à - O1 t ” L .: en RES as et en vêts, "néles Fe Eat Le foñd de cette pièce êst un mari sottement ja- te ST LR: “Si pou veut prendre un lissu de ruses. très- ordinairés por de P intrigue, et quelques g cestés pour dé? aétiôn , elle passera, pour bn chef-d'œuvre dra- niätique, : | re r Belfor, las du? veuvage, “no née à quarante ans Rosalie | jeune personne à ra riche que belle. A : » \ 556 1. Spectacles. e LE Talcour possédoit son cœur depuis long-temps ; al ne l’ignoroit pas. Il résolut donc. de les mettre tous deux à l’épreuve.. D'abord il imagine! de composer une lettre.dans laquelle il contrefait l’écriture de sa femme : il lui suppose un retour vers son rival et un besoin de le voir. Rosalie survient ; elle se fé- licite du bonheur qu’elle goûte dans.les. bras de son époux ; mais celui-ci la tente, .en lei rappelant lé- norme différence d’âge qui ue entre eux, l’esprit enjoué de Falcour ; : ét sur-tout son attachement pour ce jeune homme, qui réunit à la fraîcheur de Ja jeunesse un caractère aussi ainiable. Soit par Sürprise d’un pareille langage, soit pour ne pas se décéler, Rosalie se retire. Le jaloux recommande sa lettre à Lucette : quoïqu’elle soit de sa maire ,ilfeint de croire qu’elle est de son épouse. Tout frapé qu'il paroisse de cette démarche, il respecte trop Rosalie pour- soNpcopder, sa ul V'alcout se | | présente assez à temps pour épargner une course à Lucette, qui lui remet la lettres Rosalie est censée. comme nous l’avons dit, lui demander une entrevue. Mais en homme sage, prudent, et qui connoît les bien- séances , il ne veut pas, il ne doit pas voir celle ui ui fut si chère. Le mari s’est mis en tête de ne point éloigner V’alcour ; il exige au contraire qu’il jouisse d’une liberté entière dans la maison, et qu’il accompagne sa femme par-tout. On a beau lui re- montrer la bisarrerie , l’imprudence d’une telle con- duite, il n’écoute rien. Belfor a une fille de son . premier mariage ; il la destine à ’alcour. Julie, c’est son nom, à qui on en a déja parlé, acceptera vor = 4 ne à à re Théâtre de l'Opéra-Comigue-National. 557 lontiers sa main ; rien de plus naturel. Malsré le soin que prend Rosalie d’éviter la présence de son ancien amant, un hasard les rapproche. On se rap- pelle son bonheur passé, on se plaint du sort; mais Valcour ne doit désormais compter que sur une simple amitié; il lui est même défendu de paroïître davantage. Ce discours l’étonne d’autant plus , qu’il ne peut le concilier avec le style qui règne dans la lettre qu’il croit être de Rosalie. * Le théâtre chance et laisse voir un jardin. Be/for entre dans un petit cabinet à gauche , et se met à écrire. Dans cette seconde lettre Rosalie est encore supposée parler elle-même et demander un rendez- vous. Sur ces entrefaites paroir #alcour tout dé- concerté : il est déja* prévenu qr'il sera obligé de faire retraite et de renoncer à Julie, dont il est tombé très-subilemeat amoureux. Mais f est consolé par Bel for,qui lui promet sa fill ,°t lui enjointd’être plus as:idu -que jamais au logis. Rosalie arrive, accompagnée de Lucette ; elle tient une lettre por- tant un congé absolu pour /’alcour: on veut la faire lire au mari, qui s’en défend avec vivacité. Cependant , loin d’être d'avis qu’on le chasse, ïl s’obstine toujours à vouloir que sa maison soit ou- verte à toute heure à son ami, Observons que Be/for a fait un échange des deux lettres ; il a gardé celle écrite pr sa femme, et a donné la sienne à Lucette see remise à }’alcour. Celui-ci apprend Ja ferme résolution qu’on a prise de l’expulser. Pour s’en assurer on décachete la lettre, qu’on présume venir de Rosalie ; mais leur élonuement est au ! PB ins ir aSPEGAG ess, AA NU, comble ; puisqu’au lieu d'un congé il. y. est questa d’un rendez-vous pour minuit. Julie ne peut croire, sa belle-mère coupable d’une telle imprudence ; elle. soupçonne son père ; on, s’arrange donc pour le faire, dupe de sa propre ruse. Il est nuit; on se retirez F'alcour reste au jardin. Julce revient sous un ha - billement pareil à celui de Rosalie. Le jaloux ne tarde pas à se mettre au’ guet : il surprend sa fille, qu’il prend pour sa femme. Afin de pouvoir tout: entendre , il se cache dans un hosquet à droite. FValcour parle de son amour dans des termes ca-, pables d’alarmer Belfor, qui bientôt se fait con. noître. Rosalie , Lucette et le jour qui reparoît concourent à tirer le jaloux de sa méprise. Il sa- voue vaincu, et pense que le meilleur parti est de, satisfaire Julie en lunissant à Falcour. IL est aisé de voir que l’auteur auroit pu aussi bien intituler cette rapsodie : les Trois Lettres. Mais quoiqu’un titre doive être exact , et en quelque sorte l’abrégée d’une pièce , on lui passeroit encore cette insignifiance ; si les défauts dont la comédie fourmille étoient rachetés par la correction et l’é légance du style, par quelques détails agréables, par quelques situations comiques. Mais. tout est froid, rien n’y est motivé. La jalousie de Belfor, foiblement prononcée , ne produit aucun effet mar- | quant. Il y a de la petitesse , de, l’invraisem- blance dans ses moyens. En un mot, c’est un évè- | nement romanesque mis en dialogue et irès-mal versihé. Il y a des pièces de ce genre qui doivent faire oublier celle du citoyen Dérieux. Nons sommes Théâtre de l’Opéra:Comique-Nationat. 559 portés: à’ croire que: lé, jeu des artistes à plis eos tribué au succès momentané! dont elle al jou?; que les méchans couplets contre,les maris. La musique nous a paru sans grace et sans chaleur... , ; » J.'L.G.! > THÉATRES" Euro au Rédacteur du Magasin encyélo: TRAME | pédique. , Civorxn-Rénacr EUR, .. Vous aimez les lettres; permettez-moi quelques questions sur un art que J'idolâtre ; et pour répondre il ne vous en coûtera, si vous voulez, qu’on mono - sÿllabe à la fin de chaque alinea. ee Thalie et Melpomène nous firent-elles dans le dernier siècle la réputation la plus incontestable ? Ont-elles porté notre langue dans les pays les plus lointains, et forcé nos ennemis même à l’adopter ? Est-il vrai que nos auteurs , nos acteurs, pour la plupart, nos amateurs, aient perdu de.vue toutes les finesses de l’art dramatique, et que la connois- sance de ses règles soit utile à la gloire des uns et au plaisir des autres? - Est-il vrai que l'Univers littéraire ait les yeux sur nous, el brûle de voir ce que nous ailons faire pour RP TUE Théâtres ramener le goût, l’ordré, la décence, où règnent jé barbarie, le désordre , li aber ? Est-il vrai que dans une république naissante, et dans un pays sur-{out où le {héâtre est le seul prône du peuple, il soit bien nécessaire que rien d’impur ne découle de cette de source d’instruction ? Pensez-yoüs qu’à travers 00s mille et un profes- seurs, un professeur Gé fût de trop et fi- gurät mal : Sn : A. si Re que le 1hétre 5 C6 livre immense , fermé dès les premières pages pour, la médiocrité , et sans cesse ouvert pour le génie , ne demande pas un homme tout entier? Pensez - vous que chez un peuple jaloux de se montrer grand et magnifique en tout, il ne soit pas ridicule d’opposer l'économie à à l'établissement d’une chaire de plus? Pensez-vous enfin, les gens de goût pensent-ils que cette chaire ASUS soit nécessaire à l’art, à notre gloire, à nos plaisirs ? C'est ici que je de- mandé un Owi ou un non bien prononcé. Bon! va finement s’écrier la malignité ; l'auteur veut être PRRSRARE Eh PPRAOE ‘pas ? Mais que la chäïre échappe à'la futilité; qu’un artiste profond y fasse des efforts POUT ramener les beaux ‘jours de Thalie, de Melpomiène, mes vœux sont CPR, et je à signe: & CAILHAVA. RÉPONSE. RÉPONSE. ÎL est certain que les chefs-d’œuvres de Molière , de Corneille, de Racine et de Voltaire ont élevé au dernier degré de poire la réput: tion litiéraire du nom français." us .& est rai que la connoissance du théâtre. semble, se perdte à à mesure que le goût des spectacles paroît se répandre davantage, parce qu il a gagné toutes les classés de la société ; et que les études prépara- toires ‘qui peuvent ee former le jugement, “sont Lin aussee SR REA Je né bais ce ges citoyen Cailhava entend par un professeur dramatique ; est-ce pour enseigner art de composer et d’écrire des pièces de théâtre ? Dans. ce cas. il seroit inutile,; car cet art ne s’enseigne pas et les règles établies doivent être professées dans les cours des belles-lettres, dont l’art dramatique est une partie. | Veutäl parler d’une chare de déclamation? Cet art a toujours été enseigné ;,il y a eu pendant, long- temps une école de déclämation, à la tête de laquelle étoient les citoyens Préville et Molé. Cet art peut véritablement s’enseigner ; sur-tout dans ce qui tient à Puabitude du corps et aux gestes. Dans tous les cas, nous ne croyons pas qu’on puisse choisir un littérateur plus éclairé dans l’art diama- tique, que ne l’est l’auteur de l’4rt de La Comédie , le citoyen Cailhava. À. L. M, Tome 11, Na 6x Théâtres. morte sematan pont tree dites sortes ein aièmarer se resénpoatérn etre pmtetitetenpetpéencitsie 067 À) Étlgtet AE en à DL: A MA NOUVELLES. LITTÉRAIRES. : ersiloM sb 2 MORT ONSE 199 1294 a} 1?! LE directoire exée ne Fa approuvé un ouvean re glement qui lui a dté présenté par le ministre. de la, guerre, sur lor ganisation PA à administration, € et. la po- a'Hes nee ee TE en a FFSA l'exé. cütion, APN | ot CP ) SIDE 62 mx. etcle VIIL dé ütre TT ak cghdenent porle! qu'il ‘era établides courspratiques d’intrugtion dans les hôpitaux militaires permanens de Lille sMetzs, SERRE 89 ie its Malte ace.à.Pariset, alosnsih, 18922910 sriËS 55 9u10%"b 15 19209 men 9b + val ab -citoyeñ DES ; serbe à nai! ‘dal ‘et'maître de kinidués, place des Vittoirés, no: fes a établichez lu % ” Er, RAT " TLDeE CP ; 2) 0 0 des Jéctüres draiatiqées et°des' lécons-pratiques de déclamation. Sificd 505 Cette institution nohvérfe EURE son genre, doués spétialehent destinée à ‘favoriser et encourager dans [és étrangèrs le gout ét lé fude de la langue francaise, > peut entore devenir utile et agréable aux nationaux même qui désirent perfectionner leur éducation. Elle leur offre d’abord uné récréation honnête et tee - sante dans la lecture änimée et expressive des chefs- d’Œœuvies dé la scène francaise, faite par ‘des per- sonties consommées dans cet art plus difficile qu'on ne pense. Elle leur offre ensuite les mi ; introu- (l die Nouvelles littéraires, 563 Yables ailleurs, de s’y excrcer eux-mêmes par,deerés dans une société choisie et distinguée, au seia de las quelle ils peuvent former tout-à-la-fois leurs. mas nières , leur esprit et leur cœur à l'abri des inconvé- niens et des dangers qu’ils rencontreroient infailli- blement dans les sociétés dramatiques connues sous le mom. de Comédies, bouñseoises, où d'édwsation: là mieux. soionée, et la, plus accomplie sÿent :ordiriai- 3 rement échouer. contre les-deux, écuels les: plus fu= nesles à la jeunesse., le goût de da paresse et læ dé pravation des mœurse : 4 131213 ®\ a0 4 4104 Le , cui, sh : r. anis S320407 0 V4 » Ac ; V9) ” A4: 31 ) DES" # 451 À ” . Tor ; ‘, CRUE V RES DR RS 0 CL: RELOSR ER | #b | ANNALEN der |Botanik Herausseseben on ‘+ @octor Pavivs Usrenr. — Annales dé" Bo- lanique ; rédigées par Pauz UsrERT, Pingtième Cahier. Lcipsic , 1796, in-8e. : N ALLIE à BoTANIQUE. h Pi Ce nouveau cahier contient quelques essais im= portans ,? tels que des . élémens: de philosophié botanique, par le professeur Linck ; ‘une notice biographique sur: 15: Botaniste Kœnig ; la réimipres- sion dé la monographie de M. -Jaqwim, ibtitulée : , Oxâlis; ouvrage devenu très-rare ; enfin , plusieurs exlraits êi récensions ; il. est accompagné de six planches. Nnz de 564 Livres divers: Celx qui désireroient se procurer Ja édtledtiég- des Annales de Botanique PEUVENT S'adressèr aû bureau du Magasin. y ed, Lei Cu #Y MIE, \ Rérurarron de la théorie pneumatique ou de - La nouvelle doctrine des Chyniistes modernes - présentée article par article dans uhe suite - de réponses aux principes rassemblés et pu: bliés par le citoyen Fourcror dans 'sa phi- losophie chymique , précédée d’un supplément “complémentaire de la théorie exposée dans. [2 ouvrage intitulé : Recherches sur les causes des principaux faits physiques auquel celui- ci fait suite et devient nécessaire, par J. B. LAimaAnrck,de l’Institut national de France. A Paris, chez l'auteur, au Mseuit d'Histoire « naturelle , et chez Acasse, libraire, rue des Poï- - tevins, un gros volume 8 Re Prix, 4! 10.5. en num. jé AGRICULTURE. Le CurrrrATEUR ANGLAIS , ou Œuvres choisies - d'agriculture et d'économie rurale et'polite- que , D'ARTaUR You, traduit de l’ Anglais par les citoyens LAMARE ;, Benorsr et BiLLE- coco ; avec des notes par les citoyens Pan- . MENTIER, DELALAUZE, coopérateurs du :Coure » - ï Livres divers. 7 : ‘ 365 complet d'Agriculture , eé ARNOULP , auleur de da Balance du Commerce. ARTHUR ŸYounGest considéré en Angleterre comme le premier cultivateür-pratique , et ses écrits sont regardés en Europe comme les meilleurs qui aient paru sur l’agriculture, Personne n'a plus tra- vaillé sur cette matière. Sa vie entière a été con- sacrée à l’avancement du plus utile de tous les arts; il en a analysé tous les principes et étudié tous les procédés. Non content du champ qu'offroient à ses observations sa ferme et son voisinage , il a visité l’Angleterre du nord ou sud, et de l’est à l’ouest; il a parcouru l’Irlande , une partie de lEcosse , de VItalie, de l'Espagne , et la France entière , pour en examiner le sol, en comparer les cultures, les produits et les ressources. Il a consigné dans plu- sieurs volumes le récit de ces divers voyages, les premiers qui aient été entrepris dans cetie intention ; il a fait lui-même l'application des connoissances qu’il avoit acquises. De nombreux essais sur toutes les parlies de l’économie rurale font la matière de plusieurs écrits dans lesquels il donne Îes détails et les résultats de plus de deux mille expériences qui, la plupart, lui ont coûté plusieurs années d’obser- vations. Ce qui en rend le récit particulièrement précieux , c’est que ces expériences ont été faites par un fermier en plein champ ; et non par un spéculateur, dans une caisse ou dans un jardin. Les frais y sont par-tout exactement pesés avec les produits. Young décrit et analyse en philosophe, Nn3 566 : ‘Livres divers. mais il a exécuté En praticien. Il né conseille ;'di@il, que ce qu’il a pratiqué lüi-mêñe "ou vu pratiquer avec avantace. “En traitant plusieurs «questions ‘d'étonomie rurale, Ha souvent. oécasion d'examiner dés parties essen2 à _tielles de l’écoriomie politique , telles que la divisioti des!terrés!, Ja: por ulatign , 18 commmérte , les maë | nufactures , les impôts , ‘ete. Sur plusiéurs de! ces objets il a' différé d'opinion vec des écrivains des venus célèbres par des tliécries qu'a souvent! dé: mentidsPex péritel 4460 AO «ÿhimofe ” Ges “écrits > Si estimés en’ Angleterre, sont peu connus! parimi nous. : ARE FAI 7e L’Arthmétique politique traduite en partie par Grénclle sé élüit® le seul qui eût été lu en France! Quelques auteurs pilloient Foungs, et ñe le citoient pas. Le succès mérité de son Foyage en France, fait en 1768, 1789 et 1700 ; à répandu le ‘nom de son auteur, et fait naître le désir de'connoîtré ses autres écrits, Le gouvernement lui-même à jugé que des instructions aussi détaillées | aussi com plettes,) pouvoiènt être, dans les circonstances! ac= tuelles ; d’une grandé utilité aux cultivateurs , au manufactures et aux arts. {l a cru devoir ouvrir à! ceux que le goût ou la ‘nétéssité ‘appell‘nt en: ce moment: à la culture des ferrés$" une source d’ent seignement où ils püssent trouver à -la-fois des exemples et des lecons. Ænrités par lui à faire ; sur latotalité"des œuvresd’Ærthur Foung', le travail due nous nous proposions de borner à ses Annales æd'Agriculture ; lencoutacément qu'il. veut bien | Hibresdiiefs. | . donmei à:otre entreprise mous garantibrqw’elevre- cévra durpublic un ätcuert fawbrablés 19 , sxnrup --1Cettecollection ; destinée principalementsairx agre- -nomies ;:sera sans doute précieuse aux; personnes que la révolution à poussées rduutotirbillon (dés! ivaines socdupätions: vers l'activité, paisibls-de: da vie icham- upêtre:$:lelle sera cégalenrentvitile aux: manufactu- “riers , laux commerçans, aux:honimes instruits qui . se destinent à l’administration , et éurstoutià ceux -que: lés suffrages publics aurait appelés aux péni- “bles: honneurs de laulégishature :'pour ‘peu ‘qu’ils “aient réfléchi sur da)puièsaneë des nations ét sur es “causes qui la déterminent ‘ils doivent savoir com - -bien d’agrical{uve $5mère de tons les'arts, inflüé sr la prospérité des peuples , et ils seront! curieux de eonnoûtres à fond: un ‘systéré de -cultüré qui sur . un territoire borné 4, sur Un sol médiobre ,; sous üñe kgislanion vicieuse ; :& élevé:la nation änglaïse à tn san .que sembloit lui réfüser da nataré: ? 07 ur Lesouvrages d’Ærtivèr Fonng ont par à dif- _ -férerites® ‘époques depuis 1768"ijusqu? en 1705. La science, ainsi que l’autew#f'ént fait ; pendant ce temps , assez de progrès pour que “dt vérités, nouvellement démontrées, aient rendu inutiles des discussions antérieures. Nousyavons pris soin de re- trancher ce qui est devenu superflu ; nous retran- cherons de même plusieurs articles empruntés des auteurs français, ou tellement particuliers aux lo- calités et aux usages anglais, qu’ils soient pour nous absolument inutiles. Tout nous porte à croire qu’au moyen de ces Nna4 368 “Ï _“Lipres divers. Er -diverses réductions ;:la collection entière formeta. quinze, et n’excéderaä pas dix-huit volames /n-8°, de:quatre cents pages environ chaouït, grande jus- ticalion ; papier carré, fin, caractères neufs deci- céro Didot , intérligué;/avec des; planchesio 1 1! : Get ouvrage se déliyrera :par livraison! de deux dial ÿ chaqué: livraison! paroîtra régulièrement tous les mois; à commencer du premier ‘frimaire prochain, an V., 1: | | , … Eoutes les mesures: sont rigoureusement prises ; pour que l’imprimeur ait toujours à l’avance quatre volumes de manuscrits, afin que les Hvraisons n’é- prouvent nul retard. Ainsi , l’onvrage complet aura paru au premier Mérntiér san V,endlui Re . sant dix-huit. volumes. TS | On n’imprimera.que pour É, nombre di citoyens qui se feront inscrire. On ne paie rien à l’avance si l’on veut: on invite seulement les personnes qui désireront se procurer. cet ouvrage d'adresser, franc de port, avant Le.15 -fructidor. near y au citoyen. Buisson ; imprimeur - libraire, rue. Hauté- . Feuille ,,n°. 20, à,.Paris. rt 3 Fin'‘du Tome II. 1 MABLE DES ARTICLES. SÉrTENCES 2 T ARTS. Puarroronrcazs transactions, Pag. 44 Journal de l'Ecole polythechnique, 323 Histoire de l’Académie des Sciences , 422 MATHÉMATIQUES. Mélanges mathématiques , ete. par le Commaudeur de Nieuport , 438 MÉCHANIQUE. Mémoires sur différentes questions de la scierice des Constructions publiques et économiques , par le ci- toyen Aubry ; 321 Perfectionnement de l’Horloge astronomique , par le citoyen Garnicr, 174 Fabrication de Canons, 280 Description d’une Machine à fendre le Cuir , par Gillet, 172 GÉOMÉTRIE. De Fortia, Traité de progressions par additions, ou des : séries algébriques , 429 ; L ASTRONOMIS. \ Erathosthenis Catastherismi , etc., 426 Astronomica!s chservations, etc. 1794 , 4237 Connoissance des Temps, 1796 à 1797, 428 EL Là | br Lettre sur le Galvanisme, par M. Léopold V'acca Ber- BRON TT AA TC MINES Journal LÀ Éliymie et de Physique > Par Phrase" CO teteyn , PER m4 À se Æxpérience aérostalique , | 257 * Bo Ta NrTQUE. Observations sur les manuscrits. de Dioscorides ; de la Bibliothèque patonale enr À. di) Mitlinigs 2 ah lou: 1282 Col! ection de Plantes, ., 2 Anh spi A. Gsuan, herborisations dre environs LA Montpellier > 429 Annales de Botanique , par, Peut Usteris | 1 562 bsbusudbE d'ip ao, 2:07 éme ct 2095 MM fE v< D Lettre du citoyen Duchesne , professeur d'Histoire 1 na- turelle, au citoyen Millin, 296 1 var | Li Nr #R a 1 0 6 À 2. LE dre Mémpire. sur les anciennes Salines du département de la 1 - Seince-Inférieure , etc. par S. B. J. Noël ; | Ita w438 Z:0020Gt:rr—. Lu Dent de deux nouvelles espèces d’Animaux P , par le FER Bo$c , 26 ê LA | ) è à à Q 72 A1 ri dr A0 Pr ,- t Ce A E D Extrait d’un Mémoire sur le pts mecophaga capensis » Ju à la Société pHiLS mätiqué par le citoyen Grafren > 289 adéphaus du Sthathouder , , 13e, sinsdio nas Histoire vaturelle des Diadines d'Afrique ;,: bb: œii2 À vaillant 4 l'eb soucetiogne #7 | | LCR Table des articles. * sa ° Enromonmoctres" | re: du Kermès mâle de l’Orme, parle citeyen *! la Treille , 1 46 Observations sur les crganes de la génération de Vlule ::-% applati, par le citoyen la Treilla , … 29T sx ) Tr.$ ARTE ANATOMIE, ” . Jani Bieuland , oratio de fabrica corporis humani, etc. 134 Rapport sur les Pièces anatomiques de Läumonier , 464 anis d’une Nomenclature abe, etc. par Du- > méril., 452 CHYmMLE, Extrait d’une lettre du citoyen Loëiwerenburg au citoyen Van Mons , 294 Moyens d’obtenir la Baryte pure , par les citoyens Fourcroy et Vauquelin , 292 Réfutation de la Théorie pneumatique , .etc.,. par Lamerck, 564 ARTS CHYMIQUES. Nouveau Savon pour les Laines , par Chaptal , 174 MÉ DECINE. Extrait d’un Mémoire du citoyen Lassus, 3a Nic. Corn. de Fréméry oratio, 134 Epistolæ Hälleri ad Levelingium scriptæ , 133 Medieinische litteratur, par Paul Usterr, 131 Des Glaires, des causes et de leurs effets, ele. per Dossin- Dubreuil , 132 Kutik der Den bissetis artzneykunde , etc. par Kramp ; 133 G. Bache ; an inaugural experimental dissertation, etc. 435 VW aarnéming ,, ete. Observation sur l'usage du Hhus ,-radicans dans la Paralysie , par P. K, Kok, | 268 872 | Table des articles.\ MÉDECINE MILITAILNATY. Instruction sur les Pie minérales à Pusnge % °, Troupes, | Tableaux des Hospices d'Eaux minérales sat Extrait d’un avis sur les moyens de conserver ou de réta- blir la santé des Troupes en Italie, Sur les Hôpitaux militaires, CHIRURGIE. Remarques sur les lésions de la tête, par Lombard père, À G RI CU L T\U RE. Le Cultivateur anglais, ou Œuvres choisies d’Agricul- ture d’Arthur Young , traduit de l’anglais par La-, mare , etc. ù POLITIQUE. Manuel révolutionnaire, Problème à résoudre , JURISPRUDENCE. Journal de la Justice civile , criminelle, etc. GÉOGRAPHIE. Géographie enseignée par une méthode nouvelle, etc. jar le citoyen Mentelle , VOYAGES. Voyage de la Billardière , EconNoOMIE POLITIQUE», Précis des Procès-verbaux des Administrations proviu- eiales , 7 129 x Table des articles. "#rè . H 14:20: xR (æ7 Histoire romaine ; par Rollin, 136 -. Elémens de l’Histoire romaine ; CLo. par Mentelle , ibid. Humagiora Erstes Stuck , 137 Réponses à à des Red sur les Etats Unis de PAmé-.. rique, etc. . | 138 Conjuration d'Orléans , LR 286 ï * re : . 14 HISTOIRE LITTÉRAIRE. Lycée des Arts, 405 Sociétés bataves des Sciences , 415 Tableau des Cours de l’Université de Goettingue, 192 : . Séance publique dé l’Institut national, T'299 Programme des Prix proposés par l' Institut national, 258 Ecole de Géométrie, 273 Cabinet de J. Gite x . erisp #10 " Fête de la Liberté 7 42X Fêt: de Lavoisier 421 Université de Leyde , A 5f 2 | ‘277 “Etat des Lettres en Hollande, EAN ‘258 Translation de la PERS de l'Arsenal à l'Institut 1)" pational , 128 Repertory f arts , | 117 Mort de P. J. Gisecke * 116 Ecole d'économie rurale vétérinaire d département du ::: Rhône , 113 Académies de Suède et de Hollande , 119 Peintures de Mortimer , | 118 Séance publique du Lycée des Arts, 10ÿ Cours d’ Archæologie et de Langues orientales s. 4 os AE Télescope d’Herschel , 273 Instruction hi bi se D Hollande, » ©: ©) 420 vos Le 874 Table des articles. | Statue de Voltaire, 4) x aa Société Ji Merioulière d'Amsterdam ' 418 Manuscrits de Shakespéare , _ 417 pd ARCHÆOLOGIE es Stbduction à l'Etude des Monumens: SEAT par Lu L. Midlini 1 »i1) #18] 14 à 178 . * 9 1 if 2 GLYPTOGR A PERTE) ex (ya) Introduction à l'Etude des ES gravées y Par À. L. : Mitirs A ARS; .. 162 Echange des Pierres gravées, à ut, QUATÉ CCR tv? vis RE Nvyumisma roue €eI 171 10 ? Wimarttion sur es Médailles satyriques $ par Gourdin $ #7 f ès d 1 | : PMYrROoLOoGrE. | | êr: e 1} 514001 #°. Le.Polythéisme analysé , 1966898) LV 9b 15°) ete, 7 D NL il) à Notice sur les travaux de Lavoisier, paà Forget” 215180) Biographical Skectches , sBenlo' na sortis L eh 1638 Notice sur Flandtinÿ:pär F4: Gilisraljé sl 02 nonslenge | à <‘suoits vs MÉTAPHrSIQUR. if Ohbérvétion sur Je Saninnt du Beau et du Sublime , Fu F2 Lrnmanuel Kañt,%1 801104 SSI OMR ? 18 ke M-0:R A LE. -L: La Question sur les Métiers , Éric + a Er + 7 _ 56 Nécessité d'apprendre un‘ Métier » par de nt, # 427 Morale d’un Adoritétit , ete. rar Blanvillain, xx fn à: ES GR A php rRoeoupidus else; Instruction des Sourds-Muets , par Sicard , 32 wi Table. des'articles. ré 575 LiTr% ÉR"A $ RE. WW 19 2iols 4 Mémoire du citoyen Fontanes sur quelques Notes écrites par, Vo'taire à la en d’une édition deWirgile , 196 Discours prononcé par le ‘citoyen Montuela à l’instaila- tion de !’Ecole centrale de Seinestt Oise, Le#11-e10854 tnotmpzaridri 28 D PERA qe LiITT ÉRATDUS B«9. RAHEN T À L) Bou D À Li 119 ut 210 UE à f Notic® sur Ta vie el el LÉ Saady » : 11473 LiITTÉRA+TURME CREÉCQUE. retro a Les Vingt-Quatre Livres des Choses incroyables de. # © lle de Thulé , par Antonius Diogénès , traduits par Fan , WF. B. C, Grainviile, | LE ‘38 SC) LT Tv É RAT OR E RTE “HS Tréduction des Académiques de Cicéron à PA David Rand. 540 Traduction de Dante, . , » : 220 busro 5h P,0.É.S LA, E 3 be: : one el Laï Chasse de Fingal, ©-#n-m11 >. 1: 18i° 938 e x RÉ a we xd Coupleis , | 383 Les deuxrGütésade: la Médaille, patFrancois rer SP 24 tdthäteau , .: ,. 386 Ode à nos Sybarités sur la Moisson , par le Brun, 204 Voyage de Chantilly ; ete. par Damir ; T4L Les Charmes de la Solitude , para citoyenne Duhoçage,s. 193 Fables et Co ntes mis en vers, pat Mérard-Saini-Jus 3, Es Hiérodrame , par Charles Désaudrgy., .« : La 239 L’Hôpital des Fous , conte , par And,à LEUTeg ini à rond 207 Vers sur le Prix de la Poésie oublié par FFostitul À par Th, Desorgies y LEE 39e ” 876 . Tablerdes aftictes. + ‘ A GC 9 N, T EE. Peloïs et Mésili THÉATARES. Leçons-pratiques de déclamation, D LR Lettre au Rédacteur du Magasin sur l'établissement d’une Chaïre dramatique , par Caïlhava, * Réponse à la lettre du citoyen re ; par 4. L, \ Millin , Sememacze s. Administration de L'Opéra: Les Sabotie Re Coxaly , Marianve , L’Original , Arlequin-Hagard , Les Deux-Lettres, RowANS. Le Sérail, ov Histoire des Intrigues secrètes du Grand- - Seigneur , par Grasset-Saint-Sauveur , so PONS A RTS. Essai sur,la propagation de là Musique en Pancey par J. B. le Clerc , MÊÈLANGES. Aventures de Messire Anselme, Soirées amusantes ;, Lettres inédites de Peiresc , Bibiiothèque britannique , Fin de La Table du Tome IL. a . ; 14€ 363 BÉBLVR ES Qur se trouvent à l'Imprimerie du Magasin Encyclopédique. . AnTIQUiTÉS NarTionaLes , ou Recueil de Mo- numens., pour Server à l’Histoire générale et particulière de la France , téls que Tombeaux , Inscriptions , Statues , l’itrauxz ; Fresques , etc. tirés dés Abbayes, Monastères, Châteaux et autres lieux devenus Domaines nationaux ; par A. L. Mre£iw. Il paroït déja 4 volumes £m-40. à 42 livres le volume, et 4 volumes £n-fol, à 72 liv. le volume, en feuilles. ( On ne tire ce dernier format qu’à 200 exemplaires. ÿ Ghaque volume est composé de 4 à 5oo pages et d'environ 60 Estampes. Les Monumens décrits dans cet ouvrage sont presque tous aujourdhui détruits ou dégradés; Pau- teur a encore beaucoup de Mémoires et de Dessins. Le cinquième volume est sous presse. ELÉMENS D'Hisrorre NATURELLE à l’usage de la jeunesse , par Le méme. Ouvrage qui a remporté le prix, au jugement à WW pour les Eivres élémentaires, un volume /7-8°. 3 liv. MINÉRALUGIE HoMÉRIQUE , ou Description des Minéraux dont il est question dans les Poëmes d'Homère ; ouvrage où se trouvent des détails sur l’histoire des Arts dans la haute Antiquité ; par Le même, n-8°. r liv. 10 s. INTRODUCTION à l'étude des Monumens An- tiques; par leméme. 1 |, 45. ; INfroDuCTION à l'étude des Pierres gravées , én-80."r iv. 4's : On artiré de ces desix Ouvrages douze exemplaires sur papier vélin : le prx est de 5. liv. Norice sur la vie de LimorcNon-MaresnEer2rs; par le citoyen Duboës , seconde édition , én - 8°. 1 liv. 10 5. TABLE Des articles contenus dans ce numéro. MATHÉMATIQUES. Poésies. D mathématiques, etc. Mérard-Saint-Just. Fables et par le Commandeur de Nieu-\ »Contes cn vers , 545 Port y 433 Désaudray. Hyérodrame , 550 . MINÉRALOGIE. ” Noel. Mémoires sur les an-|. US : 1 Er Rnb 855 ciennes Salines du départ, de| 7% 464% Letlres. à la Séine infér. 438 TRÉATRES. ANATOMIE. Caïlhava. Lettre au Rédacteur Duméril. Projet d'une nomen-| du Megagasin encyclop. 559 clature anatomique , 452 A.-L. Millin. Réponse à la. Rapport sur les pièces analo-| leltre précédente ; 561 miques de Laumonier, 464! NOUVELLES LITTÉRAIRES. LITTÉRATURE ORIENTALE.|Sur les hôpitaux milit. 55a Notice sur la vie et les ouvrages Lecons-pratiques de déclama- de Sa’ ady, 473| tion ; ibid. NuUuMISMATIQUE. LEVRES DIVERS. Gourdin. Dissertation sur les Botanique. Médailles satyriques; 487 Usteri. Annalnen der Botanik BIOGRAPHIE. 563 Fourcroy. Notice sur la vie et AE PET TION CRE Chymie. Pas MAPS qe Fi SET Me J.-B. Lamarck. Réfutation de De Bugny. Nécessité d'ap- la théorie pneumalique ; 564 prendre un métier y 5271 Agriculture. | LITTÉRATURE LATINE. ‘Arthur Young. Le Cultivateur Durand. Traduction des Aca-|, Anglois ; etc. ibid, désniques de Cicéron ; 94 able ja Re ne à “ RON Ne ETS On peut s'adresser au Bureau du Magasin Encyclopédique : pour se procurer tous les Livres qui paroïissent en France et chez l’Etranger , et généralement pour. tout ce qui concerne | * la Librairie ancienne et moderne. On s’y charge aussi de toute sorte d’impressions, Les Livres nouveaux sont annoncés dans le Journal aussi ôt après qu ils ont été remis au Bureau, c’est-à- dire, dans le Numéro qui se publie après cette, remis Le Magasin paroît régulièrement le Er et le quinze de chaque mois. / rS [u < AU TE ? AA La VA )