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MANUEL
L'HISTOIRE NATURELLE
DES
CRUSTACES.
TOME SECOND.
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On trouve chez le même Libraire
Des exemplaires de cet ouvrage , figures
coloriées, dont le prix est de 9 francs.
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MANUEL 3 (,
DE
L'HISTOIRE NATURELLE
DES CRUSTACÉS,
CONTENANT .
LEUR DESCRIPTION ET LEURS MOEURS ;
AVEC FIGURES DBSSINEES D'ArRÈS NATURE ;
PAR L. A. G, BOSC,
Membre de l'Académie royale des Sciences , Professeur au
Muséum d'Histoire naturelle , de la Société Philoma-
tique de Paris , de la Société Linnéenne de Londres , et
de l'Académie de Turin.
ÉDITION
Mise au niveau des connaissances actuelles
PAR M, A. G. DESMAREST,
Correspondant de l'Académie royale des Sciences ,
Professeur de Zoologie à l'Ecole royale Vétérinaire
d'Alfort , etc.
TOME SECOND.
PARIS,
A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,
RUE HAUTEFEUILLE, 12.
HISTOIRE NATURELLE
DES CRUSTACÉS.
XXX. THALASSINE, Thalassina,
Latreille , Lamarck.
Antennes comme dans les écrevisses [yoj. ci-après) ,
mais avec le pédoncule des latérales mutique. Bec
du test fort court. Corps allongé. Abdomen long,
étroit, subcylindrique, presque nu, à nageoire
terminale petite, ayant ses lames latérales étroites,
non divisées. Dix pâtes; les quatre antérieures di-
dactyles ; la première paire fort grande.
Les thalassines diffèrent surtout des écre-
visses, en ce que le pédoncule des antennes
latérales n'a point d'écaillé, ou d'épines, et
que la lame extérieure des appendices de
l'abdomen n'est que d'une seule pièce.
Ce genre a été subdivisé en plusieurs
autres par MM. Risso et Leach. Selon ces
auteurs, les vraies Thalassines ont les quatre
pâtes antérieures terminées par une pince
CRUSTACÉS. II. 1
2 HISTOIRE NATURELLE i
mal formée ; les Gébies n'en diffèrent que
par la forme presque triangulaire, et non
linéaire, des lames de la nageoire caudale;
les Callianasses ont des pinces bien formées
à leurs quatre pâtes antérieures, et celles
de la troisième paire sont terminées par un
onglet qui manque à celles des deux der-
nières paires. Enfin, les Axies ont aussi des
pinces bien formées aux pieds des deux
premières paires, et tous ceux qui suivent
finissent par un onglet.
Ces crustacés vivent sur les plages unies,
s'enfoncent dans le sable, et ne laissent
paraître que la pointe de leur rostre et
l'extrémité de leurs serres.
Thalassine scorpionoïde, Thalassina scor-
pionoides.
Rostre rebordé, avec son bord antérieur granulé;
cuisses pourvues, sur leur trancbe inférieure, de
deux séries de petites épines; dessus de la main et
du doigt mobile, ayant deux carènes dentées en
scie.
Thalassina scorpionoïde s. Latr. Gen. insect.
Lamarck, Anim. sans vert. t. V. p. 217.
De la mer des Indes.
DES THALASSINES. £
Thalassine étoilée , Thalassina stellata.
Rostre avancé, obtus; abdomen entièrement
crustacé; serres pourvues de lignes de points élevés
et velues.
Gebia stellata. Leach , Malac. Brit.-'tab. 3i. ûg. i
à 9.
Des cotes d'Angleterre.
Thalassine delture, Thalassina dcltura.
Abdomen membraneux supérieurement, et ter-
miné par cinq lames, dont l'intermédiaire est del
toïde et tronquée ; mains couvertes de quelques
lignes de poils.
Gebia deltura. Leach, Mal. Brit. tab. 3i. fîg. 9,
10.
Des côtes d'Angleterre.
Thalassine littorale, Thalassina littoralis.
Corps glabre , vert sale ; carapace unie , rongeâtre ;
rostre aplati et couvert de petits faisceaux, de poils
rudes; pieds très velus ; écailles caudales marquées
chacune de deux nervures longitudinales.
Thalassina littoralis. Risso , Crust. p. 76.
Gebia littoralis. Desm.
"Vit enfoncée dans les terrains argileux des bords
de la mer à Nice.
Thalassine de Davy, Thalassina davyana.
Corps allongé , nacré ; rostre presque conique ,
court, glabre; serres courtes; pieds de la seconde
paire plus longs , et terminés par des pinces cour-
bées, dont le doigt inférieur est à peine ébauché.
Gebia Daviana. Risso, Journ. de Phys. oct. 1822.
Desm. Cons. sur les Crust. p. 204.
Des environs de Nice.
4 HISTOIRE NATURELLE
Thalassine souterraine , Thalassina subter-
ranea.
Pieds de la première paire en pinces, inégaux ;
ceux de la seconde en pinees; ceux de la troisième
monodactyles; rostre petit, caréné en dessus, et
arrondi en dessous.
Callianassa subterranea. Leach. — Desm. Cons.
sur les Crust. p. io5.
Des côtes d'Angleterre.
Thalassine stirhynque, Thalassina sty-
rhyncha.
Rostre court, caréné dans son milieu, à bords
terminés en arrière par deux lignes saillantes peu
prolongées ; pinces des deux premiers pieds bien
formées; toutes les autres pâtes terminées par un
onglet.
Axius stirhjnchus. Leach , Mal. Brit. tab. 3$.
Des côtes d'Angleterre.
DES ECREV1SSES. D
XXXI. ÉCREVISSE, Astacus, Fab.,
Latr.y Lamarck.
Quatre antennes inégales , disposées presque sur
une même ligne transversale; les intérieures plus
courtes, multiarticulées, divisées en deux presque
jusqu'à la base; les latérales simples, plus longues,
à pédoncule muni de quelques dents squami-
formes. Corps oblong, subcylindrique, terminé
antérieurement par une pointe courte , saillante
entre les yeux. Abdomen grand, garni d'écaillés
natatoires , dont les lames latérales sont divisées
en deux. Dix pâtes, dont les six antérieures sont
terminées en pinces.
Les écrevisses sont les plus connus des
crustacés, à raison de l'espèce fluviatile
commune dans toute l'Europe , et que l'on
mange habituellement presque partout :
aussi, depuis Aristote jusqu'à nous, trouve-
t-on peu d'ouvrages sur l'histoire naturelle
des poissons et des insectes où il n'en soit
parlé , et elles ont donné lieu à des obser-
vations aussi intéressantes pour le physicien
que pour le naturaliste.
6 HISTOIRE NATURELLE
On a déjà vu, dans les préliminaires, les
expériences qui ont été faites sur elles pour
apprendre à connaître les moyens que la
nature emploie dans la reproduction des
pâtes, dans le renouvellement du test des
crustacés , et on a cité leur anatomie comme
type de celle de tous les animaux de la
classe, etc. On n'a donc plus à s'occuper ici
que de ce qui leur est particulier.
Le tronc ou le corselet des écre visses
est à peu près cylindrique , plus long que
large, et divisé en tête, en corselet et en
queue. La tête est confondue avec le cor-
selet; mais on observe cependant une sépa-
ration marquée par une profonde suture ,
ou rainure transversale , tracée en demi-
cercle, dont la concavité est en devant.
Cette écaille s'étend sur les côtés et eu des-
sous, jusque vers l'emplacement des pâtes,
de sorte qu'elle fait presque le tour de
tout le corps. Le devant de la tcte est pro-
longé en bec , ou en longue pointe aplatie
et horizontale, qui, de chaque côté, près
de son origine, est garnie ordinairement
DES tCREVlSSliS. 7
d'une petite épine, et tout le long du des-
sus d'un rang d'épines semblables , dirigées
en avant, et formant comme une espèce de
crête. Immédiatement au-dessous de la
grande pointe, on voit de chaque côté
comme des filets déliés et sétacés : ce sont
les antennules composées d'un grand nom-
bre d'articles entièrement semblables à ceux
des antennes. Chaque paire de ces anten-
nules , qui sont mobiles, est attachée à une
tige commune beaucoup plus grosse, di-
visée en trois articles à peu près cylindri-
ques, et garnis de longs poils qui y for-
ment de grosses touffes. Les deux antennes
supérieures, qui sont à filets coniques, et se
terminent en pointe fort déliée , égalent or-
dinairement le corps et l'abdomen en lon-
gueur, et sont divisées en un très grand
nombre d'articles qui les rendent très flexi-
bles. Chaque antenne est posée sur une
base mobile, composée de trois parties
grosses et cylindriques, garnies de longs
poils , et de quelques petites éminences. Au-
dessus, et un peu à côté de cette base , il y a
8 HISTOIRE NATURELLE
une grande pièce écailleuse , triangulaire et
mobile, qui est aplatie et terminée en
pointe , garnie au bord intérieur d'une frange
de longs poils. A la base de cette pièce
mobile, on trouve encore une partie écail-
leuse, convexe, et plus bas une autre pla-
que avec de courtes épines et des éminences.
Les yeux de l'écrevisse sont placés aux cô-
tés de la longue pointe avancée de la tète,
dans un enfoncement très profond qui se
trouve immédiatement au-dessus de la pièce
triangulaire mobile, dont il vient d'être
fait mention; ils sont mobiles, et constitués
de manière que l'écrevisse peut les retirer
au fond de la cavité, et les faire sortir à
son gré; elle les retire toujours quand on
les touche. L'œil est en forme d'un demi-
globe noir, couvert d'une peau , ou d'une
pellicule membraneuse et flexible , dont la
surface est luisante, et paraît travaillée en
réseau , exactement comme dans les yeux
des insectes ; de sorte que , suivant les ap-
parences , chaque maille ou chaque face est
un «petit œil distinct. Ce demi-globe est
DES ECRKVISSES. O,
placé , et comme enchâssé dans une espèce
de fourreau , ou de capsule cylindrique ,
d'une substance très dure , ayant au milieu
de son étendue un enfoncement ou un rétré-
cissement, et à sa base un bourrelet relevé.
A cette base, qui est concave en dessous,
est attaché un muscle qui tient de l'autre
bout dans l'enfoncement de la tète; c'est
au moyen de ce muscle , qui paraît fort et
nerveux , et qu'il n'est pas facile d'arracher
de la tète sans le briser ou le défigurer, que
l'animal, en pouvant l'allonger et le racour-
cir, est en état de mouvoir l'œil , et de le
tourner de tous côtés. L'œil et la capsule
ont en dedans une cavité commune remplie
d'une matière noire et un peu visqueuse.
Après avoir ôté cette matière, on voit que
les parois de la capsule sont minces, mais
dures et écailleuses , et que l'œil n'est formé,
au contraire, que d'une membrane très
mince et transparente, qui, vue au micro-
scope , est merveilleusement composée , et
représente une gaze extrêmement fine. La
délicatesse de cette membrane de l'œil exi-
IO HISTOIRE NATURELLE
geait que l'écrevisse pût la retirer dans la
tète , afin de la mettre à l'abri de tous les
accidens. Les écrevisses paraissent avoir la
vue très bonne : dès qu'on leur présente la
main, sans même toucher à l'eau, elles élè-
vent la tète , ouvrent les pinces, et se met-
tent en défense.
L'espace qui se trouve au-dessous de la
tète, entre la racine des antennes et les
pâtes , est garni de plusieurs parties qu'il
s'agit actuellement de considérer. On voit
d'abord deux grosses dents placées vis-à-
vis de l'ouverture de l'estomac, c'est-à-dire
de la bouche. Ces dents, émaillées et dures
comme une pierre, se meuvent latérale-
ment , et sont composées à peu près, comme
les dents molaires des quadrupèdes, d'une
couronne et d'une racine; la couronne, con-
vexe à l'extérieur et concave à l'intérieur,
est garnie tout autour de ses bords, d'un
double rang de dentelures semblables à
celles d'une scie , et la racine, qui est éga-
lement osseuse et émaillée, a une grande
cavité dans son intérieur, d'où part un long
DES ÉCREVISSES. II
tendon blanc, terminé par un muscle en
forme de brosse; ce tendon avec son muscle
sert à donner le mouvement à la dent. Ces
dents tiennent si fort à la tète, qu'il faut
user de force pour les arracher, et leur
usage n'est pas équivoque ; elles servent à
mâcher, à broyer les aïimens. Chaque dent
est accompagnée, au côté extérieur, d'une
partie un peu aplatie, divisée en trois ar-
ticles mobiles , dont celui de l'extrémité est
bordé de longs poils. Cette partie est forte-
ment attachée et articulée à la base de la
couronne; les autres parties qui se trouvent
autour des dents , et qui tiennent à la tête ,
à qui Fabricius a donné le nom d'instru-
mens du manger ( instrumenta cibaria ) , sont
une lèvre supérieure , des mâchoires , une
lèvre inférieure, et quatre paires d'anten-
nules, sans compter les bras.
La lèvre supérieure est osseuse , petite ,
triangulaire, placée sous le chaperon, un
peu au-dessous des dents, appelées mandi-
bules dans le langage scientifique. Les mâ-
choires qui se trouvent au-dessous des man-
12 HISTOIRE NATURELLE
dibules sont petites, aplaties, minces, os-
seuses, composées chacune de trois pièces
inégales ; l'extérieure est petite , et ciliée à
son bord interne ; la pièce intermédiaire est
beaucoup plus grande, et ciliée à son bord
supérieur. La troisième est figurée en crois-
sant, et ciliée à son bord supérieur.
La lèvre inférieure est formée de plu-
sieurs pièces osseuses, larges, plates, in-
égales et ciliées.
Les premiers palpes sont simples, petits ,
cylindriques, minces, composés de trois ar-
ticles, et insérés à la partie latérale supé-
rieure des mandibules. Les seconds sont
simples, longs, minces, sétacés; ils sont in-
sérés à la partie latérale externe de la lèvre
inférieure. Les troisièmes sont bifides ; la
division interne est courte, grosse, com-
posée de quatre ou cinq articles; l'externe
est longue, mince, sétacée, composée de
deux articles. Les quatrièmes, que quelques
naturalistes désignent sous le nom de bras,
sont bifides; leur division interne, la plus
grande, est composée de plusieurs articles,
DES ECREVISSES. l3
dont le second est fortement denté dans la
plupart des espèces; la division externe est
setacée , et composée de deux articles.
Toutes ces différentes parties concourent
à l'action du manger ; mais il est difficile de
déterminer à quoi, dans cette opération,
sert telle ou telle pièce. Il paraît cependant
que les palpes servent pour tâter les ali-
mcns, les bras pour les porter à la bouche,
et les mâchoires pour les y assujettir.
Voyez pi. i , où ces parties sont figurées
isolément.
L'abdomen ou la queue de l'écrevisse fait
la moitié de l'étendue de l'animal entier.
Cette queue, que Gronovius appelle juste-
ment le tronc du corps , est plus convexe en
dessus qu'en dessous , et est composée de six
pièces articulées ensemble, par le moyen de
membranes flexibles. Les pièces ou plaques
peuvent glisser les unes sur les autres, et
sont terminées , vers les côtés , en pointe ou
en lame triangulaire et aplatie; mais en
dessous, chaque anneau n'a, au milieu,
qu'une arête transversale , écailleuse , ou
cartilagineuse et voûtée, le reste de leur
CRUSTACÉS. II. 2
i/j HISTOIRE NATURELLE
étendue étant couvert d'une peau membra-
neuse et flexible. Les bords sont garnis
d'une frange de longs poils qui ont des
barbes très fines des deux côtés, et qui,
vus au microscope, ressemblent aux barbes
des plumes d'oiseaux. Ces anneaux ont, en
dessous , des parties remarquables attachées
près de leur bord extérieur, à l'arête écail-
leuse qui traverse chaque anneau : on les
nomme les filets de la queue. Baster et Gro-
novius les ont regardés comme des pâtes en
nageoires; mais on ne leur trouve aucune
conformité avec les pâtes. Ces filets varient
en nombre et en figures dans les deux sexes.
Ils sont mobiles à leur base , ou mieux ar-
ticulés aux arêtes de la queue, par une
petite pièce sur laquelle ils se meuvent.
L'écrevisse les fait flotter dans l'eau, en avant
et en arrière , comme de petites nageoires.
La femelle en a quatre paires, placées sur
le second, le troisième, le quatrième et le
cinquième anneau , et les deux filets de
chaque paire sont dirigés l'un vers l'autre,
et en avant, de sorte que leur extrémité se
trouve tout le long de la ligne du milieu de
DES ÉCREVISSES. l5
la queue. Us se ressemblent tous , et sont
composés chacun d'une tige aplatie, carti-
lagineuse, qui jette deux branches de la
même substance, dont la postérieure est
divisée en deux portions par une articula-
tion mobile; les deux branches sont égale-
ment mobiles sur la tige à laquelle elles sont
unies, de sorte que ces filets sont très flexi-
bles. Les branches sont garnies de longs
poils, qui ont des barbes le long des côtés,
comme ceux qui bordent la queue. C'est à
ces filets que l'écrevisse attache ses œufs à
mesure qu'ils sont pondus, et elle continue
à les porter ainsi sous la queue jusqu'à la
naissance des petits. Sur le troisième, le
quatrième et le cinquième anneau de la
queue , le mâle a des filets entièrement sem-
blables à ceux de la femelle. On voit aussi
deux filets sur le second anneau , mais qui
diffèrent des autres, en ce que la branche
postérieure ou intérieure, qui est plus large
que l'autre , est garnie en dessous d'une
pièce allongée, cartilagineuse, lisse, lui-
sante et blanchâtre, dont le bout est un peu
courbé, ou comme voûté longitudinalement,
l6 HISTOIRE NATURELLE
Les branches de ces filels, garnies aussi au
bout de poils barbus, sont placées de ma-
nière qu'elles forment un angle très ouvert
avec la tige d'où elles partent.
Le mâle des écrevisses a encore , en des-
sous du premier anneau de la queue , deux
autres parties attachées à l'arête écailleuse
de cet anneau , qu'on ne voit pas sur la fe-
melle, et qui se distinguent très bien au
premier coup d'œil. Ces deux parties sont
mobiles à leur base, où elles ont une join-
ture; elles sont placées selon la longueur du
corps, et sont appliquées, dans l'inaction,
sur la plaque triangulaire qui se voit entre
les pâtes de la troisième et quatrième paire.
Elles sont en forme de tiges , un peu apla-
ties, droites, d'un blanc un peu bleuâtre,
et de substance cartilagineuse , comme la
pièce qui se trouve en dessous de l'une des
branches des filets du second anneau. Leur
moitié antérieure est courbée et roulée sur
elle-même longitudinalement , à peu près
comme une oublie , de sorte qu'elle forme
une espèce de tuyau. Enfin , les deux filets
de l'anneau suivant reposent sur une partie
DES ECREVISSES. 17
de ces tiiîcs, dont l'usage est encore entière
ment inconnu, quoique quelques auteurs les
aient prises pour deux parties sexuelles dont
le mâle serait pourvu; mais comme on n'a
pas encore vu comment se fait l'accouple-
ment des écrevisses , on ne saurait rien dé-
cider sur leur usage; il y a même plus d'ap-
parence que cestparties ne sont pas destinées
à la génération, puisque les vaisseaux sper-
matiques n'ont avec elles aucune communi-
cation , comme on l'a vu dans le développe-
ment anatomique des préliminaires de la
classe.
L'abdomen est terminé par cinq pièces
plates, minces et ovales, en forme de
feuille, un peu convexes en dessus, et con-
caves en dessous, de substance écailleuse,
et articulées au dernier anneau par des join-
tures mobiles. Ce sont de véritables na-
geoires dont l'écrevisse se sert pour pousser
et battre l'eau, en courbant et en remuant
en même temps la queue , avec laquelle elle
donne des coups réitérés dans l'eau ; et c'est
ainsi qu'elle nage, non pas en avant, mais
toujours en arrière ou à reculons , parce que
l8 HISTOIRE NATURELLE
les coups de la queue sont dirigés vers la
tête. Elle écarte et rapproche les nageoires
l'une de l'autre à son gré, et dans le pre-
mier cas elle les ouvre comme un petit
éventail , les nageoires glissant alors les unes
sur les autres; elle les tient ordinairement
ouvertes. La nageoire du milieu, qui est la
plus large, est aussi la plus élevée; les deux
latérales intermédiaires glissent sous elle, et
les deux extérieures sont couvertes par les
intermédiaires, quand l'écrevisse les tient
fermées ou rapprochées ensemble. Ces cinq
nageoires ne sont pas toutes de la même
figure; celle qui occupe le milieu est comme
brisée à une certaine distance de son extré-
mité, ou bien elle est divisée transversale-
ment, par une articulation ou une jointure,
en deux parties, qui se meuvent comme sur
une charnière, formée par cette jointure.
La première de ces pièces, qui est la plus
grande , est garnie à chaque angle extérieur,
tout près de l'articulation , de deux épines
très dures et très pointues. Les deux na-
geoires extérieures latérales sont pareille-
ment divisées eu deux portions inégales,
DIS ECRKVISSES. JCf
par qne jointure en forme de charnière, au
moyen de laquelle la seconde portion, qui
est la plus petite, peut se plier en dessous;
la première portion est garnie seulement, à
l'angle extérieur, d'une épine pointue, sem-
blable à celle de la nageoire du milieu; mais
cette portion a en outre, le long de son
bord postérieur, une suite d'épines plus
petites. Enfin , les deux nageoires latérales ,
intermédiaires, sont tout d'une pièce, ou,
sans être divisées par une articulation ,
comme les trois autres , elles ont seulement ,
en dessus, une arête longitudinale qui les
divise en deux plans , un peu inclinés l'un
à l'autre. Toutes ces nageoires sont bordées,
par-derrière, d'une belle frange de poils
barbus, ou semblables aux barbes des plu-
mes, tels qu'on les a vus sur le bord des
anneaux et sur les filets de la queue. Sur la
nageoire du milieu, on voit, en dessous,
environ dans son milieu , une ouverture
ovale qui a un petit rebord tout autour, et
qui est l'anus de l'animal ; le long intestin
qui traverse la chair intérieure de la queue
aboutit à cet anus. L'écrevisse porte sa queue
20 HISTOIRE NATURELLE
indifféremment, tantôt étendue, et tantôt
recourbée ou pliée en dessous ; elle peut
l'amener au point de faire toucher les na-
geoires à la base des pâtes de la seconde
paire, et c'est au moyen d'une telle cour-
bure qu'elle rapproche les filets du dessous
de la queue , tout près des deux ouvertures
des pâtes de la troisième paire, qui donnent
sortie aux œufs qu'elle est alors en état de
fixer sur ces mêmes filets.
Les écrevisses respirent l'eau et l'air par
des ouïes assez semblables à celles des pois-
sons, ainsi qu'on l'a vu dans les généralités
de la classe. L'ouverture qui leur sert à cet
usage est placée en dessous de la tète , entre
les dents et le test du corselet; elle est
grande et profonde. On voit facilement l'ac-
tion inspiratoire et expiratoire de ces ani-
maux, soit qu'on les ôte de l'eau, soit qu'on
les y remette. Dans ces deux cas, il se pro-
duit un petit bruit occasionné par l'entrée
de l'eau ou la sortie des bulles d'air qui
viennent crever à leur ouverture.
Les pâtes des écrevisses ont leur attache
le long du dessous (]\\ corps, à une peau
DES ECRIVISSES. 21
dure et écailleuse , et sont au nombre de
dix, placées par paires. Les deux grandes
pâtes antérieures, ou les serres, terminées
par une grosse pince, sont fort longues, et
divisées en cinq parties articulées ensemble,
et mobiles les unes sur les autres : la pre-
mière, qui est attachée au corps, est grosse
et courte ; la seconde , plus longue , est
aplatie des deux côtés, et garnie de petites
pointes au bord antérieur; environ au mi-
lieu de la longueur , elle semble divisée en
deux portions par une suture transversale;
mais cette division n'est qu'apparente, les
deux portions ne faisant qu'un même corps ,
sans articulation. La troisième partie, en-
core plus longue, est également aplatie dans
sa plus grande étendue, mais grosse et an-
gulaire au bout , ayant ordinairement , le
long du bord antérieur, deux rangs de
pointes en épines. La quatrième partie est
courte, grosse et angulaire, munie de plu-
sieurs pointes de longueurs inégales ; enfin
la cinquième partie est la pince. Toutes ces
parties sont jointes ensemble par de fortes
membranes musculeuses qui leur donnent
22 HISTOIRE NATURELLE
le mouvement nécessaire, et chaque partie
se meut comme sur un pivot ou une char-
nière , mais chacune dans une direction dif-
férente, les unes ayant un mouvement ho-
rizontal, et les autres un mouvement ver-
tical ou oblique au plan de position ; c'est
pour cela que toute la pâte peut se plier en
deux , de manière que le second ou le troi-
sième article se trouve alors dans une po-
sition presque parallèle à la serre, et elle a
besoin de pouvoir se plier ainsi quand l'écre-
visse veut rapprocher ses deux pinces l'une
de l'autre. Les membranes par lesquelles le
quatrième article est uni au troisième et à
la pince sont très amples, parce que, dans
ces deux endroits, la pâte doit pouvoir se
plier le plus.
La serre ou la pince est une grande pièce
ovale, plus large que grosse, convexe en
dessus et en dessous, et ordinairement cou-
verte de petits tubercules et de petites
pointes dures qui la rendent comme cha-
grinée, surtout le long du bord intérieur.
En devant, elle est garnie de deux tiges co-
niques, mais un peu aplaties, qu'on a nommées
DES KC REVISSES. 23
des doigts y et qui sont également raboteuses.
Ces doigts se terminent en un petit crochet
courbé et très pointu; l'extérieur est immo-
bile, et ne fait qu'un même corps avec la
grosse pince; mais l'intérieur est mobile, et
articulé à la même pince par une membrane
musculeuse, au moyen de laquelle il se meut
comme sur une charnière. Le dedans de
cette pince est rempli d'une masse de chair
qui a au milieu un cartilage plat. C'est avec
les pinces que l'écrevisse prend sa proie, la
serrant avec beaucoup de force : elles lui
servent encore de défenses; car lorsqu'elle
est irritée , et qu'on lui présente le doigt, elle
s'en saisit, et fait d'autant plus de mal, que
tous les moyens qu'on emploie pour s'en
débarrasser ne servent qu'à la déterminer
à augmenter l'action; il faut, dans ce cas,
ou casser la pâte , ou mettre l'animal dans
la position de croire qu'il n'a plus rien à
craindre.
Les huit autres pâtes sont longues et effi-
lées, divisées chacune en six articles un peu
aplatis, en y comprenant celui par lequel
la pâte est immédiatement insérée au corps,
24 HISTOIRE NATURELLE
et ces articles sont unis ensemble par des
membranes qui leur donnent le mouvement
de la même manière que dans les grandes
serres. Les premières et les secondes de ces
huit pâtes sont terminées par une petite
pince formée de deux doigts assez sem-
blables à ceux des grosses pinces anté-
rieures, avec cette différence que c'est leur
doigt extérieur qui est mobile, et non l'in-
térieur ; ces doigts, dont l'animal se sert
aussi pour pincer, sont ordinairement garnis
de petites touffes de poils, en forme de pin-
ceaux, placés dans de petits trous; quand
il marche , il avance ordinairement les deux
pâtes de la seconde paire au-dessous des
deux premières, ou de celles à grosses pinces.
Enfin les deux dernières paires de pâtes sont
terminées uniquement par un ongle très
pointu et mobile, en forme de griffe d'oi-
seau.
Les pâtes des écrevisses de l'un et l'autre
sexe ont encore une particularité des plus
remarquables, c'est d'être le siège des par-
ties de la génération.
On peut d'abord distingue»; le sexe des
DES ÉCREVISSES. 2,5
écrevisses en les regardant en dessous : on
remarque que la queue de la femelle est
ordinairement plus large au milieu que vers
les deux extrémités; ses bords décrivent
une ligne courbe, au lieu que celle du mâle
est presque partout de largeur égale et à
bords tout droits. Outre que le mâle est or-
dinairement plus grand, il a le plus souvent
aussi les deux pâtes antérieures à grosses
serres plus grandes que celles de la femelle.
Le dessous de la queue a déjà présenté,
comme on l'a vu , des particularités propres
à faire distinguer le sexe de l'écrevisse.
A la base du premier article des pâtes
postérieures du mâle, ou de l'article qui est
attaché au corps, on voit une cavité arron-
die, remplie d'une masse charnue ou mem-
braneuse, en forme de mamelon, qui est
percée d'une ouverture; c'est celle, ou
mieux , car il y en a une de chaque côté ,
ce sont celles par lesquelles l'écrevisse mâle
jette sa semence. On a vu dans les généra-
lités de la classe que Potius et Roesel avaient
observé que les deux vaisseaux spermatiques
aboutissent à ces ouvertures. L'écrevisse
CRUSTACÉS. II. 3
l6 HISTOIRE NATURELLE
femelle présente, au même article des deux
pâtes de la troisième paire, tout près du
corps, une grande ouverture ovale, bou-
chée en partie par des chairs, et qui est
faite pour donner passage aux œufs. Les
deux ovaires, placés dans le corps, ont leur
issue à ces ouvertures. Entre les pâtes de
la troisième et quatrième paire, on voit,
sur le dessous du corps , une plaque écail-
leuse , élevée , formée comme par deux
pièces triangulaires, mises bout par bout.
Dans la femelle , cette plaque se trouve cou-
verte, au temps de la ponte, d'une matière
calcaire jaunâtre qui y tient fortement, et
que Roesel soupçonne être la semence que
le mâle y a versée , mais sans en donner des
preuves décisives. Ainsi , dans ces animaux,
les parties de la génération de l'un et l'autre
sexe sont doubles ; et comme elles se trou-
vent en dessous du corps, il faut nécessai-
rement que leur accouplement se fasse ven-
tre contre ventre ; mais l'occasion de voir
cet accouplement singulier est aussi difficile
à rencontrer qu'à saisir. Voici ce que Baster
en rapporte sur la foi ci'autrui : lorsque le
DES ECREVISSKS. 27
niàlc attaque sa femelle, elle se renverse
sur le dos, et alors ils s'embrassent l'un
et l'autre très étroitement par les pâtes et
la queue; après quoi, au bout d'environ
deux mois, la femelle se trouve chargée
d'œufs.
Les écre visses sont toutes ovipares. Après
avoir eu la compagnie du mâle, elles pon-
dent un très grand nombre d'œufs, qu'elles
ont l'art d'attacher aux filets mobiles qui se
trouvent au-dessous de leur queue, et
qu'elles y portent constamment jusqu'à ce
que les petits éclosent; il y a même appa-
rence que les œufs croissent et augmentent
en volume, tandis qu'ils sont ainsi attachés
à ces filets. Chaque filet est chargé dans
toute son étendue , tant sur sa tige que sur
ses branches , de plus ou moins d'œufs ,
selon le plus ou moins de fécondité de l'écre-
visse. On y en voit vingt , trente et même
davantage ; de sorte que chaque écrevisse
peut être chargée de plus de deux cents
œufs. Ces œufs, d'un brun rougeâtre très
obscur , environ de la grosseur d'une graine
de pavot blanc dans l'espèce commune ,
28 HISTOIRE NATURELLE
beaucoup plus considérable dans les espèces
marines, représentent par leur ensemble
une petite grappe de raisin , parce qu'ils
sont attachés aux filets par des pédicules
plus ou moins longs, espèces de tuyaux qui
s'élargissent à la base où ils tiennent au filet;
l'œuf même se trouve renfermé dans une
espèce de sac, qui est une continuation de
pédicule membraneux , et qui l'entoure en-
tièrement. Le dedans de l'œuf est rempli
d'une matière en forme de bouillie rou-
geâtre, et sa coque extérieure est membra-
neuse et flexible.
Lorsque les petites écrevisses sont écloses ,
elles sont transparentes, extrêmement molles ,
mais en tout semblables aux grosses. Comme
leur délicatesse les exposerait , les premiers
jours de leur naissance , à des dangers sans
nombre qu'elles ont bien de la peine à évi-
ter plus tard, la sage nature leur a donné,
pour encore quelque temps, une retraite
sous la queue de leur mère. Il n'est personne
qui n'ait été quelquefois dans le cas de man-
ger des écrevisses ainsi garnies de petits,
quoique la pèche soit proscrite à l'époque
DES ECREVISSES. 2()
où «Iles éelosent. Lorsque la mère est tran-
quille dans l'eau, on voit sortir ces petites
écrevjsses d'entre ses jambes, et se hasar-
der à ramper autour d'elle ; mais, au moin-
dre danger, elles se retirent toutes ensemble
dans leur asile. Il semble que la mère les
avertisse de ce qu'elles doivent craindre ;
car ce n'est jamais sans motifs fondés qu'elles
fuient ainsi. Les petites écrevisses abandon-
nent cependant leur mère peu à peu, à
mesure qu'elles grandissent , et on n'en voit
plus guère avec elle à la fin de la pre-
mière quinzaine de leur naissance.
La couleur des écrevisses est d'un brun
verdâtre dans celles de rivière , d'un brun
rougeatre, taché de bleu, de rouge, et
d'autres nuances, dans celles de mer; mais
quelle que soit la couleur pendant la vie ,
le fond devient toujours d'un rouge foncé
par la cuisson, ou l'action des acides.
Les écrevisses , comme tous les autres
crustacés , changent de peau tous les ans ,
au commencement de l'été. On a vu , dans
les généralités de la classe, le détail des
ÛO HISTOIRE NATURELLE
observations faites par Réaumur sur cette
importante opération : en conséquence on
n'en parlera pas ici. On ne parlera pas non
pins , par la même raison , de deux demi-
globes que l'on trouve dans l'estomac des
écrevisses avant leur mue, et qu'on a ap-
pelés pierres d' écrevisses , ni de la repro-
duction des membres de ces animaux.
Les écrevisses de mer et de rivière crois-
sent avec beaucoup de lenteur, et par con-
séquent peuvent vivre un grand nombre
d'années ; des écrevisses de rivière de huit
à dix ans sont encore de médiocres écre-
visses. On en cite qu'on suppose de l'âge de
cinquante ans. Quelques unes, des pre-
mières , arrivent à une grosseur démesurée,
près d'un mètre de long, sur un à deux dé-
cimètres de diamètre ; les secondes acquiè-
rent souvent près de deux décimètres sur
cinq à six centimètres : elles se plaisent prin-
cipalement dans les eaux courantes et pier-
reuses des montagnes ; on les trouve aussi
dans les lacs et les étangs ; mais leur chair,
à moins que ces amas d'eau ne soient ali-
DES ÉCREVISSES. 3l
mentes par des sources voisines , n'est pas
aussi bonne. Elles se cachent , pendant le
jour, dans des trous qu'elles se creusent , sons
les pierres , sous les racines d'arbres , etc.
Il est extrêmement difficile de peupler
d'écrevisses un ruisseau, et encore plus un
réservoir où il n'y en avait point. Peu d'ani-
maux aquatiques sont plus délicats sur la
nature de l'eau où ils doivent vivre. On
les a vues, à la suite de ces transplanta-
tions, sortir de l'eau (chose qu'elles ne font
jamais, quoiqu'on l'ait dit, dans leur ruis-
seau natal ) , et venir mourir sur la terre ;
c'est surtout lorsqu'on les prend dans une
eau vive, pour les mettre dans une eau
stagnante , qu'on remarque cet effet, quoi-
que cette eau ne leur soit pas mortelle,
puisque souvent il y en a déjà ; ce n'est ja-
mais qu'à force de sacrifier des individus
qu'on parvient à en accoutumer quelques
uns à leur nouvelle habitation; les seules
eaux qui soient réellement mortelles aux
écrevisses , sont celles qui sont en état réel
de putréfaction ; elles s'accoutument, avec
le temps , aux fonds les plus vaseux.
32 HISTOIRE NATURELLE
Les écrevisses, comme tous les autres
crustacés, ne vivent que de substances ani-
males; il est très probable que c'est par
inexactitude d'observation qu'on a dit les
avoir vues manger des végétaux ; tout ce
qu'elles peuvent saisir leur est bon, soit
qu'il soit en vie, soit qu'il soit corrompu ;
en cas de disette , surtout lorsqu'elles chan-
gent de peau, elles se mangent entre elles.
Les petits poissons , les petits coquillages ,
les larves d'insectes, tout ce qui se noie
dans les eaux forme la base de leur subsis-
tance pendant l'été. Elles restent l'hiver en-
tier sans manger, ou sans presque rien man-
ger. Elles ont pour ennemis , lorsqu'elles
sont jeunes , presque tous les animaux qui
fréquentent les eaux, ou qui y habitent
constamment, tels que les loutres, les rats
d'eau , les oiseaux aquatiques , les poissons
voraces , les larves d'insectes, etc. ; mais à
mesure qu'elles acquièrent de la force, elles
en voient diminuer le nombre. Les quadru-
pèdes amphibies, les grands oiseaux, tels
que ceux du genre héron , et surtout l'homme ,
sont presque les seuls qu'elles aient à redou-
DES ECREVISSES. 33
ter lorsqu'elles ont acquis huit à dix ans
d'âge : comme elles multiplient beaucoup,
il suffit de ne pas pécher pendant quelques
années dans un ruisseau épuisé , pour qu'il
y en ait autant qu'auparavant. Leur nombre
se borne cependant d'après la masse de sub-
sistance qu'elles peuvent consommer; quand
ces subsistances sont rares , elles se man-
gent entre elles.
Les écrevisses de mer aiment les côtes
pierreuses , où il y a des rochers dans les
fissures desquels elles puissent se cacher.
Elles se trouvent dans toutes les mers, et,
malgré la pèche continuelle qu'on en fait ,
elles ne sont point rares sur les côtes d'Eu-
rope.
Les écrevisses de mer se prennent par
hasard dans les filets , ou dans les parcs que
l'on fait sur les bords de la mer, pour les ar-
rêter à la marée descendante ; on les prend
aussi aux basses marées, dans des trous où il
reste de l'eau , dans les fentes de rochers , etc.
Il est rare qu'on puisse employer avec suc-
cès à leur égard les engins qui servent à
prendre les crabes, et autres crustacés es-
34 HISTOIRE NATURELLE
culeus. Quant aux écrevisses de rivière , ces
moyens sont extrêmement avantageux, et
fort amusans à employer; leur pêche se fait
principalement le soir, parce que ces animaux
ne sortent de leur trou , et ne se mettent en
mouvement, pour aller chercher leur nour-
riture , qu'au moment du coucher du soleil.
A cette époque donc, on place, dans les
lieux où l'on soupçonne qu'il y en a le plus ,
plusieurs cercles de fer ou de bois , garnis
d'un filet , et attachés par trois cordes à un
bâton plus ou moins long , après avoir eu
soin de fixer solidement, au milieu de la
partie supérieure du filet, un morceau de
viande quelconque; la plus infecte est la
meilleure ; mais ordinairement on préfère
des tripailles de poulet, des grenouilles
écorchées , etc. Quelques instans après que
cet engin est au fond de l'eau, on aperçoit,
si l'eau est pure , les écrevisses accourir de
toutes parts, et se mettre à manger avec
avidité. Lorsqu'on les voit , on les soup-
çonne occupées de cette opération ; on lève
doucement l'engin , et quand il est arrivé à
la surface de l'eau , on le tire brusquement
DES ECREVISSES. 35
à terre , et on ramasse sa proie , qui ne
cherche à se sauver que lorsqu'il n'est plus
temps. Cette pèche produit souvent d'abon-
dans résultats; par elle on a le choix des
plus belles écrevisses, et on peut rejeter le
fretin, ce qui conserve la population. C'est
principalement en été que cette manière de
pécher est facile; au printemps et en au-
tomne les écrevisses ne sortent guère de
leur trou , et en hiver elles n'en sortent
pas du tout. Alors, il n'y a d'autre moyen,
pour les avoir, que de les chercher avec la
main dans leurs retraites, moyeu beaucoup
plus fatigant et plus incertain que la pèche
au filet. C'est ce moyen qu'on emploie au
printemps, lorsque les écrevisses femelles
sont garnies de leurs œufs , et qu'elles sont en
conséquence plus recherchées des gourmets;
mais on détruit alors , en une seule pêche ,
l'espoir de plusieurs générations.
Les autres manières de pêcher les écre-
visses , telles que les baguettes garnies d'un
morceau de viande , les fagots d'épines , au
centre desquels on en attache également, le
dessèchement des ruisseaux , l'usage des flam-
36 HISTOIRE NATURELLE
beaux pendant la nuit, etc., rentrent plus
ou moins dans celles qui viennent d'être
mentionnées.
Les écrevisses prises peuvent être con-
servées plusieurs jours , lorsqu'il ne fait pas
trop chaud , dans des paniers où on aura mis
des herbes fraîches : on recommande sur-
tout l'ortie ; ou dans un baquet où il n'y
aurait que quelques millimètres d'eau de
hauteur. La grande consommation d'air que
font ces animaux ne leur permet pas de
vivre long-temps dans une eau qui n'est pas
renouvelée.
Les écrevisses de mer ne se mangent
guère que bouillies dans l'eau de mer, et en-
suite assaisonnées avec de l'huile , du vi-
naigre, du poivre, etc.; mais celles d'eau
douce se transforment, sur la table des ri-
ches, en un grand nombre de mets. La plus
simple manière de les apprêter est , comme
cela arrive toujours, la plus avantageuse
sous tous les rapports , et celle que l'on em-
ploie le plus généralement; elle consiste à
les mettre en vie dans un chaudron, avec
de l'eau follement assaisonnée de poivre,
nrs écrevissf.s. 37
de sol , de laurier, de thym, de muscade,
et de beaucoup de vinaigre. Quelques per-
sonnes les font cuire dans le vin blanc ; on
en fait aussi des coulis, c'est-à-dire qu'on
les pile avec leurs écailles, et qu'on em-
ploie comme assaisonnement le résultat de
cette opération. La saveur des écrevisses
pilées est extrêmement agréable, et se com-
munique ou se marie volontiers aux autres
mets; aussi cette manière d'employer les
écrevisses est-elle très vantée par les gour-
mets.
On n'a pas de bonnes observations sur
l'usage diététique des écrevisses; mais on
dit que leur chair nourrit beaucoup, et
forme un aliment assez solide, mais qui se
digère difficilement : on les regarde en mé-
decine comme propres à purifier le sang, à
disposer les humeurs aux excrétions , à ra-
nimer les oscillations des vaisseaux, et le
ton des solides : en un mot comme un re-
mède incisif et tonique. On les donne à ce
titre dans les maladies de la peau, dont le
caractère n'est pas inflammatoire. On les
emploie encore dans les obstructions, les
CRUSTACÉS. II. k
^),S HISTOIRE NATURKTI.E
cachexies, la leucophlegmasie , la bouffis-
sure , etc.; mais leur utilité médicinale est
réduite à une bien petite importance par la
nouvelle doctrine , et les jeunes médecins
ne les ordonnent guère que pour amuser les
malades imaginaires.
Dans les grands fleuves de la Russie asia-
tique , tels que le Don , le Volga , etc. , il y
a des écrevisses d'une prodigieuse grandeur,
qu'on ne pèche que pour avoir leurs pier-
res. Lorsqu'on en a une certaine quantité ,
on les laisse pourrir, ou on les écrase, et,
au moyen de l'eau , on débarrasse les pierres
de toutes les parties plus légères qu'elles. Ces
pierres se vendent et s'exportent hors du
pays. Ces prétendus yeux d'écrevisses, qui
ont joui pendant plusieurs siècles d'une si
grande réputation, qui, encore en ce moment,
sont si fort recherchés dans le nord de l'Asie ,
soit comme remède , soit comme amulette ,
ne sont plus estimés que comme le plus petit
morceau de craie ; et , si on en trouve en-
core dans les boutiques des pharmaciens ,
c'est par un reste de l'ancien usage.
Les diverses espèces d'écrevisses de mer
DES ECRRVISSKS. 5/.
Démené t/e/.
/TTa/ufi'eit (><••
1 . L*Eci»evisse de Bar ton .
a.IiEcrevisse coimnune .
3. Le Pagnire strie.
1>ES ÉCREVXS9) S. [\l
Voyez pi. n , fig. i , où elle est représentée ré-
duite.
Se trouve dans les rivières de l'Amérique septen
trionale, d'où elle a été rapportée par M. Bosc.
Êcrevisses à quatre pinces.
Écrevisse norwégienne , Astacus norwegicus.
Le corselet épineux en devant ; les pinces prisma-
tiques, leurs angles épineux.
Degêer, Ins. 7. tab. 24. fig. 1. Séba , Mus. 3.
tab. 21. fig. 3. Pennant, Brit. Zool. 4. tab. 12.
fig. 24. Herbst , Cane. tab. 26. fig. 3. Lamarch ,
Anim. sans vert. t. "V. p. 216.
Nephrops norwegicus. Leach, Mal. Brit.
Se trouve dans les mers du Nord.
Kcrevisse hérissée, Astacus scaber.
Le corselet antérieurement bérissé ; le rostre
court , en alêne ; les pinces antérieurement oblongues
et velues.
Se trouve dans la mer des Indes.
Écrevisse fauve, Astacus fulvus.
Le corselet uni; le rostre court, denté des deux
cotés; les pinces comprimées, dentelées des deux
côtés.
Se trouve dans l'Océan.
Écrevisse bleue , Astacus cœrulescens.
Le corselet uni; le rostre épais, en alêne, bi
denté; le corps bleu.
Se trouve dans la hante mer,
/,2 HISTOIRE NATURELLE
Écrevisse phosphorescente, Astacus fulgens.
Le rostre très court, en alêne, sans épines; le
corps blanc, presque transparent.
Se trouve dans les mers d'Amérique.
XXXH. GALATHÉE, Galathea, Fab.
Quatre antennes inégales; les deux intérieures fort
courtes, triarticulées, à dernier article bifide; les
extérieures longues , sétacées , simples. Corps
oblong; abdomen grand, garni d'écaillés nata-
toires à son extrémité. Dix pâtes; les antérieures
terminées en pinces; les autres graduellement
plus courtes.
Les galathées forment un de ces genres
qu'on pourrait appeler artificiels, parce
qu'il semble ne reposer que sur un seul ca-
ractère; mais quand on l'étudié, quand on
entre dans le détail de l'organisation des
espèces qui le composent, on est déterminé
à reconnaître qu'il est aussi naturel que ce-
lui des pagures qui le précèdent et des pa-
linures qui le suivent.
Aussi les galathées font-elles partie des
Vkf, GALATHJKES. 4"^
genres que Fabricius avait établis, aux dé-
pens des Cancer de Linnaeus , dans ses pre-
miers travaux sur les crustacés, et depuis
lors ont-elles été admises comme genre par
tous les naturalistes.
La description absolue de l'espèce com-
mune [Galathea strigosa ) fera sentir en quoi
ce genre diffère de celui de l'écrevisse , qui ,
au premier coup d'œil, semble avoir beau-
coup de rapports avec lui.
Le corselet est ovale, très peu convexe,
terminé en devant par une saillie triangu-
laire , et garni sur les côtés d'épines coni-
ques dirigées en devant. Ce corselet paraît
formé d'un grand nombre d'écaillés trans-
versales en recouvrement les unes sur les
autres , dont le bord est onde , velu , et plus
coloré que le reste, surtout à deux en-
droits. Cette configuration , qui n'est qu'ap-
parente , se fait voir également sur la queue,
sur les pâtes, etc. ; elle est très remarquable,
et distingue cette espèce parmi la plupart
des crustacés. La partie antérieure du cor-
selet, ou la pointe , est accompagnée de trois
épines de chaque côté, et de quatre trans-
\!{ HISTOIRE NATUIiF.I.LE
versalcs en dessus , qui forment, par le re-
dressement de leur hase, un petit canal dans
cette partie. C'est sous ces épines que sont
placés les yeux, qui sont ronds, noirs, et
portés sur des pédicules peu saillans. Les
deux antennes extérieures sont situées sous
et derrière les yeux; elles sont aussi longues
que le corps, et formées par un très grand
nombre d'articles, dont les trois premiers
seuls sont remarquables par leur grosseur.
Les deux antennes intérieures sont placées
entre les yeux , presque à la pointe , compo
sées d'une grosse base mobile, armée de trois
longues épines dirigées en avant, et de trois
articulations, dont la première fait un anglo
droit avec la base, et la dernière est divi-
sée en deux portions coniques; l'extérieure,
beaucoup plus grosse, formée d'un grand
nombre de petits articles, est velue inté-
rieurement. Les instrumens de la manduca-
tion sont placés plus bas que les antennes ,
et, comme à l'ordinaire, composés d'un
grand nombre de pièces fort singulières.
1 /abdomen est à peu près de la longueur
du cOrselet 3 et un peu moins large que lui.
I>E3 GALATHÉF.S. 45
divisé en cinq anneaux convexes en dessus ,
concaves en dessous , sillonnés comme le
corselet par des stries enfoncées, garnies de
poils très courts , et orné de deux lignes lon-
gitudinales d'un bleu obscur. L'extrémité est
terminée par cinq lames minces , écailleuses ,
très plates, bordées d'une frange de poils;
les deux pièces latérales sont à peu près cir-
culaires , mais celle du milieu , plus grande
que les autres , est échancrée. Leur surface
est raboteuse, et paraît composée d'écaillés
en recouvrement.
Les pâtes sont, comme à l'ordinaire, au
nombre de dix. Les deux antérieures ou les
pinces sont épaisses aussi, et, dans une es-
pèce, beaucoup plus longues que le corps et
garnies d'épines et de poils ; elles sont divi-
sées en cinq parties, dont les deux premières
sont presque cylindriques , angulaires et plus
garnies d'épines; la cinquième, qui est la
main, convexe en dessous, aplatie en des-
sus, et garnie d'épines; les doigts presque
égaux , presque aussi grands que le reste de
la main , courbés à la pointe, et armés in-
térieurement de tubercules. La surface de
46 HISTOIRE NATURELLE
toutes ces parties, et surtout distinctement
celle des premières, est couverte d'écaillés
arrondies, dentelées, placées les unes sur
les autres en recouvrement, comme celles
des poissons, velues en leurs bords, et diri-
gées vers la pointe.
Les trois paires de pâtes, qui suivent,
sont beaucoup plus courtes que les pinces,
aplaties, épineuses, velues, et couvertes
d'écaillés semblables à celles des pinces ;
mais la dernière est fort remarquable, et
d'une figure toute différente de celle des
précédentes. Elle est filiforme et déliée ,
tout unie ou sans épine, divisée en cinq
parties articulées et inégales en longueur ,
dont la troisième, qui est la plus longue,
est un peu courbée; celle de l'extrémité est'
courte et arrondie au bout, sans onglet,
mais toute couverte de longs poils. Ces
pâtes, qui ne sont pas tout-à-fait aussi
longues que leurs voisines, sont, malgré
leur peu de largeur, destinées «à aider la
galathée dans ses mouvemens natatoires.
On voit, par cette description, que les
galathées ont beaucoup de rapports avec
DES G AI, AT FIEFS. ,7
les écrevisses ; mais on voit aussi que leur
test a une organisation articulée ou éeail-
leuse particulière. M. Bosc, qui a eu occasion
de prendre plusieurs gaîathées de différens
âges , et qui a étudié leur composition, pense
avoir quelques motifs pour croire que leur
accroissement ne se fait pas, comme celui
des autres crustacés , par le renouvellement
complet de leur enveloppe, mais par la
dislocation générale , à l'époque fixée par la
nature, de toutes les articulations du cor-
selet et de la queue, de toutes les écailles
des pâtes, et la production rapide de lames
intermédiaires qui se soudent aux anciennes.
Il faudrait sans doute des expériences di-
rectes pour établir d'une manière positive
un fait physiologique de cette importance,
fait dont on trouve l'analogue dans les ana-
tifes et les balanes , qui , comme on sait, ont
beaucoup de rapports avec les crustacés;
mais nous sommes les premiers à désirer
que quelque nouveau Réaumur se charge
de les entreprendre sur nos côtes , surtout
sur celles de la Méditerranée, où les gala-
thées sont très communes.
48 HISTOIRE NATURELLE
On a déjà vu une porcellanc et un pa-
gure qui avaient une: organisation analogue,
et sur lesquels on île pourrait également
tenter des observations.
Les galathées se mangent, mais elles ne
sont pas extrêmement recherchées.
M. Leach a formé, aux dépens du genre
des galathées tel que nous l'admettons, trois
genres nouveaux auxquels il a donné les
noms à'yEglea, de Grimotea et de Munida.
La Galathea lœvis est le type du premier,
la G. gregaria celui du second, et la G. ru-
gosa celui du troisième. Il laisse dans le
genre Galathea proprement dit les G. stri-
gosa et squamifera.
Galathée striée, Galathea strigosa.
Le corselet antérieurement hérissé de tubercules
et cilié d'épines; le rostre pointu et à sept dents.
Degéer, Ins. 7. tab. 23. fig. 1. Séba, Mus. 2.
tab. 29. fig. 19, 20. Pennant, Zool. Rrit. 4. tab. 14.
fig. 26. Herbst , tab. 26. fig. 2.
Galathea strigosa. Lamarck , Anim. sans vert.
t. "V. p. 214. Leach.
Voyez pi. 12, fig. 2, où elle est représentée un
peu réduite.
Se trouve dans les mers d'Europe.
Crustacés.
I>I . 12,
i . Le Paomreà bandes.
■2. La Galaîkee striée .
5 . lia 'Srpulle mante .
DES GALATHKES. /,9
Galathée rugueuse , Galathca mgosa.
Le corselet rugueux , cilié par des épines ; le rostre
à trois dents; les pinces filiformes.
Fermant, Zool. Brit. 4. tab. 14. fig- 27. Hcrbst ,
Cane. tab. 27. fig. 3.
Galathea j
t. V. p. 214.
Munida ru g osa. Leach.
Se trouve dans la Méditerranée,
Galathée sociale, Galathea gregaria.
Le corselet rugueux , cilié ; le rostre à trois dents ;
les antennules antérieures allongées.
Galathea gregaria. Fab.
Grimotea gregaria. Leach.
Se trouve dans les mers d'Amérique.
Galathée amplecte , Galathea amplectens.
Le corselet uni; le rostre court, émarginé; les
pâtes intermédiaires très longues.
Se trouve dans les mers d'Amérique.
rr.USTACKS. 11.
5o HISTOIRE NATURELLE
XXXIII. SCYLLARE, Scyllakus,
Fabricius.
Quatre antennes très dissemblables; les deux inter-
médiaires filiformes, à dernier article bifide; les
latérales sans filament ; leur pédoncule ayant ses
articles dilatés, aplatis, en crête. Les yeux très
écartés. Corps oblong. Test grand, large , un peu
convexe. Abdomen étendu , demi-cylindrique ,
un peu courbé vers le bout, terminé par une
queue ou nageoire lamelleuse en éventail. Dix
pâtes onguiculées, presque semblables, sans
pinces.
Les scyllares forment un genre fort na-
turel qui se distingue de tous les autres
par l'aplatissement singulier des antennes
extérieures ; mais cependant ils se rappro-
chent un peu des squilles, avec lesquelles
ils ont été confondus par les anciens natura-
listes , à l'imitation de Rondelet , qui les
appelle Squilles larges.
Les scyllares acquièrent quelquefois un
assez gros volume , et sont partout estimés
comme un bon manger; mais leurs mœurs
ne nous sont pas pour cela plus connues.
On en trouve très peu sur les côtes fran-
DES SCYLLAUES. 5l
çaises de la Méditerranée; mais, au rapport
d'Olivier, ils sont extrêmement communs
sur celles d'Egypte et de Barbarie. Scaliger
a cru que l'espèce la plus commune de ce
genre était le crangon d'Aristote; mais Ron-
delet ne paraît pas avoir eu cette opinion.
Le corselet des scyllares est presque cy-
lindrique, souvent inégal, rugueux et velu;
il est tronqué en avant, mais a toujours une
saillie en son milieu. Leurs yeux sont presque
latéraux, portés sur un pédicule très court.
Leurs antennes intérieures n'atteignent pas
la moitié de la longueur du corselet; elles
sont composées de quatre articulations, dont
les trois premières sont robustes, longues
et presque égales , et la dernière mince , très
courte, et divisée en deux parties articulées,
et légèrement velues d'un côté. Leurs an-
tennes extérieures, qu'on a citées comme si
singulières, et avec raison, sont un peu
plus courtes que les précédentes, et égale-
ment composées de quatre articulations : la
première peu large , inégale , irrégulière ,
tuberculeuse, mais cependant approchant
de la forme triangulaire; la seconde très
52 HISTOIRE NATURELLE
aplatie, plus longue et plus large à son bord
extérieur, épineuse dans son pourtour, très
courte et très étroite à son bord intérieur,
présentant un peu la forme trapézoïde ; la
troisième très petite et très courte, cachée
en partie par la seconde ; la quatrième pres-
que aussi large et plus aplatie que la seconde ,
dilatée du côté extérieur, arrondie dans son
pourtour, et moins épineuse que les autres.
Les pâtes sont courtes, robustes, ongui-
culées, excepté la dernière paire, qui est
pourvue d'une pièce à peine visible. Les
antérieures sont les plus courtes et les plus
grosses.
L'abdomen , long et se recourbant sur lui-
même , est composé de six articulations or-
dinairement très saillantes sur les côtés.
Les scyllares, comme on l'a déjà dit,
n'ont point encore trouvé un historien de
leurs mœurs ; ainsi il n'y a rien à en dire
sous ce rapport. On les mange sur les bords
de la Méditerranée , sous le nom de Squillcs
ou de Cigales de mer, et leur chair y passe
pour être plus délicate que celle de la plu-
part des autres crustacés.
( ' riurtacêx)
JV . jo
J)eseve gel . ^^
1 . I.'IIippe sans ni a ni s •
■i . Le S(\llaro oriental •
/.<■///<>/■ Jcu/p.
DES SCYLLARES. 95
Scyllare arctique , Scyllarus arcticus.
Le corselet, antérieurement, avec cinq rangs
d'épines; les écailles des antennes ciliées par des
épines.
Sulz. Hist. Ins. tab. 32. fig. 3. Barrel. Icon.
lab. 1288. lîg. e. Jonst. Exsang. tab. 4. fig. 4, 8,
12. Herbst , Cane. tab. 3o. lig. 1. iMmarck, Anim.
sans vert. t. T. p. 212.
Se trouve dans les mers d'Europe.
Scyllare équinoxial, Scyllarus œquinoctialis .
Tuberculeux ; le corselet et les écailles des antennes
crénelés.
Browne , Jam. tab. 41. fig. 1.
Se trouve dans les îles d'Amérique.
Scyllare antarctique, Scyllarus antarcticus.
Velu; le corselet et les écailles des antennes den
télés et velus.
Séba, Mus. 3. tab. 20. fig. 1. Rumph. Mus. tab. 2.
fig. 6. Jonst. Exsang. tab. 9. fig. 14. Herbst, tab. 3o.
fig. 2. Lamarck, Anim. sans vert. t. Y. p. 212.
Se trouve dans les Indes orientales.
Scyllare oriental , Scyllarus orientales.
■ Tuberculeux; le corselet portant les yeux, et
denté dans sa partie antérieure.
Rumph. Mus. tab. 2. fig. B.
Voyez pi. 10, fig. 2 , où il. est représenté réduit au
quart de sa grandeur naturelle.
Se trouve clans les Indes orientales et sur les côtes
africaines de la Méditerranée.
&4 HISTOIRE NATURELLE
Scyllare austral, Scyllarus australis.
Les écailles des antennes arrondies , unies.
Se trouve dans la mer du Sud.
Scyllare petit Ours , Scyllarus Ursus minor.
Le corselet épineux et écailleux; la queue avec
des dessins bruns.
Sulzer, Gesch. Der. Ins. tab. 32. fig. 3. Herbst ,
Cane. tab. 3o. fig. 3.
Se trouve dans la Méditerranée.
XXXIV. PALINURE, Palinurus,
Fabricius.
Quatre antennes inégales; les intermédiaires plus
courtes, mutiques, bifides au sommet; les exté-
rieures très longues , sétacées , bispides inférienre-
ment. Corselet et abdomen des écrevisses. Dix
pâtes presque semblables, toutes onguiculées,
dépourvues de pinces, et ayant des brosses ou
faisceaux de poils à leur extrémité.
Les palinures sont appelés Langoustes
sur les côtes de la Méditerranée, où ils sont
fort communs. Us ont été connus des Grecs
et des Romains sous les noms de Karabos et
de Locusta. Aristote, Athénée, Pline et au-
tres, en parlent comme d'un mander fort
DES PAL1NUUES. 55
recherché , et encore aujourd'hui ces crus-
tacés sont des plus estimés sur les bords et
dans toutes les îles de la Méditerranée. Ils
ressemblent beaucoup aux écrevisses , mais
ils en diffèrent essentiellement en ce qu'ils
manquent de pinces à leurs pâtes anté-
rieures.
Le corselet des palinures est cylindrique,
ordinairement hérissé d'épines dirigées en
avant, et d'autant plus grosses qu'elles ap-
prochent de la tète. Leurs yeux sont globu-
leux, très gros, portés sur de courts pédi-
cules qui se dirigent en travers et se con-
fondent ou s'unissent. Les antennes exté-
rieures sont démesurément longues; elles
surpassent du double la longueur du corselet
et de l'abdomen pris ensemble. Leurs trois
premiers articles sont extrêmement gros,
anguleux , et couverts de grosses épines ; les
autres sont circulaires , allant en diminuant
progressivement de grosseur, et hérissées
de courtes épines. Les antennes intérieures
sont de deux tiers plus courtes que les pré-
cédentes , sans épines , et divisées en deux
à leur sommet.
56 histoirt: naturelle
L'abdomen est composé de six segmens
convexes en dessus; les quatre intermé-
diaires avec un sillon transverse, inter-
rompu dans leur milieu. Les côtés sont ar-
més d'une grande épine plate, antérieure,
et de deux ou trois petites postérieures. Cet
abdomen est terminé par cinq feuillets mem-
braneux, fortifiés à leur base par des lames
testacées et épineuses, analogues à celles des
écrevisses. L'anus se trouve en dessous, à
la base du feuillet du milieu. A la base in-
térieure de chaque grande épine latérale,
se voit , dans la femelle seulement , une na-
geoire membraneuse , et dans l'intervalle ,
quatre filets destinés à porter les œufs.
Toutes les pâtes sont onguiculées , et leur
ongle est garni intérieurement de brosses
de poils, régulièrement rangées, qui peu
vent, au premier coup d'œil, être facile-
ment prises pour des épines. La première
paire de ces pâtes, celle qui tient lieu des
pinces que possèdent les écrevisses et la
plupart des autres genres, est du double à
sa base, et du triple à son sommet, pfau
grosse que les autres.
DES l'ALINUlltS. &7
Les palinurcs ou lès langoustes vivent de
préférence dans les lieux pierreux. Pendant
l'hiver, ils cherchent l'embouchure des ri-
vières. Ils parviennent à une taille très
considérable, telle que quatre décimètres
de long sur un de diamètre. Ils sont, comme
on l'a dit, plus estimés sur les côtes de la
Méditerranée qu'aucune autre espèce de
crustacés.
Les œufs de la langouste sont très petits ,
et s'appellent le corail de la langouste. Ils
sont singulièrement estimés, à raison de leur
délicatesse; aussi les femelles qui en sont
pourvues se vendent-elles quatre fois plus
cher que celles qui n'en ont point , dans le
marché de Marseille. Ces œufs commencent
à paraître sous la queue des langoustes en
mai, et y restent pendant deux mois, après
quoi ils tombent ou éclosent.
Pline raconte que les langoustes se livrent
de sanglantes batailles avec leurs cornes;
mais elles ne paraissent pas pourvues d'ar-
mes propres à se faire réciproquement beau-
coup de mal.
Elles vivent de poissons et d'autres ani-
58 HISTOIRE NATURELLE
maux marins, et ont la Seiche pour prin-
cipal ennemi, au rapport de Rondelet.
Linnaeus a donné à l'espèce commune ,
celle que nous appelons en français Lan-
gouste, le nom de Ho m a rus , croyant que
c'était notre homard, qui, comme on l'a
vu , est une espèce d'écrevisse. Ce nom de-
vrait sans doute être changé, puisqu'il met
de la confusion dans la nomenclature; mais
son abrogation en mettrait encore une plus
considérable; en conséquence on le conserve
en latin.
Palinure polyphage, Palinurus polyphagus.
Le corselet légèrement épineux; le corselet mar-
bré de bleu.
Herbst, Cane. tab. 32.
Se trouve dans la mer des Indes.
Palinure Langouste, Palinurus Homarus.
D'une couleur brun roux, passant au bleu et au
vert ; dessus de l'abdomen ponctué de blanc , et
sillonné dans son milieu; épines oculaires dentées
en dessous.
Palinurus iwïgaris. Latr., Leach.
Palinurus quadricornis. Fab.
Langouste. Belon , de la nature des Poissons.
Herbst, Cane tab. 29. fig. 1.
Palinurus Locusta. Oliv., Pcnn.
l 'rusfacâf
rt .23
î.Le Palmure laïuvcmste .
2. Le Crauo'oii monopode
DES PALINURES. 5o,
Voyez pi. i3, fig. i , où il est représenté extrême-
ment réduit.
Se trouve dans les mers d'Asie , et dans la Médi-
terranée.
Palinure orné, Palinurus ornatus.
"Vert, latéralement tacheté de blanc; les segmens
de l'abdomen unis.
Palinurus ornatus. Fab., Latr., Oliv.
Se trouve dans la mer des Indes.
Palinure fascié, Palinurus fa sciatus.
Verdâtre; une fascie postérieure blanche aux seg-
mens de l'abdomen.
Se trouve dans la mer des Indes.
Palinure Géant, Palinurus Gigas.
Le corselet tuberculeux , antérieurement épineux,
taché de jaune.
Astacus penicillatus . Olivier, Dict.
Palinurus versicolor. Latr. Ann. Mus. t. III.
p. 3g4.
On ignore sa patrie.
6o HISTOIRE NATï.iRFLLE
XXXV. PALÉMON, Paljsmoh , Fab.
Quatre antennes; les deux intermédiaires supé-
rieures, plus courtes et trifides; les inférieures
simples, fort longues et sétacées, ayant une
écaille oblongue attachée à leur hase. Corps sub-
cylindrique courbé, terminé antérieurement par
une pointe très saillante (ou rostre), dentée en
scie. Queue des écrevisses. Dix pâtes ongnicnlées;
les quatre antérieures terminées en pinces.
Les palémons, appelés Crevettes ou Sali-
coques en français, ont été séparés des écrc-
visses par Fabricius, par suite du travail
de Daldorff , dans le dernier supplément à
Y Entomologie systématique de ce célèbre
naturaliste.
Le caractère principal qui distingue ce
genre est d'avoir le corselet prolongé anté-
rieurement en un rostre comprimé, plus ou
moins denté en dessus ou en dessous, ou de
ces deux côtés à la fois. Il a de plus un ca-
ractère commun avec les squilles, mais qui
n'en est pas moins bon à remarquer, parce
qu'il sépare ces deux genres de tous les
DES PALÉMONS. 6l
autres, c'est d'avoir les antennes supérieures
trilklcs.
Le corselet des palémons est cylindrique,
mais cependant un peu aplati sur les côtés
dans les petites espèces. Environ au tiers de
sa partie supérieure, il commence à se ca
réner, et sa carène, arrivée au bord anté-
rieur, se change en un rostre plus ou moins
long, plus ou moins large, d'abord droit,
ensuite légèrement courbé en haut, lequel
est caréné, aplati latéralement, et toujours
denté, soit en dessus, soit en dessous, soit
à l'un et à l'autre à la fois. Les bords an té
rieurs du corselet, au-dessous du rostre,
sont toujours armés d'une à deux épines
courtes, mais très aiguës. Immédiatement
sous la base du rostre se trouvent les yeux,
en forme de poire, faiblement pédoncules,
et par conséquent très rapprochés. Sous les
yeux sont les antennes supérieures , dont le
premier article est aplati, large, et porte
une longue épine «à son angle extérieur ; les
deux suivans sont cylindriques, et ensuite
les antennes se divisent en trois filets iné-
gaux , composés d'un grand nombre d'ar-
Cr.USTACKS, II. G
62 HISTOIRE NATURELLE
ticles très courts. Immmédiatement après
vient, de chaque côté, un feuillet aplati,
allongé , plus ou moins long et plus ou
moins large, selon les espèces, articulé sur
une pièce courte, sinuée en ses bords, et
qui porte une épine à son angle extérieur;
ensuite se voient les antennes inférieures, qui
sont sur le même plan que les supérieures,
et deux ou trois fois plus longues qu'elles.
Elles sont simples , et leurs trois premières
articulations sont plus grandes que les autres.
L'abdomen est aplati , et, composé de six
articulations, dont les premières sont les
plus grandes. Les écailles natatoires de l'ex-
trémité sont très allongées, et garnies de
poils ; celle du milieu est la plus étroite ,
et elle est souvent terminée par des épines;
en dessous, quatre des articulations de la
queue sont , de chaque côté , accompagnées
d'une membrane concave, dont la partie
creuse est tournée en arrière , et au som-
met de laquelle est articulée une autre mem-
brane dont les bords sont plus épais que le
milieu et ciliés ; ces bords sont articulés
finement comme les antennes, et suscepti-
DES PALÉMONS. 63
blés, par conséquent, de prendre toutes les
directions possibles dans l'action natatoire
à laquelle elles sont spécialement consacrées.
Les pinces sont longues, épineuses dans
quelques unes des grandes espèces, filifor-
mes et unies dans la plupart des petites;
les doigts sont égaux dans les unes et dans
les autres, et quelquefois dentés intérieu-
rement.
Les deux espèces de palémons les plus
connues sont la squille et la locuste, ap-
pelées sur nos côtes Chevrettes , Crevettes,
Salicoques , etc. , et dont on fait un grand
usage comme aliment, et pour la pêche
des poissons de mer. On en prend beau-
coup à l'embouchure de la Seine, de la
Loire et de la Garonne, par le moyen
d'un filet en forme de sac, à peu près sem-
blable à une trouble, mais plus large et
moins longuement emmanché, qu'un homme
qui marche dans l'eau conduit devant lui ,
en le dirigeant toujours vers les bords. Elles
sont grises, tachetées de brun, quand elles
sont en vie , rouge pâle lorsqu'elles sont
cuites. Leur assaisonnement consiste à les
64 HISTOIRE NATURELLE
mettre sur le feu avec du sel et du vinai-
gre; elles ont la chair tendre et douce, et
d'un goût très agréable : on mange tout, à
raison du peu d'épaisseur de leur test;
elles se corrompent très rapidement après
leur mort , qui a lieu peu d'instans après
leur sortie de l'eau de mer, et l'odeur
qu'elles répandent alors est, comme celle de
la plupart des crustacés, des plus désagréa-
bles. Il faut les faire cuire immédiatement,
si on veut les conserver quelques jours.
Lorsqu'elles ont des œufs , c'est-à-dire au
printemps , elles sont beaucoup plus esti-
mées, et réellement beaucoup plus délicates.
Les crevettes sont un des meilleurs ap-
pâts que l'on puisse employer pour la pè-
che à la ligne des poissons de mer, et dans
beaucoup d'endroits , on ne les prend que
pour cet objet ; c'est presque le seul dont
se servent les Américains des États-Unis.
Les crevettes, dans leur état naturel,
nagent en avant et sur leurs pieds; mais
lorsqu'elles ont quelques dangers à éviter,
qu'elles veulent se sauver rapidement, elles
se mettent sur le côté, et nagent à reçu-
DES PALIÎMONS. 65
Ions; elles vivent, comme les autres crus-
tacés , d'animaux marins que le flot fait,
périr, de petits polypes, ou autres vermis-
seaux moins forts qu'elles; elles sont la
proie de presque tous les poissons, auxquels
elles n'échappent que par la rapidité de leur
natation. Rondelet rapporte qu'en redres-
sant l'épine de leur front contre le palais
des poissons, qui les veulent manger, elles
les tuent. Il est en effet probable qu'une
telle arme leur a été donnée pour défense;
mais nous nous sommes assurés que ce
moyen ne leur est pas très utile , et qu'au-
cun poisson d'une certaine grosseur n'était
arrêté par la crainte qu'elle peut inspirer.
Les crevettes sont excessivement abon-
dantes dans certains parages. Si leur destruc-
tion est facile, leur reproduction est rapide ,
comme cela arrive toujours. La haute mer
même n'en est pas privée. Nous en avons
trouvé plusieurs espèces non connues par-
mi les fucus qui nagent sur l'Atlantique, à
cinq ou six cents lieues des confinons. Nous
en décrivons deux : les Palœmon fuconun
et pelas gif us. Il en existe aussi trois- ou
66 HISTOIRE NATURELLE
quatre espèces des côtes d'Amérique que
nous croyons également nouvelles, et qui
sont arrivées méconnaissables.
Palémon Cancer, Palœmon Carcinus.
Les pinces égales, épaisses, épineuses; le rostre
relevé, plus long que les écailles des antennes.
Rumph. Mus. tab. i. fig. B. Sloan. Jam. a.
tab. 245. fig. 2. Sèba, Mus. 3. tab. ai. fig. f\.
Herbst, Cane. tab. 28. fig. r. Lamarck , Anim. sans
vert. t. y. p. 207.
Se trouve dans les rivières d'Amérique.
Palémon Lar, Palœmon Lar.
Les pinces égales, épaisses, épineuses; le rostre
droit, égal aux écailles des antennes.
Se trouve dans l'Inde.
Palémon longue-main, Palœmon longimanus.
Les pinces inégales, unies; le rostre droit, égal
aux écailles des antennes.
Se trouve aux Indes orientales.
Palémon courte-main, Palœmon brevimanus.
Les pinces médiocres; les doigts plus courts que
la main; le rostre relevé, plus long que les écailles
des antennes.
Se trouve dans les Indes orientales.
Palémon du Coromandel , Palœmon coro-
mandeticus.
Les pinces médiocres; les doigts plus courts que
la main ;le rostre égal aux écailles des antennes.
Se trouve dans les Indes orientales.
DES PAI.tMONS. 67
Palémon Tranquebar , Palœmon tran-
quebaiicus.
Les pinces allongées , filiformes; les mains ovales.
Se trouve aux Indes orientales.
Palémon Squille , Palœmon Sqicilla.
Le corselet uni ; le bord à cinq dents ; le rostre
dentelé en dessons.
Séba, Mus. 3. tab. ai. fig. 9, ro.
Cancer Squilla. Linn.
Palœmon Squilla. Fab. — Lamarck , Anim. sans
vert. t. y. p. 207.
Se trouve dans les mers d'Europe; c'est la Che-
vrette ou le Bouquet des Français.
Palémon Locuste , Palœmon Locasta.
Le corselet uni; le rostre épais, dentelé en dessus,
uni en dessous; les doigts allongés, filiformes.
Herbst, Cane. tab. 27. fig. 1.
Se trouve dans l'Océan; c'est la Salicoque des
Français.
Palémon dentelé, Palœmon serratus.
Le corselet uni, un peu caréné; le rostre dentelé
des deux côtés.
Se trouve dans la mer du Nord.
Palémon des fucus, Palœmon fucorum.
Le corselet uni; le rostre relevé, avec cinq dents
à sa pointe.
Se trouve parmi les fucus nageans, dans l'Océan.
68 HISTOIRE NATURELLE
Palémon pélasgiquc , PaUemon pelas gicus.
Le corselet uni; le rostre court, uni, denté des
deux côtés; le premier article de la queue très
grand , et les deux derniers très étroits et transpa-
rens.
Voyez pi. 14, fig. 2, qui le représente de gran-
deur naturelle.
Il se trouve dans la haute mer, sur les fucus
nageans, où il a été observé, décrit et dessiné par
M. Bosc.
Corselet uni, terminé en avant par un rostre
droit de même longueur que lui, et avec une seule
dent de chaque côté. Les antennes supérieures bi-
fides , portées sur l'écaillé oculaire. Les inférieures
à peine plus longues et simples.
Premier article de l'abdomen plus grand que le
corselet, et que tous les autres ensemble , servant à
les renfermer. Les deux derniers très allongés ,
aplatis, transparens. Les cinq écailles caudales éga-
lement transparentes.
Pâtes courtes, toutes avec des pinces très petites.
Cette espèce, très remarquable par la grosseur de
la première articulation de son abdomen, jouit, au
moyeu des deux dernières, à un haut degré, de la
faculté de sauter. Plus qu'aucune autre de ce genre,
elle nage par bonds. Elle se repose sur les tiges des
fucus qui flottent dans la grande mer ; et alors toute
sa queue est renferméo ou cachée sous le premier
anneau. Elle est fort abondante.
M. Bosc a encore trouvé , parmi les mêmes fucus,
plusieurs espèces qui se rapportent au même genre,
et qui sont inconnues aux naturalistes. Il en avait
décrit quelques unes : mais il en a perdu les descrip-
tions.
DES PEtftf.ES. 69
XXXVI. PÉJNÉE, Pejn^s, Fab.
Quatre antennes; les Jeux intermédiaires très
courtes et bifides; les deux extérieures placées
au-dessous des intermédiaires, très longues et à
pédoncule accompagné d'une écaille bifide et
épineuse. Les trois premières paires de pâtes ter-
minées par des mains. Antennules extérieures
longues et avancées.
Ce genre est extrêmement voisin de celui
des palémons : il a , comme lui , un rostre
denté. Il comprend, selon Fabricius, trois
espèces venant de la mer des Indes , où 011
les mange comme ici les palémons; mais
aucune de ces espèces n'est figurée. M. Pûsso
et M. Leach ont fait connaître les espèces
qui vivent dans la Méditerranée et dans
l'Océan britannique.
Le corselet est très allongé, cylindrique,
terminé antérieurement par un rostre plus
court que lui, un peu relevé, armé de plu
sieurs dents en dessus. Les yeux sont placés
derrière les antennes, sous les côtés du cor-
selet; ils sont très gros, et longuement pé-
doncules. Les antennes intermédiaires sont
70 HISTOIRE NATURELLE
un peu plus courtes que les extérieures, bi-
fides, et portées sur un long pédicule, ac-
compagné d'une écaille bifide à sa base.
Les antennes extérieures sont plus longues
que les précédentes , simples et écartées.
L'abdomen est composé de six articles,
dont le premier est de bien peu plus long
que les autres. Les écailles terminales sont
au nombre de cinq; les latérales assez
grandes, et l'intermédiaire courte et trian-
gulaire.
Les pieds sont peu allongés et grêles ; les
six premiers un peu arqués en dedans, di-
dactyles, et croissant successivement depuis
la première paire jusqu'à la troisième; ceux
de la paire suivante sont plus courts , et
finissent par un ongle simple, et ceux de la
cinquième ne diffèrent de ceux-ci qu'en ce
qu'ils sont encore plus petits.
Pénée monodon , Penœus monodon.
Le rostre épais, relevé, dentelé en dessus, avec
trois dents en dessons.
Penœus monodon. Fab. — Lamarck , Anim. sans
vert. t. V. p. 206.
Se trouve dans les mers de l'Inde.
DES PANÉES. 71
Pénée Caramote , Penœus Caromotc.
Carapace marquée de deux sillons longitudinaux;
rostre à onze dents en dessus et une seule en des-
sous; couleur de chair mêlée de rose tendre.
Alpheus Caramote. Risso, Crnst. p. igo.
Caramote. Rondelet, Pisc. lib. 18. c. 7. p. 3g4.
De la Méditerranée.
Pénée à trois sillons, Penœus trisulcatus .
Carapace marquée de trois sillons; rostre niulti-
denté en dessus et bidenté en dessous.
Squilla Crangon. Rondelet, Pisc. lib. 18. p. 547.
Penœus trisulcatus. Leach , Malac. Brit. tab. 42.
Penœus sulcatus. Lamarck, Anim. sans vert. t. V.
p. 206.
De la Méditerranée et des côtes d'Angleterre.
Pénée monocéros, Penœus monoceros.
Le rostre épais, denté en dessus, cilié en dessous.
Se trouve dans la mer des Indes.
Pénée planicorne , Penœus planicornis.
Le rostre court, dentelé ; les antennes aplaties en
dessus.
Se trouve dans la mer des Indes.
72 HISTOÏRK NATURELLE
XXXVII. ALPHÉE, Alphjsus, Fab.
Quatre antennes pédonculées, inégales, se lacées ;
les intermédiaires pins courtes, bifides; les exté-
rieures plus longues, simples, avec une grande
écaille à la base. Corps arqué, comprimé, pointu
en avant. Les quatre pâtes antérieures à mains
armées de pinces.
Fabricius a établi ce genre sut des es-
pèces, qui toutes lui ont été envoyées par
Daldorff, des Indes orientales, et dont au-
cune n'a été figurée. Il paraît qu'il a beau-
coup de rapports avec les palémons , et qu'il
a toujours les pinces inégales et difformes.
Celles de la seconde paire sont filiformes
comme dans les écrevisses. On ne sait rien
de plus sur ce genre , ni sur les espèces qui
le composent.
M. La treille rapporte à ce genre celui
que M. Lcacli a nommé Hippolytc.
Alphée avare, Alphœus avarus.
Les pinces inégales , difformes; le rostre coati • □
alêne;
Se trouve dans les Indes orientales.
DF.S AI.PHKKS. 7j
Alphée Tamule, Alphœus Tamulus.
Les pinces inégales, difformes; la main gauche
plus petite, filiforme.
Se trouve dans la mer des Indes.
Alphée voleur, Alphœus rnpax.
Les pinces inégales, difformes; le corselet caréné
en devant; le bec en alêne.
Se trouve dans la mer des Indes.
Alphée du Malabar, Alphœus malaharicus .
Les pinces inégales, difformes; une des mains
courtes , avec des doigts filiformes très longs.
Alphœus malabaricus. Fab.3 Desm.
Se trouve dans la mer des Indes.
Alphée monopode, Alphœus monopodium.
Le corselet uni; une des mains très grosse, paral-
lélogrammique ; l'autre filiforme; les écailles de la
pince des antennes très petites.
Voyez pi. i3 , fig. 2 , où il est représenté de gran-
deur naturelle.
Se trouve dans la mer des Indes.
CRUSTACES- II.
74 HISTOIRE NATURELLE
XXXVIII. PANDALE, Pandalus ,
Leachy Lamarch.
Antennes et corps comme dans les alphées. Dix
pâtes; la deuxième paire seulement didactyle.
Ce genre , qui a été formé par le docteur
Leach, se rapproche principalement des al-
phées et des nikas. Les pieds de la première
paire sont assez courts, sans pinces, avec leur
dernier article simple et pointu; ceux de
la seconde paire didactyles, très longs et
grêles , inégaux entre eux , ayant les troi-
sième , quatrième et cinquième articles mar-
qués de beaucoup de petits sillons trans-
verses qui les rendent comme multiarticulés.
Les pieds des trois dernières paires sont
plus gros et moins longs que ceux de la
seconde , et tous terminés par un ongle sim-
ple. Le rostre ou bec est allongé, pointu,
relevé à l'extrémité , et denté en dessus et
en dessous, comme celui des palémons.
Pandale annulicorne, Pandalus annulicornis .
Antennes marquées d'anneaux alternativement
blancs et rouges.
DES PANDALES.
?5
Vandalus annulicornis. Leach , Malac. Brit.
lab. 40. — Voyez notre pi. i3 bis, fig. 1.
Des côtes d'Angleterre.
Pandale Narwal , Pandalus Narwal.
Le corselet uni; le rostre relevé, presque aussi
long que le corps, dentelé des deux côtés.
Herbst , Cane. tab. 28. fig. 2.
Palœmon Pristls. Risso, Crust. p. io5.
Pandalus. Lamarck , Anini. sans vert. t. "V.
p. 2o3.
Se trouve dans la Méditerranée
XXXJX. NIKA, Nira, Risso,
Lamarck.
Quatre antennes; deux intermédiaires supérieures
bifides; deux latérales inférieures, simples, très
longues, ayant une écaille étroite à leur base.
Saillie antérieure du test courte et à trois pointes.
Corps et queue comme dans les écrevisses ; une
seule paire didactyle.
Ce genre, nommé Nika par M. Risso, et
Processa par M. Leach, offre une particu-
larité remarquable dans le défaut de symé-
trie des deux pâtes antérieures.
Les pieds de ces crustacés sont générale-
76 HISTOIRE NATURELLE
ment grêles et longs : ceux de la première
paire, dont le gauche est monodactyle, et le
droit didactyle, n'ont pas le carpe multiar-
ticulé; les pieds de la seconde paire sont
plus grêles, très longs, filiformes, de gran-
deur inégale, et finissent chacun par une
petite main didactyle, le carpe et l'article
qui le précèdent étant multiarticulés dans
la plus longue , et le carpe seulement l'étant
dans la plus courte; les trois dernières paires
de pieds sont simplement terminées par un
ongle aigu, légèrement arqué et non épi-
neux. Le corps a, du reste, toutes les formes
de celui des palémons.
Nika comestible , Nika edulis.
Carapace lisse , terminée par trois pointes , dont
celle du milieu est la plus longue; d'un rouge in-
carnat pointillé de jaunâtre , avec une petite ligne
de taches jaunes au milieu. Yeux verts.
Nika edulis. Risso , Crust. p. 85. tab. 3. fig. 3.
Lamarch , Anim. sans vert. p. 2o3.
Elle vit au milieu des algues, sur les r-ivages de
Nice. On l'emploie comme comestible.
Nika variée , Nika variegafa.
Test glabre, à trois pointes antérieures presque
égales; couleurs variées de gris, de vert, de jaune
rougeâtre, avec une petite ligne noire sur le dos.
.*. Pamdale annulicorno
2 \ika comestible.
3 NebaHe l'HtrW.
DfcS NIK.AS. 77
Risso , Crust. p. 86.
Des côtes de Nice.
Nika sinueuse, Nika sinuosa.
Carapace avec des sinuosités régulières dans son
milieu; couleur blanche , avec une infinité de points
d'un rouge carmin.
Risso, Crust. p. 85.
Des côtes de Nice.
Nika cannelée, Nika canaliculata.
Carapace lisse, avec une dent à la base du rostre ;
pâte gauebe de la première paire plus large que la
droite; écaille intermédiaire de la queue cannelée
longitudinalement en dessus.
Processa canaliculata. Leach, Maïac. Britan.
tab. 4i. — Voyez notre pi. i3 bis, fig. 2, sons le
nom de Nika comestible.
Trouvée par Montagu sur la côte sud du Devon-
shire.
78 HISTOIRE NATURELLE
XL: CRANGON, Crangon, Fab.,
Lamarck.
Quatre antennes; denx intermédiaires courtes et
bifides ; deux extérieures fort longues , sétacées ,
munies chacune, à leur base, d'une écaille
oblongue, ciliée. Corps et abdomen des écre-
visses. Saillie antérieure du test très courte. Dix
pâtes onguiculées; les deux antérieures terminées
en pinces submonodactyles , le doigt immobile
étant très court.
Le crangon a beaucoup de rapports avec
la crevette, ou salicoque; mais il en est
fort bien distingué par les pêcheurs, qui
l'appellent Cardon , et qui le prennent,
soit pour manger , soit pour servir d'appât
à la pêche à la ligne des poissons de mer.
Les crangons, en effet, ne diffèrent des
patentons que parce que leur corselet ne se
prolonge pas en pointe aiguë, et dentée en
scie. Ils ont la même contexture, c'est-à-
dire un test très mince et demi-transparent,
et les mêmes mœurs.
Les pinces des crangons diffèrent un peu
de celles des écrevisses , en ce que l'ongle
DKS CRANGOJNS. 70,
est irès combe, et se replie parallèlement au
sommet de la main. Leurs pâtes antérieures
sont généralement plus courtes que les pos
térieures, et ils ont sous l'abdomen des
nageoires presque filiformes, mais très Ion
gués. Leur queue est composée comme
celle des écrevisses; mais les feuillets en
sont plus allongés, et moins larges propor-
tionnellement. Celui du milieu est terminé
plus eu pointe.
Les crangons marchent par secousse ,
ordinairement en avant; mais lorsqu'ils
craignent quelque danger, ils se sauvent à
reculons. Ils vivent d'animaux marins que
le flot tue contre les rochers ou le rivage ;
ils ne peuvent prendre vivans que les plus
petits , car leurs moyens d'attaque sont
très faibles. Une grande quantité d'espèces
de poissons, d'oiseaux aquatiques, les our-
sins, les astéries, etc., en font leur pâture.
Leur chair est moins estimée que celle des
crevettes , avec lesquelles on les mêle ce-
pendant souvent.
80 HISTOIRE NATURELLE
Crangon boréal , Crangon boreas.
Le corselet épineux; la seconde et la troisième
paire de pâtes filiformes.
Phipps. It. Boréal, tab. 12. fig. 1. Herbst, Cane,
tab. 29. fig. 2. Lamarch , Anim. sans vert. t. "V.
p. 210.
Se trouve dans la mer du Nord.
Crangon vulgaire, Crangon vulgaris.
Le corselet uni; le rostre court, entier.
Baster , Subs. 2. tab. 3. fig. 1, 4. Séba , Mus. 3.
tab. 2r. fig. 8. Roes. Ins. 3. tab. 63. fig. 1, 2.
Pennant, Brit. Zool. tom. 4. tab. i5. fig. 3o. Herbst,
Cane. tab. 29. fig. 3, 4- Lamarck , Anim. sans vert,
t. "V. p. 201.
Se trouve dans la mer du Nord.
Crangon marginé, Crangon marginatus.
Le corselet court, comprimé, en alêne; le tour
de la base de l'abdomen argenté.
Se trouve à l'Ile-de-France.
DES MYS1S. 8l
XLI. MYSIS, Mysis, Latr., Lam.
Quatre antennes sétacées ; les latérales plus longues,
insérées an-dessous des intermédiaires , ayant une
grande écaille à leur base; les intermédiaires
bifides. Deux yeux pédicules. Corps allongé,
mou; un test presque membraneux, couvrant le
tronc. Abdomen étendu , ayant à son extrémité
des lames natatoires. Quatorze pâtes profondé-
ment bifides , paraissant former quatre rangées.
Ce genre, parla forme du corps, et par
la division des pâtes, semble faire le passage
des crustacés décapodes macroures aux
branchiopodes ; mais les pâtes ne servent
qu'au mouvement, et les organes de la res-
piration sont situés sous les côtés du test ;
aussi il n'y a pas de doute qu'il ne se rap-
proche beaucoup des premiers.
Mysis sauteur, Mysis saltatorius.
Queue terminée par deux épines courtes, et par
deux lames ciliées et inclinées en dessous.
Cancer pedatus. Oth. Fab.
Mysis saltatorius. Latr. — Lamarck , Anini . sans
vert. t. "V. p. 200.
Il habite les mers du Groenland.
82 HISTOIRE NATURELLE
Mysis oculé, Mysis oculatas.
Abdomen flexueux , mutique, terminé par quatre
lames , dont les deux plus grandes sont ciliées.
Cancer oculatus. Oth. Fab.
Mysis oculatus. Lamarck , Anim. sans vert. t. "V.
p. 200.
Il est des mers du Groenland.
Mysis ondulé, Mysis flexuosus.
Abdomen flexueux, mutique, terminé par six
lames natatoires; antennes très longues.
Cancer flexuosus. Mull. Zool. Dan. tab. 66.
Mysis flexuosus. Lamarck, Anim. sans vert. t. M.
p. 200.
PF,S NKBAMES. 83
XLII. NÉBALIE, Nebalia, Leach,
Lamarck*
Quatre antennes ; les deux latérales beaucoup plus
longues, situées au-dessous des intermédiaires,
abaissées et pédiformes. Deux yeux très rappro-
chés, sessiles, mais mobiles. Un test couvrant le
tronc; son extrémité antérieure offrant un bec
avancé, pointu. Abdomen étendu, fourchu au
bout; ses deux appendices terminés chacun par
une soie. Quelques fausses pâtes insérées sous la
poitrine. Dix autres pâtes parfaites, semi-bifides.
Par leurs formes générales, les crustacés
qui appartiennent à ce genre ont quelque
ressemblance avec l'apus de nos eaux douces ,
quoiqu'ils se trouvent dans les eaux de la
mer. L'extrémité antérieure de leur test se
prolonge en forme de bec , sous lequel les
yeux sont insérés et très rapprochés.
Nébalie glabre , Nebalia glabra.
Antennes, pieds et queue glabres.
Cancer bipes. Oth. Fab. Faim. Groenl. p. i^(\.
Lamarck , Aniin. sans vert. t. V". p. 198.
Elle habite les rives de l'Océan boréal à l'embou-
chure des fleuves.
84 HISTOIRE NATURELLE
Nébalie ciliée, Nebalia ciliata.
Antennes, pieds et queue ciliés.
Monoculus rostratus. Monta-gu, Trans. Soc. Linn.
t. XI, p. 14.
Nebalia Herbstii. Leach.
Nebalia ciliata. Lamarck , Anim. sans vert. t. "V.
p. 198. — Voyez notre pi. i3 bis , fig. 3.
Elle habite l'Océan européen.
XLIIL ÉRICHTHE, Ekichthus.
Antennes, yeux et bouche comme dans les squilles ;
carapace se prolongeant jusqu'à l'extrémité pos-
térieure du tronc , et recouvrant les anneaux qui
portent les trois dernières paires de pâtes grêles.
Abdomen composé dehuit articulations fort larges,
et pouvant se recourber en dessous et en avant ,
de manière à former avec la carapace une enve-
loppe dure , crustacée , sous laquelle l'animal se
met à l'abri; cinq paires de pâtes natatoires.
La carapace, prolongée jusqu'au-delà des
trois dernières paires de pâtes ambulatoires ,
forme le caractère le plus remarquable des
érichthes, qui se font encore distinguer par
la transparence de toutes leurs parties.
Le genre AHma de M. Leach est assez
DES ÉRICHTHES. 85
voisin de celui-ci; mais en diffère surtout
par l'allongement extrême du corps, ainsi
que par celui du test, ou bouclier céphalo-
thoracique.
Érichthe vitré, Erichthus vitreus.
Le corselet uni , caréné , terminé postérieurement
en pointe; le pouce en faux, en alêne, sans pointe.
Squilla vitrea. Fab.
Erichthus vitreus. Latr. — Lamarck , Anim. sans
vert. t. "V. p. 189. — Voyez notre pi. i5 bis y fig. 2.
Smerdis armata. Leach.
Se trouve dans la haute mer.
XLIV. SQUILLE, Squilla, Fab.
Quatre antennes presque égales, triarticulées; les
intermédiaires un peu plus longues et trifides ;
les extérieures plus courtes , accompagnées d'un
feuillet oblong. Corselet court, divisé en trois
parties par deux impressions longitudinales. Ab-
domen fort long, s'élargissant vers son extré-
mité, garni d'écaillés et de branchies découvertes.
Quatorze pâtes ; les antérieures terminées par une
pièce en scie ou en peigne d'un côté.
On donne, sur tes côtes de France, le
nom de Squilles à plusieurs crustacés diffé-
rens ; mais plus généralement à une des
crustacés. 11. 8
86 HISTOIRE NATURELLE
espèces de ce genre , celle qu'on appelle
aussi Mante de mer, d'après Rondelet, à
cause de la forme de ses pâtes, analogue à
celles de l'insecte de ce nom.
Ce genre est un de ceux qui ont été an-
ciennement faits par Fabricius aux dépens
des Cancer de Linnaeus. Il n'a pas éprouvé de
variation depuis les premières éditions du
Système entomologique de cet auteur; car il
est des plus caractérisés et des plus naturels.
Le corps de la squille est, comme dans
les autres crustacés, divisé en tête, en cor-
selet et en queue ; mais cette dernière partie
est ici d'un volume proportionnel bien plus
considérable que dans aucun de leurs genres.
La tête est petite, confondue avec le cor-
selet, garnie en devant de deux yeux, pla-
cés sur des pédicules mobiles. Chaque œil
paraît double , ou comme composé de deux
globes entièrement unis ensemble. A côté
de ces yeux , on voit deux pièces très plates ,
minces et allongées, également mobiles et
attachées, une de chaque côté de la tête, à
un gros article qui est aussi mobile. Ces
pièces, qui sont bordées tout autour de
DES SOUILLES. 87
longs poils, ont la forme d'ailerons très
allongés, et servent probablement de na-
geoires; elles portent, à leur base interne,
les antennes extérieures, qui sont courtes,
formées par deux articles allongés et cy-
lindriques, et terminées par un filet simple,
composé d'une grande quantité d'articula-
tions. Sous les yeux sont implantées les an-
tennes intérieures, de la longueur du corse-
let, composées de trois articles cylindri-
ques , allongés , dont le dernier est terminé
par trois longs filets déliés et sétacés , pres-
que égaux, qui sont très souples , et divisés
en une infinité d'articles.
La bouche des squilles est très compli-
quée. Nous ne la décrirons pas ici, ayant
déjà donné une idée de sa composition dans
l'Introduction de cet ouvrage , tome I ,
page 98.
Le corselet est beaucoup plus long que
large, et sa partie postérieure plus large
que l'antérieure. Il est sillonné , et a , en de-
vant , trois saillies, dont celle du milieu est
arrondie , et les deux latérales ponctuées
ou épineuses. En dessous , il est concave ,
88 HISTOIRE NATURELLE
avec une carène au milieu , à l'extrémité de
laquelle sont la bouche et les organes de la
manducation.
L'abdomen est très long, comme il a déjà
été dit, presque égal d'un bout à l'autre,
ou mieux augmentant fort peu du devant
au derrière. Il est convexe en dessus , di-
visé en onze anneaux, dont les dix pre-
miers, excepté celui qui le joint au corse-
let, sont garnis de six arêtes élevées, lon-
gitudinales, qui rendent le corps angulaire,
et qui , dans les trois ou quatre derniers de
ces anneaux, se terminent en épine très
pointue. Le onzième et dernier anneau, qui
est plus large et plus long que les autres,
est en forme de pièce plate , mais relevée
au milieu, tant en dessus qu'en dessous; ses
bords sont durs et écailleux, garnis de huit
grandes épines dures et pointues. Entre les
quatre épines postérieures, ce même bord
est crénelé, ou garni d'une suite de den-
telures arrondies.
En dessous , il y a cinq paires de bran-
chies très remarquables , en ce qu'elles sont
aplaties et membraneuses , placées à la
DKS SQUILI.KS. 89
jonction des cinquième , sixième, septième ,
huitième et neuvième anneaux , et à peu
près perpendiculairement à ces mêmes an-
neaux, c'est-à-dire un peu inclinées en avant,
ou vers le corselet. Elles sont mobiles à
leur base, et forment ensemble, sous le
ventre , comme de grosses touffes. Chaque
branchie est composée de deux pièces cir-
culaires, très minces et plates, comme des
feuilles transparentes, garnies, tout autour
de leurs bords , de longs filets en forme de
poils, qui flottent librement dans l'eau, et
qui sont attachées l'une à côté de l'autre ,
par un petit pédicule charnu, à une grande
partie plus dure, et comme coriace, qui se
trouve unie au corps. Les deux pièces plates
en feuilles , qui sont en partie en recouvre-
ment l'une sur l'autre , sont accompagnées ,
à leur surface antérieure, d'un gros paquet
de filets charnus, en forme de fibres, qui
flottent également dans l'eau, et qui sont
unis à la grosse partie coriace dont il a été
parlé. L'animal remue continuellement ces
ouïes dans l'eau , avec une grande vivacité.
Le dixième anneau de la queue est garni ,
90 HISTOIRE NATURELLE
de chaque côté, un peu en dessous, d'une
grande pièce écailleuse, aplatie, mobile à
sa base, et qui s'étend en dessous du der-
nier anneau, qu'elle couvre ; en sorte qu'elle
ne paraît pas quand on regarde l'animal en
dessus. On peut cependant écarter ces pièces,
et les ramener de côté. Chacune est divisée
longitudinalement en trois parties, de figure
fort différente , qui , dans leur situation na-
turelle , sont appliquées les unes sur les au-
tres, mais qui se laissent séparer jusqu'à un
certain degré. La partie extérieure, qui est
la plus longue des trois, est. en forme de
lame allongée, garnie au bout d'une espèce
de tête , et au bord extérieur de neuf épines ,
avec une dixième à l'autre bord. Là partie
en forme de tète est bordée d'une frange de
longs poils. La seconde partie est composée
de deux longues pointes en épines recour-
bées , et la troisième a la figure d'une lame
plus étroite, bordée partout de longs filets
en forme de poils. L'anus est placé sous la
queue , tout près du dernier anneau ; ces!
une petite ouverture ovale.
Les squillles ont sept paires de pâtes, ce
I)FS SQUlLLfcS. gi
qui les distingue de tous les autres crusta-
cés. Elles sont de trois sortes ; les deux an-
térieures, ou les pinces, qui sont les plus
grandes de toutes , sont attachées au-des-
sous du corselet , tout près de sa base.
Elles sont composées de quatre parties ar-
ticulées ensemble, et faisant des angles et
des coudes les unes avec les autres. La pre-
mière, qui tient immédiatement au cor-
selet, est longue et assez massive, avec
quelques pointes angulaires, et une pro-
fonde rainure en dessous, dans laquelle la
troisième partie est couchée tout du long,
quand l'animal ferme la pâte. La seconde
partie est courte , et également angulaire ,
ayant la forme d'un nœud, qui joint en-
semble la dernière et la première partie.
Cette dernière est longue, aplatie, et un
peu courbée, avec trois épines mobiles à
son bord intérieur, tout près de son origine,
et dont l'intermédiaire est plus courte que
les deux autres. Enfin la quatrième partie ,
un peu plus courte que la précédente , et
qui forme la tenaille, est courbée, et com-
posée, du côté intérieur, de six pointes cro
<)2 HISTOIRE NATURELLE
chues , en forme de dents de peigne , les
unes toujours plus courtes que les suivantes.
Dans l'inaction, cette partie est repliée
contre le bord antérieur de la prédédente,
étant alors couchée tout le long de cette
dernière , et c'est avec elle que la squille se
saisit de sa proie, la retenant à l'aide des
six dents dont elle est pourvue , et des trois
épines qui se trouvent à la pièce précédente.
En dessous du corselet , il y a encore six
autres pâtes, placées par paires entre les
deux grandes , et tout près les unes des au-
tres, qui sont également terminées par des
tenailles simples, et divisées en six parties
articulées, qui sont courbées et pliées de
façon qu'elles font des coudes ensemble ;
elles sont toutes dirigées vers la tète ; mais
leurs trois derniers articles sont recourbés
en arrière. Elles sont entièrement cachées
par le corselet , et enveloppées de poils. La
première paire est plus longue que la se-
conde , et celle-ci plus que la troisième. Le
second article est long, délié et courbé; le
troisième plus court , et renflé au milieu ; le
quatrième presque globuleux, et le cin-
DES SQUILLES. f)3
quième est un crochet mobile , qui se re-
plie sur les autres. Dans l'inaction , les six
articles de ces pâtes sont plies les uns sur
les autres , en sorte qu'elles ont alors la
figure d'un S.
Enfin , la squille a encore six autres pâtes
longues, déliées et cylindriques, attachées
aux bords latéraux du second , du troi-
sième, et du quatrième anneau de l'abdo-
men , et divisées en trois articles , dont ce-
lui de l'extrémité est garni, au bord anté-
rieur, d'une suite de poils très serrés, qui y
forment comme une longue brosse ; mais
cet article n'ayant pas de crochet au bout ,
ces pâtes semblent être uniquement desti-
nées à servir comme d'avirons.
Toutes les espèces de squilles ne sont pas
exactement conformes à cette description ,
qui est celle de la plus commune, de celle
qui a été appelée , comme on l'a déjà dit ,
Mante de mer; mais elle n'en diffère pas
assez pour que les généralités qu'elle pré-
sente ne leur conviennent pas.
Une seule d'entre elles a mérité d'être
séparée pour constituer le genre nouveau
o/j HISTOIRE NATURELLE
auquel M. La treille a donné le nom <\'£-
richthe, que M. de Lamarck a adopté.
Le test des squilles est demi-transparent,
et beaucoup plus mince que celui des autres
crustacés de leur grandeur , ce qui indique
qu'elles ont des moyens particuliers pour
échapper à leurs ennemis , qui auraient trop
de prise sur elles; mais leurs mœurs n'ont
jamais été observées.
On ne trouve dans les anciens aucune
trace qui puisse faire croire que la squille
leur fût connue. Rondelet est le premier
qui en ait parlé, et ce qu'il en dit se réduit
à sa description , et à une dissertation sur
les noms qu'elle porte.
La squille a la chair molle , mais d'un bon
goût. On l'estime beaucoup sur les côtes de
la Méditerranée, où elle est assez commune.
Squille maculée, Squilla mandata.
Le pouce de la pince en faux , à dix dents ; Je
corps très uni ; la queue avec quatre dents de chaque
côté.
Rumph. Mus. tab. 3. fig. 2.
Squilla maculata. Lamarck, Auim. sans vert. t. V.
p. 188.
Se troine daus les Indes orientales.
DKS SQUILI.ES. 95
Squille Mante, Squilla Mantis.
Le pouce de la piuce en faux, à six dents; le
corps un peu anguleux ; la queue dentée et épi-
neuse.
Degéer, Ins. 7. tab. 34. fig. 1. Marg. Bras,
tab. 187. Séba, Mus. 3. tab. 20. iig. 2, 3. Herbst ,
Cauc. tab. 33. fig. 1.
Squilla Mantis. Lamarck, Anim. sans vert. t. "V.
p. 187.
Voyez pi. 12, fig. 3, où elle est représentée très
réduite.
Se trouve dans la Méditerranée et les mers de
l'Inde.
Squille de Desmarest, Squilla Desmarestii.
Le pouce en faux , à quatre dents ; trois carènes
longitudinales de chaque côté de l'abdomen, entre
lesquelles sont deux espèces de sillons; dernier seg-
ment ayant six épines sur ses bords, et étant ter-
miné en pointe.
Squilla Desmarestii. Risso , Crust. p. 114. pL 2.
«g- 8.
De la Méditerranée, sur les côtes de France.
Squille Raphidie, Squilla Raphidia.
Le pouce de la pince en faux, à huit dents; en
dedans, la pince dentelée et épineuse.
Se trouve dans la mer des Indes.
Squille Phalange, Squilla Phalangium.
Le pouce en faux, à cinq dents; la troisième et la '
cinquième plus longues; le corps uni.
Se trouve dans les Tndes orientales.
96 HISTOIRE NATURELLE
Squille Ichneumon, Squilla Ichneumon.
Le ponce en faux, à quatre dents; le bord de la
quene noueux et épineux.
Se trouve dans les Indes orientales.
Squille Scyllare, Squilla Scyllarus.
Les pinces droites , ventrues , anguleuses ; le pouce
à trois dents.
Séba, Mus. 3. tab. 20. fig. 6. Herbst, Cane,
tab. 34. fig. 1.
Se trouve dans les mers d'Asie.
Squille ciliée, Squilla ciliata.
Le pouce en faux , à trois dents ; les deux derniers
segmens de 1" abdomen épineux et ciliés.
Se trouve dans la mer des Indes.
Squille goutteuse, Squilla chiragra.
Le pouce en alêne; la base avec une nodosité
rousse.
Rumph. Mus. tab. 3. fig. F. Herbst, Cane. tab. 34.
fig. 2.
Se trouve dans la mer du Sud.
Squille arénaire, Squilla arenaria.
Le corps maculé de bleu; le corselet arrondi , uni;
le pouce à buit dents.
Rumph. Mus. tab. 3. fig. L. Herbst, Cane. tab. 33,
fig. 2.
Se trouve dans la mer des Indes.
DES PHYLLOSOMF.S. 97
XLY. PHYLLOSOME, Phyllosoma ,
Leach, Latr.
Antennes placées sur une même ligne horizontale,
les intermédiaires étant plus courtes que les
pédoncules oculaires , et divisées en deux filets ;
les latérales variant de longueur, filiformes, sans
écailles à la base, et composées de cinq articles.
Bouche très petite. Pâtes au nombre de seize,
dont douze grandes servant aux mouvemens,
placées sur les côtés de l'animal, et quatre très
petites situées sous le corps derrière la bouche.
Corps extrêmement aplati, mince et très transpa-
rent, divisé en deux boucliers, dont le premier,
ovalaire longitudinal, porte les yeux et recou-
vre la bouche; le second, transverse et à bords
découpés , donne attache aux grandes pâtes am-
bulatoires. Abdomen composé de cinq segmens,
et terminé par deux lames natatoires de chaque
côté.
Les phyllosomes ont depuis un jusqu'à
trois pouces de longueur. Us sont remar-
quables par leur aplatissement, et par leur
extrême transparence, qui est telle, que
dans l'eau la plus limpide , ils disparaissent
presque complètement , si ce ne sont leurs
yeux, qui sont opaques et colorés.
crustacés. 11. 9
98 HISTOIRE NATURELLE
Phyllosome commun, Phyllosoma commune.
Premier bouclier ovale entier; longueur des an-
tennes extérieures double de celle des pédoncules
oculaires; la première paire des pâtes extérieures la
plus longue.
Phyllosoma commune. Leach , Journ. de Phys.
avril 1818. — Voyez notre pi. i5 bis, fig. 1.
De la cô£e de Guinée et du port Praya.
Phyllosome clavicorne, Phyllosoma clavi-
corne.
Bouclier antérieur ovale et entier; longueur des
antennes extérieures triple de celle des pédoncules
oculaires ; pâtes extérieures de la première paire les
plus longues.
Phyllosoma clavicorne. Leach, Journ. de Pbvs.
avril 1818.
De la mer d'Afrique, en Guinée.
Phyllosome front échancré, Phyllosoma
canif rons.
Premier bouclier du corps plutôt carré qu'ovale ,
arrondi aux angles du bord antérieur, dont le
milieu est éebancré.
Phyllosoma cunifrons. Latr. — Desm. Cons. sur
les Crust. p. 255.
De la côte de Coromandel.
DES COROPHIES. 99
XLVI. COROPHIE, Corophium,
Latr. y Leach.
Quatre antennes de quatre articles chacune; les
inférieures beaucoup plus grosses et plus longues
que les supérieures, et se portant en avant du
corps comme une paire de bras. Quatorze pâtes ,
dont les quatre antérieures sont pourvues d'une
main ou d'une serre monodactyle. Corps allongé,
presque cylindrique , terminé postérieurement
par des appendices articulés.
Un caractère remarquable de ce genre,
c'est que les grosses antennes inférieures ont
leur dernière pièce terminée par un petit
crochet; ce qui, joint à leur taille et à leur
direction, leur donne l'apparence de patcs.
Lorsque les corophies nagent, elles ne sont
pas couchées sur le côté, et elles tiennent
en avant ces grosses antennes. On les trouve
dans l'eau de la mer, particulièrement dans
les lieux où flottent des cadavres corrompus.
Les genres Poclocerus et lassa de M. Leach
se rapportent à celui-ci.
IOO HISTOIRE NATURELLE
Corophie longicorne , Corophium longicome.
Longue de six lignes; couleur grisâtre.
Cancer grossipes. Linn.
Onicus 8 HISTOIRE NATURELLE
cacher une partie des pâtes, et les bran-
chies, qui, dans ce genre, sont saillantes,
ou disposées en lames minces, transpa-
rentes, dirigées selon la longueur du corps.
Les pâtes sont au nombre de sept paires.
Elles sont attachées aux premiers anneaux.
Les anneaux, qui n'en portent point, ont
une paire de longs filets mobiles , que l'ani-
mal tient dans un mouvement continuel ,
quoique tous ses autres organes soient en
repos. Chacun de ces filets est divisé en
deux parties , dont celle qui tient au corps
est cylindrique, et l'autre partagée en deux
branches coniques ou sétacées, garnies de
longs poils, et subdivisées en un grand
nombre d'articulations qui les rendent très
flexibles; cependant elles ne sont mobiles
que sur celle qui les unit à la pièce cy-
lindrique.
L'abdomen ( ou la queue ) est garni de
quatre ou de six pièces allongées, bifides,
très remarquables, et qui, comme on l'a
déjà dit , constituent le caractère le plus
essentiel de ce genre. Elles sont attachées,
par paires, à chacun des derniers anneaux
DES CREVETTES. IO9
/. V
J)eKS CYAMES. 121
cées par paires les unes sur les autres, et
dont on ne connaît pas l'usage.
Ces animaux remarquables se tiennent
si fortement cramponnés sur les baleines ,
au moyen des griffes dont on vient de don-
ner la description , que pour les enlever en
vie et entiers, il faut couper une portion
de la peau de la baleine. Ils se placent de
préférence aux lèvres, aux parties géni-
tales contre les nageoires , lieux où ils ne
peuvent être inquiétés par la baleine qu'ils
tourmentent. Quelques baleines en ont beau-
coup , surtout en été ; d'autres en ont moins ;
et d'autres point du tout. On rapporte
qu'ils rongent la peau de la baleine , et qu'ils
y laissent des trous , comme si on en avait
emporté des morceaux ; mais c'est évidem-
ment une erreur : le cyame ne peut que faire
un trou avec sa bouche, et sucer le sang ou
la graisse de la baleine. Il n'a pas d'autres
instrumens propres à déchirer que ses pâtes
avec lesquelles il ne peut faire que des
égratignures , et comme il reste long-temps
à la même place , il n'a pas même occasion
d'en faire souvent.
crustacés, ir. i i
122 HISTOIRE NATURELLE
Lay%. 2, pi. 16, représente le cyame des
cétacés un peu réduit.
Cyame de la baleine, Cyamus ceti.
Les caractères ci-dessus détaillés se rapportent à
cette espèce, la seule encore bien connue. Nous y
renvoyons.
Oniscus Ceti. Linn. — Pallas, Spic. fasc. 9. tab, 4-
fig. 14.
Squille de la Baleine. Degéer.
Pycnogonum Ceti. Fab.
Panope Ceti et Larunda Ceti. Leach.
Cyame. Savigny , Mém. sur les Anim. sans vert,
fasc. 1. pi. 5. fig. 1.
Cyamus Ceti. Latr. — Lamarck , Anim. sans vert,
t. y. p. 176.
Il se trouve dans la mer du Nord , non seulement
sur les baleines , mais encore sur les maquereaux et
autres scombres. Il est vulgairement connu sous le
nom de Pou de Baleine.
DKS CHKVROLLES. I a 3
II. CHEVROLLE, Caprella, Lam.
Quatre antennes inégales ; les deux supérieures plus
longues, leur dernière pièce composée de très
petits articles nombreux; deux yeux sessilescom •
posés. Corps linéaire, filiforme, avec des renfle-
mens irréguliers, articulé, à segmens plus longs
que larges. Queue nulle ou très courte, et dé-
pourvue d'écaillés ou d'appendices quelconques.
Dix pâtes articulées, disposées par paires irrégu-
lièrement distantes.
La. forme des chevrolles se rapproche
davantage de celle de la larve des insectes
appelés Mantes que des crustacés; cepen-
dant leur organisation les place à côté des
crevettes.
Leur corps est extrêmement allongé rela-
tivement à son épaisseur, non par le nombre
de ses articulations, mais par leur longueur.
Leurs deux antennes supérieures sont plus
longues que les inférieures, et composées de
quatre articles inégaux, dont ie dernier est
plus long, et subdivisé en un grand nombre
d'articles épineux, ou velus à leur base. Les
deux inférieures sont plus courtes, et com-
124 HISTOIRE NATURELLE
posées de trois articles seulement, mais or-
ganisés de même. Les yeux sont latéraux et
sessiles; les six articles du corps sont inégaux
en longueur, presque cylindriques, mais sou-
vent renflés dans leur milieu. Au premier,
qui porte la tête , ou mieux , qui est la pro-
longation de la tête , est attachée une paire
de pâtes, dont Tavant-dernier article est
ovale , et le dernier en crochet , susceptible
de se courber sur le précédent. Ces pâtes
sont ordinairement très courtes. Du milieu
du second part une paire de pâtes parfai-
tement semblables aux premières, mais
beaucoup plus longues. Les deux articles
suivans sont sans pâtes , et portent des ap-
pendices vésiculeux pour la respiration et
la génération, et qui, dans les femelles, se
changent en un ovaire très volumineux,
lorsque la fécondation est opérée. Le cin-
quième article est ordinairement libre. Dans
quelques espèces , il y en a encore deux au-
tres dont le premier, qui est long, porte à
son extrémité deux pâtes courtes , onguicu-
lées, à quatre articles, et le dernier, qui
est très court, porte également à son extré-
DES CHEVROLLES. 12J
mité deux paires de pâtes onguiculées ; la
première , intérieure et plus courte , a cinq
articles; la seconde, supérieure, en a six. Ces
deux dernières sont ordinairement relevées.
Lorsqu'il n'y a que six articles à l'abdomen ,
on ne trouve que ces quatre dernières pâtes.
Le genre de M. Latreille est démembré
de celui-ci , ainsi que le genre Proton ,
formé par M. Leach. Nous n'adopterons
que le premier, ainsi que l'a fait M. de
Lamarck.
Les chevrolles se trouvent principale-
ment dans la mer du Nord. Leur manière
de nager est singulière, en ce que leur corps
se relève postérieurement de manière à for-
mer quelquefois un angle droit. Leurs mœurs
n'ont point été étudiées. La première espèce,
qui a été observée par Muller, présente un
phénomène remarquable ; le mâle est fort
différent de la femelle , et a un plus grand
nombre de pâtes qu'elle. On ne peut s'em-
pêcher de soupçonner , malgré la confiance
que mérite cet homme célèbre, qu'il a été ici
induit à erreur, qu'il a confondu deux espè-
ces; mais on n'en suivra pas moins son opi
\lG HISTOIRE NATURELLE
nion , puisqu'on n'a pas de preuves qu'il se
soit trompé.
Chevrollé linéaire, Caprella Unearis.
Tête allongée et rétrécie en arrière; second seg-
ment du corps renflé postérieurement où les pieds
de la deuxième paire prennent attache; second
article de ces pieds allongé, dentelé, à serre longue
pourvue de trois dents en dessous.
Cancer Unearis. Linn.
Gammarus Unearis. Fab. — P allas , Spicil. Zool. 9.
tab. 4. fig. i5. Pennant , Zool. Brit. 3. tab. 12.
iîg. D2. Martin, Spitz. tab. P. fig. 1. Herbst, Cane,
tab. 36. fîg. 9 et 10, A, B.
Gammarus quadrilobatus. Millier.
Caprella scolopendroides. Lamarck , Anim. sans
vert. t. Y. p. T74.
Caprella Unearis. Latr. — Voyez notre pi. i5,
fig. 5.
Se trouve dans la mer du INord.
C rus/ace*
Pi. /.)
12- Talitre terrestre .
3-4- Zoo pél^^io^ie •
6. . . La Chevroflo linéaire
6 . L'Motc'e métallique
y.I'Aeèlle A'eaiL douce
8. Le Spluér oiiic cendre
f).Lioie océanique .
DES LEPTOMERES. I 27
LU. LEPTOMÈRE, Leptomera , Latr.,
Lamarch.
Quatre antennes sétacées; les supérieures ou poste
Heures plus longues; deux yeux sessiles. Corps
linéaire, à articles longitudinaux, le premier se
fondant avec la tète. Queue très courte. Dix ou
quatorze pâtes disposées en série continue, et
toutes onguiculées.
Les leptomères ont la plus grande ana-
logie avec les chevrolles ; mais ils en diffè-
rent principalement en ce que chacun des
segmens de leur corps porte une paire de
pâtes, tandis que dans les chevrolles les
troisième , quatrième et cinquième en sonl
dépourvus.
Leplomère rouge, Leptomera rubra.
Un appendice en forme de lobe à tous les pieds ,
les premiers exceptés.
Muller, Zool. Dan. tab. 56. fig. i , 3. Acta Helv. 4»
lab. 4. fig. 8, 9, 10. Lamarck, Anim. sans vert
t. V. p. 172.
Se trouve dans la mer du Nord.
Leptomère pédiaire, Leptomera pédala
Un appendice en forme de lobe à tons les pied>»
I2.S HISTOIRE NATURELLE
moins ceux de la première et des trois dernière*
paires.
Gammarus pedatiis. Millier.
Leptomera pedata. Lamarck , Anim. sans vert,
t. Y. p. 172.
Proton pedatum. Desm.
De l'Océan boréal.
LUI. IONE, Iowb.
Corps ou corselet ovoïde , formé d'an seul segment
très bombé en dessus , plus large en avant qu'en
arrière. Une tête en partie cacbée par ce corselet ,
et portant en apparence deux seules antennes
courtes et subulées. Un abdomen (ou queue)
composé de quatre segmens transverses, et ter-
miné par deux longs appendices claviformes.
Quatorze appendices en forme de languettes spa-
tulées et courbées, remplaçant les pieds, et
attachés sous le segment unique qui représente le
corps. Des branchies pédiculées, rameuses ou
dendroïdes , placées sous l'abdomen , et apparentes
sur les côtés.
L'ione s'éloigne de tous les crustacés con-
nus par ses formes générales, et surtout
parce que ses pâtes ne sont pas articulées:.
et les pranizes, dont un des trois anneaux
du corps est d'un très grand volume, sont
PL 16 h
i . Plivilosomo roninum . 4 i'Iiroiiimi1 .ôdenl;
2 l'.i u!it!io Mire .') lone tl.oraoii|uo.
3 . Corophie lôiioucorne . ù. Pranxze bleuâtre.
- Vncee maxillaire.
DES IONES. I29
ceux qui out le plus de rapport avec lui,
qui a le corps formé d'un seul article.
Ione thoracique , Iona thoracica.
("Voyez les caractères ci-dessus détaillés.)
Oniscus thoracicus. Montagu, Trans. Soc. Linn.
t. IX. p. io3. tab. 3. fîg. 3.
Ione thoracica. Lamarck , Anim. sans vert. t. "V.
p. 170. — Voyez notre pi. i5 bis, fig. 5.
LIV. APSEUDE , Apseudes , Leach ,
Lamarck ; Eupheus , Risso.
Corps en cône très allongé et aplati, formé de six
articles pour le thorax, et de quinze environ
pour l'abdomen ou queue. Quatre antennes,
dont les deux externes plus longues que les in-
termédiaires, sétacées et multiarticulées. Deux
longues soies terminant la queue. Quatorze
pâtes ; les deux antérieures terminées par une
pince à deux doigts , un peu renflée et bien
formée; les deux suivantes aussi grandes, tantôt
comprimées et élargies , tantôt grêles ; les six qui
viennent ensuite minces, et terminées par un
ongle un peu crochu ; les quatre dernières les
plus courtes de toutes, dirigées en arrière, ci-
liées et seules natatoires.
L'aspect général de ces petits crustacés
rappelle les ligies; mais celles-ci ont les
l'3o HISTOIRE NATURELLE
branchies dcndroïdes et recouvertes par des
lames, tandis que les apseudes les ont très
divisées et placées à nu sous l'abdomen. Ces
apseudes font leur demeure habituelle au
milieu des plantes marines.
Apseude Taupe, Apseudes Talpa.
Dernier article des antennes phuneux; pieds de
la seconde paire aplatis, dilatés, et dentés à l'ex-
trémité.
Cancer Gammarus Talpa. Montagu , Trans. Soc.
Linn. t. IX. pi. 4. fig. G.
Apseudes Talpa. Lamarck , Anim. sans vert. t. "V.
p. 169.
Il habite l'Océan indien.
Apseude ligioïde , Apseudes ligioides.
Antennes inférieures très courtes; pieds de la se-
conde paire non dilatés , comprimés et dentés vers
leur extrémité. Couleur variée de jaune, de blanc
et de verdâtre. Longueur, deux lignes.
Eupheus ligioides. Risso, Crust. p. 124. pi. 3.
fig- 7-
M. Risso a trouvé cette espèce aux environs de
Nice.
DES PRANIZES. iHl
LV. PRANIZE, Praniza, Leach ,
Lamarck ; Cœlino, Leach.
Corps formé de trois segmens , dont les deux pre-
miers assez petits et transverses, portant les
quatre premiers pieds , et le troisième fort grand ,
de forme ovalaire et très bombée en dessus ;
celui-ci donnant attache aux trois dernières paires
de pieds. Tête petite, triangulaire, portant deux
yeux et quatre antennes inégales. Dix pâtes , dont
les quatre premières dirigées en avant , et les six
autres en arrière. Abdomen composé de six seg-
mens, dont le dernier, qui est triangulaire, porte
de chaque côté deux petites lames natatoires.
Les pranizes sont de petits crustacés longs
à peine de deux lignes, très remarquables
non seulement par la grandeur et la forme
du troisième anneau de leur corps, mais
encore par la couleur qu'affecte cette partie.
Pranize bleuâtre, Praniza cœrulata.
Troisième anneau du corps d'une couleur bleue
assez vive, et qui contraste avec les teintes blan-
châtres des autres parties du corps.
Oniscus cœrulatus. Montagu, Trans. Soc. Linn.
t. XI. p. i5. tab. 4. fig. -2.
Praniza cœrulata. Lamarck , Anira. sans vert,
t. V. p. 168. — Voyez notre pi. i5 bis, fig. 6.
Elle habite l'Océan européen.
l32 HISTOIRE NATURELLE
LVI. ANCEE , Anceus, Risso, Lam.j
Gnathia , Leach.
Corps conique déprimé , ayant de la ressemblance
avec celui de la larve d'un coléoptère carnassier;
formé de cinq segmens. Tète (des mâles) grande,
plus large que le corps, aplatie , et de forme carrée ,
ayant en avant deux prolongemens en forme de
fortes mandibules, arqués extérieurement, et
dentelés en dedans. Un abdomen ou queue formé
de quatre segmens transverses. Dix pieds mono-
dactyles assez allongés, et grêles. Deux yeux
composés.
On est frappé, au premier aspect, de la
ressemblance des ancées avec la larve de
YOmophron limbatum (coléoptère carnassier)
que M. Desmares t a fait connaître ; mais
l'absence de palpes labiaux et maxillaires,
et surtout le nombre des pieds, apprennent
bientôt que ces animaux appartiennent à la
classe des crustacés. M. Risso a placé les
ancées avec les décapodes macroures pagu-
riens, dans le voisinage des hippes, sans
faire attention que leurs branchies, qui sont
placées sous la queue, et extérieures, de-
DES ANCKKS. l33
vaient les ramener auprès des typhis, des
iones, des pranizes et des apseudes, dans la
section des isopodes.
Selon M. Risso, les ancées se tiennent
dans la région des coraux, où ils se cachent
dans les interstices des madrépores. Leur
natation est assez vive. Les forts organes
dont ils sont pourvus doivent leur donner
des mœurs particulières.
Ancée forficulaire, Anceus forficularius.
Pieds des trois premières paires dirigés en avant ,
et les denx antres en arrière; queue terminée par
trois lames.
Anceus forficularius. Risso, Crnst. p. 167. pi. 2.
fig. 10. Lamarck , Anim. sans vert. t. "V. p. 167.
De la mer Méditerranée.
Ancée maxillaire, Anceus maxillpsus.
Tons les pieds dirigés latéralement , et un peu en
avant; queue presque ciliée, sans lames terminales.
Cancer maxillaris. Montagu , Trans. Soc. Linn.
t. "VII. p. 65. Lamarck, Anim. sans vert. t. "V.
p. 168. — Voyez notre pi. i5 bis , lig. 7.
Il habite l'Océan britannique.
CRUSTACES. II. 12
1 3^4 HISTOIRE NATURELLE
LVII. TYPHIS, Typhis, Latreille,
Lamarck.
Tête grosse, comme tronquée. Deux très petites
antennes. Deux yeux petits et sessiles. Corps
ovoïde oblong, convexe en dessus, formé de sept
segmens très rapprochés, munis d'appendices
latéraux. Abdomen composé de cinq segmens ,
et terminé par quatre écailles arrondies et ciliées,
avec une pointe dans le milieu de leurs deux
paires. Dix pieds, dont les quatre antérieurs
didactyles; les deux suivans pas plus gros que les
premiers, et terminés par un ongle unique; les
quatre postérieurs formés chacun par une grande
et large lame , terminée par un crochet.
Les typhis vivent sur les fonds sablonneux
de la mer, et nagent à la surface de l'eau.
Lorsqu'on les inquiète, ils se roulent en
boule, ainsi que le font les sphéromes , et se
laissent couler à fond.
Typhis ovoïde, Typhis ovoides.
Corps lisse, d'un jaune clair luisant, parsemé de
points rougeâtres. Longueur totale , une ligne.
Typhis ovoides. Risso , Crust. p. 122. pi. 2. fig. 9.
Lamarck , Anini. sans vert. t. T. p. 166.
Il habite la Méditerranée, dans le golfe de Nice,
mais il y est rare.
DKS HOPYKF.S. l35
L\III. BOPYRE, Bopyrus, Latreille.
Point d'antennes ni d'yeux distincts. Bouche comme
bilabiée, située sous le bord du segment anté-
rieur, consistant en une ouverture entourée de
pièces molles, membraneuses, au nombre de
quatre. Corps aplati, légèrement crustacé, ar-
rondi en devant, pointu et oblique en arrière.
Quatorze fausses pâtes très courtes, membra-
neuses , insérées aux bords des anneaux , et
formant une sorte de bordure au ventre de
l'animal.
Les pécheurs des bords de l'Océan sont
dans la persuasion que les soles (Pleuro-
nectes Sola, Linn.) doivent leur naissance
aux chevrettes ou salicoques.
Fougeroux de Bondaroy, voulant s'assu-
rer des causes de ce préjugé , demanda à
des pécheurs des chevrettes avec des jeunes
soles prêtes à éclore , et ils lui en appor-
tèrent en grande quantité.
Ce physicien, en examinant ces che-
vrettes, vit qu'elles avaient un renflement
très apparent sur la partie latérale posté-
rieure de leur corselet, indifféremment à
l36 HISTOIRE NATURELLE
droite ou à gauche, et lorsqu'il l'eut levé, il
trouva un petit animal aplati, de forme à
peu près semblable à la sole, si ce n'est
que sa queue est tournée d'un côté, mais
si différent par son organisation , qu'il est
peu aisé de comprendre comment il a pu
être pris pour ce poisson.
Cet animal , par son aspect et par le lieu
de son habitation, se rapproche du mol-
lusque que M. Bosc a décrit sous le nom
d'Oscane; mais il a les caractères des crus-
tacés parasites, et n'est pas, comme Tos-
cane, adhérent à la chevrette; il vit sous
le test même de son corselet , qu'il soulève
avec son ventre et ses œufs.
Voici en partie la description qu'en donne
Fougeroux de Bondaroy, et nous y avons
joint quelques remarques nouvelles: l'animal
est ligure en cœur , plat en dessous , et un
peu concave en dessus, à peu près de sept
millimètres de longueur sur quatre à cinq
de largeur. Une des extrémités de son corps
est arrondie , l'autre pointue. La bouche est
placée en dessous de sa partie antérieure.
Autour de cet animal, à la naissance des
DES BOPYRKS. l3"J
écailles qui bordent sa partie inférieure, on
voit un rang de petites lames qui servent
sans doute à le cramponner au corps de la
chevrette , et plus tard à contenir les oeufs.
On en compte sept de chaque côté : ce sonl
les pâtes.
Sur la partie postérieure du corps, qu'on
peut appeler la queue, on voit deux rangs
de lames qui se recouvrent et laissent un
petit intervalle dans le milieu de cette par-
tie. C'est là où se trouve l'orifice des organes
de la génération des femelles ; car tous les
individus qui présentent les formes décrites
ci-dessus appartiennent à ce sexe.
Lorsqu'on observe avec attention , on
trouve constamment sur cet orifice, ou tout
auprès, un autre animal extrêmement petit,
plus allongé, à anneaux très prononcés, à
corps symétrique , garni de seize à dix-
huit crochets, et qui ressemble un peu à
un cloporte; ce petit animal a été regarde
comme le mâle.
Le bopyre ne peut être considéré comme
un animal parasite; car il tourne le dos aux
branchies sur lesquelles il est place, et sa
I 38 HISTOIRE NATURELLE
bouche est du côté du test de la chevrette,
en dessous de la couche la plus interne et
membraneuse qui le double. Il est simple-
ment logé à cette place, et parai* vivre de
la substance des différentes matières, soit
animales, soit végétales, que l'eau qui lu-
brifie les branchies peut apporter avec elle.
II déforme plus ou moins le test des crusta-
cés , selon son volume et la quantité de ses
œufs , qui sont souvent très nombreux ; tan-
tôt il est à droite , tantôt à gauche , et ja-
mais on n'en voit deux à la fois sur le même
palémon. On les trouve à peu près dans
toutes les saisons de l'année.
Bopyre des Chevrettes, Bopyrus Squillarum.
Sa longueur (des femelles) est de quatre lignes.
Sa couleur est pâle blanchâtre, si ce n'est sur les
pâtes ou écailles du bord du corps, où elle passe au
noir violet.
Monocuhis Crangorum. Fab.
Bopyrus Squillarum. Latr. — Lamarck , Aniiu.
sans vert. t. "V. p. 164.
On le trouve sur les chevrettes, salicoques ou bou
quets de l'Océan et de la Manche.
DES C1MOTHOÉS. i"$g
LIX. CYMOTHOÉ, Cymothoa, Fab.
Quatre antennes sétacées, égales, épaisses et courtes,
placées dessous les yeux ; les externes plus longues.
Deux yeux sessiles. Trois paires de mâchoires et
deux palpes très courts. Corps composé de pièces
crustacées, transverses, peu nombreuses, comme
appendiculées aux extrémités latérales. Queue
formée de six segmens, dont le dernier plus
grand et tronqué au bout , porte de chaque côté
une nageoire de deux écailles. Quatorze pâtes à
crochets forts.
Fabricius a établi ce genre pour renfer-
mer divers crustacés marins mentionnés par
Linnseus, sous le nom de Cloportes. Il lui
avait , dans ses précédentes éditions , donné
un caractère fort vague ; mais, dans sa der-
nière, il l'a circonscrit de manière à réduire
à trois les espèces qu'il contenait; les autres
ont été employées à former le genre Idotée ,
ou ont été omises, faute d'avoir été étudiées
sous les nouveaux rapports aperçus. M. de
Lamarck avait d'abord compris toutes ces
espèces dans son genre Aselle; mais depuis
il a adopté les genres Cymothoé et Idotée.
Enfin , il y a quelques années , M. Leach ,
l40 HISTOIRE NATURELLE
dans un travail particulier qu'il a publié
dans le Dictionnaire des Sciences naturelles ,
après avoir recueilli un nombre considé-
rable d'espèces de tous les pays qui pou-
vaient se rapporter au genre Cymothoa de
Fabricius, a cru devoir établir, en démem-
brant celui-ci, une foule de divisions nou-
velles, fondées le plus souvent sur les diffé-
rences peu importantes que présentent la
forme des anneaux du corps et de la queue,
et celle des pièces qui composent les petites
nageoires de cette partie. Ces divisions sont
désignées par les noms génériques de Co-
nilera , Rocinela , Canolira , Anilocra , Olen-
cira , Nerocila , Livoneca (mots qui ne sont
que les anagrammes du nom Carolina ou
Caroline), Cymothoa et .JEga.
La description absolue d'une espèce, ob-
servée vivante par M. Bosc, assurera les
véritables caractères du genre Cymothoé,
tel que nous l'adoptons.
La tète est plate, presque ronde, fort large,
unie, avec deux grands yeux verdâtres sur
sa partie supérieure et latérale. En dessous,
file a deux paires d'antennes postérieures
DES CYMOTHOKS. 1 4l
platées avant les yeux , et une bouche com-
posée comme il a été dit dans l'exposé des
caractères du genre. Les antennes sont, de
chaque côté, placées l'une devant l'autre ,
et composées d'environ cinq articles , dont
le premier est très gros, et les autres vont
en diminuant jusqu'à la pointe; ils sont
d'une nature plutôt cartilagineuse que crus-
tacée. Les parties de la bouche , ainsi que
les palpes, sont également cartilagineux, et
ne peuvent se bien voir que sur le vivant.
Le corps est très bombé, composé de
sept anneaux , dont le premier est le plus
long et le moins large, et les deux der-
niers les plus étroits. Us sont presque unis ,
et terminés obtusément sur leurs bords. En
dessous , il y a quatorze pales très courtes ,
égales et attachées de chaque côté , positive-
ment sur le bord des anneaux. Chacune est
composée d'une cuisse épaisse et courbée en
S, d'une jambe plus mince, mais qui lui
est presque égale en longueur, et qui a, à
sa base, une ou deux articulations peu visi-
bles ; enfin, d'un ongle très crochu, très
aigu , et presque aussi long que la jambe.
142 HISTOIRE naturelle
L'abdomen est formé de deux parties : la
première, composée par cinq anneaux plus
étroits, et moins larges que ceux du corps,
par lesquels ils sont en partie recouverts; la
dernière, formée par une écaille un peu
convexe, pai allélogrammique, plus large que
le corps , et aussi longue que la somme
des anneaux de l'abdomen. A sa base exté-
rieure est une légère excision, qui sert de
support à une petite pince , composée d'une
articulation et deux doigts égaux, le tout
moins long que la pièce qui lui sert de
support.
En dessous de la queue, il y a deux ran-
gées de branchies arrondies , que leur peu
d'épaisseur et leur transparence n'ont pas
permis de compter.
La cymothoé ichthyole sur laquelle cette
description a été faite, était d'un blanc jau-
nâtre, de quinze millimètres de long sur
cinq de large. Elle a été trouvée par M. Bosc ,
dans les mers d'Amérique, attachée aux
lèvres d'un poisson du genre des perches,
auxquelles elle tenait avec tant de force,
qu'il a fallu employer un couteau pour l'on-
crustacés.
I>/.jù\
x . La Cvniothoé iclitlivole .
2 . Le Cvanir G LeLiinale polvûlveini
detCetacea . -7...L' Apus prolonge .
3 . (.1 li o>o ronrl .
DES CYMOTHOÉS. I 4^
tenir sans la briser. Les autres espèces de
ce genre présentent des différences dans les
formes des segmens du corps et des mem-
bres, qui ont fourni les caractères dont
M. Leach s'est servi pour établir ses nou-
velles divisions.
Cymothoé Asile, Cymothoa AsiLus.
Deux anneaux, sur le corps; la queue demi-ovale.
Oniscus Asilus. Linn. — Pallas, Spicil. Zool. tab. 4.
fig. 12. Petiv. Gaz. tab. i55, fig. 1. Plancus. Concb.
Min. Nat. tab. 5. fig. A , B
Cymoihoa Oestrum. Lamarck, t. "V. p. 309.
Se trouve dans les mers d'Europe.
Cymothoé ichthyole, Cymothoa ichtliyola.
Treize anneaux sur le corps; la queue quadran-
gulaire.
Brunich. Entom. tab. 1. fig. 5.
Voyez pi. 16, fig. 1 , où elle est représentée
grossie.
Se trouve sur les poissons en Amérique , d'où elle
a été rapportée par M. Bosc.
Cymothoé imbriquée, Cymothoa imbricata.
"Vingt-sept anneaux snr le corps; les antennes
comprimées; les cuisses postérieures carénées.
Cymothoa imbricata. Fab.
Cymothoa Danksii. Leach, Dict. Se. nat. t. XII,
p. 353.
Se trouve sur les côtes de la nouvelle Zélande.
l/l4 HISTOIRE NATURELLE
Cvmothoé paradoxe, Cymothoa paradoxa.
Quinze anneaux sur le corps, dont les extrémités
latérales sont courbées en faux et armées d'épines ;
la queue ovale, avec trois lignes élevées en dessus ,
et une lame courte de chaque côté.
Se trouve dans la mer du détroit de Magellan.
Cymothoé de Montagu , Cymothoa Montagui.
Les pieds des deuxième , troisième et quatrième
paire à ongles très crochus ; yeux granulés , petits ,
écartés, peu proéminens; dernière pièce de la queue
plus longue que large, avec ses côtés arqués vers le
milieu , et l'extrémité arrondie.
Conilera Montagui. Leach , Dict. Se. Nat. t. XII,
p. 348.
Des côtes du Devonshire.
Cymothoé du Devonshire, Cymothoa
danmoniensis.
Les pieds des paires deux à quatre, à ongles très
crochus; yeux granulés, très grands, peu convexes
et rapprochés.
Rocinela danmoniensis. Leach, loc. cit. p. 349.
Des côtes du Devonshire.
Cvmothoé entaillée, Cymothoa emarginata.
Pieds des paires deux, trois et quatre, à ongle»
1res crochus; yeux granulés, grands, convexes, con-
vergens antérieurement; dernier article de la queue
latéralement dilaté, avant son milieu; son extré-
mité rétrécie en pointe.
&ga emarginata. Leach , loc. cit. p. 4^8.
Patrie inconnue.
DES CTMOTHOBS. l/|5
Cymothoé de Risso, Cymothoa rissoana.
Ongles de tous les pieds recourbés; pieds d'égale
grosseur; yeux granulés, convexes, écartés; ar-
ticles de la queue imbriqués sur les côtés, le dernier
arrondi à son extrémité.
Canolira rissoniana. Leach, loc. cit. p. 35o.
Patrie inconnue.
Cymothoé albicorne , Cymothoa albicnrnis.
Tous les ongles recourbés, et les pieds égaux en
grandeur; yeux granulés, convexes, écartés; côtés
des segmens de la queue presque involutes; le der-
nier de ces segmens subcaréné et arrondi à son
extrémité; corps et queue d'un jaune sale cendx'é ,
avec des points noirs sur le dernier segment.
Cymothoa albicornis. Fab. — Risso.
Anilocra medherranea. Leach, loc. cit. p. 35o.
De Nice.
Cymothoé de Lamarck, Cymothoa Lamarckii.
Tous les pieds égaux et les ongles recourbés; yeux
peu granulés, convexes, écartés ; côtés des segmens
de la queue imbriqués ; le dernier allongé , pointu ,
mais à pointe mousse.
Olencira Lamarckii. Leach, loc. cit. p. 35o.
Cymothoé de Blainvillc , Cymothoa
Blainvillii.
Corps convexe; yeux peu apparens; cuisses des
huit dernières pâtes dilatées inférieurement; seg-
mens de la queue terminés en double pointe sur les
côtés; quene ovale-obtuse.
Nerocila Blainvillii. Leach •■ , loc. cit. p. 307.
CRUSTACÉS. II. l3
1^6 HISTOIRE NATURELLE
Çyinothoa falcata. Fab.
Se trouve dans les mers de la Chine.
Cymothoé de Desmarest, Cymothoa Dcs-
maresti.
Corps convexe; yeux peu apparens; queue de six
seginens, dont le dernier est demi-circulaire; côtés
des segmens du corps arrondis postérieurement.
Livoneca Desmaresti. Leach , loc. cit. p. 352.
LX. SPHÉROME, Sph^roma, Latr.
Quatre antennes distinctes, très courtes, inégales;
les deux externes un peu plus longues. Deux
yeux sessiles. Corps ovale-oblong , se contrac-
tant eu boule, recouvert de plusieurs pièces crus-
tacées, transverses, et terminé par une queue
large, ayant de chaque côté deux lames superpo-
sées , mobiles. Quatorze pâtes.
Les caractères qui distinguent les sphéro-
nies des idotées et des aselles sont principa-
lement tirés des petites lames latérales qui
accompagnent la queue , ou de l'absence
des deux grandes lames qui , dans ces deux
derniers genres, en couvrent la partie infé-
rieure.
DES SPHEUOMES. 1/^7
On doit à Pallas une description fort
exacte d'une espèce de ce genre; mais, quoi-
qu'il en eût mis les caractères en évidence,
il a continué de la regarder comme congé-
nère avec les cloportes de Linnaeus , et Fa-
bricius l'a placée avec ses Cymotnoa, M. La-
treille est le premier qui ait senti la néces-
sité d'en former un genre particulier.
Les sphéromes, que M. Bosc a obser-
vés vivans , se rapprochent beaucoup plus
des cloportes qu'aucun des genres dont il
est question ici. Ils en ont complètement
la forme , et jouissent, aussi-bien qu'eux,
de la faculté de se mettre en boule lors-
qu'ils ont lieu de craindre quelques dan-
gers. Ils sont extrêmement communs sur
les côtes de l'Océan et de la Méditerranée ,
où peut-être que, par une recherche plus
exacte, on en trouverait un plus grand
nombre d'espèces.
La tète des sphéromes est parallélogram-
mique , placée dans une excision du pre-
mier anneau du corps, et porte de grands
yeux réticulés et saillans sur ses angles
postérieurs. Les antennes sont courtes; les
l/,8 HISTOIRE NATURELLE
premières, extérieures et plus courtes, sont
composées de deux articles, dont le dernier
est subdivisé en un grand nombre d'autres ;
les secondes , intérieures , plus grandes ,
ont trois articles , le dernier également
subdivisé.
Le corps est couvert de huit anneaux
presque tous égaux en largeur, recourbés
et terminés en pointe émoussée sur les
bords.
La queue (ou l'abdomen) est égale en lar-
geur au corps, et en longueur à sa moitié. Elle
est bombée en dessus, concave en dessous, et
presque demi-circulaire. Son angle antérieur
est excisé , pour donner attache à deux lames
mobiles, oblongues, presque entièrement
en recouvrement l'une sur l'autre , un peu
concaves en sens contraire, et de la lon-
gueur de la queue. L'inférieure est ordi-
nairement dentée à son bord extérieur.
Sous cette queue sont des branchies en la-
mes extrêmement minces, transparentes et
nombreuses.
Les pâtes sont au nombre de sept de
chaque côté, toutes onguiculées, toutes fort
DES SPHÉflOMUS. I l\i)
courtes ; mais les premières plus que les
autres.
On verra aux articles des genres aselle et
idotée que les espèces qui les composent
ont les branchies renfermées dans des boîtes
à deux battans : ici elles sont toujours vi-
sibles ; cependant il paraît que les lames
latérales inférieures peuvent, par leur rap-
prochement, en couvrir momentanément
une partie; mais si les sphéromes sont moins
favorisés , sous ce rapport , que les genres
précités, ils peuvent mieux qu'eux garan-
tir leurs branchies , en se mettant en boule,
opération qu'ils exécutent, comme on l'a
déjà dit, au moindre danger, et dont les
suites sont telles, que l'épingle dont on les
perce pour les conserver n'est pas capable
de les engager à se développer.
On ne sait rien sur la manière d'être des
sphéromes , si ce n'est qu'on les voit par
troupes nager autour des cadavres qui flot-
tent, et se décomposent dans l'eau salée ou
saumatre, ce qui doit faire présumer qu'ils
se nourrissent de matières animales corrom-
pues. C'est principalement sur les côtes to-
l5o HISTOIRE NATURELLE
cailleuses qu'il faut les chercher. Ou ne lève
guère de pierres pendant l'été , dans les
enfoncemens où la marée basse a laissé un
peu d'eau, sans en rencontrer plusieurs.
Le docteur Leach a partagé ce genre en
huit autres, savoir : Campecopœa , Nœsea ,
Cymodoce, Serola , Dynamene , Cilieœa ,
Zuzara et Sphœroma , dont les différences
ne nous ont pas paru suffisantes pour nous
engager à les admettre , et les décrire sépa-
rément.
M. Bosc a tout lieu de croire que les deux
espèces de ce genre, décrites dans Fabricius
sous le nom de Cymothoa assimilis et ser-
rata , ne sont que des variétés d'âge, et, en
conséquence, il les réunit sous le nom de
sphérome cendré, Sphœroma cinerea , dont
les synonymes sont, Oniscus assimilis, Lin.;
Cymothoa assimilis et serrata, Fab.; Oniscus
conglobator, Pallas, Spicil. Zool. 9. tab. /, ,
fig. 1 8 , etMiscell. Zool. tab. 1 4 ,/ïg. 18, 19.
Bastcr, Sub. 2. tab. \3,Jîg. 3. Lamarck,
Anim. sans vert , tome V, page 161.
Voyez pi. ir>, fig, 8, où il est repré-
senté grossi.
DF.S SPHEROMES. 1 > 1
Sphérome cendre-, Sphœfomp cinerea,
Lisse; dernier segment arrondi; lames des appen-
dices natatoires aiguës ; yeux noirs; antennes fauves ;
pâtes cendrées ; ongles fauves , terminés de noir ;
corps cendré ou blanchâtre, marbré de rouge et de
gris foncé.
("Voyez la synonymie ci-dessus.)
Il habite l'Océan européen et la Méditerranée.
Sphévome velu , Sphœromù hirsuta.
Dernière lame des petites nageoires postérieures
seule apparente , allongée et courbée; avant-dernier
article du thorax ou corps plus grand que le der-
nier; couleur brune; dernier anneau de l'abdomen
marqué de quelques points d'un bleu pâle. Long
d'une ligne et demie.
Campecopœa hirsuta. Leach.
Oniscus hirsutus. Montagu.
De la côte nord-ouest de l'Angleterre.
Sphérome bi denté, Sphœroma bidentata.
Nageoires ventrales longues et parallèlement
droites; corps lisse; sixième anneau du corps ru
gueux ; son dernier anneau ayant en dessus deux
tubercules; couleur cendrée, légèrement striée de
bleu et de rouge.
Oniscus bidentatus. Adams.
Ncesea bidentata. Leach.
Des côtes de Bretagne.
Sphérome échâneré, Sphœroma èmarginafa.
Nageoires postérieures du ventre apparentes;
corps ne pouvant se rouler en boule; abdomen ou
132 HISTOIRE NATURELLE
queue ayant le dernier article échaneré à son extré-
mité; troisième et quatrième segmens de l'abdomen ,
chacun pourvu de deux tubercules , dont le dernier
est le plus grand.
Cjnnodocea emarginata. Leach.
Des côtes occidentales d'Angleterre.
Sphérome de Montagu , Sphœroma
Monta gui.
Abdomen ayant son dernier article marqué d'une
simple fente dans son milieu; sixième segment du
corps prolongé en arrière; corps presque linéaire.
Dynamene Montagui. Leach.
Sphérome demi-ponctué, Sphœroma semi-
punctata.
Abdomen ayant son dernier article écbancré à
son extrémité, avec une légère saillie sortant du
fond de l'écbancrure ; corps lisse , avec ses segmens
ponctués postérieurement; le septième prolongé et
granuleux en arrière.
Zuzara semi-punctata. Leach.
Patrie inconnue.
DES IDOTEES. l53
LXI. IDOTÉE, Idotea, Fab,, Latr.,
Lamarck.
Quatre antennes distinctes, inégales; les deux ex-
ternes beaucoup plus grandes, pluriarticulées.
Corps oblong, couvert de plusieurs pièces crus-
tacées, transverses. Point de styles ou pointes
articulées à la partie postérieure de l'abdomen.
Abdomen large, à deux ou trois segmens; des
lames foliacées et longitudinales en dessous, arti-
culées sur ses bords latéraux. Quatorze pâtes.
Les idotées de M. Latreille sont toutes
marines, et plusieurs espèces sont connues
depuis long-temps sous le nom de Cloportes
marins, ftEntomon, etc.; mais le nombre
de celles qui sont décrites est bien petit en
comparaison de celles qui se trouvent dans
la nature. M. Bosc rapporte que les côtes
d'Europe en fourmillent , que l'on en trouve
beaucoup en pleine mer, et que les rivages
de l'Amérique en sont également très peu-
plés. La difficulté de conserver ces espèces
en bon état, l'incertitude où l'on a été jus-
qu'à présent sur les vrais caractères géné-
riques et spécifiques qui leur conviennent ,
1 54 HISTOIRE NATURELLE
ont été les principales causes du peu de
progrès qu'on a fait dans leur étude ; ce
sont elles du moins qui ont empêché M. Bosc
de profiter de la position où il s'est trouvé
pour en faire connaître beaucoup de nou-
velles.
Le corps des idotées est de figure ovale ,
plus ou moins allongé , convexe en dessus,
aplati en dessous, et divisé en anneaux,
dont les premiers ordinairement sont larges ,
et les autres très étroits. Tous ces anneaux
ont, de chaque côté, un appendice plat,
triangulaire, finissant plus ou moins en
pointe, et débordant le corps.
La tête, placée dans la concavité du pre-
mier anneau, est moins large que lui, mais
d'ailleurs assez grande , convexe par der-
rière, et concave par devant , où elle a, de
chaque côté, une petite échancrure qui
forme deux pointes émoussées. Les yeux ,
qui sont placés aux côtés de la tète, repré-
sentent deux petits points noirs , qui , vus a
la loupe , ont une surface raboteuse et comme
chagrinée, ou garnie d'un grand nombre de
petits tubercules.
DES IDOTKKS. l55
Les antennes sont an nombre de quatre ,
deux grandes inférieures, et deux petites
supérieures; les premières divisées en einq
parties, dont quatre plus grosses, et la der-
nière subdivisée en un grand nombre d'arti-
culations ; les secondes, moitié plus courtes,
divisées en quatre parties égales , excepté
celle qui touche à la tête, qui est plus grosse
et plus courte.
Au-dessous des antennes est la bouche ,
accompagnée de ses palpes et de ses mâ-
choires.
Le corps est terminé par une queue (ab-
domen) remarquable par sa grandeur, dont la
figure varie suivant les espèces , et qui a un
enfoncement de chaque côté. Elle est com-
posée de trois pièces ou lames minces, con-
vexes en dehors, concaves en dedans. La
plus grande et la plus large de ces pièces ,
qui est immobile , est placée en dessus. Les
deux autres espèces sont situées en dessous
de la précédente, et chacune est attachée au
bord extérieur de la pièce supérieure, dans
une partie de son étendue, par une espèce
de charnière et de ligament sur lequel elle
l56 HISTOIRE NATURELLE
est mobile , en sorte que l'idotée peut les
ouvrir et les fermer à volonté.
Cette queue , telle qu'on vient cle la dé-
crire, est le fourreau d'organes qu'on aper-
çoit lorsque les deux pièces inférieures sont
ouvertes. Ces organes sont des lames mem-
braneuses , transparentes , élastiques , qui
ressemblent , par la forme et la consistance ,
à des ailes de mouches en mouvement les
unes sur les autres. On en voit d'abord
quatre, attachées au-dessous du premier
des trois petits anneaux du corps, dont les
deux inférieures sont un peu plus longues et
plus étroites que les supérieures. Lorsqu'on
les soulève, on en aperçoit quatre autres
parfaitement semblables, mais un peu plus
longues. Entre ces dernières, se trouvent
deux filets élastiques, moins longs que le
fourreau , qui ont leur attache, par une
articulation , à l'avant-dernier anneau du
corps , et qui peuvent se mouvoir à la vo-
lonté de l'animal. Ils ne se trouvent pas
dans les femelles , et on ne connaît pas leur
usage.
En dessous de toutes ces parties, la ca-
DES 1D0TÉF.S. J 57
vite de la queue renferme encore d'autres
paires de lames plates, placées les unes sur
les autres, et qui ont leur attache au dernier
anneau du corps , auquel elles sont articu-
lées. Les premières de ces lames ressem-
blent aux précédentes; mais les autres sont
plus longues du double, transparentes, et
sans poils. Ces lames varient en nombre
selon les espèces.
Les pâtes sont au nombre de quatorze,
et attachées aux sept premiers anneaux du
corps, proche du bord extérieur. Elles sont
de deux espèces. Celles des trois premières
paires sont beaucoup plus courtes, et moins
grosses que les postérieures. Elles sont divi-
sées en six parties de longueur inégale, dont
la cinquième est la plus large; la sixième
est courbée en arc et pointue. Les huit
pâtes postérieures sont également divisées
en six parties inégales; mais elles vont tou-
jours en diminuant de grosseur. Toutes sont
garnies de poils des deux côtés.
Lorsque Tidotée nage, les lames de sa
queue sont dans un mouvement continuel ;
mais ce mouvement est cependant lent , et
CRUSTACÉS, ii. 14
l58 HISTOIRE NATURELLE ,
permet de voir que ces lames sont compo-
sées de deux pellicules, qui laissent entre
elles une cavité, souvent, mais pas toujours
remplie d'air ; de sorte qu'on ne peut se re-
fuser aies regarder comme les branchies de
l'animal.
L'anus se trouve placé au bout du ventre ,
sous les lames; il est fermé par deux lèvres
latérales et membraneuses.
Le mâle diffère de la femelle par les pales,
qui sont plus grosses, par les deux demi-
tubes dont il a été parlé , et par deux pe-
tites membranes ovales, placées l'une à côté
de l'autre, au-dessous du premier des petits
anneaux du ventre. Degéer pense que ce
pourrait bien être les véritables organes de
la génération, d'autant plus qu'après la
mort d'un de ces mâles, il sortit de ces par-
ties une matière blanche, entortillée comme
un fil, qui ressemblait à de la matière
séminale.
Les idotées , quelque communes qu'elles
soient dans la mer, n'ont pas encore été
étudiées sous le rapport de leurs mœurs.
On sait seulement qu'elles nagent avec une
DES 1IIOTKKS. 1 5o,
grande vélocité, qu'elles vivent de crusta-
cés plus petits qu'elles, et qu'elles sont re-
doutées par les pécheurs. On ne devine pas
pourquoi elles se trouvent dans ce dernier
cas , à moins qu'elles n'aient été confondues
avec d'autres genres dont les espèces vivent
aux dépens des poissons. On pourrait même
croire que deux espèces, les idotées psore
et physode, appartiennent à un genre voisin
de celui des cymothoés. Il est possible que
dans le nombre des autres, il s'en trouve
encore quelques unes qui se rapportent à
des genres différens ; mais les principes gé-
nériques sont posés , et il sera facile de re-
connaître les véritables idotées, lorsqu'on
sera dans le cas d'en observer.
Le genre Stenosoma , proposé par M. Leach ,
et adopté par M. Latreille, mais non par M. de
Lamarck , a tous les caractères généraux des
idotées, aux différences suivantes près : les
antennes extérieures sont de la longueur du
corps ( la tète et le tronc, sans y comprendre
la queue) , avec le troisième article plus long
que le quatrième; le corps est allongé, li-
néaire, étroit. Les Tdotea Diodon , fillformis
l6o HISTOIRE NATURELLE
de M. La treille, et le viridissima de M. Risso
se rapportent à ce genre.
Idotée Entomon, Idotea Entomon.
Dix anneaux sur le corps ; la queue oblongue et
pointue.
Oniscus Entomon. Linn.
Cjmothoa Entomon. Fab. — Pennant, Zool.
Brit. 4. tab. 18. fîg. 5. B aster , Subs. 2. tab. i3.
fîg. 2. Degéer , Ins. 7. tab. 32. fîg. r, 2. P allas ,
Spicil. Zool. 9. tab. 5. fîg. 1. Lamarck , Anim. sans
vert. t. V. p. 160.
Se trouve dans les mers d'Europe.
Idotée Oestre , Idotea Oestrum.
Six anneaux sur le corps; la queue courte et
tronquée.
•Oniscus Oestrum. Linn.
Cjmothoa Oestrum. Fab. — Pennant, Zool. Brit. 4.
tab. 18. iig. i. Séba, Mus. 1. tab. 90. Stroem.
Sundm. tab. r. fîg. 2, 3.
Se trouve dans les mers d'Europe.
Idotée de la Guadeloupe, Idotea Guade-
loupensis.
Six anneaux sur le corps ; la queue ovale.
Cjmothoa Guadeloupensis . Fab.
Se trouve dans les mers d'Amérique.
Idotée métallique, Idotea metallica.
Dix anneaux sur le corps; queue allongée et
tronquée.
Voyez pi. i5, fîg. 6, qui la représente grossie du
double.
DES IDOTÉES. l6l
Se trouve dans la haute mer, où elle a été observée
par M. Bosc.
Tête rugueuse, tronquée; yeux noirs; antennes
antérieures très courtes, filiformes; postérieures très
longues et sétacées.
Anneaux du corps au nombre de dix , presque
égaux, rugueux; les bords latéraux demi-transpa-
rens.
Queue presque aussi large que les anneaux, de la
longueur de la moitié du corps, très bombée en
dessus, tronquée net à son extrémité.
Pâtes ponctuées, légèrement épineuses, au nombre
de quatorze; toutes également onguiculées.
Couleur d'un bleu noir, doré, uniforme.
Idotée américaine , Idotea americana.
Douze anneaux sur le corps; les pâtes posté-
rieures allongées, rousses; la queue arrondie.
Idotea americana. Fab.
Se trouve dans les mers d'Amérique.
Idotée Psore , Idotea Psora.
Treize anneaux sur le corps \ la queue demi-ovale ,
aiguë; le ventre nu.
Stroem. Act. Hafn. 9. tab. 10.
Se trouve dans la mer du Nord. Elle passe pour
spécifique contre la teigne et la gale.
Idotée Physode, Idotea Phy sodés.
Treize anneaux sur le corps; la queue ovale; le
ventre nu.
Suh. Hist. Ins. tab. 3o. fig. 11. Journal de Phys.
nov. 1787. pi. 2. fig. 11.
Se trouve dans la grande mer sur les ouies des
poissons. Peut-être appartient-elle, avec la précé-
dente, au genre cvmotlioé.
1Ô2 HISTOIRE NATURELLE
Idotée à bande , Idotea vittata.
Dix anneanx sur le corps; grise, ponctuée de
brun, avec une large bande jaune sur le dos; queue
allongée et terminée en pointe.
A été trouvée par M. Bosc dans la haute mer.
Elle ressemble beaucoup à l'aselle entomon , mais
elle est à peine longue d'un centimètre; les anneaux
n'ont point d'appendices latérales, et sa queue est
moins pointue. La bande jaune disparaît quelque-
fois par l'effet de la dessiccation.
Idotée aiguë , Idotea acuminata.
Oblongue , grise; les antennes et les pâtes plus
pâles; la queue pointue.
Se trouve dans l'Océan.
Idotée marine, Idotea marina.
Presque linéaire et demi-cylindrique ; queue ob-
tusément aiguë, presque éebancrée.
Oniscus balthicus. Pall.
Idotea marina. Fab. — Lamarck , Anim. sans
vert. t. y. p. 160.
De la mer Baltique.
Idotée ongulée, Idotea ungulata.
Presque linéaire; queue oblongue, tronquée, et
presque bidentée au bout; antenues externes plus,
courtes que le corps.
Oniscus ungulatus. Paîlas.
Idotea ungulata. Lamarck , Anim. sans vert. t. V.
p. 160.
DES IDOTKFS. \<>',>
Idotée trideuu'c, ldotca tridentata.
Linéaire; queue tridentée à l'extrémité; antennes
externes de la longueur du corps.
Idotea tridentata. Latr. — Lamarck , Anirn. sans
vert. t. "V. p. 160. — Du genre Stenosoma.
De la mer Baltique.
Idotée albicorne , Idotea albicornis.
Oblongue, brune; la queue pâle, ponctuée de
noir; les antennes blanchâtres.
Se trouve sur les côtes d'Espagne, où elle nuit
aux poissons , selon le rapport de Wabl , ce qui fait
soupçonner qu'elle appartient au genre cymothoé.
Idotée échancrée, Idotea excisa.
Dix anneaux sur le coi'ps ; la queue large , échan-
crée à son extrémité.
Idotea emarginata. Fab. — P allas , Spicil. 9.
tab. 4. fig. ô.Degéer, Ins. 7. tab. 32. lîg. 11. Pe/i-
nant, Brït. Zool. 4. tab. 18. fig. 6.
Idotea Oestrum. Leach.
Se trouve dans la mer du Nord.
Idotée étique, Idotea hectica.
Déprimée, liuéaire; antenues extérieures presque
de la longueur du corps.
Oniscus hecticus. Pallas.
Idotea hectica. Lamarck, Anim. sans vert. t. V.
p. 160.
Stenosoma hecticum. Leach.
Idotea inridissima. Risso.
Habite l'Océan atlantique et la Méditerranée-
1 6/| HISTOIRE NATURELLE
LXII. ASELLE, Asellus, Geoffroy.
Quatre antennes sétacées, apparentes, simples,
inégales; les plus petites, supérieures, quadriar-
ticulées ; les deux inférieures beaucoup plus lon-
gues, à cinq articles. Plusieurs paires de mâ-
choires. Deux yeux sessiles simples. Corps oblong,
déprimé , couvert de plusieurs pièces crustacées ,
transverses, et terminé par une queue d'une seule
pièce en dessus, et de deux pièces en dessous;
ces dernières s'ouvrant sur la dernière articulation
du corps. Des styles en pointes , articulés et bifides ,
à la partie postérieure. Quatorze pâtes.
Les aselles ont été long-temps confondues
avec les cloportes, dont elles ont l'apparence
extérieure , mais dont elles diffèrent cepen-
dant par deux caractères essentiels , le nom-
bre des antennes et la forme de la queue.
Quoique quelques naturalistes du siècle der-
nier les aient meritionuées sous le nom
qu'elles portent ici, Geoffroy doit être re-
gardé comme le premier qui ait appris à les
distinguer de ces crustacés. Son exemple ,
quelque bien motivé qu'il fût, n'influa pas sur
Linnœus, qui continua de mettre les aselles
DES ASELLES. l65
parmi les Oniscus ; mais Fabricius les réu-
nit avec d'autres crustacés, qui leur sont
étrangers, sous le nom de Cymothoa. Ce
naturaliste, dans son dernier supplément,
divisa ce genre en deux. L'un , auquel il a
conservé le nom de Cymothoa , et l'autre,
auquel il a donné celui à'Idotea , et il a an-
noncé qu'il était obligé de suspendre le clas-
sement de plusieurs espèces, faute de con-
naître assez complètement leurs caractères.
Ces deux genres différaient par le nombre
des palpes, les Cymothoa en ayant quatre,
et les Idotca seulement deux.
M. La treille reconnut qu'il convenait
pins tard de partager le genre Oniscus de
Linné en quatre autres, ainsi qu'il suit :
L'un, auquel il a réservé le nom d'aselle,
est formé de l'aselle des ruisseaux de Geof-
froy , ou Y Oniscus aquaticus de Linnaeus ; les
caractères qu'il lui a donnés sont presque
ceux de M. de Lamarck, c'est-à-dire quatre
antennes distinctes , des styles en pointes ,
articulés et bifides, à la partie postérieure
du corps. Il aurait pu ajouter, queue com-
posée en dessous de deux lames qui s'arti-
l66 HISTOIRE NATURELLE
culent , et se meuvent sur le dernier an
neau du corps , ce qui est son caractère es-
sentiellement distinctif.
Le second , auquel il a donné le nom
iYldotée, Idotea , quoiqu'il ne comprenne
pas les espèces rassemblées par Fabricius
sous ce nom , a pour caractère : corps
allongé ; quatre antennes distinctes , point
de styles (ou de pointes) articulés et bi-
fides à la partie postérieure du corps qui a
des lames foliacées et longitudinales en des-
sous. Il aurait dû ajouter, articulés sur le
bord latéral de la queue. Ce genre a pour
type VOniscus Entomon de Linnaeus.
Le troisième, appelé Spfiœroma , ressem-
ble plus aux cloportes, ou mieux aux Jules,
en forme de cloporte, qu'aucun des deux
genres précédens. Il a pour caractère :
corps ovale, se mettant en boule; quatre
antennes distinctes; point de styles à l'ex-
trémité postérieure du corps ; une pièce ou
deux en lame , de chaque côte de la queue ,
mais point en dessous.
Le quatrième , nommé avec Fabricius Q
mothoa , a pour caractère : quatre antennes
DES ASELÏ..F.S. 1 67
sétacees très courtes; corps erustacé, con-
vexe, tronqué ou très obtus postérieure-
ment ; des yeux distincts ; les pâtes terminées
par un ongle très fort. '
La division de M. Latreille a été ap-
prouvée ; mais dans ses derniers travaux ce
naturaliste a proposé de nouvelles coupes,
et M. Leach a été à cet égard beaucoup
plus loin que lui. Ses genres Janira et Jœra,
en particulier, se rapportent au genre Asel-
lus de l'entomologiste français.
Le corps des aselies est aplati , composé
de huit anneaux , y compris la queue.
La tête est plus large que longue, et son
bord antérieur est un peu concave. De
chaque côté on voit un mamelon ou tuber-
cule, garni de poils courts ; les deux yeux,
qui sont placés environ au milieu des deux
côtés, sont petits, noirs, convexes, et en-
tourés de poils.
Il y a quatre antennes; les deux plus
longues sont inférieures , composées de cinq
articles, dont le cinquième est sétacé et sub-
1 Voyez, dans les articles qui précèdent celui-ci,
les caractères plus développés de ces divers genres.
l()8 niSTOIRE NATURELLE
divisé en un grand nombre d'articles. Les
deux plus courtes sont divisées en quatre
parties ; la quatrième également subdivisée ;
toutes sont garnies de quelques poils.
Au-dessous des antennes se voit la bou-
che, entourée de ses antennules, de ses mâ-
choires et de ses mandibules.
Les sept lames crustacées qui couvrent
le corps sont presque égales , et leurs bords
latéraux sont presque également recourbés
en dessous et en arrière ; leurs côtés sont
tranchans; mais la huitième, qui forme la
queue, est plus grande, arrondie, et ter-
minée en pointe mousse en dessus.
En dessous , la queue présente des par-
ties qui ont besoin d'être décrites en dé-
tail.
D'abord , on voit deux lames minces en
forme d'écaillés, concaves en dedans, arti-
culées au corps par leur bord antérieur ,
mais libres dans le reste de leur étendue ,
ou seulement appliquées contre les bords de
la partie supérieure de la queue. Leur bord
extérieur est arrondi, et l'intérieur est en
ligne droite ; de sorte qu'elles se joignent
DES ASLLLES. I 6g
exactement. Ces deux lames sont composées
de deux membranes , dont l'extérieure seule
est crustacée ; elles ont un vide entre elles
qu'on peut quelquefois apercevoir.
Sous ces lames, dans la cavité formée
par la pièce supérieure, se trouvent deux
paquets de cinq branchies, dont chacun res-
semble à une petite vessie , aplatie et rem-
plie d'air. Toutes ces branchies sont trans-
parentes, parsemées de points opaques, et
garnies de quelques poils à leur base ; les
trois premières sont d'une forme un peu
différente des deux dernières; elles sont
dans un mouvement continuel pendant la
vie de l'animal.
Le septième anneau du corps du mâle
est garni en dessous de deux pièces remar-
quables , ce sont des lames minces , transpa-
rentes, crustacées, un peu concaves en des-
sous, ou du côté du corps auquel elles sont
articulées par leur base ; chaque pièce est
divisée en deux parties par un étranglement
profond; la première de ces plaques est
moins large que la seconde , et le bord posté-
rieur de cette dernière , qui a une petite inci-
CRTTSTACF.S. II. l5
I70 HISTOIRE NATURELLE
sion du côté extérieur, est circulaire et garni
d'une frange de très longs poils. En dessous
de ces pièces, il y en a deux autres égale-
ment plates et fort irrégulières. Ces pièces
sont sans doute les parties de la génération
du maie ; mais on ignore comment elles
agissent.
La femelle a, dans le même endroit,
c'est-à-dire au-dessous du septième an-
neau , deux petites parties ovales en forme
de lames plates, bordées de longs poils,
qui recouvrent une petite ouverture qui
communique avec l'ovaire.
La queue est garnie à sa partie posté-
rieure, de chaque côté, d'un appendice
fourchu, attaché à son bord. Ces appen-
dices sont composés d'une tige de deux
articles , dont le second est le plus grand ,
et va en grossissant. Les deux branches
sont attachées sur cette tige, en oppo-
sition, mais l'une un peu plus basse que
l'autre ; elles sont subuîées , obtuses, diver-
gentes, et terminées par quatre longues
soies ; le tout est garni de quelques poils, et
très flexible ; mais il ne paraît pas que
DES ASELLES. I 7 1
ranimai puisse mouvoir volontairement ces
parties.
L'usage de ces fourches n'est pas connu ,
et elles tiennent fort peu au corps ; aussi les
aselles les perdent-elles souvent ; elles re-
poussent comme les pâtes des écrevisses.
Les aselles ont sept paires de pates assez
longues, placées sur les côtés des premiers
anneaux du corps; les deux antérieures
sont beaucoup plus courtes que les autres,
et divisées en cinq parties différentes en
ligure; celle qui termine la pâte forme un
crochet garni de poils intérieurement, et
elle s'applique sur le bord intérieur de la
quatrième , qui est également velue et même
épineuse. Ces deux parties font donc l'office
des pinces. Les douze autres pates sont di-
visées en six parties inégales, et garnies de
poils roides.
Les huit pates antérieures ont leur direc-
tion vers la tête ; les six autres sont cour-
bées en arrière.
Lorsque les aselles sont poursuivies, elles
courent fort vite dans l'eau; mais naturel-
lement elles marchent lentement; lorsqu'elles
I72 HISTOIRK NATURELLE
sont en repos, leur corps est toujours un
peu recourbé en dedans.
Quoique les aselles soient très communes,
leur histoire est encore fort imparfaitement
connue : voici ce qu'on sait de leurs mœurs.
Dès que les glaces des marais sont fon-
dues, on voit les aselles occupées à l'œuvre
de la génération , et elles continuent à s'ac-
coupler pendant tout le printemps et même
tout l'été. Le mâle, qui est toujours plus
grand que la femelle, se saisit d'elle, et la
porte sous son corps, la retenant avec les
deux pâtes de la quatrième paire, dans l'en-
droit où se trouve la troisième ou quatrième
paire de celles-ci. C'est ainsi qu'il la porte
partout où il va, sans que cette femelle soit
dans la possibilité de lui échapper. Il la
garde sept à huit jours. Quand il la quitte ,
elle se trouve toujours chargée sous le ven-
tre d'une certaine quantité d'œufs enfermés
dans un sac membraneux , ou une espèce
de poche.
Il est très digne de remarque que ces
aselles propagent avant d'être parvenues
à leur dernier degré d'accroissement. On
DES ASELLES- 173
en voit d'accouplées qui ne sont pas en-
core à moitié de leur grandeur.
Quant à l'acte même de l'accouplement ,
il n'a pas encore été observé. Si les parties
de la génération des mâles sont les deux
mamelons dont on a parlé précédemment ,
l'accouplement doit être difficile. Il serait
possible de conjecturer, en réfléchissant sur
la longue jonction des deux sexes, que la
fécondation des œufs se fait à leur sortie
du corps de la femelle , comme dans les
grenouilles, chez qui le mâle, comme on
sait, s'empare également de la femelle pen-
dant plusieurs jours.
Geoffroy avait soupçonné, par analogie,
que les aselles étaient vivipares. Il ne s'est
trompé qu'en partie ; elles font bien des
œufs, comme on vient de le voir, mais les
petits éclosent dans l'ovaire, de sorte qu'ils
naissent tout vivans. Leur sortie du sac
membraneux, ou de l'ovaire, présente un
fait curieux qu'il est bon de rapporter.
Lorsqu'on renverse sur une table une
aselle femelle dont les petits sont à terme,
les mouvement qu'elle fait pour se remettre
174 HISTOIRE NATURELLE
sur pied détermine son ovaire à s'ouvrir
dans sa longueur, où il y a naturellement
une fente , ensuite chaque moitié à se divi-
ser en trois portions ; de sorte que cet ovaire
se trouve fendu en six parties , qui laissent
entre elles une ouverture très spacieuse par
laquelle les petites aselles sortent à l'in-
stant, après quoi la mère ferme son ovaire,
le remet dans son premier état, et se
sauve.
Les jeunes aselles sont en tout semblables
à leur mère; mais leur couleur est plus
transparente. On peut voir en elles , à l'aide
du microscope , la circula don du sang jus-
que dans leurs plus petits organes. Elles
changent plusieurs fois de peau ou de test,
comme les autres crustacés.
Demours dit avoir remarqué que les maies
ne quittaient les femelles que vingt-quatre
heures après la ponte, qu'elles les aidaient
auparavant à se défaire de leur vieille
peau, d'abord en leur découvrant la tète
avec leurs pâtes antérieures, et ensuite le
corps avec leurs pâtes postérieures. Ce fait
est dans l'ordre des possibles; mais il a be-
DES ASELLES. I 7 5
soin d'être confirme par de nouvelles ob-
servations.
Les aselles vivent sans doute de chair,
mais on n'a pas d'observation qui le con-
state. Elles sont la proie des poissons et des
oiseaux d'eau , et forment un bon appât
pour la pèche à la ligne.
C'est dans les eaux des marais qui ne sont
pas en état de putréfaction qu'il faut cher-
cher les aselles. Au printemps elles sont
quelquefois si abondantes, qu'on peut les
prendre à la poignée; en été et en automne
elles deviennent plus rares.
Il n'y a qu'une seule espèce d'aselle de
connue. On l'appellera ici Jselle d'eau
douce (Asellus vulgaris). Elle a été décrite
par Linnaeus sous le nom d'Om'scus aquati-
cus ; par Fabricius, de Cymothoa , ensuite
d'Idota aquatica. Elle a été figurée par
Geoffroy, Ins. 2, pi. 22 , fig. F; par Sulz,
Hist. Ins. tab. 3o,Jîg. 12; par Frisch , Ins.
10, tab. 3o; par Scheff. Elem. tab. 22; par
Degéer, Ins. 7, tab. 3i , Jig. 7. M. de La-
marck la mentionne, Anim. sans vert. t. V,
I76 HISTOIRE NATURELLE
p. 1 58; et on la trouvera également ici ligu
rée et grossie,/?/. i5 ,Jig. 7.
LXIII. LIGIE, Ligia, Fabricius.
Quatre antennes sétacées, ayant plus de dix ar-
ticles; les deux externes très apparentes, ayant
leur dernière pièce composée d'un grand nombre
de petits articles- les intermédiaires non distinctes.
Deux yeux sessiles. Corps ovale, submarginé,
recouvert de pièces crustacées , transverses. Les
appendices de la queue courtes et bifides. Qua-
torze pâtes.
Les ligies faisaient partie du genre des
cloportes (Oniscus) de Linnaeus ; et certes ce
naturaliste était excusable, à l'époque où
il écrivait , de les avoir confondues avec
ces derniers ; car il est difficile de se res-
sembler davantage au premier coup d'œil.
La forme est absolument la même, et il
faut une loupe pour voir qu'il y a quatre
antennes, et que le dernier article est sub-
divisé en un grand nombre d'autres, tandis
que, dans les cloportes, il n'y en a que
DES LIGIES. I77
deux , et que le dernier article est semblable
aux autres. Outre ces différences caracté-
ristiques, il y en a encore, dans d'autres
parties, que la description absolue d'une
des espèces va faire connaître.
La ligie a une tète ovale-conique, insérée
dans une échancrure du premier article du
corps. Les organes qui accompagnent sa
bouche sont difficiles à observer : on y voit
extérieurement des mâchoires doubles crus-
tacées, granuleuses, peu inégales, et ar-
rondies sur leurs côtés, ainsi qu'une lèvre
grosse et saillante.
Les deux antennes apparentes sont grosses,
de la longueur de 'a moitié du corps, insé-
rées sur le front, et composées de six ar-
ticles , dont les deux premiers sont très
courts et le dernier très long , et subdivisé
en onze autres qui vont toujours en dimi-
nuant de grosseur.
Les deux autres antennes sont accolées à
la base intérieure de celles-là, et s'élèvent
à peine à la hauteur du premier article.
Elles sont composées de deux articles, dont
178 HISTOIRE NATURELLE
le dernier est subdivisé en un grand nombre
d'autres. Il fallait la perspicacité de M. La-
treille pour les découvrir.
Les yeux sont très gros, et placés à la
partie latérale postérieure de la tête.
Le corps est couvert de sept bandes
écailleuses.
La queue (ou abdomen) est composée
de six articulations semblables à celles du
corps, mais plus petites, dont la dernière
est ovale, et a une échancrure de chaque
côté de la partie inférieure , de laquelle part
une lame courte , qui porte à son extrémité
deux filets sétacés, égaux, mais dont l'inté-
rieur est mucroné , et l'extérieur seulement
pointu. Le dessous fait voir cinq à six lames
qui couvrent les branchies.
Les pâtes , au nombre de quatorze , sont
insérées sur les bords de l'abdomen , et ont
chacune cinq articulations, sans y com-
prendre l'ongle, composé de deux crochets
très courts , dont l'extérieur est le plus long.
Il résulte de cette description que les
ligies doivent être placées dans le voisinage
DES L1GIES. I79
dos asclles, des idotées et des sphéromes,
avec qui elles ont beaucoup de rapports.
La ligie océanique se trouve très abon-
damment sur les bords de l'Océan et de
l'embouchure des rivières qui s'y jettent ;
elle se cache sous les pierres, les fucus et
autres objets que la mer rejette, et se con-
tourne sur elle-même positivement comme
les cloportes. On n'a aucune observation
détaillée sur ses moeurs.
Ligie océanique, Ligia cceanica.
Les antennes et les appendices de la queue plus
courtes que le corps ; ces dernières inégales.
Stroem. Sundm. tab. 1. fig. 14, i5. Act. Helv.
tab. 5. fig. 663. Baster , Subs. tab. i3. fig. 4.
Gronov. Zool. tab. 17. fig. 2. Pennant , Zool. Bri-
tan. 4. tab. 18. fig. 4. Cuvier, Journal d'Hist. Nat.
tab. 26. fig. 1. Lamarck , Hist. Nat. des Anim. sans
vert. t. "V. p. i56.
Voyez pi. i5, fig. 9, où elle est représentée de
grandeur naturelle.
Se trouve sur les bords de l'Océan.
Ligie des mousses, Ligia hypnorum.
Les antennes et les appendices de la queue plus
courtes que le corps ; ces dernières inégales.
Cuvier, Journal d'Hist. Nat. tab. 26. fig. 3. Lam.
Anim. sans vert. t. Y. p. 1 56.
Se trouve sur les bords de la mer sous les mousses
l8o HISTOIRE NATURELLE
Ligie italique, Ligia italien.
Les antennes et les appendices de la queue plus
longues que le corps.
Ligia italica. Fab. — Lamarch , Anim. sans vert.
t.V. p. i56.
Se trouve sur le bord de la mer en Italie.
LXIV. PHILOSCIE, Philoscia.
Caractères généraux des cloportes décrits ci-après.
Deux antennes extérieures formées de huit ar-
ticles, très apparentes, découvertes à leur base ;
les intermédiaires non visibles. Corps formé de
sept segmens, et queue de six, ne pouvant se
rouler en boule comme celui des armadilles. Les
quatre appendices du bout de la queue en forme
de stylets, à peu près égaux entre eux; les exté-
rieurs formés de deux articles. Pieds au nombre
de quatorze, conformés comme ceux des clo-
portes.
Ce genre est très rapproché de celui des
cloportes , et n'en diffère même que par des
caractères fort peu importans , tels que ceux
que présentent les antennes, ici découvertes à
leur base, tandis que là elles sont recouver-
tes, et les quatre appendices styliformes de
I>FS PHILOSC1BS. l8 I
l'extrémité de la queue qui sont ehez les
philoscies presque d'égale grandeur, tandis
que dans les cloportes les intérieurs sont
bien plus petits que les extérieurs.
Les philoscies vivent sur la terre à la
manière des cloportes. On les trouve plus
souvent à la campagne, sous les feuilles
tombées et pourries.
Philoscie des mousses, Philoscia muscorum.
Dessus du corps d'un brun cendré, parsemé de
petites taches grises ou jaunâtres; dessous blan-
châtre ; pâtes de cette dernière couleur, et présen-
tant quelques traits obscurs.
Oniscus muscorum. Scopoli. — Cuv.
Oniscus sjhestris. Fab.
Philoscia muscorum. Latr. — Lamarck, Anim.
sans vert. t. "V. p. i55.
Elle est commune aux environs de Paris.
CRUSTACES. II.
l82 HISTOIRE NATURELLE
LXV. CLOPORTE, Oniscus , Linn. ,
Fab. , Latr.; Porcellio , Latr.
Tète distincte portant deux yeux composés , granu-
leux, écartés, et quatre antennes dont les ex-
ternes sont grandes, sétacées, coudées, formées
de sept à huit articles, et les intérieures si petites
qu'on ne les aperçoit pas. Corps ne pouvant se
rouler en boule, ovalaire, légèrement bombé,
formé de sept segmens transversaux donnant en
dessous attache aux pâtes; et d'un abdomen (ou
queue) de six segmens, recouvrant les organes
respiratoires, qui consiste en six lames bran-
chiales. Quatorze pâtes attachées sous le milieu
de la ligne moyenne du corps, à articulations
anguleuses, et se terminant par un seul article ou
crochet. Quatre appendices coniques au bout de
l'abdomen, dont les latéraux sont très forts et
biarticulés, et les intérieurs grêles et formés d'un
seul article.
Les cloportes ont le corps ovale, con-
vexe en dessus , aplati en dessous , divisé
en treize anneaux, dont les sept premiers
(ceux du corps proprement dit) un peu
plus longs que les autres.
La tète est très petite, et séparée du corps
par un étranglement.
DES CLOPOUÏKS. l83
Les antennes sont sétacées, plus courtes
que le corps, composées de sept à huit ar-
ticles , dont les deux premiers sont très
courts; le dernier mince, allongé, ayant un
très grand nombre de divisions peu visibles
dans les petites espèces. Elles forment deux
angles, l'un entre le troisième et le qua-
trième anneau, l'autre entre le quatrième
et le cinquième. Elles sont insérées à la par-
tie antérieure de la tète.
La bouche est composée d'une lèvre su-
périeure, de deux mandibules, de deux
mâchoires , d'une lèvre inférieure et de
(juatre palpes.
Les mandibules sont courtes, assez lar-
ges, cornées, terminées par plusieurs den-
telures.
Les mâchoires sont droites, avancées,
membraneuses, dentées à leur extrémité.
La lèvre supérieure est petite, membra-
neuse , arrondie ; la lèvre inférieure est
membraneuse, bifide, et les divisions sont
arrondies.
Les palpes antérieurs sont courts, fili-
formes, composés de plusieurs articles peu
l84 HISTOIRE NATURELLE
distincts : ils sont insérés au dos des mâ-
choires. Les palpes postérieurs sont longs,
composés de quatre articles cylindriques,
dont les trois premiers presque égaux, et
le quatrième plus long , subulé : ils sont in-
sérés à la lèvre inférieure.
Les yeux sont petits , arrondis , granu-
leux, peu saillans, placés de chaque côté
de la tête.
Le corps est confondu avec l'abdomen,
et les sept premiers anneaux donnent nais-
sance aux sept paires de pâtes.
Les pâtes sont courtes , composées de
cinq pièces; la première assez longue, les
autres plus courtes; la cinquième mince,
terminée par un angle pointu assez long.
Les cloportes sont d'assez petits crustacés
qui se montrent rarement pendant le jour;
ils se cachent dans les endroits humides ,
sous des pierres, dans les fentes des mu-
railles, dans les caves, et s'enfoncent dans
la terre ; ils semblent fuir la lumière et l'ar-
deur du soleil. Ils marchent lentement ;
mais lorsqu'ils sont poursuivis, ils cherchent
à se sauver en fuyant; ils redoublent le pas
DES CLOPORTES. lS5
et courent assez vite. Dans ce genre, au-
cune espèce ne jouit de l'avantage de se
rouler en boule quand on la touche, comme
le peuvent faire les armadilles. Ils se nour-
rissent de différentes matières; ils attaquent
et rongent les fruits de toute espèce tombés
par terre; ils mangent aussi les feuilles des
plantes. Degéer a observé qu'un grand clo-
porte mort fut mangé en entier par des pe-
tits qui étaient renfermés avec lui clans un
poudrier.
On peut regarder les cloportes comme
des crustacés vivipares ; quoique les femelles
pondent des œufs, les œufs éclosent pour
ainsi dire dans le corps de la mère. Chaque
femelle les porte en dessous du corps, entre
les pâtes de devant, dans une espèce de
sac ovale fait d'une membrane mince très
flexible. Les petits sortent tout vivans de ce
sac ou de cet ovaire, qui s'étend depuis la
tète jusqu'au-delà du milieu du corps , ou
environ vers la cinquième paire de pâtes.
Lorsque les petits sont entièrement formés,
pour leur donner une libre sortie la mère
ouvre le soc ou l'ovaire, auquel il se fait
liïd HISTOIRE NATURELLE
une fente dans toute la longueur. Chaque
moitié de cette membrane se fend encore
transversalement en trois parties pour aug-
menter la capacité de l'ouverture; alors les
petits en sortent en foule , en se pressant
les uns les autres. Degéer a remarqué qu'a-
près qu'ils sont sortis , la mère referme son
ovaire, quoique d'abord peu exactement,
car il y reste de petites ouvertures près des
fentes. Quelques auteurs ont cru ces crus-
tacés ovipares , mais ils pourraient être ovi-
pares et vivipares en même temps. Geoffroy
paraît très disposé à le croire. Il peut se
faire, dit ce naturaliste, qu'il ne se forme
point de petits vivans, mais seulement des
œufs dans le corps de la mère , et que cette
mère , au lieu de les répandre dehors en les
pondant, les fasse passer dans cette espèce
de poche membraneuse qui se trouve sous
son corps, que dans cet endroit elle couve
ses œufs, jusqu'à ce que les petits étant
éclos, ils sortent de cette poche. C'est ce
qu'on voit dans la femelle de l'insecte ap-
pelé Kermès, qui, en pondant, fait passer
ses petits sous son corps , où elle les cowve.
DES CLOPORTKS. 1 87
Ce pourrait être la même chose dans le
cloporte, d'autant que la membrane où
sont renfermés ses petits paraît extérieure,
et ne point communiquer avec l'intérieur
du corps de l'animal.
A leur naissance , les petits cloportes sont
d'un blanc jaunâtre, avec les yeux noirs;
ils sont en tout semblables à la mère, ex-
cepté qu'ils ont la tète beaucoup plus grande
et les antennes proportionnellement plus
grosses. C'est vers la fin de l'été que nais-
sent ordinairement ces crustacés. Degéer
ayant examiné des cloportes nouvellement
nés, ne leur a constamment trouvé que six
paires de pâtes, et que six anneaux au corps
proprement dit, au lieu de sept. Il présume
que les parties qui leur manquent poussent
après une certaine mue; mais il n'a pu s'en
assurer : il a seulement observé qu'ils chan-
gent de peau quelques jours après leur nais-
sance , mais sans acquérir leur septième
paire de pâtes et leur septième anneau.
1 88 HISTOIRE NATURELLE
-J- Antennes extérieures formées de
huit articles.
Genre Cloporte. Latr.
Cloporte commun, Oniscus Asellus.
Légèrement rugueux ea dessus, particulièrement
sur la tête. D'une couleur grise obscure , avec les
bords plus clairs et souvent des taches jaunes sur les
côtés des segmens du corps et de la queue. Ventre et
pâtes d'un gris blanchâtre. Longueur, six à sept
lignes.
Oniscus Asellus. Linn., Fab., Latr. — Lamarch ,
Anim. sans vert. t. "V. p. r54 .
Oniscus murarius. Cm>.
Il est commun ea Europe, dans les caves et autres
lieux humides et obscurs.
•\--\- Antennes extérieures composées
de sept articles.
Genre Porcellion. Latr.
Cloporte granulé, Oniscus granulatus.
Dessus de la tête et du corps granulés; quatrième
et cinquième article des antennes extérieures striés
dans leur longueur. Couleur tantôt cendrée uni-
forme, tantôt jaune clair et variée de gris.
Oniscus Asellus. Fab. — Cuv.
Porcellio scaber. Latr.
Oniscus granulatus. Lamarck , Anim. sans vert,
t. V. p. i54-
Cloporte lisse, Oniscus lœvis.
Corps lisse ; appendices de la queue plus giauds
1>ES CLOPORTKS. 189
que dans l'espèce précédente. Couleur cendrée , noi-
râtre, plus ou moins variée de gris jaunâtre.
Porcellio lœvis. Latr.
Oniscus lœvis. Lamarck , Anim. sans vert. t. Y.
p. i54.
Il vit en Europe, sur les murs, sous les pierres, etc.
LXVI. ARMADILLE, Armadillo ,
Latr. , Lamarck.
Caractères généraux des cloportes, mais ayant le
corps beaucoup plus bombé d'un côté à l'autre ,
et pouvant se rouler complètement en boule.
Antennes antérieures très apparentes, coudées,
formées de sept articles, insérées au-dessous d'une
échancrure du cbaperon, et ayant leur base pro-
tégée par un prolongement de la tête en forme
de voûte; les antennes intermédiaires non dis-
tinctes. Yeux granuleux, tout-à-fait latéraux.
Anneaux du corps au nombre de sept, et ceux
de l'abdomen ou queue au nombre de six; aucun
n'ayant ses angles latéraux postérieurs prolongés
en pointe, comme ceux des cloportes et des pbi-
loscies. Appendices extérieurs de la queue biarti-
culés, peu saillans, à dernier article aplati. Qua-
torze pieds semblables à ceux des cloportes.
Les armadilles se trouvent principale-
ment dans les bois, et le plus ordinairement
I^O HISTOIRE NATURELLE
ils recherchent les lieux où le terrain est
sablonneux. Leur manière de vivre paraît
peu différente de celle des cloportes, si ce
n'est qu'ils ont une propriété remarquable
qui manque à ceux-ci : dès qu'ils éprouvent
quelque crainte, ils rapprochent leur tête
de leur queue , de sorte qu'on ne voit ni les
pâtes ni les antennes; on les prendrait alors
pour une graine noire et luisante, et ils
restent dans cet état jusqu'à ce qu'ils croient
le danger passé.
Cette propriété de rouler leur corps en
forme de pilule a sans doute suggéré l'idée
d'employer les armadilles en médecine ; aussi
pendant long-temps a-t-on fait usage de ces
petits animaux comme fournissant un re-
mède diurétique, fondant et apéritif, et sur-
tout bon contre la jaunisse; maintenant on
ne s'en sert plus , si ce n'est en Italie.
Armadille vulgaire, Armadillo vulgaris.
D'un gris cendré sans tache, avec le bord des
anneaux un peu plus pâle.
Oniscus Armadillo. Linn. , Fab., Cm.
Oniscus cinereus. Zenher.
Armadillo vulgaris. Lamarck , Anira. sans vert,
t. "V. p. i5?..
Il est très commun aux environs de Paris.
DES ÀRMAD1LLF.S. ICI
Armadille pustule, Armadillo pustulatus.
D'un gris cendré , avec des taches irrégulières
blanches ou jaunâtres; du reste, variable pour les
couleurs, qui passent tantôt au noirâtre, tantôt au
blanchâtre.
Armadillo variegatus. Latr. — Lamarck , Anim.
sans vert. t. "V. p. i52.
Armadillo pustulatus. Duméril.
Oniscus pulchellus. Panz. Fasc. 62. fig. 21.
Il est très commun dans les caves et celliers des
habitations de la campagne, dans les carrières, etc.
Armadille des boutiques , Armadillo
officinales.
Gris , à second segment du corps échancré , très
grand , plus long que les six derniers.
Armadillo officinalis. Duméril, Dict. Se. Nat. art.
Armadille.
Cette espèce d'Italie est celle que l'on a surtout
employée en médecine.
IC)2 HISTOIRE NATURELLE
LXVII. LIMULE, Limulus, Fab.;
Polyphemus, Lamarck,
Point d'antennes. Test corné, mince et creux,
composé de deux boucliers ; l'antérieur très grand ,
arrondi en avant, tronqué postérieurement, mé-
diocrement convexe en dessus, où l'on remarque
trois carènes longitudinales; creux en dessous,
où sont placés les organes de la manducation et
les pâtes ambulatoires; le second bouclier trapé-
zoïdal, denté et épineux latéralement, placé en
arrière du premier, écbancré postérieurement pour
donner attache à une queue longue, solide et
ensiforme , et recouvrant de vastes lames bran-
chiales. Deux yeux composés, sessiles, placés
sur le premier bouclier. Un chaperon triangu-
laire en dessous du test. Bouche entourée d'ap-
pendices ou de membres articulés, savoir, deux
petites pinces antérieures (appelées palpes), et
dix pâtes maxillaires placées aux deux cotés de la
bouche, leurs hancbes épineuses servant à la
mastication; celles des quatre premières paires
chélifères ; les dernières terminées par un faisceau
de petits articles droits, et une petite pince. Anns
placé à la base de la queue.
Rumphius a, le premier, fait connaître
le singulier crustacé qui forme ce genre, et
l'a appelé Polyphèmc. Comme il a les plus
JUS M MULES. 193
grands rapports de forme avec les mono-
cles , Linnaeus l'avait placé parmi eux sous
le nom spécifique que lui avait donné Rum-
phius. Fabricius , éclairé par Muller, en
a fait un genre particulier sous celui de
Limulus. M. de Lamarck l'a imité; mais il
a rappelé le nom imposé par Rumphius
pour donner celui de Limule au monocle de
Geoffroy, ou Jpus, ce qui jette une grande
confusion dans la nomenclature la plus gé-
néralement adoptée en Europe.
Le limule est connu en France sous le
nom de Crabe des Moluques , parce qu'il
vient de la mer des Indes ; mais il se trouve
aussi dans les mers d'Amérique , au rapport
de M. Bosc , qui en a pris un jour onze
dans la rade de Charlestown, dont il n'a été
possesseur que quelques instans , un homme
chez qui il les avait déposés les ayant fait
jeter dans la mer en son absence.
Le limule a le corps composé de deux
parties. La première, sous laquelle est le
corps , est une pièce crustacée , légèrement
bombée en dessus , très excavée en dessous,
peu épaisse en son milieu , mais renforcée
crustacés. 11. 17
ig4 HISTOIRE NATURELLE
sur ses bords , arrondie en devant et sur les
côtés , très excisée , et découpée en arrière.
Le bord antérieur de cette pièce se pro-
longe en dessous, et forme un angle interne
ou chaperon.
Les yeux sont placés sur les côtés de
cette pièce, dans une rainure parallèle, et
à quelque distance de ses bords. Ils sont
ovoïdes et peu saillans.
La seconde partie, sous laquelle sont les
branchies, est presque aussi longue que la
première, également bombée, et, comme
elle , échancrée postérieurement avec deux
pointes; mais elle est beaucoup moins large ,
et ses bords sont de chaque côté garnis de
six épines courbes et assez longues. En des-
sus, il y a une légère carène au milieu, ac-
compagnée de deux rangées de courtes
épines.
La queue est plus longue que le corps ,
triangulaire , pointue à son extrémité , et
articulée à sa base , qui est implantée dans
l'échancrure de la seconde pièce. Il y a une
rangée d'épines courtes sur la carène , ou
partie supérieure de cette queue.
DES L1MULKS. I ()5
En dessous, on voit d'abord, sous la
première pièee , au bas de l'angle saillant
dont on a déjà parlé , la bouche , qui est
accompagnée de deux petites serres courtes ,
à deux articles , dont le dernier est en
pince ( appelées palpes par plusieurs au-
teurs ). Il n'y a point d'antennes, ce qui
est très remarquable dans cette classe. Plus
bas, sont cinq paires de pâtes, à peine
aussi longues que la largeur du test; les
quatre premières, munies de pinces très
courtes , à doigts égaux ; les dernières termi-
nées d'abord par un faisceau de quatre
petites lames allongées, pointues, et de
plus par un article, représentant le tarse,
au bout duquel sont deux petits doigts
mobiles en demi-cônes allongés.
On voit ensuite , sous la seconde pièce ,
une suite de branchies placées sur deux
rangs, formées par des lames doubles, et
d'épaisseurs inégales , qui , dans les femelles ,
portent les œufs dans le temps du frai.
Les limules de l'Inde ont plus d'un pied
et demi de diamètre ; ceux que M. Bosc a
eus en sa possession étaient beaucoup moins
Hj6 HISTOIRE NATURELLE
grands; mais il est presque certain que ce
n'est pas la même espèce; il regrette beaucoup
de n'avoir pu les étudier, attendu qu'aucun
naturaliste moderne ne les a encore obser-
vés en vie , et que l'examen de leurs bran-
chies seulement pouvait, à raison de leur
grandeur, présenter des faits utiles à l'his-
toire des crustacés de cette division.
M. Bosc a cependant remarqué que leur
test est d'un brun verdâtre, beaucoup
moins calcaire que celui des écrevisses ,
puisqu'il fléchit sous le doigt pendant la
vie de l'animal , et se casse difficilement
après sa mort. Lorsqu'il marche, on ne voit
aucune de ses pâtes , et dès qu'on le touche,
il les retire entièrement contre son abdo-
men , pose sur le sol les bords de son test ,
et relève sa queue comme pour se défen-
dre. Cette queue est très redoutée en Caro-
line, comme dans l'Inde; on croit que sa
piqûre est venimeuse ; il y a tout lieu de
croire que c'est un préjugé ; mais cela ne
serait-il pas , il est très facile à l'homme de
l'éviter, les mouveinens de l'animal étant
fort circonscrits et très lents. M. Bosc a pris
DBS LIMULES. 1Q^
presque tous les limules qu'il a vus par
cette partie, saus penser avoir quelque
chose à craindre. Ce n'est qu'après son ex-
pédition faite qu'il a été instruit des pré-
tendus dangers qu'il y avait courus.
Les limules, en Caroline et dans l'Inde,
dans les jours les plus chauds de l'été, vien-
nent, le soir sur les plages sablonneuses ou
marécageuses , toujours ou presque tou-
jours le mâle porté sur sa femelle, qui est
plus grosse , mais sans y être en état d'ac-
couplement, ni cramponné violemment; ils
restent la nuit entière à moitié hors de l'eau ,
s'inquiétant peu de ce qui se passe autour
d'eux , et ne cherchant à se sauver que lors-
qu'ils se voient dans un danger déjà immi-
nent. Ils n'ont qu'une très petite quantité de
chair bonne à manger; mais leurs œufs , qui
sont nombreux , passent pour être délicats.
Les Américains appellent les limules King-
Krab , et n'en font aucun usage comme
aliment. Comme le test, débarrassé des par-
ties internes, ressemble complètement à une
casserole garnie de son manche , les esclaves
nègres des bords de la mer s'en servent;
ig8 HISTOIRE NATURELLE
pour puiser de l'eau , et remplir quelques
autres objets analogues d'utilité domestique.
On trouve dans les Lettres d'André sur la
Suisse , pi. 4 , la figure d'un limule pétrifié ,
très bien caractérisé, trouvé dans ce pays.
M. Leach a créé un genre qu'il nomme
Tachypleus , pour placer un limule que
M. Latreille a décrit dans le nouveau Dic-
tionnaire d'Histoire Naturelle , et qu'il ap-
pelait Heterodactylus , à cause des carac-
tères que présente l'extrémité de ses pâtes.
Dans cet animal , d'ailleurs fort semblable
aux vrais limules , le dernier article des
première et deuxième paires de pâtes am-
bulatoires , est étroit à sa base , renflé inté-
rieurement vers son milieu , et se termine
tout à coup en pointe, et les pâtes de la
quatrième et de la cinquième paires se
terminent par deux doigts égaux ; il a trois
épines sur la carène du milieu du test; les
angles latéraux de la première pièce de ce-
lui-ci sont très pointus; la queue est plus
longue que le corps ; il vit dans les mers de
la Chine.
DES LIMUI.ES. I99
Limule Polyphème, Limahis Pofyphemus.
Test aplati, un peu convexe, à trois épines sur
l'arête du milieu; la partie postérieure latéralement
dentée; la queue très longue, épineuse et pointue.
Rumphius, Mus. tab. 12. fig. A, B. Séba, Mus. 3.
tab. 17. fig. 1. Kempf. Japon, tab. i3. fig. 8.
Okar , Mus. tab. 28. fig. 1, 2. Schœff. Monog.
1756". tab. 7.
Polyphemus occidentalis. Lamarck, Anim. sans
vert. t. V. p. 147.
Voyez pi. 16, fig. 6, où il est représenté très
réduit.
Se trouve dans la mer des Indes et dans celle
d'Amérique.
Limule des Moluques, Limulus Gigas.
Pas d'épines sur l'arête du miïieu du test; échan-
crure postérieure de la seconde pièce dentelée. Queue
plus courte que dans le limule polypbème , trian-
gulaire , en scie sur sa carène supérieure. Longueur,
jusqu'à nn pied et demi.
Cancer moluccanus. Clusius.
Limulus Polyphemus. Fab.
Poljphemus Gigas. Lamarck, Anim. sans vert,
t. "V. p. 147. — Vulgairement Crabe des Moluques.
Il habite l'Océan des grandes Indes.
Limule Cyclope , Limulus Cyclops.
Test aplati, un peu convexe, avec trois séries
d'épines; la queue très large, sans épine, et pointue,
Se trouve dans la mer des Indes.
'J.OO HISTOIRE NATURELLE
Limule blanc, Limulus albus.
Test bombé, avec trois carènes postérieures épi-
neuses ; la seconde pièce avec une seule carène ,
quatre grosses épines, et plusieurs petites sur les
bords. Queue très unie.
Se trouve probablement dans la mer des Indes-
Cette espèce n'est pas plus large que la main , et a
proportionnellement le test bien plus bombé que la
précédente. Les trois carènes de la pièce antérieure
ne commencent qu'aux deux tiers de sa longueur,
mais celle du milieu un peu avant les autres. Elles
ont chacune trois ou quatre épines, d'autant plus
longues qu'elles sont plus près du bord postérieur.
La seconde pièce est, de chaque côté, bordée
d'épines, dont les premières, celles de l'angle inté-
rieur, et les dernières, sont les plus considérables.
Les intermédiaires sont de beaucoup plus petites.
La queue est de la longueur du corps, et absolument
sans épines. Il y a des pinces à toutes les pâtes. La
couleur est partout d'un blanc grisâtre.
DES APUS. 20 l
LXVII1. APUS, Arus, Scopoli; Bino-
culus, Geoff.j Limulus, Lamarck.
Deux antennes courtes, simples; trois yeux sessiles
et simples, deux plus grands rapprochés, et le
troisième postérieur plas petit. Un labre distinct.
Deux mandibules fortes, sans palpes. Deux mâ-
choires. Une languette bifide. Tête confondue
avec le corps; celui-ci mou, revêtu d'un boucher
d'une seule pièce , presque caréné dans son milieu ,
mince, ovale en avant, où seulement il est atta-
ché au corps , échancré en arrière. Cinquante à
soixante paires de pâtes molles, foliacées, bran-
chiales, dont les deux antérieures sont les plus
longues, trifides, et terminées par des soies arti-
culées. Queue annelée, terminée par deux filets.
Les crustacés dont il est ici question ont
été appelés Apus par Frisch , Monocles par
Linnaeus et Fabricius , Binocles par Geoffroy,
Limulus par Muller et M. de Lamarck. Dans
la confusion de tous ces noms , qui ont aussi
été donnés à des crustacés d'autres genres ,
on préfère ici de revenir, à l'imitation de
M. Latreille, au nom primitif, qui servira
au moins de point de ralliement à ceux qui
202 HISTOIRE NATURELLE
seraient embarrassés de l'application des
autres.
Les apus donc sont des crustacés cou-
verts d'un bouclier , ou d'un test ovale ,
bombé, très mince, arrondi en devant, et
fortement échancré sur le derrière , qui ne
tient au corps que dans un seul point de la
partie supérieure de la tête. L'échancrure
postérieure forme , avec les bords , deux
angles aigus , et ses côtés sont dentelés. Sa
substance est plutôt cornée que calcaire, et
en conséquence sa flexibilité est extrême.
Sur son dos postérieur se voit une faible
carène, qui fait une fourche sur le devant,
et indique la place de la tète; les yeux sont
situés au-dessus de la tête , très rapprochés,
obliques , saillans , ovales , et accompagnés
d'un troisième, intermédiaire et plus petit,
sur le derrière. En dessous, ce bouclier est
concave, et laisse voir deux plaques rou-
ges, où se trouvent des vaisseaux qui par-
tent de son point de jonction avec le corps,
et servent à sa nourriture. En devant , il se
replie , forme une cavité des deux côtés de
la tète , et une saillie au milieu , qui couvre
DES APUS. 203
en partie la bouche , c'est le elypeus , ou le
chaperon de Fabricius. Sous le chaperon on
voit deux grandes mandibules arquées en
voûte , minces , tronquées , et garnies de
plusieurs dents à leur extrémité. Les mâ-
choires sont doubles , et peu apparentes ,
ainsi que la lèvre inférieure ou languette ,
et les palpes qui y sont insérés. Les antennes
sont simples, très courtes, formées de deux
articles filiformes , et insérées sous le cha-
peron.
Le corps de l'animal commence à l'en-
droit de la jonction du test avec la tête. Il
est composé d'une trentaine d'anneaux qui
forment une légère courbure , et vont tou-
jours en diminuant de largeur. Les dix pre-
miers sont concaves ; ils ont sur le côté un
tubercule d'autant plus petit qu'il est plus
éloigné de la tète; dessous eux est un double
rang de vésicules rougeâtres, et à côté une
file de feuillets de même couleur, diminuant
tlans la même progression. On voit très dis-
tinctement toutes ces parties, lorsque, après
avoir levé le bouclier, on regarde le dos de
l'animal.
204 HISTOIRE NATURELLE
Lorsqu'on considère 1 apus en dessous, on
voit, immédiatement après ia bouche, une
série de cinquante à soixante paires de pâtes ,
composées de trois articulations , qui de-
viennent de plus en plus courtes , et finis-
sent par se réduire à un point tuberculeux.
La première paire de pâtes (qu'on a quel-
quefois nommées antennes), et par consé-
quent la plus longue, est pourvue, à sa
partie supérieure , de trois longs iilets iné-
gaux, dont le plus petit est le plus exté-
rieur, et est inséré sur sa pâte, un peu plus
bas que les autres , et de plus on y voit en-
core un petit appendice très court et aussi
articulé. Ces filets sont mobiles comme les
antennes des écrevisses , et servent au mou-
vement de l'animal.
Toutes les autres pâtes sont terminées
par des lames ou des feuillets rougeâtres. Il
y en a un double rang. Ils diminuent en
longueur , comme on l'a déjà observé , et
finissent par se perdre à la moitié de la
queue. Les feuillets du rang intérieur sont
pointus jusqu'au milieu du corps ; mais là ,
ils deviennent ronds, et conservent la même
DES APUS. 2U"l
forme jusqu'à la fin. Les feuillets du rang
extérieur grandissent de plus en plus en
descendant, jusqu'aux deux tiers de la lon-
gueur, où ils diminuent tout d'un coup , et
se terminent avec les autres en un point.
Ces feuillets ou lames sont les branchies
qui servent à la respiration, comme à la
natation de l'animal , et sous chacune des
pâtes on observe un sac ovalaire vésicu-
lenx. Celles de la onzième paire sont pour-
vues, dans tous les individus (qui paraissent
être hermaphrodites), d'une capsule à deux
valves , renfermant les œufs , qui sont rouges.
La queue commence en dessous, à l'en-
droit où finissent les branchies; mais, en
dessus, elle peut être considérée comme
commençant où se termine le bouclier.
Elle n'est, au reste, que la continuation du
corps , puisqu'il n'y a aucune différence
dans son organisation , aucune séparation
positive. Cette queue est donc formée d'ar-
ticulations presque cylindriques et garnies
d'épines en dessus et en dessous. Elle est ter-
minée par une troncature , et par deux filets
articulés, comme ceux des pâtes antérieures,
CRUSTACÉS. 1T. l8
106 HISTOIRE NATURELLE
et presque aussi longs que le corps. L'anus
est entre ces deux filets. Il est formé par une
pièce écailleuse, ou soupape simple, dans
deux des espèces , et surmontée par une
lame épineuse en ses bords dans la troi-
sième.
Les apus se trouvent dans les eaux stag-
nantes , boueuses , principalement dans celles
qui sourdent dans la tourbe. On en trouve
deux espèces aux environs de Paris ; mais
elles y sont rares. M. Bosc les a trouvées au
printemps, dans les marais qui sont à la
queue de l'étang de Montmorency. Une
des espèces avait les branchies garnies d'une
immense quantité d'œufs. On n'a , au sur-
plus, aucune observation sur leurs mœurs.
On sait seulement qu'ils paraissent quelque-
fois en quantité dans des mares où on n'en
avait point vu les années précédentes, et
qu'ils en disparaissent de même. Ils meu-
rent très peu de temps après en avoir été
tirés.
M. Leach a créé le genre Lcpiduriis pour
y placer la troisième espèce que nous indi-
quons ; nous n'adopterons pas ce genre ,
DES ÀPUS. 207
parce qu'il n'est fondé que sur ce que cette
espèce présente à l'extrémité de sa queue ,
et entre les longs filets qui la terminent , une
lame allongée, horizontale et de forme
ovalaire, un peu tronquée et échancrée au
bout , qu'on ne retrouve pas dans les autres
espèces.
Apus cancriforme, Apus cancriformis.
Brun, chaperon presque carré, étroit; queue
tronquée entre les deux filets qui la terminent.
Monoculus Apus. Fab.
Binocle. Geoffroy , Ins. 2. pi. 21. fig. 4- Schœff.
Monog. 1756. tab. 1, 2. Frisch. Ins. 10. tab. 1.
■Sidz. Ins. tab. 24. fig. i53. Naturf. 19. tab. 3.
lig. 1,12.
Limulus cancriformis . Lamarck , Anim. sans vert,
t. Y. p. 144-
Se trouve dans les eaux stagnantes aux environs
de Paris.
Apus vert, Apus viridis.
Test vert; le chaperon très large, en demi-cercle,
profondément denté en ses bords; la queue tronquée
entre les deux filets qui la terminent.
Schœff. Monog. 1756. tab. 5.
Se trouve dans les eaux stagnantes.
Apus prolongé, Apus productus.
"Vert, à corps bran; chaperon arrondi; queue
avec une lame saillante , aplatie entre les deux filets
qui la terminent.
2o8 HISIOIRE NATURELLE
Schœff. Monog. 1756. tab. G.
Limulus productus. Lamarch , Aniin. sans vert,
t. V. p. 144.
Lepidurus productus. Leach.
Voyez pi. 16, fîg. 7, où il est représenté presque
de grandeur naturelle.
Se trouve dans les eaux stagnantes aux environs
de Paris.
LXIX. CALIGE, Caligijs , Muller.
Deux antennes très petites. Deux yeux écartés,
situés sur le bord antérieur du premier bouclier.
Boucbe formant un suçoir en bec conique, fléchi
en dessous , pectoral. Corps allongé , déprimé ,
comme divisé en deux parties; l'antérieure recou-
verte par un bouclier d'une sçule pièce; la posté-
rieure ovale ou oblongue, abdominale, se termi-
nant par deux filets longs , et souvent ayant à son
extrémité des appendices lamelliformes. Dix à
quatorze pâtes de deux sortes; les antérieures
étant munies de crochets, et les postérieures en
lames natatoires divisées, pectiuées et branchi-
fères.
Ce genre, quoiqu'en apparence voisin
de celui des limiiles , s'en écarte beaucoup
par la forme des organes et par les mœurs
des animaux qui le composent. Il a quel-
DES CALIOLS. 209
ques affinités, sous ces deux rapports, avec
les lernées.
Gunner, Stroëm et Baster ont décrit et
figuré des caliges sous le nom de Poux de
poissons, et ils ont pris leur partie posté-
rieure pour l'antérieure ; mais Muller a
prouvé que ce qu'on appelait les antennes
était la queue, et que les véritables an-
tennes se voyaient à la partie opposée, sous
la forme de deux petits filets insérés sous
les yeux.
Le corps des caliges est composé de deux
pièces écaiileuses, dont la première, plus
grande , représente un segment de sphère
très aplati, formé par un test coriace sem-
blable à celui des limules. Cette partie a
été appelée clypeus (chaperon) par Lin-
nœus; mais il est évident que ce nom ne lui
convient pas , puisqu'elle couvre le corps
proprement dit. A sa partie antérieure, on
remarque une petite saillie qui porte laté-
ralement les yeux, et qui se prolonge, de
chaque côté, en un filet fort court, qui est
l'antenne. La bouche est placée sous et au
milieu de ce prolongement. C'est tantôt un
HISTOIRE NATURELLE
simple tubercule, tantôt une longue trompe
solide, susceptible de se replier en arrière,
Il n'y a pas de tête.
Les pâtes varient en nombre, suivant les
espèces, depuis quatre jusqu'à dix. Elles
sont toujours beaucoup plus courtes que le
test n'est large, et assez généralement la
première paire est plus grande que les au-
tres. Elles sont de deux espèces; mais ce-
pendant toutes plus grosses à leur base , et
de nature cornée. Elles sont aussi toutes
implantées dans un tubercule charnu qui
leur permet des mouvemens en tous sens.
Les premières de ces pâtes sont terminées
par un ongle très allongé , très aigu , qui se
replie, ou mieux qui est toujours replié en
dedans ; et les dernières par des filets char-
nus , ciliés , qui sont de véritables bran-
chies. Le nombre de ces filets varie selon les
espèces, et ils prennent même des formes
qui semblent indiquer la faculté de servir
à la natation comme à la respiration. Le
canal alimentaire traverse toute la première
partie entre les pâtes.
La seconde pièce, que Muller appelle
DES CÀLIGES. 211
Y abdomen , varie beaucoup dans sa forme,
mais est de même nature que la première;
dans l'une des espèces, elle représente un
carré très petit , attaché à la partie posté-
rieure de la première pièce; dans une autre,
elle est ovale, presque aussi large, et beau-
coup plus longue que la première pièce.
Mais , quelle que soit la forme de cette
pièce , elle a toujours l'appendice de forme
variable, que Muller a nommé la queue, et
deux longs tuyaux cylindriques qui pa-
raissent cartilagineux, et que Muller a ap-
pelés les ovaires. Ces tuyaux sont toujours
plus longs que les deux pièces écailleuses
du corps, et, dans l'une des espèces, elle
l'est quatre à cinq fois plus.
Ces tuyaux ont été appelés ovaires , non
parce qu'on y a trouvé des œufs, mais parce
qu'ils ne se montrent pas dans tous les in-
dividus , et qu'on soupçonne qu'il n'y a que
les femelles qui en soient pourvues.
Quoique plusieurs auteurs, comme on l'a
déjà dit, se soient occupés de l'étude des
animaux qui composent ce genre, on n'en
ccrvnaît encore que très imparfaitement
212 HISTOIRE NATURELLE
l'histoire. Stroèm est celui qui les a le plus
observés sur le vivant. Il rapporte qu'ils
vivent , comme les lernées , cramponnés
sous les écailles des poissons, à la faveur
de leurs pâtes onguiculées, et que là ils su-
cent, par le moyen de leur trompe, le sang
dont ils se nourrissent. Ordinairement ils
restent très long-temps, peut-être même
toujours, fixés au même endroit; mais lors-
que , par l'effet de leur volonté ou d'une
cause étrangère, ils quittent leur place, ils
savent fort bien courir sur le corps du pois-
son pour en chercher une autre, et même
nager pour retrouver un autre poisson,
lorsqu'ils ont été forcés d'abandonner le
leur. Il y a lieu de croire cependant que,
dans ce dernier cas , ils parviennent rare-
ment à leur but; car ils nagent lentement,
et le nombre d'enr.emis quïls peuvent ren-
contrer est considérable. Ils périssent lors-
qu'on les laisse pendant quelques heures dans
une petite quantité d'eau.
On serait fondé à faire deux genres des
deux espèces de Muller, que nous mention-
nerons ci-après, attendu qu'elles diffèrent
DES CALIGKS. 2l3
en des parties essentielles ; mais cette sé-
paration n'a pas encore été faite , quoique
plusieurs naturalistes, et particulièrement
M. Leach , se soient occupés d'examiner les
petits crustacés parasites des poissons qui
appartiennent au même groupe que celles-ci.
Déjà même M. Leacb a établi plusieurs
genres nouveaux , sous les noms à'J/it/to-
soma , de Cecrops , de Pandarus , de No~
gaus et de Risculus , pour y placer des es-
pèces nouvelles, et il faut y joindre le genre
Dichelestion , dont la création est due à
Hermann fils.
Plus bas nous traiterons de plusieurs
d'entre eux.
Quoiqu'on ait déjà distingué tous ces
genres , il y a lieu de croire que le groupe
des caliges, ou caligulés, est encore fort
abondant en espèces. Il est du nombre de
ceux qui exigent , pour être étudiés utile-
ment, des connaissances préliminaires éten-
dues, et le hasard seul peut amener ces
animaux sous les yeux des naturalistes. On
voit , mentionnés par plusieurs auteurs re-
commandables, quelques crustacés qui se
21 4 HISTOIRE NATURELLE
rapprochent de ce genre, mais qu'on n'y
réunira pas à raison de l'imperfection des
descriptions et des figures qu'ils en ont don-
nées. On peut même soupçonner que, parmi
les espèces connues , il en est quelques unes
de mal à propos rapportées les unes aux
autres, telle, par exemple, que celle figurée
par Baster, Subs. 2 , tab. 8 , qui semble être
fort différente du calige court de Muller.
Calige court, Caligus curtus.
Le test antérieur arrondi; le postérieur carré et
court.
Monoculus piscimu. Linn. — Fab. Act. Hafn. 10.
tab. 7. jfig. 1 , 7. Baster, Subs. 2. tab. 8. fig. g, 10.
Berl. Schrist. 3. tab. i. fig. 4, 5, 6. Stro'ém. Sundm.
tab. i. fig. 4, 5, 6. Muller, Entomost. tab. ai.
fig. i , 2. Lamarck, Anim. sans vert. t. "V. p. 141.
Voyez pi. 16, fig. 3 , où il est représenté un peu
grossi.
Se trouve sur les p lissons de mer , et en particu-
lier sur les merlans et les saumons.
Calige allongé , Caligus productus.
Le test antérieur arrondi ; le postérieur ovale et
allongé
Monoculus salmoneus. Fab. — Berl. Schriften. 1.
tab. 3. fig. 1, 7. Muller, Entomost. tab. ai.
fig. 3, 4- Lamarck, Anim. sans vert. t. "V. p. 141.
Se trouve sur les saumons et sur les squales.
DES CALICES. 1\ r)
Calige de Smith, Caligus Smithiï.
Un peu étroit antérieurement; abdomen plus
étroit que le test, muni de deux lames foliacées sur
le dos, et de six autres sous le ventre; celles-ci
tenant lieu des trois dernières paires de pâtes; an-
tennes formées de six articles; filets de la queue très
longs et droits.
Anthosoma Smithii. Leach.
Caligus Smithii. Lamarck, Anim. sans vert. t. "V.
p. i/f2.
Calige bicolor, Caligus bicolor.
Ovale -oblong, d'une couleur jaune pâle et li-
vide, tachetée de noir; corps recouvert en dessus
de trois écailles à recouvrement, transversales, den-
tées on échancrées postérieurement; abdomen ou
queue sans lames foliacées ; soies de la queue une
fois et demie aussi longues que le corps.
Pandarus bicolor. Leach.
Caligus bicolor. Lamarck, Anim. sans vert. t. Y.
p. 142.
Il habite les mers d'Europe , et vit sur le squale
milandre.
j \ (') HISTOIRE NATURELLE
LXX. ARGULE, Argulus, Muller;
Ozolus , Latr. ; Binoculus , Geojf.
Quatre antennes très petites. Deux yeux composés,
séparés. Un bec conique, dirigé en bas, à angle
droit. Corps oblong , aplati, recouvert par un test
presque membraneux, demi-transparent, dé-
primé , ovalaire , un peu émarginé de chaque
côté antérieurement, écbancré en arrière, dépas-
sant le corps , auquel il n'est adbérent qu'en partie.
Tête non séparée du corps par un cou. Douze
pâtes; celles delà première paire longues et ter-
minées par une ventouse ou disque aspirateur
circulaire; celles de la seconde à cuisse épineuse,
et tarse terminé par deux crochets ; celles des
quatre dernières paires ayant une base charnue,
cylindrique , inarticulée , et terminées par deux
filets allongés et ciliés sur leurs deux bords anté-
rieur et postérieur. Abdomen cylindrique composé
de quatre articles. Queue formée par une lame
horizontale , terminée par deux lobes arrondis.
Jurine fils a publié un travail très re-
marquable sur îa description extérieure et
l'anatomie de l'unique espèce de ce genre.
Il a vu le cœur placé derrière la trompe,
et il pense que les organes de la respiration
J>KS ARGULES. •>. I 7
consistent dans les cils des huit pâtes posté-
rieures; le canal intestinal est droit; l'es-
tomac est ovale et pourvu antérieurement
de deux grands appendices rameux , et pos-
térieurement d'un pylore très long et mns-
culeux; le cerveau, d'un rouge de rubis, est
placé derrière les yeux, et composé de trois
lobes ; les organes du mâle sont placés à la
base postérieure des pâtes de l'avant-der-
nière paire; les femelles ont un ovaire en
forme de sac placé dans l'abdomen au-
dessus du canal intestinal, et dont l'issue,
commune avec l'anus, est située entre les
deux dernières pâtes.
La durée de la gestation de celles-ci est de
treize à dix-neuf jours. Les œufs, après leur
ponte, sont fixés sur des pierres ou autres
corps durs au moyen d'un gluten. Lorsqu'ils
éclosent (après une quarantaine de jours),
les petits qui en sortent sont de forme ovale-
allongée, et pourvus d'une queue très
grosse, avec un test assez peu large. Ils ont
en avant deux grandes rames ou bras ter-
minés par de nombreux filets pennés et
flexibles ; et au-delà sont dix petites pâtes
CRUSTACÉS. 11. 19
g>l8 HISTOIRE NATURELLE
crochues, et dont les antérieures n'ont pus
de ventouses.
Dans cet état , l'argule est considéré par
Muller comme constituant une espèce à la-
quelle il a donné le nom à'Jrgulus Charon.
Deux jours après, à la suite d'une mue
les deux grands bras disparaissent et les
pâtes postérieures se développent. Cinq
jours plus tard, et à la suite de deux mues,
les pâtes antérieures deviennent bien appa-
rentes, et l'on voit les rudimens des ven-
touses de la première paire. Après un pareil
laps de temps les ventouses sont complétées.
Les organes de la génération ne sont visibles
qu'après la cinquième mue, et ce n'est qu'à
la suite de la sixième que l'animal est adulte,
et parfaitement semblable h ceux d'où il est
sorti. L'argule n'a pas encore acquis tout
son volume, mais il le prend peu à peu, et
à des intervalles marqués par de nouveaux
changemens de peau.
Le genre argule comprend seulement le
Binocle du Gastéroste de Geoffroy ; mais ce
naturaliste réunissait à celui-ci, comme en
étant une espèce distincte, un animal qu'on
DKS AROULKS. 1l\)
n'a pas revu depuis lui, et auquel il donnait
le nom de Binocle a queue en plumet. Il le
représente comme ayant le corps hémisphé-
rique, uniformément bombé en dessus; les
antennes très petites et de cinq articles ,
plaeées proche des yeux , qui sont assez
écartés l'un de l'autre; la bouche en forme
de bec ; la tète assez grande. Son corps
est recouvert de deux écailles lisses à su-
ture médiane, longitudinale comme celle
des élytres des coléoptères : ces écailles sont
tronquées au bout, et dépassées par une
jueue formée de quatre segmens, et termi-
par des appendices barbus comme des
plumes. Les pâtes sont courtes, et au nom-
bre de dix, sans ventouses. Sa longueur est
de deux lignes, et sa couleur le jaune brun,
avec de petites taches noirâtres sur la tête
disposées en triangle.
L'argulc foliacé est commun dans les ri-
goles des prairies de Gentilly près Paris. Il
nage très bien, mais se voit presque toujours
fixé sur les flancs du petit poisson appelé
Savetier (Gasterosteus aculeatus , Linn.), au
moyen des ventouses de ses premières pâtes ,
née
110 HISTOIRE NATURELLE
etsuçant le sang de ce poisson avec sa trompe.
Il attaque aussi les têtards des grenouilles
et des crapauds, et quelquefois on le voit
attaché sur les lèvres ou autres parties
molles des carpes et tanches des étangs.
Argule foliacé, Argulus foliaceus. *
D'un vert jaunâtre clair , demi-transparent. Lon-
gueur , une ligne à deux lignes et demie , les
femelles étant toujours plus grandes que les mâles.
Monoculus foliaceus. Linn.
Monoculus piscimts. Ejusd.
Argulus Delphinus et Argulus Charon. Mull.
Monoculus Gjrini. Cuv.
Le Pou de la Carpe et le Pou du Gastèroste.
Baker.
Binocle du Gastèroste. Geoffr.
Argulus foliaceus. Lamarck , Ànim. sans vert,
t. V. p. 140.
Des environs de Paris. \
NES CECKOP8. 2 21
LXXI. CECROPS, Cecrovs, Leach.
Deux antennes simples très petites. Yeux sphé-
riqucs. Bouche en bec court , subpectoral. Corps
ovale, obtus aux extrémités, couvert de quatre
écailles inégales, écbancrées postérieurement.
Point de queue saillante. Quatorze pâtes très
courtes , de deux sortes ; les antérieures terminées
en alêne et comme onguiculées; les postérieures
dilatées, membraneuses, natatoires.
Ce genre est rapporté à la famille des
caligées par MM. Leach et Latreille, bien
qu'il s'éloigne des autres par quelques ca-
ractères, et surtout parce que les deux
longs filets, placés à l'arrière du corps que
ceux-ci présentent, manquent complète-
ment. La femelle des cécrops est munie de
deux grandes pièces ovales contiguès, d'une
substance coriacée, placées sous l'abdomen,
qu'elles surpassent en longueur et qui re-
couvrent ses œufs.
Cécrops de Latreille, Cecrops Latreillu.
Une pointe de chaque côté en avant de la pièc<
antérieure du test.
281 HISTOIRE NATURELLE
Cecrops Latreillii. Leach. — Lamarck , Aiiitn. salis
vert. t. y. p. i38.
Cette espèce se trouve sur les branchies du thon
Cécrops de Desmarest , Cecrops Desmarestil.
Corps moins large que celui du précédent, saus
pointes sur la partie antérieure du corselet , et les
lobes postérieurs ainsi que l'abdomen entiers. Sa
partie antérieure unie, cordiforme, d'une couleur
glauque et blanc jaunâtre, avec quelques taches
brunes sur son pourtour inférieur; abdomen
bleuâtre.
Cecrops Desmarestii. Risso, Hist. Nat. de l'Europe
nier. t. "V. p. 188.
Ce cécrops flotte par milliers à la surface de l'eau ,
loin des côtes, et sert à la nourriture d'une multi-
tude de poissons, principalement du céphale lune,
dont l'estomac est toujours rempli d'un grand nom-
bre de ces animaux.
DfcS DICHfcLfcSTIONS. aa3
LXX1I. DICHELESTIOJV , Dicheles-
thium, Hermann, Lamarck.
Deux antennes sétacées. Bouche en forme de bec.
Deux palpes ou bras avancés et terminés par des
pinces. Corps presque cylindrique, légèrement
plus grêle postérieurement qu'antérieurement ,
partagé en sept anneaux ; sans test. Deux pâtes
antérieures à crochets , et quatre autres crochues
et dentées au premier segment ; quatre pâtes
terminées par des doigts dentelés au second seg-
ment; le troisième portant de chaque côté un
corps ovale. Deux tubercules à l'extrémité du
dernier, portant souvent deux filets articulés.
Dichelestion de l'Esturgeon, Dichelesthium
Sturionis.
Hermann fils, Mem.apterol. p. \l5. pi. 5. fig. 7, 8.
Couleur de chair, avec une ligne brune longitu-
dinale de chaque coté du corps; sixième segment du
corps d'une teinte plus pâle que les autres; premiers
pieds couleur de chair.
Il a été trouvé sur les arcs osseux des branchies
d'un esturgeon , pris dans le Rhin près de Stras-
bourg.
224 HISTOIRE NATURELLE
LXXIIL ARTÉMIS, Artemisus, La-
marckj Artemia, Leach.
Deux antennes courtes subulées. Deux yeux sub-
pédonculés. Bouche dont le détail n'est pas connu ,
placée sous le bord antérieur du test. Corps ovale ,
à tête non séparée, et postérieurement caudifère.
Queue longue, terminée en pointe. Dix paires de
pâtes lainelleuses, natatoires , ciliées , terminées
par une soie.
Ce genre, encore peu connu, et qui pa-
raît avoir des rapports avec celui des bran-
chiopodes, a besoin d'être étudié de nou-
veau pour prendre une place assurée dans
nos méthodes.
Arténns des salines, Artemisus salinus.
Voyez les caractères du genre ci-dessus exposés.
Animal très petit.
Cancer salinus. Linn.
Gammarus salinus. Fab.
Artemisus salinus. Lamarck , Au in;, sans vert.
t. y. p. i35.
On trouve cet animal très communément dans
les marais salans de Lymington, en Angleterre,
îorsqne l'évaporalion des eaux de la mer est très
avancée.
DES BRANCHIOPODKS. 2'25
LXXIV. BRANCHIOPODE (ou Bran-
chipe), Branchiopoda, Lam.j Bran-
chipus, Lam. , Latr\; Branchiopus,
Duméril; Chirocephalus , Prévost ;
Gammarus, Fab.
Deux ou quatre antennes simples, sétacées, iné-
gales. Deux yeux composés, pédicules, mobiles.
Deux cornes mobiles, situées sur le front, uni-
dentées au côté externe, fourchues au sommet.
Bouche offrant une papille en bec crochu,
accompagnée de quatre petites pièces. Tête dis-
tincte du tronc. Corps allongé, mou, transpa-
rent , divisé en onze segmens, ayant de chaque
coté une rangée de pâtes branchiales oblongucs,
ciliées, natatoires. Queue nue, conique, articulée,
longue , fourchue à l'extrémité , ou plutôt ter-
minée par deux nageoires ciliées. Pâtes lamel-
leuses ou branchiales , ciliées , et au nombre de
onze paires.
Les branchiopodes , ou branchipes , sont
tles animaux allongés, transparais , remar-
quables par le grand nombre de branchies
dont ils son' pourvus, et par la manière dont
la femelle porte ses ovaires. Leur couleur
226 HISTOIRE NATURELLE
est jaune ou rougeâtre , quelquefois, prin-
cipalement les femelles, tirant sur le vert.
Leur tète est membraneuse, voûtée et
unie sur le milieu du front où il y a deux
petits points noirs dont on ne peut deviner
la nature. Elle est armée en avant de deux
cornes démesurément grandes, relative-
ment à la grosseur de l'animal , brunâtres ,
transparentes, courbées en dedans, four-
chues à leur pointe, et portant un angle
saillant sur leur dos. Ces deux cornes res-
semblent beaucoup aux mandibules des lu-
canes ou cerfs- volans , et sont creuses et
mobiles. Celles de la femelle sont petites et
simples.
Les antennes, au nombre de deux ou de
quatre, sont filiformes , droites , flexibles ,
composées d'une multitude d'articles pres-
que imperceptibles. Elles sont placées sur
le front, et ont une longueur à peu près
égale à celle de la tête.
La bouche est placée au-dessus de la tète ,
tout près des yeux. Elle se compose d'un cha
peron bifide, avancé d'une papille en forme
de bec, et dé quatre autres pièces latérales
DES BRàNCHIOPODES. '1%7
qu'on a nommées palpes ou mandibules ,
mais dont la forme n'est pas facile à déter-
miner à raison de leur transparence.
Les yeux sont latéraux, très gros, noirs ,
et portés sur un pédicule mobile. On
voit très distinctement qu'ils sont composés
d'une masse noire , entourée d'un certain
nombre de cristallins sphériques et transpa -
rens, et qu'ils sont enveloppés d'une mem-
brane dure , transparente, qui ne les touche
pas dans leur partie supérieure.
Après la tète, est un cou ovale, cylindri-
que, qui est le premier article du corps.
Le corps est cylindrique, composé de
onze anneaux un peu en carène, dont le
premier est plus large que les autres, et
peut être regardé comme faisant partie du
cou, beaucoup plus étroit, il est vrai, mais
se prolongeant en dessous, au-delà de lui.
A chacun de ces onze anneaux est atta-
chée en dessous de chaque côté de la fos-
sette ventrale une pâte branchiale, compo-
sée de trois lames ovales; la première, pé-
diculée et articulée snr le ventre ; les deux
autres sessiles et articulées ; la seconde der-
12$ HISTOIRE NATURELLE
rière et au miiieu de la première ; la troi-
sième derrière et au milieu de la seconde.
Toutes sont bordées de longues barbes,
qui, vues à la loupe , se montrent pennées ,
et ont dans leur milieu un vaisseau distinct.
La première paire de branchies seule n'a
que deux de ces lames ovales.
Ces branchies forment donc un triple
rang, où les dernières lames sont toujours
recouvertes par les premières. L'animal ne
marche jamais dessus, et elles servent au-
tant à l'action natatoire qu'à la respiration.
Roesel prétend avoir observé que les ani-
malcules aquatiques entrent avec l'eau dans
les branchies, et sont conduits à la bou-
che; mais il est probable qu'il a été induit
à erreur par les bulles d'air, qui souvent
ressemblent à des klopodes , à des paramé-
cies , etc.
La queue est composée de six à neuf ar-
ticulations cylindriques, qui vont toujours
en diminuant de diamètre. Elle est de la
longueur du corps, et terminée par deux
nageoires triangulaires, très aiguës , un peu
divergentes, garnies de longs poils pennés.
DES BRANCHIOPODES. 220,
Ces deux nageoires, dont l'une est souvent
plus petite que l'autre, égalent en longueur
la moitié de la queue. Au premier anneau
de la queue, en dessous, on remarque
beaucoup de vaisseaux qui vont en ligne
droite, et à l'articulation suivante, deux
corps cylindriques qu'on ne peut mécon-
naître pour les organes mâles de la généra-
tion. Dans la femelle, ces corps sont rem-
placés par deux trous qui se touchent et se
confondent en un seul, par lequel sortent
les œufs fécondés. La vraie vulve est une
ouverture située tout-à-fait au bout de la
queue, près du point où s'insèrent les
deux lames ciliées dont il a été fait mention
ci-dessus.
Les branchiopodes ont tout le long du
dos un vaisseau rongeâtre qui se bifurque
vers la tête, et qui est composé d'une suite
d'utricules ovales. On y reconnaît un mou-
vement de systole et de diastole, comme
dans le vaisseau dorsal des insectes. L'es-
tomac et l'intestin se trouvent sous ce vais-
seau. Le dernier a son issue à la base des
nageoires de la queue.
CRTTSTACKS. Tï. 20
23o HISTOIRE NATURELLE
Les ouvertures de la génération de la
femelle , dont il a été parlé plus haut , abou -
tissent en dedans du corps à une poche,
qui est l'ovaire. Quand on examine cette
poche avant la fécondation, on la trouve
divisée en deux sacs qui ont la forme d'in-
testins, longs, étroits et sinueux, dont l'ex-
trémité du côté de la pointe de la queue
se termine par la vulve. Les ovaires ren-
ferment alors beaucoup de petits corps ,
dont les uns sont obscurs, et les autres
bleu de ciel , et dans un mouvement conti-
nuel ; tous ont une forme ovale, qui de-
vient angulaire à leur sortie de l'ovaire.
Lorsque la fécondation est opérée, les
œufs sortent du corps , et restent pendans à
l'ouverture de l'ovaire, renfermés dans deux
poches allongées, dont la transparence n'em-
pèchc pas de voir leur belle couleur bleue.
Ils demeurent dans cette poche jusqu'à ce
que les petits soient éclos.
M. Bénédict Prévost a décrit les diffé-
rences que présentent, lorsqu'on les com-
pare à leurs pnrens, les petits de son chiro-
phale, qui se rapporte à l'espèce du bran-
r(
DBS KRAKCUIOPODES. 23 l
chiopode des marais. Voici ce qu'il en dit :
« Ces petits en sortant de l'œuf ont le corps
divisé en deux niasses globuleuses à peu près
égales : la première renferme un gros œil
lisse, et donne attache , i°. à deux antennes
courtes, cylindriques, et pourvues de poils
au bout; 2°. à deux très grandes rames dont
l'extrémité est ciliée, et 3°. à deux pâtes
assez courtes et grêles, formées de cinq ar-
ticles. Après la première mue ils ont trois
yeux , l'intermédiaire lisse , et les deux la-
téraux composés; la partie postérieure du
corps est allongée, conique, divisée en an-
neaux, et terminée par deux filets; plus
tard, et après plusieurs mues, les pâtes se
montrent, et se développent de plus en
plus , tandis que les rames s'atrophient et
disparaissent ; l'œil simple intermédiaire
reste rudimentaire (et c'est lui qu'on aper-
çoit sous la forme d'un chevron noir sur la
tète des adultes). Dans les jeunes encore ,
la lèvre supérieure est énorme , puisqu'elle
recouvre le ventre; mais son volume di-
minue progressivement avec l'âge. »
Les branchiopodes vivent dans les eaux
232 HISTOIRE NATURELLE
entièrement stagnantes, principalement dans
les fosses ou les mares qui se trouvent dans
les bois, et qui sont garnies de plantes
aquatiques. On les trouve dans les mares
de la forêt de Bondy, près Paris , quelque-
fois en immense quantité vers les mois de
mars , avril et mai. On en voit moins dans
les autres saisons. Ils présentent, surtout
lorsqu'il y a beaucoup de femelles pour-
vues de leurs ovaires bleus, un spectacle
fort agréable. Ils nagent sur le dos , tou-
jours dans une position un peu courbée , et
par saccades très vives et très fréquentes.
Ce sont principalement les deux nageoires
de la queue qui agissent dans cette opéra-
tion , ainsi que nous l'avons observé ; les
branchies ne servent guère qu'à soutenir ce
mouvement, et à guider la direction. Il est
très remarquable qu'il ne s'en trouve que
dans certaines années. Les mares, qui en
étaient le plus abondamment pourvues ,
n'en montrent souvent plus pendant plu-
sieurs printemps de suite. Lorsqu'on les
tire de l'eau , ils se roulent sur eux-mêmes,
et ne tardent pas à périr; car leur délica
DBS LIMNAD1KS. fc35
LXXV. LIMNADIE, Limkâdu, Ad.
Brong.
Corps allongé, linéaire, renfermé dans un grand
test bivalve analogue à celui des cypris. Tête peu
séparée, pourvue de deux yeux composés, qui
sont placés symétriquement à droite et à gauche,
et de deux grandes antennes dont l'extrémité est
divisée en deux filets sétacés , portant de petites
soies à chacune de leur articulation. Deux petits
palpes placés au-dessus de la bouche ; celle-ci
composée de deux mandibules renflées , arquées
et tronquées (sans palpes ) , et de deux mâchoires
dont la réunion forme une sorte de bec. Tronc
du corps divisé en vingt-trois anneaux, dont les
vingt-deux premiers portent chacun une paire de
pâtes branchiales trop courtes pour sortir du
test, comprimées, bifides, et dont la division
interne, quadriarticulée , est fortement ciliée,
tandis que l'externe est simple. Une queue médio-
crement longue, bifide, et sortant souvent du
test. Une cavité dorsale pour recevoir les œuf»
après la ponte.
I f
Les linmadies ont été décrites et iigurécs
soigneusement par M. Adolphe Brongniart.
Ces petits crustacés, avec un test semblable
à celui des cypris, ont des pâtes branchiales
&36 HISTOIRE NATURELLE
comme les apus, les branchiopodes et les
daphnies; mais ils diffèrent des cypiïs en
ce qu'ils n'ont point les organes de la respi-
ration annexés aux parties de la bouche;
ils s'éloignent des mêmes entomostracés, et
encore des daphnies , en ce qu'ils ont deux
yeux égaux et placés aux deux côtés de la
tète; enfin ils ne peuvent être confondus
avec les branchiopodes, qui n'ont point de
test, ni avec les apus, qui ont le leur en
forme de simple bouclier supérieur au corps,
et ne le renfermant pas entre des valves
susceptibles d'être closes. Il forme donc ,
sans contredit, un des genres les plus dis-
tincts de la classe des crustacés.
Il y a lieu de croire que ces animaux sont
hermaphrodites; du moins tous les indivi-
dus qu'on a observés étaient semblables les
uns aux autres et portaient des œufs.
Limnadie d'Hermann, Limnadia Hermanni.
Couleur jaunâtre claire; yeux et œufs, lorsqu'ils
existent, paraissant comme des points noirs à tra-
vers la transparence du test. "Valves assez planes,
ovales sur leur profil, une demi-lois plus longues
«pie larges. Longueur, quatre ligues environ.
Daphnia Gigas. Hcrmann fils, Mem. apterol.
». i>'i. tan. V.
DES BRANCHIOPODES. 233
tesse est extrême. Ils sont très difficiles à
conserver, même dans l'esprit-de-vin , et ce
par la même raison.
Le branchipe des marais a été l'objet
d'un travail très remarquable , publié pair
M. Bénédict Prévost , à la suite de l'ou-
vrage de feu Jurine de Genève sur les En-
tomostracés du genre des Monocles. Cet ha-
bile observateur non seulement a décrit
avec le plus grand détail les formes exté-
rieures de cet animal , mais a fait encore
connaître ses métamorphoses, et un grand
nombre de faits qui ont rapport à ses habi-
tudes naturelles.
Ce branchipe est vraisemblablement le
même entomostracé que celui qui se trouve
dans les mares de Fontainebleau , et qui a
été décrit dans le Manuel du Naturaliste de
Duchesne, sous le nom de Marteau d'Eau,
à cause de la vivacité et de la brusquerie
de ses mouveinens , qui s'exécutent par des
coups de queue rapides répétés à de courts
intervalles de temps.
'>.'-} 4 HISTOIRE NATURELLE
Branchiopodc des étangs, Branc/ùopodu
stagnalis.
Les cornes horizontales, et les nageoires de la
queue larges; quatre antennes; œufs des femelles
bleus, renfermés après la ponte dans un sac ovale
qui est placé sous la queue.
Cancer stagnalis. Linn.
Gammarus stagnalis. Fab. — Schœffer, Monog.
1754. fig. 1, a, 12. Herbst, Cane. tab. 35. fig. 9, 10.
Lamarck, Anim. sans vert. t. "V. p. i34-
Voyez pi. 14, fig. 1 , qui le représente grossi de
plus du double. (Brancbipe.)
Se trouve dans les eaux stagnantes.
Branchiopodc des marais, Branchiopoda
pctludosa.
Les cornes perpendiculaires, et les nageoires de
la queue filiformes; deux antennes.
Millier, Zool. Dan. tab. 48. fig. 1 , 8. Herbst ,
Cane. tab. 35. fig. 3,4, 5. Act. Augl. King. Act.
Angl. 1667 , avec figures.
Chirocephahis diaphanus . Bénédict. Prévost, Jouru.
(ïc Phys. messidor an 11; et Mém. sur le Chirocé-
pbale , à la suite du travail de Jurine sur les Mo-
nocles, p. 201. pi. 20-22.
Se trouve dans les eaux stagnantes.
DES LIMNADIES. 237
d'Hist. Nat. t. "VI. pi. l3. — Voyez notre pi. 18 bis,
fig.6.
On le trouve aux environs de Fontainebleau, en
été , dans les petites mares qui sont répandues à la
surface des plateaux de grès. Ils nagent sur le eôté.
LXXVI. ZOE, Zoea, Bosc.
Quatre antennes presque égales insérées au-dessous
des yeux; les intérieures simples, les extérieures
bifides et coudées; un bec de la longueur du cor-
selet. Deux yeux extrêmement gros, sessiles ,
latéraux, situés à la base du bec; le premier seg-
ment du corps formant un grand corselet à dos
chargé d'une longue épine, courbée en arrière.
Queue aussi longue que le corselet, divisée en
cinq segmens; le dernier étant épineux ou en
forme de nageoire. Plusieurs pâtes très courtes
cachées sous le corselet , mais les deux dernières
plus longues et natatoires.
Le genre de la zoé a été établi par M. Bosc,
sur des crustacés qu'il a découverts dans la
grande mer, entre l'Europe et l'Amérique.
Il ne peut être confondu avec aucun autre,
et sa place naturelle est même assez difficile
à fixer. Il est de la division des sessiliocles
de M. de Lamarck , et la disposition de ses
238 HISTOIÏlE NATURELLE
pâtes natatoires semble le rapprocher des
polyphèmes de Millier ou céphalocles; mais
il a deux yeux , une queue articulée , et , dans
sa manière d'être, il présente des caractères
communs avec les branchipcs de M. de
Lainarck. Néanmoins M. Latreille soup-
çonne que ce genre appartient moins à la
famille des branehiopodes qu'à la tribu des
décapodes, qui renferme les mysis et les
nébalies.
La zoé a un corselet presque ovale , d'une
seule pièce demi-transparente , portant sur
sa partie antérieure et inférieure un rostre
droit, inflexible, mince, uni, pointu, un
peu plus long que le corselet, et formant
presque un angle droit avec lui. Aux deux
côtés de ce rostre sont implantés deux yeux
presque sessiles, extrêmement gros, sail-
lans , d'un bleu très brillant, et plus bas
deux paires d'antennes plus courtes que lui;
les inférieures simples ; les extérieures cou-
dées et bifides. Les instrumens de la man-
ducation n'ont pu être observés. Sur la par-
tie supérieure et antérieure du corselet, se
voit une épine dm\x fois plus longue que
des ZOÉs. a 39
lui, très large à sa base, courbée en arrière,
unie, qui, l'animal vu de faee, semble dans
le même plan que le rostre ; et sur ses
parties latérales, deux autres épines, très
courtes , recourbées en dessous. L'abdomen
a autant de longueur que le corselet sous
lequel il se couche; il est composé de quatre
articulations aplaties, presque égales, très
étroites, et d'une cinquième, la terminale,
beaucoup plus grande, fourchue, ou mieux
en croissant, avec quelques épines courtes
dans l'intérieur. Les pâtes sont très courtes,
couchées sous l'abdomen, à peine visibles,
à l'exception des deux dernières, qui sont
très longues et en forme de nageoires.
Telle est la description de ce très remar-
quable crustacé, mais il faut voir sa figure
pour s'en faire une idée complète. Il est
nécessaire d'ajouter qu'il est transparent
comme du verre ; que les yeux, et une pe-
tite tache verte à l'épine supérieure , le
distinguent seuls de l'eau dans laquelle il
vit.
La zoé, lorsque sa queue est repliée, pa-
raît un globule à peine d'un demi-millimètre,
fc/,0 HISTOIRE NATURELLE
qui serait percé d'outre en outre par une
épine. Elle se meut avec une grande vélo-
cité, au moyen de ses pâtes en nageoires,
soit circulairement, soit de bas en haut et
de haut en bas; souvent elle tourne sur elle-
même. Il est impossible de voir lorsqu'elle
est en vie, à raison de sa petitesse et de sa
transparence, non seulement les parties de
sa bouche, mais même ses pâtes, autrement
que par leur mouvement.
M. Bosc n'a vu qu'une seule fois cet animal
dans la haute mer, à cinq ou six cents lieues
des côtes d'Europe, et il en a entrevu un
autre du même genre dont la couleur était
noire, et qui n'avait point d'épine dorsale,
mais il lui est échappé avant d'avoir été
décrit et dessiné. Enfin M. Leach a fait con-
naître , dans le Journal de Physique du mois
d'avril 1818, un petit crustacé qu'il a cru
devoir aussi rapporter à ce genre.
Zoé pélagique, Zoea pelasgica.
Caractères de formes décrits plus haut. Transpa-
rent comme du Terre ; yeux et une tache à la base
de l'épine dorsale, d'un beau bleu; grandeur, un
quart de ligne.
DES ZOÉS. llfl
Zoea pelasgica. Bosc , Crust. t. II , pi. ï 5. Lamarch,
Anim. sans vert. t. V. p. i32.
La pi. i5, fig. 3 et 4, représente la zoé pela
gique, Zoea pelasgica y très grossie, vue de côté et
en devant. On dît qu'elle est déjà figurée dans un
ouvrage allemand, mais on n'en a pas connais-
sance.
Il habite l'Océan atlantique.
Zoé à masse, Zoea clavata.
Plus grosse que la précédente; rostre droit et non
infléchi; test globuleux, avec deux prolongemens
en massue de chaque côté.
Zoea clavata. Leach, Latr., Desm.
On l'a trouvée sur la côte occidentale d'Afrique.
CRUSTACES. II.
3.^2 HISTOIRK NATURELLE
LXXVII. CÉPHALOCLE, Cephalo-
culus, Lam.j Polvphemus, Muller.
Corps globuleux, arqué, comprimé latéralement,
renfermé dans un test. Un gros œil antérieur en
forme de tête. Une espèce de corselet séparé du
reste du corps par une impression transversale.
Deux petits barbillons en dessous des yeux. Point
d'antennes. Deux grands bras comme dans les
daphnies , divisés en deux branches à cinq ar-
ticles et garnies de soies biarticulées. Huit pâtes
articulées apparentes hors du test, et terminées
par quelques filets. Une queue grêle relevée sur
le dos , et bifurquée.
Ce genre a été établi par Muller, et n'est
eomposé que d'une espèce, que quelques
naturalistes ont cru être une larve. Il a été
appelé par M. de Lamarck Ccphaloclc , et
ne doit pas être confondu avec le polyphème
du même auteur, qui est le Limulus Poly-
phemus de Fabricius.
La forme du céphalocle peut en effet
faire croire qu'il n'est qu'une larve; mais le
témoignage de Degéer, qui lui a vu faire
des œufs, suffit pour convaincre du con-
DES CÉPHALOCLES. 2^3
liaire, puisqu'il prouve qu'il est réellement,
pour se servir du langage des entomolo-
gistes, dans l'état parfait.
La tète du céphalocle est ronde, avec un
casque écailleux, qui recouvre une grande
sphère noire , mobile en tout sens , qui est
l'œil. Cet œil est extrêmement gros, relative-
ment au volume de l'animal , et il en part
de petits rayons qui vont se perdre à la sur-
face du casque dont il vient d'être parlé.
Le corps est divisé en deux parties par
une espèce d'étranglement. La première, à
laquelle sont attachés les bras , les pâtes et
la queue, peut être appelée le corselet; la
seconde, qui renferme les œufs et les petits,
ne peut être méconnue pour le ventre.
Les bras sont attachés aux deux côtés
du corselet, dans son milieu; ils sont com-
posés d'une longue tige cylindrique, arti-
culée au corselet, qui se divise en deux
branches presque aussi longues qu'elles. Les
deux branches sont égales, et divisées en
cinq articulations, dont les bases sont gar-
nies chacune de quatre filets. La dernière
de ces articulations a aussi trois de ces filets
a44 HISTOIRE NATURELLE
it son sommet. Ces six filets sont mobiles
comme les branches mêmes , et ont au mi-
lieu une articulation qui les divise en deux
parties, et qui augmente leur flexibilité.
Le céphalocle a huit pâtes en forme de
nageoires, placées par paires, et attachées
en dessous du corselet ou de la première
partie du corps; elles sont un peu inclinées
vers la tète , mais en même temps courbées
en arrière, et entièrement à découvert, c'est-
à-dire qu'elles ne sont point enfermées dans
l'écaillé qui couvre le corps, comme le sont
celles des cypris et des daphnies. Ces pâtes
sont garnies de plusieurs filets mobiles en
forme de poils, dont il y a tout une suite
le long du bord inférieur, et quatre beau-
coup plus longs à l'extrémité de la pâte; les
deux antérieures sont beaucoup plus courtes
que les autres.
La longue queue qui est attachée en des-
sous du corps , tout près de la dernière paire
de pâtes, n'est pas non plus renfermée dans
le test, ou dans une écaille, mais elle est
située entièrement en dehors , dirigée en
arrière, et appliquée le long du ventre,
des ctrii ALoc.it s 2^5
iju'eile excède beaucoup. Elle est presque
droite, ayant seulement une petite inflexion
dirigée en haut, et garnie de petites pointes
en forme de dentelures tout le long du bord
inférieur, et terminée par deux longs filets
qui forment la fourche.
La transparence de la peau crusîacée qui
couvre le corps permet d'y voir quelques
unes des parties internes. On observe d'abord
au milieu de ce corps, dans la partie anté-
rieure, un gros vaisseau noir, courbé en
demi-cercle, qui prend son origine près de
la tète, et qui aboutit près de la base de la
queue, où il a sans doute son issue; car
c'est le grand intestin. Il n'est visible que
quand il est rempli d'alimeus. Dans l'en-
droit du dos où le corselet se trouve uni au
ventre, on remarque une petite tache trian-
gulaire, qu'à son battement continuel on
ne peut se refuser de regarder comme le
cœur.
Quand le ventre est plein d'embryons , il
est presque rond; quand il est vide, il est
ovale allongé. On voit ces embryons à tra-
vers le test, et ils sont principalement ras-
'A^G HISTOIRE NATURELLE
semblés dans la région dorsale. Degéer les
a vus sortir du corps de leur mère tous à
la fois, et aussitôt se mouvoir avec vitesse.
Ordinairement le céphalocle porte la tète
un peu baissée, et rapprochée des pales;
mais quand il la hausse ou la redresse, elle
paraît comme placée sur un cou fort al-
longé. Il nage avec beaucoup de rapidité
par le mouvement combiné des bras et des
pâtes en nageoires, et toujours, dans ce
cas, il se met sur le dos, position qui facilite
sans doute sa marche.
On ne connaît point le mâle du cépha-
locle, dont les mœurs ont encore besoin
d'être étudiées par quelque patient obser-
vateur. On trouve cet entomostracé dans
les eaux dormantes, mais pures. M. Bosc
l'a observé plusieurs fois aux environs de
Paris, mais jîimais avec l'abondance des cy-
clopes et des daphnies, quoiqu'on assure
qu'il multiplie autant et plus que les espèces
de ce eenre.
1)£,S CKPHALOCLE& •±^'-/
Céphalocle des étangs , Cephaloculus
Abdomen vert clair; œil noir; poitrine et queue
jaunâtres; pâtes et antennes blanchâtres. Longueur;,
une demi-ligne.
Polyphemus Oculus. Muller , Ent. tab. 20. fig. 1
à 5.
Monoculus Pediculus. Degéer , tab. 7. pi. 28.
lig. 6, i3.
Cephaloculus stagnorum. Lamarck , Âniin. sans
vert. t. "V. p. i3o. — Voyez notre pi. 18, fig. 5 et 6.
Dans l'eau des mai-ais aux environs de Paris.
LXXVIII. CYCLOPE, Cyclops, Midi
Deux ou quatre antennes simples sétifères. Un seul
œil sur le dos du premier segment. Deux mandi-
bules sans palpes , avec des pièces en arrière qui
représentent des mâchoires et des pieds mâchoires.
Corps allongé, diminuant insensiblement pour
former une queue, divisé en segmens transverses,
dont le premier est le plus grand. Queue terminée
par deux pointes sétacées. Huit pâtes sétifères.
Organes des mâles et des femelles doubles, situés
à la partie inférieure et postérieure du corps.
Les cyclopes faisaient, comme les génies
précédées, partie des monocles de Linnanis.
de Degéer, de Gedffroy ft autres. Ils ont
2^8 HISTOIRE NATURELLE
été séparés de ce genre par Millier , qui a
ajouté à la seule espèce connue des natura-
listes précités , douze autres distinguantes
par des caractères bien tranchans.
Ce genre s'écarte des cypris , des daph-
nies, et des autres entomostracés de Muller,
pour se rapprocher un peu, par ses formes
générales , des écre visses et autres génies
voisins.
Leuwenhoeck est le premier qui ait fait
connaître l'espèce de ce genre que Geoffroy
a appelée le Monocle à queue fourchue. Après
lui, Baker, Roesel et Degéer, ont multiplié
les observations, et par conséquent ap-
profondi son histoire, qui présente des
faits dignes des méditations des scrutateurs
de la nature.
Le corps des cyclopes est de figure ovale,
très allongé, couvert de pièces crustacées ,
convexes, dont la première est ordinaire-
ment beaucoup plus grande que les autres;
elles vont en décroissant rapidement jus-
qu'à la queue. Il y a, selon les espèces, de
cinq à huit de ces écailles. Le dos est tou-
jours convexe, cl le vcnlrc toujours con-
DES CYCLOPBS. 2/Jp,
cave. On voit, à travers les écailles, qui
sont demi-transparentes, quoique ordinai-
rement colorées, d'abord près le dos un
long vaisseau presque droit, pourvu d'un
mouvement de systole et de diastole, et
qu'on a considéré comme étant le cœur ;
ensuite, plus bas, le canal intestinal, et
d'autres organes qui paraissent servir à la
génération.
La tète n'est point distincte du corps ;
elle n'est indiquée que par un œil unique ,
très gros , placé sur la partie supérieure et
antérieure.
Cette tête est munie en devant de deux
longues antennes, une de chaque côté, qui
sont toujours très mobiles et flexibles,
parce qu'elles sont divisées en plusieurs ar-
ticulations de longueur inégale ; elles sont
encore garnies d'un grand nombre de "poils
également mobiles, qui partent, pour la
plupart , des jointures de ces articulations.
Ces antennes sont assez grosses à leur ori-
gine, et vont en diminuant jusqu'à leur ex-
trémité , qui n'est cependant pas pointue ,
25o HISTOIRE NATURELLE
mais émoussée , et terminée par des poils.
L'animal peut donner différons mouvemens
à ses antennes ; mais ordinairement il les
porte étendues vers les côtés de son corps.
Lorsqu'il y en a quatre, les deux antérieures
sont plus longues et plus grosses que les
postérieures.
Le corps est terminé par une longue
queue droite et fourchue à son extrémité,
dont la direction est dans une même ligne
avec le corps; elle est flexible et mobile à
sa base, ou dans l'endroit où elle est arti-
culée au corps. A son origine elle est grosse
et cylindrique, diminuant ensuite peu à peu
de volume, et se divisant plus ou moins
promptement, selon les espèces, en deux
branches, en forme de soie, presque tou-
jours velues. Dans quelques espèces ce filet
se bifurque encore ; mais toujours la bran-
che du milieu est la plus grande.
Les pâtes proprement dites , ou plutôt
les nageoires des cyclopes, sont au nombre
de huit; elles sont placées par paires, ou
i\e\\x à deux , en dessous du corps ; elles
DF.S CYCLOPES. 231
sont très grosses à leur origine ; mais vers
le milieu de leur longueur, elles se divisent
en deux branches , latéralement garnies
d'un grand nombre de parties en forme de
poils ou de filets déliés, articulés à la base,
en sorte qu'elles sont mobiles , et servent a
pousser l'eau. La position de ces nageoires
est telle, que, quand l'animal les tient en
repos, elles sont toutes dirigées vers la tète,
et lorsqu'il nage , elles sont au contraire di-
rigées vers la queue, de sorte qu'elles par-
courent un grand arc dans leurs mouve-
mens ; aussi les cyclopes nagent-ils avec
une très grande vitesse; leur marche est
à peu près semblable à celle d'une chaloupe
que des rameurs font mouvoir, c'est-à-dire
qu'elle a lieu par saccades réitérées; les an-
tennes et la queue semblent aussi contri-
buer à l'action de nager; mais elles ne sont
pas nécessaires à cette opération, comme
dans le genre Daphnie.
Les cyclopes sont à peu près en équili-
bre avec l'eau , au milieu de laquelle ils
peuvent rester lonç-temps comme suspen-
dus; mais peu à peu ils s'enfoncent néan-
252 HISTOIRE NATURELLE
moins , quand ils persistent à ne se donner
aucun mouvement.
La propagation des animaux de ce genre
est des plus singulière. Pendant toute l'an-
née, on trouve des femelles qui portent
près de l'origine de la queue , sur un pédi-
cule , une ou deux grandes masses ovales ,
qui ne représentent pas mal des grappes de
raisin , et qui pendent obliquement au mi-
lieu , ou aux côtés de la queue. Chacune
de ces masses est un assemblage d'œufs par-
faitement ronds , de couleur noirâtre ou
verdâtre , pondus par la femelle , et ren-
fermés dans un sac membraneux attaché au
corps par un filet délié , mais qui s'en dé-
tache facilement par un frottement un peu
rude.
On n'a pas encore appris à connaître
combien de temps les cyclopes portent ,
ainsi remplis , ces ovaires extérieurs ; il es:
probable que cela dépend de la chaleur de
la saison ; qu'en été il faut très peu de jours,
et en hiver un plus grand nombre; mais
on est assuré que les petits sortent en cre-
vant les ovaires qui les enveloppent, après,
DKS CYCLOPES. 253
dit -Geoffroy , qu'ils sont séparés de la
mère.
Les organes» mâles des cyclopes, ainsi
que les organes des femelles, sont plaeés sous
le ventre à l'origine de la queue. Les ovaires
intérieurs ont la forme de vaisseaux placés
de chaque côté du corps, et qui sont en
communication avec les deux sacs ovifères
extérieurs dont nous venons de parler. Chez
les mâles, le second anneau de la queue
porte en dessous deux corps ovales que
M. de Jurine présume être les deux verges
ou pénis.
Les cyclopes nouvellement nés sont d'une
petitesse extrême , et d'une forme si diffé-
rente de celle de leur mère, que plusieurs
observateurs, et Millier lui-même, les ont
pris pour des animaux différens. Ce der-
;*ier les a décrits sous les noms génériques
de Nauplius etd' Amymona, quoique Degéer,
qui avait étudié les mœurs d'un cyclope,
se soit beaucoup appesanti sur ce fait.
Voici ce qu'il dit :
«Leur corps est plat et ovale, plus
pointu par derrière que par devant; ils
CRUSTACÉS. II. 2 2
254 HISTOIRE NATURELLE
n'ont point de queue , ou n'ont que deux
poils pour queue. Les nageoires sont aussi
très différentes, tant en , nombre qu'en
ligure. Ils en ont six, deux en devant, et
quatre sur les côtés. (C'est le cyclope à
quatre cornes dont il est ici question , et il
a huit nageoires.) Les deux antérieures ré-
pondent peut-être aux antennes de la mère,
étant dirigées en avant, et n'ayant point
leur extrémité fourchue comme les quatre
latérales; cependant ils les remuent égale-
ment en nageant; enfin, elles sont à peu
près partout de grosseur égale, et leur ex-
trémité est arrondie , garnie de quelques
petits filets en forme de poils. Les quatre
nageoires latérales sont divisées au bout
en deux branches courtes , garnies de quel-
ques poils ; elles se ressemblent toutes
quatre , excepté que les deux postérieures
sont un peu plus petites , et que leurs bran-
ches sont plus courtes et plus déliées. Au
reste, toutes ces nageoires, de même que
les deux cornes antérieures , sont très trans-
parentes, et divisées en quatre articula-
tions. Au milieu du corps, entre les quatre
DES C:\CLOPE5. 255
nageoires, on voit une grande tache obscure ,
et en avant une petite tache noire, quelque-
fois rouge, qui, sans doute, est l'œil.
« A moins que d'avoir vu naître ces pe-
tits animaux , on ne les prendrait jamais
pour les en fan s de leur mère, tant leur
figure est différente; et pour m'en assurer
davantage, j'ai répété la même expérience
plusieurs fois de suite, et toujours avec ie
même résultat.
« J'ai ensuite placé trois de ces petits ,
éclos chez moi , chacun séparément dans
des vases où il y avait de l'eau, et je les
observai chaque jour. Au bout d'un cer-
tain temps, je remarquai que deux de ces
petits insectes avaient changé de figure ;
mais , autant que j'ai pu voir, sans se dé-
faire d'aucune dépouille. Les deux antennes
s'étaient abaissées vers les côtés ; les deux
nageoires s'étaient aussi un peu ciliées en
bas, et les deux postérieures -se trouvaient
dirigées en arrière, et appliquées contre ces
mêmes côtés. Peu de temps après, il leur ar-
riva un autre changement. La partie anté-
rieure du corps s'allongea considérablement,
2.56 HISTOIRE NÀTURKLLï.
et la partie postérieure devint plus aiguë .
les quatre nageoires latérales se trouvè-
rent placées au milieu du corps. L'animal
n'était plus alors si transparent. A mon
grand regret , je n'ai pas pu pousser plus
loin mes expériences , par la mort acciden-
telle des individus qui en faisaient l'objet. »
Depuis , le savant Jurine de Genève s'est
assuré, par de nouvelles expériences, que
les nauplies de Muller n'étaient que les
larves des cyclopes , et ses belles observa-
tions ont été publiées , mais malheureuse-
ment après sa mort.
Les cyclopes se trouvent dans les eaux
stagnantes qui ne sont point corrompues ,
surtout dans celles où il y a des plantes en
végétation. On en trouve aussi quelques es-
pèces dans la mer. Il ne s'en voit pas , du
moins aux environs de Paris , en aussi grand
nombre que les cypris et les daphnies ; il y
en a cependant quelquefois assez pour que
l'on en puisse prendre plusieurs centaines
en remplissant d'eau un gobelet. On les
rencontre toute l'année ; mais c'est principa-
lement au printemps qu'ils sont le plus
DKS CYCLOPFS. 311*7
communs. Ils servent, comme les autres
animaux de la classe des entomostracés, de
nourriture à tous les insectes aquatiques, à
tous les vers qui habitent avec eux , et de
plus aux oiseaux d'eau. Les mêmes causes
de destruction agissent sur eux. M. Leach a
formé son genre Calanus d'une espèce que
Muller a nommée C. finmarchianus , et qui
ne diffère des vrais cyclopes que par le
manque des deux antennes postérieures, et
le grand allongement des antérieures. Nous
soupçonnons que le Cyclops longicornis de
Muller se rapporte au même genre.
Cyclope menu, Cyclops minutes.
Corps allongé, conique, partagé en dix segmens;
la queue à deux soies, retroussée; mâles roses;
femelles d'un bleu d'aigue-marine.
Eichhorn. Microsc. tan. 5. fig. K, L. Muller,
Entomost. tab. 17. fig. 1,7.
Cyclops minutus. Lamarck , Anim. sans vert. t. "V.
p. 129.
Monoculus Staphyhnus . Jur.
Se trouve dans les eaux stagnantes. Il est fort
commun aux environs de Paris an printemps.
Cyclope bleu, Cyclops cœruleus.
Bleu; les antennes linéaires; la queue droite, a
deux lobes.
258 HISTOIRE NATURELLE
Muller, Entoraost. tab. i5. fig. i , y.
Se trouve dans les marais.
Cyclope rongeât re , Cyclops rubens.
Corps allongé, peu renflé, formé de six segmens;
qaene assez courte, aussi de six segmens; antennes
postérieures courtes, bifides; femelle bleuâtre, avec
ses œufs bruns; mâle rougeâtre.
Muller, Entomost. tab. 16. fig. i , 3.
Cyclops cœruleus et Cyclops rubens. Mull.
Monoculus Castor. J urine , Monocl. p. 5o. pi. 4>
5, 6.
Voyez pi. 1 8 , fig. 3 , où le mâle est figuré très
grossi.
Se trouve dans les eaux stagnantes.
Cyclope lacinulé, Cyclops lacinulatus .
Les antennes linéaires; la queue courte, bifur-
quée.
Muller , Entoraost. tab. 16. fig. 4, 6.
Se trouve dans les marais.
Cyclope porte-massue, Cyclops claviger.
Les antennes en massue, roides;la queue bifide.
Muller, Entomost. tab. 16. fig. 7, 9.
Se trouve dans les marais.
Cyclope quadricorne, Cyclops quadncornis.
Corps renflé, formé de quatre anneaux; queue
de sept anneaux ; antennes postérieures assez
grandes, composées de quatre articles; les anté-
rieures trois fois plus longues qu'elles. Couleur va-
riable.
Leuvenhoeck , Cont. Arc. Nat. lig. 1 , 2 , S. Baker.
DLS CYCLOPES. l5y
Microsc. tab. 7. fig. 1, 2; et tab. i5. fig. 1, 5.
Roeseî , Ins. 3. tab. 98. fig. 1 , 2 , 3. Degéer, Ins. 7.
tab. 29. fig. 11 , 12; et tab. 3o. fig. 1 , 5,9. Geoff.
Ins. 2 tab. 21. fig. 5. Muller, Entomost. tab. 18.
fig- «,4.
Cyclops quadricornis. Latr. — Lamarck , Anim.
sans vert. t. "V. p. ii5.
Voyez pi. 18, fig. 4 , la femelle grossie.
Se trouve dans les marais; est fort commun aux
environs de Paris.
Cyclope crassicorne , Cyclops crassicornis.
Les antennes larges et courtes ; la queue avec deux
épines.
Muller, Entomost. tab. 18. fig. i5, 17.
Se trouve dans les marais. Il est très rare.
Cyclope porte-pince, Cyclops cheUfer.
Les antennes courtes, recourbées ; le corps sans
articulations; la queue avec deux soies.
Muller, Entomost. tab. 19. fig. 1 , 3.
Se trouve dans l'eau de mer. Il est rare.
Cyclope longicorne, Cyclops longlcornis.
Les antennes linéaires très longues; la queue par-
tagée en deux.
Act. Hafn. 19. fig. 20, 23. Muller, Entomost.
tab. 19. fig. 7, 9.
Cyclops longicornis. Lamarck, Anim. sans vert,
t. y. p. i3o.
Se trouve dans l'eau de mer.
?.C)0 HISTOIRE NATURELLE
Cvclope captif, Cyclops captivas.
Les antennes linéaires; la partie antérieure du
corps élargie ; la queue droite , fendue.
Muller, Entomost. tab. 19. fig. 10, r3.
Se trouve dans l'eau de mer.
Cvclope minuticorne, Cyclops minuticornis .
Les antennes linéaires courtes; la queue fendue , à
deux soies.
Muller, Entomost. tab. 19. fig. 14, i5.
Se trouve dans l'eau de mer.
Cvclope brévicorne , Cyclops brevicornis.
Les antennes du mâle onguiculées; les soies de la
queue très courtes.
Act. Hafn. 9. tab. 9. fig. 1, 10.
Se trouve dans l'eau de mer.
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a . C"vpns ornée. S* 6 . Xiyncée spheadqin
_} . Cythex>ee bossue.
PES LYNCF.S. 26l
LXXIX. LYNCÉ, Lynceus, Millier.
Test bivalve , échancré près du bout antérieur , qui
ressemble à un bec. Tète plus ou moins séparée
dn corps par cette écbancrnre qui figure comme
une sorte de cou. Deux points noirs, un petit en
avant et un gros en arrière, considérés comme
des yeux. Deux antennes en forme de bras
bifides, ayant quelquefois leur pédoncule très
court. Dix pieds terminés par des soies , et accom-
pagnés à leur base d'écaillés barbues ou bran-
chiales. Une petite queue pointue repliée sous le
ventre, et renfermée dans le test.
Ce genre , dont on doit encore l'établisse-
ment à Muller, est intermédiaire entre les
cypris et les daphnies; car il a la coquille
des premières et la tête des secondes. Cette
tête a la figure d'un bec, et est garnie de
deux yeux , non pas à côté l'un de l'autre ,
mais l'un devant l'autre, le dernier toujours
plus grand ' . Il y a quatre antennes , insé-
' Jnrine n'admet comme organe de la vue ,
que le postérieur, et considère seulement comme
un point noir, sans usage connu, celui qui le pré-
cède.
l6'l HISTOIRE NATURELLE
rées au-dessous de la tète, toutes inégales,
et garnies de longs poils sur leur côté infé-
rieur. Ces anlcnnes servent encore plus di-
rectement à l'action natatoire dans les lyn-
cés que dans les cypris. Les pâtes sont au
moins au nombre de huit ; mais il est sou-
vent difficile de les compter. Elles sont in-
sérées sur la poitrine, et vont en décrois-
sant. Toutes servent à l'action natatoire,
et sont fort bien conformées pour cela ,
attendu qu'elles ont, du côté intérieur, quatre
appendices linéaires, garnis de longs poils,
et du côté extérieur, une large branchie
composée de trois à quatre pièces , toutes
également garnies de longs poils. Entre les
antennes et les pâtes , on remarque un or-
gane double et rapproché , dont un des cô-
tés est armé d'un ongle épais et courbé , et
l'autre est tronqué et terminé par des poils.
On ne connaît pas l'usage de cet organe que
Muller croit qu'on peut regarder comme le
cœur, parce qu'il est pourvu d'un mouve-
ment alterne de systole et de diastole.
On voit, au printemps, à la partie supé-
rieure et postérieure du corps des lyncés,
DES LYNCÉS. îGl
et sons leur test, un assemblage d'œnfs or-
dinairement verdâtres , quelquefois noirâ-
tres ; mais on n'a pas encore observé leur
copulation ni leur accouchement.
Les lyncés se trouvent, avec les autres
animaux de cette classe, dans les eaux dor-
mantes où croissent des plantes aquatiques.
Ils ne sont point rares aux environs de Pa-
ris ; mais cependant on ne les y rencontre
pas en aussi grande abondance que les cy-
pris et les daphnies. C'est dans le marais
qui est à l'extrémité du parc de Vincennes,
du côté de Saint-Maur , qu'ils étaient le
plus communs autrefois.
Lyncé brachyure, Lrnceus brachyurus.
La qneue courbée en dehors ; le test globuleux.
Millier, Eut. tab. 8. fîg. i , 12. Lamarck, Anim.
sans vert. t. V. p. 128. n° 1.
Se trouve dans les eaux stagnantes. Il a plus d'un
millimètre.
Lyncé sphérique, Lynceus sphœricus.
La queue courbée en dedans; le test globuleux.
Millier; F.ntomost. tab. 9. fig. 7, g. Lamarck,
Anim. sans vert. t. T. p. 128. n° 3.
Voyez pi. 17, fig. 5, 6, où il est représenté
grossi.
2Ô4 HISTOIRE NATURELLE
Se trouve dans les eaux stagnantes. N'est pas rare
aux environs de Paris.
Lyncé quadrangulaire , Lynceus quadran-
gularîs.
La queue courbée en dedans ; le test presque qua-
drangulaire.
Muller, Entomost. tah. 9. fig. 1, 3.
Se trouve dans les eaux stagnantes.
Lyncé lamelle, Lynceus lamellatus.
La queue courbée en dedans; le test ventru.
Muller , Entomost. tab. 9. fig. 4, 6.
Se trouve dans les lacs et les rivières.
Lyncé trigonelle , Lynceus trigonellus.
La queue courbée en dedans; le test antérieure-
ment bossu, sans pointe.
Muller, Entomost. tab. 10. fig. 5, 6. Echinom.
tab. 3. fig. D. Lamarck, Anim. sans vert. t. \.
p. 128. n° 2.
Se trouve dans les marais et les fossés des bois.
9
Lyncé tronqué , Lynceus truncatus.
La queue courbée en dedans, dentelée; le test
denté à sa base.
Muller , Entomost. tab. n. fig. 4, 8.
Se trouve dans les eaux où croit la lentille d'eau.
Lyncé longue-main, Lynceus macrourus.
La queue droite; le test allongé.
Muller, Entomost. tab. 10. fig. 1, 4.
Se trouve dans les lacs du nord de l'Europe.
DKS l.YNCKS. %6S
Lyncé lâche, Lynceus socors.
La queue épaisse; le test ovale.
Millier, Entomost. tab. Il, fig. 1, 3.
Se trouve daus les rivières.
LXXX. DAPHNIE, Daphnia, Muller.
Corps allongé, comprimé, renfermé dans une co-
quille bivalve transparente. Tète moyenne très
distincte du corps, surtout en dessous, plus ou
moins prolongée en forme de rostre infléchi ,
pointu ou obtus, pourvue inférieurement d'un
seul œil. Deux petits palpes ou antennes situés à
l'extrémité du bec, plus grands daus les mâles que
dans les femelles. Deux grands appendices bran-
chus, tantôt considérés comme les véritables an-
tennes, et tantôt comme des pates, servant prin-
cipalement à la locomotion, et toujours hors du
test. Dix autres pates très compliquées et diffé-
rentes entre elles, par paires, mais ayant toutes
leur second article vésiculeux ; les quatre premières
terminées par un article allongé, pointu, et les six
suivantes ayant, un de leurs articles comprimé,
cilié, et faisant fonction de branebie. Bouche com-
posée d'un labre, de mandibules sans palpes, et
de mâchoires terminées par un disque épineux.
L'f.xtrkme abondance de quelques espè-
s de ce genre, et la singularité de leurs
crustacés, ir. 2 3
^66 HISTOIRE NATURELLE
formes, ont dû les faire remarquer de tout
temps; aussi les trouve-t-on mentionnées
dans les écrits des plus anciens observateurs,
et ont-elles donné lieu à des travaux fort
étendus. Leuwenhoeck, Needham , Swam-
merdam et autres, les ont décrites sous les
noms de Poux aquatiques , de Pucerons
branchus , etc. Linnaeus, Degéer, Geoffroy,
et les naturalistes méthodistes qui ont écrit
après eux , les ont fait connaître sous
la dénomination générique de Monocles;
mais Muller les a ôtées de ce genre pour
en former un particulier, qui a été généra-
lement adopté, et qui devait l'être, comme
on peut s'en assurer, en comparant ses ca-
ractères à ceux des autres genres de la
même classe.
Peu des crustacés ont donc été étudiés
avec plus de détail que les daphnies. Ou-
tre les travaux de Swammerdam et de De-
géer, on possède encore ceux de Schaeffer ,
qui n'oublie rien de ce qui a rapport à
leur figure, qui ne néglige aucune de leurs
parties, et qui, à force de tendre vers la
perfection , devient minutieux , diffus au
DES DAPHNIES. -267
point de ne pouvoir se faire lire; mais rien
n'égale, sous le rapport de l'exactitude,
les belles observations que M. Straus a im-
primées, il y a quelques années, dans le
tome V des Mémoires du Muséum.
La tète et tout le corps des daphnies sont
couverts d'une enveloppe crustacée, ou-
verte en devant. Cette enveloppe est fer-
mée, du côté du dos, dans toute sa lon-
gueur, non pas par une charnière à la ma-
nière des cypris, mais par une simple su-
ture en carène, ce qui , dans la réalité, eu
fait une coquille univalve; mais comme elle
a la forme des bivalves , et que sa flexibi-
lité en permet tous les mouvemens, on lui
en a conservé le nom.
La tète des daphnies, qui est comme
bossue, et prolongée inférieurement en une
sorte de bee ou de rostre, n'est distinguée
du corps, du côté du dos, que par un lé-
ger enfoncement; mais en devant, il y a
entre ces parties une longue et profonde
incision , qui les sépare l'une de l'autre.
Les deux grands bras ou antennes sont
placés sur les côtés, au bas de la tète et per-
3.68 HISTOIRE NATURELLE
pendiculairement au plan du corps. Cette
position , différente de celle des antennes
dans les insectes , et même les crustacés ,
justifie ceux qui leur ont donné le nom de
bras, et ce d'autant plus, que ces parties
servent principalement à l'action de nager.
Quoi qu'il en soit, ces appendices sont ra-
mifiés et transparens comme du verre. Cha-
cun d'eux est composé d'une grosse tige cy-
lindrique , attachée au corps par quelques
articulations annulaires, au moyen des-
quelles il se meut en tous sens , comme sur
un pivot. Cette tige se divise bientôt en
deux branches plus grêles, cylindriques ,
formées de trois articulations. La branche
extérieure est garnie , sur un de ses côtés ,
de deux longs filets très déliés en forme de
poils , qui sortent de la base des deux der-
nières articulations; mais l'autre n'a qu'un
seul filet, qui sort de la base de la dernière
articulation. L'une et l'autre de ces bran-
ches est terminée, à son sommet, par trois
filets entièrement semblables à ceux des cô-
tés. Tous ces filets sont flexibles et mobiles
à leur base, garnis de poils, plus ou moins
DKS DAPHNIES. 26g
longs, selon les espèces, et munis, vers leur
milieu , d'une articulation , même , dit-on ,
d'une seconde vers leur pointe, qui servent
a augmenter leur flexibilité.
C'est par le mouvement de ces deux bras
que la daphnie nage ; elle en bat l'eau avec
vitesse , ce qui la fait avancer, ordinaire-
ment comme par seGousses, ou par élans;
mais elle se meut encore de plusieurs ma-
nières, en haut, en bas , sur les côtés , etc.
Les pâtes n'aident en rien à la natation ; mais
la queue semble y contribuer, quelquefois
quand l'animal la pousse avec force en ar-
rière. Dès que l'animal se tient en repos, il
descend peu à peu au fond de l'eau par son
propre poids , parce que sa gravité spéci-
fique surpasse un peu celle de cet élément.
La tête des daphnies se termine en des-
sous en une espèce de bec pointu, mais
immobile, et faisant corps avec le test, dont
elle n'est que le prolongement. La bouche
est placée dans la coquille, à l'orifice du
grand intestin; elle est composée d'un long
labre comprimé par les côtés , de deux man-
dibules très fortes sans palpes ni branchies,
2;0 HISTOIRE NATURELLE
dirigées verticalement en dessous, et ayant
leur tranchant arqué et uni; d'une paire de
mâchoires dirigées horizontalement et en
arrière, pourvues à leur extrémité d'un dis-
que qui supporte à son bord supérieur trois
épines cornées très fortes en forme de cro-
chets et recourbées. Au sommet de la tète,
on voit une tache circulaire noire , qui est
l'œil de l'animal ; cet œil est formé d'une
membrane sphérique générale qui renferme
une vingtaine de crystallins se détachant sur
un fond noir ; il est mobile sur lui-même ,
mais sans changer de place.
Les vraies pâtes, qui sont cachées dans
la coquille , et attachées le long du dessous
i\u corps, sont en forme de nageoires bar-
bues ; leur nombre et leur figure sont dif-
ficiles à démêler au travers de la coquille ,
parce qu'elles sont transparentes , et garnies
de plusieurs longues parties en forme de
poils qui les cachent. Cependant M. Straus
les a parfaitement figurées, et il remarque
que les quatre premières sont principale-
ment destinées à la préhension , tandis que
les six dernières paraissent porter les or-
DES DAPHNIES. 27 I
ganes de la respiration , les unes étant allon-
gées, et divisées par des articulations, les
autres aplaties en forme de lame, et toutes
terminées par plusieurs filets mobiles, gar-
nis de barbes très fines. Les pièces plates
ont, à leur bord inférieur, une suite de
longs filets un peu courbés, placés fort près
les uns des autres, et représentant assez
bien les dents d'un peigne. Ces rangées de
filets se trouvent un peu en recouvrement
les uns à l'égard des autres. Degéer est le
premier qui ait pensé que ces pâtes sont
des sortes de branchies analogues à celles
des écre visses.
A l'extrémité du corps des daphnies, on
voit une grande queue mobile, qui, dans
l'état de repos, se trouve entièrement en-
fermée dans la coquille, et recourbée en
dessous vers la tête; mais l'animal peut la
déplier, l'étendre, et la faire sortir de la
coquille à volonté. Cette queue est terminée
par deux longues pointes roides , courbées
et mobiles , qui ressemblent à des ongles
d'oiseaux ; en dessous de ces ongles, elle est
garnie de deux rangs de pointes dirigées en
27» HISTOlliE NATURELLE
arrière, entre lesquelles se trouve l'issue
du grand intestin, qui parcourt la queue,
et dont l'ouverture donne sortie aux excré-
rnens. A l'endroit où se fait la courbure de
la queue en forme de coude, on voit deux
filets coniques, dirigés en arrière et diver-
gens. Ils ont, au milieu de leur longueur,
une articulation qui augmente leur flexibi-
lité. Enfin, ce bord postérieur ou supérieur
de la queue est garni de quelques pièces en
forme de lames plates et angulaires , qui le
rendent comme découpé, mais dont l'usage
n'est pas connu. Ces pièces, ainsi que les
filets , manquent à quelques espèces.
La grande transparence de la peau ou de
la coquille des daphnies permet de voir
assez distinctement la structure des intestins
et des autres parties de leur organisation
intérieure.
Vers le haut du dos, on voit un corps
ovale , très transparent , qui a un mouve-
ment continuel de contraction et de dilata-
tion, c'est le cœur, dont on ne distingue
pas bien les communications avec les autres
parties du corps.
DES DAPHNIES. 7.7 3
Au milieu du dedans du corps, il y a un
gros vaisseau cylindrique, tortueux, de
couleur verte, qui prend son origine près
la base des antennes, et qui s'étend en ser-
pentant jusque près de l'extrémité de la
queue. Ce vaisseau, comme on l'a déjà dit,
est le principal intestin qui reçoit et digère
les alimens dont on le voit presque tou-
jours rempli. Il fait une courbure vers la
tète où se trouve son ouverture , la vérita-
ble bouche de l'animal. Il a un mouvement
vermiculaire comme les intestins des grands
animaux , et on voit passer à travers les
alimens que la daphnie avale.
La manière dont les daphnies se nourris-
sent, ou attirent les alimens qui leur sont
nécessaires, est tout-à-fait singulière. Quand
elles ne nagent point, elles remuent les pâtes
avec rapidité , ce qui détermine un petit
courant d'eau , qui, dirigé vers la tète, en-
traîne dans l'entre-deux des coquilles toutes
les matières menues et les animaux micro-
scopiques dont l'eau des marais est remplie
en tout temps, et lorsqu'il y en a une assez
grande quantité accumulée, elles ferment
274 HISTOIRE NATURELLE
leurs battans, et choisissent ce qui leur
convient. Il paraît, d'après les observations
de Degéer, que les épines de la queue ser-
vent principalement aux daphnies pour se
débarrasser des matières étrangères qui sont
portées entre les lames de leurs pâtes, et
qui gênent leurs mouvemens.
Lorsqu'une daphnie a avalé quelque par-
tie d'alimens , on voit ces alimens entrer
et descendre plusieurs fois dans son intes-
tin, et enfin disparaître tout-à-fait.
Vers le haut du grand intestin, tout près
de la tète, on voit deux autres vaisseaux
courts, cylindriques et arrondis au bout,
qui ressemblent à des intestins aveugles , et
dans lesquels on remarque un mouvement
semblable à celui du grand intestin ; mais il
n'y passe jamais d'alimens. On ne peut en
indiquer l'usage.
La transparence de la coquille permet
encore d'observer des muscles qui partent
dans les environs de l'intestin, se rendent
vers le dos, et servent, sans doute, à atta-
cher et unir le corps à la coquille.
Les plus anciens observateurs ont remar-
DF.S [)AJ>HN1ES. 275
que que les animaux dr ce genre muaient
ou changeaient de peau comme les écre-
visses. II n'est personne qui n'ait pu vérifier
ce fait dans les marais où il y a beaucoup
de daphnies , la surface de l'eau et les bords
étant , à l'époque de ce changement , c'est-à-
dire vers le mois de mars, souvent couverts
de leurs dépouilles. Ces dépouilles sont très
transparentes, et il n'y manque aucune des
parties extérieures de l'animal , la coquille
même y est entière, ce qui prouve, comme
on l'a dit à l'article des cypris, que cette
coquille n'est pas de la nature de celles des
moules et autres coquillages, mais de celle
de la peau des écrevisses:
Les daphnies ont presque dans tous les
temps, au-dedans du corps, un grand nom-
bre d'œufs amoncelés tout le long du dos,
ou placés exactement entre la coquille et le
grand intestin. Ils sont d'abord parfaite-
ment ronds , ayant dans leur milieu un pe-
tit corps circulaire, qui représente le jaune
de ceux des oiseaux ; mais peu à peu ils
s'allongent, et on aperçoit, avec le temps,
le mouvement produit par les petits qui
1"j6 HISTOIRE NATURELLE
commencent à 6c développer. Lorsqu'ils
sont arrivés au terme fixé par la nature
pour leur expulsion, l'animal baisse la queue,
et, dans le moment même, les petits sortent
de son corps tous à la fois, et comme à la
hâte , par une grande ouverture que laisse
l'éloignement de la queue entre les deux
hattans de la coquille , vers sa partie posté-
rieure, en dessous de cette même queue.
Dès leur naissance les jeunes daphnies ;
qui ne sont pas plus grosses que des atomes,
nagent avec vitesse , et ne diffèrent presque
de leur mère qu'en ce qu'elles n'ont pas
cette courbure du dos où est le réceptacle
des œufs.
D'après ces faits , on ne douterait pas que
les daphnies ne fussent vivipares , et en effet
elles le sont , mais seulement l'été. Pendant
l'hiver, ou mieux le printemps, elles sont
ovipares, c'est-à-dire qu'elles laissent sortir
leurs œufs avant que les petits aient acquis
toute leur grandeur.
La partie du dos où les œufs sont placés,
présente en automne deux masses de chaque
côté, de couleur foncée, opaques et de
des iiAPnwn s. 277
forme evalaire, et qui sont formées de valves ;
ces sortes de capsules, dont l'ensemble a
été nommé Selle ou Ephippium , renferment
les œufs qui doivent passer l'hiver, après la
mort de tous les individus, dont les espèces
de ces animaux se composent, par suite de
la rigueur de la saison. Les œufs, ainsi
préservés, tombent au fond de l'eau, sont
recouverts de vase, et y restent jusqu'au
printemps, époque de leur éclosion.
Les naturalistes , qui, les premiers, ont
observé les daphnies , ont beaucoup varié
sur la nature de leur accouplement. Les
uns les ont crues hermaphrodites, mais ce-
pendant avec l'obligation de s'accoupler;
d'autres ont assuré qu'il y avait parmi
elles des mâles et des femelles. Millier a ré-
solu la difficulté ; il a reconnu des mâles et
des femelles, et même décrit leurs diffé-
rences.
Selon lui, les mâles, dans ce genre, sont
généralement plus petits et plus allongés, ou
mieux, moins arrondis que les femelles, et
présentent quelques différences extérieures
qu'il est inutile de détailler ici ; ils sont
CRTJSTACKS, 11. 24
2^8 HISTOIRE NATURELLE
infiniment plus rares que les femelles, et ne
paraissent exister, comme les mâles des pu-
cerons, qu'aune certaine époque de l'année;
un accouplement suffit pour la création de
sept ou huit générations de femelles qui se
développent successivement. On a regardé
comme organes de la génération de ces mâles
deux filets placés en arrière, et plus bas
que les grands bras ramifiés; néanmoins
M. Straus nie l'existence de ces organes.
Les organes de la femelle, qui a été pres-
que toujours la seule figurée par les au-
teurs, sont placés sur la partie postérieure
du dos, à la base supérieure de la queue,
dans le lieu enfin par où on a dit que sor-
taient les petits.
Les daphnies sont extrêmement commu-
nes ; elles sont si abondantes dans certaines
mares qu'elles en couvrent la surface dans
une profondeur de plusieurs centimètres.
Comme elles sont souvent colorées en rouge,
elles ont fait croire quelquefois que l'eau
avait été changée en sang, et ont causé par
là de grandes frayeurs aux habitans igno-
rans et superstitieux des campagnes. On en
DES DAPHNIES. 279
trouve toute Tannée, mais principalement
au printemps et en automne. Pendant les
chaleurs de l'été , une grande quantité pé-
rit, soit par le dessèchement des mares, soit
par la corruption de leur eau , soit par les
ravages de leurs ennemis.
Ces ennemis sont les oiseaux aquatiques ,
et tous les animaux, soit de la classe des
insectes, soit de celle des vers, qui vivent
dans l'eau. Le nombre par conséquent en est
très considérable. Les hydres, ou polypes,
les moins dangereux sans doute de ces en-
nemis, en font cependant une si grande
consommation, au rapport de Trembley,
qu'on ne peut concevoir eue l'espèce puisse
s'en conserver dans les mares où ces deux
genres d'animaux se trouvent ensemble ;
mais la multiplication des daphnies est en-
core plus rapide que celle des hydres.
Les daphnies paraissent pouvoir, comme
les cypris , ma s peut-être moins, se con-
server en vie dans la terre humide, pen-
daut un assez long-temps ; du moins c'est
par là qu'on peut expliquer pourquoi il
s'en trouve souvent beaucoup en automne
0,So HISTOIRE NATURELLE
dans les mares qui ont été desséchées pen-
dant l'été.
Daphnie plumeusc, Daphnia pennata.
La queue repliée en dedans; le test avec une
pointe postérieure.
Redi, Opusc. 3. tab. 16. fig. 5. Schœffer, Monog.
1755. tab. 1 et 2. Elem. tab. 29. fig. 3, 4- Ins.
tab. i5o. fig. 5, a, b. Ledermuller , Microsc. tab. 7 5.
fig. 2. Trembley, Poly, tab. 6. fig. 11. Millier, Ent.
tab. 12. fig. 4, 7.
Daphnia Pulex. Lamarck, Anim. sans vert. t. "V.
p. 127.
Voyez pi. 18 , fig. 1 et 2 , où le mâle et la femelle
sont représentés grossis.
Se trouve dans les mares et les eaux stagnantes.
Daphnie longue-épine, Daphnia longispina.
La queue repliée en dedans; le test antérieure-
ment dentelé; postérieurement pointu.
Swammerdam , Bib. Nat. tab. 3i. fig. 1 , 2, 3.
Baker, Microscop. tab. 12. fig. 14. Degéer , Ins. 7.
tab. 27. fig. 1, 8. MuIIer, Ent. tab. 12. fig. 8, 10.
Daphnia longispina. Lamarck, Anim. sans vert,
t. "V. p. 127.
Se trouve dans les eaux stagnantes. N'est pas rare
aux environs de Paris.
Daphnie camuse, Daphnia sima.
La queue repliée en dedans; le test ovale, sans
pointe.
Degéer, Ins. 7. tab. 27. fig. 9, i3. Lange , Nat.
Vand. tab. 2. fig. t. Jobiot, Microsc. 1, 2. tab. i3.
Grustace^
S/.jât.
i. 2 . Daphnie phimeuse . 4 • • .Cyclope eraaclrîcome
3 . . .Cyclope rouc^eatre • o ■ (> C epïialoole oculo •
DES DAPHNIES. 28 I
fig. P, Q, K. Sclnvjf. Monog. tab. I. fig. 9 flty/fer,
Entomost. tab. la. fig. 11, 12.
Se trouve dans les eaux stagnantes. Est très com-
mune aux environs de Paris.
Daphnie à bec droit, Daphnia rcctirostris.
La queue repliée en dedans; le test antérieure-
ment cilié; les instrumens de la génération du mâle
droits.
Millier, Entomost. tab. 12. fig. 1, 3.
Se trouve dans les eaux bourbeuses.
Daphnie à bec courbe , Daphnia curvi-
rostris.
La quene repliée en dedans; le test antérieure-
ment velu ; les instrumens de la génération du mâle,
courbés et pendans.
Millier , Entomost. tab. i3. fig. 1 , 2.
Se trouve dans les eaux des marais bourbeux.
Daphnie pointue, Daphnia muer onata.
La queue repliée en dedans; le test antérieure-
ment et inférieurement terminé par une pointe.
Degêer, Ins. 7. tab. 28. fig. 3, 8. Millier, Ent.
tab. r3. fig. 6, 7.
Se trouve dans les marais.
Daphnie crystalline , Daphnia crystallina.
La queue repliée en dehors; le test sans pointe;
les instrumens de la génération du mâle, épais et
courts.
Degéer, Ins. 7. tab. 29. fig. 1,4. Millier, Entom.
tab. 14. fig. 1, 4.
Sf trouve dans 1rs eanx dornianlrs.
28 2 HISTOIRE NATURELLE
Daphnie sétifère, Daphnia setifera.
La queue droite ; l'angle antérieur du test avec un
faisceau de poils.
Muller, Entomost. tab. i,\. fig. 5, 7.
Se trouve dans les eaux dormantes.
LXXXI. CYTHERÉE, Cythere ,
MulL; Cytherina, Lamarck.
Formes générales des cypris. Test bivalve ; tète
cachée; deux antennes simplement velues; huit
pales articulées, pointues, et garnies de quelques
soies; les antérieures et les postérieures étant plus
longues que les intermédiaires.
C'est à Muller qu'on doit l'établissement
de ce genre, et la connaissance de toutes
les espèces qu'il contient; il ne diffère des
cypris, selon cet auteur, que par les an-
tennes, ici plus courtes, et sans pinceau de
soies à l'extrémité , et par les pâtes, au nom-
bre de huit , tandis qu'il n'y en a que quatre
dans le genre précédent. Ces pâtes , qui
sortent rarement ensemble de la coquille ,
sont inégales; les antérieures sont longues et
DIS. CYTHKKÉF.S. 'Jt83
écartées ; les postérieures plus longues , et
armées d'un grand ongle. Toutes sont dé-
pourvues de poils natatoires ; mais elles ont
des épines latérales.
Il n'y a pas de queue ; les pâtes posté-
rieures en tiennent lieu.
Les antennes, comme on vient de le
dire, n'ont pas de soies à leur extrémité
comme dans les cypris; mais elles ont quel-
ques poils à la base de leurs articulations.
L'œil des cythérées , car il n'y en a aussi
qu'un comme dans les cypris , est placé à
l'angle antérieur, ou mieux au point de
réunion des valves.
Du reste, presque tout ce qui est dit dans
cet ouvrage à l'occasion des cypris leur con-
vient; leur test est de même nature; leur
manière d'être ne diffère pas sensiblement;
mais les cypris ne se trouvent que dans les
eaux douces, et les cythérées n'habitent que
dans les eaux salées. C'est parmi les fucus,
les conferves; autour des sertulaires, des
flustres, et autres productions polypeuses,
qu'il faut les chercher. Il paraît qu'elles ne
sont pas très communes.
J&8Z| HISTOIRE NATURELLE
Cythérée verte, Cythere viridis.
Le test en forme de rein et velu.
Maller, Entomost. tab. 7. fig. 1 , 2. Lamarck ,
Anim. sans vert. t. "V. p. 125.
Se trouve dans la mer, parmi les fucus.
Cythérée jaune, Cythere lutea.
Le test en forme de rein , uni.
Mulier, Entomost. tab. 7. fig. 3,4. Lamarck,
Anim. sans vert. t. "V. p. ia5.
Se trouve dans la mer, parmi les fucns.
Cythérée flavide, Cnhere Jlavida.
Le test oblong , uni.
Mulier, Entomost. tab. 7. fig. 5, 6.
Se trouve dans la mer, autour de la flustre linéaire.
Cythérée bossue, Cythere gibba.
Le test ovale, bérissé de poils, avec une tacbe de
chaque côté.
Mulier, Entomost. tab. 7. fig. 7, 9.
Voyez pi. 17 , fig. 3,4, où elle est représentée
grossie.
Se trouve dans la mer, autour des ulves.
Cythérée élevée, Cythere gibbera.
Test ovale, uni, avec deux tacbes de chaque côté.
Mulier, Entomost. tab. 7. fig. io, 12.
Se trouve dans la mer, parmi les conferve.s.
DKS CYl'RIS.
28!
LXXXJJ. CYPRIS, Cypris, Muller,
Lamarck.
Corps renfermé dans un test bivalve. Point de tète
distincte. Deux antennes droites, simples, séta-
cées, terminées par un faisceau de soies. Un seul
ceil composé, sessile. Bouche formée d'une sorte
de lèvre inférieure, d'une grande paire de man-
dibules palpigères , et de deux paires de mâchoires.
Branchies tenant aux organes de la bouche. Six
pieds ambulatoires terminés par quelques soies
roides. Une queue pointue et finissant par des
filets.
Quelques cypris avaient été découvertes
et décrites par Joblot et Backer, d'autres
par Ledermuller et Geoffroy; mais c'est
Muller qui a établi ce genre dans ses ento-
mostracés, en en faisant connaître le plus
grand nombre d'espèces. Plus tard, Jurine
en a décrit quelques unes avec une grande
précision. Les caractères de ce genre ont été
principalement développés parDegéer, dans
le septième volume de ses insectes ; ses
mœurs par un auteur anonyme, dont le
Mémoire est inséré dans les généralités des
286 HISTOIRE NATURELLE
entomostracés de Muller; enfin M. Straus a
donné une anatomie détaillée d'une de leurs
espèces.
Pour donner une idée des animaux du
genre Cypris, il suffit de faire connaître
l'espèce la plus commune , le cypris pubère,
qui est le monocle à coquille longue de
Geoffroy.
C'est, dit Linnaeus , une petite coquille ,
un peu plus grande qu'une graine de chou ,
ovale , allongée , égale des deux bouts ,
bossue en devant, et arrondie. Elle ressem-
ble entièrement à une coquille à deux bat-
tans; mais, dans ces dernières, l'ouverture
est du côté le plus mince, et la chair de
l'animal est du côté le plus gros. C'est tout
le contraire ici.
L'animal , qui est renfermé dans cette
coquille, l'ouvre et la ferme à volonté; il
fait sortir, par un de ses bouts, plusieurs
filets (ses pâtes) égaux et blanchâtres, en
forme de poils. C'est en remuant ces filets
qu'il nage avec célérité, et il ne s'arrête
point avant d'avoir rencontré un objet sur
lequel il puisse se reposer: dès qu'il ne
DES CYPRIS. 187
nage plus , le corps entier est caché dans la
coquille.
Les cypris de cette espèce varient en
grandeur, selon l'âge. Leurs couleurs ne
sont point constantes; les unes ont la co-
quille grise, les autres l'ont verte, ou ta-
chetée de brun, ou de jaune, ou brune ou
jaune.
L'enveloppe extérieure de cette cypris est
une expansion et une modification de la
peau du corps en forme d'une coquille bi-
valve, comme le dit Linnaeus , qui s'ouvre
et se ferme comme celle-ci. ( Voyez pi. 1 8
bis, fig. 3, b, où est figurée l'origine de
cette enveloppe.) Le peu d'épaisseur du
test, sa transparence, et sa petitesse, ne
permettent pas de voir s'il y a des dents à
la charnière; mais le ligament de celte
charnière est très visible à la loupe. Les
valves, dont les bords sont garnis de poils
très courts, se ferment exactement.
Lorsque l'animal est en mouvement, il
fait mouvoir ses différens membres avec
tant de vitesse, qu'il est très difficile d'en
saisir le caractère, et même le nombre;
cependant, à force d'observer, on s'est as-
'2(88 HISTOIRE NATURELLE
suré qu'il en faisait sortir de trois sortes;
savoir : des antennes, des pâtes, et une
queue.
Les deux antennes (Planche 18 bis,
fig. 3, b , b), qui se montrent au bout an-
térieur de la coquille (a, a), sont longues,
très flexibles, sétacées, courbées en arrière,
divisées en sept ou huit articles, qui leur
donnent beaucoup de souplesse et de flexi-
bilité. Elles prennent leur origine assez loin
des bords de la coquille , et elles sont garnies ,
vers l'extrémité , de douze ou quinze longs
poils qui forment une aigrette au bout. Il y
a, de plus , quelques autres poils aux diffé-
rentes articulations. Le mouvement que
l'animal donne à ses antennes est toujours
dirigé en arrière, ou du côté du dos; il
peut les courber considérablement dans
cette direction, et elles concourent puis-
samment à sa natation.
Les pâtes , qui sortent du milieu de la
coquille, sont plus difficiles a reconnaître.
Il y en a d'abord deux grandes (é) dirigées en
avant, beaucoup plus fortes que les autres,
insérées au-dessous des antennes, formées
de cinq articles, dont le dernier est terminé
DES CYPRIS. 28g
par un bouquet de poils roides ; les deux
pâtes suivantes (f) sont beaucoup plus faibles,
plus courtes , situées au milieu de la face
inférieure du corps , derrière la bouche ; leur
pointe, qui sort du test, est dirigée en avant.
Les derniers pieds (g) , au contraire, ne pa-
raissent jamais au-dehors; ils sont recourbés
en arrière et en dessus, de manière à em-
brasser la partie postérieure du corps, et
leur extrémité présente deux petits crochets.
Toutes ces pâtes sont uniquement desti-
nées à la locomotion des cypris, et ne leur
servent pas, ainsi qu'on l'a cru long-temps,
d'organes respiratoires.
La partie postérieure du corps est garnie
d'une queue double (A), presque toujours
entièrement cachée dans la coquille. On ne
peut la voir à son aise qu'après avoir fait
mourir l'animal, qui ne la fait paraître
que dans certaines occasions rares. Cette
queue est allongée, plus grosse à son ori-
gine qu'à son extrémité , qui est très dé-
liée , courbée et dirigée en avant dans la
coquille, ou vers les pâtes, et. près de son
extrémité, une seconde courbure opposée
CRUSTACÉS. IT. 2 5
2 6. Lamarck ,
Ànini. sans vert. t. Y. p. 124.
Voyez pi. 17 , fig. 1 et 2, où elle est très grossie.
Se trouve au printemps dans les eaux dormantes.
Cypris unie, Cypris lœvis.
Coquille presque globuleuse , unie.
Geoff. Ins. 2. p. 658. n° 5. "Vidensk Selskabs nye
Skrist. 1. fig. 1,2,3.
Se trouve dans les eaux stagnantes. Elle n'est pas
rare aux environs de Paris.
Cypris fasciée, Cypris fasciata.
Le test allongé, avec une fascie verte.
Muller , Entomost. tab. 4. fig. i , 3.
Se trouve dans les fossés d'eau dormante. Est rare.
Cypris à une bande, Cypris unifasciata.
Velue, large en avant, d'un vert clair, avec une
bande transverse fourchue, d'un vert foncé der-
rière l'œil. (Peut-être la même que la précédente.)
J urine , Monoc. p. 1^6. pi. 19. fig. 9 et 10. —
Voyez notre pi. 18 bis , fig. 5.
Des environs de Paris et de Genève.
Fl.iS bu
i Vrçule foliacé' limon dessous i w\ une Ai- ses ventouses
il e( 2
macographie, ou Tableau des Produits que la Médecine
et les Arts empruntent à l'Histoire naturelle, par M. Lesson,
pharmacien en chef de la marine à Rochefort. 2 vol. 5 fr.
— Histoire universelle, depuis le commencement
du monde, par Cahen. 1 vol. 2 fr. 50
— Horloger, comprenant la Construction détaillée de
l'Horlogerie ordinaire et de précision, de l'Horlogerie élec-
trique, et, en général, de toutes les machines propres à
mesurer le temps ; par MM. Lenormand, Janvier et Magnier,
revu par M. L. S.-T., ancien élève de l'Ecole Polytechnique.
1 vol. et atlas. 5 fr.
— Horloges (Régulateur des), Montres et Pendules,
par MM. Berthoud et Janvier. 1 vol. orné de fig. 1 fr. 50
— Huiles minérales, leur Fabrication et leur Em-
ploi à l'Eclairage et au Chauffage, par M. D. Magnier, in -
génieur. 1 vol. accompagné de planches. 3 fr. 50
— Huiles végétales et animales (Fabricant et
Epurateur d'), comprenant l'Essai des Huiles et les moyens
de constater leur sophistication, par MM. J. deFontenelle et
F. Malepeyre. 1 gros vol. accompagné de planches. 3 fr. 50
— Huissiers, voy. J spirants aux fonctions d'Huissiers.
— Hygiène, ou l'Art de conserver sa santé, par le doc-
teur Morin. 1 vol. 3 fr.
— 17 —
— imprimerie, voyez Typographie , Lithographie,
Taille-douce.
— Indienne» (Fabricant d'), renfermant les Impressions
des Laines, des féales et des Soies, par MM. Thillaye et
Vergnaud. 1 vol. avec planches. 3 fr. 50
— Ingénieur Civil, par MM. Jullien, Lorentz et
Sghmitz, Ingénieurs civils. 2 gros vol. avec un Atlas renfer-
mant 28 planches. 10 fr. 50
— Instruments de Chirurgie (Fabricant d'j par
H.C. Landrin. 1 gros vol. orné de planches. 3 fr. 50
— Irrigations et «assainissement des Terres,
ou Traité de l'emploi des Eaux en agriculture, par M. le
marquis de Pareto, 4 vol. ornés d'un Atlas composé de 40
planches in-folio. 18 fr.
— Jardinier, ou l'Art de cultiver et de composer
toutes sortes de Jardins, par M. Baillt.
lre partie (Potager et Fruitier), seule : 2 fr. 50
2e partie (Fleuriste), épuisée.
— «lui dins (Art dé cultiver les), renfermant un Ca-
lendrier indiquant mois par mois tous les travaux A faire
en Jardinage, les principes d'Horticulture, etc., par un Jar-
dinier agronome. 1 gros vol. orné de figures. 3 fr. 50
— Jaugeage et Débitants de Ooissons. ! vol.
orné de fig. Voyez Vins. 3 fr. 50
— Jeunes gens, ou Sciences, Arts et Récréations qui
leur conviennent, et dont ils peuvent s'occuper avec agré-
ment et utilité, par M. Vergnaud. 2 vol. ornés de fig. G fr.
— Jeux. d'Adresse et d'Agilité, contenant les
Récréations à l'usage des jeunes gens et des jeunes filles de
tout âge, par M. Dumont. 1 vol. orné de figures. 3 fr.
— Jeux de Calcul et de Hasard, ou nouvelle
Académie des Jeux, comprenant les Jeux de Cartes, de Dés,
de Roulette, de Trictrac, de Dames, d'Echecs, de Billard,
etc., par M. Lerrun. 1 vol. orné de figures. 3 fr.
— Jeux de Société, renfermant les Rondes enfan-
tines, les Jeux de Salon et les Pénitences, les plus en usage
dans les réunions intimes, par Mme Celnart. 1 vol. 2 fr. 50
— Jeux enseignant la Science, OU Introduction
à l'étude de la Mécanique, de la Physique, etc., par M. Ri-
chard. 2 vol. G fr.
— Justices de ï*aix, ou Traité des Compétences et
Attributions tant anciennes que nouvelles, en toutes ma-
tières, par M. Biret, ancien magistrat. 1 vol. 3 fr. 50
Le même ouvrage, 1 vol. in-8. (Voyez page 69.) 6 fr.
— Laiterie, ou Traité de toutes les méthodes en usage
- 18 —
pour la Laiterie, contenant l'Art de faire le Beurre, de
confectionner les Fromages, etc., par M. Thtébaut de Ber-
neaud. 1 vol. orné de figures. 2 fr. 50
— Lampiste, voyez Ferblantier.
— Langage (Pureté du), par M. Blondin. 1 vol. 1 fr. 50
— Langage (Pureté du), par MM. Biscarrat et Boni-
face. 1 vol. 2 fr. 50
— Limonadier, Glacier, Cafetier et Amateur de thés,
par MM. Chautard et Julia de Fontenelle. 1 volume avec
figures. 2 fr. 50
— Liqueurs, voyez Distillateur, Liquides.
— Lithographe (Imprimeur et Dessinateur), traitant
de l'Autographie, la Lithographie mécanique, la Chromo-
lithographie, la Lithophotographie, la Zincographie, et
suivi des Papiers de sûreté, par M. Knecht, élève de Se-
nefelder. 1 gros vol. avec Atlas. 5 fr.
— Liquides (amélioration des), tels que Vins,
Vins mousseux, Alcools, Spiritueux, Vinaigres, etc., con-
tenant les meilleures formules pour le coupage et l'imitation
des Vins de tous les crûs, etc., par M. Lebeuf. 1 vol. 3 fr.
— Littérature à l'usage des deux sexes, par madame
d'Hautpoul. 1 vol. 1 fr. 75
— Luthier, contenant la Construction intérieure et ex-
térieure des Instruments à cordes et à archet et la Fabrica-
tion des Cordes harmoniques et à boyaux, par MM. Maugin
et Maigne. 1 volume avec planches. 2 fr. 50
— Machines à "Vapeur appliquées à la Marine,
par M. Janvier, officier de marine et ingénieur civil, 1 vol.
avec flg. 3 fr. 50
— Machine» Locomotives (Constructeur de), par
M. Jullien, Ingénieur civil, etc. 1 gros volume avecAtlas. 5 fr.
— Machines- Outils employées dans les usines et
ateliers de construction, pour le Travail des Métaux, par
M. Chrétien. 2 vol. et atlas de 16 pi. grand in- 8. 10 fr. 50
Le même ouvrage. I vol. in-8° Jésus, renfermant l'Atlas.
Voyez page 55. 12 fr.
— Maçon, Couvreur, Paveur, Carreleur,
stucateur et Bituraeur, contenant l'emploi, dans
ces industries, des matières calcaires, siliceuses et bitumi-
neuses, par MM. Toussaint et D. Magnier. 1 volume accom-
pagné de 12 planches. 3 fr. 50
— Magie blanche, voyez Sorcellerie, Sorciers.
— Magie Naturelle et /kmusant e, par M. VER-
gnaud. 1 vol. avec figures. 3 fr.
— 19 -
— Maires, Adjoints, Conseillera et Officiera
municipaux, rédigé par ordre alphabétique, et mis au
courant de la législation actuelle, par M. Gh. Vasserot,
ancien adjoint, avocat à la Cour Impériale de Paris.
1 gros vol. 3 fr. 50
Voyez Manuel des Maires, par M. Boyard. 2 vol. in-8°
(page 69). 12 fr.
— maître d'Hôtel, ou Traité complet des menus,
mis à la portée de tout le monde, par M. Chevrier. 1 vol.
orné de figures. 3 fr.
— Maîtresse de Maison, ou Conseils et Recettes
sur l'Economie domestique, par MMes Pariset et Celnart.
1 vol. 2 fr. 50
— Mammaiogle, ou Histoire naturelle des Mammi-
fères, par M. Lesson. 1 gros vol. 3 fr. 50
Atlas de mammalogie, composé de 80 planches représen-
tant la plupart des animaux décrits dans l'ouvrage ci-
dessus : figures noires, 6 fr. ; fig. coloriées, 12 fr.
— Marbrier, Constructeur et Propriétaire
de maisons, par MM. B. et M. 1 vol. avec un bel Atlas
renfermant 20 planches gravées sur acier. 7 fr.
— Marine, Gréement, manœuvre du Navire et Ar-
tillerie, par M. Verdier. 2 vol. ornés de figures. 5 fr.
— Mathématiques appliquées, par M. RlCHARD.
1 gros vol. avec figures. 3 fr.
— Mécanicien •Fontainier, Sondeur, Pom-
pier et Plombier, par MM. Janvier, Biston et Male-
peyre. 1 vol. orné de planches. 3 fr. 50
— Mécanique, ou Exposition élémentaire des lois de
l'Équilibre et du Mouvement des Corps solides, par M. Ter-
qdem. 1 gros vol. orné de planches. 3 fr. 50
— Mécanique appliquée à l'Industrie, voyez
Technologie mécanique.
— Mécanique pratique, àl'usage des directeurs et
contre-maîtres, par MM. Bernouillï et Valérius, 1 vol. 2 fr.
— Médecine et Chirurgie domestiques, par
M. le docteur Morin. 1 vol. 3 fr. 50
— Menuisier en bâtiments, Layetier-Em.
baileur, par M. Nosban. 2 vol. accompagnés de plan-
ches et ornés de vignettes. (Sous presse.)
— Menuiserie simplifiée, àl'usage des amateurs
et des apprentis, par M. Bouzique. 1 vol. avec pi. ï fr. 50
— Métaux (Travail des), Fer et Acier manufacturés,
par M. Vergnaud. 2 vol. 6 fr.
Voyez Machines-Outils, page 20.
fil
- 20 —
— Métreur et Vérificateur en bâtiments,
ou Traité de l'Art de métrer et de vérifier tous les ouvrages
en bâtiments, par M. Lebossu, architecte expert.
Première partie. Terrasse et maçonnerie. 1 vol. 2 fr. 50
Deuxième partie. Menuiserie, peinture, tenture, vitrerie,
dorure, charpente, serrurerie, couverture, plomberie, mar-
brerie, carrelage, pavage, poélerie, etc. 1 vol. 2 fr. 50
— Meunier^ Négociant en grains et Cons-
tructeur de moulins. (Sous presse.)
— Microscope (Observateur au), par F. Dujardin,
1 vol. avec Atlas de 30 planches. 10 fr. 50
— Militaire (Art), à l'usage des Militaires de toutes
les armes, par M. Vergnaud. 1 vol. orné de flg. 3 fr.
— Minéralogie, ou Tableau des Substances minéra-
les, par M. Huot. 2 vol. ornés de fig. 6 fr.
Atlas de Minéralogie, composé de 40 planches repré-
sentant la plupart des Minéraux décrits dans l'ouvrage ci-
dessus ; lig. noires, 3 fr. — Fig. coloriées. 6 fr.
— Mines (Exploitation des), par J.-F. Blanc, ingénieur.
lre partie, Houille. 1 vol. avec figures. 3 fr. 50
2e partie, Fer, Plomb, Cuivre, Étain, Argent, Or, Zinc,
Diamant, etc. 1 vol. avec fig. 3 fr. 50
— Miniature, Gouache, Lavis à la Sépia, Aquarelle
et Peinture à la cire, par MM. G. Viguier, Langlois de
Longueville et Duroziez. (Sous presse.)
— Mollusques (Histoire naturelle des) et de leurs co-
quilles, par M. Sander-Rang. 1 vol. avec planches. 3 fr. 50
Atlas pour les Mollusques, représentant les Mollusques
nus et les Coquilles. 51 planches, fig. noires. 3 fr. 50
Figures coloriées. 7 fr.
— Morale, ou Droits et Devoirs dans la Société.
1 vol. "5 c.
— Moraliste, ou Pensées et Maximes instructives
pour tous les âges de la vie, par M. Tremblay. 2 vol. 5 fr.
— Mouleur, ou l'Art de mouler en plâtre, carton»
carton -pierre, carton -cuir, cire, plomb, argile, bois, écaille»
corne, etc., par M. Lebrun. 1 vol. orné de fig. 2 fr. 50
— Mouleur en Médailles, suivi de l'Art de frap-
per des creux et dos reliefs en métaux, et d'un Traité de
Galvanoplastie appliquée aux médailles, par MM. Robert
et De Valicourt. I vol. avec figures. 1 fr. 50
— Moutardier, voyez Vinaigrier.
— Musique, ou Grammaire contenant les principes
de cet Art, par M. Led'huy. 1 vol. avec musique. 1 fr. 50
- 21 -
— Musique Vocale et Instrumentale, OU En-
cyclopédie musicale, par M. Choron, ancien directeur de
l'Opéra, fondateur du Conservatoire de Musique classique
et religieuse, et M. de Lafage, professeur de chant et de
composition.
— Première partie : Exécution. Connaissances élémen-
taires. Sons, Notations, Instruments. 1 vol. et Atlas. 5 f.
— Deuxième partie : Composition. Mélodie et Harmonie.
Contre-Point. Imitation. Instrumentation. Musique vocale
et instrumentale d'Eglise, de Chambre et de Théâtre. 3 vol.
et 3 Atlas. 20 fr.
— Troisième partie : Complément ou Accessoire. Théorie
physico-mathématique. Institutions. Hist. de la musique.
Bibliographie. Résumé général. 2 vol. et Atlas. 10 fr. 50
SOLFÈGES, MÉTHODES.
Solfège d'Italie. 12f. »
— de Rodolphe 4 »
Méthode de violon. 3 »
— d'Alto. 1 »
— de Violoncelle. 4 50
— de Contre-basse. 1 25
— de Flûte. 5 »
— de Hautbois. } , -r
— de Cor anglais.j
— de Clarinette. 2 »
Méthode de Cor. 1 f . 50
— de Basson. » 75
— de Serpent. 1 50
— de Trompette et
Trombone. » 75
— d'Orgue. 3 50
— de Piano. 4 5o
— de Harpe. 3 5o
— de Guitare. 3 »
— de Flageolet. 2 »
— My tiioiojiïes grecque, romaine, égyptienne, sy-
rienne, africaine, etc., par M. Durois. {Ouvrage autorisé
par l'Université.) 1 vol. 2 fr. 50
— Nageurs, Baigneurs et Pédicures, par M. Julia de
Fontenelle. 1 vol. orné de vignettes et de planches. 3 fr.
— Xaturaliste- Préparateur , OU l'Art d'em-
pailler les animaux, de conserver les Végétaux et les Miné-
raux, de préparer les pièces d'Anatomie et de classer et
conserver les Collections d'Histoire naturelle, par M. Boi-
tard. 1 vol. avec figures. 3 fr. 50
Navigation, contenant la manière de se servir de
l'Octant et du Sextant, les méthodes usuelles d'astronomie
nautique, suivi d'un Supplément contenant les méthodes
de calcul exigées des candidats au grade de Maitre au ca-
botage, par M. Giquel, professeur "d'hydrographie. 1 vol.
orné de fig. 2 fr. 50
— Navigation Intérieure, à l'usage des Pilotes,
Mariniers et Agents employés au service de la navigation
intérieure, par M. Beauvalet, inspecteur. 1 vol. 2 fr. 50
- 22 -
— Négociant en Ëaux-de*vie, Liquoristc, Mar-
chand de vin et Distillateur, par MM. Rayon et Malepeyre,
1 vol. 75 c.
— Notaires, voy. Aspirants aux fonctions de Notaires.
— Numismatique ancienne, par M. BARTHELEMY,
ancien élève de l'École des Chartes. 1 gros vol. orné d'un
Atlas renfermant 433 figures. 5 fr.
— Numismatique moderne et du moyen-
âge, par M. Barthélémy. 1 gros vol. orné d'un Atlas ren-
fermant 12 planches. 5 fr.
— Octroi» et autres impositions indirectes, par M. Bi-
ret. 1 vol. 3 fr. 50
— Oiseaux de Volière et de Cage (Eleveur d'),
contenant la Description des genres et des principales espèces
d'Oiseaux indigènes et exotiques, par MM. R.-P. Lesson et
Ma igné. 1 fort volume. 3 fr.
— oiseleur, ou Secrets anciens et modernes de fa
Chasse aux Oiseaux, par MM. J. G. et Conrard, 1 vol. orné
de planches. 3 fr.
— Onanisme (Dangers de 1'), par M. Doussm-Du-
rreuil. 1 vol. r 1 fr. 25
— Optique, ou Traité complet de cette science, par
Brevyster et Vergnaud. 2 vol. avec fig. 6 fr.
— Organiste, lre partie, contenant l'histoire de
l'Orgue, sa description , la manière de le jouer, etc., par
M. Georges Schmitt. 1 volume orné de figures et de mu-
sique. 2 fr. 50
— Organiste, 2e partie, contenant l'expertise de
l'Orgue, sa description, la manière de l'entretenir et de
l'accorder soi-même, suivi de Procès-verbaux pour la ré-
ception des Orgues de toute espèce, par M. Charles Simon.
1 vol. orné de "planches et de musique. 1 fr. 50
— Organiste, 3e partie, complément, contenant le
Plain-Chant romain et français, une nouvelle Méthode à
l'usage des personnes qui ne connaissent pas la musique
pour'exécuter sur l'orgue tous les offices de l'année, suivi
de Préludes pour l'Orgue, notés d'après le système ordi-
naire, par M. Miné. 1 vol. et un fort atlas in-8 oblong. 5 fr.
— Orgues (Facteur d'), contenant le travail de Don
Bédos, etc., etc., par M. Hamel, de Beauvais. 3 vol. avec
un Atlas in-folio. 18 fr.
— Ornementtste, voyez Décorateur.
— Ornithologie, ou Description des genres et des
principales espèces d'oiseaux, par M. Lesson. 2 vol. 7 fr.
- 93 -
Atlas d'Ornithologie, composé de 129 planches représen-
tant la plupart des oiseaux décrits dans 1 ouvrage ci-dessus.
Figures noires, 10 fr. ; figures coloriées. 20 fr.
— Orthograpiii^te, ou Cours théorique et pratique
d'Orthographe, par M. Tréwery. 1 vol. 2 fr. 50
— Paléontologie, ou des Lois de l'organisation des
êtres vivants comparées à celles qu'ont suivies les Espèces
fossiles et humatiies dans leur apparition successive; par
M. Marcel de Serres, professeur à la Faculté des Sciences
de Montpellier. 2 vol. avec Atlas. 7 fr.
— Papetier et ftëgleur (Marchand), par MM. Ju-
lia de Fonte.nei.le et Poisson. 1 gros vol. avec pi. 3 fr. 50
— Papiers (Fabricant de), Carton et Art du Formaire,
par fil. Lenormand. 2 vol. et Atlas. 10 fr. 50
— Papiers de Fantaisie (Fahricant de), Papiers
marbrés, jaspés, maroquinés, gaufrés, dorés, etc.; Peau
d'âne factice, Papiers métalliques; Cire et Pains à cacheter,
Crayons, etc., etc., par M. Fichtenberg. 1 vol. orné de mo-
dèles de papiers. , 3 fr.
— Papiers peints (Fabricant de), voyez Étoffes im-
primées.
— Paraffine (Fabrication et Epuration de la), voyez
Bougies stéariques, Huiles minérales.
— Parfumeur, contenant une foule de procédés
nouveaux , employés en France, en Angleterre et en Amé-
rique, à l'usage des chimistes-fabricants et des ménages,
par MM. Pradal et F. Malepeyre. 1 vol. orné de fig. 3 fr.
— Patinage et Récréations sur la Glace, par M. Pau-
lin-Désormeaux. 1 vol. orné de 4 planches. 1 fr. 25
— Pâtissier et Pâtissière, OU Traité complet et
simplifié de Pâtisserie de ménage, de boutique et d'hôtel,
par M. Leblanc. 1 volume. 2 fr. 50
— Paveur et Carreleur, VOVCZ Maçon.
— Pêcheur, ou Traité général de toutes les pêches
d'eau douce et de mer, contenant l'histoire et la pêche des
! animaux iluviatiles et marins, les diverses pêches à la ligne
I et aux filets en eau douce et salée, la fabrication des instru-
ments dépêche et des filets, l'empoissonnement des étangs
et des viviers, la législation relative à la pêche fluviale et
maritime, par MM. Pesson-Maisonneuve, Moriceau et G.
| Paulin, 1 joli vol. avec vignettes et planches. 3 fr. 50
— Pêeheur-Prutielen, ou les Secrets et les Mys-
tères de la Pèche à la ligne dévoilés, par M. Lambert. 1 joli
vol. orné de vignettes et de planches. 1 fr. 50
M. F. D.|
1 fr. 751
Vitrier 1
r verre}
— 24 —
— Peintre «l'histoire et Sculpteur, ouvrage
dans lequel on traite de la philosophie de l'Art et des moyens
pratiques, par M. Arsenne, peintre. 1 vol. 3 fr. 50
— Peintre «l'histoire naturelle, Contenant des
notions générales sur le dessin, le clair-obscur, l'effet des
couleurs" naturelles et artificielles, les divers genres de
peintures, etc., par M. Duménil. 1 vol. orné de teintes. 3 fr
— peinture à la cire, voyez Miniature.
— Peinture à l'Aquarelle (Qburs de), par M. P. D.^
1 vol. orné de planches coloriées.
— Peintre en Bâtiments, Vernisseur
Doreur et Argenteur sur bois, sur porcelaine et sur
par MM. Riffault, Vergnaud, Toussaint et F. Malepeyre.]
1 vol. orné de figures. 3 frJ
— Peinture et Fabrication des Couleurs , i
ou Traité des diverses Peintures, à l'usage des deux sexes, s
par M. Joseph Panier» élève et successeur de M. Lambertye,
fabricant de couleurs fines, etc. 1 vol. 1 fr. 50
— Peinture sur xr&i*re9 sur Porcelaine et
sur Émail, traitant, outre ces différents arts, de la fa-
brication des Emaux et des Couleurs vitrifiables, ainsi que
de l'Emaillage sur métaux communs et sur poteries, par
MM. Reboulleau et Magnier. 1 vol. avec figures. 3 fr. 50
— Perspective, Dessinateur et Peintre, par M. Ver-
gnaud. 1 vol. accompagné de planches. 3 fr.
— Pharmacie Populaire, simplifiée et mise à la
portée de toutes les classes de la société, par M. Julia de
Fontenelle. 2 vol. 6 fr.
— Philosophie expérimentale, à l'usage des
collèges et des gens du monde, par M. Amice, régent dans
l'Académie de Paris. 1 gros vol. 3 fr. 50
— photographie sur Métal, sur Papier et sur Verre,
contenant toutes les découvertes les plus récentes, par
M.de Valic.ourt.2vo1. ornés de fig. 6fr.
— photographe (Guide du), ou l'Art pratique et
théorique de faire des Portraits sur Verre, Papier, Métal,
etc., etc., au moyen de l'action de la lumière, par MM. J.
Sella et de Valicourt. 1 gros vol. 3 fr. 50
— photographie (Répertoire de), par M. de La-
treille. 1 gros vol. 3 fr. 50
— photographie simplifiée sur Verre et sur Pa-
pier, par M. de Valicourt. 1 gros volume. 1 fr. 50
— physicien-Préparateur, ou nouvelle Descrip-
tion d'un cabinet de Physique, par MM. Ch. Chevalier et
le docteur Fau. 2 gros vol. avec un Atlas de 88 pi. 15 fr.
— 25 —
— iMiysioiogio végétale* Physique, Chimie et
Minéralogie appliquées à la culture, par M. Boitard. 1 vol.
orné de planches. 3 fr.
— Physionomiste et Plirénologlste, ou les
Caractères dévoilés par les signes extérieurs, d'après La-
vater, par MM. H. Chaussier fils et le docteur Morin. 1 vol.
avec figures. 3 l'r.
— Physionomiste des Dames, d'après Lavater,
par un Amateur. 1 vol. avec figures. 3 l'r.
— Physique appliquée aux Arts et Métiers,
principalement à la construction des Fourneaux, des Ca-
lorifères, des Machines à vapeur, des Pompes, l'Art du Fu-
miste, l'Opticien, Distillateur, Sècheries, Artillerie à va-
peur, Éclairage, Bélier et Presse hydrauliques, Aréomètres,
Lampe à niveau constant, etc., par MM. Guilloud et Ter-
rien. 1 vol. orné de figures. 3 fr. 50
— Physique amusante ou Nouvelles récréations
physiques, par MM. J. de Fontenelle et F. Malepeyre.
1 gros vol. orné de planches. 3 fr. 50
— Plâtrier, voyez Chaufournier.
— Plomhier-Zïnjïueur,voy. Mécanicien-Fontainier.
— Poêlier-Fumiste, indiquant les moyens d'empê-
cher les cheminées de fumer, de chauffer économiquement
et d'aérer les habitations, les ateliers, etc., par MM. Ar-
denni etJuLiA de Fontenelle. 1 volume. (Sous presse.)
— Poids et Mesures, Monnaies, Calcul décimal et
Vérification, par M. Tarbé, ancien conseiller à la Cour de
Cassation. 1 volume. (Epuisé.)
On vend séparément les extraits suivants :
Petit Manuel classique pour l'enseignement élémentaire,
sans Tables de conversions [Autorisé par l'Université).
Brochure in- 18. 25 c.
Petit Manuel à l'usage des Ouvriers et des Écoles, avec
Tables de conversions. Brochure in -18. 25 c.
Petit Manuel à l'usage des Agents Forestiers, des Pro-
priétaires et Marchands de bois. Brochure in-18. 75 c.
Poids et Mesures à l'usage des Médecins, etc. Brochure
in-18. 25 c.
Tableau synoptique des Poids et Mesures. Une feuille
in-plano. 75 c.
Tableau figuratif des Poids et Mesures. Une feuille
in-plano. 75 c.
— Poids et Mesures, Comptes- faits ou Barème gé -
néral des Poids et Mesures, par M. Achille Nouhen. Ou-
vrage divisé en cinq parités qui se vendent séparément.
3
— 20 —
Impartie : Mesures de Longueur. 60 c.
2° partie, — de Surface. 60 c.
3e partie, — de Solidité. 60 c.
4« partie, Poids. 60 c.
5e partie, Mesures de Capacité. 60 c.
— poids et Mesures (Barème complet des), par
M. Bagilet. 1 vol. 3 fr.
— poids et Mesures (Fabrication des), contenant
en général tout ce qui concerne les Arts du Balancier et
du Potier d'etain, et seulement ce qui est, relatif à la
Fabrication des Poids et Mesures dans les Arts du Fon-
deur, du Ferblantier, du Boisseiier, par M. Rayon, ancien
vérificateur au bureau central des Poids et Mesures. 1 vol
orné de ligures. 3 fr
— Police de la France, par M. Truy, commissaire
de police à Paris. 1 voi. 2 fr. 50
— Politesse (Guide de la), voyez Bonne Compagnie.
— Pompier (Fabricant de pompes], voyez Mécunicien-
Fontainier.
— Ponts-et-Cliaussées s Première partie, Routes
et Chemins, par M. de Gayifier, ingénieur en chef des
Ponts-et Chaussées. 1 vol. avec figures. 3 fr. 50
— Seconde partie. Ponts, Aqueducs, etc., par M. de
Gayffier. 1 vol. avec figures. 3 fr. 50
— roreelainicr, Faïencier» Potier de
Terre, contenant des notions pratiques sur la fabrica-
tion des Grès cérames, des Pipes, des Boutons en porcelaine
et des diverses Porcelaines tendres, par M. 1). Magnif.r,
ingénieur civil. 2 volumes avec planches. 5 fr.
— Potier d'étain, voyez Fabrication des Poids et
Mesures.
— Praticien, ou Traité de la Science du Droit, mise
à la portée de tout le monde, par MM. D... et Rondonneau.
1 gros vol. 3 fr. 50
— Prestidigitation, voyez Sorcellerie.
— Produits chimiques (Fabricant de), formant un
Traité de Chimie appliquée aux arts, à l'industrie et à la
médecine , et comprenant la description de tous les pro-
cèdes et de tous les appareils en usage dans les labora-
toires de chimie industrielle, par M. G.-E. Lormé. 4 gros
volumes et Atlas de 16 planches in- 8 jésus. 18 fr.
— Propriétaire, Locataire et Sous - Locataire,
tant des biens de ville que des biens ruraux; rédigé pat-
ordre alphabétique , par MM. Sergent et Vasserot. 1 vo-
lume. 2 fr. 50
27 —
— fteltonr et] tous genres, contenant les Arts de
l'Assembleur, du S;itineur, du Brocheur, du Regneur, du
Cartonnent* et du Doreur, par M, Séb; Lenormand et M' K.
1 gros vol. orné de planches. 3 fr.
— itoMc» (Amateur de), leur Monographie, leur His-
toire et leur culture, par M. Boitard. 1 vol. fig. noires,
3 fr. 50; — fig. coloriées. 7 fr.
— Sapeur.Pompiei*, ou Théorie sur l'extinction
des Incendies, par M. Paulin, ancien commandant des
Sapeurs-Pompiers de Paris.. 1 vol. 1 fr. 50
— Sapeup.Pompiei', Manuel officiel composé par
le corps des officiers formant l'état- major, publié par ordre
du Ministre de la Guerre. Nouvelle édition contenant la
manœuvre de la Pompe et des Instructions sur les Incen-
dies. 1 joli vol. renfermant une foule de vignettes. 3 fr.
— Sapeur-Pompier (Abrégé), composé par le corps
des Officiers du régiment des Sapeurs-Pompiers de Paris.
Edition spéciale à l'usage des départements. 1 vol. orné de
nombreuses vignettes. 2 fr.
— Sapeurs.Pompiepg (Théorie des), extrait du Ma-
nuel du Sapeur-Pompier, imprimé par ordre du Ministre
de la Guerre. 75 c.
— Sauvetage dans les Incendies, les Puits, les Pui-
sards, les Fosses d'aisances, les Caves et Celliers, les Accidents
en rivière et les Naufrages maritimes, par M. W. Maigne.
1 vol. orné de vignettes et de planches. 2 fr. 50
— Savonnier, ou Traité de la Fabrication des Savons,
contenant des notions sur les Alcalis, les corps gras saponi-
fiables, et des Instructions sur la Fabrication des Savons,
par MM. E. Loriïé et F. Malepeyre. 1 vol. accompagné de
planches. 3 fr. 50
— Sculpture sur i>ois, contenant l'Art de Décou-
per et de Denteler les Dois, la Fabrication des Dois com-
primés, estampés, moulés, durcis, etc., par M. S. Lacomre.
1 joli vol. orne de vignettes. 1 fr. 50
— Serrurier, ou Traité complet et simplifié de cet
Art, par M. Paulin -Désormkaux et M. H. Landrin, ingé-
nieur* civil. 1 fort vol. et un Atlas de 16 planches. 5 fr.
— Sirop», voyez Confiseur, Distillateur, Liquides, Sucre,
— soierie, contenant l'Art d'élever les Vers à soie et
de cultiver le Mûrier ; l'Histoire, la Géographie et la Fa-
brication des Soieries, à Lyon, ainsi que dans les autres lo-
calités nationales et étrangères, par M. Devilliers. 2 vol.
et Atlas. 10 fr. 50
— 28 -
— sommelier, ou la Manière de soigner les Vins,
de prévenir leur altération et de les rétablir, par MM. A. et
G. E. Jullien. 1 volume avec figures. 3 fr.
— Sondeur, V. Chaufournier, Mécanicien-Fontainier.
— Sorcellerie Ancienne et Moderne expli-
quée, ou Cours de Prestidigitation, contenant tous les
Tours nouveaux qui ont été exécutés jusqu'à ce jour, sur
les théâtres ou ailleurs, et qui n'ont pas encore été pu
bliés, etc., par M. Ponsin. 1 gros vol. 3 fr. 50
— Supplément a la Sorcellerie expliquée, par M. Pon-
sin. 1 vol. 1 fr. 25
— Sorciers, ou la Mae e blanche dévoilée par les dé-
couvertes de la Chimie, de 1 Physique et de la Mécanique,
par MM. Comte et Julia db Fontenelle. 1 gros vol. orné
de planches. 3 fr.
— Soufreur à la Lampe et au Chalumeau,
par M. Pédroni, professeur de chimie. 1 volume orné de
figures. 2 fr. 50
— Sucre (Fabricant et Rafflneur de), traitant
de la fabrication actuelle des Sucres indigènes et colo-
niaux, provenant de toutes les substances saccharifères
dont l'emploi est usuel et reconnu pratique, par M. Zoéga,
professeur. 1 vol. avec planches et vignettes. 3 fr. 50.
— sténographie, ou l'Art de suivre la parole en écri-
vant, par M. H. Prévost. 1 vol. 1 fr. 75
— Tabac (Fabricant et Amateur de), contenant son
Histoire, sa Culture et sa Fabrication, par P. Ch. Joubert.
1 vol. 2 fr. 50
— Taille-Douce (Imprimeur en), par MM. Berthiaud
et Boitard. 1 vol. avec fig. 3 fr.
— Tanneur, Corroyeur et Hongroyeur, con-
tenant le travail des Cuirs forts, de la Molleterie et des
Cuirs blancs, par MM. Julia de Fontenelle, F. Malepeyre
et W. Maigne. 1 vol. avec planches et vignettes. 3fr. 50
— Tapissier, Décorateur et marchand de Meubles,
par M. Garnier Audiger. 1 vol. orné de fig. 2 fr. 50
— Technologie physique et mécanique, OU
Formulaire à l'usage des Ingénieurs, des Architectes, des
Constructeurs et des Chefs d'usines, par M. Ansiaux, ingé-
nieur. 1 vol. 3 fr.
— Teinturier, ou l'Art de teindre le Fil, le Coton,
la Laine et la Soie, par MM. Riffault, Vergnaud, J. Fon-
tenelle, Thillaye et Malepeyre. 1 gios volume avec
figures. 3 fr. 50
— Teinturier (Supplément), contenant les Formules
des méthodes parisienne, rouennaise, alsacienne et aile-
— 2!) -
mande, pour teindre le coton et In laine, par MM. L. Ulrich
et Qùilbeuf, anciens contre-maitres. 1 vol. 2 fr. 50
— Télégraphie *:iecii*ic]ue, ou Traité de l'Élec-
tricité et du Magnétisme appliques à la transmission des
signaux, par MM. Walker et Magmer.1 vol. avec fis. 1 fr. 75
— Teneur «te Uvren, renfermant un Cours de tenue
de Livres en partie simple et en partie double, par MM. Tri1 -
mery et Aug. Terriëre (Ouvrée autorisé par l' Université) .
1 vol. 3 fr.
— Terrassier et Entrepreneur de terrassements, trai-
tant des divers modes d? transport,, d'extraction et d'exca-
vation, et contenant une description sommaire des grands
travaux modernes, par MM. Ch. Etienne, Ad. Masson et
D. Casalonga, ingénieurs civils. 1 vol. et un Atlas de 22
planches gravées sur acier. 5 fr.
— Théâtral et du Comédien, contenant les principes
de l'Art de la parole, par Aristippe Dernier de Maligny.
1 vol. 3 fr. 50
— Tïssojfo méennlque, contenant la Transforma-
tion des Procédés manuels en procèdes mécaniques, la Des-
cription des Machines génériques, leur installation, leur
mise en œuvie, ainsi que l'organisation des établissements
de Tissage, par M. Eug. Burel. 1 vol. orné de vignettes et
de planches. 3 fr.
— Tissus (Dessin et Fabrication des) façonnés, tels que
Draps, Velours, Ruban, Gilet, Coutil, Châle, Passementerie,
Gazes, Barèges, Tulle, Peluche, Damassé, Mousseline, etc.,
par M. Totjstain. 2 vol. et Atlas in-4 de 26 pi. 15 fr.
— Toî*eur, voyez Métreur en Bâtiments.
— Tonnelîer et Roï»selier, contenant la fabrica-
tion des Tonneaux de toute dimension, des Cuves, des
Foudres et autres vaisseaux en bois cerclés. (Sous presse.)
— Tounieui', ou Traité complet et simplifié de cet
Art, enrichi des renseignements de plusieurs Tourneurs
amateurs, par M. de Valicourt. 3 vol. et un Atlas grand
in -8 de 27 planches. 15 fr.
— Le même ouvrage, 1 vol. in-8 Jésus, renfermant l'At-
las. (Voyez page 57.) 20 fr.
— Treillageur et Xleauisier «les «Jardins, par
M. Désormeaux. 1 vol. avec planches. 3 fr.
— Tuilier, voyez Briquetier.
— Typographie, Imprimerie, par MM. FREY et
Bouchez. 2 vol. avec planches. 6 fr.
On vend séparément les Signes de correction. 75 c.
— Verni» (Fabricant de), voyez Couleurs,
— ver nisseur, voyez Bronzage, Peintre en bâtiments.
— 30 —
— Verrier et Fabricant de Glaces, Cristaux,
Pierres précieuses factices, Verres colorés, Yeux artificiels,
par MM. Julia de Fontenelle et Malepeyre 2 vol. ornés de
planches. 6 fr.
— Ver» à sole (Education des), voyez Soierie.
— vétérinaire, contenant la connaissance des che-
vaux, la manière de les élever, les dresser et les conduire ;
la Description de leurs maladies , les meilleurs modes de
traitement, etc., par M. Lebeau et un ancien professeur
d'Alfort. 1 vol. avec planches. 3 fr.
— vigne (Culture et Traitement de la), ou Guide du
Vigneron et de l'Amateur de Treilles, indiquant, mois par
mois, les travaux à faire dans le vignoble et sur les treilles
des jardins; la manière de planter, gouverner et dresser la
vigne d'après toutes les méthodes en usage en France, et de
la guérir de ses Maladies par les moyens reconnus les plus
efficaces, par M. F.-V. Lebeuf. 1 vol. orné de vignettes. 2 f. 50
— Vigneron Français, OU l'Art de cultiver la
Vigne et de faire le Vin, par M. Thiébaut de Berneaud.
(Sous presse.)
— Vinaigrier et moutardier, contenant la fa-
brication de l'acide acétique, de l'acide pyroligneux, des
acétates, et les formules de Vinaigres de table, de toilette
et pharmaceutiques, ainsi que les meilleures recettes pour
la fabrication de la moutarde, par MM. J. de Fontenelle
et F. Malepeybe. 1 vol. orné de vignettes. 3 fr. 50
— Vins (Calendrier des), ou Instructions à exécuter
mois par mois, pour conserver, améliorer ou guérir les
Vins. (Ouvrage destiné aux Garçons de caves et de cel-
liers, et aux Maîtres de Chais, faisant suite à l'Améliora-
tion des Liquides), par M. V.-F. Lebeuf. 1 joli vol. 1 fr. 25
— Vins (Marchand de), par M. Laudier. {Sous presse.)
— Vins, voyez Liquides, Sommelier , Négociant en
eaux -de-vie.
— Vins de Fruits et Boissons économiques,
contenant l'Art de fabriquer soi-même, chez soi et à peu
de Irais, les Vins de Fruits, le Cidre, le Poiré, les Vins
de Grains, les Bières économiques et de ménage, les Bois-
sons rafraîchissantes, les Hydromels, etc., et l'Art d'imi-
ter les Vins de crûs et de Liqueur français et étrangers,
par MM. Accum, Guil.... et Malepeybe 1 vol. 2 fr. 50
— Vins mousseux, voy. Eaux et Boissons Gazeuses.
— Zoophite, ou Art d'élever et de soigner les animaux
domestiques, voyez Bouvier, Habitants de la campagne.
31
BIBLIOTHEQUE DES ARTS ET METIERS.
Format in- 18, grand papier,
1 fi*. TU le volume.
Livre de l'ilrpenteur-Géoniètre , Guide pra-
tique de l'Arpentage et du lever des Plans, par MM. Place
et Foucard. 1 vol. accompagné de 3 planches.
Livre du Brasseur, Guide complet de la fabrica-
tion de la Bière, par M. P. Deleschamps. 1 vol.
Livre de la Comptabilité du Bâtiment,
Guide complet de la mise à prix de tous les travaux de
Construction (Seconde partie du Livre du Tuiseur), par
M. A. Digeon. 1 vol.
Livre du Cultivateur, Guide complet de la cul-
ture des Champs, par M. Ma un y de Mornay. 1 vol. accom-
pagné de 2 planches.
Livre de l'Economie et de l'Administration
rurale, Guide complet du Fermier et de la Ménagère,
par M. Mauny de Mornay. 1 vol. accompagné d'une planche.
Livre du Forestier, Guide complet de la Culture
et de l'Exploitation des Bois, traitant de la fabrication des
Charbons et des Résines, par M. Mauny de Mornay. 1 vol.
accompagné d'une planche.
Livre du Jardinier, Guide complet de la culture
des Jardins fruitiers, potagers et d'agrément, par M. Mauny
de Mornay. 2 vol. accompagnés de 2 planches.
Livre des Logeurs et des Traiteurs, Code
complet des Aubergistes, Maîtres d'hôtel, Teneurs d'hôtel
garni, Logeurs, Traiteurs, Restaurateurs, Marchands de
Vin, etc., suivi de la Législation sur les Boissons. 1 vol.
Livre du Meunier, du Négociant en Grains et du
Constructeur de Moulins, par M. Mauny de Mornay. 1 vol.
accompagné de 3 planches.
Livre de l'Eleveur et du Propriétaire d'A-
nimaux domestiques, par M. Mauny de Mornay.
1 vol. accompagné de 2 planches.
— 32 —
Livre du Fabricant de Sucre et du ftaftf-
ïieur, par M. Mauny de Mornay. 1 vol. accompagné de
2 planches.
Livre du Tailleur, Guide complet du tracé, de la
coupe et de la façon des Vêtements, par M. Aug. Canneva.
1 vol. accompagné de 2 planches.
Livre du Toi seur- Vérificateur, Guide complet
du toisé de tous les ouvrages de Bâtiment, par M. A. Di-
Geon. 1 vol. accompagné de 2 planches.
Livre du vigneron et du Fabricant de Cidre, de
Poiré, de Corme et autres Vins de Fruits, par M. Mauny de
Mornay. 1 vol. accompagné d'une planche.
LE TECHNOLOGISTE
Archives de* progrès de l'Industrie fran-
çaise et étrangère, publié sous la direction de
MM. F. Malepeyre, P. Macabies et E. Soblet.
Ouvrage utile aux manufacturiers, aux fabricants, aux
chefs d'ateliers, aux ingénieurs, aux mécaniciens, aux ar-
tistes, etc., etc., et à toutes les personnes qui s'occupent
d'arts industriels.
32e année. Prix : 18 fr. par an pour Paris ; 20 fr. pour la
France et l'Algérie, et 22 tr. pour l'Etranger.
Les abonnements ne se font que pour un an, à partir du
Ier janvier.
Chaque mois il paraît un cahier de 48 pages grand in-8,
renfermant une grande quantité de figures gravée? sur acier.
Ce recueil a commencé à paraître le 1er octobre 1839. Le
prix des 31 années parues est de 18 fr. chacune.
Table alphabétique et analytique des Tomes I à XX
(1839-1859). 1 voi. grand in-8<>. 10 fr.
Table alphabétique et analytique des Tomes XXI à XXX
(1859-1869;. 1 vol. grand in-8» 5 fr.
Ces Ta!)les sont délivrées à moitié prix aux Abonnés à
l'année courante. Elles sont données gratuitement aux Abon-
nés à la Collection complète ou aux personnes qui font
l'acquisition de cette collection.
On peut se procurer des collections complètes de ce re-
cueil, ainsi que des volumes séparés.
— 33 —
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SUITES A BUFFON
FORMANT
AVEC LES ŒUVRES DE CET AUTEUR
UN COURS COMPLET
D'HISTOIRE NATURELLE
embrassant
LES TROIS RÈGNES DE LA NATURE.
Les possesseurs des Œuvres de BUFFON pourront, avec
ces suites, compléter toutes les parties qui leur manquent,
chaque ouvrage se vendant séparément, et formant , tous
réunis, avec les travaux de cet homme illustre, un ouvrage
général sur l'histoire naturelle.
Cette publication scientifique, du plus haut intérêt, pré-
parée en silence depuis plusieurs années, et confiée à ce
que l'Institut et le haut enseignement possèdent de plus
célèbres naturalistes et de plus habiles écrivains, est ap-
pelée à faire époque dans les annales du monde savant.
Les noms des Auteurs indiqués ci-après, sont, pour le pu-
blic, une garantie certaine de la conscience et du talent
apportés à la rédaction des différents traités.
Zoologie Générale
(Supplément à Buffon), ou
Mémoires et notices sur la
zoologie, l'anthropologie et
l'histoire de la -science, par
M. Isidore Geoffroy-Saint -
Hilaire. 1 vol. avec 1 li-
vraison de planches.
Fig. noires. lofr.50
Fig. coloriées. 14 fr.
Cétacés, Baleines, Dau-
phins, etc.), ou Recueil et
examen des faits dont se
compose l'histoire de ces
animaux, par M. F. Co-
vier, membre de l'Insti-
tut, professeur au Muséum
d'Histoire naturelle. 1 vol.
et 2 livraisons de planches.
Figures noires. 14 fr.
Fig. coloriées. 21 fr.
Reptiles, (Serpents, Lé-
zards , Grenouilles , Tor-
tues, etc.), par M. Dumé-
ril, membre de l'Institut,
professeur à la faculté de
Médecine et au Muséum
d'Histoire naturelle, et M.
- 34 -
Biiiron, professeur d'His-
toire naturelle, 10 vol. et 10
livraisons de planches, fig.
noires. 105 fr.
Fig. coloriées. 1 40 fr.
Poisons, par M. A.-Aug.
Duméril, professeur au Mu
séum d'Histoire naturelle,
professeur agrégé libre à
la Faculté de Médecine de
Paris. Tomes 1 et II (en 3
vol.) et 2 livr. de plan -hes.
Fig. noires. 28 fr,
Fig. coloriées. 35 fr.
{En cours de publication.)
Entomologie (Introduc-
tion à 1'), comprenant les
principes généraux de l'A-
natomie, de la Physiologie
des Insectes, des détails sur
leurs mœurs, et un résumé
des principaux systèmes de
classification, etc., par M.
Lacordaire , professeur à
l'Université de Liège ( Ou-
vrage adopté et recommandé
par l'Université pour être
placé dans les bibliothèques
des Facultés et des Lycées,
et donné en prix aux élè-
ves), 2 vol. in-8 et 24 plan-
ches. Fig. noires. 21 fr.
Fig. coloriées. 24 fr. 50
Insectes Coléoptères
(Cantharides, Charançons,
Hannetons. Scarabées, etc.),
par M. Lacordaire, profes-
seur à l'Université de Liège.
Tomes I à IX (en 11 vol.),
et 10 livraisons de planches.
Fig. noires. 112 fr.
Fig. coloriées. 147 fr.
{En cours de publication.)
— Orthoptères (Grillons,
Criquets , Sauterelles), par
M. Serville, membre de la
Société entomologique de
France. 1 vol. et 14 pi.
Fig. noires. lo fr. 50
Fig. coloriées. 14 fr.
- Hémiptères (Cigales,
Punaises, Cochenilles, etc.),
par MM. Am yot et Serville,
1 vol. et une livr. de pi.
Fig. noires. 10 fr. 50
Fig. coloriées. 14 fr.
- Lépidoptères (Papil-
lons).
-Diurnes, par M. Boisduval,
t. 1er, avec 2 livr. de pi.
Fig. noires. 14 fr.
Fig. coloriées. 21 fr.
- Nocturnes, par M. Gué-
née, t. V à X , avec 5 livr.
de planches.
Fig. noires. 59 fr. 50
Fig. coloriées. 77 fr.
{En cours de publication.)
- Xévroptères (Demoi-
selles, Ephémères, etc.),
par M. le docteur Rambur,
1 vol. avec une livraison de
pi. Fig. noires. 10 fr. 50
Fig. coloriées. 14 fr.
- Hyménoptères) Abeil-
les, Guêpes, Fourmis, etc.),
par M. le comte Lepeletier
de Saint-Fargeau et M.
Brullé; 4 vol. avec 4 li-
vraisons de planches.
Fig. noires. 42 fr.
Fig. coloriées. 56 fr.
- l>ïp ter es (Mouches, Cou-
sins, etc.), par M. Macquart,
directeur du Muséum d'His-
toire naturelle de Lille;
2 vol. et 24 planches.
Fig. noires. 21 fr.
Fig. coloriées. 28 fr.
- 8J
— Aptère» (Araignées,
Scorpions, etc.), par M.
Walckenaer et M. Gervais ;
4 vol. et51ivr. de planches.
Fig. noires. -i.'> fr. 50
Fig. coloriées 63 fr,
Crustacés (Écrevlssesj
Homards, Crabes, etc.),
comprenant l'Anatomie, la
Physiologie et la Classifi-
cation de ces animaux, par
M. Milne-Edwards , mem-
bre de l'Institut, professeur
au Muséum d'Histoire natu-
relle. 3 vol. et 4 livraisons
de planches.
Fig. noires. 35 fr.
Fig. coloriées. 4!» fr.
MoIlusquesfPoulpes, Mou-
les, Huitres, Escargots, Li-
maces, Coquilles, etc.) [En
préparation.)
Helminthe**, ou Vers in-
testinaux, par M. Dujardin,
de la Faculté des Sciences
de Renfles. 1 vol. avec une
livraison de pi. Prix :
Fig. noires. 10 fr. 50
Fig. coloriées. 14 fr.
Annelés (Annélides, Sang-
sues, Lombrics, etc.), par
MM. de Quatrefages, mem-
bre de l'Institut, professeur
au Muséum d'Histoire natu-
relle, et Léon Vaillant, pro-
fesseur d'Histoire naturelle.
T. 1 et II (en 3 vol.), avec
2 livr. de planches.
Fig. noires. 28 fr.
Fig coloriées. 35 fr.
(En cours de publication.)
iRoopîiyte» Aealèplie»
tPhysale, Béroé, Angèle,
etc.") par M. Lesson, cor-
respondant de rinstitut,
pharmacien en chef de la
Marine, à Rochcfort, 1 vol.
avec 1 livr. de planches.
Fig. noires. 10 fr. 50
Fig. coloriées. 14 fr.
— Éoliinodermcs (Our-
sins, Patinettes, etc.), par
MM. Dujardin, doyen de la
Faculté, ûc^ Sciences dft
Hennés, et Hupé, aide- na-
turaliste.! vol. avec uneliv.
de pi. Fig. noires. 10 fr 50
Fig. coloriées. I i fr.
— Coi-al Biaises OU POLY-
PES PROPREMENT DITS (Co-
raux, Gorgones, Eponges,
etc.), par MM. Milne-Ed-
WARDS et J. H AI ME, 3 Vol.
avec 3 livr. de planches.
Fig. noires. 31 fr. 5(>
Fig. coloriées. 42 fr.
— in r«>- oï t'es (Animalcules
microscopiques;, par M. Du-
jardin, doyen de la Faculté
des Sciences de Rennes. 1
vol. avec 2 livr. de planches.
Fig. noires. 14 fr.
Fig. coloriées. 21 fr.
Botanique (Introduction à
l'étude de la), ou Traité élé-
mentaire de cette science,
contenant l'Organographie,
la Physiologie, etc., par
Alph. de Candolle, profes-
seur d'Histoire naturelle à
Genève [Ouvrage autorisé
par V Université pour les Ly-
cées et les Collèges. 2 vol. et
1 livr. de 8 pi. 17 fr. 50
Végétaux {thanéroga.
mes (Organes sexuels ap-
parents , Arbres , Arbris-
seaux, Plantes d'agrément,
; etc.) par M. Spach, aide-na-
turaliste au Muséum d'His.
— 36 —
toire naturelle. 14 vol. et
15 livraisons de planches.
Fig. noires. 150 fr. 50
Fig. coloriées. 203 fr.
— Cryptogames ( Orga-
nes sexuels peu apparents
ou cachés, Mousses, Fou-
gères, Lichens, Champi-
gnons, Truffes, etc.).
(En préparation.)
Géologie (Histoire, Forma-
tion et Disposition des Ma-
tériaux qui composent l'é-
corce du Globe terrestre),
par M. Huot, membre de
plusieurs Sociétés savantes.
2 vol. ensemble de plus de
1500 pages, avec un Atlas de
24 planches. 21 fr.
Minéralogie (Pierres,
Sels, Métaux, etc.), par M.
Delafosse, membre del'Ins-
titut, professeur au Muséum
d'Histoire naturelle et à la
Sorbonne. 3 vol. et 4 livrai-
sons de planches. 35 fr.
CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION.
Les SUITES à BUFFON formeront cent volumes in-8 en-
viron, imprimés avec le plus grand soin et sur beau papier ;
ce nombre paraît suffisant pour donner à cet ensemble
toute l'étendue convenable. Ainsi qu'il a été dit précédem-
ment, chaque auteur s'occupant depuis longtemps de la
partie qui lui est confiée, l'Editeur sera à même de publier
en peu de temps la totalité des traités dont se composera
cette utile collection.
«« volumes et »<£ livraisons de planches sont en vente.
Les personnes qui voudront souscrire pour toute la Col-
lection auront la liberté de prendre par portion jusqu'à ce
qu'elles soient au courant de tout ce qui a paru.
ï*rix. du texte (1) :
Chaque volume contenant environ 500 à 700 pages :
Pour les souscripteurs à toute la collection.. . 6 fr.
Pour les acquéreurs par parties séparées.. . . 7 fr.
Le prix des volumes imprimés sur papier grand-raisin
(format des planches) sera double de celui des volumes im-
primés sur papier carré vergé.
I*rix des planches :
Chaque livraison d'environ 10 planches noires. 3 fr. 50
— — — coloriées. 6 fr.
(1) L'Editeur ayant à payer pour cette collection des honoraires
aui auteurs, le prix des volumes ne petit être comparé à celui des
réimpressions d'ouvrages appartenant au domaine public et exempts
de droits d'auteurs, tels que Buiibn, Voltaire, etc.
BAR-SUR-SEINE.
1MP. SA1LLARD.
— 37 —
HISTOIRE NATURELLE.
Annules (Nouvelles^ ciu Muséum d'Histoire
naturelle, recueil de mémoires de MM. les professeurs
administrateurs de cet établissement, et autres naturalistes
célèbres, sur les branches des sciences naturelles et chi-
miques qui y sont enseignées. Années 1832 à 1836, 4 vol.
in-4. Prix : 30 fr. chaque volume.
Voyez Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de
Paris, page 43.
Aperçu sur les auîinanv utiles et nuisibles
de la Belgique, par M. de Selys-Longchamps. Br. in-8. 2 fr.
Araneidee des îles de la iieunion, AluuHce
et Madagascar, par M* Aug. Vinson. 1 gros volume
grand in-8, avec 14 planches, fig. noires. 2u fr.
Fig. coloriées. 30 fr.
Botanique (La), de J.-J. Rousseau, contenant tout ce
qu'il a écrit sur cette science, augmentée de l'exposition de
la méthode de Touruefort et de Linné, suivie d'un Diction-
naire de botanique et de notes historiques, par M. De-
ville, 2e édit., 1 gros vol. in- 12, orné de 8 planches. 4 fr,
Figures coloriées. 5 fr.
Catalogue des Lépidoptères, ou Papillons de la
Belgique, précédé du tableau des Libelluiides de ce pays,
par M. de Sélys-Longchamps. In-8. 2 l'r.
Catalogue raisonné des Plantes pïianéro-
games de Maine-et-Loire, par M. A. Boreau, auteur de
la Flore du centre de la France. 1 vol. in-8. 3 fr.
Collection Iconographique et historique
des Chenilles, ou Description et ligures des chenilles
d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses , et des
applications à l'agriculture, par MM. Boisduval, Rambur
et Graslin.
Cette collection se compose de 42 livraisons, format grand
In 8, papier vélin: chaque livraison comprend trois plan-
ches coloriées et le texte correspondant. Le prix de chaque
livraison est de 3 fr.
Les 42 livraisons ensemble. 100 fr.
4
— 38-
Les dessins des espèces qui habitent les environs d« Paris, comm
anssi ceux des chenilles que Ton a envoyées vivantes a l'auteur, ont i
été exécutés avec autant de précision que de talent. Le teite est im-
primé sans pagination; chaque espèce aura une page séparée, que Ton
pourra classer comme on voudra. Au commencement de chaque page
se trouvera le même numéro qu'à la figure qui s'y rapportera, et en
titre le nom de la tribu, comme en tête de la planche.
Cet ouvrage, avec l'icones des Lépidoptères de M. Boisduval, de
beaucoup supérieurs à tout ce qui a paru jusqu'à présent, formeront
un supplément et une suite indispensable aux ouvrages de Hubner,
de Godart, tic Tout ce que nous pouvons dire en faveur de ces deux
ouvrages remarquables peut se réduire à cette expression employée
par Dfjean dans son Species : * M. Boisduval est de tous nos entomo-
logistes celui qui connaît le mieux les Lépidoptères. •
Cour*» d'Entomologie, ou Histoire naturelle des
crustacés, des arachnides, des myriapodes et des insectes,
à l'usage des élèves de l'Ecole du Muséum d'Histoire natu-
relle, par M. Latreille, proîesseur, membre de l'Insti-
tut, etc. 1 gros vol. in-8, et un Atlas composé de 24 plan-
. ches. 16 fr.
Description géologique de la partie méri-
dionale de la ehunte de» Vosges, par M. Rozet,
capitaine au corps rovai d'etat-major. t vol. in-8, orné de
planches et d'une jolie carte. 10 fr.
Description des Mollusques fluviatiles et
terrestres de la France, et pius particulièrement
du département de l'Isère, ouvrage orne de planches repré-
sentant pius de 1 40 espèces, par M. Albin Gras. In -8. 6 fr.
Description des Oursins fossiles, OU Notions
sur l'Organisation et la Glossologie de cette classe , par
M. Albin Gras. In-8. 6 fr.
Dictionnaire de Botuiiique médicale et
pharmaceutique, contenant ies principales proprié-
tés des minéraux, des végétaux et des animaux, avec les
préparations de pharmacie, internes et externes les plus
usitées en médecine et en chirurgie, etc., par une Société
de médecins, de pharmaciens et de naturalistes. Ouvrage
utile à toutes les classes de la société, orne de 17 grandes
fdanches représentant 278 ligures de plantes gravées avec
e plus grand soin, 3e édition, revue, corrigée et augmentée
de beaucoup de préparations pharmaceutiques et de re-
cettes nouvelles, par MM. Julia de ïontenelle et JBarthez.
2 gros vol. in-8, ligures noires. 18 fr.
Le même, figures coloriées d'après nature. 26 fr.
Cet ouvrage est spécialement destiné aux personnes qut,
sans s'occuper dé la médecine, aiment à secourir les mal-
ïieureux.
- 39 -
Dictionnaire (Nouveau) d'Histoire naturelle
appliquée aux arts, a l'agriculture, à l'économie rurale et do-
mestique, a la médecine, etc., par une Société de naturalistes
et d'agriculteurs. 36 vol. in-8, figures noires. 50 fr.
Diiuvium (Du). Recherches sur les dépôts auxquels
on doit donner ce nom et sur la cause qui les a produits,
par M. Melleville. In -8. 2 fr.
Diptère*» exotiques nouveaux ou peu con-
nus, par M. Macquart, membre de plusieurs sociétés sa-
vantes; tomes I et 11, publiés en 5 livraisons in-8, figures
noires. 35 fr.
Les Suppléments 1, 2-3 (ensemble) et 4 (1846-51),
chaque : fig. noires. 7 fr.
— — 5(1855), fig. noires, 4 fr.
L'ouvrage complet, y compris les suppléments. 60 fr.
Diptères. Notice sur les différences sexuelles du genre
Dolichopus, tirées des nervures des ailes, par M. Macquart.
1844, in-8. 1 fr.
Discours sur l'avenir physique de la terre,
par M. Marcel de Serres , professeur à la Faculté des
Sciences de Montpellier, in-8. 2 fr. 50
Elatérides nouveaux (1864), par M. E. CandèZE.
Br. in-8. 2 fr.
Essai monographique sur les Campagnols des envi-
rons de Liège, par M. de Sélys-Longchamps, in -8, fig. 3 fr.
Essai sur l'Histoire naturelle du Drabant9
par feu M. (Mammifères.) 2 fr. 50
(Analyse et Extraits par M. de Sélys-Longchamps)
Essai sur l'Histoire naturelle des serpents
de la Suisse, par J. F. Wyder. In-8, fig. 2 fr. 50
Études de raicromammalogie, revue des sorex,
mus et arvicola d'Europe, suivies d'un index méthodique
des mammifères européens, par M. de Sélys-Longchamps.
1 volume in-8. 5 fr.
Europeorum mlcrolepldopterorum Index me-
thodicus, sive Spirales, Tortrices, ïineae et Alucitae Linnœi.
Auct. A. Guénée. Pars prima, in-8. 3 fr. 75
Eacultés intérieures des animaux Inverté-
brés, par M. Macquart, 1 vol. in-8. 5 fr.
Eauna Japonica, sive Descriptio animalium quae in
ltinere per Japoniam jussu et auspiciis superiorum, qui
summum in India Batava imperium tenent, suscepto anni
1823-1830, collegit, notis, observationibus et adumbratio»
tribus illustravit Ph. Fr. de Siebold.
— 40 -
Mammifères, 3 livraisons coloriées, chaque. 26 fr.
Oiseaux, 12 — — — 26 fr.
Poissons, 16 — — — 26 fr.
Reptiles, 3 — noires, — 25 fr.
Crustacés, 7 — — — 25 fr.
Faune de l'Océanie, par le docteur Boisddval. Un
gros vol. in-8, imprimé sur grand papier vélin. 10 fr.
Faune entoniologique de Madagascar,
Bourbon et Maurice. — Lépidoptères, par le doc-
teur Boisduval ; avec des notes sur les métamorphoses, par
M. Sganzin.
Huit livraisons, format grand in-8, papier vélin ; chaque
livraison comprend 2 planches coloriées et le texte corres-
pondant et coûte 3 fr.
L'ouvrage complet 20 fr.
Faune (Sur la) de la Belgique, par M. DE SËLYS-
Longchamps, br. in-8. 1 fr.
Flora japon ica, sivae Planta? quas in imperio Japo-
nico collegit, descripsit, ex parte in ipsis locis pigendas cu-
ravit, Pu. Fr. de Siebold. Livr. 1 à 20, col. ; chaque 15 fr.
Flore du centre de la France et du bassin de
la Loire, par M. A. Boreau, directeur du Jardin des plantes
d'Angers, etc. 3e édition. 2 vol. in-8. 15 fr.
Flore de l'arrondissement d'Hazebrouck,
ou description des plantes du Nord, du Pas-de-Calais et
de la Belgique, par H. Vandamme. 3 parties formant en-
semble 1 vol. in-8 de 334 pages. 6 fr.
1™ partie, 3 fr. ; 2e et 3e parties, séparément : 1 fr. 50
Gênera et index, metbodicus tluropœorum Le-
Eidopterorum. pars prima sistens Papiliones Sphinges, Bom-
yces noctuas, auctore Boisduval. 1 vol. in-8. 5 fr.
Herbarii Timorensis descriptio, CUm tabulis 6
œneis; auctore J. Decaisne. 1 vol. in- 4. 15 fr.
Histoire abrégée des Insectes, par M. GEOFFROY
Saint- Hilaire. 2 vol. in-4, reliés. Fig. 15 fr.
Histoire des métamorphoses de quelques
Coléoptères exotiques, par M. E Candèze. 1 vol.
in-8, avec figures. 3 fr.
Histoire des Mœurs et de l'Instinct des Ani-
maux., distributions naturelles de toutes leurs classes,
par J.-J. Virey. 2 vol. in-8. 12 fr.
Histoire des progrès des sciences naturel-
le», depuis 1789 jusqu'en 1831, par M. le baron G. Cuvier.
5 vol. in-8. 22 fr. 50
Le tome 5 séparément. 7 fr.
- 41 -
Le Conseil royal de l'Université a décidé que cet ouvrage
serait placé dans les bibliothèques des collèges et donné en
prix aux élèves.
Hlstolne naturelle, ou éléments de la Faune fran-
çaise, par MM. Bragiukr et Maurette. In-12, cahiers 1 à 5,
à 2 francs chaque. Ensemble : 10 fr.
Histoire* naturelle «les Araignées (Aranéïdes),
suivie du Catalogue synonymique des espèces européennes,
par M. Eug. Simon. I vol. in-8 orné de 2o7 fig. 7 fr. 50
Histoire naturelle «le» Insecte» » composée
d'après Réaumur, Geoffroy, Degeer, Roesel, Linné, Fabri-
cius, et les meilleurs ouvrages qui ont paru sur cette par-
tie, rédigée suivant les méthodes d'Olivier, de Latreille, avec
des notes, plusieurs observations nouvelles et les figures des-
sinées d'après nature : par F. -M. G. ueTigny et Brongniart,
pour les généralités. Edition ornée de beaucoup de figures,
augmentée et mise au niveau des connaissances actuelles,
par M.Guérin. 10 vol. ornés de planches, fig. noires. 23fr.40
Le même ouvrage, figures coloriées. 39 fr.
Histoire naturelle des Végétaux classés par
familles, avec la citation de la classe et de l'ordre de
Linné, et l'indication de l'usage qu'on peut faire des
plantes dans les arts, le commerce, l'agriculture, le jardi-
nage, la médecine, etc.; des fisures dessinées d'après
nature, et un Gênera comolet. selon le système de Linné,
avec des renvois aux familles naturelles de Jussieu; par
J.-B. Lamarck, membre de l'Institut, professeur au Mu-
séum d'Histoire naturelle, et par C.-F.-B. de Mirpel, mem-
bre de l'Académie des Sciences, professeur de botanique.
Edition ornée de 120 planches représentant plus de 1(500
sujets. 15 volumes ornés de planches, fig. noires. 30 fr. 90
Le même ouvraae, figures coloriées. 46 fr. 50
Histoire naturelle «le» Coquilles, contenant
leur description, leurs mœurs etl eurs usages, par M. Bosc,
membre de l'Institut. 5 vol. ornés de pi. Fig. noires 10 fr. 65
Le même ouvrase, fig. coloriées. 16 fr. 50
Histoire naturelle des Vers, contenant leur
description, leurs mœurs et leurs usages, par M. Bosc.
3 vol. ornés de planches, fig. noires. 6 fr. 50
Le même ouvrase, fis. coloriées. 10 fr. 50
Histoire naturelle des Crustaeés, contenant
leur description, leurs mœurs et leurs usages, par M. Bosc.
2 vol. ornés de planches, figures noires. 4 fr. 75
Le même ouvrage, fig. coloriées. 8 fr.
Histoire naturelle des Minéraux, par M. E.-
M. Patrin, membre de l'Institut. Ouvr. orné de 40 planches,
- 42 -
représentant un grand nombre de sujets dessinés d'après
nature. 5 vol. ornés de planches, figures noires. 10 fr. 50
Le même ouvrage, fig. coloriées. 16 fr. 50
Histoire naturelle des Poissons, avec des fi-
gures dessinées d'après nature, par Block. Ouvrage classé
par ordres, genres et espèces, d'après le système de Linné,
avec les caractères génériques, par René Richard Castel.
Edition ornée de 160 planches représentant 600 espèces de
poissons. 10 volumes, figures noires. 26 fr. 20
Avec figures coloriées. 47 fr.
Histoire naturelle «les Heptiles, avec des fi-
gures dessinées d'après nature, par Sonnini, homme de
lettres et naturaliste, et Latreille, membre de l'Institut.
Edition ornée de 54 planches, représentant environ 150
espèces différentes de serpents, vipères, couleuvres, lé-
zards, grenouilles, tortues, etc. 4 vol. avec planches, fig.
noires. 9 fr. 85
Le même ouvrage, figures coloriées. 17 fr.
Les huit ouvrages ci-dessus composaient autrefois la
Collection des suites a Buffon, format m-18, éditée par
M. Déterville et devenue la propriété de M. Roret.
Icône» historiques des Lépidoptères nou>
veaux ou peu connus, collection, avec figures colo-
riées, des papillons d'Europe nouvellement découverts;
ouvrage formant le complément de tous les auteurs icono-
graphes ; par le docteur Boisduval.
Cet ouvrage se compose de 42 livraisons grand in- 8,
comprenant chacune deux planches coloriées et le texte
correspondant, imprimé sur papier vélin. Prix de chaque
livraison. 3 fr.
Les 42 livraisons ensemble. 100 fr.
Iconographie et histoire des Lépidoptères
et des Chenilles de l'Amérique septentrio-
nale, par MM. Boisduval et John Lfconte.
Cet ouvrage comprend 26 livraisons, renfermant trois
planches coloriées et le texte correspondant, imprimé sur
papier vélin.
Prix de la livraison. 3 fr.
Les 26 livraisons ensemble. 60 fr
lllustrationes plantarum orien talium, OU
Choix de Plantes nouvelles ou peu connues de l'Asie occi-
dentale, par M. le comte Jaiirert et M. Spach. Cet ouvrage
l'orme 5 vol. grand in-4, composés chacun de 100 planches
et d'environ 30 feuilles de texte; il a paru par livraisons
de 10 planches. Le prix de chacune est de 15 fr.
l 'ouvrage complet (50 livraisons). 7 50 fr.
— 43 —
luaectu caftVarla annis 1838-45 à J. V. Vahlberg,
collecta, descrlpsit Carolus H. Boheman
Pars 1. Fasc. 1. Coleoptera (Carabici, flydrocanthari,
Gyrinii et Sfaphylinii). 1 vol. in-8. 8 fr.
rase. 2 Coleoptera 'Buprestides, Clatérides, Cébrionites,
Khpicérides, Cyphonides, Lucides, Lampyrides, etc.] ln-8.
10 fr.
Pars 2. Coleoptera (Scarabœides), in-8. 10 fr.
introduction à l'étude de lu botanique, par
Philibert. 3 vol. in-8; flg. col. 18 fr.
Mémoires sur la famille des Comhrétacées,
par M. de Candolle. In -4 ; fig. 3 fr.
Mémoires sur les Métamorphoses des Co-
léoptères, par W. De Haan. 1 vol. in-4° avec pi. 6 fr.
Mémoires de la Société de physique de Ge-
nève, in-4. — Divers Mémoires séparés sur les Selagi-
nees, les Lythraires, les Dypsacées, le Mont-Somma, etc.
Mémoires de la Société d'Histoire natu-
relle de i»aris^ 5 vol. in-4 avec planches. Prix: 20 fr.
chaque volume. Prix total. 100 fr.
Voyez Nouvelles Annales du Muséum, page 38.
Mémoires de la Société royale des Science*
de Liège. 23 volumes in-8, accompagnés de planches.
PREMIÈRE SÉRIE.
— Tome 1er (en 2 vol. in-8) chaque vol. 5 fr.
Les 2 vol. réunis. 8 fr.
— Tome 2 (en 2 vol. in-8) chaque vol. 5 fr.
Les 2 vol. réunis. 10 fr.
— Tome 3, 1845, contenant la Monog. des Coléoptères
subpentamères-phytophages, par Th. Lacordaire, tome 1er.
1 vol. in-8. 12 fr.
— Tome 4, 1847-49, contenant la monographie des Pro-
ductus, par M. de Koninck. 2 vol. in-8 et un atlas. La
1» partie, l vol. et 1 atl. 10 fr. La 2e partie, 1 vol. 5 fr.
— Tome 5, 1848. Monog. des Coléoptères subpentamères-
phytophages, par Th. Lacordaire, tome 2. 1 vol. in 8. 12 fr.
— Tome6, 1849. Monog. des Odonates. 1 vol. in-8. 10 fr.
— Tome 7, 1851. Exposé élémentaire de la Théorie des
Intégrales définies, par Meyer. 1 vol. in-8. 10 fr.
— Tome 8, 1853, renfermant le catalogue des larve3 des
Coléoptères connues jusqu'à ce jour, avec la description de
plusieurs espèces nouvelles, par MM. Chapitis et Candèze
1 vol. in-8. 12 fr
— 44 —
— Tome 9, 1854$ contenant la monographie des Calopté-
rygines, par M. de Sèlys-Longchamps. I vol. in- 8. 12 frî
— Tome 10, 1856. Cours élémentaire sur la Fabricatioa
des bouches à feu en fonte et en bronze, par Coquilhat,
1" partie. I vol. in-8. 12 fr
— Tome 11, 1858. Fabrication des bouches à feu, par Co-
quilhat. 2e partie. — Calcul des variations, par A. Meyer
— MonoçraphiedesGomphines, parM.DESÉLYS-LoNGCHAMFS.
1 vol. in-8. 18 fr.
— Tome 12, 1857. Monographie des Élatérides, par E,
Candèze. Tome 1er, 1 vol. in-8. 8 fr. 50
— Tome 13, 1858. Fabrication des bouches à feu par Co- let
OUIlhat. 3e partie. — Etudes sur un mémoire de Jacobi
relatif aux intégrales définies, par N.-C. Schmitt. — Noticej
géologique, par J. Van Binkhorst. 1 vol. in-8. 12 fr
— Tome 14, 1859. Monographie des Elatérides, par E.
Candèze. Tome 2. 1 vol. in-8. 10 fr,
— Tome 15, 1860. Monographie des Elatérides, par E
Candèze. Tome 3, 1 vol. in-8. 10 fr.
— Tome 16, 1861. Des Brachiopodes munis d'appen
dices spiraux, par Davidson, trad. par De Koninck. — Mé-
thodes diverses de calculs transcendants, par Paque. — Mé-
tamorphoses de quelques Coléoptères exotiques, par E.
Candèze. 1 vol. in-8. 10 fr.
— Tome 17, 1863. Monographie des Elatérides, par E.
Candèze. Tome 4 et dernier, 1 vol. in-8. 10 fr.
— Tome 18, 1863. Clytides d'Asie et d'Océanie, par Che-
vrolat. — Percussions sur les affûts dans le tir des bou-
ches à feu, par Coquilhat, etc. 1 vol. in-8. 10 fr.
— Tome 19, 1866. Gênera des Coléoptères Cérambycides,
par i. Thomson. 1 vol. in-8. 9 fr.
— Tome 20, 1866. Monographie des Platypides, parF.CHA-
puis.— Table générale des 20 volumes composant la Première
Série des Mémoires. 1 vol. in-8, accompagné de figures. 14 fr.
DEUXIÈME SÉRIE.
— Tome 1er, 1866. Expériences sur la détermination des
moments d'inertie des canons en bronze, par Coquilhat. —
Mémoire relatif aux matheniatiçues élémentaires, par Noël.
— Tables usuelles des Logarithmes, par Folie — Des sur-
faces réglées et des surfaces enveloppes, par Stamm'r. —
Notes sur les Notiophiles et les Amara, par Putzeys 1 vol.
8°, avec figures. 9 fr.
— Tome 2, 1867. Mélangos mathématiques, par Eugène
Catalan. 1 vol. in-8. 7 fr.
- 45 -
* éthode» éprouvée» avec lesquelles on parvient
facilement et sans maître à connaître les caractères bota-
niques propres à chaque famille naturelle indigène, par
F -4. Montandon. 1 vol. in- 18. 75 c.
mono^rupitie de* érotyiien», famille de l'ordre
des Coléoptères, par M. Th. Lacordaire. 1 vol. in-8. 9 fr.
Monographie de» Llbellulidées d'Europe,
par Edm. de Sélys-Longchamps. 1 vol. grand in-8, avec
quatre planches représentant 44 figures. 5 fr.
Alonographla Tryphonidum Hueclie, auctore
Aog. Emil. Holmgren, in-4. 13 fr.
Notice sur le» Uhelluildée», extraite des Bul-
letins de l'Académie de Bruxelles, par Edm. de Sélys-Long
champs. In-8, fig. 2 fr.
Observation» botanique», par B.-C. Dumortier.
In-8. 4 fr.
Oiseaux américain» (Sur les) de la Faune euro-
péenne, par M. de Sélys-Longchamps, 1 vol. in-8. 1 fr. 25
Observation» sur le» phénomène» périodi-
que» du règne animal , et particulièrement sur les
migrations des oiseaux en Belgique, de 1841 à 1846, ré-
sumées par M. de Sélys-Longchamps. Br. in-4. 3 fr. 50
Plante» rare» du Jardin de Genève, par A.
P. de Candolle; livraisons 1 à 4, in-4, fig. col., à 15 fr. la
livraison. L'ouvrage complet : 60 fr.
Plante» herbacées d'Europe et leurs in-
sectes, par M. Macquart, 3 vol. in-8. 10 fr. 50
On vend séparément : lre partie, 3 fr. 50;
2« partie, 3 fr. ; 3« partie, 4 fr.
Principes de Zooclassle, servant d'introduction à
l'étude des Mollusques, par H. De Blainville. 1vol. in-8. 3 fr.
Récapitulation des Hybrides observé» dans
la famille des /Vont Idées, par E. DE Sklys-Long-
champs, brochure in-8. 1 fr. 25
Addition a la récapitulation, br. in-8 1 fr.
itègne animal, d'après M. de Blainville, disposé
en séries, en procédant de l'homme jusqu'à l'éponge, et
divisé en trois sous-règnes. Tableau gravé sur acier. 3 fr. 50
Le même, collé sur toile, avec gorge et rouleau. 8 fr.
Synonymla Insectorum. — Gênera et spe-
cle» Curculionidum /ouvrage comprenant la synony-
mie et la description de tous les Curculionides connus),
par M. Schoenherr. 8 tomes en 16 vol. in-ft. 144 fr.
Synopsis* de la flore du Jura septentrional et du
Sundgau,parFRiGHE-JosETetMoNTANDON. 1 v. in-12. 5fr.
— 46 —
Tableau la i-ranoo, par dé-
partements, divisés en arrondissements et cantons, avec le.
tracé des routes impériales et départementales, des canaux,
riv-ières, cours d'eau navigables, des chemins de fer con-
struits et projetés, etc., dressé à l'échelle de 11,350,000,
par Charles, géographe, avec des augmentations, par Dar-
met, chargé des travaux topographiques au ministère des
affaires étrangères In-folio, grand-raisin des Vosges.
Le Nouvel atlas national se compose de 80 planches (à
cause de l'uniformité des échelles; sept feuilles contiennent
deux départements)
Chaque carte séparée, en noir, 40 c. ; en couleur, 60 c.
Cbimie élémentaire, inorganique et organique, à
l'usage des Ecoles et des Gens du monde, par E. Burnouf.
1 gros vol in-12. 3 fr.
Ciceronis (al T.) orator. Nova editio, ad usum
scholarum. Tulli-Leucorum, in-18. 75 c.
Compositions mathématiques, OU Problèmes
géométriques et trigonométriques, à l'usage des écoles.
In-8, par Escoubès. 2 fr. 25
Cours «le thèmes, pour l'enseignement de la tra-
duction du français en allemand dans les collèges de France,
renfermant un Guide de conversation, un Guide de cor-
respondance, et des Thèmes pour les élèves des classes
élémentaires supérieures, par M. Marcus. 1 vol. in-12. 4 fr.
Cours de Thèmes Satins, à l'usage des classes de
huitième et de septième, par M. Am. Scrire, ancien maître
de pension. 1 vol. 2 fr. 50
Cours élémentaire d'Arpentage, à l'usage des
écoles primaires, des collèges et des pensions, par M. Mil-
lot. 1 vol. in-12. 1 fr. 80
Dialogues anglais, ou Eléments de la Conversation
anglaise, par Perrin. In-12. 1 fr. 25
Dialogues Moraux, instructifs et amusants, à Tu-
sage de la jeunesse chrétienne. 1 vol. in-18. 1 fr.
Dictionnaire [Nonvenu] «le poche français-an-
glais et anglais- français, par Nugent; revu par L.-F. Fain.
2 vol. in- ri carré. 3 fr.
Éducation (De 1») des Jeunes personnes, OU
Indication de quelques améliorations importantes à intro-
duire dans les pensionnats, par Mlle Faure. In-12. 1 fr. 50
Éléments (Premiers) d'arithmétique, suivis
d'exemples raisonnes en forme d'anecdotes, à l'usage de
la jeuuesse, par un membre de l'Université. In-12. 1 fr. 50
enseignement (!>), par MM. BernArd-Jiillien, doc-
- 64 -
leur ès-lettres, licencié ès-sciences, et C. Hippeau, doc-
îsur ès-lettres, bachelier ès-sciences. Un gros vol. in-8 de
U00 paces. 6 fr
Epîtres et Evangiles des Dimanches et des Fêtes
de l'année. 1 vol. in-12. 2 fr. 50
Essais fie Géométrie appliquée, par P. Lepel-
letier. In-8. 4 fr.
Essai d'unité linguistique, par BOUZERAN. 1 vol.
in-8. 1 fr. 50
Essai sur l'analogie des langues, par Henne-
quin. 1 vol. in-8. 3 fr. 50
Études analytiques sur les diverses accep-
tions des mots français, par Mlle FAURE. 1 vol.
in-12. 2 fr. 50
Études littéraires, par A. Hennequin. (Grammaire
et Logique). 1 vol. in-12. 2 fr.
Exercices sur Y Abrégé du Recueil de mots français,
par B. Pautex. 1 vol. in-12. 1 fr.
Exercices sur l'orthographe et la syntaxe,
calqués sur toutes les régies de la grammaire classique,
par Villeroy. In-12. 1 fr. 25
Exposé élémentaire de la théorie des in-
tégrales définies, par A. Meyer , professeur à l'Uni-
versité de Liège. 1 vol. in-8. 10 fr.
(Publié dans les Mémoires de la Société royale des
Sciences de Liège).
Fables de Eenélon.Edit. de Clermont. ln-18. 50 c.
Fables de Eessing, adaptées à l'étude de la langue
allemande dans les cinquième et quatrième classes des
collèges de France, moyennant un Vocabulaire allemand-
français, une Liste des formes irrégulières, l'indication de
la construction, et les règles principales de la succession
des mots, par Marcus. 1 vol. in-12. 2 fr. 50
Géographie ancienne des états barbares-
ques, d'après l'allemand de Mannert, par MM. Marcus
et Duesberg. In-8. 10 fr.
Géographie des écoles, par M. Huot, continuateur
de la Géographie de Malte-Brun et Guibal. 1 gros volume
in-12, avec Atlas in-4. 1 fr. 50
Géométrie perspective, avec ses applications à
la recherche des omhres, par G.-H. Dufour, colonel du
génie. In-8, avec un Atlas de 22 planches in-4. 4 fr.
Gradus ad Parnassum, par AynÈS, édit. Carez à
Toul. 1 vol. in-8, cartonné. 5 fr.
Grammaire complète de la langue aile-
— 66 -
mande, pour les élèves des classes supérieures des collèges
de France, renfermant, de plus que les antres grammaires,
un Traité complet de la succession des mots; un autre sur
l'influence qu'elle a exercée sur l'emploi de l'indicatif, du
subjonctif, de l'infinitif et des participes; un Vocabulaire
'rançais-allemand des conjonctions et des locutions conjonc-
tives, par Marcus. 1 vol. in- 12, broché. 3 fr. 50
Grammaire française à l'usage des pensionnats
de demoiselles, par Mme Roulleaux. In- 12. 60 c.
Grammaire (Xouvellel Italienne, méthodique
et ralsonnée, par le comte De Francolini. In-8. 7 fr. 50
Histoire de la Grèce, depuis les premiers siècles
jusqu'à l'établissement de la domination romaine, par
M. Natter, inspecteur-général de l'Université. I vol. 3 fr.
Histoire «le la Sainte itîMe, contenant le vieux
et le nouveau Testament, par Du Royaumont. Le Mans.
1 vol. in-12. 1 fr.
Histoire «les douze Césars, par La Harpe. 3 vol.
in-32, ornés de figures. 5 fr.
Imitation «le Jésus-Christ, avec une Pratique
et une Prière à la fin de chaque Chapitre; trad. par le P.
Gonnelieo. 1 vol. in-18. 1 fr. 75
«Iar«lin (LeJ de» racines grecque», recueillies
par Lancelot, et mises en vers par Le Maistre de Sacy,
par C. Bobet. In-8. 5 fr.
■Justin! nistoriarum, ex Trogo Pompeio, libri
XLIV. Aceedunt excerptiones chronologies ad usum scho-
larum. Tulli-Leucorum. In 18. 70 c.
Leçons élémentaires de Philosophie, destinées
aux élèves qui aspirent au grade de bachelier ès-lettres,
par J.-S. Flotte. 5e edit., 3 vol in-12. i fr.
Levers 'Oesj à vue, et du Dessin d'après nature, >?r
M. Leblanc. In- 18, figures. 25 c.
Manuel «les Instituteurs et «les Inspecteur»
iFécoles primaires, par ***. In 12. 2 fr 50
Méthode ain«'i*i«*aine «le Carstalrs, OU l'Art
d'écrire en peu de leçons par des moyens prompts et fa-
ciles. 1 Atlas in-8 oblong. 1 fr.
(Même ouvrage que le Manuel de Calligraphie. V. p. 10. )
Méthode nouvelle pour le ealeul «les Inté-
rêts à tous les Taux, par Pijon. fin -18. 1 fr. 56
Extrait du Manuel de Commerce. Voyez page 12.
Miniature Illettré» sur la), par MANSION. 1 vol.
in-12, avec figures. 4 fr.
Modèles «le l'enfance, par l'abbé Th. Perrin. 1 vol.
In-32. 50 e.
- 66 -
Morale de l'enfance, ou Quatrains moraux à la
portée des Enfants, et rangés par ordre méthodique, par
M. le vicomte de Morel-Vindé, pair de France et membre
de l'Institut de France. 1 vol. in-18. (Adopté par la So-
ciété élémentaire, la Société des méthodes, etc.) 1 fr.
Le même ouvrage, cartonné. 1 fr. 10
Le même, texte latin, trad. par M. Victor Leclerc. 1
vol. in- 16. 1 fr.
Le même, latin-français en regard. 1 vol. in- 16. 2 fr.
Morale de l'Evangile, par MmeCELNART. In-8. 75 c.
IVotiee sur la projection des Cartes géo-
graphiques, par E.-A. Leymonnerye. In- 18, fia. 1 fr. 50
Œuvres de Virgile, traduction nouvelle, avec le
texte en regard et des remarques, par Morin.
Bucoliques et Géorgiques 1 vol. in-12 (Epuisé).
Enéide. 2 vol. in-12. 3 fr.
Parfait modèle (le), ou la Vie de Berchmans. 1 vol.
in-18. 1 fr.
Pensées et maximes de Fenélon. 2 vol. in-18,
portrait. 3 fr.
— de jr.-J. Rousseau. 2 vol. in-18, portrait. 3 fr.
— de Voltaire. 2 vol. in-18, portrait. 3 fr.
Philosophie r.ntl.Xewtonîenne» OU Essai SUT
une nouvelle physique de l'univers, par J. Bautès. 2 livr.
in-8. 3 fr.
Plantes (Les), Poème, par R. R. Castel; nouvelle
édition, ornée de 5 figures en taille douce. In-18. 3 fr.
Principes de littérature, mis en harmonie avec
la morale chrétienne, par J.-B. Pérennes. In-8. 5 fr.
Principes de ponctuation, fondés sur la nature
du langage écrit, par M. Frey. [Ouvrage approuvé par
l'Université.) t vol. in-12. 1 fr. 50
Principes généraux et raisonnes de la
Grammaire française, par DE ReSTAUT. In-12. 1 fr. 25
Principes raisonnes de la laague française,
à l'usage des collèges, par Morin. Nouv, éd. In-12. 1 fr. 20
Principes de la langue latine, Suivant la
méthode de Port-Royal, à l'usage des collèges, par Morin.
1 vol. in 12. 1 fr. 25
Rhétorique française, composée pour l'instruc-
tion de la jeunesse, par M. Domairon. In-12. 3 fr.
Science (l_.a) enseignée par les jeux. Voyes
Manuel des Jeux. 2 vol. in-18; page 19. 6 fr.
»eleetae e novo testamento historius ex
Ërasmo desumptae. Tulli-Leucorum. In-18. 50 c.
- 67 -
Table» syncbronlstlques «le l'btstolre univer-
selle, ancienne et moderne, par Lamp et Engelhard. 1 vol.
in-4, cartonné. 6 fr.
Tbe elomente ofenglisb conversation, by J.
Perrin, in- 12. 1 fr. 25
Traité d'arpentage et de nivellement, par
Pouillet-Ducatez. 1 vol. in-8. 8 fr.
Traité d'Équitation sur des bases géométriques,
par A. C.-M. Parisot. 1 vol. in-8, contenant 74 flg. 10 fr.
Traité de Géodésie pratique, par GORIN.
1 vol. in-8. 2 fr. 50
Usage de la règle logarithmique, OU Règle-
calcul. In-18. 25 c.
Véritable esprit (t-e) de J.-.Ï. Rousseau, par
l'abbé Sabatier de Castres. 3 vol. in-8. 15 fr.
Véritable perfection du tricotage, br. in-12,
par Mme Grzybowska. 1 fr.
Voyages de Gulliver. 4 vol. in-18, flg. 2 fr.
OUVRAGES DIVERS.
Abus (Des) en Matière ecclésiastique, par
M. Boyard. 1 vol. in-8. 2 fr. 50
Almunaeh encyclopédique, récréatif et
populaire pour 1872, d'après les travaux de savants et de
praticiens célèbres. 1 vol. in- 16 raisin, orné de grav. 50 c.
Art de conserver et d'augmenter la beauté,
corriger et déguiser les imperfections de la nature, par
Lami! 2 vol. in-18, ornés de gravures. :î fr.
Boucberie (TaMeau figuratif des diverses qualités de
la viande de), in-plano, colorié. 75 c.
Carte topograpblque de l'Ile stcHélène ,
In-plano. l t'r. 50
La Chine, l'Opium et les Anglais. Documents
historiques sur la compagnie anglaise des Indes-Orientales,
sur lé commerce de la Grande-Bretagne en Chine et sur
les causes et événements qui ont amené la guerre entre les
- 68 -
deux nations, par M. Saurin. I vol. in-8 orné d'une carte
géographique. 5 fr.
Choix d'Anecdotes anciennes et modernes,
tirées des meilleurs auteurs, contenant les faits les plus
intéressants de l'histoire en général ; les exploits des héros,
traits d'esprit, saillies ingénieuses, bons mots, etc., etc.,
par madame Celnart, 5e édition. 4 vol. in- 18. 7 fr.
Clef (Ea) du droit pratique et de la rédaction des
ventesetdes baux, par M. J.Morin. 1 vol. in-12. 2 fr. 50
Code de» Maîtres de poste, des Entrepreneurs
de diligences et de roulage et des voituriersen général par
terre et par eau, par À. Lanoe, avocat. 2 vol in-8. 12 fr.
Cordon bleu (Ee), Nouvelle cuisinière bourgeoise,
rédigée et mise par ordre alphabétique, par Mlle Margue-
rite. 13e édition, augmentée de nouveaux menus appro-
priés aux diverses saisons de l'année, d'un ordre pour les
services, de l'art de découper et de servir à table, d'un
traité sur les vins et des soins à donner à la cave, etc.,
ornée d'un grand nombre de vignettes intercalées dans le
texte. 1 vol. in-18 de 260 pases, broché. 1 fr.
Le même ouvrage, cartonné. 1 fr. 15
Contrefaçon des Billets de Banques, Papier
timbré, Mandats, Actions industrielles et autres, et moyens
d'y remédier, par M. Knecht-Senefelder. in-18, Brochure
accompagnée d'une planche. 50 c.
(Extrait du Manuel du Lithographe, p. 20).
Derniers moments de la Bévolution de
Pologne en i§3i. Récit des événements de l'époque,
par Janowski. 1 vol 8°. 3 fr.
Droits des Pécheurs à la licite flottante, suivis
d'Instructions sur lus différentes Pèches à la ligne, par
A. Moriceau. Nouvelle édition, contenant la loi du 31 mai
1805, et le décret du 25 janvier 1868. Broch. in-18. 30 c.
Éléonore de Fiorettï, ou Malheurs d'une jeune
Romaine sous le pontificat de ***. 2 vol. in-12. 3 fr.
sspilepsie (De v) en général et particulièrement de
celle qui est déterminée par des causes morales, par Dous-
sin-Dubreuil. 2« édit. 1 vol. in-12. 3 fr.
Esprit des Lois, par Montesquieu. 4 vol. in-12. 8 fr.
Essai sur l'A dit? in ist rat ion, par Le SoilS-Préfet
de Bétliune. I vol. in-8. 2 fr. 50
Essai sur le commerce et les Intérêts de
l'Espagne et de ses Colonies, par De CHRiSTorHono D A-
valos. 1 vol. in-8. 2 fr. 50
- «9 -
Fille (La d'une femme de génie, traduit de
L'anglais par Mme Hofland. 2 vol. in-12. 4 îï .
Gralselnet (M.), ou Qu'est-il donc?, nouvelle par
E. Bonnefoj 4 vol. in-12. 8 t'r.
Histoire de* légion* Polonaises en Italie, S0U8
le commandement du général Dombrowski, par Léonard
Chodzko. 2 vol. in-8. 17 fr.
Histoire générale de Pologne, d'après les his-
toriens polonais Naruszewicz, Albertrandy, Czaoki, Lelewel,
Bandtkie, Niemeewicz, Zielinski, Kollontay, Oginski,
Chodzko, Podzaszynski, Mochnacki, et autres écrivains na-
tionaux. 2 vol. in-8. 7 fr.
Histoire du prisonnier d'Etat connu SOUS le
nom du Masque de fer, par G. Agar Ellis. 1 vol. in-8. 5 fr.
Lettres sur la Valachie, de 1815 à 1821 , par
F. R. 1 vol. in-12. 2 fr. 50
Le Livre utile à tout le monde , Tarifs d'une
application facile : au calcul des eaux-de-vie, jusqu'à 300
fr. l'hectolitre j au calcul des intérêts, depuis 1 jusqu'à
366 ; au cubage des bois équarris et en grume ; au métrage
ou toisé ; par F. Bouchaud-Pracejq. 1 vol. grand in-8. 3 fr. 50
Magistrature (De la), dans ses rapports avec la li-
berté des Cultes, par M. Boyard. 1 vol. in-8. 6 fr.
Magistrature (De la), dans ses rapports avec la Li-
berté de la Presse et la Liberté individuelle, par M. Boyard.
1 vol. in-8. 6 fr.
Manuel de Bibliographie universelle, par
MM. F. Denis, Pinçon et de Martonne. 1 vol. grand in-8 à
3 colonnes, papier collé pour recevoir des notes. 25 fr.
— Le même ouvrage, 3 vol. in-18. (V. paçe 8.) 20 fr.
Manuel des Docks, Warrants, Ventes publiques,
Comptes-courants, Chèques et virements, par M. A. Sau-
zeau. 1 vol. in-18, raisin. 3 fr.
Manuel des Experts, ou Traité des matières civiles,
commerciales et administratives, donnant lieu à des exper-
tises. 7e édition, par M. Ch. Vasserot, avocat à la Cour
Impériale de Paris. 1 vol. in-8. 6 fr.
Manuel des .Justices de paix, OU Traité des
fonctions et des attributions des Juges de paix, des Greffiers
et Huissiers attachés à leur tribunal, avec des formules
et des modèles de tous les actes qui dépendent de leur
ministère, etc., par M. Levasseur, ancien jurisconsulte,
et M. Biret. 1 gros vol. in-8. 6 fr.
— Le même ouvrage, 1 vol. in-18. (V. page 19.) 3 (r. 50
Manuel des Maires, Adjoints, Préfets, Conseillers
- 70 -
de préfecture, généraux et municipaux, Juges de paix, Com-
missaires de police, Prêtres, Instituteurs, Pères de famille,
etc , par M. Hoyard, ancien président ù la Cour impériale de
Paris, et M. Vasserot, ancien adjoint au maire de la ville de
Poissy 4e édition, 2 vol. in-8. 12 fr.
Voyez Manuel des Maires, Adjoints, Conseillers et Offi-
ciers municipaux, par M. Ch. Vasserot (page 21). 3 fr. 50
Al anuel de* Nourrices, par madame El. Celnart.
1 vol. in- 18. 1 fr. 50
Afanuel des Sociétés de secours mutuels.
Broch in- 12. 50 c.
Manuel du Négociant, dans ses rapports avec la
douane, par M. Bauzon-Magnien. 1 vol. in-12. 4 fr.
mémoires du comte de Grammont, par HAMIL-
ïon. 2 vol. in-32. 2 fr.
Mémoires récréatifs* scientifiques et anee-
dotiques du physicieu-aéronaute Robertson. 2 vol. in-8
ornés de vignettes. 12 fr.
Mémoire sur la guerre de l«Ofl> en Alle-
magne, avec les opérations particulières des corps d'Italie,
de Pologne, de Saxe, de Naples et de Walcheren, par le
général Pelet, d'après son journal fort détaillé delà cam-
pagne d'Allemagne, ses reconnaissances et ses divers tra-
vaux ; la correspondance de Napoléon avec le major-général,
les maréchaux, etc. 4 vol. in-8. 28 fr.
Aïlnistre (I^e) de Wakefield, traduit en français
par M. Aignan. 1 vol. in-12, avec figures. 1 fr.
Nosograpliie générale élémentaire, Descrip-
tion et traitement rationnel de toutes les maladies, par
Seigneur-Gens. 4 vol. in-8. 20 fr.
Noies sur les prisons de la Suisse et sur quel-
ques-unes du continent de l'Europe; moyen de les amé-
liorer, par Fr. Cunningham et T.-F. Buxton. 2e édition.
1 vol. in-8. 4 fr. 50
Opuscules financiers sur l'effet des Privilèges des
Emprunts publics et des conversions sur le Crédit de l'in-
dustrie en France, par Fazy. 1 vol. in-8. 5 fr.
Poésies genevoises, 3 vol. in-12. 3 fr.
Précis de l'Histoire des Tribunaux secrets
dans le Nord de l'Allemagne, par Loeve-Veimars. 1 vol.
in-18. 1 fr. 25
Précis historique sur les révolutions des
royaumes de Naples et du Piémont en 1820 et
1821, par le comte D. 1 vol. in-8. 4 fr. 50
Kecueil de recettes et de préparations
cnlmlques d'Objets d'un usage journalier. Br. in-18. 75c^