MÉMOIRES D E L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE T U R I N. £. !!òc;<£> // MEMOIRES I) E L'ACADÈMIE DES SCIENCES DE TURIN. anni': e 1792. A 1800. TOM. VT. TURIN 1 8 o 1. DE LIMPR1MERIE NATIONAL E. C1IEZ LES FltERES nEYCLND ET COMPAGNIE IJRRA1RES' PE L'ACADÈMIE. o MEMOIRES D E M ATHÉM ATI Q UE E T DE PHYSIQUE TIRÉS DES RÉGISTRES DE L'ACADÉMJE ROYALE DES SCIENCES AxNÉES 1792 - I799 RESOLUJION DES QUESTIONS SUIVANTES SUR l'ÉLECTRICITE 1. L'air est-i l électriaue par f rottemeli t ? 2. La furrìière excitee par le f rottemeli t dans les corps est-elle èlectrìque ? 3. Les corps résineux décèlent-ils de l'électricité par la chaleur et la J'usion ? PAR M.r I/ABBÉ EANDI. Il n'y a rien de petit dans la Nature , la moindre décou- Luieiojuii verte a des rapports avec tout le monde physique ; du moins oflre-t-elle quelque moyen de plus pour entrer fort avaut dans la recherche de la vérrté. Cette réflexion m'en- /4 \ 2 QVESTIONS SLR L ÉLECTRTCITÉ courage à proppser la solution do quolques doutes, qu'on rencontre encore panni les Electriciens. On pensoit quo l'air dovoit s'électriser par frottement, comme tous los autres corps non conducleurs: cependant après uno multitude d'expériences infiniment variées, on a'étoil pas arrivé à se convaincrc quii fùt susccptible de colto propricfó. J'avois été le premier à domontrer que l'air poussé rapidement et avec force sur les corps y excite une lu- miere hvs-vive, mais jo n'avois jamais pu m'assurcr , si cette lumière éfoit éloctrique ou non; point de mouve- mens dans los fìls quo j'y suspcndois , point de signes daus los armuros. C'ost par l'elèctromètre à bandclcMos de fouilles d'or, perfoctionne ot retliiit à une scnsibilité incroyable par l'Abbé Vassalli , quo l'expórience tant de fois repétee a enfin répondu à mon attente. Cct clectro- mètre * , le plus sensible de tous ceux qui ont été itna- gincs jusquà pre"sent , est un vaisscau de cristal , dont V fond est une pièce de metal bien mastiquee, et dont lorifice est fermo par un bouebon aussi mctalliquc , et nussi mastiquó tout à 1 "ontour avec de la ciré d Espagne. A la panie intérieure de ce bouchon sont suspenducs deux bandelettes de fouilles d'or très-minces et paralleles, et on adapte à la pallio extóriourc des vis, dos plateaux * J 'oycz la description de des sciences de Turiti pag. hi celle petite ma citine dans le et suiv. V voi. de l ' Acadcmie Royale PAR M.r L'ABBÉ EANDI. 3 oh dcs pointcs mctalliqucs sclon Ics expcVicnces qu'on s'est propose de l'aire. Je placai l'électromètre aiusi preparo avee son plateau sous le tambour pneumatique , dont le fond supcricur éloit convert d'une vessie bien tendue et forte à un point quelle rcsistoit encorc après quaranle coups de piston , et après Ics plus grands eflòrts de la personne qui le faisoit agir , et que le vide , à en juger par la capacitò du tam- bour et de la pompe , fut porte au dernier degré pos- sil)le. Eufin l'air extérieur qui par sa pesanteur avoit fait courber profoudement la vessie, la rompit et la reduisit eii dcs milliers de parties , et avec une rapidité corres- pondante il se precipita dans le vide. C'cst avec cctte violence , par laquelle il auroit parcouru i3o5 pieds dans une seconde, suivant le calcul de Papin, tpx'àl frappale plateau , et fondit tout à l'entour de l'éléctronùètre. Dans finstant Ics bandelettes d'or subirent la plus grande di- A'(Tgence , et arrivécs aux Communications latérales ellcs venoient se rejoindre pour diverger nouvellement , et cela avec tant d'impétuosité qu'elles se déchirerent en mille petits brins. J'envoyai à la fabrique pour des tambours , dont la base cut un plus grand diamòtre , afin d'eprouver d'au- tres électromclres pourvus de pendules à or triple , comme Von dit , et par conséquent d'une plus grande irsistance , je n'ai pas encore recu ces tambours , d'ailleurs le teins u'a jamais été l'avorable pour ce genre d'expérienecs. En attendant l'occasion de pouvoir finir ce travail , je vais rendre comi)(e à l'Acadcmie dcs rcchcrchcs que j ai A QUEStTlONS SUR LELECTRICITE faites pnur éclaircir quclques questions rclativement à l'électricisme suivant le but, que je me suis propose dans ce INlcmoire. Je dis clone que je n'observois que de la lumière sur des bàtons de ciré d'Espagne : peut-étré cette lumière, disois-jc , est-elle trop lbible pour exciter Ics mouvemens qui lui sont propres; de ninne que la lumière de la lune, quoique la inème que celle da soleil, ctant trois-ccnt-inille fois plus rare, ne peut produirè aucune chaleur. Cesi ainsi qu'ayant obscrvé que le sucre casse èlitre Jcs deuts transmet une lumière très-claire: on a voulu recon- noitre , si elle étoit électrique ; on a pcnsé de piler le sucre dans un mortici' de crostai , et avec un pilier aussi de cristal, et à chaque fois la cavité du mortici- éloit resplendissante , cependant Ics fds qu'on lui préscntoit de- meuroient toujours immobiles , et e est envain qu on a tenté de mille màuières pour obtenir des signes capablcs de déterminer l'cìectricité de cette lumière *. C'est qu'on manc|uoit d'un instrument d'une sensibilité convcnable a la rareté du fluide1, et propre à recucillir dans un seul point lrs particules presepio dispersées, et y produirè les mouvemens ordinaircs. Mais à peine ai-je fait usage de l'clectromètre, dont je vicns de donnei- la description , ce doute s'est dissipò , j'ai brisé da sucre sur le plateau , les mouvemens instanlanés des pendules à feuilles d'or ont décélé l'électricité, dont la connoissance avoit échappé ù toutes les épreuves. * Voyez Glorimi identifico , artici. Vassalli- DE M.r l'abbÉ EANDI. 5 A cette occasion me rcvint tlans l'esprit la réflexion de Galilée que ce seroit une grande temente de la part de l'homme que de vouloic prehdre son intelligence el opérations pour mesure de l'intelligence el des opérations de la Nature. Tels sont pourtant ces Physiciens qui osent prouoncer d'un ton assuré que ce n'est pas de telle ou Ile autre eause que dépend un phénomène donne, et cela uniquemenl , parcéqu'ils ne voieut aucun moyen de pouvoir la connaitre. La Nature preserie jalou.se de sa niai- che dans la production de ses merveilles à peine semble-t- elle penne tire que le Physicien s'approche de son sanc- tuaire. Dc-là vient que nous ne pouvons recucillir que qiu'lques vérités singulières, dont la découverte dépend le plus souvent de 1 invention de quelque nouvel insh-ument. L'histoire de la physique nous en fournit tous les jours des exemples. Je dis dune, reprenant le £L1 de mon discours, que l'air en se précipitant avec cette grande impetuosità est capable d'exeiter lélectricité. Loin d'ici tout soupeon que la ri'op grande sensibilité de rélectrornètre a pu me trompcr: ni'étant moi-meme propose ce doute , j'ai soufflé à dif- férentes reprises avec des soufflets assez forts pour voir, si l'air aiusi poussé sur le petit plateau de l'instrumcnt , et tout à l'entour des parerò du petit vaisseau mauroit donne quelques marques de cette sensibilité , mais c'est en vain que j'ai repété bien des fois cette expéricnce : or la force, que l'air peut recevoir des soufflets , étoit à celle qu il acquiert en s'élancant dans le vide, comme 72 ou tout au plus comme 80 à ioo5. 6" que.stioxs sur l'électwcité C'cst clone par un semblable mouvement que l'air sui- vant sa propre nature donne des marques d'électricité; et e'est par-là qu'on parvient à expliquer ce bruissement dont ]cs plus granda tourbillons sont suivis; c'cst par-là que Fon peni comprendre la cause de cette lumière a rimise et épouvantable que fon voit bien souvent tournoyer sur leni- circonlércnce , et dans leur centro; c'cst enfin par-là qu'on cesse de s'etonner de la force qui toni un arbre cornine ime corde, qui en deraciné et en renverse un autre , qui imporle le dòme d'un clocher, et produit tous ecs eilits extraordintttres dont Ics histoires des tourbillons sont rem- plies , tout ce qui se trouve dans le vide du tourbillon présente par 1 inipétuosité de l'air qui s'y precipite , des phénomènés qui sont au-dessus de tout ce qu'on peut imaeriner. Or puisque la Nature est si feconde et si varice dans ses eflèts divers, et qu'elle est en mème tems si econome pour . Insi dire dans l'usage des moyens et des ressorts qu'elle emploie, en combicn de manièrcs ne doit-elle pas varicr opéràtiOns dans Ics entrailles de la terre au moyen de [Vlcinent cleetrique qui se degagé de l'air, lorsqu'en pc- nétrant impétueUsement dans quelque caverne ilrenconh'e des COrps combuslibles , calcinables , et autres de qualité semblable? Maintenant je vicns à cette question depuis long-tems proposée par Ics Electriciens : Les corps rcsineux deden- t-ils électriques par la seule tkà'leur? On a présente des fils tiès-niinccs de chanvre à du soufre fondu, et lors méme qu'on le versoit dans un antri- vase tantòt de vene. PAR M.r LABBÉ EANDI. n et tanto! de metal , on Ics a préscntcs aux parois intérieures et exturieurcs du vaisscau , tandis que le soufre se trouyoit ni état defusion, et quoiqu'on ait repété une infinite de fois cette experience, on n'a jamais pu pbtenir aucun signe d'électricité : il y a ponrtant encoie un grand nombre de physiciens qui continuent d'enseigner que la clialenr et la lusion rendent électriques les corps résineux: j'ai donc eru qu'il étoit imporlant de rcsoudre la question ; j'ai donc f'ait les niéines épreuves , mais elles n'ont pas eu plus de succès que celles dont je viens de l'aire mention, et aux- quelles j'avois été présent. Mais ces expériences ne suffi- soicnt point a un physieien cclairé pour décider la ques- tion , il dtoit par-là seulemcnt assuré , qu'il n'avoit pu obtenir aucune marque d'électricité par les moyens qu'il avoit cmployés, parcequ'il auroit pu arriver que le fluide rùt été trop rare et trop subtil pour pouvoir se décéler. J'ai donc cru devoir éprouver lY'Jectromètre nouveau: j'ai verse sur le plateau da soufre, et de la ciré d'Espagne eu fnsion , mais la petite machine, si sensible au moindre frottement de la ciré d'Espagne et du soufre, que la capa- cité du vaisscau est insuffisante pour la divergence des pclits pcndules, n'a montré aucun mouvement, il est donc hors de tout doule que les corps résineux ne deviennent point élcctriqucs par la chaleur et la fusion. 8 E S S A I sim l'històire des theories de la respiration , DE LA GO.MBUSTION ETG. EN P1EMONT D PAR M.r L'ABBE EANDI. 'eux expenences quc jnvois entrepnees comme pour essai sur la mort des animaux et la végétatìon des plantes dans un air non renouvelé, m'ont engagé insensiblemcnt à ezaminer la théorie moderne de là respiration, de la combustion et de la végétation , et dans la suite de cet examen j'ai rencontré bien des choses qui tournent à la gioire de notre Nation , et sur-tout de notre Académie ainsi qui- je vais le faire voir. Il étoit conmi des physiciens qu'il y a des espèces d'air qui sutfbquent les animaux et éteignent le feu ; que l'air qu'on a respiré, devienl inepte àia respiration suivante, et que par conséquent l'animai et le feu auroient été étouf- fv;s dans une atmosphère close. Quelques-uns croyoient que l'air perdo!) son élasticité , et ils en donnoient pour preuve la diminution de volume. D'autres soutenoient que l'air imbibe de l'exhalaison des poumons les infeetoit au lieu de les purifier , mais ils tomboient presque tous d'accord quetant repoussé par les poumons il devenoit pblogisti- qué , parceque les poumons y déehargeoient lem* exeès de phlogiste. Hales méme , qui fit tant dexpériences à cet égnrd,s'en tint prìncipalement au premier de ces sentimens. Muschembroek après avoir rapporta les diilerentes opi- nion* soupeonne quii y a dans l'air quelque principe qui dans l'ade d inspira tion s'en degagé, et s'insinue dans le PAR M.r l'aBBÉ EANDI. 9 sang; pour consèrver la vie , et que ce principe vcnant à manquer, l'animai ne peut plusvivre , cYst-à-din. qui) soupconna L'existence de cet esprit vita] , contre lequel Hales a tant dispute, et qui suivant Hippocrate est l'éle- incul de la vie. Cel élement de la vie n'est que l'air cminemmcnt res- piiable, que Ics modernes appellent oxigènc : que sont Ients , nous pouvons clone nous cerici* , que sont lehts Ics progrès dans Ja recherche de la Nature ! que des don- uccs ne faut-il pas avoir pour parvenir à reconnoitre une seule véritélNos Confrères en avoient apercu le principe fondamenta! , mais contens de l'avoir indiqué à Priestley , el satisfaits des raisons , auxquelles lcur esprit s'étoit ha- bitué, ils n'allèrent pas plus loin. Oui , c'est panni nous que s'est faite la belle découverte que le sang le plus rouge esl celui qui se noircit dans le vide , et quii brunii cgulemen! , lorsqu il est couvert de quclque liquide , qui empèche le contact de l'air atmosphérique ; que rendu au contact de l'air il reprend sa couleur ; qu'étant rouge sul- la surface , il est noir dans tout l'intérieur de la masse ; que celle-ci étant coupée , Ics parlies inférieures qui sont très-noires exposces au contact de l'air deviennent rouges. Mais c'est là quon s'est arreté ; on n'a plus eie chercher ce (jui en seroil arrivé , si le sang avoil été expose au contact des diflérens gas, ou s'il avoit été mèle avec cux : pourquoi d'autres Phys&iens en partant de ce prin- cipe observèrent, que le sang devient noir dans tous les gas non resptrables avec cette diflèrence que mele au gas inflanunable il conserve plus long-tems sa fluiditéj c[ue b 10 II1ST. DBS TIIKOR. DE l.\ RESPIRATION ETC. réuni au gas vital il retient sa couleur rouge, diminue le gas et én change une pari io en gas méphitique ou acide carbonique. lls démontrent encore que le gas vital contenu dans l'air atmosphérique a fant d'allinitc avec le sang quii peuètre le tissu d'une vessie quieti est remplie, e1 en rend venneille tonto la sm-face, tandis quo la masse reste noire intérieurement. Voila donc la raison la plus satis&isante de ce phénomène vital. Dans 1 inspiration il so séparé de la masse atmosphérique inspirée la portimi vitale, ou le gas oxigène, don! une bonne pàrtie s'in- sinuant par Ics bronches dans Ics poumons , changè en rouge la couleur uoire du sang véneux qui est noir en sortant du ventricide gauche, et devient rouge en passant au droit pour se poi-ter dans l'artère , et développe une chaleur proportionnée à laquantité qui s'en mèle au sang; l'autre partie jointe à la portion non respirarle, et ap- pello gas azoto, est expirée et porle avec elle ce prin- cipe méphitique inflammable , ou carbonique hydrogèné, dont le sang se décharge. Cela ne doit pas ètre étonnant , parceque l'air inflam- mable que lon retire des substances animales et végétales cn fermentation et en putréfaction, se trouve toujours mèle à du gas méphitique, qui porte le nom de gas hydrogèné ini pie. Le principe méphitique nous olire donc l'acide aérien, quo nous pouvons séparer avec de l'eau de cliaux; - inflammable avec une partie de ce résidu d'air vital i onstitue eette humidité doni l'air inspirò paróìt imprégné. . il est aisé de comprendre pourquoi l'animai ne peut -ivri' long-tems dans un air non renouvelé , c'est que PAR M.r L'ABBÉ BANDI. I I quanti il en a absorbc tonte la partie vitale quii contient , il n'y reste plus que la partie non respiratole , et il meurt ctoufie. C'est-là la plus belle théorie qu'on ait su imaginer jusqu'à prcscnt, d'autant plus qu'elle est fondèe sur les faits Ics plus constatesi qu'on ouvre la poitriue à un animai, qu'on découvre toute la région puinaonairej et qu'on souf- flé pour le tenir en vie, adroitemenl de L'air dans la tra- chèe , oa observcra que le sang chi ventricide droit qui est d'abord noir prend au contact de l'air la eouleur rouge, et que e est sous certe eouleur quii fait sa circulation. Que si après avoir soufflé l'air l'on tient la trachee serrée de manière à cmpèchcr l'expiration, le sang qui a peine com- mencoit àrougir, prend une eouleur noire , et continue ainsi sou mouvemcnt , mais laissant en liberté la trachee et la respiration , au premier soufflé de nouvel air ou voil recommencer les mémes phénomènes. Je rencontre pourtant encore quelques difficultés : en premier lieu un animai en Ferme dans une atmosphere d'air vilal ne devroit-il pas vivre jusqu'à ce quii en cut con- sumè toute la masse entière ; c'est-à-dirc jusqu'à ce qui] en cut changé le reste en acide méphitique ? col pourtant ce qui n'est pas anivé à M.r le Gomte Morosco, qui a vu perir Firn après Fautre dix animaux eulermés dans l'air vilal après y avoir vècu enlre tous quelques heures, quor- que la fiamme brulàt encore dans cet air avcc plus déclat que dans l'air atmosphérique. De-Ja-Métherie prétend que la miri de ces animaux doit s'attribuer a l'acide nitreux.. volatilisé avec le «ras vital lire enlièremenl du altre. Mais 12 HIST. DES THEOR. DE LA RESKRA*riO» ETC. dana cette bypothèse méme l'air vita! après avoir fournlà la respiratici de tjuelques heures auroit dù èti'e beaucoup plus diminué , et beaucoup plus infecté de gas mephifi- que. .le dirois plutól cnie Ics animaux sont morts d'inflam- marion par trop de chaleur excitee par l'air vita! que Scheel appelle air de leu, ou air ignee; et encore là difficulté de l'inféction de gas méphitique subsisteroit-ellc toujours. Peut-étré pour plus de précision après la mort de ebaque aniiual auroit-on dù absorber le gas méphitique ou avi de la chaux , ou avec de l'alkali. Il y a encore des experiences de Priestley qui ne pa- roìssenl point s'adapter à cette theorie. Par exèmple après qu'un animai l'ut mort dans une masse d'air commini dose il le remplaca par un autre qui y vìt encore quel- que tems. Peut-étre dira-t-on que le premier animai n'avoit plus de force pour séparer du restant de l'air la portion vitale déjà beaucoup diminuée , et que le second anim al ayanl eheòre loutes ses forces a pù en attirer à lui-memo encore quelque partie pour vivre encore quelqùe-tems : mais il y a plus encore: des souris , qu'il avoit misès - is un récipient exactemènt ferme , commencoicnt à branler, il y en introduisit un autre sain et vigoureux, - à la première ìnspiration il mourut , les autres y vi- vant encore une mimile et méme plus. Non obstant des difficultés cette théorie me paroìt devoir subsister, et spère en faisant des experiences dans cette vue de trou- ver la raison de ecs auomalies , et l'accord du système . avec la Nature. Je suis déjà parvenu en Iavant do l'air avec do Feaù PAR M.* l'aBEK EA>>DI. J 5 de chaux ci faire vivrò un moineau plus qu'un nutre dans une ménte atmosphère d'air commini : mais l'expérience est delicate , et il faut la répéter bien des ibis pour en ètre nssuré. La théorie de la combustion est la mème en sorte que dans eette nouvelle doetrine la respiration est regardéé cornine une combustion un peu plus lente. C'est encore ici le lieu de dire que la base de ce système nous appartiene Après le Médecin de Perigord dont le memo ire sur cet objet s'est perdu , nous avons éié Ics premiers à avancer que l'àugmentation du poids des chaux mélalliques duit se rapporter à l'air, et ensuite à l'aire voir que eelle ealcination ne se pouvoit achever dans des vaisseaux ierniés, et qu'il ne s'en ealeinoit qu'au- tant qu'il y avoit de l'air renfermé. Enlìn M.r Lavoisier cu a donne une démonstration exacte dans cette erperience delicate qui lui a fait tant dhonneur, il me luche seule- ment d'en avoir reeu trop tard la nouvelle. On joint hermctiquement un grand ballon à une pel ili- Cole contenant du plomb. On marque exactement le poid* » t le centre de gravite de cet appareil. Ensuite on exposé la iiole à la fiamme , et on l'y Iaisse en secouarit de tems en tems l'appareil jusqu'à ce que h plonib etani fondu L'on obtienne le plus quii est possible de ealcination. On Iaisse refroidir l'appared ^ on le pese, et on trouve le mème poids; mais en examinant le centre de gravile on (rome qu'il s'esl npproclic quelque peu de la fiole, c'est-à'-dire d'une manière correspondante à la quantité dair du ballon absorbé par le metal dans la ealcination. I | JUST. DE8 THEOR. DE LA RESPIRATION ETC. S'agit-il de la fiamme ou dans le vide, ou dans un vaisseau ferme? on a démontré panni nous que dans deux ooups de piston la Qamme s'éteint dans le récipient de Boyle , quelle s'éteiat également sous un grand récipient (jni ad une ouverture d'un pouce au somme! , ou mème qui cu ait une , deus ou trois du mème coté ; que la flamine ne continue de brùler que lorsque L'air d'une ouverture laterale inférieure passe par la fiamme et \a sexhaler par une ouverture l'aite au còlè oppose et plus haut. Dans fexposition de cette expéricnce le Pere Bec- caria sVloil servi du verbe circulcr , corame si l'air avoit circulé autour de la fiamme tandis que l'expérienee parlant toute seule signifioit renouyeler ainsi que nos conlìères le démontrèreut. Che/.-nous on s'en est lenii à cette vérité fondamen- tale; ailleurs on a cherché si cet air absorbé avoit souf- fejrt quelque allération , et par cette recherclie on a dé- couverl que la chaux mélallique n'absorboit de l'air atmos- pliérique que la partie respirable , et voilà l'origine de la nouvelle théorie de la combuslion. Aussitól que la combustion est excitée , l'air ignee de Schec 1 se séparé de l'autre partie de l'air atmosphérique non respirable, et y concourt, développe sa chalcur , et si la matière combustìble u'esl pas très-purc , il se com- bine avec les parties charbonneuses , et engendre une por- timi de gas mépbitique, si la matière combustìble étoit absolumenl pure , il n'en reste que la partie non respi- rable , c'est-la la cause que le leu s'éteint d'abord dans l'air renfermi ; c'est-là la cause que si la combustion se FAR M.r i.'abbk eamji. l5 fait dans un vaisseau ferme, et dans fair vilal , le corps brulé jusqu'a tant que tonte la masse de l'air renfermé soit consumer, et en pesant le produit de la combustion fon en obtient un poids égal au eombustible , et à la masse de l'air donne. Lea expériences qui démontrcnt cette théorie sont autnnt délicates que concluantes. Mais voici d'autres difficultés capables peut-étre de sus- pendre le cousentement. La calcination des métauz est une véritable combustion : elle ne se peut fa ire dans les airs non respirablcs. Cepcndant M.1 le Comte Morozzo a obtenu iìv> calcinations métalliques dans l'air méphitique : peut- étre faut-il distinguer ici la combustion , où coule immé- diatement l'air ignee de Scheel , et celle qui se fait sur la fiamme d'avee la combustion qui est excitée par la violence dn feti extérieùr au-dcdans d'un vaisseau ferme; pcut-ètre dans ces eirconstànces la chaleur de fusion et mème une chaleur beaucoup plus grande excitée dans un metal clos a-t-elle une plqs grande affinile avec l'air vilal que l'air vital avec le principe méphitique , et l'en séparé par con- séquent pour l'absorber. Néanmoins il reste dans cette cxplication une autre difficulté, dont je ne sais voir nu- dine solution, et c'est que la parlie qui reste non respi- rable par elle-méme devient également respirable, si le feu continue de brùler tant qu'il y a de l'air vilal , le résidu de la combustion ne peut-étre que la partie d'air non res- pirable : et si le feu s'éteint avant d'avoir consumè toute la partie vitale , le résidu est encore respirable aux ani- maux ; il faut donc de nouvelles expériences pour mieux éclaircir tous ccsdoules: eufiu à l'égard de la végétation l6 I1IST. DES THÉOR. )ii'. I.A RESPIRATICI F.TC. los Physicièns sorit peu d'accórd entr'eux : dans la noù- velle théorie toul s'explique par dea séparations, et des comliinaisoiis des gas divors , cpii enlrcnl cornine parlies composantes dans Ics sels , el Ics huiles , cn sorte que dans la distillation des plantès, on no peut eri extraire des huiles quoiqu'elles en soient très-abondantes, lorsque le degré de chaleur cs( trop fort ; parceque à ce degré de chaleur elles so décomposent, et on n'en retire que de l'eau. M.1 Senébier semble avoir touché le bui, raéme avanl la publication de- la nouvclle théorie. Suppóse , di- il, que le gas méphitique ou càrbonique soit le vrai alimonl des plautos , èlles le digèr'erit , el le décómposenl '•;i quelque facon : une partie de lairvital s'éxhàle par Ics fcuilles, l'autre partie combinée avec rhydrogène l'ormo l'eau quo nous voyons so eondonscr cn góuttes sur Ics feuilles: le gas azoto qui est la pari io non respirable de l'atmosphère combinée avec l'Iiyclrogènc engendre Ics hui- les , ci avec lo moine gas hydrogèrie réuni au càrbonique il formo les sols , c'est ce que nous appretìd continuclle- menl L'analyse , et quelquefois la synthèse. .l'ai mis dans quatre vaissèaux, un d'une grande lar- gir, el los trois autres dune plus petite ouverture , une couche de coton bien t rompe dans l'eau , et j'y ai jeté dossus quelques grains de fromenl ; j ai l'ormo exactoment un des Irois à petite ouverture di' manièro à cn cmpéclier toute oommunioafion avec l'air exlóriour, jo los ai placcs les uns auprès des autres , ci dans lo memo endroil : ils onl tous germe, mais ceux du vaisseau largo ont germe ;>'"> lentement. Ces jettì montant sur la tige se tournoienl PAH Al.' LABBÉ EANDI. *7 tous vere la lumiere, ceux dès vai'sscaux à petite ouver- ture unt été plus vigoureux: l'atmosphère qui Ics entou- roient , étoit toute méphitique , et imprégnée de leurs exhalaisons ; ce qui feroit voir qu'ils étoient plus nourris : Ja germinatiori dans le vaisséau exactement ferme a été également heurcuse , prompte , et d'une belle apparence; il étoit charmant de voir chaque matto des gouttes dWe eaù très-claire s'attacher aux feuilles, et arroser presque tout à fentour les parois intérieures du vaisséau , et dans le eours du jour les gouttes se dissipa- , et les parois se dessécher: 29 jours après le coton fot cssuyé, comme s'il avoit été exposé au soleil: alors.j'ai ouvert le vaisséau en plongeant l'ouverture dans l'eau saus qu'il y en entrai , et en tenant ainsi toujours l'orifice sous l'eau, j'ai détaché Ics plantules vigoureuses et en les retirant de l'eau, j'ai introduit une petite fiamme qui s'est d'abord éteinte. On voit de-là que l'eau, dont le coton étoit imbibe, et l'air contenu dans le vaisséau en se décomposant dans ses parties gaseuses , et en se recomposant , et passant encore à une autre décomposition, ont nourri Ics plantules jusqu'à lem- dernière consumation , c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il n'y cut plus cpie de l'air impur. Mais je me suis propose de refaire la meinc expérience plus en grand en pesant IVau, le coton, Ics plantules avant et après la germina- tran, et d'exammer la qualité de l'air restant. C'est ce que je n'ai pu faire dans ce premier essai, qui est tout à foit dillérent de l'cxpérience de Scheel sur le poids. i8 HISTORIA MONSTRI ANATOMICA AUCTORE FRANCISCO ROSSI. ,„,Q< 5. 1. Lu ir la V-/uum alterità, ac diligens monstrorum contomplalio nobile sistat auatomes comparato; genus, utpote quo multa ad vivenlium a'conomicis pertinentia plenius eliicescunt , quee frustra in recte constitutis corporibus iuquiruntur , haud inutilem f'uluram existimavi brevem de monstro sa- tis singulari exhibcre narrationem milii nuper observato una cutn CI. Chirurgia; Professoribus Baldi , et Penchie- nati , mei amantissimis , ac neternum colendis Pra'cepto- ribus; una cimi ^ iris CI. DoctoreJulio , Anatomcs Profes- sore, et Audibcrti, Professore Chirurgia: extraordinario. §-H. Ante mensem circiter , die scilicet elapsi novembris , decimaseptima hujus anni nonagesimi tertii supra mille- simum, et septingentesimum, mulier quidam annorum fere trinili supra triginta justo gestationis termino in lu- crili edidit puellam, post quam per totam graviditatem vàriis conflictata fuerat incomraodis , ut se non vivum AUCTORE FRANCISCO ROSSI. jq partum edituram multo ante mater crederet. Adeo defor- me erat enixoe infantis caput, ut tenuta obstetricans ile- mina , non hominem cditum , sed lurpem bufonem una cum adslantibus mulieribus clamaverit , quid agerent in- sciae: in ea muliercularum trepidatione vocatus ego ejus monstri observandi, iucidendique copiam habui postquam vivere dcsiit: vixit autem ad horas quinque. $• HI. Externam prius formam , dein qua; Anatomica vesti- galione repererim , dieam: caput oblique sectum erat ab anteriori ad posteriora , scilicet ab arcubus superciliari- bus ad mediani usque partem apoplysis cuneiforrnis'ossis oceipitis ; quklquid supra liane sectionem est, a capite deerat, per earn totam efiundebatur membranacea sub- stantia coloris intense rubri , et subjectis ossibus adhaer rens, qu;e in media posteriori parte in appendicem pro- ducebatur triangularem, coloris, et substantia: ejusdem. Infima cujus par crassiuscula evadebat sidirotunda , et ex tremo suo in acutum apicem finiebatur , patulli ni fo- ramen prima; vertebra dorsalis subeuntem: totius appen- dicis longiludo spatium a?quabat a processu cuneiformi ad diclam dorsi vertebram, arcus superciliares pilis care- baut , nullibi quoque capillorum vestigimn. 5- iv- Minus deformes reliquoe capili? partes., quamquam a I USTORIA MONSTRI ANATOMICA consueta forma valde abhorrentes-: oculi duplo fere mà- jores , i'i maxima sui parte extra orbitam pronrinentés ; palpebra- naturaliter coustifuta? ciliis ornata? , sed qUSft oculos exlrapositos , exigua tantum parte contegerent. f. v. Facies tota complanata, uti et nares, quarum apertiores minimae, maxilla inferior insigni valde magnitudine, ut apcx menti ad primum os sterni pertingeret , cui loco cornimi n ihus tegumcntis adluescrat , eademque ratione tota mascillae basis anteriori collo erat agglutinata. Oris apertura esigua erat , et roliindo foramine hiabat , quod digiti apioem admilteret. Aures exteriores, tum situ, tum figura mutata', magis ad anteriora, et inferiora sito? , et pariim ab oculis remote, non ovata?, sed circulares. Re- [iquae corporis partes , numero, situ , figura, proportione, omnes crant naturaliter constitutae. §• VI. Abditam tapitis structuram exploraturus , memoratam expansionem membranacea™, incidere ccepi , primum se- chone longitudinali a crista ossis oetmojdis usque ad ex- tremum dieta1 ( §. III. ) appendicis , tum sectione altera transversim ab una , ad alteram aurem , slatimque de- prchendi modicam ejus membrana? crassitiem ossea cranii basi statini occurrente ; eam dein separare adgressus, cen- tro Granii basis plurimum adhaprere sensi ; bine ne partes AUCTORE FRANCISCO ROSSI. 2 I vitiarera, alia exploravi loca si forte minus adhaerercl , et reperì in basi interna ossia coronalis, seu potius ad pro- cessus orbitales ejusdèm ossis facilius separari. Itaquc ab ea sede suspensa mnnu sej ungere membranam cepi , atque ab antica in posteriorem partem per totam capitis sectio- uem disjnnxi , ipsamque in dorsum revolvi , basi eranii sic pcnitus nudata. $. vii. Qunm ah ossibus sejungebam dictam expansiouem mem- branaceam , nonnulla occurrebant filamenta coloris dilute rubri ( qua? primo adspectu , fateor , prò vasis sanguineis ìmposuere ) originem sumentia ab ejus interna facie. Ve- runi cuna inox aniniadverterini filamenta hujusmodi ossea foramina subire more nervorum , tum nata suspicio non vasa sanguinea, sed veros esse ncrvos, et cerebrale ali- quid in toties dieta membrana delitescere: de qua re , ut certiur fierem , extremam appendicem attentius lustravi , atque totum vertebrarum eanalem in posteriore dorsi parte aperui , ut medullae spinalis statum considerarem ; quo peracto , vidi eam appendicem cum medulla spinali pe- nitus continuam esse eodem modo oblungatae in sanis conjungilur. Ipsa vero loto tractu quo intra vertebras delitescebat , nimirum a prima dorsi ad finem usque , silu, forma, nervorum emissione, membranis, et vasis, verbo , per omnia naturali similis erat, boc tamen insigni discrimine, quod exterius, et inlcrius in multis, quibus eam secui locis tota cinerea csset, nullibi ne vestigium 32 HIST0RIA MONSTRI ANATOMICA quidem medullaris substantia: prodens ; qui autem ab ea producebantur trunci nervosi non adeo intense cinerei, sed ncque distiuetc medullares. $. Vili. Cuna ttaque constitit de spinali medulla , ad examen ite- rum revocavi ìneiuoratam sul)stantiam (§. III.), ipsamque invcni ex duplici lamina constare, intra quas multa grana cinerea sparsa continebantur , valde exigua granorum milii })lns minus magnitudine : haec pone orbitas confertioia erant, uti etiam in appendice , quae eamdem cura cetera expansione structuram habebat; hinc non meram mem- branam , sed informe viscus esse intellcxi. §. IX. Cranii basim explorans, forameli opticum , et duo ma- zillaria, et auditium internimi inveni , in quibus ha?re- bant adhuc filameiitorum 6ecliones. Oculos extraxi , et nervura opticum in ipsis erat , et retina , et reliquie par- tes , sola, ut diximus, magnitudine.) 8 sanis dissimiles; aderat quoque infraorbilalis nervus in genas elliisus quin tamen proprio osseo canali includeretur: nervus Ine so- litam commuti ionem servaliat cnui portione dura auditivi per proprium forameli prodeimle , atque notissimum ple- xuin efneiebat, quem vulgo dicunt patte d oje. AUCTORE FRANCISCO ROSSI 25 §. x. Er&t quoque valde perspìcuum octavum par ncrvorum , et quouiam forameli lacerimi nullura erat ob dcfecturu ossis occipitis, ideo dependebat pone pórtionem squam- mosam ossis temporum , et ad latera vertebrarum colli pergebat. Sextum par frustra qiuesivi ; de primo pari nini] certi habeo, quum nec occurrcrit , ncc sollicite vestiga- verim , hinc origo nervi intercostalis unice, sed distin- ctissirne erat a nervo maxillari superiori. §. XI. Carotides interna exiles admodum , communi itinere cura octavo pari , et nuper dicto intercostali , ad caput pergebant quippe non aderat carotidcuin foramen : in extcruis carotidibus nihil notatu dignum , quod de ayte- riis , idem de jugularibus dicendum ; interna; enim exi- guae ; cxtcrnre justum diametrum habcbanl ; illa3 autem carotides socias comitabantur. Vasorum vertebralium rum arteriosorum , rum vcnosorum nullum reperire fuit ve- stigium. $. XII. Si recte (eneo , grana ea cinerea prò cerebro erant ; tnembranae vero ipsa includentes nihil aliud quam me- ninges , et licet duram a pia separare non potuerim , ad- fuisse tamen ambas , ostendere videtur utriusque pra^sen- HISTORIA MONSTRI ANATOMICA (la in spino-dorsali medulla reperta; vasorum quoque eiilitas parvae cerebri moli , et membvanarum capacitali respondebal ; filamenta autem memorata veros fuisse ner- vos dubitare non licet. Pectus , abdornen , contentaque \ iscera , et partes extremae juxta naturano se habebant. §. XIII. Venio mine ad ossinm consideralionem. Osse coronali unice basis superstes erat; parietalia omnino aberant : ad occipitis os quod special tantum portio anterior proces- sila cuneiformis reperta est ; deerant quoque alae majores ossis sphenoidis ea portione qua supra altitudinem proces- suum orbitalium ossis frontes ascendimi, in reliquia per- feclum erat os sphenoides; integerrimum vero os etmojdes. Ossa temporurn erant propemodum perfecta , nisi quod margo superior partis squaminosele: parumper exsectus , erat tamen in eo osse valde notabilis partis squanimosas inflectio ; cimi haec contra natura? morem non perpeudi- cularis , séd inclinata esset , et quasi ad horizontem pa- rallela. Vertebrae cervicales semisectas erant , et tantum in anteriori parte corpora supererant, deficienlibus piane proecssibus omnibus , ita ut corpora vertebrarum simili juncta speeiem cohimnae ossea1, solida?, subrotundae effi- cerent, nullum erat in bis vertebris discrimcn , et prima Becundae , secunda tedia? similis erat , et sic porro. Prima vertebra jungebatur indicala1 portioni processus cunei- formts , Bed levi adeo cohaesione , ut iriter tractandum fa- cile secesserit : sequentes sex suas habebant cartilagine? AUCTORE FRANCISCO ROi^l 25 intervertebrales , et ligamenta anteriore , ccteris aliis de- ficicnlibus. §. XIV. Ad musculos harum partium quod spectat, deerant ex- tensores capitis, et colli , et rhonibojdes , deerat quoque tota pori io , qiue ab osse occipiti^ , et a cervicis vcrtebris originem habet. Sequentes omnes vertebra1 , et reliquum scheleton naturalem conformationein , atque compagem prseseferebant. §• XV. Paucis expediam quid de bujus monstri agiologia sen- tiam omni pilorum ornatu carebant supercilia, et tota ea membrana , qua? sectionem ( §. III. ) capitis occupabat , quod inde factum , quia cute , seu communibus tegumcn- tis non operiebantur : etsi enim pili aliquando morbosis ex caussis in ipsis internis partibus , ac prascrtiin ovariis eonspecti sint, tamen natura? lege bulbo egent et radice , nec ultra cutis ambitum succrescunt , unde nulli sunt in pianta pedis , et vola manus. §. XVI. Extuberabant grandiores oculi ( §. IV. ) oli modicam orbitarmi] profunditatem ; bis enim non circumscripti , aeque palpebris cocleiti , qua? in foeìu clausse , et appres- sa? invicein sunl , forte etiam majoribus vasis enutriti longc majus incrementimi adepti sunt, d 26 «ISTORIA MONSTRI ANATOMICA §. xvn. Cur montimi , et maxillae basis supremo pectori , et collo adfaseserint multis decausis eflèctum. Deficiente eniro pendere in posteriore capitis , turbato sic spquilibrio l'a- cies inclinàbatur , simul ex absentia musculorum caput , et colliuii retrahentium , actione sternomastojdeòrum pr;e- cipue , ac stemotyroideorum , et sternohyoideorum ca- pitis moles deorsum urgebatur , adde minus validos cro- taphites ob angustiorem insertionem , et parieralium de- fedimi, ob rc\ olutionem squaminosi partis, minus propfe- rea maxilkm inferiorem sustinentes : bis omnibus deprimi non solum, veruna otinrn majore, et jugi nixu adprimi mentum debuit una cura maxillae basi subjeetis partibus collo nimirum , et supremo pectori. Quid ergo miremur in tenerrimo corpusculo invicem agglutinatas lias partes fu isso , increscentibus vero, et collo , et partibus aliis ma- lilla inferior retrabi , nescio simul debuit elongari. §. XVIII. Hn?c monti , et maxillae immobilitas ad peeuliarem oris formam praecipue contulit: nani diductio maxillae velut in ospitante nomine cernimus, os aperir, et rotundat, qua- propter, adjuvante orbicularium virtute, labiorum peri- pheriam conti-aliente, nullo negotio intelligitur , unde oris apertio exiguo rotundo biaret foramiue. AUCTORE FRANCISCO ROSSI. 27 §. XIX. Nemo non uovit sphceroideam capitis formam ossibus firmatali] , musculis septarn , pericranio , epicranfo tegu- mentis reyinctam aequilibrium quoddam virium inter va- rias sui partes habere , itaut, sublata alicubi resistenza , potentine opposi ta> preevaleant. Quum igitur caput in su- perioribus deficeret, temporale» musculis mutuis non coer- citi potentiis squammosam cui inserebantur partem deor- sum traxere, linde haec inclinata sive ad horizontem pa- rallela inventa est. Idem defectus virium intus sustinen- tium cranium , quod validis , multisque durre matris se- pimentis in omne ferme latus fulcitur in caussa fuisse vi- detur , cur orbitae in posteriora non satis attraete© mino- rerò adeptae sint profunditatem. $.XX. Ncque diversa crediderim momenta virium , quibus aures externre anterius, et inferius deducta? : quum enim deficerent vires ( §. XIV ) modo dictae potentiae omnes anterius agentes praevalere debucrunt , et sic sensim , scn- simque aures in alienam sedem depellere ; eodemque mo- do effectum , ut infirmata adhcvsione musculoram supe- riorum auris ob reclinatum os temporis superna pars auris ad iufernam acecsserit, atque ita in rotundam abierit. 28 HISTORIA MOiNSTRl ANATOMICA J. XXI. Similibus ex omissis, ni fallor, facies bota compiali est ex defecta virium retrorsum tiahcnlium, et ab exsu- perantia virium omnium anterius agentium quas, prae- valente virtute , laterales partes antrorsum deduxere , sic- que faciem complaoavere. $. XXII. Veruni qua? caussa fuit cur (aula pars capilis posteriua deficeret ? id pneextitissc , et aliis memoratis vitiis origi- nem dedisse ex dictis verosimile hi hoc opus , liic labor. Nolim , si possim , ad primigeniam in gemi ine confor- mai ionem monstruosam confugerc , nolim antiquas , et insulsas de imaginationc fabulas iterare. An non laesio ali- qua extcrna , vel interna, casus, aut ictus, vel pressio , voi morbus in (enerrimo corpusculo , in nuper concepto nomine partem al iquam elidere , deslruere potuerunt , ut ea deinde vel desideretur penitus , vel admodum abnor- mis eflbrmetur ? an Ime facit observatio , qua constai monstra in animantibus cicuribus hequentius cerni, quam in ejusdem speciei feris juxta natura? institutum viventi- bus * ? Cicura enim in hominum societate posita multo pluribus obnoxia noxis , ac generatim debiliora , ideoque * Blumcnbachius. Instit. Phjsiol. AUCTORE FRANCISCO ROSSI. 20, facilius lcedenda, Veruni cur dcstructa pars adeo eleganter a'quali utrinque , etsi vitiosa fabrica est compensata , ut tam dextru: , quam sinistrai partes sibi similes essent , et paria alti-msccus vitia , et defectns conspicerenfur ? Al: pcvestat in obscura adeo vesligatione ab hypothesibus , et opinionum Egmentis temperare, ac potiua summam na- tuves Pfovidentiam venerali, atque suspicere, qua? parem ùbique sapicutiain perpetuo ostendit tum in justa, et na- turali organicorum eorporum conformatione , tum etiam monstruosa , et preternaturali. §. xxin. Lubet potius ex proposita historia unum , aut alterum corollarium sobrie deducere. i.° In monstris esse vitia quaedam , quas omnfno sunt primitiva , qualia ad exemplum in nostro casu capitis in postt'iioribus defectus ; alia secundaria, qualia sunt qua*, in laterali , et anteriori regione capitis adnotata. Horum quidem ratio aliqua reddi potest sin minus eerta, at pro- babilis , neque a veri tate prorsus aliena. Priorum vero certa nulla hactenus demonstratio potest exhiberi. Atque existimamus hac via multorum pbaniomenorum rationem iu monstris inveniri posse caeteroquin inexplicabilium. $. XXIV. 2." Omnes organica* partes in monstris habere nervns. Bt respoudentem eorum originem intra caput , aut spinsi 50 H1ST0R1A MONSTRI ANATOMICA cavum , ita ut a partium preesentia nervi , ab his cere- brum , et spinalis mcdul la , vel utraque recte asseràntur. Quamquam ut in partibus , sic in cerebro , appensaquC medulla deformi tas multa, multusque a natane stani re- cessus oeeurrere possit. Unde non levis quaestio illustra- tili-, de foetibus, sic dictis, Acjephalis *i , Semiacepha- Jis *2 , aut cerebro earentibus. Acasphala enim dici irete nequeunt , nisi penitus capite orbata , quale a Leuryeo *3 descriptum, quod capite erat vere destitutum, imo et col- lo, et artubus superioribus ; Semiacephala vero vix nisi ratione habita externa? formae , quoe privationem partis alicujus ostendit, hoc nomine possunt insigniri , hucque spectaret quod nos descripsimus monstrum ; si tamen his nominibus designare lubeat monstra cerebro carentia, con- tendimus talem defectum nulla ratione obtinere, quoties aut totum adest , licct informe capnt , aut pars ejus aliqiia una cuna sensuum organis. Hinc in Leuryano monstro *4 a quo cerebrum, et spinocervicalis medulla vere aberat, una desiderabatur caput, et collum , et artus siqieriores: partes nimirum , qua? a dictis sedibus medullosis nervos accipiunt ; quod magis adhuc persuasum habeas , si atten- das supremam residuae spinalis medulìee partem tubercu- Itim quoddam , seu majus habuisse volumcn , probabili Parens , Opera , Ilallerus *z Piusonus Recueil desprin- Opcra Minora T. V. - Barto- cipalcs moiislruosités, tab. i5. linus historiarum binatomi- *3 Meme recueil. carlini variorum , cent, i , et 2 *4 Loco citato. Hafhìce. AUCTORE FRANCISCO ROSSI. Di scilicet argomento cani uiajorem ìiiolem origiucm inter- costalibus dedisse, et fortassc nervis octavi parò, §. XXV. Recte proptorea Sandifortius *i monstruosum pumim describens, cujus caput deforme, et similem eccliibebut conformai i orioni , ac in ìllis eptos Acephalos dicunt ,. in quo mal Ut adebantur ossa defeere , alia prceterna- turalem acquistasse formarti ; et comparatione insti- tula cum casibus ab alìis descriplis , videbar, inquit , jure concludere posse cerebrum , cerebellum , et me- dullam oblongatam desiderari. Rectc inquam paulo post subjungit , nisi hoc nomine insignire selimus subs/anliam durarti , satis granulosam , albicantcm cum nervis. Ex quibus colligere est GÌ. Virano satis sen- sisse de organatami nervosorum proesentia utlibet infor- mium. Imo in hoc eodem monstro multa sunt ejus,de quo retulimus , analoga : ncc valde ambigendum de mon- stro a Pinsono relato *2 , quod Semiacephalum nominat ac penitus cerebro destitutum , cujus loco esset massa carnea informis , inoequalis : credimus enim non vere caruisse hoc viscere, sed hoc potius in ea carnosa massa delituisse. Revera si auctores consulimus , paucos omnino repe- rtemos, qui exactam de bis monstris secticnem Anato- *i Jlii atonie infantìs cere- *2 Loco'citato. hro destituti. Lugduni Latav. 32 IIISTORIA. MONSTRI ANATOMICA micam exhibuerint ; et quns nobis reliquerunt Iconcs Mauritius Hoflinannus *i , Kerkriugius *2 , Gollius *3 , Bromollius *4 , Blaiichottus *5 , aliique non satis lucia suppeditant prò modanda questione , uti adnotavit San- difortius *6. §. XXVI. Alia liceret adhuc ex propositis colligere ; esse ni- mirum cinercara substantiam non sensu carentem , uti hactenus controversum : in nostro enim monstro tum grana cvrcbralia , timi spinalis medulla , tum nervi inde procedenfes medullosam formam nullibi ostenderunt : erantque mere cinerea , sensu tamen caruisse , et has partes , et organa , et corpus bujus infantis nemo diccre audcat. An non etiam ex tradita informi struclura cerebri suspicari possumus nullum esse punclum in Encephalo , unde communem originem sortiantur nervi ? Porro sparsa *i Ephemerid. Natur. curios. decad. 1 , ann. 2 , obsert'. 36. *2 Obscrv. Anatom. lab. 9, pag. 59. *3 Act. Medie. Berlin. Dee. 1 , l. o. pag. 7, ti xcq. *4 Ada J.illerae Succiar ann. 1726, pag. 98. *5 Selcctio Physico-Mco- vomica Slwgardiae 1749. 2 Station, pag. 128, et acta Plìxsìco-Medìea t. 9, pag. 35o- *6 Loco citato. AUCTORE FRANCISCO ROSSI. 33 illa granula non videbautur centrum aliquod cfficere posse. Ne tamen ultra propositos historiae fines cvagemur, plura consulto omiltimus , qua' t;imrn justa rerum com- paratione non dillicile possunt innotescere. D E EXCITABILITATE CONTRACTIONUM IN PARTIBUS MUSCOLOSIS IN VO LUN T ARII6 OPE ANIMALIS ELECTRICITATLS DISSERTATIO JOANN. CAR. JULII ET ROSSI. c J. t larissimi apud Bononicnscs Professoris Galvani de Urtiti iyn. animali elcclricitalc inventioncs , nota? jam per univer- sam Italiam evaserunt , neque tanti inventi celebritas ejus limitibus continetur. Nota praeterea , quas Viri inge- niosi Eugenii U'alli dilìgens sagacitas addidit, quae Vir doctissimus , idemque Ticinensis Professor Carminati expendit , excogitavitque , qua? de universa electrica di- sciplina meritissimus , experiundique solertia spectatissi- mus Alexander Valla , Ticinensis alius Professor , subti- lissima cepit cxpcrirjicnln , tum ut animalis clectricitatis per plerasque animalium species late diflusum imperniai comprobaret , tum ut nova atque ingeniosa animalem electricitatem explorandi artifìcio patefaceret , tum ut de- tegeret quain minimula actuosissiini elementi quantitas. DISS. CAR. JULII ET ROSSI. 35 vitalium organorum efficienza gemiti , ad vchcmcnlissi- mos motus excitandos suflicerc possit. Ha>c omnia apud Ilalos Physicos atque Physiologos cum magna utrorum- que admiratione notissima evaserunt , inventorumque ce- lebritas apud exteras quoque gentes pervolavit. Quamob- rem , qitóB a mcmoialis aliisque Clurissimis Viris detecta , aucla, esplicata,, descripta, ornata fuerunt, oratione per- sequi supcrvacaneum omniuo ducimus, maxime cum in perspicuum compendium redacta ac congesta , in utilis- simo Clarissimi Brugtialelli Viario medico eadem legere expeditissimum cuique esse possit. Non abs aliis proposita repetere , sed uovas res nostris tentaminibus investigare nobis in animo fuit , quo quantum in nobis esse potest , pulcherrimo , nobilissimoquc animalis elcctricilalis in- vento novam lucem , amplitudinemque adferremus per ista nosti-a experimenta in partibus capta, in quibus aut recte nondum instituta , aut institutorum eventus cum iis quae de earum partium economia per Anatomica ac Pliysiologica diuturna nostra studia , nostrasque investi- gationes didiceramus , consentire haudquaquam videba- mus , illud liac, quemadmodum in quacumque alia na- turali re persuasissimum babentcs , non prius universalem theoriam molicndam , legesque snneiendas, ad quasomnes effectus reduci alque exigi queant , quam iteratorum , plurimorumque experimentorum longa atque accuratissi- ma serie , singularia quaeque pheenomeBta perspecta atque esplorata rite habeantur, ex quorum consentente uni- versitate solum , aut disenfiente constantia, aliqua de- nmm lex, animali seconomise accommodata, ad aliquas so- 56 DE EXCITABILITATE CONTRACTIONUM ETC. lertius, feliciusque interpretandas functiones deduci potest §• II. Quoti ìncommodum in Physicis frequentissime conti- gisse dolendum , ut nova nempe aliqua re detecta non salis variatis alque repetitis experimeutis , neque eo am- bitu atque vastitate qua par est, neque ea patientia ac diligentia qua* rerum momentum sibi vindicat : ob eam qua? non paueos Pbilosopbos tangit , movetque licentia , gencralcs continuo condere ibeorias , systemata fabrefa- cerc , per observationes reperta ad pra-conceptas animo senlcntins per vini detorqnere , universalissimas natura; leges sancire, qua? Natura revelare negavit nostris cogi- tatis compensare, priusquam absque ulla mentis antici- patione interrogata fuerit , ipsiusque voces atque responsa perspicue percepta ac intellecta , Iure etiam in disquisi- tione usuvenisse , ex iis quae tota bac dissertatione sumuc disputatori , facile patebit. $• IH. Res est apud Physicos ac Physiologos jam pervulgata, si arcus metallici bine denudali nervi armatique , bine illi musculi ad quos feruntur nudati nervi extremis tan- gantur, in contrnclionem. continuo istos musculos cieri. Cimi vero observatum sit museulares islas contractiones babeli , si bine nervum, aut nervi armaturam , bine rau- se.ulum contingeus arcus metallicus fuerit, materia nempe DISS. CAR. JULII ET ROSSI. Z-J ad clcctiicum fluidum celerrime transmitfendum apfa au- ro , argento, cere, stanino, plumbo, orichalco etc. com- positus ; nullas exsuseitari, si cohibente materia , constet vitro, sìgnatoria erra etc, deductum est, eorum motuum convulsivorum tali artificio productorum excitationetD a fluido èlectrico aut in totum , aut maxima ex parte in- dolis esse existimandam , sive eleetrica subtilissima aura a nervo per deferentem arcum in musculum , sive ab externa ìnusculi parte in nervum, et per hunc in inter- uam musculi faciém, inlimosque recessus transferatur, sive aequilibrium electrici animalis fluidi inter nervum , mu- sculumque tanlummodo turbetur , qurecumque demum aegemmé certe adhuc , dum extricabi li , forte etiam in- comprebensibili agentis caussce modo admirabiles illi mo- tus cxcitcnlur. Hoec vero motuum cxcitabilitas cum in aliis, quemadinodum in calìdi sangui ni s citissime , in aliis uti in frigidi sanguinis , longe equidem tardius , in omnibus tamen animalibus vita cxlincta languescal primo, ac demum extinguatur , nulloque artificio exsusci- tari pneterea arcus ministerio ii motns queant , electricam vim eorumdem excitatricem , nervosi, musculosique sy- stematis efficacia generari , foveri, servari non immerito a Pliysiologis affirmalum fuit , eaque eleetrica vis appo- site etiam electrieitas animalis vocata fuit , quippe qux cum vi animalium vitali in iis spiritimi adhuc ducentibus vigente , aut a morte ad aliquod tempus superstite tan- tummodo conjungatur. Non sumus hic indieaturi omnia artificia ad animalcm electricitatcm evolvendam , extri- candamque aptis, nihil dicemus de motus musculares ex- 58 Dli EXCITABILITATE CONTRACTIONUM ETC. citantis èlectricrtafis copia, nihil de reliquìs ad cam spe- ctantibus pheenomenis, qua in investigatione magna cum lamie memoratorum Clnrissimorum Virorum industria ver- sata fuit. §. IV. At anìmalis elcclricìlatis imperituri latissimc per mu- sculorum voluntati snòdi loiiim universitatem patere , asseruit laudatus Clarissimus Volta , instituta nimirutn inlcr nervuin ad qualemcumque vóluntarium musculum distrilnito, et musculum qui eum nervum excipit arcus epe communicatione , in eo musculo volunlario , quam- diu vifalis vis aliqua superest, convulsivos subsultus con- (inuo extitari , contro vero simili instituta nervos iute1" et musculos involuntarios communicatione , id ipsum contingere omnino negavit. Ergo armatis cordis nervis , et bine metallici arcus extremo uno cardiacoium nervo- rum armaturam , lune cordis carnes extremo altero con- tingendo nullas a se in corde contractiones visas fuisse afHrmat, similiterque negavit ventricidi , ateme inlesti- norum nervis armatis, deseriptoque conlactuum artificio ac ordine adhibito ullum in ventrìcolo ac intestinis mo- limi obtineri. Talibus ex tentaminibus legem universalem terre non dubitavit << Elect/ii ilatis aniinalis ope motus »> lantnmmndo in voluntariis musculis exci tari posse , >> neutiquam vero in involuntariis >> : al: ipsissima Cla- rissimi Viri verba audiamus : a accennerò terminando m questa Memoria due scoperte non meno interessanti , >> che utili : la prima è che non lutti i muscoli per DISS. CAR. JL'LII ET rossi. 5o, >> quanto siano irritabili , ?na cjuelli soli che ubbidi- ti scono alla volontà , i muscoli de' moti spontanei sì >» contraggono ed Mitrano in convulsione cogli artijicj , >> di cui si tratta, cioè colle armature dissimili, che )> però né £/' intestini , nò il ventriglio , nò il cuore ir- ti ritabilissimi tutti , ?nassÌ7?ie aucst' ultimo , ma de- >> sti/uili di moto volontario si convellono punto ten- >> tati con tali mezzi , il diafìcunmasi , poiché gode »> pure evidentemente di tale facoltà >>. $. V. Motus involuntarios musculares non alios cognoscimus, non alios admitliinus , pra'ter motum cordis , arteria- rum , cesophagi , ventricidi , intestinorum , urinarii*, vesicce et uteri. Negai Clarissimus Volta cordis, ventri- cidi, intestinorum motum armaturarum ope esse exci- labilem. Nos contra, non solum motum cordis , ventri- culi, inlesti/ioru77ic/ue , secl praeterea motum meesopha- go in urinaria velica iisdem armaturarum artificiis ar- cus ope communicantium exeitabilem esse disertissime affirmamus, et pei- nostra stimma quantum in nobis fuif dìligentia instituta experimenta tuemur ; immo quod lon- ge magis mirum et maxime novum in ipsis arterìis si- mili arte contractiones produci Clarissimus Rossi exper- lus fait , quamobrem istis pluries iteratis experimcntis innixi absqué ulla hcTsitatione legem ferre audemus << cle- >> ctricitatis animalìs aclione edam musculos involun- >> tarios in conlractionem adigi >> legem nempe , i Ili quam Clarissimus Volta tulerat prorsus contrariami |0 DE EXCITABILITATE CONTRACTIOIS'UM ETC. §. VI. Quod ad cordis motus attinct nouuulla jam in lucem a nobis edita experimcnla fuerunt, quibus rem extra omnem dubitationem posueramus. Cum tamen ab eo tempore , iu vitali eo principe organo nova experimcnta plura cepcrimus , quibus pienissime in nostra sententia coufirmati fuimus, ut quidquid nobis circa involuntario- rum muscularium motuum excitabilitatem experiuntibus observarc contigit una oratione complectamur , quae in corde instituta a nobis et olim et nupcr experimenta fuerunt , brevissime etiam perstringemus , ac dein expo- nemus qua? in OBSOphagp, quae in ventricida, iiiteslinist urinaria, \esica , qua? demoni in arieriis detecta sunt. Expcrimeutorum historiam pleraeque magni , nostro qui- dem arbitrato! , in Physiologicis pathologisque momenti consideralioncs sequentur. EXPERIMENTA IN CORDE §. VII. Primum in corde experimontiun institutum fuit in agno die 12 decembris anni 1792. Pectore reserato, pericardio aperto , nervorum truucos qui evidenter in cordis sub- stantiam immittebantur , subtilissimo armavimus plumbi folio , cor vero suo naturali in. situ reliquimus. Armatura tribus nervorum fasciculis injecta , istos paullo supra ar~ DISS. CAR. JULII ET ROSSI. /j maturae locum integre abscidimus , a pectoris cavitate ealena cor adhuc, fumana, palpitane abstulimus , illud su- pra tabulam collocaviinus. Turgebant adhuc sanguine ven- triculi , atc|uc spontaneae, nullo scilicet externo a nobis admoto vellicante corpore contractiones observabantur , modo longiori , modo breviari intervallo distincta- , quas in dextera potissirnum auricula longe crebriores locum habebaut. Sibi relieto per aliquod tempus corde, cpioad multo minores, raripres, languidioresque spontanei sub- sullus reddereutur, ceptum est auro , argento, cere, fer- ro , signatoria cera , ligno , aliisque pluribus corporibus illius superficiem contingere. Quum levissima, suspensis- simaque mauu cor conlingebamns , nulla lambenti», pre- mentis , radentis corporis contactum excipiebat ventricu- lorum contractio , sed perfeeta quies in auriculis, in ven- triculis , toto undique corde perseverabat : at si major pressio , aut rudior contreclatio adhibebantur extemplo manifesta?, rapida1 , vchementes contractiones exorieban- tur? Quid ergo? cordis superstes irritabilitas hoc in statu ea erat , ut ad ipsam excitandam medianica levissima contrectatio par non essct, vchementior medianica irri- tatio par esset. J. Vili. Nunc videndura erat , utrum ex nervis injecta armatura aliquae contractiones excilari posscnt, dum metallici arcua presidio, ea armatura cum cordis carnibus communicaret, ita tamen communicaret , ut si qui per arcum cor iuter f ^2 TE EXCITABILITATE CONTRACTIONUM ETC. et niTvos obducens pliunbcum folium fàcta communica- tionc , oborirentur in corde niotus , nulla suspicio ha- beri possel eos , ncque in totum , ncque ex parte ex medianica irritatione origineni habere ? Ut hac de re miioivs evaderemus, ita proecssimus. Argentei arcus imam extremùm levi , suspensaque manu ad cordis su- perfieìei conlactum admovebamus , admotam , applica- lamque in constanti contactu delinebamus; cum vero a constanti ea adplicatione nullam prorsus ne minimam quidam in ulla cordis parte contractionem succedere ani- niadvcrlcrenius , cjusdem arcus extremùm alterimi ad ner- Yoruin annaturani adducebamus , vixque ejus extremi politissknns apex utut levissime armaturam lambebat, dicto citius , subitus , magnus , vehemens ntroque in cor- dis vcntriculo subsultus exorilur. Extremùm quo plum- bcum folium contingimus ab ca armatura removemus , pergebat cordis superficiem contingerc ac premere aliud ; quics erat in corde atque immobilitas absolulissima. Li- berum arcus exìtvmum ad alterius nervei fasciculi arma- turam admovetur , vix eam attingit , quasi fulmineo fa- ctum fuisset ictu nova vebemens confractio in corde sc- quitur. Tertiam simili modo tentamus armaturam , similes prorsus inde vividissimi motus obtinentur. Tangimus iterimi itcrumque , modo hujus , modo ilh'us obducti nervi fasciculi armaturam, atque uteumque illas levissime, fugaassmieque eontingamus , ad omnem quemeumque ocyssimum attactum vehementer subsilire , ac violente* palpitare cordis carnes conslantissimc videmus. Per ali- quot momenta ab omni et cordis et armaturarum attactn D1SS. CAR. JULII ET ROSSI /(5 tempcramus , hinc arcus ex tremo cor unico irritamus ; nulli in ipso motus. Armaturam et cor contingimus , vehementissimi motus. Illud preeterea animadvertimus con- trae •tiones hinc armatos nervos , hinc cordis carnes con- tingente arai excitalas , illis multo fortiores constanter fuisse , qaee in corde , continuo ac nudatimi et de pe- ctore avulsum filerai, sponte, ve] potius a sanguinis quo adhuc ventricidi turgebant stimulo percipiebantur , pa- riterque validiores , magisque extensas , quarti qiue vi- gente adhuc vivida irritabilitate in ipso experiundi initio medianica irritatione produci ad ahquot tempus pote- rant , evidenti argumento, tam subitas, tam vehementes, tam magnas contractiones , per levissimun. in unico cor- dis puncto a politissimo arcus tantillo extremo cxsusci- tatas , non a medianica irritatione , sed ab aliqua su- btilissima substantia omnem irritabilium cordis carnium ambitum atque recessum intime pervadente ac permeante esse repetendas. Pluries etiam animadvertimus, cum uno arcus apice supra basini cordis , ejusve mediam faciem adpresso , alioque extremo abrasis armantibus foliis, nullce apparerent contractiones , saepe istas exsuscitari si ad cor- dis apiccm arcus extremum traduceretur. Alias armaturis perpetuo admolum unum arcus extremum detinebamus , liberum aliud modo buie , modo illi cordis regioni ad- moventes , eaque ratione tentantibus , alterne etiam con- trectalionum momentis et locis respondebant rapida? in- ductae vibrationes. DE EXC1TABILITÀTE CONTRACTIONUM ETC. «. IX. His pnrmissis , sciscitari continuo quis potest , qui toto praecedenti numero ( §. Vili ) descripti sunt cordis mo- tus, illi ne a medianica ipsius irritatione , an ab animali clectrieitate producti existimandi ? Illos non a media- nica irritatione , sed ab animali elcctricitate productos fuisse adiìrmamus. Et sane, si tangi iterimi iterumque cor, nullo subsequente subsultu poterat , cum ipsum unice tangebatur , manifestimi est eo in irritabilitatis gradii , mediali icum attactum aut irritationem ad excitandos mo- tus aptam nullo pacto fuisse. Atqui mechanici simili vi nihil qnidqunm adaucfa , addito solo armatura contactu ocyssimc violcnterquc subsilit cor, quis ergo non intel- ligit , horum subsultum veram caussam esse postrcmam istam communicationern inter muscularcs cordis fibras , ipsiusque armatos nervos argentei arcus ope institutam , per qucm fluidum illud quodcumque excilafor, actuosum, et potens velocissime discurrat , vel a musculari substan- tia in nervos , vel ab istis in muscularem substantiam aut aequilibrium animalis electricitatis, sive inter nervos el musculos, sive inter varias musculi partes per nervos tur- betur ? Jam vero si quotiescumque ope metallici arcus , communicatio fit inter nervum aliquem et musculos qui eos nervos excipiunt , in talibus musculis convulsiones secpiuntui- , istas animalis electricitatis eultores omnes , ab eodem esse inductas et fatentur, et contendunt; cordis motus , agitationesque convulsivas ipsissima ratione ac DI4S. CAR. JCLII ET ROSSI. ^5 lege productas ( §. Vili ) ab animali electricitate proflcisci quis inficiari poterit? §• X. Quamquam ergo cordis motus voluntarius non sit , commini icationis per arcum metallicum artificio in ter ìpsius armatos nervos et muscularem substantiam insti- tutae , cadem ratione excitabilis est, atque excitabiles sunti contractiones in voluntariis musculis simili modo tentatis. 5. XI. Demonstrata motuum excitabilitate in corde agni (J.VOT, IX) maxima qua per nos licuit diligenza , cautela, so- lertia eamdem in columbontm , pullorum , gallinaceo- rum , murium cordibus investigavimus ; ac simili prorsus modo , eodcmque artificio descripto , motus in iisdem cx- citari , atque in agno rum cordibus pluribus vicibus de- tcximus. $. XII. Plurima in ranarum corde cepimus eiperimenta , ea- dera pliaenomena observavimus. $. xni. Cor piscis ludi , simile nobis cxhibuif spcctaculum. |6 DE EXC1TAB1L1TATE C0NTRACTI0NUM ETC. EXPERIMENTA IN OESOPHAGO ET VENTRICULO. §. XIV. Cunivuli pectore atque abdomine apcrtis sumraa atque oculatissima cautione paris sugi truncum utrumquc, ante nervi rf plutót que de faire un tour trop long par les corps per- méables. Soit une barre de fer de la longueur d'un Iraòuc, courbez-là au milieu, de facon qu'elle fasse un are d'un pied de sa longueur, tournez en déhors les deux extré- mités de cet are , et approchez les deux extrémités en sorte qu'elles soient contigùes un demi-pied au-dessus de [euri termes , dans cet état placez entre ces deux parties un morceau de carton pour les séparer au point du con- tact , vous verrez que les décliarges les plus légères du tableau magique , et de la boule de Leyde parcourent toute la ban-e pour arriver d'une extrémilé à l'autre , tan- dis que les plus fortes étincelles pour éviter ce grand de- PAR ftl.r I/ABBK ANTOINE MARIE VASSALLI. 69 tour perccnt jusqttà plus de six morccaux de carton in- terpose*, suivant ainsi le chemìn le plus court. Or lors- que la foudre cut trouvé la voiìte , ou surmonté celte résistance , cértea le fluide devoit élre condense , et cn grande abundance ; donc au lieu de décrire l'are de la voùte , et passer par les dorures Ics plus proches , le tor- rent en fila la corde, et ayant surmonté les obstacles de l'air , il se porta par le chemìn le plus court dans les au- tres parties dorécs de la voùte, et dans les meubles pour s'y répandrc. A mesure que le fluide électrique se répan- dit , et cjne la densité cn diminua , il ne fut plus en état de consumer que les parties , où trouvant une moindre quantité d'or, il étoit obligé de s'accumuler de nouveau , sans toucher à celles qui lui offroient un conducteur pro- portionné à sa densité. C'est ce que nous apprend l'ex- périence , lorsque nous voulons oxider des lames de me- tal au moyen de l'étincelle électrique. On prend de ces lames tres-minces , on les coupé en sorte qu'ayant un demi-pouce de base , elles se terminent en pointe , on place deux de ces lames sur une pièce de cristal , de ma- nière que les deux pointes se touchent , ensuite on les couvre avec une autre pièce de cristal pour qu'elles gar- dent la mème position. On fait passer par les lames ainsi arrangées l'étincelle électrique, et elles demeurent entiè- res vers les bases, et s'oxident vers les pointes dans un espace d'autant plus grand que l'étincelle est plus forte , et que les pointes sout plus aigiies ; c'est- à- dire que l'étincelle passe par le metal sans laisser la moindre mar- que , lorsque le metal est un conducteur suflisant , mais 70 . ESSAI SUR L UT1L1TE DES CONDUCTEURS ELECTRIQUES cornine cotte capacitò dea lamcs diminue vere Ics pointes, à proportion que la grandeur diminue , le fluide s'y ac- cumule , et se renforce de manière qu il oxide Ics mé- taux. Cesi poni- cette raison que les étinoelles, et la fou- dre en entrant ou cn sortanl d'un corps de suflisante grandeur laisseut des marques plus éclatanles, lorsque Fair se trouve dans lem- passage , parceque le fon doit se condenser pour en surmontor la résistance. Ces priu- cipes confifnsés par fexperience dissipent tout doute qui pourroit naìtre sur la nature de la foudrc , il suflit de voir qu'elle ngit avec plus de force dans quelques en- droits , que dans d'autres. En effet la differente grandeur du conducteur , sa differente continuité, les différens corps qui lui sont en contact, la differente manière que lui parvient l'élcctricité sont autant de circonslances , qui inodifìant différemment, l'action de la foudre, en varient aussi les effets ; c'est donc à cause de tant d accidens di- vers qu'on voit tant de divers effets produits par la me- mo cause différemment modifiée. Effcctiveinent sans la theorio des capacitcs des couducteurs il n'est pas possible d'acquérir la sciente éleclrique, qui onseigno à connotati les effets de ce fluide soit naturel, soit artiflciel. De tout ce qu'on vient di' dire , il est clair que les effets bizzarres que la foudre a produits dans la chambre, où elle a pénétré par la voute , les marques qu'elle a laissées dans l'autre sur les corniches, et sur les pièces de fer ; la fusion du ili de fer sont des eonscquenees nccessairos des diverses circons- lances, qui accompagnèrent le fluide fulminant. Je ne parie point du leu , dont on a vu la petite tour cnvironné-e: la PAR M.1 LABBÉ ANT0INE MARIE VASSALLI. 71 raison cn est daire: je dirai sculement quc la lumière ecla- tante, qu'on a obscrvcc dans la muraille occidentale , fait voir qu'une partie de la foudre g'y est distribuée , mais qu'elle étoit rare à proportion de la capacitò da conduc- teur. 11 reste- ìi cxpliquer Ics commotions que bien des personnes éprouvèrent à quelque dislariee des endroits frappés de la foudre. Poni- od comprendre la raison il fini t observer que tout corps électrìque est cntouré d'une almosphèie électrìque proporlionnelle à la grandeur du corps, et à la quantité de ['électricité.' Un bàton de ciré d'Espagne d'un demi-pouce de diamètre bien essuyé, et bien frotte étend son atmosphèrc électrique à la distance de 3 trnbucs, où elle est encore sensible à mon clectro- mì'tre à ([natie pointes. Or quelle proportion d'un petit bàton frotte à une grande nuée foudroyante ? Il est évi- dent quc celle-ci doit répandre son atmosphère sur la jurfaee de la terre, beaucoup d'animaux, et les personnes délicatcs y sont sensiblcs ; et nos apparcils nous en don-- nent une idée. En effet si nous tirons une étincelle d'un corpa éleetrisé, d'abord l'atmospnere s'en ebarge, et si à peu de distanee il y a un autre corps, son électricité na- turelle qui éloit éloignée par l'atmospnere du premier, au bruii de l'étincelle reflue immcdialemcnt vers lui, et. dans quclqucs cas elle celate poni- rendrc l'equilibro óté par fetincelle qu'on a tiiée. 11 en arrive de memo dans les orages , nos corps , les animaux plongés dans l'at- mosphère du nuage orageùx par son action deviennent électriqufs d'unfi électricité contraire à celle du nuage, dans le sein duquel l'électricité monte du sol poni se 72 essai sun l'utilité des conducteurs electrtques remetfre én equilibra dans l'instant quc l'étincelle fpu- droyantc en stìrt; c'est pour cela que les animaux on éprouvenl des commotions , quoiqu'ils no soient pas saisis de la foudre , et quclqvtf fois, dans l'instant que la foudre descend des nues , un autre torrent électrique monte du sol vcrs le ciel. Ces coups sont très-fréquens , et sont propres ù expliquer les effets de la foudre, dont il s'agii. Ils s'appollent coups de rctour, parceque c'est l'électricité qui les cause en retournant dans l'equilibra quelle avoit perda. 5.° Dans le recit que je fis de la foudre tombée sur le clocher de l'Eglise Parroissiale de Corio dans le Canavois, j'observai qu'en méme-tems le clocher de la Paroisse de .Levon, qui en est à la distance de trois millcs , fut aussi saisi de la foudre *. On trouve aussi dans le rapport sa- vant et précis que M.r l'Abbé George Follini , Profes- seur de Philosophie nous a fait de la foudre qui frappa l'Eglise de S.' André à Verceil le 6 aoùt 1796 **: on trouve , dis-je , qu'environ à la mòme heure le village de Sa/ì en fut aussi frappé, qlioique à 4 milles de distance. Je pourrois ajoulcr bien des exenmlcs à colui que jc viens de rapporter, de personnes qui ont éprouvé des commo- tions aux cnvirons des cndroits frappés de la foudre. Ainsi un corps qui par son emplacement no soroit point ex- posé à l'action de l'atmosplièro électrique , peut otre ébranlé par le passage de la foudre à une certame distance à * Voycz Me'm. Phys/'i/. Tu- ** Voycz ce r appari impri- rìn 1789 , pag. 78. me à Verceil i7y5, pag. 8. PAR M.T l'aBBÉ ANTOINE MARIE VASSALLI. y3 cause de son atmosphère propro qui agit en un moment. Ce qui ih i t voir que tant d'effets qu on a coùtumc de rapporter h l'épouvanté, sont prddujta rcellenient par l'ac- tion physiquc du fluide ibudroyant. On pourroit me dire, que quelques personnes étant prèa des endroits foudroyes, noprouvent aucun effe* de 1 élèctricité naturolle dans le tema quelle peni de l'equilibro ; mais cela n'est point contraire à la tlicorio que je viens d exposer : Ja position de ces personnes peut ètre d'obstacle à celle action , et d'ailleurs il y a des gens d'un tempi'-rammcnt tei quelles ne sont point sensibles au trajet du fluide électrique, mé- me condense, par leur corps. Cesi ce qucj'ai obsirvc dans deus de mes écoliers , qui ne sentoient point Ics étinccl- lcs foudroyantcs du tableau Frankliuicn. Lelectrieité ne passe pas mùme par le corps de quelques individua ; s il anive qu ils soient du nombre des personnes, qui se don- nent la main pour former une oliarne on l'orme de con- ducteur , la déchargo de la boule de Leyde en arrivant à eux, qui sont cornine des aneaux de la ehaìne , descend au sol , et suivarit les diverses circonstances où quelle te- monte à Ja personne suivante , ou qu elle en sante encore quelques autres, et ensuite va se faire sentir aux suivantes poni- allei- ù son but. Cest ce qu'entr'autres a observé le citoyen Sigaud-la-Fond. La route marquise par le terreni ignee que je viens de décrire, démontre clairement que lédifice n'auroit pas souflért le moindre dommage , s'il avoit été gami d'un conducteur bien conslruit et place avec les précaufinns nécessaire* ; c'est au moyen de bona oondnctemts ou de corps anóleeiriques qu'en furent ga- k 74 ESSAI SUR L UTILITÉ DES C0NDUCTEUR3 ELECTMQUES raulics Ics pcrsonnes, près dcsquellcs passa le leu destruc- teur. En effct , si la foudre siirmonta la résistance de l'air poni- s'élanccr de la porte dans la balustrade de fescalier; quoique la petite tour fùt liiunectée par la pluie précé- dente, combicD plus facilement auroit-cllc passe par un eonducteur d'une capacité suffisante, qui eùt teuu au toit de fer blanc, ou qui eùt cu quelque communicatiou avee la banderole pour la recevoir innnédiatcmcnt du cicl ora- geux ? alors le leu ne se scroit point partagé, et le eon- ducteur n'auroit pas été abandonné par cc-tte portion, qui se treuvant trop éloignéc de la balustrade pour en ètre attirée , se jeta sur le toit , passa par la cheininée dans l'appartemcnt de M.r l'Avocat Ycrney , où elle auroit fait un grand mal , si les circonstances n'avoient pas été con- traires j on ne courroit aucun risque quaprcs avoir aban- donné le eonducteur elle s'élancat dans le bùtiment con- formément à cette dose de matiòre foudroyante qui , ayant rompu le degré, passa sur le toit de la maison, et en parcourant le tuyau de fer blanc , qui conduit lcau de pluie dans la citerne, alla aboutir dans la serre, puisque uous avons fait observer que ceti e portion fut écartée par UDe pièce de fer qui passoit sous le degré pour joindre la balustrade à l'cscalicr , et efette issue n'auroit pas evi de communication ave e le eonducteur , qu'on séparé or- dinairement de tout corps eonducteur, et qu'on appuie à des pièces de bois imbibe dìiuile, et desséché au four , et vernissées coujoinctement avec le eonducteur. 4-° Quelques Physiciens dune grande réputation croient que c'est mutile disoler le eonducteur: ils le font méme PAR M.r LABBE ANT0ENE MARIE VASSALLI. ~. communiqucr au moyen de fìls de: fer avec les clefs , et les aulres pièces de fer d'un bàtiment , distribuées par la mafeille, et cela dans l'idée que le lorrent électrique ne quittera jamais son canal libre et rectiligne. Je pense aiissi que la foudre n'abandonnera point le conducteur pour se jeter latéralement dans Ics corps perméables , qui man- quont de continuiti'' , lorsque ce conducteur se trouve eri bon état , et construit suivant Jes principes de Physique : mais cornine il n'est que trop facile qu'il se gate avec le teins en quelquc partie , je suis d'avis que la cora- munication avec les clefs de fer en pourroit devenir dan- gereuse , parceque si le défaut se trouve un peu au-des- sous de lVndroit, où il est joint aux pièces de fer isolées, le torrent électrique pourroit, si non entièrement , du moins en partie passer dans ces pièces , semblablement à Cette portion qui rompit le degré de l'escalier, et de-là sauter en d'autres parties au préjudice du bàtiment. C'est ainsi, qu'à mon avis , est anivé au mois d'octobre 1779 à l'égard de l'Eglise de No tre Dame de-la-Garde hors de Gènes, qui fut cndommagée à la facade, par où passoit le conducteur provenant de la croix du elocher ; il en est de méme des autres cas semblablcs. Mais si le conducteur est séparé d'avec les autres métaux, la foudre surmon- tera la résistance de quel que imperfection qui peut s'y trouver , pluf ot que de s'élancer dans des corps perméa- bles éloigués et isolés , puisque l'atraction du conducteur est plus grande , et lobstacle à surmonter plus petit. Si 011 fait attention que cette partie de la foudre, doni nous parlons ici, C6t descendue par tonte la lon- 76 ESSAI SUR L UTILITÉ DES C.0NDUCTEURS ELECTRIQUES gueur du canal, quoiqu'elle ait rencontré dans son cours des clous plantés dans la murai Ile, ci (Ics fils de fer cn- tortillés, dont on se sert ordinairement pour affcrmir ce* tuyaux , 011 comprend sans peine que lélectricité n'abau- donne que difiicilement un corps permeatile continue, qui la porte à se mcttic cn cquilibre pour se distribuer 1 ls Ics corps permcablcs latcraux , qui servent au mèmc usage. En effet le fer pénétrant sous le degré , le toit baigné , la gouttière , et le fer blanc continue jusqu'au sol n'ont pas suffi pour détourner de la balustrade toute la foudre , ils nen ont attirò quune seule porlion , le fil de fer fondu , et Ics autres eflets font voir que la plus grande quantité continua de descendre par la balustrade à la muraille jusqu'à ce que trouvant une grosse barre de fer cpii joint la balustrade à la muraille, elle s'y diri- gca, se porta sur l'or parsemé en abondance sur la mu- raille , et suivit la continuation des clefs de fer , sur-tout celle qui traverse la voùte. Mais quand elle eut parcouru ces corps conducteurs , exeepté une petite quantité qui fut allirée dans l'aulre chambre par Ics corps dorcs qui y étoient distribués , Ics autres parties se rasscmblèrent par une voie analogue à celle qui avo il porte la foudre dans la chambre, revinrent dans la balustrade de fer, (clic est la force d*un conducteur continue. C'est pourquoi, si la balustrade avoit offert une plus grande continuation en communiquant avee le sol numide au moyen dune barre de fer aboutissant en plusieurs fils divergens, et si elle avoit été séparée de la muraille , ou si du moine Ics grosses pièces de fer, qui l'y joignent n'avoient pa* r.AR M.r l'abbé antoine marie vassalli. 77 été près de la muraillc , probablement la foudre n'auroit pas pénctré d.iiis l'appartément magnifique, et si elle étoit capable de préserver le palaia entier, il est clair qu'im condiicteur bicn construit fauroit préservd encore plus facilement. Il seroil inutile de dire que la foudre uè suit pas toujours Ics lois ctablies par les Physicieus à legarci de félectricité en uiouvemcnt, et qu'ainsi le conducteur ne peul servir pour lous Ics cas; Ics exemples qu'on pour- roit apporta- de bùtimens foudroyés , quoique garnis de cqnducteurs ne donneroicnt aucun poids à ce doute. 5.° Suivant les rapporls qu'ou nous a commuuiqués des eH'els de la foudre, il est rare quelle ait endommagé des rnaisons garnies de conducteurs , elle n'a fait que foudre quelques fils de metal qui en dépendoient : au contraire il y a une infinite d'exemples d'edifices préservés par des conducteurs accidentels et artificiels , et pour ces dcrniers il suflìra de rapporter ce qu'en a écrit l'immortel Franklin au célèbre de Saussure le 8 octobre 1772. Il n'y a pas plus de vingt-ans que les conducteurs à pointe , pour garantir les édifices des coups de foudre , sont en usage en Amériquc ; actuellement ils y sont très-communs ; et les coups de foudre y sont beaucoup plus fréquens qu'en Europe ; ccpendant il n'y a point d'exemple de maison armée de conducteurs qui ait été endonunagée par la foudre ; et lorsqu'elle y est tombée dans quelqu'une des rnaisons , la barre de fer fa toujours recue , et le conduc- teur fa toujours transmise. Comme c'est le fluide électriquc qui produit toujours la foudie , il est très-certaiu que dans son action il ob- -jS ESSAI SUR l'utilité des conducteurs électriques sorvo toujours la mème règie j Ics lois de la Nature soni invariai des , cornine l'Etrc Suprème qui cn est l'Auteur; ccllcs qui regardent lelectricité sont assez conDucs de tous ceux qui ont approfondi ccttc partie de la Physique , d'où il faut conclure que si la foudre par des circonstan- ecs par tieni ières semble quclque fois s'écarter des lois de* couvertes par les Physiciens à l'égard du fluide très-actif , qui cn fait la matière, c'est que ces circonstances varicut à L'infuri , et qu'on ne connoìt pas encore assez la théorie électrique. Lors donc que la foudre a endommagé la bàtimcns garnis de conducteurs, ou quelle n'a pas trouvé dans ces conducteurs une capacité suflisante , ou qu'elle a frappé des conducteus défectueux dans leur forme ou position. Mais comme bicn des gens qui se croient savans en fait delectricité pour en avoir quelque principe, ignorcnt souvent les circonstances qui peuvent détourner la fou- dre , ils taxent aussi-tòt les conducteurs d'inéfficacité plu- tòt que d'avouer qu'ils ne connoissent point les causes qui la font écarter. C'est aussi faute de lumièrcs qu'on ne voit point le vrai sentici- qua suivi la foudre (N.°7), r( cjue fon croit quelle n'a pas enfile le conducteur, mais elle a saisi l'endroit voisiii , lorsqu'elle a sauté du conducteur sur un édifice; c'est faute de lumières qu'on décrit d'une manière inexacte Ics phénomènes , et que fon regarde comme prodigieux cjuelques effets , qui ne sont que des suites nécessaires des propriétés du fluide foudroyant. G.° Lcr Physiciens ayant obseryé que de petits fils dr PAR M.v LABBE ANNOINE MARIE VASSALLI. JC) metal servaiit pour sonner les clocliettes avoient trans* porte innocemment la foudre par dcs traits d'une lon- gueur considérable , ont cru ètre cn droit de conclure qu'un fil métallique de deux ou trois lignes de diamètre présentoit un canal suflisant pour l'issile du plus grand foudre. De-là les plus célcbrcs Electricicns , cntr'autres Franklin, propósèrent d'abord un lìl de fer de la gros- seur d'une piume à c'ciire pour un bon conducteur , d'où il s'en suivit que quelqncs conducteurs , faute de capacitò ne purent donnei- une issue proportionnée à la foudre de la plus grande force , mais comme ccs cas sont très- rares , le peu de capacité des conducteurs n'a jamais cause de grands dommages : c'est le défaut de continuité dans ccs conducteurs qui peut-ètre cause de grands malheurs , sur-tout lorsqu'à peu de distance de l'interruption ou de de quelqu'angle aigu du conducteur, il se trouve dcs corps mctalliqucs , comme des clefs de fer , ou autres pièces semblables. L'on sait que c'est faute de continuité dans le conducteur que le Professeur Richmann le 6 aoùt du 17 14 fnt frappé et tue à S.' Pétersbourg , et dcrnièrement M.r "Camus près de l'Angleterre ; si on avoit des descri- plions exactes du peu de condueteurs qui n'ont point garanti les édifices de la foudre , je suis persuade qu'on verroit le danger , quii y a dans les angles aigus , puis- que félectricité en sort , cornine elle sort des pointes. 7.0 On croit communémeut que la foudre n'a point passe, où elle n'a laissé aucune marque, et fon juge con- tre la théoVie, et le raisons alléguées par M.' le Marquis .Malici que c'est toujours dcs nues quelle tombe dans la 8o ESSAI sur l'utilité des conducteurs électriques terre ; tandis que nous avons tant d'exemples qui nous font voir que la foudre est montée de la terre aux nuesj tri rst le tornirne allrgué ri-drssus, et drcrit par le Pro- fesseur Pollini; tri rst aussi un autre que M.r l'Abbé Rof- fredo de Saorgc actuellement Biblìothècaire a vu s'élever du pird d'un arbre , qui en fut à peine nóìrci qurlque part. Il est aisé de tirer de ce qu'on vient de dire les précautions nécessaires pour garantir un édifice nu nioyen de conducteurs électriques. Il ne sera pas néamnoins inu- tile d indiquer les principales règles. Si ledifice n'est que de la grandeur de 5o pieds, un scul conducteur vera le .milieu suilira pour le preserverà s'il est plus grand, il faut multiplirr lrs conducteurs en raison de son étendue, et de sa position qui pourroit le rendre aussi plus sujrt à la foudre de qurlque coté , et c'est à quoi il faut faire attention. La verge métallique doit etre élevée dun tra- buc au-drssus du toit , ou de la cheminée , elle doit abou- tir en pointe piramidale ( N.° 8 ) , et continuer son in- terruption jusques dans la terre numide , ou dans l'eau , où elle doit se diviser en plusieurs branche» divergentrs ( N.« 9 )• 8.° La question, si fextrémité suprrirurc du conducteur doit etre pointue ou émoussée fit grand bruit en 1777, lorsque les fameux Elertricirns Cavendisch , Wathson , Franklin, Wilson et Robertson furent nommés.pour ar- mer des conducteurs Ics mngasins à poudre dePurfleet, cette question donna lieu à bien des expériences faites par Franklin , Nairne etc. qui augmrntèrrnt la scirnee , Bt démontrèrent conlve le sentiment de Wilson l'utilité PAR M.r L'ABBK ANTOINE MARIE VASSALLI. 8 ( des poiulcs , faisant voir que loin de provoquer la fou- dl'e , ellta peuvent au contraire attira- saus bruit lelec- tricité du nuage , et la distribuir au sol au moyeii du conducteur. Je uè cherche poiut de combattre le préjugé, qu'avoicnt à vaiane ceux qui furcnt Ics premiere à ren- dre Ics conducteui's utilcs à lliumanité cn leur opposant que Ics couducteurs pouvoieut ètre dangercux pour les édifices voigins : oulre que ce préjugé a été cnlièreincnt dissipé par Ics plus cclèbres ccrivaius, il suflìt d'avoir ime legère teinture de la science électrique pour connoitre que loin d'augmenter le danger , Ics conducteurs , sur- tout à poinle, le diininuent mème à legard des maisons proclies , ainsi que la pratique le confinile. g.° Quant à la parfaite continuité du conducteur jus- qu'au sol luunide, pour que le torrent foudroyant ait une libre issue , la pratique s'accorde avee la fheorie pour (aire voir combicn elle est necessaire: l'expcrience a con- state que toutes les fois quii s'est trouvé des conduc- teurs qui n'avoicnt pas asscz de profondali-, ou qui ne commuuiquoient point avec une sufEsante quantitc deau , ou avec un sol suffisamincnt bumide , le leu a regorgé de l'exli-émité infcrieure avec danger des batimens. G'est pour celle raison que West cprouva à Philadelphie une forte conimolion à l'occasion d'un coup de foudrc qui tomba innoceinmcnt jusqu'au sol par uu conducteur p©u ciniglie, qui entroit de la longueur d'environ 5 pieds dans la terre : c'est aussi pour cela que la maison de M.r Maine a élé endomniagée dans les foudemens à cause du regorgemcnl d'un torrcnt de fondre de l'exìtrémil i 1 82 ESSAI SUR L'UTILTTÉ DES CONDl'CTEURS ELECTRIQUES inférieure , qui pénctroit dans la terre à la profondeva- de 3 pieds. Les fds divergens que l'ori joinl à l'exlré- mité supcricure , tandis qu'ils préseritenl un passagc plus libre à féleetricité , scrvcnt aussi très-bicn puur diriger la fiandre ascendente. Sans cet intermède elle pourroit selever par un terrein aqueux jusqu'à quelque distancc dn conducteur. 11 est avantageux de dorer le sommet de la verge , el de vernisser le conducteur jusqu'à la partie , qui enlre dans la terre liumide pour le préserver de la rouille , qui ehange la nature du metal par rapport à lelectrici- té , comme j'ai prouvé ailleurs : un eyTmdre de fer de la grosseur d'un ponce paroit suffisant pour transporter la plus grande ibudre: ncanmoins lorsque les corps pei'- méables à l'électricitc en abondcnt dans la maison que fon veut garantir , il est mieux d'en cmployer deux , et mème davantage , et dans ce cas si le bàtiment n'est pas bien grand, il ne faut pas plus d'une verge élevée, qui est un sur garant, moyennant la communication des piè- ces de metal les plus cxposées aux coups foudroyans en- tr'elles , et avec la terre humide. Il faut que le conduc- teur soit isole au moyen de corps non conducteurs , com- me des pièces de bois dur et sature d'huile , et dessé- ché au finir , du verre , des pierres non ferrugineuses jointes avec du mastio etc. Il faut tàeher quii passe le plus loin possible des clefs , et des autres grosses pièces de lei- pkntées dans la muratile, lorsqu'on ne peut point l'en cloigner, tous ces corps qui doivent communiquer avec un autre conducteur, seront couverts avec du boi* PAR M.* l'aBBÈ ANTOINE MARIE VASSALLI. 87) rendu impcrméable à léleclricité , cornino ei-dcssus , ou d'ime aulir manière, parceque sagissant de la vie des iiuiniiies on doit aveo les précautions aéeessairee preve- nir les accidenti lunestcs. Que les conducteurs ne soicnt point en l'orme de cimine ; la lumière que l'on voit de nuit daus le passarcele la bluette d'un amicati à l'autre , est une preuve de la diificulté que le leu clectrique ren- conlre ; qu on évite enfin tous les anglcs aigus , il vani micu\ de les taire obtus autant quii est possiblc , pour que le lluidc coule plus librement. En prennant : ces pré- cautions pour la situalion des conducteurs dans les édifi- ces , je suis persuade qu'on n'ama plus à se plaindre de leur inutilité pourvu que de tems en tems on les vi- site pour les reparer oontre Ics injures du tems, et en elfct nous n avons point dexemple de bàtiincnt arme avec Ics précautions indiquécs , qui ait eie endommagé par la foudrc , au contraile il y a une infinite d'exem- ples de nàtimene préservés des coups redoublés de la foudrc au nioyon de conducteurs placcs avec moins de précautions, et non-sculemcnt les conducteurs mctalli- qu< s ont garanti du feu du tonnerre Ics palais , les ma- gasins à poudro , et autres bàtimens en terre l'erme , mais encore Ics vaisscaux agités par la doublé tempélc de la mcr et de 1 afmosphcrc , cornine nous fassure le celebre Cook par le récit suivant * : << Vers Ics ncuf * Relation des voyages exé- vkes-TT'orth. Edìt. de Paris CUtés par le Capita/rie Cook, torri. IV en 4.0 , pag. 22ÌÌ. redigéc (Faprès Bank par Ha 1 <- 8.j ESSAI SIR LUTILITÉ DES CONDVCTEURS ÉLECTRIQUES >> lieures nous eumes une tempète terrible, dcs éelairs, ìì de la pluie ci dù tonnerre; le grand màt d'un des >> vaisseaux de la Compagnie Hollandoise fot fenda et >> concile sur le pont. Son grand màt d'bune , et son >> grand perroquet furent mis en picces ; il y avoit au >> haut de ce dernier une verge de fcr , qui probablc- >> ment attira le tonnerre. Ce bétimenl n'cloit pas à plus >» de deux encablures du nótre , et suivaut tonte appa- >> rence , nous aurions partagli le méme sort , si la chaìne n éleetrique que nous avions dressé depuis peu , n'eùt >» condii it la Tundre sur le coté du vaisseau. Nous éehap- m pames à ce danger , mais l'explosion causa sur nous »> un ébranlcment pareil à celui d'un trcmblcment de n terre, et la cimine parut en méme tems , comme une )■> trainée de feu. Dans ce moment, une sentinelle char- >> geoit son fusil ; la eommotion lui fit tomber des maiiis » la baguette , qui se brisa. A celte occasion je ne puis j» m'empècher de recommander à tous les vaisseaux , >) quelle cpie soit leur destination, de prcndre des con- >> ducteurs de la méme espèce que le nótre, et j'espère »> que faccident du bùtiment Hollandois determinerà tous >> ceux qui liront cette relation à ne point laisser des ,, verges de fer au haut de la grande lume >>. Le Senateur Angelo Qui? ini , lorsque son palais gami de conducteur , qui le préserve des suites fàcheuses, fut saisi de la foudre , éprouva une semblable eommotion souterraine analogue à un trcmblcment de terre : il en écrivit à M.r l'Abbé Toaldo de la manière suivante: \oici v.n fuit semblable à crini du Capitarne Cook : cesi PAR M.1 I.'ABBÉ ANTOINE MARIE VASSALLI. 8:3 une nouvelie prcuve'de la théorie des conducteurs. tfue l amour de l'hit mani té devroit faire adopter gé- néralement. Le conseil du Capitarne Cook , à ce qu'cn écrivit Franklin à M.r de Saussure, avoit déja été mis en pratique par le Couvernement Anglois , qui avoit arme de chaines faites par le Sieur Nairne les vaisseaux destine? pour les Indes orientales et occidentales , et pour les có- tcs de la Guinee ©te. Pour l'Amérique les conducteiu- y sont si communs , qu'on en voit un grand nombre che/, les particuliers dans toules les rucs des principale? villcs , sans parler de ceux des Eglises , des édifices pu- 1)1 ics, des magasins à poudre, et des chateaux des Gen- lilhommes dans la campagne. Que les vecux du Senatcui- Qniriui ne sont-ils exaucés dans les autres parties eli? globe , cornine en Amériquc ! alors on n'auroit plus , coninie l'on a tous Ics ans, les facheuscs nouvelles d'un grand nombre de victimes de lelectrieité natxirelle. Di- rigée par les conducteurs elle ne laisseroit pas d'agir uti- lement dans les trois règnes de la Nature , sans appor- ter le moindre dcsavanlage au genre humain. Il est viai que la foudre n'est pas aussi frequente chez- nous qu'cn Amcrique, mais cette raison ne doit pas nous exempter d'un établissement si utile : un bàtiment peut subsisti :r d<'s siècles sans ètre endoinmagé , cnsuite par des dispositious atmosphériqucs il peut ètre ravagé. Com- bien dedifices ont eie foudroyés trois fois dans le court espace de -20 miuutes. On voit de quelle utilità seroit alors un conducteur. D'ailleurs la crainte , Ics inquiètu- des qui affligcnt tant de gens à foccasion des tempè- 3(ì essai sur l'ltilité des conducteurs electriques les, ci dcs orages qui mc'nacent , seroicut dissipccs , et ce scroicnt-là autant de maux récJs dont on pourroit se garantir par Ics conducteurs. On n'a done qu'à pcnscr aux maux qui sont causcs tous Jes ans par la foudre, et qui peuvent arriver fàute de conducteurs polir condannici- l'indil'icrence , dans laquelle on a été jusqu a prcsent dafls bicn des contrées à iaire usage du vcritable moyen que Ja Physique nous indique pour mettre en sureté tonte sorte dedifices, notre propre vie, et celle de nos sem- blables , et on ne peut que louer les Anglois qui, d'après le tonnerre de Brescia , armèrent sans balancer d cxcel- lcns conducteurs leurs magasins à poudre: les avantages qui dcrivent de l'cmploi des conducteurs semblent clone devoir l'aire surmontcr Ics diUìcultcs des i'rais indispen- sables pour les eriger : il n'y a point de comparaison a faire entre la vie des hommes et quelque somme dar- gent. Ccpcndant , corame il pourroit arriver qu'effrayés de la trop grande depcnsc quelques-uns tardassent de s'en servir, je rapporterai le tómoignage du célèbre Toal- do, bomme nou-seulemcnt profond dans la théorie, mais très-verse dans la pratique , puiscju'il en a laissé tanf dexemplcs. u La depcnse , dit-il * , n'est pas grande , » pourvu qu'on ne veuille ctalcr de la magnificcnce. Le >j conducteur de l'obscrvatoire de Padoue n'a pas méme >> pu coiìler 200 ducati , et il est monte à ce prix à >> cause de la hauteur de ledifice , puisquil a l'allu un * Vedi de1 conduttori per rie. Venezia, pag. 5i. preservare gli tdifizj : Memo- PAR M.r l'aBBÉ ANT0INE MARIE VASSALLI. 87 11 conducteur de la longueur d'environ 200 pieds , at- i) tendu la decoratimi qu'on a voulu lui donnei-, et qu'on » a voulu tout isolcr, et cn particulier pour avoir du i) adaptèr la strutture du conducteur à la qualité de k >» fabrique , et fairc farbre mobile pour que les obser- >> tions astronomiques n'eussent jamais à rencontrer au- >> cun obstacle. Mais si Fon vetit construire un conduc- i> teur simple qui consiste dans une verge de fer avec »> une cimine , qui aboulisse sous terre, ce qui suffit , i> suivant la nature de 1 ed ilice , la dépense est un petit 1» objet >>. Si le batiment avoit tout à l'entour des ca- naux de fer blanc, ou de plomb, où s'amassent les eaux de la pluic conjoinctement à différens tuyaux métalliques continués du toit jusqu'en terre. Si les escaliers sont gar- uis de bnlusdiides de fer, sii y a de petites tours cou- vertes de piòces de metal , s'il y a des verges avec des banderoles , s'il y a une suite de pièces de metal dans lédifìce, ou quii soit aisé de les faire communiquer et (banner une parfaite continuation anélectrique depuis le loit jusquau sol humide ; la dépense ne sera qu'un rien , les maisons étant naturcllement armécs, comme il y en a un grand nombre dans cette ville , et dans tout letat. Il n'y inanque pas meme d'édifices ponrvus de conduc- teurs au moyen de gouttières qui communiquent avec le sol par des tuyaux de fer blanc qui ont toujours préservé Ics édifices du ravagc de la foudre : on cn voit un exemple au Valentin , dont le batiment pal- la position sur le bord gauche du Po , et par la hau- teur de la montagne qui est à sa droite , est beaucoup 88 ESSAI SUR LUTILITÉ DES CONDUCTEURS ELECTRIQUES siijrt à la foudre , k's traces que j'y ai reznarqiiées du tounerre. après deus orages, m'out f'ait voir avec combien de raison le Bere Beccaria y avoit fait eriger des vcr- <>es , dont Ics pointes mélalliquos aélèvent au-dessus du toit. Je pourrois alléguer tant d'autres éxemples de bà- I rmens préservés des dommages du tonnerre par la con- (inuation des pièces métalliques jusqu'au sol, dans les- fjuelles les torrens électriques se distribuent , et y per- dent leur densité nécessaire à surmonter les obslacles , et à nuire , c'est ainsi que la tour de la calhédrale de Genève a été en tout tems garantie par la quanti té , et la continuation du fer blanc , dont elle est convelle , tandis que le clocher de S. Germain moins élevé , et moins exposé par sa posilion à la foudre, a élé souvent frappé. Bien des édifices qui en sont très-souvent saisis passent pour en ètre exempts , parcequ'on n'y observe aucune trace ; tels sont encore les arbres qui la trans- mettent sans en ètre endommagés , quoique cela n'arrive que parcequ'ils sont autant de conducteurs naturels, dont les avantages sont plus grands , qu'on ne pense commu- nément. 89 SUR LE TRAP DU MONT SIMMOLO PRÈS D'INTRA SUR LE LAC MAJEUR PAR M.r L'ABBÉ CHARLES AMORETTI. L, CH. Pour prouver l'exactitude de la descriptìon organique de la spirale ci-devant indiquée , |é 1 appliquai à la sub- division d'un graphomètre (flg- lf ) , sur lequel Ics di- visions ctoient déja marquces. Le Sicur Morlaeh horloger et machinistc connu de l'Académie par son liabileté , et les ouvragcs de son iuvention , me fot en cela d'un grand secours. Le méeanisme fut dispose de la manière suivante. Nous adaptames sur une table ABD diJDFérentes lames : il y avoit en C , où coincidoit le centre de l'instrument au moyen d'un point marqué sur chacune une indica-* tion précise du rayon CE , dont nous nous servimes pour décrire l'are circulaire EG sur une lame de laiton EGHH ajustée à l'extrémité de la table AB. Nous attachames eh E un ressort très-flexiblc fìxc par l'autre extrémité ver* G à une règie immobile LM, nous attachames aussi une fi- celle, qui passant autour d'une rouelle horizontale N, et de-là a une autre verticale P fixée sur la mème table étoit tangente horizontale, commune à toutes les deux dans le trait PN. De-là elle descendoit par P en soutenant un poids destine à maintcnir constamment l'are EGen contact P Il4 SIR LA PIVISION ETC. DES ARC3 CTRCVLAIRES avcc la règie LM. Le ressort empèchoit tout mouvement horizonlal de la table èxeepté la rotation sur l'are EG. XI. L'instrument a 5 pouces de pied de Paris de rayon extérieur, et 4 , 3 ponces de rayon intéricur , d'où il suit que la hauteur de la zone est de 9 lignes. Ccs mesures ne doivent Otre regardées que pour des mesures d'ap- proximation , puisqu'on les a vérifiées d'une autre ma- nière plus exacte pour l'expérience proposéc. J'ai donc rapportò toutes les dimensions a une échelle de parties millièmès , èl j'ai obtenu la valeur du rayon extcrieur de 217") parties , et celle de l'intérieur de i833 , et la différence ou la hauteur de la zone de 342. Pour la sub- di vision j'ai pris l'are d'un dégré , et de la proportion i° : 542 : : cq : cG (laisant ce/ = 2iy5 j'ai cu CG =* iCO '-z— et négligéant la fraction , avcc ce rayon , ù v C217D)"- * ° j'ai decrit sur la lame de laiton l'are EG. J'ai cxaminé cet are , jc me suis assuré du mecanisme de sa descrip- tion , et ayaDt considera Ics variations qui peuvent ar- river dada les dimensions de la table à cause des chau- gemens de la temperature , et des autres acci Jens indi- qués avee une grande précision par les points marqués sur les lames FF , après quelques tentatives infructueu- ses j ai rcussi à faire , et ìvpéter à volontc la description de cet are de spirale; parcrqu'cn laisant pai tir la courbe de l'un ou de 1 autre des extremes de l'are pris à la cir- confércnce cxlcrieure, l'are coineidoit avcc l'extrème op- PAR M.r IC.NACE 1WICHELOTTI. 1 io pose de la circonféreace intérieure , cummc je m'cn suis assurti* par J examcn quc j'en ai fuit à faide du microscope. XII. L'on a ajouté à la dioptre AB la pièce CDE mobile autour du centre G indépendammenl de La dioptre (Jig-5e) on voit à part (Jig-b") la portimi I)P>, percée à jour en FG , et gamie de I index i qui marque les divisions des degrés , el demi-degrés de l'instrument. Dans Ics deux intervalles I)L d'un elegie'' chaeuii on a trace Ics aues de spirale de, eie, dont 1 un est divise dans lea poinls car- rèspondans a la division de 5 en 5 minutes. Le pian supérieur de la dioptre est plus élevé que la picce DE, et saillit de manière à couvrir tout-à-fait les arcs DL du còle qui leur est correspondant par la largeur de la zone : cet intervalle est divise en 6o parties , qui par l'intersection en N (Jig- 7') donnent Ics minuics pre- ni ièrcs. XIII. Pour mesurcr la grandeur de l'angle , lorsquc le point N tombe enlre deux divisions on a divise en 60 parties la bauteur, et la largeur de lccbelle , aux lignes obli- ques qui servent dans les éehelles rcctilignes on a joint une petite équerre appliquable d'un cóle au fil extérieur de la dioptre , et retenue de l'autre coté au moyen de la pression d'un petit ressort, de cettc manière elle glisse le long de la dioptre saus la moindre oscillation, et on l'arre! e à votante. Le devant de lequcrre au liea d'étre I 16 SIR LA DIVISION ETC. DES ARC3 CIRCUÌ, AIRES parallele a la divisori INO lui est oblique pour la 6o.ème partie de RB , ainsi elle fait la fonction des obliques : elle ésl prolongée et repliée perpendiculairement à coté de la dioptre , en sorle que l'épaisseur de la règie re- pliée, et le rayon visuel i'orment un angle , et cela pour que l'inlcrsection de la courbe tombant sur son soinmet puisse se lixer avec une plus grande précision. Tulle est l'idée de la première tentativo faite pour l'exécution de cette mèli iode. Les Lecteurs versés dans ceti e matière découvriront quelqucs-unes de leurs imperfections, mais ils n'oublieront point que l'instrument en question étant déja construit et divise, OD n'a plus ■ t'té dans le cas de mctlrc eji pratique des expédiens i'acilemcnt appliquables ,'i de noiiveaux instrumens. XIV. J'ai éprouvé avec le Sieur Morlaeh macliiniste cette méthode de cinq en cinq minutes en appliquant sur un l'onci blanc à la distance de i5 trabucs, ou d'environ 142 pieds de Paris un papier noirei, dònt la largeur égaloit à cette distance la eorde de cinq minutes , quantité pe- tite , ayant égard que l'instrument ctoit sans lunette , et nous lavons trouvée assez exacte malgré quelques diffi- cullés que nous avons rencontrées cu observant de si petites grandeurs, et cela à cause dune imperfection dans la dioptre, que nous avons corrigée ensuite. Une autre expérience plus commode , et plus exacte , et plus con- ciante a été de décrire un are du mème centre , mais avec un rayon neuf-fois plus grand que celui du gra- PAR M.1' IGNACE MICHELOTTI. I 17 phomètre; un elegie de cet are se divise en 12 parties égales , et avec un fil bien fenda fixé au centre on en a parcouru toutes les divisions , en examinant avec la plus grande attention , et le microscope à la maiu , le concours ame points donnés sur l'insinunent pour une telle subdivision. De la meme manière on a pris d'aurres points intermédiaires , et dans Ics deus cas on a reconnu que le fil coincidoit toujours avec les points donnés de l'inslruiuent. XV. On ne peut décrire une spire du centre à la périphé- rie de la nieme manière que l'on a décrit un are de spirale de la circonférencc extérieure à l'intérieure; mais OD peut taire usage d'une autre métbode également sim- ple et sure. Soient deux règles CA,CB (fìg- 8e ) for- mant l'angle CAB de letendiie que l'on veut donner à la spire à décrire ; qu'on les joigne avec une troisième règie DB coupée intérieurement selon la courbure d'un are de spirale décrit suivant la méthode précédente , en sorte que l'on ait AD = au rayon de l'instrument, si l'on veut décrire une spire, ou à la hauteur EF de la fig. 2C si on veut tracci- un are de spirale , dans lequel EF'soit par rapport a AF trop grande pour pouvoir ètre di'-erile d'après la méthode rapporlée. Ensuite que l'on fixe sur les deux règles la portion de cercle , sur laquelle on veut décrire la courbe en appliquant centre sur centre un compas à verge qui reneontre avec une pointe la ligne BD en D , et avec l'autrc le centre de Il8 SIK LA DIVISION ETC. DES ARGS CIRCULAIRES l'instruraent, ou bien l'extrémité intérieure- de la courbe a décrire, en partant do C vcrs A il fera décrire à la pointe en C la courbe recherchée , parceque par la rin- contro , et la pression de l'autre le long de la courbe DB, le secteur ACB passera de B vcrs A, fandis que la pointc du centro s'cn écartera uniformement. XVI. L'échelle de la dioptre peut ótre d'une longueur qucl- conque, pourvu quelle n'excède pas celle du rayon. Il suffit dans cotte bypothèse de donner à la pièce mobile DE la figure d'un secteur ontier do cercle, et de décrire une spirale, qui sans sortir des limites du secteur im- mobile commence au centre, et termine à la circonfé- rcnce. On a indiqué dans le nombre précédent la manière de la décrire sur un instrumonl de deux pieds et demi de rayon divise de io' en io' en preuant le secteur de io' , et l'échelle égale au rayon, à chaque minute pre- mière il cOrrespondra trois poucos sur l'échelle de la dio- ptre , et le doublé, si la division étoit de cinq en cinq minutes. La grandeur de ees intervalles peut évideinmeut se subdiviser en des parties beaucoup visibles à l'coil , et par conséquent par la métbode ci-dessus indiquée on pourra avoir Ics minutes 2e, et 5% et mime leurs parties. XVII. Cornino l'obliquile des interscctions avec le rayon vi- suel devient asse/, grande suivant la métbode précéden- te, et que la courbe resto tangente d'un rayon au cen- PAR M.r ICNACE MICHELOTTI. I IO, tre du cerclc, on ne pourra juger que difficilcment de l'endroit précis de fintersection, s'agissant de ligncs non géotnétriques, qui ont une largo ur. On peut copendant obvier à cet inconvcniont en marquant sur la courbe les mémes diyisions qui lui répondcnt sur lechelle, on pour- roit eneore terminer la courbe à quelque distance du centro poni- avoir Ics intcrsections moius obliques. Par ce moycn les divisions correspondantes aux minutes pre- mières deviendroient d'une moindre étendiie, mais corame elle est si grande, on peut aisément la diminuer sans empècher la leeture à ceil des minutes secondes , et si l'on veut celle des tierces à laide de l'équerre ci-dessus mentionnée. Ceci suflit pour juger de l'avantage de notrr méthode de subdivisions. XVUI. Si une grande obliquité dans Ics interscctions de la courbe avec les rayons visuels , empèehe d'en voir pre- cisemeli t la position , au contraire elle est d'un grand avantage, lorsqu'elle vient de deux courbes également , ou presqu'égalcment inclinées en sens oppose lune de l'autre , comme il arrive dans l'intersection des deux arc> de cerclc pour élever les perpondiculaires. D'après ce principe je pensois que l'on pouvoit faire la subdivi- sinn d'un secteur destine à servir de règie pour Ics di- visions des instrumeus conformément à la piate-forme , sur-tout lorsque les divisions doivent contenir des frac- tions de minutes première! exprimces par un nombre quelconque de secondes. L'on donnera à ce secteur les 120 SUR LA DIVISION ETC. DES ARCS C1RCULA1RES dimensions des plus grands instrumcns; et méme encore plus grandes pour le rendre maniable et propre à l'usage, auquel il est destine. Dans cette hypothèse on peut voir. très-bien à l'oeil Ics minutes premières, il sera clone fa- cile de déerire les arcs de spirale , qui correspondent à chaque mimile première de la manière sturante. Prenez sur le sectèur (Jìg- £)e ) un intervalle CABDE de Irois degrés , c'est-àrdire AB = BD = DE = i° , divise/. -le ainsi que HG , GF , FP, qui leur correspondent en mi- nutes premières, ou en tellcs fraclions quii vous plaira suivant le système de subdivisiou que vous voulez adop- ter. Déorivez suivant la méthode du N.° 8 les arcs de spirale de B en H , de D en G , et ainsi de mème dans toutes les divisions faites dans les arcs AE , HP , vous aurez un rézeau forme par les intersections qui indique- ront fendroit des semidivisions faites dans la circonfé- rence ABDE. Des mèmes divisions décrivez d'autres arcs de spirale transversaux aux précédens, comme elG , lei nouveaux points d'inlersection vous donneront les mi- nutes secondes , ou les parties proportionnelles suivant le système adopté. Gai- les nouveaux points d'intersection pris sur les spirales DG donneront les divisions corres- poudantes à fare Bel = BD + Del , et sereni proportion- nels aux mèmes divisions de la ligne droite DF, et cefi subdivisions seront égales en n ombre à celles qu'on a faites dans la circonférence AE, mais augmentées dans la raison de Bel : BD , par conséquent ayant tire les rayons MRC , LoC par les points R , et o , pris sur la trans- versale dG', vous aurez MD : LD : : BD : Bd , c'est-à- FAR M.r ICNACE MIGHELOTTI. 12 1 diro si Vare Pc/ est d'ime minuto première , vous aurez LM = — ', cest-à-dire quii contiendra autant do ini- bu ' 4 nutcs secondos quo l'are c/M contieni de niiuutcs pre- niiòros. De ce quon vient de dire on comprend fatile— nicni , qu'en tracant autant de spirales transversales que la circonférence a des divisions , vous aurez graduelle- mont dans la zone Ics ìntersections correspondantes à chaque nomino de secondos; vous pouvez écrire ces nom- bres successivement à intervalles égaux sur la dioptre, L'usage de cotte méthode regarde soulemcnt la di vision du Vernier. XIX. L'usagc do la quadratrice soroit encore plus facile , et plus commode , si la manièro do la deci-ire étoit éga- lèment facile et sùre. A cet efiet au lieu du mouve- ment , par lequcl la tangente AG se meut uniformc- ment et parallelement à elle-mémc le long du diamètre Aa, substituez le mouvement de rotation du corde de C vera A sur un pian parallèlo au diamètre , la tangente demeurant immobile. L'intersection de la ligno droite PF en M avec le rayon CB , laquelle a lieu en faisant mou- voir la ligne droite AG parallelement à elle-memo, tandis que le centre G est immobile , peut aussi avoir lieu en faisant parcourìr au centro C un espace AP vers AG, qui est fixe , et le mouvement du centre etani uniforme relativemenl à colui de rotation , l'intersection decina égalemenl la courbe AMD sur le memo pian du «orde. Pour faire celle opératiou moltez une règie fìxe (I I?.2 SUR LA DIV1S10X ETC. DES ARCS CIRCUÌ. AIRES à la place de la ligne droite CR , et au lieu du rayon uno règie , sur laquelle le rayon soit percé , de facon qu'on y puisse faìre passer librement uno prurito , qui par la rencontre de la règie fise en m , il au moyen du mouvément de rotation du corde sur la tangente clq déerira sur le pian de dessous la courbe cherchée, corame il est cvident , puisque AC = a Tare KLD. En divisant à fordinaire le rayon CA en autant de partics égalcs que Fon veut en marquer dans la circon- férence du quart de cercle ABFE,et en élevant des points des divisions autant de perpendiculaires les interscctions de ecs perpendiculaires avec la courbe donneront Ics points, par où doivent passer Ics rayons du cercle qui cn indiquent les divisions. Ou peut voir par-là que eette opération est plus simple dans la pratique cpie l'autre , et que de plus elle a cct avantage qu'on n'a qu'à tracer une seule courbe pour faire toute la division , tandis qu'il faudroit décrire plusieurs spirales pour y apporter toute l'eiactitude possible. Elle a encore l'avantage de fournir une preuve facile de l'opération , en décrivant sur l'axe Cu , et avec le somrnet en K une autre quadralrice Kr? pour la division du quart de cercle ac ; de la mème manière en prenaut autant d'axes enie fon veut obliques aux deux axes CD , CK on peut décrire pareillement autant de quadratrices, et se pròcurer ainsi un nombre indefini des preuves de la division quo fon vicndia d'effectucr. Dans la première preuve qu'on a proposée on a favantage de prouver que Ics interscctions de la courbe AM sont plus proches da r: / ■*/"•">>' JK- m. ,/- /^.'- A" ./.:' Jl-tsn.::- ■'i'- ^/-v/i A_ji_^£LJJ^Lj^Ljìlm ^•' Kg'a* H A f.v, *V 4* M M M M ' ' — i A *i|4LBi V e il ^ A I I H *4 Ll E G 1 ,M B A, t' a " rif' io o l'AR M.r ICNACE MICHELOTTI. 120 centro par collrs de la coui'be Ke qui en sont plus écar- tées, < ! réciproquement. Aitisi par ex. pour prouver lexac- titude de la division de fare ER, donnée par l'intersec- lion cu 8 da rayon GR avec la quadratrice on n'a qu'à prolonger celui du e òtt- oppose, et fon aura une autre intersectioa en T plus élo ignee du centro, laquelle com- parse avec Ics iatersections données par TV perpendi- culairc's a ce rayon destinées à f'ormer la division du quart de cerale ac fera connoitre l'exactitude de la première opération. Je me dispense d'apporter d'autres exemples sur la manière de vérifier la division au moyen des qua- dratrices décrites sur les arcs obliques à CD, CH ; ce que j en ai dit est assez intelligible pour les Artistes ver- sés dans de semblables òpérations pour ne pas m'écarter du but que je me suis propose dans ce Mémoire, des- tine entièrement à la pratique , je reàvoie à une autre occasion Ics réfloxions géoniélriques qui pourroient avoir licu sur cet objct. 124 OBSERVATIONS SOR QUELQUE3 EXrÉRlENCES DANS EESQUELLES LE SOUFRE , OU LES METAl'X PAROISSENT BRULER , QUOIQUE DANS DES VAISSEAUX FRIVÉS DAIR , ET l' ACIDE SULFURlQUE SE FOR- MER SANS UNFLAMMATION DU SOUFRE. PAR tES CHEVALIEKS DE S.» RÉAL , et MA1STRE. I. Lu u ■--, man JL_jxtrait d'une lettre de M.r Huber de Lausanne, da- tee du dccembrc 1794- n Cinq Chymistes Hollandois, M." Deiman, Paast-van- >> Froostwik, Niewland,Bondt, et Laureuburg ont opere >» la combustion du soufre avec diffc'rens métaux sans >» le eoncours de l'air vilal. i> D'après les principes établis par tous Ics Cbymistes , >> la combustion du soufre exige l'accès libre de l'air >) almosphérique, ou la présencc de l'air virai. >> Si fon met du soufre sur un feu de charbon dans >> une capsule , il s'enflamme. Si au contraire le soufre 11 place sur le fcu est contcnu dans une pinole à orìfice - )■> étroit, une partie du soufre se volatilise sous forme de >' vapèurs, et remplit fcspace vide de la phiole , tan- »' dis nu e fautre partie , cpii occupe le fond de la phiole PAR LES CHEVAEIERS DE S.' REAL , ET MAISTRE. 125 » se liquéfie sans s'enflaminer. Cet effet provient de ce ti que la vapeur snlfureuse , en s'élevant , chasse l'air , >> qui se trouvoit dans la phiole , et empèche en mème tt tems l'accès libre de celai nécessaire a la combustion. >> Mais si fon introduit dans la pinole un mélange de »> cuivre et de soufrc , la vapeur sulfureuse s'élève et ti chasse l'air du vaisseau : le mélange se gemile et brulé >» en repandant une lumière vive. La méme chose ar- »> rive si l'on mèle au soitfre du fer, du zinc, du plomb, ti ou de L'étain. >» Les Chymistes Hollandois ont fait beaucoup d'es- »> sais, pour apprcndre dans quelles proportions le sou- ii Ire devoit ètre mèle avec ees métaux, pour procurer >> le plus haut degré d'intlammation , et ils ont trouvé >» quii falloit pour cela mèler epiarante grains de limaille >> de cuivre avec quinze grains de souf're réduit en pou- >> die. Mais pour que les sulfures de fer, de zinc, de >» plomb , et d'étain brùlent avec la plus grande iuten- >» site, il faut que les mélanges soient composés de quinze tt grains de soufre, et de quarante-cinq grains de chacun » de ces métaux. >> Dans ces expériences les mélanges semblerrf s'enflam- >> mei- sans le eoncours de l'air, et dans des circonstan- t> ces, ou d'autfes corps ne brùlent point. i) Mais les phioles étoient ouvertes , et les Chymistes tt Hollandois scnlireut qu'ils devoient ri:pé(cr les mèmes »> expériences dans des vaisseaux fennés et prives d'air. li Ils placèrenl donc Ics sulfures métalliqucs dans des tu- >t bes de vene longs de vingt pouces , et dont le dia- 12u" OBSERVATIONS SUR QUELQUF.S ÈXPERIENCE8 ETC. )> mfetre ri'excédoit pàa noni' ligncs. Lun des boilts de »> ccs lubes étoit ferme hernn lupi'inciit , et laude tloit ») gami d'une vis, pour póuvoir <>u l'adapter à la pia* >) tine d'ime machine pneumàtiqué, ou lnnir à deste* ìì servoirs de différentes espèces d'éiri Ccs tubes étoient ìì courbcs dans Jcur milieu sous un angle assez obtus. » Celle de leurs extremites, qui étòit ouverte ponvoit j> ètre fixée sur la tabletle d'un appareil pneumato-cliy- j> inique , et fermée par le mercure ou par l'eau , sui- >i vant les circonstauces. >> Les sulfufes devoient étre préalablement fondus à » un feu doux, et réduits en masse à lautre ex tremi lo » des tubes. Les Chymistes Hollandois joignirent à cette »> précaution celle de sécher exactement les mélange* , ìì et denlever au soufre ce quii pouvoit avoir d'acide ì* par le moyen de l'ammoniaque. ìì lls voulurent savoir dabord, si les sulfures brùle- ìì FOient dans 1 air inllammable. 11 falloit pour cela chas- » ser des tubes tout l'air atinospbérique , et c'est ce ìì qu'ils fìrent , en les remplissaut de mercure , auquel »» l'air inflammable fot substitué. L'extrémité couverle >> du tube resta plongée sous le mercure: celle qui ctoi£ ìì fermée fot exposée a un feu de charbon. L'inilamma- »> tion du soufre et du cuivre fot aussi promte, et aussi » vive quelle l'auroit été dans l'air atmosphérique ; ei •> ils obtinrent les mèmes resulta ts , en f'aisant le vide »> dans le tube par le moyen de la pompe pneumatique, » et en le remplissaut d'air inllammable. »» La combustion des différcns sulfures eut également PAR LES CIIEVALIERS DE S.' REAL , ET MAISTRE. 127 » lieti sous le mercure dans l'acide carbonique , dans l'eau >> distillée, et dans le vide a différens degrés de ebaleur. >» Ccs expérienees oirt eie' répétées avéc le mcrae suc- x cès par d'autres Cliymistes. ;> M.r Adel , ci-devant Ministre à Genève , presume >> que la dccomposition de l'eau joue un grand ròle dans »> les phénomènes , que ces expérienees présentent. Il est >> frappé surlout de voir que l'inflammation du soufre >) a lini avec le fer , le ziuc , le cuivre , lefaiu , et le fi ploml) qui décomposent l'eau , et qu'elle n'a pas eu iì lieu avec J'antimoinc , le bismuth , le cobalt , et le >> mercure, qui ne paroissent pas avoir d'action sur elle >». IL Cette lettre, qui contient un précis des expériences les plus intéressantes pour leur objet , nous inspira le désir de les répéter. Voici le résultat de uos travaux. ni. Si à l'orifice d'un matras de dix-huit pouces de lon- gueur, dont le col n'ait que sept à huit lignes de dia- metro , et le ventre de dix-huit à dix-neuf , on adapte une soìipape , qui s'ouvre seulement de dedans en de- hors , et si dans ce matras on a inlroduit auparavanl trois deniers de soufre, en lexposant à une chaleur assez forte pour faire sublimer et vaporiser le soufre , il n'y a point de combustion. L'air atmosphérique contenti dans le matras s'échappe par la soupapc , et le vaitseau se rem- 128 OBSERVATIONS SUR QUELQUES EXPÉRIENCES ETC. plit de vapeurs sulfureuses très-raréfiées , qui souillent le pcu d'air restanti Si on abouehe l'orifice du matras en cet état sur un vase plein d'oau , et qu'on óte la soupape , l'eau monte dans le matras, et rcmplit à pcu près Ics deux ticrs de sa capacitò. D'après ccs faits il est très-facile de compren- dre pourquoi le soufre ne s'est pas enfiammo dans le ma- tras , et d'après les notions communes jusquà présent re- cucs, il paroìt impossible qu'aucune combustion, ou in- llammation puisse avoir lieu dans cet appareil. IV. Nous avons rcpétó cependant les expcriences eommu- niquces par M.r Hubcr avee la seule diffcrencc que Ics quantités des métaux, et de soufre étoient plus grandcs quoique dans les proportious indiquces. Deux deniers de soufre et six deniers de limaille de fer, deux deniers de soufre , et cinq deniers huit grains de limaille de cuivre exposcs prcalablcment à un feu doux pour cu former un sulfure solide introduits dans des ma- tras prcparcs cornine N.° 3 , se sont d'abord volalilisés cu partic, et cnsuite après un bouillonnemcnt de la malierc au fond du vase pendant quelques inslans le melange a pani sous la forme d'un cliarbon ardent entouré d'une fiamme si snbtile cpie dans le cour de nos nombreuses expcriences nous n'avons pu l'apcrcevoir que deux fois seulcmcnt. Mais le soufre nctoit pas enlicremcnt con- somme, et le pliénomcne a disparu eomplctcmenl , quoi- qu'on cut augmenté le leu jusqu'à faire ramollir un pcu PAR LES CHEVALIERS DE S.1 REAL , ET MAISTRE. ] i Q le fond du inatras. Il paroil n'avoir lieti que pendant Ja coml)inaison du soufre avec le metal, (|iii se fall à laide de la chaleur, lorsque le soufre est Hquéfié, cornine si dans cette circonstance il séchappoit du soufre ou du liu- tai u:i gas luinincux. Après l'operai ion le sul fare, existoit encore au fond du mal ras , où il presentali faspect cium; matière noire, spongicuse , et heaucoup jjIlis solide cju auparavant. Les gas échappés dans cette expericnce n'ont pas été cxaminés, et en effet il n'en auroit pu résulter des con- noissances bien lumineuses. Il est vraisemblable que ce n'auroit été qu'un mélange de vapeurs sulfurcuscs , d'air atmosphérique , et peut-étre d'un peu de gas hépatique produit par l'action de l'humidifé de l'air sur le metal. Au moins dans quclques expériences l'odcur de ce gas s'est sensiblement manifestée. V. Dans le mème appareil N.° 3 ayant exposé à la chaleur des mélanges d'oxide de fer parfaitement edulcorò , qui avoit été poussé au feu le plus violent, et d'oxide de cuivre , avec du soufre dans Ics proportions N.° i , le soufre n'a point brulé , le mélange n'est point devenu rouge, aucune fiamme ne s'est manifestée, et cependant le soufre a complétement disparii , changé en gas acide sulfureux , lequel recueilli et mèle avec l'eau dans un appareil distillaloirc a forme l'acide sulfureux dans un état très-voisin de l'acide sulfurique , puisqu'il s'est degagé de lhydrogène du fer cpi'il a dissous. Cette expérience r 1D0 OBSERVATIO.VS «JR Ql'ELQUES EXPERIENCES ETC. nY-i pus moina intéressante quo cello des Chymistos Hol- landois. VI. Ayanl répété la mème .expérience avec de l'oxide noir baturel de manganése', tei qu'on le trouve dans les mi- nès d'Aoste , los memes resultati? n'ont pas eu lieu avcc la mème facilitò. Cet oxide dur et sous fonno do roche domando à otre torréfié légércment avant que d'étre rais cn expérience. Traitc sans cotto prcparation préalable le soufro s'ost sublime ou vaporisé, et il n'y a pas cu un atomo d'acide sulfurique produit. vn. La formation de l'acide sulfurique a aussi lieu bien plus promtement avec l'oxide de cuivre qu'avec l'oxide de fer. Dans le premier cas à peine le mélange à-t-il senti la ehalcur que le gas se manifeste , et l'acide sul- fureux s'ost produit dans quelques expériences en si gran- de quantité qu'il a fait crever le matras. vni. L'oxide de fer qui n'ótoit nullement attirable à un fori aimant est devenu apròs la formation de l'acide sulfureux un peu attirable, et sa coulour rouge- violette s'est foneée. L'oxide de cuivre est devenu de la coulour de Y6 SUR CNE NOUVELLE ESPÈCE D'AGARIC PAR MONSIEUB, LE DOCTEUR BEI/LARDI.- T LuieiodZ - M< /**/<' jJ?./?. //. Amati,* tt'-t .•,-tt/tt . TAR M.T LE DOCTEtJR BELLARDI. i3g le boni du chapeau n'est poiiit emargino , et ses lames sont moins sensibles, et moina relevées. De plus cette espèce d'Helvelle , quoiquVlJe se trouve quelquei'ois so- litaire en pleine terre , naìt aussi par paquets. L'odeur que répand l'Helvelle Hydrolips, n'a rieri de commun avec l'agaric telin-olens. I/|C DE LA LUMIÈRE PH0SPH0R1QUE QUE QUELQUES PIERRES DONNENT EN LES FROTTANT AVEC UNE PLUME , OU AVEC UNE EPINGLE DE LAITON , ET PARTICI! L1EREMENT SUR LA PHOSPHORESCENGE DE LA TRE- MOLITE , ET DE LA CYANITE , SUIVIE DE QUELQUES OB- SERVATIONS SUR L ELECTRICITE POSITIVE , OU NEGATIVE DE D1FFÉRENTES PIERRES. PAR M.r LE COMTE MOROZZO. N« 2omaiTT9s! 1 ^1 ous connoissons beaucoup de corps, qui frottes l'uri contre l'autre , donnent une lumiere phosphorique , et répandent en memo tems une odeur sulphureuse , et quoique la plus grande partie soit du genre Silicieux , rette propriété n'y est pas exclusive , puisque quelques substances calcaires, et particulièrement quelques espèces de marbres que l'on nomine Salins , et surtout la Dolo- mie donnent aussi de la phosphorescence. Le Diamant, et quelques autres pierres précieuses don- nent, dans l'obscurité, une lumière phosphorique, lors- qu'elles ont óu': exposées aux rayons du soleil. PAR M.r LE COMTE MOR0Z20. I/j.i Différcntes èspèces de pierrcs , Gypseuses , Seleniti- ques , ou Baritiqùes , calcinées et prcpai-eVs, forment des phosphores très-lumineux , conime ceux de Bologne. Le Spath vitreux , le Spath lluor , Ics fausses Emérau- des , lorsquetaut concassés- à petils morceaux,, on les jette sur une plaque de fer chaudc, deviennent très-lu- tnineux. La Magnèsie du sei d'Epson non calcinée , et plusieurs autres sels neutres donnent aussi de la lumiere jetéc , comme Ics précédentes, sur un fer échauffé *. Ce n'est point de ceux-là que j'entreprends de parler; c'est de la phosphorescence que quelques pierres donnent en les frottant avec une piume , ou avec une épingle de laiton dans l'obscurité. Les Chymistes ne connoissoient ci-devant que quel- ques espèces de Blende , qui frotlécs dans l'obscurité . donnassent de la lumière phosphorique **. Les Chymistes de Freyberg connoissoient dépuis long- tems que la Cadmie des fourneaux de sublimation de l'arsenic , qui s'attache au-dessus des fourneaux des fon- deries , est phosphorique. M.r Blumenbach *** a reconnu dcrnièrement que la * TT'cgenod a observe que ** Jfignore à qui Von doh'c le eh arbori Jòssile , le papier, cctte de'cou t'erte , je sais q iteli e la tot/c , les poih , la sciure est rapportee dans les ouvra- du bois soni phosphoriques , ges de Bergmann. lorsqifon les jette sur un poelc *** Mandimeli dcr Xaturges- cchaujjc. V. Transac.philos. chichte i>. 1791 5 552. l42 DE LA LUMIÈRE PHOSPHORIQUE Trémolite étoit phosphorique , et M.r de Saussure, dans la description des pierrcs du S/ Gothard , en parie aussi, disant que la Trémolite frottée avec une piume , donne une lumière phosphoriquc *. J'ai répété plusieurs fois cette cxpérience , sur diffé- rentes espèces de Trémolites des environs du S.' Go- thard; voici ce que j'ai observé. Celle qui est dure et bien eristallisée donne beaucoup de lumière, et une piume suffit pour l'cxeitcr. Un autré pièce, dans laquelle la Trémolite semble pas- ser à letat de Stéactite n'a point donne de lumière avec la piume, mais foiblemcnt avec une épingle de laiton , et seulement dans les endroits, où la pierre ne parois- soit pas encore décomposée. Une troisième pièce , dans laquelle on observoit le paséage de la Trémolite à fétat de tale , n'a point donne de lumière dans les parties tendres, mais seulement dans les parties les plus dures. Je fus curieux d'essayer la Cyanite , t ou Kyanit de Werner ( Sappare de Saussure ) , et elle ma donne aussi de la lumière phosphorescente ; voici le resultai que j'ai eu des diffiérentes pièees cjue j'ai soumiscs à l'expéricncc. i.° De la Cyanite du S.' Gothard , dans une matrice quartzeuse, pure, frottée avec l'épingle a donne de la lumière , et le quartz n'en donna point. 2.0 De la Cyanite, dans le quartz, méléc de grenati- Saussure , poyage dans Ics Aìpes } voi. IV p. 109. PAR M.r LE COMTE MOROZZO. 1^3 te , et du mica noir a donne de la lumière phosphori- que ; mais ni la grenatite , ni les autres corps n'en onl: point donne. 3.° De la Cyanitc de Siberie , dans une matrice de distai de roche , a donne de la lumière en la frottant ; le (ristai n'en a point donne. 4-° Une pièce de Cyanite crislallisée en prismes qua- drilnlèrcs, tronqués , opaques, et dont la coulcur ctoit d'un bleu fbible tirant sur le verd, et qui n'est pas bien dure , ne donna point de lumière ; certe pièce paroìl passer à letat de Stéactite , dont elle a le tact. 5.° Une cinquième pièce , où la Cyanite paroit passer à letat de mica à grandes lames a donne quelque fbible lumière, ces deux morceaux sont des environs de S.' Go- thard. Sur le doute que la phosphorescence de ces pierrec fùt due à la magnesie qui est contenue en abondance dans ces pierres ; j'ai éprouvé la Clorite endurcie , la Stéactite, l'Asbeste, plusieurs Stralites et Asbestoi'des, le Serpentin , la Variolite , enfin la plus grande partie des substances magnesiennes , mais aucune ne m'a donne de la phosphorescence. Je me suis tourné ensuite sur les pierres Silicieuses ; mais ni les Cristaux, ni les Schorls, la Titanite, la Zéo- lite etc. n'ont donne de la lumière. J'ai passe ensuite à cxaminer la Dolomie ; celle -ci donna , étant frottée avec une piume , beaucoup de lu- mière , et plus abondante cncore lorsqu'elle fut frottée avec une épingle ; M.1 de Saussure le fils a fait sur i.j.| DE LA LUMIERE rHOSPHORlQUE Cètte pierrc un beau tra va il *, et sa proprietà phospho- reseente avoit été* reconuue par M.1 Dolomieu de méme que par l'Abbé Fortis , et M.r de Laumont **. Il est bien difficile de donnei- la raison de la phos- phorescence de cea pierrcs. Quant à celle qui est excitée par le frottement des pierrcs, et celle des morceaux de Spath fltror, de la magnèsie eie. jcfés sur le fer éehauffe, on pourroit faltribuer à une véritable inflammation ; celle du pb.oaph.ore de Bologne on doit l'attribuer à une in- flanunation lente produite par la lumière. Quant à celle opérée dans quelques espèces de Blende, dans la Trémolite, la Cyaaite, la Dolomie; je me suis per- mis de soupeouner que lelectricité y eùt quelquc part ***. Jai communiqué mes doutes à M.r l'Abbé Vassalli , à qui la scienee électrique a de grandes obligations , je lui fis voir une partie de ces expériences, et obligeam- * Voycz journal de Physiq. Mars 1792 , voi. 40. ** La pièce que fai soumise à Vexpéritnce a été donne'e à VAcadémie par AI. de Fleu- riau de Bclleuue. *** Monsieur de la Métherie (*) croit eri general , que la phosphorescence des mìnéraux soil due à un dégagement de lumière ; il dit ensuite au §. XLI , pag. 98 , que l'on ne pcut point douter que le flui- de lumineux ne soit un des piincipes constituans de plu- sieurs minéraux, s'il ne Test pàs de tòus ; ensuite à la page 36*4 il dit: Là lumière est , peut-étre, un des principes des corps , corame là phosphorescence des différentes pierres pourroit le l'aire soupeonner. (*) La Melitene , thiorie de la teirt , prtmitre édilhn , Paris 1705. PAR M.r LE COMTE MOROZZO. 1^5 ment il me pivi a son élecfromètre , le inème , dont il a donne la descn'ption dans Ics Mémoires de l'Acadcmie * et dont la sensibilità est au-de-la de tout ce qui est connn dans ce genre , et ineomparablement supéricur à celai de Cavallo , dont on a tant parie. Voici ics cxpcricnccs que je fis avec cet instrument ; je me dispenserai dentivi- dans les petits détails, ayant òpere de la facon indiqnéc par M.r l'Abbé Vassalli dans son Mémoire que fon peut consulter à cette occasion. La Trémolite raclée sur le bassin ma donne de félec- iiiciic positive très-abondante , c'étoit de la Trémolite bicu cristallisce, car la Trémolite plus tendre m'en a donne beaucoup moins. Ayant reconnu que la Trémolite donnoit de l'élec- tricité positive, j'ai tout de suite pensé de soumettre à l'cxpcrience les pierres que j'avois reconnues les plus phosphoriques. La Dolomie , à la vérité , m'a donne beaucoup delec- tricitc positive ; mais je fus bien étonné d'observer , que tant la Cyanite, que la Blende, et la Cadmie des four- neaux (qui donnoient, surtout la dernicre, une très-vive lumiere) ne décélassent la moindre marque d électricité. Voila donc , que le soupeon que j'avois eu, que lélec- tricité fùt la cause de la phospliorescence de ces corps , ne sest point con firme. Mes expériences cependant n'ont pas été tout-à-fait infructueuses , car, comme j'examinois avec l'clectroinctre lclcctricité dune grande partie de * Voi. 5 , p. r,7. t I^Ò* DE LA LUMIÈRE PHOSPHOMQl'K (bssiles, si je n'ai pas recoanu que la phosphoresccnce fui due à l'électricité , les résultats intéressants , que j-'ai obtenus, m'cmt mis sur la voifi de décóùvrir qiiclqu'autre principe électrique cache daus Ics différens corps. Vaici Ics expéiienccs. J ai commeneé à cxaminer l'électricité que m'auroicnt donne Ics différens marbres , j ai examitic le machie sla- tuaire de Pont, le marbré hlanc et gris de Vaudier, et une grande quantité dautres machres du pays , je l'us très-surpris de voir que tous ces marbres dounoient de leleclricité negative. ,1'ai passe ensuite à examiner l'électricité des différens Spatlis calcaires, et je lai toujours observée negative. .1 ai soumis eusuile à l'cxpérience ditterei] tes subslances baritiques, et tous Ics Spaths pcsans , soit cristallisés de différentes facons, soit en masse , de meme, que la pietre de Bologne , m'ont donne de l'électricité positive. Les Gypses , et les Sélénites furent ensuite examinés , et me donnerent de l'électricité positive de méme que la plus grande partie des albàtres. Dillércnls Spalhs fluors n'ont point donne de lelectri- cité , ni positive , ni negative. En general il ma pam entrevoir que tous les Spalhs pesans , la picrre de Bologne , les Gypses , les Sélénites, et les Albàtres , savoir les corps qui contiennent de l'aci- de sulphurique donnent de lelectricitó positive. Par coutre les Spaths calcaires, la plus grande partie des marbres, la croie, savoir Ics substauces qui ont l'acide carbo- nique pour base, donnent toujours de l'électricité negative. PAR M.' LE COMTE MOftOZZO. \[fj Si la Dolomie , et la piene calcane granulaire foni exception à cette règie, ayant donne de l'électricité po- sitive , il est facile d'en concevoir la raison , puisque ces pierres dif'fèrent à bien des égards des inarbres; entr'au- tres une différcnce bién marquée , c'est qu'elles ne font presque point d'cffervescencc avec les acides. Pour m'assurer davantagc sur mes conjectures , j'ai es- sayé sur des suhstanees minéralcs, minéralisées par l'acide carbonique , et la malachite de Siberie , tant celle qui est iinie, que la mamclonée, et la soyeuse ; la malachite du Tirol; la mine de cuivre bleue de Moldava en Hon- grie, le bleu el verd de montagne, tous ces corps, dis- je , m'ont donne de l'électricité negative. La mine de plomb bianche, ou soit carbonate de plomb a donne aussi de l'électricité negative. Et par con tre pour plus grande preuve de mes soup- rons, j'ai exaininé ensuite la mine de cuivre vitreuse , qui est, cornine fon sait, minéralisée par l'acide sulfu- rique, elle ma donne de l'elee! licite positive. Il me resloit à examiner si le Gypsc, et le Spath pe- sant calcine, savoir privés de l'acide suìlurique, auroient changé leur électricité. J'ai clone fait calciner du Spath pesant, et soumis à Icxpérieiue, j'ai reconnu son électricité changée , car il a donne de l'électricité negative. Le Gypsc calcine n'a donne aucune marque d'élcctricité ni positive, ni negative. Je ne dois cepcndant pas dissimuler que ces experien- ces m'out donne quclquefois des resultata doiitcux. Ellcs lt,^ OE LA LUMIÈRE PHOSPIIORIQUK sont très-dclicates et dilliciles, et polircela olles no sont pas susceptibles do la plus rigoureuse exactitude. Un grand noinbro do circonstanees peuvent on altérer Ics resultata.; los varialions do l'atmosplière, la facon do rader les corps, la matière , dont on so sert pour los rader pcuvent l'aire éprouver des varialions. Joignons à cela une causo plus puissanìe oncore , savoir que l'on n'osi pas toujours sur. do riioinogcncitc dans luutos les parties du corps , quo l'on óprouve , surtout en si potites doscs. Peut-òlre encoro quo la differente texture des corps , los moindres variétés daus lour crislalisation y conlribuent plus que l'on ne croit. Malgré copoudant que cos expcriences laissent beau- coup à Oesirer , il me paroit que l'on a un apercu d'une marche constante , qui pourroit nous dócouvrir cpielcpie principe cache dans la science óloctrique ; savoir que l'acide earbonique amène les corps à l'électricité negati- ve , et l'acide sulfurique à la positive. Mon petit Mómoire étoit achevé quand les belles ex- pcriences du célèbre Anglois John-Kéad sur 1 électricité me tòinbèrent dans les mains , et corame elles viennent à I'appui de mcs soupcons , je ne me dispenserai pas de los rapporter ; il a donc reconnu * : i.° Que l'air atmosphérique , dans son état de pureté, a presque toujours une électricité positive. * M. John-Read a Jaìt ses (V électricité. Il n'y a point de expériences aree un instru- jìgure. meni , qu'U appello doubleur PAR M.r LE COMTE MOROZZO. lty 2.° Quo lorsque lair est vicié, soit par la putréfaction dos maùì-res végi ha Ics; soit par celle des matières anima- le?, son électricité devienl negative. 3.° La scule respiratioo rend l'électricité de l'air ne- gative ; il éprouvoit l'électricité de l'air de sa chambre, dont Ics fenétres avoient été ouvertes , et don.t il étoit sorli dépuis plusieurs heures : L'électricité ctoit positive; il fermoit Ics fenétres , et apnèa y avoir demeuré plu- sieurs heures , ou y avoir passe la nuit , il en trouvoit l'électricité negative. Or si l'acide carbonique peut changer l'électricité po- sitive en negative à l'air atniosphérique , il peut de méme donnei- l'électricité negative à la piene caleaire , avec la- quelle il fait corps. Ce n'est qu'un apcrcu que je présente à l'Académie. Ces expériences ont besoin dètre beaucoup diversifiées , el cecevrpnt par des mains plus habiles le degré de per- fection que lon peut desirer. ìyo EXAMEN d'un gas hydrogène qui a été conserve douze années dans un flacon. PAR LE MEME. ioi>iaii798. V^_j est une vérité reconnue que les fluides aè'riformes varient beaucoup, quant à lem- nature, selon Ics épo- ques dans laquelle ils ont cté extra its, et varient de mèrae, st-lou l'activité plus ou moins grande des menstrues , dont on se scrt pour les développer ; on reconnoit aussi des variations, par les appareils plus ou moins eompo- sés, qui laissent quelquefois agir la gravite des parties intégrantes de ces fluides ; la differente temperature de l'atmosplière y porte aussi quelque variation; ceux qui ont fait beaucoup d'expériences dans cette branche de la Physique ne contesteront point ces faits, et me dispen- seront de les rapporter plus en deferii. Je m'en vais , Messieurs , vous prt'sentcr une nouvelle cause du changement de nature des fluides aeriformes j c'est celle produite par le tems. J'ai trouvé dans mon cabinet une bouteille de la ca- pacitò dune pinte remplie de gas hydrogène retirée par l'eau sur le fer , qui portoit 1 etiquette rétirée dans le mois de février 1786 ( c'est le tems que j'éprouvois la décomposition de l'eau), cette bouteille et )it bien scel- lee , et ctoit renversec , ayant trois bonnes pouces d'eau PAR LE MEME. l5l entre le bouchon , et la surf ice du gas, ce qui lui ótoit toute eoramunication avec l'air eztérieur. Jl faut uoter quelle ria poiat reste exposée qua une lamière très-fbible, et junuis elle a pria" les rayons directs du soleil. J'ai d'abord pensi: quii nuroit été infcressant d'exa- miner un gas (jui étoil reste douze années eu contact de l'eau, c'est le 29 juillet 175)7 411*3 )e ^a* ouverte> en voici les resultata : i.° La bouteille coverte sous l'eau, il s'y fit une ab- sorption de deux pouces environ. 2.* Une petite portion de cet air, que je fis passer dans un petit flacon, cxaminée par la bougie, fut cnflain- mée sans détourner , mais briilant à l'ordinaire du gas hydrogène , avec une fiamme lcchante et l'eau de chaux n'a point été troublée. 3.° Ayant mis un moineau dans un flacon que je rem- pi is de ce gas , au premier moment il entra cn con- vulsions , cependant il se remit , et a vécu 4° minutes. 4-° Dans le mème flacon, où l'animai étoit mort , fai introduit un autre moineau , lequel a vécu 00 minutes environ. La bougie s'est également éteinte après la mort du second animai. La petite quautité de gas hydrogène ne me permit point de fa ire d'autres expériences. 1 jes conséquences que l'on peut en retircr sont les sui- vantes : Que l'air reste long-tems en contact de l'eau devient mcilleur , que peut-ètre la plui foible lumière y de- 132 EXAMEN p'UN GAS HYDP.OGÈNE yeloppp asse/ do gas oxigène pour rcndre le gas respi- rable à 1 animai , puisque un second animai a vécu un ciilain tems dans ce gas, qui, cornino l'on sait, est meur- trier par sa nature , et qui doit le devenir cncore plus par la mort d'un premier animai, phénòmène qui n'ar- riye jamais dans l'air atmosphérique , et sculcment quand il y a une portion de gas oxigène dans le mélange , com- me j'ai déniontrc ailleurs *. D'autrc coté toutefois quo dans des méiauges d'airs infectes on y ajoute du gas oxigène , quoique en très- petite quantité , la chandelle reste allumée après la mort de l'animai , ce qui n'a point eu lieu dans notre cas , et d'ailleurs l'on sait cjue l'air, dans lequel la bougie s'éleint n'est pas inepte pour la respiration ; ce qui démonlreroit que ce gas hydrogène s'est amélioré, .quant à la faculté d'enlretenir la respiration animale, mais quii a conserve sa propriété relativement à la fiamme. Nous ne connoissons pas assez les propriétés du gas oxigène dans la pretendile composition artifìciellc de l'air atmosphérique ; je m'efforce de le répéter, quoique l'on s'cflbrce dans la plus grande partie des livres de Chy- mie , et de Physique , dadmettre cornine une vérité in- contestable que l'air atmosphérique est compose de 73 parties d'azoto , et de 27 de gas oxigène. Je crois avoir démontré complétement par des expé- * Voyez mon Mcmoirc in- tres Mémoires dans les volu- sérc dans le journal de Phy- mes de EAcadémie. siijue , aoùt 1784. et mes au- PAR LE MEME. l55 riences trcs-simples que tout le moude petit répéter à son gir, que l'on ne parvicnt point avec ces composans à fòrmer du vérìtable air atmosphérique ; c'est dans Ics Mémoires de la Société ltaliennc de Verone {Tom. 6, pag. 222 ) qu'on les trouve : mais corame ce Mémoire ou n'a pas été connu, ou que l'on siine, pcut-étre , micux de l'ignorer , parcequ'il est contradictoire à la-doctrine reeue , il ne sera pas inutile de répéter encore une fois les corollaires que j'en ai tirés , d'où il en résulte ; Qu'avec 27 parties de gas oxigène , et 73 de gas azote l'on a une eomposition approchante de l'air atmosphérique, mais ce compose y difière par les proprietés suivantes : i.° Il laisse vivre un certaiu tems un animai , mème deux ou trois , introduits l'un après l'autre après la mort du premier animai. 2.0 Une bougie introduitc dans le flacon après la mort d'un ou plusieurs animaux , reste toujours allumée. Ce qui n'arrive point dans l'air atmospliérique , où après la mort du premier animai , un second introduit y meurt en très-peu de tems , et la bougie s'y éteint toujours. Donc les 27 parties de gas oxigène apportent un quid de plus quii n'y a dans l'air atmosphérique. Quel est donc ce quid, ce principe vivifiant qui n'existe point dans l'air atmosphérique ? c'est ce qu'on n'est par- venu jusqu'à présent à découvrir. Ce quid qu'on recherche , cette inconnue ne pourroit- elle pas ètre la matière de la chaleur ou de la lumière qui intimément combinée avec le gas oxigène lui donmìt cette propriété? Jose d'autant plus hasarder cette conjec- v l54 EXAMEN D'UN GAS HYDROCÈNE cture (qui en vaudra probablement uneautre) qu'on n'est plus obligc denvisager le calorique, et la lumière connue dts élemens siinples , d'après que les savans Chymistes $n parI*s out reconnu qu'une grande partie du calorique, et de la base de la lumière sont contcnus dans les corps brùlés *, et d'après le-; belles et ingénieuses expériences faites par M." de 8.* Liéal , et de Mai'stre, qui sont rap- portées dans un Mémoire ci-dessus. Ayant d'ailleurs plusieurs fois éprouvé les mèmes ré- sullats par le gas oxigène retiré du nitre par le feu, et par celui retiré de l'eau par la lumière du soleil , il faut convenir que le calorique , et la lumière ont des proprie- tà très-analogues. * Sciteli seroìt très-ravi de tal ou gas oxigène, de signe, voir que le nom d'air dufeu peut-étre , son vrai carattere, qiìil avoit donne à Vair fi- i55 OBSERVATIONS SUR LA PRÉPARATION DU CARTHAME , OU SAFRAN BATARD, NOMMÉ PAR LLNIsÉE CAHTHAMUS T1XCTOR1US PAR M.r LE DOCTEUR JEAN-PIERRE-MARIE DANA. E, in 1790 S. E.M/le Corate Graneri, alors Ministre pour Appro3488 ; 1,00484; 1 ; 0,59516; 0,965 12; 0,86743, proportionnclles pvoxhiiQ à n3; 100; 100; 100; 100; 97; 87, je trace la courbe 1KL , dont je puis remarquer l'inflexion qui désigne une couple d imaginaires. Mais sans cela l'inspection seule des deux (ourbes suffit pour m'assurer qu'il n'y a qu'une raciue réelle CE. xvn. Pour en connoitre la valeur plus exactement , voyani CE plus petite que - je commence par supposer x= — 1 1,4, et je trouve en ce cas py = 0,82176, 5 =— — ; = ^T^r ~ °j°2474- ^r ^a valeur de py étant positive , l'or- donnée doit tomber prps de E vers C , supposons en rl'} ce qui montre qu'il faut ajouter la soutangente rs à C/'. pour avoir la première correction , qui sera trop forte , parceque la courbe doit couper la soutangente entre s etr. Laissant donc les deux derniers chiffres, j'ajoute seulemen* par. m.' l'abbe DE CALUSO. iyS 0,024 à la première valeur de — ce , et j'ai pour une seconde hypothèse cv = — 1,424; x% = 2,027776 oc4 = 4,111875506176; x1 = — 5,855310720544 py = 0,005809279456; S =^—^. = 0,000166936 x — — 1,4241669. XVIJI. Il n'auroii pas coùté bcaucoup plus de peine pour avoir cette correction plus exacte par la méthode de Hallcy appuyée sur ce que, si A= Bv -*-Cv>% ■^—■=v,ìon aura , lorsque v est fort petit, - = v à peu près , et pro- ssime ~~ck = v. Que l'on substitue r+v=cc dans 1 equa- tion que fon peut écrire scs •*- Scc2 — 16=0 pour j chauger la racine negative en positive, on aura en s'ar- ri'lant aux secondes puissances de v , r5 -+- 5r' — 16 -+■ ( 5/>4-+- io/-) v + ( io/-' + 5) v*==o, 16 — r' — òr1 = A , 5r4 + lor = B, io/-' -+■ 5 = C. Donc en faisanl: r= 1,424 , A = 0,005809279456, B = 54,79957755 , - = 0,000166936 ; et jusque là le ealcul est absolu- ment le méme que ci-devant. Mais C = 35,87555024 , •— = o,oo5655o6 donne plus exactement v = — — — = a ' r 33,8o5o339g 0,000 1669093, et multipliant C par cette nouvelle valeur de v, Cv = 0,00665414 donne plus exactement encore v' = -^=i-è^7r7 = 0,0001669093. Or cefte valeur de v jusqu'à cettè dixième decimale ne dif'férant absolu- nient point de la précédente, il ne doit plus y avoir d'erreur que dans les eluffres qui pi.unoicnt étre affectés par les valeurs des termes negligcs , dont Ics plus grand* 174 RÉSOLUTION DES EQUATIONS ayant un fecteur y1 plus petit que 5 à la douzième de- cimale , on n'en sauro it craindre des changemens plus forls d'une unite dans la dixième. On peut dono ótre sur qùèàjssr— 1,4.241660,09 proxime, se trouve entre cette raleur et — 1,42416691. XIX. Mais quoique l'on puisse se contenter de cela, et que .si l'on veut pousser le ealcul plus loin , on puisse de raème s'assurcr d'autant de décimales que l'on veut, ce- pendant on peut demauder encore si l'on ne pourroit point par quelque fraction , ou par quelque radicale avoir la valcur exacte de cette racine par une expression fìnie. Et l'on sent que c'est une question , à laquelle il faut pouvoir satisfaire pour que la revolution soit tout-à-fait complète. Aussi La -Grange n'a pas oublié cette condi- tion dans l'énoncé du problème: étant donnée une écjua- tion numeri que sans aucune nolion de la grandeur ni de la nature de ses j-acines , en trouver les valeurè numériques , exactes sii est possible, ou aussi appro- chdes quon voudra. C'cst pourquoi l'on pourroit penser quaprès avoir employé les courbes pom> connoitre les racines , leurs différences , et leurs circonstances pour fl't'pargner tout calcili que le cas n'exige point , on doit recourir d'abord à la méthode que La-Grange propose au Chap. Ili , laquelle conduit directement à trouver la fraction commensurable , si elle existe , et moyennant les remarques du mème Geometre ( Artide II des Ad- PAR M.r LABBÉ DE CALUSO. 1^5 ditionk) conduit aussi à la déeouverte des diviseurs com- mensurabtea du 2.'1 degré. Gependant cornine en boruaut mème la question à co degré , ce n'est point par un cal- cai fini que sa méthode y satisfait , mais seulement à mesure qu'on l'avance à l'infini , si l'ori ne parvient à un diviseur commensurable , on est sui- qu'on ne peut y arriver sans porter le calcai plus loia , et que dans la peatique il l'aut hicn enfin s'arrèter , je préférerai une méthode moins laborieuse, vii que par celie de La-Grange je dois prévoir qu'avec le méme degré de patience jc m'anelerai plutót. Je commenccrai donc toujours, corn- ine je viens de faire , par m'assurer de la valeur de la racine entre cerlaines liinites , ine réservant à cherchcr ensuite Ics dénominateurs des fractions continues , aux- quelles ces limites se réduiscnt , en avancant égalemcut cn méme-tems le calcul pour les deux limites , pour marrcter aux premiere dénominateurs qui cesserout d'ètre Ics mèmes pour les deux. Avec cettc altention , moyen- nant un calcul aussi connu et aisé que celui de la ré- duction des fractions décimales en continues , j'aurai tous les mèmes avantages que par la suite des trasformations de la méthode de La-Grange. XX. Ainsi pour la racine que je viens de trouver plus grande que 1,424166909, et plus petite que 1,42416691, cn laissant l'unite , je trouve pour réduire les deux fractions les mèmes dénominateurs 2,2, 1 , 3 , 1 , 11,2, 1 , 2, ò3 nprè.s quoi vient pour la première le dénomina- 1-6 RÉSOI.TJTIONS DES EQUATIONS t- ur 3, pour l'aulrc i. Doac sana aucuu doute la sèrie i+ i 2+ i 2 + I I -+- 1 n-i ii + 1 2 + 1 1 + I 2+ I T jusqu'à ce tenne est l'exprcssiou quo la métliode de La- Grange doil donner pour la racine , laquelle réduite en fraction ordinaire sera a; = — ( i ■+- — -) = -^— , et ^ 17233 / 172'jj * fon sera sur quo nulle fraction , dont le numérateur et le &è*nommatéur ne soient plus grands , ne peut fournir un diviseur commcusnrable. XXI. Gomme la première de ces fractfons continues - est frop forte , calculées jusqu'à la dixiòme elles doivent donner une yaleur trop foible. Ayant donc le onzième dénomi- nateur 3 pour la réduction de la plus petite limite, j'en tire la valeur 1 + !/'! =s=4t~ qui sera trop forte, et par 1976 " i 1 conséquent d'autant plus proche de la racine, faisant abs- traction du signe. Pour la plus grande limite si jc cal- culois de mème Ics onze fractions y dont le derider dé- nominateur est 1 , la valeur plus forte que ccttc limite PAR M.1 LABEÉ DE CALUSO. I77 excéderoit d'autant plus celle de la racine. Mais en pre- nant le denominatela- 2 qui doit dpuner la valeur plus fpible la plus proche de celle limite, j'ai 1 +4^~= -ri- pulir la grandeur absolue plus forte la plus approcbante de la racine qui se trouvera entre |-~ et -r~ , plus pro- che de la dernière ; ci lVxpression que la mcthode de La-Grange donneroit , sera 1 -+- 1 u-t- 1 a+ 1 1 + 1 b+ I IH- I 2+1 I + I 2+J_ 5-*- 1 2 + 1 i + etc. iractiou qui jusqu'à ce terme n'étant point périodique ni la valeur exacte de — a? , montre que la racine ne peut s'expiimcr d'une manière finie par une fraction , ni par un radicai que l'on puisse découvrir sans calculer d'au- tres termes. Je renvois au livre de La-Grange pour tout ce que je pourrois ajoutcr sur cet article. 178 KESOLCTION DES EQUATIONS xxn. Prcnons niainlenant à résoudre l'equa tion cyx1 +y5x*-< :x 1040;* — ^ooc -1-7=0. Avec le sept valeurs de py depuis x = — 3 jusqu'à a?=5, que je trouve 3o25; 5G7; 7; 7; — 5i ; ioi5; 7267, j'entreprenda debau- ché- la courbe DEGH (Jìg. 2 ) et j'apercpis la dilli— culté d'en tracer la partie EG , la seule , dont j'aie be- soin. Je prens donc les trois valeurs de py, 7; 7; — 5r, sur une édielle plus grande , et je les porte sur AD , CF , BH (Jìg. 3 ). Je trouve les deux soutangcntes , •s = ~ qui répond h x = — 1 , et s = — — qui ré- pond à x = 1. le porte la première qui est à pcu près — ■ o,og , c'est-à-dire —■ de AG, de A en <, parceque en partant de l'ordonnée il faut prendre la soutangente dans le sens contraire au signe pour quelle soit dans le sens du signe en partant de l'intersection de la tangente avec l'axe. Je porte de mème de Cen^' 55=^ = — 0,17 qui répond à x = o , et de B en l" s = — — = — . o,5. Je tire Ics tangentes D; , F^' , W et je commence h dcviner que la courbe doit étre à peu près tclle que la figure la présente. Mais cornine ces trois tangentes me laissent encore beaucoup d'incertitude , je calcule trois autres valeurs de py pour avoir trois autres ordonnées, et vu les circonstances , je choisis celles qui répondent a x = — —, x = f- , x = ~ Iesquelles sont py = — = 048, ^■=—49^=49,3, ^■ = 48^=48, 48. Pour tracer la courbe encore plus surement , je calcule PAR M.r L'ABBÉ DE CALUSO, 179 aussi leurs soutangentcs s=4- = o,023, s=— = o,63, 5 = -jjjj- = 0,09 , dont je remarque qiie la première o,023 ajoutée à l'abscisse 0,667 (^0't me donnei* à très peu près la racine CE = — 0,69. J'emploie les deux au- tres a tirer les tangentes en G et en K , et avec tous ces secours ayant trace la courbe , j'ai trois autres raci- ucs x = — 0,86, a'=o,i3, oc = i,23 à pcu près. XXIII. Cornine il ne me manque qu'une racine, je n'ai pas besoin pour la connoìtre de la courbe de l'équation supplémcntaire ; puisqu'à la simple inspection des coei- fìciens de of et a*""' je vois que la somme de toutes les racincs de la proposée doit etre — — = — 8,33 , dont retranchant — 0,19, somme des quatre que je connois à peu près, reste — 8,14 pour la cinquième. Je remarque que cette racine ajoutée à une des pré- cédentes oc = — 0,86 fìat — 9 , et c'est une attention qu'il ne faut jamais oublier que de voir si la somme de deux racines de mème signe, ou leur différence, si ci Ics sout de signe contraire , est un nombre entier", ou en approche assez pour que l'on puisse douter quelle ne s'en écarte que par l'crreur des racincs que l'on ne connoil pas cncore exactement. Cela peut conduire avec bicn peu de peine à dccouvrir un diviseur du second degré. Ayant donc remarque que la somme de deux ra- cincs esl — 9, je chcrche si leur produit (8,14 X o,S6 = 7,0004 ) peut ótre aussi un nombre entier , et si ce nombre est un diviseur du dernier terme de lequation , iSo HÉSOLl'TION DES ÉQUATIONS ce qui me donne font licu de croire que IVqnalion que j'en l'orine x"' -t-()x+j = o divise exaclement la proposée. Kn essayant la division , je trouve en efl'ct quelle rcussit, et me donne ga-' — 6x* — -jx ■+■ 1 = o. XXIV. De la première de ecs équations jc tire oc — g ±v/53. Pour la seconde sachant que les trois racines sont réelJes, io pourrois recourir d'abord a la trisection d'un are. Mais la connoissauce que j ai déja de leurs grandeurs me suf- fìt pour en porter par d'autres méthodes plus aisément I approximation à plus de figttres ; puisqu'en écrivant i = 7 x + G .t' — 9^'j l'équation se trouve disposéc pour la rechcrche de la plus petite racine par une serie récur- rente, et le rapport de cette plus petite racine ( o,i3) à celle , dont la grandeur absolue en est la plus pro- che ( — 0,69) étant d'une assez grande inégalité, je suis sur que la sèrie sera plus que médioerement convergente. On sait que par de telles suites , selon l'échelle de relation que l'on prend , on peut trouver Ics racines par des séries différentes. Mais pour ne pas étre chaque fois dans le cas de perdre du tems à choisir, il est bon dans la pratique d'avoir une méthode constante. Celle que fai ndoptée dépuis long-tems se borne à réduire l'équation aux formes , 1 = bx •+■ ex' + clxì •+- ex* + ...-*■ jj.xm pour la plus petite racine , xm = òx"" + ex""' ■*- dx"'^ + ex""* +'.... + a pour la plus grande. Prenant ensuite A = b , B = c + bA , C= ci + eA + ÒB , D= e + c/A + cB +ÒC, PAR M.r l'aBBÉ DE CALUSO. l8l E = /*-+- eA + dB -+- cC + UD , et continuai)! ainsi , j'ai ìès series-^-, -j-, -g" etc- Pour la Plus Petitc radile, -£- , —, -£- pour la plus grande. Ainsi i = 7 a; -+- 6 flc" — 9 a-' me donne A = 6 = 7, B = e -+- AA = 6 + 49 = 55, C = — 9 + 42+ 585 = -418, D=3n,5, E = 24364, F= 185944, G = 1419055, 11 = 10829775, I = 826*49240 , K = 63075 1-858 , L = 48 106905 19 , cL pour ne pas allei: plus loin -j- = ^''"J'V," = 0,1 3 105290614. En pous- sanl Le calcili plus avant 011 trouvera la racine x — o,i5iooccjo5iù6. XXV. Pour aVoir la plus grande racine je n'aurois qua fai re x = ■=- z , ;' = 2 j' + y 1 — 5. Mais le rapport de la plus grande racine (1,20) à la moyenne ( — 0,69) n'ctanl pas d'une bien grande inégalité je dois prcvoir quo la serie ne sera pas fort convergente , et je gagnerai à chercher cette meni e racine, cornine la plus petitc en faisant oc = z -t- 1 , 9 z1 ■+- 2 1 z2 •*• 8 z — 5 = o , où x = i,25 donne z = 0,-20. Et pour qne l'equation ait la for- me qu'il me fant , je n'aurai qu'à substituer 3y=z et divisar ensuite par 5 pour avoir 81 y* -+- 65 v* ■+- 8 y — 1 = o , 1 = 8 y ••*■ 63 y* -+• 81 j1. Mais je vois que j'au- rai une serie bien plus convergente (licore , si je réduis Ics racines proxime à — 0,024; °»^> I>^9 cn ^isant z = x ■+ — . Je substitue donc z — -, et j'ai zì — — z* -+- ~ z -+- 4- = o , et faisant -ir y = z , y1 — 8 y~~ ■+■ 1 5 y 102 REVOLUTION DES EQUATIONS + i = u, équation qui peut servir aussi pour trouvcr la jdus grande racine, mais qui doit surtout converger très-fort pour la plus petite ; kquelle étant negative , pour plus grande iacilité je la rcnds positive en chan- geanj le signe aux terines , dont l'exposant est iinpair , vi jai i = i5 >--+- 8}-* -+- y\ A=i5, B = 8 +- ìb'q =« 177, C = 1 -*- 104 ■+- 200 1 = 2406 , D =02707, E = 444616 , F = 6044070 , G = 82162546, ■li = 1116910261 ; -^- = 0,07356255 1 5 12 , G -jf = 0,0735620513087. 'Donc ea restituant à y sou signe, y = — 0,07556235 i5i , -gr- j = s = — 0,02452078377, a; = z — — |- = — -0,69118745044. En ajoutant celte racine à la précédente a? = o,i3io529o5i4 , j'ai — o,56oi545/|53o. Mais la somme des trois doit ètre -4-. Donc la troisième sera x =* a 1,22682121 197. XXVI. Je remarquerai ici par occasion qu'il est tout shnple de clioisir de toutes les transformations faciles celle qui yapclisse le plus la racine que l'on veut cherchcr corame la plus petite. Mais il faut faire attention pour la cher- cher comme la plus grande, que l'on aura la sèrie la plus convergente en portant autant que l'on peut l'origine des abscisses au milieu des autres deux racincs qui diffèrent le plus cntr'elles , afin que ecs deux racines, approchant de l'égalité en sens contraire, soient de grandeur absolue toutes les deux aussi petitcs qu'il se peut. Ainsi pour PAR M.r l'abbé de caluso. i85 la plus grande racine de q/v' — • 6x* — jcc -+• i = o j'aurois diì faire oc = z — -^ qui donne z' — 7 ~2 * -+- ,7=0, et faisant -L y = z, j' — 5y* * + 7 = o , y' = 5y1 * — 7 ; 6 = 5, c = o,y = — 7 , A = 5 , B = 25, C = — 7 -+- 125= 119 , D = c/A + 6G= 56o, E= dU + OD = -26-25, F = dC+bE = 12292, G = c/D + òF = 57640, H=<- différcnce qui doit suivre, 20160, laquelle ajoutée à 2g55o donne la troisième 49710, et celle-ci ajoutée à — 166480 donne la 2.de — 116770 qui ajoutée à — 86"555l donne — par M.r l'abbé DE CALUSO. i 85 982321 pour la i.ère avcc laquclle fai la valeur de io." py = — 2049984 qui répondra à z=- i\. En retraehant au contraire 1080 de 16*920 j'ai 16840 4-èm' diff. laquclle étant ótée de — 24450, l'ori a la 3."'me — 4029° > et 1('~ tranchant celle-ci de 174520 on a la 2.de — 164230, de laquclle on passe de mème à la l.ta 2111-79 et enfin à la valeur de io." py = 806984 qui répond à z = — l\. En coupant avec une virgule le nombre m de fìgurcs à la fin , on aura Ics valeurs de py pour chaque dixième de x. xxvin. On a ainsi un moyen de bien tracer la courbc; mais ce seroit contre l'esprit de ma mcthode que de se don- ner cette peine. Son objet est de parvenir le plutót quelle peut, à juger à peu près de tous les points où la courbe doit couper l'axe, et son principal avantage est que lorsque cette recberche est plus delicate , elle en met la cause sous les yeux. On voit que l'acheminement de la courbe laisse en doute quelqiie part, si elle touche l'axe , ou le coupé , ou ne l'atteint pas. Alors il pourra erre nécessaire de s'assurer , si lequation a des racincs égalcs, ou de déterminer avec précision le point du mi- nimum py. Mais on peut souvent en rendre la recher- che plus facile en commencant par déterminer d'auhes racines , moyennant lesquelles on réduise l'équatiou au 3."™ degré , dont la différentielle étant du 2.d , elle sera résolue d'abord. l86 RÉSOLUTION DES équatio^s XXIX. Je n'ai pas cpargné bien dcs remarques, parccque mon Sujet n'csl pas hors de la portée de ceux a qui elles peuvent exicore ètre utiles. Elles pouiront Jeur sunire pour voir que ma mélhode ne laisse rien à souhailer pour Ics racincs réelles. Pour Ics imaginaires , si l'on uè veut pas se coutenter d'en savoir le nombre , elle ne fouruit le moyeu d'en avoir l'exprcssion que lorsqu'il n'y en a qu'une couple , dont on peut avoir la somme et le produit, comtnc l'on sait , cn retranchant du coé'fGcient dn sccond terme la somme des racines réelles , et divi- sant le dernier par leur produit. Mais lorsqu'il y en a plus d'une couple , et que fon en demando l'expression , je ne saurois que renvoyer au livre de La-Grange C/iap. II , N.° li , pag. 23 , et Remarr/ue IV, p. 5i. Les dif- féoentes methodes que l'on connoit , pour trouver les diviseurs du sccond degré peuvent servir aussi. Mais on y rencontrera souvent dcs difficultés , meme hors du cas irréductible. La rcsolution rigoureuse des équations con- duit à dcs expressions cpii à inesure que l'on monte à dcs degres supérieurs rendent le ealcul eimbarassant, et ilfaut également enfin en venir aux approximations, si l'on veut en tircr quelque parti , ou mème seulement concevoir une idée simple et nette de la grandeur que l'on a trou- vée. C'cst pourquoi dans la pratique je préfère genéra- lement la rcsolution par approximation pour Ics cquations uumériqucs du 4«ème degré. PAR M.' LABBE DE CALUSO. tSj XXX. Eli cffct prcnons une équation des plus courtes et faciles à résoudre par la methode rigoureusc , mais qui cependant n'ait point do diviseurs commensurables , et soit oc* — ioa: -+- 2=0. Moyennant les valeurs de py = z — ioa * * +a;4, lcsquelles dépuis x = — 3 jusqu'à oc = 3 sont 1 13 , 38 , 2 , — 7 , — 2 , et 53, ayant trace la courbe (Jìg> 4 ) on a ^es racines CB , CE , et par l'aplatissement en F l'indication de deux imaginaires. Je trouve les deux réelles 2,08315448, et o,200i6o5i3, dont la somme et le produit me donnent lequation oc' — 2,2853 15 oc -t- 0,416966 = o , l'autrc facteur de la proposée oc* -+- 2, 2855 1 5 oc ■*■ 4,796564 = 0, et ses raci- nes imaginaires oc = — 1,1416575 ± 1,869 V~i. Ces va- leurs ne sont qu'approchées , mais elles me donnent des idées tout aussi claires que si elles étoient exactes. Pour la revolution rigoureuse je trouve 1 équation z6 — 8z* — 100 = o , z' = y 5o -+• 4-VjlZiL 4- y 5o iy ib--7 . Reste à Bubstituer la valeur de z dans les quatre de oc =■ -1- z ■+ l/ — - z- +- et a; ss -z±]/ -zx—-. J'en puis tirer les mémes valeurs approchées que ci-déssus. Mais que l'ou en l'asse le calcili , et l 'on conviendra peut- élre avec moi quii ne vaut pas la peine d'employer une méthode qui souffre des exceptions , pour n'y pas trou- ver plus d'avantage dans les cas les plus favorablcs. j88 résolution des équations XXXI. La revolution rigoureuse dcs équations du 3/°" degré n'a pas cct embarras d'expressions aussi compliquées, mais elle peut avoir celili des trois racines réelles présentées sous une forme imaginaire ; et j'ai déja annoncé qu'en ce cas une courbe fournit une construction qui mérite d'ètre connue. Mais avant de la donnei- il sera bon de dire quelque chose de cette courbe qui, cornine géné- ralement celles que j'ai employées ci-devant, est du genre parabolique , dont Newton a f'ait usage dans sa Méthode Dif'fércntielle , et c'est une espèce de parabole cubique, dont il ne dit qu'un mot dans son dénombrement des lignes du troisième ordre (Opusc.IV, n. 14, pag. 264). Mais il me semble que ce méme esprit qui a porte si loin les spéculations des Géometres sur les Sections Co- niques , peut les arrèter quelques quarts d'heure avec in- térèt à déveloper un peu l'idée d'une courbe qui , la pre- mière des ordres supérieurs, est le lieu géométrique de toutes les équations du 3.ème degré. XXXE. Soit donc x1 --o*a? = è1y, et (Jig. 5 ) CI l'axe, C l'origine des abscisses, GE = a. On aura les trois points C, E, e où la courbe coupé l'axe , y = o , x = o, x = ±a. Pour les maxijna de y en dA et Da, moyen- nant ( 3 x% — a")clx = b *dy, on a x = ± -tz. Avec le ra- yon GC = -L. CE sur le diamètre CF, perpendiculaire k r.\n M.r l'abbé de caluso. 189 l'axe, je décris CHF , et, faisant ceatre en C, je coupé CH. a La droite FH coupera CD = -7-. Je coupé la perpendi- culaire DK=DF, etDI=ò; j'élève IL perpendiculaire a KI, je joins LC, et je mene Ca perpendiculaire à CL; elle coupera Da =:, , ... negative , comme doit étre la coordonnée de CD = -rs qui substiluée à x dans l'équa- v3 ^ J tion de la courbe, donne =■ 2^ = h1 y. On aura de 3 v'o l'aiilre coté en Cd et dA les mèmes valeurs avec les si- gnes contraires. Par A et a je mene deux parallèles a l'axe qui seront tangentes à ces points , et couperont la courbe aux points B , b , où l'ordonnéc sera de nouveau la1 --> . En divisant — ^- par ^-, produit des deux ra- ób Va 3\/3 o cines égales à CD, j'ai — -t* pour la troisième cc = CQ = 2 CD , et par conséquent ab = AB = 5 CD. xxxra. L'origine au point C est à sa place naturelle , puisqu il parlage la courbe en deux parties égales tournées en sens contraire , et tout autre point que l'on cboisisse d un coté , aura de l'autrc son pareil. Mais comme égaleraent 011 peut toujours piacer l'origine où l'on veut , commen- cons par voir quelle sera l'équation en la portant en a sur l'axe ara, où l'abscisse (z) sera égale à x — CD, et a l'ordonnée 0') égale àj + aD. Donc substituant z ■*■ ~r^ = x , et v — — 7-77 =y dans x* — a1 x = b' y , j'aurai IQO RESOLUTION BES EQUATION3 , Sa z1 , . a z -i — = 0 v. De racme en substituant z 75 ss za ., . .Ui z ce, et v + , = v, ìaurai z tt- = 6 ^ pour 3i ^3 ^ . v'.J 3fl f lVvpiation trausportée en A à l'aie AB. Or -p-,=5CD = AB. Donc ea faisant AB = a, j'auraiz' — *;' = b* v pour l'axe AB, zì ■*■ ai' = Z>* v pour l'axe ara. XXXIV. :nnfanfronto e — — Donc sur l'axe AB j'aurai la soutangente s = —f- = V z' — xz zfz a.) et sur l axe ara s = 3» o » *> * C 2*v OZ — 2ac OZ 2* , ce qui me fournit une détermination geome- trique d'autant de poiioìs de la courbe que l'on en veut ; puisqu'ayant mene (Jìg. 6* ) les deux parallèles qui doivent touclier la courbe en A et a , et les deux perpendiculai- res Ag , aG , que l'on tire , où l'on voudra , Mra paral- lèle à ces perpendiculaires; on aura MA = s, MG=MA — AG=~ -et, MB=* — 5j 5MG : MA : : MB : *(<* — tì . , • -rrz — - — = — s soutangente qui sera negative , cornine TM , lorsque z •<. * , 3sx'2a. De méme à l'axe infé- i-icur al on aura mg = ;+ ~f~*j mu =?= z "*" *» 3 mg : ma : : mb : -^- = 5. Il n'y aura donc qu'à cons- 3z-t-2 l'ordonnée LM. Nous aurora ,x = CP = cz, et y = M\_, -+- LP=^ + sz , lesquelles valeurs substituées en a?' — a'a: = b*y donnent'cV — (fez = 0\ -«- b*sz, 8 — - = <— = — - ou iaisant v = o lon a CM = = ^ a " s qui croitra à l'iuflui à mesure que l'an- gle PCL eroit , sera plus petite que CE dès que l'on prendra 5 négatif, et décroitra jusqu'à devenir zero lors- que CL tombera sur CT tangente eu C ; auquel point il faudra que 6*5 étant négatif soit égal a a'c. Après quoi faisant tourner encore l'axe jusqu'à ce quii tombe sur CV, l>'s plus grand que d*c rendra CH = |/ a c ~ ' s nnaginaire. XXXVI. IMais lorsque l'axe tombe sur CT , où il touehe les dctix brancb.es et coupé la courbe en C , à ce point z aura trois valeurs égales; et si coupant CK=e je porle L'origine des abscisses en K , j'aurai trois racines z =e. Il faut do ne que Féquation y soit a' — 3ez*+ oe'z — e' = p- , laquelle devient zJ — 3ez* •+■ oe*z — e1 = o lors- que z = CK. b b 10,2 RÉSOLUTIONS DES EQUATIONS Ayant tire KQ=* = 3 7 , condition avec laquclle on ne peut avoir les trois raciucs réelles , hormis dans le cas unique du cube parfait. XXXVII. Si p* ^. "oc] , en faisant évanouir le 2.d terme on aura x — t x -*- p = o , où p peut ctre négatif , mais la valeur àew=~- px — q étant toujours positive, sa racine sera toujours réelle. On pourra douc avec un are du rayon = Vt coupant la courbe, avoir CH = Vt , et par consc- ia quent le licu de l'équation xì — -rrx = 5 — , et coupant CV = —t- — mener par V une parallèle à CH jiour y avoir le lieu de x1 — tx -*• p = r— , qui résoudra e l'équation. Mais retournons à CT , où CH = o, et l'équation PAR M.r L'ABBÉ DE CALUSO. iq3 b* <> » z1 = ; — quc nous pouvons chauger ea z' = b V ( i -+■ 1*) * en nommant t la tangente de PGT ; puisque l'on sait que le co-sinus est égal au quarré du rayon divise par la secante. Eri nommant T la tangente d'un autre angle PCS d'un axe , dont soit ce l'abscisse CS , y l'ordonnée SY, nous aurons la secante de PCS à la secante de PGT, — .Wi +f cornine CS à CX, v'u-T* : vi +t* : :ai izsts > rii» iri+T etv'x+T* : T — t : : CS : SX = -^zzz£, SY — SX Vi + T* .t(T — 0 = XY = v =y — . Ces valeurs substituées don- V i + T1 nenta.-'+ò'^T — t)(i+T1) =b'y(i+Tty, équation qui retombera sur GP en faisant T=o , ce qui la réduit à a;1 — b% tx = b% y. En la comparant à oaì — a* x = b'y, on y voit òV=a* , £ = — ce que l'on pouvoit ega- leinent déduire de a*c=b's , puisque — = t. Que T dépassant t , croisse à fintini; le facteur T — t du coefficient de x dans l'équation rapportt'e à CS que l'on peut concevoir tournant sui- C depuis CT jusqu'à CV , passera successivement par toutes les grandeurs pos- sibles depuis zero jusqu'à l'ialini , et par conséquent h* ( T — t ) ( i -+- T* ) parcourra toutes les grandeurs po- sitives quc l'on peut ass ignei- à x dans l'équation oc* -t- ra? -4-/3 = 0 qui est la transformée de toutes cellos , dont p' d désignant la partie d'un de ecs axes comprise entre FV el la parallèle que cet axe coupé au meme angle que la tangente au point où la parallèle coupé la courbc. ig6 RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS XL. Mais il faut remarqucr qu'il ne peut y avoir de tan- gentes parallèles aux axes qui tombent , comme CS {Jìg- 7 ) entre CT et CV , tancìis que tous ceux qui , cornine CH , tombent entre CF et CT , auront néces.- sairement deux parallèles qui toucheront la courbe à deux points oppose* de ses deux brancbes. Donc ce n'est que par des axes hypothétiques que la courbe épuise toutes les équations du troisièrae degré. Mais si l'on se restrcint aux vrais diamètres avec leurs ordonnées naturclles , il ne peut y avoir de diamètre pour aucune équation trans- lòrinée de xì -+• x x = — j moyennant z±d = x, quel- que valeur positive que l'on donne à rr, tandis qu'il y en aura toujours deux pour cbaque valeur que l'on puisse donner à ir dans oc1 — • tx = ~t , l'un pour z = x + d , l'autre pour z = x — d. XLI. Ces diamètres n'ayant pas la proprie té de diviser leurs ordonnées en partics égales, en ont une fort analogue. Pour la démontrer soit Mm (Jìg. 8) tangente en m. En la regardant comme un axe et l'origine de ses abscisses en P, ce sera toujours un cas d'une équation, dont une ra- cine sera égale à PM , et deux égales à Pm. Or faisant CP = ^L, l'équation par le §. xxxvii sera un cas de a?1— tx + p = o , laquelle manquant du secoud terme , la plus PAR M.f L'ABBÉ DE CALUSO. 197 grande raciue doit étre cgale à la somme des deux au- tres avec le signe contraile. Donc PM = 2 Pra. Que l'on mene du poinl M une autre droitc Ms , le diamètre rar étant parallèle ù FV, on aura MP : Pm : : Mn : nr, et par conséquent Mn = 2 nr. Or Ms peut aussi se cousi- dérer cornine un axe , dont coinmencant les abscisses cn n, les trois racines de son équation xì — tx -*- p= o seront nM, nt, ns, et l'on aura pareillement nM = ns -+■ nt ; ce qui est une propriété à remarquer que toule clroite qui coupé notre courbe en trois points, est cou- pée par le diamètre principal à telles distances de ces trois points , que les deux d'un coté égalent toujours celle qui est scule de l'autre. Donc 2nr = Mn = nt ■+- ns = 2 nt -+- ts ; nr = nt *■ — ts , tr = nr — nt = — ts. C'est- li— dire quo toutes les droites , qui du point où la tan- gente à l'extrémité d'un diamètre renconrre l'autre bran- che , vont couper la courbe à deux autres points , sont toutes coupées en deux également cntre ces deux points par ce diamètre. XLII. Ponr trouver le point M il n'y aura qu'à couper CK = 2 Ci, et menci- KM parallèle au diamètre, ce qui four- 11 it un moyen bien simple de tirer la tangente à un point donne , ou au contraire la mener d'un point donne de la courbe à un point quii faille trouver. Et méme en ce dernier cas , sans connoitre le diamètre principal, il n'y aura qua tirer deux droites MS, Ms , et divisa* ST, si en deux également cu R et r. IC)8 RÉ. SOLUTION DES ÉQUATIONS Ce moyen manquc en C, où le point du contact et celili, où la tangente coupé la courbe, coì'ncident , et par conséquent toutes les lignes qui passent par ce point , se trouvent rapport à FV dans le cas de cellcs qui partenti de M rapport au diamètre raR. Ces lignea tcrminée's à deux points opposés de la courbe qu'elles divisent tou- jours en parties égales et semblables, deux finies , et deux infinics , tandis qu'elles sont divisées , pour ainsi dire , en deux rayons égaux en C, nous présentent une autre espèce de diamètres que l'on peut appeler circulaires pour Ics distinguer de ceux , dont nous parlions ci-devant , qu'on pcut appeler paraboliques. XL1II. L'angle de la tangente en G avec le diamètre dépend du rapport de 0:6, puisque nous avons sa soutangente t = ~. Donc si l'on fait a = o, GT (Jtg. 7) tombera 0 sur GP , les deux axes comcideront sur le diamètre princi- pal, et nous aurons les coordonnées perpendiculaires pour l'équation z1 =6V, parceque ( 1 -t-£2)T = 1. V. §. xxxix. XLIV. Mais dcpassons ce cas en supposant que l'équation des coordonnées perpendiculaires à l'axe hypothétique CD CAcv9) SOìti x* +a*x = b'y ; et soit un autre axe CS' qui passe par l'origine des oc , sur lequel soit l'abscisse CL = z, et l'ordounée, parallèle à CF, LM = v, la- quelle par conséqucnt tombe en partie sur PM=y, PAR M.r LABBE DE CALUSO. I£)j coordonnéc eie CP = :r. t désignant la tangente de S'GD, z tz on aura x = —==r, y = v + -, et lequa- tion à l'aie GS' * + (a1 — ò'£ + a*/* — b*t')z = &V(i -+-^)> ; où l'on remarquera qu'en faisant t= ~, le coefficient du second tenne dévient uul , et lequation a z' = òV ( i ■+- tzy-, et si l'ou iait £^~} ce coefficient sera négatif , et lequation retombera dans le cas de xz —.irx=p'y. Or il est aisé de deviuer que lorsque t = ~rr> l'axe CS' touchcra la courbe en G. Mais pour le démontrer , et que c'est un point d'inflexion où il dovrà la couper aussi , conme il est bon deviter d'avoir les coordonnées égales à zero, je fais z — a = x , v — a=y, et lequation x* +axx = b*y me donne une autre trans- formée s' — 5az* ■*■ l^az — 2 a' + aòI = òV par la- quelle ^=a lorsque z=a , l'axe est parallèle à CD, et Z>V la soutangente est s = t~* E rr. Donc la flu- non du rapport — de la soutangente à l'ordonné sera — &Y6«— .Gajdz ,£.* _77~ — — t» j»') laquelle étant zero lorsque z = a, cctte raison sera alors un maximum , ou un minimum rclatif. D'oli il s'ensuit que le point d'inilexioii répondra a z=a , a; = o, v=«, 5 = — et t = tt , parceque la soutangente de la courbe est à l'ordonne'e , comme le rayon 1 : t. e e 200 RESOLUTION DES ÉQUATIONS XLV. a* , Or '=tt etant la tangente du plus petit angle qu'uue droite qui touche la courbe, puisse faire avec CD, — = i a* — sera la tangente du plus grand angle, qu'une droite qui touche la courbe, puisse faire avec CF, et quelque angle plus petit cjue l'on prenne , il y aura toujours deux droites qui feront cet angle avec FV, l'une qui touchera la courbe au-dessus de C , l'autre au-dessous ; CF .sera le diametro principal , dont Ics abscisses v comptées de- puis e auront leurs coordonnées z faisant avec CF l'au- gle, dont la cotangente = —, et féquation sera z' =p*v> cn faisant p" = b1 ( i -t- l* )*. Pour les coordonnées à un angle plus petit , il y aura toujours deux diamètres ; et toutes les équations qui peuvent avoir trois racines réclles , pourront s'y i-ap- porter de la ineme manière que nous avous vu dans la courbe de la flg. 7 , tandis quii ne pourra y avoir de diamètres pour les équations qui ont toujours deux ra- cines imaginaires , quelque valeur que l'on donne au dernicr terme. Ce ne sera jamais qu'à des axes adoptifs qu'on pourra les rapporter. XLVI. Il est aisé de continuer cette analyse pour s'assurer de tout point qu'aux angles près , et aux conséquences des propriétés de l'angle droit, la courbe est la mème , soit que l'ou parte de x* — •a*x = b*y, ou de x,+a*x = b*y. FAR M.r L'ABBÉ DE CALUSO. 201 Au reste il me scmble quelle peut bien mei-iter un nom qui lui soit propre, et l'ori pourroit l'appcler anacampsis, mot qui cnonce le replis de sa flexion. On distinguerà Ics trois cas cn appelant anacampsis de deux axes , ou anacampsis tout court celle que nous avons considérée la première à laquelle on peut *e bor- ner dans la pratique , anacampsis d'un scul axe , ou pre- mière parabole cubique , celle dont l'cquation est z' = b\ à des coordonnées pcrpendiculaircs , et anacampsis sans axe celle , dont nous avons parie cn dernier lieu. Aiusi tout cornine la parabole ordinaire est la limite entre l'ellipse et l'hyperbole , la première parabole cu- bique sera la limite entro l'anacampsis de deux axes et celle qui n'en a point , limite , dont clles se rapprocheut à mesure que l'on prenci a plus petit rapport à b , tau- dis qu'à mesure que l'on prend b plus petit rapport à a elles se rapproebent du diamètre principal, la première en allongeant et resserrant son repli, la seconde en s'étendanl. XLVIL Que l'on sache seulement qu'une coiu-be a été décrite avec une équation comprise sous la formule x* -t-px* ■+■ qx -*- r = b'y, et que l'on en demande le diamètre prin- cipal et Ics axes , si elle en a. Je tire une droite SM (fìg. 8 e( g) qui la coupé en trois points , et d'un de ses deux extrèmes M j'en tire une seconde Ms qui la coupé en deux autres points. Je coupé en deux également en R, r les parties ts , TS, la droite Rr sera un diamètre. Je coupé rn= ~ /*M et par n je mene FV parallele à 202 RESOLUTION DES EQUATIONS Rv ; ce sera le diamètre priucipal , et le point C , où il coupera la courbe, sera le centre. Par C je tire une per- pendiculaire à FV ; si elle coupé la courbe , comme à la fig. 8 , elle me donncra CE = a de lcquation a;' — a\x= b'y d'où je passerai , comme au §. xxxii à couper CD (fìg- 5 ) et tirer les deux axes. Si la perpendiculaire touchoit en G les deux branches de la courbe, j'en con- clurois que le diamètre priucipal est son axe unique ; et je verrois que c'est tuie anacampsis sans axe, si finter- sectiou , comme à la fìg. g , étoit sans contact. XLVHL Mais tout cela n'est que pour la théorie. Pour la pra- tique , quoiqu'il soit assez facile de décrire une anacam- psis par les moyens géometriques que nous avons vus , j'ajouterai cependant une manière d'en tracer une bien vite assez exacte pour l'usage. Ayant tire deux perpen- diculaires HK , FV (Jìg. 6* ) je tire à la distance de 48 parties égales de telle échelle quii m'est commode , les parallèles LT , hi, Ag , Lb , Ga , E/, et prenant FI de 62 parties, je mene li qui sera taugente en C. Faisant ensuite les mémes opt'rations des deux cótés , avec le rayon FL je coupé Fé. Je coupé Ah de 24 parties et hv de 2 1 sur une parallèle que je tire à Ag. Je joins vB , et je coupé su = sv. De B je tire deux droites Bz, BZ, qui passeri t au-dessus et au-dessous de G assez près pour que je puisse prendre la tangente li pour la courbe , et je coupé yz = yx, YZ = YX. Avec le rayon rA de 16 par- ties je décris la partie la plus difficile de la courbc au par w.r l'abbé de caluso. 2o3 aommct A. Jc la conduis au reste à la mairi par les points Z , b , z , e , v à se joindre à l'are eri A et de cet aie jc la porte par le point u à se confondre cn xX avec la tan- gente en C. XLIX. Pour l'usage que uous en ferons il n'est pas nécessaire de connoitre la valeur de b dans lequation x' — a\r = bxy. «le noterai cependant que l'on fait 6'= 4- ax en tra- rant la courbe, corame je viens de proposer. Je me suis servi du rayon oseulatcur rA. Je l'ai tire de lequation z' — {f'g. 10) la parlie d'une anacampsis à deux axes com- 204 KÉSOLUTION DES ÉQUATIONS prise entro Ics deux tangentcs aux sommets A , a , que l'on pcut avoir tracce une fois pour toujours ; on de- mande les racines d'une équation du 3.lSme dcgré, c'est-à- dire d'un cas quelconque de *' + px* ■*■ qx -w = o. Si q est positif je compare 3q hp*. S'ils se trouvoient égaux, je regarde si-^~pì^r, ce qui me fcroit connoitre que lequation est uu cube , et les trois racines x = — -Vyo.En lout autre cas, si 3q n'est pas plus petit que p* , étant sur que le cas n'est pas irreductible , j'ai recours à lare- solution counue qui donne où T = q — \ p\ p = -~/>9— . f pq ■*- r. Mais si je vois 3q -*z p* , comme d'abord si q est né- gatif , je cherche les deux valeurs de bxy = x' -*-px' +qx maxima relatives , et si elles sont toutes les deux plus grandes , ou toutes les deux plus petites que — ■ r , en regardant comme plus petites les quantités négativement plus grandes , j'en conclus encore que le cas n'est pas ir- reductible , et je le résous comme ci-devant. Mais si — r se trouve entre les deux, que la plus gran- de , ayant égard au signe , soit M , la plus petite m , et sóit n la valeur de x qui donne M = ò'y , je coupé AD M+r = M m X Ag , je mene par D la parallèle IM, et je cou- pé DI = AB X . . J'ai IM , Im , Im', chacune à une racine de l'équation, comme AB : V p2 — 3y. PAR M.1 l'aEBÉ DE CÀIXSO. C05 LI. Polir en voir la raison que l'on observe i.° que Ics différentcs valeurs que l'on peut donnei* à b' changent celles de toules les y de chaque eourbe dans une raison constante , et par conséqucnt ne changent rien aux rap- ports des y ou de leurs parties dans chacune , et ces rap- ports dans toutes les courbes seront les mémes en cas semblables. 2.0 Que le maximum M doit nécessairement tomber en A, l'autre m en a (en supposant les y posi- tives au-dessus ) et par conséquent la différence de ces deux maxima doit èrre représentée par Ag , la différence des valeurs de x , qui les donnent, représentée par AG. LII. Au surplus suivons l'analyse de eette [résolution. En supposant dx constante, j'ai (3x*+2px -*-q) dx=b*dy, (6x-*-zp)dx*=bIddy, 6dx1 = b'd1y, d?y cons- tante, jamais = o, et par conséquent point de maximum absolu , mais deux relatifs lorsque 3x* •+- 'zpx + q =0 , x= P ± * P Sy , racines qui seront imaginaires 3 lorsque p* -»<■. 3q. Donc en ce cas il n'y aura point de maximum y, et par conséquent nulle parallèle à l'axe des x ne pourra couper la courbe en plus d'un point, l'équation a;' -1- px%+ qx + r=o ne pourra avoir qu'une ratine réelle. • Si p* = 37, la différence entre les deux valeurs de x iOO RÉSOLUTION DÈS ÉQUÀTIONS qui donnent Ics maxima, sera |- V p* — 5c/=o, et par conséqueut il faudra supposer AG = o et que Ics deux axes de l'anacampsis coincidant, elle n'en ait qu'un ; au- quel cas nulle pcrpendiculaire à cet axe ne pouvant cou- per la courbe en plus d'un point, si l'équation x* ■*-. px~ ■*■ qx + r=o n'est pas un cube parlàit, elle ne pourra avoir qu'une racine réelle. Reste que l'on ait p"^>'bq. En faisant a,=Vp'' — 3i=-P,+ 3p*a+2* ssifly*. ±L . D'où il s'ensuit 27 27 que y=rt , yJ£ = M, et M — m= -±_ . Or il est clair que le maximum x3 + px* •*• gx = M doit donner le maximum x3-*-px*+qx + r=M. +r , qui doit tomber en A. J'ai coupé AD = x-, • Ag. Donc en 1 M — m supposant Ag = M — m , j'ai AD = M + ;• , maximum PAR M.r LABBE DE CALUSO. 207 eie a?' + px* + f/x + r. J'ai coupé DI = — =. = • AB = — li — — • AB. Donc pn supposant AB = * , j'ai DI = -, vak'iu- do x qui donne x1 ■+■ px* + ax=y* i^M. ó Jc suis donc descendu de A par D cn I à l'origine des x de 1 equation *'■*•/? #* + qx -w = b'y +r ,k laquelle la courbe dovrà satisfalle lorsqu'elle coupé l'axe en M, m , 111' et b*y -+- r = o , tout comme elle y satisfait lors- que b'y -+- r = AD. Donc en supposant AB=v/oI 5« ìc=IM, o?=Im, .T=Im' seront les trois raciues de a? -t-px* + qx ■+■ ;'=o. LEI. On sent que s'il se trouvoit v*f==— ; r, sans construc- tion, on auroit d'abord deux racines égales à. P~JL, et ó Ja troisième = ~;' 2*-; si /3 V = — . 7- , les deux racines o scronl - , et la troisienie — (- . Si l'equa ti on manquoit du sccond terme , on auroit d'abord «. = \/ — ò/j, M= ~ *', 7?i = ~ »', n = ' ' r\ ^ •+■ r — a, et ayant coupé AD = —— — • Ag, lon porteroit l'origine au diametro principal en coupon t DE = y «. Lorsqu'elle manqtie du 5."'" termo, que le second soit négatif, l'on aura, M = o, m = — érp% \ -r-p% : r : : d d 208 mi.SOLUTION DES EQUATIONS Ag : AD , et 1 olitine cn D. La construction seroit tout aussi siinpk- '■ isquc le second terme est positif, si l'ou parloit de a. iN.ais pour partir toujours de A l'era aura M = -£pl m = o , M • ÌM + r : : Ag : AD, d'où il faut se p.jii.r. ,i l'autre axe en coupant Dc= -| AB. Lorsquc le 2.'1 et le 3.1'""5 terme manquent tous les deux, cu ne considérant que lequation déterminéc a;'-+- /• = o, où l'on jpeut faire ;•= — *', l'on pourroit croire qu'il est arbitraire de lui supposer trois racines rcelles égaleS , ou deux iraaginaires, puisque le cube x3 — 3*ar -*- 3*2ìc — a'=o se partage cn deux égaUtés n?'— »»'=o, Znx* — 3*2a; = o. Mais si l'on cortsidère lequation a;' — a' = o cornine un cas de x* -+- r=b*y , alors on sent que l'on doit supposer px * -+■ qx = o quelle que soit la va- leur de x , et par conséquent non-seulement la somme de ces deux termes doit étre nulle , mais chacun d'eux , et l'on ne pcuf completer le cube. LIV. Mais voyons un exemple , et soient demandees les racines de a;3 -+- x* — %x — 5 = o. Corame \:=z , 5-yt'5 — 3-6V — '5•'Jv-*-o = ()v>, — bV — 7^-»- 1=0. Enfin je vois que jaurai la transformation la plus con- venable pour la racine EM= 2,68 cornine la plus petite et positive , si je substitue 5 — z = x , ce qui me donne z — io;1 •+- 2.5 z — 7 = o , et faisant jv—z, 7 ■ 49 vJ— 7 -70^ + 7 • 20 v — . y = /| t) S — 70/ + 26 i>-— 1 = o. LYI. La première de ces transformécs 1 = loz -+- 8z~ ■*■ z\ donne la serie i3, 177, 2406, 32707, ^/^6i6, 6044070, 82162645, 1 116910261, 16183177823, etc. z = iV.'gj'^j = o,07356255 i5i que je crois exacte, du moins jusqu a f avanl dernière figure, parcequelle ne diffère qu'à ce chiffre de la valeur précédente z = 7^77^7= 0,07356255167. J'ai donc x = — z — 5 = — 3,o7o56255i5. Par la seconde transformée 1 =7^ -+- 6vx — • gè5 fai la serie 7, 55,- 418, 3193, 24364, 185944, i4igo55, 10829773, 82649245, 63o75i858, 4813690519, 367365oi576, etc. v = -^gjg£-== 0,13103290494. La valeur précédente v = "°75|8E. = o,i5io32Go6i5 me persuade que la valeur v = o,i3io329o5 est vraie jusqu a la dernière figure. Donc s= "òv = 0,393098715 , x = z— I = — 0,606901285. TAI\ M." LABBÉ DE CALUSO. 211 Eri ajoutant cotte nenie à la précédente on a la som- me des racines négatives — 3,68o465656. La somme de» trois doit étre — i , puisque le sccond terme de lequa- tiou est -+- x1. Donc la 5Jf racine sera 2,680463606. Je n'ai pascepcndant laissé de la calculer aussi moyen- nant féquation 1 = 25 r — fàv* ■+■ 49 ^\ qui donne la se- rie c5 , 555, 12174, 266725, 584.5140, 128004276, 2804156625 , 6i42qq5oi65 , eie. v = -i£°i^L. _ 0,04564805 165, z=jv=j • 0,04564 8o52=o,3 iq536364 , 3 — z =x = 2,68o463636. LVII. Je n'ajouterai pas d'autres exemples ; mais je remar- querai que la méthode est toujours également facile et pratieablc , parcequ'il n'est pas question d'un calcul ri- goureux des valeurs de a. , M , m , // , quii est mtme inutile de le pousser au de-là des ioo.mesde a qui le plus souvent est une quantité sourde, mais les deus ou trois premières figures d'une racine quarrée sont trouvées bien vite. L'origine des x pourroit tomber hors du papier ; mais en retranchant de toutes une meme grandeur K, l'on fera tomber où fon veut l'origine des x — K. Cependant on peut douter que cette construction, quel- que facile quelle soit , n'en soit pas moins inutile , puis- qu 'également api ès avoir troiivé les racines par son moyen, il fàut en venir au calcul pour en avoir une détermina- tion numérique , dont on puisse se contenter. Je dirai donc que lorsque fon sest assuré par fanalyse que j'ai tracce au §. L , que l'equation a trois racines réelles , ■212 RESOLUTION DES EQUÀTIONS si l'ori a des tables dcs logarithmes des sinus etc. , et que l'on veuille se borner à l'approximatioa de six à sept figures, on fera fort bien de recourir à la trisec- tion de l'are. Mais on n'a pas toujours avec soi ces ta- bles , et les ayant , il est assez nature} de souhaiter de porter l'approximation plus loin. Au surplus je crois qu'un Geometre , quand mème il ne feroit jamais aucun usage de l'anacampsis, trouvera cependant quelle méritoit d'étre connue. / rt r.,.-f,> .,,., /' . ., /'• A Mrm. df /jìc.J£Ju Sai Jt yitrtti An w-'/w-'V viri hi. 2l3 E X E M P L E D'UN I'ROELÈME D01ST LA RESOLUTION ANALYTIQUS NE SEROIT PAS FACILE. PAR LE MEME. u 'n joaillier a un rubis dont il souhaite tirer le meil- leur parti en le coupant en ellipse. Le rubis est un tra- peze, eutier ou écorné de manière à ne pas nuire à son projet. Il demande une méthode de tracer dans un tra- peze la plus grande ellipse. Je suppose que le trapeze représente en Perspective un quarré horizontal sur un tableau vertical ; l'ellipse que l'on demande, devra y représenter le cercle inscrit au quarré. Donc , si le trapeze u'a point de cótés parallèlcs, com- mc ABCD ( Pianelle IV fig. I.*™') je les prolonge , et je fais passer par Ics deux points où ils se rencontrent , la ligne horizont;ile EF, à laquelle je mene par le point A la parallele CH qui coupé les cótés prolongés en G et en H. Je divise AG et AH en deux également en I et en L. Les droitcs FI, EL me donntnt les points M, N, O, P, qui repr&entent les points du milieu des quatres cótes du quarré , auxquels points le cercle inscrit tou- chant ces cótés, l'ellipse, qui le représente, touchera ceux du trapeze. Je n'amai douc qua tracci" une ellipse tan- gente en M , N , O , P. 2 ii exemplb d'un troblème etc. Quc Ics droitesAa,Do diviscnt en deux égalemcnt MP et MN ; ce scront deux diamètres , et le point où elles se coupént, le centre. Donc Ma sera un demi-diamètre, P/«, parallèle à AD , une de ses ordonnées , et coupant mu = 7?zP, j'aurai un nouveau point de l'ellipsc. Les ordon- nées partant de N et de O m'en donneroient deux autres en ?• et 5 , et trois autres ordonnées à la meme distance de l'autre coté du centre m'en donneroient six. Mais pour <-n avoir auLant que l'on veut , ayant coupé ae = Ma (Jig.z.e) sur le diamètre Me je décris un demi- cercle , et du point m ayant mene mp perpendiculaire à Me , je joius pP. En tirant d'un point quelconque t tv perpen- diculaire à Me , vu parallèle à P/j , la parallèle à in? , u sera un point de l'ellipse ; ab sera le demi-diamètre con- •jugué etc. Si deux cótés du trapeze étoient parallèles, il faudroit supposer deux cótés du quarré parallèles à la ligne hori- zontale , et prolongeant les deux autres cótés du trapeze (Jìg. 3.ème ) diviser AB en deux égalemcnt eu P , jnener EP, et la diagonale AG, et par leur interseci iou en K la droite MO parallèle à AB ; les points M , N , O , P se- roient ceux où l'ellipse doit toucher les còlés du trapeze. rrr l'.irf Mem. ./.■ /SH.R'.M' Sctancat •£ 'luna An tfot.-t1q9.Pap. 2*4 . Jf.JP. OBSERVATIONS LITHOLOG1QUES ET CHIMIQUES SUR UNE ESPECE SliNGULlERE DE MARBRÉ rRDUTlF PAR MONSIEUR LE CHEV.r NAPION. D. ans le derriier vovaerc que je fis aux mines de la Lu ir .» valide de Sesia , en passant par Varallo j eus occasion de m'inforraer de quel endroit on y transportoit la ehaux pour batir les maisons de cette ville, sachant que dans tous ces environs il n'y a que des monLagnes de granit. J'appris avec étonnement quii y avoit une ière de pierre à chaux très-abondaute, et de bonne qu 1 tout près de la ville , et dans la montagne mème sur laquelle est bàti le fameux Sanctuaire de cet endroit. Comme le grand cliemin , qui conduit de Varallo au sanctuaire, et qui se trouve sur la pente occidentale de la montagne, est creusé dans le granit jusquau sommet *, * Ce granit est compose de cnviron iFépaisscur , et prcs- feld-spatìi blanc , de quartz qtfhorizontalcs. Ce feld-spath blanc grisàtre , et de mica qui est très-blanc, et mele avec brun : cnviron à lamoìtiédu un peu de mica blanc crista- chemin qui conduit au Sane- lise en tablcs rhomhoidales , tuaire il est traverse' par des pourroit très-bien servir ù la veines de feld-spath un peu J'abrication de la porcclainc- compose' d'un demi - pied e e 2l6 OBS. SUR UNE ESrÈCE DE MARBRÉ PRIMITIF j'avois de la pcine à me persuader de l'cxistence de cette carrière à chaux, et sans délai , malgrc la pluic abondante qui tomboit , jc me fis accompagner à cct endroit qui se trouve dans la partie orientale de la montagne , et environ à la mokié de son clcvalion. J'y trouvai à mot* grand ctonncinent un Clou , exploité au jour dans plu- sieurs eudroits , et de plusieurs toiscs d'epaisseur, dont la direction generale est du sud au nord , et qui est forme d'une pierre calcaire spathique a gros grains *. Ayant cprouvé l'action des acides minéraux sur cette pierre, en masse il n 'y eut pas la moindre effervescence , ce qui me fìt d'abord croire que c'étoit une Dolomie. Celle pierre est d'aillcurs d'une couleur bianche dcìait, et d'un luisant qui s'approche de celili de la nacrc; sa frac- ture est lanielleuse avec triple passage des lames sous Ics mèmes anglcs que le spatli calcaire. Elle est demi-tras- parente sur les bords , et se casse en fragmens irrcguliers dont les angles sont peu aigus. Elle est plus dure que le spalli calcaire ordinaire, et le raye aisémeut. Son poids spécifique est = 2,273, et fortement raclec dans l'obscu- rité elle donne une petite lueur phosphorique. Le filou , dont j'ai parie, est presque perpendiculaire, et vers ses parois la pierre calcaire se trouve plus 011 moina mèlée avec de la steatite verdàtre, ce qui fait que les ouvriers ne Pexploiterit point dans ecs ciidroits , de sorte que jc ne pus découvrir les vraics salbandes de granit. Groblornìgcr UranJlingUclicr Kalkstein. TT'crn. l'Art M.* LE CHEV.r NAPION. 217 Corame ccttc dolomie ( arasi que je la croyois ) me paroissoit plus pure , qu'aucuné de celles rjue j'avois vuea jusqualors , je me suis decide à cn entrcprendre l'aualysc, que je fis de la maniere suivantc : EXPÉRIENCE T. Pour m'assurer de la quantité d'acide earbonique con- teuu dans ccttc piètre , j'ai mis autant d'acide nitrique quii falloit pour en dissoudre ioo grains daus une fiole à col très-court bieri bouché par un bouchon de liège , au milieu duqucl passoit un tube de vene presque ca- pillare de quatre pouces de longueur, pour donnei' pas- sage au gas acide earbonique. Ayaut pese à des balanccs très-exactes cet appareil , j'ai introduit dans la fiole 100 grains de cette pierre bien pulverisée , qui furent dissous entièrement et avee une très-petite effervescence. La dis- solution achevéc , je trouvai sur Ics poids une diminuliun de 42 gi'ains. EXPÉRIENCE IL J'exposai à la calcination pendant 4 beures , dans un crcuset de porcclaine 100 autres grains de la méme pierre bien pulverisée , ù une chaleur qui faisoit rougir presqu'à blanc le creuset ; la chaux qui 7-esta avoit une couleur blanc-rose , et ne pesa plus que 5/j. grains ; dont , en dé- duisant l'aride earbonique obtenu ci-dessus (e.rp. ì.c ), restcnt 12 grains pour l'eau contenue dans la pierre. 2 1 8 OBS. SUR UNE ESrÈCE DE MARBRÉ PRIMITIF EXPÉRIENCE III. Ayant J'ait evaporer la dissolution nitreuse (exp. i.e) presqu'à scc , il se separa uà peu d'oxide de fer ; pour le séparer plus complétement j'y ajoutai de nouveau de l'aci- de nitrique , et je répétai levaporation ; l'oxide de fer obtenu dans cette opératiori pesa bien seché i de grain, et la dissolution filtrée étoit incolore et limpide. EXPÉRIENCE IV. Pour mieux m'assurer de la quantité exacte des parties métalliques que cette pierre pouvoit contenir, je versai sur le 54 grains de la chaux obtenue (exp. 2,*) peu-à-peu de l'acide acétique ordinaire , dans lequel cette chaux fut totalement dissoute à réserve d'une quantité inappréciable d'oxide de. fer , ce qui fait voir que cette pierre ne con- tient point d'ardile. Ayant ensuite verse dans la dissolu- tion une suffisante dose d'amoniac il se manifesta un petit: precipite' bruna tre qui bien lave et sechi' pesa 1 grain, et exposé à la flamine du clialumeau avec le verre de Borax il se comporta corame un simple oxide de fer. EXPÉRIENCE V. Dans la dissolution nitreuse délivrée du fer de l'exp. 2>.e je versai de l'acide sulphurique pasqua ce qu'il y eiit un petit excès d'acide. Il se forma un precipite abondant de sulphate de chaux qui lave avee de l'alcohol mèle d'rau, cf bien desséché pesa 76 grains , mais cornine , sclou les PAR M.r LE CHEV.r KAPION. 2lg expériences de M.r Kirwan , de l'ezactitude desquellcs je me suis convaincu moi méme , 100 parties de sulphate de chaux cn contiennent 5^ de chaux pure , ainsi ces 76 grains en contiendront 25,84. EXPÉRIENCE VI. Je fis evaporar à sec la dissolution sulpliurique de l'ex- périence précédente, unie à l'eau et a l'alcohol avec lequel j'avois lave le sulphate de chaux , et je tins le résidu pen- dant 2 heures à une chaleur très-forte du bain de sable ; y ayant ensuite ajouté une suffisante quantité d'eau, j'ob- tins une dissolution parfaitement neutralisée qui avoit le goùt araer propre du sulphate de magnèsie , et je separai un résidu de sulphate de chaux du poids de 14 grains eti qui selou l'exposé ci-dessus en contiennent 4>£)3 de chaux pure. EXPÉRIENCE VII. Pour avoir cctte dernière dissolution tout-à-fait exempte de sulphate de chaux je l'ai concentrée à différentes re- prises , et j'en ai ainsi encore séparé 3 grains de sulphate de chuux qui répondcnt à 1,02 de chaux pure. En con- tinuant l'i'vaporation et laissant refroidir la dissolution , j'obtins cnfin de très-beaux cristaux de sulphate de ma- gnèsie ; alors ayant ajouté de l'eau à suffisance pour les redissoudre complétement, cn tenant la dissolution bouil- lante j'en ai precipite la magnèsie avec le carbonate de potasse. Le carbonate de magnèsie ainsi obtcnu , après avoir été bieD lave et séclié pesa 26 grains, et après l'avoir £20 OBS. SUR UNE ESpfccE DE MARBRÉ PRIMITIF hicn calcine , la magnesie pure fiat recitate au poids de 10,41 graius. D'après Ics resultate de cette analysc 100 graius de cotte pierre calcaire contiennent : Chaux . . exp. 5.e ) . 25,84 ) 6°) ■ • 4>95[ 3i,79 7-L ) • • »i°* ) Magnèsie . . . 7.p) IO>41 Oxide de fcr . /\..c ) 1 Acide carbonique i.e) . • 42 Eau ....... a.') 12 97>2° Perte 2,80 100 Malgré le peu d'action qu'ont les acides sur notre pierre calcaire , et la proprie te phosphorescente qu'elle possedè, quand on la racle dans l'obscurité , il suffit de donnei* un coup d'ceil à ses principes constituans , et les comparer à ceux obtenus par le citoyen Saussure le jeune de deux variétés de Dolomie ( les seules analyses que je connaissc de cette espèce de marbré ) pour se convain- cre que notre pierre calcaire n'est pas une Dolomie , cornine je l'avois d'abord soupeonné. En effet dans l'analyse d'une de ces Dolomies le ci- toyen Saussure trouva sur 100 parties 44>29 ^e cnaux> 5,86 d'argille, 1,4 de magnèsie, 0,74 de fer, et 46,1 PAR M.r LE CHEY.r NAPION. 221 d'acide carbonique; ^t dans une autre variété découverte a» S. Cotlmrd par le citoyen Bellevue et qui a la prò»- priété de tre un peu élastique , il trouva sur 100 parties chaux 32,2, mica nature! 3, argile et fcr 17,5, magnesie o,35 , acide carbonique 46,08. Au contraire si je com- pare mon analyse à celle faite par le célèbre Klaproth du spath magnésien du Taberg dans le Wermeland , c]ui a aussi la propriété de n'étre pas sensiblement attaqué par Ics acides quand il est en masse, j'y trouve une parfaito coucordance, car ce Gbimiste a découvert sur 100 parties de ce spatb Carbonaie de chaux 'jo Carbonaie de magnèsie 20 Oxide de Ter 2 100 * Le Chimiste de Berlin ne rapporte point ici séparé- ment la quantité d'acide carbonique et d'eau coutenue dans les deux tcrres , mais on trouve par le calcili que 73 parties de carbonate de chaux en contiennent 33 de chaux pure, et que 25 de carbonate de magnesie en con- tiennent io de magnesie pure , d'où je puis couclure que celle analyse du spath magnésien du Taberg est presque tout - à - fait conforme à la mienne , et que par con- séquent la piene calcaire, dont j'ai donne ici 1 analyse , n'est autre chose cju'un marbré spathique magnésien. * Beitriige zur Chemischen Ent. Band. S. 3oo. Renntniss der minefalkorper. 222 0BS. SUR UNE ESPECE DE MARBRÉ PRIMITIF Le spath magnésicn ne sera doncjplus parmi nous con- siderò pour une rareté mincralogique , cornine il est en- core ailleurs , et j'ai cru que cctte considéralion , jointe h. la particulière disposition de cette picrre dans une mon- tagne granitique , pourroit attirer un moment l'attention des Chimistes et des Géologues. £20 EXPOSITION D'UNE NOUVELLE METHODE POUR SEPARER LARCENT QUI SE TROUVE ALLlÉ AU CUIYRE DANS LA MONNOIE t)E BILLON PAR LE MEME. Q v3ans parler des spéculations économiques qui determi- prenotile ncnt quelquefois un Gouvcrnement, malgré lui, à lernis- 1739- sion dune trop grande quantité de monnoie de billon , que lon est ensuite force de retirer, il arrive aussi par bien d'anties circonslances , surtout dans les Hotels de la mon- noie , que Ton a des cuivres très-riches en argent , quii faut penser de scparer: dailleurs j'entends ici indistinc- tement par monnoie de billon celle, où l'argent est allié au cuivre dans une telle proportion qu'on ne peut s'en servir dans Ics arts sans en faire la séparation , l'argent ne pouvant alors étre considerò comme marcliandise , sans déduirc la dépense de cette séparation. Tous les Métallurgistes savent très-bien que Ics cuivres argentiferes, qui ne coutiennent pas au moins la moitié de leur poids en argent , ne méritent point la coupella- tion avec le plomb pour bien des inconvéniens , qu il seroit trop long de décrire ici ; et que dans ce cas on ff 224 SUR LA MONNOIE DE BILLON a rccours a l'opération que l'on nomine liquation , ou ressuage avoc le plomb; mais malhcureusement dans cette dentière opération il faut proportionner la quantite du plomb au cuivre de lalliage , et point à Fargent , par- ecque trop de plomb fait aussi couler le cuivre , et d'ail- leurs cette quantite de plomb ainsi proportionné est seu- lement eapable d'entraìner une certaine quantite dargent de sorte que si le cuivre en contient plus de 8 à 9 onces par quintal , après la liquation il en contient encore une quantite considérable , quii faut perdre si 011 ne veut pas recommencer l'opération , qui ordinairement ne payeroit pas alors la dépense. Pour extraire donc complétement l'argent du cuivre dans une seulc liquation , la pratique a démontré dans les fonderies, où l'on fait cette opération en grand sur le cuivre noir , que sur un quintal de celui-ci il faut quii y ait au moins jo k 80 livres de caròle , et pas plus de 8 à g onces dargent , et que dans ce cas la proportion du plomb sur le cuivre doit Otre de 1 1 parties du pre- mier sur trois du dernier. Or corame dans la monnoie de billon l'argent forme ordinairement depuis -^-jusqu'à '- de lalliage , et mème au de-là , il est clair qu'il faudra répéter plusieurs fois la liquation pour appauvrir le cuivre , car quoique dans les premières liquations le plomb entrarne beaucoup d'ar- gent , ce n'est pas toujours dans la mème proportion , et les dernières parties sont plus difficiles à extraire. TAR LE MEME. 225 f. n. Ea effet ayant moi-meme répété quatre fois de suite la liquation sur une demi-livre de cuivrc qui étoit au titie de 3 deniers, et 12 grains, j'ai trouvé que ce cuivre contonoit encore après ca environs 5 onces et ~ d'argent par quintal , c'est-à-dire quii eli méritoit eucorc une cinquième *. En supposant pourlant que quatre liquations suffisent pour retirer l'argcnt de notre monuoie de billon, qui est au lilie de 5 deniers et io grains, voyons sur la quan- t ito de plomb nécessaire pour l'opération, le déchet que celui-ci supporterei!. On scait par lVxpérionoe , et je inen suis convaincu moi-meme dans Ics fonderies les mieux réglées, que dans * Cela s'untala dans Ics en- aroits oà le plomb , et le com- bustine sont à boti marcile' , coiume dans les montagnes de la Hongric , et de la Sax» , mais dans nos circonstances, et dans ce cas Ics dc'penses de Vopcration surpasscroicnt. de bcaiicoup le prix de Var- gcnt qu'on retireroit. Aux fon- deries de Tayova dans la basse Hongrie on déduit pour Ics depenses de la liquation 8 lots (+ onces ciwiron) de Porgati contenti dans chaque quintal da cuivre noir porte à laj'a- brique ,* cepcndant on assurc que la fonderie est ai perte. Cornine dans notre cas les frais de cette opération mon- teroiait au-de-là dti doublé , aitisi le cuivre qui ne con- ticndroit que la quantità pré- cise d'argent que Von peut em- porter dans une liquation , c'est-à-dire 8 à 9 onces pour ~ ne ntc'ritcroit pas la sc'para- tion. 226 SUR. LA MONNOIE DE BILLON toutcs Ics opérations do la liquation , 011 pord cnvlron |S lfvres de plomb sur chaque quintal de cuivre noir ; dans notre cas nous cu perdrions quatre Ibis autant , ce qxii feroit 7 rubs et ~r environ, et le prix du plomb étant à prèseti t de G à 7 livres le rub , on voit que le seni déchet de celui-ci porteroit une dépense pour le moins de /|5 livres, sur chaque quintal de uotre cuivre riche. Si on ajoute à cette dépense celle des 4 fontcs pour allier le plomb au cuivre , et des 4 hquations celle de ia coupcllation de tout le plomb riche , de la torrélac- tion des pains de cuivre ressués , de la réduction des li- tharges , et cendres de coupelle , de la refonte des dc- ebets , et scories riches, et enfin du dcrnier affinage du cuivre , on verrà quelle enorme quantitc d'argent il fau- droit encore depenser pour se procurer une quantitc de bois, et de charbon si considcrable, surtout si on vouloit faire cette opcration ù por tee dune grande ville, où le combustible , et la main d'oeuvre sont toujours chers , et je crois ótre très-modéró en faisant seulement monter cette dépense àio livres sur chaque quintal de notre monnoie de biilon, qui jointes aux 4^ livres ci-dessus , donne- roient la somme de 55 livres pour la dépense totale de la séparation sur chaque quintal de la susdite monnoie. 5- ni. C'est pour éviter la longucur et la grande dépense de la liquation que le célèbre Crammer imagina à Blanken- bm-g un nouveau procède de séparer l'argent de la mon- noie de biilon , dont M.r Jars donne un court apperai PAR LE 31ÉME. 227 dans le tvoisièmè volume de ses voyages métallurgiques. Cette méthode consiste à faire subir une liquation au cuivre richc pour en séparer la plus grande partie de l'argent , et a le fondre ensuite dans un fourneau à man-» che avec des pyrites martiales pour le réduire en mat- tes : on refond ces mattes dans le méme fourneau à man- che avec des matièrcs qui contienneut du plomb, cornine litharges , cendres de coupelle etc. et on en retire des cu- lots de plomb qui contienneut une bonne quantité d'iir- gent , cornine aussi de cuivre. En calcinant enfin les mat- tes de la seconde fonte ù 5 ou 4 feu* > et ^es fondant toutes seules , il prctend d'en retirer des culots cuivreux qui contiennent tout l'argent , dont les mattes se sonfc dépouillées. Je pourrois ici faire bien des objections à cette mé- thode , mais cela me conduiroit trop loin dans ce Me- nioirc , et il suffira pour à présent de faire savoir quelle n'a été adoptée nulle part que je sache, et que j'ai cons- tatò par des expériences que je rapporterai peut-etre ail- leurs , que si la méthode de M.r Crammer peut avoir quelque avantagc sur les opérations de la liquation , cet avantage scroit au moins pour nous de très-peu de con- séquence. §.IV. Ayant été chargé par notre Gouvcrnemeiit de pro- poser quelque méthode simple et cconomique pour sé- parer l'argent de notre monnoie de billon , j'ai vii tonte; la difficulté de cette entreprise surtout dans nos circons- 228 SUR LA MONNOIE DE BILLON tances , et je fis différentcs expériences , dont jc sujjprime lei le ddtail. Rifléchissant enfin que dona quelque partie de la Hon- grie , et de l'Allemagne ori avoit introduit k méthode d'amalgamer nou-seulemcnt Ics mincraux, mais aussi Ics cnivirs noirs argentifères , selon les règles données par M.' De -Bora, et ayant vu moi-meme cette opera tion d'éxécuter en grand sur le cuivre noir à Smoelnitz dàns la haute Hongrie, j'imaginai que cette methode pourroifc très-bien convenir dans notre cas, d'autant plus que par ce moyen on vicnt à ópargner presente entièrement tant le plomb , que le combustible qui sont si chers à présent. Corame il falloit avant-tout pensee à réduire la moli- nole de billon en poussière impalpable pour l'oxidcr en- suite avec le muriate de soudc , j'aurois pu obtenir mon but en la fondant avec des pyrites fcrrugincuscs , pilant ensuite, et calcinant avec le sei les mattes frngilcs que j'aurois obtenu, mais de cette facon j'aurois de trop aug- mcnté la masse ù amalgamer , ce qui auroit cause une plus grande main d'oeuvre, et une consomma tion plus grande de combustible; outre cela en augmentant la masse on auroit cu une per te propor donneile soit en mercure, qu'cn argent dans les résidus. Faisant attention au conlraire que le soufre a une af- linité plus grande avec le cuivre qu'avec l'argent , j'ima- ginai de réduire en mattes une bonne partie de notre cuivre riche en le combinant directement avec le soufre, dans l'espérance d'obtenir par cette espèce de départ à sec l'argent concentro dans une partie da cuivre au point, PAR LE MElHE*. 2og de pouvoir ensuite l'affiner d'abord à la coupelle, et d'ob- tenir en mème tems des mattes moins riclies pour les passer à ramalgamalion. Par les expériences quo je vais rapporter, on verrà que je ne me suis poiut trompé dans mon attente. EXPÉRIENCE I. $.V. J'ai pria une livre et six onces de cufvre argentifere au titre de 3 deniers et -^ sur le mare , et après l'avoir fondu dans un creuset, j'y melai deux onces de soufre. Je cou- lai tout le mélange dans un cone de fer creux , et la ma- tière refroidie , je separai avec un coup de marteau la matte , ou sulphure de cuivre qui setoit formée sur le régule *. Ayant répété cncore deux fois la mème opération sur le régule cuivreux , j'obtins après les trois opérations i ìivre , 5 onces et 22 deniers de matlcs , et 4 onces, 16' deniers et 12 grains d'un régule , qui par la petite quan- tité de soufre qui contenoit , quoique assez ductile , se i'cndilloit pourtant sur les bord en l'aplatissant avec le marteau. * Ayant trempé dans Vcau /ioide la matière qui s'étoit Jìgée dans le corte à re'gulc , pour la rejroidir plus promp- tement , Je ni'apercus que Ics tulphures sont detrès-màwais conducteurs de la ckaleur, car le régule étoit toul-à-Jait rc- froidi, tandis qiton nepoiwoit cncore manier le sulphure qui y étoit adliércnt sans se brulé?: 230 SUR L£ M0NN0IE DE BILLON Ayant fait l'essai sur Ics mattcs dcs 3 fontcs réunics ensemble , fai trouvé qu'elles ne contenoient que 1 1 livres et 5 onces d'argent sui- le quiutal docimastique , et le titre du régulc monta à 7 deniers et 16 grains sur le mare ; on voit par conséquent que l'argent forma nt presque Ics 4 de ce régule , il peut passer d'abord à l'af- finage de la coupelle , sans autre opera (ion. EXPÉRIENCE IT. §■ vi. Apres avoir bien pulverisé les mattcs j'en pris 6 onces, auxquellcs je melai du muriate de soude dans la pro- portion de 12 sur 100, et une mème quantité de chaux vive *. Ayant fait calciner ce mélange pendant zj heures sou une mouflle , je lui versai dessus assez d'eau pour le ré- duire dans une pale un pcu fluide , et j'amalgamai le tout dans un mortier de porphire avec 6 onces de mercure pendant i5 heures. Ayant ajouté l'eau nécessaire pour faire déposer tout le mercure , et l'ayant exactement séparé , en donnant l'essai à l'oxide résidu bien lave, et bien sec , j'ai trouvé quii n'avoit perdu que 3 onces et 8 deniers d'argent par * Baddition de la chaux eri pelolcs, et (Te'chapper aitisi ne se fait que dans la pie- à Vaction de la chalcur , et mière calcinalion pour empé- de fair necessaire à son oxi- clier la malièrc de se réduire dalion. PAR LE MEME. 23 1 quinta! , ce qui n'étoit presque ricn à proportion de ce que les mattes contenoient. Toutes les eaux de lavages fìltrés avoient une couleur verdatre, et par l'évaporation j'en separai beaucoup de sulphate de chaux , et de soude , du sulpliate de cuivre , et un peu de muriate de cuivre. EXPÉRIENCE III. §■ VII. J'amalgamai l'oxidc résidu de l'cxpérience precedente ( qui bien lave et séclié pesoit six onces et demie ) je l'amalgamai , dis-je , pendant 18 lieures avec une livre de mercure, en y ajoutant la quantité nécessaire d'eaa; Dans cette opération il ne perdit en argent qu'une demi-once par quintal, ce qui démontre clairement que ce n'étoient pas les sels sulphuriques qui empechoient l'amai gamation, mais que l'argent étoit encore dans un état tei, que le mercure ne pouvoit s'amalgamer avec lui. EXPÉRIENCE IV. §. Vili. L'oxidc cuivreux ci-dessus devant donc encore contcnir presque tout l'argent, je lai calcine pendant 3 heures et -7 avec ~ de son poids de muriate de soude , et après ca je l'ai amalgamé pendant i5 heures avec six onces de mer- cure en y ajoutant l'eau nécessaire ; dans cette amalga- mation le mercure se chargea de la plus grande partie de l'argent, car l'oxide après l'amalgamation ne contint plus que 4 livres et 3 onces d'argent par quintal. gg SOS SUft ÌA MONNOIE DE Bn.LO'T EXPÉRIENCE V. 5- IX. Aynnt répété* l'opération précédente sur ce mt-me oxi- de, c'est-à-dire avec la meme proportion de muriate de soude pour la calcinatura , et de mercure pour l'amalga- mation , et dans Ics memes circonstances l'oxide résidu ne donna plus à lessai qu'une livre et trois onces d'argent par quintal. EXPÉRIENCE VI. Enfin ce dernicr résidu traité cncore une fois de la meme manière Ini presque entièrement dépouillé d'ar- gent , car il ne contcnoit plus apròs cette dernière amal- ...gamation qu'une once et 18 deniers d'argent par quintal, ce qui n'arrivo pas à une demi- once par rub. On voit par ces expériences que la première calcination ne fut pas assez long-tems continuée , et que sans cela j'aurois retiré* toni l'argent dans 3 amalgama tions ; en efiet ayant répété* la ninne opération à l'Hotel de la monnoie sur 3 livrea de la meme matière , en me servant de la meme proportion de sonno , j'obtins un régule cuivreus» du poids d'onze onces et demie au titre de 7 deniers , ■et 2 livres 5 onces et demie do mattes , losquelles conte- noient 1 1 livres et 2 onces d'argent par quinta] ; ces mattes calcinées pendant 8 heuros pour la première fois avec la moine proportion de muriate- de sondo , et amal- gamécs ensuite dans Ics mèmes circonstances que ci-devant TAR LE MEME. 2 33 furont dans 3 calcìnntions et 3 amalgainations successives presquè tout-à-fait dépouillées d'argent , cai- les résidus ne contenoient plus qu"uue once et demie par quinta!. Dans cette expcrience tout l'argent fut reliiv à qucl- quos deuiers près *, mais fon sait que dans les fóates répétées au creuset, dans les" caìcinations , et dans Jes la- vages on perd toiijouis de la matière, et que dans toutes ces ppérations \\)n a eu petit beaucoup plus de déchet qu'en proeédant sur de grandes quantités : pour les mè- mes raisons on ne peut pas évaluer au juste la perle du mercure, qui surement dans ce procede ne doif pas étre plus grande que celle que Toh fait dans les fabriques en grand, en se servaut des mèmes précautions pour le séparer. 5- XI. S'agissant après ce dernier essai d'entreprendre les ex- périences eu grand , je doutois un peu de la réussite de l'opération , sachant combien est grande la diflerence qu'on trouve entre les expériences métallurgiques que l'on fait en petit dans des creusets, et celles où lon doit procéder sur de grandes quantités, cepeudant je fus assez heureux pour y réussir , en m'y prenant de la manière suivante : Sur un foyer préparé avee de la brasque légère comme pour l'affinage du cuivre noire ordinaire, et que javois Cet argent éloit au titre par conse'quent on pcut le con, de n deniers et 23 grains , sidérer cornine argent fin. 23/(. SUR LA MONNOTE DE BILLION ménage dans un endroit où il y avoit un courant d'air, j'ai fait creuser un bassin de la capacité d'un quintal et demi environ de notre matière fondue , et je fìs arranger la tuyère de facon que l'on pùt donner bien chaud au bassin , et au melai fondu ; la brasque bien séchée, je fis fondre dans le bassin a travers des charbons un quintal de notre monnoie de billion ; alors cn ótant de dessus Ics charbons, un ouvrier munì d'une cueillere de fer à long manche, jetoit du souffre sur le bain*,tandis qu'un autre ouvrier remuoit la matière fondue avec un baton d'argille : à niesure quii se formoit assez de sulphure de cuivre on aspergeoit la surface du bain avec un baiai mouillé dans l'eau, et un autrc ouvrier avec une fourche de fer enlevoit par plaques la matte figée. En répétant cette mauceuvre plusieurs fois de suite avec toute la célérité possible, j'obtins un culot cuivreux» et des mattes à peu-près dans la mème proportion , et du mème contenu en argent, que dans mes essais en petit. Pour avoir une suffisante quantité de mattes a traiter , j'ai répété la mème opération en creusant dans la brasque un bassin d'une capacité plus grande , où je fis fondre un quintal et demi de matière, et j'ai procede à l'insulfura- tion du cuivre avec la mème réussite , tellement que, à ce que j'en pense , on pourroit encore en fondre une plus grande quantité à la fois **. * llj'aut observer que le sou- il brulé Irop vite , et on en fre ne soli pas casse' en de fait une trop grande consoni- Irop petit s morceaux , ni qiCil mation. soit en poussière , car alors ** Le meme bassin peut ser~ PAR LE MEME. 235 $. XII. Après avoir bicn pulvérisé les mattes, n'y ayant point dans notte Hotel de la moonoie de fourneau de calcina- tion, j'arrangeai ponr en remplir les fouctions celui de coupelle de la meilleurc manière qu'il me fut possible, et j'ai procède à la calcination de ces mattes avec le mu- riate de soude, et de la chaux dans la mcrae proportion que ci-dessus. Après une calcination de 6* heures l'argent refusoit en- core de s'amalgamer au mercure, et je fus force de la ré- péter encore pendant 4 heures. Pour amalgamer ce mélange calcine j'avois d'abord pensé de me servir des tonneaux , corame on pratique à présent en Hougrie , et en Allemagne , et à cet ellet j'avois fait constiuire un petit tonneau, mobile sur son axe , qui contenoit environ un quintal de notre matière, mai mes expériences ne l'ureut pas heureuses et je n'eus pas le tems de les multiplier assez, en en changeant les circonslances. J'eus alors recours aux moulins ordinaires d'amalgama- tion , dont on se sert dans les Hotels des monnoies pour extraire l'argent, et l'or des déchets des différentes opé- rations, et j'eus la satisfaction de voir la réussite de mon expéiience ; car dans la première amalgama tion qui ne dura que 14 heures, j'ai retile la 3.l'm0 partie de l'argent vir pour plusieurs operalions eccasion de voir à combien de suite, mais je n'ai pas eu de fontes pourroit resister. 256 SUR LA MONNOIE DE BILLION conterai dans l'oxide amalgamé * et cornine c'cst dans la seconde arnalgamation que la .plus grande partie de l'ar- gent reste attaquée par le mcrcure, ainsi on petit concime, sans se tromper, que trois amalgamations seront plus que suffisantcs, aussi en grand, pour extraire tout l'argent de nos mattes. Ces rnoulins contienncnt de 26 à 3o livres de ma- tièrcs , et une roue d'eau pourroit eu mettre à-peu-près une quarautaine en action ; d'ailleurs on pourroit aug- mcnter la capacité de ces moulins au point de contenir une plus grande quantité de matière. J'aurois encore suivi mes expériences, et je doufe nul- lement par ce premier essai qu'ellcs soni encore suscepti- bles de beaucoup de perfection , mais l'énoque de l'oc- cupation du Piémont par les Francais suspendit mes opé- rations, et l'Hotel de la monnoie fut ckargé d'occupa- tions plus sérieuses. Je ferai pourtant encore observer ici que dans mon procède on est à mème de retirer non-seulement l'ar- gent , mais aussi l'or qui peut se trouver uni aux cuivres argentiières, cornine il en arrive souvent le cas dans les * On erri pi oy a dans Cet le arnalgamation 26 livres de ma- tière calcìne'c , et 22 livres de mercure. vivant de proce'dcr à V amai g amatimi il faut lais- ser pendant quelques jours la tnatière cale in ée expose'e à l'air libre, car si on y procède trop- tót , cn y ajoutant Veau , le mélange s,endurcìt à cause du gypse calcine qu'il contient , et il s'y forme de pelotes qui se délayent très-difficilemcntm PAH LE MEME. 23-7 / Hotels des monnoies, ce que l'on ne peut pas obtcnir par la liquation avec le plomb , puisquc celui-ci n'cm- porte que l'argent, et l'or reste toujours uni au cuivre. Corrane les eaux de lavage de la première amalgama- tion contiennent une quantité tìonsidérable eie sulphate de cuivre , on peut en retirer ce metal par la cementation avee le fer , corame od pratique dans les fabriques d'amal- ganiations de la Hougrie , ou le précipiter avec le car- bonate de potasse qui en séparé un carbonate de cuivre dune couleur verte très-éclatante, et qui se vendroit bien cher dans le commerce. Ces eaux éVaporéés ensuite don- nent du sulphate de soudc en quantité , et l'on sait à pré- se nt qu'avec ce sei on peut préparer le carbonate de soude avec grand avantage. Les eaux de lavage de la seconde, et de la troisièmr amalgamation sont incolorcs , et on en retire par l'eva- porai ion , et avec grand profit du muriate, et du carbo- naie de sonde JL'oxide de cuivre dépouillé de l'argent on pourroit l'envoyer aux fonderies des mines de cuivre pour enrichir les mal Ics cuivreuses , en le réduisant avec celles-ci en cuivre noir, que fon raffineroit ensuite selon la méthode ord inaire , comme on pratique à Smoclnitz ; et fai lieu de croire que dans celle manceuvre, il seroit sujct à beau- coup moins de dèche! , que dans les opérations de la li- quation. §. XIII. J'ai supprimé dans ce Mémoire uno infinite de détails, mais les Métallurgistes qui auront hi avec attention les •2 38 SUR LA MONNOIE DE BILLON derniers ouvrages sur l'amalgamation, ou qui auront vu eui-racmrs ces opera tions cn grand , pourrout aisément Ics imaginer. Je ne parlerai pas non plus ici des mécanismcs né- cessaircs pour piler et tainiser les matles avant et après la calcination, car ils sont aussi connus de tous les Mé- tallurgistes modcrnes , et fon sait , que dans les endroits où il y a un courant d'eau ces opérations se font avec la plus grande economie , et avec toute la celeri té. Enfin ce que je puis avancer , c'est, qu'ayant fait le calcul de la dépense nécessaire pour affiner en grand , selon maméthode, la monnoic de Lillon, mème en sup- posant sur le mcrcure, et sur l'argent un déchet plus grand de ce que l'on passe dans les fabriques d'amalgar mation cn Allemagne, cette dépense n'arriverà jamais, dans les circonstances d'à présent , à la 5.ème partie de ce qu'il coùteroit l'affinage par la liquation ordinaire, à laquelle mème dans tous Ics cas , j'espère , que ma méthode sera préférée. ESSAI SUR LE PROBLÈME. Un nomhre entier etant donne pour l'un des cólés d'un triangle reclangle , trouver loutes les couples des nombres aussi enlìers, qui avec le cóle donne for- ment ce triangle. PAR LE PÉRE SAORGIO. G 'E problème , et ce quii y a de mieux dans sa reso- AppronTé le Jution, m est venu dans 1 esprit en 1799 au commencement '799- ' du inois de dccembre, en lisant la petite note pag. 401 de YEssai sur la t /teorie des nombres par A. M. le Gendre que je venois de recevoir de Paris. Je ne deci- derai poiut de l'utilité soit de ce problème , soit des nouveaux théorèmes que je mettrai à la fin de ce Mé- moire, ayant trouvé qu'ils ne suffisoient point ponr en faire un Mémoire à part. Mais pour plus grande clarté soit de ecs nouveaux théorèmes , soit de la revolution du problème en question , je ferai observer que $.1. Le produit de deux nombres pairs, leur somme aussi bien que la somme de deux nombres impairs , le prpduit bh ESSAI SUR LE PRORLEME d'un nombre pair, ei d'un impnir ci , (dans la supposition cju'ils soient inégaux ) la différence entre deux nombrcs pairs ou impairs, sont pairs; et lo produit de doux nom- bres impairs, if la dillércnce entre un nombre pair et un impaù' al impairs. En effef Ja >rmùlé des nombrcs pairs est cw , in (sup] ■••'• quo ni et n soient des nombrès cntiers ) , et i is nombres impairs est -2/n — ;'i, 2/2 — 1. D'où il suit etc. 5. IL Le quarré de tout nombre pair se termine cn 6 , /| , ou en o , et le quarré de tout nombre impair se ter- mine en i,5, ou en 9. Cela est évident à l'égard de chaque chiffre , et il ne l'est pas moins quVn nommant n le dernier d'un nombre entior >g,ce nombre entier peut s'exprimer ainsi, iom-i-n: or ce binome est dans son quarré loomm •*■ zomn + >i* , et par eonséquent il y finii par le dernier cliiffre du quarré de n. Donc eie. 5. IH. Le pcnullicme chiffre des quarrés entiers terminés en 1 , 4 ou en o. est o, 2, 4,6 ou 8 ; le memo chiffre des quarrés terminés en 6 est impnir: des quarrés tcrmi- ncs en 5 est 2 , et son nnfépénuìficme est lun de ces troia chiffres 6 , 2, o. Quant aux quarrés jusqu'à 20001, on pcut le voir dans Ics tables des quarrés qu'on trouve dans differens livres. Or tout nutre. nombre entier devant avoir les trois derniers cliiffrcs precisemene tels que quel- PAR LE PERE SAORGIO. 2/f 1 que nombre n des préccdcns , il aura dans son quarré les trois dcrniers ckiffres préeisément tels que le quarré de n. Dono e te. §■ IV. Si l'on soustrait i du quarré d'un nombre impair > i le quarré de la moilié de ce résidu sera uu nombre pair, et cette mème moitié + i , élevée au quarré , sera un nombre impair. En effet ce nombre impair > 1 soit in — 1 , et par conséquent n > 1. Cette moitié, c'est-à-dire z(n* — ?i) sera un nombre pair, et la mème moitié -*- i sera un nom- bre impair , d'où il suit etc. (§. I). §. V. Suppose que m , n soient des nombres entiers , p un nombre premier , on ne peut faire m* = n X p ; car V/T ne pouvant jamais devenir une quantité rationnclle in, (parhyp.), elle ne peut devenir non plus = — . Or de ma = n' Xp; il s'ensuivroit 7n* : n* =p : i , et consé- quemment m : n = Vp : i. Donc ete. §.VI. Deux des trois cótés en question ne peuvent è(re égaux ( §. V , et parceque le 2 est un nombre premier) ni les trois còtés, ou un seul deux peut èrre impair ( §. I et II) et si fun deux seulement est })air, il sera cat liete (§.I et li). Dans les trois articles suivans je nominerai G le plus 2.| '2 ESSAI SUR LE PR0BLEME petit cathete , et B l'autte, A 1 hypothenuse : mais je doìs cn outre fàire precèder que les suites infinies et innom- brables i, 2, 3, 4> 5, etc. I, 3, 6, io, i5, etc. i, 4> 10> 2°> 55, etc. etc. où supposant 7?? > 1 , cliar|ue n*30* terme de la séYle m™' est la somme drs premiers n dans la sèrie m — ime , se nommcDt séries des nombres fi^urés du ier genre , et l'ordre ou la place de cliacune y est exprimé par son s^ecoud terme — 1. Quant ù la seconde, où la difftrence des termes successili est continuellement augmentée de I , elle se nomme serie des nombres triangulaires. ART1CLE PREMIER. Le rationale Trigonometriae insére dans l'ouvrage qui a pour titre : Tables logarit/miù/ues etc. de Schulse , exceplé dans quclques cas qu'on rtserve pour le second Artide peut se reduire aux PAR LE PEP^E SAORCIO. 2/|5 T A B L E S. I. ABC ABC ABC 65. 56. 33 377. 352. i35 697. 672. i85 89. 80. 3g 58g. 3/,o. 189 697. 528. 455 97. 72. 65 42^- 304. 297 709. 660. 2D9 149. 140. 5i 4.33. 408. 145 725. 644. 335 157. i3a. 85 4/i^- ^9^# 2°3 745. 624. 407 169. 120. 119 46'- 38o. 261 769. 600. 481 i85. 176. 57 481- 36>o. 3 19 773. 748. ig5 193. 168. g5 485. 476. 93 785. 736. 273 2o5. i56. i33 49^. 476- i55 821. 700. 429 233. 208. io5 5o5. 456. 217 845. 856. 125 269. 260. 69 541. 42°* ^4J ^55. 828. 2o5 277. 252. n5 557. 532. i65 865. 816. 287 289. 240. 161 56g. 520. 23i 881. 800. 369 3o5. 224. 207 617. 608. io5 929. goo. 3oi 317. 3o8. 75 629. 460. 429 929- 920. 129 337. 288. 175 653. 572. 5i5 937. 912. 2i5 353. 272. 225 673. 552. 385 1109. noo. 141 689. 680. 11 j 244 ESSAI SUR LE PROBLEME IL B C B B B 29. SI. ao 281. 23l. 1G0 5o9. 469. 220 IOI. 99- 20 349. 299- 180 601. 35i. 240 109. 91- 60 401. $99- 40 629. 621. 100 221. 171. 140 409. 391. 120 641. 609. 200 229. 221. 60 449- 35i. 280 661. 589. 3oo Q/j.1. 209. 120 689. 56i. 400 in. B B B 17. i5. 8 221. ig5. 104 407. 385. l32 37. 35. 12 257. 255. 32 457. 385. 168 53. /,5. 28 293. 285. 68 493. 475. l32 73. 55. 48 3o3. 275. 128 527. 465. 248 i37. io5. 88 527. 285. l52 533. 525. 92 173. i65. 52 273. 275. 252 533. 435. 3o8 177. 145. 102 377. 345. l52 577. 575. 48 187. i65. 88 397. 325. 228 583. 495. 3o8 197. 195. 28 - 593. 465. 368 * * Mais Schulse aux trois nonuple s , et au licu de zzi , cótés 53, 45, 28 aj 'otite leurs irj5 , 104 mei leurs triplcs. 84 445. 437. 84 tf 485. 483. 44- i36 5o5. 377. 336" 204 545. 5i3. 184 36 365. /|o3. 326 PAR LE PERE SAORGIO. 2/(5 IV. ABC ABC ABC 65. 63. 16 2o5. 187. 85. 77. 36 265. 247. ie5. 117. 44 3o5. 273. 145. i.j3. 24. 3a5. •zb'ò. 204 i85. i55. ìoj 325. 323. 365. 357. 78 II ne sera peut-etre pas inutile d'observer que I. Dans ces tables il n'y a point de triangles, dont les frois cótés ayent un diviscur commini, et ni B, ni C ne sont des nombres premiers. II. B n'est pair que dans la I tablc, dans la II C finit en o, et B en 5 dans la III, et A pareillement cn 5 dans la IV ; de manière que dans cliaque trianglc il y a un coté , mais un seul coté qui finit en 5 ou cn o , et emisi il est multiple de 5. IH. Dillércns còtés sont répétés d?.ns différentes tables, et dans chacune d'elles. IV. Lorsqu'A finit en 5 , B finit en 6 ou en 4 ) ct C en 3 ou en 7 dans la I, et réciproquement dans la IV; lorsqu'A finit en 3 ou en 7 , B finit en 2 ou en 8, C en 5 dans la I , et réciproquement dans la III; et lorsqu'A finit en 9 ou en 1 , B finit en o, C en 9 ou en 1 dans la I , et réciproquement dans la II. V. Par analogie avec le §. Ili , si le dcniicr chiffre d'un coté est o, 4 ou 8, le pénultième n'en est pas im- 2^0* ESSAI SUR LE PROBLEME pair, cclui-ci est impair,si celui-là est 6 ou i (excepté dans 1 02 lab. Ili ) , si le dernier cliif Ire de A est g , 5 ou 1 , le pénultième n'en est pas impair, mais il Test dans (es autres cas non exccptés ci-devant. Pour le pénultième de B , C, si le dernier y est impair, il n'y a pas de rè- gie fixe. VI. Tout cela joint aux §§. II et ili peut faciliter quel- que peu la continuation de ces tables. Mais Ics grandeurs des e ótés , quils soient de la méme dénomination ou non, se succèdeut dans chacune avec une telle irrégularité , que pas méme le peu de cas y exprimés scmblent pouvoir e tre assujettis à aucune loi ou formule generale , et il en seroit de mème si de ces tables on en forrnoit une autre ordounée dune manière quelconque. Passons clone à l'artiele II. A R T I C L E II. " i.°C étant donne, et étant un nombre impair > 1; oli 2.0 A étant donne , et étant la somme du m*me entre Ics impairs > 1 avec le doublé quarrc du 7?/;mc entre les termes 1, 2, 3, 4, etc. ou 3.° B étant donne, et étant cette somme dimiuuée de 1 , ou 4.0 B étant donne, et étant = m ( 1 -*- le 7nime impair > 1) OU=au quadruple du 7nime triangulaire (§. VII), ou 5.° A étant donne, et A étant = 2rn ( m -*- 1 ) -*- 1 = m"~ ■+- m -». i2 il sera toujours aisé de trouver deux cótés, qui avec le coté donne forment un triangle rcctangle. .En effet PAR LE PERE SA0RCI0. 2/(7 /C* — iV I. Soit C un nombrc impair > i. Par lo §. IV f J • (c*—1 Y i- (°+lX ■ ■ sera pair, I «- i ) , ou bien I 1 sera impau-. Mais quelque valeur qu'on suppose de C , on a toujours C1 + ( — m~ J =( )• Donc si G est un nombre Cl r impair > i pour B , il suffira de prcndre , et pour A IL Or G , B , A fournissent respectivement les trofs sérics 3> 5, 7, 9, ii, 1 3, etc. etc. 4, 12, 24, 4°> 60, 8/f> etc. etc. 5, i3, 25, 41, 61, 85, etc. etc. où chaque 77i*ae terme de la 3e serie est = 1 ■*- le wème de la n% et il est= au mime de la P plus le doublé quarré du mfme dans la serie 1, 2, 3, 4, etc. par ex. 61 (5e forme dans la 3e ) est = 11 ( 5e dans la ie) + 2 • 5*. Donc les precédens 2e et 3e sont évidens. III. Mais chaque 77ièmc terme dans la seconde est = m ( 1 -+- le mime dans la première ), et c'est le quadruple du mimc triangulaire, dans la IIP il est =7/1* -t- (m-*-i)~. Par ex. lo 24 ( 3e terme de la 2e ) est = 3 ( 1 ■+- 7 ) , où 7 est le 3° dans la ic. Il est aussi 24 = 4 X 6% où 6 est le 5ème des triangulaircs. Le 25 ( 3;me terme de la IIP ) est = 9 •+- 16 = 5* + 3 -*- 1'. Donc les precédens ^me et 5ème sont aussi évidens. 6.° Le N.° i° de Farticle Pr avec Ics colonnes innom- i i _!.|8 ESSAI SUH LE PHOBLÈME brablcs formées ci-dessus par les nombres 3, 4, 5 , par 5, 12, i3, etc. démontrent que si le nombre donne est premier , et qu'il doive valoir pour G , le problèine n'aura qu'une solutioa qu'on trouvera dans celle de ces colonnes , où C est ce ratine nombre. Par ex. i3 <'l>i , et A devant ètre impair ( §. VP) et de plus ici = B ■+■ 1 , G finirà nécessairement en 1 , 3 , 5 , 7 , ou cn 9, et respectivement B en o, 4, 2, 4 ou en o. A 1 , 5 , 3 , 5 ou en 1 . d'où il suit qu'ici chaque triangle a aussi un coté scul multiple de 5. Or ces triangles avec ceux qu'on a in- diqués ci-dessus au VP renferment tous ceux, dont les cótés n'ont point de commuu diviseur. Passons donc aux autres. ARTICLE III. De quclques valcurs que soient A, B, C, m, si l'on a A* = B* + C*,I'on aura aussi (mA)' = ?n> (B* + G1); donc en raultipliant -par un mème nombre m les cótés de quelque ce soit des triangles précédens, il en resulterà aussi un triangle rectangle ; parmi ces nouveaux cótés il V eu aura plusieurs , dont chacun conviendra à différens triangles , et dans ces cótés aura aussi lieu une irrégula- TAR LE PERE SAORGIO. 2^g ritti semblable à celle, dont on a fait meution au VI, dans le cas qu'ils dérivent de ces cótés-là. Quant aux còtós provenans des cótés de chacune dcs colonnes don- nécs au IP article en faisant ??i successivement l, 2, 3, 4, etc. à l'infini, la première colonne produira la classe première. 3, 6, 9, 12, i5, 18, 21, ctc. 4, 8, 12, 16, 20, 24, 28, etc. 5, io, i5, 20, 25, 3o, 35, etc. et scmblablement de la nètt,e de ces colonnes , il en vien- dra la n*mc classe compose'e de colonnes innombrables ; sur ces classes il est bon de rémarquer que I. Dans chacune de leurs colonnes l'on a B = n (C-t-m), A = B -*- /re ; de-là A = /z(C +m) *- m= m (n+ i) + nC; par ex. dans la 3ème colonne de la 4*°"' classe B cst = 120 = 4 ( 27 + S), A = 123 = 4 (27 + 3) + 3 = 3(4+ i)-MX27- II. Ce n'est que dans la première classe que la diffé- rence des termes dans chaque colonne est constante, et est = m. III. Dans toutes les classes (y comprises celles qui viendroient semblablement des tables données dans l'ar- ticle Ier) il n'y a que les colonnes 5% 10% i5e, etc. qui étant toujours augmentées de 5 ayent tous les termes multiples de 5, dans toutes les autres il n'y en a qu'un seul multiple de 5. IV. Un nombre pnir > 4 étant donne , il est toujours aisé d en trouver deux autres non premiers qui fonnent avec ce nombre un triangle rcctangle. 2ÒO ESSAI SDR LE PROBLÈME V. Mais tout cela ne suffit pas pour faire que dans quelqucs cas quo le nombre donne appartienile à quel- qu'une de ces classes , lon trouve toutes les couples des nombres semblablement cntiers, qui avec ce nombre donne forment un triangle recfangle. VI. 11 reste à voir , si ce problème est capable de ré- solution , et quand et comment on peut le résoudre , en y ajoutant la condition que le nombre donne étant un des énonces daus les tables ou classes précédentes , soit de plus précisément le nombre C, ou plulót le nombre B , ou bien le nombre A. Or la nature de ces tables ou classes fait voir qu'en les prolongeant i° l'on ne pourra dire que rarement que B ne doive plus revenir , surtout A -+- T si B (qui est toujours > ) est un pcu grand. 2* Le cas sera encore plus rare qu'on puisse le dire de C, sur- tout si C est un peu grand , toutes les fois que G n'est pas un nombre premier (voycz ci-dessus N.°6e). 3° L'on voit quand on peut l'assurer de A. De plus nous trou- vons d'aulant plus rarement des nombres premiers que nous avancons dans la serie des nombres impairs. Donc le problème avec la condition énoncée ne pourra ètre resolu que très-rarement dans le premier cas , lorsque le nombre donne n'est pas un nombre premier; 11 ne le pourra etre aussi que très-rarement dans le second , et il le sera facilement dans le troisième ; par ex. le nom- bre 65 étant donne pour A , toutes les couples possibles en question seront au nombre de quatre , c'est-à-dire 56, 33 (tab. P), 63, 16 (voy. tab. IVe),.52, 3g PAR LE PÉRE SAORGIO. 25 1 (classe- ie), et 60, 25 (classe 2% col. 5C). Passons aux Théoivines que j'ai promis dans l'introduction de ce Mémoire. I. La condition pour qu'un nombre soit multiple de 1 1 est que la somme de ses chiffres à rang pair, et la somme des autres chiffres diffèrent entr'elles de o (*) 011 de n, ou d'un multiple de 1 1. IL Soit m un polynome, n un nombre entier positif , le nombre des termes dans le degré nimt de jii est le terme m*me dans la-suite des nombres fìgurés du 1" genre (§. VII), ou bien est = à une fraction, où l'un et l'aulre des deux termes est le produit de n quantitcs croissantes de 1 en sorte que la i,e soit m dans le dividendo, 1 dans le di- viseur , par ex. dans la quatrième puissance d'un trinome les termes sont i5, qui est le troisième des nombres ii- 3. 4. 5. 6 gurés dans le 4* genre , et il est = -r,—-. t in. Appelant n le terme m S™ dans' la serie des tiian- gulaires on a à peu-près y (am ± b) = ( f ) a + (*) Jusques-là bien d'autres Auteurs: mais je ne trouve le reste dans aucun. 2 5 -2 ESSAI SUR LE PR.OBLÈME C'est en 1797 que je trouvai le premier de ces- Théo- rèmes ; c'est au commencement du 1798 que je tirai le second de la fameuse formule Newtonienne sur le bino- me , et c'est en 1773 que ne connoissant pas encore celle à laquelle se réduisent les formules célèbres de Hal- ley , je communiquai le troisième à un de nos savans confrères, que je nommerois volontiers s'il netoit pas présent. L'Auteur de cet essai juge à propos davertir le Lecteur 1° Quii n'a connu le Rationale Trigonome- triae de Schulse que lorsque ce Mémoire fut près- quachevé. i° quii auroit été charme de citer le chap. Ve du 1" voi. de l'Histoire crytique sur l'origine eie. de l'Algebre du P. Cossali , et quii en auroit mème fait usage , s'il Tavoli parcouru avant de présente/' ce Mémoire à TAcadémie. 2.5$ OBSERVATIONS DISSECTIONS ET EXPÉRIENCES SUR LA MORSURE d'aNIMAUX ENRAGES. PAR M/ ROSSI. v^uelle est la nature de l'hydrophobie ? de quelle anLvu ,le '4 manière agit-elle ? sur quelles parties du corps mordu fait-elle son impression? comment se communique-t-elle? et quels sont les effets quelle produit dans le dévelop- pement des symptómes qui l'indiquent ? La multitude, et la diversità dcs opinions que ces questions ont fait naìtre m'ont porte à disséquer quelques cadavres dhom- mes , et d'animaux, morts de cette maladie, dans la vue de passer ensuite à des expériences que je me propose de présonter a TAcadémie dans une autre occasion. Il semblc absurde que je veuille établir des théories avant d'en venir aux expériences ; cependant , mon procede ne paroìtra pas étrange , lorsqu'on en verrà sortir quel- ques rayons d'espérance de retirer un jour l'humanité du danger où elle tombe, quand elle a le malheur d'éprou- ver la morsure d'animaux enragés. Au contrairc on sera porte à penser qu'unc longuc suite de raisonnemens sur cette maladie, et un grand norabre d'expériences faites 25/f. SUR LA MORSURE d'aNIMAUX ENRAOÉS d'après cos raisonnemens nous conduiront enfin à l'cntiere guérison, à laquelle j'ai commencé à travailler. Lo tcms que Ics symptòmcs annoncent l'iiydrophobie dans Ics animaux mordus, est inccrtain, et il y a plusieurs causes de colte incertitudc , savoir l'espèce de l'animai qui a mordu , le degré de l'hydrophobie dans cet ani- mai , la sensibilité de l'animai mordu , et l'organisation des parties qui en ont été saisies , le tempérament de l'un et de l'autre , enfin le chaud et le fioid excéssifs , et les affections morales qu eprouvent les sujets mordus , et c'est justement de l'inconstancc des periodes de cette maladie que vient linccrtitude des cures radicales qu'cn vantent bien des Autcurs. Aussi me garderai-je bien de prétendre que l'on tienne pour a rtaincs et sùres les ob- servations , et les experiences que notre confrère Giulio et moi comptons d'exposer à l'Académie : l'inconstancc du tcms que Ics symplòmes se décclent , peut les rendre défectueuses. Nous nous flattons pourtant quelle ne sera pas fTìchce de s'arréter un moment à examiner la théorie que je vaia ébauclier de cette maladie , et l'application que nous en ferons à l'cxpérience. Elle pourra ainsi juger de l'exactitude de l'une, et de l'autre , et du grand jour qu'elles sont capables de rópandre sur cette importante partie de la médecine. Les symptómes qui caraetériseut la première période de 1 hydrophobie dans l'hommc sont , par exemple , la pàleur du visage , la res- piration courte , de tcms en tems de profonds soupirs , un frisson dans tout le corps , l'agitation des muscles , et surtout ceux de la mastication, du larynx , et de la langue I>AR M.r ROSSI. 255 le pouls petit et fréqucut, des palpitations de coeur, la peau sèche , et presque poiut transsudante. Ces symptò- nies demeurcnt quelques jours dans cet état pour passer ensuite à une aulre période avec plus ou moins de vl- tesse. C'est alors que la chaleur pi-end la place du l'roid: cettc chaleur est mordante et generale , et s'empare dans ])cu de téms du pharynx pour y produire tous ces hor- ribles effets qui désolent le malade, et le Médeein. La partie qui a été mordue, se rouvre , si elle s'est déja cicatrisée , et il cu sort de la sanie atténuée , et si elle ne s'est pas encore cicatrisée , il en sort du pus qui se changc aussi dans une humeur sanicuse bien fluide. Enfili si les périodes de colte maladie se succèdent avee beau- coup de rapidité, la partie mordue et cicatrisée ne faìt que s'enllammer sans se nouvrir, et dans peu de tems une convulsion violente et generale emporte le malade. En comparant les observations . rapporLécs par différens Au- teurs au sujet des guérisons obtenues par Tusage des re- mèdes géuéralement connus, j'ai trouvé que pas un de ceux qu'on a imaginés proprement pour lhydrophobie, n'a pu garantir des approches de la mort ceux qui en ont é(é atlaqués, et cpiil n'y en a efl'eclivement pas un qui puisse la prevenir dans tous Ics cas; d'où je tire la conséqucucc, que si des remèdes proposés au commencement de la maladie, comme spécifiques, ont sauvé quelques indivi- dus, c'est cpie le poison conlagicux n'avoit pas été trans- mis dans la partie mordue: n'cst-il pas clair , que si ces iTinòdes avoient été véritablcment spécifiques, ils auroient produit le mème ellèt dans tous les hydrophybes? .Nous kk 256 SUR LA MORSURE DAMMAUX ENRACES ne sommcs donc pus plus avancés par rapport ù la cure de cette maladie qu'au tems d'Asclépiade , de Pline, de Bauhirn, d< I il tholin , et de Codronchio. La Dature dn poison contagieux de l'hydrophobie n'osi: pas aìsée a definir : nous n'en pouvons connoìtre que ics eflets par la direction dos iudividus morts enragés: c'est là le seul moyen de iirer des conséquences utiles ; mais les dissections que Fon a de ces cadavres, sont en très- petit nombre, et nodient rieu d'idenlique , si l'ori ex- cepte celles du célèbre Morgagni. OBSERVATION I.e Un homme àgé de 25 ans, do tempérament sanguin fut morda ù la jambe gauche d'un chat enragé: la mor- sure prenoit tonte la partie antérieure moyenne et late- rale de la jambe de manière que les parties molles qui couvrent la Tace antérieure du tibia correspondant à cet rndroit , étoient exemptes. Les dents s'étoient enfoneées jusqu'aux substances musculaires de dessous avec déchi- renient :.des ramifications nerveuses provenantes de la branche antérieure tibiale de lischiatique , et des deux anlérieures crurales. (Jet homme d'abord après la morsure éprouva des douleurs cuisantes avec des spasmes convul- sifs, qui dans pou de tems s'assoupirent, et à la fin ces- sèrent entièrement. On apprit que fhydrophobie du chat étoit spontanee , et qu'elle avoit éte occasionnée pour l'avoir irrite dans un endroit ferme ; où il fut tue , étant encore attaché à la jambe , par des personnes qui y PAR M.T ROSSI. S57 «?toient vcmics pour secourir ce mise'rable. On me fit appeler prosque sur-le-champ , je traitai le malade, je lavai la partie mordue avee de l'alkaJi amraoniac , et je cautérisai la plaie avec du fer rougi. J'appliquai sur toute la partie blessée des plumasseaux enduits de siraple di- gestif avec des imbrocalions de huile de vera et de rose sur tout le membre. Je donnai au malade quelque nar- cotique pour lui procurcr uu doux calme. Ensuite jc vins au remède des Clnnois, quii ne put diggérer que pen- dant quelques jours , après il lui provoqua des vomis- scmens très- violenta sui vis du hoquet. J'exarninois les matières évacuées par vomissement, et je trouvai qu'elles étoient en grande partie du sue gastrique acide, puis- qu'il chaugeoit les teinturcs blcues en rouge. Je quittai d'administrer ces remèdes , et les vomissemens cessèrent. Je substituai les onctions mcrcurielles , qui procurèrent au trentièrae jour de la cure une salivation abondante, qui dura jusqu'environ au quarantième jour , lorsque les ulcères se cicatrisèrent parfaitement , et le malade se porta bien. Il demeura daus cet état jusqu'au ^qime jour quii fut nouvellement atteint des doulcurs violcntes quii avoit éprouvécs au commencement , dans la partie blessée , d'oìi il sentoit partir une sensation de froid de marbré qui , poussant jusquà la gorge, causoit aux muscles de cette partie des contractions spasmodiques , lesquelles , après quelques minules, ecssoient pour recommencer de- là à quelque Ictus. Je m'aperrus que cetoient là les avant- coureurs de l'ìiorrible malatlio, qui s'annoneoient à-peu- près cornine l'épilepsie-sympatique. La partie blessée ne 258 SUR LA MORSURE DAMMAUX ENRAGES. donna aucun indice de se rouvrir : je n'observai jien au- tre si non cjne les cicatrices étoient tant soit pen ronges. Les symptòmes de l'frydrophobie s'augmentèrcnt inscnsi- blemcnt , ils parurcnt enfili tous , et le malade attaché uvee des cordes mournt en furieux, ayant entre Ics dents une pièce de ivi- qu'iì s'eloit pròcurée, dans laquellc il laissa l'empreinte des dents quii y avoit appliquées. DISSEGTION DU CHAT. Les ci'fets produits par l'irydrophobie dans le chat sont les snivanls: le cerveau et le cervekt étoient enllammcs de mème que le phaiynx, l'cesophagc ne l'étoit presque point, on ne découvroit pas non plus des marqncs cVin- flammation dans le canal successif des alimens, cjui. étoient en petite quantité dans le ventricide au lieu qu'on y trouva beaucoup de sue gastriciue verdoyant. La vésicule dn fiel étoit enflée et remplie de bile , le pcricarde manquoit de son liquide naturel , et enfin les poumons étoient gonflc's par l'air , et enilammés. DISSECTION DI' C A D A V R E DE l'hOMME. Je commencai par examiner la partie mordue, j'ouvris la cicatrice , et il en sorlit une humeur atlénuée tirant sur le jauue ; en contiuuant la disscction j'apercus le petit déchirement des ramilications nerveuscs , dont j'ai fait mention. Le cerveau étoit un peu enflammé, le pha- rynx aride et presque livide sans aucune tuméfactionj i>ap. :.:/ rossi. 25y loesopliagc éloil un peu enflararaé jusquos vers le Cardia; le ventricide et les intestins ne lctoient point du font Je découvris aussi dans le venlrieule une grande quantilé de sue gastrique verdoyant. La surface intérieure des deux dernièrcs tuniques qui le composent , ctoit parsemée de ladies livides. La vésicule du liei étoit gonfie , et le foie plein de bile rèpandue dans la substance cellulaire inter- poste cntre les glaudcs , doni il est compose : le duode- nmn étoit aussi plein de bile : le cceur dans son t'iat na- turel : le péricarde un peu cnllammé et desséché : Ics poumons , cxccssivemcnt dilatés par l'air , avoient pris une couleur de rose a cause de 1 etat inflammatoire , et de la ruplurc de quelques-uns de ses vaisseaux capillai- res causée par les violcntes convulsions que l'hydrophobe ■avoit soufiertes. Tout le système nerveux , mais surtout ]( s nerfs vitaux et trigemaux avoient tellement perdu la résistance, et, pour ainsi dire la cohésion , qu'au moin- dre attouchement, àia moindre prcssion , à la plus pe- tite tension ils se déchiroienl : conse'quemment les mus- cles où les ramifications des nerfs se dislribuent , et sur- tout de ceux qui servent au mouvement du voile palatin , de la languc , de l'hyoi'de , du pliarynx , du larynx etc. sVtoicnt. aussi ressentis de l'oulrage fait aux nerfs ci-de- vant indiqués plus qu'à toute autre parlie, en sorte que ecs inusclcs sans étre gangrencs ne faisoient aucune ré- sistance aux pressions, et ils se décbiroient quelquc lé- gérement qu'on voulùt les tirer. e6o SIR LA MORSURE DES ANIMAUX ENRACES OBSERVATION II.e Un jeune homme d'envirou 20 ans mordu d'un chien enragé à la joue gauche, tandis quii le caressoit , fut aussi dans trois mois la victime de cette allieuse mala- die. Ce jeune homme dtoit d'un tempérament plutòt san- guin , et il étoit naturellement gai. La blessure étoit di- visée en quatre points , ou pour mieux dire , il avoifc quatre blessures, deux faites avec les dents superi eurcs qui s'étant cnfoncées dans les tégumcns , et dans le mus- cle buccinateur atteignirent jusqu'à la cavité de la bou- che ; et les deux autres avec le9 dents inféricures qui après avoir dècime les tégumens, et une partic du trian- gulaire des lèvres , s'arrètèrent coutre l'os de la macho ire inférieure. Il n'avoit pas beaucoup souflert dans le tems de la morsure , et immédiatemcnt après la morsure , suivant le rapport d'un autre chirurgien qui cautt'risa les blessures avec le bouton de feu , mais cornine l'action du caustique , et peut-ètre encore des dents avoit déchiré le canal sthenonien , et quii en sortoit de la salive qui rendoit l'ouverture fistuleuse , 011 me demanda pour la guérison de la fistule, et je m'occupai de cette guérison sans penser aux suites de la morsure. Point de remòde intérieur au malade : la suppuratiou excitée par le caus- tique applique dura suffisamment. Au reste le malade étoit tranquille , et il ne souflroit d'autre incommodité que le tintement de l'oreille gauche constamment à cinq heures du soir, c'est-à-dire au retour de lheure de la morsui-e. Ce tintement continua jusques vers le 5oòme jour ; en- PAR M.r ROSSI. 2&Ì sulle il se changea dans une espèce de trisme qui sans re- venir tous Ics jours, mais continuant de venir à la méme lieurc, lorsqu'il relournoit, lui faisoit éprouver dans l'ac- eès cornine un tremblcmcnt general, et des secousses dans tous les membres , qui dans peu alloient se terminer par une sueur froide, et c'est alors que quelques gouttes de vin suffisoient pour le soulagcr. Tout cela m'annonijoit les ap- proches des symptòmes de riiydrophobie , et je pei-dois l'espérance de pouvoir délivrer le nialade de la faux de la mori. En cilòt à peine eut-il le huitième accès du (risme que j'eutendis sonner ma elochette , le son étoit. mele à une voi* tremblantc qui , en prononeant mon noni , me demandoit en grace du secours. L epouvante qui le saisissoit étoit telle que , sans pouvoir en donner raison , il étoit force de se couebef par terre croyant ainsi èlrc plus sur, mais ce calme n'étoit que monacatane, puisquen se relevant il rentroit d'abord dans la premiere epouvante. Dans cet état il ne refusoit point les bois- sons. Je lui donnai le bras : je l'assurai de mon secours , je le reconduisis chez-lui, je le fis coucher , et lui donnai pour remède calmant une forte dose d'éther sulphurique dans de l'eau de camomille. Il fut tranquille pendant cinq beures , et il dormit par intervallcs. Il se fit jour, et la lumière snffìt pour revciller les symptòmes funestes qui retournant cn forme d'accès éjiipleptiques lui ótèrcnt la vie au troisicme jour. Je ne puis rien dire du chien: je n'y fus pas quand on le tua. 26-2 SUR LA MORSURE DES ANIMAUX ENRACES DISSECTION DU CADAVRE. L'examen du cadavrc m'ofliit prcsque les méraes chan- gemens indiqués dans la dissection précédente. L'état dcs nerfs étoit précisément le mème , et le sue gastrique verdoyant. OBSERVATION III* Un troisième homme d'euviron 35 ans, directeur d'une vacherie , et chargé du soin du lait , voulant tuer un chat qui entroit furtivement dans la latterie , en l'ut malhcu- reusement la victime. Le vachcr commenca par altaqucr le chat , celui-ci se défendit , et il y cut une longue lutte. Enfin le chat ne sachant cotnment se soustraire au coup de hache , dont il étoit menacé, saisit avec Ics dents le menton du vacher , et il ne fut pas possible de l'en détacher jusqu'à ce qu'on lui eut trancile la téte. Le vacher se presenta à l'hòpital de S. Jean : je caute- risai la partie blessée , jc le fis saigner : je le purgeai avec un minorati!" ; ensuite j'entrepris la cure de la ma- ladie : j'eus recours aux frictions raerciuielles , j'ordonnai pour l'intéiiour le remède de Meati. Au 20™0 jour la salivation s'annonca : il voulut se laver la bouche , et il éprouva des difiicultés à recevoir le liquide: sa fermeté lui fit surraontcr cette peine. Mais les ulcères commen- cèrent à jeter de la sanie au lieu du pus pai-fa it qu'ils donnoient auparavant. Les difficultés d'avaler s'augmen- tèrent peu-à-pcu : le sujct deyint furieuz, il s'éJanc-oit PAR 5I.r ROSSI. 263 pour mordre. On le fit enchainer: mais il brisa bientót les chaines : il saula du lit , parcourut les infìrmeries , mencrant de mordre tous ceux quii rcncontroit ; mais à pcine fut-il arrivò à la porte de l'infirmerie pour en sortir, qu'altcint d'un tremblemcnt dans tous les mcni- brt-s, il tomba et mourut. DISSECTION DU CADAVRE. L'ouverture du cadavre me presenta presque les mcmes changcmens indiqués dans la première dissection. Le pharynx étoit livide : on croyoit y remarquer une gan- grène sèdie superficielle, puisqu'elle n'interessoit que les parties membraneuses sans blesser les muscles de dessous. Les muscles styloioi'dien , stylopharyngien et coracoi'dicn du còte gauche étoient dcchire's dans plusieurs endroits de leur étendue : le stylopharyngien entièrement divise à quelque distance de son hypomoclion. Jobservai dans la gaìue des ramifications nerveuses , qui se distribuenti au pharynx, une lymphe atténuée, dont je me suis servi pour inoculer un petit chien, sans que cependant il ait donne des marques hydrophobiques , et ces nerfs ainsi que tous les autres n'opposoieut qu'une petite résistance. OBSERVATION IV.e Un autre sujct d'environ 5o ans , de tempérament mé- lancolique a été aussi mordu d'un chat au gras de la jambe gauche. Le Clu'rurgien-major Bianco fut le pre- 11 264 SUB LA MORSURE DAMMAUX ENRAGES micr à le voir, ce fut ce savant Collèguc qui me l'en- voya h l'hòpital , où il fut conile à mes soins. Los riVnls du chat farouche avoient pénétré jusques dans le corps des muscles composans la Sura , ou le gras de jambe. Je. cauterisai cet endroit aprèa la saignée. Les supplica* tions furent abondantcs , et plus elles augmentoient , plus Ics nuils étoient inquiètes; le sonimeli étoit troublé par des sursauts dans les muscles placcs aux parties la- térales , et à la partie autóri cure du col. On fit usage dans ces entrefaites de quelques calmans , mais infruc- tueusement : on passa à l'usage locai des remèdes opia- tcs ; dans deux. jours la suppuration diminua , les in- quiétudes cessèrent , et le malade dormit paisiblement. Je consultai le Doctcur Costa sur cct état : nous con- viumes de passcr à rimmersion , et à l'usage du remede de Meacl : nous traitames ainsi le malade pendant qua- rante jours , enfin croyant quii fùt retabli , nous aban- donames la cure: nous prescrivimes au malade un regi- me nourrissant et corroboratif ; il jouit pendant un mois d'une parfaite sante , et il sortit de l'hòpital. De-là à quelque tems il revint dans un état très-1'oible et mai- gre, sana en savoir la cause, et avec une fièvrc continue. Je le retirai, et dans i5 jours il inourut de consomp- tion. En examinant le cadavre je remarquai à fendroit de la cicatrice une lymphe subtile rougeàtre. Le sys- téme musculaire étoit corrompu , tela étoicnt aussi les nerf's de tous cótés sans avoir observé le moindre vice au gosier, à l'ccsophage , et au ventricide, ou à quel- quautre viscere, hormis une quanlité .*:bondante de sue PAR M.T ROSSI. 265 gastrique , et de bile amassés dans les viscères res- pcetifs. Voilà le rccit de ce que fai obscrvé. Je communiquai ces observations au Proi'esseur Giulio , l'exhortant a com- biner une nouvelle manière de traiter ces malheureux qui se seroient prcscntés pour cette maladie , et à faire pait au Public de sa methode, lorsqu'il en reconnoitroit l'utilité , qu'ainsi Ics faits venant à se multiplier , et le nombre des découvertes à augmenter , on pourroit un jour délivrer l'humanìté soulliante et périssantc des hor- reurs de lìiydrophobie , et de la mort , dont elle est suivic. Le Doctcur Giulio a pensé , et il a combine cette nouvelle manière : il m'en a l'ait part , et nous sommes d'accord : c'est la methode que nous allons présenter à TAcadcmie , et au Public pour répandre, s'il est possi- ble , quelque lueur d'espcrance sur le sort de ceux qui sont atteints danimaux enrages. Nous nous sommes pro- pose de faire continucllement , de refaire , et de varier de mille manières des expériences toutes les fois que le oas s'en presenterà , et nous ne manquerons pas de les publier , invilant tous les savans à concourir par leurs ol)servations, et par de nouvelles expériences au soula- gement du genre bumain dans le plus furieux de ses délires. L'observation nous fait voir que le sue gastrique est presque toujours aboudant, verdoyant et acide: dirigeons donc nos observations sur cette humeur. s CS EXPÉRIENGES SUR LA GENERATION DES ANIMAUX OVIPARES , ET SURTOUT DES POULES. PAR LE MEME. Lo i. ,3 JL-JES grandes lumières que dìiabilcs Physiciens répan- dcnt tous Ics jours dans les scienccs naturelles par la differente manière de faire Ics c.xpcricnces , par de nou- velles decouvertes , par le nouveau degré de perfection que ces mèmes sciences ont acquis à l'égard de qucl- ques-unes de leurs branches qui étoicnt encore couvertes d'epaisses téuèbres ; ces grandes lumières , dis-je , sout pour les observateurs autant de puissans aiguillons qui les iucitent à la découverte de ces mystères cjue la Nature tient caches à reutendement humain , et ces mystères dévoilés tournent à l'avantagc du Public , et à la gioire de Ihomme curieux qui les découvre. Je ne pretende pas laisser entendre par-là que ce que jc vais exposer renferme de nouvelles decouvertes , et que ces de'cou- vcrtes soient dune grande importancc ; je n'ai ici dati tre but que celili de constater par des expc'riences ce que l'accident a fait regarder corame un pliénomène étrange , et tout-à-faif nouveau , puisque c'est cxacteraeut dans lorcUe de la Nature , et que ce u'est qua des causcs PAR LE MEME. 2G7 acc idontelles qu'on doit lo rapportcr. Je vcux parler ici d'un petit animai qui l'ut cnvoyé a M.r le Bailli de S. Gennaio avec le petit Mémoire , dont j'ai déja fait mention à l'Académie , et qu'on avoit trouvé par hasarcl dans le ventre d'une poule d'Inde que le cuisinier ve- noit d'ouvrir. .le connnenccrai pai- laire voir que c'est bien improprement que l'Autcur du petit Mémoire donne à cet animaleule le noni d'avorton , de monstre , ou de féhis monstrueux. En eflét avorton vieut du verbo avorter qui siguifie enfanter avaut le terme établi par la Nature pour tonte sorte d'animaux soit viviparcs , soil oviparcs , de sang ehaud ou froid; avortement ce n'est donc qu'aecouehement avant terme, et avorton est l'ani- mai méme né avant terme. La poule dans no tre cas n'a point mis bas , mais -on n'a fait qu'extrairc l'animai par l'ouverture abdominale , et quoiqu'on donne indis- tinctement le nom d'avorton à tout fétus qui nait avant terme , et que la plupart des Ecrivains en ce genre se servent de la méme expression , ce nom là est tout-à-fait impropre. Monstre c'est l'animai né sans les caractères réguliers et distinets de son espòce. Sa forme s'approchant peu de celle de ses pareus , au contraire en étant tout-a-fait diflérente dans certaines parties du corps , iì prend le nom de monstre, ou d'animai difforme, animai de con- formalion vieieuse dans les organes apparens , parce- qu'il ne s'approche pas autant quii devroit de la forme generale des animaux de son espèce. Si fon n'avoit pas tue la poule, l'animai qui l'ut extrait avant d'ari iver au •_:()8 SUR LA GÉMER.0" DES AMMAUX etc. dernier degré de sa eonformation , auròit pris son ac- croissemcut , et s'il ne pouvoit avoir sa naissance par la voie ordinane en conservant sa propre mère en vie , il auroit pu naìtre moyennant une ouverture qui eii tei eas auroit tenu lieo d'opération césarieunc , et par-la on auroit pu en tirer tous les caracfères distinclifs de son espèce , dont il en paroit déja quclques-uns. Par le fétus on entend l'animai d'une espèce quelcon- que cucore renfermé dans la matrice de la mère , ou de ce qui en tient lieu, s'il s'agit dcs vivipares, ou bien dans la coque, s'il est question d'oviparcs. Si le fétus par des causes particulières vient à éclore avant de tre parvenu au degré de perfection quii doit atteindre , alors il prcnd le nom de fétus precoce. Tel est le noni propre du petit animai qu'ou a trouvé dans le ventre de la poule d'Inde qu'on a tire avant terme. Les causes qui produisent le développement des parties constituantes de l'animai de quelle espèce quii soit moyen- nant la fécondation du germe, sont connues, soit dans les oviparcs , soit dans les vivipares , de sang chaud ou froid , et de l'excès, ou du défaut de ces parties il pro- vient des désordres dans l'animai engendré. Dans les oviparcs femelles le siège de l'ceuf est dans l'ovaire qu'on appelle improprement grappes , et qui n'est qu'un amas d'ceufs en nombre indéterminé enveloppés sous une mem- brane commune , et placés dans la région lombaire à ì'extrémité d'un conduit nommé le conduit de l'ovaire. Ce conduit est perméable et libre à cctte extrémité , et :\ 28 1 tions égales, qui ne communiquoient nullement ni entr'el- ]cs , ni avec les intestins supérieurs : elles contcnoicnt aussi du méconium , mais en moindre quantità, et d'une couleur plus claire que le méconium contenu dans les intestins dépendans du ventiicule. Chaque portion de ce tube intestinal doublé étoit lon- gue un pied et demi , et étoit composée du reste des intestins gréles , et des trois intestins gros : les gréles avoicnt neuf pouces et demi de longueur , et les gros huit et demi. Le ccecum de chaque portion étoit gami d'un appendice vermiculaire très-long , et le rectum fi- nissoit à lanus qui étoit ouvert. Au contraire les intes- tins grèles de deux portions finissoient supérieurement en un cul-de-sac très-semblable à lextrérnité borgne de X appendice vermiculaii-e. Le diaphragme étoit unique , mais il avoit deux cen- tres nerveux , et deux trous pour le passage des deux Veinea-caves inférieures : ses appendix étoient aussi doubles. Dans le thorax il y avoit deux cosurs renfermés dans leurs propres pericardes avec leurs veines et leurs artércs: il y avoit aussi quatre poumons , deux tmchées , et deux tliymus: tous ces viscères étoient conformes au naturel. On a vu que le col , dès quii fùt dépouillé de ses té- gumens oommuns, étoit doublé , compose de deux épincs très-distinctes , de deux trachées , de deux larynx , et de deux glandes thyroìdiennes : Ics muscles, les vaisseaux? et les neri's étoient également doubles appartenans chacun a son propre coi : le scul cesophage étoit simple et com- mun aux deux cols. 282 DESCRIP. D'UN MONSTRE HUMAIN La bouche du visage antérieur étoit ouverte , et avoit la /angue , le larynoc , le pharynx , et la luelte très- parfaits. La bouche du visage postérieur qui , comme 011 l'a dit , étoit imperforée , au lieu de la Lingue ne pré- sentoit qu'un corps charmi presqu'arrondi dépourvu de musclcs , et de l'os hyo'ide : il y manquoit aussi le pha- rynx , la luette, et l'os de la màchoire inférieure. Le cerveau étoit compose de deux ceiyeaux unis en-: semble: les deux cejvelets étoient séparés l'un de l'autre ninsi que ks deux moèlles allongécs et épi'nières. Toutes les paircs des nerfs qui en partent , étoient doubles, et sortoìent du cràne et de 1 epine par leurs trous oi'dinairesj mais comme je n'ai pu disséquer ce monstre que plusieurs jours après sa mort, la pourriture , et la mollesse, à la- quelle le cerveau avoit été réduit , m'ont empèché d'en ■observer distiuctement toutes les parties en particulier. . DESCRIP TION DU SQUELETTE. Les huit extrémités du squelette de ce monstre étoient conformées au naturel : elles avoient le méme nombre dos et de ligamens que celles des squelettes ordinaires : telle étoit aussi la conformation des deux bassins ; et des deux épines. Les cóles étoient au nombre de 48 > c'est-à-dire 24 répondautes au visage antérieur , et 24 au postérieur ; il y avoit aussi deux sternum , dont l'un étoit place entre les 24 cótes anléricures, et l'aufre entre les 24 postérieures. U est aisé de comprendre par cette situation des cótes, et des sternum , que parmi les 24 cótes qui partoient TAR M.r BRUGNON. 283 de 1 epine d'une fille, douze se portoient au sternum , ou vers le sternum qui appartenoit à eetle mème fille, et Ics douze autres au sternum de l'autre fille : la mème ob- servation a lieu à l'égard des quatre claùcules. Les os des deux visages étoient au nombre ordinane : nous avons déja fait remarquer que dans le visage an- térieur manquoient l'os hyo'ìde , et celui de la màchoire inférieure : les autres os de ce mème visage étoient en- core très-imparfaits. La plus grande différence de ce squelette aux sque- lettes naturels s'observoit parmi les os da crune, Il y avoit deux os frontaux qui étoient partagés chacun en deux pièces , ainsi qu'on l'observe dans tous les fétus ; mais iJs étoient plus petits qu'à l'ordinaire , et leur fi- gure s'approchoit beaucoup de celle dun quarré - long £ifué verticalement. Les os pariélaux étoient au nombre de quatre d?une figure presque semblable à celle des os pariétaux ordi- paires : entre les bords supérieurs des deux frontaux , et les mèmes bords des quatre parielaùx il y avoit une seule JbnLaneìle assez large , commune aux deux tètes. Au-dessous des pariétaux on voyoit les qualre os des tempes avec leur trou auditif externe , mais en general ces os étoient plus petits , que dans les fétus de cet age , et pas encore achevés surtout ceux qui répondoient au visage postérieur. Les os occipitaux occupoient leur place ordiuaire , et n'avoient rien de particulier. Les deux sphénoi'des , et les deux éthmoìdes for- 284 DESCMP. D'UN MONSTRE HUMAIN moient la base commune du cnìne ; les deux selies tur- chii/ues des deux sphvno'ìdcs se rencontroient par leurS bords laterali* intcrnes , et précisément au centre de la base du cràne laissoient par lette rencontre , et par leur union , une grande ouverture presqUe quarrée , qui étoit fermée par une membrane asscz forte, et dont les bords étoient garnis par une substance cartilagineo-ligamen- teuse très-lisse et polio. La cavité qui rcsultoit entre les bords de cette ouverture fermée inférieurement par cettc membrane étoit occupée par une doublé glande pituitw're. On voit par cette description que cette cavité tenoit lieu des deux sclles turchic/ues. Je n'ai trouvé nulle part la description d'aucun mons- tre qui par sa conformation soit externe , soit interne s'approche davantage à celui que je viens de décrire , que le monstre né à Ulflf près de Niddam l'année 1664, dont l'histoife très-détaillée nous a été donnée par Michel Heyland, Professeur de Médecine dans l'Uuiversité de Giessen *. Ce monstre avoit, comme le notre , une tè te , et un tronc semi-doubles , quatre bras et quatre jambes , et il étoit aussi compose de deux filles unies ensemble. L'abdomen commun n'étoit couvert que du seulperitoine: les viscères de cette cavité étoient doubles , hors le veri" tricule, le pancreas, Yépiploon et ìcesophage : continua ventricida intestina (dit-il) exerementis fere destiluta , brevissima , utpotequos ne quidem longitudinem cor» puscidi cequabant , unico anji'actu ad injbriora du- * Monstri Hassiaci descriptio medica. Giessae 1664 in 4° TAK >i.r nrx'GNO». 285 cebanlur ad pehiru ùlleram , ubi strie ncocu cum par- libus vicinis hiabant. In ipso, vero pelvi intestinorum conglomerati gyri vix lumen longitudincm digiti cer/uan- iium hevrebant sine sensibili ibidem conneocione cum superi ori bus. Heylaìnd a aussi reuconlré la glande pitui- taire doublé , forajnen occupans, cjiiod a binis ossibus cuneijbrmibus, osseque cribriformi con sii tueba tur, Jau- eibus fere imminens. Le monstre décrit par le célèbre Duvernoy dans l'Aca- démie Imperiale de Petersbourg * a aussi beaucoup de ressemblance avec le nòtre , surtout dans la conforma- tion du bas-ventre: abdomen (dit-il) triplex , commune ad umbilicum usque , propria inde deorsum duo ab- domina . . . ventricidi duo in unum connati .... in*- testinum unicimi , desmens in vemiijormem appen- dicem , ex qua duo intestina suis cum coecis et rectis ad quamvis pelvim. La tòte et le trouc du monstre décrit par notre Col- Jègue M.r Penchienati ** sont tout-à-fait semblables à la tòte et au Ironc du nòtre : l'abdpmen et les extrémités ,en diflèrent en plusieurs points: c'est dommage que l'Au- vleur n'en ait pu cxaminer les viscères. L'origine des monstres, ainsi que tout ce qui a rap- port a la generation de l'homme et des autres animaux , vt mc-me des plantes , sont encore des mystères p'our nous. Les volumes de l'Académie des Sciences de Paris nous * Tom. V. de nos Mémoircs pour les .. ** A la page cfjdu tome III anneet 1786-67. 1 86 descrip. d'un monstre humain fournissent plusieurs Mémoiros des célèbre^ Lemery et Winslow, dans lesqucls lo premier prétend prouvcr que lous les monstres des animaux étoicnt très-bien organisi dans leur origine, et qu'ils ne sont dcvenus monstrueux qu'après ]a conception par quelque cause accidentelle qui a agi sur eux dans futérus de la mère. Winslow au con- ti-aire, sans nier absolumèht l'origine de quelques mons- tres par accident, pense qu'une grande partie des mons- tres ,. tels que le nótre et tous ceux qui lui ressemblent, ou qui en approchent , ont été tels dès leur origine . c'est-à-dire que leurs germes ont été créés monstrueux , comme on Ics voit naitre. Le sentiment de Winslow a été embrassé par plusieurs Auteurs très-respectablcs , et entrali tres par Hali.f.r *. Il faut avouer qu'il est impos- sible de concevoir (pour m'en tenir au monstre, dont je viens de donner la description ) , comment s'il a été forme par deux jumeaux originairement séparés, les deux tètes, les deux troncs, et une partie des deux bas-ventres ont pu se joindre de manière entr'eux, que les deux visages, les deux poitrines , et les parties supcricures des deux abdomens , qui auroient dù , en se joignant face à face, s'appliquer les uns contee les autres, et, pour ainsi dire, se compénétrer et s'eflacer , se sont portés , sans ètre écrasés et entièrement défigurés , les uns en avant et les autres en arrière. Il n'est pas moins difficile de comprendre com- ment les deux cerveaux ont pu n'ètre pas désorganisés dans * Voyez parmi ses Opera minora (tom. Ili } pag. Z) set deujc livres de monstris. PAH M." BRUGN0N, 287 le violent choc qu'ils ont dù souftrir lors de leur jonction; commcnt de dcux pJiaryncc , de deux ventricules il s'en est forme un seul si bien conforme. Que sont-ils devenus Ics intestins d'un des fétus dans leur partie supérieure ? comment ceux qui sont restés ont-ils pu forraer cette am- poule? de quelle manière les autres intestins qui so por- tent séparémentaux bassins des deux fétus sont-ils restts doubles et entièrement sepaies des intestins supérieurs qui sont simples ? pourquoi et commcnt commencent-ils par un cul-de-sac qui n'a aucuue communication avec une partie quelconque ? Je crois que personne ne pourra jamais, en admettant que ce monstre a été fait par accident , donner une cx- plication plausible de toutes ces bizzarreries , et de tant d'autres que l'on rencontre dans la construction des dif- férens monstres , dont les Auteurs nous ont transmis le délail. Mais d'autre part n'est-il pas contraire à la sagesse du Créatcur davoir ab origine formés des germes mons- trueux , dont l'organisalion soit telle qu'après leur nais- sance ils ne soient pas susceptibles , je ne dis pas de jouir d'une vie aisée et commode , mais pas mème de se nourrir et de croitre. JMotre monstre, par exemple, u'au- roit pu vivre, parecque les intestins supérieurs ne com- muniquoient nullement avee les inférieurs. D'ailleurs de quelle manière auroit-il pu marchcr ; puisque ses pieds étoient tournés ceux d'une Cile vis-à-vis ceux de l'autre, et qui, en marchant, les uns se seroient portés en avaut, et les autres en arrière: ajoutez-y que Ics dcux visages ne regardoicnt pas du coté où Ics pieds doivent se porter. o o 288 descrip. d'un monstre humain Ces reflexions doivent, à raon avis, jeter de nouveaux doutes sur la préexistence des germes, et sur le système de revolution. Il me paroit que ce système n'a été prcs- qu'universalement ombrasse , que parcequ'en admettant la piante et l'animai déja formés avant la fécondation , il explique tout sans rien expliquer , et flattc notre orgueil et no tre paresse. En admettant le système de l'épìgenese , et surtout l'hypothèse d'EMPEDOCLE *, qui disoit que dans la semence du male et de la femelle se rencontrent toutes les parties du fétus ; que ces parties en se rdunissant ensemble cha- cune à sa place , forment la piante ou l'animai, en admet- tant , dis-je , cette hypothèse , on peut rendre une raison plus plausible de la formation de notre monstre. Les par- ties analogues s'attirent les unes les autres , comme nous le voyons par les affinités chimiques. * Aristoteles de generatione animai. lib.I, cap. XVIII- iìb. II, cap. VlII-lib. IV, cap. I. 289 DESCRIPTION ANATOMIQUE D UN VAGIN DOUBLÉ , ET D UNE MATRICE DOUBLÉ , OBSERVEE DANS LE CADAVRE D'UNE FILLE MORTE A l'hÓFITAL DE S. JEAN-BAPTISTE, AVEC DE5 REFLEXIONS SUR LA SUPER- FÉTATION. PAR M/ PENCHIENATI. E, jn examinant, il y a quelques aus, les différences des Approovi? , „., „ . le i d(?cemb. hymens dans les dinerens ages, j en trouvai un doublé >799- dans le cadavre d'une lille àgée de 18 ans. Ces deux hy- mcns étoient placés à quelque distance lun de l'autre , et un sillon de bien peu de profondeur, trace de haut cn bas depuis la partie inférieure de l'uretre, aboutissoit à peu de distance de la fourchette, et en formoit la di- vision. De ces dcux hymens celui qui se trouvoit à la gauche , étoit demi-lunaire , et celui qui étoit place à la droite, formoit deux caroncules de diflerente largeur, et émoussées dans leur extrémité libre. Je sondai pour voli- si les ouvertures que laissoient ces deux bymens , n'au- roient pas eu à quelque distance quelque communica- tiou entrelles : j'employai deux petites sondes , je les 2no DESCRIPTION ANATOMICHE poussaì dans une direction horizonlale , tAchant d'en ap- procher Ics pointes, mais quoiqu'elles pénétrassent si en avant, quii ne m'cn restùt entro les doigts que la partic que je tcnois de la maniere la plus serrée , il ne fut pa« possible d'en sentir le contact. Je conjecturai donc que ces òùvértùrès étoicnt partielles , et que le vagin et la matrice étoient diviscs par une cloison provenante de la contiguità des deux canaux ou cavités , faisant ainsi un doublé vagin, et une doublé matrice. Pour m'cn assurcr jc coupai avec les intégumens les muscles de l'abdomen, et un Assistant tenant écartés les intestins ilion et colon, je tirai en haut contre la sympbise du pubis la vgssie contenant peu d'urine , et par là il me fut aisé de voir la matrice dans son état naturcl. Je ne remarquai d'aulre diflérence , si non que la matrice sembloit un peu plus volumineuse quelle n'est ordinnirement dans cet àge , et dans une lille d'une moyenne taille , ayant un sillon au milieu , qui du fond s'étendoit jusqu'au col , et c'est précisément ce sillon qui marquoit la jonction de la ma- trice doublé ci-devant indiquée. Ensuite je divisai la symphise du pubis , et je separai la vessic , le vagin, et cette portion de l'intcstin rectum, à laquelle le vagin est attaché par le tissu cellulaire du péritoine. Je tirai hors de la cavité iliaque , moyennant l'élargissement des os du j^ubis, ses parties avec les par- ties extérieurcs de la generation pour mieux examiner le vagin , et voir , si la division indiquée étoit vraiment telle , quelle m'avoit paru. En elièt après en avoir fait tirer le dessein , j'iutroduisis PAR M.r PENCHIENATI. 2gi une sonde cannelée dans l'ouverture droile, qui e'toìt plus grande a cause que l'hyinen y avoit élé dechiré, et ayanfc fait la division de la voùte du canal avec les ciseaux jus- ques contre le col de la matrice, je pus facilement ob- 6erver les rides ordinaires du vagin aussi bica que la paroi que je trouvai plus résistante au toucher, et moins ridée que dans le reste. L'angle que l'on observe daus le vagin ordinaire sous le col de la matrice étoit un pcu moindre , et l'ouverture du col mème moins trasver- sale , et plus émoussée du coté inférieur , et cela par le contact et union qu'elle avoit avec l'autre ouverture cor- respondante dans le vagin du cute gauche. Après cettc ob- servation il me parut devoir diviser le col de la matrice jusqu'au fond, pour voir si elle ne seroit pas aussi divisée cu deux , comme le vagin , et je remarquai efl'ective- ment la meme division avec la seule diflerence que la portion du col à la gauche , adhérente au col droit , étoit moins ridée que le col ordinaire , et que la cavité de la matrice étoit moins triangulaire, et peu difléx-cnte de la cavité des matrices naturelles. Le Professeur Gravel dans une thèse sur la superfé- tation , imprimée à Strasbourg, rapporte une observation d'une doublé matrice avec un seul vagin , qui commu- .niquoit avec elle. Ces bizzarreries ayr.nt lieu dans les parties de la gene- ration , les conceptions qui peuvent arriver dans une fem- me semblable bien organisée, et bien réglée, doit-on les regarder comme naturelles , de mème que dans les autres femme6, qui n'ont qu'une seule matrice ou bien comme 2C)2 DESCIUPTION ANATOMIQUE une superfétation ? Des Auteurs gravcs ont admis la su- perfétation , cernirne possible dans ce cas, et dans le cas d'une seule matrice sans aucune division. Pour moi je suis d'avis que toute conception qui a lieu dans une ma- trice doublé doit ètre regardée cornine naturelle , quoi- que les conceptious ne se fassent pas en mème tems, puisque le male peut faire usage des deux vagins en dif- i'ércns tems , ou bicn d'un seul , lorsque la matrice est doublé aree une direction differente. Mais suppose que le mari ne fasse usage que d'un seul vagiu , comme il arrive dans les femmes qui n'en ont qu'un, la superféta- tion peut-elle avoir lieu ? Je réponds qu'elle peut avoir lieu , si l'ceuf ou l'enveloppc contenant le fétus reste dans l'ovaire , ou quii en tombe séparément dans la cavité de l'abdomen , ou quii entre dans les trompes , et y prenne une adhérence et la nourriture, comme nous en avons un exemple actuellement , dont nous rapporterous fbistoire en son lieu , parceque cette grossesse laissant le passage du vagin à la matrice, et celui de sa cavité à l'ovaire par la trompe libre , le principe animateur du germe pourra y pénétrer et produire le mème eflct quii a produit pour la grossesse opposée. Jusques-là la raison va d'accord avec l'observation , et il paroit quii n'y a point d'objection à faire, eu égard aux observations qu'on a faites sur les cadavres , et sur les vivans : si fon pouvoit en dire autant de la super- fétation qu'on croit possible dans la cavitò de la matrice , ce seroit un pas de plus que les Naturalistes auroient fa i t sur la generation , et surtout relativement au tems que TAR M.* PENCHIENÀTI. 2f)3 la Nature emploic dans ses reproductions ; mais comme les lois ne permettent de l'aire sur les femrnes vivantes. toutcs Ics observations nócessaires , il faudra se contcn ter d'en rapporter ce que les femmes elles-memes en ont dit aux sages-femmes , et aux Accoucheurs , et de comparcr les observations des fausses couches d'un mois et plus avec les germes que l'on a obscrvés dans divers animaux, et cn particulier dans les chiennes et les vacbes qui por- tcnt presqu'autant de tems que les femmes. Dans les animaux camassiers tels que les cbicns, on ne découvre point de principes organiques avant le I2e ou le i5e jour , et dans Ics animaux ruminans avant le i8e, cn ce tems la matière renfermee dans une vésicule, de muqueusc et albumineuse qu'elle étoit , devient cen- drce ; et c'est alors qu'elle prend les premiers rudimens de membrane , et qu'elle se dispose pour descendre de l'ovaire par les trompes de Fallopc , et ensuite dans la cavitò de la matrice pour y prendre la nourrilure con- venable par l'union des vaisseaux absorbans du placenta et les exhalans de la matrice. Cela pose , la scmence éjaculé'e dans les accouplemens successifs pourra , pendant i5 jours , donnei- lieu dans les chiennes à la formation d'un second et mème d'un troisiòme chien , ou d'un quatrième d'une autre espèce dans les ovaircs , en sorte que la superfétation peut se faire jusqu'à ce que la cavité ordinaire de la ma- trice soit occupée au point de fermer le passage à la semence , ou à la matière generative , pour quelle arrive à l'ovaire. En effet nous avons bieu souvent 294 DESC1UPTI0N ANÀTOMIQUE observé que les chicnues qui ont eu commerce plu- sieurs jours de suite avoc diflérens cbiens , ont mis Las de pctits chiens de diflcrentes couleurs , grandeur et in- clinations suivant les pères qui dans les diflérens tems s'accouplèrent avec clles. On a fait la méme observation dans les femmcs qui ayant eu commerce avec dcs mules de differente couleur , ont donué des fétus semblablcs aux pères qui les avoient engendrés. L'histoire que M.r Gentil dans sa troisième lettre page 64 de ses voyages , faits autour du globe , rapporta de la femme d'un Espagnol , qui ayant eu commerce avec son mari , et ensuite avec un esclave de la Guinee , accouclia au terme ordinaire de 9 mois d'un enfant blanc, et six semaines après d'uà autre noir , cette histoire , dis-je, prouve la possibilità de la superfétation. Si cela n'est pas arrivò , faute de nourriture, comme nous en avous nous-mèmes un exem- ple , ce fétus doit avoir cté* concu dans une matrice doublé , puisque cette conception n'est pas autrement pos- sible dans la cavité commune de la matrice , où l'on peut accorder- tout au plus 7 à 8 jours environ, puisqu'après un tei tems toute la cavité de la matrice ctant occupée par l'arriòre-faix , et par les membranes qui renferment le fétus , cette conception ne peut plus avoir lieu. Les observations que l'on a rapportées sur la matrice des vaches nous assurent qu'avant le i8e jour on ne dé- couvre rien de consistant dans le corps jaune; qu'après ce tems la matière gelatineuse changeant de couleur et de consistance laisse entrevoir aussi l'origine d'une subs- tance membrancuse , qui, lorsque se séparé de l'ovaire , l'AR H.r PEXCH1ENATI. 2f)5 dosccnd cn forme de follicule dans les trompes , et do- la dans la cavitò de la matrice , et c'est par de petits r-annux absorbans , qui ont lem* origine dans la superficie du follicule , et par autant d'exhalans de la surface in— térieure de eefte cavitò que ecs membranes avec le fétus qu'elles renferment, prennent , en s'y attachant, la nour- riture commune , et avec un progrès si rapide que toute la cavité se trouve remplie dans 7 ou 8 jours, en sorte qu'après ce terme ricn n'y peut plus pénétrer. Or si ce qui arrive dans les vaches , a lieu , comme il doit l'avoir , dans les femmes , la superfétation peut s'eflèctuer pen- dant 7 à 8 jours dans la cavité commune de la matrice, mais elle est impossible après ce terme, puisque le chorion, le placenta , et lamnios , et le fétus quils renferment avec la liqueur couvenable , rempliront toute la cavité de la matrice. Donc si après cette conception il en arrivoit une autre, il faudra que le germe reste dans la trompe cor- respondante. Nous avons encore une observation sur une femme scorbutique, qui n'ayant vu son mari qu'une fois, se blessa 27 jours après. Cette observation me fournit l'occasion de remarquer le volume du placenta avec ses membranes, lesquelles avoient encore dans la partie in- térieure et inférieure , contenant les eaux , le cordon de la grosseur de trois fils ordinaires mis ensemble , et de la longueur d'environ 8 à io lignes. La portion du placenta considerò dans son intégrité étoit du volume d'un ceuf de poule de moyenne grandeur , et ce netoit que dans les deus tiers de sa surface extérieure qu'on voyoit d'abord les vaisseaux absorbans , qui avoient été P P 2C)6 DESCRIPTION ANATOMICHE sépards d'avec les exhalans des parois de la matrice. Ces vaisseaux étoicnt pourtant beaucoup plus sensibles è la loupe, moyennant laquelle j'observai mcme les jonctions, et les commuuications qui passent entr'cux à mesure qu'ils avancent vers le centre du placenta. Dans les fausscs cou- chcs de deux autres femmes je n'ai pas vu le mème nom- bre de vaisseaux absorbans ; ce qui, à mon avis, a été cause que ces femmes se sont blessées plusieurs fois de suite , faute de nourriture , et je suis d'autant plus dis- pose à le croire que Ics femmes retiennent le fétus plus ou moins suivant que le nombre de ces vaisseaux est plus grand ou plus petit. Mais pour revenir a notre sujet ce que fai déja exposé paroit nous autoriser à conclure que la superfétation rap- porta par les Auteurs qui ont fait l'histoire des vagins et des matrices doublcs, n'cst pas une vraie superfétation; que celle qu'on a attribuée aux matrices simples ne peut arriver dans la cavitò de la matrice que dans 8 à IO jours après la première conception, hormis qu'on veuille parler de la possibilité de la superfétation des trompes , qui peut: arriver plus tard , lorsque le fétus concu après, s'cst arrété dans fune de ces trompes pour y prendre sa nourriture. C'est de la possibilité de cette superfétation dans les trompes, dans le ventre et dans l'ovaire que je vais traiter, et à cet effet je rapporterai l'histoire d'un fétus qui est reste dans la trompe droite pendant trois ans, et en est sorti après ce terme par une ouverture survenue au nora- bril. La femme qui dans cet espace de tems a souteuu PAR M.' PEJ.'CHIENATI. C^y nvcc lo plus grand courage Ics incommodités d'une felle grossesse, est encore cn vie. Ce que jc dirai de la possibilité de cette superfétation hors de la cavile de la matrice paroit devoir intéresser le Lecteur autant que les observations que jc viens de rapporter sur la possibilité de la superfétation dans la ma- trice doublé , et dans la simplc et naturclle : cette su- perfétation hors de la cavité de la matrice est appuyée de l'observation de certains fétus qu'on a trouvés dans l'ovairc , dans la cavité de l'abdomen , et enfin dans les trompes , où le fétus a demeuré cn vie pendant plu- sieurs mois , étant mort ensuite avec la mère lorsque la Nature n'a pu la seconder de ses proprcs forces , et que l'art n'a pu favoriser, moyennant la suppuration ou d'une autre manière, l'issue de toutes les parties qui compo- soient le fétus. Dans les Transactions Philosophiques, N.° ^16, pag. 5yg on donna l'histoire d'un fétus trouvé dans l'ovairc , lequcl s'étant attaché avec ses enveloppes aux intestins colon et rectum , et Ics ayant coiTompus , s'y fit jour , et sorti t tout en détail par l'anus, excepté ses enveloppes, peut- ètre parceque celles-ci étoient nourrics par les vaisseaux spermatiques distribués naturellement dans le meme ovai- re : on trouve d'aurres observations à peu près égales , rapporlées dans les mémes transactions, et dans l'Acadé- mie des Sciences de Paris, que je crois inutile de rap- porter ; parcequ'elles ne font pas une plus forte preme que la précédente. Il n'y a pas long-tcms que Lcveille et Mouillct, Chivurgiens de l'hòpital nommé l'Hòtel-Dieu, CC)8 DESCR1PTI0N ANATO AIIQUE ont communiqué aux journalistes de l'Institut une obser- vation d'un fétus trouvé dans l'ovaire. La ferame rctircc à cct hòpital étoit de Bussy , et s'appeloit Marie Hélene Mamain , àgée de 58 ans , où elle mourut en 14 jours d'une rnaladie interne. Elle étoit déja mère de 8 enfans, et se trouvoit dans le 8e mois de sa e/ grossesse. Ayant fait l'ouverture de l'abdoraen , non-seulement on trouva la tumeur de la matrice enceinte , mais on en trouva rncore une autre derrière quc l'examcn fit reconnoitre appartenir à l'ovaire droit , et en ayant fait l'ouverture , on y trouva un autre fétus cnveloppé dans ses propres membrancs avcc le cordon ombilical bien conforme , qui à cu jugcr par le volume, scmbloit ètrc de 3 mois. Le Chirurgien Désault proposa la question aux. Chiiurgiens Leveille et Mouillet , si les deux fétus pouvoient avoir été concus dans le mème tems , ou bien successivement ? A une telle question Leveille , Practicien du Professeur De'sault , répondit qu'il croyoit que les deux fétus pro- venoient d'une seule conception, et apportoit pour raisom que la matrice étoit plus propre que l'ovaire à nourrir le fétus quelle renfermoit, et que par conséquent la difle- reuce du volume provenoit du plus de nourriture qu'avoit prise le fétus place dans la cavité de la matrice , et du peu qu'en avoit recu celui de l'ovaire concu après ou en mème tems. La réponse de ce jeune Chirurgien est conforme à ce que nous en avons dit en faisant remar- quer l'ceuf ou le follicule fécond , lorsqu'il est arrivé dans la matrice, en remplit dans pcu de jours la cavité , et par conséquent il n'est plus possible que la semence pé- TAR M.T TEXCHIENATI. 2f)g nèfre par les trompes , cxccpté que cettc fécondation ait ]icu dans ('intervalle quc le germe reste dans l'ovaire pour s'y perfectionner. Cela pose l'on a droit de con- cime que la superfétation pcut avoir licu dans la cavité natiti-elle de la matrice toutes Ics fois que le germe fe- conde reste dans un ovaire , dans une trompe , ou dans la cavité libre du ventre : mais ce dernier cas ne ine- rite pas toute la foi à cause de la difficulté que le fol- licule coutenant le fétus doit rcncontrer pour s'attachec à la surface du péritoine , et à y prendre la nourriture nécessaire. Je pourrois rapporter un grand nombre d'exem-. plcs de fétus qu'on a trouvés hors de la matrice , mais corame ils ne prouveroient pas davantage mon assertion, je me bornerai à décrire l'histoire singulière du fétus qui a pris son accroissement dans la trompe droite, à l'insu de l'Accouchcur, et de la mère, qui soutint les incom- modités d'une telle grossesse jusqu'au terme ordinaire. A ce terme elle fit appeler le Médecin , et le Chirurgicn Accoucheur , qui l'ayant examinée avec soin , la rrouva grosse, sans prononcer sur l'emplacement du fétus quii croyoit dans la cavité de la matrice, comme les précédens- En eflèt les mèmes douleurs, quelle avoit éj^rouvées dans les autres enfantemens , reparurent , mais l'endroit où elles se faisoieut sentir , étoit diflérent , parceque le fétus se trouvoit entièrement dans la cavité iliaque droite, et dans la trompe du mème coté. Dans cct état de souf- france elle fit redemander l'Accoucheur qui , croyant qu'clle alloit accoucher , comme les autres fois , ne fut pendant quelques jours que simple et inutile spectateur. .000 • DESCRIPTION ANATOMIQUE Ensuite il la fìt saigncr pour empècher l'inflammation , et pour favoriscr l'issue du fétus , mais tous ces soins fureut infructueux, Ics douleurs plus fortes cessèrent sans quo le col de la matrice se dilatàt , ce qui fit naitre le soupeon que la mère ne seroit pas aussitòt délivréc. Néanmoins la Nature la dégagea dune quantità d'éau , provenant des membrancs déehirées par les efior ts qu'cllc avoit fait dans le tems du travail , et d'un morceau do placenta moins épais que le placenta naturel, de la lar- geur de la peaume de la main , et qui devoit ctre at- taché dans la cavité de la trompe , et à pcu de clis— tance de celle de la matrice. Depuis les douleurs con- tinuèrent à diminuer , et cessèrent enfin tout-à-fait, et après un regime de vie pendant plusieurs semaines au moyen de quelques évacuations lochiales , la malade se remit dans un état de sante mediocre ; la tumeur restant dans le mème endroit , quoique dirninuée de volume , sans lui faire éprouver les mouvemens quelle éprouvoit au paravant , marque evidente que le fétus étoit mort. C'est dans un semblable état que cette mère demeura plus de trois ans , sans souffrir dautre incoTnmodité que celle du poids , et de ne pouvoir dormir sur le coté gauche : elle étoit cependant réglée comme auparavant , et vaquoit à ses aflaires domestiques. Enfin elle eut dans la troisième année, sans aucune cause apparente, un fort accès de fièvre accompagno de douleurs de ventre, qu'on regarda comme des eflèts d'une colique , et qui , selon moi, étoient causées par quclque disposition que les par- tics du fctus avoient à se corrompre , puisque la fièvre PAH M.r PENCHIENÀTI. 5o 1 lui reprcnoit toujours avec un grand fn'sson, cn sorte que le Médecin la prit enfin pour une fièvre intermit- tente. En eflfet ce fut envain qu'après l'avoir purgée on lui fit prendre le quinquina; la fièvre ne la quitta point, et les douleurs augmentèrent niérae avec une sensatiou fàcheuse et iucoramode au nombril , qui fut bicntót ac- corupagnde dune inflammation , et dune fièvre plus forte qu'auparavant. Par cette fièvre la matière de la suppu- ration s'etant accuinulée , la peau se creva à faide d'un cataplasme calmant et anodin , et il en sortit une quan- lilé de matière rougeàtre et puante, qui diminua scn- siblement sans quii parùt aucune porlion du fétus qu'on ignoroit s'il existoit réellement. Tandis que la matière seVacuoit par l'ouverture survenue au nombril, la ma- lade commenca à éprouver du coté droit , et à la dis- tance de quatre doigts une sensatiou douloureuse , comme s'il avoit du lui venir une tumeur en forme de furoncle: cest ce qui arriva eflèctivement, puisque quelques jours après le pus , à la faveur de l'art , s'ouvrit le chemin dans l'endroit le plus élevé de la peau , et il en sortit ainsi que du nombril , une quantité de pus rouge et très-puant à peu près égale à la première, qui diminua dans les jours suivans. Pendant ce tems l'ouverture du nombril se réduisit à un point quelle avoit l'apparence de se cicatriser , et la Nature sembloit vouloir preparer le chemin pour la sortie des corps étrangers composans le fétus corrompu en parlie. Cest dans cet état que la malade se trouvoit lorsque je fus appelé en consultalion. J'cntendis le rapport de l'Accoucbcur, et je conclus que 002 DESCMPTION ANATOMICHE cetoit un fétus nourri dans la trompe droite , tout pics de la cavito de la matrice, qui formoit la tumeur, et gne c'étoit la corruption de ses partics qui causoit l'in* ilammation des partics molles coutigiies , et affachéesA celles de la trompe. En cflet des cheveux commencèrent à paroìtre avec le pus sans néanmoins pouvoir touchcr les os de la tète daus l'endroit correspondaut à l'ouver- ture ci-dessus mentionnée. Cette évacuation mélée de matière , et de substance bétérogène, quoique favorisce tous les jours par un mor- ceau dVponge introduit dans l'ouverture , diminua insen- siblemeut , et l'inflammation recommenca au nombril avec une nouvclle suppuration qui continua de fournir une quantité de pus de differente couleur, consistence et odeur. Gctte matière s'étant frayée une plus ampie route , quelques portions d'os commencèrent à paroitre entre les bords de la plaie : la malade eut le courage de les tirer elle-méme déhors à mesure qu'elles se présentoierit , en sorte que dans l'espace d'environ 5o jours tous les os du fétus peu ou presque point corrompus furent tire's in- distinctement et sans ordre , puisque Ics pbalanges des doigts parurent les dernières. La Nature tandis quelle ©péroit ce prodige , ne put prévoir un mal que la pré*- sence du fétus prepara insensiblement , c'est-à-dire l'union de l'inteslin colon avec la trompe. Il se fit dans cet in- testin une ouverture , eflet de l'inflammation , contusion et déchirement que les os produisirent par leur inégalité ; les matières ci-devant mcntionnées commencèrent alors à paroìtre mèlées avec les matières fécales , de facon que PAU M.' rENCHIIi^ATI. 5o3 levacuation par l'anus diminua dcpuis , et que pendant deux mois successila il ne s evacua qu'une Ibis scule une croùte tròs-dure au moyen d'un lavement. Pendant ce tems fon faisoit une injcction detersive dans l'ulcere pone nettoyer Ics matières qui croupissoicnt dans le fond. Cclte injeclion faitc pendant plusieurs jours justifia et confirma ma conjeclure du fetus nourri dans la trompc droite, puis- que cettc injection sortii un jour par le vagin; accident qui donna lieu à la malade de soupeonner que ses règles, suspcnducs depuis long-tcms, reparoissoient. llcmarquez aussi que la matière du lavement com- meDca depuis ce jour à sortir par la plaie du nombril, marque evidente que la portion prochaine du colon s'etoit ouverte ainsi qu'on l'a dcja indiqué. Pour mieux s'en assurer on ordonna un lavement d'eau de mauve avec l'infusion de safran , et à peine Teut-on introduit , que l'on vit sortir par cette ouverture la teinture jaunc pro- duite par le safran. Dès ce moment étant appelé nouvellement en consul- tation avec notre Collègue Baldi, et avec l'Accoucheur , on ordonna un lavement mucilagineux de peu d'onces pour inviter la Nature à évaeuer le peu de matières qui s'amassoient dans le rectum, tandis quii amolissoit l'étré- cisscment ou calus de la portion du colon près de l'ouver- ture morbifique. Eii effet avec deux gros de lénitif, dissous chaque deux jours dans ladite décoction , la malade commenca à rendre par l'anus une petite quantità de matières fécales , qui s'augmenta tous les jours à un point que moyennant 5ol DESCRirTION ANATOMICHE une comprcssion exacte de charpie qu'on est après à faire au nombril , terni à sa place par un bandage eon- venable , fon espère de rcndre libre la route des matières fécalcs , et de fermer la fistiale , ou l'anus artificiel , dont là guérison est toujours très-difficile. oo5 REMARQUES SUR LA VÉRITABLE NATURE DE LA TURQUOiSE SUIVIES D'UN PROCEDE FROPRE A COLORER INT1MEMENT LES TIERRES NATURELLES , ET A LES RENDPvE SEMBLABLES A LA TURQUOISE ORIENTALE. PAH M.' LE DOCTEUR BONVOISIN. l E s Auteurs qui ont traité de la nature intime de Lu le 27 janvicr la Turquoise , sont , à ce que j'ai vu , tous d'accord à '7S9- croire , que cette pierre précieuse n'est formée que par des ossemens fossiles, accidentellement colorés par l'oxide de cuivre , ou de quelqu'autre metal ; et comme on con- noit deux espèces de ces pierres, dont lune plus rare, plus appréciée, plus eclatante en couleur durable de ciel ou de mer, dite orientale ou de la vieille locìie ; lautre moins dure, moins susceptible de poli, moins estimée, plus verdatre , plus en cas de pàlir , de se ternir , ou de varier de couleur par accident , ou avec le tcms , et con- servant plus visiblement des traits organiques des os , dite occidentale ; ainsi ils sont tous daus l'opinion , que lorsque ces corps, supposés zoolitiqucs , ont eu le tcms et le loisir de se colorer en Turquoise , et de s'agathiser 5o6 REMARQUES SUR LA TURQU01SE de facon à faire feu à l'acier, ils constitucut alors l'espèce plus noblc de ecs picrres , dites orientales ; et quand Ics os, quoique cufouis dès long-tems , et devenus fos- siles, picrreux en.partic, et eolorés comme les premier» , n'ont pourtant point, faute de tems, ou d'autres circons- tauces , pu acquei ir la dureté , et les caractères de Vaga- tile , forment alors l'espèee moius noble des Turquoises comuiunes ou occidentales. Eu effet l'illustre Bergman et son Commentateur Monge croieut que les Turquoises sont osseuses *. Wiedraan ** et Réaumur *** sont du meme avis; Bomar dit a l'ivoire »» fossile , et les Turquoises sont des espèces de Zooli- >> tes**** >■> et ailleurs ules Turquoises qui n'offrent point »» le tissu osseux, ne sont qu'un bleu de montagne so- >> lide; une espèce de Malachite , car les véritables Tur- >> quoises ne sont qu'une pétrification d'ossemens d'ani- >>"maux cndurcis et eolorés en bleu *****,>. Sage rauge , corame les autres la Turquoise , dans les substances os- seuses colorées en bleu par l'azur de cuivre, et remarque encore quii y a des Turquoises qui se dissolvent en en- tier dans l'acide nitrique , et d'autres dites de la vieille roche qui résistent à l'action de ce mcnstrue qui ne fait Sciagraphie du rrgne mi- des Sciences de Paris , annc'c néral, % 276. 17 iS, pag. 174. * Essai d'une nouvclle Mi- **** Dictionnaire d'histoirc aerologie , traduil par Dreux nalurelle , auatrième edition , fils, pag. 262. cn 0, Lyon, article Zoolites. *** Memoircs de VAcadémie ***** lbid. article Turquoise. PAH M.r LE DOCTEUR BONVOISIN. 007 que restitucr leur coulcur blcue : tellos sont celles de Perse *. Buffon , après avoir indique les belles Turquoises de la vieille , et de la nouvelle roche de Perse , dit : u leur origine est bicn connue : ce sont les os, les dé- >» fenses, les dents des animaux terrestres et marins qui >> se convcrtissent en Turquoises, lorsqu'ils se trouvent » à portt'e de recevoir, avec le sue pétriCant la teinturc >» metal! ique qui leur donne la couleur ;' et corame Ir >> f'ond de la substance des os est une matière calcaire, »> on doit les mettre, comme Ics perles , au nombre des >> produits de cette meme matière ** >>. Et ailleurs il dit : << on peut croire que le cuivre en dissolution se mélant >> au sue pétrifiant donne aux os une couleur verte , et >} si l'alkali sy trouve combine, comme il est.en effet >> dans la terre calcaire, le vert deviendra bleu *** >>. Ce nouveau Pline de la France ajoute encore que u quoique >> d'après les transactions philosophiques de Londres, quel- »> qu'un soit d'avis qu'il ait des Turquoises de nature »» absolument, et entiòrement pierreuse, on n'y doit pas >> y croire >>. Voici à ce su jet comme il s'exprime encore le célèbre Chaptal: a les Turquoises ne sont que des os- >» scmens colorés par des oxides de cuivre. Réaumur a »» donne à l'Académie de Paris en 1725 l'histoire des Tur- >> quoiscs qu'on trouve en Languedoc. La couleur de la * Elcmcns de Mineralogie , neraux , torn. 7, pag. 193. toni. 2 , pag. 240. *** Ibid. pag. 2o3. ** Ilisloire naturelle des mi- 5oiì RE1IARQUES SUR LA TURQUOISE )ì Turquoise passe souveut au vert ; cela dépend de l'al- »» tération de l'oxide métalliquc. Tcllcs étoient à peu près les connoissances lithologi- ques et ckimiques sur la Turquoise, lorsque, il y a quel- ques années , tomba entre mes mains un manuscrit très- intéressant à cet égard, dout l'Auteur en est M.' Lchmau, et que M.r le Barou de la Turbie , Ministre alors du Roi de Sardaigne à. la Gour de Russie, envoya à notre Con- irère le leu Marquis de Brézet. Cornine cet écrit n'a pas vu le jour , à ce que je sache , et quii peut couduire a fìxcr les idées des Naluralistes sur l'origine, la fonnation, et la vraie nature des deux espèces de la pierre intéres- sante, dont nous parlous; cornine cet écrit fait voir clai- rement que les véritables Turquoises, les plus estimées ne sont point des Zoolites , corame on l'a faussemenl cru jusqu'ici, mais qu'ellcs appartiennent à la véritablc classe des fossiles d'origine et de nature pierreuse; et puis- qu'enfin la description exacte des caractères de ces pier- res, dounée dans cet écrit, me fit naitre l'idée de pou- voir parvenir à irniter la Nature pour former artificiel- lement ces pierres en me servant des mèmes malériaux dont elle à peu près se sert; je vais le rapporter tout cn cntier avant que de passer aux observations , et aux ex- périences que j'ai faites. PAN M.r LE DOCTEUR BONVOISIK. CO9 Remarrjiies sur la Turc/uoise , failes par M. Lehman. a Démctri Agaphi , Directeur des ccolcs Normales a >> Astrakan ; a envoyé à S. E. Monsieur le Comte Za- » vodovscki quclqucs cchantillons de la vraie Turquoiso » orientale, nomméc Turquoise de la vieillc Roche, re- >> marquable par sa dureté. Il a visite les gites des Tur- >» quoises en son passage par la Perse de la Province de )} Chotasau près de Pischapur (il me paroit que c'est »> le mème endroit , que quelques écrivains uomment >> Nissebour *) et les ('chantillons prouvent que la Tur- >» quoise orientale n'est pas un produit des dents miné- »» ralise'es ou imprégnées de cuivre oxidé verd ou bleu ; 1» mais qu'elle se trouve en forme de galets plus ou moins »> grancls, dans une matrice qui offre une roche d'un genre »» particulier , et que son origine est analogue à celle de >» ì Opale , de la Pierre de poi oc, et de la Crysoprase , »» et qu'en classifiant il faut la ranger dans la serie de ces » pierres: voici fextrait de la lettre de M.r Agaphi à »> M.rZavodovscki , dak'e d'Astrakan le 2 septembre 1791. i< J'ai toujours cu répugnance de regarder la Tur- * Bomar , Dict. (rhistoìre trois journecs de Mcched en naturellc , article Turquoise , Perse , et que sa mine porte dìt que celle qu'on nomme de le riom de Phiruscou — • note la vieillc roche on l'appone de Bonvoisin. de Nccapour , lille silue'e à 5 1 0 . REMARQUES SUR LA TURQUOISE >■> quoise poni' une dent ou un os pctrific. Relournant >> des Indcs era Russie par terre, traversali t la Perse, >) je me rendis à Pischapur ; Ics Turquoises s'y trou- >> veni dans des montagnes peu elevéest, couvertes de h terre vegetale limoneusc , qui he produit pas des )y herbes arides. On n'y decouvre jamais des trous )> d'cbouleinens , qui puissent servir de guide à la dé- »> converte des gangues et les ìiabitans cherclient Ics >> carrières à borine fortune , excepté qu'ils suivent quel- » quesjbis les indices que leur donnent les galets roule's. >> J ai fìxe mon attention sur maintes carrières cn »> exploilation , et fai obscrvé que les Turquoises se ti trouvenl dans des veincs qui ont une cerluinc direc- >> don quoti doit poursuivre, que leur matrice Jait des >> couches hori zonta Ics Ircs-gerce'cs , et quii est rare de >> trouver des morceaux de la grandeur de 12 à 14 >» pouces; et que e est principalement dans les feri tes rt et gercures que loti trouve la Turquoise en forme » de grains et de goutles. >> M.r Agaphi a envoyé à S. E. M.r le Comte Zavo- » dovski huit Turquoises brutes de ces carrières , et deux >> Turquoises polies. >> M.r Agaphi parlaut de la couleur des Turquoises dit » que plus elles tirent sur le bleu, plus elles sont du- t> res , et assure que l'on ne trouve aucuii vesligc d'os- ;> semens dans les carrières quii a visiteos. i> La substance de la Turquoise tire un pcu sur le >> verd de mer , la lime Tentarne facilement, et elle hape »» tant soit pcu à la langue. Sa cassure est terne > son PAR M.T LE DOCTEUR BONVOISW. 3 1 1 »» tissu serre et imperceptible , admettant un beau poli. a Elle paroìt devoir sa couleur au cuivre , quoiqu'on » ait. droit d'y admettre la présence du fer , parceque n l'aimant en attire quelques parties après la calcination. »» Au chalumeau la Turquoise devient brune et noinìfre. i» 11 y a des os pénétrés de cuivre par dépót. J'ai iì trouvé des Turquoises de cette espèce près des mines » de cuivre de Ilhin Braibach. Les eaux cémentatoires » coulant sur les débris de ces corps organisés , y dé- n posent leur chaux métallique , et les teignent. M.1 Re- >> novauz dit dans sa description du Mout- Aitai d'avoir » trouvé dans une catacombe de Stehondes un schelet »» entier devenu turquoise par cémentation ; et n'ai-je »» pas vu moi-meme dans le cabinet d'histoire naturelle » de S. E. M.r le Comte Alexandre de Strogonost, entre >> plusieurs vraies Turquoises , une qui est osseuse et >» facile à discerner des autres à cause de sa structure >» ? Jusqu'ici M.r Lehman. Il est donc éVident, d'après le rapport et les obser- vations intéressantes et sùres de Démetri Agaphy , rap- portées par Lehman , que la véritable Turquoise de Perse ou orientale , dite de la vieille roche , n'est point de nature osseuse , mais qu'elle appartient au genre dee opales , et des demi-opales. Ces pierres sont souvent hy- drophanes; en effet , possedant moi-méme quelques pe- tites mais superbes Turquoises, j'ai essayé à les digérer dans de l'acide nitrique pour m'assurer, si elles apparte- noient à la classe noble ou non , et j'ai vu que , non- seulement cllcs ne se dissolvoient point, et conservoient r r 3 12 REMARQUES SUR LA TURQUOISE ltui- coulenr eclatante de bleu de mer, mais elles de-» venoicnt taut soit peu trausparentcs sur scs bords min- ces. Vous savez , Respectables Confrères , quo j'ai cu le bonheur de découvrir que le Piémout renfermoit aussi des demi-opales hydrophancs *. Au Mussinet elles se for-* ment encore par galets dans la terre vegetale limoneuse : la description et fanalyse que j'en ai donuée démontrent que leur nature est analogue à celle des pierres qui font la base de la Turquoise. L'hydrophane du Piémont s'en- tame facilement à la lime cornine celle-ci ; elle hàpe tant soit peu à la langue ; son tissu est serre et impercepti- ble, admettant un beau poli. Ces deux pierres ont donc les mèmes caractères à la couleur près. L'hydrophane du Piémout est bianche. Si par hasard le cuivre se trou- voit répaudu quelque part dans son lieu nata] , je suis convaiucu que l'hydrophane du Piémout deviendroit dans quelques eudroits de la Turquoise. Pénétré de cette idée, je résolus de plonger dans des dissolutions cuivreuses vertes ou bleuatres des hydropha- nes du Mussinet; je nai pas eu de difficulté à réussir de colorer exactement ces pierres , intimément encore , et à les rendre tout-à-fait semblables aux véritables Tur- quoises. Mais content, au premier aspect, de mes cs- sais , je ne l'ai pas également été dans la suite. La cou- leur obtenue , quoique eclatante dès les premiers jours * De la pierre hydrophane rin , annc'e 1784-85 , premier (hi Piémont: Voyez Mémoires volume , première parile , pag. de ì^ìcadcinie Royale de Tu- 475. PAR M.r LE DOCTEUR BONVOISIN. 3l3 après l'expérience , elle varioit en après , ou se ternis- soit au contaci, et à l'exposition de la lumière, et me* Turquuises se degrado icut. D'autres tcintes verlcs, comme celle-ci , imprimées à la pierrc , ne resistoient point à l'humiditò: l'ean redissolvoit l'oxidc cuivreuse, et la piene pàlissoit à proportion de l'action accidentelle ou piocurée de l'humidité. Pour obvier à ces iucouveniens j'ai fait plusieurs essais qu'il est inutile de rapporter * ; je me * En faveur cependanl de Cenx qui voudroient tenter de nouvelles expériences à ce su- jet, et pour leur épargner des peines ìnulilcs , je dirai : que fai impregnò d'hydronitrate de cuivre mes hidrophanes , je les ai ensuite laissées ex- pose'es à l'air. L'on sail que le cuwre s'oxide de celle fa- con , comme il est en effet arrivò dans les pores mémes des pìerres , elles ont acquis ainsi une couleur verte bleud- tre pale. D'autre foisj'ai plon- gé les pierres chargées d'hy- dronitrale cuivreuse dans de reati de chaux ; fai forme comme-ca des cendres bleucs dans les pores mémes des pier- res qui avoient acquis une su- perbe couleur de bica de mer. En faisant bouillir d'hidro- sulphate de cuiure dans de la chaux , et en y ajoutanl en- suite du tartrite acidule de potasse (crème de tarlrc) ori a une forte teinture de cu tire qui seri à mervcille à domicr une couleur eclatante à nos pierres. Un mélange de tar- trite acidule de potasse , de muriate de sonde , de sufphale de chaux, de sulphate d'alu- mine et d?eau , atlaque puis- samment le cuivre lamine ou en grainaille, et le réduit eri oxid» liquide; les hydropha- nes se pénètrent facilement et intimément de celle couleur, et en sortent émulant les Tur- quoiscs ,• mais l'exposition à l'air, à la lumière, à l'hu- midité, à l'eau bouillantc de- 31/f RÉMARQUES SUR LA TURQIT01SE borne à décrire celui qui, ayant fourni une belle cou- leur, la donne solide, et à l'abri des inconvéniens que j'ai nofé. Réfléchissant que l'oxalate de chaux est presque in- dissoluble dans l'eau, j'ai cru que si je parvenois à pré- CÌpiter l'oxide de cuivre introduit dans les pores de la pierre avec l'oxalate de chaux , les pores mémes étant obstrucs par l'oxalate calcaire indissoluble, empècheroient l'aceèfi à l'humidité et aux autres dissolvans du cuivre, j'ai procède à l'expérience suivante : J'ai dissous, autant qne j'ai pù, d'oxidc de cuivre dans de l'acide hydro-oxalique; j'y ai digéré des hydrophanes du Mussinet, et lorsqu'elles eurent absorbé autant de dissolution qu'elles en pùrent contenir, jc les ai laissé sécher. Alors j'ai plongé et laissé séjourner quelq.ue-.tems ees mémes pierres dans de l'eau de chaux. Lorsqu'elles étoient bien humectées par l'eau calcaire, je les laissais sécher, et après je les introduisai de nouveau dans de nouvelle eau de chaux. Renouvelant plusieurs fois ce procède, je suis parvenu à colorer la pierre d'une belle conleur de Turquoise, et à la fixer de facon qu'elle ne se perde plus dans l'eau, ni dans Inumidite, et resiste encore à l'action des acides. Il ne faut pas ccoire que la Nature se serve exacte- ment du méme procede pour introduire et fixer dans les giade plus ou mnìns i ite la nlt par Vemporter méme ew- coulair aajìiìse à nos picrrea ticremmt* par tous ecs procedc's, oùjl- PAR TV1.r LE POCTEUR BONVOISIN. 3l5 drmi-opales la belle couleur des Turqiioises de la Perse; car l'acide oxalique uè se rencontre pas facilement dans les fossiles; mais elle emploie sùrement la chaux, comme j'ai fait , ou quelquc autre terre alkalinc qui, conjointc- ment à l'acide métallique, attaque facilement par adinitó élective la silice de la pierre, ou celle quelle reucon- tre, et se combine intimément avec elle pour former un ciment picrrcux permaneut qui préserve la couleur cui- vreusc des attaques des acides, et de l'action de la lu- mière, et de l'humidité. Pour mieux comprendre et ex- pliquer ces phénomèucs , je me rapporte à ce que j'ai dit dans mon Mémoire de 1 Hydrophane du Piémont , touchant léthiologie et la fonnation des agathes ou dc- mi-opales, des bois agathisds etc* La Nature emploie * La pluparl des Natura- listes Lithologucs , pour ex- pliqucr Tagathisation des bois, des substances animales, et la fonnation des pierres, crojoif, il n'y a pas longtemps , à Vexistencc d'un sue lapidi- fiant. xTe crois d'auoir éno peut-étre le premier, Vopinion: que la Nature fait ces ngatlit- sations par affinile élective des terres alcalines avec la silice par voie humide. Les norn- breuses observaiìons que des jluteurs ce'lèbres ont Jait en^ après ont mis au grand jour cettc opinion , qui est main- icnant adoptéc par tous Ics géologues Ics plus distingucs _ Elle a été énoncée quelque ie-ms après par quelques uns (Tentr'cux comme le produit de le tir imagination. Il ar- riie souvent que Ics cnnnois- sances existantes eonduisent dii'crs sectateurs des sciences à la dc'coui'erte de vérìtés nou- velles , qu'ils publient sans safoir que d'autres les areni dcja cnoncc'ss; il arride que 3lS REMARQUES SUR LA TURQUOISE. pai- voie humide un tcms long , des siècles , et meme dcs milliers de siècles à l'aire et à achever scs lentes cora- binaisons; le Chimiste ne peut pas fimiter. Les opera4 tions et les combinaisons à-peu-près semblables que ce- lui-ci fait avec le feu, donnent des résultats qui decòlent toujours ce moyen de laboratoire , et n'ont jamais les caractères exacts des produits naturels; c'est pour cela que je ne me suis point servi du feu pour imiter les Tur- quoises. Je dois remarquer que les pierres hydrophanes pren- nent des nuances diflférentes de couleur à proportion qu'elles sont plus ou moins opaques ou demi-transparen- tes. Les échantillons dcs Turquoises artificielles que je soutnets à vos yeux, en sont une preuve. Celles qui sont blanches, plus opaques, et qui Mpent la langue, con- servant une moyenne dureté sont les plus propres à imi- ter les véritables Turquoises de la vieille roche: la ba- gue que vous voyez, est une Turquoise artificielle de cette nature. Je ne vous ai lu qu'un essai des expériences que j'ai entrepris, et que je cornpte de coutiuuer non-seulement sur les Turquoises, mais sur la coloration, et sur l'imi- tation que l'on peut tenter d'autres pierres naturelles. Je des mémoircs enseveìis dans une opinion nouvelle , et ne des collec/ions académiques se soiwenant plus de Vavoir soyent ignore's et peu cónnus; recue, on la croil en après le et il arriva encore, qiCon re- produit de sa propre Jantai- foit quelque fois d'un autre eie, et on la débite cornine Ielle. TAR M.* LE D0CTEUR BONVOISIN. ZìJ connois d'autrcs picrres beaucoup plus dures, scintillali* tcs à l'acier, qui absorbcnt très-bien Ics dissolutions co- lorces. Le schiste silicieux , ou espèce de Gneys chis- teux, connu cu Pic'monl sous le nom de pietre de Barge, est un peu hydrophane , quoiquc dès-dur et scintillant, et il est susceptible de se chàrger de dissolutious colorantes. La Calcedoine bianche de Zavatcrella dans le Plaisentin, quoique trèa-dure , et faisant feu au briquet , elle est très-poreuse , et petit très-bien se colorer par diverscs oxides métalliques. .l'ai déja fait des pierres qui imitent très-bien le lapis lazuli , les cornalines et semblables ; je vous cu rcndrois compie dans un second Mémoire. MEMOIRES PRKSENT E S A V A C A D E M I E. DES MOUVEMENS OBSERVÉS PAR Mr. MARTOTTE DANS LES CORPS FLOTTANS SUR LA SURFACE DES LIQUIDES PAR LE PERE BARLETTI. L E célèbre Mariotte avoit observé , et décrit les mou- Approi>T#ie vemens des corpuscules Qottans ou submergés dans les *7»3- differens liquides contenus dans des vaisseaux pleins , ou non pleins *. Les seolastiques compilateurs de cours de Physique altérèrent ensuite dans leurs discours , et dans leurs écrits la simple expression de ees phénomènes en sorte qu il en disparut jusqu'a l'ombre de la véritc , qui est constante , et n'est qu une. Recouverts ainsi de tenè- bre* par la barbarie qui n'étoit pas encore entièrement dia- sipée, ees phénomènes i'ournissoient aux partis les plus op- pose* entr'eux des argumens pour soutenir également leurs opinions favorites et directemenf eontraires. M.r Monge Mathémalicien et Physicien de la plus grande reputa tion crnyant devoir rappeler ees faits à leur formi1 naturelle rn fit le sujet du Mémoire intéressant et nouveau qui fut inséré et publié. dans le volume de l'Académie des Sciences pour l'année 1787. Nul ne fut aussi charme que * Mario/te. Tratte' da mouvement des eaux. Part. II, Discours I. a 9 DES CORPS FLOTTANS DANS LF.S MQU1DES (ino moi de cette sayante production : oomme j'avois eu la meme pensée , et que je m'en étois fait une occupation sérieuse, le sujet traité par un si illustre Académicien, et approuvé par une Académie depuis si long-tems cé- lèbre me sembloit avoir acquis plus de dignité, et plus de considération. Je me fis une gioire d'ètre hèureusement prévenu ou dirige par un trait de lumière plus vive dans l'analyse physique , où mes expériences et mes recherches alloient aboutir. C'est de peu , et peut-étre de nulle in» portance que de s'arrcler anx idées que la ledine, et l'exa- tnen du memoire de fAeadémicicn Francois excitèrcnt dajis mon esprit. 11 su Hit de dire que nous avons parcouru tous deux la mème carrière àvee une marche tout-à-fait ci ilio— eeote , et de marquer ponetuellement la route diverse que nous avons tenue pour que , d'après une comparaison exacte, lon puissc juger avec plus de fondenient qui de nous deux est arrivé plus directement et plus proche du but que nous nous sommes propose lun à lineu de lautre. Eu suivant la marche du premier obscrvateur de ces phénomènes singuliers, cct Académicien établil d'abord trois lois qui à leur avis cu embrassent tous Ics cas, et toutes Ics vicissitudes. I.e LOI. Deux corps suhmergés dans un liquide, oujloltcms à sa siujìtce , et place's dans le voisinage ì'un de l "nu- tre, semblent , lorsqu'ils sont tous deux susceptibles (tètre mouillés par le liquide, s'atlirer mutuellement , et ils se portent l'ini vers lautre. l \R LE r-ERE BARLKTTI. 3 IL* LOI. Deux cnrps aùbrttergés oli floftans , et placès ò une certaine dislance luti de l'autre, semblent aussi, lorscjue ni l'uri , ni laude soni susccptiblcs dèlre tnouiUés par le liquide, s'attirer sernbbtblernent , et ils sapproclient altcrnalUernent turi de l'autre. Ili/ LOI. Deux corps submergés mi Jlotlans, et pltxcés à une certaine dislance l'uri de l'autre, lorscjue l un des deux: est suscejitibfe dèlre mouillé par le liquide, tandis ijuc l'autre ne l'est jias, semblent se re/jousser rècijirocjue- ment , et ils s'èloignent en effet l'uri de l'autre , à moins cjue quelcjue obstacle ne s'ojyjose à celle sepa- ra ti an. C'est à l'expression précise de ces trois lois que l'Aca- démicien Francois réduit le grand n ombre d'etpériences vraiment ingénieuses , quii a faites pour en consfater la vérité: e est aussi dans les tcrmes presenta par ces Jois quii rcstreint Ics réflexions intéressantes qui donnent tant de poids et de valeur à son ouvrage. Comme j'avois refléchi sur la nature , et sur les varia*- tions de ees phénomèncs tels que Mariotte Jes avoit dé- ferits au commencement , et que je m'étois aussi occupo en différens toms, et de (onte maniere dVxpói iences sem- blables, pour en saisir l'ordre, et en développer la suite naf invile, ces lois fixces par Mariotte, et ensuite confir- mées par Mongc , m'ont pani devoir ètre précédées dune .j DES CORPS FLOTTAN8 PAN.S LES LIQUI1 " nutre plus simple, et qui répondit plus précisément à l'idée de ces pbdnomènes, et cri s'approchant davantage de Ieur principe, dous. conditisi! à la division des oorps susceptibles dètre, ou de ne pas étre mouillés, aù lieu que dans L'exposition de ces lois on parie immédiateraent de certe division , comme si elle devoil precèder, d'autant plus qu'en resserrant ainsi ces phénomèhes, el en Ics bor- nant à de précises considérations il s'y mèle des idées étrangères d'attraction , et de répulsion , dont on est en- suite obligé de Ics débarrasser par de nouvelles expérien- ces , et de nouveaux argumens : ce qui leur fait perdre ce premier caractère simple et nature! qui Ics Uè mix prin- cipes les plus importans de la Physique, et les distingue dans les conditions singulières, qui semblent les soustraire à ces principes en présentant les exceptions apparentes, qui doivent former précisément le nocud et le dénouement de celte discussion. Voici la loi generale qui m'a para devoir ètre posée la première. Les corpsjìoltans sur la sui- face d'un li qui do en re- pos sous de certaines conditions que le liquide soit (l'ime tette nature, le vaisseau d'une tette grandeur et matière , et ces corps de Ielle nature , poids et gran- (leur, tunlut demeurent inunobiles dans leur place, tantót sui vani la marche commini e des graves, ils descendent par la route inclinee, où ils se trouvent, de la surface convexe ou concave du liquide: tantót (et cest ici le phénomène principal) cantre la marche nature! le des graves ils montent par le chemin incline, au pied PAR LE PERE BARLETTI. 5 due/nel on les a placés, de la surjace convexe, FhOrTANS DANS LES LIQU1DES luminoux, tanclis quii non est qu'un mode particulier, et une suite nécessaire? Pourquoi isoler l'un ou l'autre tenne de ces mouveinens , en restrcindrc la coinpaiaison cnfrc la matière des eorps flottati! ou submorgés, et celle du vaisseau, et se meltie aitisi dans le cas de devoir expres- soment réf'uter les conséquences qui ne dérivent que de la manière trop resserrée , et trop précise de l'expi-inn-r ? Pourquoi entreprendre l'aualyse de ces eorps à laide des lois subalternes , et s'imposcr eneore la nécessité de les reconduire enlin à de simples principes , et à leur rang nature] par des délours eompliqués et abstrus de rellc- xions , et d'expóriences ? Envain , a mon avis , fait-on l'éloge de ces lois à cause de la iacilité de les retenir dans la mémoire par l'analogie qu'elles ont avec la règie del signes dans Ics uiultiplieations de l'algebre? Le inerite de l'analyse physique rcsulte de l'analogie, et du rapport de ses termes avec les vrais principes pliysiques plutót que des règles mathématiques, lesquellcs plus s'approchent des conditions du calcili, et plus elles secarteli l de l'idée prc- cise des choscs actucllcs , et de Tétiologie naturelle des pbénomènes. On ne trouvera pas hors de propos , j'ai meme lieu d'espérer quon regardora corame nécessaires les retlexions précédrntcs , doni le but est de faire sentir en peu de mots l'utilité et 1 clendue de la loi , que nous venons de poser , laquelle renferiiic non-sculement les trois promièrcs, mais autant qu'il nous plait don exprimer relalivement aux dif- férentes conditions et circonslances que nous entreprcnons de dóveloppcr insensiblement d'après l'examcii le plus de- PAR LE PERE BAULETTI. -j tfiiiHé, ei le plus complct de ce corps cu rcpos, on mou- vement, et en toutes comparaisam; en èffe* en eopomen- rant par appliquer le principe d'action mutuelle enlie ics pail ics de la matière à noi re sujet pris dans toute son eterni uè il se présente absolunicnt à notre cousidcralion. i.° La mal iere du vaisscau. 2.° La malière du liquide. 3.° La malière de cliacun des corps flottans ou suL- inergcs par rapport à ses parlies. /j.° La malière du vaisseau par rapport aux parties du liquide. 5.° La matiòre du tiepide par rapport aux corps. 6° La malière du vaisseau par rapport aux mémei corps. 7.0 L'action mutuelle de deux de ees substaiices aver. la troisième , Oli de toutes Ics trois ensemble. 8.° Ces divisions qui ne regardent que Ics conditìonS exprimces dans la règie sous les noms de matière , de nature du vaisseau, ou du liquide, ou des corps , sont suivies des autres, qu'on a iudiquées dans la memo règie par les noms du grandeur du vaisseau. f).° Et du poids. io.° Et de la grandeur des corps. ii.° Et de leurs distances. 12." Et celles-ci doivenl-èlre semblahlcmcnt comhfnées eritrei Ics, et avec les premières alternativemcnl, et cnsuite composées deux à deux , et trois à trois par ordir. l5.° Enfìn pOUr allei- toujours plus en avant dans l'ana- lysc, ci iepuiser jusqu'aux derniers termos il f'aut distinguer 8 DES CORPS FLOTTANS DANS LES LIQUIDES dans chacune des divisions précédontes non-soulcment le défaut , ou la realità d'action mutuelle sensible. i/(.° Mais ancore déterminer la quantité de chacune. i5.° Pour cn comparer dans une juste proportioD le* sommes, les esce», ou rcsidus dans la differente compa- raison de leurs combinaisons. 16.0 II n'y a cpie cette voìe qui puisse nous conduire à une idée complète de ees phenomènes , et une base physique de rapporta mufuels de repos, et de mouve- mcnt entre ces substances. Car c'est dans la seule expres- sion de ees rapports que consiste loracle des lois phy- siques , suivant lescjnelles ces effets compliqués se suc- cèdent les uns aux autres; c'est ainsi que Ics expériences qu'on a déja faites se rapportent immédiatement au titre qui leur appartient ; c'est ainsi que dans un coup d uil l'on voit celles qui restcnt à faire pour cu accomplir lin- terprétàtion. Ce u'est certa moment que pour avoir pris le su jet, et Camme par lambeaux, et dans ses accidens les plus éloi- gnés , au lieu de le prendre en grand , lout ensemble, clair et distinct dans ses parties , qu'on a vu naitre tant de dissentions, et de contrariétés de raisonnemens , fbndés d'ailleurs sur des expériences aussi vraies qu'iugénieuses à propos de phénomènes un peu compliqués. Après tant d'expériences faites par les Newtoniens sur la cause de la cohésion des molecides composantes des coips, il ne reste rien à ajouter dans cet endroit aux consi- dérations absolnes dans les trois premiers nombres pircé- dens à fegard de l'action mutuelle des parties composantes PAR LE PERE BARLETTI. q du vaisscau , et de chaque corps flòttant et plongé , et de chaque Liquide , cefcte action mutuelle ayant été de- molitive clairement et dune manière incontestable par de belles expériences , et pai- dea raisonnemeris scrupuleux , qui ne laissenl aucun lieti à douter que c'est précisément de l'action mutuelle que derive la cohésiou qu'ils mesu- rent et déterminent dans les solides , et qu'ils rcndent asscz elaire et sensible inème entre les parties de chaque liquide, quoique en quantité beaucoup moindre que dans les solides. Il seroit mème à souhaiter que quelqu'un d'eux eùt entrepris d'exprimer par quelque mesure le degré de cohésion entre les parties de chaque liquide, eomme ils se sont occupés de la mesure des degrés mènies ( les différens liquides , et entre les liquides et les solides, parceque la première nous seroit plus nécessaire que lautre dans ces phénomènes ; e'est pourquoi je ne crois point imitile d'indiquer à ce propos à la fin de ce mémoire ce que j'en pense : en attendant quelle que soit la cause, qui n'a jamais été déterininée , et qui ne le sera jamais que par des illusions , ou des hypothèses ; qu'elle soit immediate , ou qu'elle dépende de la présence dau- tres moléculcs , d'autres sj^slèmes de tluides incoù'rcibles , et insensibles, il est certain que la cohésion naturelle vient de cette force que pour obvier tonte sorte de dispute et de cavillation on appelle action mutuelle, au lieu d'attrac- tion mot devenu équivoque et suspect dans les dispu- tcs des écoles. Voi là les lumièrcs convenables pour ce qui concerne les trois premiers articles. De plus grande éjìftircissemens seroient inutilcs. b IO DES CORPS n.OTTANS DANS LES LIQU1DES Toutes les autres combinaisons se réduisent enfin à une action mutueile entre solide et liquide afrisi cjuc: nous Io dirons bientót: il n'y a qua admettre la combinaison du N.° 6 , 'et les autres analogues qui comprennent l'ac- tion culre solido et solido, fello quo la mature du vafc- scau, et des corps qui doivent Under ou ótre submorgés dans le liquido. Je m'arroterai dono premièreinent à celle combinaison pour feire precèder les considéràtiohs qui lui sont propros , et pour rassembler cnsuife toutes les au- tres, qui ont enfr'ellos un rapport eommun. Il n'y a donc poinl ondo la matterò du vaisseau , et cèfi corps solides d'action mutueile seusihle, liormis quii s'y introduisc des GÌrconstances particuìières , cornine si par ex. le vaisseau étoit do for, et les corps tnagnétiqUes ou rcViproquomcnt, si on introduisoit de l'électrìcité dans le vaisséaU-, ou si la temperature sVn élevoit au point do communiquer de la clialour à ces corps, de Ics fornire, ou do les cmbraser. Mais cn fàisànt abstraclion do ces conditions ou autres somblables étrangères à oc sujet,puisqu'à force d'experienecs fon ne découvre aucuno action sensible entro cos subsfan- cos , tOUt rapport mutuel d'attraetion , et do répulsion est chiméri'que , aussi nous ne devons nous point nous donner la peine de l'évalùer , ou de l'écàrter. Monsieur Mongc rapporto quelques experionoes , et quelques observations pour prouver le manquo do cotto action, et c'est aussi dans la memo vuc quo jo construisis une petite machine à l'oCcasion quo je fas obligé de faine voir deux orrours, l'uno populairc et ancienne, l'autro moins commune et recente , analogues à, celle dans la quelle toni- PAR LE PERE BARI.ETTI. I i boni ccux qui supposent des rapporta mufuols d'action , d'attractions , et de repulsione entre le vaisseau et les corps. L'aocienne consiste en ce qu'en soutenanl de la maio un globe qui pend par un f II mince au-dedans d'un verre vide , el en l'approchant doucement des cótc's du méme verre, ce pendute bai tant de fois contre Ics par- lies du vaisseau quii esl des heures dans ce point du jour, où Ina fait l'expérience : l'erreur moderne vini dans l'es- prit à quelques partisans de la fameuse baguette devir natoire de M.' Towenel, el de son Pennet. Dans la vue de rendrc Ics prodiges de cette baguette plus probables, el mème plus éclatans , ces partisans alléguèrent ics i'a- cultés propres tic la majn de quelques personnes privile- giées à l'exclusion des autres. Ce pendute soutenu d'une de ces mains sur oh proebe de quelques substances mi- nérales , el mème d'une autre nature faisoit naturellement certains mouvemens , et certaines oscillatidns. Je démon- trai que L'accord des heures avec les oscillations n'est qu'une simple illnsion provenani de l'instabilité de la mairi qui soutient le pendute, et de la volonté* qui dirige inconsi- déremment celle instabilité. Je fis une .machine où toutes les autres conditions demeurenl mdépendantes de l'insta- bilité de la maio, el de la fantaisie qui en derive, et il n'a point frappé d heures, et je n ai pas observé un iufl- nième dare' pour donnei- le braille aux oscillations sùp- posées. Or ce qui imporle le plus dans ootre cas c'esl que dans le lems que le pendute s'approche des parois du vaisseau, la machine n'a pas marqué le plus petit mou- vemenl , elle n'a pas donne te moindre indice de coir i 12 DE5 CORPS FLOTTANE DANS LES LIQITIDES lorsqpi'il étoit au coniaci , ni de résistance provcnanf' de la cohésion , dans le moment qu'il s'en séparoit, et ensuite en passant au total des autres considerai ions qui tiennent au rapport commuti d action mutuelle entre des liquides, et des solides, nous devons, pour en traiteravec ordre retenir celle conuminion toutes Ics fois que la na- ture des combina isons le comporte, et la diviser à propos chaque Ibis que Ics diflerentes combinaisons annoncent des conditions, et des lois distinctes. Il est aussi vrai qu'évident cjae la matière étant introdùite dans le vais- seau , Ics combinaisons cjui en résultent à deux , et à trois , et celles qui sont composées d'autres conditions, du poids , de la grandeur , et de la distance renferment toutes un rapport nécessaire avec l'intermède, qui soutient et accompagne ces corps jusqu'au contact du vaisseau, et Ics fait llolter sur la surface , ou plonger dans la subs- tance mème du liquide , mais il est aussi vrai que toutes ces combinaisons et conditions' ne sont comprises ni éga- lement, niuniquement sous ce rapport general de liquide m lei-mediane. Toutes ces choscs considérécs -en abstrait, et en general se reduisent à une action entre liquide e( solide , mais en concret et en particulier entre le liqui- de , et le vaisseau , celui-ci , cornine plus cohérent , et corn- ine immollile dans ses parties modifie et determine la figure de la surface du liquide qui est moins cohérent , et beaucoup mobile , et encore en particulier entre le liquide, et les corps flottans ou submergés , ceux-ci etani cntourés de tout coté de la masse unie du liquide , et eomme plus mobiles dans sa substance sont modifiés au I'AI\ LE PERE BARLETTI. 10 contrairc par la figure de la surface , et par l'action mutuellf du liquide; et ee sont les combinaisons des N.os precedens IV.e et V.e dont nous devons parler ci- nprcs. A l'égard de l'action entre la matière du vaiaseau , et du liquide il s'olire iinmcdiatcnicnt la division qui dé- pend de l'action proprede ebacune de ces substances entre les parties respectives composantes , que nous avons pré- cédemment supposée, comme connue. Ou que donc les parties du liquide ont plus d'action entr'elles qu'avec les parties du vaisseau , ou qu'elles en ont moins. Le pre- mici- cas est précisément celui du mercure entre un vais- seau de vene , lequel ne s'élève jamais autour des paroij du vaisseau, et ne se courbe point en surface concave vers sod centre , mais il demeure rassemblé , et pai-oli pulir cela s'écarter tout à l'entour du vaisseau, et s'élève en lui-nume vers le centre, et forme tout à lYnlour un comble , ou bien la surface convexe. Et cornine pour cct elici on regarde pour nulle l'influence du contour du vais- seau, il en arrive que soit que le vaisseau soit plein de mer- cure ou quii ne le soit pas, ce liquide est Constant si non dans la quan lite precise, du moins dans la marche, et dans l'espece de convenite de sa surface. Le second a lieu dans lcau au-dedans d'un vaisseau lemblablement de vene, et à cause de l'excès de l'action tnutuclle entre l'eau et le verre sur celle des parties de leau entr'elles , lcau s'élève autour des parois du vais- seau dautant plus quelle en est plus proche, et s'abaisse ssairement par son propre poids dautant plus quelle 14 DES C0RP5 FLOTTAKS DAI\S LES'LIQUIDES s'è lo igne da vene , et prend conséquemment dans sa surface une courbure concave opposée à la surface cim- veie du mercure; etcomme cVsi l'excès d'action mutuelle entro l'eau et le verre qui influe dans celie convexité d'abord , et successivemuit par la continuiti de l'eau, cel eflel a lien jusqu'à ce que l'eau arrive au bord du vais- seau, que Cappelle jusquà ce point vaisseau non plein. Au contraire lorsque l'eau arrive au bord du vaisseau fante de mafière, non-senlement celle action prevalente cesse , mais l'action de l'eau demeure libre et etìtière enlre Ics partics propres ; et à proporlion de cctte foree elle sclcve sur elle-raéìne, et forme un plus pel il comhle, parceque lintensilé de ]a force est moindre , mais elle n est point differente dans la marche d'avec la eonvexité du mercure, el c'est en cela que consiste la dillercnce enlre la figure de l'eau dans Ics vaisseaux qui ne soni pas pleins , et celle de l'eau dans les vaisseaux qui en sont pleins , dif- férence qu'on d'observe point dans le mercure. L'on n'a qu/à se rappeler de la suite des idées prc'cc- dentes pour voir à quellés modifications ces surfacés con- vexes , ou ooncaves des liquides doivent ètre sujettes. '.n premier lieu par la differente grandeur du vaisseau, puisque c'esl par (-Ile qn'est déterminée la première zone . levee ou abaissée ainsi que les snivantes continuement jusqu'au centro , qui est plus ou moins distaili dans la rnéme proporlion de la grandeur du vaisseau. En second lieu elles varient suivant l'intensité ou les degrés de la force nume prevalente ou par les parois du vaisseau , ou far les mol 'u liquide, Et en Iroisième lieu cetle PAR US PERE BARLETTI. forco rrooit de nouvellea modificfttioDS do la densité, ou gravite spceifique du liquido , qui dans uno direction con- traire, ou du moins digerente J'ait obetacle à son eflèt , ou soifo (jue le rayou qui marquo du Contour du vaissoau jusqu'au contro los sections de cos zoncs, représenlc urie espèce do chainellc do son genre, laquolle , comme dans la longueur dépend de la grandeur du vaissoau , ainsi dans la composition des forcea soutenantes, ou détournantes elle répond dans la diflerence successive de cos gones à [Hntensité de l'action mutuelle, et de la gravite dea par- tios qui concouront à los l'onnor , et en rassemblent tout ce (jui regarde l'action mutuelle, et absolue, et relative enfio los parties du liquide, et du vaisseau il cu résulte la formule ou loi suivante. Le . LOI PARTICULIERE. L'e.tccs , ou le defaul d'action mutuelle entre le li- quide et le vaisseau, ou l'action absolue entre Ics par- tìes mémes du liquide detenninent la courbure de la sui face du liquide ou en Jigure convexe, ou en figure concave, en élendue differente suivant la grandenr du vaisseau , et en hauteur conlinuellement varice co?res- pondunte ù la raìson directe de cet ecccès ou defaut , ou de celle action absolue , et a la raison inverse de la pesanfeur des parties mémes da liquide. J'fai cru devoir préférer l'eau ot lo meroure aux autres liquidos , ot pour vaisseau lo verro à tonte autre mature, parcequ'on en fait plus comnmnément usage dans cos sor- tos d'experiences ; qu'on no s'ima^ine donc pas quo jo \6 DES CORPS FLOTTANS DANS LES LIQUIDES veuillo cu restreindre 011 borner l'induction , je ne suis pas mème loin de pcuser , quoique je ne l'aie jamaia éprouvé, que le merdure dans un vaisseau d'or s'appro cheroit davantage de la mai-che de l'eau dans le verro. Dans Ics éclaircissemens , et dans Ics expériences il faut deseendre à des cas particuliers , et ce n est que pour Ics formulcs et pour les lois qu'on réserve des exprcssions plus générales. Nous en dirons de méme de l'action mutuelle de la matière des corps , et de celle du liquide , dont nous devons parler en cinquième lieu. Je prendrai par exem- ple des boulcs de verre soufflées à la lampe, j'on prendrai de petites , comme c'est l'usage , et de plus grandes et plus pcsantes , ou des boules scmblables de lierre , ou de liège , les uncs lisses, et Ics autres charbonnécs pour diminuer leur affili ite avec les liquides , et je retiendrai pour les liquides l'eau et le mercure. Bien entendu ce- pendant qu'on fait les mèmes expériences avec diflerentes sortes de solides , et de liquides ; et mème au lieu de aolides on peut substituer des gouttes d'autres liquides flottans sur l'eau, et non miscibles, d Inule par exemple. C'est pour ces raisous que je dois m'abstenir des termes que M.r Monge a retenus dans ses lois , de corps suscep- tiò/es , ou non susceptibles d'ètre humeetés. Ces termes semblent borner ces phénomènes à des liquides seuls qui humectent , comme l'eau , et introduisent une qualité au lieu de la substance , et font supposer de l'opposition où il n'y a qu'une diflérence relative de degré entre l'action mutuelle de ces corps et du liquide. PAR LE l'ERE BARLETT1. \n Suivant la loi précédente , la surface du liquide n'étant point abstraite , mais effèctive : voici les conditions qui déterminent lerepos, et le mouvement, ci la direc- tion,!! la vitesse des corps grands, ou petits, et de quelle nature el figure qu ils soient, sumageaas dans cette suriace. Si ou parvenoil à concevoir distinctement Ics conditions , et Ics termes énoncés dans la loi précédente , et à Ics combiner avec ceux que nous allonsexprimer, onn'auroit plus qua les appliquer dune manière également distincte àtoutes les productious de la Nature, et de l'Art pour en comprendre la cause : la première loi representerpit tona les élémens de lieu et d'état précédent , et cclle-ci tom les autres élémens immédiats et intermédiaires , qui con- courent à laccompur. Mais nous sommes bien loin de ecs idées distinctes , et encore plus du cas de les appliquer avec la distinction nécessaire aux din ics de la Nature, et de l'Art. Tàchons au moina de ne pas nous laisser trans- porter plus loin , si nous ne sommes pas à mème de nous en approdici-. Les conditions qui concourent dans le casprcscnt, soni en si grand nomine, et tcllcracnt compliquces qu'on trouve plus de difficulté à les développer avec ordre et clarté qua les reebercher , et à Ics découvrir. Il faut donc pro- ceder avec les divisions suivantes pour que chacune rc- tienne sa place , et sa yaleur propre. Il se présente d'abord trois conditions, qui ont une iniluence necessaire dans le repos , et dans le mouvement de ces corps , et ce sont lagrandeur, ou le volume, et ensuite le poids, et la masse , et cu troisième lieu la figure , et la suri' e l8 DES CORPS FLOTTANS DANS LES LIQU1DES capable d'augmcnfcr , ou de diminuer l'atritus , et il siiffit que ces conditions soient indiquées pouf qu'on puissc los mettere ca compir dans tous Ics cas individucls, sui- vant Ics principcs connus de la mécaniquc. A ccs pre- niières conditions il cn succede trois autres , deux princi- palcs et directes , et la troisième qui en reéulte , et elles eri accomplisscnt , à mon avis , le dénombrement , et c'est en premier licu la quantité d'action mutuelle plus grande, ou pina petite entre le liquide et le corps. En sccond licu la courbure, ou la convexilc , ou l'indinaison plus grande, ou plus petite de la surface du liquide sur la- quelle pose le corps , et en dernier lieu la conspiration et l'opposition de eette courbure ou inclinaison de sur- face avee la quantité* d'action mutuelle entre le corps et le liquide, et plus distinctement avec Ics quantités corres- pondantes de graudeur , de poids , et d'atri tus exprimecs dès le commencement , et ccs conditions suivant Ics expli- cations précedentes parviennent à un tei degré devidence qu'après Ics avoir exprimées dans cet ordre , et avec dis- tinclion noufi en pouvons sane crainte de confusion eu rcstreindre la somme dans la loi suivante. n.e loi paplTiculière. Lajìgiire de la surface du liquide, délerminèe sous Ics conditions exprimées dans la loi precedente , deter- mino à son tour le repos ou le mouvement des corps surnageans en 7-aison des conditions mécaniques de grandeur , poids et atritus des mèmes corps combinécs urne l'action mutuelle entre ces corps et le liquide , PAR LE PERE BARILETTI, jn et a<.ec lopposition ou conspiration (/iti vésullenl de ces anatre condì tions avec la méme figure. C'cst par ecs lois que Ics lermes qu'onn'a pu qu'indiqucr d'ime manière vaglie el abstraite dans la loi generale, rccoivenl insensiblcment une exprcssion plus claire el plul distincte. Or celle loi atissi bien que toutes Ics considéra- tions et lois, qui nous ont occupc jusqu'à prcscnt , sup- poscnt toujours délerminée et connue la quantilc d'action mutuelle entre Ics parties dea solides cgalement quentre lea parties du liquide et principalemeut à son tour entre la maticre nièine du liquide, et du solide, dont les COrps flollans et le vaisseau sont composes , et c'cst la ce rap- port et ce lien commini qui joint ensemble tons les tcr- mes des considerai ions, et des lois precedentes. Nous dc- vons donc reprcndre cct objet, et le considcrer, cornine le principal di' celle discussion ; et cornine la mesure d'ac- tion mutuelle entro le liquide et le solide est notre pre- mier but , il nous l'aut recourir à la balance connue de Taylor. Je ne sais pas de quel les reductions et de quelles rè gles liiisoit usage M.r de Morveau en calculant au moyen de cctte balance les bclles lables, où il exprime cu noni bres l'action mutuelle, et relative qui a lieu entre divers liquides et solides en conformile des alfinitcs chimiques ou aflraclions électives. Mais je sais bien que M." de la Grange et Cigna, niembres illustre* de l'Académie de Turiti ont fa i L voir que l'usage de cetle balance est trom- peur ; je vais en rapportar les propres termes, cpii avec une préeision et ciarle singulières demontrent la fatteteli 20 DES CORrS FT.OTTANS DANS LES LIQUIDE» de ecttc méthode. Inquisì turus (actaSociet. priv. Taurin. voi. I, pVig. '9> tit. do fallacia methodi dimetiendi quan* titatem attrftcticmis ) num aliqua, et quanta mercurium et vitrum adhaesio ìntercederet, ìbtebar melimelo a Tay- . aliisque tradita e.v afferò riempe bilancis bracJiin vitrum planimi suspendèhafn in sita horizontaH', et ap- posito in altero brachili aequipondìo, suppositoqùe mer- curio , vitri inferiorem Stìperficiein mercuri! superjìcicì aplabam , et eoe ponderé in altero bilancis bracltio ad- dendo ad alrum e mercurio divèllendum udhaesionis 'dm medebar , cumque non exiguum pondus ad id requiri éxperirer , maximim mercurium inler , et vì- trum adhaesioném ca methodó me in venisse ac demon- strasse existimabam. Fallacem melhodum esse amice monebat Ludovicus de la Grange , eùmqué adhaesio- ném externi aeris pressioni aut totani aut ex parte esse adscribendam , cumque responsioni s loco nihil suppe- teret quod afferrem , nisi clarissimorum virorum au- ctoritate.m , qui ea methodo eodem scopo saepe usi Jì/eranf , ad experimentum provocabaf inler corpora , inler quae indiani adhaesioném esse apud PJiysicos in- confesso est. Itaque unanimes id ipsum experimentum vitro oleo madido, subjecla aqua tentavimus, sedmugnum quodque pondus ad id vitrum ab aqua divèllendum necessari uni fuisse inveii imus ; observabamus dumtaxat, ma/us, minusve pondus requiri prout contaclus magis, minusve esset accuralus , prout nempe plures paucio- rcsve aeris bullae vitrum inter et aquam essent inler- posilae. Cam autem in co esperimento vererì lice/et nn PAR LE FERE BARLL'.T TI. 1 1 elei stratum minus crassum ossei. 5 I." THÉORÈME. Le corps /lottan t sur la surface du liquide perà uno parlie de sa pesanteur absolue cri raison de la partie plongée , suivant les lois de l'hydrostatique. Si dono rieri ne s'oppose à l'immersion , il s'y piange tant qu'xl la perd toute , suivani la lai generale et abstraito de, l liydrostatique , sii y a obstacle à l'immersion , il on perd 7/ioins , et sii y a une cause conspirante à l'irn- ine/sion , il perd plus de sa pesanteur absolue quii neri a. Or ccs obslacles , et ces causes conspirantes ont lieu dans notre cas aiusi que nous le dirons bientòt. Done le corps fio t tant qui est libre tant quii se meut sur la surface nume du liquide, dans le sccond cas n'emploie pour descendre que la pesanteur restante : et c'est-là preV cÌBément le cas dcs gouttes , ou des contours de toute substance liquide , doni les partics, suivant Tidée abstraite que l'hydrostatique nous donne de la fluidité , devi-oient couler et iluer librement avec leur entière pesanteur, et eflèctivement elles ne fluent , et. ne coulent qu'avec ce résidu de leur ptopre pesanteur, qui n'est point soutenuc par la cohésion des partics voisines et intcrieurcs de la masse du liquide, et c'esl eri cela que consiste ce quii y a d'admirable dans ces conlours de liquides , qui ne s'ap- planissent point, ou qui ne montent point au niveau , cornine il arrive au mercure dans Ics tuvaux capillaires ; el dans le troisième cas ce corps flottant monte sans re- •■istance; il esl méme poussé cn'déhon cn nageaut dan? ■j.^ r»ES eORPS FLOTTAI» BANS LES LIQU1DES la partie la plus élevée du liquide non-seulement sdori l'hydrostatique par L'excès de pesanteur spéci fique du li- quide sur le solide , mais avec plus de Torce que si la pesanteur du solide étoit nulle; et c'est à cela que se ré- duit enfin ce qu'il y a de singulier dans ces corps, qui montent cn apparence coutre la marche uaturclle des ^raves. H.e THÉORÈME. Si la cohésion du corps Jlottant avec le liquide est plus grande (j'entends par plus grande cohésion le cas entre le verre et l'eau énoncé dans la première loi parti- culière ) le eorps s'y plonge plus que sa pesanteur spé~ 'ijìque ne l'exige. IILe THÉORÈME. Sì le corps Jlollani a une moindre cohésion (j'en-* tends par cohésion moinche le cas énoncé dans la pre- mière loi entre le mercure et le verre, ou bien entre l'eau , et le bois charbonné ) le corps s'y plonge moins que sa pesanteur absolue ne le demando. La cause conspirante à l'immersion de ce corps dans le XI.e théorème répond à l'excès de cohésion des parties du liquidi; avec le solide sur les parties mémes du li- quide entr'elles. La cause qui obste dans le Ill.e théorème répond à l'excès de cohésion des parties du liquide en- tr'elles sur les parties mémes avec le solide. Quaut à l'immersion plus grande dans le premier cas , et moindre dans le tecond , elle est visible à I'ujÌI , et 011 PAR LE FERE BARLETTI. 25 Ja mesure rn comparani deux petites splières de bois , lune polie, et l'autre cbarbonnée, et on prouve immé- diatement avec la balance que dans le premier cas l'ime peni plus, et duns le second l'autre perd moins que n'est ' sa pesanteur absolue ; on n'a pòur s'en assurer qua cora- parer cede expérience avec l'expérience hydrostatique cor- respondànte. L'expérience devient beaucoup plus evidente , si au lieu de sphères on se seri ile deux morceaux de sureau cy- lindriques, ou cooiques, l'un poli et l'autre charbonné , plongés dans une base non piane, mais d'un segment de grande sphère. IV.e THÉORÈME. Lorsque la cohésion entre le lì fluide et le eoips flot- tati t surmonte la pesanteur absolue du eorps , celui-ci est condui t par l'excès de celle cohésion dans une di- rection corrcspondunle a la plus grande seclion du liijuide, ou bica a la seclion où le liquide est plus e lesti, et par consecjuent conile la direction de la pesanteur du solide. Ce solide reprimente une vapeur suspendue et ascen- dente dans le milieu où se fait levaporation } ou bien Ics molécules qui se séparent insensiblement des liquides eom- posés , et monlent cu nageant dans Ics coagulations. 20 DES CORPS FL0TTAN3 DANS LES LIQUIDE.? V.e THÉORÈME. Au contraire le corps Jlottant qui n'a pas cteoccès de cohésion sur le liquide, dcscend par le résidu de sa propre pesatitelo-, suivant Vinclinaison de la surface rnéme du liquide, lorsque le résidu de cede pesantcur siti-monte l'atritus et la resistane^ qui a lieu entro la surface du liquide, et la partie plongée du corps Jlottant. Ce corps représente Ics molécules qui s'àbaissent insen- siblement dans un liquide à mesure qu'elles se détachetit de scs pari ics, et s'unissant ensemble fbvment une masse plus scnsiblo dans Ics précipitations. VI.e THÉORÈME. LiOrsqu enfia dans le cas du théorème IV il riy a plus d'eoccès de cohésion du liquide sur la pesantcur ubsoluc dii solide , et que dans le cas du théorème V l'atritus est plus grand quo le résidu de la pesanteur du corps Jlottant , ou bien que l'immersion de ce corps est si grande , que Vinclinaison de la surjace du li- quide ne Jait plus un angle proportionné à la elude du corps fiottant, alors ce corps est en repos, et demeure immobile oà il est place. Poni- prouver les trois /Jerniers théorèmes outre la dc- monstration dircele de la balance , Ics exprricnces sui- vantes viennent à propos. Lcs boules de verre et de Lois lisse qui montent sui-. PAR LE TEI\E BARLETTI. 27 l'eau , dcsccndcnt au contraìre , si je Ics place dans une goutte d'Inule Sparse sur la surface de l'eau, cette goutte ótc l'excès de cohésion cu tre le solide et le liquide. Les boulcs charbonnécs ne se mcuv.cn t point dn tout; lorsqu'elles excèdenl une certaine grandeur, et qu'ellea soni mises dans un vaisseau d'une certaine grandeur, et ù une certaine distaine. La méme houle de vene qui est transporfée par la convexité de l'eau, a un mouvement plus leni, et enfin elle demeure immobile , si on introduit inscnsiblemcnt par un petit Irou du mercure qui en augmente la pesan- teur au point de surmonter l'excès de la cohésion mu- tucllc avec l'eau. Au contraire les boules de ciré humectées , qui ont flussi de la cohésion avec l'eau , et qui attenda leur pc- santeur spécifique peu differente, s'y plongent presqu'én- tièrement , favorisent d'autant mieux cea mouvemens quel- Ics soni plus grosscs jusqu'à un certain point , pnrec que en s'v plougeant entièrement , les grosses perdent égalc- ment que Ics petites leur pesanteur , et en cela e 1 Ics vont de pair; et la disparite reste dans l'excès de cohésion de l'eau sur elles , et cette cohésion augmente en raison de la plus grande surface des boules plus grandes. En general pour ne pas rapporter d'autres expériences daiileurs aussi utiles que faciles, il suffit d'indiquer qu'en cireonstances égales , et à une plus grande distance ces mouvemens sont d'autant plus prompts que la pesanteur du solide sous un plus grand volume est plus petite ; que la pesanteur spécifique du liquide , et la tenaci té 28 DES CORrS FLOTTANS DANS LES L1QUIDE3 de sos pari ics sont aussi plus petìtes ; et quc le solide esl ])lus poli , rond et uniforme dans sa matière. Dans des vaisseaui de verre d'un dcmi-picd de diamètre on voit Ics boules creuses de verre de deux pouces et plus de diamètre se mouvoir sur la surface de l'eau ainsi que celles eie lierre , et de sureau de six. deniers en poids et méme plus grandes. Il n'en est pas de méme sur la surface du mcrcure. Vll.e THÉORÈME. Si l'on combine ensemble deux ou plusieurs de ces corps solides, iìs ne donnent point de marques d'action sensible entreux , hormis cpie des causes etrangères , et d'aulres circonstances lui donnent lieu , et ils n'ont point de mouvement jusqu'à ce qu'ils Jlotlent sur la surface du liquide. On doit rappeler ici les mèrnes reflexions précédentos sui- l'action mutuclle entre ces corps et la matière du vais^eau , c'est-à-dire cntre solide et solide sans l'inter- mède du liquide; sans quoi les phénomènes d'attrae! ions , et de répulsions apparentcs , dont nous allons traiter , ne peuvent avoir lieu. VHI.e THÉORÈME. Le corps fiottoni qui a une plus grande cohésion avec lo liquide élève autour de lui-mdme une parile du liquide ; et cette élévalion s'élend jusqu'à une PAR I.E PERE BARI.ETTI. 2CJ certa ine dìstance, ci méme elle est lou/ours plus grafi de vers la parlic la plus élevée préexistente dans la sur- face du liquide. IX.e THÉORÈME. Le corps floltant qui a une moindre cohésion ou affinile avec le liquide abaissc aulour de lui-mème à une certame dislance la liqueur de dessous , et en descendant par la declivi té préexistante sur sa sur- face se creuse tout autour dans sa marche un sillon qui augmcnle celle déclivité. \ X.e THÉORÈME. Puisque le corps qui a une plus grande cohésion est transporté en haut par leoccès de la invine force qui elève ce liquide aulour des parois du vaisseau , aussi bien qu aulour du corps méme , si deux ou ptusieurs de ecs corps sont proches , Ics forces concourcnt à pro- porlion de l élévalion préexistante et augmenlée d'un méme cóle , et conspirent ensemble', et par conséquent Ics corps sont transportés cornine s'ils s'atliroient mu- tuelleinent. Cela arrivc à une certame dìstance meme considerai de. Ces clévations autour des corps rcssemblent à des seclions de goulles, et il est certain qu'ellcs sattircnt , mais elles se touchent aussi par la courhure contumelie du liquide de lune vers l'autore. Je conviens avee M.r Monge de 3t) DES CORPS PiiOTTAKS DANS I.E5 LIQUIDES oe principe quii ny a point <1 atti-action entro Ics gouttes à une vraie et pure dislance , puisque toules choses dans la Nature a'arrivent que par continuilo de matière. XI.e THÉORÈME. Et comme le corps de moindre cohésion dosccnd par le résidu de sa pesanteur par la declivi té pré- existente sur la surjace du liquide, et qu'il l'augmente e/i descendant jusquà une certaine distance autour de lui-méme , il cu arrive quo , si deux oli plus de ces corps se rencontrent dans celie distance , celle de- clività doit concourir dans la méme direction de l'un vers l'aulre, d'oà il suit qu'ils descendent natureUe* menù par tette .déc'livité -, comme s'ils s'attiroienl mu- tuellement. XII." THÉOPlÈME. Si Tun de ces corps a une plus grande coJic'sion que Vautre à cause de la plus granile élévation r/ue le premier produit autour de lui-méme , l'aulre par la méme cause troupe plus de declivi té pour descendre dans une direction opposée au premier ; d'oà il arrive qiùl semole s'en fair, etètre repoussc , cornine lopsqu.il est seul il semole que des cotés du vaisseau ou de la partie convexe du liquide s' avance vers le cenire. Quoique les théorèmes VI1.C, YIII.% et IKe nexeèdea* en rieri la sinopie et pure expi-cssion de fait ; et que Jes PAR LE PERE BÀREETTI. Zi suivans X.e, XI.e et Xll.e nYn expriment que lea consé- quences immcdiates, on pèut ncanmoins Ics constata- par des expériences particulières également curieuses. Soicnt deul ou plusieurs corps sphcriqucs à une Ielle distane* sur la surface du liquide , qu'ils n'aient aucun mouvement. Si l'ou en interpose un nutre, si l'on y plonge p. ex. la pointe d'une verge cylindrìque, pourvu quelle soit de nièmc nature que les premiers , ils concourent tous vers elle , cornine si elle les attiroit, savoir, si e' est le cas de plus grande cohésion , il s'élève autour de cettc pointe de la verge plongée une zone du liquide , qui s'approche autant qu'il le faut des zones déja élevées au- tour de ces sphères , et par conséquent dans cette seule direction , elles eonspirent toutes au mouvement , et si c'est le eas de moindre cohésion , cctto pointe abaisse au- tour d'elle le liquide plus qu'auparavant , et présente anx corps d'alentour dans sa direction une plus grande dé- clivité , par laquelle ils deseendent , cornine si elle les at- tiroit. Au contraire si fun ou plusieurs de ces corps soni de diverse nature, en interposant le somme t plongé de la verge cylindrìque par les mèmes causes les corps , qui sont ses semblables courent vers elle , les dissemblables s'en éloignent , comme s'ils étoient repoussés. Après avoir accompli par les théorèmes précedens la ihéorie de ces mouvemens singuliers qui ont le rapport le plus ini ime avee la force muluelle d'adhésiou entre Ics molécules composantes des liquides, avec lesquels ils ont uniquement lieu , je souhaiterois pour terme de mes re- cherches de présenter quelque moyen , ou quelqu'invention 3s des conrs FLOTTANS dans les liquides importante qui nous conduisìt à la mesure de cotte adhésion. Mais je ne peux qu'éValuer bien peu ," ou pres- quc point du tout quclques idées, que je n'osorois pro- poser que corame de simples souhaits , et cornine des tentatives , ou des apercus. Il me vint daas l'esprit deus manières de mesurer la force de cohésion entre Ics pari ics de chaque liquide. En premici- licu je placai un pian de marbré noir de Saragozza bien poli et horizontal avcc une fiole à bcc mince , j'y versai dessus doucement antant d'ean qu'il en lalloit pour formcr une grosse goutte apla- nie. Ensuite j'élevai doucement d'un còte ce pian , et j'observai en l'incliuant ainsi qu'il falloit un certain degré d'ine! inaison poni- cj[ue la goutte conlàt par le pian jusqu'au fond. Je pensai donc , cjne si ce pian cut été dira còte ferme à charnière , et qu'il cut en du còte oppose un quart de cercle divise en degrés , ayant par dessous un pi- vot , qui le fit monter au moyen d'une vis par degrés sucecssifs , on auroit obtenu le degré précis où cettc goutte coule au fond. Pour determinar ensuite , corame il est nécessaire, la grandeur de la goutte , on devroit jDCser la fiole avant de la verser, et cn comparer la dillérencc après l'avo ir versée : ou bien pour renare l'instrum'ent indépen- dant de l'usage de la balance , il faudroit lixer une petite mesure pour la capacitò de l'eau , qui doit formcr la goutte, et s'en servir pour la verser sur le pian de la quantité et poids connus de cettc manière. Enversant ensuite avec cette mesure sur ce pian des gout- tes semblables d'autres liquides , on trouveroit semblablé- raent l'angle , sur lecrael chaque goutte flue et coule au lond. . PAR LE PERE BARLETTI. 55 Mais dans la comparaison de fune avec l'autre je voyois fori bicn que l'expcrience devcnoit 'compliquée pas les diflerentea pesaulcurs spécifiques de ces liquides, et par leur differente affinile avec la matière du pian , et je ne trouvai que quelques compensationa satiafaiaantea en quel- cpxe manière pour la réduction de rette invention en funue d'instrumenst. Quant à la differente pesanteur spécifique dea liquide? on pourroit construìre ed te mesure avec un tuyau de verri- diviaé en parties égalea , et la remplir auivant leur differente pesanteur spécifique au point précia que toules Ics gouttea fussent ilu mème poids. Pour ce qui concerne leur differente affinile avec le pian , il y a des liquides qui n'odreut a cet égard point de différence remarquable , et pour fàire compenaation de celle différence on n'auroit qua oindre le pian d'huile, ou de graisse en y répandant dessus des poudres fìncs , ou autrea matièrea scmblabl ea ; et il seroit n aiaé de l'aire quelques plana de diversi s matièrea pour en faire usage , s'agissant de liquides , qui ne iussent point capables de compenaation sur le mème pian. En second lieu je jugeai à propos de donuer à ce pian une inclinaiaon constante de huit, de dix , ou plua de degres , et d'y veraer avec ce tuyau gradui' et in- sensiblement une tede mesure de ces diflèrens liquides jusqu ù ce que la goutte de ehacun coulàt par le pian , et cornine par cette mesure Fon a le poids des liquides pour chaque goutte , on auroit par le mème poids la comparaiaon de cette limite , où la pesanteur de la e DES GORPS FLOTTANS DANS LES LIQUIDES ETC. matière mème de la goutte sui-monte Ja force decoWsion, qui tieni ics gouttes élevées et rassemblées , laquelle etani surmontée, elles commencent à fluer, et coulent ainsi par le pian; et si l'instrument répondoit soit dans l'unc, soit dans lautre manière au but que l'on se propose, sod noni proprc seroit slactimètre , mesure des gouttes, ou bien dacrìmètre, mesure des larmes , si ori aìmoit mieux don- nei- à ces gouttes le noni de larmes, cornine on L'a donne à ees gouttes de verre connues en Phvsiquc sous le noni de larmes bataviques , ou de Saxe. 35 DES ÉTOILES ET DES IIERISS0XS DE MEI\. OBSERVATIONS TAR LESQUELLES OX DEUONTRE QUE QUELQUES ESPÈCES DE CES AN1MAUX MARINS SO.NT QUINQUB-VENTRES. PAR M ■' LE DOCTEUR GAJÉTAN TORRACA. 1 L est coniiu dcs Naturalistes observateurs dcs produc- Approuvrfie 12 janrief tions marines , quo Ics espèces dcs étoiles mimnes sont »79«' cu très-grand nombre. Linné, le Pline Suedois, ne fait pourtanl mention que de celle à cinq rayons , Pentac- linaìdes , mais il y en a encore d'autres espèces qui ont plus de cinq rayons , ci Ics espèces de Pentactinoides sont encore elles-mèmes fori nombreuses. Il y en a , doni Ics rayons sont articulés à anneaux , et conìques , conformémenl aux queues dcs lézards avec Ics bases plantées dans Ics bords de la circonférence d'un coi-ps circulaire ( PI. l,Jìg- i- )• D'autres ayant un très-petit corps orbiculaire sont encore garnies de cinq longs rayons vermiformes , et très-veìus (Jtg- 2.) , et on en connoti de celles , doni Ics rayons soni très-rameux: ils còm- mencenl par se diviser chacun en deux ranieaux . qui se subdivisent en deux autres rameaux semblables , el ainsi de suite jusqu'à une petitesse extréme. l'elle es1 la M - duse, que Ics Marins s mi dans l'usage de nommer ventre de mer , el que leurs femmes on( condirne de réduiré cn poudi-e pour les aflections hystériques. 56 DES ÉTOILES ET DES HERISSONS DE MER Mais Ics observations que je vais eiposer ont particu- lièrement pour objet les étoiles de mcr sans ventre, ou corps visible au centrò des cinq rayons , qui sont plans , et plus ou moins remplis , et sur-tout les échinates, ou Ics cpineuses. La figure de chaque rayon peut-ètre re- gardée , comme une figure qui rósulteroit de l'union des deux pyramides jointes par leurs bases , dont celle cjui a le sommet au centre de l'étoilc, est courte , et l'autre doni le sommet dans un coirle trace aboutiroit à la circoufé- rence , est très-longue. L'union des plus courtes pyra- mides à un centre commini eli formant un pentagone, est ce qui constitue l'étoile (,/?£. 3, 4» ^ > ^ ' )• Chaque rayon a un sillon qui va du centre à la pointe. Quelqucs-unes de ecs ctoilcs , el sur-tout celles que je me suis propose dexaminer , sont remarquables par leur grandeur , et par Ics pctites épincs triangulaires et pi- quantes , dont ellcs sont armées. On obsei-ve cpie ces cpi- nes sont. régulièrement disposc'es de chaque coté du sil- lon , et le long des bords des rayons mèines jusqu'à leur extremité (Jìg- 3. ). La peau ou la substancc extérieure de cette espèce est très-dure , coriace , et réticulaire. L'au- tre espècc (Jìg- 4.) est piane , lisse , et pareillement co- riace. Les rayons des autres sont assez-courts , et de fi- gure rhomboidale , la peau en est aussi coriace , mais la surface de la Jìg. 5. est parscmee de points , et presque chagrinéo , et celle de la. Jìg. 6. est piane et unie. Ces dernières, et peul-étre quelques-autres semblables doivent Otre regardécs pour des espèces d'un genre d'étoiles à cinq rayons, qui, si je ne me trorape , va ètre établi par leR PAR M.' US DOCTEUR TORRACA. 37 observations suivantcs, jc ne forai quc rcmarqucr aupara- vant , rjue j'ai Irouvé et examiné des étoiles de differente grandeur dans chacune des espèces déja indiquécs. En (-xaminant «Ione ce genre d'étoiles marines Pentac- tìnoìdes , ou à cinq rayons (diflèrentes cu genre de celles qui ont un ventre (_/?§■. 1. et 2.), qui sont de véritables animaux, puisqu'cllcs passent d'un iieu à un autre, chcr- chent leur nourriture, et se mnltiplient, j'ai observé soi- gneusement qu'elles n'ont ni tote, ni ventre visibles , où Ics alimens soient recus, diggérés et distribués par tout le corps de l'animai. Cela me fit penscr que chaque rayon avoit ses réser- voirs particuliers pour sa nourriture particulière. Cette pensée me vint dans l'esprit sur-tout en observant qu'au cenrre supérieur , où les sommels des rayons vont se réuhir en pentagone , il y a une ouverture, qui me parut ciré equivalente à une bouchc commune à tous les cinq rayons. En effet elle est année, comme de cinq épines osseuses très-pointiies et triangulaires, qui ne sont que les eztrémités, ou les sommets iutérieurs des mémes rayons, et qui peuvent faire la fonction des dents pour saisir la proie et la triturer. J'introduisis au-dessus de lune de cinq extrèmités, ou de lune dea dents une sonde delire en la dirigeant sans le moindre eflort le long de la ligne ou sillon, qui di- vise longitudinalement le rayon en deux partics égalcs , et le passage fut aisé dans toute la longueur du rayon. Je repliquai cette tentative dans chaque rayon, et je trouvai la mòme facilitò. Ainsi jc m'assurai de la cavité DES KTOiLES ET DES HÉMSSONS DE MET\ des rayons , et du manque d'uni1 caviti'- centrale, ou d'un ventre commini à tous les rayons. Je Bs encore l'ouverture chi rayon , cu commencant du ceutre , c'est-à-dire au-dessous de l'une dea dents , ci cu coupanl pai- droite ligne le sillon , et j'y reneontrai une grande résistìance à cause ile la dure te coriace ; et du fissu très-fort des fibres très-solides , qui forment le sillon. Ensuite les viscères parurent, et la surface intérieure de la cavité étoit très-brillanté et lisse. Cctle cavité va en se rétrécissant à inésure que le rayon se rctrécit vers lextrémité , de manière que l'on ne découvre aucune cavitc près du sommet. Au-ilcssus de la dent est un canal subtil, trace de la ldngueur de quelques lignes : il doit ètre l'eesophage , il communique àvec un peloton de Elamens plus remarqua- bles , qui doivent étre l'estomac , et Ics boyaux. Dans Ics deux còtés de la caviti-, où elle est plus ampie , on ob- serve un petit monceau de pelils grains Irès-mous , et très-dclics , qui est d'une figure irréguhère , mais con- forme à la cavitc. Seroicnt-cc-lù Ics ovaires? La mollesse extrème des parties muqueuses ne permit pas d'en Taire un examen plus scrupuleux , et aussi exact que je l'aurois souhaité, carje scns combini cette descrip- tion est encore défectueuse concernant l'economie animale de ce vivant marin : quoiqu'il soit Irès-probable, que les petits grains mous , et si nombreux soni véritablement des oeufs, il faudroit uéanmoins pouvoir s'assurer de leur réalité. Après la fécondation de ces cenfs quelle en as bien remarquable. Ce qu'il y a bien de certain c'est qui- Ics rayona ont tous la méme structure, une cavité égale , mèmes viscèrcs , méme disposition , et méme rnécamame. Jl rcsulte dune de ce peu d'obscrvaliona, que cet animai étrange se nourrit par une bouche placée au centre de Bea i-avons. Cincj denta très-pointiics et triangulaires lui servenl pour prendre l'aliment , et pour l'inciaer , et Ics cinij cesophages pour le partager, et le distribuer par tout le rayon. Chaque rayon se nourrit par ses propres entrailles, et il se reproduit par ses propres ovaires : mais ne voulant point me permettre des conjectures , je dois avoner que je n'ai point vu de parties ni extérieu- res , ni intérieures analogues aux qrganes de la fecon- da tion. Je me borne a la satisfaction que ma cause l'observa- tion SÌngulière , par laquelle on peut assurer que cet animai maria a cinq corps disposés ù étoile, ou bien cinq ventrea , qui sana tète se nourrissent par une bouche commune , et chacun par son economie propre. Chaque rayon fait la fonction de pied , et d'explora- teur pour suppléer au defauf des yeux. L'animai rencon- tre-t-il de la nourriture par quelqu'un de ces cxplora- teura, il s'y traine jusqu'à ce que la bouche s'y applique , et que Ics denta la saisissenl , et l'mciseni pour l'in fere t commuti. Tous ces explorateurs évitent la méme odense: c'est toujours un anima! vivant lors méme quii perd DES ÉTOILES ET DES HERISSONS DE MER un des rayons, et chaque rayon se reproduit étant coupé au-dessous des viscères. De ces étoiles avee le rayon re- produit j'ai cu moi-mème occasion d'en observer une (Jìg. 5. )• Elle étoit épineuse , et font "rande, mais ccttc reproductión n'etoit ni complète, ni organisée *. On pcut Dommer cet animai Penlagaslrie , ou animai à cinq ventres , c'est le contraire du Folype à bonquets du savant Ellis, Hyclra , ou marina artica qui a un seul corps à plusieurs tètes , gamie chacune de cinq cxplo- rateurs , que ne la-t-on nommé Policépliale ? Valmont de Bomar après M.r de Réaumur est celui qui a beaucoup étudié la nature des étoiles marincs ; mais il ne paroit pas avoir suppose en elles cette economie * Je ne suurois affìrmcr la reproduction des étoiles par les petits morecaux , dans les- quels on pcut les reduire. Ce scroit envain qu'on cherche- roit les organes de la gene- ration ; et ces petits grains in nom.br ahi e s ne devroient plus ótre regarde's, comme de petits ceufs. Une reproduction si ad- mirable a ne'anmoins cté sou- tcnue par le faméux Natu- raliste Bonnet. Je ne ferai (ju'hasarder une réflexion : e'est que ces petits grains etani epars par tous les rayons, chaque morceau (Fune e'toile meme hachéc , doit renjermer de ces petits ceufs : or ce se- roit au de'vcloppement desccujs qu'on pourroit rapporter la reproductión des étoiles au lieu de Vattribuer aux petits morceaux , dans lesquels on les coupé. Mais , je le répète , je rfose rien assurer sur cela , comme je proteste que ce n'est pas moti intention de contre- dirc Vassertion de M.r Bonnet. PAH M.f LE DOCTEUR TORRACA. l\ I animale : ce quii a bien remarque c'est Je mécanisme de leur mouvement d'un endroit à l'autre , et il pense que Ics ordures excrémentiellès s'évacuent par le trou au cen- tre de derrière , et oppose à la bouche , qu'il ne m'est pas arrivò d'ol)ser\ er; et c'est avec raison qu'il setoline, que M.r Linck qui a public un traitc avec des fig.es in fol. des étoiles marines , n'ait rien observé sur l'organi- sation de cet animai. M.r Bonnet n'en dit pas plus que M.r de Reaumur. Mais les étoiles marines des espèces jusqu'ici obscrvees ne sont pas les seules à cinq ventres , ou Penlagaslries. Tel est encore l'oursin, Echinus, caslanea Taurina *, dont l'espèce abonde dans notre mer. Les hérissons de mei- , à les bien observer , me paroissent aussi des étoiles à cinq rayons , et très-mollcs renfcrmées dans une llieca crustacea ronde et gamie de pointes circulairement et régulièrement distribuées, artieulécs et mobiles, qui scr- vent à l'animai de sonde , et de pieds , dont il marche mème assez vite (fig. 7.). La bouche est aussi visiblemcnt gamie de cinq dents poinlues et triangulaires au centre supérieur. En ouvrant horizonlalement lhérisson, on observe distinctement que ces cinq dents sont soutenucs par des osselels très-longs, * J'aifaìt Ics obscrvations r/fì" pas sur Ccrpcce de melous SuivantessurcetteespècecFéchi- marins, ni sur celle des porcs- nus , 011 hérissons , qu'on ap- épics. pelle Castanc:e maxime, mais f 42 DES ET0ILES ET DliS I1ERISS0NS DE MEI\ et d'une blàncheur extrème ( fig. 8. ) dans chacun dcs- quels on remarque une ouverture presqu'ovale. Ccs os- selets joints ensemble par un gluten, et par des membres muqueux irès-dcliés forment , conune un chàtelet A cinq faces , peniaè'clre. Par le centre des cavités ovales il des- cend perpendiculairément une substance presque pirami- dale renversée , semblable à un tendon , le moteur peut- ètre de la dent correspondante. Cliaque osselet est com- pose de deus pièces jointes longitudinalement (fig. 8., ;). , io.) La base est fornice d'im troisième osselet ten- dre ou cartilagineux, ayant la figure d'un petit -are ren- versé, qui forme la cavile ovale. Le long du centre du chàtelet entier descend un petit canal , qu'on peut rc- garder , cornine l'eesophage eommun , et c'est le tronc de cinq autres petits canaux disposés à étoile , qui vont entrer dans un corps presque cylindrique très-mou , gro- nde et jaune-rouge , qui s'étend jusqu'au centro opposi; en s'adaptant à la concavité de la theca crustacea. Ccs corps grcnelés sont au nombre de cinq , et repon- dent aux cinq ecsophages : ils sont placés à des distances égales, et représentent exactement une étoile à cinq rayons, ou Pentactinoides que nous appelons Pentagaslrie ou étoile à cinq ventres (fig. 12.). Ces cinq rayons ou ventres sont pourlant liés ensemble par des membranes muqueuses, très-deliées et impercep- tibles, teintes plus ou moins d'une couleur fuligineuse et sombre , et parsemés quelque fois de petits grains jau- nàtres , et c'est encore ici que la mollesse muqueuse des parties m'a cause la plus grande diffioulté à Ics bien PAR M.r LE DOCTEUR TORRACA. /3 examiner. Co qui arrive ciana l'examen de tous Ics vers. ci de tous Ics polypes de ma? , et d'eau doucc. Cotte li- queur obscure qui teint Ics membrane! , et qui , suivant M.r de Réaumur se décfaarge par le trou centrai ìnférieur oppose a la bouche peut-étre est-elle excrémentielle , les pctiis grains jaunàtres qui pourront aussi avoir issue par le trou inférieur indiqué soni peut - étre des ceufs. Le venire daas cet animai parut à M.r de Bomar étre divise en cinq parties, de sorte que dit-ìlVéchiniis devroit avoir didcrens vcnlres séparé* les uns des autres *. Un heiisson vivant qu'on irrite avec des grains de sei répandua entre Ics pointcs, jette par la bouche une grande quantité d'une liqueur aqueuse et calmante ; il est dans une forte agitatimi, les épines sont en action , et l'animai passe d'un licu à l'autre à de courtes distances. On observe encore qu'au printems, et méme un peu avant l'hérisson" abonde cu ces petits grains analogues aux ceufs , c'est peut-étre le tems de sa fécondation , eL c'est le tems , quo Ics cinq ventres se trouvant bien remplis et bien ronds les gourmands en font un morceau iriand. * Deputi bien du tems que fai Jiu'/ ces observalions , fai pris plaisir au soupeon de Bomar ^irt. Echinus de mer, échinus ou liérisson. M.r Bon- netjait une descript ion gra- piiiquc de Porgali isation ex- te ri cu re de r oursi li. Sans contredire ce grand homme , favoucrai que je ri 'ai pas ob- serve bien atténtivement et en de'tail ce grand vomire de cor- nes de Limacon qriil y a rc- marqué ' lui-meme et auxquel- les il attribue la Jonction de sondes. Contempi, de la Nat. pag. 2 , cap. ig. DES ET01LES ET DES IIERJSSOJÌS 0E MER ETC. Do cette courte description des fig." 8 , 9 , io , n et 12 , il resulto quc cct animai marin est une véritable étoile à cinq rayons , un animai Pentagastrìe , empri- 6onné dans une tìieca , ou bolle ronde , qui en garahtit la substance molle , corame la peau coriace garantii les éìoiles mèmes; il se nourrit par une bouche , et saisit, et triture avec cinq dents l'aliment qui est ensuite distri- bué par les cinq cesopliagos à chaque ventre, où il re- eoi t les préparations nécessaires pour se répandre dans toute l'economie animale , et pour la nourrir. Ces observations ne paroitront peut-ètre pas assez cton- diies , et assez precisesi je les fis, il y a quelques ans , et je Ics communiquai de vive voix , et par une eourte lettre à M.r l'Abbé Fortis , savant Naturaliste , qui les ho- nora de son approbation. Quelque Genie d'un rang supcriour devouc aux sccrets de la Nature, et ayant plus de loisir que moi , pourra pénétrer dans de semblables recheeekes autant que la na- ture de ces animaux petit le permettre, s'il trouve qu'elles soient dignes de son attention. ifV ' ■ "4 sgjbrli Jf/,«. ./.■ /,/..- A ./:■ X;.;,..:. .6 Jinn Aa /;j!-/;j.i J^ 44 >' ' 45 RECHERÒ HES SUR LA NATURE DE QUELQUES MAT1ERES ANIMALES , ALTÉRÉES PAR DES MALADIES , ET SUR-TOUT DE QUELQUES - UNE5 SEMBLABLES A DU LAIT. PAR M.r LE DOCTEUR FRANCOIS MARABELLI. I L est toujours qucstion pnrmi Ics Médecins , si l'humour fitsemé ;■■ , io clécembre laiteuse , cju'on découvre fort souvent dans Ics cadavres n^- des femmes mortes de la fièvre puérpérale , ou de quel*- qu'aulre maladie survenue dans leurs couches , et qu'on trouve en amas tantòt dans la poitrine , et tantót dans l'abdomen ,~*est vraiment du lait transporté daus ces cn- dioits , ou si c'est uno matière d'une autre origine , et d'une nature differente. L'apparence extérieure de cclte humour, jointe aux symptómes , qui ont été Ics avant- courcurs do la mort , tei quo l'amaigrissement dea (olons, le déchet du lait , la fièvre; des tumeurs venuos dans quel- quos parties du corps , a semole à bien des Médecins dc- monfror suffisanamenl , quo colto humour a vraiment le caractòre du lait. D'autres au contraire , malgré la force apparente de ces preuves , ont été d'avis d'après quelques 4 6 SUR LA NATURE DE QUELQUES HALADIES ETC. réflexions plus mùros quo colle humour est tout-à-fait dif- ferente du lait *. Une lolle quoslion devoit en eflèt demeurer Indecise iusqu'à ce quo lVxpérionee cut prononcc: elle senio après l'oxamon le plus scrieux do cotte substance compare avee lo lait le plus pur de fomme récoinmont exprimé, et avec quelqu'autre humour, elle seule dis-jc pouvoit faire en- tendre vers laquelle des deux opinions la veri té poncho i-I; et cotte expérience ne pouvoit avoir pour guide quo des moyens connus , et qui sont du rèssort de la Chimie dans la recherche de la composition inconnue des corps. De- vant donc m'occuper de cotto recherche pour satisfaire soit ma curiosile , soit Ics vceux du fameux Professeur Frank, je ne pouvois que suivre cettc route la plus nalurellc et la plus propre de toutes , et me' ine Ja seule capable de nous conduire sans équivoque à la connoissance de l'ohjet cn quoslion. Voyaat que je pouvois me promettre quelque suceès de mon travail , et que le peu de jour que mes expe'- rionces , et mes observations répandoiont sur cet objet inlcressant étoit à mème de causer quelquc salisfaction aux amateli rs des progrès de la Chimie , et aux Médecins altachc's à la recherche des causes morbifiques les plus ca- chées , j'ai cru devoir vaincre cette répugnance cpie j'avois naturelloment à Ics publier , s'agissant de prononcer sur * Voyez la rcmartjuc judi- fesseur. Tom. f'.Delect. opusc. dense du celebre Frank , se- pag. 35. crétaire , conseillcr et prò- PAR LE DOCTEUR FRANCOIS MARABEI.M. /j.7 uno qucstion, qui a partagé jusqu*à préseat les sentirne™ dcs plus grands Médecìns. OBSERVATIONS et EXPÉRIENCES Sin' une humeur trouvée dans l'ubilomen , et clan* le thorax dune Jemme mòrte de Jìèvre puerpérale. En examinant cette humeur tirée de ce cadavre en assez grande quantité , je l'ai trouvée , cornine on pcut bien l'imaginer, dune densità moyenne', point transpa- rente, et de couleur de cendre plutòt, quo de lait, sans odeur , salée au goùt, sans ètre désagreable, mais corame elle étoit mélée à dcs grumeaux de mème couleur, je l'eu dégageai , et la iaissai reposer et couler quelque-tems avant de la soumettre à de nouvelles observations. Ce délai ne fot pas inf'ructueux , il parut en atteudant dans la liqueur une matière blanchàtre , subtile , semblable à de l'alun réduit en poudre fine. Cette matière en loui- bant de la suiface, demeura dispersée , et suspendue dans la liqueur , et emporta en se détachant en grande partie , la chaleur du résidu , qu'elle venoit d'abandonner. Je supposai que ceti e substance dans la suite se seroit sé- parce entièrement , et seroit tombee au l'ond du vais- seau , mais cette supposition ne se vcrifia point : elle se lint toujours suspendue , ce qui mobìigca , pour en dègager entièrement la liqueur, de la filtrer. Yoilà com- ment je commencai par oblenir i.° une matière en forme de grumeaux; 2.0 une liqueur qui n'en avoit point; 7>.° une portion abondante de cette mème liqueur {ilti.ee ; /j8 SUR LA NATURE DE QUELQUE3 1WALADIES ETG. fi.0 la substance restée sur le filtre. On va voir ce qii'un examen détaillé de ccs quatre parties ma foumi de plus remarquable. DES GRUMEAUX. Ces grumeaux lavés dans l'eau , et ensuite brulès répandirent une odeur fètide et ressemblante à celle du sei ammoniac : ils fournirent après une longue ac- tion de leu de la- ccndre insipide , qui , suivant toutes Ics indications nécessaires, netoit qu'un véritable phos- phate de chaux. Après avoir été indissolublcs par Ics al- kalis , et par les acides foibles , animaux et végétaux, ils furent dissous par les acides minéraux, nitrique, muria- tique et sulpburique , et leurs solutions avee l'addition des alkalis fpumirent autant de precipités , qui ensuite ne purcnt ètre redissous par une surabondante quantité dalkali. DE LA LIQUEUR Separee d'alee les grumeaux sans fdlre. I. Le sirop violat , et les autres teintures vc*gétales ne produisirent aucun changement dans cctte humeur , lors- qu'on venoit de la tiref du cadavre , et la chaux n'y fit développer aucune odeur de sei ammoniac , ni dautre substance quelconquc. IL Les carbònates de sonde, ou de potasse, et de sei am- moniac sans laide du feu n'excitèrent dans cette humeur l'AR M.r LE DOCTEt'R FRANCOIS MAIUBELLI. ^f) aucun cliangement seasible, tandis que la potasse, la soude, et le sci ammoniac la convertirent, jo ne dirai pas d'abord, mais dn moins quelque tems après, dans une cspèce de gelée, d'où il se separa quelque peu dhumeur, qui cu deiucura constamment divise e. III. Elle se coagula par tous Ics acides, et par l'alkool mè- mc, avee cetie diflèrence, que l'acide nitrique forma sur- le-champ ce coaguliti/i , et lui donna une coulcur tirant sur le rouge , tandis que tous Ics autres acides de mème que l'esprit de vin lui firent prcndre une couleur ccn- dréc , et en fournircnt plus ou moins promptement , et en quanti te plus ou moins grande cu raison directe de leur activité respective. IV. Elle se coagula de mème dans l'instant par Ics Solu- tions de solfate de fer , et de nitrate de mcrcure , le solfale et le nitrate demeurant decomposés en partie. V. Exposéc à la clialeur constante de iS degres , suivant RéaUmur , elle se putréfia d'abord sans donner aupara- vant aucune marque d'acidite ; d'où fon comprend pour- quoi une partie de cette liumcur désscchée à un feu lent et ensuite nièlée à de la chaux ne donna point d'indices de sci ammoniac, cornine il auroit du arriver, si elle avoit contraete quelqu'acidité avant la pulivfaclion. 5p SUR LA NATURE DE QUELQUES MAI.ADIES ETC. VI. Enfiti je divisai en deux partics égales lo résidù de l'hu- meur qui avoit été exempt de putréfaction , je Ics mis dans deux vaisseaux à part , que j'exposai au feu en ajou- tant à une partie le carbonate de potasse , et à l'autre celui de sonde , tous deux également dissous dans l'eau; et par ee moyen il s'en separa une substance obscure , coagulée , et semblable dans Ja densité au blanc de loeuf. DE LA LIQUEUR FILTRÉE. A l'égard de cette liqueur, qui étoit cendrée et trans- parente, il suffira de remarquer que, soumise aux épreuves qu'on avoit employées" dans l'examen de la liqueur non filhve , elle ofli-it les mémes phénomènes, et n'en dif- I Va qu'on les présentant avec moins de promptitude , et qu'en fournissant Ics précipités semblables en moindre quantité. DE LA MATIÈRE RESTÉE SUR LE FILTRE. Le feu et les autres moyens employés pour découvrir la nature des grumeaux , firenl également voir , que eette matière lui étoit conforme. ANALYSE Dit laìt de Jemnie pour servir de comparaisoit - avec l'humeur quoti \ient dexamincr. Pour avoir un terme sur de comparaison entre la na- ture de l'humeur qu'on vieni d'examiner, et celle du lai! PAR M.r LE nOGTEDR FRANCOIS MAHABBLLI. :~ i de femme , avec lequel, en suivant l'opinion du vul- gaire, on pouvoit penser quelle flit identique , je crus devoir soumettre du lait, qu'on venoit d'épreindre des mammelles d'une jeune aburrice , jouissant d'une parfaite sante- , à un examen soigneux et capable d'en l'aire dé- couvrir les qualitéa principales. Ce Jail parut moins cpais , et moins blanc que le lait de vache éffleuré, c'tant ncan- moins quelque peu plus doux. Ensuite exposé dans un vaisseau decouvert an ménte degré de temperature que nous avons indiqué dans les expériences précédentes , il s'aigritsensiblement, et répandit par consdqueut une odeur acéteuse. Triture avec de la chaux il donna à l'odorat avant de se corrompre d'une manière sensible des marques certaines de sei ammoniac qu'on n'avoit pas apercu au com- mencement, parceque combine intimément avec l'acide, il avnit déja forme un sci ammoniac particulier: et ce ne fut que par des degres insénsibles quii passa à lctat de corruption , et de putréfaction sans se forraer cn gru- meaux , et sans offrir Ics marques extérieures , que l'on a observées dans l'bumeur précède min cut analysée, il laissa pourtant encore cntrevoir quelques flocons blancs , et très-minces, qui y surnageoient. La soude , la potasse et le sei ammoniac y produisirenf pour toni changement quelques filamens blancbàtres. Le carbonaie de soude , et sur-tout celai de potasse à peine lui firent-ils prendre à laide du feu la couleur jaune, qui dans la suite se changea pourtant en rouge. Le seni chan- gement que les acides et l'alkool y causèrent, l'ut qu' un lems considerable il s'y l'orma un nuage épais et blanc : 52 SUR LA NftTUKE DE QUELQUES MALADIE3 ETC. les solutions métalliques, dont on a fait usage dans Ics expériences précédentes, ne furent clone point capables de le coaguler en Ics y mèlant lors de sa decomposi! ion. Ensuite on rassembla ce peu de fìocons que le Iait avoit fournis en passant successivemcni à la putréfaction , et quon pouvoit regarder , cornine une substance de nature caseuse. On en traila une partie avec des alkalis, et une autre partie avec des acides. Ceux qui furent traités avee Ics alkalis furent tous dissous avec eelte dillèrcnce que la potasse, la soude, et le sei animoniac encausèrent la dis- solution plutót que Ieurs carbonates j Ics llocons qui fu- rent traités par Ics acides sulfurique, nitrique et rauria- tique furent semblablement dissous , et Ics solutions avec les alkalis fournirent un precipite, que Ics alkalis-mèmcs quon y versoit en grande quantité , furent eapables de redissoudre. Le restant des flocons lave soigneusement , et fait brùler, exhala une odeur de sei ammoniac quelque peu differente de celle que répandoient les grumeaux , dont on a parie dans la première analyse , et la condro qu'on obtint facilement, avoit un goùt sensiblement sale. OBSERVATIONS Sur quelques autres humeurs en e'tat de malattie considérées corame des effets qui en dépendent. Les choses que je venois de considerar dans le Iait de (emme, et les comparaisons que je venois d'en faire avec tout ce que j'ai fait observer dans l'analyse ci-devant rap- portée , sembloient m'avoir fourni des preuves suflisantet PAR M." LE DOCTEUR FRANCOIS MARABELLI. 53 pour pouvoir décider sur la question importante , que je m'étois propose de resoudre et de déterminer d'une manière précise dans nics reeherches, et nullemcnt sujette à des équivoques, el à dea contradictions, lorsque j'eus occasion d'étendre mes observatioBS sur letat de quelques autres humeurs animales varices et COirompues par des maladies; et comme la coinparaison de ees mèmes humeurs avee la nature de eelle, doni il s'agit, ne m'a point pani étrangère au sujei de ees recherches cxpcrimcntales, j'es- père (jiic le lecteur ne sera point fòche de trouver ci-joinf: ce (jue j'ai remarqué de plus interessane. Ayant donc ezaminé une matière fluide amassée en grande quantilé dans Ics cavitéa de la poitrine , et de l'abdomen de deux hommes morts d'une forte péripneu- monie, j'ai trouvé qn'elle étoit entièrement conforme dans Ics qualités , et dans les principes à celle qui m'avoit été fornii ie par le cadavre de la femme ci-dessus mentionnée, morte cVaccouchement. Mais outre ees humeurs, dont la nature se trouva en- tièrement conforme , j'eus encore lieu de porter l'obser- ■wition sur une nutre , qui ctant sortie du nombril d'une femme ascitique; et se trouvant scmblable au pus, elle me parut mériter dètre analyséc et connue. Dense, comme du mucilage , laiteuse dans sa couleur , fetide , salée et dégout tante étant exposée à la chaleur de l'eau bouillante , elle fournit également que le lait de vaclic deux subs- tances distinctes , comparables fune avee la matière ca- seuse , et l'autre avee la séreuse. Je les fìs évaporer ;\ siccité, et il resta sur le verre une matière analoguc cn 54 SUR LA SATURE DE QUELQUES WALADIES ETC. appapence , et dama scs qualités sensibles avi fromniage qui commence a pourrir, et celle matière mise au leu se gonfia avee queìopie petillcment, exhala la méme odeur que répand le frommage en brùlant, et laissa un charboa noir doux au toucher, et fort sale à cause de la quantità de muriate de soude qu'il coiilcnoit. Je versai ensuite unepartie de celle humeur dans l'eau disliliée, et elle tomba presque toule au fond. Le résidu qui demeurant suspendu sembloit dispose à nager , ayant agite quelquc peu le vaisseau , se répandit dans l'eau , qui en devint laiteuse , et demeura felle jusqua ce que ce résidu se precipita au fond , et que l'eau redevenue pellucide , et sans chaìeiir oflrit clle-mèmc un dépót très- blanc , fin et léger, semblable à de l'almi. Cette humeur fìt prcndrc avi sirop violat une couleur verte , tout comme le pus. Dabord devenue plus fluide par la solution de carbonate de potasse , et dépouillé deJ'odeur fetide, elle redevint quelques-beures après plus dense qu'àuparavant, tandis quune partie devenue plus dense par l'évaporation , étant diggérée à une clialcur moyenne , ne parut pas èlrc dissoute par la solution de carbonate. Néanmoins ce mélange prit par l'infusion de 1 acide nilrique une couleur elegante et foncée de rose, au lieu que nul autre acide ne hit capable de produire un phénomène semblable. Mais pour connoìtre avec la plus grande précision pos- sible la nature intime de cette humeur , j'en mis trois drachmes dans une once de potasse dissoute , et j'observai qu elle y surnageoit , et quelle ne s'y méloit qu'après PAH M.1 LB DOGTEUR FRANCOIS MAIUBELLI. 55 une longue agitation , moyennant laqueJle la liqueur de- vint analogue au mucilage de gomme arabique , inu- mante et maltérable par L'eau , et ce ne fui que par 1 infusion des aeides qu'elle separa quelques petits flo- cons blancs , qui , quoique légers , tombèrent ensuite dans le fond du verre, sana que le changement ci-dcssu* indiqué de couleur rose cut lieu par faddilion de l'acide nitrique , et sana que les aeides soit foibles , soit con- centrés en sugmentassent la densité , au contraire elle devint plus fluide, et plus bianche , et perdit son odeur dógouttante et fètide par les aeides minéraux qui se cora- binèrent avec elle , et sur-tout par l'acide muriatique , qui dans l'instant selon sa propriété naturelle la déga- gea de tonte puanteur. Il faut ncanmoins remarquer qu'en employant les mé- mea aeides en plus grande quanti té, et quelque ibis aussi la chaleur , les résultats des expériences furent diffèrena , comme on peni le voir clairement par ceux que fon a obtenua au moyen des aeides sulfurique et nitrique. Je versai abondamment du premier de ces aeides sur l'hu- meur , et en se dissolvant elle s'échauflà par degrés con- ndérablement : la couleur du mélange se changea en noir tirant sur le bleu, ensuite passa au verd , et enfin au noir , quelle rei ini constamment. L'eau par cette so- lution devint lnileuse , et separa une plus grande quan- tità de flocons blancs, qui par leur légereté ne purenl se précipiter que difficilement. Il arriva précisément la mème chose en employant au lieu de l'eau distillée la solution du carbonate de potasse , et des flocons - 56" SUR. LA NATURE DE QUELQUES MALADIES ETC. blables furont sóparós par la potasse mème , et par le sci ammoniac de la solution obtcnue moyennant le moine acide avee cotte diflcrencc qu'ils eurcnt dabord une coulcur de cannelle adbiblie , et qu'ensuite ils prirent la couleur rouge. Le second acide, c'est-à-dire le nitrique allongé , quoi- qu'infusé en grande quantité dans l'humour , ne parut point en dissoudrc : mais ensuite le mélange exposé à une chaleur moyenne au bain de sable , presenta une solution transparente , jaune et très-fluide , où ni l'eau , ni Ics alkalis ne produisirent aucun changement , et ne causèrent aucun precipite. Il est néanmoins important diudiquer que la moine solution évaporée dans sa plus grande partie par la distillation , et ensuite refroidie à la surface , et aux cótés du vaisscau offri t une substance jaune, épaisse et tenace, qui aux caractères extériours > et à la manière de briiler ressembloit à de la ciré jaune avec la seule diSérence que l'alkool la faisoit dissoudre , et qu'étant dissoute , elle devenoit laiteusc cu vertu de leau qu'on y ajoutoit. Les expériences, et les observations jusqu'ici exposées font , sclon moi , voir clairement la grande diHérence quii y a de ebacune de ces bumeurs à l'autre , et déinontrcnt que la malierc qu'on trouve fort louvent dans les cadavres des femmes mortes daccouebe- ment n'est pas du lait transporté et répandu dans Ics dil- férentes cavitéa du corps. On pourroit plutòt dire que cotte matière est formt'c d'autres bumeurs viciécs par quel- que maladie , et croupissantes dans ces endroits , d'au- tant plus que la comparaison chiunque de cette méme TAfV M.r LE DOCTEUR FRANCOIS MÀRARELLL subitanee avec le lait de lemme Miilii" , à moti svia , pour dissiper tonte sorte de doute. En nutre , suivant les phénomènes i :s dans Texa- men (le J'humeur , dont en a ftit mentimi ci-dessus , elle est si differente ilu véritable kiit, qu'elle aemble plutòt Confórme à tonte espece d'humeur purulente , et au pus méme. En eflèl on n'a qn'à conaidérer les resultata (!<". expérìenccs rapportées aux N.os 11 et VI pour se convain- ere cju'iJs sont analogues à eeux que fòurait l'examen du pus , im de Ionie aulre malière purulenti? toutes les fois qu'en l'entreprenant on fait usage de- la mélhode proposée par l'illustre Doctcur Crasmeyer. Qu'on ne s'imagine pourtant pas qu'en paflànt de eette méthode je pretende en confinner la valeur dans toute son étenduc. Le carbonate de potasse dissona dans un peu d'eau ( luiile de fartre par déliquium ) n'a jamais mnnqué il est vrai de produire dans le pus le phénomène indicjué par Grasnieyer , loraque la nature, et le succès de la maladie , et d'autrea indices iaisoient voir que la malière que je soumettois à l'expérience éloit un véritable pus. ]\!ais en prenant toutes les précautions prescritea par eet Auteur, jai auasi observé bien sOuvent que d'autrea matières puriformes et purulentes , et méme dea crachats et d'autrea humeurs qu'on étoit bien loin de aoupeonner de caractère putride ont présente également le méme phé- nomène ; ce qui sullil pour faire voir que celle indica- tion du pus est encore bien douteuse , et bien loin d'etre decisive. Si toutea fois le pus dans quelqucs circonstances , lors II 58 SUR LA NATURE PK QUEiQWBS JVULADIES ETC. inónic quii n v ii plus aucim douic sur sod caractère , donne des marquee de quelques qualités scmblablcs à cri- Ics du lait , coinmc il est arrivò dans Ics expéiicnces in- diqnées a i'égand de rinuncili- sortie du nombril d'une (emme ascitique , un ne devra plus étre surpris si l'ini- meur cxaminée des feinmes morles d'accoucliemcnt n est pas da lait , cornine le vulgaire le suppose , ou eoinnie quelques auteurs l'ont cru , du lait altere et vicié cu pailie, quoiqu'clle ait quelques qualités comniuues au lait. Maia cest sur-tout l'cxameii de riiumeur trouvée dans Ics cavités du ihorax, et de l'abdomen d'hommes morts de peripneumonie , qui start admirablcment à exclure tout soupeon niénie éioigné sur l'idcntilé du lait avec celte sul)s!anee qit'on a Irouvée en amas dans des cadavres de iemmes morles dans leur coliche. En eflièl si de la seule v Jslence d'une inalière semblablc à du lait , et fort souvent séparée en deux parlies, lune ayant Tapparence de malière caseusc , et l'autrc de matière séreuse que des Anaioinislcs , et des Gliniques ont trouvée dans Ics ca~ davres de roàles de tout age jnoris de maladics aigues et chroniques , quelques s.wans ont crii avoir le droit de coiiclure cjue la malière morbifi.quc apparcnmicnt laiteuse qu'oiL obsei-ve si souvent dans lei inlcstins , et Ics autres viscèrcs de femmes morles pendant leur conche , n'est pas du lait, il me semble qu'appuyc, coinmc je le suis, aux obscrvalions cliiniiques cxpérhnculales, qui sont de- cisive*, je puis soutenir à plus forle raison , que cettc substancc, malgré lous Ics caractèrcs exlérieurs , n'est pas du lait, et quelle n'est pas méme un effcl du lait. PAR M.v I.E nOCTEUR FRANCOIS MAKABBLX& 59 «Tcprouve la plus grande satisfaction cu me voyant par- la dans le cas de fournir aux Mcdccins une preuve de la plus granitile importance pour confirmcr l'opinion du célèbre Profasseur Frank que le pus à qnelques égards est eapable de prendre la forme d'uno subsiance laitense, et que l'humeur que l'on trouve dans Ics cadavres des i'em- rnes eri conche, et qui croupisscnt sur-tout dans Ics ca- vitcs de la pò ili-ine , et de l'abdomen n'est pas du lait. Tandis néanmoins qne je me Gatte d'avoir atleint au but principal que jc m'iétois propose dans ces recherches , jc regrette de oe pas avoir eu jusqu'à présent le loisir de poursuivre d'autres recherches analogucs sur d'autres es- pèees de pus, et sur d'autres matièrcs puriformes qui me scmblent fccondes en rcsuUats de grande importance. La supposi! ino qne je fais ici , paroitra , je crois , raison- nable à taire ceux qui voudront fairc allcntion que le pus que j'ai analysé , et qui, suivant Ics cxpcrienccs rap- portées n'étoit que l'iuimeur sortie du ventre de la l'emine ascitique, cloit bien un véritable pus , mais tei qu'il prc- sentoit des phénomènes particuliers , qui ri'avoient jamais été observes non-sculement dans Ics autres pus , mais ninne dans aucun autre genre de substance animale. Mais e'est en portant les obscrvations de la chimie la plus scrupuleuse, et la plus détaìllée surtoutes Ics espfè- fees d'humeurs en ctat de sante, et de maladie que la production singulière de certe matière, scmblablc à de la ciré, promet sur-tout de grands avancemens dans cette partile. Une matière de cette nature pcut nous conduire à des conséquences très-ntiles et iuattendues. SO SUR LA. NATURE DE (^UELQUES MÀIiADIES ETC. Si quelque savant en examinanl du pus, et des lm- meurs corrompues avòit le bonhèur de rencontret" de celie ciré , quel cbauip ne s'oLIriroil-il pas de recherches direct les pour vérifiér dans quel* cas elle se forme, et eie quelle manière elle est produile; et quel jour ne potirróit-elle pas repandre sur la fonnalion, et sur la dillèrcijce pos- sible de toules lesespèees de pus, dépendamment pelit- ene de la diversità des causes inorbifiques, et diflércntes eonstilutions des maladies , et des divers degrés de nia- ladie! Quóiqu'il puisse donc arrivcr qu'aucune autre sorte de pus ne produise de cette ciré à cause que le malade ne se Irouvc point dans celle combinaison particulière de circonslances, qui ont été capables de la produire dans la remine aseifique , dont OU a parie , je serai toujours bien loia de negliger les occasions lavorables à entrepren- dre les expériences qui peuvent dissiper les ténèbres , dont celle, malièrc eurieuse, et surement intéressante con- inue d'étre entouréc. QUESTIONS SUR LA LOI DÉCOl'VERTE PAR M.r LE CHEVAL1ER VOLTA RELATIVEME.NT A l'ÉLECTRICITE DES VAPEURS. i.° Celie Un a-t-elle du rappoPl aux àutres lois pvo- pres de ce fluide, et connues />ur Ics ecvpc- rzences ? i.° Los dìjferentes anomalìes , qu'on y icnconlre , cu blessent-elìes la vérìté £ PALI LE DOCTEUR LOUIS CANALI. I l arrivo très-souvent dans l'étude de la Physique qu'après vttamM u za dócemb. avoir rassemblé bien des idées", et bien des laits, un plic- 1795. nomène inattendu viènt, tandis quo nous nòus tlattons d'avoir donno au but, renverser dos théories-, et nous ramencr presqu'au commencement du chemin, que nous croyons avoir parcouru en grande parlie. Los anornalies sont en generai la cause de ces rétrogradatioos-, et on ne peut en tei cas que suspendre sa marche , et attendre que la Nature elle-mème s'explique. Aussi coinplaisante envers Ics uns, quelle a été rélive envers les autres , elle abandonne bien souvent son indoeilité puur se laisser presque surprendre , et mème pour ofliir aux regards philosophiques de quelques Génies sublimes de nouveaux phénomènes, et de nouveaux principes. C'est ainsi quelle conduit Ics facultés inlellectucljcs et sociales de l'homme (?2 QUESTIONS SUR LA LOI DE VOLTA à d'aafres ìdées , et les raisonnemens à dautres consé- quejaces , et arrache enfio des yeux de l'entendernent ce voile qui l'empèclioit de voir. Les Physiciens connois- scnt les tentativcs des fameux Dufoy , Gray et Beccaria pour exciter la vertu électriquc dans les corps métalli- ques de la mème manière qn'on l'cxcUe dans les corps vitreux et résineux ; mais il ne leur c'toit pas donne de fairc cctte découverte. La Nature avoit reserve ce secret pour le savant Chevalicr Volta en recompense de ses soins, et de ses profondes recherches. Condii it par des combi- naisons nccidenlelles à connoltre les proprictes qpie le fluide électrique a de se condenscr,cc Grand-Homme s'eleva sur les ailes de la méditation , inventa de nouveaux ap- pareils , découvrit la manière de rendre sensible mème la plus foiblc électricité , établit sur cet objet des lois jus- qu'alors inconnues , et vit ses voeux couronnés par le succès. 2. De toutes les machincs que l'on a invcntées deptiis que l'on observe rinfluencc de l'électricisme dans la plus grande partie des pliénomènes de la Nature , il ny en a pas une , à laquclle les Physiciens soient redcvabhs de tant de découvertes cornine à l'électroscope imagiué par M.r le Chcvalier Volta : il lui donne le nom de couden- sateur par rapport aux pliénomènes qu'il décèle, et à sa manière d'opércr. Les Physiciens furcnt surpri.s de voir combien les apparences éleclriques se grossissoienl par co moyen. Dans cet élonnement ils furent sur le poifrt de reuouveler les vaines tentatives de Dufoy, de Cray, et du Pere Roccaria, de rèfaìre les expériences de Frank- PAH L£.DOCT£UR LOUIS CANALI. C3 Un , de Saussure, de VVenly , et de Cavalli, el de re-» conuoitre que non-seulemenl il suffisoit de balde un me- tal avec du cu ir poiir félectriser, mais que L'évaporatìon mème étoit capabte d aiterei- L'état électrique dna corpi quelconque. C'est-là la découverte qui a eu le droit d'at- tirer , et d'occupei* plua que l'autre l'attemtion dea Physi- ck'ns météreologuea; Tandis que Ics écoles étoient en- eore sur ce point partagéea en dillércnles opinious pour expliquer commeul l'atmosphère se chargeoxt d'un tei prin- cipe, doni L'infiuence dama Ics metcores, et l'abondantc existenee dana tea plus liautcs pégions du fluide qui noua cnviroime, a eie mise hors de dante par Ics cerfs-volans , et par Ics yerges lìanklinicuncs , ces savana s'apercurcnt (jue l'economie du système du monde se joue bien sou- veut des lois que te caprice lui altribue. Cenx-ei avoient eu recoura an lì-ottemcnt de ses molécules cause. par les venta: ccux-là a la théorie du verre cn comparali t ■ les eouchea aéViennes presqu'à une suite de miroirs ibu- droyans. D'autrcs ne reconnoissant point dana le leu élee- trique la propriété d'étre un fluide permancnt, le faiaoient Baitre de diverses compositions et déeompositions au mi- lieu des nuea , c4 cles tempétes. 3. Il étoit resene au condensatela- de l'aire connoitre d'après des faits mieux expliqués que Botte Globe est la sourec de ce feu , et que ce leu exige une certa ine ca- paeité dans Ics corps , où il est répandu pour qu'il y demeure cn repos: c'étoit à cetre machine à conslater que le changement des voliunes , les masses rcstant les mé- mes , peut lui faire peixire 1 equijibre , et que te folcii en Qi ESTIONS SI R LA T.Ol DE VOLTA élevant Ics vapeurs, et le l'roid dominarli dans les plus hautes régions cn Ics condensali l soni Ics principes qui ticniicni cet agent dans un mouvement continuel. Dos lois touchaut l'électricité spontanee ciani ainsi iìxóes, et se trouvant qu'elles sont analogues à celle que suit le ique lorsqu'il passe* de L'état tnsensible à l'étal sen- sible , au milieu des expériences nièmes que l'Auteur du eouveau systèrne mulfiplioit tous les jours, et qui scm- bloient tout éclaircir, des anomalies parurenl et ai-rè te- rcnt cotte bolle théorie dans ses commencemens. 4. La chimie de Slhal continuoit d'ètre en vogu», la décomposition de l'eau n'avoit pas èncore éié décou- verte dans les laboratoires de I Falli , et de Gavetidisch , et ce fut peut-ètro là la cause quoti roeourut alors à des suppositions ingénieuses, et la diffioulté ne fut point ré- soltie: mais à présenl fon n'a qua faire atleution à colte nouvelle découverte de la décomposition de f eau , et à l'influence de l'électricité dans Ics résultats des affinités poiu- voir cjue ces anomalies mèmes peuvent servir de preuve au principe de Volta , et que par la combinaison de ces deux découvertos, les pliénomènes deviennent plus certains et plus constatés. J'ai fait dans cotte vue beau- coup d'expériencés , et je suis parvenu à comprendre cora- ment , et pourquoi un corps doit par le seul change- meni de volume passor de son élat nature! à celai d'.élec- ( ricilé positive 011 negative. Je vais exposer ces expérien- ces, ci mettre dans son plus grand Jouf l'origine de fin- constance de i'observation , et en joignant ce nouveau chuìnon à la longue chaine des apparences clectriqucs , PAR LE DOCTECR LOUIS CANALI. 65 m'occuper de ces rapports, qui dans l'étude des fails ne doivent pas tire la demière pensee d'un Philosophe. 5. A peine la Physiquc hit-elle debarassée de ces abs- tractions péripatéticiennes : à peine s'atlacba-t-ellc à l'ob- servatioa , que le fluide ólectrique , et le calorique paro- rent deux ètres répandus dans tous les règnes de la Na- ture. L'expérience fit remarquer que l'un , et l'autre a une certame tendance à se mei tre en équilibre, et que l'un et l'autre s'échappe réellement , ou fait des eiìòrts pour surmonler les obstacles qui l'en empèebent, lorsque les corps en contiennent plus de leurdose naturclle. Cettc force néanmoius que le Professeur de Pavic nomme ten- sion , et qui dépend des fluides mèmes qui se trouvent en combinaison avec les corps, ne paroit pas ètre la mè- me dans l'un et dans l'autre , le calorique ne la déeèle point, et c'est peut-ètre quii n'y a point de coqjs qui soit d'obstacle à l'action qu'il a de se répandre quelle qu'en soit la cause. En eflet lorsqu'il s'accumule dans un corps , il passe en mèrac temps dans le corps conligu , et s'il ne peut pas demeurer cache dans ce dernier , il est libre , et étant , pour ainsi dix-e , engagé à se tenir cache, il dilate les corps, en excite promptement l'éva- poration, s'ils sont fluides, et décélant sa vertu calori- que il se répand et trouve enfln de la place pour y demeurer. On ne peut pas en dire antant du principe franklinien , et on n'a qu'à employer le thermnmètre de Kinnervley pour voir qu'il ne cause aucune raréfactiou dans l'air excepté dans l'iustanl de l'explosion reelle. De-là, si le corps où il est par excès , est entouré de corps idio.- i 66 QUE5TIONS SUR LA LOI DE VOLTA électriqucs , il bit des efforts dans tous ses points pour se délivrer de l'électricité qui lui a été communiquée j et c'est par les atlractions , et les répulsions , par les plu- mcts , et par Factivilé et la grandeur des J)Iuettes qui en sortent lorsqu'il trouve un conducteur qu'on découvre l'energie de lelectricilé. 6. La cause, pourquoi ces dcux fluides étant condcnsés ne donnent point de marques de la méme tendance, ne vient donc pas de ce qu'ils n'appartiennent point au mo- ine genre de corps; cette variété n'est que l'efiét des obs- tacles que l'un rencontre più tòt que l'autre, quand il s'agit de déployer sa force. En eflèt nous voyons qu'un res- sort ne décèle son élasticité que lorsqu'il trouve de la rósistance dans son expansiou. Pourquoi donc scra-t-on surpris que ces dcux étres exigent également une capacitò déterminée dans les corps où ils rcsident, et que lorsque l'équilibre de leurs tensions rcspectives est altere , ils se mettent en mouvement, cmoiqu'avec des vitesses iné- gales , pour s'y re tabi ir? 7. Si l'on observe le froid qui suit les évaporations, et Vabaissement des thermomòtres qui dans l'eau dége- lée est plus grand que lorsqu'clle est sur le point de géler , l'on pourra voir avec Kravvfort que les corps ne pcuvent ni perdre , ni acquérir une plus grande dose de calorique dans Icur utat naturel , et que pour perdre la quantité qui est due à leur saturation , il faut qu'ils chan- gcnt d'état , excepté que ce fluide soit augmenté ou climi— uué par des causcs extérieures. Or lobservation fait voir la mème chose à l'égard du principe électrique , les va- PAR LE DOCTEUR LOUIS CANALI. Cj peurs qui s'élèvent d'un corps au préjudice de ce corps , sclectriseni , et il demeure dana un état d'électricité ra- refile, s'il n'en recoit pas di] sol autant quii en peni. On peut donc avoir dea charges en plus, ou en moins daus un système donne de corps sana (pie la quantité absolue de l'électricité augmente ou diminue dans le méme sy- atème , il sullit, que la capacilé de quelqucs-uns de ces corps ehange, et puiscpie le calorique, et le leu électri- que se décèlent également, si Ics corps qui en sont char- géa perdent de leur capaciti'' , et que l'ellét est en raison composée de la raison inverse de la capacilé , et de la directe des principes absorbés, le caloricpie et l'électricité gemblent sujets aux mèmes lois, et donnei- du poids au sentiment de M.r Henly, et des Néochimistcs, suivant les- quels le feu électrique n'est qu'une modification du ca- lorique , ou un compose de calorique , et de lumière, et tombent cn cela d'accord avee M.r Thouvenel , dont on connoit l'ingénuité, quoique jusqu'à présent il n'ait pas pria beaucoup de part à leurs systèmes, qui ont néan- moins itcu un grand jour de ses inemoires. 8. Je conviens que l'augmentation des volumes étant la cause de l'augmentation des surfaces paroit devoir con- tribucr à l'augmentation du calorique , et que ces surfa- ces doiveut contribuer à leur tour à une plus grande, ou à une moiudrc charge d'électricité ; ce qui sans Ics autres circonstanccs remarquéea par Ics autres Physieiens semble ajouter un certa in poids à ce théorème , et rap- procher de beaucoup ces deux ètres, puisque l' obser- vation de M.r Waston provenant , cornine M.r Volta le 68 QUESTIONS SUR LA LOI DE VOLTA fait voir, d'autres causes , n'altero point notre analogie. Quoiqu'il en soit ce n'est pas mon but de démontrer l'idon- tité de ces deux étres, qui pour bien des raisons , expo- sées par le savant Professeur Abbé Eandi , me paroisseut tous deux d'une espece partìculière , quoique apparleuans au meme genre. Mais pose que le calorique et le feu électrique se trouvent par-tout , que Ics lois en soicnt aualogues , qu'ils exigent également des capacités défi- nies , et que les marques qu'ils donnent de leur exis- tcnce soicnt difiércntes , mon dessein est d'établir deux propositions, l'ime avancce par M.r Franklin qui préten- doit quo le fluide électrique étoit compose de pnrticulcs à ressort , et qui se repoussent réciproquement : l'autre soulenue par M.r de Saussure Génevois, suivant lequel le fluide électrique se oche entro les pores des corps soit électriques par frotlement ou par communication saus que leur matière , pour ainsi dire , y trempe. Ces deux pro- positions étant constatées, la loi de Volta devient une des conséquences les plus justes de la théorie Franklinienne. Ce sera aux Physicicns a cxaminer les anomalies qui sy rencontrent pour découvrir une suite nouvelle de ve- rità , qui confirmant cette mème loi ouvriront une route ou à de nouvelles découvertes , ou à un nouvel accord des résultats isolés , qui ne sembloient avoir aucune ana- logie entr'eux. g. Veut-on connoitre l'origine de cos tcnsions , et le rapport qu'elles ont avec la raison directe du fluide abso- lu , et l'inverse de la capacité , quoti se rappelle que l'Aulcur qui a établi les lois de l'électricité d'après cclles PAR LE DOCTEUR LOUIS CANALI. 6*9 qii Irvine a fixées sur la chaleur, sous le noni de capa- citi; désigne la quantità détermìnée cìujluide électrique qui un corps est capable de contenir; quantité mesurée par la plus prompte , ou plus lente élévation dcs électromè- tre dans un nombre definì de tours du disque. On ob- serve par exemple qu'un conducteur de la longueur de 12 pouces, et de la largcur de 2 pouces il faut plus de tours pour l'aire élever félectromètre à 20 dcgrés que n'en esige un conducteur de la longueur de 6 pouces , et de la largeur de I\. Les surfaces sont égales dans l'un, et dans l'autre ; l'élévation des fìls est aussi égale dans l'un , et dans l'autre : mais le nombre des tours qui ont porle* l'électricité au mème degré n'étant pas le mème on en conclut que la capacité du premier est plus grande , et que non-seulemcnt elle est en raison des surfaces , mais en raison encorc de la plus grande longueur, si les surfaces sont égales , c'est une observation de M.r Waston , commc nous l'avons indiqué. Or puisque 1 élé- vation des électromètres est un effet des tensions , cette capacité augmente ou diminue en raison contraire aux mèmes tensions , et par conséquent elle augmente , si la tension du fluide électrique est moindre, ou si la di- vergence des fils est plus petite dans un nombre égal de tours du disque. Un corps métallique étant donc cliar- gé, tous ces moyens qui sans augmcnter ou diminucr la quantité du fluide électrique peuvent diminuer ou aug- menter la divergcnce des fìls , augmentcnt et diminuent aussi la capacité , c'est-à-dire qu'ils sont capables de sur- chargcr delectricité un corps qui en est déja chargé, et yo QUESTIONS SUR LA LOI DE VOLTA le moycn des cohductewns conjugués est, suivant Ics Physiciens , très-propre pour cet elici. io. Sia quelque distance du conducteur qui se charge on en place un autre , on observe une certainc lenteur dans l'éMvation des clectromctres , dans l'abaissemcnt , et dans le réhausseinent dcs fìls , suivant que les deus con- ducteurs s'approchent ou s'écartent plus ou moins l'un de l'autre: cornine on voyoit aussi quelque bluette sor- tir du second conducteur, quoique séparé du disque, on crut au commencement que le phénomène manquoit , parceque ce conducteur cpi'on supposoit isole , absorboit quelque petite partie d'électricité de l'autre: mais on saper- ci! t bientót de l'crreuren observant quii suffisoit de l'écar- ter pour en ranimer les tensions , et que cornine le Pere Beccaria l'avoit remarqué on n'avoit qua décharger le premier conducteur pour faire disparoìtre aussi toute sorte d'électricité dans le conjugué , marque evidente que ni le premier, ni le second n'avoit rieri perdu, ni rien acquis. De-là on conclut que les conducteurs conjugués pris dans le sens que j'ai dit , faisoieut que si pour élevcr a 20 degrés un élcctromètre donne , il falloit dix tours sans l'emploi de conducteurs conjugués , il en falloit 20 en les employant ; et corame ils faisoieut entrer dans un mème espace une plus grande quantité d'électricité , on a dit qu'ils augmentoient les capacités. Cepeudaut ou ob- serva c]ue si on approclioit dcs corps delectricités ho— mologucs, les tensions augmentoient dans les còtés op- posés ; que lclectricité se rarifioit dans la surface oppo- fiée d'un metal, si on le plongeoit dans l'dtmosphère elee- PAR LE DOCTEUR LOUIS CANALI. «7 1 trique d'un corpa élcctrisé ncgativement , et quelle se condensoit de ce mème coté , si le corps au lieu delie électrisé négativement, il l'étoit positivement: et ce l'ut là une espèce nouvelle de ebarge nommée par le Pere Beccaria , et par M/ Volta charge de pression , et c'est aìnsi que l'on découvrit dans la surface des corps une électricité plutót pressante qu'étincelante. 11. Tous ces faits confirment la pensée de Franklin, quoique le Pere Beccaria voyant que les Cls électrisés négativement divergeoient aussi, eùt d'abord quelque ré- pugnancc è y consentir. Les eflets admirables de ces ex- pcriences supposent que l'action du fluide électrique ac- cumulé au de-là de la dose naturelle dans le corps A rend eflèctivement active dans le corps B qu'on lui ap- proche une électricité homologue plus ou moins intense selon que les deux corps s'approchent plus ou moins f un de FaUtre , et puisque cet eflèt, suivant l'expériencc, ne peut-élre produit que par lelectricité meme du corps B , il l'aut convenir que cette électricité est surmontée par la force plus grande que celle de A , et que par con- séquent elle se recide jusqu'ù ce qu'à force d'étre com- pri inée elle acquiert à son tour une energie capable de s'opposer à la tension de A. Il n'est donc pas étonnant que ces forces demeurant ainsi balancées , les élcctromè- tres uniquement élevés en vertu de ces forces descen- dent en A; et il n'est pas plus surprenant que pour leur 6ire recouvrer la première divergence le corps B duivc étre ólé de l'almospliére , OU bien recevoir du disque une nouvelle quantilé de fluide élcctriquc , et il est dispose 72 QUESTIONS SUR LA LOI DE VOLTA à la rcccvoir tant qu'avcc sa contrc-tcnsion apportali! cornine un repos à la tcnsion de A est cause qne la tcn- sion de A ne fait aucun cflet contre la tension de lelec- tricité qui se developpe du verre par le frottement , et par conséquent le courant peut continuer du verre au conducteur. Mais si on óte le conducteur B lorsque par ce moyen l'électricité de A aura repris sa première force , on verrà d'abord la divergence des fils augmenter ex- traordinairement , et le corps A déployer une tcnsion si forte , quii jaillira des jets bruyans de feu des parties un peu àpres et angulaires du tuyau. Il est counu des Physiciens que par corps élastiques on eutend ces corps qui étant comprimés tendent à se remettre dans leur pre- mier état , et qui perdent toute leur force me me avant d'y arriver, si en s'éflòrcant de retourner dans leur état ils en compriment d'autres dans leur cliemin. Les faits que nous venons de rapporter ne font-ils pas voir tout cela dans ce feu qui anime nos machines ? ne font-ils pas voir que les tensions en sont d'autant plus énergi- ques qu il est plus resserré , et que les contre-tensions qui peuvent en empéchcr les eflèts sont plus petites ? il faudroit pour le nier étre prive de sens, et de raison : ì'élasticité de notre feu est donc une vérité incontestablc pour les Physiciens. 12. Voyons si l'autre loi ("tablie d'après M.r de Saus- sure a le mème caractère: en premier lieu on observe que l'augmentation de l'électricité dans ks fluides en fa- vorise l'évaporation , et puisque c'est par eette atigmen- tation de la quantité absolue de l'électricité' que la tcnsion TAR LE D0CTEUR LOUIS CANALI. 73 parvient ù surmonter la force d'agrégation «Ics partles, l'on peut en inférer que Ics particuléa dn fluide sont a obstacle à la dispersion de fai autière électrique, ci que Se Irouvanl rcsscrrcc enfre ime par' iculc 1 1 l'aulir, cctle matière opere d'une manière semblable à un corps élas- tique presse par des résistances lout à L'entour. La giace est un corps idio-électrique, et le devient encore davan- tage à mesure quelle perd ce voile numide qui la recou- rre, ainsi que le sayani Professeur Vassalli la fait voir au femeux Zirnmermann. La rarefaci ion fait paseer la ir de Telai idio-électrique à cclui d'anélectrique , le verre , et tous les autres corps semblables deviennent tels par 1 in— eandescence ; et le desséehement change bicn des substan- ces anélectriques en substances idio-électriqucs , cornine M.1' Volta la fort-bien prouyé dans un Ménapire étógant , imprime' fan 1771 , contre les impostures d'un certain Co- mus. Or ees pbénomènes non-seulement sont difficiles à eombiner entr'eux, si les particules de l'air, et de tant d'autres substances favorisoicni le passage de 1 clectriciie au lieu d'y mettré obstacle ; mais ils servent à déinonlrer no- ire proposition, et à prouver le sentiment de Saussure. En elici, si la rarélaclion de l'air, et la eondensalion de l'eau * sufliscnl pour causer un cbnngement dans la nature des corps par rappott à l'électricité, quoique les particules en * Les Physiciens modernes observatìon mal eniendue Jit vnt prouvé avec la plus grati- tomber autrefoìs VimmorM de précision ed c//ci dans la Galilée. giace contre l'erreur , oà une h •4 A QUESTIONI SO» LA LOI iie VOLTA demeurent les mémes, le vide disseminò paroit étre dans certains corps le chemin qui conduit L'électricité , et l'en- droit memo de sóli scjour; je dirai donc avec M.r Cavallo, quo le fluide éleelrique peut librement eouler dans un corps iclio éleelrique échauOé, et consé([uemment raréfié, et quali coni miro lorsque le corps n'esl pas dans cct état , il scmblc relégué dans ses porcs. i3. Un grand nombre d'élégantes expérionces faites sur le vide de Boyle confirmcnt cotte proposition. Dépouillces de la facilito d'évaporor los matières tant animales quo vé- gétales peuvont servir pour la construction de macliinos qui ne cédent en ricn pour la perfection à cclles , qui sont animées par des pièces de verve , et cela fa f l voir sans doute quo te fou éleelrique se joint en ollleurant la sur- face des corps à rhumiditó , dont ils sont ebarges , et qu'après avoir dispose cotte humidité à l'évaporation , il i'échappe par les interstices des vapeurs élevées. M.' ' Achard remarque dans les Mémoires do l'Académie de Berlin que la temperature étant ])ortée au méme degré, plus Fair est impregnò d'eau en combinaison , plus il se dilato. Il re- siste donc par son rossort en quelque facon soit à l'élec- tricité, soit au calorique , mais cétte force étant aJìloiblie parfeau, l'un et l'autre peuvont s'y répaudro , et s'y di- lalcr. Voila pourquoi on doit avoir égard à l'état de l'at- mosphère dans Ics expérionces franklinienncs; pourquoi les pbénomènes qu'on observe dans un air sec n'onf pas lieu dans un ambiant bumide et rclàclié ; et pourquoi l'air, quoique moins denso est uu meilleur idio-élccirique. L'oau par son peu d'élasticitó est capante de raréfàctioh , et PAR LE DOCTETJR LOUIS CASALI. y5 d'évaporation, et par la dilatatici] de ses ppres, elle ou- yre une issuc au cours de lélectrické : s'il i-ioii possible de dépouiiler l'air de loute sou humidité, ci si lY.iu ne don- noit pas plus iacilemcnl passage au calorique qua l'élee- tricité, peur-èlie que rasscinlilè dans un corps cn plus grande quantitè que ce corps ji'est capable d'cn con lenir d'une manière invisible, pcuf-èlre dis-je quii fcroit voir la inèdie tension que l'électricité. Enfio que le rossori de l'air soit d'obstacle à la dispersion du feu électrique, que lorsqu'il reneonlrc des corps capahles de se rarclier , il so dissipe aussi hien que le calorique, que ecs corps mènies qui en facilitent la dissipation dans un éiat de condensa- tion tei que celui de la giace, soient particulièrement im- perméables à l'électricité, ce sont autant de rèllexions qui , à mon avis, prouvent que leurs parties clèmentaires sont idio-électriques , et quo l'électricité ne se mèle pas avee les substauces primordiales des corps, mais quelle y existc dans [onte sa simplicifè, et cn occupo Ics interstices. i j. Ces reeberches nous conduisent à c\aminer,si fon ne pourròit pas donnei- des charges de pression aux ato- mes clcmentaircs non conducteurs, et nageant, selon nous, dans l'électricité. Si cela étoit possible, il uc seroit pas vrai qiie la matière électrique ne se trouve que dans les interstices , ce qui douneroit du poids à l'opinion du Pere Beccaria , suivant lequel cette matière se réunit aux élémens, de facon qu'ils s'y mouillent, pour ainsi dire. .1 avoue que dans ce cas'je ne me saurois l'aire une idée de la possibilité de ces charges, vovant sur-toul ce qu'el- les supposent dans les corps où elles ont lieu, el sachant nG QUESTIONA SUR LA LOI DE VOLTA en qnni consiste la faculté de se charger dans les suhstan- ecs ìdio-éìectriques; La charge de pressioa a'-est qu'uns électricité qui est -obligée de reculer, et qui se condense cn vertu de la force qui la comprime. Ce fluide paroìt donc supposer de l'espace dans Fendtoil d'où il pari , et dans l'endroit où il passe. Or les atomes élémeritaires sont regardés par Ics Physiciens, cornine des subslances soli- des , ils ne sont donc point en état ni d'en contenir, ni d'en condenser. Les élémens seront donc cornine empri- sonnes dans le fluide électrique , et dans le calorique , sans qu'il puisse leur arriver, cornine il afrive à l'air, au ver- re , et à d'autrés subslances qui se chargent précisément d'un còte lorsqu'cllcs peuvent se décharger d'éléctricité du coté oppose , et donncut, lorsqu'cllcs ne peuvent pas se décharger de ce còte, dea marques d'une électricité accumu- lée. C'est-là la cause qui produit dans l'air ces phénomè- nes , appelés par les Physiciens atmosphères électriques , et qui sont dus à l'électricité propre de l'air, obligée de se petircr par la tension augmentée dans le corps cntouré d'air. ]5. Puisquc le fluide électrique est un corps donc d'une éìasticité sensible, et qu'il est parsemé cntre Ics atomes des corps qui le reliennent dans un degré donne de comprcs- sion , il est naturel que daus la raréfaction des corps il subirà le mime changement que l'air enfermé dans une vessie flasque que fon met dans la machine pneumatique. Si le fluide électrique qui est dans un corps est comprime par celui qu'on y ajoute nouvellemcnt, cclui qui s'y trouve sera raréfié par l'élargissetuent de ses pores , et il perdrà PAR LE DOCTEl'R LOUIS CANALI. ^"7 nccessairemcnt de sa tension, et le corps qui le contieni 011 pillimi le régarder, comme un corps auquel on ole une partie de la quantità absolue du fluide élèctrique ci qui a passe par conséquent dans l'état négatif. Imaginez- vous deux poinpes qui communiquent : si vous raréfiez l'air dans l'ime, l'air qui se trouve dans l'autre y acromi jusqu'a ce que les pressions soient remises en équilibre : il cn est de mème d'un corps dilaté , qui se (rouve en contact avec des corps conducteurs: comme son élasticité a perdu un degré de tension, celle de fan (re se trouvant plus forte passera vera le premier jusqu'à ce que les ten- tions soient les mémes dans l'un et l'ani re , et si le der- nier qui perd une partie de son feu ne peut la reprendré quelle diiliculté Irouve-t-on à le reconnoitre pour un corps élèctrique par defaut? supposez qu'un froid soudain con- gnie les vapeurs, dans l'instant qu'elles se resserrent, il me semble de voir une éponge rcmplie d'eau comprimée par une force eitérieure. Environnées de l'air qui empé- che rélectricité de se disperaer, ces vapeurs devront pa- roìlre chargées en plus de cette électricité qu'elles ont de- robée au corps d'où elles se sont élevées, et ce fait est si vrai , que l'expérience ne permet pas d'en douter. iG. Puisque la tension perd égalemeni son équilibre soit que Ics capacités resiant les mémes on óte, 011 bien l'on augmente la quantité du principe élèctrique, soit que la quantité de ce principe demeurant la mème on aug- mente, ou fon (liminue les capacités, on peut sans aug- menler la quantité absolue du leu avoir à la Ibis des cliar- ges en plus et en moina. La lui de Volta napportè doue -8 QUESTIONA SUR LA L01 DE VOLTA point de aouveauté dans l'iiistoire alectrique. Charge-t-on un cprps-? l'eflèt se rapporto toujours à Ja mème cause , soit qu'on le charge en augmentant sa dose de fluide eleo- triquè, soit qu'on le charge en diminuant sa capacitò. Lcs t'vaporations augmenlent los capacités, c'est-à-dirc qu'cl- les diminuent les lensions conformement aux couducteurs conjugués, auimes par des électricités contraircs, ou de diflerent degre. Tandis cjuc ces conducteurs produiseut l'eflèt au moyen d'une réaction qui étant égale à l'action, éteint l'eflòrt du corps déja chargé, et fait en sorte que le feu qui se deve loppe du disque ne trouve aucune con- tre-tension c[ui l'empèche de passe? au conducteur , et de le surcharger , l'évaporation cause le mòme effèt en afloiblissant l'élaslicité de l'agcnt foudroyant ; il est dono prouvé quo c'est en vèrta de la mòme loi qu'opèrent les moyens d'auginenter les capacités ; c'est-à-dire en ótant l'equi lil)re des forces tendantes. 17. Voici le lieu de remarquer l'erreur de ces Philo- soplics , qui voyant quelque fois un principe passer d'un corps à l'autre , supposent d'abord quii s'est cxcité dans ce dernier la vcrtu attractivc , et se forgeant des affini- tés et des sympathies péripateticiennes vont se perdre par- mi les causes occultes , et les abstractions cbimériques. M.r Volta a observé une raéprisc semblable à legard des pointes métalliques. Il en arrivo par rapport à la verdi de ces pointes ce que nous voyons arriver par rapport à la force que s'eìnblc avoir acquise dans no tre cas un corps dont 011 a augmenté la capacitò, et qui pourtant n'est que l'eflèt de l'afloiblisscment qu'a souffert son électricilé. Pouv PAR I.E DOCTEUR LOl'IS CANAI I JQ se convaincrc que le corps (j:ii scinble attirer n'est que pas- sif, oh n'a qua considerar que si la tension que son élec- tricisme exerce contre Ies corps qui sont cu contact avec lui lait tnn( que de prévaloir, il ne reco it plus que cetle portion de leu qui n'est pas rctenuc par une contre-tcn- sion. C'est au ressort de ces (ensions qu'on doil certainc- mcnt rapporter toute la tfiéorie éleciriquc, et c'esl précisé- ment celle duelline qui s'ouvrant une route nouvclle pour l'explicalion des mystcres les plus secrets de la Nature , porle le dernicr coup au système de l'Abbé Nollet, et fait disparoitre sés torrens imaginaires : ellejuge, sans appel, en faVeur du Philosophc Amcrieain, et met dans un plein jour lelectricitc spontanee de la terre, et de l'atmosplicre. En effet la diffusion de ce fluide conjointement au calo- rique dans lous Ics corps, les propriéles élasliques que Ics effets en dèmoni rcnt, le cours qui s'ouvre à cette élcc- tricifé spontanee des corps au moyen de l'cvaporation , et les charges qui doivent succeder OÙ elle s'accuniule , sont aulant de clioscs qui doivent avoir lieu par-tout OÙ il y a de la raréfactiou , et de la condensatoli ; c'cst-là une loi qui ne sauroit ciré sujette à aucune exception. i3. Soienl des vaisscaux contenans de l'eau bouillante dans un appareil isole: l'on voit continuellement s'en échapper des particules aqueuses et tellemenl dilatées enti'elles que les expériences eie M.r Désaguliers nous les font voir d une àensité quatorze-mille fois plus grande que celle de l'eau, c'i !st-à-dire qu'elles onl une densilé spccifique vingt-fois plus petite que celle de l'air almosplién'que ; rarefaci iou & laquclle l'oxigènc , et l'iiydrogène n'arrivent point, cornine 8(3 QUESTIOXS SUR LA LOI DU VOLTA les Pliysiciens le prouvent, et cesi peut-étre là là raison , pourquoi on n'aperooit point dans Ics priucipes constitu- li.'s de- l'eau la raème pcrmóabiliié que daus les vapeurs. Quoiqu'il on soit il esi certain que, suivant la tnéorie e\- posée, Ics tensions du fluide éleetrique doivenl avoir perda beauooup de leur equilibro dans Ics vapeurs, ci dans leau, el quii doit avoir passe cn grande quantilc du corps eva- pora.il aux vapeurs: comme donc l'augmentalion de la ca- pacitò csl iei plus grande que daus les autres eas , et (juc la varieté des tensions déeroit autant que les capacités augmentent , on peut chercher si l'effèt du moina pour la quanti té pépond a l'uuginentation prodigieuse de la rare té des vapeurs. Pour moi cu répétant les observations de Read Anglois, j'ai trouvé constamnient que levaporatiou de l'eau a quelques doigts de distauce de la surface de l'eau mème ctoit toujours électrisce en plus, quoique l'appareil de M.r Volta ne donnat dans le eas cnoncé aucun indice de cettc éleetrioité negative qu'il sembloit devoir donner: mais les Pliysiciens ne manquent pas d'expériences pour rendre raison de celle inoxaclilude apparente. Dans mou particulier ayaut obtcnu de Tcleclricilc negative dans les électromòtres en ne faisant que jeter de l'eau mème froide sur un disque isole , en ayant obtcnu par l'évaporation ex- citée à la faveur des rayons du soleil, et en ótant à un Illu- de la pression de l'air exlérieur, il m'a eie Tacile de con— jeclurer que le feu qui rend l'air défènenl , la fiamme qui est sussi un conducteur du fluide franklinieri , la décom— posilion mérne de l'air, et les principes qui se volalilisenfc des substances qui brùlent, sont autant de eboses capables PAH Lt DOCTliUR LOUIS CANALI. 8l clans l'expérience rapportile d'augmenter , ou de diminuer les clli-is sans poi-ter atteinte à la théorie que l'pn chercbe d'éclaircir pour l'avantage de la Physique , e1 de la Meteo- rologie en particuher. Kn elici une fois que loii a démon- ire l'invariabilité , ei la généralité d'une loi , qui établlt que la seule évaporation ali ire la quantité du illùde élee- trique, il est aisé d'expliquer lea deux électricités qui peu- vent régner. cu anème-tems dans L'atruosphère , ce n'est plus mi mystère que ce fluide se nulle hors d'équilibre; ce ne soni plus des naystères que Ics moyens employés pal- la Nature pour le retablir, et on voit la raison uon-sculc- menl pourquoi il y en a une si grande quantité d'engagé dans l'air, mais encore pourquoi près des cascades d'eau il rógne toujours une éleetricité negative sans devoir recou- 1 ir aux idées de M/ Tralles. Enfili ce n'est plus une con- jecture que le soupeon de l'inllucnce de rélectricité dans les procédés chimiques, soupeon déja porte si loin par le Pere Beccaria. if). Après tant de conscquenccs surprenantes, qui dc- rivent d'un principe frcs-simple , après le langage que la Nature , et l'expérience semblent lenir en des données qu'on emploie dans celle théorie, pourroit-on croire qu il y cut eucorc des gens qui rapporlassenl à des causcs ima- ginaires les pliénomènes , doni Ics Physiciens sont redeva- bles à la découverte du condensateli!- ? des gens qui accu- sassent leurs raisonnemens de surreption ? cependanl cela est ainsi : ces anonialies qui , suivant ce que nous disions an commencement , ne s'entrcmélent que trop souvent avec les expériences , cu troublent l'ordre , et en rende ni / 8-2 QUESTIONS SIR LA LOI DE VOLTA suspectes Ics comséquences les plus faci Ics, et les plus clai- res , cos anomalics, dis-jc, ont Butti pam dans la suite de ecs expériences , et cllcs cn ont tcllemcnt renda douteuses les conséquences , que pcu s'en fallut , quo le Chevalier Volta lui-mème , qui cn est l'Auleur, ne revint a l'opi- nion de Trulles qu il venoit de refuter amplement. Mais heurcuscment pour la Physiquc le savant Profcsseur ne manqua pas de raisons capabies de le retenir. Il tàcha de rendrc compie de ces anomalies , de rendre generale une loi qui , comme nous l'avons vu , doit son foudement à l'clasticilc du fluide élcctriquc , à sa distribution propor- tionnée dans tous les corps, et au lieu de son scjour. C'est une pensée très-ingénicuse que celle d'hasarder de nou- velles combinaisons qui peuvent reparer avee de nouveau feu clectrique la dose de celai que dérobent les princi- pes volatiliscs , sans supposer que le frottement des par- ticules de leau rompues dans fair sont la cause de lclcc- tricité naturelle , et je ne doute point de comparer scs conjectiu-es à ces questions que le profond Chev.1 Newton se proposoit un jour dans son optique , et qui dans la suite sont devenues une chainc de vérités iuconteslables. Il n'a man que à'ses raisonnemens que des expériences, mais la revolution que la Chhnie de Stilai a souflérle dans ces derniers tems vient de les fournir ces expéricnces , et on pcut désormais uvancer avec sureté que ces anoma- lies memes fournisscnt des argumens pour reconnoitre de la Nature mèinc l'analyse de l'eau , et que celte analyse fournit des raisons pour etayer la découverte du Chevalier Volte, PAH LE DOGTEUR LOUIS CANALI. 83 ao. Ccpcnclant nutre Physicien qui a si bden méritd de ]a science oaturelle en jetant tic Iran sur du cnivre ou (In fcr rougi au leu, observa que sa théorie t'toit mjette à une exceplion , et que l'appaivi! elidi rant des aulres cas décèloit tei une clcctricitc par exeès. La nouveauté inat- tendue du phénomène suspemlit le cours de ses nouvel- les et grandes idécs , et sii ny renonca pas tout-à-f'ait , ce fut quii (mi regarda corame suapecte la singularité , parceque , disoit-il , si cctoit vrainicnt Je l'rottcìncnt" des partics qui causo it eelte charge , l'cllct n'auroit pas dù se borner a l'eau seule qui en absorbant du fer ou du cui- vrc rougi au feu une quanfité exeessive de chalcur , s'é\ ;:- nouit au milieu de l'air sous des formes invisibles j les builes , et les aulres vapeurs auroient dù produire des cf- fets semblablea du moins toutes les fois qu'elles cusscnt varie le milieu, où ellcs s'évaporoicnt. 21. Le Proiesseur Vassalli dans la deseription quii f'ait de son clectromèlre très-scnsible , au moyen duquel il a su augmeater considérableraent le nomine des obscrva- tions faites par M.r Volta sur les raclures , a prouvé que non-seulement la diversilé des métaux , mais leur dille— Sente figure, la manière de les tenir, et de les employer en raelant suilisoit pour chang'er soit l'cleirricitc de la radure, soit eelle du corps raelant, et du corps racle. Or si peu de chose suflit pour aiterei' la nature de l'élcctricite produite par ees eauses, est-il possible qu'on ne doive reconnoilre eette invariabilitc que dans les evaporations? est-il possible que l'exception ne doive sctendre quau CLiivrc , au Ter, et à l'eau saus sctendre à d'autres corps? 8 j QVESTIONS SUR LA LOI TE VOI.7A Quelques-uns , pour nous persuader de l'uniformité de ecs eflfets , laissent entendro que dans notre cas il ; arrivo' ce qui, suivant l'Auteur du Mémoire cité ci-dos- sus , on arrivo aux différentes ospcces do poudre qu'on a fàil passer par les vajsseat» do metal, ou de verre à l'électricité positive ou negative, sans que cos vaisseaux y contribuèrit, mais cos Pliysiciens so trompent. Cos mé- jnos vapeurs aqueusos, si on les obtient non au moyen du l'or, et du cuivro, mais pai- los chnrbons ardons, sui- I la loi communo , et donneili à l'appnreil une éloc- tricitó negative très-lbrfe. Ce n'est donc point du frotte- mcnt que los particules de feau peuvent subir entr'elles qu'on doit reconnoitre la variété du phénomène, conni io on Io suppose dans la poudre, à causo de la conformité du phénomène dans les deux cas; météores enflamméé , et sur ics aurores bo- róales,etque malgré tant d'oppositione ils fìrent triom- pher la doctrine du Pere Beccaria. 46. A en juger par Ics connoiseanees que j'en ai , ce.*. recherchès noni pas encore t'-tó portéesau treinblemont de terre : de grandes dillicultcs rendcnt les métcorologues douteùx , s'ils doivcnt le rcconnoitre pour un tonnerre soutorrain, produil de ce que l'éleetricité se met hors dequilibie dans Ics dillérentes régions. Peut-étre l'elee tri- cité des vapeurs a-t-elle encore ici part tant aux charges qu'aux dóYliarges. Mais conunent pcut-il se faire qu'une partic de la lene rasscmble à prefercnce de l'autre une plus grande quantité de ce feu ? et quii s'y trouve en- suite des arcs conducteurs pour cn transporter l'excès , et le remettre en équitìbre? Ces difficultés sont , à mon avis } de beaucoup afloiblies par quelques observations qui sem- blcnt servir de guide à diflérenles conjeclurcs philoso- phiquos , et dappiù au sentiment , suivant lcquel cet ef- ftt petit dependre en grande partie de la loi de l'éleetri- cité des vapeurs. 47. Les évaporations qui ne sont pas.égales dans la surface de la terre, les pluies plus ou nioins abondantes dans les diverses parties du globe , les orages , et les au- rores borcales très-fréquentes vera les poles ne peuvent- elles pas aiterei- inégalement letat éleclrique de no tre Pla- cete? En attendant les experiences nous assurent qu'il y a beaucoup de milieux qui peuvent en empécher la trans- fusion soudaine , et qui me fait abandonner l'opinion de ces Physiciens qui cliercheut de découvrir dans les lieux 1 ] O QUESTIONS SUR LA LOI DE VOLTA soulerrains ces arca conductcurs qui puissent conduire soudainoment le fluide d'un cndroit à l'autre, et qui par leur ìnterruption pourroienl faireun saut, et produire ainsi le tremblement. Qu'on obscrve les substances dont le globe est compose , on verrà qu'elles ne peuvent se met- tre qu'au nombre des conductcurs imparfaits. Que fon fasse attention à la deusile des principes , qui constituent intcrieurement le globe , qui souvent est une des causes , comme l'Abbé Nollet le démontre , de l'intcrruption du mouvement , et un obstacle à la transmissiou du fluide électrique très-aclif; que l'on considère enfin toutes ces expi-iiences qui font voir que non-sculement ce fluide pai-court la surface des coi-ps , mais quii va, si l'on peut s'exprimer ainsi, cn les effleurant pour s'y préparer en quelque manière la voie propre à la transfusion en y ex- citant 1 evaporation , et en développant le calorique , le seul principe pcut-ètre qui forme fidio-électrieité , ou l'anélectricité de quelques corps , suivant qu'est plus grande, ou plus petite l'aflinité que le fluide électrique doit surmonter pour passcr des substances où il réside à d'autres. 48. Ce n'est donc pas s'écartér de la véri té que de chercher dans les espaces aériens les moyens par lesquels l'électricité d'une région puisse communiquer avec celle d'une nutre : les routes vapoureuses sont une chaìue con- tinue qui lui offre un passage libre d'un lieu à l'autre, sans aucune de ces suites fàcheuses qu'en porte l'interrup- tion : en effet qu'il règue une longue séchèresse sous une partie du ciel , l'état de l'électricité terrestre dans ce FAR LE DOCTEUR LOUIS CANALI. I I I cas perdra son équilibre : f incgalité des exhalaisons qui peuvent s'clcver dans différcntcs régions , la sicché do qw,clques-uncs de ces exhalaisons , et lem- peu d elévatiou au-dessus de la surfacc de la terre peuvent ótre autant de molifs que l'électricité se condense dans un endroit à pré- férencc d'un autre. La quantité de chalcur qui dans quel- ques cas peut devenir plus sensible qua l'ordinaire , les più ics qui peuvent tomber en abondauce dans quelques conti-CTS tandis que d'autres en manquent, et qui ctant orageuses portent avec cllcs une électriché positive, peu- vent en conduisant l'électricité des couclies supcrieures de l'air non-seulement produire une diversité de charges , mais cncorc fermcr , si elles ne sont pas égales , les rou- les capables de reconduire no tre principe universel du ciel à la terre , et d'un endroit de la terre à un autre. 49. Dans de scmblablcs circonstances la Nature peut par des voies souterraines, quoique d'une perméahilité im- parlhite cherchcr, lorsque la tension de ce fluide est de- venue inégale , d'en réparer les pertes, et d'en diminuer les excès, en sorte que trouvant quelque disposition à ètre conduit dans Ics inasses terrestres, il f'orcera Ics coi'ps demi-eonducteurs , et passera dans ces parties, où lclcc- tricité est contraire: arrivé à une certaine distance il pourra sclanccr , enflarumer Ics coqis capables d'embrasemenl , rarefici: Ics caax cachccs, et exciter de très-violentes sc- cousses. Si à l'augmentalion de cette force qui exige pour tei effet que la tension électrique parvienne ù la surface d'une partie du globe , il survicut une pluie douce et sou- daine, Ics vnpeurs seches qui rasoicnt la terre conjoinclc- 112 QUEvSTiCLN^ SUR LA LUI DE VOLTA ment aux vapeurs aqueuseg , ci à la chaleur déja déve- loppée, dont les molécules aqueuses se saturont aussi-tùt acquièrent, poni- ainsi dire» des ailes pour s'élever bicn haut , et le fluide électrique condense dans la sui face cesse d'agir conlre les parties de la terre , et s'échappe avec elles : et comme nous voyons la fumee qu'on fait soule- ver exprès par un conducteur excité, allei- à la renconlre de celle qui s'elevo des parties de la machine, lorsquellc est isolée , et qu'il se fonne enlre celle machine et la fu- mee un are de communicalion , ainsi il en arriverà des vapeurs dans ces circonstances , et les colonnes courbes ues vapeurs se rapprochant, il en arriverà ce qui arrive dans la décharge du tableau magique de Franklin , et à cause de finterruption dcs parties, dont elles sont com- posées, fon verrà courir un rayon de feu Irès-vif, ac- compagno d'un tremblement de terre, ce qui n'est pas nouveau entre les phénomènes nalurels et artificiels de ce feu , et panni ceux qui accompagnent ce meteore ter- rible. Pour moi j'ai toujours observé, qiiaux premières pluies après de longues sécheresses , ou lorsque le tems se relevoit après des pluies conlinuelles, il airivoit tou- jours qnelque petit tremblement de terre , et que ces tremblemens dans les longues sécheresses étoient souvent accompagnés de cerlains brouillards , qui se dissipent vers la nu il , lorsque l'action du soleil cesse , et il ma sem- ole premièrement d'y voir ces vapeurs sèches surchargées d electricité qui , fante de particules humides, ne peuvent pas s'élever bien haut , et ne pouvant de leur nature èrre fìxées par une pluie légère , elles reparoissent après ces J'AR T.E IiOCTEUP. LOUH CANALI. I 1 ?> più ics : or l'histoire de la Physique nous fait connoltpe quo les troiublcmcns de tene tao tòt pctifs, tantòt grand? ne penvent jamais en èrre sepaies surtout après dea pluies abondanles, ainsi j'ai crii reconnojtre dans ces phénomc- Bea l<'s moyeos doni la Nature se seri pour retablir la dispersimi uniforme du fluido électrique, lorsque l'equi- libro ou est interronipu ou altère. 5o. Mais ce n'est pas ici le lieu de m'entretenir davan- tagc dans l'analyse de ces idóos , qui ne sont encore que lógcremeni óbauchées. C'est l'examen dos avantages que la Physique pcut refirer de la proprieté esseutiellc des va- peurs qui m'a insensiblement conduit vers la fin de mori Mémoire. Je sens quii faudroit de trop longues discus- sions , et un trop grand n ombre d'expériences faites avec le plus grand soin pour s'assuror de la veri té de ces idees , et ces recherebes m'écarteroient trop du but que je me suis propose dans ce discours. Qu'on né croie pourtanL pas quo je protende rapporter uniquement à la raréfaction des vapèurs Ics altérations de l'électricité terrestre et at- niospliérique , et que je penso que ce n'est que par ces causes quo les tremblcmeus de terre sont excités , comme si la Nature n'avóit que ces voies aeriennes pour réparer mix besoìns les pertes quelle en l'ait dans un endroit, et pour en óter de ceux, où olle s'accumule en trop grande quautité. Je connois la critique (|ue le savant Chevalier "\ olia lail ile cette opinion dans la lettre qui est la dixiè- n o de ses lettres météorologiques ; et j'ai trop de rgsp'ect pour !<• jugemeul d'uiì si grand homme , el je m'v soli- meli volontiers en finissant mon discours par son autonté, P II /(. QUESTIONS SUR LA LOI DE VOLTA suivant laquelle je l'ai commencé et continue. Il me suffit pour à préscnt de savoir que les évaporations peuvent aussi troubler l'état de lelectricité terrestre; que l'augmcn- tation des capacités est constante par-tout où il y a raré- faction, aussi bien que l'augmentation des tensions par- tout où la raréfaction diminue. Les théories de la Chymie moderne, et les lois de l'électricité atmosphérique sem- blent donc se soutenir réciproquement, et les anomalies sont confirmées par cette méme doctrine qui sembloit devoir les renverser. Ce qui arrive fréquemment dans l'art des expériences , où les mèmes anomalies se scrvent mu- tuellement de preuve chaque fois que les théories ont pour foudement les plus scrupuleuses observations , et que ce ne sont point les hypothèses , mais les faits bien avérés qui conduisent les Physiciens à rendre raison des pliénomènes que l'histoire nalurelle leur met sous les yeux. u5 SUR LA RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS d'un degré quelconque par monsieuk L'ABBÉ FRANCHINI. I. .près les tentatives faites pour résoudre les équations pJ^"lé d'un degré quelconque au moyen des formules générales et finies , les Analystes ont demeuré d'accord , qu'il n'y a que deux recherches , dont on puisse espérer quelqu'avan- tage. La première a pour objet la solution de certaines équations, supérieures au quatrième degré, et facilement applìquables à plusieurs équations. La seconde qui re- garde la solution des équations numériques , a été deve- loppée par le célèbre de La-Grange , qui a perfectionné la mélhode des limites , en y appliquant les fraclions con- tinue*. ]\ ais coinmo ces recherches sont bornées à des équations particulières , et que la seconde a d'ailleurs le Dans la si/ite de ce Me'- suivant une facon (Te'crìre moire on a distingue leu di/- analogw à celle qui fui pro- Jcrenticlles par des poìtlts , pose'c par iS'cwton. le So novembre <727- j i(j RESOLUTION UliS KQUATIONS dtHaut d'otre compliquée et incoumiode , on a senti Jc besoin de s'occuper de recherclies genera les, qui saus cet inconvénient puisseut satislairè dans la pratique mème aux éVjualions particulières, et le mème M.r de La-Grange à qui rien n'a échappé de ce qui peut intéresser les pro- grès de l'analyse , s'est aussi propose cet objet. Il a donne dans les Mémoires de l'Académie de Berlin le résultat de ses travaux. En laissanl cvalucr aux Géomètres l'im- portance de ses recherclies , je me llatte qu'on aura licu de rccouuoitre l'utilité de celles que je viens de faire, et que je vais exposer. IL Soit lequation p — qx -*- roè* — sx1 ...-+- fj.xm — ea?"1**"1 -t- pxm + - . . . ± ux"— + ac" = [a — x] [b — x\ [e — x] ctc. — ò^fete: ^-^ P— *] tc-^ etc- =p 0 -t) ( l IT) ( * ~~ ci etc" = ° • • • [A] > Je la d^ise par — fx"' + ' , et.j'en tire p — qx+rx • . . — px wx VX V p / X \ / X \ f _ x \ vx'"-*"1 \ ~aJ\ ~b)\ ~c ) . r . n — fyx+;'x*...+a;" •> , .• et ayant fait '- — -* — - ; =ipx, jobtiens.. ") ..[B]j frt— i»i vx .v x'"*'1 \ a / \ ( i — —\ ctc. . . . [C]. -f) PAR M.* I.'aBBÉ FRANCHINI. ] I J Quc l'on piemie Ies Iogarithmes, et parecque l'on a — ■ — - — ( i — — ) = — - — ( i ), on trouve cn chan- geant les signes, — log. ( i — _^_ +©#)= — (■-£)-'^(-^)=- vetx 1o- ( ' - £) - ** ( J ~t) - Iog- ( ■ -7) ctc< C'est-à-dire JL + ^ , + ^ . . . * t- __r — + Z -+• - . , vaxm a a* a1 IO». -H + — + li X 2.X ÒX fX" n p'x" $x 1 < 1 — ¥ J )" a" + nx" /ili \ x% ( ili \ * x\j^-^~d etc- )+-zvF**-?+d? etc- )+ctc- ni. Faisons $a? = ir"x — + t'x\ — <",+,) + t"x* — ^'+,) . . . *- ^m+"x ... + ito a? — <'"+,) et pour cela J»' = px (1,n+2) + pX "-m+,) -*- p"x ^'" '> + p'"x — ^'" — -\ . . + pWx2" — (*■•+*> "^X = TX <3"'+3) + TX (3m+l) -t t"C0 Vm '' ...■*- r'fl) j.3/. (5^1+3) etc> ctc> II 8 RÉSOLUTION DES EQUATIONS et comme la valeur de m ne change point la méthode , alia que nous puissipns comparer ensemble les termes supposons rn = o; il est clair que cette supposition chan- ge le terme vxm+l en qx , et fxxm en p ; et que pour cela l'équation [B] devient E 9 H TOC* SX* •+■ tX* IX x"^ I — — — Xn etc. etc. qui est bien differente de cellecqu'a supposée M.r de La-Grauge. IV. mcttons p au lieu de p, et cf Dans la fraction «-£ ou de v , et comme nous savons que l — — = i -*- P P ~ 2 2 T 3 3 qx q X q x y> ¥2 ^ 4/j' q"Xn np" !_ = -!(, CjOC €/*&* c^jc1 „, , M 1 ■ 2 •*- 2 • -^-+ 3 • '; , + 4 • — {—^ q X q X *5.-§El £ 9 9' q 9' qn 2 t q 9 9 * • • H ■ np- -3) />"1 2-ò \ q* « 9 etc. V ■ etc. etc. Doù l'on tire cette autre formule plus simple ■ > 9 2 ai; 2'3^a 2'3'zjo;5 t- etc. . . . [D] pourvu qu'après la différenciation on subs- titue — pour x. Ea faisant enfin ~ ==*, et a; 2.i- \|/o; \lx e te. [E] for- 2'O.L' 2'OVj.v' mule qui réprésente une racine de l'équation [A] que nous avons réduite par le moyen des transformations successives à la forme * — x-*--^x = o . . . [F]. V. Sila serie [E] n'admettoit pas n diverses formes, on voit que nous ne pourrions en attendre la valeur d'au- cunc racine ; mais elle a favautage de satisfaire à cette condition, parceque la proposée petit se réduire à la forme de l'équation [F] cn n diverses manières, en la divisant successi vement par q , rx, sx* . . . ux" 2 , x" ' ; car ainsi on a les formules x" p_ r , s , . ± — xn — 9 9 9 9 9 9 7J s " » t t. w — — a; — — -*• — x x . . . -) x" rx r p q t ■ ù> , s sac sa? * a- x" ■o ù>- ■X ?_ Iw = O war ' vx" - ux" J u>x où ic c'est lo coefficient du ferme qui précède wx" — ' . Il faut rrmarquer ces translbrrnations , car elles sont la seule ressource pour trouver les raciu.es. PAR M.r l'aBBÉ FRANCHINI. 12 1 VI. Au lieti de recommenccr l'opération toute entière ?t ibis, pour trouver n scries, qui représcntent Ics racines de la proposte , daris la pratique nous substituerons Ics valeurs successives de ^x dans la formule [E] , et nous aurons Ics sérìea désirées. Mais afin de prevenir toute dii'fìculté , il sera bien aisé de prouver, quo la méthode exposée ne peut donner un nombre de sèries 2k.7i. Cela prouvc; , on n'aura plus sujet de douter, que Ics n sè- ries que nous venons de trouver , ne donnent la va- leur des n racines. En effet , corame la méthode n'est. point déterminée plutót pour une racine que pour ,1'au- tre , si elle est légitime , elle doit les donner toutes , ou pas une. Or quelle soit légitime, il est démontré pal- la nature du calcili , et quelle ne donne aucune ratine il est dementi par les exemplcs , et prouvé absurdc pal- la nature méme du calcili. Donc elle doit donner toutes les n racines. Appliquons cependant la théorie aux exemples. VII. » Exempl. Soit donnée une équation generale du seeond degré p — f/cv ■+- a;'=o. Je la divise premièrement par 7 , et après par x, et je trouve Ics transformées x + ~ = o, — ci +a- = o, dont la première clant cora- (j x ' parée avec l'équation a— x ■*■ \J,a- = o donne *=— , et 122 RESOLUTION DES EQUATIONS ■^x = — , et la seconde * = q , et \J,a?=-i- je substi- '/ ti* tue ccs valeurs dans la formulo [E] , et j'obtiens Ics deus séries p to' 2/?' 5»4 i/»' q (f 7 9 9 9 77- » etc. 2-3^ <-/ 98 9' 9' et on a pour la valeur d'une racine „_£_ * '"'* _ /»' * ar>' 5/7J< * JSel a = — -*- — — — — ; + ; — s — * ^X 7 H 7 7 7 7 Sr*p* 21/7/ 28/p* i2p7 9 9 7 7 De la seconde transformée l'on tire 7 ! " r >l_ P 7* •J -._»..» «_ — £7_ + —L- etc. d'où l'on a I2A RÉS0LUT10N DES EQUATIONS v ;> 9* eli ?P . a9* 2/>- 3/>7 5q* etc. Enfia de la première on déduit * = /' , 2x 2/>a 5pq qz \J/0? r /' r l'Ox 7/>' ""* r7 lopq* 2o' , — — '-f—— — \- , etc., et pour cela Va q p q' ^ Spq ip% 2<7J 7-' : lopq* t r* rj r* rs r« i6p7'* * ^ etc. r7 r% X. Faisons maintenant l'application dea formules trouvée6 à un cas particulier, et supposons que nous ayons à ré- soudre lequation 6 — 1 1 a; -*- 6x — x} = o. Ayant lait yo — 6 , 7=11, et r — 6 on trouve 6 ei6 216 i5552 46656 a 11 233z8 i33i 14641 i6io5i 1771561 Ìq'37171 e*c* == °>8366* , valeur qui ne diffère de la Ta- cine 1 , que de la fraction 0,1644. PAR FM.r 1,'aBBÉ FRANCHINI. 125 II 6 121 2l6 12 2GG2 b 11 210 1001 00 777" 3 ' valeur qui ne difiere de la raciue 2 quc de la fraelion o,5oG5. 11 1 121 198 72 26G2 6 36 ' 216 14G41 i6io5i " i6io5i — _ r(j, efc. = 3,63o5 , valeur qui surpasse la raciue 3 de la quantité o,63o5. Je dis à préseut XI. Theorem. Que raoyenuant la methode exposce , on ne peut trouver un nombre de séries;>». Démonst. Fxk — Ga;'+'' étant deux termes quelconques de l'équa- tion donuée , et X la somme de tous les autres, si fon divisoit l't'quation Fa:* — Gxk+k ± X = o par Fa?* ', ou par Ga:*"*"-* ' on auroit une transformée , comprise parmi celles qu'on vient de trouver au §. V. Supposons F donc que l'on fasse la division par Ga:* pour avoir — — &* ± 7^~* == ° » cornine on ne peut pas faire la com- paraison de cette équation avec l'équation * — o?-*-\J/a:=o saus que la proposée se transforme daiis une autre du degré n — A , il s'ensuit que la méthode ne fournit pas plus que n séries. xn. Après tout cela nous pouvons conciare que la mé"- thode exposée sert géncralement pour détermincr la va- leur approchée des raciues d'une équation quelcoucjue. Itift TVÉSOLtmON DES EQUATIONS Dans Fhypothèse que Fon sache que panni les racines désirées il yen a des rationnelles, si oneu veut la valcur exacte, on pourra se servir de la méthode des divìseurs. Mais qu'elles que soient Ics racines rationnelles ou irra- tionnelles, cornine dans la pratique les coci'ficiens doivent etro donnea , il est clair que les valeurs présentées par les séries pourront toujours se rendre plus exactes au tnoyen de la méthode des limites. Ainsi le calcul, outre qu'il deviendra plus general , sera plus simple et exempt de la tentativo incommode qui est nécessaire dans la mé- thode des limites .pour trouver une quantité de près moiu- dre que la plus petite différeuce des racines. 127 OBSERVATIONS DIVERSES SUR LES INSECTES. I. Pour servir à la connoissance chi fluide c/uon nonime Sang dans les Insecles. PAR MOMSTEUR LE COMTE DE LOCHE. E, jtant occupò" i la dissection de la belle Chenille du Lu If ,5# Tithimalc, dans le but de trouver l'usage de la come _j que l'on voit à son extrémité , je m'avisai d'en cou- Sanr 4.t» per le bout avec des ciseaux. Je vis alors que Ics lèvres de la playe , par un mouvement d'oscillation , tendoient à se resserrer: que les sccousscs de ce mouvement, d'abord preci pilees , se rallentirent gradueUement j et qu'au bout de douze à quinze minulcs la playe étoit fermée. Je passe sous silence ce qui (ut obscrvé dans cette come qui est un prolongement du cceur. Sans aucune vue particulière , j'avois recueilli dans un crìstal de montre, le sang qui avoit coulé par l'ouver- ture faite à la come ; il se déssècha au bout de quelques iog obseiiv. svn i.t.s insectbs heures, et avoit pris l'apparence d'un beau vcrais, un I u jaunàtre, uniformément diaphane, mais se dissolvali! facilement dana l'eali froide. Gcttc opération fut répétée sur plusieurs Chcnilles de la merae espece: ce qui, par hazard, me procura du sang de Chcnilles de différenta ages. J'apcrcus que ces divers sangs séchés étoient de dia- phanéité differente , panni Lesquefc on en voyoit qui contenoit des fragmens très-minces , iiréguliera en cten- due , parfaitement opaques et noirs. Ces sortes de pail- lettes se distinguoient à ecil nud , et paroissoient comme suspcndues dans le sang devenu solide, elles formoient sur les bords du vase une circonfcrence noire produite par la dessication. Quoique l'observation de ce sang ne fut qu'un acces- soire de mon travail , je n'en restai cependaht pas là. Je separai et numérotai d'autres Cheuilles , je fis de nou- vellcs saignées à leur come , et tenant Cdèle compte de tout , j'obtins le résultat suivant : La Chenille qui a fraichement quitte sa peau , donne Je sang le plus diaphane , et successivemeut le sang perd de sa transparence , et lorsqu'elle est prette à subir un nouveau depouillement , c'est alors que le sang est le plus folliculeux; il l'est moins à l'epoque de la première mue, davantage à la seconde, enfin beaucoup à la troisièrae, et plus encore lorsque la Chenille va passer à letat de nymphe. Plusieurs Chcnilles des Phalènes Bombix , m'ont aussi presente le mOme fait , qui étudié davantage doit nous PAR M.T LE COMTE DE LOCHE. 121) donncr plus de connoissance sur ce prétendu scuig , de ninne quo sur Ics agcns iiilcrieurs des dépouillemens et mélamorphoses. Ayant observe' bcaucoup d'inseclcs , panni lesquels de df / fort petits , dont Ics membres sont souvent très-lranspa- reiis , j'ai toujours vu que Ics cuisses, jambes , antennes et autres exlrémités conteuoient un fluide , dans lequel on ne voit ordinairement que quelques fils de nerfs qui portent le ìnouvcmcnt et le principe des scnsations aux. pattcs , et partout où fon a besoin. La Cimex Ploiaria Domestica (Faun.Etrus. n.ioòG) cct insecte si transparent est le premier qui m'ait dé- montré que scs membres conliennent un fluide dans le- quel Ics tendons sont immediatement baignes. C est ce que l'on observe dans Ics jambes et cuisses de cette ci- mex , vucs à une forte lcntille , lorsque l'animai est vi- vant, ou peu après sa mort. Ellcs paroisscnt d'abord uni- formes , Ics filets des nerfs s'y disiiuguent avec peine. Ce- pcndant ces membres sont d'une substance continuée, qui est meme un milieu qui donne passage à la lumière , et produit Ics effets qui en résultcut , ce qui m'indiquoit déja beaucoup. Mais le lcndemain de la mort de l'animai, je fus amplement convaincu de la vérité de i'indicatiod ; car il me (ut aisé de voir que ce fluide s'evaporoit dune manière très-lente : il s'étoit forme au milieu de cettc* cuisse une sorte de globule vide , qui grossissant de-là à quelques bcures , se configuroit, cornine un noyau , au milieu de ce membre , auqucl il assimiloit sa forme ; ce globule croissant peu-ù-pcu , occupa enliu Ionie la cavile l5o OBSERV. SUR LES INSECTES du membro, dans lrquel alors se distìnguo! ent facilcment Ics nerfs. Le Scorpion par scs jambes , et mieux encore par sa quelle , plusiours araignées, et bien d'autres insectes , en me rcudant temo in des mcmos faits , m'ont facilité les ttioy ns de connoitre l'intérieur de lem- structure. Les Coccinella , et particulièrement la g-punctala (ri. l'i J'illers), par la transparence de ses antennes , en me donnant de nouvelles lumières, me facilita la con- uoissance de l'intérieur de cet organe * : observé au mi- croscope, je pus suivre la très-lente évaporation du fluide quelle contenoit: j'cus tout le tems nécessaire pour ob- server la forme des ** utricules que rcnferme l'antenne , et celui de les dessiner : ori y voyoit d'abord un canal qui la parcouroit dans toute sa longueur , et divers sacs correspondans aux articulations traversées en tout sens par quantité de filets de nerfs. Le sang des insectes parfaits, a grand rapport avec colui des Larvcs , dcsse'clié dans les cuisses de la Cimex Piotarla , dans la queue du Scorpion, et dans les an- tennes de la Cocciìiella cj-punciala , il se dissout éga- lement dans l'eau froide. Une des antennes de cette Co- cinclle, dont le sang séché avoit tapissé les parois in- ternes , fut plongée dans l'eau , et observée à ceil arme * Je ne croia pas que nous ** Utrioule: ce noni employé ayons encore r anatomie de dans le sens des Botanistcs , l'antenne (Tai/cnn insccte par- dont il est emprunté , convieni Jait. très-bicn icì. PAR M.r LE COMTE DE LOCHE. l3i pendant l'immersion , au bout de six minutes , en fut entièiement pénétrée , ce ne fut point par l'ouverture faile par Ja coupé qui l'avoit détaché de la téte de l'in- secte, que cctte antenne donna passage à l'eau, mais par les jointures des anneaux , où peut-étre encore par toute leur texture , ce que je n'ai pas encore pu vérifìer. Les observations des Anatomistes sur le sang des in- sectes , n'avoient été jusqu'à cette heure que des apercus, aucun d'eux n'avoit encore réuni et combine des faits assez lumineux. Cmier , Naturaliste Francais , vient de constater << qu'il n'y a dans les inscctes dautres vaisseauz , >» que les trachées, que le sue nourricier traverse seule- » ment le sac intestinal , et que toutes les parties sont »> alimentées par la simple imbibition * >>. Signóre par quelle voye cet auteur est parvenu à prouver cette sorte de nutrition , qui avoit été entrevue par dautres. Le célèbre Pierre Lyonnet , dans so?i traile anato- mique de la Chenille da Saule, dit, «quii doit pa- >> roitre étrange à ceux qui auront vu combien de een- i> taines de nerfs , et de bronches j'ai strivi dans cet >ì ouvrage , que je naie pas été dans le cas dy faire >> connoìtre aucune veine, ni artère (page 427 et sui\>.)>> il conjecture que la nutrition s'y fait par toute autre voye que par celle du fluide renfermé dans le cceur, et croit que le corps adipeux répandu dans toute la Chenille est chargé de distribuer la nourriture aux parties intérieurcs, comme la terre la donne aux racincs des plantes. * Voycz le rapport de la Société Philomalique. Paris \-], pag. i33. l32 OBSERY. SUR LES INSECTES Le Naturaliste Cuvter aura probablemcnt saisi des faits analogues à ceux quo nous exposons , pour baser ces preuves de la nutrition par imbibition. Pour moi il m'au- roit été impossible de laisser échapper celles que jc rap- porte ici , et qui vont à Tappili de sa doctrine. Le grand nombre de petits insectes que j'ai observés , souvent vi- vants , et meme quelque-tems après leur mort , m'a con- dili t, sans y songer, à cctte connoissance. Si l'évaporation de la partie fluide du sang des in- sectes a lieu pendant leur vie , cornine il est très-proba- ble , on pourra conclure que Yaspiralion chez-eux n'est autre que le jeu des stigmates qui donne entrée à l'air, que les trachées , et les bronches prt'parent et distribuent par-tout pour maintenir la fluidité du sang. Ucxpira- tion ne seroit que la propriété qua le tissu qui enve- loppe l'insecte de donnei- issue à l'air decompose; mais c'est à la Chimie à nous en faire connoitre davantage. H. COUPES DE DIVERSES PArxTIES DE CHENILLÈS VIVANTES. On nomme Moè'IIe Epinière un vaisseau qui parcour le dessous de toute la longueur de l'insecte, tròs-bien connu dans les Chenilles; il forme entre cliaque anneau une sorte de nceud qu'on a nommé Ganglion. Chacun d'eux est comme un centre , d'où part le inouvement qui se répand dans tout l'anneau , au moyen des ramifications qui l'y portent. Il peut ttre considera comme un vrai Sur PAR M.r LE COMTE DE LOCHE. l33 cerveau indépendant dea autres. Tel est le mdcanismc l)ien connu du mouvcment dans Ics larves. J'ai coupé un ganglion à la Chcnille de Tithimale , au moyen de deux coups de ciscaux très-fms , entre le i:p"um' quatrième et cinquième anneau ( ce qui n'est pas diffi- cile , car cette moè'llc épinière est indiquée sur la peau de la Chcnille par une fosse longitudinale qui la dé- signe), il arriva alors que la Chenillc perdit tout mou- vcment , quelle cn reprit cnsuite une partie , quelle mangea encore , et parvint à sa dernière métamorphose. Le sphinx qui en est resultò avoit sous le ventre une ouverture monstrueuse qui le rendoit incapable de rem- plir aucune des fonctions, où l'appeloit sa nouvellc forme. Il est vrai que d'autres Chcnilles soumises à la memo opcration, n'ont pu toutes se transformer, et que qucl- ques-unes périrent. Cet intestin que l'on nomine Caeur , est sur le dos de smiecomr. l'inscctc , il a une sorte de battement que l'on distingue facilement à travers la peau du vers à soye ; de-là ce battement fut compare à celili de systole et diastole du cceur des grands animaux, dont on lui donna le nom sans autre examen. C'est un viscere long , inégalement large. Pour en prendre une idée , il faut recourir à l'ouvragc citò de P. Lyonnet. J ai coupé ce viscere dans sa partie la plus large, par une scule coupé suffisante pour fembrasser tout entier , et ctablir une solution de continuité exacte , il n'en est résulté qu'un moment de stupeur , et la perte de quan- de sang plus considérable que celle qu'avoient fourni les saignées faitcs aux cornes. i ex Ir.' ire «le cet insecte j5/|. OBSERV. SUR LES INSECTES La pluparfc des Chenilles ainsi mutilées sont devenucs dea spliiiix ailcs , mais de petite statine, et dont les cou- leurs tcrnes annongoient des ètres dégradés. IH. LAMPYfUS ITALIGUS. Vemis Ce Lampyrìs , dont j'ai étudié la structure , m'a fait extr.'ire n. . . . , . de cet observer que la dissolution des diverses substances reu- nies dans Ics derniers anueaux de son abdomen , ont la propriété de devenir une sorte de ciment de grande du- reté. Cette madóre macérée dans l'eoa', où avoient été jétées quclques gouttes d'esprit de vin, étoit contenue dans différens cristaux : là, par évaporation , cette subs- tance est devenue d'une dureté cpi ina surpris par la dilficulté que j'ai eu à nettoyer mes cristaux, ce qui a tou- jours été très-facile pour des résidus pareils provenans de tant d'autres insectes , c|ui tous , comme le sang de la Chenille sont solubles à l'eau froide , mes moyens ne m'ont permis que d'examiner avec mes yeux aidés de verres la nature de ce résidu , qui est soujoconné forte- ment contenir un vernis très- solide, comme tei, cet insecte doit piquer la curiositi des connoisseurs en état de l'examiner sous ce rapport , car la découverte d'un pareil vernis, seroit très-utile , vu la Facilitò de s'en pro- curer la matiòre première. PAR M.r LE COMTE DE LOCHE. l35 IV. NUÉES DE PAPILLONS QUI OJiT PARU A LA FIN DE MAI. J'ai présente à l'A. R. un Mémoire sur les causes de ce phénomène qui sont plutót dans l'air que dans la grande quantité de Pop. Cardili, ou autres qui com- posoient ces colounes; car ce papillon a continue d'étre très-commun pendant lout lete; et dès la fin de mai, il n'a plus pani de ces nuécs. A quoi je dois ajouter qu'un temoin digne de foi ma affirmé avoir vu vers l'an iy/| i à la fin du méme mois un phénomène pareil. Jai rapporlé à ce sujet que le développement des cry- salides indique les variations de l'attnosplière , et que les Entomologisles peuvent se servir utilcrnent de ccttfi observation. V. GENERATION DE L'ABEILLE DOMESTIQUE. Il est assez frappant , que cet insecte , sur lequel on w^jfi,é a écrit des bibliothèques entières , ne soit pas encore par* faitement connu , d'après cela on ne sera pas surpris , si les faits, que je vais rapporter, contrarient les opi- nion s recues. On a éerit que les Ouvrières pondoient des ceufs de - faux- Bourdons. 4M.r l'Abbé della Rocca , auteur agricole, l'assure , comme un fait tiès-connu dans le levant. Lin- génieux et savant Hubert de Genève le con finn e , mais ouvr £rcs. l56 OBSERV. SUR LES INSECTES ses observations à se sujet ne m'avpient pas paia étre assez détaillées, Eu avril 1785 à Mortara , où je résidois aìors , je fìs passer dans une ruche à Jeuillets une famille d'abeilles chassée d'une vieille ruche par immersion. Le 4 mai, cette famille avoit jété les fondemcns de deux gàteaux ; on y voyoit deux ocufs , des vera , et de la provision : dès ce jour-là , je me mis à les observer avec assiduite. Le 8 une de ces cellules fut boucliée, et je fus surpris de reconnoìtre dans la convexité de sa couverture la loge d'un Faux-bourdon ; car ce n'en ctoit pas encore la saison. Je ne voyois point de reine, et je me mis à la cher- chcr, elle avoit péri sans doute par quelque accident ; car je me suis assuré très-positivement quii n'y en avoit aucune dans ma ruche; ceci Ut redoublcr mon assiduite, et mon attention à observer. Les jours suivans je vis augmenter le nombre des ceufs , quoique les deux ga- teaux eussent été augmentés , et qu'un troisième fut com- mencé, presque toutes les alvdoles contenoient du cou- vain , mais très-peu de provisions. Le nombre des ceufs augmentoit si fort, que celui des alvéoles ne pouvoit suffire à ces ouvrières fécondes, elles en déposèrent plu- sieurs dans la mème alvéole , où j'y en ai compté" jus- qu'à sept , et on en voyoit méme encore sur leurs bords. L'ouvrièrc qui pond , le fait ù la manière de la reinc, file introduit son abdomen dans l'alvéole , et agite ses antennes pendant son travail, mais à la diflerence que son corps plus court ne laisse sortir de l'alvéole que PAH M.r LE COMTE DE LOCKE. ì? ~ Ics seules antennes. Ces ouvrières pondeuses sont e£Slées; leur abdomen qui , seloa la regie generale , est toujoura plus gros dans toutcs Ics fcmellcs dinsectcs dans le tcrns de la ponte ; se trouve plus petit que l'abdomen des mc- mes ouvrièrea , priscs au hasard , dans d'aulrcs ruches. tl'ai dit , au hasard , parccque je croia que dans une ro- che pourvue de reine , lèa ouvrièrea concourent avec elles à la reproduction de l'eapèce, car on y trouve de ces ouvrières ù ventre elfi le, et qui ont, comme toutcs celles de notre roche observccs ù Mortara , des marques certaines de fecondile. J'obscrvai daus cette meme ruchc , à l'occasion d'un froid accidente] , le i5 mai, en suite d'une grèle qui étoit tombée la veille ; que ces ouvrièrea arraclioicnt quantité d'ceufs, de vera, et de nymphes, comme cela se remarque dans toutcs les autres ruches en pareil rencontre. Enfin ces abeillea sans reine s'épuisèrent à force de produire des ceufs , dont les premiere pondus sont de- venus màles parfaita; vera le 20 du mois de mai, cette famillc étoit considérablement diminuée ; et finit les pre- miera jours de juin par une vingtaine d'abeilles qui pé- rirent bien effilées. L'on n'a pas encore prouvé , si la reine , dans une jJjjJjSJ^ ruchc bien pourvue , produit seule tous les Faux-bour- la unititi dona; et si les ouvrièrea en tout ou en partie concou- ^l, , , rent à ce travail. Cependant, plus d'une fois , j'ai été temoin des agaceries non équivoques de la part des ouvrièrea , que les màlea recevoient avec indolence , ce qui en détruisant l'opinion, où l'on seroit sur leur chas- 5 l38 OBSERY. SUR LES IN3ECTES lete , nous roméne , par uue conséquence juste , à celle des LéVantnis. C'est ninsi que cet insecte si utile, dont l'histoire a été la plus étudiée, souvent obscurcie par des rapports infideies, se trouve encore maiatenaat imparfaite. Acqui , le 3 novembre 1798. \ ENTOMOLOGIE. PAPILLONS DU PI EMO NT NOUVELLEMEST CONNUS. PAR LE MEME. Qiioiquc la plupart des Papillon*, doni fé presente des poriraits , et des descriplions, soienl déja nom- més dans un ouvrage cslimable, mais de beaacoup trop Concia *, il ma para importuni de Jìxer par des voies les plus sùres , la connoissance de ces indi\idus. P. A. POLYCHAON. N.° i. Aììs caitiLitìs concoloribiis flavissim.is , fasci ìs nigricanli- bus ìnaequùlibus , limbo nìgro, liinuìis cocruleis ,angulo ani fulvo. Truner Lcp. PeJ. N. 1 34 , pag. 63. PoliJani3s. c E beau papillon participe du Machaon , et du Po- Luiès]»™ dulirius de la manière la jdus frappante , il empiunle * Lepidoptera Pedemontana, ecssairc. Tous res papillons a de Pruiìcr. A. Tauri. 1798 cn ont eie peints d'apre* Na/ure : rendimi justice au inerite de Ics uns npont été communi- cet ourrage : on peni consi- qués par M. le C. de Lczzolo dc'rcr mon trava.il cornine un et (Tautres soni cux- développcwcnt qui lui eloit ne- nicmcs dans mori Jilct. 1800. I /, O ENTOMOLOGIE do ckacun d'eux, ce qu'ils ont de plus remarquable; landis quii porte des caractères, qui, au premier coup d'ceil , rnoins apparenfs , déterminent uue espèce distinguete. Ses antenxes noires un peu eii forme de larme-ba- tavique sont jaunes à leur extrémité. Ses yeux fauves sont assez saillants. Sa trompe est noire. Sa téte , aiusi quo toutes Ics autres parties de son corps en ge- neral , est d'un jauue vif , mais plus pale en dessous. Un trait noir coupé longitudinalemcnt le dessus de cette tòte. Les ressorts , caractère essentiel des Lcpidoptè- res , sont sur celui-ci très-visibles , et entièrement jau- ncs. Le corcelet est noir. Les ailes atstérieures ont chacune six bandes ou traits noirs transversalement dis- posta , à la manière de ceux des niéines ailes du Poda- lirius. Les ailes POSTÈRiEURES portcnt des dentelures cornine celles du Machaon , avec une bande bleue bor- dée de noir. Uoeil du coin (ang. ani) est orné d'une marque triangulaire fauve , couronnée d'un croissant bleu. La queue de ces secondes ailes est noire avec une frés- petite tache oblongue jaune sur son milieu. Les pattes sont noires. Le compartiment du dessous des ailes corres- pond si bien à celili du dessus; quii seroit superflu d'en donner ni description , ni dessein. Il suffira de dire que le dessous est de couleurs beaucoup moins vives. Il me fut communiqué par M.r le Comte de Lezzolo, et s'est trouvé aux environs de Lantosca dans le Cointó de I^icc, en srptembre. PAR LE KEMBi .141 P. H. PHOEBUS. N.2e^5 An tennis albe , nigrc catenalis ; olis oblongis in- tegèrrime Jìave-àlbis : pri?rwribus inlus cxtuscjuc ocellis cocd/ieis ni grò rivado ciicumdatis , ac prope corpus rjuatuor , duobus similibics solita- riis longitudine alarum ; posterioribus inlus ex~ tusque nigris truns\ersis maculis , extus vermi- culato ocello prope marginem exleriorem. De PruiicT Lep. Pel. N. i35, pag. 69. Le grand rapport qua cclui-ci avec l'ApolIon, a pu donner lieu à Ics confondre , et à ne considérer leurs différences que cornine incidents , ou variétés. Mais ou- tre que le phoebcs ne se rencontre presque jamais sur Ics aipes , là, où l'Apollon est commun, et qu'il habite des sites où l'on ne rencontre plus l'Apollon : il a des caractòies assez marqués pour conslituer une espèce à pari. Le male de près d'un tiers plus petit que l'Apollon JST.° - d'un jauue plus décide a ainsi que sa femelle ses a.\- ■tesxes annelees de noir et de blanc, courtes et en masse irès-prononcées : 'son corcelet et son abdomen couverls de longs poils; de meme que ses six pieds degale lon- gueur, le classent dans la famille des Heliconii , très- près de l'Apollon. Ses ail.es supérieures portent deus taches d'un rouge vif bordées de noir que n'a pas l'Apol- lon : vérs leur milieu on voit une marque noire en for- me de croissant, et une seconde plus petite au de-Jà en l/.3 "/OMOLOGIE sYloignant du corcelet. Le dessous des aìles sup&ieures est assez semblablé au-dessus. .2a Lcs ailes INFÉR1EUBES u'ont rien de bien remarquable en dessus. Leur revers a, cornine l'Apollon , qua tre ta- clies rouges à leur rapine, : mais on ny voit jnuiais Ics deux taches rouges près de l'angle de l'auus , qui sont constautes sur l'Apollon. 5 et oa -^a feme^e vue dessus et dessous est plus facile a confonde^ avec l'Apollon plus grosse que son male, d'un jaune plus pale, elle n'a ordinairement qu'une seule ta- che rouge à l'ade supérieure. N.°4 P. G. THEMISTOCLES. Alis integrìs rotundatis Jìiécis , primoribus Jascìa maculis Jlavis septem , ocellis ijmnqué : poslicis concoloribus maculis sex; ocellis seplcm. Ce papillon qui n'a point encore cté connu, s'est trouvé* au bois ìioir au-dessus de Suze. Sa grandeur est moyenne. Ses axtennes , dont Ics massues sont pcu prononeées , sont noires de tous còtés , Carattere essentiel et distinctif. Ses quatre ailes, sont gé- néralement de c.ouleur marron qui devient un pcu moins obscure sur les bords des ailes supémeures , celles-ci PAH LE MEME. I^S portent scpt taches fauves, dont cinq seulcs contiennent un petit oeil noir avec sa pupille bianche , les deu>: taches fauves qui sont a chaque extrémité de la chaìne de ces taches étant sans aucun ceil. Les ailes iNFÉRiEURES ont sept ycux de la forme dcs prccédents; mais dont six seulement sont placés sur une bande de taches fauves qui ne sont ici qu'au nombre de six : Yoeil de l'angle élant immediatement sur le fond de coulcur marron , laquelle couleur est uniforme sur les bords de lailc , sans y devenir moius obscure , cornine on le voit aux supérieurcs. La téte, tout le corfs et les jambes de ce papillon sont d'un beau noir. Le dessous de ses ailes est si semblable au dessus , qu il auroit été superflu de decrire ce dernier. L'on voit en 4 a les dessous dune des ailcs supérieu- /, a res détachée. du papillon pour faire voir Tespace (b) qui holtoit sur lailc inférieui'e, cet espnee est d'un poli lustre, et parolt blanc. N i44 ENTOMOLOGIE ^ o 5 P. G. P E A S. Aìls exlus obscure fuscìs y fascia clarìore transversa, anterioribus duobus ocellis nigris albe ìlluminatìs posterioribus denlatis. De Pruner N. 137 Lcp. Pcd. Ce grand et rare papillon m'a été communiqué par M.r le Comte de Lezzolo , il est coinme les précédente , un habitant des alpcs. Scs AyTEXNES assez longues sont par-tout d'un brun obscur. Le corcelet , Vabdomen , et la tète dessus d'un brun rogeàtre sont dessous de couleur plus claire. Les aìles sont toutes supérieurement d'un brun rou- geatre , coupés dans leur milieu par une bande inégale d'un beau jaune. Les supérieures porlent deux yeux assez gros, surtout celui de l'angle extérieur : ecs yeux ont une pupille bianche , outre laquelle le premier a sur son bord une seconde pupille. Le dessous des aìles su- périeures est marqué d'yeux correspondants à ceux de dessus ; mais la couleur qui leur sert de fond est un jaune safrané irrégulièrement chargé , semt'.e d'ondes grisàlre?. On doit remarquer entre ces deux yeux une tacile bian- che oblongue, entourée d'un jaune plus vif. Le dessous des aìles postérieures est d'un jaune pale plus uniforme et non safrané : sur ce fond sont trois on- des d'un brun clair. Les aìles wférieures sont dentelées , et sont bordées d'une jolie frange jaune. PAR LE MOIE. 1/|5 P. R. S E Y T A. N.° 6 Alis exlus Jìiscis; intus ocracei s ; linea transwsa argentea, occllaria catena liansversa, ocellis ni- gris albe punctalis. De Prunir N. i i3 , pag. 74 Lep. Pcd. Cet élégant papillon quo Fon trouve en automne , quoique rarement , dans la forct de Slupinis , ma of- ferì plusieurs variétés , doni la fig. 6b est une des plus frappantes; il est nécessaire de prouver que la diffé- rence du nomine des yeux ou ladies sur les ailes , et leur absencc des ailes supcrieures , n'est poiut un caraetcre essentiel du Seyta. Notre guide pour prouver qu'ils sont de moine race , se trouve sur la forme et la couleur des ANTENNES qui sont .très-grossies (Jìg- 6d). Los derniers anneaux qui forment sa masse sont rougeàtres, (andis que tous les autres qui en forment la lige sont d'un blauc jaunàtre , et les annelures brunes; distinclion suffisante pour établir fidentité de l'espèce ; car l'examen des an- tennès est un des moyens le plus sur pour en determi- ni -r l'espèce : voie d'autant plus utile que les individus sont rares , et leur séjour éloigné de colui de l'iionime. Antennarum notac dìfferenlias saepe suppeditant. Fa- bricins. Los (juatre ailes sont d'un brini rouge , vuos par dessus; et leur dessous est un jaune sa fra né. La figure 6 est le Seyta vu par dessous, Vaile SUPÉRlEUBE a deux yeux très-petits, Yinférieuke cu porle cinq sui* une raugéc t 1/jG ENTOMOLOGIE parallele à la base , et un autre plus gros vers l'angle extérieur qui est détaché des précédente. La fig. 6a est le eìessus des mèmes ailes sur lesquelles les yeux ne sont point répétés. La fig. 6b est le dessous d'une variété qui porte une bande transversale bianche, qui y pare ccttc a ile, dont le nombre des yeux est correspondaut à ceux de la figure 6. L'aile supérieure est ornée d'une rangée de cinq yeux , dont deux sont beaucoup plus gros que les autres. Différences remarquables entre ces deux in- dividus. La fig. 6c est le dessus de cette variété qui ne difRie de 6a qu'ep ce que les tachts des ailes supérieures y sont répétées. Chaque aile porte constamment un trait argenté qui parcourt sa base à quelque dislance de la frange , celle-ci est gnse. N.-7 P. R. GARDETTA. Alls inteserrimìs Jìiscis , intus inferiorìbus nìgi-o irroratis , margine Jlavo , ocellis minutis nigris albe punctatis. An N. 1 54 , pag. 74 Lep. Ped.3 Celui-ci fut trouvé à la Gardetta dans la vallèe de Vrayta par M.r le Conile de Lezzolo. De grandeur moyenne parmi les Plebei Rumi. Ses -ANTENNUS sont noires , annelées de blanc , sa téte est uoire, son CORCELET et son abdomex d'un noir i'auve ; PAR LE MEME. ]/j~ scs ailes inférieures sont supdrirurement d'un fauve orangé , ayant un trait marginai près de l'angle du boia qui est d'un fauve plus clair, incident qui correspond a une bande jaune qui est au-dessous. Le reverj dea ailes (fìg. "ja ) , quant aux supérieures, est d'un fauve plutòt clair; un trait marginai verdàtre en parcourt la base qui porte a son angle extérieur un très- petit ecil non pupille : Ics iìsfehielhes du inémc fauve sont sablécs de points noirs ; une bande, ti n ti jaune pale, parcourt la base saus y touchcr , et elle porte des petits yeux pupillés , dont le noinbre varie entre 4 > 5,6. Au bas de eette ade est un trait argenté. P. R. MÉROPE ou L'ARGUS DAMIER. N:° 8 Alìs, extus transversis sub riifo-Jlaùs fasciis , subiti* pallide-flavis. De Pruner N. ìii , pag- 73 Lep. Ped. J'ai trouvé deux individus de cette espèce au Col de la Magdelaine dans les prairies les plus élevées ; M.r de Lezzolo en a trouvé d'autres dans la vallee de Vrayta en juillet. Le Mérope est sans contrédit un des Plebei Rur.; mais au premier coup d*ceil il a grand rapport par la cpuleur de ses ailes avec eeux de la famille nommée des Damiers dans le s\ stèrne de Gt'offroy. Le f'ond de la couleur de 1 _|8 F.STOMOLOGIE sos .ìiles d'un jnunc plus ou moins orango, fait vofr par scs bandes ondulces ou crochetées , et des taches d'un rouge plus marque , une grande ressemblance avec le Maturità. Le Mcrope a ses AyTESNES plus courtes à prnportioa que ses congcnèrcs , cornine Ics leurs , elles sont annclcos de blanc : dclicat et faible , cornine eux , son voi s'élève peu de terre. Ses ailes sont un peu lancéolées d'un fond jaune, les nervures toutes d'uà brun noir, des bandes on- dulces transversalement renferment des taches rougeàtres. 8a Le dessous des ailes supérieures répete le meme cora- partiment , mais en couleurs plus pàles. Les ailes infé- niEURES ont dessus des bandes transversales , comme les supérieures, panni lesquelles il faut distinguer la bande asse/, large qui cn parcourt la base , dont elle est st'paréc par des traits en forme de croissant. Cette bande porte des points noirs sur les taci ics rouges qui la forment , dont le nombre varie. K.°9 P. R. BERTOL1S. 'Alis inlus , fusee Jlavis : cxlus ari tori oribus Jtaws , margine viridi; posterioribus griseo-w'ridi , 7?ia- cuìa alba trigona. J'ai trouvé en juin un individu de cotte espèce près du lae du Col de la Magdelaine , tandis que M.r de TAR LE MEME. l4g Lesolo cu trouvoit de tout pareils près de Chaleau- Dauphin. Ce papillon a ses antennes annelées , sa grandeur est moyenne panni les argus, ses ailes ne sont point dentelées, les supérieures et inférieures sont en des- sus d'un faine obscur ; en dessous Ics supérieures sont d'un rouge terne, bordées d'un gris verdùtre. Les infé- rieures se yo\< ut en dessous d'un gris verd plus obscur, et à lem- milieu portent une tache bianche à-peu-près triangulairc. P. R. X E N O P H O N. N.° io Alis subangulatis aurato-Julvìs , margine ni grò cocrulcocjiio. Le male. L'art ne peut jamais parvenir à imiter leclal mélallique, dont brille ce beau papillon qui a quelque aflinité avee le P. R. virgaureae , mais très-distingué par des caractères à lui propres. Ses astesses annelées ont leur massue moins prononoée que celle du Virgaureae. Ses yeux sont plus petits que ccu\ du Virgaureae , mais plus entourcs de longs poils. Les ailes du Xenophon, à leur surface supérieure, ont l'éclat d'un or pourpréj cclles du Virgaureae est d'un or moins éclatant qui re- flète le jaunc : une bordure d'un bleu obscur , contourne l5o ENTOMOLOGIE Ics ailes du Xenaphon , et s'étend aux ailcs inféricures , là , où elles toucbent rabdomen; ce qui nest point dans l'autre. Le corfs de notre papillon est plus gros , plus borisse de poils , et de couleur plus obscur que colui du Vir* gaureae : dessous il a encore plus de différencc , ólant azuré , de mème que Ics jambes et pieds. qa Le revers des ailos pour les supérieures est d'un orange cbangeant au gris-bleu, avec une bande de buit polils yeux noirs , bordés de jaune, aiusi que trois autres suc- cessiveiucnt plus bauts. Les inférieures ont , cornine les autres , leurs revers d'un orange cbangeant au gris- bleu, mais plus obscur: on y observe trois ordrcs dyeux, en commeneant vers le bord extórieur: savoir ; i° sept tròs-petits accompagnes de quelques tacbes circonllexóos très-peu visibles ; 2° une suite ou rangóe de neufyeux; 5° un assemblagc irrégulier de sopt autres yeux. La femelle a son dessous cornine celui du male; mais le dessus est tout brun, seme de petites taches noires, autre rapport entre ces deux espòces. Il se trouve sur les alpes à de grandes bauteurs. .' * Farei . !/-/„. ■"/ Ai R'./tj Jr. i/t 7ùn/i Ari éfft'Qj.tfaac /.<•'. //. / / . la v N . 2 1 H. I hoelnis. mas •^/«.//, f 7è/a Jiiiyt . Mr /s.n.-n,n* :>:' P.R. Gaietta 1* N.8. N. N. Am«t>..i;ù :■„/,. P R.Mcropc P.R Bcr.ol sr f -, /!>. ./ X.eiiouhoM ./v ,i *mt Étìnx i5i A D ORYCTOGRAPHIAM PEDEMONTANAM AUCTARIUM A V C T O R E STEPHANO BORSOX S. F. D. fidi ego quodjutrat quondam solidissima ttlius £ss* fretum : fidi factas ex acqua e terras ; Et i Focili a relago conchae jacucrc marinae ; Kt ictus inventa est in monlibus anc/iora summit. OTÌd. Mclam. lib. i5. i'bmc* institutioni consenlaneum est , et ratio iosa Approntai ' * ilio il die 23 suadet ut, quidquid in unaquaque ditione continetur, Iongitu- diualiter striatis, sulcis profundis: valva altera plana, radiis rotundatis transversim striatis. Testa Arrignani proesertim frequens , scepcque Ba- lanis cooperla. 3 Helm. Pectinis biauriti, radiis 26-26 subconvcxis trans- versim minute striatis ; valva altera plana. Ex valle d Andona. 4 Helm. Pectinis auricula altera longiorc ; radiis 16-18 rotundatis ; striis longitudinalibus ; squamis minulis transversis. 5 Helm. Pectinis biauriti, depressi; valvis lequalibus; radiis 20-21 longitudinaliler striatis, rotundatis. AUCTOI\E STEMIANO BORSOX. iò'5 Ex Vinci i io, A ni guano, la Rocca cTArasso e te. 6 Hclm. Pectinis biauriti : radiis ina?qualibus , ina-qua- liter approximalis , I2-i5 rotundatis, longitudiualiter striatis. Quidam nigricantes , alii florcscentes. Frequentiores in agro Pedemontano. 7 Helm. Pectinis tenuis , radiis filiformibus numerosis. An Ostrea Pusio ? Vide Knorr part. II, Tab. i^,Jig. 8. l66 AD ORYCTOC. PEDEM. AUCTARipM HELMINTHOLITHUS TESTACEI UNIVALVIS. COCHLITES TESTA PLANA. Cochlitae. Planorbls lapideus. Gali. Limacons. Coclite lunaìre ou à bouche ronde. Gerrn. Cochliten. Petrificatitm Cochleaì in plano convexos. i Helmintholithus Cochlcae rotundatae , imperforatae ; fascia fusca cinctse ; apertura subovatolunato : albae. Gualt. Tab. 3 , Jìg. B. Ex Dertona. 2 Helm. Gochleae umbilicata? , umbilico infundibulifonni ; anfractibus rotundatis. Testa alba , transversim minute striata. Gualt, Tab. o,fg.M. \CCTORE STErHANO BORSOX. iG~ COCHLITES GLOBOSUS. Cochlcac sphericae. Tonnìlac. Bullae lapìdcae. Nuces maris lapìdcae. Gali. Globosites. Contjues splicriqucs. Tonni/c*. Bullcs. Noix de mcr. Gcrm. Globositcn. Tonnenmuscheln. Pelrijicalum Cochlccv utrinque convexa* pauciorum spiratimi, obliquarinn. i Helmintholithus Cochleae globosoe ; anfìactibus ven- tricosioribus , primo amplissimo ; apertura ovato-ob- longa. An ad helieem Ampullaccam referenda ? Ex Dert. List. Tab. 1027. 2 Helm. Cochleae anfractibus minute slriatis , rotundatis, ascendentibus ; apertura orbiculnri. Turbo Uncina Linn. List. Tab. 2.6 , Jìg. 24. 5 Helm. Cochleae subovatag , primo anfractu ampliori : apertura ovato-oblonga limata , sursum ampliata. Lisi. Tab. 5-j2,Jìg. 25. Seba 5, Tab. 38, Jìg. 4, 5. Ex viciniis Tauri norum. «68 ad ortctoc. pedem. auctarium TROCHITES. Trochilitcc, Trochiti vcl Trochiice. Gali, Trci/nìtcs, Sabots ou Toupies. Gemi. Trochilitcn, Krcausel-Schneckcn. Petrifìeatum Cochleoe sìmplìcìs plurium spirarwn forma coni redi. 1 Heliuintholithus Troclii conici , recti ; spira) anfra- ctibus subplanatis. Testa insignis , cujus diamelcr in basi octo fere pol- lices a?quat; altitudo vero ad quatuor accedit. Nucleus est mamoreus , superstite testa. Ex Deriona. 2 Helm. Trochi spira anfraclibus planalis, irregulnriter striatis , qontiguis ; apertura concava , arcuatim striata. Testa haec quatuor fere pollicum diamefrum aequat , testarumque buie adjunctarum vestigia adbuc ostendens. Trocbus ConcJiiliforus Linn. Dalila Calai. Tab. 3, p. 92 , art. \i5. 5 Helm. Trocbi couvexi , umbilico pervio crenulato. Trocbus Perspectims Linn. /(. Helm. Trocbi recti: spirae anfractibus convexiusculis. Nucleus lapideus superslitibus testse fragmentis. Alter adest , apertura subincavato plana ; cui pro- xima est figura 1 , 2 , 3 , Knorr. pari. II, Tab. 3^. 5 Helm. Trocbi subovati; spirae anfractibus rugose for- nicatisi margine obsolete nodosis ; fauce argentea. ÀUCTORE STEPHÀNO BORSON. jG'j Turbo Rugosus Linn. 6 Hclm. Troclii spira anfractibus subconvexis , conti- guis; primo cannalo , carina planata. Testa in lapillis coagulatis sepulta, spathosa flavesccns agri Taurinensis. 7 Helm. Trochi convexi , spira anfractibus rotundatis , laxe striatis ; umbilicati. Testa spathosa , subcrosa in lapillis coagulatis. 8 Helm. Trochi umbilicati: anfractibus acute striatis, mar- gine subnodosis; apertura subdepressa; fauce argentea. Ex Sancto Stephano Rovere». 2 Helm. Trochi convexi , spira? anfractibus arcuatim stria- tis , margine tuberculoso nodosis, primo acute carinato; apertura supra costam spiralcm oblique striata. Ex Sancta Recuperata Niceoe. io Helm. Trochi conici , spirai anfractibus minute striatis. Testa flavescens spathosa , cum nucleo marmoreo. Ex San eia Recuperata Nicea?. An ad Trochum Ziziphinum referendus ? 1 1 Helm. Trochi subcompressi ; orbibus rotundatis. Moduli lapidei , superstite testne parte. Langius Tab. "òo,fg. 5-j. Bourguet, tratte cles pclrìjic. Tab. "hi , Jìg. 210, 21 3. l-o AD ORYCTOC. PEDEM. AUCTARIUM N-ERITITES. Cochleae valvatae lapidcae. Cocìileae semi-lunarcs lapìdea;. Gali. Neritites. Cochlites semi-lunaires. Gcrm. Nerititcn. Schvvimsnaeclcen. Fischmauler. Pebìjìcatimi Cochleoe sìmplicis plurium spirarum obliijuarum extima interioribus alicjuolìcs majore. 1 -Helmintholithus Coclilcas imperforata , subdepressae. Nucleus est marraoreus helicis Lacteaz Linn. Vide Lister Tab. g5 , Jig. 96. a Helm. Gochlese ovatae, umbilico clauso. Ad Neritam mamillarem referenda. AUCTORE STEFHANO BORSON. 17 i BUCCINITES. Succiniti. Buccinitele. Gali. Iìuccins. Trompetles. Germ. Bucciniteli. Ringhrorner. Kinphòrner. Petrìficatum Cochleee simplìeis plùrìum èpirarum óbliquarum in formam ovato-oblongam. i Helmiktholithus Buccini cassidiformis , transvcrsim striati ; cingulis qua tuoi* tuberculosis ciucti ; cauda reflexa. Bucciuum Kcliinophorum Linn. Ex Montatelo , De/tona et alibi. 2 Hclin. Buccini cassidiformis, umbilicati, Isevis. An Saba Tab. 70 , Jìg. 7-0, /' 5 Helm. Buccini cassidiformis striati : anfractibus primis tribus muricum ordinibus exaspcralis ; apertura ovato oblonga : labio interiori rcpando, esteriori crenulato: cauda inflexa. An Gualt. Tab. /\0,Jìg. 1? 4 Hclm. Buccini cassidiformis silicati; apertura ovato- oblonga ; labio interno repando prope caudam inflc- xam plicis extantibus exasperato atquc dentato : ex- terno intus et extus dentato. 5 Helm. Buccini ovati , transvcrsim sulcati ; anfractu pri- mo ampliori longitudinaliter costato, ceteris papillosis; apertura fere testae; labio interno rcpando, levigato, externo crassissimo: cauda inflexa. IJ2 AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTÀRIUM Testae in arena indurata. Vide Knorr P. II, C. II, fig. 2. 6 Helm. Buccini crassi , subovati ; anfractu primo am- pliori reliquos fere tegente ; apertura ovata, oblonga, in canalem ex una pai-te brevem et inflexum desinente , ex 'opposita vero in alterum canalem anfractus primi majoris margini contiguum. Labium externum crassum, varice opposita , ultra anfractus primi marginem , ca- naliculata. Vide Knorr de Petrificat. P. II, C. VI,fig-%-9- 7 Helm. Buccino precedenti multum affinis ; spiras an- fractibus productioribus , subnodosis. 8 Helm. Buccini ovati costati, squamis transversis for- nicatis exasperati ; apertura ovato clausa ; umbilico pa- tente ; cauda brevi subinflexa. Murex 9 Helm. Buccini subumbilicati , columella triplicata ; co- stis longitudinaliter extantibus, strias transversas decus- santibus. An Voluta Cancellata Linn. Varietates sunt hujus Bucc. sed majores, plicis Ion- gitudinalibus ad commissuram usque planatam in muri- cibus desinentibus. Aliaque adest varietas multo major, umbilico in- fundibuliformi patulo. Ex Vinchio. io Helm. Buccini Cypraeformis , labio interiori crassis- simo repando , exteriori intus crenulato ; apertura lon- gitudine testae ; cauda brevi , subinflexa j anfractibus subsulcatis, margine mucronatis. ÀVCT0RE STErHANO BORSON. 1^3 An Bonani Mus. Kircherian. Class. Ili, Jìg. 2."5j !' 1 1 Helm. Buccini ovati , laevis ; columella dentata ; labio externo espanso, cauda recurva. An Buccinum Testiculus Linn. 12 Helm. Buccini ovato oblongi ; anfractibus , sulculo distinctis , majoribus substriatis , minoribus papillosis : apertura ovata : labio interiori glabro , exteriori intus striato. In Peclemontìo frequens. i3 Helm. Buccini crassissimi, spirse anfractibus striatis, obsolete nodosis ; columella triplicata. An voluta Pyrum Linn. Ex Vinchio. Lister lab. 8i5. 14 Helm. Buccini cassidiformis , subrotundati , inflatì. Modulus marmoreus cum cristallis spathosis in an- fractuum commissuris. Ad Buccinum Olearium pertinet. Ex Dertona et Vinchio. i5 Helm. Buccini ovati , elongati ; anfractibus convexisj cauda recta , ascendente. Nucleus marmoreus cum testee vestigiis. Ex Dertona. ir /J. AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTAR1UM STROMBITES Turbinitae nouuullorum. Buccinitae aliovum. Gali. Strom- bilcs. J'is. Germ. Strombiten. Scliraubscìincckcn. Petrijìeatiim Cocldeoe simplicis plurìum spìrarum in Jbrmam coni ìongi , cujus longiludo diametrum baseos alìquotìes superai. 1 Helmintholithus Strombi anfractibus 14 eroso scabris, cariuatis. Modulus flavescens spathosus pollicum sex altitudinis. Ex Dcrlona. 2 Helm. Strombi turriti ; spira? anfractibus minute stria- tis, funiculis distinctis. Ex Dertona. 5 Helm. Strombi turriti, spirre anfractibus minute striatis, cingulis tribus planis cinctis. Ex Dertona. 4 Helm. Strombi turriti , spires anfractibus planis ; cin- gulis duobus approximatis minoribus divisis , medio majori. 5 Helm. Strombi turriti leevis ; anfractibus convcxis ; apertura ovata rotunda. Vide Knorr Délices des yeux , pari. VI, Tab.^S, 6 Helm. Strombi turriti, tuberculis decussatis aspersi. Murex Granulatus Linn. Vide Argentile Tao. XI, Jìg. K. AUCTORE STEPHANO BORSON. 1^5 7 Helm. Strombi turriti granuloso striati ; apertura ovata: cauda reflexa. Liste/' Tab. 1018, Jìg. 80. Argenv. 7'ab. /jo , Jìg. F. 8 Helm. Strombi turriti longitudinalitcr striali. Buccinimi est duplicatura suo cingulo carcns. 9 Helm". Strombi turriti, subfusiformis; anfractibus striatis, nodoso plicatis. Murici Alcuco aflinis. Gualt. Tab. 5j,Jìg.F. Knorr P. II, C. VI, Jìg. 5. io Helm. Strombi turriti, anfractibus seriatim muricatis. Ex Chiara', al le , Luccello , Dertona. 1 r Helm. Strombi turriti ; anfractibus bipartitis , oblique per longum striatis. Buccinum Duplicatimi Lina. Gualt. Tab. 67 , fig. N. 12 Hebn. Strombi turriti , anfractibus longitudinaliler cancellatis , cancellis ilexuosis , approximatis, funiculis transversis intus divisis: apertura orbiculari. Varietas est cancellis lorigitudinalibus transversim costatis. Ex valle d'yJndoaa. i3 Helm. Strombi turriti, anfractibus planis filo in com- missura divisis. 176 AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTÀRIUM VOLUTITES. Volutili. Cucullitac. Cali. Voluti! es ou Corncts. Germ. Vo- lutiteli. Cucullitcn. Kcgelschnccken. Petrificatum Cochlece simplicis extimo spira lettere subrecto conum rectum efformante. 1 Helmintholithus Volutae subventricosae anfractibus pla- natis. Testa ista magnitudine et figura respondet Jig. E Gualt. Tab. si. 2 Helui. Volutae Pyriformis , ventricosioris j spirae pro- ductioris anfractibus canaliculatis. 3 Helm. Volutas conica^ spira subplanata , apice mu- cronato. Ex Dertona. 4 Helm. Volutae conicae , subulatae ; spira exserta ; mar- gine granulata. Ex valle d Andona. 5 Helm. Volutae conicae ; spirae anfractibus substriatis , subincavatis. An Gualt. Tab. 20 ? 6 Helm. Volutae subfusiformis ; spirae exsertae anfractibus margine tuberculatis. 7 Helm. Volutae conicee elongatas ; spira subfruncata , anfractibus striatis , canaliculatis , marginatis. Lister Tab. 771. AUCT0RE STEPHANO BORSON. ì~~ PURPURITES. Purpuritae. Gali. Purpurites ou pourpres. Cerni. Purpuritev. Purpurmuscheln. PetrìficalumCochlecesimplicìs, extìma spira valdc convexa , in rostrum desinente. i Helmintholithus Purpuree fusiformis striata; seu Mu- ricis Coli varietas , anfractibus lamina acutiori medio divisis. 2 Helm. Purpuree fusiformis minute striata : anfractibus carinatis ; muricibus mediis acute divisis ; apertura sub- coarctata , in canalem rectum ascendentem desinente. Ex valle d ' Andona , la Piovala etc. 3 Helm. Purpuree fusiformis , striatee ; striis rudioribus quam in prtecedenti , duobus vel tribus in primo an- fractu majoribus. 4 Helm. Purpuree fusiformis , reticulatee ; anfractibus me- dio tuberculatis ; primo ampliori in caudam conicam desinente ; apertura elongata. 1-78 AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTAIUUÌtf MURICITES Muricitae, Alatitele normullorum. Gali. Muricites. Rocliers. sllalilcs. Germ. Muricitcn. Slachelinuscheln. Vetrificatimi Cotfilece sìmplìcis Icevis necnon aspera: : spira extima valde convexa , rostro desti tuta. x Helmintholithus Mùricfs spira productiore tubcrcu- lata; anfractu primo tuberculis validis coronato; strombi forte Luciferi varictas , anfractu ampliori duplici tu- berculorum ordine insignita. Lister Tab. 886 , Jig. 7. 1 Helm. Muricis ovati , acuminati ; anfractibus oblique acute costatis , transversim minute striatis , medio mu- cronatis ; columella umbilicata , triplicata ; labio externo intus crenulato : apertura ovato elongata. Argentile Tab. oj , fig. Hi. Voluta .... Ex valle d'Andona et ex Vinchio. 3 Helm. Muricis preeeedentis ; costis obliquis, rotundatis^ inermibus. Ex valle d'Andona. 4 Helm. Muricis elongato trigoni ; angulis membrana- ceis , alato fornicatis ; transversim subcostati ; apertura ovato clausa. Murex Tripterus vel Triquetcr. Vide Mus. Vindob. Tab. TI , fig. 1-2; Tab. X, fig. 18-19. At'CTORE STEPHANO BORSOX. ÌJ(j 5 Helm. Muricis varicibus suboppositis rcticulati ; labro externo eleni a to ; cauda ascendente. Murex Reticulatis Linn. Gualt. Tab. fà,Jìg. M. 6 Hclm. Muricis subvaricosi ; anfractibus rcticulato mu- ricatis ; cauda brevi subiullexa. Ad Muricem Reticularem an referendi nostri mi- nores ? 7 Helm. Muricis subfusiformis ; anfractu primo costato muricato , reliquis papillosis. Knorr de petrific. P. II , C. II, Jìg. 7. An murex Costatus Linn? 8 Helm. Murici6 subfusiformis, striati, longitudiualiter costati ; apertura ovata , in canalem brevem flexuosum desinente; labio externo intus crenulato. Ex Vinchio, Maranzana. g Helm. Muricis nodoso angulati ; transversim striati ; subcostati ; varice solitaria vcl bina cincti : apertura dentata. Murex Cutaceus Linn. Lister Tab. 94 2 » fì§- ^8. io Helm. Muricis pyriformis , striati ; longitudinaliter costatis , costis subobliquis; apertura ovata clausa j la- bio externo intus crenulato ; cauda brevi retusa. An Listrr Tab. 908 , Jig. 33? 1 1 Helm. Muricis elongati ; anfractibus striatis , per ion- gum costatis. Hujus testse fragmenta tantum adsunt bi- tuminosa. \z Helm. Muricis labro anteriori production rolundato, l8o Al) ORYCTOG. PEDEM. AUCTARIUM Iccvi ; spira spinosa, spinis validis ; cauda inflexa , tri- loba, obtusa. Sti'ombus Pugilis Limi. Esemplarla nostra optirae servata, insignis sunt ma- gli itudinis ; cum Gualt. Jìg. B, Tab. 32 conveniunt, sed spira planata est , apice tantum porrecto. Altera est varietas minor Gualt. Tab. 3i , Jìg. M. 13 Helm. Muricis suturis longitudiualibus crispato fron- desccntibus : transversim striati ; per longum subco- stati ; cauda brevi. Murcx Ramosus Linn. Gualt. Tab. Zj , Jìg. G. 14 Helm. Muricis pyriformis longitudinaliter costati , costis extantibus multifoliaccis ; anfractu primo am- pliori ; apertura suborbiculari fere clausa , in canalem rectum breviusculum desinente. i5 Helm. Muricis fusiibrmis; anfractibus striato costatis, lamina bina vel simplici divisis; cauda breviuscula. Ex valle d'Andona. Lìster Tab. 921 , Jìg- \l\- 16 Helm. Muricis subfusiformis , transversim silicati, sul- cis striatis; anfractibus longitudinaliter nodosis , nodis foliaceis; apertura ovato dentata; cauda brevi, flexuosa ; columella umbilicata. Argenv. Tab. 5j, Jìg. G. Ex Canale. 17 Helm. Muricis fusiformis; anfractibus rotundatis, stria- tis , striis majoribus saspe granulatis , minoribus in- terpositis , margine deprcssis , arcuatis ; columella sub- AUCT0RE STEPHAKO BORSON. l8l umbilicata; apertura subcoarctafa , in canaletti bre-vem desinente. Ex Canate , Monbercel , Maranzana etc. Affinis est fig. Argem: A. M. Tab. 35. 18 Helm. Muricis subfusil'orniis , transversim striati; au- fractibus obsolete nodosis , margine canaliculatis. 19 Helm. Muricis varicosi; suturis transversis torosis; aper- tura eden tuia ; rostro inflexo. An Murex olearìum ? Gualt. Tab. L, Jig. A. C Y L I N D R I T E S. Cyiindritae. Gali. Cylindrites. Rhombites. Rouleaux. Gcrm. Cylindritcn. Rhombitcn. JJ'altzenschnecken. Rollai. Petrifìcatum Cochlece simplicis, ex timi orbis la (ere subrecto, cylindrum quodam modo ejformante. i Helmintholithus Cylindri laevis , fusiformis ; spirae anfractibus obsolete plicatis. Voluta Cajfra Linn. Gualt. Tab. LIII,fg. E. 2 Helm. Cylindri fusiformis, longitudinaliter subangulati; spirae apice papilloso. An Voluta Vuipecula Linn. Vide Knorr Delices des yeux etc. Part. Ili, Tab. XV, fg. 2. 182 AD OrVYCTOG. PEDEM. AUCTARIUM 5 Hclm. Cylind. transversim striati, fusifbrmis , subre- ticulati : spira; anfractibus tuberculatis ; apertura coar- ctata ; columella integra. Ex li gì iole , Sciolze e te. 4 Helm. Cylind. pyriformis, laevis; spira levigata; labro marginato; columella quadriplicata. Voluta Glabella Limi. Ex Derlona. 5 Helm. Cylindri oblongi laevis; spira longiuscula; co- lumella quadriplicata. Voluta Cornicula Linn. 6 Hclm. Cylindri fusifbrmis levigati ; anfractibus obso- letis , infima basi subcaniculata. Buccino Glabrato multum affiuis. 7 Helm. Cylindri fusiformis minutissime striati ; anfra- ctibus convexiusculis; apertura ovato oblonga desinens in canalem subinflexum; labio exteriori intus crenulato. Huic affinis est fig. Listeri etsi major. Tab. 91 3 , fig. 5. Ex valle d ' Andona , Dertona. 8 Helm. Cylindri fusiformis striati ; anfractibus tubercu- lato muricatis. ÀUCTORE STEPHAKO BORSON. l83 PORCELLANITES. Porcellanitae. Gali. Porccllanites. Conques de Venus. Gcrm» Porcellaniten. Venusschnecken. Petrtjìcatum Cochlece ovaio - convoluta; , apertura longitudinali. • i HelmintholitKus Cochlece ovato - oblongoe , subtus planiuscuhe. Ad Cypraeam Gualt. Tab. \/\ , Jìg. Q rcferenda. 2 Helm. Cochlere subelongatoe. Ad Gualt. Tab. 1 3 , Jìg. L referendce. 3 Helm. Cochleas subturbinataa. Ad Cypraeam Luridam pertinct. 4 Helm. Coclilcae obloDgo ovatae ; posterius acutìusculae. Cypr&a Lince Linn. 5 Helm. Cochleae oblongatce , ovatae. Cyprcea fulva Linn. Gualt. Tab. i"5, Jìg. 5. 6 Helm. Cocbleae subeylindricae. Ad Cypraìam Isabcllam referri pelest. Listcr Tab. 66o,Jìg. /,. 7 Helm. Cochlece ovato elongatae , marginatas ; subtus planae. Cypraia Annulus Linn. 184 AD 0RYCT0G. PEDEM. AUCTARIUM HELMINTHOLITHUS CORALLIORUM. MADREPORA SIMPLICES. Fungitele. Corallo Fungìtae. Ficoì'des. Carico'ides. Cario- phyllus marinus , fossilis. Alcyoniùm. Licoperdites etc. Gali. Fongites ou Fongipores. Bonnets de Ncptune. Cham- pignons de mer pétrifiés. Alcyonites. Gemi. Corali - Schwaemme Fungiten etc. Petrijtcatuìn Corallii , cavitatibus lamelloso slrialis , stella unica. ;''> 1 Helmintholithus Madrepora; simplicis turbinate; stella concava striata ; margine expanso. Terrea albicans. Linn. Amami t. Acad. Tab. l±, Jìg. 1-2. 2 Helm. Madrepora; simpl. conicée ; stella subconcava ; striis a centro ad marginem expansum et convexum ductis. Terrea albicans. Ex Sancta Recuperata Niceon. 5 Helm. Madrep. simpl. conica; ; stella, plana radiante; extus striata; , striis majoribus et minoribus ab apice ductis. Calcarea nigricans. Ex Dertona. 1800. MJCTORE STEPHAN0 BORSON. lS5 /j. Helua. Madrep. simpl. conicce; apice i*ecurvo , longi- tudinaliter lamellata , lamcllis majoribus elatioribus , minoribus mediis. Alba in terra calcarea , jaccns Dc/ionce. 5 Hclm. Madrep. simpl. conica , apice recurvo : striis filiformibus , subundalis; aequaliler striatae. Majores et miuores adsunt. Primae quatuor pollicum et ultra longitudinem aequant ; omuesque cornu rupi caproe semulantur. In arena et lapillis , succo calcareo coagulatis , co- piose effodiuntur in colle prope Taurinum. Aliae spatliosae flavescentes, precedenti multurn af- Cues reperiuntur conica} recurvae , sed striis per lon- guui incavatis quatuor vel quinque mediis extautibus. Coagulum marmoreum obscuri coloris , in eadera arena indurata , insidentes exhibet Madreporas extus lamellatas atque efliactas quae forte ad pra?cedentem Madreporam pertinent. Ex agro Taurinensi. 6 Helm. Madrep. simpl. conum comprcssum seu flabel- lum rcmulantis , costis radiantibus rugas semi-orbicu- lares decussantibus. In arena indurata agri Taurinensis , atquc in terra calcarea albicante apud Derlonam. Qusedam sunt cum costis elatioribus , minoribus mediis. 7 Helm. Madrep. simpl. pianse ; striis a contro ad am- bitum orbicularem radiantibus ; subtus rugis annula- ribus, strias minutissimaa a pediculo radiantes ductas, decussantibus. a (i l8G AD ORYCTOG. FEDEM. AUCTARIUM An Linn. Amoenit. Acad. T. i, Tab. IV, Jig.Bì Lapidea Calcarea nigricans ex 1 agitolo. Porpitac. Lapìdes Numismalcs. Nuces vomìcae auctorum. Angl. Buttonstonc. Gali. Porpites. Gemi. Corallenpfennige. Porpitcn. ja Helin. Madrep. simpl. turbinate; stella obeonica la- teribus lamellatis. TMadrep. Cyathus Limi. Ex Godiasco. MADREPORA AGGREGATA. Astroilae pervii , ramosi. Corallia stellata. Acroporae. Fungi Corallo'ides. Astroitici. Stcllaris lapis. Draconiti , Draconites aliquorum. Gali. Madrcporites. Pierres étoilées. Aslroites. Gemi. Aslrdit-en. Slernstein. Drachen Stein. Pelrificatum Corallii composili, stellis distinctis. 8 Helmintholithus Madrep. aggr. stellis extantibus , ra- diis arcuati». Madrep. Undulala Linn. Spathosa obscuri colo- ris , ex Ribalta. Vide Bourguet hist. nalurelle des Pétrific. Tab. Ili, fìg- 23- 9 Heltn. Madrep. aggr. stellis polygonis majoribus , ra- diis fundo concavo lamellatis. An Madrep. Cavernosa Limi. Spalhosa albicans. AUCTORE STEPHANO BORSON. lg* Vide Argentili. Oryctogr. Tab. a5,fg. 5-g. Knon- de Pehijìc. i, t. F. V, n. ?.. jo Hclm. Madrep. aggi-, stellis profundissimis polygonis, interne mimile lamellatis. Spathosa grisea. 1 1 Helm. Madrep. aggr. stellis subincavatis , radiis fili- formibus. Vide KnoTT suppl. VI, ci. f. 6. 12 Helm. Madrep. aggr. stellis immcrsis , radiantibus, polygonis. An Madrep. Fmosa Linn. Lapidea calcarea albicans? io Helm. Madrep. aggr. stellis cylindricis, margine ex- tante lamellato. An Madrep. Radiata Linn ? j/j. Helm. Madrep. aggr. pianse ; stellis minoribus , limbo extante, concavis, subrotundatis , rarioribus. Spathosa flavescens obscuri coloris vel ab ochra-ru- fescente erosa. Ex linai la. l5 Helm. Madrep. aggi", pianse, stellis ut plurimum or- bicularibus , fundo subincavato radiantibus , coufertis. Spathosa flavescens vel ab ochra erosa. Ex Rivolta. Qua?, fractae sunt canccllos transversos strìasque lon- gifiidinales in pediculum cocuntes , pulehre exhibent. \6 Helm. Madrep. aggr. bottritica? , tuberosa? , sa'pius polymorplue , stellis polygonis concavis, radiantibus coufertis , minoribus. Madreporas istas spatbosae, ochracco rufescentes sunt. Alia? spathosa?, obscuras, lamellis lucenfibus. Ex Ri- volta atque ex vicinila Tourinorum. l88 AD ORYCTOG. TEDEM. AUCTARIUM 17 Helm. Madrep. aggr. stellis immersis erosis, majori- bus et minoribus rotundatis. Spathosae flavescentes vel ab ochra rufescente erosa; atque cellulosae. Ad pondus usque 12 vel 14 librarum nostrarum ac- cedunt fragmenta marmorea atque spathosa quae extant. Forma vero eorum vel plana , vel tuberosa est. Ex Sciolze. 18 Helm. Madrep. aggr. stellis immersis, radiantibus , orbicularibus confertissimis. Astroi'tcs Tubuì larius Langiì Tab. 17. Calcarea al- bicaus. Ex Sardinia. 19 Helm. Madrep. aggr. stellis majoribus concavis, ra- diatis; margine extante lamellato. Segmenta Madrep. amplissimarum spathosa, flave- scentia , stellis ad pedunculum coeuntibus. Quidam ab ochra ferruginea Tubescente erosae sunt, atque fere destructae. Ex Dertona atque Rivolta. 20 Helm. Madrep. aggr. stellarum radiis explanatis un- dulatis , rarioribus centro exili. Madrep. Vermicularis Linn. Vide Bourguet hist. des Pétrifìc. Tab. III,Jìg. iq. 21 Helm. Madrep. aggr. radiis stellarum rarioribus supra costas irregulares subextantes undulantibus. An pi'ae- cedentis varietas ? Ex Rivalla. 22 Helm. Madrep. aggr. articulis proliferis turbiaatis , stellis truncatis. Madrep. Truncata Linn. Lapidea albicans. Vide Knorr P. II, G. 1 , Jìg. 2. ÀVCTORE STEriIÀXO borson. 180, MADREPORA LABYRINTHIFORMES. Corallìtes undulatus. Corallìum labyrinthi/orme. Cymatiles seu Kimatitcs. Fungus Encephaloì'dcs. Erotylon Plinii. Cerebrites. RIarcandrites. Gali. Mcandritcs. Cérc'britesjos- silcs. Cerni. Jlasser-Corullcn. JFcllcnJiJrmìgc Corallai. Petrijìcalum Corali ii conglomerali, stelli* conjunclis. •io Helmintiiolithu* Madrep. acaulis arnbulacris laby- rinthiformibus laxis , sutura acuta. Madrep. Monandri tes Linn. Calcarea obscuri coloris ochracea rufesceus, vel spa- thosa albicans. Ex Dertona et Rivalla. 24 Helm. Madrep. acaulis arnbulacris confertioribus , la- byrintbiformibus , sutura striata. Calcarea obscuri coloris, spatbosa vel ochra rufesccns. 25 Helm. Madrep. acaulis : arnbulacris labyriuthiformi- bus : dissepimentis obtusis, striatis, sulculo divisis. Altera cura sutura duplici approximata. Ex Rivalla. igo AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTARIUM MADREPORA RAMOSA. . Corallìum ramoswn. Coralllum sessilc frulicosum. Coralli- tlios Isidis. Gali. Corali ilcs. Coraux cn buissons. Germ. Corallstelnc. Corallzvvcige. Pelrijìcatum Coralliì arboris velfrulicis Jacie, stellis dislinclis. 26 Helmintholithus Madrep. prolifera caulibus aggre- gatis , ambulacris pinnatifidis , margine lacunoso. Spathosa ac ferruginea. Ex Dertona. Quidam separata; sunt, stellis crateriformibus , mar- gine cri spato. 27 Helm. Madrep. prolifera soboles turbinatas exhibcns; stellis concavis strias lamellatas in marginem expansum exerentibus. Lapidea obscura. Ex Ribalta et Dcrtotia. 28 Helm. Madrep. ramosas ramis teretibus, nigris; stellis immersis, confertis , minoribus ; spatho albicante ra- diantibus. Ex Ribalta. 2g Helm. Madrep. stellis immersis , raris , rotundatis. Fragmenta spathosa flavescentia. Ex Rivalla. 3o Helm. Madrep. ramosa*, ramis striatisi stella termi- nali, concavo lamellata. Madr. Ramea Li un. AUCTORE STEPHANO BORSOX. It)l HELMINTHOLITHUS MILLErORJE RAMOSA. Porus. Porus angidnus. Saxum Ahrolano'ules eie. Gali. Milleporitcs. Millepores. Germ. Milleporiten. Punct. Co- ralle. Pelrijlcatum Coi^aìlii ramosi porìs terelibus. Helmintholithus Milleporae Ramosa? Truncata>. Donati Tal. VII A. Calcarea flavesceus. 1(^2 AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTARIUM HELMINTHOLITHUS TUBIPORjE. Tubularia. Organimi marinimi. Cali- Tubulitcs. Tubitlaires. les orgucs pdtrifi.es. Germ. Tubuli tcn. Rol ir -Cor alien. Petrìficalum Coralliorum e tubulis in massa com- posilorum. HelminthOlithus Tubiporse Cylindriccc , tubis paralel- 1Ì5 , spathosis , in arena indurata. Ex viciniis Chierì. AUCT0RE STEPHAKO BOP.SON. IO,3 HELMINTHOLITHUS ECHINI. Echini. Echinometra. Echinodermata. Ovarium Rondoleti. Cardius mar imi s Aldrpvandi. Aurantium marimtm Wor- mii. Scoìopendrites Mercati. Ombrias Bron/ias aliorum. Lapis Isidis. Buffonites. Pileus. Galea. Histrix. Gali. Oursins. He'rissons de mer. Pommes. Chataignes de mer fossile*. Germ. Echinites. Seeigel. Knopfsteinc. Ansi. Ur- chin, Sea-cheasnut. Sca-Tliistle. Helmslane. Capstones. i Helmintholithus Echini ovato subrotundati , ambu- lacris quinis ad verticem elatura confluentibus : gra- nulia orbicularibus conspersi. Ad Echinum Rosaceum Kleinìi Tab. 4°> Jìg' * referendus. Majorcs et minorcs adsunt , spathoso flavcsccntcs , in lapillis nigricantibus , glutine calcareo coagulatis. Nicaeensis Comitatus alia nobis suppeditat ejusdcm Echini exemplaria spathosa , albo flavescentia , in arena ejusdcm coloris sepulta. 2 Hehn. Echini hemispha?rici , majores et minores, gra- nulis exasperali. Spathosi flavescentes ad Echinum Esculentum vel Miliarem referendi. 3 Helm. Echini ambitu orbiculari , ambulacris quinque lanceolatis , granulati. Spathosi albicantes ex Pleurocystorum ordine. b b ICJ^ AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTARIUM An ad Echinum Orbicularem refcrendi? "Vide Bourguet /list, des Pe'trific. Tab.bfi, Jig. 352. In arena coagulata nigricantc sepulti in viciniis Tauri norum. Exemplar adest a concha comprehensum. Alia sunt specimina colore flavescente spathosa. 4 Helm. Echini , basi ex ovali acuta , galeati : ano ori opposito. Marmorei albicantes. Ex Niccea ad Galeas Kleinii pcrtinentes. 5 Helm. Echini ovati , margine integro ; ambulacris quin- que biporosis , lanceolatis , aeris tessulatis. Spathosi albicantes Kleinii Tab. 20, Jig. a. b. 6 Helm. Echini hemisphaerici ; ambulacris quinis, linea duplici striata ; areis tessularum vestigia ostendentibus. Ad Conulos Kleinii pertinent. Spathosi albo fla- vescentes. 7 Helm. Echini cordati; ambulacris quinis quadrifariam porosis. Marmorei ex Comitatu Niccece. Ad Cor Anguinum Linn. referendi. AUCTORE STEPHANO BORSON. 196 HELMINTHOLITHUS CORNU AMMONI S. Ammonia. Ammonites. Hammonius lapis Cardani. Cerafoi- dcs Mercati. Ophioìdes Aldrovandi. Chrysolites nonnul- lorum. Gali. Comes (TAmmon. Comes de Belier. Serpcnt de pierre. Germ. Ammonshorn. Schcrhorn. Petrìjicatum Cochleas polythalamìce, centro ex una vel utraque parte depresso ; gyrìs unitis , externe utrinque apparentibus. m ì Helmintholithus Corni Ammonis foliacei , dorso cannato; spira ampliori. Moduli marmorei obscuri coloris. Ex monte di Ca- slìon a Sospitello Comitatus Nicceensis. 2 Helrn. Cornu Amm. spira transversim costata, ad co- missuram costis tuberculatis. Quaedam adsunt costis depressis foliaceis. Ex eodem loco. 3 Helm. Cornu Amm. spira rotundato striata. Ex eodem loco. 4 Helm. Cornu Amm. spira la; vi rotundata , in qui- busdam foliacea. Ex eodem loco. 1Cj6 AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTARIUM HELMINTHOLITHUS N A U T I L I. Nautilites. Naiitilus. Naiiphus. Nauticus. Nacìcula. Ovum polypi. Gali. Nautilìle. le Vaìsseau, le voìlicr. Germ. Nau- tiliten , Schijfcuttd. Scgler. Petrifìcatum Cochleas polylhalamiaì , centro depres- so; gyris unitis intra testam lateìitibus. Helm^tholithus Nautili spiralis rotondati; anfractibus contiguis ; dissepimentis duplici curvatura donatis, seu 1 iterarti S cfformantibus. Spathosus albo flavesccns. Alter adest superstite testa et in aliqua parte ferro mineralisatus , a Clarissimo Doctore Bellardi repertus in summo monte Sabbene dicto Sancii Raphaelis prope Taurinum. Al'CTORE STEPHANO BORSON. IO/7 HELMINTHOLITHUS ORTHOCERJE. Nautihis Orthocera. Orthoceratites. Tubuli concamerati. Lituitcs. Alveoli. Gali. Orthoceratites. Tuyaux Cloison- ne's. Gcrm. Orthoceralitcu. Siciliane. Kcgclrin. i Helmixtholithus Orthoccrce cylindricce ; striis per longum extantibus , articulis torosi;;. Nautìlus Raphanistrum Linn. Testa unguis longitudine. Ex Arlgnano. ■2 Helin. Orthoc. sensim decrescentis , subincurvatae , pò- litas , subtorosoe. Testa unguis longitudine. Ex Arignano. 198 AD ORYCTOG. PEDEM. AUCTARIUM HELMINTHOLITHUS BELEMNITES. Alcyonium Lyncurii. Dactili Idaei. Ceraunìi lapìdes. Cer~ vinus lapis. Lapis Julminaris. Tonitrui cuneus etc. Gali. Belcmnites. Germ. Luchfsteine. Donnerkeile. ^ilpschojs- pfeìle. In montibus Comitatus Nicaeensis prope Gastion Be- kmnitae inventae sunt cylindricae, griseae vel viridi ochra conspersoe , subdepressae. J99 EXPÉRIENCES SUR LES HUILES PAR M.* MAISTPtE. IES expériences , dont je vais rendre compte , ont i= i« *7 1 _ janv. 1759. été entreprises dans le but de perfectionner la peinture à l'hu.ile. Mon premier soia a été de chercher à décolorer les huiles sans les épaissir , et sans leur faire perdre aucune de leurs propriétés. tTai examiné ensuite leur comljinaison avec la litharge, et la manière de les rendre siccatives. DE LA COULEUR DES HUILES. Les horlogers ont une méthode connuc de décolorer les huiles d'olives , dont ils se servent pour leurs ouvra- ges , elle consiste à jeter dans hiiile des fragmens de plomb nouvellemcnt coupé , et d'exposer la caraffe qui contient le mélange , aux rayons du soleil. Avant de chercher une autre méthode, je voulus pre- mièrement constater celle-ci, et voir ensuite si elle pou- voit s'appliquer aux huiles siccatives. 200 SUR LES HUILE5 EXPÉRIENCE PREMIÈRE. Jc pris troia onces de borine huile d'olives que je placai dans un godet de verre mince, je coupai en- suite une balle de fusils en petits morceaux , je les jctai dans l'huile et jVxposai le tout au soleil dans le mois de mars. Au bout de deux jours l'huile, de citrine qu'elle étoit, devint verdàtre, après quatre jours sa couleur étoit grise: elle avoit perdu sa transparence , et il s'étoit forme un dépòt lt'ger qui rocouvroit le plomb. Le cinquième jour je la filtrai, et j'obtins par cette dernière opération de l'huile dolivcs transparente et incolore, comrne de l'eau distillée. Il est à remarquer que dans cette expérience l'huile ne fut point agitée, et que cependant elle fut toute dé- colorce , ce qui paroit indiquer que le plomb agit sur toute la masse , et pourroit faire soupconner une disso- lution partielle du plomb , mais les fragmens de ce metal mis en expérience n'avoient l'icn perdu de leur brillant métallique ni du tranchant de leurs anglcs. L'huile ainsi déeolorée ne paroit pas sensiblement épaissie et ne file point , mais elle prend une saveur désagréable. PAR M.r MA1STRE. 201 EXPÉRIENCE IL Je répdtai la me me expérieuce avec de l'huile vierge de noix, mais après quinze jouis d'exposition au soleil il ne parut aucun changement , ce qui me flt entre- preudre d'autres essais. EXPÉRIENCE III. J'exposai trois onces d'huile de noix a la vapeur de l'acide maria oxigénd au moment de la distillation. L'huile se troubla et sépaissit, au lieu de perdre sa couleur, elle devint plus intense et tirant sur le rouge : exposée au soleil elle reprit sa transparence et il se forma un dépòt couleur de brique. EXPÉRIENCE IV. Cet essai ne mayanf pas réussi , je placai dans des boutsilles de vene mime et transparent, de l'huile vierge de noix avec toutes les substances que je pus imaginer avoir quelque action sur les huiles , cornine différents acides coneentrés ou alongés, des terres pures, de l'alun, de la céruse , de la litharge ec. L'huile vierge de noix sur le vinaigre distillò et sur le vinaigre radicai , devint plus limpide et plus trans- parenle sans se décolorer. L'acide nitreux alongé lui donne un teint rougeàtre, qui nugmente dintensité à mesure que l'acide est plus concentré. Sur l'acide oxalique cristallisé, l'huile prit une teinte ce 202 SUR LES HUILES rougeatre, la proni ière qui disparut cnsuife : au bout de huit jours, elle étoit presque complélement décolorée , mais èpa issie et rance. J'attribue la couleur rouge qu'elle avoit pris d'abord , à un reste d'acide nitreux , dont étoit impregnò l'acide oxa- lique qui en avoit une odeur marquée. Le sei d'oseille cristallisé el pile decolora Vhuile de noix au mème degré que l'acide oxalique ; elle rancit aussi très-vite. L'huile placée sur de la litharge se troubla au bout de quelques jours ; je la filtrai et je l'obtius très-décolorée : mais cette expérience ne réussit que dans un tems froid et lorsque le soleil a peu dactivité : je la répétai dans le mois de juin, l'huile devint rougeatre, et la litharge fut dissoute. Je reviendrai à cette expérience dans la 2e partie de ce Mémoire. L'huile sur la magnèsie du commerce neprouva aucun changement. Celle que j'avois placée sur de l'alun calcine et pul- verisé, fut décolorée en partie : aprèfl quelques jours de repos l'alun 6e déposa et se durcit au food de la bou- teille au point que j'avois de la peiue à lentamcr avec une baguette de fer. La céruse pulverisée décolore aussi en partie l'huile, mais lorsque le soleil est ardent , elle se dissout et l'huile devient siccative *. * Lcs marchands (rimile de lui ile d'ceillet, la decolorali à Pai,'ots,appelc'ecommuncrncnt Paris en la mélant à de la TAR l\I.r MAISTRE 2o3 L'éther nitreux mèle et formant une émulsion avec rimile de noix la decoloro à moitié sans lui donnor de la rancidite. Cotte décoloration dovicnt plus parfaite lors- qu'on emploie l'huile au moment où elle vicut de tre extraite. L'huile de noix vierge p]acée sur de l'eau de chanx fut dissoute , et forma un savon dissoluble dans l'esprit de viu , mais l'huile de noix ranco et épaissie ne se com- bina point avec la chaux. Les dillérentes argiles que j'ai dprouvées quelles que soient leurs couleurs décolorent toutes les huiles , mais imparfaitcment. Panni celles que j'avais mises en expénenee , il y en avoit une particulière que le Médecin Joanctti avoit cn- voye'e à quelqu'un et qui enlre dans la composition de sa belle porcelaine. Cotte argile a la propric'té de décolorer toutes los bui- Ics fraichemont extraitcs compléìemcnt et en très-peu de tems, sans afl'ecter leur saveur et sans les épaissir. Il suffit de la broyer avec de l'huile et d'en faire une espèce de lait qu'on expose au soleil. Après trois jours d'exposition à la lumière du soleil cn été , un volume de deux livres d'huile est parfaite- c rem confestim excrescit , qui dcin rcsilire desinit , et sensum amittcre , ac in sphac;elnm abire , cui , inlcrea- dum anxium, anhelum fi t animai , frequenter iutcr Jy- pothymias succeda mors , corporis uni\ crsalitatc ingcn- tt-in voluroen empbysematicum plerumque adepto, Agri- colarum nostrorum major pars prò certo habct , viperas vaccarutn lac ab ipsis mammarum papillis exsugere tunc potissimum, cum dispcrWB aberrai! t in pascuis , nullum- qne strepitimi has ad hunc serpentem removciidnm edere, simulaci ab hoc emungi sensu percipiunt. Octo ante an- nos dum inter arcis Pinarolii ruinas , rariores invenire ber ha s safagebam , vaccam spectabam in regione mam- marum ab hoc serpente demorsam. Statim intumuit vul- nerata pars ; brevi rumor dilatabalur ; interim spasmo- dicis motibus exagitabatur vacca , palpitabat , anhelabat , rursus ingens volumen adipiscebatur tumor , functionrs vitales debilitabantur , gangnvna corripiebat Uesam par- tem, et moriebatur ;vgrota. Ab hoc eventu fatali com- pulsus, vituluin , qui ibidem Pinarolii in laniena ma- ctari dtbebat , viperae a Pharmacopola quodam suppe- dilata morsu corripiendum curavi : similiaque prorsus ac iu vacca memorata spretavi. An colubri licititi apud nos frequenti potius e pecudum mnmmis lac furti m ei- sugendi facultas competit ? Asserunt pastores phircs , et plurei agricole. Ifaque n-vcra esse arbitror , auctoritate piavlaiissimi Brugnoni suliultus. Nobis non suppetunt ad assrrlum hoc confìrmandum , vel refutandum obser- vationes , et expcrimenta. 22/j. ANIMAMÀ BOBUS INFESTA Anguis. Fragili)}. Matìiiolus, et Foreslus hominem , ac ammalia in periculum vita abire ex hujus auguis morsu eontenderunt : vulgus lune placito sine cuncta- tioue succensere solet , rccentiores autcm artis veterina- ria? scriptores eximii , etsi huic asserto fidcm apertala non adhibent, atquc licet nullum experimentis satis de- prehensum factum pncsto esse concedunt ad hujusmodi nocuum eflèctum comprobandum, briitum tamen ab hoc serpente dcmorsum rccte alkali volatili curatum docent. !Nullum pariter mini suppetit argumentum ad noxias hujusce. animalculi qualitates ostendendas; interim insons hoc auimalculum censendum potius mihi videtur. EX PISCIBUS. Absint omnino nostris a plagis Tetradon ocellalus « Telradon lìnealus , Trachinus draco. Leetitia afficimur, dum animadvertimus apud nos insontes universim pisces esse; dissimulare tamen nequimus, horum levem culpam mox revelandam : aquariorum humor a nimium multi- plicata piscium stirpe non parum inquinatur ; quod qui- dem levissimum scelus ad pisciculos ipsos pulcherrimos quoque pertinet, quos intra cristallina vasa servare nobis in deliciis est ; sola namque horum mora intra purissi- mam aquam sat est ad huic albugineam speciem im- pertiendam, leviterque corrumpendam. AUCT0RE BUM VA 225 EX INSECTIS. Scabab.'eus. Solsliliah's , Melolonlha. ¥v\mi larva ger- minil)iis frumentaccomm inharet, ac radices rodit; mense junio frequentissime in stata insccti perfecti in pascuis. Seeundus primo-vere : utrosque autem ab arboribus de- lapsos , superque adjacentes herbas , torpescentes rema- nere matutinis horis, donec per quoddam temporis spa- tiura sole super orizontem elevato caloris gradus adauctus fuerit, observatur : porro ita herbis admixtos, et deglu- titos noxam animali bus nostris inferre posse vix dubium est. Gallinai appetunt bujusmodi insecta ; inflammantur a nimia quantitate hujusce alimenti , et facto experi- mento , in gallum proniores hinc recognovi : ex abusu hujusce substantire in marasmum abibant. Gyrinus. Nalalor. Nostris in lacubus frequens ; faetet; varia ratione , cadaveribus nempe suis , exerementisque aquas vitiare valet; neque inverosimile est una cum aqua casu deglutitimi adhuc viventem male tunicas rumiuan- tium afficere. Pra>ter hanc speciem , alias etiam in re- gione subalpina existere suspicari possumus. Byrrhus. Species omnes fortasse innocua; habitaut in florum calycibus. Nitidula. Aquatica. Tn aquis stagnantibus potissimum Astensis Provincia1 frequentissima ellectus prodit in illis, ufi gyrinus. In floribus vivunt iV. Rlongata , AEsti\a, Pedicularis. Cassida. Species nonnulla? larvas exhibent plantarum folia subtus exedentes , hinc totani stirperà iuGrinantes. 22G AMMALIA BOBUS INFESTA Coccinella. Frequentissimum hoc genus in pratis , campis etc, neque proinde rara horum inscctorum cura alimento boum imraixio satis noxia; pcculiarem enim spi- raci odorem , qui exprimitur infra thoracem , atquo ab articulationibus crurum antenomm. Odor hujusmodi in- gratus est , et liquor amarus. Hoc plautas inspergunt. Crysomella. Larvarum ingens vis copiosissima opti- mis eliam herbis valde noxia, indeque brulis in pascuis alimenlum quaTentibus, larva autem maxime faste! , hu- moremque e corpore exsudat unctuosum , luteum , odoris nobis ingrati, ac fortasse etiam animalibus ipsis dome- sticis. Ccrculio. Curculionum longìroslrìum larvai plurima?, fructus , et semina ; breviroslrium vero semina consu- munt ; aterrìmus autem frequentissimus in ranunculorura floribus , forte hujusce stirpis acritatem adauget. Sylpha. Nonnulla? species emittunt ex ore materiem odoris ingratissimi , exsudant pariter e corpore liquo- rem gummo-resinosum foetentissimum. Lampyris. Noctu lucent plures species , volifantque speciatim Italica frequentissima in regionibus nostris , rarissima in Gallia, ac Germania. Diu lateut inter herbas, unde foliis tectum hoc insectum , dum voratur anima- libus domesticis omnibus quamdam labis speciem in- jerre valet Cantharis. An caustica ? inter herbas frequentissima. Hydrophilus. Piceus. Mucrone suo acutissimo longis- simo in sterno eminente pungere bibentes gieges pofest. Cicikdella. Karabi reque ac Cicindella } aliaque hu* e AUCTORE BUN1VA 227 pisce famili;r principio scatcnt illi quo Meloes impre- gnatili' aJlìne. De hoc autem protiuus dicemus : Cicin~ dt'llos insuper maxillis suis fortioribus exsertis morsu ammalia domestica ailìcere possunt. Dvtiscus. In aqnis , et humidis habitat enormi nu- mero. Larva; subaquaticne voracissimi aquatilium croco- dyli. Pisces ipsos occidunt innumeri. Ingratissimum ex ano projiccre solent humorem dytisci. Cababus. h Le bupreste que le peuple appelle enfle- becufs , est un insecte nuisible qu'on a regardé cornine la cause des maladies pestilentielles des bceufs, lorsqu'ils en ont avalé. Lancisi leur attribua la mortalité des bceufs, qui desola de sou tems la Campagne de Rome. >> Ita clarissimus Amoreux , Medicinae D. Universitatis Mons- pelii , Bibliotecarius , plurium Academiarum , Societafnm- que Georgicarum Socius , in libro , cui titulus : No/ice des insectes de la France reputés vénimeux. Parisiis an. 1789 pag. 78, 79. At perperam , cum data opera idem Lancisius disseruerit eleganter , ut solet , conila liane ipsam sentcntiam , ut legere est in citat. Lancimi dissert. cap. V pag. 3. Perperam ergo clarissimus Amo- reux asserit Lancisium huic insecto epizootiam tribuissc; liceat interim animadvertere , Lancisium tninus vera dixisse adnotantem primo loco superius citato rarissima in Italia esse luec insecta ; contraria enim scribunt re- centiores Enthomologi Neapolitani , Romani , Errusci , et Mcdiolanenses. Ad nostram autem regionem subal- pinam quod spectat sciendum est, plures ibidem species adiuveuiri : quod ut clarius intelligatur , pvastat dicera 228 ÀNIMÀLIÀ BOBUS INFESTA nos de ilio insectorum genere agere Charabus a Linnaso appellato , inque Colgcopterorum classe locato , anten- nisque filiformibus, palpis sex, ultimo obtuso truncato, thorace obcordato , apice truncato, marginato, elytraque marginata ca'teris speciebus distincto : frequentiores au- tem species apud nos, sequentes sunt : C. granulatila , C. Hortensis , C. Clathratus , C. Sycophanla , C. Caie- nulalus , C. Cropitans , C. AEneus , aliaeque , quae quideni omnes acri principio , quo scatent , ammalia kedere concedimus , praeseutem vero luem epizooticam prodere cum Lancìsio negamus : etenim simul cum fceno de industria propinavimus vaccis duabus non tenuem in pulverem redactorum horum insectorum copiam , vi- dimusque prjvter anxietatem , et alia incommoda , ipsam lioemaluriam productam , nullo pacto morburn epizoo- tici! in. Tenebrio. In pascuis , ubi morlisagus affluit , pabu- lum sumere renuunt animalia5ab bujus odore cadaverico fortasse repulsa. Meloe. Proscarabceus , majalis , ^escìcalorius. Ex ar- boribus fagi , quercus , populi , alni , ulmi hoc inse- ctorum genus quandoque delabitur , berbis immiscetur , quae una cum insecto commixta non leve arlerunt pe- cudibus malum ; nec mirurn ; turget enim humore , Karabi liumori affine prorsus , hinc nephritidcs, alias- que viae urinaria; alfectiones morbosas , tum eliam alia plura phoenomena vidimus ab ipsis etiammet vescicato- riis emplastris efficacioribus inepte animalium cuti ap- plicitisj potissimum intemae coxarmn faciei. Hoc inse- ÀUCTORE BUN1VÀ 220, cforum genus in universum qu;oiit sambucum Lilac tic, piiclert tanica iiaxinum , salicem , ulmumque ob me- lalam emanationem , qua folia invcsliimtur : pecudcs Lisce l'oliis ìnnutritae periculo non vacant, eo quod me- loes hujusmodi immisccanlur cum-illis. Staphylikus. Validis maxillis instrueti peoudum labi'a ferire posse videntur in pascuis, ubi ajfluere sòlent; quid autem valeant vesciculis caudalibus, quas periculo im- minente exserunt ? non dicam. Forfigl'la. Auricularia. In aurium illabi hominum nonnunquam tentare , et nisi impediatur , cephalalgiara elìcere lethalem scribunt. An hoc edam modo affice- rentur interdum animalia domestica deccrnere cupiens, autumno inox elapso hujusce insedi unum intrusi in auris cavimi vacca?, quoe simul cum aliis in prato prope pra-dium meum pascebatur; ut autem insectum in aurora continoli posset , curavi ope frustuli tela? marsupiii'or- mis bene auris basi adlignato : momento post ab indu- cto iiisecto constropuit vacca , dein impetu magno ad meum proximum nemus pervolavit , ubi inter summas jactationes forte marsupium divulsum , delapsum est. Aquiev.it vacca. At cras abortum fecit a pregressa cor- poris exagitatione productum. Grillus. Locusta. Plures hujus generis species in agro Pedomouteno habitant : qua1 quidem donoc numero non excedunt , vix notabile allerunt aniinanlibiis nocumen- tum ; ubi vero enormiter multiplicantur , voi aliimde advoniontes in uunm conilnunt regionem, voi aberrantes aliqiuim salutaut plagam , incredibile ibidem viventibus 2 DO AMMALIA BOBUS INFESTA Qmnibus damniim produnt. in historia militari Caroli XII scriptum est, Bessarabiam , praxjipue plagas maii- timas maximum damnum ab ingenti locustarum vi ex- pertas fuisse ; circa liane rem adnotare expedit nocu- mentum hujusmodi non parum imminui a passeribus locustas avidissime expetentibus , adeo ut hoc insectum granis ipsis frumentaceis a passeribus anteponi doceant experimenta de industria instituta ; hinc hujus loci erit sequens clarissimi Giorno, observatio. In valle Sessitensi locustas plurimas , paucissimos passeres spcctavit ; hinc in eam opinionem venit, ut crederet ( vid.kalend. georg. ann. 1792) nimiam multiplicationem locustarum effica- citer a passeribus impediri. Cimex. Varia; cimicum sylvestrium species seque san- guinem exsugere cupiunt , ac lectulariw, occiduut illas, nec non sugunt tubo anthliato erucas , muscas , aliaque insecta durissime operculata. Has cimices animalia do- mestica pariter aggredi nonnulli , quibus fidem vix adhi- beam , opinantur ; feetore tamen suo semper incommoda etiam istis esse posse concedam. Aphis. Incredibilis aphidum , stirpibus tenaciter adhoe- rentium multiplicatio pabulum animalium alterando da- mni non levis esse deberet : verum non iniquissima censemus principia, qua? evoluta ex hoc animalculo gran- di orum corporum ventriculos aflìcere possunt. Papilio ~1 Sphinx / Horum imago innocentissima. Phalena ) At nemo nescit experientia quotidiana firmatum, erucas ÀUCTORE BUNIVA 2^1 vesciculas cuh'culares excitare ; crucas autem villosas esse nocentiores fortasse a pilorum innumerabili quantitate , quibus instiiuintur ; bujusmodi enim pili a corpore ex- pedite secedunt , disrumpunturque , atque su in ma m ob eorum tenuitatem , integumenta animalium ingredi , pe- ni» iusque intrudi possunt. Adnotari solet ab Entomolo- gis nudas erucas male animalia non afficere. Tamen eia- rissimus Amoreux refert a viridescenti eruca papilionis Danaus rapa; Lìnn. et Geofr. num. 41 enatam vidisse in, se ipso erisipelaceam integumentorum infumescentiam , proptereaquod manu illam nesciens compresserat , eliserat. Fortasse alice erucce nudne ita noxiae esse possent, quod tamen maxime a nimia integumentorum sensibilitate pen- dere potest. Nonnullee erucae spurise * appellata? incitatae ingratum projiciunt succum : sic etiam earum nonnulla, quae verse dicuntur : vel juxta Lyoneti observationem talem evomunt succum. Phalaena num. 5 Fourchroy. Pba- la>na Bombyx rimila Limi, et Rea um. tom. II pi. 21. La queue Jbitrchu Gallorum, quae est salicis, populique eruca ( fortasse inter falsas receusenda ) irata liquorem emitti per peculiarem aperturam subter corpus caput inter, primumque par crurum ( Roeselius liane appellai * PlcTinnqiie tcnthredines culat humorem stlmulaìitcm. tvólvimtur ex hisce erucis. Prccterea larva chrysomclcc Eruca fenthredinìs lutea; ad . populì exsudat toto corpore 'contact um ab omnibus, et sin- humorem lutccum Jictentem. gulis orijiciis trachearum eja- 232 AMMALIA BODUS INFESTA Camollus). Villosissima est phalcena Caja Linn. ; cjus- dem pili facillirae cuti implantantur , etiam cum exu- vias deposuit suas ; tunc enim rigidiores sunt pili. In eundem ordinerà conveniunt, vel saltem reponi possunt phala?nce plantaginis eruca , tum villico. , hera , faseel- lina , antiqua , processionaria etc. Grevinius praterea prò certo dat, erucas pini tanto scatere veneno , ut lin- gua, os, atque intestina ab hisce deglutitis inflammentur. Bonetus fatetur ab hisce erucis contrectatis levissime stu- pores, pruritus, ustionis sensum in digitis expertum fuissè, quae omnia tumorem consecuta sunt. At Phaloenoe Chry- sorheai larva prae caHeris solet damnum inferre bubulos speciei , quod non raro epidemice grassetur ; id autem luculenter desumi potest ex nonnullis , quao Acadcmiie Agraria; ob oculos apposite exhibuit noster Giorna En- thomologus anno 1789. Quidquid aflèrtur de damnis ab istis erucis productis concedere nobis proliibent letha- lium morborum in animali bubulo a talibus erucis pa- bulum inquinautibus revera genitis historice ; quemad- modum perspicax , prudens , severusque veritatis cultor accidisse nobis retulit Franciscus Nola Piscincnsis mulo- medicus eximius. An ab humore caustico ex eruca eje- cto , instillato , animaliumque nervos lacessente ; an a pilis repetere solet ; minus tamen vero consonam esse nunc aflereuda animadversiones ostendere videntur. Po- steri us ab eruche dorso surgunt papilla; dua; rubri inten- sioris coloris , qua; armato oculo observata; cavum exi- bent iufundibuliforme , quod evanescit quoties irritatur animalculumj tunc enim magis exsertas, inflatas, fereque AUCTORE BUN1VA 27)5 spharicas sfstit papillas ; coutra crit ne pntius in papil- larum functione reponenda? erunt ne papilla' tamquam tela nocenlia censendae sublilisshnum percausticum flui- dum invisibile ad hostes fugandos eruca) tributa ? Huic coojecturse fevet analogia. Papilionis Machaon larva (ut alia mittamus ) tardi- grada, pilis neuliqunm hirsuta ; vix ruditer attaefa cor- nua duo flavi coloris ezerit illieo caput inter, ac pri- muin anuuluin sita, longitudinis duarum circiter linearum, figura- literam Y referentia , intollerabilemque exhalau- tia foetoreni. Fieri tamen poterit, ut alterutro modo noxiam efficaciazn esplicare posset animalculum, quod quidem tunc defìniri poterit , cura microscopio spec- tata pars afiècta pilos , intus et in cute infixos esse, vel abesse declarabitur. Coeterum tumor crisipelaceus ci- tissimé ab hoc animalculo plerumque. gignitur, ubi nuda super iutegumenta vim suam noxiam evolvat. - H.emerobius Fallax est hujus insecti pulchritudo , ma- nus inficit tangentis odore exerernentorum detestando. Cynips. Falso inter venenata insecta enumeratus. Cy- nipes aculeum spiralem habent plerumque tectum. Ho- rutn punctura in arboribus turaores giguit ; animalibus vero grandioribus nullam molestiam infeumt. Tentiiredo. Maxillis armatum os et serratum aculeum intra corpus reclusum habet. Terebia solas iìrniinas esse munifas uotandum : veneuo caret. Anna defeusiva non sunt ha'c uti in vespa; pungere tamen potest, at levis- lima noxa. Sire*. Gigas. Hominis , ac brutoruui integumenta ex 8S o54 AMMALIA BOBUS INFESTA hujus insecti punctiuncula a non infimi Subsellii scri- ptoribus perhibetur , attolli in tubercumm , quod mors sequitur intra 24horas, nisi extirpetur, unde abundanti suppuratione eflundi possit matcrics venenata. Hujusmodi cventibus fidcm vix adjungimus : Gallici iamen rccen- tiores scriptorcs rerum enthomologicarum aliter seiitiunl; Amorcux ( notice des insectes vénimeux de la France) ita scribit : « Le Si/ex Gigcts Linn. par exemple, cause, par sa piqùre , ime turaeur qui fait des progrès si ra- pides, qu'en deus ou trois jours elle enlève le blessé. On y remédie par la section , et la scarification de la tumeur , qu'il faut laisser supplirei- pour douner issue à la matière- infecte ; >> Erit ne sententia hcec ab aliis scriptoribus mutuata, neque observationibus firmata? Iciineumon. Rerum veterinarii argumenti scriptores non satis dilucide tractationem babent universim de insectis, quibus male afficiuDtur animalia grandiora do- mestica : speciatim autem de Jchneumone parum scienter. scribunt. Ideo prtestat ad rem illustrandam nonnulla bue aHerre ; en itaque huic insecto character genericus a Linn;eo tributus: << Os lìiaxillis absque lingua. An- tenna* articulls ultra 3o. Abdomen petiolatum pleris- que: Aculeus exertus vagina cylindrica bivalvi, unde (juibus du-vel triplex , vel simplex dictus.» Aculeum nempe in tres ~partes divisimi prseseferunt ; bujusmodi autem aculeus plerumque exsertus satis distinguit hoc genus ab aliis, in quibus reconditus est; mnres tantum hoc orbati minus facile ab aliis insectis discrimiuari queunt. Horum larva? aliorum insectorum sumptibus AUCT0RE BUNIVA plerumque vivunt; et sane eruinpeutes spectautur a pa- pilionum, aliorumque insectorum crucis, ubi ovi specie intrusa fuerant a malribus suis. Quadmpedes nostros ailici ab hociusecto, quemadmodum diximus, difficillime credam; hi autein ab aculeo Ichneumonis licet sine ve- neno puncti dolorem, aliaque symptomata experiri certo certius deberent, uti bisce accidit, quotics alia insecta non venenato aculeo aggrediuntur. Sphex. { Aculeo occulto instruefus. Chrysis.) Aculeo, dentibusque anum instructa. Veruni ambo vix molesta. . Vespa. Inilammatur pars ab aculeo vesparum puncta potissimum, quod ÌDtra vulnusculum una cum aculeo in- stilletur venenati humoris portiuncula. Quod quidem tuuc maxime contiugit , cum matutinis horis in pascuis ali- mentum queerunt boves, torpidasque a nocturno frigore vespas inter berbas excitant , rictu , qui tunc punctus inflammatur. Proeterea bos vesparum nidos aratro non raro sulcando suflringit ; verum non impune ; liarum enim exsuscitatum examen hinc solet avolare, quod cru- delitcr aggreditur boves , sceleris quodammodo puros. Porro vespa crabro ccrteris speciebus nocendo prrcstat: terribili munita aculeo serrato puugit, lacerat , vulnus- que peculiari , abundanliorique venenato succo inficit. Celfcberrimus Reaumurius bujusce spcciei feeminam inter suos digitos comprehensam ad plurium pollicum distan- tiam projecisse guttulam venenali liquoris obscrvavit. Hujusmodi autem punctiohes , leviores , vel graviores efléctus prodere possunt , prout magis , vel minus sen- 25G AN1MALIA BOBUS INFESTA sibilis aculco-puncta pars est; prout majori eflunditur copia, vcl minori ; prout major vel minor est insecti temperamenti vchementia , vel tempestatimi , climatisque calore incitata suut , sique venenatis stirpibus insederint, cadaveribusque animalium morbis pestilentialibus defun- ctorum , vigentibus contagiosis constitutionibus , qv/em- admodum contingit nunc temporis in regione nostra Subalpina. Apis. Apum aculeus étsi dentibus recurvis instructus, ex quibus intra vulnus retinelur, prope innoxius ex se ipso haberi posset; nam puncta; partis dolor ac tumor efficitur ab bumore limpido a vescicula intra véntrem locata , atque a robustissimo musculo compressa ejacu- latus, aculei longitudinem legens , qui denique stillat ab cjus apice. Qnoties intensius pungit apis , ac cito , et picTcipitanter recedit , aculeum intra vulnus deserit , moriturque, qui quidem letlialis eventus evitari nequit, proptereaquod nonnulla imi ventris viscera, musculi, ac ligamenta, quibus nectitur aculeus simul cum isto ex- tirpentur. Ubi vero vescicula veneni aculeum sequitur eo magis depletur mec , quo magis penetrat, ac com- primitur; hinc non mirimi, si dolor adeo vividus , ac diuturnus gignitur; quod quidem phaenomenon maxima ex parte repetendum videtur ex residua irritabilitatis vi aculei integris , vel disruptis musculis inha?rente , aeque ac motus musculorum in animalibus punctis; illud enim notatu dignum est , quod aculei altius in musculosis , cjuam in mollibus quibuscumque aliis partibus infigan- tur. Apum mascula individua aculeo orbata sunt. Pejus ÀUCTORE BUNIVA l"b^ habcnt bovcs ubi rictus, potissimum aulem oculus pun- gunlur : pessime quotics turmatim aggrediuntur , tran- seuntes prope alvearia, ac ista comubus vel alio modo coucutiunt; quod frequenter contingit in illis luguriolis, ubi alvearia •prope bovilia non satis alte locantur. Formica. Principio scatct acido valde noxio, ubi magna copia eraanet e f'ormicarum congerie. Maxillis insupcr armatis iuslruitur hoc inscctum, atque (si mares exci- pias) aculeo retro corporis infixo, ita ut triplici ratione quadrupedes male afficere possit , eo vel magfs quod ab aculeo, observante I^wenoekio, scorpionis iustar gut- tulam humoris emittant , unde dolor exacerbatur. Caret Pedemontana regio nostra voracissimis speciebus illis , ac multiun venenatis , qune babitant in ardentioribus Africje clymatibus , in iEgypto, inque meridionali Ame- rica ; minorisque momenti mala censenda, quac ex indi- gcnis ibrmicis experiuntur animalia domestica. ÌEstrus. Bovis. Fcemina in bovis integumenti^ ple- rumque dorsi ova sua deponit , pinguiores autem, ju- nioresque aggreditur. Universim unum tantum ibi re- linquit ovum, statuitile1 phlegmonodea inflammatiuncula punctae partis , ubi suppuratio locum dein habet, unde verosimiliter innutritur vermi? , qui metamorphosim denique subit , in aestrom volantcm evolutus. Solent agricoke nonnulli tumorem valde comprimere digitis , ut vcrmiculum exprimant. Ex hujusmodi compressione ver- miculos quidem pluries obtinui, qui etiamsi super car- nem bubulam rcponerem, ut alimentimi repcrirent vitam brevi amitlebantj unum tantum , vel alter metamorpho- sim subiit. 2 58 ammalia bobus infesta Ovis. In naribus ovium ova deponit, ex quibus larva» mox excluso' in sinu frontis membranas pungendo, su- gendoque per totani hyemem bospitantur, lethali sarpis- sìme ovibus periculo. Lìn. Iter scan. pag. 128, huic morbo ctiam boves obnoxios testatili- Vitetus. Musca. Nihil venenati in se babet boc insectum: vcrum materies, quam ex venenatis plantis , vel a consimilibus aliis substantiis exsugit, vel qua conspurcatur transferre valet ad corpora sana , inque bis infigere , vel apponete; pestem etiam , aliosqne morbos contagiosos propagare hoc pacto valet, qucmadmochim de hoc epizootico bovum morbo observavit ci. Vie d Azir , ipseque non raro : oculorum , aurium , nariumque peste aflectorum boum muco pulente, larvisque muscarum refertorum vidi pluries; et ipse similia spectavi in ulceribus variis boum pesti- feratorum, tum spontaneis, tum artificialibus , quemad- modum in radicatis regionibus , vel in tubo corniium exsectorum ad curandum morbum. Hujusmodi sunt ver- mes , de quibus insignis Bellrandi , ac sapientissimi ejusdem commentatorcs scribunt in operum anat. etc, et isti jure lcctori suadent lectionem pulcherrimre disserta- tionis Chrisliani a Steenevelt de ulcere verminoso ad clarum virum Godofredian Bidloo in opcribus anato- mico-chirurgicis , ejusdem Bidloo iusertis Lugd. Bataw. 1715 in 4- Anthracem etiam inuscas propagare posse omnes norunt. Caeterum a muscarum puncturis valde molestantur ferme omnia bruta, potissimumque boves > molestiores sunt plebeja , fenestralis , tenax , dome- stica , meteorica, cibaria. Evitanda prce cteteris esscnt AfCTOKE BUN1VA 23q mnsca cessar , cadaverina , mortuorum vomìtorìa , cor- nar/a , sepulchralis , coumeterìorum , putris etc. Anthlia nonnullarum muscarum eoncomitatur aculeo duobus squaramosis exiguis uncis ad latus positis instructa, quo instrumento vulnera animalium neglecta valde in- terdum dilatata, dein in maloe indolis ulcera mutata vidi. Ovula muscarum intra cibarium cnnalem evolvi non sccus ac in homine contingit (vide d issertationes meas de vermibus intra cibarium bominis canalem contentis ) òbservationibus suilultus testor. Tabanus. Bovinus. Tabani omnes animalibus valde sunt intesti, eo quod sat profonde feriant ore armato, uti exacte descripsit Geqffroy «« La bouebe du taon est assez singulière. Elle a une espèce de trompe , mais cette trompe nest pas seule et isolée , comme elle est dans plusieurs genres. Elle est accompagnée à droite et à gauche d'espèces de grosses dents blanchatres et poin- tucs , outre les étuis qui enveloppent la trompe. Ces dents se joigneut ensemble par leurs extrémités, lorsque linsecte les approche, mais elles peuvent s'écarter, et se mouvoir à droite et à gauche. Comme le taon se nourrit du sang des chevaux , des bceufs et d'autres quadrupede?, dont la peau est dure et épaisse , il paroit que les espèces de erocs aigus lui ont été donnés pour percer ce cu ir épais, et pouvoir ensuite succer avec sa trompe le sang quii en a fait sortir. C'est par cette raison que les in- sectes incommode extrèmement les chevaux et les boeufi pendant Fétéj ils les piqurnt de tous cotés , sucent leur sang, et les agitent tcllement quils les rendeut cornine 240 ammalia bobus infesta foriera. >> Les maludies aigucs, inquit Pauletus (recher- ches sur les maladies cpizootiques , toni. 1 1 , pag. 469) qui se manifestent par des tumeurs qu'on pourroit ap- peler phlegmon-insectes , sont celles qui dépendent de la piqùre des frélons , des taons , des mouches asiles , des poux, et des autres insectes , dont les uns piquent les cuirs des ammara, souvent en y laissant leur aiguil- lon, dautres les rongent, d'autres les percent pour y déposer leurs ceufs. Ils survient alors des tumeurs phle- gmonenses qui peuvent en impose r pour une maladie éruptive. >» Pustulas malignas produci a tabanis, censent nonnulli, anthracis affines ; at tantum malum nunquam ab hoc insecto productum vidi in bove sano : fateor tamen , me persuasum habere, in bisce ipsis animalibus, ubi quovis constitutionali vitio aflècta sint , levem , et per se vix noxiam puncturam mala ulcera gignere posse; rursus idem eventus fortasse contingit quando tabano- rum aculeus mortifero principio ex quoquo modo cor- ruptis animalibus humoribus fuerit imbutus : uti legere est in tom. i, pag. 100 operum anatomicarum, et chi- rurgicarum Antonii Bertrandi , incredibili patria* emo- lumento in publicam lucem editarum a praeclarissimis Ghirurgiae Professoribus Penchienati et Brugnoni ob- servationem ad liane rem facientem sequentibus exposi- tam verbis: << Le mosche stesse, ed i tavani, che vanuo a succhiare tali cadaveri ( carbonchiosi) se mordono poi poco dopo gli uomini, loro possono comunicare il ve- leno, come è stato da noi osservato in due Contadini, che morirono di carboncclli alla faccia, per essere stali AUCTORE BVNIVA 2/1 I morsicati dai tavani iu una putrida epizoozia, che nel 1780 attaccò nel Faussigny principalmente i nudi. >> Gulex. Lin. Os acu/eis setaceis intra vagina??] Jle- xile??i (Fabricius addit) os haiistcllo absrpie proboscide. Vagina exserta , uhivalvis , Jlexiìis , setis aui?it/ue, palpi duo triartìculati. Anle???iai JiliJ'ornies. Animai- cu/u??i valile horuini, animalibusque incommodum. Culex pungit aculeo suo, secat, sanguinerei haurit , et fortasse succimi causticura intra vulnus inducit. In regionibus sep- tentrionalibus equi insequuntur ab alia cubcis specie, quae a Lin. Culex et/uinus appellatur, ex quo magna extrahi- tur sanguinis pars. Jn planitie Pedemonti)' paludosa frequentissimi sunt culiccs: at vix molestantur boves ; longe enim a regiouibus nostris distant terribiles culi- cum species, quas in America , Africa habitant, de quibus optime a ci. Boiiguer , Adanson , Fabricio , RoJir , aliisque pluribus. Huc spectat Bibliopapalassi ci. Bossi, quemadmodum. recognosci potest in egregio ejusdem epere {fauna èl?'usca). Omnes autem hujusmodi species pruritum, tumoresque erysipelaceos prodere valent,hu- wanum sanguinem pree cceteris appetunt , unde homo quandoque febricitavit. Empis. An etilici vulnerandi efficacia affinis ? nomini, brutisque molestum esse certuni est. Conops. Calcitrans, pungens; pccudum dorso inhiare solent. Kquorum, boumque suris infiguntur, et sangui- nem hauriunt, bine trepitnnt, exagitantur ammalia. Ir?-itans autem armeiila insequitur , superque dor- sum ammaliuoi incumbit : hujusmodi punctione excitati hk 242 AMMALIA BOBUS INFESTA raudam, ac pccles indesinenter movent. Linncpus, ac Fabricius dixerunt oplimo fine a sapientissimo rerum con- ditore stabilita fuisse heec inseeta ruminautibus nonnullis incommoda , ut a pabulo distraeva nimiuni non vesce- rentur, atque indigestionibus, ut inquiunt, obnoxia non fierent. \erum pace tantorum virorum liceat observare cachecticas ipsas belluas in aridis pascuis maxime pertur- bali ab hoc insecto, ut pluries observavi. Asilus. Greges, qui frequentant depressa prata multum incommodi pati propter varias hujusce generis species perhibent plures naturalis historice Philosophi, censentes ore rostro subulalo, acuto, fortiter pungente, sangui- nem ex animalibus diversis haurire. Asilus crabronifor- mis, caeteris magis ferox censetur adversus annenta. Dili- gentiores alii negant. Manus meas, meam faciem dum inseeta inter sylvas venarer, nunquam pupugere. In uni- versum sylvas, vel aridiores plagas inhabitant, volantes lioris diei calidioribus , inhabitant vero etiam depressa, et numida prata, gregibusque ibidem pasccntibus ad- modum molesta. Hippobosca. Equis, et bobus infesta, vite tenacissima, pupipara Lin. canibus ipsis non parcit. Pediculus. Cachexia boum frequens a nimiura multi- plicato pediculo super corpus generatili'; specialim autem super collum hospitante. ffcè sunt species : P. Boris Tauri « abdomine lineis transversis octo ferugineis fu. svec. 1946 fab. sp. ins. 2, p. 477, n. 7 maniis. insect. 2, p. 368, n. 8. P. viluli. P. bovis vitali abdomine plumbeo. Faun. AUCTORE BUN1VA 243 svcc. i f) 4 7 habitat io bobus cuin precedenti fab. sp. ins. 2, p. 477 > n- 6 manlis insect. 2, p. 368, ri. g, din, noctuque animai aflligunt, cchimoscs , et sordida ulcera pos, vel sanieni gementia produnt, unde cachexia non rara , in Sabaudicis maxime bobus Pedemontium petentibus. P. Meleagrìdls gallina* , coìumbae. Boves duo propte- reaquod caput conculiebant, morbo epizootico aderti a quodam veterinario dicebuntur , in errorem delapsum fuisse demouslravi, dum ostenderem ideo memoratos boves caput concutere quod gallinarium ingressi , ingenti bujus insecti copia aggressi fuerant , unde aures potis- simum male afliciebanlur. Acarus. Insectorum minimus fertilissimus ubivis obvius, siugulis vi Uè stadiis succo animalium hausto viclitans plurium calamitatum caussa. A. Reduvius. (distinctus ab acaro scabiei?) Acarus obo- vatus, planus, macula baseos ovata. Fu. svec. 1966 ha- bitat m sylvis, bobus, canibus infestus. A. Foliorum. Ovatus subhyaiinus nigricans, nudus, pe- dibus suba^qualibus. Schranck Beitr. 8 naturg. pag. 34 insect. Austr. p. 5ai, num. 1078. Habitat in variarum plantarum {olirà per oestafem. A. Acjuaticus. Abdomine sanguineo depresso , tomen- toso , postcrius obtuso faun. svec. 1 (778. Habitat in /Europe aquis dulcibus, velociter natans. A. Ricinus. Globoso -ovatus , macula baseos rotunda , an tennis clavatis in. svec. 1967, habitat i'requens in bo- bus, canibus. 244 ÀNIMALIA BOBUS INFESTA A. Siro. Albidus , femoribus , capiteque ferruginois , abdomine sctoso. In aqua , quatn appellant albam , quaeque exsurgit ex commixtione farina socalis cura aqua simplici , quaque uluufur agricola ad polionem bobus parandam iis potissimum , qui epizootico morbo aflìciunfur astivo tempore innumeros vidi , uode non levis noxa agrotantibus fortasse incumbit. A.Scnbiei. A Ibus, pedibus rufescentibus , posterioribus quatuor longissimis fabr. sp. insect. 2, pag. 489,^22. Habitat in ulceribus scabiosorum , cutis rugas sequendo penetrans, titillationem excitans; utrum caussa , an potius symptoma mali ? Sirone multo minor. Eruptionesf abitus scabiosi felicissimas criticas nempe spectavi io bobus ple« rumque, qui a peste evaserunt, nullum tamen acarum in ulcusculis oculo , etsi armato , vidi. A. Exulcerans. Pedibus longissimis setaceis, anticis duobus brevibus fu. svec. 1976. Habitat in ulceribus scabie ferina laboranfibus. A. S/eyo/za^/rtas.Oi'biculariSjdepressup, lividus, macula baseos ovata, nigra etc. , non parum speciei bubulaa iucommodus ; peculiarem bic exposcit dissertationwn , quam paucis abbine meusibus Academia exhibeam. Aranea. Aves domestica3 pariter , ac plures sylvestres araneis impune vescuntur; narratur pariter de quibu*dam bominibus depravatissimi gusfus , qui hoc inscciorum genus absque noxa in ventriculum exceperunt : uos denique viventes araneas pluries intra vituli stomachum (vitulus autem est, de quo dictum est §. ) data opera AUCTORÉ BUNIVA 245 intrusimus , qui nullurn manifeste inde retulit maliim. Ilineratores narrant elléetus l'ormidandos spectari in ho- miuibus ab aranearum morsu Africa1, Indlsque oricnta- talis, ac oecidentalis: bisce fìdem denegare non salis licei: Bcfgliviurn veto mirabililer nimis amplificasse de ilia aranea; specie, quaa tarantulce nomine caeteris distinguimi- disserentem , omnes coucedunt. Degeer censet omnes iEuiopa; araneas veneno carere, speciatim aulem Svecicas. Depilavimus consulto satis amplam superficiei culli re- gionem in vitulo, de quo supra; dein supei-posuimus graudiores araneas domesticas intra saccum ex rete sub- tilissimo sericeo confecta retentas, ita ut eommode nu- data iutegumenta mordere possent; At in cassum, etiamsi pluries experimentum iteratum fuerit: enim vero num- quam momordit ; bine tentamen nostrum frustraneum quiestionem neuliquam illustravit , experimentum cum diversis aranearum speciebus reposci deberet. Celi bcr- rimus Entbomologus O/iwerius duas afiert observatioues, ex quibus evincitur aranearum morsus valde uoxios esse: dissimulali autem nequit nullam in araneis adesse vescì- culam prope mandibulas , nullum in istis detegi canali m, qui cum mandibulis communicet ; intelligi bine difficili negotio potest ratio, qua insectum immittere venenum in vulnerata parte possit: erit ne orificium sensibus non perceptibile etiam oculo armato? Erit ne tubulatus un- culus ad extremum usque, canalem efficirns , impeicep- tibilis tenuitatis/* Verum neque animo comprehendi lune poterit origo veneni; an aranea simul ac mordit vene- num ejaculat ore? Experimenta, et observationes hacte- «/jfj AMMALIA BOBUS INPESTA nus prcrsto non sunt ad hujusmodi problcmata resol- venda ; citatus autem Olivierius ardenter hujusmodi ex- perimenla potissimum cuin tarantulis instituta desiderar. Scorpio. Fliarmacopola? nostri ad oleum scorpionum pra>parandum e Provincia Eporediensi solent insedimi boc accipere; invenifur tamen in aliis etiam Pedemonti! Proviuciis, uti in Salutiaium , Cuneensi, ipsaque Augusta? Taurinorum Provincia : at rarius in postremis bisce re- gionibus, quam in Provincia Eporediensi; non multai tamen ibi scorpionum reperiuntur species. Scorpio in universum ovatain ampullam prjrsefert ad cauda? quinque- ai ticulata? extremum membranosam , et semipellucidam, veneno limpido referlam, quod exprimit simul ac ani- mautia ferlt aculeo. Inter aptera soliim boc est insectum aculeo instructum. Doctor Moriundus amicus meus ca- rissimus, ut sollicitalionibus meis bumanissime prò more suo indulgeret, Eporediensi viro doctissimo commisit, ut experimentis directis de industria confectis recogno- sceret, utrum speciei bubulae quoquo modo noxium sit hujusmodi insectum : ha?c tentamina qua? laudatus Doctor mecum communicabit, Academia? assidue referam. Eodem ipso tempore mentionem babebo opinionis, quam prae- clarissimus noster Eertrandi fovet de morsu scorpionum, ueque sileutio premam experimenta clarissimi Fontana; atque hoc pacto celeberrimis rei veterinaria? auctoribus CJiabert, Flandrin, et Huzard satisfacere satagam ita scrib ntibus. < P- 29J- 92-" Scolopendra. Morsum scolopendra levis sequitur in- tumescentia ; verum neque hinc concludi potest veno- natae natura insectum hoc esse. Frequentiores apud nos Laguro, Fornicata, Gabrielìs, Electrica. ScmxrgeeùtM inquit in sua dissertatone , quam defendit ci. Berthelot, se vidisse in Agdensi civitate Scolopendram marinarli , eamque tetigisse impune. Piscatores hoc insectum non pertimescunt. In repletione nimia ventriculorum in bu- 2/|3 ANIMALIA BOBUS INFESTA buia specie mulo-medici empyrici solent intra intestina per ani viam introducere millepedes viventes , conji- cientcs inlestinum rectum perreptando tantum stimulum gignere posse, quantus valeat animai cogere ad fecnra evacuationes. Indisciiminatim autem onisco etiam utun- tur ad hunc eflectum patrandum; etenim insecta mul- tipeda , J\Jillvpcdes in universum vocant. Onisci autem frequentiores sunt Asellis Armadi Ilo , in locis humidis sub lapidihus frequentes. Scolopendram de industria in recto bovis intestino induxi , qui reapse paullo post illam cura fecibus ejecit; in alio bove ex eodem ex- perimento quasi nullum notandum spectavi phecnome- non ; nam duabus elapsis horis scolopendram mortuam, exonerando alvum expulit , absque eo quod magnum expertus esset stimulum bos ; verum juveuca ab bac caussa jactabat se, inquietissima erat ; neque desiit exa- gilari prius quam hoc insectum eliminasset, quod qui- dem contigit intra pauca horae minuta. Julus. Odorem ingratum spargit , ac forte humor, unde promanat, quidpiam habet venenatns naturae; magis autem in quibusdam speciebus exoticis. Caeterum julus scolopendra magis metuendus videtur, eo quod humorem ey.sudat e toto corpore pinguem , viscidumque , quam- dam cura acido formicino analogiam servante , quem facili negotio bruta haurire queunt, quum herbas istud insectum frtquenter conscendat. Liste?-us ( vid. trans, philos. 1670, n. 68, art. 11) jam recognoverat julum a pattes blanches liquorem aridum formicino similem. Quid noxii habeant erma piwter vim mechanicam iu- AUCT0RT5 BUNIVA Z^t) definitimi bactcmis est. Varius , terrestris , sabulusus fìequentes sunt apud nos. EX VERMI BUS. Ascaris. Idimbrìcoìdes. Non pauci ex lactcntibus vi- tulis intra intestina nidulantes hos vermes habent, quos identidem excernunt: horum animalium adultorum tubuin intestinalem minus freqnenfer obsident vermes istiusmodi; in febribus tamen de genere putrido, atque diarrhteis biliosis istos vermes excerni observantur, qui interdum minimi sunt, nempe nondum adulti; bine fit ut a qui- busdam non distinguantur ab ascaride vermiculari. Horum vermiculorum congeriem cnormem vidimus in tubo intestinali fcctus, quem ob nimium volumi n pare re non potuerat exacto novennio vacca, uude mors et fcelus, et matris , quoe nulla vi , elium validissima declinali potuit. Haec vcrmis species non levis momenti mala gignit in vitulis, qui interdum ob liane caussam morti m ipsam effugere non possunt. Adulti boves, ut inquiebam, rarius bujusmodi malis vexanlur. Porro phoenouiena mor- bosa , quo? in specie bovilla produci possunt ab bujus- modi vcrmibus maxima ex parte non diversa sunt ab ibis, quee in l'ornine ab eadem caussa gignuntur, quem- admodum retuli in dissertationibus meis ad hoc ar- gumentum spectantibus , quas anno 1778 AcademUB exliibui; praestat interim hujus generis experimenl observationes rcposcere, ut denique deceroatuc, an re- yera, uti multi putant , in vitulis ac bobus uunquam li 25o AMMALIA BOBUS INFESTA contigerit, ut verme*, violentos dolores colicos gene- ra verini, aut laceraverint ventriculos, et intestina, mor- temque repente patraveriut, qnod quidem in equisnoa raro contingit. Hic siUnlio pnvtermittere nequeo , a morbo epizootico detentis bobus , ac vaccis raro me vidisse , vennes i'uisse excretos ; pariter in horum cada" veruni intestinis raro etiam vennes spoetavi. Liceat praeterea adnotare, vitulos male nutritos frequentius hac morbosa aflectione tentati. A. Vermicularis. Homines, atque animalia domestica in universum affici ab hac vermis specie narrant auctores, quorum assertionibus, observationibus suflultus subscribo. A. Vitali. Asc. filiformis cauda rotondata. Gooze lin- gew. , p. 91, tom. 2, f. 7, 63. Camper Schrift. Beri, naturf. 1, p. n5. Pallas de iufest. vivent.,p. 14. Vallisn. op. t. 3/(., 35, f. 2,3. Cleric. lumbr. t. 10, 1 1 , f. 2, 3. Habitat gregaria in vitulorum pulmonibus, et tracheis. Vivipara. A. Variegata. Bruguiere ( Encycloped. par ordr. de mat. art. ascarid.) Ascaride marbré , Ascaris filiformis , cauda t rinodi. Ascaride. Chabert trai té cles maladies verrnineuses , p. 19, art. 12, sues , verveces , et boves minori numero in se continere solent liane vermis speciem , quam equus , asinus , mulus. A. Crinon. Bruguiere ibid. ascaride crinon. Ascaris filiformis alba , antice acuminata , cauda truncala. Cha- bert loco cit. , p. 21, art. 14. Ad ascaridum genus refert ci. Bruguiere hunc vormem, qui fortasse quam- dam Gordii speciem olii dicerent. En descriptionein , ÀUCTOBE BUNIVA 25 1 ac historia? partem. Neonatorum infantimi crinonibus limilcs coufitetur Brugiderc. Kx Chaberl filiforme cor- pus pra-sefert subtile admodum , crinein album repra> srntans ad quamdam ab extremo suo distantiam exscc- tum , a*que lucens , camdemquc formarli , ac magnitu- diucm babcns : microscopio aptalum arliculatum apparet. Caput acuminatum exbibet ex una facie tres minutis- simas fìssuras transvcrsas , quas a positione prò totidem oculis habuit Chabert : oppositum extremum altero crassius est , exsectum , atque in medio {bramine per- tusum , quod anus est. Longiludo hujusmodi vermis a 5 ad 36 lineas asceudit: longiores nonnulli, at raro, reperiuntur. Crinoncs ascaride variegata ejusdem Bru- guìere subtiliores sunt, albi, mobilissimi, quaquaver- sim versatiles. Equi, juxta Chabert, ca'teris auimalibus magis obnoxii sunt buie vermis spcciei : in omnibus equi regionibus , ac partibus vivere , in ipsis vasis ar- teriosis narrat idem Chabert : in quibusdam a?gritudi- nibus ubique eflunduntur super viscerum siiperficiem , potissimum autem viscerum imi vcnlris; uumerus tuuc redditur mirabilis , interior facies canalis intestinalis magis , vcl minus referto, est ; Chabert tam enormem quantitatem invenit secus latas fascias , quibus colon et caxuin adstringuntur , ut ultra mille enumei super supcrficiem pollicum duorum , plica? tunica1 vil- losa* horum intestinorum multurn horum vermium eliam retinebant. Canes, vcrveces, aliaque animalia domestica bisce vermibus valde obnoxia sunt ; equus autem sanus quamdam servat quantitatem ; quodque mirum iuterdum 252 AN1MALIA BOBUS INFESTA (ait) sponte ab cquorum corpore extijs erumpunt absque eo quod sanitas corumdem turbctur specie tenus : adnotàt autem rarum cs e phoenomenon hujusmodi et symptomata, guae prascedunt hujusmodi eruptiones affinia esse sympto- matibus scorbuti. Vermes autem erumpunt ubique ab om- nibus partibus, ab integumentis, ab oculis, ab auribus, a naso, ab ano equi non exeuut certo tempore quotidie; sed per intervalla irregularia. Quandoque in palpebrarmi! mar- ginibus reperiuntur, atque aliorum omnium emunctorio- ruin. Evacuati mortui apparent albi, picrocoli, et exsiccati. JBruguiere autem hunc vermem collocavit in genere asca- ridum anteaquam exactam habuisset a cì.Chabert deserip- tionem , eo quod revera , ut in qui t, majorem servet cura ascaiidibus, quam cuoi dracuncuJis aflìnitatem , quibus referri possent , si extremorum su or u tu alterum noa esset obtruncafum , neque detegerentur. Duse tenues fissurae transversae ex capitis parte , atque auus in altero extremo opposito, quae non reperiuntur in ver- mibus de genere dracunculorum. Fasciola. Hepatica. B. Boum. Goeze lingew. p. 170. 171. 2o5. Mailer naturf. 1 , p. 55, t. 4, f. 11. Aldrov. insect. t. 7, p. i55. Falle Viechsench. t. 2 , f. 6. 7. Habitat in ovium , boum, suum, equorum, elaphorum, capreolorum ductu coledocho , androgyna , ovipara , poro duplici hepati iufixa , hydropen ascitem excitans, ad pollicem longa, anterius latior, tubuloque terminata, fusca , vel ex fusco albida. Haec Un. verum pia-ter coledochum inhabitant etiam alios biliares eanales ; in nonnullis intime permeant liepatis parenchyma : bine At'CTORE BVNIVA 253 falso dicunt norimilli absque damno bovcs nrquc ac oves hujusmodi animalcula iu hepate fovere, nsm hepalitira gignere valent, deinde cachectiras fere omnes ovos re- cognovi , seu ilio morbo aftèctas, qui pourriture nomine a Gallis appellatili-, in quarum hepate nnatome fasciolam magno numero adesse ostendit. Vituli pariter, etsi ininus hoc morbo obnoxii sint , quam oves male ramen affi- ciuntur ab hujusmodi animalculis; nunquam vero icterum in istis ab hoc verme produci vidi, quemadmodum asserii claiissimus Kitetus : frequentiorem fasciolam contem- platus sum in hepate vaccarum , quae utuntur aqufs lente motis. Rursus ex aquis, quibus irrigalur Taurini territorium ; illa , quie ex Duria derivarur ad liane ver- minosam aflectionem stabilicudam in hepate ovium , ac bovimi aprior inihi visa est. TjEnia. Hydatuloe, seu vescicariae , seu viscerales, s. hydatigence. T. Bovina simplex vesica magna, corpore brevi ru- goso imbricato. Battitoi, hist. anat. cent. 4» P- 38i. Hartmann misceli, nat. curios. decad. 2, ann. 4> °bs. *fb. Paìlas misceli, zool. p. 172. Goeze lingew. p. 2o5. Habitat in vitulorum , boumque visceribus thoracicis , et hepate : an a globosa vera distincta ? T. Finna. T. conica duplici vesica inclusa, interiori basi sua adh;erens, capite collimi vesica» directo. Fischer in Werner verm. intest. cont. 3, p. 65 , t. 5. O. fabr. nnv. act. soc. Hafl. 2 , p. 287. Goeze Entd. Dass. clic linnen, Blasenw., sind. Halle 1784. Habitat fixa in tela cellulosa, suis carnibus interttxta , morbum illum, quein Jìnnvit 254 AMMALIA BOBUS INTESTA nuncupant laniones , excitans , vesica ovali, semen milii aequante , exteriori ex tela ipsa cellulosa conflata , densa elastica, intus levi, et seroso latice madida, interiori pellucida, subtilissima rubello sero repleta , quo nonnisi collabcnte vermiculus inclusus lobos oculis oflert , vite© tenacissimus : an eadem species cum taenia celluloste ? Vesica terminali nulla) Soli u m Vulgaris In intestinis solis habitantes. Capite inermi Lata Dentata Hoc toeniarum genus nunquam repertum asseritur in boum intes'inis , a variis nrtie veterinaria? scriptoribus; veruni quas in boc vase vitreo servafas in alkuulc Aca- demiaj sisto , taenia^ , omnes , et singulas ab intestinis vitulorum , raro boum eduximus , at quandoque mira prorsus est copia tasniarum , quae in lactentium vitu- lorum intestinis reperitur hic Taurini. Lectorem facile mittam ad meam dissertatiouem modo excitatam , ut peculiarcs meas observationes , atque experimenta co- gnoscat ; cceterum frequentia hujusmodi vermis in vitulis in caussa est, cur ubi per temporum feliciora adjuncta permissùm erit illas ipsas observationes , et experimenta prosequar , unde tandem confusiones , et dissidia , quae inter auctores, uti inter Bloc , Linnanim , Unserum , Kleinium , Pallas, CJiabertum, Bonetum, TVernerum, Tysonem , Vallisnerium , lìoedcrerum , IVagnerum Leskium , Goezium , Fr.ischerum , Vandelium , Fon- AUCTORE BUN1VA 255 tana , Wvpferwn , Fherium , aliosque fìnem tandem imponamus. Gordius. Scribebam in mea dissertatione de genera- tione , et propagatone vermium intra cibarium oanalem hospitantium , et morbis ab iisdem originem habentibus, in hominum tubo intestinali una cum aqua, ac piscibus gordios , vel horum seminium induci posse. Suspicabar, species plures , uti marinum , lacustrem , aquaticum , argillaceum , medinensem etc. , noxios multum esse posse. Adnotabam aliis alios infensiores esse. Broodii } Rolandsoni, Martini , aliorumque atìerebam auctoritatem ad horum nocuitatem ostendendam in aniinalibus parates ac in nomine. Bovi etiam infensum esse non directis quidem experimentis , sed analogia edoctus ultro con- cedain. Lumbricus. Vermes istius generis ab mimano corpore expulsos memorant Paccliioni , Linnants , Phelsum , Vandenbosch, Rosen , Monlih , aliique ; Dissimular! tamen nequit celeb. Mwiay publice declarasse ad ra- riores eventus verorum lumbricorum ex primis viis re- jectionom esse; referendam : ipse autem, qui ter ejectos vidi ab horainibus lumbricos ore trilabiato angulatos neuleatos, segmentis perquam conspicuis etc. nunquam in bove, nunquam in vitulis vidi. Bovi, qui difficillime farces evacuabat horum vermium viventium pliirium bolum charta confectum hyppiater propinavit absque ullo sensibili effeclu. Planaria. In stagli is frequentissirricC plures hujul ge- neris species : una cum aqua in ruminantium stornacliQ 256" AMMALIA BOBUS INFESTA discendere possunt : quodnam damnum aflerant anima» libus istis , dies doceat ; nam usque adhuc experimenta nec ipse , nec alii quod sciam instituere ad id defi- niendum. Hmuno. Medicìnalis , sanguisuga etc. Bovcs , et alia bruta, dum bibunt, interdum hirudine deglutire, qiue cTsophago , atque sto macho affixae morbos varios , potissimum autem sanguinis eflusionem , ac cardialgiam quandoque intollerabilem prodant , perhibent omnes ferme de re veterinaria scriptores. Ego acceptissimam astata sententiam experimentis, ut ajunt, et observatio- nibus confirmatam refutare non adgredior; modo tantum commemoro experimentum sequens : quatuor hirudines officinales in aqua immérRas ope vasis lignei , quod vulgo couvé nomine apud ruslicos tugnocr-itur intra stomachimi vituli morte a lanione damnati , intrusi ; exenteratus post horas duas ostendit in omaso quasi simul conglutinatas hirudines quatuor mcmoratas semi- mortuas,non affixas tunicis stomachi; nullam vero harura ipsarum tunicarum laesionem detegere potui ; nullum in stomacho sanguinem cilusum vidi. Verius uarrant scriptores bruta generatim , potissimum autem equum dum bibit , hirudines trahere posse, ex quibus luemor- rhagia copiosissima fiat , ubi pituitaria* affigautur. Raro id contingit in bove: fateor autem potuisse me ipsum hirudiuum ope sanguinem a dieta membrana sani bovis trahere, fere nunquam potuisse a bobus infirmis; nun- quam a bobus peste aflectis, ubi pnecipue nares muco purulento obruUe faHebaut valde. Cceterum. vetustissimi AUCTORE BUNIVA 25^ scriptores Hìerocl<>s , Petagonius , Aliatoli un, Apayr- thus badatola opinionem adoptavernnt ; et postreo sic sci-ibit Bedio suo decurioni : << Te certiorem fac volai, quod cum annenta ad bibendurn appellunlur , maxime obscrvare convenit , si qua vadis birndines siduut. Siquidt'ni liaustu raptae, subque lingua, et labiis implicita figuntur; quod min rem noxam inferi. Nam' iuclinantes equum (ut boves) eas citrn negotium exi- muut. Cum vero altius desccnderunt , exsugentes ani- mal exteuuant. Si complures baeserint , maturius in nsor- tem praecipitantur. Cum igitur ad prseaepia se recepe- rint, oleum corniculo sufliindendum , cujus contactu confestim decidunt. >> H. Alpina. Nigruans ventre ad medium bilincafo , explanato , corpore ab ore et cauda nulla depressione distincto. Dana de nova birudinis specie miscel. Taur. t. 3, p. ìqg. Augusto mense babitantem vidit in fondo alpinorum fontium quotquot fere editiores , et soli minus expositos secus viani invenit, qua a R. P. Ci- sterciensium monasterio per alpes et sylvas ad Garrexium itur. Ncque infrequens etiam inveniri refert iu vicini», editisque alpibus ad Garrexii Commune proprie perti- nentibus versus la Caiaiic/ue, et Balifol. supra adver- sas quoque alpes Brio de Mindin non raro occurrere adnotavit. Vernacula lingua apud eos alpicolas bee liiru- dines dicuntur le si aure , aut soure. Notissima-- autem, eodem ipso asseverante, cuique ibi sunt , atque ab iis quam maxime eavent cum vetusta, e! malis eveiiiibus ninnimi confirmata apud ipsos (ita auctor. ci.) observa- kk 258 AMMALIA BOBUS INFESTA tione constet , (uni pecoribus , tuoi hominibus adoo infensa Iure animalcula esse, ut certam necem aflcrant, si incaute cura aqua deglutiantur, uisi prompte auxilium afferà tur. Quamobrcm solent non sino cautela borimi fontiura aquam bìbere ; aut enim prius accuratissime ab bis auimakulis mundat ; aut ut orane periculum tutius effugiant cum eadem in sabuloso fundo vivant profuudius foutem excavant, et aquarum commotionem avertentes ex suramo fonte hauriunt. Eadem adhibita cautela pecora ad fontes adducuntur. An bobus etiam adco.fatalis est bacc animalculi species ? non dicam ; etenim auimalculum non vidi eo minus tentarainibus inquisivi in effectus a deglutitis a bubula specie. Nais. Naides partizione transversa naturali , et artifi- ciali mirifice multiplicanda;, plurima?, in aquis dulcibus vivunt. Ignoro adhuc quemuam ehVclum prodant in bovillo corpore, ubi deglutitae cura aqua sint. Caelerum quum analogia manifestissima sit inter islud genus, et sequens, similes etiam prodere posse eiléctus consectari licet. Hydra. Virìdis. In aquae stagnantibus , et rivulis sub plantis aquaticis primo vere , et autumuo potissi- mum conspicua. fusca. Habitat in ^Europee aquis dul- cibus. H. Grysea. Habitat in -/Europa? rivulis , aquisque stagnantibus purioribus. H. Pallens. Habitat in iEuropno stagnis purioribus, tcnerrima etc. An vita? tenacitatem in vivenffs bovis stomachum servare valet? An ob liane summara eorum- AVCTOBE BUNIVA 2rii dom vif;c vitti caleris niiniinuJis aniinalibus raa'gis noxia islis est? An icvcra docuos eflèctus gignere valet? Brachiomjs. Jiif'iisoria miuimula animakula maquis Vorticella, reperiunlur. Animalil)us omnibus spe- Thighoda. ciatim autem bovillo generi infensum Cercaria. aquarum stagnantium usimi oraucs con- Bursaria. cedunt, innno vero nonnulli censent Gonium. luijusmodi aquas ipsi morbo epizoo- Kolpoda. jtico, quo conllictantur nuuc femporis Parameocium. armenta nostra originem praebere posse, Cyclydu'm. eo quod in istis aquis ab insectis mul- Vibrio. tiplicibus, vcrmibusque putrefactis fcor- Lencopiira. ruptioni locus sit, unde miasma oria- Bacillaria. tur, quod pio tanti mali confusa juxta Enchelis. illos sit habenda : ita inter cu tcros Volvox. opinatur clarissimus Mandili t , quern- Moxas. 1 admodum legere est in sua dissertalione <« sur la corruplìon des eaux ìnfectées par Ics inset ; sur les mauvazs e/fets , qui en lésultent pour l'Jiomme et pour les animaux , et sur les moyens de prevenir ces effels pernicieux.it Sane ubi evolvitur ista corruptio non aqua modo, veruni etiam aer ambiens emanati Oni- bus noxiis inquinatus procul dubio danmum bovi inferre valet; Vetum observamus bas ipsas aquas in Astensi, Alexandrina, Aquensi , aliisque provinciis ad esemplimi, malos producere efiectus , absque eo quod putrida dici possint, nimirum non faetent, alia non exhibent cor- ruptionis signa ; at microscopicis , aliisque minus par- vulis animalculis ingenti copia seatent, Jgilur dicendum zGo AMMALIA BOBUS INFESTA ne erit liorum animalculorum vi potius qnam cornip- tionis efficacia plcrnmque dammi m aflerre? Hujusmodi quaestio , cui experimentorum defectu bactenus satis- facere nequeo ad altera in quasi necessario nos ducit, qua- respicit vormes a quilnisdam hypotlieticc pesti- lentiales dictoa proptercaquod istis tribualur tamquam caussaj houiinum pestis, bovum , aliorumquc brutoruni. JSon nulla de exì stenda animalculorum pestiferorum. Existere animalcula in paragrapho antecedente enu- meratis, habita voluminis ratione, affinia , quibus con- tagiosi morbi fiant , rursus a quadam istorimi specie mine temporis sa>vientem epizootiain pendere a vii is pra-clarissimis et olim, et nunc opinatimi est; ideoque non abs re esse arbitror quaedam modo aflerre expe- rimenta, et observationes ad boc argumentum facieutia. Ani??iadwsiones nonnulla; , ohsejvationes , et eccperimenta miscellanea. i.° Experimenta a celeberrimo Spallanzani), aliisque inslituta demonstrant , nonnullas stirpes , ac semina , quae in ordinem veniunt antbelminticorum medicamen- torum , et apte praesembuntur contra quosdam morbos contagiosos, per infusiouem microscopica exhibere ani- malcula. 2.0 Efficacia odorimi , caloris , et frigoris in infusoriis animalculis a praclarissimo isto viro recognita patcf'a- AUCTORE BUN1VA cGj eiunt liomm entium naturam , ac propriclatcs non parum distare a natura, et proprietatibus miasmatici principii. Juvat advertere magno cura emolumento naturalis Pliy- losophice hujusmodi experimcnta reposci posse , et qui- dem diversis sub conjunctis. Nonnulla modo recensitili, qute laudatus Professor Vassalli , ac ipse instituimus clapso januario mense. 3.° In infusione nicotiance tabaci unicum tantum perspicere potuimus infusorium animalculiun. Jn solutione sapnnis intra aquam punctum specta- vimus , quod ovulum in guttula depositum experien- tissimo socio videbatur. In campai infusione aliud nihil prneter atra puncta opaca spectavirnus: in guttulis observatis nihil se mo- ventis vidimus. In alii inf. consimile pheenomenon animadvertimus, prssterea punctum nigrum opacum se se movens , moltculam tenuissimam exhibeus , qua; quasi con- tulit s€ ad quoddam frustulum pulveris ciprii indis- solutum , quod forte erat delapsum a capi] litio nostro. Nudus autem ovulus moleculam descriptam , seu ani- malculum detegere non potucrat. In /forum persici inf. quasdam moleculas nfgras. et opacas , deinde vermiculos nonnullos , qui identickm elongabantur , et decurtabantur. In euphorbion inf. parit'er moleculas , vel pofius ani- malcula , qua; a destra ad sinistrarci partem , et vice- versa movebant se. In artemisiva inf, nihil se movens vidimus. 262 ANIMALlA B0BUS INFESTA In absynlJiii inf. antrorsum, ac retrorsum ibant, re- dibant animalcula minima, quce molcculas cxbibebant forma inter se diversa , ita tamen ut nullus in omnibus, et singulis desideraretur animalium charactcr , qui in iufusoriis conspici solet. In agarici inf. immensam vidimus infusoriorum vim. In ani /ione inf. corpuscula observavimus, quae in mot u in incitabantur quoties vel minimum agitabatur atmosphera. Levissimo pariter fluidi motu commove- bantur; ob liane ad motum facilitatem primo aspcclu quasi animalcula esse diceremus ; at diligenter perpensa intelleximus, animati nihil prceseferre. In lanacceti inf. infusoria mortila plura vidimus. In oleo empyrcumatico propellenti ( ut ajunt ) an- thelminlico nullum vidimus animalculum infusorium , hoc tamen oleum non interemit infusoria in agarici infusione apparentia. Ad hujusmodi experimentorum genus iterum revo- eabimus nos ; quae quidem vario modo instituere , et bine enata conscctaria Academiae referre decrevimus. 4.0 Interim animadverti potest infusiones valde antlielminticas dictas non carere suis vermiculis , a quibus destructio suppositorum pestiferorum expectari nequit , quouiam infusae res miasmate infeclae non amittunt vim pestem propagandi; prasterea oleum em- pyreumaticum , quod a pluribus materiae medicae aucto- ribus prò eximio anthelmintico habetur , non potuit occidere memorata infusoria : addam acetum , qui apte propiuatum non parum valet una cum aliis subsidiis AUCTORE ELN1VA 2G3 conrra luem bovillam , suis scatere vermiculis ; ncque pai iter acctum peslil'eros ellictos vermiculos destruere ob allatas rationes dici potcst. Nos autcm {lucci laceri: tliooriam pugp;c inter vermiculorum exercitus in vi- ventibus grandioribus animalibus suppositos libere cou- fitemur. 5.° Catenae ex ferro , lanceolo; ex eodem metallo COdfectse moibum communicare, vel iiijicere potutruut, etiamsi valde abilita; fuerint. 6." Panni miasmatico principio infccti moibum ino- culare potuerunt, etiamsi expositi fuerint emanationibus veheraentioribus fortiorum acidorum mineralium. 7.0 Vermes musca; carnaria; boc sanguine innutrìri curavimus, et in muscas conversi suut , quod admira- tus valde suin ; pam ab animalculis viveutibus cora- peqetrari absque damno vermes istos in diffìcilia po- situm habebam: porro vita; speciem quamdam servasse quodammodo demonstravit aptitudo praedicti sanguinis, muscarumque ad moibum propagandimi. 8." Animo comprebendi nequit quomodo curari possit pestis , ubi ab animalculis efficeretur. Cui- adco raro morbus iste recidivus sit : denique una vice intrusa quomodo , quave via extrudi possint. 9.0 In equis coriza virulenta , quae dein contagiosa fit; in Ungaria pariter in bobus absque communicalione exsurgit sponte, quin ulla de animalculorum pra'seotia suspicio babeatur, pestilentialis luce ailèctio , quo- pa- riter propagatili- per contagium. io.' Si uaoleculaj contagium efficientes vermiculi o(;.( animati a Btmea infesta essent, propagareutur isti in sanguine, aliisque linmo- ribus in cadavere, vel in sanguine extracto ; n imi rum gutt.ila sanguinis infecti in magnani quantitatem, san- guinis sani totum lume ìnficere deberet; veruni id non ita contingil. lì." Jpsae herbee venenatie infici hoc principio pe- stilentiali queuut. 12.0 Fere intelligi nequit , qui fiat, ut bos , qui dum morbo detinebatur totus sic dixerim vermiculosus crat post 20. 3o. dies plus , vel minus ne ullum qui- dem amplius servet vermiculnm, dum morbum amplius propagare nequit. i3.° Aut isti vermfculi meclianice, ut inquiunt, mor- bum, mortemque inducunt, aut pbysica peculiari quadam facultate in quodam in his ipsis contento venenato prin- cipio ; veruni prima ratio vix possibilis credi tur , , si spectemus eorumdem suppositarn molem , quee longe minor est globulis sanguiueis. Altera ratio plures aeque involvit difficultates; cajterum hac admissa ratione quae- stionem , et difficultates soJummodo aliquantisper rece- dere animadverti potest. 14.0 Cor palpitans vitulorum a lanione occisorum pluiies in sanguine infecti bovis magna copia retinui; atque observavi citissime residuam ejusdem irritabili- tatem estingui, pluries iteravi hujusmodi experimentum, semperque animadverti multo, et multo quidem citius extingui irritabilitatem in infecto sanguine , quam in sano, in quem immersum cor ad comparationem fa- ciendam eodem tempore retinui ; nullum tamen cor- AtJCTORE BINIVA 20*5 ruptionìs signum adhuc in infetto sanguine recogno- seebatnr, nulla manifesta diversitas inter ufrumque sin- gnincm, qucB quidem certe esso deberet , si infectus sanguis animalculis repletissimus fuisset. Denique nul- lum vidi animalculum in hoc iafecto sanguine , ut modo referàm. i5.° Inquiunt Pathologiag hujusmodi animata? promo- tores a vermibus pestiferig interimi verosimiliter ver- miculos naturales , ex quibus fortasse vita animalium grandiorum pender. Si res ita se haberet probabilitcr vermes spermatici occiderentur ; atqui experimonto nobis comprobatum est , istis infensos non esse prin- cipium hujusmodi miasmaticum: semen tauri e vaccai pudcndis eollectum , vermibusc|ue , ut microscopium ostendebat repletum in duas partes dividi curavi ; quarum alteram in aq.ua tepida simplici , alteram in solutione pai-iter tepida muci non fastentis, sed infecti narium attentila vacca; morbo detenlte ; in utroque vase vermiculi spermatici ;vquali tempore vitam protraxerunt. ìG.° Quid possit mucus , et sanguis infectus nervfs boum vivoutium applicitua nondum detexi , nam expe- riuu.h occasìo nondum oppoituna mi hi fuit. ìj.° Fictitios esse vermiculos hujusmodi , maxima probubilitate cvincit figura, et magnitudo diversa, tum conjuncta eorum lem prorsus varia, qua? indicantur ab illis omnibus, qui asserunt vermiculos hoa ipfiOfl pe- stifera microsdopii ope vidisse ; dcscn'ptio natnque , quarti singoli exhibnere fere omnino diversa in omnibus est ; veruni reperiuntur ne in sanguine quidem iniecto, z66 AMMALIA BOBUS INFESTA at uondum corni pto vermiculi? Si quosdam exaggeran- tes , vel potius ineptos observatores , vel quandoque sycophautas audiamus , vcrmes io ipsoniet sanguine e sani hominis vena detracto suut ; nos autcm flocci fa- cimus hujusmodi assertioncs; interim modo referrc cen- semus opera? pretium experimentum a laudato Professore Vassalli mecum iiistituto , ut quisque intelligat , cur etiam fide digni observatores decepti toties verosimiliter sint, quoties asseruerunt se vidisse rcapse vermiculos in sanguine infecto a miasmate hiem bovillam efficiente; nimirum specie tenus microscopium quidpiam vermi- culiforme primo aspectu exhibet sanguis iste ; venim ditigentioii contemplatione error recognoscitur: deinde apparentia vermiculiformis qualem modo indicabam axjue in sano, ac in infecto sanguine exhibebatur; et sane sanguis vituli sani mensium 12 eductus vena? sectionis ope acutissimo microscopio Dolondiano subje- ctus primo aspectu congeriem minimorum vermium se se exagitantium exhibuit , molecula? enim pellucida? irregularis figura? conspiciebantur inter se junefo? brevi- bus filis opacis, qua? vermiculorum spcciem referebant, at lauguescentibus motibus, et re diligentius expensa niotus omnes fermentescentis humoris pbeenomenis fuere comparati , vermiumque se moventium imaginis idea prorsus evanuit. Humori ad perfectam quietem redacto addita aqua? guttula easdem apparentias excitavit. Addi- none aliai-um guttularum pluries iidem motus semper lauguidiores babiti sunt ; liquido quiescente annuii oblongati , sive ovuli perforati species innatabat. Mor- AUCTORE BVMVA 26*7 bosi autcm , scu p^ste aliceli saUguts eadem ex pensila nacthodo haud dissimilia phcenomena prsebuit, si cxci- pias majorem densitatem , oh quam aqna diluì necesse fuit. Plures alias consideraliones , obscrvationes , ntquc experiinenla silentio prcmimus , quuin aliata sufficere persuasimi habeamus, ut jure a placitis Varronis, Lu- vretii , Columellce, Vitrmii , Palladi i , Kirkerìi , Lan- cisii , ■ Reati r nitrii , Chrislianì Langii , Plencizii , Co- grossi Cestoni, aliorumque recedam, atque concludali! in vermiculis efficientem ha rum pestium caussam neu- tiquam consistere ; at recentiores aflerunt contra menni opinandi modum gravissimam l'allisnerii auctoritatcm, qui conquisitis uudique argumenlis Iwpothesim verminm pestilentiaiium viriliter, qnam qui maxime, et quidem peculiari ejusdrm dicendi elegantia defend.it ; veruna attendant velina recentiores isti scqiu-ntibus Vallisnerianis prudentiae , ac sapientiae plenissimis verbis : << Metto , se a Dio piace, questa opinione de' vermi pestilenziali nella linea almeno del probabile, (i) (i) Disscrtationem liane Academice cxìùbuit Auctor die 5 Jtdii , anno 1797. 268 LETTRE DE CHARLES AMORETTI BIBMOTHECAIRE A LAMBROSIRNHE DE MILAN, POIR'SERVIR DAPPRNOIX A SON MKMOIRE SUR LE tRAP DU MONT SIMMOLO , AU CITOYEN GIOBERT SECRÉTAIRE DE L'ACAnÉMIE ETC. v< ous aurez vu, mon rcspectable ami, dans le volume vm de uotre Société Italienne , mon Mémoire sur le trap que j'ai aussi fait réimprimer dans le volume xx des Opuscoli scelti etc. , et par la note que j'y ai jointe dans ces derniers , vous aurez pu observer que je me suis déterminé à le donner à la Société ItalieDne deux aus après l'avoir présente à notre Acadcmic des Sciences, parcequ'on m'avoit assuré que cctte Académie étant aloi"s supprimée, on ne songeoit aucunement à le publier. D'aillcurs ayant eu l'occasion et les moyens , depuis ce tems , de faire des recherches et des obser- vations sur le mème objet, soit dans les montagucs , soit sur les livres , je l'ai beaucoup augmenté ; et je l'aurois présente à l'Académie moins indigne de paroitre dans scs volumes, si elle avoit subsisté. PAR l'ABBÉ 'AMORETTI. 269 R Je fus pourtant bien surpris l'année dernierc lorsque le Président de l'Académie m'envoya quelqucs copics de mon Mémoirc déja imprime: pour le volume vr. Lorsque dans le mois de tbcrmidor jYus le plaisir de vous embrasser à Turili , j'avois le projet de fairc sup- primer ce Mémoirc avant que le volume parut , et d'y substituer les observalions que j'ai faites dans les rnon- tagnes du baut JMovarois, soit en vai Cunobina et Ve- grzia , soit cq vai jlnsasca et IMacugnaga au pied du mont Rosa; mais je trouvai qu'on ne songeoit plus alors , attendi! le nouvel ordre de choses , à achever le volume et à le publier. Je viens d'apprendre a présent que le volume va paroìtre , et j'en suis mécontent , parceque mon Me ino ire écrit ù Intra , où je n'avois ni livres , ni moyens de l'aire les recherches que j ai faites par la suite , est trop imparfait en comparaison de celui qui a pam dans les volumes de la Société Italienue et des Opuscoli scelti. Permettez douc, mon estimatele ami , que j'iudique en peu de mots ce que j'y aurois ajouté; si j'avois été averti au moment qu'on alloit l'imprimer. i.° Je parie des blocs ériormes de granit trouvés au sommet du mont Simmolo. Les obfervations postérieurcs m'ont convaincu que ees blocs n'y ont pas été trans- portés de la chaine centrale des Alpes, corame Va cru un Naturaliste célèbre, mais que celle montagne avojt une crete graniteuse cùmme celle de Baveno : créte que le tems et les révolutions de la nature ont détruite, de facon qu'il n'en est reste sur le lieu que des blocs épars. 27O ADDITIOK ÀU MltMOIRE SUR LE TRAP Par la mt'itip raison je crois que routes nos montagne* schisio-argib uisés et mameuses, dont la tòte et les flancs sont parsemés plus ou raoins de blocs de grani t, étoient anriennement surmontés de cbapeaux grauiteux. B.° .Après les premières recherches sur le trap , j'en ai trouvé plusieurs autrcs filons ano pied du mont Sim- molo depuis Infra, jusqu'au pied du Ghìfa, tantót de trap pur , tantót de trap parsemé de Feldspath , qui est une espèce de Porphyre à base de trap. Les va- riété^ de trap que j'ai rencontrées dans les diflerens filons , sont les mcmes qui ont été décrites par Val- lerius , Born et Faujas. Il seroit trop long d'en indi- quer les lieux et d'en faire la description. 3.° J'ai aussi visite sur les traces de mylord comte de Bristol le mont Torion séparé du Simmolo par la rivière de s. Jean , où il y a un endroit escarpé que l'on soupconnoit ètre volcanique, parceque la neige qui en hiver couvre les environs, ne s'y arrète point; mais je n'y ai rien vu de volcanique , et j'ai observé qu'à l'endroit , où la neige se dissout si vite , il y a une minière de cuivre qu'on exploitoit autre fois. Cette obser- vation devient d'autant plus intéressante pourmoi, que lìiiver précédent j'avois vu constamment en ville, et nommément sur l'arbre de cuivre surmonté et orné de gros fil de fer qui est dans le petit jardin de notre Bibliothéque , que la gelée couvroit entièrement de ses cristaux le fer sans s'arrèter aucunement sur les larges feuilles de cuivre. C'est à l'occasion de cette course que> j'ai vu au-dessus de Caprezio un filon de trap parsemé PAR LABBK AMORETTI. 27 I de cristalli de Feldspati! qui paroit otre le Mandelstein des Allcmauds, ou le Toadslonc des Anglois. J'ai aussi vii dans les annéi-s Miivantes du trap près de Canaglia en vai Canobina , et près de Castiglione en vai An~ sasca. Je pourrois ajouter aujoui'd'hui que j'en ai vu des beaux liloos au pied et au sommet du mont Moro au nord de Savone dans l'Appenniu. 4.0 Ayant reni du Citoyen Faujas s. Fonds, Admi- nistrateur du Museum National à Paris, son livre sur le trap , et du Citoyen Barrai, Chef Bataillon au eorps du Genie, son mémoire eur le trap de Corse, j'eus occasion de comparer le trap dì In tra duquel, comme je l'ai observé , il y a plusieurs variétés à celui des autres pays , et j'ai vu quii leur ressemble à tou« égards. Mais comme le premier prétend que le trap doit son origine à l'eau, et le second au leu, sur ce point je suis de l'avis du Citoyen Faujas. Car les raisous quii apporte pour condurre que le trap d'Ecossn n'est pas vokanique , sont entièrement applicables au trap du mont Simmolo. 5.° A l'égard des cristallisations astriformes et flori- formes , j'ai cru d'abord que le phénomène étoit nou- veau , ou du moius quii avoit échappé aux observa- tions des Naturalistes. A la vérité ils n'ont jamais trouvé cette cristallisation dans les laves , quoique Ferrara à l'Etna, Gioeni au Vésuve, et Spallanzani à Lipari ayent vu des globules à rayons divergens que j'ai aussi vu dans la lave de Ronca sur le Véronois. Mais j'ai re- connu ensuite que le moine Spallanzani avoit vu ecs HJ2 ADDITION AU MÉMOIRE SUR LG TRAP petites étoiles dans un verre qui sortoit d'un four à chaux ; que Faujas en avoit vu dans les ereusets d& verre noit- à lave , et que M. Thompson Ministre An- glais à Naples les avoit observécs daus les vitrea de quelquos fenètres de la Torre del Greco qui avoieut été enveloppces dans la lave coulante, et changées par sa chaleur forte et soutenue en porcelaine de Réaumur. J'ai lu après-tout, le mémoire de M. Keir ( Phil. trans. an 1776) qui a vu à peu près les memes étoiles et les nièmes fleurs que moi, comme il paroìt par les figurcs qu'il en a données et que j'ai joiutes à celies de notre verre pour en faire voir l'analogie , et il les a vues sur un verre destine à former des bouteilles noircs , devpnu bleii corame le nótre , et compose des mèmes ingrédiens; si ce n'est qu'au lieu de trap, on s'est servi de scories de fer pulvérisées. M. Keir , sans avoir recours à une substance étrangère pour former les cristallisations jaunes et blanches, croit que la seule chaleur qui blanchit le verre en le changeant en porcelaine de Réaumur , pcuÈ aussi produire cet eflet. Mais il faut observer que le verre devient porcelaine par une disposition irrégulière des parties qui lui fait perdre la diaphanéité , pendant que la chaleur dissipe toute substance colorante , aug- mentaut le poids spécifique du verre mème ; au lieu que dans notre cas les cristallisations astrif'ormes et fio- riformes sont rf'gulières et à peu près constamment les mèmes , et les floriformes n'existcnt qu'à la surface du verre verd-.foucé , ce qui prouve leur légéi-eté respective. €.° J'ai aussi note l'analogie qua cette cristallisatioa PAR LABBE AMORETTI. 270 dont les rayons sont souvent six à six, avec la ncige et ]a gelée qui cristallisent en forme d'étoile par la pcrte de chaleur et avec l'action de l'élcctricité sur les pous- sières métalliques et bitumineuses, où elle forme tantót des étoiles, et tantót des disques. Ccs disques se trouvent aussi fréquemment sur notrc verre panni Ics étoiles. 7.0 Enfin j'ai rapporté dans une note le résultat de l'analyse chymique qua fait de la substance astriforme le Citoyen Gatti , par laquelle il paroit que ces étoiles ne sont que les scories d'une substance terreo -hépatique ferrugineuse , jointe au pétrosilex vitrifié qui y cntre pour deux tiers. 8.° Si j'avois encore à imprimer mon mémoirc à préscnt, je profitcrois des belles observations de M. Jame Hall Ecossois sur le Whinstone , et la lave par lesquelles il paroit quo la nature , daus des époques bicn reculées, a forme les pierres qui contienneut des cri- stallisations à peu près par la mème marche, par laquelle notre verre trapique est devenu étoilé et fleuri dans Ics creusets de la verrcrie. M. Hall a observé que toutes Ics pierres susdites à une forte chaleur, se fondent cn vene, où toutes les parties se confondeut , et que si un dégié donne de chaleur est long-tems soutenu, Ics parties ho- mogènes au milieu de la masse liquide se réunisseut et forment des cristallisations pendant que le verre, pcr- dant peu-à-peu sa chaleur, durcit et se pétrifif. Voilà , mon respectable ami, ce qui, à mon avis, nianque à\ mon mémoire. Si l'Académie, par vòtre cn- tremisc , juge à propos d'iusérer cctte lettre dans 1<ì ni m 274 ADDITION AU MÉMOlRE SUR LE TRAP volume corame un appendi* au mème mémoire, je vous en auraì des obligations; parcequon verrà tout au moins que je n'ai pas manqué à ce que je lui devois , en le pivsentant à la Sociétc Italiehne , après l'avoir depose chea l'Académie mèrne ; et que l'ayant d'abord présente' fort imparfait à cause des circonstances , j'ai tàché par la suite de le rendre moins indigne d'elle , autant quii ma été possible. AMilan, ce 20 pluviose, an 9 (le 9 février 1801 v.s.) Salut et amitié, Charles Amoretti. T A B L E DES MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, PREMIERE PARTIE. R, .Ésolution de quelques questions sur l'élécfricité\ par M. VAbbé Eandi page i Essai sur Phistoire des théories de la respiration, de la com- bustion etc. en Piémont. Par le méme 8 Historia monstri anatomica. Alidore Francisco Rossi . 18 De excitabilitate contractionum in partibus musculosis invo- luntariis ope animalis electricitatis. Dissertatio Jvlii et Rossi 34 Essai sur l'utilité des conducteurs électriques etc. Par M. VAbbé Vassalli 57 Sur le trap du mont Simmolo, près d'Intra sur le Lac majeur. Par M. VAbbé Charles Amoiietti ... 89 Recherches sur les moyens les plus convenable» pour la di- vision et subdivision pratique des arcs circulaires. Par M. Jgnace Michf.iotti ro5 Observations sur quelques expériences dans lesquelles le soufre ou les métaux paroissent briiler, quoique dans des vais- scnux privés d'air , et l'acide sulfun'que se former sans inllammation du soufre. Par les Cbevalicrs de S. R et MstisTRB ..:... • 124 Sur une nouvelle espèce d'agaric. Par IH. le Docteur Bft- lardi . i3P De la lumière phosphorique que quelques pienes donnent en les froltant avcc une piume eie. Par M. le Conile Morozzo page 14.0 Examen d'un gaz hidrogèae qui a élé conserve douze aunées dans un flacon. Par le marne .... i5o Observations sur la préparation du carlliame, ou safran bà- tard eie. Par M. le Vocteur Jean Pierre Marie Dana i55 De la revolution des équations numériques de tous les dégrés. Par M. l'Abbé de Caluso . . . . i5g Examen d'un problème dont la revolution analylique ne seroit pas facile. Par le méme . . . . . 2i3 Observations lithologiques et chimiques sur une espèc» singu- lière de marbré primifif. Par M. le Cìiet'alier Napion 2i5 Exposition d'une nouvelle métliode pour séparer l'argent qui se trouve allié au cuivre dans la monnoie de billon Par le méme ...... . . 223 Essai sur le problème. Un nombre entier é"lant donne pour l'un des cptés d'un triangle reclan^le , trouver toules les couples des nombres aussi entiers, qui avec le coté donne forment ce triangle. Par le Pere Saorgio . . 23g Observations, dissections et expéiiences sur la morsure d'a- nimaux enragés. Par M. Rossi .... a53 Expériences sur la generation des animaux ovipares et sur- tout des poules. Par le méme. .... 266 Description d'un monstre humain etc. Par M. Brugson 275 Description anatomique d'un vagin doublé etc. avec des ré- flexions sur la superfétation. Par M. Pf.kchienati 289 Remarques sur la véritable nature de la Turquoise etc. Par M. le Docteur Bonvoisin 3o5 SECONDE TARTIE. Des mouvemcna obaenfi par M. Marjotte d.tns les corps flottane sur la suiface des Jiquidcs. Par le Pere BAR- LI ITI . . . M-„ » page i Des éloiles. et dts lu'rissons de mer. Par AI. le Docteur ToRRJCA . . ,. oj Recherches sur la nature de quelques matières ammales altéréea par des maladies eie. Par M. le Docteur Mahabelu 45 Questiona sur la loi découverte par M. le ChevaJier Volta rélalivemenl a l'électricité des vapeurs etc. Par M. le Doc- teur Louis Canali .... n Sur la revolution des équations d'un dégré quelconque. Par M. VAbbé Franchini * Observations diverses sur les insectes etc. Par M. le Comtc de Loche ' • . '27 Entomologie, papillons du Piumoni nouvellement connus. Par le méme . . „ . * 109 Ad Oryctographiam Pcdemontanam Auctariurn. Auctore Ste- phano BonsoN . . e _ , . , i5r fcxpenences sur les huiles. Par M. Maistre . . I9g Observationes et e.xperimenta, quae Buniva Medicina; Professor instituit ad recognoscenda bubulae speciei potissimum in subal- pina regione infesta ammalia, Jiorumque nocendi modum detegendum r Lettre de l'Abbé Amoretti au Citoyen Giobert, pour servir de supplément au Mémoire du trap, pag. 89. . . 268 ^ Fa u Ics ù coi . irc Panie, pag. 35 lign. io Au lini it Vìjiìo v 1S0 23 Iìodiks pouces y 1S1 14 Delourner r 172 il i,i3id7 12 0,86741 ■3 n3 14 87 i5 Soutangente 18 A « 198 107 23g 242 l'ut* Diario. Boi» ponce!. Delonner. 1,09612. 0,90388. no. 90. Cotangente. 2 cu 1799 29 Aritele peut se rèàuire aux 12 Dans la suite del eie. en 1798. Ari. quar.t avi colonne! qui ont en téle perp. bypot. baiis peut etc. Dans la suite u"« dtsetc.