A*rc*s*Jz* Jj/fo . / if, S*~ if. 3 5. , M A G A S I N ENCYCLOPfiDIQUE. VII.' A N N E E. TOME I." 0. tOOb. M A G A S I ENCYCLOPEDIQUE, o u JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS; R E D I G £ PAR A. L. MILLIN, GARDE des Antiques , Mddailles et Pierres gravers de la Bibliotheque nationale de France , Professeur d'Histoire et d'Antiquites ; des' Socie'tds d'Histoire naturelle et philo- mathlque de Paris , de celles de Rouen, d* Abbeville , de Boulogne, de Poitiers , de Marseille, cP Aleve on , de Grenoble et de Colinar ; de I'Academie des Cnrieux de la Nature a Erlang; de I'Acade'mie. de Dublin , de la Societd lAnndenne de Londres ; de celles de Medecine de BruxeLles , de Paris , des Sciences physiques de Zurich, d'Histoire naturelle el de Minerulogie d'lena , etc. etc. V I L' A N N E E. TOME PREMIER. A PARIS, Chez F U C H s , Libraire , rue des Mathurins , naaison de Cluny, n.° 334- AN IX. — 1801. A. J. BASSINET, CRITIQUE JUDICIEUX, LITTERATEUR ELEGANT; COLLABORATEUR ZEL& DU MAGASIN E N CY C L OPE D IQU E 5 H O M M A G E DE L'ESTIME ET DE L'AMITIE. DU REDACTEUR. M A G A S I N ENCYCLOPEDIQUE. H I S T O I R E. H is TO i RE des progres et de la chule de V empire de Mysore , sous les regnes d'Hyder-Aly et de Tippoo - Sa'ib j par J. Michaud. 2 vol. in -8.* A Paris, chez Giguet et compagnie , libraires , rue des Bons-Enfans, au coin de la rue Bailly. X_uelQUES pieces relatives a la conquete de l'empire de Mysore , arrivees a Londres , et parve- nues a l'auteur de cette histoire , l'ont engage* non- senlement a les traduire , mais a nous donner un ta- bleau de l'Inde avant eet evenement , et a nous faire connoiti e l'e"tat actuel de cette vaste partie de l'Asie , devenue inteYessante pour l'Europe par ses rapports politiques et commerciaux. Pour repandre dans son ouvrage l'exactitude et la fidelite" qu'on a droit d'exiger d'un historien , le C. Michaud a obtenu de M. Henrichs , qui a serviavec distinction dans l'Inde, des mate'riauxpre'cieux qui lui ont e^e" com- muniques avec autant de facilite que de de^inte"- resseuient. Les chapitres XI et XII , sur les puissances A4 8 Jffist one. de l'Tnde et sur les eVablissemens des Anglais et des Francais sur les boicls du Gange, lui ont eM£ founds par un liomme instruit , et des me'moiies manus- crits, re'dige's par des observateurs e'claire's , que des emplois distingues avoient occupe"s pendant plu-ieurs annees dans cps contre"es , lui ont donne la facilite" de puiser dans des sources pures , des notions e\actes sur les moeurs , la religion , les usages et la le"gisla ion des Indieus. Ce qui a rapport a la guerre des Anglais, de Tippoo-Saib et du siege de Seringapatao est traduit des relations que le colonel Beatson , aide-de-camp du marquis de Wdlesley , gouverneur-gene'i'al dans l'lnde, a publieVs. L'Indostan est cette immense e*lendue de pays , compris entie le Gange et 1'Indus , les montagnes de la Tartaric et du Tiiibet et la mer. II est habits par une nation dorrt les institutions sociales vont se perdte dans la nuit des temps, et chez laquelle les anciens furent puiser les connoissances qu'ils transporterent en Grece et en Italic Les In- diens , egalement connus parmi nous sous le nom d'lndous on Gentous , sont le peuple le plus doux , le plus sabre , le plus timide , mais en m£me temps le plus indolent du globe; l'avarice seule peut les liter de cette inertie indigene qu'ils doivent a 1'in- fluence du climat , et les rendre industrieux en for- eant leur repugnance pour le travail. Depuis long- temps l'Indostan jouissoit de cette tranquillife qui piote"ge les aits, et de cette liberie qui rappeloit le gouvernement patriarchal des Indous , lorsque le farouche Tamerlan vint de"truiie l'exisience heureuse Mysore. 9 decepeuple, en rlpandantau milieu delui la devas- tation , les massacres et la mort. II s'empara de ce trone antique du Mogul , transporfa dans ces con trees les mceurs des Afgans et des Tartares, et y introduisit une religion qui n'avoit d'autre persuasion que le sabre , et d'autre morale que 1'intoleVance. Des re- volutions, les usurpations qui en sont les suites, ravagerent , pendant un siecle , cet empire mutile*: des chef's rebelles se rendirent maifres de ses pro- vinces , et le souverain , que le -prince deslrucleur avoit laisse* sur le trone Mogol , se vit rlduit au' seul territoire de Dely. On trouve pendant ce long espace detemps et au milieu deces de'ehiremens po- litiques les regnes d'Acbar et d'Aurembzeb , qui donnerent une nouvelle existence a ce trone ebranle", en se ressaisissant des parties qui en avoient ete de*membreVs ; mais cette rehabilitation de pouvoir nefut que momentane'e, et Thomas-Kouli-Kan vint briser bientot le sceptre confie* a des mains debiles; a l'exemple de Tamerlan , il laissa un simulacre de souverain sans autorite- , de prince sans sujets. De cette puissance sans reality sont sortis cinq souve- rains despotes, qui divisent aujourd'bui 1'Indostan ; les Scheiks , les Marates , le Soubad du De"can, le roi de Candahar , et le souverain de Mysore. C'est cette dernierc puissance que le C. Micbaud nous fait connoitre dans le premier volume de son histoire. - L'erapire , forme des conqu£tes d'Hyder-Aly, fut «« un des empires des plus vastes et des plus formi- <« dables de PIndostan ; mais sur le theatre mobile " de l'lnde, au milieu des gueires que l'ambhion i o Hisloire. » des usurpateurs allume sans cesse dans ce mal- « heureux pays , au millieu des passions de l'Asie » et de PEurope , l'empire le plus florissant , qui <■ Cioit le fruit lui-me'nie de 1'usurpation , ne pouvoit ■• jefer qu'un e*clat passager. CependaDt les infor- « tunes d'un prince, qui eut de nombreuses relations «• avec les Francais, ont quelque droit de nous tou- " cher ; et dans 1 'Europe , encore e'branle'e de la « chute de plusieurs de ses gouvernemens , la fin » tragique de 1'empire de Tippoo-Saib doit reVeiller * quelque interet parmi ceux qui examinent les rap- " ports qui se trouvent ne'cessairement entre les der- '■■ nieres guerres de l'lndostan et celle qui promene « aujourd'hui ses ravages sur les mers et parmi les " nations europeennes. » Hyder-Aly, simple officier dans l'arrae"e du rajah de Mysore, par sa bravoure et par ses qualites mi- litaires, s'e'toit fait aimer et estimer de ses soldats ; par ses manieres populaires , il e*toit adore de ses sujefs ; il avoit , par ses qualites, fait oublier son usurpation. II s'e'toit distingue" , a vingt ans , dans une campagne sur la cote de Coromandel , ce qui lui obtint le commandement de l'arme'e du rajah; son ambition lui persuada qu'on pouvoit devenir chef de l'e"tat quand on e*loit chef de l'armee ; il vainquit les Marates, qu'un ministre puissant et qui le redoutoit, avoit appele's a son secours ; il osa ensuile mettre le sie'ge devant Seringapatan , et il parvint a persuader a son souverain , qui , a la veVite j n'avoit que neuf ans , qu'il n'en vouloit pas a son autorite* , mais qu'il vouloit le delivrer du Mysore. 1 1 joug de son riiinisfre. Sous le nom de regent, de- venu maitre d'un des plus beaux rcyaumes, formes des ruines de l'empire Mogol, il voulut re*unir aur dons de la nature, re'pandus avec profusion sur ce beau pays, Jes avantages de la conqu£te ; il s'em- para du royaume de Canara , du district de Sonda et du pays de Sirpy, situeT entre le Mysore et les Marales j le Sainorin, roi de Calicut, devint son prisonnier. L'Inde fut intiniidee par ses succes , et les Marates , ses voisins, furent uuiquenient specta- teurs de ses victoires; si les nations indiennes etoient subjugue"es autant par la teireur que par ses amies , les nations europe'ennes n'e"toient pas si faciles a sou- mettre. Les Anglais s'e'toient empare's de plusieurs provinces , et e'toient devenus une puissance qui pouvoit s'opposer a ses vastes desseins. Ses liaisons avec M. de Bu« et de celle de Salcette, sur les frontieres des Mara- « tes; ils avoieut encore plusieurs forts sur la cote •• de Malabar , et quelques e"tablissemens sur l'ile «• de Sumatra. Leuis forces, dans ces differentes •• positions, s'eMevoient a quatre- vingt -dix mille « homines , dont Je plus grand nombre etoit cotn- «• pose de soldats d'Europe et de Cipayes, soldats » indiens, exercCs a l'europeenne ; les troupes des «■ allies de la compagnie anglaise , montoient a vingt " mille bommes. » Cette guerre mele"e de succes et de revers, fut termine"e, par un traite" de paix, dont Hyder dicta les conditions sous les murs de Madras , en 1769. 11 prouva ainsi aux princes indiens , que les Anglais pouvoient etre re"duits a n'etre que des commercans, et qu'une confederation bien unieleur enleveroit facilement leur preponderance dans l'lnde. Ce fut dans cette guerre que Tippoo-Saib apprit a vaincre sous les yeux de son pere , et que Hyder put espe"rer d'avoir , dans son fils , un ^mule de sa gloire et nn he'd tier de ses projets. Ce traite" avec les Anglais ne rendit pas le repcs a l'armee d'Hyder ; il fut, a son tour, attaque" par les Marates qui se repandirent dans ses e"t,ats et les de"vasterent ; force" de ce"der a la superiorite* du nombre, il se renferma dans Bednore sa capitale: ses ennemis, peu exerces dans Part des sieges , furent contraints dese retirer, et laisserent le regent de My- Mysore. i3 sore s'emparer enfin de la couronne du rajah , qu'il re"legua avec toute sa famille dans l'ile de Seringa- patan. Ce fut alors qu'il parvint a former cette coa- lition avec le nizan du Decan , avec les Marates et le rajah de Be"rar , dont le but e"toit de rendrel'In- dostan independant de la puissance britannique. La revolution des Etats-Unis, a laquelle les Francais voulurent impoliiiquement prendre part, derangea ces resolutions : l'Oce"an indien vit les flottes an- glaises et francaises se livrer des combats sanglans , qui amenerent la perte des etablissemens francais', et priverent Hyder d'un allie", qui pouvoit un jour l'aider a eloigner les Anglais du territoire indien. De tout temps, ces reunions de force, composees d'inle*rets opposes , connues sous le nom de coali- tions, ont toujours etemoins puissantes , par le defaut d'harmonie et d'enscmble , qu'un pouvoir inferieur en moyens , mais concentre clans une meme passion et anime" d'un meme esprit; et cette ve"iite a ac- quis de nos jours l'autorite d'une demonstration. X,a confederation des princes indiens parut cependant' si redoutable aux Anglais , qu'lls auroient de'sespere d'y register s'ils n'avoient eu 1'espoir de la cliviser. Des me'conlentemeus se"parerent bientot Hyder, ce, Ma- rates et du nizan, et favoriserent la ne"gociation. Hyder- Aly entra seul alors dans le Carnate et y repandit tons les fie"aux de la guerre , tandis que la compaguie anglaise , se confiant au succes de ses intrigues, avoit neglige tons les m yens de defense; mais la de"fectiou des coalises , laissant Hyder a ses prop res forces, donna aux Anjais le temps de ra-1 14 Uistoire. masser leurs troupes disperses , et d'ope"rer m£me une diversion dans le Malabar , diversion qui me- nacoit la province de Canara, et le royaume m^rne de Mysore, si Tippoo-Saib ne les avoit arrete"es et battues en plusieurs rencontres. Hyder, trabi par ceux monies qui avoient autant d'inte're'ts que lui a debanasser l'lnde du joug europe*en , prive- des se- cours qu'il s'e'toit flatte d'obtenir, oblige d'aban- donner ses projets favoris , succomba au chagrin, qui rendit mortelle une maladie , dont les germes s'e"toient d£ja manifestos , et les Anglais furent de%« livi^s du plus redoutable ennemi qu'ilsaient eu dan3 l'lnde. Le C. Michaud fait ici le portrait de cet homme nouveau parmi ses corapatriotes, et qui n'auroit pas e"td un homme ordinaire parmi nous. <• Doue de •• passions vives, sa jeunesse futorageuse et seme'e ■• d'e've'nemens qui tiennent plus au roman qu'a << l'histoire. De longues infortunes qui le surprirent ~ au sortir de leufance , lui donnerent une expe*- « rience pre"coce ; de frequens obstacles qu'il trouva « dans sa caniei'e , exciterent de bonne heure soa « courage , et de"velopperent en lui ce grand caractere « qu'il porta dans l'administration de ses £tats et « sur le champ de bataille. Son esprit etoit peu cul- « tivO , mais il avoit le coup-d'ceil juste ; il avoit « surtout celte vertu si rare , et si ne*cessaire chez « les rois : il connoissoit les homines et savoit les « uiettre a leur place. Entreprenant et marchant a «■ son but par des uioyeus inconnus au vulgaire, 3 dedaignaut le f'aste asiatique, plein d'admiratioa Mysore. 1 5 « pour la tactique europe"enne , il profitoit de tous » les usages , de toutes les ide"es qui lui £toient " utiles ; mais il se nut souvent au dessus des pre- •• juge"s de sa religion , en se conciliant toutes les « sectes , et en se niCnageant tons les partis. Quel- « ques e"crivains l'ont appele" le Frdde'ric de I'lndos- « /«/z j et il ne lui a manque qu'un historien pour con- ■ firmercetitreaux yeuxde la posterity. II e*toit lidelle «• a ses engagemens, et implacable dans sa vengeance. «< Quelques-unes de ses actions lui auroient donne , « dans l'Europe policed, l'air d'un despote farouche $ " mais lorsqu'on le- compare aux autres princes in- « diens , on admire sa moderation, et Ton ne voit « en lui qu'un prince ge"ne"reux. ■ Cette mort ne pouvoit arriver dans des circon- stances plus facheuses, Tippoo-Saib, son successeur, e"toit a soixante lieues du camp de son pere ; ses armies e"toient disperses et obligees de resister , de toute part , aux attaques redoubles des Anglais. Tippoo avoit herite" de la politique d'Hyder, mais il n'avoit pas les qualites qui pouvoient la faiie triompher ; la conquete de l'lndostan, sans etre au dessus de son ambition , e"toit au dessus de ses forces. « Tippoo avoit plus de vanite"que de veYi table gran- «« deurdans le caractere; le titre de regent ne suffi- « soit pas a ses pretentions, il prit celui de sultan. « L'ombre d'Hyder-Aly qui sembloit encore gou- •« verner le royaume de Mysore , et 1'amour du peti- •< pie pour le jeune prince, firent approuver cette « denomination nouvelle, mais ne lui donnerentpas «, la force d'en soutenir l'^clat. On peut dire qu'il \6 Bis to ire. « s'occupa trop de* moyens de de*ployer son pou- • voir, et pas assez de ceux de le conserver > et de « Je rendre legitime aux yeux de ses sujets. C'est « ud phe"nomene assez etonnant dans l'Inde devoir • des princes c'uercher encore a asseoir leur usur- « pation sur l'opinion des peoples qu'ils ont asservis « et qu'ils rue"piisent. Tippoo se delivra trop tot de « ce devoir de la politique. Le succes qu'il avoit ob- « tenu sous les regards de son pere lui s; ffirent pour « prendre le sui nom de Viclorieux, II se laissa e'blouir .. par l'appareil du pouvoir; et nnetrop grande con- • fianct en ses forces l'entraina dans de folles entre- « prises , qui lui ont arrache l'empire et la vie. » Ce prince, apres avoir e"loigne les Anglais de ses etats, fait prisonnier le general Mathews , et ie"siste* aux sages mesures et au coinage de sir Eyre-Coote, fit la paix avec ses ennemis. II sut en profiler pour le bonheur de ses sujets et pour la splendeur de son empire. II fixa sa residence a Seringapatan , situ£ dans une ile foimee par la riviere de Cauvory qui en deTend 1'entree; de - la il regnoit sur uu lerri- toire, dont 1'etendue etoit e"gale a cflle des deux tiers dela France ,etsur douze millions d'indiens. L'ngri- culture , les manufactures , les arts, les de"couvertes utiles, la justice menie occupoient ses loisirs ; ces sages vues d'administralion £loient melees de su- perstitions, de presages, et d'influt nces astrologi- ques. On lit , avec inte"r£t , les derails de la vie domestique de ce prince , dans le chap. V. Fidelle aux pritxipes de son pere , il e"toit reste" Vami des Fiancais. Des officiers de cette nation, disperses Mysore. 1 7 disperses par la perte de nos po^sesisons , avoient e"te accueillis a sa cour , et excitoient en lui , au milieu des plaisirs de la paix , cette passion de la gloire, que le souvenir de grandes vues et des vie- toiresd'Hyder, et des premiers succes qu'il avoit eus lui-meme , e'ehaufFoit sans cesse , et vers laquelle 1'entrainoit l'impetuosite de son caraetere. Ce fut dans le calme de.s jouissances qu'il concut le dessein d'exciter un nouvel orage contre les tyrans de l'lnde, qu'il redoutoit plus qu'il ne pouvoit les humilier. II resolut d'envoyer une ambassade a Louis XVI , pour solliciter des secours contre la puissance d'une com- pagnie de commerce. Les arabassadeurs arriverent en France au mois de juin 1787, et au moment 011 une assemblee qui etoit charge'e de preserver la France des maux qui la menacoient , venoit, pour des inter£ts particuliers , de sacrifier l'inte"ret de l'e"tat ; ils devinrent spectacle et rien de plus. Au lieu de ce qui etoit l'objet de leur mission , ils eurent des fetes ; au lieu de promesses reelies, ils Furent obliges de se contenter d'une amitie impuis- sante ; mais s'ils e'toient sensibles aux caresses de la vanite" , ils durent elre dedommages des degouts d'un long voyage par les empressemens de la curiosite d'un peuple leger, plus frappe' de l'originalite' des costumes qu'occupe" de l'importance de nos rapports avec l'lnde. Le retour de ces ambassadeurs aupres de leur souverain leur fut funeste ; ne pouvant se iaire sur la splendeur du royaume qu'ils venoient de parcourir , sur sa population , ses richesses y et la riagnificence de la cour qu'ils avoient habitee, ils Tome I. B 1 8 Hlsloire. de"plurent a tin usurpafeur qui pre*tendoit £fre lin des plus grands monarques du monde , et qui n'ai- moit des Francais que ies secours qu'il pouvoit en attendre ; du reste, il les confondoit dans la haine qu'il avoit pour les Europeans en general. RemplL d'indignation contre des Indiens qui parloient de la prosperity d'une autre nation, il les fit perir , en repandant le bruit qu'ils avoir nt train leur'souve- rain. <■ II se presenteieia la pense"e,dit 1'historien', « un rapprochement qui n'est peut-etre pas sans « interft ; c'est qu'au moment ^ou Tippoo-Saib « faisoit tuer deux de ses ambassadeurs, pour avoir «« vante noire £tat de prospeVite" et de splendeur, il « s'e"ievoit parmi nous des plaintes se"ditieuses sur le w sort de la France; et la revolution se preparoit a « d£truire les ressources de cet empffe , qui reVeil- « loit l'envie jusque dans l'lndostan. » La prise du fort de Granganore apparfenant aux Hollandais , et vendu par eux , apres avoir eMe" repris , au rajah de Travancore , vassal de Tippoo-Saib et allie des Anglais , renouvela la guerre avec les pos- sesseurs du Bengale et le souverain de Mysore , et conduisit les premiers sons les murs de Seringapatan, Le debordement du Canvery , les maladies, la di- sette, une epizooiie , forcerent les Anglais a aban- donner le siege , leur artillerie , et l'espoir de se rendre maitres du royaumede Mysore. Ce siege avoit e"te" imprudcmment enhepris dans la saison des pluies ; mais bientot les assiegeans , seconds de 1'alliancedes Marates et du soubad du DeVan, pa- tureut de uouveau devant Seringapatan , qu'ils al- Mysore. 19 loient prendre d'assaut ; ce que Tfppoo ne preVint qu'en ce"dant la moitie" de ses domaines aux puis- sances allie'es , qu'en payant trente lacques de rou- pies (1) pour les frais de la guerre, et en liviant en otage ses deux fils aine"s , pour garans de l'exe- cution du traits. Ces conditions, en detruisant les chime"riques projets de Tippoo, en bumiliant sen orgueil , influerent sur son caractere ; les pLisiis disparurent de sa cour ; il ne songea plus qu'a se Venger des sacrifices force's auxquels il avoir £(£* re- duit. 11 s'adressa a toutes les puissances de 1'Inde, pour les engager a servir sa haine ; il envoya a' Seman Sha , voi de Candahar, qui a des pretentions a l'enipire Mogol , une ambassade qui devoit 1'en- gager a re'unir ses efforts aux siens pour faire la guerre a la secte des Diamines, pour chasser Jes Europeans de l'Inde , et pour re"tablir Tancienne existence de Dely : tandis que cette ambassade rem- plissoit sa destination, il en recut une d'une espece particuliere. Les propagandistes de l'lle-de-France jugerent les circonstances favorables pour faire cir- culer leurs principes dt?sorganisateurs jnsque dans le centre des royaumes indiens ; ils furent seconded par un horloger francais sans instruction , sacbant a peine e"crire , et cependant secretaire et conseil- du roi de Mysore, pour ses relations avec la France. Un corsaire nomme Ripaud , arriva dans la capitale et y d^barqua une pacotille de ces missionnaires de destruction j un club fut aussitot ne'e" et charge" de (1) Cliacjue Ucque de roupie vaut environ 720 mil!e livrej. B a 2.o Histoire. regrWier la presqu'ile entiere , et de couvrir les bords du Gange des simulacres cle la liberte. L'ou- verture de ce rassemblement d'apotres de la loi ' agrairp se fit le 5 rnai 1797. On y de"veloppa la doc- trine de lVgalite" a la cour du souverain le plus ab- solu de l'lnde ; on y proclama la liberte en presence dn peuple le plus soutnis. Les pieces justificatives qu'on trouve a la fin du premier volume renferment les noms et les disco;jrs burlesques de ces odieux proselytes de la regeneration universelle, dans les- quels le del ire le dispute a 1' ignorance , et la betise a l'atrocite". On y proposa d'abord de briiler les at- tribut s de la royaute et d'arborer le pavilion na- tional $ de jurer de defendre la constitution re"pu- blicaine , et de mourir , les armes a la main , plutot que de voir perir la liberte?. Le fondateur Ripaud eut le titre d'ambassadeur aupres du sultan, et le pouvoir de legislateur ; les lois qui furent adoptees, furent destinees a toutes les associations a naitre dans ces contiees; elles etoient -une copie informe et monstrueuse de nos principe's revolutionnaires. On y trouve la peine de mort a tous les articles; il ne manquoit plus a Seringapatan qu'un tribunal revolutionnaire pour donneraux Indiens une repre- sentation en petit de la resolution francaise. Tippoo, a qui on avoit bien voulu accorder le titre decitoyen ■prince , eut la foiblesse., pour ne pas dire la bassesse , d'etre temoin de l'inauguraltioo de 1'arbre de la li- berte. Cette ct'remonie tut accompagoe'e de nom- breuses salves d'artillerie et d'bymnes republicaines. Des ministres plus sages et plus clairvoyans que le Mysore. 2 1 sultan , voulurent lui rendre odieux ce Ripaud , de- vcnu un Robespierre , mais la haine eon t re les An- glais 1'emporta ; une ambassade aupres du gouver- nement de l'lle^de-France , et m£rne au d'uecloire tlu Luxembourg , fut re'solue. Tippoo, par ses de"- pecbes qu'on t.rouve dans les pieces justificatn es , engage ces gouvernans a se re'unir a lui pour ex- lerminer les Anglais dans l'Inde; il y fait valoirles considerations de la politique et de l'amitie', pour leur fal re partager I'execulion et la gloire de ses projets. Dans ces lettres , on estetonne", avecraison, devoir ce prince, peu familiarise avec les idees d'e- galite- , prodiguer aux chefs ci'un gouvcrncment re-- publicain, les titles les plus extraordinaires ; il les appelle les magnifiques el e'leve's en rang y le refuge affable des amis , les objels des egards , les genlils- homntes conslituant , le pomoir ex ecu t if. Cette am- bas.-ade et ces dep£ches n'eurent pas plus de sucees que celles qui avoient pre'ee'de*. Les amhassadeurs furent maltraite's par Fipaud, dans le voyage, assc2 nial accueillis par les chefs de la colonie de l'lle- oir. Me'prisant les timides ob- servations des autoritls eiviles, faisant taire toutes les consideVat'ons particulieres , il rassembia les troupes disperse'es dans le Malabar et Ie Coro- niandi 1 , et jugea que, pour intimider son enneml, il falloit le faire trembler pour sa capitale ; des reso- lutions si bardies, fortifie'es par des dispositionssages, donrierent a 1'armee anglaise toute son e"nei gie ; elle niarcha sur le Mysore. Des ne'gociations furent pro- poses pour pie'Iiminaires ; Tippoo ne les rejeta pas, dans ['intention d'y tronver des pretextes pour des deiais qui prouvoient son refus d'acce"der a des pro- positions cfe paix. Dans I'tntervalle de ces ne'gocia- t ions ; il deputa un general (Yancais , nomme* Uubuc , au d rectoire, pouV demander des forces de terre et de mer , qu'il s'engageoit de payer. Cet e'missaire e"ioit a peine en roule que les (roupes anglai.-es s'a- yancoient, d'un cote", vers le Carnatiej de l'aufie, dans le Malabar , pour se re"unir dev ant Seringa- patan. Tippoo se pi£senta pom reUrtier ieurs pro- Mysore. z3 gj-es ; 51 fut battu a Redescar et a Malaveli ; et ces deux tehees annoncerent la chute duroyaume d'Hy- der-Aly. Seringapatan est investi par les deux ar- mies; efTraye* par 1'appareil des forces qui 1'envi- ronnent, le sultan a recours aux negociations qu'il avoit nie'prise'es ; la cession de la moitie* de ses do- maines et du fort de Seringapatan , le payement des frais de la guerre furent les premieres conditions qui lui furent ofTertes. Des propositions si rigou- reuses irriterent l'arae hautaine du sultan , qui ne songea plus qu'a se defendre , et a s'ensevelir sous les ruines de sa capitale. Le siCgr fut* continue avec la plus grande activite; la tactique europCenne ne permettoit pas aux Iudiens de lutter contre elle. Bieutot tin assaut general conduit les Anglais dans les rues de la ville ; les Francais qui etoient a la solde de Tippoo , rallient plusieurs fois les My- soreens ; il paroit lui - n^me dans la mele'e , plus en soldat qu'en general ; et ne 'pouvant sauver ses e"tats , il ne veut pas leur survivre. On le trouva mort sur un monceau de ses soldats. Femmes , en- fans , Francais , chefs du gouvernement , tout se soumit au vainqueur; et le resultat de cette con- qut'te , fut la possession d'un vasie empire, qui avoit si souvent menace" les possessions anglaises ( 2 ). Maitres de le dt'truire , les Anglais ont ete mieux conseille's par la politique, ils 1'ont laisse* subsister. (a) On Irouve Hans 1'ouvrage que nous analys ns, un d tail si exact de la position de Seringapatan , de ses fortifications et de ses operations du sipge, qu'un officier francais, le C Chapuis, qui avuit ete acteur dans la defense de cette place, en a ete eloune. B4 24 His to I re. Par line adroite condescendance, ils ont abandonne* aux Marates et au nizan du Decan ce que Hyder- Aly leur avoit enleve" ; ils se sont contente's de la province de Canara, des districts de Coinbatoor, de Dariparan , ainsi que de tout le territoire qui separe leurs etablissemens du Carnatie , de ceux de la cote de Malabar; acquisitions, non - seulement importanles par leur valeur intrinstque , mais encore par la communication non interrompue entrelacote du Malabar et c: lie de Coromandel. L'existence perraanente du royaume de Mysore resolue , il ^toit question de savoir a qui on en con- ficroit Je gouvernement, quelle seroit la famille a qui on feroit present de ce trone; celle de Tippoo- Saib pouvoit avoir lierite de l'snimosile' de ce prince, et devenir la source de dissentions intestines, et de nouveiles guerres , on trouva qu'on seroit a 1'abri de ces craiirtes , en rendant a la famille del'ancien. rajah de Mysore, l'exercite d'un pouvoir usurpe" par Hyder-Aly ; ce ne fut ni la justice ni 1'humaniteqiu prononcerent ; ce fut one politique eclaire'e par l'in- teret. Un enfant de cinq ans fut tire de l'obscurite* ou Hyder et Tippoo avoient *pre"c ipite" sa famille; il soi tit de la misere a lacpielle il etoit condamne", pour reprendte Se rang auquel il ne pouvoit espeVer, nn moment auparavant, de pre*tendie. La cere*monie de son couronnement fut suivie d'un traite de pro- tection, dont ce nouveau souveiain avoit besoin ; traite qui fut e"tabli sur un subside de 280,000 1. st. , sur le pouvoir supreme de ffinterposer dansS^p y/ affaires Jule'rieures de ce royaume, ainsi que sur le Mysore. s5 droit de prendre les r£nes du gouvernement, et d'exiger un subside extraordinaire en temps de guerre. Ainsi fut ane"antie cette puissance , que le ge"nie d'Hyder-Aly avoit cro Seul de la division ne sera pas place" ailleurs, qu'au point de la glace; pour qu'uu tbermometre fut vrai- ment decimal, il faudroitqu'i! neportat absoluruent que 100 degres entre la plus grande cba'eur qu'il puisse supporter sans casser,et le plus grand froid qu'il puisse indiquer, sans que son flnide soit gel£, par exemple, entre le mercure bouillant et le rner- cure gelant; et puisqu'il est reconnu que Its trois quarts des thermometres n'expriment , par leur Tome I, C 34 Phjsique: echelle, nl la plus grande chaleur, ni le plus grand froid possible , pourquoi leur faire inrliquer la glace et l'eau bouillante , dans un espace de ioo degre's? Les considerations du C. Goubert sur les baro- rnetres , sont ^galement inteVessantes ; il insisle priucipalement sur l'effet du feu. Emplissez un tube de barometre coranie si vous vouliez vous en servir ; mesurez exactement la hauteur de sa colonne , et te- nez en note; passez-la au feu. Lorsque Je barometre sera refroitli , la m£me colonne de mercure aura ac- quis une hauteur de 14 millimetres 011 6 lignes de plus qu'auparavant. Elle sera alors a sa vraie hauteur , parce qu'aucun air interieurne s'opposera a Taction de fair exterieur sur cette colonne, qui, e"tant de mercure pur et non de mercure mele d'air, coranie auparavant , devient plus longue, et ob^it mieux aux impressions de 1'air exleYieur ; c'est pourquoi on doit insister sur cette operation. II pent pleuvoir et faire beau a toute hauteur du barometre; d'apres cela, et pour Tusage journalier de tout le monde , au lieu de tons ces mots : diffe'- remmeut espaces. de lempete , pluie , beau temps, ires-sec, il ne faudroit meltre sur chaque monture de barometre , que les divisions convenables en polices ou centimetres , de chaque cote" du tube , ainsi qu'il se pratique ordinairement , puis mettre en gros ca- raeieie, temps pluvieux , £crit en long et en des- cendant d'un cote" ; de l'autre cote" de la division, le mot beau temps , e"crit de meme et en remontant ; enfin , que l'espace qu'occuperoient ces mots fut proportionne' a l'etendue des variations que peut par- Bammihes. So CQnrir le barometre , an pays ou l'on habite; abfrs il suffiroit d'ob.erver l'instrumerit et declire : le ba- rometre est a tel elegit; il monte , nous anions du Sueau ; il descend , nous aurons de la pluie. Presquelous les barometres actuels sont eompog *le tubes epais, d'un ruauvais verre qui s'ecaille . Mais il n'anive que trop souvent que lets barometres different de celte quantity. L AL AN D E. HISTOIRE LITTERAIRE. Sur le veritable Auteur du livre intitule : Connoissance de Ja Mythologie. X andis que le zele pour les progres de la science des antiquite's que vous professez , vous faisoit perfectionner le Dictionnaire de la Fable de Chompre' , les libraires de Paris et des de"- parhmens, guides par un zele peut - e'tre moins Iouable, s'empressoieut a l'envi de reimpritner ua ouvrage du me'me genre , que le public a e"gale- ment marque" du sceau de son estime ; }e veux parler de la Connoissance de la Mj thoiogie par demandes et par re*po;ises, volume in-ia , dont on public, en ce moment, la 20. * edition au moir.s. Cet ouvrage parut , pour la premiere fois , en 1739, a Paris, chez Claude Simon et Claude-Fran- cois Simon fils , petit in- 12 de 345 pages, y com- pris la table , sans aucun avertissement et sana uom d'auteur. Claude-Francois Simon dit, dar.s le C 3 38 Histoire Ihterairc. privilege , que Couvrage lui await e'te' mis en main; et qu'il desiroit i'imprimer ou le faire imprimer* L'abbe" Desfontaines en ren.dit un compte tres-avan- tageux dans ses Observations sur les e'crits modernes . II pensqit que , de tous Jes ouviages longs on courts qui avoieut paru jusqu'alors sui' celte matiere , c e"toit le plat, methodique : le plus precis s le plus instruct if et le plus commode. II en parle jusqu'a trois fois dans le merne volume. Voyez tome 20 , pages 44 , 81 et 21 5. Les niemes Simon pere et fils publiereut , en 1743, une nouveile edition de la Connoisscmce de la ' !\ thologie ; Jacques Barrois , ayanl a citer celte edition , en lySS , dans le catalogue de Giraud , attiibue I'ouvrage a Simon. II vouloit sans doule pailer de Claude Francois Simon fils, deja connu par d'estimables productions litteraires. Celte seeonde e"dilion paroit imprime*e avec les m£raes caracteres que la premiere. Elle contient une page et demie d'augmentations , qui consiste dans I'histoire d'Orion, a la page 49, et aux pages? 3i6 et 3i7, dans celles de Cleobis et Bifon, d'A- matacus , d'une Antigone autre que la iille d'CEdipe, et des jeux gymniques. Cette edition cependaut n'a que 33?. pages , tandis que la premiere en a 345. La difference vient de ce que la table des noms propres est imprinie'e a une seule colonne dans la premiere edition, et a deux, dans la seconde. . J'ai sous les yeux un exemplaire qui porte le nom Aix libraire Savoye, et la date de 1744 J mais la "Mythotogie. S9 ililrV'rence du papier me prouve que c'est utr faux frontispiee mis a l'edition de 174.3. D'autres catalogues attribuent a l'abbe d'sfllain- ral l'edition de 1789. La France littdraire de J76 j ne cite que lVdition de 1748 , et en pre"sente d'Al- lainval et Simon comme les auteurs. Mais Particle qui suit imraediafement et dans lequcl la mOme edition de la Connoissance de la Mythologie est attribute a Alletz, prouve le pen d'exactitude qui a e"te mise a la redaction de ces deux articles. Les journalistes de Trevoux annoncerent , en avril 3746, l'edition de 1743 ; mais ce fut pour dire que 1'ouvrage e"toit du P. Rigord , jesuite, mort en 1 y3g ; qu'ils eu avoient le manuscrit sous les yeux, et que ceux qui avoient pris soin de l'edition , y avoient fait quelques changemens , dont les uns etoient asscz bien imagines, et lesauties n'auroient pase't.e' avoues du P. Rigord. Au milieu de cette diversite d'opinious, voicr ce qui me paroit conforme a la verity. Le petit ouvrage de la Connoissance de la My- thologie suppose des e'tudes sur la Fable et sur Jes auteurs classiques , qui ne peuvent gueres avoir ete" faites que par on professeur d'humanite. On y trouve d'ailleurs une maniere de rapportera la re- ligion cbietienne les principalis traits de la Fable, laquelle semble indiquer un auteur qui , par elat , a approfondi ce qui tient a la religion. Ces deux reflexions peuvent s'appliquer au je.+uile Pvigord, et ne conviennent ni a d'AIlainval , ni a Simon. U,n article que les journalistes de Trevoux as- C 4 4ille). f5) ( Methode facile de mesurer la diminution du volume dans le melange de Vair atmospherique et du gaz nitreux , avec des expe- riences sur la platine ). (4) (Maniere prompte d'allumer un chandelle par une petite etin- selle electricnje). Lxriit IngenJtouss. 49 TuXVIII ( 1778 ) (5). Account of a new bind of inflamable air or gas ; some nav Methods of suspen- ding MagneticaF. needles , and. Improvements in elect ri~ city. LXTX (1779) (6). On the Degree of salu- hrity oj the common, air at sea , compared with that of the seashore and that of places removed from sea. LXX ( 1780) (7) , et Some Farther Considerations on the influence of the vegetable "kingdom on the animal creation. LXXIt (1782) (8). Outre ces me*moires dans les Piiilosophical 1'rans- nctions , il en a fait inserer plusieurs dans les Ver- liandelingen van het bataafsch Genootschap le Rot- terdam (par exemple, sur la maniere d'essayer l'air par l'eudyometre ) , aiusi que dans le journal de physique. Ces diflerens memolres ont e"te" recueillis , soit par Pauteur , soit par d'autres savans , dans diffe'- rentes collections , dont quelques-unes contiennent plusieurs nie"nioiies qui n'avoient pas encore e"te* publics. Les titres de ces collections sont: J.Ingenuouss (5) Experiences electnVjues pour expliquer jusqu'a quel point les pliinoraenes de l'clectrophoie , sont en faveur de la theoiie de Fiank- l\a , sur leleclricite positive et negative. (6) Rapport sur une nouvelle espece d'air ou de gaz iuflanunaLIe ; quelqties nouvelles melhodes de suspendre l'aiguilie aimaulee ( et des •meliorations sur l'tlertricile. (7) Sur le degie de salubrite de l'air atmospherique , snr la nier , •ur les boids de la iner , et dans les places eloignees de la mer. (8) Quelques aulres consideration* sur l'iniiuince du regne vegeljl Sur !e regno annual. Tome I. D 5o Biographic Anfangsgriinde der Electritilat , haaplsachtich avf dem Electrophor , nebst einer leichten Art , vermit- telst eines electrischen Fun-kens ein Licht anzuziinden , und einem Briefe in Betrejf einer neuen entzundbaren Knall-Liift , mil Anmerkungen aus dem englischen iibersezt von N. K. Molitor ; (c'est-a dire , Ele"- vnens d'c?lectiicit^ , surfout en employant l'electro- phore,avec une me'tiiode i'acile d'allumer une bougie au moyen d'une etincelle eMeetiique, et une lettre sur un nouveau gaz fulminant inflammable , par J. Ingenhouss, traduit de l'anglais, avec des re- marques , par N. T. Mo'ilor.) Viinne , 1781 , in-8." — J. Incemuouss vermisehte Schriften , physisch- mediuinischen Inkalts , liberie zt und herausgegeben von N. K. Molitor ; nebst einigen Bemerkungen iiber den Einjfuss der Pjlunzen au/ das Thicrreich, (c'est-a-dire , CEuvres divers de J. Ingenhouss, sur des sujets de physique et de me'deeine , traduils et publics par N. K. Molitor ; avec quelques observations sur l'influenee des ve"ge"taux sur le icgne animal.) Vie^ne, 1782, gr in-8°; seconde edition, corrigee et augmentee, ibid. 1784, 2 vol. in 8.° — Nouvelles experiences et observations sur clivers objets de physique ; Paris, t. I.er 1785 , in-8.° t. II , 1789 , in 8.° } ce dernier jrecneil a etc public" par 1'auteur lui mcme. Plusieurs mCmoires d'lngen- Iiouss ont etc" traduits en hollandais par J. VAN Breda , a la Haye , 1785 , en 2 vol. in-8.° ; le meme a aussi donne une traduction hollandaise des Essais d'lMGEJSi bouss sur Ce'lectrophore. Delft, 1790, gr. in 8.° ; c'est au D. Scheerer qu'on doit les Miscel- Ingenhouss. 5i lunea physico-medica , publics a VIenne, I79-5, gi". in-8.° Plusieurs memoires qui devoient entrer dans ce dernier recueil , se sont perdus , comme 1'au- teur l'a encore dit dans uie lettre, en date du 26 )uillet 1799, inse're'e dans le n.° XV, page 877 du journal general de chymie , public par M. Scbeerer. w. POESIE FRANCAISE. Poesies' GALLIQUEs , en vers francais ; par BAOUR- Lormian. i volume in- 18. Prix, 1 fr. 5o cent. Le meme, in-12, papier velin. Prix, 6 fr. Impression de Didot l'aine. A Paris, chez Didot , galeries du Louvre, n.° 3 , et chez tous les libraires du Palais du tribunat. CJn n'a jamais tant Ioue, tant critique Ossian que depuis quelques ann 'es bergers , les troupeaux, les bosquets f « les ruisseaux , le ze*pbir , le gazon , la rose ? et » puisque nous tole"rons ces peintures, qui certes D 3 ^4 Poc's/c francaise. « n'ont pas pour ellcs le charme de la nouVeaute'^ « pourquoi ne pardonnei ions - nous pas au poete « e"cossais , scs torreas , ses neiges , ses bruyeres ? Ossian e"tonne a la fois par la ponope des « images, la grandeur des sen ti mens et le charme « des fictions. Lorsqu'on examine attentivemenfc « ses tableaux, on s'oublie , on se transpor.te clans •i les conlre'es qu'il babita ; on voit le mont escarpe", « le pin solitaire, la sombre forcH ; on entend l'a- « boiement du dogue, le cri de 1'ai.gle; on marche « au fracas du tonent, aux lueurs de la tempete; « et quand l'illusion finit avec la peinture, on ne « croit pas avoir lu : il semble qu'on ait reve*. La position d'Ossan aioufe encore a ■ l'interet de ses poemes. Les te'nebres qu'il peint « l'entourent de leurs horreurs ; il est aveugle ; «. il a pris part aux combats qu'il chante; il a <■ perdu tous ses amis; Malvina seule lui reste : <• il n'a que son bras pour le soufenir, que sa voix « pour le consoler. J 1 ge"mit , com me pere , comme " frere , comme fils ; le passe-, le present l'accablent j ■t sa harpe est humide de pleurs , chacun de ses «• sons est un sanglot, etc » Les personnes les plus etrangtres aux poesies galliques , apres la lecture de ce discours preTimi- naiie , se trouveront familiarisees avec la mytholo- gie, les mceurs et la nature des compositions da celebre fils de Fingal. Vhymne du soir , qui sert d'introduction a tout l'ouvrage , leur donnera une juste ide> du ton et de la couleur qui doivent y j-eVner. Aussi nous les invitons a lire plus d'une Ossian". 55 Fols ce poeme , qui est , corume le prologue , des poemes suivans : HYMNE DU SOIR. L'omere S peine voile les cieux; Des temps evanouis, la splendeur eclipsee Se retrace dans ma pensee , Et m'inspire des chants dignes de mes ai'eux. Tout repose ou se tait : les harpes suspendues Languissent detendues. Dernier fils d'on heros, que la gloire enflamma , Mes pas silencieux se trainent dans Selma. Selrna , palais des rois, asile des conquetes, Fingal n'invite plus l'etranger a tes fetes ! Tes murs harmonieux , par la mousse converts, Ne reteutissent plus du doux bruit des concerts : Les braves ont vecu; Fingal meme succombe. . . ; Autour de moi tout dort dn sommeil de la tombe ; Et je ne puis mourir. . . . Et ma plaintive voix Dit aux siecles futurs nos antiques exploits. Quand la fille des nuits ne brille point encore, Quand sous 1'obscurite la fleur se decolore, La tendre Malvina, charme de mes vieux jours, De son bras altentif me prete le secours. Elle guide Ossian aux pieds du roi sauvage. II s'assied sous un chene au mobile feuillage. De mon destin alors s'adoucit la rigueur. Une puissante voix vient reyeiller mon cceur ; C'est la voix du passe. . . . Les siecles memorable* Se piessent sous mes yeux , charges des faits brillanj J Soudain je les recueille , et mes chants favorables Eternisent le noin de mille chefs vaillans. Non d'un ruisseau fangeux ils ne sont point I'image^ Ces chants qui de Tutha rappellent les concerts. Doux et melodieux , ils enchantent les airs. O terre de Tutha ! que j'aime ton rivage ! D4 56 Poesic frantaise. Quand la veuve d'Oscar, sous ses doigts vagabonds , Anime la harpe sonore, • Ses accords amoureux rejonissenf les moms. Aimable Malvina , toi que le barde implore , Piele l'oieille a ses accens. Fille cliarmaute, accouis; viens rauiiner encore Les ieux de mon genie afl'oibli par les ans. De pareils vers n'ont pas hesoin d'eloges; il suf- fit de les eiter. Meltons a present sous les yeux du lecteur un uiorteau purenient descriptifj c est une invocation au soleil. Invincible heros, ro! du monde et du jour, Quelle main, te couvrant d'une poinpeuse armuif, Dans les plaines de l'air te marqua ton sejour , Et sema d'un or pur ta longue clievelure? Nul astre dans les cieux ne maitlie ton rival; Les filles de la nuit a ton eclat palissent; La lune devaut toi fuit d'un pas inegal , Et ses rayons douteux dans les dots s'engloutissent. , Sous I'effort redouble de l'age et des autans Tombent le chene antique et le pin solitaire ; Le mont nieme, le niont , aecable par les ans, Incline sous leur poids sa tete seculaiie: Mais les siecles jaloux respectent ta beaute; Un printemps eternel sourit a ta jeunesse ; Tu traverses l'espace en monarque indompte , Et l'azui lumineux t'environne sans cesse. Quand la tempete eclate et rugit dans les airs , Quand les vents font rouler au milieu des eclairs Le cliar relenlissant qui porle le tonnerre, To* disque ouvre la nne et console la terre. Helas ! depuis longieinps tes rayons glorieux Ne viennent plus f'rapper ma debile paupiere ! Je ne te verrai plus, soit que , dans ta carriere, Tu verses sur la plaine un ocean de feux , Ossian. $y Sort que , vers l'occident , le cortege des ombres Accompagne tes pas , ou que les vagues sombre* T'enferment dans le sein H'une liumide prison I Mais peul-etre, o soleil , tu n'.is qu'une saison ! Peut-etre , succombant sens !e Tardeau des ages , Un jour tu subiras noire commun destin : Tu sera.s insensible a U voix du matin , Et tu t'endormiras au milieu des nuages. Nous ne pouvons roister au plaisir de transcrire un poeme d'une teinte encore plus originale. Ua h projesseur au college, de Fra?ice et a I'ecole cent rale du Pantheon , etc.; imp rime par ordre de la classe des sciences mathema- tiqites et physiques de Vlnstitut national , du 2,6 brumaire an 9. X OUT le monde salt aujourd'hui que le globe que nous habilons pre"senle presque partout des traces irre'cusables des plus grandes re"vo]ufions : les productions varices de la nature vivante qui erabel- lissent sa surface, ne couvrent que des debris qui attesfent la destruction aune nature anterieuie. Soit que l'on cieuse dans les plaines , soit que Ton penetre dans les caveines des monlagnes, ou que Ton gravisse leurs flancs decline's, on rencontre partout des resles de corps organises, enfouis dans les cou- ches plus ou moins epaisses qui forment la croute exterieure du globe; des amas immenses de coquilles se trouvent a de grandes distances de toute mer , et a. des bauteurs oil il seroit impossible aux mers d'arriver aujourd'hui 5 des bancs d'ardoises renferr Animaux inconnWS. 61 merit des poissons ; des lits de houille presentent des empreintes dc veg^taux a des hauteurs ou a des profondeurs egalement e"tonnantes. Mais ce qui sur- prend davantage encore, c'esf le de"sordrequi regne dans 1'entassement de'ces objets : ici, Jes couches coquillieres en couvrent d'autres qui ne contiennent que des v^g^taiix ; la , des \ •> ssons sont superposes a des animaux terrestres , et ont a leur tour des plantes ou des coquillcs au dessus deux. Des torrens de laves, de pierre ponce , produits d'incendies souter- rains, se melcnt en d'autres endroits aux produits de l'oee'an ; presque paitout ces d^pouilles d'etres organises sont absoluraent e'trahgeres au climat dont le sol les recele : c'est sous l'equaleur qu'on trouve vivans les analogues des coquilles ou des poissons fossiles du nord , et reciproquement. En un mot, autant la nature a embelli la demeure actueile des especes vivantes , autant elle a pris soiu d'assurer leur bonheur et leur conservation ; autant elle semble s'£tre pine a leur laisser des monuniens de sa puis- sance dans ce desordrc etcette apparente confusion , preuves eVidentes des bouleversemens qui doivent avoir precede 1'ordre present de I'univers. Ces traces de devastation ont frappe de tout temps l'esprit des homines ; les traditions de de- luges , conservt'es chez presque tous les peuples, sont dues a ces corps mar ins r^pandus sur tou.'e la terre. Celles non nioins universelb's de geans vien- nent de ces ossemens supeiieurs a ceux de tous les animaux des climats oil ou eu a uc-^uvert de temps cn temps. 6z Zoologie. Mais ce ne sont la que des ide*es populafres. Des homines d'un autre ordre ont cherche a embrasser ioute la geloeralitfi dn phe"nomene, pour remonter a ces causes 5 ils out fouille* dans les mines du globe pour y decouvrir des monumens de son histoire physique , com me les antiquaires fouillent dans les ruines des cites pour y decouvrir des monumens de I'histoire, des arts et des coutumes des peuples qui les habitoient. Les Woodward, les Whiston, les Leibnitz, les Buffon , n'ont pu envisager ces objets sans cette inquietude qui caracteYise le ge"nie ; leur imagination , e'ehauffe'e par un si grand spectacle , s'e.st elance'e dans le passe" ; elle a cru assister a ces catastrophes successives , a ces inondations , a ces af- faissemens,a ces incendiesj elle a cru en tracer I'his- toire, lorsqu'elle ne laisoit que celle de ses propres creations. Mais les sciences ont leurs ages comme les hom- ines : livre'es, dans leur jeunesse , aux illusions bril- lantes de imagination, el.les deviennent plus froi- des , plus raisonneuses dans 1'age mur. Les genies cre"ateurs qui leur donnent naissance s'elancent dans la earriere par une sorte d'inspiration ; e'est prcsque en te"meraires qu'ils la parcourent : et il faut que celasoit ainsi. Lcsesprits timidescommenceroient par remarquer les obstacles; les teles hardies passent par dessus sans les apercevoir : mais leur exemple encoui'age les premiers ; ils s'engagent a leur suite j leur marche est plus lente ; ils ne font pas un pas qu'ils n'aient reconnu les difficultes , qu'ils ne les aient aplanies. Les uns avoient deviae" plutot qu'e'tudie' Animaux inconnus, 63 la nature ; les autres , tout en ne pensant qu'a veVii- fier des systemes qu'ils admiient, Petudient ve'rita- b'ement : et c'est ainsi que les sciences com me les peuples passent par la poesie pour aniver a Phis- toire. La thc*orie de la terre a done pris, depuis vingt ans , une marclie nouvelle ; les Saussure, les Pallas, les Dolomieu ont e*te moins empresses de s'attiier Padmiration de leurs contemporains par des edifices brillans et fiagiles, que de poser des fondemens sur lesquels la poste'rile' put construire tin jour un monument durable. Tout systeme a e'te rejele" par eux ; ils ont reconnu que le premier pas a faire pour deviner le passe* , c'e"toit de bien constater le present. Des-lors , an lieu d'imaginer des causes, on a recueilli des fails ; les montagnes, les fPons, les couches ont e'te' son- de*es en tout sens; on a rassemble tous leurs mateT- i iaux , on les a compares entre eux ; et de"ja nous posse'dons une masse de connoissances re'elles , qui surpasse de beaucoup tout ce qu'on pouvoit espe"rer lorsque cette me*thodea commence a prendre favour. Cependanl 11 es( une partie tlu regne animal dont les depouilles fossiles ont fte" moins e'tudie'es : c'est celle qui concerne les quadrupedes. Long temps on n'a donne" d'altention qu'a ceux de leurs ossemens fossiles qui frappoient par leur grandeur on par letir forme extraordinaire. Sloane , Messer - Schmidt , Daubenton et Pallas nous ont fait ainsi conuoitre les os d'clcphans et de rhinoceros epars dans les pays du nord , et out fait naitre l'idee assez geae"- (>\ Zoologie. ralement repandue , que les animaux du midi ont habile" autrefois le nord, on qu'ils y ont i a de*- truit les animaux dont je parle a e"te" extremement subite. La quatrieme espece perdue sera celle que j'ai nominee , dans un memoire particulier , megatlid- jiinn , et qui ressemble en grand aux quadrupedes rjfunme's paresseux. On en a trouve- an Paraguay Ma squelette enlier, conserve aujourd'hui dans le cabinet du roi d'Espagne, et dont on a publie une fort bonne description a Madrid (i). 11 s'en trouve aussi desde"bria (l) Figure dans le Magasin Encycl. Annee II , 1. 1 , p. 3o5. Animaux inconnus. J& dans I'Amerique septentrionale ; car le megalonyx, decrit par M. Jefferson , ne paroit point en diffe'rer. La cinquieme espece est ce grand ours dont les ossemens sont rassembU's en quanlite's e"normes dans quelques cavemes de l'Allemagne, et qui a e'te' re- connu par Camper et par Pvosenmuller , comme Ires-diffeient des ours vivans. Une autre espece d'ours qui se trouve p^le-mele avec la pre'ce'dente dans les memes cavernes, et dont Camper fils et moi avons les premiers reconnu les differences , formera ma sixieme espece. Unesorte d'animal carnassier des memes cavernes, intermediaire entre le loup et la hiene, formera la septieme. La huitieme sera cet animal voisin de lVlan , dont on trouve si abonrlamment les os en Irlande, et dont le bois a jusqu'a quatorze pieds d'une pointe a 1'autre. Les Anglais en ont decrit plusieurs fois les ossemens. La neuvieme comprendra les gran des tortues fos- siles qu'on trouve dans plusieurs pays , et qui pa- roissent devoir se diviser en plusieurs especes. La dixieme est ce grand animal qui passe pour etre du genre des lezards, et qui est si connu sous le nom de crocodile de Maastricht. MM. Camper pere et fils se sont beaueoup occupe's de son e'tude , et le citoyen Faujas vient d'en donner une hisioire com- plete, ainsi que des carrieres oil on en trouve lesos (2). La onzieme sera le reptile tres-singulier, incruote* (2) Figure daus le Magasin Encycl. Annie I, t. VI , p- 54- 76 Zoologic. dans les sebistes des environs d'Aichstedt , et donifc M. Collini a decrit uti squelefte presque complet, conserve? dans le cabinet de Maniieim. II etoil petit, et paroit avoir joui de la faculty de voler , comine aujourd'hui le petit lezard nnmmd dragon. La douzieme est un autre animal , soit reptile , soil ce"lacee, egalement de'cit par M. Collini. Outre ces d>uze especes dont les os ont e"te de"- couvettsou determines par d'autres , j'en ai recueilli oil j'ai reconnu le premier les caracteres de onze a litres, dont la pupart se trouvent en France ; savoir, i.° L'animal dont les dents impregnees decuivre donnent les turquoises occidentales. On en trouve beaiicoiip a Simore en Languedoc, oil il y avoit au- trefois une ca-riere de ces turquoises. On en a trouve" aussi une dee* aupres de TreYoux. Dombey a rap- porte" du Perou des dents qui paroissent de meme espece, et dont plusieurs etoient impregnees en di- vers endroits d'argent natif. Gette espece ^toit tres- voisine de ctlle de I'Ohio. 2.0 Une espece de tapir dont on trouve aussi les os en Languedoc , le long des pentes de la mon- lagne Noire ; elle est de la meme grandeur que le tapir vivant , qui est, comme on sait, de l'Ame"ri- que meridionale , et n'en differe que par la forme des dernieres molaires. 3.° Une seconde espece de tapir, que je nomme glgantesque-, a cause de sa grandeur qui e"gale celle de 1\ li'j bant , mais dont les formes ne different point du tapir ordinaire. On en a trouve" les debris aupres de Comininge et aupres de Vienne en Dauphine. Aniinaux inconnus". 77 4.* Une espece d'hippopofame , qui ressemble en miniature a l'hippopotame vivant, mais qui ne sur- passe as la grandeur du cochon. J'cn ai de'couvert les os dans un gres siliceux dont j'ignore le pays. 5.° — io.° Les seulps carrieres a platre des en- virons de Paris m'ont fourni six especes fossiles, de trois desquelles j'ai dcja parl£ ailleurs. Elies sont toutes les six d'un genre inconnu jusqu'iei , et in- termediaire entre le rhinoceros et le tapir. Leurs differences entre el!es consistent surtout dans le nombre des do'gfs des pieds et dans la grandeur, qui va depuis celle du cheval jnsiju'a celle du lap i , J'ai un si grand nombre d'os de ( es especes, que je ponrrai en re'tablir piesque enlierement les sque- lettes. ti.° Enfin , jeviens de decouvrir re"cemment l'exis- tence , aupres deHonfleur, d'ossemens d'une espece de crocodile, tres-voisine de celle appcle'e gavial ou du Gange, mais cependant facile a en disiinguer par des caraefpres frappans. Voila bien les vingt-trois especes d'animaux in- connus aujourdliui que j'ai assure* possedcr ; mais ce n'est pas a c< la que se bonu nt crux que la lerre recele ; ef les donnees suivantes que je n'ui pas voulu met (re meme au rang que ce'lcs qui pr. S'ils veulent bien me faire faire des dessins de ces os , je me charge «|e to. is !fs fras que ces dessins exigeront. De mon cote", A ru'eiforeerai de leur rendre tous les services qui Anlmaiix incomnis. 8 1 qui de'pendront de moi , en leur faisant connoitre le3 objets que je suis a poitee d'observer, et qui pourront £tre utiles a leurs Etudes et a leurs rccherches. Cet Cehange reciprocpie de lumieres est peut-etrele com- merce le plus noble et le plus interessant que puis- sent faire les hommes. J'aurai le plus grand soin de consigner dans mon ouvrage lei noras de tous ceux qui auront contiibue a sa perfection, et je ne ferai usage des decouvertes qu'on me communiquera , qu'en en reportant la gloiie a leurs ve"ritab)es au- leurs. Les naturalises etrangers les plus ce"lcbres, MM. Bluruenbach, Camper, Fortis , Brugmans, Aufen- rieth , Jaeger , Wiedenman ; mes confreres Lace"- pede , Faujas , Daubenlon, Hermann, Gillet , Le- lievre, Bosc , Brongniard, Dolomieu , Fischer J les possesseurs des plus belles collections, Dre"e, Bes- son , Saint Genlis ; des de"positaires de plusieurs ca- binets publics, en France et dans l'e"tranger , m'onfc aide de leurs conseils , et des faits parvenus a leur contioissance , m'ont communique les objets qui se trouvoient a leur disposition. De pareil> hommes doivent encourager a suivre leur exemple, et je ne doute pas qu'ils ne trouvent de digues imitateurs. C'est dans cede confiance que j'ai prie" la classe de l'lnst'tut a laqiulle. j'ai l'honneur d'appartenir , de me recoinmander en quelque sorte aux hommes qui pourront el re utiles a mon en I reprise , en ordonnant ellememe limpression clu programme de mon ou- vrwge. La grace qu'elle a bien voulu me faire en Tome [. F 82 Zoologie. acce"dant a raa demande, m'est un sur garant de 1'accueil que j'obtiendrai des savans de 1'Europe. Je me crois encore line espece de droit a cet accueil , par l'e'tat ties - avance oil se trouve mon ouvrage. J'ai deja plus de trois cents dessins; cinqnante plan- ches sont gravees enlierement; plusieurs sont com- meneees ; et je n'attends plus pour faire paroitre mon livre , que les renseigneuiens que l'e'crit actuel pourra me piocurer. Au Jardin des Flames de Paris , ]e 10 frimaire an g. G. C U V I E R. MAT HftMATIQUES. Tables trigonometriques decimates , ou Tables des sinus , secantes et tangenies , suivanl la division da quart de ceicle eh ioo degre's } du degre en ioo minutes j et. de la minute en ioo secondesj precedees de la Table des Logarilhmes des nombres de- puis 10 mi lie jusqu'a ioo mi lie , et de plusieurs tables subsidiaires , calculees par Ch. RORDAj revues , augmentees et publiees par J. B. J. De LA MERE , membre de fins til ut national de France et du Bu- reau, des longitudes. A Paris, de Ylmpri- merie de la Republique. An 9. In-4.0 1l y a longtemps que Ton a compris l'avantage de partager le quart de cercle en 100 parties , au lieu de 90, comme on le voit dans l'astronomie de Lalande; mais depuis qu'on a adopte" la division de"cimale dans le nouveau systeme rue'trique , on a eu un nouveau motif de substituer , a l'ancienne division sexagesimal du cercle, la division dexi- male. Des lors , il eloit devenu ne"cessa'ne de cal- culer des tables de sinus et tangentes , suivant cette nouvt-lle division, et ce sont ces tables que nous annoncons. II y avoit de"ja plusienrs annees que le C. Lalande F 2 84 Malhematiques. avoit commence a en calculer ; MM. Ilobert et Ideler en ont public a Berlin , en 1799 ; et le C. Proni en a fait calculer , au cadastre , qui sunt d'une e"tendue immense, mais que nous n'avons pas espe- rance de voir paroitre bientot , a cause d,e l'enorme depense qu'eiles exigeront. Botda fit calculer celles-ci j mais a sa mort, l'im- pression n'eloit point acbevee. Le C. Delanibre y a supple'e avec une peine extreme. U a verifie et recalcule beaucoup de logarithmes. Jl a eu recours aux tables du cadastre et a I'arithmetique logarilb- mique de Briggs , oil les logarithmes sont a quinze chilFres. Le C. Lalande est le seul qui les ait a Paris , mais il s'est fait un grand plaisir de les communiquer. Le C. Delanibre a fait preceder ces tables , d'une theorie des logaritbmes , qui est tres-etendue et tres-savante. II y en a aussi une de Borda. Ainsi ces tables sont les premieres qu'on ait faites pour la no.ivelle division du cercle. Le C. Borda , en iutvoduisant I'usage t\ei cercies entieis, fit diviser en 400 cenx que Ton constrtiisoit pour la mesure de ]a nitridienne , et I'c'chelle decimate fut de"claree un des articles fondamcntaux du nouveau systeme des poids et mesures. La siiiipiieile" que cette ecbelle de division de- voit amener dans tous les calculs , la faisoit consi- derer par Borda comme plus universellement utile que I'uniformite' meuie des poids et mesures, et il s'occupoit avec predilection de tout ce qui pou- voit en hater I'adoption. MathemaficjTies. 85 Une des chores les plus urgenfes e"toit de procurer aux ge"ometres et aux astronomes , des fables trigo- norire'mqties pour la division du quart de cercle en cent degree. Des 1792, le manuscrit de Borda e"toit acheve": di verses causes en rctarderent l'impression , et Borda n'etit pas la satisfaction de la terminer. Quand la morl l'enlcva aux sciences et a 1'opera- tion des poids et mesurcs, dont il avoit etc" Fun des premiers et des plus ardens promoteiirs , il restoit encore a imprimer les feuilles Z et sniv. des loga- ri l limes des nombres, et 4 feuilles des logaritbmes des sinus. II n'avoit pas mis la derniere main a la preface. Elie est ici telle tju'on Ta trouve*e dans ses papiera* Settlement le C. Delambre y a joint des notes, et mis des nombres dans la plupart des exemples qui e"toient en blane , et dont il n'avoit deieimine" que la forme et la disposition geneVale. Le C. Delambre explique fort au long la maniere dont on a pu calculer ces logarithmes par le moyert deplusicurs orclres de difference , methode ties-uiile el que le C. Prohi a dt'ja employee pour les grandcs tables du cadastre. On trouve ici des errata pour plusienrs tables dont Jes astronomes font usage , en sorle que le C. De- lambre a fait de ce volume un ouvrage inlercssant, ji.eiue pour ceux qui ne calculent pas par !a division deeimale; mais cette mClhode qui abregeroit les calculs, dcvroit Ctre employee par loin les astro- nomes. Le seul obstacle a ['introduction de ceite llu'tbodeest le poli'voir imperieux de I habitude, et le grand nombre de tables clout on ne petit se [laser F 3 86 Malhematiqu.es. et tous les recueils d'observations qui sont calculus sur la division sexagesimal; mais c'dtoil travailler utiicment pour les progres de la me"thode , que de donner des tables tres-*commodes pour les calculs derimaux. , BOTANIQUE. Description des PI antes nouvelles et pen connues , cullivees dans le jardin de J. M. Cels. Avecjigures 3 par E. P. Ven- TENAT j de I' Ins tit ut national de France, Viin des conservateurs de la Bibliotheque du Pantheon. Troisieme livraison. De rimprfrnerie de Crapelet. Sc vend a Paris, chez V Auteur , a la Bibliotheque du Pan- 1 neon ; chez Barrois, libraire , ruede Savoie ; chez Garnery , libraire, rue de Seine; chez Fuchs , libraire , rue des Mathurins, et chez M.ni£ Hazard, libraire, rue de 1'Eperon. J;;ods avons de'ja donne" dans ce journal, un extrait assez di'laillt' des (]enx premiers fascicules de cet important ouvrage ; nous continuons de remplir la tache que nous nous sommes impose"e, en mettant sous les ycux de nos lecteurs les planles dont.se compose la troisieme livraison. Plantcs de Ceh. 87 Oliveria decumbens. Elle appartient a la fa- rtiille dcs ombelliferes , et elle est rem arguable par son calice adherent a l'ovaire , dont la limbe est a cinq divisions ovales , aigues et concaves ; par ses pe'tales divise"s profonde'ment en deux lobes , qui ont lcs bords de leur partie infeYieure releves et for- mant une cavite sur les cotes , tandis que les bords de la partie superieure sont re flee his et ondes ; par son fruit ovale-oblong , tres-velu , de couleur cen- diee, dont les semences sont relevees en dehors de cinq cote's, et cieuse*es inteiieurement d'un sillon ; et par les colierelles universelles et partielles poly- phyles. Cetle espece est designee sous le nom de decupibenS) parce que ses tiges sont tombantes. Elle a e'te (rouvee aux environs de Bagdad, par Olivier, a qui Ventenat a dedie" ce nouvcau genre. Illicium pativiflorum. C'est une espece nou- velle de la famille des magnoliers , de*couverte par Michaux , dans la Floride , sur les bords du lac George. Le port de cet arbrisseau , toujours vert, ressemble a eclui du laurier. Linnaeus n'avoit connu qu'une seule e»pece de ce genre, \* illicium anisalum , qui cioit en Chine. L'Ame'rique septentrionale en a fourni deux antics, savoir , le ftoriddnurn , figure par Ellis dans les Act. Angl. 177, vol. 60, /. 12; et dans Cur/is Mag. t. 439 ; et l'espece decrite par Ventenat. Celle-ci se fait remarquer par l'outur aronialique dans toules ses parlies, et surtout par celle de ses fruits qui pounoient etre substitutes a, ceux de ['illicium anisalum* F4 88 Botanique. Le C. Ventenat donne tine phrase comparative des trois especes connues d'/l/icium. Illicium anisatuiu. Petalis inrlefinitis } flave- centibus; inft'rioribus lineari-subulalis. Illicium fioridanum. Petalis indefinitis , satu- rate purpureis , iuFerioribus lanceolalis. Illicium pan iflorum. Petalis definilis , ovato- subrotondis, melieis. Agvn eta impvbes. Elle est originate de la Chine, etelle est cultive"e depuisquatre ans chez Cels, de graines rapporte>s du jardin botanique de File— de-Franee, par Lahaye. Le C. Ventenat avoit de"ja demerit cette espece dans les aetes de la Socie'te' d'Histoire Maturelle de Paris ; mais comme la figure qui s'y trouve est mauvaise , il etoit avantageux qu'il la fit dessiner une seconde fois. D'apres les details de la fiucfificdtion qu'il expose , il est aise de se convaincre que le caraclere geuerique de cette plante , donne par Linnaeus, et par tous ceux qui ont i-eprod'iit ia description du professeur d'Upsal, est erronnd dans toutes ses parties. II n'yaque l'ob- servafion qui puisse «.'te»ulre les progies de Phis— toire natmelle, et ceox qui copient servileuient , ue font que perpetuer les erreurs. Tradbscantia rosea. De la famille des joncs. Cette belle espece, trouvee, par Michaux, dans la Basse-Carol;ne el dans la Georgie , peut etre em- ployt'e comme le tradercantui virginica , a la deco- ration dcs parterres. Elie se rapptoche me'me , par Plantes s d'un rouge cramoisi dans le disque , et d'un vert fence" dans le contour. Telles sont les planles cjui entrent dans l'exe"cu- tion de ce fascicule aussi parfait que Its pre"eedens ; on y admire ton jours la sagacile du botaniste, qui expose les details de la fructification avec l'exacti- tude la plus scrupuleuse , et le talent des artistes renomm^s qui ne cessent de le seconder dans une entreprise aussi difficile. J. L. Alibert. (i) Le C. VentPrat a donnp la description de ce s especes , dans 1111 niemoire qu'il a lu a la classe des sciences physiques et matliematiques de l'lnstitut national (f. I' Extra it de ce memoire dans le n.° 16 de ce journal. An 9). L'auleur presume que les botjnistes Irouveront encore dans leurs lierbiers plusieurs especes qui doivenl etre rappoitees au genre caladium; e'est ce qui vient d'etre confirme par le celebre Cavanilles (Consultez un journal intitule : Ancles de ciencias na tit- rates, dont il est un des prinripaux collaboralenrs). Dans son n." 8, il a rendu conipte du memoire du C. Ventenat, et il y a ajoute un supple- ment dans lequel il apprend que les arum grand i/ol turn et triparti- tum doivent elre regardes comme analogues a ce genre. 11 dit aussi que Jacquin a ddnr.e une figure de Varum bicolor, dans le meme ouvrage. II est flaneur , pour le C. Venlcn.it, d'avoir fail des obser- Yations qui ont cchappe au celebre professeur de Vienne. PALiEOGRAPHIE. Ex T RA IT d'une lei I re de Saint- Brieux y an C. P. B.IUDOUIN Jils , sur un des an- Itls frames a Saint - Beat , et instrcs dans 1c Magasin Encyclopedique (i). i~) E u X considerations me servcnt de guides dans mes rech.ercb.es sur les autels de'teire's a Sainf-Be'ai. J'observe d'abord que les divinites auxquelles on. les e"iigea sont inconnues dans la niythologie latine, et j'en in fere qu'ils furent dedies a des dieux gau- lois. La situation de ces inonuniens dans les Gau- ]es et pies des Celtiberes, confirme la consequence. Cependant leur Election est due a des Romains; les inscriptions le prouvent. De la ineuie je presume a l'avance quelque inexactitude dans les noms de divinite's e"trnngeres a nos conque'rans, qui inutile-? rent fiequemment les mots appartenans a la langue celtique. II faut, nia'gre" ces alterations, decouvrir le ve- ritable no ho et les att.ibuts d' ' Asloilunus : car je me borne iei a des conjectures sur Paulel et l'inscrip- tiou qui le concernent. Je soupconne qu'on doit identifier ce dieu a\e2 VEndoi ellicics des anciens Espagnols : mais on con- noit ce dernier presque aussi peu que celui de Saint- (i) .Vnnee VI, t. Ill, j>. 453. ip4 Prtlceographie. Beat. II est done indispensable d'en douner une no- tion exacte. Endovellicus n'est qu'un terme celtique latinise*, En-lovellic 3 le p^ tit enchanteur , le cupidon des Espagnols. Le savant Montfaucon rapporte cette opinion dans son Antiquite explique'e : quiconque sait le breton , on voudra bien consulter le diction- naire dedom Pelietier (V. Touella J , sera parfaite- ment eonvaincu de la ju>tesse de cette explication. II paroit q ie le dieu de l'amour fut parliculie- vement bonoie'a VilLi-Viciosa, bourg de l'Alentejos , en Portugal ; puisqu'on y a trouve" douze inscrip- tions a son honneur, recueillies par Grutler. C'est peut-etre de ce culte peu decent , qu'apres l'intro- duction du christianisme , ce lieu recut la qualifi- cation de Vllla-Viciosa. Endovellicus n'etoit par consequent , ni un dieu topique de ce pays, ni le meme que Mars, ainsi qu'on le suppose dans le Dictionnaire d ' Antiquite's de I'Encyclope'die melhodique. II ne seroit pas m£me facile d'allier des ide"es aussi disparates. Je puise dans la meme source, dans le celtique, l'identite" d'Astoilunus avec l'amour des Luzitains. Tivillodius , en breton du pays de Galles , est , suivant Davies , un s O M M E on parle bea'ucoup de la colonne natio- nale, nous en donnons la representation, afin que nos souscripteurs puissent mieux juger de tout ce qu'on en dit. Au centre de la place de la Concorde, dont on connoit l'e'tendue , s'dleve une masse circulaire for- I mant soubassement. Ce soubassement offre la seVie des departemens continentaux , represented par au- tant de figures qui, se tenant toutes par la main, forment nne cbaine continue autour du monument. Ces figures portent toutes une couronne de cbene, ou d'£pis, ou de pampre , ou d'olivier , qui, en i variant leur coiffure, sert a indiquer les differentes cultures de la France; values de la tunique , ancien costume des Gaulois nos ancelres, eiles sont toutes armies d'une e"pee courte , telle que celle dont l'u- sage commence a pre"vaioir chez nous, et qui sert a de"eorer nos magistrals. Enfin, dans l'ordonnance de ces figures, l'artiste a vouiu exprimer la division po- litique de la Prance, la foice et J'union du peuple qui l'habite. Ce dernier embl£me nVtoit-il pas com- mands par le nom me'me de la place, destinee a recevoir ce monument? C'est enfin l'image des Fran- cois se pressant autour du svmbole de leur nouveau gou\ ernement, Apres Afeuraxm J-.'/u-//, ■/(>/>. 1 71'' <>/>/i<-'<-, 'J'. iV Page t)(> Colonize nalionale. 97 Apres avoir personnifie' la France clans le sou- bassement que l'on vient de de"crire , il e"toit tout simple d'oflYir a la vue les trophies que la recon- noissance a depuis longtemps Aleves dans tous les coeurs a la valeur de nos bataillons. L'auteur du projet a en consequence place" au dessus du sou- bassernent un stylobate destine" a porter ces tro- phies, ainsi qu'a rccevoir des inscriptions dont la redaction sera sans doute confiee a l'lnstitut na- tional. Chaque tropliee etant consacve a l'une des qnafie principales armees de la republique ( 1'arniee du Rhin , celle d'ltalie , celle des Pyrenees, et celle d'Orient), sera distingue! par les armures et dra- peaux des peuples dont elles ont triomphe". . Sur le stylobate dont on vient de parler, posera, e*lev£ sur un socle , le pie"destal de la colon ne ; il ofFiira quatre bas-reliefs dont l'allegorie sera aussi relative a la Fiance; car tout, dans ce monument , doit se rapporter a cette seule perise*e. Ces bas-reliefs caracteVisciont done les quatre rapports generaux sous lesquels la Fiance doit e'tre consideree politi- quement parlant ; ces rapports sont 1'agriculture , le comnieice, 1'art miliraire et les arts. Entre les quatre sujets -de bas -reliefs que 1'on vient d'indiqner, l'auteur a choisi de picfc'rence , pour artier son dessin , celui qui caracterisc le gt'nie le plus particulier de la nation francaise, et le moins contested, celui ue la guerre. Dans un char que font volcr des couriers rapi- nes, Mars, vainqueur, est debdut, appiiy'e' sur sa Tome I. G 98 Beaux - arls . lance. La Sagesse, sous les traits tie Minerve, guide son char. An dessus plane la Vietoire, pr£te a cou- ronner le Dieu des combats. Le cote" du pie'destal qui recevra ce bas-relief, doit regarder le palais des Tuileries : il etoit tout naturel de reporter les souvenirs de nos liiomphes vers celui qui en a ele" tant de fois le glorieux au- teur. Le second bas-relief repre'sentera Ce'res porteVsur une cbarrue altele"e de bceufs. Aupres d'elle , on apercevra une ruche, embleme de la lichesse du gouvernenient republican!. Le troisieme ofFrira Minerve enseignant aux hom- ines les arts utiles. Le quatrieme enfin repre'sentera le Dieu du com- merce, avec ses atlributs. Dans l'augle du bas-relief on apercevra la poupe d'un vaisseau , embleme du. commerce maritime. C'est sur ce piedestal, ainsi decore, que s'e'levera la colonne proprement dile, destine'e a braver les outrages du temps : elle doit , par sa masse, garantir la plus longue clure'e que rimagination puisse con- cevoir. Pour y parvenir, il a fallu, non-seulement rivaliser la grandeur avec 1'un des plus beaux mo- numens de l'aichitecture antique, mais meme en augrnenter les proportions, afin d'e(ablir,en outre, un juste rapport entre la colonne a e'lever, et l'eten- due de la place desfinee a la recevoir. II est un dernier symbolc que l'auteur a employe': a ces aigles qui dtcoient le socle du piedestal de la Colonne nationale. 99 colonize trajanne; il a substitue' le coq. Cet oiseau, suivant nosplus anciennes me'dailles, et d'apresl'e- tymo'ogie meroe du nom des Gaulois dans la langue dc8 Romains, est symbolique de la France. La colonne sera entierement lisse : ellene recevra d'ornemens que clans sa base et dans son cbapiteau. En conservant cede simplicity, on donnera au mo- nument un caraclere plus majestueux que si on l'avoit charge" de sculpture. La colonne sera couronnee par une figure de la ie"publique, debout et triomphanle. Cette figure, et tous les bas-reliefs dont nous avons parle, seiont execute's en bronze. G a VARIETIES, NOUVELLES E T CORRESPOtNDANCE LITTJiRAIRES. SOCI^TfiS LITT^RAIRES. Inst r tut national. r LeC Dor.OMtEU areparu, pourla premiere Fois,au milieu de ses confreres cle 1'Institut national , dans la si'ance generale d»5 floreal. L'emotion ae"te vive el ge- ne'rale ; des applaudissemens dictes par une veritable effusion de cceur ont retenti de toutes parts. lis ont aussi parle au coeur de celui qui en etoit l'objet. II a reniercie" l'assemblee d'un ton pene'tre et avrc une simplicity touchante d'expressions que l'insensibilite* ne tiouve pas. Les applaudissemens ont recommence , et fori a pu lemarquer qtielorsqu'ils partent del'arae, ilsont, com me les paroles, un accent parti culier. — Au moment oil il a paru dans la salle , le rapport sur la nexessite et les moyens de contimier le travail de l'ancien Dictionnaire de VAcadenue francaise fut in- terrompu. Il a etc repris eusuile , et les conclusions en ont e"!e adoptees. L'arrete- pris en consequence sera pie"sente an gouvernement par une deputation. Nouvelles liiteraires. id Les douze commissaires , charges de ce travail , ont etc" nomm^s par les trois classes , I^RVis les sea"nces paiticulieres qui ont inime'diatemeut suivi la stance ge"ne"rale. C asses des sciences mathe'matiques et physiques : Les CC. Lacepede, Delamere, Hauy, Gil Y TON. Classes des sciences morales et politiques : Les CC. Dacier , Naigeon, Daunou, Cabanis. Classes de litte'rature et beaux-arts : Les CC. An- DRIEUX , DOMERGUE , VlLLARS , PoUGENS. Le C. Ginguene a e"te" nomm^, par ra classe des sciences morales et politiques de l'lnstitut , membre de la commission qui doit s'occuper du Dictinu- naire de la langue francaise , a la place du C. Ca- baais , qui, pour des raisons de sante" , n'a pu ac- cepter cette nomination. A la place du C. Hauy , qui a e*galement donne sa demission , la classe des sciences physiques et mathe'matiques a nomine" membre de cette commis- sion le C, Laplace. Conseil des Mi/ies. II a ele" fait au conseil des mines tin rapport sur un nouveau proeffde pour la carbonisation du bois, invents par le C. Brune , proprietaire des forges I de Sorel , pres d'Anet. Les commissaires - rappor- teurs , les CC. Blavier et Boo/iiu , inge'nieurs des I mines, y rendent compte d'abord de Tappareil , et G3 102 Noiwelles lilleraires. ensuite des experiences qui ont 4t€ faites en pre- sence de vingt-trois connoisseurs, parmi lesquels se sont trouves les CC. Bergon , admitiistraleur des foists; Scrs et Jour mi , senaleurs ; S%iravTaf. J'lgnO'- rois ce que c'etoit que ceite academic athoniade , et difl'erenles peisonnes n'avoient pu me le dire. J'ai Nouvelles litteraires. 117 appris depuis , qu'au lieu de recteur de Vacade'mie a/ho/iiade, j'aurois du niettre : professcur au co'lege du Mont Aihos On n>'a encore observe* qu'Eughne , en t£le de sa Logique , nVst point represente en costume de pre/re grcc , niais en habit de calojer ou de moiue grec. J'ajouterai ki , comme une curiosite'litte'raire que j'ai apprise, a I'occasion de mes recherches sur les traducteuvs giecs de Virgile _, que le feu P. Barbe , de la Doetrine-Cliretienne , auteur de six livres de Fables en vers francais, imprimes a Paris en 1762, de vers iambiques latins, du meilleur gout, et de beaucoup de poesies grecques qu'il adressoit de pre- ference a la fille d'un lord Irlandais , pensionnaire aux Daines-de Saint-Gervais (M."e de Barnaval ) , tres-savante en grec, avoit aussi traduit , en beaux vers doriques, les Eglogttes du cygne de Mantoue. L'Korame de lettres de qui je tiens cette pariicula- rite" , est bon juge, et 1'on peut s'en rapporter a lui. L'article d'Antoine, fils d'Antoine Mysias , dans les Me'moires pour sen'ir a I'hisloire litte'raire drs Pays- Has , par Jacquot, rapporte aussi que ce savant avoit trad/iit presqne foutrs les Eclogues de Virgile en vers grecs , imiles de Theocrite. Encore deux peiifes corrections pour mon article sur Eugene : Dans le vers cite d'Homere, au lieu de 'A^a.'vt*, il faut lire 'Agaric, et au lieu de 'nidaaj y ilCZVtl. II 3 1 1 8 Nouvelles Ulteraires. Au C. A. L. Millin. Le 1 5 Aortal an g. Loksquf j'ai lu , dansle dernier N.° du Magasin 3 guelques r( marques critiques , relatives a mon me"- neoire sur le nerf ethmoidal , j'ai e'te surpris que leur auteur , sans attendre la publication de ce travail , se soit empresse" de le juger dapres un court extrait , dont rien ne lui garanlit la fide'lite' 5 mais bientot je me suis apercu que l'objet de sa lcttre etoit moins de relever mes inadvertaiices , que de reveler a ceux qui , depuis longtemps , l'ont perdu de vue , le secret de son existence et de ses travaux. Je me contenterai done d'observer au C. Le- VE1LLE , i." Que, par d£couverte du nerf ethmoidal , il doit entendre celle de son passage entre les os et les cartilages late'raux du nez , et de sa dis-« tribution sur les ailes et dans le lobe de cet organe. 2.0 Que cette tertninaison du nerf ethmoidal n'a point ete eonnue de Meckel-, et que , depuis lui, les anatomistes , nierue les plus modernes , telsqueSa- balier s, Scemmermg , etc. enseignent que ce nerf, arrive' a la partie supe'iieure des fosses nasales, s'y termitie en re"pandant des rameaux sur le cornet supeVieur, la cluioon eihmoidale et les sinus fron- taux. 3.° Que le professeur Scarpa , ayant suivi le nerf Nouvelles Utleraires. 119 ethmoidal ju?que dans ses demieres distributions , et I'ayant de"crit dans le second livre de ses anno- taiions anatomiques , en a ete" d'autant plus aise- meiit regards comme 1'inventeur, qu'il est un des analomistes de ce sie"cle , qui s'est i I lust re* par le plus de deeouvertes, et que, dans le chapitre qu'il a eonsacre a la description de ce nerf , il ne dit point d'apres quel auteur il rectifie les inexactitudes de Meckel , et ne paroit pas avoir eu connoissance ties ttavaux de Lecat et des professeurs de Stras- bourg , cite"s par ce dernier. J'ignoie absoluinent sur quoi pent elre e"tablie la croyance datis laquelle le C. Leveille paroit etre , que je ne connois point le herf noso-pali.il in , et que je le confonds avec V ethmoidal. L'ouvrage de Scarpa , tlans lequel ce nerf a ele decrit pour la premiere fois , se trouve a Paris , dans plusieurs bibliothe"- ques: j'ai etc' moi-meme assez heureux pour en po3S(?t!er un cxemplaire, et me convaintre , par la dissection, de Persistence du nerf naso-palatin , et de Pexactitude de la description qu'en a donne'e le professcur de Pavie. Le C. Lcveiile ne pent igno- rer que , dans un nie/iioire sur les odcius et sur leur emplefi conmie meJicamenf , le C. Alibert s'e.st lieureusement >eivi de cetle de"cqu . erte , pour ex- pliquef la correspondence sympafhjque qui lie si e"lroi(enient I'oigane du gout a eeiui c;e I'odorat (1). Eu parlant d'un filet nerveux , je r*$ pietcnHois pas dormer un tiai'e com pie t de ne"viologie ; je n'ai done (1) Voy. les Mi-moires tk ... Soclke rJKc!ici!e Je Pa. is, pour l'an r p. 14. H 4 J20 Nduvelles lilleraires. • rien dit du tierf naso-palatin qui £toit aussi stran- ger qu'aucun autre au sujet que j'avois entrepris de trailer. En terminant sa let tie, le C. Le'veiUe declare au public i/u'il s'occupe dans ce moment de la tra- duction d'un puVTQge de SCARP J } sur les maladies des yeur. Le C. i.e'veille' n'a pas oublie sans doute que , dans la carriere des traductions, son premier pas fut line chute ( i ). Au reste , le peu de succes de sa premiere entreprise me fait mal augurer de celle qu'il annonce, et je souhaiterois a lillus're Scarpa , pour lequei j'ai toujours professe" une estime qui va jusqua l'admiration , sinon un. plus di^ne , au moins un plus heureux interprete. Je ne pretends clever aucun doute sur la purefe* des intentions du C. Le"veille ; car, quelque defa- vorable que soit mon opinion sur les productions de son esprit , j'ai toujours prise beaucoup la bonle de son coeur et la douceur de son caractere. A. RlCHERAND. NfiCROLOGIE. Les arts ont perdu Noel L E M I R E , graveur celebre , des academies impeViales et royales , de celles des sciences et arts de Lille, de Rouen, sa ville natale,etc. Independamment du nombre infini (i) Peu de gens savent que le C. Leveille a fait imprimer une Ira- duction de I'ouvragejde Weikard , sur la doctrine medicale de Brown. Noitvelles Utteraires. 121 de ses productions, (outes estime'es des connoisseurs , il a contribue a enrichir les belles editions, tant du Bocace que de La Fontaine, des Metamorphoses d'Ovide, de Voltaire, de Montesquieu, de J. J. Rousseau, etc. ' Des sa plus grande je-inesse, il s'atfacha con- stamment a l'efude du dessin , base essentielle de Tart dans lequel il avoit a coeur de se distinguer; aussi Joignit-il roujours la correction la plus exacte a Ja grace , au raoelleux , au fini de son burin. L age qui , d'ordinaire, f«it degene"rer Je talent, n'avoit aucunement aflToibli le sien. C'est ce que prouvent ses derniers ouvrages , notamment ceux qui font pai tie de la maghifique galerie de Florence. Les Aleves qu'iJ a formes, lui font honneur; il emporte leurs regrets et ceux des personnea qui , comme moi , ont eu le bonbeur de l'avoir pour ami Signe j GuiCHARD. V A R I £ T E S. A la suite de l'audience des ambassadeurs, du 17, le C. Mareschalcbi , ambassadeur de la repu- blique cisalpine, a piesente au premier consul le C. Antonetti , auteur du plan du fontm Bonaparte. Cet artiste a recu l'accueil le plus flatteur du pre- mier consul , sons les yeux duquel il a mis une copie du plan Au forum que la republique cisalpine fait e"iiger en son hoaneur. 1 22 Nouvellcs litteraires. Le conservatoire de musique a celebre*, le 18, en I'honneur de Piccini, la fete funebre qull avoit annoncee. II s'y etoit rendu beaucoup d'amateurs , de gens de lettres et d'artistes ; on y a entendu le fameux sommeil cTAtys , et un cheer de I 'opera de Didon , auquel on a substitue' des paroles ana- logues a la circonstance. Le C. Lesueur, inspectetir de l'enseignemeut du conservatoire, y prononca un diseours sur Piccini et sur les opinions de ce grand maitre, par rapport a la musique ttreatraie. Ce diseours a e"le ge'neralement regards eomme pre"sen- tant une excellente theorie de ce genre de musique , the'orie que les Aleves devront e'tudier , et qui seroit a pen pres perdue et pour enx et pour le public , si le C. Lesueur se bornoit a l'avoir prononee"e. II doit la livrer a l'impression , s'il seconde le vceu de ceux qui Font entendue. M. Bertuch, a Weimar, doit publier, dans la foire actuelle de Leipsic, le premier cahier de cbactin des trois rcgnes de la nature , de ses tables gonerales d'hi.itoiie naturelle, clout nous avons donne" le Pros- pectus dans ce journal fi). Les figures des minC'raux sont tres-bien exe'cute'es, et surpassent tout ce qu'on connoit dans ce genre. (5) Mag. encyd. An. VI , t. I, 9. 73. Nouvelles lit I era ins. n3 Le C. Noel, prefet du de"partement du Haut- Rhin, vient de fonder tine Socie"le d'emulation a Colmar. Le C. Butlnschoen , biMioibecaire de l'Ecole centiale de cette ville, s'oceupe dun ou- vrage e~tendu sur la Bibliogr. phie. 11 se propose aussi de fouiller dans les tre3ors de la nombreuse collection de manuserits de la bibliolhecjue confk'e a ses soins, et d'y reebercher surtout ce qui a rap? port a l'bisloire et a la topographie de la ci-devant Alsace. THEATRES. Theatre L o u y o i s. La petite Maison de Thalie. Les come"diens socie'taires de l'Ode'on , errans , depuis longtemps , de theatre en theatre , viennent de se fixer a celui de Louvois, dont ils ont fait 1'ou- verture , le 16 floreal , par le Col 'lateral , ou la Di- ligence a Joigny , prece'de' d'un prologue , dont voici l'idee : Momus vient d'acbeter pour Thu lie une petite maison. Ctlle-ci vient la visiter, et y reeoit tour-a-tour , un ancitn babitue" du cafe" Procope , une merveilleuse du jour, un auteur, un bomnie qui fait des reputations , un danseur et un aeteur de pantomimes. Tons ces personnages raisonnent de l'entieprise , selon leur inte'ret , mais ils sont tous conge'dies par Thalie et Momus, qui veulent plaire 1^4 Nouvelles lit I eraires. au public par un zele sans borne, et terrain eut la piece par ces mots : Courcz toujour* au Palais de Thalie , Mais ne negligez pas sa petite Maison. Cette comedie, froide par elle-mcme, comme la plupart des pieces episodiques , ofTre cle jolis vers et des ide>s ag tables : inais il faut observer au C. Ar- mand Charlemagne, qui en est 1'auteur , qu'il a et$ trop exageie* dans ses e"'oges et trop outre dans sa critique, et que rien n'est plus aise" que de faire applaudir un vtrs , en y placant un noni jus- tement aime- du public. Le C. Picurcl et JJA.V* Moliere ont joue les roles de Momns et de Tbalie, et ont e'le' bien acciieillis ainsi que les anciens acteurs qui sont restes fidelles a 1 association. Quelques-uns ont augment^ cetfe troupe et ne p'euvent qu'ajouter a son ensemble. Ce sont : le C. Basset , jadis au theatre IVIolieie et depuis a la Cite' : le C. Armaiid , jadis au Troubadours : le C. Benin , du theatre Favart , Ct M.me Sara- L scant , du Vaudeville, dont le talent pour la come'die est connu depuis longlemps. T. D. La petite Ville. Cette piece a e'le* joue'e le 19 flort'al an 9. Des ridicules peints avec verite' , des traits comi- ques, un dialogue vif, voila ce qu'on y a applaudi: mais u;j fond trop leger, un plan vicieux , un rnau- Nouvelles lltteraires. 12S vais denouement, et surtout plusieurs invraisem- blanees , voila ce qu'on a improuve' fortement. Le C. Picard , auteur de cette comedie , a refait un quatrieme acte qui de"noue beaucoup mieux les trois premiers , mais qui ne corrige pas le vice du sujet. En voici 1'apercu : Desroches , amant de M.me Bel- mont , cousine de Delille , l'a vue s'entretenir avec un jeune officier. Ceite pretendue infidelity lui fait quitter la eapitale : il en part avec Delille son ami , et ignore que M.me Belmont le suit de loin , d-^solee de sa fuite. Leur voituie casse , une petite ville se trouve sur la route 3 un chasseur, M. Rijflard , les rencontre ; M.me de Senneville , jeune veuve, arrive, en voiture, et leur fait de grandes invitations. lis se rendent a la petite ville, et prennent une au- berge. Desroches, qui a la vue basse, apercoit de sa fen^tre une femme qui repond a ses signes. Le voila tres-amoiueiix ; mais il voit de pres sa Dulcine'e , qui est une M.1,e Vernon , age"e de 35 ans ; il la laisse pour M.me de Senneville, et se rend bier.fot aprt-s chez M.me Guibert pour laquelle il a (par hasard) une lettre de recommandation. Celle-ci appiend qu'il a trente mule livres de rentes, et form ant des projets pour .^a fille , elle veut lui donner nn logement ainsi qu'a son ami. Mais pour ren- verser les piojels de M.me Guibert , Delille lui dit que De*roches est marie"; alors la vieille trouve moyen de se dedirc. Heuieusement M.me Senneville arrive et leur ofTre sa maison. Mais Riillard , qui donne le ton a la petite ville , decide tout le monde a conge'dier les Tarisiens. M.mc Seaneville les prie de sortir de chez ts.6 Nouvelles litteraires. die. M. Rifflard envoie ;i Desroehes un cartel pour le lendernain 5 et M."e Vernon, une sommation de l'56 , et t. VI, p. 556. Medecine. ^econs d' Alphanse Lerot , pmfesseur a I'ecole de medecine de Paris , sur lis pert et, de sang , pendant la qrossesse , lors et a la suite de l\i obstruent 1 embouchure de la S eine. Lorsqu'il seroit lermine , ce seroit alors , tt alors s.'iili. nient , qu'oti verroit 1:11 grand noinbie de ba- timens venir de la Mancbe a Paris , sans danger i a I S4 Livres divers. et dans un temps fort court et determine". Ce se- roit alors que cette ville pourroit , a juste litre , conserver le vaisseau qu'elle porte pour arme de- puis liuit siexles. Ce seroit alors pnfin que, par ses relations maritimes et commerciales dans les quatre parties du monde , elle seroit digne d'etre la ca- pilale d'uu etat giand el pirissant. GSOGRAPHIE. Carte geh eraee de za Prvsse , de I* est , de P on est , de la nomelle Prusse orient ale et de let Prusse meridionale , conformemcnt an traite" des limilcs de 1797 ; divisec suivant les dcfpartemens actuels des neuf chambres , et accornpagnee du> caurs des noiivei.les stations des posies ; par D. F. Sotmann , secretaire prue' el geographe de , Vacademie royu le de Berlin : compreha.nl en, outre les marches de Brandebourg , les due lies de Pome- ranie , de Sitesie et de Magdehourg , ainsi que loutes les possessions de la Prusse , enclavees dans les divers cerel.es de V empire it 'Allenwgne , et en Suisse ; par J. B. PoiRSON , ingenieur- ge'ographe. Cette carte, la plus complete qui ait paru jus- qu'a ce jour, e"toit destine'e a acconipagner Vffis- tmre de Frede'ric-Guil l.aume II, pur L. P. Seg^UB. Elle n'a pu £tie finie plus tot. Elle a etd grave'e par ./. B. P. Tardii'u Taine* , rue de Sorbonne , n.° 385, chez qui elle se vend. Prix, 3 fr. enlu- mince sur papier nom de Jesus , et 3 fr. bo c. sur colombier. Elle se vend aussi chez Buisson , lib., rue Hautefeuille , n • 20. A7. B. Tons ceux qui possedent 1'ouvrage du C. Segur j sont indispensabieinent interessesa se pro- curer ceUe carte , a laquelle le nom seul deson auteur donne d.(j');\. un tres-graua prix; mais le fini paif.iit dont le burin de I'artiste 1'a embelli , est encore un motif pour Ja i'aire rechercher par tous les ama- teurs. Livres divers. iS5 Statistiqu e. j4fefcu statist ique de P Electoral d'Hanovra , dans son £tal actual , at dc cc BtPil devicndroit -par sa reunion our ctats du roi de Pause. A Paris, a lanrienne librairie do C Dupont , rue c!e la Loi % n.c I23r , an 9 , in-8.° de 32 pages. Prix, 60 cent. L'.mtcur He ce petit e^rit , ordinaire du Hanovre , a pense" , avec raison , qn'im aprrcu de ee que cet electorat est , et de ce cpi'il pourroit devenir, lors- qu'il sera bien admihisTre" , me'ritcroit quelque at- tention dims un moment ou ce pays , trop peu connu en France, vient d'etre occupe" par les troupes du roi de Prusse ; occupation qui, vraisemblablement , auia q i(!que influence sur le sort de cc pays. L'au- tcui fait tics bicn voir quelle importance la monar- chie pniisienne doit acqueYir par la possession de ce pays. Beau x-Arts. VlA At5 . Coupes , Elt'cations des plus belles ma/sons el half Is lanstniils a Palis at dans les cm irons ; par J. Ch. Kn.a it , arvhiiccte , et N. Rjnsox- XFTrr , graveur ; premier Ca/ii r. A Paris, cliez t^irau/f, quai Malaquais, au coin de la rue des Pel its Angusiins, in -ibl." Prix , 6 (V. la livraisou pour Paiis , el 7 fr. pour les depaitemens. « , i« lll'iut u« !> vuv ni;i s 11 1 iiin*i uy 11 ?nc, dans l'arl de baiir ei de dlcorer 14 1 36 Li< res divers. « flees , un changement remarquahle. Le grand « n ombre des niauons particulieres qui ont ete eYi- " gees dans de nouveatix quartiers, et pour des pro- <• prietaires opulens qui avoient rapporte de leurs. «i voyages en Jtalie ou d'autres eon trees, le gout de « la nouveaute , un certain penchant a g'eearter <• des anciennes routines , el a les aff'ranc hir de plu- « sienrs piejuge.s, a tofalement change la physio- « nomie de not re architecture ; et les etrangers qui « croiroient en avoir une idee en consultant les an- ■■ cicns recueils de nos baliroens, on en puisant ses <• principes dans les ouvrages qui ont ancienncment •« traite cette matiere, seroient dans une erreur « grossiere. » Ces reflexions ont engage* les edileurs a publier ce recueil des batimens les plus agrcables et les plus Clegans, tant sous les rapports de la decoration exterieure, que sous ceux de la distribution et-dela decoration ioterieure. Pour les donner avec plus de fidelite , Jcs Cdiieurs se sont procure", des artistes memes qui les ont ^rig^s , les plans et les derails ; et lor; que cela n'a pas eie possible , ils ont lev£ et dessine les plans sur la place avec exactitude. Comme la plupart des auteurs de ces edifices exis- tent encore , les editeurs ont ou devoir s'abstenir de toute reflexion critique, .. afin , disent - ils, de •' laisser au public ia pius entiere liberie de jugement, •i et parce que le seul rapprochement de ces diffe- « rentes productions suffira pour metlre ce public a « metue de prouoncer sur le nitrite de ces bati- « mens. » On a adopts pour ce recueil une ecbelle commune pour les plans, et une pour les elevations, double de la premiere , afin que Ton puisse juger compara- tiveuient de la grandeur des edifices. Souvent les li- gnes de I'architecture sont di'tachces sur un fonds de paysage, dour les formes limes contrastent tres- fcien avec les masses severes des edifices. On a fait iirer des exemplaires sur pajiier d'llollande 't a l'u- Lh'res divers. i3j sage de ceux qui voudront colorier ces planches en les lavant. •Les six gravures , dont cette i/re livraison est composee , representent , i.° l'elevalion , la coupe et le plan du rez-de- chaussee de la m«ison de ma- dame de Biunoj , aux Champs - Elysees, habitee aujourdhui par le C. Leavenworth } aiue"iicain , batie par Boullee , architt'Cle, en 1772. 2° Le'e'vation , la coupe et leplan dui."etdu 2.* e"tage de la maison du C. d' 'Argenson , si title aussi aux Champs-EIysees , presentement occupee par le C. N. Laissiet , batie par l'architecte Lemoine, en 1780. 3.° La maison du C Olivier, architecte, rue de la Plpiniere , faubourg fionorl , batie en 1799. Cette plane he oflVe deux derations , la coupe et le plan du rez-de-chausse'e. 4.0 L'eh'vation , la coupe et le plan du rez-de- chausse'e et clu i.cr etage de la maison du C. bel- langer , situe'e rue Neuve-des-Capucines de la Chaus- sC"e d'Antin , aujourd'hui occupe"e par le C. Fitu- chard , batie par le C. Belauger , architecte , en i787. La 5.e et la 6.c planche ofFrent la maison du C. de Sainti'-Foi.v et Carcnne , rue Basse-du-Rempart , pres la Chausse'e d'Antin , ayant vue sur le Boule- vart ; elle a et€ batie par le C. Brogniard , en J 775; et la restauration , qui comprend la cour et Pesca- lier, a die" faite par le C. Happe , architecte , en 1798, La 5.c planche oflre 1'e'le'ration de la facade prin- cipal de cette maison , ainsi que le plan. Sur la 6.* planche , on voit Pelevation de hi meme maison du cote" du jardin , et la coupe sur la longueur du b"a- timent. L'exe'eution de cet ouvrage est tres-soigne*e. Les dessins sont fails par le C. J. C. KraJ/'t , architecte; et la giavure, qui oflTie les monumens avec beau- l?8 Livres divers. C">'n de ne■ /<■ harem 011 le se'rail de Vempereur de Maroc , oil t autt ur , en sa quulite de medecin et chirur- nopien . a pit seal penetier jusqu'd ce jour ' nipxigne dhme carte gJograplnque de C Ajrique , , .-/ le major Renntl; auqmente'e d'un i/ineruire pour I intelligence de ce voyage , par Biion/we, ingenieur gengraphe ; et. crude des rues de Tanger el de Maroc ; traduil de. V anglais, par M. de Saixite- Suz.jnke. A Paris, cbez Tavernier , libraire, rue da Bac , n.° 987 Legras et Cordier , impri- mems-libraires , rue Galande, n° 5o. An 9. 1801. In 8.° de 440 pages; caraetere cicero , sur papier carre d'Auyergne, oine de cartes et vues. Prix, 5 fr. , et 6 ft. 20 cent, franc de port , par la poste. Nota. II a e"tp lire" vingt-cinn exemplaiies sur papier carre vclin double. Prix, 9 fr. , et 10 fr. 20 cent, franc de puit. Livres divers. i2g * V or ace en Hongrie , precede' d'une description de la ville de Vunne el des jardins impe'riaux de Schoenbrunn , par le D. Robert ToTP^NSON ,publi6 a Londres an 1797 , truduil de Vanglais par le C. Caxtpfel , cnrichi de la carle gindrale de la Hongrie el de ifi planches. A Paris , chez Poignee 3 imprim.-lib. , rue Hautefeuille, n.° 16. An 7. 2 vol. in-8.° de 270 et 33o pag. HlSTOlRE. De i? Homme d'JZtat , considdre dans Alexak- dee-Set ere , mis en. paral/ele a\ec les plus vertueux des empeieurs remains ; par le C. De- MEMIevx , ancien major d'tiifanlerie allemande t intenteur de la Pa.sigtaphie , membre de Pacade- mie des sciences de Harlem, de la sociele philo- tcchnique de Paris , et de la societe des observa- tevrs de I'fiomme. 1 vol. in- 8.° A Paris, chez l'auteur , au bureau de la Pasigraphie , rue et faubourg Montmartre , n.° ^5■, chez Pierre T. Duplain , libraire , rue de I'ancienne come"die frsneaise , passage du Commerce ; et chez les freres Levrault , imprim.-libr. , quai Malaquais. Prix, 1 fr. 5o c. Ce volume n'est qu'un fragment d'un plus grand ouvrage intitule : Pensees sur le synchronisme et la reaction di's causes et des effets en morale el en politique , ayanl pour but de recherchrr les vrais principes du droit et du devoir dans Vhomme et dans lespeuples. Les XXV chapitres quele C. Dememieux public en ce moment , sont cxtrsits de ce manns- crit ; Catherine-la- Grande , dit l'auteur, en T774 , Gustavelll, en 177^, en entendirent la lecture, et applaudirent aux vues et au plan du C. Deroe- mieux. Fre"deiic II et son fiere , le prince Henri, ont en communication de cet ouvrage, et le roi de Prusse desiona a 1'auteiir les divers passages qu'il desiroit qui iussent lusa l'academie des sciences lie Berlin. *4° Livres divers* NUMXSMATIQUE. Xc/MopnrzAciUM Sulimianum seu Catalogus nu- mismatum } continens numos antiques ex ciuro , argento et cere Gicecorum et Rumiiioruin , nee non mediiet recenlioris ceviaureos quae ,diun vixil,col- tcg;l perillustris el g nerosus domimts Dn. Petrus- Fridericas Suhmius , cubicuLirius nobilis , et his- toriogrctphus reg>us , nee non membrum variorum socie latum scienliarum JJaslee subjicienda initio mensis novembris anni 1800. Per J. J. TVeber f rutionum qua; de doncitionibus publicis redduntur in chancel/aria Datuea revisorem. Hannice , Sckullzii. In-8.° de 273 pages. Cette collection de me'dailles , uiise en vente a Copenhagne , an mois de novembre 1800, e"foit celle da celebre Suhm , sur lequel M. Engebloft a donn lib. rue Basse-Saint-Martin. An 9. 8.° de 218 pag. Elemens de grammaiie generale , applique's spe'- cialemenl a la langue francaise , a C usage dcs coinmeiicans ; par J. F. Michel , directeur du pensionnat e'tabli pres I'e'co/e eenlrale du de'par- tement de la Meurlke. A Nancy , cliez Ha>//er et J. R. f'igueulle , iroprimeurs , rue de la Consli- tution , n.° 10. An 9 de la republique. 8.° de i53 pag. Prix , 1 fr. broche. Litt£rature. * Correspond A NCE litteraire adressde a sowAl- tcssc impdriale , Mg.r le grand-due de Russie , aujourd'liui empvreur de Russie _, el a M. le comie Andre Schonalojv , chambellan de I'imperalrtre Catlicrine 11, depuis 177^- jusqua 1780; par Jean- Francois Laharpe.^ vol. in-S.10 Paris, chez Migmret , imprimeur, rue Jacob , n.° 1186; et a l'anci^nne librairie de Dupout , rue de la Loi , n.° 2,j8. Prix, i5 fr. et 20 fr. par la poste. Cette correspondance , annoneee avant qu'clle fut livreea l'impiession , etoit attendue avec impatience et sera lue avec empiesscnienl. Elle n'obtiendia pas tons les su£ragesj on 'louveia les jugenrens du correspondant sur les auteurs morts , un peu se- veres , et les auteurs vivans trouveront iujustes , partiaux, ceux qui les intercsscnt : et cela doit 7^.2 Livres divers. £tre. Le C. Laharpe qui s'attend a 1 'exasperation de tous les amours - propres , qui voit les auteurs du moruent prendre la defense memr des morts , pour persuader au public qu'il a e'te' peu juste en - vers eux , a pris son parti , comme il nous I'apprend dans sa preface dialoguee, oil on lit une refutation des critiques qu'on ne manquera pas de lui faire. .. Je voiis disois , repond-il a I'interlocuteur , que «. j'avois toujours e"t£ un rapporteur de bonne- foi , « dans les proees litte'raires , ce qui m'a souvent .. mis bien mal avec les parties; mais j'ai eu aussi u une recompense, en voyant mes conclusions, au * moment oil je les ai relues , asscz generalement u ratifie*es par la cour souveraine du public, avec .< le grand sceau du temps II y a longtemps «. que je n'ai rien a gagner ni a perdre avec les .« a:iteurs , et de part et d autre, tout est a peu pres <. arrange", du moins jusqu'a ce que je ne sois plus. * II me suffit que , meuie dans une espece d'e"cvit n qui me dispensoit de toute reserve, surtout avec « c/bux qui s'etoient lout permis contre moi , l'cn « ne puisse apercevoir, je ne dis pas la haine , « niais meme 1 'inimitie*. Vous vous doutez bien que « le personnel est toujours mis decote" , hors dansce « qiu est, pour ainsi dire, du domaine public. — « Soit , mais vous allez r'ouvrir les blessures de n l'amouv-propre. — Est-ce que celles-la se fer- h ment ? •> En paicourant les volumes que nous annoncons, nous avons recueiili quelques anecdotes qui nous fourniront un article assez interessant. P O t S I E. * La CoNQUETE de Naples par Charles VIII. Ou- vrage compose1 sous le regne de Louis XV, par Paul G. , avec cette epigraphe : Juvenilia men. 3 vol. 8.° Prix, 12 fr. et i5 fir. franc de pott. Paris. An 9. Chez Fuchs , libraire , rue des Ma~ ihurins , hotel Cluny. Livres divers. 148 Lb DAme'rite des Femmes , poeme , par F. L. Pei.letier- Sat i\r -Julten. De l'iinprimeiie de Guilleminet. A Paris, chez Dcbmy , palais du Tribunat , n.° 235. An 9. ln-12 de 52 pages. Prix , 1 fir. et 1 (V. 25 c. franc de port. Cettp satyre contre les feinmes ne fera point ou- blier celle de Boileau. Romans. VHermite de vingt ans , anecdote du id.* siecle , awe romances , par Louis PoNET , aiiec telle epigraphe : De nos premieres passions , depend le resre de nos jours. 2 vol. in-18. Prix , 1 fr. et i fr. 26 c. pour les de*partemens A Paris, chez Lemarchand , libraire, place de l'Ecole, et cliez imbert , imprimeur , cloitve Notre-Darne. An 9 (1800). Un jetinehomme , apres avoir e"prouve* tout ceque 1'amour malheureux petit causer de tuurrnens , fuit le monde entier , et se confine dans un petit her- mitage oil il ge'mit en liberie. Separe de sa (ami lie depuis piusieurs armies . il rencontre sa sueur que le hasard conduit dans son hermitage , et il lui ra- conte ses malheurs et la perfidie d'une maitiesse adore"e, dont il e"leye l'enfant aiipres de lui. La mo^t de cet enfant est bientot suivie de la sienne Le repentir de sa mailresse ne vient qu'apres sa moi • } et la cause premiere de Jeurs malheurs, un riche de"bauche a qui les crimes ne coutt-nt rien pour se satisfaire, jouit tranquillement du fruit deses forfai s. Ce ro.isan ofFre des situations attachantes •, il est bien conduit et rempli de pense"es agieables. II e t malheureux epie le style ne reponde pas a I'imagi- nation. Les fautes de I'imprimeur se sont jointes aux negligences de l'auteur, pour blesser a tout mo- ment la langue et la graumictiie. Cependant nous conseillons a l'auteur de ne pa* se de'eourager et 144 Livrcs divers. de eon turner utie carriere oil l'espril fait les prin- cipaux frais. T. D. La Visite Noctvbne , iraduit de V anglais de Maria • Rcginu Roche, uutcur des En fans de Pabbaye , pur J. B. J. Button. A Paris, chez Gitejjier jeune , an cabinet de lecture , bonlevart Cerutti , n.° 21. An 9 (1801). 6 vol. in 18 , de 184, i"9 , 187 1 I79? 179 et ig5 pages. Prix, 4 fr. 5o c et 6 fr. franc de port. Un titre annoncant quelque cbose de mysteYieux, lei om d'uneeelcbreromanciereanglaise,en voilaplus qu'il n'en fmt pour exciter la cmiosite des lecteuis francais. lis doi vent pourtant savoir gie an tradueteur intelligent et eVtaire d'avoir retranche quelques longueurs el quelques imperfections e"cbappi>s a la chaieur de la composition et surtont a la facilile dc l'autcur. La grande ft'condite des Anglais, eu fail de romans , semblera toujours ^tonnanle et pourroit effrayer , si 1'on tie voyoit pas cctle mar- chandise se debitev rapidement , et ie nombre des. amateurs croitre tons les jours. Celuici etant en 6 vol.mes , nous nous dispenserons d'nne analyse de- taille"e ; nous nous conienierons de porter node jugement, en invitant a lire le roman lui ineme , qui est bien e'er it et inte"ressant , quoique l'inirigue ne soit pas tres-nouvelle. Le titre qui sembleroit annoncer un roman nierveilleux , trompe I'attente du lecteur qui n'y trouve que des eVeneniens simples et naturels. II n'a rapport qu'au denouement qui a le nie'rite d'etre imprevu. T. D. (N«c 4.) Messidor an 9. G A S I N ENCYCLOPED1QUE, o u JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS, R K I) I G JK Par A. L. Millin. AVIS DES EDITEUR Le prix de ce Journal est fixe- : & 9 francs pour trois mois, itf francs pour six mois, 36 francs pour un an , taut pour Paris que pour les Departeruens , franc de port. On peut s'adresser au Bureau du Journal pour se procurer lous les Livres qui paroissent en France et che« lerranger, ft (our tout ce qui concerne la Librairie aucicnne et moderne. VjE Journal, auquel la plupart des liommes qui ont un nom distingu Baubenton. 4-J.5 soin dans leurs maladies. II ne contenoit en histoire riaturelle proprement dite, que des coquilles ras- semblees par Tournefort , qui avoient serv! depuis a amuser 1'enfance de Louis XV, et dont plusieurs portoient l'empreinte des caprices de I'enfant royal. En bien peu d'anne'es , il changea totalemetit de face: les mineraux , les fruits, les bois, les coquil- lages , furent rassemble's de toute part et exposes dans le plus bel ordre. Ou s'occupa de decouvrir ou de perfectiotiner les moyens par lesquels on conserve les diverses parties des corps organises ; les de"- pouilles mammies des quadrupedes et des oiseaux reprirent les apparences de la vie , et presenterent a 1 observateur les moindres details de leurs caracteres, en oieme temps qu'ils fiient l'ltonnement des cu- rieux par la vanlte" de leurs formes et l'c'clal de leurs couleurs. Auparavant , quelques riches ornoient bien leurs cabinets de productions naturelles ; mais ils en e'car- toient celles qui pouvoient en gater la syraelrie et leur oter 1'apparence de decoration. Quelques savana recueilloient les objets qui pouvoient aider leurs re- cherches ou appuyer leurs opinions ; mais , borncs dans leur fortune , ils e"toient obliges de travailler longtemps avant de completer meme une branclu* isol^e : Quelques curieux rassembloient des suites qui satisfaisoient leurs gouts; mais ils s'arrdtoienf orclinairemcnt aux chose* les plus futiles , a celles qui cioient plus propres a flatter la vue qu'a e'clairer 1'esprit : les coquillages les plus biiilans, les agates les plus variees , les ge mines les luicux taillees , les 44^ Biographic. plus eclaiantes, faisoicnt ordinairement l'objet cle leurs collections. Daubenton, appuye" par Buffbn , et profilant des moyens que le credit de son ami lui oblint dugou- vernement , concut et exe'cuta un plan plus vaste : il pensa qu'aucune des productions de la nature ne devoit £ tie ecarte'e de son lemple ; il seniit que celles de ses productions que nous regardons comnie les plus importantes, ne peuvcnt etre bien connues qu'autant qu'on les compare avec toutes lesautres; qu'il n'en est meme aucune qui, par ses nombreux rapports, ne soit lice plus ou moins directement avcc le reste de la nature. II n'en exelut done au- cune, et fit les plus grands efforts pour les recueillir toules ; il fit surtout executer ce grand nombre de preparations anatomiques qui distinguerent long- temps le cabinet de Paris , et qui, pourelre moins agrcables a l'oeil du vulgaire , n'en sont que plus utiles a 1'liomme qui ne veut pas arreter ses reeher- ches a l'ecorce des e"tres cr^es , et qui tache de rendre 1'bistoire naturelle line science philosophique , en lui faisant expliquer aussi les phenomenes qu'elle d(?crit. L'etude et l'arrangement de ces tremors etoient devenus pour lui une veVitable passion , la seule peut-etre qu'on ait jamais remarquee en lui. 11 s'en- fermoit pendant des journees entieres dans le ca- binet; il y retournoit de mille manieres les objets qu'il y avoit rassembles ; il en examinoit scrupu- .'eusement toutes les parties ; il essayoit tons les oidres possibles, jusqu'a ce qu'il eut rencontre'celui Daubenton. 447 qui ne choqtioit ni 1'oeiJ ni les rapports nature's. Ce gout pour l'arrangement d'un cabinet se re- veilla avec force dans ses dernieres annt?eelopper tout ce qu'il contient de ncuf et d'important pour les naturalisles. II suffira , pour en clonner une ide"e, de dire qu'il comprend la description, tant exterieure qu'inte"rieure , de cent quatre - vingt-deux especes de quadrupedes , dont cinquante- huit n'avoient jamais ete di»sequees , et dont treize n'etoient pas m£me de"crites exte"rieure- nient. II contient de plus la description exte"rieure settlement de vingt-six especes, dont cinq n'e'toienfc pas connues. Le nombre des especes entierement nouvelles est done de dix-huit ; mais les faits nou- veaux relatifs a celles dont on avoit de"ja une con- noissance plus ou moins superficielle , sont innom- brables. Cependant le plus grand me"i ite de l'ouvrage est encore 1'ordre et 1'esprit dans lequel sont le'digees ces descriptions, et qui est le m<"me pour toutes Jes especes. L'auteur se plaisoit a re*peter qu'il 1) Mtimoires de I'lustitut national , classe de physique, t. I. Daubenton. 4^9 seaux brillans , elastiques et remplis d'air , que d'aulres avoient deeouverfs dans le bois. La mineralogie a fait tant de progres dans ces derniercs annees , que lcs travaux de Daubenton dans cetle partie sont presque eclipses aujourd'hui , et qu'il ne lui restera peut-elre que la gloiie d'avoir donn^ a la science celui qui l'a portee le plus loin : c'est lui qui a fie le maitre du C. Haiiy. II a pu- blic cependant des ide"es ingenieuses sur la forma- tion des albalres et des stalactites (12) , sht lea causes des herborisations dans les pierres (i3), sur les marbres figures, et des descriptions de niine- raux peu connus aux e"poqucs 011 il les publia (14). II est vrai que sa distribution des pierres precieuses n'est point conforme a leur veritable nature; mais e!le donne du moins queLque precision a la nomen- clalure de leurs couleurs. On retrouve plus ou moins, dans tons ces tra- vaux de Daubenton sur la physique , le genre de. talent qui lui e'toit propre , cette patience qui ne vcut point deviner la nature, parce qu'elle ne de-- sespere pas de la forcer a s'expliquer d'elle-meme en repetant ses interrogations , et cette sagacite" habile a saisir jusqu'aux moindres signes qui peu- vent indiquer une re'ponse. On reconnoit , dans ses travaux sur l'agriculture , une qualite" de plus, le denouement a l'utilite' publique. Ce qu'il a fait pour (12) Mimoires de I'Acadimic pour i;54, p. 237. (i3). Ibid, pour 178a, p. 667. (14) Ibid, pour 1781. 4S0 Biographic ['amelioration de no? lainps, lui meriiera a jamais ]a reconnoissance de 1'etat , auquel il a donne une nouvelle source de prospcrite". 11 conunenca ses ex- periences sur ce sufet en 1766 , et Jes continua jusqu'a sa mort. Favorise d'abord par Trudajne, il rccut des encouragemens de lous les aclminis- trateurs qui succe'derent h cct homme e'elaire' et patriote , et iJ y repondit d'une tnaniere digue de lui. Met I re dans tout son jour I'utilite du pareage continue!; demonfrer les suites peinicieuses de i'u- •sage de renfortner les moutons , dans des enables, pendant 1'hivcr ; essayer ies divers moyens d'en ameliorer la race; trouver ceux de determiner avec precision le drgre" de finesse de la laine ; recon- noitre le me"canisme de la rumination , en deduire des conclusions utiles sur le temperament des betes a laine , et sur la maniere de les nourrir et de les trailer ; diss^miner les prod nits de sa ber- gerie clans toutes les provinces ; dislribuer ses be- licrs a tous les propritHaires de troupeaux ; faire fabriquer des draps avec ses laines , pour en de- incntrer aux plus prevenus la superiority; former des bergeis instruits , pour propager la pratique de sa rne'thode ; rediger des instructions a la porte"e de toutes les classes d?agticu!teurs : tel est I'expose" rapide des travaux de Daub* n;on sur cet important sujet. Presque a chaque seance publiqne de 1'Aca- d^mie, il rendoif compte de srs recherches , et il obtenoit bouyent plus d'applaudisserueus de la re- Daubcnlon. 461 connoissance des assistans , que ses confreres n'en reeevoient tie leur admiration pour des dtVouvertcs plus d iffici les , mais dont 1'utilite- e*loit moina evi- dente. Ses succes ont etc' surpasses depuis : les trou- peaux entiers que le gouvernement a fait venir d'lispagne, sur ia demande de Tessier , crux que Gilbert est alle chercher nouvcllement , ont re- pandu et repandront ia belle race , avec plus de rapid ltd que Daubenton ne put le faire avec des beliers seulement j mais il n'en a pas moins dome l'e'veil , et fait tout ce que ses mo\ens rendoient possible. II avoit acquis, par ces travaux , une espece de reputation populaire qui Iui fut ties -utile dans une circonsiance dangeieuse. En 1'an 2 , a cete epoque deja bien eloigned de nous, oil, par im renversement d'idees qui sera longtrnips memo- rable dans I'histoire, la portion la plus ignorante du penple eut a prononcer sur le sort de la plus instruite et ia plus ge"nc*reirse , Poctogenafre Dau- benton eut besoin , pour conserver la pi ice qu'il honoroit depuis 52 ans par ses talens et par ses Vert lis , de tlemander a une asseDiplee qui se nom- nioit la section des Sant-Culojtfis } un papier dont le nom tout aussj extraordinaire e»oit eprlifieat de cii'ismc. Un profes.-eur , un academic'tcn , autoit cu peine a l'obtenir: qiie'lqnes gens sense's, cpii se m£- loient aux furieux dans lYspoir tic Jes conterrir , le presenterent sous le litre de berger j et ce fut le berger Daubenton qui oblint le ceitificat neces- 462 Biographie. saire (i5) pour le directeur du museum national d'bistoire naturelle. Cette piece existe : elle sera un document utile , moins encore pour la vie de Daubcnton ; que pour l'histoire de cetta e"poque funeste. Ces nombreux travaux auroient suffi pour fatiguer une activite biulante; ils ne suffirent point a l'a- mour paisible d'une occupation constanle , qui fai- 8oit une partie du caractere de Daubenton. Depuis longtemps on se plaignoit qu'il n'y eiif. point en France de lemons publiques d'bistoire na- turelle : il obtint, en 177.3 , qu'une des chaires de niedecine - pratique du college de France seroit cbange'e en une chaire d'bistoire naturelle, ct il 9e cbargea , en 1775 , de la remplir. L'intendant de (ij) Copie figuree du cerlificat de civisrae de Daubenton. Section des iak) Cuioiii. Copie de L'Extrait des deliberations de i'assemblee Ginirale de la Seance du cinrj de la premiere decade du ir\>isierne rnois de la second* annie de la Rupubliquefi ancoise une ct indivisible. -Appevt que d'apres le Rapport faite de la societe fraternalle de la section des sans cnlotle sur le bon Civisme et faits d'humanite qu'a toujour tcmoignes Le Merger Daubenton L'assemblee Generale arrfle iiuanimeinent qu'il lui sera accorde , un cerlificat de Civisme, tt 1a 1'ie. relent suivip de plusieurs membre de la dite assemblee lui done Jacolnde jvec toutes les acclamation dues a un vraie modele d'huma.- Iiife ce qui a ele temoigiK* par plusieurs reprise. Signi R. G. Dabdel, president. Pour extiait conforrne. Sign£ D o m o K T , Sa*'' Daubcnlon. 4 63 Paris, Berliner, l'engagea , en 1783, a faire des lccons d'ljconomie rurale a l'ccole ve"tcrinaire d'Al- fort , d;ins le m£me temps ou Vic-d'Azyr y en donnoit d'anatomie comparee , et le C. Fourcroy de thymie. 11 demanda aussi a faire des lccons dans le cabi- net de Paris , ou les objels inline auroieut parle" avee plus de elartd encore que le professeur; et n'ayant pu y parvenir sous 1'ancien regime , |il se joignit aux aulres employes du Jardin de> Plantes, pour obtenir de la Convention la conversion de cct elablissement en e"cole speciale d'histoire naturelle. Daubenton y fut nomine pvofesseur de minera- logic, et il a rempli les lone lions de eette charge jusqu'a sa mort , avec la meme exactitude qu'il meltoit a tous ses devoirs. CVtoit veVilablement un spectacle tou chant dc voir ce vieillard entourt? de ses disciples qui re- cueilloicnt avec line attention religieusc ses paroles dont leur veneration sembloit faire autant d'oracles , d'entendre sa voix foible et tremblante seranimer, reprendre de la force et de Tenergie , lorsqu'il s'a- glssoit de leur inculqner quelques-uns de ces grands piincipes qui sont le rc'suhat des meditations du genie , ou seulemcnt de leur develop per quelques vetite's utiles. 11 nc meltoit pas moins de plaisir a leur pailer qu'ils en avoient a 1'entendre : on voyoit , u sa gaiele" aimable , a la facility avec laquclle il se prf'toit a toutes les questions , que e'etoit une viaie jouissance II oublioit ses annees et sa foiblesse , 464 Biographie. lorsqu'il s'agissoit d'etre utile aux jeunes gens et de remplir ses devoirs. Un de ses colK'gues, lui ayant ofTert , lorsqu'il fut nonmid senateur , de le soulager dans son en- seignement : Man ami } lui repondit-il , je ne puis elre mieuv rcmplace que par vous ; lorsque I'dge me Jcrcera d renoncer a mes fonctions , soyez certain que je vous en ehargerai. II avoir. 83 ans. Rien ne pronve mieux son zele pour les sieves, que les peines qu'il prenoit pour se tenir au cou- rant de la science , et pour ne point imiter ees professeurs qui, nne fois en place, n'enseignent chaque aimee que les memes choses. A 8oans\ on l'a .vu se faire expliciuer les deeoiiverfes d'un de ses anciens eleves , le C. Haiiy ; s'elrorcer de les saisir, poor les rendre lui - me me aux jeunes gens qu'il inslruisoit. Cel exemple est si rare paruii les savans , qu'on doit peut-etre le considerer comme un des plus beaux traits de l'tfloge de Daubenton. Lois de l'existence ephemere de I'ecole nonnale, il y fit quelquts lecons : le plus vif enthousiasme J'accueilloit. chaque fois qu'il paroissoit, chaque fois qu'on retrouvoit , dans ses expressions, les senti- mens dont ce nombreux autlitoiie etoit aninu', et qu'il c'toit fier de voir partager par ce venerable vieillard. C'esl ici le lieu de parlor de quelques-uiis deses ou wages , qui sont rosins destines a exposer des de"couvcTles , qu'a enseigner syslemaliquement quel- que corps de doctrine : tels sont ses articles pour Jes deux Encyclopedies 3 surtout pour Y Encyclopedic: Methodiquej. V a lib e n l on „ 460 MJlliodique , oil il a fait les quadrupedes, les rep- tiles et les poissons ; son tableau mine'ralogique , ses lecons a lYcole normale. II a laisse" le manuscrit complet de celles tie I'e'co.'e vete*rinaire, du college de France et du museum : on doit esperer que le public n'en sera pas prive*. Ces e'crits didactiques sont remarquables par tine grande clarte , par des principes sains, et par une attention scrupi.leuse a ecarter tout ce qui est dou- teux : on a seulement e"ld etonne" de voir que le meme homme qui s'etoit explique' avec tant de force contre toute espece de me*(hode en histoire naturelie, ait fini par en adopter qui ne sont ni uieillem^s , ni peut-tHre aussi bonnes que celles qu'il avoit blamees. Enfin, outre ces ouvrages , outre toutes ces le- cons, Daubenton avoit encore £te charge" de con- tfibuer a ia rc"dact'on du Journal des Scimns ; et dans ses dei nitres annees , sur la demande du co- mite' d'iosiruction publique , il avoit entrepvis de composer des elemens d'bistoire naturelie, a 1'usage des tcoles primaires : ces Clemens n'ont point etc* acheves. On se demande comment, avec un temperament foible et tant d'occupations peVibles , il a pu ar- river, sans infir mites douloureuses, a une vieillesse si avancee : il la du a une e"tude ingenieuse de Ini-meme , a une attention calcule*e d'eViier e"gale- inent les exces du corps , de 1'ame et de l'esprit. Son regime, sans etre austere, £loit tres-uniforme: ayant toujour* £te dans une honuete aisance, n'*.. Tome I. Gg 466 Biographie. timant la fortune et la grandeur que ce qu'elles Valent , il les desira peu. 11 eut surtout le bon es- prit d'eviter l'e'cueil de presque tous les gens de lettres, cette passion dc:sordonnee d'une r£put alien preYoce ; ses reehercbes furent pour lui un amuse- ment plutot qu'un travail. Une partie de son temps e"toit employee a liic , avec son epouse , des 10- niaus , de* conies et d'autres ouvrages legers 5 les plus frivoles productions de nos jours ont etc lues par lui : il appeloit cela me tire ton esprit a In diete. Sans doute que cette e*galite de regime , cette Constance de saute" conlribuoient beaucoup a cette amenite" qui rendoit sa societe si aimable : mais un autie trait de son caractere qui n'y contiibuoit pas uioins , et qui frappoit tous ceux qui appro- choient de lui , e'est la bonne opinion qu'il parois- soit avoir des hommes ; elle seaibloit naturcllement venir de ce q.i'il les avoit peu vus , de ce qu'uni- quement occupe de la contemplation de ia nature, ii n'avoit jamais pris de part aux mouve mens de la partie active de la soeiete". Mais elle allait quel- quefois a un point etonnant. Cet bom me, d'un tact si deiicat pour distinguer l'erreur , n'avoit jamais l'air de concevoir le mensonge ; il eprouvoit tou- jours une nouvelle surpiise, lorsqu'on lui devoiloit lintrigiie ou l'inte'ret cache* sous de beaux dehors. Que cetle ignorance fut naturelle en lui , ou qu'il aitrenonce" volontairement a connoilre les homines , pour s'e"pargner les peinesqui affectent ceux qui les connoissent trop , cette disposition n'en rtfpandoit Dnubcnton. 467 pas moins sur sa conversation un ton de bonliommie d'autant plus nimable, qu'il contrastoit davantage avee l'espvit et la finesse qu'il portoit dans tout ce qui nVtoit que raisonnement. Aussi suffisoit-il de 1'approcher pour 1'aimer; et jamais homroe n'a recti tie te'moignages plus nombreux de l'affeciion ou du respect dcs autres , a toutes les e'porjues de sa vie, et sous tons les gouvernemens qui se sont succede's. On lui a reproche" d'avoir soufFert des horn mages indignes de lui et odieux par les noms seuls de ceux qui les lui rendoient ; mais c'e"toit une suite du systenie qu'il s'e"toit fait, de juger mfrae les homines d'etat par leurs propres discours , et de ne leur supposer jamais d'autres motifs que ceux qu'ils exprimoient eux-m£mes: methode dangereuse, saus doute 5 mais que nous avons un peu trop aban- donne"e aujourd'hui. XJne autre disposition de son esprit, qui a encore eondibue a ces odieuses imputations de pusillani- mite ou d'egoisme , qu'on lui a faites, m6me dans des ouvrages imprimis, et qui ne les prouve cepen- dant pas davantage, c'etoit son obeissance entiere a la loi, non pas comme juste, mais simplement comme loi. Cette soumission pour les lois humaines e"toit absolument du m£me genre que celle qu'il avoit pour les lois de la nature j et il ne se per- meltoit pas plus de murmurer contre celles qui le privoient de sa fortune , ou m£me de l'usage raisonnable de sa liberie", que contre celles qui lui faisoient de"former les membres par la goutte. Quel- qu'un a dit de lui qu'il observoit les nodus de ses Gg 2 468 Biographic. doigts , avec 1e m^me sang-froid qu'il auroit p* faire ceux d'un arbre , et cela eloit vra a la let tie. D'ailleurs, quand le maintien de sa tranquillite auroit ete le motif de quelques- lines de ses actions , l'usage qu'il a fail de cette tranquillite* ne l'absou- droit-il pas? Et l'homme qui a su arraeher tant de secrets a la nature, qui a pose les bases d'une science presque nouvelle , qui a donne" a son pays une branche entiete d'industrie , qui a cre*e l'un des plus importans monumens des sciences, qui a forme* tant dYleves in^truils, parmi lesquels plu- sieurs sont deja assis dans les premiers rungs des savans , un tel honime auroit-il besoin anjourd'hui que je le juslifiasse de s'etre menage* les moyens de faire tout ce bien a sa patrie et a rhumanile*? Les acclamations univtrselles de ses concitoyens re*poudent pour moi a ses accusateurs : les dernieres et Its plus solennelles marques de lenr estime ont termine, de la maniere la plus glorieuse, la car- riere la plus utile; peut-etre avons-nous a regietttr quVUes en aient abege le cours. Nomine membie du se*nat conservateur , Dau- benton voulut remplir ses nouveaux devoirs, comme. il avoil rempli ceux de toute sa vie; il fut cblig£ de lane queique changement a son regime ; la sai- son etoit lies-rigomeuse ; la premiere fois qu'il as- sista aux seances du corps qui venoit de Telire, il fut frappe" d'apoplexie, et lomba sans comiSJssanc* entre les bras de sts colitgues elfrayes ; les se- cours les plus prompts ne putent lui renclre le sen- timent que pour quelques installs , pendant lesquels Daubenton. 469 il se montra tel qu'il avoit toujours e*le*. Observa- Tetir tianquille de la natuie, il t&loit , avec les doigts qui efoient rest que Jon se forme ordinairement de It ii;;'heur et de l'extr«?me beauty des prisonnieres que rtnierment les st'rails, cessera d'apres l'assertion la mer du Sud , celui de se ta- tiiupr, c'esl-a-dire , de se peindie une ou plusieurs parlies du carps. Les Mi ires, satisen excepter ceux d'un rang distingue", onf ate penchant decide" pour le v ! ft la filoiterie; i! en cite un exemple dans sonne d'un general en chef. Parmi les animaux dairies (Kjues, qui sont presque tous ceux d'Europe, on distingue le dromadaire. On n'a pas chez nous une veritable ide> de sa vitcsse : elle est telle que le cuvaliiT qui le inonte per droit haleine sans de grandes precautions. Dans un beau chemin, le dromadaire pent eouvir environ quarante-deux lieues par jour. La passion des Vlaures pour les chevaux est con- slante ; leur maniere de les clever , de les dresser, de les panser, de les manier et de les harnacher est sufBsatument dc've;oppe'e dans le texte. lis s'en servent pour des tours de force d'une adresse inouie. L'auteur nous insfruit encore , avec assez d'e"ten-* due , sur les finances , le commerce , la marine, les lois civiles et erimineiles, les forces militaires et la politique du pays. Necessaireme nt l'^qnilibve ne pent, s'eiablir entre ces diverses branches dans un gouvcrnement oil le caprice dispose de la for- tune et de la vie des citoyens, oil ies bnmmes en place imitent la rapaciie" du maitre,ou, enunmot, le brigandage seul ddmine. Les negoeians eirropeens ne se m^intiennent qu'a force d'or. Les emplois a la cour sont aussi multiplies que partout ailleurs , et leurs noms sont en ge"n£ral les memes que ceux Ma roe. 470 adopte's dans les auhes elats. La , comme dans les cours d'Euiope, on ohlient difficilemcnt justice; et m£me pour y parvenir, Ton doit fa ire ses pre*sens d'apres le tarif que 1'auteur a transcrit , et qui amu- sera beaucoup. Neanmoins , le plus sur nioyen de je'ussir est de re"pandre force presens ct force argent dans le harem , et particulierement entre les mains des femmes de 1'empereur ou sultanes. On croiia difficilement que, durant tout le regne de Sidi-Ma- liamet , elles ne recevoient que I'e'quu alent d'un petit e"eu par jour , somme avec laqutlle elles eloitnt obligees de pourvoir a leur noun iture et a leur en- tretien. Elles trouvoient done tine puissante res- source dans les cadeaux de ceux pour qui elles s'inte'ressoient , a la verity, tres-vivement. Le code criminel a £iabli une coutume bien Strange : toutes les executions doivent se fa ire en presence de 1'empereur et de toute sa cour j tou- jours elles term men t les audiences publiques. Ce que le docteur anglais nous apprend du culte se reduit a tres-peu de chose. Quoiqu'a beaucoup d'egards, Sidi-Mahamet fut pour lui pleiu de bienveillance , il n'a jamais pu oblenir de visiter les moxquces , oil les fidelles croyans n'entrent jamais que mis pieds. Uneloi eninlerditl'entre'e aux infidel les sous peine de mort. On ne lira done que de briefs details sur quel- ques pratiques exteVieures, comme prieres , jeunes , ablutions , etc. La superstition, vice principal des peuples sauvages ou ignorans , est extreme parmi Its Maures. On y gagne , comme chiz beaucoup d'autres nations policies , des indulgences plenieres; 4y 6 Voyage. et le pt'lorinage de la Mecque, qui estle plus grand acte de religion , acquiei t a ceux qui le foot , et nueme aux animaux qui servent a ce voyage, des fdveurs speViales. La description de cette caravane e t exfreme- niciit attachaute par les preparatifs qu'elle exige ct qui out lieu sept mois avant , par les formalite's qu'elle neVess>te pour 1'enlreprendre , et celles qui pte'eedent immediatf ment son depart, par I'ordre de sa marehe, et par TobLigalion de chaque peleiia arrive" a la Mecque. L'histoire de tous les siecles parle du droit d'asile a^coide" aux criiuinels, quels qu'ils soient. Ce droit existe en Barbarie pour quiconque se refug'e dans une mosque"e ou dans un sanctuaire, qui est une chapel le consaciee a la sepulture d'un mahomt'tan repute saint. Personne n'ignore que chaque religion a ses imposteurs. On en distingue quatre classes dans l'empire de Ma roc ; les plus singuliers sont les man- geurs de serpens. Lemprieres dit avoir assiste" a I'une de ieurs representations degoutantes , dont il rend compte. II y a eu chrz tous les peuples nn serment redoufable : ce'ui des Matties et de I'empereur lui- m£iue, est de jnrer par la barbe; il est toujours ii revocable. En plusieurs endroits , notre voyageur se plaint de )a licence effie"nee de la multitude, et des incites qu'en recoivent les etrangers. C'est dam cette classe miserable que se trouvent Its messagers de la cpurj eux seuls en portent les depeches et les oidies pas Maroc. A77 tout I'empi'e ; ce qu'il dit de la ce'Je'rite' de leur marche semblera tout-a-faif extraordinaire. La nation maure se divise , pour ainsi dire, en plusieurs peoples : les Maines proprement dits, qui habitent les villes ; le? Arahes , parta v's en t ri bus errantes ; les Arabes moniagnards fixe"s sur l'Atlas; el LesJui£>, ties-mulliplies dan? ces contre"es, quoiqu'ils y scien' humilirs et opprime\s plus qu'ai!- leuts. Les habitudes do ceux-ci s'eloignent a certains ^garHs de celles des Jtiifs europfens. On lira avec plaisir tout ce qui conccrne ees diflerenfes seetes. 11 y exisie aussi des bandes d'Arabes , dont les ehe- veux , qu'ils portent fort longs contre l'usage des Maijres , se dressent sur leur tCte, comme l^s fleches d'un poic-e";>ic qui se met en eolere. 11 seroit bien difficile de reconnoitre lesquels de tons les indigenes sont les descendans de ceux que le ge"nie et la va- leuront mainienus si longtemps en F.spagne, et qui ont signals leur gout pour les grandcs cboses. Les naturels d'aujoutd'rsui sont abiolnmeiit dans I'en- fance de la civilisation. Les arls qui coniribuent a perieetionner tout , a rendre utiles, agre*ables et com- modes les grandes routes , les ports , les villes , les ri- vieres, le? maiions, les campagnes et les j irdins, y eout a peine ebauches. Sans doute lesoleil aident du climat , le pen de rapports qu'ont ses habiians avec le reste du monde , et le de-potiane violent sous Jequel ils trcmblent , sont les causes principals de leur indolence , de leur abrutissement et de leur barbdiie. S'etonnera-t-on alors de leur apatliie ab- soiuc pour lous les geuies d'induitrie ? Ainsi, it 478 Voyage. n'y a guere que les Juifs , dent 1'aclive avidi(cte des lois qu' Is recoivent aveug!e"< ent. Rien de plus facile que dYtablir des sysfemps de speculation et de pra- tique ; ils favoiisent a la fois les vues oppressives des gouvernemens et la paresse naturelle des hom- ines, disposes, par l'e'ducation qu'ils recoivent a vivre sur parole. On prodigue la peine et Je temps pour nous apprendre ce que nous devons croire • a peine nous instruit on a penser ; on meuble notre memoire; on en fait un magasin ou tout ^st en- tasse* sans regie, sans methode ; et l'enfendement, cette quality vraiment distinctive de 1'homme, est non-seulemrnt neglige", *mais encore on en defend le libre exercice. Combien de pays sur la terre , ou tout est permis a 1'homme , except e" de raisonner? Examinez les institutions humaines , et voyez avec quelle Strange mefiance elles se sont raises en gard« confre la raison. Cette mefiance se montre a de'cou- vert dans l'ayeugle souaiia*ion a une autorite quel- Tome /. Hh 482 Morale. conqtie , exigee de nous au sortir du berceau. On pe"trit nos foibles cervelles d'ide"es fausses, de rai- sonnemens baroques , de pre'juge's absurdes ; on nous fait eroire , avant Page de la raison ; et quand ar- rive le moment d'en faire usage , on nous defend de nous en servir; et nous fremblons nous-m^mes de l'exercer sur des objets de son ressort , ou qui dmanent d'une autorite' dont il seroit si facile k Ja raison de discuter les litres. II est des sujets sur lesquels pensent egalement Jes homines de tous les pays de la terre , qui cu!- tivent leur raison : lelles sont les lois ge"nerales de la religion naturelle, d'une bonne police et de la sociCte*. Les m£mes principes les ont conduits aux memes consequences , et avec le meme guide , ils ont suivi la mfme route ; les differences du mains sont si legeres , et les nuances qui les se"pa - rent sur ces points ge'ne'raux , si dedicates, qu'a peine peut-on distingtier , sous ces rapports essen- tiels , une nation d'une nation , une secte d'une secte , une religion d'une religion. Comment arrive- t-li done qu'il y ait d'autres points debatfus avec tant de violence et de fureur , que , de deux hommes sepa- re*s par un ruisseau , I'un mourroit pour l*affn ma live , et 1'autre pour la negative ? Toute opinion est assez forte pour se faiie eprouver au prix de la vie , dit Montaigne , que je cite sotmnt , ainsi que Seneque , moins pour la force des pensees que pour telle de l'expression. B.»gardez-y bien , mi- lord , et vous trouveiez que ces objets de dispute ct de controversy ^(ernelle n'offrent point de prise Retraite et Etude. 483 au sens commun et a la raison generale de l'esptee humaine. Le moyen de s'enteudre sur ce qui n'a point de proportion avec l'entendement ! Lanatuie et la virile sont les monies partout ; et d'un bout du monde a 1'autre , la raison les voit ainsi ; mais les causes accidenlelles qui donnent naissance aun opinions et qui les propagent , soit dans la s; emu- lation , soit dans la pratique, sont d'une variety infiuie ; et quaud une fois les opinions confirmees par la coutume , le sont encore par {'education , quel que soit leur degre d'absurdite , d'iuconse'quence et de contradiction , elles pre*tendent toutes avoir pour elles la raison ou la revelation , ou l'une et 1'autre ensemble; quoique la raison et la revelation ne soient pas plus d'un cote que de 1'autre , ou , pour parler plus juste, quoiqu'elles ne soient et ne puissent etre d'aucun. II arrive de la que les hommes soDt idolalres au Tibet, mahome^ani a Constantinople, papistes a Rome et en Italic II arrive encore de la que le Fiancais est catholique a Paris, et l'Anglais , pro- testant aLondres; quoique l'education et les moyens d'acqu^rir ties connoissances soient plus perfectionnes en France et en Angleterre. On adopte le systerr.e de son pays natal , comrue on en paile la langue ; ou si le tres-peiit nombre y pense d'apres une rai- son pure et degagee de tout prejuge national, per- sonne n'oseroit agir en consequent e, a moins qu'on ue veuille pretendre que la raison consiste a faire, parler et agir , suivant les opinions de la latitude Uli a 484 Morale. ou 1'on vit, et a renfermer dans son ame les horn- mages dus a la nature et a la ve"rite. La majeure partie de l'espece humaine paroifc done reduite a un e"tat tres-infe'rieur a celui des autres animaux, sous le rapport qui nous fait pre- tendre a une si grande superiority; car l'instinct qui a toujours son effet , est preferable a la raison qui n'a pas le sien. Je veux bien , pour un mo- ment , supposer avec le vulgaire , et m£me avec quelques philosophes , ce que je suis bien loin d'affirmer avec eux , que les animaux n'ont aucune espece de raison. Car, qu'il me soit permis de le dire en passant , il y auroit beaucoup moins d'in- conse*quence a gratifier les animaux d'une foible partie de notre raison, qu'a soutenir, comme i Is le font , que la raisofl de l'homme est une Emana- tion de l'inlelligence supreme. Mais encore une Ibis, prenom pour vrais le systerne de Descartes, et les pre'juge's du peuple , sur ce qu'on appelle l'instinct des betes. Ke"pondcz, milord, et soyez juste : n'aimeriez-vous pas mieux marcher a quatre pattes, avor une longue queue et porter le nom de bete, avec l'avantage inestimable d'etre deter- mine' par im mouvement irresistible a tout ce qui pourroit constituer voire bien eHre , que de marcher Sur deux jambes , et d'etre bonore du nom d'homme, aux depens de ce meme bien £fre et a condition de passer toute votre vie dans l'erreur ? L'instinct a°it de son propre mouvement , toutes les fois que son action est necessaire , et il dirige oonstam- Retraite et Elude. 480 ment l'animal vers le grand but de la nature. La raison est sans doute une faeulle plus noble et plus t'tendue, puisqu'elleembrasse en meme temps le ne- cessaire et le supeiflu, puisqu'elle nous a etc don- nee pour satisfaire nos besoins et notre curiosity } mais la raison dolt £tre excilee , 011, par sa ten- dance naturtlle, elle testera dans Tinaction ; il faut lui laisser toule sa liberte , ou elle nous conduira inal et nous eloignera de notre but, au lieu de nous diriger vers lui. Dans le premier ca.-, nous n'avons point de guides ; et dans le second , plus nous nous servons de notre raison , plus nous devenons deYai- ionoables. Si ces reflexions sont justes, si ce n'est pas la raison , mais l'ignorance , la coutume , l'inte"r£t t les passions enfin, qui forment nos opinions et di- rigent notre vie, tout etre pensant ne doit-il pas desirer le bonbeur accoide- par la fortune a si peu de personnes , secum esse, secum vivere. Ne dois-je pas cbeYir la facilite" de vivre quelque temps avec rnoi-meme ; libre , degage" de tout, sous les seules lois de la raison, au lieu de petdre le reste de mes jours, dans un veritable £tat d'esclavage, sous 1'empire de la coutuine et de I'autoiite? Quel plus digne emploi du pel it nombre d'annees qui me res- lent a passer sur la teire, que d'e'tudier I'honiiue dans les autres et dans moi-m£me; et avant de quitter ce monde , d'examiner les closes de ce rnondc, sans prevention , sanspicj g£» , et si je puis m'expiimer ainsi , a travvis le medium c'une niisoa pure et sans tache ? Eufiu , n'est-ce pas a mui seul HL3 486 Morale. qu'il appartient d'approuver ou de condamner, de ma propre et seule autorite*, ce que j'ai recu, en entrant dans la vie, sur 1'autorite des autres qui ne doivent plus juger pour moi-meme ? Me direz-vous, milord ? qu'il seroit possible de faire cet examen important , sans s'eioigner , autant. que je le projette , des affaires et de la societe ? Vous me citerez que)({ues exemples que je nenierai pas; mais je croirai toujours qu'on reflechit plus mure- ment dans la retraite, et qu'on s'y livre aux tra- vaux de 1'esprit , avec plus de plaisir et de facility. Tant que nous vivonsdansle monde, nous y sommes Axe's plus ou moins au niveau des gens du monde J nous n'avons ni le temps , ni les moyens de prendre notre essor. La retraite seule, en rompant tous nos fers , nous procure tous les avanfages qui nous man- quoient dans la socie'te'. Dire qu'il faut coiiside"rer 1'homme , abstraction faite de la maliere qui le compose, et re'duire son €fre au pur spirituaiisme , c'est employer des mots pre'tendus metaphysiques et absolument vides de sens; mais on se trompe beaucoup , si Ton croit qu'il soit bien facile, en se retirant du monde, d'oubl er entierement les pr^juge's qui le gouver- nenl , les habitudes qu'on y a contracted , et le tourbillon dans Jequel on a e"te* plus ou moins rapidement emporl^. Celui qui aura le courage et le bonheur d'y parvenir, elevera son ame, dans la retraite, a la plus haute region possible; ii reali- sera , pour ainsi dire, le songe de Scipion ; et du sejjur de la paix el du bonheur , il jettera un coup- Retraite et Etude. 487 d'ail philosophique sur le petit tas de boue, ap- pele* la terre ; il y decouvrira a peine le royaume ou il sera ne\ En parcourant cet immense horizon, la sphere des connoi.ssances s'e'tend necessairement. On apprend a distinguer tons les degre*s de proba- bility , depuis le plus foible jusqu'au plus fort. On voit les distances qui les se'parent de la certitude. On voit suriout s'evanouir et se dissiper peu a peu les illusions de l'esprit et les reves de la philoso- phie. On se demon Ire qu'il n'y a de bonheur que dans la paix de Tame et dans la resignation a la n^cessite". Eufin , parvenue a cetie hauteur, la vie nous paroitra plus agitable et la mort moins ter- rible. Je vous le demande , milord, cette grande affaire ne vaut - elle pas en mfme temps le plus grand de tous les plaisirs ? Croyez que le monde ne m'en offrit jamais de comparable. Je devrai au monde d'en jouir avec plus de satisfaction. Maij ce n'est qu'en le quittant que mon ame pourra gouter ce plaisir dans toute sa purete\ Cette foible portion de voluptes sensuelles , qu'un homme de mon age ose quelqutfois se permellre encore , est a peine digne de mon attention. L'impuissance n'est pas loin, quand la satiate' commence a se faire sentir. Les moindres reflexions doivent suffire pour faiie perdre a des habitudes de cette espece, Je pouvoir qu'elles ont usurpe" sur moi , trop assure" du moins d'en sentir la justesse, a |., les essences e*ternelles , les substances incorporelles, et tout le reste des profondes speculations de cette espece. Vous posse*dez merveilleusement toutes les controverses qui se sont e'leve'es sur la nature et la grace , la predestination et le libre arbitre , et sur d'autres questions abstraites qui ont fait taut de bruit Retmile et Elude. 497 bruit dans les ecoles, et encore plus de mal dans le monde. Vous avez parcouru cette double carrieie aussi vile qu'ont pu vous le permettre des infirm he's inseparables d'une vie se"dentaire et trop appliquee. Cependant vous commencez a prevoir que le temps va vous manquer , el vous vous desolez du pen de jours qui vous restent a vivre. Permettez-ruoi de vous faire encore une question. Decombien de mil- liers d'anne"es faudroh-il que le maitre de la vie daignat prolonger la votre , pour vous reconcilitr avec sa justice ? 11 me paroit de*uiontr£ , il est probable du moins qu'une vie aussi. longue que celle des patriarches seroit encore trop courte pouj l'aecomplissement. de vos projets , puisque les obr jets de vos recherches occupent , depuis tant de siecles , la sagacity des savans , et qu'ils restent toujours dans le meme e"tat d'incertitude et d'obj scui itr. Souffrez encore une autre question ,. et soye? vrai avec moi et surtout avec vous-meme. Dans le cours de ces quarante anne"es consaere'es a l'etude, vousest-il arrive uneseule fois d'examiner les premiers principes et les points fondamentaux qui sei vent de base a ces questions eternelles? Les avez-vous con- siderees avec une scrupuleuse exactitude ? Les avez-vous jugees avec cette indifference et cette impartiality si ne'eessaires pour bien juger ? Avez- vous examine", dans les m^mes dispositions, les consequences opposees qu'on a tire"es de cos prin- cipes, et les opinions contradictoires auxquelles il* ont donne naissance ? N'avez-vous jamais pose" en idit oe qui £toit en question ? ou lorsque vous avei Tome. I I i 498 Morale. consider le fait avec les preuves qui l'etayent , n'a- vez-vous point imite le mathe'maticien qui jette ua coup-d'ceil rapide sur une demonstration faite de- puis longtemps, moins pour la recommencer que pour se rafraichir la mlmoire ? Si vous aviez pro- cede en bon iogicien dans votre maniere d'etudier , vous devriez avoir beaucoup de regrets au temps et a 1'embonpoint que vous avez perdu; ou pour mieux dire, il seroit inconcevable que vous eussitz pali si longtemps sur de pareilles matieres. Si au contraire, apres avoir entasse dans votre tele toutes les visions et les folies des autres , vous vous de- terminez enfiu a faire de vos connoissances acquises un examen fro id et reflechi , vous serez force de convenir qu'avet: tout votre savoir , vous ne savez rien du tout. Car la ve"rite" seule tient a la v^rit^j et sans une discussion rigoureuse des faits et des axiomes , il ne peut y avoir de r^suitat certain, ni de consequence juste. Tels sont , je ciois, les argumens que l'on peut employer contie plus d'un savant dngmatique, et ineme con I re de profonds philosophes. Vous voyez a quoi se reduisent , appreciees a leur juste valeur, Jes declamations sur le manque de temps et la brie"vete de la vie. Notre berceau decide de nos opinions; et sur les plus importans sujcts, la rou- tine est notre apotre ; l'education qui vient forti- fier les opinions, nous instruit a les defend re avec opiniatrete; la latitude sous Jaquelle nous naissons , pent nous en presenter qnelques-unes de vraies ; laiais vraies ou fausses , le nieme zele , le meme Relraite et "Etude. 499 attachement pour elles nous est e"galement inspire*. Le Tartare croit aussi fermement a l'arae rle Foe dans son dairo , que le Chretien a 1'union hypo- statique , ou au symbole d'Anasthase. Tout cela le- pond, assez bien sans doute, aux fins generales de la societe" , et convient parfaitement au peuple de toutes les conditions; niais cette routine de prin- cipes ne peut etre suivie par ceux qui culiivent jeur raise- 11 , et qui , capabies de penser , doivent en efFet penser pour eux et d'apres eux. Pour tout £tre de cette classe privile'giee , chaque opinion qu'il n'aura pas disculee , approfondie , examinee avec tout le soin dont il est capable , ne sera ja- mais a ses yeux que ce qu'elle est effeetivement , 1'opinion des autres. Comme elle est vraie ou fausse , il doit la connoitre , avant de 1'adopter. Ajoutons qu'il ne restera pas longtemps dans uu - dons jusqu'aux auttes la me"fiance oil nous devons £tre de nous-memes. Si nos passions peuvent nous egarer dans nos raisonnemens , celles des autres peuvent produire le meme effet. Quand on le veut bien se'rieuse'ment , il est aise* de pre"venir le 'pre- mier danger ; et le moyen sur de braver le second, est tie remonter, dans la revue ge'ne'rale de nos opinions, a leurs causes premieres , aux principes qui leur servent de fondement , fallut-il sVnfohcer avec eux dans les tenebies de 1'antiquiteY JSi le respect accords ge*ne,ralemerrt2aux opinions recues', ni Phabitude , ni rne'me tine certitude apparerrte , ne doivent s'opposer a cet examen. L'aifectatiOft que Ton met a nous en tle'toiirner , doit augmented Be I mile et Etude. 5oi dos soupcone. Phis 1'examen que nous enfreprcnons est important , plus celte me*(hode de proce"der devient importante. Ne nous laissons done effrayer ni par la longueur, ni par la difficulte U'une sern- blable recherche. Persuadons-nous bicn au contraire que e'est la voie la plus aisee , la plus courte, et meiue la seule qui conduise surement a la verite. C'est encore le seul inoyen de ranger les opinions que nous avons a discuter , dans les diflerentes classes du vrai , du probable ou du faux, suivant la verite* , la probability ou la faussete* des prin- cipes d'ou elles decoulent, s'ils sont faux, et pres- que toujours vous les trouverez tels. Arretons nous la, et gagnons tout de suite le temps prodigieux que nous aurions perdu en suivant une autre me-- ibode. Le niusulman , tesolu de couler a fond toutes Jes disputes qui se sont eMeve'es enlre les sectateurs d'Omar et d'Ali et les autres docteurs de sa loi , pourra sans doute accjue"iir une tonnoissance par- faite de tout le systeme mahome'tan , et il aura autant de droits cjue les thtfologiens de toutes les religions de se plaindre que la vie lui est e'ehappe'e dans ces penibles discussions. Mais n'avouez-vous pas que , sans toute cette perte de temps et ce- grand e"talage d* erudition , il auroit pu tout de suite, en remontant a Mahomet, a l'alcoran, de*- couvrir que le prophete est un imposteur, et le koran , uu chef-d'oeuvre d'absurdite-. Resumons , milord. Celui qui se retire du monde dans le louable dessein de recueillir les opinions ancienues et modernes , et de les agiier dans le li "i 5o2 0 Morale. crible dp la pbTlosopliie , est inexcusable , s'il ne commence par celles qie voire imagination s'efoit represented si longs, si embar- rasses, si difficiles , s'aplanissent a vos yeux e"ton- ne*s , et vous oflrent , jusqu'au terme de vos desirs , un marcher doux, commode et agie'able. Quand on a le nexessaive , il est perm's de s'a- muser de superfluites et m£me des bagatelles de la vie. Dulce est desippre, dit Horace ; vive la ba- gatelle , dit Swi«t. Je suis assez de I 'a vis de I'epi- curien , et je blame encore moins le philosop.he moderne ; mais j'insiste pour que les amusemens soient encore des plaisirs de 1'esprit, et pour que 1'on fasse de iVtude mfme , de la lecture et de la conversation, des ob'ets de de'lassement : vous savez ce que j'enlends par conversation. Nous perdons l'avantage le plus essentiel de notre nature et de noire constitution , si nous soufTYons que 1'exercice de notre pense"e soit interrompu ; arrives a cede e*poque de la vie, oil, au lieu d'acqueiir une vi- gueur nouvelle et de puiser dans le plaisir un nou- veau gout pour le plaisir, le corps commence a de"cliner , il va se trouver bientut ou rassa^ie o'i epuiseT. L'ame est un feu qui peut s'alimenter ea« li4 5o4 Morale. core; et Hans le de'perissement de la machine, il est pour l'esprit des jouissances qui se renouvel- lent. A mesure que Ton avance dans la carrieie des connoissances , une nouvelle scene de plaisirs s'ouvre devant nous; et la joie dont elle nous pr*iictre , est un sur garant du bonheur qui nous attend plus loin. C'est en cherchant a tarir cette source in^paisable de felicile , que la mort vient terminer a la fois nos plaisirs et nos peines. In his studiis laboribusque vlventi , lion ititelligitur quundo obstreplt senectus. It a sensim sine sensit cetus senescit _, nee subitb frangitur 3 $$d diutumi- tute extinguitur. Voila certainement , milord, la maniere la plus sage et la plus agre*ab)e de devider le peloton de la vie. Heureux celui qui ne rencontre point , dans sa situation et dans les circonstances oil il setrouve, d'obstacles a ce genre de bonheur! Adieu ; quoique j'eusse encore beaucoup a dire sur ce suiet , je m'a- perqois , et je crains bien que vous ne l'ayez re- marque depuis longUmps , que j'en ai trop dit, surtout pour une lettre. Je reserve le reste pour noire premiere entrevue. J'espeie que la pratique aura confirm^ mes speculations. En attendant , pei mettez-moi de vous renvoyer a notre ami Pope. II vous dira que c'est moi qui l'ai rendu philo- sophe. S'il e"toit vrai qu'il me dut ce bonheur , il est encore plus sur que je lui dois de metre fait hermite , et que je ne sautois trop Ten re- merejer, ARCHvEOGRAPHIE. OBS ERF AT IONS sur une dissertation du C A. L. Millin , conservateur des me- daillts } antiques el pie/res gravees de la Bibliotheque nationale , sur le monument connu sous le nom de Bouclier de Scipion, inseree dans le Magasin Encyclopedique, en nivose de Van g; par le C. J. MulliOTj prqfesseur de costume prts I'eeole eentrale du departement de la Haute - Garonne , membre du Lycee de Toulouse. Un trouva, l'an i656, dans le Rhone, un monu- ment d'argent. Spon en publia la description, et prdtendit que c'e"toit un bouclier votif, sur Icquel on avoit repre'sente' la continence de Scipion. On sait que ce general aynnt appris qu'une belle cap- tive, qiron lui avoit amende, etoit promise a Allu- cius, jeune chef espagnol , la lui rendit intacle, et ajouta a sa dot la rancon qu'on avoit offerte pour elle. Scipion a demi-nu, est assis au milieu de cette composition , une lance a la main : a sa droite est Allucius et sa pre'tendue : a sa gauche est le peie de cette jeune personne. Celui-ci nest point rase", ni ses parens ou amis non plus,, qui sont au corubre f>o6 Arehceographie. de quatre. A cote" sont deux domains arm^s , pie* d'une table sur laquelle sont deux pains et un vase. Winckclmann , qui a oVcouvert bien des erreurt dans les ouvrages sur l'Archjeotogie , et qui peut- ehe,dans ce cas-ci , n'en est pas exempt lui-meme, a pense" que le sujet de ce bas-relief est BriseMs nndue a Achille, et la reconciliation de ce hero* avcc Agamemnon. Ce sentiment a e(e* adopte par des savans, I'au- teur de la dissertation est de ce nombre. II croifc que c'esl un disque et non un bouclier votif. Je vais- hasarder quelqr.es observations sur cet ^crit inle*- ressant pour les savans et les artistes. Si 1'on s'y est souvenu quelquefois de la liberty, dont, selon Horace, ces derniers, ainsi que les poetes, ont tou- jours eu le droit de jouir, on semble quelquefois aussi leur faire un reproche d'en avoir use". S'il e"loit vrai que , dans les sujets heVoiques et historiques, i'exaclitude la plus rigoureuse dut £tre observee en tout, 1'auteur seroit peut-etre Iui-m£me force" de convenir que le monument dont il s'agit , ne represente pas plus Briseis rendue a Achille, que la continence de Scipion. Komere faisant I'enumeration des pre"sens envoye$ par Agamemnon , speVifie sept autres lilies d'une rare beaute", sfpt trepieds, vingt vases ectatans , douze coursiera et dix talens d'or. L'histoire ro- jnaine parte d'une grosse somme que le pere et la mere de la captive oflTrirent au ge'ne'ral romain , et dit que ceiui-ci, aux pieds duquel on l'avoit depo- Bouclier de Scipion. Boy se*e, la fit accepter par Al'ucius comme mi supple- ment de dot. Nous ne voyons ici que des armes offensives et defensives aux pieds du personnage principal. L'auteur de la dissertation convient que tous les portraits de Scipion le representent sans barbe , comme la figure principale de ce bas-relief : il pense ne\inmoins que ce n'est pas une vaison pour con- noitre ici ce general. Je pense, avec lui, que cette conformity seule n'est pas une raison decisive, mais elle n'est pas non plus a m^priser. Les poetes et les hisforiens nous disent qu'Acbille et Scipion avoient les cheveux longs. Si , fiar ces mots, on entend parler d'une longue chevelure, comme celle des femmes, le personnage represents les a courts. Mais aussi , quoique ce ne soit nulle- ment une belle chevelure , si nous les comparons avcc ceux des Romains de ce temps-la , i's sont longs. L'auteur pretend que le vetement qui couvre le bas de cette figure, est eVidemment une chlamyde. La chlamyde n'e"ioil pas aussi ample. L'agentement de cet habit , dans le bas-relief en question , ne per- uiet pas d'en suivie le developpement , pour savoirsi c'est le paludament ou la toge. Cel!e-ci e"toit derni- circulaire, I'autre etoit un manteau que les gueriiers romains portoient quelquefois par dessus leur armure, ou par dessus leur tunique ou leur saic. Spon se trompe en disant que la lance que tient Scipion , est la marque distinctive du general d'armee j son antagoniste n'est pas micux fonde", 5o8 Arch ceo graphic en disant que Scipion n'e'tant que questeur, ne pou- voit pas en lenir une, puisque 1'histoire nous ap- prend que ce jeune Romain paitit pour aller fair? la guerre en Espagne , en qualite de proconsul. J'observerai de plus, qu'on ne peut pas, d'apres quelques monumens isole"s , e*tablir , ainsi que les empereurs n'ont jamais ni lance ni sceptre a la main , que, lorsqu'ils sont represents allegorique- ment comme des dieux ou des lieVos. Les colonues trajane et antonine sont des monumens historiques ou 1'on voit la preuve du conlraire. L'auteur de la dissertation nous dit, d'apres Ho- mere , que Patrocle se revetanl des amies d'Achille, prit de fortes lances qu'il put manier, mais qu'il ne prit pas celle de ce heros, « lance robuste , lon- « gue et pesante que lui seul pouvoit vibrer. -Si, comme il paroit le croire , cette description con vient a l'arme que tient la figure assise, en ques- tion , il sera force" d'cn conclure que la vigueur des he"ros de ce temps -la ne re'pondoit guere aux re"- cils pompeux que nous en ont faits les poetes. Si ce personnage repre'senloit Scipion, es(-il dif, " il ne pourroit pas etre assis sur un trone avec un « subselUum qui f/toit particulicr aux personnages » heYoiqucR et aux rois. Les magistrals romains sont ■ toujours assis sur cette espeee de pliant, appele «• chaise curule , ou sur une espeee de banc. •» Je conviendrai avec l'auteur que le trone ne con- venoit qu'a des souverains et a certains personnages hejroiques, mais non pas a. tous. II est inutile de BoucHer de Scipion. 5o<) discuter sur la forme de ce sie"ge, puisqu'il est en- titlement cache sous la draperie. Quant au subsel- lium , l'artiste a pu en donner un an ge'ne'ral ro«* main, dans une ville conquise , puisque Ton sait que, meme dans Rome, les senateurs avoienl cliez eux nn siege eMeve , sur lequel i Is afFectoient de se placer, lorsqu'ils donuoient audience. Le m£me persohnage se trouve vers le vieillard qui lui adresse la parole. Si c'e*toit Scipion , il de- vroit , selon 1'auleur, regarder Allucius a qui il lend sa fiancee. Mais ce n'est pas l'instant qu'a voulu choisir l'artiste. Le jeune guerrier l'a d< ja recue , puisqu'il l'a tient embrassCe d'un main. Il <5coute, et elle aussi, Jes ofFres du vieiilard et les reponses ge"nereuses du vainqueur. J'observerai , a mon tour, que si e'est a Achille a qui Antiloque ramene sa favorite ,, celui -ci redoute bien peu sa jalousie et sa colere, puisqu'il ose la caresser en sa presence. Ainsi q-u' Agamemnon qu'on suppose etre ce vieil- lard qui parle a Achilla, il a , au dessous des niol- lets, de petites pentes, comme les oreilles de nos bottines : les orteils se dessinant, l'antcur a cru que ces deux, personnages e"to'rent nus-pieds, et qu'ils portoient seulement les attaches de leurs cne"mides autour des jambes. Mais ees attaches, ainsi seules , seroient aussi de"place"es que nos jarrelierej, apres avoir quitte" les bas. CVtoit une chaussure faite comme un gant, qui commenca d'etre connue a Rome vers la fin de la republique. On en volt de 5 iO Archceographie* pareilles a line statue de Marc- Aurele, et dans di- vers fragmens de la colonne de Th^odose, rapporte"s dans l'antiquite" explique'e par Montfaurjon. Quel- ques-unes ne montoient que jusqu'aux rualle'oles. Si les divers personnages represented sur le rno- liument qui nous occupe , sont peu charge's de vete- mens; i'il y en a un de nu, c'est parce que la scene se passe sous un climat chaud : ce qui s'accorde avec le sentiment de Spon , et celui de Winc- kelmann. L'instrument a vent que tient le pre"tendu Talhti- bius , n'est ni une tuba qui e"toit droite, ni un litue. Je dirai plus bas ce que c'est. L'aiTteur rapporte une foule de citations, pour prouver que le voile, dans les si^cles he'roiques , etoit la marque du denil et de la plus grande dou- leur, et que des femmes ee"lebres, selon les poetes, 1 ont pris dans de pareilles circonstances. II auroit pu ajoufer, que c'etoit alors pour s'en couvrir le visage, et cacher l'exces de leur affliction. Mais ce n'est pas ici le cas. II sait aussi bien que moi que bien des jeunes vierges et des dames respectables le portoient par modest ie, lorsqu'elles sortoient de chez elles; que rertaines prepresses ne le quittoient jamais, et (ce qui convient surtout a notre sujet) que les jeunes mantes en portoient un jaune le jour de leurs noces : c'etoit le flammeum. On ne peut pas dire que le vieillard qui parle au personnage assis , s'appuie sur son epe"e : il la tient, et eile ne porte sur rien. La disposition de Boucher de S dpi on. 5r i sa main droite n'est pas celle d'une personne qui fait un serment t elle paroit seulement indiquer. Son vetement n'est pas une chlamyde : celle-ci etoit une espece de manteau qui s'agrafoit a volonte* sur 1'une ou les deux e"paules y ou sur la poitrine. La ceinture ne se placoit guere sur les v£temens de ce genre. Spon n'a pas spi'cifie de quels fruillages sonf com- poses les feslohs qui pendent de dessus la table. L'idee de la guiriande de cypres n'est pas heureuse. C'eut e"te" une mal-adresse de la part d'Agamemnon , de la joindre a ses pr^sens. D'ailleurs, ces sortes d'ornemens decoroient souvent le ceicu^il , le bu- cher , l'urne cineraire , le tombeau, les ofFiandes funeraites que 1'on y de"posoit, et seulement le jour des fune'railles la porte de la maison du de'funt, tfc non la demeure de ses amis , et encore moins les prt'sens du genre de ceux qu'Agamemnoa olF.oit a Achille. Le vase et les corps ronds qui sont sur la table, conviennent a I'histoiie de Scipion , soil que i'on suppose que ce sont des signes du repas de noees, ou des presens. L'aitiste n'auroit pas manque" de placer ces objeis sur un des sept tiepieds, si c'eiit ete" le sujet home'rique en question. Quant aux armes e"talees a terre, j'observerai que s'il y en a d'offensives et de defensives qui e"toient en usage chez les Grecs, elles 1'etolecrt aussi chez les Romains, que les Espagnols avoienl deja pu en prendre et adopter certaines, et qu'il conste meme 5 1 2 AtchcBOgraph he. par des me'dailles rapportees par Pelerin et Augu- stin , que leurs boucliers n'etoieut pas toujours rondsf et qu'ils en avoicnt d'ovales. L 'instrument militaire qui est groupe avec ces amies, est un cornet et non un lituus. Celui-ei e"toit beaucoup plus long et plus recourbe ; il y avoit une traverse qui servoit a l'appuyer sur l'epaule. Le cornet, oiiginairement , n'e*loit que la corne plus ou luoins recourbe'e d'un animal. Geux que 1'on fit dans la suite de divers me'taux , en conserverent la forme primitive. Spon se seroit trompe" , s'il eut dit affirmative- ment que Scipion est assis devant un arc de triom- phe. Ce savant regarde , avec raison , les divers or» nemens qui enrichissent le fond de ce bas-relief, comme une pattie de la decoration de l'apparle- ment ou est ce general. Le Triton et la Nereide ne sont pas dep lace's dans Tinterieur d'un palais situe dans uneville maritime, telle que Carthage la neuve. lis ne le seroient pas non plus dans le palais d'A- ehille : mais ils le sont dans une tente a laqueile de ]a sepulture et de pareils iambris ne conviennent point. L'histoire ne nous dit pas que Scipion se soit marie' en Espagne : ce disque, en ce cas , n'est pas un present de noces : elle nous parle de ce Remain, comme d'un general .vaillant , chaste, prudent et ge'nereux , qui, des plus redoutables partisans de Carthage, sut en faire de fidelles allie's de Rome. Ce n'est done pas , comme on le donne a entendre , ua BoucVicr de Sciplon. 5i3 tin jeune homme impe";ueux , a qui l'on voulut, par ce present, donner une lecon de morale, en met- tant sous ses yeux Phistoire de Briseis. Cette dissertation est une preuve de la grande Erudition de son autcur. On la relit avec un nou- veau plaisir : on est entraine", nialgte' soi , par la maniere ingenieuse dont il appuie sa conjecture, et par le jour favorable sous leciucl il preterite ses preuves. Il pardonnera a un vieillard de lui faire part de ses doutes qu'il croit fonde's, et qui I'em- pfchenl de prefe'rer , comme lui, l'opinion de Win- ckelmann a celle de Spon (i). (i) J'ai du inserer les obserrations du C. Mu'liot, quoique je soi* tres-persuade qu'elles ne detruisent pas mon explication. Une reponse a chaque article entraineroit des rtdites. La plupart des ses asseitions ne sont appuyees Sur aucune preave , sur aucun lemo'gnage classique , et leur discussion faiigueroit les lecteurs du journal , en les occupant trop longtemps du miime objet; j'y pourrai revenir dans le recueil da monumens que je compte publier, et dont celui-ci fera partie. A. In M. Tome I. Kk LITTERATURE ORIENTALE. Pie n-Hoe-Yl The Explanation of the elementary cha- racters of the Chinese j ivith an Analysis of their ancient symbols and hierogly- phics j by J. IIageRj D. D. London. Explication des caracteres element aires dcs Chinoisj avec tine analyse de leurs anciens caracteres symbolicjues el hiero- glyphic/nes ; parte D.rJ. Hacer. Londres, 1 80 1. Fol. 43 pag. et 70 pag. de discours preliminaire* C/est id le commencement de l'ex^cudon d'une grande entreprise , qui a e"te" annoncee dans ce journal. Le prospectus du Dictionnaire de Ja langue chinoise, propose par souscription , par le docteur Hager , de Vienne, qui y a £te" inse're' (1), a fait connoitre a nos lecterns le plan de ce Dictionnaire, les materiaux d'apres lesquels il doit £tre forme", les avantages que 1'on peut espeVer de sa publication, et les divers secours dont le savant edileur se pro- pose del'enrichir pour en faciliter l'usage , et ouvrir un aeces plus aise" a une e"tude jusqu'ici regarded presque comme impossible , et dont un trcs-petit (3} Magasin Encyclop. Annie VI, t. II, p. i83 et suit. Langtie chinotse. 5i5 nombve de personnes ont eu le courage de vaincre les difbeultes. M. le docteur Hager , depuis la publication de ce prospectus , n'a pas perdu un instant pour mettre sous les ycux dcs savans et de tous ceux qui s'inte"- ressent aux progies des lettres , un essai de ce grand ouvrage; et la maniere dont cet essai est exeVuie, est bien propre a exciter le zele de tous les amateurs , et doit les engager a concourir , par leurs souscriptions , a l'e"reclion d'un monument aussi utile que glorieux pour la nation ciiez laquelle il recevra son execution. Si les travaux faits , il y a longtemps, sous les auspices et aux frt nne chose surprenanle et digne d'etre re- " marque"e , dit , a cette occasion , M. Hager , qu'au- « jourd'hui meme, hien des personnes doutent si le -> japonois n'est pas tin dialectedu chinois, tandis « cju'iln'y apas, danslefait } la moindre affinity entre Langue chi noise. 5^1 " ces deux langues. Le chinois est purement noo- « nosyllabique, le japonois est polynllabique, et a « ra£me des mots extreme metit longs. En chinois, ■ on ne compfe guere plus de tvois cent cinquante « mots : en japonois , il y en a un nombie tres-con- « siderable, comme dans la pliqart des largues ; - le chinois est sans inflexions , et ne connoit ni « de'clinaisons , ni conjugaisons ; on peut le com* « parer a cette lingua fraricp de I'Otitnt , qui s'ex- » prime toujours par 1'infinit it". Le japonois suit la « meme maiche que le grec , le latin, et lesautres « langues. Le systeme de construction qu'ilsutt, - semble commencer la oil finit telui de la langue » chinoise. En un mot, toute expression viaiment » japonoi;e est totalement elrangere au mot chi- « nois qui exprinie la mfme ide*e. » Le caractere de simplicite de la langue chinoise, dont il est ici question , n'est pas absolument par- aetere compose. On cherche d'abord quel est le caractere e*Ie*riien(aire qui lui sert de clef, et quand on l'a recrnnu , ce qui n'est pas sans diffic ultes, on sait a laquelle des deux cent qualoize classes secondares , qui compo- sent le dictionnaire , appartient le caractere que Ton cberche. On a observe" , entre tous les earac- teres composes de chacune de ces deux cent qua- torze classes , la me^iie methode de clas ificalion , qui a servi a ranger les classes princ ipales ; t'est a- dire , qu'on a place" , sous cbaque classe, d'aboid les earacteres moins compliqne's, et ensuile Its au- tres, a proportion da nouibie de coups de pinceau Szf- Litterature orientate, dont ils sont formes. Si done on a un caract§re compose", dont la clef ait cinq coups de pinceau, et qui, dans sa totalite, en comprecne dix-huit , on cherchera d'abord la cinquierue classe princi- ple : dans cette classe, qui renferme vingt-trois clefs , on cherchera an hasard la classe secondaire a laquelle appartient la clef qui entre dans le ca- racteie demande" ; quand on l'aura trouve, on cher- chera de nouveau sous cette clef la subdivision qui contieut tons les caracteres formes de dix-huit coups de pinceau ; et arrive" a ceux-la , on cherchera au hasard parmi eux celui dont on a besoin. Cette ope- ration, de"ja fort compliquee , le devient beaucoup plus, par les alterations que subit fr^quemment la- forme des clefs dans les caracteres composes , par le peu d'uniformite dans la place assignee a chaque clef, dans les caracteres dans lesquels die entre, par la maniere peu reguliere de compter les coups de pinceau, enfin , par une multitude d'autres cir- constances que nous ne detaillerons pas ici. Une longue pratique, un travail assidu , le desir de re"ussir , excite" paries obstacles memes , peuvent seuls iriompher de tant de difBculte's. Elles seroient bien moindres , si , comme on l'a quelquefois avance , l'analogie qui est entre les ca- racteres e'le'mentaires et les caracteres composes, auxquels chaeun des premiers sert de clef, se trou- voit aussi entre leurs significations; mais M. Hager pi ouve que si ce rapport se rencontre quelquefois, il arrive bien plus souvent qu'il ne se trouve pas , ou que du moins il soit absolument insuffisant poi t Langue chinoise. S2S qu'on puisse dt;couvrir la signification du caractere compost par celle du caractere elenienlaire qui lui sert de clef. M. Hager, comme on voit , ne cherehe pas a se*duire ses lecteurs, en leur de"guisant les obstacles qu'ils auront a vaincre , pour faiie usage du dic- tionnaire chinois. Entre les mains des Europe'ens , il n'est presque pas douteux que ce dictionnaire , par une meilleure classification , ne puisse devenir par la suite d'un usage plus commode; mais il taut commencer par suivre fidellement la rue'diode em- ployee par les Chinois eux-memes, et c'est ce qu'a fait ici M. Hager. « Les caracteres qui se ressemblent, dit-il, de- ■ vroient £tre places ensemble dans la table ge"- ■ nerale des ele"mens , pour qu'on parvint plus la- •« cilement a les distinguer ; le tout m£me , ainsi •« que Bayer l'a observe" , il y a longtemps, devroit <• €tre assujetti a no ordre plus metbodique. Mais •« tant que les dictionnaires et le langage des Cbi- « nois ne subitont point de changement , il seroit « inutile et impossible a un European de tenter cette w reTorme. 11 ne reste done d'autre ressource que « de vaincre les difficult^ par la pratiqi e. » L'in- tention de M. Hager n'est pas neanmoins , comme son Prospectus nous 1'apprend , de disposer les ca- racteres comme ils le sont dans le Ching-su-tui>g ou Hu-guei , d'apres leurs clefs : il se propose de les placer conforme'ment aux sons auxquels ils correspon- dent , et qui seront exprime's en caracteres euro- j>e"ens. Si cette metbode a l'avantage de diminuer 6q.6 Line rat are orient ale. beaucoup IVtendue de l'ouvrage, n'a telle pas aussi l'inconve'nienl d'en rend re l'usage plus difficile a ceux qui eludient lecliinois, moins putir le parler ou l'e'erire, que pour lire les e"crivains de cette na- tioa ? C'est une reflexion que nous soumettons a M. Hager. Le diitionnaiie des deux cent quaforze caracteres e'le'mentaires , qui suit 1'introduction que nous ve- nous d'atialyser, est intitule : U kl-pe-xe-su--pu fles deux cent qiiJtorze tribunaux ou e^'emcns J. A chaq.ie c racteie se trouve joint le monosyl- labe auquel il nspond , et la signification de ce monosyllabe. M. Hager y aajoute" assez souvent des observations qui indiqueat la forme que preninnt certaines clefs, quand elles entrent dans des carac- teres composes , et le lieu qu'elles y occupent, soil a la droite, soit a la gauche, ce qui doit £tre d'un grand secours pour reconnoitie a laquelle des deux cent quatorze classes secondares appartient un ca- ractere compost. Nous finirons cet article , en obervant que la beaute de I'execnlion de ce volume re"pond parfai- tement a 1'importance de l'o vrage. Nous desirons vivemi nt que M. le docteur Hager IrOuve au plutot tous les encouiagemens n^cessaires pour que lien ne retarde la publication de cet important diction- naire ; et nous ne doutons point que son nom, de"ja justement ceMebre, ne soit place" au notnbre de ceux- des savans qu ont puissaiument contribue" a la gloire de letir si 'Vie , en etendant les bornes dti domaine de la littaauue. S. DE S. VARIETES, NOUVELLES E T CORRESPONDANCE LITTERAIRES. FRANCE. SOCIETES LITTERAIRES. Institvt national. Le comte de Livourne a assists, le i." mes- sicl >r, a la stance de Ja ilasse des sciences mathe'- njatk|iies et physiques de l'Institut. II t'toit acconi- pagne du C. Chaptal , ministie de l'inle'rieur , et rnembre de la classe, du chevalier Azara, ministie d'Espagne , et de deux personnes de sa suite. II s'est place" par mi les men bres de PInstitut , a cote du president. Le choix et la varie'te' des lectures ont rendu cette stance tres-inle*ressante. Le C. Huzard a rendu compte de l'etat actuel du troupeau de Rambouillct , et du produit de la derniere tonte. Le C. Chaptal a hi un memoire sur divers pre- cedes recemment employes dans le blanchiment des toiles. Us sont Igalement importans par leur 5s S Nouvelles li tie) aires. ce"lerite", leur e"conomie, et par la beaute* des re*- sultats. Le C. Cuvier a lu un me"moire sur les dents del poissons. II a pre'senle' des fails curieux et des ob- servaiio >s importantes sur cette partie de leur or- ganisation; et a fait connoi;re les motifs qui l'a- w oblige de renoncer au projet de s'en servir ume d'un caractere g'nerique dans la classifica- tion cie ce grand ordie d'auimaux. Le C. La Place a lu un mcmoire sur les recber- cbes qui ont e"te faites jusqu'a ce jour pour la de- termination clu mouvement de la lune, et sur leur re"sultat. II appartenoit sans doute au ge'omefre qui a tant contribue" a petfeclionner cette importante the'orie, de tracer son bistoire. Le C. Dolomieu a lu un mcmoire sur plusieurs phe*nomenes qui ont aceompagne" l'e'rupOon du Ve*- suve de l'an a , ou qui en sont la suite. Ce savant a fait voir des fragmens d'usf ensiles de fer, de cui- vre, de plomb et de verre, recueillis au milieu de la lave, et que, dans son e"tat de fusion, elle avoit alte're's ou mineralises d'une manieie tres-remar- quable. Le C. Sage a lu un me'moire sur plusieuu especes uouvelles de belcmnites. Le C. Lalande a lu une note sur la determina- tion precise de la longitude, et par consequent de la position de la viile de Florence. Le C. BerthOllet a communique une lettre du celeb re Herschel qui lui fait part de quelques opi- nions nouvelles sur la structure et la composition du Nouvelles lill-eraircs. 5^9 du globe solaire. L'Institut a paru penser , comme tons les bons physiciens de l'Europe , que les obs-ei- vations du savant Anglais valent mieux que ses hy- potheses. La stance a e"te* termine'e par la lecture d'un me"- moire des CC. Foorcroy et Vatjquelin, sur le galvanisnie. II fait suite aux travaux dont ces chy- m isles ont de"ja entretenu la classe , et it a e'te' ac- compagne* de quelques experiences nouvelles, faites avec une pile galvanique, foime"e de plaques me'- talliques de 8 a 10 pouces de cole*. Elle a produit une vive sciutillation et une inflammation brillante dans l'air atmospheVique et dans le gaz oxygene. Musee d'histoire nalurelle. Cours du C. CuviER. En l'absence du C. Mertrxjd, professeur d'ana- toniie des animaux , le C. CuviER , rnembre de l'lnstitut national, professeur au colie'ge de France et a l'e'cole centrale du Pantbeon , a commence, le 7 messidor, a 6 hemes du soir, clans 1'amphitheatte du Jardin des Plantes, un cours publique d'anato- mie compare'e , conside're'e dans ses rapports avec la physiologie, et le continue les 2 , 3, 4, 7, 6 et 9 de chaque decade , a la meme beure. Tome I, L I 53o Nowelles litteraires. Distributions de graines. "Depuis le 21 Aortal an 8, jusqu'au i." prairial an 9, le. Museum d'histoire natnrelle a distribue' aux: jardins nationaux et a divers cultivate urs, 4,2a3 es- peces d'arbres, ai busies, planles vivacts, oignons f boutures, et 68,55i individus de ees especes. Ces distributions ont surpasse de 20,984 individus celles qui ont eu l'tu I'anne'e pre'ce'dente ; et comme le minisfre de 1'inieiieur vient de mettre a la disposi- tion des administraleurs , pour etre change en pe*- piniere, le parterre inutile qu'on voyoit au jardin du Museum, il est certain que, lesatme'es suivantes, on pourra favoriser encore davantage le zele qui se manifeste partout en faveur de l'agriculture. Societe des Amis des Arts. Cette Societe, vraiment amie des arts, prit nais- sance en 1789. L'idee de son institution est due aux lumieres de feu de Wailly , architecte juste- ment c£lebre. II pre"vit que les grands inte^rets po- litiques alloifnt momentan^ment distraire le peuple fianqais de celui qu'il portoit aux arts, et voulut reparer le malheur des circonstances , en ofFrant aux artistes un moyen de vtndre, pendant les ora- ges inevitables de la revolution , les tableaux, que Nouvelles litteraires. 53 1 \a mine des fortunes particulieres laissoit dans les ateliers. Cette idee philantrophique obtint le succes qu'elle meYitoit 5 de vrais amis des arts s'empres- serent de seconder ses vues , et feu Bethune Cha- rost , les CC. Deeoste , Sylvestre , Foubert , Tour- te\ , Pajou, Chateau-Giron y Fourcroy , et plusieurs amateurs distingue's, prirentdes actions de fondateufs dans cette socie'te' , qui a de"ja repandu , dans les mains des artistes , une somme d'environ 200,000 fr. Le tirage de la cinquieme seVie aura lieu le 3o prairial, a 11 heures du matin. Au nombre des objets pre"- cieux , dont la possession sera due au sort , on dis- tingue particulierement : i.° Deux tres-jolis tableaux de Taunay. 2." Une jeune fille lisant une lettre. — Une jeune fille efFeuillant une fleur; — M.1Ie Gerard. 3." Un joli paysage ; — Van-der-Burk. 4.0 La jeune fille montrant a lire a son chien ;•— M.me Chaudet. 5." Une femme faisant de la musique ; — Des musiciens ambulans ; — Drolling: 6.° Une vue de Tivoli ; — superbe dessin de Ballard. 7.0 Un vieillard jouant de la vielle ; — Leroi de Liancourt. 8.° Hero et Leandre , — Taillasson. 9.0 Le chien qui pleure son maitre; — D 'marries, ~ — et plusieurs atitres bons tableaux. La Socie'te , voulant encourager les graveurs par $& fondation , s'est engagee a faire graver , chaque LI a <&3l Nouvelles UtteraireS. annee , line planche dont el'e donne d^s e'preuvep aux souscripteurs qui n'ont point en de lots. Celle qu'elle a fait graver, pour cette s^rie , est , sans contredit , un ouvrage de me"rite ; el!e e.-t due au burin duC. Bervic, et reprdsenfe /' Innocence nnurris- sant des terpens , d'apres le tableau du C. MeriniO"e. Pour bonorer la ni^moire de son fondateur, la So- cie'te' a arr^te' que son portrait seroit grave" an bas de cette planche iruporlante, avec cette inscrip- tion : Socie'td des Amis des Ails. Charles de JVailly3 fondateur. 11 est a souliaiter qu'une reunion aussi inte'res- sante que la Socitte des Amis des Arts, continue ses travaux. Le bie'n qu'elle a fail jusqu'a ce jour, a travers les nonfbieux tourniens que nous avons e'prouve's , fait pre"sager qu'a la paix, elle sera d'un grand secours pour les artistes, et favorable aux progres des arts , par les puissaus encouragemens qu'elle pourra leur donner. Ljcee du deparlement de VAube. Le Lyce*e du de"partement de l'Aube sera com- post de vingt-quatre membres re*sidans , de vingt- quatie associe's et de correspondans dont le nombie est inde'termine. Cette soeie'te' sera dtvise'e en quatre classes, com- posee chacune de six mtmbres et de six associe's; sayoir: la premiere, d'agriculture; la secoude , de* NofoveUes Utteraires. 533 •cient'ps physiques et malhe'inalique-; ; la trolsieme, d'histoire et de philosophic; la quatrieme, des beaux- arts. Societe d' emulation de Colmar. L'objet principal des travaux de la Societe* libra d'e"mulation de Colmar, depuis son e'tablissenient , a c"te de recueillir les maie'iiaux qui doi\ent com- poser la description iopographico sfaiistique du de- parieineiit du Haut - Khin , demanded par le gou- vernement. Ce travail est pousse avec activite par les deux premieres classts de la Societe" ; mais il n'en empeche pas les membres de tourner leurs re- gards vers d'autres objets d'utilite* publ que. Dans la stance du i3 du courant , le C. Fran- ca is, secretaire de la Societe", lui a presenle un inslrument aussi simple qu'utile , sous le nom de comparaleiir logarithm/ que du nouve^u systeme des poids et mesures avec l'ancien. Cei in-trument sert principalement a re"soudre, sans aucun calcul , et par ui mouvement unique d'une seule piece, les problemes suivans : i.° Convert ir un nombre donre* de mesures anciehnes en leurs corresponclanles nou- vtlles, et reciproqtiement. 2." Elant donne le pr'x d'une anci'tiue nusuie, determiner le piix de sa correspotrdante nnuvcllc, et rice versct. Jl sett en- Core a faire, avec la meme f.icdite, et par un seul mouvement, des multiplications, des divisions, de$ regies de trois , des reductions de fractions k LI 3 534 Nouvelles lilteraWes, leur plus simple expression, etc. On doit observer que les divers eomparateurs qu'on a proposes jus- qu'ici, ne peuvent servir qu'a re"soudre le premier des problemes enonces ; !e comparateur logarithmi- que da C. Francois a done sur eux des avantages marque's. L'icle'e de sa construction est si simple , qu'il est e"tonnant que ceux qui out cherche" avant \t C. Francois a construire des eomparateurs , ne soient pas tombe's sur elle. Probablement la Socie"le en enverra le modele au gouvernement. NOUVELLES ETRANGERES. Allemagne. Bibllolhefjue publique de la ville de Hambourg, Depuis quelques anne'es, elle a fait des acquisi- tions importantes. Outre les otivrages francais ache- tes pour les sommes qui ont e"te fournies par une souscription libre de plusieurs ne"gocians , le cabinet des me"dail!es, attache a cette bibliothe'que, a ete enrichi e"galement par une suite assez nombreuse de monnoics de la ville de Hambourg, que posse"doient les heriliess de M. Amsink. Les frais de cet achat ont egalement e"te fails par une socie*te de nego- cians, moyennant une souscription volontaire. Lp bourguemestre, Ch, fFidon>> a coplribue beau- Nouvelles Utferaires, 335 coup a l'accroissement de la bibliothe"que, surtout pendant qu'il e"toit premier inspecteur des e"eoles , en faisant acqueYir pour elle beaucoup d'ouvrages d'histoiie nalurelle et de me"decine, dans la venl« des livres d'un savant me'decin. Elle a e"ie* encore augmeniee d'nne collection complete de tous les me"decins anciens, par la libg- ralite' d'un ineonnu. Dans cette parlie, peu de bi- blioihe"ques serotit mieux fournies que celle de Ham- bourg ; ce qui fait esperer que les tre*sors qu'elle contient , seront bie ntot mis en ordre. Com me le local est trop resserre, le plan du se'nateur Cordes , actuellement premier inspecteur des exoles , est d'y joindre quelques batimens contigus. Pendant le pea de temps qu'il est charge? des functions d'inspec- teur, la bibliothe'que a de"ja fait plusieurs acqui- sitions importantes, telles que le Journal des Savavs, depuis son commencement, plusieurs grands Recueils historiques, les meilleures editions des auteurs clas- siques grecs. Les soins du pasteur Henri- Jules JVil- lerding , ont engage" le college eccle'siastique de l'^glise de Saint- Pierre , de lui ce"der une soix*n!aine de vieux manuscrits, et quelques premieres impres- sions , qui e"toient autrefois conserve's dans cette eglise. La ro£me bibliothe'que possede aujourd'hui un beau portrait de Klopstock, peint par Antoine Ei~ ckel , artiste estimable, mort aHambourg, et dont son fi ere Joseph Hickel, peint re de la cour , a Vienoe, a fait don, a la ville dans laquelle vit ce celebr© pocte. LI 4 536 Nouvelles litleraires. Suede. Acadtmie de Stockholm. L'absehce" du roi ayant ernp£cbe' l'Acad^tnle royale des inscriptions, belles - Ieitres , histoire et antiqnite's de soumettre a sa raajeste les prix qu'elle a decide* de proposer pour re concours de l'annee prfc^dah- 538 Nouvelles lilteraireS. iages ou les de">a\'antages du X VII.* et du XVIII.* sie'cle , a I'SgurJ du bonheur general de Phumuniti ; le prix est d'une medaille en or de vingt-six ducats. Antiqnile's : Trai/e sur la manikre d'ilire et do coironmr les rois de Suede avant I'ave'newent duroi Gustave I.'r Le prix est une medaille d'or de quhize ducats. Inscriptions et devises i.° Projets al Miollis a fait transporter a Ferraie , dans un en- droit public et honorable , les ossemens de Tim- inortel AaiOSTE , ne dans celte ville. L'opinion commune est que PAiiosle naquit a. Reggio. Mais sa iaiuills etant allite aux dues de Nouvelles litteraires. 53$ Ferrare , et le due Alphonse l'ayant appele a sa cour , il batit une maison a Ferrare. Cette maison respiroit la simplicite d'un philosophe. On lui de- raanduit pourquoi il ne s'e'toit pas loge plus magni- fiqueuaent , lui qui avoit bati de si beaux palais dans son Orlando furioso ; il re'pondit qu'on assem- bloit bien plutol et plus aise'ment des mots que de* pietres. II mouiut en i535, a l'age de 59 ans. CORRESPONDANCE. Vaccine des moutons. Experiences relatives a P inoculation de la vaccine t pratiquec sur des moutons. Quelques journaux avoient deja annonce* les ex- periences tente'es sur cet objet a la ferme d'Orsigny , par les CC. Texier et Balzac , chirurgiens de la commune de Versailles , Alibert , rne'decin de Paris, et Valois, artiste- veterinaire du de*parte- ment de Seine-et-Oise. Leur but etoit de recber- cher si on ne pourroit pas re'ussir a prevenir la clavelee , maladie si funeste aux moutons, par un proce'de" analogue a celui dont on se sert pour ga- rantir l'bomme de la pe'tite ve*role. Les re'sultats qu'ils ont obtenus jusqu'a ce jour sont les suivans : I.1* experience. lis pratiquerent plusieurs piqure» a la partie supe*ricure et interne des cuisses d'une ^4° NouveUes lilteraires. brebis et sous les aisselles, dans des endroifs denue» de lane. Des !e quatrieme jour de cette operation , ct tte brebis devint triste ; elle mangeoit avec peine et e"toit presque toujours assoupie. Le berger in- quiet de eet e'faf, annoncoit a ses mailres qu'il la croyoit atteinie de (ous les symplomes du da-' Veau. Mais M.me Deiournelles , proprietaire de la ferme ,• moins effrayee, parCe qu'elle connoissoit la. cause de ce ph^nomene, le rassura sur ses inquie- tudes. Ce fut alors que les boutons vaccins com- mencerent a grossir , et le huitieme jour , ils avoient acquis le volume d\me petite noix. La dessication commenca le neuvieme jour, et.le quatorzieme , il ne resloit que la trace de ces boiitoris. Les mouve- Mens que faisoit nt'cessairement cette brebis en inarchant avoient ouvert ceux qui se trouvoierit h* la partie supeneure des misses ; mais le pis avoir, reeu une telle impression du vaccin , qu'il dtpLt couveit de plu/ieurs boutons suppurans. II. ° erpe!r/ence. La meme operation fut pratiqne"e sur un mouloii et sur un agneau. Mais comme, les boutons de Penfant du C. Valois , qui servoienfc a procurer du vaccin, e*toient deja_taris, le moutoa n'eut qu'im petit bouton , qui peut eire consider^ coinme une fausse vaccine. Ilf.e experience. Quatre piqures furent faiies a un nouvel agneau. eta un nouveau mouton , sur la partie late"ra!e de la poitriire, dans l'eridroit le plua de"nue de laine. Vers le cinquieme jour , les bou- tons vaccina se deyeloppereut , grosshent , et l& Nouvelles Utteraires. §\\ alxieme jour les areoles s'e"toient reunies , et for- moient tin espace enflamme de l'cteudue de la paume de la main. Les CC. Texier, Balzac , Alibert et Valois se proposent d'inuculer actuellement la claveiee a ces animaux, pour verifier si la vaccine ne pouno't pas re>llement prevenir la contagion de celte maladie, comiKe elle preVient celle de la petite ve"role. IP." experience. Le C. Texier a inocule deur brebis avec le levain variolique ', dans {'intention de comparer ses effets avec ceux du Jevaiti de la vac- cine. 11 a introduit une lancet te tres-charge'e de ce premier virus , sous la peau d ces animaux, jus- qu'au tissu graisseux. II J'a plongc'e plusieurs Ibis dans quatre otuertuies sembLbles qu*11 a faites sur les parties laie"rales dc la poitrine. Les piqures ont e"te plusieurs jours enflammees , et les petites plaies se sont ensuite cicatris'es. Dani l'une des deux brebis , la panie impre'gnee de virus , s'est fort en- flamme'e, et s'est teiuiinee par un petit de"pot sup- purant. Cette suppuration a paru locale , et 1'ani- mal n'a epiouve" aucun symptome de maladie. La brebis et les moutons vaccines etoient au contraire fort tristes, et ils avoieut tres-peu mange les 4,5 et 6.£ jours. 54a Nouvellcs litter aires. VARllTiS. Vaccine au sixieme siecle. Dans le passage ou Marius , premier eveque de Lausanne , fait mention , dans les Annates de son temps j de la ve"role T variola ( il n'y en avoit alors qu'une seule ) , ii observe qu'elle attaqua surtout les b£tes a corne. II paroit mfme qu'elle n'a attaque" les Lommes que I'annee suivante, c'est - a - dire ea 571 (1). Cela fait voir que les vaches sont suscep- tibles d'en £tre attaque"es; il seroit assez singulier que le meme animal qui le premier eut cette ma* ladie , fournit a 1'homme le meilleur pre"servatif contre cette meme maladie. Ce qui paroit surprenant encore , c'est que, depuis cette e"poque reculee , cette maladie n'a pas ete" observed du tout ou du moins tres-rarement sur les vacbes. (1) « A. 570. Hoc anno morbus validus cum profluvio renin's et « variola Ifaliam Galliamque valde afflixit. Et animalia bubula per « ea loca maxime interierunt. A. 571. Hoc anno infanda infirmitas « et glandula , cujus noinen est pusuila , in supraseriptis regionibus m. innumerabilem populum devastavit. » — Muixeb, dans son Histoire de la Suisse (tome I, p. i3a et suiv. ), rapproche de ce passage un autre de Paul Warnefrid , oil il est parle de glandulis in modum nucis cjiias setfuebatur febrium eestus , et un autre d'AiiASTASE le Bibliothe'caire , qui parle de percussione scabierum , ut nemo posset mortuum suum internoscere ; ce qui, selon Mailer , convient 6 la petite verole , qui , dans les premiers temps , ainsi que la maladi* ▼enerienne , etoit plus terrible et plus meurtriere que par la suite entre autres , parce qu'i eelte epoque, on ignoroit encore le* veriublee moyens curatils,. Nouvelles litteraires. b$ Concours de Peinture. ItlSTE des artistes qui le C. SEGVTN a chnisis on de'signe's pour le concours qu'il veut /aire. Gf.RARD, auteur de BeTisaire, el de I'Amour et Psyche. GlRODET , auteur de Diane el Endymion. PrUd'hoN , auteur de la Sagesse el la Ve'iite' , el de plusieurs belles /rises expose'es uu salon. HtiNNEQUlN , auteur des Remords d'Oresle. Gtj£rin , auteur de Marcus Sextus. Bonnemaison, auteur du Tableau de la Ren- tiere. Vernet y auteur du Triomphe de Paul - Emile , et des Honneurs rendus par Achille aux cendres de Patrocle. TaUSAY , auteur de l!H6pital militaire et de plusieurs tableaux de'licieux. Meynier , auteur de Te'le'maque et Calypso, et des Muses. Legt.os. — Cet artiste e"toit depuis plusieurs an- uses en Italie. II y a arquis de la reputation, en faisant les portraits de plusieurs de nos ge'neiaux. Chaque artiste ohoisira son sujet ; il est invito k le prendre dans 1'h'utoire de France. Ce concours est de i5 mois. 544 Nouvelles litter aires. Blanchiment des Toiles. Les Anglais qui saisissent avec avidite toutes nos de"couvertes , ont employe" avant nous le proee'de' invente par le C. ChaptaL, pour blanchir en tres- peu de temps les toiles de coton. Une fabrique de ce genre e*lablie a la barriere des Bons-Hommes, de Passy, par le C. Bawens , est, en France , la premiere qui en ait fait usage en grand. Le succes a suv- passe" l'attente ; et les proprie"taires de cet etablis- sement vont les multiplier sur plusieurs points de la re*publique, et notamment dans la Belgique, ou la fabrication des toiles de Jin est considerable. Le blanchiment de ces dernieres est beaucoup plus facile ; et les proce"des en ont e"te" encore exlreme- Tnent simplifies par l'intelligence du C. B out licr > 1'un de ces manufacturers ; deux ou trois jours suffisent aujourd'hui pour don r/er aux toiles les plus grossieres un degre" de blancheur , auquel les blan- chisseurs ne parviennent que par des moyens longs et dispendieux. Le i de ce mois , apres la reception des ambas- sadeurs , le premier consul , accompagne" du troisieme consul et du ministre de rinte"rieur , est alle" visiter cette fabrique ; il en a parcouru avec inte"r£t tous Jes details ; il a suivi l'operation du cardage , de la filature, du tisage, et a termine sa visite par l'examen de la machine a blanchir, executes d'apres lea Nouvclles litteraires. b\c) les proce*de*s du C. Chaptal; il a vu travailler d^s cette machine, par une seule operation , 2000 me- tres de toile de colon. Mais un autre essai bien pre"cieux a e't^' fait , par les soins du C. Chapial , dans ce m£me ate!;er ; et son plein succes meViie la plus grande puljlici te : c'est Je blanchissage ordinaire du lin^e , dont les epreuves ont e"te faites , a plusieurs reprises , sur plu- sieurs centaines de paires de diaps choisis panni les plus sales de I'Hotel Dieu de Paris. Le rCsuhat constant de ces experiences est qu'il ne faiit qu'a peu pres la moitie" de la defense or- dinaire; que deux ou trois jours suffisent pour ter- miner 1'operalion ; que le linge n'est ni altCre" par la liqueur, ni decline", ni use*, puisqu'il ne passe qu'une seule (bis par les mains, et qu'on n'a pas besoin de !e batticj enfin, que la liqueur alkaline qu'on emp'oie , penetrant , par l'extr£me chaleur de lappareil, dans le tissu du linge, toutes les ma- tieres e"trangeres qui y sont altaehees, et memo les niiasmes infects qui s'y sont introduits , sont de*- .truits ou de'nature's , ce que l'on ne peut pas attendre des lessives ordinaires, et qui devient souvent , sui- tout dans les hospices , le germe de maladies daa- gereuses. Tome I. M rn 546 Nouvelles Ulteraires. THEATRES. Theatre Lo u f o i s. La Critique de la petite Faille. Le grand succes de la Petite Ville , du C. Pi- Card y et les diverses opinions sur cette piece. Pont engage" a en donner ia Critique qui a e"te" joue"e, le 4 ruesoidoi , avec peu de succes. La scene se passe dans une petile ville, dont les habitans se croient jou^s dans la comedie de Pi- card, lis sont contre lui dans nne grande colere et Veulent mfme lui inlenter un proces. Un parent d'un de ceux qui se croient offenses arrive de Paris et les anpaise en leur apprenant que le 5.e acte qui renfermuit une anecdote veritablement arrivee, a e"te supprime. Ce fond est bien foible; mais comme on se dou- toit que la Critique e*toit du mgnie auteur que la piece, on l'a demande a grands ciis. II a pourtant garde* l'anonyme. LIVRES DIVERS (i). Ornithologie. H I sto J RE Nan/relle des Co'ibris et d°s Oi.^eaux- Af'uc/us ; par J. B. Avdebert , 5 e liPfahvn'. A Paris: chez Desraj -, libraire, rue Hautefeuille , — no/' ■ Cetle livraison contient six planches qui repre"- sentent , i.° ■ J'Oiseau-Mouche a oreilles , niae ( Tro- chilus Auritus , Lijm n. Edit, de GmelJ; 2.° l'Oi- seau-Mouche a oreilles , feraelle; 3.° Le Grand- Rubis (Trochilus Rubineus major J; 4.0 1'OUeau- Mouche , brun-gris (Trochilus obscurus ) ; 5.° le Rubis-Topaze , male ( Trochilus moscbi/us Gmel. syst. riat.^ ; 6 ° le Rubis-Topaze , male, jeune age. Nous pre"venons les amateurs que la 6.e livraison sera annonce'e le mois prochain , et qu'a'ars la sou- scription sera irre'vocablemenl fermee pour tons ceux qui auront neglige de se faire inscrire avant eette epoque : on leur Fournira toujoms des exemplaires, auxquels la 1( I tie en or, an has des figures, sera sup- piime'e et remplacee par la noiie, moyennant une augmentation de 6 t'r. par ehaque livraison. Nous les invitons a revoir nos prt uueies annonces, ou le prospectus qui se distiibue chez l'£dileur. BOTANIQUE. C.4LEXDI1IER de F/ore des environs de Niorf } ou Temps approximatij de la fioraisoh d'd pen pr. s onze cents pluntes de'criles incthodiauemenl , mois par mois , nuivanl le sjsteme sejcuel du celeuie (1) Les article* marques d'un« * soot ceux dont nous donntrons no exnait. Mm a 548 Litres divers. Linne ; yve'ce'de' d'un Abrege E'e'itvulaire de Bo- t a mi] ue , par le dotteur ./. L. M. (iUILlemeAu , le jeune , medec n , au/eur des Histoireq Na/ti- relles de la Rose el d° la Marguerite, etc , me/n- bre de quelques socic'/es savanles et hiteruires. A Niort, del'imprimerie de P. A. Elics. Se frome a Paris, chez Vat ir Jouannet , imp'irneur-libta'ie, rue Casseite , n.° 9 1 3. An 9. 1801. In- 12 de 2;6 p. Prix , 3 fr. , et 3 tr. 5o cent. , franc de port. Dans la premiere moil'ie* de cet ouvrage , 1'autenr donne un Abre'ge' Elememaiie de Botanique , a la suite duqiiel il donne une ide"e sue cincte des systemes de Tournefort, de Jussieu et de Linne'; ii patle, .dans des chapitres pariiculiers , du Calendrier de Flore des environs de Niort, et de la maniere de s'en servir , du climat et de la temperature des environs de Niort, des herbiers ; en fin", il indiqtie les instrnmens et les livres utiles a un botaniste. La seconde partie de i'ouvrage contient d'abord le Calendrier de Flore (pag. i36 - 25i ) ; il est dis- tribue" en quatre colonnes , qui indicjuent i.° les 110ms francais, 2.0 les nouis lains de Linne", 3.° les caracleres soecihques , 4." les classes de Linne. Vient ensiiite une Table alphabetbpie des noms tiancitis: , des plantes contenues dans le Calendrier de Flore , avec I'indicaiion du mois de leur floiaison. L'ouvrage est termine p,i • une Table des abreviaiions. Cet ouvrage pourra tres-bien convenir aux ama- teurs de la botanique, qui desi'rent de parcourir les campagues et les jardins des environs de Niort , et jneme le Ja:din bola.iique de FecQle centrale des Deux-Sevres , dont le piofesseur d'bistoire naturelii , le C. Jozeuu , ainsi que le C. Guillemeaii , oncle cie 1'auteur, et medecin - militaire, out aide" l'auteur, non-seulement de leurs luu.ieres , mai» encO'e en l.ii communiquant quelques pianies qui ayoient e'cbajqie a ses rechercbes , surlout au Jar din des pianies de Niort. Livres divkrs. S49 MedecIne. Tnstttutions de Me'decine, ou Erpose" sur la the' one et la pratique de cctle .science, d'upres les au~ iettfsanciens ft modernes ; 010 rage dida< tii/ue, can- leininl les connoissances generates , rufcess arts ue tt cor- nge'e par Maurice Ltf ESQUE. Paris, chez Behn libraire , rue Sa'nt -Jacques , n.° 22 ; i uclis , \\- braire,rue des MjI htirjns, n.°334; Den tu , libraire , an Palais du Tribunal ; et Buudelot et b~.be r hart r me Saint-Jacques , n.° 3o. An IX. ( 1801 ). XXX et 320 pag. in-8.° Prix , 3 fr. 60 cent ; avec cette e^pigraphe : « Piiisrjne la pliilosophie eisl relle qui nous instruil a vivre , el que « I'enfanre a sa leeon rnmine les aulies apes, pourquoi ne la lu « comniuni.jue-t- 11 pas? » Montaigne, liv. 19. i La premiere edition de cet ouvrape parut en l'an V; elle f'ut tres - favorablement atcueillie, et celle-ii sans doute ne le sera pas nioins. L'ouvinge est par* la^e en trois pari res. La premiere content di\ Dia- logues enire le pere et son his ; lis s'y fniietieu- irerrt successivement sur les s^ns , les sensations, les fac. dtp's inteNectnelles , la difference quj exist.e ehtie les homines et les animaux , et entre les liomines Mm 3 55o Livres divers. entre eu-x, dela raison , de la sociabili^del'homme , dos vertos et des vices en general, enfin , cles de- voirs des enfans emers leurs parens, du respect pour Ja vieibesse et de la piete filiale. Dans les 14 dialogues de la seeonde partie , le pere s'enireiienf avec son fils sur les diffe'rens vices er*les vertus en particulier. La doi ieme partie contient cinq lettres, dans le qui lies l'auleur de"\eloppe les principalis devoirs de I'homme en soeiele , et traite des principales passions. C.et ouvrage sera un manuel utile aux peres et aux meies, qui descent developper les heureuses dispo- sitions de leurs enfans , et leur inspirer le goul de tout ce qui est bon et utile. Le premier dialogue de cet ouvrjtge leur traceia la marche que Ton doit suivre dans le de'veloppement des ide>s des enfans, et leur montrera le grand art d'instruire leurs en- fans, en dirigeant bien leur curiosity et en l'excitant a propos. Memoire sur les Funerailles et les Se- pVLTURhS j question propose c par le minis I ere , et jugee par I'lnstitut , l< i5 vevdeniiaire an 9 ; par le. general Pommermuil , preset dtlndre-et- Loire. A Toms , cbez BUlaull jeune , imprimeur, enclos ci-devant Saturain ; et, a P rim I pies. II y deiaille I'eiendue des etats aldjiHiids en milles can>'s , en e'nume'iant les bail- li^ges, les villes , les bourgs a nir.vchc, !es villages et les niaisons. Il rend t nsuile un comple exact de la population, des productions nattirelles , de l'in- duslrie , du commerce, des finances, de la litte- raiure , et d< I'ctat mililairc. M. Hoick a profile de tous les oavx ges statistiques qui existent ; s'il n'est pas loujours complet, et s'il offre quelquefois desdon- rtees tres-opposees, c'tst par la taison que la statist!- Litres divers. 553 que del'AHemagneest , dans quelques branches, aussi pen certaine ffiie celle He Waucoiip a aiitres pays fie I'Euvope. On trmarque suitont une grande std- rilite" dans les notices sur les etals ecclcsiasliques, paice que, craignant depuis loii}>,temps le sort qui les menace aiijourd'hui , les princes ecclesiastiqncs avoient soin de cacher , avee precaution, tons les details sur Jes reveinis et sur la population de leurs possessions. Le C. Duqnesnoy a rendu un service important a nos politiques, en traduisant cet ouvrage dans le moment ou {'attention de l'Europe se porte sur les indemtiiie's des princes de l'Empire, qui ont perdu leurs ("tats sur la rive gauche t\u Rhin , et ou les con- noissanees stalistico-ge'ographicjues Sur I'Allemagne sont d'une grande necessite". Ii fa t espcrer, avee lauteur, que nous aurons un jour sur la Fiance un travail de cette nature, mais pins corn p let et plus methodique. « La France, dit - il , est si bonne a « fluffier, ses richesses sont s i grandes en tout genie, » les hotnmes et les choses y valent tant , qu'ou « augmente ses jouissances et son bonheur, et qu'on « sent redoubler son patriotisme a mesure qu'on la « connoit mieus. ■ » V O Y A G E 3. V b r A G E pittore&que de la Syrie , etc.; par le C. Cassas. La XIX ' livraison de cet ouvrage important est compofee de six planches. l.re planche. Ahlioche , appele"e par les Arabes, Anlalyek. Vue de la partie la plus e'leve'e des murs de la vilfe. Cette vuc est prise de la hauteur, en face des monlagnes de I'ancienne Laodicee, que les Arabes nomnu nt XAdzaqyah. II.* planche. Temple du Soleil d Pahrtyre. Ele- vation exterieure et inlcneine du grand portique , et partie de celle de l'eneeiule du cote du nord. 554 Livres divers. 1IT/ planche. Grand- galerie de Patmyre. La V e est prise vis-a-vis I'e'difice circulaire en regardaut le temple du Soleil. IV.e planche. Arc de triomphe a Palmyre. Coupe geomctrale prise sur la ligne C D de la planche , n.° 65. V.e planche. Cours du Nafir Qades , ou Fleuve Saint , vulgairement nomine" le Kadicha. Vue d'une lhontagne tres-escarpe'e. Cette montagne est situe"e au dessous de la foiet des Cedres, en face du cou- vent de Mai Serdies. VI. e planche. Mnsque'e batie par O'mar ben AI- Klia'hthab , sur les ruines du Temple de Salomon. Plan general de lVdifice, et de tous ceux que ren- ferme son euceinte. Vo r A G E dans la Basse et la Haute- ALgyp/e pen- dant f expedition du general Bonaparte ; par la C. D e n o N , niembrr de I'uncienne Acade"mie de fh'i/iture , de Vlnstitiit du Kaire , etc. A Paris , de J'imprimerie de P. Didot l'aine" , au Palais des Sciences et Arts. PROSPECTUS. Cet ouvrage , que les journaux ont de*|a annonce" , que la Fiance et m€me l'Europe paroissent attendre avec impatience , auroit e"te public depuis long- temps, si 1'auteur n'efit voulu donner aux gravures la plus grande perfection. — Aujourd'hui son tra- vail est termine*. II a desire" que des amis en ren- dissent compte au public, afin de n'avoir pas a parler de lui - meme. — : Nous allons remplir cetie honorable tacbe. Exactitude , impai tiatitd , voila ce que nous avons promis a 1'auteur et ce que nous de- vons au public. Le C. Denon n'a pas besoin d'eloges ; il est asscz avantageusement connu par son Voyage de la Si- cile et par ses nombreuses gravures a I'eau forte. — Mais nous pouvons assurer que son Voyage en Litres clivers. 555 j£zypte ajoufera a la reputation qu'il s'est acquise dans les lettres et dans les aits. Sans donte, lV/Egypte avoit ete de"crite : de nom- breux voyages dans le Delia, en Nubie , en Abys- sinie , etc-., su ehargent les rayons de nos biblio- th^ques. Le nattiralis'e est alle" recueillir les mine'- raux de cet'e terre ce*ltbre , a retract les traits et- les mo?urs de ses insec tes ou de yes oiseaux , et sur- tont d 11 monstre qui habile les roseaiix de son fleuve ; lantiquaire a mesure quelques-uns de ses monumens e"teine1s, et therein a expliquer le mv- stere de ses hieYoglyphes ; lephilosopbe et le politi- que ont observe l'ignorance, la degradation actuelle de ses habitans. — Eh bien , J'yEgypte n'e"toit pas encore entierement connue. Aucun voyageur n'avoit repr^sente* son aspect veritable , st s \illages, ses vastes plainrs de sable, ses forets de palmiers , enfin 1'eclat m£me de sa brulante atmosphere. — Crtte y>h) kionomie du pays ne pouvoit £tre bien saisie que par un artiste expe"- rimente, a la fois liomnie de lettres et homuie de gout. Le C. Denon fut cet artiste. II part it de Toulon avec le berofl qui avoit pro- mis a la France une nouvelle colonie , et qui la lui a donne"e. — Depuis le moment du depart jusqu'a son retour dans sa patrie, apres^la prise d'Aboukir, l'artisle n'a point cesse d'exercer ses crayons. Les iles seniles dans la Me'ditcrrane'e , leur gise- ment, les pays et les montagnes celebres, tout ce qui faisoit naitre clans l'esprit de 1'auteur un sou- venir, une idee, a f^te recueilli et dessin£avee soint et ces pues font aujourd'hui partie de la collection ge"ne"rale. Le C Denon fut te*moin de la prise de Malte, ce dernier asile de 1'antiquc clievalerie : il a retrace cet evenement memorable avec la fidelite" de l'his- torien. Approchons de l'/Egypte. L'auteur pr^sente d'abord la vue de ces plages celt-bits , dessine'es de la ilotle mcuic qui venoit 556 Li v res diver si les eonquerir. On fait route avec le valsseau qui porte I artiste : les objets qui paroissoient confus deviennent plus distincts; de"ja 1'on apercoit le hatit des m narets et !a fameuse colonne de Pompee: cefte terre rase et plate , qui , an premier coup- d'ceil , e"toit si nue , si aride , se couvre peu-a-peu de cyprts, de palmiers. — Voici quclques canaux qui annoncent le grand fleuve. Avant le C. Denon , on n'avoit point songe" a fuite ainsi par des vues gradnees , le portrait d'un pays; c'est le plus difficile, mais !e plus siir moyen d'e i donner une ide> et juste et complete. I.es vues se muliiplient dans l'ouvrage en rai:;on de l'iuteVet qu'oiFrent les objets. — D'abord on y trouve les vues d'ctcndue , et souvent des vues prises a. vol d'oist an. Ce sonf des especes de cartes , bien phi* iuteiessantes que les cartes topographiques or- dinaires, en ce qi'elles donnent une idee, non-seu- lement de la situation , mais en quelque sorte de la forme d irons du Kaiie, les tombeaux si pittotesques des Turcs , leurs jaidm-i, burs maisoos, etc., le C. Dknon- fait voyager ses lecteurs dans la Basse- /Egypt e , on y suit le general Menou ei la division qt'il coiumande. Comrue on rencontre peu de monu- mens antiques dans cette con tree , ou qu'ils y sont exir^memi nt degrades, Pauieur s'occupe principa- lenitm, dans cette partie deson voyage, des moeurs di.mesiiques des babitans , de la forme de leurs demeuies, etc.; et ce tableau a blen aussi son utilite et son intei£t. Mais Desnix recoit 1'ordre de se rendre , avec une division de J'arrm'e, dans la Haute?>4Sgypfce pour y pouisuivre les regies des Mainelouk- (ugitifs. (Je pays oil peu de voyageurs avoient pe'ne'ne', dont lis .noii m fait des descriptions qui paioissoient la- buleuses ; ce pays ou abondeni les iiiouuiiiens de I'aniiquiie la plus recti lee , etoit le principal objet du voyage du C. Denon ; aussi s'cnipressa-t-il d'y accompagner un general entbousiaste des arts, et depuis loniftcnips son ami. — Cest d^uis ce veri- table berceau de I'jtlgypte (car sans doute le Delta re tut habile" ou du nioins n'a ele civilise que long- temps apres I'Abyssinie et la Nubie ) , c'est la que le L, Di-.NOH a recueiili les ujels dc ses dessins 558 Limes divers. les plus pre*cietix. — II y trouva ces monumens qui paroissent tout re'cemment constrtiils, et qui exis- toient de"ja tant de siecles avant 1'ere vulgaire; il y dessina ces temples dont un seul soutient quel- quefois un village moderne tout enlier ; enfin c'est .sous un portique de Pun de ces temples, qu'il fit la deYouverte d'un zodiaque segyptien , dont les signes sont presque en;ierement semblables a ceux du zodiaque que nous ont transmis les decs et les Romains; monument unique qui pent jeter le plus grand jour sur ►quelques parties de I'astronomie , et , peut-etre, servir a expliquer bien des passages obscurs des anciens auteurs. Tous ces temples, ces palais antiques sont con- verts , depuis ia base jusqu'au sonimet , de hie'to- gl\ plies giganUsques comme eux ; dans leur inte"- rieur, encore des bierog'yphes ou des bas-reliefs, dans lesque s on trouve souvetit du gout , et lou- jours uue bien plus grande connoi sance des arts du dessin qu'on ne l'avoit cru ju qu'a ce jour. Dans l'espoit que, par la suite, ou pourra par- V.enir a expliquer cette peinture d'idees ( les luero- g/yphes), le C. Denon les a copies avec la plus minutieu - exactitude, surtout lorsqu'ils lui ont sem- ble- relatifs a quelque science, a l'astronomie , par exemp'e, a Ja gfographie, on aux arts mecan ques. L.( s proce'de's de ces arts T Its instrumens, les oufils dont on seservoii, y sont fidcllcmenl representee, et iudiqueront aux observa'eur.i l'etal de l'induslrie a des oglyphiques, on trouve s.ur les monumens ae^y ptiens , des inscriptions dans uue ecriture cursive, qui est en ce moment l'objet des e"ludes et de I'espoir de nos savams. Les bus - reliefs , que 1'auteur a dessine!s d'apres ceux qui ornent ces monumens antiques, sont plaque Livres divers. 55$ toujonrs la representation de quelque grand c"ve> nement : on y voit , par exemple , (\es trtampm s ou le general vainqurnr regard e compter les mains des ennemis qu'il a delaits ; d'autres bas-reliefs sont autant de tableaux de cerc'monies religieusrs on po- Jitiques, et de travaux chaoip6trea , ou nlaiils aux arts industiiels. La marclie de I'artiste dans le pays etant la mfme que eel le de l'aiuiee , il a sou vent ee occasion , coinnie nous I'avons dit , de dessiner des batailles. Ses ta- bleaux expliquent , mieux que ne )e pourroitnt faiie tons les raisonnemens , la cause de I'immense supe- riority de DOS troupes sur Its hordes orientates; Toeii la devine : on voit , d'un cole , le plus giand ordre et une distribution m£i hoclicjue et sa\ante de- di- vers corps et de I'artilk'iie j de 1'aulre, ce nest que contusion , imprudence et bravoure Dial duigee. Soit qu'il faille £tre present aux batailles pour Its bien peindre, soit que I'artiste ait sn mieux saisir l'ins'ant pittoresque , et surlout ait eu l.'art de rendre les objets plus distincts, ses batailles offi'nt uu inieret que Ton chercbeioit en vain dans celles que renfei ment nos niusces, lesquelles semblent (ontes imite*es les unes des auires. 11 a su les orner de scenes e"piodiqnes, d'autant plus dignes de fixer i'atientiun , qu'elfes ne sont point de l'inveniion de I'artiste, qu'il les a tracers telles qu'elles se passoient sous ses yux. Le C. Dtnox reporte bicntot ^imagination sur des tableaux m >ins dechiians : tanlol e'est un sou- per d'Ara'ies , auquel il nous i'ait assister; tantqt e'est une assem dee politique de ce peuple silcn- cieux que le ge'nvral francais reunil au milieu d'une plaine, qui sans dnute gardera etci iic -Dement la mlmoire et le n">m de cet e'senement nouveau dans les lastes du pm de Jesus, av.ec les caracteres du Virgile et de l'Horaee in- folio , publies dernierement par Didot l'aine. II formera deux volanies; 1'un de texte, compost d'envinon i56 fcuilles. et l'autre de plan- ches, ail nombre de i35 au.muuis , dunt la plupart contiennent plu>ieurs sujet*. II sera en e"tat d'etre livre" sous qnatre mois. Le prii. des deux volumes de texte et de plan- dies , broches en carton , sera de ?A,o fr. U en sera tire" seulement cent exem^laires sur nam lie Ju*us velin , qui serbnt dii p'ix de 720 fr. , et dont les e"preuves seiont tiieVs les prmueres. Co mine on suivra 1'ordiedes insc. ipi ions datis le tiraae des epieuves ;, les amateurs sont incites a se fairs insciire, des a ptesent , pour 1'un on I'dutre papier , a Paris, chez. l'aute;n , le C Oenan , rue J. J. Rousseau1, hotel de B d!n,n \ depuis onze heures du tiiatin, juscp.i'a ei"q hpnrc< dii'soir; ou P. Didt'l I'aire, imprimeuT du se'nat-CO'iserv aieur, an palais des Sciences et Arts , g.ilei ie u.° 3. P O E S t K L A T I H £. * De Axiom bus Pancharitis et Zdroce ; jmeiriA erotica - duia< licun , sea utnbralicu lu.ubiatio de cultu Veneris , Mileti olim pSr.icto ul Annilhitnteo sxiagHo WYslci subdiixit H variis gencralione cum Litres dicers. 563 Vgrlantium turn animantiitm exemplis audum vul- gat it Ailtcnis. S.atiirfa edilio , platib re/t P. N, F. Didot fuaiar , unno reipiiblua: gall cce g. Prix , 6 f'r. , broche\ On en a lire urt petit nombie d'exemplaires sur papier veiin. In-8.° de 3i6 pages. Melanges. Recvetl des oatragrs lus dans la stance pt/b'iqite da LrcF.E r>h Toe louse , le 3» germinal an y de la repub'iqiie. Toulouse, chez Vilruc , libr. An (). In i>.° cie 6f pag. En tete de ce recueil, se (rouve un diseours pro- nonce par le C. Jammls, pr side.it du Lye dans leqwel il indique le but que ceUe soiitfte" lit- teraire se propose, et developpe les moyena qu'el'e a pour y parvenir et pour contiibuer, autant qi e possible, a la ie'kile de *es conciloyens. « Con- « vaincus, dit le C. Jammes , que les piix sort - Fame des corps liileraires , qu' I; exeitent IVmu- « lalion , echa.n'enl le genie et donnent une pompe « reelle aux seances publiques, le Lycee s'est de"- « cide a di tribuer deux prix , le 3o germinal de « cbaq'ie amifc ; < eu\ de i'amiee suivante sont « destines a la rneilleure pioduction en po^sie, et •■ a i'oiivra^e qui aura le mieux traite! le sujet sui- « vant : Qtnls soul les meilleurs inoytns de fa ire i. ficurir le commerce dan.* la villa de ~'t'uu louse p » « Quoique place'e dans les terres , dit le C. Jam- u rues, pi s loin, la ville de Toulouse est susepp- « tible de divers e^ablisseniens capables de touruer « le genie de ses habiii.ns \ers le commeite; aussi ■• le Lyo'e a-t-il imiie' I s auteuis a porter leurs «■ ves snr Us avantages que Jul presentent les Py- » ranees, les niiius quel'.* r-ni'eriiwnt , ses r.p- <■ ports avec I'Lspague , et crux qu elle pourroit o avoir avec le Levant et l'/Egypte. ■ Nn 2 564 Livres divers. Lps voeux du Lyce"e seront remplis , il croirar avoir assez Fi;ti t pour sagloire, « si cette discussion « peut ouvrir a ses concitoyens des sources d'abon- •• dance , si I'e prix de poesie peut lenr retracer le « souvenir de ces fetes vraiment patriotiqu.es des «• Jeux floraux , Celebris jadis le i.er et le 3 du « mois de mai. •■ A la suite de ce discours, se (rouve le rapport des travaux du Lycee , depuis le 10 fructidor an 8 jusqu'au i.er germinal an 9, fait par le C. Tour- kon, medec.in et secretaire du Lycee. On trouve ensuite , dans ce recueil, trois mor- ceaux de pocsie , intitules : les Ckarmes de la mu- sique y ode par le C. Casimir Jammes. ., associe* resident du Lyce*e ; VOrigine des salam.s et des ja- lousies , conte par le C. Henry Boileau , associe resident rlu Lyce"e ; la Chenille et le Limacon , fable imitee de PiGNQLl , par le C. Ribes, associe re- sident. Ces trois morceaux de poesie sont suivis de quel- ques me"moires dont l'utilite a engage le Lyce"e a les faire imprimer dans ce recueil. Ce sont un Me~ moire sur l.'dimant , par Je C. Vidal , astronome, associe resident du Lyee'e. ; un Rapport Ac Jerome HadanCOURT , astronome, sur uu catalogue de 888 cloiies australes , adresse" au Lyce'e , par le C. VidAl , astronome. C'est le merae qui a et£ inse're dans le Mugasin encyci. Ann. 6. toni. IV. pag. 372. Enfln, l'extrait d'un Mcmoire. du C. ToURNON , sur les plant cs aquatiques , Vallisneria spiralis (la Vallisnerie spiralej. Journal general de la liltdrature , des sciences, et des arts ; /w Louis- Abel Fontenat , ci-devant redacteur du Journal general de France- Apves une eclipse totale de tout ouvrage qui pouvoit nous instruire de 1'elat des sciences et [des Jettres en 'France ; apres ce temps de barbarie , de persecution et de vandalisme , oil tout litterateur, Livres divers. 565 tout Savant etoit regards comme un enncmi de ee C|iiron nommoit le gouvemement , il a paru une foulc de journaux liltei aires qui nous ont fait passer d'une privation totale a une abundance embarras- sante. Les uns ont disparu presque aussilot Cjii'ils ont £{6 entiepris; les aulres circulenf avec line len- trur qui fait craindre pour leur existeuce ; la con- currence nuit nieme a ceux dont le merite est re- connu, et decouragent Us auteurs qui y avoient consacre" leurs veilles. C'esl au milieu de cette lutfe litteraire , que le C- Fontenay se propose de faire revivre ce Journal general de France , qui avoit un succes merite, et que les crises revoluf ionnaires avoient fait disparoitre. Le nom de l'auteur, son impartiality connue, son gout pur, un tact exerce' par tant d'anne'es de travaux , ses jugeniens con- firme's par le sentiment gO'n^ral , nc pcuvent qu'an- noncer favotablement le travail auquel il se propose de se livrer de nouveau. « En reprenant le journal ■ litte'raiie que les circonstances me forcerent d'a- • bandonner en 1789! , je nc me d^guise point , dit-il « dans le di Scours pi^liminaire , les eeueils et les * dangers dont cette earriere est aujourd'hui seme>. « La litterature n'olfre plus que de foibles vestiges " de la gloire dontelle avoit alors le droit de s'enor- * gueillir ; elle s'honoroit de 110ms bien illustres , ■ qui rappeloient, qui prolongeoicnt nieme jusqu'a, • nous les beaux jours du siecle de Louis XIV. •• Nous sommes bien eloignes de cette brillante epo- que; la manie scientifique est devenue l'ennemie des lettres ; on veut eHre astronome , pliysicien , naturaliste , et on sait a peine former une pbrase dans sa langue. Le cbarlatanisme s'est introduit dans les sciences, et les arts d'imagination , les productions du genie ont disparu devant des loga- rithmes, le galvanisme et la vaccine. On ne sauioit done trop multiplier les ouvrages qui rappeileiont le gout de la bonne litterature, qui donneront aui jeunes gens I'envie de sondcr les dispositions natu- relles qu'ils ont pour les arts d'agreinent , et quL Nd 3 566 Livres divers. ram en front parmi nous ces talens supeVienrs , c« f;out ex inis , ces productions immortelles qui sont e patiimoine des Francais , et qui Violent Revenues des modeles pour l^s autres peoples. Le C. Fon- tenay se piopose de ramener les esprits a des prin- cipes fiop mnonnus , piestpe ot>hli«s , peut-eire rne\>rises. Mais comment .rappeler les regies se'veres do b (.ommen-e , Cagricultiire , I'h/s/oire 11a- t-re'/e ssront egalement aciijcillis ; et la litterature elrangere n'en sera point e clue Cependanl , mal- g e" ct-tte diversite de matieies que le t i tie de ce journal embrasse, il ne paroitra que deux fois par decade , le dCcadi el le quintidi. Le prix de la sous- cription est de 18 fr. pour un an , 9 fir. pour six jnois , 5 fr. pour trois mols. On s'abonne a Parts , clie/ le C. Eymenier , a l'anc'en hotel d'Aujou, rue de Thionville ; dans les depart emens , chez les li-. braires et direeieurs des postes; et cbez i'etranger, C ez les Tbia'ies des print\pales villes. Le i.cr »i.e -i paru le 3o floreal. TABLE DES ARTICLES. Sciences et Arts. Extrair d'une lettre de M. Humboldt , au C. Fourcroy , dalee de Cnrnana. 40S Extrait d'une lettre du meme au C. Delambre. )o5 Mathematiques. Tables Irigonometriques decimal*-* , 011 Table des Sinus , secantea et fangenles , suivant la division du quart du cercle en 100 de- gree, etc. , calcnb'es par Cli. Borda ; revues, augmentees et publiees par P. J. B. J. Delambre. 85 Conifiaraieur logarithmique du noureau system? des poids et mesure* avec I'ancien ; instrument invente par le C. Francois, piofesseur a 1 ecole centrale de Colmar , et presente a la socieie d'emulation da celte ville. 553 ASTRONOMIE. Hisloire celeste francaise , ronrenant Ie.s observations faites par plusieurf astionomes franrais j publiee par Jerome de Lalande. 35 1 Prix d'Astronomie. 39' M&CANIQUE. Moyens. propres a sauver les equipages d'une parlie des vaisseaux nau- frages ; par Ducarne-Blangy. 276 HlSTOIRE NATUHELLE. Tables generates d'Histoire naturclle ; par M. Bertuch. 12a ZOOLOGIE. Extrait d'un onvrage sur les esperes de Qoadrupedcs dont on a n«i"« les ossemens dans l'inlerieur de la le.re, adresse aux sarans et tux amateurs des sripnces ; par le C. Cuvier. Note du 0. Dumiril, sur un enfant monsirueux qui a tr»is Mtfr*- roites inferieurcs. tu* N n 4 568 Table des article T. OEWLTHOLOylE. Ilistoire naturelle des Colibris et ties OLeaux - i.Iouches • p»r J. B. Audebert. 3.* livraisoa. iii) Idem, 4.' livraison. (,zi Idem, 5.* livraison. 5i,y Hi tviJiHoi otii. Systeme des animaux sans verlebres ; par le C. Lamarc\. 4ai B O T A N.I q U E. Carte Botaniqne de la melhode naturelle d'A. li.de Jussieu. 4^4 Description des Planles nouvelles et peu connues, cullivees dans le jardin de'lT. M. Ceh , avec 6g. ; par E. P. Ventenat. 86 Calendriefd:? Flore des environs de Niort •, par le D.' GuiHemeau. 5if '■ ' MlHERALOGIE. Essais ef: esquisses pour servir a I'hisioire pratique des trois regne* de la nature ;, par A, I G. C. Ba.sck. Premiere livraison de la Mineralogig ( en allemarid ). 378 Observations du C. Leblanc , sur la cryftallotechnie. '579 Physique. Elemens de Physique, a 1 'usage des colleges ; par P. L. R. Lange. I2g Traite des i.iovens de dt>srhleeler I'air , de prevenir la contagion , et dVn arreter les progres ; par le C. Guyton-Morveau. Ibid. Nouveaux Memoires de la Societe.:balave de Physique experimentale ( en holland.iis ) ... 275 Jnstitutiones physicee in usutn auditoiuw. digestce , & Simon* Speveil Van-der-Fyck. 276 Letti es sur 1^ noiiveau Thermometre decimal , et la meilleure maniere de le graduer; sur les Barometres , etc.; par Gouberk OX Leliie de Berlin , sur le Gulvanisme. 110 Resume des nouvelles experiences faites sur le Galvanisme J par divers pliysiciens. 370 Sur les dangers du Galvanisme dans le traiteuient des maladies ; par le C. Bouvyer-Desmortiers. 584 Anatomik. Cerardi Sandifort Tabulce Anatomicoe. Fol. mag. ,' , 424 Table des articles. 56g Reclamation du C. Ii/cherahd , contre les remarquPS critiques du C. L-Jveilii , au sujr-t' du Neil ethmoidal entre les 08 et les cartilages du i>ce. 118 Cours d'Aauton.ie compared flu C. Cuvier. 5ag M E D E C I N E. Institutions de Mfderine; par le D.* Petit-Rndel. 549 Lecona d'Alplionse Leroy , sur les perles de sang et les hemorra- gies. i5o Lethe du C. Faye , medecin de Burges - des - Bains 4a5 L'Acide muriatique oxygene , employe conlre les maladies cutanees ; par le medecin Deirnon , d'Amsterdam. 4°4 Vaccine au VI." siecle. 54a Tableaux Analytiques et Critiques de la vaccine et de la vaccination* par Jean Verdier. 4^8 Experiences sur la Vaccine , failes en Espagne. 4'* Rapport sur la Vaccine, fait a la Societe de midecine de Bordeaux. io4 Experiences sur llnoculaiion de la vaccine , pratiquees sur les moutons. 559 E C O N O M I E. Rapport fait au Conseil des Mines, sur un nouveau procede pour la carbonisation du bois, invent! par le C. Brune. >°* Blanchiment des Toiles , d'apres le procede du C. Chaptal. 544 EcONOMIE iUBLIQUB. De l'Economie publique, reduite a un principe, etc. a3l Politique. Lettre de M. le comte de N * * * , voyageur allemand , a un de ses amis , a Vienne. a7T Geographie. Carte generate de la Prusse ; par D. F. Sotzmann. i34 Determination de la latitude et longitude de difierens points de l'Ame- rique ; par M. Alexandre Humboldt. 10* Voyages. Voyage dans l'Empire ottoman, l'AEgypte et la Perse, par. G. A. Olivier. a;5 Sio Table des articles. Voyage pittoresque de la Syrie , par le C Cassas- iq.* livraison. 555 Voyage dans la haute et basse AFgyple; par le C. Denon. 654 Vovage He M. He Hammer, de Vienne par Triest a Venise , et retour par !e Tyrol et Salzbourg (en allemand ). ai9 Vo age dans l'enipire de Maroc et le royaume de Fez, fait en 1710 et 1 qi ; par G. Lamprieres , lra< , dS 1'nngl. par M. de Sainte- Stizonne. i58. 470 V"vages physiques et lithologiqnes dans la Campanie ; par Scipion Sreislak; fraduils par le general Pommereiiil. 26 Voyage en Hongrie, precede d'une description de la ville de Vienne et des jardins impi'riaux de Schoenbrunn; par M. Townson , Iraduit de I'angl. par le C. Cantwell. »59 TOPOGKAPHIE. Description des bains de Bath; par Warner. a63 Statistique. Apercu sfatistique des Etats de 1'AIIemagoe ; par M. Hcecfc , trad, par le C. DuqiiesrmY. 55 1 Apercu statistique de 1'EIectoraJ d'HanOvre. l55 G A X A O X. Canaux de la Manehe , indiques pour ouvrir a paiis deux deboucl e* a la nier , oar David Leroy. i32 H I ' T 8 I R E. Precis de l'Histoire universelle pendant les dix premiers siecles de I'ere vulgaire; par Edme Mentelle- • 284 Hisioire des progres et de la chute de l'enipire de Mysore, sous les regues d'IIyder-Alv et de Tippoo-Saib ; par J. Michaud. 7. ao5 De I'Homnie d'Eiat , considere dans Alexandre - Severe , mis en pa- rallele avec les plus veitueux des tmpeieurs romains ; par le C. Demaimieux. i5g Memoire sur la colonie francaise du Senegal; par le C. P*!letan. 3/j5 Dirlii.nnaire neologique des homines et des choses ; par le Cousin- Jacc/ues. 9 .* cahier. 279 HlSTOIRE LITTF. RAIBK. Sur une en-cur des Siecles litteroiies , relative a Valbonnais , par le C. Berrtat-Saint-Pri^c. 354 Table des articles. 57. Sur le Veritable Auteur du livre Intitule : Connoissance de la My- th ologie. 3- Additions du C. Matron A son article sur les traductions grecque« de Virgile. 1 16 Commission dp I'lnstirul national pour continuer ]e travail du Diclion- n.iire de I'Arad. mie francaise. 100. 24$ Bapport , au nom de la commission pontmet par I'lnstitut national , relitivement a la continuation du Dirtionnaire de la langne fian- caise. o^g Seance de la classe Aes sciences pbysiques el malbeniarques de l'lnsliliit national, du 1 messidor , a laquelle a assiste le comte de Livouine. 527 Nominations a rinstiiut. a 52. 38a Accueil fait au C. Dolnmieii a l'lnsliliit national. 100 Museum d Histoire nalurelle. Distributions de graines qu'il a lailes. 53o Conseil des Mines. iof Societe pliilomatique. 10a Societe pliilotechnique. Si-ancc du 20 floreal an g. a5a Societe pbiloterlinique. 585 Lycee du departenvnl de l'Anbe. 55a Societe des sciences el des arts de Bordeaux. qeance du 1 floreal an r) , et prix qn'on y a proposes. a54 Societe de Medecine de Bordeaux. 104 Lycee de Caen 5r6 Societe dVmulation de Colmar. 555 Sociute dts sciences et arts de Montauban ; prix rjii'elle propose. 5o,o Societe d'emulation de Rourn. Travaux de \enlose an 9. 55t) Lycee de Toulouse; prix qu'il propose. zvS Societe du departement du Var ; prix qu'elle propose a55 Prix proposes par la societe de Goetlingiie. 5q8 Bibliotbeque publique de la ville de liambourg ; acquisitions qu'elle * faites. ''54 Universite de Leide ; nominailons et promotions qui y out eu lieu. 309. 4( 4 Prix propose par la classe tbeologiqne de la fondalion Tey'eiienne a Harlem 3'il Piix adjnge par la Societe Teylerienne. 4 >S Academie de SorKliohn ; piix qu'elle piopose. 5i6 Fete funebre de Piccioi, >-2 072 Table des article's. Ilestes de I'Aiioste, transports a Ferrare. 538 Nouvelles d'Anyleterre; nouveaux Voyages publics a Londres ; Ex- pedition pour la nouvelle Hollande ; Musee oriental ; etc. 5g3 Sur la Foire de livres , de Leipzig, a Paques, 1S01. 5o,g Antiquites. Sur les souliers a echasses des anciennes Grecques; par M. Boettiger; trad, de 1'alleniand par M. Bast. 289 A RC IIAEOLOGIE. Observations du C. Mulliot , sur une dissertation iaC.Mil.lin, rela- tive au monument connu sous le nom de Bouclier de Scipion. 5o5 Paljubogbaphie. Quelques reflexions du C. Baudouin de Maisonblanche , sur l'ln- scription trouvee a Bourbon-Lancy , en 1792, et expliquee par le C. Millin. 36« Exlrait d'une lettre de Saint-Brieux , au C. P. Baudouin fils , sur un des autels trouves a Saint-Beat , et dont l'explicalion a ete donnee dans le Magasin Encycl. 93 NUMISMATIQUE. Zfumophy/acium Suhmianum ; per J. J. Weber. 14* Medailles persepolitaines du cabinet de Hunter , moulees par M. . William Tassie. 267 BlOGRAPHIE. Notice sur Jean Ingenhouss, physicien. 4* Notice sur Georges Coopmans. 2°8 Notice sur William Curtis. 43 Notice sur William Withering. 5 '9 Moit du D.' Blair. '-<65 Sur Gavin Hamilton et Thomas Jenkins, deux Anglais qui faisoient a Rome un certain commerce avec les monumens des arts. 262 Extrait de la notice histoiique sur Daubenton , lue a la seance pu- blique de l'lnstitut national , du i5 germinal an 8 J par G. Cuvier. 458 Nolice sur Joseph de Guignes. 223 Notice sur Edjne-Jean-Antoine Dupuget. 269 Table des articles. BjZ Notice sur Jean-Matliurin Mazdas. 4ir Desmoueux. 413 JFenouillot-de - Falbaire. 4 1 5 Bouchel - la-Getiere. 414 Francois - Xavier Laire. 5i6 Noel Lemire , graveur. 120 15 I B L I O C R A P II 1 *. tivres francais defendus a Vienne. L'gg Les Sieclcs litteraires de la Fiance ; par N. L. M. Dessessarts. 2a5 Impression de l'oiiginal Eise, des poesies d'Ossian. 2j5 Morale. Memoire sur les funeiailles et les inhumations; par le gereia! Pom' mereuil. 55o Con.s elementaiif de moraje; par le C. Maurice Levesaue. 549 Du Tiriiable usage de la retraite et de l'etude , trad, de 1'anglais de Bolingbroke ; par le C. Delamarre. 480 OEuvres philosopliiques de Saint-Lambert. a85 Gram m aire. Petite Grammaire des enTans; par le C. Caminade. 1401 Methode analytique pour apprendre la langue francaise , divisee en 3 parties ; par le C. Bourgeois. i4r Elemens de Grainmaire generale , appliques specialement a la langue francaise, a l'usage des comniencans ; par J. F. Michel. Ibid. Polygraphie ; par Zalkind Houriritz. 35o Critique sacbee. Appendix ad editiotem Noii Testamenti gra-ci , i codice MS. Alexandrino a. C. G. Woide descripti , in t/uU continentur fragmenta N. T., etc. 455 LlTTEEATUBE. Eloge philosophique de Diderot ' par Eusebe Salverte. 5ai Correspondance Iitttraite adressee a S. A. I. M.gr le Grand-Due do Russie J par J. F. Laharpe. '41 ^74 Table des articles. LlTTERATURB ORIENTAL B. Explication des cararteres elementaires des Cliiuois , avtc une analyse de leurs anciens cararieres symboliques et hiiroglyphiijues ; par It D.' J. Hager (en anglais). 5 14 LlTTERATURE G R E C Q U E. Scholia in Platonem. Ex codicibus AISS. multarum bibliothe- carum primiim coliegit David Ruhukenius. j45 POESIE LATIN E. De amoribus Pancharitis el Zoroa> , poeina erotico - didacticon ,* cui accedit Vita Auctoris. 56l Ode ad Heroa Bonrparte , cum sicariis ter juisset ereptus ; auctore G. J. Schiller. 067 De pace , lusus pocticus , auctore S ipransi. Ibid. Obeliscus Bomvparti Magno , Italico S. dicavit Borheck. 3i()- Ode saplnrjue laiiue sui !a paix , par le C. Fumin; avc-c plusieuis traduclions. 36g POESIE FRANcAlsE. Traduction en vers des Metamorphoses d'Ovide ; par F. de Saint- Ange. 233 A mon ami, en l'engageant a venir a la campagne ; par J. M. La- metherie. 34 Poesies galliques , en vers francais; par Baour-Lormian. i>t Kxaiiien impartial du poeine de l'Homiue des Ctiamps , par le C. Vidal. 4 -'9 Epitre a Jacc/ues Drlille ; par Pierre Dnru. Ibd. La Compete de Naples par Charles V11I ; par Paul Gudin 142 Le Demerite des Femmes , poeme; par F. L. Pelletier-SamtJulien. 14$ POESIE SCANDINAVE. Les Scandmaves , poenie traduit du sweo-goihicme , par 'e C Chera- de-Montbron. a85 THEATRES. Theatre d s l' Opera comique national. ' M.isifjue nouvelle sur Annette etLubin, et le Tonnelitr. 274 Table des articles. 5y5 Theatre Lodvois. La petite Maison de Thalie. i a5 La petite Ville. 124 I.e premier Veuu , ou Six lieuej de cliemin. 4it> La Critique de la petite Ville. 646 Theatre dq Vaudeville. La Roulette. 126 Le Proces des Poulardes de la Fleche et du Mans. Ibid, L'jncien Caveau. 41S Ope r a B n 1 1 a , Au Tliedtie de la Socie'te Oljmpirjue. Ouvertuie. i29 Romans. L'Hermite de vingt ans, anecdote du 18. e siecle , avec romances; par Louis Ponet. 14 5 La Visile nocturne, traduit de 1'angtois de Maria-Regina Roche; par J.B.J. Breton. >44 L Ht-rniiie 3 Societe des Amis des Arts; objets dart quelle distribue par one lo- leiie. • Sao Figures pour I'edilion Siereotipe dps OEurres de J. H.icine. t^Zo Coloiine nati>nale. Qt» Plans, Coupes, F.lrvalions des plus belles maisorts et hotels contfruiri a Paris et d.ms les em irons , par J. Cli. lin.jfi, architect* , et N. Hansonnette, giavrur. l5S Recutil et parallele d-s edifices de tous genr. s , anciens et modn- nes , etc.; par lea CC. Durand et L. grand. j!-o Le C. Amoneiti . autiui du plau J11 forum Bonnparttt, present; ju picmier cousut. jal 676 Table des articles. Vente du supeibe cabinet de tableaux du C. Robit. a?3 Liste des artistes designes par le C. St'g'iin, pour un contours de peinture qu'il veut ouvrir. 5/.S Tableaux exposes au Mnsce des arts. > 585 Gravures donnecs par le C. Lamotte a la Bibliotheque nationale. 4'S Melanges. Uecueil des outrages k's dans la seance publique du Lycee de Tou- louse , le 5o germinal Ml 9. 563 Journal general de la literature des sciences ct dfs arts ; par Louis-, Abel Fontenay. 664 Catalogue syjtematique ct raisonne de la nouvelle litterature fran- raise. 433 OFuvres completes de Voltaire. 43 1 Table analytique et raisonnee des matieres contenues dans les 70 vol. in-8.Q des OEuvres de Voltaire; par Chantreau. Zgc Melanges legislatift , histoiiqnes et politique* , pendant la duree de la . constitution de l'an III; par Febx Faulcon. 287 Raison - Folie , Chactin son mot , petit cours de morale , mis a la portee des vieux enfans ; par P. E. L. a86 Correspondance de Salomon Gessner ct de son fils Conrad. 26S ERRATA dans le n.° 2 de prairial. Page 244 . Hgne 6 , A mon ami , en l'engageant de venir ; lisez : e« l'engageant a venir. Ztigne 16, A nos regards surpris ta science profonde Dans la nuitdu chaos , cherchant la verit£ : Uses I Dans la nuit du chaos cherchant la verite , A nos regards surpris ta science profonde, etc; Tabic des articles coutenus dins ce numdro. Cut IQUE 3 A C B E E. Appendix ad eilitionem Novi Testamemi greeci , e codiee MS. Alexandrian h C. (J. Wmde descripti , in qua con- ttridiuur /'ragmenta iV. T. , etc. 0,-jj BlOCRArHIE. Extrait de la notice histoiiqiie sur Daubenton, lue J la seance pu- blique de J'lnstitut national , du li germinal an S ; par G. Cuvier V 0 Y A G E S. Voy.ige dans l'empire de Maroc el le royamne de Fez, fail pendant les aimers 1790 et 1791 par G. JLamprieres, traduit de l'anglais par Mi de Sainte-Suzanne. 470 Du veritable usage de la Retraitc et de 1 Etude , traduit de l'anglais de Bolingbroke. 480 A K C II AE O G R A P H I E. Observations du C. Mulliot , sur uue dissertation du C. Mill in, re- lative au monument connu sous le nom de BouclierdeScipion. 5o5 LlTTERATUBE ORIENT ALE. Explication des raracteres elemen- taires des Chinoia, avec une ana- lyse de kins anciens caracteres £ymboliques et liieroglyphiques; par le D.' J. Hager. 5i4 VARlKTES,N!)UVKLnESF.TCOR" RtSPOSUANCK LIT1 liKAIKtS. France. Society s j. iiifjitucs. Inslitut national. 5zj .Musi e d'histoire naturelle. 5ug Distributions des grains. j jo Sociote df>s Amis des ai.s. Ibid. bycee du deparlem. de l'\ube. 552 Socidte d emulation de Colmar. J55 N'OUVHlEi ETIiStlRIJ, Allemagne. Bibliotheque publique de la ville da Hambourg. 654 SuedeX Acadtinie de Stockholm. 556 Italic Ucstes de YAriost*. 533 CoilRESrONDAJtCB. Experiences relatives k l'inornla- tion de la vaccine , praliquee sur des moutons. 65g V A K I id T i S. Vaccine au sixieme siecle. 5^a Concours de peiniuie. 5^> Blaiichimeui