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Les météorologistes mesurent depuis long-temps, au moyen de l’udomètre, la quantité d’eau qui tombe du ciel dans les diverses localités et se procurent ainsi une des données néces- saires à la connaissance des climats; mais il y a lieu de s’étonner qu'ils n’aient pas songé encore, du moins à ma connaissance , à se procurer une autre donnée tout aussi utile et sans laquelle la première perd une grande partie de son importance : c’est de mesurer la quantité de l’évaporation. On conçoit, en effet , que dans telle localité , la quantité d’eau tombée annuellement dans un grand bassin peut être égale à la quantité d’eau qui s’en évapore , et que dans telle autre localité elle peut être beaucoup plus grande ou plus petite. Le rapport entre cette quantité d’eau de pluie et cette quantité d’eau évaporée sur une même surface serait certainement plus propre à caractériser un climat que les yagues dénominations de climat sec, climat humide. L'eau qui s’évapore à la surface des mers se transforme en nuages et retombe en pluie, en partie sur ces mers, en partie ‘ur les continents où ces nuages ont été transportés par les | hé (6) vents. Il est assez probable, d’après cela , que pour les mers, P le rapport ni de la quantité P de pluie à la quantité E d'eau évaporée , est moins grand que l'unité et qu’il est plus grand pour les continents dont le sol absorbe une grande partie de l’eau de pluie et ne présente à l’évaporation continue qu'une faible portion de sa surface, celle où coulent les fleuves , les rivières, etc. On peut conjecturer qu'il y a annuellement à-peu- à P . près compensation, que le rapport E Pour la totalité de la terre varie peu ou point d’une année à l’autre et que , pour un grand nombre d'années , lamoyenne générale est égale à l'unité. Il est probable encore que pour chaque localité ce rapport annuel ne subit pas de grandes variations et peut être fort différent de l’unité , selon la diversité des climats; mais on ne saurait prévoir et il serait intéressant de connaître quel est le sens et l'étendue de ces variations aux diverses latitudes, au bord des mers , au milieu des continents, dans les plaines, dans les vallées, au sommet des montagnes. Pour connaitre ce rapport, il faut associer à l’udomètre (plu- viomètre) qui mesure la quantité de pluie tombée sur une surface donnée, un atmismomètre (évaporomètre) qui mesure la quantité d’eau évaporée dans le même temps sur une surface égale. Or, la lampe d’Argand (quinquet) à niveau constant (Fig. 1, pl. L.re), construite avec les précautions et les dimensions convenables, me paraît propre à remplir les conditions du pro- blème, sauf à mesurer les erreurs provenant des causes per- turbatrices, comme on le fait pour le thermomètre à air, le baromètre , etc. Supposons que l’air soit parfaitement calme et que sa (empé- rature et sa pression soient constantes ; dans ce cas , et d’après les propriétés de l'instrument , le bassin IN restera toujours plein jusqu’à ses bords, quelqu’äctive que soit lévaporation ; (7) seulement le liquide baissera dans le réservoir GC d’une quan- tité que le tube gradué GF mesurera. S'il vient à pleuvoir, l’eau tombée sur le bassin s’écoulera à mesure , sans qu'il en rentre dans le réservoir. Le seul reproche qu’on puisse faire à l'instrument dans cet état, c’est de ne pas mesurer la petite. quantité d’eau qui s’évapore au commencement de chaque pluie, jusqu’à ce que l’air soit saturé de vapeur. Le réservoir cylindrique peut être construit en zinc épais, avoir son diamètre égal à celui du bassin IN et de l’udomètre ordinaire. Le diamètre intérieur du tube gradué GF doit être égal au diamètre extérieur du tube DE de Mariotte. Examinons maintenant le mode d'action des diverses causes . perturbatrices. | L'eau que le vent expulse du bassin est immédiatement res- tituée par le réservoir, et pour ne pas la mettre sur le compte: de l’évaporation , il faut la recueillir et la mesurer. Il est donc nécessaire de combiner l'instrument avec un udomètre, comme le représente la figure 2. L'eau de pluie s’ajoutera à celle pro- venant de l’action du vent et l'instrument tiendra compte de l'évaporation pendant la pluie. Si la température de l'air au haut du réservoir GC (Fig. 1) vient à baisser, des bulles d'air fournies par le tube ED de Mariotte , viendront rétablir l’équilibre de pression, et il n’en résultera aucune erreur. Si, au contraire, la température aug— mente , la colonne d’eau AB baissera d'environ , c’est- à-dire qu’il.s’échappera du bassin IN un volume d'eau égal au dixième du volume d'air pour une augmentation de 26°,7 dans la température; mais cette eau se retrouvera dans l’udomètre inférieur HK. (Fig. 2, pi. 1.re) Si la pression de l’air extérieur augmente, des bulles d'air viendront encore rétablir l'équilibre de pression sans occasioner d'erreur; mais si la pression dimivue, l'eau baissera dans le + (8) réservoir GC. La hauteur de la colonne d’eau qui s’échappera ainsi par le bassin IN et recueillie dans le vase inférieur HK, sera d'autant plus petite que la hauteur AB sera plus grande, et dans le cas le plus défavorable, l’abaissement: du liquide dans le réservoir sera moindre que 13,6 fois l’abaissement du mercure dans le baromètre. Il convient de donner au vase cylindrique. inférieur HK un diamètre égal à celui du bassin IN du réservoir GC et de l’udo- mètre ordinaire; mais une hauteur double, en raison de la grande quantité d’eau qu’il doit recevoir. Le tuyau de commu- nication LM doit avoir une certaine longueur pour que la pluie qui frappe le réservoir ne retombe pas, en frejaillissant , dans le bassin IN. Ce tuyau doit être dirigé du sud M au nord L, afin que l'ombre portée par le réservoir GC n’atteigne pas le bassin IN. Pour remplir le réservoir , on bouche le tuyau S; on ôte le bouchon P à vis et à cuir ; on ôte le couvercle V , on verse par l'ouverture E; on serre fortement la vis du bouchon P , et enfin on débouche $. Pour avoir la hauteur de la colonne d'eau évaporée , il est clair qu'il faut retrancher la hauteur de l’eau dans l’udomètre ordinaire , de la hauteur de l’eau dans le vase HK, et ajouter le reste à la hauteur de l’eau dans le réservoir GC. L'excès de la hauteur primitive sur le résultat sera l'épaisseur de la couche d’eau évaporée. Partout où l’on placera l’atmismomètre, on connaitra le rap- P port annuel FE de la quantité de pluie tombée sur la surface IN à la quantité d’eau évaporée sur cette même surface, et ce rapport dépendra des circonstances locales qui favorisent plus ou moins l’évaporation, ou qui y mettent obstacle ainsi qu’à la quantité, de pluie qui peut tomber sur cette surface. Ce rapport peut, done varier considérablement pour un déplacement de Log. (9) Lqüelques mètres, si l'instrument passe, par exemple, d'un LA endroit encaissé, humide et restreint, dans un lieu élevé, sec, . étendu et découvert. Qu'on le place, par exemple, au milieu d'un marais cultivé, sillonné par un grand nombre de rigoles facilitant l'écoulement des eaux surabondantes qui entretiennent P l'humidité de l'air et du sol, le rapport Œ Pourra être un grand nombre, tandis qu'il pourra être un nombre beaucoup plus petit si l'instrument est placé à quelques centaines de pas de là, sur un terrain non spongieux et ‘assez accidenté pour offrir aux eaux de pluie un écoulement rapide et facile. Si l'on veut faire servir l’atmismomètre à déterminer la quantité d’eau qui s'évapore annuellement à la surface d’un canal étendu , il faut en employer plusieurs et les placer sur le bord du canal , partout où les circonstances influentes sont réu- nies. Ainsi, on en mettra un au milieu de l’espace où le canal coule à découvert dans une plaine; un autre où le canal traverse un bois étendu , une série de villages rapprochés et chargés de : Br 9e Ja, plantations, etc. Les valeurs différentes de ns recueillies conduiront à une valeur approximative de la quantité cherchée. Pour les observations climatologiques ; il faudrait placer l'in- strument dans un lieu qui offrit une sorte de moyenne entre toutes les circonstances locales que peut présenter le pays à étudier; mais comme ces observations ne se font guère que dans les villes, on voit que l'endroit le plus convenable est au- dessus des habitations et par conséquent à côté de l’udomètre ë sur une tour élevée , sauf à tenir compte de la différence entre la quantité d’eau de pluie qui tombe sur une surface donnée à celte hauteur et celle qui tombe sur une surface égale au bas de la tour. (10) LL. PP EE EE EE CRE EE A OEM ERE ES ET DRE CEE RE CHIMIE. SUR LA FORMATION DES CYANURES ET DE L'ACIDE CYANHYDRIQUE. L£ PRÉPARATION DE CET ACIDE SANS CYANURE. Par Fréd. KuñLMANN , membre résidant. Mes essais sur les propriétés de l'éponge de platine m'avaient conduit à établir les propositions suivantes, qu'aucun fait n’est encore venu contredire : 1.0 Que sous l'influence de cet agent, tous les composés vapo- risables d'azote, mélés d'air, d’oxigène ou d’un gaz oxigénant, peuvent être transformés en acide nitrique ou hyponitrique. 2,0 Que ces mêmes composés mélés d'hydrogène ou d’un gaz hydrogéné , donnent de l’ammoniaque. 3.° Enfin que tous les composés d'azote vaporisables , en con- tact avec les carbures hydriques ou avec l'oxide de carbone, lorsque le composé azoté contient de l'hydrogène , donnent de l'acide cyanhydrique ou du cyanhydrate d’ammoniaque ; c’est ainsi que, conformément à la dernière proposition, j'ai obtenu avec l’ammoniaque et l’oxide de carbone, du cyanhydrate d’ammoniaque. On rend compte de cette réaction par l’équa- tion suivante : 2 CO, +2 N, Hi N, C, HN, H6 + 2 H, O. Ce résultat me porta à répéter une expérience indiquée par (11) M. Clouet; c’est la production de l'acide cyanhydrique par l’action de l’'ammoniaque sur le charbon incandescent. L’expé- périence réussit parfaitement bien, mais, ainsi qu'on devait le penser, c'est du cyanhydrale d’ammoniaque que l’on obtient , car l'acide cyanhydrique libre serait facilement décomposé à la température élevée à laquelle la réaction a lieu ; il se dégage en même temps du carbure tétrahydrique ; la réaction paraît de- voir être formulée comme suit : 3C+92N, H=N,C, HN, Hÿ + CH. Cette réaction, qui se produit avec une étonnante facilité, n’autoriserait-elle pas à penser que, lors de la calcination des matières azotées en présence d'un oxide alcalin, il se produit d’abord de l’ammoniaque qui, au contact d’un excès de charbon et de l’oxide alcalin, se transforme en cyanogène el en oxide de carbone. Ce mode de réactions, s’il n’a pas lieu toujours, doit avoir lieu du moins dans un grand nombre de circonstances. En faisant passer sur un mélange d’oxide de potassium et de charbon chauffé au rouge dans un canon de fusil un courant d’ammoniaque desséché, on obtient du cyanure de potassium avec la même facilité que si l’on y faisait passer un courant de cyanogène pur. En tirant parti de l’action énergique du carbone sur l’am- moniaque à une haute température, je suis parvenu, par un procédé qui n'est pas très-compliqué, à préparer de l'acide cyanhydrique anhydre , avec de l’ammoniaque. Voici comment je procède : Je produis un dégagement d'ammoniaque que je dirige, après l'avoir désseché par du chlorure de calcium, dans un tube de porcelaine contenant du charbon de bois en petits fragments et chauffé au rouge. Les gaz qui, au sortir du tube, contiennent une grande quantité de cyanhydrate d'ammoniaque, sont (12) obligés de traverser une couche d'acide sulfurique affaibli et chauffé à une température de 50° environ. L'ammoniaque est absorbé par l'acide sulfurique et l'acide cyanhydrique seul se dégage hors du flacon, pour se rendre dans un vase entouré d’un mélange frigorifique, après avoir été des- séché par du chlorure de calcium. L'acide ainsi obtenu présente toute la pureté de l'acide obtenu par la décomposition du cya- nure de mercure au moyen de l’acide chlorhydrique. J'ai encore mis à profit cette même réaction du charbon sur l'ammoniaque, pour préparer du ferrocyanure de potassium. Seulement la vapeur de cyanhydrate d’ammoniaque, au lieu d’être dirigée dans l’acide sulfurique affaibli, est dirigée dans une dissolution de potasse caustique tenant en suspension du protoxide hydraté de fer. | A peine le dégagement a-t-il duré quelques instants, que l'on voit se former de belles tables rectangulaires de couleur jaune, consistant en ferrocyanure de potassium. — L’ammoniaque éli- miné par la potasse peut également être utilisé. Si nous examinons les réactions qui font l’objet de cette note, sous le point de vue des applications industrielles, il n’est pas de doute quelles méritent de fixer l'attention, non qu’elles soient immédiatement applicables , mais parce qu’elles peuvent amener quelques modifications dans le travail de préparation des ferrocyanures alcalins, ou du moins parce qu’elles peuvent servir à expliquer les phénomènes si compliqués qui donnent naissance aux eyanures, et diminuer ainsi l'incertitude des résultats que présente leur fabrication. (13) SUR LA THÉORIE DU BLANCHIMENT. Par M. Fréd. KuxLmManN, membre résidant. Dans sa séance du 18 novembre 1839 M. Dumas a donné communication à l’Académie des sciences d’une lettre de M. Robert Kane relative à des recherches faites par ce chimiste sur la condition primitive et généralement incolore des ma- tières colorantes et sur les lois qui régissent leurs altérations successives : enfin sur le mode d'action par lequel elles se trouvent détruites par l’oxigène ou le chlore. « Je me suis assuré, dit M. Kane, que dans l’action blan- » chissante du chlore sur les matières colorantes il y a, comme » pour les autres corps organiques, soustraction d'hydrogène et » formation d’une nouvelle substance qui Contient du chlore; » c’est un véritable cas de substitution. Il en résulte que l’an- » cienne théorie du blanchiment, qui consistait à dire que le » chlore agissait en décomposant l’eau et mettant à nu l’oxi- » gène, est fausse; si le chlore sec n’a qu’une action faible, » c’est à cause de son état gazeux, etc., etc. » L'opinion de M. Kane, appuyée de l'autorité de M. Dumas, a été favorablement accueillie, car M. Robiquet a cru devoir en revendiquer la priorité en s'appuyant sur les développements donnés à cet égard dans l’article blanchiment du Dictionnaire technologique. Aujourd’hui que l'existence des composés chlorés obtenus par l’action prolongée du chlore sur les substances colorantes, et dont la formation avait déjà fixé l'attention de M. Dumas, est mise hors de doute , j'ai cru nécessaire de rechercher si le rôle attribué par ces nouvelles recherches au chlore se concilie avec différents faits que j'ai observés en 1833 et qui se trouvent con- signés dans les Annales de chimie, vol. 54, page 279. Mes observations ont porté sur l'influence de l’oxigène dans la coloration des matières vrganiques et en particulier sur la déco- (14) ioration par l'acide sulfureux. J'ai fait voir qu’un très-grand uombre de couleurs organiques pouvaient être détruites par l’action de l'hydrogène naissant (hydrogène produit par l’acide sulfurique étendu d’eau sur le zinc en présence de la matière colorante ). Je devais naturellement attribuer cette décoloration à une désoxigénation et admettre que l'acide sulfureux exer- çait une action jtout-à-fait analogue. Je devais être d'autant plus facilement conduit à cette manière d'envisager la décolo- ration dans ces circonstances que la plupart des matières colo- rantes rendues incolores sous l'influence de l'hydrogène nais- sant ou des corps avides d’oxigène tels que le protoxide de fer, le protoxide d’étain, etc., reprennent leur étal primitif de coloration à l’air ou dans l’oxigène. J'ai remarqué toutefois qu’il en était qui ne reprenaient leur couleur que sous l'influence d'un corps oxigénant, et que le chlore jouait parfaitement bien ce rôle; l’action oxigénante de ce corps meparaissait d'autant moins contestable qu’elle pré- sentait une entière analogie avec celle de l’eau oxigénée ou des acides qui cèdent facilement leur oxigène. Une fleur colorée, une rose, un dahlia etc., décolorés par leur séjour dans une atmosphère d’acide sulfureux , reprennent toute leur intensité de couleur en les plongeant dans du chlore gazeux ; et la couleur reproduite par le chlore peut être de nouveau décolorée par l'acide sulfureux si l’action du chlore s’est arrêtée à la récoloration. Les mêmes résultats ont lieu en substituant au chlore du brôme de l'iode ou de l'acide hyponitrique en vapeur. Lorsque la couleur primitive légèrement modifiée par la réaction de l'acide chlorhydrique est rétablie par le chlore, si le contact de ce gaz continue d’avoir lieu, une nouvelle altération commence et bientôt la couleur rouge ou bleue des fleurs fait place à une couleur orange sur laquelle l’acide sulfu- reux n’a plus aucune action. C’est alors sans doute que se pro- duisent les composés chlorés dont l'existence a été signalée par MM. Robert Kane , Dumas et Robiquet. (15 ) Dans la préoccupation des idées théoriques que j'avais émises sur la décoloration par l'acide sulfureux, l’on est conduit à admettre que l’action du chlore se modifie suivant les circon- stances et la nature des matières organiques, car agissant sur une couleur désoxigénée par l'acide sulfureux, son action devait évidemment se porter sur l’eau dont l’oxigène devenait néces- saire pour rétablir l’équilibre colorant, à moins d'admettre, ce qui serait une supposition un peu hasardée , que le chlore peut , comme l’oxigène, rétablir l’équilibre colorant. — Le chlore, d’après cette manière d’envisager le phénomène de la récoloration, agirait donc de deux manières différentes : Sous l'influence de la matière décolorée par l'acide sulfureux et par conséquent avide d’oxigène, il porterait son action sur l’eau en formant de l'acide chlorhydrique et dès que la couleur serait rétablie il agirait sur cette couleur en se substituant à de l’hy- drogène sans aucune intervention de l’eau. Ce qui viendrait en partie justifier cette différence d’action du chlore , c’est l’affinité pour l’oxigène qu’a acquise la ma- tière colorante, décolorée par suite de l’action d’un corps désoxi- génant. Si, conservant les idées premières sur la décoloration par désoxigénation , on ne pouvait accepter la possibilité de ces changements si extraordinaires dans la manière d’agir du chlore, suivant l’état de la matière colorante, onserait conduit à supposer que lorsque l’action du chlore s'exerce, la coloration des couleurs désoxigénées et la décoloration des matières colorées s’exercent par décomposition de l’eau et toujours par oxigénation et que la formation des composés chlorés n’est que subséquente à Ja décoloration , et l’on invoquerait à l’appui la minime quantité d'oxigène nécessaire pour récolorer une couleur désoxigénée. Mais en examinant de près tous ces phénomènes et en tenant compte des faits acquis à la science depuis la publication de mon premier travail sur cette question, on arrive à envisager sous un autre point de vue que je ne l'ai fait en 1833, les (16) phénomènes de la décoloration par l'acide sulfureux et l’action qu'exerce le chlore sur les couleurs décolorées par cet acide. M. Dumas a prouvé par des résultats analytiques que l’indigo bleu passe à l’état blanc en s’appropriant de l'hydrogène, M. Kane, dans la lettre précitée, admet que dans les cas de décoloration par l'hydrogène naissant il n’y a pas soustraction d'oxigène, mais bien'addition d'hydrogène. Il devient donc probable que la décoloration par l'acide sulfureux s'opère de même , et que la décomposition de l’eau intervient dans ce cas. On sait que l’acide sulfureux combiné à des bases se transforme facilement au contact de l'air en acide sulfurique , mais cette conversion est plus difficile à comprendre pour l’acide sulfu- reux isolé; cependant la réaction s’expliquerait encore par l'influence combinée de l’affinité de l'acide sulfureux pour l’oxi- gène et une affinité de la matière colorante pour l'hydrogène, mais cette dernière affinité existe-t-elle réellement , et surtout est-elle assez puissante pour déterminer la décomposition de l’eau sollicitée par l’acide sulfureux ? Il devient nécessaire de l’admettre pour rendre compte des faits que j'ai observés. Si maintenant nous examinons quel est le rôle que joue le chlore en présence de ces matières colorantes que je suppose hydro- génées par l’acide sulfureux, nous sommes conduits à admettre forcément que, dans les premiers temps, l’action du chlore se borne à soustraire de l'hydrogène à la matière colorante sans aucune substitution, jusqu’au rétablissement de l'équilibre colorant , lequel étant atteint, le chlore commencerait aussitôt à se substituer à de l'hydrogène , conformément à la théorie nouvelle. J'ai cru utile d'entrer dans ces développements pour com- pléter mon travail de 1833 et en mettre les conclusions en rap- port avec l’état actuel de la science, et aussi pour appeler l'attention des chimistes sur les différents modes d'action que l'on est forcé d’attribuer au chlore, du moment où la théorie du blanchiment par oxigénation n’est plus admise. (17) DE LA NITRIFICATION ET EN PARTICULIER DES EFFLORESCENCES DES MURAILLES, Par M. Fréd. Kuxzmanv, membre résidant. Dans un premier mémoire sur la nitrification présenté à la Société en décembre 1838 et inséré dans le recueil de ses travaux (1), j'ai cherché à démontrer que l’ammoniaque joue un rôle important dans la formation naturelle de l’acide ni- trique ; j'ai fait voir que ce rôle pouvait être envisagé de deux manières différentes. D'un côté on peut admettre que l’action de l'ammoniaque se borne à favoriser, par sa puissance alcaline, la combinaison de l'azote avec l’oxigène, lorsque ces deux corps se ren- contrent en présence, soit en dissolution dans l’eau, soit en- gagés dans quelque matière organique. Cela admis, il devient facile de comprendre comment le carbonate d’ammoniaque, ré- sultat de la décomposition des matières azotées, en se dissolvant dans de l’eau chargée d’air, peut donner naissance à du nitrate d’ammoniaque. Dans cette première hypothèse, il restait seu- lement à expliquer comment le nitrate d’ammoniaque formé pouvait donner naissance au nitrate de chaux et au nitrate de magnésie qui se rencontrent si abondamment dans les maté- riaux salpétrés. Ayant constaté la présence du carbonate et du nitrate d’ammoniaque dans la lessive des salpétriers, j'ai été Te m (x) Ce mémoire a été reproduit dans les Annales de pharmacie, par MM. Woehler et Liebig, vol. XXIX , page 272 (1839) , sous le titre de Abhanlung über die Salpeter bildung, ete. 2 (18) conduit à admettre que les carbonates calcaires et magnésiens qui font partie des terrains susceptibles de nitrification échan- gent leur acide avec le sel ammoniacal qui, ramené à l’état de carbonate, détermine une nouvelle formation de nitrate. Ainsi l’ammoniaque dans cette première hypothèse ne jouerait d’autre rôle que celui de déterminer par sa puissance alcaline la combinaison des éléments de l'acide nitrique et de porter cet acide sur la base des carbonates calcaires ou magné- siens des terres nitrifiables , en échange de l’acide carbonique. Des recherches plus étendues m'ont bientôt conduit à penser que cette manière d'envisager les phénomènes de la nitrification n’était pas applicable à toutes les circonstances où la formation de l'acide nitrique a lieu, et que dans beaucoup de cas l’'ammo- niaque lui-même est décomposé ; que son azote, sous l'influence de l’oxigénation de l’air contenu daus l’eau, peut devenir un des éléments constitutifs de l'acide nitrique. La découverte de la transformation , au moyen de l'éponge de platine, de l’ammo- niaque en eau et en acide nitrique par l'oxigène de l’air devait conduire naturellement à cette seconde explication des phéno- mènes de la nitrification, et nul doute que dans beaucoup de circonstances cette transformation doit avoir lieu. Mes idées théoriques sur ce point sont aujourd’hui généralement adoptées par les chimistes (1). En poursuivant ces premières recherches sur la nitrification, (1) M: Licbig, dans son ntroduction à la chimie organique , publiée récem- ment, en traitant de la nitrification, s’exprime ainsi : « Si l'on songe que l'éréma- causie est une métamorphose qui ne diffère de la putréfaction ordinaire qu’en ce que l'excès de l’oxigène de l'air y est indispensable ; si l’on se rappelle que dans la transformation des molécules azotées l'azote prend toujours la forme de lammoniaque, et que de toutes les combinaisons azotées l’ammoniaque est celle qui contient l’azote dans l’état le plus favorable à son oxidation, on peut être à peu près sûr que l’ammoniaque est la cause première de la formation de l'acide nitrique à la surface du globe. » Je fais cette citation parce que j'attache le plus grand prix à la sanction de mon opinion par Villustre chimiste allemand, (19) j'ai été conduit à faire un examen attentif des efflorescences qui se forment souvent à la surface des murailles dans les par- ties alternativement exposées à l'humidité et à la sécheresse, efflorescences qui sont habituellement attribuées à la nitri- fication: Efflorescences des murailles. Dans aucune contrée, je n’ai observé d'aussi abondantes efflo- rescences aux murailles qu’en Flandre; c’est surtout au prin- temps qu'elles deviennent apparentes au point de blanchir quelquefois entièrement les parties des murs qui ont été péné- trées par l'humidité pendant l'hiver. Par les temps secs, ces ef- florescences présentent un aspect farineux, mais habituellement elles sont formées par la réunion d’une infinité d’aiguilles cris- tallines très-fines. Une circonstance qu’il est facile de recon- naître, c’est que la formation de ces produits cristallins a lieu plus particulièrement aux parties des murailles, occupées par le mortier ou plutôt aux points de contact du mortier avec la brique ou le grès. à Dans nos villes de Flandre, où presque toutes les construc- tions se font en briques , d'abondantes efflorescences s’aperçoi- vent déjà sur toute la surface des murailles , peu de jours après leur construction , ce qui ne saurait permettre tout d’abord de les attribuer à la nitrification. Ces efflorescences se produisent en quelque sorte indéfiniment aux parties alternativement ex- posées à l'humidité et à la sécheresse, et se remarquent encore sur des constructions qui ont plusieurs siècles d'existence. Le Palais-de-Justice de Lille n’était pas encore achevé que déjà toutes les murailles de ce monument se trouvaient blan- chies par des efflorescences; d’un autre côté, j’ai constaté des phénomènes analogues sur les maconneries des plus anciennes portes de la ville. - Outre l'intérêt scientifique qui s'attache à des recherches sur ( 20 ) la nature et la cause de ces efflorescences, il s’y attache aussi un‘intérêt d'application et d'utilité publique, c'était pour moi un double motif pour porter une grande attention à l'examen de cette question. Composition des efflorescences des murailles. J'ai recueilli de ces efflorescences dans un grand nombre de localités et les essais analytiques auxquels je me suis livré sur cés matières m'ont fait reconnaître que, le plus souvent, ce que l’on considère comme le résultat de la nitrification , ne contient aucune trace de nitrate; ces efflorescences sont formées généra- lement de carbonate et de sulfate de soude se présentant tantôt à l’état cristallin, tantôt à l’état d'une masse farineuse par suite de la perte d’une partie de l’eau de cristallisation. Partout où l'air est maintenu dans un état constant d'humidité, dans les caves, par exemple , au soubassement des habitations , les sels en question sont habituellement cristallisés sous forme d’un du- vet soyeux, mais dans les parties élevées des bâtimens, les ef- florescences ne sont guères apparentes qu'immédiatement après leur construction, et elles sont ordinairement farineuses. L’hu- midité paraît faciliter considérablement la reproduction des ef- florescences salines dont il est question. Ces résultats m'ont conduit à observer un phénomène non moins curieux , c'est que dans les constructions récentes le sou- bassement des bâtiments est maintenu long-temps dans un état constant d'humidité par suite de l’exsudation à travers les joints des briques d'une quantité notable de dissolution de potasse et d’un peu de chlorure de potassium et de sodium dont l’origine parait être la même que celle des carbonate et sulfate de soude qui se présentent à l’œil avec des caractères plus apparents. Après avoir multiplié mes essais de manière à bien constater la nature des efflorescences et exsudations des murailles, j'ai dû porter mon attention sur les causes de phénomènes si re- (21 ) marquables. J’ai examiné successivement la terre qui sert à la fabrication des briques, le sable qui entre dans le mortier, la houille employée généralement dans ces contrées à la cuisson des briques et de la chaux, enfin la chaux elle-même et la pierre qui sert à sa fabrication. Examen de l'argile et du sable. Il devenait naturel de rechercher d’abord la source des efflo- rescences des murailles dans l’argile qui sert à la fabrication des briques, car l’argile étant le résultat de la désagrégation de roches alumineuses au nombre desquelles se trouvent le mica et les feld- spaths à base de potasse ou de soude, ces oxides alcalins doivent pouvoir s’yfrencontrer en quantités variables à l’état de silicates. Le traitement de cette argile par la baryte m’a permis de consta- ter des traces de potasse , maïs plusieurs circonstances m'ont fait abandonner l'opinion que la formation des efflorescences des murailles puisse être due à la décomposition de ces silicates : en premier lieu le peu de silicate alcalin que j'ai rencontré, et en second lieu la difficulté de rencontrer des efflorescences salines analogues à celles des murailles sur les briques avant leur em- ploi dans les constructions. Dans quelques briqueteries, j'ai trouvé des indices d’efflorescences de sulfate de soude sur les briques récemment fabriquées, mais, ainsi que nous le démon- trerons plus tard, ces efflorescences peuvent être attribuées à d’autres causes qu’à la décomposition des silicates alcalins qui font partie de la terre à briques. Ce qui, du reste , fait cesser toute incertitude sur ce point et démontre suffisamment que ce n’est pas dans les silicates alcalins qui pourraient exister dans l'argile ou même le sable , qu’il faut rechercher la cause prin- cipale de la formation des efflorescences salines des murailles, c'est que des efflorescences très-abondantes ont été remarquées à la surface de plâtrages faits avec de la chaux appliquée sur grès, sans mélange de sable ni d'argile. Examen des houilles. La houille servant généralement en Flandre à la cuisson des briques et de la chaux, j'ai dû rechercher si elle ne contenait pas les alealis qui entrent dans la composition des efflorescences et exsudations des murailles, et dès le premier pas que je fis dans cette voie d’expérimentation , je crus être arrivé à la so— lution complète de la question qui forme l’objet de ce travail. En examinant des masses de houille exposées depuis quelque temps au contact de l’air, j'ai remarqué qu’elles se trouvaient en de certains points recouvertes d’une efflorescence cristalline qui, placée sur la langue, lui imprime une sensation de fraicheur analogue à celle produite par les efflorescences des murailles, et nullement astringente comme le serait celle du sulfate de fer qui serait résulté de la décomposition lente des pyrites qui se trouvent en grande quantité dans les houilles. Voici les résultats que me donnèrent quelques essais analytiques tentés sur ces efflorescences. Composition des efflorescences des houïiles. Toutes les efflorescences des houilles ne sont pas de même nature; il en est qui sont toujours farineuses et un peu jaunâtres, ce sont celles dues au sulfate de fer, résultat de la décomposi- tion des pyrites, d’autres, en bien plus grande quantité, ne con- tiennent souvent pas une trace de fer et présentent habituelle- ment une très-légère réaction alcaline. Après avoir recueilli une quantité suffisante de ces dernières, 100 grammes environ, j'en soumis la dissolution à des cristallisations successives et j'ob- tins ainsi une grande quantité d’aiguilles prismatiques de sulfate de soude parfaitement pur. L'eau mère de ces cristallisations étant arrivée à un point de concentration approchant de la dessiccation, la matière saline qu'elle contenait prit une couleur d’un bleu-vert que la calcina- (23) tion au rouge fit disparaitre et la masse saline par celte calcination devint d’un gris sombre et donna par son lavage à l’eau distillée une poudre noire; cette dernière , dissoute dans l’eau régale, présenta aux réactifs les caractères chimiques d’un sel de cobalt sans traces de fer; fondue avec un peu de borax, la poudre noire en question lui communiqua une belle couleur bleue. D'après ces résultats il n’est pas resté dans mon esprit le moindre doute sur l’existence d’une petite quantité de sel de cobalt associé au sulfate de soude qui, avec des traces de carbo- nate de soude et d’un sel ammoniacal (1), mais sans potasse , donne lieu aux abondantes efflorescences des houilles. Les houilles qui m'ont semblé les plus susceptibles de pro- duire des efflorescences de sulfate de soude sont les houilles de Fresnes et de Vieux-Condé. Les houilles d’Anzin et de Mons en donnent également, mais en moins grande quantité; j'ai aussi remarqué de ces efflorescences sur plusieurs qualités de houilles anglaises et je suis porté à croire que toutesles houilles peuvent en produire. Ces faits constatés, il devenait important de rechercher si la base alcaline qui donne naissance à ces efflorescences est ré- pandue uniformément dans les houilles ou si elle s’y trouve répartie inégalement. Les houilles sont généralement traversées en tous sens par des couches d’une matière saline blanche que j'ai prise d’abord pour du carbonate de chaux, mais dans laquelle il se trouve une grande quantité de carbonate de magnésie , c'est de la dolomie qui, sur différents points, se présente très-bien cristallisée en rhomboëdres. J'ai cherché si la soude ne faisait point partie de ce composé qui semble avoir pénétré par infiltration dans toutes les fissures (x) La nuance verte du produit de l’évaporation de l'eau mère paraît due au mélange d'un peu de sel ammoniacal au sel de cobalt. (2%) des fouilles, mais ce n’est pas là que se trouve cet alcali, car l'analyse de ces composés ne m’a pas permis de l'y reconnaitre en quantité appréciable. Les efflorescences salines se remarquent rarement aux larges surfaces des écailles de houille, mais généralement aux points où ces écailles sont brisées, ce qui n’est pas sans importance dans la question, ainsi que nous allons le voir. Ces efflorescences forment des lignes blanches parallèles qui suivent la direction dans laquelle les écailles schisteuses de houille sont superposées, et par leur écartement elles indiquent l'épaisseur de ces écailles. Elles semblent provenir d’une infil- tration qui a pénétré entre les écailles, ce qui m'a conduit à soumettre des masses de houille effleurie à une espèce de clivage par suite duquel il ne m’a pas été difficile de reconnaître que partout où il y avait des efflorescences salines non ferrugi- neuses il existait entre les couches compactes de la houille une certaine quantité de charbon brillant et très-friable, présentant tout l'aspect du charbon de bois pulvérisé et tassé; ce charbon tache les doigts et mieux que la partie compacte de la houille décèle une origine organique. J'ai examiné comparativement après cette séparation mécanique, les écailles de houille com- pacte et la matière charbonneuse dont il vient d’être question. Par l’incinération la bouille compacte ne m’a pas donné de potasse ou de soude en quantitésensible, tandis que l’incinération de la matière charbonneuse interposée entre les écailles m’a donné un résidu très-alcalin et contenant du carbonate de soude en quantité suffisante pour justifier les efflorescences qui se pro- duisent sur les houilles au contact de l'air. Il est à remarquer cependant que le lavage seul de cette matière charbonneuse avant l’incinération ne donne pas de carbonate de soude et que ce sel ne devient libre que par l'inci- nération. Il restait à expliquer pourquoi dans les efflorescences le sel (25) sodique se présente presque en totalité à l’état de sulfate; je pense que cette transformation doit être attribuée à la décom- position des pyrites disséminées dans les houilles et qui par suite de cette altération donnent naissance à de l’acide sulfurique et à du sulfate de fer qui échange son acide avec le carbonate de soude ou la combinaison saline semi-organique restée dans la houille. C’est encore dans les pyrites qu’il faut chercher sans doute l'origine du cobalt dont la présence est si remarquable, mais qui ne s’est pas produit dans tous les essais que j'ai faits, ce qui tient sans doute à ce que dans les efflorescences il se trouve quelquefois une quantité de carbonate de soude telle que l’existence d’un sulfate double de cobalt et de soude ne peut avoir lieu. Je dois dire cependant que dans les nombreuses analyses que j'ai faites des efflorescences de houille, je n’ai pas trouvé de sulfate de fer associé au sulfate de soude; il est vrai que dans la plupart de ces essais les sels effleuris présentaient une très-légère réaction alcaline. Les résultats qui précèdent semblaient devoir m’amener à expliquer facilement la formation des efflorescences salines des murailles; en effet les briques et la chaux dans toute la Flandre où mes observations ont eu lieu, sont cuites à la houille, avec le contact immédiat du combustible et de la brique ou de la pierre à chaux; le carbonate de soude des houilles doit, lors de la combustion, passer à l’état de sulfite et par suite de sulfate sous l'influence des émanations sulfureuses des pyrites et de l’air; à ce sulfate de soude doit se joindre celui déjà produit par efflo- rescence sur la houille au préalable de sa combustion. J’ai pensé trouver dans les résultats de l’examen des cendres de houille retenues en partie par la chaux et les briques, la confirmation de cette opinion , mais il en a été tout autrement , car l'analyse de ces cendres m'a donné des qüantités tellement minimes de carbonate ou de sulfate de soude qu’il devenait im- (26) possible d'attribuer à cette origine seulement les abondantes efflorescences des murailles. Je fus donc conduit à rechercher si cette origine des alcalis nese {rouvait pas dans la composition des pierres qui ont servi à fabriquer la chaux; c’était le dernier point où il me fût possible de rechercher une explication satis- faisaute des phénomènes observés. Examen de la chaux. L'on trouve déjà dans quelques anciens traités de chimie les distinctions d’eau de chaux première et d’eau de chaux seconde et l’on attribue à l’eau de chaux première une puissance alcaline plus grande qu’à la seconde. M. Descroisilles a expliqué les motifs de cette distinction par la présence possible d'un peu de cendres de bois qui, restées adhérentes à la chaux après la cuisson, ont pu augmenter l’alca- linité de l’eau qui sert à former une première dissolution. Les questions soulevées par l'examen chimique des efflores- cences des murailles me conduisirent à examiner si l'explication de M. Descroisilles, relativement à l'observation faite depuis fort longtemps des différences dans l’alcalinité de l’eau de chaux était satisfaisante. Ce qui était admissible pour la chaux calcinée avec du bois ne pouvait plus s’admettre facilement pour la chaux cuite à la houille dont les cendres sont, ainsi que nous l'avons signalé à l'instant , très-peu alcalines. Et cependant l'eau de chaux première obtenue avec de la chaux cuite à la houille ressemble sous ce rapport à l’eau de chaux première provenant de chaux cuite avec du boïs. Bien plus, la chaux cuite en vases clos, dans des creusets entourés de sable, présente encore les mêmes résultats. J’arrivai ainsi à constater que ces différences dans l’alcalinité des eaux de chaux tiennent à d’autres causes et je ne tardai pas à en acquérir la preuve en reconnais- sant que la plupart des pierres à chaux contiennent une quan- (27) tité notable de potasse et de soude; restait à savoir dans quel état d'association ces alcalis se trouvaient dans les pierres sl caires. J'ai opéré dans mes essais sur des pierres à chaux apparte- nant à des terrains de formation différente, des calcaires com- pactes, des calcaires carboniferes et des craïes et le résultat de l'évaporation de l’eau qui avait été mise en premier lieu en dégestion avec la chaux résultant de la calcination de ces pierres en vases clos, m'a donné des quantités variables de matières salines solubles contenant des chlorures à oxides alcalins, quel- quefois un peu de sulfates et toujours de la potasse et de la soude caustiques. La chaux qui m’a donné le plus de matières salines est la chaux que l’on obtient par la calcination du calcaire bleu de Tournai; c’est du calcaire anthraxifère appartenant aux couches supérieures des terrains de transition. La chaux de Lille qui est une chaux grasse assez pure provenant de la craie contient aussi, quoïqu’en moins grande quantité, les mêmes alcalis ou sels alcalins. Les chlorures paraissent préexister dans ce même état de combinaison dans les pierres à chaux; la dissolution de ces pierres dans l'acide nitrique pur donne des précipités blancs avec les sels d'argent, mais il n’en est pas de même de la potasse ou de la soude caustique ou carbonatée qu'on obtient par l’évaporalion des premières eaux de lavage des diverses qualités de chaux; ces alcalis peuvent provenir de diverses tance as : M. Boussingault a décrit sous le nom de Gay- Lussite un minéral dont la composition parait consister en CO,N aO+CO,Ca O+5H, O et qu'il a trouvé en abondance disséminé dans la couche d'argile qui recouvre l’Urao à Lagu- nilla. Il est peu vraisemblable qu'une combinaison analogue fasse partie des calcaires employés à la préparation de la chaux. L'existence des chlorures alcalins, quoiqu'en petite quan- (28 ) üité dans la plupart des calcaires, doit contribuer à la pro- duction des efflorescences des murailles. C'est à la réaction lente du carbonate de chaux sur le sel marin que M. Ber- thollet attribue la formation du natron; une décomposition analogue se produit sans doute lentement dans les mortiers, mais au moment de la cuisson de la pierre à chaux et de la formation de la chaux à l’état caustique , une décomposi- tion plus énergique , dans laquelle il se forme des silicates de chaux , amène sans doute la formation de potasse ou de soude qui à l’air passe à l’état de carbonate. La cause qui me paraît concourir le plus puissamment à la formation des efflorescences salines des murailles, c'est la décomposition des silicates alcalins dont l'existence dans un grand nombre de pierres à chaux et en particulier dans les pierres qui appartiennent aux formations anciennes, telles que le calcaire anthraxifère qui fournit la chaux de Tournai, me parait hors de doute. Lors de la cuisson de ces calcaires les silicates se trouvent décomposés par la chaux, et la potasse et la soude sont mises en liberté. C’est là surtout qu’il faut rechercher la cause de la force alcaline de l’eau de chaux première; la cause des efflorescences et exsudations alcalines des murailles. Quant à la formation du sulfate de soude qui existe si abondamment dans les efflores- cences , elle trouve son explication dans l'absorption des vapeurs sulfureuses produites lors de la cuisson de la chaux au moyen de la houiïlle et peut-être aussi en partie à l'absorption de l'acide sulfhydrique répandu dans l'air et produit si abondammeñféræ la décomposition de certaines substances animales. naure Les essais dont je viens de signaler les résultats me paraissent suffisants pour nous bien fixer sur la composition et l’origine des efflorescences des murailles, et la connaissance de ces résul- tats est de nature à jeter quelque jour sur d’autres phénomènes naturels, tels que ceux de la nitrification des roches calcaires , (29) la formation de sels alcalins dans les cendres des végétaux, enfin elle me parait de nature à appeler quelques applications industrielles ; c’est ce que je vais chercher à démontrer. RÉSUMÉ ET CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES CONCLUSIONS QUE L'ON PEUT TIRER DES FAITS RELATIFS À CE TRAVAIL. S'il est vrai qu'il se forme dans beaucoup de circonstances des efflorescences de nitrate de potasse ou d’ammoniaque, iln’en est pas moins bieu constaté que dans un plus grand nombre de circonstances encore , il se trouve à la surface des murailles des efflorescences dues à du carbonate de soude et du sulfate de soude, et que les murailles récemment bâties avec du mortier et des pierres ou des briques donnent lieu en outre à des exsu- dations de potasse caustique ou carbonatée chargées de chlorures de potassium et de sodium. J’ai fait voir que la source principale de ces sels potassiques et sodiques se trouvait dans la chaux qui a servi aux constructions; qu’un grand nombre de pierres à chaux contenaient des chlo- rures potassiques et sodiques et surtout aussi des silicates alca- lins, lesquels peuvent donner lieu , sous l'influence du carbo- nate de chaux ou de la chaux vive résultant de leur calcination, à de la potasse et à de la soude caustiques ou carbonatées. Enfin j'ai indiqué comme possible l’existence dans les calcaires d’une combinaison de carbonate de potasse ou de soude et de chaux analogue à la Œay-Lussite, sans cependant attacher d’impor- tance à cette opinion. J'ai fait voir encore que la quantité de sels alcalins qui se trouve dans les pierres à chaux est variable, car il en est qui ne m'ont pas donné par leur calcination de traces d’oxide alcalin. L'existence des oxides ou carbonates alcalins dans la chaux explique la présence du nitrate de polasse tout formé dans la ( 30 ) lessive des salpétriers, comme aussi la production des efflores- cences nitrières. Il n’est pas sans intérêt de bien connaître la nature et l’origine de ces efflorescences pour ne pas, dans des expertises judiciaires relatives à des travaux de constructions , attribuer à une nitri- fication ce qui n’est qu'un résultat ordinaire indépendant de l'architecte. L’alcalinité puissante de l'eau de chaux première tient à des causes étrangères à celles que lui a assignées M. Descroisilles; c’est la potasse ou la soude puisée dans la chaux même qui l’occasioune. Cette alcalinité peut devenir très-préjudiciable dans beau- coup d'opérations industrielles et il est essentiel d'y avoir égard dans la préparation de l’eau de chaux qui sert quelquefois de réactif si l’on veut éviter des causes d'erreur dans des re- cherches analytiques. Dans la fabrication du sucre de betteraves, où l’on emploie beaucoup de chaux à la défécation, la présence de la potasse ou de la soude, bien qu’en faible quantité, doit avoir une influence funeste sur les dernières opérations lorsque les liquides arrivent à un certain degré de concentration. La présence du carbonate de potasse libre dans des sirops de sucre devient facile à expliquer aujourd’hui sans avoir recours à la décomposition peu probable des oxalate et malate de potasse que contient le suc de betteraves, et je crois que l’addi- tion d’un peu de chlorure de calcium dans les chaudières de concentration produirait souvent d’utiles résultats en trans- formant le carbonate alcalin en chlorure de potassium ou de sodium dont l’action sur le sucre serait à peu près nulle. La présence de quantités variables de sels de potasse et de soude dans les craïes n’est sans doute pas sans influence sur l'existence de ces sels dans les plantes, surtout si nous admet- tons que, dans les pierres calcaires, la potasse et la soude (31) existent à l’état de chlorure et de silicate, tous deux suscep- tibles de se décomposer lentement par leur séjour à l'air ou leur contact avec la craie. Je soumettrai à la Société, dans un travail spécial dont je m'occupe, d’autres considérations déduites de l'existence des sels alcalins dans les pierres à chaux et du rôke important que ces sels me paraissent jouer. Ces considérations m’ont paru se rattacher à une question trop importante sous le rapport théo- rique et pratique pour être présentées ici incidemment et sans développements suffisants. L'examen des efflorescences des murailles et des causes aux- quelles il faut les attribuer m'ont conduit à faire l'examen des houilles sous le rapport des substances salines qui s’y trouvent associées. J'ai constaté que les houilles sont pénétrées souvent d’une grande quantité de carbonate de chaux combiné à du carbonate de magnésie en proportions variables. Examinant ensuite les efflorescences qui se produisent à la surface des houilles, j'ai reconnu qu'en outre du sulfate de fer qui provient de la décom- position des pyrites, il se forme dans beaucoup de houïilles des efflorescences dues à du sulfate de soude presque pur, mélangé quelquefois d’un peu de carbonate de soude mais sans potasse. Dans ces efflorescences, j'ai encore constaté l'existence d'une petite quantité de cobalt, dont la présence assez extraordinaire dans cette circonstance présente une observation de quelque intérêt sous le rapport géologique. J'ai attribué la formation du sulfate de soude à la décompo- sition des pyrites en présence de la combinaison alcaline qui contient la soude , combinaison insoluble dans l’eau tant qu’elle reste confondue avec le charbon, mais qui donne du carbonate de soude soluble par la calcination. Une autre observation qui mérite de fixer l’attention des géologues, c’est que le sel sodique ne se forme que là où il (32) existe, dans les couches compactes de houille , du charbon en tout semblable au charbon de bois quant à l’aspect ; la présence de la soude à l'exclusion de la potasse dans ces parties de houille ne sera également pas sans une certaine signification pour les savants qui donnent aux dépôts houiïllers une origine organique. d (33) BOTANIQUE. -GRYPTORGAMLS. NOTICE SUR QUELQUES CRYPTOGAMES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN FRANCE ET QUI SERONT DONNÉES EN NATURE DANS LA COLLECTION PUBLIÉE PAR L'AUTEUR, J.-B.-H.-J. DEsmazrerEes, Membre résidant. 21 FÉVRIER 1840. HYPHOMYCETES. AcTINONEMA RogerGet, Nob. Fibrillis ramosis, ramis paucis, fusco-nigris, ariiculatis, nodosis ; articulis diametro 14—4 plo longioribus. Habitat in interiore caulis Heraclei Sphondyli Cette rare production, qui appartient à un genre encore si mal connu, nous a été adressée par M. ROBERGE, qui l’a recueillie aux environs de Caen, dans l’intérieur des tiges sèches de l’He- racleum sphondylium. Ses filaments bruns, dendroïdes et d’une ténuité extrême, sont étroitement appliqués dans toute leur lon- gueur sur la moelle de ces tiges et imitent, pour ainsi dire, les dernières ramifications d'un: Batrachospermum tenuissimum 3 (34) que l'on aurait étendues sur le papier. Vus au microscope, ils sont semi-opaques, d'un gris olivâtre et très-distinctement cloisonnés. Les articles , dans nos échantillons, sont inégaux en longueur : les plus courts sont presque carrés, mais il en est beaucoup d’autres qui ont deux, trois et même quatre fois leur diamètre. Les filaments de cette espèce, étant assez souvent étran- glés et comme noueux, rappellent parfaitement ceux du Clados- porium herbarum, qui sont cependant beaucoup moins alongés. Mesurés à leur base, ils ont environ + de millimètre de gros- seur, mais à leur sommet, ils sont beaucoup plus fins. Nous n'avons pu observer dans cette cryptogame aucun organe par- ticulier destiné à la reproduction, de sorte que nous ne pou- vons confirmer ou détruire l'opinion émise par M. FRies qui considère les Actinonema Cratægi et caulincola comme un état rudimentaire de quelques Pyrenomycetes. Omnium ErysiPaoipes , Fr. Syst. myc. Cette espèce, très-remarquablé par la grosseur de ses spo- rules , attaque fréquemment la face supérieure des feuilles de plusieurs plantes de nos potagers. Si on ne la rencontre pas dans les herbiers , et si elle est peu connue, c’est qu’elle a été prise , jusqu'ici, pour les premiers développements d’un Ery- siphe. Sa présence occasione ce que les jardiniers appellent Le Blanc ; mais sous ce nom vulgaire , on confond plusieurs choses très-distinctes ; notre Oidium leucoconium , par exemple, qui se remarque sur les feuilles des rosiers et quelques autres petites byssoïdes de genres différents. CONIOMYCETES. Ureno ZEz, Nob. { Non Uredo Maydis, De C. — Cæœoma Zee, Link. ) Maculis pallidis ; acervis amphigenis, ellipticis, sparsis, approæimatis, hine inde confluen- (35) tibus, convexiusculis, epidermide longitudi- naliter erumpente. Sporulis exacte globosis, majoribus, rufo-brunneis. Habitat in foliis Zeæ Mays. Cet Urédo, trouvé en automne, par M. Lamy, à Ile, près de Limoges, se rapproche de l’Uredo rubigo-vera, dont il se distingue par ses pustules un peu plus grandes, plus proémi- nentes, d’un brun roux , et non d’un jaune orangé; ses sporules sont aussi plus exactement globuleuses. Ureno aypopyres ( Tritici), Nob. Cœoma hypodytes , Schlecht. Berol. Cet Urédo n’est pas rare sur la gaine des feuilles de plusieurs graminées. Ses sporules varient beaucoup de grosseur, selon les plantes sur lesquelles il se développe ; nous en avons mesu- rées qui avaient ;+; de millimètre, et d’autres qui atteignaient à peine la moitié de ce diamètre. PesrTALOTIA GuEpint, Nob. Amphigena. » atra, sparsa, approæimata ; sporidiis fusiformibus , pedicellatis, utrinque hyalinis, 3, 4, septatis; articulo supremo appendicibus fili- formibus coronato ; filis 3, À tenuissimis , simpli- cibus , hyalinis, elongatis, divergentibus. Habitat in foliis siccis Cameliæ et Magnoliæ. Prosthemium Guepinianum, eæ Mont. in litt. ad Guépin. Le genre Pestalotia (de Pestalozza, botaniste et médecin), appartient à l’ordre des Coniomycetes et touche, par quelques- uns de ses caractères, aux Gymnosporangium, Coryneum, Prosthemium et Stilbospora. 1 a été créé par M. De Norarts, dans la seconde décade de ses Micromycetes, pour une produc- tion congénère à celle que nous publions et qu’il a trouvée sur les sarments de la vigne. Ce genre, dans lequel M. De Noraris (346 ) n'à pu, ainsi que nous, reconnaître les traces d’un périthé- cium (4), offre des sporidies réunies sur un stroma gélatineux caché sous l’épiderme qui se rompt pour leur livrer passage. Devenues libres, souvent elles s'étendent, çà et là, au-dehors, en formant des taches d’un noir mat, semblables à celles des Melanconium et des Stilbospora. Ces sporidies sont pédicellées, cloisonnées et constamment couronnées, à l'extrémité de l’article supérieur , par une aigrette de filaments divergents. Nous avons donné à l'espèce ci-dessus le nom du botaniste zélé qui l’a trouvée dans les environs d’Angers et qui a bien voulu nous en communiquer de nombreux échantillons. Nous ajouterons aux caractères par lesquels nous l'avons distinguée, que ses puslules , éparses quoique rapprochées, se présentent , dans le jeune âge, lorsqu'elles sont encore recouvertes par l’épiderme , comme de très-petits boutons convexes, à peine visibles à l’œil nu, qui s'ouvrent au centre par une fente ou une sorle de pore par où s’échappent les sporidies, qui ont environ —- de millimètre. Le pédicelle égale cette longueur , il est hyalin et d’une ténuilé prodigieuse. On compte ordinaire- ment dans chaque sporidie quatre cloisons formant cinq loges, dont les trois du milieu sont semi-opaques, et celles des extré- (x) Nous devons faire remarquer ici que le docteur MoNTAGXE, qui a eu, comme nous, communication de cette curieuse Cryptogame, pense qu'elle est pourvue d’une sorte de périthèse , composée d’une membrane hyaline , et la place en con- séquence dans le genre Prosthemium de Kuwnze. Mais si cette opinion , que nous aurions voulu pouvoir concilier avec la nôtre, est basée sur des observations aussi exactes que toutes celles dont ce savant enrichit la science , nous pensons, malgré l'éloignement que nous éprouvons aussi pour la multiplicité des genres, que la présence d’un pédicelle , et surtout d’une aigrette qui couronne la sporidie, suffit pour établir une bonne distinction générique dans un ordre de Cryptogames d’une structure aussi simple et où l'on fut obligé de former des genres basés sur des caractères peut-être moins importants. Le genre Pestalotia, du reste, n’est pas monotype : à l'espèce que nous publions il faut ajouter le Pestalotia Pezizoides, De Nor., et, nous le pensons , une ou deux autres espèces inédites. (37) mités hyalines et Presque coniques. Quelquefois cependant nous n'avons observé que trois cloisons. L'appendice est formé par trois filets ciliformes (rarement quatre }, divergents , quelque- fois recourbés sur Ja sporidie , de la même longueur ou plus longs qu’elle , aussi hyalins et aussi ténus que le pédicelle. Ce n'est qu'en diminuant la lumière d’une manière convenable qu'il est possible de découvrir Ces organes au microscope. HYMENOMYCETES. PEzrZzA LACUSTRIS, Fr. Scler. suec. exsic ! La partie de la tige sur laquelle doit se développer cette espèce peu connue, prend souvent une teinte blanchâtre. Elle s'offre d’abord comme de très-petits points noirs, épars , qui se dilatent ensuite et présentent des cupules qui acquièrent ordi- nairement un millimètre de diamètre. Ces cupules sont sessiles, arrondies, glabres, planes ou légèrement convexes, appliquées contre leur support quand elles sont humides, mais n'y adhérant que par un point central. La consistance de cette Pézize est celle de la cire; elle est noirâtre à l'extérieur et son bord, quelquefois flexueux et assez mince, entoure un disque d’une couleur gris de perle que M. FRies compare à celle de la suie, mais que nous n'avons pu reconnaitre, comme lui, même dans ses échantillons mouillés. L'Hymenium est composé de thèques claviformes , assez petiles, renfermant des sporules presque globuleuses. Cette espèce, qui n’est pas encore décrite dans les Flores de France » Nous à été adressée, sous le nom de Peziza griseo-nigra, par M. Lamy, qui l'a trouvée sur le Scirpus lacustris, en juin et juillet , à Lachapelle, près de St.-Léonard (Haute-Vienne } PEzrzA Cerasriorum, Wallr. ;n Fr. Syst. myc. Cette Pézize n’est pas rare el si elle n’a pas encore été ( 38 ) | signalée comme appartenant à la France, c’est probablement parce qu’elle naît sur des feuilles vivantes , où l’on ne pouvait guère s'attendre à trouver une espèce de ce genre. Elle se développe en automne sur divers Cerastium. M. ROBERGE nous l'a adressée des environs de Caen; elle a aussi été observée près de Limoges, par M. Lamy, et par nous, autour de Lille, PEZIZA FUSARIOIDES, Berk ! in Mag. of. Zool. and Bot. Cette charmante Pézize vient au printemps, à la partie infé- rieure des tiges sèches de l’Ortie dioïque. Quoiqu'’elle nous ait été adressée de plusieurs départements pour en savoir le nom, et quoique nous l’ayons vue nous-même en herborisant dans le nord et dans l’ouest, on ne la trouve encore dans aucune Flore du royaume, parce qu’elle a été confondue jusqu’à pré- sent avec le Fusarium Tremelloides , qui est de la même cou- leur , presque de la même grandeur et de la même consistance, et qui se développe aussi sur l’Ortie. L'analyse microscopique de ce petit champignon nous a fait voir ses thèques claviformes, contenant des sporules ovales-oblongues. STICTIS GRAMINUM, Nob. Orbicularis , sparsa, minima, profunde excavata ; disco nigro, margine prominente furfuraceo niveo, subintegro ; ascis elongatis, sporulis minutissimis, globosis. * Habitat in culmis et foliis Graminum. Stistis Luzulæ, Lib. ! PI, crypt. Arden. Nous avons trouvé cette espèce sur les feuilles et surtout sur le chaume sec de plusieurs Graminées. M. TILLETTE DE CLER- MONT l’a observée sur le froment ou sur le seigle qui recouvre les habitations rustiques de Cambron. Sa cupule est très-enfon- cée, quoique son bord soit saillant. Ce bord est blanc , presque entier et recouvert, surtout dans la jeunesse de la plante, d’une (3) poussière furfuracée. M.elle Lrgerr , qui a fait la découverte de cette espèce sur un Luzula, lui a donné un nom que nous croyons trop restrictif pour pouvoir être conservé. AcROSPERMUM GRAMINUM , Lib. Crypt. Arden. Parvulum, sparsum, subcompressum, lineare, ob- tusiusculum , nigrescente-olivaceum , Nob. Habitat in foliis aridis Graminum. Cet intéressant Fungus est de moitié plus petit que l’Acros- permum compressum , et sa base ne se rétrécit pas en pédicule comme dans cette espèce. Il est aussi un peu comprimé, mais d’égale épaisseur jusqu’au sommet , qui est obtus. Sa couleur est d’un gris olivâtre qui devient presque noir. Nous l’avons observé plusieurs fois, au printemps, sur les feuilles sèches des Fétuques et de quelques autres Graminées. PYRENOMYCETES. SPHÆRIA PSEUDOPEZIZA , Nob. Gregaria , minima , peritheciis globosis, glabris, lœvibus, subpapillatis, armeniaceis dein eburneis, collabescendo concavis. Ascis subhyalinis ; spori- diis 3,41, maximis, elongatis, rectis vel curvius- culis ad 4,7 septatis. Cette charmante petite espèce diffère du Sphæria Peziza, à côté duquel elle doit être placée, par sa couleur et par la forme et la grandeur de ses sporidies, pourvues de 4 à 7 cloisons. Nous en possédons trois échantillons qui nous ont été envoyés, sans nom spécifique , par M. RoBerGe : l’un est sur bois dénudé, un autre sur l'écorce d’un rameau que nous croyons appartenir au Cytisus Laburnum, et le troisième enfin, sur l’Arundo Donaæ. Ces échantillons ont été récoltés dans les environs de Caen. (4) SPHÆRIA BELLULA , Nob. Immersa , sparsa, rarû confluens , peritheciis nigris. glabris , magnis , globoso-depressis, in parte lignosä caulis nidulantibus; ostiolo longissimo , rugoso, obtuso; ascis minimis, hyalinis, pyriformi-sub- clavatis ; sporidiis 5 — 6, oblongis ; sporulis 2, globosis. Habitat ad culmos Arundinis Donactis. Cette espèce , parfaitement caractérisée et des plus curieuses, nous a été envoyée, pour en savoir le nom, par M. ROBERGE, qui explore avec soin et bonheur les environs de Caen. Il l’a trouvée , en mars 1839, dans le parc de Lébiscy, sur les chaumes à moitié pourris de l’Arundo Donaæx. « Un fragment cylindrique de la tige chargée de cette Sphérie , représente en petit, dit-il en nous l’envoyant, le cylindre d’une sérinette avec ses mille pointes. » Ses périthécium sont épars, solitaires ou réunis quel- quefois deux ou trois ensemble, noirs, glabres, globuleux, mais légèrement déprimés et toujours enfoncés dans la partie ligneuse. Ils ont environ un millimètre de diamètre , et chacun d’eux est surmonté d’un col rugueux, loug d’un à un et demi millimètre, droit ou penché, et terminé par une pointe obtuse. Ce col, dans le jeune âge , soulève d’abord et ensuite fend ou déchire la substance dans laquelle il est enfoncé. Les thèques sont hyalines , très-petiles, presque pyriformes, et contiennent 5 à 6 sporidies qui ont à peine + de millimètre de longueur. Cha- cune d'elles renferme , aux extrémités, deux sporules globu- leuses et opaques. Ces sporules, mesurées à notre micromètre , au moyen de la Camera lucida, nous ont offert très-distincte- ment environ —— de millimètre de diamètre. SPHÆRIA CORONILLÆ, Nob, Sparsa, approæimata, subgregaria; peritheciis im- mersis, lectis, minutissimis, subglobosis, albido- (M) farctis ; ostiolo simplici pertusis. Asci nulli? spori- dis liberis, oblongis, + millimetro longis ; sporulis 2, globosis. Habitat in ramis Coronillæ Emeri. SPHÆRIA CAPRIFOLIORUM , Nob. Amphigena, aggregata vel sparsa. Peritheciis glo- , bosis , astomis, nigris, subnitidis, e macula de- terminata grisea emergentibus. Habitat in foliis Caprifoliorum. Quoique nous ayons fait. beaucoup de recherches sur plu- sieurs échantillons de cette espèce, nous n'avons pu découvrir ses organes de la reproduction. Ses périthécium apparaissent très-distinctement sur les deux faces de la feuille, mais plus particulièrement sur la face inférieure. Ils sont toujours enfoncés dans des taches d’un gris verdâtre, produites par le parenchyme de la feuille, qui se détruit moins promptement aux places où ils se développent. AyLoGrAPHum HEDERE, Lib. crypt. Arden. Peritheciis amphigenis, atris, sparsis , elongatis, subrectis, simplicibus, rard furcatis. Nob. Habitat in foliis siccis Ilicis, Hederæ , Lauro- cerasi, elc. Nous avons observé cette espèce dans les environs de Lille : sur les feuilles tombées du Laurier-cerise et du Lierre. MM. Crouax nous l'ont adressée de Brest, sur celles du Houx. Elle est facile à reconnaitre à ses périthécium linéaires, presque toujours simples et droits, très-rarement rapprochés en petits groupes, comme dans plusieurs espèces de ce genre. PHomA coNcENTRICA, Nob. Maculis rotundatis, candidis, fusco-cinctis ; pseudo- peritheciis numerosis, concentricis, niqris, OpACis ; (42) sporulis copiosis, minutissimis, subglobosis. Habitat in foliis emortuis Yuccæ gloriosæ et Agaves. Les taches blanches sur lesquelles se trouvent les loges de cette espèce lui donnent , au premier coup-d'æil, l'apparence d'un Depazea ; mais quand on l’étudie au microscope, on voit qu’elle n’offre ni véritable périthécium ni thèques. Elle parait particulière aux feuilles dures et épaisses de quelques Liliacées. Nous l’avons observée sur l’Agave americana et sur le Fucca gloriosa. Ses taches, d’un beau blanc, sont arrondies ou oblongues et ont depuis trois millimètres jusqu’à trois centi- mètres de diamètre. Elles sont toujours entourées d’une zone brune assez large, qui se confond quelquefois avec les autres zones voisines, de manière à former une seule grande tache foncée. Les loges sont nombreuses, d’un noir mat , enfoncées sous l’épiderme et disposées, le plus souvent, en plusieurs cercles concentriques. Si, lorsqu'elles sont bien développées, ou lorsqu'on a enlevé l’épiderme de la feuille, on les mouille avecune goutte d’eau, on voit se répandre à l'instant les innom- brables sporules qu’elles renferment , et ces sporules, soumises sous la lentille, sont d'un brun olivâtre , ovoides ou presque globuleuses et de + de millimètre de diamètre. (43 ) ITOTE SUR L'HYPOCHÆRIS UNIFLORA, Vil., Par M. A. Mutez, Capitaine d'artillerie, auteur de Za Flore du Dauphiné et de la Flore Francaise, Membre correspondant. 3 JANVIER 1840. Villars (Prosp. pl. Dauph., 1779, p. 37.) a le premier assigné le nom et les vrais caractères de cette plante, men- tionnée 160 ans avant lui par C. Bauhin (Prodr. 65, Pin. 128), et bien figurée par Haller (Hist. Helv., t. 1, Enum. , t. 24, ead.), qu'il cite en synonymes, toutefois avec doute. Sa phrase : « Hypochæris squamis calicinis lateribus fimbriatis, caule basi folioso, unifloro » , ne laisse rien à désirer, tant pour la précision que pour la vérité des caractères. Deux ans après, Jacquin (Miscell. , tom. 2, 1781, p. 25) établit, sous le nom d’Æypochæris helvetica, la même plante sur les mêmes synonymes de Bauhin et de Haller, en remarquant que ce dernier l’a confondue mal à propos, ainsi que Scheuchzer , avec l’Hypochæris maculata L. souvent uniflore. Sa description , quoique très-détaillée et assez bonne , prise isolément , ne fait cependant pas bien ressortir les caractères qui distinguent sa plante de l'Hypochæris maculata L., et sous ce rapport est bien inférieure à celle de Villars (Hüst. pl. Dauph. , tome 3, 1789, p. 61), qui décrit compara- (44) tivement les deux espèces, sans omettre la moindre note diffé- rentielle. Pour les figures, au contraire , celle de Villars ( t. 32, F.2), très-médiocre au sommet de la tige , sans laisser cepen- dant aucune incertitude , est bien inférieure à la belle figure de Jacquin (Ie. rar., t. 165), qui pèche seulement par le détail de l'écaille manquant de précision et de vérité. Allioni (FI. ped., 1785, p. 230, N.°0 850) indique comparativement, comme Villars, les vrais caractères distinctifs des deux plantes; mais il est presque hors de doute que ses deux figures de l'Hypo- chæris uniflora ne concernent toute autre plante. D'abord je regarde comme certain que la figure 1, t. 32, représente l'Hieracium montanum, Jacq., ce qui provient probablement d’une erreur d’étiquette ou du dessinateur. On y voit, en effet, une tige garnie, dans toute sa longueur, de feuilles presque également rapprochées et régulièrement décroissantes , les infé- rieures rétrécies à la base en un très-long pétiole ailé! celles de la tige presque embrassantes à la base, à bords plus ou moins ondulés et relevés, celles du sommet réduites à des bractées. La fleur est très-ouverte, à demi-fleurons arqués en dehors ou très-étalés ; les écailles sont assez étroites, lancéolées, et sans aucune apparence de cils au bord. Tous ces caracières conviennent parfaitement à l'Hieracium montanum, Jacq., et nullement à l’Æypochæris uniflora, Vill., qui a les feuilles radi- cales rétrécies en pétliole très-court , les autres fermes, presque dressées , la tige nue dans sa moitié supérieure , ou munie de 1—2 bractées très-espacées, la fleur demi-ouverte à demi- fleurons dressés, les écailles ciliées au bord , caractères très-bien exprimés dans les figures de Haller, Villars et Jacquin. Quant à l’autre figure d’Allioni , t. 14, F. 3, elle représente évidem- ment l’'Hypochæris maculata, L. unifiore, malgré l'addition tar- dive mise au tome 2, p. 363, où il est dit que celte figure parait se rapporter à l'Hypochæris helvetica, ainsi que le syno- nyme de Haller , Hist., {. 1, qui est bien cette plante en effet, (45) mais non la figure d'Allioni, exprimant les feuilles radicales étalées, ondulées , etc.; les écailles de linvoluere étroites, linéaires-lancéolées , barbues sur le dos, la fleur très-ouverte, etc., caractères qui distinguent l Hypochæris maculata, L, de l'Hypocheæris uniflora, Vill. Ces deux figures d’Allioni me paraissent donc avoir été citées mal-à-propos à l’Æypochæris uniflora, Vill,, tant par les floristes français, qui, au reste, n'ont pas mentionné les vrais caractères de cette espèce, que par Gaudin, qui les a très-bien précisés (FI. helv., tom. 5, 1829, p. 145). En outre, M. Duby ( Bot. gall., 1, 1828, p. 306) met dans sa phrase «caule subunifloro» , ce qui me fait douter encore davantage qu'il ait eu en vue l'Hypochæris uniflora, Vill., toujéurs uniflore ! Quant à M. Loi- seleur-Deslonchamps, qui cite par mégarde Allioni comme l’auteur du nom spécifique uniflora , sa phrase (F1. gall., éd. 2, 1828, tom.2, p. 180) ne répugne pas à l'espèce, quoique omettant le «squamis lacero-fimbriatis ou ciliatis », rapporté par tous les auteurs qui ont vu la plante ou au moins l’ont exa- minée avec soin. Depuis, j'ai signalé l’inexactitude du nom de deux figures citées d’Allioni, en indiquant les plantes qu’elles concernaient, d’abord dans ma Flore du Dauphiné (1830, t.9, p. 272), puis dans ma Flore Française ( tom. 2, 1835, p. 240), où j'ai représenté (t. 34, f. 265) la plante entière fructifiée avec le détail du fruit et de l’écaille. M. Reichenbach (F1. germ. exc., tom. 1, 1830 , p. 269) ne donne pas les caractères de Ja plante , et quoiqu'il cite seulement les figures de Jacquin et de Villars, son «caule subsimplici» et l'observation «in solo Pingui bi-triramosam vidi », prouvent qu'il n'avait pas sous les yeux le véritable Hypochæris uniflora , Vill. Le vénérable Gaudin traite parfaitement les deux plantes dans son dernier ouvrage (Synops., 4836, p. 698), où il ne cite plus que la figure de Haller, ajoutant, d'après moi, que cette plante a presque le port de l’Hieracium montanum , et rapportant mon opinion sur les ( 46 ) deux figures d’Allioni qu'il avait d’abord citées dans sa Flore Helvétique. M. Koch { Synops., 1837, p. 427) donne une très- bonne phrase de la plante et se borne à citer la figure de Jac- quin. Enfin, M. Decandolle (Prodr., par. 7, 1838, p.93) me paraît toujours ne pas avoir eu sous les yeux le véritable Zypo- chœæris uniflora, puisqu'il ne fait aucune mention des écailles ciliées-membraneuses au bord , ni de la tige fistuleuse à la fin très-renflée au sommet, etc. Ce célèbre auteur a dû cependant consulter les floristes qui ont donné les vrais caractères de cette plante , tels que Villars, Jacquin , Allioni ( texte), Gaudin (FI. helv. et Syn.) , et j'ajouterai ma Flore du Dauphiné, dont je lui ai remis moi-même un exemplaire, et qu’il a citée pour d’autres objets. Ce qui répand surtout de l'incertitude sur la plante de M Decandolle , c’est qu'il ajoute l'opinion «culta aut in solo pingui nata interdum subramosa 2—3 cephala occurrit » émise par les botanistes qui ont confondu la plante avec les individus uniflores de l’Æypochæris maculata , L. , et cette incertitude est encore augmentée par la citation inexacte de la figure d’Allioni, t. 14, f. 3, qui est évidemment l'Æypochæris maculata uniflore, comme je l'avais déjà fait remarquer en 1830 dans ma Flore du Dauphiné. Je regrette surtout que M. Decandolle n’ait pas eu l'occasion de voir ma figure de l’'Æypochæris uniflora (F1. Er., t. 34, f. 265); peut-être l’eût-il trouvée digne d’être citée, ou au moins le détail de l’écaille eût attiré son attention sur ce caractère éminemment distinctif qu’il a complètement négligé. J'ai donc cru devoir traiter cette plante dans un article spécial, pour éviter toute méprise ultérieure et fixer l'attention des auteurs qui auront encore à mentionner l'Aypochæris wniflora, Vill. ( AT ) a —EEE————————_—_—_—_—_—————"—————"— + OBSERVATIONS SUR LES MUSACÉES, LES SCITAMINÉES , LES CANNÉES ET LES ORCHIDÉES , Par M. Thém. Lesrisounois , Professeur de Botanique, Membre résidant. 18 ocTrOBRE 1839. J'ai déjà publié des observations sur quelques genres des Scitaminées et des Cannées (Marantacées , R. Br.). Elles avaient pour but de montrer qu'on peut rattacher au type régulier des monocotylédonés, ces plantes, aux fleurs bisarres , dont les organes déformés sont souvent méconnaissables et inexactement dénommés et dont la symétrie est demeurée inaperçue. J'ai établi que ces végétaux avaient, comme la plupart de ceux qui appartiennent à la même classe, un calice hexasépale et six étamines. Cette opinion paraît avoir été adoptée; elle a réuni, au moins, les suffrages de savants d’une grande autorité , au nombre des- quels doit être cité le célèbre M. Lyndley. Le professeur de l'université de Londres s'exprime ainsi à ce sujet : « Indé- pendammeut de la présence de leur vitellus , le point le plus remarquable de la structure des scitaminées est le nombre des divisions des enveloppes florales qui consistent en un calice (48) tubuleux , et, en outre, en deux rangées de divisions au lieu d’une. M. R. Brown (Prodr.), frappé de cette déviation inu- sitée de la structure ordinaire des monocotylédonés, était disposé à les considérer comme une partie accessoire du calice. Mais l'explication de M. Lestiboudois parait plus satisfaisante. Selon ce botaniste (d’après ce qui est rapporté dans les nouveaux éléments de M. A. Richard, page 439 }, les Scitaminées sont réellement hexandres, comme les Musacées qui sont placées près d'elles; mais la rangée externe de leurs étamines est péta- loïde et forme le limbe intérieur de la corolle. Quant aux éta- mines de la rangée interne, la centrale seulement se développe, et les deux latérates se montrent sous la forme d’écailles rudi- mentaires. » Cette opinion de M. Lesliboudois est confirmée par les Ma- rantacées, dans lesquelles les étamines intérieures ( même celle qui est anthérifère) deviennent pétaloides, comme les autres, montrant ainsi que, dans ces plantes, les filaments des étamines ont une tendance puissante et générale à prendre la forme des pétales. (Lyndley an introduction to the natural system of botany.) » (1) Je vais continuer l'examen des genres dont je m’eflorce de (:) Independently of the presence of this vitellus, the most remarquable part of the structure of scitamineæ consist in the number of divisions of the floral envelopes , which consist of a tubular calix, and of two more series instead of one. M." R. Brown, struck vith this unusual deviation from the ordinary orga- nisation of monocotyledons was disposed to consider the calix an accessory part (prodr.). But, M. Lestiboudois explanation appears more satisfactory. According to this Botanist (as quoted in A. Richard’s nouv. élém. pag. 439) scitamineæ are really hexandrous , like the nearly related Musaceæ ; but their stamens the outer series is petaloid , and forms the inner limb of the corolla, and the inner series of stamens the central one only developes, the lateral ones appearing in the form of rudimentary scales. This notion of M." Lestiboudois is confirmed by Marantaceæ in which the inners stamens ( even that which is antheriferous }) become petaloid like the outer. thus sheving that in those plants there is a strong and general tendency in the filaments to assume the state of pelals , etc. ( 49 ) dévoiler la structure. Mais avant d'étudier de nouvelles espèces, je jeterai un regard sur celles que j'ai déjà décrites. J’étudierai ensuite les Cannées ou Marantacées, et je comparerai ces groupes aux Musacées et aux Orchidées. SCITAMINÉES. CATIMBIUM. Parmi les Scitaminées dont j'ai publié l’analyse (1), est le Globba nutans, une des espèces du genre Globba qui consti- tuent le genre Renealmia , Andr. Repos. , et qui ont la plus par- faite ressemblance avec les A/pinia, auxquels M. Roscoe les a réunies. Peut-être cependant on pourra les en séparer, parce que certains A/pinia ont les staminodes externes membraneux et sans saillie sur la face interne du tube , etc. Le GI. nutans , etc., s’il en était distingué, pourrait recevoir le nom de Catim- bium. Dans le G{. nutans, pl. I, on trouve un calice extérieur, fig. 1,B, fendu latéralement, tridenté au sommet , et un calice inté- rieur à trois divisions, C, C, C ; intérieurement existe une division trilobée , fig. 2, D. On donne souvent à cette division , repré- sentant trois staminodes, le nom de Labelle, comme à toute division des Cannées et des Orchidées, dont la forme est insolite. Je n’adopterai pas ce nom pour les Scitaminées et les Cannées . parce qu'il n’exprime pas la nature de cette division et parce que ce nom a été donné à une réunion de staminodes dans les Scita- minées, et dans le Canna à un staminode isolé, bien qu’il y eût dans la fleur une partie formée des éléments de plusieurs éta- mines. Daus les Scitaminées et les Cannées je nommerai Synème (x) Mémoires de la Société royale des Sciences de Lille, 1830. Annales des sciences naturelles. 4 (50) toute partie formée de plusieurs éléments staminaires réunis. Ce mot, déjà admis dans la science , indiquant un organe formé par la soudure des filets des étamines, est propre à remplir l'usage auquel je le consacre. A la base du synème du Gl. nutans, sont deux appendices, fig. 2,F, F, qui paraissent placés sur la face interne et qui sont à peine visibles à l’extérieur. Ce sont deux staminodes. Ainsi on trouve, dans cette fleur, un calice à six sépales for- mant deux rangées distinctes; cinq staminodes : trois soudés pour former le synème et deux rudimentaires placés entre le synème et l’étamine fertile , fig. 2, G, qui complète le nombre senaire , propre au système staminaire. Cette espèce est peut-être celle dans laquelle il semble le plus évident que les staminodes, placés entre la base du synème et l’étamine , représentent des étamines de la rangée interne. Il est extrêmement important, pour connaître d’une manière cer- taine la symétrie des Scitaminées et des familles voismes , de bien apprécier la disposition de ces parties. Tâchons d'arriver à ce but. J'ai représenté ici, fig. 3, une fleur dont le synème est fendu verticalement le long de la ligne médiane. Elle offre les objets suivants : a, pédicelle ; b, ovaire; c, tube formé par les sépales et le système staminaire; d, d, les deux portions du synème fendu ; e, e, deux saillies du synème; f, f, staminodes; g, anthère à deux loges subdivisées ; » , stigmate concave, termi- nant le style , ?, caché entre les loges de l’anthère, libre dans sa partie inférieure ; j, j, corpuscules épigynes ou stylodes. On remarque qu’un des bords des appendices f, f, se con- tinue avec le bord du filet de l’étamine g; quelquefois ce bord, au lieu de se continuer avec le bord même de l’étamine, se con- tinue avec la face interne du filet, de sorte que le staminode paraît plus interne que l’étamine fertile elle-même. D’un autre côté, le milieu de la face externe du staminode est soudé avec (51 ) le bord du synème; ce qui indiquerait que ce dernier est aussi plus externe. La face interne des appendices f, f, est saillante et forme deux côtes qui semblent se continuer avec les saillies e, e, for- mées par la base du synème , comme si les staminodes f, f, étant internes , envoyaient des prolongements jusqu'aux points qui séparent les lobes latéraux du synème de son lobe moyen, points qui seraient la place naturelle de staminodes internes. En observant cette plante isolément, il est presque impossible de ne pas voir, en effet , dans les appendices, deux staminodes internes , se portant vers l’étamine fertile, pour former avec celle-ci une lèvre supérieure (si l’on peut appliquer ce nom aux divisions du système staminaire , comme à celles des sys- tèmes calical et corollaire) opposée au synème, qui serait la lèvre inférieure et formé par les staminodes externes. On doute cependant de ce fait, en considérant 1.° que la face externe des staminodes f, f, est formée par leurs deux bords rejetés en-dehors , ce qui fait que ce n’est pas réellement par la face externe qu'ils se continuent avec l’étamine et le synème, mais bien par leurs bords. 2.0 Que les saillies formées par les staminodes f, f, ne se continuent pas réellement avec les saillies e, e. 3.0 Que les saillies e,e, dépendant du synème , s’avancent jusqu’à la portion du tube formée par l’étamine fertile, de manière à se souder avec elle et à former le tube concurrem- ment avec l’étamine, laissant ainsi les staminodes f, f, en- dehors. Mais ces deux derniers faits restent douteux : l’un parce que les saillies f, f, ete,e, étant adhérentes aux parties qui les portent , on ne peut voir , d’une manière certaine, si elles sont ou ne sont pas continues. Elles sont d’ailleurs toutes couvertes de poils, ce qui empêche de les suivre nettement. L'autre, parce que les saillies e, e, ne rencontrent l’étamine que lors- (52) qu'elle est soudée avec le tube ; on ne peut, par conséquent , sa- voir si c’est avec l’étamine même que les saillies e, e,se soudent. On reste donc dans le doute, quand on observe le GL. nutans isolément. Le Globba erecta, Redouté, 174, a une structure tout-à-fait semblable à celle du G{. nutans et doit appartenir au même genre. La planche II montre les diverses parties de la fleur de cette plante et son inflorescence. La figure 1 représente l'extrémité de la tige terminée par des fleurs plus petites que dans le G. nutans , en grappe dressée , ete. ( Voir l'explication des planches.) La figure 2 montre une fleur entière, elle a un pédicelle court À , une bractée latérale B, un calice extérieur C fendu du côté inférieur, tridenté au sommet ; un calice interne formé de trois divisions luisantes (dont deux D, D sont visibles dans la figure), un synème E trilobé, irrégulièrement denté, F est l'extrémité de l’étamine. La figure 3 représente une fleur dont un des sépales D est rabattu artificiellement pour laisser voir l’étamine F, par le dos, et les deux staminodes rudimentaires H, H, placés à la base du synème. Dans la figure 4 la fleur est dépouillée du calice extérieur , et de deux sépales internes; de plus, le synème est enlevé avec une portion du tube du calice. On voit ainsi l'ovaire G portant les deux tubercules épigynes K, K, renfermés dans le tube L, L; le style I placé avec les tubercules sur le sommet de l’ovaire est libre dans sa partie inférieure , puis il est appliqué contre le filet de Fétamine et passe enfin entre les loges de l’anthère. L’étamine F présente à sa base les deux staminodes H, H. (Voir l'explication des planches.) La figure 5 est faite pour laisser apercevoir le mode d’in- sertion de ces staminodes. Cette figure montre la fleur fendue verticalement le long de la ligne médiane du synème. Les deux (353) parties latérales du synème D, D, présentent à la base une saillie E,E, beaucoup moins velue que dans le G. nutans et qui s'avance vers la base de l’étamine. Quant à la base des stami- nodes E , E, elle ne semble pas se continuer avec la saillie cor- respondante e ; il y a une interruption entre-elles. Cependant lorsqu'on écarte les sailliese , e, il semble qu’elles se recourbent pour se continuer avec les staminodes, comme si elles étaient formées par la procurrence des staminodes qui, comme dans l'espèce précédente, iraient chercher leur place vis-à-vis les incisions du synème. On reste donc encore dans le doute sur la position des staminodes. Toutefois, ils paraissent ici plutôt externes que dans le GL. nutans, parce que les saillies du syÿnème s'avancent plus directement vers la base de l’étamine. ALPINIA. Les espèces précédentes ont été réunies par M. Roscoe , etc. aux Àlpinia ; il faut donc que ces dernières plantes aient de grands rapports avec les Gl. nutans et erecta. Effectivement leur organisation est identique ; si on les sépare, ce ne sera que par des caractères peu importants. Pour s’en assurer, il suffit de voir une fleur du genre Alpi- mia; par exemple, l’A/pinia Galanga , que j'ai analysé, à l’état sec, dans l’herbier de Wallich, possédé par M. Delessert, se montre, quant à l’organisalion générale, exactement semblable aux deux plantes précédemment décrites : l'ovaire infère A, pl. I, fig. 1, est surmonté d’un calice extérieur B trilobé, d’un calice intérieur à trois divisions C, C, C. On voit en outre un synême D, trilobé (à lobe moyen bifide), représentant trois staminodes ; à la base sont deux staminodes rudimentaires placés entre la base de l’étamine et le synème. Celui-ci offre deux saillies longitudinales qui sont fort proéminentes, surtout à la partie inférieure, et qui vont se joindre avec la base de l'éta- (54) mine; de sorte que les staminodes rudimentaires sont réelle- ment en-dehors. On voit bien cette disposition dans la fig. 2, qui représente le synème, et le sommet du tube du calice fendu de manière à partager en deux la base de l’étamine. On voit que le synème D présente deux côtes, qui, devenant plus saillantes à la partie inférieure , forment les deux éminences d , d qui s’avancent pour se confondre avec la base de l’étamine FF et circonscrire avec elle l’orifice du tube. Les staminodes E, E, se trouvent ainsi placés en-dehors de ce cercle intérieur , leur face interne formant seulement une saillie qui s’interpose supérieurement entre la base de l’étamine et celle du synème. La saillie du staminode n’est point contournée pour se continuer avec la saillie correspondante du synème : les deux saillies, pressées l’une contre l’autre, s’avancent vers l’étamine ; celle des staminodes paraissant plus externe. Cette disposition imite mieux celle du genre Hedychium que nous verrons bientôt , que celle du GL. nutans. Les bords des stami- nodes, rejetés en-dehors, se continuent du reste avec le bord du synème et celui de l’étamine. Dans l’A/pinia, les tubercules épigynes ou stylodes, fig. 3, H, H, la position du style, etc., sont comme dans les GL. erecta et nutans (Catimbium). J'ai analysé d’autres espèces d’A/pinia, à l’état sec (pl. D), elles m'ont présenté des staminodes membraneux, dont les bords se continuaient avec ceux de l’étamine et du synème. Ces stami- nodes ne formant pas de saillies internes, les saïllies du synème paraissent atleindre plus évidemment la substance de l’étamine et laisser les staminodes dans un cercle extérieur, de sorte que la position de ces derniers est plus décidée. Du reste , comme on a pu le voir, ce genre est, ainsi que le précédent , naturellement hexasépale et hexandre. (35 ) AMOMUM. L'Amomum dealbatum , pl. IT, que j'ai analysé à l'état sec, présente une structure fort analogue à celle des A/pinia. La figure I nous offre une fleur entière ; l'ovaire À porte un calice extérieur B assez régulièrement trilobé ; les lobes ont une pointe subapiculaire ; le calice interne a trois sépales C, C, C, dont le supérieur adhère au système staminaire un peu plus haut que les autres. Le synème D , qui est chiffonné par la dessicea- tion , un peu velu surtout en bas, présente à la base les deux staminodes rudimentaires E, E, qui se continuent d’un côté avec le synème, de l’autre avec la base de l’étamine , de manière que les trois parties paraissent dans le même cercle. Les stami- nodes se continuent si bien avec la base de l’étamine que M. Roscoe (Synoptical table of genera) les a gravés comme appartenant à l’étamine. Il est vrai que l’adhérence qu’ils con- tractent avec celle-ci est un peu plus élevée que celle qu'ils ont avec le synème. L’étamine F est remarquable par l’appendice qui la termine ; le style filiforme, terminé par un stigmate infundibuliforme et cilié, est placé entre les loges de l’anthère, comme dans les autres genres. La figure 2 (de grandeur triplée) montre la forme de l’appen- dice terminal de l’étamine : il se termine par trois lobes, le médian émarginé, les deux latéraux recourbés en-dehors; il est rétréci à la base. L’anthère présente deux loges E,E, subdi- visées en deux locelles; elles sont fixées sur la face interne du filet À, qui est large et membraneux. A la base sont les deux staminodes D, D, qu'on voit se continuer d’autre part avec la base du synème E, E, fendu sur la ligne médiane. La substance du synème forme deux prolongements peu marqués, qui remontent vers les côtés de la base de l’étamine. (56) L’entrée du tube F est comprimée latéralement ; la base du filet de l’étamine est courbée et concave pour former l'entrée du tube. De plus, les staminodes adhèrent à l’étamine plus qu'au synème; ces dispositions rendent l’entrée du tube un peu oblique. C’est le commencement d’une conformation que nous verrons plus notable dans plusieurs genres, le Mantisia, par exemple. Les caractères que je viens d'exposer font voir que ce genre est un analogue des précédents ; il est fortement caractérisé par l'appendice terminal de l’étamine. Cet appendice a une forme différente dans l'A. corynosta- chium, Wallich, p. 48, t. 58. Selon cet auteur, il est cordiforme dans cette plante, qui diffère encore de celle que nous avons décrite , parce que la base du synème présente de chaque côté deux dents fort marquées. Ce genre pourra donc être divisé. ZINGIBER. Les espèces de ce genre étaient primitivement confondues avec les Amomum; on les en a séparées avec raison. J'en ai analysé à l’état sec une espèce, c’est le Zingiber ligulatum, pl. IL. Elle m'a présenté un calice extérieur, fig. 1 B, fendu d’un côté , subunilobé, dentelé au sommet; trois sépales in- ternes C, C, C; un synème D, d’une consistance très-molle, très-chiffonnée par la dessiccation; il m’a offert à la base des stamiñodes E rudimentaires. Les staminodes disparaissent dans quelques espèces du genre Zingiber.Ces espècesiront prendre place , sous le nom générique de Zerumbet , près du Costus, que nous étudierons plus loin. Quoi qu'il en soit, dans le Zingiber, l'étamine fig. 4 F enferme entre ses loges le style terminé par le stigmate G , et se distingue de celle de l'Amomum par un signe caractéristique tiré de la forme de l'appendice , fig. 2 B , qui termine J’anthère (57 ) el qui est long , subulé, canaliculé ; les loges de l'anthère A , A, sont subdivisées et, comme dans les autres genres, placées sur la face interne du filet. Celui-ci est assez court. Le stigmate est infundibuliforme , cilié. CURCUMA. Dans le Curcuma Zerumbet, dont j'ai analysé une fleur à l'état sec, les staminodes, qui, dans les genres précédents, sont à l’état rudimentaire , prennent un développement consi- dérable. Ils se présentent, pl. HIT, fig. 1 A, A, sous la forme d’appendices pétaloiïdes, qui se soudent avec le filet de l’éta- mine à une hauteur bien plus grande que dans l Amomum. La réunion des staminodes avec l’étamine et telle que M. Roscoe les regarde et les figure (Synoptical table of genera )} comme des appeudices de l’étamine elle-même. Le filet E porte l’anthère sur la partie supérieure de sa face interne, laquelle n’est pas plus large que l’anthère, mais déborde la ligne d’adhérence des loges. Cette portion du filet présente comme une nervure qui diverge vers le sommet de chaque loge et une autre qui s’étend vers la base de celle-ci. Cette base des loges reçoit un prolongement D, D, mince et transparent formé par la substance du filet et qui dépasse l'extrémité inférieure des loges. Il est formé d’une manière analogue à celui que nous trouverons dans le Mantisia saltatoria. La partie inférieure des loges se recourbant fortement en arrière par la dessiccation, les pro- cessus D , D, paraissent quelquefois dorsaux. M. Roscoe repré- sente les processus comme naissant au-dessous de l’anthère ; cette disposition n’est point conforme à la nature. La structure de l’anthère , dont les loges sont divergentes en bas, garnies d’un processus membraneux et fortement recour- bées en arrière par la dessiccation, caractérise nettement le (58) Curcuma Zerumbet, qui se distingue aussi fort bien par la structure du stigmate. Celui-ci est porté par un style très- mince ; il est lui-même (fig. 2 et 3) membraneux, cilié, fendu d'un côté, et présente au côté opposé une partie saillante, glandulaire , renversée en-dehors et marquée au milieu d’un sillon large et peu profond. Cette plante, du reste, a des signes caractéristiques nom-— breux : par exemple, le sépale interne supérieur est galéiforme, muni d’une pointe subapiculaire, etc. Maïs je m’abstiendrai d'entrer dans plus de détails, parce que je n’ai eu qu’une seule fleur sèche à analyser, et les parties trempées devien- nent si molles qu'on ne peut apprécier rigoureusement leur forme. Le Curcuma cordata, Wallich , pl. asiat. , p.8, t. 10, paraît appartenir à ce genre, mais le filament est difforme. Le C. Roscoana, Wall., p. 8,t.9, parait différer de l’espèce que nous avons décrite, parce que l’anthère a un appendice terminal , membraneux , cilié , ovale , recourbé; les staminodes externes ne paraissent pas soudés avec l’étamine. D’autres espèces, Wallich, p. 47, t. 57, ont l’étamine ter- minée par un appendice lancéolé , aigu , etc. ; les loges n’ont point de prolongement à la base. Ces espèces devront être sépa- rées du genre Curcuma. HEDYCHIUM. Nous allons rencontrer dans les fleurs des plantes de ce genre les mêmes éléments organiques que dans les fleurs pré- cédemment analysées , et nous verrons qu'ils sont disposés dans un ordre absolument identique. Ce qu’elles nous offriront de particulier , c’est le mode d'insertion de l’anthère et le dévelop- pement considérable des staminodes isolés. (59) J'ai décrit, 1 y a long-temps (1) l'Hedychium angustifolium (PLV). J'ai fait voir que cette plante a un calice extérieur tridenté, fendu d’un côté, fig. 6 b; un calice intérieur à trois divi- sions, c, c,c; deux divisions pétaloïdes 4, d', qui sont deux staminodes ; un synème bilobé, e, représentant trois stami- nodes ; une étamine fertile, f, dont le filet enveloppe le style, qui est filiforme et terminé par un stigmate infundibuliforme , g. Le filet de l’étamine est inséré sur la partie inférieure du dos de l’anthère, c’est-à-dire que les loges se prolongent en bas, au-delà du point d'insertion, en restant séparées; de sorte que l’anthère est profondément échancrée à la base. Le filet se soude avec la partie dorsale de l’anthère dans toute sa lon- gueur , et dépasse les loges, sous forme d’un petit appendice obtus. Dans tout son trajet , la substance du filet paraît distincte de celle du connectif. Il semble en quelque sorte que le con- nectif tapisse le dos des loges , et que le filet serve de moyen d'union entre ces deux loges écartées. Ce qui montre surtout la différence qui existe entre la substance du connectif et celle du filet, c’est que la première descend sur la partie des loges qui s’alonge en bas, au-dessous du point d'insertion du filet , tandis que celui-ci ne s’étend que sur la partie supérieure de l’anthère ; aussi les extrémités inférieures des loges ne sont pas unies. La position des slaminodes, placés entre l’étamine et le synème , devient plus appréciable dans le genre Hedychium , quoi qu’elle ne soit pas encore bien nette, Si l’on regarde exté- rieurement la base d’un de ces staminodes , soit d’, fig. 1, on voit qu’elle est placée sur le même cercle que l’étamine fertile, et qu’elle est au contraire recouverte par le bord de la base du (x) Mémoires de la Société royale des Sciences de Lille, 1827—1828. Annales des sciences naturelles. Juin, 1859. (60 ) synème, e. Au premier examen, on est donc conduit à penser que le staminode d'est plus interne que le synème e', d'autant plus que dans la préfloraison le synème enveloppe l’étamine fertile et les deux staminodes qui sont placés à sa base. Cependant, si on fend verticalement le synème, le long de sa ligne médiane , et qu’on pousse la fente jusqu’à ce qu'elle par- tage le tube formé par les sépales internes et le système stami- paire, fig. 7, on voit que la substance des deux bords de la base de l’étamine /, se prolonge sous la forme d’un rebord cilié, peu marqué, qui s'étend jusqu’à la rencontre du synème. Ce rebord laisse les staminodes d, d, en-dehors. Ce fait tendrait donc à les faire considérer comme des stami- nodes externes qui s’avancent fortement dans l'intervalle de l’étamine et du synème. Il faut ajouter , aux considérations pré- cédentes, que les sépales internes correspondent exactement aux deux lobes du synème et à l’étamine fertile; ces trois par- ties représentent donc les étamines de la rangée interne. L'Hedychium coronarium, que j'ai analysé dans le jardin de Dijon (1) m'a offert une organisation fondamentalement sem- blable. L'ovaire, pl. V, fig. 1 A, couronné de quelques poils , est sur- monté d’uu calice extérieur B fendu profondément du côté du synème, et terminé par trois dents. Le calice extérieur est à trois divisions C, C, C; le synème D, D, très-ample , est bilobé. Deux staminodes, E, E, larges , pétaloïides, sont placés à la base de l’étamine F: le filet de celle-ci enveloppe le style filiforme qui est terminé par un stigmate G, qui dépasse l’anthère. Cette dernière est attachée au filet comme dans l'espèce précédente, (1) Ce bel établissement est dirigé par M. Fleurot, botaniste instruit, dont l'obligeance est extrême, Je me plais à lui témoigner ici la reconnaissance que j'éprouve poux la bonté qu'il a eue de mettre à ma disposition tous les sujets d'étude qu’offrait la collection confiée à ses soins. RE ——" —— ————" — À ( 61 ) c’est-à-dire qu'elle est échancrée à la base, et que le filet est inséré au fond de l’échancrure , tapissant le dos de l’anthère , la dépassant au sommet et paraissant distinct du connectif, lequel descend seul sur le dos de la partie des loges qui se prolonge en bas pour former l’échancrure basilaire. La base du style, fig. 2 D, est accompagnée de deux sty- lodes E, E, comme dans 71. angustifolium , etc. Dans l'A, coronarium , les deux staminodes E, E, paraissent internes , parce que le bord du synème les recouvre un peu et que dans la préfloraison le synème les enveloppe ainsi que l’éta- mine; mais, en observant avec soin, on voit très: manifestement que la substance de l’étamine F joint celle de deux côtes sail- lantes qu’on voit à la base du synème D, D, de manière que le tube est formé supérieurement par le concours de l'étamine et du synème , les staminodes E, E, étant placés en-dehors, mais s’'avançant profondément dans l’angle rentrant formé par la réunion de la base de l’étamine avec les côtes du synème. On doit donc croire qu’ils représentent deux étamines de la rangée externe , fait confirmé, comme dans l'A. angustifolium , par la position des sépales internes. Il resterait à expliquer comment , s’il en est ainsi, les stami- nodes externes sont enveloppés par le synème pendant la pré- floraison ; l'étude des genres que nous avons à examiner encore jettera de la lumière sur ce fait. KÆMPFERIA. J'avais déjà fait connaître l’organisation générale des genres mentionnés plus haut, je n’ai fait que noter quelques particula- rités qu’il était nécessaire d'enregistrer pour pouvoir établir plus sûrement les lois de la structure des familles dont nous nous occupons. J'ai aussi ajouté la description d'espèces que j'ai nouvellement analysées, pour faire voir que les faits géné- (62 ) raux que j'ai annoncés sont confirmés par de nombreux exemples. Le genre Kæmpferia, que je présente pour la première fois, nous offrira des modifications importantes, que nous avons besoin de constater avec soin. C'est le Æ. longa, Jacq., hort. Schænb., v. 3, t. 317, Redouté, Liliac., 49. Æ. rotunda, Curt., Mag., 920 ; Roscoe 97, qui fait l’objet de notre examen. Cette belle plante a les fleurs qui paraissent sortir du collet de la racine ; elles sont assez nombreuses et entourées de brac- tées, pl. V, fig. I, A, À , A. Elles présentent par conséquent la même inflorescence que le genre précédent. Les bractées du Kæmpferia sont disposées de la manière suivante : Il y a de grandes bractées extérieures communes à plusieurs fleurs. Ces fleurs sont au nombre de 7, à peu près; chacune d’elles aune bractée propre placée également du côté extérieur, plus deux autres bractées latérales soudées par leur bord supé- rieur et formant ainsi une bractée interne à deux pointes. Les trois sépales extérieurs C sont soudés entre eux et con- stituent un calice extérieur monophylle , tridenté au sommet , fendu du côté de la division violette (synème). Les trois sépales intérieurs D, D, D, sont blancs, un peu pur- purins au sommet, canaliculés , aigus. Outre le calice, la fleur , comme celle de l'Hedychium, pré- sente trois divisions pétaloïdes , deux entières, et une profon- dément bilobée. Cette dernière a deux lobes F,F, très-larges, profonds, d’un pourpre violet , veinés de blanc, irrégulièrement crénelés, et présentant parfois quelques échancrures. Les deux divisions E, E, entières sont distinctes, blanches et très-larges à la base. La division bilobée, par sa forme, et sa position à l’opposite de (63 ) l'étamine fertile, représente évidemment le synème de l'He- dychium. Les deux divisions entières, accompagnant l’étamine, repré- sentent avec la même évidence les deux staminodes latéraux de l'Hedychium. Mais dans le genre que nous étudions actuellement, ces parties présentent une différence extrêmement notable. Nous avons vu que dans l’'Æedychium les staminodes latéraux sont enveloppés par le synème, pendant la préfloraison, que même après l’épanouissement le bord du synème recouvre un peu les staminodes, et que ce n’est qu’en regardant à l’inté- rieur du tube qu’on voit que la substance de l’étamine semble s'unir avec celle du synème , en-dedans des staminodes. Cette disposition nous a fait soupçonner que les staminodes latéraux, bien qu’ils fussent un peu recouverts par le bord du synème, appartenaient à la rangée extérieure des étamines, et qu'ils étaient par conséquent les staminodes externes. Dans le Xæmpferia, les dispositions sont changées. La base élargie des deux staminodes libres enveloppe d’un côté l’éta- mine , c’est-à-dire que leurs bords viennent se rencontrer et se recouvrir sur la face dorsale, en laissant voir cependant sa base ; et de l’autre côté, leurs bords recouvrent en partie la face externe du synème, mais sans s’avancer l’un au-dessus de l’autre. Dans la préfloraison les staminodes enveloppent com- plètement le synème; celui-ci enveloppe complètement l’éta- mine, ses bords se portant derrière elle , séparant ainsi la face dorsale de l’étamine des staminodes. Il est donc de toute impossibilité de ne pas considérer ces deux staminodes comme externes. La manière dont s’opèrent les adnexions à l’intérieur du tube confirment l'opinion que je viens d'émettre. La figure 2 nous présente une fleur (d’un diamètre doublé) dépouillée des sépales et de la partie supérieure du synème dont la (64 ) base est fendue , ainsi que le haut du tube, pour laisser voir le mode d’adnexion des parties. L'ovaire, a, est surmonté du tube, b, formé par les sépales internes et le système staminaire. La base du synème a été fendue le long de la ligne médiane, en deux parties, ce, ce; cette base et celle de l’étamine sont enveloppées par les staminodes d , d; l’étamine se termine par un appendice e, à deux lobes profonds, aigus, parfois séparés par un lobe médian émarginé; ils sont munis d’une nervure qui part du sommet des loges. Celles-ci, f, f, sont alongées, étroites, et s'ouvrent par une fente longitudinale; elles sont adnées au filet. La portion du filet qui les porte paraît pliée en long, surtout en haut, pour les rapprocher. Elle est très-épaisse et très-charnue, de sorte que le sillon qui sépare les loges est peu profond. Elle ne. se dis- tingue pas du connectif, excepté à la partie inférieure des loges. En ce point celles-ci s'étendent au-delà de l’attache du filet. Cette portion libre est fort courte, assez longue toutefois pour montrer que l’organisation de l’anthère du Kæmpferia est la même que celle de l’Æedychium. Le style, g, très-grèle est enfermé entre les loges. Le stigmate, j> transparent , cilié, infundibuliforme, un peu prolongé supé- rieurement , est peu élevé au-dessus du sommet des loges. Les stylodes, fig. 4, D, D, sont très-longs, minces, jaunätres, recourbés au sommet, placés du côté inférieur du style, qui est inséré entre leurs bords supérieurs. Mais revenons au mode d’adnexion interne de l’étamine, du synème et des staminodes latéraux. La base de l’étamine se prolonge sous forme de petites lames, fig. 2, k, }, qui semblent partir de la face interne du filet de létamine, mais partant, en réalité, des bords de celui-ci. Ce qui fait penser, à la première inspection, que les processus, k, k, naissent de la face interne du filet, c’est que ses bords se replient en-dedans. Dans la figure que je donne ici, les replis sont effacés artificiellement. (65) D’autres lames, #, à, partent de la face interne de la base du synème, c, c; leur bord est jaunâtre. Elles se réunissent aux lames précédentes, près de leur soudure, avec les staminodes, d, d; la réunion des lames À et L est plus ou moins grande ; quelquefois elle est à peine marquée , alors les lames semblent s’insérer séparément sur la face interne des staminodes externes. D'autres fois la soudure est plus complète, et les processus & du synème semblent ne s'étendre que jusqu'aux processus k de l’étamine, et non jusqu'aux staminodes. Les lames, :, à, ne sont que fort peu distinctes de la face interne du synème c, c; il n’y a que leur bord supérieur qui se montre sous la forme d’un petit repli, de sorte qu'il semblerait que c’est le synème lui-même, qui, à sa base, se joint à la face interne des staminodes. Les processus dont nous parlons ne se présentent sous la forme de lames membraneuses, comme dans la fig. 2, qu’à l’état sec. À l’état frais ils sont plus épais et ont la consistance des divisions qui les fournissent. à D’après ces faits, l’étamine , les staminodes et le synème étant réunis par des processus qui semblent tous partir de leur face intérieure, il est difficile de décider si les uns sont plus extérieurs que les autres. Pour arriver à apprécier avec netteté leur position et leur mode d’adnexion, il faut rappeler d’abord une observation essen- tielle que nous avons faite tout-à l'heure , c’est que les bords du filet de l’étamine se replient en-dedans, et que c’est précisément ce bord qui, après s’être appliqué sur la face interne, fournit le processus qui se rend sur la face interne des staminodes laté- raux. Quant à ceux-ci il est si vrai que c’est leur face interne qui contracte adhérence avec le processus du synème et de l’étamine , que presque toujours ces processus s'unissent entre eux avant d'arriver aux staminodes et qu'il n’y a qu'un point d'union pour les deux ; de sorte qu'évidemment ils ne peuvent provenir des bords. 5 ( 66 ) Ces observations faites , recherchons ce qui se passe quand il y a adnexion régulière entre des étamines ou des sépales placés sur deux rangs : examinons, par exemple, une plante de la famille des liliacées; choisissons le Fritillaria imperialis. Ses six sépales forment incontestablement deux rangées; or, voici comment s’opère l’adnexion de la base des sépales. Les bords des sépales internes se soudent avec la face interne des sépales externes, de sorte que les bords de ceux-ci sont exté- rieurs et libres, et que la partie centrale de leur face interne fait partie du cercle intérieur, parce que les processus des deux sépales internes qui les avoisinent ne viennent pas se toucher. Or, je viens de dire que, dans le Kæmpferia, ce sont les bords de l’étamine repliés qui forment les processus qui se rendent sur la face interne des staminodes latéraux ; l’étamine fertile appar- tient donc à la rangée interne, les staminodes à la rangée ex- terne; et comme les processus du synème, formé de deux divi- sions voisines, viennent se confondre avec les précédents, aucune portion de la surface des staminodes latéraux ne fait partie du cercle interne. Dans l’Hedychium, les staminodes tendent à s’interposer en partie entre le synème et l’étamine fertile. Mais la substance de ces deux dernières parties s’unit en réalité , en laissant les sta minodes latéraux en-dehors. La disposition est donc la même que dans le Kæmferia', d'autant plus que le point de la surface interne des staminodes, qui reçoit les processus de l’étamine et du synème , est un peu saillant. Dans le Kæmpferia, comme dans les autres genres, les pro- cessus qui unissent la division bilobée avec les staminodes laté- raux ne partent pas des bords de la division bilobée , mais bien aussi de la face interne , de sorte qu’on ne peut pas dire que la division bilobée soit plus interne que les staminodes latéraux. Des faits, fournis par la symétrie de la famille, vont nous montrer à quoi tient cette disposition. Ils nous diront aussi ( 67 ) comment il peut arriver que la division bilobée puisse être enveloppée dans le Kæmpferia et enveloppante dans les Hedy- chium, Globba , etc. Tous ces genres présentent une étamine fertile , deux appen- dices latéraux, et une division trilobée dans le Catimbium, bilo- bée dans l’'Hedychium, ou, pour le dire en d’autres termes, ces plantes ont six étamines, dont une seule fertile, deux stériles et libres, et trois, soudées et stériles aussi, composant le synème. Le nombre des lobes, la position des sépales relativement aux lobes du synème, la comparaison de cette famille avec les Musa- cées , etc. (1), ont mis ce fait hors de doute. Ceci établi, reprenons les observations précédemment faites : nous avons dit qu'évidemment l’étamine était plus interne que les staminodes latéraux; ces trois parties représentent donc une étamine interne et deux externes ; par conséquent les trois autres parties, composant le synème par leur réunion , repré- senteront deux staminodes internes et un externe ; et par consé- quent enfin, les processus qui proviennent naturellement des bords des staminodes internes peuvent ne pas partir des bords de la division générale, lesquels peuvent appartenir exclusivement au staminode externe qui entre dans la composition du synème. Ainsi on explique pourquoi les processus proviennent de la face interne du synème , et aussi pourquoi dans le Catimbium , V'Alpinia , V'Hedychium, la substance de l’étamine qui doit se souder avec la substance des staminodes internes se continue plus ou moins avec celle des saïllies qui sont placées sur la face interne du synème , et non avec les bords de celui-ci. J'ai dit, il y a un instant, que les mêmes faits expliqueraient non seulement le mode d’adnexion des parties qui composent le système staminaire , mais aussi feraient comprendre comment il peut se faire que le synème puisse être enveloppant ou (x) Voir mes précédents Mémoires. ( 68 ) enveloppé. Effectivement, le synème étant formé d'éléments divers , si le staminode externe qui concourt à sa formation est peu élargi, et au contraire les staminodes latéraux très-larges (Kæmpferia, pl. V, fig. 1,E,E, et fig. 2, d, d ),lesynème (fig.1, F, FE, et fig. 2, c,c ) sera enveloppé. Dans les circonstances con- traires, lorsque le staminode externe qui entre dans la formation du synème est fort élargi et que les staminodes latéraux ont une base très-rétrécie (Hedychium angustifolium, pl. IV, fig. 6, d'), ces derniers se trouveront recouverts dans la préfloraison. L'on voit donc que l’anomalie singulière que j'ai signalée se trouve fort naturellement expliquée par les idées de symétrie générale qui donnent la raison de toutes les autres particularités de structure qu’on rencontre dans ces plantes singulières. Le Monolophus (Kæmpf. elegans, Wall.), a le filament inséré à la gorge du tube, au-dessous des staminodes latéraux. Par conséquent ceux-ci sont extérieurs. , Les Gastrochilus (G. pulcherrima, Wall., p. 22, t. 24 , et G. longiflora, Wall., p. 22, t. 25), sont les plantes dans lesquelles les staminodes latéraux paraissent le plus évidemment exté- rieurs, puisqu'ils sont soudés avec le dos du filament, dont la base unie à celle du synème forme le tube intérieur. Le Roscoea purpurea, Wall, p.22, t. 242, montre aussi que les stami- nodes latéraux sont extérieurs. Les discussions dans lesquelles nous venons d’entrer nous semblent montrer d’une manière évidente la nature de chacun des organes floraux. Nous pouvons donc maintenant dénommer avec certitude tous les organes, et faire connaître leur composition élémentaire. Chaque fleur est pourvue 1.0 de trois sépales extérieurs, soudés en une enveloppe monophylle, tridentée au sommet, très- souvent fendue profondément du côté du synème , entièrement séparée, jusqu’au sommet de l’ovaire, des sépales plus internes. 2.0 De trois sépales internes , soudés à leur base entre eux et (69) avec les staminodes et l’étamine fertile, de manière à former le lube de la fleur. 3.0 Un synème , placé du côté extérieur de la fleur, mais non complètement à l’opposite de l'axe de l’épi, souvent bilobé, représentant un staminode externe et deux internes. 4.° Deux staminodes externes, placés de chaque côté, entre le synème et l’étamine fertile qu’ils accompagnent par consé- quent. 5.0 Une étamine fertile appartenant à la rangée interne et correspondant à peu près à l’axe de l’épi. La symétrie générale , la relation des staminodes avec les sépales , et le mode d’adnexion des staminodes entre eux , dé- montrent que ces parties doivent être dénommées comme nous venons de le faire. En effet, selon les lois de la symétrie générale, les étamines internes doivent alterner avec celles de Ja rangée externe , ce qui a lieu pour les staminodes que j'ai désignés comme étant, soit internes, soit externes; du reste, la comparaison des Scitaminées avec les familles voisines confirmera encore nos assertions. La relation des sépales avec les staminodes détermine aussi l’ordre de ces derniers : les sépales internes doivent corres- pondre aux étamines internes , aussi correspondent-ils exacte- ment à l’étamine fertile et à chacun des lobes du synème. Les sépales externes doivent correspondre aux staminodes externes: leur position n’est point aussi évidente que celle des sépales internes , parce que souvent ils sont tous portés d’un côté pour former une enveloppe fendue latéralement; mais au moins ils v’offrent rien de contraire à la symétrie que je viens d’établir. Enfin, la connexion des staminodes internes avec les externes montre la position réciproque de ces parties; la substance du synème s’avance toujours vers l’étamine fertile, en se soudant non avec le bord, mais avec la face interne des autres stami- (7) nodes qu'elle rejette ainsi en-dehors : quelquefois la base de l'étamine et la substance du synème se joignent immédiate- ment, sans l’interposition des staminodes externes. D’autres fois les staminodes externes s’interposent entre l’étamine et les staminodes internes, au moins dans la partie supérieure, comme du reste cela se voit fréquemment dans les fleurs régulières. Tel est le type général que présentent le système ealical et le staminaire dans les Scitaminées. Dans le genre Kæmpferia, la structure générale de l’anthère, du style, du stigmate, de l'ovaire, est entièrement semblable à ce qu’elle est dans les autres genres. Ainsi, le style, pl. V, fig. 2K , est filiforme, placé entre les loges de l’anthère f, f, et se termine par un stigmate concave, cilié. | Les loges de l’anthère, fig. 3, b, b, sont placées sur la face antérieure du filet a, c; elles s'ouvrent longitudinalement et . sont subdivisées intérieurement par des processus d, d. L'ovaire est à trois loges, et les graines, fig. 4, A, À, sont attachées dans l’angle interne des loges ; l'ovaire est surmonté de deux appendices D, D, filiformes, grèles, un peu plus jaunes que le style B, et formant avec lui un assemblage symé- trique au milieu du sommet de l'ovaire. Nous ne remarquons donc plus rien de spécial dans cette plante, si ce n’est que les appendices épigynes ressemblent à des styles stériles , plus que ceux des autres genres. COSTUS. Le genre Costus, bien que présentant l’organisation fonda- mentale que nous avons aperçue dans les précédents , va encore nous offrir une modification essentielle , qu’il est indispensable de constater. J'ai analysé, à l'état frais, deux espèces de ce genre : je vais (A) d’abord décrire les parties qui composent leur fleur, puis je les comparerai à celles des autres genres. La première espèce est le Costus speciosus, Smith (C. spe- ciosus , B., angustifolius , Botanic. Regist. 665; C. nipalensis, Roscoe), que j'ai observée à Lille avant l'épanouissement de la fleur. Elle a, comme les autres plantes de la même famille, trois sépales extérieurs, pl. VIT, fig. 1, 2, 3, À, À, À, soudés en un calice extérieur à trois lobes alongés, rougeâtres, fermes, à nervures parallèles. Outre les sépales extérieurs, on trouve trois sépales internes, fig. 3, B,B,B, d'un blanc rosé, et séparés plus profondément que les sépales extérieurs. Les sépales étant enlevés, on voit une division, fig. 4,C, C, D',D, D, large, blanche, à préfloraison corrugative, à cinq lobes ; les lobes C, C, sont irrégulièrement sinués; celui du milieu , D’, paraît quelquefois avoir la nervure plus saillante , peut-être ce lobe n'est-il pas constant. Les lobes exté- rieurs D, D, sont plus larges, plus minces, irrégulièrement sinués. A l’opposite de la division précédente , on trouve une division dressée, ovale , émarginée au sommet ; la figure 4 E, la montre par la face extérieure, qui est couverte de poils couchés; la fig. 5, E, la montre par la face intérieure. Sur le milieu de cette face interne est placée une anthère, adhérant seulement par la ligne dorsale, à loges écartées, et cachant le style dans le sillon qui les sépare. La fig. 7, qui offre la coupe transversale de l’anthère , fait comprendre comment les loges a, a, qui, du reste, sont sub- divisées par des processus, ne tiennent que par le dos à la division pétaloïde b, qui porte l’anthère. Le style, fig. 8, est terminé par un stigmate infundibuliforme sub-bilabié, crénelé. La deuxième espèce que j'ai étudiée à J'état frais est le Costus (72) Pisonis, Bolan. regist. 899. Costus spiralis, Roscoe, 79; C. Jacuanga, aliis Paco Caatinga, Piso., Hist. nat., brazil, 98. C’est à tort que dans le Sweet’s Hortus Botanicus, on rapporte le Costus Pisonis au C. cylindricus. J'ai vu le C. Pisonis eu fleur dans la belle serre du jardin de Dijon. Les fleurs de cette plante forment à l'extrémité des tiges des têtes globuleuses. Les feuilles couvrent la tige jusqu’à l’extré- mité et touchent l’épi. Les écailles qui recouvrent les fleurs sont rouges, très-larges, très-concaves , très-obtuses , étroite- ment imbriquées. Les fleurs sortent des écailles une à une, et sont longues d'un pouce et demi. Elles ont un calice extérieur, pl. VII, fig. 1 B, court, plus large que le tube de la fleur, d'un rouge foncé, à trois lobes peu profonds, sub-réguliers, à nervures très-marquées, convergentes vers le sommet des lobes. Les sépales internes, fig. 1, C, C, C, sont soudés à la base, ovales, larges, obtus, roses. L'étamine fig. 4 est organisée comme celle du C. speciosus, c'est-à-dire que l’anthère F est placée sur la face d'un filet pétaloïde E, auquel elle adhère par le dos et par lequel elle est dépassée; mais le filet est beaucoup plus large relativement à l'anthère que dans l'espèce précédente , de manière qu'il la déborde de beaucoup, et que celle-ci parait placée au milieu d’une division pétaloïde, qui est analogue aux autres divisions par sa couleur rose. A l’extérieur cette division est recouverte - de poils corolloïdes, épars, renversés, crispulés; au sommet elle présente deux dents séparées par un bord droit qui offre au centre une petite dent, partagée par une incision à peine visible. La division opposée à l’étamine, fig. 2, D, D, D, et fig. 3, est rose comme le reste de la fleur; elle présente une structure particulière : elle a cinq faisceaux de nervures comme le €. (7%) speciosus ; mais ses divisions ne sont point amples et membra- neuses comme dans cette dernière espèce. Les trois faisceaux médians , formant trois nervures simples, se rendent aux trois divisions médianes, fig. 3,C, C, D’, qui sont très-courtes, émarginées, épaisses, jaunätres ; les faisceaux latéraux se ren- dent aux divisions latérales, qui sont également émarginées : des deux lobes formés par leur échancrure, l’interne est semblable à ceux des divisions précédentes ; l’externe est mem- braneux , large et rose ; la nervure qui se rend au lobe interne de chaque division externe est semblable à celles des faisceaux des divisions médianes; mais les lobes latéraux recoivent des nervures nombreuses qui naissent de la base. Pendant la préfloraison, et même après l’épanouissement, la division opposée à l’étamine est plissée longitudinalement, de manière qu'extérieurement elle présente un sillon longitudinal entre chaque division émarginée; par conséquent elle offre quatre sillons longitudinaux. On voit d’après cette description que la conformation de cette espèce la rend fort distincte du C. speciosus , et l'en fera séparer pour former un genre. Ce qui frappe dans le genre Costus, c'est que la fleur , outre les sépales externes et internes, ne présente que deux divisions pétaloïdes opposées : l’une , beau- coup plus étroite, porte l’anthère sur sa face interne, et est souvent émarginée au sommet; l'autre a quatre ou cinq lobes. Les deux staminodes externes qui sont ordinairement placés entre la base de l’étamine et celle du synème ne s’apercoi- vent pas. Sont-ils avortés ? sont-ils confondus avec le synème ? sont- ils réunis de manière à former la division pétaloïde qui porte l’anthère sur la face interne ? Au premier coup-d’æil on serait tenté d'admettre cette der- nière supposition; le support de l’anthère est émarginé au sommet et semble ainsi représenter deux staminodes; elle (74 ) porte l’anthère sur sa face interne comme si le filet était soudé avec des staminodes externes. Mais le Kæmpferia , qui a deux staminodesexternes au maximum de développement, et plusieurs autres genres ont l’anthère fondamentalement semblable à celle du Costus, c’est-à-dire que la substance du filet recouvre tout le dos de l’anthère, et que latéralement elle la déborde, non pas autant que dans le Costus, mais assez pour faire voir que les loges sont posées sur la face interne du filet ; cette disposi- tion se rencontre dans toutes les plantes de la famille. Dans le Kæmpferia, etc. , le filet dépasse aussi le sommet de l’anthère, et l’appendice qu’il forme est à deux lobes, munis chacun d’une ner- vure; de manière que dans ce genre, l’étamine, bien qu’évidem- ment dégagée de toute soudure, est formée des mêmes éléments que celle du Costus. On doit donc admettre aussi que, dans ce dernier genre , l’étamine fertile est isolée, et que la partie large et en quelque sorte pétaloïde qui la porte n’est que le filet. Si les staminodes ne sont pas unis à l’étamine fertile , sont-ils réunis au synème ? cette supposition paraît infiniment plus probable. En effet, le synème des Costus ne ressemble pas à celui de l'Æedychium, du Kæmpferia, du Globba; il a cinq lobes. Ce dernier nombre indique clairement que le synème réunit les cinq staminodes , trois externes et deux internes. La disposition des nervures est un argument décisif en faveur de cette opinion; elles forment cinq faisceaux distincts qui vont se rendre à chacun des lobes; le synème est donc évidemment formé des cinq parties réunies. D'après ces faits, on ne peut dire que les deux staminodes qui se trouvent ordinairement entre l’étamine fertile et le synème sont complètement avortés. Le genre Costus est donc régulièrement semblable aux autres genres de la famille. Il a un calice extérieur, trilobé; un calice interne à trois sépales soudés ; un synème à cinq lobes représentant les cinq SA ns LD er tt TU EURE RE (75) staminodes; une étamine à filet large , débordant et dépassant l’anthère qui est placée sur sa face interne. Mais si tous les Costus présentent les mêmes éléments orga- niques que les autres genres des Scitaminées, et s'ils ont tous un caractère commun , savoir : la confusion des cinq staminodes en un synème quinqué-lobé , les seules espèces que nous avons analysées montrent que le genre doit être divisé. Nous le parta- geons donc provisoirement de la manière suivante : $ IL Costus. Calice extérieur à trois lobes alongés ; synème ample à cinq lobes membraneux, larges, arrondis ; filet débordant peu l’an- thère sur les côtés; la portion du filet qui dépasse lc sommet de Vanthère , large , émarginée; stylodes nuls. Ex. Costus speciosus. $ IL. Jacuanga. Calice extérieur plus large que le tube de la fleur à trois lobes courts ; synème à quatre plis longitudinaux, à cing lobes très-courts, émarginés ; filet beaucoup plus large que l’anthère, portion qui dépasse le sommet de l’anthère large, émarginée ; stylodes nuls. Ex. Costus Pisonis. ZERUMBET. J'ai recu, sous le nom de Costus speciosus, une plante qui m’a été annoncée comme originaire des environs de Batavia , et qui est certainement le Zingiber Zerumbet (Zerumbet Zingiber, Nob.). Je décris ici la plante, que j'ai vue vivante , parce qu’on ne peut douter, en l’observant en cet état, qu’elle ne doive être rapprochée des Costus. (7%) La tige fleurie de cette plante, pl. VI, fg. 1, sort du rhi- zome et n’est couverte que d’écailles engainantes, larges, obtuses, scarieuses en leurs bords. Elle se termine par un épi, C, ovoïde , formé d’écailles très-larges, concaves, vertes, à bords blancs et scarieux, étroitement imbriquées, mais ne formant pas un capitule dur; quand elles sunt desséchées , leurs ner- vures sont noirâtres; elles sont dépassées par les fleurs D, D, D. Celles-ci sont enveloppées d’une bractée, fig. 2 et 3 A, transparente, cachée par les grandes bractées extérieures et ayant le dos qui correspond à peu près à l'axe de l’épi ; les bords se recouvrent du côté extérieur. Le calice extérieur , fig. 4 B, est aussi mince, transparent , fendu profondément du côté extérieur ; son sommet , garni de quelques dents irrégulières, est tourné du côté de l’axe de l’épi. Les sépales internes, fig. 5 D, D, D, sont très-minces, à peine jaunâtres, marqués de nervures qui deviennent brunes après l'anthèse ; celui qui répond à l’étamine est un peu plus large que les deux autres, qui répondent au synème. Ceux-ci sont soudés plus haut avec le synème. Outre les sépales, la fleur ne présente qu'une seule division placée à l’opposite de l’étamine, c’est le synème , fig. 6, E; il est à quatre lobes, dont les deux latéraux sont plus petits; il est placé au côté extérieur de la fleur, jaunâtre , à préfloraison cor- rugative, garni de nervures fines , s'épanouissant au sommet des lobes, devenant brunes après l'anthèse. La figure la représente déplissée artificiellement ; par con— séquent elle serait plus ample et non ridée si elle était natu- rellement épanouie. L'étamine fig. 6, F, et fig. 7 a une anthère placée sur la face interne d’une division élargie, à laquelle elle ne tient que par le dos, mais par une surface assez large. La partie supérieure de la division anthérifère dépasse beaucoup les loges; elle devient aiguë au sommet et enveloppe le style comme dans le (77) Zingiber dont nous avons parlé. Ce filet est charnu, jaunâtre, il présente des lignes brunâtres à la base et devient tout-à-fait brunâtre au sommet après l’anthèse. Le filet proprement dit, ou la partie qui sert de support à l’anthère , est court ; il ne s’at- tache pas tout-à-fait à la base de l’anthère , mais un peu dorsa- lement. Le style, fig. 7,E, et fig. 8, C, est fort alongé, de manière que le stigmate fig. 6, G, et fig. 7 F, dépasse l'appendice stami- naire. On voit que cette plante est, comme les Costus, dépourvue de staminodes distincts du synème. Il se rapproche donc de ce genre; il en diffère essentiellement par la conformation du synème, qui n’a que quatre lobes et n’a point les faisceaux de nervures semblables. Il en diffère encore par le calice extérieur fendu latéralement , les deux sépales externes inférieurs soudés assez haut avec le synème , et surtout par le filet s’insérant à la base du dos de l’anthère, à peine plus large qu’elle et muni d’un appendice terminal subulé et enveloppant le style; enfin par la présence des stylodes, fig. 8, E, E. L'organisation du synème me fait penser que les staminodes externes ne sont pas soudés avec lui, mais qu’ils sont avortés. Les espèces que nous conservons dans le genre Zingiber dif- férent des Zerumbet par la présence des appendices latéraux seulement. Ces espèces ont des rapportsavec l'Amomum comme nous l'avons dit. Par suite de ces dispositions on partagera le genre Zingiber : l’une des sections ( Zingiber ) sera placée à la fin de la tribu des Amomées; l’autre ( Zerumbet ) commencera celle des Costoïdées. MANTISIA. En observant les genres précédents, nous avons constaté, dans tous, le caractère typique de la famille ; mais nous avons reconnu des modifications spéciales dans chacun des appareils orga- (78 ) niques. Les genres Mantisiu et Globba de Roscoe, que nous allons examiner , vont nous en offrir de nouvelles, Je décrirai d’abord avec détail le Mantisia saltatoria. Cette plante charmante, aux formes fantasques, dont le nom spécifique vient de ce que sa fleur ressemble , dit Roscoe , à une danseuse de l'opéra (to opera girls dancing), a fleuri dans les serres du jardin de l’école de médecine , et je dois les échan- tillons que j'ai observés à l’obligeance de mon savant ami, le professeur A. Richard. Les fleurs sont en grappes; elles sont garnies de bractées, pl. IT, fig. 1 A; son ovaire B est à côtes; le calice extérieur, plus large que le tube intérieur, est bleu, à trois lobes arrondis, peu profonds; le tube D, formé par les sépales externes et le système staminaire, est pâle, couvert de poils glanduleux , un peu dilaté à la base dans la partie qui renferme les stylodes ; les sépales internes E, E, E’, sont au nombre de trois , bleus, arron- dis ; les deux inférieurs E, E plans, adhèrent obliquéement à la portion du tube, formée par la base du synème. Le supérieur E’, inséré plus haut, est galéiforme ;le synème, F, est jaune et bilobé; il présente une disposition toute particulière; il est fortement rabattu et sa base remonte très-haut vers la base de l’étamine et se termine par deux processus filiformes f, f. Il résulte de cette disposition que l’orifice du tube est fortement oblique ; que la partie inférieure de cet orifice descend plus bas que les bords de la base du synème, et aussi bas, et même plus bas que le point d'insertion des sépales internes; la base du synème , au contraire , s'élève plus haut que les sépales. Cette disposition donne à la fleur une apparence tout-à-fait insolite. Les deux staminodes externes G, G, sont soudés avec l’éta- mine plus haut encore que le point où la base du synème forme les processus f, f; ils sont bleus et presque filiformes. Le filet de l'étamine H est étroit en gouttière ; l’anthère I a deux loges écartées par la base. Ces loges sont portées par une (79) partie membraneuse, fig. 2 et 3, H, H, jaunâtre, paraissant distinctes du filet, s’élargissant latéralement pour former deux appendices latéraux qui débordent l'anthère, envoyant infé- rieurement un prolongement sur la base des loges, ce qui fait paraître l’anthère échancrée à la base ; enfin, formant au-dessus de l’anthère un petit processus arrondi, obtus. Le style, fig. 1 et 2, J, est filiforme, logé dans la gouttière du filament de l’étamine ; le stigmate K est blanc, transparent, infundibuliforme , cilié. Le sommet de l’ovaire porte deux ty lodes, fig. 4, L, L, filiformes, appliqués contre la base du style. Tels sont les caractères principaux de cette plante singulière. Je vais présenter ceux du genre Globba , puis je comparerai la disposition particulière des parties dans l’un et l’autre genre. GLOBBA , Roscoe. Les espèces de ce genre sont bien différentes des Globba nu- tans et erecta qui doivent être placés loin des plantes que je décris actuellement. Le genre Globba a une ressemblance très- grande avec le Wantisia ; mais il a des caractères fort précis qui l'en distinguent, et, selon moi, c’est à tort que Roscoe a réuni le Mantisia au Globba. | Je vais décrire le Globba orixensis de Y'herbier de Wallich que j'ai vu dans la collection de M. B. Delessert. Toute la fleur est couverte de petites glandes, ce qui se voit du reste dans un grand nombre de plantes de cette famille. L'ovaire, pl. I, fig. 1 B, n’a point de côtes: le calice exté- rieur , C, est semblable à celui du Mantisia, mais ses trois lobes sont plus marqués et plus aigus ; le tube D est aussi beaucoup plus étroit que le calice extérieur, et parmi les trois sépales in- ternes , E, E, E’, les deux latéraux E, E, sont ovales plans, soudés obliquement avec la portion du tube formé par la base du synème; le médian E est concave, uni au tube jusqu’à la ( 80 ) hauteur du bord supérieur des sépales latéraux. Ces dispositions sont analogues à celles du Mantisia. ” Mais l'insertion des staminodes est tout-à-fait différente dans le Globba et le Mantisia : dans le premier, ils sont, comme dans les cas ordinaires, insérés à la hauteur de la base du filament , à peu près au même point que les sépales internes ; de sorte que la base du synème est bien plus élevée qu'eux ; dans le Han- tisia ils se soudent très-haut avec le filament , et sont encore plus élevés que la base du synème. Ces différences sont éminemment caractéristiques. Les staminodes du Globba orixensis sont très-minces, de sorte que, dans les échantillons desséchés, ils s’accolent facilement aux sépales internes et sont difficiles à apercevoir. Le synème, F, est rabattu ; sa base, qui se soude très-haut avec l’étamine, pré- sente de chaque côté unenervure très-prononcée quise recourbe en arc et circonscrit ainsi l’orifice oblique du tube de la fleur. Le filament, H, est membraneux, transparent , élargi sur- tout en haut; l’anthère , I, est un peu échancrée à la base , à loges parallèles, attachée par la partie inférieure du dos, placée sur la face antérieure d’un connectif qui ne forme aucun appen- dice , et ne déborde qu’imperceptiblement les loges ; seulement il les dépasse un peu au sommet, et forme un très-court pro- cessus. Cette anthère se distingue donc essentiellement de celle du Mantisia. Le style, J, est filiforme; le stigmate, K, est concave; les stylodes, fig. 2, L, L, sont subulés, assez épais, durs, bruns à la base, blanchätres au sommet (à l’état sec). Les Globba pendula, careyana, marantina, ont la même organisation que le GL. orixensis , mais l’anthère présente des modifications importantes dans chacune de ces espèces : les Gl. careyana et marantina ont l’anthère bordée de chaque côté par un appendice membraneux. Cet appendice est entier dans le premier ; il est en croissant, c'est-à-dire qu’il présente deux pointes de chaque côté , dans le second. (s1] Dans le G@L. pendula, les loges de l'anthère se prolongent inférieurement en un appendice qui a la forme d'un éperon long, aigu. Il est à remarquer que l’anthère du Mantisia a les éléments des appendices des GL. careyana et marantina, puisqu'elle a des appendices latéraux , et qu’elle a, en même temps, les élé- ments des éperons du G!. pendula , la substance du connectif se prolongeant sur la partie inférieure et libre des loges. Ces faits sont une nouvelle preuve queles anthères si diverses des Scitaminées ne présentent que des modifications d’un même type. Les formes des appeudices qu’elles présentent ont paru cependant suffisantes pour servir de caractères géné- riques; en admettant ce principe , il faudrait diviser le Globba en plusieurs genres. I. Cozesrocxra, Roxb.Donn. cat. h. cant. Anthères garnies d'ap- pendices latéraux. Ce genre pourra peut-être se subdiviser : A, appendices entiers (Globba careyana ); 8 ,appendices découpés en crois- sant ( Gl. marantina ). IT. CERATANTHERA. Anthères garnies à la base d'appendices en forme d'éperons ( Globba pendula ). III. GLossa. Anthères sans appendices (Globba oritensis). Tous ces genres ont une extrême affinité entre eux ; ils ont aussi des rapports évidents avec le Mantisia, qui, comme eux, a un synème fortement rabattu, dont la base remonte consi- dérablement sur les bords du filet de l’étamine ; de sorte que le synème est vertical, et fendu aux deux extrémités , et que l'orifice du tube est très-oblique. Ils différent du Mantisia parce que leurs staminodes restent insérés près des sépales internes, bien au-dessous du point où arrive Ja base du synème ; tandis que 6 (8) dans le Mantisia les staminodes s'élèvent en même temps que le synème et plus que lui; de manière qu'ils sont soudés avec le filament au-dessus des appendices qui forment l'extrémité de la base du synème. Cette différence remarquable qu'offrent des plantes si voisines change tellement leur symétrie qu'on pourrait être conduit à penser que les divisions filiformes du Mantisia sont des appen- dices du filet de l’étamine, qui dans le Globba orixensis seraient représentés par les deux nervures arquées que présentent les bords du synème, et qui conséquemment ne seraient plus libres mais soudées avec le synème. Mais, dans cette hypothèse , on admet que l’étamine a des appendices qui n’ont pas d’analogue dans les autres genres; il faut admettre ensuite ou que les staminodes externes sont avortés dans le Mantisia, ou qu'ils sont formés par les processus de la base du synème , tandis que les staminodes externes du genre Globba ont une tout autre position. D’après ces suppositions, le Mantisia présen- terait donc des anomalies plus considérables que dans notre manière de voir. Il nous semble par conséquent que la ma- nière dont nous avons envisagé la conformation de ces plantes est plus en corrélation avec les faits positifs, elle est d’ail- leurs rendue plus probable encore par les analogies qu’on rencontre dans d’autres genres de la famille, puisque lAmomum et le Gastrochilus ont les staminodes soudés avec le filament. RÉSUMÉ. Les analyses que nous venons de faire suffisent pour nous faire connaitre que la fleur de toutes les Scitaminées est orga- nisée sur le même modèle. Dans toutes, on trouve sur le sommet de l'ovaire trois sépales externes , soudés en un calice extérieur d’une seule pièce, plus (83) ou moins trilobé, souvent fendu du côté extérieur , et n'ayant aucune connexion avec le tube formé par les sépales internes et le système staminaire ; {rois sépales internes soudés en un calice intérieur , tubuleux , pétaloïde , à trois lobes. Une seule étamine fertile appartenant à la rangée interne, placée supérieurement , c'est-à-dire du côté de l’axe de la tige, mais ne lui répondant pas exactement , munie d’une anthère à deux loges subdivisées, placées sur la face interne d’un filet plus ou moins élargi , un peu libre à la base. Un synème, ordinairement bilobé, placé inférieurement, c’est-à-dire à l’opposite de l’étamine , par conséquent au côté extérieur de la fleur; il représente les deux autres étamines internes. Deux staminodes , représentant deux étamines externes, placés de chaque côté , entre l’étamine et le synème , quelque- fois peu ou point visibles. Le troisième staminode externe est avorté ou confondu avec le synème. Un seul style placé dans sa portion supérieure entre les deux loges de l’anthère , terminé par un stigmate infundibuliforme , quelquefois fendu. Presque toujours deux stylodes épigynes accompagnent la base du style. On appréciera bien la disposition des parties par le tracé fictif que nous offre la planche X VIT, fig. 3. À (dessinée en noir) est le style; les points noirs a, a, les stylodes ; B’ (dessiné en noir ) est l’étamine fertile ;: B, B ( mar- qués par des raies) les deux staminodes internes formant le synème ; C’, C' (marqués par des raies) les deux staminodes externes ; C (non ombré) le troisième staminode externe qui avorte complètement ou se soude avec le synème. D, D, D (marqués par des raies), les trois sépales internes. E, E, E (marqués par des raies), les trois sépales externes. Tels sont les caractères généraux des Scitaminées ; mais si la conformation des organes, vus dans leur ensemble, est (84) identique dans tous les genres, chaque appareil organique subit des modifications diverses, et s'éloigne plus ou moins du type régulier. Aüïnsi, si nous cherchons à établir le degré de soudure des sépales internes avec le système staminaire, nous voyons, dans le plus grand nombre des genres, que l’étamine et les stami- nodes s’insèrent régulièrement sur le calice interne; mais quel- quefois le sépale supérieur contracte adhérence bien plus haut que les deux sépales latéraux, comme dans le Mantisia,le Globba orixensis, etc. ; d’autres fois, au contraire, ce sont les sépales latéraux qui se soudent bien plus haut ; exemple notre Zerumbet. Le tube a ordinairement son orifice dirigé en haut , le synème étant peu rabattu ; mais dans le Mantisia et le Globba orixen- sis, etc., l’orifice est dirigé en avant, le synème étant presque vertical ; on voit une très-légère tendance à cette direction dans V'Amomum dealbatum. Si nous considérons, sous le rapport de la grandeur, les sta- minodes externes, qui paraissent soumis aux plus profondes altérations , nous les voyons grands, pétaloïdes, au maximum de développement, dans le Kæmpferia; encore très-amples dans l'Hedychium ; déjà beaucoup moins développés dansle Curcuma ; ils ne sont plus que rudimentaires dans les Globba nutans et erecta (Catimbium ). Dans les Alpinia, les Amomum, etc., ils finissent par disparaitre , soit qu'ils s’oblitèrent entièrement , comme dans le Zerumbet, ou qu'ils se réunissent au synème, comme dans les Costus , etc. Si nous considérons la position de ces staminodes, nous les voyons placés en-dehors de l’étamine et du synème, etles enve- loppant , dans le Kæmpferia; c'est la disposition typique. Dans l'Æedychium ils paraissent encore externes, vus par le côté intérieur de la fleur ; mais ils s’enfoncent considérablement dans l'intervalle de l'étamine et du synème, et déjà ils sont enveloppés par ce dernier dans la préfloraison. ( 85) Dans les A/pinia, les Amomum, etc., ils paraissent placés dans le même cercle que l’étamine et le synème , avec les bords desquels ils semblent se continuer ; il n’y a plus qu’une saillie de la substance du synème qui semble passer en-dedans des staminodes pour aller s'unir à l’étamine. Dans les Globba nutans et erecta, ils sont tellement poussés en-dedans qu'ils semblent placés sur la face interne du synème; les bords de cette division, ainsi que ceux de l’étamine , parais- sent s'unir avec leur face externe , et la côte saillante du synème semble plutôt se continuer avec eux qu’aller rejoindre le filet anthérifère ; ces appendices semblent alors des staminodes internes déplacés qui enverraient des processus jusqu’à la place qu’ils devraient occuper dans la symétrie naturelle. Si enfin on cherche à déterminer le degré de soudure qu’ils ont avec J’étamine ou le synème, on voit qu’ils se soudent avec l’étamine dans le Mantisia, le Curcuma , Y Amomum, à tel point qu’on les a pris pour des dépendances du filet de l’éta- mine; d’autres fois ils sont exactement intermédiaires entre l’'étamine et le synème ; d’autres fois enfin, ils ont une telle tendance à se porter vers le synème , qu’ils se confondent avec lui, comme dans les Costus , etc. La conformation de l’étamine n’est pas moins sujette à varier, quoique le caractère principal reste immuable. Le filament, quelquefois grèle , est d’autres fois pius ou moins membraneux ; il enveloppe plus ou moins étroitement le style ; les loges de l'anthère sont toujours plus ou moins écariées, tapissées sur leur dos par une substance charnue qui est le connectif. Elles sont placées sur la face interne du filet et cachent une portion du style entre elles; probablement la substance du connectif tapisse la portion du filet à laquelle sont soudées les loges. Ce connectif, ou la portion du filet qui se trouve entre les loges, est quelquefois très-étroit comme dans l'Æedychium , le Globba oryxensis, ele., de sorte que les loges sont fort rapprochées ; ( 86) d’autres fois il est très-large comme dans les Globba nutans et erecta, les Alpinia; les loges sont alors tellement écartées, que les botanistes les ont prises pour deux anthères distinctes; quel- quefois le filet ne s'étend pas jusqu’au sommet des loges, l’an- thère semble alors un peu échancrée au sommet, Ex. A/pinia, Globba nutans ; d'autres fois, le filet dépasse très-peu le sommet des loges: Hedychium , Globba orixensis ; enfin, quelquefois il les dépasse de beaucoup et forme un appendice terminal de forme très-diverse, Ex. Costus, Kæmpferia , Amomum, Zingiber, etc. Daus certaines espèces, le filet ne déborde pas latéralement les loges de l’anthère ; Ex. Hedychium ; dans le Kæmpferia , il les déborde un peu; dans le Mantisia , le Colebrockia, il forme deux oreillettes remarquables ; dans le Costus Pisonis, etc., les loges semblent placées sur la face interne d’un filet pétaloïde qui les déborde largement. A la base, les loges descendent peu au-dessous du point d'insertion de l’anthère ; quelquefois cependant elles descendent davantage et reçoivent un prolongement du connectif; Ex. Man- tisia, Curcuma , Hedychium , etc. Les stylodes se font remarquer aussi par des caractères divers: souvent ils existent; dans des cas rares, Ex. Costus, ils man- quent ; leur forme est loin d’être toujours la même ; leur con- sistance est diverse, etc. Enfin, les variations qu'affectent les organes floraux sont infinies; et, dans bien des cas, on passe de l’une à l’autre par des transitions imperceptibles. De manière que si cette diversité peul utilement servir de signes distinctifs, en bien des circon- stances il arrive qu'il est extrêmement difficile de poser la ligne de démarcation des genres. Il est surtout fort difficile de les classer méthodiquement et nettement, en offrant un moyen analytique de les reconnaitre. Roscoe, dans son magnifique ouvrage sur les Scitaminées, en a donné une classification qui semble assez facile, mais qui pré- (87 ) sente plusieurs défectuosités : la première division repose sur la disposition du filet de l’étamine par rapport à l’anthère. Selon cet auteur, dans certains genres, l'anthère est nue, dans d’autres, son dos est recouvert par la substance du filet. Or, il est avéré que le filet s'étend toujours sur la face dorsale des loges ; il est seulement plus ou moins élargi. Quelquefois l’auteur que nous citons, et qui fonde presqu’en- tièrement sa classification sur la conformation de l’étamine, considère comme des. dépendances de cet organe des parties qui en sont distinctes : ainsi, dansle Curcuma , il prend pour des appendices de l’étamine fertile les deux staminodes externes; d’autres fois il range dansune division caractérisée par l’anthère munie d’appendices latéraux, des espèces qui n’en ont point. Ainsi le G/obba orixensis est réuni avec le Mantisia, et placé dans une section à anthère bordée d’appendices membraneux. Enfin, et c’est là le grand vice de la classification, elle ne fait pas connaître l’organisation générale de la fleur de ces plantes; elle ne donne pas une idée nette des divers organes et de leurs rapports. Je crois, pour ces raisons, devoir présenter une autre division méthodique. Voyez ci-contre le tableau des genres des Scitaminées. ‘SHANINVILTIS TABLEAU DES GENRE I. KÆMPFÉRIÉES. Anthère munie d' Staminodes externes recouvrant le synème ps { Point d'appendi terminal; synè ventru....... II. HEDYCHIÉES. Staminodes externes non soudés avec l ; et l'étamine dans la préfloraison. Staminodes externes pétaloïdes. ]Staminodes externes recouverts par Synème : ne filet de l’étamine. plus CET] PF, T2 II. CURCUMÉES. Staminodes sou : la préfloraison. 5 SE , (D PE IIE; Amomun dealbaltum . F Fig.4., à / Curcurma UE Mantisia saltatoria. 4 2. Globba orixensis. FE Fig 1. ; Lith de Hlocquel a Le 1 . su HET JS cclomineces. 2 808 LP | Hedychium angustoliurn . TA 3 , Scitaminees. Th Lertbouder sjdel{ ah ele Flecquel a futé, A V'TE Hedhjchium Coronarium G | F DD NES : : Lith° d Elcequel a Lille J'eitamineer. 14 Lestiboudos dt M 7. Lerumbel Linquber. | Fig. 2. Fiy 3 Fu À. À Joétaminces FLN Luihdi Hlor que l'a lut, Th Lu iiborelers def! Qt Costus Pisonis . ( Jacuanga,Nob -) Fig. 1. D S'ectaumueneesr. D 77 Plourquet n Jotble Th Loslihendois, ‘dl ne PL, VERS nn er nn SERRE nee - Marassta arurtlrucect Maranta.… _flea LOS: Fig. 6. Fig. A Calatheu Zcbrina{Maranta ) LE LA Cannees. Th. hestiboudois del! 4 Ah de Blocquel “ Lille. Fi 4,4 LA 48 z ETES: , LS XD Street EN LT pbs ep ;mT LE SD01J1)0.1 2& Ée 2 CPAS SAHIVSAN À | | | f \ “ (2 1725 77/07) s 27%71 ERA ie este Ni | { id 5 E “f la D Tr’ LA Er rs Helconia Bihar. PACE, MUSACEES. Jfre/rlztees. ?” Helicorua brasiensis ou bicolor. PHXIT. D Lil: MUSACLES Acliconices. Musa rorea. Lg. f. L MUSACEES Acliconrees. Wu lit. équel, a lille : … 0 “ 1 \ : 4 ne ï u - . ‘7, SACEES /clcontees. e Idée Zocqu Musa coccineu. (suite, 4 7: LT MUSACEES Aouconees. er / Fig. 7. ee / PDEXV PA VT [\} \ IL A |] N \ | || | \ \ \ | \ & ORCHIDEES G ORC HIDÉE s- monantherces. + ‘ p t L 4 1 Fig-1. E Cannées on Marantacees. le Blocquel a Lit Ep idendrum cilare. Fig 6e à G.. "44 / W 2 ÿ Heliconices . Fig.2,85 C yprip edees. E 1q- 3. Orchidees monantherées. ( 161 } Bihai et dans l’humulis (fig. 8 ), inférieur dans l'A. psittacorum (fig. 9) , latéral supérieur dans l'A. brasiliensis (fig.6). Les sépales ont des positions corrélatives à ces changements. PLANCHE XIII. Musa ROSEA. Fig 1. Une fleur entière. À, A, A', À, extrémités des sépales extrémités des étamines. Fig. 2. Une fleur mâle, privée de son calice. À, rudiment d'ovaire; B, B, B, B, B, étamines ; C, rudiment du style, à trois divi- sions filiformes , inégales; D, glande placée dans l’espace laissé vide par la sixième étamine et enfoncée dans la base du style. Fig. 3. Division interne et supérieure du calice détaché. Elle est concave et entière, Fig. 4. Division externe inférieure, à cinq lobes, dont deux plus internes. Fig. 5. Fruit coupé transversalement , à trois loges; graines attachées à l'angle interne des loges, paraissant unisériées. Fig. 6. Un épi formant la terminaison de la tige. À, À, grandes bractées ; B, B, fleurs mâles insérées, deux ou trois ensemble, dans Vaisselle des bractées supérieures ; les fleurs sont souvent soudées entre elles ; GC, C, fleurs femelles fructifiées , elles ne se rencontrent que sous les deux bractées inférieures ; D, D, D, ete., cicatrices laissées par la chute des bractées. Ossenvarion. Cette espèce diffère du M. coccinea par les bractées de couleur différente , ne s’écartant que successivement à l'époque de l'épanouissement des fleurs , caduques. PLANCHE XIV. Musa coccINEA. Mg: r. Épi terminal , garni de bractées dont la plus inférieure , À, est foliacée au sommet , les autres, B, B, ont seulement une pointe verdâtre ; elles sont d'un rouge vif, concaves , écartées , plus longues que les fleurs; celles-ci, C, C, sont géminées sous chaque bractée. 11 (162) PLANCHE XV. Musa cocciNEA (suite). Fig. 2. Une des fleurs inférieures (femelles). À , ovaire après la fécondation ; B, division extérieure ou inférieure du calice enve- loppant complètement la supérieure, C; E,E, cinq staminodes filamentiformes, beaucoup plus courts que le style, et portés du côté de la division inférieure ; D, style terminé par un stigmate à trois lobes agglutinés (écartés artificiellement ) ; le style est un peu infléchi à la base du côté des staminodes ; entre sa base et le sépale supérieur est la place vide de la sixième étamine. Fig. 3. Une fleur supérieure (mâle) privée (artificiellement) de la division inférieure du calice. À, rudiment d'ovaire ; G, sépale interne supérieur (rabattu artificiellement); D, style terminé par un stigmate à trois lobes rudimentaires agglutinés ; E, E, E, E, E, étamines fertiles, placées du côté de la division inférieure du calice ; du côté de la division supérieure , il ÿ a un espace vide dans le cercle staminaire. Fig 4. Division supérieure du calice, lancéolée , sub-obtuse, embrassante. Fig. 5. Division inférieure, enveloppant la supérieure et ter- minée par cinq lobes; trois extérieurs, À, À, À, mucronés sous le sommet ; deux intérieurs, B, B, plus petits , soudés moins haut avec les lobes extérieurs latéraux qu'avec le médian. Fig. 6. Une étamine , formée d’un filet aplati, élargi supérieu- rement, portant sur sa face interne, vers ses bords, deux loges linéaires, écartées vers la base, s’ouvrant longitudinalement , et surmontées par une petite pointe formée par le filet, MusA PARADISIACA. Fig, 1. Une fleur femelle encore close. À, ovaire; B, calice. Les fleurs femelles sont placées 3-6 ensemble dans l'aisselle des bractées inférieures. ( 163 ) Fig. 2. Une fleur femelle, ouverte. À, portion de l'ovaire; B, division extérieure et inférieure du calice, révolutée au sommet; C, division interne ct supérieure , transparente, concave , présentant au sommet une bosse saillante en-dehors , et trois lobes , le médian plus long , infléchi, présentant des stries sur la face interne ; D, D, D, D, staminodes { le cinquième plus petit est caché par le style }; E, stigmate formé de trois lobes agglutinés , pultacés, portés par un style épais , sillonné, garni à la base d'une fossette F, qui sécrète une humeur sucrée, très-abondante; cette fossette glandulaire répond au point où devrait se trouver la sixième étamine, vis-à-vis le sépale supérieur interne. Fig. 3. Division externe et inférieure du calice, partagée au sommet en cinq lobes : trois extérieurs , À, À, À , larges , appen- diculés au sommet; deux intérieurs, B, B, courts, cachés par les précédents. Fig. 4. Une fleur femelle dépouillée de ses enveloppes. A, por- tion de l'ovaire ; B, B, B, cinq staminodes , dont un plus petit, ter- minés par un appendice qui rappelle l’anthére ; C, style; D , stig- mate. Fig. 5. Une fleur mâle, dépouillée de ses enveloppes (qui sont semblables à celles de la fleur femelle ); À , ovaire rudimentaire ; B, B, B, B, B, cinq étamines à filaments aplatis , présentant au milieu une côte longitudinale; anthères formées de deux loges étroites, longues, bordant la partie supérieure du filament et séparées par sa saillie longitudinale ; C, style garni à la base d’une fossette glandu- laire ( tenant la place de la sixième étamine), terminé par un stigmate subtrilobé , non pultacé, lisse. PLANCHE XVI. CyPRIPEDIUM INSIGNE. Ossenvariox. Dans cette planche et les suivantes, je ne donne que l'explication des figures nécessaires à l'intelligence de ee mémoire ; les autres ont trait à un travail spécial sur les Orchidées. Fig. 1. Fleur entière. À , pédoncule nu , pourpre, tout couvert de poils mous, courts, serrés, pourpres ; 4, ovaire trigone, aminci au som- (164 ) met, velu comme le pédoncule ; b, bractée embrassante se partageant facilement le long de l'angle dorsal qui est très-aigu , fendue presque jusqu’à la base du côté opposé; outre l'ovaire elle renferme un rudiment de bouton ; c , sépale externe, supérieur, courbé en avant, ondulé sur les bords , blanc au sommet, vert à la base qui est tachée de pourpre sale sur la face interne; d, sépale externe inférieur, large, vert, taché de pourpre en-dedans , formé par la soudure de deux sépales; e!, e, sépales internes alongés, élargis au sommet, verts, tachés de pourpre en-dedans , hérissés à la base (e’ est écarté artificiellement ); f, labelle, en forme de sabot , verdätre, purpurin en-dedans , hérissé à la base, un peu charnu, les bords de la base repliés en-dedans, jaunes, luisants ; g, staminode; supérieur correspondant au sépale externe supérieur , jaunâtre , à bords repliés en arrière, élargi et grandement échancré au sommet , mucroné au fond de l’échancrure, portant sur le dos un tubercule, À, arrondi, très-saillant. Ce staminode porte un grand nombre de poils purpurins sur les deux faces, et est comme glandulaire; &, une anthère; , support particulier de l’anthère, arrondi, comme recourbé au sommet et portant l’anthère au-dessous du sommet ; j, prolongement de la face antérieure du gynostème qui porte le stigmate , lequel est caché par les bords du labelle. Fig. 2. Sépale inférieur; détaché, montrant par ses nervures qu'il est formé de deux sépales soudés. Fig. 3. Labelle séparé. Fig. 4. Gynostème (grossi) vu par la face stigmatique. a, base du sépale inférieur formé par la soudure de deux sépales externes; b,b, base des sépales internes: c , base du labelle qui est très-épaisse ; d, partie inférieure du gynostème, présentant sur la ligne médiane une saillie devenant de plus en plus prononcée vers le haut ; e, sta- minode répondant au sépale supérieur (voir fig. 1); f, f, stipes courts, un peu courbés au sommet, portant les anthères g, g, qui s'insèrent obliquement au-dessous du sommet par un processus très-court , et mince; h, stigmate discoïide, ovale, convexe, presque lisse, pré- sentant en bas une très-légère impression concave ; ce stigmate est porté par un prolongement du gynostème très-marqué supérieure- ( 165) ment et éloignant le stigmate du staminode, peu marqué inférieu rement et rapprochant ainsi le stigmate de lajsaillie moyenne du gynostème. LIPARIS LOESELII. æ, pédicelle contourné de manière à rendre la fleur résupinée; b, b, valves séminifères larges, planes , subtriangulaires , présentant une côte saillante sur la ligne médiane ; les angles supérieurs de ces valves sont arrondis, saillants, de manière à dépasser un peu le sommet de l'ovaire ; la partie médiane du bord supérieur n’est point saillante et ne forme pas de rebord ; les bords latéraux sont un peu saillants ; c, filet intervalvaire étroit, répondant aux sépales externes ; d, d, d, sépales externes ; e, e, sépales internes; f, labelle ; g, gynos- tème ; k, anthère: à, masses polléniques déposées sur le clinandre. PLANCHE XVIL EPIDENDRUM CILIARE. Fig. 1. Fleur entière (quatre fois plus grande que nature). À, pédoncule; A”, pédicelle d’une fleur supérieure; B, bractée présentant une côte très-saillante; G, ovaire; D, D, D, sépales ex- ternes; E, E, sépales internes; F, F, labelle ; soudé avec le gynos- tème, jusqu'aux staminodes , et formant un tube avec lui ; le labelle présente à la base de la portion libre deux tubérosités (staminodes externes inférieurs?) jaunâtres, mousses, aplaties de dedans en dehors, se continuant jusqu'aux staminodes ; au sommet le labelle est divisé en deux lobes profondément frangés et séparés jusque près des tubérosités de la base; entre les lobes nait un lobe médian f, ( staminode interne?) très-long, subulé, continuant sa substance jusqu'à celle des tubérosités entre lesquelles il semble naître; G, gynostème ; dans l’état de dessication il offre une très-grosse nervure qui correspond au point où s’insère l’anthère, deux autres latérales qui se rendent au sommet des staminodes, H; enfin du côté du labelle on trouve trois autres nervures, une correspondant au lobe moyen du Jabelle, les autres se rendant au point de jonction du labelle et des staminodes , H. Entre ces nervures, il est d’autres ner- ( 166 ) vurés plus fines: ces faits tendent à corroborer l'opinion que les appendices du labelle sont des staminodes , comme H ; [, prolon- gement postérieur du gynostème lacinié, se continuant avec les staminodes , de sorte que l’anthère est complètement cachée. Tracé fictif montrant la symétrie des Musacées, Scitaminées, Cannées et Orchidées. Fig. 1. Musacées, Strélitziées. À , style régulier à trois divisions; B, étamine interne supérieure , avortée , opposée à un sépale interne ; B', B', les deux autres étamines internes ; C’. C/, C’, étamines externes ( ces cinq étamines perdent leurs anthères dans les fleurs supérieures du genre Musa) ; D, D, D, trois sépales internes, dont deux latéraux inférieurs , un supérieur ; E, E, E, trois sépales externes, dont deux Jatéraux supérieurs et un inférieur. Fig. 2. Héliconiées. À, style régulier, à trois sillons; B, B,B, trois étamines internes fertiles ; C/, C’, deux étamines externes fértiles ; C, troisième étamine externe remplacée par un staminode de forme variable, opposée au sépale externe supérieur ; D, D, D, trois sépales internes dont deux latéraux inférieurs et un supérieur: E, E, E, trois sépales externes dont deux latéraux supérieurs et nn inférieur. La disposition des sépales n’est pas toujours la même { voir les Heliconia , pl. XII , fig. 6 , 8 et 9 ): le sépale auquel répond le sta- minode devient latéral dans l'Heliconia brasiliensis, pl. XI, fig. 6. Il devient tout-à-fait inférieur dans l’Heliconia psittacorum , pl. 9. Dans ce dernier cas les sépales sont disposés comme dans les Stré- litziées, mais l'étamine avortée est inférieure au lieu d’être supérieure, elle correspond à un sépale externe au lieu de correspondre à un sépale interne. Fig. 3. Scrramnérs. À , style; a, a , stylodes ; B, B, synème formé par deux staminodes internes, inférieurs , soudés ; B’, étamine interne supérieure, fertile; C’, C’, deux staminodes externes ; C, troisième staminode externe , inférieur , complètement disparu ou confondu avec le synème. Fig. 4. Cannées. À, style; a, a, stylodes existant d'une manière (n16:7%) douteuse; B, B, staminodes internes. l’un inférieur libre, l’autre supérieur , constituant le synème avec l'étamine fertile B'; C, C, sta- minodes externes latéraux ; C , staminode externe supérieur, man- quant souvent ; D, D, D, sépales internes; E, E, E , sépales externes. Fig. 5. Oncumées , Cypripédiées. À , style; B’, B', deux étamines internes , latérales , fertiles ; B, la troisième étamine interne stérile , disparue , probablement soudée avec le labelle ; C’, un staminode ex- terne, supérieur, trés-grand , soudé avec le gynostème ; G, C, les deux autres staminodes disparus, soudés probablement avec le labelle ; D, D, D, trois sépales internes inférieurs formant le labelle ; E, E, E, trois sépales externes, un supérieur , deux inférieurs soudés. Fig. 3. Oncunées, Monanthérées. À, style; B, B, B, trois stami- nodes internes, les deux latéraux visibles , l’inférieur complètement disparu, sans doute soudé avee le labelle; C, étamine externe supé- rieure, fertile ; CG, GC, deux staminodes externes latéraux disparus, sans doute soudés avec le labelle ; D, D, D, sépales internes , l’infé- rieur est le labelle ; E, E, E, trois sépales externes , les deux inférieurs rarement soudés. Ossenvarion [. La fleur des Orchidées est quelquefois résupinée. Oss. IT. Le tracé est fait suivant l'hypothèse dans laquellele labelle représenterait trois staminodes et un sépale interne. Dans l'hypothèse qui donne les sépales externes comme avortés et le labelle et les sépales internes comme représentant trois étamines, la symétrie serait semblable à celle des Scrtaminées. Os. IL. Les figures en noir indiquent les organes fertiles ; celles qui sont rayées , les organes stériles, mais existant encore; celles non ombrées les organes disparus , ou existant avec doute. 4158 EX PA san CO dy L.0 0 real qare homer MU. del di son hisgioldadure, abus, PEU DD IT JMRE #9 11: 23 ; lodata das. era basgen Lai rofagha sans, | | Rs ah Lou LE # À tre tel signÿ # HA: NI à MAG CLR mn sg à MnostradA tac: véabilent # Mfdiaré rumtutomst: vof: np —ngris UE UNIES Oislledul sk. 2ye0 vo res Eds CUEAT rs) same l- ÉERETE snbnwriouus sub à : abs fénton | ref » Bngiai rolsqe Al { ce albutsi sf.gute sitèe cn, à spa mue à | runairobet A4 Bo Léo son Le 4.4 : sd fans : ar de Var noi # à D "nié NTI soir PORTER E d'rovrcieman E stunt sf quaqh ariühégud’ f ie true Pit Jen aug ce HAE. fe à Séatto qu LUE MAgoe nt ii er or fà qui ln 51 4 shit HU, 4 NUE # lctghe . FES D er RTTN A PS OR CH LL it ko 4 no : aulibul ere aa tupél 1 ; ‘ hslins iar00n tal 139 tiaure K:0 pi Ÿ free HW! À bu Eu LT CATALOGUE DES OISEAUX OBSERVÉS EN EUROPE, PRINCIPALEMENT EN FRANCE, ET SURTOUT DANS LE NORD DE CE ROYAUME. 2. Ordre. (Voyez Catalogue des Oiseaux du 1.er ordre dans le volume des Mémoires de 1839, r.r° partie, page 410.) ( 170 ) EXPLICATION DES ABRÉVIATIONS. RE... Linnæns, Systema naturæ, 13.° édition , par J. Frid. Gmelin. (LAN SNS Latham , Index ornithologicus. 112 51 ÉROINSESRRER Vieillot. ET. Georges Cuvier. RL OR R. P. Lesson, Traité d'ornithologie et complé- ments de Buffon. Dam. ....:ACIEN Duméril. on. +: LUN C.-J. Temminck, MEy: er. «0, CAE Meyer. ER 2 Latreille. Iigs 2/53 RES Iliger. de'BL. 2eme de Blainville. VE. RES Vigors. Briss : ee Brisson. SaYig, .L'FACERAET, Savigny. Re SD 40 ae Polydore Roux. Licht: SRE Lichtenstein. Bornap 2 CRE Charles Bonaparte. Gin... 0700 Gmelin, Systema naturæ, 13.€ édition. Levaill,, 56 eee Levaillant, oiseaux d'Afrique , d'Amérique et des Indes. 122) RER TU ee Pallas. LEE RM TRE Risso. BeChols 2 220 Bechstein. DR PME planches enluminées de Buffon. L MA ENEE PRSC ER Pa Encyclopédie méthodique. ne Expédition scientifique de Morée. De piffo,....... Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature. 2... Atlas du Traité d’ornithologie, par R. P. Lesson. DE... .. Oiseaux de Syrie et d'Egypte, par Savigny. PR Planches coloriées , faisant suite à celles enlu— minées de Buffon, par Temminck et Meffrein- Laugier. Ois. d'Amériq. Sept. Oiseaux d'Amérique septentrionale, par Vieillot. LE. : AE planche. LS Lt COPETE figure. (11) CATALOGUE DES OISEAUX OBSERVÉS EN EUROPE, Principalement en France, ET SURTOUT DANS LE NORD DE CE ROYAUME, Avec des notes critiques, des observations nouvelles et la description des espèces qui n’ont pas été décrites dans le Manuel d’Ornithologie de M. Temminck ; Par M. C.-D. Decranp, Docteur en médecine, Membre résidant. 2e ORDRE. Oiseaux Syzvaiss, Sybvicole, Vieill. ; Picæ et Passeres, Lin. ; Passereaux et Grimpeurs, Cuv. ; Cunéirostres, Dum.; Scansores et Ambulatores, Wlig. ; Prehensores et Saltatores, de Blainv.; Omnivores, Insectivores, Granivores, Zygodactyles, Anisodactyles, Alcyons, Chélidons et Pigeons, Tem. Cet ordre est divisé en deux tribus , d’après la disposition des doigts. Il comprend les Pics, Torcols, Coucous , Becs-Croisés, Durs-Becs, Bouvreuils, Gros-Becs, Fringilles, Sizerins , Bruants, Mésanges , Loriots, Étourneaux, Corbeaux , Pies, Geais , Cora- cias, Choquards, Casse-Noix, Rolliers , Jaseurs , Hirondelles, Martinets, Engoulevents, Gobe-Mouches, Pies-Grièches, Merles et Grives, Martins, Aguassières , Pégots, Motteux, Alouettes , (172 ) Pipis, Hoche - Queues, Fauvettes, Roïitelets, Troglodytes, Sittelles , Picchions, Grimpereaux, Huppes, Guépiers, Alcyons et Pigeons. 1e TRIBU. —ZYGODACTYLES, Zygodactyli, Vieill. Deux doigts devant, deux ou, très-rarement, un seul derrière. 5. famille. MACROGLOSSES, Macroglossi, Vieill.; Pics, Cuv.; Picées, Less. Langue extensible, très-longue et lombriciforme. Cette famille très-naturelle ne comprend que les Pics et les Torcols. 15.e genre. Pic, Picus , Lin. et des auteurs. Les Pics sont faciles à reconnaître à leur bec fort, cunéiforme et sillonné en-dessus ; à leur langue très-longue , armée d’aiguil- lons cornés vers le bout; à leurs pieds grimpeurs, et à leur queue composée de pennes à tiges raides et élastiques, qui servent d’arc-boutant pour grimper. Ils sont solitaires, habitent les bois, les forêts, et y nichent dans des trous d’arbres natu- rels, ou qu’ils creusent eux-mêmes. On les divise généralement en deux sections. Dans la pre- mière sont ceux qui ont quatre doigts, deux devant et deux derrière ; dans la seconde , ceux qui n’en ont que trois. Il existe huit Pics en Europe. On parle d’une neuvième espèce, propre à l'Amérique septentrionale , qui aurait été tuée en Écosse, Picus Villosus. Je ne fais que la mentionner, n’ayant pu obtenir aucun renseignement satisfaisant sur son apparition dans la Grande-Bretagne. EL," Section. Pic verr, Picus Viridis, Lin., Vieill. , Tem.; Bec-Bois ou Bec-Bos de nos villageois; enl. 371 ; pl. 57 R., f. 1. le mâle, f. ( 173 ) 2, tête de la femelle , 58 le jeune; Encycl. 212, f. 3 ; atl., pl. 28, 1 Habite toute l’Europe ; sédentaire et commun dans le nord de la France ainsi que dans d’autres points de ce royaume. Il a l'iris blanc. Le mâle, la femelle et les jeunes diffèrent entre eux. Le premier a le vertex et les moustaches rouges; la seconde n’a qu’une partie de la tête de celte couleur, et les der- niers ont le corps varié de taches régulières, brunes et blanches en-dessous et jaunâtres en-dessus. Le Pic vert est très-nuisible aux arbres de haute-futaie. 11 y fait des trous profonds dans lesquels il établit son nid; on en a trouvé jusqu’à trois ou quatre sur le même arbre, creusés évidemment par lui. M. de Kercado, propriétaire, dans le département de la Gironde, ayant remarqué que cet oiseau attaque de préférence les cicatrices et les caries formées par la taille des arbres, conseille, pour diminuer ses dégats ou les empêcher, de laisser un moignon de six à huit centimètres de saillie au lieu de couper les branches à raz de leur naissance, afin d'éviter l'espèce de godet qui se forme par la cicatrice, et qui retient assez d’eau Pour commencer la dégradation de l'arbre. Il parait que le Pic profite volontiers de ces lésions pour creuser son trou et y nicher. (1) Pic CENDRÉ ou DE NoRWÈGE » Picus canus, Gm. » Vieill., Tem.; P. Viridis canus , Briss.; P, Norvegicus, Latb.; P, Viridicanus, Mey.; PI. 59 R., f. 1, le mâle » . 2, la femelle. Habite particulièrement le nord de l’Europe. Abondant » dit- on, en Norwège et en Russie. Ceux que je possède m'ont été envoyés de la Lorraine, où cette espèce passe en automne. ns. A (x) Actes de la société Linnéenne de Bordeaux, t. 6, 4, livraison. (1%) Le mâle a du rouge sur la tête , la femelle n’en a pas. Ils ont, d’après M. Temminck, l'iris rouge clair. Pic ÉPEICHE OU GRAND ÉPEICHE, Picus major, Lin., Vieill., Tem., Cuv. ; Agachette de nos villageois; enl. 195, la femelle; 196, le mâle ; pl. 60 R., f. 1, mâle adulte, f. 2, jeune, f. 3, tête de la femelle adulte ; Encycl., pl. 211 , f.5 , le mâle. Habite la France et toute l'Europe : assez commun dans nos bois , où il niche ; se répand en automne jusque dans les jardins de la ville de Lille. Il a l'iris brun rougeâtre, et non rouge comme l’a dit M. Temminck. Le mâle se distingue de la femelle par une plaque de plumes rouges à la nuque. Les jeunes de l’année ont, dans les deux sexes, le vertex d'un rouge terne, qui disparait après la première mue. Pic MAR Où MOYEN ÉPEICHE, Picus varèius, Lath., Vieill; P. Medius , Lin., Tem.: enl. 611 , sous le nom de Pic varié à tête rouge; pl. 61 R., le mâle adulte. Habite aussi la France ; plus abondant dans le midi que dans le nord; quelquefois dans le Boulonnais; accidentellement en Hollande. Je l'ai recu de la Lorraine , où il ne parail pas rare et niche dans les grandes forêts de chênes. Le dessus de la tête est d’un rouge vif dans les deux sexes ; le rouge est moins étendu chez la femelle , et d’une nuance plus faible chez les jeunes. Le dessous de la queue est plus ou moins rougeâtre; l'iris est brun, entouré d'un cercle blanchâtre, suivant M. Temminck. Perir ÉPEICHE , Picus minor, Lin., Vieill., Tem.; Picus varius minor, Briss.; enl. 598 , f. 1, le mâle, f. 2, la femelle; pl. 62 R., le mâle. Se trouve également en France, mais il est plus rare que les précédents ; il paraît plus répandu dans le nord de l’Europe. (: 175 ) On ne le voit ici que de loin eu loin et toujours isolément. On le rencontre assez souvent en Anjou et dans la Lorraine, où il niche. Je l'ai trouvé plusieurs fois, en automne, sur le marché de Lille. Il a l'iris rouge ; la femelle est privée de cette couleur à la tête. Prc Noir , Picus martius, Lin., Vieill., Tem.; enl. 596, le mâle ; pl.56 R., mâle adulte; Encycl., pl. 211 , f. 1. Habite , suivant M. Temminck, le nord de l’Europe jusqu’en Sibérie,'et ne se ferait pas voir en Hollande. L’adulte aurait l'iris blanc jaunâtre, et le jeune cendré blanchâtre. Je l’ai recu des Hautes-Pyrénées et des Alpes suisses , où il niche ; on le trouve aussi dans les montagnes boisées du dépar- tement de l'Isère. Il est très-farouche et on ne l'approche que difficilement pour le tirer. Le mâle se distingue de la femelle par le rouge de la tête. Les jeunes offrent quelques particularités qui empêchent de les confondre avec les vieux. Pic LEUCONOTE ou À DOS BLANC, Picus leuconotus , Bechst., Tem. Habite le nord-est de l’Europe. On dit qu'il est très commun en Suède , et qu’on le voit quelquefois en hiver, dans le nord de l'Allemagne. Il a été tué sur les Pyrénées par M. Ernest Delahaye , et fait partie de la collection de M. son père , bibliothécaire, à Amiens. Il a l'iris orange , suivant M. Temminck. 2%. Section. Pic A PIEDS VÈTUS ou PICOIDE, Picus hirsutus, Vieill.; P. tridactylus, Gm., Tem.; Picoides europæœus, Less.; ois. de VAmériq. Sept. , pl. 124. (176 ) Accidentellement en France. M. 'Temminck le dit commun en Suisse où il habiterait exclusivement les forêts et les vallées au pied des Alpes. Il paraît certain qu’on ne le trouve point dans les environs de Genève, et qu’il n’est point rare dans le canton de Berne. Je l’ai reçu plusieurs fois de mon honorable ami M. le professeur Schinz de Zurich. On assure qu'il existe aussi dans le nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Le mâle a le vertex jaune, la femelle, noir rayé de blanc. Ils ont l’un et l’autre l’iris bleu, suivant MM. Temminck et Vieillot. Type du genre ou du sous-genre Picoides de quelques auteurs modernes. 16. genre. TorcoL , Yunæ des auteurs. Ce genre n’est composé que d’une seule espèce qui a le bec conique et pointu, la langue très-extensible mais sans aiguillons, quatre doigts, dont deux antérieurs unis à leur base , la queue à pennes ordinaires, non propres à servir d’arc-boutant comme chez les pics. TorcoL, Yunx torquilla, Lin., Vieill., Tem.; Torquilla, Briss. ; enl. 698 ; pl. 63 R.; Encycl. 214, f. 1 ; atl., pl. 28 , f. 2. Habite la France , niche en Lorraine et en Anjou. On le voit annuellement dans les environs de Lille où il passe en octobre, quelquefois en novembre, et se tient de préférence dans les vergers. | C’est un oiseau solitaire, qui ne vit avec sa femelle que durant le temps des amours. Il habite alors les bois montueux, et se tient en plaine dans d’autres temps. Il a l'iris gris roussâtre. J'en ai reçu du Sénégal et de New-Yorck qui ne différaient pas de ceux d'Europe. 6. famille. IMBERBES, Imberbi, Vieill.; Coucous, Cuv.; Sphénoramphes , Dum. ; Amphiboli, Ilig,; Cuculées, Less. Les Coucous la composent. (477 ) 17.2 genre. Coucou, Cuculus Lin. et des auteurs. Bec légèrement arqué, entier , lisse, un peu comprimé; narines basales, ovoïdes , entourées d’une membrane saillante ; langue aplatie , courte et pointue; bouche fendue ; gosier large; tarses pas plus longs, et souvent plus courts que le doigt le plus alongé, et emplumés au-dessous du talon; quatre doigts disposés de deux à deux, les antérieurs réunis à leur base, les postérieurs entièrement libres; l’externe postérieur versatile ; ailes longues, pointues; queue également longue, étagée , composée de dix pennes. Ainsi caractérisé , ce genre comprend, suivant M. Temminck, le Coucou d'Europe , le Coucou geai, et le Coucou cendrillard. Vieillot a cru devoir en distraire les deux derniers pour les placer dans son genre Coccyzus, ou Couas de Levaillant, pensant que ces oiseaux, qui se reproduisent par les voies ordinaires , qui établissent un nid, couvent leurs œufs et élèvent leurs petits, devaient former un genre à part du Coucou d'Europe, qui ne construit pas de nid, et dont la femelle dépose ses œufs dans celui de divers petits oiseaux, qui se chargent de l’incubation et de la nourriture des jeunes. Une particularité morale aussi remarquable devrait faire céder les caractères physiques qui déterminent en général les naturalistes dans leurs classifications; mais en considérant que les Coucous geaï et cendrillard res- semblent aux vrais Coucous; qu’ils ne présentent pas les carac- tères des Coccyzus ou Couas (1), qui ont les tarses plus longs , entièrement dénués de plumes, les ailes plus courtes et arron- dies; que M. Temminck affirme d’ailleurs que des Coucous étrangers , dont les formes extérieures ne diffèrent en rien de celui d'Europe, nichent et élèvent leurs petits , nous suivrons (x) M. Temminck écrit Coccycus. C'est une erreur, c’est Coccyzus qu'il faut lire, 19 4 (178) l'exemple de ce naturaliste, et comprendrons dans le même genre les trois espèces ci-dessous désignées. Coucou GRIS où VULGAIRE, Cuculus canorus, Lin., Vieill., Tem.; Cuculus, Briss.; enl. 811 ,le mâle. Le Coucou vient chaque année passer l'été dans nos bois; y est assez commun et nous quitte en automne. Il se fait entendre quelquefois jusque dans les fortifications de la ville de Lille. On le trouve partout en France , en Suisse, en Italie, en Morée, dans l’Archipel, en Allemagne , en Hollande et jusqu'en Sibérie. J'en ai reçu de New-Yorck parfaitement semblables aux nôtres. Le Coucou roux, Cuculus hepaticus des auteurs, est un jeune de cette espèce dans sa seconde année. J’ai une femelle de cette couleur qui a été tirée dans le mois de maï; elle avait un œuf tout formé que j'ai conservé longtemps. J’ai aussi une autre femelle qui ressemble presqu'entièrement au mâle, elle a seu- lement un peu de roux au col. Dans la jeunesse et avant la pre- mière mue, les Coucous ont une teinte lustrée, roussâtre, tachetée de brun plus ou moins prononcé. Cette espèce a l'iris jaune citron. La femelle est plus rare que le mâle et est polygame , c’est-à-dire qu’elle fréquente alterna- tivement plusieurs mâles. Elle dépose ses œufs à terre, les prend avec le bec et les transporte dans des nids de petits oiseaux qui se chargent de l’incubation et d'élever les jeunes. M. Florent Prévost, chef des travaux zoologiques au Muséum d'histoire naturelle de Paris, m’a dit avoir tué une femelle qui portail son œuf dans sa gorge et lavoir retiré intact, tant cette partie est extensible. Ce naturaliste a recueilli des observations fort intéressantes sur le Coucou et se propose de les publier. Coucou cENDRILLARD , Cuculus cinerosus, Tem. ; Cuculus caro- linensis , Briss.; C. Americanus et dominicus, Gm.; Coucou de la Caroline, Buff.; enl. 816 ; Encycl., pl. 220, f. 2. (179 } Habite particulièrement le Nord de l'Amérique. Tué plusieurs fois en Angleterre. M. Yarrell en cite quatre exemples. L'auteur du Manuel d’ornithologie pense que le Coucou cendrillard se reproduit en Europe, parce qu’il a peine à croire à une émigration du nouveau monde en notre continent (1). Il me paraît possible cependant que des individus de cette espèce aient passé des régions boréales de l'Amérique dans celles de l'Europe qui les avoisinent et qu’ensuite ils se soient avancés jusque dans nos contrées. Est-il bien conséquent de dire ailleurs (2) que ces sortes de migrations ne doivent pas étonner , qu’il ne faut qu’un coup de vent pour les opérer, et que c’est probablement à cette cause que l’on doit l’égarement des oiseaux américains , leur passage en Europe et leur appari- tion sur les côtes d'Angleterre ? Ce n'est pas la seule contra- diction que l’on remarque dans l'ouvrage de M. Temminck. J'ai recu le Cendrillard de New-Yorck et de la Géorgie où il est commun. On dit qu'il a l'iris rouge. Coucou GEAI ou COULICOU NOIR ET BLANC, Cuculus glanda- rius, Tem.; C. Andalusiæ, Bris.; C. glandarius et pisanus, Gm. ; Coucou huppé noir et blanc et grand Coucou tacheté, Buff. ; Coccyzus pisanus, Savig., Vieill.; Cuculus macrourus, Br.; pl. 67 R., le mâle moyen âge, 68 le jeune; pl. col. 414, femelle adulte. Accidentellement dans le midi de la France, en Italie, en Sicile et en Allemagne. Il niche , dit-on, en Andalousie et dans le Levant. Sa patrie est l'Afrique. Il a, suivant M. Temminck, l'iris jaune à l’état adulte et gris dans sa jeunesse. (x) Manuel, 3.° partie, p. 279. (2) Manuel, 4.° partie, p. 315, 538, et en d’autres endroits de ce volume ( 180 ) 2e TRIBU.— ANIZODACTYLES, Anizodactyli, Vieill. Quatre doigts: trois devant, un postérieur; l’externe tou- jours dirigé en avant , le pouce quelquefois versatile. 7.2 famille. GRANIVORES, Granivori, Vieill.; FRINGILLES, Less. Bec court, conique , épais , quelquefois croisé. Cette famille réunit les Becs-Croisés, le Dur-Bec, les Bou- vreuils, les Fringilles, les Sizerins et les Bruants. 18.2 genre. Bec-Croisé ou Krinis, Loæia, Briss., Vieill., Tem.; Curvirostra , Br. Les Oiseaux de ce genre sont très-reconnaissables à leurs mandibules fortes , croisées et pointues en sens inverse. Ils sont au nombre de trois et vivent principalement de semences d’arbres verts. Bec-CroOISÉ coMMuN ou des Pixs, Loxia curvirostra, Lin., Vieill, Tem., Cuv.; Curvirostra pinetarum, Br.; enl. 218, me paraît représenter un mâle d’un an; pl. 69 R., mâle adulte; 70 , femelle adulte; 71, jeune ; Encycl., pl. 144, fig. 2; atl., pl. 61, fig. 2. Commun en Allemagne et de passage irrégulier dans le nord de la France, quelquefois en bandes considérables. On l’a vu pénétrer jusque dans les jardins pour y manger la graine de tournesol. Il fréquente plus particulièrement les lieux où il y a des pins. Il est aussi de passage irrégulier en Provence. Au printemps et en automne on le voit régulièrement chaque année , sur les Alpes, les Pyrénées , et fort avant dans le Nord. Je l'ai reçu de la Géorgie { Amérique septentrionale). Il a l'iris brun; le mâle , la femelle et les jeunes , ont chacun un (181 ) plumage particulier. La livrée rouge est celle du mâle adulte, la livrée vert jaunâtre, celle de la femelle, et la livrée gris verdâtre, plus ou moins tachetée de noir, celle des jeunes avant la première mue. À l’âge d'un an, les mâles prennent une nuance rougeâtre plus ou moins prononcée. Dans l’état de captivité, les adultes perdent leur couleur rouge et devien- nent vert tirant sur le jaune , comme les femelles. Le Bec-Croisé niche dans les Hautes-Pyrénées, en mars et en juin, et aux mêmes époques en Suisse. M. L.-A. Necker en a trouvé un nid sur un sapin , à la fin de mars. Ce nid , com- posé d'herbe, de mousse et de feuilles de sapin , contenait trois petits couverts de plumes. Leur plumage était d’un vert foncé, moucheté de taches longitudinales noirâtres. Ils n’avaient point encore les mandibules croisées; leur bec était tout-à-fait sem- blable à celui du Verdier. Le plumage du père était d’un beau rouge , et celui de la femelle était vert (1). C’est donc à tort que M. Temminck dit qu'il ne se tient que dans les bois de pins. Suivant M. Brehm, il nicherait en toutes saisons, et l’auteur du Manuel d'ornithologie assure qu’il niche en décembre comme en mars, avrilou mai. En Suisse et dans les Pyrénées, il s'occupe de sa reproduction toujours aux mêmes époques. Il s’est fait, du 15 juillet à la fin d'août 1838 , un passage considérable de Becs-Croisés dans le département du Nord. Ils voyageaient par petites troupes; il y en avait de tous sexes et de tous âges. Ceux que j'ai obtenus ont été ouverts: Les rouges étaient des mâles ; ceux d’un vert jaune, des femelles: enfin ceux d’un brun rayé , des jeunes. Les becs variaient en longueur et évi- demment à cause de l’âge. Plusieurs étaient plus forts que d’autres qui paraissaient être du même âge. Ce sont sans doute oo (r) Voyez Mémoire de M. L.-A. Necker sur les Oiseaux des environs de Genève, inséré dans la première partie du x.er volume des Mémoires de la société de physique et d'histoire naturelle de cette ville. (18) des individus qui offraient cette dernière particularité que M. Millet a observés en Anjou, et qu'il a décrits comme une race appartenant à l'espèce suivante. Bec-CroiséÉ PERROQUET ou des sapins, Loxia pytiopsittacus, Bechst., Tem.; Curvirostra pytiopsittacus, Br.; enl. 218, mâle , sous le nom de Bec-Croisé d'Allemagne. De passage accidentel en France; habite les régions du cercle arctique, la Russie, la Pologne et l'Allemagne. Iris brun. Le mâle est rouge brique, la femelle cendré verdâtre , et le jeune gris. Il est sujet aux mêmes variations que l’espèce précédente. Bec-CroISÉ LEUCOPTÈRE, Loæia leucoptera , Gm., Vieill., Tem. ; Loxia falcirostra , Lath. , De passage accidentel en Europe. Il a été tué dans le nord de l'Allemagne et en Angleterre. Habite particulièrement l’A- mérique septentrionale, et a été décrit par Wilson sous le nom de Curvirostra leucoptera. 19. genre. Dur-Bec, Strobiliphaga, Vieill.; Loæxia, Lin.; Corythus, Cuv.; Pyrrhula, Tem. Le bec de la seule espèce de ce genre ressemble à celui des Bouvreuils. Il est fort , bombé, et un peu comprimé; la pointe de la mandibule supérieure est recourbée sur linférieure qui est droite et mousse. Dur-BEc ROUGE , Strobiliphaga enucleator , Vieill.; Corythus enucleator , Cuv.; Loxia enucleator, Gm.; Pyrrhula enucleator, Tem.; Dur-Bec du Canada, Buff; pl. 72 R., jeune mâle ; atl., pl. 57, fig. 2. Des régions arctiques des deux mondes. Commun au Canada ; de passage accidentel dans le nord de l'Allemagne et quelque- fois en France. Il a été tué près de Charleville et en Provence. ( 183 ) 20. genre. Bouvreutz, Pyrrhula, Briss., Vieïll., Tem.; Loxia , Lin. Bec gros, court, bombé en tous sens et crochu à son extré- mité; tarses courts; doigts entièrement divisés ; ailes médiocres et pointues ; queue légèrement fourchue. Les Bouvreuils ont de grands rapports avec les Fringilles , ce qui a déterminé quelques auteurs à en faire un sous-genre. Leur nourriture consiste en semences et en bourgeons d’arbres. . BOoUYREUIL VULGAIRE Ou COMMUN , Pyrrhula vulgaris, Briss., Tem.; Pyrrhula europæa, Vieill.; Loxia pyrrhula, Gm.; vul- gairement Pionne; enl. 145, fig. 1, mâle, fig. 2, femelle ; pl. 73 R., mâle, 74, femelle; Encycl., pl. 149, fig. 4; atl., pl. 61, fig. 1. Niche dans quelques cantons de notre contrée et dans les pays montueux de la France. L'on en prend en grand nombre dans les mois de décembre et de janvier. Il ne se fait pas voir chaque année daps la Provence. M. Temminck dit que les prétendues espèces du grand et du petit Bouvreuil ne sont que des variétés dues à des causes qui dépendent de la localité et du plus ou moins d’abondance dans laquelle ces oiseaux ont vécu. Vieillot prétend, au con- traire, que ce sont deux races distinctes qui habitent les mêmes contrées et font bandes à part. Quoi qu'il en soit, les grands Bouvreuils sont rares , très-recherchés, et ont un cri plus fort, ce qui les fait distinguer par les oiseleurs. Il s’en est fait un passage considérable en décembre 1830 et en janvier suivant, dans les environs de Lille. On n’en avait pas vu depuis quinze ans. Îls voyageaient par petites troupes et ne se mélaient pas aux Bouvreuils vulgaires , qui n’ont pas été communs cette année. L’on a pris autant de femelles que de mâles. Les Bouvreuils ont l'iris brun noir. ( 184 ) BouvrEUIL CRAMOISI, Pyrrhula erythrina, Tem.; Loxia obscura, Gm.; Loxia eryth., Pal.; Fringilla eryth., Mey.; petit Cardinal du Volga , Sonnini. Habite la Sibérie et quelques provinces de la Russie. On l’a trouvé dans la vallée du Rhin. Il m’est tout-à-fait inconnu. BOUVREUIL GITHAGINE, Pyrrhula gythaginea , Tem.; pl. col. , 400, fig. 1, mâle, fig. 2, femelle; pl. 74 bis R., jeune de l’année en plumage d'automne. De passage accidentel en Provence et dans les îles de lAr- chipel. Habite particulièrement la Nubie et la Syrie. Je pos- sède un très-beau mâle qui a été tué en France. Il a l'iris et le bec roux vif, suivant P. Roux. BouvREUIL A LONGUE QUEUE, Pyrrhula longicauda. Tem. ; Loxia Sibirica, Pal.; Cardinal de Sibérie , Sonnini, dans son édition de Buffon. Des contrées boréales. Commun l'été en Sibérie ; descend en hiver dans les provinces méridionales de la Russie et quelque- fois jusqu’en Hongrie. Cet Oiseau m’est aussi inconnu. 21.e genre. FRINGILLE, Fringilla, Lin., Lath., Vieill., Tem. Bec conique, obtus, plus ou moins pointu, à bords entiers ; la mandibule supérieure couvrant les bords de l’inférieure ; Palais creux et strié longitudinalement; langue arrondie, cornée et légèrement fendue à sa pointe; narines rondes plus ou moins cachées par des plumes; ailes et tarses courts ; queue moyenne et fourchue. Les Fringilles vivent généralement de grains dont ils font une grande consommation. Ils n’ont pas tous les mêmes mœurs et le même genre de vie. À cause de ces particularités et de quel- ques différences dans le bec, on les a divisés en plusieurs genres ou sous-genres. Les caractères sur lesquels on s’est fondé pour (185 ) établir ces divisions sont peu prononcés et peu importants. L'auteur qui nous sert de guide s’est contenté de les partager en six sections, savoir : 1.0 les Fringilles dont la pointe du bec est comprimée latéralement, plus ou moins alongée, grèle et très- aiguë ; 2.0 celles dont le bec est un peu ovale, à pointe courte et légèrement obtuse ; 3.0 celles dont le bec est, à la pointe, un peu épais, incliné et un peu obtus; 4.° celles dont le bec est parfaitement conique, à pointe un peu comprimée et un peu aiguë; 5.° celles dont le bec est plus fort que celui de la Li- note, plus ou moins alongé, à pointe sans compression, légèrement aiguë; 6.0 enfin celles dont le bec est aussi ou presque aussi épais que la tête et simplement pointue. 1,re Section. Fringilles dont la pointe du bec est comprimée latéralement, plus ou moins alongée , grèle et très-aigue. CHARDONNERET , Fringilla carduelis, Lin., Vieill., Ten. ; vulgairement Cardonnette; pl. 97 R., mâle, 98, jeune au sortir du nid; Encycl., pl. 161, f. 3; atl., pl. 6, f. 2. Commun en automne et en hiver ; niche sur les petits arbustes à la lisière de nos bois et même sur les arbres de l’esplanade de Lille. Il se fait sans peine à l’état de domesticité, et c’est un de nos oiseaux qui répond le mieux aux soins que l'on prend de son éducation. La captivité apporte souvent des changements dans son plumage. La variété qui a la gorge blanche et qui est connue sous le nom de Chardonneret royal est la plusrecherchée et toujours d'un grand prix. Il parait que c’est dans l’âge avancé que le Chardonneret offre cette particularité. Iris bruu foncé. Il est de passage en grand nombre à Dunkerque, à Cambrai, à Arras et en d’autres localités du royaume. On en fait à Lille un commerce important. Type du sous-genre Carduelis, Cuv. ( 186 ) LINOTE DE MONTAGNE OU A GORGE JAUNE, Fréngilla montiwm, Lath., Vieill., Tem.; F. Flavirostris, Lin.; vulgairement Linot ; pl. 93 R., mâle. Habite le nord de l'Europe. De passage régulier, en automne et au printemps dans les environs de Lille; moins commune que la Linote ordinaire ou des plaines. Rare en Provence et en d’autres localités de la France. J'en ai recu plusieurs de New-— Yorck qui ne diffèrent pas des nôtres. Elle a l'iris brun. TARIN, Fringilla spinus, Lin., Vieill., Tem.; Ligurinus, Briss ; enl. 485, f. 3., mâle ; pl. 95 R., mâle, 96, femelle; Encycl., pl. 162, f. 3. De passage annuel et régulier. Un grand nombre de Tarins restent ici l'hiver. Ils commencent à arriver en octobre et nous quittent à la fin de février ou en mars, pour aller nicher dans le nord. Ils sont recherchés pour les volières. Ce sont eux sur- tout que les gens du peuple condamnent à ces sortes de galères que l’on voit à Lille. Ces oiseaux, qui sont alors attachés par une petite chaine , se procurent de l’eau et des aliments avec une adresse et une dextérité remarquables. Ils ont l'iris brun. VENTURON, Fringilla citrinella, Lin., Vieill., Tem., enl. 658, f. 2, mâle; pl. 90 R., mâle ; Encycl, pl. 163, f. 2. Habite les contrées méridionales de la France et de l’Europe. Il niche sur les sapins dans les Hautes-Pyrénées. Iris brun clair. 2.0 Section. Fringilles dont le bec est un peu ovale, à pointe courte et légèrement obtuse. Cint, Fringilla serinus , Lin., Vieill. ; en]. 658, f. 1, mâle; pl. 94 R.; vieux mâle , f. 2, femelle adulte. ( 187 Habite les mêmes contrées que le précédent et n'est pas rare dans le midi de la France. Il est, dit-on, très-commun en Allemagne dans la vallée du Rhin. J'en ai reçu plusieurs des Hautes-Pyrénées où il niche sur les arbres fruitiers. Je l'ai recu aussi de la Lorraine où il niche également dans les vergers. Le Cini a l'iris brun foncé. FRINGILLE OU GROS-BEC ISLANDAIS, Fringilla islandica, Faber, Tem. Nouvelle espèce , intermédiaire au Verdier et au Cini, décrite par M. Temminck dans la 4.2 partie de son manuel. Elle m'est inconnue. Iris brun. 3 Section. Fringilles dont le bec est à la pointe un peu épais, incliné et un peu obtus. Moineau FRANC, Fringilla domestica, Lin., Vieill., Tem. ; Passer domesticus, Briss.; Mouchon de nos campagnards , Pierrot et gros bec de nos citadins ; enl. 6, f. 1 ; pl: 80 R.,f.1; vieux mâle , f. 2, jeune mâle, 81 femelle ; Encycl., pl. 158, f. 2, mâle en hiver. Sédentaire et très-commun; niche jusque dans nos villes. C’est un véritable oiseau parasite qui fait une grande consom- mation de graines, quoiqu'il vive aussi d'insectes. P. Roux l'a rencontré à Bombay. IL a l'iris brun-noisette. Son plumage varie souvent. Je possède des variétés blanche , noire, couleur café au lait ; gris de lin et panaché. J'en ai reçu deux d'Italie, mâle et femelle , qui différent très-peu des nôtres. Ceux de New-Yorck n’en diffèrent pas. Type du sous-genre Pyrgita, Cuv.; Megalotis, Sw. ( 188 ) MOINEAU CISALPIN Où A TÈTE MARRON; Fringilla cisalpina, Tem.; F. Ttaliæ, Vieill. ; pl. 82 bis R., mâle adulte. Habite toute l'Italie; de passage dans les départements méri- dionaux de la France. Il a l'iris brun et les mêmes mœurs que le moineau domestique. Je l'ai recu de Marseille. Moineau ESPAGNOL, Fringilla hispaniolensis, Tem.; pl. 84 R., mâle adulte. Commun en Espagne, en Sardaigne et en Sicile. Je ’ai reçu de la Provence où il est de passage. On le trouve aussi en Egypte et au Japon. Il 4 l'iris brun noisette. P. Roux dit qu’il se mêle quelquefois en hiver, ainsi que le précédent, aux bandes de moineaux domestiques. FRiQuer, Fringilla montana, Lin., Vieil., Tem.; Passer campestris, Briss.; vulgairement moinequin; enl. 267, f. 1.; pl. 83 R., mâle; Encycl. , pl. 158, f. 3; atl., 62, f. 1. Sédentaire et commun. Il est répandu en France et dans toute l’Europe. Il habite de préférence les champs et la lisière des bois; en hiver il se mêle aux bandes de moineaux francs. Iris brun foncé. FRINGILLE PALLAS, Fringilla rosea, Gm., Pall.; Pyrrhula rosea , Tem. Cet oiseau offre tous les caractères des Fringilles de la quatrième seclion, je le crois mieux placé ici que parmi les Bouvreuils. Il habiie en été la Sibérie et passe l'hiver dans les provinces méridionales de la Russie. On l’a tué près d’Abbeville. M. Temminck le comprend dans son genre Bouvreuil. 4,° Section. Fringilles dont le bec est parfaitement conique, à pointe un peu comprimée et un peu aiguë. (189 ) LINOTE VULGAIRE, GRANDE ET PETITE LINOTE DES VIGNES, F'ringilla linota, Gm., Vieill.; F. Cannabina, Tem.; vulgairement Friant; enl. 485, f. 1, mâle en robe d'été, 151, f. 2, mâle en mue; pl. 91 R., mâle en robe de printemps 92, mâle en robe d'automne. Niche dans quelques cantons de nos départements septen- trionaux; sédentaire et commun en Lorraine, en Anjou; de passage daus les environs de Lille, en automne et au printemps; perd presque toujours , dans l’état d’esclavage , la belle couleur vineuse des plumes de la poitrine; recherchée pour son chant; passe l'hiver dans les parties méridionales de la Provence. Elle a l'iris brun. Type du sous-genre Linaria, Cuv. 5.° Section. Fringilles dont le bec est plus fort que celui des Linotes , plus ou moins alongé, à pointe, sans compression et un peu aigu. Prxson où Pincon, Fringilla cælebs, Lin., Vieill., Tem.; Fringélla, Briss. ; Pinchon de nos campagnards ; Enl. 54, f. 1, mâle; pl. 85 R., mâle , en automne, 86, f. 1, femelle; 512, tête du mâle au printemps; Encycl. pl. 59, f. 1; atl., pl. 60, £. 1. Sédentaire et très-commun; niche dans nos campagnes et dans nos bois; en hiver , il se mêle aux bandes de Moineaux et de Bruants qui descendent jusque dans les cours des fermes. Il est recherché par les oïiseleurs, et nos villageois tiennent beaucoup à ceux qui viennent établir leur nid dans le voisinage de leur habitation. Malheur à celui qui oserait les tuer !... On prive cruellement de la vue ceux que l’on tient en cage, dans l'espoir qu'ils répèteront plus souvent leur chant favori. Iris brun. ( 190 } Il existe dans les environs de Lille, des amateurs passionnés de ces oiseaux. La gloire d’avoir le Pinson qui chante le plus souvent n’est comparable qu’à celle de posséder le coq le plus terrible dans les combats. Type du sous-genre Fringilla, Cuv., et Cælebs, Less. PiNsoN D'ARDENNES , Fringilla monti-fringilla, Lin., Vieill., Tem. ; enl. 54, f. 2; pl. 27 R., f. 1, mâle en automne; f. 2, mâle vieux en automne; pl. 28 , femelle ; Encycl., pl. 159, f. 3, robe d'hiver ou femelle. De passage annuel; arrive en grand nombre, aussitôt que la gelée se fait sentir ; commun surtout dans les hivers rigoureux ; nous quitte à la fin de février. Il habite l’été les régions du cercle arctique. Les Pinsons d’Ardennes sont, pour nos oiseleurs, un véritable thermomètre , qui non-seulement indique la saison rigoureuse, mais encore sa durée, par le plus ou moins grand nombre d'individus qui composent les bandes. Ce qu'il y a de certain, c'est qu’on n’en voit presque pas dans les hivers peu froids et qu’aussitôt que la température devient douce, ils disparaissent tous. Cette espèce a l'iris brun. NIVEROLLE ou PINSON DE NEIGE , Fringilla nivalis, Lin., Vieill., Tem. ; pl. 89 R., mâle en robe d'été. De passage accidentel; tué dans les environs d'Amiens à la fin de l’automne. C’est un habitant des hautes montagnes, des Alpes et des Pyrénées , qui voyage durant l'hiver. Dans cette saison, les couleurs sont plus ternes et le mâle n’a presque plus de noir à la partie antérieure du col. La Niverolle a l'iris brun. Pixsox roux, Fringilla rufa, Wilson; F. iliaca et ferruginea, Gm. (QE :: : De) On assure qu’on le trouve quelquefois dans le nord de la Russie. Habite plus particulièrement l’ Amérique septentrionale. Celui que l’on m'a donné comme ayant été tué en Russie ne diffère pas de ceux que j'ai reçus de New-Yorck. Je l'indique quoique je ne puisse pas prouver qu’il a été tué en Europe. G.e Section. … Fringilles dont le bec est aussi ou presqu'aussi épais que la tête et simplement pointu. Gros-BEc, Fringilla coccothraustes, Tem.; Coccothraustes vulgaris , Vieill., Loxia coccot., Gm. ; Pinson royal de nos cam- pagnards ; enl. 99 et 100; pl. 75 R., mâle; 76, femelle ; Encycl., pl. 144, f. 4; atl., pl. 59, f. 2. Sédentaire ; se tient dans les bois durant l'été; s'approche en hiver des habitations et descend jusque dans nos jardins pour y chercher une nourriture qui manque partout ailleurs. Il est d’un naturel très-silencieux et n’est recherché , par les oiseleurs , que pour ses formes et son plumage. Il a l'iris blanc tirant sur le rose. J'ai cru devoir réunir les Gros-Becs aux Fringilles de la sixième section , parce qu'ils ont les mêmes caractères et qu'ils n’en diffèrent que par la grosseur du bec. Verpier, Fringilla chloris, Vieill., Tem.; Loxia chloris, Lath.; vulgairement Vert-Montant; enl. 267, f. 2; pl. 77 R., mâle ; pl. 78, femelle ; Encycl., pl. 149, £. 2. Commun et sédentaire; habite la lisière des bois et s'approche des habitations en hiver. Trés-répandu en France. Le mâle diffère de la femelle. Iris brun. SouLce, Fringilla petronia, Gm., Lath., Vieill., Tem.; Passer sylvestris, Briss. ; enl. 225: pl. 79 R.; Encycl., pl. 158, fig. 4. (192) De passage accidentel dans notre contrée. M. Jules de La- motte l’a trouvé dans les environs d’Abbeville. Je possède un mâle vivant qui a été pris aux filets près de Lille , le 23 octobre 1839. Il a l'iris brun clair. C’est un oiseau des contrées méridionales de la France et de quelques autres parties de l'Europe. Il est sédentaire en Anjou et aime les lieux boisés. Il n’est pas rare dans la Lorraine et les Hautes-Pyrénées où il niche aussi dans les bois. Il perd en captivité la ligne surcilière jaune et la tache de cette couleur qu'il porte à la poitrine. Moineau ou GRos-BEC INCERTAIN , Fringilla incerta , Risso, R., Tem.; pl. 72 bis, R., femelle. Polydore Roux dit qu'il est de passage en Provence ; que le mâle a été décrit par M. Raffinesque et la femelle par M. Risso. M. Temminck l’admet dans son manuel d’après P. Roux. C'est une espèce fort douteuse et peut-être une variété de la femelle du pinson commun. À en juger d’après le sujet figuré par Roux, il aurait l'iris noir. On le dit de passage accidentel en Italie et admis également comme espèce par M. Charles Bonaparte. 22.e genre. SizERIN , Linaria, Vieil.; Fringilla , Lin., Tem., et de la plupart des auteurs. Les Sizerins sont placés dans le sous-genre Carduelis et dans la section des Linotes par Cuvier. Vieillot en a formé un genre qu'il caractérise ainsi : bec plus haut que large, très-court, droit, à pointe gréle et aiguë; mandibule supérieure à bords bidentés vers son origine. Il en admet deux espèces , le Boréal et le Cabaret qui ont été confondus ensemble par plusieurs auteurs. SIZERIN BORÉAL , Linaria borealis, Vieïll.; Fringilla linaria , ( 193 ) Lin.; pl. 101 R., mäle au printemps, 102, femelle ; grand Bougron de nos oiseleurs. Habite les régions arctiques ; assez rare dans nos départements septentrionaux , où il passe irrégulièrement en automne et au printemps. Je l'ai reçu de la Lorraine, où il est aussi de passage. M. Temminck l’admet enfin , comme éspèce, dans son supplé- ment au Manuel d’ornithologie, sous le nom de Gros-Bec © *éal, Fringilla borealis: On le trouve au Groënland et au Japon , suivant ce naturaliste. Il a été longtemps confondu avec l'espèce précédente. Iris brun. SIZERIN CABARET, Linaria rufescens, Vieill.; Fringilla linaria, Tem., Bougron ou Cardinal de nos campagnards ; enl. 485, f.2, le mâle ; pl. 99 R., vieux mâle au printemps, 100, f. 1, femelle, f. 2, tête du mâle en automne. De passage régulier en automne et au printemps. Il en est qui ne nous quittent pas durant l'hiver; passe en très-grandes bandes dans lesquelles se trouvent quelques individus de l’espècé précédente. Le Cabaret est recherché pour les volières , à cause de son plumage , de sa vivacité et de son doux ramage. L'on en voit souvent chez les gens du peuple, condamnés au supplice de la galère. Il perd en cage une grande partie de son éclat ; le rouge devient terne. Iris brun. 23.e genre. BRUuANT , Imberiza, Lin. , Vieill., Tem. Bec médiocrement gros, conique, pointu, à bords des man- dibules rentrés, à commissures plus ou moins obliques; man- dibule supérieure avec ou sans tubercule ou grain osseux en- dedans ; narines basales, arrondies , recouvertes en partie par les plumes du front ; ailes et pieds comme les Fringilles ; ongle 13 (194 ) postérieur court et courbé, ou droit et long; queue plus ou moins fourchue ou arrondie. Je les divise en deux sections à l'exemple de M. Temminck : la première comprend les Bruants proprement dits, c’est-à-dire ceux qui ont l’ongle postérieur court et courbé; la seconde les Bruants éperonniers ou ceux qui ont l’ongle postérieur long et plus ou moins droit, comme les Alouettes. Vieillot a formé de ces derniers son genre Passe- rine qui me paraît fondé sur des caractères trop peu importants pour être admis. Les Bruants sont des oiseaux principalement granivores , peu défiants , qui se réunissent l'hiver en bandes nombreuses avec les Fringilles et habitent, durant l’été, les bois, les forêts , les plaines , les marais et les lieux montueux où ils nichent suivant les espèces. On admet celles suivantes : Bruant jaune , Proyer , Zizi, Bruant fou, Ortolan, Bruant demarais, Ortolan de roseaux, Bruant à sourcils jaunes , B. crocote, B. boréal, B. à couronne lactée , B. auréole, B. rustique, B. rutile , B. mitilène, B. cen- drillard, B. striolé, B. jacobin, B. gavoué, Ortolan de neige et grand Montain. On cite encore comme ayant été tué en Europe, l'Emberiza orizyvora , Lath. ; en]. 388, f.1,et l'Emb. melano- dera. Le premier aurait été pris en Suisse, et le second en Lorraine, suivant le rapport de M. le professeur Schinz. J'attendrai pour les admettre dans ce catalogue de plus amples renseignements. BH. Section. Ongle postérieur court et bombé. Bruants proprement dits. BRUANT JAUNE, Emberiza citrinella, Lin., Vieill., Tem. ; Verdière de nos campagnards ; enl. 30, f. 1; pl. 104 R., f1, mâle , f.2 , tête de la femelle ; Encycl., pl. 152, f.3, mâle; atl., pl. 58, f. 2. Sédentaire et très-commun dans toute la France; se mêle en (1%) biver aux bandes nombreuses de Moïneaux et de Pinsons. Il descend alors jusque dans la cour des fermes. L'espèce ne diffère pas à New-Yorck d’où je l'ai reçu en 1834. L'iris est brun. Proyer , Emberiza milaria, Lin., Vieil., Tem.; enl. 233, sous le nom de Bruant de France appelé Proyer ; pl. 108 R., f.1, l'adulte , £. 2, le jeune au sortir du nid; Encycl., pl. 152, f. 4. Sédentaire : niche dans les champs ; se méle quelquefois en hiver aux bandes de Moineaux et de Pinsons qui s’approchent des habitations. On le trouve dans toute la France , en Morée et en Hollande. Il a l'iris brun et les teintes plus claires en été. Zizx ou BRUANT DE HAIE, Emberiza cirlus, Lin., Vieill., Tem,; enl. 653, f. 1 ; pl. 105 R., mâle en été, 106, femelle en été. Vient nous visiter annuellement lorsqu'il y a de la neige et en plus grand nombre dans les hivers rigoureux ; répandu dans les contrées méridionales de l’Europe et de passage en Provence. On le dit commun dans les vallées du Rhin et du Necker. Il n’est pas rare dans les Pyrénées, où il niche sur les buissons. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs avec des lignes et des points bruns. Il a l'iris brun foncé ; la femelle différe du mâle. BRUANT FOU Ou DES PRÉS, Emberiza Cia., Lin., Vieill., Tem. : enl. 511, f. 1; pl. 111 R., mâle, 112, femelle ; Encycl., pl. 153, f. 3, sous le nom d’Ortolan de Lorraine mâle. De passage en Provence et dans le nord de la France. Il est assez rare dans la Lorraine , d’où je l’ai reçu plusieurs fois, et paraît répandu dans les provinces méridionales de l'Europe. M. Temminck fait observer avec raison que la figure de la plauche 112 bis de l'Ornithologie provençale donnée pour une ( 196 ) variété de cette espèce est celle du Bruant cendrillard mâle. Iris brun foncé. ORTOLAN PROPREMENT DIT OU DES GOURMANDS, Emberiza hortulana, Lin., Vieill., Tem.; enl. 247 , f. 1, mâle; pl. 115 R., f. 1, mâle , f. 2, femelle ; Encycl., pl. 152, f. 2. Commun l'été; niche dans les colzats de quelques cantons des environs de Lille ; chante continuellement durant tout le temps des amours et se laisse approcher de très-près. Dès le mois de septembre on ne le voit plus. Il arrive dans le courant d’avril et ne chante que lorsqu'il est accouplé. C’est un morceau déli- cieux pour les gourmands, lorsqu'il est gras. On l'a tué en Angleterre; j'en ai reçu de New-Yorck qui ne différent des nôtres que par des couleurs plus vives. Ses œufs sont bleuâtres, tachés de noir. Iris brun foncé. BRUANT DE MARAIS Où GROs-BEC , Emberiza palustris, Sav., R., Tem.; pl. 114 bis R., f. 1, mâle après la mue d'été, f. 2, tête de la femelle. Cet oiseau est encore peu connu et a été considéré comme un Bruant par les auteurs ci-dessus désignés. M. Temminck doute même que ce soit une espèce distincte du Bruant de roseaux , Emberiza schæniclus : « À mon avis, dit-il, il en est de cet oiseau comme de tant d’autres animaux des différentes contrées du globe qui offrent souvent des caractères distincts, surtout à la vue de quelques échantillons, mais qu’on est forcé de rapporter à une même souche primordiale , lorsqu'on parvient à com- parer les individus en nombre considérable. » Ilest présumable , d’après ce langage , que M. Temminck ne connaît pas le Palustris et que les individus qu'il dit avoir reçus de son correspondant M. Centraine, n'étaient pas de cette espèce, mais des Bruants de roseaux , Schæniclus, un peu plus ( 197 ) forts et à bec plus gros, que l’on trouve dans le midi et que j'ai reçus plusieurs fois pour des Palustris. L'espèce dont il est question dans cet article diffère essentiellement du Schæniclus par le bec qui est gros, court , comprimé, bombé, obtus à sa pointe et sans tubercule osseux à sa face interne, tandis que celui de ce dernier est effilé, pointu, moins gros et porte un tubercule osseux à la face interne de la mandibule supérieure. Je possède le sujet mâle décrit par P. Roux. Ce Bruant se rap- proche par le bec des Fringilles et surtout des Bouvreuils. Il est de passage en Provence et en Italie. II a l'iris brun et son plumage varie suivant les sexes et les saisons. BRUANT ou ORTOLAN DE ROSEAUX , Emberiza schœniclus, Lin., Vieill., Tem. ; vulgairement Diale sous sa robe d'hiver, et Moi- neau de roseaux sous celle d’été ; en]. 247, f. 2, mâle; 477, f, 2, femelle; pl. 113 R., f. 2, femelle avant la mue d'automne, 114 , femelle adulte. Commun dans nos marais, où il niche. Nous quitte durant l'hiver et revient dans le mois d'avril. Répandu du midi au nord. L'espèce est la même à New-Yorck, d’où je l’ai reçue en 1834. Le plumage est différent en hiver qu’en été. Iris brun foncé. BRUANT 4 SOURCILS JAUNES DE SIBÉRIE. Emberiza chrysophys, Pall. (1). Grosseur de l’Ortolan de roseaux; partie supérieure de la tête noire, une ligne longitudinale de plumesblanches au milieu, se confondant en arrière avec une sorte de demi-collier formé de plumes de la même couleur ; large et long trait jaune brillant au-dessus de l'œil; parties supérieures du corps d’un ferrugi- (1) Voyage ,1. 3, p. 698, N.0 25 ; Buffon, édit. de Sonnini , t. 49, p. 129. ( 498 ) neux gris brunâtre, plus foncé longitudinalement au centre des plumes, qui sont rousses sur les côtés ; parties inférieures d’un blanc gris au col avec une sorte de plastron de plumes brunes et rousses à la poitrine ; d’un blanc gris au ventre; moucheté de points bruus à la poitrine et sur les flancs ; queue fourchue ; douze rectrices brunes plus foncées en-dessus ; les trois quarts des externes blanches avec le bout brun en-dehors; les deux avant-dernières moitié blanches vers la pointe ; rémiges bru- nâtres avec un liseré roussâtre en-dehors ; pieds brunâtres. Habite en été la Daourie et la Sibérie; accidentellement en France; pris aux filets en automne, derrière la citadelle de Lille. Cet oiseau très-rare, peu connu, est déposé au Musée d'histoire naturelle de cette ville (1). Il diffère beaucoup de celui de l'Amérique septentrionale, Emberiza superciliosa de Vieillot. Iris brun. BRUANT CGROCOTE; Emberiza melanocephala, Gm., Tem.; Fringilla crocea, Vieil.; pl. 104 bis R., mâle au printemps, 104 ter, femelle ; Morée, pl. 4, f. 2. Du midi de l’Europe : commun en Morée ; accidentellement en Provence et en Allemagne. Il à l'iris brun roux et n'offre qu’un vestige de tubercule au palais. La femelle a un plumage qui diffère de celui du mâle. BRUANT BORÉAL, Emberiza borealis, mihi; Passerina borealis, Vieill. Sommet de la tête , joues, côtés du col et parties inférieures de tout l'oiseau blancs; nuque, dessus du col, du corps et les côtés de la poitrine noirs; quelques plumes de dessus du col (1) Voyez nos planches ci-jointes où il est figuré. ( 199 ) légèrement liserées de fauve; celles de la tête usées par le frottement et l’action de l’air vif; petites couvertures des ailes et six rémiges secondaires entièrement ou presqu’entièrement blanches; les primaires et les rectrices brunes; les trois pennes externes de la queue blanches, terminées par une bordure brune; queue légèrement fourchue , composée de douze pennes; iris brun ; bec noir dans presque toute son étendue, roussâtre à sa base; pieds bruns ; longueur totale de l’oiseau quinze cen- timètres. Tels sont plusieurs individus qui m’ont été rapportés d'Islande par un pêcheur de Dunkerque. Il ont été tirés en été. J'en ai vu plusieurs semblables dans la riche collection de M. Jules de Lamotte qui ont été tués par lui en Norwège pour des Ortolans de neige en robe d’été. Mais ils en différent par le bec , les pattes et surtout l’ongle postérieur. Vieillot n’a décrit que le plumage d'hiver du Bruant de cet article, sous le nom de Passerina borealis. Dans cette saison il a le dessus de la tête, les joues, la gorge et la poitrine noirs; les sourcils blanc roussâtre et le dessus du col roux vif. On trouvera la figure du Bruant boréal à la fin de ce travail. BruaANT à couronne lactée; Emberiza pythyornus, Pal.; Pas- ser esclavonicus, Briss. Habite la Sibérie. M. Temminck dit qu’il est commun dans le midi de la Turquie ; qu’on le voit souvent l'hiver en Hongrie, en Bohême, et qu’il a été pris en Autriche près de Vienne. BRUANT AURÉOLE ; Emberiza aureola, Pall., Tem.; Passerina aureola, Vieill. Oiseau de la Sibérie et du Kamtschatka , tué dans la Crimée, la Silésie et dans les provinces méridionales de la Russie, BRUANT RUSTIQUE ; Emberiza rustica , Pal., Tem. On dit qu’il se montre accidentellement dans le nord et les ( 200 ) contrées orientales de la Russie voisines de l'Asie. Son existence comme européen est encore contestée. Pallas l'a rencontré dans la Daourie et la Crimée. BRUANT RUTILE, Emberiza rutila, Pal., Tem. Existe, dit-on, en Russie. Espèce aussi fort douteuse comme oiseau vu en Europe. BRUANT MITILÈNE, Emberiza lesbia, Gm., Tem.; pl. 109 R., f. 1, le jeune, f. 2, l'adulte. Habite les parties orientales de l'Europe. On le dit commun en Grèce et de passage accidentel en Provence. M. le docteur Schinz l’a recu de la Morée. Iris brun. BRUANT CENDRILLARD , Emberiza cœsia, Tem.; pl. 112 bis R, mâle sous le nom de Bruant-fou variété. Existe en Syrie, en Nubie, en Egypte et en Grèce; acciden- tellement en Provence où P. Roux l’a trouvé et pris pour une variété du Bruant-fou. J'ai recu le mâle et la femelle de la Morée. BRUANT STRIOLÉ ; Emberiza striolata , Ruppell , Tem. Je possède le mâle et la femelle depuis longtemps et les ai reçus d'Espagne. Ce Bruant est décrit dans la 4.2 partie du Ma- nuel d'ornithologie. 1 habite l’Andalousie, où il serait assez commun , et a été rapporté d'Egypte par M. Ruppell. BRUANT JACOBIN ; Emberiza hyemalis, Lin., Tem. ; Hortula- nus nivalis niger, Briss.; Passerina hyemalis, Vieill. Habite l'Amérique du nord et a été trouvé en Islande. Iris bleuâtre suivant M. Temminck. BRUANT GAVOUÉ; Emberiza provincialis, Lath., Vieil.; enl. ( 20€ ) 656, £. 1; pl. 110 R.; Encycl. pl. 153, f. 4, sous le nom de Gavoué de Provence. Espèce douteuse, qui n’existe dans aucun cabinet de France. On assure cependant qu’on l’a vue au Muséum d'histoire natu— relle de Paris. 2. Section. Bruants éperonniers , Plectrophanes, Mey.; Passerines, Vieill. ORTOLAN DE NEIGE; Emberiza nivalis, Lath., Tem.; Passe- rina nivalis, Vieill.; Plectrophanus nivalis, Mey.; Bruant de neige , Cuv. ; Moineau des dunes, Pinson du nord dans nos villes maritimes ; enl. 497, mâle adulte en plumage d'hiver; pl. 103 R., f. 1, mâle en hiver, f. 2, femelle ; Encycl., 152, f. 1, individu presque blanc. | De passage annuel; arrive avec les frimats ; surtout abondant dans les hivers rigoureux sur nos côtes maritimes; approche quelquefois les habitations des villes de l’intérieur de nos dépar- tements septentrionaux ; voyage par petites bandes de vingt à trente ; habite en été le nord de l'Europe, a, dans cette saison, le bec entièrement noir et n’offre plus alors que deux couleurs, la noire et la blanche, c’est ce qui l'a fait confondre par MM. de Lamotte et Cossette avec le Bruant boréal, qu'ils ont trouvé en Norwège. Il est cependant facile de les distinguer en comparant les becs et les pattes. BRUANT MONTAIN ; Emberiza lapponica, Vieill.; Emb. calca- rata, Tem.; Fringilla lapponica, Gm.; grand Montain, Buff. Plectrophanus calcarata , Mey. De passage accidentel. L’on en prend de loin en loin aux filets sur les côtes de Dunkerque, dans les environs d'Anvers et de Metz. J'en ai un qui a été tiré en automne, près de Lille. On le trouve aussi en Angleterre; c’est un oiseau des régions boréales, qui émigre à l'approche de l'hiver. L’'iris est brun. Le plumage varie suivant îes saisons. ( 202 ) 7: famille. ÆGITHALES , Ægithali, Vieill. Cette famille ne comprend que les Mésanges. 24.2 genre. MÉSANGE, Parus, Lin. , Vieill., Tem. Bec court , conique, droit, subulé, fort, garni à sa base de petites plumes dirigées en avant qui cachent les narines ; quel- quefois la mandibule supérieure recourbée, à sa pointe, sur l'infé- rieure ; d’autres fois, bec mince, effilé et très-pointu; tarses grêles, scutellés; queue fourchue ou étagée et plus ou moins longue. Les Mésanges sont d’un naturel vif, courageux, même féroce et d’une grande fécondité. Elles ne craignent pas les oiseaux plus gros qu’elles et les tuent lorsqu'on les tient ensemble dans une volière. Elles habitent les bois, les vergers et les marais où on les voit, sans cesse en mouvement, grimper ou se pendre aux arbres et aux roseaux. Leur nourriture consiste en graines, en insectes et en œufs de Lépidoptères. D’après la conformation du bec, qui n’est pas entièrement la même dans toutes les espèces, on peut les diviser en trois sections; savoir : 1.° celles à bec épais et à pointe droite; 2.0 celles à mandibule supé- rieure convexe, dépassant l’inférieure ; 3.0 celles à bec mince, eflilé et aigu. 1. Section. Bec épais, à pointe droite. MÉSANGE CHARBONNIÈRE ; Parus major, Gm., Vieill., Tem. ; vulgairement Mazingue; enl. 3, f. 1; pl. 117 R., jeune dans le nid, 118 adulte; Encycl., pl. 123, f. 4. Sédentaire et très-commune. Elle passe l'automne et l'hiver en troupes; fréquente nos vergers et jardins. La plupart se retirent au printemps dansles bois et bosquets, où elles nichent ; quelques-unes restent près des habitations. Ce n’est guère avant ( 203 ) le mois d'avril que la Charbonnière s'occupe de son nid, quoi- qu'elle s’apparie beaucoup plus tôt. Ses œufs, au nombre de douze à quinze, sont pointillés de rouge. Elle a l'iris brun noir. On la trouve à New-Yorck, d'où je l’ai reçue en 1834. PETITE CHARBONNIÈRE, Parus ater, Lin., Vieill., Tem.; pl. 119 R. De passage et rare dans le nord de la France. On la tue cependant, chaque année, en automne, dans les environs d'Amiens. Je l’ai reçue plusieurs fois de la Lorraine , où elle est aussi de passage. Elle a l'iris brun noir. NoNNETE GENDRÉE, Parus palustris, Gm., Briss., Vieill., Tem. ; enl. 502, f. 1; pl. 120, R., mâle. Vit , l'été, dans nos bois et forêts; s'approche des habitations en septembre et en octobre; on en prend alors un grand nombre dans les environs de Lille. M. Temminck rapporte à cette espèce la Mésange à tête noire du Canada, décrite par Vieillot sous le nom de Kiskis. Iris brun noir. MÉSANGE BLEUE, Parus cœruleus, Lath., Vieill., Tem.; Mazinque bleue de nos campagnards; enl. 3, f. 2; pl. 124 bis R. ; atl., pl. 66, f. 1. Sédentaire : commune en automne et en hiver, époques où elle s'approche de nos habitations et fréquente les vergers et jardins. Elle se retire , au printemps, dans les bois et forêts où elle niche. Elle est trés-répandue eu Europe et ne fait, dit-on, qu’une seule ponte. Je l’ai reçue de New-Yorck. Iris brun noir. MÉSANGE HuPPÉE, Parus cristatus, Lin., Vieill., Tem.; enl. 502, f. 2; Encycl., pl. 124, f. 1. ( 204 ) On la trouve dans la forêt de Mormal, où elle est sédentaire. On la trouve aussi en d’autres cantons du Nord de la France, mais en moins grand nombre. Il paraît qu’on la voit dans presque toute l’Europe. Elle niche dans des trous d'arbres; pond six à huit œufs très-petits . blanc moucheté de roux. Iris brun roussâtre. MÉSANGE BICOLORE Ou HUPPÉE DE LA CAROLINE , Parus bicolor, Lin., Tem. Habite l'Amérique septentrionale, le Groënland et la Géorgie, d’où je l'ai reçue en 1829. On la voit assez souvent en Suède et en Danemarck. La femelle ne diffère du mâle que Be une huppe moins forte. Iris noisette. MÉSsANGE AZURÉE Où GROSSE MÉSANGE BLEUE; Parus cyanus ; Vieill. Par. cyaneus, Pal. , Tem.; Encycl., pl. 123, f. 5. Du nord de l’Europe et de l'Asie. En hiver, dans le centre de la Russie , en Pologne et quelquefois en Suisse. MÉsANGE LUGUBRE, Parus lugubris, Tem. Habite la Dalmatie et la Hongrie. Assez répandue dans le centre de la Russie , en automne. Iris brun. MÉSANGE à ceinture blanche , Parus sibiricus, Gm., Tem.; enl. 708. Habite le nord de l’Europe et de l'Asie; descend en hiver dans quelques provinces de la Russie. Mésance à longue queue, Parus caudatus, Lin., Lath., Vieill., Tem.; vulgairement Manche d’Alène; enl. 502, f. 3 ; pl. 122 R., mâle; Encycl., 124, f. 3. ( 205 ) Rare dans les environs de Lille. Habite principalement les boiset forêts; se répand en hiver dans presque toute l’Europe et revient au printemps pour nicher. [ris brun noir. Elle parait commune en Lorraine , en Anjou et dans les Pyrénées. 2. Section. Mandibule supérieure convexe, dépassant l’inférieure. MÉsANGE MOUSTACHE, Parus biarmicus, Lin. , Vieïll., Tem.; enl. 618, f. 1, mâle , f. 2. femelle; pl. 123, R., mâle, 123 bis femelle; Encyel., pl. 124, f. 5, mâle. Cette espèce habite de préférence le nord de l’Europe. Elle est commune en Hollande et passe, chaque année, derrière la citadelle de Lille , et en d’autres endroits de notre contrée, à la fin d'octobre. Elles sont en petites troupes de dix à douze. Il en est qui nichent dans les fossés de Saint-Omer et les vastes marais de Péronne. Un très-grand nombre couvaient, il y a quelques années , dans les Moëres de Dunkerque ; elles établis- saient leur nid dans les huttes en roseaux que l’on construisait pour tirer des canards. Un hiver rigoureux, les oiseaux de proie , une chasse mal entendue , le desséchement de ces marais en ont détruit une grande partie et fait émigrer le reste. On n’en voit plus depuis huit ans. Ce charmant oiseau vit très-bien en captivité. On le nourrit d’œillette, de noix et de mie de pain. On le dit aussi commun en Italie, dans les marais d'Ostia, qu’en Hollande. Il a l'iris jaune. Sa ponte est de six à huit œufs blanc rosé tacheté de brun. 3.° Section. “ Bec mince effilé et aigu. MésanGe REMIZ ou PENDULINE, Parus pendulinus, Lin., Vieill., Tem. ; enl. 618, £. 3, 708 le jeune ; pl. 124 R,, f. 1, mâle adulte , £. 2, tête du jeune; Encyel., pl. 124, f. 2. ( 206 ) \ Niche en Autriche, le long des bords du Danube. Tuée près de Dieppe, par M. Hardy. De passage en Provence et accidentelle- ment en Lorraine. Iris jaune, suivant M. Temminck. 8.e famille. TISSERANDS , Textores , Vieill. Composée d’un seul genre et d’une seule espèce. 25.e genre. LorioT , Oriolus, Lin., Vieill., Tem. Bec alongé, convexe et caréné en-dessus, échancré à son extrémité, narines nues, percées dans une membrane. On ne connaît que le Loriot qui habite les bois, les vergers, et fixe son nid avec art à une branche d'arbre élevé. Lorior, Oriolus galbula , Gm., Vieïll., Tem.; vulgairement Compère-Loriot ; enl. 26, mâle; pl. 125 R., mâle, 126, femelle, 127 , mâle après la première mue; Encycl., pl. 168, £. 4. Il arrive à la fin d'avril et nous quitte en septembre. Un grand nombre nichent dans nos bois et font une grande consommation de cerises dans nos vergers. Le mâle, la femelle et les jeunes ont un plumage qui leur est propre. Il est très-répandu en France durant la belle saison. Ses œufs sont blancs et marqués de quelques points noirs quand ils sont vides, mais pleins ils ont une belle teinte rosée. Il a l'iris rouge vif. 9e famille. LÉIMONITES, Leimonites, Vieill. Elle n’a qu'un genre qui comprend deux espèces , l’Etourneau vulgaire et l’Étourneau unicolore. 96. genre. Érourneau, Sturnus , Lin., Vieill., Tem. Bec longicône , presqu’aussi long que la tête, légèrement déprimé , obtus à sa pointe ; mandibule supérieure formant un angle aigu dans les plumes du front; narines à moitié bouchées par une membrane; ailes et tarses longs. ( 207 ) Les Étourneaux vivent d'insectes et de baies. Ils se tiennent en grandes bandes, l'hiver. ÉTOURNEAU VULGAIRE OU COMMUN , Sturnus vulgaris, Gm., Vieill., Tem.; vulgairement Sansonnet ou Eperon; enl. 75; pl. 128 R., mâle après la première mue; atl., pl. 65, f. 1. Sédentaire et commun; vit en grandes troupes l'hiver , se mêle alors aux bandes de Corveilles qui ravagent nos champs; niche dans des trous d'arbres , de clochers et des grands édifices de nos villes. Hest recherché par les oiseleurs, qui lui apprennent à parler et à siffler différents airs populaires. On le trouve dans presque toute l’Europe. Il a l'iris brun noisette. ETOURNEAU UNICOLORE, Sturnus unicolor, Tem., Vieill. ; pl. col. 111. Habite la Sardaigne et paraît avoir les mêmes habitudes que l'Étourneau vulgaire. Les deux espèces forment quelquefois entre elles des bandes nombreuses. I a l’iris brun foncé. 10.2 famille. CORACES, Coraces, Daudin, Vieill. ; Rolliers, Cuy Elle est composée des Corbeaux, Pies , Geais, Coracias , Cho- quards, Casse-Noix et Ralliers. 27.2 genre. CorgEau, Corvus, Lin., Vieïll., Tem. Bec robuste, arrondi en-dessus, comprimé, à bords tranchants, entier ou échancré à sa pointe; narines recouvertes de plumes sétacées dirigées en avant; ailes pointues; tarses longs et forts ; queue égale ou faiblement arrondie. Les Corbeaux sont omnivores et ne manquent pas d’intelli- gence. La plupart vivent en société et se réunissent en grandes bandes l'hiver. Ils habitent , l'été, les bois ou les rochers. (208 ) CorEAU , Corvus corax , Lin. , Vieill., Tem.; Corvus, Briss.; enl. 495; pl. 129 R.; Encycl., pl. 136, f. 1; atl., pl. 35, £. 1. Habite différentes localités de la France. Niche dans la forêt de Crécy, dans le Boulonnais, en Lorraine , en Anjou et sur les rochers des environs de Namur, où il est sédentaire et solitaire. On le dit commun dans le nord, surtout en Islande. La femelle est un peu plus petite que le mâle. Il a l'iris brun et cendré. CorBEAU DE FEROÉ ou LEUCOPHÉE, Corvus leucophœus, Vieill., Tem. ; Corvus borealis albus , Briss. Habite les iles Feroé et n’a pas été vu ailleurs. fris noir. Il n’est pas certain qu’il diffère spécifiquement du Corvus coraæ. C’est, suivant quelques ornithologistes, une variété locale dépendante de l'influence du climat sur la coloration du plu- mage. Coreine , Corvus corone, Lin., Vieill., Tem.; Corneille, Briss. , Cuv.; vulgairement Corbeau; enl. 483; pl. 130 R.; Encycl., pl. 136, £. 2. F Sédentaire et commune; vit, pendant l'hiver , en société avec les Freux et les Corneilles mantelées qui couvrent nos champs. Au déclin du jour, ces oiseaux gagnent tous ensemble les bois et font retentir les airs de leurs croassements. Un seul arbre porte quelquefois un groupe de 50 à 60 individus. On dit qu’elle est commune en Morée et an Japon, et qu'on ne la trouve pas en Suède et en Norwège. Elle a l'iris brun foncé. Elle s’allie quelquefois avec la Corneille mantelée et offre diverses variétés. Une Corbine que j'ai reçue de New-Yorck ne diffère pas sensiblement de celles de notre contrée. Elle me paraît seulement un peu plus petite. CoRNEILLE MANTELÉE, Corvus corniæ, Lin., Vieill., Tem.; Cornix cinerea, Briss.; vulgairement Gris-Manteau; enl. 76; pl. 131 R.; Encycl., 136, £. 4. TS ——————— ( 209 ) Habite le nord de l’Europe. Ne vient ici qu’en automne, pour passer l'hiver. Arrive dès la mi-octobre et nous quitte dans le mois de mars. Quelques unes nichent dans le Boulonnais. Rare en Languedoc et en Provence: En grand nombre, l'été, en Suède et en Norwège. Je ne trouve pas de différence dans plusieurs sujets que j'ai recus de New-Yorck. J’ai vu des variétés blanche et presque noire. Iris brun foncé. Freux ou FRAyONNE, Corvus frugilequs, Gm., Vieill., Tem. : vulgairement Corneille noire ; enl. 484; pl.132 R., f. 1, lejeune, f. 2, tête de l'adulte ou vieux. Habite, de préférence, les régions septentrionales de l’Europe. Nous ne voyons ici cette espèce qu’en automne et en hiver. Elle fait alors , avec ses congénères, de grands ravages dans nos champs. Quelques individus nichent dans le Boulonnais; rare en Provence. Iris brun noir et non gris blanc comme le dit M. Temminck. Varie accidentellement comme les autres Cor- neïlles. CHoucas ou PETITE CORNEILLE DES CLOCHERS , Corvus mone- dula, Gm., Vieill., Tem.; enl. 523 ; pl. 133 R. Sédentaire et commun en France; se réuniten troupes, l'hiver, avec les Corneilles qui sont si communes dans nos campagnes; vit, l’été, avec sa femelle , et niche dans les trous de clochers ou de vieux édifices élevés. Iris blanc. * J'en aï vu des variétés blanche et tapirée de cette couleur. Îl est très-commun en Morée. On assure qu’il y vole en si grandes bandes que le soleil en est obscurci. Cnouc,, Corvus spermogulus, Frisch, Tem., Monedula nigra, Briss. , enl. 522. Espèce très-douteuse, admise depuis peu par M. Temminck. 14 (210 ) Ce naturaliste assure qu'on la trouve quelquefois en France et qu’elle est commune en Espagne. N'est-ce pas une variété du Choucas proprement dit ? je ne l’ai vue nulle part. M. de Méezemaker, maire de Bergues, m'’écrit cependant qu'il l'a tuéeen 1831 dans son jardin, où il venait manger des cerises, en la compagnie de Choucas qui habitent en grand nombre les tours de cette ville. Il est beaucoup plus petit que ceux-ci. On dit que l’on voit accidentellement dans les contrées orien- tales de l'Europe, le Corbeau daourien, Corvus dauricus. Son existence comme européen est trop douteuse pour lecomprendre dans ce catalogue. C’est un oiseau de l’Asie qui a été décrit par Pallas. 98,e geure. Pre, Pica, Briss., Vieill.; Corvus, Lin.; Garrulus, Tem. Bec médiocre, droit, convexe et un peu échancré à sa pointe; queue très-longue et étagée. Les Pies sont aussi omnivores et ont de grands rapports avec les Corbeaux. Elles en différent cependant beaucoup par leur marche, qui se compose de petits sauts, tandis que celle des Corbeaux est posée et grave. On en connaît deux espèces. Pre, Pica albiventris, Vieill. ; Corvus pica , Lin.; Pica, Briss.? Agache de nos campagnards; enl. 488; pl. 134 R.; Encycl., pl. 139; atl., pl. 25, f. 2. Sédentaire et très-commune. S'occupe, dès le mois de février, de la construction de son nid, qu’elle établit sur les arbres. On assure qu’en Norwège elle niche dans les édifices. L'espèce existe en Morée, au Japon et dans l'Amérique septentrionale. J'en ai reçu une demi-douzaine de New-Yorck, entièrement semblables aux nôtres. Iris noir. Je connais des variétés blanche , rousse, grise et tapirée de blanc. Pre ruRDODE, Garrulus cyanus , Tem. ; Corvus cyanus, Pall. (OL ) On la dit commune en Espagne. Pallas l’a trouvée en Crimée et dans la Daourie. Oiseau très-rare et recherché par les collec- teurs français ; aussi son prix est-il très-élevé. 29.e genre. GEA1, Garrulus, Briss., Vieill., Tem.; Corvus, Lin. Bec également médiocre, droit , courbé à sa pointe; ailes et pieds comme les Pies et Corbeaux ; queue carrée et légèrement arrondie. Les Geaïs sont vifs et criards. Ils vivent de grains et d'insectes. Trois espèces. GEAI, Garrulus glandarius; Gm., Vieill, Tem.; Gar- rulus Briss.; Colas de nos campagnards; enl. 481 ; pl. 135 R. ; atl., pl. 36, f. 1. Sédentaire et commun; habite nos bois ; s’'apprivoise et parle facilement ; très-recherché par les enfants qui s’en amusent beaucoup et leur apprennent à parler. Répandu dans toute l'Europe. J'en ai reçus de New-Yorck qui ne diffèrent pas des nôtres. Je possède une variété blanche que je dois à l’obligeance de M. Verstraete père. Elle a été prise à Menin. J'en ai vu cou- leur Isabelle et gris de lin. GEaï à calotte noire, Garrulus melanocephalus, Géné. Habite la Grèce et le Caucase. Il est indiqué et décrit par M. Temminck plutôt comme une race constante que comme une espèce. Il dit qu’on le mange dans plusieurs parties de la Grèce. Je ne le connais pas. GEALIMITATEUR, Garrulus infaustus, Tem.; Corvus infaustus, Lin.; enl. 608, l'adulte sous le nom de Geai de la Sibérie ; Encycl , pl. 137, f. 4. Habite la Norwège, la Suède et la Laponie. MM. de Lamotte (212) et de Cossetle en ont rapporté un certain nombre deleur voyage dans le nord. 30.° genre. Coracras, Coracia , Vieill.; Corvus, Lin. ; Cora- cias, Briss.; Crave, Fregilus, Cuv.; Pyrrhocorax, Tem. Bec entier, alongé, grêle, arrondi , arqué et pointu; ailes et pieds comme les Corbeaux. Coracras à bec rouge, Coracia erythroramphos , Vieill. ; Corvus garrulus, Gm.; Fregilus graculus, Cuv.; Pyrrhocorax graculus , Tem.; enl. 255; pl. 137 R.; Encycl. , pl. 14, f. 3. D'apparition accidentelle dans notre contrée. Habite les Alpes suisses, les Pyrénées et les montagnes de la Provence; niche dans les fentes de rochers inaccessibles et non sur les arbres. La femelle ressemble au mâle; elle en diffère seulèment par la taille qui est un peu plus forte et le bec qui est moins effilé. Cet oiseau paraît moins commun que le précédent. J'en ai trouvé un sur le marché de Lille , en 1825. Iris brun. L_2 31.° genre. CaoquarD, Pyrrhocorax, Cuv., Vieill., Tem. ; Corvus , Lin. Bec médiocre , un peu courbé; mandibule supérieure légère- ment échancrée à sa pointe; narines ovoïdes , cachées par les plumes sétacées ; pieds forts et ailes étendues. CHoQuarD Des ALrEs, Pyrrhocorax alpinus, Cuv., Vieill.; Corvus Pyrrhocorax, Lin.; Pyrrhocorax Pyrrhocorax, Tem.; enl. 531 , représente un jeune; pl. 138 R., l'adulte. Habite les Alpes et les Pyrénées; niche dans les fentes des rochers escarpés. On le trouve en Provence. Les jeunes ont les pattes noires , tandis que les vieux les ont rouges. Iris brun. 32.e genre. Casse-Norx, Nucifraga, Briss., Vieill., Tem.; Corvus , Lin. Bec entier, plus ou moins alongé , un peu dilaté et presque mousse à son extrémité; mandibule supérieure plus longue que l'inférieure ; narines rondes , cachées par des plumes sétacées ; doigts externes soudés à leur base. Casse-NoIX VULGAIRE où MOUCHETÉ, Nucifraga guttata et caryocatactes, Vieil., Tem.; Corvus caryo., Gm.; enl. 90 ; pl. 136 R. ; Encycl., pl. 140 , f. 2; atl., pl. 30, £. 2. De passage irrégulier en France. On en voit ici tous les 5 ou6 ans et toujours au commencement de l’automne ; c’est, dit-on, un habitant des montagnes du Nord. Le bec de cet oiseau n’offrant pas toujours la même longueur, M. Brehm s’est empressé d'en faire deux espèces sous les noms de Nucifraga macrorkyncus et brachyrhyncus. M. Baillon d’Abbeville a suivi son exemple dans son catalogue des oiseaux de son pays. Iris brun. 33.° genre. ROLLIER, Galgulus, Briss., Vieill.; Coracias, Lin., Cuv., Tem. Bec nu à sa base, plus haut que large, crochu à sa pointe ; narines obliques, linéaires, à moitié fermées ; tarses plus courts que le doigt du milieu ; ailes longues. * Les Rolliers sont farouches et vivent d'insectes. Une seule espèce. ROLLIER commun ou d'Europe, Galgulus garrulus, Vieill. ; Coracias garrula , Gm., Tem. ; enl. 486; pl. 139 R., mâle adulte; Encycl., pl. 140, f. 4; atl., pl. 49, f. 1. * De passage , de loin en loin et isolément, en Lorraine et dans le nord de la France. On le trouve en Morée, en Italie, dans ( 214 ) les Vosges , en Allemagne, en Suède et fort avant dans le nord. Je l’ai reçu de la Franche-Comté et des Hautes-Pyrénées. Il est très-commun en Morée, en automne , et devient alors très-gras. Il y est recherché pour les tables surtout dans les Cyclades. Je l'ai trouvé sur le marché de Lille. Iris rose suivant M. Philippe. 11.e famille. BACCIVORES, Baccivori, Vieill. Elle ne comprend qu’un genre et une espèce. 34.° genre.JaseurR, Bombicilla, Briss., Vieill., Tem. : Ampelis, Lin. Bec court, fendu, glabre, déprimé et trigone à sa base, fléchi et échancré à sa pointe ; narines ovoïdes , percées de part en part ; pieds assez courts; ailes médiocres; de pelites palettes rouges à l'extrémité de plusieurs rémiges secondaires ; queue moyenne et arrondie. Jaseur DE BOHÈME ou GRAND JASEUR, Bombycilla garrula , Vieill., Tem.; Ampelis garrulus, Gm.; Bomby. Bohemica, Briss. ; enl. 261 ; pl. 137 R. ; Encycl. , pl. 189, £.3 ; atl., pl. 59, f. 9. Nous le voyons dans les hivers rigoureux. Il s'en est fait un passage considérable en 1828; on en a tiré jusque dans les jardins de nos villes. Nous en avons eu un autre en 1834, quoique le froid fût très-modéré. Habite, durant l'été, les parties orientales du nord de l’Europe. On le trouve quelquefois en Provence. Iris brun roux. 12e famille. CHÉLIDONS , Chelidones, Vieill.; Fissirostres, Cuv. Elle se compose des Hirondelles, Martinets et Engouleve- ments. Ces espèces nous quittent en hiver et ne vivent que d'insectes aïlés qu'ils saisissent en volant. Quatre genres. (215) 35.° genre. HiRONDELLE , Hirundo, Lin., Vieil., Teïn., Cuv. Bec très-court, glabre, fendu , déprimé, presque triangulaire à sa base , étroit et courbé à sa pointe ; ailes très-longues, pieds très-courts. Les Hirondelles vivent d'insectes qu'elles saisissent en volant. On en compte six espèces. HiRONDELLE DE CHEMINÉE , Hirundo rustica, Gm., Vieill. > Tem., Cuv.; Hir. domestica, Briss.; enl. 543, f. 1; pl. 141 R. Très-répandue en France; niche dans l’intérieur des habita- tions et des écuries. Iris brun noir. Varie assez souvent. J’en ai une gris de lin et une autre tapirée de blanc. HiIRONDELLE DE FENÈTRE, Hirundo urbica, Lin., Vieill.; Tem.; petite Hirondelle ou Martinet à cul blanc, ÆHirundo minor seu rustica, Briss.; enl. 54, f. 2, sous le nom de petit Martinet ; pl. 144 R. ; Encycl., pl. 133, f. 4; atl., pl. 34, f 9 Commune dans toute la France. Arrive avant l'espèce précé- dente et nous quitte fort tard. On en voit dans les environs de Lille, jusqu’au 25 décembre, lorsque la saison est tempérée. Varie accidentellement. Iris noir. HIRONDELLE ROUSSELINE OU A TÈTE ROUSSE, Airundo rufula, Tem.; Hirundo capensis, Gm.; enl. 723, f. 2, la femelle. Levaill. , pl. 246, £. 1, le mâle. Habite principalement le midi de l'Afrique; de passage en Sicile, dans les iles de l’Archipel et en France. On assure qu’on la prend chaque année à Saint-Gille, dans le courant de mai. On l'a tuée près de Gênes. Elle a, dit-on, l'iris noir, ( 246 ) HIRONDELLE DE RIVAGE, Hirundo riparia, Lin., Vieil., Tem.; enl. 543 , f. 2; pl. 143 R. ; Encyel. pl. 134, f. 3. Ne se trouve que dans certains cantons du nord de la France. Un assez grand nombre nichaïent dans les fortifications de Lille avant les réparations qu’on y a faites; niche encore dans celles de Cambrai; dépose ses œufs dans des trous sur les bords de l’eau; sa ponte est de trois à cinq œufs blancs lustrés. Habite aussi les Pyrénées. Cette espèce est beaucoup moins commune que celles précé- dentes ; dès qu’on l’inquiète, elle quitte le lieu où elle a établi sa résidence. Elle arrive après et part avant les autres Hirondelles. Iris brun clair. HiRONDELLE DE ROCHER , Hirundo montana, Vieil.; Æ. rupes- tris, Lin., Tem.; pl. 142 R., l'adulte. Habite la Sicile, la Sardaigne, les Alpes, les Pyrénées et le nord de l’Afrique; de passage dans le département de l'Isère, en Provence et en Languedoc. Iris noïsette foncé suivant les uns, et d'une couleur aurore suivant P. Roux: HIRONDELLE BOISSONNEAU , Hirundo Boissonneauti, Tem. M. Temminck décrit, sous ce nom , une Hirondelle que je ne connais pas, qui lui a été envoyée par M. Boissonneau, mar- chand d'objets d'histoire naturelle à Paris, lequel lui a assuré qu’elle a été capturée dans le midi de l'Espagne. Il paraît que l’auteur du manuel] l’a reçue aussi de la Grèce et de Tripoli, du moins une note fort peu claire semble le dire. Voyez la 4.2 partie de cet ouvrage , p. 653. 36.e genre. Marriver, Cypselus, Ilig., Vieill., Cuv., Mécro- pus, Mey. Bec comme celui des Hirondelles ; narines fendues longitudi- ( 217 ) nalément ;, ouvertes, garnies sur les bords de petites plumes; ailes très-longues ; tarses très-courts : pouce dirigé en avant ; ongles erochus et aigus. Les Martinets ont les mêmes habitudes que les Hirondelles et vivent comme elles d'insectes, qu'ils saisissent en volant. On en connaît deux espèces. MARTINET NOIR, Cypselus apus, Ilig., Briss.; Hirundo apus , Gm. ; Martinet de muraille » Cyps. murarius, Tem.; enl. 542, £. 45pl. 145 R.; Encycl., pl. 135, f. 4; atl., pl. 34, f. 1. Commun en été; niche dans les trous de clochers , de mu- railles et des édifices élevés: arrive après et nous quitte avant les hirondelles. Iris brun gris foncé. MARTINET à ventre blanc, Cypselus alpinus, Vieill. , Term. : Hirundo melba, Lin. ; Cypselus melba, Br.; pl. 146 R Habite les Alpes et les Pyrénées, d'où je l'ai reçu plusieurs fois. On le trouve aussi en Provence ; en Languedoc, en Italie et en Sardaigne. Il a été tué plusieurs fois en Angleterre. Iris brun foncé suivant M. Temminck et noisette suivant M. Philippe. 37. genre. ENCOULEvENT, Caprimulqus, Lin., Vieill., Tem. Bec flexible, fendu jusqu’au-delà des yeux, très-déprimé à sa base , garni de soies ; mandibule supérieure crochue , l'infé- rieure retroussée; narines larges, fermées par une membrane couverte de plumes; doigts antérieurs réunis; pouce versatile, articulé sur le côté interne du tarse; doigt intermédiaire pectiné. Le genre de vie des Engoulevents a de grands rapports avec celui des Hirondelles ; ils se nourrissent, comme elles, d'insectes ailés, maisne se font voir qu’au déclin du jour et pendant la nuit. Deux espèces seulement sont admises : l'Engoulevent vulgaire (28) et celui à collier roux. On dit que l’on a trouvé dans la Pro- vence l'Engoulevent à queue étagée du Sénégal , Caprimulgus climacurus , Vieill.; mais Polydore Roux n'ayant pu obtenir ni me donner le moindre renseignement sur l’apparition de cet oiseau dans la contrée qu'il habitait, je ne le comprends pas dans ce catalogue. ENGOULEVENT VULGAIRE, Caprimulqus vulgaris, Vieill.; Capri. Europœus, Gm. , Tem.; tête de chèvre ou Crapaud volant, Caprimulgus, Briss.; enl. 193; pl. 147 R., mâle; Encycl., pl. 98, f. 3; atl., pl. 33, f. 2. Niche dans nos bois et ne vole que le soir ; arrive dans le mois de mai et nous quitte à la fin de septembre. Plus commun dans le midi que dans le nord. Le mâle se distingue de la femelle par deux taches blanches à l'extrémité des pennes externes de la queue. Iris brun noir. ENGOULEVENT à collier roux, Caprimulqus ruficollis, Vieill., Tem.; pl. 148 R. Habite le midi de l'Espagne et se fait voir quelquefois en Provence , mais très-rarement. On l’a tué près de Marseille. Iris brun noir. 13. famille. MYIOTHÈRES , Myiotheres, Vieill. ; Muscica- pidées, Less. Un seul genre, comprenant cinq espèces. 38.° genre. Gogr-Moucne, Muscicapa, Lin., et des auteurs. Bec médiocre, trigone, garni de soies longues et raides, déprimé à sa base , comprimé vers la pointe qui est courbée et échancrée; narines couvertes en parlie par quelqnes poils dirigés en avant. ( 219 ) Les Gobe-Mouches se nourrissent uniquement d'insectes. On en connait quatre espèces. GOBE-MOUCHE VULGAIRE, Muscicapa grisola, Gm., Vieill., Tem.; Tappe à Mouques de nos campagnards; enl. 565, f. 1; pl. 149 R. , l'adulte; Encycl. , pl. 190, f. 1. Niche dans nos jardins et bosquets; nous quitte en automne pour revenir en avril; répandu dans les contrées tempérées de l’Europe ; rare en Hollande. Point de différence entre le mâle et la femelle. Iris noir. Gose-Moucae Nom ou Bec-Fiçue Muscicapa atricapilla , Gm. , Vieill.; Musci. luctuosa, Tem.; enl. 665, f. 2, le mâle, f. 3, la femelle; pl. 150 , f. 1,R., mâle adulte en livrée d'été, f. 2, femelle. L De passage en petit nombre dans le nord de la France en automne et au printemps ; niche quelquefois dans le Boulonnais et les environs de Lille ; habite de préférence les contrées mé- ridionales de la France et de l’Europe. On ne le trouve pas en Hollande. Je l'ai reçu plusieurs fois des Pyrénées et de la Lor- raine où il n’est pas rare. Il a l'iris noir. Cet oiseau prend beaucoup de graisse en automne et est alors fort recherché pour les tables dans les localités de la France où il passe en grand nombre. M. Darracq dit que c’est à tort qu’on lui a imposé le nom de Bec-Figues; qu’il ne touche jamais aux figues ; que les habitants de la contrée qu’il habite ne le con- naissent que sous le nom de Bergeron et désignent sous celui de Bec-Figue la Sylvia hortensis, qui ne vit en automne que de ce fruit. Gose-Moucur à collier, Muscicapa streptophora, Gm., Vieill. ; Musc. collaris, Bechst; Musc. albicollis, Tem.; pl. 151R., le mâle en livrée d’été; Encycl., pl. 190, f. 6. ( 220 } De passage accidentel dans notre contrée; trouvé près de Lille en mai; point en Hoilande ; habite particulièrement le centre de l'Europe. On me l’a envoyé de la Lorraine oùilniche. Iris noir comme le précédent. Go8e-MoucHE ROUGEATRE, Muscicapa parva, Bechst. , Tem. Habite la Hongrie et les environs de Vienne en Autriche. Il paraît rare partout ailleurs. M. Schinz m’écrit qu'il a été trouvé en Suisse. 44.2 famille. COLLURIONS , Colluriones, Vieïll.; Accipitres, Lin.; Dentirostres, Cuv.; Crenirostres , Dum.; Laniadées, Less. 39.e genre. PrE-GRiÈcHE, Lanius, Lin. et des auteurs. Bec fort, convexe, très-comprimé, garni de soies raides, denté et crochu à sa pointe; narines presque rondes à amoïitié fermées par une membrane voütée; ailes à pennes bâtardes ; tarses assez longs , scutellés; queue moyenne ou étagée. Les Pies-Grièches ont des habitudes et des mœurs remar- quables. Elles sont courageuses , très-querelleuses et cruelles. Leur nourriture consiste en gros insectes et en petits ani- maux. On en compte sept espèces. Pre-GriëcHe GRISE, Lanius excubitor , Lin., Vieill., Tem.; Lanius cinereus, Briss.; vulgairement Agachette; enl. 445; pl. 152 R. ; Encycl., pl. 171, f. 3. Sédentaire : habite nos bois et forêts. Elle n’est que de pas- sage dans la Provence et le département des Basses-Pyrénées. Iris brun. Pre-GRIÈCHE MÉRIDIONALE , Lanius meridionalis, Tem., R.; pl. col. 143; pl. 153 R., le mâle. Sédentaire en Italie et dans le nord de l'Afrique. Très-rare et accidentellement en Provence. Suivant Vieillot , elle habitetait (224) aussi le nord de l'Amérique et ne différerait en rien de la Pie- Grièche boréale, Lanius borealis. Iris noir. PrE-GRIÈCHE d'ITALIE Où A POITRINE ROSE, Lanius minor, Lin,; Lan. ITtalicus, Lath.; enl. 32; pl. 154 R, f. 1, mâle adulte, f. 2, tête du jeune de l’année. Habite le midi de l’Europe, l'Espagne, l'Italie, la Turquie; de passage en Languedoc et en Provence, dans les mois d’avril et de septembre; quelquefois aux environs de Paris. On l’a trouvée en Suisse. Iris noir grisâtre.. _Prg-GRIÈCHE ROUSSE ; Lanius rutilus, Vieill.; Lantus rufus , Briss.; Lan. collurio rufus et Pomæranus , Gm.; vulgairement Agachette rousse; enl. 9, f. 2, mâle, 31, f. 1, le jeune et non la femelle; pl. 157 R., mâle adulte, 158 , femelle adulte. Habite nos bois l’été; plus rare que la Pie-Grièche grise; nous quitte l'hiver. On la trouve dans toute la France et elle est commune en Lorraine , dans les Basses et les Hautes-Pyrénées. Iris brun clair. | PrE-GRIÈCHE COURONNÉE OU A CAPUCHON , Lanius cucullatus , Tem. Tuée dans les départements de l’ouest de la France , notam- ment en Bretagne. M. Boissonneau, qui me l’a procurée , il ÿ a longtemps, m'a assuré l'avoir reçue du midi de l'Espagne. Elle a beaucoup de ressemblance avec la Tchagra; mais elle en diffère sensiblement par une taille plus forte et des teintes plus prononcées. Je lui avais donné le nom de Coronatus. M. Tem- minck la rapporte au Lanius rutilus, Var. C. de Lath., et à la Pie-Grièche rousse du Sénégal, enl. 579, f. 1. Je doute qu'il ait raison sur ce dernier point. ( 292 ) Pie-GRIÈCHE BRUN-MARRON , Lantius castaneus , Lin., Risso. Elle est indiquée comme oiseau d'Europe par M. Risso. Ce naturaliste dit qu’elle a la queue cunéiforme; que les rectrices du milieu sont d’une couleur ferrugineuse à leur extrémité ; que le corps est en-dessus d’une couleur marron et blanc en- dessous ; que sa taille est de onze pouces et qu’elle habite les bois des Alpes méridionales pendant toute l’année. Je ne l'ai vue dans aucun cabinet. Est-ce bien une espèce ? d’après une description aussi succinte, il est impossible d'émettre une opinion à ce sujet. EcorcHeur, Lanius collurio, Briss., Vieill., Tem.; Lanius minor, Lin.; pl. 155 R., mâle, 156, femelle. Habite nos bois; répandu non seulement en France, mais encore dans toute l’Europe. Je l'ai reçu de New-Yorck parfai- tement semblable au nôtre. Iris brun. 45.2 famille. CHANTEURS , Canori, Vieill. Cette famille comprend les Grives et Merles, les Turdoïdes , les Martins, les Aguassières, les Accenteurs , les Motteux , les Alouettes , les Pipis , les Hoche-Queues, les Fauvettes, les Roi- telets et les Troglodytes. 40.c genre. Grive ou MerLe, Turdus, Lin., Briss., Vieill., Tem. Bec comprimé et recourbé, légèrement dentelé à sa pointe et quelques poils isolés à sa base ; narines ovoïdes, à moitié fer— mées par une membrane; tarses longs; doigt externe soudé à son origine. Les Grives et les Merles sont frugivores et insectivores. Ils émigrent, en général , en grandes bandes. Leur chair est bonne et très-recherchéc en automne dans quelques espèces. (223 ) On admet aujourd’hui les espèces suivantes ; Grive chanteuse , Draine, Grive dorée, Litorne , Mauvis, petite Grive , Merle noir, Merle à plastron, Merle erratique, Merle à gorge noire, Merle Naumane , Merle blafard, Merle à sourcils blancs, Merle de roche et Merle bleu. M. Brehm, en qui on ne doit avoir qu'une confiance limitée , pour les raisons données ailleurs, indique comme européen le Merle aurore, Turdus auroreus, Pallas, et M. Temminck, dans la 3. partie de son manuel, donne la traduction de la description faite par cet ornithologiste. On l'aurait tué en Allemagne en 1820 et en 1826. On cite aussi le Turdus ruficollis et le Turdus khamtschatkensis , Pennant. Le premier est un oiseau de la Sibérie et le second du Kamtschatka. M. Risso parle du Turdus barbaricus, Lin., qu’il aurait trouvé sur les Alpes maritimes, et M. Boié du Turdus ow Ixos Squamatus, Tem., qui aurait été pris dans l’île Heli- goland. Le Squamatus habite Java ; comment a-t-il pu de là gagner une île du nord? une pareille émigration n’est pas pro- bable. Si réellement il y a été pris, c’est sans doute un individu échappé d’une cage. M. Boié n’aurait-il pas considéré comme tel un Turdus auroreus ? GRIVE CHANTEUSE OU DES VIGNES, Z'urdus musicus, Lin., Vieill. Tem.; Turdus minor, Briss.; enl. 406; pl. 164 R.; £Encyel., pl. 174, f. 1, Passe en grand nombre en octobre dans nos départements septentrionaux et revient en mars. C’est de toutes les Grives la plus délicate et la plus recherchée par les gourmands. Quelques unes nichent dans nos bois. Varie souvent; j'en ai une blanche et une tapirée de cette couleur. fris bruntre. DRAINE ou DRENNE , Turdus viscivorus, Lin., Vieill.; Turdus ( 224 ) major , Briss. ; vulgairement Grive du pays; enl. 489; pl. 162 R. ; Encycl., pl. 174, f. 2. Espèce la plus grande; sédentaire et solitaire dans nos dépar- tements du nord; niche dans les bois; de passage en Provence et en Lorraine; quelques-unes cependant y sont sédentaires comme dans notre contrée; niche aussi dans les forêts peu élevées des Pyrénées. Iris noisette brunâtre. GRIVE DORÉE, Turdus aureus, Faune de la Moselle'; T. Varius; seu Withei, Tem. Figurée sous ce dernier nom par M. Gould, naturaliste anglais. Cet oïseau est ainsi décrit dans la Faune du TÉpArtemene de la Moselle, année 1836 : « Longeur 11 pouces 3 lignes. » À beaucoup de rapports avec la Grive Draine , mais ses pro- portions sont d’un tiers plus fortes; toutes les parties supé- rieures de son plumage sont d’un brun olivatre clair, à reflets dorés obscurs, chaque plume terminée par une tache noire en forme de demi-lune, dont le côté antérieur est légèrement concave ; les parties inférieures telles que la gorge , le cou et la poitrine , sont d’un blanc jaunâtre qui se fond sur les côtés avec les teintes plus foncées du dessus du corps, mais le ventre est d'un blanc pur ; toutes les plumes de ces parties terminées aussi par une légère tache noire en demi-lune , coupée carrément ou en ligne droite en avant, au lieu que dans la Draine, ces taches sont plus petites , triangulaires et en fer de lance ; cou- vertures alaires supérieures noires; terminées de blanc rous- sâtre qui remonte en pointe sur la tige de la plume; pennes primaires d’un brun noirâtre , liserées de roussâtre et blanches intérieurement , à l'exception de la première ; pennes secon- daires roussâtres en-dehors ét noirâtres en-dedans, avec la partie mitoyenne intérieure blanehe ; couvertures inférieures ( 225 ) des ailes blanches et noires dans le milieu, ce qui forme sous l'aile une bande de cette dernière couleur; queue noire , à l'exception des quatre plumes intérieures qui sont d’un roux olivâtre en-dessus, les suivantes terminées par une tache blanche , et la dernière bordée de roussâtre. » M. J. Holandre, conservateur du musée d'histoire naturelle de Metz, dit que cet oiseau a été tué à quelques lieues de cette ville, dans le mois de septembre, en la compagnie d’autres Grives; qu’un individu semblable existait en 1820 au Muséum de Paris sous le nom de Draine , variété À , et qu'aujourd'hui plusieurs individus de la Nouvelle-Hollande, qui paraissent de la même espèce , y sont désignés sous le nom de Turdus squama- tus. Serait-ce le Turdus auroreus de Pallas, décrit par M. Brehm, qui aurait été pris près de Braconswick en 1820, et près de Breslaw en 1826 ? M. Temminck, dans la 4.° partie de son Manuel, décrit ce Merle et le désigne, d’après M. Gould, sous le nom de Turdus varius sew Withei, et dit qu’il visite accidentellement l'Europe occi- dentale et qu'il a été tué en Angleterre, à Hambourg sur le Rhin et en Allemagne. LiToRxE, Turdus pilaris, Lin., Vieill., Tem.; vulgairement double Grive; enl. 490 sous le nom de Calandrotte ; pl. 164 R.; Encycl., pl. 178, fig. 1, mal faite. De passage régulier après les précédentes; en moins grand nombre au printemps qu’en automne. Elle voyage par grandes bandes, et quelques unes restent quelquefois dans nos campagnes durant tout l'hiver. Elle a l'iris brun. Son plumage varie souvent. J’en possède une rousse et une tapirée de blanc. Quelques couples nichent annuelle- ment dans les environs de Bergues. 15 ( 226 ) Mauvis, Turdus iliacus , Lin., Briss. , Vieill., Tem.; enl. 51 ; pl. 161 R.; Encycl., pl. 174, fig. 4. De passage annuel et régulier en grand nombre en octobre et en novembre. Cette espèce arrive en même temps et après la Grive chanteuse; voyage, comme la Litorne , par grandes bandes; très-répandue aussi dans toute la France; niche dans le nord de l’Europe. Varie accidentellement. J'en ai une couleur isabelle. Iris brun. PETITE GRIVE, Turdus minor, Lath., Br. M. Brehm assure qu'elle a été tuée le 22 décembre 1825 dans le duché d’Anhalt-Gotha, près de l’Elbe. M. le professeur Schinz m'écrit que M. Naumann, autre naturaliste allemand, Va reçue en chair en 1838, provenant d’une forêt de cette contrée où elle a été tirée. Ne la connaissant pas, je ne puis en donner la description. Il est probable cependant que je lai reçue dans un envoi qui m'a été fait de New-Yorck en 1834, à en juger par la courte description qui se trouve page 102, 3. partie du Manuel d'ornithologie. MERLE Noir, Turdus merul &, Lin., Vieill., Tem.; Merle de France, Buff.; Merle commun, Cuv.; vulgairement Mouviard ; enl. 2, mâle, 155, femelle; pl. 166 R., mâle, 167, femelle ; Encycl., pl. 196, f. 1 satl., pl. 38 , f. 1. Sédentaire, solitaire , défiant et très-recherché par les oise- leurs ; s'apprivoise aisément et apprend à siffler et même à parler; répandu dans toute la France et très-sujet à varier. J’en possède un blanc, des panachés et un gris de lin. P. Roux a figuré , pl. 170 , une variété constante qui a, dans sa jeunesse, la queue traversée d’une large bande‘blanche et qui ne s'éloigne pas des montagnes des environs de Nice. Dès la première mue le blanc disparait. Iris brun noir. ( 227 ) MERLE A PLASTRON Où A COLLIER, l'urdus torquatus, Lin., Vieili., Tem. De passage annuel en octobre , en novembre et au printemps à la fin d'avril et au commencement de mai. Le passage a été considérable dans les environs de Lille au printemps dernier. Il voyage isolément, niche sur les Hautes-Pyrénées , en Suisse et en Allemagne. On le trouve non seulement dans toute la France , mais encore dans presque toutes les parties de l'Eu- rope. Iris brun noisette. MERLE ERRATIQUE Où LiTORNE Du CANADA, Turdus migra- torius, Lin., Vieill., Tem.; T'urdus Canadensis, Briss.: enl., 556, f. 1. Tué plusieurs fois en Allemagne. Habite principalement lAmérique-Septentrionale. Je l'ai recu de New-Yorck et de la Géorgie , où il est très-commuo. Le pasteur Brehm dit qu’on en a vu dans les environs de Vienne en Autriche. Iris brun noir. MERLE A GORGE NOIRE, T'urdus atrogularis , Tem., Vieill. Habite la Hongrie et la Russie. M. Risso l'indique comme sédentaire à Nice. Il a été figuré par M. Naumann en Allemagne , et en France par M. Werner, dans l’atlas du Manuel de M. Temminck. Iris brun noir suivant ce dernier naturaliste. Mere NAUMANN, Turdus Naumannii, Tem., Vieill.; pl. col. 514, mâle adulte sous le nom de Merle Eunome. Habite les contrées orientales de l’Europe , la Hongrie et la Dalmatie. On le dit de passage en Autriche MERE BLAFARD Où PALE, Turdus pallidus, Pall , Gm,, Tem. ; (228 ) pl. col. 115, jeune sous le nom de Merle Daulias; Turdus Wernerii, Bonelli; Turdus Naumannii de l'atlas du Manuel d’ornithologie par Werner (1). On assure qu'il a été tué en Saxe, en Silésie , dans les envi- rons de Turin et sur les Alpes maritimes. M. le professeur Schinz m’écrit qu’un individu tiré dans une forêt de l’Alle- magne , en 1838, a été envoyé à M. Naumann. MERLE A SOURCILS BLANCS, Turdus Sibiricus, Pall., Gm., Tem. Espèce de la Sibérie qui, dit-on, a été tuée dans la Russie méridionale. Elle est décrite avec soin dans le supplément du Manuel ornithologique de M. Temminck. MERLE DE ROCHE, Z'urdus saæatilis, Lath., Vieill., Tem. ; Turdus et Lanius infaustus , Gm. ; enl., 562, mâle. Habite la Suisse, la Franche-Comté, les Pyrénées , la Pro- vence , l'Italie et la Corse; recherche les lieux arides et sau- vages. La femelle diffère du mâle et les jeunes des vieux. Iris brun clair. MERLE BLEU , Turdus cyanus , Gm. et des auteurs; enl. 250 sous le nom de Merle solitaire femelle d'Italie, représente un jeune mâle ; pl. 173 R, mâle et 174 femelle adultes. Habite le midi de l'Europe, l'Espagne, la Sardaigne, la Corse, la Morée ; n’est pas rare dans la Provence , où il est sédentaire, et dans la Franche-Comté aux environs de Besançon. Iris brun clair. La femelle et les jeunes ont un plumage qui diffère de celui du mâle. (1) Je cite à regret cet ouvrage, parce que les figures sont en général 1rès- mauvaises et indignes d'un peintre du Muséum d'histoire naturelle de Paris. ( 229 ) 41e genre. TurDORE , 1xos, Tem. Ce genre , nouveau pour l’ornithologie européenne , est ainsi caractérisé par M. Temminck : « Bec plus court que la tête, comprimé , fléchi dès sa base, pointe courbée et faiblement échancrée; des poils roides à la base du bec ; narines basales, latérales , ovoïdes , à moitié fermées par une membrane nue ; pieds courts et faibles, à tarse plus court que le doigt du milieu ; ongles courts et grêles; ailes courtes et arrondies. » TURDOIDE OBSCUR , 1xos obscurus, Tem. Je possède cet oiseau depuis long-temps. Je l'ai acheté à M. Boissonneau, qui m'a assuré l'avoir reçu de l’Andalousie où il serait assez commun. M. Temminck le décrit dans la 4.e partie de son Manuel. 42. genre. Martin , Acridotheres , Vieill. ; Pastor, Tem. Bec en coin, allongé, faiblement déprimé, droit , courbé seulement à la pointe, qui est légèrement échancrée; narines à moitié fermées par une membrane, couvertes de petites plumes ; pieds forts ; tarses plus longs que le doigt du milieu. Une seule espèce est connue. Elle vit d'insectes et parait avoir les mêmes mœurs que les Étourneaux. MERLE ROSE ou MARTIN ROSELIN, Turdus roseus, Vieill. ; T. seleusis, Gm.; T. merula rosea , Briss.; Pastor roseus, Tem. ; enl. 251 sous le nom de Merle couleur de rose de Bourgogne ; pl. 177 R., l'adulte, 177 bis, f. 1, jeune de l’année, f. 2, tête du jeune dans la seconde année; Encycl., pl. 176, f. 4, l'adulte. De passage dans le midi de l’Europe; accidentellement dans le nord; quelquefois en Provence , en Lorraine, dans les dépar- tements des Vosges, des Hautes-Alpes et en d’autres localités de la France. On l’a tué dans les environs d’Abbeville et trouvé en Angleterre et en Suisse. ( 230 ) ris brun foncé suivant M. Temminck. 43.e genre. AGUASSIÈRE, Hydrobata, Vieill, ; Sturnus, Lin. ; Cincle , Cinclus , Tem. Bec droit, arrondi el emplumé à son origine , finement den- telé sur les bords et fléchi à sa pointe ; narines fendues en long et recouvertes par une membrane. Les Cincles recherchent les bords des eaux limpides et les lieux rocailleux où il existe des cascades. C’est au fond de l’eau qu'ils trouvent leur nourriture qui paraît consister en che- vrettes et en mollusques d’eau douce. CINCLE PLONGEUR, Hydrobata albicollis, Vieill.; Cinclus aquaticus , Bechst , Tem. ; Sturnus cinclus , Gm. ; Merle d’eau , Buff.; enl. 940; pl. 178 R., l'adulte, 179, le jeune avant la première mue. Assez répandu en Europe. Habite la Suisse , l'Allemagne , la Hollande, l'Italie , les Pyrénées et divers points de la France où il y a des cascades et des eaux vives. Celles de la Nive, depuis Cambo jusqu’à sa source, sont fréquentées par un grand nombre de Cincles. Le mâle a le blanc de la poitrine plus étendu que la femelle , bordé de roux, et est un peu plus petit qu’elle. Celle-ci a l'ab- domen pointillé de blanc gris. Iris noisette. CINCLE À VENTRE NOIR , Cinclus melanogaster, Br. Il habiterait, suivant le pasteur Brehm, les parties orien- tales du nord et on le trouverait sur les bords de la Baltique dans les hivers rigoureux. M. Temminck doute que ce soit une espèce, et peut-être n'est-ce qu'une variété individuelle. On ne saurait qu'approuver la circonspection du célèbre naturaliste hollandais, sachant que M. Brehm fait des espèces pour la (231) moindre différence qu'il remarque dans la distribution des couleurs, la longueur du bec, des pattes, etc. Toutefois, M. Temminck, dans Ja 4.e partie de son Manuel, dit qu'il en a recu deux du colonel de Feldegg et qu'ils lui paraissent être des Cincles plongeurs d’un âge avancé ou de simples variétés locales. Cincze PaLLas, Cinclus Pallasii, Tem. Cette espèce, peu connue et très-rare , habite, dit-on, la Crimée , et aurait , suivant M. Temminck, l'iris bleu. 44. genre. AcceNrEur ou PÉGoT, Accentor, Bechst , Vieill., Tem.; Motacilla, Lin. . Bec de moyenne longueur , plus large que haut à sa base, échancré et acéré à sa pointe, à bords recourbés en-dedans; narines percées dans une membrane. Les Accenteurs ont été réunis aux Fauvettes par Vieillot dans l'Encyclopédie et dans une Monographie inédite des Fau- vettes et des Pouillots. Ils vivent d'insectes. PéGor ou FAUvETTE DES ALpPes, Accentor alpinus, Vieill., Tem.; Motacilla alpina, Gm.; enl., 668, f. 2; pl. 204 R.; Encyel., pl. 116, f. 3, sous le nom d’Alouette des Alpes. D'apparition accidentelle dans le nord de la France. Il a été tué à Saint-Omer. C’est un oiseau des montagnes les plus éle- vées des Alpes et des Pyrénées. Il se montre l'hiver en Pro- vence et a été trouvé en Angleterre. Iris brun clair. Moucuer ou FAUVETTE D'HIVER, Accentor modularis, Vieill., Tem.; Motacilla modularis, Gm.; Traine-buisson ou Fauvette d'hiver, Buff.; vulgairement Moineau de haie; enl. 115, f. 1; pl. 205 R.; Encycl, pl. 114, £. 3. (232 ) Habite la France et presque toutes les parties tempérées de l'Europe. Se tient dans les bois durant l'été, s'approche des habitations dès le mois de novembre, et descend en hiver jusque dans la cour des fermes, pour y manger des graines. Il vit très- bien en volière. On lui donne la même nourriture qu'aux oiseaux granivores. Iris brun. ACCENTEUR MONTAGNARD, Accentor montanellus, Tem., Vieil). ; Sylvia montanella, Lath.; Motacilla montanella , Pall. Oiseau de la Sibérie, que l’on voit, dit-on, assez souvent l'hiver en Crimée , et quelquefois en Hongrie et en Italie. ACCENTEUR CALLIOPE, Accentor Calliope, Tem.; Motacilla Calliope, Gm., Pall. ; Turdus Calliope, Lath. Habite particulièrement le Kamtschatka, la Sibérie et le Japon. On le trouve quelquefois dans les provinces méridio- nales de la Russie européenne. Iris brun suivant M. Temminck. 45.2 genre. Morxeux ou TRAQUET, OEnanthe , Vieill.; Mota- cilla, Lin.; Sylvia, Lath.; Saxicola, Bechst , Tem. Bec grèle, droit, plus large que haut à sa base qui est garnie de quelques poils, très-fendu ; mandibule supérieure un peu obtuse, échancrée et courbéc seulement à la pointe; narines à moitié fermées par une membrane; tarses plus ou moins longs ; queue légèrement fourchue. Les Motteux se nourrissent de graines et surtout d'insectes. Ils habitent de préférence les lieux arides et incultes, les landes et les rochers. Ils ont la singulière habitude de remuer leur queue. Morreux Noir ou TRAQUET RIEUR, OEnanthe leucurus, Vieill,; ( 233 ) Turdus leucurus, Lin.; Saæxicola cachinnans, Tem.; Merle à queue blanche , Cuv.; pl. 197 R., le mâle. Habite le midi de la France ; les Pyrénées, d’où je lai reçu plusieurs fois , l'Espagne, la Corse et la Sardaigne. La femelle diffère du mâle; ses couleurs sont plus sombres. MoTTEUx CENDRÉ ou TRAQUET MOTTEUX , OEnanthe cinereus, Vieill.; Motacilla œænanthe, Gm.; Saxicola œnanthe, Tem.; vulgairement Cul blanc ; enl., 554, f. 1, le mâle, f. 2, la femelle ; pl. 198 R. Niche dans les terrains arides et élevés des environs de Lille. Arrive en avril et nous quitte dans le courant de sep- tembre et quelquefois d'octobre; commun sur les côtes de Dunkerque , lors de son passage en automne et au printemps. Ses voyages se font par petites bandes. C’est un manger délicat lorsqu'il est gras. Les Motteux que l’on prend sur les bords de la mer sont beaucoup plus forts que ceux qui inichent dans nos plaines et différent aussi par le plumage , qui offre plus de roux eu été. Iris brun foncé. Morreux ou TRAQUET srAPAZIN, OEnanthe stapazina, Vieill. ; Saxicola œnanthe, Tem.; pl. 199R., f. 1, le vieux mâle, f. 2, la femelle. Des contrées méridionales de la France. Très-commun , dit- on, en Dalmatie et en Morée. Je l'ai reçu de Marseille et des Hautes-Pyrénées. Iris brun foncé. Morreux REGNAUBY ou TRAQUET OREILLARD , OEnanthe albi- collis, Vieill.; Saxicola aurita, Tem.; pl. 200 R., le vieux mâle. ( 234 ) Du midi de la France. Moins commun que le précédent. Je l'ai reçu plusieurs fois des Hautes-Pyrénées. Iris brun foncé. MoTrTEUx PLESCHANK Ou TRAQUET LEUCOMÈLE, Saxicola leu- comela , Tem.; Sylvia leucomela, Vieill. Habite les parties orientales du midi de l’Europe , le Levant, la Crimée et les bords du Volga, où il à été rencontré par Pallas. C’est un oiseau fort rare qui se trouve dans peu de col- lections. Iris noirâtre suivant Vieillot. TaRtER, OEnanthe rubetra, Vieill.; Motacilla rubetra , Gm.; Saæicola rubetra, Tem. ; vulgairement Fauvette d’herbes ; enl., 678 ,f.2, mâle. Commun dans le nord de la France en été. Niche dans nos prairies et nos champs de colza; arrive dès la fin de mars et nous quitte en octobre et en novembre. On le trouve dans presque toutes les parties tempérées de l’Europe. La femelle diffère du mâle et les jeunes des adultes. Iris brun foncé. TRAQUET ou RugicOLLE, Enanthe rubicolla, Vieïll.; Motacilla rubicolla, Gm.; Saxicola rubicolla, Tem.; enl., 678, f.1; pl. 201 R., vieux mâle, Encycl., pl. 117, £. 4, le mâle. Ilest beaucoup moins commun que le précédent. Un petit nombre niche dans notre contrée. On le rencontre dans presque toute:l Europe. La’femelle diffère également du mâle et des jeunes. Je possède une variété blanche. Iris brun noir. 46.° genre. ALOUETTE, Alauda, Lin. et des auteurs. ( 235 ) Bec cylindrique , entier, plus ou moins long et épais , plus ou moins droit ou arqué, garni à sa base de petites plumes dirigées en avant; narines arrondies , à demi closes par une membrane; deux pennes secondaires des ailes allongées et échancrées ; ongle postérieur subulé , plus ou moins droit , sou- vent plus long que le pouce; queue de longueur moyenne, plus ou moins fourchue. Les alouettes se nourrissent de graines, d'herbes et d’in- sectes; elles ne perchent généralement pas et se tiennent à terre dans les champs. Onze espèces sont admises ; savoir : l'Alouette des champs, la Lulu, l’Alouette hausse-col noir, l’Alouette Kolly, le Cochevis, la Calandrelle , l'Alouette isabel- line , la Calandre, l’Alouette nègre, l'Alouette Dupont et la Bifasciée. On trouve encore indiquées, dans l'Encyclopédie mé- thodique, l’Alouette du Mongole, Alauda Mongolia, Pallas, et l’Alouette peinte, Alauda picta, Hermann. La première _ aurait été tuée dans la Russie méridionale (1) et la seconde près de Strasbourg (2). Cette dernière pourrait bien n'être qu’une variété accidentelle. Nous divisons les Alouettes, à l'exemple de M. Tem- minck , en.trois sections. La première comprend celles qui ont le bec moins gros, cylindrique et presque droit ; la seconde, celles qui ont le bec gros et fort, et la troisième, celles qui ont le bec aussi long ou plus long que la tête et légèrement arqué. FE." Section, Alouettes qui ont le bec moins gros, cylindrique et presque droit. ALOUETTE DES CHAMPS, Alauda arvensis, Lin., Vieill, Tem.; Alauda, Briss.; vulgairement Aloue; enl. 363, f. 1; pl. 180 R. ; Encycl. pl. 110, f. 4. (x) Pall., Voyage ; t. 3, p. 697; Encycl., t. 1, p. 315. (2) Encycl.,t, x » D: 323. (236) Sédentaire et commune. Il s'en fait néanmoins un passage considérable dans le mois d'octobre. Lorsqu'il y a de la neige. on en prend par milliers aux lacs sur nos côtes maritimes. Très- recherchée par nos oïiseleurs à cause de son chant. C’est un manger très délicat , en automne. Elle a l'iris brun. J’en possède une noire , une isabelle, une rousse, une gris-de-lin et une autre à pennes blanches. La Coquillade et l’Alouette d'Italie , de Buffon, me paraissent être deux variétés de cette espèce. Type dugenre Alauda, Less. ALOUETTE LULU, Alauda cristatella, Lath., Vieill.; AL. ar- borea , Lin., Tem. ; Cujelier, Buff. ; vulgairement petite Aloue ; enl. 503, f. 2, sous lenom de petite Alouette huppée ; pl. 183 R. De passage irrégulier ; répandue dans presque toutes les parties de la France et de l’Europe. Elle voyage par petites troupes qui ne se mélent pas aux grandes bandes d’Alouettes communes. Il en reste quelquefois en Provence durant l'hiver. On la dit sédentaire dans les Landes. Elle se perche. Iris brun. ALOUETTE HAUSSE-COL NOIR, Alauda alpestris, Vieill., Tem. ; Al. sibirica et flava, Gm.; Phileremos alpestris, Br, ; enl. 650, f.2, sous le nom d’Alouette de Sibérie. On la trouve en hiver dans les environs de Nancy , dans les plaines de la vallée du Rhin, et en Angleterre. M. Temminck dit qu’elle niche en Hollande. Elle est répandue dans le nord de l’Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Cette Alouette se trouve dans presque toutes les collections de France; mais il n’y en a peut-être pas une qui ait été tuée en Europe. Toutes celles que vendent les marchands de Paris comme européennes sont exotiques. Type du genre Brachonyx , Less. (237) ALOUEYTE KOLLY , Alauda Kollii, Tem.; pl. col. 305, f. 1. Cette Alouette a été décrite et figurée par M. Temminck. Elle à été prise près de Dijon et paraît être le seul individu connu. ALOUETTE COCHEVIS , Alauda cristata , Lath., Briss., Vieill. s Tem.; vulgairement Aloue huppée ; enl. 503, f. 1; pl. 184 R.; Encycl., pl. 111, f. 3; Atl., pl. 66, f. 2. Sédentaire. Habite les champs qui avoisinent les grandes routes, sur lesquelles ont la voit à chaque instant, y chercher de la nourriture dans la fiente des chevaux. Plus recherchée par les oïiseleurs que l’Alouette commune, parce qu’elle apprend plus facilement les airs de la serinette. Sa chair est moins bonne que celle de cette dernière. On la trouve dans beaucoup d’en- droits en France. Iris brun noisette. Deux Alouettes du midi de l'Espagne, que je possède, res- semblent beaucoup au Cochevis; mais elles en différent par le bec qui est plus court, la mandibule supérieure qui est moins fléchie à son extrémité, par une taille sensiblement moins longue et ses couleurs plus foncées. ALOUETTE CALANDRELLE, Alauda arenaria , Vieiïll.; A7, bra- chydactyla , Leisler, Tem.; pl. 482 R.; Encycl. pl. 232, £ 1. Habite la Provence, la Champagne , les Pyrénées , le long de la Méditerranée et dans presque tout le midi de l'Europe. Il y en a qui passent l'hiver en Provence et d’autres qui se rendent en Afrique, pour y passer cette saison. Un grand nombre nichent dans le département des Hautes-Pyrénées d’où je l’ai reçue plusieurs fois; je l’ai recue aussi de la Lorraine. Iris brun clair. ALOUETTE ISABELLINE, Alauda isabellina , Tem.; pl. col. 244, f. 2, d’après un sujet d'Arabie. ( 238 } Habite la Grèce et l'Espagne. Elle ressemble à la Calandrelle ; mais elle est plus forte. Je l’ai reçue de la Morée où elle n’est pas rare, quoiqu'il n’en soit pas question dans la relation de l'expédition scientifique ordonnée par le gouvernement. 2. Section. Alouette à bec gros et fort. CaLanDrE, Alauda calandra, Lin., Vieill., Tem.; Alauda Sibirica, Pall. ; enl. 363, f. 2; pl. 185, f. 1, R., f. 2, jeune au sortir du nid. Habite les parties les plus méridionales de la France, les Pyrénées, l'Espagne, l'Italie’, la Sardaigne, la Morée et le nord de l'Afrique. Iris brun. La femelle diffère peu du mâle, mais les jeunes, avant la première mue, sont très-reconnaissables. Type du genre Calandra, Less. ALOUETTE NÈGRE, Alauda tatarica, Pall., Lin; A7. mutabilis, Gm.; enl. 650, f. 1 ; Encycl., pl. 112, f. 4, sous le nom d’Alouette poire. Habite l'Asie. On l’a trouvée dans plusieurs provinces de la Russie et en Italie. On dit qu’elle passe l’été dans le midi de la Tartarie et l'hiver sur les bords de la mer Caspienne. Suivant M. le professeur Lichtenstein , le plumage noir pur est la robe de printemps des vieux oiseaux. Sa robe se forme par l’usé des bordures colorées des plumes. En automne le plumage est jaune gris; le ventre , les ailes et la queue sont noirs, les pennes secondaires des ailes et de la queue sont bordées de gris blanc; à la poitrine il y a des plaques écailleuses vers les bords les plus étroits des plumes. Les jeunes de l’année n’offrent presque pas de noir et ont le bec moins fort. ( 239 ) ALoueTrTe Duronr, Alauda Dupontii, Vieill., Tem.; pl. 186R. Accidentellement en Provence et danslesiles d'Hyères. Habite la Syrie , quelques parties de la côte barbaresque et le midi de l'Espagne. On en a trouvé plusieurs sur le marché de Marseille. Iris brun suivant P. Roux. ALOUETTE BIFASCIÉE, Alauda bifasciata, Lichtenstein, Tem.; pl. col. 393. De passage accidentel en Provence et en Sicile. On dit qu’elle est commune dans l'ile de Candie et qu’on la trouve dans le midi de l'Espagne. Cette Alouette ressemble beaucoup à la précédente. Elle a l'iris brun. Du genre Sirlis , Certhilauda , Less. 47: genre. Prpr, Anthus, Vieill., Tem., et des auteurs, mo- dernes; Alauda, Lin. Bec glabre à sa base, grêle, à bords fléchis en-dedans au milieu, échancré à sa pointe; ongle postérieur le plus long, subulé et plus étendu que le pouce : Les Pipis sont insectivores; ont de grands rapports avec les Alouettes et les Bergeronnettes et établissent, pour ainsi dire, un passage insensible des unes aux autres. Leur plumage varie suivant l’âge, les saisons , l’état de mue et les localités qu'ils habitent. Aussi n'est-il pas étonnant que toutes les espèces ne soient pas bien connues; que plusieurs aient été confondues entr’elles et portent le même nom, tandis que des individus d’une même espèce aient été décrits sous des dénominations différentes, suivant les lieux où ils ont été trouvés. De là les Anthus petrosus , rupestris, palustris , littoralis, etc., qui ne constituent qu’une seule espèce; de là aussi les aquaticus , montanus, campestris, qui ne sont que des états différents de Ja Spipolette. D’après la comparaison de tous les Pipis que je me ( 240 ) suis procurés, et les travaux récents de M. Temminck {1}, je n’admets que les espèces suivantes : Pipi des buissons, P. rous- selin , P. spipolette, P. obscur, P. à gorge rousse, P. des arbres et Pipi richard. Pres DES BUISSONS ou FARLOUSE, Anthus sepiarius, Vieill. ; Alauda mosellana, Gm.; Alauda sepiaria, Briss.; Anthus pra- tensis, Tem.; vulgairemeut Pieuquette; enl. 660, f£. 2, sous le nom de Cujelier; Encyel., pl. 116,f. 1; Atl., pl. 71, f. 1. De passage dans les mois de septembre, d'octobre et de mars. Quelques uns nichent dans nos herbes. C’est le plus petit des Pipis d'Europe et un fort bon manger en automne, époque où il est gras, Très-commun dans presque toute la France. On le prend en grand nombre à son passage d'octobre dans les envi- rons de Lille. On le trouve en hiver en Dalmatie et en Sicile. Iris noir. Le plumage du Pipi des buissons offre de grandes variations dans les teintes et les taches, suivant l’âge, les saisons et les localités qui l'ont vu naître. C’est à cette espèce qu'il faut rapporter, suivant moi, l’Anthus tristis de M. Baillon, décrit ainsi, dans le catalogue des oiseaux d’Abbeville : « Les parties supérieures d’un brun olive; les parties infé- rieures d’un blanc obscur , varié de noir ; la poitrine et les hy- pochondres offrent des taches oblongues très-noires, et striées sous l’aile; le bec brun; l’ongle postérieur long, peu courbé et très-aigu; les piedsbruns; longueur totale 4 pouces 6 lignes (2). » Pret ROUSSELIN, Anthus rufus ,Vieill. ; Motacilla masciliensis, Gm.; Anthus campestris, Bechst., Anth. rufescens , Tem. ; la Rousseline Buff. ; enl. 661, f. 1, sous le nom d’Alouette des ma- rais; pl. 191 R., f. 1, l'adulte, f. 2, tête du jeune. (1) Voyez la 4.° partie de son Manuel d'ornithologie , p. 623 et suiv. (2) Traduction littérale. (2M ) De passage irrégulier, en septembre et en avril, dans le nord de la France; très-rare dans les environs de Lille ; se fait voir en Provence dans les premiers jours d’avril et dans le mois d’août. Je possède plusieurs individus qui ont été pris en Lor- raine. On le trouve quelquefois en Hollande et on le dit très- commun dans les Etats-Romains et dans d’autres contrées de l'Europe. M. Millet dit qu’en Anjou , on le voit sur les collines pierreuses , arides et parmi les bruyères. Il établit son nid au pied d’un buisson ou dans une touffe d'herbes ; que ses œufs au nombre de 4 ou 5 sont bleuâtres, marqués de petites taches et de traits roux et violacés. Iris brun foncé. Varie suivant l’âge et les saisons. PrPr SPIPOLETTE où SPIONCELLE , Anthus aquaticus , Bechst. , Vieill., Tem. ; A/auda campestris et spinoletta , Gm., et des auteurs ; vulgairement Aloue des marais : enl. 661 ,£ 2, sous le nom d’Alouette Pipi ; pl. 192 R., la robe d'hiver. De passage annuel, en automne et au printemps, dans les envi- rons de Lille , toujours en petit nombre; niche en France, en Suisse et dans l’orient de l'Europe sur les montagnes élevées et arides ; fait deux couvées par an. Iris brun clair. On le voit, sur les Pyrénées au printemps, à une hauteur considérable au-dessus du niveau de la mer et près de Bagnères, vers le pic du midi, à la fin de juillet. Le mâle et la femelle se _ ressemblent en été, mais les jeunes sont plus petits et offrent une teinte différente et un plus grand nombre de taches. Le Passage du Pipi spioncelle a lieu dans les régions tempérées de l’Europe, et s'opère le long des eaux, des rivières et des fleuves. L’Anthus aquaticus est l'oiseau jeune ou adulte en robe d'au tomne et d'hiver, époques où il descend dans les vallées et fréquente les bords des eaux. L'Anthus montanus de quelques auteurs est l'oiseau en livrée d'été, et durant tout le temps qu'il habite le haut des montagnes. 16 (24) Pipr OBSCUR Où MARITIME, Anthus obscurus , Tem.; Alauda obscura, Gm.; Anth. littoralis, Br. ; Alauda aquaticus , Gould, suivant M. Temminck ; Encycl. T. 1, p. 312. Le Pipi obscur est connu depuis longtemps par les amateurs du nord de la France, qui lui ont donné le nom sous lequel il est désigné dans la 4. partie du Manuel d’ornithologie. Je l'ai compris en 1831 dans mon catalogue des Oiseaux de cette con- trée. Il opère ordinairement son passage sur les bords de la mer ou dans le voisinage des côtes. Je l’ai trouvé en automne 1839 derrière la citadelle de Lille , ainsi que le Pipi rousselin. M. Descourtils, lorsqu'il habitait Montreuil-sur-Mer , se le pro- curait chaque année en automne. On le voit pendant ses passages , au printemps et en automne, dans les falaises et les joncs situés à l'embouchure de l'Adour dans le département des Basses-Pyrénées, surtout dans les irrigations formées par la marée où il trouve une abondante nourriture , qui paraît consister en insectes marins et fluviatiles. M. de Lamotte m’écrit qu'il l’a tué dans quelques îles de la Bretagne. Il niche dans les parties septentrionales de l’Europe, à Féroë, en Norwège et sur les côtes nord de l'Angleterre. Il ne paraît être que de passage, comme en France, en Hollande, en Danemarck et en Suède. L'Anthus palustris, Meissner, qui aurait été tué en Suisse , où il habiterait les marais, doit être rapporté à cette espèce, ainsi que l'Anthus rupestris de Faber, qui aurait été pris dans le nord de l'Allemagne , de même l’Anthus littoralis du pasteur Brehm qui paraît être l’oiseau en robe d'hiver ou de voyage. Le Pipi maritime a l'iris brun foncé; varie surtout suivant les saisons et les localités qu'il habite. Prpr à gorge rousse , Anthus rufogularis , Br., Tem. Oiseau d'Egypte et de Syrie , de passage accidentel en Alle- magne, en Sardaigne , en Sicile et en Dalmatie. Il aurait l'iris (243 } brun et quelque ressemblance avec l'Anthus sepiarius. I m'est inconnu. Prpx DES ARBRES, Anthus arboreus, Vieill., Tem.; Farlouse ou Alouette des prés, Buff. ; Pipi des buissons , Tem. (1); vulgaire- ment double Pieuquette ; enl. 660 , f. 1, l'adulte sous le nom de Farlouse; pl. 187 R. ; Encycel. , pl. 111, sous le nom d’Alouette des prés. On le trouve dans toute l’Europe. Niche dans nos herbes ; nous quitte en octobre pour revenir à la fin de mars; de passage en Provence. La Pivotte Ortolane de Buffon, enl. 654, f.2, est » Suivant P. Roux , un jeune individu de cette espèce. Iris brun. Prpr RICHARD, Anthus Richardi, Vieill., Tem.; pi. 189 R., 190, après la mue d'automne ; Encyel., pl. 232, f. 3; pl. col. 101. Habite le midi de la France , l'Espagne et l'Allemagne. De passage irrégulier dans les environs de Lille et de Dunkerque , en mai, octobre et quelquefois en novembre. On l’a tué en Artois et en Picardie. Il a été désigné sous le nom de Anthus lon- gipes par feu M. Marchand, dans la Faune de la Moselle , année 1825. Type du genre Corydilla, Less. 48.2 genre. HOCHE-QUEUE ou BERGERONNETTE; Motacilla , L (1) Pourquoi M. Temminck a-t-il interverti les noms, et appelle-t-il Pipi des buissons le Pipi des arbres, et Pipi des prés celui de cet article ? Pourquoi aussi donner à celui-ci le nom de Farlouse , puisqu'il rapporte le Pipi de ce nom, enl. 161, f. 1, àson Anthus arboreus ? Ne pourrait-on pas lui appliquer les reproches qu'il a adressés à Vieillot, et lui dire qu’il vaut mieux conserver une dénomi- nation ancienne ou consacrée par l’usage, que de la changer sans motifs, et rendre la synonymie plus obscure ? Qui se serait jamais douté qu’il est préfé- rable de traduire Anthus arboreus par Pipi des buissons ? ( 244 ) Lath., Vieil., Tem.; Motacilla et Budytes , Cuv., et de quelques auteurs. Les oiseaux de ce genre sont très-reconnaissables. Ils ont le bec grêle , droit, cylindrique , échancré à la pointe et anguleux entre les narines qui sont glabres et ovales; les tarses longs et minces, le double plus long que le doigt du milieu; l’ongle du doigt postérieur beaucoup plus étendu que ceux des doigts du devant et plus ou moins courbé ; la queue très-longue et égale ; l’une des grandes couvertures se prolonge jusqu’à l'extrémité des rémiges. Les Bergeronnettes habitent les lieux découverts, les champs, les prairies et le bord des eaux ; recherchent presque toutes les troupeaux et vivent d'insectes. Leur mue est double et s’opère à la fin des mois de juillet et de février. Elles ont un vol court, ondulé et l'habitude de remuer la queue lorsqu'elles se posent à terre, mais d’une manière différente que les Motteux. On en compte généralement sept espèces : la Lavandière, la Berge- ronnette lugubre , la Bergeronnette Yarrell , la Bergeronnette jaune , la Citrine, celle de printemps et la Flavéole. Quelques naturalistes, principalement M. Charles Bonaparte, admettent plusieurs autres espèces que M. Temminck regarde comme des variétés ou des races locales plus ou moiïns constantes de la Motacilla alba et de la Flava. LAVANDIÈRE ou BERGERONNETTE GRISE, Motacilla alba, Vieill., Tem.; Mot. alba et cinerea, Gm.; Motacilla , Bris.; vul- gairement Hoche-queue ; enl. 652, £. 1, robe d'été, 674, f.1, jeune avant la première mue sous le nom de Bergeronnette grise; pl. 193 R., f. 1, robe d'hiver, f. 2, moitié de la robe d'été ; Encycl., pl. 123, f. 1, sous le nom de Bergeronnette de printemps. Commune et sédentaire ; une grande partie émigre néanmoins chaque année. Elle fréquente de préférence les lieux où il y a (245 ) des bestiaux. On la voit suivre le cultivateur qui laboure. Elle est très-répandue en France et dans d’autres contrées de l'Europe. M. Temminck assure qu'on ne l’a jamais trouvée en Angleterre. Iris brun noir. Son plumage varie suivant l’âge et les saisons. BERGERONNETTE LUGUBRE , Motacilla lugubris, Pall., Tem. Décrite comme européenne par M. Temminck; confondue depuis longtemps avec l'espèce suivante; très-rare dans les collections de France. Ce naturaliste dit qu’elle est très-répan- due dans la Crimée , qu’on la trouve en Hongrie et accidentelle- ment en Italie , en Provence et en Picardie. Elle aurait, suivant cet auteur, l'iris jaune. BERGERONNETTE YARRELL , Motacilla Y\ arrellii, Ch. Bonap. Rare dans le nord de la France où elle niche quelquefois. Je possède un beau mâle adulte qui a été tiré, sur un champ près de Lille, dans le mois de juin. De passage, en automne et au printemps, dans diverses localités du royaume. C’est à tort que M. Temminck, qui ne la considère que comme une variété ou race locale, dit qu’elle n’habite que la Grande-Bretagne et qu’elle ne se fait voir qu’accidentellement sur le continent. Elle n'est pas rare en Anjou : M. Millet, qui l'a confondue , comme beaucoup d’ornithologistes, avec la Lugubris , assure qu'elle y est commune ; qu’elle y arrive vers le milieu de l'automne et repart vers la fin de mars; que tous les individus d’un même Canton se réunissent par troupes plus ou moins nombreuses , Pour effectuerileur départ, et que les mâles et les femelles sont alors en habits de noces. Cette espèce a l'iris brun et paraît fréquenter les mêmes lieux que la Layandière. BERGERONNETTE JAUNE ou BOARULE, Motacilla boarula, ( 246 ) Vieill., Temw.; Mot. boarula, Gm., Mot. flava , Briss.; Mot.; chrysogastra , Bechst.; enl. 28 , £. 1, sujet en robe d'hiver, 674, f. 2, individu en mue de printemps; pl. 195 R., f. 1, mâle en été, f. 2, moitié du mâle en hiver ; Encycl., pl. 122, f. 5. Niche dans nos départements septentrionaux , mais en très- petit nombre. On ne la rencontre guère qu’en automne dans lesenvirons de Lille et toujours isolément. Je l’ai vue quelquefois en hiver, dans la cour de quelques grandes maisons de la ville; c’est au printemps qu’on la trouve, principalement en Provence. On dit qu’elle est sédentaire dans les Basses-P yrénees et qu’on ne la voit jamais dans le nord de l’Europe. Son plumage varie suivant l’âge et les saisons , comme toutes les espèces du genre. Elle a l'iris brun noir. BERGERONNETTE CITRINE OU A TÈTE JAUNE; Motacilla citreola et citrinella , Pall.; M. citreola , Tem. Espèce très-rare et peu connue , que je n’ai vue nulle part. Habite la Russie orientale et l’Asie, près de Boukhara, d’où elle a été rapportée par le docteur Eversmann. On dit qu’elle a été tuée en Ligurie en 1821 et qu’elle est comprise par le profes- seur Calvi dans le catalogue des Oiseaux de cette contrée. BERGERONNETTE DE PRINTEMPS , Motacilla flava , Lin., Vieill., Tem.; M. verna, Briss.; Budytes flavus, Cuv.; pl. 196 R., £. 1, le mâle, f 2, le jeune; Encyel., pl. 122, f. 4, sous le nom de Lavandière. Très-commune; niche dans nos champs de colza; arrive en avril et nous quitte à la fin d'octobre et de novembre. On en prend un très-grand nombre aux filets, à ces deux époques, derrière la citadelle de Lille ; elle est très-répandue non seule- ment en France mais aussi dans toutes les parties de l’Europe. Elle à l'iris brun noir et varie suivant l'âge, le sexe et les ( 247 ) saisons et même suivant les climats, si toutefois la Flavéole et les Bergeronnettes à tête cendrée et à tête noire appartiennent à cette espèce, comme le prétend M. Temminck, après avoir dit ailleurs que la Flava est, dans toutes les contrées qu’elle habite, exactement la même. Voilà encore une contradiction qui ne devrait pas exister dans l’ouvrage de ce savant. BERGERONNETTE FLAVÉOLE, Motacilla flaveola , Tem. Commune en Angleterre : on la trouve dans les environs de Lille , d'Amiens et d’Abbeville où elle est de passage. Elle passe également dans les champs près de Bagnères de Bigorre, dans le mois de septembre et rarement au bord de l’eau et dans les prairies. Elle est indiquée dans la Faune de Maine-et-Loire comme une variété de la Flava. M. Florent Prévost la vend depuis longtemps sous le nom de Wotacilla anglorum. Iris brun noirâtre. BERGERONNETTE MÉLANOCÉPHALE , Motacilla melanocephala , Lichtenstein, Ch. Bonaparte. Elle est considérée par M. Temminck comme une variété ou une race de la Flava, mais moins constante que la précédente. Ilassure que M. Michaelles partage son opinion et qu’il a dans sa collection les individus les plus marquants qui servent à prouver que le cendré, de la Bergeronnette de printemps, prend quelquefois une teinte plus ou moins noire. Je possède la véri- table Melanocephala des auteurs italiens et plusieurs Flava avec la tête d’un noir plus ou moins foncé, sans lignes sourcilières. En les comparant , on remarque une différence notable dans les couleurs des petites couvertures des ailes et dans la longueur du bec. Celui-ci est plus fort et plus long dans l’individu de cet article, et le jaune des petites couvertures forme des croissants très-prononcés à l'extrémité de chaque plume. Quoi qu’il en soit, on trouve Ja Mélanocéphale en Dalmatie, en Sicile et dans le ( 248 ) nord de l'Asie. Elle est rare en Italie et a été trouvée en Suisse. Le docteur Eversmann l’a tuée dans son voyage à Boukhara ; M. le professeur Schinz l’a reçue dela Grèce et me l’a envoyée ; M. Delahaye l’a obtenue de Pise et M. Feldegg l’a rapportée de Dalmatie. BERGERONNETTE A TÈTE GRISE, Motacilla cinereo-capilla, Ch. Bonaparte. C’est sans doute une des Flava avec la tête cendrée noire et sans bande sourcilière, que l’on trouve dans le nord de la France, que M. Charles Bonaparte à décrite et figurée comme espèce nouvelle, sous cette dénomination. Il dit qu’elle est commune en Italie et qu’on ne la voit pas dans le Nord. Il se trompe sur ce dernier point, puisque je me la suis procurée sur le marché de Lille. BERGERONNETTE FELDEGG, Motacilla Feldegqti. Elle doit être rapportée à l’une des deux espèces ou races précédentes. M. Temminck pense qu’elle pourrait bien être le produit de leur mélange. î 49.2 genre. Fauverre, Sylvia, Lath. Vieill.; Motacilla, Lin.; Bec-Fin , Tem. Bec fin , subulé, un peu dilaté à sa base, étroit vers sa pointe, plus ou moins large , garni de quelques soies à ses angles ; man- dibule supérieure échancrée à son extrémité et souvent inclinée; mandibule inférieure droite, entière; narines couvertes d’une membrane ; langue lacérée à sa pointe; tarses maigres et allon- gés; trois doigts devant et un derrière, les externes réunis à leur base; l'ongle postérieur le plus fort; queue de forme variable. La plupart des Fauvettes sont de passage en France. Leur nourriture consiste en insectes et quelques baies ou fruits ( 249 ) mous. Elles se tiennent dans les bojs , les vergers, les jardins et sur les bords des eaux ; font deux ou trois couvées par an; les mâles partagent l’incubation et quelques uns font entendre un chant plus ou moins mélodieux, pendant toute la durée des amours. Elles ont des couleurs plus vives et plus nettes dans le midi que dans je nord , surtout celles à plumages verts et jaunes. La plus grande confusion a régné, et tout n’est pas encore éclairci, dans la nomenclature des espèces de ce genre fort nombreux. Des auteurs ont divisé, ainsi que le fait observer Vieillot , ce qu’on devait réunir ; d’autres au contraire ont réuni ce qu'il fallait diviser. Les figures qui ont été publiées, loin d'apporter quelque lumière , n’ont fait qu'augmenter la confu- sion. Elles sont, en général , mal faites , inexactes , et ilenest, parmi les moins défectueuses , qui ne se trouvent pas d'accord avec le texte. Aussi rien n’est plus difficile que de donner une synonymie exacte des Fauvettes, et, sans les écrits de Vieillot et de M. Temminck qui nous font mieux connaître les caractères propres à chaque espèce, il serait impossible d’en faire le dénom- brement. Afin d’en faciliter la détermination, je les diviserai en plusieurs groupes et m’écarterai un instant de l’ordre suivi par l’auteur qui me sert de guide. lre Section, Fauvettes qui ont la tête effilée ; la queue longue, étagée ; la taille svelte , élancée. Becs-Fins riverains de M. Temminck. RousseroLLE , Sylvia turdoides, Mey., Tem., Cuv.; Turdus arundinaceus, Gm., Vieill.; vulgairement Fauvette ou Rossi- gnol de marais; enl. 513; pl. 165 R.; Encycl., pl. 175, f. 1. Très-commune, du printemps à l'automne, dans le nord de la France. Habite les marais et les étangs boisés; y établit son nid , ainsi que dans les fossés des places fortes. Ses œufs, au ( 250 ) nombre de quatre ou cinq, sont obtus, bleu verdâtre ou gri- sâtre , parsemés de taches et de points noirâtres et cendrés, variables, et plus ou moins rapprochés. Durant la saison des amours, on entend le mâle chanter du matin au soir, attaché à la tige d’un jonc ou d’un roseau. Il est alors peu farouche et se laisse aisément approcher. Lors- qu'on tire après lui et qu’on le manque, il s'enfonce dans les plantes et reparaît presque aussitôt, en répétant son chant, cra, cra, cara, cara, au sommet d’une tige de roseau ou d'herbe. On ne l'entend plus après les premiers jours de juillet, époque où les nichées sont terminées. Cette espèce arrive vers la mi-avril et nous quitte à la fin d'août. Elle est également commune dans d’autres départe- ments de la France, en Hollande, en Suisse et en Piémont. Elle forme le passage des Grives aux Fauvettes. Elle a l'iris brun grisâtre. FAUVETTE RUBIGINEUSE, Sylvia rubiginosa, Vieill.; Sylvia galactodes et rubiginosa, Tem. Habite le midi de l'Espagne, la Grèce et le Caucase. Vieillot dit qu’on la trouve dans les environs de Gibraltar et qu’elle se tient ordinairement sur les bords des eaux. M. Temminck l’a rangée d’abord parmi ses Becs-Fins Riverains, et dans la troi- sième partie de son Manuel, il l'a placée parmi ses Sylvains. Cette Fauvette n’est pas encore bien connue, quoiqu'’elle se trouve dans presque toutes les collections de France. Latham l'indique comme une variété du Turdus arundinaceus, notre Sylvia arundinacea. FAUVETTE DES OLIVIERS , Sylvia olivetorum , Tem. Nouvelle espèce décrite par M. Temminck dans la quatrième partie de son Manuel. Ce naturaliste dit qu’elle a été décou- (251 ) verte par M. Strickland , qui s’en procura deux individus au printemps 1836, dans les îles Ioniennes, près de Zante, où l'espèce n’est pas rare. Iris noisette. Je ne connais pas cette espèce. Je ne la place ici que d’après les indications fournies par M. Temminck. FAUVETTE EFFARVATE Où BEC-FIN DE ROSEAUX , Sylvia stre- pera, Vieill.; Sylvia arundinacea, Lath., Tem.; Effarvate , Buffon , article de la Rousserolle ; Fauvette de Roseaux, même article, partie historique ; Motacilla arundinacea , Gm.; Cur- ruca arundinacea, Briss.; vulgairement Petite-Rousserolle ; pl. 227 R. Habite ce pays dans la belle saison ; arrive dans le courant d'avril et part à la fin d’août ; fréquente les bords des rivières et les marais couverts de jones et de roseaux ; très-difficile à voir à cause qu’elle se tient presque toujours cachée dans les herbes où elle se fait entendre et cherche sa nourriture. L'Effarvate se trouve dans presque toute l'Europe tempérée. Elle a les plus grands rapports avec la Rousserolle, par sa forme , son plumage , son genre de vie , la position de son nid et même la couleur de ses œufs. Vieillot, qui croyait la recon- naître dans la Sylvia palustris de Meyer, l’a confondue avec la suivante, dans le nouveau Dictionnaire d'histoire natu- relle (1) et dans l'Encyclopédie méthodique (2). Il ne regardait cette dernière que comme une race de celle-ci, qui n’en différait que par des dimensions plus grandes et une légère nuance dans les couleurs. Il paraît que le naturaliste allemand n'a pas connu l’Effarvate et qu’il a pris pour elle la Verde- (x) se édit. ,t. 11, p. 182. (2) Ornithol., p. 416. ( 252 ) rolle. M. Temminck rapporte à la Fauvette de cet articie les Calamoherpe alnorum et Brehmii, du pasteur Brehm, et pro- bablement on doit y joindre sa Calamoherpe piscinarum, qui, au dire de l’auteur, ressemble tout à-la-fois aux Sylvia arun- dinacea et Palustris et à la Calamoherpe alnorum. FAUVETTE VERDEROLLE , Sylvia palustris, Bechst., Tem. ; Sylvia strepera, 2.2 race, Vieill.; pl. 227 bis R. Cette espèce, confondue avec la précédente par Vieillot, a été enfin admise par ce naturaliste dans une monographie inédite sur les Fauvettes et Pouillots, qui m’a été communi- quée par M. Gervais, préparateur de l’illustre professeur M. de Blainville. Elle en diffère par un peu plus de grosseur ; par le bec qui est plus allongé, plus large, et d’une teinte orangée à l'intérieur ; par le plumage qui tire plus sur le verdâtre; les deux premières rémiges qui sont de la même longueur , tandis que la première est plus courte que la deuxième dans l'Ef- farvate. La Verderolle parait habiter notre contrée : je l’ai tuée en mai, près de la forêt de Phalempin, dans un petit bois lon- geant un large fossé plein d’eau stagnante. On la trouve dans le midi de la France, en Suisse , dans quelques parties de l’AI- lemagne et en Hollande. Elle n’est pas rare en Provence et en Anjou. M. Millet (1), qui parait l'avoir observée avec soin, dit qu’elle est très-commune sur les bords de la Loire, partout où il y a des oseraies; qu’elle ÿ arrive à la mi-mai et repart à la fin d'août ; que son chant ne ressemble à aucun ramage des autres de ce genre ; qu’elle le modifie de manière à ne lui donner que parfois toute l'extension possible ; que le plus souvent , il est rendu à demi-voix; que l’on dirait un oiseau (1) Faune de Maine-et-Loire, t. 1, p. 199. ( 253 ) craintif qui n'ose la déployer dans toute son étendue. Il n’en serait pas ainsi suivant M. Temminck (1); son ramage serait singulièrement varié, et elle imiterait, à s’y méprendre, le chant d’autres oiseaux, particulièrement celui de la Sylvia hippolais, notre Polyglotta. Mais n'est-ce pas le chant de celle-ci qu’il a entendu ? Elle habite aussi quelquefois les roseaux , et il est facile de les prendre, de loin, l’une pour l’autre. FAUVETTE DES JONCS Ou PHRAGMITE, Sylvia schænobaenus , Lath., Viecill.; Motacilla schœænobaenus , Gm.; Sylvia phragmitis. Bechst., Mey., Tem. ; pl. 230, R., mâle ; Savig, pl. 13, f. 4. Commune en été dans le nord de la France ; y arrive à la fin d’avril et part en septembre et en octobre. Niche dans les marais , les étangs et les rivières couvertes d’herbes, de joncs ou de roseaux. Elle est également commune en Lorraine , en Anjou et en d’autres localités du royaume. Elle n’est pas rare en Angleterre et en Hollande. On la trouve en Allemagne, en Suisse et en Italie. Elle a l'iris brun et son plumage est sujet à varier. FAUVETTE DES MARAIS Ou BEG-FIN AQUATIQUE , Sylvia palu- dicola, Vieill.; Sylvia salicaria, Mey.; Sylvia aquatica , Tem; pl. 231 R. On la trouve quelquefois aux environs de Lille et d'Amiens, dans les plaines , le long des remises et des buissons. Elle habite plus particulièrement le midi de l'Europe, les bords du Var, du Rhône, et les marais des environs d'Arles. Je l'ai reçue de la Lorraine où elle paraît très-rare. On la dit commune en Suisse et en Italie. Elle a beaucoup de rapport avec la Fauvette de joncs, dont (2) Manuel , 3. partie, p. 117. (254 ) elle a, à peu près, les mœurs et les habitudes; mais il est facile de l’en distinguer par la taille un peu plus petite, une bande médiane jaunâtre au sommet de la tête, séparée de deux autres d’un brun noirâtre. Elle a l'iris brun. M. Temminck rapporte cette espèce à la Sylvia aquatica de Latham, à la Motacilla aquatica de Gmelin et à la Sylvia schœænobaenus de Scopoli. Vieillot est d’un avis contraire et prétend que la Schœnobaenus est un Tarier femelle ou un jeune mâle après la mue , et que l’Aquatica de Latham et de Gmelin est le même oïseau sous une dénomination différente. FAUVETTE FLUVIATILE OU BEC-FIN RIVERAIN, Sylvia fluviati- lis, Mey., Vieill., Tem. Oiseau peu connu, qui habite les bords du Danube en Au- triche et en Hongrie. Je ne l'ai vu nulle part. M. Temminck fait remarquer que le sujet donné pour son Bec-Fin riverain , dans l’atlas du Manuel , a été figuré d’après un individu d’une autre espèce. Les planches de cet ouvrage, ainsi que je l'ai déjà dit, sont, en général, mal faites , fautives , et indignes de M. Werner, qui n’aurait pas dû prêter son nom pour d'aussi mauvaises figures. FAUvVETTE LOCUSTELLE , Sylvia locustella, Lath., Mey., Vieill., Tem.; Fauvette grise tachetée , Curruca grisea nœvia, Briss. ; supplément , p. 5, f. 3; enl. 581, f. 3, sous le nom d’Alouette locustelle ; pl. 229 R., qui paraît représenter un sujet tiré au printemps ; Savig., pl. 13, f. 3. De passage en petit nombre dans le nord de la France. Niche quelquefois dans les environs de Lille. J'ai un mâle qui a été tué près de cette ville dans le mois de juillet. On voit la Locus- telle , au printemps et en automne, dans les campagnes qui avoisinent Amiens et Abbeville. Elle se laisse difficilement appro- cher, et se fait entendre le soir sur les pommiers, surtout PT EE (255 ) lorsque le ciel est serein. Son chant a beaucoup de rapport avec celui des Sauterelles ou avec le bruit que produit le grain sous la meule ; il est tantôt clair, aigu et prolongé; tantôt ce n’est qu'un simple gazouillement fort agréable qui fait croire que l'oiseau est éloigné tandis que l’on est fort près de lui. Il pousse parfois un cri tellement prolongé (près d’une minute), dit M. Millet, qu’il lui a valu , dans les environs de Beaupréau , où il est commun, le nom &@e Longue-Haleine. Ce cri paraît n’être qu’un cri de rappel propre aux deux sexes. En effet , ajoute ce naturaliste, après sa production on voit le mâle ou la femelle arriver par petits vols de vingt à trente pieds, répondant par un cri semblable ; voler de nouveau s’il se trouve éloigné de l'objet de ses désirs, et l’atteindre après avoir parcouru de branche en branche les buissons qui les sépa- raient. M. Guilloux a observé un nid de Locustelle sur un genêt, il était à peu de distance de la terre ; composé d’herbes entrela- cées, mais sans art, contenant cinq œufs ovales , de la grosseur de ceux de la Grisette, blanchâtres, marqués de petits points et de petites taches cendrées , et d’autres d’un cendré olivâtre sur le gros bout seulement (1). C’est donc à tort que Vieillot dit que son nid est d’une élégante structure et que ses œufs sont d’un bleu päle ou d’un blanc bleuâtre. Cette Fauvette habite, de préférence, en France, les taillis, les champs de genêts, les bois et les terrains montueux. Ce n'est qu'au printemps qu’on la trouve dans les roseaux. Elle arrive dans nos contrées en avril et nous quitte en octobre. Je l'ai reçue de la Lorraine et de la Provence où elle est rare. On la trouve aussi en Angleterre, en Allemagne, et quelquefois en Hollande. Elle a l'iris brun gris et une teinte générale plus verte au printemps qu’en automne. qe (tr) Ouvr. cité ,t, x , p. 205 et suiv. ( 256 ) M. Brehm décrit une Fauvette sous le nom de Calamoherpe tenuirostris, qui habiterait le nord et le nord-est de l’Alle- magne. Elle aurait de la ressemblance avec la Locustelle et serait un peu plus grande. Est-ce bien une espèce ? Ainsi que je l'ai dit ailleurs, on ne saurait être trop réservé dans l’ad- mission des nouvelles espèces décrites par cet ornithologiste allemand. Il ne lui faut qu’une légère différence dans le plu- mage et dans les proportions d’un oiseau pour le séparer spé- cifiquement. M. Temminck , qui émet la même opinion dans les troisième et quatrième parties de son Manuel d’Ornitho- logie, dit qu'il tient de M. Hardy, de Dieppe, que la Calamo- herpe tenuirostris n’est rien autre qu’une Locustelle. FAuUvETTE CETTI, Sylvia platura , Vieill.; Sylvia cetti, Mar- mora , Tem., Vieill.; enl. 655 , f. 2, sous le nom de Bouscarle ; pl. 212 R. Habite le midi de l’Europe, l'Italie, la Sicile , la Toscane et surtout la Sardaigne. Quelques individus ont été tués en Pro- vence et en Angleterre. La Cetti se tient sur les bords des rivières, s’y cache dans les buissons , fait entendre un son sonore et mélancolique. Iris brun clair. P. Roux a figuré les œufs dans son Ornithologie. FauverTe ou BEc-Fix TRAPU, Sylvia certhiola, Tem., Vieill.; Turdus certhiola, Pall. Très-rare. Habite la Russie méridionale. M. Temminck dit que l’atlas du Manuel par Werner représente un vieux mâle. FAUVETTE DES SAULES , Sylvia luscinoides , Savig., R., Vieill., Tem.; pl. 211 bis R. On la trouve en Toscane et quelqufois en Provence , où elle fréquente les bords des eaux boisés. Elle arrive dans les envi- rons de Pise au mois d'avril et en part en automne. M. Savi, (257 ) quoique certain qu'elle y niche, n’a pu encore trouver son nid. Son plumage a de grands rapports avec celui de la Sylvia fluviatilis. Seulement chez cette dernière les taches du col sont plus prononcées et s'étendent depuis la gorge inclusivement jusqu’à la poitrine ; tandis que chez la Luscinoïdes elles ne sont que très-peu apparentes. Il existe aussi une différence dans les proportions. Celles de la Fauvette de cet article sont moins fortes. Iris jaunâtre , suivant P. Roux. FAUVETTE SAvI, BEC-FIN MÉLANOPOGON Où A MOUSTACHES NOIRES, Sylvia melanopogon, R., Vieill., Tem.; pl. 233 R. Accidentellement dans le nord de la France, en Provence et en Toscane; paraît habiter particulièrement les marais des États de Raguse et de Rome. Quoiqu’elle se trouve dans un grand nombre de collections de France , son genre de vie, son nid et ses œufs ne sont pas connus. M. Temminck, qui la décrit dans la 3. partie de son Ma- nuel, fait observer avec justesse que sa planche coloriée 245 , f.2, qui la représente, a une teinte trop rousse. Vieillot l’a admise aussi comme espèce et décrite d’après le professeur Savi, qui, le premier , l’a fait connaître. Iris jaune , suivant M. Temminck. FAUVETTE CYSTICOLE, Sylvia cysticola, Vieill., Tem.; pl., col. 6, f. 3; pl. 232 R. Habite les contrées méridionales, les marais de Rome, de la Toscane , de la Sardaigne et de la Sicile. On la trouve aussi en France sur les bords du Var. Suivant M. le professeur Schinz, la femelle pond 4 à 6 œufs d’un blanc pur , changeant quelquefois en rose ou bleu très-clair. M. le docteur Savi, qui l’a observée avec soin dans les marais de Pise, dit qu’elle y 17 ( 258 ) fait trois couvées ; la première à la mi-avril et la dernière dans le mois d’août ; qu’elle se lient, en arrivant, dans les champs de blé, où elle établit son premier nid, et plus tard dans les marais, où elle fait sa dernière ponte. Elle émigre et a l'iris brun. P. Roux a figuré le nid et les œufs. Fauverte ou BEc-FiN LANCÉOLÉ, Sylvia lanceolata, Tem. Oiseau décrit et donné comme une espèce nouvelle par M. Temminck. Le sujet qui a servi pour sa description est le seul connu. Il lui a été communiqué par M. Bruch, de Mayence, et a été pris près de cette ville. Je le place ici d’après la recom- mandation du naturaliste qui le fait connaître. 2. Section. Fauvettes à bec plus fort, à tarses plus courts et plus épais, Fauvettes proprement dites; Becs-Fins Sylvains de Tem- minck. RossiGnoL , Sylvia luscinia , Lath., Vieill.; Motacilla luscinia, Lin.; Luscinia, Briss. ; enl. 615, f. 1; Encycl. pl. 113, f. 3; pl.211 R. Commun dans nos bois et bosquets où il niche. Arrive à la fin d'avril; se fait entendre aussitôt qu’il est accouplé et nous quitte dans le courant de septembre. On le trouve l’été dans toute la France et presque toute l'Europe. Très-recherché par les oiseleurs à cause de son chant. Iris brun noisette. GranD RossiGNoz ou Bec-FiN PHILOMÈLE, Sylvia philomela , Bechst., Tem.; Motacilla major, Briss. Habite les contrées orientales de l’Europe. On dit qu'il est commun en Espagne et qu’on le rencontre en Allemagne, prin-— cipalement dans la Poméranie. On l’a trouvé en Suisse. ( 259 ) Fauverre ou Bec-Fin soyeux , Sylvia sericea, Natt., Tem. Habite l'Italie : a, dit-on, les mœurs du Rossignol. Je ne con- nais pas cette espèce. FAUVETTE GRISE ou ORPHÉE ; Sylvia grisea , Vieïll.; Fauvette, Curruca , Briss.; Motacilla hortensis Gm.; Sylv. Hortensis, Lath.; Sylv. orphea, Tem.; Fauvette et Colombaude, Buff.; Fau- vette proprement dite, Buff.; enl. 579, f. 1; pl. 918 R., f. 1, le mâle, f. 2, la femelle ; Encycl., pl. 114, f. 1. Cette Fauvette, qui habite de préférence les provinces méri- dionales de la France , niche en petit nombre dans le Boulon- nais et quelques autres cantons de nos départements septen- trionaux. On la trouve aussi en Lorraine , dans les Pyrénées , en Suisse, en Savoie et en Italie. Elle a, suivant les uns, l'iris blancet brun suivant P. Roux. Le mâle est un peu plus fort que la femelle et a la tête plus noire. FAUVETTE ÉPERVIÈRE ou BEC-FIN RAYÉ, Sylvia nisoria, Bechst, Vieill., Tem.; pl. 222 R., le mâle. De passage accidentel en Provence; assez commun en Au- triche, près de Vienne; quelquefois en Piémont. Je l'ai reçue de la Norwège. Iris d’un beau jaune ardent, suivant Vieillot. I a l'œil si étincelant dit cet ornithologiste, qu'étant dans une volière avec d’autres petits oiseaux, on croit voir un Épervier au milieu de ses victimes. Fauverre ou Bec-Fin Rurrez, Sylvia Ruppellii, Tem.; pl. col. 245, f. 1, le mâle. Habite les bords de la mer rouge et se fait voir dans l'ile de Candie et quelques autres iles de l’Archipel. Cette espèce nouvelle a été décrite dans la 3.° partie du Ma- nuel de M. Temminck. ( 260 ) FAUVETTE À TÊTE NOIRE, Sylvia atricapilla, Lath., Vieill., Tem.; Motacilla atricapilla, Gm.; Curruca atricapilla, Briss.; pl. 215 R. Commune dans nos bois, bosquets et jardins, ainsi que dans presque toutes les parties de l’Europe. On en voit dès les pre- miers jours d'avril; elle nous quitte en automne avec ses congénères. Cette espèce est très-recherchée par les oiseleurs, à cause de son chant mélodieux. Elle a l'iris brun noirâtre. J'ai une variété noire. FAUVETTE DES FRAGONS Ou BEG-FIN MÉLANOCÉPHALE , Sylvia ruscicola, Vieïll. ; Sylv. melanocephala , Tem.; Fauvette à tête noire de Sardaigne, Sonnini ; pl. 210 R., f. 1, le mâle, f. 2, tête de la femelle. Habite nos départements méridionaux. Elle n’est pas rare en Provence , en Languedoc et dans les Hautes-Pyrénées. On la trouve aussi en Italie, en Sardaigne et en Espagne. Iris et tour des yeux rougeâtres. FAUVETTE SARDE , Sylvia sardonia , Vieill.; Sylv. Sarda, Tem.; pl. col. 24, f. 2, mâle adulte. On doit la connaissance de cette Fauvette à M. le chevalier de la Marmora. On la rencontre en Sardaigne et en Corse où elle parait commune. Vieillot dit qu'on la voit quelquefois en Provence. Il est bien étonnant que P. Roux n’en parle pas dans son Ornithologie. J'ai reçu cette espèce de la Sardaigne, par l’entremise de mon honorable ami M. Schinz. FAUVETTE ÆDONIE Ou BRETONNE , Sylvia ædonia, Vieill., Sylo. hortensis, Tem.; petite Fauvette , Buff.; vulgairement Fauyette grise. Très-commune : habite nos bois, bosquets, vergers et jardins; (261 ) arrive à la fin d'avril et nous quitte dès lapproche de l’automne. On la dit plus abondante dans le midi que dans le nord; elle prend beaucoup de graisse en automne et peut alors rivaliser avec l'Ortolan des gourmands, par la délicatesse de sa chair. Les gastronomes la nomment Bec-Figue. Ce nom lui convient d’au- tant mieux, dit M. Ulysse Darracq (1), qu’elle à un goût décidé pour ce fruit, dont elle se nourrit presqu’exclusivement à cette époque de l’année. Vieillot en admet deux races dont l’une serait seulement plus grosse et plus longue que l'autre. Je n’ai jamais remarqué de différence dansle grand nombre de celles que j’ai vues ou tuées. Iris brun. FAuvETTE pIPi, Sylvia anthoides, Vieill., Sylv. noveboracensis et tigrina, Var., Lath.; pl. 12 des Oiseaux de l'Amérique septen- trionale. Accidentellement dans le nord de l’Europe; habite l’Amé- rique septentrionale. Vieillot en a vu une qui a été tuée en Suède, dans le cabinet de feu M. Dufresne, chef des travaux zoologiques au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Il n’est pas étonnant qu’on l'ait trouvée en Europe; il est facile de passer des régionsarctiques de l'Amérique, dans celles de notre continent qui les avoisinent et ensuite de s’avancer jusqu’en Suède et en Danemarck, où elle a été tirée. Elle passe à New- Yorck, d’où j'en ai reçu plusieurs, en mars, septembre et octobre. J'en ai recu aussi de la Nouvelle-Géorgie. FAUVETTE BABILLARDE, Sylvia garrula, Bechst., Vieill.; Sylo. curruca et Sylviella dumetorum , Lath., Tem.; Curruca garrula, Briss.; Motacilla curruca Gm.; Grisette, Buff., description; enl. (1) Catalogue cité plus haut. LU CCR | ( 262 | 580, f. 3; pl. 216 R.; connue à Paris sous le nom de Grisette, tandis que la précédente y porte le nom de Babillarde; Savig. , pl. 5, f. 3. On la trouve rarement ici, peut-être à cause de ses habitudes: Elle recherche les taillis épais et solitaires ; nous ne la voyons que dans le mois de mai. Elle habite la Provence , le Languedoc et les Pyrénées pendant toute la belle saison. Je l'ai reçue plu- sieurs fois de la Lorraine. Il est facile de la distinguer de la Grisette, Sylvia cinerea. C’est , suivant P. Roux, à cette Fauvette qu’il faut rapporter la Bouscarle de Buffon et non à la Fauvette cetti, comme le fait M. Temminck. Iris brun noisette. FAUVETTE CENDRÉE Ou GRISETTE, Sylvia cinerea, Lath., Mey., Bechst., Vieill., Tem. ; Motacilla cinerea et Sylvia, Gm.; pl 21, f. 1, Curruca cinerea, Briss. ; Babillarde, Buff., partie historique et description; gorge blanche, variété de Ja petite Charbonnière, Buff.; vulgairement Babillarde; enl. 579 , f. 3, sous le nom @e Grisette ; pl. 220 R; Savig., pl. 5, £. 2. La plus commune de nos Fauvettes; niche dans les bois, bosquets, buissons et surtout dans les champs de colza; nous quitte en automne pour revenir au printemps ; elle est répandue dans presque toutes les parties de la France et de l'Europe. Elle est connue à Paris sous le nom de Babillarde et la vraie Babil- larde , sous celui de Grisette. Iris brun clair. FAUVETTE ROUSSELINE , Sylvia fruticeti, Bechst., Mey., Vieill.; enl. 581, f. 1, sous le nom de Fauvette rousse et non la description. Une espèce ou une variété constante de la Grisette, est décrite sous-ce nom, par Vieillot. Elle se distingue d’elle , dit ce paturaliste , par la nuance roussâtre répandue sur la plus grande ( 263 ) partie de son plumage; par une taille moins longue; par les yeux d’un brun foncé ; par la teinte des trois premières rectrices et par la proportion de la première et de la quatrième rémige. Son nid, ses œufs et son chant différeraient essentiellement. Elle ne se moutrerait dans nos contrées qu’en automne, quelquefois au printemps et n’y nicherait pas comme la Grisette, qui est extrêmement commune pendant tout le (emps que dure sa repro- duction. M. Temminck considère la Rousseline comme une jeune Sylvia cinerea ; d'autres la regardent comme la femelle de celle-ci. J’ai trouvé plusieurs fois la Fruticeti sur notre marché et toujours vers la fin d'août. Je crois que ce m'est qu’une variété. FAUVETTE A LUNETTES , Sylvia conspicillata , de la Marmora, R., Tem., Vieill.; pl. col. 6, f. 1, le mâle au printemps. Habite la Provence, le département du Gard, les Hautes- Pyrénées, les États-Romains et la Sardaigne; niche dans le midi de la France. Cette espèce offre des différences suivant le sexe, l’âge et la saison. Son genre de vie a de grands rapports avec celui de la Grisette. * ris brun clair. KAUVETTE PIT-CHOU , Sylvia ferruginea, Vieïll.; Motacilla pro- vincialis, Gm.; Sylv. dartfordiensis, Lath.; Sylv. provincialis, Tem.; enl. 655, f. 1, le mâle un peu trop gros; pl. 219 R., le mâle en robe d’été. De passage accidentel dans nos départements sepientrionaux ; tuée dans les environs de Montreuil-sur-Mer ; habite particu- lièrement le midi de la France et de l'Europe. Elle fréquente, dans les Hautes-Pyrénées, les mêmes localités que la Gorge Bleue, Sylvia cyanocula , mais choisit les endroits secs pour établir son nid. Dans Jes Landes marécageuses, au ( 264 ) bas de la commune d’Ondres, en se dirigeant vers la mer ; elle vit toute l’année, en assez grand nombre, dans les buissons de l’'Ulex Europœus et de l'Erica scoparia (1). Elle a été observée en Anjou et dans le Poitou. On l’a trouvée en Bretagne et en Angleterre, même pendant l'hiver. Elle quitte la Provence dans cette saison. Iris brun marron suivant les uns, roux jaunâtre suivant P. Roux, et noisette chez le jeune suivant M. Millet. Vieillot décrit une Fauvette qui nous est inconnue et dont ne parle aucun auteur, sous le nom de Brunette, Sylvia fus- cescens. 11 dit qu’elle se trouve dans nos contrées méridionales: qu'elle a été envoyée de Montpellier à M. Baillon qui la con- serve dans son cabinet; qu’elle a de grands rapports avec le Pit-Chou, mais qu’elle en diffère particulièrement eu ce qu'elle n’a aucune trace de ferrugineux dans le plumage, et qu’elle n’a point de blanc dans l’aile, ni dans la queue. De plus, ses pro- portions sont plus fortes. Est-ce une espèce ou une simple variété ? Nous engagerons le naturaliste qui l'observera dans son pays natal à résoudre cette question. PASSERINETTE, Sylvia passerina et subalpina , de plusieurs ornithologistes; pl. col. 251, f. 2,le mâle, f. 3, la femelle ; pl. 218 R. Habite le midi de la France, l'Italie et la Sardaigne; n’est pas rare en Provence et en Languedoc, dans les mois d'avril et d'octobre , époques où elle opère son passage. Elle a l'iris noir suivant P. Roux. Cette Fauvette offre des différences remarquables suivant l'âge et les saisons. M. Savi et P. Roux ont prouvé que le Bec- Fin subalpin est un individu de cette espèce. M. Temminck, (x) Jules Darracq, catalogue cité, I ( 265 ) dans son supplément au Manuel d’ornithologie, s'est rangé à l'avis de ces deux naturalistes. Le vieux mâle, au printemps, est ce qu’on appelle Sylvia subalpina; la femelle, à la même époque est la Sylvia passerina de Roux; les jeunes , suivant qu'ils se rapprochent plus ou moins de la mue, constituent la Passerinette mâle et femelle des auteurs. Le mâle en automne doit être rapporté au Subalpin du Manuel de M. Temminck. Suivant ce naturaliste, la Sylvia leucopogon de M. Meyer serait un mâle de cette espèce. M. le docteur Savi ne partage pas son opinion , parce que le naturaliste allemand décrit en même temps la femelle et fait de sa leucopogon une espèce distincte de la Sylvia subalpina. Cette Fauvette aurait été tuée en Sicile et ressemblerait à celle de cet article. FAUVETTE FLAVÉOLE, Sylvia flaveola, Vieill.; enl. 581. Cette espèce n’est pas admise par M. Temminck. On doit sa connaissance à Vieillot qui a observé plusieurs individus tués en Lorraine , dans les roseaux, au milieu des étangs. Celles que je possède viennent de Metz et je les dois à l’obligeance de M. Meslier de Rocan, ex-intendant militaire. Elle a l'iris noisette foncé; les parties supérieures d’un vert olive rembruni aux ailes et à la queue ; les parties inférieures d’un beau jaune; le bec comprimé dans toute sa longueur, bleuâtre au-dessus, jaunâtre en-dessous, aussi haut que large à sa base ; les pieds gris-brun. Cette Fauvette est sans doute confondue avec l'Ictérine et la Lusciniole. On la distingue facilement de ces deux espèces, qui offrent à peu près les mêmes teintes, en comparant le bec qui est grêle, effilé, aigu et comprimé dans toute son étendue, tandis qu'il est plus ou moins déprimé dans les autres (1). Elle (1) Voyez pl. 3, fig. 2, à la fin de ætravail. { 266 ) est d’ailleurs un peu plus petite, a la première rémige plus longue que la quatrième et sensiblemeut plus courte que la troisième. Ses couleurs sont plus vives et plus prononcées. FAUVETTE ICTÉRINE ; Sylvia icterina, Vieill., Tem. Habite la France , l'Italie et la Hollande ; nous la trouvons l’été dans nos marais; mais elle est rare. Elle est enfin admise par M. Temminck, sous le nom de Bec-Fin ictérine. Cette Fauvette a la première rémige sensiblement plus longue que la quatrième, le bec un peu déprimé à sa base, ensuite aussi haut que large et plus court que celui de la Fla- véole et de la Lusciniole , avec lesquelles il est facile de la con- fondre. Elle est un peu plus forte que la première et plus petite que la dernière qui a d’ailleurs un bec plus long, plus fort et plus aplati. Elle vit dans les marais boisés et a été confondue probablement avec les autres à plumage analogue, et surtout avec la Lusciniole qui préfère les jardins et bosquets auxroseaux. Iris brun foncé , comme la précédente et la suivante (1). FAUVETTE LUSCINIOLE Où POLYGLOTTE, Sylvia polyglotta, Vieill. ; Fauvette à poitrine jaune, Sylv. hyppolaiïs, Tem. ; grand Pouillot., Cuv.; Contrefaisant de nos oiseleurs ; Fauvette des roseaux , Buff. , description ; pl. 224 R. On la trouve dans presque toute l'Europe. Commune l'été dans nos jardins , bosquets et bois marécageux ; arrive dans le mois d’avril et nous quitte en automne. Elle est rare en Pro- vence et en Languedoc. Elle a l'iris brun foncé, le bec très-déprimé dès la base jus- qu'au-delà du milieu, ensuite aussi large que haut (2). C’est à tort que M. Temminck cite l’Enluminure de Buffon, 581. Cette figure représente la Flavéolè , surtout par le bec. (1) Voyez pour le bec, pl. 3,f. 4, à la fin de ce travail. (2) I, pl. 3, f, 5. ( 267 ) Les œufs de la Lusciniole sont d’un assez beau rouge marqués de taches noirâtres, et non d’un blanc rougeâtre marqué de taches rouges, comme le dit M. Temminck. 3. Section. Fauvettes à queue assez longue, légèrement fourchue ou égale, tête arrondie et bec plus fort et plus large à la base. Rubiettes, Cuv.; Becs-Fins Sylvains, Tem. GORGE BLEUE proprement dite, Sylvia cyanocula, Mey., Tem.; Sylvia suecica, Lath. , Vieill.; Motacilla suecica , Lin. ; en!. 361, f. 2, mâle avec la tache blanche ; 610, f. 1, mâle sans tache blanche, £. 2, femelle, f. 3, jeune ; Encycl. pl. 117, f. 3. Habite le midi de la France ; niche dans les jones, sur les saules et les osiers, près de l’eau ; de passage , de loin en loin, dans les environs d'Amiens, d’Abbeville et de Lille. Iris brun. La Sylvia Wolfii du pasteur Brehm est de la même espèce que sa Suecica , qui est celle de cet article. Elle n’en diffère que par l’absence de la tache blanche au milieu du bleu d’azur, et une légère variation dans la longueur des tarses (1). GORGE BLEUE SUÉDOISE ou de SIBÉRIE , Sylvia suecica, Lin. ; Motacilla cærulecula , Pall.; Sylvia cærulecula, Lichi. Habite le nord de l’Europe. Accidentellement en France et en Allemagne. Elle a été tuée à la fin d'avril 1836 , sur le bord du marais de Sin, près de Douai, et donnée à M. Courtray, receveur municipal de cette ville. On assure qu’on la trouve quelquefois en Bourgogne. MM. Jules Delamotte et de Cosselte (x) La longueur des tarses varie beaucoup dans cette Fauvette comme dans plusieurs autres, aussi ne peut-on tenir compte des différences pour constituer des espèces. ( 268 ) l'ont rapportée en 1829 de la Suède et de la Norwège. Ils l'ont trouvée dans les mois de mai et juillet, sur toutes les montagnes, et dans les vallées où il y a des buissons de bouleau nain et de saule. Elle est très-commune sur le Dowrefeld. Cette Fauvette a une espèce de hausse-col roux vif au bas du bleu d’azur du col et de la poitrine, puis une ceinture de plumes bleues , puis rousses, et ensuite grises. Le roux de la queue est plus ardent que celui de la Cyanocula ; le noir y est plus foncé; la ligne qui, du bec, passe au-dessus et derrière les yeux, est d’un gris plus clair. On dit qu’en vieillissant elle perd la tache rousse de la poitrine ; que la femelle n’a pas la gorgé bleue, et que les jeunes ont le devant du col moucheté de rouille et bordé d’un cercle ponctué de noir. Iris brun. ROUGE-GORGE, Sylvia rubecula , Lath., Vieill., Tem.; Mota- cilla rubecula, Lin.; Marie godrie, Maroille , Maroyette , dans nos campagnes ; enl. 361 , £ 1; pl. 216 R.; Encycl., pl. 117, £. 2. Une partie est sédentaire ; le plus grand nombre nous quitte en automne. Elle pénètre en hiver jusque dans les habitations, où elle obtient souvent l'hospitalité en faveur de sa familiarité et de son chant. Elle se retire dans les bois au printemps et y passe la belle saison. C’est un des oiseaux qui nichent les premiers. On le trouve partout en France et dans presque toute l'Europe. Iris brun foncé. ROSSIGNOL DE MURAILLE OU GORGE NOIRE, Sylvia phœnicurus, Lath., Vieill., Tem.; Motacilla phœnicurus, Lin.; vulgairement Rouge-Queue; enl. 351, f. 1, le mâle, f. 2, la femelle; pl. 214 R., le mâle, 215, la femelle; Encycl., pl. 113, f. 4. Commun en France. Niche dans nos campagnes, les bois et bosquets. Nous le voyons depuis le mois de mai jusqu’au mois ( 269 ) d'octobre. On le trouve dans presque toute l'Europe. J'en ai reçu un de New-Yorck, qui est entièrement semblable à ceux de notre contrée. Iris brun noir. RouGE-QuEuE Tirays, Sylvia tithys, Lath., Vieill., Tem.; Motacilla phœnicurus, var., Erithacus, Tithys, Gibraltariensis, Atrata, Gm., mâle; Bec-Figue noirâtre, Buff., édit. Sonnini ; Rouge-Queue à collier, Buff., femelle; Rouge-Queue, Briss., femelle ; pl. 208 R., f. 1, le mâle, f. 2, la femelle. Habite la Lorraine , la Bourgogne et autres localités de la France ; rare en Provence et accidentellement en Angleterre. Plusieurs couples établissent leur nid chaque année à l’hôtel- de-ville de Lille; ils arrivent en avril et partent dans le cou- rant d'octobre. Niche dans les trous et crevasses des murailles de ce bâtiment, qui est élevé et vieux ; fait deux couvées ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs. Iris brun noir. Je possède un Rouge-Queue mäle de la Norwège qui diffère beaucoup de notre Tithys, et s’il ne constitue pas une nouvelle espèce, c’est au moins une race constante et locale, puisqu'il ne quitte pas plus le Nord que la Sylvia suecica, et qu'il y rem- place le Tithys, comme celle-ci remplace la Gorge-Bleue des régions tempérées. J’en ai vu plusieurs autres tout-à-fait sem— blables au mien, venant de la même contrée, chez un mar- chand de Paris. La femelle diffère aussi de celles de nos Rouges- Queues. 4. Section. Pouillots ou Muscivores. Les Pouillots ont à peu près tous la même taille , les mêmes couleurs , et le même genre de vie. Ils construisent leur nid à terre, d’où leur vient le nom vulgaire de Fourneau. Il est ( 270 ) facile de les confondre entr'eux si on ne les examine avec une attention toute particulière. PouicLor syzvicoLE où BEC-FIN SIFFLEUR, Sylvia sylvicola, Lath., Vieill.; Sylvia sibilatrix, Tem.; pl. 225 R. Habite la Lorraine, la Provence, l'Italie et l'Allemagne. Rare ici, où il arrive vers le mois de mai , se tient constamment dans les bois et disparait à la fin d'août. Ceux que je possède viennent des bois des environs de Metz. Je les dois à l’obli- geance de M. Meslier de Rocan. Iris couleur noisette foncé. Ce Pouillot a été confondu avec la Motacilla hippolaïs, Gm. Il en diffère par la taille, par les teintes des parties supérieures, le chant , les proportions des premières rémiges et les œufs. PouizLor coLLyBiTE ou BEc-Fin vÉLOcE, Sylvia collybita , Vieill.; Sylvia rufa, Lath., Bechst., Mey., Tem.; Motacilla rufa, Lin.; Curruca rufa, Briss.; petite Fauvette rousse du texte de Buff.; pl. 223 R. Pas rare en France, en Allemagne et en Italie. Arrive , mais en petit nombre, dans nos départements septentrionaux, à la fin de mars, et nous quitte en automne. Quelques-uns restent en Provence durant l'hiver. On le dit rare , l'été, dans les envi- rons de Metz, et commun à son passage d’automne , époque à laquelle on le prend aux pièges. Iris brunâtre. Pourzror rrris où Bec-Fin PouizLor , Sylvia fitis, Bechst. , Mey., Vieill.; Motacilla trochilus, Gm.; Sylvia trochilus, Lath., Tem.; Pouillot, Asilus, Briss. ; vulgairement Fourneau ; pl. 288 R., la robe d'été. Arrive dans le mois de mars et part à la fin d'août et en septembre. Habite nos bois, ainsi que le précédent. Il est com- {271 ) mun ici, en Provence, en Languedoc, sur les Pyrénées, dans les environs de Paris et en Lorraine. Il parait très-répandu en France et dans toute l'Europe. M. Millet lui donne à tort la taille du Tarin ; il n’est guère plus gros que le Roitelet. La femelle est un peu plus petite que le mâle. L’iris est brun roussâtre. Le Pouillot à ventre jaune, Sylvia flaviventris, Vieill., est un individu de cette espèce , en robe d'automne. Je me le pro- cure dans le mois d'août, et ne l’ai jamais vu à une autre époque de l’année. PouizLor BONELLI ou BEc-FiN NATTERER, Sylvia Bonellii, Vieill. ; Sylvia Nattererii, Tem.; pl. col. 24, f. 3; pl. 226 R. Habite le centre et le midi de l’Europe. N'est pas rare en Provence , en Anjou et dans la Lorraine. M. Meslier de Rocan l’a tué plusieurs fois dans un bois voisin de Metz, où il niche dans un endroit très-touffu. Il a été trouvé dans les environs d’Abbeville , par M. Jules Delamotte. M. Millet le dit très- commun dans les bois et les forêts des arrondissements de Baugé, Saumur et Beaupréau; y arrive à la mi-avril et repart à la fin d'août. Iris brun foncé. Ce Pouillot n’est distingué de ses congénères que depuis 1815. Vieillot l’a décrit d’après une seule dépouille provenant d’un individu tué dans le Piémont , et qui lui a été communiqué par Bonelli. M. Temminck le donne comme une espèce nouvelle trouvée par M. Natterer , près d’Algézyras. 46. genre. Rorrezer , Regulus, Vieill., Cuv., Tem., Br. Bec trés-grêle , court, droit, comprimé , légèrement échancré à la pointe; narines ovales, recouvertes par deux petites plumes décomposées et dirigées en avant. Les espèces, au nombre de trois, sont les plus petites d'Eu- ( 272 ) rope. Elles ont les plus grands rapports avec les Fauvettes, et peut-être a-t-on tort de les en séparer. Vieiïllot semble recon- naître qu’il n'aurait pas dû en former un groupe distinct, en les y réunissant dans l'Encyclopédie méthodique et dans sa Monographie inédite des Fauvettes et des Pouillots. Leur nourriture consiste en petits insectes. Ils sont très- agiles et sans cesse en mouvement. Ils ne paraissent pas très- sensibles au froid. ROITELET HUPPÉ, Regulus cristatus, Vieill., Tem.; Sylvia regulus, Lath.; Requlus crococephalus, Br., pl. 234 R.,f. 1, le mâle, f. 2, tête de la femelle ; Encyel., pl. 122, f. 2. De passage annuel par petites bandes, en automne ou en hiver, et dans le mois d'avril; se laisse facilement approcher et prendre, vers le soir, à la main. On le rencontre dans presque toute l'Europe , et il niche dans les montagnes de France, de l'Allemagne et de l'Angleterre. Iris noir. ROITELET A MOUSTACHE OU A TRIPLE BANDEAU, Regqulus mys- taceus, Vieill.; Reg. ignicapillus , Tem., Br.; enl. 65, f. 3; pl. 235 R., le mâle. De passage irrégulier en novembre dans notre département du Nord où il est rare, ainsi que dans la Provence. Il a été long-temps confondu avec l'espèce précédente dont il a les habitudes, et avec laquelle il opère ses migrations. Il est séden- taire , et niche, ainsi que le huppé , dans les Basses-Pyrénées. Iris noir. ROITELET MODESTE , Regulus modestus, Gould , Tem. Nouvelle espèce , décrite d’après M. Gould , dans la 4. partie du Manuel d’ornithologie, et rapportée de la Dalmatie par M. le colonel de Feldegg. Elle n'aurait point de huppe sur la ( 273 ) tète, celle-ci serait remplacée par trois bandes jaunes dont les latérales seraient plus colorées. 47.e genre. TroëLopvre, Troglodytes , Vieill. Bec aussi très-grêle, mais allongé et légèrement arqué ; narines ovales, recouvertes d’une membrane; ailes courtes, arrondies, concaves; queue le plus souvent relevée; tarses longs et minces. On n’en connaît encore qu'une seule espèce qui a les mœurs et les habitudes des Fauvettes parmi lesquelles elle est rangée dans l'Encyclopédie et dans la Monographie inédite des Fau- vettes et Pouillots. TrOGLODYTE, Troglodytes Europæa, Vieill.; Motacilla tro- glodytes ; Gm.; Regulus, Briss.; Sylvia troglodytes, Tem. ; vul- gairement Rotelot ou Rotelet ; enl. 65, f. 2; Encycl., pl. 122, £. 1. Commun et sédentaire ici; niche sous les toits de chaume. Habite toute l'Europe. Iris brun foncé. 16. famille. GRIMPEREAUX, Anerpontes, Vieill. Cette famille comprend les genres Sittelle » Picchion et Grim- pereau. Tous les individus qui la composent grimpent sur les arbres , les murailles ou les rochers. Ils ont les pieds médiocres , les tarses nus, annulés ; quatre doigts , dont trois devant et un derrière , tantôt égaux, tantôt inégaux ; le bec court ou long , droit ou plus ou moins arqué, terminé en coin ou en pointe aiguë; les rectrices lâches ou raides. 48< genre. SITTELLE, Sitta , Lin., Lath., Vieill., Tem. Ce genre comprend'quatre espèces dont trois seulement sont décrites par M. Temminck. Elles ont le bec entier, fort, cunéi- forme ; les narines recouvertes par les plumes du capistrum ; 18 ( 274 ) Ja langue courte, bifide à sa pointe ; le pouce long, avec l'ongle crochu et fort. Les Sittelles ont les habitudes des Pics, mais elles grimpent aux arbres, en tous sens, et ne se soutiennent pas par la queue. Elles vivent d'insectes et de graines , surtout de chenevis et de tournesol. SITTELLE OÙ TORCHE-POT, Sitta Europæa , Gm., Vieill., Tem.; . Sitta , Briss.; enl. 623, f. 1; pl. 237 R.; Encycel., pl. 163, f. 6. Habite nos grands bois. Elle n’est pas rare dans la forêt de Mormal, et celles de pins et de sapins dans les Hautes-P yré- nées. On la trouve dans toute l’Europe. Une femelle tuée le 24 avril 1833, près de Lens, avait l'iris roux clair. SITTELLE SYRIAQUE OU DES ROCHERS , Sitta syriaca , Ehren- berg , Tem.; Sitta rupestris, Centraine. Habite particulièrement le Levant et la Syrie. Elle n’est pas rare en Grèce et en Dalmatie. On en recoit beaucoup d'Alger, ce qui la répand dans les collections de France. Celle que je possède vient de la Grèce. SITTELLE SOYEUSE , Sitta sericea, Tem. Accidentellement en Dalmatie , d’où elle a été rapportée par M. Feldegg et donnée à l’auteur du Manuel d’ornithologie, qui la décrit dans la 4.° partie de son ouvrage. Elle habite particulièrement la Sibérie et le Caucase. SITTELLE A TÈTE NOIRE, Sètta melanocephala, Vieill. M. de Lamotte m'’écrit qu’elle est de passage dans le nord de l'Europe. Mais il ne m'indique pas le lieu où on la voit. C'est un oiseau de l'Amérique septentrionale que j'ai reçu de New-Yorck et de la Géorgie, où il est commun. 49.2 genre. GRIMPEREAU, Certhia. ( 275 ) Bec grêle, allongé, plus ou moins arqué, comprimé sur les côtés, pointu; narines basales, demi-closes, placées dans un sillon longitudinal; tarses et ailes courts; queue à pennes raides , usées et pointues. Une seule espèce qui grimpe comme les Pics en s'appuyant sur sa queue , et se nourrit d'insectes. GRIMPEREAU D'EUROPE ou FAMILIER , Certhia familiaris , Gun, Vieill., Tem.; Certhia, Briss.; vulgairement Grimpart ; enl. 681, f. 1; Eucycl, pl. 125, f£. 3. Sédentaire et commun dans les campagnes des environs de Lille. Il grimpe sans cesse sur les arbres à la manière des Pics. Il est de passage en Provence. L'espèce est la même à New- Yorck, d’où je l’ai recu en 1834 ; seulement les couleurs sont plus nettes. Il est difficile de distinguer le mâle de la femelle ; les jeunes ont le bec moins long et plus frêle que les vieux. Il a l'iris brun. 50.e genre. Piccmion , Petrodroma, Vieill.; Certhia, Lin., Lath. ; Tichodroma , Illig., Tem.; Échelette , Cuv. Ce genre n’a, comme le précédent, qu’une espèce qui a le bec très-long , grêle, arqué, pointu, déprimé et triangulaire à sa base, arrondi dans le reste de son étendue; la langue pointue , garnie de petits crochets sur les côtés; l’ongle pos- térieur mince, courbé, aussi long que le doigt ; la queue légè- rement arrondie, avec les baguettes faibles. Elle ne grimpe pas comme les Grimpereaux et Sittelles , mais se cramponne sur les murailles, où elle trouve sa nourriture , qui consiste en insectes et en œufs d'insectes. GRIMPEREAU DE MURAILLE Où TICHODROME ÉCHELETTE, Petro- droma muraria, Vieill.; Tichodroma phœænicoptera, Tem. ; enl. 372,f. 1, robe d’été considérée comme celle du mâle, f. 2» robe d’hiver indiquée pour celle de la femelle; Encyl, pl. 198 , f, 2. (276) Habite la France et les contrées méridionales de l'Europe. On le trouve sur les montagnes élevées des Alpes et des Pyré- nées, en été, et dans les plaines et les vallées, en hiver. Je l'ai reçu de Briançon, de Besançon et de Grenoble. Passe périodi- quement en Anjou, mais toujours isolément. Il grimpe contre les murailles des grands édifices des places fortes ou des rochers coupés à pic, pour y chercher sa nourriture. Il en est qui ont le bec plus long que d’autres, comme dans l'espèce précédente, les Huppes, les Casse-Noix, etc. M. Brehm, d’après cette particularité dépendante de l’âge et peut-être d'autre cause , en a établi plusieurs espèces purement nomi- nales. Iris brun foncé. 17.e famille. ÉPOPSIDES , Epopsides , Vieill. Les oiseaux de cette famille ont le bec plus long que la tête et plus ou moins arqué. Ils cherchent leur nourriture dans la terre qu’ils fouillent avec leur long bec , et sont remarquables surtout par deux rangées de longues plumes sur les parties laté- rales de la tête, qui forment une huppe qu'ils baissent ou relèvent à volonté. 51.e genre. Hupre, Upupa, Lin., Vieill., Tem. Bec long, un peu arqué, trigone à sa base, grêle dans le reste de son étendue; mandibule supérieure plus étendue que J'inférieure ; narines petites, situées à la base du bec; langue très-courte et obtuse; ailes et queue assez longues. Une seule espèce le compose. Elle est solitaire et vit d’insectes , de larves et de vers. Hupre, Upupa epops , Lin., Vieill., Tem.; Upupa, Briss. ; vul- gairement Coq des champs; enl. 52; pl. 240 R.; Encycl., pl. 132, f. 1. ("277 ) De passage régulier dans les mois d'avril et d’octobre. Elle est solitaire et plus répandue dans le midi que dans le nord. On assure qu'elle niche dans l’arrondissement de Valenciennes et qu'elle établit son nid dans des trous de vieux arbres. Très- commune dans les Hautes et Basses-Pyrénées où elle niche. Iris brun clair. 18.2 famille. PELMATODES , Pelmatodes, Vieill.; Leptoram- phes, Dum.;les Guêpiers et Martins-Pécheurs, Cuv.; les Alcyons, Tem. Cette famille est composée des Guépiers et des Martins-Pé- cheurs qui ont le bec plus long que la tête, droit ou arqué; les pieds courts et les doigts extérieurs réunis dans la plus grande partie de leur étendue. 92.2 genre. GuèPiER , Merops , Lin. , et des auteurs. Ce genre ne comprend encore que le Guépier vulgaire et le Guépier Savigny. Il est caractérisé ainsi : bec allongé, tétra- gone , épais à sa base, pointu, légèrement courbé, à arête vive; narines arrondies, petites, en partie cachées par des plumes; ailes longues et pointues; queue étendue et fourchue avec deux brins plus ou moins longs sur les côtés. Les Gué- piers se nourrissent d'insectes et surtout de guëpes. Ils saisissent leur proie en volant comme les Hirondelles et nichent dans des trous en terre qu'ils creusent, dit-on, eux-mêmes. GUÈPIER COMMUN, Merops apiaster, Gm., Vieill., Tem.; Apiaster , Briss.; enl. 938; pl. 241, R. Habite le midi de l'Europe : de passage régulier en Provence et accidentel en d’autres localités de la France. Il arrive dans la Provence en grandes troupes au printemps et en moins grand nombre en automne. On l’a tué dans les environs de Montreuil- sur-Mer, ( 278 ) Iris rouge suivant P. Roux, et rose chez les jeunes, suivant M. Temminck. On dit que l’on a vu le Merops indicus dans la Turcomanie , et qu’il existe dans le midi de l'Espagne un Guépier plus petit et avec les brins de la queue plus longs que celui qu’on trouve en France. Ne serait-ce pas le Guépier Savigny, indiqué ci- dessous ? Guêpier SAVIGNY, Merops Savignyi, Vieill., Tem. ; Levaill., pl. 6 et 6 bis.; Merops persicus , Pall. Décrit comme européen dans la Faune d'Italie et dans la 4.e partie du Manuel d’ornithologie. Un mâle et une femelle ont été tués près de Gênes. Sa patrie est l'Afrique. 53.e genre. ALcvow; Alcedo', Lin., et des auteurs. Bec long, fort, droit, quadrangulaire, pointu, légèrement dentelé vers le bout ; narines étroites, situées près du capistrum, recouvertes d’une membrane transparente; langue courte, déliée et triangulaire daus presque toute son étendue; ailes et queue courtes; tarses également courts; trois doigts devant et un derrière , les extérieurs soudés en grande partie. Les Martins-Pêcheurs sont au nombre de deux en Europe ; vivent de poissons et nichent dans des trous en terre le long des rives. MarTiN-PÈCHEUR, Alcedo ispida, Lin., Vieill., Tem.; vulgaire- ment Pecque-Roches ; enl. 77. Habite toute la France. Sédentaire et très-commun l’hiver le long des fossés et des rivières. Niche en ‘terre dans nos marais boisés, souvent dans des trous de rats ou de taupes à terre; ses œufs sont blanes et oblongs. Le vieux mâle diffère de la femelle du même âge et des jeunes individus. (279 ) Il a l'iris brun roux. MARTIN-PÈCHEUR PIE, Alcedo rudis, Lin., Tem. ; enl. 716, l'adulte sous le nom de Martin-Pécheur huppé du cap de Bonne- Espérance, 62, le jeune sous celui de Martin-Pécheur du Sénégal. Habite l'Espagne et plus particulièrement l'Afrique , du nord au midi. Accidentellement dans les iles de l’Archipel. L'iris est, dit-on , brun roux. 19.° famille. COLOMBINS, Vieill.; Pigeons, Cuv.; Péristères, Dum.; Colombinées, Leach. Cette famille conduit naturellement au troisième ordre. Les oiseaux qui la composent réunissent les caractères communs aux Passereaux et aux Gallinacées. Les Colombes appartiennent par leur bec, leur jabot, leur nourriture aux derniers; par leurs pieds, leurs mœurs et leurs habitudes aux premiers. A cause de ces motifs quelques ornithologistes en ont formé un ordre particulier sous le nom de Passerigalles. Elles sont mono- games, vivent de graines et nichent sur les arbres ou dans des trous de rochers ou de vieilles masures élevées. 54. genre. CoLom8E, Columba des auteurs. Bec grêle, flexible, renflé vers le bout, incliné à sa pointe, garni d’une membrane à base plus ou moins gonflée où existent les narines; pieds courts; doigts articulés sur le même plan. Les Colombes vivent volontiers en troupes, pondent deux œufs, rarement trois, que le mâle et la femelle couvent alterna- tivement. On en compte six espèces. PiGEON RAMIER , Columba palumbus, Lath., Gm., Vieill., Tem.; vulgairement Pigeon massart ; en]. 314; Encycl., pl. 79, f. 1. Arrive vers la fin de février par petites troupes, s’apparie de suite et niche dans nos bois; nous quitte en octobre et en ( 280 ) novembre ; quelques-uns restent durant l'hiver à moins qu'il ne soit trop rigoureux. Il est répandu en Europe. C’est un bon manger quand il est jeune et gras. J’en ai vu sur notre marché dans le mois de janvier 1840. La femelle est un peu plus petite que le mâle. Les jeunes avant la première mue diffèrent des adultes. Iris jaune blanchâtre. PIGEON SAUVAGE OU COLOMBIN , Columba ænas, Lin:, Vieill., Tem.; vulgairement petit Massart; pl. 244 R. De passage dans les mois de mars et de novembre dans le nord de la France ; quelques uns y nichent dans les bois ; j'en ai vu de jeunes sur notre marché le 2 mai 1840. Il est plus répandu dans le midi. La chair des jeunes est aussi très-bonne. Iris rouge brun. PIGEON BISET, Columba livia , Briss., Lath. , Vieill., Tem. ; Pigeon de Roche, Cuv.; enl. 510; pl. 245 R. Habite quelques iles de la Méditerranée, la Grèce et les îles Féroé ; de passage accidentel en Provence et dans le départe- ment des Basses-P yrénées. Il a le croupion blanc, les ongles plus acérés que le Biset domestique et l'iris rouge jaunâtre. PIGEON EGYPTIEN; Columba ægyptiaca , Lath., Tem. Il parait qu’on le rencontre assez souvent dans le midi et l'estw de l’Europe. M. le professeur Schinz m’écrit qu’on le trouve en Grèce; le docteur Eversmann l'a rapporté de Boukara où il a été tué. Il habite particulièrement l'Egypte et m'est tout-à-fait inconnu. PIGEON PASSAGER, Columba migratoria , Lin., Vieill.; Col. canadensis, Gm.; enl. 176, femelle. AS à +" La +2 Ai Î ENS Mi He À ro) Planche Inth de L:Danel . : ( 281 ) Tué en Angleterre , en Norwège, en Russie et vu plusieurs fois en mer. C’est un oiseau de l'Amérique septentrionale, qui, au dire de Vieiïllot , traverse, au printemps et en automne , les contrées qui sont entre le 20.€ et le 60.e degré de latitude nord. Ces pigeons voyagent en si grand nombre que leur vol obscurcit le soleil. Il n’est donc pas étonnant que des individus aient passé des régions boréales les plus reculées du nouveau continent dans celles d'Europe qui les avoisinent et qu'ensuite ils se soient avancés jusqu’en Angleterre où un a été tué en décembre 1825, dans le Fifeshire , suivant le rapport de M. Temminck. Iris orange , d’après Vieillot. TourTERELLE , Columba turtur, Lin., Vieill., Tem.; enl. 394 ; pl. 246 R.; Encycl. pl. 81, f. 3. Commune dans nos bois où elle niche. Arrive vers la fin de mars et en avril, repart dans le courant de septembre. Répan- due en Europe du sud au nord. L'adulte à l'iris rouge jaunâtre et le jeune , gris rougeâtre. Les œufs, au nombre de deux, sont blancs ainsi que ceux du Ramier et du Colombin. ( 282 ) CORRECTIONS ET ADDITIONS. 1.er Ordre. Voyez Mémoires de la Société, année 1839, 1e partie, page 422. Page 421, 3. ligne, Temminek, lisez Temminck. Page 433, 28.e ligne, est l’Aigle à tête blanche, lisez et l'Aigle, etc. Page 438, 3.2 et 4.e lignes, aëlle, lisez taille ; ections , lisez sections. Page 445, 1.7e ligne , mutanus , lisez mutans. Page 455, re et 2.e lignes, diurna , lisez surnina ; DR lisez nyctale. Page 437, j'ai dit, d’après M. Philippe, que les œufs du Jean- le-Blanc sont petits, ronds, blancs et lustrés. M. Moquin-Tandon, professeur à la Société des sciences et au jardin des plantes de Toulouse , me mande que j'ai été induit en erreur ; que les œufs sont, au contraire, un peu alongés et bleuâtres. Je recevrai tou- jours avec plaisir les communications de ce savant et me ferai un devoir de les consigner dans mon travail. EXPLICATION DES PLANCHES. PI: 1re, f. 1, Faucon Pojana, voyez Mémoires de la Société, année 1839, 1.7® partie, page 445, f. 2, bec du grand Épervier, voyez même page; f. 3, bec de l'Épervier commun, voyez même page. PL. 2,f. 1, Bruant à sourcils jaunes; f. 2, Bruant boréal, robe d'été; f.3, bec du Bruant des marais, voyez page 196 de ce volume; f. 4, bec du Bruant des roseaux , voyez p. 197. PI.3,f. 1, Turdoïde obscur , voyez p. 2293 f. 2, bec de la Fau- vette flavéole , vu de côté, en-dessus et en-dessous ; f. 3, bec de la Fauvette verderolle, vu de côté, en-dessus et en-dessous; f. 4, bec de la Fauvette ictérine , vu de côté, en-dessus et en-dessous ; f. 5, bec de la Fauvette lusciniole, vu de côté, en-dessus et en-dessous. ( 283 ) DIPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, Par M, J. MacquarT, Membre résidant. SUITE DE LA SUBDIVISION DES TÉTRACHOŒTES. Depuis que nous avons divisé le groupe des Diptères Tétra- chœtes en Tanystomes et en Brachystomes, la suite de nos observations sur les espèces exotiques nous a démontré que les caractères sur lesquels nous les avons fondées étaient plus ou moins entachés d’instabilité , par le grand nombre de modi- fications nouvelles que nous avons eu l’occasion de signaler. Le principal de ces caractères, celui d’où est tiré le nom des deux divisions, consiste dans les dimensions respectives de la trompe , ordinairement alongée, menue, coriacée , dans les Tanystomes; courte, épaisse, membraneuse, dans les Bra- chystomes. Or, les dimensions, dans toutes les parties des êtres organisés, sont fort variables et peu propres à caracté— riser des groupes considérables. Dans chacune des tribus natu- relles qui composent la famille des Tanystomes , la trompe est sujette à perdre les dimensions qui appartiennent au plus grand nombre, et à se confondre avec celle des Brachystomes, et vice versà. C’est ainsi que la longue trompe des Empides, des Vésiculeux, des Némestrinides, s’accourcit dans les Hilares , les Acrocères , les Hirmonèvres, et que la trompe épaisse et courte des Mydasiens , des Anthraciens , des Syrphies, des ( 284 ) Dolichopodes, s'alonge et s'atténue dans les Céphalocères, les Mulions , les Rhingies , les Orthochiles. L'un des caractères qui distinguent encore les deux familles , consiste dans l'insertion du style des antennes, et, quoiqu'il se montre plus constant que le précédent, de nombreuses exceptions viennent également l’accuser d’instabilité. Cette insertion , ordinairement apicale dans les Tanystomes , est dor- sale dans le genre Ocydromie, de la tribu des Hybotides , et dans le genre Athérix, de celle des Leptides ; ordinairement dorsale dans les Brachystomes , elle est apicale dans les Céries, les Callicères , les Chymophiles, parmi les Syrphies et dans une partie des Dolichopodes. La même impuissance de caractériser nettement ces deux familles se manifeste dans les nervures des ailes. Les deux cellules sous-marginales qui distinguent ordinairement les Ta- nysitomes se réduisent à une dans une partie des Empides et des Vésiculeux , comme dans les Brachystomes. Cette variabilité des caractères distinctifs des deux groupes nous détermine à les supprimer , de sorte que nous divisons immédiatement en tribus la grande série des Tétrachætes, dont le caractère essentiel , tiré de la composition de la trompe et de l'insertion de ses palpes, est aussi constant que ceux qui reposent sur ses dimensions le sont peu. La seule exception qui se présente consiste dans l’oblitération des deux soies maxil- laires qui sont rudimentaires dans une petite partie de ces Diptères, tels que les Dolichopodes, quelques Empides et Vésiculeux. La considération la plus importante que présentent les Té- trachætes, c’est la série qu'ils forment, c’est la progression organique qu’ils suivent et qui se manifeste d’une manière plus sensible et plus continue que dans les Entomocères , où nous avons vu les Tabaniens, suivis des Stratiomydes , sans autre transition que la faible tribu des Xylophagiens. ( 285 ) Entre les Mydasiens et les Dolichopodes , qui occupent les deux extrémités de la série des Tétrachætes, tous les &egrés relatifs de la grandeur à la petitesse, de la force à la faiblesse , - sont remplis sous le rapport des divers organes en particulier ; nous voyons, par exemple, la trompe des Asiliques assez robuste pour percer l'enveloppe la plus dure des autres insectes ; celle des Bombyliers et des Syrphies ne peut que humer le suc des fleurs ; et pour remplir ces deux destinations, elle se modifie diversement, ainsi que nous l'avons dit plus haut, en conservant sa composition essentielle. Les antennes passent aussi progressivement de la forme qu’elles présentent dans les Mydasiens et qui les rapproche des Entomocères, à celle qu’elles affectent dans la plupart des Syrphies et des Doli- chopodes , et qui se reproduit dans la généralité des Diptères inférieurs. Les nervures des ailes montrent encore plus cette progression , en descendant du plus haut degré de réticulation dans les Mydasiens et les Némestrinides, à une grande infé- riorité , dans les Dolichopodes , et dans une partie des Empides et des Vésiculeux. Du reste, cette série , ainsi que toutes celles des êtres orga- nisés , est complexe ; elle ne peut se présenter que d’une ma- nière très-imparfaite sous la figure linéaire; mais la filiation naturelle des diverses tribus qui la composent est convenable- ment figurée par un arbre généalogique, dont la base est occupée parallèlement par les Mydasiens et les Némestrinides, qui paraissent se rattacher aux Pangonies et aux Acanthomères, tiges principales des Tabaniens et des Notacanthes , parmi les Entomocères. Les Mydasiens se lient de près aux Asiliques, dont la longue suite conduit, par son extrémité , aux Hybotides; celles-ci sont suivies de près par les Empides, dont les dernières se rapprochent des Dolichopodes, qui terminent la série par cette branche. De leur côté, les Némestrinides se lient aux Bombyliers, ( 286 ) dont le long rameau est pour cette branche ce que celui des Asiliques est pour la précédente, et qui s’arrête à la hauteur des Empides. Un autre rameau qui paraît sortir de la base des Asiliques constitue la tribu des Xylotomes suivie des Leptides, à laquelle se rattache le beau groupe des Syrphies. | Cette appréciation des différents degrés de composition orga- nique qui forment la série des Tétrachætes , est faite d'après la considération simultanée des organes extérieurs dont les modi- fications ont le plus d'importance physiologique : les antennes, la trompe et les ailes considérées dans leurs nervures. Elle aurait offert un résultat un peu différent, si nous l’eussions faite d'après chacun de ces organes pris à part. Si nous n’avions égard qu’aux antennes, les Mydasiens domineraient toute la série, qui se terminerait par les Syrphies , dans lesquelles cet organe prend généralement la modification propre aux familles inférieures de Diptères. Si nous ne voyons que la trompe, les Némestrinides occupent le sommet, et les Dolichopodes, le degré le plus bas; mais le plus et le moins de développement n’est que dans les dimensions des parties. Si nous ne considé- rons que les ailes, les Némestrinides et les Dolichopodes se trouvent également aux deux extrémités, mais en suivant une autre ligne. La série des Tétrachætes n’est pas seulement complexe sous le rapport des diverses branches dont elle se compose ; elle l’est encore en ce que toutes les tribus en forment de secondaires qui concourent à la formation de la principale, et dont plu- sieurs, celles des Asiliques, des Bombyliers, des Syrphies, ont une grande étendue, et présentent de nombreux degrés de l'échelle organique. La filiation de ces insectes se manifeste particulièrement par les nombreuses modifications des organes, observées dans les Diptères exotiques. Ils contribuent à rendre la série plus con- tüinue et plus nuancée. ( 287 } ‘SHGOdOHDITOU ‘SAIHdUXS ‘SUHTTXLAINOA SHGILdAT ‘SHNOLOTAX ‘SHAINIYLSANAN “XAHTAIISHA ‘SACIdN 4 ‘SAGILOAXH "SHAÔITISV ‘SNAHISYAAN EE “Or a y © "€ tt 9+ tsnuomt o Su] spar *soutdap sodped 39 sormequomurpnx soreqpxeu sotos e oduwory, ‘axmoo aquue façqnop juour arejædureunserpou {sanpuoyuoo ayep -L02S1P 19 SONIISE SAN € SIL Y *''*""-ap8uope oqeue fsaounsip ofep -IG9S1P J9 SaMeIISEG Sa[N]f20 & SO Y *samorra1sod £ 4 opus -SNOS9[N]f20 auf} *gsuore ‘esrop \'UIPIO Ssauua} -ux Sap 2116 ‘’samonrgsod anenb 19 soput$reu-snos saqngyeo xnop v UTUEUTPIO Say “mo * peorde souuoque sop [1 rertesseseessesssseesse: eaSuope souuaque sop o[{1S ‘sarejueunpnr srojonbyonb sopopd son e Sas T, ‘omoo ‘os -stedaquemueareu réressessesesesse"moo souuoque | -1PI0 odmory sap 2141S ‘sanopd xnop & sos y, CACECEC ECC °tt**"-soaumor oned opuex$ ue somorx -p1s0d somypo fsogpnongx quemenreurpro saqry “sdioo of snos o9#utp ‘apSuoe ‘onuoux juouomreutpro duo, "Sama 1S0d so] -N][29 SIOX} 8 no amenb e sorry *Saimatx -g1s0d sono bu € sorry f'tttteeete:sanopd sion & sosrey, ‘xnopnoisaA ‘sivd9 410J uaopqy trtittttrerteee omnod aqeue apnpoo e saqry ‘soponue Xnop op juomemeurpro sodpez ‘seq uo 9981np odwuor, DR RO RP AE COST ARC ONNSE CE D CAE L1 ‘sonoppd xnop saster, ‘nu Wuomoaeurpro opeue fenbrun oqeuréreu-snos apngpoo | eut uowopqy & So[y ‘opone nos un,p sodpeq ‘oquiuozmog odoxy, nhttte ses e nee eee rene eeeeeneenee nee seteneerenerereee ee + :çomougisod buta Esawano sopuiärur-snos songe e sory “soppeoo Sa] "SaPUTE SIOT 9p sauna y ‘94919 nod xviour, “2IIPUrpIC anop -ULIS 9p 9)9T Ÿ ‘2A9[9 XUIOUT ‘uns no iuoanos 9forre 11 € Souu9 -uy ‘onbuouds j ‘aynod aT, Mr retniets ne let op e ee nee is mien Baie p 29 je ee ee END TOGO aryenb no ston SSOQUHR} Sa[EUIBIEUI-SNOS S[NI0 % Say *S[220,P mog “sau ‘snurod ‘snuot sodjeg ur ap ‘s228u0pe sauuojuy "FIIOHIVULAL “SALHOHOVULAL ‘sassedo sojeurunoy saragg oduiory, ‘spunsp saone *saros ap stunt nod SPaIq ‘qui -STLOUU SULS 990 T *SAI0S 2p S9SSIx -24 SPL ‘2orr -SNOU E 998,7 ( 288 ) 5e TRIBU. VÉSICULEUX , INFLATA. (Supplément. } Les deux genres Mésocère et Ptérodontie n’ayant pu être décrits dans le premier volume que lorsque notre travail sur cette tribu était déjà sous presse , nous n’avons pu ni les com- prendre dans le tableau synoptique, ni en représenter les figures. Nous réparons cette omission en donnant ici un nouveau tableau qui les renferme , et en les figurant pl. 1, fig. 1 et 2. Antennes insérées vers le bas de Itétes 1 LC. NS. 1. PANOPS, Antennes sans style, au moins de la longueur de la tête............ », MÉSOPHYSE. Abdo- Anten- Antennes men sphé-{nes insé- insérées au rique. rées vers milieu de la Trompe le haut ou hauteur de Je le milieu nero] la tête. .. 3, MÉSOCÈRE. £ g à de la tête. Éfort courtes Antennes insérées vers le haut dela Abdomen oblong , conique d'; ovale ®... 5, PHILOPOTE. Ailes à bord extérieur droit..... 6. ÉRIOSOME. Corps Trompe | velu. Fe Ailes à bord extérieur dilaté.... 7. PTÉRODONTIE. Corps nu........................... 8. ACROCÈRE. 6e TRIBU. NÉMESTRINIDES , NeuesrRiNiDÆ, Macq. S. à B. Corps large. Tête ordinairement de la largeur du thorax. Trompe alongée, menue, dirigée en avant ou en-dessous. ( 289 ) Front et face ordinairement larges % © , séparés par un sillon transversal. Antennes courtes, distantes , insérées près du bord intérieur des yeux; 1." article cylindrique; 2.e cyathiforme ; 3.e fusiforme ; style alongé, composé de quatre articles, dont les trois premiers sont cylindriques , de grosseur décroissante ; premier court; les deux suivants un peu alongés et d’égale longueur entr'eux ; le 4. aussi long que les trois premiers | ensemble et effilé. Trois ocelles , dont les latéraux sont insérés au bord intérieur et postérieur des yeux. Écusson à rebord. Organe sexuel peu développé, présentant S extérieurement deux valves latérales, se joignant en-dessus en s’échancrant , et une en-dessous ; à l'intérieur, deux pièces contiguës à leur base , divergentes et renflées à l'extrémité. Pieds presque nus ; trois pelottes aux tarses. Cuillerons petits, fort velus. Ailes ordinairement réticulées vers l'extrémité; deux ou trois cel- lules sous-marginales ; ordinairement cinq postérieures , dont la 4.° est fermée; 3.2 et 5.2 longeant le bord intérieur. Tête moins large que le corps. Trompe plus longue que le corps. 1. MOEGISTORHYNQUE. Trompe alon- Ailes à cinq gée. Front large cellules posté- rieures ; 1.r® ge Eve Tête de la lar- |sous-marginale mentrétieulées, | 8er du corps. Jouverte...... s. NÉMESTRINE. . rompe à peine Ailes à de la longueur PERqUaRe cellules posté- rieures ; 1."e sous-marginale petiteetfermée. 3. FALLÉNIE. du corps. .... Trompe courte ou peu alongée, Front assez étroit. Yeux velus. Ailes non réticulées....... 4. HIRMONÈVRE. Cette tribu est peu nombreuse, mais elle est remarquable par plusieurs de ses caractères et surtout par le réseau qui occupe le plus souvent les ailes, formé par un grand nombre de petites nervures transversales que l’on ne trouve dans aucun 19 ( 290 ) autre Diptère , et semblables à celles des Névroptères, quoi- qu’il soit facile d’y retrouver le type propre aux Tanystomes, Elle se rapproche , par son ensemble organique, des Bomby- liers et des Anthraciens ; elle forme avec ces tribus une série particulière dont elle est le sommet , et elle est dans ce nou- veau groupe ce que les Mydasiens sont à l'égard des Asiliques et des autres tribus qui s’y réunissent. Pourvus le plus souvent d’une longue trompe , inclinée dans le repos, les Némestrinides , comme tout le groupe qu’elles dominent , ne s’en servent pas comme ces derniers pour vivre de proie, mais pour puiser le suc des fleurs en volant rapide- ment autour d’elles. Les Némestrinides exotiques, comme le petit nombre de celles qui habitent l'Europe , appartiennent aux climats méri- dionaux , particulièrement vers le 30.2 degré de latitude sep- tentrionale et méridionale. De plus de vingt espèces connues , sept habitent le nord de l’Afrique, cinq le cap de Bonne-Espé- rance. Pallas en découvrit plusieurs aux bords de la mer Caspienne et sur les croupes du Caucase ; enfin, quelques-unes se trouvent disséminées à Java, à la Nouvelle-Hollande, au Brésil et au Chili. 4.er G. MOEGISTORHYNQUE , MogcisrorayNncaus , Nob. Par- tim Nemestrina, Latr. Caractères génériques : Tête moins large que le thorax. Trompe ordinairement beaucoup plus longue que le corps; lèvre supérieure , languette et soïes de la longueur du corps; palpes assez courts, de trois articles distincts; le premier élargi en-dessous ; le second arrondi; le troisième rond, beaucoup plus petit que le deuxième; les premier et deuxième munis d’une touffe de longues soies dirigées en-dehors ; troisième, à touffe dirigée en avant. Front et face de largeur médiocre, à poils assez longs; sillon transversal caché par les poils; le ( 291 ) premier assez étroit postérieurement dans les mâles. Antennes peu éloignées l’une de l’autre. Yeux nus. Écusson à rebord très-marqué. Abdomen à touffes de poils aux côtés des deuxième, troisième et quatrième segments. Pelottes des tarses grandes. Ailes étroites, plus ou moins réticulées dans la deuxième cel- lule sous-marginale et dans les première , deuxième, troisième et cinquième postérieures; la troisième sous-marginale ordinai- rement simple ; base des deuxième et troisième sous-margi- nales de la même largeur ; une nervure avec un appendice, ébauchant une cellule fausse (Spuria), anastomosée à la ner- vure axillaire. La Nemestrina longirostris, Wied., différant des autres espèces par la plupart de ces caractères, nous l’en séparons pour en former ce genre dont le nom exprime la longueur extraordinaire de la trompe. C’est un des Diptères les plus re- marquables de l’ordre entier. Il habite le cap de Bonne-Espérance. D’après les observations de M. Westermann, consignées dans une lettre à M. Wiedemann, la nature semble lui avoir assigné pour nourriture exclusive le miel d’une certaine espèce de Gladiolus. L’insecte apparaît au commencement d’octobre, lors de la floraison de cette plante, et M. Westermann a remarqué que la corolle de la fleur est précisément de la même longueur que la trompe du Diptère. Lorsqu'il fait du vent, il a beaucoup de peine à introduire sa trompe; car il ne peut le faire qu’au vol , et sans pouvoir l’étendre horizontalement, comme le font si aisément les Bombyliers. Il manque souvent l'embouchure, et reconnait son erreur en touchant le sable ; il s’élève ensuite de nouveau, voltige autour de la fleur , et renouvelle ses essais jusqu’à ce qu’il parvienne à atteindre le nectaire. Pendant tout ce temps il est facile de l’approcher et même de le toucher. En général son vol est très-pénible. L'accouplement dure fort long-temps. Dès que la fleur du Gladiolus se fane cet insecte disparait. ( 292 } M. Wiedemann considère comme une seconde espèce la Nemestrina brevirostris, Wied., qui ne se distingue du Lon- girostris que par les dimensions de la trompe et par d’autres différences légères. Elle a été également trouvée au Cap par M. Westermann. 1. MoEGiSTORHYNCHUS LONGIROSTRIS. NEMESTRINA 1D., Wied., Macy. … Niger, glauco-maeulata ; cervino-hirta. Alis fuscis , lèmpido fenestratis. Proboscide corpore quadruplo longiore.(Tab. 1, f. 3.) Long. 7 1. æ. M. Wiedemann n'a décrit que le mâle, et les cinq individus que j'ai sous les yeux sont aussi de ce sexe; mais Westermann a pris souvent les deux sexes de cette espèce, ainsi que du Brevirostris. Du Cap. 2, G. NÉMESTRINE, NeMESTRINA, Latr. — FALLENIA, Meig. — RayncHocepHazus, Fischer. Caractères génériques. Tête de la largeur du thorax. Trompe moins longue que le corps; lèvre supérieure , languette et soies de la longueur de la trompe. Palpes un peu alongés, presque nus, de deux articles distincts, ordinairement cylin- driques; le premier assez alongé, droit; le deuxième moins alongé, relevé et arqué. Front et face larges, revêtus de poils courts ; sillon transversal ordinairement très-distinct. Antennes très-distantes. Yeux nus. Écusson à rebord peu marqué. Pelottes des tarses ordinairement petites. Ailes de largeur médiocre, plus ou moins réticulées dans les deuxième et troisième cellules sous-marginales , les première et deuxième postérieures ; quel- quefois non réticulées : point de cellule fausse. Ce genre, qui comprend le plus grand nombre d'espèces de la tribu, présente quelque diversité dans la disposition des nervures des ailes. Le réseau qu’elles forment est plus ou moins (293) serré par le nombre très-variable des nervures transversales ; quelquefois même ces dernières disparaissent entièrement. L'Égypte et le cap de Bonne-Espérance sont les pays où ils sont le plus communs et le plus nombreux en espèces. 4. NEMESTRINA RUFICORNIS, Nob. Nigra , flavo hirta. Antennis testaceis. Abdomine rufo, medio nigro. Pedibus rufis. Alis basi flavidis, fascia fuscanis, apice limpidis. (Tab. 2, fig. 5.) Long. 5 1 w. Trompe noire, longue de trois lignes. Palpes fauves. Barbe à poils jaunes. Face lisse, luisante, testacée; côtés à duvet et poils jaunes, ainsi que le front; celui-ci à bande transversale au milieu, d’un testacé brunâtre, luisante, sans duvet, mais à poils fauves ; sommet à tache triangulaire (comprenant les ocelles), également luisante, testacée ; ocelles noirs. Antennes et style d'un testacé fauve. Thorax à poils jaunes; poitrine à poils bruns. Abdomen à poils fauves; chaque segment à large tache noire au milieu, avec les côtés et les incisions fauves; poils des deux premiers segments brunâtres et plus longs que les autres; cinquième, sixième et septième noirs, à duvet brunâtre ; ventre fauve; les trois derniers segments noirs. Pieds fauves; cuisses antérieures à base brune en-dessus; intermédiaires presqu’entièrement fauves; postérieures brunes, à extrémité fauve. D'Égypte. Nous l'avons reçue de M. le marquis Spinola. 2. NEMESTRINA ÆGYPTIACA, Wied. Nigra, griseo hirta. Pedibus ferrugineis. Alis fuscanis, apice limpidis. (Tab. 2, fig. 4.) M. Wiedemann a décrit le mâle. Nous avons observé la femelle, qui n’en diffère sensiblement que par l’oviductus alongé et terminé par deux lobes un peu alongés et courbés en haut à l'extrémité. 3, NEMESTRINA FASCIATA , Bosc, Macq. S. à B. ( 294 ) Nigra, flavido hirta. Abdominis segmento secundo partim flavido. Alis haud reticulatis. (Tab. 2, fig. 3.) D'Égypte. Olivier. Muséum. Cette espèce ressemble au N. caucasica, Wied. (Fallenia id., Meig.) Cependant elle en diffère en ce qu’elle n’a pas l'organe sexuel ferrugineux , et les pieds d’un gris brun. 4. NEMESTRINA Osiris, Wied. Supp. Nigra, griseo hirta. Fronte, antennis, pedibusque nigris. Abdomine rubro ; vitta nigra. (Tab. 2, fig. 2.) Un individu Z que nous rapportons à cette espèce a une bande transversale blanchâtre à la base du front, surmontée d’une bande transversale testacée, rétrécie sur les côtés. Le ventre est testacé, sans bande longitudinale. L’aile que nous représentons pl. 2, fig. 2, est très-réticulée. Outre les cellules qui le sont ordinairement dans ce genre. les mar- ginale et troisième , quatrième et cinquième postérieures le sont aussi, D'Égypte. Muséum. 5. NEMESTRINA CINCTA, Nob. Cinerea. Thorace nigro, cinereo pubescente; lineis tribus maculisque duabus albidis. Abdominis secundo tertioque seg- mentis vittà fuscä interruptä. Alarum basi fuscana. (Tab. 2, fig. 1.) Long. 6 ‘/, 1. ©. Trompe noire, longue de 3 ‘/, 1. Palpes fauves. Barbe blanchâtre. Face et front d'un fauve pâle. Antennes : les deux premiers articles fauves; le troisième brun; style fauve. Ocelles légèrement entourés de noirâtre. Les deux petites taches blanchâtres du thorax sont aux extrémités intérieures de la suture. Abdomen : la bande du deuxième segment formée de deux taches alongées, lisses, atteignant à-peu- près les côtés ; celle du troisième formée de taches plus petites, chacune aussi éloignée des côtés que de l'autre. Pieds fauves ; ( 295 ) pelottes fort petites. Ailes réticulées ; troisième cellale postérieure simple ; base légèrement brunâtre jusqu’à la moitié de la longueur. De l’Arabie. Olivier. Muséum. Il serait possible que ce fût une variété du N. reticulata. 6. NEMESTRINA JAVANA , Nob. Nigra cœrulea, griseo hirta. Abdominis incisuris cinereis. Alis pallidis. Long. 6 ‘/, L . Trompe noire, longue de 3 ‘/, 1. Palpes fauves. Barbe d’un blanc jaunûtre. Face et front fauves, à poils blanchâtres antérieurement, jaunâtres postérieurement; vertex noir , à poils jaunâtres. Antennes : les deax premiers articles fauves ; troisième et style noirs. Thorax à poils d'un gris jaunâtre, clair-semés sur le dos, denses sur les côtés ; lignes grises peu distinctes. Abdomen à poils clair-semés ; ventre à incisions fauves. Cuisses noires ; jambes et tarses fauves ; pelottes assez grandes. Cuillerons jaunâtres. Ailes à base un peu rous- sâtre , réticulées ; troisième cellule postérieure simple. De Java. 3. G. FALLÉNIE, Fazcenia, Meig., Macq. S. à B. Caractères génériques des Némestrines ; articles des antennes sphériques. Ailes non réticulées; quatre cellules postérieures ; - première et quatrième fermées ; troisième sous-marginale éga- lement fermée et petite, pl. 2, fig. 6. Ce genre, qu’on devrait peut-être réunir au précédent , présente cependant dans les nervures des ailes des modifications assez importantes. Non-seulement elles ne forment pas de réseau, ce qui se trouve aussi quelquefois dans les Némestrines, mais le nombre des cellules postérieures, ordinairement de cinq, est réduit à quatre par l’absence de la nervure transver- saie qui sépare la troisième de ces cellules de la cinquième. De plus, la forme de la troisième sous-marginale et de la pre- ( 296 ) mière postérieure est insolite et propre au F. fasciata , type de ce genre. Ce Diptère appartient à l’Asie occidentale comme à l'Europe méridionale. Pallas l’a trouvé dans les montagnes de la Crimée , sur les bords des ruisseaux, butinant le suc de la fleur des Sauges. Nous en possédons un individu du midi de la France, trouvé par M. de Fonscolombe. 4. G. HIRMONÈVRE, HirmoneurA, Meig., Macq. Caractères génériques : Corps large. Tête de la largeur du thorax. Trompe tantôt inclinée, courte, épaisse et à grosses lèvres terminales ; tantôt alongée, menue et à petites lèvres. Palpes tantôt cachés, tantôt à troisième article relevé. Antennes à troisième article conique, plus ou moins alongé. Face plus ou moins convexe. Front assez étroit 7 ®. Yeux velus; trois ocelles; antérieur distant des autres. Abdomen assez court , formé de quatre segments distincts Q ; oviducte alongé, de cinq articles. Pieds postérieurs alongés. Ailes écartées, non réti- culées; deux cellules sous-marginales, aboutissant, ainsi que les trois premières postérieures, au bord extérieur; quatrième fermée; troisième et cinquième formant une bordure intérieure. La forme brève et épaisse que prend ordinairement la trompe des Hirmonèvres a fait méconnaitre leur affinité avec les Némestrinides; mais de récentes observations ne nous per- mettent plus d'en douter. D'abord , dans une espèce nouvelle , la trompe est longue et menue comme dans les genres précé- dents, et c’est encore une preuve de l'instabilité de cet organe dans sa forme. En second lieu, le style des antennes est com- posé entièrement comme dans les autres genres de cette tribu, c'est-à-dire de quatre articles diminuant graduellement de grosseur ; organisation propre aux Némestrinides. Enfin, les ailes, quoique non réticulées , s'en rapprochent aussi, et elles n’en différent réellement que par deux cellules sous-marginales ( 297 ) au lieu de trois, réduites ainsi par l’absence de la nervure transversale qui , dans cette tribu , divise la première en deux. Nous ne connaissons que quatre espèces d’Hirmonèvres, bien disséminées sur le globe : l’espèce européenne, découverte en Dalmatie , une du Brésil, une du Chili, et la dernière de la Nouvelle-Hollande. 1. HIRMONEURA NOVÆ HOLLANDIÆ, Nob. Thorace castaneo. Abdomine fusco. Pedibus rufis. Alis fus- canis. (Tab. 2, fig. 7.) Long. 8 1. Q. Trompe noire , abaissée perpendiculairement, égalant en longueur la hauteur dela tête, assez épaisse, à lèvres terminales épaisses; labre, soies maxillaires et palpes testacés. Face et front châtains, à duvet d’un gris jaunâtre pâle; face un peu convexe. Yeux à duvet jaunâtre dans la partie supérieure, blanchâtre dans l'inférieure. Antennes : les deux premiers articles testacés ; le troisième noir , ainsi que le style. Thorax à petits poils noirs; côtés à duvet blanchâtre et poils jaunes. Abdomen d’un brun-noirâtre, à petits poils noirs; premier segment et base du deuxième à poils jaunes; ventre à poils jaunes ; partie antérieure des segments testacée ; oviductus châtain, à dernier article noir. Cuillerons jaunes, à poils jaunes. Ailes d'un brun grisâtre, à base et bord extérieur plus foncés. De la Nouvelle-Hollande. Muséum. 2. HIRMONEURA CHILENSIS, Nob. Thorace nigro; scutello, abdomine, pedibusque testaceis. Alis fuscanis. (Tab. 2, fig. 8.) Long. 4 ‘/, 1. . Trompe noire, menue, trois fois aussi longue que la hauteur de la tête, abaissée sous le corps; lèvres terminales peu distinctes ; labre et soies maxillaires testacés, n’atteignant que les trois quarts de la longueur de la trompe. Palpes courts, ferrugineux. Face convexe, ( 298 ) testacée, à duvet grisâtre. Front très-étroit, presque linéaire au milieu , un peu élargi en-dessus et en-dessous , noir , à duvet.rous- sâtre. Antennes testacées ; troisième article assez alongé, conique. Yeux très-velus de poils roussâtres. Côtés du thorax à poils roux. Premier segment de l’abdomen et petite tache dorsale au second, noirâtres : une ligne noirâtre à la base des troisième et quatrième. Du Chili. M. Gay. Muséum. 3. HiRMONEURA NIGRIPES, ÎVob. Nigra. Thoracis lateribus , abdominisque incisuris flavi-pilo- sis. Pedibus nigris. Alis fuscanis , limbo interno subhyalino. Long. 7 1. Q@. L'individu type de cette espèce a eu des parties collées qui font soupconner qu’elles n’appartiennent pas toutes à la même espèce. La tête, qui paraît avoir été collée, et dont le front est couvert de colle, appartieut peut-être à une Némestrine ou à une Pangonie. La trompe est menue, abaissée perpendiculairement, un peu plus longue que la hauteur de la tête, à lèvres terminales peu distinctes. Les yeux sont nus. Les nervures des ailes ne diffèrent pas de celles de l'A. Novæ-Hollandie. Patrie inconnue. Muséum. 7e TRIBU. XYLOTOMES, XYLOTOMÆ. Trompe menue et alongée. Premier article des antennes alone tente EEE eee - ee setbeles sessesses. 1° XESTOMYZE. Corps étroit. 2. THÉRÈVE. Style des an- Troisième | tennes peu dis- na rbicle desan Jébnet. Corps large, édtrte ee tennes nu. fort velu.…. … BE EXAPATE. Style des antennes de trois épaisse, articles distincts............ 4. RUPPELLIE. Troisième article des antennes velu. Pieds antérieurs alongés. ..,.;:....,.,. des 015 NCHIROMYZE: { 299 ) Cette tribu est voisine , mais distincte de la suivante , particu- lièrement par le style des antennescourt et souvent peu distinct» par les palpes ordinairement d’un seul article cylindrique , à extrémité renflée et arrondie , et par les deux pelottes des tarses. Elle présente peu de modifications. Concentrée dansle seul genre Thérève, en Europe, elle offre un peu plus de diversité parmi les espèces exotiques qui, d’ailleurs, ne sont nombreuses que dans ce même genre. Nous comprenons dans cette tribu les Xestomyzes , que leur trompe alongée a fait placer parmi les Bombyliers, mais qui, par les autres caractères, ont plus de rapports avec les Xylo- tomes. Les Ruppellies et les Chiromyzes se distinguent surtout par la conformation de leurs antennes. La répartition géographique des Xylotomes présente les trente espèces exotiques de Thérèves, répandues sur les dif- férentes parties du globe; les trois Chiromyzes sont propres à l'Amérique; les deux Xestomyzes et l'unique Ruppellie appar- tiennent à l'Afrique. 1. G. XESTOMYZE, XEsromyza, Wied., Macq. S. à B. Ce genre, qui a été compris jusqu'ici dans la tribu des Bom- byliers parce que la trompe est alongée, nous paraît mieux placé parmi les Xylotomes, à cause du peu d'importance de ce caractère, par la raison que les ailes ont cinq cellules posté- rieures, et que le corps n’est pas velu, comme dans les premiers. Les deux espèces connues sont d’Afrique. 1. Xesromvyza Lucusris, Wied., Macq. Nigra nitens. Halteribus coccinelleis. Alis infumatis, costa maculisque flavidis. (Tab. 4, fig. 2.) La description de M. Wiedemann ne fait pas mention du sexe. Un individu © du Muséum, rapporté du Cap, par Delalande , dif- fêre de cette description par le thorax sans lignes jaunâtres. {300 ) 2. G. THÉRÈVE, Tuereva, Latr. Nous connaissons environ trente espèces de Thérèves exoti- ques (un peu plus qu’en Europe). Elles présentent peu de modi- fications organiques. Cependant le corps est plus ou moins étroit ; la face est tantôt nue , tantôt couverte de poils; elle est alongée dans la T°. inconstans, Wied. Les ailes varient assez dans la disposition de leurs nervures : la deuxième cellale sous- marginale est quelquefois appendiculée; la petite nervure qui sépare la cellule basilaire externe de la première postérieure est située plus ou moins avant dans la longueur de la discoïdale; celle-ci, dans la T. thoracica , Nob., n’a pas sa base en pointe comme les autres, mais appuyée sur une nervure transversale; la quatrième postérieure, ordinairement ouverte, est quel- quefois fermée; enfin, cette dernière, dans la T. notabilis , Nob., est divisée en deux par une nervure transversale fort anomale , et qui est peut-être accidentelle, cette espèce n'étant encore représentée que par un seul individu. Les Thérèves exotiques se répartissent à-peu-près en nombre égal en Afrique, en Asie , et dans les deux Amériques. L’Austra- lie n’en compte encore qu’une seule, mais c’est l'espèce la plus remarquable par sa grandeur, la T. bilineata, Fab. MM. Webb et Berthelot ont trouvé dans les iles Canaries deux espèces européennes , les T. plebeia et annulata. 1. THEREVA THORAGICA , Nob. Thorace rufo. Abdomine pedibusque nigris. Alis subhyalinis : nevris fuscano marginatis. (Tab. 5, fig. 1.) Long. 3 1. ©. Face à duvet blanc. Front noir. Antennes fauves ; troisième article brunâtre. Thorax et écusson d’un fauve vif. Les deux premiers seg- ments de l'abdomen à bord postérieur blanchâtre. Jambes sans soies; ongles et pelottes des tarses fort petits. Aiïles : quatrième cellule pos- ( 301 ) térieure fermée ; base de la discoïdale non formée en pointe, mais carrée et étroite; petite nervure transversale située près de la base de la discoïdale. De l'Égypte. Muséum. 2. THEREVA OLIVIER, Nob. Nigra, albido pubescens. Abdominis segmento secundo albo marginato. ÂAlis hyalinis, apice fuscano. Long: 4% L ©. Corps étroit. Trompe un peu saillante. Palpes jaunes. Face et front à duvet blanc , sans poils; ce dernier à tache rhomboïdale d’un noir luisant ; une autre tache noire au vertex. Les antennes manquent. La bande blanche du deuxième segment de l'abdomen est au bord postérieur. Jambes dénuées de soies; cuisses et jambes antérieures et postérieures d'un fauve obscur. Pieds postérieurs noirs ; ongles et pelottes des tarses très-petits. Balanciers bruns ,; à tête blanchätre. Ailes : le tiers postérieur brunâtre ; un peu d’hyalin au milieu des cellules ; quatrième postérieure fermée. De Bagdad. Olivier. Muséum. 3. THEREVA APPENDICULATA, Nob. Albido pubescens. Abdominis incisuris flavidis. Pedibus flavis. Alis albis. ( Tab. 5, fig. 3.) Long. 4 FT 1407 Face et front à duvet et poils blancs : ce dernier sans tache noire. Antennes noirâtres ; premier article à poils blancs. Thorax à lignes peu distinctes. Cuisses brunâtres , à duvet blanc ; jambes sans soies , mais à poils fins et nombreux du côté postérieur. Balanciers jau- nâtres. Ailes blanches , à base, bord extérieur et nervures margi- nales jaunâtres ; deuxième cellule sous-marginale appendiculée à sa base ; quatrième postérieure ouverte. Du Brésil. Muséum. { 302 ) 4. THEREVA SENILIS, Wied. — Bibio id., Fab. Thorace plumbeo. Abdomine albo-sericeo. Pedibus nigris. Alis flavido-limpidis. Nous rapportons à cette espèce un individu du Muséum qui dif- fère de la description de Wiedemann et de Fabricius par la couleur fauve des jambes. Il a la face et le front nus, et la quatrième cellule postérieure des ailes largement ouverte. Du Brésil. Delalande. Muséum. 5. THEREVA NOTABILIS, Nob. Fuscana. Abdomine maculis dorsalibus nigris. Alis cellulis posticis sex. (Tab. 5, fig. 4.) Long. 4 $/ Fr04 Trompe saillante. Face cendrée. Front peu rétréci postérieurement d’un gris jaunâtre en avant , brunâtre en arrière. Antennes fauves ; les deux premiers articles à soies noires ; le troisième à petit style noir, incliné. Thorax à bandes peu distinctes; écusson jaunûtre. Abdomen d’un fauve brunâtre, bordé de poils noirs surtout vers l'extrémité ; premier segment grisâtre, sans tache ; celle du deuxième au milieu du segment; celle des troisième et quatrième au bord anté- rieur. Pieds fauves ; jambes armées de soies. Balanciers fauves. Ailes un peu jaunâtres au bord extérieur, grisâtres à l’intérieur ; quatrième cellule postérieure divisée en deux par une nervure transversale. Du Chili. M. Gay. Muséum. 6. THEREVA LUGUBRIS, Nob. Nigra subnitida. Alis fuscis. (Tab. 5, fig. 2.) Long. 4 37 0 Trompe saillante. Face et front nus (peut-être dénudés) ; ce der- nier sans tache luisante ; un peu de duvet blanc sur les côtés. An- tennes noires ; les deux premiers articles à poils très-courts ; troisième manque. Thorax sans bandes (peut-être dénudé ). Pieds noirs , nus. (-303 ) Ailes d’un brun noirâtre ; cellule discoïdale assez étroite et alongée ; quatrième postérieure ouverte ; anale fermée avant le bord de l'aile. Du Chili. M. Gay. Muséum. Cette espèce diffère des autres par la saillie de la trompe, par la nudité apparente de la face, du front, des antennes, par l'absence de taches luisantes au front, et par les pieds dénués de soies. 7. THEREVA CHILENSIS , Nob. Atra, albido tomentosa. Abdomine incisuris albidis. Tibis testaceis. Long. 2 ‘/, 1. ©. Face et partie antérieure du front blanches’, presque nues ; la pre- mière courte. Antennes noires , insérées en-dessous de la moitié de la hauteur de la tête : les deux premiers articles presque également courts, à poils courts ; troisième peu alongé. Thorax à bandes peu distinctes. Abdomen: les quatre derniers segments courts, à bord postérieur rougeâtre et duvet blanc. J ambes antérieures brunes. Ailes à fond blanchâtre et nervures noires, légèrement bordées de brun ; tache stigmatique brune , petite. Du Chili. Muséum. 8. THEREVA RUFICORNIS, IVob. Nigra. Antennis rufis. Abdominis apice rufo. Alis hyalinis, macula fuscana. Long. 3. 1. d. Face et partie antérieure du front noires. Antennes : les deux pre- miers articles fauves; le troisième manque. Abdomen : septième segment et organes sexuels fauves. Pieds antérieurs d’un fauve bru- nâtre; tarses bruns: les autres manquent. Balanciers noirs. Aïles hyalines ; base et bord extérieur jaunâtres ; nervures brunes; une petite tache brunâtre à la base des deuxième cellule sous-margi- nale et postérieure. À ( 304 ) Cette espèce qui se trouve à côté de la précédente dans la collection du Muséum, lui ressemble beaucoup, et n’en est peut-être qu’une variété; cependant les différences qui l’en distinguent paraissent spécifiques. De la Caroline. Muséum. 9. THEREVA HOEMORRHOIDALIS , Bosc. Nigra. Abdominis apice rufo. Alis hyalinis. Long. 5. 1 Y. Face et partie antérieure du front à duvet blanc. Antennes noires ; premier article un peu alongé , garni de soies. Le troisième manque. Thorax à duvet un peu ardoisé ; une bande dorsale et deux taches latérales noires: côtés à duvet et poils blancs. Abdomen à léger duvet blanc sur les côtés et en-dessous; septième segment et organes sexuels fauves, velus en-dessous. Pieds fauves; cuisses noires, à duvet blanc: jambes garnies de petites soies; extrémité des anté- rieures noire, ainsi que les tarses. Balanciers noirâtres. Ailes hya- lines, un peu jaunâtres, ainsi que les nervures; quatrième cellule postérieure fermée. De la Caroline, rapportée et étiquetée par Bosc./Muséum. 3. G. EXAPATE, Exapara, Nob. Corps large, velu. Tête hémisphérique, de la largeur du corps. Face et front velus. Des ocelles. Antennes de la longueur de. la tête ; premier article cylindrique velu, un peu alongé; deuxième cyathiforme, velu; troisième conique , un peu plus long que le premier , terminé par un style fort court, de deux articles. Abdomen ovale, déprimé, assez court. Pieds assez menus. Ailes à quatrième cellule postérieure el anale fermées. Nous formons ce genre pour un Diptère qu’à sa forme et à sa fourrure épaisse , nous avons pris d'abord pour un Anthrax, et auquel nous avons reconnu ensuite les principaux caractères des Thérèves. Ces caractères fixent sa place dans la tribu des Xylo- ( 305 } tomes , mais il n’était pas possible de le considérer comme une Thérève. C’eût été méconnaitre l'importance des différences qui changent totalement le faciès, et le confondre avec des Diptères dont la nature l’a nettement distingué. La formation d'un nou- veau genre pouvait seule le placer convenablement. Le nom que uous lui donnons fait allusion à son apparence trompeuse. Ce Diptère a été trouvé en Sicile , et nous a été communiqué par M. Pilate , jeune entomologiste distingué. 1. EXAPATA ANTHRACOIDES , Nob. Corpus fulvo hirtum. ( Tab. 5, fig. 7. ) Long. 4 1. 7. Face couverte de poils d’un beau fauve. Front de même ; les poils fauves sont bordés postérieurement et extérieurement de poils noirs. Vertex à duvet fauve et soies noires. Derrière de la tête, thorax et abdomen hérissés de poils fauves, sur un fond noir velouté; les deux derniers segments bordés de poils noirs; ventre presque nu, noir, à reflets grisâtres et incisions blanchâtres, interrompues au milieu ; un peu de poils blanchîtres fins et alongés. Cuisses noires ; antérieures et intermédiaires à longs poils jaunâtres, clair-semés ; jambes et tarses d’un jaune pâle, à petites soies noires ; un peu de noir à l’extré- mité des jambes et des articles des tarses:; les deux derniers articles de ceux-ci noirs. Balanciers noirâtres. Ailes un peu grisâtres ; ner- vures transversales légèrement bordées de brunâtre ; tache stigmatique brune, étroite; quatrième cellule postérieure fermée, avec pétiole, ainsi que l'anale. Ce singulier Diptère réunit à tous les caractères des Thé- rèves (et particulièrement les cinq cellules postérieures des ailes ) la forme du corps des Anthrax. De Sicile et vraisemblablement du Nord de l'Afrique. Elle m'a été communiquée par M. Pilate. 4, G. RUPPELLIE, Ruprpezia , W. ied., Macq. M. Wiedemann a formé ce genre caractérisé particulière- 20 ( 306) ment par le style de {rois articles des antennes, pour une seule espèce, À. semiflava , découverte en Egypte. (Tab. 5, fig. 5.) %. G. CHIROMYZE, Cairomyza, Wied., Macgq. Ce genre, dont les principaux caractères sont les antennes velues et les pieds antérieurs alongés, ne se compose encore que de trois espèces propres au Brésil et décrites par M. Wiede- mann. Nous en représentons l’antenne. (PI. 5, fig. 6.) 8e TRIBU. LepTipEs , LEPTIDES. Trompe longue, menue , couchée sous le corps..... 1. LAMPROMYIE. Yeux nus..... 2, LEPTIS. Palpes couchés Trompe sur la trompe. courte et é- Yeux velus.... 3. DASYOMME. Pr Palpes relevés. Cellule anale des ASS ÉELMÉC ee cesse ltelae ee 4. CHRYSOPYLE. Cette petite tribu présente moins d'espèces exotiques connues que d’européennes; plusieurs genres même, les Athérix, les Spanies, les Clinocères sont jusqu'ici entièrement indigènes et les autres sont mixtes, à l'exception du genre Dasyomme que nous avons formé pour une Leptide du Chili. Nous comprenons dans cette tribu le genre Lampromyie, qui ne s'y rattache que faiblement, mais qui diffère plus encore des tribus voisines. 4. G. LAMPROMYIE, LampromvyiaA, Macq. Depuis que nous avonsiformé ce[genre danslessuites à Buffon, nous avons trouvé parmi les Diptères rapportés des îles Cana- ries par MM. Webb et Berthelot une espèce nouvelle que nous avons décrite dans l'ouvrage publié par ces célèbres voyageurs. Dans les considérations que nous avons émises sur la place que tient ce genre dans l’ordre naturel, nous avons montré ( 307 ) comment il se refusait à entrer dans aucune des tribus connues des Tanystomes. Nous aurions dû ajouter , et nous le faisons ici, que malgré la longueur de latrompe, il se rapproche davantage, par l’ensemble de ses caractères et particulièrement par la con- formation des antennes et le nombre des nervures alaires , de la tribu des Leptides, et qu'il a surtout des rapports avec notre genre Vermileo dont il présente le faciès. La considération de la longueur de la trompe, ainsi que nous avons eu plu- sieurs fois l’occasion de le dire, ne doit pas être tenue pour importante, à cause des nombreux exemples de trompes longues dans les tribus où elle est habituellement courte, et vice vers: 1. LAMPROMYIA CANARIENSIS, Macq., Hist. des Canaries de Webb et Berthelot. Grisea. Thorace fasciis nigris. Abdomine nigro incisuris albis. Pedibus rufis. Alis fuscanis. (Tab. 3 bis, fig. 1.) Long. 5.1. #. Semblable à la L. pallida. Un point noir de chaque côté du front, près des antennes. Celles-ci noires; premier article brun. Thorax à trois bandes noires, contiguës; bandes latérales testacées; côtés jaunâtres, à taches noires, luisantes. Abdomen d’un noir luisant; incisions fauves, à reflets blancs. Pieds fauves ; cuisses postérieures brunes en-dessus. Aïles jaunâtres ; nervures bordées de brun; cellule anale fermée , sans pétiole. 2. G. LEPTIS, Lepris, Fab. Les espèces exotiques de ce genre, à l'exception d’une seule sur quinze à vingt, appartiennent à l'Amérique et pour Ja plu part à la Pensylvanie. Elles ressemblent plus ou moins à celles de l'Europe. La seule modification organique que nous ayons observée , est la moustache du L. mystacea, Nob. ( 308) 4. LeprTis MYSTACEA , Nob. Thorace fusco. Abdomine fusco, fasciis ferrugineis. Alis hyalinis, fasciis duabus apiceque fuscis. (Tab. 3 bis, fig. 2.) Long. 4. 1. ÿ. Palpes brunâtres, à extrémité ferrugineuse, menue, et poils blancs, Face blanche, couverte de poils blancs. Front antérieurement blane ; vertex noir. Antennes noirâtres; deuxième article à extrémité jau- nâtre ; troisième fort court. Thorax un peu velu. Abdomen : les bandes ferrugineuses au bord postérieur ; celles des deuxième, troisième et quatrième segments larges , rétrécies sur Les côtés ; celles des cinquième et sixième triangulaires ; celle du septième très-étroite; ventre ferru- gineux; les trois derniers segments noirs, à incisions ferrugineuses. Cuisses noirâtres , testacées en-dessus; jambes antérieures et inter- médiaires d’un jaune blanchâtre, à extrémité noirâtre; postérieures d’un testacé obscur. Balanciers obscurs. Ailes à base et bord extérieur un peu jaunâtres ; les bandes interrompues en zig-zag et sur les ner- vures transversales. De l'Amérique septentrionale. M. Bastard. Muséum. 2. Lepris Boscit, Nob. Ferruginea. Thorace nigro fasciato. Abdomine maculis dor- salibus nigris. Alis nervis fusco marginatis. Long. 3 ‘/,. L. &. Palpes ferrugineux. Face et front noirs. Antennes ferrugineuses; style noir. Les bandes noires du thorax presque contiguës; écusson à base brune. Pieds fauves ; jambes antérieures d'un jaune blanchâtre ; tarses antérieurs noirâtres; intermédiaires et postérieurs bruns, à premier article d'un fauve brunâtre. Balanciers fauves. Ailes un peu jaunâtres; bord postérieur légèrement bordé de brun; nervures lon- gitudinales bordées de brun vers l'extrémité ; les transversales égale- ment bordées; stigmate brun. De la Caroline. Bosc. Muséum. Cette espèce ressemble au L. strigosa, Meigen. ( 309 ) 3. G. DASYOMME,, Dasvomma, Noë. Caractères génériques des Leptis. Corps luisant. Trompe un peu plus longue que la hauteur de la tête. Palpes assez épais. Face arrondie, non saillante. Front assez large Z @. Yeux velus. Antennes insérées un peu plus bas que la moitié de la hauteur de la tête; les deux premiers articles un peu plus alongés, à soies plus alongées; style plus droit. Abdomen moins alougé, moins conique. Pieds peu alongés; ergots des jambes petits. Ailes : petite nervure transversale située à-peu-près au tiers de la longueur de la cellule discoïdale ; base de la qua- trième postérieure aussi large que celle de la cinquième. Un Diptère découvert au Chili par M. Gay présente les carac- tères propres aux Leptis, avec ces nombreuses différences qui ne permettent pas de le comprendre parmi eux. Nous le con- sidérons donc comme type d’un nouveau genre, dont le nom exprime l’un des caractères principaux , les yeux velus. D’après le nombre assez considérable d'individus des deux sexes rapportés du Chili par M. Gay, il paraît que l’espèce y est assez commune. 1. Dasyomma cÆRULEA, Nob. Thorace cærulescente. Abdomine cæruleo. Alis fuscis ; stig- mate nigro. (Tab. 4, fig. 1.) Long. 2 */3 L 7 Q. Soies de la trompe jaunâtres. Poils des yeux noirâtres. Antennes noires. Thorax et abdomen presque nus. Pieds noirs. Balanciers noirs. Stigmate des ailes grand, s'étendant sur les cellules médiastine et marginale. Du Chili. M. Gay. Muséum. 4. G. CHRYSOPYLE, CarysopyLa, Macq. M. Wiedemann , en décrivant le Leptis thoracica , Fab. , de ( 310 ) l'Amérique septentrionale , a négligé de mentionner la section de ce genre à laquelle il appartient , d’après la classification de Meigen que suit cet auteur. L’inspection que nous en avons faite nous a appris qu’il fait partie de la seconde section dont nous avons formé le genre Chrysopyle , et distinguée de la première par les palpes relevés, l'insertion des antennes au milieu de la hauteur de la tête , la cellule anale des ailes fermée, et quelques autres caractères. Le duvet doré qui revêt le thorax sur un fond noir velouté est encore une marque distinctive de ce genre ; et comme ce duvet se trouve aussi dans les Leptis ornata, fusca et basilaris, que nous ne connaissons que d’après les descriptions de Say et de Wiedemann, nous croyons qu'ils appartiennent aussi au genre Chrysopyle. 1. CarysoPpyLa THoracica. LEPris 1p., Fab., Wied. Atra. Thorace fulvo-piloso. Abdomine utrinque maculis ar- genteis. (Tab. 3 bis, fig. 3.) Ce joli Diptère diffère des espèces d'Europe par l'insertion des antennes vers le milieu de la hauteur de la tête. La femelle seule est bien connue. Un individu mäle que M. Wiedemann y rapporte sans certitude , et qui y ressemble, a, sur l'abdomen, des bandes jaunes, étroites, un peu interrompues au milieu, et les ailes sont assez hyalines, seulement branâtres au tiers du bord. De l'Amérique septentrionale. M. Bastard. Muséum. 9.e TRIBU. BOMBILIERS , Bomgrzraru. ( Tableau des genres.) 2e ieures , rarement à trois. EL RS 6 MIS TE 1. COLAX. Re dnetue 2. EXOPROSOPE. de l’abdomen séparés MR 3. TOMOMYZE. PE en nuit 4. SPOGOSTY LE. HR GAP EEE 5. ANTHRAX. La 8 2 SO RNEEET 6. CALLOSTOME. RSR re res es 7. MULION. , près de l'extrémité. 8. ENICE. Éd TOES 9. LITORHYNQUE. 10. COMPTOSIE, CCC CC ( 310 bis. ) 9.9 rainu, — BOMBYLIERS, BownyLriamr. o s Corps velu. Pieds menus; larses à deux pelottes petites, quelquefois nulles. Ailes à quatre cellules postérieures, rarement à trois t $ Trompe nulle. Bouche fermée, 3, article des antennes subglobuleux, Point d'ocelles, Ailes à nervures ar 1. COLAX, 1 : ee Face saillante. 3 3 EXOPROSOPE Sn or 3 cellules sous-| article des antenne 3 s, Segments de l'abdomen séparé : courte , quelquefois \ marginales aux {alongé, subulé par un étranglement. Pieds court 3. TOMOMYZF 3 nulle Sa) ailes ] ‘ Face plane, à moustache. 3.+ article des antennes court ÿ. SPOGOSTYLE \ntennes dis ; : - 5. ANTHRAX antes, Front large s cellules sous-marginales à 1. cellule postérieure fermée 6. CALLOSTOMEF (a SX meaue ( + article des{ 2-* article des antennes subuliforme. Deux on trois cellules sous-margin 7 MULION d 1e cellule pos-\ antennes alongé Vase 2 3) Ü 34 article des antennes cépoliforme. Ailes à nervure transversale inusitée, près de l'extrémité. 8. ENICE l 3.+ article des antennes court; style al 9. LATONUTYNQUE Ailes À trois cellules sous-marginales 10, COMPTOSIE, | 3. article des( Face plane. Insertion de c 11. ANISOTAMIF Trompe courte où antennes cépoli pea alongér | Ailes à deux }forme Ü Face saillante, Insertion des antennes basse 1#. VLÉSIOCERT llules sous-mar- ( 3.+ article des( 3 article des antennes conique , 13. LOMATIF ou sphérique 3,+ article des antennes sphérique 14. OGCODOCÉRE 4 cellules pos-( 3 cellules sous-marginale article des antennes peu longé; 3. pyriforme 15. ADÉLIDEE Yétemoins large J'érieures. Anten ans M Vu le court, | s cellules sous-marginales, 1 intennes alongé ; 3,+ comprimé, ordinairement subulé. 16. BOMBYLE F : n 3 cellules postérieures. 1. artiele des antennes trés-court ; 3.+ fusiforme, al »btus; point de style distinct. 17. USIE 3 cellules sous. Premier article des ant p + pyriform 18, PLOAS et Ü Premier article des antent troisième conique 19. CYLLENI À le 0. CORSOM Par rl } CORSOMYZE & cellules pos- / longues que ha tête.) pes 1 k a1. ENICONÈVRE rompe _menut térieures ix derniers articles des palpe 33. APATOMYZE gale longueur. r.*rarticle alongé ; 3, subulé s nus. 3. P | Dernier article HS ; 33. MÉGAPALPE Palpes velus. 3.* e des antennes Ja fusiforme 3 cellules sous marginales, palpes seul alo 24. DASYPALPE Antennes moins / ] longues que la tête, À (. Anteunes sans T'éte sussi large / {Premier article des |style distinct... 25. AMICTE que le thorax antennes alongé Antennes à style Palpes courte ses seu sen 26. THLIPSOMYZE ourts Trompe arquée 3° article des an- Premier article des |tenn vexe.… 27. CYCLORHY NQUE Trompe droite. 3. article des an- tennes fusiforme. . antennes court 38. PHTHIRIE jieds postérieurs alongés : hanches épaisses. . 29. SYSTROPE. Abdomen pétiolé 3 cellules pos- Trompe arquée. Antennes plus longues que ln tête; 1. article plus long térieures Abdomen ova- } que les autres loire Trompe droite, Antennes À peine de la le que le 3 TOXOPHORE ueur de In lêteÿ rare article 31, GÉRON noins long ( 311 ) Les deux genres Bombyle et Anthrax étaient primitivement très-naturels , très-distincts l’un de l’autre, et fondés, au moins en apparence , sur des caractères importants ; mais lorsque des groupes nouveaux vinrent se ranger autour d'eux et que Latreille institua les deux tribus dont ils sont les types, on ne tarda pas à reconnaître que la plupart de ces modifications tendaient à les rapprocher et à les confondre. Chaque caractère , différentiel d’une tribu se retrouva dans quelques genres de l'autre , et surtout depuis que les-explorations exotiques ont fait connaître un grand nombre de combinaisons organiques nouvelles, les limites s’effacèrent complétement. En effet, la trompe épaisse et courte des Anthrax s’atténue et s’alonge assez souvent, comme chez les Bombyles, et vice versä. Le front des mâles, large chez les premiers, se rétrécit fréquem- ment comme celui des derniers; l'insertion soit distante , soit rapprochée des antennes, ne présente pas plus de constance ; et il en est de même de la forme des yeux , ovale ou réniforme. Quant à la conformation du corps; autant elle établit de diffé- rences entre les Bombyles et les: Anthrax, autant les nom- breuses modifications qu’elle présente dans les genres inter- médiaires tendent-elles à confondre des deux tribus. Tout nous démontre donc l'impossibilité de les conserver , parce que les caractères sur lesquels elles sont fondées manquent tous de stabilité, Mais il en est tout autrement de ceux qu’elles ont en commun : la fourrure épaisse mais bien peu adhérente du corps; les écailles souvent argentées que: recouvre cette fourrure, la ténuité des pieds, la petitesse. des pelottes tarsales et le dégré de composition des nervures alaires, sont autant de liens qui les unissent entr’elles et qui les distinguent des autres Panystomes. Le caractère tiré des ailes surtout est d’une con- stance parfaite et leur appartient exclusivement ; nous voulons parler des cellules postérieures, au nombre de quatre au lieu de cinq. Si nous considérons la dégradation progressive qui se ( 312 ) manifeste sous ce rapport chez les Diptères, et qui est admi- rablement en harmonie avec celle que subissent simultané- ment les autres organes, nous ne pourrons méconnaître l’im- portance d’un caractère en apparence si insignifiant , et en même temps la place que ce groupe occupe naturellement dans la série, c'est-à-dire entre ceux qui ont cinq cellules posté- rieures aux ailes et ceux qui n’en ont que trois. Il est vrai que le nombre des sous-marginales s’accroit assez souvent, qu’il est alors de trois et même quelquefois de quatre au lieu de deux» et que les ailes semblent gagner d’un côté ce qu’elles perdent de l’autre; mais ces cellules supplémentaires ne sont formées que de nervures transversales dont l'importance physiologique parait moins importante que celle des longitudinales , sans doute parce qu’elles communiquent moins directement avec la base d’où elles tirent leurs moyens d'action. D’après ces considérations, nous ne formons de ces Diptères qu'une seule tribu, qui semble peu naturelle à cause des deux types principaux qu’elle présente , mais qui nous paraît indi- visible depuis la découverte de toutes les modifications qui les lient entr’eux. Ce sont surtout les Bombyliers exotiques dont les organes se modifient avec plus de diversité. Ils se répartissent dans les trente-un genres dont nous composons la tribu , tandis que ceux de l’Europe , beaucoup moins nombreux, se concentrent dans dix groupes génériques. Sur près de trois cents espèces exoti- ques connues, en y comprenant celles; de la Barbarie, de l'Égypte et de l'Asie occidentale, qui se retrouvent en Europe, plus de la moitié appartient à l'Afrique , un tiers à l'Amérique, et le reste à l'Asie. L'Océanie n’en compte presque pas encore. 1 LDLAX, Corax. Ce genre présente un singulier assemblage de caractères : le faciès des Anthrax, point de cavité buccale ni de trompe, (313) comme la plupart des OEstrides , et les ailes à nervures dispo- sées comme dans les Némestrines, mais sans réseau. Il en résulte que la tribu de Diptères dont la trompe est le plus développée et celle où elle n'existe même pas, se lient entr'elles par ce genre intermédiaire. (Tab. 3, fig. 2.) Deux espèces exotiques, décrites par Wiedemann , le com- posent : l’uue du Brésil, l’autre de Java. 2. G. EXOPROSOPE, Exoprosopa, Nob. Caractères génériques des Anthrax. Face proéminente , plus ou moins conique. Antennes : troisième article ordinairement alongé , subulé; style distinct, ordinairement une fois moins long que cet. article. Ailes : trois cellules sous-marginales , quelquefois quatre. Nous considérons comme génériques ces caractères qui dis- tinguent un assez grand nombre d’espèces comprises jusqu'ici dans le genre Antbrax, et leur réunion constante ajoute à leur importance. Le nom que nous donnons à ce genre exprime la proéminence de la face. Ce groupe, supérieur aux autres Bombyliers par le déve- loppement des antennes et par une nervure de plus dans les ailes, l’est également par la grandeur qu'atteignent généra- lement les espèces qui le composent. Ce genre présente quelques modifications organiques assez remarquables. La trompe est alongée dans l'E. singularis ; les palpes sont contournés en spirales dans l'E. erythrocephala ; les cuisses et les jambes sont garnies, dans l’A. pennipes , d’une sorte d’écailles membraneuses , étroites à la base, assez larges à l'extrémité, qui est un peu sinuée, vue au microscope. Les ailes ont la cellule marginale divisée en deux par une nervure transversale dans l'O. oculata ; la troisième sous-marginale est également divisée en deux dans plusieurs espèces , telles que VO. erythroceph ela, Srvillei, cerberus: La première posté- 314 | rieure l’est aussi dans le singularis, la deuxième dans le vari- nevris, la troisième dans le pentala. La première postérieure est fermée daus le lugubris, le bagdadensis, l'Olivierii ; presque fermée dans l’oculata ; la discoïdale a le bord intérieur très- sinueux dans l’argyrocephala , le Des et, de plus, appen- diculé dans le varinevris. - Malgré la constance avec laquelle ces nervures se présentent généralement dans les individus de la même espèce, nous avons observé et représenté quelques légères anomalies acci- dentelles. Les couleurs des ailes sont très-diversifiées et contribuent à la distinction des espèces. Les Exoprosopes, qui ne comprennent qu'un petit nombre d'espèces européennes, en comptent plus de soixante exotiques, dont environ la moitié appartient à [l'Afrique , le tiers à l'Asie , et le reste à l'Amérique septentrionale , à l'exception de deux Brésiliennes. A. Ailes à quatre cellules sous-marginales. 4. Exoprosopa AuDouINIT , Nob. Nigra. Thorace flavo hirto. Abdomine duabus fasciis albis. Alis basi margineque externo-fuscis. (Tab. 16, fig. 1.) Long. 7 ‘/, L . Face et front bruns, à duvet fauve. Antennes noires. Écusson tes— tacé. Abdomen : la première bande de duvet blanc au bord antérieur du troisième segment; la deuxième plus étroite au bord antérieur du sixième; les autres segments à petits poils noirs ; les côtés des trois premiers bordés de poils jaunes; les autres de poils noirs: ventre noir, à incisions et reflets blancs. Pieds noirs. Balanciers bruns. Ailes : le bord brun fondu avec le reste; quatre cellules sous-mar- ginales. Des Indes orientales. Muséum. ( 315 ) 9. ExoPROSOPA SPHINX. ANTHRAX 1D., Fab., Wied. Omnino flavo hirta. Alis fuscis. Pedibus testaceo-flavidis. Ces auteurs ne font pas mention de sexe. Le seul individu que nous avons observé est une femelle. La face est testacée, à duvet jaune. Le front est noir, à duvet jaune et poils noirs. Les jambes ne sont pas noires du côté intérieur. Les ailes ont quatre cellules sous- marginales disposées comme dans la pl. 16, fig. 7. De Pondichéry. Muséum. 3. ExoProSoPA OBLIQUA, Nob. Nigra, flavo hirta. Scutello lateribusque abdominis testaceis. Alis dimidiato-fuscis, sinu magno. (Tab. 16, fig. 8.) Long. 4 ‘/, 1. ©. Thorax et abdomen en partie dénudés; ce dernier à bandes blanches sur chaque segment, et des taches latérales, testacées, sur les quatre premiers; côtés bordés de poils jaunes sur les premiers , et de noirs sur les derniers ; ventre fauve, à poils jaunes. Pieds noirs. Balanciers jaunâtres. Ailes : quatre cellules sous-marginales. De l'ile de Timor. Muséum. 4. Exoprosopa TANTALUS. ANTHRAx 1D., Fab., Wied., Macq. Nigra, rufo hirta. Abdomine atro ; fascià maculisque qua- tuor niveis. Alis fuscis. Ces auteurs n'ont pas distingué les sexes. Nous avons observé les différences sexuelles qui sont légères et qui consistent dans un organe copulateur peu développé dans le mâle et un oviductus peu saillant dans la femelle. Le front est un peu plus large dans cette dernière. De Java et de Tranquebar. Muséum. 9. EXOPROSOPA ERYTHROCEPHALA. ANTHRAX ID., Fab., Wied., Macq. Nigra. Abdomine cyaneo. Capite fulvo. Alis nigris ; guttà, fascid apiceque limpidis. (Tab, 16, fig. 4, et Tab. 19, fig. 2) ( 316 ) Cette espèce varie beaucoup sous le rapport des taches hyalines des ailes. Dans les mâles, qui sont plus petits que les femelles, la bande transversale est moins large et est ordinairement formée de trois taches ; elle l’est de deux dans la plupart des femelles. Il ya aussi quelque diversité dans la deuxième cellule sous-marginale ; dont la base forme un angle plus ou moins ouvert. Dans un indi- vidu du Muséum, la base de cette cellule en présente une petite supplémentaire. Cetie espèce se trouve dans la plus grande partie de l’'Amé- rique méridionale. Commune au Brésil et à la Guyane. M. Durville l’a trouvée à la Conception, au Chili. 6. EXOPROSOPA CERBERUS. ANTHRAX 1D., Fab., Wied. Nigra. Thorace rufo hirto. Abdominis basi apiceque fascüis, medio maculis transversis niveis. Alis fusco varüis. Ces auteurs n'ont pas fait mention du sexe, Un individu du Muséum est une femelle. Comme les ailes n'en sont pas conformes à la des- cription ; nous les représentons pl. 16, fig. 5. Il y a quatre cellules sous-marginales. Du Brésil , au midi de la capitainerie de Goyaz. 7. EXOPROSOPA PROSERPINA. ANTHRAX 1D., Wied. Nigra. Collari rufo. Abdomine fasciis maculisque albis. Alis nigris ; fascid abbreviatà, quttulis duabus apiceque limpidis ; hoc punctis nigris. M. Wiedemann n'a fait mention ni du sexe ni de la patrie. Nous avons observé les deux sexes, qui ne se distinguent entre eux que par les différences ordinaires. Les ailes sont assez variables dans la gran- deur des taches hyalines. De St.-Domingue et de Cuba. MM. de la Sagra et Poey. Muséum et collection de M. Serville. 8. EXOPROSOPA ALBICINCTA, Nob. (347) Nigra , flavo hirta. Scutello testaceo. Abdomine albo fasciato. Alis : parte externd fuscû , internà fuscanä. (Tab. 16, fig. 7.) Long. 5 1. Q. Face peu saillante, arrondie , à poils fauves, ainsi que le front. Antennes noires. Thorax et abdomen (en partie dénudés), ce dernier à bord antérieur du troisième segment blanc; des vestiges de poils blancs sur les côtés des autres ; les trois premiers bordés extérieure- ment de poils jaunâtres ; les autres bordés de poils noirs. Pieds noirs. Balanciers bruns. Ailes : la moitié brune , fondue avec la brunâtre ; quatre cellules sous-marginales. Patrie inconnue. Muséum. AA. Trois cellules sous-marginales. 9. ExOPROSOPA PANDORA. ANTHRAX 1D., Fab., Meig. Nigra. Abdomine fasciis interruptis argenteis. Alis fusco- nigris , maculis fenestratis ; apice margineque postico profundè sinuato hyalinis. Cette espèce se trouve au nord de l'Afrique comme au midi de l'Asie occidentale et de l’Europe. La face est saillante. Le troisième article des antennes est subulé. Les ailes ont la première cellule pos- térieure fermée. 10. ExXOPROSOPA ALBIVENTRIS, MNVob. Nigra. Thorace flavo hirto. Abdomine segmentis quatuor primis albo, ultimis flavido tomentosis. Alis basi margineque externo rufis. (Tab. 18, fig. 10.) Long. 6 1. Y. Face et base du front à poils fauves: partie postérieure du dernier à poils noirs. Antennes noires. Écusson testacé. Abdomen: cin- quième, sixième et septième segments à duvet jaunâtre. Pieds noirs. Balanciers jaunûtres. De l'ile de Scio. Olivier. Muséum. (38) Nous rapportons à la même espèce des individus d'Arabie qui n’en diffèrent que par une taille moindre et des ailes moins colorées. 11. ExOPROSOPA ARGYROCEPHALA, Nob. Nigra. Capite argenteo. Thorace flavo hirto. Abdomine albo fasciato. Alis margine externo fusco. (Tab. 18, fig. 5.) Long. 6 ‘/, L Y. Trompe saillante. Face et front couverts de duvet ou d'écailles argentées ; la première à reflets jaunes ; vertex noir. Antennes noires; style assez court et un peu épaissi. Thorax à quatre bandes de duvet blanchätre peu distinctes, sous les poils jaunes; côtés testacés; une tache argentée de chaque côté, entre les hanches antérieures et in- termédiaires. Écusson testacé. Abdomen : les bandes de duvet blanc au bord antérieur des segments, bordées de duvet fauve, nuancé avec le noir qui termine chaque segment. Pieds testacés ; tarses noirs. Balanciers jaunâtres. Ailes : le bord s’étend jusqu'aux trois quarts de la longueur : nervures intérieures bordées de brun. Nous le croyons du nord de l’Afrique , et nous y rapportons un individu plus petit et surtout plus étroit qui vient du Por- tugal. Muséum. 12. ExoprosopA LUTEA , Nob. Flavo hirta. Thorace nigro. Abdomine rufo. A lis parte externà rufà , internä fuscand ; puncto centrali fusco. (Tab. 17, fig. 11.) Long. 6. 1. Q. Face et front à petits poils fauves ; partie postérieure de ce dernier à petits poils noirs. Antennes : les deux premiers articles testacés ; troisième manque. Écusson testacé. Abdomen : les trois premiers segments à petite tache au milieu. Pieds fauves; tarses noirûtres. Balanciers fauves. Ailes : la petite tache brune à la base de la cellule discoïdale. Du nord de l'Afrique; elle se trouve aussi en Espagne. Muséum. ( 319 ) 13. ExOPROSOPA VARINEVRIS, Nob. Nigra. Thorace rufo hirto. Abdomine flavido hirto. Seutello testaceo. Alis fuscis, nevris nigro marginatis. (Tab. 17, fig. 8.) Long. 5 61 7 Q. Trompe non saillante. Face avancant en cône; face et front tes- tacés, à duvet et petits poils roussâtres. Antennes noires ; style dis- tinct. Premier segment de l'abdomen à poils jaunâtres , alongés sur les côtés. Balanciers noirs, à tête blanchâtre à l'extrémité. Ailes : le centre des cellules moins obscur et quelquefois hyalin ; trois sous- marginales (la nervure qui sépare la deuxième de la troisième quel- quefois incomplète) ; une petite cellule supplémentaire dans la troi- sième postérieure (cette petite cellule quelquefois subdivisée elle- même). D’Alger. Muséum. \ 14. Exorrosopa BOvVEI, Nob, Flavido hirta. Thorace nigro. Abdomine rufo. Alis fuscanis, duobus punctis, apice limboque interno sublimpidis. (Tab. 17, fig. 10.) Long. 6 L @. Trompe ne dépassant pas l’épistome. Face et front bruns, à petits poils fauves. Antennes : premier et deuxième articles fauves; troi- sième noirâtre , à style distinct, une fois moins long que l’article. Écusson testacé. Premier segment de l'abdomen noir au milieu ; deuxième à petite tache noire au milieu. Pieds testacés ; tarses noi- râtres. Balanciers jaunes. Ailes : les petites taches pâles à la base de la première et de la quatrième cellules postérieures ; la partie bru- nâtre échancrée dans la cellule discoïdale. D'Égypte. M. Bové. Muséum. 15. ExoprosopA sINGULARIS, Nob. Fuscana , flavido hirta. Alis basti flavidis , medio fuscanis, apice limpidis , punctis fuscis. (Tab. 17, fig. 3.) ( 320 ) Long, JO Trompe plus longue que la tête. Face et front testacés, à duvet jaune. Antennes : les deux premiers articles testacés; troisième noir. Thorax à deux bandes longitudinales noirâtres. Tarses antérieurs noirâtres. Balanciers jaunâtres. Ailes : des points brunâtres sur la jonction des nervures. Dans les quatre individus que nous avons observés, la première cellule postérieure est divisée en deux par une nervure transversale vers les trois quarts de la longueur de la cellule discoïdale, anomalie qui ne paraît pas être accidentelle. D'Arabie. Olivier. Muséum. Nous rapportons à celte espèce un individu qui ne diffère de cette description que par les couleurs plus foncées, surtout des ailes , dont la base et la moitié extérieure sont brunes; il a été rapporté de Tanger par M. Goudot. 16. ExoProsopa oLivieRi1, Nob. Testacea , flavo hirta. Thorace nigro. Alis fuscanis , basi lim- boque externo flavido ; cellulà posticä prima clausà. (Tab. 17, fig. 4.) Long 51". 4500. Ecusson testacé. Un peu de noir aux trois premiers segments de l'abdomen , au milieu du bord antérieur. Pieds fauves ; tarses noi- râtres. Ailes : une petite tache brunâtre, peu distincte à la base des troisième et quatrième cellules postérieures. D'Arabie. Olivier. Muséum. 17. Exoprosopa LucuBris, Nob. Thorace nigro , flavido hirto. Scutello abdomineque testaceis. Alis fuscis, nervis rufo marginatis ; maculis duabus albidis. (Tab. 17, fig. 1.) Eong. 7er Face et front fauves. Antennes : premier article fauve ; les autres (321) noirs. Abdomen : les quatre premiers segments ont une tache noire, centrale, hémisphérique, dont la base est au bord antérieur des seg- ments ; ventre entièrement fauve. Pieds fauves. Balanciers jaunâtres. Ailes d'un brun foncé; la première tache couvre la partie postérieure de la cellule discoïdale et se prolonge sur la troisième postérieure ; la deuxième tache est au bord intérieur près de la base de l'aile. D’Arabie. Olivier. Muséum. 18. ExoPROSOPA BAGDADENSIS, Nob. Testacea , flavo hirta. Thorace nigro. Alis basi flavidis, fascià obliqué fuscanä, apice limpidis; cellulà posticà primä clausà. (Tab. 17, fig. 5.) Long. 7 1. ©. Trompe un peu saillante. Face nn peu proéminente, à duvet jaune , ainsi que le front. Antennes : les deux premiers articles tes- tacés ; troisième noir. Ecusson testacé, comme l'abdomen et les pieds. Balanciers jaunes. Ailes : première cellule postérieure fermée assez loin du bord de l’aile; quelques taches brunâtres à la base des cellules. De Bagdad. Olivier. Muséum. 19. ExoprosoPa NOTABILIS, Nob. Nigra. Abdomine chalybeo. Pedibus testaceis. Alis nigris ; maculä rotundä , puncto apiceque limpidis. (Tab. 17, fig. 7.) Long. 8 1. ©. Face et front bruns, à duvet blanchître ; ce dernier à poils noirs, Antennes noires. Bord antérieur et côtés du thorax à poils d’un roux vif. Balanciers noirs. Cette jolie espèce est voisine de l'A. apicalis, Wied., dont les pieds noirs sont lanugineux; peut-être est-ce la femelle. M. Wiedemann n’a pas mentionné le sexe des individus qu'il a décrits. Sénégal. Collection de M. Serville. ( 322 ) 206. ExoPpROSOPA ROBERTIT, Mob. Nigra, flavo hirta. Abdominis lateribus rufis. Alis maculà centrali magnä, fuscä, excisä. (Tab. 17, fig. 9.) Long. -. 1. Y. Ecusson fauve. Les côtés des quatre premiers segments de l'abdo- men d’un fauve transparent, recouverts de poils jaunes; les bords des trois premiers à poils jaunes; les autres à poils noirs; ventre fauve. Pieds noirs. Balanciers jaunâtres. Ailes à base jaunâtre. Du Sénégal. M. Robert. Muséum. 21. ExXOPROSOPA SENEGALENSIS. Vob. Nigra. Capite rufo. Scutello testaceo. Alis fuscis, fascià apice- que limpidis. (Tab. 17, fig. 2.) Long. 7. 1. Q. Face fauve, à duvet jaune. Front fauve antérieurement, à petits poils noirs ; une petite tache brune au milieu. Antennes fauves; deuxième article noirâtre; troisième brièvement conique. Thorax (dénudé) ; des vestiges de poils jaunes sur les côtés ; une tache jaune de chaque côté du bord postérieur ; poitrine testacée. Abdomen (dénudé); des vestiges de poils blancs sur les côtés des deuxième et troisième segments, ainsi qu'aux bords postérieurs des suivants; côtés à poils noirs; deuxième à fond testacé sur les côtés et au bord postérieur. Cuisses d’un brun noirâtre; jambes et tarses d’un testacé foncé. Balan- ciers fauves. Ailes à bord extérieur testacé. Du Sénégal. M. Robert. Muséum. 992. ExOPROSOPA CONSANGUINEA , Nob. Nigra. Thorace anticè flavido hirto; scutello testaceo. Alis nigris ; puncto centrali apiceque griseis. Long. 6 ‘/,. 1. ©. Trompe menue , un peu saillante. Face et front d’un testacé obscur. à petits poils noirs , et duvet d'un gris roussâtre. Antennes : premier ( 323 ) article testacé. Thorax (dénudé\ , une petite bande de poils d'un blanc jaunâtre au-dessus de l'insertion des ailes; côtés à poils noirs. Abdomen (dénudé), côtés d’un testacé obscur; ceux du premier segment à poils roux ; ventre d'un brun noirâtre. Pieds noirs. Balan- ciers bruns. Ailes : outre la petite tache grise, centrale , il y en a une alongée à la base de la première cellule sous-marginale et un point à celle de la discoïdale. Du Sénégal. Collection de M. Serville. Cet Anthrax diffère peu de l'A. megerlei, Meig. , dont le bord antérieur , et les côtés du thorax ont des poils roux, et dont le ventre est fauve. Il n’en est peut-être qu’une variété. 93. EXOPROSOPA TRICOLOR , Nob. Nigra, flavido hirta. Scutello testaceo. Abdominis lateribus testaceis. Alis limpidis , basi rufis, fascià [uscä, obliquä, emar- ginatà (Tab. 17, fig. 12.) Long. 6 1. Q. Face à petits poils fauves ainsi que la partie antérieure du front; partie postérieure à poils noirs. Antennes noires. Abdomen (dénudé) ; les quatre premiers segments bordés de poils jaunes, les autres de noirs. Pieds noirs. Balanciers jaunes. Du Sénégal. Collection de M. Serville. 2%. ExoPROSOPA OcuLATA, Nob. Nigra, flavido-hirta. Alis basi, margine externo, maculis- que oculatis fuscis. (Tab. 16, fig. 6.) Long. 3 ‘/, 1 . Trompe saillante. Face et partie antérieure du front à poils jaunes : partie postérieure à poils noirs. Antennes noires; troisième article subulé, à article distinct. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés ) ; côtés du thorax à poils noirs, mélés de quelques jaunes. Côtés de l'abdomen bordés de poils noirs; premier segment bordé de (324) poils jaunes; ventre noir. Cuisses et tarses noirs; jambes testacées. Balanciers bruns. Ailes : cellule marginale divisée en deux par une nervure transversale; première postérieure presque fermée. Du Sénégal. Muséum. 95. ExoPROSOPA PUSILLA , Nob. Nigra, flavo hirta. Abdomine albo fasciato. Alis fuscis, punctis flavis ; apice margineque interno limpidis. (Tab. 18. fig. 7.) Long. 3 1. Q. Thorax et abdomen (en partie dénudés). ce dernier à bande blanche sur le troisième segment, et des vestiges de blanc sur les cinquième et sixième. Pieds noirâtres; jambes testacées. Balanciers brunätres. Ailes : la limite de la partie bruue à plusieurs sinuosités dont une profonde. Du Sénégal. Muséum. 26. EXOPROSOPA HEROS. ANTHRAX 1D., Wied. Flavido hirta. Abdomine albo fasciato. Alis limpidis, puncto et basi fuscanis. M. Wiedemann n’a décrit que le mâle. Nous avons observé les deux sexes qui ne se distinguent entr'eux que par les organes copu- lateurs. Dans cette espèce , les ailes sont gauffrées ; la base de la première sous-marginale est un peu moins reculée que celle de la première pos- térieure : la petite nervure transversale varie de position ; elle est située tantôt au tiers, tantôt aux deux tiers de la longueur de la discoïdale. Dans l’un des nombreux individus que nous avons observés , l’aile droite présente une seconde nervure transversale qui divise la pre- mière cellule postérieure comme dans l'A. singularis. (Tab. 17, fig. 3.) Du Cap. Muséum. 97. ExOPROSOPA MACULOSA. ANTHRAX 1D., Wied. ( 325 Nigra , flavido tomentosa. Abdomine albo fasciato. Alis basi fuscis , margine maculatis. Nous rapportons à cette espèce un individu qui diffère de la des- cription de M. Wiedemann en ce que le bord extérieur brun des ailes ne présente pas deux pelites taches hyalines. Cet auteur ne fait pas mention de sexe. L'individu que nous avons observé est mâle. L’écus- son est testacé, ainsi que les incisions de l'abdomen (dénudé). Les cuisses sont rougeâtres ; les jambes et les tarses noirs. La première cellule postérieure des ailes est fermée. Du Cap. Collection de M. Serville. 98. ExXOPROSOPA VENOSA. ANTHRAX ID., Wied. Nigra , flavido tomentosa. Abdomine albo fasciato. Venis ala- rum omnibus fusco limbatis. M. Wiedemann nefait pas mention de sexe. Nous avons observé les deux qui ne se distinguent que par les différences ordinaires. Du Cap. Collection de M. Serville. 29. ExoPpRoSOPA PENTALA, Nob. Nigra, flavo hirta. Scutello testaceo. Abdominis segmento secundo albo fasciato. Alarum basi fuscä, nervis transversis fusco marginatis. (Tab. 18, fig. 3.) Long. 5 1. Q. Bord antérieur de l’écusson noir. Le bord antérieur du deuxième segment de l'abdomen à petits poils blancs, ainsi que le dernier ; les autres à poils jaunes; des vestiges de poils blancs sur les côtés des troisième et quatrième. Pieds d’un testacé obscur. Balanciers brunä- tres. Ailes : troisième cellule postérieure divisée en deux par une nervure transversale. Dans l'individu que nous avons observé, à l’aile droite, la deuxième cellule sous-marginale et la première postérieure présentaient (a et c), une petite nervure transversale près de sa base : à l'aile gauche, la ( 326 } deuxième postérieure avait une petite nervure (b) transversale, égale- ment près de sa base. Du Cap. Delalande. Muséum. Cet Anthrax a des rapportsavec l’A.varinevris, Nob., d'Alger; et n’en est peut être qu’une variété. Il a le corps plus large. 30. ExoprosOPA CAFFRA, Nob. Nigra, flavo hirta. Scutello, margineque abdominis testaceis. Alis dimidiato fuscis; puncto fusco in parte limpidä. (Tab.18, fig. 9.) Long. 5 1. ©. Face et partie antérieure du front testacées ; ce dernier à poils noirs. Antennes noires ; premier article testacé en-dessous. Thorax et abdo- men (en grande partie dénudés) ; les trois premiers segments à taches latérales testacées ; côtés de ces segments bordés de poils fauves ; les autres, de poils noirs : ventre testacé, à duvet blanchätre. Pieds noirs. Balanciers bruns. Ailes : la petite tache est à la base inférieure de la deuxième cellule postérieure. Du Cap. Delalande. Muséum. 31. EXOPROSOPA CAPENSIS. ANTHRAX ID., Wied. Flavido hirta et tomentosa. Abdomine albido fasciato. Alis l'uscanis , apice limpidis, fusco punctatis. M. Wiedemann ne fait pas mention de sexe. Nous avons observé des mäles. Dans cette espèce, la face est proéminente et le troisième article des antennes est subulé , à style distinet. La partie antérieure, noire des segments de l'abdomen est plus ou moins échancrée au milieu ; le pétiole de la troisième cellule postérieure des ailes est fort court. Du Cap. Muséum et collection de M. Serville. 32. ExopRosoPA PUNCrULATA , Nob. Nigra, flavido hirta. Scutello rufo. Alis margine externo punctisque fuscis. (Tab. 18, fig. 2.) Long. 6 1. Y. Thorax et abdomen (en partie dénudés). Bord antérieur de l'écus- son noir. Pieds d’un fauve brunâtre, à duvet jaunâtre ; tarses noirs. Balanciers brunâtres. Ailes : bord extérieur brun; les points brur sur les nervures transversales. Du Cap. Collection de M. Serville. 33. ExOPROSOPA PENNIPES. ANTHRAX 1D., Wied. Nigra. Abdomine submetallico. Alis nigris, apice limpidis. Tibiis posticis pennatis. (Tab. 19, fig. 3.) Suivant M. Wiedemann cette espèce est de Java. Nous y rattachons des individus rapportés du Cap par Delalande. Ils diffèrent de cette description par des poils roux aux côtés du premier segment de l'abdomen. Les épaules et l’écusson sont testacés. L'abdomen est d’un bleu foncé. Les écailles des cuisses postérieures ne garnissent que le tiers postérieur, Ces écailles, vues au microscope, vont s’élargissant de la base à l'extrémité qui est terminée carrément. 34. EXOPROSOPA BENGALENSIS, Nob. Nigra. Thorace flavido hirto. Abdomine albo hirto. Alis mar- gène externo punctisque tribus nigris. (Tab. 18, fig. 4.) Long. 5 1. ©. Face à petits poils jaunes. ainsi que le front. Antennes noires ; style distinct. Thorax et abdomen (en partie dénudés) ; côtés bordés de poils noirs; les deux premiers segments bordés de poils jaunes. Pieds noirs; jambes testacées. Balanciers noirs. Ailes : les taches noires sur les nervures transversales; troisième cellule postérieure longue , à pétiole très-court. Du Bengale. M. Roux. Muséum. 35. ExoPROsOPA JAVANA, Nob. Nigra. Thorace flavo hirto ; scutello testaceo. Abdomine albido ( 328) fasciato. Alis dimidiato fuscanis ; parte limpidä puncto fusco. (Tab. 18, fig. 6.) Long. 4 ‘/, 1. Q. Face et front à duvet fauve; ce dernier à poils noirs. Antennes noires. Abdomen assez court; les côtés bordés de poils noirs ; les deux premiers segments bordés de poils blanchâtres. Cuisses brunes ; jambes et tarses noirs. Balanciers bruns. De Java. M. Leschenault. Muséum. 36. ExoprosopaA uRAGUAYI, Nob. Nigra,flavo hirta. Scutello apice testaceo. Alis margine externo fusco. (Tab.18, fig. 8.) Long. 4 1. Q. Face et front à petits poils jaunes. Antennes noires. Abdomen (en partie dénudé); bord antérieur des segments à poils jaunes; ventre à incisions testacées. Pieds bruns. Balanciers jaunâtres. Ailes : partie brune assez étroite. Du Brésil, depuis l'embouchure de l’Uraguay jusqu'aux Mis- SiOnS. 37. ExoPRroSOPA SANCTI PAULI, Nob. Nigra, rufo hirta. Scutello margineque abdominis testaceis. Pedibus rufis. Alis margine externo fuscano. Long. 4 |. Z. Face et front fauves, à duvet jaune ; ce dernier à poils noirs dans sa moitié postérieure. Antennes : les deux premiers articles testacés ; le troisième noir. Abdomen : bord extérieur et incisions des segments testacés ; deuxième à bord antérieur blanchâtre. Tarses bruns. Balan- ciers jaunâtres. Ailes à base et bord extérieur d’un brunâtre roux, fondu avec la partie claire; première cellule postérieure fort rétrécie à l’extrémité; nervures comme dans l’Uraguayi. (Tab. 18, fig. 8.) Cette espèce ressemble à l'E. Uraguayi, mais les couleurs sont moins obscures. Ce n’en est peut-être qu’une variété. ue ( 329 ) Du Brésil, au nord de la Capitainerie de Saint-Paul. Muséum. 38. ExoPROSOPA FASCIATA, Nob. Nigra, flavido hirta. Scutello testaceo. Abdomine fasciisflavidis. Ano albo. Alis parte externä fuscä. (Tab. 17, fig. 6.) Long. 6 1. 9. Trompe menue, dépassant la face de la longueur de la tête. Face un peu saillante, à duvet jaunâtre, ainsi que le front. Antennes : premier article testacé. Pieds noirs. Balanciers bruns. Ailes : la partie brune s’affaiblissant par nuances et ensuite d’un brunâtre pâle jas- qu’au bord intérieur. Dans les différents États unis de l'Amérique septentrionale. Collection de M. Serville. Nousrapportons à cette espèce desindividus qui n’en diffèrent que par les pieds Lestacés. 39. ExOPROSOPA RUBIGINOSA, Nob. Atra, flavo hirta. Scutello testaceo. Alis fuscanis. (Tab. 18, fig. 11.) Loug. 5 ‘/, 1 . Face et front (dénudés) ; péristome testacé. Antennes noires. Thorax et abdomen (dénudés) ; les deuxième et troisième segments à tache latérale testacée ; les trois premiers bordés de poils jaunes ; les autres de poils noirs; ventre : les trois premiers segments à incisions testa- cées. Ailes : la couleur brunâtre graduellement plus foncée au bord extérieur. De Philadelphie. Collection de M. Serville. 40. ExOPROSOPA EMARGINATA, Nob. Nigra, flavo hirta. Scutello testaceo. Abdominis lateribus testa- .ceis; ano albo. Alis fuscis ; sinu marginis interni apiceque lim- pidis. ( 330 ) Long. 5 1. ©. Thorax et abdomen (en partie dénudés) ; côtés du premier à poils d’un fauve vif. Côtés de l'abdomen garnis de poils jaunes au bord antérieur de chaque segment, de poils noirs au bord postérieur ; les deux derniers à duvet blanc; ventre testacé, à poils jaunes. Pieds noirs. Balanciers bruns, à tête jaunâtre. Ailes : les nervures et les cou- leurs disposées à peu près comme dans l'A. frere pl. 17, fig. 12: mais sans fauve à la base. De Philadelphie. Collection de M. Serville. 41. ExOPROSOPA PHILADELPHICA , Nob. Nigra, flavo hirta. Scutello testaceo. Abdomine rufo fasciato ; ano rufo. Alis fuscis, fascià basali, maculà centrali, margine interno apiceque limpidis, sinuatis. (Tab. 18, fig. 1.) Lonp4s 07 al. QE Face à duvet fauve, ainsi que le front; celui-ci à petits poils noirs. Antennes noires; style distinct. Abdomen : cinquième segment entière- ment noir ; les deux derniers entièrement couverts de duvet roux; les deux premiers bordés latéralement de poils jaunes; les autres, de noirs ; ventre fauve, à poils jaunes. Pieds noirs. De Philadelphie. Collection de M. Serville. Cette espèce ne diffère guères de l'Emarginata que par l’ex- trémilé de l'abdomen rousse et par la disposition des couleurs des ailes. 3. G. TOMOMYZE, Tomouyza, Wied., Macq. Ce genre caractérisé surtout par la saillie de la face , par la disposition des antennes et par les segments séparés chacun par un léger étranglement , a pour type une espèce africaine. 1. Tomomyza ANTHRACOIDES, Wied., Macq. Nigra, nitens. Abdomine niveo notato. Alis infumatis. (Tab. 16, fig 9.) Du Cap. (6) 4. G. SPOGOSTYLE, SrocosryLum, Nob. Caractères génériques des Anthrax. Face sans saillie, cou- verte d’une moustache assez courte , s'étendant jusqu’à l’épis- tome. Front velu. Troisième article des antennes court, arrondi antérieurement ; style de deux articles distincts, cylindriques ; premier de la longueur de l’article ; deuxième un peu plus court, terminé par quelques petits poils. Abdomen court, terminé en pointe ©. Ailes trois fois aussi longues que l'abdomen; trois cellules sous-marginales ; première et deuxième appendiculées. Nous formons ce genre pour un Bombylier qui diffère des autres par ces caractères, et particulièrement par la moustache qui couvre la face, par le style des antennes, la brièveté de l’ab- domen et la longueur des ailes. Le nom générique exprime la conformation en pinceau du style des antennes. Ce Diptère a été rapporté du Brésil ou du Chili par M. Gaudi- chaud. 1. SPOGOSTYLUM MySTrAcEUM, Nob. Nigra. Thorace flavido tomentoso. Abdomine incisuris albo tomentosis. Alis basi fuscanis , punctis fuscis. Long. 6 1. ©. Trompe courte. Face plane, à petite moustache fauve, serrée, inclinée et ne dépassant pas l’épistome. Front à duvet d’un gris jau- nâtre et poils noirs. Antennes noires, courtes ; troisième article arrondi, à style de la longueur des antennes. Pieds noirs. Balanciers brunâtres. Ailes alongées ; les points bruns placés sur la base des principales cellules; trois cellules sous-marginales ; les deux premières appen- diculées à leur base. + Du Brésil ou du Chili. M. Gaudichaud. Muséum. 5. G. ANTHRAX , Anrarax, Linn., Fab., Latr., Meig, Wied., Macq. Face plane. Troisième article des antennes cépaliforme. Ailes à deux cellules sous-marginales. ( 332 ) Ce genre primitif que nous restreignons aux espèces distin- guées par ces caractères communs à la presque {otalité de celles de l'Europe, en compte actuellement plus de cent exotiques, répandues sur toutes les parties du globe et réparties ainsi qu'il suit : le tiers en Afrique, partagé assez également entre les parties septentrionales et le Cap, avec un petit nombre appar- tenant à la Nubie, au Sénégal et à la Guinée. Quelques-unes de l'Algérie se trouvent aussi en Europe (1). L’Asie en présente à peine vingt disséminées en Arabie, en Perse, au Bengale et à Java; et l’Australasie, deux ou trois. En Amérique, plus de cinquante espèces se partagent en nombre à peu près égal les deux grandes divisions, et se trouvent particulièrement au Brésil, au Chili , au Mexique et aux Etats-Unis. Ce genre fort homogène présente peu de modifications orga- niques, si ce n’est dans les ailes et surtout dans la disposition des nervures. Le troisième article des antennes est terminé parun petit pinceau de poils dans l'A. œdipus. L’A. angustipennis est fort remarquable par la forme étroite de ces organes. La cellule marginale se singularise par le profond sinus qu’elle pré- sente à son extrémité dans l'A. luctuosa. Les deux sous-margi- nales sont appendiculées à leur base dans les À. punctulata, confluens , maculipennis et quelques autres; et il est très-rare qu’une seule de ces cellules le soit; les bases des premières sous- marginale et postérieure sont ordinairement connivenles et situées vers le milieu de la longueur de la discoïdale; cepen- dant elles sont quelquefois séparées, et alors celle de la pre- mière sous-marginale est plus rapprochée de la base de l'aile, et celle de la première postérieure se rapproche le plus souvent de l'extrémité de la discoïdale. La nervure qui ferme la discoi- dale du côté intérieur est plus ou moins sinueuse et présente (1) Telles sont les À. flava, circumdata, sinuata , leucogaster , fenestrata. ( 333) aussi parfois un appendice. Enfin la quatrième cellule postérieure est divisée en deux par une uervure transversale dans l’A. sim- son et quelques autres. Outre les différences spécifiques que présentent ces modifica- tions des nervures, les ailes en fournissent plus encore dans les couleurs dont elles sont généralement décorées. A l'exception du groupe dont les ailes sont hyalines, tel que l'A. flava, dans les autres espèces , elles sont très-diversement maculées, ponc- tuées , arrosées , nuancées ou à couleurs brusquement tranchées. Toutes ces livrées concourent à distinguer les espèces avec les caractères que fournissent les autres parties du corps. A. Les deux cellules sous-marginales appendiculées à leur base. 1. ANTHRAX ARGYROCEPHALA, ob. Nigricans , flavido hirta. Capite anticè argenteo. Abdomine lateribus albo pilosis. Alis dimidiato fuscanis. (Tab. 20, fig. 6.) Long. 3 1. 4. Trompe alongée, menue. Face et moitié antérieure du front à poils blancs, moitié postérieure à poils noirs. Antennes noires ; troisième article ’subuliforme. Thorax et abdomen d’un fond gris noirâtre mat, à poils jaunes ; bord postérieur de l’écusson d’un noir luisant ; côtés de l'abdomen et ventre à poils blancs. Pieds noirs. Ailes : base de la première cellule sous-marginale située au-delà de celle de la discoï- dale , au tiers de la longueur de cette cellule ; petitenervure transver- sale située un peu au-delà du milieu de la longueur de cette cellule, qui présente un petit appendice au bord intérieur. D’Alger. Muséum. 2. ANTHRAX SEMIARGENTEA, Nob. Nigra. Capite anticè argenteo. Abdomine parte anticä argen- te. Alis dimidiato fuscis. (Tab. 20, fig. 8.) Long. 31. 7 Q. (334 ) Face un peu saillante , à poils argentés, ainsi que la partie anté- rieure du front. Antennes : troisième article subuliforme: les trois premiers segments de l'abdomen à écailles blanches, ainsi que le bord antérieur du quatrième (échancré au milieu) ; deuxième et troi-— sième ordinairement à tache dorsale noire. Pieds noirs. Ailes : base de la première cellule sous-marginale située en-decà de celle de la discoïdale ; petite nervure transversale située au-delà du milieu de la longueur de la discoïdale ; cette cellule à appendice au bord intérieur. D'Alger. Elle a été aussi trouvée en Sardaigne par M. Gené. Cette espèce ressemble à l'A. mœgera, Meig., mais elle pré- sente plusieurs différences. 3. ANTHRAX PUNCTULATA, Nob. Nigra. Pedibus rufis. Alis fusco punctatis. (Fab. 19 , fig. 7.) Long. 5 1. . Thorax et abdomen (en grande partie dénudés), d’un noir un peu ardoisé. Thorax à duvet grisâtre et poils noirs ; côtés à poils jaunâtres; écusson noir. Abdomen : des vestiges de duvet blanc à l'extrémité; côtés bordés de poils noirs ; les deux premiers segments bordés de poils blanchâtres. Cuisses brunes. Balanciers brunâtres. Ailes : base et bord extérieur un peu brunâtres ; des points bruns sur les nervures trans- versales ; les deux cellules sous-marginales appendiculées à leur base. Du Cap. Collection de M. Serville. A l'individu que nous avons observé il se trouve une tête que nous croyons, sans certitude , substituée à la véritable. Elle est couverte de duvet roussâtre. La face est proéminente. 4. ANTRHAX MACULIPENNIS , Nob. Nigra. Abdomine incisuris albis; lateribus nigro hirtis. Alis dimidiato fuscis, punctisque fuscis. ( Tab. 20, fig. 3.) Long. 4 1. ©. Face et front à poils noirs, un peu alongés. Thorax et abdomen (dénudés); ce dernier à vestiges de poils blancs aux incisions, et poils (335) noirs sur les côtés. Pieds noirs. Ailes : la partie brune fondue avec l'autre qui est grisâtre ; les taches brunes sont sur les nervures transversales : les deux sous-marginales appendiculées à leur base. Du Cap. Collection de M. Serville. Cette espèce ressemble à l'A. punctipennis. 5. ANTHRAX INCISURALIS, Nob. Nigra, griseo nigroque hirta. Abdominis incisuris albis. Alis hyalinis ; basi punctisque quatuor fuscis. (Tab. 20, fig. 4.) Long. 3 %/,.1. Q. Face et front à poils noirs. Thorax dénudé ; côtés à poils gris. Ab- domen : bord des segments, à l'exception du premier , à poils blancs. Cuisses noires , à duvet jaunâtre ; jambes testacées ; tarses obscurs. Ailes : les petites taches des ailes sont à la base des cellules rappro- chées de la base; bases des deux sous-marginales appendiculées. Du Cap. Collection de M. Serville. Cette espèce ressemble à l'A. difficilis, Meig., à l'A. pusilla, Wied., et à l'A. maculipennis; elle n’est peut-être qu’une variété de cette dernière. 6. ANTHRAX RUBIGINIPENNIS, Nob. Nigra. Abdomine albo maculato. Alis fuscanis, basi rufis. (Tab. 19, fig. 10.) Long. 7 1. ©. Face et front à poils noirs. Troisième article des antennes conique. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés) : côtés du thorax à poils noirs. Abdomen : chaque segment à deux taches blanches laté- rales plus ou moins rapprochées. Pieds noirs. Ailes d’un brunätre clair; base et principales nervures d’un fauve vif; les deux cellules sous-marginales appendiculées à leur base. De la Perse. Olivier. Muséum. M. le marquis Spinola m’en a aussi envoyé un individu ® que je crois d'Egypte. (336) Dans l'individu que nous décrivons, il y a, à l'aile droite, à la base de la troisième cellule postérieure , une petite nervure que nous indiquons par des points. 7. ANTHRAX PERSICA, Nob. Albido hirta ? Abdomine lateribus rufis. Alis hyalinis; cel- lulis submarginalibus appendiculatis. (Tab. 21, fig. 2.) Long. 6 1. @. 4 Face à poils jaunâtres. Front à duvet blanchâtre et poils noirs. Thorax et abdomen (dénudés); côtés de ce dernier à fond fauve et poils blanchâtres. Aïles à base et cellule médiastine jaunâtres; un point brunâtre à la base de la première postérieure. De la Perse. Muséum. 8. ANTHRAX LONGIPENNIS , ob. Nigra, albido hirta. Abdomine incisuris albis. Alis hyalinis, elongatis; cellulis submarginalibus appendiculatis. (Tab. 21, fig 2.) Long. 3 “7, 1 Écusson bordé de soies noires. Segments de l'abdomen, à l’excep- tion du premier, bordés postérieurement de petits poils blancs. Dessous du corps à poils blanchâtres. Jambes antérieures et inter- médiaires d’un testacé châtain. Ailes une fois plus longues que le corps, à base et cellales costale et médiastine jaunâtres ; un appen- dice de nervure à la base des deux cellules sous-marginales. De Bagdad. Olivier. Muséum. 9. ANTHRAX DISTIGMA, Wied. Nigra. Abdominis apice niveo. Alis basi sinuato et punctis duobus nigris. M. Wiedemann n'indique pas le sexe de l'individu qu'il décrit et qui est de Java. Nous ÿ rapportons une femelle que M. Duvaucel a rapportée du Bengale. Elle diffère de la description par une troi- ( 337 ) sième petite tache brune sur la nervure transversale qui sépare la cellule discoïdale de la deuxième postérieure. Dans cette espèce les cellules sous-marginales sont appendiculées à leur base. 10. ANTHRAX EMARGINATA , Nob. Nigra, flavo hirta. Alis dimidiato fuscis ; parte fuscà interne emarginatà. (Tab. 21, fig. 6.) Long. 6 1. ©. Face et front à poils noirs. Corps (en grande partie dénudé). Pieds noirs. Ailes à-deuxième cellule sous-marginale appendiculée a premières sous-marginale et postérieure à base contigué. De l'ile de Timor. Muséum. 11. ANTHRAX SIMSON, Wied., Fab. A. scripta, Th. Say. — Nemotelus , (Tab. 29, fig. 11.) Degeer. Nigra. Thorace tomento rubido , cinerascente. Abdomine ar- genteo maculato. Alis limpidis ; maculis confluentibus fuscis. Parmi ces auteurs, Wiedemann et Th. Say ont distingué le sexe, et ils n'ont fait mention que des femeiles. Nous avons observé les deux. Les mâles ont l'armure copulatrice assez développée. Les pièces qui servent à saisir la femelle sont un peu velues, au nombre de six , et recouvertes latéralement par deux valves ciliées. Dans cette espèce, la troisième cellule postérieure est divisée en deux par une nervure transversale. De l’Amérique septentrionale. Muséum. 12. Antrarax cEraus, Fab., Wied. Atra. Apice abdominis albo. Alis fusco-nigris. Ces auteurs ne font pas mention de sexe, et ils donnent pour patrie à cette espèce l'Amérique méridionale. Nous y rapportons un mâle qui est conforme à leur description et qui est de la Géorgie d'Amérique. La deuxième cellule sous-marginale est sinueuse et appendiculée , comme dans l'A. confluens , pl. 19, fig. 9. 22 ( 338 ) 13. ANrTHRAx BASTARDI, Nob. Flavido hirta. Fronte nigro. Facie albidä. Alis hyalinis. Cellulà submarginali primà appendiculatä. (Tab. 20 , fig. 3.) Long. 5-6 1. Z. Front antérieurement à petits poils noirs et blanchâtres. Face à poils blanchâtres. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés), des vestiges de poils jaunâtres ; les deux premiers segments bordés de poils jaunâtres ; les autres bordés de poils noirs; troisième et sixième à touffe de poils blanes de chaque côté du bord postérieur. Dessous du thorax et de l'abdomen à poils blanchâtres. Pieds noirs; cuisses intermédiaires et postérieures testacées en-dessous. Ailes à base et cellule médiastine brunes ; première sous-marginale appendiculée à sa base. De l'Amérique du Nord. M. Bastard. Muséum. 14. ANTHRAX CONFLUENS, Nob. Nigra, flavido hirta. Abdomine ano albo. Alis maculis , ple- rumque confluentibus. (Tab. 19, fig. 9.) Long. 5 1. &. Face et front à duvet fauve et poils noirs. Antennes noires. Côtés de l'abdomen bordés de poils noirs; les deux premiers segments bordés de poils jaunes. Pieds testacés; cuisses brunes. Balanciers bruns. Ailes : cellules sous-marginales appendiculées à leur base; un autre appendice à l'angle de la nervure sous-marginale et à celui de la quatrième postérieure. Patrie inconnue. Muséum. 15. ANTHRAX IRRORATA , lWVob. Nigra, nigro hirta. Abdomine albo variegato. Alis fusco hyalinoque irroratis. (Tab. 20 , fig. 6.) Long. 4 */4 1. Face et front à poils noirs. Abdomen (en partie dénudé), des ves- ( 339 ) tiges de poils blancs au bord des segments, et des touffes blanches sur les côtés. Pieds noirs. Aïles : cellules sous marginales appendi- culées ; un autre appendice au milieu de la nervure sinueuse qui sépare les deux sous-marginales, et une encore à l’angle de Ja ner- vure intérieure de la discoidale. De la Caroline et de la Géorgie. Muséum et collection de M. Serville. 16. ANTHRAX TESTACEA, Nob. Thorace nigro ; scutello abdomineque testaceis albido hirtis. Pedibus rufis. Alis hyalinis basi flavidä, fasciä obliqué fuscanä; nervorum bast pallidä. (Tab. 19, fig. 4.) Long. 5 */, L Q. Trompe un peu saillante. Face tesfacée , à duvet blanchâtre. Front brun (dénudé). Antennes manquent. Côtés du thorax testacés. Tarses bruns. Balanciers jaunes. Ailes : base de la première cellule sous- marginale, et des première , troisième et quatrième postérieures pâle , entourée de brunâtre. D’Arabie et d'Égypte. Olivier. Muséum. À l'aile droite de l’un des individus que nous avons observés, la deuxième cellule sous-marginalé est divisée en deux par une nervure transversale , a. 17. ANTHRAX BRUNNIPENNIS, Macq. Hist. des Canaries de Webb et Berthelot. Nigra flavido pilosa. Alis brunneis. (Tab. 20, fig. 12.) Long. 6 I. Z. Face sans saillie, à poils d'un blanc jaunâtre où jaunes. Front large antérieurement , étroit postérieurement ; base à poils jaunâtres; le reste à poils noirs. Antennes noires; troisième article court, co- nique; style une fois plus long que l'article, un peu renflé à l’extré- mité. Thorax à poils d’un gris jaunâtre; côtés el poitrine à poils blancs. Abdomen à poils d’un gris jaunâtre. Pieds fanves : farses (340 ) noirâtres. Balanciers bruns. Ailes brunes; l’intérieur des eellules postérieures et du bord intérieur un peu clair; deux cellules sous- marginales ; basilaire externe une fois plus longue que l'interne. Des iles Canaries. 18. ANTHRAX FIMBRIATA , Meig., Macq. — À. Afra, Fab., Latr. Nigra. Thoracis limbo albo. Abdomine fasciis albis ; primd in medio. Alis hyalinis , basi fuscis. (Tab. 91 , fig. 1.) Cette espèce se trouve au Sénégal et aux Indes orientales, comme dans l'Europe méridionale. La petite nervure transversale est située au tiers de la longueur de la cellule discoïdale. 19. ANTHRAX CONOCEPHALA , Nob. Nigra , albido hirta. Capite conico. Alis : margine externo fusco, ante apicem interrupto. (Tab.20, fig. 1.) Long, 4/1 ©: Face formant une saillie conique fauve. Frort noir, à base fauve. Antennes à premier article noir; le reste manque. Pieds noirs, à duvet jaunâtre. Ailes : base de la première cellule sous-marginale très-éloignée de celle de la première postérieure ; celle-ci située aux trois quarts de la longueur de la disccidale. Cette espèce se distingue par la forme de la tête. Elle se rapproche des Lomaties par les nervures des ailes et par la bande brune du bord extérieur , également élargie et interrompue: mais les autres carac- tères et surtout l’abdomen la retiennent parmi les Anthrax. Du cap de Bonne-Espérance. Collection de M. Serville. 20. ANTHRAX PICTIPENNIS, Wied. Nigra , fulvo hirta. Alis flavo fuscoque vartis, apice limpidis. Dans cette espèce du Cap les nervures des ailes sont disposées comme dans la pl. 14, fig. 2. Anisotamia centralis. Du Cap. Muséum. (31) 91. ANTHRAX FENESTRALIS, IVob. Nigra, flavido hirta. Scutello testaceo. Abdomine segmentis tertio et posterioribus albo hirtis. Alis hyalinis, fascid obliqua fuscä, cum maculis hyalinis. (Tab. 20 , fig. 5.) Long. 3 ‘/, 1. Q. Face fauve , avançant en petite pointe conique. Front fauve, a poils noirs. Antennes noires : troisième article terminé en pointe conique. Thorax à petite tache de poils blancs sous l’insertion des ailes. Abdomen : les deux premiers segments à fond noir et côtés testacés ; les autres à fond noir et bord postérieur testacé ; les poils blancs des derniers segments sont courts et jaunâtres. Pieds bruns, à duvet jaunûâtre. Ailes : les taches hyalines de la bande irrégulière brune sont sur les nervures transversales du milieu. Du Cap. Collection de M. Serville. Le Muséum en contient un individu qui a été rapporté du Portugal. 29, ANTHRAX ARABICA, Nob. Nigra, flavo hirta. Antennarum stylo subincrassato. Alis di- midiato fuscis ; parte fuscä subsinuatä. (Tab. 21, fig. 7.) Long. 4 1. ©. Corps (presque dénude). Epistome un peu saillant. Style des an- tennes conique. Pieds noirs. Ailes à partie obscure légèrement sinueuse et un peu nuancée avec la partie hyaline. La nervure, base de la deuxième cellule postérieure, est oblique du dedans au-dehors au lieu de l’être du dehors au-dedans , comme dans les autres espèces. D’Arabie. Muséum. 23. ANTHRAX DUVAUCELI, Nob. Nigra, albido hirta. Alis hyalinis ; quatuor maculis fuscis. (Tab. 20, fig. 7.) Long. 4 L æ. Face et front à duvet blanchâtre et poils noirs. T'horax et abdomen ( 342 ) (en grande partie dénudés). Pieds noirs. Ailes à base et cellule cos- tale et médiastine un peu jaunâtres; les taches sont à la base des cellules sous-marginale , discoïdale et troisième postérieure. Du Bengale. M. Duvaucel. Muséum. 94. ANTHRAX GORGON, Fab., Wied. — À. Marmow, Fab. Fuliginoso-nigra, flavido-tomentosa. Abdomine maculato. Alis ad costam fuscanis, fusco sex maculatis. Nous rapportons à cette espèce un individu qui ne diffère pas de la description de l'A. maimon, Fab., qui n'est qu'une variété de l'A. gorgon. Elle diffère de la description de ce dernier par l’écusson entièrement noir, et par l'abdomen, qui n’a qu’un peu de fond fauve sur les côtés. Fabricius et M. Wiedemann ne font pas mention du sexe ; l'individu que nous avons observé est une femelle. Du Brésil, au nord de la Capitainerie de St.-Paul. Muséum. 95. ANTHRAX GIDEON, Fab., Wied. Nigra , nigro hirta. Abdomine utrinque maculà transversä niveä. A lis dimidiato nigris sinu magno postico. (Tab. 20, fig. 11.) Long. 3 ‘/, 1: Nous rapportons à cette espèce un individu @ qui diffère de la description ci-dessus par l'absence de la tache transversale blanche sur l'abdomen. Il est vrai que cet individu a le corps en partie dénudé. La description de la partie noire des ailes ne paraît pas exacte. Ces auteurs ne font pas mention du sexe. Dans cette espèce, les premières cellules sous-marginale et posté- rieure ont leur base à la même hauteur, au tiers de la discoïdale. De l’Amérique méridionale. Muséum. 26. ANTHRAX ANGUSTIPENNIS, Vob. Nigra. Abdominis apice argenteo. Alis angustis, hyalinis, margine externo nigro, emarginato. (Tab. 21, fig. 9.) ( 343 ) Long. 4 1. 4, Cd Face à duvet gris. Front noir. Abdomen : cinquième, sixième et septième segments à poils ou écailles d’un blanc argenté en-dessus : organe sexuel noir. Pieds noirs. Balanciers noirs. Ailes longues et étroites ; le bord noir s'étend jusqu’à l'extrémité; il occupeles cellules costale, médiastine, marginales, et basilaire externe , qui sont toutes fort rétrécies à l'exception de la dernière. Dans l'individu que nous décrivons , il ya, à l’aile droite, une ner- vure transversale qui forme une petite cellule anomale à la base de la troisième postérieure, et que nous avons indiquée par des points dans la figure. De la Guyane , aux sources de l’'Oyapock. Muséum. 27. ANTHRAX DURVILLEI, ob. Nigra, flavo hirta. Pedibus testaceis. Alis fuscis; punctis flavidis; margine interno apiceque sublimpidis sinuatis.(Tab.19, fig. 8.) Long. 5 */, L ©. Face et front à petits poils jaunâtres. Antennes noires. Dessous du thorax à poils noirs; écusson noir. Abdomen : côtés bordés de poils jaunes et noirs. Tarses bruns. Balanciers fauves. Ailes : les petites taches jaunâtres sont à la base des cellules postérieures. Du Chili, province de la Conception. M. Durville. 28. ANTHRAX HYPOXANTHA, [Vob. Nigra, flavido hirta,subtus rufa. Capite rufo. Alis dimidiato fuscis, punctis pallidis. (Tab. 21, fig. 8.) Long. 5 1. @. Epistome assez saillant. Antennes : premier article fauve, les autres noirs : troisième terminé en cône. Front large ©. Abdomen : bord postérieur du quatrième et du cinquième segment et sixième et septième à fond fauve. Pieds d'un fauve pâle. Ailes : partie obscure à bord intérieur sinueux et un peu nuancé:; les petites taches pâles ( 344 ) situées à la base des nervures ; troisième cellule postérieure à pétiole très-court. Du Chili. M. Gay. Muséum. 29. ANTHRAX GAYI, Nob. Nigra, flavido hirta. Alis dimidiato fuscis ; parte fuscä interné rotundatä. (Tab. 21, fig. 5.) Long. 31. 9 ? Face et front à léger duvet grisâtre. Thorax et front (en partie dénudés). Pieds d’un brun noirâtre. Bord intérieur de la partie brune des ailes légèrement crénelée; petite nervure transversale située vers le milieu de la longueur de la cellule discoïdale ; base des premières cellules sous-marginale et postérieure à la même hauteur ; base de la deuxième postérieure large et sinueuse. Du Chili. M. Gay. Muséum. 30. ANTHRAX FUNEBRIS, Nob. Nigra. Alis nigris; maculà margineque interno inciso , hya- linis. (Tab. 21 , fig. 10.) Long 5 ve 1, 0. Corps dénudé. Pieds noirs. Ailes : la tache hyaline occupant l’ex- trémité de la cellule discoïdale ; le bord intérieur fort découpé ; base des premières cellules sous-marginale et postérieure située au tiers de la longueur de la discoïdale. De Saint-Domingue. Muséum. Cette espèce ressemble à l'A. bifasciata, Meig. 31. ANTHRAX LUCIFER, Fab., Wied. Nigra, flavido tomentosa. Abdomine fasciis nigris. A lis fuscis ; basi areûque costali ferrugineis. Ces auteurs ne font pas mention du sexe, Nous avons observé plu- sieurs mâles et femelles rapportés de l'île de Cuba par M. de la Sagra. ( 345 ) Dans cette espèce , les nervures sont disposées comme dans la pl. 27, fig. 8. Anthrax hypoxæantha. Il y a quelquefois sur l’une des ailes une nervure transversale qui forme une troisième cellule sous-marginale. Dans un individu de l’île de Cuba , la nervure qui sépare la deuxième cellule postérieure de la troisième est incomplète et n'atteint pas le bord de l’aile. Le Muséum possède un individu qui a été trouvé par M. Dur-- ville à Offak. 32. ANTHRAX ANALIS, Say, Wied. Atra. Abdominis apice argenteo. Alis dimidiato nigris ; ter- mino nigredinis bipartito. Cette espèce, découverte par Say dans la Géorgie, s’est trouvée aussi au Brésil depuis l'embouchure de l’Uraguay jusqu'aux Missions. La description de Wied., ne fait pas mention du sexe. L’individu du Brésil que nous avons observé est un mâle ; le front est plus large qu'à l'ordinaire. La face est proéminente , à petits poils fauves, ainsi que le front. La trompe est un peu alongée et menue. 33. ANTHRAX NYCTHEMERA, Hoffm., Meig. Nigra. Thorace rufopiloso. Abdomine fascià albä. Halteribus flavicantibus ; capitulo puncto nigro. Alis semiatris; sinu et puncto antè apicem. Un individu rapporté de la Géorgie par M. Delarue de Villeret, consul de France à Savannah , ne diffère pas de ceux d'Europe, qui ne sont peut-être que des variétés de l’A. velutina. 34. ANTHRAX ALBO FASCIATA, Nob. A. analis Macq. S. à B. Nigra. Abdomine albo variegato. Alis basi margineque externo fuscis ; tribus maculis fuscis. (Tab. 21, fig. 12.) J'ai nommé cette espèce Analis dans les suites à Buffon ; mais ce nom ayant été donné antérieurement à une autre espèce par Say et M. Wiedemann, nous avons dû le changer. De la Géorgie. ( 346°) 38. ANTHRAX GEORGICA, Macq. S. à B. Nigra, nigro hirta. Alis dimidiato nigris, sinu magno in medio. (Tab. 21, fig. 11.) Long. 4 L æ. Corps entièrement noir. Tête épaisse. Pieds noirs. Ailes : le bord intérieur de la partie noire à échancrure qui occupe l'extrémité de la cellule discoïdale ; deux échancrures plus Fay situées ji haut et plus bas. De la Géorgie. Collection de M. Serville et la mienne. Cette espèce ressemble à l'A. gideon, Fab., Wied.; mais elle n’a pas de taches blanches sur l'abdomen et l’échancrure de la partie noire des ailes est située vers le bord intérieur de l'aile. 39. ANTHRAX HALCYON, Th. Say, Wied. Nigra, flavo hirta. Alis fuscis; maculà disci, cellularum marginalium medio, apiceque limpidis; hoc lunul& fuscd. (Tab. 19, fig. 6.) Nous rapportons à cette espèce un individu de la Caroline qui ne diffère pas de cette description, mais dont les nervures des ailes ne sont pas conformes à la pl. 3, fig. 6. de M. Wiedemann. Dans cette figure, la troisième cellule postérieure est divisée en deux par une nervure transversale; elle ne l’est pas dans l'individu que nous avons observé ; il y a seulement un appendice de nervure longitudinale à l'angle intérieur de la cellule discoïdale. Dans cette espèce, le troisième article des antennes est subulé comme dans les Exoprosopes. De la Caroline. Muséum. 37. ANTHRAX CONCISA, Nob. Nigra. rufo hirta. Pedibus rufis. Alis dimidiatonigris ; nigri- dinis termino sinuato; punctis flavidis. Long. 4 1. Q. Corps en grande partie dénudé. Ailes semblables à celles de l'A. velutina , mais plus découpées au bord. ( 34T ) Cette espéee diffère encore de l'A. velutina qui a les pieds enticre- ment noirs. et de l'A. nycthemera qui a les cuisses de cette couleur. De la Caroline. Muséum. 41. ANTHRAX FULVO HIRTA, Wied. Nigra, fulvo hirta. Abdomine utrinque ferrugineo. Alis dimi- diato nigris. Wiedemann a décrit la femelle. Un individu du Muséum a la face et le front garnis de poils noirs. Dans cette espèce les ailes res- semblent à celles de l'A. semiatra ; les crénelures du bord intérieur sont seulement un peu plus petites, les nervures sont disposées de même. De la Caroline. Muséum. | Un autre individu sans indication de patrie ne diffère de celui-ci que par une taille beaucoup plus grande; il a 5 L. au lieu de 3 '/.. 42. ANTHRAx CONSANGUINEA , Nob. Albido hirta. Abdomine incisuris albidis. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig, 1.) Long. 5 1. ©. Face à poils jaunâtres. Front (dénudé). Thorax à poils d’un blanc jaunâtre. Abdomen (en partie dénudé) ; bord antérieur du deuxième segment à poils jaunes; les autres blancs : un peu de testacé sur les côtés des trois premiers. Pieds noirs ; jambes d’un testacé châtain. Ailes à base et cellule médiastine brunâtres. De Philadelphie. Collection de M. Serville. 43. ANTHRAX CELER, Wied. Nigra aurato tomentosa. Alis dimidiato nigris. Dans cette espèce, la petite nervure transversale et la base de la première cellule sons-marginale sont situées vers le milieu de la hau- teur de la discoïdale. La partie noire ressemble à celle de l'A. semia- tra; mais elle est moins découpée au bord intérieur. De Philadelphie. Collection de M. Serville. ( 348 ) 44. ANTHRAX NOTABILIS, Nob. Nigra. Antennis testaceis. Alis fuscis, elongatis. (Tab. 19, fig. 5.) Long. 9 1. 4. Face à poils jaunes. Front à poils noirs. Troisième article des an- tennes conique. Thorax et abdomen (dénudés), côtés du premier chà- tains, à poils jaunâtres. Côtés de l'abdomen à poils noirs. Pieds noirâtres. Balanciers noirs. Ailes longues de 1 21., d’un brun uniforme; nervure marginale atteignant le bord de l’aile en s’éloignant de l’ex- trémité ; base de la première cellule postérieure située aux trois quarts de la longueur de la discoïdale ; base de la première sous-marginale en-decà de celle de la discoïdale. Patrie inconnue. Muséum. 45. ANTHRAX BRUNNIPENNIS, ob. Nigra, flavo hirta. Alis fuscis. \Tab. 20, fig. 12.) Long. 5 1. Q. Face et front à poils jaunes, Antennes noires. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés). Pieds noirs. Balanciers jaunes. Ailes d’un brun roussâtre ; un peu de fauve à la base; une tache presque hyaline au milieu de la quatrième cellule postérieure, Cette espèce ressemble à l'A. lucifer; mais elle n’a pas le pre- mier article des antennes et l’écusson testacés; les ailes n’ont pas le bord extérieur et les nervures fauves; il ya aussi une différence dans la forme de la cellule discoïdale. Patrie inconnue. Muséum. 46. ANTHRAX LUCTUOSA, Nob. Nigra. Alis tertià parte direct fuscis. (Tab. 21, fig. 4.) Long. 21% n l1Qe Corps (dénudé). Pieds testacés ; tarses noirs. Ailes : la partie anté- rieure brune séparée nettement de l’hyaline ; petite nervure transver- sale située au cinquième de la longueur de la cellule discoïdale; ( 349 ) les deux basilaires d'égale longueur ; les premières sous-marginale et postérieure commencant à la même hauteur. Patrie inconnue. Muséum. AA. Aïles hyalines. 47. ANTHRAX HESPERUS, Rossi, Meig. Suprà flavicante , subtus albo hirta. Alis hyalinis , ad costam flavicantibus. (Tab. 21 , fig. 3.) Cette petite espèce se trouve en Egypte comme au midi de l'Eu- rope. La base de la première cellule sous-marginale des ailes n'est pas située à la hauteur de la petite nervure transversale, comme dans utres espèces à ai alines, mais beaucou us prés de la les autres espèces à ailes hvyalines, mais beauc lus près de 1 base de l’aile. 48. ANTHRAX EGYPTIACA , Nob. Nigra , flavido hirta. Abdomine nigro fasciato , apice albido. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 6 1. Z. Abdomen couvert seulement de petits poils formant un duvet d’un jaunâtre pâle, laissant à découvert le noir de la moitié anté- rieure des deuxième et troisième segments , et un liseré aux suivants; cinquième et sixième à bord postérieur blanc sous des cils noirs; point de touffes sur les côtés de l’abdomen. Poitrine et ventre à poils blanchâtres. Pieds noirs. Ailes à base et cellule médiastine jaunes. D'Égypte. Muséum. 49. ANTHRAX ALBIFACIES , Nob. Flavido hirta. Facie albà. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 4 ‘/, 1. Q. Poils de l'abdomen blanes, ainsi que ceux du ventre, des flanes et de la poitrine. Pieds noirs. à duvet blanc. Ailes à base et cellule médiastine an peu jaunâtres. D’Alger. M. Roussel. Ma collection. ( 350 ) 50. ANTHRAX BICINGULATA , Nob. Flavo hirta. Abdomine [asciabus duabus flavis. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Lang. ©. Face à poils jaunes. Front à poils noirs. Les deux bandes de l’ab- domen au bord antérieur des deuxième et quatrième segments; d’autres bandes moins distinctes aux autres segments; des poils noirs aux côtés des quatrième et cinquième. Ailes à base et cellule médiastine jaunes. De l'ile de Naxos. Olivier. Muséum. 51. ANTHRAX UNICINGULATA, Nob. Flavido hirta. Abdomine fascià flavida. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 3 1. Abdomen (en partie dénudé). La bande est au bord antérieur du deuxième segment; les autres ont conservé quelques poils jaunes ; les côtés n’ont pas de touffes noires. Pieds noirs. Ailes à base et cellule médiastine jaunûtre. De l’ile de Scio. Olivier. Muséum. 52. ANTHRAX NIGRICEPS, Macq. Hist. des Canaries, de Webb et Berthelot. Capite nigro. Abdomine duabus vittis albis. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 4-6 1. 7 Q. Semblable à l'A. flava. Face et front noirs, à poils noirs. Bord antérieur des deuxième et quatrième segments de l’abdomen à poils blancs ; cinquième, sixième et septième entièrement à poils noirs ; deux petites touffes de poils blancs à l'extrémité du septième. Pieds entièrement noirs. Des îles Canaries. ( 351 ) 53. ANTHRAX NIGRIFONS, Macq. Histoire des Canaries, de Webb et Berthelot. Frontenigra. Abdomine segmentis albo himbatis. Alis hyalinis. (Tab. 91, fig. 1.) Long. 5,*/, 1. ©. Semblable à l'A. flava. Face à poils fauves. Front à poils noirs. Derrière de la tête à duvet blanc. Deuxième et sixième segments de l'abdomen à bord antérieur d'un jaune blanchâtre; cinquième et septième à poils noirs. 54. ANTHRAX buBIA, Nob. Flavo hirta, subtus albido hirta. Abdominis primo secundoque segmentis lateribus rufis. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 6 1. LE Corps en grande partie dénudé; point de touffe noire sur les côtés de l'abdomen. Pieds noirs. Ailes à duvet jaune sur la côte: base et cellule médiastine jaunâtres. Du Cap. Collection de M. Serville. 59. ANTHRAX RUFIPES, IVob. Flavido hirta ? Abdomine lateribus fulvis. Pedibus testaceis. Alis hyalinis. (Tab. 21 , fig. 1.) Long. 5 1. Corps large (en partie dénudé). Les incisions de l'abdomen à poils blanchâtres; premier , deuxième et troisième segments à fond fauve sur les côtés. Tarses noirâtres. Ailes à base et cellule médiastine roussâtres. Du Cap. Delalande. Muséum. 56. ANTHRAX UNIFASCIATA , Vob. Flavo hirta. Abdominis segmento quarto fascià flavà. Alis hyalinis, basi macula argented Z* (Tab. 21, fig. 1.) ( 352 ) Long. 5 1. ©. La bande de poils jaunes du quatrième segment de l'abdomen au bord antérieur, un peu échancrée au milieu; un peu de poils jaunes au bord des autres segments ; côtés des cinquième et sixième à poils noirs ; septième à poils jaunes sur les côtés, noirs à l'extrémité ; dessous du corps à poils jaunes. Pieds noirs. Ailee à base et cellule médiastine brunes; cellule costale jaunûtre. De l’île de France. M. Desjardins. Muséum. Cette espèce ressemble à l’A. cingulata, Meigen, qui cepen- dant a les ailes grisâtres. 57. ANTHRAX RUFICEPS, NVob. Nigra, flavido hirta. Capite fulvo hirto. Alis hyalinis, basi puncto albo. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 5 ‘/ 1 7 ©. Face et front à poils roux mélés de noirs. Thorax et abdomen (dénudés) ; côtés à poils jaunes ; un peu de fauve (fond) sur les côtés des deux premiers segments; une touffe de poils noirs de chaque côté des deuxième et troisième, au bord postérieur; cinquième et sixième bordés de poils noirs ; septième à touffe jaunâtre de chaque côté; ventre à poils roussâtres. Pieds noirs. Ailes à base et cellule médiastine brunâtres: la petite tache d’un blanc argenté. De l'ile de France. M. Desjardins. Muséum. 58. ANTHRAX LEUCOPYGA , Nob. Flavido hirta. Ano albo hirto. Tibiis basi testacers. Alis hyalinis. (Tab. 94, fig. 1.) Long. 4. |. Poils de l'abdomen pâles ; point de touffes noires sur les côtés ; dernier segment à poils blancs; dessous du thorax à poils jaunes; dessous de l'abdomen à poils blanchâtres. Pieds noirs, à duvet jaunâtre ; jambes à base testacée. Ailes à base et cellule médiastine à peine jaunâtres. De l'ile de Timor. Muséum. ( 353 ) 59. ANTHRAX HILARII , Vob. Rufo hirta. Abdomine bifasciato. Femoribus posticis testaceis. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 4 */3 L ©. Face à duvet blanc. Front à duvet jaune et poils noirs, un peu de blanes en avant et sur les côtés. Abdomen à petite bande de poils dorés au bord des troisième et quatrième segments ; un peu de fond fauve sur les côtés des premier et deuxième. Dessous du corps à poils blanchâtres. Cuisses postérieures et intermédiaires testacées , à extrémité noire. Ailes à base et cellule médiastine brunâtres. Du Brésil, au Midi de la Capitainerie de Goyaz. Saint- Hilaire. Muséum. 60. ANTHRAX VicINA, Mob. Nigra, flavido hirta. Facie albo hirtä. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 31 @. Face et partie antérieure du front à poils blancs, Thorax et abdomen (dénudés) ; des vestiges de poils jaunâtres ; côtés des premier et deuxième segments testacés (le fond ) ; troisième et ‘quatrième à touffes noires sur les côtés. Pieds noirs. Ailes à base et ‘cellule médiastine un peu jaunûâtres. Du Brésil, depuis l’embouchure de l'Uraguay jusqu'aux Missions. Muséum. Il est voisin de l'A. amasia, Wied., dont le sexe n’est pas mentionné. Il n’en est peut-être qu’une variété. 61. ANTHRAxX FAUNUS, Fab., Wied. Nigra. Thorace fulvo hirto. Abdomine fulvo fasciato. Alis limpidis ; areà costali fuscand. {Tab. 91, fig. 1.) La description ‘de ces auteurs ne-fait pas mention du sexe. ‘Un individu mâle , rapporté de Cuba: par M. de la Sagra , diffère de cette 23 ( 354 ) description par le septième segment de l'abdomen, qui est à duvet noir au lieu de jaune. Dans cette espèce , le dessous du corps est à duvet d'un blanc jaunâtre soyeux, et le troisième segment seul du ventre est noir. 62. ANTHRAX PUSIO, Nob. Nigra , rufo hirta. Abdomine rufo unifasciato. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 2 3/, Lo. Troisième segment de l’abdomen à bande de poils fauves au bord postérieur; des vestiges de poils semblables aux autres segments ; deux touffes blanches à l'extrémité du sixième ; poitrine et ventre à poils jaunâtres. Pieds noirs, à duvet jaunâtre. Ailes à base et cellule médiastine brunâtres. De Cuba. Ma collection. 63. ANTHRAX HYPOMELAS , Nob. Nigra. TI horace abdomineque anticè flavo hirtis. Capite nigro. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 5 L . Face et front à petits poils noirs. Un peu de poils jaunâtres à l'extrémité du thorax; côtés et dessous à poils noirs. Les deux premiers segments de l'abdomen et le dernier à poils jaunes ; ventre à poils noirs. Ailes à base et cellule médiastine jaunâtres. De l'Amérique septentrionale. Muséum. 64. ANTHRAX GRACILIS, Nob. Subgracilis, fulvo hirta. Alis hyalinis. (Tab. 21, fig. 1.) Long. 4 ‘/4: 1. Q. Face et front à poils noirs. Un peu de fond testacé sur les côtés des deux premiers segments de l'abdomen. Pieds noirs. Ailes à base et cellule médiastine un peu jaunäâtres. De Philadelphie. Collection de M. Serville. ( 355 ) 6. G. CALLOSTOME, cazcosroma, Serville, Collection. Corps assez étroit. Tête assez large , hémisphérique. Trompe menue , deux fois plus longue que la tête; lèvres terminales peu distinctes , alongées. Palpes menus, ne dépassant pas l’épistome. Antennes, face et front très-larges ©. Antennes distantes.... Abdomen assez étroit , alonugé. Pieds postérieurs alongés ; pas de pelotes aux tarses. Ailes: première cellule postérieure fermée ; base de cette cellule éloignée de celle de la première sous-marginale. Nous adoptons ce genre que M. Serville a formé dans sa col- lection pour un Anthracien qui se distingue des autres par ces caractères et particulièrement par la forme étroite de l’ab- domen. Le nom générique fait allusion à la blancheur argentée du duvet qui embellit les bords de l’ouverture buccale. Le type de ce genre a été trouvé à Smyrne. 1. CALLOSTOMA FAscIPENNIS, Nob. Nigra. Capite albo tomentoso. Alis hyalinis fascià fuscä (Tab. 15, fig. 4.) Long, 5 ‘/, l. Q. Le haut du front à poils noirs. Thorax à léger duvet blanc. Abdomen : bord antérieur des segments à poils blancs. Balanciers noirs , à tête blanchâtre. Aïles : base un peu grisâtre ; bord antérieur brunâtre; la large bande brune s'étendant depuis la base de la troisième cellule postérieure jusqu’à l'extrémité de la discoïdale. De Smyrne. Collection de M. Serville. 7. G MULION, muzro, Latr. Les Mulions habitent particulièrement le nord de l’Afrique ; cependant l'Obscurus et l’Infuscatus se trouvent aussi au midi de l’Europe, et Z’Holosericeus dans la Crimée. La patrie du Leucoprocta, Wied. , est inconnue. ( 356 ) 1. Muzio PUNCTIPENNIS, Mob. Nigricans, flavido hirtus. Alis dimidiato fuscanis; punctis fuscis; tribus cellulis posticis. Long. 3 1. ©. Face et front d’un testacé pâle, à duvet d'un jaune blanchâtre. Trompe noire, dépassant la tête d'une ligne. Antennes : les deux premiers articles-testacés : troisième noir: style une fois moins long que cet article, un peu renflé à l'extrémité. Thorax à poils d’un jaune grisâtre; écusson à fond testacé. Abdomen (en partie dénudé) à petits poils d'un jaune blanchâtre; bord postérieur des segments à fond testacé; ventre testacé, presque nu. Pieds testacés ; jambes à duvet jaunâtre; tarses bruns. Ailes : moitié extérieure d'un brunâtre foncé ; intérieur un peu grisätre ; des points d'un brun noirâtre à la base des cellules ; un point hyalin à la base de la discoïdale; bord extérieur et nervures médiastines, sous-marginale et interno-médiaire roux: les autres brunes; première cellule postérieure divisée en deux par une seconde nervuré transversale. De Sicile et vraisemblablement du nord de l'Afrique. Il nous a été communiqué par M. Pilate. 8. G. ENICE, Enica, Macq. S. à B. Ce genre, que nous avons formé dans les Suites à Buffon , a pour type l’Anthrazx longirostris, Wied., qui est du Cap etqui, outre la longüeur de la trompe, est caractérisé par la forme subulée et alongée du dernier article des antennes et par une nervure transversale à l'extrémité des aïles. 1. Enica LonGirosrRis , Macq. ANTHRAX 1D., Wied. FElavido tomentosa. Abdomine albo maculato. Alis ad costam dimidiato fuscis maculis quadratis limpidis. Du Cap. 9. G. LITORHYNQUE , Lirorayncaus, Nob. Caractères génériques des Anthrax. Trompe menue, une (357 ) fois plus longue que la tête, à lèvres peu distinctes. Palpes menus , velus, n’atteignant pas le bord de l’épistome. Face un peu saillante, arrondie. Antennes : troisième article fort court : conique, moins épais que le second, à style quatre fois aussi long que l’article. Ailes : trois cellules sous-marginales. L'anthrazx lar, Fab., et quelques autres, présentent la réunion de ces caractères, qui nous paraissent formerun type générique, voisin des Mulions par la longueur de la trompe et des Exopro. sopes par les nervures des ailes. Le troisième article des antennes ressemble à celui des Anthrax par sa brièveté; mais il en diffère par la longueur du style. Ces Diptères sont du cap de Bonne-Espérance. 1. Lirornyncuus HamaTus, No. Nigra. Thorace flavo hirto. Abdomine albo fasciato. Scutello testaceo. Alis fuscis; sinu marginis interni apiceque limpidis. ( Tab. 15, fig. 2.) Long. 4 ‘/.1 5 . Face proéminente, à duvet jaune, ainsi que le front; ce dernier à poils noirs. Antennes noires; troisième article subulé, à style dis- tinct. Les bandes blanches de l'abdomen sont au bord antérieur des segments; les deux premiers bordés extérieurement de poils jau- nâtres ; les autres, de poils noirs; ventre noir, ainsi que les pieds. Balanciers bruns. Ailes : les nervures et les couleurs disposées comme dans l'A, tricolor, mais sans fauve à la base, et l'extrémité un peu en hamecon. Du Cap. Collection de M. Serville. Cet Anthrax ressemble au Seniculus , qui en diffère par le ventre à incisions fauves , et par une tache hyaline , carrée, à la base des ailes. Il n’en est peut-être qu’une variété. 2. Lirornyncuus SENIGULUS. — ANTHRAX SENICULUS, Wied. (358) Nigra. Abdomine fascid medià apiceque albis. Alis basi, costis duabus trientibus late, plagäque obliqu fuscis. M. Wiedemann n'a pas fait mention de sexe. Nous avons observé les deux et ils ne diffèrent guères que par les organes copulateurs. Cette espèce, qui est commune au Cap, varie beaucoup en grandeur, et l'abdomen a les côtés plus ou moins testacés. 3. LITORHYNCHUS COLLARIS. — ANTHRAX COLLARIS, Wed. Nigra. Collari ferrugineo. Abdomine utrinque maculà nived. Alis nigris, guttulà, excisurd, apiceque limpidis. M. Wiedemann ne fait pas mention du sexe. Nous avons observé des mâles et @es femelles; ils diffèrent peu entre eus. Cette espèce est commune au Cap et au Sénégal. 10. G. COMPTOSIE, Comprosra, Nob. Trompe un peu alongée et s'élevant ordinairement oblique- ment entre les antennes. Face oblique, un peu saillante dans le haut. Front linéaire, à partie antérieure triangulaire. Antennes rapprochées; troisième article conique; style aussi long que l'article; segments de l’abdomen bordés de petites soies. Ailes assez étroites ; nervure marginale atteignant le bord de l’aile en s’éloignant fort de l'extrémité; trois cellules sous-marginales. Ces caractères distinguent un Diptère exotique voisin des Anthrax par le faciès et assez remarquable par la sinuosité de la nervure marginale des ailes et par la bande blanche qui les décore. Le nom générique fait allusion à l'élégance de la colo- ration qui en résulte. Ce joli insecte a été découvert à Monte-Video. Ce genre, ainsi que les quatre suivants, a généralement les caractères des Anthrax , à l'exception des antennes dont l’in- sertion est rapprochée, et du front qui est étroit dans les mâles. Ils différent encore du plus grand nombre par la base des ( 359 ) premières cellules sous-marginale et postérieure des ailes, qui est distante au lieu d’être connivente. 1. ComprosrA FASCIPENNIS, Nob. Nigricans. Scutello abdominisque lateribus testaceis. Alis fuscis ; fasciä albä propè apicem. ( Tab. 14, fig. 1.) Long. 6 ‘/, 1. Y. Face à poils fauves. Front à poils noirs. Antennes noires. Abdomen bordé de poils noirs. Pieds fauves. Balanciers brunâtres. Ailes d’un brun châtain; bande transversale blanche, assez étroite , très-près de l'extrémité. Monte-Video? Muséum. Dans l’un des individus que nous avons observés , la trompe ne dépasse pas l’épistome. 11. G. ANISOTAMIE, AnisoramiA, Nob. Caractères génériques des Anthrax. Antennes rapprochées; premier article un peu épaissi, ovale; troisième assez menu, cépaliforme. Front fort rétréci au sommet. Ailes : première cellule sous-marginale fort longue, à base située en-decà de celle de la discoïdale; première postérieure assez courte, tantôt fermée, tantôt ouverte; petite nervure transversale oblique, située aux trois quarts de la longueur de la discoïdale. Deux Diptères de l’Afrique présentent ces caractères, dont la plupart , et surtout le rapprochement des antennes et des yeux, les distinguent des Anthrax. Le nom générique fait allusion à l'inégalité des premières cellules sous-marginale et postérieure des ailes. 1. ANISOTAMIA RUFICORNIS , Nob. Nigra. Scutello, abdominisque incisuris rufis. Alarum nervis fusco marginatis. ( 360 ) Long. 6 1. D. Corps à poils courts. Face et front à poils jaunes. Antennes d'un fauve pâle. Écusson à base noire; le bord postérieur fauve des segments de l'abdomen élargi sur les côtés. Pieds fauves. Tarses noirs. Ailes jaunâtres ; première cellule postérieure fermée. D'Égypte. Muséum. 2. ANISOTAMIA CENTRALIS, Nob. Nigra, flavo hirta. Alis fuscis; cellulà discoidali apiceque subhyalinis. (Tab. 14, fig. 2). Long. 5-6 1. 7 Q. Face à poils blanes et reflets jaunâtres. Front (étroit g') à poils jaunes. Anténnes noires. Abdomen à fond d'un noir bleuâtre et poils jaunes alongés. Pieds d'un brun châtain ou testacés ; tarses noirs. Balanciers jaunes. Ailes : première cellule postérieure ouverte; discoïdale hyaline , quelquefois jaunûtre. Du Cap. Collection de M. Serville. 12. G. PLÉSIOCÈRE , Pzesrocera , Nob. Corps assez étroit, velu. Têle presque sphérique. Ouver- türe buccale large. Trompe non saïllante. Face courte, à épistomé avancé. Front plan, large, égal, ©; un petit tubercule ocellifère au vertex. Antennes rapprochées, insé- rées près de l’épistome; troisième article cépaliforme. Pieds aus, excepté les jambes intermédiaires et postérieures, munies de deux rangs de petites pointes en-dessous, vers l'extrémité. Ailes : deuxième cellule sous-marginale appendiculée à sa base; première sous-mar, nale longue , atteignant la base de Ja dis- coïdale ; première postérieure atteignant le tiers de la longueur de la discoïdale. Nous formons ce genre pour un Diptère d’Afrique qui, voisin des Anthrazx par la conformation du troisième article des ( 361 ) antennes et par la disposition des nervures alaires , s’en éloigne par les autres caractères. La forme étroite du corps, le tubercule ocellifère et l’inser- tion des antennes le distinguent particulièrement. Le nom géné- rique exprime le rapprochement de ces derniers organes. 1. PLESsIOCERA ALGIRA, Nob. Nigricans, flavo hirta. Pedibus flavidis. Alis medio externo fuscano. (Tab. 14, fig. 3.) Long. 4 ‘/, 1. ©. Tête à duvet d’un gris jaunâtre. Antennes noires. Abdomen en partie dénudé. Balanciers fauves. Tarses bruns. Ailes : la partie brunâtre se fondant un peu avec la partie hyaline. D’Alger. Muséum. 13. G. LOMATIE, Lomarra, Meig. Nous ne connaissons pas encore d'espèces entièrement exo- tiques ; mais les L. Jateralis et sabæa appartiennent au nord de l'Afrique comme au midi de l’Europe. 14. G. OGCODOCÈRE, Occovocera, Nob. Corps de largeur médiocre. Tête assez épaisse. Trompe courte , assez épaisse; palpes cachés. Face plane. Front large ©. Antennes rapprochées , très-courtes; premier article peu ou point distinct; deuxième épais, arrondi; troisième moins épais que le deuxième, sphérique, un peu déprimé; style alongé. Abdomen assez court. Tarses munis de pelottes. Ailes : petite nervure transversale située vers les deux tiers de la longueur de la cellule discoïdale, et fort loin dè la base de la première sous-marginale ; cellule anale presque fermée. Le type de ce genre est un Diptère de l'Amérique seplen- trionale qui, ainsi que les précédents, diffère des Anthrax par ( 362 ) l'insertion rapprochée des antennes et qui se singularise par la conformation de ces organes en tubercules. Le nom générique exprime ce caractère. 1. Occonocera pimipraTA , Nob. Nigra, flavido hirta. Alis dimidiato nigris. (Tab. 15, fig. 1.) Long 27/2" Rue; Corps velouté. Front à poils jaunes. Antennes noires. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés); côtés de l'abdomen à touffes de longs poils noirs ; les deux premiers segments bordés de poils jau- nâtres. Pieds noirs. Balanciers bruns. Ailes : partie noire un peu concave. De l’Amérique septentrionale. Collection de M. Serville. 15. G. ADÉLIDÉE, Angine, Nob. Caractères génériques des Bombyles. Corps un peu moins large. Tête un peu arrondie postérieurement. Trompe de la moilié de la longueur du corps. Face saillante. Antennes de la longueur de la tête; premier article un peu alongé, cylin- drique ; deuxième cyathiforme ; troisième pyriforme ; style très- petit, divergent. Abdomen ovale, un peu alongé. Ailes à base nue; trois cellules sous-marginales; première postérieure rétrécie à l’extrémité ; anale ouverte ; petite nervure transver- sale située aux deux tiers de la longueur de la cellule discoïdale. Parmi ces caractères , ceux qui distinguent le plus ce genre de celui des Bombyles , qui en est très-voisin, sont la forme de la tête et de l'abdomen et les trois cellules sous-marginales des ailes comme dans les Ploas, les Cyllénies , les Toxophores ; ce qui jette quelque ambiguité sur ce genre. Le nom que nous lui donnons y fait allusion. Le type de ce genre est du Cap. 1. ADELIDEA FUSCIPENNIS, Nob. ( 363 ) Nigra, flavo hirta. Pedibus flavis. Alis fuscis, basi rufescente. (Tab. 6, fig. 1.) Long. 4. 1. ÿ. Face et front cendrés, à poils jaunes. Antennes noires. Ventre cen- dré ; moitié postérieure des segments testacée. Balanciers fauves. Ailes à taches brunâtres sur les nervures transversales. Du Cap. Rapportée par Delalande. Muséum. 16. G. BOMBYLE,, Bomeyzius, Linn. Ce genre semble très-homogène au premier abord par l’unifor- mité de ses organes les plus apparents; maïs, dès qu’il est observé avec quelque attention , il présente un grand nombre de légères modifications, généralement indépendantes les unes des autres. La plupart des parties du corps en présentent des exemples. Parmi les espèces exotiques que nous avons examinées, nous avons fait lesremarques suivantes : la trompe diffère de longueur, et les lèvres qui la terminent, ordinairement menues et peu distinctes, sont quelquefois un peu renflées. La face et le front sont revêtus d’une fourrure qui varie de longueur. Les yeux ne sont pas toujours contigus dans les mâles; mais ils s’écartent un peu dans quelques-uns. Les antennes ont le premier article caché par les poils plus ou moins longs qui le couvrent et par ceux du front et de la face, et il est quelquefois un peu renflé; le troisième est subuliforme dans le plus grand nombre; dans d’autres, tantôt il s'étend en long cône, tantôt il se renfle légèrement en fuseau; il se dilate d’une manière remarquable dans le B. pictus, espèce à la fois européenne et asiatique ; le style, toujours très-petit, est souvent horizontal , se relève quel- quefois un peu obliquement , et il est tantôt conique, tantôt séliforme. Le thorax et l'abdomen, outre les poils dont ils sont couverts, ont dans quelques espèces, telles que les B. seriatus, Wied., stylicornis, Nob., des soies plus épaisses et plus alongées , par- ticulièrement au bord postérieur des segments de l'abdomen. ( 364 ) Les pieds ont la base du dernier article des tarses bilobé dans le B. plumipes, Drury. Les aïlesse modifient d’abord par leur base tantôt nue , tantôt ciliée , comme dans les Anthrax, légèrement dilatée, et alors la nervure costale est épaisse et couverte de duvet ordinairement blanc. Ensuite les nervures varient sous deux rapportsprincipaux. Ainsi que chez les Tabaniens, la première cellule postérieure est tantôt fermée par la réunion de la nervure externomédiaire à la sous-marginale , et tantôt cette cellule est ouverte. D'une autre part, la petite nervure transversale qui sépare la cellule basilaire externe de la première postérieure est très-variable dans la situation plus ou moins avancée qu’elle occupe sur la surface alaire, depuis le tiers jusqu'aux deux tiers de la lon- gueur de l'aile, en passant par tous les points intermédiaires; et quelle que soit la variabilité de cette nervure , elle conserve dans chaque espèce sa situation avec la plus grande constance. De plus, la deuxième cellule sous-marginale présente quelque- fois un appendice de nervure , comme dans un grand nombre de Tabaniens; enfin dans le B. ferrugineus, Fab., les nervures transversales parallèles au bord interne de l'aile sont plus droites que dans la plupart des autres espèces. La distribution géographique des Bombyles exotiques se pré- sente actuellement ainsi qu'il suit : sur environ soixante-dix espèces connues, en y comprenant celles qui sont communes à l'Europe méridionale et à l'Afrique (1), plus de quarante appartiennent à cette dernière partie du globe, et surtout au cap de Bonne-Espérance. Et les autres , par parties à peu près égales, à l'Asie et aux deux parties de l'Amérique. Quoique ces Diptères soient assez remarquables , il paraît qu’ils ont été peu (x) Les B. medius, concolor et cruciatus ; se trouvent dans l'Algérie comme en Europe. ( 365 ) recueillis jusqu'ici par les voyageurs; si l'on considère que l'Europe seule compte maintenant un nombre d’espèces égal à celui des exotiques , l’on sera porté à croire qu'il reste un plus grand nombre de ces dernières à découvrir, que dans les tribus précédentes. 1. BomeyLius micans, Fab., Wied. Dilute flavidus. Thorace ochraceo vittato. Alis ad costam dimidiato fuscis. (Tab. T, fig. 5.) Un individu @ rapporté du Cap par Delalande m'a offert les particularités suivantes : Les poils de la face sont blancs dans le bas, comme ceux de la barbe; dans le haut, ils sont noirs, mélés de jaunes , ceux du front sont jaunes, ceux du vertex sont noirs, ceux du premier article des antennes sont noirs en-dessous, jaunes en- dessus ; ceux du thorax sont d’un blanc soyeux ; ceux des trois bandes longitudinales sont d’un beau fauve; ceux de l'abdomen sont blancs, à extrémité jaunâtre; chaque segment a une touffe de poils noirs de chaque côté. $ Dans cette espèce, le troisième article des antennes diminue insensiblement de grosseur, et il est terminé par un petit style séti- forme. Les aïles ont la petite nervure transversale sitaée aux deux tiers de la longueur de la cellule discoïdale; l'extrémité de cette cellule est large. 2. BOMBYLIUS ALBIVENTRIS , Nob. Ater. Thorace flavido. Abdomine albido hirto. Pedibus rufis. Alis hyalinis . basi flavidis. (Tab. 6, fig. 5, et tab. 7, fig. 5.) Long. 4 ‘/, d' Trompe longue d'une ligne et demie. Face et partie antérieure du front à poils jaunes. Antennes noires ; premier article à poils jaunes. Poils du thorax à reflets blancs; écusson (dénudé) testacé. Les poils de l'abdomen jaunâtres à la base. Derniers articles des tarses noi- ( 366 ) râtres. Ailes à cils fauves ; petite nervure transversale située aux deux tiers de la longueur de la cellule discoïdale. Du Cap. Cabinet de M. Serville. 3. BoMByLius SERVILLEI, Nob. Ater, albo hirtus. Alis dimidiato fuscis, punctis nigris. (Tab. 7, fig. 5.) Long. 4 1. ©. Trompe longue de 2 1. Face et front à poils blancs, noirs et tes- tacés. Troisième article des antennes alongé et menu. Thorax et abdomen à fourrure blanche, mêlée de soies jaunes; des touffes de soies noires sur les côtés et à l’extrémité. Pieds testacés, à duvet blanchâtre. Aïles à cils noirs et duvet blanc; le bord extérieur brun des ailes s’affaiblit à l’intérieur ; les petites taches noires sont à la base des cellules transversales; elles varient de nombre; petite ner- vure transversale située aux deux tiers de la longueur de la dis- coïdale. Du Cap. Cabinet de M. Serville. 4. BOMBYLIUS FLAVICEPS , Nob. Ater , flavo hirtus. Pedibus rufis. Alis hyalinis ; basi margi- neque antico fuscanis. (Tab. 6, fig. 4, et tab. 7, fig. 5.) Long. 4. 1. ©. Trompe longue de 2 I. Poils de la face, du front et des antennes jaunes, sans mélange ; troisième article de ces dernières lancéolé à la base, terminé en pointe un peu alongée et un peu obtuse ; style très-petit. Balanciers jaunes. Tarses bruns. Ailes : petite nervure transversale située vers les deux tiers de la cellule discoiïdale; un point brun sur cette nervure, et à l’extrémité de la cellule basilaire interne. D’Afrique. Delalande. Muséum. 5. Bomeyzius RurICEPS, Nob. ( 367) Ater, flavido hirtus. Scutello testaceo. Pedibus rufis. Alis hyalinis, basi rufà. (Tab. 7, fig. 5.) Long. 4 1. @. Trompe longue de 2 1. Dessous de la tête à poils blanchâtres. Face, front et antennes fauves; troisième article de ces dernières manque. Ailes à cils fauves ; nervures fauves ; petite transversale située aux deux tiers de la cellule discoïdale. Du Cap. Collection de M. Serville. 6. Bomgyzius AuRaNTIACUS, Nob. Ater, rufo hirtus. Scutello testaceo, basi nigrd. Pedibus rufis. Alis basi rufis. (Tab. 6, fig. 2, et tab. 7, fig. 5.) Long. 4 ‘/3 1. Q. Trompe longue de 2 1. Face, front et poils du premier article des antennes fauves ; troisième article de ces dernitres lancéolé. Ailes à cils fauves et duvet jaune; base de la deuxième cellule postérieure assez large et oblique; petite nervure transversale située aux deux tiers de la discoïdale. Du Cap. Cabinet de M. Serville. T7. BomBycius LaTErALIS, Fab, Wied. Ater. Thorace rubido hirto, vittà laterali albä. Abdomine fascid medià albà. Alis ad costam dimidiato Punctisque nigris. (Tab. 7, fig. 5.) Dans cette jolie espèce les ailes ont la petite nervure transversale située à-peu-près aux deux tiers de la longueur de la cellule dis coïdale ; la nervure postérieure de la discoïdale est oblique, parallèle au bord intérieur de l’aile. Du Cap. Muséum , et ma collection. 8. Bomvraus picrus, Panz., Mikan., Meig.— B. planicornis, Fab. ( 368 ) Articulo tertio antennarum dilatalo. Alis fusco punctatis. (Tab. 6, fig. 7, et Tab. 7, fig. 5.) Cette espèce appartient à l'Asie occidentale comme à l'Europe orientale. Elle est remarquable par la dilatation du troisième article des antennes. La petite nervure transversale des ailes est située aux deux tiers de la longueur de la cellule discoïdale. 9. BoMBYLIUS ORIENTALIS , Nob. Ater. Abdomine rufo, ano albo hirto. Alis basi nigris, medio maculà fuscä. (Tab. 6., fig. 2.) Long. 6 1. Z. Trompe de la longueur du thorax. Face et base du front à poils blancs. Derrière de la tête à poils gris. Antennes noires. Thorax à poils d’un gris blanchäâtre. Les trois premiers segments de l'abdomen à poils d’un beau roux; les deux derniers à poils blancs; ventre à poils noirs, mélés de gris. Pieds noirs. Ailes : une petite tache de poils blancs à la base du bord antérieur; la tache brune, grande, formée de la bordure brune des nervures vers les deux tiers de la lon- gueur de l’aile. Cette espèce ne diffère guère du B. analis que par la couleur des poils de la partie antérieure de l'abdomen et par la tache de l'aile. Des Indes orientales. M. Roux. Muséum. 10. Bomeyzius, pimipzsTus , Nob. Ater, rufo hirtus. Abdomine apice nigro. Pedibus rufis ; femo- ribus nigris. Alis ad costam dimidiato fuscis. (Tab. 7, fig..5.) Long. 5. 1. Q. Trompe longue d'une ligne et demie. Face, front et poils des antennes fauves; quelques poils noirs sous le premier article des antennes. Extrémité et dessous de l'abdomen à poils noirs. Cuisses à extrémité fauve. Ailes à base pectinée; petite nérvure transversale située un peu au-delà du milieu de la cellule discoïdale ; une petite ( 369 ) tache brune sur la petite nervure transversale et sur celle qui fait la base de la quatrième cellule postérieure. Patrie inconnue. 11. Bomeyzius ruscus, Fab. , Meig. Ater. Alis nigro-fuscis. (Tab. 7, fig. 4.) Cette espèce dont le mâle seul à été décrit par Fabricius et Meigen, comme venant d'Italie, se trouve aussi au nord de l'Afrique. Elle habite également le midi de la France et l'Espagne. Nous avons observé une femelle qui ne diffère distinctement du mâle que par la largeur du front. Dans cette espèce, la petite nervure transversale des ailes est située au milieu de la cellule discoïdale. Du Muséum et de ma Collection. B Petite nervure transversale située au tiers de la longueur de la cellule discoïdale. 12. Bomeyzius oRNATUS, Wied. Ater. Thorace albo piloso. Capite abdomineque argenteo punc- tatis. Dans cette jolie espèce, les ailes ont la base simple, et la petite nervure transversale est située un peu en-decà du milieu de la cellule discoïdale. Du Cap. Muséum et cabinet de M. Serville. 13. Bomgyzius rRurus, Nob. Ater, rufo hirtus. Scutello testaceo. Pedibus rufis. Alis dimi- diato infumatis. (Tab. 6, fig. 5; et tab. 7, fig. 3.) Long. 4 ‘/, L @. Trompe de la longueur du corps. Face et partie antérieure du front à petits poils fauves. Antennes brunes ; premier article à poils fauves. Ailes à base d’un roux vif, ensuite d’un brun roussâtre ; moitié pos- térieure et intérieure hyaline ; base à cils roux et duvet jaune ; petite nervure transversale située au tiers de la cellule discoïdale. Du Cap. Cabinet de M. Serville. 24 (310 ) C. Petite nervure transversale située près de la base de la cellule discoïdale. 14. Bomgyrius srycicornis, Macq., S. à B. A la description que nous avons donnée, nous ajoutons celle-ci : Flavido hirtus. Thorace abdomineque lineä dorsali albà. Setis abdominis seriatim dispositis. Pedibus flavidis. Alarum basi margineque externo fuscanis. (Tab. 7, fig. 2.) Long. 5-5 ‘/, 1 Q. Trompe noire , longue de 3 1.; membrane entourant la base et palpes d’un jaune pâle. Face à poils blancs; une touffe de poils jaunes au milieu. Front à poils roussâtres. Antennes : les deux pre- miers articles testacés, à poils roussâtres ; troisième noir, fusiforme; style sétiforme court, peu distinct. Thorax à fond noir; écusson à fond testacé. Les soies du bord postérieur des segments de l'abdomen noires. Ailes : cellules basilaires d’égale longueur. L'individu du Cap que j'ai décrit dans les Suites à Buffon a une large bordure d'un brun clair au bord extérieur des ailes ; un autre, du Sénégal, n'en diffère que par cette bordure plus pâle et confuse, Dans celui-ci la deuxième cellule sous-marginale est légèrement appendiculée. | Cette espèce ressemble au B, mixtus, Wied. et n’en est peut-être qu'une variété. 45. BomByLius ACUTICORNIS, ob. Ater, flavo hirtus. Antennis acutis, basi pyriformi. (Tab. 6, fig. 5, et tab. 7, fig. 2.) Long. 4 1 ÿ. Trompe longue de 2 ‘/, 1. Barbe blanche. Face et partie antérieure du front jaunes. Antennes : les deux premiers articles à poils jaunes ; troisième pyriforme à la base , ensuite très-menu , styliforme. Ecusson (371) (dénudé), à extrémité testacée. Pieds et balanciers jaunes. Ailes à base jaunâtre, un peu brunâtres au milieu; cellules basilaires d'égale longueur. D’Egypte. Muséum. 16. Bomgyzrus FASCICULATUS , ob. Ater, flavido hirtus. F'acie fronteque pilis brevibus. Abdomine fasciculis nigris. Alis fusco punctatis. (Tab. 5, fig. 7 et 9.) Long. 6 I. Q. Trompe de 2 à 4 1. Face et front à poils fauves, assez courts. An- tennes noires; les deux premiers articles à duvet jaunâtre et poils fauves mêlés de noirs : troisième alongé, menu, terminé en pointe alongée: style un peu renflé à sa base, Quelques svies noires au vertex. Derrière de la tête et thorax à poils d’un jaune fauve. Abdomen (en partie dénudé) à poils d'un jaune fauve ; extrémité à grosse touffe de poils noirs, mêlés de quelques-uns d’un roux vif, et séparés au milicu par une touffe rousse ; des vestiges d’une touffe noire de chaque côté du deuxième segment au bord postérieur. Pieds châtains , à petites soies rouges. Ailes à base et bord extérieur bruns; un point brun à chaque anastomose des nervures; cellules basilaires d’égale longueur. Patrie inconnue. Peut-être du nord de l’Afrique et du midi de l’Europe. 17. Bomevyzius MIXTUS, Wied. Glaucus. Scutello rubido, flavido hirtus. Abdomine utrinque selis raris, nigris. Alis limpidis. (Tab. 7, fig. 2.) Nous rapportons à cette espèce un individu © du cabinet de M. Serville qui diffère ainsi qu'il suit de la description de M. Wiedemann : le corps est noir au lieu d’être glauque; il a 6 L. au lieu de 53 la barbe est jaune au lieu de blanche : les côtés du thorax ont des poils fauves au lieu de blanchâtres. Dans cette espèce, les deux cellules basilaires des ailes sont d’égale longueur. La base a des cils noirs. Du Cap. ( 872) 18. BomgyLius SCUTELLATUS, Nob. Ater, flavido hirtus. Scutello pedibusque testaceis. Alis hyalinis. (Tab. 7, fig. 2.) Long. 4 1 4. Trompe de la longueur du thorax. Face d'un gris jaunâtre, mêlée de poils noirs. Partie antérieure du front à poils noirs, ainsi que le premier article des antennes. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés). Tarses bruns. Balanciers jaunâtres. Ailes à base et bord extérieur un peu jaunâtres ou brunâtres: cellules basilaires de la même longueur ; base pectinée . à duvet jaunâtre. Du Cap. Muséum. Cette espèce ressemble au B. mixtus, Wied. 19. Bomevzius canus, Nob. Ater, albo nigroque hirtus. Barbä plevrisque albis. Lons-etre IQ Dessous du thorax , de la tête et face blancs. Front antérieurement blanc, postérieurement roussâtre et à soies noires. Pieds fauves; cuisses noirâtres, à duvet blanc. Ailes d'un gris brunâtre, à base r ciliée ; les deux cellules basilaires d’égale longueur. Cette espèce ressemble au B, hypoleucus, Wied. Elle a aussi des. rapports avec le B. latifrons — dont elle est peut-être la femelle. 20. BomgyLius LATIFRONS, Macq. Hist. naturelle des Canaries, de Webb. et Berthelot. Ater, flavido hirtus. Pedibus rufis. Alis basi margineque externo fuscanis; basi pectinato. (Tab. 6, fig. 6, et tab. T, fig. 2.) Long. 2 /, L Q à Trompe longue de 2 1. Face et front plus ou moins à poils blan- châtres et noirs; ce dernier se rétrécissant jusqu'au vertex. Thorax et abdomen à poils jaunâtres et à reflets blancs. Balanciers jaunes. Ailes : les deux cellules basilaires d'égale longueur. (373) Du Cap. Delalande. Muséum. M. Webb l’a aussi trouvé aux iles Canaries. IL. Aïles à base simple. À. Première cellule postérieure fermée. D. Petite nervure transversale située au-delà du milieu de la cellule discoïdale. 21. Bomgyzrus VERSICOLOR , Fab., Meig., Wied. Ater, cinereo hirtus. Thorace ad basin alarum suprà subtus- que albo. Abdominis incisuris albis. Pedibus nigris. Alis sub- hyalinis ; cellulä submarginali primé appendiculatä. (Tab. 7. fig. 1.) Je rapporte à cette espèce plusieurs individus 7 ®, quoiqu'il diffèrent assez des descriptions qui en ont été données. Long. 5-6 1. d'®. Trompe une fois plus longue quela tête. Face à poils blancs. Front un peu élargi Ÿ , à poils noirs et duvet jaunâtre 7 Ç. Derrière de la tête à poils blanchâtres > gris ©. Antennes : premier article un peu renflé en-dessous , à poils très-serrés, noirs en-dessus ; blancs en-dessous ; troisième subuliforme , effilé. Thorax à poils d'un gris roussâtre ; une ligne de poils blancs au-dessus de la base des ailes, et une bande au-dessous. Abdomen d’un noir luisant ; bord antérieur des segments à poils blancs, mélés de roussâtres : le reste à poils noirs moins serrés ; les deux Premiers segments à poils d’un gris roussâtre, . Ailes à base et bord extérieur d'un gris roussâtre ; petite nervure transversale située aux trois quarts de la longueur de la discoïdale. Cette description diffère de celles de Fabricius, de Meigen et de Wiedemann par le front noir au lieu de cendré; par la ligne de poils blancs du thorax au-dessus de la base des ailes , par les pieds noirs et par l’appendice de nervure aux ailes: au moins ces auteurs ne font-ils pas mention de ce dernier Caractère qui se trouve dans les différents individus que j'ai observés. (374) Les auteurs cités n’ont pas fait mention des sexes. . De Barbarie. M. Mittre. Muséum. 21. Bomsyzius ocivrern, Nob. Ater , flavido hirtus. Pedibus flavis. Alis hyalinis ©. Halte- ribus flavis. (Tab. 6, fig. 8, et tab. 7, fig. 5.) Long. 3 ‘/, 1. Q. Trompe longue d’une ligne; lèvres terminales un peu renflées. Face et front à poils jaunes ainsi que le thorax et l'abdomen. Les quatre derniers articles des tarses bruns. Ailès à base et bord exté- rieur un peu jaunâtres; petite nervure transversale située au-delà du milieu de la cellule discoïdale. De Bagdad. Olivier. Muséum. 25. BomeyLius FLAvUS, Nob. Ater, flavo hirtus; scutello testaceo.Pedibusflavis. Alis hyalinis. (Tab. 7, fig. 5.) Long. 3 1. ©. Face et front à poils jaunes, Antennes: les deux premiers articles jaunes; le premier à poils jaunes: le troisième manque. Ailes à base non ciliée, un peu jaunâtre ; petitenervure transversale située un peu au-delà de la moitié de la discoïdale. Du Cap. Collection de M. Serville. 26. BOMBYLIUS LIMBIPENNIS, Nob. Ater, flavo hirtus. Rostro breve. Scutellotestaceo{nudo).Pedibus flavis. Alis margine externo fusco. Long. 3. 1. Y. Trompe longue d'une ligne, à extrémité un peu renflée. Barbe blanche. Face à poils noirs , mélés de jaunâtres. Partie antérieure du front à poils noïrs, ainsi que le premier article des antennes. Écusson (dénadé) testacé, à base noire. Balanciers fauves, à tête brunâtre. ( 375 ) Ailes à base et bord extérieur bruns jusques près de l’extrémité ; petite nervure transversale située un peu au-delà de la moitié de la cellule discoidale. Patrie inconnue. Muséum. 97. BomByLIUS HETEROPTERUS, Vob. Ater, flavido hirtus. Pedibus nigricantibus. Alis hyalinis; costà fuscanä ; cellulà posticà prima apertä. (Tab. 6, fig. 6, et tab. 7, fig. 8.) Long. 3. L TZ. Face et front à poils jaunes. Antennes noires ; troisième article renflé à sa base seulement, ensuite effilé. Abdomen à poils noirs sur les côtés. Ailes àbase simple; cellules costale et médiastinebrunâtres ; deuxième postérieure à base large et oblique; troisième à pétiole court; petite nervure trensversale oblique, située aux trois quarts de la longueur de la cellule discoïdale. Du Cap. Cabinet de M. Serville. E. Petite nervure transversale située au milieu de la longueur de la cellule discoïdale. 28. Bomeyzius ATER, Lin., Fab., Meig., Macq. Ater. Abdomine punctis argenteis. Alis basi fuseis. (Tab. 7, fig. 4.) Un individu æ, a été rapporté de l’île Bourbon par M. Bréon. IL ne diffère de ceux de l'Europe que par la longueur qui n’est que de 2 ‘/, 1. Un autre a été trouvé à Bagdad par Olivier. Dans cette espèce la petite nervure transversale est située au milieu de la longueur de la cellule discoïdale. 29. BoMBYLIUS CONSANGUINEUS, Nob. Flavo hirtus. Abdominis apice flavido hirto. Alis margine antico sinuato fusco; cellulà submarginali secundä appendicu- lata. ( 376 ) Semblable au B. major. Outre la différence que présente l’abdo- men dont l'extrémité a des poils plus pâles que le reste, et les ailes dont la deuxième cellule sous-marginale est appendiculée, la partie brune des ailes est moins sinuée. D’Alger. Je l'ai reçu de M. Roussel. 30. Bomeyzius vicnus, Nob. Flavo hirtus. Alis margine antico sinuato fusco. Long. 4 1. Q@. Semblable au B. major. Il n’en diffère que par la fourrure fauve, au lieu de jaune, de l’abdomen. Ce n’est peut-être qu'une variété. De Philadelphie. Cabinet de M. Serville. F. Petite nervure transversale située au tiers de la longueur de la cellule discoïdale. 31. BOMBYLIUS CLARIPENNIS, NVob. Ater , flavido hirtus. Alis hyalinis. (Tab. 7, fig. 3.) Long. 4 1. 9. Trompe longue de 2 ‘/, 1. Barbe blanchâtre. Poils de la face et du premier article des antennes jaunes. Front à poils jaunes antérieu- rement, noirs postérieurement. Pieds fauves. Balanciers brunâtres. Ailes à peine un peu jaunûtres à la base; petite nervure transversale située au tiers de la longueur de la cellule discoïdale. De Madagascar. M. Goudot. M. Bibron a trouvé en Sicile, un individu qui y ressemble entièrement. 32. Bomeyzius rumicus, Hoffm., Meig.—B. sulphureus, Mikan. Niger, rufo hirtus. Mystace flavo. Alis rufescentibus (mas) aut subhyalinis (femina); halteribus albis. (Tab. 7, fig. 3.) Nous rapportons à cette espèce des individus d’Alger qui ne différent de ceux de l'Europe que par la base brune des ailes. (3TT ) Dans cette espèce, la petite nervure transversale des ailes est située au tiers de la longueur de la cellule discoïdale. 33. BomByLius PHILADELPHICUS, Nob. Ater, flavido hirtus. Alis basi margineque externo fuscanis. Pedibus rufis ; tarsis nigris. (Tab. 6, fig. 3, et tab. 7, fig. 3.) Long. 4 ‘/, 1. &. Trompe longue d'une ligne trois quarts. Face, front, et premier article des antennes à poils noirs. Abdomen d’un jaunâtre uniforme ; quelques soies noires au bord postérieur des segments. Balanciers brunâtres. Ailes à base simple ; le brun de la base et du bord extérieur s’affaiblissant par nuances; petite nervure transversale située an tiers de la longueur de la cellule discoïdale. De Philadelphie. Cabinet de M. Serville. 34. Bomeyzius æquauis, Fab, Wied. Flavido hirtus. Alis cost subdimidiato fuscanis ; termino f'uscedinis sensim diluto. (Tab. 7, fig. 3.) Un individu long de 5 L. a les deuxième et troisième segments de l'abdomen, les côtés et le dessous couverts de poils noirs. Celui décrit par M. Wiedemann avait l'abdomen entièrement dénudé. Dans cette espèce , la petite nervure transversale est située au tiers de la longueur de la cellule discoïdale. De la Caroline. Muséum. 35. BOMBYLIUS SENEGALENSIS, Mob. Ater, flavido hirtus. Pedibus rufis, femoribus nigris. Alis hyalinis. Long. 3 1. 4. Trompe longue d'une ligne et demie. Face à poils roussâtres et noirs. Partie antérieure du front noire, ainsi que les poils des deux premiers articles des antennes : troisième article presque cylindrique, à style court et très-menu. Abdomen (en grande partie dénudé), (378) extrémité des cuisses fauve; tarses bruns. Balanciers jaunes. Ailes à base et bord extérieur un peu jaunâtres; première cellule postérieure ouverte; petite nervure transversale située un peu en-decà du milieu de la cellule discoïdale. Du Sénégal. Muséum. B. Première cellule postérieure ouverte. G. Petite nervure transversale située au-delà de la moitié de la cellule discoïdale. 36. BOMBYLIUS HETEROCERUS, Nob. Ater, flavido hirtus. Pedibus flavis. Alis hyalinis; cellulà posticä primä apertà. (Tab. 6, fig. 3, et tab. 7, fig. 6.) Long. 4 1. S. Trompe longue de 2 °/, 1. Face à poils noirs serrés , alongés. Front un peu élargi 4, à poils noirs et roussâtres; extrémité à touffe de longs poils noirs. Antennes : premier article un peu alongé, renflé au milieu, couvert de poils noirs atteignant l'extrémité de l'antenne ; troisième fusiforme; style conique, divergent. Abdomen (en partie dénudé) : le bord postérieur des segments , sur les côtés, et peut-être sur le dos, muni de poils noirs mélés aux jaunes. Ailes : première cellule postérieure rétrécie à l’extrémité; basilaire extérieure beaucoup plus longue que l’intérieure ; la petite nervure transversale se rap- prochant de l'extrémité de la discoïdale, Afrique , Cap ? Delalande. Muséum. Cette espèce a des rapports avec le B. seriatus , Wied. 37 BomByLius MELANOCEPHALUS, Fab., Meig. Flavescente hirtus. Ano argenteo. Alis basi fuscescentibus. (Tab. 7, fig. 6.) Long. 5 1. @. Les auteurs qui ont décrit cette petite espèce n'ont pas mentionné le sexe. Un individu du Muséum ne diffère pas de la description. ( 379 ) . Dans cette espèce, les cuisses antérieures et intermédiaires sont revêtues en-dessous de poils soyeux et assez alongés. La première cellule postérieure des! ailes est ouverte, et la petite nervure trans- versale est située aux deux tiers de la longueur de la discoïdale. - De la Barbarie. 38. Bomevyzius Goyaz, Nob. Ater. Thorace flavido. Abdomine fulvo hirto. Alis limpidis; cellulà primä posticà apertà. (Tab. 7, fig. 6.) Long. 4 ‘/ L 9. Trompe aussi longue que le thorax. Face à poils noirs et fauves, ainsi que le premier article des antennes en-dessous. Front @ à poils jaunâtres. Poils du thorax antérieurement à reflets blanchâtres: poils des côtés fauves. Poils du premier segment de l'abdomen d’un jaunâtre pâle. Pieds noirs. Ailes à base et bord extérieur un peu jaunâtres:; cellule marginale élargie et fort arrondie à l'extrémité : petite nervure transversale située un peu au-delà du milieu de la cellule discoïdale. Du Brésil, au midi de la capitainerie de Govaz. Muséum. 39. BomByLiIUS TRIPUNCTATUS, Nob. Ater, flavo hirtus. Pedibus rufis. Alis hyalinis, tribus punctis fuscanis ; cellulàä posticà primä apertä. (Tab. 7 , fig. 6.) Long. 3 1. ©. Trompe longue d’une ligne. Poils de la face, du front et des antennes jaunes. Derniers articles des tarses bruns. Balanciers jaunes. Points des ailes situés à la base des première et quatrième cellules postérieure et de la première sous-marginale ; petite nervure trans- versale située aux trois quarts de la longueur de la cellule discoidale. Patrie inconnue. Muséum. H. Petite nervure transversale située au milieu de la longueur de la cellule discoidale. 40. Bompyzius ALGIRUS, Nob. ( 380 } Ater, flavo hirtus. Mystace flavo. Alis hyalinis , basi fuscanä; cellulà posticà primä apertd. Long. 2/3" 0'9; Trompe longue d’une ligne et demie. Barbe blanche. Face à poils jaunes, bordée de poils noirs 7, entièrement à poils jaunes Q. Front à poils jaunes, mélés de noirs Z Q. Premier article des antennes à poils noirs , longs en-dessus et en-dessous j', en-dessous seulement Q@. Pieds noirs; cuisses à duvet jaunâtre; jambes à base testacée en-dessous ; ® jaunes; extrémité des jambes et tarses bruns. Balanciers jaunes. Petite nervure transversale des ailes située à la moitié de la cellule discoïdale. De l'Algérie. Muséum. Cette espèce ressemble au B. sulphureus. L. Petite nervure transversale située au tiers de la longuenr de la cellule discoïdale. 41. BomyLius VARIEGATUS, Nob. Ater , albo fuscanoque hirtus. Scutello testaceo. Alis hyalinis; cellulà posticä primä apertä. (Tab. 6, fig. 2, a., et tab. 7, fig.7) Long. 4 1. ©. Trompe longue d'une ligne un tiers. Face et front à poils blancs et brunâtres. Premier article des antennes à poils blancs ; troisième lancéolé. Derrière de la tête à duvet argenté. Pieds d’un fauve brunäâtre ; cuisses à duvet blanc. Ailes à base jaunâtre non ciliées ; première cellule postérieure ouverte et petite nervure transversale située au tiers de la discoïdale. Du Cap. Collection de M. Serville. J. Petite nervure transversale située près de la base de la cellule discoïdale. 42. Bomeyzius Niveus, Nob. Ater, albo hirtus. Alis hyalinis ; cellulà posticä primd aperta. (Tab. 7, fig. 7.) ( 381 ) Long. 3 |. æ. Trompe longue de 1 ‘/, l. Face, partie antérieure du front et premier article des antennes à poils blancs, comme le derrière de la tête , le thorax et l'abdomen; une petite touffe de poils noirs au vertex. Ailes non ciliées: petite nervure transversale située au tiers de la longueur de la cellule discoïdale. Du Cap. Collection de M. Serville. 43. BOMBYLIUS BREVIROSTRIS, Nob. Ater, rufo hirtus. Pedibus fuscis. Alis hyalinis; cellulà posticä primä aypertä. (Tab. 7, fig. 7.) Long. 3/0: ©: Trompe longue d'une ligne. Face et partie antérieure du front nus (peut-être accidentellement). Antennes : premier et dernier articles à poils noirs, courts en-dessus , alongés en-dessous. Derrière de la tête à poils fauves comme le thorax et l'abdomen. Pieds à duvet d’un gris jaunâtre en-dessous. Balanciers jaunes. Ailes : petite nervure transversale située au quart de la cellule discoïdale; base de la deuxième postérieure large. De la Caroline. Muséum. 44. BoMByLiIUS L'HERMINIERN, Nob. Ater, rufo hirtus. Pedibusnigris. Alis hyalinis. (Tab. T, fig. 7.) Long 3-4 1. SQ. Trompe de ‘la longueur du thorax, quelquefois plus courte. Face presque nue ÿ®. Antennes : les deux premiers articles à poils peu alongés , noirs, mélés de quelques roux ; fauves ®. Partie anté- rieure du front à duvet blanchâtre , entièrement à poils fauves Ÿ. Derrière de la tête à fourrure fauve comme le thorax. Pieds noirs, à duvet jaune. Balanciers jaunes. Ailes à base et bord extérieur un peu jaunâtres ; les deux cellules basilaires d'égale longueur ; la première postérieure très-ouverte. De la Caroline. M. L'herminier. Muséum. ( 382) 17. G. USIE, Usra, Latr., Meig., Macq. Ce genre parait appartenir exclusivement au bassin de la Méditerranée , et la plupart des espèces se trouvent au nord de l'Afrique comme au midi de l'Europe. Les ailes présentent plusieurs modifications constantes dans chaque espèce : la seconde cellule sons-marginale est quelque- fois appendiculée à sa base ; elle est plus ou moins longue et large; la petite nervure transversale qui sépare la cellule externe médiaire de la première postérieure, est située au quart, ou autiers, ou au milieu de la longueur de la cellule discoïdale ; celle qui sépare cette dernière de la deuxième postérieure est droite ou arquée. 4. Usra masor, Noë. Hirta. Thorace albido , nigro fasciato. Abdomine atro, cin- gulis flavis. Pedibus genubus rufis. (Tab. 8, fig. 4.) Long. 4 ‘/, 1. Semblable à l'U. aurata, mais distincte par la grandeur, par la couleur des genoux et par les nervures des ailes. La petite ner- vure transversale est située au milieu de la longueur de la cel- lule discoïdale; celle qui termine la discoïdale est oblique. D’Alger. Je l'ai reçue de M. Roussel. 2. UsraA FLoREA, Latr., Meig.; VoLucELLA"1n., Fab. Nudiuscula nigra. Alis basi subferrugineis. (Tab. 8, fig. 4.) Long. 3 '/;,L 7 Q. Nous rapportons à cette espèce des individus qui différent de cette phrase spécifique par la couleur d'un vert métallique foncé, quelquefois à reflets bleus, de l'abdomen qui est muni de poils jaunâtres sur les côtés. Les ailes ont la deuxième cellule sous- marginale appendieulée à sa base, longue, mais approchant moins ( 383 ) que dans l'U. œnea de la petite nervure transversale qui est située un peu en-decà de la moitié de la cellule discoïdale. D'Alger , comme du midi de l'Europe. 3. Usra vicina, Nob. Nudiuscula nigra; abdomine obscure æneo vel cærulescente. Alis basi subferrugineis. (Tab. 8, fig. 2.) Long. 2 %/ L @. Semblable à l'Y. florea. La deuxième cellule sous-marginale des ailes un peu moins longue, dépassant à peine l'extrémité de la cellule discoïdale ; la petite nervure transversale située un peu plus en-decà du milieu de la discoïdale. C’est peut-être une variété de l'U. florea. 4. Usra ÆNEA, Latr., Meig., Macq. — Vorucezra FLOREA , Fab. Obscurè œnea. Alis basi flavis , macul fusca. (Tab. 8, fig. 3.) Dans cette espèce, la deuxiéme cellule sous-marginale est fort longue, et la base en est voisine de la petite nervure transversale qui est située vers le milieu de la longueur de la cellule discoïdale. Elle se trouve au nord de l'Afrique comme au midi de l'Eu- rope. Olivier l’a trouvée aussi en Mésopotamie. 5. Usra cLARIPENNIS, Nob. Nigra. Abdomine obscurè æneo. Alis subhyalinis. (Tab. 8, fig. 5.) Long. 2-2 ‘}, 1. Ç. Front à léger duvet grisätre. Thorax et abdomen à poils jaunâtres, clair-semés, sur les côtés. Ailes un peu grisâtres à la base ; deuxième cellule $ous-marginale longue, peu rapprochée de la petite nervure transversale qui est située un peu en-decà de la moitié de la longueur de la cellule discoïdale. D’Alger. Muséum. ( 384 ) 6. Usra HyALIPENNIS, Nob. Nigra. Abdomine obscurè æneo. Alis hyalinis; cellulà& sub- marginali secundä subbreve. (Tab. 8, fig. 6.) Long. 2 1. Q. Thorax et abdomen à poils noirs, clair-semés, sur les côtés. Ailes hyalines, à base un peu jaunâtre; deuxième cellule sous-marginale assez courte , éloignée de la petite nervure transversale qui est située un peu en-decà de la moitié de la longueur de la discoïdale. D'Alger. Muséum. 7. Usia versicoLoR, Latr., Meig., Macq. — VOLUCELLA 1D., Fab. Pilosa, cinerescens. Abdomine maculä ferrugined. Capite pedibusque atris. Des deux individus Q@ que nous avons observés, l’un avait les ailes comme dans la tab. 8, fig. 1, et l’autre comme la fig. 6. Cependant, dans les autres espècés, nous avons toujours vu les ner- vures des ailes fort semblables. D’Alger. 8. Usra AuRATA, Meig., Macq. — VoLuceLLA 10., Fab. Hirta. Thorace cinereo, nigro lineato. Abdomine atro , cin- gulis aureis. (Tab. 8, fig. 6.) Long. 1 “/, 2L 9° Commune à Alger. Elle se trouve aussi au midi de la France. 9. Usra pusiLLa, Meig. Nigra. Alis hyalinis. (Tab. 8, fig. 7.) D'Alger. Je l’ai reçue de M. Roussel. 18. G. PLOAS , Pros, Latr., Fab., Meig., Macq. Ce genre, qui se distingue des autres Bombyliers par l’épais- ES CR Rd ON TL ( 385 ) seur du troisième article des antennes, ne renfermait encore que quelques espèces européennes. Nous en décrivons deux exotiques, l’une de la Caroline , l’autre du nord de l'Afrique. Cette dernière se trouve aussi au midi de la France. Elles dif- fèrent entre elles par de légères modifications dans les nervures des ailes. 1, PLoas FusciPENNiS, Nob. Nigricans, flavido hirta. Halteribus rufis. Alis fuscanis. (Tab. 9, fig. 1.) Long. 4 L Y. Face et partie antérieure du front cendrées. Pieds noirs , à duvet jaunâtre. Ailes à base et bord extérieur d’un brun qui s’affaiblit vers le bord intérieur; cellule basilaire externe plus longue que l’interne. Du nord de l'Afrique et du midi de la France. 2. PLoas picriPENNiIS , Nob. Nigricans , flavido hirta. Scutello bilobato. Alis nigro macu- latis. (Tab. 9, fig. 3.) Long. 3 ‘/3 1. Q. Thorax à bande antérieure d'un gris pâle. Écusson d’un noir luisant , échancré au milieu du bord postérieur. Pieds d’un jaune brunâtre. Balanciers fauves. Ailes tachetées de brun sur laiplupart des nervures et particulièrement. sur les transversales ;, base brune , à deux petites taches claires. De la Caroline. Cabinet de M. Serville. 19. G. CYLLÉNIE, Cvzcenta, Latr., Meig., Wied., Macq. Ce genre, qui a été formé par Latreille pour une seule espèce d'Europe , en contient deux exotiques, l’une du cap de Bonne- Espérance, l’autre sans patrie connue. Parmi les caractères qui le distinguent des autres Bombyliers, il en’ est un qui n’a 25 ( 386 ) pas encore été signalé : c’est la brièveté de la face, non par l'insertion basse des antennes, mais par le prolongement de l'ouverture buccale. 1. CyLzLENIA AFRA, Wied. Nigra. Thorace griseo vittato. Abdomine fusco, maculis dorsalibus incisurisque albis. Alis fuscis maculis fenestratis. (Tab. 9, fig. 4.) Nous rapportons à cette espèce un individu , de la collec- tion de M. Serville , dont nous donnons la description un peu différente de celle de M. Wiedemann. Long. 5 1. ‘y, . Face et front d’un gris jaunâtre. Antennes fauves ; extrémité du troisième article noir. Thorax à bande testacée, de chaque côté et au bord postérieur; écusson testacé. Abdomen (en partie dénudé) : bord postérieur du premier segment blanc; celui des autres testacé, recouvert de duvet d’un gris jaunâtre. Pieds bruns. Balanciers jaunes. Ailes un peu grisâtres; bords des nervures transversales hyalins ; quelques taches brunes vers le milieu. Du Cap. Cabinet de M. Serville. 20. G. CORSOMYZE, Corsomyza, Wied., Macq., S. à B. Aux caractères génériques donnés par M. Wiedemann et par nous , nous ajouterons ceux-ci : lèvres terminales de la trompe peu distinctes, alongées, terminées en pointe. Palpes un peu alongés, très-menus , quelquefois à extrémité renflée et munie de poils. Face très-large, à petite saillie à l’épistome, un enfoncement de chaque côté de la saillie. Tarses munis de pelottes. Aïles : petite nervure transversale située aux trois quarts de la longueur de la cellule discoïdale;un rudiment de nervure vers l'extrémité de la marginale ; cellule anale fermée. Ce genre est remarquable par l’ensemble de ses caractères qui l'isolent singulièrement au milieu des Tanystomes et qui ( 387 ) exigeraient la formation d’une nouvelle tribu pour lui seul. La forme, le corps ras et trapu; la tête large et déprimée et la lon- gueur des antennes, l'éloignent surtout des Bombyliers et des Anthraciens dont il se rapproche d’ailleurs par les autres carac- tères. Le nom générique signifie Mouche rase. Les deux espèces nouvelles que nous décrivons sont du Cap comme les quatre décrites par M. Wiedemann. 1. Corsomyza FUSCIPENNIS, Mob. Nigra, flavido hirta. Alis fuscis. (Tab. 10, fig. 1.) Long. 5 1. Q. Face fauve, à poils jaunes. Front à base fauve et poils jaunes, ensuite noir, à poils noirs. Derrière de la tête fauve, à tache noire. Antennes noires ; premier article à peu près moitié aussi long que le troisième. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés); côtés du thorax à poils jaunes. Abdomen à reflets bleuâtres ; base à poils blan- châtres ; les deux derniers à duvet gris. Cuisses et tarses noirs ; jambes testacées. Balanciers jaunes. Aïles d’un brun qui s’affaiblit vers le bord intérieur. Du Cap. Collection de M. Serville. 2. Corsomyza mirriPes, Nob. Nigra, flavido hirta. Scutello nigro. Femoribus posticis albido pennatis; tibiis rufis. Long. 51. © ? Palpes fauves. Face et base du front jaunes à poils blancs; barbe blanche, épaisse; Cuisses postérieures couvertes en-dessous de longs poils blancs. Balanciers jaunes , à tête blanche. Ailes à base, bord extérieur et nervures jaunes, s’affaiblissant vers l'extrémité et le bord interne. Le C. pennipes , Wied., ne diffère de celui-ci que par l'écusson ( 388 ) jaune , les poils noirs des cuisses postérieures et la couleur brune des jambes. Du Cap. Collection de M. Serville. 91. G. ENICONÈVRE , Eniconevra, Nob. Caractères génériques des Bombyles. Tête presque sphérique, plus étroite que le thorax. Trompe une fois plus longue que la tête; un peu arquée en haut; lèvres terminales alongées. Palpes alongés, menus. Antennes une fois plus longues que la tête; premier article cylindrique, égalant la longueur de la tête; deuxième cylindrique, égalant le tiers de la longueur du premier , un peu divergent; troisième lancéolé, une fois plus long que le deuxième, prolongé par un style alongé. Yeux contigus Z. Thorax élevé, muni de quelques soies. Abdomen abaissé, de six segments distincts. Jambes munies de soies. Ailes: deux cellules marginales ouvertes. Deux sous-marginales divi- sées par une nervure transversale; quatre postérieures; deuxième et troisième imparfaites par l’état rudimentaire de la nervure qui les sépare ; anale fermée. ‘Ce nouveau genre présente un assemblage de caractères qui rend sa place incertaine entre les Bombyliers et les Hybotides. Il a de ces dernières la tête assez petite et sphérique , le thorax élevé, l'abdomen abaïssé, les jambes munies de soies. Il tient aux premiers par la trompe et le degré de composition des ner- vures alaires. Il se rapproche particulièrement, par le faciès, des Gérons ; par la trompe etles antennes, des Toxophores. Les ailes présentent une modification que l’on ne trouve dans aucun autre Tanystome : ce sont les deux cellules marginales. De plus, les deux sous-marginales sont séparées par une nervure trans-— versale qui ferme l’antérieure , au lieu de, la nervure oblique ordinaire; enfin les deuxième et troisième postérieures se con- fondent à peu près par l’état rudimentaire de la troisième,ner- vure postérieure. ( 389 ) Le type de ce genre se trouve au nord de l'Afrique et au midi de la France. Le nom générique exprime la singularité des nervures des ailes. 1. ENICONEVRA FUSCIPENNIS, Nob. Nigra. Alis fuscis. (Tab. 10 , fig. 2.) Long. 2 ‘/, L #. Face, front et derrière de la tête à poils jaunâtres. Balanciers fauves. Bord extérieur des ailes plus foncé que le reste. Du nord de l'Afrique et du midi de la France. Elle à été trouvée à Montpellier. 22. G. APATOMYZE , Aparomvyza, Wied., Macq., S. à B. Ce genre est caractérisé surtout par la longueur et la con- formation des palpes, par les denticules du bord extérieur des ailes et par le faciès qui le rapproche des Thérèves. Il ne com- prend encore que l’A. punctipennis, Wied. , qui est du Cap., et l'A. nigra., Nob., de la Géorgie d'Amérique. Nous en repro— duisons la figure. 1. AATOMYZA NIGRA, Macq., S. à B. Nigra, albido hirta. Pedibus nigris. (Tab. 11, fig. 1.) Cette espèce diffère un peu del’ A. punctipennis, dont lesantennes ont le premier article cylindrique. 23. G. MÉGAPALPE, Mecapacpus, Macq. Caractères génériques des Bombylies. Corps assez large, à peu près nu. Tête de la largeur du thorax. Trompe un peu plus longue que la moitié du corps. Palpes alongés, filiformes , nus. Antennes de la longueur de la tête; premier article un peu alongé, cylindrique, deuxième court, cyathiforme; troisième une fois plus long que le premier , fort menu à sa base, un peu ( 390 ) renflé ensuite; style peu distinct. Abdomen assez déprimé. Ailes: deuxième cellule sous-marginale assez courte et large; quatre postérieures ; petite nervure transversale située vers les deux tiers de la longueur de la cellule discoïdale ; anale fermée sans pétiole. Nous avons formé ce genre dans les Suites à Buffon pour Ja Phthiria capensis, Wied. Nous y joignons une espèce nouvelle qui en diffère surtout par les palpes velus. L'une et l’autre sont du Cap. 1. Mecapazpus niripus, Nob. Nigra nitida. Palpis nudis. Alis hyalinis. (Tab. 11, fig. 2). Long. 1 ?/3 1. ©. Tête à poils noirs, clair-semés. Palpes jaunes. Antennes noires. Thorax et abdomen à légers reflets verts ou bleus. Pieds noirs. Du Cap. Delalande. Muséum. 24. G. DASYPALPE, Dasypacpus, Nob.— Pararria, Wied. Caractères génériques des Bombyles. Corps assez étroit, nu? Trompe épaisse, une fois moins longue que le corps. Palpes filiformes , alongés, velus. Antennes : les deux premiers articles courts; troisième alongé , fusiformie, comprimé. Aïles : deuxième cellule sous-marginale alongée ; première postérieure ouverte, ainsi que l’anale. Le type de ce nouveau genre est un Bombylier exotique que M. Wiedemann a compris parmi les Phthiries, maïs qui en diffère par des modifications dans la trompe , les palpes, les nervures des ailes, et dont le corps paraît nu. Le nom géné- rique exprime le caractère des palpes velus. Ce petit Diptère est du cap de Bonne-Espérance. 4. Dasypazpus caPeNsis , Nob. — Parairia 11., Wied. Nigra. Barbà albidä. (Tab. 11, fig. 3.) ( 391 25. G. AMICTE , Amicrus, Wüied., Macq. — Bomsyuus, Fab. Ce genre, voisin des Phthiries et des Thlipsomyzes, et dont le principal caractère consiste dans la longueur du premier article des antennes, n’est composé que de deux espèces afri- caines, dont l’une est l'A. oblongus, Wied., Bombylius id., Fab. et l'autre l'A. heteropterus , Wied. Cette dernière se sin gularise par les nervures des ailes que nous représentons pl. 11, fig. 5. 26. G. THLIPSOMYZE, Tazipsomyza , Wied., Macq. — Bom- BYLIUS , Fab. Ce genre, dont le caractère le plus apparent est l'abdomen comprimé et muni de soies sur les bords des segments, a pour type le T. compressa, Wied., Bombylius id., Fab., d'Alger. Nous y joignons deux espèces nouvelles, également du nord de l'Afrique , dont l’une , le T. heteroptera, diffère des autres par la première cellule postérieure ouverte. Ces Bombyliers se distinguent encore des autres par les soies qui bordent les segments de l'abdomen. 1. TaciPsoMyzA cASTANEA, Nob. Thorace cinereo , castaneo fasciato. Abdomine castaneo, ma- culis dorsalibus fuscanis. Alis maculatis. Cellulà posticà prima clausä. (Tab. 12, fig. 2.) Long. 4 1. ©. Trompe d’un brun rougeâtre. Face d’un gris jaunâtre. Front bru- nâtre. Antennes : les deux premiers articles d'un fauve brunâtre ; troisième brun. Pieds fauves; jambes antérieures brunes. Balanciers jaunes. Ailes un peu grisâtres, à taches brunâtres sur les nervures transversales ; cellule discoïdale à petit appendice à la base de la troisième postérieure. D'Alger. Muséum. C’est peut-être une variété du 7! compressu. (392) 2 TaiipsOMyzA HETEROPTERA , Nob. Fusca. Thorace testaceo fasciato. Abdomine incisuris testaceis. Alis maculatis ; cellulà posticä primä apertà. (Tab. 12, fig. 1.) Long. 2 ‘/3 1. ©. Trompe noire. Face et front d’un gris clair. Antennes brunes : deuxième article testacé. Dernier segment de l'abdomen testacé. Pieds fauves. Balanciers jaunâtres. Ailes un peu grisâtres, à taches brunâtres sur les nervures transversales. Sur l'individu que nous avons observé, il ÿ avait sur l'aile gauche une seconde petite nervure transversale au tiers de la longueur de la cellule discoidale. D’Alger. Muséum. 927. G. CYCLORHYNQUE, Cyccorayncaus, Nob. Caractères génériques des Bombyles. Corps nu. Tête de la largeur du thorax, un peu saillante en avant. Trompe de la longueur du corps, contournée vers l'extrémité. Palpes non distincts. Antennes à-peu-près de la longueur de la tête; pre- mier article assez court, à-peu-près cylindrique; deuxième cyathiforme; troisième alongé, un peu convexe en-dessus, droit en-dessous; style très-petit , conique. Front très-large ©. Abdomen ovale, de neuf segments distincts. Ailes : deuxième cellule sous-marginale assez alongée; quatre postérieures ; anale fermée. Ces caractères distinguent un Bombylier dont nous faisons le type de ce genre, qui ne peut se confondre avec aucun autre. Un Diptère du Brésil en est le type. Le nom générique exprime la forme circulaire que prend la trompe. 1. CycLORHYNCHUS TESrACEUS, Nob. Testacea. Thorace suprà nigro. Abdomine incisuris nigris. (Tab. 12, fig. 3.) ( 393 ) Long. 2 1. ©. Trompe noire. Face et front à léger duvet blanchâtre: bords de ce dernier blanchâtres. Antennes : les deux premiers articles d’un jaune pâle ; troisième brunâtre. Extrémité du thorax testacée comme les côtés; poitrine noire ; écusson à léger duvet grisâtre , excepté à la base. Le bord antérieur noir des segments de l'abdomen interrompu ou rétréci au milieu, et caché dans les derniers ; ventre sans inci- sions noires. Pieds et balanciers jaunes, Ailes hyalines ; nervures pâles. Du Brésil. Muséum. 28. G. PHTHIRIE, Parier , Meig., Macgq. Les seules espèces exotiques connues sont les L. albida et hypoleuca, Wied., dont la première est de Bahia, au Brésil. La patrie de la seconde est inconnue. Celle-ci diffère des espèces ordinaires en ce qu’elle n’a que trois cellules postérieures aux ailes, comme dans le genre Géron, et la P. albida, en ce que les palpes sont moins renflés à l'extrémité. M. Wiedemann décrit une troisième espèce , la P. capensis; mais elle présente des caractères qui nous paraissent réclamer la formation du nouveau genre Dasypalpus, pl. 11, fig. 4. 1. Paraimia arBina, Wied. Thorace glaucescente. Abdomine albo , basi nigellä. Scutello pedibusque flavidis. Wiedemann a décrit lemäle. Une femelle, du Muséum de Paris, en diffère par le front d'un jaune pâle, à bande longitudinale brune. Les antennes sont noirâtres. L'individu décrit par Wiedemann venait de Bahia ; le nôtre du midi de la Capitainerie de Goyaz. 29. G. SYSTROPE, Sysrropus, Wied., Macq. Le singulier insecte , seul de ce genre, est très-remarquable ( 394 ) par la forme en massue de l'abdomen, par la longueur des pieds postérieurs comparés aux autres, et surtout par l’épais- seur des hanches postérieures, qui s'appliquent étroitement contre les autres; de sorte que les six pieds sont très-rappro- chés à leur base. La grande disproportion qui existe entre les postérieures et les autres forcent les premiers à s’écarter en- dehors, ce qui paraît avoir donné lieu au nom générique. 1. SYSTROPUS MACILENTUS, Wied., Macq. Thorace nigro , utrinque subcoccinello. Abdomine fusco , basi apiceque nigris. Alis infumatis. (Tab. 12, fig. 4.) Long. 7 1. Y. Un individu du Muséum , rapporté du Cap par Delalande, diffère de la description de M. Wiedemann ainsi qu'il suit : les yeux sont contigus, non-seulement au sommet de la tête, mais dans presque toute la longueur du front. Les deux premiers articles des antennes sont testacés, mais brunâtres à l'extrémité. Le bord postérieur du thorax est testacé comme les latéraux. Le premier segment de l’abdo- men est noir, à base testacée; les quatre articles suivants, formant le pétiole , sont testacés. Les pieds sont testacés ; les tarses sont noirs , à premier article testacé à sa base ; les hanches postérieures sont noires dans leur moitié longitudinale postérieure , testacées dans l’antérieure. Je ne sais pourquoi M. Wiedemann a représenté les ailes de cet insecte dans une position renversée, le bord extérieur à l’intérieur. L'individu du Muséum présente les siennes dans la situation nor- male. D’après la figure donnée par M. Wiedemann . les jambes sont nues , tandis qu'elles sont munies de petites pointes. 30. G. TOXOPHORE, Toxopnora, Wüied., Meig., Macq. Ce genre, l’un des plus remarquablesde la tribu par la réunion de ses caractères, compte, indépendamment de l'espèce de l'Europe méridionale , quatre espèces exotiques dont l’une à été décrite par Fabricius sous le nom de Bombylius cupreus , el ( 395 ) les trois autres l’ont été par M. Wiedemann. Elles sont fort dis- séminées sur la terre, l’une étant de Java, une autre du Brésil ë la troisième de la Caroline ; la patrie de la quatrième est encore inconnue. 1. ToxopHORA LEUCOPyGA, Wied. Nigra. Thorace fulvo hirto. Abdominis fasciis fulvis, apice albido. (Tab. 13, fig. 1.) M. Wiedemann a décrit un individu @ dont il ignorait la patrie. Nous avons observé une femelle rapportée de la Caroline, qui én diffère peu. Les poils du corps, au lieu d’être fauves, sont jaunes. Dans cette espèce, les ailes ne présentent que deux cellules sous- marginales avec un appendice de nervure indiquant le rudiment de la troisième. Muséum. 31. G. GÉRON, GeroN, Meig., Wied., Macq.-Bomevzius, Fab. Ce genre, voisin des Usies et dont les aïles ne présentent également que trois cellules postérieures, ne compte encore que quatre espèces : deux européennes dont une se trouve aussi aux îles Canaries, une trouvée à Scio par Olivier et la dernière rapportée du port Jackson, Nouvelle-Hollande, par M. Durville. 1. GERON oLiviern, Nob. Niger. Tibiis testaceis. Loupe ID Front et derrière de la tête à poils d’un blanc jaunâtre , ainsi que les côtés du thorax et le dessous de l'abdomen. Cuisses noires, à duvet blanc. Balanciers jaunes. Ailes hyalines, à nervures jaunâtres. De l’ile de Scio. Trouvé par Olivier. Muséum. Cette espèce ressemble au G. halteralis, Hoffm. Meig. ; mais elle en diffère par la grandeur et par l'angle plus obtus de la deuxième cellule sous-marginale des ailes. ( 396 } 3. GERON AUSIRALIS, Nob. Nigra. Thorace lateribus cinereis. (Tab. 13, fig. 2.) Long 2/1. Face et partie antérieure du front à duvet argenté. Thorax à poils jaunâtres ; bord antérieur cendré comme les latéraux; le cendré de ces derniers s’élevant au-dessus de l'insertion des ailes. Balanciers blanes. Cuisses noires; jambes d’un testacé brunâtre ; tarses bruns. Ailes hyalines. De la Nouvelle-Hollande, au port Jackson. Muséum. SUPPLÉMENT. M. Westwood divise le G. Némestrine, Latr., en trois sous- genres : | 1.7 Sous-genre. Fallenia, caractérisé ainsi : Palpes alongés, atténués; style des antennes cylindrique; troisième cellule sous-marginale des ailes petite, fermée, F. fasciata, Meig. 2.0 S.-G. Nemestrina propriè sic dicta. Palpes petits; ar- ticles arrondis. Style des antennes sétiforme , de trois articles. Région apicale des ailes fortement réticulée transversalement. Yeux nus. N. reticulata , Latr., longirostris, Wied. 3. S.-G. Trichophthalma, Westw. Palpes de grandeur inter- médiaire ; articles plus ou moins ovales. Antennes comme dans le deuxième sous-genre. Région apicale des ailes à nervures longitudinales disposées comme dans le Fallenia caucasica , Meig. : une nervure presque droite sortant du milieu de la subcostale et se dirigeant obliquement vers l'extrémité du bord postérieur; deuxième nervure apicale bifurquée. Yeux pubes- cents. A ce sous-genre paraissent appartenir les Nemestrina Taus- cheri, Meig., et Fallenia caucasica, Meig. M. Westwood décrit quatre nouvelles espèces : les T. hivit- ( 397 ) tata et costalis, de la Nouvelle-Hollande , la 7. obscura, de l'Afrique, et le T. subaurata, de l'Amérique méridionale. G. APIOCÈRE, AprocerA, Westwood. Tête transversale. Antennes plus courtes que la tête; pre- mier article épais; deuxième petit (ces deux articles armés de soies raides); troisième petit, pyriforme; style menu, apical. Trompe saillante , de la longueur de la tête. Palpes saillants , en forme de spatules. Abdomen presqu’une fois plus long que le thorax , obconique. Cuisses postérieures non renflées ; tarses à deux pelottes. Aïles disposées presque comme dans les Mydas : troisième nervure longitudinale droite, bifurquée avant l’extré- mité; quatrième longitudinale supplémentaire, sortant de l’extrémité de la première cellule discoïdale; ensuite quatre cellules postérieures marginales. Ce genre, qui paraît tenir des Mydas, des Corsomyzes et des Némestrinides, comprend deux espèces de la Nouvelle- Hollande, Ap. asilica et fuscicollis, Westw. G. TRICHOPSIDÉE, Tricnorsines , Westwood. Nous représentons, pl. 3, fig. 1, le Trichopsidea œstracea , type d’un nouveau genre , qui paraît voisin des Colax. G. LÉPIDOPHORE, LepinormorA, Westwood. Antennes trois fois plus longues que la tête, couvertes de petites écailles ; premier article court; deuxième long, grêle; troisième plus court et plus large; style apical. Trompe une fois plus courte que les antennes. Thorax très-gibbeux. Abdo- men alongé, parallèle ; extrémité à petites écailles. Ailes fari- neuses; nervures comme dans les Cyllénies. Pieds longs et grêles. Le L. œgerüiformis, Westw., Ploas id:, Gray, type de ce genre, est voisin du Toxophora lepidocera, Wied., et paraît devoir rester dans la même coupe générique. De la Géorgie d'Amérique. ( 398 ) RE —_—— À Fig. — EXPLICATION DES FIGURES. Planche 1.re 1. Mesocera flavicornis. 2. Pterodontia flavipes. 3. Mægistorhynchus longirostris. a. Caput. b. Palpus. c. Antenna. d. Anus. Planche 2. 1. Nemestrina cincta. a. Caput. 2. N. osiris (ala). 3. N. fasciata (ala). 4. N. egyptiaca (palpus). . —— 9. N. ruficornis. (a. Antenna. b. Anus, 7.) 6. Fallenia fasciata (ala). 7. Hirmoneura Novæ-Hollandiæ. a. Caput. b. Antenna. c. Anus Q. 8. H. chilensis (caput). Planche 3. + 1. Trichopsidea æœstracea. a. Caput. b. Idem. e. Partes oris. d. Antenna. 2. Colax macula. a. Caput. 3. Anthrax Pygmalion. ( 399) Planche 3 bas. Fig. 1. Lampromyia canariensis. a. Caput. b. Tarsus. c. Anus ©. — 2. Leptis mystacea. a. Caput. — 3. Chrysopyla thoracica. a. Caput. Planche 4. Fig. 1. Dasyomma cœærulea. a. Caput. — 2. Xestomyza lugubris. a. Caput. Planche 5. Fig. 1. Thereva thoracica. a. Caput. 1. bis. Exapata anthracoides. a. Caput. 2. Thereva lugubris (ala). — 3. T. appendiculata (ala). 4. T. notabilis (ala). 5. a. Ruppellia semiflava. a. Antenna. b. ala — 6. Chiromyza vittata (antenua). Planche 6. Fig. 1. Adelidea fuscipennis. a. Caput. . Bombylius orientalis. a. Caput. — 3. B. heterocerus (caput). — 4. B. flaviceps (antenna). D ( 400 ) Fig. 5. B. acuticornis (antenna). — 6. B. latifrons (a. antenna. 6. caput). — 7. B. pictus (antenna). — 8. B. Olivierii (caput). —- 9. B. fasciculatus (caput). Planche 7. Fig. 1. Bombylius versicolor (ala). —— 2. B. fasciculatus, scutellatus, stylicornis, acuticornis, L’herminierii, latifrons (ala). —— 3. B. claripennis, æqualis, pumilus (ala). — 4. B. fuscus , ater (ala). — 5. B. micans, Olivierii, lateralis, analis, punctatus (ala). —— 6. B. heterocerus, Goyaz, melanocephalus , tripunc- tatus (ala). . B. brevirostris (ala). . B. heteropterus (ala). Planche 8. | | Fig. 1. Usia florea. . Caput. . Anus. . cuprea (ala). . œnea (ala). . major (ala). . claripennis (ala). . hyalipennis (ala). . pusilla (ala). pe gui US Se ce MES Planche 9. Fig. 1. Ploas fuscipennis. a. Caput. — 2. P. grisea (ala). — 3. P. pictipennis. —— À. Cyllenia afra. Mücquart ee 1 Mesocera flavicorms. Caput . 2 FPterodonha flavrpes Aa 7 Ne 4 L 7, 3 Mæœdistorhynchus longirostris. a. Caput. b. Palpus. ce Antenna d Anus. Le L°4 ds] - { } ren Dr! Luthde Platuye : A k. : 3 à 1 ; : ne PA Woscquurt ufel ? Nemestrina Osiris. Ala. L Nemestrima cincla. w. Caput. 2 19 :.. . Ffasciata. Alu. Are Na MA …egypliaca. Papus. D M alicoents «Antenne. dns 8,0: Valleñia Faseiaba: Ale 1 Hirmonenera novæ liollandiæ. a. Caput. b.Antenna. c. Anus. 0. Hirmonewera chilensis. Capuit Dune D! 6 Macatart è del. : ï À “8 Trichop sidea œs tra cea. «a. Caput. 4. Caput. c. parles Ortr. d Antenn 1. 2... Colax macula #6 aput . 3. Authrax PY omalhon. (la) D eruuer Tin DER miel Macruuart. del É Lampromyia . canariensis. «. Caput . D. T'arsus. c. Anus-6,. E : Leptis mystacea . à. laput. 3. Cluvys opyla Ehoracica. « Caput Wa couart del. 1. Dasyomma cœrulea. à Capul. 2. Xestomvyza lugubris. & Caput — F DRE à r: / L 4 « . , (dsl Marcquart del. . LThereva thoracica.. 9, Thereva lugubris. A1a DE. 10. - appendiculata AL LS ad. 24 notabilis., 4e . 3. Ruppallia semmflava.. a Anknna.b Alta. G. Chiromyza ittata Antenna . 7. Exapata. anthracaides. | | Mucquart. del . LThereva thoracica.. 2, Thereva, lugubris. Aa 10. appendiculata FE ANER 4.....ad.....notabilis. 4e. 3. Ruppalia sewiflava.. a Anbnna.b Aa. (G. Chiromyza vittata Antenna . gi Exapata. anthracaides. D'Adehdea fuscipems a Capuk. 3. Bombyhius beterocerus. Caput.…. M. Aculicornis Aniltenna\ ] er. prélus Anlerinc . id .fasciculalus . Capul À MO [el DDR Mucçqur t. del. Bombylius omenlalis. fTava ceps Antenne. id latfrons à DE REER ô Cupul . 1 1d .. Olivierii Cput . dé débtstait it cts = dort Re. is ac nd … : dé PL: 7 C1 + M. acquart del . à. Bomlbylius versicolor, Ya. %.Pombyÿhus fascicdlatus. 0... clarrpennis. QE PSE fuseus. rl: nncans . FER ee heterocerns, ...1d.…....breverostiis, De … heteropterus. D" Ldhde Blosquel Lie. 2 ‘ 1 ] k . | à Macquart del. ……Usia. florea .« Caput.banus. 2 US ia... Cuprea. 4/4. nl 3....1d, ..oœmea. RE: ma or. “ 3 : 6 : . : ë En 14. …claripennts. Gi. sd ...: hyvalipennis. sis Usia P us1lla.. A Hormuer Lit, Lith. de Flocqueè Ca …...Ploas fuscrpenmis. a Caput 1d pi ehp enmis . Macquart del. 2... Ploas grisea Aa. À... CyTenia afra. &. Capue. sen » a M 1 Macquurl del 1... Corsomvyza fascipennis. a Caput. 2. Eniconevra fuscrpennis. a. Caput LME. : LH CHA me 7 } f l . 3 PE TT: L, … Apatomyza nigra.e.Capul, 2 .Megapalpus mibidus. +. /laput 6e Dasypalpus capensis. + lapul À...Phthuia albida. 4/7 5 Mmictus heteroplerus Ale. id Macquaurt . del Thhpsonvyza heteroptera. a Caput 5) Fhhpsomyza castanea 4/a. : Gyclorhynchus teslaceus. «a Caput DIT Systropus anactilenlus . « Capuk | | | ÉMenner D'C' Lit de age 7/2 LÀ D né. Éd RÉ 1 Tox oph ora. leuc opy$a ; ja PR EE Macquart del. A 0 .« eadem2..Geron australis .« Caput. FÉTTLA Mac 1] art del Î Caanptosia fascipenms æCapub. 2. Anisotamia centrahs , &.fapur. | 3. Plesiocera . algrra SA Caput. | … bdiottt Hs PORT, Mucquur EG dole Ogcodocera duvidiata &. Caput. 9. Litorhynchus hamatus .« Capuk. Muho infuscatus ADS 4. Muho punclipennis . Alu. à. Caput. 4 “ 1 J. Callosioma fascipenms 4. Cuput. | Wénnies p' ; ha, CL — Maraqnurt.delt . | # ÆExoprosopa audormii «à Capnt. JDE Exopros opa. SIMS Ou . A lu E 0 EU. : serville:. J' id. crvthrocephala. Vu. | nn... Ed... .. cerberus, Ven. Ds: tou, | 7... ne. . albicmeta . Sid: obhqua.. | 9. Tomomvza anthracoides. Dour …f)? Bot: F as LA x ut ls M le EL: Exorosopa lugubris Alu 7 Exoprosopa senegalensis D 1: LORS .siugularis HS EE Te PRES olivier. Ed... bagdadensis. DRM P de: > ec D... .id.....mnotabilis. Babe nd: : … CUNARMEVTES, D: 1d.....voberli. JON 240 0: MU DOYELE A id. , .. .lulea.. TANT LRO 7 tricolor. 4 D Monnier L LE k * Set. * ". + . - 4 5 2 P =. Vo es 24 D L { Marquart. del. Die Exoprosopa puuctulata. : 5108 Ne - penbtala . WT PEER bengalensis. D dd... …avévrocephala.. GRR ET AA -javan à . D: id... pusilla. AVR à ..raguavi 9 a . :caffra.. TO 2.1... biens. # ILE XOpt-0s0pa ymbiginosa. 2 Macqguar£ .cle 1. …Spogast la anyslaceran. à. Capul. b Styhnn. 2. Exoprosopa erviln ocephale ; ‘ ne - Le É Caput ét parles os +. Anthrax pennipes. pespo stieus. «& À quan « . M Aithrax lestacea. Aa à Capul . 5. Avthrax nolabilis . G D 1. halevon. EPS NU SRE 7... de. -punelulala . .. dumuilles. =... ..0...:.1d....:confluens. M'ONT... Lt: DR enbignuipeunis. © pd Mounier Î É / f Le EAN D Lai cbdya Ta .. Anthrax conocephala AT -macuhpennis à Ffenestralis . duvauceli ar-évr'o ce epha La ..ideon. = PL. 20. 2.. Lomatra. À... Anthrax ORaRE ISA Mecque rl ue lateralis . incisuralis. arvotrata, ..semiargentea, S 10... Anisolannia ruficornis. 12... Anthrax brunuipenuts : CLR . - + CRT RE A 2 9. 10: +. 1 . . MC Macquark del LMAthirax consanouinea Ale. 9 Authrax Jlouvipenuis = 21] D id hesperns. 4 0. 1d .. Juctuusa [4 . 2 . . D 19. .GAVL, Gus 4 ud .. emaroginale D _ 7 0 ad .. arabic CP ô "il L hvpoxantha ge. 1d. ...cuiguslipeunis . : OP "xd . fuucbris. albofise: « Fa — + _ He. Qeorqica. Her . td Le Lea “ cs PS Sad pts or -: ÿ — Fig. 1. ( 401 ) Planche 10. Corsomyza fuscipennis. a. Caput. — ?. Eniconevra fuscipennis. a. Eadem. Fig. 1. Planche 11. Apatomyza nigra. a. Caput. . Megapalpus nitidus. a. Caput. . Dasypalpus capensis. a. (ala). . Phthiria albida (ala). . Amictus heteropterus {ala). Planche 12. . Thlipsomyza heteroptera. a. Caput. . T. castanea (ala). . Cyclorynchus testaceus. a. Caput. . Systropus macilentus. a. Caput. Planche 13. . Toxophora leucopyga. a. Eadem. . Geron australis. a. Caput. Planche 14. . Comptosia fascipennis. a. Caput. . Anisotamia centralis. 26 ( 402 } Fig. 2. a. Caput. Fig. 3. Plesiocera algira. a. Caput. Planche 15. Fig. 1. Ogcodocera dimidiata. a. Caput. Fig. 2. Litorhynchus hamatus. a. Caput. — 3. Mulio infuscatus (ala). — 3: bis. M. punctipennis (ala). b. Caput. — À. Callostoma fascipennis. a. Caput. Planche 16. Fig. 1. Exoprosopa Audouinii. a. Caput. — 9. E. simson (ala). — 3. E. Servillei (ala). — 4. E. erythrocephala var. (ala). — 5. E. cerberus, var. (ala). — 6. E. oculata (ala). — 7. E. albicincta (ala). — 8. E. obliqua (ala). — 9. Tomomyza anthracoides (ala). Planche 17. . Exoprosopa lugubris (ala). . E. senegalensis (ala). . singularis (ala). . Olivierii (ala). . bagdadensis (ala). . fasciata (ala). . notabilis (ala). Du Es Ne nn . varinevris (ala). Fig. æ Om NO 2 C3 Dose EE è = 10. PEUR pr EE © œ A1 >>> pr >> R P À ( 403 ) . E. Robertii (ala). . E. Bovei (ala). . E. lutea (ala). . E. tricolor (ala). Planche 18. . Exoprosopa philadelphica (ala). . punctulata (ala). . pentala (ala). . bengalensis (ala). . argyrocephala (ala). . javana (ala). . pusilla (ala). . Uraguayi (ala). . caffra (ala). . albiventris (ala). . rubiginosa (ala). Planche 19. . Spogostylum mystaceum. a. Caput. b. Antenna. . Exoprosopa erythrocephala (Caput). a. Partes oris. . Anthrax pennipes (pes posticus). Squama. . testacea. Caput. . notabilis (ala). . halcyon, var. (ala). . punctulata (ala). . Durvillei (ala). . confluens (ala). . rubiginipennis (ala). _ [= 2 Lo DHPAHDEE ES NE RuHPIE ES NE» >>>p->-p-p-p-EE>E> ( 404 ) Planche 20. . Anthrax conocephala (ala). . Lomatia lateralis (ala). . Anthrax maculipennis (ala). . incisuralis (ala). . fenestralis (ala). . irrorata (ala). . Duvaucelii (ala). . semiargentea (ala). A. argyrocephala (ala). >> r Er D . Anisotamia ruficornis (ala). 11. . À. brunnipennis (ala). Anthrax gideon (ala). Planche 21. . Anthrax consanguinea (ala). . longipennis (ala). . hesperus (ala). . luctuosa (ala). . Gayi (ala). . emarginata (ala). . arabica (ala). . hypoxantha (ala). . anguslipennis (ala). . funebris (ala). . georgica (ala). . albofasciata (ala). ( 405 ) EEE TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Pages. A M ee LR 2 M 0m Eros 362 FUBCIDENNIE.n Le des ee ee oo eo ON vs Ibid RE PR EN 2 re GS nn 391 AR COEUR LR EU I CRE 39 centrals,..x.2 40600200 FOR tes 360 DACOrN IS». RU LUS NON ee 399 En D EE LE Me ou MO er 331 æmgypliaca.. ts MOI ve albifaciés 2. se Urauruntiioc IMTEUNÉ ce 349 albofaserata. : 500200 4 Le ecoles 345 ana petit Ceuet ne 02e 0e ONMOOU TEE Ibid Pt——-— angustipennis..........06. MUR 342 rar aDiCn. 2/00 2 es aise EMMA ee 341 Agyrocephalas 2: 52 ee Roi es 333 —————— Bastardi. 2 es oo sos OO 338 biciapulatas.. "0. ie MON OO 350 D brannipennis, ,,.::,,44 : 4444444 339 et 348 Cell. eu do os à ae à 3 BROMOPE Res 347 CDS Aa en 00 a à à SUTOUOBIE Le 391 ConHens te seven 0 ONMARUE 9338 COROISA MIA as dune dan ou 63 vis à SAONE 0e 346 ————— conocephala........ Sd 8 von ASMOMME re 340 CORSARGURNEN ri à 4 ane ace o à RONA ee 347 D — disligma.…, ...::-:.,.,., auto 336 Pages. ANTHRAMS DLL: : . .… .... 0. CCM ERREURS 343 duyancelii. 22 22 L'ÉEEREAX NOTE Re 341 PÉVPUIACA. 2 Re ae ee LR ODOEE 349 emarginatas + APR CRUE. 337 dannos: 0 MR ue ORNE 353 fencstrahs RE ECC 341 AMC LAS Lee 2 OA ORNE 340 fulvo Bee. Let LRO 347 funebris.- té ee 344 Gay PRE A et LA RER Ibid DÉOPRPAE PEN ER IIS SIC 346 pideon:. 7 ne etes eleves OR TORE N 342 GOEBOR EL Pre ec re ue à RME RE Ibid. Cros eo dee ML CELL TORATER 354 haleyan... nu és see Cote 2 346 hespems its bte voire ee OR ERINe _ 349 ee, 0 ee CRE RER 353 hypomelus...1#,. 0... COR 354 hypoxantha;.,4:........ tnrertiein 343 CIS AE ne Le à» » on éme mie M EE CR RON UTN PO TÉL ET Pages. 315 329 324 327 320 318 324 391 315 3923 320 317 397 395 330 316 326 394 322 329 398 322 319 315 Ibid. 323 328 319 325 295 395 SL 2) et ee pau de RTS SRE RE ASE OP" CU a RE CRE a MR ré IFR Es ee dent t bare. COMMENT Noyæ-Hollandie 222211... 0m LL LENS RARES EEE EEE EE RE, M nOBHDRR.: lili: lle 4 ANMTOIeN LISTEN RE EEE er LIENS RES EN CRE EE ET CE DURE CCE SPAM EE ORNE RS EIRE RTE RSR Re RE Se PE OIES RENPHAE AR LR Lee LUN Ne vases Ci IIS FONTAINE EE TE M AMAR AT Pages MMÉESERQDE. 2... ....1..: NM OP CRIME 288 MAAODDCERA . 2 Se TR 361 dimidiata. 2688 4 2 NE 362 PRAIRIE: ne ducs coca DONNE NE 393 albida. . : :: 2 SRE LR Ibid RAÉSIOCERA. eco TER ERORRS 360 ALARME Le CRE CESSER 361 DRDAS:. 14 4. à RC COR RENE 384 fuscipennis.. 2222800 008 à à LOL ONE 389 pic{ipenms ARS NC US TRE Ibid. DPPÉLETAS a Ro Ni IE PER ER 305 SPOGOSTYLUM EU Lo ee e dEo ) '12NNORES 331 mystasenm. 222.44: eus 0 HORS Ibid SYSTROPUS: 2 ne ne den ten Dune Lis 2 2 SOON 393 maplentus &.:2:022:. 2: 000 0PINONRRRS 394 THERE VAS SNL AIRE PET ER RE NE ST 300 APPELÉ 200 0 use AR UE 301 CROSS TA 0 av ittananas ve: SX da EE 303 —— hæœmorrhoïdalis. .......................... 304 —— Jugubnisis te. RUN 302 du notabiBr sisi disc urr, A VU TTL LENS Ibid. nn ONVISRR TS et sir Te Va RU 301 — pufCOrNIS: 1 350100 Marta QE PALIN EN Re 303 sentis. 242 LAS SEE A NN 302 fhoracié®: . . Site AE AUTRE TR 300 MMÉIPSOMYZA. .. .....: oc des0de de O0 20 391 castanea.. : sun tenere Lee Ibid heteroptera. :..:::440422, One 392 Er... ........... OR CS NME 330 anthracoides . .....:. 1 1. OCR ee Ibid RONDPHORA us uso ee à de 0 0 ne à ee TOO 394 Pages D 1OnA leucopyga. {00 nu un dE nt 395 LT TE TR Sr pr JR IE à 396 M LION COR. PMR ORNE INR EL E. 397 TU RRN ES, ARGu AN ls ook 382 AAA Se en qrone ane 0 DU UE EU ee NME MO 384 DES, eee ee PP NPA LU O eOBEL 383 doren nono Late, Dabab{ ab.E NE AA 5e 24 382 DO OR ue I RRTE Sir MAS 384 OR RG LU NP enteR 382 = ONE EE ES EE TR PE 4 383 A és NOR R nn 384 ce ET RP CE a Ibid. FC ne PR eat MENT Ce A DE A à 383 A d S S : 299 LP LO LET 0 SR NS las QE MON OU RS Ibid. ORDRE ns NO RS es dE" PR 298 ( M4 ) RECHERCHES SUR LES MÉTAMORPHOSES DU GENRE PHORA, ET DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE CES DIPTÈRES, AVEC FIGURES; Par M. Léon Durour, Membre correspondant. Le genre Phora qui, lors de sa fondation par Latreille, ne renfermait que quatre ou cinq espèces, s’est considérablement accru par les recherches de MM. Meigen, Fallen et Macquart, car le premier de ces auteurs, profitant des nombreuses décou- vertes du dernier, en mentionne cinquante-deux dans son plus récent ouvrage et ce n’est peut-être pas la moitié de celles qui existent en Europe. | Les divers ouvrages qui traitent de l’histoire des Diptères ne nous apprennent rien sur les métamorphoses des Phores ni sur le genre de vie de leurs larves. J'ai cherché à diminuer cette lacune dans un mémoire présenté en juillet 1839, à l’Institut, sur les métamorphoses de plusieurs larves fongivores apparte- nant à des Diptères, et imprimé dans les Annales des sc. nat. J'y ai fait connaître avec des détails accompagnés de figures, l'histoire de la Phore pallipède, Latr. (Phora rufipes, Meig). (1). Pour rendre plus substantiel mon travail actuel et pour établir un point de comparaison, j'ai cru devoir avant tout résu- mer en peu de mots les traits distinctifs des métamorphoses de ce dernier petit Diptère. Sa larve vit, soit dans divers champi- (x) Je réserve pour un ouvrage dont je prépare les matériaux depuis long- temps et qui traitera de l'anatomie des Diptères , ce qui concerne l'organisation viscérale des Phores, qui est fort curieuse. ( 415 ) gnons , soit dans le fromage , soit dans des matières en putré- faction. Dans mon tableau de classification des larves de Diptères, elle appartient aux Acéphalées à corps allongé, conico-cylin- droide spinuleux sur les côtés, et voici son signalement. Larve assez agile, blanchâtre, longue de deux lignes au plus, tronquée en arrière où il y a six dentelures; segments fine- ment duvetés sur leurs bords, munis de chaque côté vers leur milieu d’une très-petite spinule simple; le premier tronqué avec deux palpes biarticulés ; le second ayant à son bord anté- rieur quatre spinules ; stigmates simples, ponctiformes. Arrivée au terme de sa croissance, la larve cesse de prendre de la nourriture, se contracte et se forme de sa propre peau une coque qui renferme la nymphe et qu’on désigne sous le nom de pupe. Celle-ci se fixe à nu sur les surfaces des corps qui avoisinent le lieu où vivait la larve. Pupe ovale-elliptique, d’une ligne de longueur, d’un gris pâle ou roussâtre, déprimée à sa face inférieure, offrant la trace de neuf segments environ , et au bord postérieur du quatrième deux cornes noires divergentes un peu arquées, atteignant les bords de la pupe; côtés des segments garnis d’une très-petite spinule, parfois caduque ; bout postérieur avec quatre dents. L’insecte ailé sort de sa pupe à la faveur du décollement d’un panneau qui comprend les quatre premiers segments. Dans quelques circonstances ce panneau se détache entièrement et entraîne dans sa chute les deux cornes, d’où résulte une vaste ouverture. Depuis l’envoi de mon mémoire précité, je me suis de nou- veau livré avec ardeur à l'étude des larves fongivores sur les- quelles je prépare un second travail. Au commencement de mai 1839 je trouvai dans l’Agaric monceron (Agaricus prunulus, Fries), qui est un champignon délicieux, des larves qu’il me fut facile de rapporter au genre Phora et que je regardai comme très-voisines de celles de la | M6 ) Phore pallipède. Je les élevai avec soin et j'eus le plaisir de les voir prospérer. J'offre ici la description succincte et les figures de la larve et de la pupe. Larve acéphalée, alongée, conico-cylindroïde , blanchâtre, longue d’une ligne et demie, obliquement tronquée au bout postérieur qui est bordé de quatre dentelures dont les deux intermédiaires plus petites et plus rapprochées; segments glabres, munis de chaque côté près de leur angle postérieur de deux très-petites spinules presque contiguës; premier segment tronqué avec deux palpes biarticulés ; second bordé en avant de quatre spinules; huit paires de mamelons ambulatoires (pseudopodes), géminés ou bilobés, placés à la face ventrale des segments; stigmates simples, ponctiformes. Comme on le voit, cette larve différerait de celle de la Phore pallipède, 1.0 par l'absence de tout duvet ; 2.° par la déclivité et non la troncature du bout postérieur, qui n’a que quatre dente- lures au lieu de six; 3.° par l'existence aux côtés des segments de deux spinules, l’une insérée au segment dorsal et l’autre au ventral. Pupe ovale-elliptique , longue d’une ligne , d’un roux pâle; bord postérieur du quatrième segment armé de deux cornes noires divergentes ; côtés des segments munis d’une double spinule, les segments antérieur et postérieur bordés chacun de quatre spinules un peu plus prononcées. | La différence de cette pupe avec celle de la Phore pallipéde, ne consisterait guère que dans les spinules géminées des bords des segments et un peu dans la forme du segment postérieur. Vers la fin de juiliet j'obtins de ces pupes plusieurs individus d’une Phore que je pris d’abord pour la Pallipède, maïs qu’un examen plus scrupuleux m'a fait rapporter à la Phora nigra, Meig. J'arrive maintenant à une espèce nouvelle de Phore qui va nous offrir, ainsi que sa pupe , des particularités remarquables. ( 417 ) Je regrette vivement de n'avoir pas eu l’occasion d'étudier sa larve. Le 31 mars 1839 je trouvai dans le creux d’un arbre de mon jardin, des Escargots (Helix adspersa, Drap.) morts et exha- lant une odeur infecte. L'espoir d'une découverte me donna le courage de les visiter avec soin et j'en fus dédommagé en y démélant plusieurs pupes dont la forme assez insolite et la grandeur vinrent exciter puissamment ma curiosité. D'abord je jugeai bien qu'elles appartenaient à une Muscide, mais, malgré l’existence de deux cornes dorsales, je n’osai pas, vu leur grandeur, les rapporter à une Phore ; je m'attendais plutôt à une mouche voisine du genre Aricia dont les pupes ont aussi des cornes. Toutefois je les étudiai avec une grande prédilec- tion et pendant la belle saison je visitai plus de cent fois le bocal quirenfermait ces Escargots. Je désespérais d’en rien obtenir lorsque dans les premiers jours de décembre 1839, j'eus la rare satisfaction de constater la naissance de trois indi- vidus d’une curieuse et nouvelle espèce de Phore que je décrirai bientôt. Parlons d’abord de sa pupe. Pupe ovale-oblongue, coriacée, d’un marron vif, longue de trois bonnes lignes, glabre, convexe par sa face ventrale par laquelle elle est fixée, plane et même déprimée à sa face dor- sale avec un rebord, armée, au quart antérieur , de deux cornes noirâtres parallèles ; bout postérieur réfléchi de bas en haut et d’arrière en avant et terminé par deux épines entre lesquelles sont deux saillies tronquées stigmatiques; une raiuure le long de la ligne médiane du dos. Le jour même de la découverte de cette pupe il me fut facile de me convaincre qu’elle venait tout récemment de se former , car ses téguments n'avaient pas l’opacité qu’ils prennent par la suile et ils permettaient d’apercevoir contre le jour les deux grandes trachées de la larve qui survivaient encore. On leur distinguait aussi la trace de plus de quinze segments, trait orga- 27 ( 418 nique qui établissait une notable différence entre cette espèce et celles des autres Phores. Mais je ne notai point à cette époque l'existence des cornes et je doute qu’elles eussent échappé à ma pratique de ces sortes d’investigations, puisque je trouve consignée dans ma description d’alors la présence sous-tégu- mentaire des mandibules de la larve précisement dans cette ré- gion où plus tard se développent les cornes. Remarquez encore, à l'appui de ce fait négatif, que je constatai alors à travers les téguments la nymphe non encore confirmée sous la forme d’une pulpe blanchâtre lobée ou festonnée sur les côtés, avec deux gros points ronds situés en avant. Un trait singulier me frappa, c’est que celte nymphe était plus courte d’un tiers et moins large d'autant que son enveloppe et occupait les deux tiers postérieurs de la pupe. Cette dernière circonstance confirme encore l'absence des cornes à cette époque, puisque la tête de la nymphe où, comme nous le verrons bientôt, sont implantées celles-ci, était placée fort loin du point où elles siègent ordi- nairement. Quelle fut ma surprise lorsque, dans le mois de décembre, en ouvrant avec la plus grande précaution une pupe pour en étu- dier lanymphe et surtout pour rechercher l'origine et les fonc- tions des cornes dorsales , je vis celles-ci, après l'enlèvement du panneau qui se décolle lors de l’éclosion de la mouche, demeurer fixées à la nympbhe elle-même tandis que le panneau restait percé de deux trous ronds d’où venaient de se dégager les cornes! Ces dernières sont implantées au centre de deux mamelons rapprochés sur le derrière de la tête, ou peut-être sur le devant du thorax ; car je n'ai pas reconnu une distinction franche entre ces deux parties. Mais un autre fait est venu rehausser encore l'intérêt de cette investigation. Jai évidem-— ment reconnu, sur la dépouille de la nymphe après la naissance de la Phore, qu’une trachée élastique à cerceaux bien pronon- cés se portait de la base de chaque corne aux côtés du corps. (M9) Le délaissement de ces trachées et des cornes prouve que cet appareil de respiration est exclusivement propre à la nymphe. Ces cornes sont donc des stigmates d’une forme fort singulière et inouie jusqu’à ce jour. Quoique je n’aie pas vu la larve de cette Phore, il est permis de croire, d’après l'étude attentive des larves des autres espèces du même genre, que ces cornes n'existent pas, même en vestige, dans cette larve. C’est donc une admirable et mystérieuse improvisation si non dans l'acte même de la transformation de la larve en nymphe, du moins peu de temps après. Voici le signalement de cette dernière : Nymphe de deux lignes de longueur, tandis que la pupe en a un peu plus de trois, cylindroïde, glabre, d’un roux sale; tête formant, en avant des mamelons cornigères, un plan incliné avec une fort légère échancrure qui aboutit à deux saillies obtuses; yeux noirâtres latéraux et un peu inférieurs; au-dessous de ceux-ci une sorte de stylet grèle, droit, blanchâtre, dirigé d'avant en arrière ; une très-petite saillie épineuse de chaque coté près des yeux; deux traits obscurs en forme de V dont la pointe est postérieure , limitant le corselet; pattes et moignons des ailes d’une teinte enfumée, ployés sous le corps; abdomen obtus avec des traces vagues de segmentation et les bords latéraux un peu relevés. Quelle est la transformation que doivent subir dans l’insecte ailé les stylets dont je viens de parler et où uxe forte lentille du microscope permet de conslater une certaine disposition à devenir articulé? Je ne pense pas que ce soient les germes des antennes. Il est plus probable qu'ils représentent la soie ou le style de l’antenne dont le corps est sans doute placé au-dessous de la tête en attendant son évolution. Remarquez que ce ne fut que huit mois après avoir constaté la pupe que la Phore prit son essor. Ces pupes avaient pourtant été placées pendant tout l'été dans un lieu chaud; j'avais même (420) à diverses reprises exposé aux rayons du soleil le bocal qui les renfermait, dans l'espoir d’en bâter l’éclosion. Mais les Phores ne naquirent qu’en décembre, dans la saison des frimats, et au moment où j'écris ces lignes , au 15 de ce mois, il vient de m’en naître encore une. C’est donc une espèce essentielle- ment hivernale. Elle doit s’accoupler et pondre ses œufs dans les escargots en janvier ou février ; les larves doivent prendre leur accroissement dans le mois de mars et opérer leur trans- formation en pupes aux premiers jours du printemps, ainsi que je l'ai constaté. Ces circonstances doivent rendre cette espèce fort difficile à rencontrer par les entomologistes, à moins qu'on ne parvienne à découvrir les larves ou les pupes pour les élever et attendre patiemment la naissance des mouches. C'est par le décollement des bords du panneau cornigère qui s'entrouve alors que celles-ci sortent de la pupe. Quelquefois ce panneau se fend à sa base et se détache entièrement, laissant alors une excavation considérable. Je passe maintenant à la description de l'espèce. Son étude scrupuleuse va nous fournir une foule de traits de structure fort intéressants. PHora HELiCivORA , Nob. ( Fig. 13 ) Phore hélicivore. Nigra opaca, palpis, antennis, tibiis, tarsis femorumque apice rufo vel fusco lividis; fronte retrorsüm piloso; abdominis glabri segmento tertio utrinque pilis subdeciduis ciliato ; ventre longitudinaliter striato-sulcato ; halteribus albis; alis sordide viæ rufescentibus ; costà ciliatä, nervo submarginali apice truncato; tibiis posticis apice interno horumque articulo primo tarsorum transversim pectinato-striatis ; unquibus ternis. Long. 2 ‘/3 1. Hab. hyeme in Galliä meridionali-occidentali. ( St.-Sever, Landes ). Larva in helicibus vivit. (421) Dernier article des antennes un peu ovoide et non rigoureusement globuleux, roux ou parfois noirâtre, finement duveté; son style inséré latéralement un peu avant l'extrémité, évidemment formé de trois articles, villosule au microscope; yeux, au même grossissement, mollement velus, veloutés, avec l'orbite inférieure garnie de petits piquants ; balanciers blancs et en massue oblongue: nervure costale de l’aile garnie d’un double rang de cils susceptibles de se mouvoir sur leur base au gré de l'animal. J'ai constaté pendant la vie que ces cils peuvent se coucher de manière à être presqu'inapercevables ; ils peuvent se redresser ensuite. Nervure sous-marginale tronquée à la hauteur où la costale cesse d’être ciliée; près de ce point une nervure transversale très-oblique , ne pouvant être considérée comme une bifurcation de la costale ou de la sous-marginale, car elle est plus fine qu’elles ; parfois une petite tache enfumée prés de la troncature ; pourtour de l'aile finement velu au microscope ; abdomen immédia- tement et largement uni au thorax, formé de sept segments dont le troisième a de chaque côté une série de poils assez raides et ca- duques et le dernier de la villosité à droite et à gauche; oviscapte roussâtre, recouvert à sa base par deux panneaux vulvaires demi- circulaires velus, composé de deux tubes invagines courts dont le dernier, qui m'a paru fendu au milieu, a de chaque côté un appendice palpiforme d’une seule pièce oblongue velue. Pattes non sensiblement velues à l'œil nu ; tibias anférieurs avec un seul piquant vers le milieu ; intermédiaires avec deux où même trois , postérieurs avec deux, sans compter les ergots terminaux ; extrémité tarsienne de ces derniers tibias marquée en dedans ( avec le secours du microscope \ de cinq ou six séries obliquement. transversales de cils raides formant un peigne. Premier article des tarses postérieurs offrant, au même instrument, dans toute leur longueur, plusieurs peignes traversaux ( 13 ou 14 ), dont chacun se termine au bord interne de l’article par un piquant plus fort et prend naissance à une ligne parallèle au bord externe. J'ignore les attributions physio- logiques de ces peignes si nombreux et si élégants, mais ils ne doivent pas être étrangers aux ébats copulateurs. Dernier article de tous les tarses terminé par trois ongles cornés, les latéraux ayant (42) la forme des griffes ordinaires ; l'intermédiaire au moins aussi long que les autres,en lame mince qui, après la mort, tend à se courber à son extrémité. Lorsque l’insecte marche il étale les ongles et les appuie sur le plan de support. Pelottes tarsiennes ovaläires, blan- châtres, submembraneuses , hérissées ou veloutées en-dessous. Quel- quefois Les pattes ont une couleur d’un brun de poix uniforme, mais les hanches sont noires. La Phore hélicivore n’a pas cette agilité, cette prestesse des mouvements qui caractérisent la plupart des espèces de ce genre. Elle a même la démarche lente et grave. Puora soRDiptPENNIS. Nob. Phore ailes sales. Nigra opaca, palpis, ore, antennis, abdominis primo seg- mento genitalibusque rufis ; pedibus trochanteribusque pallido lividis; femoribus posticis oblongo-ellipticis apice cum tibiis tarsisque nigris; fronte retrorsèm piloso; abdomine subtus longitudinaliter striato-sulcato ; halteribus albis ; alis sordide rufis, costà ciliatä, nervo submarginali apice truncato. Long. 2 ‘/, 1. Hab. in Gallià meridionali-occidentali. (St.-Sever , Landes ). Grande analogie de faciès et de structure générale avec l’helicivora. Les cannelures du dessous de l’abdomen, qui ne sont pas de simples plis par flétrissure, puisqu'elles sont encore plus prononcées dans l’insecte vivant, constituent un trait organique fort singulier, commun aux deux espèces; elles sont quelquefois presque nulles aux derniers segments: yeux veloutés et dernier article des antennes ovoïde comme dans ces dernières. Ailes d'un roux sale plus prononcé avec les cils de la côte couchés dans l'individu que j'ai sous les yeux. Nervure sous-marginale plus décidément bifurquée. Hanches plus arrondies que dans l’helicivora ; übias postérieurs un peu arqués, mais sans stries pectinées non plus que le premier article des tarses de derrière. Ongles fort petits, au nombre de deux seulement. Tibias et tarses des pattes intermédiaires obscurs, presque noirâtres. ( 423 ) EXPLICATION DES FIGURES. (Toutes fort grossies.) 1. Larve de Phora nigra, Meig. 2. Mesure de sa longueur naturelle. 3. Portion du corps vue de profil pour mettre en évidence et les insertions des spinules et les mamelons ambulatoires. 4. Pupe de cette larve. 5. Mesure de sa longueur naturelle. 6. Pupe de la Phora helicivora. Duf. — On a indiqué par une série de points la circonscription du panneau cornigère qui s’entre- ouvre Ou tombe à la naissance de l’insecte. 7. Mesure de sa longueur naturelle. 8. Nymphe vue par sa face dorsale. 9. Mesure de sa longueur naturelle. 10. Stylet sous-oculaire détaché. 11. Nymphe vue en trois quarts pour mettre en évidence les mamelons cornigères, les pattes et les moignons d'ailes. 12. Panneau cornigère détaché représenté au moment où les cornes s’en dégagent. On voit en arrière un fragment de la dépouille de la nymphe avec les deux trachées qui aboutissent à la base des cornes et font de celles-ci de véritables stigmates. 13. Phora helicivora avec les ailes étalées et les cils de la côte redressés. 14. Mesure de sa longueur naturelle. 15. Tête détachée pour mettre en évidence les yeux, les ocelles , les antennes, les palpes et les soies frontales. 16. Dernier article des antennes détaché pour mettre en évidence la configuration et la composition du style. 17. Abdomen vu en-dessous pour mettre en évidence ses canne- lures. — On voit à son extrémité et dans un état d'insertion les deux panneaux vulvaires et l’oviscapte avec ses appendices palpiformes. ( 424) 18. Une patte postérieure détachée pour mettre en évidence les stries pectinées et la composition du tarse. 19. Dernier article d'un tarse détaché et considérablement grossi pour mettre en évidence les trois ongles et les pelottes tarsiennes étalés. 20. Tibia et premier article du tarse des pattes postérieures , énor- mément grossis pour mettre en évidence les stries pectinées, les piquants et les ergots. 21. Patte postérieure fort grossie de la Phora sordidipennis , Duf., pour faire voir sa différence de structure avec la semblable patte de l’helicivora. lle ali de it quel 7 pr DMonrieer D'ET ( 495 ) HISTOIRE. FINANCES. SUR L'ANCIEN SYSTÈME DE CRÉDIT PUBLIC EN FRANCE, Par M. Alphonse HEEGMANN, Membre résidant, * Le 4 juillet 1828, j'ai lu à la Société un Mémoire d'algèbre relatif à certains problêmes sur l’amortissement et sur la con- version des rentes, queslions qui étaient alors l’objet d’une grande controverse. Aujourd’hui qu’une solution législative semble prochaine, et que mon Mémoire retrouve une sorte d'actualité, j'ai pensé qu'il était opportun d'y rattacher comme appendice la note suivante , dans laquelle je me suis proposé de dire en peu de mots ce qu'était autrefois notre crédit public, en m'attachant plus particulièrement aux deux derniers siècles. Les lecons du passé, moins profitables , si l'on veut , par les exemples qu'elles offrent que par les écueils qu’elles signalent , ne doivent pas être perdues pour nous; el les finances , surtout , sont une branche si importante de l'administration , qu’on doit être surpris du peu d'empressement et de soin que nous met- tons à consulier l'expérience que nos pères y avaient acquise. Un travail de la nature de celui que j'ai entrepris ne doit étre qu'un résumé de pièces et de chiffres officiels, car il est peu d’historiens assez exacts où à qui notre sujel soit assez ( 426 } familier pour que leur témoignage y supplée. Mais, si j'ai pu parcourir un assez grand nombre d'édits sur les finances dans des recueils imprimés , il n’en était pas de même des pièces concernant les comptes ou le détail des opérations : il fallait les remplacer par des mémoires plus ou moins dépourvus d’au- thenticité ; par des documents incomplets lorsqu'ils ne sont pas contradictoires. Cet opuscule ne pouvait donc être qu’un essai. Je m'’estimerai heureux si d’autres, mieux placés que moi, y puisent l’idée de recherches plus sérieuses à faire dans les archives de nos Chambres des comptes, recherches qui, sans doute , seraient permises , maintenant que l'emploi des deniers publics n’est plus un secret d’État. Ne serait-il pas possible, par ce moyen, non-seulement d’é- tablir d’une manière irréfragable les faits les plus importants de notre histoire financière , mais encore de refaire les budgets antérieurs à la révolution jusqu'à une époque reculée ; de les disposer sous une forme analogue à celle des budgets de nos Jours ; et enfin, de les accompagner de tous les documents propres à faciliter une comparaison assurément bien curieuse , si elle pouvait être faite avec exactitude ? Les constitutions de rentes, perpétuelles ou viagères, bien qu'anciennement connues, ne sont devenues une importante ressource financière que dans les derniers temps. Deux autres moyens ont d'abord été employés de préférence, parce qu’ils offraient ou semblaient offrir aux prêteurs défiants plus de garantie que la simple promesse du roi. Nous voulons parler de l'aliénation, c'est-à-dire l'engagement des domaines , et de la vénalité des offices. Ce qu’on appelait aliénation des domaines n’était pas une aliénation réelle , irrévocable, mais une vente à réméré, un emprunt avec hypothèque sur les biens de la couronne , dont (427) l'usufruit tenait lieu d'intérêt pour le prêteur ; car l’inaliénabi- lité et l’imprescriptibilité du domaine étaient généralement admises comme lois fondamentales de l’État. C’est du moins ce qui a été déclaré par différents édits, dont un rendu à la demande des états-généraux en 1402 (1), et ce qui a été con- firmé par l'institution de la Chambre du domaine. L'inaliénabilité, qui peut aujourd'hui être regardée comme contraire aux principes d'une bonne administration , était alors un frein à la prodigalité des rois envers leurs favoris. Leurs actes de libéralité, qui ne trouvaient pas de contradicteurs de leur vivant , étaient révoqués par leurs successeurs. Aussi une des premières opérations de Sully est-elle la recherche des parties du domaine usurpées ou engagées à vil prix. Cependant on conçoit qu’une possession aussi précaire n’était pas favorable à l'exploitation , encore moins à l'amélioration des biens enga- gés, et que le prêteur de bonne foi dut se dégoûter de ce genre de placement. Il est bon de prévenir que, sous le nom de domaine, on comprenait non-seulement des biens immeubles, mais une foule de revenus de nature diverse, tels que concessions de mines , rentes foncières, péages, chasses, pêches, certains droits de mutation et de douane , aubaines, épaves, etc. es offices des notaires-tabellions et des greffiers dépendaient aussi (1) 13 février 1401 (13 février 1402, nouveau style). Voir aussi les édits des 29 juillet 1318, 14 mai 1358, 30 décembre 1360, 30 juin 1539, fé- vrier 1566, etc. Le domaine ne pouvait être régulièrement aliéné qu'en deux cas seulement, 1-0 pour l'apanage des princes, et en ce cas, il faisait retour à la couronne à leur avènement ou à leur décès sans postérité masculine; 2.° pour emprunts nécessités par la guerre ; alors il y avait faculté de rachat perpétuel. On sait que dans la révolution, ces principes d’inaliénabilité furent abandon- nés , et que les engagistes purent acquérir la propriété incommutable des biens engagés, moyennant le paiement du quart de leur valeur en numéraire. ( Loi du x4 ventôse an 7 , — 4 inars 1799). ‘ ( 428 ) du domaine , el ce que je vais dire de la vénalité des offices en général s’applique aux offices réputés domaniaux (1). La vénalité des offices, cette grande ressource de l’ancienne monarchie , n’était qu'une forme particulière donnée à l’em- prunt ; c'était un moyen d'obtenir le capital en payant la rente, c’est-à-dire en payant un traitement exagéré. La preuve que le traitement dépassait la juste rémunération du travail: s se trouve dans le prix vénal lui-même. Les gages qui représentaient plus particulièrement l'intérêt de la finance ou du capital fourni, et qui ressemblaient ainsi à l'intérêt de nos cautionnements actuels, étaient indépendants des épices de la magistrature et des taxations ou autres droits attachés aux offices de finances, lesquels droïts et taxations dépassaient quelquefois de beaucoup les gages. D’autres avan- tages , tels que l’exemption de certains impôts (2), étaient de véritables suppléments de traitement ; enfin, la noblesse , qui s'acquérait par l'exercice de quelques-uns de ces emplois, pouvait contribuer à les faire rechercher et représenter une partie du prix vénal. Les sinécures créées dans le seul but de se procurer de lar- gent furent multipliées d’une façon étrange. Ainsi des offices étaient doublés, c’est-à-dire que le même emploi était tenu tour-à-tour , pendant un an, par deux titulaires , sous le pré- texte frivole que tandis que l’un était en exercice, l’autre s’oc— cupait de rendre ses comptes (3). Il y eut même quelquefois (:) Édits du mardi avant St.-Vincent, 1310; du 8 mars 1316, etc. Ceux de mars 1580 , mars 1595, el mai 1597, ordonnent l’aliénation de ces offices avec faculté de rachat perpétuel. (>) La taille. la gabelle , ou impôt du sel, etc. Voir entr’autres l'ordonnance de juillet 1687. (3) Tels étaient les receveurs alternatifs des tailles, que Turgot voulut sup- primer en août 1775, et qui furent rétablis en janvier 1782. { 429 ) des offices triennaux et quadriennaux (1). Quelquefois on trans- formait en offices certaines professions industrielles déjà exis- tantes, ou des professions imaginées tout exprès et complète- ment inuliles. L'intérêt du capital prêté se trouvait alors dans la concession d’un monopole ou dans l'attribution de droits que les titulaires prélevaient sur le commerce. La liste de ces offices , au temps de Louis XIV et de Louis XV, est des plus bizarres (2). Lorsque les émoluments ou les droits attachés aux offices paraissaient trop considérables, on exigeait des titulaires un supplément de finance, ou bien on les dépossédait en leur remboursant la finance elle-même d’après le tarif conservé par l'administration appelée bureau des parties casuelles (3). Les offices, d’abord casuels , en ce qu'ils étaient dévolus au roi lorsque le titulaire venait à décéder sans avoir résigné sa charge ou avant l'expiration d’un certain délai fixé pour la validité de la résignation, purent être rendus héréditaires ou transmissibles après décès , en faveur des héritiers, moyennant le paiement d’un droit appelé annuel ou paulette (4). Je suis loin de regretter l’ancien régime, mais je ne puis m'empêcher de remarquer que tous les abus n'ont pas disparu avec lui. Nous avons encore aujourd’hui des charges ou mono- (x) Sully établit des charges triennales en 1597. L’édit du mois d'août 1717 supprime les charges triennales et quadriennales qui existaient à cette epoque. (3) On peut citer entr’autres les offices de barbiers avec bassins blanes, et barbiers avec bassins jaunes ; de contrôleurs de perruques , de contrôleurs-essayeurs des huiles, vins, bières, volailles, etc.; d’inspecteurs à l'emplacement et au déchirage des bateaux , etc. Édits de novembre 1691, 1703, 1705, 12 septembre 1719, 20 juin 1924, juin 1930 , décembre 1743, etc., etc. (3) Cette administration date de 1592, mais la vente des offices avait déjà été pratiquée sous Louis XII. (4) Édits des ra septembre 1604, 25 janvier 1642, juin 1644 , décembre 1709, elc. ( 430 ) poles qui se vendent et se revendent avec prime ; maïs ce n'est plus au profit de l'État, et cela n’en vaut pas mieux. Nous avons encore des traitements exagérés; mais ce n’est plus pour fournir à l'intérêt d’un capital; c’est pour relever la con- dition des fonctionnaires. Or , depuis que les acheteurs ont fait place aux solliciteurs, ne peut-on pas se demander si, à part certains emplois qui exigent des capacités spéciales } il y aurait moins de convenance et de moralité à profiter du concours des classes aisées pour comprendre dans le traitement l’intérêt d’un cautionnement plus ou moins considérable, qu’à souffrir que la curée des places soit un des principaux moyens d'influence du pouvoir ? Outre l’aliénation des domaines et la vénalité des offices, l’ancien régime avait les rentes perpétuelles ou viagères, les tontines, les loteries, dont les lots principaux étaient des rentes sur l'État, les anticipations ou assignations données sur les recettes futures, les banques royales, etc. Il serait difficile de trouver aujourd’hui beaucoup de moyens de crédit inconnus à nos aïeux, qui, en finances surtout , ont fait preuve d’une étonnante fécondité d'imagination. Ils élu- daient de mille manières la prohibition du prêt à intérêt qu’un préjugé religieux avait introduite dans la législation. Aujour- d'hui peu de personnes se doutent que cette stipulation, qui nous parait toute simple et toute naturelle, était encore, il n’y a guères que cinquante ans, un délit et un péché. L’auto- rité des conciles avait amené une modification de la loi romaine et dicté diverses ordonnances non-seulement contre l’usure dans le sens attaché maintenant à ce mot, mais contre la con- vention de l'intérêt le plus minime (1); et ces ordonnances n'étaient pas encore formellement abrogées sous Louis XVI, r) Notamment celles de décembre 1665 et septembre 1679. P 79 (481 ) bien qu’elles fussent chaque jour ouvertement violées (1). Il était réservé à la révolution de faire justice de cette ignorance des nécessités sociales (2), mais depuis long-temps les besoins du gouvernement avaient fait fléchir la rigueur des principes. Ainsi les rescriptious des receveurs généraux et les billets des fermes avaient été assimilés aux lettres et billets de change (3), et se négociaient moyennant le change ou l’es- compte. Le plus souvent ils se renouvelaient à leur échéance , sans remboursement du capital, et ils formaient une dette flottante , comme de nos jours les bons du trésor. Par ces anlicipations , on consommait quelquefois à l'avance plus d’une année du revenu. Les rentes étaient, comme les anticipations, assignées avec spécialité sur les différents impôts; ce qui donnait à certains créanciers plus de süretés qu'aux autres. Du reste , il n’entre pas dans notre sujet de détailler ces impôts, dont les uns étaient affermés, les autres perçus par les agents de l’admi- nistration, comme les receveurs généraux et particuliers. Il était défendu, même dans les billets de commerce, de comprendre l’in- térét avec le capital. (Ordunnance de mars 1673, titre 6, art. r.er), 1! était permis de stipuler l'escompte pour prompt paiement d’une marchandise vendue , mais cette convention faite après la vente était irrégulière, etc. Enfin, par une autre contradiction, les intérêts que la loi défendait de stipuler étaient adjugés judiciairement à compter du jour où le débiteur était mis en demeure de payer. (1) Le gouvernement lui-même empruntait alors pour rembourser à des époques déterminées. (2) Décret du 3 octobre (1789. (3) Édit du 26 février 1692. Le change, d'autant plus bas que l'échéance était plus longue ( cette échéance allait jusqu'a huit mois ou un an), n'était qu’un intérêt déguisé. Les billets de change, autorisés ‘par l'ordonnance citée de 1673 , devaient avoir pour cause des lettres de change fournies ou à fournir. Les porteurs de ces diffé- rentes sortes d'effets avaient entr'autres droits celui de contrainte par corps contre tous les obligés. (432) L'usage des rentes sur l'État parait ancien (1), surtout des rentes assignées sur les recettes des tailles (2); mais l’origine des rentes payées à l'hôtel-de-ville de Paris et qui formaient la partie la plus considérable de la dette constituée, ne remonte qu'à septembre 1522 (3). 0, (1) Le règlement rédigé par Sully pour la vérification des rentes, en 1604, fait mention de créations antérieures à 1395. Je trouve, dans un recueil d’an- ciennes ordonnances , des lettres du roi Jean, datées du 19 novembre 1350, adressées aux administrateurs du trésor en même temps qu’à la Chambre des comptes (où elles sont enregistrées), et qui ordonnent la suspension des rentes héréditaires, c’est-à-dire perpétuelles, et des rentes viagères, consenties par Philippe-de-Valois son père ou par lui-même, et assignées, soit sur le trésor, soit sur les recettes des provinces. Voici le texte de cet édit : Johannes Dei gratiä Francorum rex dilectis et fidelilus gentibus cameræ compotorum (computorum), et thesaurariis nostris salutem et dilectionem. Vobis et vestrum cuilibet, certis de causis, mandamus quatenus omnes et singulos redditus annuos täm hereditarios quèm ad bitam et tam per carissimum (Dominum) et genitorem nostrum , dùm viveret, quàäm per nos datos quomodo- libet et donatos , teneatis et ab omnibus Receptoribus nostris teneri faciatis in suspenso usque ad instantem quadragesimam , confirmutionibus seu concessio- nibus aut mandatis ad hoc contrariis per nos factis seu faciendis non obstan- tibus quibuscumque. Datum Parisiis, 19.a die novembris, anno Domini millesimo trecentesimo quinquagesimo. Bien que ces lettres ne fassent mention que des rentes créées sous Jean et sous Philippe-de-Valois , il en existait avant le règne de ce dernier, comme le prouve l'ordonnance du 27 mai 1320, relative à l’institution des receveurs, et qui prescrit la vérification des rentes payées en province. Voici l'art, 17 de cette ordonnance, également enregistrée à la Chambre des comptes : « Comme plusieurs personnes prennent et requièrent à avoir plusieurs rentes » sur aucune de nos prévotez de nostre seneschaucie , par les mains des prevoz, » sanz les décompter aus diz prevoz, dont nulle mention n’est faite ès escripz de » nostre recepte de nostre seneschauscie , nous voullons que de tiex rentes rien » ne soit payé jusques à tant que les gens de noz comptes auront vu les privi- » lèges et se aucuns en ont jouy indeument, que il les contraigne à ce que resti- » tution nous en soit fait en la manière que 1l appartiendra. » Les rentes dont il est question dans ces deux édits ont bien le caractère de rentes constituées. Nous ne remonterons pas plus haut , les temps antérieurs étant moins bien connus. (5) Impôts directs et de répartition. Ils n'étaient pas affermés. (3) Les rentes de l’hôtel-de-ville étaient principalement assignées sur les fermes des aides et des gabelles. ( 433 ) Dans le droit commun, les rentes constituées à perpétuité étaient essentiellement rachetables pour le débiteur : elles n’é- taient perpétuelles qu’à l'égard du créancier. Nous insisterons sur ce point parce que beaucoup de personnes pensent encore que l’article 1911 du Code civil a changé l'ancienne jurispru- dence, d’où elles tirent un argument contre la mesure du rem- boursement. En effet, s’il en était ainsi, les rentes dont la création est antérieure au Code ne pourraient , sans rétroacti- vilé, subir le sort des rentes de création plus récente. Mais cette opinion est erronée : en adoptant le principe que le débiteur ne peut être contraint à rester toujours débiteur , le Code n’a pas innové. On peut s’en assurer en consultant les traités de jurisprudence qui l’ont précédé. Les coutumes elles- mêmes semblent d'accord pour proscrire comme usuraire la clause de perpétuité de la dette stipulée en faveur du créan- cier (1). Le créancier de l'État, de même que celui des provinces , villes ou communautés, était soumis au droit commun; et il ne paraît pas avoir eu l’idée de se plaindre lorsque le droit de On payaït aussi à l’'Hôtel-de-Ville les rentes assignées sur la subvention an- nuelle du clergé ; mais elles avaient des payeurs distincts. Outre les rentes qui se payaient dans les bureaux des recettes générales ou particulières, il y avait quel- ques parties qui se payaient au trésor. Plus tard il y en eut sur la caisse des arrérages ou caisse d'amortissement , ete. Il ne faut pas confondre les rentes créées par le gouvernement sur la subvention annuelle du clergé avec les rentes créées par le clergé lui-même , qui étaient payées par son trésorier. (x) Un édit de l’empereur Charles-Quint en date du 20 février 1528 admet le droit de remboursement pour tout débiteur de rente perpétuelle dans le comté de Flandre. Les édits de Francois I.r, en octobre 1539, et de Henri II, en 1585 , décident la question dans le même sens, et règlent jusqu'aux formes de la consignation à l’égard des mineurs et des femmes mariées. Si à ces décisions on veut joindre l'autorité des papes , on trouvera une bulle de 1569 , qui accorde au débiteur le droit de se libérer moyennant siguification faite deux mois à avance. 28 ( 484 ) remboursement a été exercé à son égard, ainsi que nous en verrons plus loin des exemples. Quelquelois, le capital reconnu par le contrat, d’après le taux légal des constitutions, était supérieur au capital réelle- ment fourni. En ce cas, la différence était couverte par des ordonnances de comptant ; c’est-à-dire, qu’afin de régulariser l'opération , cette différence entrait dans les dépenses secrètes , dont le détail n’était pas soumis au contrôle de la Chambre des comptes. Sous la surintendance de Fouquet (1) , ces usures s’étaient , dit-on, acerues à tel point, qu’on passait ainsi recon- naissance de plusieurs capitaux pour un, ce qui était le présage d’une banqueroute prochaine, (2). Les moyens de crédit usités sous l’ancien régime étaient , comme on voit , fort nombreux. Les seules combinaisons qu’on n'y trouve pas, on, du moins, qui n'apparaissent qu'aux approches de la révolution, sont les plus simples, celles où l'intérêt est stipulé sans détour; et il est remarquable que depuis l'établissement du grand livre de la dette, on ait con- tinué l’usage exclusif des rentes perpétuelles , sans essayer des annuilés ou des emprunts remboursables à époques échelon- nées, dans un espace de temps plus ou moins long. Lorsqu'on cherche à se rendre compte de l’état des finances sous l'ancienne monarchie, on trouve de grandes difficultés à accorder les documents incomplets que les auteurs nous fournissent. Une cause de confusion est dans la signification donnée aux mots recette et dépense. (x) De 1653 à 1667. (3) Les faux acquits au comptant , d’après les recherches de la chambre de justice de 1667, s’élevaient à 384,78,512 livres. Beaucoup de ces faux acquits étaient dus sans doute à l'abus dont nous parlons. Déà, en 1648, un arrêté de la Chambre des comptes avait limité à 3 millions les acquits au comptant, dont on se servait aussi pour couvrir les usures exigées par les traitants pour leurs avances sur les revenus de PÉtat. Le parlement avait, de son côté, travaillé à empêcher ces dilapidations. PR — ( 435 ) Tantôt on entendait par recette le produit brut de l'impôt comme était, pour la taille, le chiffre du brevet d'imposition ; tantôt le produit net ou ce qui entrait à l'épargne , c'est-à-dire au trésor , à la caisse centrale, après déduction des non-valeurs, rentes , gages , taxations d’offices , ou en général, de ce qu’on nommait les charges. Des charges semblables étaient prélevées sur le produit des fermes , d’après les conditions insérées dans les baux ; le produit net seulement figurait en recette au trésor. Par suite, les charges n’y figuraient pas en dépense. En outre, il existait certaines aliénations qu'on ne faisait pas entrer dans les charges, parce que les aliénataires exer- çaient eux-mêmes leurs droits; certaines charges sourdes qui avaient une. destination spéciale; certains budgets séparés concernant des administrations particulières qui sont reprises dans les budgets actuels : de sorte qu’en résumé , les dépenses pouvaient se diviser en dépenses proprement dites , en charges, et en dépenses pour ordre ou budgets spéciaux. De plus , il y avait, comme aujourd’hui, le budget provi- soire ou l’état projeté des recettes et des dépenses, le compte définitif établi par année civile, et enfin le compte définitif réglé par exercice ou année financière; nouvelles causes de confusion. Les anciens états ne comprenaient pas certaines dépenses d'administration provinciale qui font aujourd'hui partie du budget. L’instruction publique, les cultes, n’y figuraient pas : le clergé avait ses biens et ses revenus, ou contributions propres; et au lieu d’être payé par l’État, il lui payait une redevance sous le titre de don : enfin la justice n’était pas gratuite. Toutes ces omissions , indépendamment de la valeur diffé rente des monnaies, donnent aux anciens budgets une appa- rence de modicité, de bon marché, contre laquelle il faut se mettre en garde. 436 ) D'ailleurs, en comparant ces budgets avec ceux de notre temps, il ne faut pas négliger de tenir compte des change- ments survenus dans l’étendue du territoire , et le chiffre de la population. On peut présumer qu’en général, le peuple portait toute la somme d'impôt dont on pouvait le charger, sans risquer de le pousser à la révolte. Mais les exemptions accordées à la noblesse , au clergé, et à un grand nombre de fonctionnaires publics , diminuaient considérablement la matière imposable ; sans compter que les professions changées en monopoles fai- saient perdre la plus grande partie du revenu important qui se tire aujourd’hui des patentes. Pour faire connaître la proportion qui existait à diverses époques entre la dette et l'impôt, ou plutôt entre les charges et le revenu, nous reproduirons, en attendant mieux , dans un tableau placé à la fin de ce travail, quelques états de recette et de dépenses donnés par d'anciens mémoires ou comptes- rendus. Après l’exagération des impôts et l'abus du crédit, venait l'emploi de tous les moyens que la mauvaise foi peut suggérer. Au nombre de ceux-ci, je mettrai d'abord l’affaiblissement des monnaies , soit dans le titre, soit dans le poids. Cet affaiblissement était quelquefois caché, lorsqu'il n’y avait de changé que la loi, c’est-à-dire le titre ; et le secret en était gardé sous serment (1). D’autres fois l’affaiblissement était avoué, mais coloré d'un prétexle plus ou moins ridicule , tel que celui de remédier à la pénurie des espèces (2) , d'empêcher (x) Mandements de Philippe-de-Valois en 1350; mandements des 24 mars 1350 (1351, nouveau style), septembre 135r, 2 décembre 1359, 2 mai 1360, 27 juin 1360 , du roi Jean ou de Charles V, comme régent du royaume. (2) Ordonnance du 6 avril 1339. (437) l'exportation des matières d’or ou d'argent, où même de faire revenir en France celles qui en avaient été exportées (1). Tantôt cet affaiblissement était ordonné à l’occasion d’une refonte; tantôt il consistait en un simple changement dans je prix légal des monnaies courantes. Dans le premier cas, il avait pour but principal d’accroitre abusivement le bénéfice de la refonte. La fin du règne de Louis XIV et le commencement de celui de Louis XV, de l'an 1689 à l'an 1726, n'offrent pas moins de dix refontes ou réformations de monnaies , pendant lesquelles le bénéfice du gouvernement a quelquefois atteint 15 ou 20 pour 0/0, quelquefois davantage , au moyer de certaines com- binaisons dont nous parlerons à l’occasion des billets de mon- naies. Ce bénéfice, souvent répété, aurait produit des sommes énormes s’il avait été pris sur la masse entière des espèces en circulation (2) ; mais il en échappait une grande partie , malgré ———————_— —— ———"——————— — "—— —— —————…———— (x) Édits de décembre 1689, septembre 170r, etc. (2) Dans la refonte ou réformation de 1689, le louis d’or neuf , de même poids et de même titre que le louis vieux, fut d'abord donné pour 12 livres 10 sous, tandis que le vieux était recu pour 11 livres 19 sous. L’écu neuf, également de même poids et de même titre que l’écu vieux, était donné pour 66 sous en échange de l’écu vieux , compté pour 6 sous. Puis , les deux espèces décriées furent reçues seulement pour 11 liv. 5 sous, et pour 3 livres. Mais en 1692, afin d'activer la refonte, le louis et l’écu neuf furent donnés respectivement pour 12 liv. 1/4 et 65 sous ; puis pour 12 liv. et 64 sous. Le bénéfice brut de cette refonte, qui dura près de quatre ans , paraît avoir été de 35 à 4o millions de livres tournois, sur une émission de 465,500,000 liv. La livre tournois , d’après les différents prix ci-dessus du louis et de l’écu neufs, représentait eu monnaie actuelle de 1 fr. 68 cent. à r fr. 76 cent. Cette opération achevée, et les prix des nouvelles espèces progressivement réduits à zr liv. ro sous et à 62 sous, on recommenca (en septembre 1693), en essayant de doubler le bénéfice par un affaiblissement plus considérable. Cette lois, le produit paraît avoir été de 50 à Go millians de livres ; mais la livre ne valait plus que 1 fr. 51 cent, ou r fr. 54 cent. de nos monnaies actuelles d’or ou d'argent. ( 438 ) la pénalité la plus sévère; malgré la peine de mort ou celle des galères à perpétuité , réservées, suivant le cas , au billonneur, c'est-à-dire à celui qui contrariait un projet d’extorsion, en exportant les espèces décriées, ou bien en les fondant en lin- gots pour l’orfévrerie , ou seulement en offrant de ces espèces un prix plus élevé que celui qui en était donné aux hôtels des monnaies (1). Comme impôt sur la richesse mobilière , ces refontes étaient un impôt inégalement réparti, profitant en partie aux étran- gers; un impôt d'une perception nécessairement violente , et désastreux surtout , ainsi que nous allons le voir, par le chan- gement même de la valeur intrinsèque de la monnaie. Tout affaiblissement , avec ou sans refonte (affaiblissement qui, par un singulier renversement d'idées , s'appelait augmen- tation d'espèces) , avait pour effet certain de diminuer la dette publique. Mais, d’un autre côté, le revenu diminuait dans la même proportion; ou, si l’on veut , le chiffre de la recette restant le même , la dépense augmentait bientôt, comme le prix des denrées, en raison inverse de la diminution de la valeur réelle des monnaies: d’où résultait la nécessité d’un accroissement d'impôt toujours odieux, lors même qu'il ne fai- sait que rétablir l'équilibre, et qui nécessitait la convocation Une nouvelle réformation, commencée en 1701, se fit sur une somme totale de 321,500,000 livres, en deux ans, la livre comptée à-peu-près au même prix. L'opération de 1704 ne constata, dit-on, qu'un capital circulant de 195 mil- lions de livres ; la livre ayant même une valeur un peu moindre qu’à la dernière refonte. Il est vrai que la proportion du bénéfice, beaucoup plus considérable qu’en 1701, avait dù accroître le billonnage. Nous ne pousserons pas plus loin ces détails qui suffisent déja pour donner une idée nette de ces opérations. (x) « Sans que la peine de mort puisse être remise par nos juges » disent les édits de septembre 1701 et mai 1709. Cette pénalité barbare , empruntée à d’an- ciennes ordonnanees , est un peu modifiée dans les édits de février 1716 et fé- vrier 1726. ( 439.) des étais-généraux, ou, du moins, la vérification au par- lement. De sorte qu'en d’autres circonstances, on était au contraire amené , pour élever insensiblement l'impôt , à rehaus- ser la valeur intrinsèque de la monnaie, c’est-à-dire à décréter une diminution d’espèces. Le jeu de ces combinaisons machiavéliques mériterait une étude particulière que le cadre de cet opuscule nous interdit. On se fera une idée de l'importance des variations des mon- naies et de la nécessité d'en tenir note exacte pour l’intelli- gence de l’histoire, en remarquant que, dans l’espace des quatre siècles écoulés depuis Philippe-le-Bel jusqu’au commen- cement du règne de Louis XV, la valeur intrinsèque de la livre tournois a varié à-peu-près du tiers jusqu’au cent tren- tième du marc d'argent fin, c’est-à-dire de plus de quarante à ur, et que cette valeur intrinsèque ne s’est fixée, en 1726, au cinquante-quatrième environ du même poids de matière fine , qu'après d'innombrables fluctuations , dont quelques-unes ont été fort brusques. Il est inutile de dire que les malheurs particuliers résultant de ces variations étaient comptés pour rien lorsque le gouver- nement y trouvait un bénéfice. Ainsi, quand arrivait une aug- mentation d’espèces , les débiteurs élaient autorisés légalement à frustrer leurs créanciers (1); et, pour cela, il suffisait de l’affaiblissement d'une seule des monnaies cursives, parce qu’elle était naturellement choisie par les premiers pour opérer leur libération. L'augmentation d'espèces était donc une banqueroute dé- (x) I était interdit de stipuler les paiements en poids d’or ou d'argent ou en nombre de pièces de monnaie réelles. Il fallait contracter en monnaie de compte , c’est-à-dire en livres, sous et deniers. Outre l'annulation du contrat, quelques ordonnances menacent les délinquants de peines plus ou moins sévères. Voir entr'autres les ordonnances d'octobre 1330, 22 août 1343, à octobre 1353, etc. { 440 ) guisée, plus funeste qu’une banqueroute avouée , qui n’aurait atteint que les créanciers de l'État. Le retour à la monnaie forte , ou le rétablissement de l’an- cienne valeur de la livre , au lieu d’être une mesure réparatrice, n’était qu’une injustice nouvelle dont , cette fois, les débiteurs du moment devenaient les victimes. Toutefois, dans les 14.2, 15.e et 16. siècles, où les diminu- tions d’espèces étaient généralement plus fortes que dans les siècles suivants , on faisai. entre elles et les augmentations une différence remarquable , puisque les premières paraissent con- stamment accompagnées de dispositions réglementaires sur le paiement des obligations créées avant la mutation de monnaie de faible à fort. Mais la justice de ces dispositions n’était que partielle. En général, les emprunts contractés au temps de la monnaie faible se remboursaient avec cette même monnaie, comptée pour le même prix, ou bien en monnaie forte, avec réduction de la dette, en raison du prix des matières aux hôtels des monnaies à la date de la création de l'obligation et à celle du paiement ; savoir : du prix de l'argent lorsque l’emprunteur avait rezu de l'argent, et du prix de l'or lorsque l’emprunteur avait reçu de l'or. Mais les censives ou rentes foncières aug mentaient , comme les impôts, dans la proportion de la monnaie faible à la monnaie forte. Il en était de même des loyers ou fermages, mais souvent, et surtout lorsque la diminution d’espèces était forte, il y avait pour le locataire faculté de renoncer au bail, moyennant signi- fication de la renonciation dans les quinze jours. Les rentes constituées , qui d’abord avaient le sort des rentes foncières, furent ensuite assimilées aux emprunts, c'est-à-dire qu’elles ne supportèrent pas l'accroissement résultant de la diminution des-espèces. Dans les 17.0 et 18.2 siècles, le débiteur perdit par les dimi- ( 441 ) nutions comme il gagnait par les augmentalions , et il ne lui fut pas permis d'anticiper les paiements pour se soustraire aux effets des premières (1). On conçoit facilement combien la crainte de ces changements arbitraires dans la monnaie de compte devait entraver le com- merce, soit extérieur , soit intérieur , et quel préjudice devait en résulter pour la nation. Après 1726 , l'esprit d'examen , en se portant sur les affaires publiques, fit sans doute renoncer à ces ruses gouvernemen- tales. Enfin la loi du 18 germinal an HE (7 avril 1795) a fait du franc une mesure invariable , conservée avec le même appareil et les mêmes garanties que le système général des poids et mesures dont il fait partie : ce qui nous rassure contre les termes de l'art. 1895 du Code civil (2). Ù (x) On en trouve une preuve dans les déclarations des 28 novembre 1713 et 28 novembre 1718 , relatives au paiement des lettres de change. Du reste, ces déclarations, tout en maintenant le droit du créancier de ne pas recevoir avant l’échéance, introduisaient une amélioration dans la législation des lettres de change, en ce qu’elles limitaient l’effet des variations des monnaies aux termes de l'échéance des obligations , lors même que le porteur ne se présentait pas pour demander paiement. Enfin, l'arrêt du 27 mai 1719, en réglant équitablement le paiement des traites tirées de l'étranger , et l’édit de février 1726, en tolérant (art. ro) l’usage introduit de tirer et d’accepter des lettres de change payables au cours du jour de leur création, apportèrent une amélioration plus réelle. (2) Voici le texte de cet article : « L'obligation qui résulte d’un prêt en argent n'est toujours que la somme » numérique énoncée au Contrat, » S'il y a eu augmentation ou diminution d'espèces avant l’époque du paie- » ment, le débiteur doit rendre la somme numérique prêtée , et ne doit rendre » que cette somme dans les espèces ayant cours au moment du paiement. » Lorsqu'on ne songeait pas encore à mettre les frais de refonte à la charge du trésor , on pouvait avoir l'idée de donner quelque latitude au pouvoir exécutif pour fixer le cours des espèces détériorées par le frai, avant de prononcer leur entier décri; mais l'art. 1695 va plus loin : la généralité de ses termes marque un (44 ) La fixité du franc est donc un des bienfaits de la révolu- tion ({); et en prenant pour unité un certain poids d’argent, les auteurs de notre nouveau système monétaire n’ont pas fait la faute de prétendre fixer la valeur de l’or. L’empreinte des pièces d’or républicaines n'aurait servi qu’à en constater le retour formel à une législation que l’on peut justement qualifier de spoliatrice. En suivant les mêmes principes , on pourrait ajouter au Code l'article suivant : « Si, entre l’époque de la vente et celle de la livraison de la marchandise, » il ya variation dans l’unité des poids ou des mesures, le vendeur doit livrer » Ja quantité numérique énoncée au contrat, et ne doit livrer que le même nombre » d'unités des poids ou des mesures légalement établis au jour de la livraison. » (1) La cour des monnaies avait déjà, sous le règne de Henri III, essayé de mettre fin aux continuelles augmentations et diminutions d'espèces, en deman- dant la substitution d’une monnaie réelle à une monnaie fictive ou monnaie de cempte, telle qu'était la livre tournois , et en fixant pour toujours le poids et le titre de la monnaie nouvelle. Cette tentative de la cour des monnaies nous paraît mériter quelques détails. Le changement demandé par elle fut réalisé par l’or- donnance de septembre 1557. L’écu d’or au soleil ou écu d'or sol, qui n'avait presque pas varié de poids ni de titre , mais seulement de prix, fut choisi pour unité monétaire , laquelle fut divisée en 60 sous, chacun de 12 deniers, et la conversion se fit à raison d’un écu pour 3 livres ou 60 sous tournois. C'était me diminution d'espèces, car l'‘cu d’or sol était , immédiatement avant cette réforme , tarifé à 65 sous tournois, et gagnait même une prime. Le teston, pièce d'argent précédemment comptée pour 16 sous tournois, ne valut plus que 14 sous et 1/2 de la nouvelle monnaie. Le franc d'argent fut remis à 20 sous. Enfin on fabriqua des quarts d’écu d'argent ou pièces de 15 sous. Quant aux monnaies de billon , elles conservèrent leur prix. Ainsi le douzain , ou sou tournois , devint 1/60.° d'écu , et la pièce de 3 blancs ou sou parisis, 1/48.° Ces monnaies de billon qui, avant l'ordonnance, étaient données jusqu’à concur- rence du cinquième des sommes à payer, purent l'être jusqu’à concurrence du tiers. Cette diminution, comme les précédentes , lésa les fermiers , les locataires et les contribuables. Une faute grave, puisqu'elle renversa le nouveau système, fut de prendre pour base de ce système l'or au lieu de l'argent, car celui-ci, plus répandu et plus commode pour l’usage ordinaire, dut dès l’abord être admis en concurrence avec le premier , et, lors même qu’on eût gardé exactement la proportion qui exis- tait alors entre les valeurs des deux métaux , cette proportion ne devait pas tarder à varier considérablement , puisqu'un siècle plus tard elle était augmentée du tiers, c’est-à-dire que la valeur de l'or avait haussé de 11 à 15, celle de l'argent étant r. Là marche ascendante était déjà évidente en 1577 : les ordonnances n’y pouvaient ( 443 ) titre et le poids. Ce n'est que huit ans après, en 1803 , que fut décrétée la fabrication des pièces d’or de 20 et 40 francs. Fixer la valeur des pièces de cuivre n’a pas d’inconvénient dès qu’elles ne sont données que pour appoint, mais faire deux monnaies concurrentes, l’une d’or, l’autre d’argent, c'était s’exposer à voir disparaître l’une des deux lorsqu'il survien- drait une variation notable dans leur valeur relative. C’est ce qui arrive aujourd'hui pour l'or. S'il était utile qu'il y eût dans la circulation plusieurs sortes de monnaies , il suffirait cepen- dant d’une seule monnaie légale ; le prix des autres , nationales ou étrangères , s'établissant naturellement chez les changeurs ou dans le public. Mais il nous semble que l'extension donnée aux établissements de crédit , et la circulation plus active de rien. Aussi, quoique celle de 1599 prit pour unité monétaire l’écu d’or, on usa de la faculté de payer en argent, et l’écu d’or ne fut donné qu'avec prime, c'est- à-dire qu'il valut plus que l’écu d’or stipulé dans les comptes. Comme il y avait un mouvement analogue dans la proportion de l'argent au cuivre, on perdait sur la monnaie de billon, et le peuple comptait le franc pour plus de 20 sous , malgré les défenses. Ce désordre fut la cause ou le prétexte du rétablissement de l’ancienne manière de compter; ce qui eût lieu en 1602, sous Sully , malgré une vive opposition de la cour des monnaies. La livre tournois redevint donc monnaie de compte. L'’écu d’or fut tarifé à 3 livres 5 sous, comme avant l'ordonnance de novembre 1597. Le quart d’écu d'argent fut porté de 15 à 16 sous, le franc d’argent de 20 sous à 21 sous 1/3, ce qui éleva un peu la proportion de l'or à l’argent. Les pièces de billon restè- rent comme précédemment, savoir : le douzain pour un sou, et la pièce de 3 blancs ou sou parisis pour 15 deniers. La proportion des métaux était mieux gardée ; mais il y avait une augmentation d’espèces qui frustrait le créancier. En effet, on put s’acquitter d’une dette de 13 écus, réduite à 39 livres tournois, en donnant 12 écus d’or, ou bien en donnant 48 quarts d’écus d'argent et 13 sous, ou généralement en donnant 39 livres de monnaie au prix du tarif, en y com- prenant le tiers en billon , comme précédemment. La perte du créancier n’était pas d’un écu sur treize, parce que les écus d’or gagnaient une prime avant l'ordonnance de 1602 ; mais comme on devait compter que le paiement des deux tiers de la somme stipulée se ferait en argent, il y avait ne réduction réelle de 1 sur 24 on de 4 1/4 p. 0/0, et il est à remarquer qu’elle arrive peu de temps avant le remboursement de la plus forte partie de la dette, Cette opération est une tache dans l’administration de Sully. ( 444 ) leurs billets, permettent d'abandonner tout-à-fait la fabrication des pièces d'or. Lorsque , dans le cours de ce travail, nous aurons à évaluer une somme exprimée en livres tournois , nous suivrons l’usage adopté aujourd’hui d'établir le pair des monnaies par leur valeur intrinsèque, c'est-à-dire par la quantité de métal fin qu’elles contiennent. Le tarif des monnaies qui est inséré dans l'Annuaire du bureau des longitudes (et qui contient non-seulement les mon- naies étrangères modernes, mais quelques monnaies anciennes), est calculé généralement d’après les poids et titres droits fixés par les ordonnances , comparés avec les poids et titres droits de la pièce de 5 ou de 20 francs. Nous ferons à ces calculs une légère modification, en raison : de ce qu'’autrefois, la tolérance de poids ou de titre était toujours en moins, tandis que depuis l’établissement du nou- veau système monétaire, elle est en plus comme en moins. Nous prendrons pour les anciennes comme pour les nouvelles monnaies une moyenve arithmétique entre les limites extrêmes de la tolérance (1). On pourrait sans doute obtenir une évaluation plus exacte par une méthode que nous ne ferons qu’indiquer. Les moyennes réelles du titre des monnaies et de leur poids, au moment de la délivrance, étaient autrefois constatées avec soin, afin d'établir annuellement le bénéfice résultant des remèdes, c'est-à-dire de la tolérance. Les maitres ou directeurs des monnaies comptaient de ce bénéfice à la Chambre des comptes, et cela depuis un temps bien reculé, puisque l’or- + (1) Pour les personnes qui désireraient vérifier nos calculs, nous devons dire que les opérations du monnayage comportaient deux sortes de pesées : la pesée au marc et la pesée à la pièce, C’est la moyenne arithmétique entre les limites de la pesée au marc que nous ayons prise. (445) donnance du 34 mai 1365 parle du jugement des deniers de boîte comme d’un usage déjà ancien. Après avoir retrouvé ces documents , déposés autrefois à la Chambre des comptes et à la cour des monnaies, il faudrait déterminer, avec l'exactitude qu'on y portait alors , les moyen- nes des titre et poids réels des monnaies actuelles ; car la loi du 28 mars 4803, en rapprochant les limites de la tolérance et en partageant celte tolérance en-dehors et en-dedans du poids et du titre droits, n’a pas fait assez pour que les différences en plus et les différences en moins finissent par se balancer. Il faudrait, de plus, tenir compte de ce que les anciens essais à la coupelle accusaient , pour l’argent, un titre nota- blement plus bas que le titre obtenu depuis 1830 par la voie humide (1). Mais ces calculs nous mèneraient trop loin. Nos évaluations sont suffisamment approchées pour l’objet que nous avons en vue. Les anciens comptes des directeurs de monnaies ne seraient probablemunt fort utiles que pour ces temps de fraude, où les rois de France méritaient l’épithète de faux monnayeurs (2). Il est bon d’observer que , dans ces sortes de calculs, ce n’est pas seulement en prenant des monnaies de différents métaux qu'on arrive à des valeurs différentes de la livre tournois pour une époque déterminée. On obtient quelquefois un résultat (1) Aujourd’hui on recoit comme matières aux hôtels des monnaies, sur le pied de g917/1000 , certaines espèces anciennes qui n'étaient recues que pour 913/1000 il y a quelques années. (2) On n’avait pas encore , dans le 18.° siècle , tout-à-fait perdu l'habitude de tromper le public sur le fait des monnaies , puisque le titre des louis d’or qui, depuis la déclaration du 12 février 1726, devait être compris entre le titre droit de 22 karats et la tolérance de 12/32 de karat , était généralement au-dessous de cette dernière limite. A la refonte de 1785 on feignit de s’en apercevoir pour la première fois, et un procès verbal du procurenr général de la cour des monnaies constata que le titre moyen des louis d’or fabriqués depuis 1796 était de 21 karats 18 trente- deuxièmes 7 huitièmes, ( 446 ) semblable avec des monnaies de même métal. En ce eas, et lorsque ces monnaies pouvaient se donner l’une pour l’autre, c’est la plus faible qui doit servir de base au caleul : la plus forte était recherchée des billonneurs et disparaissait de la cir- culation , ou gagnait une prime de commun accord. Les diffé- rences dont nous parlons ne peuvent pas toujours être négligées. Il faut remarquer aussi, pour éviter de graves erreurs, qu’à différentes époques , il a été permis de s'acquitter en tout ou en partie avec des effets publics plus ou moins dépréciés. De là, la nécessité d'établir le cours réel de ces effets dans les lieux où ils servaient de monnaie , comme cela s’est fait pour les assignats de la révolution. On voit que la recherche de la valeur intrinsèque des mon- naies de compte par la comparaison des monnaies réelles , est sujette à beaucoup de difficultés. On pourrait donc être tenté d'employer une méthode beaucoup plus simple, qui consiste à comparer les prix des matières aux hôtels des monnaies, attendu qu'ils étaient aussi fixés par les édits. Mais, à l’application, on ne tarde pas à reconnaitre que cette méthode est défec- tueuse , en ce que le prix légal des matières est très-souvent fictif. On peut en être assuré , lorsqu'on le voit rester station- paire pendant que les monnaies éprouvent de grandes variations. Dans les refontes , ce prix était beaucoup au-dessous du véri- table cours. En d’autres temps, les maitres ou directeurs des monnaies étaient forcés de suracheter, c’est-à-dire d'acheter les matières à prime afin de ne pas interrompre la fabrication : de sorte que le prix légal n’était en réalité qu'un minimum. Ces détails minutieux étaient nécessaires, parce qu'avant d'entreprendre le travail dont celui-ci n’offre qu'une esquisse , il faudra revoir les tables que l’on a dressées des variations de la livre de compte. Cela fait, on n'aura encore qu’une donnée isolée. L'or, l’ar- gent même, malgré sa grande masse, ont, comme tous les (AT ) métaux, comme toutes les marchandises, un cours variable. Ainsi , la découverte de l'Amérique, en augmentant considéra- blement le numéraïre, a amené chez nous, en moins d’un siècle, dans les prix de toutes choses , une hausse considérable , indé- pendamment de celle qui résultait du changement de la valeur intrinsèque des monnaies. Cependant les métaux , pris comme termes de comparaison , ont un immense avantage sur les marchandises qui se consom- ment, parce que celles-ci sont sujettes à des variations brusques, occasionnées par l'abondance ou la disette , et parce que leurs qualités ne peuvent être désignées avec la même précision que le titre , le degré de pureté des premiers. Mais si le blé, dont le prix varie dans le même temps d’un lieu à un autre, ou dans le même lieu , en raison de sa qualité, si le blé, dis-je, même en faisant abstraction des années de disette ou d'extrême abondance , est peu propre à servir de mesure , de régulateur pour les transactions ordinaires, il n’en est pas de même de sa valeur moyenne , calculée sur un certain nombre d'années, et comparée à d’autres moyennes prises à de longs intervalles. Alors il est un signe plus sûr de la cherté ou du bon marché de la vie. En effet, le prix moyen du blé indique assez bien celui de la journée d’ouvrier, qu’il serait peut-être difficile d'établir directement avec la même précision, surtout pour les temps anciens. Or, tout salaire plus ou moins élevé (et on peut étendre ceci au budget tout entier }, se résume en un certain nombre de journées d'ouvriers ou d'hommes dont la dépense serait réduite au strict nécessaire. Cette manière d'envisager le prix des choses semble donner l'idée la plus juste des dépenses publiques. Nous avons vu comment on trouvait dans les augmentations et les diminutions d'espèces une source de revenus et un moyen de diminuer la dette publique. Un autre expédient du même temps était, après avoir obtenu l’argent des traitants par ( 448 ) l'appât d’un gros bénéfice, de se retourner contre eux et de leur faire rendre gorge. A cet effet, on créait des commissions extraordinaires appelées chambres de justice, qui taxaient à la turque les gens de finance , ou imputaient leurs usures sur le capital. | Destinées peut-être dans l’origine à réprimer seulement les abus, les malversations des employés du gouvernement, ou les exactions des fermiers dans la perception des revenus alié- nés, leur mission s'étendit plus tard jusqu’à la révision des traités souscrits par l'État. Ainsi, la chambre de justice établie par Colbert (1) supprime au profit du roi une foule d’aliéna- tions passées à vil prix par ses prédécesseurs. Elle se fonde sur ce que les aliénataires ont été remboursés de leur capital par un petit nombre d'années de jouissance. Mais déjà les fermiers généraux , lorsqu'arrivait le moment de renouveler un bail, commençaient à stipuler qu'ils ne seraient plus justiciables des Chambres de justice, et cette stipulation devint une coutume. Dès-lors on s’attaqua aux traitants et aux gens d'affaires faisant commerce des effets publics. La Chambre de justice de 1716 impose sur eux, en raison de leurs bénéfices présumés, une {axe de plusieurs centaines de millions (2). (1) Noyembre 1667. (2) D'après le relevé des rôles arrêtés par suite des opérations de la Chambre de justice, de mars 1716 à mars 1717, le nombre des personnes taxées fut de 4,410; plus de 3,000 avaient été mises hors de cause. La valeur des biens des premières , suivant leur propre déclaration, montait à 712,923,688 livres; les taxes furent de 219,478,391 livres ; à quoi il faut ajouter: r.0 les taxes arbitraires arrêtées en l'absence des justiciables qui n'avaient pas déclaré leurs biens dans le délai fixé ; 2.° une somme payée à titre de secours par les fermiers généraux , afin d'éviter les recherches de la Chambre de justice, dont ils étaient devenus justiciables pour avoir pris part à des fournitures. La valeur intrinsèque de la livre tournois, en 1719, était de r fr. 23 cent., en mon- naie d’argent, c'est-à-dire en écus dits aux armes de France , et de r fr. 27 cent. en monnaie d’or, c’est-à-dire en louis dits de Noailles. Les trésoriers et receveurs généraux , à cause de leurs services récents , avaient été exemptés de toute recherche, comme les fermiers généraux. 449) Souvent, les financiers, effrayés de la menace des Chambres de justice, venaient à composition , et le conseil les taxait sans autre formalité (1). Les taxes personnelles dont nous venons de parler produi- saient souvent la réduction d’une partie de la dette. Je passe aux mesures qui atteignaient plus généralement les créanciers de l'État , soit que ces mesures fussent confiées à des Chambres de justice, soit qu’elles fussent ordonnées par un simple arrêt. Mon intention n’est pas de les énumérer toutes ; il me suffira de rappeler les plus notables et les plus rapprochées de nous- Je croïs nécessaire d’entrer dans quelques détails sur les cir- consiances qui ont motivé ces réductions et les ont rendues plus ou moins excusables, si toutefois un gouvernement peut jamais avoir l’excuse du débiteur malheureux et de bonne foi. À l’arrivée de Sully aux affaires, en 1596, les guerres civiles et surtout celle de la Ligue avaient tellement obéré l'État , que la dette exigible s'élevait, du moins d’après les prétentions des créanciers, à cinq ou six fois le revenu (2), tandis que les (x) En 1597 ,ils donnèrent 1,200,000 écus d'or « sous forme de prêt à jamais rendre » , est-il dit dans les Mémoires de Sully. De semblables compositions eurent souvent lieu depuis. En 1624, sous Ri- chelieu, les taxes réparties par le conseil montèrent à r0,800,000 livres; en 1701, sous Chamillard, à 24 millions, etc. (2) Voici, suivant Sully, l’état des dettes exigibles dont il avait déchargé Jeroyaume à la date du 9 avril 1605: Aux cantons Suisses pour services rendus et pensions avec intérêts de Oo SR PR EM D EE PE 35,823,495 liv. 10 s. 2 den. À la reine d'Angleterre , pour argent prêté, etc. 7,378,800 » » Aux provinces unies des Pays-Bas............ 9,295,450 » » Aux princes d'Allemagne , reitres et lansquenets pour deniers prêtés , arrérages de pensions suivant état présenté par eux..........,........,. .. _14,689,834 PaeL? Dettes prétendues par les traitants, villes et par- ticuliers . arrérages de rentes, et autres charges, Sages et pensions , suivant les états dressés sur les demandes qui en ont été faites. ................ 28,450,360 'ade (450 ) charges ou les intérêts des différentes espèces de dettes consti- tuées absorbaïent déjà la moitié de ce même revenu (1). Il semblait d'autant plus difficile d’accroitre les impôts , que les receveurs avaient dû consentir à prendre les billets souscrits par bon nombre de contribuables , pour l’arriéré de la taille depuis plusieurs années. Dans cette détresse du trésor , on eut recours , non aux états Dettes pour traités relatifs à la réduction des pays, villes et particuliers à l’obéissance du roi........ 32,927,381 » » Dettes prétendues par les troupes qui ont servi dans les guerres ; reliquats de solde et de pensions. 6,547,000 ÉHEtite Plusieurs dettes prétendues par divers particuliers pour rescriptions , quittances de l'épargne, mande- ments et acquits patents, suivant ce que l’on en a pu justifier, provenant pour la plupart des comptes deyHenri ME et. une rare iodisss 2 12,236,000 » _» (x) Un auteur estimé, Forbonnais, induit d'un rapprochement de chiffres que le revenu brut était de 23 millions , les charges de 16, et par conséquent le revenu net de 7 millions. Le compte-rendu ou rapport adressé au régent le 17 juin 1717, donne même le chiffre de 20 millions pour les charges, et celui de 4 millions seulement pour le revenu net. Aucune de ces deux situations ne me semble probable. Elles sont contredites par les détails que nous possédons sur l'assemblée de 1596, détails qui prouvent que le revenu était d'au moins 95 millions, puisque l'impôt du sou pour livre devait rétablir la recette à 30 millions ; tandis que les charges ne formaient pas la totalité des dépenses réservées au conseil de raison. Mais nous ne perdrons pas notre temps à discuter, quand il suffit d’une recherche à la Chambre des comptes pour lever tous les doutes. On à fait le relevé suivant des rentes sur l'Hôtel. de-Ville , depuis leur origine jusqu'a Henri IT, inclusivement. Sous Francois Ier, en 5 fois, 975,416 {liv. 13 s. 4 den. Sous Henri II, 30 543,816 TION Sous Francois II, A 83,000 » » Sous Charles IX, 27 1,794,000 » » Sous Henri III, 7 932,000 » » HEOMAL ee. cite 3,428,233 liv. 6 s. 8 den. Il est probable que les rentes constituées sans édits vérifiés ne sont pas com prises dans ce relevé. ( 451 ) généraux , mais à une assemblée de notables que Sully préféra peut-être comme moins redoutable à l'autorité royale affaiblie. Les opérations de cette assemblée , qui se tint en 1596, à Rouen, nous paraissent mériter une mention particulière. L'assemblée estima approximativement et sans beaucoup d'examen , les dépenses, en y comprenant les charges, à 30 millions de livres ou plutôt 10 millions d’écus d’or sol, qui étaient la monnaie légale de ce temps (1). La recette n’atteignant pas ce chiffre de 30 millions de livres, l'assemblée décréta , pour rétablir la balance , un impôt de sou pour livre à prélever sur la vente de toutes les denrées , à l'exception du blé; impôt qui, suivant ses calculs, devait monter à près de 5 millions de livres. (x) L’écu d’or sol (monnaie réelle de cette époque), supposé droit de poids et comparé à notre pièce de 20 fr., vaut 11 fr. 14 cent., et seulement tr fr. 7 eent., en déduisant la moitié de la tolérance légale. Mais le mème écu, représenté par trois pièces d'argent appelées francs , ne vaut, après semblable déduction, que 7 fr. 83 cent., en comparaison de la pièce de 5 fr., parce qu’à cette époque, la proportion de l'or à l’argent était moins forte qu'aujourd'hui. On sera peut-être surpris que cette évaluation de 7 fr. 83 cent. pour l’écu compté en monnaie d'argent, présente une différence sensible, bien que légère, avec celle qui résulterait du prix de x fr. 95 cent. donnée au quart d'écu d’ar- gent, autre monnaie réelle de ce temps , et supposé droit de poids et de titre, par le tarif inséré dans l'Annuaire du bureau des longitudes. Cette différence provient de ce que le calcul est établi sur la limite inférieure de la pesée à la pièce au lieu de la limite supérieure donnée par la taille de 25 1/5 au marc. En rectifiant , on trouve pour le quart d’écu droit de poids, 1 fr. 98 cent., et après déduction de moitié de la tolérance, 1 fr. 96 cent. Enfin, si on se reporte à la valeur des denrées ou des dépenses de première nécessité, on trouve que le prix du blé au marché de Rosoy en Brie ( Seine-et- Marne ), réduit à notre mesure actuelle, l’hectolitre, était, d’après une moyenne prise de 1596 à 1600 inclusivement, de deux écus 2/3 ou 8 livres. La douzaine d'œufs se payait environ 4 sous ou 1/15 d’écu; le kilogramme de beurre 9 ou 10 sous; un veau 9 écus environ; un mouton, un peu moins. Vers le même temps , une journée de couturière se payait à Preuilly ( Indre-et-Loire) 3 sous; une journée de menuisier 5 sous 1/4. Le stière de bois valait à Paris x éeu ou 1 écu 1/3, etc. Voir les recherches de Dupré de St.-Maur. ( 452) £nsuite elle demanda que les recettes fussent divisées en deux parts égales de 15 millions de livres ou 5 millions d’écus d’or, dont une réservée au roi, et sur laquelle il avait à payer les dépenses militaires, en y comprenant l'artillerie , les forti- fications , les affaires étrangères, l’entretien de sa maison, les bâtiments royaux , menus plaisirs, gratifications , etc. L'autre part de 15 millions était attribuée à une commission qu'on appela conseil de raison , et} qui devait payer les gages d'officiers, les arrérages et autres dettes de l'État, et, en outre, les pensions , les réparations à faire aux villes, che- mins , bâtiments et autres ouvrages publics. Le roi souscrivit à cet arrangement en se réservant toutefois le choix des revenus d’après l'évaluation qu’en feraient les notables eux-mêmes. Cette évaluation faite, il prit dans sa part les revenus susceptibles d'augmentation , et laissa au Conseil de raison le sou pour livre et les autres revenus les plus chanceux. L'assemblée s'était trompée dans quelques-uns de ses calculs. D'une part elle ne trouva personne qui voulüt se charger de l'impôt du sou pour livre, lequel ne devait produire que 6 où 800,000 livres au lieu de 5 millions. D'un autre côté , les pensions, qu'on avait évaluées à une faible somme, montaient à des millions, suivant les réclamations des pensionnaires. Bref, trois mois élaient à peine écoulés, que le Conseil de raison, effrayé par des difficultés sans nombre et par un déficit de 5 millions de livres , avait résigné ses fonctions entre les mains du roi. Dès-lors , Sully commença cette œuvre de réformes et d’é- conomies qu’il poursuivit avec une si rare persévérance , malgré les obstacles que ne pouvait manquer de lui susciter l’union secrète des hommes puissants plus ou moins intéressés au maintien des abus. Les déficit ne tardérent pas à se changer en excédants qui, conjointement avec Je fonds des pensions ( 453 ) suspendues , furent successivement employés chaque année à la liquidation de la dette, non sans une rigoureuse vérification de celle-ci et d'importantes réductions consenties principa— lement par les gouvernements étrangers, qui étaient créanciers de la France pour secours fournis pendant les guerres civiles (1). La vérification des rentes ordonnée en 1604 n'apparaît dans les mémoires de Sully que comme une partie des recherches dirigées contre les financiers ; que comme une opération sem- blable à celles des chambres de justice. Une commission spéciale , choisie en grande partie parmi les (x) Cette liquidation paraît avoir commencé en 1598. Les mémoires de Sully donnent l’énumération des dépenses extraordinaires faites sous son ministère Jusqu'au commencement de l'an 1607. On y trouve les articles suivants, que l’on p eut comparer avec ceux d'une dés notes précédentes. Payé aux ligues de Suisse et Grisons. ............... +. 17,350,000 liv. Au roi d'Angleterre et Pays-Bas..... CU CEE RER E LE 6,950,000 Buiprinces d'Allemanne. 8% 4000 dec. pi nTRe 4,897,000 Au grand duc et autres princes d’Italie............. see 18,000 Aux sieurs Gondy, Zamet, Cenamy et autres associés sur les dettes du sel et des grosses fermes........ AR 8 CO Le 4,800,000 A divers princes , seigneurs, villes, communautés ét parti- culiers ; pour les traités de la ligue. ...... 1 SL PHAUUG EU 13,770,000 Pour acquitter divers pays et provinces, soit en Dauphiné , Lyonnais , Languedoc et ailleurs , sur les deniers des gabelles 2 SON AN RSR RON SEE AS SR PE 4,628,000 Acquitté par le roi à divers particuliers, sur plusieurs fermes. 4,836,600 Payé à divers particuliers suivant l’état des deniers payés en - 111 MISERERE Déc tent Eee CE Sue tr LS 4,038,600 Depuis 1608, ce qui restait dû aux Suisses se payait à raison de x pour 6 des réclamations présentées par eux, Nous devons ajouter que la livre tournois , depuis lédit de septembre 1602 jusqu’à la mort de Henri IV, valait 3 fr, 4r cent. d’après la monnaie d’or, ét2 fr. 45 cent. d’après la monnaie d’argent ; que dans le même intervalle de temps le blé valaiten moyenne , au marché de Rosoy-en-Brie, 8 livres 8‘sous. La dépense d’une armée de 50,000 fantassins était évaluée à 900,000 livres par mois, et celle de 6,000 cavaliers à 340,000 livres , également pour un mois. ( 454) membres des cours souveraines, fut chargée de cette vérifi- cation pour laquelle Sully avait établi les règles suivantes : 1.0 Il y avait confiscation des rentes constituées à des parti- culiers sans édits vérifiés ou sans cause réelle, et les arrérages déjà payés étaient déclarés sujets à répétition. Le même sort était réservé à différentes classes de rentes accordées à des villes ou communautés , pour les indemniser, soit de leurs pri- vilèges, soit de présents faits par elles aux princes ou aux gouverneurs des provinces; soit encore à raison des avances faites au gouvernement. 2.0 Les rentes constituées pour pensions, gages, récom- penses, réductions de provinces, villes ou particuliers à l’obéis- sance du roi, ainsi que celles qui avaient pour cause des arré- rages et qui par conséquent étaient entachées d’anatocisme ; enfin les rentes possédées par les membres des conseils ou des cours souveraines , qui en avaient préparé ou vérifié les édits, étaient supprimées, mais on en payait le capital, en imputant sur ce capital les arrérages perçus. On accordait par faveur à quelques créanciers un intérêt de 4 0/0. 3.0 Les rentes transférées de particulier à particulier pou- vaient être amorties , et les arrérages répétés, à partir du jour du transfert, moyennant le remboursement du prix de vente augmenté des intérêts au denier douze, c’est-à-dire à 8 1/3 0/0 l'an. 4. Les rentes dont le capital reconnu par les contrats de constitution était supérieur au capital réellement reçu: par le trésor, ce qui, comme nous l’avons vu, se pratiquait pour éluder les édits sur le taux de l'intérêt légal, devaient être réduits en raison de cette simulation; et cela indépendamment des réductions opérées pour d’autres motifs. Ainsi, les rentes créées avant l’an 1375, sans fraude ni déguisement , étaient ( 455 ) réduites au denier 16, c'est-à-dire au taux de 6 1/40/0, qui était celui des constitutions de rentes depuis 1601 (1). Les rentes de création postérieure à 1375 , comme suspectes de simulation dans le capital, étaient réduites au denier 18, c’est-à-dire à 5 5/9 0/0, et la réduction avait un effet rétroactif. Quant aux rentes dont le capital avait pu être payé partie en espèces, partie en papier de l’État, elles étaient réduites au denier 18 ou 20, c’est-à-dire à 5 5/9 ou à 5 0/0, suivant la quantité de ces papiers donnés en paiement, ou le degré de leur dépréciation. Quelques parties de rentes étaient même réduites au denier 25, c’est-à-dire à 4 0/0, quand à cette circonstance de la constitution eu papier déprécié se joignait celle d’un transfert. Le créancier placé dans les conditions de l’une ou de l’autre des deux dernières catégories était évidemment frustré. D’une part, on semblait oublier qu'il était subrogé aux droits du créancier primitif; de l’autre , que le droit de remboursement était le seul que l’on püt avec justice exercer contre lui : de sorte que cette vérification, motivée par des abus palpables, par des fraudes dont profitaient les courtisans et les financiers, avait fini par menacer les créances légitimes et s'était aliéné l’opi- nion publique. Le 22 avril 4605 , François Myron, prévôt des marchands, proteste contre la continuation des recherches, et se retire de Ja commission à laquelle il avait obtenu d’être adjoint. La ville de Paris députe vers le roi, et ses remon trances, après un long examen au conseil, sont enfin accueillies. Ainsi finit la vérification des rentes, mais on ne nous dit pas jusqu'à quel point les réductions arrêtées précédemment re- curent leur exécution (2). Depuis lors , des rachats de rentes, "© (1) Édit de juillet 1601. (2) Suivant Sully, les réductions projetées devaient produire une économie annuelle de 6 millions de livres. (456 ) des opérations avantageuses sur les offices, et enfin l’amélio- ration des revenus affermés permirent d'accumuler une réserve que l’on trouvera considérable , si l’on observe que, d’après le chiffre donné par Sully, elle suffisait pour payer à l'avance deux anñées des dépenses publiques (1). Outre ces économies, il y avait eu des arrangements pour le rachat d’une partie de domaines et de rentes dont le capital, joint à celui des offices de grefliers, montait à 80 ou 90 millions de livres. Par ces opérations faites sans bourse délier, les charges dont il est question s’éteignaient et les domaines deve- naient libres, au bout d’un petit nombre d'années de jouissance dans les mains des nouveaux acquéreurs, qui, en 1609, offraient 3 millions de livres pour chaque année qu'on leur accorderait au-delà du terme fixé (2). Cette situation était bien belle; mais, en finances, il faut si peu de temps pour perdre une position acquise par de constants efforts , et la marche du déficit acquiert naturellement une telle accélération de vitesse, que, trois ou quatre ans seulement après Un document , qui se trouve dans la partie posthume de ses mémoires , nous apprend qu’il subsistait en janvier 16 10 : 1,543,900 livres de rente sur les gabelles. 600,000 — — sur les aides, 1,300,000 — — sur le clergé. On n’y trouve pas l’état des rentes assignées sur les recettes générales et particulières, Mais nous savons qu’en 1609, ces rentes jointes aux gages, taxations et non-valeurs , ne formaient plus qu’un total d'environ 4 millions de livres. 11 en avait été racheté , en plusieurs années, diverses parties , ainsi qu’on le voit dans le réglement de 1608 , pour les comptables. Pour comparer ces charges aux dépenses et aux revenus nous dirons que l’état provisoire ou le projet de dépense ordinaire pour 1610 avait été fixé à 15,657,700 livres, et que la dépense effectuée en 1809 s’était élevée à 18,007,828 livres , que la recette ordinaire était évaluée, pour 1610, à 15,655,700 livres ; et que la recette effectuée en 1609 , était de 20,230, 1 59 livres. (x) Voyez la note (1) de la page 34. (2) Sully, tome », page 431 , in-f.o , et tome 4, page 95. ( 457 ) la mort de Henri IV et la retraite de Sully, le trésor déposé à la Bastille se trouvait entamé ou plutôt dissipé; qu'on révo- quait le traité relatif au rachat du domaine ; qu’on suspendait le paiement de la moitié des rentes et des gages d’offices sup- primés (1); qu'enfin on ne voyait d'autre ressource que la convocation des états-généraux (2). Ceux-ci ne parvinrent pas à rétablir l’ordre dans les finances, non plus que les notables assemblés en 1617. Pour balancer les recettes et les dépenses, ils avaient compté sur quelques économies auxquelles le gou- vernement n’était pas disposé à se résigner. D'un autre côté, il est probable qu’on ne leur avait pas découvert toute l’éten- due du mal. En 1626 , dans l’extrême détresse où se trouvait le trésor, le cardinal de Richelieu, malgré son penchant pour le pouvoir absolu, se décida à convoquer de nouveau les La (x) En 1614, la reine fait en faveur des rentiers de l’hôtel-de-ville , l'abandon du fonds de certaines rentes amorties , dont Henri IV lui avait donné la jouissance. (2) Novembre 1614. Le surintendant des finances, Jeannin, tout en s’efforcant de dissimuler à cetté assemblée les dilapidations de la cour de Marie de Médicis et les fautes de son administration, convient que les pensions se sont élevées à 5,650,00v livres (elles étaient d'environ 2 millions à la fin du règne de Henri IV }; qu'il y a augmentation de r,100,000 livres sur les gratifications , et de 4,000,000 sur les voyages et anibassades; enfin, qu’on a pris 2,500,000 livres sur les sommes déposées par le feu roi à la Bastille (sommes qu’il évalue à 5 millions seulement ). Quant aux avances laissées éntre les mains du trésorier au commencement de 167r, il les porte à 3,560,000. Les reliquats des années précédentes sont, d’après sa déclaration , de 400,000 livres, et ceux du clergé de 300,000 livres. Le capital des offices fut alors évalué à 200 millions. La dépense, ae: css. 21,500,000 livres. Le revenu brut à....... -. 36,900,000 Eésfehatges 2100). r He 18,100,000 et par conséquent le revenu net a......... 18,800,000 En 1617 on névaluait le revenu brut qu’à 3r millions; mais aussi les charges n’étaient comptées que pour 13,109,700 livres, ce qui peut s’expliquer par une somme de revenus aliénés qu’6n aura cessé de faire figurer en recette et en dépense. . La monnaie d'argent n'avait pas varié dépuis 1602, mais le prix de l’écu d'or avait été porté de 65 sous à 75, en l’année 1615, par suite de la marche ascendante de la proportion des deux métaux. ( 458 ) notables. Le marquis d'Effiat était alors surintendant ou ministre des finances. Le discours qu’il prononça en cette qualité peint si bien le désordre introduit dans les finances depuis la retraite de Sully, que je ne puis résister au désir d'en transcrire quelques passages. « Vous verrez, dit-il, que le feu roi faisait toujours sa » dépense plus faible que sa recette de 3 à 4 millions de livres, » pour avoir de quoi fournir à toutes ses dépenses inopinées , » et en outre faisait enfler sa recette du bon ménage qu'il » pouvait faire durant l’année par des moyens extraordinaires; » et ce quise trouvait rester de bon, les charges acquittées , » était mis en réserve, C’est de là qu'est provenue la somme » qui s’est trouvée dans la Bastille après sa mort , qui montait » à 5 millions et tant de mille livres, et environ 2 millions » entre les mains du trésorier de l'épargne en exercice pour » faire ses avances; lesquels 7 millions (1) étaient le fruit de (x) Sully qui, comme on sait, publia ses Mémoires depuis cette assemblée de 1626 (en 1634, suivant la Biographie universelle imprimée chez Michaud ), dément les chiffres de Jeannin et du marquis d'Effat. Il dit que, suivant une note remise par lui au roi le 1.7 janvier 1610, la réserve se composait de 25,870,000 livres dont 15,870,000 en argent comptant, renfermé à la Bastille, et 10 millions avancés au trésor royal, à la charge de les remplacer à la Bastille dans les quatre mois; qu’à ces 25,870,000 livres il faut ajouter la somme de 6,430,000 livres , formée des reliquats de recette des années précédentes , de ceux de la composition que les financiers avaient consentie pour faire cesser les pour- suites dirigées contre eux, enfin des restitutions auxquelles étaient tenus les receveurs du clergé. La suite des Mémoires de Sully, laquelle a été imprimée en 1662 , c’est-à-dire plus de vingt ans après la mort de ce ministre , donne copie de deux notes qu’il avait écrites sur cette réserve ; l’une datée de 1609, l’autre du 10 janvier 1610. Les 15,800,000 livres ci-dessus se retrouvent dans les deux articles suivants de 1609 : « Dans les chambres basses voûtées de la Bastille, des portes desquelles le » contrôleur des finances, Vienne , a une clef, le trésorier de l'épargne , Phelip- » peaux, une autre, et moi une autre, il y a 30 caques étiquetées par ledit » Phelippeaux, dont le bordereau, signé de nous trois, monte à 8,850,000 livres. ( 459 ) dix années paisibles, qui commencèrent depuis son retour » de Savoie. » Après son décès, la face des affaires fut changée, de sorte » que ceux qui eurent la direction des finances crurent, par de » louables et très-saintes considérations qui vous seront ci- » après représentées , que c'était assez de conserver cet argent » amassé, sans continuer les précédents bons ménages pour » y en ajouter, se contentant d’égaler la dépense à la recette ; » ce qui fut cause qu’étant surchargés par les dépenses extraor- » dinaires, ils se trouvèrent courts, en fin d'année, de 3 à 4 » millions de livres: et pour réparer cette faute de fonds et prévenir les mouvements qui se préparaient dans l'État 4 2 » Plus le bordereau des caques étiquetées Puget , 6,940,000 livres. » Les 10 millions du 1r.er janvier 1610 paraissent se composer du 3.° article de 1609 , savoir : « Les caques étiquetées Bouhier , contenant 7,670,000 livres, » et de l'excédant de l’année 1609, qui était de 2 à 3 millions. La note du ro janvier 1610 présente quelques différences qui s'expliquent peut-être par l'emploi donné à l’excédant de 1609. La réserve y est portée à 24 millions , dont 17 à la Bastille et 7 mis à part, suivant lettres-patentes du roi, pour commencer les dépenses de la guerre ; lesquels 7 millions sont entrés au trésor, suivant le compte de 1609, recu à la Chambre des comptes le 11 février 1610, et s’ajoutent à l’excédant de 1609 dont nous avons parlé plus haut. Les 6,430,000 du r.e* janvier se retrouvent ici en détail : « Une promesse de Morant pour la composition des financiers. 1,170,000 iv. » Les restes dus par le sieur de Castille... ... het 700,000 » De M. de Beaumarchais, reprise des années 1606, 1607, 1608. 1,700,000 » Reliquat des recettes générales de 1605, 1606, 1607, 1608. 1,600,000 Et beaucoup d’autres sommes peu importantes. Enfin, aux articles compris dans la note du re" janvier 1610, les deux autres ajoutent l’encaisse du trésor royal et diverses natures de fonds disponibles , mon- tant ensemble à plus de 10 millions de livres. Il ne serait pas sans intérêt de vérifier les chiffres de cette réserve qui a fait beaucoup de bruit. Déjà, dans ses remontrances du 92 mai 1615 , le Parlement avait parlé de l'existence d’une somme de 14,564,000 livres, malgré l'assertion précédente de Jeannin, qui répondit à cette compagnie « qu’elle était malicieu- » sement informée de l'administration des finances. » LA % 4 A4 ( 460 } pendant la minorité du roi, ils furent forcés d'entamer ce sacré dépôt, qui les fit passer doucement jusqu’en 1643. » Ainsi, cet argent de réserve ulilement consommé ;'et les charges croissant de jour en jour, ils furent contraints de porter partie de la dépense d’une année sur la recette de la suivante ; tellement qu'en 1615 ils eussent été bien embar- rassés, si le roi n’eût été secouru par deux moyens : l'un, de la révocation des contrats pour le rachat de son domaine et des greffes en seize années , et revente d’iceux ; l’autre, de la création des triennaux faite au commencement de l’année 1616. . ; » Les directeurs, voyant que cet ancien royaume courbait sous le faix des charges et n'avait aucune ressource pour les acquitter , furent contraints de chercher tous les ans des édits, réglements et créations nouvelles d'officiers, afin de couler le temps et soulager le mieux qu'ils pourraient leur nécessité, et avec toute leur industrie ils ne purent rejoindre le courant; si bien que , pour sortir d’une année, ils furent forcés d'engager le revenu de la prochaine , quelquefois d’un an et demi, et de deux années. » Dès-lors, les comptables leur firent des avances, dont les remboursements étaient si éloignés, qu’à peine pouvait-on satisfaire à leurs intérêts et même à la sûreté du prêt, qu’en les rendant comme maitres absolus du maniement de leurs offices. » Les fermiers et ceux qui avaient traité avec le roi firent de même, lesquels n’ont voulu mettre à prix aucun office où portion du domaine , que suivant le revenu qui en pou- vait provenir ; ce qui a fait que les ventes n’ont jamais excédé le denier dix , et s’en sont acquis la jouissance dès le com- mencement des années que les créations en ont été faites, nonobstant que la plupart n’eussent traité qu'après les pre- miers quartiers échus : ils ont ajouté les deux sous pour À I » » (461 ) livre qu'ils disaient être affectés à supporter les frais : ensemble la remise du sixième pour les tirer hors de tous intérêts et les garantir du hasard qu'ils pouvaient courir à faire valoir les choses par eux achetées ; lequel sixième avec les deux sous pour livre et la jouissance font une somme égale au tiers du total. » Que si l’urgente nécessité des affaires a voulu que les par- tisans aient avancé le terme de leurs obligations pour avoir tout en argent comptant , on leur a donné des intérêts jusqu'à 15, 18 et 20 p. 0/0. » Je n'aurai pas peu d’affaires, étant à présent en charge , de voir les comptes de dix trésoriers de l'épargne , ayant tous la même autorité que celui qui est en exercice; et, en même temps, compter avec cent et tant de receveurs-géné— raux, plus de cent vingt fermiérs et autant de traïtants, qui ont dû porter leur recette à l'épargne pendant les cinq années dont ils n’ont encore entièrement compté. » Combien de comptes de diverses natures de deniers doi- vent rendre Jes trésoriers des parties casuelles ! Tous ceux qui ont agi par commission aux reventes du domaine , qui en ont reçu les deniers par les quittances de l'épargne , des- quelles ils n’ont point encore rapporté les ampliations ; ce qui empéche l'épargne d’en faire sa recette assurée. » Or, s’il y a tant de difficultés à reconnaître la vérité en la plus facile fonction des finances, qui est la recette , Comment Pourra-t-on pénétrer jusqu'au fond de Ja dépense pour voir si elle est vraie ou fausse, après qu'elle a passé par tant de mains différentes, tant de sujets divers et sous l'autorité de plusieurs ordonnateurs, desquels aucuns ne sont plus en charge; et les autres disent qu'ils ne sont obligés de rendre Compte de leur gestion qu’au roi. » J’appelle à témoin de mon dire la Chambre des comptes , s'il n’est pas véritable qu'elle s’est trouvée en ce point de » » > ( 462 ) ne pouvoir examiner et clore les comptes , faute que ceux de l’épargne n’avaient point été arrêtés. » M. le procureur-général en ladite chambre , ci-présent, vous assurera qu'il m'est venu dire de leur part qu'ils ne pouvaient faire leurs fonctions que les comptes de l'épargne ne fussent rendus entièrement , et que les comptables qui y portent les deniers de leurs charges ou y prennent les assignations , n’eussent fait le même; d'autant que les recettes de tant d'années accumulées formaient de si grandes confu- sions et favorisaient si fort les divertissements, qu’il n’était possible de discerner les vraies recettes et dépenses d’avec les vraisemblables. » C’est avec douleur que je découvre les nécessités qui sont en ce royaume, non que je redoute que nos voisins en puis- sent tirer de l'avantage , parce qu'ils sont encore en plus mauvais état, mais parce que celte grande nécessité émeut la compassion des bons français qui aiment leur patrie : et pourtant ces maux ne sont si extrêmes qu’on ne les puisse réparer, et rendre à la France sa première splendeur. » Le moyen d’y parvenir est que tous les états de finances soient formés sur le modèle de ceux de 1608 , et que dans la recette nous laissions une somme suffisante pour remplir les non-valeurs et les parties inopinées que nous supportons ; parce que, si nous nous contentons d’égaler la dépense à la recette, il est indubitable qu’au lieu de guérir nos désordres nous les accroîtrons . . . . . . . . . . . . . » En ce désordre , les dépenses qui n'avaient encore excédé 20 millions de livres, montèrent jusqu’à 50 millions (1). » Or, si le revenu du domaine est tiré à néant, les tailles, (1) Les monnaies étaient encore les mêmes qu'à l’époque de l’assemblée de 1617 : le premier changement pour l’or est de l’année 1630, et pour l’argent, de l’année 1636, » » ÿ © > ÿ TE © ( 463 ) qui se montent tous les ans à près de 49 millions de livres , ne sont pas beaucoup plus utiles au roi, puisqu'il n’en revient à l'épargne (au trésor ) que 6 millions, qui passent par les mains de 22,000 collecteurs , qui les portent à 160 receveurs des tailles , d’où elles passent à 21 receveurs-géné- raux pour les voiturer à l'épargne. » Quant aux gabelles, la ferme générale est de 7 millions 400 et tant de mille livres, les frais des fermiers rabattus, qui reviennent à 2 millions de livres ; et des 7,400,000 liv., il y en a 6,300,000 livres d’aliénées , si bien que le roi n’en retire que 1,100,000 livres, qui ont été affectées, l’année passée et celle-ci, au paiement des rentes de la ville , dont Feydeau était demeuré en arrière. » Le roi a souffert une semblable perte aux rentes des aides; et ainsi il porte seul la folle enchère des banqueroutes, et paie pour tout le monde , quelque nécessité qu'il ait en ses affaires. La ferme des aides porte des charges de 2 millions de livres. Les deux tiers du revenu de toutes les autres fermes à peine peuvent satisfaire pour en acquitter les charges. ARNO. Fe sat » Cela étant du tout contraire aux volontés du roi, qui peut et ne veut pas que l’on augmente charges quelconques sur son peuple, nonobstant que ses finances soient éloignées du courant , et que 30 millions ne l’y puissent remettre. » Et, afin de vous le faire reconnaître, je vous dirai en peu de mots qu'il plut au roi de me mettre en charge au com- mencement de juin. N'ayant trouvé dans l'épargne aucun fonds pour fournir la dépense du mois , je suis obligé d’ajou- ter à la demi-année que j'ai exercé. » M'étant enquis quelle recette et quelle dépense était à faire durant le reste de l’année , j'appris qu’il n’y avait plus rien à recevoir, et que même la recette de l’année 1627 était bien avant entamée. » ( 464 ) » Ainsi je trouvai toute la recette faite et la dépense à faire: car toutes les garnisons pressaient d’être payées de leurs soldes des années 1625 et 1626 ; les armées de campagne demandaient leurs montres de novembre et décembre 1625, et celles de l’année 1626. Jusques alors les paies des deux années dues aux garnisons se montäient à » millions de livres, suivant l'état, à raison de 2,500,000 livres par an. Que s’il s’en est trouvé qui aient touché quelque chose , il ÿ en avait aussi d’autres qui demandaient trente mois de solde. » Pour les armées de campagne, il se trouve que le roi payait tant en Italie, Valteline qu'en France, 91,000 hommes de pied et 6,000 chevaux , dont la solde revenait par mois à plus de 2 millions de livres, et pour huit mois il fallait plus de 46 millions , à quoi ajoutant les 5 millions des garnisons , le tout revenait à près de 22 millions de livres, comme il se peut justifier par les états du roi, etc. » Toute laquelle dépense en argent comptant a été faite par emprunt, dont les intérêts montent 'à plus d’un million de livres , qui ont consommé tout ce qui restait de la recette de cette année 1625, avec les moyens extraordinaires qui se sont trouvés dans les affaires du roi. De sorte que pour rejoindre le courant il est nécessaire de trouver de quoi vivre et couler le resie de l’année. » J'ajouterai, Messieurs, que la dépense que M. de la Viéville avait réglée en 1623, et qui a fait tant de bruit, n’a laissé de monter à 35,500,000 livres , comme il se peut voir par l’état qu’en a présenté le trésorier de l'épargne, Beaumarchais; laquelle somme ajoutée aux dépenses qui sont encore dues, il faudrait des sommes qu'il ne serait pos- sible de fournir. » Par là ; vous pourrez juger ce qui sera le plus expédient pour nous lirer des nécessités où nous sommes , etc. Aux renseignements que nous fournit ce discours, celui du ( 465 ) garde-des-sceaux Marillac ajoute les suivants : Les discordes civiles, les guerres de religion , ont, durant les années 1620 À 1621 et 1622, surchargé l’état de gages et de rentes qui ont causé une incroyable diminution de revenu. En 1626, la dette exigible était de plus de 50 millions (elle était de 52 millions suivant les pièces présentées aux notables). Le revenu ordi- naire ne dépassait pas 16 millions , et la dépense des dernières années avait monté de 36 à 40. « Et néanmoins , dit-il, le roi » n’a jamais accru les tailles qui se lèvent sur son peuple (1), » ni retranché un quartier des rentes dues à ses sujets, ni des » gages de ses officiers (2), ce qui ne se trouvera dans aucun » des siècles précédents. » Le cardinal de Richelieu, premier ministre » fait pressentir les remèdes sur lesquels les notables seront appelés à délibérer : « Par de tels ménages on pourra diminuer Jes dépenses » ordinaires de plus de 3 millions, somme considérable en » elle-même, mais qui n’a point de proportion avec le fonds » qu'il faut trouver pour égaler la recette à la dépense. » Reste donc à augmenter les recettes , non par de nouvelles » imposilions que les peuples ne sauraient plus porter, mais par » des moyens innocents qui donnent lieu jau roi de continuer » ce qu'il a commencé à pratiquer cette année , en déchargeant » ses sujets par la diminution des tailles (3). » Pour cet effet, il faut venir aux rachats des domaines , des » greffes et autres droits engagés , qui montent à plus de (x) Cette assertion se trouve aussi contredite par les Mémoires de Sully. Les tailles, que nous venons de voir à 19 millions, ne montaient, en 1609, qu’à 14,295,000 livres ; elles étaient réduites d'environ 2 millions depuis l'an 1600. (2) D’après ce passage , la réduction de 1614 , suffisamment prouvée d’ailleurs, naurait été que temporaire. (5) On avait diminué, cette année, la taille de 600,000 livres, et promis de porter la réduction à 3 millions dans les cinq années suivantes. 30 ( 466 } » 20 millions, comme à chose non-seulement utile, mais juste » et nécessaire. » Il n’est pas question de retirer par autorité ce dont les » particuliers sont en possession de bonne foi: le plus grand » gain que puissent faire les rois et les états, est de garder la » foi publique, qui contient en soi un fonds inépuisable , puis- » qu’elle en fait toujours trouver : il faut subvenir aux nécessités présentes par d'autres moyens. » Le roi a fait des choses qui ne sont pas moindres , et Dieu Jui fera la grâce d’en faire de plus difficiles. » Les moyens innocents annoncés par le cardinal de Richelieu et adoptés par les notables, étaient , en attendant le rembour- sement du capital, de donner aux engagistes une rente prise sur les revenus eux-mêmes , mais calculée au denier 14 pour la Normandie, et au denier 46 pour le reste du royaume, tandis que la plupart des aliénations étaient , dit-on, au denier 5 ou 6. On discuta aussi les moyens de s'acquitter de la dette de 52 millions, que sans doute on aurait voulu consolider à un denier avantageux. On parla de mesures à prendre contre les financiers. Enfin, il fut question des offices inutiles et autres charges onéreuses. Il fut décidé, par un motif facile à deviner, que le paiement des gages n'aurait lieu, à l'avenir, que sur des rôles dressés au conseil d'état. La difficulté dé rembourser les capitaux était telle, qu’en 1633, peu de temps après la mort d’Effiat, Richelieu restant chef du conseil, et la surintendance des finances étant partagée entre Bullion et Bouthillier , on leva sur les engagistes un emprunt forcé de 5 millions de livres , au denier 10. Enfin , en février 1634, il fut décidé que les créanciers et les proprié- taires d’offices supprimés seraient payés en renies, à raison du-denier 14 sur les tailles et les gabelles. Vers le même temps on fixa au denier 18 le taux légal des intérêts ou des consti- 2 ÿ (467 ) tutions de rentes (1) , et le supplément du denier 14 au denier 18 fut fait par l'État, au moyen d'ordonnances de comptant : en d'autres termes, on donna aux créanciers des rentes de 5 5/9 pour cent au prix de 77 7/9. On paraissait ainsi les favoriser ; mais, en réalité, ils étaient frustrés; car le taux de la négociation était bien inférieur. Plusieurs, par faveur ou abus, parvinrent à se faire payer le capital, ou bien à se faire rembourser de leurs rentes, les uns au denier 14, impor- tance de la finance , les autres au denier 18, pair nominal. Ces remboursements montèrent à plus de 30 millions en plusieurs années. Ils furent signalés dans les remontrances de la Chambre des comptes, et donnèrent lieu à recherche, lors de l'érection d’une nouvelle chambre de justice. Les liquidations ordonnées par l'édit de février 1634 ne durèrent pas moins de six ans. Elles n'étaient pas achevées que déjà le gouvernement manquait de nouveau à ses enga- gements. En mars 1638, les rentiers , après avoir attendu vai- nement le paiement de plusieurs quartiers d’arrérages échus , firent du bruit: on en mit trois à la Bastille. Le Parlement s’assembla pour délibérer sur la requête des autres. On lui défendit de connaître de l'affaire , et on fit enfermer plusieurs de ses membres qui, sans doute , avaient montré trop d’indé- pendance. Parmi ces rentes de nouvelle création, celles qui étaient assignées sur les tailles furent les plus maltraitées. Elles avaient été décriées dès leur origine (2), soit à cause de la nature des (x) Édit de mars 1634. (2) Suivant le Testament politique , bien qu’il n’eût été constitué sur les tailles que 6 millions à valoir sur le crédit approximatif de 8 millions ouvert par l’édit de février 1634, le cours de ces rentes ne dépassait pas le denier 5 , vers la fin du ministère de Richelieu , c’est-à-dire vers 1642. Le même ouvrage donne le détail suivant des rentes qui existaient à celte époque . { 468 | dettes remboursées ou du fonds hypothéqué, soit à cause de la défiance qu'avaient pu inspirer les expressions de l’édit, lequel était une espèce de blanc-seing pour toutes les créations futures. De son côté , comme de coutume, le gouvernement, par la dépréciation même de ces rentes, se crut dispensé de tenir scrupuleusement ses engagements. Il s’habitua à n’en payer les arrérages que sur le pied d’un ou deux quartiers par an, jusqu’à la suspension de 1648, sous Mazarin. Mais revenons à l’année 1638. Il y eut cette année , non- seulement retranchement d’arrérages , mais réduction des gages de certains offices. Le clergé erut le moment propice pour obtenir la réduction des rentes assignées sur lui. Ces rentes, qui n’élaient qu’une contribution légère , eu égard à ses biens immenses et aux immunités dont il jouissait, remontaient, pour la plupart, au temps de Charles IX. Créées originaire- Une première partie d’environ 7,000,000 de rentes sur les tailles, au cours du denier 5. Une seconde partie de 7,000,000 sur les tailles, celles-ci se payaient dans les provinces et se négociaient au denier 6 ; Une partie de 2,000,000 sur les aides , dont le prix courant était le denier 7; Une de 5,260,000 sur les gabelles, qui se vendaient ordinairement au denier 7 1/2. Plus, trois parties de rentes antérieures au règne de Louis XIIT, savoir : 851,000 sur les aides; 1,231,411 sur les gabelles; 474,184 sur les tailles. La finance originairement payée était plus considérable dans ces anciennes rentes que dans les nouvelles, et le cours en était plus élevé à l’époque dont nous parlons. La plus grande partie des rentes constituées sur la taille depuis 1612 étaient encore entre les mains des partisans, ou bien ils les avaient vendues à bas prix, et les propriétaires en attendaient à toute heure la réduction. Les chiffres ci-dessus paraissent peu sûrs. On voit, de plus, que les rentes sont portées pour leur somme intégrale, tandis qu’il y avait déjà des retranchements d’arrérages. Les rentes sur le clergé , comme ne regardant pas l'État, ne figuraient pas dans les comptes, non plus que la subvention annuelle, qui servait à les payer, et qu’il ne faut pas confondre avec les dons gratuits accordés de temps à autre, mais qui n'étaient pas fixes. ( 469 ) ment au denier 12, elles n'étaient plus, depuis long-temps, régulièrement payées. On en avait reculé les quartiers, de manière qu’en 1611 on payait l’année 1606 , et en 1638 l’année 1629. On faisait ainsi les années de treize , quatorze ou quinze mois. En 1638 il y eut un désordre plus grand jusqu’au 31 dé- cembre 1639, qu'un édit du roi autorisa le clergé à ne fournir à l’hôtel-de-ville que 805,378 livres par année de douze mois, ou 15,488 livres par semaine. Depuis lors, les rentiers ne re- curent réellement que deux quartiers et demi par an (1). Ce retranchement devait profiter au clergé. Mais bientôt le gouvernement s’empara de la plus grande partie des fonds libres , sous prétexte qu'ils resteraient inutiles dans les caisses du clergé ; et, en faveur de ce secours, il renonça au don gratuit qu’il se proposait de demander. Un revenu de 200,000 livres fut ainsi aliéné à son profit sous forme d'augmentation de gages, et la finance, calculée au denier 14, fut imposée vio- lemment aux titulaires de certains offices (2). Le cardinal de Richelieu laissa à son successeur un triste héritage. Les impôts avaient été triplés depuis le règne de Henri IV ; les aliénations ou les charges en absorbaient plus de la moitié , et trois années de la portion qui restait libre, toutes charges déduites , étaient consommées par les anticipations ou la dette flottante (3). Quant au crédit, il était perdu, moins (x) Deux quartiers seulement étaient censés retranchés, l’un en 1614, sur l'année 1609 ; l’autre en 1620, sur l’année 1614. (2) Édit de janvier 1640 , enregistré le 30 avril à la Chambre des comptes. (3) Le Testament Politique évalue le revenu brut à 79 ou 80 millions ( dont 44 millions provenant des tailles), et la totalité des charges à 45 millions. Depuis 1641 jusqu’à la fin du règne de Louis XIIT, la livre tourncis représen- tait, en louis d’or, 2 fr. 11 cent., et en louis d'argent, r fr. 85 cent. Un état officiel porte, pour 1639, le revenu brut au chiffre plus précis A ui OU ER RON 80,210,185 livres 16 sous 10 deniers. 1 Une ARNLE TENNE NN RE ARR AR LAS 46,819,665 13 6 Me revenunet ant C0 Mg LT ml 33,390,520 3 4 On n’y tient probablement pas compte des réductions qui se faisaient déjà sur les charges. ( 470 ) encore à cause de la situation financière que par la mauvaise foi des gouvernants (1). Depuis 1636, on n’avait pu constituer de rentes. En 1643, pendant la régence d'Anne d'Autriche, Mazarin se décide à emprunter au moyen de cette sorte d’aliénation, bien qu’il en retire à peine le denier 4 effectif; et le surintendant Bailleul se console d’un tel discrédit, en pensant que si le roi paie des intérêts usuraires, c’est son peuple qui en profite. Cependant, on cherche d’autres ressources pour n’employer celle-ci qu’à l'extrémité. On augmente les impôts anciens et on imagine une foule de taxes nouvelles. On multiplie les créations d’offices dont quelques-uns de quatriennaux. Mais on a surtout recours aux offices de police, dont les émoluments n'étaient pas pré- levés sur le revenu , comme ceux des offices de finances, mais pris en augmentation, c'est-à-dire en-dehors du budget, sous forme d'attribution de droits : tels étaient les droits payés sur les marchandises aux diverses espèces de chargeurs, comp- teurs, mesureurs, visiteurs, inspecteurs ou contrôleurs des ports et marchés de Paris. Pour obtenir l'enregistrement des édits, on fait tenir un lit de justice, en 1645, par Louis XIV, alors âgé de 7 ans. Mais de pareilles créations devaient avoir une fin. Dès l’année 1646, on s'attaque aux gages. Ceux des cours supérieures sont réduits du tiers; les autres, de moitié. Bientôt on les supprime tout-à- fait, de même que les rentes , et enfin on suspend le paiement des assignations données sur le revenu (2), banqueroute qui amène celle de presque tous les financiers qui traitaient avec le roi. La déclaration du 31 juillet 1648, qui ordonnait cette sus- (1) Omer Talon dit que, depuis les réductions de 1634, personne ne voulait contracter avec Le roi. Les aliénations qui, auparavant, se faisaient au denier 15 ou 16, comme les nouveaux droits de greffe, ne rendaient plus que le denier = ou 3, bien que les aliénataires dussent exercer leurs droits par eux-mêmes. (2) Nous allons voir qu'elles montaient à 120 millions. (471) pension de paiement , rétablissait, par compensation, celui des gages, mais avec réduction de 3 quartiers sur 4 en 1648, de 2 et 1/2 en 1649 , et de 2 quartiers seulement en 1650. Quant aux rentes, sans s'expliquer davantage, on disait qu’en attendant que l’état des affaires permit d'y appliquer un plus grand fonds, on dresserait un bordereau des deniers remis aux payeurs, et que la distribution en serait faite d’après l'avis des conseillers et des bourgeois notables. Cette promesse relative aux rentes n’était qu’un leurre de même que la réduction prochaine du quart de la taille. Le 1.er septembre 1648, peu après la journée des barricades, le parlement arrête que le roi et la reine régente seront suppliés de rétablir le paiement des 4 quartiers, et, dans le cas où la situation des affaires ne le permettrait pas, de faire au moins les fonds de 2 quartiers et 1/2 des rentes sur le sel, le clergé, les aides, les 8.e et 20.e de Paris , et 2 quartierssur les autres (1). Le 4 septembre, il fait un réglement relatif au paiement des rentes de l'hôtel-de-ville, par lequel il ordonne que les fonds destinés à ces rentes seront apportés directement à l’hôtel-de- ville par les receveurs et fermiers généraux, pour être placés sous la garde du prévôt des marchands et des échevins. (1) A cette époque, des éclaircissements furent fournis au parlement sur la situation des finances. Le revenu brut était de 92 millions. Une diminution de r2 millions, promise sur les tailles par la déclaration du 31 juillet, devait réduire ce revenu à 80 millions. 11 restait 35 millions de charges en en retranchant 20. La dette exigible était de 120 millions, sur lesquels on avait promis 10 millions d’intérêts. Il ne devait donc rester de libre annuellement que 35 millions, tandis que les dépenses nécessaires montaient à 59 millions. D’aprèsun tableau qui paraît officiel, le revenu était de 92,000,8241. 5 s.s d. savoir , les tailles ou les recettes générales............ 50,294,508 O9 8 les fermes , le tarif de Paris, ete............... Med4r,906,6:54815086 Les monnaies avaient la même valeur qu’en 1642; le prix moyen de l'hectolitre de blé, de 1649 à 165r inclus, au marché de Rosoy en Brie, était de 10 livres 13 sous, ( 472 ) Dans un moment de trève entre Mazarin et le parlement , le gouvernement adhéra à ces modifications. Les retranchements devaient cesser après la guerre (1). Celui des rentes sur le clergé continua de se faire au moyen d’un allongement de ’année (2) : et, depuis lors, ces rentes échappèrent aux retran- chements et aux conversions des autres rentes sur l'Etat, jus- qu’en octobre 1719, qu’il fut question de leur conversion au denier 50. Les porteurs qui s'étaient bercés de l'espoir d’être un jour payés des années arriérées, intentèrent contre le clergé, . pour le paiement de quarante années échues, un procès qui occupa beaucoup le public. Une déclaration du roi intervint et le termina à l'avantage du clergé (3). Revenons maintenant à Mazarin. ( La suite au prochain recueil des travaux de la Société.) (x) Déclaration du 22 octobre 1648. (2) Il était d'environ 225 jours au lieu de 219 que donne le calcul, (3) Déclaration du 28 mai 1933 , art. 8. Dans leur requête, des rentiers disaient que cette dette devait être sacrée pour le clergé , ayant pour origine un secours fourni à l’Etat dans un temps où les enne mis de la religion ravageaient les provinces; qu’elle avait été reconnue par les syndies-généraux ; que le clergé l’avait reconnue lui-même en se faisant rendre compte des reliquats des payeurs , qu’enfin il n'avait jamais eu le droit de retran- cher 1 quartier et demi d’arrérages. Le clergé, dans sa réponse, s’appuyait sur ce que cette dette n'avait pas été reconnue par lui, non plus que la signature de ses syndics-généraux , laquelle ne suffisait pas pour la validité des contrats. IL convenait qu’à l'égard de ses propres rentes, la seule voie dont il pouvait user pour en réduire les arrérages , était de proposer au créancier le choix du remboursement ou de la réduction; mais qu’ici les rentiers n’avaient d’autre débiteur que l'État, à qui ils devaient s’adresser. Le clergé avait profité de la réduction des rentes assignées sur lui pour l'étendre aux siennes. Mais son receveur-général ou trésorier avait opéré cette réduction sur chaque quartier sans en changer l'ouverture. D'ailleurs , depuis ce temps jus- qu’en 1719, la baisse de l’intérêt lui avait permis de convertir ses rentes à un denier avantageux. Une première conversion au denier 20 avait eu lieu en 1706 sur des rentes créées récemment. En 1714 et 1715, il y en eut une seconde au denier 24, et, à la requête du clergé, une clause qui, dans certains contrats, donnait au créancier plusieurs mois de délai, fut annulée comme insolite. (Arrêt du cons, 10 avril 1714.) Le délai fut réduit à un mois, ( 473 ) LINGUISTIQUE. CONSIDÉRATIONS SUR LES LOIS DE LA PROGRESSION BES LANGUES, Par M. Victor DERODE , membre résidant. CHAPITRE I. DIFFUSION DES HOMMES SUR LE GLOBE. Parmi tant de questions dont la science s'empare, il en est une qui à toutes les époques et chez tous les peuples a su exciter l'intérêt et la curiosité; une question que toutes les religions résolvent à leur manière dès les premières pages de leurs livres; que toutes les sciences veulent éclairer , une ques- tion qui est tout-à-la-fois dans les attributions de la philosophie, de la physiologie, de la géographie, de l’histoire. Nous vou- lons parler de /a diffusion des hommes sur le globe. Partout les révélations , la science, la recherche , les sys- tèmes ont tourné leurs regards vers le point initial d’où l’huma- nité , s’échappant d’abord goutte à goutte, s’est rassemblée comme en un vaste bassin, d’où elle a débordé ensuite sur tout le globe, tantôt par longs torrents , tantôt par d’impercep— tibles filtrations. Mais il arrive ici ce qui arrive toutes les fois que l’homme veut se placer à l’origine des choses; on est arrêté par d'infranchissables obstacles. À mesure que nous reculons dans les temps écoulés , la voix de l’histoire se tait , ( 474 ) l'écho des traditions s’affoiblit, les monuments s’écroulent, disparaissent sous les sables, ou emportés par les vents et nous arrivons à l’entrée d’une vaste région déserte et silencieuse , où l'obscurité s’amasse et s’épaissit en une nuit profonde , où l'œil avide cherche en vain quelques rayons de clarté. Faire des recherches sur les langues primitives, c’est se mettre à la poursuite de ces faits qui semblent désormais insai- sissables. L'histoire des langues est à proprement parler celle de l’in- telligence humaine , dont elles sont la manifestation. Or, pour en chercher les vestiges, nous devons suivre pas à pas les hommes partout où ils se sont réunis. Les recherches philo- logiques doivent donc souvent être confondues avec celles qui ont l’ethnographie pour objet. Si l’histoire des premiers temps est dans une Ghepurité au— jourd’hui impénétrable , ne pourrait-on pas faire pour cette branche des études morales ce que l’on fait dans les sciences physiques ? Admettre une hypothèse qui coordonne les faits en remettant à de meilleurs jours la connaissance directe des causes elles-mêmes ? Cette méthode tend évidemment au pro- grès, puisqu'elle permet aux théories de faire un seul faisceau de mille faits isolés que l'intelligence aurait peine à embrasser sans ce moyen. Si cette marche est rationnelle, nous allons essayer de con- stituer une hypothèse sur des faits connus et d’ailleurs faciles à vérifier , et nous ferons ainsi une théorie des temps anté-histo- riques, qui nous conduira non-seulement à fixer une opinion probable sur les migrations des peuples, mais qui jettera sur l'étude des langues une lumière qu’elle réclame, lumière générale qui coordonnera des particularités qui semblent mettre un obstacle éternel à l'unité qu’on aimerait à y rencontrer. Lorsqu'on cherche à savoir d’où sont partis les hommes qui , les premiers, occupèrent les parties du globe qui sont aujour- (4175 ) d'hui le domaine des nations , on embrasse une vaste généralité où l’on doit avancer avec défiance. Les annales tartares comptent les années par centaines de millions ; celles des Japonais nous renvoient à trois millions d'années ; celles de Chine, à deux millions ; celles des Européens se bornent à six mille ans , dont plus de la moitié n’appartient pas à l’histoire proprement dite. Voilà notre richesse ; mais nous pouvons par analogie remonter beaucoup plus haut que ce dernier terme. Occupons-nous d’abord d'examiner si l’on peut présumer l'origine et la cause des migrations des barbares qui se précipi- tèrent sur l'Europe vers la fin de l'empire romain. Nous verrons ensuite d'où proviennent les ancêtres de ces peuples mystérieux , ainsi que les habitants de ces contrées qui forment aujourd'hui le monde maritime. Ces deux rameaux , dont les branches sont si distantes , nous semblent provenir d’un même tronc. Les renseignements que les historiens nous fournissent se résument tous en ceux-ci : La race humaine se multiplia en Asie d’où elle se répandit partout ailleurs. Les Huns viennent des frontières nord de l'Asie ; les Goths, de la Suède , d’où ils se sont répandus jusqu’en Espagne , où leur nom est encore un titre d'honneur (1); les Normands viennent du Jutland; les Suèves et les Vandales des bords de la Baltique , etc. ; etc... ; le monde maritime s’est peuplé de colonies arrivant d'Asie, Etc: 2etc.. Lorsqu'on examine de près ces notions trop générales , on y trouve des difficultés qui semblent insurmontables. On considère l'Asie comme point de départ , parce qu’on y trouve réunis céréales , fruits, animaux , races qu’on ne trouve que séparément ailleurs. Mais les contrées de l'Asie peuvent (x) Hidalgo nous paraît signifier issu des Goths , fils de Goth ; espagnol : kyo, fils ; Aya , fille, (476 ) étre rangées en deux classes : les unes, chaudes , fertiles, généralement salubres et peuplées, au midi et à l’est; les autres, froides , sablonneuses , presque désertes , au nord et à l’ouest. Or, c’est précisément dans ces dernières que l’on place l’ori- gine des hordes qui sont venues fondre sur l’Europe. Aïnsi, pendant deux cent cinquante ans , l’Europe méridio- nale , attaquée par ces barbares, a dû se retrancher derrière cent vingt-cinq camps établis sur les deux côtés de l’angle que forment le Rhin et le Danube ; pendant près de cinq cents ans les hordes envahissantes ont franchi successivement ces bar- rières qu’elles avaient rompues. Des milliers d'hommes arrivent comme les nuées de sauterelles qui dévastèrent l'Égypte. Et cela, pendant plusieurs siècles consécutifs, et l’on assigne pour source de ces intarissables torrents , des pays qui nourris- sent à peine une rare et chétive population , plus occupée à se garantir des influences meurtrières du climat qu’à envahir des régions à leur convenance, des pays enfin où la prodigieuse multiplication qu’on suppose est tout-à-fait impossible. La Bucharie, le Thibet, le territoire des Mongols et des Mantchoux , dont la population actuelle atteint au plus qua- rante habitants par lieue carrée, seraient-ils effectivement le berceau de ces innombrables armées ? Que sera-ce, si, nous reportant au nord, nous considérons la Sibérie, dont la moyenne population n’est pas un individu par lieue carrée! Aujourd’hui que la civilisation y a multiplié les conditions d'existence et de développement, les monarchies du nord, source présumée des Goths, des Suèves, etc... , ont une popu- lation qui n’est que le 10.e, le 30.e de la population relative des contrées méridionales. La Norwège, par exemple , n’a pas les 4/5 des habitants de notre département. C’est à peine si cette contrée tout entière égale le chiffre de la population de Paris. Les contrées asiatiques qu’on donne pour patrie aux Huns, Pont) (471 ) sont arides , desolées ; tellement froides qu’on n’y voit plus de céréales au-delà du 55 parallèle, ce qui est la latitude de Copenhague. Les plaines de Sibérie sont sillonnées par de grands fleuves qui offrent partout une barrière sans cesse renouvelée aux excursions qui auraient l’Europe pour but. Les terrains du versant nord sont entrecoupés de déserts salés , d'immenses marais boueux et inhabitables.…. Est-ce bien là À sous les rares rayons d’un soleil capricieux , que ces fourmi- lières sont écloses ? Mais quand on viendrait à s’accorder sur le nombre des émigrants , comment s’expliquer les émigrations elles-mêmes? Pourquoi n’était-ce pas la population exubé- rante qui, seule, comme les abeilles , allait chercher ailleurs une nouvelle patrie ? Pourquoi femmes, enfants, vieillards, entreprennent-ils ces voyages périlleux ? Un pays miraculeux aurait servi à une si prodigieuse multiplication... et pourquoi donc le déserter tous ensemble ? Qu’avait donc l'Europe qui pût attirer ainsi les étrangers? Elle n’avait ni champs, ni vignobles, elle ne possédait ni le riz, ni le blé , ni le maïs, que l’Asie lui a au contraire procurés ainsi que nos principales plantes potagères et nos plus beaux arbres fruitiers. L'Europe était couverte de vastes forêts, de marécages pestilentiels , de steppes. Si l'on tourne ses regards vers l’est de l'Asie, on n’explique pas mieux les voyages multipliés et nécessaires à la population de l'Océanie. À quoi rapporter ces étranges courses ? comment s'expliquer que des hommes dès long-temps agriculteurs de- viennent d’intrépides marins, d’aventureux navigateurs prêts à affronter les dangers d’une mer si fréquemment et si violem- ment agitée? Et si définitivement on se rejette sur le midi, comment des peuples doux et indolents vont-ils déserter la contrée la plus chaude pour courir les hasards de ces courses sans but et sans motifs absolus ? Une difficulté résulte encore de l'examen des races qui (A8 ) peuplent l'Océanie : si l’on embrasse d’un regard général ces nombreux archipels jetés sur une mer de plus de trois mille lieues, on verra les extrémités renfermer une race évidemment la même, tandis que la partie centrale est occupée par une autre race qui n’est ni conquise, ni conquérante , mais qui vient rendre plus énigmatiques encore les rapports qui existent entre les parties qu’elle sépare. Si aux temps anté-historiques les lieux de l'Asie eussent été ce qu'ils sont de nos jours, on aurait vu arriver le con- traire, ce qu'on prétend. IL faut donc, pour concilier les diverses traditions qui établissent les premiers foyers de la civi- lisation dans l'Arménie et qui font arriver les Huns des fron- tières de la Chine , admettre les faits suivants. Une population nombreuse se trouvant concentrée dans l’Ar- ménie a envoyé des colonies jusque dans les froides régions où nous retrouvons aujourd’hui les Mantchoux et les Tunguses; et ces colonies, s’étant multipliées à leur tour avec une incroyable rapidité , ont non-seulement, en passant, peuplé la Perse, l’In- doustan, la Corée , la Chine, etc.…., etc.…., mais encore ont renvoyé en Europe l’excédant de population, malgré tous les obstacles de terrain, de climat, etc... Et les colonies qui se sont fixées au Bengale , par exemple , ont perdu le caractère énergique , la force intellectuelle que les colons voyageurs ont apparemment conservée pour la transmettre à leurs descen- dants d'Europe. Et quel était le chemin possible pour arriver au point d’où l’on suppose qu'ils se sont élancés sur l’Europe ? C'était d'une part le désert de Cobi , dont la superficie est de cinq cent mille lieues carrées et n'offre encore aujourd'hui qu'un sable noir et mouvant, parsemé de rochers stériles ; d’une autre part, nous voyons au midi de ce désert une suite de vingt chaînes de montagnes qui devaient sinon arrêter, du moins ralentir la marche de ces envahisseurs. Ce n’auraiït pu être l'attrait des lieux qui les eût attirés, car dans la péninsule (419 ) arabique ils auraient retrouvé des déserts de sable, dans la Perse , des plaines salées, des lacs salés , etc. Dans une troi- sième route on eût trouvé des plages qui aujourd’hui encore paraissent présenter les traces d’une mer qui se retire et qui, non plus que les autres, n’offrent de chances à cette fécondité extraordinaire qu’on se plaît à supposer. Car pour les colonies qui auraient trouvé un climat heureux, une vallée fertile, comment se seraient-elles mises en marche pour aller au loin chercher un point entièrement désolé ? Nonobstant toutes ces difficultés, supposons enfin les voyageurs au terme où l’on veut les trouver. Il faut aussi admettre qu’un pays sans culture, voué à d’éternels frimats, a suffi à la prodigieuse multipli- cation qu’y supposent les excursions si long-temps continuées vers l'Europe , vers un pays alors malsain , inculte , couvert de forêts. Assurément on ne pourrait rien inventer de plus invrai- semblable. Examinons donc le théâtre de ces révolutions et de même que de l'inspection de quelques débris , le naturaliste crée un être complet , essayons de reconstruire un ensemble qui paraît à jamais écroulé. D’une inscription mutilée on a vu sortir l’ex- plication, jusque là ignorée , des hiéroglyphes , dont l’obscurité entourait depuis si long-temps l'Egypte. Nous nous estimerions heureux d'apprendre que ces aperçus en ont fait naître de plus étendus et de plus positifs. L'immense majorité des plaines de l’Asie sont de vastes plates-formes posées sur le dos des montagnes, et ces monta- gnes s'élèvent elles-mêmes plus haut que partout ailleurs, et le premier trait physique de l'Asie c’est l'apparence d'un im-— mense soulèvement dont l'action principale a eu lieu au centre. Le centre de l'Asie offre le lit desséché d’une vaste mer intérieure ceinte de plusieurs remparts de montagnes qui s’abaissent graduellement vers le nord ; au nord et à l’occident ( 480 ) de ce lit se trouvent un grand nombre de lacs salés et sans écoulement, et dont le fond est de beaucoup supérieur à celui de l'Océan, double circonstance qui prouve qu'ils ne doivent point leur origine à des courants d’eau pluviale et que leur salure ne provient point des mers inférieures. Les steppes de Sibérie sont souvent des plaines salées, mais seulement par des efflorescences qui ont lieu à la superficie du sol, sans y pénétrer profondément. Ces steppes, ainsi que ceux de l'Ouest, ressemblent souvent au fond d’une mer qui vient de se retirer, et le second trait général de l'Asie c’est de laisser penser qu'un écoulement d'eau marine partant du centre s'est dirigé vers l'occident et surtout vers le nord. Et nous ferons remarquer que les plaines de la Sibérie, dans leur partie sep- tentrionale, n’ont pas eu de mouvement fort considérable et que les couches du sol y sont horizontales, ce qui montre que ces parties ne se sont pas affaissées, mais que c’est le centre qui s’est soulevé. Le lac Kamyschlaw , encombré de coraux, n’a pas vu ces animaux remonter vers lui pour y trouver un asile. I Les a donc recus d'un lieu supérieur. Une troisième particularité c’est que, au centre de l'Asie (et sur les limites que nous donnons à la mer que nous supposons y avoir existé}, se trouvent des volcans nombreux dont quelques- uns brülent encore. Or, le voisinage d’une mer est une condi- tion reconnue nécessaire pour l’existence des volcans en acti- vité. Nous sommes donc amenés à penser qu'une mer exista là où nous trouvons des volcans , et si l’on se rappelle les circon- stances dont nous venons de parler, on verra la probabilité se changer en certitude. Le bassin immense travaillé par les feux souterrains s’inclina vers le nord, tandis que la ceinture méri- dionale était élevée jusqu’à 25 mille pieds au-dessus du niveau actuel de la mer... Plus de 125 bouches ignivomes, dont 75 dans les terres devenues des iles à l’est de l'Asie, contri- ( 481 ) buëèrent à ce gigantesque travail , qui se continua pendant plu- sieurs siècles et qui se poursuit encore aujourd'hui. Cest à cette cause que nous altribuons le mouvement des eaux de la mer Caspienne , qui de nos jours gagnent à l'ouest et au nord et perdent à l’est; l'élévation de l'ile de Henderson, qui en une nuit à vu ses rivages s'élever de 40 pieds au-dessus de la mer qui les baignait la veille, etc. (1) Dans cette hypothèse, les vallées qui séparaient quelques-uns de ces volcans, peut-être même le cratère de quelques-uns, formèrent le bassin de la mer d’Okotsk, du Japon , de Corse, de la Chine, etc. A cette époque, on vit, selon nous, s'ouvrir le détroit de Berhing ; les îles de la Sonde, du Japon , de la Chine, Ceylan, furent séparées du continent. Quant à la plupart des îles de l'Océan pacifique, elles n’existaient pas encore, du moins les Attolons, les îles basses Madréporiques. Si donc on admet, comme il semble légitime , que cette mer Méditerranée a déversé ses eaux vers l’ouest et surtout vers le pôle nord, nous conceyrons comment se formèrent ces rivières qui courent directement au nord et qui (comme l’'Obi par Ex.) se sont creusé ces lits profonds que la sonde ne peut atteindre. Ainsi ont pu étre enlevés les animaux des régions tropicales qui vivaient sur les rives de cet océan ou sur les plaines septen- trionales; leurs débris ont eu des destinées diverses; les uns saisis par un froid intense se sont conservés pendant des siècles sous leur enveloppe glacée ; les autres rejetés contre quelques terrains ont contribué à. en former des iles étendues à l’est ; c'est aux eaux échappées des barrières qu’elles brisaient ainsi (x) Ces changements de niveau sont choses prouvées. La ligne supérieure du fiore d’Alten, où elle atteint une hauteur de 67 mètres, s'abaisse vers la mer du Large et n'a plus que 28 mètres aux environs d'Hammersden. L'Institut. N° 323, — 1840. 31 ( 482 ) suesessivement en formant des cascades gigantesques que l'on doit rapporter les déluges dont les annales de la Chine font mention à plusieurs reprises (1). N'est-ce pas encore à cette même cause qu'il faut attribuer la présence simultanée du huson (acipenser huso \ dans le lac Aral, la Mer-Noire, le Danube et dans les fleuves de Sibérie et même dans la Léna ?.… Postérieurement à ces catastrophes et probablement par suite du même mouvement, les monts Ourals furent soulevés. On retrouve sur leurs sommets les mêmes couches, les mêmes débris et la même succession que dans les plaines de Sibérie ; probablement aussi il faut rapporter à cette époque la dépres- sion de la mer Caspienne et du lac Aral si long-temps confondu avec elle. Quant au lac Baïkal , il est certainement plus récent, puisque dans son immense bassin de 1,000 lieues carrées de superficie et de 900 pieds de profondeur, il ne contient que des eaux condensées sur la cime des monts Jablonnoy. Il est devenu l'asile des phoques délaissés par la mer, phoques, que l'on à prétendu être des loutres, ne sachant comment concilier leur présence au milieu des vastes terres de ces régions. Jusqu'ici nous avons examiné les lieux, abstraction faite de la race humaine. Faisons-la entrer en scène et reprenons les choses de plus haut. Représentons-nous l'Asie telle que nous venons de la sup- poser. Sur les bords d’une vaste mer intérieure, rendez- vous de cent rivières, s’étendaient des plaines et des vallées se déroulant vers tous les points de l’horizon. Ces vallées étaient limitées à l’est par les côtes actuelles orientales du Japon; des tapis verdoyants occupaient l’espace aujourd’hui envahi par les (1) En 1556 avant J.-C., inondation en Chine (Buret de Longchamps , Fastes universels, page 4 ). En 1400 , nouvelle inondation ( Jbid , page 45 ) etc. etc. ( 483 ) eaux. La fécondité du sol et les charmes d’un climat témpéré y faisaient vivre de nombreux habitants. Que la théorie les sup pose d’une race , ou les regarde comme en étant les variétés, peu importe pour le point de vue auquel nous nous plaçons actuellement. Ces peuples auront si l’on veut le même carac- tère, ou ils présenteront dès-lors des contrastes que l’on signale en eux. Une révolution géologique , venant à changer la position et l'inclinaison des terrains, va troubler cet ordre établi. Les monts Hymalaia surgissent et la région qui s’étend entre leurs pieds et la mer se dispose à prendre une température plus élévée que celle dont elle avait joui jusque-là. Les monts du nord s’abaissent par suite du même mouvement, ou si on le veut absolument, restent stationnaires ; toutes les plages comprises entre le point culminant de la chaîne du midi et le rivage du nord vont recevoir sous un angle moindre les rayons du soleil et recevoir plus directement au contraire les vents glacés du pôle. En même temps les eaux de la mer inté- rieure se déversent à l'Orient par ces déluges partiels dont il a déjà été fait mention; à l’ouest, elles s’écoulent dans ces plaines encore aujourd’hui désertes, salées, et qui présentent encore des traces évidentes de ce passage ; au nord, enfin des irruptions, soit subites, soit successives, ravagent les plaines qui forment aujourd’hui la Sibérie ; forment ces marais immenses, ces amas d'os, objet d’étonnement pour les voyageurs qui se hasardent dans ces vastes plaines; en même temps que, par l'effet du bouleversement volcanique , d’autres eaux séparaient du continent une ceinture d'îles qui se trouvèrent ainsi subite- ment isolées et peuplées d'hommes que d’impérieuses circons- tances vont pousser sur la mer et qui deviendront bientôt d'habiles marins, parce qu’ils apporteront dans leur nouvelle situation tout ce que leur civilisation antérieure leur donnait de ressource et de génie. De là, l'empire du Japon et les princi- (484 ) pales iles volcaniques qui sont rangées devant la côte Est de l'Asie. A l’ouest, la race qui restait dans le voisinage du-mont Caucase aura pû arriver la première en Europe, s’y établir et former ce qu’on est convenu d’appeler les barbares d'Europe, les Germains. Les habitants de la région méridionale , soit qu’ils fussent contraints par les conditions de leur nouvelle existence , soit par toute autre cause, envoyèrent dès-lors des colonies qui s’avancèrent dans la partie mérionale de l’Europe et de plus s’étendirent en Égypte , en Syrie et en Perse. Ainsi se peuplè- rent par des colonies successives les bords fertiles de la Médi- terranée, qui rendaient sans doute aux émigrants les biens dont ils s'étaient vus privés dans l'Asie. Du moins les Pélasges , qui vinrent en Grèce, tirent leur nom de Pe!, élevé, et de Lasg, chaine de montagnes (1). Ce fut de là qu'avec des phases diverses la civilisation gagna peu à peu dans les contrées avoi- sinantes et que se formèrent les nations qui prétendent être en droit de regarder toutes les autres comme des barbares (2). De l’autre côté de l'Asie, les continentaux du nord placés dans les conditions nouvelles se seront sentis portés à chercher ailleurs le doux ciel qu’ils avaient perdu. De là, leurs excursions vers le sud les aura portés vers la Chine (3), qu’ils ont depuis conquise et qu’ils ont occupée. Aussi, pour se soustraire aux (1) N'est-ce pas à vêtte expérience, vue ou transmise dans le souvenir des peuples, qu'il faut attribuer cette sagacité qui fait que Nannacus, chef des Pelasges et roi de la Pelasgiotide, partie de la Thessalie, prévit le déluge de Deucalion , long-temps avant qu’il n’arrivât. (2) L'ensemble de ces vues nous paraît conforme à l'opinion du savant M. Salverte, qui pense que les Celtes ont séjourné non seulement dans les Gaules et dans le nord de l'Italie, mais dans l’Allemagne , l'Angleterre et autres contrées (V. Balbi, Atlas ethnographique , introduction , p. xL£Y ). (3) Les annales font mention d’invasions des Huns en Chine, 800 ans avant J.-C, (Buret, p. 69.) (485 ) redoutables invasions qui se succédaient à leur suite, ont-ils opposé la fameuse muraille (1) etc... Du moins, avant ces changements géologiques qui ont fait de la Chine actuelle une contrée à littoral étendu , le titre de Tchong-Houé (royaume de milieu \ lui convenait bien; aujourd’hui c’est un non-sens. On ne peut expliquer l’origine de ce nom qu’en supposant une cause analogue à celle que nous proposons. Quoi qu’il en soit, refoulés dans leurs régions qui se refroidissaient de plus en plus (2), pleines du souvenir de leur doux climat, ces nations du nord, nombreuses , vaillantes , auront reflué vers l’Europe septentrionale, où elles ne trouvaient point d'obstacles de la part des hommes; elles auront émigré successivement , et la même cause agissant avec une intensité croissante, elles auront enfin laissé au milieu de ces sites, aujourd’hui déserts et glacés , leurs cités, leurs monuments, leurs tombeaux , qui embarrassent si fortles archéologues (3); fatigués de leurs courses, contents de leurs nouvelles demeures, quelques détachements se seront d’abord fixés en chemin. De là, les barbares mitoyens, mais bientôt suivis par des hordes nouvelles que le motif tou- jours subsistant des premières migrations et le souvenir de ces évènements mêmes entraînaient loin de la patrie, se sont vus poussés et contraints d'avancer encore. Ils auront alors suivi les fleuves de l'Europe, le Volga, le Don, la Vistule, etc. C’est de là qu’ils sont partis ensuite pour arriver dans l'Europe (x) Cette muraille fut construite 250 ans avant J.-C. (2) En 120/{avant J.-C., les Chinois poursuivent les Tartares au-delà du désert de Cobi: ils vont jusqu’à la mer Caspienne. (3) Eu 1200 avant J.-C., les Huns avaient déjà fondé un royaume en Scythie et les Tartares commencaient à peupler les îles du Japon. Les Tartares de Tur- kestan s’étendaient jusque dans la petite Buckarie. (Buret de Longchamps, p. 53-57) Alors les Saxons étaient déjà connus dans le nord de la Germanie, ( 486 ) méridionale , qui était depuis long-temps la patrie des ancêtres de ces nouveaux hôtes, qu'on qualifia dédaigneusement du titre de barbares. On peut, sans beaucoup d’efforts d'imagination , réunir des circonstances propres à détromper l'attente de quelques-unes de ces troupes émigrantes ; éclairées par une triste expérience, elles auront pu concevoir le projet de revenir sur leurs pas, et lon s’expliquerait ainsi la marche rétrograde de quelques nations qui, accourues en Europe, se sont repliées et ont dis- paru dans le désert asiatique. Le nom de Celtes ou Celto-Scythes a servi à désigner vague- ment les peuples qui, les premiers, se sont établis dans l'Europe. S’avancçant graduellement vers le midi , ils en ont été les premiers possesseurs; puis, dans des siècles postérieurs , ils ont lutté avec la civilisation qu'ils devaient développer après l'avoir combattue, et ici, un nouvel ordre de considération vient corroborer tout ce que nous avons dit jusqu'ici. Car , de la comparaison de la langue celtique avec les langues méri- dionales et avec les langues asiatiques, surtout le sanscrit , il résulte qu’elles ont dû avoir une origine commune. Seulement , les asiatiques du nord, pressés par les circonstances physiques et les dangers qui en résultaient pour eux, paraissent avoir ignoré ou négligé plusieurs des lois euphoniques et des formes si variées dont abonde l’idiome méridional, aujourd’hui langue morte , mais fixée dans une multitude d'ouvrages, dont l'étude s'étend peu à peu dans l’Europe savante. Il ne serait pas aussi difficile qu’on le croit de faire concorder à ces données générales le peu de notions qu'on nous a transmises touchant les Normands , les Scandinaves, les Van- dales, les Suèves , les Bourguignons , etc., comme aussi les excursions dirigées par Bellovèse et Sigovèse dans l'Italie, l'Illyrie et l'Asie mineure , et encore ce qu’on sait du physique des barbares d'Europe , des barbares mitoyens, des barbares (487 ) Asie. Mais ce serait entrer dans des détails dont l'opportunité ne nous est pas démontrée (1). Nous dirons seulement que les recherches des philologues et des voyageurs les plus accrédités tendent à un résultat général dont la carte nous offre l’ensemble. Burnouf, Malte-Brun, de Humboldt, Abel de Rémuzat, St.-Martin, sont nos autorités ; leurs études profondes les ont amenés à regarder le Zend ‘comme père du persan et du sanscrit (2), qui à son tour paraît non-seulement avoir produit les noms de nombre océaniens (3), mais qui a des rapports avec le lithuanien (4), les langues ger- maniques (5), en Europe; celle du Camboge et de l'Inde ultérieure (6), et qu'on signale même comme étant celle des Atlantes (7), tandis que les Américains ont des traits de filia- tion avec les Huns (8), que les Éthiopiens (9) et les Égyp- (1) La carte ci-jointe donnera une idée de ces divers mouvements ;'nous y avons suivi, pour la division des races , l'opinion de Cuvier. (2) « Le Zend doit être considéré comme le père de tous les idiomes persans, peut-être même du Sanscrit. » (St.-Martin, cité dans l’atlas ethnographique de Balbi, p. 112.) (3) « Les noms de nombre supérieurs à 1,000 sont empruntés au sanscrit (dans es langues océaniennes occid. )» (Ibid. Zrtroduction , p. Lx1v.) (43 « Le Lithuanien est peut-être aussi ancien que le Sanscrit, avec lequel il a des rapports qui lui sont propres. » ( Malte-Brun, :bid, p. 10.) (5) « Il est difficile d'expliquer les rapports qui existent entre le Sanscrit et les langues Germaniques. » (De Humboldt.Wue des Cordilières, introduction, p. vi.) (6) «On pourrait croire que l'alphabet Thibétain, ou plutôt encore le Devanagari (Sanscrit), qui lui a servi de base, 4 été porté le long des rivières d’Ava et de Camboge, dans toutes les contrées qui font l'Inde ultérieure, » (Balbi, Atlas ethnographique , p. 86.) (7) « On prétend que le Sanscrit fut la langue des Atlantes. » (Fastes univers., page 18.) (8) « La race Américaine a des rapports très-sensibles avec celle des peuples Mongols et des anciens Huns. » (De Humboldt, Atlas pitt., ete. , inlr , p. vIL) (9) « Les Éthiopiens viennent de l’Inde s'établir sur les confins de l'Égypte. » (Fastes universels , p. 37.) ( 488 | tiens ({) paraissent venir de l'Inde. Le Russe (2), le Lapon (3) lui-même trahit cette origine. Enfin les Celtes, malgré les doutes de M. de Humboldt (4), proviennent eux-mêmes de cette source commune. Dès long-temps maîtres du nord (5) et de la Pannonie , ils ont habité une contrée plus méridionale (6) d’où ils ont été chassés par des causes inconnues que nous avons tâché d'expliquer. Dans tout ceci, nous n’avons pas cité de dates et la raison en est facile à saisir. Sans mettre en ligne de compte les annales tartares et chinoises, qui diffèrent presque de millions de siècles , nous ferons remarquer que les chronologies les plus accréditées en Europe différent déjà de quelques mil- liers d'années; il nous a dès-lors semblé utile de négliger une exactitude chronologique , qui , toute scrupuleuse qu’elle eût pu paraître, n'aurait jamais été qu'une simple hypothèse. (x) « Des mots Égyptiens dérivent du Chinois. » (Abel de Remuzat, cité par Balbi, Atlas éthnographique, p. 1.) (2) Le savant Antoine, dans $on essai sur l’origine des Anciens Slaves, fait observer que les racines russes, pour dire éléphant, chameau, singe, prouveraient l’ancien séjour de ces peuples en Asie. (Jbid.) (3) Voyez Ibid, p. xzv. (4) Atlas pitt., Vues des Cordilières, P- v: (5) Celtes en Pannonie , 6333 ans avant J.-C. : Ëre des Macédoniens. (Fastes universels.) (6) Hervus montre, par le nom du mois de février ( Cedmras d'on Errach ), premier mois du Printemps, mois très-froid en Irlande, que les Celtes ont habité des contrées plus méridionales. (Balbi, p. 1.) ( 489 ) CHAPITRE If. CONSIDÉRATIONS SUR L'OCÉANIE. . Dans le chapitre précédent, nous n'avons fait qu’indiquer les migrations océaniques, nous en offrons ici une esquisse générale et rapide , mais suffisante pour notre but. Reportons d'abord la pensée sur l’Asie qui , nous le pensons, est le berceau de l'espèce humaine et de ses trois variétés. 1.0 la race noire ÿ vécut la première , elle habita la partie méridionale et les régions qui, depuis détachées du groupe général , ont formé les iles de la Sonde , ete. ; 2.0 vient ensuite la race jaune qui s’étendit à l’est, dans la Chine, le Japon, etc., et dans les vallées comprises entre ces pays (1). Ces vallées sont aujourd’hui devenues le lit d’une mer profonde ; 3.0 enfin la race blanche fut placée à l’ouest, aux environs du Caucase. Nous avons admis qu’une grande catastrophe soulevant l'Asie centrale et détachant du continent les archipels à l’orient et au midi a motivé 1.0 les excursions des diverses peuplades qui ont formé au midi les Européens civilisés et plus tard les barbares du septentrion et les insulaires océaniens , tant parmi les noirs que parmi les hommes de couleur. Les îles volcaniques qui avoisinent la Chine, ces mers toujours tempestueuses, sillonnées par des ouragans et de redoutables syphons, portent avec elles leur certificat d’origine. (x) Le Japon, dont la population est double de celle de la France et qui possède tousles végétaux qu’on trouve en Chine, nous semble en avoir été détaché à-peu-près comme l'Angleterre l'a été de la France. (490 ) Les noirs Endamènes [ancêtres et non descendants des nègres d’Ethiopie) paraissent avoir eu leur point initial dans cette con- trée, devenue depuis l’ile d'Hainan, d’où ils semblent avoir pris route par le Camboge, la presqu’ile de Malacca, Java, etc. , route qu'ils n’eussent certainement point prise si les circon- stances locales eussent été alors ce qu’elles sont aujourd’hui ; comme premiers et légitimes possesseurs , ils s’étendirent sans obstacles sur les terres qui sont aujourd’hui les iles de la Sonde ; devenus insulaires, ils furent portés à surmonter l’indolence et l’apathie qui leur est naturelle et qui, dans des circonstances moins impérieuses, les eût détournés de toute entreprise auda- cieuse , entreprise qui d’ailleurs eût été sans but si on les suppose sur un continent fertile, tempéré. Cela posé, portons le regard sur cette vaste étendue de mer qui occupeles trois quarts du globe et où surnagent un si grand nombre d’archipels.. Faisons pour un instant disparaître les eaux de l'Océan pacifique. Ce que nous remarquons d’abord , c’est le grand nombre de volcans brülants et les traces non moins nombreuses de volcans éteints ; nous pouvons compter jusqu’à 174 des premiers. Certes il nous sera permis de rechercher ou de supposer ici des effets que nous ne serions pas autorisés à demander ailleurs. Le feu souterrain , qui s’est ouvert tant d’issues, a labouré le fond de ce bassin, comme une taupe fait de nos champs et de nos prairies ; les proportions seules diffèrent. Suivons sa course le long des montagnes, que nous nommerons {out-à-l’heure iles Salomon, les Hébrides, les Fidji, les Navigateurs et Taiti. Les monticules moins élevés sont restés sous-marins ou inondés ; ils ne portent à leur sommet que des algues ou bien ils ont été le lieu où les Zoophytes ont soudé le pied de leurs édi- fices de corail. Les autres terrains, en partie exondés, sont couronnés comme d’un bonnet de végétation. (491) Ainsi les sommets qui ceignent la mer de Chine , la Mer- Bleue , la Mer-Jaune , les îles Aleoutiennes, les Kouryles, Ceylan , à peine séparée du continent par quelques pieds d’eau, sont de cette dernière classe ; l'archipel Pomotou est de la classe précédente. Des plateaux étendus forment la Papouasie, la Nouvelle- Zélande, la Notasie. A la partie supérieure de ces groupes madréporiques, qui ont atteint ou dépassé le niveau de l'Océan , des débris de tout genre viennent former une sorte d’humus qui en certains lieux suffit déjà à la végétation ; les eaux, les vents , les oiseaux, les hommes y ont apporté des fruits, des graines qui y prospè- rent. En voyant ces terrains encore à demi noyés, ne croirait on pas apercevoir des bandelettes de verdure surmontant d'énormes falaises qui se dressent perpendiculairement du sommet des collines secondaires, ou des bords d'immenses cra- tères où les eaux se sont précipitées. Des milliers d’iles et des millions d’arpents qui interrompent la surface de l’océan se sont ainsi formés et se forment journellement sous nos yeux. Maintenant remettons les eaux dans le bassin et nous verrons les choses dans leur état actuel. Une infinité d’iles dont les côtes découpées présentent des ports naturels , des hâvres pro- fonds , des archipels voisins et serrés , peu de grandes terres et par conséquent pas de fleuves importants. La nature a donc tout préparé pour que les peuples: que nous allons y placer tout-à-l’heure soient peu adonnés à l’agriculture , mais qu’ils soient chasseurs, pêcheurs, errants, marins intrépides, cor- saires aventureux , inconstants comme l’élément qui les entoure. Nulle autre partie du monde n’est disposée comme celle-ci, aussi devons-nous trouver chez les indigènes des connaissances importantes en navigation, d'ingénieux procédés, des courses lointaines , etc. Il est évident que les terrains exondés seront habités les (49) premiers ; que parmi les lieux habités les côtes auront la pré- férence. Les terrains de la 2.e classe seront habités les derniers à cause de leur origine plus récente et de leur nature particu- lière ; quelques-uns sont actuellement déserts , d’autres devront l'être long-temps encore. Remarquons aussi que la plupart des terres placées sous la zône torride n’en ont cependant pas les inconvénients, à cause de leur position sur la mer et sous le vent. Comme la Providence y a placé sous la main de l’homme les végétaux alimentaires les plus savoureux , les plus productifs, l’état sauvage devra y subsister long-temps encore. Faisons arriver maintenant les acteurs de cette scène huma- nitaire. Admettons que la race noire , partie de l'Asie, peut-être de l'ile d'Hainan , ait longé les côtes du Tonkin et de la Cochin- chine, Malacca , Sumatra ; de là sont parties 3 ou 4 divisions , l’une peut-être sur l’Afrique et Madagascar , l’autre sur Timor et Roma, en passant par Java ; une autre sur Bornéo ; cette 3.ese sera divisée elle-même en trois autres , la 4.re se dirige sur les îles Lucon, Formose, etc.; une 2.e va la rejoindre, en passant par Mindanao ; la 3.e enfin passe par Celebes , Gilolo , la Nouvelle- Guinée , et va aboutir d’une part à la Nouvelle-Calédonie et de l'autre à l’archipel Viti, tandis qu’une 3.e partie longe les côtes de la Nouvelle-Hollande et la terre de Van-Diemen. Une ligne noire tracée sur la 2.e carte qui accompagne ce mémoire fera saisir sans efforts l’ensemble de ces divers mouvements. Ces voyages comprennent deux époques bien distinctes , l’une où la race noire était paisible et dominante ; l’autre où elle était combattue, opprimée et poursuivie par la race jaune. Quoi qu'il en soit, cette race infortunée emporta partout avec elle dans ses voyages son arc et ses flèches , qui étaient inconnues et qui sont restées étrangères aux nations qui la | ( 493 ) suivirent. Elle laissa sur son passage des notions civilisa- trices, dont les vestiges subsistent encore ça et là de nos jours. Quant à leur langage , on conçoit pourquoi on y trouve des traces d’analogie qui rapprochent les deux extrémités du monde maritime , Madagascar et l’ile de Pâques. Amenée par les circonstances que nous avons exposées pré- cédemment , la race jaune cuivrée , front déprimé , pommettes saillantes , portant évidemment le cachet asiatique, suit la race noire , lui dispute le terrain. Elle emporte avec elle des connaissances agricoles, métallurgiques , industrielles et même mathématiques. Faible , peu intelligente , la race noire cède d’abord les côtes et se retire dans l’intérieur ; Bornéo , Luçon , Mindanao , Timor, Sumatra et même Celebes sont témoins de ces doubles occupa- tions. De là, ces deux peuples aborigènes, qui semblent jouir d’une égale civilisation et qu'on voit dans ces régions où les Malais sont dominateurs. Dans les grandes terres , la retraite des noirs dans l’intérieur du pays s'effectue sans difficulté ; mais dans les plus petites , la race noire est bientôt détruite, du moins elle est vaincue et se mêle aux agresseurs. Ce mélange produit la race intermédiaire des Papous, qui occupe ensuite la Nouvelle-Guinée , la Nou- velle-Irlande , la Nouvelle-Bretagne , jusqu’à l’île Choiseul (on peut voir sur la carte ces contrées , où les lignes noire et rouge sont supposées et confondues) , et dont la langue douce et har- monieuse paraît avoir emprunté des Malais et des Harfours. Les restes des noirs qui fuient devant l'oppression s’échap- pent au loin. La misère et le dénuement viennent achever ce que la nature d’une part et l’invasion de l’autre ont commencé; ils en forment les êtres les plus dégradés de la famille humaine. C’est à cette classe qu'il faut rapporter les nègres que l’on ren- contre sur l’île haute de Pounipet , de Hogoleu, etc. , la terre ( 494 ) de Van-Diemen, etc. ; telle est en abrégé l’origine de la racé Mélanaisienne (1). Cependant la race conquérante , après s’être emparée du lit- toral des grandes terres et s'être mélée aux peuplades conquises dans les pelites terres, s’avance seule à la prise de possession de nouvelles îles. Elle arrive la première aux îles basses et y conserve presque sans mélange le sang, le langage, les cou- tumes.... Telle est l’origine de la race Polynésienne , qui s’est avancée jusqu’à l’île de Pâques et même , peut-être, jusqu’au continent américain (2); race que M. Lesson appelle Zndou- caucasique, mot qui exprime presque le résumé de notre hypothèse. ; Ces courses sont si diverses et si compliquées que le dessin peut seul en donner promptement une idée; une ligne rouge partant des côtes de Malacca est tracée sur la carte ci-jointe ; nous y renvoyons le lecteur. Enfin , une 3.e excursion qui paraît différente des précédentes et qui se rattache à la Corée, va aux Carolines, aboutissant d'une part à Poulo-Marière , et d'autre part passe par les îles Mariannes , Marchall , pour aboutir aux îles Gilbert; une ligne Jaune indique la direction de cette migration. Le rapide exposé qui précède pourrait paraître un emprunt fait aux Durville , Rienzi, Blosseville, etc., voyageurs modernes, (Gr) En 1839, MM. Grey et Lusinghton, qui ont voyagé en Nouvelle-Hollande, émettent l'opinion que les naturels sont d’origine asiatique. (2) C'est à ce résultat que l’on peut être amené par M. le docteur Warren, qui a publié ses observations faites sur les erânes trouvés dans quelques parties de l'Amérique du Nord; les crânes en question ont beaucoup de rapport avec ceux des Indous modernes. Les ustensiles qui les accompagnent dénotent une même origine. Cette excursion lointaine aurait-elle quelque rapport avec celle que l'on attribue aux Huns d'Asie en Amérique ? ( 495 ) dont il résume assez fidèlement l'opinion, et pourtant il n’en est rien ; il est le résultat de considérations spéciales; c’est un caractère qui nous semble remarquable et sur lequel nous ap- pelons l'attention du lecteur. Si l’on se procure dans les divers Voyages publiés en France, en Angleterre, en Russie, les modèles des embarca- cations des peuples océaniens, et que l’on compare entre eux ces canots, on remarque d’une part des points de ressemblance si frappants et de l’autre des caractères de différence si pro- noncés, qu'on établit sans difficultés plusieurs divisions générales. Or ces divisions correspondent précisément aux divisions que les voyageurs ont basées sur l’étude des mœurs , du langage, etc. Si, dans chacune de ces divisions , on cherche de nouveau à établir une classification basée sur l’état de perfection et de complément des embarcations, on établit encore sans difficulté un certain ordre; or, en recherchant sur la carte les lieux auxquels ces embarcations correspon— dent, on trace une ligne qui est précisément, ou du moins à de petites lacunes près, la même que les philologues ont tracée d’après le résultat de leurs recherches particulières. Un tel concours élève à la hauteur d’une vérité la probabilité qu'il appuie (Nous empruntons à M. Alphonse Millet, notre parent et ami, ces détails, sur lesquels il a le premier, à notre connaissance , établi le fait que nous venons de signaler). Aïnsi ce qui distingue les embarcations océaniennes de toutes celles qui sont employées dans les quatre autres parties du monde (1), c’est : 1.0 l’usage du balancier , 2.0 l’accouplement des pirogues. Le système du balancier est propre aux peuples d’origine (1) Excepté à Ceylan et à la Cochinchine, lieux rapprochés de Ja Malaisie, ( 496 ) malaise, qui, dans leurs migrations, l'ont porté partout avec eux, en lui faisant subir, selon les localités, diverses modifi- cations. Ainsi le balancier qui a pris naissance dans la Malaisie proprement dite , y a été créé double, afin d'offrir une grande stabilité et permettre , par-là , emploi d’une grande voilure ; mais lorsque les Malais se répandirent sur les petites îles (1), entourées pour la plupart de récifs qui ne laissent entr'eux que des passes étroites ; le balancier double devint incommode, souvent même son emploi devint impossible. Le balancier simple , placé du côté du lof, fut seul employé. Bientôt , afin d'obtenir une plus grande vitesse, on donna à la poutre gros- sière qui faisait l'office de ce balancier, la forme d’un bateau qui offrait moins de résistance aux vagues , les divisait avec plus de facilité (2). Plus tard, lorsque quittant les attoles rapprochés de la Micronésie (3), les Malais se dirigèrent vers les archipels polynésiens , les distances considérables qu'ils avaient à franchir exigèrent l'emploi de grandes embarcations pour les- quelles l'emploi du balancier offrait de grands inconvénients, à cause de son poids; on lui substitua une petite pirogue qui remplissait le. même but, en offrant une légèreté spécifique qui permettait de braver plus facilement les dangers de la grosse mer (4). L'usage du balancier fut réservé pour les petites pirogues de pêche et de cabotage ; telle est, selon nous, l’ori- gine de ces grandes doubles pirogues employées par les Poly- nésiens , dans leurs voyages de long cours. Quoique le balancier double ait été créé dans la Malaisie, son emploi y est aujourd’hui restreint aux petites pirogues ; maintenant , les Malais copiant, pour leurs grandes embar- ———— — (1) Iles Peleuw. (2) Iles Carolines. (3) Nous adoptons ici la division de l'Océanie de M. Durville. (4) Rotouma. ( AST ) cations , les navires européens , chinois ou indiens , le balancier double est devenu le caractère propre des Papous , emprunt qu'ils ont fait aux Malais, ainsi que celui de la voilure carrée. Dans la Micronésie , le balancier est toujours simple, ordi- nairement taillé en forme de bateau ; les deux extrémités de la pirogue sont presque toujours semblables, le plus souvent relevées en forme d’'S , la voile est triangulaire ; enfin le côté du lof est arrondi, tandis que celui sous le vent est presque plan, afin d'offrir plus de résistance aux vagues, systême ingénieux qui leur permet de naviguer sans craindre de serrer le vent qui est dans une direction constante , et s’opposerait , pour six mois, à des courses vers l’est , et les six autres mois, à des voyages vers l’ouest. Ils ont aussi emprunté aux Chinois leurs formes, leurs voiles, leur boussole, inconnues partout ailleurs dans l'Océanie. Enfin l’usage de la pirogue double est propre à la Polynésie de grandeur inégale dans l'Ouest, égale dans l'Est. L'usage du balancier y est réservé aux petites pirogues, qui ont presque toujours la proue et la poupe de formes différentes, ce qui n’existe pas dans la Micronésie ; quant aux Mélanaisiens , leurs embarcations n’ont pas de caractères propres ; ils empruntent presque toujours aux races voisines leur systéme, mais pour limiter sans intelligence (6) ; partout ailleurs , leurs pirogues sont dépourvues de voiles et de balancier; elles ont ordinai- rement les extrémités relevées en demi-cercle (comme dans la Micronésie, la poupe et la proue sont toujours semblables). Pour mieux faire ressortir le résultat que nous indiquons, nous préparons une série de dessins représentant les dégrada- tions successives de ces embarcations. On voudra bien remarquer que le contact fréquent des Euro- (6) Excepté à Viti. ( 498 ) péens tend chaque jour à modifier ces documents , et que pour juger il ne faut pas accepter indifféremment tout ce que les voyageurs modernes nous présentent; on rencontrera dans les anciens voyages des dessins qui méritent surtout d’être conser— vés, et l’époque reculée de ces documents augmentera leur valeur dans l’ordre de considérations que nous voulons établir en ce moment. Ce simple exposé, qui n’est qu’une série de faits avérés et dont la dépendance seule est hypothétique, nous permettrait encore de résoudre pour l'Océanie la plupart des difficultés que l’on a signalées dans l'explication de la diffusion des hommes dans cette partie du monde. Ainsi il ne peut nous paraitre extraordinaire de trouver au centre de Célébes des Alfouroux qu’on regarde comme souche des Polynésiens ; de voir Crawfurd placer à Java le premier foyer de civilisation océanienne , tandis que Rienzi le place à Bornéo; de voir chez les habitants de quelques îles des notions d'architecture , des ornements qui rappellent l'Egypte ; nous nous expliquons pourquoi dans cette vaste étendue rien ne rappelle l'Amérique , ni plantes, ni animaux , ni hommes, ni traditions , ni jeux, ni coutumes, ni arts; pourquoi au contraire les Carolines ont, pour désigner les vents, la même rose que les Romains, depuis Alexandre jusqu’à Claude ; pourquoi la Trinité fait partie des dogmes Ota- hitiens des nouveaux Zélandais, etc.; pourquoi on dit que les Javanais sont originaires de la presqu'ile de Birmans, tandis qu'on prétend que les Malais de Malacca viennent de Sumatra; comme aussi que les Tagalos et les Panpangos de Manille descendent des Malais de Bornéo; pourquoi la tra- dition admet que les Huns ont peuplé l’Amérique et que les Chinois ont envoyé des colons jusqu’en Californie; pourquoi les terres océaniques de Sumatra à Otahiti présentent une suite d’idiomes qui ont rapport avec le malais de la presqu’ile orientale des Indes; pourquoi ce même type se retrouve à { 499 ) Madagascar ; pourquoi le Tagalique et Bissago des iles Phi- lippines, qui se trouvent aux Moluques et aux Marianes, se trouvent aussi à la Nouvelle-Zélande et ont du rapport avecle Mantcheou et le Mongol, que des auteurs disent être la souche commune de toutes les langues d'Asie (1), etc. En un mot, toutes les difficultés que nous avons entendu proposer à ce sujet se résolvent directement ou indirectement par le moyen proposé; c’est à ce titre que nous soumettons l'hypothèse à l'examen des juges compétents. (x) Pour offrir en raccourci un point de comparaison entre les langues Océa- niques, nous avons réuni en un tableau une liste des premiers noms de nombre, Ces mots sont des plus usuels et paraissent mériter la préférence. En examinant ces listes on remarquera surtout le nombre 5 qui s'exprime toujours par r..m, L. m, avec ou sans article ; cette ressemblance ne peut être l’effet du hazard. Tou- tefois on peut se demander pourquoi 1 est si diversifié? A cette question nous mavons trouvé qu’une réponse plausible, la voici : Un usage établi dans l'Océanie doit jeter de singulières anomalies dans les langues à l'avènement d'un chef au Pouvoir; il change un mot de la langue et il en substitue un autre à celui qui était employé; désormais il est défendu de s'écarter de ce nouvel usage. Le nom proscrit est ordinairement son propre nom ou l’épithète qui le distingue. Chez les Sauvages il doit en être comme chez les nations civilisées; ceux qui briguent le trône et les suffrages sont des ambitieux, de véritables tueurs d'hommes. Parmi les épithètes qu'ils s'adjugent , celles qui expriment la primauté, la suprématie, l'unité, doivent avoir souvent la préfé- rence et dès-lors le mot un, premier, doit étre sujet à plus de vicissitudes que les autres, CHAPITRE III. DE LA FORMATION DES LANGUES, Dans les chapitres précédents nous avons esquissé à grands traits la route probable des migrations des peuples. Le lecteur a vu que les colonies européennes ont suivi deux routes prin- cipales, l’une au midi, qui a traversé la Grèce , l'Italie, la Gaule méridionale, l'Espagne ; l’autre, au nord, qui s’est étendue dans la Germanie , l'Angleterre, l'Irlande. Notre pays, placé entre les deux fleuves, y a puisé tous les éléments de l'idiome aujourd’hui appelé Français, langue qui a progressé d’une manière rapide (langue à laquelle les nations civilisées rendent un hommage non suspect de flatterie en la cultivant à l’égal même de la langue maternelle). Nous aurions dû entrer dans ces détails avant de parler spé- cialement des langues et de leurs transformations ; il est temps d’entrer en matière. Pour traiter du langage il faudrait sans doute le considérer dès l’origine, mais pour remonter jusque-là, nous devrions faire l’histoire de l’âme elle-même , en définir et en analyser la sensibilité , l’activité, la volonté, ainsi que la réflexion par laquelle elle se révèle à elle-même sa propre existence. Aucun regard humain n’a percé ces profondeurs ; contentons- nous de poser des principes accessibles à tous. — Pardon, maîtres , si le philologue empiète un instant sur le domaine de la psychologie. L’ame , ou le moi, existe. En-dehors du moi il y a des êtres, et ce n’est point de lui qu’ils empruntent leur réalité. Par une opération ineffable l'âme reçoit ou fait naître en elle l'idée des êtres ; c’est ce qui la constitue intelligence. ( 501 } L'idée , phénomène intellectuel , est un fait psychologique ; c’est toujours une réalité pour le moi, mais on ne peut rien déduire quant au rapport de l’idée à l’objet; une idée n’est vraie que lorsqu'elle est conforme à son objet (1); celle qui correspond à une existence est réelle, quoique d’ailleurs elle puisse n'être ni claire, ni vraie, ni complète. Elle est fausse si elle n’est point conforme à son objet; elle est chimérique si elle ne correspond à aucune existence; elle est absurde si elle ne correspond à aucune possibilité. L'idée peut être sentiment, souvenir , image, selon que l'ame la perçoit par la sensibilité, la mémoire, l'activité. Les animaux peuvent donc avoir des idées ainsi définies. s Mais l’idée qui embrasse un être immatériel est du domaine de l'intelligence pure, et l’âme, pour se la rendre saisissable, doit avoir recours au langage. (2) Appelons intuition (3) le regard que l’ame en se repliant sur elle-même jette sur les idées qu’elle se crée ou qu’elle trouve en elle. Attention , l'acte de la volonté qui prolonge ce regard. Evidence , la vue claire et parfaite qu’il procure , etc. En con- désirant les idées , l'ame éprouve paix, harmonie, jouissance, satisfaction (4), ou, trouble, désordre, peine, tourment. De là l'idée du bien, du mal, du juste, de l’injuste, du vrai, du faux , etc. Le mouvement d'adhésion qui résulte de l'évidence est indé- libéré et irrésistible, c’est l'effet d’une loi primordiale qui résulte de la nature même de l’âme et de la vérité. (x) La signification des mots soulignés doit se puiser non dans le vocabulaire de la conversation, mais dans la valeur qu’indique directement l’étymologie. (2) Les Pythagoriciens appelaient nombre la forme sous laquelle les substances immatérielles apparaissent à l'ame. (3) Intus-itio (Vacte d’aller en dedans } ; attention, adtendere (l'acte de tendre, se diriger vers). (4) Graduation du bo:heur. ( 502 ) Si les idées qui font naître l’évidence étaient toujours con- formes à leur objet, l'évidence serait le critérium absolu de la vérité. Mais cette conformité est en-dehors de nos moyens de vérification , la raison étant à la fois le fardeau à soulever et le Zevier qui le ferait mouvoir. Néanmoins tous les hommes acceptent l’évidence par l'effet d’une foi profonde qui leur persuade que l’auteur de notre âme ne l’a pas créée susceptible d’être toujours le jouet de l'illusion et de l'erreur. Ainsi l’ame est sensible; elle perçoit des idées; elle est active , elle se les crée ; elle veut , et se repliant sur elle-même, elle considère les idées qu’elle a en elle. Cette éntuition, devenue attention , fait naître la compréhension ; puis l'évidence. Ces divers actes étant appliqués à divers objets, l'ame alors peut comparer deux idées; si elle les juge, elle pense. Quand par suite de son action sur les organes elle énonce les disposi- tions intimes, ses sentiments, elle donne naissance au langage figuré ou articulé, selon qu'il s'adresse à l'œil ou à oreille. La manière dont le langage se manifeste constitue une langue. Une langue, un idiome, c’est un mode particulier à une nation pour énoncer la pensée ou sa forme immatérielle. Parler, c’est exprimer par une série de signes adoptés les idées, les sentiments , les pensées, choses distinctes, que les grammairiens ont souvent confondues. Toutefois n'oublions pas que la convention qui fixe ns langue, c’est-à-dire les signes des phénomènes de l’âme , suppose un moyen antérieur de communication, moyen qui n’est pas la langue elle-même. C’est là un mystère à l'encontre duquel viennent s’émousser toutes les discussions qui se sont élevées à l'occasion de l’origine du langage. (1). (x) La formule qui exprime l’état sous lequel les idées apparaissent à l’ame est une proposition, Îl y a eu donc nécessairement des propositions interrogatives, ( 503 ) On a beaucoup parlé de l'invention du langage; n’y a-t-il pas eu méprise? N’était-il pas question des langues seulement ? Le langage précède le discours; il existe avant l’homme; comment l’homme l’'inventerait-il? Nous nous représentons le doyos éternel, la raison par excellence, l'être , le principe de l'existence, rayonnant dans l’espace intellectuel, et son unité absolue se manifestant sur la terre sous les innombrables formes que nous connaissons. Le tableau ci-joint nous aidera à mieux exposer notre idée, en même temps qu'il sera un résumé synoptique indiquant la filiation de toutes les familles de lan gues actuellement connues sur le globe (1). Après avoir jeté un coup-d’æœil rapide sur les opérations intérieures qui précèdent la parole articulée, voyons si parmi le nombre infini de signes phonétiques possibles , il en existe qui aient une relation nécessaire ou seulement directe avec les phénomènes intellectuels dont ils seraient l'expression. Voyons si toutes les fois qu'on est dans une même série d'idées on doit se trouver dans une même échelle phonique, et réciproquement. Voyons s’il est des signes qui soient l’image absolue des idées (2), s’il existe naturellement des noms pour les choses. _ L’affirmative a été soutenue il y a long-temps. Elle a reparu à diverses époques depuis Pythagore ct Platon. Les idées de ce genre, dont M. Bergman s’est fait le défenseur, semblent poindre de nouveau dans les ouvrages de quelques écrivains dubitatives : vient-il ? négatives, non; aflirmatives , certes !'etc., selon que la volonté se joint à l'intelligence; des propositions impératives, sors ! condition- nelles , je voudrais mourir, etc. (x) Les divisions des familles sont empruntés à Balbi. (2) Le baron d'Exkstein pense qu'il y a une sympathie, une affinité quel- conque entre les mots et les objets qu’ils représentent. I] dit ailleurs, en parlant d’une langue primitive : « Je crois qu’elle s'est com- posée naturellement par toute une famille d'hommes qui l’a parlée en commun et qui s’est initiée sous le signe : » et ailleurs, « l'homme n’invente pas sa langue. » ( 504 ) modernes, et s’y trouvent souvent avec des idées mystiques plus ou moins singulières. Tandis que St.-Martin montrait à la fin du siècle dernier la nature de l’homme et la rédemption écrite dans le sacré quarte- naire , voilà que M. Elschsvoet, Colonel-Directeur, Élève de l’école polytechnique , prouve quela Trinité, la présence réelle, la virginité de Marie , etc. , sont écrites dans le cercle. M. Vin- cent semble vouloir réclamer contre le discrédit où la Cabale est tombée ; M. Girard de Caudemberg annonce une rénovation philosophique et il montre dans l’homme une trinité , l’orga- nisme , l’ame animale et l’ame intellectuelle ; il explique ainsi comment Dieu fit l'homme à son image , etc. Ce n’est point une chose absurde que d’admetire cette simi- litude dans les effets d’une même cause. Cette relation entre une Impression et l’Expression correspondante a même quel- que chose qui doit séduire les esprits élevés , mais elle est restée jusqu'ici au rang des hypothèses , et l'expérience lui a donné chaque jour de formels démentis. En cas d’affirmative , il y aurait une langue absolue , primi- tive, intelligible à tous les hommes, et à la connaissance de laquelle ils pourraient tous arriver par la simple réflexion. W en serait du langage comme de la géométrie. Il n’est pas libre aux géomètres de changer les propriétés des lignes qui sont les objets de leurs études. Ces propriétés ne sont pas convention nelles et leur vue finit toujours par éclore dans l'intelligence de celui qui médite. Ce sont des faits primitifs , mais il est d’ex- périence qu'iln’en est point ainsi des langues. Que les hommes, pour désigner ce qui frappe l’ouïe, aient employé l’onomatopée, c'est ce qui est certain, c’est ce qu’on pourrait décider à priori, et il ne faudrait point s'étonner de trouver de la conformité dans les mots par lesquels on rappelle le bruit du tonnerre, le béle- ment des agneaux, etc. Mais pour ce qui sort-du domaine de ce sens , la probabilité disparait absolument , puisque d’ailleurs ( 505 ) l'alphabet d’un peuple manque des articulations qui dominent dans l'alphabet d’autres nations. De tous les objets qui frappent la vue , le soleil et la lune sont certainement les plus remarquables. Si l'expression de ce sens a dû se manifester par une expression identique ou analogue , c'est sans doute à l’occasion de ces deux astres, connus de toutes les nations. Or, sur 140 langues citées par Klaproth: 43 expriment soleil par £... b; —k..t;—k...n. 15 par mt; —m.r;—b.…r. 14 par dt; —d..l;—t... lt. ) par 0. 7 par n. 9 par | 3 par r 6 expriment lune par ai. 30 park,k.l,km.,k.s,k. 21 par m,m..m, ms. 19 PUR MS reach. 22 DAS EN IE s: 2 par 0 9 par é...n. 2 par r Aïnsi pour exprimer l’idée de chaleur, lumière , en hébreu, TN (our), on a employé des articulations douces, b, d, f; des fortes , 4, t; des liquides, /, m,n,r; la sifflante, s; on a employé des gutturales, k; des dentales, d,1; des labiales, b,f; dès-lors il n’y a rien à conclure de ces renseignements fournis par un savant Orientaliste, qui veut d’ailleurs en tirer une conclusion toute contraire à la nôtre. Dans le panorama des langues, où nous croyons retrouver toutes les idées de M. de Mérian , M. Latouche ramène toutes (506 ) les racines des mots héhreux à cinq principales, d’où il fait dériver non seulement tous les mots hébreux , mais encore ceux de toutes les autres langues. Ainsi, du radical VN, il fait dériver les radicaux ab, ac, ad, af, ak, al ,am, an, ap, aq, ar,as, at, av, alc, alg, ang, arc, arg, arg, al, adn, be, bl, bp,bq, bo; — cr, cl, etc. — dg, dm, dr, dl, db, dph; — er,es,em,en,eden; — fr, fo; — gr, gl; —iou, iaph; — lg; —Mg,;mq,me,ml,ms,mag; — oug, ouc, ol, or, our, om; — na, n0, nb, nph, ng,nq,nm,m; — pq, pv, il, gm; — rb, rph, rf, rm; — sq, shg, sr, shad , sat, sb, sh, sph; — tg, th, tsq,tm,ts,tsb,na; — :q,zm,zr, sl, zb, etc., et ainsi pour les quatre autres racines. De ces renseignements et des équations phoniques qu’il pose dans le même ouvrage, on tire rigoureusement cette conclusion : Une articulation quelconque égale une articulation quel- conque, résultat propre à justifier toutes les erreurs possibles en philologie et à jeter dans l’étude une inextricable confusion. Court de Gebelin avait fait dans cette voie des pas bien hardis; ceux qui sont venus après lui s’y sont précipités sans aucune réserve. Sans descendre à un grand nombre de particularités que nous pourrions ici accumuler sans peine, nous croyons devoir formuler ce principe : I! n'y a pas de mode absolu pour l'énon- ciation de la pensée. I n’y a pas de langue primitive dans le sens philosophique de ce mot. De même qu’il n’y a pas de langue absolue, il n’y a pas d'écriture absolue ; c’est-à-dire il n’y a pas de relation néces- saire entre un son d’une langue et le signe destiné à le repré- senter.. Aristote a donc mal défini les mots en disant qu’ils sont les signes des idées, et les lettres les signes des mots, car ni les idées ni les mots n’ont de signe naturel. Cette erreur (507) rappelle celle des Pythagoriciens , des Gnostiques, des Cabba- listes, qui croyaient que les lettres de l'alphabet , expliquant les nombres , renfermaient la puissance productrice de l’univers; c’est celle de la magie, de la superstition, qui attribue à cer- tains mots , à certains noms , un pouvoir physique. C’est peut- être pour cela que les Indous appellent leurs lettres Devénagiri, les noms des dieux. En effet, plusieurs lettres sont des noms de Brahma, de Vischnou et de Siva. Aux yeux d’un philologue qui n'accepte que des faits, un mot est un signe arbitraire, conventionnel, libre et variable ; un mot n’est rien par lui-même, ce n’est qu'un son ou qu'une suite de sons, c'est-à-dire un peu d'air mis en vibration momen- tanée , ou de caractères, c’est-à-dire des lignes souvent noires , droites ou courbes, qui sont sans valeur avant la convention qui leur en donne une. La plupart des erreurs de l'humanité proviennent du défaut de distinction entre le signe et la chose signifiée. On considère comme identiques ces deux êtres, qui sont par nature essentiellement distincts. Ce serait sortir de notre spécialité actuelle que d'examiner comment, en politique, en morale, bien des erreurs ont leur source dans cette funeste confusion. Les recherches sur la langue primitive , sur l'écriture primi- tive , doivent donc s'entendre dans un sens historique. Il s’agit de chronologie, d’antériorité, mais il n’est pas question de principes absolus. Un nouveau Leiïibnitz ne trouverait pas le langage primitif comme Pascal a trouvé les principes des mathématiques. Or, l’histoire ne fournit rien de positif à cet égard et nous devrions déclarer la question insoluble s’il ne nous restait une dernière ressource. Essayons de déduire de l’analogie et de la comparaison une probabilité qu’on puisse accepter , au lieu de la certitude absolue qui nous manque. (508 ) Pour apprécier l'age relatif des langues il faudrait déterminer les traits caractéristiques des idiomes qui sont aujourd’hui dans ce qu’on est convenu d'appeler enfance, et de déterminer parmi les idiomes connus ceux qui possèdent plus ou moins de ces caractères et de les classer en conséquence. IL faudrait avant tout former une série rationnelle des sons et des articulations , afin d'observer de quelle manière les muta- tions d’un même mot s’y rattachent. Ayant ainsi pris la nature sur le fait, on formulerait une loi de linguistique. Sans emprunter ici l’érudition du savant historien des alpha- bets, disons que l'alphabet européen ne présente aucun ordre naturel ; tout y est arbitraire ; il ne pourrait donc être adopté pour le travail que nous indiquons. La série à former devrait, par exemple, partir du son le plus grave ou de l'articulation qui naît le plus profondément et le plus simplement sur l’organe, puis indiquer successivement celles qui s’opèrent sur les diverses parties de l'appareil vocal jusqu'aux extrémités des lèvres. Or les sons simples sont évidemment dans cet ordre. Pleins. — ou,o,eu,a,é,éè,i,u. SONS Nasals. — oun, on, eun, an ,en,in, un. Cette classification des sons simples est celle de M. Paul Ackerman ; nous la préférons à celle du président Desbrosses , qui manque d'unité. Quant aux articulations , elles nous parais- sent devoir être rangées sous deux ordres de considérations : 1.0 la nature de leur énonciation , 2.0 le lieu de la production. Sous le premier chef nous placons d’abord l'aspiration simple , puis l'articulation aspirée , puis, en suivant l’ordre d’énergie , la forte, les liquides et ensuite les nasales, les mouillées, les douces. Quant au lieu de production, il n’y a point de difficultés : 1.0 gutturales , 2.0 palatales, ou si l’on veut linguo-palatales ; 3.0 les dentales, qui comprendront les sifflantes, les linguo- ( 309 } dentales et les chuintantes; 4.0 les labiales proprement dites. Le tableau suivant résume ces considérations. Essai de classification méthodique des produits de l'organe vocal. Guttura!cs.| Linguales. | Dentales. | Labiales. Aspiration » Aspirées th (6) ph (o) Fortes s,t, ch) f,p langues et de le autres E Liquides. ...... ARTICULATIONS. Nasales Ce tableau a surtout rapport à l’ar- LA "S Le 5 à © .% £ pi an L2 2 Li ù o An œ Qo £ Ci Ë à = È = 1 E = 3 É l’étendre aux compléter. En se plaçant dans une colonne , en la descendant vertica- lement, on rencontre des articulations de même espèce qui s’'adoucissent en conservant leur nature, tandis qu’en suivant une même ligne horizontale, on a des articulations qui chan- gent de nature, en s’avancant toujours sur l'organe, ce qu'on peut facilement expérimenter en prononçant de suite : 1.0 Les douces, 9,7, d,j,v, b. 2.0 Les fortes, k,s,t, ch, f, p. 3.0 Les gutturales, À, ch,k,r,ng, q. Ce tableau , une fois bien compris, deviendrait une sorte de mesure à laquelle nous rapporterions tout ce qui est relatif au matériel des langues et nous fournirait un moyen de compa- raison entre les divers âges d’un même radical, qui a successi-: vement revêtu plusieurs formes. Quelques détails vont éclaircir cette proposition générale, car cette oi est sensible. ( 510 ) La langue des premiers hommes , même en la supposant révélée , peut être conçue comme ayant passé les diverses périodes qu'ont traversées et que traversent encore les langues de nos temps. Elle a dû présenter dès ses premières manifesta- tions les caractères qu'offrent les langues d’aujourd’hui dans l’enfance. Dans notre conviction, formée sur le résultat de nom— breux rapprochements, une langue est d’autant plus ancienne et d'autant moins progressive, qu’elle a plus d’aspirées et d’arti- culations aspirées et gutturales qui souvent ne diffèrent guère des premières ; de sorte qu’à partir de la même époque originelle , toutes choses égales ailleurs , la progression de deux idiomes sera marquée par un plus ou moins grand nombre de ces signes, et que la progression étant supposée dans deux idiomes d’âges différents , toutes choses d’ailleurs égales , l’âge relatif se dis- tingue aussi par la proportion de ces signes primitifs. Ce serait une erreur de croire que toute langue aspirée et grossière est imparfaite. Les langues primitives sont au contraire souvent expressives et pittoresques , et ensuite il y a une foule de nuances qui les séparent. Quelle comparaison y a-t-il, par exemple , entre le Sanscrit, si riche en aspirées , et le glousse- ment barbare des Botocudos ? Les anciens Grecs mettaient A dans la plupart des mots pour les rendre plus forts ; les Latins en faisaient autant , suivant Aulu-Gelle. Mais à mesure que la civilisation progresse, les hommes, obéissant à un instinct dont ils ne s’étaient pas d’abord rendu compte, modifient les premières manifestations par lesquelles ils exprimaient une idée , et presque toujours changent les articulations primitives en des articulations analogues , mais plus douces ou plus haut placées sur l'organe. Dans ce travail intéressant et mtime on voit les À diminuer dans les initiales ou même en disparaître tout-à-fait. Les o, 7, 6,p,%, s’altèrent dans leurs dérivés ; l'aspiration disparaît , puis ils sont remplacés par une forte, f, k,t,r, ou par une douce , v,ch,d, et nous avons vérifié ce (511) fait non seulement sur les mots de notre idiome et sur le voca- bulaire de l'Anglais , de l'Allemand , de l'Espagnol , de l'Italien, du Grec, du Latin, et du peu qu’il nous a été donné de voir du Sanscrit et du Celtique , mais encore sur un aperçu de voca- bulaire que nous ont fourni les voyageurs en Océanie. Les alphabets eux-mêmes présentent une décroissance re- marquable dans le nombre des aspirées. Le Sanscrit en a dix et le Visarga; l'Hébreu en a quatre et le th ; le grec, trois et deux esprits; le latin et quelques dérivés, une; mais en Espagnol, tous les À sont muets , et en Italien, ils ont disparu. D’un autre côté , le Celtique, l’Irlandais , comptent dix lettres qui peuvent s’aspirer , au moyen du point qu'on y place (1) ; l'Allemand, outre le », a aussi le g et le ch gutturaux, ainsi que le a et le au profond ; l'Anglais a le et le #h; le Français a quelques 4, dont la plupart sont muets. De ces renseignements, tout incomplets qu’ils soient, dérive un résultat conforme à ce que nous savons par l’histoire. Le Sanscrit est primitif pour le Grec; celui-ci pour le latin ; celui-là pour l'Italien, qui l’est pour l'Espagnol; le Celte l'est pour l'Allemand, celui-ci pour l'Anglais, et pour le Français. On peut aussi se convaincre 1.0 que les langues du Midi s’adoucissent rapidement; 2.0 que les langues du Nord conservent une partie de leur rudesse primitive; 3.0 que les langues dérivées diminuent les articulations aspirées de leur langue mère; 4.0 que le Français a plus d’aspirations que le Latin, c’est qu'il est formé non seulement de cette langue, mais aussi du Celte. Nous ne faisons qu'indiquer une route où de plus habiles feront sans doute des pas de géants. De même que la langue Asiatique pénètre en Europe par deux voies opposées et à des époques différentes, elle a suivi (1) Ce sontb,g,d,p,c,t,f,s,m,r. (Mac Curtin’s irish grammar.) ( 512 } cette loi de deux manières bien distinctes, l'une hâtive et pius rapide, plus complète; l’autre plus lente et moins absolue, quoique toujours caractérisée. Ainsi la langue mère amenée par des Pélasges et par d’autres migrations dont l'histoire ne nous a pas conservé le souvenir, mais dont on suit facilement les vestiges, a fourni le grec, le latin, l'italien, l'espagnol, le portugais, tandis que le celte devenant l'allemand, le gallo- breton , l'anglais , le hollandais, arrive sur le sol gaulois , s’y heurte, s'y méle avec l’idiome méridional, et ces courants divers forment comme une espèce de tourbillon qui donne naissance au Français, où l’on retrouve des plantes arrachées sur toutes les rives où le torrent a passé. Par des phases suc- cessives , on voit naître le langage roman, celui des trouvères, des troubadours, et l’on arrive à sa forme actuelle, où se trouvent rapprochées les formes diverses qu’un même radical a revêtues successivement au Nord et au Midi. C’est en appré- ciant ce mouvement multiplié qu’on se rend compte de ce désordre apparent et qu’on apprécie ces opinions qui attribuent l’origine du latin au celte et au français , etc., etc. Les langues mères, le celte et le sanscrit avaient un caractère qui s’éteint dans les langues dérivées; c’est une coquetterie euphonique qui en rend l'étude fort difficile et en même temps un grand nombre d’articulations aspirées. Le tableau ci-joint offre les grands traits qui distinguent sous ce rapport les langues mères et leurs dérivés; c’est une esquisse incomplète que de plus habiles redresseront et pour- ront compléter. Si nous venons à examiner de quelle manière les articula-— tions se succèdent chronologiquement dans les dérivés d’une même racine, nous aurons lieu de nous convaincre qu’en général une articulation primitive se remplace par une autre plus douce ou plus haut placée sur l'organe. C’est surtout ici ( 513 ) que va nous être utile le tableau de la classification tracé pré- cédemment. Cette mesure à la main , examinons et nous trou- verons résolues plusieurs des difficultés que les philologues avaient jusqu'ici considérées comme insolubles. 33 (514) CHAPITRE IV. DE LA PROGRESSION DES LANGUES. A considérer les choses à priori, le caractère probable des langues primitives et dans l’enfance, c’est de présenter des arti- culations dans la nature et l’arrangement desquelles l’Euphonie n’a pu entrer comme élément. Quelle que soit la source pre- mière du langage humain, il est évident que les premières peuplades avaient à se défendre contre leurs propres besoins et contre les ennemis extérieurs que recélaient les forêts ; contre les vicissitudes qu’amènent les saisons ; contre les inconvénients du dénuement et de l'ignorance. Ces travaux ont dû absorber en entier et leurs efforts et leurs pensées. Aussi les premiers héros que l’on a proposés à l’admiration des peuples furent-ils des chasseurs intrépides, des dompteurs de monstres , puis des constructeurs de villes, asiles où les hommes forts de leur nombre luttaient avec plus d’avantage contre ce qui leur était nuisible. Ce n’est qu'après avoir constitué un état social qui laissait place à un certain repos, que l’homme a pu commencer à polir l'instrument de la parole. Alors auront commencé dans le discours les modifications que demande l’organe qui le per- çoit. Ces changements auront dû s’effectuer d’abord sur les sons eux-mêmes, puis ensuite sur leur succession. L'observation des faits confirme ces conjectures ; le sanscrit, ie celte et d’autres langues qui sont regardées comme primi- tives , présentent une foule de particularités euphoniques qui en rendent l’étude très-difficile aux modernes. (515) Cette difficulté, sans être relativement la même pour Îles premiers hommes , a dû amener insensiblement dans le matériel dés mots ces mutations , ce poli qu’ils ont aujourd’hui et qu’ils ont recu en roulant sans fin à travers les âges sur toutes les rivés où le flot humain les a portés. À mesure qu’on avance dans la suite des temps ce travail doit se ralentir et faire place à un autre qui a pour but l’énonciation même de la pensée. Ici les limites de la progression reculent presque à l'infini. Cette double progression n’a pas été toujours distincte, mais elle a des caractères faciles à saisir. Le grec a des règles de mutations ou d’euphonie analogues à celles du sanscrit, mais bien moins nombreuses; le latin n’en retient que quelques traces; elles ont presque disparu dans le français et quelques autres langues européennes. L’inversion a suivi une marche à-peu-près parallèle ; elle ne peut subsister que dans les lan- gues qui ont un système désinentiel plus ou moins développé ; ainsi le sanscrit, qui a huit cas et parfois sept formes pour un même temps du verbe , le grec, le latin , etc. , ont pu employer l'inversion, mais à mesure que le système désinentiel se sim— plifie et se restreint, le discours prend une forme plus sévère , moins vague, et l’ordre des mots se rapproche du travail de la pensée. Nous ne considérons dans ce chapitre que la progression du matériel du langage , progression dont la loi peut se formuler ainsi : I. Les articulations aspirées ou gutturales des radicaux pri- mitifs disparaissent graduellement dans les dérivés. IL. Les articulations profondes des primitifs sont remplacées dans les dérivés par des articulations plus haut placées sur l'organe (1). (x) Nous rappelons ici le tableau de la classification des produits de l'organe vocal , tableau qu’il faut avoir sous les yeux dans tout le couts des rapprochements que nous allons faire. (516) IL. Les articulations fortes des primitifs sont remplacées dans les dérivés par des articulations analogues , mais adoucies. IV. Ce travail est plus complet et plus rapide dans le Midi que dans le Nord de l’Europe. Commençons par comparer quelques vocabulaires. Le celte (2) et l’irlandais (3), que certains auteurs regardent comme une seule et même langue (quoique le 1.er ait 23 lettres et le 2.e 19 seulement), ont dix lettres qui peuvent s’aspirer par le moyen d’un point qu’on y place ; ce sont 4,5, t,f,p —r,m — 9, d,b. Le celte a de plus c’A, aspiration très-dure; le que , comme le gain des Arabes, y est une gutturale très-marquée ; il devient même quelquefois une aspiration très-forte (4). Les À y sont souvent aspirés soit au commencement, soit à la fin des mots (5). D’après cela, et quoique nous ne puissions pas connaître certainement le nombre des mots celtes qui ont l’initialeaspirée, nous croyons pouvoir en porter l'évaluation de 5 à 6,000; on verra bientôt que cette approximation n’est pas sans fondement. L’allemand dérivé du celte n’a d’aspirée que le k ; (2) Voyez la grammaire celto-bretonne de F.-P. Grégoire de Rostrenen. — in-r2. Guincamp. 1836. (3) Voyez : Mac Curtin’s Irish grammar, 1725. in-8.0 Dans Walter-Scott, le celte, l’irish, l'earse, le gaelic, sont souvent cités comme une seule et même langue. (4) Exemple. Da c’hallond , ton pouvoir, pour da gallond. (5) Disons-le en passant , tous les À aujourd’hui muets ne l'étaient pas autre- fois, car pourquoi les aurait-on introduits dans la graphie ? ils n'auraient donc été le signe de rien? cette supposition est inadmissible. (517) Il compte 650 mots dont l’initiale est he. 500 ha. 350 hi. 250 ho. 180 hu. Ensemble 1,980 (1) On voit dans ce tableau que les voyelles les plus profondes sont aspirées en plus grand nombre, et que les voix plus haut placées le sont moins souvent. Cet aperçu , digne de remarque, se vérifie partout ailleurs et sur le latin lui-même. Quant aux autres mots aspirés et dérivés des autres langues, l'allemand ne compte que : 7 en ph (+) 8 en rh {) 4 en ch (») 97 en fh (mais ceux-ci ne viennent pas du grec). 1,700 environ sch, articulation propre à la langue ger- manique. A ces mots, qui forment déjà un total de près de 4,000 mots, on pourrait joindre ceux en g, qui est fort guttural , et qui sont au nombre d'environ 1,870 ; puis encore les finales en ch, 1g, et l’on aurait de quoi se convaincre que cette langue est riche en articulations aspirées ou gutturales. L’anglais , dérivé en grande partie du celte (2), est aujour- d’hui le rendez-vous de toutes sortes de racines ; il n’a pour- (x) Voyez le grand dictionnaire royal francais-latin-allemand de Pomay. Franc- fort. 1740. in-4.0 (2) La plupart des mots irlandais ou écossais cités dans ce chapitre sont tirés des ouvrages suivants : Legend of montrose. Rob-roy (Robert-le-Rouge). The fair maid of Perth. The bride of Lammermoor. (518 ) tant qu’une aspiration 4 à laquelfe on pourrait joindre le th (9) si caractéristique. Il compte : Aspirationsinitiales douces, c’est-à-dire tombées en désuétude dans le langage parlé............ RS 20: Aspirations fortes. ................."N0P915 A quoi il faut joindre : Initiales en ph (y)}..................... O0 CS DE A ARR E eTe 66 Enr cle 6e nee e PAR Be At e E CE AN ME RE ie eut eleie cols ste ARR TOM: 7-2 00 ce qui est environ la dixième partie des initiales aspirées de la langue mère. Parmi ses 3,000 racines (1), quelques-unes sont évidemment asiatiques et n’ont cependant point passé par le midi de l’Europe, tandis que l'écossais , moins progressif, a des racines latines et sanscrites qui n’ont point passé par le nord; on peut y joindre une foule de mots français à peine défigurés (2). L'irlandais tire son origine, non de l’anglais, mais d’une (1) Voyez le cours d'anglais de Kobertson. (2}rTo gar, faire ; en anglais , Lo make; on allemand, machen, se rapporte évidemmen. au sanscrit MY (kara), qui fait, où le k s'est adoueiï en g, suivant a loi commune. « Ceade millia diaoul » dans Rob-Roy (en anglais, Aundred thousand devils), est presque identique au latin, qui aurait le même sens. To sopite (en anglais, pacify, law-phrase) a aussi une physionomie toute latine ; an, si, est resté sans mutilation. Quant au français, on trouve: Low-land-Scotch. Français. Anglais. Low-land-Scotch. Français Anglais. Broche. Broche. Spit. Corbie. Corbeau. Raven. Cummer. Commère. Gossip. Goutte. Goutte, Drop. Nappery. Nappe. Table-Cloth. Tass. Tasse. Cup. Ulyie. Huile Oil. Arles. Arrhes. Earnest-Money. Dour. Dur, Hard. Etc. ele. (519 ) langue apportée de l'Espagne (1). Outre les preuves qu'on peut en tirer de la géographie de Ptolémée, on y retrouve des mots grecs et sanscrits (2); aussi cette langue at-elle des traits qui la séparent nettement de l'anglais; les caractères de l'écriture se rapprochent du grec; son nom même n’est pas inconnu aux Asiatiques orientaux (3). Ce que nous avons dit du celte lui convient mieux que ce que nous venons de dire de l'anglais. Le français n’a qu’un signe d’aspiration , le À ; il a emprunté les racines à une langue qui, originairement asiatique, est devenue ensuite européenne, sous le nom de Celte ; il a fourni au latin beaucoup plus qu’il ne lui a emprunté ensuite; il a d’ailleurs des radicaux sanscrits qui ne sont point passés par l'Italie ; par exemple, tétamarre, qui n'est que la transcription de TU TEL (hunc tumultum) (4), rouge , qui est le {ET (color) particularisé. On compte en français : Radicaux dont l’initiale est aspirée muette. ...... 66 (il y a 280 mots environ en À muet.) Radicaux dont l’initiale est aspirée. ........ HG LE (206 mots aspirés.) A cela ajoutons en rh (f).................... 5 CARO) NAN DRE NO, CNE © 12 en ph (o) DENT MR El NN 15 ensiehalooh si àl:su pile sous sis 97 et nous aurons un total de.................,..... 23/4. ce qui est environ la 25.e partie du celte et de l'allemand, le tiers de l’anglais. (x) Voyez : Histoire de l'Irlande, par Thomas Moore. (2) Par exemple, anojp, 4vnp , hemme ; rey , roi, dans sant an rey , santé du ro! (red gauntlet) dont (SK est le primitif. (3) Le major Welfond dit que hyran’ya et su-varneya , qu’il trouve dans les livres orientaux , sont évidemment e-rin et in-vernia , noms de l’Irlande. (4) Voyez la grammatica critica linguæ sanscritæ à Bopp. Berolini 183e. ( 520 ) Si du Nord nous venons au Midi, nous verrons la loi proposée se justifier d’une manière encore plus frappante, Nous devrions sans doute parler de quelque langue asiatique et remonter jusqu’au zend ; que St.-Martin regarde comme le père du persan et même du sanscrit, qui est évidemment le principe du grec et de ses dérivés, mais il ne nous est pas donné de nous placer si haut; nous n’avons pas même de documents convenables pour le sanscrit, que nous savons à peine lire. Cependant , en voyant un alphabet de 50 lettres , dont 10 aspi- rées, de plus un À et le visarga, qui est comme l'esprit du grec ; puis considérant dans la texture des mots les aspirées qui s’y rencontrent assez fréquemment, nous croyons qu’on peut sans témérité avancer qu'il y a en sanscrit plus de mots aspirés que dans le celte lui-même (1). (x) Nous n'irons pas plus avant sans consigner une observation qui doit guider les recherches philologiques. Les racines primitives ont été plus ou moins modifiées par l'articulation propre à chaque contrée, mais elles ont conservé dans la prononciation nne physionomie qui permet encore de les reconnaître , même quand les scribes les ont défigurées dans la graphie des mots. Dans les temps où l’on a d’abord représenté les mots par des signes muets de l’écriture, il est arrivé sans doute ce qui a lieu de nos jours quand les géographus des diverses nations représentent , au moyen de leurs alpha- bets respectifs, les noms océaniens: l’un écrit Sumatra, l’autre Soumadrab ; l’un Viti, l’autre Fidji, ete. , selon que l’écrivain saisit ou croit saisir une nuance et qu’il emploie pour la représenter telle ou telle série de caractères. Les Écossais ont recu de France le mot Justaucorps ; ils l’écrivent maintenant Jeisticor (voyez Aob-Roy). Leur lavendere (W/asher-If mano) est une altération de notre lavandière ; broo (report, cuncan) provient évidemment de bruit ; le mot glaive s’ÿ est conservé (Æob-Roy., introduction, coir a glaive, right of the strongest), il en est de même de {o avow, avouer; comrade , camarade, et une foule d'autres. Ainsi il nous semble évident que les mots Le: TATN0 ; pater, padre, vader, father, père; AA, unrnp, mater, madre, mutter , mother, mère, ne sont que des manières diverses de représenter un son unique à l’origine. Cette différence dans la graphie n’est donc pas un fait primitif absolu comme celui qui fait qu'on dit ici 77, aqua, agua, aïgue, etc., et là vdwp, water; (521) L’hébreu n’a que 4 aspirées voyelles et environ 2,000 mots, souches des autres. Cette langue dérive probablement des lan gues primitives asiatiques. C’est une prétention à jamais aban- donnée de ceux qui ont étudié les langues orientales, que de regarder l’hébreu comme la langue mère universelle (1). Le dictionnaire Idio-Etym. hébreu (2) nous montre : Mots dont l’initiale est une aspirée voyelle, En K (1.76 aspirée)......... 203 En n (2.c aspirée)........ 44 En à (3.e aspirée)........ 176 En y (4.2 aspirée)........ 180 Hotal. ur 7 803 swasser, etc. ; on pourra faire des remarques analogues en comparant les mots £ celte, sarpands , latin, serpens , avez 091 ; ù y GYY , cum; mit, TA, > avec meT (radical de rtTTo , fut, TEcouut ) et fall. : ait » ita; TS, tenuis , tenu, AG» tua, tu; HG» T£0, præ; TA 14 > OYUUX , nomen; TX, » VEOS ; nous, etc. , avec leurs amalogues dans d’autres langues. De même pour le celte, Zaeron (voleurs), avec latro, larron; roncè, avec roussin, rosse; ran, avec rana, raine ; perenn, avec pirus, pear , poire ; breuzr, avec brother; l'anglais, sudden, avec soudain; cuckoo, avec coucou; vault, avec soute; lechery , avec luxure; etc. ; le vieux francais , engingneuse , avec ingénieuse ; etc. ; cette distinction est souvent facile et toujours importante. Disons un mot pour expliquer le sens de l’expression graphie que nous avons employée plusieurs fois au lieu d'orthographe ou d'écriture. L'écriture , c’est l’art de représenter les produits de l’organe vocal ou des sons en général ; la graphie, c’est l'emploi de certains signes de l’écriture pour repré- senter un mot; l’orthographie, c’est la correction dans l'emploi de ces signes ; l'orthographe, cest l’homme qui les emploie correctement ; comme on dit géo- graphie pour la science et géographe pour le savant ; géologie, géologue ; philo- sophie, philosophe, etc. ; chevau, pour chevaux, est une graphie incorrecte, une cacographie etnon pas une orthogruphie incorrecte, ce qui présente une absurdité, et encore moios une orthographe incorrecte, ce qui en présente deux ou trois. (1) Voyez Balbi, ( Atlas cthnogr., introduction, p. 9.) (2) Par M. Latouche, in-8.0 — 1836. (52) Si ces aperçus ont quelque exactitude , environ la moitié des racines hébraïques sont aspirées. Le grec, qui à emprunté à l’hébreu le nom de plusieurs lettres, n’en avait d’abord que 16, auxquelles Simonide et Palamède en ajoutèrent chacun 4. Il a environ 1,400 racines, mais au moyen de son admirable système désinentiel, il en fait dériver des mots presqu’à l'infini (1). Il n’a plus de lettres composées, si abondantes chez son ayeul le sanscrit, qui en compte 200 ; il a seulement 3 doubles et 3 aspirées, à quoi il faut ajouter deux esprits. Le tableau suivant montre que la moitié des racines étaient autrefois aspirées , et que de cette moitié il n’y en a plus aujourd’hui la moitié, c’est-à-dire le quart du primitif; de même en latin, il est resté en aspirations à peine un sixième des racines : Initiales grecques aspirées. Douces, Fortes. Par mu, SM. NRA 244 923 PAT Es ee RAIN e Le RMS 101 37 Par OU SE 0e 9 cote Qc ACCES 18 19 Banc. : 2 2 ONE 7 ARE. À DE RTE 88 16 Paré : OP ALL ARE SAONE 10 1 BAD PIN SR TR ANA Er » 19 PARU. 5 SR ERI ICE » 20 Par parer MR ST TT » 32 Par y... 0er, 0 NME » 60 PAT Dee ee CL SE EU PER » 63 Fair JS ins rt » 74 EOtAL. 2. NE A61 364 (x) Dans le mot MacwBevres , par ex., tout le sens repose sur le & médial, qui est le seul vestige du radical 507 ; de même dans rpocteuelx, tout le sens dépend du : médial. (523 ) Cette même dégradation se fait remarquer dans le latin : Initiales'aspirées en 4-.-".....:2. 7... 31 nets a date 22 (Eh de Ad rare 19 CR OR a ete a el a ee 15 Ce nee eee me 7 ET) Cote Herr on 27 ÉD rh Du TELE, A097 CRTC eee ee STATE 29 CDR RE A NE LR 30 Totale un 215 I n’y a donc pas le sixième des racines qui soient aspirées. L’espagnol, dérivé du celte et du latin , est surtout empreint de l'articulation arabe, mais dans sa graphie il n’a pas de k aspiré ; les aspirées du grec y ont même disparu et sont rem- placées par g, y, comme nous le verrons bientôt; mais il possède des sons gutturaux, æ,j, empruntés à l’arabe, et que les Portugais ont adoucis ; le k n’y existe pas. Le portugais possède à-peu-près les mêmes caractères, ainsi qu’on le verra plus loin, mais il offre cette particularité remar- quable qu’il renferme plusieurs mots grecs qui n’ont point passé par le latin (1). Quant à l'italien, il a perdu, et depuis plus d’un siècle , même dans la graphie, le signe de l'aspiration ; il ne possède ni le k, ni le æ, ni le w, ni le y; il n’a pas d’articulation initiale en ch,th,ph; enfin les initiales douces comprennent presque la moitié des mots de la langue. (x) Parexemple, maï, mère de f224% ; tripeca (trépied, siège) de TParEcs. ; cara, visage, de *2fa , ete. (524 ) RÉCAPITULONS : Celte. ; » .. À Evaluation: Mots aspirés. 5 à 6,000 Irlandais. Au Nord. À Allemand. ....................... & à 5,000 Anglaise. SRSSSERRREN SRE 656 Français...... AR er EEE RS 234 Sanscrit, évaluation: ............. 5 à 6,000 HDI..." 22 Re let 800 DS J'GrEE. -. 22 2 ce RE EE 364 PR. Spin: 5 RU ENRENR 215 Espagnol , a des k init. tous muets... h Italien, en a perdu même le signe... 0 Après ce premier et rapide rapprochement , qu’il ne nous est pas donné d’étendre davantage, vu l’état de nos connaissances et la pénurie de ressources en province , mais qui est déjà bien significatif, voyons dans les limites que nous venons de tracer, comment un même radical, porté au nord et au midi de l'Eu- rope , y revêt des formes qui semblent propres à ces contrées. Nous pourrions citer un très-grand nombre d'exemples; nous nous bornerons à quelques-uns presque pris au hazard. Le radical sanserit TEL (a-sch-tha-n), huit, est devenu : Allemagne , acht , où ch est aspiré. Anglais, eight, où gh est nul. Gallo-Bret. , eit, sans aucune trace d’aspiration. Français , huit. Au Nord. Grec, ozrw, où la forte : remplace laspiration ch du Nord. Au Midi. { Latin, octo. Espagnol, oc'ho , où la forte s’adoucit. Italien, otto, où elle a disparu. { 525) Le radical sanscrit EL (a-ha-m), je, est devenu Celle , a-c'ha-noum (de moi), c’h pour k. Allemand , ich, ch aspiré pour le 4 du radical. Flamand , #4 , où la forte £ remplace l’aspirée. Anglais , 1, sans aspiration. Grec, :y0 , la gutturale douce y remplace l’articu- lation aspirée du Nord. Au Midi. { Latin, ego. Italien , Lo, sans articulation. Français , je. Au Nord. Le radical sanscrit T4 (mu-kha), bouche, est devenu : k { Ecossais , mouth, avec aspiration. Au Nord. NOTA | Allemand, mund , sans aspiration (1). Latin, bucca , où l'aspiration du Nord est remplacée par c; de plus, b pour m. Italien , bocca. Français, bouche, où k devient che. Au Midi. Le radical celte arc’hand (aspiration très-rude) est devenu: Allemand, geld , gutturale. Grec, apyupos , gutturale y douce. Au Midi. ! Latin, argentum , que en je. Français , argent. Au Nord, l'allemand , augen, œil, avec une gutturale, devient : En anglais, eye, sans gutturale. En écossais, ee. Latin, oculus, c pour ghe. Au Midi. 4 Italien, occhio. (?) Français, œil, avec articulation mouillée. (x) C’est ce mund qui est devenu la finale de tant de noms de lieux et que nous écrivons monde où mont. Ruremonde (bouches de la Roer), Deülémont (bouches de la Deüle) etc. (5% ) IL. L’aspiration des primitifs se change en forte non aspirée. Exemples : Au Nord. Celte, er c'harter, dans le quartier, dans le canton. Court de Gébelin (1), cite une foule de mots dérivés du celte, où L primitif est devenu s. La plupart des noms de notre histoire ne sont qu’un traves- tissement des anciens noms. Clotilde (ÆHlode-hilde) , illustre fille. Cloche (wallon, cloque), celte, cloh, hloh. Cherebert (Here-berht), fort brillant. Chilpéric (Æilp-rich) de même pour Childebert, etc. Clovis, était au IX.e siècle Lodhuigs , il a été successivement Hlovis, Ludwig, Ludovic, Lovis, Louis. Lothaire (où le k est muet) vient de Ludher. Seine vient de Sequan , qui vient lui-même de Sehan. Chanvre dérive du celte cannabecq, d’où l’allemand hanff et le wallon, chanf ; Latin , cannabis, De l’allemand machen (avec aspiration), vient l'anglais, make , faire. De Lammbchen id. lambkin, agneau. De Buch id. book , etle francais, bouquin. Kind-chen a fourni au wallon kinkin, mot d'amitié pour désigner un enfant , et qui signifie littéralement petit ! petit ! Le mot écossais Æinchenmort, fille qui ensevelit les morts , a sans doute quelques relations avec celui-là. Horner a donné cornes, où k est remplacé par c. Hag-buche, fau, hêtre, n’est-il pas la traduction septen— trionale du latin fag-us ? (x) Dictionnaire étymologique in-4.0, p. 963, 1,214. (527) Au Midi : Lesanscrit gra (au-kscha-ka) grexboum, n'a-t-il pas quel que rapport avec auchs, ox. bœuf. “GX (tcha-tu-r) a donné quatuor, quatre. q& (pa-n-tch-a) , revre, pemp , Celto-Bret ua. (scha-sch), c huech (celte), sec'h, sex , si. gra (tschhä-yd) n'est-il pas l’origine de œx« (ombre), où a est pour fs et x vour chh? ax (va-tch) (loqui), nous semble le primitif de vat-es, vati- Le cinari, parler, où £ remplace tch du primitif. at (s-thà) de Stare, où t est pour #h. #3 (ri-dschu), de rect-us, recht, right, où c {k) est pour sch aspiré, comme dans : TA (rd-dsch) de radius, où d est pour l’aspirée dsch ; de là vient l'espagnol de-recho; le latin, rex (reg-s), rectus (reg-tus); au XL.e siècle, on écrivait encore en France rejs; NJ$ en est la graphie irlandaise {ut (ra-th-ya) rota, elc. Dans toutes ces transformations l’aspirée disparaît successi- vement. 7 (mah) (crescere), n’a-t-il pas fourni mag-nus, qui est devenu mok-r en vieux ecossais (1). & (nu), sacrificare. n’a-t-il pas fourni &u-, puis tuer ——_——__————_———@ (1) Mohr ar chat, the great cal. ( 528 |) Par un travail semblable : «yxovx est devenu anchora, ancre. Xp, espagnol , quimera , chimère. Ayueuc , Achille , etc. Tous les 5, 5, , des primitifs grecs ne se retrouvent pas en espagnol, qui n’a que 3 mots en +. Les Portugais changent » du primitif espagnol en f, et le jota en 1h (Il mouillées) (1). Espagnol, agujero; portugais , agulhiero , aiguillier. aguÿja ; aqulha, aiguille. Us substituent le z au ç, dont la prononciation ressemble à celle du 9 ou du th anglais. Espagnol, aceyte ; portugais , azeite , huile. arancel ; aranzel. Le x qui répond au son guttural arabe à été remplacé en portugais par ck. Oxala (portug. et espag.), plüt à Dieu, prononcez Ochala. b) L’aspiration du primitif se change en douce non aspirée ou en muette. Au Nord, Celte, sailh, salire , d’où saillie, saut. Burh-gondes a donné Bourguignon. Daghe-berth (homme d'armes brillant), Dagobert. Allemand , tochter a produit l'anglais daughter, où gh est nul, drach a produit draco, dragon, g pour ch. Allemand ancien , erdha (terre) ; moderne , erde. Normanique , Torth (terre), Suédois, mod. Danois du XIL.e siècle. Danois, Uittéral. 4 du (x) Voyez Constancio cité par Balbi (Atlas ethnographique, p. Lv1.) ( 529) Anglais , earth. Gaelic , eard. Flamand , aerd. Le vieux Ecossais quhilkis-wilk, est devenu en anglais which. Au Midi, le Sanscrit 44 (path), ére, n'a-t-il pas formé l'anglais path , sentier ; Français , passage, passe. ? Le zend, mehergo est devenu le persan merg; latin, mors; français, mort ; Mordah était l'ange de la mort chez les Mages ou anciens Perses. Zend, Dihko, — Persan, Dih, — Latin, vicus , village. pothro , pour, puer, enfant. maonghi , mah, Allem., mand; Ang. , moon. Sanscrit , dschanu; grec , yow ; latin, genu , genou. Grec , ispzpyra; italien, gerarchia , hiérarchie. ispoyhupoc , geroglifico, hiéroglyphique. Üuxtvbos , giacintho, hyacinthe. xaps laün, charitas (troubadour); charitat ([trouvères), charitet, charité (1). Hiéronymus , Jérome. Le latin trahere fait au parfait traxi, comme s’il venait de trag-s—t. Cochlear devient cuiller. Ovum s'écrit bien kuevo en espagnol , mais tous les k initials sont muets dans cette langue. c) L’aspiration ou la gutturale du primitif disparaît dans les dérivés Au Nord. Celte, Burh, Bourg-uignons. Heren-Hulf (très-secourable), Arnoulf, Arnould. (x) Voyez Remarques sur le roman du Rou, par M. Raynouard. 34 ( 530 } Au Nord, Celte, Longhe-bards (longues lances), Lombards. Nioster-Rich (royaume occid.) , Neustrie. Bouc’h, bouc. Sec'h , sec. Coucoug, coucou. Ahan, aan (wallon), peine, fatigue. Hor, Anglais , our, notre. He , Angl., her , sa. Ha , conjonction , en latin, ac ,et Breac’h, brachium , braccio , bras. Du Flamand , beeld-houwer , sculpteur , est sans doute dérivé le wallon , ouverier; français , ouvrier. Hans, latin, Joannes ; français , Jean. De l'Allemand WMachen, dérive l'Anglais Make. Buck, Book. Sprechen , Speak. Wohl, Well. Tochter , Daughter (où gh est nul). Stroh Straw. Jahr, Year. Schoon, Soon. Kuh , Cow. Ochse , NUE. De même Gutig a produit Good. Hügel, Hill. Taschen, italien, Tasca. Uhr, avec aspiration; hour , où » est nul. De son côté , l'Anglais a supprimé le #} qui terminait la 3.6 personne du singulier des verbes au présent de l'indicatif et l’a remplacé par s ; exemple , he hath lost , he has lost. (531) De son côté, l’Ecossais dit Lauch pour l'Anglais law, Lauch- ful pour Lawful; Sprug pour Speirrat (Pierron), faucht pour faugt, où gh est nul; balloch pour ballough, où gh est nul ; schir pour sér (1); kus pour us, nous. Haill, Angl., whole, qui a sans doute fourni all. Dans le XIV.e siècle, on écrivait encore en France Jehan , Jhesus , pour Jean, Jesus; nous avons vu en un dictionnaire allemand-français de 1740 , harlequin pour arlequin. Au XII siècle, on écrivait koms pour on (homines); on écrivait aussi habundance , pour abondance; eure pour heure ; occhoison pour occasion ; havoir , hayant (2) , etc., pour avoir, ayant ; comme l’Allem., haben ; V'Angl., have ; le Latin , habere, l'Espagnol , kaver. L’Italien est avere , sans h. On employait aussi des gutturales qui ont disparu : cognu pour connu, ung pour un, loingtain pour lointain, etc., etc., besoing pour besoin Au Midi. Le sanscrit &x (tschid) a formé scindere, se pour sch. Le grec 604 a formé hora, Italien, ora; car Ftalien, ainsi que nous l'avons dit, a supprimé le 2, même dans a/ena omo, orribile, eroe, osbergo, elc. L'Arabe «> (al hasan), a formé alezan. En espagnol, le À initial du primitif devient y dans hedera, lierre, yedra; herba , herbe , yerba. Le g devient aussi y dans gelu , gelée, yelo. Le k remplace ch dans christo, Espag., kristo. Le } muet remplace le g; hermano pour germano. L'Italien , lega ; anglais , league, et en français , lieue. (1) Chronicle of Loch leven; ailleurs on trouve les analogues écossais fir ; anglais, sir; français, sire; et peut-être le latin , vir. (2) Voyez Maximilien 1.7, par M. le docteur Le Glay. ( 532 ) Les anciens Grecs et les Latins eux-mêmes , au dire d’Aulu- Gelle, mettaient à beaucoup de mots une aspiration afin de les rendre plus forts , mais ensuite une marche contraire prévalut. IE. Les fortes des primitifs sont remplacées dans les dérivés par des articulations analogues où plus haut placées sur l'organe. a) Au Nord. Le celte caum a fourni le gaulois, agaune (1). Ar, article , a fourni /a. Quarff, Cervus , Cerf, où f est sou- vent muette. Gerysen, cérise. Verc'hes, virgo; Anglais, virgin, vierge. Dans le celto-breton , après les mots terminés en a, e, «, ow , au, les initiales des mots suivants se changent : k, q, en g. m, b, en v. p en b. t en d. Callant , écossais ; strepling , anglais , est le français galant. Fa’stat est devenu en anglais what'sthat , ete. En général, les mots français ne diffèrent des mots wallons ou allemands analogues que par la substitution d’une douce au lieu de la forte du primitif; il y a des exemples par milliers. N'est-ce pas du vieux français acouardi (2), acourdi, que vient engour di ? Au Midi. — ke devient que, Dans 201, églogue. Uncus, ongle. (3) Court de Gébelin, Dictionnaire étymologique , p. 6. (2) Le livre du très-valeureux comte d'Artois et desa femme, —Paris, 1837. in-4.° — Barrois. (533) Vieux latin , prodicus, prodiqus , prodigue. Locus ; italien, luogo ; lieu. Cenas, genas, joues. Equalis, égal. Camellus , gamelle. Macra, maigre. Canthus, jante. Pectere, peigner. ke devient te dans Baculus, Bâton. L’espagnol a/go , un peu ; alguno , quelques , n’aurait-il pas quelque relation avec le vieux français aucun, signifiant quelques ? Negromante vient de nécromancien (1:2p0c). L’espagnol n’a pas de k initial, très-peu de qu; tantôt k muet y remplace f du primitif; habla pour fabula ; hacienda pour facienda , etc. . Si les articulations ne s’adoucissent pas, elles avancent ; latin, multo; italien , molto ; espagnol , mucho; latin, susurrus; espagnol , chachara, français , chuchotter ; chamarra, français, simarre , etc. b) Ke devient se, che, je; Pe devient be; Fe devient be, be, ve, etc. Au Nord. Du celte, ky; wallon , kien; francais , chien. Caulén ; allem., kohl, chou ; de-là : Kohl-Saat (chou, graine), colzat (1). Plancquen, planche. Hachen, hache. Forc'h, furca , forca, fourche. (1) L'étymologie du mot Colzat montre qu'il faut un t final ; nos compatriotes ont donc tort &’écrire Cr/za. ( 534 ) Le k, celte, abrégé de kær, ville, a-tl quelque rapport avec le c de Civitas ? Ar paëron , le parrain. Ar baëroned , les parrains. Dybell, cuve, ar guebell, d’où le wallon, cuvelle. Celle ancien , sparfell ; moderne , sparwell, épervier. Saff (lève-toi) , ou saw et sav. Caff, cave. Qafee, cavale. M devient » dans ar val, le mâle , pour ar mâl. L’allemand , feuer ; flamand , vier ; francais , feu. L'écossais , muckle, en anglais much. Kerk, church. Fac, who. Fan , when. Signalons en passant to fash, en anglais {o veæ, qui est identique à la traduction française fächer. : En français , on disait au XIIIe siècle, ax pour eux; 6n disait aussi als. Cax pour ceux. Carolus, Karle, pour Charles. On disait aussi Werpilz pour Vorpix, de Vulpes, wwrnz. Au Midi. Le sanscrit TT {dasan), celte, decg; allemand, zehen ; anglais, ten; grec, deu; latin, decem; français , dix. at (Pi), rue, bibere, boire, etc. Le grec, z:66c00 , devient Cerberus, Cerbère. zvrhob , cyclope. zuuxe , Ciliciens. zv#os , d’où céreulus, cerchio, cercle. ureuut, Abeo. Feczre , vesta. Fecrepoc » vesper. ( 535 ) Le latin , faciam ( fakiam) devient que 7e fasse. Ancien latin, sifilus, devient sibilus. Apis, devient abeille (4). Cantus, chant. Campus , champ. Camelus, chameau. Quisque , chaque. Dextra, italien, destra. L'espagnol, ejercito, vient de exercitus. Bribonados de fripon. Noche de nox. En général , les æ deviennent j. c) Gue devient gne, je, we, ve; 8 devient z; t devient d ; la forte disparait. Au Nord. Celte, Favenn , fagus, fau. Güedch (ur veach), un voyage. Waltercut , gualtercut (2). Wautier, Gautier. L'anglais, wasp est quêpe; l'écossais, ower ; anglais, over. L’allemand , garten ; anglais, garden; français , jardin; le latin, hortus. Blut, blood , sang. Traum, dream. Calt , cold. Tanzen, danser. Hundert , kundred (prononcez hunderd). Teufel, Devil, Diavolo. ——"—————* (1) On trouve même dans d'anciennes inscriptions fufere pour vorere; advo- capit pour adyocabit; triumpe pour triumphe ; Voyez : Journal de l'instruction publique. — 1840.— N.° 30. (2) Voyez : Lettres sur Waltereut, par M. le docteur Le Glay. N'est-ce pas du celte, beha , être , que vient l'anglais be ? ( 536) Tous les participes passés allemands sont terminés en et, tandis qu’en anglais ils le sont en ed. Nous pourrions prolonger de beaucoup cette liste en citant l’écossais yke, dog, dike , dicth ; l'allemand > arbeit ; flamand, arbeyd, etc. , mais ces exemples sont trop familiers aux lec- teurs ; nous abrégeons : k Au Midi. Le sanscrit BR, (trisat), qui apparaît en celte sous la forme tregont ; est en latin, triginta, trente. Gue devient je dans le grec yn , d’où géographie, Georges, etc. yes ; d'où gigantesque. aË , wryos , d'où ægide. Ce devient ze, movoz , muse. Gue devient gne, le latin, agnus, agneau. t devient d, Alexæanter (vieux latin); Alexander. Catena, d’où cadenas. Nod-us , nœud ; anglais , knot (k nul). L’espagnol , poder, pouvoir, vient de posse, qui est lui même une contraction de pot-esse, italien, potere ; le t du radical est devenu 4. Huesped, de hospes (hospet-s). En espagnol , l’f du primitif est souvent remplacé par À muet, ce qui équivaut à sa disparition. On trouve dans don Quichotte ; facer , et dans Gil Blas, tra- duction qui a reçu droit de bourgeoisie en Espagne , hacer. Hacia , je faisais , est pour faciebam. Iurtas pour furtas , voleur. Hado pour fatum, destin ; k pour f, d pour t. Heridor pour feritor , celui qui frappe. Au 12.° siècle , nous trouvons dans les auteurs français Diex pour Dieu; jecté pour jeté , etc. ( 537 ) Au XIILe siècle, mectre pour mettre; acteindre pour atteindre; lox , luz de Lupus : loup , où le p final est muet. Au XIV. siècle, faict, droict, nopces, etc. , pour fait, droit , noces ; afnoy , ennoy , pour ennui ; escripre pour éerire, de Scribere ; recepvait , griefvement ; lict pour lit ; ledict pour ledit. | En France , au XIIL.e siècle, on écrivait renart pour renard ; grant pour grand ; dans le serment de Louis le Germanique du XIe siècle, on voit poblo pour peuple; podir pour pouvoir ; fruict de fructus , fruit ; flamand , vrugten. Marie de France ({) écrivait e/æ pour yeux ; mix pour mieux; Thibault , comte de Champagne , écrivait mielæ. d) Les douces se prennent les unes pour les autres. Aïnsi FAST (vG-va-rû-ka), loquax, n’est autre chose que notre ba-va-rd. a (bali), va-li-dus, d'où valide, etc, Geuyos a donné jugum , joug. Ab et ferre ont donné av-ferre, au-ferre, tandis que ad et ferre sont devenus afferre. Les anciens Latins disaient buonorum pour bonorum ; duel- bum pour bellum , etc. ; Ilva, Elva , d’où Elba (île d’Elbe). C’est par cette attraction que nous avons couleuvre de coluber; livre de libra ; Diavolo de Diabolus, et encore manger de manducare ; juge de judex, etc. En espagnol , b et v sont souvent confondus; on dit aussi saber (savoir), caballo , cavale ou plutôt cheval; y est pour g, yema pour gemma, bourgeon; pour &, yambo ; pour j, yacer de jacere , être couché, etc. Les voix elles-mêmes suivent cette loi de progression ; lAlle 1(1) XIII. siècle, (538) mand abonde en voix gutturales et profondes ; on les retrouve dans l'Écosse où l’on dit auld pour old , etc. ; on les retrouve même au Nord de l'Angleterre ; mais à mesure qu’on avance vers la capitale, le a cesse d’être 6, il devient presque é comme dans kand , and, etc. L’orthographe dite de Voltaire (j'aimais au lieu de j'aimois) est chez nous un pas dans le chemin progressif, c’est un échelon plus élevé que le précédent, où l’on s'efforce en vain de rester stationnaire. On trouvera aussi dans le travail de M. Raynouard bien des mots qni seraient des preuves de ce que nous avançons; nous ne citerons que Paganus qui devient successivement : troubadours, pajan ; trouvères , paian ; français , paien. C’est aussi à cette tendance qu’il faut rapporter le change- ment des finales autrefois 04, aujourd’hui &; par exemple , monnaie, que Molière fait rimer avec jote (1). Si nous n'avions craint de dépasser les limites d’un simple mémoire nous aurions pu multiplier les citations, mais ce qui est présenté suffira sans doute au lecteur. Nous dirons seule- ment que celte loi de progression est si bien dans la nature que l’on peut en suivre l’influence jusques dans les idiomes des sau- vages. Ainsi dans l'Océanie, par exemple , les peuples les plus avancés dans la civilisation expriment par des articulations plus avancées ce que d’autres, plus arriérés , expriment par des articulations analogues, mais plus profondes; prenons, pour exemple , quelques noms de nombres. Un, en sanscrit QF (é-ka); en grec, exx-cros; en vieux français, kasque, d'où chaque, chaque un (chacun); Se dit scha (aspiré) à Oualum (Lesson). tc-ka, à la Nouvelle-Guinée (Forster). (1) Quand un homme vous vient embrasser avec joie, 11 faut bien le payer de la même monnoie. Le Misanthrope. acte 1, scène 1° ( 539 ) Se dit ka-ou à l’'Île-Maurice (Lemaire). tsi-ka-0 , Ile-Malicolo (Cook). kei-rrk, au Port-des-Franc. (Lapeyrouse). mou-ka-la , chez les Achastliens. Sah, à Achem (Marsden). Tandis qu’on prononce iota à Goulai : c’est le rx des Grecs. iote , à Hogolen. ioura, à Ceram. iot, à Tamatam. Deux : Se dit rou, rouo , aux Iles-Gouah. roua , à Toutoumal et Taïti. rao , Nouvelle-Guinée. ta-roa, Vamhoro. mais on dit {oua, à Ceram, Tonga, Iles-du-Saint- Esprit. la-lou, à Vanikoro. lo, à Mac-Ashil , Oualum ; la gutturale r est remplacé par la palatale 7. douo, à Sumatra. duo , doua , à Batta. doui, doua, à Bornéo. dooua , à Mindonao , Nouvelle-Zélande ; ici l'articulation devient une dentale et une douce. Or, ces derniers pays sont les plus civilisés dans le monde maritime ; l’arliculation progresse donc comme l'intelligence. Trois s'exprime par #, &.. r, dans la Mélanaisie ; par {,t.. l, dans les pays plus civilisés ; ici une dentale remplace une quiturale; une liquide palatale remplace une liquide quiturale. (540 ) Cinq s'exprime par r..m, l.. m, suivant la même pro- gression. Noukahiva, Wahou, Waigron , Nouvelle-Guinée , rèma. Madagascar, liha. Batta, Lampoun , Ile-du-Prince , Limah. Malaka , Sumatra , Java, Mindonao , lima. Tonga , nima , etc.,. etc. Cette veine que nous indiquons pourrait être exploitée par les savants qui s'occupent des langues que nous avons nom- mées ; pour nous, ilne nous est pas donné d'y descendre plus avant. Terminons ce chapitre par une remarque qui préviendra une erreur dans laquelle on serait exposé à tomber dans les recher- ches linguistiques. En parcourant les primitifs et cherchant les transformations qui leur ont donné leur forme actuelle , on en rencontrera qui, étant composés d’articulations douces dès l’origine , paraîtront d’abord en-dehors de la loi signalée et qui sembleront même faire exception, puisque leur articulation actuelle est reculée d’un degré. Ainsi : le sanscrit FT (ap), devenu ag-ua , eau; 1'allemand silber, devenu en anglais silver, argent ; l'espagnol muger, italien moghera , pour mulier , femme ; hombre pour homo ; le français , fièvre de febris ; fève de faba ; lièvre de lepus , etc., semblent montrer que les labiales des primitifs reculent. À cette observation nous ferons d'abord une réponse géné- rale ; ce serait une étrange prétention que celle de vouloir, dans le dédale capricieux, tempestueux et jusqu'ici considéré comme arbitraire , où se préparent les mutations des mots, n’en trouver aucun qui ne soit en retard et en contradiction avec la marche des autres ; nôus ajouterons ensuite que cette excep- tion n’est souvent qu'apparente et qu'il faut se tenir en garde | 541) contre la signification des mots. L’Irlandais, par exemple , à dix lettres susceptibles d'aspiration; or ce mot signifie ici adoucissement ; en effet le b aspiré se prononce comme notre v; si cette loi s'était étendue aux autres langues , fève de faba, par exemple , suivrait la marche ordinaire qui supprime l’aspi- ration des primitifs. Il y a des aspirations rudes, mais toute langue aspirée n’est pas pour cela désagréable et raboteuse. L'irlandais , que nous venons de nommer , était, il y a cent ans, cité comme une des langues les plus douces de l’Europe. Le celte lui-même avait des articulations mouillées qu’on ne retrouve plus dans l’allemand, ni dans le wallon, et qui sont rares en français. Pour décider que dans les mots qu'on rencontrera il y a contradiction aux lois établies, on devra donc s’enquérir des circonstances qui ont entouré leur berceau , et avec cette pré- caution , on trouvera beaucoup moins d’exceptions qu’on ne le penserait d’abord. Il resterait maintenant à examiner de quelle manière la pro- gression du langage s’est manifestée dans la formule des idées et leur liaison dans le discours. Ce travail exige des recherches pour lesquelles le temps nous a manqué jusqu'ici; nous ne le perdrons pas de vue , si vous jugez , Messieurs , que ces faibles essais méritent quelque encouragement. Nous dirons, en terminant , que si dans ce travail nous avons suivi limpulsion de notre zèle ‘plutôt que les conseils de la prudence, nous n’avons jamais perdu de vue notre insuffi- sance pour embrasser un sujet si vaste, si varié , si difficile. Nous réclamons done , comme une faveur, les avis , les conseils et les communications officieuses qui pourraient nous éclairer dans le chemin que nous avons frayé. EXPLICATION DES CARTES ET DES TABLEAUX JOINTS À CE MÉMOIRE. Le 1.er tableau, Classification des produits de l'organe vocal, doit être consulté dans tout le cours de la lecture du chapitre IV. Pour la commodité du lecteur , nous l’avons disposé de manière à ce qu'il pût être constamment tenu en-dehors du livre. Le 2. tableau présente un parallèle des noms de nombre dans tout le monde maritime ; il se rapporte au chapitre IV. 1.re CARTE. Diffusion des peuples sur le continent ancien. | Le genre humain parait se rapporter à trois souches princi- pales : la race blanche , qui aurait eu son origine dans une région au nord de l'Indus; la race jaune, qui aurait son point de départ au nord de la Chine actuelle ; la race noire, qui serait partie du midi de la Chine, de l'ile d’Hainau. S'il était permis de juger par analogie et d’après la gradation qui se remarque dans toutes les productions du Créateur, la race noire serait antérieure aux autres; puis viendrait la race jaune, puis enfin la race blanche. Cette conjecture n’est qu’un simple aperçu, et nous n’entendons pas nous élever en aucune facon contre les traditions sacrées ou contre le résultat positif de recherches scientifiques. Que ces trois races aient paru simultanément ou successive- ment, la carte {.re retrace d’une manière générale ce que nous avons pu recueillir sur les courses des peuples de la race blanche et de la race jaune. La race noire est réservée pour la carte 2. (543) Les ruisseaux qu'on a tracés , sans vouloir s’astreindre à une exactitude rigoureuse qui eût été impossible , donnent une idée de l’âge relatif des peuples et permettent d’augurer les rapports que doivent présenter les langues. On a dû s'abstenir d'entrer dans des détails qui eussent produit une complication contraire à l'idée générale qu’on voudrait établir. Nous prions d’excuser les imperfections de l'exécution ma- nelle de ces tableaux ; nous les avons fait tracer par des jeunes gens encore inexpérimentés, Si cet ouvrage était jugé digne d'intérêt, nous lui donnerions alors des soins proportionnés à son importance. 2.e CARTE. La deuxième carte est le complément de la première. Il faut remarquer qu’on a suivi pour la tracer la projection droite. On a omis à dessein un grand nombre de détails , et l’on s’est borné à ce qui a rapport aux courses et migrations des peuples. Une ligne ponctuée et coloriée en noër indique la route qu’a suivie successivement et à travers une longue suite d'années la race noire qui part d'Hainau. A une époque qu'il est impossible de fixer, mais qui est postérieure à la première, la race cuivrée a commencé ses excursions. Une ligne ponctuée différemment et coloriée en rouge en retrace la direction. Dans certaines localités, la ligne noire et la ligne rouge se trouvent enlacées, confondues, pour indiquer le mélange qui s’est opéré dans les races et qui a produit la race intermédiaire , comme celle des Papous, par exemple. Dans certaines localités, la ligne noire est au centre des terres, et la ligne rouge sur les côtés, pour indiquer la présence simultanée de deux races qui se croient aborigènes. Enfin une ligne jaune indique une série qui ne peut se rapporter aux précédentes et que nous avons aussi dif- : férenciée par la couleur. Ces deux premières cartes, si elles sont un jour exactes et ( 54) complètes, présenteront de précieux renseignements histo- riques , ethnographiques, qu’on regrette de ne pas trouver dans nos atlas actuels. 3. CARTE. La 3.° carte présente à l’œil l’ensemble des langues actuelle- ment connues. Les frais considérables qu’eût entrainés l’enluminure de ce tableau nousont contraint à laisser le plus grand nombre d’exem- plaires au simple trait. Le mot Logos qui est écrit sur le globe est le nom consacré pour désigner le verbe, la parole incréée. Toutes les langues qui sont répandues sur le globe sontles formes diverses sous lesquelles elle est manifestée aux hommes. Cha- cune de ces langues découle d’un groupe spécial dépendant lui- même d’une division plus générale qui se détache de la source commune. Cette image , toute imparfaite qu’en soit l'exécution, offrira peut-être quelque intérêt aux philosophes et aux philo- logues. Elle offre du moins un tableau statistique qui nous paraît devoir être utile à la jeunesse studieuse. ( 545 ) LITTÉRATURE. CONSIDÉRATIONS SUR LA POSITION GÉOGRAPHIQUE DU YICUS HELENA $ Par M. A.-J.-H. Vincent , Membre correspondant. En parcourant naguères, dans les mémoires de Chastenet de Puységur , la relation de la campagne de 1652, je tombai sur un passage où se trouvent décrites diverses marches et contre- marches que faisaient les armées de Turenne et de Condé alors en présence , et dont cet auteur place le théâtre auprès d’un village qu’il nomme HÉLÈNE. Soudain me revinrent à l'esprit, et le Vicus Helena de Sidoine Apollinaire , et la défaite des Franks par Majorien , lieutenant d’Aétius. Cependant , le lieu indiqué par Puységur n’était aucune des deux villes qui se disputent, à des titres tant soit peu plausibles, l'héritage du Vicus Helena : car la scène ne se passait ni à Lens ni à Hesdin , mais assez loin de là, à quelque distance de Péronne, au pied d’un mamelon nommé le Mont Saint-Quentin. Frappé de ce rapprochement assez singulier , qui pouvait au fond n’être pas sans quelque importance , et auquel d’ailleurs une raison que l’on comprendra plus tard m'empéchait de rester indifférent , je consultai, soit les mémoires de Turenne, soit les anciennes cartes de la Picardie, de l’Artois, de la Gaule-Belgique. Nulle part je ne trouvai Hélène, mais bien A/esnes, ou Allaisne, ou Allaines, ou enfin Haleine. ( 546) Ainsi, l'inexactitude de l'auteur était flagrante ; il avait traduit par é le son « , regardant sans doute ce dernier comme une pro- nonciation vicieuse appartenant à l’idiôme du pays; ou peut-être tout simplement n’avait-il fait que commettre un de ces lapsus si communs de la part des hommes de guerre des anciens temps , plus habiles à manier l'épée que la plume. Le moyen d'admettre d’ailleurs que Puységur, lui , si vain dans les plus petites choses auxquelles il a contribué ou cru contribuer, s’il eût soupçonné qu’il faisait peut-être une découverte, eût été la jeter ainsi à la tête de ses lecteurs sans la moindre petite prétention, et se fût contenté de leur dire bonnement : Pour parvenir au mont Saint- Quentin, nous passämes à Hélène (Tome IF, p. 171) ! Quoi qu'il en soit, la question que venait de réveiller cette rencontre fortuite me paraissant digne d’un examen sérieux , je me mis en devoir de chercher à l’éclaircir , afin d’en obtenir, s’il y avait possibilité, une solution définitive. La première chose à faire pour cela était de me procurer une description exacte des lieux. A cet effet , je m’adressai à plu- sieurs citoyens éclairés de la ville de Péronne (1); et j’eus l'avantage de pouvoir consulter en même temps la magnifique carte topographique publiée par le département de la guerre, dont la feuille contenant Halène (2) venait heureusement de paraitre. Je vais mettre sous les yeux du lecteur le résultat de cette sorte d'enquête. Le village nommé aujourd’hui Allaine (Haleine sur les (x) Je citerai particulièrement M. Marchandise , notaire, qui m'a fourni avec empressement tous les renseignements dont j'avais besoin.— Je me fais également un devoir et un plaisir de reconnaître mes obligations envers mon jeune parent et ami, M. Léjosne (récemment admis au nombre des membres correspondants de la Société), pour son utile concours dans les recherches nécessitées par la rédaction de re petit mémoire. (2) J'adopterai cette orthographe comine une conséquence des conclusions que CRE J'aia rer. ( 547 ) anciens titres) est situé au milieu d’un marais planté de hauts peupliers , à trois quarts de lieue de Péronne, sur le bord et un peu à gauche de la route qui conduit à cette ville en venant de Bapaume et passant par le mont Saint-Quentin. Une petite rivière , que les nombreuses sinuosités de son cours ont fait nommer {a Tortille, traverse le village et la route , et va se jeter dans la Somme à une demi-lieue au-dessous de Péronne. Avant et après le pont sous lequel passe la rivière en coupant la route , existe une espèce de digue ou de chaussée longue et étroite, élevée sur le marais qui est assez profond en cet endroit. Le mont Saint-Quentin (1) est à peu près à moitié chemin d’Halène à Péronne. Il s’y trouve un hameau appartenant avec trois autres à la commune d’Halène ; l’un de ces derniers s’ap- pelle Ze Vivier (le nom caractérise parfaitement la nature du terrain) ; un autre, nommé Feuillancourt (2), est attenant au pont , du côté opposé au mont Saint-Quentin ; le dernier enfin est celui de Saint-Denys. A mi-côte en allant d'Halène au mont Saint-Quentin, un peu sur la gauche , et par conséquent au-dessus du village et du même côté de la route, la tradition désigne l'emplacement d’un ancien camp romain. De plus, la voie romaine qui conduit d'Amiens à Bavay, en traversant Vermond près de la ville de Saint-Quentin , passe à une lieue et demie d’Halène, Des médailles du Haut-Empire , trouvées récemment près de Péronne, fournissent d’ailleurs une preuve directe du séjour ou du moins du passage des Romains dans ces contrées; et des amas d’ossements, découverts il y a peu d'années près de la (x) On y voyait autrefois une riche abbaye de Bénédictins , fondée au VII.e siècle , à la sollicitation de saint Fursy , par Arkembald , majordome ou maire du palais sous Hlodwig IT. Elle fut détruite en 1794. (2) Ce hameau pourrait bien devoir son nom à saint Foillan, frère de saint Fursy. ( 548 ) route , témoignent qu'il a dû se passer là quelque évènement important. Ce qui semble démontrer en outre l'antiquité de cet évènement, c’est que ni l’histoire de Péronne, ni les tra- ditions du pays n’en font aucune mention. Le chef-lieu du fief de Za Motte, qui était situé à Halène, paraît avoir été fortifié ; et la ferme qui en occupe l’emplace- ment est encore environnée de grands fossés. Rapprochons maintenant de cette description le passage de Sidoine Apollinaire : Pugnastis pariler Francus qua Cloio patentes Atrebalum terras pervaseral. Hic coeuntes Claudebant angusta vias, arcüsque sub actum Vicum Helenam, flumenque simul sub tramile longo Arclus supposilis trabibus transmiserat agger. Illic deposito pugnabat ponte sub ipso Müjorianus Eques. Fors ripæ colle propinquo Barbaricus resonabal hymen .,..:..:1.. Après avoir ainsi mis en regard les deux termes de compa- raison, observé la similitude des noms et la disposition des lieux , demandons-nous si, dans l'hypothèse où l’on n'aurait pas déjà cherché à trouver dans Lens ou dans Hesdin le théâtre du fait d'armes raconté par Sidoine, nous pourrions, sur le récit dn poète , hésiter un seul instant à le reconnaître dans Halène. Nous voyons en effet dans ce récit que les Franks avaient posé leur camp près d’'Héléna, sur le penchant d'une colline, auprès d'une petite rivière; et que les Romains , pour les atta- quer, débouchèrent par une chaussée étroite et un pont de bois jeté sur la riviére. Certes, malgré la grande distance des époques, malgré ce long temps écoulé, dont les efforts ont dû travailler sans relâche à effacer les traits caractéristiques de la physionomie du terrain, il serait difficile, avouons-le , d'imaginer une coïncidence plus parfaite encore aujourd’hui. ( 549 } La seule différence , si l’on peut dire que c’en soit une, consiste dans les noms : elle est toute dant le mot latin Helena comparé au mot français Halène. Mais à cet égard même , n’y aurait-il pas matière à examiner si les manuscrits de Sidoine portent réellement Helenam. Je dois avouer que ceux dont j'ai pu avoir connaissance présentent ce mot assez lisiblement écrit ; mais outre qu'aucun d’eux ne remonte à une époque antérieure au XL.e siècle , le cachet de l'ignorance des copistes y a laissé plus d’une empreinte authentique. En consultant des manu- scrits plus anciens, ou a, au dire de Vignier ( Bibliothèque historiale) et d’autres auteurs, lu Æedenam au lieu de Helenam; mais est-il déraisonnable d'admettre que, sans la préoccupation qui faisait chercher quelque chose de ressemblant à Hesdin, on eût lu peut-être Halenam au lieu de Hedenam? Combien de corrections adoptées sans conteste ne reposent pas sur des fon- dements plus solides ! Ou bien, au contraire, le mot Halène ou Allaines ne pourrait-il pas provenir par corruption de celui d'Hélène? Cette altération n'est-elle pas tout-à-fait, comme nous l'avons déjà dit, dans les habitudes de l’idiôme Picard qui prononce alle au lieu de elle? L’analogie de forme que présente V'H romaine comparée à la lettre À de l'écriture du V.e siècle, n’a-t-elle pas pu contribuer aussi à cette altération ? Et après tout, d’ailleurs, le mot Æalène ressemble-t-il donc moins au mot Hélène que les noms de Lens et d’Hesdin ? Au surplus , sur la possibilité d’une transmutation qui rédui- rait Halena et Helena à n’être que deux formes différentes d’un seul et même mot, il s’en faut que nous en soyons réduits à de simples conjectures. Ouvrons, soit le Hierogazophylacium Bel- gicum d’Arnold de Raisse (Douai , 1628), soit les Natalia de J. Vermeulen (Molanus), soit les Acta sanctorum Belgii de Ghesquières, et nous allons y surprendre le Protée opérant au grand jour sa métamorphose. Voici, par exemple , ce qu'on it (page 13) dans le premier de ces ouvrages : { 5950 ) S. ALENA seu HELENaA vel HALENA , virgo et martyr, Lewold: regis gentilis filia , siccis plantis Sennam fluvium sæpé sæpits intempestà nocte transmeavit.........+ (1) Après cela, est-il encore besoin d’autres preuves (2) ? Certes, nous pourrions maintenant nous dispenser d'examiner les pré- tentions d'Hesdin et de Lens. Cependant , pour que notre im- partialité n’ait aucun reproche à encourir , et pour qu'il ne manque rien à notre démonstration , voyons les titres que présentent ces deux villes. Ceux d'Hesdin (3), soutenus par Savaron, Dupleix, Pontanus, (1) Il est assez curieux que le même fait soit attribué à deux saintes qui figurent dans l’histoire d'Hesdin. L’une est sainte Austreberte , qui a donné son nom à une église de cette ville (extra-muros) : son histoire dit qu’elle passa la Canche à pied sec pour se réfugier auprès de saint Omer, évêque de Térouenne. La seconde est sainte Colette , fondatrice des Clarisses d'Hesdin. (3) Ceci n'implique nullement (et le lecteur n’a sans doute pas besoin d’en être averti) que le village d’Aalène ait été fondé par la sainte dont il vient d’être question, ni par aucune de ses homonymes. Il ne s’agit ici que de l'idendité des noms /alène et Hélène appliqués à un personnage ou à un lieu quelconque ; or, cette identité nous est clairement démontrée par l’histoire de la sainte : [à se bornent nos conclusions. Autre rapprochement d'autant plus digne de remarque qu'il semble tiré de plus loin : L'étoile des Gémeaux , que nous nommons Æélène d'après les Grecs, est appelée 4!-Hena par les Arabes. (3) Je fais l'Æ muette contrairement à l'usage adopté par tous les historiens, el conformément à la prononciation du pays qui ne fait pas non plus sonner VS... : Di Hesdino o d'Edino, come altri chiamano (Gxegorio Leti, hist. de Charles V), Quippe quod Hisdinum Ausonii, vernaculus Hedin Sermo vocat, qua non pulchrior arce locus. J'extrais ce distique d'une pièce d’environ 1200 vers, consacrée à la description de la campagne d'Hesdin. Ce petit poème, fort peu connu , quoique cité par Locre dans une liste de 144 auteurs Artésiens qui termine sa chronique , fait partie d’un recueil en 4 volumes in-r2, intitulé : Deliciæ poetarum Belgicorum , publié par Jean Gruytere, sous le pseudonyme de Aanutius Gerus , anagramme de Janus Gruterus ; et le poème lui-même a pour titre: Fr. Moncæi Fridevalliani Atrebatii Heden sive paradisus. L'auteur n'est cité par aucun biographe fran- cais, que je sache; mais on le trouve mentionné à l'article Monceaux dans ( 551 ) les pères Sirmond et Pétau, l'abbé Ghesquières, etc., paraissent n’avoir d'autre base que l'opinion du père Malbrancq, auteur d'une Histoire des Morins. Cet écrivain, renommé d’ailleurs pour sa crédulité, raconte, sans citer aucune autorité, qu'Hélène , mère de Constantin, répudiée par Constance Chlore, avait con- struit sur les bords de la Canche un magnifique château qui d’abord porta son nom , et que ce nom se changea par la suite en celui d’'Hesdin : Ad Quantiam Morinorum tranquillius da- batur perfugium. Illic castellum egregium editiore in ripà con- didit Helena, accedente ad marginem utrumque vico , quæ ejus nomen Helenam induére, post modüm in Hedenum et Hesdinum tempora commutäérunt (de Morinis , lib. 2. cap. XV. — Voyez | aussi Hennebert, histoire générale de l’Artois , tome I, p. 167). Or, à ce récit jil ne manque , comme nous l'avons déjà dit, que des preuves. Aussi serait-ce lui faire beaucoup d'honneur que de lui donner pour pendant lingénieuse histoire où l’on voit la ville de Paris reconnaître pour fondateur et parrain le ravisseur d’une autre Hélène , le fils du roi Priam , en un mot, le berger Péris (1). En poussant même les choses plus loin, et admettant que Malbrancq eût réellement trouvé, on ne sait où, une base tant soit peu solide pour appuyer le point principal de son récit, ne pourrait-on pas craindre que lui ou quelqu’autre écrivain n’eût ET ———"——————————" ——"—— —"— "…"…"’"…"…"…—" "…"…"….… un Dictionnaire historique de tous les hommes nés dans les XVII pro- vinces Belgiques , etc., pour servir de supplément aux Délices des Pays-Pas (Anvers, Spanoghe, 1786). Il est à remarquer toutefois qne le Paradisus se trouve ici totalement oublié. Quant au mérite du poème, à part quelques jeux de mots, on peut dire que cette petite pièce , ravissante pour un Hesdinois, serait encore d’une lecture vraiment délicieuse pour tout amateur d'Ovide et de Tibulle. Je regrette que mon sujet m'interdise de fournir la preuve de cette assertion, et m'impose la nécessité de me restreindre à la citation précédente. (x) I n'est point inutile d'observer encore que l'ancienne orthographe latine du mot Hesdin n'est point Hesdinum ou Hedenum, mais Hisdinium ou His- dinum. ( 552 ) pris pour le nom de la Canche, Quantia ou Quenta , dénomina- tion également usitée , celui même du mont Saint-Quentin? L'hypothèse, malgré sa bizarrerie apparente, ne serait peut- être pas dénuée de toute vraisemblance. À l'égard de Lens , qu’une partie de ses partisans ont aban- donné pour y substituer , les uns Æoudain (1), les autres Holle- hain, bourgs peu distants de la ville, voyons si ces titres sont beaucoup mieux fondés. Pourquoi, suivant Hadrien de Valois (Gesta Francorum), le vicus Helena ne peut-il être placé ailleurs qu'à Lens? Parce que , avec tous les historiens , Valois croit reconnaître dans le récit de Sidoine Apollinaire qu’ Helena se trouvait dans le pays des Atrébates , tandis que le vieil Hesdin , en supposant , ajoute l'écrivain, qu'il existât à cette époque, au lieu d’être enclavé dans ce territoire comme il le fut postérieurement, faisait alors partie de celui des Morins. Quem ( Elenam vicum ) Joannes Savaro nunc esse Hesdinium vetus Quantiæ flumini impositum falsd existimat. Cum Elena vicus in primis Atrebatum finibus, quà Cameracenses attingunt, hoc est forsitan Lensium ad Deulam.…... Hesdinium autem vetus (si tùm tamen jàm erat) non in Atrebatibus , licet nunc eis attribuatur , sed in Morinis ad Oceanum versus Castellum fuerit. (x) Une opinion plus moderne, émise en 1797 par Guilmot, ancien garde- magasin à Douai, mort, il y a quelques années, bibliothécaire de cette ville, placerait le champ de bataille sur le territoire d'Ævin ou Eyain, petite commune située à deux lieues de Douai. Les Douaisiens accueillirent avec avidité ce nou- veau système qui tendait à rehausser d'autant la gloire locale; et la statistique du département du Nord (an XII), publiée sous les auspices du préfet, lui donna la sanction officielle, Quoi qu'il en soit , et malgré l’autorité bien autrement imposante que lui prêta depuis M. Le Glay, en l'adoptant comme donnée histo- rique, dans sa Nouvelle historique intitulée Le Captif du Forestel (Mémoires de la Société d’émulation de Cambrai, 1824), il suffit d’un léger examen pour reconnaitre que ce système manque de base véritablement solide , le principal argument produit en sa faveur se réduisant en définitive à une étymologie forcée par laquelle on fait venir Ævin du celtique Hellen-FF'ick. ( 553 ) Or, ne voit-on pas qne cette argumentation, loin d’avoir rien de concluant en faveur de Lens, se réduit à une preuve entiè- rement négative , à une simple réfutation du système précédent des partisans d’Iesdin? Car en admettant , ce qui est loin d’être exact ; que les limites des diverses contrées fussent bien déter- minées à l’époque dont il s’agit, le raisonnement même de Valois, comme j'espère qu’on le reconnaîtra tout-à-lheure, exclurait entièrement la ville de Lens; et ici encore, si je ne m’abuse, je retrouverais, au besoin, des preuves suffisantes pour me faire gagner complètement ma cause. Que l’on me permette, pour les développer, de faire une légère excursion sur le terrain historique. C’est vers l’an 420 que les Franks passèrent une première fois le Rhin avec l'intention de s'établir dans la Gaule; mais ils ne purent y parvenir. Défaits par Aétius en 432, ils furent obligés de repasser ce fleuve et d’accepter la paix; et leur chef même, au dire de Locre, fut contraint par les siens de se démettre du commandement. Or, cette défaite ne peut être celle que rapporte Sidoine Apollinaire : tous les historiens le reconnaissent plus ou moins implicitement. Les Franks n'avaient pas alors fait assez de pro- grès ; ils s'étaient arrêtés trop loin du pays des Atrébates ; et , d’un autre côté, Majorien, élevé jeune encore à l'empire, n’au- rait pu , à cette époque, figurer dans une bataille. Quoi qu'il en soit , les Franks, pendant cette trève, avaient repris courage et réparé leurs forces. Vers l’an 437, ils ten- tèrent une nouvelle entreprise; et, cette fois, ce fut avec un plein succès : car Grégoire de Tours, Frédégaire , Rorick, Sige- bert, et tous les historiens , s'accordent à représenter H’lodion traversant la forêt charbonnière et s'emparant de Tournai et de Cambrai. Quelques années après, vers 445, H'lodion propose aux Franks la conquête du pays des Atrébates resté sans défense , (554) patentes Atrebatum terras ; il envoie ses espions pour explorer les lieux : « Ceux-ci revinrent bientôt, dit Rorick (traduction de » M. Augustin Thierry), et rapportèrent que la Gaule était la » plus noble des régions, plantée de forêts , d’arbres fruitiers, » que c'était une terre fertile, propre à tout ce qui pett sub- » venir aux besoins des hommes. Animés par un tel récit , les » Franks prennent les armes et s'encouragent; et, pour se » venger des injures qu’ils avaient eu à souffrir des Romains, » aiguisent leurs courages et leurs épées. Ils s’excitent les uns » les autres par des défis et des moqueries à ne plus fuir devant » les Romains, mais à les exterminer. » La conquête du pays des Atrébates fut le fruit de cette nou- velle expédition qu’ils poussèrent jusqu’à la cité des Ambianes ( Amiens ). C’est après cette nouvelle invasion des Franks que le patrice Aétius, accouru des bords de la Loire , surprit les barbares près du vicus Helena. Mais cette attaque fut sans conséquence , comme le prouvent le séjour bien avéré de H'lodion et de Mer- wig à Amiens, et la découverte faite à Tournai, en 1653, du tombeau du premier de ces chefs. Le combat où figura Majorien ne serait donc, suivant toutes les vraisemblances, qu’une surprise sans conséquence , furtum belli magis quàm prælium , dit Valois , tentée par les Romains à la faveur d’une fête que célébraient leurs ennemis , peut-être une dernière victoire essayée par ces anciens maîtres du monde avant d'abandonner un pays qu'ils’étaient dès-lors impuissants à garder. Ce premier point accordé, Sidoine dit-il, ainsi qu’on l’a de tout temps répété, que l'affaire se soit passée dans le pays même des Atrébates? Nullement. H'lodion , en s’avançant de Tournai à Amiens, avait traversé ce territoire, comme nous l'avons vu. Il avait dû, pour cela, entrer par la frontière du nord et ressortir par celle du midi, Or, que dit l'istorien? D'abord que le combat ( 555 ) eut lieu près de l’une des deux frontières , quà Cloio pervaserat. Cela posé , quelle frontière? celle du nord? non : le poète eût dit invaserat ; c'était alors le mot propre; et les exigences du mètre ne le repoussaient pas. C’est donc à la frontière du midi, là par*où H'lodion était resorti , qud pervaserat, que le combat eut lieu ; et c’est aussi la qu’est situé notre Halène (1). Ainsi, nous croyons pouvoir le soutenir sans témérité , c’est aux environs du village d’Allaine près de Péronne, que les Ro- mains , sous les ordres d’Aétius et de Majorien , ont remporté sur les Franks commandés par H'lodion, la victoire célébrée par Sidoine Apollinaire (2). bu ii à à 320 PUDSRet 2e ist RSC ar CE PR eat à (x) On a découvert en 1817, près la ville de Tungres , une inscription portant ces mots : Fines Atrebatum (note communiquée à l'Académie des Inscriptions par M. de Golbéry). Nousne savons quel degré d'importance il faut attacher à ce fait qui, dans tous les cas , ne pourrait qu’appuyer nos conclusions. Mais nous trouvons un argument beaucoup plus puissant en notre faveur dans une dissertation sur l'emplacement du champ de bataille où César défit les Nerviens, publiée à Amiens en 1832 par M. de C.... L'auteur de ce mémoire a en effet démontré que le bourg de Fins (fines ), situé entre Péronne et Bapaume, et par conséquent proche d'Allaisnes , est le point où confinaient les Ambiani, les Atrebates , les Nervii et les Veromandui. Et, ce qui mérite d’être remarqué, ce même bourg présente également aujourd’hui le point de séparation des quatre départements de la Somme , du Pas-de-Calais, du Nord etde l'Aisne. (2) On pourrait objecter ici que notre argumentation ; roulant principalement sur la similitude du nom Halena comparé au mot Allaine, semblerait s’appliquer avec autant de raison à deux autres lieux de l'arrondissement de Lille, dont les noms ne diffèrent de celui d’Allaines que par de légères variantes d'orthographe: ce sont 1.0 Allennes-les-Marais où Allennes-lez-Seclin et 2.° Hallennes-lez-Haubour- din. Or, à cette objection l’on peut répondre, d’abord que ces deux lieux étaient situés dans le pays des Nerviens et non dans celui des Atrébates ; ensuite, que tous les deux se trouvaient à la frontière nord des Atrébates, et non à celle du midi, condition essentielle d'après notre diseussion. Ajoutons à cela, relativement à Hallennes-lez-Haubourdin, que nul cours d'eau ne coule dans ses environs; et quant à Allennes-lez-Seclin, son territoire, couvert à cette époque reculée de marais immenses, n'aurait pu permettre l'établissement d'aucun vicus. Combien de questions relatives à notre histoire nationale, et du genre de celle que nous venons detraiter, n’attendraient pas si long-temps leur solution, si seule- ment nous possédions Ja nomenclature de tous les bourgs, villages et hameaux de la France, avec ses variantes ct altérations connues ! (556 ) La thèse que je soutiens, je ne me le dissimule pas, doit enlever à une ville qui m'est chère, si ce n’est un de ses titres de gloire, du moins une source puissante d'intérêt aux yeux de ceux qui la regardaient comme le théâtre de la victoire de Majorien. Mais le nom d’Hesdin ne tire-t-il pas une assez haute recommandation des nombreux sièges soutenus par les deux villes qui l’ont successivement porté, principalement de celui de 1639, où une armée de trente-deux mille hommes, de trente-deux mille Français, fut tenue en échec pendant six semaines entières , sous des murs qu’elle ne put franchir que quand ils furent entièrement épuisés de munitions et de vivres (1)? Au surplus , si l'on veut, à cet égard, connaitre toute ma pensée , je dirai : Amica patria, magis amica veritas. (x) La Meilleraye , grand-maître de l'artillerie, qui avait dirigé les opérations de ee siège mémorable, considéré par l'illustre Carnot ( De la défense des places fortes, 1.re part., chap. 1.9) comme un siège modèle , reçut sur la brèche même, des mains de Louis XIII, le bâton de maréchal de France. Une autre circon- stance encore peut faire juger de l'importance que le Roi attachait à cette entre- prise : c’est le célèbre vœu de Louis XIII qu’il prononca lors de son passage par Abbeville pour se rendre à Hesdin. Voir, outre les gazettes du temps, la relation du chevalier de Ville ( Lyon, 1639 }, les mémoires déjà cités de Chastenet de Puy- ségur et ceux du baron de Sirot, etc, On peut consulter aussi les T'riomphes de Louis-le-Juste (in-fol.; Paris , 1649, imprimerie royale ); on y trouvera, relatifs ausujet, vers français et latins, plans, gravures allégoriques , etc. ; je me contente d'en extraire les vers suivants : A peine de Hesdin les murs sont renversés, Que sur l’affreux débris des bastions forcés, Tu recois le bâton de la main de ton maître, Généreux maréchal ; c’est de quoi nous ravir... L'auteur de ces vers n’est rien moins que le grand Comneille! Quandoque bonus dormitat Homerus. LETTRE A L'AUTEUR DU MÉMOIRE PRÉCÉDENT. Par M. Le Gray, membre résidant. MONSIEUR, J'ai lu avec plaisir et profit vos Considérations sur la position géographique du Vicus HELENA : recevez-en mes félicitations. Votre opinion est au moins aussi vraisemblable que celles qu’on a émises avant vous; elle est, à coup sûr, plus ingénieuse et plus logiquement établie. Est-ce à dire pour cela qu'il faille la regarder comme démontrée et tranchant tout-à-fait la difficulté? je n’oserais l’affirmer encore. Quant à moi, avant de me ranger sous le pavillon nouveau que vous déployez si habilement, souffrez, Monsieur, que je vous soumette quelques petites re- marques, parmi lesquelles il s’en trouvera, j'espère , qui ne seront pas défavorables à votre manière de voir. Nul auteur ancien, si ce n’est Sidoine Apollinaire, n’a parlé du Vicus Helena ; encore Sidoine n’en dit-il qu'un mot dans son panégyrique de Majorien. Les poètes ne font guères autorité en histoire et en géographie. Toutefois celui-ci est généralement reconnu comme assez exact dans ses descriptions. Le panégy- rique de Majorien est placé par les critiques au rang des docu- ments originaux concernant l'invasion des Francs. On n’a pas . dédaigné d’y chercher des notions sur leur manière de com- battre et même sur quelques-unes des positions qu'ils ont occupées dans la Gaule vers le milieu du cinquième siècle. Papire Masson se plaît à le citer et à le commenter dans son His- toria calamitatum Galliæ insérée parmi les Scriptores historiæ Francorum d'André Duchesne, 1, 72-127. Il ne faut pas oublier ( 558 ) d’ailleurs que Sidoine , né en 431 et mort en 482, est contem- porain des événements qu'il raconte. On peut donc s’y fier, mais avec la réserve que doivent toujours inspirer les œuvres poétiques (1). Je ne reproduirai pas ici le passage du poème où est nommé le Vicus Helena; vous l'avez fidèlement transcrit (2); mais dans le sommaire de traduction que vous en donnez, il est une expression qui tire à conséquence et que je ne puis guère laisser passer. Flumen ne signifie pas précisément une petite rivière, et il faut un peu de complaisance pour gratifier a Tortille de ce nom honorable qui a au-dessous de lui, si je ne me trompe, fluvius, fluentum, amnis, rivus, etc. Remarquez, en outre, Monsieur, que le sub tramite longo est parfaitement d’ac- cord avec l’idée que fait naître le mot flumen !tel que je le com- prends; cette longue traverse suppose une rivière large et ne semble pas s’appliquer heureusement à la Tortille, très-modeste riviérette que les Romains, comme les Francs, auraïent sans doute passée à gué, si elle s'était trouvée sur leur chemin. Ceci posé, je vous ferai bon marché de l’Hesdin du P. Mal- brancq et de ses partisans}, du Lens d’Adrien de Valois, de l'Houdain et de l’Olhain du P. Gilles Boucher. Je vous sacrifierai même l’Évin de M. Guilmot, malgré mon respect pour la mé- moire de ce vieillard si érudit et si modeste (3). A vrai dire, leurs (x) Er. Bauduin écrivait à Papire Masson : Panegyrici Sidoniani habent ali- quid rhetorum et poetarum; itaque meminerimus , antequam his utamur, cayen- dum esse ne nos ipsis decipiamur , ubi de fide historiæ quæritur, sicut et Cicero de funebribus orationibus ait. (2) Sauf quelques variantes qui ne touchent pas au point litigieux ; ainsi on lit ailleurs arcuque au lieu de arcüsque , te posito au lieu de deposito. (3) Un nouvel athlète vient encore de se présenter dans l’arène. M. Julien de Tilloloy croit reconnaître l’emplacement du Wicus Helena dans un terrain vague situé entre Arraset Albert, près de Beaucourt, terrain auquel les habitants donnent le nom de Chélène ou Chelena. Bulletin de la Soc. des antiquaires de la Picar- die LV, xzvi. (559 ) opinions diverses , fondées sur une vague similitude de noms, sont restées toutes à l’état de conjectures plus ou moins spé- cieuses. En matière de topographie ancienne, l’identité ou la ressemblance nominale fournit un argument très-plausible, très- valable , lorsqu'elle coïncide avec la convenance parfaite des situations; mais dénuée de cet appui, elle n'offre plus qu’une fausse lueur et des indications illusoires. Au surplus, monsieur , vous le savez aussi bien que moi, des noms topographiques et autres que nous ont transmis l'antiquité et même le bas-empire , il er est bien peu qui nous soient arrivés dans leur pureté primitive. Tantôt ce sont des termes d’origine celtique ou germaine , dénaturés , défigurés , méconnaissables sous la forme latine à eux imposée durant l'invasion romaine par les conquérants, et depuis par les histo- riens, les agiographes, les poètes, aux oreilles de qui les modulations latines sonnaient plus doucement que la sauvage dureté des dénominations barbares. Puis, quand notre langue romane s’est formée , nouvelles désinences et même nouvelles formes constitutives des mots. Alors les contractions abon- dèrent; notre langue romane se ressouvint un peu de son origine franque ; toutes les dénominations furent abrégées : Chlodovechus devint Clovis ou Loys; Gaugericus, Géry; Ve- dastus , Vaast ; Theodericus , Thierri; Lugdunum fut Lyon et Leyde, Laudunum , Laon, Cameracum, Cambrai, etc. Pour les noms fameux, tant de lieux que de personnes , la tradition n’a jamais pu se perdre et le doute est presqu’impossible ; mais si l'on descend jusqu'aux appellations obscures des simples bourgades et d’autres localités que l'historien n’a signalées qu'en passant , une seule fois et sans en indiquer la position précise, alors le lecteur et même le commentateur sont gran- dement embarrassés. Pour tenir le fil conducteur dans ce dédale de transmutations, il n’est guère qu'un moyen, et ce sont les chartes et diplômes ( 560 ) qui nous le fournissent. A l’aide de ces titres officiels on peut quelquefois suivre la filière d’un nom à travers les siècles et obtenir ainsi une conclusion satisfaisante. Un tel procédé m’a réussi dans plus d’une occasion , entr’autres pour établir l’em- placement d’un village qui existait au dixième siècle dans le Cambrésis et qu'un diplome de 911 nomme Gualtercurt. En descendant jusqu’à nos jours, j'ai trouvé successivement Gual- tercurt, Waltercurt, Waltercort, Wahiercort , Wahiercourt , Wiercourt, Weicourt , qui m'ont donné pour résultat incontes- table un lieu aujourd’hui inhabité, mais portant encore ce dernier nom, entre Ribécourt et Marcoing , au sud de Cambrai. J'ai essayé d’appliquer ce mode d’induction à votre Vicus Helena; mais il ne m’a point complètement réussi. Porté à croire que le village actuel d’Alène ou Allaines a fait partie des possessions de l’abbaye du Mont-Saint-Quentin, mon premier soin fut de compulser quelques anciens titres où les domaines de cette maison fussent énumérés. Malheureuse- ment l'acte de fondation n’existe pas; le plus ancien qui ait été conservé est une charte (fort suspecte d’ailleurs) où Albert Le, comte de Vermandois, confirme l’abbaye dans les biens qu’elle possède. Allaine y est nommé villa Alania (1). Une bulle, irréprochable pour l’authenticité, donnée en 1046 par Grégoire VI, renouvelle cette confirmation et donne aussi le recense- ment des biens. Le lieu en question y est encore appelé Alania (2). Le Pouillé du diocèse de Noyon emploie le terme Alaniæ au pluriel, ce qui concorde avec le mot français Allaines , mis (x) Cette charte n’est pas datée ; mais on peut la placer vers 960, Ce n’est, du reste, qu’un acte informe refait de mémoire par un moine qui confond les temps et les personnages ; mais ici l'authenticité ne fait rien à la question. (2) La bulle de Grégoire VI, aussi bien que la charte d'Adalbert, se trouve dans les Annales bénédictines de Mabillon, IL, 919. La Gallia Christiana les a reproduites , Instrum. , 359, 363. Enfin on les retrouve encore dans Colliette , Mémoires sur le Vermandois , 1, 572, 573, (561) à côté. Là se bornent les documents que j'ai eus à ma portée ; FH caractéristique ne s'y voit nulle part; maïs je dois vous signaler , monsieur, une petite circonstance qui ne laisse pas que d’être ici assez importante en ce qu’elle vient, pour ainsi dire , restituer ce H que le nom du village pourrait hien avoir porté primitivement. Le diplome d'Albert Ler place la Villa Alania super fluvium Hal (1), d'où il s'ensuit que la Tortille serait un nom tout moderne et que al serait la véritable et ancienne dénomination de cette petite rivière. Comme vous le voyez, Monsieur, cette investigation, sans avoir rien de concluant, n’est pourtant pas a sen de tout intérêt. Mais en voilà assez et trop{peut-être sur la seule question du nom. Abordons celle des convenances locales. Ici tout le pro- blème se résume dans l'interprétation de ces paroles : snif déc Qua Cloio patentes Atrebatum terras pervaserat..... Qu’a voulu dire Sidoine ? Est-ce sur la frontière nord des Atrébates , est-ce dans l’intérieur même du pays ou enfin à sa limite méridionale que Majorien a surpris les Francs au milieu des joies d’un festin nuptial? Il règne dans ce texte, convenons- en, une sorte d'ambiguité qui laisse beau jeu à tout le monde. Selon vous, Monsieur, le fait d’armes dont il s’agit n’aurait eu lieu qu'après la conquête achevée du pays des Atrébates, et vous voyez même dans le mot pervaserat une preuve que les Francs avaient dépassé alors la limite sud. J'avoue que j'hésite à vous accorder cela. Si le texte portait postquam pervaserat ou (r) Mabillon et les auteurs de la Gallia Christiana écrivent Halle. Dans Golliette, qui paraît avoir copié l’acte sur le cartulaire même du Mont-St.- Quentin , on lit Hal. 36 { 562 ) bien qua liquerat, qua egressus fuerat , je serais tout-à-fait de votre avis, mais le qua pervaserat m'embarrasse un peu; il me semble indiquer un lieu du pays des Atrébates par où Clodion (1) l'avait traversé, comme nous dirions : j'aitraversé la Flandre par Armentières , l’Artois par Bapaume, le Hainaut par Bou- chain. Allaines est évidemment sur le territoire des Viromanduens, et même à plusieurs lieues de la frontière bien connue des Atrébates (2). Si en effet c'est là que les Francs ont subi leur échec, il faut convenir que Sidoine a été bien peu précis dans sa description des lieux. Pourquoi n’a-t-il pas dit plutôt: qua Cloio Viromanduorum terras invaserat ? Ni vous ni moi ne ferons au poète l’injure de croire qu’il a employé Atrebatum comme plus commode pour le rythme. Il pouvait, à la rigueur, se tirer d'affaire avec Virmandüm. De tout ceci que conclure? Que la question, difficile , ardue, ambiguë dans ses termes, se prête par là même à plusieurs hypo- thèses et par là aussi se refusera peut-être toujours à une solution définitive. Quoi qu’il en soit, Monsieur, je me plais à le répéter, nul ne l’a approfondie autant que vous , et ne l’a traitée avec une sagacité plus consciencieuse, avec une érudition plus solide et un amour pius sincère de la vérité. (x) A propos de Clodion , il s’est glissé une erreur dans la Dissertation; ce n’est point le tombeau de ce chef Franc qu'on a retrouvé à Tournai en 1653 , mais bien celui de Childéric, père de Clovis. Quant à Clodion, sa sépulture est restée in- connue, bien qu’une tradition vulgaire la mette dans une des cryptes de la place d'armes de Cambrai. (2) Les limites du diocèse d'Arras au moyen-âge peuvent être considérées comme celles du territoire des Atrébates ; et les Viromanduens devaient comprendre toute la circonscription du diocèse de Noyon. Ces démarcations des anciens dio- cèses sont les guides les plus sûrs pour retrouver la trace et l'étendue des pagi primitifs. Sous ce rapport Ile village de Fins pourrait bien avoir tiré son nom de lines, comme l’a remarqué Colliette ct après lui M. de Cayrol, mon honorable adversaire dans Ja question du champ de bataille des Nerviens. ( 563.) OBSERVATIONS SUR LA LETTRE DE M. LE GLAY. En exprimant ici combien je me trouve honoré du jugement favorable porté sur ma dissertation par un homme aussi compé- tent que M. Le Glay, je demanderai à notre savant confrère la permission de répondre un mot à son objection relative au vers Flumenque simul sub tramite longo. Sans même réclamer en faveur de Sidoine les concessions assez larges que que l’on ne refuse jamais aux poètes en fait de synonymie, nous trouvons d’abord une preuve suffisante (pour nous en tenir à celle-là) que le mot flumen n’a point l'honorable signification que lui prête un peu généreusement M, Le Glay, dans l’application qu'Hadrien de Valois , historien prosateur , en fait à la Canche dans le passage que j'ai rapporté. Je puis atiester à M. Le Glay, s’il ne connaît pas cette rivière, que ce n’est aussi qu’une bien modeste riviérette. En second lieu, je ne pense pas que l’objection tirée du tramite longo soit applicable à un terrain marécageux tel que l'est incontestablement celui d'Halène, à une localité telle que celle dont j'ai reproduit une description que tout me porte à croire conforme à la vérité. Le pont de Poissy me paraît pou- voir donner une idée assez exacte, quoique peut-être en grand, de ce que devait être le pont d'Halène. Les expressions pugna- bat ponte sub ipso démontrent d’ailleurs avec évidence qu’il s’agit d’un pont dont la longueur dépassait de beaucoup la lar- geur du courant. Quant au mot Alania, il a dû, comme tous les noms propres officiels composés à la même époque (si l’on peut appliquer ici cette expression ), reproduire exactement , sauf une termi- naison latine , la prononciation vulgaire. Or, c’est également ( 564 } un fait qui sera attesté par tous les Picards, que le prénom Hélène est constamment prononcé Halène par les habitants de la campagne; et il me paraît vraisemblable que cette pronon- ciation, qui est un des traits caractéristiques de l’idiôme picard, doit remonter à une haute antiquité. J'ajouterai, relativement à l'Æ du nom en question, une remarque assez importante qui vient à l'appui de celle déjà fournie à ma défense par l’honorable impartialité de M. Le Glay, c’est que le mot Ha} se lit encore sur la carte du gouvernement de Péronne gravée en 1636 par Tassin , géographe du roi, et qu'ici c’est bien au village même qu’il s’applique : car nul autre nom ne se lit entre Péronne et Mont-St.-Quentin , et nul cou- rant n’y est indiqué. Je terminerai ici ces observations , mais non sans remercier notre honorable confrère de m'avoir signalé l’erreur que j'ai commise relativement au tombeau de Clodion, et que je me fais un devoir de reconnaître. ( 565 ) SUPPLEMENT. LNDUSTRLIE MANUrPAGCGRURIÈRES, DE L'INCRUSTATION DES CHAUDIÈRES A VAPEUR. PROCÉDÉ NOUVEAU POUR EMPÈCHER L’ADHÉRENCE DES DÉPÔTS CALCAIRES. Par M. Fréd. Kuazmanwn, membre résidant, Le problème à la solution duquel je consacre ces lignes est d’un haut intérêti pour l’industrie manufacturière; c’est un problème dont la solution peut exercer une influence considé- rable sur la propagation de l’emploi des moteurs à vapeur. Les croûtes qui s’attachent aux parois intérieures des chau- dières présentent des inconvénients de plus d’une espèce ; en empêchant le contact immédiat du liquide avec le métal , elles portent obstacle à une bonne utilisation de la chaleur du foyer et donnent lieu fréquemment à l’altération des chaudières dans les parties les plus rapprochées du foyer, et dont la température peut s'élever au point de permettre la combustion du métal ou du moins la dislocation des joints de la tôle. Elles donnent lieu à un autre inconvénient non moins grave , et celui-là est de nature à appeler, sur les recherches qui tendent à éviter leur formation et leur adhérence , l’atten- tion des philanthropes et des gouvernements eux-mêmes, c’est le danger d’explosion. Lorsque , par quelque temps de travail, des croûtes assez épaisses se sont formées au fond des chaudières, et que par suite de la rupture de ces croûtes, déterminée par la grande dilatation du métal où elles étaient adhérentes, le liquide est tout-à-coup mis en contact avec des parties de métal chauffées ( 566 ) à une température excessive, il se forme subitement une masse de vapeur telle, qu’elle agit sur la chaudière comme le ferait. un violent coup de marteau , et peut en déterminer l'explosion malgré l’existence des appareils;de sûreté. Plusieurs procédés plus ou moins efficaces ont été successi- vement proposés pour s'opposer à ces incrustations ou en diminuer l’adhérence. Dans ces derniers temps , l'académie des sciences , en décernant un prix Monthyon à l’auteur de l’appli- cation de l’argile , a donné la mesure de l'intérêt général qui s'attache à cette question. Je crois donc faire une chose utile aux propriétaires d’appareils à vapeur en publiant quelques observations nouvelles et en indiquant un procédé qui me paraît résoudre, dans la plupart des circonstances, le problème que je me suis proposé. Jusqu’alors on avait en quelque sorte attendu du hasard l'indication du remède aux inconvénients signalés ; j'ai cru que l'on y arriverait plus sûrement en analysant les causes et les circonstances de la formation des croûtes des chaudières à vapeur , et en appelant à son aide quelques notions élémentaires de la science. A l'exception des rares circonstances où l’on peut faire usage, pour l'alimentation des chaudières à vapeur , de l’eau de pluie ou de l’eau provenant de la condensation de la vapeur, la vaporisation de grandes masses d’eau doit nécessairement donner lieu à des dépôts dont la quantité doit varier suivant la nature de l’eau de rivière ou de source qui a été employée. Ces dépôts consistent principalement en carbonate et en sulfate de chaux. Le carbonate de chaux était dissous dans l’eau en faveur d'un peu d'acide carbonique libre qui s’en échappe lentement pendant l’ébullition du liquide, aussi le carbonate se dépose-t-il en présentant des dispositions cristallines donnant de la consis- tance aux croûtes. Le sulfate de chaux se dépose également avec lenteur au fur ét à mesure que l'eau se vaporise, et sa cristallisa- (567 ) tion est très-apparente. Je considère la cristallisation de ces pro- duits comme la cause essentielle de la solidification des croûtes des chaudières, et je tiens pour constant que si l’eau des généra- teurs pouvait être maintenue continuellement dans un état de grande agitation, l’on s'opposerait à la cristallisation et par conséquent à la formation de tout dépôt dur et adhérent. Ce qui vient confirmer celte opinion, c’est que j'ai observé que les générateurs qui travaillent jour et nuit ne s’incrustent pas si facilement, proportionnellement à la quantité d’eau vapo- risée , que ceux qui chôment la nuit. Les procédés employés jusqu'ici pour s’opposer à la forma- tion des croûtes agissent mécaniquement; les uns, tels que ceux fondés sur l’emploi de la pomme de terre et en général des matières amilacées, gommeuses ou sucrées, en donnant une certaine viscosité au liquide, portent un léger obstacle à la cristallisation des sels calcaires. L’interposition de l’argile entre les molécules cristallines peut aussi en diminuer l’adhé- sion et la consistance, mais les résultats de ces applications diverses sont incomplets, et l’emploi de l'argile présente en outre l'inconvénient d'augmenter encore les résidus solides que laisse la vaporisation; cette argile est souvent entraînée , lors des projections d’eau, dans les conduits de vapeur , et. peut empêcher le jeu des robinets. L’un des procédés où l’action mécanique est le mieux utilisée est celui qui consiste à intro- duire dans les chaudières des cassons de verre, des décou- ‘pures de tôle ou autres corps pesants et anguleux, dont le frottement contre les. parois des chaudières empêche l’adhé- * sion des dépôts partout où ces corps peuvent exercer ce frot- tement (1). (x) Un brevet d'invention a. été pris récemment par MM. Néron et Kurtz pour l'emploi des matières .colorantes dans le but de prévenir l’incrustation des ( 568 ) Persuadé que le but proposé ne sera complètement atteint qu’en rendant toute cristallisation impossible, j'ai cherché le remède aux inconvénients signalés dans un autre ordre d'idées. J'ai abandonné les moyens mécaniques de s’opposer à la cristal- lisation des sels calcaires, et j'ai eu recours à leur décompo- sition ou à leur précipitation confuse dès l’entrée des eaux d'alimentation dans les chaudières. Je me suis servi à cet effet des carbonates ae que j'introduis dans les chaudières en quantité suffisante pour con- vertir le sulfate de chaux des eaux en carbonate, et pour enlever au carbonate de chaux dissous par un excès d’acide carbonique l’acide qui lui sert de dissolvant. Lorsque les eaux contiennent du sulfate de chaux, la quan- tité de carbonate alcalin nécessaire est proportionnelle à la quantité de sel séléniteux que contient l’eau et à la masse d’eau chaudières à vapeur. D'après différents rapports qui ont été faits sur cette appli- cation il paraît qu’elle donne des résultats satisfaisants. Ces résultats ne peuvent être dus qu’à la formation de laques de chaux qui, n’affectant aucune cristallisation, ne donnent lieu à aucune adhérence, Si mon explication est vraie, des résultats tout aussi complets seront obtenus par l'emploi des écorces d'arbres qui con- tiennent du tannin ou de toute autre matière formant des combinaisons insolubles avec les sels de chaux au moment de leur solidification. Voici toutefois ce qu’on lit dans le compte-rendu de la séance générale du 23 décembre 1840 de la Société industrielle de Mulhouse ( Moniteur industriel , 7 janvier 1841) : « M. John-H. Smith, de Londres, croit devoir donner avis à la Société que le procédé de MM. Néron et Kurtz pour prévenir l’incrustation des chaudières à vapeur était connu et pratiqué en Angleterre bien long-temps avant que ces messieurs se fussent fait patenter pour cet objet; mais qu’on a dû y renoncer après en avoir reconnu les inconvénients. Il résulte des renseignements fournis par M. Smith qu'un autre procédé est employé avec plus de succès. Ce procédé consiste à couvrir presqu’en entier la partie inférieure des bouilleurs qui se trouve exposée à l’action immédiate du feu de rognures de fer-blanc, de tôle ou de zinc, que l’on découpe par fragments anguleux. Ces rognures ainsi déposées jouent avec facilité et se trouvent sans cesse en mouvement par l’ébullition de l’eau; de cette manière elles préservent complètement la chaudière de toute incrus- tation. » | 569 ) qu'il s'agit de vaporiser ; ei pour les eaux très-chargées de cette matière saline, la quantité de sel alcalin nécessaire devient assez considérable, mais par contre les dangers d’incrustation, si l’on n’a pas recours à un moyen de préservation, se pro- duisent à un plus haut degré et plus fréquemment. Et en suppo- sant même que tout le sulfate de chaux ne füt pas décomposé , la craie formée agirait d’une manière efficace par une action mécanique analogue à celle qu’exerce l'argile. La seule circonstance où l'application du sel alcalin de po- tasse ou de soude deviendrait onéreuse, c’est celle où l’eau, en outre du sulfate de chaux, contiendrait une grande quantité de chlorure de calcium ou de magnésium dont la décomposition s’effectuerait également et augmenterait la quantité du dépôt terreux. La condition la plus favorable à l'emploi des carbonates alca- lins est celle où l’eau est plus particulièrement chargée de carbo- nate de chaux ou de carbonate de fer dissous par un excès d’acide carbonique , et c’est heureusement celle qui se présente le plus fréquemment dans l’alimentation des chaudières à vapeur. Dans ces cas une réaction chimique assez remarquable se produit et permet la précipitation d’une grande quantité de carbonate de chaux non cristallin et par conséquent non adhérent, avec une très-petite quantité de carbonate alcalin. En introduisant dans un générateur un peu de carbonate de potasse ou de soude, le carbonate de chaux est précipité aussitôt et le carbonate de po- tasse ou de soude passe à l’état de sesqui-carbonate puis de bi-carbonate. Mais sous l'influence de la chaleur ce dernier sel se décompose et se trouve ramené à l’état de sesqui-carbonate. Aussitôt que , pendant le travailde la chaudière , de nouvelle eau d'alimentation y est injectée , cette eau laisse précipiter confu- sément son carbonate de chaux; l’excès d’acide carbonique se trouvant saisi par le sesqui-carbonate alcalin qui, devenu bi- carbonate, le laisse à son tour échapper lentement pendant (570) l'ébullition du liquide pour agir par précipitation sur une nouvelle quantité de carbonate de chaux dissous, en faveur de l'acide carbonique. C’est ainsi que je crois pouvoir rendre compte de la propriété que possède le carbonate de potasse ou de soude de déterminer la précipitation confuse d’une très- grande quantité de carbonate de chaux. Par une expérience de plus d’un an j'ai reconnu dans mes usines la grande efficacité de ce procédé, et mes résultats ont été confirmés par des essais faits par M. Hallette, à Arras. Le carbonate de chaux tel qu’il s’extrait des chaudières après un mois ou six semaines de travail est à l’état d’une division extrême; aucune adhérence ne se remarque; celle des an- ciennes croutes de chaudières est même détruite. Pour obtenir ces résultats avec une eau chargée de beaucoup de carbonate de chaux, je fais usage de 100 à 150 grammes de sel de soude à 80° alcalimétriques par force de cheval et par mois de travail. Cette quantité devrait être plus considérable s’il s’agissait de déter- miuer la décomposition du sulfate de chaux , maïs dans ces der- nier cas encore mon procédé me paraît utilement applicable. Pour l’eau de mer, oùil se forme des dépôts séléniteux avant la cristallisation du sel marin, il me paraît préférable d’avoir recours aux moyens mécaniques; si l’on voulait opérer par dé- composition, comme cette eau contient une plus grande quantité de chlorures calcaires et magnésiens que de sulfate de chaux et de sulfate de soude, il serait préférable d'introduire dans les chaudières du chlorure de barium que de faire usage de carbo- nates alcalins. Ce chlorure pourrait être fabriqué assez écono- miquement s’il trouvait un emploi de quelque importance. Je n’ai toutefois aucun résultat d'expérience à présenter à l’appui de cette dernière application, dont la question d'économie peut en grande partie décider du mérite. (571 ) GP RENDENT CRISTAUX DE SULFATE DE PLOMB ARTIFICIEL , OBTENUS DANS LA FABRICATION DE L'ACIDE SULFURIQUE, Par M. Fréd. KucHManN, membre résidant, Le sulfate de plomb forme une espèce minérale à laquelle on a donné le nom d’Anglesite, d’Anglesea où on l’a trouvé en premier lieu. Selon M. Beudant (1), ses cristaux présentent des octaèdres à base rectangle plus ou moins modifiés , qui peuvent être dérivés d’un prisme droit rhomboïdal de 1030 42’ et 760 18’, ou bien, en retournant les cristaux, d’un prisme droit rhom- boïdal de 101° 12’ et 78° 48”. Sa pesanteur spécifique est 6,23 à 6,31 ; c’est une matière accidentelle des gîtes de sulfure de plomb et des minerais de cuivre. Le sulfate de plomb artificiel n’a été obtenu jusqu'ici qu’à l’état d’une poudre blanche sans apparence cristalline, soit que ce produit eût été préparé par l’action de l’acide sulfurique concentré sur le plomb ou son oxide, soit que sa formation eût eu lieu par la décomposition d’un sel de plomb dissous dans l’eau au moyen de l'acide sulfurique ou d’un sulfate soluble. J'ai eu occasion d’observer dans ces derniers temps la forma- tion artificielle du sulfate de plomb cristallisé. Voici dans quelles circonstances : Dans le but d'obtenir une condensation plus complète de l'acide sulfurique formé dans des chambres de plomb, j'ai fait circuler au sortir des chambres dans de grandes caisses en plomb les vapeurs formées d’un mélange d'acide sulfurique , (1) Beudant, Traité de minéralogie, vol, IE, p: 459. (572) d’acide hyponitrique et d’eau. Par suite de la condensation préalable de la plus grande partie de l’acide sulfurique, l’acide hyponitrique dominait dans ce mélange et devait par consé- quent , en présence de la vapeur d’eau , donner naïssance à une grande quantité d’acide nitrique. C’est sous l’influence de ces vapeurs corrosives que le plomb des caisses de condensation s’est recouvert, par un contact de quelques jours seulement, d’une couche assez épaisse de sulfate de plomb parfaitement cristallisé en aiguilles et paillettes d’un aspect soyeux analogue à celui des cristaux de chlorure de plomb. La forme de ces cristaux est assez difficile à constater ; elle paraît se rapprocher de celle du sulfate naturel; on ÿy remarque des prismes terminés par des pyramides et des tables rhom- boïdales superposées en retraite les unes des autres ; le sel est anhydre et il constitue un sulfate neutre parfaitement pur sans qu'il soit retenu aucun élément nitreux. Sa pesanteur spécifique est de 6,061 à 6,086. La formation du sulfate de plomb cristallisé sous l'influence des vapeurs nitreuses des chambres de plomb presqu’entièrement dépouillées d'acide sulfurique est siprompte et si abondante que j'ai dû renoncer à utiliser ce complément de moyens de condensation et y suppléer par une autre voie. La conséquence pratique des faits observés, c’est que la conservation des chambres de plomb dans la fabrication de l'acide sulfurique ne peut avoir lieu qu'’autant qu’en présence des vapeurs nitreuses il se trouve toujours un assez grand excès d'acide sulfurique (1). (1) M. Delezenne , qui a examiné ces cristaux au microscope polarisant , a con- staté qu'ils n'étaient pas bi-refringents, et que, par conséquent, ils pouvaient dériver d’un octaèdre régulier. BOTANIQUE NOTICE SUR PLUSIEURS PLANTES CRYPTOGAMES _NOUVELLEMENT DÉCOU— VERTES EN FRANCE, ET QUI VONT PARAÎTRE, EN NATURE, DANS LA COLLECTION PUBLIÉE PAR L'AUTEUR, J.-B.-H.-J. DEsmaziÈREs, Membre résidant. Séance du 4 septembre 1840, HYPHOMYCETES. HELMINTHOSPORIUM PYRORUM, Lib. Crypt. Arden.— Desmaz., PI. Crypt. Fasc. XXII. Nous avons observé plusieurs fois cette espèce, en automne, sur les deux faces des feuilles du Poirier. Elle y forme de petites taches , souvent orbiculaires, d’un brun olivâtre. Ses filaments sont simples, courts et comme noueux, ou paraissant marqués des places où étaient attachées les sporidies. Celles-ci sont _ovales-oblongues, presque terminées en pointe , et contiennent deux à quatre sporules globuleuses , très-petites. La longueur des sporidies n’excède pas ‘/;, de millimètre, et leur couleur olive est plus claire que celle des filaments. CONIOMYCETES. SPORIDESMIUM FOLIICOLUM , Desmaz. , PI. Crypt. Fasc. XXII. Acervulis hypogenis, approximatis, distinctis, punctiformibus, demum effusis. Sporidiis atris, (574 ) semi-opacis, sessilibus , majusculis, oblongis, ovoideis vel globosis, transversaliter septatis et longitudinaliter cellulosis. Habitat in foliis Quercus. Ce Sporidesmium se remarque à la face inférieure des feuilles mourantes du chêne encore attachées à l'arbre; il naît sous l'épiderme et se montre au-dehors sous l’apparence de tuber- cules noirs, extraordinairement petits, qui, par leur rappro- chement , forment sur toute la surface de la feuille plusieurs taches d’un noir mat, plus ou moins grandes et de figures diverses. Les tubercules sont formés par l’agglomération de sporidies sessiles, semi - opaques , oblongues , pyriformes , ovoïdes ou globuleuses. Il en est qui ont ‘/;, de millim. et d’autres qui n’atteignent pas la moitié de cette dimension. Mais quelles que soient leur grosseur et leur forme , elles sont toutes divisées transversalement par une , deux, trois et même quatre cloisons formant des loges ou cellules presque toujours divisées, elles-mêmes, par des cloisons perpendiculaires plus ou moins nombreuses. Il résulte de cette organisation que la sporidie paraît formée d’un assez grand nombre de cellules irrégulières, réunies les unes contre les autres. Nous en avons compté jusqu'à 12 et 15 dans les plus fortes sporidies. Observation. On remarque presque toujours avec cette Co- niomycète, des taches d’un gris blanchâtre, composées d’une sorte de duvet pulvérulent : quoique nous n’ayons pu pénétrer dans l’organisation de cette production, et que nous ignorions même sa nature , nous pensons qu’elle n’appartient aucunement à notre Sporidesmium. AFGERITA PERPUSILLA , Nob. Candida, minutissima, conferta, granuliformis, globosa vel ovoidea. Sporulis hyalinis , inæqua- (575) libus, globosis, ovoideis, pyriformibus vel difformibus. Habitat ad ligna putrida. Cet Égérite ne peut être bien distingué qu’à la loupe : C’est à peine si ses plus gros péridium ont */ç de millimètre ; la plupart d’entr’eux sont encore beaucoup plus petits. Ils sont presque globuleux ou ovoïdes, d’un blanc de neige, ramassés mais distincts. La grosseur des sporules varie de ‘/59 à ‘/100 de millimètre environ. Elles sont complètement hyalines , sphé- riques , ovoïdes, pyriformes ou plutôt munies d’un petit prolon- gement qui les fait paraître comme pédicellées. Ce prolongement est quelquefois courbé de manière à rendre la sporule presque difforme. Nous avons observé cette espèce sur de vieilles poutres exposées à l'humidité. HYMENOMYCETES. MiTRULA GUCULLATA, var. a. Abietis, Fr. Epic. — Desmaz., PI. Crypt. Fasc. XXII. Elvella cucullata, Batsch. Elench. — Clavaria ferruginea , Sow. Engl. Fung. — Mitrula Heyderi, Pers. Disp. Horn. FI. dan. — Leotia mitrula , Pers. Syn. fung., Icon. pict. et Myc. eur. — Grev. Scott. crypt. fl. — Mitrula Heyderia Abietis, Fr. Syst. myc. — Geoglossum cucullatum, a, Fr. Elench. — Berk. Brit. fung. Dans toute la longue synonymie que nous venons d'exposer, on ne trouve pas cités les auteurs de Flores de France; c’est qu’en effet, le joli petit champignon que nous allons publier, en nature, dans notre collection cryptogamique, n’avait pas encore été trouvé dans le royaume. Nous l'avons observé, aux environs de Douai , en automne, dans des plantations de Sapins, et M. ROBERGE » dont les connaissances égalent le zèle, l'a aussi recueilli près de Caen , sur les feuilles du même arbre, tombées (576) à terre, et même sur de très-petits rameaux mélés à ces feuilles. Quel que soit son support, il naît en groupes peu serrés. Son pédicelle, de couleur brune tirant sur celle de la canelle, est courbé et souvent rampant à sa base. Il adhère aux feuilles par des filaments, en duvet laineux et jaunâtre , s’élevant quelquefois jusqu'à la moitié et même aux deux tiers de sa hauteur, qui varie de 5 à 15 millimètres. Il n’est pas rare de trouver ces pédicelles accolés deux à deux par leur base. Le chapeau est charnu, conique, ovoide ou un peu arrondi, réfléchi en ses bords qui entourent très-étroitement le pédicelle, et quelquefois marqué d’un sillon. Il a ordinairement 5 à 7 millimètres de hauteur, sur trois millimètres environ de largeur; sa couleur est un peu plus pâle que celle du pédicelle, c’est-à- dire canelle tirant sur le jaune. Les thèques sont linéaires, de ‘/,5 de millimètre de longueur, et contiennent des sporidies oblongues, étroites, arquées, qui n’ont pas plus de */s, de milli- mètre de longueur. D’après ce caractère des sporidies, nous déclarons comme fautive la figure 3 de la table 81 du scottish cryptogamic Flora, où sont représentées des sporidies globu- leuses. Peziza caricis , Desmaz. PI. Crypt. Fasc. XXII Sparsa , stipitata , minutissima , extus griseo- tomentosa , globosa , humida , expansa , hemi- sphærica ; pisco planiusculo subaurantiaco. Habitat in foliis Caricis. Vere. Cette jolie petite Pézize appartient à la série des Lachnea (Dasyscyphe stipitatæ) du Systema mycologicum. Elle croît éparse sur les feuilles sèches des Carex, quelquefois sur leur face supérieure , quelquefois et même plus abondamment sur leur face inférieure. Son pédicelle, qui n’a pas plus de ‘/, de milli- mètre de longueur, est grèle et couvert d’un duvet d'un blanc grisâtre. La cupule, presque globuleuse quand la plante est A1) sèche, a exactement la forme d'une coupe lorsqu'elle est humide ; elle est aussi couverte à l'extérieur de petits poils semblables à ceux du pédicelle ; son disque est d’un beau jaune d’or foncé et n’a pas, dans son plus grand développement, plus d'un demi-millimètre de diamètre. PezizA VENUSTULA , Nob. Desmaz. PI. Crypt. Fasc. XXII. Sessilis, gregaria, superfcialis, minutissima, globoso — applanata, tomentosa, nivea ; sicca subclausa , humida disco aperto albo. Habitat in ramis exsiccatis Aceris negundinis. Cette espèce se trouve , en automne, sur les branches et les rameaux secs de {’Acer negundo. Ses cupules, qui n’ont pas plus d’un quart de millimètre, sont superficielles, agglomérées, sessiles, recouvertes par un duvet serré d’un blanc de neige. - Elles ne s'ouvrent que lorsqu'elles sont humides, et laissent voir alors un disque blanc ; leur forme est ordinairement globu- leuse , un-peu aplatie, mais lorsqu'elles sont très-rapprochées elles se compriment et deviennent anguleuses. De toutes les Pézizes appartenant à la section des Dasyscyphæ sessiles , les Peziza punctiformis,Fr., et Villosa, Pers., sont les seules espèces avec lesquelles le petit Fungus qui nous occupe peut être comparé : il diffère de la première, qui se développe sur les feuilles pourries , non seulement par cet habitat, mais encore en ce qu'il n’est pas aussi fugace et qu'il ne reste pas fermé dans les temps humides, et de la seconde, aussi par l'habitat , par ses cupules un peu plus petites , constamment aggrégées et parfaitement sessiles , tandis que l’on observe un rudiment de pédicelle dans le Peziza villosa. Mademoiselle Libert a publié un Peziza Aspidit qui a encore quelque rapport avec notre espèce , mais la plante ardennoïse est beaucoup plus petite, très-éparse et se développe sur.les feuilles de l’Aspidium aculeatum. 37 (578 ) PYRENOMYCETES. DePAZEA PETROSELINI, Desmaz. PI. Crypt. Epiphylla. Maculis rotundatis vel indeterminatis, albicantibus. Peritheciis sparsis, punctifor- mibus, fusco-nigris. Ascellis linearibus, ‘/,: millimetro longis ; sporulis 7—10 , globosis, opacis. Habitat in foliis languescentibus Apii Petro- selini. Cette espèce se trouve en été, dans nos jardins , à la face supérieure des feuilles languissantes du Persil. Elle est encore à ajouter à la Flore française. ASTEROMA LONICERÆ , Desmaz. PI. Crypt. Fasc. XXII. Epiphylla, atra, rotunda, maculæformis, fibrillis distinctis in ambitu radiatis ; cellulis minu- tissimis centralibus. Habitat in foliis emortuis Lonicere. Ses taches, d’un noir mat, sont orbiculaires , de 3 à 5 milli- mètres de diamètre , éparses à la face supérieure des feuilles mortes et tombées des Lonicera; elles offrent au centre de très-petites cellules peu visibles à la loupe, et sur les bords des fibrilles rayonnantes qui, par leur nodulosité , semblent porter elles-mêmes des cellules peu développées. L’Asteroma Cratægi ( Actinonema , Pers.) est celui qui, quoique distinct , ressemble le plus à notre espèce. Doramea RoBerGEt , Desmaz. PI. Crypt. Fasc. XXII. Epiphylla, globulosa, minutissima, approximata, nigra, opaca , pilosa. Habitat ad folia viva Geranii. Cette espèce se développe à la face supérieure des feuilles ( 579") vivantes ou mourantes du Geranium rotundifolium. Elle a été trouvée, en décembre 1839, dans les champs ombragés des environs de Caen, par M. ROBERGE, à qui nous la dédions. Il ne faut pas la confondre avec le Dothidea Geranii, ou avec le Dothidea Robertiani. Par ses réceptacles ou cellules simples , épiphylles et hérissés de poils noirs , elle a de grands rapports avec le Dothidea Chætomium, et surtout avecle Dothidea Poten- tillæ : elle se distingue principalement du premier par l'extrême petitesse de ses loges, et du second par leur disposition en petits groupes , quoiqu’elles soient encore assez écartées entre- elles. Ces groupes sont répandus sur toute la surface de la feuille. Nous avons remarqué que les sporidies, qui sont presque pyriformes et biloculaires dans l’une comme dans l’autre espèce , sont un peu plus alongées dans le Dothidea Potentillæ. PHACIDIUM MEDICAGINIS, Lib. Crypt. Ard. — Desmaz , PI. Crypt. Cette espèce intéressante et nouvelle pour la Flore française , se développe , en automne, sur la face supérieure des feuilles mourantes des Medicago sativa et Willdenovii. Elle offre de petites taches brunes et orbiculaires au centre desquelles se trouve un seul périthécium brun , qui n’a pas plus d’un demi- millimètre de grosseur, et qui s’ouvre en trois ou quatre valves. Son disque est plane , assez pâle ; ses thèques sont en massue , elles ont ‘/,; de millimètre de longueur environ , et renferment 6 à 8 sporidies hyalines et ovoïdes, qui n’ont pas plus de '/., de millimètre de diamètre. | fl mé ; VITE 94, M ui à TE] 10 AUX yvs} bot " Nes pb tas pe, aphulqo dis ae. 10e ébas1s al 2 ofts. .. #tioN dioq De Bobo sfoars 1yoré ce j'ét PÉRET TN me vb judo diet D noiliroqait ALU bi Se ère ROSE 4? à at a 36730 p PTS a GILLES | “saison “sbts M MRC rise s: jt era Les hf puci aGù 9% 4h se, “alert. és. su: guise [PE Le: 048 No Nav? PSM ANT KMrrs PORT, (581) D OUVRAGES OFFERTS PAR DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. BERKELEY. — Extracts from the annals of natural history. BOTTIN. — Compte-rendu à la Société royale et centrale d’agricul- ture du premier volume des Mémoires de la Société d’agricul- ture de l'arrondissement de Saint-Omer. BOUILLET. — Tablettes historiques de l'Auvergne, comprenant les départements du Puy-de-Dôme et du Cantal. Clermont-Ferrand, 1840. BRAVAIS. — Sur l'équilibre des corps flottants. Thèse de méca- nique. Paris, 1840. BRESSON. — Annuaire des sociétés par actions. 2.° année , 1840. BRONGNIART (Alexandre). — Premier mémoire sur les Kaolins ou argiles à porcelaine, sur la nature, le gisement , l’origine et l'emploi de cette sorte d'argile. Paris, 1830 , in-4.° CLEMENT (Mume), née Hémery. — Retour de la domination espa- gnole à Cambrai. Siége de 1595 par le comte de Fuentes. Mémo- rial journalier de ce qui est arrivé tant dans la ville qu’au dehors. Manuscrit inédit d'un moine de l’abbaye du Saint- Sépulere. Cambrai, 1840. — Essai sur l'éducation des femmes, Cambrai, 1840. DELCROIX. — La vallée des Géraniums (hommage à Napoléon). DESMYTTÈRE. — Précis élémentaire de la saignée et de la vaccine, par Deschamps ; et Précis élémentaire de botanique médicale et. de pharmacologie, par Desmyttère. Paris, 1837. — Tableaux synoptiques d'histoire naturelle médicale ( règne organique) ou végétaux et animaux envisagés sous les rapports physique , ( 582 ) pharmacologique, chimique et thérapeutique . avec près de 600 figures représentant les caractères des familles. Paris, 1830. DESRUELLES. — Nouvelle doctrine des maladies vénériennes. Lettres écrites du Val-de-Grâce à M. le docteur D*** sur les maladies vénériennes et sur le traitement qui leur convient, d’après l'observation et l'expérimentation pratique. DOURLEN. — A M. le docteur Lefébure, secrétaire-général du Comité central de vaccine du département du Nord. Lille, 1840. DU VERNOY. — Note sur deux bulbes artériels faisant les fonctions de cœurs accessoires, qui se voient dans les artères innominées de la Chimère arctique. 1837. — Fragments sur les organes de la respiration dans les animaux vertébrés. 1839. — Du méca- nisme de la respiration dans les poissons. 1839. — Lecons sur l’histoire naturelle des corps organisés , professées au Collège de France. Premïer fascicule, comprenant une esquisse des der- niers progrès de la science et de son état actuel. Paris, 1839. — Du foie des animaux sans vertèbres, en général, et particu- lièrement sur celui des crustacés. — Résumé sur le fluide nourri-— cier, ses réservoirs et son mouvement dans tout le règne animal. GIRARDIN. — Chimie agricole. Premier mémoire sur la pomme de terre ( classification, convenance du butagé, détermination des meillèures variétés à cultiver dans chaque espèce de sol, ana- lyse), par Girardin et Dubreuit fils. Rouen, 1839. — Essai chimique et technologique sur le Polygonum lénélorium, par Girardin et Preisser. Rouen, 1840. LEGLAY. — Maximilien 1, empereur d'Allemagne, et Marguerite d'Autriche, sa fille, gouvernante des Pays-Bas. Esquisses bio- graphiques. Paris, 1830. — Discours prononcé à la distribution des prix de l'Institution départementale des sourds-muets, à Lille, en 1640. LEGRAND, — De Lille à Saardam. Extrait du carnet d'un voyageur en Hollande. { 583) LEJEUNE. — Remarques critiques sur le Mémoire de Courtois inséré dans les Actes de l’académie des Curieux de la nature, sous le titre de Commentarius in Remberti Dodonæi Pempta- des. 1836. LELEWEL. — Revue numismatique. LESTIBOUDOIS ( Thém. ). — Question des sucres. Opinion de M. Lestiboudois, député du Nord. Paris, 1840. MALINGIÉ-NOUEL. — Discours prononcé à la séance publique annuelle de la Société d'agriculture de Loir-et-Cher, le 30 août 1340. MALLET (C.). — Discours de réception à l'Académie de Rouen. 1839. | MÉRAT. — Maladies des végétaux. 1839. — Deuxième note sur la culture du thé en grand , en pleine terre, en France. 1839. — Notice sur les ravages que fait dans les rameaux les plus tendres des rosiers une fausse chenille ou larve d’une espèce de mouche à scie. — Notice rur une Hépatique regardée comme l'individu mâle du Marchantia conica, L. Paris, 1840. — Géographie des plantes, 1840. PHILIPPAR. — Notice sur le madi ou madia oléifère ( Madia sativa) considéré comme plante oléagineuse. 1840. — Rapport à la Société royale d'agriculture et des arts sur l’état de l’horti- culture et particulièrement sur la situation des pépinières frui- tières et forestières, et sur celle des cultures légumières dans le département de Seine-et-Oise. — Notice sur quelques outils, instruments et machines employés en culture. 1840. PICARD. — Note sur la culture du Polygonum tinctorium et sur l'extraction de l’indigo produit par cette plante. Abbeville , 1839. — Rapport sur la culture du Polygonum tinctoriwm et l'extraction de l’indigo. Abbeville , 1840. RODET. — De la ferrure sous le point de vue de l'hygiène, ou de son influence sur la conservation tant des animaux que de leur aptitude au travail, suivie des moyens d'agir sur la corne, dans ( 584 ) l'intention d'entretenir ou de rétablir les bonnes qualités des pieds des animaux. Paris, 1841. VILLENEUVE-TRANS (le Marquis de). — Notice sur les tombes de Charles-le-Téméraire et de Marie de Bourgogne. Nancy, 1840. OUVRAGES OFFERTS PAR DES ÉTRANGERS. L) AUZOUX. — Lecons élémentaires d'anatomie et de physiologie, ou description succincte des phénomènes physiques de la vie, dans l'homme et les différentes classes d'animaux, à l’aide de l’ana- tomie clastique. Paris, 1839. BLOCQUEL. — Traité de météorologie ou physique du, globe, par Garnier. Paris et Lille, 1840, 2 vol, in-8.,o BRASSART. — Inventaire général des chartes, titres et papiers appartenant aux hospices ‘et au Bureau de bienfaisance de la ville de Douai, 1840. COMBES. — Sociétés agricoles, nécessité et moyen de les réorganiser, ‘Castres, 1840. DAGONET. — Des insectes nuisibles à l'agriculture, observés pendant l'année 1839. Considérations particulières sur les larves dévastatrices des céréales. Chälons-sur-Marne, 1840. GRODEE. — Misère des classes laborieuses et de ses causes, démon- trée par les faits , par l'abandon des intérêts agricoles et notam- ment de l’industrie des lins , par M. Moret de Moy. St.-Quentin, 1840. GUILMOT. — Explication philosophique du Musée de Versailles, ou paradoxes sur la politique et le pouvoir royal. Paris , 1840 JEAN (André). — Notice sur la construction de la magnanerie de M. André Jean. La Rochelle . 1839. — Essai de la charrue à un sul soc de M. André Jean, dans le domaine royal de Neuilly. ( 585 ) MORLOGUIER. — Examen de la question des sucres. Paris , 1840. NÉRÉE-BOUBÉE. — La géologie dans ses rapports avec l'agricul- ture et l'économie politique. Modifications graves à introduire dans notre système d'économie politique et notamment dans le cadre général de l'instruction publique. 2.2 édition. Paris, 1840. | PAQUET. — L'indicateur des poids et mesures métriques , instruc- tions mises à la portée des classes ouvrières et publiées pour l'intelligence du nouveau système. 2.° édition. Caen , 1840. PASCAL. — De la nature et du traitement des altérations pulmo- naires. Guérison de la phthisie. Paris, 1839. RIPAULT. — Rapports et observations sur différents sujets de méde- cine. Dijon , 1840. ROBINET. — Mémoire sur la filature de la soie. Paris, 1839. — Expériences sur la ventilation des magnaneries, faites en 1839, à la magnanerie modèle départementale de Poitiers. — De la taille du mürier. — Notice sur les quatre éducations de vers à soie faites en 1839 dans le département de la Vienne, par MM. Millet et Robinet et M.me Millet. ROMAIN. — Notice sur la culture du müûrier pour l'éducation des vers à soie dans le nord de la France. Laon, 1830. VIMORT-MAUX. — Notice sur un séchoir volant appliqué au métier à tisser , précédée d'observations générales sur l’art du tissage. VALLERY. — Conservation des grains par le grenier mobile de M, Vallery. ANONYMES, — Batteur mécanique à fléaux relatifs, — Le Puits artésien. Revue du Pas-de-Calais. — Le Propagateur du progrès en agriculture; recueil périodique de l'association pour la propagation en France de la culture en lignes par le semoir Hugues. — Exposition des produits de l'industrie française en 1839. Avis du (586) jury du département de la Charente-Inférieure sur le mérite des divers objets présentés pour l'exposition. — Observations adressées à M. le ministre du commerce par la chambre de commerce de Lille sur les tendances qui menacent le système de protection établi en faveur de. l'industrie na- tionale, ( 587 } Em a OUVRAGES ENVOYÉS PAR LE GOUVERNEMENT. Bulletin du comité historique des arts et monuments. Nos 1 à 6. Deseription des machines et procédés consignés dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée, ou dans ceux dont la déchéance a été prononcée. Tomes 37, 38 et 39. Quinzième supplément au catalogue des spécificatious des brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation. Année 1839. Exposition des produits de l’industrie francaise en 1839. Rapport du jury central. Paris, 1839, 3 vol. Statistique de la France, publiée par le {Ministre de l’agriculture et du commerce. — Agriculture. — Paris, 1840, 1 volume en 2 tornes. Mémoires d'agriculture , d'économie rurale et domestique , publiés par la Société royale et centrale d'agriculture de Paris. Année 1839. Considérations générales sur la maréchalerie , suivie d’une exposition de la méthode de ferrure podométrique à froid et à domicile, par M. Riquet. Tours , 1840. De la filature ou de l’art de tirer la soie des cocons. La Revue agricole. Bulletin spécial des associations agricoles. Maison rustique du 19.2 siècle. 2.° série. Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique. Le Propagateur de l'industrie de la soie en France. ( 588 ) EE OO OC ABONNEMENTS DE LA SOCIÉTÉ. Annuaire pour l'an 1840, présenté au roi par le Bureau des Longi- tudes. 2.e édition, augmentée de notices scientifiques , par M. Arago. Annuaire statistique du département du Nord, par MM. Demeunynck et Devaux. 1840, Annales de chimie et de physique. Annales des siences naturelles (zoologie et botanique ). Archives médicales. Bibliothèque universelle de Genève. Journal des connaissances usuelles et pratiques. Journal des connaissances utiles. Journal des savants. La Flandre agricole et manufacturière, journal de l’agriculture et de l’industrie du nord de la France et de la partie occidentale de la Belgique. La Phrénologie, journal du perfectionnement individuel et social. Le Propagateur de l’industrie de la soie en France. L'Institut, journal général des sociétés et travaux scientifiques de la France et de l'étranger. 1.re et 2.° sections. Maison rustique du 19.e siècle. 2.° série. Journal d'agriculture pra- tique , de jardinage et d'économie domestique. Moniteur de la propriété et de l’agriculture. Plantes cryptogames de France, par M. Desmazières. } { 589 ) ENVOIS DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. AMIENS. — Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie. — Rapport présenté par M. Henri Hardouin , au nom de la com- mission chargée de la recherche des titres les plus importants déposés aux archives départementales. — Rapport sur le musée d’antiquités d'Amiens et les objets les plus remarquables offerts à cetétablissement depuis sa création jusqu’au 5 juillet 1837. — Statuts et réglements de la société. — Mémoires de la Société d'archéologie du département de la Somme. — Séance générale du 5 juillet 1837. — Rapport du secrétaire perpétuel de cette société sur les travaux de l'année. ANGERS. — Bulletin des séances de la Société d'agriculture, sciences et arts — Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts. — Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine-et-Loire. ANGOULÈME. — Annales de la Société d'agriculture , arts et com- merce du département de la Charente. BAYEUX. — Compte-rendu des travaux de la Société vétérinaire des départements du Calvados et de la Manche. — Concours pour la destruction de l’empirisme. BORDEAUX. — Actes de l'Académie royale des sciences, belles- lettres et arts. — Âctes de la Société Linnéenne. BRUXELLFS. — Bulletins des séances de l'Académie royale des sciences et belles-lettres. — Nouveaux mémoires de l'Académie ( 590 ) royale des sciences et belles-lettres. Tome 12. — Annuaire de l’Académie royale des sciences et belles-lettres. 6.° année. »: CAEN, — Séances de la Société royale d'agriculture et de com- merce. — Concours de 1840.— Réponse de M. Lair, secrétaire de la société , à ‘une lettre de M. Mercier, sur la translation des courses du Pin à Caen. CAHORS. — Bulletin de la Société agricole et industrielle du dépar- tement du Lot. CAMBRAI. — Mémoires de la Société d'émulation , tome 16. — Séance publique du 17 août 1837. CHALONS-SUR-MARNE. — Séances publiques de la Société d’agri- culture, commerce, sciences et arts, du département de la Marne, 1839 et 1840. COMPIEGNE, — L'Agronome praticien, journal de la Société d’agri- culture de l’arrondissement. DIJON. — Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles- lettres, DOUAI. — Société royale et centrale d'agriculture du département du Nord. — Séance du 12 juin 1840. — Note sur le système de protection suivi jusqu'ici à l'égard des graines oléagineuses et sur les modifications proposées par le projet de loi de douanes du 23 mai 1840, par M. Leroy. — Notice nécrologique sur M. Taranget, par M. Mangin. — Concours pour les années 1841.et 1842. ÉVREUX. — Recueil de la Société libre d'agriculture, sciences , arts et belles-lettres du département de l'Eure. FALAISE. — Mémoires de la Société académique agricole, indus- trielle et d'instruction de l'arrondissement. — Annuaire de l'arrondissement de Falaise, 5.° année, publié par la Société académique , etc. 1840. FOIX. — Annales agricoles, littéraires et industrielles de l’Ariége. ( 591 ) # LE MANS, — Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe. LONDRES. — The transactions of the entomological society, vol. 11 Parts 1, 2 and 3. LYON. = Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture. et d'industrie, publiées par la société royale d'agriculture, his- toire naturelle et arts utiles, — Séance;publique du 1. juin 1840. — Rapport sur les honneurs à rendre à la mémoire du major général Claude Martin, par le D. Polinière. 1840. — Eloge historique de A.-F-M. Artaud , par Dumas, 1840. — Compte-rendu des travaux de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts, péndant l’année 1839 , par M. Termé. METZ. — Mémoires de l'académie royale (lettres, sciences, arts, agri- culture). 1838-1839. — Programme des questions mises au concours pour 1841. MONTAUBAN. — Recueil agronomique publié par les soins de la Société des sciences, agriculture et belles-lettres du départe- ment de Tarn-et-Garonne. MULHOUSE, — Bulletin de la Société industrielle. — ‘Programme des prix proposés pour être décernés en 1841. NANCY. — Mémoires de la Société royale des scientes, lettres et arts. NANTES, — Société royale académique. — Rapport sur'la machine anglaise à battre les grains. 1840. — Annales de la Société royale académique. — Journal de la section de médecine de la Société académique de la Loire-Inférieure. PARIS. — Bullétin de la Société de géographie. — Bulletin de la Société géologique de France. — Annales de la Société royale et centrale d'agriculture. — Bulletin des séances , compte-rendu mensuel. — Programme de la séance publique du 26 avril 1840. — Annales de la Société séricicole, — De la filature ou de l’art de tirer la soie des cocons. ( 592 ) PARIS. — Extrait des procès verbaux des séances de la Société phi- lomatique pendant les années 1836, 1837 et 1838. — Annales de la Société royale d’horticulture. — Athénée des Arts. Procès verbal de la 108.° séance publique. — Programme des prix proposés par la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, pour être décernés en 1641, 1842, 1844, 1846 et 1847. ROUEN. — Précis analytique des travaux de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts, pendant l’année 1839. Pro- gramme des prix proposés pour 1840 et 1841. — Bulletin de la Société libre d’émulation. SAINT-ÉTIENNE. — Bulletin publié par la Société industrielle de l'arrondissement (agriculture, sciences , arts et commerce.) SAINT-QUENTIN, — Annales agricoles du département de l'Aisne, publiées par la Société des sciences, arts, belles-lettres et agriculture. TOULOUSE. — Histoire et mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres, Tome 5, 1.re et 2.2 parties. — Recueil de l’Aacadémie des jeux floraux. 1840. TOURS. — Annales de la Société d'agriculture, de sciences, d'arts et de belles-lettres du département d'Indre-et-Loire. VERSAILLES, — Société des sciences naturelles de Seine-et-Oise. — Notice sur une espèce d’hyménoptère du genre Nematus, dont la chenille dévore les feuilles de différentes espèces de gro- seillers dans les environs de Versailles , par À. Leduc.— Notice sur l’extraction de l’indigo du Polygonum tinctorium, par MM. Colin et Labbé, — Nouveaux essais sur le Polygonum tincto- rèum , par M. Colin. — Nouveau mémoire sur la fermentation, par M. Colin. — Observation phrénologique ; par M. Leroy. — Observation sur la respiration des plantes, par MM. Edwards et Colin. { 593 ) ENVOIS DES SOCIÉTÉS NON CORRESPONDANTES. AMIENS. — Bulletin du Comice agricole de l'arrondissement. ANGERS. — Travaux du Comice agricole de Maine-et-Loire. BORDEAUX. — Comice agricole central du département de la Gironde. — Rapport de la commission chargée d’examiner la proposition de M. Hugues, relative au plan qu'il a soumis à M. le ministre de l’agriculture et du commerce pour la propa- gation en France de la culture en lignes par le semoir Hugues, — Rapport sur l’agriculture et le défrichement des landes, par M. Moure. CASTRES. — Comice agricole, — Nécessité de s'occuper de la prospérité de l'agriculture , d'augmenter ses produits, obstacles qui s’y opposent, moyens de les surmonter, par le comte Louis de Villeneuve. CHARTRES. — Comice agricole de l’arrondissement. — Concours du 24 mai 1840. DIGNE, — Journal de la Société d'agriculture des Basses-Alpes. GRENOBLE. — Bulletin de la Société d’agriculture de l’arrondis- sement. LA ROCHELLE, — Annales de la société d'agriculture. MEAUX. — Publications de la Société d'agriculture, sciences et arts, de 1838 à 1839. METZ. — Exposé des travaux de la Société des sciences médicales du département de la Moselle. 1831-1838. PARIS. — Société des progrès agricoles. — Chambres consultatives et conseil-général d'agriculture. — Société ethnologique, — Réglement. 38 ( 594 ) ROUEN, — Annales de la Société d’horticulture. SAINT-OMER. Rapport du secrétaire-général de la Société d’agri- culture de l'arrondissement sur les travaux de l’année 1830. VERSAILLES, — Société d'horticulture du département de Seine-et- Oise. — Programme de l’exposition de 1840. ( 595) Lo TT DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. BAILLY. — 2,000 œufs de vers à soie, race Sina. BEAULINCOURT (le comte Édouard de). — Ossement fossile, trouvé à Verquigneul ( arrondissement de Béthune), et résul- tant de la soudure des 6 premières vertèbres cervicales d'un grand cétacé , analogue aux baleines. . DFCOURCELLES. — Graine de Madia sativa. DEGLAND. — Produits d’une grossesse extra-utérine abdominale savoir : 1.° Fœtus et placenta ; 2.0 portion du péritoine utérin sur laquelle était fixé le placenta; 3.0 utérus ouvert, dont la cavité est remplie par la caduque. DENISART-DEBRAY. — 18 échantillons remarquables de diverses variétés de froment, d'orge et d'avoine, récoltés sur ses terres. DERODE, — Dessin du parhélie observé à Lille en 1839. — Tracé d’une courbe représentant la marche de la mortalité en France. — Fragment de bas-relief en albâtre, trouvé à Wazemmes en creusant les fondements d’une maison. DUCRO. — Une tête en marbre trouvée dans les ruines de Balbek. — Un fragment de mosaïque, détaché de la coupole de Sainte- Sophie, à Constantinople. DUPONT. — Une coquille de Nérite ondée , avec son opercule. — Échantillon d’une thalassiophyte ( Sargassum bacciferum). GAZZERA (le comte de). — Un poisson de l’Inde du genre Diodon. GOUVERNEMENT (le). — Un kilogramme de graine de Peganum harmala. — Podomètre de M. Riquet. PELOUZE, — 10 pièces de monnaie en zinc , trouées à leur centre, ( 596 ) rapportées de Cochinchine ( où elles sont appelées sapecs ), par M. Gaudichaud. SOCIÉTÉ SÉRICICOLE. — OEufs de vers à soie, race Sina. VANDERCRUYSSEN DE WAZIERS. — Un dessin encadré, donné par Wicar et fait d’après le tableau original exécuté à Rome par cet artiste, en 1785. VILLENEUVE. — 3 jetons de présence {en argent) de l'Académie royale de médecine de Paris, à l'effigie de Louis XVIII, de Charles X et de Louis-Philippe [.®r — Une médaille en argent , des vaccinations municipales de Paris, ( 597 ) LISTE DES MEMBRES RÉSIDANTS DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES , DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS DE LILLE. 1840. MEMBRES HONORAIRES. MM. Le Préfet du département du Nord. Le Maire de Lille. PEU VION, négociant , admis le 17 nivose an XI. GODIN , docteur en médecine, admis le 3 février 1832. MEMBRES TITULAIRES. Combposition du bureau en 1840. Président. M. KUHLMANN, professeur de chimie , admis le 20 mars 1924. Vice-président. M. MACQUART , propriétaire, admis le 27 messi- dor an XI. Secrétaire-général. M. MILLOT , professeur à l'hôpital militaire, admis le 1.er septembre 1837. Secrétaire de correspondance. M. LEGRAND , avocat, admis le 3 février 1832. - Trésorier. M. BORELLY , inspecteur des douanes , admis le 2 mars | 1832. … Bibliothécaire. M. DUJARDIN, docteur en médecine, admis le 4 novembre 1836. ( 598 ) MM. DELEZENNE, professeur de physique, admis le 12 septembre 1806. DEGLAND , docteur en médecine, admis le 20 décembre 1814. DESMAZIÈRES , propriétaire, admis le 22 août 1817. LIÉNARD , professeur de dessin, admis le 5 septembre 181-. LESTIBOUDOIS ( Thém.), professeur de botanique, admis le 17 août 1821. MUSIAS , propriétaire , admis le 3 janvier 1822. VERLY fils , architecte, admis le 18 avril 1823. BAILLY , docteur en médecine , admis le 2 octobre 1825. HEEGMANN , négociant , admis le 2 décembre 1825. BARROIS (Théod.) , négociant , admis le 16 décembre 1825. LESTIBOUDOIS (J.-B.), docteur en médecine, admis le 20 janvier 1826. DELATTRE , négociant, admis le 3 mars 1826. DECOURCELLES, propriétaire, admis le 21 novembre 1828. DANEL, imprimeur , admis le 5 décembre 1828, DOURLEN fils, docteur en médecine, admis le 3 décembre 1830. MOULAS, propriétaire , admis le 27 avril 1831. MULLIÉ, chef d'institution, admis le 20 avril 1832. DAVAINE, ingénieur des ponts-et-chaussées, admis le 7 sep- tembre 1832. LEGLAY , archiviste du département , admis le 19 juin 1835. BENVIGNAT , architecte , admis le 1.7 juillet 1836. _— PE US ( 599 ) MM. POGGIALE , professeur à l’hôpital militaire , admis le 1.e' de- cembre 1837. MOUNIER , professeur à l'hôpital militaire, admis le 5 janvier 1838. DERODE (Victor), chef d'institution , admis le 5 janvier 1838. GILLET DE LAUMONT , inspecteur des lignes télégraphiques , admis le 16 novembre 1858. TESTELIN , docteur en médecine , admis le 5 avril 1839. DE CONTENCIN , secrétaire-général de la préfecture, admis le 19 avril 1839. ù LEFEBVRE {Julien ), propriétaire, admis le 31 janvier 1840. Co ai ©: sæœwu sinda(r *AalqUo :°G 997 ‘more «y 2PILMPERISTTANRT cg "orge 4'g \9P SE 10 S20U0I0S sp Sanaqeute p cg “aorquo 6 | 219000$ vy ap sanbrrqnd soouess 19 [ae I "Grgr sxeu uambsni 11g1 axquraaou smdogq ‘1181 o1quoaou uo,nbsnf £ogr inoë simdog ****"Logr moe ue nbsnf 9081 inov smdog ‘gograino çr ne,nbsnf ;wosstqe9,[ simdaç “eumyoA |worssordrur *so8ed np op ‘SHANNY SHG XAVAVYL sap ‘SHULIL s’N ALVa YlquIO NT ‘6787 uo,nbsnf uoresiueS10 otanmoud es sindop 939190S er op XNbABI) S0p osÂçeue | juouuorjuos mb siotgeo buro so] eumyjoA agua je jnes un ue owuiaquoi ‘nvofqe) np aUU0[09 919IHp ve] suvp ‘99)dope suoae snou onb 9/9 ‘oxrerique 59 SOWUNIOA U9 UOISIAIP PT “euqu-m] op enbuydxo,s mb JULAINS NB9[QE} 9[ SUOUUOP SNOU ‘ SUOIJEWPII9I SAJ[OANOU 9P AUDAYI 39 91PA0 [ HJ{R)9A R TOPIC 100 “aunoe{ oun 19s0ddns je e ‘9ggy oguue j inox ed gnbipur quefe ‘oanaoanos ej onb aoxed ‘ownoa aWQiznop np ‘€ o8ed ‘our 97 onbrpurj onb isute Cpgy eouue,] 9p XNEAPI) S9[ JURU9JU09 9WNjOA o[ anod oJoou9 juonurjuoo 9s J9 SaSN91quOu 9]J9 JUO SOI *SOPPUOJ [EU SUONJEUIE(2PI SOP 9SS91pe JUO suonworqnd 29 jnoa1oox mb souuostod sanotsnqd ‘ouwunjoa enbeyo ap sa1j1] Sop S9J0UX9 J18j-R-Jn0} S9[[99 99AB S9INJI9ANO9 $9] ANS SUCIJPOIPUI J9 SojUp 509 op uosteseduoo ej 18d 1971904 SJ 9p utos oipuoad sues ‘39 ‘sotunjoa sanbjonb op oinyioanoo ve] ans soie 919 juowoigrmoraed juo suorpeorpui, p J9 SaJep op Sinon S0p {9191894 9)9 sanofnoy sed ru 9791008 ef 2p XNPAPAI] S0p uoneorqnd eT ei em “+ 1 Geg1 1Yg1 1ÿg1 Gggr Gegr get gest 9€81 Sest Ycgr gegr EÇer sçgr 1ÇQ1 Gegr Logx get gg C69I EE NS mn mom matrice nn mener srase csrnesesosmenpessesnesteree OÿOI : (ossaad snos) Gggr ap onxed owgtxno(f reseresees 6er ap onixed a1ammarq ressersrtet-gcet op anxed omastorz, Vs netssess-et@coi op ouxed omarxna(f *gçcgr op oned axanmord 39 £çgr ‘9çg1 sosrenderenessereseteteeeete + GeQl . PCR RE ER "Vegr nensesssreseesterrere CCI *onued amatston ‘GCGI 12 181 --onued owarxnap ‘6CG1 12 1Ç81 . cesse. -onued orgmmead ‘Egg nenereseessestopgr 12 6cgr gcg1 2quue 19 EG 9p 27S0U0S ,°E + Légr 9p a1)S200S 19° 1 99 9681 pemsresesesesess ste" nensreresrers::egr 19 GEI -..esgx 12 xcgr ‘ocgr ‘6rgr Let 881 ÿog 69ç 85G ee ses ammpoa :°€ *"ewum[oA EMI . : ‘9WNIOA 12°] *sapoo8e ""Coguury suonvi[qnda ‘"'uwpy * ‘WaPT °° *uwpr "‘'uwP] ++ wuept es To pT ‘œmopT Le GE AC) ( ® W9PT up] op TA ) WP] cesse wep] "ANT 2P 2IIA EI 2P ‘ SE Sep 12 emmonuse,] ap‘ sooutos sp o[8A0x 2191006 eJ 2P SOUS oseseseseeeete wep cnpreprocereseserees eee re ‘up a enssessssererter.e "Up \ Ep OP SIIV 1 (S9DU9IS SOP ep SP XNPAUN SP fon y se hs. ( 602 ) a — ERRATA Du Mémoire sur l’ancien système du crédit public en France, page 425. Page 430, ligne dernière : Après notamment , ajoutez parmi les dernières. Page 442, ligne 10 en remontant : Au lieu de les précé- dentes , mettez la plupart des précédentes. Page 457 (1), ajoutez : Les rentes dont il s’agit ici étaient celles qui revenaient au roi par droit de déshérence , au- baine , etc. Page 459 , ligne 26 : Après le nom de Castille , ajoutez rece- veur général du clergé. Page 467, ligne 17 : Après rentiers, ajoutez , c'est-à-dire, selon toute apparence , les créanciers dont les créances avaient été liquidées les premières. Page 470 , ligne 12, effacez mais. ( 603 ) NE EE TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. SCIENCES PHYSIQUES. Note sur un point de météorologie , par M. Delexenne, R. (1). CHIMIE. Sur la formation des cyanures ct de l'acide cyanhydrique. Préparation de cet acide sans cyanure, par M. Kuhl- nn. 2. Ne eee a ete à moto à ovins Sur la théorie du blanchiment , par M. Kuhlmann, R....... De la nitrification et en particulier des efflorescences des mu- railles , par M. Kuhlmann , Le ARR SAT TE PCR IE BOTANIQUE. Notice sur quelques cryptogames récemment découvertes , par M. Desmazières, R.....................sessnee Note sur l'Hypochæris uniflora , par M. Mutel, C. (x)..... Observations sur les Musacées , les Scitaminées, les Cannées et les Orchidées , par M. Thém. Lestiboudois, R........... Notice sur plusieurs plantes cryptogames nouvellement décou- vertes en France, par M. Desmazières............... ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux observés en Europe , principalement en Pages. 5 10 13 — (x) R. signifie membre résidant ; C., membre correspondant. (604 ) France , et surtout dans le nord de ce royaume , 2.€ ordre , Po Daland, BE... FFE ENTOMOLOGIE. Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, par M. Mac- quart, Ri....1..,..sMeermen oje te ee Recherches sur les métamorphoses du genre Phora, et descrip- tion de deux espèces nouvelles de ces diptères , par M. Léon Bojour, C.:..::-. Ces Re HISTOIRE. Sur l’ancien système de crédit public en France, par M. A/ph. Hesgmann hi. oeil, 20. litres sl dôtiseriot. LINGUISTIQUE. Considérations sur les lois de la progression des langues , par M. Victor Derodes Re... .: 21.220 00008 de PORN LITTÉRATURE. Considérations sur la position géographique du Vicus Helena, par M. Vincent, C., avec une lettre à l'auteur, par M be lGlay Ris. asia eee Re INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE. De l'incrustation des chaudières à vapeur. Procédé nouveau pour empêcher l’adhérence des dépôts calcaires, par M iiimann , R...,..........54 0er Cristaux de sulfate de plomb artificiel obtenus dans la fabri- cation de l’acide sulfurique, par M. Kuhlmann, R..... Pages. 283 473 545 565 CLASSIFICATION MÉTHODIQUE DES PRODUITS DE L'ORGANE VOCAL. 1 Il III IV L VE VIT VITE ns. Pleins mou. 0e aies le 18e Nasals. oun, on, eun, an, en, en, in, un, s (ain) < g 4 Gatturales. Palatales. Dentales. Labiales. 5 È ZE = ER 2 | . À Aspiration. b: » » » < 92 2. a _— = 2 4z . 1 / 8 = © = \c Aspirées..... ch (x) » th, (6) ph; (o) À = Ë a E ui À & © A Me /!'Fortes. ..... k » s, b ch, fs Pe SUR T n = 2 ? © E 3 Liquides. ... pi 1 » » 5 e 8 2: : FE © = À Nasales..... ng* n » m 5 & A C2 D 2 3 e Ex < CS Mouillées..…. vi. on Il » » BLEUS « © EE % Douces:.....}) g' (eue) » z, d3 Ts b, = # _— < | En se plaçant dans une colonne et en la descendant , on rencontre des articulations d’une même espèce qui s’adoucissent en conservant leur nature, tandis qu’en suivant une même ligne horizontale, on a es articulations qui s’adoucissent en changeant de nature et en lavançant toujours sur l'organe. C’est ce qu'on peut facilement xpérimenter en prononçant de suite : 1%%Les douces, g, z, d, 7, v, b; 2.0 Les fortes, k,s,t,ch,f,p; 3.0 Les aspirées , À, ch, k, r,ng, g-. Fm M AONTAOSBA EM F +: à x 207, uEr us y dt , dt. (oi) ee à DIEU } L'Anmd ste) H te CN Er ie e sense 2% ET PCT es : € cé > - Es : | 3 “COTE en We 1 je sd taie fur 1 Hnsraiusolys à up CR Rnbiirustaoi 8 uit Gavin. eurf Huniise | “sir W fins Puis “ns bé fà rvdftssie | L de 2 Fe fi pau, | Hi} OR RL” Hrinu"} une 1 A … 1 \ = E Î 4. | = è = = > a \od |! * ct 12 = e… prabaen- Lu ) TRE Ve d D An TABLEAU SYNOPTIQUE DES NOMS DE NOMBRE DANS LE MONDE MARITIME (Avec l'indication des voyageurs qui les ont fournis. MALAISIE. SES ES ca De. RS EE RE | 3 e MOLUQUES. PHILIPPINES | | | | à R VA BORNEO Q | SUMATR | JA | | | —_—_——— | | | — | — ___—| ———- ——_— | | a © oo À | | | | ee = ——— TE (l | | | | 5 avasus D »oteul sbLo vise xnax TEnNATI paxao, | ranra race. fiursr IL covar outal. |santannes, | ramaram, | üocoteo. | mic asuit ouktax, | soroumau. | axaxocxa ToXG4 ILE ILE uonx xaitt noovece- | ocmaniya. | mowi motaï. | waiuoe sum au ï axrocs mrri aux Es Ê | E | " ur | | Malay ET | | | s { | | | | | | | Ued Sidji Sidji Ouni Sadi Issa, P'issa 1 O-iouta. [Kimi Isa. Isa sa. long Lots Hate ï. [ot Yote. Sa. Scha Tala aba Taba Taci Taci Tat Tab. [Tahaï a-tar Kahi |Tahaï Sa Satou. |Sah Sye Sadah. |Sa-do. | edjt ï j | | 510, Dou Do Daoua, [Pilou Loua O-loun. |Romodidi|Daoua. Ad-dua. |Dalava. [O-row. [hou Rouo Houghy-er|Rou Rouke. |Lo Lo. Roua Loua Lous. Loua Loua Roua Doua Hous, |A-roua. |Loua Roua Doua Douo. [Douab. [Roua Duo ÎDoua. [Douy. |Doua Lor nr, ELEC 1 | | | | | | | Ï ju prou lou Toulou. |[Pitoul. (Toullou. [O-tolou. |Roangi. |Toulou [At-lo, |Tat Ohey. |Talep folou À Hiol Heole. |Toll Toll Tolo Tolou. |Tolon |Tolou Tourou. |Todou. |Toroz [A-Corou. |Kolou Torou. Tiga Tigo T'lou. Toullou. lou. Tolou. Tellou Toltou Tullou Tel Tor Te ù | | 7 | Î Op. Pap: Papa Ampat |Mp Apat Pilat Ouppa. |[O-paton. |Ran Apat A-pat Apa O-un, Euenga. |T-ia Fatfat-aï. [Fan Fane Hea Eaa Ake. T'fa Fa Fa )'fa. Has Wa Faa A-ba Eha Fa Ampat. Jampat |Paat Ampab, [Optat. [Opat Mpat /pRE ETES KE Le D f ’ | | | | : dE Rima im Lima Pilimé |Loumme. (0-lima. |Romatos. 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